> ^'Tj., ^^^^:Ï':?V'^^ vï'-.v. &/*'V'È ^ ^^-:^i ^^H^vlî- .5^ K« ^ T^' H A ^% ;a^\ ^$7/: V. i. »--«s^ V ^lu i«^' mars 1912; T^ord .Vvebitry (Sir John Lubbock), décédé en mai igiS. Section de Médecine et Chirurgie. -— M. Er.vst vox Leyden, à Berlin, décédé le 5 octobre 1910; M. 3Iosso, à Turin, décédé le 24 octobre 1910: M. Zambaco, à Constantinople, récemment décédé au Caire. SÉANCE DU 5 JANVIER 191/1. 17 MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. En prenant possession du fauleuil de la l'rcsidence, M. Paui. Appei.i, s'exprime en ces termes : Mes chers Confrkres, L'honneur de vous présider est le plus j^rand que puisse désirer un savant, a dit très justement notre confrère M. Lippmann ; je vous suis pro- fondément reconnaissant de m'y avoir appelé. Je m'efforcerai de répondre à votre confiance : ma tâche me sera rendue facile par les traditions de courtoisie et de bonne volonté qui régnent parmi nous, par la science et par le dévouement de nos deux éminents Secrétaires perpétuels. L'importance du rôle de notre Académie croît d'année en année ; presque tout le développement de la civilisation moderne prend ses racines dans les recherches scientifiques. Si l'évolution des idées philosophiques a, de tout temps, suivi la Science, jamais les conditions matérielles de la vie humaine n'ont changé aussi vite qu'aujourd'hui, sous l'iniluence des découvertes scientifiques les plus élevées. Qu'il s'agisse de la médecine ou de la chirurgie, des communications ou des transports, de l'industrie ou de l'agriculture, les progrès se succèdent rapides et profonds; l'organisation de la défense nationale elle-même repose essentiellement sur l'emploi des méthodes scientifiques, pour la préparation, l'outillage et l'exécution. C'est à notre séance hebdomadaire qu'aboutissent tous les efforts; c'est d'elle que partent toutes les impulsions utiles, sous forme de Communi- cations publiques, de Notes et de Rapports, et aussi, il faut l)icn le recon- naître, sous forme de conversations particulières, qui amènent un échange continuel d'idées, soit entre des savants de spécialités diflérentes, soit entre les travailleurs d'une même discipline. Malheureusement, ces deux formes également importantes de notre activité sont trop souvent en conflit. Quand les conversations s'élèvent, l'orateur qui présente une iXote ou un Rapport se fatigue, les journalistes tendent l'oreille avec désespoir, les Secrétaires perpétuels gémissent, le G. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 1.) -* l8 ACADÉMIE DES SCIENCES, Présidenl grogne ou se résigne. Encore, s'il n'y avait à causer que nos confrères I on pourrait penser, qu'étant chez eux, ils tiennent leur salon comme ils l'entendent. Mais que dire quand des personnes admises dans la salle causententre elles, viennentcauser avec les membresde l'Académie, ou même, comme je l'ai vu une fois, hon-esco i-eferens, s'assoient commo- dément dans un fauteuil académique? S'il est vrai que l'essentiel de nos séances se trouve dans les comptes rendus, nous devons cependant faire le silence, par égard pour les orateurs, par déférence envers les savants étrangers que nous recevons si fréquem- ment et, aussi, pour faciliter la lâche de la presse scientifique qui représente un grand public de plus en plus désireux d'être informé de nos travaux, autant qu'il peut l'être. Cette nécessité de concilier les deux formes essentielles de notre action a, depuis quelques années, préoccupé tous nos Présidents; MM. Cornu, Emile Picard, Armand Gautier ont indiqué l'exemple d'Académies étran- gères qui possèdent, à côté de la salle des séances, une salle de réunion confortable, garnie de journaux et de revues scientifiques, où peuvent s'échanger les conversations. Cette solution est parfaite; elle devra être imposée au moment de la reconstruction de nos services. Nous pouvons dès maintenant la réaliser d'une façon provisoire, puisque nous disposons de la charmante petite salle de l'Académie française. Pourquoi nos confrères ne prendraient-ils pas l'excellente habitude d'y emmener leurs interlocuteurs? Après quelques efforts, la tradition serait définitivement établie. Voilà, mes chers Confrères, des conseils que vous avez déjà entendus: auront-ils de l'effet en s'ajoutant aux précédents? Si je n'avais une lueur d'espoir, je ne les aurais pas donnés. Laissez-moi, pour terminer, remercier en votre nom M. le Président sortant Guyon, de la bonne grâce, aimable et fine, avec laquelle il nous a présidés, et rappeler une parole d'Antoine d'Abbadie, qu'on devrait graver en lettres d'or sur les murs : Ecoutez-vous les uns les autres. ASTRONOMIE. — Sur un projet de « Monument de l' heure ». Note de M. L. Lkcorxu. La loi du 9 mars 191 1, mise en application le surlendemain, a modifié l'heure légale française pour la mettre en harmonie avec le système de SÉANCE DU 5 JANVIER I9l4- IQ 24 fuseaux horaires adopté par toutes les nations civilisées. Depuis le 1 1 mars 191 i, le voyageur qui ([uitte la France a simplement à avancer ou retarder sa montre d'une heure chaque fois qu'il passe d'un fuseau au fuseau voisin. Mais il ne suffisait pas de s'entendre sur la manière de compter le temps; il fallait encore assurer la concordance journalière des observatoires astro- nomiques faite en France et à l'étranger. Par un éclatant hommage rendu à la Science française, la Conférence internationale tenue à Paris en octobre 1913 a décidé que notre pays, déjà dépositaire des étalons du Système métrique, sera chargé de contrôler l'heure et de la transmettre au monde entier, au moyen du poste de télégraphie sans fil installé à la Tour Eiffel. L'heure nouvelle est, aux termes de la loi, l'heure de Paris retardée de 9 minutes 21 secondes. Le méridien de Greenwich, qui se trouve ainsi substitué à celui de la capitale, aborde nos côtes en un point situé sur le territoire de l'élégante station balnéaire de Yillers-sur-Mer (Calvados). La position de ce point a été déterminée avec soin par le Service géogra- phique de l'Armée. Par une coïncidence curieuse, il se trouve assez voisin du port de Dives où s'embarqua Guillaume, en 1066, partant pour la conquête de l'Angleterre ; en sorte que le lien géographique de Villers et de Greenwich symbolise le lien historique de la Normandie avec la Grande-Bretagne. On peut ajouter que le 11 mars 191 1 est la date du centenaire du grand astronome normand Le Verrier et qu'un autre astro- nome, non moins illustre, Laplace, est né en 17^19, à Beaumont-en-Auge, non loin de Villers. Pour toutes ces raisons, un « Monument de l'heure » élevé au bord de la mer, à l'endroit précis dont il s'agit, présenterait un incontestable intérêt. Un sculpteur bien connu, M. Leduc, a conçu dans ce but un groupe ingénieux dont le modèle a été fort remarqué au Salon de 1913 : Phébus, debout sur un char tiré par des coursiers fougueux, dresse en passant sa lance pour signaler le méridien choisi par les humains ; au même instant, le coq gaulois, fièrement campé sur le globe terrestre, bat des ailes et claironne midi. L'œuvre pourrait être complétée par les médaillons de deux membres de l'Académie des Sciences : Laplace et Le Verrier. On s'occupe actuellement de réunir les fonds nécessaires; le Conseil général du Calvados et la commune de Villers-sur-Mer ont déjà souscrit des sommes importantes. ,^^aos H 20 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Sur le sulfate ferreux et ses hydrates. Note (' ) de M. R. DE Fokckaxd. On a décrit sept hydrates différents du sulfate ferreux, à i, 2, 3, l\, 5, (3, et 7H-0.|Dans la présente Note je m'occuperai de l'heplahydrate, du tétrahydrale, du monohydrate et du sel anhydre. I. Heptaliydrale. — Le vitriol vert ordinaire, connu depuis des siècles, se présente toujours sous forme de cristaux humides, relenanl une certaine quantité d'eaux mères, même lorsque la surface de ces cristaux paraît sèche, et il est rare qu'il ne soit pas un peu peroxyde. On peut cependant le purifier en le pulvérisant et comprimant ensuite la poudre humide obtenue d'abord entre des feuilles de papier poreux. En répétant plusieurs fois cette double opération, on arrive à isoler une pous- sière très fine qui ne tache plus le papier, n'adhère plus au verre, ne con- tient aucune trace de sel ferrique, et dont l'analyse conduit exactement à la formuleSO"Fe + 7H-0. Ce composé ainsi purifié est absolument inaltérable à l'air, à la tempé- rature de i5° et dans les conditions hygrométriques ordinaires. Il ne s'oxyde pas et n'est ni efflorescent, ni déliquescent (-). Si donc les cristaux ordinaires du vitriol vert du commerce sont oxydés et oxydables, c'est à l'eau mère qu'ils retiennent qu'ils doivent cette pro- priété. En vue de comparaisons ultérieures, j'ai repris la détermination de la chaleur de dissolution de l'heptahydrale pur, et j'ai obtenu — 4'"''',323, à -I- i3°,5('). Thomson avait donné — 4*^'''', 5i5, à -f- 17°, 9, ce qui fait une différence de o^"', 192 pour 4°; 4) soit o^"',o44 pour 1°. II. Tétrahydrate. — Si l'heptahydrale ne perd pas d'eau lorsqu'on l'expose à l'air libre à + i5°, il n'en résulte pas que sa tension d'efflores- cence est nulle, mais seulement qu'elle est inférieure à celle de la vapeur d'eau dans l'air atmosphérique. (') Présentée dans la séance du 29 décembre 191H. (-) Ce sel pulvérisé pur peul êlre employé pour le tili-aye des liqueurs de perman- ganate. Il suffit de le conserver dans des Oacojis ordiiiaires bouchés. 08,4978 corres- pondent à 08, I de fer. {■■') En opérant avec de l'eau bouillie saturée d'azote, comme dans toutes les evpé- riences qui suivent. SÉANCE DU 5 JANVIER igi/l- 21 On sait depuis longtemps que, sous cloche sulfurique, à la température et à la pression ordinaires, ce sel s'effleurit. En partant d'un sel pur en poudre très fine, j'ai obtenu ainsi, en 3 jours, à -t- ij", le tétrahydrate, qui d'ailleurs a été préparé par d'autres méthodes par plusieurs auteurs (' ) et dont l'existence n'est pas contestée. Sa chaleur de dissolution à +i3",5 est de +i'^''', 599. III. Monohydrate. — On peut l'obtenir par déshydratation des précédents à 100°, ou bien par l'action de l'acide sulfurique sur les dissolutions de sulfate ferreux, dans des conditions qui ont été précisées récemment par M. Florentin (-) qui a donné une méthode très rapide et très sùic de pré- paration de ce composé. C'est ce dernier procédé que j'ai employé. Le monohydrate n'est ni oxydable, ni efflorescent, ni déliquescent à l'air libre à froid, mais en cela il ne diffère pas des hydrates précédents. Sa chaleur de dissolution, à -1- i3°,5, est de + 7^'', 538. IV. Sulfate ferreux anhydre. — La préparation de ce sel est beaucoup plus difficile, et je crois qu'on ne l'a jamais obtenu à l'état de pureté. Le monohydrate ne commence, en effet, à se déshydrater que vers 180" dans un courant d'hydrogène sec, et l'élimination de l'eau est extrêmement lente. Pour arriver à une déshydratation complète dans un espace de temps convenable (en fait ao heures pour 4''' à S*»' de substance), j'ai dû maintenir la température à 25o°. Mais déjà, à cette température élevée, le sel s'altère suivant la réaction que donnent dans ces conditions beaucoup d'hydrates salins très slables (chloruresde lithium oudemagnésium, azotates de cuivre ou d'uranyle,etc.), et l'on obtient inévitablement un peu de sel basique. En fait, l'analyse du produit anhydre que j'ai préparé a donné SO'Fe -|- ^ FeO. La présence de cette petite quantité d'oxyde libre (i,5 pour 100 de l'oxyde total) n'a d'autre inconvénient que de fournir une dissolution un peu trouble. J'ai dû employer, au calorimètre, une eau légèrement acide pour dissoudre l'oxyde libre et tenir compte de cet excès d'acide. J'ai obtenu ainsi, toutes corrections faites, à -i-i3°,5, le nombre + i4'''',90i pour la dissolution de SO'Fe pur. V. Comparaisons . — Les nombres précédents fournissent, par différence (') Noir notamment Makignac, Ann. des Mines, h' série, t. IX, i856, p. (-) Bull. Soc, chim., t. XIII, 1918, p. 862. 22 ACADÉMIE DES SCIENCES, de deux en deux, les résultats qui suivent : SO'FesoI. ■+ ll-Oliq. = SO*Fe ,II-0 soi + ;'"•', 363 soil + 5c=",933 pour H^O sol. + 17'^°', 023 » gaz. Cal "SO'Fe,Il-Osol.-+-3H=OHq. — SO*Fe,41I^Osol. 4- o'~"',939 soilpourH-Oliq. + 1,980 » H-Osol. + o, j5o » H-Ogaz -t-i T ,64o S0'Fe,4 IPO S0I.+ 3 ir^piiq.= SO'Fe, 7H^0 sol.-(- 5r='',922 soil pouiH^Q liq. + i ,97/, » H-0 S0I.+ 0,544 » H-0 gaz + i 1 ,634 D'après ma relation générale ^ = 29,78 pour l'eau, la température d'ébullition du monohydrate serait de 3oo°C., celle du tétrahydrate de 118°, 5, celle de l'heptahydrate de 1 18°,3. On s'explique ainsi pourquoi l'hydrate à iH-0 ne commence às'effleurir que vers 200", même dans un courant d'hydrogène sec; ce qui le distingue des deux autres (et de tous ceux qui peuvent exister entre le tétra et l'hep- tahydrate), c'est sa très grande stabilité, laquelle peut être mesurée en comparant les nombres : 5,933 et o,55o ou 0,544) le premier étant onze fois plus grand que les autres. Mais, en dehors de cette remarque, le Tableau précédent conduit à un l'ésultat inattendu, c'est l'identité des deux séries de nombres (tels que o,55o et o, 54 i) qui correspondent au passage du monohydrate au tétra- hydrate et au passage de celui-ci au vitriol vert. On admet en général que, lorsqu'on obtient une suile de combinaisons successives telles que : Sel + «H°-0 ^> Sel + (« + i)FPO — Sel + (« 4- 2)H^0, elc, (A) (13) (C) le passage de A à B dégage toujours plus de chaleur que de B à C. En réalité, on doit dire seulement que de B à C le dégagement de chaleur n'est Jamais plus grand que de A à B ( ' ) ; mais il peut être égal ou du moins si voisin que nous ne pouvons répondre de la différence. Si j'insiste sur ce fait, c'est qu'on est souvent porté à considérer comme un mélange un des termes d'une série du genre de la précédente Jorsque sa chaleur de dissolution est la moyenne de celle de ses deux voisins. Ici on devrait alors conclure que le tétrahydrate est un mélange et raisonner de (') Malgré certains résultats de Tlioiiisen. sui' les((uels je reviendrai. SÉANCE DU 5 JANVIER I9l4« 23 même pour lous les hydrates intermédiaires tels que ceux à 2, 3, 5, G H^O (jui ont été décrits. Plusieurs cependant, sinon tous, existent très certainement, car ils ont été caractérisés par dauties propriétés, la forme cristalline notamment ('). Ce qu'on peut affirmer seulement c'est que, thennochiiniquement^ leur existence iTest pas démontrée; mais elle peut l'être par d'autres méthodes. coui;es[»om)a\ce. M. DE GiîossouvRE, élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, adresse des remercîmenls à l'Académie M. RiERKY adresse un Rapport relatif à l'emploi qu'il a fait de la suh- vention qui lui a été accordée sur le Fonds Bonaparte en i()i2. M. Le Prieur adresse des remercîmenls pour la distinction que l'Aca- démie a accordée à ses travaux. MM. Bazv et PaulUeciais prient l'Académie de vouloir bien les compter au nombre des candidats à la place vacante, dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. fAicas-Championnière. M. le Secrétaire i>erpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure intitulée : Les prix Nobel en 191 2. 2° Carl Christensen. Index Filicum. Supplementum 1906-1912. (Pré- senté par le Prince Bonaparte.) 3° Les problèmes de la sexualilè, par Maurice Caullery. (Présenté par M. E.-L. Bouvier.) (') Pour les hydrates de sulfate ferreux à 4 et à 5 H=0 notamment, la preuve de leur existence résulte des déterminations cristallographiques de Marignac. 24 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Observations de la comète y"if)i3 (^ Délava n), faites à l'Observatoire de Marseille {chercheur de comètes). Note de M. Cocgia, présentée par M. B. Baillaud. Nombre Dates. Temps moyen de Log. fact. (O'jp Log. facl. 1913. de Marseille. An. A'P. comp. M apparente. parall. apparente. parall. *. h Di s □) s lu h m s o , Il Dec. 22 10. 33. .58 +1.10,82 +7.17,3 i5: 6 2.59. 5,43 +T,256 96. 56. 5g, 5 —0,824 i » 33 6.5o. 3 +0.29,90 +1.47,8 12: 6 2.58.24,00 — î,336 gô.Si.So,! ^0,821 2 Étoiles de comparaison. iR moyenne, Réduction tÔ'P moyenne, Réduction *. Gr. 1913,0. au jour. 1913,0. au jour. Autorités, h m s s o / M // 1 6,3 2.57.50,86 +3,75 96.49.59,5 — 17,3 685 Wien, Ollakring 2 » » +3,74 » — 17,2 Iil. GÉOMÉTRIE. — Sur une propriété caractéristique des surfaces à courbure totale négative constante. Note de JVl . Cii. Plâtrier, présentée par M. Emile Picard. Si une surface admet une famille de cercles géodésiques parallèles ayant même rayon géodésique, on sait que sa courbure totale est constante. Je me propose d'établir une propriété caractéristique plus générale des surfaces à courbure totale négative constante, laquelle se rattache à la transformation de Backlund comme la propriété rappelée ci-dessus se rattache à la trans- formation de Blanchi. 1. Soient, sur une surface réglée D, une génératrice F de paramètre de distribution p, M et M, deux points de cette génératrice situés à des distances rfet d^ du point central, V et V, les angles des plans tangents à S en M et M, avec le plan tangent à cotte même surface au point central, ,, d .r d. lanoV = — , lanaV,^ — P P Posons ro=-— V — V,, x = d, — d, 2 SÉANCE DU 5 JANVIER Jgi^. 25 on en déduira I p d — , lanero — Or si l'on désigne par p^ et t„ les rayons de courbure géodésique et de torsion géodésique en M de la trajectoire orthogonale des génératrices F qui passe en M, on établira sans difficulté que I — cl I -P et 9k ~ P- + d' l>^- + d' I I tanj^OT X 0, -.. d'où (') 2, Ceci posé, soient, sur une surface S, M = const. elc^const., deux familles de courbes orthogonales telles que les plans osculateurs des courbes v fassent, en tout point M, un angle constant xs avec la normale à la surface S et que les courbes u aient, en tout point M, un rayon de courbure géodésique p„ et un rayon de torsion géodésique -:„ satisfaisant à la relation cosro sinnr rr: const. 9g ^^' Etudions la congruence des droites tangentes aux courbes p = const. Soient S et S, les surfaces focales de celte congruence. D'une part, en vertu de l'hypothèse faite sur les courbes r, les plans focaux correspon- dants font un angle constant nr. D'autre part, en vertu de l'hypothèse faite sur les courbes m, les points focaux correspondants M, M, sont à une distance a; constante : on s'en rend compte facilement en considérant une surface S obtenue en menant par tous les points M d'une courbe particulière u les tangentes aux courbes r et en appliquant la rela- tion (i) au segment de génératrice x = MM, de la surface réglée S circons- crite à S et S,. Autrement dit, les deux focales Set S, se correspondent dans une transformation de Bâcklund et sont par suite des surfaces à courbure totale constante. D'où la propriété caractéristique que nous avions en vue : Si sur une surface S les trajectoires orthogonales d'une famille de courbes, dont le plan osculateur fait en tout point un angle constant cj avec la normale, satisfont en tout point à la relation coscT sincT I (2) a OÙ a désigne une constante, S est une surface à courbure totale constante ;• C. R., 191 '(, 1" Semestre. (T. 158, N« 1.) 4 o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3. Réciproquement, soient deux surfaces se correspondant dans une transformation de Bâcklund. Soit S l'une d'elles à courbure totale cons- tante ^^-- Considérons les courbes r = const., arêtes de rebroussement o- sur S des développables de la congruence de droites dont les deux surfaces considérées sont les focales. Il résulte de la formule (i) et des propriétés de la congruence en question que les trajectoires orthogonales u = const. des courbes r = const. satisfont en tout point à la relation (2) où cî est constant. De là un mode de génération des tnuisf armés d'une surface S à courbure loude conslantc :, par iransformalion de Uâcklund. On tracera sur S une courbe u:^u„ satisfaisant en tout point à la relation (2), où rar est une constante arbitraire, et Ton construira une famille de courbes c = const. dont en tout point le plan osculateur fera un angle m avec la normale à S et qui couperont u = w„ orlhogonalement. Les tangentes aux courbes v^ const. formeront une congruence dont la seconde focale sera la trans- formée la plus générale de S par transformation de Bâcklund. De ce mode de génération et despi'opositions énoncées par M. G. Darboux (^Leçons sur la théorie générale des surfaces, t. III, p. 467 et 468), il résulte nue, si sur une surface S à courbure totale constante • ; on sait déter- miner toutes les courbes satisfaisant à la relation (2) et toutes celles dont le plan osculateur fait en tout point un angle constant nr avec la normale à S, et cela quel que soit gî, on saura résoudre le même problème sans quadrature nouvelle pour toutes les transformées de S obtenues par trans- formation de Lie, de Blanchi et de Bâcklund. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certaines extensions de la formule de Stokrs . Note de M. E. Goursat. Dans un Mémoire récent Sur les transformations et extensions de la formule de Stokes {Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, 3'' série, t. IV, 1912, [I. 365-4io), M. Bulîl a rattaché à certaines généralisations de la formule de Stokes l'étude d'une classe particulière d'équations aux dérivées partielles de Monge-Ampère. A propos d'un problème sur les transformations de Bâcklund, j'avais été conduit antérieurement à consi- dérer cette classe d'équations du second ordre dans un Mémoire publié en SÉANCE DU 5 JANVIER igi\. 27 1902 dans le même Recueil (2'' série, l. IV, p. 299-348). La méLliodo que j'avais suivie ne diffère que par les notations et Tinterprétalion de celle de M. Buhl. On obtient les équations dont il s'agit en écrivant que l'expression PrfX + Qr/\ , où \, Y, P, Q sont quatre fonctions quelconques de x, y, z, p, q, est une différentielle exacte, ce qui conduit à une relation de la forme (E) A=:R,,,(/-i — 5-) + livp'--t-S«H- \\,^.,il -hRx,, =0, ^pq, riy„, Rj:^, Ra-_,, s étant des fonctions de x, v, ;, p, q qui se déduisent facilement de X, Y, P, Q. Inversement, pour qu'une équation de Mongc- Ampère puisse être obtenuepar cette voie, les coefficients R^,,^, ..., S doivent vérifier cinq conditions, nécessaires et suffisantes, qu'on trouvera à la page 3o8 de mon Mémoire. Il suffit de poser dans ces relations : Rp,= Iv, R,,,>=A, Sr.^B, Rx,, = C, R,., --=D pour retrouver les conditions (J,) de M. Bulil (p. 378 ). Les autres résultats de M. Buhl pourraient de même se rattacher aisément à la théorie des transformations de Biicklund. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques problèmes de probabilités géomé- triques et les hypothèses de discnnlinuilé. Note de M. E>iile Iîokel, pré- sentée par M. Appell. 1. Soit un segment rectiligne matérialisé AB, de longueur égale à l'unité; on se propose d'étudier les probabilités des diverses répartitions possibles, sur ce segment, d'une masse égale à l'unité. Si x désigne l'abs- cisse d'un point de AB et j' la densité en ce point, on a la condition (0 / ydx = et un raisonnement classique conduit à admettre, comme valeur du loga- rithme de la probabilité d'une répartition t, l'expression ^B 4- ^'j jÎ' et /' étant deux constantes, dont la première est négative, et B désignant l'inté- grale de Boltzmann (2) V>z=: i y log V clx La probabilité maximum correspond au minimum de B, qui est zéro et est atteint pour j = i, c'est-à-dire pour une répartition homogène. 28 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les valeurs des constantes k et -(•' dépendent des hypothèses physiques sur la divisibilité de la matière ; si l'on impose des limites à cette divisibilité, on obtient des valeurs déterminées pour ces constantes ; si la divisibilité est supposée indéfinie, la constante A' devient, à la limite, égale à — ce et toute répartition autre que la répartition homogène a dès lors une probabi- lité rigoureusement nulle. Les conclusions précédentes sont à peine modifiées si, outre la condi- tion (i), on impose à la densité y une autre condition telle, par exemple, que la suivante : (3) f y^dx = k, A étant une constante supérieure à Tunité. Parmi les fonctions j' qui véri- fient les conditions (i) et (3), le minimum de B correspond à celles qui prennent seulement deux valeurs j, et y.^, chacune de ces valeurs étant prise pour des valeurs de x dont la mesure est la moitié de la mesure du segment donné. Parmi les répartitions qui satisfont à ces conditions, celles pour lesquelles les discontinuités sont les plus fréquentes sont, dans leur ensemble, plus probables que les autres, de sorte qu'à la limite, dans l'hy- pothèse de la divisibilité indéfinie, la répartition la plus probable est la répartition totalement discontinue, et cependant absolument homogène^ dans laquelle les deux valeurs y, et y^ sont aussi probables l'une que l'autre dans tout intervalle, si petit qu'il soit. Une telle discontinuité dépasse celle de toutes les fonctions qui peuvent être définies analyti- quement ('). 2. Les résultats précédents expliquent la nécessité où se sont trouvés les physiciens, à la suite de M. Planck, d'introduire des hypothèses de discontinuité dans tous les domaines où ils devaient appliquer les méthodes de la théorie des probabilités. Sans de telles hypothèses, la notion même de probabilité maximum devient inutilisable. Mais, d'une part, toutes les difficultés relatives à la théorie des quanta sont loin d'être élucidées et, d'autre part, il est bien dur, comme le faisait observer Poincaré, de renoncer aux équations différentielles, à l'analyse du continu, incompara- blement plus maniable que l'analyse du discontinu. Il est donc naturel de (') N'oif H. Lebesgue, Sur les fonclinns reprcsenlables analytifjiicment {Journal de M. Jordan. 1905), el Iîmile Borel, Le calcul des intégrales définies, Chap. III, § Il {Journal de M. Jordan, 1912). SÉANCE DU 5 JANVIER I9l4- 29 chercher à poser sous une autre forme les cjueslions de probabilités dans lesquelles l'introduction de la discontinuité a paru s'imposer. 3. Je me suis demandé si l'on ne pourrait pas, indépendamment de toute interprétation physique, transformer les problèmes de probabilités géomé- triques analogues à l'exemple précédent, de telle manière que la solution soit continue et présente cependant les caractères essentiels des solutions discontinues. Pour atteindre ce but, il faut évidemment remplacer les hypothèses usuelles de concentration discontinue par des hypothèses de concentration continue. J'ai d'abord cherché à y parvenir en imposant une valeur donnée à des intégi-ales, analogues aux potentiels, telles que la suivante dans laquelle la fonction ç(m) s'annule avec u, l'intégrale restant finie (par exemple, \^ dans le cas du segment rectiligne et u pour le problème analogue à 2 ou 3 dimensions). Mais on n'échappe pas ainsi, sans hypothèse supplémentaire, à la discontinuité totale; par suite, il m'a semblé plus simple, et en même temps plus naturel, d'imposer à la fonc- tion v une seule condition de la forme (5) |_y_^.,|<),|.,._^,|. Si l'on suppose la condition (5) vérifiée quels que soient x^ x^ et les valeurs correspondantes y et y^ de la densité, A étant une constante très grande ('), le problème qui consiste à rendre B minimum, y étant assujetti aux conditions (i) et (3), devient analogue aux problèmes de probabilités discontinues. 11 est assez remarquable que ce résultat soit obtenu au moyen de la condition (5) qui est, en somme, une condition de continuité. PHYSIQUE. — Sur le champ moléculaire et l'action magnétisante de Maurain. Note de M. I'ierre Weiss, présentée par M. J. Violle. J'ai montré précédemment ( - ) que le champ moléculaire ne saurait être (') Du même ordre de lirandeiir i[iie le rapport des grandeurs usuelles aux gran- deurs moléculaires. (-) Comptes rendus^ t. 137, 191 3. p. i^oj. 3o ACADÉMIE DES SCIENCES. un véritable champ magnétique et qu'il provient d'une action entre les molécules décroissant avec la sixième puissance de la dislance. Maurain (') a rencontré dans l'étude du fer déposé électrolytiquement dans un champ magnétique des phénomènes nouveaux qu'on est tenlé de rapprocher du champ moléculaire. Les premières couches de fer sont moins aimantées que les suivantes. Celles-ci subissent donc de la part de celles-là une action magnétisante. Cetle action peut l'emporter sur celle d'un champ extérieur faible de signe contraire et imposer son signe à l'aimantation des couches ultérieures. Pour observer la variation de cette action avec la distance, Maurain dépose sur la cathode aimantée des épaisseurs connues d'un métal indifférent (or, cuivre, argent), puis, faisant agir un champ inverse de i,G5 gauss, il observe la marche d'un magnétomètre en fonction du temps, donnant l'aimantation des couches nouvelles au fur et à mesure de leur apparition. La figure représente les observations faites avec le cuivre comme métal IS é£/nps interposé. La droite supérieure a, correspondant;! une épaisseur nulle de la couche intermédiaire, indique la production d'une matière aimantée sensi- blement comme la cathode. La courbe h, qui correspond à une très grande épaisseur, donne l'aimantation sous l'influence du champ extérieur seuJ. Les courbes intermédiaires résultent de l'action simultanée du champ extérieur et de l'action magnétisante, pour les diverses épaisseurs de cuivre. (') Journal de Physique, 4° série, t. 1. 1902, p. 90. SÉANCE DU 5 JANVIKR 1914. 3l Comme le champ moléculaire, cette action ne peut être attribuée à un champ magnétique ordinaire. Il suffit, pour s'assurer qu'elle ne dérive pas d'un potentiel, de considérer un circuit fermé, situé entièrement en dehors de la matière et dontune tranche côtoie celle-ci parallèlementà l'aimantation. Admettons que le champ moléculaire et cette action magnétisante sont identiques et cherchons suivant quelle puissance de la distance le phéno- mène décroit à partir d'une place parallèle à l'aimantation limitant la subs- tance. Supposons l'aimantation de la matière profonde conservée jusqu'à la surface. Le champ moléculaire aura, dans le plan tangent extérieurement aux atomes de la surface, la ilioitié de la valeur 7.10" gauss qu'il a dans la profondeur. Or ce plan est à une distance égale au rayon atomique de celui des centres de ces atomes. On peut estimer que c'est ce dernier qui constitue la surface magnétique à partir de laquelle on doit compter les distances. Le rayon de l'atome de fer est voisin de 0,1 1 mpi.. D'autre part, on déduit des expériences de Maurain que l'action magnétisante équivaut à i,G5 gauss à 38 mu. de la surface. 11 en résulte pour la puissance cherchée /j ^ 2 , 5 . Cette évaluation n'est pas très sensible à l'incertitude des données. Si l'on admet un champ moléculaire différant du simple au double ou à la moitié on trouve 2, G et 2,4- Si la distance, à laquelle le champ moléculaire est la moitié de sa valeur dans la profondeur, était, non le rayon, mais le diamètre atomique, on trouverait 2,8. Or si l'action est en raison inverse de la puissance /i de la distance à un mur indéfini, l'action des éléments de volume (|ui composent ce mur doit décroître avec la puissance « -i- 3 de la dislance. Admettons par hypothèse que cette proposition qui suppose le mur' homogène soit encore applicable à un mur de structure discontinue, même lorsque la dislance à ce mur est de l'ordre du rayon atomique. On obtient alors, pour la loi de décroissance de Vaction élémentaire, la puissance 5, 5 de la distance. Donc : i°en admettant l'identité du champ moléculaire et de l'action ma- gnétisante, 2*^ en faisant les hypolhèses d'homogénéité ci-dessus indiquées, 3" en admettant que les couches de Maurain sont réellement continues, on trouve, au degré d'approximation grossier des données numériques, la même loi de variation avec la dislance que celle qui a été déduite delà seule considération du champ moléculaire dans les alliages. Rien ne s'oppose 32 ACADÉMIE DES SCIENCES. donc, dans l'ordre de grandeur des phénomènes, à ce que ces deux actions, si parentes d'allure, soient réellement identiques. CHIMIE-PHYSIQUE. — Non-injliience de l'oxygène su?- certaines réactions pholochimiqiœs . Note de MM. Marcel Roll et Victor Hexri. 1° En appliquant les principes de la thermodynamique aux phénomènes photochimiques, Einstein (') est parvenu à la loi dite de l'équivalence photochimique, suiviinl laquelle l'énergie £ absorbée par la réaction d'w/?e molécule est liée à la fréquence v du rayonnement par la relation dans laquelle h = 6,5 X io~-' est la constante universelle de Planck; d'après cette loi, l'absorption d'un quanium hv d'énergie correspond à la réaction d'une molécule. La démonstration s'appuie sur plusieurs condi- tions : Einstein suppose que le système réagissant est un ga: dont les molé- cules se dédoublent suivant une réaction unirnoléculaire et réversible, c'est- à-dire que les molécules réagissent indépendamment les unes des autres, que la transformation chimique ne s'effectue que sous l'influence du rayon- nement et que la réaction inverse restitue l'énergie absorbée sous forme de radiations de même fréquence. En pratique, ces conditions ne se sont encore jamais trouvées réalisées : aussi n'y a-l-il pas lieu de s'étonner de ce que la mesure du quotient — ait donné des valeurs fort différentes de l'unité; ce quotient, qui représente le nombre de molécules réagissant pendant l'absorption d'un quantum hv, varie entre lo* et lo \ Il est égal à 5o dans la décomposition photochi- mique de l'acide oxalique en présence de nitrate d'uranyle ( ■). 2" La loi d'Einstein constitue jusqu'à présent notre seul guide théorique pour l'étude des phénomènes photochimiques. Certains auteurs, en parti- culier Baly (■'')et Bodenstein ('), ont émis P hypothèse ipie, dans toutes tes (') A. EiNsiKiN, Journal de Physique. [5], t. 111. h)c3, p. 277. ('-) Comptes rendus^ t. 150, 1913, p. iSgS. (■') E.-C.-C. Baly, Phystkalisdie Zeitschrift, t. XIV, igiS. p. SgS. (') Max Bodenstein, Zeilschrifl fur physil^alisclie Cheinic, i. LWXV. 1913. p. 329-397. SÉANCE DU 5 JANVIER IQlA- 33 réactions photochimiques ^ le quotient -7- devait être normalement égal à l'unité et ils ont attribué les écarts observés à des effets secondaires (influence du milieu pour Baly, actions électroniques pour Bodenstein). Bodenstein accepte la théorie de Slark, suivant laquelle toute réaction photo- chimique débuterait par un effet photo-éleclrique, consistant en l'émission d'un électron par cerlaines molécules, laquelle émission nécessiterait l'absorption d'un quantum /(vd'énergie. Bodenstein distingue alors deux cas différents : a. Dans les réactions primaires, la molécule privée de son électron entre simple- ment en réaction : il s'ensuit immédiatement que le nombre des molécules réagissantes est égal au .nombre des quantum absorbés ( — ^ • )' b. Au contraire, dans les réactions secondaires, l'électron ainsi libéré se fixe sur une autre molécule et la rend apte à réagir. Après la réaction, l'électron redevient libre et peut activer de nouvelles molécules, ce qui permet, d'après l'auteur, de concevoir comment le quotient — peut être supérieur à l'unité. En outre, pour expliquer les résultats expérimentaux qu'il a obtenus avec le mélange Cl^ + II-, Bodenstein admet que les électrons libérés peuvent aussi se fixer sur des molécules fortement électro- négatives comme O., et, en appliquant les lois de la cinétique chimique aux molécules et aux électrons, il tiouve que la vitesse de réaction doit être inversement proportion- nelle à la concentration de l'oxygène libre. Bodenstein estimait que sa théorie était générale et il a classé parmi les réactions secondaires riiydrolyse des acides chloroplatiniques('), la décom- position de l'acide oxalique en présence du nitrate d'uranyle (-), la décom- position de l'eau oxygénée (^), etc. 3" Nous avons institué une série d'expériences permettant de faire varier la concentration de l'oxygène. Les réactions étaient produites dans un tube à essais en quartz, dans lequel plongeait un tube de verre portant deux électrodes, qui permettaient de suivre la réaction par la méthode électro- métrique décrite par l'un de nous(^). L'expérience était faite successive- ment à la pression de i''"',5 de mercure et à la pression ordinaire: la concentration de l'oxygène variait donc dans le rapport de i à 5o et la (') Marcel Boll, Comples rendus, t. loi, 1912, p. 881; t. loo, 191-2, p. S'26; t. 156, igiS, p. i38 et 691 ; t. t.57, igiS, p. 1 15. (^) Marcel Boll, Comples rendus, t. I06, 191Û. p. 1891. (') Victor Henri et René Wurmser, Comptes rendus, t. 157, igiS, p. 126 et 284. (*) Marcel Boll, Comptes rendus, t. I.'ii, 1912, p. 349. C. R., 1914, i" Semestre. (T. 15S, N" 1.) 5 34 ACADÉMIE DES SCIENCES. vitesse de réaction aurait dû varier dans le rapport de 5o à i, d'après les prévisions de Bodenstein {loc. cit., p. 36/i )• Or voici la moyenne de plusieurs séries d'expériences, où les vitesses de réaction sont exprimées en unités arbitraires : a. Acide létracliloroplatinique. b. Acide oxalique et nitrate d'uranyle. ... / 376 3(o \ Vitesses , . ., „ 1 Vitesses Vitesses l „,„ _,_ 1 \ ilesses 1 100 107 l ) bA:j 535 f correspon- , \ ' \ correspon- dans { ^^ ^n / 1 dans { 700 qdo { . , ., ] 65o 63o ( dantes , •, / dames le vide / _,„ „,„ \ . ,, . le vide 290 410 | . \ 338 335 ; dans 1 au- ^ ' dans 1 air Ces nombres montrent nettement que l'oxygène n'a pas l'iniluence retardatrice que Bodenslein lui attribuait : , pour l'acide oxalique, elle est même un peu plus grande dans l'air ( l'oxygène doit intervenir chimiquement ). 4° En résumé, la théorie de Bodenstein ne s'applique pas aux deux réac- tions photochimiques précédentes. D'ailleurs, ces résultats n'infirment en rien la loi de l'équivalence photochimique d'Einstein, puisque les condi- tions imposées sont loin d'être remplies. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les rapports entre le covolume h et les constante critiques. Note de M. L. Gav, présentée par M. Haller. Dans une Note précédente ('), j'ai montré que, pour les corps normaux (corps vérifiant ma relation donnée par les tensions d'expansibilité)et pour les corps quasi normaux, les rapports -7^ et — r sont respectivement sen- siblement constants : ^ = 3,65, ^=i3,84 (V,. volume critique moléculaire — G température critique absolue — -n pression critique). J'ai calculé les valeurs de ces rapports pour uii, certain nombre d'autres corps. Le covolume b a été déduit de l'application de ma formule RT b Ej' + PV-HT logTT = log y—j^ -+- y--^^ j^ (') Coni/>le.s reridits. t. l.'iT, 191 3, \i. '>'■ SÉANCE DU 5 JANVIER ipiA- 35 aux corps considérés, à une température correspondant à une tension de vapeur de 200™™ environ. Pour les corps gazeux à la température ordinaire, j'ai admis pour valeur de la chaleur latente d'idéalisation, .>^, la moyenne des valeurs calculées : 1° en appliquant aux tensions de vapeur la formule de Clapeyron simplifiée p, EL / I I Y 2° en effectuant la correction indiquée dans ma Note Sur le calcul des chaleurs latentes de vaporisation ('). Enfin, pour l'hydrogène, j'ai admis directement la valeur tirée de la relation précédente. J'ai obtenu les résultats suivants : Corps. Température Volume absolue. moléculaire. N2 CO.. SnCl*. H^O. 16, 58 66 85,7 80 73 2l3 253 228 283 353 323 0.|0 26,93 32,47 28,235 26,865 33,52 43,865 43,1 55 24,705 59,54 125,54 18,233 18,424 Covoliime. cm' i3,63 21,975 18, 865 18,425 23,39 30,67 32,435 20,32 4i,ii 95,16 i4>577 14,928 b 4,48 ( 3,9 4,o5 ' 4,07 4,i5 4,o4 3,81 4,23 3,80 3,5 4 , 20 3,685 3,755 3,66 R8 2,84 3,67 , 3, 26 4,06 2,8 3,65 3,81 3,59 3,72 3,785 3,20 >,99 3,96 3,9 4,16 4,44 3,75 4,96 3,80 8,44 7.90 6,78 6,09 •n (') Comptes rendus, l. 156, 1913, p. i464. (^) Les valeurs différentes d'un même rapport, pour un même corps, correspondent à des déterminalions non concordantes d'auteurs différents. V b ■ Re ici' 3,65 i3,8i » .3,7 3,5i3 i6,oi 3,3o3 i3,3 3 , 254 i3,oo5 3,6i i5,3i 3,65 i5,55 36 ACADÉMIE DES SCIENCES. Température Volume Corps. absolue. moléculaire. Covolume. 0 cm' cm' CH^COCHs 3o3 74,46 57,46 C^w(^^ 519,7 ii5,62 93,87 GH'OIl 3i3 41,39 33, 5o C^H^OH 323 60,34 5o,6i C^H'OH normal... 343 78,95 67,54 G«H'NH' 4ii,7 90,59 71,53 C«H5 — CN 4i4,4 ii5 88, 5o Pour le rapport— T-> 6 nouveaux corps [ O-, CO, SO", SnCl'',CH'COCH', C*H'^ I donnent des résultats concordant au -^ avec la moyenne établie précédemment. A cause de l'incertitude sur les valeurs exactes des constantes critiques, 5 corps (H-, N-, A, NH% CS-) donnent une concordance difficilement appréciable, mais, très probablement, supérieure au ■^. Les alcools, l'aniline, le benzonitrile, l'eau, corps nettement polymérisés, s'écartent de la moyenne i3,84; toutefois (sauf pour ces deux derniers corps ainsi que pour CH'OH) l'écart relatif reste inférieur au -^. Enfin le chlore semble s'écarter suffisamment de la valeur i3, 84 pour pouvoir être classé parmi les corps polymérisés. V Si, maintenant, nous considérons le rapport -^. nous constatons, immé- diatement, que, pour les gaz difficilement liquéfiables, la moyenne doit être sensiblement augmentée et fixée vers 3,96, la concordance, sauf pour l'hydrogène, est alors au moins du -^. Les autres corps étudiés, même ceux qui sont nettement polymérisés , concordent assez exactement avec la moyenne 3,65 ; 8 sur 12 donnent une concordance supérieure au ^. Cl'-, CS^ s'éloignent nettement de cette moyenne (| en plus) ainsi que C-H^OHetC»H'OH(-; en moins). En résumé, je crois pouvoir conclure, de cette Note et de ma Note précé- dente (/oc. cit. ), que la constance des rapports -r^ et — r permet de déter- miner a priori^ et avec une exactitude assez grande, les constantes cri- tiques des corps non fortement polymérisés. SÉANCE DU ,T JANVIER 191/i. 37 PHYSICO-CHIMIE. — Propriétés magnétiques des métaux alcalins en combinaison. Note (' ) de M. Paui, Pascal, présentée par M. Bouty. L'additivité des propriétés diamagnétiques, vérifiée de façon satisfai- sante en Chimie organique, quand on tient compte des influences constitu- tives, ne peut être généralisée qu'à certaines séries de la Chimie minérale; le groupe des métaux alcalins est celui où cette propriété est le plus appa- rente. Il ne peut être question, pour le moment, de la conservation des pro- priétés magnétiques naturelles en combinaison, car aucun expérimen- tateur n'a encore étudié ces métaux à l'état de pureté magnétique : tous les échantillons contenaient du fer. M. Owen seul a eu entre les mains un césium diamagnétique, un rubidium faiblement paramagnétique, mais ses autres métaux étaient encore trop nettement ferrifères. En combinaison saline, au contraire, les traces d'inTpuretés sont faciles à éliminer on passent inaperçues, et tous les métaux alcalins se comportent comme s'ils étaient fortement diamagnétiques. Pour déterminer, s'il y a lieu, leur coefficient d'aimantation atomique, il faut d'abord préciser le rôle magnétique du reste de la molécule. L'étude des éthers-sels minéraux ou organiques, dans lesquels l'influence des groupes hydrocarbonés peut être facilement calculée, nous a fourni depuis longtemps la valeur de la part contributive propre aux radicaux acides (') Présentée dans la séance du 29 décembre igiS. 38 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans le coefficient d'aimantation moléculaire, savoir (' ) : F... —6,3.10-» I... — 44,6.io-« PO'II-. — 4i,o5.io-« CI.. — 3o,i.io-" SO' . -33,6. io~'- PO*... — 35,o5.io-'' Br. . —30,6.10-" AzO^ — i4,a.io-''' CO*. . . . — 22,2 .lo^'* f^a mesure des coefficients d'aimantation moléculaire des sels alcalins donne alors par simple différence le coefficient atomique du métal corres- pondant. Nous avons ainsi obtenu les chiffres suivants (au facteur — lo"" près) : Fluorures. Cliluiures. Bromures. lodures. .Vzotales. Sulfates. Carbonates. Moyenne. Li » 4,2 II i> « 4 1 35 4 ! ' 5 4:2 Na 8,95 9,45 9,1 9,2 9.4 9,1 9,2 9,2 K 18,70 18,35 18, i5 i8,8 18,7 18,3 18,5 18,5 Rb . . . . » 27,5 » » 27,2 27,45 26,65 27,2 Cs » 4' >o5 a » 4o,6 4'>'5 4') 35 4';0 Si, comme nous l'avons déjà proposé, on représente ces résultats en fonction du poids atomique, mais en prenant pour ordonnées les loga- rithmes des coefficients d'aimantation, les poiuts figuratifs s'alignent remarquablement, comme il arrive pour les diverses familles naturelles de métalloïdes. Ici encore, les éléments de faible poids atomique qui, au point de vue chimique, se séparent un peu des autres, comme le lithium et le sodium, forment une famille dissidente où le diamagnétisme est beaucoup moins accentué. Il est intéressant de comparer enfin les métaux alcalins à deux autres éléments monovalents, l'hydrogène et l'argent. La constante atomique de l'argent est — ji.io"'' en combinaison, celle de l'hydrogène — 2,93.10""''', valeur qui s'accorde avec le chiffre — (2,7 zt 0,27) ii)~" déterminé par M. Kamerlingh Onnes sur l'hydrogène liquide. On voit que leurs points figuratifs sont admis au milieu des alignements précédents, ce qui, en particulier, s'accorde bien avec certaines des propriétés de l'argent. Sans doute, il resterait encore à montrer que les propriétés naturelles des métaux alcalins se conservent en combinaison, comme il arrive pour l'hydrogène; mais, si l'on pense que nous avons déjà pu généraliser ces relations aux métaux alcalino-terreux, on pourra se considérer en droit d'attendre de l'analyse magnétique des suggestions utiles, non seulement (') Le coefficient d'aimantalioii de l'eau étant — 0,72 . 10-"; les mesures faites à 16°- 18°. SÉANCE DU 5 JANVIER I914. 39 dans le calcul a priori des propriétés diamagnétiques, mais encore dans les questions touchant la classilication naturelle des éléments. CHIMIE iMiNÉRALE. — liecherches sur le cadmium. Note de M. Manuel Veres, présentée par M. Armand Gautier. Le pouvoir cristaliogénique du sulfate d'ammonium a été étudié par quelques chimistes. MM. Lepierre et Lachaud (') et M. Klobb (-) ont ainsi décrit de nouveaux sels de fer, de nickel, de cobalt, de manganèse, de cuivre, d'uranium, etc. Sur les conseils de M. Lepierre, j'ai soumis à la même action les sels de cadmium; la technique suivie est semblable à celle des auteurs cités. Voici les résultats : A. 2CdS0''. Am-SO' : on ajoute au bisulfate d'ammonium fondu le cinquième de son poids de sulfate decadmium 3CdSO''.8H-0; onchaulilé; après élimination de l'eau, on obtient vers 3oo° un dépôt dense, jaune à chaud, blanc à froid, formé de cristaux microscopiques très probablement cubiques(hémiédrie tétraédrique). Four purifier le corps on emploie l'alcool à 85° G. L. qui dissout le bisulfate d'ammonium en excès. Le produit séché dans l'air sec, sur H-SO', correspond à la formule 2CdS0\Am-S0. Trouvé. Calculé. SO* 5-2,00 5a, 55 Cd ',0,06 40,87 INH* 6.5o 6,57 Ce sel n'a pas encore été décrit ; il est très hygroscopique, aussi les cristaux s'arrondissenl-ils rapidemeut à l'air humide et présentent alors l'aspect de sphérolites. Densité, 3,ii à 22°. Il est intéressant de rappeler que M. Klobb a décrit le sel aCuSO' . Am-SO'' et M. Lepierre aMnSO'. Am-SO\ Ces sels présentent donc des formules analogues à celle du sel de cadmium décrit, bien que Cu, Cd et Mn, quoique bivalents, n'appartiennent pas à la même famille. B. Le sel 2CdS0''.Am-S0''est très soluble dans l'eau; l'évaporation lente (') Comptes rendus, 1892. (^) Comptes rendus, 1892. Cal culé. 42 85 8 o3 25 00 24 II 4o ACADÉMIE DES SCIENCES. ne donne pas le sel hydraté correspondant, mais, comme dans les expé- riences de Lepierre, le sel de la série magnésienne CdSO'.Am^SO\6H''0 en beaux cristaux monocliniques : Trouvé. 2SO* 43,10 Am= 8,00 cd 24,43 6H-^0 2/1,28 Ce sel a déjà été obtenu par Von Hauer et Schiff ( ' ) par le mélange des deux sels et par Rose (') en évaporant la solution de sulfate de cadmium ammoniacal. Ci" En cherchant à purifier le selsCdSO'.Am-SO^parH-SO* concentré et chauffé à 100", et en éliminant ensuiteTacidepar l'acide acétique glacial et ce dernier par l'éther anhydre, j'ai observé que le sel est attaqué par H^SO* qui lui enlève le sulfate d'ammonium combiné etlaisse comme résidu le sul- fate de cadmium CdSO' anhydre en beaux cristaux rhombiques identiques à ceux que de Schulten a obtenu en traitant 3CdSO''8H-0 par H-SO* concentré. 2" En continuant à chauffer le sel aCdSO'. Am- SO' au sein du liquide où il se forme, on expulse complètement le sulfate acide d'ammonium et l'on obtient successivement CdSO'" et CdO. CHIMIE MINÉRALE. — Su?' la chaleur de forma/ion de quelques combinaisons du chlorure cuivrique avec le c/dvrure d' ar/wionium . .\ote de MM. A. Bouzat et Ed. Chacvenet, présentée par M. A. Haller. Le chlorure cuivi'ique se combine à la plupart des chlorures alcalins avec lesquels il forme notamment des combinaisons anhydres du type CuCl-, 2MClet des combinaisons hydratées du type Cu Cl", 2 M Cl, 2H-O. Celles-ci sont faciles à obtenir; il suffit en général d'évaporer la dissolution qui renferme les deux chlorures dans la proportion indiquée par les formules précédentes. Quant aux combinaisons anhydres, on les prépare en déshy- dratant les composés hydratés correspondants. (') MoissAN, Traité de Cliiinie ntiiiérale^ I. III, p. 1069. SÉANCE DU 5 JA.WlliK 1914. :/|r La dessiccation peut être eft'ectuée dans le vide sec à 20", mais ce procédé a l'incon- vénient d'être très long; plusieurs semaines sont nécessaires pour enlever à l'iivdrale ses deux molécules d'eau. La dessiccation à l'air, à une températuie conipiise entie 5o" et loo"', est plus rapide, mais elle donne des résultats défectueux; le produit est toujours souillé d'owchlorure et d'une petite quantité de chlorure double cuivreux ou peut-être simplement de chlorure cui\reux. De même le chlorure cuivrique anhydre qu'on obtient en chauffant à l'air CuCI-, ^!H-0 renferme une certaine proportion d'oxychlorure et de chlorure cuivreux. Pour obtenir rapidement un produit pur (( -u (-1- ou combinaison aidiydre de CuCll-), on est conduit à décomposer l'hvdrate à chaud dans i"'"' de yaz chhuhvdrique et de chlore; l'expérience nous a montré (ju'il suffit de chauirer l'hvdrate aux environs de 100° (') dans un couiant de chlore sec. Ayant préparé de cette manière CuCl-,2NH''( 11 pur. nous avons iléler- niiné sa chaleur de dissoliilioii. ClialLur (11' clissohuioii à 15" dans 10' d'eau environ. GuGl-, 2 NIL' CI 4'-i.7 D'autre part le mélange de CuCr-diss.(i """'=. 1') et 2 NH'(.:idiss.( 2""'= l'j ne produit aucun pliénomène thermique appréciable. La chaleur de disso- lution de NH^Cl à i5° est de 3^^', 85; celle de CuCl- est à 20" de 11' '',2 ( Sabatier) et à 18° de ii^'''',i (Thomson), nous adopterons ii*-'"' à i5°. Avec ces données, on calcule facilement que Cu Gl- sol. + 2NH'G1 sol. — CuCI-. aNlL'CI sol. - i"^''. ', ù i.>. Nous avons de plus, mesuré la chaleur de dissolution de CuCl-, 2MI' Cl, 211-0 bleu à différentes températures comprises entre 10° et 22°. Chaleur lie dissolution à la tempéralure l dans 10' d'eau environ. CuGl^ iiVtLGl, 2H'-0 — 7'^"' + o,io5(/'— i5) ('-). La variation de o, io5 par degré paraît plus grande que toutes celles qui ont été déterminées jusqu'ici. La chaleur de fusion de 1'""' deau, rapportée à i5° au moyen des cha- (') On ne doit guère dépasser la température de 100", car. même dans le chlore, il y a dissociation de GuCl^ et de ses sels doubles. (-) Cette formule doit remplacer le nombre qui a été indiqué pai' l'un de nous {Ann. de G htm. et de Phyx., 7" série, t. XXIX, p. 377). C. 1'... ïyi'i. i" Semestre. (T. 15S, .N- 1.) 6 4a ACADÉMIE DES SCIENCES. leurs spécitiques, étant de i'^''',56, on calcule aisément que GuCl-, 2i\M*Clst)l.-H2H2 0sol.=3Ci.Cl% 2NH'C1, o.H^Osol.-HSC-i.e à 15° si la cristallisation du sel double CuCl*, 2NH*CI, 2H-O se fait vers 90", le sel formé a une couleur verte. Les dilTérences entre les nombres que nous avons obtenus pour la chaleur de dissolution du sel bleu et pour celle du sel vert sont de l'ordre des erreurs d'expérience. Enfin, le sel anhydre CuCl-, 2NH''C1 a la même chaleur de dissolution, qu'il soit préparé par déshydralalion du sel bleu ou par déshydratation du sel vert. DYNAMIQUE CHIMIQUE. — Sur la conibuslùm des mélanges gazeux et les t^ilesses de réaction. Note (')de M. Taffaxei., transmise par M. Henry Le Chatelier. J'ai indiqué dans une précédente Note (^Comptes rendus, 27 octobre igiS) comment on pouvait évaluer l'ordre de grandeur des vitesses de réaction des mélanges gazeux combustibles, au voisinage des températures de com- bustion, en se basant sur les mesures de vitesse de propagation de la flamme en tube cylindrique, au cours de la période de régime qui suit l'inflam- mation par l'orifice libre. J'ai cherché à préciser ces premières indications. Elles montraient, ainsi que d'autres mesures à plus basses températures, que les vitesses devaient varier approximativement comme une fonction exponentielle de la tenq)érature. C'est donc celte hypothèse que j'ai prise pour base d'une seconde approximation : j'ai admis (|ue le nombre de calories q dégagées par la réaction, dans l'unité de temps, pour la niasse occupant l'unité de volume à o", pouvait être exprimé par une fonction de la température 0 et de la proportion combinée a, ayant la forme sui- vante : 0 q z= Ae" (i — a). Toute détermination expérimentale de vitesse de propagation r donne en principe une relation entre les paramètres A, a, la vitesse mesurée i> et les données connues de la combustion; si l'on fait deux mesures de v, pour (') Transmise dans la séance du 3q déceniljre igi3. SÉANCE Dli j JAAVIER I91/1. 43 un même mélange gazeux enllanuiié à des températures initiales diffé- rentes, on obtient deux relations qui définissent A et a. Je me suis donc proposé d'établir ces relations; dans ce qui va suivre, je supposerai négli- geables les pertes calorifiques par rayonnement ou par la conductibilité des parois. Je considère une tranche de gaz en cours d'cchauffement et de combus- tion, qui, pendant le temps dt, passe de la température 0 à la tempé- ra lure 0 -+- (U) ; la chaleur dégagée par la réaction a pour expression 0 Ac"" (i — y.) dt. La température du gaz est une certaine fonction du temps et de la distance x à l'orifice du tube, qu'on peut mettre sous la forme 0 = /(.t — c/), puisque la flamme est supposée se propager avec une vitesse de régime v dans le milieu initial au repos. La tranche considérée se déplace, par suite de la dilatation du gaz à pression sensiblement constante, et dans l'hypo- thèse où la réaction ne modifie pas le nombre de molécules, avec une vitesse qui est fonction de la température et a pour expression dx __ — (' (6 — ^0) où 0„ désigne la température initiale ; telle est la relation qui unit dx et dl pendant réchauffement de la tranche, égal à flfy = -V- dx — (• -^ dt ; ax dx on en tire Or ir- représente le quotient du flux calorifique par le coefficient de conductibilité A,, = /.|,(i -f- [iO); ce llux est la différence entre les calories absorbées, pendant l'unité de temps, par réchauffement des tranches situées en avant de la tranche considérée, soit So, et les calories dégagées par la réaction, dans ces mêmes tranches, pendant le même temps, soit Qa, Q désignant le nombre de calories dégagées par la réaction complète, S et Q étant rapportés à la masse prise pour unité. On a dx Ae 44 ACADÉMIE DES SCIENCES. Finalement, la quantité de clialeur déii;agée par la réaction, dans la tranche considérée, depuis la température initiale jusqu'à la température 0., où la combustion est achevée, est égale, par définition, à (^ et a pour expression Ae"(i — jt)/,o(f + pe)(&„+2-o) r^()(5+273)(^-« d'j. On lemarquLTa ([ne, dan» la plus grande partie du cliainp d'inlégralion. le facleurt'" est extrêmement petit, en sorte que rintégration ne commence en fait qu'à partir d'une température 0^ de réaction vive qui est déjà assez élevée. Par suite, dans ce champ ,,.,.,. . , , (n-S0)(C'„+a73) d intégration relativement restreint, le nombre ^r -. — varie très peu; en * ' 9+2-3 ' lui supposant une valeur movenne constante, on aura une évaluation très approchée I y, ( ) de l'intégrale. l)e même, le lapporl -. est éiial à 4- à la température où la réac- tion commence d une manière sensilile; ce rapport est alors légèrement supérieur à l'unité; il diminue et lend vers l'unili' quand i) tend vers 9,, car. vers ce moment, le llux et. par suite, — tendent \ers zéro; ijar suite, '-J — i. proportionnel à B — O», est infiniment petit d'ordre il par rapport à cLc. tandis fine i — y., pro|iorlionnel au Hux, donc à -^, est infiniment petit d'ordre ti — i par rapport à d.v. On appellera a la valeur moyenne arbitrée pour la fonction (i-f-pg)(go-i-373)(i-a) (^ + a:3)(§-.) Un aura alors, en intégrant, la reiation cherchée 0, .... - \ae" = -^^-7- • fj./„ Mesurant les vitesses r et i'' pour deux températures initiales 0^ cl 0,^ et calculant les températures de combustion G^ et 0',, les chaleurs de combus- tion (j et (Y et les nombres a et a' correspondants, ou aura 6; - 0, le produit 2,3a mesure la variation de température cjui décuple la vitesse de réaction; le quotient ^7 — mesure le nombre de calories dégagées SÉANCE DU 5 JANVIER I9l4- 45 pendant ruilité de lemps, à la température de combustion, pour la masse occupant l'unité de* volume à o". BOTANlQUli AGRICOLE. — Sur le rajeunissement de ta Pomme de terre. \ote de MM. A. Sartorv, J. Gbatiot et F. Tiiiébaut, présentée par M. Guignard. Depuis plusieurs années la dégénérescence de la Pomme de terre et les maladies qui l'assaillent ont fait l'objet de nombreux articles dans les Revues agricoles et horticoles. La Pomme de terre est une plante vieillie, affaiblie par 4oo ans de reproduction asexuée. C'est la même plante qu'on propage depuis plusieurs siècles par le bouturage à l'aide des tubercules. Comment rajeunir la Pomme de terre? MM. Heckel et Verne ont essajé de faire « muter », suivant leur expression, des tubercules de Solanées sauvages collectées en Amérique et qu'ils supposaient être les ancêtres de notre Pomme de terre. Par leur mélliode, ils prétendent avoir fait dispa- raitre la petitesse et l'âcrelé des tubercules de ces espèces, tout en conservant leur vigueur et en les rendant comestibles. Mais, d'autres observateuis, tels que iVlM. Grillon, Sutton, \\ iltmack. etc., et notamment M. P. Berlhault, à la suite de nombreuses expériences sur le même sujet, n'ont rien constaté de pareil. Ce litige montre tout au moins que la mutation n"est pas chose facile à reproduire. D'ailleurs, à en juger par leur dernière Note à l'Académie (22 septembre iqiS), MM. Heckel et Verne n'auraient obtenu, en deux ans, avec le Solanurn Maglia. que trois mutations sur r5o plantes. D'autre part, on peut faire observer que la métliode ([ui les a fournies présente l'inconvénient d'abandonner les avantages acquis par la culture et la sélection. En somme, si l'on nous permet cette comparaison, le procédé par lequel on croit avoir obtenu, grâce à des cultures faites en présence du fumier de poulailler, la mutation des Solarium Commerso/iii, Maglia, Jamesii, etc., ressemble fort à celui qui consisterait à capturer quatre ou cinq petits chevau>w sauvages pour en faire en quelques années des chevaux pur sang, chez lesquels on retrouverait toutes les qualités des chevaux sauvages, et cela simplement au moyen d'une nourriture spéciale. Notis avons pensé que, si la dégénérescence de la Pomme de terre était due à plusieurs siècles de reproduction asexuée, son rajeunissement pour- rait sans doute être obtenu au tnoyen de la reproduction par graine. La difficulté était de trouver des conditions appropriées à cette dernière 46 ACADÉMIE DES SCIENCES. méthode. La production de tubercules par le semis, qui n'avait pu être obtenue jadis par De l'Ecluse et Parmentier, a été réalisée depuis; mais ces tubercules n'ont aucune valeur alimentaire et disparaissent souvent à la replantation, celle-ci devant être répétée deux ou trois fois pour donner des organes comestibles. La première question que nous nous étions posée consistait à savoir pourquoi, chez les plantes issues de graines, la formation des tubercules est rare ou peu abondante, et à rechercher le moyen de provoquer le dévelop- pement de ces organes et même d'obtenir, dès la première année, des tubercules de grosseur suffisante pour l'usage comestible ou tout au moins pour servir de plants l'année suivante. Après de longues observations, nous sommes arrivés à une méthode fondée sur l'influente exercée par un champignon inférieur sur le développement des tubercules ('). Cette méthode, ainsi que l'hypothèse qui nous a guidés, ont été indiquées dans un pli cacheté déposé à l'Académie. Bien que nos recherches sur l'ensemble de la question ne soient pas encore terminées, nous croyons néanmoins qu'il nous est permis de faire connaître dès aujourd'hui les principaux résul- tats auxquels nous sommes arrivés dans ces deux dernières années. Auprintenqjs 1912, des graines en mélange achetées dans le commerce étaient semées et repiquées, selon notre procédé, en bonne terre potagère. Celle-ci avait été fumée, non pas avec du fumier de poule, de mouton, de vache ou de cheval, mais avec du terreau de feuilles, de façon qu'on pût bien juger de l'influence de notre méthode sur la tuberculisation. Nous avions soixante plantes de semis environ. Bien qu'elles eussent été surprises en pleine végétation, avant maturité complète, en septembre, par une gelée prématurée (—5"), nous trouvions à l'arrachage toutes nos plantes porteuses de tubercules; ceux-ci, en nombre plus ou moins grands à la touffe, généralement de la taille d'une grosse noix, atteignaient dans quelques cas une grosseur suffisante pour pouvoir servir à la consommation (jusqu'à i5o''). C'était, nous devons le reconnaître, l'exception. Seuls, les tubercules de bonne forme furent gardés pour être replantés. En 1913, nous avons donc planté ces derniers tubercules; en ouj^re, pour nous assurer que le bon résultat obtenu en 1912 n'était pas l'effet du hasard, nous avons fait de nouveaux semis avec des graines récoltées par nous. (') On sail iiu'iiiie inlluence ilii même gciiie, sur le dé\ eloppemuiil des tubercules des Orchidées nolammeiU, a été signalée par Noël Bernard. SÉANCE DU 5 JANVIER I9l4- 4? Les tubercules plantés ont fourni des plantes d'une vigueur exception- nelle, indemnes de maladie, alors que des pommes de terre ordinaires qui poussaient à côté étaient malades. Ces tubercules provenant d'un même semis ont reproduit cinq touffes absolument semblables : mêmes feuilles, mêmes fleurs, même vigueur de pousses. A l'arrachage, les caractères des tubercules, notés pour chaque variété en 1912, s'étaient maintenus au cours de la deuxième année. Toutes les touffes avaient donné des tubercules de très bonnes dimensions. Dans certaines variétés, les tubercules étaient réguliers comme grosseur; dans d'autres, ils étaient inégaux, mais pas un n'était malade. Nous avons noté les caractères de chaque touffe ainsi que leur poids, parfois considérable (jusqu'à 3'"«, 800 à la touffe). Un tubercule de semis ayant dix yeux, divisé en dix parties, a produit sur huit touffes (deux ayant été détruites au début de la végétation par les limaces) i44 tubercules pesant en tout 8'>''',355. Quant aux semis refaits en 1913, ils ont donné non seulement des résultats équivalents, mais bien supérieurs à ceux de 1912. Nous possédons toute une collection de tubercules de semis de la grosseur moyenne ordi- naire, et certaines graines ont produit une centaine de tubercules et en poids plus de i''^',4oo. De tels résultats expérimentaux nous paraissent suffisamment probants pour nous convaincre des bons effets et de l'exactitude de notre procédé ; ils montrent que l'hypothèse qui nous avait guidés était exacte. 11 est donc permis de penser que les semis de graines de Pomme de terre seront faciles à faire, grâce à une méthode sûre, et qu'ils permettront de régénérer rapi- dement la Pomme de terre et aussi d'obtenir, par des croisements et des sélections, des variétés à grand rendement ou de qualités spéciales au point de vue alimentaire ou industriel. BOTANIQUE. — Remarques générales sur la place et les caractères de classifi- cation des Mimusopées. Note de M. 3Iakcei. Dubard, présentée par M. Gaston Bonnier. Les Mimusopées ont été jusqu'à présent opposées à l'ensemble des autres Sapotacées {Palaquiées) et caractérisées d'une manière générale par la pré- sence à la partie dorsale de chaque lobe pétalaire de deux appendices, 48 ACADÉMIE DES SCIENCES; entiers ou divisés, la plupart du temps aussi développés que ces lobes eux- mêmes. On peut s'élonner à jiisle litre qu'on ait attriliué à ce caractère une telle impor- tance, alors que certains genres de la même famille, tels que les Biimclia et les Di/ihnlis, sont mn^rs p,ir tous les botanistes dans la sous-li-ibu des Sidi-roxylinècs, quoique les pétales v présentent aussi îles appendices, mais disposés latéra- lement. l^eut-on, d'aiUre part, tirer argurneiil île caractères spéciaux, bien tranchés, qui viendraient en qirelque sorte souligner la constitution de la corolle, pour classer ainsi à part les Miinusopèes? Nous n'en avons trouvé aucune et l'étude de l'ensemble des formes de ce groupe nous a. au conliaire, mis en présence d'affinités extrêmement étroites avec les Sidéroxylées et nous a fait concevoir un parallélisme fiappant des genres de ces deux groupes. Il est donc bien naturel de faire état en première ligne pour les Miiniisopées, comme pour les autres groupes de la même famille, de la constitution de l'androcée. Or celui-ci est presque constamment formé d'un cvcle d'étamines fertiles épipétales et d'un cycle de staminodes foliacés alternes, élamines et staminodes étant portés sensiblement au même niveau par le tube de la corolle; c'est bien là la constitution d'un androcée de Sidéroxylée, il n'y a donc aucune raison de séparer les deux groupes. Pour rendre plus rationnelle la classification de la famille, il devient donc nécessaire d'en baser les grandes lignes uniquement sur la composition de l'androcée de la manière suivante : I. Androcée formé de deux séries d'étamines fertiles.' Palaquiinées Lobes pélalaires '\ sans annendices ' ippendices ' Sidéroxy/ées II. Androcée formé d'une séiie d'étamines \ < \ ~ 1 ilorsaux j fertiles épipétales et d'une série de / staminodes alternes Sidéroxylinées, . 1 '^o^^^s petalaires \ I avec appendices V Mimiisopées ' doisaux ) III. Androcée formé d'une seule série d'étamines épipétales, sans staminodes Chrysophyllinées Ceci posé, à quels caractères allons-nous faire appel pour le groupement et la délimitation des genres? Il devient très logique de mettre au premier plan ceux qui nous ont donné satisfaction dans la classification des. S/r/mJx;y- lées; ils sont tirés de la position de l'ovule et de la structure de la graine. Nous rangerons donc d'un côté toutes les formes chez lesquelles le liile et le micropyle sont rapprochés i^analropie absolue) et oi'i la cicatrice typique de la graine des Sapotacées est basilaire et de peu d'étendue (type eiimi- SÉANCE DU 5 JANVIER ipi/j. 49 miisopé) et, d'autre part, les formes chez lesquelles le hile et le micropyle sont assez éloignés ou occupent même les pôles opposés de la graine {hémianatropie on alropie) et sont réunis par une cicatrice latérale allongée (type manilkaré). Dans ce dernier type, tantôt l'ensemble de la tigelle et de la radicule {caudicute) forme un organe fortement saillant en dehors de la commissure des cotylédons, tantôt un simple organe puncliforme; il faut remarquer en outre que, si les embryons à caudicule punctiforme correspondent toujours à des graines exalbuminées, on peut trouver au contraire des Manilkarées à caudicule saillante avec ou sans albumen et que ces dernières forment tran- sition vers les types à caudicule courte. Chez les Eumimusvpe'cs, nous n'avons pas rencontré d'exemple où la graine fût dépourvue d'albumen ou à caudicule punctiforme. De telle sorte que les caractères de l'ovule et de la graine nous permettent déjà de répartir ainsi les différents genres de Mimusopées : Manilkarées à caudicule allongée / minee K r a i n e s a n rame forte- \ ment ailui- ^ Manilkara, Mûri ,, f.econitedo.ra, iMimoria. etc. albuinen ... 1 1 à caudicule punctiforme. lYorlhea, Vitellariopsis Eumirtiusopées, caudicule allongée, albumen abon- dant Minhusops, La bon rdo/t naisia Les caractères les plus importants, après ceux que fournil la graine, sont tirés du type floral, chez la plupart des Manilkarées, le type floral est 3, le calice étant formé de deux verticilles trimères et la coiolle de Ci pétales en une seule série; chez la plupart des Eimiimusopées, il est au coniraire 4, le calice comprenant deux verlicilles létramères et la corolle 8 pélalcs en une seule série. Les autres caractères génériques peuvent êtiT lires, soil de Tandrocée qui, dans quelques cas exceptionnels, peut comprendre deux verticilles fertiles (Mtiriea) ou au contraire se réduire à un seul cycle épipétale (Noj'thea)] soit du très faible développement des appendices pétalaires (Northea)] soit de la nervation de la feuille qui, dans le seul genre Baillo- nella, est transversale par rapport aux coslules, alors que, chez toutes les autres Mimusopées, on observe une ou plusieurs nervures descendantes entre les costulcs. C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N» 1.) 7 5o ACADÉMIE DES SCIENCES. (pliant aux caractères tirés de la forme et de la subdivision des appendices pélalaires, de la forme et de la grandeur des staminodcs, du nombre des carpelles, de Fisomérie de l'ovaire avec les verticilles externes, caractères qui ont souvent été invoqués par les auteurs, ils sont tellement sujets à variation, parfois dans une espèce définie, parfois même et pour certains dans une fleur unique qu'on ne doit en user qu'avec une extrême prudence, même s'il s'agit de définir les espèces. En résumé : i" Le groupe de y)/?/«?«o/>eeî ne mérite nullement l'autonomie qu'on lui a conférée jusqu'ici ; il doit être logiquement ramené au rang- de sous-tribu à cause de son étroit parallélisme avec les Sidéroxylées. 2" Les caractères dominants sur lesquels on doit baser les grandes lignes de leur classification sont fournis par l'ovule et la graine comme chez les Sidéroxylées. 3° Des caractères génériques importants peuvent être tirés des variations du type dorai, de l'androcce, du degré de développement des appendices pétalaircs. 4° Les caractères résultant de la forme des appendices et des staminodes, du nombre des carpelles sont d'une importance très discutable et peuvent tout au plus servir à définir les espèces. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Symbiose et lubérisation chez la Pomme de terre. Nol£ de M. J. Macrou, présentée par M.E. Roux. Le cycle évolutif de la Pomme de terre (Solanum luberosum) comporte la succession de deux phases distinctes : une phase juvénile, où la plante développe des tiges feuillées à croissance normale ; une phase adulte, carac- térisée par la tubérisation des bourgeons. Noël Bernard avait été conduit depuis longtemps à considérer comme une cause générale de tubérisation la présence, dans certains tissus des plantes, de champignons syndjioliques. L'hypothèse, démontrée expérimentalement dans le cas des Orchidées, et hautement vraisemblable pour beaucoup d'autres plantes à tubercules, s'est trouvée malaiséeà vérifier dansle cas de la Pomme de terre. Après une patiente étude, Noël Bernard avait reconnu que la symbiose avec des cham- pignons de mycorhizes faisait défaut chez la Pomme de terre cultivée; il en avait déduit que la plante avait dii être normalement infestée à une époque antérieure à sa domestication, mais que sa mise en culture et sa transplan- tation constante dans des terrains nouveaux avaient eu pour elTet de la SÉANCE DU 5 JANVIER I914. 5l priver de son commensal habituel (' ). Ce n'était donc point chez \e Solarium tubei'osum cultivé, mais bien chez ses ancêtres sauvages, et plus générale- ment chez les Solanitm sauvages vivaces qu'il fallait rechercher le cham- pignon endophyte prévu par l'hypothèse. La découverte de mycorhizes parfaitement caractérisées chez le Solanwn dulcamara ('-) et chez le Sotanum mnglia (^) plante lubérifère sauvage très voisine de Solarium tuberosum^ a confirmé cette manière de voir. Parlant de ces données, je me suis proposé de restituera la Pomme de terre son ancien commensal, et d'étudier l'influence de ce champignon sur le dévelop- pement de la plante. Des graines de Solanwn luherosum^ appartenant pour la plupart à la variété Jaune d'or de Norvège, ont été semées dans un sol prélevé à la campagne, dans une lande inculte, au pied de Solanum dulcamara cliez lesquels l'existence de mycorhizes avait été préalablement constatée. Dans ce sol argileux pauvre, non additionné d'engrais, le développement s'est fait avec lenteur, et les plantes sont longtemps demeurées naines. L'examen histologique de plusieurs plantules prélevées peu de temps après le déploie- ment des cotylédons a montré un envahissement des racines par un cham- pignon identique à celui (pii infeste normalement la Douce-amère, localisé comme lui dans l'assise moyenne de l'écorce, et revêtant toutes les formes caractéristiques des champignons de mycorhizes. Les plantes ainsi exposées à la pénétration de Tendopliyte ont évolué par la suite selon deux types distincts : chez les unes, la totalité ou une partie des rameaux secondaires nés à la base de la lige principale se sont dévelop- pés en tiges aériennes feuillées; dans certains cas, quelques-unes de ces ramifications ont aussi donné naissance à de longs stolons souterrains, toujours dépourvus de tubercules. Les autres plantes ont au contraire dé- veloppé leurs rameaux secondaires en courts stolons renflés en tubercules en arrière du bourgeon terminal. L'examen de coupes en série, pratiquées dans la totalité des racines chez des pieds de l'un et de l'autre type, a mon- tré que chacun des deux inodes de végétation correspondait à une réaction (') Noël 13ernard, L'origine de la Pomme de terre {Bull, de la Soc. académiijae d'Agricullure de Poitiers, 1909). (-) Noël Bernard, Les mycorhizes des Solanum {Annales des Se. nat. : Bot.. 9" série, 191 1, p. 235 ). (^) M™" Noël Bernard et Magrou, Sur les mycorhizes des Pommes de terre sau- vages [Ibid., p. 352). 52 ACADÉMiK DES SCIENCES. différente de la plante vis-à-vis du microorganisme envahisseur. Chez les plantes tubérisées, les racines sont largement envahies par le champignon, qui revêt les divers aspects caractéristiques des endophytes : pelotons my- céliens, aibuscules, sporangioles; ces derniers éléments, d'apparition plus tardive, proviennent de la digestion inlia-cellulaire des arbuscules, mais dans les cellules même où ils prédominent, les tubes mycéliens piincipaux restent bien vivants, à structure proloplasmique réticulée nettement visible : dans de pareils cas, une symbiose manifeste s'est établie entre le micro- organisme et son hôte. Par contre, cliez les plantes dépourvues de tuber- cules, on trouve bien çà et là dans les racines des plages infestées, mais ces plages sont rares et peu étendues, et toujours formées d'autre part de champignons dégénérés en totalité; les hyphes sont surcolorables, rétrac- tés, vidés de leur contenu proloplasmique; les arbuscules font défaut, les sporangioles manquent ou sont de petite taille. Ces Pommes de terre sans tubercules apparaissent en un mot comme des plantes douées d'une immu- nité précoce, qui ont détruit le champignon dès sa pénétration, sans lui laisser le temps de développer les organes caractéristiques de la symbiose. Il s'agit là, en d'autres termes, de plantes guéries de l'infection qui leur avait été inoculée. L'étuile histologique des racines, sur laquelle se fondent ces consta- tations, pratiquée comme il est dit plus haut sur des coupes en série, a porté sur onze plantes, prélevées parmi celles qui survivaient encore plusieurs mois après le semis. Sur ces onze pieds, six étaient lubérisés, les cinq autres dépourvus de tubercules. Les plantes ainsi étudiées se répar- tissent en plusieurs lots, de la manière suivante : !•'■ loi 1" loi.) 3" lot.. !'■'■ série. 2*^ série. . Nombre Plantes lot. il Plantes sans Durée ilo l'expérience. de plantes. tub érisées. tubercules 2 iiiai-S octobre 191 2 3 2 I 6 mar5-a2 juillet igiS 3 1 2 6 mars-8 août 191 3 3 1 I ■22 iiiars-4 octobre 1913 3 2 I Dans les conditions de l'expérience, et toutes choses égales d'ailleurs, la tubérisation de la Pomme de terre s'est donc produite seulement dans les cas oti la plante s'est adaptée à la symbiose avec l'endophyte spécilique. Cette constatation n'implique pasque la symbiose s( it le seul facteur capable d'entraîner !a tubérisation; des conditions artificielles équivalentes, telles que la haute concentration des milieux nutritifs, ou encore l'action indi- SÉANCE DU 5 JANVIER IQI^- 53 recte de microorganisines autres que l'endophyte, sont sans doute réalisées empiriqueaient par les agriculteurs qui propagent la Pomme de terre par voie de semis. Les faits exposés ci-dessus indiquent tout au moins que, dans des sols pauvres, comparables aux milieux de culture que les plantes ren- contrent communément dans la nature, la symbiose peut exercer une influence décisive sur la formation des tubercules. Ils confirment parla, dans le cas particulier de la Pomme de terre, les vues générales de Noël Bernard sur la symbiose et l'évolution. BIOLOGIE. — Etude expérimentale d'un instinct. Note de M. Etiewe Rabaud, présentée par M. Y. Delage. Les relations qui existent entre les influences externes et le comporte- ment des organismes ne sont guère connues que dans la mesure où il s'agit d'attractions et de répulsions simples. J'ai tenté d'examiner ces rela- tions dans le cas un peu plus compliqué d'un animal qui change d'habitat au cours de sa vie larvaire. Gomme matériel d'expériences, j'ai choisi une chenille de Microlépidoplère, Myeloïs cribrella Hb. qui vil à l'intérieur des capitules de chardons pendant sa période de croissance et passe dans les tiges de la même plante une fois parvenue à l'état de maturité larvaire. La période qui s'écoule entre la fin de la croissance et la nymphose est assez longue pour permettre les manipulations variées. La question était de rechercher le déterminisme du passage du capitule à la tige. Le premier temps du comportement réside dans l'abandon du capitule à la fin de la croissance. Des essais multipliés, dont on trouvera le détail dans le Mémoire in extenso ('), ont montré que cet abandon résulte d'une véri- table influence répulsive exercée par la plante nourricière sur la chenille. Ce phénomène n'est pas spécial à M. cribrella ; on l'observe assez fréquem- ment chez d'autres larves d'insectes, et il a parfois pour conséquence l'ins- tallation de la larve dans une situation exactement équivalente à celle qu'elle aurait pu occuper sur la plante nourricière elle-même. Si l'abandon du capitule est bien l'effet de l'influence exercée par la plante nourricière, il s'ensuit nécessairement que la tige dans laquelle va pénétrer la chenille ne constitue pas, pour elle, une nourriture. Et en effet, (,') Dans le Bullelin scientijtqiie de la Fiance et de la Belgique. 54 ACADÉMIE DES SCIENCES. les lentalives d'élevage avec des fragmenls de tige ont complètement échoué; les chenilles finissent bien par manger ces fragments, si elles n'ont pas d'autre aliment, mais elles ne grandissent pas et meurent toutes, soit d'inanition, soit envahies par des Entomophtorées. La répulsion est bien spécifique aux tissus nourriciers et elle implique une différence entre l'état générale de la chenille en voie de croissance et celui de la chenille mûre. Si ce changement d'état entraîne l'abandon du capitule, suffit-il à expli- quer la pénétration dans la tige? Il faudrait pour cela que la répulsion d'un côté correspondît à une attraction de l'autre. Or la tige de chardon n'attire certainement pas la chenille : celle-ci pénètre dans une tige quelconque, saule, ronce, liège, etc. Les conditions de sécheresse ou d'humidité de la tige ou du milieu n'exercent pas davantage une influence appréciable. Seules, les variations de l'éclaireinent peuvent apporter une modification dans le comportement. Si les chenilles rencontrent une tige au moment où elles atteignent leur maturité, elles pénètrenl dans celte lige, quelles que soient les conditions extérieures : le comportement donne alors l'illusion d'un comportement fatal, en dehors des contingences, comme si l'animal était conduit par une force su[)ra-sensible. Mais si, une fois les chenilles mures, on les tient éloignées de toute tige pendant 5 à () jours, elles n'y pénétreront plus désormais que dans des conditions très déterminées : placées à l'obscurité, en présence d'une tige, elles se promèneront dessus ou tisseront une toile à son contact, elles ne pénétreront pas ; transportées en pleine lumière, elles ne tarderont pas, au contraire, à perforer les tissus de la tige et à s'y enfoncer. Les quelques jours passés hors des capitules et loin des tiges ont donc suffi pour transformer les chenilles, de telle sorte que la présence d'une tige en milieu obscur ne détermine plus la pénétra- tion; elles ne sont plus adaptées aux conditions anciennes. Le retour à la lumière, en présence d'une tige, paraît alors réaliser, pour ces chenilles, des conditions analogues aux conditions originelles qui ont déterminé la première pénétration. L'expérience, d'ailleurs, ne réussit que si l'on a soin de prendre des chenilles n'ayant pas encore eflectué une première pénétration : celle-ci semble, en effet, faciliter la seconde, en dépit du changement des condi- tions extérieures. Cependant, trois ou quatre extractions successives d'une lige entraînent, pour les chenilles, une sorte de fatigue et elles ne pénètrent une quatrième ou cinquième fois que sous l'influence de la lumière. De toutes façons, celte dernière influence ne fait guère doute et son rôle dans la pénétration dans les tiges paraît important. Il convenait toutefois SÉANCE DU 5 JANVIER IQl/j- 55 (le mettre celle intluence en évidence par un autre procédé. A cet effet, j'ai introduit des chenilles dans des tubes étroits, dont une moitié était revêtue de papier noir, l'autre moitié demeurant transparente. Les tubes étant disposés de telle sorte que le ses^ment noir soit inférieur, je les place à l'obscurité : les chenilles ayant, comme beaucoup d'insectes, une tendance à monter, gagnent la partie transparente et s'y installent, la tète en haut. Si je les transporte alors à la lumière, elles descendent à reculons, plus.ou moins vite; quelcpies-unes remontent deux ou trois fois, puis se retournent, la tète en bas, s'enfoncent dans le segment obscur et y demeurent tant que dure l'exposition à la lumière. L'influence répulsive de la lumière est ainsi bien établie. Ellle ne suffit cependant pas pour expliquer la pénétration dans les tiges ; elle n'en est qu'une condition, et il ne fait point doute que, suivant les organismes, la même influence externe provoque des résultats différents. Im, en effet, une autre chenille, Homœosoma nimhella, qui habite aussi les capitules de chardon, s'enfonce, une fois mûre, sous les couches superficielles du sol et y file un cocon. Or, si l'on examine en détail la manière dont l'une et l'autre rongent les capitules, on constate que la Myeloïs cribrella pénètre dans le réceptacle à travers les bractées et creuse une galerie hélicoïdale, tandis c[ue Homœosotna nimhclla pénètre par les fleurons et mange en creu- sant tout autour d'elle. La première est donc une larve franchement mineuse : elle mine les capitules, puis elle mine les tiges. Tels sont les faits et les conclusions qui en découlent. Sans insister davantage, ni sur la manière dont s'explique la genèse de la vie mineuse dans ce cas particulier, ni sur le rapprochement avec diverses larves para- sites qui changent d'habitat au cours de la vie larvaire, il me suffit de faire ressortir comment, en s'attachant à connaître les liaisons de l'organisme et du milieu, on parvient à comprendre peu à peu les phénomènes qui paraissent le plus inaccessibles à la recherche positive. EMBRYOGÉNIE. — La Varlhénogenèse rudimentaire chez le Faisan doré (Phasianus pictus L.). Note de M. Lécaillon, présentée par M. Henneguy. Ayant eu loccasion d'examiner, en 1912 et en 191 3, au Jardin zoolo- gique de Toulouse, des œufs non fécondés de Faisan doré, j'ai recherché s'il se produit, dans cette espèce, des phénomènes de parthénogenèse natu- 56 ACADÉMIE DES SCIENCES. relie rudimentaire analogues à ceux que j'ai décrits antérieurement chez la Poule. Les œufs que j'ai étudiés en 1912 provenaient d'une femelle de Faisan qui habitait avec un mâle, mais qui pondait néanmoins tantôt des œufs fécondés, tantôt des œufs non fécondés. Ceux que j'ai observés en 1913 provenaient de la même femelle qui, par suite de la mort du Faisan mâle, vivait seule depuis environ 6 mois. En ce qui concerne l'aspect extérieur du germe de l'œuf pondu depuis peu de temps, j'ai pu constater que chez le Faisan doré, comme chez la Poule, la cicatricule se subdivise nettement en une région compacte plus ou moins centrale, à contour irrégulièrement arrondi, de couleur blanche, et une région périphérique aréolée. Si l'on compare les dimensions de celte cicatricule avec celles du germe considéré dans l'œuf fécondé nouvellement pondu, on reconnaît facilement qu'elles sont beaucoup plus petites. Ce fait est dû à ce que dans l'œuf fécondé la cicatricule s'étend notablement à la surface du jaune pendant que l'œuf chemine dans l'oviducte, tandis que le germe de l'œuf non fécondé n'augmente pas d'étendue. C'est encore ce qui se produit aussi chez la Poule. L'étude des coupes pratiquées dans la cicatricule de l'œuf non fécondé de Faisan doré permet de comprendre la nature exacte des transformations qui se produisent dans le germe depuis le moment où l'œuf quitte l'ovaire jusqu'à celui où il est pondu. Elle montre que la partie compacte de la cicatricule est constituée par de nombreux blastomères (le nombre exact ne peut être facilement reconnu) ayant des dimensions fort variables et disposés en une masse lenticulaire. On trouve jusqu'à 5 ou 6 assises de blastomères dans la partie la plus épaisse de celle-ci, tandis que sur le bord il n'en reste qu'une seule assise. La région aréolée ou périphérique de la cicatricule est constituée par une masse non segmentée, creusée de très nombreuses vacuoles de forme ovoïde ou spliéiique et de dimensions très variables. Ij'étude de la structuie hislologique des blastomèies montre que chacun de ceux-ci est constitué par une masse C3 loplasmique renfermant un plus ou moins grand nombre de granulations deutoplasmiques et un noyau noimalement constitué. Ces blastomères représentent donc bien des cellules de segmentation et non pas des fragments non cel- lulaires résultant d'une décomposition du germe de lœuf. Mais ici encore, comme chez la Poule, il est indispensable d'étudier des œufs pondus depuis très peu de temps, si l'on veut constater la présence de novaux tiansles blastomères. Je n'ai pu me procurer d'œufs de Faisan au moment même où ils étaient pondus, de sorte que je n'ai pu étudier les figures de division qui, comme chez la l'ouie, ne se trouvent plus dans les œufs pondus depuis jilusieurs heures. SÉANCE DU 5 JANVIER I914. ^7 La dégénérescence des blastomères est caraclérisée, comme chez' la Poule, par une hypertrophie fréquente des noyaux. Ceux-ci se subdivisent ensuite très souvent, par bourgeonnement, en de nombreux noyaux-filles de taille très inégale. La vacuolisation de la partie de la cicatricule qui ne se segmente pas se produit aussi suivant le même processus que j'ai fait connaître chez la Poule. Lorsque leur noyau est disparu complètement par dégénérescence, les blastomères peuvent conserver longtemps encore leur contour très net et leurs granulations deuto- plasmiques. La dégénérescence du coips cellulaire est donc ici moins rapide que celle du noyau. Des faits qui précèdent il résulte que chez le Faisan doré, comme chez la Poule, il se produit, dans l'œuf non fécondé, un rudiment de développement parthénogénésique. Ici encore, l'absence de pénétration d'un spermatozoïde dans l'œuf entraine une dégénérescence précoce des cellules de segmentation qui prennent naissance pendant que l'œuf traverse l'oviducte. Néanmoins il est permis de conclure que ces faits viennent à l'appui de l'opinion suivant laquelle l'œuf non fécondé a une tendance à évoluer plus ou moins loin dans le sens même où il évolue lorsqu'il a été fécondé. HISTOLOGIE. — Sur le chondriome du corps de Malpighi de l'œsophage; signification des filaments de Herxheimer. Note de MM. Max Kollmann et Louis Papin, présentée par M. Edmond Perrier. La découverte du chondriome du corps de Malpighi est de date récente. Regaud et Favre (') ont considéré comme tel les filaments décrits depuis longtemps par Herxheimer dans l'épiderme et ont en même temps admis que ces filaments sont en continuité avec les fibrilles épidermiques dont ils représentent l'élat initial. Ântérieurementd'ailleurs, Schridde (-) avait déjà observé cette continuité dans des préparations fixées par une méihode assez analogue à celle qui sert à Regaud à mettre en évidence les mitochondries. Ce dernier auteur (') enfin a complété ses premières observations en montrant que le chondriome du corps de Malpighi se présente suivant les cas sous des aspects variables, tantôt sous forme granuleuse, tantôt sous forme de chondriocontes très tjpiques. Pourtant, Firkel (*),qui a vu dans l'épiderme des oiseaux l"es fibrilles se former aux (') Comptes rendus, 28 février 1910. (2) Anal. Hefte. Bd. 83-86, 1900. (3) C. R. Soc. Biologie, t. LXXII, t9i2. {') Anat. An:.. n'''W-'2l, 191 1. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 1.) O 58 ACADÉMIE DES SCIENCES. dépens des mitocliôndries, a trouvé dans l'épiderine humain des bâtonnets peu allongés qu'il considère comme des mitochondries, mélangés dans les mêmes cellules à des filaments de Herxheimer; il conclut donc que ces dernières formations ne sont pas de nature cliondriomale; Tîranca (') enfin est également du même avis. L'étude du revêtement corné épithélial œsophagien du boeuf et du cobaye nous a permis d'y retrouver un chondriome bien développé et de confirmer les vues de Regaud au sujet des filaments de Herxheimer. Des fragments de muqueuse œsophagienne de bœuf ont été fixés au bichromate-formol de Regaud et colorés par Thématoxyline au fer. Après une imprégnation de plus de deux mois, coloration énergique et différen- ciation très poussée, on constate la présence, dans les cellules de la couche germinative et lès deux ou trois assises qui la recouvrent, de filaments contournés en spirale serrée, qui sont évidemment des filaments de Herxheimer. Ils sont très nombreux, et les préparations ne deviennent claires qu'après une différenciation très avancée. Comme Regaud et Schridde, nous les avons ^u parfois passer d'une cellule à l'autre. 11 est donc probable que ces filaments spirales sont l'origine des ponts intercellulaires. Nous admettrons qu'ils sont de nature mitochondriale. Les méthodes spécifiques sont les seules qui les mettent bien en évidence. D'autre part, dans certaines conditions, ils prennent une apparence qui rappelle bien davantage la forme classique des mitochondries. Dans certaines pièces, ils sont beaucoup moins enroulés, simplement flexueux; de plus, après une imprégnation moins prolongée et une énergique différenciation, ils se colorent inégalement dans leur longueur. Les cellules semblent alors bourrées de mitochondries en bâtonnets, disposées en files plus ou moins longues. Ça et là, on aperçoit des fragments plus allongés, flexueux, en quelque sorte témoins de la disposition véritable. Enfin dans les cellules superficielles du corps muqueux, les filaments se fragmentent et se transforment réellement en mitochondries granuleuses qui persistent jusque dans les assises superficielles, très peu kéralinisées, d'ailleurs, chez le bœuf. L'épithélium œsophagien du cobaye ne renferme jamais, d'après nos observations, que des mitochondries granuleuses ou en bâtonnet. Jamais nous n'avons vu de filaments de Herxheimer (méthodes de Regaud et de Renda). Vers la périphérie, ces mitochondries se raréfient progressive- ment et disparaissent en même temps que la cellule se kératinise.Il n'existe i^) Jour II. Allât, et PliysioL, n° G, 191 1. SÉANCE DU 5 JANVIER 1914. Sg pas ici de ponts intercellulaires, mais seulement des rangées de granules (jui séparent les cellules adjacentes. Ces granules se colorent comme les mitochondries. En résumé, les cellules du corps muqueux de l'œsophage (bœuf, cobaye) renferment un chondrionie bien développé qui, suivant les espèces, peut présenter des apparences variables, réalisées dans certains cas dans la peau humaine (Regaud); enfin les filaments de Her.vheimer font partie du chondriome. HISTOLOGIE. — La glande endocrine de l'intestin chez l'homme. Note de M. P. Masson, présentée par M. E. Roux. Les cellules de répithélium intestinal ont fait l'objet de nombreux tra- vaux. Outre les cellules à plateau, les cellules à mucus et les cellules de Paneth, divers auteurs ont décrit des éléments glandulaires à cytoplasme granuleux. Kultschitzky le premier (1897) mentionna ces cellules dans la muqueuse intestinale du chien. Schmidt les retrouva chez l'homme (igoS), Ciaccio les étudia chez le cobaye et le chien (i()o6, 1907). On leur attribue un rôle dans la digestion et l'absorption. Ciaccio, en raison de leur coloration jaune par le bichromate de potasse, les considère comme adrénalinogènes et les nomme entérochromaffines . Examinant deux tumeurs siégeant à la pointe de l'appendice et opérées par M. le professeur agrégé Gosset, nous avons été frappé par ce fait que ces néoplasmes, à localisation sous-muqueuse, offraient, malgré leur allure infiltrante, une structure analogue à celle des glandes vasculaires san- guines. Leurs cellules étaient groupées en travées plus ou moins épaisses, limi- tées par un étui conjonctivo-vasculaire. Leur cytoplasme était bourré de granulations très fines et de vacuoles régulières. Les plus voisines du stroma s'allongeaient perpendiculairement à lui, leur noyau émigrait vers la profondeur et des grains de sécrétion s'accumulaient dans leur région basale. Cette orientation endocrine, très caractérisée, nous incita à chercher dans l'intestin la glande à sécrétion interne, point de départ de nos tumeurs. Nous pensâmes de suite aux cellules entérochromaffines; leurs grains 6o ACADÉMIE DES SCIENCES. occupent une situation basale et ont des dimensions analogues à ceux de nos cellules tumorales. Malheureusement, après la fixation au formol picrique de Bouin, la chromaffinité disparaît; ceci est aussi vrai pour la médullaire surrénale que pour les cellules granuleuses de l'intestin. Les cellules de nos tumeurs res- tèrent incolores. Nous traitâmes alors nos coupes par l'imprégnation argentique telle que nous l'avons appliquée aux granulations pigmentaires : bain d'argent ammoniacal (formule de Fontana) pendant 48 heures, suivi du virage. Les granulations de nos tumeurs noircirent et nous eûmes la satisfaction de voir se dessiner en noir intense une foule de cellules incluses dans des muqueuses intestinales normales prises comme témoins. Grâce à cette réaction, qui réunissait nos tumeurs à un groupe cellulaire normal de l'intestin, nous avons pu faire de celui-ci une étude d'ensemble dont voici les résultats : Les cellules argentaffines de l'inlestin liumain correspondent aux cellules entéro- chromaffines de Ciaccio. Si nous rejetons cette dernière dénomination, c'est parce qu'elle prêle à confusion. La chromaffinité est la réaction microchimique de l'adré- naline. Or cette substance, caractéristique des paraganglions, n'a aucune affinité pour l'argent dans les conditions de nos expériences. Les grains de nos cellules intestinales, au contraire, fixent ce métal comme les pigments. Il y a donc lieu d attribuer à ces cellules une signification particulière que des études en cours nous permettront peut- être d'élucider. Les cellules argentaffines sont toujours situées ; II 1 ,33 I ,3o >> VI 1,85 i,o5 1,55 1,08 1) VII 2,06 0,95 1,85 [,i5 Tons ces animaux, sauf les deux derniers, ont été saignés sans aneslhésie. Les Chiens VI et VII ont dû être aneslhésiés, ce qui a déterminé de rhypergljcémie. Le plasma veineux est plus riche en sucre combiné que le plasma artériel correspondant. Nature du sucre réducteur obtenu par liydrolyse du sérum. — Nous avons constaté que dans le sang total, dans le plasma, dans le sérum, on ren- contre des substances génératrices d'un sucre réducteur, dont la présence ne peut être manifestée qu'après rupture de la liaison qui dissimule sa fonction aldéhydique. Afin de déterminer^ la nature de ce sucre, des échantillons de sang de Chien, de Cheval et d'Oiseau ont été recueillis aseptiquement et soumis à la glycolyse (dans ces conditions, comme nous l'avons montré, le sucre libre disparaît, mais les diverses combinaisons sucrées restent inattaquées). Après glycolyse, le sérum est séparé et soumis à l'hydrolyse sulfurique à l'autoclave à 120°. Dans la liqueur sérique refroidie, on élimine SO'H" par la baryte, on filtre et, dans le filtrat, on précipite les protéiques par le nitrate ou l'acétate mercurique. Les liquides limpides sont ensuite concentrés dans le vide après élimination du mercure, puis étudiés au point de vue optique (-) et réducteur, et enfin soumis à l'action de la phénylhydrazine. Des épuisements à l'alcool absolu ont été faits de façon à obtenir la matière sucrée en liqueur alcoolique dans laquelle on effectuait des précipitations fractionnées par l'éther. L'épreuve de la fermentation alcoolique a été faite également. De ces divers essais, nous (') Nous remercions M. Delniei-, de l'Ecole vétérinaire d'Alfort, qui a bien voulu nous procurer le sang de cheval. (-) Il se forme pendant la glycolyse des substatlces lévogyres sur lesquelles nous reviendrons. 64 ACADÉMIE DES SCIENCES. pouvons conclure que le sucre réducleur prenant ainsi naissance est le rf-glucose. Il est possible qu'on puisse aussi trouver un peu de glucosamine; toutefois les dosages effectués dans nos liqueurs par la méthode de van Slyke montrent que la proportion de cette amino-hexose dc peut être supérieure au dixième du sucre réducteur. SPECTROCHIMIE BIOLOGIQUE. — Détermination photographique des spectres de fluorescence des pigments chlorophylliens. Note(')'de M. Ch. Dhéré, présentée par M. A. Dastre. Il ne sera question ici que des pigments naturels : chlorophylles a et [3, CAROTiNE ET XANTHOPHYLLES (de Tttxus buccata), examinés en solution dans l'éther éthylique anhydre. La lluorescence était provoquée par la lumière d'une puissante lampe à arc dont les rayons de longueurs d'onde supérieures à A47o'^i^ étaient absorbés par des filtres appropriés. La lumière émise par fluorescence était recueillie dans une direction perpendiculaire à celle du faisceau excitateur. Les photographies spectrales ont été obtenues au moyen d'un spectrographe de grande luminosité, à deux prismes en flint, dont la fente était réglée, d'une façon invariable, à la largeur de o^^joS ( -). Les divers spectres d'absorption et de fluorescence que montre la figure i ont tous été fournis par une même solution de chlorophylle a plus ou moins diluée. Les spectres 3, 4 et 5 correspondent à des temps de pose progressi- vement croissants. Il en est de même des spectres 8, 9 et 10. Mais, pour la première série, la solution, extrêmement étendue, était presque incolore, tandis que, pour la seconde série, elle était nettement colorée en bleu. En comparant les positions des bandes de fluorescence à celles des bandes d'ab- sorption (qui sont obtenues, d'ailleurs, avec d'autres dilutions), on constate que, tant qu'il s'agit de bandes peu larges (les radiations bordantes présen- tant, par exemple, une différence de X de i5^^ à iS^^) les axes des deux genres de bandes coïncident sensiblement, l'axe delà bande de fluorescence (') Présentée dans la séance du 2g décembre igiS. (^) Nous décrirons ailleurs en détail le dispositif utilisé. Pour indiquer combien il était avantageux, qu'il nous suffise de dire que, toutes les conditions restant les mêmes, nous obtenions une bonne photographie du spectre de lluorescence de la chlo- rophylle a. (en solution de concentration particulièrement favorable) en posant 5 se- condes seulement. SÉANCE DU 5 JANVIER I9l4- 65 étant à peine décalé vers l'infra-rouge par rapport à Taxe de la bande d'ab- sorption correspondante. Ainsi Taxe de la bande d'absorption étant aG61!^'^,0, l'axe de la bande de fluorescence se trouve être ÀGOSi^i^, 0 ou À 6621*'^, 5. Quand la bande de fluorescence augmente de largeur, son axe se déplace vers l'infra-rouge. Ainsi les radiations extrêmes du spectre lo (fig. i) sont AG86i^>^ et AG^ai''^; l'axe est donc a664î*i^. La série des spectres Opectre dp rèfprencejHe + Hf)) 1 (Absor|itioii 2 ) 3 OC jFluoreiîeenee , ^t I^neclre dei'é|efence(He + H<)) 6 _^ jAVisor-ptioii 7 Chl0r0|l]iy]lelFk.ore.soence | 8 OC [apeo (iiilo- . y Idbiîorplion j 10 Rayons e.voilaleiu>(X<^t70f'+'-) H iSpectre lèmoin (lain]ieXernst)I2 iSnet'ti'e de référence |He+HcjH3 Fig. I. 8, 9 et 10 ,011 l'absorption se produit au sein même de la liqueur dont la fluo- rescence est excitée (auto-absorption) permet de bien se rendre compte de l'écart des axes et surtout de l'écart des maxima de fluorescence et d'absorp- tion. L'aspect de ces spectres tient à ce que le maximum de la bande de fluorescence tombe sur le bord le moins réfrangibie de la bande d'absorp- tion. Aussi en résulte-t-il un très léger déplacement apparent vers l'ultra- violet de l'axe de la bande d'al)sorption. En opérant avec une liqueur suffisamment diluée, on observe que la chlorophylle pi, comme la chlorophylle a, ne présente qu'une seule bande de fluorescence, mais plus décalée vers l'infra-rouge par rapport à la bande d'absorption correspondante. Ainsi, pour des bandes de largeur moyenne, C. R., 1914, I" Semestre. (T. 15S, N° 1.) 9 66 ACADEMIK DES SCIENCES. l'axe (le la bande (Fal^sorpliuii élanl k^)\'2^^■,^^, l'axe île la bande de fluorescence se trouve être XG'iS'^fjO. I^a figure 2 montre divers spectres d'absorption et de fluorescence d'une même solution de chlorophylles a et ''^ mélangées, la proportion de chlorophylle [il étant nolablemenl supérieure à celle que contient la chlorophylle brute. On voit (jue les deux Srverh-e d^-refpreiicp (Ho + H^") 1 jAbsorntiot\ 4> Chloronh\iles ' , ( :i Chlol'ophvlle aFluotv.cc^ncp j-, S|ieoti'e tlp rè|orence (Ile+IIg) J Chloroiihvlb jAh^^'-i'^'"" 8 jr r fi' I '*-i<*'"«sceno<> c) Chloi'ophv'lle aFluor.ef >u.to<.b3.io Rcivorxs excilaten f5 ( X < 'h70 ' 'f ' ) j ] Oripcli-e lémoiii (lampf Koriisl) 12 Spocfre cl*> fèfèrencp(H*'+Hg^) 1.5 Fis. 2. bandes de fluorescence sont toujours très rapprochées, lieaucoup plus rapprochées que les bandes d'absorption correspondantes. Sur les spectres 4el9(/<^'. 2), il existe une fine bande sombre, mal venue sur la repro- duction, à peu près médiane, dont l'axe est X 657^^- environ. Il nous faut enfin considérer la bande de fluorescence verte, signalée en 1862 par Stokes. Cette bande n'est pas visible avec les chlorophylles bien purifiées; dans l'extrait chlorophyllien brui, elle est due (au moins en grande partie) à la présence de carotine. Nous avons en eflél reconnu que les solutions de rarotine dans l'éther élhyli(jue (ou, mieux, dans l'éther de pétrole) ofTrent une légère fluorescence verte, la bande de fluorescence photographiée étant surtout distincte de \ 500'''^ à \ h(^0^^^ mais se prolon- SÉANCE DU 5 JANVIER IQI^- 67 géant, en s'affaiblissant, jusfjue dans le jaune. Quant aux ranlhophylles, elles ne présentent aucune fluorescence visible (' ). CHIMIE BIOLOGIQUE. — Zinc et Aspergillus. Les expériences de M. Coupin et de M. .kmllier. Note de M. Cii.vri.es Lepierisk, présentée par M. Armand Gautier. Dans une Mote publiée il y a quelques années (-) M. Coupin, répétant les expériences de Uaulin dans des milieux stérilisés, conclut que le zinc est iniilile pour la nulriliou de V Asperiiillus, les milieux zinciquos ou non don- nant mêmes poids normaux de récolte: bien plus, ce métal serait nuisible aux doses où Raulin remployait (tj^'j^ environ) soi l en relardantle déve- loppement de la plante, soit en la luant quand elle est mal nourrie. M. Coupin explique les résultais de Raulin par l'action antiseptique que le zinc aurait exercé dans les cultures non stérilisées, en empêchant la con- currence vitale d'organismes étrangers et en facilitant ainsi par compen- sation la culture de V Aspergillus. M. Javillier ('), étudiant riniluence du zinc, explique les résultats de M. Coupin en admettant (jue cet auteur aurait opéré, à son insu, en pré- sence de traces de zinc. Dans une série de Notes que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Aca- déniie ( '), ^près avoir montré (pic le zinc peut être remplacé par d'autres éléments, j'ai monln'' Vinutililé du zinc : Touli;» l'Iioses égales d'ailleurs, en l'ahseDce du zinc, le poids des cultures alleinl le inavimuiii après un certain teiup;- si le liquide a une assez grande hauteur par rap- port au volume, alors que sous faible épaisseur le maximum n'est jamais atteint, l-'our (jue la plante atteigne l'apogée il faut, d'après mes expériences, (|ue le rapport entre le volume el la surface libre soit égal ou supérieur à 2; si le rapport est plus petit, le milieu s'épuise sans que la récolte atteigne le maximum. ( ' ) Li plupart des résultats consignés dans la présente Note avaient été obtenus, dès le mois de juillet 1912, par l'auleur avec la collaboration de W. de Hogo\\ski. Mais il s'agissait alors simplement d'observations spectroscopitiucs tt non de déterminations spectiographiques. (-) Comptes rendus., 9 février 1900. (^) Comptes rendus, 1907 et Tkèsc, Paris, 1908. (') Comptes rendus, igiS. 68 ACADÉMIE DES SCIENCES. J'ai été ainsi conduil à in'occuper des expériences de M. Coupin et de celles (|ue M. Javillier leur oppose. Les conditions des expériences de M. Coupin et de M. Javillier sont différentes entre elles el difïérenles des conditions où se plaçait liaulin. Maiilin opérait ilans des cuvelles à grande surface el sons liés faible épaisseur. M. (Joupiii cullive, au conlraire, V Aspergilliis sous une grande épaisseur ; 3oo""" de liquitle dans des jjallons de i lilie, ce qui, d'après mes mesure^, conespond à 35"'"' /Il 1 1- • 1 V 3oo , ou 40'''"'- de hauleur de liquide el au rapport moyen =- = — — =z [^. M, Javillier, en lépélaiil les expériences de M. Coupin, se plaçail dans des condi- tions difïérenles : ses liquides occupent une faible épaisseur ; il emploie, pour 25o""' de Hijuide, des rnalras de 2 litres ou |)lutût, dit-il, des fioles d'Erleniiieyer de i', 5; j'ai V vérifié que cela correspond à iS""" de hauteur de li(|uide el à un rapport — = i ,5 en- viron. On voit donc que, dans les expériences de M. Coupin, en l'absence do zinc, le rapport étant 4, ce savant jooMfrt/'^, après un certain temps, obtenir le maximum de poids, tandis que M. Javillier, également en l'absence du zinc, ne pouvait alleindie ce maximum, le rapport i,5 étant incomjjatible (') avec ce maximum, el cela quel que fût le temps de la culture. La question semble donc résolue a priori, mais M. Coupin n'ayant pas indiqué, que je sache, le nombre de jours pendant lesquels il faisait les cultures, il était indispensable de répéter ses essais. J'ai donc refait les expériences de MM. Coupin et Javillier, avec des produits spécialement purifiés, bien privés de zinc, et en me plaçant autant que possible dans les conditions de chacun des deux auteurs. lîxpériences de M. Coupin : ballons de i litre, fond plal; 3oo'^'"' de li(|uide. Kap- port "K ^= 4 environ. r.xpériences de M. Javillier: Erlenmeyer de i',5; 25o""' de liquitle. liapport environ i , 5. Température 34°. Quatre séries : \, li(|iiide I^aulin sans zinc; B, liquide avec ,-jfo-(ro(j tl*^ ^'"^ (comme Raulin);Cet D, liquides avec , m)i„mi el lïroôVoou ^'^ '"'^'^ (comme M. Ja\illier). i^lusieurs essais par série. l'3nsemencements el réensemencemenls tous les 2, 3, 4 ou 5 jours, jusqu'il épuisement du iiiilieu avec des spores de même origine el âge. Le Tableau suivant résume les moyennes de ces essais ('-). (') Coinpies rendus, lo novembre igiS. (-) On trouvera le détail des essais dans le Bulletin de l ( t'ouuo ^inc)... .1 luliil. jour» '9 M) Ml M) l'oids moyen fies récoltes oljlenii. par lilre. y, 75 1.5", 83 '1 ,70 I .") , 80 4,8-! iG,o6 '1 .".") I .') , S3 Série .lavillici- ciôO''"'' ). r<écol(es |iHr essai. l'emps lolal. JOIll- I 1 à 1 .5 I I il 1 3 II il i3 1 1 à 1 3 Poiils mojeii de? récolles 'blenii. [lar lilrc. 2 ,00 3,7^. 3,82 3,78 • -',,88 i5,3o 1 ;ï , 1 2 La lecture de ce Tableau montre que, dans les conditions où M. Coupin se plaçait, ou vt-rilie les résultais de ccl auteur, c'est-à-dire riuulilité du zinc; on obtient, eu effet, le poids maximum, après 4 récoltes successives, en l'absence ou en présence de zinc. Le détail des essais moulre qu'en com- parant les milieu.\ avec zinc et sans zinc, les premières récoltes sur zinc pèsent plus que les premières récoltes sans zinc. Le zinc, ce que nous savons déjà, accélère le développement; cette inlluence est surtout sensible aux doses de ,„^„„„ et de , „„,',, m,; puis l'équilibre s'établit et le poids total des récoltes est le même. Dans les conditions de M. Javillier, je vérilie une fois de plus que le maximum ne peut être atteint eu l'absence du zinc, sans qu'il y ait autolyse dans l'intervalle, parce que la surface est trop grande par rapport à la hauteur. Ce maximum est au coutiaire allpinl, bien ([ue plus faible, en présence du zinc. CoNCLusiOAS. — I. M. Coupin a raison quand il dit ipie le zinc u'estd'aucune iililité pour la nutrition de V Aspcrgillus, puisqu'il obtient le poids maximum et normal des cultures en présence ou en l'absence de ce métal. Maliieureu- sement ce savant ne précisa pas suffisamment les conditions de ses essais. Pour cet auteur, le zinc « retarde le développement de la mucédinée ». .le n'ai pas observé ce fait : au contraire, aux doses de ,„^,\,„^ et de ^„„^l„„„„■, le zinc accélère au début la végétation de V Aspergillus cjui, en sa présence, effectue plus vile son cycle évolutif lolal. Mais les résultats de M. Coupin peuvent être fonction de la race avec laquelle il travaillait et qui pouvait être plus sensible à l'élément toxique qu'est le zinc. II. L'hypothèse de M. .Javillier, selon laquelle M. Coupin introduisait, à son insu, du zinc dans ses liquides, est absolument inutile pour expliquer les résultats de M. Coupin. Dans les conditions où M. Javillier se plaçait, ce savant ne pouvait obtenir, en l'absence du zinc, cl quelle que fût la durée des essais, le poids maximum que M. Coupin obtenait. Tous ces faits sont simplement sous la dépendance de conditions daéro- 70 ACADÉMIE DES SCIENCES. biose sur lesquelles j'ai appelé l'atlenlion dans mes recherches sur rinulilité du zinc comme élèmenl physiologique dans la nutrition de VAspergillus. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Influence du titre alcoolique sur la synthèse biochi- mique de ièthylglurnside a et du propytglucoside a. Noie de MM. Em. IÏOURQUEI.OT et A. AiBRV, présentée par M. E. Jungtleisch. L'étude, en milieux alcooliques, des propriétés hydrolysanle et synthé- tisante de la jj'lucosidase a (ferment contenu dans la levure de bière basse, desséchée à l'air) a fait découvrir la sensibilité particulière de ce ferment à l'action destructive des alcools. On a trouvé que, dans l'alcool méthylique, par exemple, si l'émulsine (glucosidase ^j exerce encore ses propriétés lorsque le titre alcoolique atteint gS pour loo en poids ( ' ), la glucosidase a est, pour ainsi dire, inactive dès que le titre dépasse 28 à 32 pour 100 en poids, commençant déjà à s'afl'aiblir dès qu'il est supérieur à i(J à 20 pour 100 environ (-). On a été ainsi amené à réaliser la synthèse biochimique des glucosides a des alcools méthylique, élhyii(|ue, propylique el allyliquc en opérant dans des liquides renfermant respectivement, pour 100™', environ 16»", il\^, i2« et i3*^ de ces alcools ('). Mais ces proportions n'étaient (|u'approximativo- ment les proportions les plus favorables à la réaction, les recherches que nous venons de rappeler n'ayant été faites que dans des alcools différents entre eux de f) à 10 pour 100 en volume. La question valait la })eine d'être étudiée avec plus de précision. L'un de nous l'a déjà reprise, pour l'alcool méthylique, en opérant sur des liquides alcooliques différant entre eux de 2^ d'alcool pour 100""' seulement {') el les recherches qui suivenl, relatives aux alcools élhylique et propylique, ont été effectués de la même façon. (') Km. BouKyuELor el Iîm. Vi'KDON, l.a réversiOilitc des actions frrrncrdaires : éinulsiiie et inélliylgliicoside 3 {Comptes reiulus, t. l.ïG, 1910, |). gS"). {-) lÎM. lujLRyuKLOT, 11. IIéhissey et M. Briukl, Sur la destruction de la fflueosi- dase SI. en milieu alcooliijue {Jourii. de l'harm. et de C/iim., 7'^ série, t. ^'1I, igiS, p. 233). {■■') Em. BouiiQUKLOi, II. IlÉitissiiY el M. Hriuei. (Jour/i. de l'harm. et de C/iim., 7' série, i. VII, 1918, p. 14J el ôaS). (*) A. AuBuy, Journ. de Pliarm. et de Cliim., 7" série, l. IX, igiq, p. 19. SÉANCE DU 5 JANVIER ipi/). 7I Alcool ét/iylicjue. — On a pi'c'iJaic iiiio série de liquides leiiferinaiil chacun, pour 100""': i" de i,ducosc d, la quantité de macéré aqueux de levure basse, desséchée à l'air ( glucosidase a) correspondant à i ^ de ce pro- duit et des proportions d'alcool éthylique croissant de 5>' en ■i'-'à partir de 0!! jusqu'à /jo". Les six premiers liquides de la série ayant été additionnés d'un peu de toluène, afin d'éviter tout développement de mici'o-organismes, tous les flacons ont été abandonnés à la température du laboratoire (18°- 20°) jus- qu'au moment où la rotation a cessé d'augmenter, c'ept-à-dire jusqu'à l'arrêt de la réaction glucosidifiante. Dans le Tableau suivant, nous donnons, en regard de la teneur en alcool de chaque liquide, la rotation de celui-ci à i'arrél de la léacliou et la pro- portion de glucose combiné qu'il ronfcrinail à ce moiricnl. notaliiiii À l'ai'irt VIc'Oiil poiii- lOlK"'". lie !n réaclinn f/ — ',' 1. illiinwc .•..mliin.' |ifiiir 1(10. O -f-l o a -t-i ■■(•)■ r),9 /( -T-l 10 10 6 H- I ' i ' '1 8 -M 20 iç},4 10 +1 .'-i ao,6 12 -M 26 a^,9 i4 -4-1 Ho 9.6,7 16 +\ 34 29,7 18 -M 38 3i,o. 20 -hi 46 32,6 22 + 1 fio 3r ,7 ^4 +" i^ -^O;" 26 -+- 1 4o » 28,7 28 -t-i 3o 2J,6 3o -4-1 12 i4.4 32 -i-T S S,T 34 -^-i 6 » 36 -I- 1 .sa Comme on le voit, conformément à la loi générale, la proportion de glu- cose combiné au moment de rarrél de la réaction est d'autant plus grande que le litre alcoolique est plus élevé. S'il en est autrement lorsque ce tilrc dépasse 20^ pour 100'"'', cela tient à ce que la glucosidase est détruite dans les liquides plus riches en alcool, et cela d'autant plus rapidement qu'il y a \lcool pour 1(11 )'■"!'. (le In rraclion ( K o 1) a + 1 4 -M 8 G + r lo 8 + 1 12 1 o -M iG 12 4-1 2o l-'l + 1 22 i6 -j- 1 20 iS + 112 20 + 1 G 72 ACADÉMIE DES SCIENCES. plus d'alcool, de telle sorte que le ferment ;i disparu avant (pie la réaction ait atteint l'équilihre normal entre le glucoside et ses composants. Akoot propyliV/iif normal. — Les essais portant sur cet alcool ont étéefTec- tués comme les précédents; mais il n'a pas été nécessaire de dépasser la pro- portion de 20^ [)Our 100""'. Roi a lion à l'arrêt !). l'ihiroso cnmliiné pour 100. O r,,G 8, G "'7 iG,3 '7' ' i7'9 •9,4 I ") , G 5,8 D.ins rcnsemble, les choses se passent donc avec l'alcool propylique comme avec l'alcool éllijlique, les proportions de glucose combiné s'élevant d'abord avec la teneur du liquide en alcool, pour diminuer ensuite. Mais, tandis que la destruction de la glucosidase a, dans l'alcool élhylique, se manifeste seulement à partir d'une teneur en alcool de 2.2.^ jjour 100""'', elle se produit déjà dans l'alcool propylique avec i/f^ à 16^ pour 100""'. En outre, alor^ qu'il suffit qu'un liquide renferme seulement 20*^ environ de ce dernier alcool pour 100'"'"', pour que toute activité du ferment soit supprimée, il en faut, toutes autres conditions étant identiques, 34'^ à SC)" environ du premier pour produire le même résultat. L'examen de ces chiffres nous révèle un autre fait intéressant, surtout si on les rapproche de ceux qu'ont fournis les recherches antérieures sur la synthèse biochimique du méthylglucoside a. Ils montrent en effet que la proportion de glucoside formée pour une même teneur en alcool est d'autant plus forte que la molécule alcoolique est plus faible, c'est-à-dire qu'il y a plus de molécules alcooliques dans un même volume : ce qu'on avait déjà observé pour les glucosides p. Ainsi, dans les liquides renfermant il[^ d'alcool pour 100""", il s'est fait : 5i ,2 pour 100 de méthylglucoside a, 26,7 pour 100 d'éthylglucoside a et 17,9 pour 100 de propylglucoside a. SÉANCE DU 5 JANVIER I914. ']5 GÉOLOGIE APPLIQUÉE. — Utilisation des nappes phréatiques par les villes bâties sur les terrasses alluviennes des vallées. Note de M. F. Garrigou, présentée par M. Armand Gautier. Les alluvions des vallées emprisonnent à leur base des masses d'eau lim- pides, auxquelles Daubrée a donné le nom de nappes phréatiques, c'est- à-dire des nappes d'eau dans lesquelles s'alimentent les puits. Les eaux de ces nappes sont limpides ; leur température, leur volume et leur abondance offrent des caractères assez constants. Leur niveau au-des- sous de la surface du sol varie lui-même assez peu et permet en tout temps de les puiser, grâce aux engins élévatoires les plus simples, norias ou pompes aspirantes. L'utilisation de ces nappes d'eau a été assez négligée et il n'est pas sans utilité de le rappeler pour préconiser leur emploi régulier. Chargé de l'étude des eaux potables dans le département de la Haute- Garonne, depuis une douzaine d'années, j'ai eu roccasion de recommander aux localités intéressées de conserver une portion de l'eau que leur four- nissent les nappes phréatiques, ou les sources, dans des réservoirs recevant ces eaux limpides qui restent toujours dans le sol à des températures de 12" à I S'' et que la gelée ne peut jamais atteindre. Les grandes villes bâties sur les alluvions des vallées ont, grâce à leur nappe phréatique, le moyen d'éviter, en cas d'incendie, de n'avoir que des eaux bourbeuses pendant les inondations, ou des eaux facilement conge- lables dans les grands froids de l'hiver et, par conséquent, inutilisables au moment de parer aux désastres irréparables de la propagation du feu. A Toulouse, par exemple, où nous avons l'eau de la nappe phréatique à des profondeurs au-dessous de la surface du sol, qui varient entre i™ et 5™, on peut, grâce aux puits qui existent dans presque toutes les maisons, surtout dans les quartiers les plus anciens, de pouvoir aborder, en cas de grands incendies pour lesquels l'eau des fontaines est en quantité absolu- ment insignifiante, des réservoirs naturels d'une abondance indéfinie en eau limpide et incongelable. Il suffit d'avoir des pompes aspirantes et foulantes pour puiser l'eau et la lancer au besoin sur les foyers destructeurs. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 1.) lO 74 ACADÉMIE DES SCIENCES. On peut agir de même dans tous les cas où les villes sont bâties sur des amas alluviens. L'économie d'installation est énorme et peut rendre de grands services. GÉOLOGIE. — La zone des collines jurassiques de Nans (^Var). Note de M. Emile Haug, présentée par M. Pierre Termier. Une zone de collines jurassiques, large au maximum de 2'"", s'étend, avec une direction SW-NE, sur une longueur d'environ 17"^"", du col de Roque-Forcade, en passant par Nans, jusque vers Rougiers. Elle est limitée au Nord par le grand dôme de la Lare, au Sud par le socle de la Sainte- Baume, dont fait partie le plateau du Plan-d'Aups. La série sédimentaire de ces deux massifs autochtones se termine par des couches lacustres appar- tenant au Crétacé le plus élevé. Ces couches, qui forment, sur les deux bords de la zone de Nans, des bandes étroites et discontinues, plongent de part et d'autre sous les couches jurassiques. On en a conclu que les deux bandes crétacées se rejoignent sous le Jurassique; en d'autres termes, que toute la zone est sans racines. Mes observations, basées sur des levés géologiques au 7^7^75 ^^ même, pour les environs de Nans, au ,„^^„, m'ont conduit au même résultat. Et cependant l'argument principal que l'on a invoqué en faveur de l'absence de racines, la discontinuité de la zone, ne subsiste pas. En effet, la zone jurassique n'est pas interrompue, au défilé de l'Huveaune, comme le croyait Marcel Bertrand, par un détroit de poudingues crétacés, mettant en communication les deux bandes de la bordure. Elle n'est pas davantage interrompue entre le plateau jurassique de Nans et le chaînon de la Tuilière, figurés sur la feuille géologique d'Aix comme deux îlots, séparés par une étroite bande crétacée. En réalité, on passe de l'un à l'autre sans quitter un seul instant les dolomies kimeridgiennes. On serait tenté de croire que les collines de Nans sont enracinées, si le Jurassique n'était pas toujours en contact avec les couches les plus élevées du Crétacé et non avec les calcaires à Hippurites, par lesquels débute, dans les massifs voisins, la série néocrétacée. D'autre part, la continuité de ces collines avec celles qui sont situées au nord du Plan-d'Aups ne permet pas de s'arrêter à cette interprétation. '' SÉANCE DU 5 JANVIER I914. 7$ Si l'absence de racines de la zone de collines jurassiques ne peut être sérieusement contestée, il n'en est pas de même des conclusions auxquelles sont arrivés Marcel Bertrand et M. Repelin relativement au sens de la poussée qui a transporté la masse en recouvrement dans sa situation actuelle. Sauf dans sa dernière publication de 1900, Marcel Bertrand a toujours envisagé les collines de Nans comme des témoins d'une nappe originaire du versant méridional de la Sainte-Baume, nappe dont le pli de Riboux serait la racine, et M. Repelin a adopté cette manière de voir. Qu'une telle nappe se soit étendue vers le \ord jusqu'au delà de la vallée de l'Huveaune ou qu'elle se soit arrêtée au sud de la Lare, on devrait retrouver, dans la zone jurassique de Nans, des traces mécaniques d'un transport vers le Nord et en particulier des charnières anticlinales à conca- vité dirigée vers le Sud, ou plus exactement vers le Sud-Est. Or c'est précisément l'inverse qui a lieu : les accidents tectoniques qu'on peut observer dans les collines de Nans montrent de la manière la plus évidente que la poussée tangentielle qui leur a donné naissance s'est effectuée du Nord au Sud. A vrai dire, l'élude détaillée du segment de la zone jurassique de Nans compris entre la Coutronne et la Taurelle nous apprend peu de chose sur le sens de la poussée. Le Lias, le Bajocien et le Balhonien, en succession régulière, y forment un large synclinal parfaitement symétrique, ainsi que l'a reconnu depuis longtemps Marcel Bertrand. Au nord du Plao-d'Aups, la déiiudation n'a respecté que le Lias ; mais les ravins qui ont ici profondément entamé ce teriain laissent apparaître des calcaires balhoniens fortement laminés et marmorisés, qui pointent sous le Lias sous la forme Ae faux anticlinaux, déversés tantôt vers le Nord et tantôt vers le Sud. On est évidemment ici en présence de parties du flanc inverse d'un pli couché, pincées dans des replis du flanc normal. Les mêmes calcaires balhoniens se présentent encore, à la Grande-Bastide, sous l'aspect d'une lame mince, intercalée entre le Lias charrié et le Crétacé supérieur autochtone; à mi-chemin entre le Pian-d'Aups et la Cou- tronne, en fenêtre sous le Lias; enfin, dans le défilé de l'Huveaune, formant, sous le Bathonien marneux, un faux anticlinal. L'étude du versant méridional du massif de Roque-Forcade fournit, par contre, la clé de l'interprétation tectonique de la zone jurassique en recouvrement. J'ai déjà décrit, dans une Note antérieure ('), le bel anticlinal couché qui affecte ici tous les termes du Jurassique. J'ai montré que la barre liasique présente, dans les derniers lacets de la roule, une charnière grandiose, et j'ai assimilé, au flanc inverse du pli. (') Sur la terminaison occidentale de la Sainte-Baume [Comptes rendus, t. 156, p. 1864 ). ^6 ACADÉMIE DES SCIENCE?. les barres rocheuses qui descendent dans le ravin de Saint-Pons. J'ai reconnu depuis, dans ce flanc inverse, les calcaires bathoniens, les dolomies kimeridgiennes et les calcaires blancs porllandiens en série renversée. L'axe du pli est dirigé SW-NE et la concavité de la charnière est tournée au NW. La continuité du massif de Roque-Forcade avec les collines de Nans ne fait aucun doute, et il est manifeste dès lors que les lambeaux du flanc inverse qui viennent affleurer près du Plan-d'Aups sont l'équivalent des calcaires jurassiques renversés du vallon de Saint-Pons. Par contre, la charnière du pli et les couches supérieures du flanc normal n'ont pas échappé à l'érosion. L'étude de la colline du Vieux-Nans m'a montré qu'ici loule la |iartie frontale de l'anticlinal couché est de nouveau conservée. Le plongement des couches a lieu uni- formément vers leSud-Est. Dans cette direction, le flanc de la colline est constitué par une grande dalle de calcaires du Bathonien supérieur, supportant par places des dolomies kimeridgiennes. Sur le flanc Nord-Ouest alfleure le Bathonien inférieur marneux, mais une lame renversée de calcaires bathoniens et de dolomies s'intercale entre ce Bathonien inférieur et le Crétacé supérieur du flanc sud-est de la Lare. Si le Jurassique était enraciné, une telle succession s'expliquerait tout naturellement en admettant l'existence d'un anticlinal déversé vers le nord-ouest, mais comme cette hypothèse est inadmissible, on doit envisager la colline du Vieux-Nans comme une lète d'anticlinal plongeant; la charnière, ouverte au Nord-Ouest, s'enfonce donc dans les couches crétacées les plus élevées du soubassement autochtone. La tectonique des collines situées au nord-est de Nans peut s'interpréter exactenjent de la même manière. La présence d'une charnière à concavité dirigée vers le Nord-Ouest, aux deux extrémités de la zone de Nans, ne peut laisser aucun doute sur le sens de la poussée qui a amené cette zone dans sa situation actuelle. Le refou- lement s'est produit vers le Sud-Est, le pli couché auquel il a donné naissance et dont la charnière est partiellement conservée doit être, suivant toute vraisemblance, mis en relation avec les plissements qui ont accidenté la zone triasique de l'Huveaune. PHYSIQUE DU GLOBE. — Valeur des éléments magnétiques à P Observatoire du Val-Joyeux au i*""" janvier iC)\l\. Note de M. Alfred Angot. Les observations magnétiques, faites au Yal-Joyeux depuis 1901 (lati- tude 48° 49 16" N.; longitude 0° 19' 23" Ouest de Paris), font suite à celles qui ont été poursuivies au Parc Saint-Maur, de 1884 à 1901 inclus. Elles SÉANCE DU 5 JANVIER I9l4- 77 ont été continuées en iQiS par M. J. Itié, sous la direction de M. Dufour, avec les mêmes appareils, et ont été réduites par les mêmes méthodes que les années précédentes. Les valeurs des éléments magnétiques pour le i^'' janvier i9i4) données ci-dessous, résultent de la moyenne des observations horaires relevées sur les magnétographes le 3i décembre 1913 et le i*"" janvier 1914 et rappor- tées à des mesures absolues. La variation séculaire des divers éléments est la différence entre ces valeurs et celles qui ont été indiquées pour le i" jan- vier 191 3 (') : Valeurs absolues et variations séculaires des éléments magnétiques à l'Observatoire du Val- Joyeux. Valeurs absolues pour l'époque 1914,0. Variation séculaire. Déclinaison i3°54',/i3 —9', 83 Inclinaison 64°38',4 — i',i Composante horizontale 0,19742 — o,oooo4 Composante verticale o,4i653 — o,ooo43 Composante nord 0,19163 -t-o, 00009 Composante ouest o,o4745 — o,ooo56 Force totale . o , 46096 — o , ooo4o La variation séculaire de la déclinaison avait atteint 9', 17 en 1912. Cette valeur, la plus élevée de la période de 3o années que comprenait la série des observations au i"janvier 1973, a été encore dépassée au cours de la dernière année, dans laquelle la déclinaison a diminué de 9', 83. La compo- sante horizontale est sensiblement constante depuis 1908. M. A.-J. Stodolkiewicz adresse une Xote intitulée : Sur les équations différentielles d'ordre premier dont les coefficients sont des fonctions ration- nelles du deuxième degré. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. ' Ph. V. T. (') Comptes rendus, t. 1.50. p. ijS. 78 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 5 janvier 191 4- Les prix Nobel en 1912. Stockholm, Imprimerie Royale, P. -A. Norstedt et Soner , igiS; I vol. in-S". (Présenté par M. Ph. van Tieghem.) Les problèmes de la sexualité, par Maurice Caullery, avec 49 figures dans le texte. Paris, Ernest Flammarion; i vol. in-12. (Présenté par[|M. Bouvier.) Garl Ghristensen. Index Filicum, si^'e enumeralio omnium generuni specie- rumque Filicum et Hydropteridum^ ab anno lySS ad finem anni 1906 descrip- toruni. Supplementum : 1906-1912. Copenhague, H. Hagerup, igiS; 1 fasc. in-8". (Présenté par le Prince Bonaparte.) Sur l'origine parthénogénélique du gamétophyte, par Charles Janet. Limoges, Ducourtieux et Goût, igiS; i fasc. in-8°. Ihe ivithe rhinocéros, by ^Edmund Heller, with thirly-one plates. {Smithsonian Miscellaneous Collections; t. LXl ; n" 1.) City ofWashington, i9i3; 1 fasc. in-8°. Anthropological Report of the Ibo-speaking peoples of Nigeria, by Northcote W. Thomas : Part I. Law and custom of the Ibo of the Awka Neighbourhood, S. Nigeria. — Part II. English-Ibo and Ibo-English dictionary. — Part III. Pro- verbe, Narratives., Vocabularies and Grammar. Londres, Harisson et fils, igiS; 3 vol. in-8°. The geographical Journal; t. XLIII, n" 1; january 1914. Londres; i fasc. in-8''. Boletim do Museu Goeldi {Mas^a Parense) de Historia natural e Ethnographia ; t. VII, 1910. Para (Brésil), 1918; i vol. in-S». SÉANCE DU 5 JANVIER I9l4- 79 ERRATA. (Séance du 22 décembre igiS.) Note de M. Arnaud de Gramont, Sur le spectre de bandes de l'alumi- nium, etc. : Page i366, ligne 11, au lieu de ? 4470,6 lire £ 4470,6 (Séance du 29 décembre iQiB.) Note de M. Léon Lichtenstein, Intégration de l'équation X,u = ke" sur une surface fermée : 2 Page i5o9, ligne i3, au lieu de ir'f^ (log r',)-^ lire -r'f^ (logr',)~'. r Page i5io, ligne i4, «« Heu de Z„ (/>, q ), lire \ Z„ {p, q)\. Même page, ligne i5, au lieu de H, lii*e ± H. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 12 JANVIER 1914. PRÉsmeNCK [)!•: m. p. appeli,. MEMOIRES ET COMMlL\ICATI(>.\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur l'emploi du prisme ohjectij à la détermination des vitesses radiales. Note de M. Mahuice Hamv. Dans une Note récente ('), j'ai indique le princi|)c d'une méthode permettant d'adapter les spectrogiaphes à réseau ohjcclif à la mesure des vitesses radiales des étoiles, (k-lle mélliod'^, qui comporlc remploi d'un spectre de comparaison, est fondée sur les propriétés particulières des réseaux. Elle suppose essentiellement qu'on s'adresse à ce g^i-nre d'instrument pour disperser la lumière. Je me propose de montrer, dans ce qui suit, que les spectrographes à prisme obji-clif ( -), si avaiil;!geux au point de vue du rendement lumineux, sont également susceptible;- délre agencés de manière à fournir, d'une manière parfaitement sûre, les mouve- ments des astres dans la direction de la ligne de visée, par comparaison avec un spectre terrestre. Considérons un faisceau de lumière parallèle monochromatique, de lon- gueur d'onde X, tombant sur un prisme d'angle A, sous l'incidence i, perpendiculairement à l'arête réfringente. Appelons ç l'angle d'émergence (') Comptes rendus, t. 157, iQiS, p. 666. (') On trouvera un résumé des travaux, des aslronomes, sur ce sujet, dans un iiité- ressanl Mémoire de F. Sclilesinger intitulé : On t/ie prospect of obtaining r a liai velocities by means of the objectif prism {Proceedings of the American Philoso- phical Society , 1912, p. 175). G. B., 1914, I" Semettre. (T. 158, K' Z.\ II 82 ACADÉMIE DES SCIENCES. , et n l'indice de la substance du prisme pour la longueur d'onde k. Kntre /(, j et cp, on a la relation rigoureuse (i) sin-/ -H sin'cp -1- 2 sin< sin cp cos A rr: «- sin- A. On a de même, pour un second faisceau monochromalique, de longueur d'onde A, auquel correspond l'indice N et les angles I et $ d'incidence el d'émergence, (2) sin-1 + sin"-4> + 2 siii 1 sin4' cos A ^= ÎN- sin- A. Retranchant les équations (i) et ( 2) membre à membre, on arrive, après quelques calculs faciles, à la relation ,„, , • •-' I + «/' \ — i . 1 + ' , . * — ç, . 4>H-9\ (6) 4 sin ooi cos SI II h cos A cos sin •1 2 \ 2 2 22/ , . Q O -h O / * (2 . «I) +

) va nous servir à déterminer la différence N" — n- des carri's d-s indices du prisme correspondant à une raie de longueur d'onde inconnue A, appartenant à un spectre sleilaire, et à une raie de longueur d'onde connue A, ap|)arlenaiil à un spectre terrestre. On verra ensuite conimerrl on pcril en déduire le rappoi I '- — =^ — -■ SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- 83 Rédnit à ses éléments essentiels, le spectrographe à prisme objectif que je propose pour mesurer les vitesses radiales, est constitué comme il suit. On suppose l'appareil installé sur un pied équatorial entraîné par un mouvement d'horlogerie et muni de rappels en ascension droite et en. décli- naison. Le prisme P, employé pour disperser la lumière, a sa base BC polie et argentée, en sorte que deux faisceaux pénètrent dans la chambre photogra- phique : un faisceau dispersé et un faisceau non dispersé, ce dernier prove- nant des rayons réfléchis sur BC. Le faisceau dispersé donne un spectre qui s'inscrit sur la plaque photographique/?, le faisceau non dispersé uneimage de l'étoile sur une plaque photographique p\ fixée sur le même support D que la première. Avant de converger sur la plaque p', le faisceau réfléchi sur BC traverse une glace à faces parallèles G, montée sur le support D, glace dont une face est semi-argentée. Ce faisceau est ainsi décomposé en deux parties, l'une qui impressionne la plaque />', l'autre qui donne une image réiléchie de la source lumineuse, observable avec un oculaire /, image qu'on pla- cera, comme il sera indiqué plus loin, sur un fil/, lié au supportD, pendant l'observation. L'épaisseur à donner à l'argenture, déposée sur G, doit être ^ ^^ telle que le temps de pose nécessaire, pour impressionner le spectre, sur la plaque p, égale le temps de pose nécessaire, pour impressionner l'image de la source, à travers la glace G. sur la plaque /)'. 84 ACADÉMIE DES SCIENCES. Enfin, un petit miroir m, de quelques centimètres d'ouverture (5""), est accolé au prisme P. Il est orienté de façon que le fil /"coïncide avec son ima}j;e obtenue par aulocollimation sur ce miroir. Durant la pose, le miroir m ne doit pas se déplacer par rapport au prisme. Celte condition est facilement réalisable, en enfermant le tout dans une enceinte maintenue à température constante, dans laquelle la lumière pénètre à travers une glace à faces parallèles. On assure, du même coup, l'invariabilité des indices de réfraction du prisme. Les plaques photographiques />,//, la glace G, le fil / et un autre fil, perpendiculaire au premier, déterminant par leur croisement un point de repère dont l'usage sera indiqué plus loin, forment un système qui doit aussi rester invariable. La réalisation de cette condition ne présente évidemment aucune difficulté. Le support D, sur lequel sont montées ces diverses pièces, est d'ailleurs mobile dans une coulisse, suivant le sens pp., à l'aide d'une vis micrométrique munie d'un tambour divisé T. Sauf les deux parties de l'appareil dont il vient d'être question, le reste ne nécessite pas de stabilité particulière et il n'y a aucunement lieu de se préoccuper des flexions des pièces métalliques constituant la monture. Au dispositif qui vient d'être décrit, seul représenté sur la figure, il faut adjoindre : 1° Un collimateur au foyer duquel est disposé une fente éclairée par la source de comparaison, fente dont le centre est masqué par un petit écran opaque, de largeur très légèrement supérieure à celle qu'on veut donner au spectre stellaire (en supposant la longueur focale du collimateur égale à celle de robjeclifO). Il convient de monter ce collimateur sur le même bâti que le corps du spectrographe; 2° Un miroir plan M, mobile autour d'un axe à portée de la main de l'observateur, miroir cpii, une fois amené dans la position d'utilisation, doit réfléchir les rayons émanant du collimateur sensiblement dans la direction des rayons venant de l'étoile. La monture de ce miroir doit être munie de moyens de réglages pcimellant à l'opéiateur de placer, sur le repère du fil f^ l'image du centre de la fente fournie par les rayons réfléchis sur la base BC du prisme P. L'orientation de la fente, dans son plan, doit d'ailleurs être telle que son image s'applique sur le fil y. Le collimateur, pas plus que le miroir M, n'ont besoin d'être montés de façon absolument stable. Voici maintenant comment on doit procéder, avec ce dispositif, pour SÉANCE DU 12 JANVIER 1914. 85 obtenir des clichés aples à fournir la solution du problème que nous avons en vue : 1° Le spectrographe étant dirigé vers l'étoile à étudier, on agit sur le tambour T de manière à faire coïncider le fil /"avec son image fournie par autocollimation sur le miroir m. Il convient, pendant cette opération, de masquer la plaque // pour qu'elle ne soit pas impressionnée par la lumière traversant l'argenture déposée sur G. 2° On agit sur les organes des petits mouvements du support équatorial de façon à amener, sur le repère du fil /, l'image de l'étoile fournie par les rayons rélléchis sur la base du prisme. Puis on fait poser les plaques p et/?' en vérifiant fréquemment la coïncidence du lil /"avec son image réfléchie parw. Tout en s'efforçant de maintenir ce réglage, d'où dépend la pureté du spectre, il n'y a pas lieu, comme on le verra bientôt, de s'inquiéter de savoir si la coïncidence est restée rigoureuse durant les opérations. 3" On place le miroir M dans la position d'utilisation, on éclaire la fente avec la source de comparaison et l'on agit sur les organes de réglage du miroir, de manière à placer, sur le repère du lil /, l'image obscure (à cause du petit écran qui masque la lumière) du centre de la fente. Comme précédemment, il faut vérifier, avant de faire poser les plaques p elp', que le fil /" coïncide avec son image réfléchie par autocollimation sur le miroir w. S'il s'est produit un dérangement, il faut rétablir la coïnci- dence, en agissant sur la tète de vis T, avant de commencer la pose, 4° Si le temps de pose ne doit durer (pie quelques minutes, les opéra- tions conduites comme il vient d'être dit sont correctes; mais, s'il faut poser plus longtemps, il convient de fractionner les temps de pose relatifs au spectre stellaire et au spectre de comparaison, en ayant soin de croiser les poses partielles de l'un et l'autre spectre. Voyons maintenant comment on tirera parti des clichés obtenus, les angles 1, i, «I>, ç, définis ci-dessus, étant d'abord supposés n'avoir pas varié au cours des opérations. Le spectre de comparaison, sur le cliché p, est traversé longitudinale- menl, à mi-hauteui', par une bande non impressionnée qui résulte de l'in- terposition du petit écran opaque devant le centre de la fente. C'est dans cette bande qu'est intercalé le spectre stellaire. Si l'on s'astreint, comme nous l'admettons, à ne comparer que des raies peu éloignées l'une de l'autre, la mesure du cliché p fera connaître, avec précision, la dilTé- rence $— cp pour deux raies quelconcpies, l'une de longueur A appartenant au spectre stellaire, l'autre de longueur À appartenant au spectre de com- 86 ACADÉMIE DES SCIENCES. paraison (ou de deux raies appartenant au même spectre, auquel cas I = i). La mesure du cliché/?' fournit de même la valeur précise de I — i qui est nécessairement très petite et serait rigroureusement nulle, si l'on poinlait, avec le repère du fil f, l'image du centre de la fente et celle de l'étoile exactement de la même manière. Les angles A, I, z, $, ^ pouvant être regardés comme connus, très approximativement, par des mesure faites, une fois pour toutes, dans le laboratoire, l'applicalion de l'équation (3) fait connaître la diffé- rence N" — n-, avec une faible erreur relative. Mais, au cours des observations, les angles 1, /', 4», o, contrairement à ce que nous avons admis, ont pu légèrement varier, bien qu'on se soit efforcé d'assurer leur constance en maintenant : i° le fil f en coïncidence avec son image fournie par autocollimation sur le miroir m; 2° l'image de l'étoile et celle du centre de la fonte du collimateur sur lo repère du fil y. Quoi qu'il en soit, on démontre facilement que l'équation (3) demeure applicable si, comme il est naturel de l'admettre, on pointe, sur les clichés, les centres de gravité des images successives correspondant aux instants pendant lesquels les angles en question n'ont pas varié, les intensités de ces images compo-' santés tenant lieu de masses. ÎNous avons fait usage, pour déterminer N'^—rr, de l'équation (^3), admettant implicitement que les rayons incidents sont parallèles à un plan perpendiculaire à l'arête réfringente du prisme. Si les rayons incidents sont inclinés d'un angle 0, sur ce plan, l'équation (3) fournira la valeur de '- rrr^ , les spectres stellaires seront intercalés au centre de la bande longitudinale non impres- sionnée traversant chacun des spectres de comparaison. Des valeurs de I, «, $, cp, connues pour l'étoile guide, on déduira, d'après les données fournies par les catalogues, celles qui se rapportent aux étoiles venues sur les clichés. On évaluera également l'angle 0, pour chacun de ces astres, dont la vitesse radiale s'obtiendra en combinant, comme il a été expliqué ci-dessus, les mesures faites sur les clichés /^ et/>'. PHYSIQUE. — Méthode pour le réglage (tune litnclte en aulocollimation . Note de M. G. Lippmaxn. On sait qu'il est parfois nécessaire de régler une lunette en autocollima- tion, et que ce cas se présente notamment quand on veut déterminer le zénith : la surface réfléchissante est alors celle d'un bain de mercure. La méthode que je vais décrire et que j'ai étudiée expérimentalement me paraît donner une grande précision. Le réticule employé est une fente à bords très minces et très nets, obtenue en traçant un trait de diamant sur la surface argentée d'une lame de verre M. Cette fente est placée dans le plan focal d'une lunette coUimalrice, la face argentée étant du côté de l'objectif O, et la lame est inclinée à /|5" environ sur l'axe de la lunette. On éclaire la fente par une source S, et on l'observe laléialement à l'aide d'un oculaire o. Cfla posé, voici comment fonctionne l'appareil : Si le réglage est parfait, c'est-à-dire si les rayons émergents sont exacte- ment perpendiculaires à la surface du mercure, les rayons réfléchis coïn- cident avec les rayons incidents et limage réfléchie de la fente retombe exactement sur celle-ci; les rayons réfléchis ressortent donc par l'ouverture qu'ils avaient traversée, et l'œil n'aperçoit rien : il y a obscurité. SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- 89 Si, au contraire, le réglage est imparfait, la coïncidence cesse; si, par exemple, la fente est déplacée d'une quantité e vers la dioite, son image est déplacée d'une quantité £ vers la gauche. La lumièi'e réiléchie tombe alors sur l'argenture, est réfléchie vers l'œil, et l'on aperçoit de la lumière réflé- chie; cette image est d'ailleurs éclatante, à cause du pouvoir réflecteur s, source lumineuse; iM, miroir;/, fenle; G, objeclif; o, ooulaire; B, bain de mercure. considérable de l'argenture. Pour rétablir le réglage, on déplace micromé- triquement soit la fente, soit la lunette tout entière, de manière à rétablir la coïncidence, jusqu'à faire disparaître toute lumière réfléchie. Quelle précision obtient on dans ces conditions? Pour m'en rendre compte, j'ai fait [)orter la fente par un chariot à vis micrométrique à tête divisée donnant à peu près le micron. J'ai constaté qu'en dérangeant, puis en refaisant le réglage, on retombait toujours sur la même position de la fente, presque à it'près. L'incertitude était environ de i'^,5, ce qui correspond, pour une longueur focale de 2°', à une inexactitude d'environ o",i5. Il est utile de remarquer que la précision de la méthode ne dépend pas de la finesse de la fente; celle-ci peut avoir une largeur quelconque; le résultat demeure le même que si elle était très fine. En effet, l'image C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N' 2.) '2 90 ACADÉMIE DES SCIENCES. réfléchie a toujours la même largeur que la fente : dans le cas d'un réglage parfait, la coïncidence subsiste entre la fente et son image; les rayons réfléchis sortent tous par la fente, et l'obscurité subsiste pour l'oeil de l'observateur. La fente vient-elle à être déplacée d'une quantité i vers la droite, l'image se déplace de s vers la gauche; la lumière réfléchie empiète dès lors d'une quantité 2£ sur l'argenture. Cette lumière réfléchie étant renvoyée vers l'œil, l'obscurité disparaît et l'observateur croit voir s'ouvrir une fente vivement éclairée d'une largeur égale à 2£. Il est donc inutile de s'astreindre à tracer sur l'argenture une ligne fine; il faut et il suffit que les bords de la fente soient très nets; condition facile à réaliser par un traçage de diamant sur verre argenté ( ' ). Théoriquement, la précision de la méthode devrait croître indéfiniment avec l'éclat de la source, car on perçoit l'éclairement qui serait dû à une fente de largeur 2£, et e peut décroître indéfiniment quand l'éclat de la source augmente. En réalité, l'image réfléchie ne peut être parfaitement nette, parce qu'on se sert d'un objectif qui n'a qu'une perfection limitée; c'est pour cette raison que je n'ai pu atteindre que la précision indiquée plus haut et voisine du micron. Voici en effet ce qui se passe si la source de lumière est blanche : l'image, au lieu d'être limitée par une droite géométrique, est en réalité bordée par un liseré coloré, en général rouge ou bien vert. Avec un bon objectif, bien achromatisé, ce liseré est trop fin pour être directement perçu; mais quand on fait le réglage comme il a été dit plus haut, l'image géométrique constituée par de la lumière blanche retombe seule sur la fente et disparaît. Au contraire, le liseré coloré qui le déborde empiète sur l'argenture et devient seul visible. En d'autres termes, lorsque le réglage est parfait, il n'y a plus de lumière blanche visible, mais la fente apparaît comme un fossé noir bordé d'un liseré coloré. On est ainsi averti que la position de réglage est atteinte. Quant à la couleur du liseré, elle dépend de l'achroma- tisme de l'objectif : il est rouge si la mise au point est parfaite pour les rayons verts; il est vert bleu si l'on est dans le plan focal des rayons rouges. Le phénomène est alors particulièrement frappant et propre à marquer (') On peul substituer à la feule un simple point transparent ou bien une petite croix tracée au diamant sur l'argenture, SÉANCE DU t2 JANVIER I9l4- Qt qu'on est arrivé à la position du réglage; l'aspect est à peu près le même que si l'on observait deux raies fines dans la partie vert bleu du spectre, et la pureté de cette coloration, qui ne ressemble pas à celle de la source, rend la position de réglage qualitativement facile à observer. Les observations décrites ci-dessus ont été faites avec de bons objectifs, qui m'ont été obligeamment prêtés par l'Observatoire de Montsouris. Avec de mauvais objectifs, on observe d'autres aberrations, mises en évidence par la réflexion des rayons aberrants sur l'argenture. Ainsi, l'un des objec- tifs employés, mal monté probablement, présente une dissymétrie au point de vue de l'achromatisme : l'un des bords de la fente paraît rouge, l'autre vert, et les deux couleurs changent de place quand on fait tourner ledit objectif dans sa monture. Il est à remarquer que l'appareil décrit plus haut peut être considéré comme une variante du dispositif imaginé par Foucault pour contrôler la perfection d'un objectif; un réglage convenable fait disparaître les rayons autocollimés qui donnent l'image théorique, et seuls restent visibles les rayons aberrants. On peut conclure de là que la méthode indit[uée est d'une précision ipii ne peut être dépassée. En effet, du moment qu'on fait usage d'un objectif et des images qu'il fournit, il est clair qu'on dépend delà qualité de l'objectif: on ne peut obtenir plus que ce que cet objectif peut donner. Du moment qu'on réalise un réglage tel que les défauts de l'objectif soient en quelque sorte isolés et mis seuls en évidence, c'est qu'on est arrivé à ce maximum de précision qu'on ne peut dépasser, ou du moins [qu'on ne peut dépasser qu'en corrigeant les défauts de l'objectif dont on fait usage. MINÉRALOGIE. — Du pouvoir rotatoire dans les cristaux biaxes. Note de M. Vkku Wali.euaxt. Le pouv(jir rotatoire des cristaux biaxes est longtemps passé inaperçu parce qu'il est Ijeaucoup plus faible (jue celui des cristaux uniaxes. H fallait, [jOur le constater, employer de gros cristaux difficiles à obtenir et qu'on n'a (pie rarement à sa disposition. Comme, en outre, les cristallographes, en général, ne croyaient pas à son existence, par suite d'idées théoriques, ils ne firent pas les recherches nécessaires pour le constater. C'est M. Pocklington qui eut, le premier, la patience de rechercher le pouvoir rotatoire dans de gros cristaux et fut assez heureux pour le trouver. 92 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il examine, en lumière convergente, homogène, nn cristal taillé perpendi- culairement à un axe optique ; si le pouvoir rotatoire est assez intense, la ligne neutre est interrompue dans le voisinage du pôle de l'axe, mais elle est rétablie par la rotation de l'analyseur d'un angle convenable. De ce mode d'observation résulte une méthode de mesure qui fut employée par Dufel. Mais cette méthode manque de précision, car il faut juger du degré d'extinction d'une ligne neutre, c'est-à-dire d'une bande étroite se détachant sur un fond éclairé. Aussi ai-je employé la méthode suivante : un microscope dont l'axe est horizontal est placé sur une platine tournant autour d'un axe vertical et d'un axe horizontal ; il est disposé pour l'examen en lumière convergente, la lumière étant fournie par un bec Auer placé sur le côté et renvoyée dans l'axe du microscope par une glace sans tain à faces parallèles. D'autre part, à côté du microscope et à portée de l'observateur, se trouve un arc électrique muni d'un diaphragme dont l'ouverture a 2""" de diamètre. On vise avec le microscope cette ouverlure, dans un miroir situé à 8'" : les rayons reçus par l'appareil font donc entre eux un angle de 3o" au plus. Le cristal, taillé perpendiculairement à son axe optique, étant placé sur la platine du microscope, on voit simultanément le phénomène en lumière convergente et un point lumineux, provenant des rayons, émis par l'arc, qui ont traversé le cristal parallèlement entre eux à .^o" près. En agissant sur la platine qui supporte le microscope, on amène sans difficulté ce point lumineux au centre des anneaux et les rayons sont alors parallèles à l'axe optique. Si la dispersion des axes optiques est faible, en faisant tourner l'analyseur, on voit le point lumineux prendre toutes les teintes du spectre et, en faisant tomber la lumière sur la fente d'un spectroscope, on voit dans le spectre une bande qui se déplace quand on fait tourner l'analyseur. Si la dispersion est forte, les rayons ne sont parallèles qu'à l'axe d'une seule couleur et la bande noire n'apparaît dans le spectre que quand les vibrations de cette couleur sont éteintes par l'analyseur. Pour faire les mesures, il est d'ailleurs préférable d'employer des filtres pour les différentes couleurs; ces filtres étant placés de façon à être traversés aussi bien par la lumière venant du bec Auer que par celle venant de l'arc : l'orientation des rayons parallèlement aux axes optiques se fait ainsi avec plus de précision et la rotation se mesure par l'extinction des rayons paral- lèles. Je n'indiquerai ici que quelques résultats : SÉANCE DU 12 JANVIER IQl^- 9^ Dans le sucre, suivant l'axe optique perpendiculaire sur A', la rotation delà lumière du sodium est de — 12° parcentimètre et, suivant l'autre axe, de -+- ")6°, au lieu de — 22" et -+- 64° obtenus par les auteurs précédents. Dans le tartrate droit d'ammoniaque et d'antimoine, c'est-à-dire le tarira te obtenu avec l'acide droit en solution, la dispersion des axes est très forte et les rotations pour les différentes couleurs sont les suivantes : A. , p. o 620 -h iSg 570 + I fis 536 -4- i85 491 + 249 Pour les tartratcs droit et gauche de soude et d'ammoniaque, obtenus en partant de l'acide racémique, les rotations sont égales et de sens contraires. Pour l'acide racémique, qui est Iriclinique et centré, on pouvait se demander s'il ne produirait pas des rotations égales et de sens contraires, suivant les deux directions d'un même axe optique. Il n'en est rien, la rotation est nulle dans les deux sens. Enfin, il est une question d'ordre général qu'il fallait résoudre : ou sait que certains corps se trouvent à deux états; dans l'un, ils sont actifs en solution; dans l'autre, inactifs. Tel est le malate d'ammoniaque. Or le malate d'ammoniaque actif m'a donné des cristaux faisant tourner le plan de polarisation de la lumière jaune de — 11", tandis que les cristaux de l'autre malate sont inaclifs. Il y a tout lieu de croire d'ailleurs que, si un corps inactif en solution peut donner des cristaux actifs, par contre tous les corps actifs en solution doivent donner des cristaux également actifs. PAUASITOLOGIIî:. — Vagenl du debab dWlgérie est le Trypanosoma soudanense (^Lai'eran). Note de M. \. Laveeax. En 1907, j'ai appelé l'attention sur les ressemblances existant entre les infections expérimentales produites par un trypanosome originaire du Haut-Niger que j'ai décrit sous le nom de Tr. soudanense et celles que détermine le trypanosome de l'épizootie algérienne atteignant les droma- daires, et parfois les chevaux, qui est désignée, en général, sous le nom de debab ('). (') A. Lavera.n, Ann. de l'IiisUtul l'aslciir, l. XXI, mal 1907, p. 347- 9^ ACADÉMIE DES SCIENCES. La même année, j'ai pu fournir la preuve de l'idenlilo des deux try{)a- nosomiases, grâce à robligeance de M. le professeur Vallée, de l'Ecole d'Alfort ('). Deux bovidés (|ui avaient été inoculés avec le virus du debab ou avec le virus du mal de la Zousfana (identifié au premier), et qui étaient guéris des infections produites par ces virus, se sont montrés complètement réfractaires au Tr. soudanense. En 1912, MM. Ed. et Et. Sergent et Lhéritier, ayant inoculé eu Algérie, avec mon virus du Tr. soudanense, une chamelle et deux caprins immunisés contre le debab, ont constaté chez ces animaux des infections légères et ils ont conclu de leurs expériences que le trypanosome du debab constituait vraisemblablement une variété du Tr. soudanense à laquelle ils ont proposé de doimer le nom de berberum. J'ai fait récemment une nouvelle expérience qui a porté : 1° Sur une chèvre ayant une immunité solide pour le Tr. soudanense ; 2" Sur une chevrette servant de témoin ; 3° Sur une chèvre ayant une immunité solide pour le surra dont les rap- ports avec le debab ont été admis par quelques observateurs. Je me sers toujours du même virus de Tr. soudanense qui m'a été fouiiii par un chien inoculé à Ségou (Haut-Niger) sur un dromadaire et ramené en Erance par M. Cazalbou au mois d'avril 1906 ; ce virus est conserve depuis 8 ans bientôt dans mon laboratoire au moyen de passages par cobayes. Le viru^ du debab m'a été fourni très aimablemeul par AL le D' Ed. Ser- gent; le cobaye qui m'a été envoyé d'Alger avait été inoculé avec une race de debab originaire de dromadaires nomadisant entre la région Touggourt- Biskra et la région Oued-Athménia-Châteaudun. Je résume les observations des trois chèvres : 1° Une clièvre neuve, du poids de 4'j''''> 6Sl inoculée le i"' mai igi-î avec le Trypa- nosoina soudanense; i\ cet ed'el, on injecte, à la base d'une des oreilles, quelques gouUes du sang d'un cobaye foi'lernent infecté, diluées dans un peu d'eau pliysiolo- gique citr-alée. I^e 17 mai, la clièvre a une poussée fébrile, la lernpéraluie monte à /)0°,4 ( lempéralure nor-niale 39°). l'endanl les mois de mai et de juin, on constate encore plu-^ieui-s poussées de lièvre, avec des tetn|)éiatures de 39°,6 à 4o°. Tous les examens Iiislologiques du sang sont négatifs au point de vue de l'existence des tiypa- nosomes. — r8 juin, deu\ cobayes reçoivent chacun dans le péritoine 5'"'' dir sang de la chèvre, ils s'infectent. — I^a chèvre ne paiail pas malade, elle pèse ^V'^ le '. juillet et 48'''' le 2 août. — Des aniinauN d'épreuve (cobayes ou chiens) inoculés les ty aoiit, (') A. Lavkuan, Comptes remliis^ t. I V.'J .29 juillet 1907, p. agS. SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- 9^ 19 octobre, 19 décembre 1912 et 19 février 1910, avec le sang de la chèvre, s'infectent. La température de la chèvre est normale; le poids est de 48''6 le 4 janvier igiS, et de Si''" le 1°'' mars. — Un chien qui a reçu le 7 mai, dans le péritoine, So'''"' du sang de la chèvre ne s'infecte pas. — Saoul i9i3, la chèvre est réinoculée avec le Tr. soiida- nense;' ço'iAi : [\'2^'i. — 3 septembre, un chien reçoit dans le péritoine 3o™' du sang de la chèvre, il ne s'infecte pas; la chèvre est donc guérie de son infection par le Tr.sou- (laneitse et elle a l'immunité poui- cette trypanosomiase. — 3 novembre i9i3, la chèvre est inoculée sous la peau, à la base d'une des oreilles, avec quelques gouttes du sang d'un cobaye infecté de debab, diluées dans de l'eau physiologique citratée. La chèvre pèse 40''». — La température reste normale pendant les mois de novembre et de dé- cembre; tous les examens du sang sont négatifs. — 27 novembre, un chien reçoit, dans le péritoine, So"^""' du sang de la chèvre, il ne s'infecte pas. La chèvre a donc rinimunité pour- le virus du del)ab algérien, comme pour le Tr. souc/anense, d'où l'on peut con- clure à l'identité des deux virus. — 3 décembre, la chèvre va très bien, elle pèse 4^''*. 2° Une chevrelle du poids de (4''^ est inoculée, le 3 novembre 191 3, dans les mêmes conditions que la chèvre n° 1. à laquelle elle sert de témoin, et avec la même quantité de virus du debab. A la suite de l'inoculation, on n'observe pas de poussées fébiiles et tous les examens du sang faits pendant les mois de novembre et de décembre sont négatifs. — Le 29 novembre, un chien reçoit, dans le péritoine, 3o''™' du sang de la chevrette, il s'infecte et meurt le i4 décembre. La chevrette pèse 1 5''8 le 3 décembre, 17''? le 5 janvier I9i4- 3° Une chèvre, du poids de 4^''*, qui a acquis une immunité solide pour le surra, est inoculée le 3 novembre igiS, dans les mêmes conditions que les chèvres 1 el 2, avec le virus du debab. Pendant les mois de novembre et de décembre, il n'y a pas de poussées fébriles et tous les examens du sang sont négatifs, mais un chien qui a reçu, le 28 novembre, dans le péritoine, So"^""" du sang de la chèvre s'infecte et meurt le 22 décembre. — La chèvie pèse, le 3 décembre, 4/''^; même poids le 5 jan- vier 1914. Il résulte de ces observations que la chèvre ayant rimmunité pour le Trypanosoma soudanense s'est montrée réfraclaire au virus du debab, tandis que la chevrette servant de témoin et la chèvre ayant l'immunité pour le surra, inoculées avec le virus du debab dans les mêmes conditions que la chèvre n" I, se sont infectées. Le trypanosoma du debab doit donc être identifié au Tr. soudanense, il n'a rien de commun avec le Tr. Evansi, a^ent du surra. L'expérience antérieure, faite sur deux bovidés à l'Ecole d'Alfort, avait montré que des animaux ayant acquis l'immunité pour le debab étaient devenus réfractaires au Tr. soudanense ; l'expérience actuelle montre qu'un animal ayant acquis l'immunité pour le Tr. soudanense est devenu réfrac- taire au debab; la démonstration d'identité des deux virus est ainsi complète. Le Tr. soudanense conseryç dans mon laboratoire est un peu plus actif 96 ACADÉMIE DES SCIENCES. que le virus du dehab algérien; on s'explique ainsi que des animaux ayant l'immunité pour le second de ces virus aient pu être infectes par le premier (expérience de MM. Ed. et El. Sergent et I^liéritier); cela arrive souvent lorsqu'on expérimente avec des virus de même espèce, mais d'inégale force; c'est pour éviter cette cause d'erreur que les expériences d'identification de deux virus, au moyen de l'immunité qu'ils confèrent l'un pour l'autre, doivent être croisées. Le Prince Bo.vaparte fait hommage à l'Académie d'un Mémoire ptéri- dologique qu'il vient de publier sous le titre de : Fougères du Congo belge de l'Herbier du Jardin botanique de l'Etat à Bruxelles. M. J. Boui.vix fait hommage, par l'organe de M. L.-E. Bertin, de la 3*" édition de sa Théorie des machines thermiques. ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Corres- pondant pour la Section de Mécanique, en remplacement de M. Gosselet, élu Membre non résident. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant 4!^, M. Vasseur obtient 35 suffrages M. G. Friedel » G » M. NicUlès » ." 2 » M. Vasseur, ayant obtenu la majorité absolue dès suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. CORKESPOIVDAIVCE. M. Rbîvé Godfroy adresse des remercîments pour la distinction que l'Académie a accordée à ses travaux. SÉANCE DU 12 JANVIER 1914. 97 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Comité international des Poids et Mesures. Procès-verbaux des séances. Deuxième série. Tome VII : Session de ipiS. 2° Géologie des chaînes jurassiennes et subalpines de la Savoie, par Joseph Révil. (Présenté par M. Termier.) 3° Quelques expériences sur la croissance des algues marines à Roscoff, par M™* Paul Lemoine. (Présenté par M. L. Mangin. ) GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les courbes à torsion constante. Note de M. Gambier. 1. Soient en axes rectangulaires une courbe (A) à torsion constantes, lieu du point A(a7, j', s), (B) l'indicatrice des torsions lieu du point B(c, c', c"), C le cône de sommet O et de directrice (B), (cr ) la directrice plane de C dans le plan ^ = 1, lieu du point a-(^=— ,y) = -j)j I le cône isotrope de sommet O. Le cône C est algébrique ou unicursal suivant que la courbe (A) est elle-même algébrique ou unicursale. Réciproquement, à un cône C algébrique ou unicursal donné a priori correspond (sauf translation) une seule courbe (B): les fonctions corres- pondantes X, j, :; s'obtiennent par trois intégrales signalées par divers auteurs et présentent en général une singularité logarithmique pour chaque génératrice commune à C et I. Pour que (A) soit algébrique il faut exprimer que ces singularités n'existent pas; cela suffit ici si (A) est unicursale. 2. Soient F(^, •/]) = o, l'équation dans son plan de la courbe algébrique (a); ^„, yjp, une solution commune à F(^,yj) = o, i -i- ^- -i- y]* = o. Le point '^a(^oif\o) <^st si^r ^^ courbe (a-) l'origine d'un cycle de degré p, de classe q. Il compte dans l'intersection des deux courbes pour un entier i, F= o, I H-^" -1- ■/]■ = o que j'appelle indice de la génératrice Oa„B„. On a soit i — 2p-Jr r, q ^= p, soit i = ■2p, q = p -i-s; s et r entiers positifs. Dans le premier cas on ne peut avoir r^;^; cela écarte par exemple le cas i = 3. Si i^r^p — i les trois conditions relatives à Oa^Bj, se rédui- sent à deux; pour r^p elles ne sont pas réductibles à moins de trois. Dans le second cas i = ip, q =/> +*, on a une interprétation géométrique simple pour certains cas : p=^ i, i = 2, par exemple, entraîne «7 — 3 : la généra- C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 2.) l3 gS ACADÉMIE DES SCIENCES. Irice O^oBoCst suriniïexionnellepourC: j'ai signalé ce fait (Comptes rendus^ lo mars igiS); je suis revenu sur ce fait dans un pli cacheté remis à l'Académie en juillet 191 3, montrant que la courbe (B) est coupée en trois points confondus en B^ par l'une des génératrices^ isotropes de la sphère. Pour *), ne donnant que deux génératrices communes à C et I, f/ =p, i = i(/in -h p),on a une infinité de courbes (A) dépendant de ih-hi paramètres, réelles si jo<^/<«, toutes imaginaires si p > hn (/> et n sont premiers entre eux). SÉANCE DU 12 JANVIER 1914. 99 J'ai enfin obtenu une transformation particulière qui permet de déduire d'une courbe (A) connue une infinité de courbes (A,) unicursales et à torsion constante également, dépendant d'un aussi grand nondire de paramètres qu'on veut et d'un degré aussi élevé qu'on veut. Dans' cette transformation, tous les couples communs à C et 1, sauf un, sont ainsi modifiés : les deux génératrices G et G' du couple sont remplacées chacune par II génératrices isotropes y,, y^, .... y,, pour G ; y', y',, . . ., y^^ pour G', l'indice commun de G et G' étant l'indice des nouvelles génératrices y,, y,, Ti) •••) ï- Quanl au dernier couple, il est remplacé par un couple de géné- ratrices conjuguées sur 1 dont l'indice est au moins égal, mais de même parité. Si donc on connaît une courbe (A) relative à un cône C ayant une directrice (\^) mixte et au moins quatre génératrices communes avec I (j'en ai obtenu), on en déduit une courbe (A,) relative à une direc- trice (B,) non unicursale. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété des fonctions à nombres dérivés finis. Note de M. Arvaud De.xjoy, présentée par M, Emile Picard. J'ai donné, il y a deux ans, dans les présents Comptes rendus (t. 154), un procédé de calcul permettant de remonter d'une fonction dérivée quel- conque à l'une de ses primitives. Ma méthode repose sur les deux théorèmes suivants : i" Si l'on considère un ensemble parfait P et uniquement les valeurs prises sur P par une fonctiilion considérée à tort, par certains, comme très cachée, alors que seule, la récipro(|ue, énoncée avec la directe, pour la première fois, par M. Baire, présente de très profondes difficultés de démonstration. 2" Si dans chaque intervalle 1 cont/gii à P, on calcule l'oscillation «y de F, primitive de f, l'ensemble des points df P, au voisinage desquels la série des lOO ACADEMIE DES SCIENCES. quantités w (en infinité dénombrahle) diverge, est non dense sur P (Comptes rendus, t. 154, p. 1077). On m'a demandé à diverses reprises la démonstration de ce théorème, qui m'avait paru assez simple pour le publier sans le justifier. Voici la preuve que j'ai déjà indiquée aux personnes qui ont bien voulu s'en informer auprès de moi. Je rappelle d'abord que la série w est dite converger au voisinage d'un point M de P, s'il existe un certain intervalle J contenant M et tel que la série des w correspondant aux i intérieurs à J converge. La non-existence de J définit le cas de la divergence des w en M. D'abord a et ^ étant les extrémités de i, le maximum de chacune des deux quantités |F(x;-F(«)| et |F((3) -F(x)|. où X varie de a à ^ surpasse — En effet, w est, par hypothèse, le maximum de la différence de F(.x') — ¥(x'), x et x' étant arbitraires dans i, quantité inférieure à |F(*-)-F(«)| + lF(,r')-F(«)|. Soient donc [jl le maximum de |F(a7) — F(a)| et pareillement ix' celui de |F(P) — F(ir) |. p. et ijl' sont l'un et l'autre supérieurs à - et d'ailleurs inférieurs à w. Les séries [a et «■ divergent ou convergent simultanément. Cela étant, calculons le quotient '^ pour chaque intervalle. Supposons que ce nombre soit la valeur d'une certaine fonction cp constante sur l'inter- valle i correspondant. Il est évident que les points au voisinage desquels cette fonction est bornée sont des points de convergence pour la série a. Si donc nous montrons que l'ensemble des points de P au voisinage des- quels œ n'est pas bornée est non dense sur P, la proposition sera établie. L'hypothèse opposée est qu'il exi>te un intervalle w contenant des points de P et tel qu'au voisinai^e de ch;icnn de ceux-ci, il existe, quel que soit A, an intervalle i conligii à P t't donnant un nombre \j. supérieur à Ai. Soit A„ un nombn' posilii cioi-^sant indéfiniment avec n. Il existe dans co un iiili'rvalle i, d'extn'mités a, [3, et dans i^ un point ^, où |F(^,) — F(a,)|>A,«,>A,|ï,-«,|. A cause de la continuité rie F, il existe un intervalle a', a, adjacent à /', et en SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- I"I chaque point duquel on aura |F(i.)-F(-^')l>A,U-,-x|. Dansa'ia,, intervalle situé dans co et contenant des points de P, puis- qu'il est adjacent à /, , il existe un intervalle i^ d'extrémités ajp, et dans i., un point ^j où donc un intervalle al a._, adjacent à i.,, situé dans co, contenant des points de P, en chaque point duquel En continuant ainsi, on détermine une suite d'intervalles a„a'„, chacun situé dans le précédent, chacun contenant des points de P et un point H„^, intérieur à a„a'„ tels que, en tout point x de a„^., a'„^, , on a |F(t:„)-F(.^)l>A„U„-x|. Les intervalles a„_^,a„^, tendent vers un point de P, situé dans eux tous et où, évidemment, la fonction F ne peut pas avoir une dérivée fini»'. On prouverait même, sans aucune difficulté, l'impossibilité (pic deux nombres dérivés de F pour un même côté soient finis en tout point de P, si l'ensemble des points de divergence de la série w est dense sur P. Le même genre de raisonnements conduit à l'énoncé suivant : Considérons la fonction ^(a;) nulle sur P et égale, dans chaqur inlnvalle contigu à P, à l'excès de F sur la fonction linéaire coïncidant anc V aux extrémités de ce même intervalle, '^i possède en tout point de deuxième espèce de P une dérivée nulle, et l'ensemble des points (extrémités d^intervalles contigus) où < est non dense sur P . ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur des transj or mutions de fom lions o étant aussi petit qu'on veut. Tout d'abord, je construis une courbe simple fermée (au sens de Jordan) w=F(<), (^^0(0 comme il suit : pour oSf^ir soit F(/)=/(2f), G(/) =^ l. On obtient un arc ouvert qu'on peut compléter par une courbe simple fermée, en posant par exemple V(t)=zV{Ti)-^ c{t — 11), i\(t)=zn pour 7rî<5 ^7r; F(<) — F(|7rj, Q{t)rrz:>Ti — -U pour|7t/^,:^/; enfin, 5 I"(i) — 1^(0) + f(27î — ;), (.".(/) = o pour ^7r5;^ 971. le nombre c> o étant choisi assez grand pour que F( t,ti jsoit plus grand que max.y(/). Oc, la région entourée par la coui he que nous venons de définir, la courbe inclue, peut être représentée d'une manière l)iunivoque et con- tinue sur le domaine cii'iulaii-e |;|5i et cela de telle sorte que la représen- tation soit conforme en tout puint intérieur ('). La fonction cp(s) effectuant cette représentation est lioloinorphe pour | s | /(7< '/. SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- to3 La correspondance des paramètres ^ et 2: est exprimée par / =m(&). En choisissant convenablement les axes des coordonnées dans le plandu cercle, la fonction /n(&)sera toujours croissante, aura la période additive 2Tr; enfin, on aura aussi m(o) = G. La représentation des deux figures donne l'identité F(m(â)]^ ç, (&) et cette fonction sera représentée par sa série de Fourier, qui converge unifor- mément (/oc. cit., 2). Soit maintenant /«(STo) = -û, o <;.%„■< 2-. Pour les valeurs o^&^&o, on a (p,(^2r)^Ffw(2i)j i^/[2/?i(2f)|. Par conséquent, la fonction y [ 2 m ( 2f ) ] =^ '|i ( 2r ) re m p 1 i t , uni formémen l pour les valeurs o <; y < Sr < &„ — y , la condition suivante ( ' ) : Etant donné un nombre W(,>o, d'ailleurs quelconque, il existe deux nombres £„ el o„ tels qu'on a / \']^{l:i -■- a) -A-'U'^ — a) — vU'^)\%\n'^ -do'.\<',\,, pour toutes les valeurs o •< 0 < &„• Posons enfin ■IT. el 7.111 { ^-^r\^ [j.[r). Pour les valeurs^' Y^rSaT: — — ^y, la fonction /| [x(r)] remplit uniformé- ment la condition citée au moment. Cette condition est suffisante pour que la série de Fourier soit uniformément convergente (loc. cit., 3). Par suite, en posant y = l-îi^, le théorème est démontré. D'ailleurs, la série de Fourier dey[[jL(/')] converge aussi, d'après une remar<[ue que je dois à M. F. Uiesz, pour r= o. L'intégrale / ['^(3!) + '|(m«) — 2d>(o)| -siii^ • -f/z est égale, en effet, à la somme / foila) — o,i'o)] fin ---r/sr -J- / | es, (3r„4- s:) — 'j,(S„)] sin ^.- c/j<. et ces deux intégrales tendent vers zéro avec 0. (') Voir par exemple Gh. de i.a Vai.i.ée Poussin, ('ours d'Analyse, l. H. 1912, p. i:^5. Io4 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques mesures dans r espace fonctionne/. Note de MM. Pu. Frank el G. Pick, présentée par M. Emile Picard. Dans ce qui suit on considère des fonctions réelles d'une variable réelle, qui varie dans l'intervalle de o à i. Les fonctions supposées positives et convexes (plus exactement non concaves), c'est-à-dire cc, et cette borne n'est atteinte que pour les fonctions cp = .r v/3, >]; = ( i — a;) y/3. (') Cf. KowALEWSKi, Comptes rendus, l. loi, 1910. p. i338. SÉANCE DU 12 JANVIER 1914. Io5 n. La distance sphérique entre une fonction positive convexe croissante In — (plusexactementnondécrGissante)norméeetlafonction:j = ' est tout au plus égale à — lia. La distance sphérique de deux fonctions positives convexes crois- santes normées est tout au plus égale à t^j et cette borne n'est atteinte que pour les fonctions o = x\j'S, (|/ = i. Les propositions II et II a valent aussi pour les fonctions décrois- santes, et d'ailleurs pour les fonctions symétriques. Pour démontrer ces propositions, on constatera d'abord les faits sui- vants. Le cosinus de la distance sphérique entre une fonction o quelconque et la fonction 'ji = i est donné par l'aire de la courbe y = '^(x) au-dessus du segment - de l'axe des abscisses. La valeur de l'intégrale / xr^dxçi^l le moment statique de ladite aire relativement à l'axe des y. Le moment statique de ladite aire relativement à l'axe des .r est égale à 12 à cause de la normalité. S'il s'agit, par exemple, de la démonstration de II, on déterminera une fonction auxiliaire y composée de deux pièces reclilignes, dont l'aire soit égale à l'aire de la fonction donnée o, dont le moment statique relati- vement à l'axe des jK soit inférieure ou tout au plus égale au moment de la fonction o; problème qu'on résout facilement en considérant la situation des centres de gravité desdites aires. Alors la distance sphérique entre o et '-L -= ^-^ sera tout au plus égale à celle entre-/ et 'j/. Mais on peut démontrer, par des considérations élémentaires, que cette dernière distance ne peut surpasser la valeur -• On peut faciliter les calculs, qui sont exigés dans les démonstrations dont un exemple vient d'être ébauché ici, en réfléchissant que trois fonctions normées, comme points de l'espace fonctionnel, constituent un triangle sphérique au sens commun du mot, dq^nt les côtés sont les dis- tances sphériqucs (définies plus haut) de ces fonctions, ainsi qu'on peut utiliser toutes les propositions et formules de la trigonométrie sphé- rique. Remarquons finalement que les propositions annoncées ne sont que cas spéciaux d'un théorème plus général que nous indiquerons dans une autre occasion. C. R.. 191 i, I" Semestre. (T. 15S, iV 2.) l4 lo6 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les zéros de la fonction '((5) de Riemann. Note(')de MM. H. FîoHRetE. Landau, présentée par M. J. Hadaniard. Dans le Tome XXXVII (1914) des Hendiconti del Circolo Matematico di Palermo^ nous déduisons d'un nouveau théorème général sur les séries de Dirichlet le fait suivant : Si %{m) désigne un.caractère (mod. k), le nombre N(T) des zéros de la fonction L(,) = yx(i^ situés dans le domaine a-> — h 0, i^fST. est, quelque soit S fixe et positif, 0(T). Aujourd'hui nous allons, en utilisant des propriétés spé- ciales de L(^), remplacer ce 0 par o. Lemme I : Soit o <;/•<; R, A > o. // existe un nombre K = K(r, R, A) ayant la propriété suivante : Toute fonclion F(z) = F(;/ + w), régulière pour \z\'SK et telle que |F(o)|>A, n^a pas, pour |^| = '', plus rfe K r r I F(s) - 1 1- du dv zéros. Démonstration : Soit /j le nombre des zéros appartenanl au cercle 1^1^'' et /i > o. Alors il existe un nombre K|:=Ki{r, R)>o tel que car, Zf) désignant uii des n zéros, : d{ jj'\¥{z)-^\^dnd,'> JJ |F(^)-.|M«, \z\hK |---:,|SR-,- J^R — r ^ S 7t ^ li — /■ ' p'/p \F(:„-i-pe'-f')-i\'d^l2Ti pdp = Ki 0 '^D ' ^ti Il suffit donc de trouver «^^ «o( ''1 R. ■^) et lV2= K-ii r, H, A ) tels que, pour n ^ «0, /i < K, / j \l'{z) — ip^M^f. (') Présentée dans la séance du 22 décembre 1913. SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- IO7 /' -4- R Or, d'après l'inégalilé connue de M. Jensen, pour £p ^ R, »Jog-^^^-4- logA «0 = «o( '', R, A ), F(peî'')— " ^<^9>/ilog- 2r / / I F ( ,- ) — 1 |- (i^M t/f > n log ^ / pdp — -^- J J ^' Jr + n "^2 l-I^K Lemmf. II : Soit la série /(s) = ^ -7 convergente pour 7 > o, o <[ 0 < i m = l e< E > I . l/or^ ort a, uniformément pour 1 a 1 E, Dcnionsliatioli : Pour a fi\e, c'est un théorème connu de M. Schnee (voir p. 799 du liandUiich de Lamdau). Pour a. variable, la niélhode de iM. Schnee conduit aussi aisément à nolie énoncé, ce que nous détaillons en quelques lignes dans notre INote aux Rcndiconti cllée plus haut. Démonstration fie N(T)=o(T) : On peut supposer que le nombre positif donné S est <^ -• Nous entendons par M un entier quelconque positif cl nous posons, pour cr > i , fonction régulière dans tout le plan, sauf peut-être ,y = i et possédant, dans le detni-plan 7>o, les mêmes zéros que L (s). Posons encore lo8 ACADÉMIE DES SCIENCES. série de Diciclilet convergente pour <7 > o. On a |rt„, |13 pour m^/),,.^,. R = R(0)=:t7'- ( - + - = a' -+- 1 T + - w Choisissons a' = o'(6) > 2 tel que R = R(o) = soil entier et que le cercle de centre el passant par i-ô + Ti el h à + (z -i- 1)1 2 2 no rencontre pas la droite a = — l Soitr —r(o) le rayon de ce cercle, inférieur à K. On a, d'après le lernnie II, pour T>T, = T,(M, 0, k, •/_)> i, f/d^f ' |FM(.)r-«'^ = .H.oT2^ = 54RT V _;_=..,„T. OÙ, 0, X-, )(_ étant fixes, ï]„= v](M, 0) tend vers zéro pour M = co . Construisons les cercles rv(v entier) de rayon - autour des zéros 2V- . , , z.,^=i-h-, ( lie F — a'^-'. I0g2 Dans tout le reste du plan, on a évidemment |l — 2'--| >C, OÙ c est une constante absolue positive. Donc, pour le domaine D(T) cons- titué par le rectangle i + -=ff'-R£CT^cr'+R, _T-- -R£/!£T-|-i + R, 2 2 ~ 2 2 les cercles exclus, "d (T) Or, L„(^) — I étant régulier dans les cercles Fv avec v^o, on a, v parcou- SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- 109 ranl dans 2' les entiers j-o tels que l'ordonnée de ^v fait partie derinlervalle _T — i-R . -V ^ = 2-Ç=A>o, le résultat suivant : Le nombre des zéros de L„(^) dans le cercle |.< — •yo| = ^» donc aussi le nombre des zéros de Lj, (^,v) dans le domaine 0' = - + 0, " = < = T-i- I 2 est SK(;-,R,A) JJ \Ut(s)-i\'dadt R + i , N(T) o ; or, /]„ tend, o, k, / fixes, vers zéro, pour M = co . Donc ,. N(T) lim — =^ 3= o, ce qu'il fallait démontrer. CouoLLAir.E. — Pour tout o>o, le nombre des racines de 'Ç{s) dans le domaine est o(T). Donc le nombre des racines de 'C{s^ dans le domaine 2 ~ - 2 ~ ~ est iTogT-' + '°g^^T + o(T). CINÉMATIQUE. — Sur un mouvement doublement décomposable. Note de M. U. linicARo. Dans une Note récente ( ' ), M. G. Kœnigs a fait connaître un mouvement doublement décomposable relié au mécanisme de M. G. -T. Bennett. On peut faire dériver du même mécanisme un mouvement doublement décom- posable d'une nature différente. Traçons dans un plan un triangle ABC et une droite X, et soient a, [3, y les symétriques de A, B, C par rapport à X. Soit D' un point quelconque de \. Construisons le tétraèdre ABCD, le sommet D étant tel qu'on ait DAr3By = Ci3, DB = Ca = A/, DC=:A(5 = Ra. (') Comptes rendus, t. lo7, séance du î'^ no\eml)ie ii)!.^, p. gf^S. SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- m On peut trouver sans ambig;uilé des points A', B' et C, respectivement clans les faces BCD, CAD, ABD, tels qu'on ait ( A'D = B'C = C'B=D'A = /, (i) A'C=:B'D = C'A = D'B = /«, / A'B = B'A = G'D=:D'G=/(. On reconnaît que chacun des deux tétraèdres ABCD et A'B'C'D' est inscrit et circonscrit à l'autre (confiii:uralion de iVIcibius). En outre, les égalités (i) montrent que AC'BD', D'BA'C, CA'DB', B'DC'A, AB'CD', A'BC'D sont six parallélogrammes gauches. L'ensemble de la figure forme ce qu'on peut appeler \\n parallélépipède gauche à trièdres aplatis. Si l'on se donne les trois longueurs /, w, n, un tel parallélépipède dépend encore de trois paramètres arbitraires. Il sera donc déformable, sa forme dépendant de deux paramètres, si l'on assujettit l'un quelconf|ue des dièdres des six parallélogrammes gauches désignés plus iiaut à être de grandeur constante (j'appelle dièdres d^un quadrilatère gauche les dièdres dont l'un a pour arête l'un des côtés de ce quadrilatère, ses faces passant respectivement par les deux sommets qui ne sont pas sur ce côté). Or on sait, d'après le théorème de M. G. -T. Bennett, théorème que M. G. Kœnigs a aussi utilisé, que, si un parallélogramme gauche se déforme en ayant un dièdre de grandeur constante, tous ses autres dièdres restent aussi de grandeurs constantes. On en conclut qu';//i parallélépipède gauche à trièdres aplatis, d^ arêtes données^ est déformable avec deux paramètres, les dièdres de tous les paraUélogranijnes gauches qui le con- stituent étant de grandeurs constantes . Cela posé, soit a la perpendiculaire élevée en A au plan des trois droites AB', AC, AD'. Soient a', 6, b' , c,c', d, (7' les droites analogues. Les droites a et c' définissent un corps invariable "Lac- Ou peut de même considérer douze corps invariables, correspondant respectivement aux douze arêtes du parallélépipède gauche. En introduisant la terminologie et les notations de M. G. Kœnigs, [S^^', ï^,v| et |"ï7^^7~^â71 forment deux systèmes binaires, V , V , I ^a c > ^n c chacun à un paramètre, les deux paramètres étant indépendants; est donc un système l)inaire à deux paramètres. Dans la définition de ce système, on peut remplacer le corps intermédiaire Z/,;i par S^^-, de sorte qu'on a bien défini un mouvement à deux paramètres doublement décom- posable. Le même parallélépipède gauche permet de définir cinq autres mouvements de même nature. Un tel mouvement peut, suivant Timportante remarque de M. G. Kœnigs, 112 ACADEMIE DES SCIENCES. servir à définir des surfaces sur lesquelles on peut tracer deux familles de courbes égales. PHYSIQUE. '— Enregistremenl graphique des radio-télé grainmes . Note de MM. A. Tahi.eigxe, F. Dixretet et E. Uoceii, présentée pai' M. Big'ourdan. L'enregislremenl graphique des signaux de télégraphie sans fil a été l'objet de nom- breuses recherches, et plusieurs dispositifs ont été déjà proposés pour le réaliser: il offre, en effet, des avantages incontestables, comme la conseivalion de la trace écrite des télégrammes et la facilité de leur lecture, pour les peisonnes peu entraînées à la lecture du sou, surtout lorsque les signaux sont émis à grande vitesse. La méthode prjinitive, basée sur le tube à liiuaille de M. Brarily, employée exclu- sivement pendant les premières années, ne jirésente pas une assez grande sensibilité pour les grandes distances; en outre, la nécessité du frappeur, pour décohérer la limaille, exige des oiganes compliqués, d'un réglage délicat et d'un fonctionnement souvent capricieux. Les méthodes nouvelles employées actuellement, qui utilisent des détecteurs de grande sensibilité, et qui 'sont basés sur l'emploi de galvanomètres à miroir, avec inscription sur bande de papier photographique, comportent des appareils délicats et compliqués. Le nouveau dispositif que nous présentons aujourd'hui a Favantagc d'employer des appareils robustes et d'un réglage facile, ce (jui permet d'en généraliser l'emploi. Il consiste dans la comijinaison d'un détecteur électrolytique spécial et d'un relais polarisé. Le détecteur employé est du type électrolytique, mais l'électrode posi- tive à fil fin dépasse de plusieurs millimètres l'extrémité du tube de verre, et peut être immergé plus ou moins profondément dans le liquide au moyen d'un bouton de réglage. Ce détecteur est introduit dans un circuit comprenant une pile de voltage convenable et les bobines d'électro-aimaiil du relais. Le niveau du liquide au contact de la pointe est immobilisé dans un tube ca[)illaire pour le sous- traire à l'action des trépidations ou du roulis. Le relais est composé de deux aimants disposés parallèlement et recourbés; ils présentent des pôles de même nom aux extrémités eu regard. Chacune des extrémités polaires est munie d'une bobine parcourue par le courant, et l'enroulement est combiné de telle sorte que le courant agit SÉANCE nu 12 JAWIER I9l4- H^ en sens inverse sur chacun des pôles en regard. Entre les pôles de même nom, oscille une plaque légère de fer doux, suspendue à une lame de ressort qui ferme en même temps le circuit magnétique entre les pôles de noms opposés dun même aimant. I^es quatre bobines combinent ainsi leur action pour agir dans le même sens, et produire la déviation du levier de contact; celui-ci ferme le circuit de la pile locale et ainsi actionne le récepteur Morse ou la sonnerie. Au moment de l'établissemenl du courant dans le détecteur, l'électrode [)Ositive se polarise rapidement et le levier du relais, après avoir subi une déviation, se trouve aussitôt ramené contre sa butée. L'onde électricjue agissant sur le détecteur, produit une dépolarisation et, par suite, une augmentation de l'intensité du courant qui, agissant sur les lignes de force du champ magnétif[ue du relais, change la position d'équilibre du levier de contact. Le ressort antagoniste, en forme de lame mince, agissant par torsion, supprime l'inconvénient des pivots. La valeur assez grande de la self- induction des bol)ines, produit un amortissement des oscillations du levier qui assure la permanence du contact, malgré les variations d'intensité pro- duites par la succession des étincelles du poste transmetteur, même dans le cas d'emploi d'étincelles rares. Les signaux obtenus ne difl'èrent en rien de ceux qui sont produits dans la télégraphie ordinaire, et la grande mobi- lité et légèreté des organes en mouvement permet l'enregislrement correct des signaux les plus rapides. Les résultats suivants ont été obtenus à l'aide de ce dispositif : enregis- trement parfait des signaux de la Tour EiiVel à la dislance de lyS"*'", avec une antenne de 12'" de longueur, placée à 1 2" de hauteur au-dessus du sol. A Dijon (275''"'), avec antenne de (lo™, les signaux ont pu être inscrits très lisiblement sans que la self d'accord fût réglée au maximum d'efficacité. D'autres essais vont être entrepris sur des distances plus considérables. ÉLECTRICITÉ. — Su/' la résonance des harmoniques'^ des allernaleurs irip/xisés. Note de M. Swyxoedauw, transmise par M. A. Blondel. Le rôle des harmoniques 3 dans les surtensions par résonance en courant triphasé, a été signalé par M. A. Blondel (') et M. Leblanc (-). (') Bulletin de la Société des Electriciens, ignS, p. SSg. ('-) Éclairage électrique^ I. XXI, p. 81. C. R., 1914, T Semestre. (T. 158, N" 2.) '3 Il4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il y a lieu de distinguer plusieurs cas suivant que l'alternateur qui ali- mente directement le réseau a son point neutre isolé ou à la terre. Lorsque le point neutre est isolé et la ligne ouverte, les trois câbles forment un conducteur isolé pour lequel la charge statique totale est nulle. On a une représentation schématique approchée des phénomènes en sup- posant la capacité C" des enroulements de l'alternateur localisée à l'étoile du générateur, celle des câbles C, localisés à l'extrémité du câble. L'armature isolée du condensateur de capacité C" est jointe à l'armature isolée du condensateur de capacité C' par l'intermédiaire de l'enroulement, siège de la force électromotrice e de l'alternateur. On supposera une résis- tance ohmique /• et une self-inductance Régale respectivement à la somme de celles de la ligne et de lalternaleiir. La capacité (]'' des enroulements de l'alternateur est supposé à un potentiel uniforme, celui U" de l'étoile ( '). Si l'on écrit que les puissances active et réactive, mises en œuvre par la force électromotrice, se retrouvent dans le circuit et dans les milieux ambiants influencés par le courant, il vient : (i) r.lcos4^ = / l^'+H-i-a>-hD-+-D', (2) Eisii,'^ =rMl^-C'',)U'-^— C"mU"^; E valeur efficace de la force électromotrice de l'alternateur; I le courant efficace qui circule dans la ligne et l'enroulement; M vitesse de pulsation de l'harmonique; H, , D, D' représentent les perles par hystérésis magnétique, courants de Foucault, hystérésis diélectrique dans les isolants du câble de l'alter- nateur. On a, d'autre part, (3) i = C't.)ir = c"(,.U". Les divers termes du deuxième membre de ( i ) sont proportionnels à 1- au moins d'une façon approchée. En supprimant le facteur commun 1, et grâce à ('^), (i) et (2) peuvent s'écrire RcosLr=l^C'f,jU', J'C'.i- (') Rigoureusement il faudrait introduire une tension par rapport au soi comprise entre U" et U', mais nous avons seulement en vue le cas d'une forte surtension ; l'ap- proximation que nous obtiendrons sera suffisante, SÉANCE DU 12 JANVIER 1914. Il5 d'où U' = ^ R étant la résistance équivalente pour riiarinoiiique 3 considéré. La condi- tion de résonance devient C (4) .!MJ'fV-=^n-— . 1" Lorsque F allernaleur a son point neutre à lu niasse, tout se passe coninie si C avait une valeur infinie et la condition (4) devient Or les courants créés par riuuinonique 3 dans les trois lignes triphasées sont synchrones, ce qui augmente considérablement l'inductance des lignes. I)'après des mesures faites par Lichtenslein sur des câbles armés de lils de fer, elle sérail de l'ordre de /ii 5 à 7,5 niillihenrys par kilomètre; d'après des mesures faites par moi-même sur des câbles armés de fer feuillard, elle serait de l'ordre de (i,o45 millihenry par kilomètre. Si les récepteurs sont isolés, la résonance du premier harmonique 3 est possible, grâce à cette grande inductance, pour une longueur d'une vingtaine de kilomètres armés, et le facteur de surtension peut atteindre plusieurs dizaines d'unités. On s'explique ainsi les surtensions considérables causées par résonance de l'harmonique 3, notamment sur le réseau de Berlin. Même lorsque les récepteurs connectés aux lignes sont associés en triangle, le danger n'est pas supprimé. 2" Lorsque les récepteurs sont associés en étoile dont le point neutre est connecté à la masse, tout se passe comme si Ton shuntait la capacité de la ligne par une léactance, dont la valeur varie avec la puissance du récepteur et la tension de la distribution. On supprime le danger de résonance si lu self qui shunte ainsi ta ligne exige un courant réactif efficace de valeur sensiblement égale ou supérieure à celui demandé pat la capacité de la ligne. Dans beaucoup de cas, en moyenne tension, surtout eu mettant égale- ment l'étoile des récepteurs à la terre, on supprime entièrement les acci- dents ('); dans d'autres cas (haute tension et grande puissance), il se pourra que le danger ne soit pas écarté. (') C'est ce i|iii s'est présenlé notamment à Marseille [voir Br.ONDEL, toc. cit.). I l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3" Lorsque C allernaleur et le récepteur ont leur étoile isolée^ la coiulition de résonance (4) peut s'écrire C" (5) '^C"ti)-rzr I -f- — ;;; seiisibl. 1 , car C" est une faible fraction de l'unité. Par suite, si la résonance de l'harmonique 3 peut se produire avec une longueur de câbles de 20'"" environ quand l'étoile du générateur est connecté à la masse, il faudrait, pour la produire dans le cas contraire, des centaines de kilomètres de câbles. A^ec la longueur et les capacités de câbles des réseaux actuels^ la résonance des harmoniques 3 est pratiquement impos- sible, si t étoile de la génératrice est isolée. CHIMIE ]'HYSIQUE. — Expression des vitesses de transformation des systèmes physico-c/timiques en fonction de rajjinité. Note de M. H. I^Iakcki.ix, pré- sentée par M. (î. Lippniann. I. Dans une Note précédente ('), j'ai indiqué que les formules qui traduisent les résultats empiriques de la dynamique physico-chimique peuvent se ramènera une forme unique. Pour obtenir ce résultat, il suffit de mettre en évidence dans chacune d'elles les affinités des substances eu présence. fj'expi'ession synthétique ainsi obtenue traduit brutalement rexpérience; nous allons maintenant, pour en pénétrer le sens, l'établir par une méthode toute différente : nous allons montrei' qu'e//e se présente comme une consé- quence très directe de la règle de distribution énoncée en théorie cinétique par Boltzmann et (libbs. II. Règle de Boltzmann-dibbs . — La règle de Boitzmann-Gibbs n'est somme toute qu'une généralisation de la loi de distribution de Maxwell. Résumons-la. 13ans un système de molécules, une molécule quelconque aussi conq^lexe qu'on veut, d'ailleurs, pourra se caractériser : i" En ce qui concerne sa position et sa configuration, par ses coordonnées généralisées'(au sens de Lagrange) q^, q.,, .. ., q„. •1° En ce qui concerne son mouvement, par les moments p^, p.,^ . . •■, p„- (') (Joinples re/idits, séance du 1 ô décemijie 191J. SÉANCE DU 12 JANVIER ipi/j. tl7 Il est commode de représenter l'étal d'une molécule par un point dans Tespace à 2« dimensions, chaque dimension correspondant à une coor- donnée ou à un moment. Dans cet espace la distribution de toutes les molécules autour de l'état moyen rappellera un peu l'aspect d'un essaim d'abeilles bourdonnant autour de la reine (molécule dans l'état moyen). iNous voulons savoir combien de molécules ont, à un instant quelconque, des coordonnées et des moments compris entre les limites '/l et 7,H-f/„. La règle de Boltzmann-Gibbs nous donne f/l' = e\p. ( — Tvr^'l^)^'^ ''^^'^ cfw = drji,di/.,, ..., >/>/„, R désigne la constante des gaz, [x le nombre de molécules par molécule- gramme, T la température absolue, i l'énergie d'une molécule de coor- données et moments r/,, ...,V/„, />,, ...,p„ et représente raffinité d'une molécule-gramme du corps étudié; c'est donc, comme la température, une grandeur qui ne dépend que de rétal global du système (pour un corps unique l'affinité mesure la variation d'énergie utilisable qui se produit quand on extrait isotliermiquement el réversiblemenl du système une molécule-gramme pour l'amener ensuite à un état arbitrairement clioisi; elle n'est déterminée qu'à une constante près). IIJ. Momement des points représentatifs dans l'espace à m dimensions. — Divisons l'espace représentatif en deux par une surface S et demandons- nous quel esl le nombre de molécules qui le traverseront dans un sens donné pendant le temps très petit rf/. En raisonnant comme on le fait en Hydrodynamique, Gibbs trouve (') ,/« = .//e|) .[- j^j j exp. (^--^jir/i.f/r/o '/'/„, r//), dp,,, le signe ÎL s'étendant à toutes les dérivées par rapport au temps q^, y.,, ..., (') Gibbs, Elemenlary [irini-iples in slciUslical inec/ianics, p. 7. I I 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. /j,, . . ., />„. Nous orthographierons l'intégrale M el remarquerons quel/e est délerminée en même temps que la température et la position de la surface S. II vient alors du ^ dl M e\p. ( — -rpp )• IV. Vitesse de transformation en fonction de V affinité. -- L'idée générale de la démonstration qui sera développée autre part est la suivante : Un complexe physico-chimique en voie de transformation est constitué par deux systèmes qui évoluent en sens inverse : le système régressif 1 dont la niasse augmente, le système progressif II dont la masse diminue. Une molécule ne passera d'un système antagoniste à l'autre que si elle parvient à un étal exceptionnel, que si elle atteint dans l'espace représentatif une surface critique S éloignée du centre de l'essaim. On aura, par suite, pour la vitesse globale de transformation. Les affinités étant égales lorsque l'équilibre est atteint (i'= D), on a M, =1 Mj. D'où exp.(-^) -ex,>.(^-Al'j C'est la formule trouvée par une autre voie dans ma dernière Note. V. Discussion. — La démonstration précédente suppose que la répartition de Boltzmann-Gibbs reste réalisée en dépit de la transformation qui se poursuit; cela est vrai si la surface critique est très éloignée du point qui représente l'état moyen et n'est franchià chaque instant que par un nombre relativement très petit de molécules. Ainsi, on pourra considérer comme exacts les raisonnements qui précèdent dans tous les cas où la transfor- mation qu'on étudie s'eflectue dans un temps très long par rapport à celui que demande l'établissement du régime de Boltzmann-Gibbs. Ce dernier intervalle est toujours très court (conséquence de la Mécanique statistique), par suite notre démonstration conserve sa valeur chaque fois qu'il s'agit de l'étude d'une transformation se faisant avec une vitesse mesurable. SÉANCE DU 12 JANVIER igii!\. 1 I9 ÉLECTROCHIMIE. - Sur le nickelage de ialumimitm. Note de MM. J. Caxac et E. T.vssii.i.y, présentée par M. H. Le (^batelier. La présente Communication a pour objet un procédé permettant d'ob- tenir sur l'aluminium un dépôt adbérent de nickel. [^e décapage de l'aluminium comporte les opérations suivantes : pas- sage dans un bain de potasse à l'ébuUilion, suivi de brossage avec un lait de chaux et trempage pendant quelques minutes dans un bain de cyanure de potassium à 1 pour 1000. Après passage dans cbacpie bain, la pièce est lavée à grande eau. Le métal subit ensuite l'action d'un bain clilorbydriquc ferrugineux formé de 5oos d'acide chlorhydrique, 5oo""' d'eau et i»^ do fer, jusqu'à ce qu'il prenne un aspect particulier rappelant le moiré métallique. Après un dernier lavage à l'eau, la pièce est prête à recevoir le dépôt de nickel par voie électrolytique. A ce sujet l'expérience a montré que le cblorure donne de meilleurs résultats que le sulfate. Le métal, résultant de ce traitement, se présente sous un aspect blanc mat devenant brillant par le polissage au grattebosse. L'adhérence du dépôt de nickel sur l'aluminium est très remarquable. On peut marteler ou plier les plaques sans qu'il se forme de craquelures, et c'est seulement par cassure de l'aluminium que celui-ci est mis à nu. Quand on parvient à soulever la couche de nickel, l'arrachement, rapidement limité, ne peut s'effectuer que si l'on exerce un effort appréciable. L'aluminium nickelé supporte le chauffage jusqu'à la température de fusion de l'aluminium sans que le nickel se sépare. Il semblerait que par suite de l'état spécial dans lequel se trouve l'alu- minium en sortant du bain chlorhydrique ferrugineux, le nickel se fixe sur lui, dans des conditions particulièrement favorables au point de vue de l'adhérence. Il n'en est pas de même si l'on emploie simplement de l'acide chlorhydrique, dans les mêmes conditions de dilution. Il est assez difficile de donner la théorie du procédé. L'influence d'un dépôt intermédiaire de fer n'est guère admissible. En effet, en comparant à la balance magnétique de Curie et Chéneveau, de l'aluminium décapé à la potasse et de l'aluminium traité ensuite par l'acide chlorhydrique ferru- gineux, on trouve i4 pour le rapport des susceptibilités magnétiques x, etx,. I20 ACADÉMIK DES SCIENCES. Cet instrument riant très sensible, la dose do fer ainsi accusée est forcément minime. Pour s'en convaincre, on a évalué cette petite quantité de fer en employant le spectrophotomètre de M. Cli. Féry suivant la méthode indiquée anté- rieurement par l'un de nous ('), et il résulte des essais effectués que la quantité de fer répartie sur l'aluminium oscille entre o*^, aS eto^, 5opar mètre carré. Si maintenant on examine au microscope de M. H. Le Chatelier le métal décapé à l'acide chlorliydrique ferrugineux, on constate (/7o. i) à la surface Via Kia l'existence de cellules dans lesquelles vient se fixer le nickel au cours de l'électrolyse (J/'g. -j). 11 semble que le fer, en formant un réseau à la surface de l'aluminium, donne naissance à une multitude de couples favorisant l'attaque par l'acide chlorhydrique, celle-ci s'exerçanl énergiquemenl mais irrégulièrement. Il en résulte cet aspect particulier de la surface de l'aluminium entraînant l'aptitude à fixer les dépôts galvaniques. (^uoi qu'il en soit l'aluminium nickelé, après avoir subi ce mode particu- lier de décapage, ne s'altère pas à l'air humide; il résiste bien à l'action des réactifs chimiques : soude diluée, acide acétique cristallisable, sel marin en solution concentrée, appliquées à froid et même à chaud. (') Jitill. Soc. chim., 4'' séVie, I. Xlll, i9i3, p. 3,'|. SÉANCE DU 12 JANVIER 191/4. 121 Au point de vue du transport de l'énergie électrique, on a constaté pour l'aluminium nickelé un abaissement du coefficient de dilatation. Quant à TefTet Kelvin, il est nul. La mesure de la différence de potentiel, entre deux points reliés par un fil d'aluminium nickelé traversé par un cou- rant d'intensité constante n'a pas accusé de variation quand on passe du courant continu au courant alternatif. En résumé, le procédé que nous venons de décrire permet de nickeler l'aluminium dans des conditions très satisfaisantes, au point de vue des emplois ultérieurs de ce métal. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur le point de fusion de V arsenic. Note de M. R. Goubau, présentée par M. Charles Moureu. L'arsenic est, parmi les éléments usuels, l'un des rares dont le point de fusion n'est pas encore fixé. Cela provient de ce que la déterniinalion de ce point se trouve entourée de grandes difficultés expérimentales, par suite de l'énorme tension de vapeur que possède l'arsenic, même à l'état solide. Déjà, en i8Sf), LandoU constata que l'arsenic fond au rouge sous pression, et, vers la même époque, Mallet établit que le point de fusion se trouve situé entre celui de l'argent (961°, 5C.) et celui de l'antimoine (63o"C.). Depuis lors, aucune détermination plus précise n'a été faite. Grâce aux perfection- nements apportés dans ces dernières années à la technique de l'analyse thermique, je suis parvenu à fixer ce point avec grande précision. Mes premiers essais furent faits dans des tubes en verre durd'Iéna, protégés par une gaine de cuivre; mais comme vers 75o°C. ces tubes faisaient explosion, je dus utiliser des appareils de quartz fondu, et je m'arrêtai au dispositif suivant : Dans un ballon en quartz fondu à parois épaisses, de aS"^', muni d'un col long et étroit, et rempli d'un gaz inerte, on introduit de la poudre d'ar- senic fraîchement sublimé. On fait descendre jusqu'au fond du ballon l'extrémité fermée d'un tube de quartz destiné à recevoir le couple thermo- électrique. Le ballon est rempli complètement, y compris l'espace annulaire étroit séparant le tube du pyromètre du col du ballon. Autour de la moitié supérieure du col, on glisse un serpentin de plomb dans lequel peut circuler un rapide courant d'eau froide. Le ballon est alors noyé, jusqu'à mi-hauteur du col, dans du sable sec contenu dans un grand creuset de giaphite. Le tout est chauffé lentement dans un grand four à gaz Uoesslcr. La niarclie C. R., i()i',, 1' Semestre. (T. 158, N" 2.) 16 • 122 ACADÉMIE DES SCIENCES. du thermomètre plongé dans l'arsenic est suivie à l'aide d'un galvanomètre enregistreur. Les vapeurs d'arsenic qui se produisent dès le début de la chauHechassenl devant elles le gaz inerte et viennent se condenser sous le serpentin de plomb, où elles forment une fermeture parfaitement élancbe et très résis- tante. L'arsenic qui sert à faire l'essai se trouve également débarrassé des traces d'impuretés volatiles qu'il pourrait contenir (As-S% As-0', humidité, etc.). La marche du thermomètre est très régulière jusqu'à 817" C. A cette température apparaît un palier très net. Si l'on continue à chauffer, il se produit vers 900° une explosion violente. Si l'on se contente d'amener la température à 85o° C. et qu'on laisse refroidir, on constate une notable surfusion (5o° C. environ). Le culot d'arsenic fondu qu'on obtient est cristallisé, à lamelles cristallines superposées. On peut conclure de ces essais que l'arsenic fond à 817" C, et que longtemps avant de fondre il possède déjà une forle tension de vapeur. CHlMlli: PHYSIQUE. — Sur la phototropie des systèmes inorganiques. Note de M. José Rodruiuez Mourelo, présentée par M. Charles Moureu. Généralement on attache la propriété de changer de couleur, sous l'in- lluence de la lumière, à des systèmes assez compliqués; et c'est précisément dans une de ces combinaisons que Marckwald a découvert l'intéressant phénomène de la phototropie, dont les types les plus caractéristiques sont les substances que Stobl>e a nomml'cs fui gicles. On sait que les matières organiques susceptibles de présenter ce phénomène peuvent changer leur couleur d'une manière permanente, et elles forment la classe des photo- tropiques irréversibles; ce sont des corps altérables à la lumière et le cliangement de la couleur implique des transformations d'ordre chimique du syslème : on peut dire que la phototropie irréversible est un phénomène de transformation chimique molé- culaire. Au contraire, (iii a observé le cas de la phototropie réversible dans ceitains systèmes organiques, dont la couleur change au moment où on les soumet à une illumination directe et intense, et retourne à la nuance primitive aussitôt que l'action directe et intense de la lumière a cessé. A mon avis, la phototropie réversible est un phénomène de l'ordre de la fluorescence. Il y a encore la phototropie pseudo-réver- sible, plus compliquée et aussi assez fréquente, que Stobbe a si bien étudiée. SÉANCE DU 12 JANVIER 1914. 123 Apiès l'observation des premiers phoiioaiènes de la pliolotropie, il a été question de se rendre compte de leur mt'canisme et de bien les expliquer. Nombre de théories ont été exposées, dont le fondement commun consisle à assimiler la pliototropie à la phosphorescence (plutôt, selon moi, à la fluorescence), et, en partant du fait que la pholotrnpie est un phénomène propre seulement aux systèmes solides, on veut la considérer comme un phénomène de méla>tase ou bien Tatlribuer à des changements sléréométriques intramoléculaires, sinon à des variations polymorphiques, ou bien, selon Senier, qui a étudié la pliototropie des salicylidène-amines, à des arrangements isoinériqnes des molécules gazeuses ortiinaires en agrégats solides. Cet auteur a signalé aussi un problème important de la pliototropie, qui sert à la distinguer nette- ment de la phosphorescence; dans les substances qui présentent ce phénomène, nous voyons l'énergie lumineuse absorbée se transformer en la lumière de phosphorescence ; mais nous ignorons tout à fait la forme de transformation de l'énergie dans le cas do la phototropie réversible, lorsque l'étal initial et l'état final du système phototropique sont les iiième-t. On sait qu'après la découverte de la phototropie des composés organiques faite en 1899 par Marckwald (chiorhydrale anhydre de quino-quinoline, |3-tétrahydro- a-cétonaphlalène), de nombreuses recherches ont été faites sur une si intéressante partie de la photochimie, et toutes les expériences ont été conduites en vue d'étudier seulement des systèmes organiques compliqués, presque toujours des agrégats en certain sens métaslables. La préférence a été donnée à la phototropie irréversible, par exemple à la si notable série des fulgides de Stobbe. Jusqu'à présent, je n'ai pas trouvé des recherches faites sur des systèmes inorganiques pholotropiques, malgré que j'aie indiqué leur existence il y a quelques années, et peu après la découverte de Marckwald ('). Maintes fois, en étudiant la phosphorescence des sulfures métalliques, surtout des sulfures de calcium, j'ai observé que sa couleur blanche devient d'abord rosée et peu après violacée, bien définie et déterminée, aussitôt qu'on les expose à la lumière directe et intense du jour, avec ou sans inso- lation. Le phénomène se produit en quelques instants, et le sulfure revient à sa couleur primitive quand on le met à la lumière diffuse. Encore j'ai observé que le phénomène du changement de la couleur n'est pas incom- patible avec la phosphorescence; bien au contraire, il y a des systèmes qui présentent les deux phénomènes au plus haut degré d'intensité et ils sont, à la fois, très phosphorescents et très phototropiques. D'autre part, les deux propriétés sont assez permanentes ; on en peut faire l'observation sur des sulfures de calcium, préparés il y a seize années, qui n'ont pas changé de (') Afin. Soc. Esp. de Fis. y Çuim.,l. 1, 1908, p. 346, et 1. 111, 190.5, p. 4^; Arcli. des Sciences phys. et nat. de Genève, 4' période, t. XXV, 1908, p. i5; /fec. de la Real Academia de Ciencias de Jl/adrid, l. Vil, février 1909. 124 ACADÉMIE DES SCIENCES. leur intensité. 11 existe une indépendance absolue entre les deux pliério- inènes, puisqu'il y a des sulfures de calcium qui sont phosphorescents et non pas phototropi(| lies, et que d'autres sont, au contraire, seulement phototro- piqués. sans phosphorescence. De même, il n'existe pas de relation entre l'intensité des deux phénomènes. Les radiations les plus et'lîcaces à les pro- voquer sont les radiations violettes du spectre, tant dans le cas de la phos- phorescence que dans le cas de la pholotropie. Il y a une limite de tempé- rature, encore mal déterminée, bien inférieure cependant à la température de décomposition du sulfure, à laquelle les deux propriétés disparaissent: mais il semble que la phototropie est la plus résistante, et elle subsiste encore, bien qu'atténuée, quand la phosphorescence est totalement dis- parue. Une fois démontrée l'existence de la phototropie réversible dans un système inorganique, tel que le sulfure de calcium, phosphorescent ou non, il y a toute une série de problèmes à résoudre : c'est d'abord l'influence respective du diluant et du phosphorogène qui forment le système; à cet égard, voici les conclusions déduites de mes expériences : Le diluant ne paraît pas avoir de l'influence sur la phototropie, puisque j'ai [)réparé nombre de sulfures de calcium qui ne sont pas phototropiques, et (|ui sont cependant tri's phosphorescents. En outre, j'ai obtenu des sulfures phototropiques, aux intensités variables, en employant difTérents procédés, dont le diluant a été le sulfure de strontium. Le sulfure de baryum n'a pas encore été essayé. Quant au phosphorogène, je dois bien établir le fait que tous les sulfures de calcium, doués de la phototropie, que j'ai primitivement étudiés, con- tiennent sans exception du manganèse, parfois en très petites quantités (des fractions de milligramme), et tous les autres sulfures, soit de calcium, «oit de strontium, que j'ai préparés ensuite et qui sont phototropiques, contiennent aussi du manganèse; la proportion maxima du métal a été de i™''' poup loo, à l'étal de chlorure ou de sulfate manganeux, l'un et l'autre anhydres; d'où il résulte, au moins dans les expériences que j'ai faites jusqu'à présent, que le manganèse a joué le double rôle de phosphorogène et de phototrope. • Sans préjuger pour l'instant le mécanisme de l'action du manganèse, qui agit, peut-être, comme catalyseur photochimique, il importe d'établir l'existence des systèmes inorganiques doués de la phototropie réversible et persistante, qui, à l'égal de la phosphorescence, est excitée parles radiations violettes et éteinte par les radiations rouges. Ce fait doit au phénomène un SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- 125 certain caractère chiinique. Les systèmes phototropiques inorganiques sont assez compliqués, et l'on peut les assimiler à des solutions solides, dans lesquelles une très petite ((uanlilé de matière active est diluée dans une grande quantité du dissolvant. Peut-être que la loi de l'optimum de la phosphorescence trouvera une nouvelle et plus générale application, si l'on arrive à bien déterminer le rôle quantitaliidu manganèse ou de quelqu'autre corps constituant du système photolrope. De toutes manières, si nous tix)uvons certaines analogies dans le mécanisme des deux phénomènes, l'indépendance entre la phosphorescence et la phototropie des systèmes inorganiques reste établie. Je poursuis ces recherches au point de vue quanlitatit'. DYNAMIQUE CHIMIQUE. — Les déflagrations en ri' gime permanent dans les milieux conducteurs. Note de M. L. Crussard, présentée par M. L, Lecornu. 1. Dans une Note aux Comptes rendus (t. 156, p. Bj'-i), M. Jouguet a posé les équations des déflagrations permanentes en milieu conducteur. La présente Note a pour but de montrer qu'on peut écrire directement une intégrale première de l'équation de conductibilité dont la considération simplilie notablement toutes les recherches. 2. Intégrale premièie de Véquation de conductibilité. — J'adopterai les mêmes notations que dans la Note précitée; on pourra écrire les équations de continuité (i), de pressions (2), de compressibilité (5), de combus- tion (3). Hcstc l'équation de conductibilité; en écrivant la conservation de l'énergie pour la masse comprise, à l'instant ^, entre la tranche — 00 et la tranche x, cette équation s'écrit (4') /.^' = ,«H, H désignant la fonction ^-^^-^^^ H' — r„) -H £ (énergie interne) — £,, qu'on rencontre, avec Rankine et Hugoniot, dans tous les problèmes de régime permanent; il va de soi qu'elle est calculable en tout point. 3. Application au problème de Rankine. — Le problème d'écoulement permanent d un fluide non \i?,(\WQ\i's. sans variable chimique trouve sa solu- tion immédiate dans l'cqnalion (4) ; en exprimant H en fonction de T (ce 120 ACADÉMIE DES SCIENCES. qui est toujours possible), on en déduit en effet On voit aisément, d'après cela, que les propagations présentent une limite supérieure de célérité, même dans les gaz non parfaits, et que cette limite supérieure correspond à la vitesse newtonnienne du son dans le milieu aval. 4. Conditions aux limites. — Revenons au cas général, où il y a combus- tion. La forme (V) donnée à l'équation de conductibililé permet d'écrire plus simplement les conditions (6) de la Note précitée. Pour x = ±x, on a H = o, donc ^ s'annule de lui-même; de même pour a- = o on réalise ' ct.v '■ automatiquement l'égalité des ^ du côté positif et négatif. Les condi- tions (6) se réduisent donc à : Pour r rr= — 00 Pour .r = o ; Pour œ = + ce T,-=Tr T.^T, = T, n{p,(',a) = o et — =F(i',a,T)=o, ce qui détermine l'état filial en fonciioii de m ('). En pailicuiier la lempéralure finale d ei la valeur finale A de la variable chimique sont déterminées. 5. Loi de la combustion. — Exprimant par (i), (2), (j), p civ en fonction de a et T, il ne subsiste en définitive que l'équation de combustion Da de „, ,,,, (3) j^ ou «n.^=.F(.,«,l),- et ('{). On en déduit notamment la loi de combustion (relation entre a etT): (7) (TT ~ m'- rH" (') Ciinforuiément à la remarque de Lord Fîa^leiyh, cet élat final obéit, comme une COn]pressi(jn brusque, à la loi de Rankine-Hugoniot : H=:o. SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- 127 Et, en écrivant que pour OL ^ ' o, T ^= 7; ■ ])Oiir :z = A, T =: 5, on aura la relation donnant m et, partant, la vitesse de la flamme. 6. Résolution du problèmp. des limites d' inflanimabilité . — La considéra- tion de la loi de combustion (7) permet notamment de résoudre com- plètement en principe le problème des limiles d'inflammabilité. Quand le gaz atteint la température t, il faut que ^ soit inférieure à une certaine limite y^(')- L'équation (^7 ) donne alors (8) /«-rH>A-FX, F, H et i' étant calculés au point d'inflammation (a = o, T = tV Transformée en égalité, la relation (8), jointe à l'équation (7), donne les éléments suftîsants pour déterminer la limite d'inflammabilité, ainsi que la vitesse limite m (non nulle, comme on sait). Elle est malheureusement assez complexe et la complexité est foncière. 7. Vitesse de réaction. — Expérimenlalenieut, \ u l'ignorance de I", la question s'in- verse, et la détermination expérimentale de la vitesse de propagation donne, pour le mélange limite, la grandeur de la vitesse de réartion. et, pour tout autre mélange, une limite supéiieure de celle vitesse (-). Exempte. — D'après l'expérience de M. Hélier, >. serait, pour le mélange tonnant, voisin de 33o°. D'autre part, m étant faible, H est sensiblement égal à C(r — T„). C étant la clialeur spécifique à pression constante. L'équation (8) donne alors , C«^ 7 — Tq = A .• >. Vvec T — T(,= 550°, /r=33o, C = o,a5, A =: 5,5 X 10^'', on aurait F < ij- io*;(-. Une propagation à i™ par seconde décèle une durée de réaction ( =-— J de plus de i5 micro-secondes. (') Géométriquemenl, dans l'espace f, a, T, il faul que la courbe figurative de la loi de combustion dépasse (vers les T croissant.s) la projection sur le plan „ ('„ vers les p décroissants donne un maximum de w, donc un maximum de vitesse. Il est aisé de voir qu'il coïncide avec celui trouvé par M. Jouguet dans la Note précitée. L'intérêt de la présente remarque réside dans l'obtention plus simple de ce maximum, et sa portée plus générale. CHIMIE MINÉRALE. — Sur deux combinaisons du chlorure de zirconium avec la pyridine. Mole de M. Ed. Chauvenet, présentée par M. A. Haller. L'une de ces combinaisons a déjà été signalée par Mattews ('), sa composition est ZrCl'. 2C^H'^ N. Ilétaitassez facile d'autrepart de prévoir l'existence d'un dérivé plus riche en pyridine que la combinaison précé- dente. Le chlorure de zirconium est 1res soluble dans la pyridine : à 19°, 100™ de dissolution renferment 21^ environ de ZrCI' ; la dissolution se fait avec un vif dégagement de chaleur. Après évapora tion lente et à l'abri de (') J. o/ain. cil. Soc, l. \.\, p. Ni5-S39. SÉANCE DU 12 JANVIER 1914. 1-^9 rhnmidilé de la solution pyridinée, on constate un dépôt abondant de crislauY qui restent imprégnés de pyridine ; l'essorage est assez délicat, car il doit être fait dans une atmosphère sèche si l'on veut conserver ce produit inaltéré. Un lavage à l'éther de pétrole anhydre le débarrasse facilement de la pyridine en excès; cependant ce traitement a l'incon- vénient d'altérer quelquefois la combinaison en enlevant une fraction de molécule de C'^ H^ N combinée. Ces cristaux sont prismatiques à peine modifiés; ils agissent énergi- quement sur la lumière polarisée et s'éteignent suivant leur allongement. Ils ont d'autre part une tension de dissociation assez notable à la tempéra- ture ordinaire et se trouvent souvent en partie décomposés quand on cherche à les isoler. Le produit, obtenu comme il vient d'être dit, possède donc rarement une composition fixe, mais le plus souvent une composition comprise entre Zr Cl\ 3, 5C' H' IN et Zr Cl*. 4 C'H'N. Par la mesure de la chaleur de fixation de n molécules de pyridine sur ZrCP (n étant compris entre 2™°' et i"""'), j'ai recherché s'il existait d'autres combinaisons entre celle de Mattews et celle à 4'""' fie pyridine. La courbe, dont les ordonnées sont d'une part les valeurs de Q (chaleur de fixation) et d'autre part les valeurs de /(,est une droite; il n'y a donc pas de combinaison intermédiaire entreZrCl\2C'H=NelZrCP.4C^^H'N. L'eau décompose ce produit en mettant en liberté de l'hydrate de zirco- nium (lequel se dissout si la solution est chlorhydrique). La décomposition de Zr CP. 4 C' H'^ N, qui commence dès la température ordinaire, se pour- suit plus rapidement soil à 5o°, soit dans le vide sec à i 5°. La perte de poids cesse dès que la substance atteint la composition Zr CP. i C H' N. Si l'on dépasse 70°-8o°, la combinaison de Mattews se décompose à sou tour en mettant en liberté du chlorhydrate de pyridine. Résultats thermiques. — Les deux combinaisons ont été dissoutes dans une dissolution chlorhydrique normale. Connaissant d'une part Cal la chaleur de dissolu lion de Zi' Cl' 56,3 » » deC^H^N 2,7 1) de nell^rali^alion de C'H^Njis par H CIjis, 5,5 et d'autre part - Ja chaleur de dissolution de ZrCi». aC^H-^N 18,7 » .. de ZrCl'.4C»H'N 19 on peut calculer la chaleur de fixation de 2°"" et de 4"""' de pyridine sur le C. \<.,l^^l^,l•' Semestre. (T. 15S, N" 2.) I7 l3o ACADÉMIE DES SCIENCES. chlorure de zirconium : ZrCl*+ îC^H'N = ZrCl'.aC'H'N +54*^" soit en moyenne 27*^"' pour I C^H^N; ZiGI'+ 4C=H'N = ZrCl».4C=H=N +70 soit en moyenne 1 7'^"', 5 pour i C^ H^ N ; ZrCI».2C»H5N-t-2C'H*N=ZrGl*.4C5H»N +16 CRISTALLOGRAPHIE. — Sur les Structures cristallines mises en évidence par la diff'raction des rayons Rôntgen. Note de M. G. Friedei,, présentée par M. Pierre Termier. La méthode d'investigation des structures cristallines créée par la belle découverte de Friedrich et Knipping est venue confirmer d'une manière bien remarquable les suppositions qu'on pouvait faire antérieurement sur la distribution de la matière dans les cristaux. Elle confirme définitivement l'hypothèse que Mallard avait tirée des faits du polymorphisme et qui a été précisée ensuite sous le nom de théorie du réseau matériel. Il n'est pas inutile de le montrer, car il ne semble pas que cette conséquence immédiate du nouveau phénomène ait été en général aperçue clairement. La diffraction des rayons X démontre évidemment d'une manière défini- tive la périodicité du milieu cristallin. Mais elle précise davantage. Soit M un des points qui agissent comme centre d'émission dans la diffraction. J'appelle ce point une molécule, en réservant la question de savoir s'il cor- respond à une molécule chimique ou à un groupe de molécules chimiques. Soient a, 6, c les paramètres du réseau-période, quej'appellerai simplement réseau, en réservant le nom à^assemblage pour désigner la répartition des point M (ce que j'avais appelé antérieurement le réseau matériel). Soit M' une autre molécule, non analogue de M, c'est-à-dire ne résultant pas de M par des translations /«, mb, ne. Prenant M pour origine et pour axes a, h, c, soient aa, 6^, cy, les coordonnées de M'. Considérons l'un quelconque des plans réticulaires {pqr) qui jouent, dans la diffraction, le rôle de plans réflecteurs. Soient P Je plan pai'allèle passant par M, P' celui qui passe par M', P " celui qui est conligu de P dans le réseau. Pour que la diff'raction régulière soit possible, il faut que P, P', P" fassent partie d'un système de plans parallèles équidistants. Il faut donc que SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- l3l la distance PP' soit fraction rationnelle de la distance PP". Comptons, par exemple, ces distances sur Ox (axe a). L'espacement PP", sur Ox, est-- L'espacement PP', sur Oc, est- (pa. + yjîl H- ry). Le phénomène exige donc que, 'pour tous les plans (pqr) le rapport de ces deux quantités, c'est-à-dire pot -i- q^ -h ry, soit rationnel. Il faut donc que a, j3, y, c est- à-dire les coordonnées numériques de M', soient rationnelles. Ainsi la diffraction des rayons X démontre que les assemblages cristallins répondent toujours à la loi suivante : Ils ne sont pas nécessairement définis par tof/5 les sommets d'un réseau de parallélépipèdes. Mais tous leurs points sont rfe5 sommets d'un tel réseau. On peut donc les définir de deux manières. Ou bien, partant du réseau- période, en ajoutant dans la maille des points aa, ^b, yc, dont les coor- données numériques a, ^, y sont des fractions rationnelles, toujours simples d'ailleurs. Ou bien, ce qui revient au même, en divisant cette maille en un certain nombre, toujours petit, de mailles qui lui sont semblables, et en supprimant une partie des nouveaux sommets ainsi définis. On peut exprimer cela en abrégé en disant que le réseau et l'assemblage sont multiples simples V un de l'autre. C'est exactement l'hypothèse posée, avant la découverte de Friedrich et Knipping, pour l'interprétation des transformations polymorphiques. L'étude des radiogrammes, qui sera désormais, et de beaucoup, le plus précieux moyen d'investigation des structures, confirme ainsi la nécessité de bien distinguer entre l'assemblage moléculaire et le réseau. Le réseau nous est révélé, avant tout, par les clivages, l'assemblage par la diffraction. Le quartz, dont le réseau est sénaire, montre dans son assemblage des densités de plans réticulaires qui sont celles d'un réseau ternaire. La blende, dont le réseau est cubique dodécaédral, a un assemblage dont les densités de plans sont celles d'un réseau cubique octaédral. Le sel gemme, dont le réseau est cubique hexaédral, a comme la blende un assemblage à densités octaédrales. La cassitérite, dont le réseau est quaternaire octaédral, montre également un assemblage tout différent. PÉTROGRAPHIE. — Su?- la sédimentation carhonatée et la genèse des dolomies dans la chaîne pyrénéenne. Note de M. Michel Lon«cuambon, présentée par M. Pierre Termier. Je poursuis depuis plusieurs années l'étude des sédiments pyrénéens dans le but de préciser le rôle qui revient, dans la. série métamorphique, l32 ACADÉMIE DES SCIENCES. aux divers types définis par leur composition chimique. Des analyses nom- breuses de ces dépôts m'ont permis de faire quelques constatations assez suggestives sur l'évolution, au point de vue chimique, de la sédimentation carbonatée dans celte chaîne. Si l'on examine comment se répartissent les calcaires et les dolomies dans la série sédimentaire, on observe que : 1. Les formations les plus anciennes que l'on connaisse avec certitude sont les minces couches et les nodules calcaires à Orthocères et Cardioles du Gothiandien supérieur; l'analyse n'y décèle que des traces de magnésie. 2. Dans les Pyrénées orientales et ariégeoises, au-dessus des schistes clairs assez épais qui représentent une partie du Dévonien inférieur, se développe une formation dolomltique que j'ai pu suivre, en particulier, dans le massif du Sainl-Barthélemy et sur toute la bordure méridionale du massif granitique de (^uérigut. Ces dolomies envahissent une grande partie du Dévonien moyen et passent à des calcaires aniygda- lins et à des griottes. Dans les Hautes et les Basses-Pyrénées, les dolomies dévonieunes passent latéralement à des schistes. 3. Tous les sédiments carbonates du«Houiller que j'ai soumis à l'analyse sont des calcaires très peu magnésiens. k. Après les mouvements orogéniques de la fin de l'ère primaire, qui correspondent à la seconde grande phase hercynienne de l'Europe centrale, se déposent les sédiments permo-lriasiques, formant localement de puissants amas de poudingues, de grès rouges et de schistes rutilants, puis le Trias vrai avec ses marnes et ses argiles bariolées. Le Lias montre encoie une prédominance des apports détritiques. D'abord viennent les brèches du Lias, formées de niasses considéiables de fragments calcaires empruntés surtout au Carbonifère et passant localement à des bancs calcaires finement bréchoi'des, sans doute par trituration plus complète; ensuite les vases argileuses fines du Lias schis- teux et marneux, qui renferment jusqu'à .5 pour loo de magnésie. Il est à noter que dans les meis triasiques, rhétienrie et liasiques, en dehors des apports de calcaire pré- existant, le carbonate qui se |)récipite est de la dolomie. Elle constitue, en cll'et, le ciment des brèches marneuses du Kenper qui donnent les cargneules caraclérisliques. Elle forme aussi le ciment des lumachelles ihétiennes et celui de la plupart des énormes brèches calcaires du Lias. Les dépôts bajociens et balhoniens qui succèdent immédiatement au Lias rrrarnerrx sorrt les dolomies noires et fétides bien connues; elles sont extrêmement continues depuis les Corbières jusqu'à la vallée du Saison oir elles passent latéralement à des schistes et à des nrar-nes. 5. Le Bathonien se termine souvent par des bancs calcaires. Ils ne sont j)as très constants, mais ont pu disparaître en certains points par érosion pendant lémersion qiri caractérise le Jurassique supérieur et le Crétacé irrforieirr. Le ciment des brèches de base et les calcaires de l'Urgo-aptien sont presqire uni- quement calciques. Les marnes albiennes sont tr'ès pauvres en magnésie. Les dolomies pyrénéennes se présentent dans des conditions telles que SÉANCE DU 12 JANVIER lÇ)ï'\. l33 j'ai élé amené à les considérer, dès le début de mes études ('), comme d'origine sédimentaire. Je ne reviendrai pas sur celte question. Je rappel- lerai seulement que Suess (-), pour les dolomites du Tyrol, et Lesley (^), pour les dolomies de Pennsylvanie, sont arrivés aux mêmes con- clusions. Mais il apparaît, en outre, que ces accidents dolomitiques se produisent à deux moments très comparables de Thisloire du géosynclinal pyrénéen. A. La sédimentation magnésienne du Dévonien (schistes magnésiens et dolomies) (') s'est produite immédiatement après les grands mouvements calédoniens qui ont commencé, dans l'Amérique du Nord, à la fin de l'Or- dovicien et qui ont joué un rôle capital dans le nord de l'Europe, vers la fin du Gotlilandien. Si l'on n'a pas la preuve pour les Pyrénées d'actions orogéniques intenses suivies d'émersion à cette époque, il est à noter pourtant que M. Mengel (^) a montré dans les Pyrénées orientales l'exis- tence de poudingues et de grès dès l'étage de Caradoc et qu'ils envahissent souvent la base du Golhiandien; il est donc évident que la répercussion des mouvements calédoniens a pu se traduire dans le géosynclinal pyré- néen par des apports grossièrement détritiques. D ailleurs, dans la mon- tagne Noire, M. Bergeron (°) a montré qu'il existe une érosion prédévo- nienne; en tous cas, les premiers dépôts dévoniens y sont souvent des grès roses ou brunâtres, surmontés par loo" ou 200™ de dolomie. B. La sédimentation magnésienne secondaire commence de même immé- diatement après les plissements de l'époque permienne qui, eux, ont indiscutablement afl'ecté le géosynclinal pyrénéen. Indécise durant le Trias, le Rhétien et le Lias, où elle est troublée par le dépôt de brèches calcaires charriées, elle s'al'firme dans leBajocienet le Balhonien où elle (') Michel Longchambon, Contribution à l'étude du niétaniorplnsme des terrains secondaires dans les Pyrénées orientales et ariégeoises [Bull, de la Carte géol. de France, 11° 131, 1910-191 1), p. i3. (■-) E. SuHSS, La face de la Terre, l. II, p. 435. (') Lesley, Second Geol. Survey Pa., vol. MM, 1897, P- '^"• (*) C'est ce complexe qui, dans les Pyrénées orientales et ariégeoises, a donné, par suite du métamorphisme régional, des amas de talc acliveinent exploités. (°) O. Memgel, voii' par exemple, Comptes rendus des coll. pour 1912 {Bull, de la Carte géol. de France, n" 133, 1918), p. 161. (") J. Bergeron, Étude des terrains paléozoïques et de la tectonique de la Mon- tagne Noire [Bull. Soc. géol. Fr., 3' série, l. XXVII, 1899-1900), p. 646. ï34 ACADÉMIE DES SCIENCES. forme 200"" à 3i)o'" de dolomie. La sédimentation devient ensuite et reste uniquement calcique durant la Hn des temps secondaires. Il me paraît ressortir de cet exposé une liaison, au moins locale, de la sédimentation magnésienne avec les remaniements de masses continentales ■qui ont suivi les phases orogéniques importantes. J'essayerai de montrer ultérieurement qu'il est possible de généraliser cette relation et qu'on peut expliquer, par le moyen de la désintégration intense des roches, •comment ont pu être amenées à la mer des masses importantes de magnésie. MÉDECINE EXPÉKiMENTAi.E. — Recherches sur la puhérisabililè de la salive et des crachats tuberculeux par les courants aériens. Note de M. I*. Chaussk, présentée par M. E. Roux. Le monde médical admet que Fliigge et ses élèves, et parmi ces derniers il faut citer surtout Laschtschenko et B. Heymann, ont démontré la facilité et la fréquence de la contagion tuberculeuse par les gouttelettes. Les conclu- sions de ces auteurs nous ayant semblé, au contraire, insuffisamment établies, nous avons effectué plusieurs séries d'expét iences pour savoir si ce mode de transmission intervient et joue un rôle important dans la nature. Chez le malade, la pulvérisation des liquides bacillifères ne peut avoir lieu que sous l'action des courants aériens crées par la toux ou la parole. Aussi, avons-nous cru nécessaire, avant de nous occuper de recherches avec les malades, de nous rendre compte si la salive et les crachats, soumis à des courants d'air de vitesse initiale variable, laissent détacher des gouttelettes respiiables. A ce point de vue, nous avons examiné successivement l'effet de l'air frappant obliquement la surface des produits (ventilation super- ficielle) ou barbotant dans leur substance même (ventilation profonde). Il n'est pas douteux que de grosses gouttelettes soient détachées, mais il importe davantage, en matière de tuberculose, de savoir s'il y a libération de particules assez fines pour être inhalées et dans quelles conditions celte libération s'observe. Nous avons précédemment démontré l'extrême sensibilité de la méthode des inhalations pour reconnaître si un air suspect contient des particules respiratoires (^Comptes rendus^ i3 mai et 10 novembre igiS); aussi les présentes épreuves ont-elles toujours été faites par inhalation au cobaye. Au sujet de la virulence de la salive des tuberculeux, divers examens SÉANCE DU I?. JANVIER 1914. '35 nous ont montré que ce liquide contient constamment des bacilles lorsqu'il en existe un grand nombre dans les crachats ; toutefois la sécrétion buccale renferme de 100 à 100 000 fois moins de microbes de la tuber- culose que les produits bronchiques, ce qui atténue considérablement le danger qui pourrait résulter de sa division en gouttelettes. Dispositif expérimental. — Dans un lube de 35""" de diamètre sur ^o"" de hauteur, nous déposons une quantité importante (3o» à 5os environ) de crachats riches en bacilles, on de salive provenant des mêmes malades. Pour réaliser la ventilation super- ficielle, nous faisons arriver par un tube de verre de diamètre connu, coudé à 45* à iS""" de son extrémité inférieure, un courant d'air fourni par une soufflerie en caoutchouc; l'air frappe et déprime la surface du produit; cet air sort par un deuxième tube qui le conduit dans une caisse à inhalation de 86' ou de 126' dans laquelle se trouvent 6 à 10 cobayes. Pour éprouver les effets de la ventilation profonde, nous employons le même appareil, avec cette différence que le tube d'arrivée d'air fait à son extrémité inférieure une petite anse plongeant dans le muco-pus bronchique ou dans la salive; l'gir sort avec force, de bas en haut, en agitant et divisant ces liquides; des gouttelettes inégales sont ainsi produites en grand nombre, surtout avec les fortes vitesses, mais celles qui sont visibles retombent immédiatement dans le liquide. L'homogénéisation de celui-ci est rapidement réalisée dans toutes les expériences qui suivent. La vitesse de l'air à l'orifice du tube de verre a été calculée chaque fois d'après la section de ce tube et son débit. Résultats expérimentaux. — Qu'il s'agisse de la salive ou des crachats, la ventila- lion superficielli', même à la vitesse initiale de 90"" par seconde, ne détache qu'un très faible nombre de particules respirables; sur 3i cobayes ayant inhalé l'air qui a frappé les liquides bacillaires, dans ces conditions, et pour 600' d'air ayant traversé l'appareil, un seul animal a contracté un tubercule pulmonaire primitif; mais sous l'influence de cette forte vitesse, il y avait eu également barbotage et éclatement de bulles. A\ec des vitesses initiales, inférieures ou égales à 35'" par seconde, la ventilation profonde des crachats a donné, dans cinq expériences portant sur 33 cobayes, un tuberculeux. Un cobaye sur 2?. a été infecté pour une vitesse de36'",5o. Une autre expérience à la vitesse de 80™ par seconde a même été entièrement négative. En fai- sant agii- des vitesses de 55". 64", 85'" et 150"", 11 cobayes sur 3i ont été tubercu- lisés; enfin la vitesse initiale invraisemblable de 242™ par seconde a donné à coup sûr une infection prononcée. Conclusions. — Nous devons donc conclure que le contact de l'air à des vitesses inférieures ou égales à 3o"' par seconde ne peut détacher des cra- chats ou de la salive qu'un très petit nombre de particules respirables. La viscosité et la cohésion de ces produits s'opposent à leur division fine sous l'action des courants aériens, lorsqu'on ne dépasse pas les vitesses ci-dessus. l36 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ces résultats ne sont valables qu'à titre d'indication préliminaire dans l'étude de la contagion tuberculeuse par les particules liquides provenant directement du malade. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Leprazellen et plasmazellen. Note de MM. \\. Argaud et I. Rraclt. A l'examen microscopique d'une préparation de léprome, c'est le poly- morphisme cellulaire qui retient surtout l'attention. Isolées ou groupées, les ci'llules dermiques alTeclent les formes les plus variables : ovalaires, polyédriques, allongées, serpentiformes, etc. Certaines sont de petite taille avec un ou deux noyaux; d'autres, plus volumineuses, sont criblées de vacuoles tantôt distinctes, tantôt confluentes et refoulant alors, à la péri- phéiie, une coque protoplasmique ténue et multinucléée. Il arrive parfois qu'une lamelle protoplasmique s'interpose entre deux vacuoles volu- mineuses occupantla majeure partie du territoire cellulaire ; mais la plupart du temps, les cellules vacuolisées paraissent comme ajourées par de nombreux pertuis que des traînées granuleuses séparent les uns des autres. LeZiebl décèle d'abondants infiltra ts, intraprotoplasmiques, de bacilles de Hansen. Dans certains protoplasmes en écumoire (leprazellen de Vircliow), on peut aussi trouver, par endroits, quelques granulations encore réactives qui se distinguent par leur affinité pour l'orange et leur métacbromaxie, rap- pelant ainsi les caractères des plasmazellen et des mastzellen qui abondent d'ailleurs tout autour. Quelle que soit l'origine des plasmazellen et des mastzellen {histiogêne ou hématogène^, les formes les plus jeunes ressemblent en tout point à des lymphocytes et il est facile de suivre tous les tei'mes de passage entre les plasmazellen, par exemple, et les macrophages ou les fibroblastes. L'examen de nos préparations de léprome nous a permis de constater que les leprazellen répondent simplement à une forme pathologique, à une vacuolisation dégénéralive de certains phlagocytes considérablement modi- fiés par des stimulations bactériennes. Les préparations traitées par l'hématoxyline cupro-ferrique et par le Ziehl sont parfaitement démonstratives à cet égard et révèlent, en outre, le rôle phagocytaire des plasmazellen et des endothéliums. Contrairement à l'opinion de Unna, nous avons constaté la présence SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4' ' ^^7 de bacilles de Hansen, intraproloplasiniques. Le fait est in'dubitable dans les cellules binucléées. Grâce à la situation des noyaux dans des plans diffé- rents, on peut, en effet, très facilement localiser les bacilles intracytoplas- niiques interposés. Tant que la cellule n'englobe qu'un ou deux bacilles, le granuloplasme reste intact, avec cependant, autour du radkerne, une zone plus claire. Lorsque le nombre des bacilles augmente, la réaction nécrobiotique se manifeste par la vacuolisation et c'est ainsi qu'on arrive à la forme leprazellen. Quant à la multiplication nucléaire, elle se rattache à cette modalité de la déchéance cellulaire à laquelle Flemming a donné le nom à' atrophie par prolifération . En résumé, les leprazellen de Virchow ne répondent pas à une entité structurale inhérente à la lèpre ; ce sont tout simplement des cellules phlcg- masiques qui dégénèrent sous l'incitation bacillaire, se vacuolisent et finissent par devenir les cellules en écumoire. ZOOLOGIE. — Sur la fécondité du Négril des luzernes (Colaspidema alr;i Latr.). Note de M. Lécaillon, présentée par M. Henneguy. Le petit Coléoptère désigné, à cause de sa couleur noire, sous le nom de Négril, cause chaque année, dans les champs de luzerne des environs de Toulouse, des dégâts importants. 11 est d'ailleurs commun aussi dans d'autres régions méridionales, tant en France qu'en différents pays. C'est surtout en mai et en juin qu'on voit les adultes, nés l'année précédente, puis les larves qu'ils engendrent bientôt, pulluler dans les champs de luzerne. La reproduction du Négril a été étudiée par divers observateurs, plus particulièrement par deux anciens professeurs à la Faculté des Sciences de Toulouse, N. Joly en i844 (') et L. Roule en igoS ('^). Le premier de ces auteurs dit avoir observé que chez le Négril l'accouplement dure souvent plus d'une demi-heure et se répète plusieurs fois (jusqu'à 4 fois ), à des intervalles souvent assez éloignés les uns des autres {5 à G jours). La ponte des œufs se répéterait comme l'accouplement lui-même. Le nombre dœuls (') Histoire d'un petit Coléoptère (Golaspis alra) (jui ravage les luzcrrus 'ht midi de la France {Bulletin de la Société d'Agriculture de l'Hérault, i844)- (-) Le Négril des luzernes {Progrès agricole et viticole, Montpellier, ino3). G. R.. 191 1, 1" Semestre. (T. 15S, N» 2.) I^ l38 ACADÉMIE DES SCIENCES. pondus varierait un peu selon les individus; il serait de loo à 120 lors de la première ponte, et beaucoup moindre lors des pontes ultérieures. Suivant Houle, le Négril paraîtrait dès la fin d'avril et chaque femelle pondrait en moyenne une centaine d'cruls. Au cours d'expériences instituées, en 1913, dans le but d'étudier, avec toute la précision possible, diverses questions concernant la biologie des insectes, j'ai constaté que la fécondité du Négril était en réalité beaucoup plus grande que ne le crurent Joly et Roule. Des femelles furent capturées dès le moment de leur apparition et placées dans des conditions de milieu aussi favorables que possible (au point de vue de l'aéralion, de l'humidité indispensable et de la nourriture). Les unes furent tenues complètement isolées et ne purent donc s'accoupler. Les autres furent au contraire placées chacune avec Un mâle et purent s'accoupler pendant toute la période de reproduction. Les «pufs furent enlevés après chaque ponte, mis à part et soigneusement comptés. Une première femelle fut capturée dès le 1 3 avril. Malgré de minutieuses recherches aucun autre Négril ne put être renciinlré ce jour-là. Cette femelle, tenue isolée jus- qu'au moment de sa mort c(ui arriva le 2 juin, ne pondit pas moins de 988 oeufs en 20 pontes successives réparties comme le montre le Tableau suivant : I''* ponte, 19 au 20 avril 3o œufs ■a' » 22 avril aS » 3" « 23 au 2/1 avril 6 » 4° » 24 a vril 28 n 5" Il 24 avril 27 » J)'"- Il 26 avril 77 » f » 27 au 28 avril 58 » 8"" Il 29 au 3o avri I 62 » 9"' » 3o avril 43 » 10" I) 3 au 4 'lia' 7~ » 11"^ • 1 5 au 6 mai 67 )> 12" Il 8 au 9 mai 08 » i3« » 16 mai 88 » i4" » 17 au 18 mai 69 » i5" » 20 au 21 mai 56 » I ô*^ » 2 1 a u 2 2 m a i i fi » 1 7® i> 24 mai 3o » iS*^ » 20 au 2fi mai 10 » 19" > 26 mai 38 » 20<^ )i 27 au 3o luai 73 » Total . 938 œufs SÉANCE DU 12 JAAVIEK I9l4- '^p D'aulres femelles, capturées ensuite, tenues aussi connplèteaienl isolées, vécurent moins longtemps que la précédente et produisirent notablement moins d'oeufs. C'est ainsi que l'une fournit 261 œufs en 11 pontes; une autre, jjoj œufs en i4 pontes; une troisième, 829 œufs en 18 pontes; une quatrième, igo œufs en 7 pontes. Les femelles, mises chacune avec un niàle, s accouplèrent, non pas quelquefois comme le dit Joly, mais à de très nombreuses reprises, pendant toute la durée de la période de la ponte des œufs. L'une fournil 1:52 OHifs en (i pontes; une deuxième, 81 œufs en .5 pontes; une troisième, 171 œufs en 6 pontes; une quatrième, ^56 œufs en 10 pontes, et une cinquième, 291 œufs en 11 pontes. 11 résulte de ces faits que les Négrils peuvent apparaître, aux environs de Toulouse, dès la première quinzaine d'avril; que leur fécondité, dans des circonstances favorables, peut être considérable, certaines femelles pouvant pondre jusqu'à près d'un millier d'o:'ufs; qu'il y a normalement des accou- plements et des pontes se répétant, pour les mêmes individus, de nom- breuses fois, et que cependant les femelles, qui [ne s'accouplent pas pendant la période de reproduction, laquelle peut durer environ i mois et demi, pondent absolument comme les autres et ne voient pas leur fécondité dimi- nuée. Cette fécondité est d'ailleurs très variable suivant les diverses femelles considérées. MICROBIOLOGIE. — Sur kl résistance du iionorof/iie aux basses lenipéralures. Note de MM. Aiwuste Lumière et Jean Chevrotiek, présentée par M. E. Roux. Les bactériologistes admettent unanimement que le gonocoque perd sa vitalité avec une extrême facilité ; tous les traîlés classiques affirmentque du pus blennorragique, conservé pendant 2/4 heures dans un tube à vaccin, est stérile et que le développement des cultures de ce microorganisme se trouve définitivement arrêté par un séjour de (pielques heures à la glacière de o". On admet encore que les cultures du diplocoque de Neisser meurent en i5 jours ou 3 semaines et que leur ensemencement en série devient rapi- dement négatif. Ne doit-on pas s'étonner de constater cette sensibilité du gonocoque au' refroidissement, alors que les autres microorganismes résistent parfaitement aux températures les plus basses ? Cette résistance au froid a été démontrée, en efl'et, pour la plupart des espèces microbiennes pathogènes, par de nombreux expérimentateurs, par l4o ACADÉMIE DES SCIENCES. Pasteur en 1 86 1, ensuite par VonFrisch, Gibier, Pictet et Yung, d'Arsonval et Charrin,M iltchell, Fraenckel, Prudden, Ailan Macfadyan, etc. iXous nous sommes demandé si l'exception constatée jusqu'ici pour le gonocoque neseraitpassimplementle résultat deTinsuffisance des méthodes de culture et nous avons, à cet effet, institué une série d'expériences en utilisant notre nouveau milieu à base de moût de bière éminemment propre au développement du microorganisme qui nous occupe ( '). Neuf souches différentes de gonocoque provenant d'uréthrites aiguës et chroniques, depuis le deuxième jusqu'au quinzième passage, ont été main- tenues pendant l[S heures au frigorigène entre — 17° et — 20°. Ces cultures ont donné au dégel des ensemencements qui ont été tous positifs. Dans une autre série d'essai, le refroidissement à — 20" a été prolongé pendant 10 jours sans que les microbes aient aucunement souffert de ce traitement. Enfin, nous avons porté un autre lot de cultures dans l'azote liquide à 193° au-dessous de zéro et, après 24 heures de séjour à cette température, nous avons constaté, par de nouveaux ensemencements, que le diplocoque avait conseivé toute sa vitalité. Depuis plusieurs mois, des cultures en série, laissées pendant des journées entières à la température ordinaire, n'ont rien perdu de leurs propriétés initiales morphologiques ou microchimiques. La virulence des cultures soumises à ces influences thermiques est eu cours d'étude. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Une cause d'erreur dans f étude de Inaction biologique des éléments chimiques : la présence de traces de zinc dans le verre. Note de M. M. Javilmer, présentée par M. E. Roux. Pour apprécier l'intérêt physiologique des éléments chimiques norma- lement présents chez les végétaux à l'état de traces, arsenic, bore, manga- nèse, etc., ou l'induence d'éléments tels que cadmium, glucinium, uranium, qu'on n'y rencontre pas habituellement, la méthode classique est la culture de la plante dans des milieux artificiels, les uns privés, les autres pourvus de l'élément visé. La difficulté expérimentale réside dans l'emploi de (') AuGCSTK LuMiiiRE Cl Jean CiiEVROTiKR, Comptes rendus^ i" décemlire 191:!. SÉANCE DU 12 JANVIER 19l4- I^l milieux-témoins strictement privés de celui-ci, comme de tout autre élé- ment capable, si son introduction est involontaire et passe inaperçue, de troubler l'observation . Or les vases de verre qu'on emploie dans les labora- toires apportent souvent cette cause d^ erreur. Je résume dans cette Note quelques essais qui prouvent le bien fondé de cette observation. I. Soit à vérifier l'influence du zinc sur la croissance du Sterigmalocystis iiigra {Aspergillus niger). On préparele milieu nutritif avec des substances très pures; on le répartit par ia5'^°''dans des fîoles coniques d'Erlenmeyer, les unes en verre de Bohême véritable ('). les autres en verre d'Iéna (-). On ajoute du sulfate de zinc dans quelques inatras de chaque groupe. On stérilise par chaufTage à l'autoclave à i i5" pendant 2o minutes. On ensemence, on met au thermostat à 34° et l'on arrête toutes les cultures à la fin du quatrième jour. On pèse les cultures sèches. A litre de compa- raison, on fait la même expérience en fioles de quartz fondu. Voici, à titre d'exemples, quelques-uns des poids secs moyens obtenus : En verre Rn vcne En vase de Bohême. d'Iéna. de quartz. Cultures témoins o,3:j2 i,86i 0,291 Cultures avec zinc 1 ,780 i ,786 i ,624 Même expérience avec une autre race de Sterigmatocystis nigra : En verre En verre En vase de Bohème. d'Iéna. de quartz. Cultures témoins o,3o8 i,365 0,219 Cultures avec zin_c 1,823 IJ762 i,645 Ainsi, en verre de Bohème vrai et en vase de quartz, le zinc a influé sur la crois- sance de la plante dans des proportions considérables; en 4 jours les récoltes ont été multipliées par 5 — 6 et même 7,5. En verre d'Iéna au contraire, l'influence du zinc semble nulle ou très faible, les cultures témoins étant elles-mêmes de poids élevé, égal ou peu différent des cultures sur zinc. Au point de vue morphologique, toutes les cultures en verre d'Iéna se ressemblent : le mycélium est épais, blanc, rigide, anfractueux; il produit tardivement, à l'épuisement du milieu de culture, des conidies brun-roux, puis noires. En vases de Bohême ou de quartz, la diftérence d'aspect est frappante; en présence du zinc, le mycélium présente l'aspect précédent; en l'absence du catalyseur, il est au contraire, comme je l'ai depuis longtemps décrit, mince, à surface inférieure lisse et visqueuse; il forme hâtivement, dès la trentième heure, des conidies noires. (') Marque Kawalier. (-) Marque Schott et Gen. l42 ACAUÉMIE DES SCIENCES. L'explication de ces conlradiclions est simple : L' Aspergi/lus niger, excellent réadif du zinc, a décelé celui-ci dans le verre d'Iéna avec plus de sensibilité et autant de certitude que le meilleur des réactifs chimiques. Le zinc du verre s^est dissous dans nos milieux, surtout à la faveur de la stérilisation, si bien que les témoins eux-mêmes en contiennent. II. Soit Miainlenant à comparer l'influence du cadmium, du ghicinium el du zinc sur la croissance d'une autre moisissure, Pœcilomyces varioti. La technique est ana- logue à la précédente. Voici quelques-uns des chifl'res obtenus (') : Eh \erre de Bulièiiu- V.n xcrru d'Iéiid. Cultures témoins o,o5o o,54o >) avec cadmium o, io4 o,.'i28 » avec gluciuium o,o48 o,5i2 » avec zinc 0,420 0,528 D'une expérience telle que celle qui a été réalisée en verre de Bohème, on conclura à une influence particulière de chacun des éléments envisagés. De l'expérience en verre d'Ièna, on conclurait, au contraire, à l'équivalence de zinc, cadmium, glucinium el à leur inefficacité sur la croissance du Pœcilomyces. puisque les cultures témoins atteignent, en un même temps, le même poids que les cultures sur milieux addilionnés de ces éléments. Ici encore, c'est le zinc, emprunté au verre d^Iéna, qui a bouleversé les résul- tats expérimentaux. 11 reste cependant à fournir la preuve directe que cette interprétation est bien la bonne. J'ai chaufl'é à l'autoclave de l'eau distillée pure, acidifiée par l'acide chlorhydrique, de telle sorte que l'acidilé correspondit à celle du liquide de Raulin, dans des fioles en verre d'Iéna. identiques à celles qui ont servi aux expériences ci-dessus. De six litres de licjuide j'ai pu précipiter, par la méthode au zincate de calcium ("), du zinc qui a été caractérisé par ses réactions usuelles; je l'ai dosé par pesée à l'état de sulfate anhydre; son poids atteignait o«, 0020. En considérant l'acidité tartrique du liquide de Raulin comme susceptible de produire une attaque équivalente, on voit que, par milieu de laD""', il y avait, à la disposition de V Aspergillus, environ cinq centièmes de milligramme de zinc. (') Je ne cite ici qu'un fragment d'une expérience plus complète faite avec la colla- boration de M™° H. Tchernoroutzky. ("^) G. Bertranu el M. .Iavillier, Comptes rendus, i. I't3. i<)06, p. ()Oo; l. 14-o, "907, p. 924. SÉANCE DU 12 JANVIER ipi/)- 1 43 C'est plus qu'il n'en faut pour produire les effets observés ( ' ). En résumé, les récipients de verre introduisent, dans les milieux de cul- ture, des traces de corps capables, dans des reclierclies délicates de physio- logie expérimentale, de fausser le sens des expériences. Le zinc se rencontre dans certains verres, le verre d'Iéna, par exemple. C'est là une importante source d'erreurs dans l'étude de l'action biologique des éléments chimiques et du zinc lui-même. GÉOLOGIC. — Crétacé des environs de Comillas (^province de Santander). Note de M. L. iIIengai'd, présentée par M. H. Douvillé. Au sud de Comillas, entre l'embouchure du rio Turbio et la route de Cabezon de la Sa), les dépôts du Crétacé inférieur à faciès wealdien (argiles et grès micacés à lignites) reposent directement sur le Trias gypseux, facile- ment observable près du hameau de Iviofrio. On trouve ensuite au-dessus l'Aptien récifal typique de la région cantabrique avec un niveau à Orbilo- lines à la base et des dolomies minéralisées intercalées entre deux masses de calcaires zoogènes à Toucasia et Miliolidés. La compagnie « Royale Astu- rienne » exploite les calamines et les blendes qui accompagnent ces dolomies à l'est de Comillas, au lieu dit Venta de la Vega. Non loin de cette mine et le long de la côte, les calcaires urgoniens se montrent recouverts d'abord par 4o"' à 5o"' d'argiles et de. grès micacés ligniteux peu fossilifères, ensuite par une série assez épaisse de maincs gris foncé dont les plis bien maïqués sont très visibles dans les falaises. Ces marnes noduleuses me paraissent mériter une mention spéciale, car elles renferment une faune intéressante (■). On peut y recueillir, en effel, des Ostréidés (voisins de Exogyra Boussingaulti d' Orh .), Lima Cotta/dina iVOrb . , de nombreux Myacés, le plus souvent à l'état de moules, et surtout. Enallaster Delgadoi de Loriol 1888, Knemiceras {Placenticeras) Uhligi CholTal i885 et Kn. Ehrayi àe l^oriol 1882. hQ% Enallaster QiXc?, Knemiceras sont caractéristiques de quelques gise- ments albiens du Texas et du Pérou. M. ChofTal a recueilli Enadasler (') Une recherche exactemenl syméli'iqiie, faite sur le verre de Bohême utilisé dans les mêmes expériences, est restée négative. (') La détermination de la plupart des échantillons recueillis m'a été bien facilitée par leur comparaison avec ceux que possède l'Ecole des Mines. J'exprime ici, à M. H. Douvillé. tous mes remercîuients. . l44 ACADÉMIE DES SCIENCES. Delgadoi et Knemiceras Uhligi dans le Vraconnien du Portugal (zone à Mortoniceras inflatwn). Quant à Knemiceras Ebrayi, représenté en particu- lier dans les marnes de Comillas par un bel exemplaire, c'est une forme remarquable du (irault de Cosne (Nièvre) où on le rencontre associé à Douvilleiceras mamillare. ^ L'existence d'une faune albienne bien caractérisée au-dessus de l'Aptien à faciès urgonien de la province de Santandereslunfait nouveau important pour la géologie de la région. Il me paraît utile, d'autre part, de signaler la très grande analogie, sinon l'identité, de la faune des marnesde Comillas avec celle d'une localité du sud-ouest de la province de Saragosse appelée Muela de Vicorp par de Verneuil, qui l'a explorée et a recueilli les échantil- lons conservés dans les collections de l'École des Mines. On y trouve un Knemiceras identique par sa forme et son ornementation à celui de Comillas et à des types figurés par M. Choffat(' ), les mêmes Enallaster et les mêmes M y aces. Les couches de Comillas et celles de la Muela de Vicorp se rattachent donc nettement, d'une part au Gault de Cosne, d'autre part à TAlbien de Portugal et d'Amérique. GÉOLOGIE. — Oscillations des lignes de rivages pliocènes du Roussillon. Note de M. O. Mekgei,, présentée par M. Pierre Termier. Le tracé des contours de la bordure du massif primaire qui forme le promontoire oriental du Canigou m'a conduit à distinguer, au-dessus des terrasses d'érosion du Roussillon, deux cordons littoraux : l'un à l'altitude, croissante du Sud au Nord, de i5o°' à 225"*; l'autre à la cote uniforme de 280'". Vers la fin du Néogène supérieur (Pliocène inférieur et partie inférieure du Pliocène moyen, auct. ), la mer s'avançait de part et d'autre du Canigou jusqu'à Céret et au-delà de Vinça. Par suite d'un mouvement orogénique, répliquedesmouvementspyrénéenSjlesdépôts du Pliocène, jusqu'à l'Astien, prirent des pendages liés à un gauchissement général allant jusqu'à des plissements dans les hautes vallées de la Têt et du Sègre. LU (.oral de i5o'"~225"'. — On peut suivre cet ancien rivage tout le long du )no- (') V. Cnovvia, Faune crétacique du Portugal^ vol. I, p. 4 el à, 77 » 79i 1>1- 11- lig. 3-5. pi. IV, fig. a, pi. XXII, (Ig. 44 à 46. SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- l45 inonloire primaire, de N'ives (i5o™) par Thiiir (200™) jusqu'à Bouleternére (aaS"'). Là, au voisinage du tunnel, il est indiqué : d'une part, par la ligne de discordance des strates inclinées d'un cailloutis graveleux avec 'des strates liorizontales de même faciès, et, d'autre part, au pied d'un petit massif decalcaires dévoniens, par des sables coquillers à Os/rea (caciit/atn ei perpiniana) et à épines d'Oursins, par des galets couverts de tuhes de Serpulides, ou encroûtés de Litliotliamniuni, percés de trous de Lithodomex et de perforations de Gépliy riens et de Polychèles, dont quelques individus gisent encore au fond des trous. On reconnaît, là, une formation semblable au « trottoir « méditerranéen actuel de Banyuls-sur-Mer. Les galets calcaires ou quarlzeux à Serpulides se retrouvent à Corbère (220"). A l'ouest de Tliuir, c'est encore parles galets à Serpulides qu'à l'altitude de 200'" sont recouvertes les aigiles sableuses de l'Astien. Liltoral de 280". — J'ai été conduit à considérei-. dans la masse des sédiments détri- tiques du jiromontoire nord-est du Causse de Thuir, deux dépôts dilVérents, notés indistinctement {p"'' — p') sur la feuille de Céret. L'un est constitué par des assises sub-horizontales de brèches et poudingues fortement cimentés, à éléments calcaires, schisteux ou cristallins; l'autre est formé par des argiles de rubéfaction à petits caiilouN anguleux. La première formation se termine à la cote 280™, sur un substratum de calcaires dévoniens. Les galets portent des tubes île Serpulides identiques à ceux du « trottoir- » de 225"". J'y ai, de plus, rencontré un galet tapissé des restes d'un organisme, non encore déterminé, mais dont l'aspect rappellerait assez les tubes cloisonnés d'une éponge calcaire de la famille des Pharétrones. D'ailleurs, ce cordon caillouteux a laissé, à l'altitude uniforme de 280"', des témoins suffisamment nombreux pour qu'il soit difficile de ne pas le regarder comme un cordon littoral. C'est à 280" que montent les galets et sables quartzeux qui forment l'épais dépôt détritique qui barre la vallée de la Têt, de Rodés au col Ternère, au sud-est duquel, à 280" également, se rencontrent des Serpulides. Sur le front oriental du pro- montoire du Canigou, un peu au nord-est de Monlauriol, il existe un jiiton foi n)é de terrains de transport schisteux et couronné d'un cailloutis de calcaires gothlando- dévoniens; ce cailloutis est à la cote 280". C'est également à celte cote que le cailloutis à blocs se termine, sur un substraiiim schisteux, entre Saiul-Ferréol et Céret. Plus au sud encore, c'est à 280"" qu'au-dessus du Pont de Rejnès, à l'ancien estuaire du Tech, j'ai retrouvé le cailloutis à blocs. Enfin, c'est vers 280™, entre Céret et Maureillas, que commence le palier de base du Pic de Boulerie. Conclusions . — Des considérations qui précèdent et, en patliculier, du plissement des dépôts du Néogène supérieur, du relèvement de i5o"^ à 2'25™ (qui ne peut être le résultat de l'érosion) de la ligne de discordance de ces dépôts avec les dépôts post-néogènes, de l'exislence d'un « trottoir » à 225™, bien que la ligne de discordance en amont du tunnel de Bouleter- nére, de part et d'autre de Vinça, monte à près de 200°', de la régularité des assises à vestiges marins du Causse de Thuir à la cote 280'", de la G. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 2 ) '9 1^6 ACAUÉMIK DES SCIENCES. constance de cette cote, et enfin de Icxistcnce, en discordance snr ces assises, des argiles de rubéfaction à la cote de 220°', il semble résulter qu'à la fin du Néogène il s'est produit un mouvement or ogénique qui aïïeclA toute la partie orientale des Pyrénées, avec maximum d'eflét suivant les vallées de la Têt et du Sègre, ainsi que sur le revers méridional des Albères. Ce mouvement occasionna un premier retrait de la mer, de Vinça au col de Ternère, et le littoral de i5o'° se constitua. Mais son Iiorizontalité fut bientôt détruite par une sorte de mouvement de bascule qui amena de nouveau un relèvement relatif de la vallée de la Têt par rapport à celle du Tech. A cette pulsation posthume succéda un mouvement épirogémque qui ramena la mer vers l'Ouest. Et c'est sur le littoral de 280™ que vinrent s'étaler les cordons caillouteux apportés par les rivières qui coulaient alors au niveau de ce que j'ai appelé, en 1906, le « palier supérieur » des vallées, encore marqué par des lambeaux de cailloutis en continuité manifeste (Céret à Taulis) avec le cordon littoral. La mer se retira ensuite. Le ruissellement sur les nouvelles surfaces exondées donna les argiles de rubéfaction, pendant que les eaux fluviatïles affouillaient à nouveau les assises du Pliocène. GÉOLOGIE. — Sur la striiclure du Plateau des Béni Mtir {Maroc central). Note de M. Louis Gentii-, présentée par M. Pierre Termier. La grande tribu des Béni Mtir s'étend au sud-est de Meknès. Elle occupe, d'une part, la région de plaine qui forme le prolongement occidental du Sais, d'autre part, le plateau qui, commençant à Kasba El Hajeb, se pour- suit jusqu'au pays des Béni Mguild. Je rappellerai que la plaine est formée par les dépôts du détroit Sud- Rifain, ici constitués par les argiles et les grès vindoboniens, surmontés par des calcaires et des marnes lacustres marquant les vestiges d'un lac pliocène d'un diamètre de plus de 40*"" et que j'appellerai le lac de Meknès. La structure du plateau situé plus au Nord m'est apparue assez claire- ment à la suite d'une récente reconnaissance. Il est formé d'un soubassement primaire recouvert par un entablement jurassique. Le soubassement apparaît an Sud et à l'Esl chez les Béni Mguild, notamment dans la coupure de l'oued Tigrigra et de l'oued Amras. Il est essentiellement formé par le Carbonifère et par le Permien vraisemblablement surmonté par le Trias. SÉANCE DU 12 JANVIER I9l4- 117 Le Carbonifèie nioiilre, de la base au sommet : a. Calcaires blancs à Enlroqiies, en bancs alternant avec des lits scliisteux, sur une épaisseur de plus de 60"'. b. Scliistes argileux, avec bancs de grès à mauvaises empreintes végétales, i5o"\ c. Schistes argileux à nodules siliceuv (plus de i5o™) renfermant des tiges d'En- crines, des Bivalves et des Gastéropodes. On trouye également dans ces schistes des Grthocératidés. d. Une centaine de mètres d'épaisseur de schistes bruns avec lits gréseux. I^a puissance totale de ces dépôts dépasse 5oo™. [Is rappellent fidèlement, par leur faciès et leurs empreintes fossilifères, la série dinantienne que j'ai décrite dans l'Amalat d'Oudjda, notamment au col de Djerada ( ' ). Le Permo-trias est constitué par des argiles et des grès rouges, avec traces gyp- seuses, entremêlés de coulées de laves et de lits de [tufs de porphyrites ou de niéla- phyres, très altérés, chargés de chlorite, de calcite et traversés par des filonnets de quartz et de calcédoine. Cet ensemble représente le Permo-trias avec le faciès qu'il affecte dans le Haut-Atlas et dans le pays des Chaouia. Le Jurassique est formé de bancs de grès siliceux blancs, surmontés de calcaires gris compacts et de dolomies grenues. On trouve çà et là, dans les calcaires, des empreintes de Mollusques bivalves ou gastéropodes avec des Nérinées. Cette série repré- sente la partie la plus élevée du Jurassique du massif du Zerhoun. La tectonique de ces régions offre un certain intérêt. Les dépôts dinantiens sont énergiquement plissés. Ils forment, entre l'Ari Boudaa et le plateau des Béni Mlir, ainsi qu'à l'ouest de ce dernier, chez les Beui Mguild, une série d'arêtes calcaires ou de collines schisteuses mamelonnées orientées du Nord- Est vers le Sud-Ouest et marquant ainsi la direction de la chaîne hercynienne. Nous retrouvons ici la branche varisque de la chaîne carbonifère que j'ai signalée'dans le nord du pays des Chaouîa. Par contre, les couches rouges permo-triasiques sont peu dérangées et reposent en discordance angulaire sur le Dinantien; elles montrent ainsi qu'elles se sont déposées sur les vestiges de la chaîne hercynienne, arasée et trans- formée en pénéplaine. Il est important de faire remarquer que les faits tectoniques ci-dessus sont iden- tiques à ceux que j'ai signalés en Chaouîa. Le Jurassique est transgressif sur son soubassement paléozoïque et, malgré l'allure peu mouvementée du Permo-trias, on peut constater la discordance angulaire qui sépare les couches rouges des terrains secondaires superposés. Ainsi que je l'avais pressenti en 1911 (^) en touchant à Kasba el llajeb, le jdateaa des Béni Mtir a une architecture tabulaire; il montre seulement de faibles ondu- lations de ses couches, comme aux environs d'Ifrane, avec les fréquentes fractures habituelles aux pays tranquilles. (') Nom'. Arc/i. Miss, scientif., t. XVI, p. 202-208, Paris, Imp. nat., 1908. (^) Comptes rendus, t. l.'ii, 8 janvier 1912, p. 91. l48 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'une d'elles, que j'avais envisagée liypolliélirjuemenl d'après un itinéraire de M. de Segonzac ( '), se montre efTectivement, séparant l'Ari Boudaa du plateau des Béni Mlir par une dénivellation de 4oo'^ à 5oo™ ; de sorte qu'il faut considérer ce dernier comme f7^rt/.Me par rapport au plateau qui s'étend au Sud. Mais, contrairement à ce qu'on pouvait penser, la chaîne plissée ne commence pas encore à l'Ari Boudaa. On se rend compte, à Azerou, que le régime tabulaire se poursuit encore plus au Sud, et il est probable que les premières grandes rides du Moyen-Atlas ne commencent pas avant le djebel Fezzaz. On peut voir, du sommet élevé d'EI Koudiat ( 1772™), que cette montagne se continue par une suite de crêtes proéminentes jusqu'au djebel Bon Iblal chez les Béni Ouaraïn. Ainsi le Moyen-Atlas serait moins étalé que je ne l'avais pensé, compris entre le djebel Fezzaz et la hante vallée de la Mlouya. Par contre, les pla- teaux de l'Ari Boudaa et celui des Béni Mtir font encore partie de la Meseta marocaine, les faibles ondulations qu'on y rencontre, marquant dans le régime tabulaire, la répercussion très atténuée des efforts orogéniques qui ont plissé la grande chaîne. Nous voyons ainsi se préciser la conception que je m'étais faite d'un Moyen-Atlas comprimé entre deux régions tabulaires : celle de la Meseta marocaine à l'Ouest et au Nord-Ouest et le plateau du Rekkam, de Debdou et des Béni Bon Zeggou au Sud-Est et à l'Est. L'aflFaissement du plateau des Béni Mtir a |)rovoqué l'épanchement de laves basal- tiques. I^es pilons de Bezoult er Rbatia, d'EI Koudiat et de l'Ouliqui. représentent danciens cônes de débris essentiellement formés de scories. Des coulées s'en échappent qui ont recouvert le plateau et suivi le fond des vallées préexistantes actuellement rajeunies (vallées de l'oued Tigrigra, de l'oued Aniras, etc.). Ainsi se trouvent superposées deux séries d'épanchements volcaniques, séparées par une très longue période des teiTips géologiques. La première, i 6471^1^,0. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 19 JANVIER 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. SPECTROSCOPIE. — Étude précise du deuxième groupe de bandes de Tazole dans le champ magnétique. Reconnaissance de la nature des déplacements, Noto do MM. H. Dbsla\dres et L. d'Azambcia. Nous nous sommes proposé d'étudier plusieurs specti-es de bandes émis dans le champ magnétique, et avec les moyens les plus puissants dont dispose l'Observatoire de Meudon. Notre but est de reconnaître le lien général qui unit l'action magnétique aux séries de raies en progression arithmétique qui, d'après les recherches déjà anciennes de l'un de nous, forment chaque bande. Déjà, dans une première étude de la bande ultraviolette de la vapeur d'eau, nous avons été conduits à la loi suivante, un peu élargie ensuite après les recherches de Deslandres et Burson sur le troisième groupe de l'azote et la bande violette \ ')889 du gaz de l'éclairage : Les raies d'une même série arithmétique sont toutes déplacées dans le même sens, ou sont toutes divisées de la même manière, avec des dissymétries de même sens, les déplacements, les écarts et rapports d'éclat des composantes étant seulement variables d'une raie à l'autre ( '). (') l.a loi comprend comme cas parliciiiier le resserrement des doublets et Iriplets étroits, annoncé par Foilrat; mais, dans ce dernier phénomène, il v a probablement quelque chose de plus, il y a le fait suivant sur lequel on doit appeler rallenlion. D'après nos recherches, lorsque les deu\ ou liois raies sont réunies, la raie unique C H., igi'i, 1 ' Semestre. (T. 15S, N» 3.) 20 [uj L I B F t54 académie des sciences. Nous nous sommes proposé de vérifier la loi sur le deuxième groupe de Tazote, qui a été présenté il y a 23 ans, par Deslandres, comme le type des spectres de bandes, et dont la structure est actuellement bien connue. Chacune des cinquante bandes de ce spectre magnifique est formée par la répétition suivant la loi arithmétique de deux séries de triplets, qui ont une largeur inégale et seront appelés le grand et le pelil triplet. Autre- ment on peu! dire qu'elle est formée par six séries arithmétiques de raies simples qui sont enchevêtrées ('). (Voir les dessins de ce spectre et de ses bandes publiés dans les Comptes rendus, par Deslandres, t. 101, i885, p. 12.16; t. 103, 188G, p. 37.5; t. 138, 1904, p. '5i7 ; voir aussi le dessin du Tome 157, 1913, p. G71, qui donne à une grande échelle une portion de la bande A3f)98\5 N 25009. ^oir enfin les figures ci-après qui représentent à une échelle plus grande encore une portion plus petite de la même bande, avec un grand et un petit triplet.) Ce spectre, à tous égards curieux, a été déjà l'objet de recherches dans le champ magnétique. En 1898, H. Becquerel et Deslandres le photographient dans un champ de 2/iooogauss, et avec un spectrographe de dispersion seulement moyenne (réseau deRowland et lentilles de i'°,25, qui, versX4oo, donnent un écart de o"^"\32 pour i angslrôm). Les raies de ce spectre et d'autres spectres similaires ont été trouvées insensibles (-), alors que, dans les mêmes conditions, les raies du spectre de lignes de l'azote étaient forte- ment divisées; et ce résultat négatif a été confirmé par Michelson (1899), par Purvis (1907 ) et Croze (1913V lésullanle, en général assez large, semble devenue insensible au champ. Il faudra vérilier avec des champs toujours croissants si les raies restent réunies ou se séparent de nouveau. I.e phénomène de Forlrat est probablement dilTérent de celui de Paschen et Back, relatif aux spectres de lignes et auquel on le compare. I^a raie unique résultante, avec le spectre de lignes, reste toujours sensible au champ. (') D'après des recherches récentes, sur ces si\ raies (|ui sont simples avec des appargils oi'dinaires, trois de ces raies soiU, avec une très forte dis.persion, des doublets extrêmement sénés. Mais Tétincelle d'air, employée ici, est à la piession atmosphé- rique, elles raies sont élargies. I^es doublets ci-dessus sont peu nets sur les épreuves, et nous les avons représentés sur les ligures par des raies élargies. IvCS petits triplets forment la tête de la bande, et les grands triplets forment surtout la queue. Il v a une soite d'o|)position entre les grands et les petits triplais, entre a et «, b et (3, c et ■/ (voir le dessin de 1904 et les figures ci-dessous). (-) En fait, II. lîecquerel et Deslandies ont simplement annoncé que les raies de la bande n'odVaient pas la division Zeenian ordinaiie dans les conditions de leui' expé- rience. SÉANCE DU 19 JANVIER 1914. l55 liiiUe temps, Dufoiiravail iiuiiqué dauties speclres de bandes (fluorures des mélaux alcalino-terreux) qui subissent dans le champ une division comparable à celle des spectres de lignes, et avec un écart des composantes voisin de l'écart normal; ce qui impliquait deux classes distinctes de spectres de bandes. C'est à Forlrat que revient le mérite d'avoir indiqué le premier que les specties supposés insensibles sont en réalité modifiés, beaucoup plus faiblement que les autres, mais modifiés. Les moyens mis en œuvre par les premiers observateurs étaient insuf- fisants. Or Fortrat a pu utiliser les appareils puissants réunis par Weiss à Zurich, à savoir un nouvel électro-aimant qui assure deschamps de /|00oo à ooooo gauss, et deux grands spectrographes à 1 1 prismes de flint ou de quartz, avec chambre de i'",5o, qui donnent pour i angstrôm un écart de i"",o8 et o"'™,37 vers "k 43^0 et de 3""" vers X 235o. Fortrat annonce (jue la plupart des raies sont déplacées, mais sans division et sans polarisation. Le déplacement est surtout net pour les doublets et triplets étroits qu'il étudie presque exclusivement et qui sont simplifiés. Le triplet ou doublet très serré est réduit à une raie unique; s'il est moins étroit, il esl seulement rétréci, la raie centrale étant renforcée, et les raies extrêmes qui sont rapprochées étant affaiblies et élargies. Avec une largeur plus grande du triplet, il n'y a pas de modificalion sensible. Fortrat donne peu de détails sur le deuxième groupe de l'azote dont il a photo- graphié quel(|ues bandes. Dans une première Noie des Comptes rendus de mai 1913, il note seulement qu'un doublet anormal (rfl\=:o,5) de la bande ultraviolette X3i59 est réduit à une raie unique. Dans une seconde iNole, du i[\ novembre, publiée après notre première Note sur la bande de la vapeur d'eau, il cite plus particulièrement le deuxième groupe de l'azote parmi les spectres qui sont simplifiés, el rapproche ses triplets de ceux de la bande verte du carbone (>, 3i65), en ajoutant que tous les tri- plets des deux spectres onl la même sensibilité au champ magnétique ('). Tels étaient les faits publiés sur le deuxième groupe de l'azote dans le champ magnétique, lorsque nous avons entrepris la même recherche. Or nos résultats avec les deux bandes A 4069, 5, N 2'î63'3 et X/1998,5, N25009, spécialement étudiés, diffèrent notablement de ceux qui précèdent. Les triplets grands et petits de ce spectre sont plus larges que les doublets et triplets qui ont montré nettement la simplification signalée par Paschen et Back dans les spectres de lignes, et par Fortrat dans les spectres de bandes. Le triplet de l'oxygène et le doublet du sodium, pré- sentés par Paschen et Back ont en nombres de vibration une largeur de d^S 1,88 et 2,49- Les doublets et triplets de la bande verte du carboile (X5i65), qui sont les seuls décrits en détails par Fortrat, ont, entre les (') Comme on le veria plus loin, la sensibililé des triplets de l'azote au champ magnétique n'est certes pas la même pour tous. l56 ACADÉMIE DES SCIENCES. deux premières arêtes, des largeurs de (/No, 65 à d?\ 0^2.6 et de dN 2,0'] à rfi\i,iG. D'autre part, dans la bande N 2.5009 du deuxième groupe de l'azote, les grands Iriplets varient en largeur de r/N 11,9a 5,5 et les petits de dN 6, 8 à 4, 3 ; de plus, dans le champ magnétique, ces triplets n'ont pas leurs composantes extrêmes affaiblies, comme dans la bande verte du car- bone ; ils sont plutôt à rapprocher des doublets de la vapeur d'eau très larges (dedN 57 à r/N 20). Cependant Fortrat met la bande de la vapeur d'eau à part des spectres précédents dits à simplification, et la rapproche de la bande violette ducar- bojie (X4390) dont les doublets étroits et même les raies ne sont pas, d'après lui, simplifiés ou déplacés. Mais l'étude de cette dernière bande faite à Meudon par Deslandres et Burson, étude qui sera prochainement publiée, conduit à une conclusion tout autre. Avec une grande dispersion, toutes les raies deviennent des doublets très étroits que le champ ramène à une raie unique centrale. Cette bande du carbone X4390 est, au contraire, un très bon exemple des bandes à simplification de Fortrat, et elle est diffé- rente de la bande de la vapeur d'eau. Sur d'autres points, les divergences dans les résultats avec le deuxième groupe de l'azote sont plus fortes et plus nettes. D'après nos observations, les déplacements des raies ont lieu avec division et polarisation au moins avec quatre séries sur les six séries de chaque bande. Les grands triplets sont resserrés avec certaines vibrations, mais agrandis avec d'autres. Enfin le doublet anormal de la bande N 23009, qui correspond au doublet anormal (X3i4i,7) de la bande ultraviolette étudiée par Fortrat, est non rétréci, mais élargi ('). Nos observations ont été conduites de la façon suivante : L'électro- aimant de l'Observatoire, qui est du petit modèle Weiss, a été remplacé par un autre un peu plus puissant, à circulation d'eau extérieure, qui assure un gain de 5ooo gauss et permet de placer l'étincelle d'air ou d'azote dans un champ de 35 000 gauss. L'appareil spectral est le grand speclro- héliographe à trois grands prismes de flint, employé avec des chambres de 3™ et de 7*". Les écarts qui, vers A4oo, correspondent à i angstrôm ont respectivement o""",58 et i°"",4o. L'observation, qui est photogra- phique, est faite d'abord dans la direction perpendiculaire aux lignes de force, puis dans la direction parallèle ; on juxtapose les deux vibrations (') Nous appelons, doublet anormal la raie qui, dans une série arithmétique de raies simples, est accidentellement double. Voir Comptes rendus, t. 157, igiS, p. 671. SÉANCE DU 19 JANVIER \gi^. iB"] parallèle el perpendiculaire, ou les deux vibrations circulaires droite et gauche, entre deux spectres de l'étincelle émis sans le champ, et l'on ajoute deux spectres dits de contrôle, photographiés au commencement et à la fin, qui donnent le déplacement total dû à la variation de la température pendant la pose. Les figures i et 2 ci-après donnent les déplacements dans l'observation perpendiculaire aux lignes de force et dans l'observation parallèle, pour une petite portion du milieu de la bande; les figures 3 et 4 donnent le même relevé pour une autre portion voisine de la tète. Chaque portion comprend un grand triplet et un petit triplet dont les raies sont désignées par les lettres abc, aj^y. Or, d'une manière générale, les raies « et a du grand et du petit triplet sont déplacées vers le violet, et les raies b el j3, c et Y vers le rouge; même le déplacement est, en général, plus grand avec la vibration parallèle = qu'avec la vibration perpendiculaire J.. Dans la figure 3, c'est-à-dire près de la tête, la vibration perpendiculaire avec la raie a offre deux composantes Zeeman ordinaires, inégales d'éclat, et dont l'écart est environ le cinquième de l'écart normal ('). Or, de la tête à la queue, cet écart va en diminuant, le centre des deux composantes étant toujours moins dévié vers le violet que la vibration parallèle. Tout se passe comme si l'on avait un triplet élémentaire de Zeeman, dont les deux vibrations parallèle et perpendiculaire sont toutes deux déplacées vers le violet, et de quantités inégales. La raie a du petit triplet se comporte comme la raie o, mais avec un écart des composantes qui croît au contraire de la tête à la queue, et en restant toujours petit (■). D'autre part, les raies c et y présentent les mêmes parti- cularités que les raies a et a, mais du côté rouge du spectre. Quant aux raies centrales b et ^, elles ont aussi un déplacement vers le rouge, dépla- cement qui est très faible; un appareil plus puissant sera nécessaire pour fixer les positions respectives de leurs composantes. De plus, si l'on examine les figures 2 et 4) de l'observation parallèle au C) La raie a de la ligiiie 3 al encore assez éloignée de la lète de sa série arilhmé- liqiie. Or, lorsqu'on se rapproche de cette tête, les raies a s'affaiblissent beaucoup; si ron pouvait remonter jusqu'à elle, on aurait peut-être alors l'écart normal, ainsi que dans une série de la bande X3898 du gaz de l'éclairage. Dans la même région, les raies a, (3, y el b ont des écarts beaucoup plus faibles, et sont à rapprocher d'une autre série du gaz de l'éclairage, voisine de la première. C) Les séries a et a sont donc opposées à ce point de vue, elles ont été notées déjà comme opposées sur d'autres points. M 3519,5 Crand triplet " 2520,0 I I 1,1 I J 1 Rouge . Peta triplet a fl 7i Fig. I : vers le milieu de la bande, N 2519,5 2520,0 \ \ L I 1 I , I, L Crand triplet a Rouge I Petit triplet Fig. >. 2508,5 2509,0 J l_J I U_J 1.1, I Grand triplet a Roug'e. T Petit triplet fi yj M N 2508,5 J 1 I .. I 1 L Fig. 3 : vers la lète de la bande. 2508,0 Grand triplet a _1_ _L Rouffe I Petit tripler I I L Fer . N 2551 rt . Violet I Violet^ 2509,5 LViolet 2509,5 .Violel Fig, 4, Les figures i et 3 représentent deux portions difléreiilcs de la bande N ■25UÛ',), (jui cuniprcnncnt chacune un j;rand et un petit triplet. Au-dessous de chaque triplet, dans deux petites rases horizontales sont les divisions ou déplacements des raies avec les vibrations parallèle = et per- pendiculaire J. dans l'observation perpendiculaire aux lignes de force. Les figures i et 4 donnent les divisions des mêmes raies dans l'observation parallèle aux lignes de force avec les vibrations circulaires droite et gauche. Au-dessous de la figure 4 on a repré- senté dans trois cases une raie voisine du fer N sSânS et ses divisions avec les mêmes vibrations et le même clia.mp magnétique (.l.Vioo gauss), La comparaison avec les raies de l'azote fait ressortir le sens de l'elTet magnétique et la petitesse de l'écart des composantes dans le^spectre de bandes. L'écart des composantes de la raie du fer esl égale aux % de l'écart normal. SÉANCE DU I<) JANVIER IQl/j. 1 Sg champ, et le bas de la figure ^i qui donne la raie dii fer A39ao, N 255o8, placée dans les mêmes conditions que les raies de l'azote, on constate que les raies h et j3, c et y offrent l'effet Zeeman négatif, comme les raies du fer et des spectres de lignes; mais les raies a et a présentent l'effet inverse ou positif. Le champ magnétique révèle des différences profondes entre les raies de ces triplcts qui, au premier abord, et au moins avec une dispersion moyenne, paraissent identiques ('). L'étude actuelle, d'ailleurs, ne peut donner qu'un premier aperçu de ces phénomènes, en réalité très complexes, et elle sera complétée prochaine- ment (-). Elle montre cependant (jue la loi posée au début s'applique au deuxième groupe de l'azote et est probablement générale. Elle vérifie aussi les prévisions de Deslandres sur la nature des déplacements annoncés dans les spectres de bandes. Dans ce groupe de l'azote, de même que dans la bande violette du gaz de l'éclairage, les déplacements ont lieu avec division et polarisation, et se ramènent à des divisions Zeeman ordinaires, un peu modifiées. Un autre caractère important de ces divisions est, avec certaines séries, le faible écart des composantes, qui peut correspondre à des charges électriques mobiles, positives ou négatives, et de masse plus grande que l'électron. Deslandres espère que l'étude complète du phénomène pourra éclaircir plusieurs points encore obscurs ou complexes, et mettre en relief l'influence de la structure atomique dans la molécule vibrante, et le rôle spécial de ses diverses parties. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur le rôle et l'étal du fluor dans l'économie animale. Note de M. Armand (Jautier. Nous avons établi, avec M. P. Clausmann, que le fluor fait partie de tous (') Nous rappelons qu'avec une dispersion très forte, les raies c et y, i et |3 deviennent des doulslets très étroits, alors ([ue les raies a et a restent simples. De plus, dans la bande ÂSS^i, qui oiVre une série de grands triplets plus étendue que les autres bandes, ces grands triplets, en s'éloignant de la tête, se resserrent, et l'intervalle des raies 6 et c diminue plus vile que celui des raies a et b. Ces différences sont en accord avec celles révélées par le champ. On peut même inférer de l'iiction magnétique que les raies « et a sont réellement simples. (-) Il y a lieu de considérer l'écart des composantes et le déplacement de leur milieu par rapport à la raie initiale. La loi des variations de cet écart et de ce dépla- cement avec l'intensité du champ el le numéro d'ordre des raies est à rechercher. l6o ACADÉMIE DES SCIENCES. les organes de l'animal, mais que sa quantité varie remarquablement en chacun d'eux; ainsi pour loo^ de tissu calculés, ec, on trouve, dans l'émail dentaire, i8o"'s de fluor; dans les os, 56'"^; dans l'épiderme, 17"'''; dans les cartilages, 4"''^' à 5"^; dans le cerveau, S'"'-'; dans le sang, a'"^ à 4"'*^; dans les muscles striés, o™^', 5o seulement. Pour qu'un élément chimiquement aussi actif fasse partie de tous les tissus et y soit si particulièrement localisé, il faut qu'il y joue un rôle néces- saire et spécifique. Mais quel est ce rôle? Depuis que Morichini signalait, le premier, le fluor, en 1801, dans l'émail des dents et dans l'ivoire, cette question est restée en suspens. A peine, à la fin du \ix^ siècle, quelques auteurs, G. Tammann, Tappeiner, Ost, A. Carnot, etc., purent-ils établir la présence et la proportion du fluor dans quelques rares organes; leurs déterminations trop peu nombreuses, incertaines pour les faibles quantités, ou ne s'appliquant qu'à des tissus spéciaux, tels que les os, ne permirent pas d'affirmer l'existence constante de ce corps dans les divers organes, a fortiori de distinguer le rôle qu'il peut y jouer. Dès que nous fûmes maîtres d'une méthode de dosage exact du fluor dans les tissus (') et après que nous eûmes lentement déterminé, pour chacun d'eux, leur richesse en cet élément (-), je pensai qu'on pourrait déduire, de sa proportion plus ou moins grande dans chaque organe, le groupe des fonctions auxquelles il est particulièrement associé ou qu'il favorise et reconnaître peut-être ainsi le rôle qu'il joue dans l'organisme animal. Si, guidé par celte idée directrice, on classe les divers tissus de l'animal d'après leur richesse en fluor, on voit qu'ils se rangent assez bien ainsi en trois groupes naturels : Le premier groupe est formé par les organes ou tissus d'assimilation, de sécrétion, de relation, où la vie est la plus différenciée et la plus active; on y trouve seulement de 8"'^ de fluor (bulbe) à o'"k, 5o {muscle) par 100*^ de tissu sec. Cette classe, la plus nombreuse et la plus importante, est aussi, pour la presque généralité des tissus qui la composeni, la plus pauvre en fluor. Dans les organes à vitalité plus élevée quoique encore assez médiocre, organes qui jouent surtout un rôle de résistance passive, de soutien, de (') Comptes rendus, l. 154-, p. 1469. 1670 el 1753. (-) Comptes rendus, l. 156, p. 1847 et i!\i^; t. .157, p. 94. — Bull. Soc. chim. [^' série, t. XIII, p. 909. SÉANCE DU I() JANVIER 1914. 161 liaison (os, cartilaj^es, tendons, tissu élastique, etc.), le fluor varie de 8(S™« (os) à 4"'*') J {cartilages), toujours pour loo^^ de matière sèche. Dans le troisième groupe viennent prendre place les tissus impropres à participer à la vie d'ensemble, organes de protection mécanique, de défense ou d'ornement, dont réconomie se débarrasse sans les utiliser autrement : poils, cheveux, plumes, épidémie, ongles, etc. Ce sont les produits les plus riches en fluor; il y peut atteindre jusqu'il 180'"^ par loo^ de tissu calculé à l'état sec. Ces constatations semblaient devoir nous amener à confirmer l'opinion généralement admise que le fluor joue dans l'économie un rôle très secondaire communiquant aux tissus qu'il imprègne la dureté, la résis- tance, peut-être un certain degré d'inaltérabilité chimique. Mais cette hypothèse n'explique pas sa présence dans les organes à vie intense : les glandes les plus diverses, le tissu nerveux, les muscles, etc., où on le ren- contre toujours en faible quantité, il est vrai, mais en proportion assez constante, et sans qu'une diflerence bien formelle, au point de vue de la richesse en fluor, puisse, à ce point de vue, distinguer entre elles les diverses fonctions. Mais, une intéressante observation faite au cours de ce long travail est heureusement venue nous éclairer à cet égard. Puisque le fluor existe dans le poussin qui sort de l'œuf, il doit se trouver dans l'œuf lui-même, ce que nous avons établi avec soin; nous avons même pu nous assurer, grâce à l'exactitude et à la sensibilité de notre méthode, et comme on pouvait s'y attendre, que l'œuf et le poussin qui en sort possèdent bien la même quantité de fluor lotal (' ); c'est ce en l''liioi fraiclies. luillisraiiiincs. puiir lUU. g ras .Jaune ' 17, 5o 0,900 J,i4 Blanc 31,75 0,275 0,86 Membrane coquiliière . . 0,80 0,027 3,44 Coquille 5,4o o,5i6 9,67 Poids loi al de l'œuf. . . 55, 4t ',718 Poids total du fluor dans; l'œuf analysé l"'s,718 (') OEufj el poussins d'une même poule. C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N" 3.) 21 l62 ACADEMIE DES SCIENCES. B. l'oissiN (à sa naissance) • l'oicls l''lui)r des matières cm Khiui- fi-aiches. iiiilli|;iainiiies. pniir 100. g lilS l'Iiinies, bec, ongles. .. . i,i5 0,090 *)ï 0,87 0,2.|I Chair el abdomen 33, i3 o,()'i^ Coquille restante 5,28 "o,4'' Poids total du poussin. 4o,43 1,681 Poids total du fluor trouvé dans le poussin I"5,681 (') Ainsi, dans IVwuf comme chez l'animal adulte, le fluor se divise deux parts : l'une est destinée aux organes prolecteurs ou de défense (coquille et membrane coquillière), l'autre fait partie des matériaux qui serviront au développement de l'embryon (blanc et jaune). Mais l'étude delà répartition du fluor dans l'œuf nous fournit aussitôt un autre précieux renseignement : dans la partie qui va servir à former les organes du jeune animal, nous voyons que le jaune, substance éminemment plios- phorée, est six fois plus riche en fluor (jue le blanc, matière pauvre en phosphore; comme si le fluor et le phosphore s'entraînaient ou se complé- mentaient l'un l'autre. Cette première remarque fut confirmée et généralisée par nos analyses ultérieures : analyses de l'os (diaphyses et épiphyses, celles-ci toujours plus pauvres en phosphore et aussi en fluor (^); du tissu nerveux (bulbe comparé à l'encéphale plus pauvre que le bulbe à la fois en fluor et en phosphore); par l'examen des divers tissus pris aux différents âges, le phos- phore y diminuant comme le fluor depuis l'âge adulte jusqu'à la vieillesse; par l'analyse du sang (comparaison du sang des herbivores plus riche en phosphore et aussi en fluor que celui des carnivores); par celle du lait (') Ainsi à o''"',o3 près, après ces huit dosages dus à M. P Clausmann, on a trouvé, dans le poussin et le restant de sa co(|uille, la même quantité de lluor (|ue dans l'œuf dont il sort. Cet exemple suflirail à montrer la grande exactitude de notre méthode. (2\ Dans lUU grammes. f. l'. ( Diaphyse 10682"'=' 56'"8, 6 Os humain ( tibia) / Epiphvse 5 o23"'E I .0™?, I SÉANCE DU IÇ) JANVIER igM- l03 des divers animaux où le fluor varie presque proportionnellement au phosphore, etc. Ainsi, nous avons : Pour 100^ (l'eMtrait sec. P=0\ Lait de femme 346""s Lait He vaclie i/îo5"'s Phosphore. Kliior. 1 5 I '"S o™s.38 6(3"'s i"'8,3o Ainsi, partout, dans les lissus et dans les sécrétions nutritives, le lluor augmente avec le phosphore, sans lui être toutefois proportionnel. P Cette relation entre le phosphore et le fluor, exprimée par le rapport ^ de ces deux éléments dans les divers tissus, va nous permettre de caracté- riser et séparer par trois indices suffisamment constants les trois groupes que nous distinguions tout à l'heure par leur richesse relative en fluor. Le Tableau suivant donne les quantités de fluor et de phosphore que nous avons trouvées dans le premier groupe, celui des tissus à vie intense, tissus qui sont aussi les plus pauvres en fluor. La dernière colonne indique les quantités de phosphore associées en chaque cas à i partie de fluor ( ' ). Dans 100- (le tissu SPC. Phosphore — ^ — pour 1 partie Organes. Fluor. Phospliore. de Ihior. inc m;; Cerveau de taureau 2,80 1271 4,54 » de bœuf (substance grise). . . 3,46 '769 ^ii » » (sul)stance blanche). 3,65 1804 49^ Thymus de mouton 3, 97 t38';> 5-4 Glande thyroïde humaine 2,(2 997 470 Testicule humain 4i24 '349 3i8 Testicule de taureau 3,3o 1428 433 Poumon de mouton 2,o5 97(1 476 Pancréas de mouton 2,3i io6i 4^9 Foie humain 3,i3 978 3ii » de mou ton i , 67 1 297 776 Rein de taureau 3, 03 i35o 447 » d'homme 0,95 701 73- Muscle cardiaque (taureau) o,84 6o5 720 i> ordinaire ( homme) 0,57 817 '493 Lait de vache i,3o 6i3 47' Lait de femme o,38 346 397 (') Tous les dosages de I* et F cités dans ceTableau ont été exécutés sinuilta- l64 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans tous ces organes, comme on le voit, le fluor croît avec le phos- phore, sans lui être toutefois proportionnel. Le tissu musculaire ordinaire mis à part, la quantité de phosphore qui, dans tous les tissus de ce groupe, accompagne i partie de fluor varie seulement de 32 1 à 776, c'est-à-dire à peu près du simple au donhle, mais oscille dans presque tous les cas autour de 45o, et cela pour les tissus et excrétions les plus diverses. Par conséquent, le fluor, dont on connaît du reste les affinités spéciales pour le phosphore et les phosphates dans le règne minéral, l'accompagne aussi dans les tissus les plus différenciés. Mais, dans les édifices spécifiques primitifs ou micelles dont sont construites les cellules vivantes, il semble bien que le fluor n'est lié au phosphore qu'indirectement par l'intermédiaire de la partie organique, car aucune construction directe ne saurait être chimi- quement conçue entre i partie de fluor et 45o parties et plus de phosphore, c'est-à-dire entre i atome de fluor et 278 atomes do phosphore. Quelle que soit sa relation avec lui, le fluor suit donc le phosphore dans ces tissus et contribue à le fixer à la matière organique azotée du micelle, sinon sous une forme constante, au moins sous des formes assez analogues entre elles pour que les rapports de ces deux corps oscillent faiblement autour de -^j tombent très rarement à i— et une seule fois à -^^ dans le cas du muscle rouge strié ('). Ainsi, dans les tissus à vie intense, dans les glandes assimilisa- trices, les organes de relation, les sécrétions nutritives, le fluor et le phosphore se fixent l'un et l'autre à la matière organique azotée, la seule qui soit riche en phosphore, comme on le sait, formant ainsi un complexe où la [)lus faible proportion de fluor suffit à la stabilité de l'édifice. Dans le second groupe, très naturel, celui des tissus de soutien, de liaison, de résistance aux efforts mécaniques ou à l'écrasement (os, carti- lages, écailles, tendons, tissu élastique, etc.), où la vitalité est plus obscure, comme l'indique le lent métabolisme de ces organes, la quantité de phosphore liée au fluor diminue aussitôt beaucoup, ainsi que le montre le Tableau suivant : némeni sur deux parties d'ua même organe à l'élal de santé el non point piis sur des animaux, diflférenls ou dus à divers auteurs. ^') On pourra remarquer que ces trois rapports eux-mêmes sont entre eux presque comme i ; i '. {. SÉANCE DU 19 JANVIER I914. l65 Dans lOOs de lissu sec. Qiianlité ^^^— ~ — ^ de phosphore Fluor. riiosphore. pour 1 de fluor, mg rai; ,, , . ( Diaphyse 56,6 10682 i8q (Js Jiumains < ^ . , _ „ / bpipliyse i5, I 0026 i33 Arêtes de poisson 57i9 7749 i34 Ecailles de poisson SQjQ 8288 i4o Email des dents (chien) 118 i382(') 117 Tissus élastiques OiQO loo iri Cartilages 4 j 7^ 245 52 Nous voyons qu'à mesure que diminue la vitalité d'un groupe de tissus, le phosphore afférent à une même quantité de fluor diminue aussi notablement. Sa proportion moyenne s'abaisse, dans ce second groupe, à 125 parties pour i partie de fluor. Si maintenant on passe au groupe des tissus d'excrétion : poils, cheveux, épidémie, ongles, etc., tissus dénués ou presque dénués de vie, on liouve ([ue le phosphore associé à i partie de fluor s'abaisse encore très brusque- ment comme le montrent les nombres suivants : Pour lOUe de tissu sec. Phosphore — ^ — ^^ — ^ — -- pour Fluor. Phosphore. 1 de lliior. mg Dig Poils (chien adulte) 19,7 149 . 7,5 Poils grisonnants (chien âgé). 8,9 56,8 6,4 Ong'es 9' 4 32,4 5,5 Epiderme 16, 4 57,0 3,48 Ainsi tous ces produits ou tissus d'excrétion renferment relativement peu de phosphore. Le fluor s'y trouve vis-à-vis de cet élément dans la proportion de I à 5,7 en moyenne. Mais sous cette forme, l'un et l'autre élément sont devenus désormais impropres à la vie, comme le sont les produits qui les entrahient. En effet, dans le tissu de l'ongle, le fluor est au phos- phore comme i : 5,5 ; dans l'épiderme, comme i : 3,4^- Or remarquons que, dans l'apatile normale Ca'P'0'"F, le fluor est au phosphore comme i : 4,89; dans les apatites chlorées comme i : 3 et au-dessous de 3. En un mot, dans les cheveux, les ongles elles autres appendices delà peau, le fluor et le phosphore sont dans les rapports des fluophosphates miné- raux. Passés à l'état minéral, ils sont devenus inutilisables et prêts à être (') P-0° =: 3i ,65 pour 100 d'émail. l66 ACADÉMIE DES SCIENCES. rejetés avec les produits (cheveux, poils, ongles, épiderme, etc.) auxquels ils sont incorporés. Comme pour l'arsenic, le cuivre, etc., ces produc- tions épidermiques sont la voie naturelle d'excrétion du fluor, et c'est ce qui explique l'accumulation de cet élément dans les produits de ce groupe. Résumons les remarques précédentes : Le fluor existe chez les animaux sous deux formes principales : dans les tissusàvie éminentc (iniiscles, glandes, tissus nerveux, et dans les diverses sécrétions destinées au fonctionnement ou à la nutrition (sang, lait, etc.), le fluor est lié au phosphore par l'intermédiaire de la matière organique azotée. Il assure oucomplète la fixation du phosphore dans la cellule. Dans tous ces tissus une partie de fluor suffit pour lier 350 à ^5o parties et plus de phosphore sous la forme organique. Dans les tissus à vie plus lente, tels que les os, les cartilages, les ten- dons, etc., le fluor n'est associé qu'à i3o à 180 fois son poids de phosphore. Ces deux éléments paraissent s'y trouver déjà en partie minéralisés. Enfin, dans le groupe des produits à vie douteuse ou nulle, tissus de simple protection mécanique ou d'ornementation (poils, cheveux, plumes, ongles, épiderme, etc.), le fluor et le phosphore sont entre eux dans les rapports qui caractérisent les fluophosphates minéraux, en particulier l'apatite. La matière organique qui leur servait de lien dans les organes nobles a disparu avec la majeure partie du phosphore micellien. Sous celte forme minérale, devenue désormais impropre à la vie, le fluor est éliminé de l'organisme grâce à la chute des poils, des cheveux, à l'usure de l'épiderme et des ongles où il s'était accumulé avant d'être rejeté au dehors. ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre de la Section de Médecine et Chirurgie, en remplacement de M. Lucas- Championniére, décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant 56, M. Charles Richet obtient l\i suffrages M. Reclus » II » M. Delorme » 2 » M. (^uénu » I suffrage SÉANCE DU 19 JANVIER igi/j- '^ M. CiiAitLES RiciiET, ayant rouni la majorité absolue des sutl'rages, est proclamé élu. Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la République. PRÉSEr\TATlOi>IS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats à la Chaire de Chimie appliquée aux Industries des chaux et ciments, céramique et verrerie^ vacante au Conservatoire national des Arts et Métiers par le décès de M. Verneuil. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de première ligne, le nombre de votants étant 54, M. (jranger obtient 33 suffrages M. O. Boudouard » 21 » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde ligne, le nombre de votants étant 36, M. O. Boudouard obtient 35 sufirages. Il y a I bulletin nul. En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre du Commerce et do l'Industrie comprendra : En première ligne M. (iitAXii-u En seconde ligne M. O. Roudouaud COUKESl»0\DA.\CE. M. (i. Vasseur, élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, adresse des remercimenLs à l'Académie. M. GAuriiiEii-ViLi.ARS fait hommage à l'Académie d'une eau-forte de L. Ruet reproduisant un portrait de .4. Cauchy en lithographie, dû à Rud. Hoffmann. Ce portrait figurera dans les OEuives de Cauchy, actuellement en cours de publication. l68 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Suv la réfraction astronomique. INole de M. Charles Ar\aid, présentée par M. Bigourdan. Dans les Comptes rendus de T Académie du 3o septembre 19 12 et du 3o juin 1913, j'ai publié diverses formules approchées de la réfraction astronomique. L'approximation donnée par ces formules peut être améliorée parles moyens suivants : 1° / étant l'indice de réfraction, remplacer la fonction A = /— i parA = ^^. 1" Au lieu de A = k — - — . poser /- — i = A^^ S-^, /'étant la tension de la vapeur d'eau. 3" Au lieu de a = — , piendre a = z- = tti^- 2-2 ' 272,5 D45 4" Pour la courbe représentant la limite de l'atmosphère, remplacer /• 272,5 -+- 1 par r + y], avec yj = — — ^ Dans ces conditions, on pourra calculer t à o",oi près : i" Dans les limites o <[ V <[ 27° au moyen de la formule £7 = 206265" A lang V. 2" Dans les limites 27" < V •< 4'^" au moyen de la formule - =r \ laiig V — laiig'V (o,36/j.^ — o, 16 A-), 206265 , ,, 1 f formule dans laquelle a = — - et 6 ^ '- — t-^- ' ' 10'' 700 Pour V^ f8", on emploiera la formule a 2 A langV 206265" -i/i -h lang= , - , - ■. I lanir V IJ. ( o4.j + 2 / ) y, 9 -Se- mais, lorsque V atteindra 74°, il sera illusoire de calculer les centièmes de seconde, car déjà une erreur de o°"",i sur la pression, combinée avec une erreur de o°,i sur la température, donne une erreur relative de-j^, soit une erreur absolue de o ", i . Donc, pour 74" ■< V <^ 86°, on se contentera d'une décimale. SÉANCE DU 19 JANVIER I9l4- 169 Pour 86" =: --L + — ^ 1-^ 2 0, ; ^ ÛJ- Oy- '\i doiten outre prendre la valeur co«^ sur les deux parois solides j = ± a et une valeur constante 6 sur le contour de l'obstacle; la différence '| — coy- doit être régulière à l'infini, même si a devient inliniment grand. Si l'on pose iL — lj;„ 4- ij)y-, alors •j^„ devra être une fonction harmonique holomorphe dans tout le domaine délimité par les deux parois y = ±a el par le contour L, ainsi qu'aux points situés à l'infini; elle devra en outre s'annuler sur les lignes droites jK = ± a et prendre les mêmes valeurs que h — coy^ sur la courbe L. La constante b, qui semble être restée arbiti-aire, est assujettie à satisfaire une équation numérique; c'est la condition qui exprime que la circulation autour du cylindre ait une valeur donnée à l'avance. Or la circulation V autour du cylindre est donnée par l'expression {■^) V ^ i u il.r -+- r dy , l'intégrale étant prise le long du contour V du cylindre, dans le sens négatif par rapport aux points intérieurs à ce contour. SÉANCE DU 19 JANVIER KJJ^. I71 On peut s'assurer facilement que la relation (3) constitue une équation linéaire pour h, c'est-à-dire qu'elle nous fournil toujours une valeur unique pour h. Conclusion : la fonction cherchée 'l existe et il n'y a qu'une seule /onction 'j; ifui réponde à toutes les conditions du pi'ohlême hydrodynamique posé. Je considère maintenant la masse fluide délimitée par les parois solides y:=±a, par les sections droites a; = ± c du canal, dont les distances de l'obstacle cylindrique soient très grandes, par les plans s = o et s = I, et enfin par la surface cylindrique de l'obstacle. La dérivée par rapport au temps, de la somme des quantités de mouvement projetées sur 0,r de la masse fluide ainsi délimitée, tend vers zéro lorsque c tend vers l'infini; on le voit facileinent en tenant compte de l'expression de la vitesse du fluide à l'infini. Pour pouvoir évaluer les forces extérieures qui s'exercent sur la masse fluide considérée, on a besoin de l'expression de la pression en fonction des coordonnées x, v, z\ l'équation de Bernoulli (où la constante d'énergie varie d'une ligne de courant à l'autre) ne saurait nous satisfaire, .l'ai trouvé que la pression jo est déterminée dans ce cas, en chaque point, par la relation suivante : p ^ qui est une généralisation de l'équation de BerAoulli pour les mouvements tourbillonnaires constants ('); ici p signifie la densité du fluide et C une constante absolue dans toute la masse du fluide. En employant cette formule et eu effectuant seulement de simples quadratures le long des sections droites ,r ^ ± c, on trouve que les forces dont il s'agit tendent vers zéro lorsque c tend vers l'infini; par conséquent le seul terme fini dans l'équation des quantités de mouvement projetées sur Ox, c'est-à-dire la résistance que l'obstacle cylindrique oppose au mouvement fluide considéré.^ doit être égala zéro. Ce résultat peut être regardé comme une généralisation du paradoxe de d'Alembert. On trouvera ailleurs le développement détaillé des calculs, ainsi que d'autres applications du théorème des quantités de mouvement. (') IJeber die Be^vegiing inkompressibler^ reibungsloser Flihsigl\etlen {Bulletin (le r Académie roumaine, novembre 191.3). ACADEMIE DES SCIENCES. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur l' essai des huiles de graissage pour moteurs à explosions. Note (') de M. G. Lumet, transmise par M. .T. Carpentier. Il est d'un grand intérêt pratique de connaître les coefficients de frot- tement médiat des huiles, employées pour le graissage des moteurs utilisés dans l'automobilisme et l'aviation, dans les conditions physiques de leur emploi. Pour déterminer ces coefficients, l'auteur de cette Note a dû com- biner une machine toute spéciale. Il convient de la décrire, au moins som- mairement, avant d'exposer les résultats obtenus. Cette machine, établie pour le compte du Laboratoire d'essais de la Com- mission technique de l'Automobile-Club de France, a été réalisée dans les ateliers .T. Carpentier; son étude y a reçu d'importantes retouches et addi- tions, et sa construction y a été l'objet des soins coutumiers. La machine se compose essentiellement d'un cylindre horizontal à l'intérieur duquel quatre frottoirs reclilignes, parallèles aux génératrices et portés par un croisillon axial, sont appuyés contre la paroi. Le cylindre est monté de manière à pouvoir tourner autour de son axe. L'arbre du croisillon, support des frottoirs, sort par les fonds du cylindre et se trouve, à l'extérieur, soutenu par des supports qui lui laissent une grande mobilité angulaire. Chaque frottoir est appuyé contre la paroi par l'intermédiaire d'un petit piston sur lequel agit de l'huile sous pression amenée de l'extérieur par une canalisation. L'huile est comprimée à Taide d'une pompe à main dans un réservoir contenant un matelas d'air. Un régulateur placé sur la canalisa- tion maintient sa pression à la valeur exacte exigée par l'expérience. Le cylindre reçoit son mouvement de rotation d'un moteur électrique dont on peut régler la vitesse. Sous l'influence du frottement que la paroi du cylindre exerce sur les frottoirs, le croisillon tend à être entraîné; un fléau portant un curseur mobile pesant permet d'équilibrer le couple d'entraînement. L'huile employée à transmettre la pression derrière les frottoirs est pré- cisément celle dont on veut faire l'essai, et c'est en utilisant le défaut inévitable d'étanchéité des pistons presseurs qu'on l'amène aux points à (') Présentée dans la séance du la janvier 191 'i- SÉANCE DU 19 JANVIER I9l4- I?^ lubrifier. Cette huile tombe en effet goutte à goutte devant les frottoirs sur la paroi interne du cylindre rotatif. Des becs Bunsen sont placés à l'extérieur tout contre le cylindre et un pyromètre permet, par un artifice expérimental, de connaître la température de la couche d'huile interposée. La machine est prévue pour des vitesses linéaires de o à 20 m : s, des pressions unitaires de o à 5 kg : cm- et des températures de o" à 3oo°C. Le cylindre et les frottoirs étant amovibles, on a la possibilité d'utiliser, dans leur construction, des métaux de nature- différente. Dans le cas de frottement médiat, on peut faire l'hypothèse que les couches d'huile sont rigoureusement adhérentes aux surfaces frottantes, de telle sorte que le mouvement relatif résulte exclusivement du glissement des molécules de fluide les unes sur les autres. La loi de variation du coefficient de frottement médiat, dans les con- ditions de l'hypothèse, estalorsa>=K —, expression dans laquelle o est le coefficient de frottement, K une constante de viscosité, p la pression unitaire exercée entre les parois frottantes, V la vitesse linéaire. Mais il y a lieu de considérer que l'épaisseur de la couche de fluide est de l'ordre de grandeur des irrégularités des surfaces, de telle sorte qu'il y a des contacts accidentels directs entre les métaux. Pour les efforts par- tiels, tangentiels ou normaux correspondant à ces contacts, ce sont les lois du frottement direct qui s'appliquent de telle sorte que le phénomène est traduit partiellement par la formule » = constante. Pour traduire le coef- ficient de frottement médiat réel de l'expérience, nous avons été ainsi conduit à imaginer une loi intermédiaire entre la loi de frottement médiat de l'hypothèse et celle du frottement direct o = K — j avec a et {3 5 i et posi- tifs d'ailleurs. Les résultats obtenus, dans mille déterminations environ, nous démon- trent, qu'avec une approximation suffisante, la valeur a = 0,73 représente l'ensemble des phénomènes. Étudiant l'influence de la température, nous avons trouvé que le coef- ficient de frottement, étudié comme fonction de la température, décroît suivant une loi hyperbolique complexe lorsque la température croit : a b Les coefficients a, b, c sont caractéristiques du lubrifiant et des surfaces frottantes et dépendent de la pression et de la vitesse. 174 ACADÉMIE DES SCIENCES. En ce qui concerne leur dépendance de la pression, nous savons qu'elle peut être traduite par la loi o = -— -^ • En ce qui concerne leur dépendance de la vitesse, nous serions conduits à la traduire par une loi où p dépendant de la viscosité dépendrait lui-même de /. Nous nous réservons d'étudier ultérieurement ce point. Nous pouvons cependant dire que lorsque la température s'élève entraînant une diminu- tion de la viscosité, si le fluide lubrifiant est maintenu entre les surfaces seulement par des actions de viscosité, il est chassé et, par suite, les choses tendent à se passer comme s'il s'agissait de frottement direct et j3 tend vers zéro. C'est ce que nous constatons dans nos essais. IjC Tableau suivant donne un exemple des variations de o avec la pression p : cm-. Conditions des essais. — Fonte sur fonte, huile pour moteurs Leprêtre, température de la couche d'huile 75°C., vitesse linéaire 5m : s. p en kg : cm- 5,275 8,275 i , 775 1 ,275 o, 275 o 0,028 o,o3i 0,048 o,o58 o,3i3 K, pour a = 0,8 0,080 0,080 0,076 0,070 0,074 K, pour a 1=0,7 0,074 0,071 0,072 0,069 0,084 On a donc pour cet exemple une représentation satisfaisante avec a = o,75 dans la formule jo^cp = K,. Nous avons adopté une formule à trois termes qui nous paraît représenter convenablement la loi de variation des coefficients de frottement avec la température. Voici, dans un cas particulier (fonte sur fonte, huile pour moteurs Leprêtre), les résultats de la formule et, en regard, ceux de l'expé- rience : Tcnipératuie 7.V'. inO". 125". 150". 175". 200°. <}) calculé 0,028 o,()i5 0,010 0,007 0,007 o,oo4 cp mesuré 0,028 0,019 0,010 0,007 0,007 0,006 Dans ce cas, la lormule est o = — -; 1 0,0070. Examinons maintenant l'influence de la vitesse dans les variations des coefficients 'p. Les exemples donnés (fonte sur fonte, huile pour moteurs Leprêtre) montrent que dans l'expression © = KoV^, j3 tend vers zéro quand la tem- pérature augmente. SÉANCE DU 19 JANVIER I9l4- I?^ On peut, en effet, admettre pour ces exemples les formules ^ = i, d'où o = K, V correspondant à la température de ']5''C. et ^ = o,65, d'où o = Ko V"'"^ correspondant à la température de 20o"C. V. 5 m : s. dm : s. 15 m : s. (0 pour t = 75°C o,o58 o, io5 o, 175 (B pour t = ■2oo°C 0,010 0,016 0,020 PHYSIQUIC. Agrandissement ou réduction des p/ionogramnies. Note(' ) de M. Georges A. Le Kov, présentée par M. d'Arsonval. Les phonogrammes, c'esl-à-dire les sillons ou tracés, produits sur la cire (disque ou cylindre) par l'action des ondes sonores (voix, musique, etc.) dans un appareil phonographique disposé pour l'enregistrement, peuvent être agrandis ou réduits par le procédé suivant, qui est purement physico- chimique, et exclut les moyens uniquement mécaniques du genre panto- graphique, jusqu'à présent seuls connus pour réaliser les agrandissements ou réduction des phonogrammes. 11 faut tout d'ahord observer que, selon nous, ce dit procédé physicochi- mique est par ses résultais supérieur aux procédés pantographiques, parce qu'il exclut l'emploi d'organes mécaniques (leviers, stylets, etc.) qui, par leurs réactions et vibrations propres, altèrent toujours les vibrations phono- graphiques qu'ils ont à amplifier ou à réduire pantographiquement. D'autre part, ce procédé physicochimique améliore les sonorités phono- graphiques. En effet, il permet de pratiquer l'enregistrement initial sur cire dans des conditions d€ sonorités convenablement modérées et graduées, qui, parla même, évitent les vibrations parasitaires nuisibles, engendrées dans les enregistrements phonographiques classiques, pratiqués avec des intensités sonores volontairement exagérées, dans le but d'obtenir, ipso faclo^ un tracé phonographique initial très accentué. Par l'emploi de ce procédé physico-chimique, il est donc possible d'enregistrer à basses sonorités, puis de rétablir sur la ou les épreuves amplifiées, les hautes sonorités voulues, non altéiées par les sonorités parasitaires pantographiques. Inversement, la réduction physico-chimique du tracé phonographique (') Présentée dans la séance du 5 janvier 1914. 176 ACADÉMIE DES SCIENCES. initial permet de ramener, soit celui-ci, soit un tracé amplifié (et amélioré comme il vient d'être dit) à la « basse sonorité », tout en réalisant, d'autre part, le tassement du tracé initial sur une surface très restreinte. Le procédé d'amplification ou d'agrandissement est basé sur les pro- priétés de dilatation et de gonflement de moulage du phonogramme initial, avec des substances éminemment dilatables par immersion pro- longée dans des réaclifs appropriés. Telles : les matières gélatineuses immergées dans des solutions aqueuses, ou encore le caoutchouc vulcanisé, immergé dans le sulfure de carbone ou le chloroforme, etc. L'inverse du procédé, la réduction est basée, au contraire, sur le moulage du phono- gramme initial avec des substances susceptibles de retraits par des hydra- tations appropriées : Exemple, le moulage en gélatine très hydratée, est convenablement déshydraté. La technique des opérations est la suivante : Soit un plionograiiime enregistré sur un disque en cire dont on a pris un moulage (matrice) résistant, en cuivre par galvanoplastie (a) : 1° Pour amplijier ce. phono- gramme (oc) on en prend un moulage avec une dissolution aqueuse de gélatine, aussi concentrée que possible (3oà 5o pour 100 environ de gélatine sèche). Le moulage ([3) gélatineux est rais en immersion dans l'eau froide ou très légèrement tiède, pure ou additionnée de 2 à 5 pour foo environ de matières salines, telles les aluns, au besoin acidifiées par l'acide acétique. Une fois le gonflement réalisé, le moule ((3) est insolu- bilisé par immersion dans l'eau formolée; puis égoutté, puis moulé avec une des matières plastiques classiques (plâtres, cires, etc.). Ledit moulage intermédiaire est définitivement moulé par galvanoplastie, de façon à obtenir une épreuve stable définitive en cuivre, pouvant servir de matrice définitive. En réitérant à plusieurs reprises successives celte opération amplificatrice, on peut réaliser des phases successives d'amplifications de plus en plus considérables ((3', (3^(3', etc.). Mais on peut obtenir en une seule phase (|3) des amplifications allant de i à 3 diamètres; 2° Pour réduire le phonogramme initial (a) on en prend le moulage avec une solution aqueuse de gélatine aussi peu concentrée que possible (10 à 25 pour 100). Le moule gélatineux est ensuite déshydraté, soit par immersion dans des dissolutions alcoo- liques ou des dissolutions salines concentrées de sels susceptibles de précipiter la gélatine (sulfate de soude, sel de seignette, citrates, alcalins, etc.). soit par dé>hydra- tations ménagées dans l'air sec ou dans un vide plus ou moins atténué. Le moulage gélatineux déshydraté (y) est alors conlremoulé au moyen de matières plastiques; d'après ce contremoulage, on établit galvanoplastiquement une matrice définitive en cuivre. On peut procéder également par phases successives de réductions (y', y^, y', etc.). On peut cependant, en une seule phase (y), obtenir les dimensions de réduc- tions allant de i de diamètre initial à 0,6 de diamètre réduit. r^a photographie documentaire, annexée à la présente Note, montre : SÉANCE DU 19 JANVIER 19l4- I77 •Ml a, If phonog^rainine sur disque initial, ayant 120""" de diamètre; en ^, un agiandissemenl pont- i()o""" de diamètre; en y, une réduction pour 80""" de diamètre. PHYSIQUE. — Sur la spectroscopie des rayons de Rôntgen. Note de M. M. DE Rrogi.ie, présentée par M. E. Bouty. La planche jointe à cette Note donne une idée des résultats que peut fournir la méthode d'enregistrement photographique des spectres des rayons de Rôntgen que j'ai indiquée il y a deux mois ('). Ces spectres sont obtenus en faisant tourner lentement un cristal de façon que l'axe de rota- tion passe par la face qui servira de plan de réflexion (-); un faisceau fixe de rayons X, limité par une fente étroite, rencontre cette face réfléchissante au même point que l'axe de rotation et subit la réflexion régulière sous une incidence qui varie d'une façon continue quand le cristal tourne. (') Comptes rcndiix, 17 novembre igiS, ji. 92:4, et Comptes rendus, ni déc. igiS, p. i4i3. (-) Cel axe est, d'ailleurs, parallèle à une arêle du cube. C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 15S, N* 3.) 23 178 ACADÉMIE DES SCIENCES. Four un angle d'incidence 90° — a, le réseau cristallin a la propriété de réfléchir régulièrement une radiation de longueur d'onde \ pourvu que ni = ■?. c/s\n a, relation due à M. Bragg ( ' ). A. Les spectres obtenus par cette méthode (platine, tungstène, cuivre, etc.) présentent tous ce même caractère : ils débutent, du côté des petites longueurs d'onde, par deux bandes d'apparence continue ; ces bandes sont légèrement variables avec l'anticathode, mais très peu. Elles sont très pénétrantes et représentent la partie continue etpénétrante du rayonnement, qui correspond à ce qu'on entend généralement par le nom vague de rayons de Rôntgen. Les positions relatives de ces bandes pourraient faire penser que l'une est le spectre du second ordre de l'autre : cela peut paraître douteux ; les détails de structure des tètes de bandes étant assez notablement dilTérents. L'inter- prétation la plus naturelle consiste à considérer ces bandes comme repré- sentant l'émission électromagnétique liée à l'arrêt de l'électron cathodique; cet arrêt est bien caractéristique du métal de l'anticathode et, en ce sens, les bandes le seraient aussi ; mais il n'y a pas à faire intervenir là les périodes propres des électrons du métal, comme pour les raies. Dansles diagrammes cristallins obtenus avec le dispositif ordinaire (cristal immobile), ces bandes jouent le rôle principal, parce que leur caractère continu leur permet de fournir une réflexion pour toutes les incidences comprises dans leur domaine. Les résultats connus jusqu'à présent, influence de la température, champ magnétique, etc., n'ont de valeur que pources bandes; on pourra en trouver (le différents là où les raies entreront enjeu. \\. Le spectre comprend aussi des raies nombreuses caractéristiques de l'anticathode et très variables avec celle-ci, tout en offrant, comme on peut s'en rendre compte, une grande analogie générale pour des corps aussi difl'érents que le platine, le tungstène et le cuivre. Le Tableau suivant, relatif au platine analysé par le sel gemme (voir ftg. I et 2 de la planche), résume les mesures des incidences correspondant aux diverses lignes du spectre. (M II est un nombre entier et d l'équidistance des plans réticulaires paiallèles au plan réllecteur. SÉANCE DU I() JANVIER I9l4- '79 Platine {ciescriiJlion proiisoim du spectre) ('). X X .. "a 2 rf id xd Tèle de bande foncée, bord extéiieuc 4-44 o,o8a5 » claire, bord difTiis 9-25 o, i636 Raie forie io.o3 0,1746 o,36 0,522 » faible ''-sg o>i99 0,896 » moyenne i ' -44 0,208 o,4o3 » » 12.01 o , 208 o , 4 f o » » 1 3 . 00 0,225 » très forle i3.46 0,288 o,475 » faible 18.57 0,241 0,482 1) moyenne i5.44 0,272 » faible 16.11 0,27g » moyenne 22.11 0,878 1) » (peut-être deuxième ordre). . . 28.00 0,471 » » » » ... 29. 18 0,488 » » 80.46 o,5ri Une légère erreur sur la distance a conduit, dans une Note précédente (-), à donner pour le tungstène des angles qui doivent être ainsi rectifiés : Tungstène à Irat'ers un Itibe en oerre ordinaire. X. o / l'reniière bande intense, bord du côté des grands / 4.55 Deuxième bande faible, terminée par des raies du côté des grands /.. 9-24 — dillus. Piaie forte 1 l . i4 /' Première raie 1 2.44 Doublet intense. ■ Raie intermédiaire pâle 12. 55 ( Deuxième raie i3.o8 Haie forte 1 5 . 09 C. La figure 1 de la planche représente le spectre d'une anticatliode de platine, analysée par une face cubique de sel gemme. Le spectre horizontal relatif à la réilexion sur celte face est double, grâce à une méthode de répétition précédemment décrite pour repérer les raies indépendamment du centre du phénomène. On remarque éga- lement les spectres inclinés dus à d'autres plans réticulaires importants (nous revien- drons sur ces spectres) ; l'analogie d'aspect avec les spectres luminenx est complète : (') On voit sur les photographies que la nellelé des raies permet des pointés très exacts; la distance de la plaque à l'axe de rotation est quelquefois un peu plus diffi- cile à mesurer quand le réglage n'est pas parfait. Dans ces mesures provisoires, je ne nie suis pis attaclié à garantir le chiffre des unités pour les minutes. {') Comptes rendus, 22 décembre 1918. l8o ACADÉMIE DES SCIENCES. l'écarteinent des raies est proportionnel à langage, leiii' loni^neur d'onile à sin:<; le spectre e-;t donc comparable à ce qu'on appelle en Opli(|ue //// s/>eclrc normal. Cer- taines raies sont très intenses et même surexposées; on Ironvera hi des sources mono- chromnliques jjrécieuses. La figure a «'lé enregistrée, le cristal loiirnanl de i o" par lieuie ( distance cristal- plaque 5.)""", 4)- et réduite à la dimension de la planche (4 linéairement environ). La figure ? se rapporte également au platine; on y voit nettement le> bandes dont il est question plus liant (vraie grandeur; distance 69""". 8). La figure 4 es^ "" spectre du platine, mais avec une ampoule en veire ordinaire, tandis que 1 et 2 ont été obtenues avec un tube muni d'une fenètie en verre Lintle- mann au lithium. Pratiquement, aucune raie ne passe au delà de la raie la plus intense de la figure ■?., l'absorption croissant rapidement avec la longueur d'onde. La distance cristal-plaque de la figure 4 étant plus grande que celle de la ligure 2, le spectre est plus étalé, mais les angles sont les mêmes. La figure 5 est un spectre de tungstène, sensiblement à la même échelle que la figure 4- On voit l'analogie générale des deux spectres. La figure 3 est également un spectre du tungstène, avec une dislaïu-e iiislal-plaque plus faible et des ligues remaïquablement fines. PHYSIQUE. — Obsenation Jluoroscopicjite par vision direrie des spectres des rayons de ni)iitgen. Note de \IM. M. i>k Iîkoki.ik et F. -A. Li.\i>kmann, présentée par M. K. Bouty. L'énergie contenue dans certaines images de diflraction des layons de Kôntgen par les cristaux est assez considérable pour former une tache lumineuse sur un écran fluorescent. M. lerada(') a montré que, dans le cas du dispositif de Laue, on pouvait observer la déformation continue des diagrammes quand on déplace le cristal. Nous avons pu observer à l'écran fluorescent les images de réflexion cor- respondant aux raies spectrales de lanticalhode; mais ici, au lieu d'obtenir un déplacement continu de la tache lumineuse quand le cristal tourne, on ne peut l'apercevoir que pour une position très exactement déterminée du cristal; la déformation continue n'apparaît qu'à l'intérieur des bandes spectrales dont il a été question dans la Note précédente. Nous avons réalisé un spectroscope à fluorescence, simplement en pla- çant l'écran sur un bras qui possède un mouvement angulaire double d'une plate-forme de même axe et qui supporte le cristal; on reste ainsi toujours sur le rayon réfléchi, quel que soit l'angle d'incidence, et les principales (') r. TiiiiAu.v. Tokyo Sugaku litil.itri^al;l;ivai Kizi, i()i'>. Comptes rendus, t. 158 Note de M. de Broglie. PI. I. ♦ Fig... Fis. 3- l-iS. 3. l'ig- 4- Fii;- 5. p. 170. SÉANCE DU 19 JANVIER I9l4- I^I raies peuvent être reconnues par vision directe ; ce procédé est naturel- lement beaucoup moins sensible (jue le spcctographe photograpliicpie et nous n'avons obtenu d'elïets suffisamment intenses qu'en employant des ampoules très peu absorbantes, munies par exemple de fenêtres en verre au lithium. Il n'est pas douteux du reste, qu'il ne soit possible, en montant le cristal sur un support faisant une dizaine de tours par seconde, de voir simulta- nément tout le spectre, et même les deux spectres symétriques par lapport à l'axe de rotation, en profitant de la persistance des impressions lumi- neuses sur la rétine; ce résultat pourra être obtenu plus facilement en asso- ciant en étoile plusieuis lames du même cristal taillées suivant la même face. On sait que, pour des électrons lents, le diamètre de l'atonie parait être celui qui intervient dans la théorie cinétique des gaz; pour les électrons à mouvement rapide (Lenard, Rutherford) ce n'est plus le cas. Si les bandes du début des spectres sont dues à l'arrêt de l'électron, leur longueur d'onde permet de calculer le diamètre de la partie centrale de l'atome ; la présence de deux bandes (si réellement elles sont distinctes) correspondrait à des couches concentriques, produisant l'arrêt de la particule cathodique. En supposant l'accélération constante et la chute de potentiel égale à 3ooo<) volts, les nombres A = 4,85.io~'' et 9,24.10"" (cuivre) correspondraient à un arrêt sur une longueur de 8. 10" '"cm et 4.10"'" cm, c'est-à-dire 4,5 pour 100 et 2,5 pour loodu diamètre atomique. Cet ordre de grandeur est bien celui des anneaux d'électrons correspondant aux lignes qu'on a observées. PHOTOCHIMIE. — Sur V application de la spectroscopie à l'élude des équilibres chimiques. Les systèmes formés par l'acide oxalique et les sels d\iranyle. Note de MM. Victor Uesri et I^Iarc Landau, présentée par M. Dastre. La mesure quantitative des spectres d'absorption dans l'ultraNiolet peut être utilisée pour l'étude des équilibres chimiques et des vitesses de léaction dans les cas où les corps qui se forment possèdent des spectres d'absorption différents de ceux des corps initiaux. ?Sous présentons quelques-uns des résultats obtenus en étudiant par celte "méthode les mélanges d'acide oxa- lique et de différents sels d'uranyle en solution aqueuse. L'un de nous avait montré (') que le pouvoir photocatalytique des sels (') Marc Lanuai:, Comptes rendus, l. ioG, lyio, p. 1894. l82 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'uranium ne se trouve pas en rapport avec leur radioactivité; il est impor- tant d'étudier les relations de la photocatalyse avec l'absorption des rayons ultraviolets ainsi qu'avec la iluorescence et la photoélectricité. Le Tableau suivant contient les valeurs des constantes d'absorption molé- culaires £, calculées d'après la formule ,5n = '^. i o"'', ainsi que les valeurs des constantes d'absorption observées et calculées pour les différents mélanges d'acide oxalique et de sels d'uranyle. iNous désignons de plus par At les différences entre les valeurs observées pour les mélanges et celles calculées. Résultais. — i" Le mélange acide oxalique + sels d'uranyle provoque une absorption des rayons ultraviolets beaucoup pius forte que la somme des constituants. ■/,. '2195. '.'24(1. 'JÎSS. ja.M. 2)60. 213.J. 2.M0. rMl. 27-24. 289.i. 3001. 307li. SlSii. 330ii. .-Vcide oxalique E ( 0) 63o !^'io ij(j lu JSS fi.'l b- !)t) ■ 2j ,2 5 2,2 » ,. >, i" Nitrate d'uvaityle z{ii, a) >■ » » « 2020 i3j" (J^S 5'|0 29.J itio i>j io,s 65 2-j Nilr. d'ur.-t- ac. oxal. e{o + 11, 11). . . . <> » >. .. » „ 2480 igSo iSgo 780 b'iD .'(^n 3oo « z(o) + t[n,u) calculé » » " » » » 732 SSg 3i6 i65 i-:-; 108 6.') » Exaltation ^l: » » •. » » » 1748 1,301 1074 C15 .'il3 .3.32 nh .. 2" Sulfate d"iiran)le i(s,u) 2^20 2020 1730 làJo i35o loou 720 i>l\i 'i-]o 200 loN Si .54 » Suif. d'Hr.+ ac. oxal. £ (o --«,(/ ) t\Sho l^n^t> 365o 343o 3225 2800 2^45 2o3(i \\l^o 64o 4'" ■'■''" 'tl" " z(o) + i(s, u) cale 3o5ij 2450 içjofi 1G62 i'|3S 11164 777 ^'j'i 3ç)(j 2o5 im Si it\ Exaltation !it 1800 1600 1744 1708 1787 1786 1008 1430 1044 435 30(1 109 130 . 3" C/i/u;'M/'e d'iirainle £( c/, m) 2020 162.') i25û ii5o loôn 8i|ii 54o 4o" 32ii 270 1711 » .1 .. Chl. d'ur.-l-ar. oxal. %(o + cl, u) .... » >• » » » » lOio 1370 1010 585 370 261) iSo >, £(0) 4- £((■/,(/) ca/'' >> " » » » » 5i|7 539 341 280 J-> 1 Exaltation St , •■ " " » ■> » 1013 831 060 305 198 '1" .^ceiafe d'uranyle e(af, «) 35c>o 3075 2O75 2420 2200 1825 1575 i3oo 970 810 fijn 5i«i 32ij 2111 Ac. d'ur. + ar, oxal. t{o -i- ac, 11) :\S3i> 4"^'' 3(wo 34io 3i6o 2G70 2280 iS4o i23o » .> >. » ,> t{o)'i- t{ac, u) cale '|i3o 35o5 2831 2532 2388 1889 i632 1349 ygi » >. .. » >. Exaltation \t 720 54.5 810 878 872 781 648 491 239 » » ,. .. » ')' Oxalate d'uvdii\le il. 0, u) 3760 » » « 2770 238o 1990 1690 i23o 58u 435 290 iU5 i>i) Ltant donnée l'extrême instabilité photochimique de ce mélange, cette exaltation de l'absorption constitue une nouvelle preuve en faveur de la loi générale ( ' ) d'après laquelle la labililé chimique provoque une exaltation du pouvoir d'absorption des rayons ultraviolets. 2" L'exaltation de l'absorption pr.oduite par l'acide oxalique est la plus forte pour les sulfates et nitrates d'uranyle; elle est plus faible pour le chlorure et encore plus faible pour l'acétate. (') Vicroii Hemii, Coiiiplt'x rendus, \u\\\ kji-^. SÉANCE DU 19 JANVIER IQl/l- l83 3° L'acétate et i'oxalate d'uranylc absorbent bien plus fortement les rayons ultraviolets que le clilorure, le nitrate et le sulfate. Ce résultat cor\,firnie la règle générale, énoncée par l'un de nous avec M. Bielecki, d'après laquelle la présence de deux groupes chromophores dans une molécule entraine une exaltation de l'absorption qui est plus forte que la somme des absorptions de cha(pie chromopliore; dans le cas présent, les groupes chromophores sont UO- et CO OH. 4° n y a une relation directe entre le pouvoir photocatalytique des sels d'uranyle et l'exaltation de l'absorption produite par ces sels sur l'acide oxalique. Etant donné que l'absorption des rayons ultraviolets est une propriété électronique, il en résulte que la théorie de la pholocatalyse devra avoir pourpoint de départ des actions électroniques, (^es dernières étant liées à des phénomènes de fluorescence et de photoélectricité, il est néces- saire d'examiner d'abord ces propriétés pour les différents photocatalysa- teurs. CHIMIE PHYSIQUE. — Étude (le réqulUbre entre le ehloriire le plotnh et le chlorure de potassium en solution aqueuse. Xnte de M"" Demassikiix, présentée par M. H. Le Chateliei'. l^e chlorure de plomb et le chlorure de potassium sont susceptibles de donner naissance à deux sels doubles, obtenus par voie humide par Wells (') et Brônsted (^), et correspondent aux formules 2PbCl-,KCI et PbCl-, KCl, jH-0. Lorenz et Riickstuhl P) ont obtenu par fusion le premier de ces sels et, en outre, les sels 2PbCl% KCl et PbCI-, /(K(]l. Je me suis proposé d'étudier, à différentes températures, l'équilibre entre le chlorure de plomb et le chlorure de potassium en solution aqueuse. Les détermination.-; que j'ai faites sont relatives aux températures de i/j", 30° et 100". L'ensemble des résultats est représenté graphiquement par les courbes suivantes, obtenues en portant. en abscisses le chlorure de potas- sium en grammes dans loo» de solution et en ordonnées de chlorure de plomb en grammes dans loo*-' de solution. (') American Journal of Sciences, 3"= série, I. XLIV. 1892, p. i55, ou Zeil- schrift fiir anorganisclie Chenue, 3« série, iSgS. p. igS-aro. (') Zeitschrift flir pliysikalische Chenue., t. LXXX, 1912, p. «07. (') Zeitschrift fiir anorganisclie C hernie, t. Ll, p. 71. i84 ACADÉMIE DRS SCIENCES. L'exainen de ces courbes montre qu'aux températures de f 4", Se" et ioo°, l'allure générale du phénomène est la même. I.a première branche de ces l-bC dans E tio» ■; r.^ i> 1 100° :i y S e \ ^/ E J0> 1 P Ej ^^ «4 VS E _____^ 50' KClen E 1*"| (r. j 1 3 1 S 2 0 : 5 30 35 dansIOOgr d5S0ljtJori courbes correspond au dépôt du chloruie de plomb pur, jusqu'au premier point de transition E, chlorure de plomb-sel double 2PbCl-,KCI. [>a deuxième branche de courbe correspond au dépôt du sel double aPbCP, KCI jusqu'au deuxième point de transition E,, 2PbGP, KCI — FbCl% KCl, iH-0. La troisième branche correspond au dépôt du deuxième sel double PbCP, KCI.iH^O et la quatrième au dépôt de chlorure de potassium pur. CHIMIE PHYSIQUE. — Au Sujet de la Note de M. R. Goubau sur le point de fusion de l'arsenic. Note de M' Pieiire .Ioi.ibois, présentée par M. H. Le Chatelier. Dans une Note publiée le 12 janvier I9i4) M. Goubau annonce être le premier à avoir déterminé le point de fusion de l'arsenic. Il n'a sans doute SÉANCE DU 19 JANVIER I9l4- l85 pas eu connaissance du travail que j'ai publié dans les Comptes lendiis (t. 152, 191 t, p. 1767) sur le point de fusion de l'arsenic et les variétés allotropiques de l'arsenic. J'ai, comme cet auteur le décrit, fondu l'arsenic dans des récipients de quartz; j'ai enregistré le point de fusion photographiquemenl; j'ai observé directement l'aiVaissenient des cristaux au moment de la fusion. Les points de fusion que j'ai obtenus ainsi sont 832" et 849". Comme M. Goubau, j'ai constaté la surfusion de l'arsenic et, en outre, j'ai signalé la coloration jaune de la vapeur. CHIMIE ORGAMQCE. — Sur la constitution de, l'homonutaloïne et de la nataloine. IVote (') de M. E. Léger, transmise par M. Jungfleisch. Dans des recherches antérieures (-), j'ai montré que la molécule de l'homonataloïne, comme celle de la nataloine, renferme, au lieu de l'alo- émodine que l'on rencontre dans la barbaloïne, l'éther-oxyde mélhylique d'une autre émodine à laquelle j'ai donné le nom de nataloémodine. La méthylnataloémodine se trouverait associée à une molécule d'arabinose-r/ pour constituer l'homonataloïne et probablement aussi la nataloine. Dans ces conditions, la formule de l'homonataloïne serait C-'H-°0% et renfermerait quatre OH. Cependant, cette formule ne s'accordant pas avec les analyses, j'arrivai à la conclusion présentée dans une de mes Notes que « d'autres groupements qui restent à déterminer, doivent participer à l'édilication de la molécule des aloïnes de l'aloès du Natal ». Constitution de l'homonataloïne. — Une première question se pose. La nataloémodine, qui provient de la démélhylation, par HCl, de la méthyl- nataloémodine, possède-t-elle la formule C'^ H' 0-(OH)^(CH') attribuée par O. Fischer et H. Gross (') à l'émodine de la rhubarbe et de la bour- (') Présentée dans la séance du i'î janvier 1912. (') Comptes rendus, l. l.oo, p. 172. (') Journ. fiir prakt. Client.. 191 i, p. SSg. C. R., 1914. I" Semestre. (T. 158, N" 3.) 24 l86 ACADÉMIE DES SCIENCES, daine, ou doit-elle être représentée par l'expression C"H502(OH)2(CH20H) que Robinson et Simonsen ( ' ) ont proposée pour l'aloémodine ? La première de ces deux formules renferme, dans les noyaux benzé- niques, quatre atomes d'hydrogène remplaçables par des halogènes, tandis que nous en trouvons cinq dans la seconde. Or, l'éther-oxyde méthylique de cette natalo-émodine m'a fourni un dérivé pentabromé cristallisé (-); c'est donc la deuxième formule qu'il y a lieu d'adopter pour la nataloémo- dine qui devient, comme l'aloémodine, un dioxyanthraquinonylcarbinol. Divers auteurs : Tilden ('), Grœnvvold (*), Tschirch et Klaveness (') ont obtenu avec la nataloïne deux dérivés acétylés distincts : l'un cristallisé, l'autre amorphe. Les recherches de ces auteurs ne permettent pas d'arriver à connaître le nombre de groupes acétyle fixés sur la nataloïne, car l'analyse élémentaire, seul moyen d'investigation qu'ils aient employé, ne pouvait fournir aucun renseignement à cet égard. J'ai traité l'homonataloïne par l'anhydride acétique et l'acétate de sodium et j'ai obtenu, non pas deux, mais trois dérivés acétylés : deux cristallisés, le troisième amorphe. Afin d'en établir la composition, j'y ai dosé l'acétyle. Ce ne sont pas des dérivés de l'homonataloïne primitive, mais ils se rapportent à trois homonataloïnes isomères entre elles et avec l'homonata- loïne naturelle. L'action de l'anhydride acétique sur l'homonataloïne n'est donc pas limitées une éthérification ; il y a encore isomérisation. J'ai l'intention de revenir sur celte question ainsi que sur l'élude des trois dérivés que je viens de signaler. Ces dérivés renferment tous cinq groupes acétyle, ce qui établit l'exis- tence de cinq OH dans l'homonataloïne au lieu de 4 OH que renfermerait la formule C="H-»0«. Je rappellerai ici que j'ai obtenu la méthylnalaloémodine par l'action (') Chem. Society, t. XXV, p. 76. (') Comptes rendus^ l. 14-0, p. \[\&[\. (') Chem. News, 1872, p. '229. (*) Archiv (1er Pharin., 1890, p. 1 i5. (^) Archiv der Pharm., I. CCXXXIX, p. 23i. SÉANCE DU 19 JANVIER 1914. 187 de Na-O^ sur rhomonataloïne ('); il y a donc lieu d'admettre que, dans l'action oxydante de ISa'O-, il se détache de l'homonataloïne, un groupe- ment qui renferme son cinquième OH. Ces conclusions conduisent à admettre, pour l'homonataloïne, la formule suivante : CH CO CH OH - cr^'^/^^^c - o - c;h-(Choh)3CO h CH^OH — cl 1 jl -G-CH^OCH' CH CO^CH correspondant à C"H" O'» (*). La fixation de la molécule d'arabinose- de grandeur) en si grandes quantités parfois, que les branchies en sont totalement recouvertes. Dans ces kystes se trouvent les Henneguya dans les ditTérents stades de leur évolution, suivant les saisons. Les plus jeunes kystes se rencontrent aux mois d'août et de septembre, et dans ces kystes, à côté des pansporo- blastes et les dillërents stades de leur division appartenant à la schizogonie, on voit très souvent des sujets qui, d'après des études détaillées, se mon- trent comme de vraies spores en germination. Ces derniers ont perdu leurs appendices caudaux et les filaments de leurs capsules (on les aperçoit quel- quefois tous deux), et alors ils prennent l'aspect elliptique et à première vue assez difiërenl des spores normales. Cependant le critérium certain que ces sujets sont de véritables spores est dorme d'une part par le fait qu'on voit fréquemment les deux cellules capsulogènes vidées de leurs filaments et d'autre part par le fait qu'on aperçoit sur le pôle opposé les germes amiboïdes binucléés. Ces spores sont à double paroi : l'externe plus épaisse, l'interne plus mince et hyaline. SÉANCE DU 19 JANVIER 1914. I91 Le pôle, qui fui d'abord la partie postérieure de la spore, et par où passe le germe amiboïde, est fermé, lui aussi, par cette double paroi. Dès le début de la germination des spores de la paroi externe éclate d'abord par une calotte qui se détache et le kyste prend alors la forme d'une bouteille et le germe amiboïde en force le goulot pour sortir. Sous la pression du germe la paroi interne éclate ensuite, elle aussi, et le germe amiboïde binucléé se délivre de sa spore. Ce qui explique la présence d'éléments binucléés. Lorsque les deux noyaux du germe se fusionnent en un syncarion et lorsque le protoplasme s'est arrondi le pansporoblaste uninucléé prend naissance. Ensuite, et rapidement, suit le processus de schizogonie et l'on aperçoit sur les préparations des amas de 2, 3, 4, 6, 8, 10, 12 et i4 cellules à faible adhérence entre elles, de sorte que ces amas se désagrègent facilement en laissant les cellules en liberté. La schizogonie une fois achevée, la sporulation commence lorsque sur chaque pansporoblaste bourgeonne une petite cellule, et nous obtenons alors un stade à deux cellules de dimensions inégales. A ce stade en succède un autre très caractéristique à quatre cellules : les deux plus grandes (de forme ordinaire) se subdivisent jusqu'au nombre de douze et les deux plus petites (très sidérophiles après coloration à l'hématoxyline ferrique) ne se subdi- visent pas du tout. Ces dernières prennent la position polaire dans les spo- rocystes, en déterminant les limites entre les futures spores dont chacune obtient, comme on sait, six noyaux : deux pour les parois valvaires, deux pour les cellules capsulogènes et deux pour le germe amiboïde. Lorsque chaque moitié du sporocyste s'est munie d'appendices caudaux, et après que les lilaments se sont différenciés dans les cellules capsulogènes, on obtient deux spores. Dans chaque spore mûre, il y a un germe amiboïde à deux noyaux qui en sort ainsi que nous l'avons décrit ci-dessus. D'après ce qui précède, la préparation préalable à l'autogamie commence à la fin de la sporulation et le syncarion naît quand la spore mûre arrive aux branchies d'un autre poisson et lui communique une infection sem- blable. Durant ces transmissions, les spores se meuventactivementgrâce à leurs filaments, ainsi que nous l'avons constaté, par l'apparition de figures en rosaces semblables aux agglomérations des trypanosomes, lorsque nous avons laissé ces spores dans la bile du poisson ou dans une solution physio- logique ordinaire. Nous pouvons confirmer entièrement, malgré l'opinion contraire de 192 ACADÉMIE DES SCIENCES. savants si aulorisés comme le sont Butschli, Thélohan et d'autres, la vieille assertion de Lieberkûlin suivant laquelle les spores peuvent germer dans le kyste. De tout cela, il résulte que l'opinion de Keyssélilz sur la valeur des gamétoblastes (les stades à deux cellules de dimensions inégales) et leur accolement en sporocystes (les stades à quatre cellules dont deux grandes et deux petites) ne concorde pas avec les faits observés dans ce travail. De même les assertions de Mercier sur l'existence de gamétoblastes de dimen- sions inégales (macrogamètes et microgamèles) et leur copulation au commencement de la sporulation reçoivent une autre signification d'apri^s les résultats que nous avons obtenus dans nos rechierches. CYTOLOGIE. — Transformations évolulives et cycliques de la structure péridi- nienne chez certains DinoJlageUés parasites. Note de M. Kdouaud Chattox, présentée par M. Guignard. J'ai fait connaître en igoG, dans ces Comptes rendus^ sous le nom de Blastodinium, des Péridiniens parasites du tube digestif des Copépodes pélagiques, dont la structure aux stades végétatifs s'écarte notablement de celle des formes libres. Je rappelle qu'ils sont constitués par une série de coques emboîtées les unes dans les autres, dont la centrale protège une volumineuse cellule (trophocyte ou macrocyte) et cbacune des suivantes une assise de cellules issues du tropbocyte et représentant les futures spores (sporocytes), d'autant plus nombreuses et plus petites que le feuillet est plus éloigné du centre. Par rupture de la coque externe, les sporocytes les plus anciens sont libérés, puis évacués dans l'eau de mer, où ils reprennent une morphologie et une structure péridinienne des plus typiques. Le but de cette Note est de décrire la structure aberrante de la forme végétative, adaptée au parasitisme, qu'est le tropbocyte et de montrer la structure péridinienne ancestrale de la dinospore libre se récupérant au cours de la sporogénèse. J'ai décrit et dessiné déjà la forme du trophocyte, dont le caractère essentiel est d'être constamment biénergide et bipolarisé. Il représente un Gymnodinien qui a subi une division subtransversale, dont les deux produits sont restés intimement coalescenls. Morphologiquement, la structure biéner- gide s'exprime par la présence sur chacun des individus composants d'un SÉANCE DU 19 JANVIER I914. igS sillon hélicoïdal, homologue de celui des formes libres. La lèvre antérieure de ce sillon, qui est hérissé de fines papilles, est la matrice de la crête héli- coïdale de spinules dont s'orne la coque chez certaines espèces. Cylologi- quement, la structure biénergide s'exprime par l'existence de deux noyaux et de deux centrosphères très apparentes in riio. C\tokii;ic des Blastodiniuin. 1. Tropliocyte au lepos de Ulastodinium crassum Chatton; cyt. éq., cytoplasme éiiualoiial : chr., chromatine acidophile; n., nucléole; p., plasniodendrite; c, centrosphére. — 2. Sporocyle peu avancé, à cUromatine en filaments peu acidopliiles et nucléoles, vestiges des centrosphères. — :i. Sporocyte plus avancé. Cliromatine en filaments basopbiles. — '1. Sporocyte presque mùr à filaments cliromaliques très basophiles, sans nucléoles. Les noyaux, très volumineux, sont situés de part et d'autre d'une épaisse lame cytoplasmique équatoriale, au contact de laquelle ils sont aplatis. Aux pôles opposés, ils sont largement ombiliqués et logent, dans leurs dépres- sions, chacun une volumineuse centrosphére à paroi propre et son aster archoplasmique. La masse chromatique est dense, homogène et, caractère remarquable, acidophile, plus acidophile que le cytoplasme lui-même. Elle ne s'en colore c. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N» 3.) 23 194 ACADÉMIE DES SCIENCES. pas moins très éleclivement par le vert de méthyle acétique. Toute la subs- tance basophile est condensée en un ou deux gros nucléoles irréguliers. Les rapports du cytoplasme avec le noyau et l'appareil kinétique sont par- ticulièrement intéressants à considérer. Au niveau de l'ombilic polaire, chaque masse nucléaire est pénétrée par le cytoplasme sous forme de fila- ments qui divergent, s'épanouissent en elle, la traversent de part en part, plus ou moins ramifiés, et vont se confondre à l'autre pôle nucléaire dans le cytoplasme équatorial. J'appellerai ces iilamenls jj/asmodendriles nucléaires. Ils forment d'une centrosphère à l'autre, à travers les deux noyaux, et inter- rompue seulement dans le cytoplasme équatorial, une figure fusorialc achro- matique. L'élude de la division du trophocyte montre qu'efTeclivemenl les plasmodendrites sont des résidus du fuseau de séparation des centrosphères qui, secondairement enrichis de cytoplasme, se sont trouvés noyés au sein de la masse nucléaire. Telle est la valeur cytologique de ces formations. Leur persistance peut s'expliquer physiologiquement. Chez les Rlastodinium, et particulièrement dans le trophocyte, le rapport caryoplasmatique est manifestement très élevé; la masse nucléaire est très dense. Les échanges superficiels ne pourraient assurer sa nutrition d'une manière suffisante; celle-ci s'eiïectue par le moyen des plasmodendrites qui, en quelque sorte, vascularisent le noyau. On sait que, d'ordinaire, c'est par augmentation de la surface d'échanges entre le noyau et le cyto- plasme (noyaux lobés, rameux, en fer à cheval, moniliformes) qu'est compensée la rupture de l'équilibre caryoplasmatique. En somme, le trophocyte des Blastodinium représente un Péridinien qui, au cours de sa division, se serait figé au stade de la métaphase. C'est à ce stade, d'une durée moyenne de il\ heures, qu'il effectue toute sa crois- sance. La structure biénergide se conserve dans les sporocytes de tout âge, mais disparaît à la maturité de la spore. Au cours de lasporogenèse etdèslapre- mière division du trophocyte, la masse nucléaire dense se résout en filaments. Ceux-ci fixeront de plus en plus de chromatine basophile, qui leur est cédée par les nucléoles, appelés à disparaître. Les centrosphères et la figure achro- matique s'effacent, et dans les sporocytes les plus mûrs on assiste à une haplomitose, qui ne diffère en rien de celle que l'on connaît chez les Péridi- niens libres. Ainsi des Péridiniens typiques peuvent, sous l'influence de l'hypernutri- tion, conséquence de la vie parasitaire, développer au cours de leur cycle un système nucléaire complexe dont l'existence est inconnue chez les formes SÉANCE DU 19 JANVIER igi/j. , IqS libres normales, mais qui reproduit d'une manière assez fidèle, les plasmo- dendrites exceptés, celui des Noctiluques. 11 y a là un argument de plus à faire valoir pour affirmer les affinités qui apparaissent de plus en plus étroites entre ces organismes et les Dinofïagellés. MICROBIOLOGIE. — Sur un ferment, contenu dans les eaux, agent de déshydratation de la glycérine. Note(') de M. E. Voisexet, présentée par M. Armand Gautier. Au cours de mon étude sur un ferment des vins amers {'-), transfor- mant la glycérine en arroléine, et que j'ai dénommé Bacilhis amaracrylus, j'annonçais qu'en ensemençant, avec de l'eau de Dijon, un milieu minéral glycérine, peptoné ou non, j'avais obtenu des cultures abondantes d'un bacille présentant les caractères morpliologiques de celui que je venais d'isoler des vins amers, et capable, lui aussi, de déshydrater la glycérine. Celte propriété est générale pour les eaux. I'>n fait, voici dans sa simplicité l'expérience qui démontre cette déshydra- tation : Le milieu liquide a la composition suivante : sulfate d'ammoniaque 4^,70 ; phosphate de potasse os,-5; sulfate de magnésie loS; peplone los; glycérine 10»; eau ordi- naire un litre; il est placé, en flacon plein et bouché, à l'étuve à 25°-3o°. A.u bout de ving-quatre heures, le liquide est trouble : sa réaction est acide et il dégage des gaz hydrogène et acide carbonique. Dès après cette période, le réactif proléique acide peut accuser directement la formation de Facroléine ('). Le liquide rectifié par distillation donne un premierfrac- tionnemenl déjà irritant pour les muqueuses nasale et surtout lacrymale. En opérant avec un tube Lebel-Henninger, on peut recueillir l'aldéhyde acrylique dans un volume réduit et la reconnaître à l'aide de ses autres réactions. Je n'ai pas pu décelernettementl'acroléinesur le liquide de fermentation, sans distillation préalable. Cet insuccès tient au manque de sensibilité pour les unes et de spécificité pour les autres ; ce dernier défaut étant commun, en particulier, au bisulfite de rosanilineet au nitrate d'argent ammoniacal : c'est ainsi que le liquide recolore bien le réactif de Schiff, mais cette colo- (') Présentée dans la séance du 5 janvier 1914. {^ ) Comptes rendus, t. 133, 191 1, p. 363. (^) Sur une nout'clle réaction co/orée de l'acroléine {Journ. de l'h. et de Cliim.. t. II, 1910, p. 2l4). 196 * ACADÉMIE DES SCIENCES. ration ne peut qu'annoncer la présence de la fonction aldéhyde, sans attri- bution nominale. Au contraire, le véaclïî protéique acide, très sensible pour l'acroléine, donne avec elle une réaction distincte de celles fournies par les autres aldé- hydes. Ces propriétés attestent sa supériorité évidente pour la reconnais- sance de cette substance. Bien plgs, ce réactif permet de reconnaître les deux phases de la déshy- dratation de la glycérine. On admet que l'action des agents de déshydra- tation sur ce tri-alcool est comparable à celle qu'ils exercent sur les glycols; une première soustraction d'eau et une isomérisation conduisant au prn- panolal (i; 3) Cil- OH — CH' — CHO, aldéhyde saturée : puis, grâce à la troisième fonction alcool de la glycérine, il se fait une deuxième soustraction d'eau transformant le propanolal en acroléine CH- = CH — CHO, aldéhyde non saturée. En suivant la fermentation à l'aide de notre réactif de coloration des aldéhydes, on reconnaît la succession de ces deux phases. En essayant le liquide avant qu'il puisse donner la coloration vert bleuâtre, due à l'acro- léine, par exemple 10 à 12 heures après la mise à l'étuve, on obtient une coloration rose violacée due à une aldéhyde, car le liquide recolore aussi le réactif de Schilî : cette aldéhyde est vraisemblablement le propanolal. La même coloration se reproduit d'ailleurs à la fin de la fermentation, quand celle-ci devient languissante; mais la cause en est différente et tient alors à l'incapacité du ferment, paralysé par les acides, de pouvoir réaliser la seconde phase; il suffit, en effet, à ce moment, d'ajouter du carbonate de chaux pour voir reparaître l'acroléine quelques heures après. Au bout de deux jours environ, la proportion d'acroléine peut atteindre os, 20 par litre, dose maxima compatible avec la vitalité du ferment dans le milieu acide qu'il s'est créé : mais l'aldéhyde acrylique qui se forme se détruit sans cesse dans le vase à fermentation et ses métamorphoses sont d'origine chimique et biochimique. Tous ces faits ont été reproduits et contrôlés avec l'espèce pure et seront décrits dans un Mémoire plus détaillé. En déposant sur une lame une goulle de la culture et la colorant légèrement avec du bleu de méthylène boracique, l'examen microscopique révèle la présence de nombreux bacilles en forme de bâtonnets. Le ferment a été purifié par ensemencements succe>sifs dans le milieu précédent, puis isolé sur plaques de gélatine : les colonies sont tardives, minuscules, arrondies, blanchâtres, non liquéfiantes. Une trace cultivée séparément m'a donné les caractères suivants : petits bâtonnets, mesurant o!^, 5 à o!^,S de laigeur, sur i'^ à [\^ de longueur, généralement isolés, parfois soudés bout à bout en ligne droite, courbe ou sinueuse, SÉANCE DU 19 JANVIER I9l4- 197 formanl dans les cullures anciennes des (ilamenls plus ou moins longs. Bacille très mobile, prenant le (iram, anaérobie facultatif, sporifère, résistant à la dessiccation et à la clialeur sèche de 100°; ne donnant pas d'indol dans les milieux peptonés, mais un peu d'ammoniaque ; transformant en nilrite le nilrale de potasse, coagulant le lait ; très facile à cultiver, avec température optima de développement comprise entre 3o" et 35°. Ce bacille s'accommode de liquides nutritifs minéraux dans lesquels on dissout la matière fermentescible. Il fait feiinenler les sucres et divers alcools polvatomiques, notamment la glvcéiine et la mannite; il n'agit que modérément sur la dextrine et reste inactif vis-à-vis de l'amidon. A part l'acroléine et ses dérivés, qu'il fournit avec la glycérine, les produits de ces fermentations sont les suivants : gaz constitué par de l'hydrogène en proportion légèrement dominante et de l'acide carbonique; alcool élhylique ; acides formique, acétique, trace d'acide volatil insoluble; acides lactique et succinique. Va\ résumé, par ses caractères morphologiques et biochimiques, ce ferment extrait des eaux apparaît comme identique au Bacillus amnraciylus des vins amers. 11 reste à savoir si cette ressemblance s'aflirme encore par l'analyse quantitative des produits et si, ensemencé dans un vin de compo- sition favorable à son développement, il peut lui communiquer la maladie de l'amertume. C'est le but de recherches actuellement en cours. BACTÉRIOLOGIE. — Sur la vaccinalion anlityphique par voie gaslro-intes- tinale. Note de MM. Auguste Lumière et Jean Chevrotier, présentée par M. E. Roux. L'administration de produits microbiens par voie gastrique, en vue de réaliser une immunisation vaccinale contre l'infection correspondante, a tenté déjà plusieurs expérimentateurs. Les premières recherches, dirigées contre l'inloxication bolulique ('), la strepto- coccie (-)i 'a diphtérie (^), la tuberculose ( '), la peste {'). etc., ont été peu pro- bantes. En ce qui concerne la fièvre tvphoïde, Tcliilchkine {') a fait ingérer des cultures de bacilles d'Eberth chauflees à 60° à des lapins sans réussir à les vacciner; ces essais. (') TcHiTciiKiNE, Annales de L'inslilul Pasteur, 190.5, p. 335. (-) ïciuiciiKixE, Annales de L'Inslilut Pasteur, 1906, p. 499- (') Breton et Petit, Société de Biologie, 9 mai 1908. ('•) Calmette, Guérin et Bhetox, Annales de l'Institut Pasteur, 1907. p. 401 (') FoRNARio, Annales de l'Institut Pasteur, 1908, p. 353. C') TcHiTCHKixE, Annales de l'Institut Pasteur, 1904, p. 576. 19.8 ACADÉMIE DES SCIENCES. répétés sur le singe, ont conduit Melchnikort et Besredka à des résultais incertains. Enfui, Courmont et Rochaix (' ), en utilisant par voie gastrique des cultures chauffées à 53", ont obtenu une immunité relative chez les animaux traités; mais ceux-ci pré- sentaient, peu après lingestion des produits bactériens, des phénomènes réactionnels si intenses (hjperthermie, diarrhée, etc.), que les expérimentateurs lyonnais semblent avoir renoncé à ce mode d'administration pour recourir à la voie rectale. Ces tentatives, malgré les incidents qui les ont interrompues et les accidents auxquels elles ont pu donner lieu, semblent néanmoins démontrer que l'absorption de produits bactériens par le tube digestif est susceptible de provoquer un certain degré d'immunisation. En raison des avantages considérables que confère à la vaccination par voie digestive l'extrême simplicité de son mode d'application, il nous a paru intéressant de rechercher les conditions les plus favorables à sa mise en œuvre, c'est-à-dire les moyens propres à lui donner la même activité que les autres procédés d'immunisation et à supprimer les inconvénients signalés. A cet effet, après avoir comparé, dans une première série d'expériences, l'action des exotoxines, des endotoxines, des cadavres bacillaires et des cultures totales, nous avons successivement étudié l'influence delà virulence des cultures, de leur âge, du procédé de stérilisation par les divers agents physiques ou chimiques, des doses, des intervalles des vaccinations, etc. Nous nous sommes d'autre part attachés à éviter, aux produits vaccinaux utilisés, le contact avec le suc gastrique et à restreindre l'absorption au tube intestinal. Nous résumons ci-dessous, après une année d'études et de recherches, les données relatives à notre mode de préparation et à nos premières cons- tatations, en ce qui concerne la vaccination anlilyphique : Des cultures de 24 heures, en bouillon, de bacilles d'Eberlh, de bacilles paraly- phiques et de bacterium coli, aussi virulentes que possible et polyvalentes, sont ense- mencées sur agar dans des fioles de Roux. Les colonies, après 48 heures d'étuves, sont récoltées, puis lavées au sérum physiologique et centrifugées pour éliminer la plus grande partie des exotoxines. La masse microbienne est ensuite émulsionnée par agitation mécanique dans un volume d'eau distillée tel que chaque centimètre cube renferme 10 milliards de bacilles environ. Après chauffage pendant i heure à ôo", on s'assure par culture el inoculation que {') CouiiMONT et Rochaix, Journal de Physiologie el de Pathologie générale, l5 novembre 191 i . SÉANCE DU 19 JANVIER 19T4. 199 le liquide est stérilisé, puis on mélange les trois espèces microbiennes proportionnel- lement à leur toxicité ('), c'est-à-dire 3oo millions de bacilles d'Eberth pour iSo mil- lions de bacleriurn coli et 120 millions de bacilles paratyphiques. La dessiccation instantanée par pulvérisation permet d'obtenir très rapidement à 5o° une poudre vaccinale parfaitement sèche et stable renfermant en viion ooo millions de bacilles par milligramme. Il ne reste plus ensuite qu'à diluer au dosage voulu par addi- tion d'une substance inerte soluble, et à diviser la niasse en sphérules qui sont enlin kératinisées. Ces préparations sont absolument inoffensives, leur ingestion à hautes doses ne détermine aucune réaction; elles ont été administrées d'abord aux animaux, puis à l'homme sans jamais provoquer ni hyperthermie, ni diarrhée, ni aucun symptôme secondaire quelconque. A la dose de 3 milliards de microorganismes par kilo d'animal ingérée en trois fractions à 8 jours d'intervalle, on réalise, chez les cobayes et lapins soumis au traitement, une immunisation certaine et durable à la fois contre les septisémies expérimentales eberthienne, paratyphi([ue et colique. Quatre mois après leur vaccination, les animaux ainsi immunisés ont pu recevoir une dose mortelle de chacune des cultures virulentes sans présenter aucun trouble, alors que tous les témoins inoculés dans les mêmes conditions sont morts en 24 heures. Des expériences actuellement en cours dans des centres typhogènes nous permettront déjuger de la valeur de la méthode chez l'homme. Nous comptons, avant peu, étendre cette méthode par nos enléro-vaccins à la plupart des affections à agent microbien cultivable. CHIMIE THÉRAPEUTIQUE. — Composés de chlore, de brome et d'iode de dio.ry- diamidoarsériobenzol et d'argent. Note de M. .1. Danysz, présentée par M. E. Roux. Dans une Conférence faite au Congrès de Médecine de Londres (8 août 1913), M. Ehriich a signalé qu'il était possible d'obtenir des com- binaisons métalliques de l'arsénobenzol : « J'ai réussi, dit-il, en collabora- tion avec M. Karrer, à fixer sur les arsenicaux réduits, par exemple sur le Salvarsan, des métaux et à obtenir des médicaments qui, dans les expé- riences sur les animaux, se sont montrés des plus actifs ». (') A. LuMiËRF, et J. Ghevrotier, Comptes rendus, 2 juin ipiS. 200 ACADEMIE DES SCIENCES. Je n'avais pas connaissance des recherches de M. Khriich quand j'ai commencé les miennes sur Farsénobenzol argentique. Quelques jours seulement après la Communication que j'ai faite à l'Académie (20 oc- tobre 1913) sur l'action thérapeutique et antiseptique des composés arséno- argentiques, M. Fourneau m'a montré la copie des brevets de M. Erhlich. Dans ces brevets, il est décrit, parmi plusieurs autres, une combinaison de nitrate d'argent et de chlorhydrate d'arsénobenzol. C'est cette combinaison qu'indépendamment de M. Ehrlich j'ai signalée dans ma précédente Note. Malgré leur supériorité sur le 606 dans certains cas, ces combinaisons de nitrate d'argent ont l'inconvénient d'être fortement colorées et de contenir un élément oxydant énergique : l'acide nitrique. J'ai constaté, en mettant à profit les conseils de M. Fourneau, cjuc les chlorure, bromure et iodure d'argent fraîchement préparés se dissolvent plus ou moins rapidement dans la solution de chloihydrale d'arséno- benzol (G06) en donnant des solutions dans lesquelles l'argent et l'halogène sont également dissimulés. Cependant la solution du bromure et de l'iodure d'argent dans l'arsénobenzol est lente; aussi j'ai dû imaginer une méthode permettant de les solubiliser instantanément, condition essentielle pour la bonne conservation des composés arséno-argentiques. On arrive à ce résultat en dissolvant au préalable l'iodure et le bromure d'argent dans une solution de cyanure de potassium. La préparation de ces produits, faits dans mon laboratoire avec l'aide de M. Digand, ne présente aucune diffi- culté spéciale. Gomme elle est à peu de chose près la même pour tous ces composés, je ne décrirai que celle du complexe arsènohenzolbromoargen- ticfue. lîn ajoutant goutte à goutte une solulion de bromure d'argent dans du cyanure de polassium à une solulion du composé arsenical d'Elrlicli, on voil que chaque g.)utte forme d'abord un précipité qui se redissout rapidement et le liquide redevient limpide, tout en [prenant une teinte de plus en plus foncée. On constate en même temps un dégagement d'acide cyanhydiique. Aussitôt qu'on voit appaiaitre un préci- pité permanent, dont la formation plus ou moins tardive dépend de la quantité de cyanure de potassium mise en œuvre, ce sel neutralisant l'acide chlorhydrique de l'arsénobenzol, on ajoute goutte à goutte de l'acide chlorhydrique pour dissoudre le précipité formé, et l'on peut intioduire ainsi la quantité de bromure d'argent corres- pondant à i™"' de ce sel pour i""»' de chlorhydrate d'arsénobenzol. On obtient finalement une solution limpide plus ou moins colorée dont l'acide sulfurique pré- cipite l'arsénobenzolbromoargentique à l'état de sulfate insoluble dans l'eau et qu'on lave soigneusement afin de le débarrasser des dernières traces de cyanure et de chlorure de potassium. En suivant ces indications, on prépare une poudre dont la couleur varie du jaune orangé au brun foncé, suivant la proportion plus ou moins SÉANCE DU 19 JANVIER IQI^- 20I forte d'argent fixé et qui se redissoiil facilement daus de l'eau légèrement alcalinisée par de la soude. Les essais des propriétés antiseptique et thérapeutique de ces produits ont montré que les composés chlorés sont moins actifs que les composés iodés et surtout que les composés bromes, ce qui prouve que l'iode et le brome ajoutent l'action qui leur est propre à celle de l'arsenic et de l'ar- gent, et peuvent ainsi, dans certains cas, jouer un rôle thérapeutique impor- tant. J'ai constaté aussi que le dioxydiaminoarsénobenzol peut s'unir avec des proportions variables de sel d'argent et qu'on ne peut dépasser certaines proportions d'argent dans un sens ou dans l'autre, sans ditninuer l'activité thérapeutique du produit. L'étude chimique de ces composés est entreprise dans mon laboratoire par le D'' Kozniewski. Les composés du dioxydiaminoarsénobenzol avec d'autres métaux ont été signalés par M. Ehrlich; j'ai pu me convaincre que si les sels de mer- cure, d'or, de platine, par exemple, se montrent un peu plus actifs que les composés argentiques, ils présentent l'inconvénient d'être moins stables et relativement beaucoup plus toxiques. La toxicité du composé brome est à peu près la même que celle du dioxy- diaminoarsénobenzol, tandis que son pouvoir stérilisant in vitro cl in vivo est beaucoup plus considérable. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Dosage rapide de l'acide borique normal ou introduit dans les substances alimentaires. Note de MM. Gabimel Bertrand et H. Agulhon, présentée par M. E. Roux. En vue des recherches que nous poursuivons depuis plusieurs années sur la présence normale et le rôle physiologique du bore chez les êtres vivants, nous avons élaboré deux méthodes de dosage qui peuvent suffire à presque tous les besoins : la première, volumétrique('), est d'une grande précision; mais, exigeant une prise d'essai qui renferme une assez grande quantité de bore, elle ne convient guère que dans les cas oii la matière organique analysée est d'origine végétale; la seconde, colorimétrique (-), est moins précise; mais, comme elle permet d'opérer sur des quantités de bore (') Bull. Soc. chim., !\' série, t. VII, 1910, p. 12.5. (-) Comptes rendus, t. 137, 1918, p. i433. C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N« 3.) 26 202 ACADÉMIE DES SCIENCES. extrêmement petites, comprises entre le dixième et ledécimillième de milli- gramme, elle se prête à l'étude quantitative de cet élément dans les tissus et les liquides de l'organisme animal, tissus et liquides que nos publications antérieures ont montré beaucoup plus pauvres que ceux des végétaux ('). La seconde méthode présente avec la première une autre différence : elle est d'une exécution plus simple et plus rapide ; aussi croyons-nous pouvoir la préconiser d'une façon tout à fait spéciale dans l'analyse des substances alimentaires. Ignorant la présence constante du bore (sous forme de borate ou d'autre combinaison) dans les cellules vivantes, on a généralement admis que l'acide borique trouvé dans les cendres des substances alimentaires tirées des plantes ou des animaux provenait d'une introduction volontaire, à titre d'agent conservateur. Et, comme le dosage de l'acide borique présentait de grandes difficultés, on s'est presque toujours contenté de la seule recherche qualitative; il en est résulté que, jusqu'ici, la décision de l'expert chimiste a dépendu à peu près exclusivement du degré plus ou moins grand de sensibilité de la méthode qualitative dont il s'est servi. On ne peut plus se contenter d'opérer ainsi : l'acide borique est devenu trop facile à déceler; il faut absolument en effectuer le dosage. En suivant la méthode que nous avons décinte dernièrement (méthode colorimétrique), on y arrivera en quelques heures et avec une approximation très suffisante pour ne plus confondre l'acide borique contenu normalement dans les cendres d'une substance alimentaire avec celui qui aurait pu être introduit comme antiseptique. Le Tableau ci-dessous donne les chiffres que nous avons obtenus en appliquant cette méthode à quelques substances alimentaires, choisies surtout parmi celles qui sont susceptibles d'être mises en conserves. Acide borique en milligrammes par kilo Matière sèclie pour 100. Abricots (cliair) i3, i Abricots secs de Californie 75, S Cerises (chair) iS,6 Figues noires fraîches 24,4 Fi gués sèclies 81,0 Fraises, Héricart 6,0 'oids sec analysé. sec. frais. e 0,5 rag 112,6 i4,7 0,5 56,3 42,7 0,5 112,6 '9^9 0,3 112,6 27,5 0,5 56,3 45,5 0,5 112,6 6,7 (') Comptes rendus, t. 133, ign, p. 248, et 1. 13(), igiS, p. jSa et 2037. SÉANCE DU 19 JANVIER 1914. 2o3 Acide borique en milligrammes par kilo Matière sèche pour 100. Fraises des ])ois i4 .5 Pêche (chair) 9,5 Poire Fieurré 18,1 Poire crAngielerre i5,6 Pomme, rainette grise i 3,8 Pomme, Canada ia,2 Prunes noires (chair) 1 '1 ,t Pruneaux (chair) 60,8 Raisin blanc (avec les pépins) . . 18,0 Raisin noir (avec les pépins) . . . 20,0 Carottes 8,9 Cornichons /| ,5 Haricots verts (entiers) 8,0 Haricots écossés frais ^^>,C'> Haricots écossés secs » Lentilles sèches » Navets .5,3 Oignons 12,6 Pois frais écossés 20 , 3 Pommes de terre, épluchées. ... 28 ,8 Tomates 6 , 1 '1 Blé, grain entier » Blé, son » Blé, farine » Lapin (muscle) 27,9 Cheval (muscle ) 25 ,0 Bœuf (langue) 22,6 Pigeon (muscle) » Langouste (muscle) 21,9 OEufs et laits (•) » Sel de cuisine » Sel fin 1) Ajoutons en terminant qu'il est nécessaire, dans l'emploi de la méthode, de passer par la distillation du borate de méthyle; non seulement le dosage acquiert de ce fait un caractère de garantie qu'on ne saurait négliger, mais, (') On trouvera les chiffres relatifs aux œufs et aux laits dans les Comptes rendus, t. loG, p. 2027. Poids sec — ^ - analysé. sec. frais. 0,5 56,3 me 8,2 0,5 112,6 •0,7 1,0 28,15 5,. I ,0 56,3 8,8 1,0 38, t5 3,9 1,0 56,3 6,9 0,5 56,3 8,1 0,5 112,6 68,5 0,5 56,3 10,1 1,0 56,3 11,3 0,5 1.2,6 10,0 1,0 56,3 2,5 0,5 112,6 9>o 0.5 56,3 25,7 1,0 56,3 » 1 ,0 28,. n 0,5 112,6 6,0 0,5 112,6 14,2 0,5 56,3 i3,i 1 ,0 11,2 2>7 0,5 56,3 3,4 10,0 5,6 » 0,5 11,2 » 1,0 2,8 » 10,0 o,56 0, 16 10,0 0,28 0,07 25,0 0, 1 1 0,025 20,0 0,28 » 5,0 1 1 , 26 2,46 » » » 5,0 11,2 » 5,0 9.0 » ao-î ACADÉMIE DES SCIENCES, si l'on supprimait cette distillation pour opérer le dosage colorimétrique directement sur les cendres, la zone colorée en rouge n'aurait plus qu'une délimitation très imprécise et perdrait sa proportionnalité. Simplifiée à ce point, la méthode n'aurait plus qu'une valeur qualitative. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Synthèse biochimique du méthylgalactoside a. Note de MM. H. Héuissey et A. Aubry, transmise par M. Jungfleisch. Les synthèses biochimiques de glucosides d'alcools effectuées par Bour- quelot et ses élèves ont conduit, à l'heure actuelle, à l'obtention de dérivés se rattachant à trois séries distinctes : o?-glucosides [il, of-glucosides a et rf-galactosides ^ ; elles ont été réalisées à partir du glucose-c? et du galac- tose-c? avec le concours de trois enzymes différents : em?//5me (envisagée comme glucosidase j3), glucosidase a (de la levure de bière basse), galac- losidase p (contenue dans Vémuhine des amandes^ mélange complexe de plusieurs ferments). Dans le présent travail, qui est la continuation des recherches qui viennent d'être mentionnées, nous avons réalisé la synthèse d'un dérivé appartenant à une nouvelle série, celle des f/-galactosides a. Il semble bien, comme la remarque en a déjà été faite, en particulier pour les polysaccharides, à propos de la synthèse du gentiobiose, que les preuves apportées par Bourquelot en faveur de la réversibilité des actions •fermentaires permettent, par généralisation, d'attribuer à toute diastase le pouvoirde construire le ou les composés qu'elle est, d'autre part, susceptible de dissocier en ses composants. Les synthèses de tous les corps décom- posables par les enzymes a^jparaissent donc comme possibles, en utilisant ces derniers comme auxiliaires. La réalisation de ces synthèses, dans chaque cas particulier, s'accompagne toutefois de la difficulté de se pro- curer les enzymes appropriés et de réaliser les conditions de milieu favo- rables à l'action de ces derniers. Comme nous avions en vue la préparation biochimique de galactosides a, il nous fallait d'abord chercher une source pratiquement utilisable de galaclosidase a ; nous avons trouvé celle-ci dans le même produit que celui , qui a servi précédemment comme source de glucosidase a, c'est-à-dire dans la levure de bière basse desséchée à l'air. Si, en effet, on fait agir une macération aqueuse de celle-ci sur du méthylgalactoside a préparé par voie chimique, on constate qu'il se produit une lente hydrolyse, car la rotation SÉANCE DU 19 JANVIER 191/4. 2o5 de la solution diminue et il y a apparition de sucre réducteur ('); la quan- tité de galactosidase a contenue dans la levure de bière basse paraît, à vrai dire, très faible, étant donnée la lenteur de la réaction. Il n'en était pas moins indiqué d'essayer, à un point de vue synthétisant, le ferment dont l'action hydrolysante était ainsi constatée. Après quelques essais préliminaires, nous avons préparé le mélange suivant : Galactose pur gSs à loos Macéré aqueux toluène de levure basse à is pour 20'^'"'. 2000"^™' Alcool méthj'lique pur du commerce à 99°, 5 i 500"^™' Eau distillée, q. s. pour 10 000*^"' 100""" du mélange ont été immédiatement portés au bain-marie bouillant pendant un temps suffisant pour détruire la galactosidase a et conservés comme témoin. Après 4 mois et 3 jours, à la température du laboratoire, la rotation initiale du produit non chauffé, qui était à l'origine de +i°32' (/= 2), était passée à + i^àH'. Le dosage du sucre réducteur indiquait dans le témoin la présence de qs, 960 de galactose pour 1 00""' ; dans le liquide fermentaire celle de 0*-', 82 1 , ce qui correspondait à la disparition de 0*^,189 de galactose pour 100'"'', sous l'influence synthétisante des ferments contenus dans la levure. Nous mentionnerons seulement, d'ailleurs très brièvement, un des essais d'extraction qui ont porté sur jooo™' environ du liquide fermentaire, en vue de l'obtention du mélhylgalactoside a qui s'y était formé. La liqueur fermentaire a été bouillie, filtrée et déféquée par le sous-acétate de plomb après une légère concentration. L'excès de plomb ayant été éliminé par H-S, on a évaporé à fond à basse température et repris l'extrait par l'alcool à gS'". La liqueur alcoolique évaporée a donné un résidu qui a été traité par l'éther acétique bouillant; celui-ci, par concentration, a laissé déposer un produit cristallin qui a été recristallisé dans l'acétone, puis dans l'alcool à gS'^. Sans nous être astreints à épuiser complètement l'extrait alcoolique par l'éther acétique, nous avons obtenu un peu plus de 16 de produit cristallisé complètement pur. Le produit ainsi préparé, séché à l'air, est complètement incolore; il a une saveur très légèrement douce. Il possède 1"'°' d'eau de cristallisation. ( ' ) La partie expérimentale de ce travail sera exposée avec plus de détails dans un autre recueil. 2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. 11 fond, après dessiccation complète, à ii/4"-ii5°. Son pouvoir rotatoire, pour le composé hydraté, a été trouvé à une concentration de 0^,9826 pour 100'°'' : a,| = + i^6",3 (<' = i5''"'', / = 2, yo = os,i474,a = + 3"28')(')- La solution aqueuse du corps, non réductrice, est hydrolysée quantitati- vement par Tacide sulfurique à 3^ pour 100™", agissant à 100°, pendant 3 à 4 heures; la rotation trouvée après hydrolyse est, en effet, celle que fournit le calcul, le dédoublement étant supposé complet. Le galactose libéré peut d'ailleurs être obtenu à l'état cristallisé. Nous avons donc obtenu le méthylgalactoside a par voie de synthèse biochimique. Des essais en cours nous ont déjà montré que la méthode que nous avons utilisée peut s'appliquer à l'obtention d'autres galactosides d'alcools; nous poursuivons nos recherches en vue de la caractérisation et de l'extraction de ces derniers. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Equilibres fermentaires. Reprise de l' hydrolyse OU de la synthèse par suite de changements apportés dans la composition des mélanges. Note de MM. Em. Iîourquelot et M. Iîridel, transmise par M. Jungfleisch. Il ressort de recherches poursuivies depuis près de trois années que l'émulsine (en tant que glucosidase p) et le ferment de la levure de bière basse, desséchée à l'air (en tant que glucosidase a), ainsi, vraisemblablement, que tous les ferments analogues, possèdent deux propriétés opposées : une propriété hydrolysante et une propriété synthétisante. Si, par exemple, on ajoute de l'émulsine, d'une part, à une solution de méthylglucoside [3 dans l'alcool méthylique dilué et, d'autre part, à une solution de glucose dans le même alcool (-), il y aura dans le premier cas hydrolyse de glucoside avec mise en liberté de glucose et d'alcool méthy- lique, et, dans le second, combinaison de glucose et d'alcool méLhylique avec formation de méthylglucoside j3. (') Em. Fischer a indiqué, pour le point de fusion du méthylgalactoside a, 1 1 i°-i 12° ; pour le pouvoir rolatoiie du corps hydraté, il a indiqué d'abord -i-r63'',4, puis il a corrigé ce chiiTre et donné, comme valeurs définitives, -+-179°, 3 et H- 178", 8, à la concenlration de 9 à 10 pour 100 {Ber. cl. d. cliern. Ges., t. XXVIII, iSgS, p. ii54). (■^) Les réactions se produisent même si la teneur en alcool atteint gSs pour 100'^"''. SÉANCE DU 19 JANVIER igi^- 207 Dans aucune des deux expériences, la réaction n'ira jusqu'au bout ; elle s'arrêtera alors qu'il y aura encore du métli) Iglucoside ji non hydrolyse dans la première et du glucose non combiné dans la seconde. Pour expliquer ces arrêts, on a émis l'hypothèse que le ferment met en œuvre simultanément ses deux propriétés opposées ; et comme la vitesse des deux réactions dépend de la masse du composé auquel elles s'adressent, on comprend que l'une, rapide d'abord, ira se ralentissant, tandis que l'autre ira s'accéléranl jusqu'à équivaloir à la première, c'est-à-dire à la compenser. Un exemple fera mieux comprendre. Soit une solution de méthylglu- coside [3 dans de l'alcool mélhylique dilué (' ). Ajoutons de l'émulsine : il est évident que la vitesse de la réaction hydrolysanle, rapide au début, ira en diminuant au fur et à mesure que diminuera la proportion de glucoside. Au contraire, la réaction glucosidifiante — qui ne peut se manifester qu'après mise en liberté de glucose — ira en croissant en même temps que croîtra la proportion de celui-ci et sa vitesse finira par égaler celle de la réaction hydrolysante. A ce moment il y aura équilibre et les choses seront comme s'il y avait arrêt de la seule réaction appréciable, la réaction hydro- lysante. Mais, s'il en est ainsi, pour ton te modification survenant alors dans la teneur du liquide en glucoside ou en glucose, l'équilibre sera rompu et l'on devra, suivant la nature dp cette modification, voir reprendre l'une ou l'autre des deux réactions. Cette question étant de la plus grande importance au point de vue de l'interprétation du mécanisme des actions fermentaires, comme à celui du rôle des ferments dans le chimisme des êtres vivants, nous avons pensé qu'il y avait intérêt à l'étudier sous ses différentes faces. Examinons d'abord ce qui se passe lorsque l'équilibre est modifié par destruction ou par addition de glucose. On a préparé un mélange ainsi composé : Métliylglucoside jj (correspondant à 2? de glucose) 2», i555 Alcool méthyliqiie 100 Eau q. s. pour 100'^'"' Eniulsine oS,3o qu'on a abandonné à la température du laboratoire (-f- 14° à ■+- ig°). (') Nous supposons la teneur en alcool assez élevée, par rapport aux autres principes dissous, pour que les variations qui y sont apportées par les réactions soient négli- geables. De la sorte, il n'y a à envisager que la teneur en méthylglucoside et en glucose. 2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'hydrolyse a commencé aussitôt; elle s'est arrêtée lorsque la rota- tion (/ = 2), primitivement de — i"26', a eu passé à +i°2o', ce qui correspond, comme l'ont établi des expériences antérieures, à l'hydrolyse de 1^^,6934 de méthylglucoside j3 et à la mise en liberté de 1^,5712 de glucose. L'addition de nouvelle émulsine n'a produit aucun changement : l'équilibre était donc atteint. Dans l'hypothèse que nous examinons, si Ton rompt l'équilibre par enlè- vement de glucose, la réaction hydrolysante l'emportera sur l'autre et on la verra se manifester de nouveau. Or, nous pouvons enlever le glucose avec la levure ; celle-ci le détruira peu à peu par fermentation ( ' ) sans toucher au méthylglucoside ^. Mais, cette destruction étant suivie de l'hydrolyse du glucoside par l'émulsine, de nouveau glucose sera mis en liberté; celui-ci sera détruit à son tour, et ainsi de suite jusqu'à disparition totale du glucoside. Les choses se sont passées ainsi. On a ajouté de la levure et l'on a vu la rotation passer en 24 heures à — 16'; en 4^ heures à — 2' et en 3 jours à zéro. Une seconde expérience a été faite, toute semblable, dans laquelle le méthylglucoside (3 était remplacé par du méthylglucoside a, et l'émulsine par de la glucosidase a; elle a donné les mêmes résultats : la destruction, par la levure, du glucose existant dans le système en équilibre, a amené la reprise de l'hydrolyse par la glucosidase a, et les deux phénomènes se sont poursuivis jusqu'à la disparition du méthylglucoside a. Ainsi, lorsque, dans les expériences que nous venons d'envisager, l'équi- libre est modifié par destruction du glucose, on voit reprendre la réaction hydrolysante. Inversement, si la modification est due à une addition de glucose, on verra reprendre la réaction glucosidifiante. C'est ce qu'ont montré d'autres expériences analogues aux précédentes, dans lesquelles on a ajouté du glucose après avoir atteint l'équilibre. Tous ces faits s'enchaînent logiquement, et l'on conçoit qu'ils doivent prendre place dans l'interprétation des processus biochimiques qui se passent dans l'organisme vivant. Ce que fait la levure dans nos expériences, la cellule peut le faire, par exemple, chez les végétaux au moment de la germination, ce qui doit amener l'hydrolyse et partant la consommation des aliments de réserve à l'aide des mêmes ferments qui en ont effectué la synthèse. (') A. la condition que, comme dans notre expérience, le titre alcoolique soit infé- rieur à i5 pour joo. SÉANCE DU 19 JANVIER I9l4- 209 Et encore convient-il de faire remarquer que les cas que nous avons envisagés jusqu'ici sont les plus simples parmi ceux qui se présentent à l'esprit. Les équilibres peuvent en effet être modifiés d'autre façon : ils peuvent l'être par l'intervention de ferments différents agissant sur les principes en liberté pour donner naissance à d'autres composés synthé- tiques. Mais alors il se produira des partages et des déplacements dont l'étude présente un égal intérêt. GÉOLOGIE. — Les horizons à Fiisulinidés d' Àkasaha (Japon) comparés aux horizons à Fusidinidés de Chine et d'' Indo-Chine. Note de M. J. Deprat, présentée par M. H. Douvillé. Les calcaires en question forment, prèsd'Ogaki,danslaprovincede Mino (Japon), un affleurement très important. C'est là que Tiichtliofen recueillit les fossiles étudiés par C. Schwager. Ils furent également étudiés par Gottsche, Kôtô et Wakimizu. Ces derniers auteurs y distinguèrent deux grandes divisions : calcaires à Fusulines et au-dessous, calcaires à Schwa- gérines. Celte classification est un peu trop simplifiée. Plus récemment, notre savant confrère H. \abe, publia une étude sur les Fusulinidés où il résuma les connaissances. sur Akasaka -et décrivit une nouvelle espèce, Neoschw. glohosa provenant de ce gisement ('). Ce lieu était pour moi d'un intérêt particulier; je désirais l'étudier pour voir si j'y retrouverais les horizons si constants que j'ai décrit en Chine et en Indo-Chine. Je l'ai visité au cours du mois d'octobre dernier, en revenant du Congrès géologique international de Toronto, afin d'augmenter les données nombreuses que je recueille depuis plusieurs années à cet égard, dans l'Asie extrême-orientale. .T'analyserai dans un travail plus détaillé, en préparation, où je figurerai toutes les espèces de Fusulinidés d'Akasaka en phototypie, les données de mes prédécesseurs. Je donnerai ici simplement les résultais nouveaux que j'ai obtenus (-). (') A coiilrihiilion lo llie s;eniis Ftisiilina iJourn. of Ihc Collège of Scicncf, Tokyo, 1906). (-) J'ai trouvé, auprès île nos confrères japonais du Service géologique du J;ipon, l'accueil le plus amical, et je les remercie de la cordialité avec laquelle ils se sont dépensés pour nous être utiles, notamment M. Inouyé, chef de Service géologique, et M. Noda. G. R., iyi4, I" 5emes/;-e. (T. 15S, N°3.) 27 2IO ACADÉMIE DES SCIENCES. Les calcaires d'Akasaka forment un anticlinal très redressé dont l'axe est occupé par des calcaires blancs dans lesquels j'ai observé : Fusitlina temiissinia Sclielhv, F. Cayeuxi Deprat, F. complicata Schellw, F. mi/ltisep- tata Scbellw. Ces calcaires représentent exactement Thorizon que j'ai décrit dans la Chine méridionale et que j'ai retrouvé dans toute l'Indo- Cliine; mais au Japon, il est moins riche en espèces et ne contient pas les Dolionines ouraliennes que j'ai signalées (Z). Alicice, D. Claiidiœ Deprat). C'est l'horizon ouralien des Alpes carniques à F. multiseptata Schellwien. De part et d'autre de ces calcaires, viennent de nouveaux calcaires blancs ou gris contenant en abondance : Neosc/nr. craliculijera forme type; un peu plus haut, slraligraphiquement, Verbeekina Verbeeki Gein, l'accompagne avec d'autres espèces encore à l'étude. Puis viennent des calcaires gris «U blanchâtres à Fusuliiia japonica Giimbel, Neoschwagerina Margaritce Deprat (espèce indochinoise), V. Verbeeki Cjem. Un horizon stratigraphiquement plus élevé contient en abondance Doliolina lepida Schwager, seule ou avec F. japonica; cette espèce ne me parait pas caractéristique d'un horizon déterminé et semble avoir une extension verticale assez forte comme Verbeekina Verbeeki. J'ai recueilli ensuite dans un horizon de calcaire gris les Fusulines réseau alvéolaire formé de grosses poutrelles que j'ai décrites en Indo-Chine, dans les calcaires du Cammon; je signalerai d'abord un horizon à F. ambiguaDepva.\. (forme indochinoise) seule, suivi de calcaires riches en F. exilis Schw., F. Marg/wri/ii Depral, Sc/iu\ Doiivil/ei Dcpval (signalée par ^ abe comme S. Verbeeki), avec N. globosa Yabe, et beaucoup d'autres formes. Enfin, la série se termine par un horizon à Neosch. {Sumali-ina) mulliseptata Deprat, identique à l'espèce que j'ai signalée dans la même position stratigrapliique au Cambodge et au Yun-nan dans le Permien supérieur. Pour résumer, la série des principaux horizons est la suivante : Permien ^iipérieiii'. g. iMeoscluvagerina {Suinatriiia) multisepLala Depral, N. globosa Yabe. /'. F. exilis Sciiw., F. Margheritii Deprat. .9. Doiivillei Deprat, yV. globosa Yabe, etc. c. F. ambigiia Deprat. Permien . il. Doliolina lepida Scinv., Fusulina Japonica Giinib., V. Ver- moyen \ beeki, etc. el j c. Neoscluv. Margaritœ \)e\>r»\. F. Japonica Ciiimb.. 1. Verbeecld inférieur. I Gein, etc. SÉANCE DU 19 JANVIER I9l4- 211 Ouralien, . h. N. craticulifera Scliw., etc. partie a. F. teuiissinia Scliellw, F. Cayeuxi Deprat, F. tniildseplala supérieure. ' Schellw, F. complicalci, Schellw. Ces horizons se succèdent exactement comme en Indo-Chine et clans la Chine méridionale ainsi que je Fai établi (') pour ces régions. Il faut faire remarquer que les calcaires japonais sont plus pauvres en horizons et que chaque horizon paraît moins riche en genres et en espèces. De plus, tout le Carhoniférien inférieur, moyen et tous les horizons inférieurs à Fusulina de rOuralien manquent ou sont métamorphiques au Japon. La série des calcaires à Fusulina ne commence donc qu'avec l'horizon ouralien à F. mul- liseptata. Je ferai remarquer comme particulièrement intéressants les faits suivants : présence au Japon de l'horizon des Alpes carniques à Fus. mul- tiseptata dont j'ai montré la constance partout jusqu'à présent en Extrême- Orient; présence de plusieurs des horizons indochinois que j'ai récem- ment décrits : horizon à N. Margaritœ Deprat, à F. amhigua Deprat; découverte des couches à Sumatrina multiseptata Deprat au sommet de la série, espèce identique à celle du Cambodge et placée au même horizon. Tout ceci est d'un grand intérêt et montre que les horizons à Fusulinidés ont la même valeur que les horizons à Numrtiulites, à Orthophragmines ou à Lépidocyclines. GÉOLOGIE. — Sur les modifications apportées aux nappes provençales par les mouvements alpins, ^fote (-) de M. J. Kepelin, présentée par M. Pierre Termier. De l'étude des vallées triasiques de la région provençale (vallée de l'Huveaune entre Saint-Zacharie et Roquevaire, vallée du Cauron, de Varages, etc.) se dégagent trois conclusions importantes : i" les terrains oligocènes n'ont pas participé aux grands mouvements tectoniques proven- çaux; 2° les grandes lagunes oligocènes, après ces mouvements, ont occupé, entre autres territoires, les vallées oîi les érosions avaient entamé les dépôts secondaires jusqu'au Trias; 3" d'importants mouvements postérieurs ont (') J. Deprat, Éludes des Fusulinidés de Chine et d'Iado-Chine ( ii^' Mémoire, p. 1-77, 9 pi.) el Études des Fusulinidés d' Indo-Chine (2" Mémoire, lopl.) : Mémoires du Service géologique de l'Iudo-Chine, igi2 et igiS. (-) Présentée dans la séance du 12 janvier 1914- 212 ACADEMIE DES SCIENCES souvent redressé ces dépôls jusqu'à la verticale ou les ont même renversés. Ces mouvements secondaires ont modifié les rapports relatifs des divers éléments des nappes et de leur substratum, en particulier dans les coupures d'érosion. C'est à ces mouven;ents qu'il faut attribuer le redressement des couches triasiques entre Auriol et Roquevaire. Les terrains oligocènes se montrent là disloqués ou redressés comme le Trias lui-même, alors que les lambeaux de recouvrement sont toujours dans une situation voisine de l'horizontale. Ces faits indiquent une sorte de compression des zones d'érosion entre les massifs qu'elles séparent. Dans la région de Varages, on voit en certains points (entre Varages et La Verdière), le Trias recouvert en concordance par l'Oligocène et, en d'autres points, le Trias renversé sur l'Oligocène, comme au voisinage de Barjols. Les mouvements alpins ont donc modifié notablement les relations tectoniques dans les grandes vallées triasiques. C'est à un chemuchement d'âge alpin, le long cViine vallée d'érosion, ayant atteint le Trios, (jueje crois possible d'attribuer les relations si étranges du Crétacé et du Trias dans la vallée du Gapeau, entre Signes et Méounes. Comprimé entre deux massifs formés de Jurassique et de Crétacé, en strates peu inclinées, le Trias s'est redressé en plis très raides et s'est déversé en certains points sur les couches les plus élevées du massif septentrional ( ' ). Il n'y aurait pas de nappes à proprement parler dans cette vallée. En tout cas, la nappe inférieure de M. Haug ne nie semble pas pouvoir être admise, car le Crétacé supérieur ne s'enfonce pas sous les dolomies près de Signes et sa situation sur les dolomies est confirmée par l'apparition vers Méounes de bandes de Crétacé moyen (Tiironien), de Crétacé inférieur (Urgonien, Hauterivien, V'alanginien) et de calcaires blancs du Jurassique supérieur, dont la liaison avec les dolomies qui forment le massif septentrional, malgré les irrégularités du contact, est incontestable. Quant à la nappe moyenne de M. Haug, elle n'est, en réalité, que la base triasique de la série jurassique qui supporte les deux plateaux dolomitiques (voir feuille de Toulon) et qui se trouve masquée par le chevauchement des dolomies sur le Trias. La nappe supé- rieure n'a d'existence réelle que dans la partie située au nord de Mourrier d'Agnis. Elle représente la suite, à peine interrompue par les accidents de la vallée de Raby, du flanc normal du grand pli de la Sainte-Baume (nappe supérieure si l'on veut). Entre Signes et Chateauvieux, le Trias apparaît en un anticlinal pincé entre les deux massifs (') La découverte faite par M. Haug d'un pointement de roche basaltique au centre d'une voûte de calcaires triasiques, difficilement explicable dans l'iiypothèse d'une fenêtre, vient à l'ajjpui de l'âge miocène des clievauchenients. Les basaltes d'Evenos sont en effet postérieurs à l'Oligocène de Bandol. SÉANCE DU 19 JANVIER igi/j. 2l3 duloiuiliques de l'Est et l'Ouest {voir feuille de Marseille) et déversé au Nord sur le Crétacé supérieur en transgression sur les dolomies. Vers Riboux, il ne peut plus être question de nappe. On est véritablenaent dans la partie axiale d'un grand pli couché, avec une série normale très complète et régulière au Sud, une partie axiale formée d'une énorme niasse d'Infra-Lias très peu incliné, enfin une série reuversée jurassique et crétacée. Celle-ci ne comprend pas seulement, parmi ses termes jurassiques, les dolomies et les calcaires bathoniens comme le pense M. Haug('), mais des lames de Lias, de Bajocien, de Bathonien qui disparaissent momentanément vers l'Est et vers l'Ouest pour reparaître presque aussitôt. Vers l'Ouest de Biboux, la bande infraliasique et triasique (nappe moyenne de M. Haug) peut se suivre avec une épaisseur moindre jusqu'au ruisseau de Saint-Pons. Elle est constamment associée à la série jurassique normale et ne forme nullement une nappe indépendante. Les tracés de la feuille de Marseille sont loin d'être exacts, comme il le croit, à l'Ouest de Cuges. On n'y voit pas le Bathonien décollé de son substralum naturel, mais la continuation des bandes de Lias, de Bajocien et de Bathonien des collines à l'Est de Cuges, que recouvrent, à l'Ouest et au Sud, en discordance mécanique, l'Hauterivien et l'Urgonien, qui arrivent ainsi à 3oo"' du village. Il n'y a pas là de nouvelle nappe, et l'on peut suivre, malgré le chevauchement dont je viens de parler, les affleurements de la base de la nappe jusqu'au voisinage immédiat de la source de Saint-Pons. Ces aflleurements sont masqués un instant à l'Ouest des Gypières par le débordement du Jurassique supérieur et de l'Infra-Crélacé sur le Jurassique moyen et inférieur et jusqu'à l'Infra-I^ias. Le long de la route de la source de Sainl-Pons au col de Cuges (tiers inférieur), la série renversée ne montre, par suite de l'étirement du Jurassique, que les calcaires marneux hauteriviens, qui forment une boucle enveloppant celle de l'Urgonien déjà décrite dans une précédente Note. C'est contre celte marnière synclinale redressée que l'on voit, aussitôt après la traversée des tufs de la source, les divers termes de la série normale, très étirée à la base, Infralias, Lias, Bajocien, Bathonien, etc. Ainsi, la grande bande infra-liasique de Riboux (nappe moyenne de M. Haug) se poursuit jusqu'au fond du vallon de Saint-Pons. A peine interrompue par le manteau de tufs qui comble la petite dépression trian- gulaire au voisinage de la source, elle reparaît aussitôt après dans le grand ravin. Il est donc certain que l'Infralias de Riboux est en continuité avec celui de Roqueforcade. Il n'y a pas de Jurassique renversé au Nord des moulins de Saint-Pons (^). Les plis secondaires qui accidentent la crête entre le Pic (' ) Haug, Les nappes du versant méridional de la Sainte-Baume {Comptes rendus, aa décembre igiS). (^) Haug, loc. cit. ant. 2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. de Bartagne et les plateaux de Roqueforcade, synclinal sénonien, anti- clinal ramenant le Sénonien sous le Jurassique, ainsi que les plis de la nappe infraliasique, sont probablement d'âge post-oligocène. Ils peuvent être assimilés à ceux de la région Signes-Méounes. Ils forment un faisceau important qui va s'ennoyer dans le fond du ravin et contre lequel la série crétacée renversée, aussi bien au Pic de Bartagne que près de l'affleure- ment triasique du fond du ravin, se redresse jusqu'à la verticale. Ces faits, et ceux que j'ai exposés dans ma précédente Note, montrent que la série de Roqueforcade fait partie de la grande nappe de la Sainte-Baume, dont les racines sont dans la région de Riboux. La séance est levée à 4 heures et demie. Ph. V. T. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 19 janvier igiS. Institut de France. Académie des Sciences. Eloge historique d' Henri Poincaré, Membre de l'Académie, par M. Gaston Darboux, Secrétaire perpétuel, lu dans la séance publique annuelle du 16 décembre 1910. Paris, Gauthier- Villars, 1918; I fasc. in-4°. Etude du développement et de l'anatomie des « Pogonia malgaches », par M. Laurent Moreau. (Extr. de la Revue générale de Botanitjue : t. XXIV, 1912, p. 97.) Paris, 1912; I fasc. in-S". Etude anatomique des Orchidées à pseudobulbes des pays chauds et de quelques autres espèces tropicales de plantes à tubercules, par M. Laurent Moreau. (Extr. de la Revue générale de Botanique; t. XXV, 1918, p. 5o3.) Paris, 1918; i fasc. in-S°. Société Linnéenne de Bordeaujc. Catalogue de la Bibliothèque; i^'' et 1" fasci- cules, 1" édition. Bordeaux, A. Saugnac et C'", 1918; i vol. et 1 fasc. in-8". A^L" Bulletin météorologique annuel du département des Pyrénées-Orientales ; année 191 1. Perpignan, imp. de Charles Latorbe, s. d.; 1 fasc. in-4°. SÉANCE DU 19 JANVIER I914. 2l5 Nuova fonnola sul régime uniforme nelle condotle d'acqua a sezione circolare, per LuciANO CoMi. Rome, 191 3; 1 fasc. in-4°. Isla de Tenerife. Impresiones de via/es e investigaciones cientificas, por M. de OssuNA VAN Den-Heede Santa Cruz de TéiiérifTe, A.-J. Henitez, 1912; 1 fasc. in-8°. Tlie Àbulilon molli, by F. -H. Chittenden. (Bureau of Entomology; n» 126.) Washington, iQiS; i fasc. in-8°. Nomenclature of the sapote and the sapodilla, by O.-F. Cook. [Contributions from the United States national Herbarium; t. XVI, partie 11.) Wasliington, 1918 ; I fasc. in-8°. Die Haufensande, als besonderer Typus der Sandanhàufungen, von W.-A. Obrutschew; mil 3 Tafein und i5 Figuren. Moscou, I9i3; 1 fasc. in-8°. Mémoires de la Société de Physique et d' Histoire naturelle de Genève; t. XXXVII, fasc. 4., juillet et décembre igiS. Paris, G. Fisclibaclier; Genève, Georg et O", 1912; 1 vol. in-4''. Digest of Comments on the pharmacopœia of the United States of America, and on the national Formulary for the calendar year ending december Z\, 191 1, by MuKRAY Galt Motter and Martin-J. Wilbert. Washington, i9i3; 1 vol. in-8°. Institut international d'Agriculture de Rome. Bulletin de Statistique agricole et commerciale; ^''■ année, n" 1, janvier 1914. Rome, i9i4i ' fasc. in-S". R. Istituto d'Incoraggiamento di Napoli. Annali délia Stazione sperimen laie per la malattie del hestinmc : t. I : 191 1, 1912, 1918. Naples, igiS; i vol. in-8°. Bulletin de la Société impériale des Naluralistes de Moscou ; année 191 2. Moscou, I9i3; I vol. iii-8°. Il6 ACADÉMIE DES SCIENCES, ERRATA. (Séance du 5 janvier 1914-) I I Page 10, ligne 8 en remontant, supprimer le nom de M. GouY, élu Membre non résident. (Séance du 12 janvier 1914-) Page 96, ligne i5, an lieu de Section de Mécanique, lire Section de Minéralogie. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 26 JANVIER lîili. PnÉSIDRNCE DE M. P. APPELL. 3IEMOIRES ET C03IMIJIVICATI0IVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de i.'I.vsthuctioj; publique et des Beaux-Arts adresse ampliation du Décret qui porte approbation de l'élection que l'Académie a faite de M. Charles Richel pour occuper, dans la Section de Médecine et Chirurgie, la place vacante par le décès de M. Lucas-Championnière . Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Ciiari.es Bichet prend place parmi ses confrères. M. Puiseux donne lecture d'une Notice sur M. R. Radau. Cette Notice sera imprimée dans le Recueille l'Académie. M. le Président annonce à l'Académie la mort de 'Sir David Gï/t, Cor- respondant pour la Section d'Astronomie, et donne la parole à M. B. Baii.- LADD, qui lil la Notice suivante : Sir David Gill, Correspondant de l'Académie depuis 1896, pour la Section d'Astronomie, est mort à Londres, samedi 24 janvier, à 8''3o™, à l'âge de 70 ans. Né à Aberdeen (Ecosse) le 12 juin i843, il subit, dès l'âge de 20 ans, l'influence de l'illustre Clerk Maxwell, et s'occupa d'abord de physique et de la détermination précise de l'heure; Directeur de l'Observa- toire privé de Dun Echl, il fit en 1874 sa célèbre expédition à l'île Maurice pour l'observation du passage de Vénus, et donna sa première détermina- tion 8", 77 de la parallaxe du Soleil d'après les observations de Junon. C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N' 4.) 28 2l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. En 1877, une nouvelle expédition, à l'Ascension, donna 8", 78 par des observations de Mars. Le 19 février 1879, Gill devint astronome de Sa Majesté, au Cap, où il resta jusqu'en 1907. Son activité au Cap a donné, entre autres travaux : toute une série de catalogues méridiens de grande valeur; la description photographique du Ciel sud; des recherches de parallaxes stellaires; une nouvelle détermi- nation de la parallaxe du Soleil par des observations d'Iris, Victoria et Sappho, dont un résultat, 8",8oG, coïncide avec celui que Arthur R. Hinks a déduit, en 1909, des observations photographiques d'Eros; des détermi- nations de la masse de Jupiter et des éléments de ses anciens satellites; la géodésie de l'Afrique du Sud et l'amorce de l'arc de méridien traversant l'Afrique entière et devant s'étendre jusqu'au nord de l'Europe; des tra- vaux d'aslrophj'sique et la contribution de l'Observatoire du Cap à l'entre- prise de la Carte photographique du Ciel. Gill venait de terminer, il y a deux mois, la publication d'un magnifique ouvrage Hislory and description of the Royal Ohservalory Cape of good hope^ ouvrage qui n'est pas seulement le récit d'un siècle d'efforts, mais un monu- ment rappelant, à 68 ans de distance, la description par W. Struve de l'Obser- vatoire de Poulkovo. Sir David dit avoir puisé beaucoup dans ce dernier Ouvrage ; tous ceux qui, dans l'avenir, auront à installer un observatoire, grand ou petit, devront connaître à fond la Description de V Observatoire du Cap. Gill avait trouvé 8 personnes à l'Observatoire du Cap ; à son départ, il en laissait 34- Dans l'entreprise de la Carte du ciel, Sir David Gill eut un rôle des plus importants. Dès le début en 1887, on le trouve pleinement d'accord avec l'amiral Mouchez et les frères Henry. Il assista à toutes les réunions du Comité international permanent, sauf la seconde (1889); vice-président dépuis 1891, il fut élu en 1909 Président d'honneur. Sir David a aussi rendu de très grands services lors de la réunion de la Conférence des éphémérides en 191 1 . Dans la plupart des entreprises scien- tifiques internationales, il était l'un des délégués de la Grande-Bretagne ; il a exercé partout une influence décisive, grâce à sa hauteur de vue, à son esprit net et clair, à son caractère conciliant. Membre de la Société royale de Londres, Correspondant du Bureau dés Longitudes, (iill avait reçu la médaille Bruce ol deux fois la médaille d'or de la Société royale astronomique dont il était Foreign Secretary. La science mondiale perd en lui un de ses représentants les plus illustres; la France un de ses plus dévoués amis. SÉANCE DU 26 JANVIER I9l4- 219 ASTRONOMIE. — Sur la déter-rninatiuii du coefficient thermométrique des vis de micromètre. Noie de M. G. Bigol'rdan. Les variations de température changent la distance focale de l'objectif d'une lunette, la longueur de son tube et celle du pas de la vis du micro- mètre; par là, elle agit d'une manière complexe pour modifier la valeur angulaire d'un tour de cette vis. D'ordinaire, c'est par des observations directes sur le ciel qu'on déter- mine le coefficient thermomètrique des vis de micromètre, c'est-à-dire la variation angulaire de i tour correspondant à une variation de température de 1". Pour l'équatorial, un des moyens les plus sûrs pour obtenir la vraie valeur de ce coefficient est de mesurer avec la vis la différence de déclinai- son de deuv étoiles voisines du pôle et convenablement éloignées l'une de l'autre en déclinaison; ces étoiles étant faciles à observer en hiver comme en été, c'est-à-dire à des températures assez différentes, on compare les résultats, après avoir tenu compte de la précession, de la nutation et de l'aberration. I/incertitude que présente cette méthode lienl surtout aux écarts de la mise au foyer, quelque soin d'ailleurs qu'on apporte à celle-ci, quand on la réalise directement sur le ciel : avec des lunettes de 5™ à (J'" de distance focale, il n'est pas rare de trouver, dans les lectures de mise au foyer, des nombres différant de 1™'" et même davantage, quoique la température soit sensiblement la même. Tout ce qui peut servir à mieux déterminer rapidement le foyer aidera donc à trouver le coefficient thermométrique avec plus de précision : c'est ce que permet l'ingénieuse méthode que vient d'imaginer M. Lippmann (') pour régler une lunette en autocoUimation, et au moyen de laquelle la même incertitude sur la mise au foyer est de l'ordre du micron pour des objectifs ordinaires de 2™ de distance focale. Alors la manière de procéder pour déterminer le coefficient ihennomé- ('j G. I^IPPMANN, Mélliode pniir le rf!^liis;i: d une luiicllr eu auliiiotUmulKtti {Comptes rendus, t. I08, i?. janvier igi.'j, p. 88-90). (Certains procédés [de labora- toire permettraient d'obtenir la distance focale avec plus de précision que les déter- minations directes sur le ciel, mais elles sont assez difficilement applicables dans les conditions même où l'instrument est employé aux observations célestes. 220 ACADEMIE DES SCIENCES. trique d'une vis de micromètre comportera les deux opérations suivantes : 1° Mesure de la valeur linéaire du tour et du coefficient de dilatation de la vis seule. 2° Mesure de la variation de la distance focale de l'objectif avec la tem- pérature, l'objectif étant toujours monté de la même manière sur le même tube, et les variations de la distance focale étant repérées sur ce tube. hn joignant à cela une mesure approximative de la même distance focale à une température connue, on aura le moyen de calculer le coefficient ther- mométrique. Enfin, si Ton détermine exactement la longueur même de la distance locale à une température connue, on pourra conclure, en outre, la valeur angulaire elle-même du tour de vis. THÉORIE DES NO.MBRES. — Sur quelques fonctions numériques remarquables. Note de M. G. Humbert. 1. Dans des recherches publiées ces dernières années, soit aux Comptes rendus., soit au Journal de Mathématiques., j'ai eu l'occasion de développer la méthode par laquelle Herniite a retrouvé certaines des formules de Kro- necker relatives aux classes de formes quadratiques, binaires et positives, et j'ai pu faire'connaître ainsi beaucoup de résultats nouveaux. Malheureu- sement, et c'est l'inconvénient de la méthode, ces résultats se présentent isolément, sans lien entre eux, et la démonstration de chacun exige un effort spécial. L'introduction d'un paramètre {Comptes rendus, 21 fé- vrier 1910), en permettant de déduire d'une même formule plusieurs des formules connues antérieurement, atténue l'inconvénient signalé, mais sans le faire entièrement disparaître. Je me propose de montrer aujourd'hui comment les propriétés de cer- taines fonctions numériques nouvelles apportent, dans ces questions, plus d'ordre et de clarté, en même temps qu'un degré très supérieur de généra- lité : on verra ainsi un grand nombre de résultats connus ou inconnus se grouper autour de quelques formules. 2. I^es fonctions numériques à considérer sont définies par des séries de Fourier analogues à celles qui donnent les quotients, deux à deux, des fonctions thêta à^ ane variable; seulement, au lieu d'être, comme ces quo- tients, des fonctions méromorphes, elles sont holomorphes dans tout le plan. SÉANCE UU 26 JANVIER I9l4- 221 Posons, par exemple, 4' On reconnaît aisément que la série second membre converge absolument pour toute valeur de x, pourvu qu'en posant comme d'ordinaire q = e"^", la constante t ait sa partie imaginaire positive. D'autre part, on a I 4-,(J7-(-7l ) —éi{x). (2) ; _i les notations étant celles de mes travaux précédents (' ). De même, si l'on pose • 7 |2/n-l|l2/j'+3l (3) ■h[x) =z 4y ^' (- ly- sin(2// + i).r, /i=0 on trouvera (4) di(a;-+-7T)= — J'C'^)' "^(a- + ttt) = — iJ;(a;) + 2/7' ■' e -'■-'■ 0(.<7). Inversement, les fonctions entières qui vérifient (2), d'une part, et (4), d'autre part, coïncident respectivement avec '-Pi(t) et •\i(x). On peut encore écrire I Tï — 0 i n -t- •■( » 3 j H(a^)=:4-y (— 1)""^ * gr-m+\)ix. — 00 — ac 9, = 0,(o); 5 = 0(0); •fl,= H,(o); H'(o) = v), 5, 9. 222 ACADEMIE DES SCIENCES. 4 « -H 3, les seconds membres des formules (5) ne convergeraient plus pour toute valeur de x. On pourrait encore introduire les fonctions qu'on obtient en remplaçant x par ^ + - dans 'J;, et dans vp; il sera inutile de les désigner par une lettre spéciale. Observons aussi que ij/, se déduit de .];, à un facteur constant près, par le changement de q en qe^' ^ c'est-à-dire de t en t + i . 3. Une importante propriété de la fonction 'K^.) est d'être (au signe près) le terme indépendant de r dans le développement en série de Fourier de Y], OH, (y + a?) H (y) : 0,(,v), regardée comme fonction dej; le déve- loppement complet est le suivant : ,,,H.(,- + ..,H(,-) 0|(j) ^ s'étendant aux décompositions en facteurs (positifs) 4 " + 3 = , i pour x ^ - sont : :i ,1-1 ? J) = 42'/""'(-')"2(-') ' ,1-1 les sommes S(— i) " s'étendant aux diviseurs d de 4«4-3 inférieurs à v/4 N + 3 ; et n = l le dernier 2 portant sur les décompositions 2/î = oo, ci-dessus indiquées. On reconnaît que i|;,(-j, ^(-), 'Ci-^j sont respectivement les quantités rencontrées par Hermite (^Comptes rendus^ t. 35; Journal de Lioiwil/e, 1^ série, t. IX, p. i45; Œuvres, t. II, p. 2'|5-246) et qu'il désigne par A, B, C. Faisant a;- = - dans (6), (8), (9), on trouve les relations d'Hermite : (9) A9,+ Be-r,l, CfA-Bï^,t=9^ GÔ + A-/],= eî. 2M + Î 4. Egalons maintenant les coefficients de q ' dans les deux membres de (7), nous arrivons aisément au résultat suivant : Décomposons un entier donné, 8M -f- 3, en trois carrés (10) 8M + 3 =(a/> + 1)^+ (2/,'+ 1)2+ (•.2/t"+ i)-^ (A-, A-', /c"lo); de toutes les façons possibles, en tenant compte de l'ordre des carrés, considérons d'autre part les décompositions (ti) SM + 3 = 4/'' + <^f/i (/i=o; f/, f/, > o el (Y< (/,), on a la formule, où /(.f ) désigne une fonction paire de x, d'ailleurs quelconque, (•2) lf{2h-i-l) = l{-,f^/(d+2h), 224 ACADÉMIE DES SCIENCES. les sommes, premier et second membres, s'étendant respectivement aux décompositions (lo) et (i i). Pour /"= I, la formule revient à celle qu'Hermite a déduite (^Journal de Crelle, t. 100) de AO, -+- B9 = yjj; le résultat d'Hermile se présente donc ainsi comme un cas particulier d'une relation bien plus générale. D'ailleurs, l'égalité (12) est une de celles que j'ai transformées récemment (Co/?2p/« rendus, 11 décembre 191 3) par l'introduction des réduites principcdes indé- finies de déterminant 8M + 3 (n" 4). Les égalités (8) donnent lieu de même à la suivante, où y (>r) est une îonclion paire quelconque, (.3) (_,)^i/(^) = 4i(-.)n-o'^'~^/(^)- La première somme s'étend aux décompositions (i4) N = «a-H|3^ + -/-^ («,(3,)/|o), la seconde aux décompositions 4 N = A- -h (/o; <•/<(;?,; f/, — d^^i (mocl4); N désigne un entier positif quelconque, non carré. Pour /■= 1 , on retrouve, sous une forme plus simple, la relation déduite par Hermite (yloc. cit.) de CO, — By], = 0'; enfin le second membre de (i3) se transforme aisément par l'introduction des réduites principales indéfinies de déterminant 4N. 5. Il faut observer ici que Liouville a donné plusieurs formules du même genre que(i3); mais, dans leurs seconds membres, les diviseurs analogues à r/ ou à r/, jouent le même rôle, tandis que, dans (i3), d est un diviseur de 4N — /- inférieur à son conjugué d ^ et qu'il n'y a pas symétrie par rapport k d e\. d^. Par exemple, Liouville indique, d'ailleurs sans démonstration, cette relation \f{x) îonclion paire quelconque] : (.5) l[-^)^f{x■) = ^l{-^)9^"f{^d + h), la première somme portant sur les décompositions (i4), et la seconde sur les décompositions N =/(2-l-f/(2p-(- 1) [h'=o,(ll\,plo). N est supposé non carré. SÉANCE DU 26 JANVIER I9l4- 225 On voit qu'au second membre de (i5), tous les diviseurs d, à conjugué impair, de N — /r jouent le même rôle : ce fait avertit que la démonstra- tion de la formule de Lion ville doit être clierchée, non dans des relations où figureraient '];,'];,,"(, mais dans celles où interviennent les fonctions thêta ordinaires. On la trouve, en effet, en partant du développement trigonométrique classique de 00, 0, (.r) ; 0(a?), chassant le dénomina- teur 0(.r), et égalant les coefficients de (j^ dans les deux membres. C'est donc à juste titre qu'en introduisant les quantités numériques A, B, C, Hermite insistait sur ce fait que ce sont seulement des parties de fonclion, voulant dire par là que les diviseurs d'un entier y figurent diffé- remment selon qu'ils sont inférieurs ou supérieurs à la racine carrée de l'entier. 6. Revenons à l'équation (G) pour y faire v = - — a:; nous trouvons oc ., (10) ^xTT, — r = 4 7 1 7 sin x; '* it + 'i chassant @ {x) et égalant dans les deux membres les coefficients de q *, nous obtenons la formule où y est une fonction impaire quelconque, et où les X s'étendent aux décompositions 4N + 3 = l\h^ + dd^, avec h = 0, d, d^ > o, eld o, (/ < di . Poury= I, la formule (17) se déduit aisément du théorème classique sur le nombre des décompositions d'un entier en sommes de quatre carrés. Enfin, on peut observer que le second membre de (17) s'écrit l(o.'b.^c, ~c)/(J,-a), Z portant sur les réduites principales indéfinies (ci, b, c), de déterminant 4N H- 3, avec « -l- c > o. Les formules (12) et (17) donnent ainsi des relations qui semblent assez cachées entre les décompositions d'un entier 4N + 3 en sommes de trois ou cinq carrés et les coefficients des réduites principales indéfinies qui ont cet entier pour déterminant; malgré certaines apparences, leur démonstration directe ne parait pas sans difficultés. Dans une autre Communication, sera indiquée la liaison entre nos fonc- tions numériques et les formes quadratiques binaires définies. PHYSIQUE. — Contribution à la réalisation de champs magnétiques élevés. Concentration des ampères-tours dans un très petit volume. Note de MM. II. Drsi.andres et A. Pekot. Le problème de l'accroissement des champs magnétiques réalisés dans le laboratoire préoccupe actuellement tous les physiciens. Il intéresse aussi vivement les astronomes, surtout depuis la découverte par Haie d'un champ magnétique notable dans les taches et les couches basses du Soleil. C'est la reconnaissance d'un eflet Zeernan dans la lumière solaire qui a donné ce beau résultat ('), et à l'Observatoire du mont Wilson où il a été obtenu, on étudie avec soin l'action du champ magnétique sur les spectres de lignes. A Meudon, dans les périodes de mauvais temps, qui sont fré- (') En 1911, par une autre mélliode, Deslanrlres a montré que les couclies liantes solaires étaieiU le siège d'un cliamp magiiéU(|ue général, mais beaucoup plus faible. SÉANCE DU 26 JANVIER I9l4- 227 quentes, nous avons observé au même point de vue l'autre classe de spectres, les spectres de bandes, dont l'un de nous a fait une étude générale, et qui d'ailleurs se retrouvent aussi dans les corps célestes. Or, les spectres de bandes, en général, ne sont modifiés que par des champs très puissants, et nous avons été conduits naturellement à rechercher les moyens les meilleurs d'augmenter les champs actuels de nos laboratoires. Nous avons fait d'abord quelques essais dans une voie nouvelle avec les moyens simples dont disposent tous les laboratoires, et comme ces essais étaient encourageants, nous les avons repris sur une échelle plus grande, et avec des machines plus fortes, empruntées au dehors, tout en restant dans les limites imposées par un faible budget. Nous avons pu réaliser ainsi des champs supérieurs à tous ceux obtenus jusqu'ici dans un petit volume de dimensions déterminées ('). Le premier résultat est par lui-même inté- ressant, et il a l'avantage de fournir des indications précieuses pour la réalisation de champs magnétiques encore plus grands. Les champs magnétiques les plus élevés obtenus jusqu'ici ont été réalisés avec des électro-aimants, c'est-à-dire avec des noyaux de fer doux, terminés en cônes qui se font face, et entourés chacun par une bobine électrique. L'efi'et maximum s'observe entre les extrémités tronconiques; et, souvent, ces extrémités sont des cercles de 3°^"' de diamètre séparés par un inter- valle de 2™'" environ; c'est le plus petit volume dans lequel on puisse placer facilement une étincelle électrique ordinaire, et nous l'avons adopté aussi pour nos expériences. On fait passer dans les bobines un courant aussi intense que possible; mais on est limité d'un côté par l'cchaunement de ces bobines et de l'autre par la saturation du fer. Cependant, dans ces dernières années, des progrès notables ont été réalisés par du Bois et surtout par Weiss. Le champ maximum de l'électro de Ruhmkorff qui, dans le petit volume de 3™™ sur 2""", était environ de 2.^)000 gauss, a été porté à 3oooo, puis à 40000, grâce à une circulation d'eau autour des bobines. Récem- ment, en faisant passer l'eau à l'intérieur du fil conducteur, Weiss a pu atteindre 200 ampères, et obtenir 47^70 gauss avec 200000 ampères-tours et 22 kilowatts. Pour aller plus loin, sans augmenter les dimensions, il faut ou employer un corps plus magnétique que le l'er, le ferro-cobalt, comme l'a fait Weiss en 1913, ou augmenter largement l'intensité du courant électrique. Quelques-uns même (Perrin, Fabry) ont proposé de supprimer le fer et de (' ) Nous avons été aidés utilement dans ces reclierclies par MM. Burson et Pasteur. 9.28 ACADEMIE DES SCIENCES. recourir au courant seul, dont la densité doit alors être extrêmement élevée. Nous avons cherché, tout en gardant le fer, à accroître le courant et à avoir le plus grand nomhre d'ampères-tours (produit du nombre de tours par le nombre d'ampères) dans un petit volume. Mais il faut enlever immé- diatement la chaleur énorme qui est dégagée, et c'est là surtout que réside la difficulté du problème. L'eau, employée comme réfrigérant par nos devanciers, ne permet pas les basses températures et a été écartée. D'autre part, l'air liquide ofïVe des phénomènes de caléfaction qui sont gênants. Nous avons essayé avec soin un courant de pétrole ordinaire refroidi au-dessous de o°; le pétrole assure l'isolement entre les conducteurs de cuivre, et offre une capacité encore assez grande pour la chaleur. Quant aux conducteurs, ils ont la section qui donne une grande surface de refroidissement; ce sont des rubans de cuivre larges et minces dont l'épaisseur varie de pj à ^ de millimètre. Nos premiers essais ont été faits simplement avec quelques centimètres de ces conducteurs, un transformaleuralternatif de 4 kilowatts, et du pétrole refroidi de — 1 5° à —25° par un mélange réfrigérant, et placé à une cer- taine hauteur. La vitesse de chute assurait autour du conducteur un courant de pétrole de 2'° à 4"' paf seconde. Or, avec des conducteurs de -^ et de -ji; de millimètre, nous avons pu, dans ces conditions, avoir dans le conducteur des courants de i5oo ampères et de 1800 ampères par milli- mètre carré de section ('). Le résultat est supérieur à celui de Kamer- lingh Onnes, qui, avec l'air liquide, a pu atteindre 1200 ampères au milli- mètre carré. La conclusion immédiate de ces essais est que le pétrole refroidi peut servir à augmenter fortement les densités de courant et les champs magné- tiques réalisés jusqu'ici. Mais, pour faire l'expérience, il faut avoir de grandes machines qui coûtent plusieurs dizaines de mille francs, et nous avons été arrêtés pendant quelque temps. Heureusement, M. d'Arsonval est venu à notre secours et nous a prêté aimablement une machine frigori- fique à ammoniaque, construite spécialement sur un petit modèle pour son laboratoire, facile à conduire, qui, en quelques heures, abaisse à — 3o° le volume de pétrole de son réservoir, soit i mètre cube. Nous lui adressons (') L'expérience a été reprise avec des conducleius plus larges et les deux grandes machines dont il sera question plus loin. Les intensités limites ont été à peu près les mêmes. Il est certain d'ailleurs qu'avec des vitesses de courant plus grandes et une température plus basse du pétrole, il sera possible d'aller encoieplus loin. SÉANCE DU 26 JANVIER igi/j. 229 nos très vifs remercîments. Quant à l'énergie nécessaire, nous l'avons prise à la distribution électrique de l'Ouest-Luniière, dont les fils transportent 100 kilowatts, et nous avons loué simplement pendant quelques mois un grand moteur alternatif et une dynamo, de 60 kilowatts à 70 kilowatts, qui donne un courant continu de 1200 ampères, susceptible d'être porté pendant quelques minutes à 2000 ampères. Le courant de pétrole refroidi était envoyé dans l'appareil par une pompe centrifuge de 1 kilowatt, et la vitesse du courant dans le voisinage du conducteur a pu, dans certains cas, être portée à 3'" par seconde. Enfin, le pétrole qui nous a été aimablement prêté parla Société industrielle des pétroles, est un pétrole liomogène, de densité 0,81 j, qui s'épaissit à — 70°, et dont le point éclair est à 43°, 5. Un calcul simple montre que l'énergie disponible ne permet pas d'avoir un champ magnétique élevé avec le courant électrique seul; aussi, tout en augmentant surtout le courant, nous avons conservé l'appoint du fer, et nous avons fait ainsi des essais variés. Nous décrirons seulement les deux principaux : 1° Nous avons cherché d'abord à augmenter le champ des électro- aimants ordinaires, en ajoutant simplement autour de leurs pièces polaires de nombreux ampères-tours alimentés par la grande dynamo, avec refroi- dissement par le pétrole. Ces ampères-tours s'ajoutent à ceux de l'en- roulement ordinaire, et l'électro est excité simultanément par deux cou- rants distincts. 2° Puis nous avons construit un électro-aimant d'un type tout différent, d'un volume et d'un poids relativement beaucoup plus faibles, spéciajement disposé pour recevoir nos conducteurs et le courant de pétrole ; il est excité seulement par le courant de la grande dynamo. Le caractère principal de ces deux appareils est la concentration des ampères-tours nouveaux dans un petit volume, dans un volume qui est beaucoup plus petit que celui de tous les électro-aimants antérieurs. C'est cette concentration qui assure en grande partie l'élévation du champ magnétique ('), lequel est mesuré de la façon suivante : Dans l'entrefer de 3'"'" sur 2'"'", on place une étincelle de zinc, dont le spectre est photo- graphié dans le bleu; l'écart des divisions Zeeman avec les trois raies bleues du zinc (A 4tJ8o, 4722, 4*^11) donne l'intensité du champ qui est ainsi enregistrée sur la plaque. Première expérience. — Les figures i et 2 représentent en vraie gran- (') Celle concentration peut avoir Iieaiicoiip d'autres applications. Ki;;. i (en vraie griiiidciii'). — Coupe suivant \L!, et suivant l'axe de l'électro-ainiant. Kig. 2 (en vraie grandeur)- — l'ian d'une dcTui-boite en fibre, de l'un des Ciiues polaires et des spires, le plan étant perpendiculaire à l'axe de l'éleotro-aimanl. SÉANCE DU 26 JANVIER I914. 23 1 deur la partie principale de l'appareil ('). On aperçoit les deux cônes polaires en fer qui se font face à 2""" et qui appartiennent à un électroWeiss ordinaire, à circulation d'eau seulement extérieure et donc d'un type déjà ancien. Le noyau de fer, qui a (^o»"!» de diamètre, est entouré par les grosses bobines du diamètre de ^o"'", et d'une longueur totale de 18''" (non représentées), (jui, avec le courant normal de 12, 5 ampères, fournissent 'joooo ampères-tours logés dans un volume de 12700 centimètres cubes. Or les deux cônes polaires ont été entourés chacun par une petite bobine nouvelle {eg ou /u), qui est portée par une demi-boîte en libre et qui com- prend deux séries de sept spires en cuivre rouge (section 6""" sur o""",4). Le courant de pétrole arrive aux spires latéralement, lorsque les deux demi-boîtes, fermées par deux lamelles de mica m^ tu' que sépare une lame de fibre /, sont serrées l'une contre l'autre. Plusieurs rainures sont ménagées dans la lame/ pour recevoir les électrodes de zinc. Il a été possible d'envoyer avec la grande dynamo, pendant plusieurs minutes, dans les 28 spires (eo-, îA) des petites bobines, un courant de iioo ampères. Le nombre des ampèies-lours correspondants est alors de 3o8oo et dans le très petit volume de 2g centimètres cubes; la concen- tration des ampères-tours est, comme on le voit, énormément plus forte que dans les grosses bobines. En même temps, on a fait passer, dans ces grosses bobines, un courant de 24 ampères (^- ) et le champ magnétique s'est élevé à 5i 5oo gauss; c'est le plus grand réalisé avec le fer sans cobalt dans le petit espace de 3""" sur 2™'",! ; dans les mêmes conditions, l'électro Weiss le plus grand a donné 47570 gauss. Lorsque le courant de 24 ampères est envoyé dans les grosses bobines seules, le champ est de 4iooo gauss; il y a donc, par l'adjonction des petites bobines, un gain de io5oo gauss, formé en grande partie par le (') Les figures i el j se lapportent à la première expérience; elles donnent l'entrefer (et les pièces voisines de cet entrefer) d'un électro-aimant Weiss, du modèle moyen, dont les noyaux mobiles en fer ont ya"" de diamètre. La plus grande partie de l'électro cl des noyaux, el les grosses bobines ne sont pas représentées. Les figures montrent les cônes polaires en fer, el les deux demi-boites en fibre, fixées à ces cônes, et bien distinguées des autres parties par des hachures. Chaque demi-boite contient deux groupes de 7 spires en cuivre rouge, marquées e g h i, qui sont traversées par le courant de la grande dynamo (iioo ampères). Les spires ont 6°"" de large, o"'",4 d'épaisseur et sont séparées par une épaisseur de pétrole de o""',6. Les deux demi-boiles sont fermées chacune par une lamelle de mica m ni de 0"°", 3, que sépare une lame de fibre marquée/. Lorsqu'elles sont pressées l'une contre l'autre, le courant de pétrole passe dans la direction des flèches. L'entrefer, qui contient l'étincelle de zinc (non représentée), est de 2"°". ('^) On a pu faire passer dans les grosses bobines ordinaires de l'éiectro, el pendant quelques minutes seulement, un courant double du courant normal. Avec les petites bobines nouvelles, la durée du courant de 1100 ampères est limitée seulement par la quantité de pétrole refroidi. 232 ACADÉMIE DES SCIENCES. champ magnétique dii grand conrant, qui est de 7800 gauss. Mais, si l'éleclro-aimanl Weiss avait été du dernier modèle et de dimensions plus grandes ('), et si la dynamo avait été assez forte pour donner le couraut de i5oo ampères que les petites bobines peuvent supporter, le champ magnétique aurait pu vraisemblablement atteindre 60000 gauss. Le remplacement du fer par le ferro-cobalt assurerait encore un gain nouveau. Deuxième expérience. — L'électro-aimant (-) construit spécialement est constitué par un cylindre de fer doux, fourni gracieusement par la Société de Chàlillon-Commentry et Neuves-Maisons, de io5""" de hauteur et 220'"™ de diamètre {Jig. 3 et 4); ce cylindre, séparé en deux parties par un plan parallèle à ses bases, est percé suivant son axe d'un trou cylindrique de 20""" de diamètre, et l'on a ménagé à l'intérieur une cavité cylindrique destinée à loger la spirale que parcourt le courant; un tube de cuivre ferme la cavité à l'intérieur, de sorte que l'ensemble se présente sous la forme d'un cylindre yjlein, percé suivant son axe. Le conducteur en cuivre rouge egih, de o'"'",3 d'épaisseur et de 20'"'" de largeur, est enroulé sur lui-même comme un ressort de pendule et maintenu par des cales en fibre rouge. La cavité creusée dans le bloc de fer laisse de part et d'autre de la spirale un jeu de 10"""; les deux bases du cylindre sont percées d'un grand nombre de trous, mettant la chambre en communication de part et d'autre de la spirale avec deux collecteurs en bronze, dans l'un desquels le pétrole est refoulé parla pompe : le liquide traverse ainsi la spirale dans le sens de son axe et sort par le deuxième collecteur. Les pièces polaires mobiles a, h, c, r/ pénètrent à frottement doux dans le tube central, et leur cône est prolongé par la paroi de la cavité; la résistance d'un semblable système est presque réduite à celle de l'entrefer et des pièces coniques; la seule difficulté est d'éviter' les fuites magnétiques, et l'ap- pareil que nous présentons à l'Académie en offre certainement d'impor- tantes. Le déflagrateur est porté par une des pièces polaires, et la lunvière, reçue sur un miroir n placé à 4^" de l'axe, émerge par un canal percé dans l'autre pièce. (') D'après la règle de Thomson, reprise par Weiss, lorsqu'on aiiymenle propor- tionnellenienl loiiles les dimensions el aussi le nombre des ampères-loiiis, le clianip reste le même dans l'entrefer, et donc aui;mente dans le petit volume 3""" sur •^""". (') L'éleclro-aiinant est excité seulement par le couranl de la grande dynamo (lyoo ampères) qui traverse la bobine eghi. La bobine comprend rîS spires, de 30""' de largeur et o'""',3 d'épaisseur, séparées par un intervalle moyen de o"°,7. Dans l'axe de la bobine sont les deux petits noyaux mobiles abcd, terminés en tronc de cône, el séparés au centre par i'|'",7; dans l'intervalle e-t l'étincelle de zinc dont la lumière est envoyée au dehors par le petit miroir n. Les deux petits noyaux, une fois en place, sont entourés de tous côtés par le fer. Le pétrole arrive et sort par des trous percés dans le fer, et a, près de la bobine, la direction marquée par les flèches. Kig. j (avec réduction de inoilié). — (.loupe suivant CD. et suivant l'axe de réleclro-aiiiiant. Fig, 4(avcc léduction de moitié). — Cou|tc >uivant AIJ. perpendiculaire à l'a-ve de l'électio-ainianl. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N« 4.) '^ 234 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette disposition permet, sans démonter l'appareil, de modifier l'entrefer ou le déflagraleur ; on pourrait même y placer un tube de Pliicker, facilité que ne présente pas l'appareil précédent. De plus, le courant de pétrole, qui côtoie le ruban de cuivre dans le sens de la largeur, y assure le refroi- dissement dans des conditions meilleures, tl rencontre seulement 20""" de conducteur, alors que, en certains points, avec le premier appareil, il en rencontrait 5o'"°* : aussi nous estimons que la bobine aurait pu supporter 4000 ampères; or, la dynamo nous a donné seulement 1900 ampères sous 42 volts, ce qui correspond à près de 5oooo ampères-toui's. La force magné- tique sans le fer aurait été au centre voisine de 10 000 gauss, et le champ magnétique a atteint oo5oo gauss, les deux extrémités coniques étant, dans leur partie centrale sur un diamètre de 12""", constituées par du ferro-cobalt et séparées par i""'\-]. Le courant de pétrole était seulement de o"',Go par seconde ('); avec une vitesse du pétrole plus grande et 4ooo ampères, le champ aurait dépassé 60000 gauss. Il est déjà intéressant d'avoir un champ de 5oooo unités avec un électro-aimant de si petit volume et de si faible poids (environ So''^) et avec un creux de la bobine relativement large. En résumé, nous avons abordé, par des expériences directes, l'accrois- sement des champs magnétiques actuels, et principalement avec l'aide de courants électriques. Le pétrole froid, employé comme isolant et réfri- gérant, nous a donné de très bons résultats; il nous a permis d'atteindre des densités de courant et d'ampères-tours inconnues jusqu'ici, densités quiauront sans doute de nombreusesapplications tant scientifiques qu'indus- trielles. Nous avons pu en effet loger dans un volume donné au moins i5o fois plus d'ampères-tours que nos devanciers dans les appareils anté- rieurs les plus perfectionnés. Il est possible d'ailleurs de faire mieux encore avec un nombre plus grand de kilowatts et une disposition plus favorable des conducteurs, avec du pétrole mieux choisi, refroidi à une température plus basse, et avec un courant de pétrole plus rapide (-). Mais la dépense sera beaucoup plus (') On peut, poiii' avoir un courant de pétiole plus rapide, essayer le remplace- ment des Irous par une large ouverture annulaire; la forme de la niasse de fer devra alors être modifiée et agrandie. (-) Il convient de choisir un pétrole qui ollVe un grand écart entre les tempéra- tures de solidification et d'évaporation, ou inieu\ d'épaississement et de point éclair, et qui, dans cet iiUervalle, ail une chaleur spécifique notable. A ce point de vue, le loluèue a des avantages particuliers, mais son prix est élevé. La machine frigorifique à ammoniaque sera remplacée avantageusement par une machine à acide carbonique ([ui abaisse la températuie à — 60°. Enfin, il semble que» la vitesse du courant de pétrole pourra atteindre facilement lo"" par seconde. SÉANCE DU 26 JANVIER 1914. 235 forte. Nous poursuivrons nous-mêmes ces améliorations, si nous pouvons avoir les ressources et crédits nécessaires. MÉDECINE. ^ A propos des vaccins antigonococciques. Note de M. E. Uoux. MM. les D'* P. Majorai et Pérez Grande, de Madrid, ont écrit à l'Aca- démie au sujet d'une Note de MM. C. Nicolle et Blaizot. Leur lettre et les documents qui y étaient joints ont été soumis à mon examen. MM. Majorai et Pérez Grande, à propos de la Communication faite par MM. C. Nicolle et Blaizot à la séance du il\ novembre, rappellent que dans diverses publications, parues de 1910 à igiS ('), sur la flore bactérienne des uréthrites, ils ont signalé dans l'uréthrite blennorrhagique, à côté du gonocoque, l'existence d'un coccus très semblable à lui, mais se tei- gnant par la méthode de Gram et cultivant facilement sur les divers milieux. Cette bactérie est celle que MM. C. Nicolle et Blaizot décrivent dans leur Note comme satellite du gonocoque. MM. Majorai et Pérez Grande pensent que le vaccin gonococcique réussit dans le traitement des complications de la blennorrliagie (épididjmite, arihrile, etc.), parce que ces complications sont causées par le gonocoque qui passe seul dans le sang. Les mêmes vaccins donnent peu de résultats dans le traitement de l'uré- thrite blennorrhagique, parce que dans cette affection le gonocoque est' associé à d'autres microbes, hôtes ordinaires de la fosse naviculaire. Parmi eux se rencontre toujours le coccus dont il a été parlé plus haut, et parfois un petit bacille et une autre espèce de coccus. Aussi, les auteurs croient- ils qu'un vaccin efficace contre la blennorrhagie doit contenir les diverses espèces bactériennes constatées dans l'urcthre malade. Ils se sont servis avec succès d'un vaccin formé d'un mélange du gonocoque avec le coccus qui lui ressemble, mais qui ne se colore pas par la méthode de Gram. Leurs travaux sont antérieurs à ceux de MM. C. Nicolle et Blaizot qui n'en avaient pas eu connaissance. C03IMISSI0IVS. MM. Emile Picard et P. Painlevk sont adjoints à la Commission des Poids et Mesures. (' ) D"' P. Mayoral, La placenta como prima mater ia para la obtencion de medios de culti^'o. Madrid, mars 1910. — D"' P. Mayoral et D'' Pérez Grande, Becista espe- ialidea medicas, là'^ année, 1912; Policlinica, juin iQiS, n° 6; juillet igiS, 11" 7. 236 ACADÉMIE DES SCIENCES. CORllESPOXDANCE. M. J. lÎŒCKEi, adresse des remcrcîments pour la distinction que l'Aca- démie a accordée à ses travaux. GÉOMÉrniE INFINITÉSIMALE. — Sur les courbes de Bertrand et les courbes à courbure constante. Note ( ' ) de M. Gambier. 1 . Les courbes dont la courbure et la torsion sont liées par une relation linéaire comprennent : i" les hélices circulaires et la cubique de M. Lyon; 2° les hélices tracées sur un cylindre quelconque; 3° les courbes à torsion constante; ' 4° les courbes à courbure constante et les courbes de Bertrand propre- ment dites. Les courbes des deux premières classes peuvent être considérées comme connues. J'ai abordé l'étude de la dernière classe, me bornant aux courbes algébriques ou unicursales. . 2. Il est bien clair que tout résultat relatif aux courbes à torsion cons- tante est susceptible d'une généralisation pour les nouvelles courbes. Ces dernières possèdent en outre une propriété qui les'distingue bien nettement des courbes à torsion constante : les cosinus directeurs de la normale prin- cipale s'expriment ralionnellement au moyen des coordonnées du pied de cette normale et la connaissance d'une telle courbe entraîne la connaissance d'une autre, algébrique aussi (ou unicursale), à savoir celle qui admet les mêmes normales principales. Soient donc, sur la sphère de rayon 1, la courbe lieu du point a, a', rt"; c; l'arc de cette courbe; b, b', b" les cosinus directeurs de la tangente à cette courbe; c, c , c" le point qui décrit la courbe sphérique supplémentaire. Toute courbe de Bertrand est obtenue par les formules bien connues X = p Y = p Z=p inti) I a d<7 — cosu / c da sinto l a' du — cosw / c' da sinoj / a" d'3 — cosw / c" d(j 0, oj désignant deux constantes. C) Présentée dans la séance du 19 janvier 1914. SÉANCE DU 26 JANVIER I9l4- 237 Quand la courbe de Bertrand est unicursale, deux seules hypothèses sont à considérer : a. Ou bien la courbe «, a', a" est elle-même unicursale et toutes les quantités rt,a', a", b, h', h", c, c , c", — sont exprimées rationnellement au moyen du paramètre t. (3. Ou bien «, a', a", c, c' , c", -j- sont égales au produit de fractions rationnelles en t par une même racine carrée de fraction rationnelle en /; h, b', h" sont encore rationnelles en /. De toute façon, la courbe a, a', a" est courbe de direction et les inté- grales X, \, Z portent sur des expressions rationnelles en /, bien qu'en apparence, il y entre un radical. Il suffit donc d'exprimer que les singula- rités logarithmiques, introduites par les points à l'infini de la courbe a, a ,n" disparaissent. On voit aisément comment on doit généraliser pour les courbes simple- ment algébriques. Les points à l'infini s'étudient exactement comme dans le cas des courbes à torsion constante. ,3. La méthode que j'indique m'a permis d'obtenir de nombreux types de courbes unicursales, au moins dans la première hypothèse du numéro précédent. J'ai retrouvé ainsi une famille de courbes unicursales réelles, à courbure constante, indiquées par M. Goursat, caractérisées par ce fait géométrique, que l'indicatrice des normales principales se réduit sur la sphère de rayon l à un petit cercle, section de celte sphère par un plan mené à une distance commensurable du centre. J'ai obtenu ce résultat curieux que les courbes de Bertrand unicursales fournies par la première hypothèse sont toutes imaginaires, au moins dans tous les cas où j'ai pu pousser la discussion jusqu'au bout; la question se pose de savoir si ce résultat est général. J'ai obtenu de nombreux types de courbes à courbure constante réelles. Par exemple, si le cône qui a pour sommet l'origine et pour directrice la courbe (a, a', a") n'a, en commun avec le cône isotrope de même sommet, que deux génératrices dont les trois nombres jd, y, i sonl q = p,i = 1 {hn + p) (voir ma Note du 12 janvier 1914)5 01 obtient des courbes unicursales à courbure constante réelles, pourvu que/)>> A/i; il se trouve que, pour les courbes à torsion constante, c'est l'inégalité inverse /?■< ^« qui donne des courbes réelles. 238 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans la seconde hypothèse, il y a avantage à partir de la considération de l'indicatrice des normales principales, cette courbe étant unicursale. L'exemple de M. Goursat met en évidence, même dans la première hypo- thèse, l'intérêt de cette courbe. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur une famille de systèmes triplement orthogonaux. Note de M. E. Keravai.. 1 . Le théorème sur les systèmes orthogonaux que j'ai donné récemment (^Comptes rendus ^ 17 novembre ipiS) comporte une réciproque qu'on peut énoncer ainsi : Théorème. — Si la famille de surfaces (2) 1(^7, r, ;) = const. fait partie d' un système triple et si l'une des familles d'asymplotiques de H admet des surfaces trajectoires orthogonales u(a\ y, ;) = const., il en est de même pour i autre famille d'asymplotiques. ' La démonstration est des plus simples. Il en résulte que si l'on sait à l'avance que les surfaces D possèdent pour l'une des familles de lignes asymp- totiques des surfaces trajectoires orthogonales, il sera équivalent d'écrire qu'elles font partie d'un système triple ou d'écrire que la deuxième famille d'asymplotiques possède des surfaces trajectoires orthogonales. Or ce deuxième procédé conduit quelquefois à des calculs beaucoup plus simples que le premier. Par exemple, si l'on prend V\-^\ = const. pour surfaces X, le procédé que j'indique conduit à l'équation difTérentielle suivante où v désigne - : (<'--l-i)(F'F"'— 2F''2) = 2F'(F'-f- l'F'"), qu'on ramène de suite à l'équation de Riccali SÉANCE DU 26 JANVIER I9l4- aSp dont la solution est /•= 7^' ('- — 1 — UP C étant la constante d'intégration. On trouve ainsi un système triple où les surfaces Z ont pour équation y = K.xe', K étant la constante du système. Les autres systèmes Z se dédui- sent de celui-là par homothétie de centre O ou rotation autour de O^. Du reste ces systèmes sont compris comme cas particulier dans le suivant où les surfaces S ont pour équation les lignes asyniptotiques sont orthogonales à yA|j'^+^-^^('-y/^)=eo„s,.. et l'équation obtenue en changeant le signe de radical. Tous ces systèmes sont superposables à eux-mêmes par une translation. 2. Je vais maintenant indiquer une deuxième démonstration du théorème direct qui me conduira à ditlérentes propriétés de tout système I,. Suppo- sons qu'on ait déterminé deux fonctions u et i> telles que les courbes A défi- nies en égalant u et t' à des constantes forment une congruence de courbes possédant des trajectoires orthogonales S. En chaque point de l'espace on peut calculer sur I) les dérivées de z : p, q, r, *, /, au moyen de m, v et de leurs dérivées. Si l'on écrit que la normale à la surface u en un point A est tangente à l'une des lignes asymptotiques de la surface S qui passe en ce point on trouve en désignant par X, Y , Z les paramètres directeurs de la tangente à la courbe A qui passe en A : ,- d A// ^- 0 lu ,. () la 0^- Oy az Au = ( -j^ ) -+- ( 7- ) -+- ( 77 ) est le paramètre différentiel de Lamé. Ainsi pour obtenir un système S il faut que D( el de a, comme centre décrivons un cercle c, de rayon -• Ce cercle renferme intérieurement le point P,, mais laisse en dehors tout point de l'arc C^. Construisons de même un cercle, c.,, coupant C.^ mais laissant C, à l'exté- rieur, et ayant comme centre un point a., compris dans T. Joignons enfin «(Cta^par une ligne continue L intérieure à T. Sur celte ligne |/(s)| aura un maximum m <^i. Soit Tp le domaine commun aux cercles | Ç [ <[ i et\Z. — '(„ | <^ p. Ayant fixé un nombre positif t arbitrairement petit, on pourra trouver dans t^, quelque petit que soit p, deux points 'Cp et 'Q tels que, si l'on pose 2p = ?('Ç). Zp=?(<^p), on ait Joignons "Cl et "Cp par une ligne continue Xp comprise dans Tp. A Xp corres- pondra dans le domaine T une ligne continue /p reliant les points z-'^ et z"^. Les points z' et z" se trouvent séparés par les cercles c, et c, et la ligne L, et il en est donc de même des points ;'p et z"p si i est suffisamment petit. Or, si l'on suppose P < I — 'M, la ligne L, qui joint :;' et s", n'a aucun point commun avec L; elle doit donc traverser l'un des cercles t, et c.,, sans toucher à L. Nous admettrons que /p traverse le cercle c,. Le cercle c, est divisé par /p en différents domaines connexes. Soit 12 celui de ces domaines qui renferme le centre a, du cercle; O est compris dans l'intérieur de T, et son contour se compose de certains arcs ' de la circonférence c, et de la ligne /p. D'autre part la circonférence c, découpe sur C, certains arcs, dont l'un AB renferme le point P,. Soit c l'angle Art, B. Parmi les arcs de /p qui font partie du contour de O il y en aura toujours un, ApBp, tel que l'angle ApOîiBp renferme intérieurement l'angle c. Choisissons l'entier n de sorte que — ^ f et posons 2 7CI n e SÉANCE DU 26 JANVIER ipi^. 247 3. Après ces préliminaii*es, nous allons considérer la fonction 7(^) = /(=)-Ço. Elle est holomorphe dans le domaine Q, contour compris, et son module y est inférieur à 2; de plus on a |/(2)| < p sur les arcs du contour de Q qui font partie de /p. Posons niainlenanl, en modifiant un peu une méthode employée par d'autres auteurs, par exemple par M. Painlevé dans sa thèse, et formons le produit F(.-)=7(.-)7:(.-)...7,_,(.-). La fonction /./^^ est holomorphe dans le domaine i},, qu'on obtient en faisant tourner 12 de l'angle — v. — autour du point a,. Donc F(s) est holomorphe dans la portion commune Q^ des domaines ii, Q,, .... 12,,^, qui renferme le point «,. Or le contour de 0„ se compose exclusivement d'arcs faisant partie de la ligne /^ ou de ses transformées par les rotations consi- dérées ci-dessus. D'après ce qui a été dit de f{z), on aura donc sur tout ce contour, et par suite aussi à l'intérieur du domaine iî^, |F(;)|<2"-'p. Pour :; = r/|, cette inégalité devient l/(«.)-Ço|"<2"-'p- Comme cette conclusion subsiste quelque petit que soit p, on devrait donc avoir/(a, ) — (^„ = o, ce qui n'est pas vrai puisque |/(«, )\'^ m <^\ tandis que |'Co| = i. La proposition énoncée au début du n° 2 est donc exacte. Par un raisonnement analogue, on prouve que, inversement, à un point donné du contour C correspond un point et un seul de la circonférence I £^| = I, et la démonstration est achevée. 1^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la convergence des séries de fondions analytiques. Note de M. Georges Rëmoundos, présentée par M. F'mile Picard. 1. Je me propose ici de faire connaître des généralisations de quelques théorèmes de MM. Montel, Caralhéodory, Landau et Schottky, sur les familles et les séries de fonctions holomorphes dans un domaine D n'y pre- nant ni la valeur o, ni la valeur i. Ma généralisation consiste en ce que le domaine d'holomorphie est remplacé par un domaine dans lequel les fonc- tions peuvent avoir un nombre fini de points critiques algébriques. J'ai établi les théorèmes suivants : Théorème I. — Etant donnés un domaine connexe D du plan z et des points quelconques c, , c^ , C3 , . . . , C|, ( [j. étant fini) situés à son intérieur, si nous con- sidérons toutes les fonctions /{z) qui possèdent les trois propriétés suivantes : (a') elles sont algébroïdes à un nombre fixe v de branches finies dans le domaine D; (^') elles ne prennent dans D ni la valeur o, ni la valeur i; (y') elles n admettent pas, à l'intérieur du domaine D, d'autres points cri- tiques que les points c, , c.,, c^, . . ., c^. Ces fonctions f{z) forment une famille normale; c^ est-à-dire : de toute suite infinie de fonctions de la famille, nous pouvons extraire une nouvelle suite infinie convergeant uniformément, dans tout domaine D, intérieur à D, vers des fonctions finies dans D ou vers la constante infinie, dont le nombre total de branches est égal à v. C'est une généralisation d'un important théorème de M. Montel [Sur les familles de fonctions analytiques qui admettent des valeurs exception- nelles dans un domaine (Annales de V Ecole Normale, t. XXIX, novembre 1912, p. 497-5oi)J. 2. Avant d'énoncer les autres théorèmes, je tiens à rappeler les défini- tions de la convergence des séries de fonctions multiformes, que j'ai don- nées dans des Notes antérieures. Soit (0 Ai-)- .A(-), •.., /«(;), ... une série de fonctions algébroïdes à v branches finies dans un domaine D. SÉANCE DU 26 JANVIER I914. 249 Si, dans celte série, nous remplaçons chaque terme par une de ses branches, la série ainsi obtenue sera appelée branche de la série (i). Nous dirons que la série (i) converge en un point - = z^, s'il existe V branches convergeant en s = c„. \ous dirons que la série (i) converge uniformément dans D, s'il existe V branches de la série convergeant uniformément dans D. TnKOKK.MK II. — Soil /,(:■), f.,(z), ...,/„(z), ..., une série de fonctions algébroïdes à v branches finies iyV fixe) dans un domaine D, dans lequel elles n admettent comme points singuliers (points critiques) que certains points fixes c^, c.,, c^, . . ., c^ (^ fini) et supposons que les fonctions de la série ne prennent dans le domaine D ni la valeur o ni la valeur \ . Si cette série converge en une infinité de points ayant un au moins point limite dans f intérieur de D, elle converge dans tout le domaine ; de plus, elle converge uniformément^ dans l'intérieur de D, vers des fonctions algébroides et finies dans D {^dont le nombre total de branches est égal « v). C'est une généralisation d'un important théorème de MM. Carathéodory et Landau ('), se rattachant à un autre de M. Vitali (-). Théorème III. — Soit (F) une famille de fonctions algébroides à v branches finies dans un cercle de rayon R, dont le centre est le seul point critique. Si nous supposons que les fonctions de la famille ne prennent, dans ce cercle, ni la valeur o ni la valeur i et que les valeurs de toutes ces fonctions au centre du cercle sont en module inférieures à un nombre fixe a, leur module est, dans le cercle concentrique de rayon OR (o <^ fi <:^ i ), inférieur à un nombre fixe M (a, 0) /îe dépendant que des y. et 0. C'est une généralisation d'un théorème, par lequel M. Landau (^) a complété un autre de M. Schottky (^). 3. Les théorèmes énoncés dans celle Note montrent que le rôle que joue, (') Beilrage zur Konvergenz von Funclioiienfolgen {Silzungsberichte der kôn. preiis. Akademie der Wissenschaflen, l. XWl, 191 i). (-) Sopra le série di ftinzioiii ana/itic/ie {fiendiconli del Ft. /st. Loinbardo, t. XXXVl, 1908, p. 772). (') Voir H. BoHii und E. Landau, LJeber das Verhalten von K,{s) und t^\s) in der iXâlie der Geraden (7 = 1 [l\aclirichten der K. Gesellschaft der Wissenschafflen zii Gôtlingen, 1910). {'') Ueber den Picardschen Satz und die Borelschen Ungleicliiingen (Silzungs- herichte der lion, preits. Acad. der Wissenschaflen, t. XLII, 190^, p. 1244-1262). C, R., 1914, I" Semestre.KJ. 158, N» 4.) 32 aSo ACADÉMIE DES SCIENCES, dans les familles de fonctions analytiques, l'existence de trois valeurs excep- tionnelles (co, o et I par exemple), subsiste même dans le cas où le domaine renferme un nombre fini de points critiques algébriques des fonctions. En modifiant légèrement les définitions de convergence ci-dessus don- nées, nous pouvons donner aux trois théorèmes de cette Note une forme plus générale en considérant des familles de fonctions dont le nombre de branches, au lieu d'être fixe, n'est assujelli qu'à la condition d'être au plus égal à un nombre fixe v. THÉORIE DES NOMBRES. — Sur les congruejices d^ ordre Supérieur. Note de M. A. Châtelet, présentée par M. Emile Picard. Il existe d'assez grandes analogies entre la théorie des équations algé- briques et celle des congruences à une inconnue relativement à un module premier/?; ces analogies sont encore augmentées par l'introduction des imaginaires de Galois. Mais elles ne persistent pas complètement quand on passe au cas d'un module p'^\ la congruence peut alors avoir plus de n racines \n degré de son premier membre /(^r)]; en se bornant même au cas de p premier, la ressemblance n'est pas parfaite; si /)<^ n, la congruence ne peut avoir n racines distinctes. Toutefois ces différences se présentent avec un caractère assez net d'anomalies on d'exceptions ('), et il est naturel de chercher à les faire disparaître. On peut y arriver, au moins partiel- lement, en ne se bornant pas à l'étude d'une seule congruence, mais en étudiant simultanément tous les polynômes déduits de /(a;) par une trans- formation de Tsirnchausen, e^y^ç (x), [c? entier, ç(ic) à coefficients entiers et de degré n — ï\. I . Considérons donc un tel système de polynômes g {ce), déduits àc f(x), supposé irréductible. On peut se borner à l'étude de ceux de ces polynômes où le coefficient de .t" est i, c'est-à-dire aux polynômes ou équations fon- damentales des entiers complexes du corps défini par une racine de /'(.r). (Pour en faire l'étude, suivant un module M, il suffira de conserver celles de ces équations, qui sont incongrues, suivant ce module.) (') Ceci a iiolammciil été iiiiJi(|iié, dans un ailicle récent des Annales de t' lU'olc Normale^ par M. Rados, <|ui a biei; fait ressortir que, pour une congruence donnée, les modules p ou p'', pour lesquels se présente l'une des circonstances précédentes, sont en nombre fini. SÉANCE DU 26 JANVIER IQl/l. 25l Nous dirons alors qu'une solution a de /{x) = o (inodM) est régulière, s'il lui correspond des solutions />, ..., des congruences g{x)^zo, ... telles que a, b, ... vérifient, suivant le module M, les relations entières, à coefficienls entiers, qui existent entre les racines correspondantes de/, g, Pour vérifier qu'une racine est régulière, il suffit évidemment de le vérifier pour n — i équations dont les racines constituent, avec i , une base des entiers du corps. Une solution sera dite, de même, réguhéremenl multiple, d'ordre k, si {x — r/)* et les binômes correspondants divisent, suivant le module M,/(.r) et les polynômes correspondants. Ces définitions, qui sont en somme relatives aux diviseurs du premier degré de/(a;), s'étendent sans difficulté, au cas de diviseurs, suivant le module M, de degré supérieur irréductibles ou non suivant le même module. On peut aussi remplacer cette notion de diviseurs par celle d'imaginaires de Galois. 2. Moyennant ces conventions, on peut établir les résultats : Un polynôme f {x) est décomposable, d'une seule façon, suivant le module// {p premier), on un produit de diviseurs réguliers, irréductibles, sLiivant le module. (La somme des degrés des diviseurs est le degré àc f.) De tout diviseur P(a;), régulier et simple, suivant le module premier /> on peut déduire, pour tout module p'', un diviseur, de même degré m, régulier, irréductible et simple [P, (a;)^P(a-) (/))]. Si V{x) est régu- lièrement multiple d'ordre k, aucun des polynômes congrus à P, suivant /j, n'est diviseur régulier poury/, maison peut trouver un tel diviseur, irré- ductible, de degré mk, et simple suivant le module /j'^ parmi les polynômes congrus à [P(a;)J^. Si mk = «, ce nouveau diviseur coïncide avec le poly- nora&f^x). On déduit de là des résultats analogues pour un module composé, M =/)*§'''', ...; il suffit de remarquer qu'à toute combinaison de diviseurs P(a7), Q(r), ... suivant les modules i-espectifs y',c/', ..., correspond un diviseur suivant M, de degré égal au plus grand des degrés, régulier et irréductible, si P, Q le sont aussi. 3. L'étude des congruences est évidemment en rapport étroit avec celle des corps algébriques (') ; les résultats précédents fournissent des condi- (') Ce fut riième rim des points de départ de M. Dedekind pour sa théorie des facteurs du discriminant {Ahlt. der Ges. der Wiss. zit Gôtt., 1878-1882). 252 ACADÉMIE DES SCIENCES. lions Cl des règles très simples pour la formation et la multiplication des idéaux entiers d'un corps; je me contenterai d'en indiquer ici quelques- unes. Si f{x)^ g(x), ... sont n—\ équations, dont les racines correspon- dantes a, [i, ... forment, avec i, une base des entiers du corps et si a est une solution régulière de /(j?)eso, {p'') et b, ... les solutions correspon- dantes des autres polynômes, les entiers complexes : (i) (jo'S a — a, (3 — A, ...), forment une base d'un idéales de norme p'' (si A = i , l'idéal est premier). S'il existe une deuxième solution régulière a' , h', ..., \e produit des idéaux y.','!'' ainsi obtenus a pour base (2) (/y',yy'«, P — B«-B', y-C« — C, ...), B, B', C, C, ... étant définis par les systèmes de congruences B'-hB«s/> , , C'-hCasc ^ , ,^ (luot /)''), ^ ^ , , (modo"), ..., et a, a' supposés différents (rh'od p''). On obtiendrait de même pour trois facteurs (3) (/y',/y'«,yy'p, y-C|3-C'«-C", ...). et ainsi de suite. Dans le cas d'un diviseur régulier, irréductible de degré 2, P(x), on peut ramener la question au cas précédent, en introduisant les imaginaires de Galois, solutions de P(x), modp''. On obtiendrait ainsi deux bases de la forme (i), à coefficients imaginaires et qui pourraient être considérés comme définissant des idéaux de Galois. Pour revenir aux termes réels, il suffit de considérer le produit qui est de la forme (2); de même pour un diviseur de degré supérieur. Si a est solution simple, le carré de l'idéal 'f a pour base «*, h', étant la solution, mod p-^', déduite de «, b, .... Si cr est régulière- ment multiple d'ordre /(alors h = i), le carré de ^S s'obtient en appliquant au produit '^ y< ^S\n règle donnée ci-dessus pour le cas de facteurs diffé- rents. La base est de la foi-me (2), on en conclut que $^ divise [p] ; il en est' de même des puissances successives jusque ^. SÉANCE DU 26 JANVIER I9l4- ^53 On trouve également des règles simples pour les bases et les produits des idéaux de normes quelconques. Enfin, on peut encore retrouver ainsi la formation de la différente ou idéal fondamental et la propriété des diviseurs du discriminant, seuls modules pour lesquels les congruences aient des diviseurs régulièrement multiples. MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur la solution analytique du problème restreint des trois corps. Note de M. G. Armeli.im. 1. Dans son Mémoire sur le problème des trois corps ('), M. Sundman considère trois points m„, w,, Wo dénués d'impénétrabilité. Il appelle r„, 7-,, r.^ les trois distances et il choisit une nouvelle variable indépendante w donnée par l'équation (i) — — \\ — e~')\\—e''~)\^—e ~) (< = o pour &) = o). M. Sundman suppose que le moment de la quantité du mouvement du système ne soit pas nul et il démontre alors, quel que soit le nombre des chocs parmi les trois corps : a. Qu'il existe une correspondance biunivoque et continue entre les valeurs réelles de t et les valeurs réelles de w; et qu'on a limco = ± ce et \imt = i: Qo; tii~àzto b. Que les coordonnées et le temps t sont des fonctions de co, holo- morphes dans une bande comprise entre deux droites parallèles renfer- mant l'axe réel. Si l'on demande l'holomorphisme seulement aux environs de l'axe réel (ce qui est utile dans beaucoup de cas), on peut simplifier beaucoup l'expres- sion de la dérivée du temps à l'égard de la variable indépendante. Je vais indiquer ici un exemple frappant, en démontrant que, dans le problème restreint, nous pouvons égaler cette expression à une fonction linéaire des distances r^. 2. Supposons donc que la masse m^ soit infiniment petite et que w, et m^ se meuvent circulairement autour de leur centre de gravité; prenons comme unité de longueur la distance /w, m^., comme unité de masse m,-\- nin (') Acta math., t. XXXVI. 254 ACADÉMIE DES SCIENCES. et choisissons l'unité de temps de manière que le coefficient attractif de- vienne égal à I . Appelons r, et /.. les distances m^^m, et r)i„m.^ et posons (2) Je dis que : (H dfj. {t ^o pour tj. zzz o). 3. A une râleur réelle de t correspond toujours une valeur réelle de u. et inversement ; et quon a Uni ix = ± ce ei lini^ = di :o. Pour le voir, appelons l^ une valeur réelle du temps; si, de t = o jusqu'à l —. l^^ il n'y a pas de chops, le théorème est évident. Dans le cas contraire, soit t l'instant où a lieu le premier choc : suppo- sons, par exemple, entre m^^ et/»,. Nous pourrons, avec M. Sundman, choisir A de manière que, de ? = t - A jusqu'à / = t, on ait (3) On a donc (4) l;^.=.| / IVWil < dt -dr. /•,+ r, — I J, = .-}''' v/^ Pour ; = T la fonction dans la deuxième intégrale devient infinie d'ordre- à l'égard de r, ; ut.^^- est donc finie. Mais, comme on sait, de / := o jusqu'à t = t,,\e nombre des chocs est certainement limité; u.,=,_ sera donc fini. En tendant l vers ±: x, a tendra aussi vers ±cc; en efîct la quantité r, -I- Tï — I peut, au plus, devenir infinie de premier ordre à l'égard de /. Inversement il s'ensuit qu'à chaque valeur finie et réelle de u. correspond une valeur finie et réelle de u. et qu'on a limu. = zh oc. 4. Les coordonnées de m^el le temps sont des fonctions de [i. holomorphes aux environs de l'axe réel quel que soit le nombre des chocs. J'imaginerai, comme le fait M. Sundman, nos corps dénués d'impénétra- bilité et je supposerai aussi que w„ se meuve sur le plan de l'orbite de /», et m^, quoique cela ne soit pas nécessaire. Soit uLp une valeur réelle de u. et If, la valeur correspondante (toujours réelle et finie) de t. Si à Tinstant /<,, r, et To sont différentes de zéro, les coordonnées de m^ et le temps sont évi- demment développables en séries de puissances de jx — Uo. Supposons, au contraire qu'une de ces distances, par exemple /■,, soit nulle et appelons Sr l'angle formé à chaque instant par le rayon vecteur r, avec la droite ?/i,m.,. SÉANCE DU 26 JANVIER 191/). 255 L'intégrale des forces vives nous donne où /? est une constante, et l'on a (6) r^^^yi + rl — 2;', cosSr. Mais, aux environs d'un choc, en posant V/*, ^= p, on a, comme il est bien connu, ') (7) !Î7 = «„+ rt|p + «,&- + .. ., d^ dt d^ (8) -j-=:—, + btp + b,p-'-h. d'où d^ (9) ^ — (/•,H-'-2-l)(— H-/'ip + b,p-'-{-...). Il s'ensuit que, d'après des calculs élémentaires, « (10) -^=ICo+C,p + C2p2 + Par le théorème de Cauchy et par la condition (2) nous avons alors (") p-=''i = K.,(p. — /a„)-+ K3(p. — ,a„)3 + .. ., / = /, -4- y, (ij. — ,u„ )-^ -j- 74 ( ;/ — ,ao )* + On ne peut pas cependant déduire de ce raisonnement l'existence d'une bande de largeur constante. Mais le résultat obtenu est utile dans beaucoup de cas, et la simplicité de l'expression de -r- est précieuse. ÉLECTRIcnÉ. — Sur fa résistance des lir)jileurs de tension à intervalle explosif. Note de M. Swyngedauw, transmise par M. A. Blondel. Un limiteur de tension idéal doit satisfaire à plusieurs desiderata. Il faut notamment : 1° qu'une étincelle y jaillisse dès que la tension aux bornes de l'appareil à protéger dépasse une certaine valeur U^ déterminée à l'avance; 2" que, pendant la durée de l'étincelle, la tension ne monte pas au delà do U„; 3'' il faut que l'énergie du réseau qui passe par l'étincelle soit aussi 256 ACADÉMIE DES SCIENCES. faible que possible. A la condition 2° correspond la détermination de la résistance efficace du limiteur. La plus grande incertitude règne actuellement sur la valeur à donner à cette résistance et chaque constructeur propose des valeurs différentes, généralement do Tordre de plusieurs milliers d'ohms pour des tensions de loooo volts. a. L'étude scientifique a été abordée par M. Giles, qui détermine celte résistance par cette condition de rendre impossible les oscillations du cir- cuit simple constitué par l'association en série de la résistance du limiteur, l'inductance .1^ d'une phase de l'aUernateur et la capacité G de cette dernière supposée localisée à l'étoile. ()n trouve ainsi que la résistance doit être supérieure à R = 2 1/^ • Cette conception est rationnelle dans le cas où l'on envisage les instants qui suivent la rupture du courant par le disjoncteur de l'alternateur aux bornes duquel est branché le limiteur. Elle conduit à adopter pour cette résistance des valeurs très élevées de l'ordre de 10000 ohms, avec les alternateurs actuels. h. Si l'on considère l'oscillation libre du réseau branché sur l'alternateur, au moment de la fermeture de l'interrupteur, le système oscillant n'est pas aussi simple que celui considéré; on en a toutefois une idée schématique suffisante en le considérant comme formé d'un condensateur, de capacité égale à la capacité C par rapport au sol d'une des lignes du réseau, et d'une double dérivation; l'un des circuits dérivés est constitué par l'inductance d'une phase de l'alternateur insérée en série avec la capacité de cette dernière; l'autre circuit dérivé est la résistance du limiteur en série avec celle de l'étincelle. Une résistance de l'ordre de R est tellement grande par rapport à l'impédance de l'alternateur que la presque totalité du courant oscillatoire du système passe par l'enroulement de l'alternateur; le shunt est inefficace. La période du courant oscillatoire est alors celle d'un système formé par deux condensateurs en cascade, l'un de capacité égale à celle de la ligne, l'autre de capacité égale à celle de l'enroulement de l'alternateur, les deux armatures isolées de ces condensateurs étant jointes par l'inductance de l'alternateur et celle de la ligne. Si l'on fait abstraction de l'inductance de la ligne, cette oscillation, à cause de la grande valeur de la capacité des lignes par rapport à celle des enroulements, a une période voisine de la période de résonance 2tc\/4;^C, que M. Giles voulait éviter. SÉANCE DU 16 JANVIER 1914. '■^.5'] Pour réduire le couranl qui parcourt l'alternateur dans ce cas dangereux, il faudrait donner au liuiiteur une résistance inférieure à la résistance équi- valente de l'alternateur pour les courants oscillatoires considérés. C'est hien ce que montre l'expérience ( ') ; cette résistance est considérablement plus petite que celle déterminée par la formule de M. Giles. c. Outre cette oscillation de la tension entre bornes et terre il y a lieu de considérer l'oscillation de la tension entre bornes, car lorsque deux étin- celles éclatent simultanément à deux limiteurs, le système des liçnes con- nectées entre elles par les deux phases correspondantes de rallernaleur en étoile et ces dernières sluintées par les résistances des limiteurs, forme un nouveau système oscillatoire qu'on peut considérer scliématiquement comme constitué par un condensateur, de capacité égale à celle entre lignes, aux bornes duquel est branchée une double dérivation, dont l'une des branches est formée par les deux phases en série et l'autie par le limiteur. Si l'on désigne par .1^' l'inductance des deux enroulements en série, pari' le courant qui y passe, par R' la résistance totale des limiteurs insérée entre lignes, par j" le courant ({ui y circule, par C la capacité entre lis;nesdu réseau, par i le courant de décharge, on peut écrire, en choisissant convena- blement les signes et désignant par //' la tension entre bornes, (0 1 =: /■-ht"=- -C du' df (2) U ~ ^dt — R' /". On déduit de ces équati on s ,/- Il dl- + 1 du' R'Cl' dl -t- - Il 'C ' La tension u' ne sera pas oscillante si On se rend compte aisément que R' est considérablement plus petite que celle R proposée par M. Giles, en observant que si r" est de l'ordre de grandeur de j^, au contraire C est considérablement plus grand que C. Cette résistance est de l'ordre d'une centaine d'ohms pour les alternateurs et les réseaux modernes. (') Giles, Bulletin de la Société internationale des Electriciens, janvier ujr i. C. R., 1914, 2- Semestre. (T. 158, N» 4.) 33 258 ACADÉMIE DES SCIENCES. Or, pour de pareilles résistances le limiteur laisserait passer un courant tel que l'arc amorcé ne s'éteindrait plus. Afin d'éviter ce dernier inconvénient et de conserver une résistance suffi- samment faible pour être vraiment efficace pendant la surtension, il y alieu d'insérer en dérivation un certain nombre de limiteurs, par exemple sous la forme indiquée dans la soupape Giles. ÉLECTRICITÉ. — Sur la possibilité d'un arc alternatif dans la vapeur de mercure. Noie de MM. Eugène Darhois et Macrice Leblanc fils, présentée par M. M. Bouty. On sait depuis Cooper Hewitt que l'arc au mercure dans le vide fonc- tionne comme soupape pour le courant alternatif. Cette découverte a permis la réalisation du convertisseur à vapeur de mercure, appareil qui, aux points de vue du rendement et de la puissance, ne le cède en rien actuellement aux commutatrices. I^e convertisseur comprend comme pièce principale l'ampoule, où l'on a fait un vide aussi avancé que possible. Dans le> convertisseurs pour courant alternatif monojiliasé, l'ampoule porte deux électrodes en charbon ou en fer (anodes) et une électrode en mercure (cailiode). Les deux anodes sont reliées respectivement aux deux extrémités du secondaire d'im transformateur, le point milieu du secondaire (pôle négatif du convertisseur) e.-.t relié à la cathode ( pôle positif) à travers les appareils d'utilisation et par l'intermédaire d'une bnbine de self. Une fois l'arc allumé l'ampoule laisse seulement passer le courant datis le sens anode-cathode; pendant une alternance, le courant pas-e d'une anode à la cathode; pendant l'autre alternance, il passe par l'autre anode; il conserve ainsi au sortir de la cathode un sens constant. Le voltage continu donné par le convertisseur est un peu inférieur à la moitié du vo'tage secondaire du transformateur. Il existe actuellement des appareils donnant une tension continue de 5ooo volts avec une seule ampoule, ce qui correspond entre anodes à une tension alternative de 12000 volts ef/icaces. Le courant redressé atteint (J à 7 ampères. Entre cathode et anode, le courant est insignifiant (inférieur à 10"' ampère). La découveite de Cooper Hewitt semblait entraîner comme conséquence l'impossibiiilé d'un arc alternatif dans la vapeur de mercure et par suite la construction d'une lampe à mercure à courant alternatif (' ). ^')ll existe actuellement des lampes à vapeur de mercure fonctionnant sur circuit SÉANCE DU 26 JANVIER 1914. 25() Il semblait qu'un tel arc ne serait possible que pour des voltages très élevés et des fréquences beaucoup plus grandes que les fréquences indus- trielles ('). Nous avons réussi à trouAer des conditions où il est possible de maintenir, pour de basses fréquences et des voltages modérés^ un arc alternatif dans la vapeur de mercure. Nous décrirons une expérience simple qui permet de réaliser un tel arc. Le tube employé (en quartz) est semblable à celui que nous avons décrit précédemment pour la lampe en quartz sans espace vide intérieur (-). Le tube où doit se produire l'arc (^diamètre 12°""; longueur 25*^") a ses deux extrémités rapprochées au contact et soudées sur deux réservoirs à mercure (électrodes) qui sont eu communication avec Tatmosphère. Le tube est plein de mercure au début de lexpérience. Les deux électrodes sont reliées aux deux pôles d'une source alternative à 5o périodes donnant au minimum 600 volts. On intercale en série avec le tube une self-induction permettant de réduire le courant de court circuit à 2,5 ampères environ. Il suffit, pour allu- mer l'arc, de rompre la colonne de mercure en son milieu (en faisant bouillir le mercure de la façon décrite). L'arc s'allume et peut occuper toute la longueur de la boucle; il brûle ainsi sous une pression supérieure de quelques centimètres à la pression atmosphérique. Nous donnerons les caractéristiques suivantes relatives à une expérience : Volts circuit alternatif Soo volls Volts aux bornes de la self ilao » Volls aux bornes de l'arc 3.>o Courant dans l'arc 2,1 auipéres Consommation dans l'arc G3o watts Intensité lumineuse environ 3ooo bougies- Consommation spécifique en watts par bougie 0,21 watl Aux deux points de vue, consommation et puissance lumineuse, cet arc est tout à fait comparable aux meilleurs arcs à courant continu. alternatif. Ces lampes sont de véritables convertisseurs à vapeur de mercure. Un modèle avec tube en verre a été décrit par l'un de nous {Befiie électrique, 7 fé- vrier igiS). Un modèle avec tube en quartz a été décrit par F. Giriiid {Electrotech- nische Zeîlsclirifl, 4 juillet 1912). (') D'après d'anciennes expériences d'Arons (Jft'e*^. /4«rt., t. LVll, p. i85), il serait impossible de rallumer un arc au mercure à courant continu en appliquant de nouveau la tension i-ôfôW "^^ seconde après l'extinction. (^) E. Darmois et M. Leblanc (Société française de Physique, séance du 11 juin 1912). ?.6o ACADÉMIE DES SCIENCES. Le tracé des courbes de courant et de tension montre qu'on a affaire à un véritable arc alternalif, les deux alternances étant séparées par une période d'extinction qui, dans les conditions de l'expérience ci-dessus, est d'environ j^ de seconde. L'obtention d'un tel arc n'est pas limitée au cas de la lampe spéciale décrite plus haut. Il est possible d^amorcer un arc entre deux électrodes séparées par un espace vide. L'amorçage de l'arc dans ce cas, aussi bien que son fonctionnement normal une fois la lampe allumée, présentent des particu- larités que nous nous occupons d'éclaircir. ÉLECTRICITÉ. ~ Sur les couples à flammes chlorées. Note de M. G. Moreau, présentée par M. E. Bouty. Quelques corps, en particulier le chlore et le brome, mélangés aux gaz des flammes, ont la propriété de modifier notablement la force électro- motrice d'un couple à flammes. L La série (' ) Pt nu — Flamme l'', — Flamme F, — Pt recouvert d'oxyde alcalino-lerreux possède une force électromotrice, comprise, suivant l'oxyde, entre o,55 et 0,170 volt, le platine nu étant positif, les flammes identiques et pures, et les électrodes à i4oo°. Si dans la flamme F,, qui touche le platine nu dont la température ne change pas, on pulvérise de l'eau bromée, la force électromotrice augmente avecla concentration en brome jusqu'à une valeur limite supérieure d'environ o, 55 volt à la valeur initiale. Elle retombe à cette valeur initiale dès que la flamme redevient pure. Avec le chlore on observe une variation semblable et la même limite. Le chloroforme, le tétra- chlorure de carbone, mélangés au gaz qui alimente la flamme F,, agissent de façon analogue. IL Pour la série mixte (-) l'i Mil — Flauime F, salée — Flamme F., piiie — Pi oxyde, (') MoBEAL, Comptes rendus. 17 nov. iQiS. (^) iVIoREAU, Comptes rendus, t" déc. igiS. SÉANCE DU 26 JANVIER igill- 26 1 qui diffère de la précédente par l'introduction d'une vapeur saline dans F|, la force clectromotrice croît également par le mélange du corps actif et de la vapeur saline. Voici les valeurs de l'augmentation maxima AE observées sous l'action du chloroforme, avec différents sels de potassium, l'oxyde étant la chaux. La concentration C du sel est évaluée en molécule- litre de la solution vaporisée dans la flamme : K^CO^ C=ri AE = o,.J6volt KOH I 0.49 » KAzO* -^ o,ô8 » ID KCl I 0,53 » KBr - o,52 » 2 Kl I o,G2 » Quel que soit le sel, la variation limite est sensiblement la même, o, 55 volt. Avec le chlorure de carbone, on trouve aussi cette valeur. III. [^'explication du phénomène découle du fait suivant : La série (') r^t froid — l'Iamine pure — l'I cliaud présente une force électromotrice de o, 55 volt, donnée par la form-ule E = — où Jp est la demi-force vive moyenne normale d'un corpuscule de charge e, qui sort du platine chaud. Cette force électromotrice diminue et tend vers zéro, dès que l'un des corps actifs est introduit dans la flamme. Celui-ci s'oppose à la sortie des corpuscules et annule .1^. .l'avais déjà signalé anté- rieurement (-) le fait analogue, que le rayonnement corpusculaire des oxydes alcalino-terreux est diminué par le chlore et le brome. Dans les couples des paragraphes I et II, le rayonnement de l'électrode de platine est annulé par le corps actif, et la force électromotrice augmente de la même valeur — • e IV. Pour la mesure de J,, avec la série mixte à flamme salée, on peut craindre une variation du contact des deux flammes par le corps actif. Celui-ci, en effet, modifie la conductibilité d'une flamme pure ou salée dans ( ' I Loc. cit. (i" note). t") Annales de Cltiniie el de Physique. %" série, l. XXIV, 1911. 262 ACADÉMIE DES SCIENCES, une proportion variable avec la nature du sel. Avec les sels de sodium, l'io- nisation devient cinq fois plus grande; elle est doublée pour les sels alcalino- terreux. Elle est faiblement diminuée chez les sels de potassium et de rubi- dium. Il se produit en même temps, fait déjà signalé par plusieurs observa- teurs, une variation notable du spectre d'émission de la flamme. Pour n'avoir pas à se préoccuper du contact, il vaut mieux se servir des séries à sels de potassium. On trouve ainsi les nombres du Tableau ci-dessus. Ils conduisent, pour la vitesse moyenne d'émission des corpuscules du platine, à la valeur -^— ^ — > (lui concorde avec celle obtenue dans l'étude des couples à élec- cm : sec ' i trode froide ( '). CHIMIE PHYSIQUE. — Siu- les températures minima de recuit. Note de MM. Hankiot et Lauure, présentée par M. H. Le Chatelier. Les lois du recuit sont mieux connues que celles de l'écrouissage. Elles ont été étudiées par un grand nombre de chercheurs dont les principaux ^ont : Thurston, Praslon, A. Le Chatelier, Charpy, (irard. Rose. La méthode la plus habituellement suivie par ces auteurs consistait à déduire les progrès du recuit des variations que subissent la charge de rupture ou l'allongement de fils ou de lames de métal écroui chauffés à des températures croissantes. L'un de nous a montré précédemment que les variations des charges de rupture ou d'allongement n'offrent que peu de sensibilité pour les faibles écrouissages; aussi ai-je pensé qu'il serait intéressant de reprendre l'étude du recuit en suivant ses variations par des mesures de dureté à la bille. Nous avons retrouvé par cette méthode les principales lois du recuit déjà formulées par nos prédécesseurs et qui peuvent se résumer ainsi : 1° Le recuit n'est pas un phénomène instantané; il tend vers une limite c|ui n'est atteinte qu'au bout d'un temps souvent fort long et qui caractérise la température de recuit. 2° Lorsqu'on fait varier celle-ci, le recuit est d'autant plus complet et d'autant plus vite atteint, que la température est plus élevée. (') Loc. cit. (!'■>• noie). SÉANCE DU 26 JANVIER I9i4- 2^J^^ La conséquence de cette dernière loi est que, dans l'industrie aussi bien que dans les expériences de laboratoire, on a tendance à exagérer les tem- pératures de recuit, sans doute pour en diminuer la durée. Dans ce qui va suivre, nous avons, au contraire, cherché à déterminer les températures minima où commence le recuit. Celles-ci varient avec l'écrouissage initial du métal. ?Sous avons recuit complètement des lames d'argent pur, puis nous les avons soumises à des passes, au laminoir, variables pour chacune d'elles, de façon à leur commu- niquer des écrouissages différents, puis nous les avons chauffées à tempéra- tures déterminées pendant 4 heures en notant leurs variations de dureté. Température IJurelés ii la Ijille. en degrés C. ^»» _^^ --^--- i5 77 '5 65,5 07,7 00 48 4')-^ 28,4 78 77 1 5 05,5 07,7 5o 4^ 4')-^ 28,4 100 lk,l 65,5 07,7 5o 48 4'i5 28,4 III 60,5 00,5 37,7 5o 48 4 ',5 28,4 187 49î8 55,5 53, .'j 5o |8 4i)5 28,4 142 37,6 53,3 49,0 48 48 4i,5 9.3,4 i58 36 5o,5 49,6 46 VG 4i,5 28,4 210 35,3 46,1 43 43 44,5 40,2 28,4 222 27 36,4 40i2 |0,2 |1.6 37,6 )) On voit par ce Tableau que les températures de début du recuit sont beaucoup plus basses qu'on ne pourrait le supposer, puisque l'argent le plus écroiii est déjà modifié à la température de 100° maintenue pendant 4 heures; de plus, la température du début varie considérablement avec l'écrouissage initial; dans l'expérience ci-dessus, elle a varié de 100° à 210°. Le métal le plus écroui présente une particularité spéciale : non seule- ment il commence à se recuire à la température la plus basse, mais son recuit s'accélère au jioint que, à égalité de température, sa dureté est infé- rieure à celle des métaux précédemment moins écrouis que lui. Li' zinc et l'aluminium ont présenté des phénomènes analogues. Nous nous sommes alors demandé si la durée de 4 heures que nous avions adoptée pour déterminer la limite inférieure du recuit était suffi- sante et si une chauffe plus longue ne pourrait pas encore l'abaisser. Nos expériences ont porté sur le zinc et l'argent. Des lames de ces mé- taux, fortement écrouies, étaient chauffées à température invariable pendant des temps croissants; à chaque l'ois, on mesurait les duretés de ces lames. Voici les résultats obtenus avec le zinc : 264 ACADÉMIE DES SCIENCES. Duretés à la liille. Durées. f)G°. 78". 1(10". Wo'. 200°. o 32,2 3o,4 33,1 3.i,2 3/5,2 lo minutes » >i >■ 3i,3 26,3 20 » 1' » 33,1 3c, 4 24 1^- 4o > » >' 3 1,3 29,5 23,5 1 heure » » 3o , 4 27,7 22,9 2 heures » » 29,.!» 26,3 22,4 3 » !■ 3o,-t 28,6 25,3 a 1,3 4 « 1) 3o 26.3 24,5 » 5 II 11 20,5 » » ' '. , 9 " " 27,7 1 3 11 Il 26,3 » Il » i5 11 32,2 26,3 26,3 24,5 21,3 On voit combien il importe de prolonger la durée de la chauffe pour constater le recuit à basse température. Si nous nous étions conlenlés de chautTer pendant 3 heures, nous aurions conclu qu'à 78° le zinc n'est pas modifié, tandis qu'au bout de i'3 heures il a subi un recuit considérable; l'argent se comporte de même : une lame, d'une dureté de 57,7, n'a pas varié par un recuit de 7 heures à 100"; au bout de i4 heures, sa dureté était devenue 49)6 et s'est maintenue à ce chilTre après une chauffe de 5o heures. CHIMIE MINÉRALE. — Sur les chlorures cf iridium. Note de M. Marcel Dklkmi.ve, présentée par M. Armand Gautier. Dans une Note antérieure, j'ai montré que diverses substances, désignées sous les noms de tèlrachlorure, trichlorure hydraté et tricidorure anhydre d'iridium, avaient en réalité des formules différentes de celles qu'on leur assigne ('). Depuis, j'ai entrepris sur ces soi-disant chlorures, ainsi que sur le chlorure préparc par Leidié dont je ne m'étais pas occupé, un certain nombre de recherches que je vais résumer. Les expériences, dont il est question, ont été commodément exécutées au moyen du four tubulaire de M. Armand Gautier ( - ), muni d'un pyromèfre à couple fcr-constantan. I. En premier lieu, j'ai traité par le gaz chlorhydrique une des ces poudres jaunes qu'on obtient par action de l'acide sulfurique sur les chloro- (') M. Dki.épine, Comptes rendus, t. 133, 1911, p. 60. (-) k. Gautier, Comptes rendus, t. 130. 1900, p. 628. SÉANCE DU 26 JANVIER 1914. 265 iridites. Je rappelle que Claus (') croyait que c'était du trichlorure anhydre, alors que ce sont des substances complexes où entrent, à côté du chlorure d'iridium, de l'acide chlorhydrique, de l'acide sulfurique et de l'eau, en quantités variables avec les circonstances de la préparation. L'un de ces corps, préparé à 200°, fut donc porté à 200°, 3oo°, ^00°, 45o°, 5oo" dans un courant de gaz chlorhydrique sec pendant une heure au moins. 11 en résulta, sans grand changement de couleur, des variations progressives de composition qui se traduisirent par le départ de l'acide sulfurique, de presque toute l'eau et presque tout l'acide chlorhydrique que contenait le composé initial en plus de IrCI', de sorte que la composition se rapprocha de plus en plus de cette dernière formule. ^ oici quelques analyses : Calculé 300"(lh.)- 400''(Gli.). Î50°(lli.5i. 500- 1 1 li.). pour IrCl'. Ir pour 100 63,35 64, o5 63,93 64,20 64,47 Cl pour 100 35,79 35, 5o 35,49 35,39 35,53 A 600°, il y a un commencement de décomposition avec dégagement de chlore et formation d'un mélange de métal réduit et de chlorure d'iridium anh}dre, insoluble. Il semble que les corps obtenus, même à 5oo'^', ne sont pas du chlorure anhydre, mais des corps limites de formule IrCP, wHCl, /jH'O, où n et surtout m sont de petites fractions de l'unité, suivant mon opinion qu'il s'agit de chlorures condensés comparables aux oxydes condensés (fer, zinc, iridium, etc.). Les chlorures obtenus jusqu'à 5oo° se distinguent notamment du chlo- rure anhydre par leur hygroscopicité et leur solubilité, propriétés qui font défaut chez ce dernier chlorure. Leur solubilité n'est pas immédiate; suivant la température où ils ont été préparés, il faut, à froid, de 2 à 4 jours pour qu'on la perçoive cl une huitaine pour qu'elle soit complète; au bain-marie bouillant, la dissolution est perceptible au bout de 8 à 10 minutes et achevée après environ deux fois ce laps de temps. II. Les solutions aqueuses des chlorures préparés à 4oo°i 45o"^, Soo" peuvent être concentrées; le résidu peut être redissous et évaporé de nouveau à froid ou à chaud, sans qu'il y ait de perte d'acide chlorhydrique. (, ' j \. Clais, •/. /. prakt. Cliem., [1], l. 80, 1860, p. 80. C. K., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N° 4.) >j4 266 ACADÉMIE DES SCIENCES. On obtient ainsi une niasse noire sous une épaisseur suffisante, faiblement hygroscopique, dont la composition, après dessiccation à loo", est tros voisine de IrCl', I.5H-0. Le chlorure irideux hydraté est soluble en jaune verdâtre dans Teau et l'alcool; il se conduit vis-à-vis du nitrate d'argent comme un acide en don- nant un précipité de composition IrCi', AgOH (à iio"), ce qui s'inter- prète aisément, ainsi que je l'ai déjà proposé, par la tautomérisation d'un HM3en (OH)H acide. r^es solutions traitées par l'eau de chlore se colorent en vert bleu; bouillies avec l'acide chlorhydrique ou un chlorure alcalin, elles donnent rapidement les réactions de l'acide chloro-irideux ou de ses sels. A froid, ces transformations paraissent demander un temps considérable. Il y a là tout un chapitre de cinétique qui ferait ressortir maints rapprochements entre la chimie de l'iridium et celle des composés organiques. HT. Les chlorures dont il est question en I ayant une couleur claire, il m'a semblé peu probable que le chlorure irideux anhydre préparé par Leidié ('), en faisant passer du chlore à 44o° sur le chloro-iridate d'ammo- nium et décrit par lui comme une matière vert noirâtre, fût ce chlorure pur. Kn fait, j'ai constaté qu'à 420", /|4o°) 45o" et 5oo°, les produits obtenus ont une couleur très foncée, mais cela est dû à ce qu'ils contien- nent un peu de tétrachlorure (moins de i pour loode chlore actif par Kl), tandis qu'à 600° on arrive au chlorure IrCl' de couleur jaune marron clair. La couleur foncée est bien due à de l'iridium télravalent, car les chlo- rures qui la présentent sont ramenés à la couleur marron par divers réactifs; notamment, la solution d'iodure de potassium les attaque avec mise en liberté d'iode; 1 hydrogène gazeux à 6o"-65'' les change en chlorure de couleur claire avec dégagement d'acide chlorhydrique formé aux dépens du chlore qui excède IrCP. Je m'occupais, subsidiairement, de |la chloruration directe de l'iridium, lorsqu'une publication de MM. \\ oh 1er et Streicher sur ce sujet m'a dispensé de poursuivre ces recherches (-). .l'indiquerai seulement que ces auteurs disent, comme Leidié, que le chlorure irideux anhydre est inattaqué par les alcalis; il faut préciser, dans ce cas, en disant alcalis peu concentrés, car (') E. Leidië, Comptes rendus, t. 12!), 1899, p. 12/49. (^) L. WoiiLHR et S. Stheicher. Bericlite der cl. c/icni. . Dans le nord de la Norvège, le système de Raipas est un eom|)lexe formé de qiiarlzites, de schistes argileux et de dolomies. Les formations siluriennes c u liunatées soni, pai' conlre, très généralement cal- caires. B. Phase post-calédonienne. — Les plissemenls po^t-uothlandiens sont suivis d'une sédimentation délritii|ue intense qui a a''cumulé, pen'hinl le Dévonien, les grès ronges des régions nord-atlantiques i-l, d'une fnçon plus gériéi'ale, des ar/coses, ^rès et pou- dingues, un peu partout p'iilini rEodévouii-n. Li si(lin)eulalion carbonatée, qui (') Michel Longchambon, Sur li sédimentation carbonatée et la genèse des dolo- mies dans la chaîne pyrénéenne (Comptes rendus, t. I08, I9i4i P> i3i). (-) R.-A. Daly, The Evolution of Limestone {Huit. Geol. Soc. of America, t. XX, ■909)- (') E. Steidtmann, Tke Evotuiion of LimeUone and Dolomite (The Journal of Geology, t. XIX, n°* i et 0, t(_)i 1). 268 ACADÉMIE DES SCIENCES. commence siirlout axec la transgression mésodévonienne, donne une proportion iinporianle de dolomie, soit sous forme de lentilles dans les schistes, soit sous forme de bancs épais qui envahissent des étages entiers (Livonie, Gourlande, Massif schiieux Rhénan, Montagne Noire, Pyrénées). La proportion de carbonate de magnésie diminue beancoup dans le Dinantien et les calcaires dolomitiques sédimentaires semblent manquer dans le Moscovien. G. Phase post-hercynienne. — ■ C'est à ce moment que commencent les plissements hercyniens, bientôt suivis d'une érosion énergique. Les conséquences ne lardent pas à s'en faire sentir : tandis qu'en Saxe on rencontre, dès le Stéphanien, une puissante série de schistes rouges, dans la Russie centrale et le Timan, la mer ouralienne dépose des dolomies sur les calcaires crayeux ou oolithiques moscoviens. Puis les schistes et grès rouges per miens couvrent des surfaces considérables et lorsque la sédimentation devient moins détritique, que les carbonates peuvent prendre une certaine importance, c'est le Zechstein puis le Trias avec leurs masses puissantes de dolomies. Ce faciès envahit, en de très non)breux points, le Rhétien et l'Heltangien. Dans le nord de l'Espagne et les Pyrénées, où le principal plissement primaire ne s'est produit qu'après le Permien inférieur, il y a un décalage des phénomènes. Le faciès ^rè5 /'OH^e envahit une partie du Trias et l'influence de ces apports tardifs d'éléments de désintégration se traduit par les schistes et les calcaires magnésiens du Lias pyrénéen, par les dolo- mies liasiques de l'Aragon, puis par les dolomies bajociennes et bathoniennes des Pyrénées. Au contraire, après la grande extension continentale, sans mouvements orogéniques importants, de la fin du Jurassique, les diverses transgressions marines crétacées sont caractérisées par des formations carbonalées calciques. Je pense qu'il y a dans ces faits, même grossièiement schématisés, des coïncidences qui doivent retenir l'attention et il ine paraît, en outre, que rinfliience des phases orogéniques peut s'interpréter assez simplement, en s'appiiyant sur un certain nombre de propositions que je me contente d'énoncer : i" Les sédiments qui, à un moment donné, se déposent dans la mer sont emprtiutés, en dernière analyse, aux masses continentales. Leurs éléments sont emmenés en dissolution ou entraînés en suspension. 2" Sous Faction des eaux atmosphériques, les roches sont lessivées et perd'-nt facilement leur chaux, qui est finalement amenée à la mer. La magnésie et les alcalis sont bien déplacés aussi, mais ces bases ne partent que très difficilement; elles entrent dans des édifices nouveaux et plus stables (talc, serpentine, zéolithes, . . .) ( '). (') Voir en parliculier P. Tkrmier, Sur le graduel appauvrissement en chaa.r des roches éruplives basiques de la région du Pelvou.r {Comptes rendus, I. là'i, iSrj-, SÉANCE DU 26 JANVIER 1914. 269 3° Ces phénomènes de simple lessivage des continents sont surtoiil importants pendant les phases de grande extension continentale, mais sans hauts reliefs, c'est-à-dire éloignées des périodes orogéniques. Il en résulte un enrichissement de la mer en sels de chaux, et les transgressions marines qui succèdent à de telles phases doivent être caractérisées par une sédimen- lation carbonatée surtout calcique. V Après une phase de plissements intenses, il se produit une énergique désintégration mécanique des roches et un important entraînement en suspension des éléments de celles-ci ; en outre, une attaque chimique de ces masses énormes de matériaux variés les amène à l'état d'un résidu de quartz, de sesquioxyde de fer et d'argile, donnant ainsi naissance aux grès et schistes rouges. Un rôle capital dans celte action doit être joué par l'eau de mer, dont le pouvoirdissolvant sur les silicates est beaucoup plus grand que celui de l'eau atmosphérique (-). Il en résulte, de toute façon, que la plus grande partie des bases que renfermaient les roches passe en dissolu- tion (chaux, magnésie, alcalis). 5° La mer, s'étant enrichie non plus seulement en chaux, mais aussi en magnésie, pourra déposer à la fois du carbonate de chaux et du carbonate de magnésie. Leur combinaison molécule à molécule sera facilitée par le fait qu'elle est exothermiqu c. Il ne résulte d'ailleurs pas forcément, de ce qui précède, qu'il doive se produire un enrichissement général de la mer en magnésie ; il se peut fort bien que cette base, extraite de son support siliceux, n'ait agi que locale- ment, Aaï\s\e\Oï?,ins.^eimmè.àidi\. àes amas détritiques ou, plus ou moins loin, à la faveur des courants marins. 6" Les considérations précédentes ne préjugent en rien des réactions intermédiaires qui ont amené finalement la constitution de la molécule CO'Ca — CO'Mg et qui sont du domaine de la Chimie expérimentale. Elles montrent seulement qu'on doit envisager comme probables des variations périodiques dans les proportions relatives des sels contenus dans la mer. |). 633) ; Sur L élimination de la ckaux par niclasoinalose dans les roches ériiplives de la région du Pelvoux [Bull. Soc. Géol. Fr.. 3= sér., t. 26, 1898, p. i64). (') J. JoLY, Expériences sur la dénudatlon par dissolution dans l'eau douce el dans l'eau de mer (C. /?. Cong. géol. in/crn.. Paris. 1900, p. 774). 270 ACADEMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — La présure du Rhizopus nii;ricans. Noie de M. Maurick Durandaud, présentée par M. Gaston Bon nier. Beaucoup de moisissures coagulent le lait, et notamment V Aspergillus niger, le Sterigmatocyslis nigra, le Pénicillium glaucum, divers Mucor, le n/iizopus Delemar et le Rhizopus nigricans. Dans un travail récent, M. Sée a indiqué les temps nécessaires à la coa- gulation d'un lait acide, neutre ou alcalin sur lequel ont été ensemencés quelques-uns de ces champignons. Le Rhizopus nigricans, entre autres, a coagulé en 7 jours le lait neutralisé, c'est-à-dire placé dans les conditions où peut être admise la présence d'une présure (' ). Poursuivant nos expériences surlesdiastasesdes Mucorinées, nous avons été amené à notre tour à rechercher chez le Rhizopus nigricans la présure et les lois de son action, selon la méthode décrite dans une Note antérieure (-). Cette technique nous a permis d'opérer avec le suc, dilué et filtré, de la moisissure, et de manier la diastase elle-même, appliquant ainsi à son étude les procédés habituellement employés dans ce genre de recherches. Trois voiles adultes, lavés, pesant après fort essorage 5is,55, ont été broyés à la molette et exprimés à la presse. Le jus diastasifère obtenu a été filtré et ajouté à 5cm' jig |.,jj Ijouilli (préalablement sensibilisé par CaCI-) selon les proportions : 3"'"', 2 ; ,cm> 5. o''"'',8; o'"'',/i; o'^^"'',2; o''"°,i ; 3' "'',■! bouillis, dans des tubes A, B, G, D, li;,l",G. Tous les mélanges étaient ramenés au même volume par les. quantités complémen- taires de jus bouilli, l^ortés au lliermostat à So", ils ont coagulé dans les temps suivants : A, i^a"; B, 2™2'|''; G, 6'"; \), 12™; E, 24""; F, 48'"; G, après 7 heures, pas de coagulation. L'acidité à la phénolphtaléine, exprimée en liqueur normale sulfurique, était de o'™', 29, dont o, 12 pour les 3'^"'", 2 de jus et o, 17 pour les 5"^'"" de lait. Dans une deuxième exjiérience nous avons réduit les quantilés de diastase en diluanl le jus au quart dans de l'eau chlorurée sodique à 20 mol-mg par lilie; L'acidité du mélange est tombée de ce fait à o'''"',20. Dans ces conditions moins favorables, la coagulation a été beaucoup plus lente : a a demandé 20'", b 4'"', c 132™. A la dose (') Lorsque des moisissuies poussent sur le lait, on jieut observer dans certains cas une coagulation locale à la partie supérieure du liquide, au contact du voile. Getle coagulation est due à une plus grande concentration en acide oxalique excrété par le champignon. G'est là une cause d'erreur qu'il est nécessaire de signaler. (*) DuRANDARl), L'ainylase du Rhizopus nigricans {Comptes rendus^ septembre ,9.3). SÉANCE DU 26 JANVIER 1914. 271 o'""',f\{d), les phases de la coagulation sont irop lentes pour permettre l'évaluation exacte du temps, qu'on peut limiter cependant entre 5 et 7 heures. Sept heures après la mise au thermostat, e et /n'ont pas coagulé, lis y sont laissés pendant toute la nuit, et e est trouvé coagulé environ ).2 heures après le début de l'expérience. Influence fie la lempérafure. — Un liquide diastasifère obtenu dans les mêmes conditions que précédemment, avec cette variante que chaque voile a été broyé sous 1 5'"'" d'eau chlorurée sodique, a servi à établir l'influence de la température. Des tubes contenant o*^"' de lait bouilli sensibilisé ptir CaCl- et 3"°', 2 de liquide diastasifère ont été portés respectivement aux températures suivantes: 10°, 20°, 3o", 35°, ^0°, 45°! ^0°, 55°. 60°, 65°. Les coigulalions ont demandé les temps suivants ; 10°, après 7 heures, pas de coagulation ; 20°, 48™ ; 3o°, 21™; 35°. 1 i"'; 4o°, 10™; ^5", gm,5s. 5qo^ j'"45'. A 55°, l'extrême lenteur de la coagulation ne permet pas d'en préciser le temps; un granité excessivement ténu apparaît vers la fin de la sixième heuie, mais la coagulation n'est complète que plusieurs heures après l'apparition de ce granité. A 60° et à 6-5°, il n'y a pas de coagulation après - heures. Les tul>es qui avaient été soumis pendant 7 heures aux températures de 10°, 60°, 65° sont alors portés à 5o°. Le tube ex-io° coagule instantanément et le coagulum se prend en bloc presque immédiatement. S'il m'est permis d'employer une image, c'est une coagulation explosive. Les tubes ex-55" et ex-6o°. retirés après i5 heures à 5o°, n'avaient pas subi la moindre modification. A quoi doit être imputée l'extrême rapidité de la coagulation du tube ex-io° ? A une action de la présure à 10°, ou à une influence favorable du froid sur la diastase elle-même, influence qui se manifestera lorsqu'on mettra cette diastase en présence du lait à la température optima ? Pour èclaircir ce point, nous avons fait l'expérience suivante : un tube A contenant 5'"'" de lait bouilli sensibilisé + 3""', 2 de liquide diastasifère, un tube B contenant seulement .^'^'"' de lait bouilli sensibilisé, un tube C contenant seulement 3'"'', 2 de liquide diastasifère, ont été, le lendemain, laissés pendant le même temps que la veille à une température de lo"*. Puis le contenu de C a été ajouté à celui de B, etles deux tubes portés immédiatement à 5o". Le tube A a présenté la coagulation explosive. Le tube BC a coagulé en 8 minutes. Avant l'expérience, un essai A' de la puissance diastasique de la liqueur avait lionne II minutes comme temps de coagulation. Remarquons en passant que la diastase, vieille de 2,\ heures, avait perdu de sa puissance. Il se passe donc, à 10", sous l'influence de la diastase, des phénomènes d'ordre phy- sique mettant les molécules de caséine dans un état d'équilibre tel que leur agrégation ultérieure à 5o° devient instantanée. Et cela suffit probablement à expliquer la coagulation explosive. Mais si l'on compare les temps de A 272 ACADEMIE DES SCIENCES. et de A', on voil aussi que la température de 10° agit favorablement sur les liquides séparés, diminuant de plus d'un quart le temps nécessaire à la coagulation. Nous sommes en droit de supposer que cette influence favo- rable s'exerce sur la diastase, et ceci est à rapprocher des faits signalés par Wiesner et montrant l'influence excitatrice qu'exercent sur la germination des graines les températures extrêmes. De cette étude nous pouvons tirer les conclusions suivantes : 1° Il existe une présure, et même très active, dans le mycélium du Rhizopus nigricans. Cette présure, qui obéit à la loi de Segelck-Storch pour des doses suffisantes, s'en écarte sensiblement pour des doses très faibles. 2° Son action, optima à 5o°, presque aussi intense à 45°, est encore très grande à 45", puis diminue rapidement pour être apparemment nulle à i o". Cette dernière température provoque cependant dans le mélange des modifications d'ordre physique qui le rendent instantanément coagulable à So". Au-dessus de l'optimum, la puissance diastasique choit, à 55°, de façon telle que la coagulation demande plus de cinquante fois le temps nécessaire à 5o°. A 60", la diastase est complètement détruite. Nous avons également trouvé dans le mycélium du Rhizopus nigricans une caséase très active qui fera l'objet d'une étude ultérieure. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la présence, dans des feuilles et dans des fleurs ne formant pas d'anthocyane^ de pigments jaunes pouvant être transformés en anthocyane. Note de M. Raoul Combes, présentée par M. Gaston Bonnier. A la suite de mes recherches relatives, d'une part, au passage d'un pigment jaune extrait des feuilles vertes CC Ampélopsis hederacea (Vigne- vierge) au pigment anthocyanique rouge contenu dans les feuilles d'automne de la même plante et, d'autre part, à la transformation inverse, j'ai entrepris de faire sur d'autres plantes des études comparables de façon à déter- miner si les faits que j'ai mis en évidence quant à la formation des pigments anthocyaniques dans la Vigne-vierge peuvent s'étendre à d'autres végétaux. Les travaux dont je vais résumer les résultats ont ou pour but de rechercher : 1° Si une plante appartenant à une famille diflërente de celle dont fait partie la Vigne-vierge, et produisant comme cette dernière un pigment anthocyanique pendant la saison froide, renferme dans ses feuilles vertes un pigment jaune susceptible d'être transforme en anthocyane par réduc- SÉANCE DU '26 JANVIER igiA- 278 tion. [Les recherches ont porté sur les feuilles de Liguslrum vu/gare (Troène), récoltées à fin de novembre, lorsqu'elles sontencorc vertes. | 2'* Si une plante dont les feuilles ne rougissent pas renferme également un pigment jaune pouvant être transformé en anthocyane par réduction. (Les recherches ont porté sur les feuilles de la variété de Vigne à raisins blancs Chasselas doré qui restent vertes pendant toute la période de végé- tation active, ne produisent pas de pigment anthocyanique en automne et tombent colorées en jaune. En même temps que les feuilles du Chasselas ûfore récoltées un peu avant la chute, au début de novembre, lorsqu'elles sont déjà jaunes en partie, j'ai traité des feuilles de la variété de Vigne à raisins rouges Petit Rouschel , qui au contraire rougissent très fortement en automne, et ont été récoltées un peu avant la chute, au moment où elles sont très rouges, de manière à pouvoir comparer entre eux les pigments extraits des feuilles des deux variétés ainsi que leurs produits d'oxydation et de l'éduction.) 3° Si, enfin, une plante à Heurs jaunes produit dans ses lleursun pigment jaune susceptible d'être également transformé en anthocyane. (Les recher- ches ont porté sur les Heurs jaunes de Narcissus incomparahilis. ) Les résultats de ces recherches ont été les suivants : i" J'ai extrait des feuilles vertes de Troène un pigment jaune brun cristallisé en aiguilles, présentant un grand nombre des propriétés du pigment de même couleur que j'ai isolé des feuilles vertes deVigne-vierge, et se transformant, comme ce dernier, par réduction au moyen de l'amal- game de sodium en milieu acide, en un pigment rouge que j'ai oltlenu cristallisé en aiguilles et ayant les caractères d'une anthocyane. 2° J'ai extrait des feuilles jaunes de Chasselas doré un pigment jaune brun, cristallisé en aiguilles, présentant également un grand nombre des propriétés du pigment de la Vigno-vierge et produisant par réduction un pigment anthocyanique rouge que j'ai obtenu cristallisé. J'ai extrait d'autre part des feuilles ronges du l'etit liouschcl un pigment anthocyanique cristallisé qui, traité par l'eau oxygénée, se trans- forme en un pigment jaune brun que j'ai également obtenu cristallisé. Le pigment jaune extrait du Chasselas doré et le pigment rouge arti- ficiel en dérivant, le pigment rouge naturel du Petit lUmschet et le pigment jaune artificiel en dérivant commencent à se décomposer entre 174" et 179"; la fusion instantanée a lieu entre U2)" et 2:28". Les pigments C. H., 191 '1, 1" Semcilve. (T. 158, N> 4 ) ^^ 274 ACADÉMIE DES SCIENCES. naturels et artificiels présentent des caractères chimiques semblables, maison ne peut prévoir avec ces seules données si l'oxydation du pigment rouge de la variété à feuilles rouges donne naissance à un pigment jaune identique à celui de la variété à feuilles vertes ou seulement voisin (le ce pigment, et si la réduction du pigment jaune de cette dernière variété produit une anthocyane identique à celle de la première ou seulement voisine. L'analyse des quatre corps peut seule répondre ces questions. 3° J'ai extrait du périanlhe de Narcisse un pigment cristallisé en aiguilles groupées en rosettes et colorées en jaune clair. Réduit par l'amalgame de sodium en milieu acide, ce composé donne naissance à un pigment rouge présentant les réactions des anthocyanes. Les conclusions à tirer de ces résultats sont les suivantes : i" Les faits nouveaux relatifs à la formation des pigments anthocyaniques mis en évidence dans mes recherches cliimiques sur les feuilles d'/1//iyDe/oyj«.ï hedcracea ne sont pas particuliers à cette plante. Le Troène qui rougit en hiver renferme, comme la Vigne-vierge, dans ses feuilles vertes un pigment jaune se transformant en pigment rouge par réduction. La variété de Vigne Petit Bouschet renferme en automne, dans ses feuilles rouges, un pigmenl rouge se transformant en pigment jaune par oxydation. 2" Les feuilles de variétés de Vignes qui ne produisent pas naturellement de pigment rouge {Chasselas doré) renferment cependant un pigmentjaune qui peut être transformé en pigment rouge par réduction. 3" Enfin ces faits ne sont même pas particuliers aux feuilles. Ils s'étendent également aux fleurs. Les ileurs jaunes de Narcisse renferment un pigmenl jaune qui, par réduction, se transforme en pigment rouge. PHYSIOLOGIE. — De la décroissance, en fonction des intensités d'excitation, du rapport de la période latente à la période totale d'établissement pour les sensations lumineuses. Note de M. IIiiiNRi Piérox, présentée par M. A. Dastre. On sait que, jusqu'à une certaine limite, assez rapidement atteinte, l'in- tensité d'une sensation croît avec la durée d'excitation : il y a une phase d'établissement de la sensation, dont la longueur décroît quand l'intensité excitatrice augmente. SÉANCE DU 26 JANVIER 1911. 273 La loi de décroissance établie par Charpentier pour les sensations lumi- neuses est de forme 1 = 7-^, où nous appelons y le temps et ,37 l'intensilr d'excitation, a étant une conslanLe. Oi' c'est une loi de même forme que j'avais dégagée de résultats expéri- mentaux fournis par G.-O. Berger (') pour des temps de latence des réac- tions motrices à des excitations lumineuses d'intensités croissantes ('). Comme, dans ces temps de latence, il y a une part sensiblement fixe et indépendante des intensités excitatrices (associations centrales, parcours d'influx, temps perdu du muscle, etc.), on a, en outre de la partie décrois- sante, fonction de l'intensité, une constante K formant limite. La formule d'interpolation était y = -^-^ -+- K. J'ai vérifié par des recherches nouvelles la validité de celte formule, eu employant le photoptomètre de Polack, masqué, dans la chambre noire, par un volet adapté au tachistoscope de Wundt, et pouvant découvrir un point lumineux de i""" de diamètre. Les mesures furent faites avec le chro- noscope de Hipp, l'œil étant à 5o"" du point éclairé, après adaptation d'une demi-heure à l'obscurité. Voici, à côté des valeurs expérimentales obtenues par Berger et Caltell l'un sur l'autre (l'intensité minima ne correspondant au seuil qu'approxi- mativement), les valeurs que j'ai obtenues chez deux sujets, à partir du seuil, exactement déterminé ('), en comparant à ces valeurs celles fournies par le calcul au moyen de la formule précédente (en appelant x les inten- sités d'excitation évaluées en multiples du seuil, >', les valeurs observées ely., les valeurs calculées, en centièmes de seconde). (') Berger a publié les résultais de recherches faites en collaboraliiin avec Callell, et dans lesquelles les (le(i\ auteurs servirent de sujets. Caltell publia dans le Brain les données que Berger publia de son côté dans les Phtloaophische Slitdien: niiiis les vaiturs de Catteil sont systématiquement inférieures de j|-j de seconde à criles de Berg-r, sans que les raisons de la diflertnce appa- raissent dans les indicaiions techniques fouinies |)ar les deux auteurs. Nous avons adopté les valeurs de Berger, parce que ce sont celles qui sont citées par Wundt, dans le laboratoire de qui lurent faites les expériences. ('^) Comptes rendus, t. Loi-, 1912, p. 998. (^) Le seuil était fourni, sui- la plage ciiculaire de verre dépoli de i^^de diamètre, avec la peliie lampe a incandescence sous 4 volls du photoptomètre, par une surface d'ouverture de l'œil-de-chat BIpndel de o""°, a x o'"'",o4, ce qui donnait à la plage \\n éclat de 66 milliardièmes de bougie environ par millimètre carré. 276 ACADÉMIE DES SCIENCES. B ( Berger kt Cattell). C (Beikjer et Caïtkll). a — lit, K=i9,8. fl=i2.3, K = i5,8. jc. .K,. y.j. Écjrts. X. .y,. j),. licarls I 33,8 33,8 o I 28,1 28,1 o 7 26,5 37,1 -o,<3 7 20,5 22,2 —1,7 23 23,8 24,7 — 0,9 23 iQjO 20,1 — 1,1 123 23.0 23,6 -)-o,4 '23 17,8 18.2 — 0,4 3i5 32,2 - 21,8 -1-0, /| 3i5 17,7 17,6 4-O.I 1000 22,5 3[,2 -+-1.3 1000 17,3 17,0 +0,3 X, >iooo 20,7 — — .r|>-iooo 16,5 — — ,r2>.c,(oo) 19,8 19,8 o j'2>;r,(co) i5,8 i5,8 o Écart moyen pour 100 : 2,3 Ecart moyen pour 100 : 2,3, A. B. a zzz 35, K =: 2 1 . rt = 10, K r= 20. X. y,. y^. licarls. i; > ,. y\. Ecarts. I 45,96 46,0 — 0,04 I 3o,02 3o,0 -1-0,02 2 39,66 40,92 — t,26 3 27,40 27,94 —0,54 10 31,69 32,62 0,93 10 24,43 24,64 — 0,21 25o 25, 0 24,96 -+ 0,o4 35o 22,23 21,58 -t-0,65 looo 24, 3i 28, 5o -HO, 81 1000 20,64 21,0 ^0,36 loooo 21,94 22,16 — 0,22 12000 20,78 20,43 +0,35 l{(art moyen pour loo : 1.7 l{cart moyen pour 100 : i,4 Oii voit que la formule d'interpolalion adoptée en première approxi- mation est assez satisfaisante dans tous les cas, bien que les valeurs absolues présentent de notables difFérences individuelles. On a alors, pour exprimer la décroissance de la période latente de la sensation la \oi y = ^^z, tandis que celle de la décroissance de la période d'établissement est approximativement, d'après Charpentier, y = y-=- Défait, Charpentier indique une série de valeurs conespondant à des unités exprimées en unités arbitraires, et auxquelles nous allons comparer les valeurs qu'on peut calculer d'après la formule (les temps observés y, et calculés y, étant exprimés en centièmes de seconde) : a = 200. .r. y,. y... lOcarts. 4 6,2 6,18 -1-0,02 35 4,2 3,87 +0,33 100 2,3 2,73 —0,43 460. 1,7 1,93 — 0,28 900 1,2 1,58 — o,38 l'"cart moyen pour 100: 8.5 SÉANCE DU 26 JANVIER igiA- 2^7. L'application de la formule aux valeurs expérimentales n'est évidemment (ju'approximative; mais on peut accepter provisoirement cette relation, et, dès lors, il devient possible de comparer la phase infraliminaire, la phase latente, à la phase supraliminaire de la période totale d'établissement. En eflet, au seuil, la phase d'établissement (') se confond avec la période latente, et l'on a ainsi doux courbes partant d'un même point. Comme Charpentier indique qu'au seuil In durée de la période crois- sante est de o'''''',20, nous pouvons, par extrapolation, déterminer à peu près la valeur de l'excitation correspondant au seuil par rapport aux unités arbitraires qu'il a utilisées. ( )n trouve pour le seuil une intensité de o,o35; en faisant cette intensité égale à i, nous pouvons comparer les phases latentes aux phases de croissance totale d'après les formules j = ^-^ et y = j— . Nous trouvons les valeurs suivantes, en appelant y, et y^ les temps de latence et les teuq)s d'établissement exprimés en centièmes de seconde, et A la proportion pour 100 du temps de latence : X. y\- y,- V. 1 (o,o:i.j) 20,0 >o,o 100 ..4,28 (4) .i,.8 i • 1 2 66, <; 714,28 (25) ,1,87 •.,35 60, 7 2867 ,1 (100 ) 2 , 7'^ 1 , i 1 5 r , G 1 1428,5 (4oo ] ' .93 o,8S 45,6 (5714,28 (900) .,58 0,(^7 42,4 La part du temps de latence dans la période d'établissement décroit en raison inverse de la racine douzième des intensités d'excitation : a \Jx Il y a là évidemment nue approximalion encore grossière, et indirecte, mais qui donne cependant déjà des renseignements sur V allure ^ dans sa totalité^ de la phase croissante de la sensation lumineuse par rapport au seuil de celte sensation . (') Nous entendons ici par période J'élablisseiiient la période croissante jusqu'au maviniiim d'intensité de la sensation; avec des excitations brèves, la période d'éta- blissement se poursuit encore après la (in de re\ciialioii. 278 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE. — Sucre proléidique du plasma sanguin. Note de MM. Henri liiERRV et Albert Raivc, présentée par M. A. Dastre. Des recherches antérieures ont montré qu'il existe dans le sangtolnl, dans le sérum, dans le plasma (') du sucre engagé en combinaison, sucre dont la présence ne peut être manifestée qu'après scission de la molécule complexe qui le renferme et rupture de la liaison qui dissimule sa fonclion aldéhydique. Ces combinaisons hydrocarbonées du sang résistent, in vitro, à l'action de la glycolyse qui fait disparaître le sucre libre, mais sont rompues à chaud par les acides minéraux, et le sucre réducteur libéré devient ainsi dosable par les procédés ordinaires (*). Si l'on coagule le sang ou le plasma par la chaleur, et qu'on soumette le filtrat débarrassé des albuminoïdes à l'action des acides minéraux, on ne constate aucune augmentation de pouvoir réducteur ; il en est de même avec le filtrat obtenu après précipit;ition des protéiques du sang ou du plasma par l'alcool ou l'acétate mercurique. Pour ces raisons nous avons été amenés à rejeter l'assertion qu'il pouvait se trouver des glucosides ou des sucres hydrolysables dans le sang. Les substances génératrices de sucre ne peuvent pas non plus être constituées par du glycogène, comme ou l'a soutenu, car si elles sont respectées par des solutions de polasse étendues et chaudes, elles sont au contraire détruites par les solutions de potasse qu'on utilise pour les dosages du glycogène. Nous avons dû également éliminer l'hypothèse de composés glycuroniques. Il restait à envisager le sucre comme faisant partie de molécules pro- téiques. C'est à cette dernière conception que nous nous sommes arrêtés après examen des faits cités et de faits d'ordre chimique et physiologique que nous allons exposer. On trouve, chez un même animal, au point de vue du sucre combiné ( les substances génératrices de sucre existant surtout dans le plasma) des dilfé- rences entre le plasma artériel et le plasma veineux correspondant, le dernier en renferme plus que le premier. Parallèlement, les teneurs en substances protéiques de ces plasmas sont différentes, le plasma veineux est (') H. BiERRV et L. Fandard, Comptes rendus, (. 156, i^iS, p. 2010, et t. to8, 1914, p. 61. ( = ) II. BiEiutY et L. Famiard, C. R. ^oc. fiioL, 8 juin et r3 juillet 1912 SÉANCE DU 26 JANVIER IQl/i- 279 plus riche en matières albuminoïdes que le plasma veineux correspondanl. Les prises de sang ont été faites à la carotide et à la jugulaire chez le cheval (') et le chien. L'écoulement était réglé de telle sorte qu'on puisse recueillir dans le même temps une quantité sensiblement égale de sang artériel et veineux. Chez le chien, des prises furent faites simultanément à l'artère et à la veine fémorale du même membre. Le sang était fluoré à 3 pour 1000. On a tenu compte de la teneur en eau en faisant l'extrait sec à ii2°-ii5°; les poids de sucre combiné et d'albumine ont été ramenés à 1000™' d'eau pour les divers plasmas. D'autre part, nous avons préparé par les méthodes classiques les divers albuminoïdes du plasma : librinogène, sérumglobuline, sérumalbumine. Les protéiques étaient précipités par les sels neutres, puis coagulés parla chaleur et lavés à fond par l'eau distillée bouillante. Nous avons aussi préparé ces albuminoïdes par précipitation soit par l'acétone, soit par l'alcool. Après conlacl avec l'acélone élendue ou l'alcool, ces albuminoïdes ont été traités par l'éther, l'alcool chaud, le chloroforme et l'eau bouillante; après dessiccation ils donnaient la réaction de Molisch cl fournissaient du sucre par hydrolyse (-). Ces faits montrent (jue pour une part, tout au moins, le sucre fait partie des substances protéiques : sérumglobuline, sérumalbumine, du plasma. Des expériences en cours nous permettent de penser que le sucre peut aussi faire partie de molécules moins complexes, de polypeptides qui seraient précipités en même lemps que les autres albuminoïdes du plasma et enlrahiés avec eux. En tout cas, le sucre engagé en combinaison fait partie des molécules protéiques et nous proposons de lui donner le nom àe sucre protéidique. Nous avons dosé dans le plasma sanguin de divers animaux (clieval, chien, Ni. poulet) les albuminoïdes et le sucre protéidique, et établi le rapport -?-' du poids de l'azote proléique (obtenu par le Kjeldahl ) au poids du sucre protéidique. Voici quelques chiffres extraits des résultats d'une série d'expé- riences : (') Nous remercions M. Hoiirdelle, professeur à l'Ecole d'Alforl, ijui a bien \ouhi nous procurer du sang de ciieval. ('■') MM. Pielire el Vila ont mis obligeamment à notre disposition un peu de la serine qu'ils ont obtenue par un procédé nouveau {Comptes rendus, 29 décembre 191 3). Celle serine par bydroivse acide a fourni aussi du sucre réducteur, en faible quantité. 28o ACADÉMIE DES SCIENCES. Plasma artcritl Plasma veineux pour 1 looocm» d'eau pour loooL™' d'ean Sucre Nr. .Sucre. \i. Pi •iiléiques, , protéidique. slT' Protéiqucs. proléidique S"r. ' Cheval. 76'3 s 1,67 6!9 Cheval. . ■ 80 , /i I , 79 «,7 Chien . 63,8 1 ,o5 9.' Cliieii . . . 66,3 1,34 8,-i Poulel. 38,8 ■,78 3 On voit que le sucre entre en quantités différentes dans la constitiilion moléculaire des protéides du plasma des animaux d'espèces différentes. On observe aussi chez des animaux de même espèce des variations de moindre importance dont il sera néanmoins intéressant de rechercher les causes. Conclusions. — Il existe dans le plasma sanguin des divers animaux du sacre protéidi(/iie en quantités variables. Alors que les substances protéi- ques (nucléo-albumines, nucléotides de Levene et Jacobs) extraites des divers organes : foie, pancréas, etc., donnent naissance à des pentoses : xylose, ribose, etc., les albuminoïdes sanguins fournissent du glucose par hydrolyse. Ces considérations jointes à celles tirées des variations du sucre proléidiciue permettent de considérer ce dernier comme un des termes de passage des substances albuminoïdes aux hydrates de carbone. Des expériences ultérieures pei-mettront d'établir son rôle dans la glyco- génie à l'état normal et dans divers états pathologiques. EMBRYOGÉNIE. — Siif les analogies de structtire (jin txisteiil entre r ovaire de certains Insectes (les Collemboles) et celui de certains Crustacés entoinos- tracès {les Chirocéphales). Note de M. Ij(:<:aii.i.o\, présentée par M. Henneguy. .I\ii décrit avec détails, dans des travaux (jui remontent à une douzaine d'années, les particularités remarquables qui s'observent dans l'ovaire dr ces petits Insectes très communs, mais à organisation relativement simple, que les entomologistes désignent sous le nom de Collemholesou de Podu- rides. Au lieu d'être constitués, comme ceux des autres Hexapodes, {lar des gaines ovigères où les ceufs sont déposés en série linéaire comme les grains d'un chapelet, les ovaires de Collemboles représentent de simples poches dans lesquelles sont placés les oogonies, les oocytes et les cellules vilello- g'ènes. Ici chaque oocyte n'est pas entouré d'une enveloppe folliculaire, et SÉANCE DU 26 JANVIER I9l4- 281 les cellules vitellogènes n'ont pas la disposition régulière qu'elles revêtent, par rapport aux oocytes, chez les autres Insectes. La zone germinative n'occupe pas l'extrémité antérieure de l'organe reproducteur femelle, mais demeure dans sa région moyenne. Enfin, et c'est là un des caractères essentiels des Collemboles, la paroi ovarienne, formée fondamentalement d'une assise de cellules épithéliales groupées en syncytium, envoie, entre les éléments de la poche ovarienne, des prolongements qui s'anastomosent et constituent un réseau inlraovaricn plus ou moins développé. Mais si les ovaires des Collemboles diffèrent beaucoup de ceux des autres animaux de la classe à laquelle ils appartiennent, j'ai reconnu récemment qu'ils ressemblent, au contraire, à différents litres, à ceux d'un petit Crus- tacé entomostracé de la famille des Branchipodides : le Chirocephalus sta- gnalis Shaw ('). Voici les principales de ces ressemblances : i" Chez le Chirocéphale, les deux ovaires ont la forme de deux longues poches situées dans l'abdomen, de chaque côté dn tube digestif, et s'éten- dant à peu près de l'extrémité postérieure du corps jusqu'à la région thora- cique. Les sections transversales de ces poches ne sont pas circulaires, mais très allongées dans le sens dorsovenlral, surtout aux stades avancés de l'évolution de l'ovaire. Comme chez les Collemboles, les organes reproducteurs femelles con- servent leur situation primitive jusqu'à l'époque de leur plein dévelop- pement et ne passent pas dans la région dorsale du corps. 2° La paroi ovarienne, chez les Chirocephalus, est constituée exactement comme chez les Collemboles. Elle est formée, en effet, de cellules dont les corps cytoplasmiques sont unis en un syncytium limité, à la périphérie de l'ovaire, par une membrane basale. Du syncytium partent de nombreux prolongements cytoplasmiques qui s'étendent, dans la poche ovarienne, entre les éléments qui s'y trouvent et forment un réseau intraovarien. A mesure que l'ovaire grossit, l'épaisseur de la paroi augmente notablement, les noyaux cellulaires deviennent plus volumineux et le réseau intraovarien se développe davantage. Il est manifeste que ce réseau joue un rôle ana- logue à celui qui est dévolu à cette formation dans l'ovaire des Collemboles, {') Les ex.einplaires que j'di étudiés pro\enaienl du « laquel !> d'O.ncet (Hautes Pvrénées), où ils axaient été recueillis, à une altitude de 2200'", par M. Despax, pré ]iaraieur au laboratoire d'Hisloi're naturelle de la Faculté de Toulouse. C. R., 191I, I" Semestre. (T. I5S, N°4.) ■''^ ':3^^^^ 282 ACADÉMIE DES SCIENCES. c'est-à-dire intervient dans les phénomènes de nutrition qui siègent dans t'ovaire pendant le développement des ovules. 3° La zone gerniinative forme, chez les Chirocephalus, une mince bande appliquée contre la paroi ovarienne et s'étendant sur toute la longueur de l'organe. Il y a ici une différence avec ce qu'on rencontre chez les Collem- boles, où la zone gerniinative occupe toujours, non pas la longueur entière de l'ovaire, mais une faible étendue de celui-ci. Celte différence ne doit pas être considérée comme importante, car chez diverses espèces de Collem- boles, la zone gcrrninative du testicule est exactement placée comme celle de l'ovaire du (Ihirocéphale, alors que celle de l'ovaire des mêmes Collem- boles conserve la disposition habituelle. 4° Dans l'ovaire du Chirocéphale, on trouve des cellules ovulaires pro- prement dites et des cellules nourricières, comme chez les Gollemboles. De plus, ces éléments sont groupés, les uns par rapport aux autres, d'une manière analogue à celle qui s'observe chez les Gollemboles. Souvent on trouve, comme chez ces Insectes, des cellules vitellogènes, plus ou moins enfoncées dans la région périphérique de l'ovule. Les vésicules germinatives des ovules rappellent aussi celles des Gollem- boles ; elles paraissent, sur les préparations, plus claires que les noyaux des cellules nourricières, présentent un certain nombre de granulations chro- matiques arrondies et sont de taille souvent bien plus petite que celle des noyaux des cellules nourricières dont le corps cytoplasmique est cependant beaucoup plus petit, aux stades avancés de l'évolution des oocytes, que le corps de r( vule. Enfin on trouve, contre la paroi ovarienne, aussi bien des ovules que des cellules nourricières, de sorte que, pas plus cbez le Chiro- céphale que chez les Gollemboles, on n'est en droit de regarder la différen- ciation des oocytes primitifs en ovules définitifs et cellules nourricières comme due à ce que la nutrition de ces deux dernières catégories d'éléments se ferait inégalement bien. Les faits qui viennent d'être signalés démontrent que l'ovaire des Gollem- boles est plus voisin, à des points de vue importants, de celui de certains Crustacés que de celui des autres Insectes. On sait que les zoologistes consi- dèrent les Phyllopodes, groupe de Crustacés dans lequel les Chirocéphales trouvent place, comme « les descendants les moins modifiés des types aticiens » (Glaus). Cette manière de voir donne plus d'intérêt encore aux analogies étroites qui existent entre l'ovaire de certains de ces Phyllopodes et celui des Gollemboles, ces derniers étant aussi considérés comme des Insectes ayant conservé des caractères très primitifs. SÉANCE DU 26 JANVIER I9l4- 283 GÉOLOGIE. — Sur 1(1 géologie du djebel Filfila {Algérie). Note de M. L. Joleaud, présentée par M. H. Douvillé. M. Termier ('), à la suite d'une étude pétrographique détaillée des granités du Filfda et des Beni-Toufout, a émis l'hypothèse que certains massifs de roches cristallophylliennes du littoral numidien proviendraient du métamorphisme de l'Flocène supérieur. Pour M. Ficheur (-), au contraire, les calcaires seraient liasiques, les schistes archéens et précam- briens. Ayant repris récemmenl l'élude géologique du Filfila. j'ai pu compléter les observa- tions faites par M. Termier sur le mélamorpliisine des calcaiies liasit|ues. A la carrière de Bou-Dîb, ils sont injectés de tourmaline; plus au Nord-Est, dans la tranchée du chemin de Foued El-Aneb, ils sont transformés, sur une étroite bande, en pyroxéne, tandis qu'un peu plus loin ils se chargent de grenats. Depuis la galerie minière ouverte entre les reliefs cotés 568 et 586, jusqu'à celle située à la limite des concessions du Filfila et du Fendek, l'on peut suivre une véritable barre de pyroxène, qui forme l'axe des mamelons cotés 586, 459 et t^'i■j : sur ces deux derniers points, le pyroxène passe au calcaire que recoupent les tranchées du ci)emin des carrières. Celle *one pyroxé- nique n'est pas, comme la première, en relation apparente avec le granité, mais elle ■^e relie certainement à lui en profondeui-. Ees deux grands aflleuremenls granitiques du kef Sidi-Ali-el-IIadjel et du kef Sfa seraient raccordés par elles vers le Sud-Est, comme ils le sont vers le Nord-Ouest par les petits pointements granitiques de l'ancienne maison Cabaroc. Les amas granitiques du Filtila formeraient ainsi une auréole autour des calcaires liasiques qui constituent un brachyanliclinal orienté du Nord-Ouest au Sud-Fst entre l'aïn Tahar-Lindina et Taïn Rouman. Dans le prolonge- ment de ce pli, les mêmes calcaires réapparaissent, à 10""' au Sud-Fst, près de la maison Gaultier et se développent vers le djebel Safia, en dessinant plusieurs anticlinaux dirigés NW-SE. Localement, ces calcaires cessent d'être marmoréens et renferment des Bélemnites, notamment près de la pointe des Ruines-Saintes et au koudéat Toumiet. Pas plus que ceux-ci, les calcaires marmoréens du Filfila ne sauraient, dès lors, être rattachés au (') Comptes rendus, 10 février 1902 et 2 février 1900. (-) Bulletin Soc. géol. France, !^'^ série, t. 111. igoS, p. '107. 284 ACADÉMIE DES SCIENCES. Numinulitique : comme les calcaires de même faciès de la chaîne Numidique, ils doivent être rapportés au Lias. Dans la zone d'interruption des aflleurements calcaires, entre l'ain Rounian et la maisoQ Gaultier, s'étend un lambeau de micaschisles, qui va de Ghir Allah au djebel Sebaa-Koudiat. Par le djebel El-Hallia, il se rattache aux schistes de Phiiippeville. Ces micaschistes sont séparés des schistes nummulitiques simplement silicifiés et durcis du Filfila, par une puissante assise de conglomérats, où sont remaniés gneiss, micaschistes, calcaires liasiques, et où s'intercalent des assises argileuses et gréseuses. 11 est donc impossible de confondre, dans un même système géologique, les schistes nummulitiques du Filfda et les micaschistes de la région de Phiiippeville. Les premiers, bien caractérisés par l'intercalation, vers leur base, de schistes calcareux, transformés partiellement en schistes pyroxéniques, appartiennent au Nummulitique moyen et supérieur. Les seconds, remar- quables par les nombreux (ilonnets de quarlz qui les recoupent en tous sens, se rattachcnl, par des lambeaux situés près deRobertville, de Lannoy, d'Auribeau et de Gastu, aux schistes de même faciès de la chaîne JNumi- dique; comme eux ( '), ils sont sûrement antérieurs à F Anthracolithiqiie. Les micaschisles du Filfila forment un anticlinal orienté Nl^'E-SS^^'. Us semblent avoir déterminé, à leur rencontre avec l'anticlinal liasique NW-SE, un broyage de la barre calcaire. Au Sud-Est du mamelon culminant des carrières, la retombée Nord-Est de l'anticlinal liasique est seule conservée et limitée par un réseau de cassures. Dans son prolongement vers le Sud-Est, se produit un laminage qui donne naissance à un faisceau de plis imbriqués. Ceux-ci sont jalonnés par les pointements calcaires de la carrière Bon Dib et de la mine d'EI Hallia, de Dar Taleb et de Bon Aziz. de l'aïn Mbradi et du mamelon situé au sud du siphon de la conduite de Va\\\ Marbouba, enfin des coteaux 459, 437 et du chalet Dra-ed-Dib. Ces plis imbriqués dévient vers le Sud-Ouest, lorsqu'ils arrivent au voi- sinage de l'anticlinal NNE-SSW des schistes paléozoïques. Leurs strates n'en restent pas moins couchées, d'une façon générale, vers le brachyanti- clinal NW-SE du Filfila. Il semble donc que les dislocations qui affectent les calcaires liasiques de cette montagne soient venues se mouler sur un angle de rebroussement de plis préexistants, antérieurs vraisemblablement à la fin du Paléozoïque. (') L. Joi.EAUD, Etude géoLogiiiuc de ta chaîne A'initide et des /iioiils de Constan- tine, 1912, p. 59 et suiv. SÉANCE DU 26 JANVIER I9l4- 285 Les galeries minières du Fendek, qui sont situées dans cet angle de rebioussenient, ont traversé, d'abord, de l'oligiste, ensuite de l'oligiste mélangé à de la pyrite, dans les schistes nummulitiques, puis dans les micaschistes. Dans le Sud-Est de la conces- sion du Filfila. l'hématite, avec de la pyrite à la base, se rencontre au contact des cal- caires marmoréens (ou du pvroxène) et des schistes nummulitiques. La pyrite (parfois remplacée par des pseudomorplioses d'hématite) et l'oligiste reparaissent au voisinage des granités du kef Sfa et de la maison Cabaroc. Enfin la galerie minière d'El-Hallia, qui fait face à une apophyse granitique du kef Sidi-Ali-el-IIadjel, a recoupé d'abord de l'hématite, entre les calcaires et les schistes, puis de la pyrite au milieu de schistes très métamorphisés; des puits forés dans le sol de cette galerie ont aussi atteint la pvrite entre l'hématite et les calcaires. L'hématite et loligisle du Filfila doivent résulter de ro.\ydation de la pyrite, à laquelle elles passent généralement en profondeur; entre les mines d'El-Hallia et du Fendek, cette pyrite semble devoir rejoindte, dans le sous- sol, les amas granitiques qui raccordent les affleurements du kef Sidi-Ali-el- Hadjel et du kef Sfa. GÉOLOGIE. — Sur la consliliitiort géologique de la partie septentrionale du département du Var. Note de M. J. IIepelix, présentée par M. Pierre Termier. Le raccordement des Alpes avec les Pyrénées par la Provence est aujour- d'hui universellement admis. Il est dès lors tentant de chercher si, comme les deux grandes chaînes, la région montagneuse provençale ne présente pas de grandes nappes de charriage en dehors de celles du Beausset et de la Sainte-Baume. La liaison plus apparente que réelle des plis couchés multiples qui accidentent la région du Var avait amené Marcel Bertrand à la conception de la grande nappe de la basse Provence. Cette hypothèse n'a pas été reprise ; mais MM. Haug et Léon Bertrand ont tenté récem- ment d'établir l'existence d'une seule grande nappe dans la région située à l'ouest de JDraguignan ( ' ). On peut remarquer d'abord que cette hypothèse (') Les limites et la racine de cette nappe ont été précisées par les uuleins d.uis deu.x. Notes à l'Académie (Comptes rendus, t. 134, i5 janvier 191a, p. 147 tl l. 154, 19 février 1912, p. 5'|2). Voir aussi Carte géologique détaillée de la France^ feuille de r>raguignan. 28G ACADÉMIE DES SCIENCES. ne nous dispenserait pas d'admettre, dans cette région, au voisinage de Fo\-Amphou\, des plis avec chevauchement, d'ailleurs aussi importants que dans la région Lorgucs-Salernes, et absolument analogues à ceux-ci qu'on propose de réunir pour en former une nappe unique. Les faits (l'observation seuls pourraient donc nous faire accepter celle hypothèse d'une hardiesse tentante, mais ils ne paraissent passe prêtera son adoption, et les objections surgissent en foule. .Je ne parlerai que de celles qui s'ap- puient sur des observations personnelles anciennes ou récentes. La nappe, d'après M. Léon Bertrand, doit être enracinée dans le sud de la vallée de Caramy; ses racines vers l'Est seraient donc bien au sud de Carabasse, du Tlioronel et du Luc. Les grands affleurements Iriasiques, compris entre Lorgnes, Carcès et le Thoronel, font assurément partie de cette nappe. Or ils se relient d'une manière incontestable avec les plateaux triasiques compris entre Lorgnes et Vidauban. Il faudrait donc, de toute nécessité, que ces plateaux, eux aussi, soient en recouvrement, ce qui, de l'avis de tous, ne peut pas être envisagé. Quelle que soit l'importance de cette objection, qui suffirait à elle seule à faire abandonner la séduisanle hypothèse de la nappe, telle qu'elle est proposée, il est nécessaire d'exa- miner avec quelques détails les difficultés qui se présentent pour en fixer les limites. I^a région des Bessillons, de Colignac, de Salernes, moiilie d'une iiianièie inconles- lable des chevauchemenls vers le Nord de plusieurs Ivilomèlres en cei tains points, mais ces plis couchés se terminent vers Lo-gues ; et le Trias entre Lorguesel Entrecasleaux ne peut en aucune façon être considéré comme superposé au Jurassique du nord des Salettes. Il faudrait, encore une fois, trouver une limite entre ce Trias et le Trias aaloclitone des plateaux compris entre Vidauban et Lorgues; or les affleurements sont en continuité absolue. Il y a plus, le Crétacé supérieur à faciès garu-mnien repos« normalement, au Nord, vers Tavernes, sur le lurassique autochtone. Ov, entre Barjois et Varages. il vient, avec sa couverture de Jurassique, provenant du pli de Fox .^.mphoux, chevaucher le Trias de la nappe. Non loin de là ^^e même Trias est recou\ert en concordance prei^ijuc rigoureuse par le Tertiaire de V'aiages, relevé par les mouvements alpins. Vers le Sud, les difficultés ne sontpas moindres. Au nord-est de Saint-iVIaxlmin, au sud de la ferme ruinée de l'Ouvière, le Trias de la nappe, loin de recouvrir le Juras- sique du Mord, forme la base d'une série, un peu redressée, mais régulière, comprenant l'Infra-Lias, le Lias moyen et supérieur, le Bajocien, le Bathonien et les calcaires du groupe Oxfordien-Séquanien, recouverts eux-mêmes ^el■s Sellions par les dolomies el les calcaires blancs du Jurassi(|ue supérieur; et c'est au milieu de cette série régu- lière qu'il faut faire j)asser les limites de la nappe. Imi outre, au sud-ouest de Saint-Maximin, ce ne sont jamais les couches les plus SÉANCE DU 26 JANVIER 19I4. 287 supérieures du Jurassique dépenclaul des plis de l'Olympe et de in région d'Ollières qui viennent eu contact avec le Trias, mais les plus inférieures (Lias, Bajocien). La Carte actuelle (') ne peut d'ailleurs donner uue idée exacte de la forme des affleu- rements entre Saint-Maximin et Recours. En réalité, le contact ne se fait pas par faille rectiligne dans cette partie. La série jurassique chevauchée de l'Olympe comporte là, à sa base, du Lias au contact du Trias et, si elle n'est pas complète, il n'est cependant pas douteux, que le Trias soit recouvert par cette portion du pli de l'Olympe comme il est recouvert au Sud par le soubassement jurassique du jili de la Sainte-Baume. D'ailleurs, plus au Sud encore, le long de la faille, dès lors rectiligne, qui paraît un décrochement concomitant de ces plissements, on voit s'intercaler, entre le Trias elle .Jurassique de l'Olympe, des assises intermédiaires, en aflleurenienls parallèles à la faille, ce qui n'aurait pas de raison d'être dans le cas où ce pli s'ennoierait sous la nappe triasique. En aucun point on n'observe le plongement du Jurassique sous le Trias; partout le Jurassique surplombe le Trias. Une autre objection, non moins sérieuse, résulte de l'étude du Trias entie Bras et Brignoles. Dans cette partie, on ne voit pas le Trias recouvrir le Jurassique du massif Bras-Brignoles; c'est au contraire le Jurassique qui recouvre le Trias, on même le Tertiaire superposé au Trias; et lorsqu'on suit de la manière la plus rigoureuse ces affleurements triasiques entre les Paulels. au snil de Bras, et les environs des Gensiers, on les voit prendre leur place à la base de la série jurassique de Brignoles qui fait partie du substratum antoclilone. 11 y a là une impossibilité matérielle, le même Trias ne pouvant à la fois faire partie de la nappe et de son substratum. Enfin on ne trouve, entre Rougiers et Brignoles, dans la région où seraient enfouies les racines de la nuppe, aucune trace d'un pli aussi important. Les affleurements de Jurassique inférieur de Rougiers, de Tourves et de la Chevalière, aussi bien que ceux de la C'jlle, sont manifestement des réapparitions, le long d'une faille de chevauche- ment, de la base de la série jurassique autochtone qui forme le soubassement du grand pli de la Sainte-Baume. En tous les points cités, la série, bien qu'accidentée, est complète et repose normalement sur le 'Itias. En admettant même, sans tenir compte des faits précédents, l'existence d'un pli complètement masqué, il ne dépas- serait pas à l'Est le méridien de Camps où le Trias ne présente plus d'accident notable; et sa longueur serait hors de proportion avec la nappe qui s'étend à plus de 20'"" plus à l'Est. J'espère que ces observations modifieront en quelque manière l'opinion des auteurs de l'hypothèse, au premier abord séduisante, de l'existence d'une grande nappe de charriage dans la région à l'ouest de Draguignan. (') Carte géologique de la France, feuille d'Aix. >88 ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Sur la coupe Ju Lias, de Vinfralias el du Trias de Lorraine dans le sondage du Bois Chaté. Note de M. Renk îVicklès, présenlée par M. Pierre Termier. Le sondage dont j'ai l'honneur de présenter les résultats sommaires a été entrepris par M. François de Wendel, maître de forges à Jœuf, dans le but de savoir si la houille exploitable existe en profondeur au-dessous des gîtes de minerai de fer du bassin de Briey. Bien que ce sondage n'ait atteint ni la houille, ni même le terrain houiller, les observations stratigraphiques qu'il permet de faire paraissent cependant assez importantes pour mériter d'être connues ('). Ce sondage a le mérite d'être le premier effectué à grande profondeur dans les environs de Briey, c'est-à-dire vers l'axe du détroit franco-germain, où, a priori, les sédiments jurassiques doivent présenter à peu près leur maximum d'épaisseur. Établi le i3 janvier 1908 au lieu dit le Z^ow CAa/e (commune d'Avril, Meurthe-et-Moselle), il a débuté dans le Toarcien supérieur el a été arrêté le 5 mars 1909 dans les premières assises du Permien. Dans son ensemble, il présente la succession suivante : Lias supérieur {Toarcien), 258°' (dont 82™ de schistes biliimirieiiv représentant la zone à Harpoccras falciferuin)\ Lias moyen [Cliaiinoutliien], 188™; Lias inférieur (Sinémurien el Hettangien), 122""; Rhélicn, 55"' (dont i^™ de marnes de Levallois et 41™ de grès infraliasi ».a7i=^2'"''<-)"E(-i' m, — m. Qd}')-^^'' ' '' ^' " ^'"' - ^- ri =0 (') Voir, à ce sujt^l, ma Noie du 21 féviier 1910. SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- SgS Citons encore les formules suivantes, qu'on établit directement : <'> »'-^^'- =«i'"<-)-2(-?'-)^ . m <'> '•*-^m^ = ^lr li^-i ■ .."-^. n=:î 3 n = 0 4 n-l-3 , , ■|{.r)H,(x) 0'(x) ,^ ./'"+^" . ," (q) - — , ' — - — — =47 -hrt si[12Aj7. h = \ On a des formules analogues pour C(^). 3. On peut également considérer les deux fonctions entières y^(x) et o}(x) définies par — i (,}(.t) z^^lx ^ j — H(a;), qui vérifient les relations et dont les développements sont h = l /i = l Elles donnent lieu à des développements du même genre que ceux rela- tifs à '\i{x)^ par exemple, les analogues de (2) sont (■0) ^U) =^I;v"2*=°^-^T-'"• n = l 4n n — I 4 « 4 Zj?'^^ cos(ix' -^ ix" — jul)j: h- cos(/jt.''-i- fx — f'-')-:^ /i = 1 4 /ï -H ces ( ju. H- p.' /JE.'' ) J7. 296 ACADÉMIE DES SCIENCES. ^ s'applique aux classes positives de discriminant l\n et de l'ordre in propre; ^ aux classes de même discriminant et de l'ordre impropre; pour 4 n ces dernières classes, [x, pi.', ij." sont les trois minima des formes d'une classe. 4. En faisant a; ^ o ou -dans (li), (10) et (11), et utilisant, au besoin, les relations entre les minima des formes positives de discriminanls/îet /)/?, on retombe soit sur des formules classiques de] Kronecker relatives aux nombres de classes, soit sur des formules déjà établies par d'autres auteurs ou par moi-même; ^ = - donne également des résultats intéressants. ■4 Enfin, si l'on ne particularise pas ce, et si l'on égale dans les deux membres de (2), (10), (i i), après avoir cbassé les dénominateurs, les coef- ficients des mêmes puissances de q, on arrive à des formules d'un caractère général où figure une fonction paire arbitraire, et dont j'ai donné les deux premières dans ma Note du 21 février 1910. 5. Les formules de (4) à (8) et leurs analogues pour "(, y et co per- mettent aussi de retrouver des relations que j'avais rencontrées directe- ment, mais isolément. Par exemple, si l'on pose, avec Hermite, Xr^T^y 9""^'F(/l«-t-3), « = o F(ii) étant le nombre des classes positives (ordre propre) de discriminant Q, on obtient les expressions de xG^ et de xGy), en faisant^;' = o dans (5)et(8) et utilisant (2); de même (6) donne ji,y],0' : on retom^be ainsi sur des expres- sions que j'ai données au Tome III (& série) du Journal de Mathématiques, et dont j'ai déduit des conséquences arithmétiques nombreuses. On peut leur en ajouter beaucoup d'autres, en restant dans le même ordre d'idées. Par exemple, en posant toujours n =0 où le dernier V porte sur les décompositions 4« + 3 = dd, ; avec d <^d,, SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 297 on obtient, par a; = - dans (6), (13) Bn, = 42 '/"(-. ')"2 [(-')"-']• n = 0 4n D'autre part, si l'on fait, dans (9), a- = •^ -1- £ et si l'on égale les termes 2 en £, on a q'-U — Ç"') (.3) Bv,5 = -42^4^f^(— )" .2 A. A = l Écrivant maintenant que Byj, 0 est le produit de Bv), par 0, on obtient les résultats suivants : 1° On considère les classes positives, de l'ordre propre, de discrimi- nant 8M4-4 — 4^'% où M est five et où k prend toutes les valeurs en- tières |o, telles que ce discriminant reste positif : te nombre de celles de ces classes pour lesquelles le minimum pair n'est pas multiple de 8, est égal à la somme des diviseurs de 2 M -H i ; 2" Le même nombre pour les classes de discriminant 8 M — l\k'^ est égala la somme 2(5 + â, ) étendue aux décompositions en facteurs 2M ^ oà^, avec 0 impair^ 0, pair, 0 <[ 0, . 6. Si, dans les formules (4) à (8), on chasse les dénominateurs et si l'on égale les coefficients des mêmes puissances de q aux deux membres, on arrive à des résultats qui prennent, par l'introduction des réduites indéfinies, une forme assez élégante. On a, par exemple, cp(J7) désignant une fonction impaire dex, d'ailleurs quelconque, mi — 1 2')- Au premier membre, la somme s'étend aux réduites principales indé- finies (a, 6,c), où a -H c>o, de déterminants 4N 4- 3 — 4^', avec N fixe et k variable, /• = o, ± i , -±.1, ..., de façon toutefois que 4^ + 3— !\P reste positif; b désigne la \ aleur absolue de b. Au second membre, la somme s'étend aux classes de ïormQ?, positives de discriminants 4iN' -+- 3 — 4^") avec, pour^, la même signification ;m2, m, sont toujours les minima impairs d'une classe (wi^Wj). 298 ACADÉMIE DES SCIENCES. Voici enfin une relation déduite des mêmes développements : On considère toutes les réduites principales (a, b, c) indéfinies {a et c impairs) des déterminants 4N -f- i — 4 A", ou X = o et l'on pose p = 6 — - (a + c) ; la sommel,fi(— i)- étendue à ces réduites est égale à 22o(o, — o)( — i) " , étendue aux décompositions en facteurs l[N -\- i — 08, et 0, > 0. CHIMIE 0I5GAN1QUE. — Alcoylation des cyclopentanones et rupture de la chaîne cyclique des dérivés tétraalcoylés,en ixetc(.\ par l' amidure de sodium . Note de MM. A. Haller et R. Cornubert. Ces recherches ont été entreprises dans le but : 1° de se rendre compte si l'alcoylation des cyclopentanones est accompagnée des mêmes phéno- mènes de condensation que celle des cyclohexanones et de chercher com- ment on peut atténuer la condensation de ces célones sur elles-mêmes; 2° de déterminer la rupture des cyclopentanones tétrasubstituées en aa' en les chauffant, au sein d'un carbure benzénique, avec l'amidure de sodium. Alcoylation nr.s cyclopentanones : L'alcoylation directe delà cyclopentanone, sodée par l'amidure, ne donne que des rendements médiocres, la presque totalité de la célone se conden- sant sur elle-même. Cette opération a d'ailleurs déjà été tentée, par notre méthode, par MM. Godchot et Tabouiy (') qui n'ont obtenu que de l'a-méthylcyclopentylidènecyclopentanone, dérivé mélhylé du produit de condensation de deux molécules de penlanone. Nous avons renouvelé l'essai et sommes partis d'une solution éthérée de 20^ de cyclopentanone [préparée par la méthode de M. Blanc (')]. En opérant à froid, tant pour la préparation du dérivé sodé au moyen de l'amidure, que pour le traitement à l'iodure de méthyle, nous avons obtenu Gs environ d'un liquide passant de iS^" à i/jo" et ayant la composition de l'a-méthyl- cyclopentanone. Le reste, soit environ i3", était constitué par des produits de condensation. Ces faibles rendements nous ont conduits à renoncer à alcoyler directement la cyclopentanone. (') Godchot et Tabourv, Bull. Soc. chim., 4" série, t. XIII, 191 3, p. 597. {*) Blanc, Comptes rendus, I. \kk, 1907, p. i356. SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 299 Nous rappelant que l'alcoylation des cyclohexanones non substituées s'effectue d'autant plus facilement que le radical alcoolique, préexistant dans la cétone, se trouve plus rapproché du groupement cétonique, nous nous sommes adressés à une a-monoalcoylcyclopentanone, notamment au composé a-métliylé, que nous avons successivement transformé en aa'-dimélhyle, aaa'-trimétliyle et aaa'a'-tétramétliylcyclopentanones. Sans être théoriques, les rendements obtenus sont satisfaisants. Une autre voie se présentait à nous pour réaliser la synthèse de dérivés bisubstitués en aa', dérivés qui devaient à leur tour se prêter à la prépa- ration de tétraalcoylpentanones. On sait depuis longtemps, d'après les recherches de l'un de nous, que les molécules cycliques renfermant, comme le camphre, le groupement — GO — CH- — dans le noyau, sont susceptibles, sous la forme de leurs dérivés sodés, de se condenser avec les aldéhydes aromatiques, pour donner naissance à des composées benzylidéniques non saturés. M. Wallach a généralisé cette réaction et montré que le complexe — CH-.CO.(^H- de tout corps à chaîne fermée pouvait entrer en réaction avec les mêmes aldéhydes pour former des dérivés dibenzylidéniques. Or ces dérivés sont facilement réduits en composés dialcoyléset saturés. Comme on le verra dans un prochain Mémoire, la [3-méthylcyclopenta- none, soumise successivement à l'action de l'alcoolate de sodium et de l'aldéhyde benzoïque,a fourni de la dibenzylidènecycl «pentanone, laquelle a été transformée par réduction en ^-mélhyl-aa'-dibe zylcyclopentanone. Ce dernier dérivé a finalement été sodé par l'amidure et méthylé au moyen de l'iodure de méthyle pour donner la [iixa'-triméthyl-aa'-dibenzylpenta- none : CH^— CH — C = CHC'H^ CH»— CH - CH — CH^C H'* I \co -^ I ')co CH^— C^rCHCH' CH--CH - CH^C^H^ .CH» CH'- CH — Cf-CH^C«H5 I >co CH'— C— CH^Cni' "^CH' Alcoylation de l'oc-mktiiylcyclopentanoine : Préparée par la méthode de Dickmann, modifiée par Bouvault, en méthylant le cyclopentanonecarbonale d'éthyle et décomposant l'élher substitué au moyen de l'acide chlorhydrique concentré, l'a-mélhylcyclopen- 3oo ACADÉMIE DES SCIENCES. lanone mise en œuvre possédait les constantes suivantes : E'*'= i39''(corr.) (i39" Blanc; i4o°-i4i° Wallach); d;" = o,gi3g ; «;" = i,/j364 ; d'où R. M. trouvée = 28,06 ; cale. = 27,80. aa' -diméthylcyclopentanone -CH- -CH- 3o8 de pentanone a-méthylée, étendue de 3oos d'éther sec, sont traités par lo^d'amidure bien pulvérisé et, après formation du dérivé sodé, par 36^ d'iodure de méthyle. La réaction est complète au bout de 3 à 4 heures d'ébuUition. On traite par de l'eau et Ton distille la solution éthérée. Après rectification du résidu, on obtient environ i4^ de produit passant de 139° à 145° et 128 d'un composé distillant à i45°-i46'' (corr.) qui constitue l'aa'- diméthylcyclopentanone cherchée. C'est un liquide dont l'odeur rappelle celle de son homologue inférieur. Ses constantes sont les suivantes : E"'^=i45»-i46° corr. ;^J» = 0,8898; nr==i,432i; d'où R.M. = 32,63; cale. = 32, 4i . OLO-ix -triméthylcyclopentanone CH2 — C(CH3)2 \co CHî — CH — CH^ La diméthylcyclopentanone symétrique, traitée à son tour par Tamidure de sodium etl'iodure de méthyle, donne naissance à un mélange de dérivés triméthylé et tétraméthylé qu'on sépare par distillation fractionnée. La triméthylcyclopentanone (') constitue un liquide bouillant à i5i"-it2° (corr.) : dl" r=ofi-%\; «^" = 1,4306; R. M. lrouvée = 37,ii ; cale. = 37,01. aaa' a' - tétraméthylcyclopentanone CH2 — C(CH3)2 I /^^ • CH^ — C(CH3)2 (') Blanc a obtenu la nièitie célone en traitant Tacide aaa'-liimélhyladipique par l'anhydride acétique. D'après cet auteur, elle bout à i52° {Comptes rendus, t. 144-, 1907, p. i356). dV- ni". 0.9189 1 ,4364 0,8898 I.432I 0,8781 1.4306 o,8653 1,4288 SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 3oi En traitant le dérivé trimélhylé, ou bien un mélange de produits di-, tri- et tétraméthylés, provenant des préparations des mono-, di- et tridérivés, par un léger excès d'amidure de sodium, on arrive, après avoir chauffé la solution éthérée à l'ébuUi'tion pendant 5 à 6 heures, à soder la presque tota- lité des pentanones. Pour la méthylation, il convient également, après l'introduction de Tiodure de méthyle dans le mélange, de faire bouillir le liquide pendant 10 heures environ. Liquide à odeur camphrée, très volatil, dont les constantes sont les suivantes : Iî^ï»~i55'>-i56°; rff»= 0,8653; «f.» =: 1,4288; R. M. Irouvée ^ 4'>69; cale. =r 41 ,61 . Tableau des constantes des quatre pentanones niéthylées. Ébullition sous Teo"»-;;!!'-". Monométtiylcyclopentanone . . . . iSg" cort-. Diméthylcvclopentanone i45-i46 » Triniéthylcyclopentanone i5i-i52 » Télramélhylcyclopeiilauone . , . . i.")5-i56 » Les chiffres de ce Tableau montrent que si le point d'ébuUition des dérivés étudiés augmente régulièrement avec le nombre des radicaux méthyle introduits dans la pentanone, l'inverse a lieu pour les densités et les indices de réfraction. Ethylation de l' v.-cyclopentanone . — L'opération a été effectuée au sein de l'éther sur 3os de cétone. Après trois élhylations successives, on a obtenu 'i^ d'un mélange passant entre i()o" et 2o5° et 20^ de produits de condensa- tion, soit 80 pour 100 de la cétone mise en œuvre. Comme l'analyse de ces 3^ le montre, ce produit est constitué par un mélange de monoéthyl et de diéthylméthylcyclopentanones. Nous n'avons pas poursuivi l'étude de ces composés. Ally talion de V'y.-mélhylcydopentanone-y.-mèlhyldiallyldopenlanone. — A l'opposé de beaucoup de cétonesqui s'allylent plus facilement qu'elles ne se méthylent, l'a-méthylcyclopentanone ne fixe que deux groupes allyle, alors que sa constitution permet de supposer qu'elle pourrait échanger trois atomes d'hydrogène contre trois radicaux allylés. L'opération s'est effectuée, au sein de l'éther, sur aS*' d'a-méthylpen- tanone qu'on a sodée avec 10» d'amidure et chauffée ensuite avec 43^ d'iodure G. R., 191',, I" Semestre. (T. 15S, N° 5.) 39 3o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'allyle. Celte opération a été répétée une seconde fois, dans les mêmes conditions, sur le produit ainsi allylé. On a obtenu de la sorte un mélange de dérivés passant de 80° à i3o° sous 16'"'", avec un résidu constitué par des produits de condensation. 23*^ de liquide provenant de cette seconde opération ont été sodés par 7** d'amidure et chauffés avec 27*'' d'iodure d'allyle. Après neutralisation, on obtient finalement un produit distillant à 130" sous 16""" et qui a la composition d'une diallylméthylpentanone. Le rendement est d'environ 38 pour 100 par rapport à la cétone mise en cause. Des tentatives faites pour allyler davantage ce produit, au sein du toluène, n'ont pas donné de résultats. On a régénéré le dérivé allylé avec ses propriétés primitives. En chauffant ce dérivé avec de l'amidure au sein du xylène on n'a de même pas observé de dégagement d'ammoniaque, mais le produit a subi une transformation profonde, car en l'isolant on a constaté qu'il distillait de 135" à 190" sous 16""" et qu'il renfermait de l'azote. Sa constitution peut être représentée par l'une ou l'autre des deux formules suivantes : 'CH' GH^-CH-GU^ ou I ^GO liquidejaunissantàlalumière,bouillantà i3o''sousi6"""(corr.) : rf=»= 0,9251: «g» = 1,4823; d'où R. M. = 54,87. Galculé pour G'^H^O^ = 54,63 . Action de l'amidure de sodium sur la tétramélhylcyclopentanone. Amide de ,GH' l'acide i.i.S-lrimélhylcaproïque cJJj/CH - CH^ - CH=- C^CO NH^ — La rupture du noyau s'effectue en faisant bouillir 10 parties de tétra- mélhylcyclopentanone avec 4 parties d'amidure au sein du toluène (i5o parties) pendant 6 à 7 heures. Au bout de ce temps on ajoute goutte à goutte 3o'°'' d'eau et on laisse refroidir. Le contenu du ballon se prend en masse. On essore l'amide et on l'étend sur des plaques de porcelaine poreuse. Cristallisée au sein de l'éther bouillant, l'amide se présente sous la forme de lamelles nacrées et blanches, fondant à i 23°. Sa production au moyen de la tétramélhylpentanone peut se traduire CH-^ — G— c^H /GO SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 3o3 par l'équation CIP-C(CIP)^ ^ CH' I \]0 +NH^iNa = ^"'^GHCH^CIPC^CONHNa. La constitution de cette amide caproïque trimétliylée a été corroborée par la synthèse suivante : De l'isopropylphényicélonc, sodée au moyen de l'amidure de sodium, a été chauffée avec de l'iodure d'isoamyle et la cétone obtenue fut coupée au sein du toluène avec le même amidure, suivant la réaction établie par l'un de nous avec M. Ed. Bauer(') : CH^COC— Na + ^'" >CH-CtPCHq ^CH^ CH3/ /^"^ /GH3 ^rC'H^COC^CH^Ctl^CH/^" +Nal; \g„' ^^" C»H=COC^CH2CH2CH<^", +NH^Na — C«H«-h *^[î'^CHCH^CH=CH^CONHNa. CIP/ \^„, 20^ d'isopropylphénylcétone chauffée, en milieu benzénique, avec 5*'', 3 d'amidure de sodium jusqu'à cessation de dégagement d'ammoniaque sont ensuite additionnés de 29** d'iodure d'isoamyle. Après avoir fait bouillir le mélange pendant 10 heures, on traite par l'eau et l'on fractionne le produit formé. La partie passant de i5o" à iSi" sous 16""" (corr.) est constituée par la cétone cherchée, c'est-à-dire V isoatnyldiméthylacétophénone . A vrai dire, ce produit n'esl pas absolument pur, car, étant actif (a^^ i°,oi' pour /= ")), il renferme un peu de la cétone provenant de l'iodure d'amyle actif contenu dans l'iodure d'isoamyle com- mercial. Quoi qu'il en soit, cette cétone constitue un liquide bouillant à iSo"-!?!" (') A, Haller el Ed. Bauer, Comptes rendus, t. 14.8, 1909, p. 70 el 127. 3o4 ACADÉMIE UËS SCIENCES. SOUS i6""" (coït.) : dl'- =o,gi6i; «?,2=r 1,5007: d'oii R. M. =68,58; cale. = 68,0^. Son oxime^ préparée avec le sel de Crismer, fond à i3i". Coupure de Visoainyldiméthyacétophènone. — 3» de cétone cliauiïés au sein du toluène avec 1^,5 d'amidure, pendant 10 heures, ont fourni, après un traitement par l'eau et refroidissement dans un mélange réfrigérant, des cristaux qui ont été purifiés par cristallisation au sein de l'élher. On a pu séparer ainsi un produit fondant au-dessous de i23"ct des tables nacrées et blanches ayant nettement le point de fusion de 123°. Ces tables, mélan- gées avec celles provenant de la rupture de la tétraméthylcyclopentanone, fournissent un produit fondant également de i2'2",5 à laS". Il y a donc identité entre les deux amides. Acide i:'x.\-trunéthykapro^ue [^]l' CH.CH^ CH^CH— GOGH. — Obtenu par décomposition de l'amidc au moyen de Tazolite de soude et de l'acide sulfurique, cet acide se présente sous la forme d'un liquide bouillant à 127° (corr. ) sous 16™"" et dont l'odeur rappelle celle du beurre rance. Il n'a pas été possible de le solidilier, même à une température de i5° au-dessous de o". Nous continuons l'étude des dérivés de substitution des cyclopentanones, ainsi que celle de leurs produits de rupture. PHYSIOLOGIE. — Un nouveau type d'anaphylaxie. L'anaphylaxie indirecle : leucocytose et chloroforme. Note de M. Charles Riciiet. En poursuivant avec P. Lassablière mes recherches sur la leucocytose du chien, j'ai constaté les faits suivants ( ') : (') Les chiftVes que je donne ici indiquent le nombre des leucocytes du sang par centième de millimètre cube. Le sang était pris à une des petites veinules de l'oreille. La mesure était faite par la méthode de Hayem. De multiples expériences antérieures, prés d'un millier, poursuivies depuis plusieurs années, nous ont appris que, sur le chien, le nombre moyen des leucocytes par centième de millimètre cube est très exactement de 100, chilire qui concorde avec les résultats donnés par d autres nom- breux obser\ ateurs. Nous considérons comme anormaux les animaux avant moins de 63 et plus de 124, et nous n'expérimentons pas sur ces anormaux, ou du moins nous attendons qu'ils soient revenus au chiPTre moyen normal. SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 3o5 1° Les chiens chloroformés une première fois ne présentent yV/wa^V de leucocytose, soit pendant la chloroforniisation, soit le lendemain, soit les jours suivants (',). Voici un Tableau qui indique nettement cette absence de leucocytose. (Soit la leucocytose égale à loo avant la chloroformisation.) Nombre Nombre des dos observations. kucocytcs. Pendant l'aneslfiésie XI ■ loo Après 1 jour IV loo(-) Après 2 jours IX io4(^) Après 3, 4, 5 jours VI loi Après 6, 7, 8, 9 jours VII gS Après 10-16 jours V g^ Après 17-28 jours V 92 2" Les chiens chloroformés une seconde fois, après un intervalle moyen de 19 jours (14-28) entre la première et la seconde chloroformisation, présentent toujours une très forte leucocytose. Nombre Nombre des des obsorvalions. Icucocyles. Pendant l'anesllièsie III 88 Après I jour IV i46 Après 2 jours VII 182 Après 3-4 jours VIII 180 Après 5-6 jours IV 210 Après 7-10 jours VIII 208 Après lo-i,") jours IV 198 Après 20-00 jours VII 1 18 Remarquons que ces expériences sont très homogènes; ce qui est assez exceptionnel dans toute étude sur la leucocytose. De sorte que nos moyennes sont légitimes et permettent une conclusion très ferme, à savoir que la (') Le chloroforme, 1res pur, était donné aux chiens par inhalations jusqu'à anesthésie et résolution complètes. L'animal était maintenu dans cet état pendant 3 à 5 minutes environ. La durée des inlialations de chloroforme, depuis le début, a toujours été de i4 minutes au moins, et de 20 minutes au plus. (^) En éliminant un chien qui a eu une forte leucocytose. En l'inlroduisant dans la moyenne, on aurait ii4. (') Sans élimination. Mais, en éliminant un chien qui a eu un chillVe exceptionnel, on aurait le chiffre 92, moyenne plus vraie que io4. 3o6 ACADEMIE DES SCIENCES. première chloroformisation ne provoque pas de leucocylose, landis que la seconde en provoque toujours. C'est là un phénomène vraiment imprévu, sur lequel il convient d'appeler l'attention, car jusqu'à présent on n'avait pu constater l'anaphylaxie par les substances non colloïdes. Nombre des leucocytes 211 200 190 110 100 ApTkzdiïtjrohnmaihoRjourjl 2 3 4> 5 6 7 /iv vm •— --._ AnapAj/axie indirecte Zeucocylose c/ihro/br/nifue ~ / "îK V I / V n -'^.. / -'toi ' -"^("^ ■" 'IV ^^H V 1 '■., ^ i t • VI 1 '?/ 1 i N •/ j V 1 1 V Prei 11 en chl ïrpl^rm sata m t î m 1 ^ 10 11 IZ 13 U 15 le 1,1 la 19 20 21 Sur celle figure a élé indiqué à gauche le nomlirc des leucocyles du sany (par centième de niilli- mélre cube). Les chiffres romains mis aux points singuliers des courbes indiquent le nombre des expériences dont la moyenne a élé prise. En bas sont marqués les jours qui ont succédé à la chloroformisation. Le trait plein se rapporte aux chiens qui ont subi une première chloroformisation; le irait inter- rompu, aux chiens qui ont subi la seconde. On voit tout de suite l'incontestable dill'érence entre les effets de la première cl de la seconde chloroformisation sur la leucocjtose. 3° Tout d'abord, on doit se demander s'il est légitime d'appliquer ici le mot d'anaphylaxie. En effet, ni à la première, ni à la seconde chlorofor- misation, on ne voit apparaître aucun des symptômes habituels de l'ana- phylaxie; ni prurit, ni diarrhée, ni vomissement, ni abaissement de la pression artérielle. De plus, l'anaphylaxie amène un choc anaphylactique violent, presque immédiat, succédant immédiatement à la seconde injection (injection déchaînante). Ici, rien de semblable. Mais ce n'est pas une raison pour nier qu'il s'agisse ici d'anaphylaxie. Car ce qui caractérise essentiellement l'anaphylaxie, c'est, pai- définition même, qu M/ie seconde intoxication est plus toxique qu'une première (après une certaine période d'incubation) : et cela, quels que soient les symptômes, quel que soit le mécanisme. Or, dans le cas actuel, l'évidence d'une sensi- SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 3o7 bililé plus grande à la seconde inhalation chloroformique est éclatante, incontestable. Donc, il s'agit d'un phénomène d'anaphylaxie. 4" Mais cette anaphylaxie est tout à fait différente de celles qu'tju avait observées jusqu'ici. a. Elle est tardive, au lieu d'être immédiate; le maximum d'action a lieu aux sixième et septième jour après l'injection déchaînante, et l'on ne peut pas constater de choc anaphylactique. p. Elle ne se manifeste que par la production d'une leucocytose intense et prolongée, et les symptômes habituels, autres que la leucocytose, font défaut. Nous croyons donc nécessaire d'admettre alors un type d'anaphylaxie tout à fait particulier, qui ne rentre pas dans le cadre des anaphy- laxies jusqu'à aujourd'hui étudiées. 5" L'hypothèse la plus vraisemblable pour expliquer cette leucocytose tardive, c'est que le chloroforme en soi est impuissant à provoquer quelque changement dans la proportion des leucocytes du sang, mais qu'il agit puissamment sur les tissus pour y déterminer des altérations, de sorte que ce sont ces produits d'altération qui «ont anaphylactisants. M. Bouchard, 11 y a longtemps, a déterminé les conditions de la néphrite chloroformique (1876-1884), même après de petites doses de chloroforme (o™',5 pour un lapin) (Gaz. hebd. de Médecine, et de Chirurgie, i884). Plus tard de nom- breux expérimentateurs ont établi que les cellules hépatiques étaient altérées par l'intoxication chloroformique. Il faut donc admettre que par des inhalations de chloroforme il se fait une désintégration des albumines hépatiques et rénales, et que, par suite de cette altération, il passe dans le sang certaines albumines hétérogènes qui se comportent comme de véri- tables antigènes, vis-à-vis du sang. L'inhalation de chloroforme est compa- rable à des injections d'albumine hétérogène, qui se feraient vers les deuxième ou troisième jour ('). 6° Alors il semble que tout devienne simple. La première chloroformisa- (') Pour les travaux relatifs aux altérations hépatiques, on consultera au point de vue bibliographique NicLOUX et I'^ourquier, L\ineslhésie chloroformique {Presse médicale, 6 juillet 1912).! K. Vidal, il y a plusieurs années, a étudié méthodiquement, dans mon laboratoire, les effets chimiques à longue distance des inhalations chloroformiques : Influence des inhalations chloroformiques sur les phénomènes chimiques de l'organisme (Trav. du Laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Paris, IV, 1898, 412-561). 3o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. tion équivaut à une injection d'albumine hétérogène faite vers le deuxième jour (injection préparante). Cette albumine, probablement assez peu offensive, est insuffisante pour déterminer de la leucocytose ( ' ), mais suffi- sante pour anaphylactiser. Aussi, quand l'animal a été chloroformé une seconde fois, comme cette seconde chloroformisation entraîne une seconde dislocation d'albumine, et par conséquent équivaut à une seconde injection hétérogène, observe-t-on, du deuxième au dixième jour, un symptôme anaphylactique éclatant, qui est la leucocytose. Le chloroforme n'a donc pas agi par lui-même, mais par les albumines du protoplasme qu'il a disloquées, et dont les produits ont été déversés dans le sang : la première fois sans effet autre que de préparer l'état ana- phylactique; la seconde fois pour déchaîner l'anaphylaxie. Ce n'est donc pas une anaphylaxie directe, mais une anaphylaxic indi- recte. 7° En résumé, il me paraît qu'on peut maintenant ranger les subs- tances anaphylactisantes en deux groupes : i** les substances qui provoquent immédiatement l'anaphylaxie, en quelques minutes, voire en quelques secondes; car, dès qu'elles pénètrent dans le sang, elles amènent brutalement le choc anaphylactique : c'est l'anaphylaxie immédiate, directe, la seule d'ailleurs que l'on connaît jusqu'à présent, et ces substances sont tou- jours des matières colloïdes; 2° les substances qui provoquent tardivement l'anaphylaxie. Elles n'agissent pas directement sur le sang, mais indirecte- ment, en altérant les albumines normales des tissus. Une première action passe inaperçue, elle n'est que préparante; mais la seconde action est offen- sive, elle est déchaînante : c'est l'anaphylaxie tardive. Elle est indirecte, car les effets anaphylactiques semblent dus au passage de ces albumines hétérogènes dans le sang et non à l'action directe du chloroforme sur le sang. Il est possible qu'en pathologie cette anaphylaxie indirecte joue un rôle aussi important, quoique inconnu encore, que l'anaphylaxie directe. ( ' ) il se fail cepcDdant une perte de poids vif appréciable. Après la première cliloio- forinisation, les animaux perdent en i5 jours l\ à 5 pour loo de leur poids en moyenne. La seconde chloroformisation est sans ellet sur le poids : c'est probablement parce que ces chiens avaient perdu, lors de la première chloroformisation, à peu près tout le poids corporel qu'ils pouvaient perdre sans dommage; poids de iii.te, de qmjlqiies auteurs. SÉANCE DU 2 FÉVHIEH igi/). 3o9 CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation par cntaivse de la dècahydrocpdnoléme et de la décahydroquinaldine. Note de MM. Paui, Sabatier et M. Muiîat. I. Dècahydroquinoléine. — L'Iiydrogénalion de la quinoléine, réalisée par le zinc ou Télain et l'acide chlorhydrique, la transforme en létrahydro- qiiinoléine, bouillant à 245°-25o° (la quinoléine bout à 2^8°) (' ). On est conduit au même résultat quand on hydrogène la quinoléine par l'amalgame de sodium et l'eau ('- ), ou par éleelrolyse de sa solution sulfu- rique ('). Mais en employant une action liydrogénante plus énergique, chaulTe avec de l'acide iodhydrique concentré et du phosphore rouge, on arrive à la dècahydroquinoléine bouillant à 204"- 207°, congelable en cristaux qui fondent à 48°('')- Il était naturel de songer à appliquer, pour l'hydrogénation de la quino- léine, la méthode cataly tique du nickel. Padoa et Carughi, en opérant à 270°, n'ont pas obtenu une simple hxa- tion d'hydrogène, mais ont constaté que l'anneau pyridique de la molécule s'ouvre avec production d'éthylurthotoluidine, et se referme ensuite en donnant.du méthylindol a {^). Au contraire, Darzens, en abaissant à i(io"-i8o" la Icinpérature du nickel catalyseur, a pu réaliser une addition régulière d'hydrogène sur le côté pyridique de la molécule, et il a préparé, avec un rendement de 70 pour 100, la tétraliydro(jiiinoléine, bouillant à 245°-25o°, identique à celle que fournissent les méthodes de réduction par voie humide ("). D'autre part, Ipatief, en opérant la même catalyse dans l'hydrogène sous pression de 110"'"', pendant 12 à 20 heures au-dessus de 240", a obtenu successivement la tétrahydroquinoléine et la dècahydroquinoléine (M. (') Wyselmkurauzkv, Her. chem. des.. l.XIl, 1879, p. i^Si et l.XUI, iSSo p.^.^oo. (■-) KôNiGS, Ber. cliein. Ge.s., t. XIV, 1881. p. too. {') Ahrens, Ber. chem. Ge.s., t. XXIX, 1896, p. ii^S. {'') Bamberger el Lengfeld. Ber. chem. Ges., l. XXllI, 1890, p. i i4 î.— Haiideucer et WiLLiAMSON, Ber. chem. Ge.ç., t. XXVII, 1894, p. i465. (5) Padoa et Cari;(;hi, Lincei, ->.'■ série, l. XV, 1906, p. ii3. («) Darzens, Bull. Soc. cliim., i" série, l. III, 1908, p. 4o.i, el Comptes rendus. I. 149, 1909, p. 1001 . (') Ipatief, Ber. chem. Ges.. l. XLI. 1908, p. 992. C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N" 5.) ^i^ 3lO ACADÉMIE DES SCIENCES. La décahydroquinoléine a été également atteinte par livdrogénation directe en présence de palladium colloïdal ( '). Nous avons pensé qu'on pourrait arriver au même résultat en employant la méthode ordinaire d'hydrogénation sur le nickel, pourvu qu'on opérât à température assez basse. L'expérience a vérifié nos prévisions. Un courant d'hydrogène chargé de vapeurs de quinoléinc par harbotement dans cette dernière maintenue à loo", était dirigé sur une colonne de nickel très actif, préparé par réduction de l'oxyde à 25o" : la température du tube à nickel était maintenue entre i3o° et i/jo". Dans ces conditions, nous avons condensé un liquide qui bout à partir de 2o4" et qui, par fractionnement, fournit environ 65 pour loo de déca- hydroquinoléine sensiblement pure, bouillant à 2o4°-20'^°, solidifiable en cristaux qui fondent au-dessus de 4o°. La densité du liquide surfondu à 22" est de 0,961. La décahydroquinoléine est un liquide incolore d'odeur vireuse végétale et de réaction alcaline très intense : nous avons vérifié qu'elle possède les diverses propriétés décrites par Bamberger(/oc\ cit.'). Le picrate recristallisé dans la benzine nous a donné comme point de fusion i/ip", au lieu de i5i". IL Décahydroquinaldine. — \^n {\yùm\â'n\Q ou pyr-?n(:thyl-i-qitiuoléine /CH — Cil N — C — CH' (qui bout à 246°) peut, comme la qninoléine, être hydrogénée, du côté pyridique, par l'étain et l'acide chlorhydrique, et fournit la tétrahydro- quinaldine, bouillant à 25o°('- ). On n'avait jamais, jusqu'à présent, indiqué la formation d'une décahydioquinaldine. Nous avons réussi au contraire à pn-parer facilement, par hydrogénation directe sur le nickel, la dècaliydroquinaldine C'"H"'N. On se sert d'un nickel très actif, maintenu à 180° : le rendement est excellent. La décahydroquinoléine est un li(|uide iiicoiore d'odeur vireuse, qui bout à 216*^ sous 752'"""; ii\ — '■■ '^ — ■■ ^ -^^ -- — — — èi -2 pour 100 à 6 pour 100 A. B. C. D. nickel. nickel. kg k; kg_ k; kg kg Essayé sans déforma lion. 44)5 40,0 43,5 26,9 36, o 29,1 / i.j" .jS,3 2.3,9 '-■-'■'i 'jâ 34,3 3o,4 1 I .")o » )) » I) 3.5 , 3 20,4 lîssayé 1200 4oi4 20,6 12,2 o,5 33,8 '7)8 après 1220 4i)i » " " 29,5 i4)6 iJéforination i 25o 39,4 '7)0 4)8 o,5 3o,5 i5,i à 1275 37,3 » » » 34,4 '3,7 I 3oo 4o,4 '9)4 6,2 0,3 3i,5 18,5 400 4') 5 2.5,2 10,9 0,5 35,3 28,5 Les deux dernières colonnes du Tableau sont relatives à des aciers doux 3ifi ACADÉMIE DES SCIENCES. conlenanl respeclivemeiit 2 pour 100 el 6 pour 100 de nickel; nous avons recherché l'influence de cet élémcnl parce qup, ainsi que Font montré les expériences antérieures, il atténue beaucoup la variation de la fragilité avec la température. Ces aciers étant comparables, comme pureté cl comme mode de fabrication, à celui qui fait l'objet de la première colonne, il sem- blerait que rinfluence du nickel est plu lot nuisible; mais il ne faut pas oublier que l'acier à G pour 100 de nickel présente une résistance environ deux fois plus forte que l'acier sans nickel, un allongement avant rupture beaucoup plus faible et que, pai- suite, la même déformation est relative- ment beaucoup plus importante pour ce métal. Il y a là un nouvel indice de la corrélation qui existe entre le phénomène que nous étudions et la di- minution de ductilité du métal à chaud. En résumé, l'augmentation de fragilité produite dans l'acier par écrouis- sage prend des valeurs très difl'érentes, suivant la nature de Facier employé, mais varie toujours régulièrement avec la température à laquelle est eftec- tuée la déformation, sans présenter de discontinuité, et passe par un maximum vers -iBo"; il suffira donc, pour éliminer les métaux dangereux, de faire un essai aux environs de cette température, cjui paraît coïncider avec celle du minimum de ductilité et qui diffère de près de 300" de celle du minimum de résilience. M. Gaston BoxisiERfait hommage à l'Académie duTomellde l'Ouvrage Flore complète (illustrée en couleurs) de France, Suisse et Belgique, dont il est l'auteur. Ce volume comprend plus de 600 figures en couleurs repro- duites d'après nature par la photogravure et qui se rapportent au texte comprenant les familles suivantes : Cistinées, Violariées, Résédacées, Dro- séracées, Polygalées, Frankéniacées, Caryophyllées, Elalinées, Linécs, Tiliacées, Malvacées, Géraniées, Hypéricinées, Acérinées, Ampélidées, Hippocastanées, Méliacées, Balsaminées, Oxalidées, Zygophyllées, llespo- ridées, Rutacées, Coriariées, Gélastrinées, Staphyléacées, Ilicinées, Rham- nées, Térébinthacées et les premiers genres de la grande famille des Papi- lionacées. La description détaillée de toutes les espèces, des sous-espèces et variétés donne, en dehors de l'énumération des caractères spécifiques, l'aspect général que présente la plante dans la Nature lorsqu'elle offre un intérêt pour la Géographie botanique, et des indications biologiques sur son déve- loppement, sa multiplication, sa variation sous l'influence du milieu. SÉANCE DU ■! FÉVRIER 1914. 3l5 A la suite du nom scientifique de chaque espèce et des synonymes, se trouvent les noms vulgaires en français, anglais, allemand, flamand et italien. Les usages elles propriétés des plantes sont énumérés, comprenant les applications à l'alimentation, l'agriculture, l'horticulture, la sylviculture, l'apiculture, l'industrie, la médecine et la chimie végétale. Viennent ensuite, pour chaque espèce, sa distribution géograpliique en France, en Suisse, en Belgiijue, puis en Europe et hors d'Kurope, avec son extension en altitude, ses habitats et les terrains où la plante croît de préférence. Pour chaque famille, les liaisons entre les genres sont indiquées ainsi que les aflinités avec les familles voisines. A propos des familles importantes, telles que celle des Garyophyllées, un schéma graphique indique le non)bre d'espèces de chaque genre et fait voir, par des lignes de longueur inver- sement proportionnelle au nombre des caractères communs, les relations qu'on peut établir entre les divers genres de la famille. Le Tome III de cette Flore complète, qui comprendra ii> volumes, sera achevé dans quelques mois. M. Veuscii.vfkei, adresse à l'Académie le Tome XII des Observations faites à l'Observatoire d' Abhadta, contenant les observations faites au cercle méridien en 1912. RAPPORTS. Rapport sur un Mémoire de M. Louis Roy intitulé : « Sur le mouvement ■ (^oc) = o ; l'autre, celle qu'on obtiendrait si, gardant g (./;), on faisait y(,r) = o. Cette circonstance, qui résulte du caractère linéaire de l'équa- tion (2), permet de scinder en deux temps la démonstration par laquelle M. Louis Roy justifie, dans le cas particulier qu'il étudie, l'intuition du physicien ; à la question précédemment formulée, elle permet de donner une réponse affirmative. Les propriétés que possède l'intégrale de l'équation (2), pour les très petites valeurs du coefficient de viscosité "k, permettent d'étudier la propa- gation des quasi-ondes. Lorsque X est rigoureusement nul, l'équation (2) se réduit à l'équation des cordes vibrantes; il peut alors arriver que, pour un système donné de valeurs de x et de /, o, -^> -p soient des fonctions continues, mais que les ' ' ' dr ()t * dérivées secondes de o ou, au moins, quelqu'une d'entre elles, soient discon- tinues; on a alors, à l'instant /, selon le langage d'Hugoniot, une onde plane proprement dite, dont la valeur considérée de x est l'abscisse; cette onde se propage, soit dans le sens de l'axe des x, soit en sens contraire, avec la vitesse a qui est la vitesse du son dans le milieu considéré. Si le coefficient de viscosité X n'est pas rigoureusement nul, l'existence d'une telle onde progressive est une impossibilité; mais on peut observer la propagation de quasi-oncles. Entre deux valeurs de x très voisines, à un instant donné <,les dérivées secondes de !p, sans être discontinues, éprouvent une très notable variation. Au lieu du plan de discontinuité, perpendi- culaire à l'axe des x, qui constituerait, à l'instant /, une onde véritable, nous avons une couche de passage extrêmement mince qui constitue une quasi-onde. M. Roy a étudié l'allure de ces quasi-ondes, d'abord en supposant nul le déplacement initial /(a^\ puis en supposant nulle la vitesse initiale g{j^). Le cas général s'obtient, nous le savons, en superposant ces deux cas particuliers. Toute quasi-onde se déplace avec le temps, soit dans le sens de l'axe des X., soit en sens contraire, avec une vitesse égale à a. En outre, au furet à mesure qu'une quasi-onde se propage, son épaisseur augmente et les variations qu'éprouvent, en la traversant, les dérivées secondes de cp, deviennent de moins en moins rapides; la ressemblance qu'elle offrait, au début de la propagation, avec une onde véritable, va en s'effaçant de plus en plus; tandis que l'onde véritable se propage en demeurant toujours identique à elle-même, la quasi-onde s'évanouit peu à peu. 320 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le problf'inc qu'a abordé et résolu M. Louis Roy est un des plus simples (ju'on puisse se proposer dans l'étude du mouvement des milieux \isqueux ; il n'a pu, cependant, être traité qu'en faisant appel aux ressources multiples d'une analyse délicate et compliquée. D'autre part, en dépit de leur parti- cularité, les résultats obtenus mettent vivement en lumière les rapports qui existent entre les problèmes relatifs aux milieux peu visqueux et les pro- blèmes qui leur correspondent dans la théorie des milieux absolument dénués de viscosité ; ils justitient, dans le cas spécial que l'auteur a voulu traiter, l'intuition par laquelle les physiciens regardent ces problèmes-ci comme des formes limites de ceux-là; ils laissent deviner combien celte justification serait difficile à donner d'une manière générale. En raison de l'intérêt que présente le Mémoire de M. Louis Roy, votre Commission vous propose d'en ordonner l'insertion aux Mémoires des Savants étrangers. L'Académie adopte la conclusion de ce Rapport. ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Corres- pondant pour la Section de Mécanique, en remplacement de M. Duheryi, élu Membre non résident. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants élant 44» M. H. Parenty obtient 32 suffrages M. Ariès » 7 » M. J. And rade » 4 » M. Petot » 1 suflVage M. H. Parextv, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. CORKESPOIVDAIXCE. M. le Seckétaire perpétuel annonce le décès de M. Harry Rosenbusch, Correspondant pour la Section de Minéralogie. SÉANCE DU 2 KÉVRIER I9l4- 32 [ M. le Secuétaike pkupktuf.i, invite les personnes ([ni désirent occuper l'un des deux postes d'étude que M. le Ministre de l'Instruction publique a acquis pour la France au Laboratoire international du mont Rose, à envoyer leur demande à l'Académie des Sciences. M. le Secrétaire perpétuei- signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : i" H. SuDRE, Rubi Europœ rel monographia iconibus illustrata Ruborum Eiiropœ. "i" Inventaire sommaire de la Correspondance de (i.-.\. Daubrée, conservée à la bibliothèque de l'Institut^ par Adolphe Régnier. (Présenté par M. Bigourdan.) GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les courbes algébriques à torsion constante, de genre non nul. Note (') de M. Gambier. !. La détermination effective des courbes algébriques (A) à torsion constante dépend de l'élude de trois intégrales abéliennes attachées à une courbe plane algébrique. On exprime d'abord que les singularités loga- rithmiques disparaissent; pour cela on étudie individuellement chaque point à l'infmi de l'indicatrice (B) des torsions (voir aux Comptes rendus la Note de M. Darmois du 22 décembre 191 3 et la mienne du 12 janvier 1914)- Si (A) est unioursale, cela suffit; mais si (A) est de genre n non nul, il faut encore que chacune des trois intégrales n'ait pas de périodes, d'où un total de 6n conditions qui font intervenir cette fois l'ensemble complet des points à l'infini de (B). Lxiste-t-il donc une courbe (A) à laquelle s'associent un nombre fini ou infini de nouvelles courbes (A,) dont les indicatrices (B, ) possèdent exac- tement le même ensemble de points à l'infini que (B), les entiers caracté- ristiques p, q, i de chaque point étant les mêmes sur (B) et (B,)? (voir ma Note du 12 janvier 1914). Je donne ici un exemple de cette espèce. Les courbes (A, ) sont en nombre infini; le genre et le degré commun des courbes (A), (A,), le (') Présentée dans la séance du 26 janvier 1914. 322 ACADÉMIE DES SCIENCES. nombre de paramètres dont elles dépendent peuvent devenir aussi grands qu'on veut. Ces courbes sont le premier exemple obtenu explicitement de courbes algé- briques non unicursales à torsion constante. Les méthodes indiquées dans les Notes déjà citées rendaient assez vraisemblable l'existence de telles courbes, par le dénombrement simultané des inconnues et des équations de condition, mais ne garantissaient pas la compatibilité de ces systèmes d'équations. 2. La courbe (B) est le lieu du point f, c', c"; nous posons ' — -■ c^i ^, c'— — — i-- "• a — (3 ' a — (3 V Si 0 est une fonction algébrique de a, K une constante numérique, l'équa- K tion p — 7. = -7^ définit un système de courbes sphériques (B) ayant toutes les mêmes points à l'infini; d'après M. Fouché, il faut et suffit que j ((3-«)^' J ((3-«)^' j (P-«)^ soient fonctions algébriques de a, quel que soit K, c'est-à-dire que i B'da, fe^xda, I e'x-dx, fddx, jBadoi. soient fonctions algébriques de a. Intégrons par parties : il est nécessaire et suffisant de connaître deux fonctions algébriques a et 0 d'une même variable p telles que fccd{0-), fc(-'d(6^), fa.^d{fj'), fxdO, f (x^ dO soient fonctions algébriques de p. On aperçoit aisément une solution particulière ; A,, A^,, ..., A^„, A, A,, ..., >.„,_, étant des constantes, posons « - Ip'" + ■/.,/>"-• + . . . + l,„^,p. Les trois premières intégrales sont égales à des polynômes en p, les deux dernières se ramènent à une somme linéaire d'intégrales de première et seconde espèce relatives à la courbe hyperelliptique (^,p) de genre n. SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 323 L'intégrale 1 a.M donne in conditions linéaires et homogènes par rapport aux À, l'intégrale / a- 4" + i) on aura une solution dépendant des arbitraires A,, A,, . . ., A,„ et de m — \n paramètres arbitraires supplé- mentaires. 3. Le calcul se fait aisément en posant puis calculant H'- . dB _ 2(2/1 + l)p^" -h (2rt — i) A, />««-« + . . . et en dérivant /?'^0, ce qui donne une relation de récurrence entre L+an) I,+2n-i) •••? I/^-i- Comme il importe de donner un exemple précis, opérons ainsi : soit d'où CIB 2r(2« +l)p^''— il r ,. . i Tîcf/g = (2/1+0 Al6„+, + [(2/4 + i)B — A]l4„^,+ [(2« -h i)G—B] !,„+,- CI,. La formule de récurrence ramène 1 ctclb k une partie algébrique plus un terme en I, dont on égale le coefficient à zéro; si l'on regarde A, B, C comme les coordonnées d'un point de l'espace à trois dimensions, l'équation linéaire obtenue représente un plan passant par l'origine; / a' r/O donne de même une équation homogène qui représente un cône du second degré: or le calcul a été dirigé de façon à obtenir une solution A = o,B-i-C = o non acceptable, car elle donnerait 7 c'est-à-dire une indicatrice (ife) unicursale; nous prenons donc la seconde génératrice commune au plan et au cône en résolvant une équation du premier degré à coefficients entiers. Pour simplifier, je me borne à indiquer le résultat pour /? = i, on a A = 23x39K,, B = i2ioK,, C= — 5x8iK,, 324 ACADÉMIE DES SCIENCES. K I étant une constante, c' = ^' [i +{kp-^+Bp'+ CpY] + i{kp''-+- Bp'+Cp), c"=^[A/r^+B/y'+C/;] + i, p étant la fonction de Weierstrass définie par p'-u = f\p^u — ipu. Le cône directeur des binormales est de degré 23, il a en commun avec le cône isotrope de même sommet une seule génératrice commune corres- pondant à un cycle et de degré égaux à lo; la courbe (fi) est de degré 36. Ici le groupe de points à l'infini ne comprend qu'un seul élément; la courbe (-%) est imaginaire et par suite nous donne une nouvelle surface algébrique r-éelle applicable sur le paraboloïde de révolution. 11 est permisd'espérer obtenir par un procédé semblable des courbes (c/i) réelles. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les extensions de la formule de Stokes , les équations de Monge-Ampcre et les fonctions analytiques de deux variables. Note de M. A. Bithl, présentée par M. Kmile Picard. La rencontre que signale M. Goursat (^Comptes rendus, 5 janvier 1914), à propos d'une certaine partie de mon Mémoire Sur les transformations et extensions de la formule de Stokes., me semble explicable par la différence apparente des points de départ. Après étude du Mémoire de l'éminent géomètre, le rapprochement me semble pouvoir être plus fécond que regrettable. Toute équation de Monge-Ampère peut être mise sous forme (■) f f^dxdy^ ( V cLv + qdy -^Bdz -\-?> dp -^1 dq. Y désignant un contour fermé quelconque tracé sur une surface intégrale et y enfermant une aire F simplement connexe. 0, P, Q, U, S, T sont des fonctions de x,y, '• p, q. L'égalité (i) exprime plus qu'une propriété liée plus ou moins accessoi- rement à l'équation de Monge-Ampère: c'est une véritable équation inté- grale équivalente à tous les points de vue à l'équation classique. On peut s'en SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 325 convaincre de diverses manières, mais le plus simple est d'appliquer la for- mule (D) de mon Mémoire précité au second membre de (i); on retrouve instantanément l'équation aux dérivées partielles. Il peut arriver (et même il arrive dans presque tous les casque je connais) que l'énoncé d'un problème de Géométrie se traduise immédiatement par une équation (i). Ainsi, sur les surfaces développables, p est, par défini- tion, fonction de y; on a donc o= ( pdq. Jy Le problème de Bâcklund se traduit par l'équation (2) o = f p' dx' + q' dy' , O := I p' dx' ■ Jy OÙ x', y, z', p', q' sont fonctions imposées de x, y, z, p, q, etc. Cette méthode de mise en équation, au moyen de la formule (D), est absolument analogue à celle qui permet d'obtenir les équations de la Phy- sique mathématique en partant des formules ordinaires de Stokes ou de Green ; c'est elle qui m'intéresse et c'est pour elle que j'ai été amené à construire (D). Le cas de 0 = o a évidemment une simplicité et une importance spé- ciales. Qu'on le traite directement ou sous la forme du problème de Bâcklund, en se fondant sur ce que l'équation (2) est aussi générale que (i) pour 0 ^ o, ce cas paraît réserver encore bien des résultats intéressants. Pour tenter de mettre une équation deMonge-Ampère sous la forme(i), avec 0 = 0, on la multiplie par un facteur que M. Goursal appelle 'k(x,y,z,p,q) et que j'ai appelé [j. à cause de son analogie avec un multi- plicateur jacobien. Il faut que p. satisfasse à un système de cinq équations aux dérivées partielles, système que des dérivations ne peuvent réduire, en général, à moins de deux équations. Mais u. existe dans de nombreux cas particuliers dont quelques-uns sont signalés par M. Goursat et moi. \ oici une remarque récente. Cherchons le multiplicateur u. pour la simple équation de Laplace r -h t =^ o. Il faut, dans le système (K) de mon Mémoire précité, faire R r= o, A = 1 , 15 =r u. C ^ I , D =: o. Ce svstème se réduit alors à u.-= o et à C'est le système auquel satisfait la partie réelle (ou la partie purement C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 5.) 42 . 326 ACADÉMIE DES SCIENCES. imaginaire) d'une fonction analytique des deux variables r + (y, q-hip(*). Cette propriété est facile à isoler et à établir directement, mais, à mon avis, il y a grand intérêt à ne pas l'isoler. Retrouver (3) dans (K) lie les études précédentes à une élude directe do la partie réelle (ou de Iq partie purement imaginaire) d'une fonction analytique de deux variables, étude dont M. Picard a signalé la diffi- culté (/oc. cil., p. 25"). ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur iinlégration de certains systèmes d'équa- tions différentielles . Note (-) de M. E. Cartan, présentée par M. P. Appell. Dans une Note toute récente ( Journal de Crelle, t. 143, p. 3oo), iVl. Zervos généralise une démonstration donnée par M. Hilbert de l'impos- sibilité de la résolution de l'équation indéterminée dz i d-y\^ par des formules de la forme x = (Ç)(t, 11', IV, .r,.), y — <\i{l, (1-, u'i, . . ., ir,,), ; = •/(/, w, ir,, . . ., ir,.), OÙ / désigne un paramètre arbitraire, w une fonction arbitraire de /, (K'i, ..., (V,. ses dérivées successives jusqu'à un certain ordre. Cette question se raitlache au problème général de la résolution d'un système de Monge / dx, dx,.\ , . , F,|x„...,x,.;^,...,^j = o (, = >, 2,... .,-.). M.Goursat a consacré à ce problème un intéressant ai'ticle (Bulletin de la Société mathématique de France, t. XXXIII, 1903, p. 201) et a indiqué certains cas où il peut être intégré par des formules de la nature indiquée plus haut. Il est possible d'indiquer la condition nécessaire et suffisante pour que la solution générale d'un système d'équations différentielles, dans le cas où cette solution dépend d'une fonction arbitraire d'un argument, soit susceptible de la forme particulière en question que nous appellerons la forme (D); on peut même supposer que, dans les formules qui donnent la variable indé- pendante et les fonctions inconnues, entrent des constantes arbitraires en nombre fini. Pour énoncer celle condition, il convient de remplacerle sys- tème dilférenliel donné par un système d'équations aux différentielles (') Cf. E. Picard, Analyse, t. II, 2" édition, p, 256. {■-) Présentée dans la séance du 26 janvier 191 4- SÉANCE DU 2 FÉVRIER 1914. 827 totales, ce qui est toujours possible; ce sera un système de n équations de Pfafi' à /2 -I- 2 variables, dont n -\- i seront regardées comme fonctions inconnues de la dernière. Rappelons d'abord la notion de système «/mWd'un système donné S. Si le système est formé des équations le système dérivé S' est formé des équations de la forme /, fj)| + X.> «2 -t- . . . + >.„ &)„ = O qui jouissent de la propriété que l'expression différentielle bilinéaire s'annule en tenant compte des équations &)f=:0. W^=:0 ((' =■ I, 2, . . . , rt). Le système dérivé S' n'est identique au système S que si celui-ci est complètement intégrable; en général l'ordre de S' (nombre des équations linéairement indépendantes) est inférieur à celui de S. Cela posé,^o«r que la solution générale du svslème S d'ordre n à n -\- 1 variables, dont n + i dépendantes et i indépendante, soit susceptible de la forme (D), il faut et il suffit que V ordre de chacun des systèmes dérivés successifs S', S ", . . . soit inférieur d'une unité au plus à l'ordre du précédent . Si cette condition n'est pas réalisée, soit S'" P' le premier système dérivé dont l'ordre soit supérieur de deux unités au système dérivé suivant S'"~p~''. Convenons d'appeler classe du système S cet entier p, qui est au moins égal à 2. Cela posé, étant donnés deux systèmes S et S' de classes diffé- rentes p et p' (p' > p), il est impossible d'exprimer la solution générale de S' par des formules dépendant d'une manière déterminée d'une solution arbi- traire de S. Dans le cas où les deux classes sont égales, cela n'est possible que si les deux systèmes dérivés d'ordre p correspondants, qui peuvent s'exprimer chacun au moyen de p -l- 3 variables, sont transformables l'un dans l'autre par un changement de variables ; alors la solution générale de S peut réciproquement s'exprimer par des formules dépendant d'une manière déterminée d'une solution arbitraire de S' : les deux systèmes sont équi- valents. Le problème général de l'équivalence absolue des systèmes diffé- rentiels est ainsi résolu lorsque la solution générale dépend d'une fonction arbitraire d'un argument. L'équivalence des systèmes de trois équations de Pfaff à cinq variables (p = 2) a fait l'objet d'un Mémoire que j'ai publié dans les Annales de 328 ACADÉMIE DES SCIENCES. /'£'co/eA'^o/'/na/e(3^série, t. XXVII, i9io,p. 109). L'équation de M.Hilbert correspond au cas le plus simple : le système correspondant admet un groupe de transformations ponctuelles à i/\ paramètres. J'ai communiqué dernièrement à la Société mathématique de France (séance du i4 janvier 1914) quelques applications des théories précédentes à la recherche des familles naturelles de courbes dont les coordonnées sont susceptibles de la forme (D). Je signalerai en particulier, dans l'espace ellipticpie de courbure i, les courbes définies par l'équation T-'=^^ïï' où X- est un facteur constant. Avec l'interprétation cayleyenne de la géo- métrie elliptique, ces courbes sont les trajectoires, sous un angle (cayleyen) constant, des droites qui rencontrent deux génératrices imaginaires conju- guées fixes de la quadrique fondamentale. THÉORIE DES NOMBRES. — Sur 1(1 représentation d'un nombre entier par une somme de carrés. Note de M. B. Iîoui-yijuine, présentée par M. G. Humbert. Je me permets d'indiquer dans cette Note une formule générale donnant le nombre des représentations d'un entier quelconque par une somme d'un nombre pair de carrés. Soit m étant impair et a un entier positif ou nul. Je désigne par le nombre des solutions de l'équation en nombres entiers positifs, nuls ou négatifs. Posons ensuite I [(,,. + yi)U.-^ (.^ _ yiyiq (/, = ,,2,3,... SÉANCE DU 2 FÉVRIER igi/j. 829 et j 2 -*--*;; ^-■■■+•'■p= n où la sommation est étendue à toutes les solutions de l'équation a:] -\- a;; -\- . . . -h jcl =^ 't en nombres entiers positifs, nuls ou négatifs. Introduisons, enfin, en suivant les notations de Liouville, les deux fonc- tions arithmétiques et 0—1 p, ( /» ) = 2 (- ' ~'^" ( /•• = o, 1 , 2, 3, . . .). dont la première représente la somme des A'*''"'^^ puissances de tous les diviseurs de m^ et la seconde, la valeur absolue de la différence entre la somme des X'*""" puissances des diviseurs de m de la forme ^/t + 1 et la somme des mêmes puissances des diviseurs de la forme 4^« + 3. Ces notations introduites, je peux exprimer le résultat que j'ai obtenu par les formules ^'s'iV^ = «,• [^.*'-. 2*'-« + (- I ~ I p,,( m ) 12 /■ • + «;." 2 (") + «;.'" 2 («)+••■ + <^ («), 8 /-Il 8;— 14 » 1^8/-+;— O'- 3 24,-+l _ , Ç4,.4-,(»«; 1 2 (• 8c — 4 8/-— 12 4 r-i-2 6 I 2 S/ 8/- — 8 (/■=:0, 1,2, 3, .. .)• 33o ACADÉMIE DES SCIENCES. Les coeflicients a^, a^'\ b,., ... sont des nombres ralionnels qui ne dé- pendent pas de n, et qu'on peut calculer facilement en donnant à n succes- sivement les valeurs i, 2, 3, ... et en résolvant des systèmes d'équations linéaires. Par exemple, si l'on pose /• = o, on trouve «0=2, />o=8, C„-= [\, rf(,— 16; en posant /• = i , on a ".=^ h, ^ '•"=T' &(" = 4 • -67' ,n_728 ' - 61 ' '7 8, On obtient ainsi les formules connues donnant le nombre des décomposi- tions d'un entier en 2, 4» 6, 8, 10 et 12 carrés et des formules analogues pour les cas de i4 et 16 carrés, qui paraissent être nouvelles. Le résultat énoncé s'obtient par la méthode de comparaison des différents développements en séries que fournit la théorie des fonctions elliptiques, et cette méthode donne aussi un moyen direct pour le calcul des coeffi- cients «,., a'^\ brt Les démonstrations des propositions énoncées seront données dans un travail plus étendu. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une question concernant les fonctions entières. Note de M. G. Pôi.ya, présentée par M. J. Hadamard. Considérons la fonction ( I ) F ( ^ ) = ce- Y^'+5* a-'- TT ( I — d, .r ) (•S-'- . v= 1 y"^o, c, §,§(,...,§,,,... étant réels, S^ + S^-f- . . . 0^ + • • • convergeant. F (a?) est le produit de la fonction e'^'"' et d'une fonction entière arbitraire de genre un, à racines et à coefficients réels. Comme on sait, toutes les déri- vées de F (a?) ont aussi toutes leurs racines réelles. Cela résulte immédiate- ment de la remarque qu'il existe une suite des polynômes à racines réelles SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 33 1 convergeant vers F(,r). Posons, en effet, *-<--'='-^ ■^°"°'::-"°-- -11 .1 — OvX. •i = 1 /«„ étant un entier convenablement choisi, (i) représente d'ailleurs la fonc- tion analytique la plus générale qui est limite d'une suite des polynômes à racines réelles ( ' ). On est ainsi amené à se demander s'il existe ou non d'autres fonctions entières, ayant, de même que toutes leurs dérivées, exclusivement des racines réelles. Cette question me semble très difficile, mais je suis parvenu à en résoudre une partie, bien modeste, en effet, en démontrant le théorème sui- vant : » I. Supposons /a fond ion entière ¥ (x) assujettie aux conditions sui- vantes : i" Le genre de F (r) est fini ; 2° Le nombre des racines de F {x) est fini; 3° Les fonctions F (a?), F'(.r), F (a?), . . . ont toutes leurs racines réelles. Alors F (x) est de la forme (i). Si la fonction F(j:) satisfait aux conditions i° et 2°, elle est nécessai- rement de la forme (2) F(a,-) = g-(x)e"'-^', g{x) et H(a") étant des polynômes. Supposons H (x) de degré m + i ; notre proposition revient à celle-ci : II. Si m -h 1 = 3, la fonction (2) aura toujours des dérivées dont certaines racines ne seront pas réelles. Même conclusion si, m -\- 1 étant égal à 2, le coefficient de ./•- dans H(j7) est positif. J'ai obtenu une démonstration de ce fait en faisant usage d'une remarque que M. J. Schur a bien voulu me communiquer. Posons dx" -a"^-*)^ ' dx -'H^;- {') Œui'res de Laguerre, p. 174; Rendiconti Palermo, t. XXXVI, 1918, p. 279. 332 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les polynômes gn(j') sont déterminés par la formule récurrente d'où (3) Posons g'n , /'' , ' d . f,„ gn+x g,i It , , g'n dx\hl. Ilgn g' _'V S^ II' _VI o. — S„ ., est de degré 2, et l'on a S„,2 = — p^n^ 4-. . . SÉANCE DU 2 FÉVRIER 19l4- 335 Deuxième cas ; /« + i ^ 3, w 4- i impair. — On a Troisième cas : m + i^[\, m + i pair. — On a ■5«,m — 1 ^«./H+3 ^n./H+l I ■ /'o '. ^(iy. ( - ) L'appareil conducteur des ijlniih-s vnsculaires et lef phases principales de son éi'olution {Ânn. des Se. nat., (f séi i'-, l. XIII). f^es faits onto^'éniques contredisent les hypothèses des Phytonistes [Huit. Suc. liot. de France, 4° série, t. XI, p. 4). Le type cycadéen et la phylogénie des Phanérogames {Ibid., p. 694). 344 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette évolution structurale interne concorde parfaitement d'ailleurs avec l'évolution de la Morphologie générale que nous allons maintenant esquisser. Parmi les Cryptogames, prenons comme exemple Ceratopteris thalictruides . Au début, encore insérée en P (fig. i) au prothalle qui lui a donné naissance, cette plante se compose d'une feuille (F,, /?§. i) et d'une racine (R,,//^. i). Nous appellerons Phyllorliize ( ' ) l'ensemble formé par celle feuille et cette racine. A la face interne de la feuille, un bourgeon (B,) en se développant Fig. 1. Fig. 2. Ceralopteii'i Ihalictroides. Pliases successives du développenienl produit une autre feuille {¥.,,/îg. 2) et une autre racine (Ro) qui ensemble constituent une deuxième phyllorhize de taille ordinairement plus grande que la première (fig. 3 et4j- A la face interne de la seconde feuille, un bourgeon (B,, Jig. 3) en se développant produit une nouvelle feuille (¥^,Jig. 4) et une nouvelle racme {]\..^, Jig. 4) qui ensemble constituenl une troisième phyllorhize, et ainsi de suite. C'est donc par production de phyllorhizes successives que se constitue le corps de cette plante. Toutefois, chez le Ceralopleris ainsi que chez les autres Cryptogames, ce mode de formation est souvent beaucoup moins évident. i" Une partie de la phyllorhize peut avorter plus ou moins complè- temenl. Cela a lieu fréquemment pour la racine. Inversemenl, une phyl- lorhize peut présenter plusieurs racines. (') Ije cûuXÀ'Jv, feuille el 'pi^a, racine. SÉANCE DU 2 FÉVRIER L914. 3^5 2" La deuxième phyllorhize se montre d oïdinaire quand la première a acquis sa taille presque complète; la troisième se montre relativement plus tôt, la quatrième plus tôt encore, etc. D'autre part, le lieu d'insertion de la deuxième phyllorhize est à un niveau relativement très élevé au-dessus du lieu d'insertion ( P, fig. i) de la première; cette différence de niveau est relativement moindre entre la troisième et la deuxième, moindre encore entre la quatrième et la troi- sième, etc. Durant le jeune âge, la distance qui sépare deux phyllorhizes successives décroît donc dans le temps et dans l'espace, la taille de chacune d'elles allant au contraire en croissant. Il en résulte que les phyllorhizes, au lieu de rester comme les deux premières complètement distinctes Tune de l'autre, se fusionnent pour ainsi dire de plus en plus, les parties ainsi fusionnées constituant ce qu'on appelle communément la Tige. • Fi Ri (■■ig. :.. V\-i. 6. Fig. 7. Cordrliiu' aiisirtilis. — Phases successives du développeiiicm. Parmi les Phanérogames, prenons comme exemple Cordyline australis. Au début, cette plante se compose d'une feuille (F,, Jig. ">) et d'une racine (R,,y?jg". 5) qui, ensemble, constituent la première phyllorhize. A la face interne de la feuille, un bourgeon en se développant produit une autre feuille (F.,, Jig. 6) et tardivement une autre racine (R„, //g", (i) (|ui, ensemble, constituent une deuxième phvllorhize. A la face interne de la elle seconde feuille, un bourgeon en se développant produit une nouv feuille (F;,,y?g-. 7), puis une autre racine (R,,, //g. 7 ) qui, ensemble, cons- tituent une troisième phyllorhize, et ainsi de suite. 346 ACADÉMIE DES SCIENCES. Une Phanérogame est donc pareillement constituée de phyllorizes suc- cessives. Chez les Monocotylédones, ce mode de formation est d'autant moins évident que la distance séparant dans l'espace deuxphyllorhizes successives est plus réduite et que la racine est soit plus tardive, soit plus fréquemment avortée que chez les Cryptogames. Chez les Dicotylédones, les deux premières phyllorhizes (F,, F,, //g. 8) Fis. S. ne sont séparées ni dans l'espace, ni dans le temps. Elles présentent donc, dès l'origine, une portion fusionnée (T) qui est le début de la lige, et pos- sèdent en commun la première racine (R,). En outre, cette racine a acquis la propriété de s'accroître indéfiniment et persiste durant la vie entière, tenant ainsi lieu des autres racines qui, dans les phyllorhizes successives, apparaissent très rarement. BIOLOGIE AGRICOLE. — Sur la production d' hybrides entre l'Engrain (Triti- cum monococcum L.) et différents Blés cultivés . Note de 1>I. Blarincreih, présentée par M. (iuignard. H. de Vilmorin (') a signalé (i8(So) la réussite fréquente de croisements entre les Blés classés dans les espèces Triticuni vulgare Villars, Tr. turgi- dum L., Tr. durum Desfontaines, Tr. polonicum L., Tr. Spella L. et les échecs constants des croisements réalisés avec l'Engrain (Triticum monococ- cum L.) pris comme mère ou comme père. Adoptant la conception de Naudin sur les spéciéités de divers degrés (i858), il conclut que l'Engrain (') Bulletin Société bot. de France, 1880, p. 356; i883, p. 62; 1888, p. 52. SÉANCE DU 2 FÉVRIER ipi/i- 3/|7 appartient à une espèce botanique différente de celles qui ont donné nais- sance aux autres froments. En 1884, puis en 1886, Beijerinck (') annonça le succès du croisement, direct et réciproque, entre Tr. monococcum L. et Tr. dicoccum Sclirank, dont il n'obtint que des plantes stériles. J'ai obtenu, en 1910, à Bellevue (Seine-et-Oise) et en 1913 à LoconïPas- de-Calais), plusieurs hybrides entre l'Engrain ordinaire {Tr. monococcum L. vulgare Kcke) et des variétés de Blés des espèces Tr. durum Desf. et Tr. polo- nicum L., dont certains sont stériles; d'autres paraissent indéfiniment fertiles et stables. Les circonstances dans lesquelles se produisent les fécon- dations illégitimes de l'Engrain sont fort intéressantes : Les épis castrés sont isolés dans des tube? de papier parcheminé hermétiquement fermés pendant 8 jours avant la fécondation, qui est faite, pour nn même tpi maternel, avec les étamines des épillets plus ou moins fleuris d'un seul épi paternel. Chaque épi maternel oflTre, au moment de la fécondation, de i6 à 22 ovaires à poii t dont les stigmates sont largement étalés. En combinant diverses variétés de lilés de la même espèce, j'obtiens une moyenne de 8 à \i grains hybrides et, dans un cas. j"ai eu 17 grains sur 21 fleurs fécondées. En 1910, 20 épis de la lignée pedigree Tr. monococcuin L. vulgare Ivcke n" ',y1 furent castrés, isolés et fécondés par diverses variétés de froments. Parmi les 5 épis fécondés par Tr. dmiiin var. jlfacaroni, un seul porta trois graines bien développées, qui ont germé et ont donné 3 plantes hybrides vigoureuses dont i stéiile et 2 fertiles. En 1912, la même série d'opérations a été faite à Villacoublay ; f^o épis castrés de la même lignée Tr\ moiiocciint n° 52 ont été fécondés, à raison de 2 épis chaque fois par 20 lignées différentes de Blés de printemps des espèces vidgarr. cnnipactiiin , >!pelta el durum, sans donner même une apparence de gonflement d'ovaire. En 1918, les opérations tentées à (îellevue sur 10 épis monococcum ont échoué; celles qui ont été réalisées i5jours plus tard à Locon, dans un terrain plus frais et mieux abrité, ont donné .'1 réussites sur 20 épis monococcum w° 'S'2. dont 10 fécondés par Tr. durum et 10 par Tr. polonicum : OpéralioiiN. Trit. monococcum viUgarç, lignée n° 52 8 • Grains. I. X Tr. durum Desf. var. obscur um Kcke, lignée n" 47 1 11. X Tr. durum Desf. var. provinciale Alef, lignée n» 4S . . . . 2 111. X Tr. polonicum L. var. cotnpactum Link, lignée 11° .'38 ... 7 W . X Tr. polonicum. L. var. compactum Link. lignée n" .'iS. . . 7 Tous les essais, s'élevant à 82 opérations portant sur S^S llcurs castrées, de fécon- ( ') Neederl. Kruil.und. .Archief, 1" série, t. IV . 188I, p. 189. et 1886, p. '|55, 348 ACADÉMIE DES SCIENCES. dation illégillnie de divers Blés par le pollen de Tr. nionococcum var. vulgare ont ci:>mplèlenienl échoué (' ). Il en résulte : i" Que les fécondations de Tr. monococcum n'ont donné de résultat qu'avec le pollen de lignées appartenant aux espèces Tr. durum et Tr. polo- nicum., qui forment à divers points de vue un groupe à part dans les froments; 2° Que les affinités sexuelles des représentants de ces diverses lignées sont individuelles. La fécondation réussit 7 fois entre les ovaires d'un même épi 7«o«ococcw/w et les étamines d'un même épi />o/o/uc«m, dans deux opérations, tandis que huit opérations analogues, portant sur i5o ovaires aux divers étals de développement, pollinisés par des élamines inégalement à point, échouent coniplèlemenl. L'individu maternel, et sans doute aussi l'individu paternel, joue un rôle considé- rable sui l'avenir de la fécondation, sur la stérilité ou sur la fertilité des hybrides au.\~ quels ils donnent naissance. L'opération lit a donné 7 grains, plus ou moins développés» tous pourvus d'un albumen ayant gonflé l'ovaire. L'opération IV a donné aussi 7 grains, tous ridés, aplatis, comme si les embryons étaient morts pendant la croissance des ovaires (pollination), ou bien encore comme si les albumens, qui se développent indé- pendamment des embryons proprement dits, n'avaient pas eu assez de vitalité pour tians- fornier leurs réserves liquides en dépôt amylacé; les différences de taille des grains ridés et vides sont plutôt en faveur de la seconde hypothèse. Mais ce qui est tout à fait remarquable, c'est que deux épis de même âge de deux, plantes d'une même lignée du Tr. monococcum, croissant côte à] côte, combinés de la même manière avec deux épis du même âge de deux plantes d'une même lignée de Tr, polonicum aient donné lieu à un nombre égal de pollinations suivies de gonflements du même nombre d'ovaires, c'est, dis-je, qu'ils aient produit, dans un même épi, 7 embryons viables, dans l'autre 7 embryons mort-nés. Les dijfférences de ferlililé liennenl donc aux individus des lignées; ainsi s'expliquent les succès très variables selon les années et les circonstances. Les trois grains obtenus dans l'opération de 1910 : Tr. monococcum vul- gare n" 52 X Tr. durum var. Macaroni, ont donné trois plantes très vigou- reuses, qui doivent être rapportées à l'espèce Tr. dicococcum Schrank; l'une d'elles, stérile, atteignit 2"' de hauteur et l'anatomie des tissus mit en évi- dence des caractères juvéniles. Les deux autres, peu fertiles en 191 1, ont donné une descendance plus fertile en 191 2 et en 1913 sans aucune disjonc- (') D'après Friiwirtli et Tschermak {Zuc/Uung d.land. KurlurpJ'l.,-^>' édit., t.lV^ 1910, p. 181), Kôrnicke aurait trouvé un hybride naturel : Trilictim durant Schini- peii X Tr. monococcum. SÉANCE DU a FÉVRIER I914, 349 lion, qui est tout à fait homogène; les caractères paternels s'accentuent avec l'augmentation de la fertilité. Par analogie avec V Aegilops Spœltœformis de Jordan, je désigne cette double lignée par le nom d'espèce Triticum dicoccoforme . Tous les grains obtenus dans l'opération III de igiS, et surtout les deux Fig. I. — Crains grossis; m, grain de l'espèce maternelle; liybritlée par le pollen de l'espèce /> elle a donné des grains de la forme h offrant un albumen à caractères paternels. grains les mieux développés, présentent des caractères marqués de xénie ( ' ). L'albumen corné et triangulaire (y/^. i, m) du Tr . monococciim var. vulgare est dominé, dans les grains hybrides (fig. i, A), par l'albumen amylacé, à contours arrondis et finement ridé, caractéristique {fig- i,p) du Tri- ticum polonicum L. var. compaclum. BACTÉRIOLOGIE. — Action de /'uranium colloïdal sur le bacille pyocya- nique. INote de M. II. Agui,iio\ et de M"*" Th. Kobert, présentée par M. E. Roux. Dans un travail antérieur, l'un de nous, en collaboration avec H. Saze- rac, a montré que les sels d'uraneet l'uranium métallique activent de façon notable la culture du bacille pyocyanique et la formation de pyocyanine par ce microbe ('-). L'influence de l'uranium métal, introduit en poudre (') L. Blaringhem, P/ié/iomènes de xénie chez le Blé {Comptes rendus, t. 155, 10 mars igiS). ('-) H. Agulhon el R. Sazerac, Comptes rendus, t. 156, 191 3, p. 162. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N-B.) 4^ 35o ACADÉMIE DES SCIENCES. grossière dans les milieux, nous a donné Tidée d'étudier l'action de cet élé- ment à l'état d'extrême dispersion, sous la forme colloïdale. Nous avons expérimenté avec de l'uranium colloïdal obtenu par la méthode élec- lri((ue ('). Le sol d'uranium employé dans nos essais renfermait 08, 3 de métal par litre. Les différentes races de B. pyocyanique étudiées provenaient des colleclions de l'Institut Pasteur : race P, ne produisant que de la pyocyanine; race F, donnant seulement le pigment fluorescent, et race I, ne présentant pas de fonctions chromogènes. Les cultures étaient faites à 28° sur le liquide de Gessard ( succinate d'ammoniaque los, sulfate de magnésium 2S, 5, phosphate de potassium 5", eau de source quantité suffisante pour 1000). Ce liquide était réparti dans des ballons à fond plat, en verre de Bohème, de loo'^™', à raison de 25*^'"' de liquide dans chaque ballon. Le sol d'uianium était ajouté aussi asepliquement que possible après la stérilisation des milieux, et l'on ensemençait {^). Nous n'avons jamais observé de contamination par d'autres bacilles dans ces conditions. Avec des doses d'uranium colloïdal correspondant à , „^'^^„ et ,p'J^^,, de métal, nous avons obtenu des résultats extrêmement nets d'activation sur la culture du microbe avec les trois races de B. pyocyanique étudiées. Au bout de 48 heures, les cultures témoins étaient recouvertes d'un voile mince alors que les cultures additionnées de colloïde étaient recouvertes, d'un voile beaucoup plus épais. Pour le bacille race P, les cultures avec uranium commen(;aient à bleuir 24 et même souvent 48 heures avant les cultures témoins, et la coloration bleue gardait durant toute la culture une intensité beaucoup plus considérable, ainsi d'ailleurs qu'en témoigneront les dosages de pyocyanine donnés dans le Tableau ci-joint. Ces dosages comparatifs ont été faits de la façon suivante : après un temps donné, les cultures sont agitées avec 10""' de chloroforme, on décante, on filtre la solution chloroformique de pyocyanine et à l'aide d'un colorimèlre de Duboscq on la compare sous l'épaisseur constante de i^"" à une solution bleue type (sulfate de cuivre à 4 pour 100) dont on fait varier l'épaisseur jusqu'à égalité de teinte des deux plages du colorimètre; les chiffres du (') Nous devons adiesser ici tous nos lenierciinei. ts à M. Bebierre qui a eu l'ama- bilité de préparer pour nous des sols d'uranium dm-. T'au pure (eau de conduc- tibilité). (') Nous ajoutions le colloïde aux milieux après la slérlli allon |,our éviter ^a floculation par le chauffage en présence de sels minéraux Par la suie nous avons pu voir que ses propriétés subsistaient encoie après le passage à rau'.otlavj to,:t au moins pour les doses de ,^^'mj^ et au-dessus, ce qui nous a permis de contrôler nos essais en milieu parfaitement stérile. L'expérience sur bouillon a du reste été faite dans ces conditions. SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 35l Tableau donnent en millimètres les épaisseurs de la solution type corres- pondant à une épaisseur constante de l'extrait cliloroformique des différents essais; ils sont ainsi directement proportionnels à la teneur relative des cultures en pyocyanine. Nous avons joint, à titre de comparaison, les résultats d'un essai fait avec l'uranium métallique en poudre et une expérience sur bouillon où l'on constatera l'influence favorisante de l'uranium colloïdal qui augmente encore la proportion, très élevée déjà, de pyocyanine formée dans ce milieu. Expériences sur milieu Gessard. I. II. III. Expérience ^ — — ^ — - — — — ' — -^ — - — — sur bouillon. Teneur en uianiiim. 3 jours. 3 jours. 9 jours. 8 jours. l'2 jours. G jours. niin mia mm mm uim Dim Témoins o 3,2 i,o 6,5 2,5 9,0 20 tu u'ui! »u» » » » 5,0 » » "^^ .... » » n 7,5 » » -J-^3 — .... » i5,o 18,0 i5,o i4,5 10 II U U U IJ 0 * 1.2 < OUU IPUO ■ I uuS oui) » l3,2 26,0 » » » tuû'oou '^'S l3,5 27,0 19,5 17,0 42 ^^ — » 16,5 34,0 » » » » lique en poudre. 6,0 » » » » » L'examen des cbiffres de ce Tableau montre que l'action activante de l'uranium colloïdal dépasse de très loin ce qui avait été obtenu avec l'ura- nium en poudre. Les augmentations atteignent 5oo pour i oo dans la première expérience où l'ensemencement était fait avec une culture sur bouillon; elles dépassent de beaucoup ce chiffre lorsque, comme dans les expériences Il et III, la semence est déjà un peu fatiguée par plusieurs passages succes- sifs sur milieu synthétique. Si, au lieu d'ajouter le colloïde au début de la culture, on l'ajoute dans des cultures en pleine évolution, on observe encore très nettement son action favorisante; on voit un nouveau voile se former, puis rapidement la coloration bleue s'accentuer ; le dosage de pyocyanine après quelques jours montre une diflérence très nette entre les témoins et les cultures ainsi additionnées de petites doses d'uranium. Si l'uranium colloïdal est susceptible d'activer la formation de pyocya- nine pour une race qui en produit normalement, il est incapable de faire apparaître la fonction chromogène dans les cultures de races qui sont dénuées de cette fonction (races F et I). Il est impossible de donner maintenant une explication du mécanisme de 352 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'action activante de l'uranium colloïdal sur le bacille pyocyanique. La grandeur des activalions observées, en rapport à la petite quantité de métal en présence, semble rapprocher ces faits de certains phénomènes de catalyse biologique déjà bien connus. De nouvelles expériences nous permettront de discuter prochainement cette hypothèse, comparée à celle d'une influence de la radioactivité qui avait été antérieurement émise ('). ZOOLOGIE. — Sur les phases larvaires et la mélamorpliose des poissons apodes appartenant à la famille des Némichthydés. Note de M. Lonis Roule, présentée par M. Edmond Perrier. J'ai décrit en 1910 (Bulletin de l'Institut océanographique, n" 171), pour la première fois, une intéressante larve de poisson apode, que je rappor- tais alors, dans l'état des notions acquises, au type des Tilurus KôU (ou Oxyslomrus Raf). Je faisais remarquer pourtant, que cette larve différait par plusieurs caractères, des Tilurus déjà connus. Je montrais, en outre, qu'elle paraissait offrir des affinités évidentes avec les espèces de la famille des Némichthydés; et j'étendais avec doute aux autres Tilurus, cet essai d'iden- fication. Cette larve avait été recueillie par S. A. S. le Prince de Monaco en ses croisières dans l'Atlantique, pendant l'année igoS (st. 2113). Plus tard, en 191 1, ayant eu l'occasion d'étudier une importante collection de Tdurus véritables, récoltés par M. J. Schmidt sur le JAo/-, j'ai pu préciser les difl'é- rences de la larve de igoS d'avec ces dernières, et j'ai créé pour elle le type larvaire Tilurella. J'ai décrit ensuite les Tilurus àe M. J. Schmidt (.4«/m/ei' de rinslitut océanographique, iQiS), et j'ai montré, contrairement à l'opi- nion par laquelle M. B. Grassi, dans son important et récent ouvrage Metamorfosi die Murenoidi, lena, 191 3, reprend de façon ferme mon avis dubitatif de 1910, que l'on ne doit point considérer les Tilurus proprement dits comme représentant les phases larvaires des Némichthydés, Ces phases, selon moi, sont réservées seulement à Tilurella, et Tilurus en est exclu. Entre temps, les croisières de S. A. S. le Prince de Monaco ont rapporté, en 191 1 et 1912, de nouveaux exemplaires du type Tilurella. L'élude de ceux-ci me permet de préciser les points principaux de ma documentation, (") H. Agulhon et K. Sazekac, toc. cit. SÉANCE DU 2 FÉVRIER igi/j. 353 et de les compléter par la découverte de l'une des phases delà métamorphose, sur une hémi-larve faisant le passage de la phase larvaire Tilurellak la forme adulte Némichlhys. Larve Tilurella. — Les croisières ont recueilli trois exemplaires de celle larve. Le premier, celui de igoS (St. 2113), mesure 248™"" de longueur. Les deux autres datent de 1912 (32o5) ; l'une mesure 224™"', et l'autre 250""" de longueur. Leurs caractères principaux sont les suivants : corps long, plat, effilé en arrière ; dislance préanale {restro-anale Grassi) faisant environ les y, delà longueur tolaledu corps, dans l'exemplaire de la St. 2113, et les -f^ dans ceux de la Si. 3205 ; dislance prèdorsale {rostro-dorsalc Grassi) presque égale à la préanale, car le début de la dor- sale se place non loin du plan vertical passant par l'anus; nageoire caudale présente, petite ; tête petite, à màclioires longues, grêles, et privées de dents, ou ne portant que de très minimes papilles ; narines petites, placées en avant des yeux ; nombre total des niyomères peu dilTérenl de 3oo, car les postérieurs sont indisceinables sur une certaine longueur, et ceux que Ion peut compter atteignent les chifires de 254 sur l'exemplaire de la Si. 21 13, de 324 et 260 sur ceux de la St. 3205 ; ncmibre des myomères préanaux égal à i85 sur le premier exemplaire, à 126 et 102 sur les deux autres. Ce lype larvaire dilTèrede celui des véritables Tiliiriis [lar d'imporlanls caraclères : Tilurella possède une nageoire caurlale, et non un filament caudal terminal; sa dor- sale est courte et non pas étendue sur le tronc entier; son anus est moins reculé en arrière; ses mâchoires sont longues et inermes, non pas courtes et armées de fortes dents. Les dissemblances sont telles qu'il paraît impossible que ces deux types lar- vaires puissent appartenir à une même famille. Héini-lan'e. — Les croisières ont ramené, en 191 1 (Si. 3128), deux exemplaires de riiémi-larve : l'un à peu près entier et mesurant o"\23o de longueur, l'autre borné à sa moitié antérieure et comptant o'",i25. Leurs caractères sont ceux des larves, sauf que, le déplacement antérieur de l'anus s'étant accentué, les distances pré-anale et pré-dorsale ne font plus que les y» '^^ '"• longueur totale; les deux mâchoires, devenues fort longues et giêles, se sont munies de petites dents très fines et nombreuses. Le chilTre des myomères pré-anaux est de .58. Cette hémi-larve, en voie de mélamoi phose, présente une telle ressem- blance avec Ncmichlhys, le principal genre de la famille des JNémichlhydés, (pie ridenlificatioii peut se considérer comme certaine, malgré l'absence des phases dernières de la Iransformalion. D'autre part, la région de l'At- lantique où les Tilurella larvaires et hénii-laivaircs ont été trouvées est pré- cisément celle oii l'espèce fondamentale du genre NéndcJ/thys, N. scolopa- cens Rich., est le plus fréquemment rencontrée. On aboutit donc à cette conclusion que Tilurella est la larve de Nemic/uhys, et qu'il convient de la désigner désormais par le nom de Tilurella Nemiclilhydis. L'une des plus curieuses familles de l'ordre des Apodes, celle des Né- 354 ACADÉMIE DES SCIENCES. michlhydés, rentre par là dans la règle générale, el contribue à démontrer, pour sa part, que la présence, dans le développement embryonnaire, des pbases larvaires appartenant au cycle leptocéphalien ou se rattachant à lui, est caractéristique de l'ordre. ZOOLOGIE. — Sur un type nouveau de Crustacè parasite cV Alcyonaires de l' Antarctique sud-américaine. Note de M. Ch. Gravier, présentée par M. Bouvier. Sur les branches des colonies arborescentes formées par deux espèces d'Alcyonaires provenant de la seconde expédition antarctique française et recueillies par M. le D'' J. Liouville (Primnoisis formosa Gravier, Mopsea graci/is Gravier), on observe des sortes de galles qui contiennent des Crustacés parasites en nombre variable. Les grands individus sont des femelles; ceux de plus petite taille sont des mâles, et parfois, des jeunes dont le sexe n'est pas encore apparent. Dans quelques-unes de ces excrois- sances, j'ai recueilli des œufs à divers états de développement; un grand nombre d'entre eux n'étaient pas segmentés; d'autres renfermaient des nauplius à l'intérieur de leur membrane d'enveloppe. Le parasite ne paraît pas entraver le développement de l'Alcyonaire, puisque, dans certaines galles, coexistent les œufs des polypes et ceux, de dimensions moindres, du Crustacè. Chez la Primnoisis /ormosn^ la femelle, surtout quand elle est bourrée d'œufs, a une forme trapue. La segmentation est assez nette dans la région tlioracique; la séparation entre le thorax et l'abdomen est généralement peu marquée. Les dimensions du parasite sont variables, car elles sont en rapport avec l'état de contraction de ce dernier qui peut modifier considé- rablement sa forme, à cause de la minceur de la couche superficielle de chitine qui le recouvre. Les femelles, à l'état de maturité, ont de i """, 3o à i""",6o de longueur; le maximum de largeur qui correspond au segment porteur de la seconde paire d'appendices thoraciques, toujours limité par des sillons profonds, est de o">'",5o à o'"'",8 5. A la partie antérieure du corps, sur la face ventrale, s'insèrent, tout près de la ligne médiane, les deux antennules, de longueur médiocre, non divi- sées en articles, terminées en pointe mousse et ne présentant à leur surface que quatre petites papilles cornées, pleines, au voisinage de leur extrémité libre. Un peu en arrière des précédentes, s'attachent les antennes, non segmentées, pourvues chacune d'un crochet terminal. L'armature buccale SÉANCE DU 2 FÉVRIER 1914- 355 est exliêmeinent réduite. La bouche a la forme d'une fente en accent cir- conflexe ouvert en avant. Elle est bordée en arrière par un bourrelet dont la partie postérieure s'étend jusqu'à la première paire d'appendices ambu- latoires; en avant, elle est limitée par une grosse languette médiane, entourée elle-même d'un cadre chitineux dont le bord antérieur est situé entre les bases des antennes. Au sommet des branches de l'accent circon- flexe dessiné par la bouche, on voit un appendice en forme de crochet légèrement recourbé et qui est difficilement visible chez certains exem- plaires. Il n'y a que deux paires d'appendices thoraciques peu développés, semblables entre eux, non articulés et insérés tout près l'un de l'autre, au milieu de la face ventrale. Leur base, qui correspondrait au protopodite, est relativement large ; leur partie libre est armée de deux crochets disposés à côté l'un de l'autre et dont l'interne est un peu plus petit que l'externe; en dedans des crochets, de cha(jue côté, il existe une saillie qui est peut-être l'endopodile, la partie munie de crochets étant l'exopodite. Les deux appendices d'une même paire sont réunis par une pièce médiane, d'où résulte la solidarité de leurs mouvements. La seconde paire d'appendices est construite sur le même type que la première, mais elle est un peu plus grande que la précédente. De tels appendices ne peuvent servir qu'à ramper sur la paroi de la galle, giâce à leurs crochets terminaux. Les orifices femelles sont entourés d'un cadre chitineux assez épais. On voit, par trans- parence, que les ovaires s'étendent jusqu'au niveau de la seconde paire d'appendices thoraciques. Il n'y a pas de sacs ovigères. La furca est cons- tituée par deux moignons dont la surface est ornée de trois papilles termi- nales, deux dorsales et une ventrale, simples épaississements cuticulaires analogues à ceux des antennules. Certaines femelles portent à l'un des orifices vulvaires un spermatophore en forme de cylindre allongé, continué par un canal très fin; chacun de ces orifices, chez l'une des femelles que j'ai examinées, était pourvu d'un spermatophore; l'un d'eux était rempli de sperme; l'autre s'était détaché du conduit qui était seul resté en place. Il n'y a point de dimorphisme sexuel. Le mâle est tout semblable exté- rieurement à la femelle, mais il est de taille plus réduite. Les deux testicules viennent s'ouvrir à la surface, tout près l'un de l'autre, au voisinage de la ligne médiane ventrale. Chez \a Mopsea graci/is, ] ai trouvé des parasites identiques aux précédents. Chez la Primnoisis ramosa Thoms. et Ritch. (de la première expédition antarctique française), on voit des galles de même apparence que chez la Primnoisis formosa et renfermant des Crustacés très semblables, sinon iden- tiques à ceux qui sont décrits ci-dessus ; malheureusement, leur état de 356 ACADÉMIE DES SCIENCES. conservation était trop mauvais, de même que celui de l'hôte, pour se prêter à une étude approfondie. Le Crustacé parasite en question se range incontestablement dans la famille des Lamippidœ. Il se distingue très nettement des espèces des deux genres Lamippe Bruzelius et Linaresia Zulueta, dont elle est constituée par la segmentation du corps qui ne laisse aucune trace chez aucun de ces deux genres et par le faible développement et l'ornementation très réduite de la furca. Il s'en écarte également par l'habitat ; tandisque tous les Lamippidœ actuellement connus vivent exclusivement dans les canaux du cœnosarque des Alcyonaires, celui de l'Antarctique passe une partie de son existence dans des galles dont il provoque la formation. Je propose de donner le nom à'Isidicola à ce nouveau genre de Crustacé qui semble jusqu'ici localisé dans les représentants de la famille des Isidœ Gray. L'espèce décrite ici sera Vhidicola antarctica. Dans l'une des galles, j'ai trouvé de nouibreux nauplius encore envelop- pés dans la membrane des œufs. Jolyet, en étudiant le Lamippe Dut/nersi, a recueilli des nauplius de cette espèce dans les canaux du cœnosarque du ParalcYonium elegans M. -Edw . Le développement se poursuit donc, jusqu'à la formation du nauplius, à l'intérieur de l'Alcyonaire. C'est alors vraisem- blablement que s'introduit une phase de vie libre : le nauplius (ou le méta- nauplius observé chez certaines espèces par Zulueta) sort par l'orifice d'un polype épanoui; c'est par la même voie, la seule qui lui soit accessible, à cause de l'épaisse cuirasse de spicules calcaires des Isidœ, qu'après avoir évolué librement, il pénètre dans son hôte définitif. Lorsque l'étal de maturité va se réaliser, il est probable que les individus des deux sexes se rapprochent et déterminent la formation de galles. La fécondation se fait par l'intermédiaire des spermalophores qu'on trouve attachés aux orifices génitaux de la femelle. Les œufs fécondés se développent surplace, dans la galle habitée par les progéniteurs, jusqu'au stade nauplius qui est atteint à l'intérieur de l'œuf. Puis, vient la phase de liberté et le cycle recommence. Quant aux affinités des Lamippidœ, il est impossible de les préciser actuellement, dans l'ignorance où nous sommes d'une grande partie de leur développement. Si l'on peut songer à les rapprocher de certains Crus- tacés ascidicoles, il faut remarquer, comme le fait avec raison A. de Zulueta, qu'il n'y a très vraisemblablement, entre ces parasites qui vivent à l'intérieur de cavités naturelles de leurs hôtes, que des rapports de convergence ('). (') Une élude plus complète du parasite mentionné dans celle Note sera puljliée à la suite du Mémoire relatif aux Alcyonaires de la seconde expédition antarctique fran- çaise, acluellemenl à l'impression. SÉANCE DU 2 FÉVRIER 19l4- 357 CHIMIE BIOLOGIQUE. — A propos du dosage de l'acide borique dans les substances alimentaires ou autres. Note de M. Jay. A propos des publications récentes de MM. G. Bertrand et Agulhon sur le dosage de l'acide borique dans les substances alimentaires, je crois devoir rappeler : que, le premier, j'ai, à l'aide d'une métbode qui a été publiée aux Comptes rendus, t. 121, p. 260, sous mon nom et celui de M. Dupasquier, précise au ^ de milligramme, dosé l'acide borique dans un très grand nombre de végétaux ('), alimentaires ou non, tels que raisins divers, leurs vins et leurs marcs, péclies, prunes, abricots, oranges et citrons, dattes et ligues, carottes, oignons, tomates, aubergines, betteraves, cbampignons de couche, cresson, café, tabac, organes divers de chrysan- thème, absinthe, cratégus, Glaucium jlavum, crisle-marine. Fucus serratus et Laminaria saccliarina ; eaux, urines, lait, sang, muscles et os; Que les résultats trouvés par moine ditlèrent pas sensiblement de ceux obtenus par MM. G. Bertrand et Agulhon (bien que la nature du sol, l'in- fluence des pluies et de la quantité de chaleur solaire reçues puissent les faire varier dans d'assez larges limites), comme le montre le Tableau res- treint suivant : Acide borique par kilug. de matière. Bertrand Jay. ' et Agulhon. Fucus vesicutosi/s (cendres,) » 6,i4 Fucus serratus (cendres) 2"; 60 » Laminaria saccliarina { cend res ) . . . . 4 1 60 6,82 Marron comestible, feuilles (cendres) . » 2,4i Marron comesl., péricarpe (cendres). 6,00 » Figues de Smyrne, sèches o,o4i5 » Figues de Majorque, sèches o,o456 » Abricots secs » ) Cerises seclies » ) Carottes séchées o,o5i7 ) . . , . . 00 1 o,oa6 a 0,112 Oignons frais , o, 1200 ) Raisins 0,080 à 0,220 0,228 Tabac (i2f'',5o1 0,1286 » Tabac ( Maryiand) Le tabac est très riche en acide borique (') Bull. Soc. c/ii/n., 3'= série, t. XV, p. 33. G. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N" 5.) 4^ 358 ACADÉMIE DES SCIENCES. Que mes conclusions ont été : ]" L'acide borique est répandu sur la plus grande partie, sinon sur la totalité de la surface du globe; 2° Les végétaux absorbent, en quelque lieu qu'ils croissent, cultivés ou non, sur le sol ou dans les eaux, Tacide borique qu'ils rencontrent; 3° L'acide borique introduit à petite dose dans l'estomac des animaux n'est, en aucune façon, assimilé et est rejeté dans les déjections. Seule, cette troisième partie de mes conclusions peut être contredite, jusqu'à preuve du contraire. PHYSIOLOGIE. — observations sur l'action physiologique du climat de grande altitude. Note de 31. H. Giii.lemard, présentée par M. Armand Gautier. J'ai pu effectuer, au cours des mois de juillet et août derniers, deux expéditions, l'une au mont Blanc, l'autre au mont Rose. En 1912 l'été très pluvieux avait rendu impossible toute expédition scientifique au mont Blanc; mes elforts pour atteindre l'Observatoire Vallot n'avaient abouti qu'à l'abandon dans la neige du Grand Plateau de tout le matériel de l'expédition ; à l'arrière-saison, les charges des porteurs purent être retrou- vées et furent portées aux Bosses par les soins de M. Vallot. J'ai tenu à utiliser cette année le matériel qui se trouvait ainsi tout transporté et à réaliser les expériences projetées. De plus, M. le Ministre de l'Instruction publique a bien voulu, conformément à la présentation de l'Académie des Sciences, me désigner pour occuper en igiS l'un des postes d'étuderéservés à la France à l'Observatoire du mont Hose ; aussi ai-je pu, après un court séjour en plaine, aller faire, au sommet du mont Rose, à la Cabane Marguerite (4560™), de nouvelles observations. Ces deux expéditions m'ont mis en possession d'un grand nombre de matériaux d'étude dont je pour- suis la mise au point. Je ferai connaître dans cette Note les résultats quej'ai obtenus concernant les variations des principes azotés du sérum sanguin aux grandes altitudes. Nous avons vu, R. Moog et moi ('), en étudiant l'urine émise au cours du mal de montagne, qu'il y a rétention, puis débâcle azotée avec augmenta- tion notable de l'azote non uréique. Récemment R. Moog (') a montré que (') Journal de Physiol. et Pathol. gén., juillet 1906. (^) Comptes rendus de la Société de Biologie, t. LXXIII, p. i3i. SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- SSg la vie dans une atmosphère raréfiée détermine chez les cobayes une rapide azotémie ; je me suis demandé si le même phénomène pourrait être observé en haute montagne. J'ai transporté à l'Observatoire Vallot six lapins dans le sérum desquels j'ai fait, après précipitation des albumines par l'acide trichloracétique, un dosage d'azote total (Kjeldahl) et un dosage d'urée (hypobromite). Les mêmes dosages ont été effectués à Lyon sur des lapins normaux ; ces derniers dosages, pratiqués d'abord sur les lapins tels qu'ils m'étaient fournis, m'ont donné des résultats très variables. J'ai pensé que ces variations pouvaient être attribuées au régime alimentaire indéterminé auquel ces animaux avaient été-soumis avant l'expérience. Pour m'en rendre compte, j'ai fait les dosages sur deux lots de lapins, les uns ayant abon- damment mangé (carottes et avoine), les autres à jeun depuis 4^ heures. J'ai obtenu les chiffres suivants : Azole Urée AzdletoUl non iiréiqne Rapport pour 1000 pour 1000 pour 1000 azoturique de sérum, de sérum, de sérum, flu sérum. s B ^ e s / 0,439 0,368 o,i63 0,64 1 0,321 0,274 0,109 0,54 1 o,386 0,2.58 0,078 0,69 I. Lapins à régime alimentaire indélermi]ié.< 0,429 0,345 0,i43 o,38 o,558 0,392 0,1 32 0,66 o,i4i o,2o4 o,i39 o,32 0,332 o,3ii o,i56 0,49 / 0,184 0,197 0,111 0,43 II. Lapin'; ayanl abondammenl mangé. .... ' o,ii4 0,199 o,i46 0,26 ( 0,143 0,202 o,i35 0,33 / o,.5-2 0,427 0,160 0,62 III. Lapins à jeun depuis 48 heures ' 0,684 o,483 0,164 0,68 ' o,.58o o,38i 0,111 0,71 IV. Lapins transportés au mont Blanc : 1. Sacrifié le deuxième jour 0,281 o,448 0,317 0,29 2. » le troisième jour 0,571 o,45o o,i84 0,39 3. » le quatrième jour 0,718 0,667 0,282 0,69 k. » )> 0,680 0,546 0,229 o,58 0. » le cinquième jour 0,021 o,465 0,222 0,5-2 6. » » o,4o3 0,408 0,220 0,46 Conclusions. — i. Le régime alimentaire influe considérablement sur la teneur du sérum de lapin en principes azotés non protéiques. Les lapins ayant abondamment mangé ont un sérum pauvre en urée et le rapport 36o ACADÉMIE DES SCIENCES. azoturique du sérum est peu élevé, tandis que les animaux à jeun ont beau- coup d'urée et un rapport élevé. Mais la teneur du sérum en azote non urèique ne subit pas de variations bien notables. 1. Les lapins transportés au mont Blanc, bien qu^'ls se soient alimentés, présentent un taux d'urée très élevé à partir du troisième jour. L'azote total suit une marche sensiblement parallèle. Les rapports azoturiqucs sont moins élevés que ne permettent de le prévoir les chiffres d'urée. Mais, ce qui paraît caractériser l'état de ces animaux, c'est la teneur très élevée du sérum en azote non aréique. Ces conclusions s'accordent avec celles que nous a fournies, en 1906, l'examen de l'urine et qui nous ont conduits, M. R. Moog et moi, à voir dans le mal d'altitude le résultat d'une auto-intoxication azotée. BIOLOGIE. — L'huîtr-e portugaise (Gryphea angulata Lam.) tend-elle à se substituer à r/ïui/re indigène (Oslvea edulis A.)? Note de M. J.-L. Daxtax, présentée par M. Edmond Perrier. La substitution de l'huitre portugaise à l'huître indigène s'observe très nettement dans le bassin d'Arcachon, qui était autrefois le principal centre de production de VOstrea edulis. Pendant longtemps, celle-ci n'a pas semblé menacée. Mais, soit parce que les conditions lui sont devenues plus favo- rables, soit, plus probablement, parce qu'elle s'est acclimatée, l'huître portugaise tend, depuis quelques années, à prédominer complètement. Depuis assez longtemps, les ostréiculteurs récoltaient, sur leurs tuiles, quelques naissains de gryphées; mais ce n'est que pendant l'été de 191 1 que ces larves se sont fixées en grande quantité. Cette abondance des portugaises avait été attribuée à la grande chaleur de cette année-là, car la récolte de 1912 (en gryphées) fut beaucoup moins importante et redevint, à peu près, ce qu'elle avait été depuis assez longtemps, soit une douzaine par tuile. En 1913, les collecteurs ont été, de nouveau, envahis par les portugaises, et cela avec encore plus d'intensité qu'en 1911 . Contrairement à ce qui a lieu habituellement, ce sont les tuiles posées le plus tôt, à la première marée de juin (entre le 7 et le 1 1 de ce mois) qui ont recueilli le plus de portugaises. La ligure ci-après est la reproduction d'une photo- graphie de deux tuiles,' de la partie supérieure d'une cage, presque unique- ment recouvertes de gryphées, sur leurs deux côtés. SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 36l Comme j'ai, d'autre part, observé des individus mûrs dès la fin d'avril, je puis conclure que la reproduction du Gryphea angulcda commence plus tôt qu'on ne l'admet généralement, et qu'elle s'étend sur une période de l'année au moins aussi longue que celle de XOslrea edulis. Les ostréiculteurs bretons ont, depuis deux ans, exprimé la crainte de voir l'envahissement de l'huître portugaise s'étendre jusqu'à leurs eaux. Cette opinion ne semblait pas justifiée aux naturalistes qui se sont occupés de cette question : ils ne croyaient pas la reproduction du Gryphea angulata possible dans une région si éloignée et si différente de son habitai primitif. Au cours d'une visite des bancs de la rivière d'Auray, M. Martin, ostréi- culteur à Saint-Philibert, m'a remis une huître portugaise, fixée sur un mor- ceau de granité qui formait le mur de son parc, et qui, incontestablement, s'était développée là. Cette gryphée qui mesure 6'™, 7 provient sans doute d'un œuf pondu par des portugaises que l'on trouve, en rivière d'Auray, sous la cale de carénage de Saint-Goustan et qui y ont été apportées par des bateaux venant du Sud. Il semble donc bien que le Gryphea angulata puisse s'acclimater et acquérir en même temps la faculté de se reproduire, jusque dans les eaux bretonnes. Le danger n'est pas encore, en Bretagne, bien grand ; mais, dans la région 362 ACADÉMIE DES SCIENCES. arcachonnaise, beaucoup d'ostréiculteurs sont à juste litre inquiets et redou- tent la perte de leur bassin en tant que centre d'élevage de notre huître indigène. La destraction des portugaises et l'interdiction de leur culture sont des mesures qui viennent d'être prises et qui seront très efficaces, mais elles devraient être complétées par une troisième, destinée à empêcher que les larves, que donneront toutes celles qui se trouvent encore dans le bassin ne puissent continuer à envahir les collecteurs. Beaucoup d'ostréiculteurs ont remarqué, depuis longtemps, que les grypliées se fixent en beaucoup plus grand nombre sur les tuiles de la partie supérieure des cages. L'on peut en outre constater, en examinant les jetées et débarcadères, aux grandes marées, que ces huîtres ne se rencontrent pas à un niveau très bas. Quelque peu variable suivant les diflerentes régions du bassin, la zone où elles commencent à se montrer en quantité notable est à o"^,'j5 environ au-dessus des plus basses mers. Il suffirait donc de placer les collecteurs, sinon an niveau le plus bas, ce qui serait peu pratique, du moins à une hauteur moindre que celle où ils se trouvent habituellement pour voir diminuer considérablement la récolte en grypliées et par suite remédiera une situation qui est devenue désastreuse. Dans une précédente Note {Comptes rendus^ lo novembre igiS), j'ai fait connaître quel était le nombre de larves que pouvait produire VOstrea edulis dans les trois premières années de sa vie; mais ceci ne nous renseigne que sur ce que Môbius a appelé la fécondilé germinative. Je me proposerai prochainement de la comparer a la fécondité maturatii>e : autrement dit, de chercher le rapport qui existe entre la quantité d'ovules produits par la femelle et le nombre des larves qui arrivent à l'état adulte. La fécondité maturativede VOstrea ef////west considérablementaccruepar ce fait que cette espèce est vivipare, et il semblerait que celte condition suffît à lui permettre de lutter contre le Gryphea angulata. Chez l'huître portugaise, en efFet, les œufs se développent en dehors de la mère, sans aucune protection, par conséquent; les larves sont, à leur origine, très petites et elles mènent, très probablement, une vie pélagique beaucoup plus longue, toutes conditions qui sendjlent les mettre dans un état d'infériorité. Mais une fois la fixation opérée, les jeunes gryphées croissent si rapidement, sans doute à cause de leur plus grand pouvoir filtrant, qu'elles arrivent à étouffer les Ostrea edulis qui les avoisinent. Il en résulte que, sur les points du littoral où les deux espèces sont en concurrence, il y a substitution progres- sive de l'huître portugaise à l'huître indigène. SÉANCE DU 2 FÉVRIER igi/j- 363 PHYSIOLOGIE. — Les lois d'absorption de l'oxyde de carbone par le sang in vivo. Note de M. iMaurice IXici.oux, présentée par M. Dastre. J'ai démontré, dans une précédente Note (' ), que l'hémoglobine des globules sanguins mise au contact de mélanges d'oxyde de carbone et d'oxygène, se combine aux deux gaz, dans des proportions définies par leur tension respective dans le mélange et régies par la loi d"aclion de masses; qu'il en est de même pour des mélanges d'oxyde de carbone et d'air à la condition de ne considérer dans l'air que son seul composant : l'oxygène. Les résultats, établis pour le sang in vitro, peuvent-ils être transportés tels quels chez l'être vivant? C'est la question dont j'apporte aujourd'hui la solution. Mes expériences ont été faites sur le chien; comme les données expéri- mentales qui figurent dans mon précédent travail {loc. cit.) ont été toutes établies avec le sang de porc, il a fallu tout d'abord fixer le pouvoir d'ab- sorption de l'oxyde de carbone par le sang du chien in vitro; cette déter- mination était nécessaire, car Krogh {^) a démontré que « l'hémoglobine des différents animaux ne possède nécessairement pas la même affinité rela- tive pour l'oxygène et l'oxyde de carbone » et ce fait a été confirmé par C.-G. Douglas, .T. -S. Haldane et J.-B.-S. Haldane ('). Mes expériences préliminaires onl donc consisté à répéter sur le sang de chien les expériences que j'avais faites sur le sang de porc. Voici les résultats de quatre expériences dans lesquelles on a soun)is à l'action des mélanges, à i pour loo et o,5 pour loo de CO dans l'oxygène, du sang oxygéné (E\p. l et III) et du sang oxycarboné (lîxp. II et IV) : Hémoglobine oxycarbonée pour 100. K. Exp. I. Mélange à I pour 100 76 0,00819 » II. Mélange à I pour 100 76,8 o,oo3o5 » III. Mélange à 0,5 pour 100 60, 5 0,00828 » IV. Mélange à o, .5 pour 100 61, .5 0,0081.") Le calcul montre que les proportions d'oxyde de carbone el d'oxygène — par différence — sont en parfait accord avec la loi d'action de masses (') Comptes rendus^ t. 157, 1918, p. i^25. (') Skandinaviches Archivfiir Physiologie, t. XXIII, 1910, p. 217. (^) Journal of Pliysiology, t. XIJV. 1912, p. 27.5-804. 364 ACADÉMIE DES SCIENCES. comme cela résulte du simple examen de la valeur de la constante K définie comme je l'ai indiqué dans ma précédente Note; on remarquera en outre que cette valeur est différente de celle obtenue pour le sang de porc : o,oo3i6 (valeur moyenne) au lieu de o,oo45, ce qui confirme le travail de Krogh. Ces premières données acquises, les expériences ont été faites sur l'animal comme suit : Le cliien, imini d'une muselière en caoutchouc, est astreint à respirer, à travers une soupape à eau de Miiller, le mélange d'oxvde de carbone et d'oxygène ou d'oxyde de carbone et d'air, contenu dans un grand sac de caoutchouc de 3oo'; ce sac est en communication avec un gazomètre de L.-G. de Saint-Martin où est préparé le mélange. On fait des prises régulières de sang dans les temps qui suivent et l'on y dose l'oxyde de carbone au moyen de mon appareil; on constale que la proportion d'oxyde de car- bone croît d'abord rapidement, puis plus lentement el finalement atteint un équilibre, comme avec le sang in viiro, mais beaucoup plus rapidement, ce qui est tout à fait rationnel, étant donnée l'énorme surface od'erle par le sang dans le poumon aux gaz inspirés. Le Tableau suivant résume mes expériences; j'y ai fait figurer, à titre comparatif, les quantités d'oxyde de carbone fixées par le sang in vitro. I^ourcenlagê d'hémoglobine oxjxarbonée. Pourcentage Temps ( (a) expéri- vitro ) mental. ( (é) calcule. p ourcenUge de CO nécessaire pour //i vivo. 7n de CD. vis-à-vis de 0 l'équilibre. ( , , min. 3o 71,5 76,4 («) Dans ^ 0,5 0,5 ,li3oniin. 58 6. (a) l'oxygène. 0,25 0,25 1 45 38 44,2 (b) 0,1 0, 1 2 20 24, o5 (b) 0, io5 0,5 2 3o 59,5 6. («) Dans l'air.. 0,0520 0, 25 4 42 44,2 (b) 0,031 0, 1 5 3o 22 24,o5(*) Il résulte de l'examen de ce Tableau que les quantités d'oxyde de car- bone fixées in vitro sont plus considérables que celles fixées in vivo., surtout dans les cas de mélange de CO avec roxygèue. Toutefois les dilTérences sont plus apparentes que réelles, simplement parce que les expériences in vitro ont été faites à 1 5°, alors (juc le sang de l'animal est à une tempé- rature voisine de 3-°. Or, dans deux expériences in vitro, elavec le mélange à I pour 100 de CO dans l'oxygène, faites, l'une à 20", l'autre à 35° sur le SÉANCE DU 2 FÉVRIER 1914. 365 sang de porc, le pourcentage d'Iiémoglobine oxycarbonée a été respecti- vement de 67,3 et de 65,7 ^^ 'i^" ^'^ ^j^ à la température de i5° ('). Il y aurait donc lieu de diminuer les nombres de la dernière colonne de quatre unités environ, ce qui rétablirait une concordance tout à fait satisfai- sante. En résumé^ la loi d'action de masses est applicable au sang in vivo; l'hy- perbole équilatère qui la traduit (voir Note précédente), construite en attribuante Kla valeuro.oo3r6, permettrait, pour le chien, de déterminer, avec une approximation suffisante, la proportion d'hémoglobine oxycar- bonée dans le sang pour un pourcentage donné de l'oxyde de carbone dans l'air respiré. Enfin, il y a lieu d'affirmer à nouveau les deux faits suivants, trop mécon- nus, qui trouvent dans ces recherches une nouvelle consécration expéri- mentale et présentent, au double point de vue de l'hygiène et de la théra- peutique, un intérêt capital t 1° Pour un mélange donné q\. non mortel d'oxyde de carbone et d'air, respiré par un animal (et ceci serait vrai pour l'homme), l'oxyde de carbone est fixé par le sang jusqu'à une certaine limite qui ne peut être dépassée. 2° L'oxygène déplace Poxyde de carbone du sang et ce gaz pur constitue ainsi le traitement de choix de l'intoxication oxycarboniquc (- ). PHYSIOLOGIE. — Teneur des tissus en lipoïdes et activité physiologique de'\ cellules. Cas de la régulation thermique. Note de MM. Akokë JIJayer et Georges Schaeffek, présentée par M. Dastre. Dans une série de travaux antérieurs, nous avons monlré que la teneur des tissus en composés d'acides gras fixes, en cholestérine et en phosphore lié aux lipoïdes, oscille peu, à l'état normal, autour d'une valeur cons- tante (■''). En particulier, en ce qui concerne le phosphore lipoïdique, sa (') Je n'ai pas miilliplié ces expériences dont les ré^iiUals soni coiiioiiiies à la loi du déplacement de l'équilibre (Le Chateiier) et confirmenl ceux de Hartridge, /owrwa/ 0/ PItysiology, t. XLIV, 1912, p. 22, et de G. -G. Doiglas. J.-S. Haloane et .1.-1!. -S. Haldane, loc. cil. (-) .('ajoute que, seuls, les appareils permettant l'inlroduction de l'oxygène jusqu'à l'alvéole pulmonaire, se montreront efficaces. (^) Voir notamment Journal de Physiologie et de Pathologie générale, t. W, p. 5io-525, 534-5i9. 7-3-789, 984-999. C. R., 191 I, 1" Semestie. (T. 158, N" 5.) '1/ 366 ACADÉMIE DES SCIENCES. concentration dans les cellules est, en régime normal, caractéristique du tissu considéré. Elle est environ de o"^,!^ pour le foie, o»,i2 pour le rein, 0^,10 pour le poumon chez les Mamuiifères et Oiseaux que nous avons étudiés. D'autre part, au cours de nos recherches sur les Mitochondries (dont nous avous montré qu'elles sont constituées, au moins pour une partie, par des lipoïdes phosphores intraproloplasmiques), nous avons émis l'hypothèse qu'elles jouent un rôle i-mportant dans les oxydations cellu- laires ('). Poursuivant notre travail, nous avons entrepris une série d'inves- tigations pour déterminer les variations quantitatives, et, si possible, le rôle du Phosphore lipoïdique et des lipoïdes auxquels il est lié dans les circonstances où nous savons que l'activité des tissus varie. Nos premières études ont porté sur les phénomènes d'activité cellulaire que met en jeu la régulation thermique. I^Éiii LATiOiN iHEZ LES HioiÉoxHiiiiMKS. — u. Lulte coiilie le refroidissemeiU. — Lefévre a montré que si l'on refioidil l>rusquement un lioniéotherme au-dessous de 28", par une immersion dans un bain d'eau froide (à 10" environ), il ne rétablit pas, en général, sa température et qu'il meurt plus ou moins vite. Si l'on abaisse seulement sa températuie vers ?>o°, il remonte peu à peu à la normale. I>es Mammifères se réchauf- fent suivant deux types principaux. Les uns, comme llichet l'a montré, présentent le phénomène du frisson (chiens), les autres (lapins) ne le manifestent pas. Par des explorations tliermométriques, l^efévre a fait voir (|ue, chez ces derniers, c'est dans le foie que la température lemonte d'abord; chez les premiers, dans les cinq minutes ijui suivent l'immersion, la températuie remonte plus vite dans les muscles que dans le foie; mais ensuite, c'est encore le foie qui présente l'ascension la plus marquée. La lutte contre le refroidissement est donc un cas où l'activité des tissus aui;mente à coup sûr. \ous avons étudié systématiquement la teneur des divers tissus et du sang en lipoïdes après le refroidissemeut et au cours du réchauffement chez les lapins et les chiens. A . Animaux ne i-éagissant pas. — Lorsqu'un homéolherme dont la tempé- rature a été abaissée au-dessous de 3o° et qui ne se réchauffe pas, est tué un certain temps après l'immersion, la teneur des tissus en lipoïdes est demeurée ce qu'elle était ou a diminué. Par exemple, on trouve, dans le foie des lapins sacrifiés dans ces conditions, les teneurs suivantes : ' i < '■iiipti's rendus de la Sociclé de Biologie. 1. 7i, j). 1 JSi. SÉANCE DU 2 FÉVRIER IQlA- îG^ l'our 100^ >ec -— _^- - ^ l'i.iii- lOOs fi'.iis. l'lHi>pliMrr lipi>ïili<]ii(> riiosphoïc lipoïdiqiir Acide j;ia-. ( ;lii.listciiii> . en )'. en T. I 9-29 o.St o,56 u,i;i3 Il 8' 7' 0,71 . o.5u l'.'^T B. Animaux réagissant. — Par conlre, si un lioméolhernie rcfioid^ vers 3 1" se réchauffe et qu'on le sacrifie au moment où il est presque do retour à la normale, on trouve toujours une variation de la composition du t'oie. On constate, en particulier à ce moment, une augmentation notahl'' de la concentration du phosphore lii- aux lipoïdes. Voici quelques exemple-- des teneurs observées dans le foie. l'inir IlPlK- spr. l'hc^phuic l'.>iii- lOO-^ fi.ii- li|H>ïdiquc l'Iiosphore lipcudiiiiie \fidf i;i\'is. Cliide^léiiiic. l'ii V en 1'. Lapins normaiiN 10,61 o,8S 0,5,1 0,142 il 11,35 <','^9 0,74 (>,'>o5 I II ii.5i 0.8.'! 0,76 u,U((> en voie de ,,, „' /• r ô / m 1(1,8- 0,62 0,09 0.180 récnauftement i ,, ,,,'. ,. ,^ c, 1\ 9,8(1 o,b> 0,40 (j,i&fi \ 10,91 " ■ 69 '-'-'77 Chiens normaux 10, 5o 0.70 o,49 0,1 45 1 i!-94 0,70 0,55 0,l6( il 11,5/1 o , 79 o , 5/( o . 1 6i en voie de ' ... , ' , . , cr . '" ' ' -9'^ 0'7' '^'99 0''9i rechaiiltenient 1 ,, , ,, ,., , o iW 14,44 0,77 0,59 0,181 i3.3R o,<)o 0,64 0,18! T, A ce moment, on ne constate, dans les muscles, aucune variation. Par contre, le poumon présente des modifications sur lesquelles nous aurons à revenir. Lutle contre i échauffe ment. (.)n sait que quand on plonge un homéu- therme dans un bain chaud, si l'on ne dépasse pas une certaine température, l'animal ne meurt pas du coup de chaleur mais lutte contre l'hyperthermie; il présente, en particulier, de la poly[mée thermique (Richet). Nous avons examiné les anima^ix placés dans ces conditions. On constate chez eux d'importantes modifications de la teneur des tissus en lipoïdes. lui particulier, le phosphore, lié aux lipoïdes, augmente très notablement dans le poumon. En même temps, sa teneur diminue dans le foie, phéno- mène inverse de celui que nous avons montré plus haut. 368 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les phénomènes que nous venons de décrire nous paraissent pouvoir servir de point de départ à une nouvelle élude de certains états patho- logiques (fièvre), et des moyens employés pour les combattre. Etant données leur constance et la rapidité avec laquelle les variations observées peuvent être réalisées, il y a lieu d'examiner avec soin les problèmes qu'ils soulèvent : problème chimique d'une part, et qui a trait au rapport du phosphore aux lipoïdes dans les cellules; problème physiologique d'autre part, et qui touche au mécanisme par lequel le phosphore lipoidique augmente ou diminue dans les tissus. A ce point de vue, nous pouvons dire que les variations, dont nous venons de parler, s'accompagnent de modifications importantes du sang. Voici, par exemple, celles du phosphore lipoidique chez le chien : Pliospliore lipo'Hliquc (lu sérum Température en grammes tic I' rectale. par litre. Chien 1. Avant l'expérience 09 0,128 i 3fi 0,079 ( 38 o,o85 Pendant le recluiiiirenienl Chien //. o Avant l'expérience 89 o, i5i (34 0,1 ai Pendant le rechaiilTemenl .... 87 ,5 o, I 5i D'un autre côté, on peut se demander si les faits que nous venons de relater, ne sont pas susceptibles de généralisation. En ce qui concerne la régulation thermique, nos premières recherches nous peinnettent d'espérer qu'on pourra trouver, dans la considération du phosphore lipoidique des tissus, une base chimique de la distinction entre animaux à sang chaud et animaux à sang froid. D'une façon plus générale, les expériences que nous avons instituées permettront sans doute de répondre à la question : de savoir s'il y a un rapport entre les modifications quanlilairves des lipoïdes phosphores des tissus et les variations de l'activité cellulaire. SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- ^69 PHYSIOLOGIE. — Sur le pouvoir de pénétration des rayons violets et ultraviolets au travers des feuilles . Note de M. P. -A Dangeard, présentée par M. Mangin. Les feuilles des plantes, dont la structure comprend un nombre variable d'assises de cellules, constituent un milieu très bétèrogène; en effet, les membranes des cellules sont formées de cellulose; les vaisseaux des ner- vures sont lignifiés, s'il s'agit du bois; les vaisseaux du liber contiennent de la sève élaborée, c'est-à-dire un liquide de composition complexe: l'in- térieur des cellules renferme du protoplasma, des leucites, des chloro- leucites, de l'amidon, etc. Déjà, en i885, MM. Bonnier et Mangin avaient étudié l'action chloro- phyllienne dans la radiation ultraviolette de la lumière solaire, mais ils ne se sont pas proposé d'étudier le passage des radiations actives à travers les tissus. Il nous a paru intéressant de rechercher, dans ces conditions, comment se comportaient dans des feuilles d'épaisseur variable, les rayons violets et ultraviolets. Le mode opératoire est simple : il suffit de placer la feuille qu'on veut étudier devant la fente d'un spectrographe à prisme de quartz, en évitant toute radiation parasite; la radiation est fournie par une lampe en quartz à vapeur de mercure ; une photographie prise immédiatement, donne, selon les cas, un nombre plus ou moins grand des bandes caractéristiques de cette radiation; la durée de pose était, en général, dans nos observations de 2 ou 3 minutes. Nous avons tout d'abord constaté, non sans une certaine surprise, que les feuilles, appartenant aux espèces suivantes, laissent passer le violet et Fultraviolel jusqu'à À 25.'^ ce sont: Tradescantia aurea., Pteris serndala, Selagine/la k'raussiana, l'anicum variegatum, etc. Nous nous trouvons donc tout de suite en présence d'un résultat inat- tendu et intéressant : les feuilles des plantes que nous venons de citer sont plus transparentes que le verre aux rayons ultraviolets; en effet, une lame de verre mise à la place de la feuille arrête tous les rayons de longueur d'onde inférieure à A 5oo, alors que celle-ci, dans les espèces considérées, laisse passer les rayons jusqu'à A 25o. 370 ACADÉMIE DES SCIENCES. U Adiantum cuneatum établil le passage à des feuilles qui ont sensible- ment la même limite de transparence que le verre ordinaire pour les rayons ultraviolets, c'est-à-dire une limite qui varie entre ). 29G et "aJi3 : ce sont PhaUtngium elalum var. variegalum, Primula c/iinensis, Bégonia Rex, Bé- gonia crassicauiis, Tradescanlia zebrina, etc. Nous arrivons maintenant à des espèces dont les feuilles ne laissent passer, dans la radiation, que les bandes de longueur d'onde X43j, a4o4, avec, comme limite, a36() : ce sont Echeveria eminens, Vriesea carinala, etc. Enfin certaines espèces, comme Streptocarpus Kewensis, ne laissent traverser que les bandes A 435 et 'kf\o'\, et môme très faiblement. Notons que les deux bandes, orangé et verte, de la radiation fournie par la lampe à mercure, traversent toutes ces feuilles : IVeil les perçoit encore, alors que les plaques photographiques les plus sensibles n'en indiquent pas toujours l'existence; nous remarquerons également que les radiations du spectre visible traversent en général facilement les fines nervures, alors que les radiations ultraviolettes sont arrêtées par ces mêmes nervures. Cette étude est un point de départ pour des observations plus complètes, il sera facile d'établir les différences qui existent vis-à-vis de la radiation entre les feuilles prises, les unes avant les phénomènes de synthèse chloro- phyllienne et les autres immédiatement après, entre des feuilles jeunes et des feuilles âgées, entre des feuilles vertes et des feuilles possédant de l'an- thocyane; on pourra étendre ces observations au thalle des Algues, aux pièces colorées de la fleur, aux difTérents tissus de la plante, etc. : des pro- blèmes d'ordre physiologique se poseront alors tout naturellement, étant données, d'une part, les actions nocives bien connues des rayons ultraviolets et, d'autre part, les propriétés si remarquables de synthèse et d'analyse de ces mêmes rayons. CHIMIE BIOLOGIQUE. — 1. Équilibres ferrnentaires. — II. Partages et. dépla- cements dans un milieu alcoolique renfermant du glucose et deux ferments glucosidifianls. Note de MM. Em. liouK«»UEi.oT et Hl. Dridei., présentée par M. ,)ungfleisch. En étudiant séparément, dans un même alcool convenablement dilué, l'action synthétisante de la glucosidase a (ferment de la levure basse def- séchée) et celle de la glucosidase j3 (émulsine) sur le glucose, les propor- SÉANCE DU 2 FÉVRIER igi/j- 371 lions de ce sucre en dissolution étant égales (' ), on a constaté que l'état d'équilibre auquel on parvient dans chacun des cas est différent. Si, par exemple, on opère dans une solution ainsi composée : glucose, i'^; alcool éthylique, 20*^; eau q. s. p. loo*""'; l'équilibre sera atteint avec la glucosidase a lorsque la quantité de glucose combinée à l'alcool s'élèvera à o«,326, la quantité de glucose restée libre étant de o^,G']l^ (■). Avec la glucosidase ^, l'équilibre correspondra à la combinaison de o^.233gde glucose pour 0^,7661 de ce sucre resté libre (expérience inédite). Le rapport entre le glucose combiné et le glucose resté libre est donc, pour 100, ^^ dans le premier cas et "l ' ,/ dans le second. Il résulte des I 07,4 ' 7(5,(3' recherches antérieurement publiées que, dans un même alcool, ces rap- ports ne changent pas sensiblement pour des proportions de glucose com- prises entre i» et lô^pour too "''. Ils vont nous permettre de résoudre, par le calcul, une nouvelle question qui est celle de savoir comment le glucose se partagera si l'on fait agir les deux ferments, non plus séparément dans deux solutions identiques, mais simultanément dans la même solution. La glucosidase a étant sans action sur le glucoside ^, formé par la gluco- sidase 8, et réciproquement, ce dernier ferment ne pouvantagir sur le gluco- side a, il est évident que les deux réactions se poursuivront pour s'arrêter seulement au moment où la proportion de glucose restant fera équilibre à la fois aux deux actions synthétisantes. Appelons donc y la quantité de glucose primitivement en solution dans 100 ""', .v la quantité de glucose combiné à l'état d'éthylglucoside y. au moment de l'arrêt, y celle de glucose combiné à l'état d'éthylglucoside 3 au même moment et z la quantité de glucose restée libre. < )n a (') Ces éludes comparaiives ne jjouvaieni s'ellecluer i|u en eiuployani des alcools lelativeraeni assez fortement dilués, car, si l'éinuisine peut agir dans des alcools con- centrés, la glucosidase y., nous le répétons, est détruite par ces mêmes alcools [I-'m. Boinyï Kurr. H. Mérissry et M. Buhiel, Sur ta destruction de la glucosidase a. en milieu alcoolique {Journ. de Pharni. et de Cliini.. -/■ série, t. VI, p. 233)]. il fallait, d'autre p irl, cependant. i|ue ces alcools ne fussent pas trop étendus, afin de |n'avoir à envisager ijiie les variations déterminées dans les proportions deglucose combiné et de glucosides formés, celles portant sur la teneur en alcool restant négligeables. Le pro- blème se trouvait ainsi ramené à sa plus grande simplicité. C'est pour cela que, expérimentant avec les alcools méthylicpie et élliylique. nous a\ons employé le premier au titre de los pour 100"'" et le second au titre de 2o5 pour 100'^'"'. Ces titres répondent an\ deux conditions ci-dessus énoncées. (-) Em. lîoLROLELor et A. Aibry. Comptes rendus, t. 158. 1914, p. 70. 372 ACADÉMIE DES SCIENCES. D'autre part, les rapports d'équilibre pour chacun des deux ferments étant établis en faisant agir ceux-ci séparément, appelons le premier a et le second b\ nous aurons, d'après ce qui a été dit plus haut, ^1 (2) — z= n ou .r r= rt;, (3) T = '' o" 7=^-"' d'où az + bz -^ z^Ti q\ d'où _ g a + b -\- \ Par conséquent, la quantité de glucose restée libre ^au moment où l équilibre est atteint pour les deuv ferments dans un alcool donné, est égale à la quanUlé de glucose mise en œuvre, divisée par la somme des deux rapports -t- i . Expérimentalement, et pour vérifier cette formule, on a préparé le mélange suivant, qu'on a abandonné à la température du laboratoire (i5° à 19°) : glucose, i». 9g35; alcool éthylique, 10^; eau, 5o« ; macéré de levure séchée, à i pour 10, 20™'; eau, q. s. p. 100""'; émulsine, os, 3o. Avec un tel mélange, le calcul donne pour la valeur de z : i", i \l\'i. A oici les résultats relevés successivement. Rotation initiale : + 2° 6'. Durée de l'expérience. Rotation. Ghicose libre. 8 jours + 2 .56 I , 2400 16 » -1-246 1,1 340 28 » -i- 2 4''i ' ) ' 164 36 n -1-244 I , [ 1 64 Gomme on le voit, il y a entre la valeur calculée et la valeur trouvée une concordance aussi parfaite que possible ( ' ). Il était donc ainsi démontré que, lorsque deux ferments existent simulta- nément dans un milieu où ils peuvent exercer leur action glucosidifianle, ils se partagent le glucose selon les lois de la Chimie. Kt l'on conçoit que le résultat final ne soit pas modifié, même si l'on ajoute le second ferment, alors que l'équilibre qui correspond au premier est atteint. Dans ce cas, l'action du second ferment porte d'abord sur le glucose X') Nous avons répété, avec les mêmes résultais, cette expérience de vérification en employant, comme alcool, l'alcool méthylique. On la trouvera clans un autre Recueil, ainsi que divers essais relatifs au\ valeurs de .r et de ) . SÉANCE DU 2 FÉVRIER 19l4- 373 resté libre, ce qui rompt l'équilibre et amène l'hydrolyse, par le premier, d'une certaine quantité du giucoside primitivement formé, et ainsi de suite jusqu'au moment où le glucose restant correspond à l'équilibre relatif aux deux réactions. Le phénomène apparaît ainsi comme un déplacement, à l'usage du second ferment, d'une certaine portion du glucose du giucoside antérieurement formé. Des essais particuliers, qni seront exposés ailleurs, ont montré que les choses se passent ainsi, en effet, et que si, dans le mélange précédent par exemple, on ajoute l'émulsine après l'action delà glucosidase a, le dépla- cement du glucose se produit et que, quand toute réaction a cessé, la quantité de ce sucre qui reste libre est égale à |S,ii64- Dans les expériences qui précèdent, imaginées aussi simples que possible, nous n'avons envisagé que l'entrée en action de deux ferments sur le glucose; mais on peut supposer des conditions plus complexes : un plus grand nombre de ferments et plusieurs principes combinables au glucose. Ce sont là précisément les conditions qu'on doit rencontrer chez les êtres vivants. Et cela nous montre combien est important le rôle insoupçonné jusqu'ici que doivent jouer, dans les liquides de l'organisme, les équilibres fermentaires. GÉOLOGIE. — La zone iriasique de VHuveaune. Note de M. Émii.e Haug, présentée par M. Pierre Termier. Sur le bord méridional de la feuille d'Aix de la Carte géologique au j^TjTj figure, sous une teinte unique, une bande de Trias moyen et supé- rieur en forme de croissant, qui correspond à une région déprimée, tra- versée dans toute sa longueur par le cours de l'Huveaune. Les localités de Pont-de-l'Étoile et de Saint-Zacharie occupent les deux cornes du croissant, celles de Roquevaire et d'Auriol sont situées sur son bord convexe. Celte zone Iriasique est limitée à l'Ouest et au Nord par les massifs autochtones d'AUauch, de Regaignas et de l'Olympe. A l'Est et au Sud, les massifs charriés de Bassan, des Lagels et de la Gastaude la séparent du grand dùme autochtone de la Lare. Marcel Bertrand, en se basant sur l'élude du massif Iriasique de Saint-Julien (feuille de Marseille), qui en est le prolon- gement, concluait à son absence de racines. Pour M. Repelin, par contre, son enracinement ne fait pas de doute, car a elle supporte, eu concordance de stratification, une série jurassique incontestablement en place, puisque C. R., 191 'i, I" Semestre. (T. 15S, N° 5.) 4° 374 ACADÉMIE DES SCIENCES. ri^k)cène supérieur présente des phénomènes de rivage très nets au contact des dolornies qui la couronnent o\ qui sont le prolongement de celles de la Lare ». Telle était également la conclusion qui m'avait semblé s'imposer k l'examen de la feuille géologique d'Aix. En présence de ces interprétations contradictoires, l'étude détaillée de la hande de TRuveauno offrait un intérêt tout particulier. Je me suis donc attaché à tracer, sur un agrandissement photographi(|ue au .. , ,', „ „ de la nou- velle Carte au -r;;^ ( feuille d'Aubagne), les contours du Trias moyen et du Trias supérieur. La tâche était relativement aisée, puisque les surfaces occupées respectivement par ces deux termes présentent des caractères physiographiques bien tranchés. Les calcaires du Tiias moyen, qui affectent l'aspect lilhologique habituel du Musclielkalk de Provence, forment des buttes isolées, le plus souvent boisées. Les marnes et les cargneules du Trias supérieur remplissent les espaces intermédiaires et sont presque toujours couvertes de cultures. Au lieu de dessiner de longues bandes parallèles, comme on aurait pu s'y attendre, en raison de la forme en croissant qu'affecte la zone triasique de l'Huveâune, les affleurements de Musclielkalk sont toujours limités par des contours fermés, circulaires ou elliptiques. Ils correspondent à autant de doines parfaitement réguliers et symétriques, sur la périphérie des(|uels les couches sont souvent redressées presque jusqu'à la verticale, avec termi- naisons périclinales très nettes dans le cas des dômes elliptiques. Dans l'espace compiis entre le Pont-de-l'Étoile et Saint-Zacharie, je n'ai pas compté moins d'une quarantaine de ces dômes. Leurs dimensions varient de loo'" à 2'™, 5 de ;irand axe. Ils sont parfois très rapprochés et groupés ou même soudés par deux ou par trois; d'autres fois, ils sont sépaiés par des intervalles bien supérieurs à leur largeur. Leur allongement a lieu suivant des lignes parallèles, orientées W-E vers les deux cornes du croissant, SW-NE ou N-S au droit de Roquovaire et d'Auiiol. Ils atteignent leur maximum de fréquence suivant des lignes transversales, dont les prin- cipales sont situées le long de la route de Roquevaire à Saint- Jean-de- (jar^uier, à l'E^l de Roquevaire et au Sud-Est d'Auriol. Il est manifeste, d'après ces données, que la zone triasique de l'Huveâune a subi une com- |iression transversale intense suivant une direction perpendiculaire à son allongement cl, en outre, une striction suivant une direction orthogonale, par rapport à la précédente. F^a combinaison de ces deux mouvements a donné naissanc ■ au double alignement des dômes. La compression perpen- diculaire à l'allongement doit être attribuée à un écrasement de la bande SÉANCE DU 2 FÉVIUIÎR I9l4- ^yS Iriasique entre la zone autochtone de Regaignas-Olym|De et le dôme de la Lare, également autochtone. KUe semble avoir été bilatérale, ear les dômes de Muschelkalk n'accusent aucune dissymétrie, aucune tendance au déver- sement dans un sens ou dans l'autre. L'existence de lambeaux jurassiques et crétacés superjsosés au Trias de l'Huveaune montre que la zone qui nous occupe était recouverte primiti- vement par une couverture jurassique et crétacée, qui a été évidemment soumise à la même compression bilatérale; mais, comme de part et d'autre de la zone triasique le Jurassique repose directement sur le Crétacé supé- rieur autochtone, on peut en conclure que cette couverture, décollée de sou substratum, a été plissée indépendamment de celui-ci et qu'elle a débordé bien au-delà des limites de l'extension actuelle du Trias. Eki effet, dans les lambeaux de la couverture conservés autour de lloque- vaire etd'Auriol, on voit les dolomies kimeridgiennes, les calcaires blancs tithoniques ou même TUrgonien s'appuyer directement sur le Trias, quel- quefois avec intercalation d'une brèche de friction. Au Nord-Ouest, dans le petit massif de la Bourine, ces niémes terrains sont refoulés sur le Cré- tacé supérieur; au Sud-Est, ils forment les masses en recouvrement de Bassan, des Lagets et de la Gastaude, décrits par Marcel Bertrand. Mais ici la série se complète à la base par l'apparilion du llathonien, du Bajo- cien, du Lias supérieur et moyen et des dolomies hettangiennes. Quel- quefois même, comme sur les bords de la dépression des Fauî»es, on ren- contre des lames appartenant au ilauc inverse étiré, .l'ai montré, dans une Note antérieure, que la poussée vers le Sud-Est s'est fait sentir jusque dans la zone de Roqueforcade et de Nans, où sont conservées dos charnières à concavité tournées vers le Nord-Ouest. La largeur actuelle de la couverture atteint donc, entre la Bourine et le Plan-d'Aups, au moins lo*^", tandis que le substratum triasique n'occupe plus, entre Koquevairc et Auriol, qu'une largeur de s*"*", 5. Au Pont-de-l'Éloile, la zone triasique de ITluveaunc disparait momen- lanéaient sous les formations continentales néonummulitiques. A l'autre extrémité, à Saint-Zacharie, le Trias s'enfonce sons une grande dalle de calcaires bathoniens et séquanieus, qui repose elle-même en discordance mécanique sur l'Hettangien, le Lias moyen et supérieur, le Bathonieu marneux, ainsi que sur les dolomies (J^), les calcaires à Hippurites et les calcaires lacustres néocrétacés du flanc nord du dôme de la Lare. Cette iame, évidemment charriée, s'avance au Sud jusqu'à la chapelle de Notre- Dame-d'Orgnon, où l'on peut s'as&urer qu'elle «'.est pas en continuité ave<; 376 ACADÉMIE DES SCIENCES. le Jurassique autochtone. Ainsi disparaît l'argument principal qu'on pou- vait invoquer en faveur de l'enracinement de la zone triasique de l'Hu- veaune. GÉOLOGIE . — Sur la prolongation de la nappe des Bessillons dans le sud-ouest des Alpes-Maritimes , jusqu' à la vallée du Var. Note de MM. Léox Bertrand et Antonin Lanquine, présentée par M. Pierre Termier. Dans une précédente Note ('), nous avons déjà rendu compte de quelques observations tectoniques aux environs de Grasse. Actuellement, nos recherches, poursuivies vers l'Est jusqu'au cours du Var et vers l'Ouest jusqu'aux confins de la feuille de Castellane, nous conduisent à admettre l'existence d'une nappe de terrains secondaires charriés, que nous rapportons au système pyrénéo-provençal. Cette nappe se montre en continuité avec celle qui a été désignée sur la feuille de Draguignan sous le nom de nappe des Bessillons (-). Sa région frontale présente des replis superposés, et certaines de ses parties sont plus ou moins reprises par des mouvements alpins qui, vers le Sud, n'ont plus que le caractère de simples répercussions ('). Sur les deux rives de l'Ëstéron, au voisinage de son confluent avec le Var, nous avons pu observer des anticlinaux de Jurassique, à faciès provençal, avec noyaux de Trias gypseux, qui sont fortement déversés vers le Nord-Est et même, sous Gilette, nettement plongeants au Nord. Ce sont des digita- tions frontales de la nappe, dans lesquelles nous avons relevé deux séries semblables qui se succèdent. A la base, le Trias qui forme l'axe de la digi- tation inférieure est superposé au Nummulitique du Broc et du confluent de (') Observations tectoniques aux environs de Grasse {Comptes rendus, t. 136, p. .86-). (-) L'existence de celle nappe vient d'èlre contestée par M. Repelin (séance du 26 janvier dernier). I^es argiunents qu'il a développés ne nous semblent pas suffisants pour MOUS faire modifier l'hypothèse exposée par M. Haug et l'un de nous. En certains points, nous connaissons des faits non conformes à la description de M. Repelin. (■') Dans une précédente Note (séance du 19 janvier dernier), M. Repelin a réceni- menl signalé l'existence de modifications apportées aux nappes provençales par les mouvements alpins. Dans une ^ole publiée ici même (séance du 19 février 1912), l'un de nous avait déjà indiqué et figuré, sur une carte schématique, la répercussion des plissements alpins sur la nappe provençale des Bessillons et sur son substratum, en particulier aux environs de Rarjols. Varages et la Ver dière. SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4- 377 rEstéron ; sur la route de Garros à l'Estérou, un Jurassique renversé et broyé s'interpose entre ce SNummulitique et le Trias qui le surmonte. En partant du promontoire entre l'Estéronet le Varet se dirigeant vers Gilette, on coupe d'abord ce Trias, puis des couches rhétiennes et hettan- giennes, auxquelles succède un ensemble jurassique, dont certains termes sont très laminés (calcaires du groupe oolithique inférieur extrêmement réduits, faible épaisseur des calcaires de l'Oolithique moyen. Jurassique supérieur très dolomitisé). Ensuite, viennent, sur un Crétacé inférieur réduit, le Génomanien marneux et les calcaires du Grétacé supérieur. Une discordance mécanique sépare cette série, au nord de l'Estéron, d'une deuxième série secondaire, qui recouvre la précédente et présente une succession analogue, accompagnée cette fois de Nummulitiqueinférieur. Une nouvelle lame de Jurassique supérieur, extrêmement dolomitique, sépare localement les couches de cette deuxième série du Jurassique de Bonson, à faciès alpin. Nous avons noté, de part et d'autre de l'Estéron, la continuité du Trias axial des deux séries; elle se poursuit d'ailleurs sur la rive gauche du Var, dans la colline qui porte le village de la Roquette, où les deux noyaux tria- siques se montrent enveloppés de charnières jurassiques semblables et superposées l'une à l'autre. Vers l'Ouest, la digitation inférieure s'enfouit sous la seconde, dont la charnière anticlinale se montre à Végay, au-delà des Bois du Cheiron, nettement couchée au Nord. Dans la région entre Bouyon et Bezaudun, il existe dans le Jurassique d'autres anticlinaux couchés au Nord, dont les noyaux de Rhétien onde Trias ne sont toujours que des replis de la bande des terrains de même âge superposés au Nummulitique de l'Estéron et de Garros. Il est probable que l'un d'eux doit être l'origine d'une troisième digitation frontale, super- posée aux deux précédentes et à laquelle se rattacheraient la troisième lame de Jurassique supérieur indiquée ci-dessus et le témoin desGoncias. déjà signalé par l'un de nous au-delà de Gilette. La disposition plongeante des deux digitations inférieures est liée à la répercussion directe du chevauchement alpin de Bonson et, d'autre part, tous ces replis frontaux s'infléchissent nettement, au voisinage de cet acci- dent, de rE.>v.E. vers TKst et même vers l'E.S.E. Indépendamment de ces complications frontales qui, vers l'Ouest, se dirigent sur la feuille de Gastellane,il existe, plus au Sud, une remarquable continuité de replis, marqués par des synclinaux crétacés et des anticlinaux, souvent rompus, faisant apparaître les termes inférieurs, parfois jusqu'au 378 ACADÉMIE DES SCIENCES. Trias. La diieclion de ces plis est bien proven(,'.ale, mais le léger chevau- chement qu'ils montrent fréquemment vers le Sud semble bien indiquer aussi des répercussions alpines. Sur la rive droite du Var, la déliinitaiion de la nappe et de son sub- stratum disparait, au moins jusqu'à Gattières, sous une formation pliocène. Depuis ce village jusqu'aux environs de Saint-.Teannet, celte limite nous semble de nouveau déterminée par le charriage provençal; ensuite, au lieu de contact anormal, on n'observe plus qu'un reploiement du Miocène plaqué contre les terrains secondaires de hi nappe. Somme toute, le grand chevauchement alpin figuré sur la feuille de Nice au sonno depuis le con- fluent de l'Estéron jusqu'au Loup ne pourra subsister sur une nouvelle carte. A partir des gorges du Loup, la limite méridionale de la portion conservée de la nappe se suit nettement jusqu'à Mons, déterminée par les reprises alpines les plus externes et les érosions consécutives. A l'ouest d'Kscra- gnolles, un petit accident, simple ailaissemenl local, masque, au premier abord, cette continuité aux yeux de l'observateur non prévenu. Immédiatement au Sud et au-dessous de cette grande masse charriée, se montrent les duplicatures de la série jurassique que nous avons déjà signa- lées au nord de Grasse. Nous avons reconnu qu'elles s'étendent, au moins, depuis la région entre Fayence et Mons jusqu'au-delà de la vallée du Loup, où elles disparaissent sous le Miocène. Celui-ci, depuis Gourmes jusqu'à Tourrette, se montre iransgressif aussi bien sur les terrains de la nappe que sur ceux du subslralum, probablement autochtone, qui vient ,ni Sud de la région des duplicatures. Tandis que les accidents pyrénéo-provençaux conservent une direction constante W.S.W.-E.N.E., les répercussions alpines qui ailéctent la nappe ont souvent une direction approximativement N.W-.S.K.; mais elles peuvent aussi s'être localement modelées sur les lignes tectoniques proven- çales antérieures. La séance est levée à 4 heures et demie. Ph. V. T. SÉANCE DU 2 FÉVRIER I9l4' ^79 BUM.ETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du s février 19 i 4. Institut de France. Observatoire d'Abbadia. Obscnalio/is: Tome XII : Ohsena- /ions faites au cercle méridien en 1912, [)ubliées par M. l'abbé Verschaffei,, Directeur de ^Ob^el valoire. Hendaye ( H.-P.), imprimerie de l'Observatoire d'Abbadia, igiS; I vol. in-4°. Notice sur Auguste Michcl-Lécy, par L. De Launav. Paris, Gaulhier-Yinars, igiS; I fasc. in-8°. Flore complète, illustrée en couleurs, de France. Suisse et Belgique (comprenant la plupart des plantes d'Europe), par Gaston Bonnier. Membre de l'Institut; Tome II, fasc. Il-:i0. Paris, E. Orlhac, s. d.; 10 fasc. in-zî". (Hommage de l'auleiir.) Inventaire sommaire de la correspondance de G.-A. Daubrée, conservée à la hihliolhèr/ue de l'Institut, par Adolphe Régnier. (Exir. de la Revue des Bibliothèques, n"' 7-9, juillet-septembre i9i3.) Paris, Honoié Champion, 1910; i fasc. in-8°. (Pré- senté par M. Bigourdan.) Rubi Europœ. vel monographia iconibus illustrata Ruborum Europœ, par M. H. Siidre; texte et planches. Paris, Léon Lhomme, igoS-igiS; grand in-S» Jésus, avec 2i5 planches hors texte. (Honiraiige de l'auteur.) Bulletin de ta Société d'Histoire naturelle de Colmar; nouvelle série, I.XU, igiS. Colinar, imp. Decker; i vol. in-8°. Catalogue des Écrits académiques suisses. igr'.-igiS. Bâle, igiS; i vol. in-8°. A descriptive account of the building recently erected for the departments of Natural history of the United States national Muséum, by Richaud PvATHBUN. Washington, 1918; 1 vol. in-8°. Records of ihe Survey of India: t. IH, 1911-1912, prepared under the direction of Colonel S. -G. Burrard. Calcutta, igiS; i vol. 10-4". Institut météorologique royal des Indes néerlandaises. N" 104. Observations océano- graphiques et météorologiques dans l'océan Indien, décembre-février iSSô-igio: tableaux et planches. Utrecht, Kemiiik et fils, 191 3; i vol. in-4°et i fasc. in-4" oblong. Annuaire géologique et minéralogique de la Russie, rédigé par N. Krischta- fowitsch; t. XV, livr. 1. Nuovo-Alexaiidria, igiS; i fasc. in-4"'. 38o ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du 19 janvier 1914-) INoLe de M. Armand Gautier, Sur le rôle et l'étal du fluor dans Téconomie animale : Page i65, ligne 8 (Tableau : colonne du phosphore), au lieu de i383. li/c i382o. (Séance du 26 janvier 1914-) Note de M. G. Humbert, Sur quelques fonctions numériques remar- quables : Page 223, équation (12) : Ail lieu de 1/(2/1 + 1 ), lire i/( 2/. — > )• Page 224, é(]ualioii (i3) : Au lieu de {—iflf{x}, lire ( — 1 )^ i/(.i). Même jiage, équation (10) : Au lieu de i(— i)P/(c(), lire i(— ij?/(,r). ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 FÉVRIER 1914. PKÉSIDKNCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMIJÎVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel informe rAcadémie que la Notice sur ugusle Michel-Lé\y, dont M. De Lalt 8 décembre i9i3, est en distribution. Auguste Mic/iet-Léi'Y, dont M. De Launay a donne lecture dans la séance du ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la convergence des séries procédant suivant les polynômes d''Hermite ou les polynômes analogues plus généraux. Note de MM. P. Appell et J. Kampé de Fériet. Le problème est de reconnaître si une fonction donnée de plusieurs variables réelles est développable en série convergente suivant les poly- nômes d'Hermite ( * ) ou suivant les fonctions plus générales que M. Appell (^) a rattachées aux fonctions sphériques dans Thyperespace et que M. Rampé de Fériet (') a étudiées depuis. Ces questions de convergence peuvent être ramenées au problème du développement de certaines fonctions spéciales, définies sur une sphère ou sur une hypersphère, en série de fonctions Y„ de Laplace ou de ces fonctions généralisées. C'est ce que nous montrerons (') Ch. Hermite, OEuçres, I. II, p. 309-846. (-) P. Appell. Note A. — Comptes rendus, séance du i3 mai igiS. Noie B. — Rend. Cire. mat. Palermo, l.XXWl, igiSja'semestre. Note C. — Comptes rendus, séance du 26 mai rgiS. (') J. Kampé de Fériet. Note D. — Comptes rendus, séance du 17 novembre 1918. Note E. — Comptes rendus, séance du 22 décembre 1918, C. R., 191',, I" Semestre. (T. 158, N" 6.) 49 382 ACADÉMIE DES SCIENCES. brièvement, en nous bornant au cas le plus simple, celui de l'espace à trois dimensions. 1. Polynômes V. — Considérons les polynômes V,; ^ ayant comme fonc- tion génératrice ( ' ) (ï) , ',. . ,. =2 "'^"' ^v.,v Ces polynômes sont (Noie B, § 4) les déterminations que prennent cer- tains polynômes harmoniques homogènes sur la sphère S x^+ J-+ ;'— 1 = 0. Les polynômes Vj^,, d'un degré donné \j. + v=in sont évidemment au nombre de n -i- i •, si l'on pose x^^\]\ — s'-'coscp, y r=z\fî~— z- sincp, 3 = cos9; ils deviennent des fonctions spéciales Y„(0, f) de Laplace, qui ne changent pas quand on remplace 0 par tt — G, c'est-à-dire qui prennent les mêmes valeurs en deux points M et M' de la sphère S, symétriques par rapport au plan des acy. Si, d'autre part, on considère les fonctions de Laplace Y„(0,cp)d'ordre/?, elles sont au nombre de 2« -i- i. Prenons-les, sous la forme donnée par Poincaré (-) : ( X^COS/J(p (/^ = 0,1,2 «), l X^sinpcf (p— I, 2, .. ., n), (II) OÙ l'on a I £ r/"+Pl I -2 y; £ r/P Y 2«lI(/() ^ ' dz-'+i' ^ " ' dzi' X„ étant le polynôme de Legendre. Il y a toujours n -h i de ces fonctions Y„ qui sont paires en ? : ce sont celles où n -\-p est pair. Appelons ces fonctions "^HTlicuYiQVQS fondions sp/iériq lies paires e.làèû^\\ox\s-\e?> parY„,, Y„„, ..., Y . Théorème. — Les polynômes \ ^,, île degré u. -i- v = n sont des fonctions linéaires à coefficients constants des fonctions sphériques paires Y„ ;,. (') D'après les nolations des Notes D et K il faudrait écrire V|îi°v; aucune confusion n'étant possilile, on a supprimé l'indice (o). (^) H. PoiNCAiiÉ, Figures d'équilibre d'une niasse fluide, Gaulliier-Villars, p. 43. SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1914. 383 Ce théorème résulte de ce que les fonctions Y^,,^^, d'une part, et les Y„ ;;, d'autre part, sont en même nombre. On peut obtenir l'expression des Vj^,^ en fonction des \ „ a par la méthode suivante : En posant b = atanga, dans le développement (i), il prend la forme :2 «•'•""' tang-jtV,,,,. \/i — ia{.x -^- y tan g ot) + a-(i + tangua) D'autre part : i — 2a(,i- + )■ tanga) + <7-(i + tang^ ot) =: r — \/i — z- cos(cp — ot) 4- \/ I — '.i y/i — ;- cos ( o — a.) -\- ^ cos" c. ' ^ ^ ' ■' Les coefficients de a" dans ces deux développements doivent être égaux: p. -t-v=n La formule d'addition classique ( ') des polynômes de Legendre, fi=ii X„an + vA^^s/"^^=^cos(,0::^;^2"|"~^^jX/;(g)Xg(r,)cos/.to, ,, = 0 donne, en y faisant ^=3, V) =z O, U) := Q — a. ■""S 1* »[JL,V _^ '■!■ (111) 2 tang--aV^..^;^2i||;;^^|x,';(.)\g(o) Comme, pour n +jd impair, X','(o) = o, le deuxième membrene contient que des termes où n -\- p est pair; c'est un polynôme en tanga; en identi- fiant on obtient les V^, v exprimés linéairement au moyen des Y„ ;,. Ceci posé, étant donnée dans le cercle C, x^-hy- — 1 = 0, une fonction /(x,y), faisons correspondre à chaque point P(x,y) de C les deux points M et M' de la sphère S, qui se projettent en P. Construisons sur S une fonction F(M) prenant aux points symétriques M et M' la même valeur F(M) = F(M') =y(a;, y). Supposons Fdéveloppable en série de fonctions (') E. IIeinis, Handbucli der Kugelfunclionen, zweite Auflage, p. 3i2. 384 ACADÉMIE DES SCIENCES. de Laplace, son développement ne contiendra que des Y„ pairs : « = -f- » / /, r:; 71 -+- 1 (IV) ^ * = 1 F(M)= 2(2 1^'./.^'".'. )• /i = n + i D'après le théorème précédent, l'expression 2B„_^Y„^. est idenliqiie à un groupe de polynômes Vp,,;(L/. + v = n), A = « + 1 ^ B„, /,¥„,/,.= ^ An,vV,j,.v, t = 1 [J. + V = n donc fl-t-V=oo (V) f(-^,f)= 2 ^s^.^'^v.v !J + V = 0 Les séries (IV) et (V) convergent de la même façon. Remarque. — La dérivée partielle, par rapport à s, de _x [x- + y -h z- — 2a jo — 2hy + a'-+b''] ^, est une fonction harmonique qui sur S donne lieu au développement (') _ 3 :[i — 2ax-'^2l>y+n'+ 0^] - = lai'-lj'' zW^,.,.,{a:, y). Les fonctions iWi^vj de degré « en a", r, z, sont au nombre de n; elles sont linéairement équivalentes aux fonctions \ „ de Laplace impaires en z, qui changent de signe quand on remplace G par u — 0. Nous n'insistons pas sur les développements qui en résultent. IL Polynômes U. — Partons de la fonction Lo5 qui (Note C) est harmonique; sur la sphère S elle devient Log ' =r i; rtl^ (f>'' Um V, V'( ox -+- by - ,)2 4- («2 _^ ;,2) (, _ .^2 _^,2) Les polynômes U(j. ..(p- -+- v = /?) étant des fonctions sphériques sur S (') Conformément aux notations des Notes \) et E, W^,., = ^îi.v- SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1914. 385 s'expriment encore au moyen des fonctions Y„;t paires. Les conséquences sont les mêmes qu'au paragraphe I. III. Les mêmes remarques s'étendent aux polynômes naissant des poten- tiels dans l'espace à (^ dimensions (Notes A et B), notamment aux polynômes d'Hermite. Par exemple, sur l'hypersphère .T'^-h y--h z--h t'-—t = 0. les polynômes d'Hermite sont linéairement équivalents à des fonctions Y„ spéciales, conservant la même valeur en tous les points de l'hypersphère pour lesquels ^-4- ^- a une valeur donnée; le développement d'une fonction donnée y(x-,j') en série de ces polynômes est identique au développement, en série procédant suivant les fonctions Y„, d'une fonction définie sur l'hypersphère de façon qu'elle prenne, en tous les points de l'hypersphère pour lesquels ^- + ;- = i — x" —y-, la valeur /{x, y). M. Kampé de Fériet développera cette théorie dans un Mémoire détaillé. CRISTALLOGRAPHIE. — Sur les propriétés cristallographiques de la benzine bichlorée. Note de M. Fred. Wam.eraxt. Dans son remarquable travail s\ir les dérivés chlorés de la benzine, notre confrère, M. Jungfleisch, fait remarquer quelles cristaux de benzine bichlorée sont d'une étude difficile, parce qu'ils se déforment sous la pression des doigts. Mais il est une autre difficulté provenant de ce que ce corps est trimorphe sous la pression atmosphérique et que les trois états, par surfusion cristalline, peuvent coexister à la température ordinaire, et cela côte à côte dans le même édifice. Les transformations réversibles et indirectes se produisent aux températures de 25" et 29°; les trois formes sont biaxes, monocliniques, le plan des axes optiques coïncidant avec le plan de symétrie; la biréfringence très forte diminuant avec la température de stabilité. La modification la plus intéressante est stable au-dessus de 29"; elle se macle mécaniquement suivant deux plans et avec une telle facilité qu'il suffit de toucher un cristal pour faire naître les lamelles hémitropes; aussi est-il douteux qu'on puisse jamais en déterminer exactement les cons- tantes cristallographiques; tout ce qu'on peut dire, c'est que les plans de macle font entre eux et avec le plan de symétrie des angles voisins de 120° etque, par suite, le cristal est quasi ternaire. Cette constatation nous permet ,^86 ACADÉMIE DES SCIENCES. de prévoir une quatrième forme du corps, forme ternaire dans laquelle les plans de macle deviennent des plans de symétrie et qui probablement n'est stable que sous une pression supérieure à la pression atmospbérique. Sous cet état, les cristaux de benzine bichlorée présentent plusieurs parti- cularités intéressantes : tout d'abord, il est facile de transformer un cristal tout entier en son symétrique relativement à l'un des plans de macle, et ce nouveau cristal peut être maclé à son tour. D'autre part, les cristaux quasi ternaires sont encore plus mous que les cristaux stables au-dessous de 2,5°; on les tord facilement de façon à les rendre sinueux et l'on peut se demander quelle est la nature de la déformation interne : la considération des macles secondaires permet de répondre à cette question. En effet, les macles se produisent aussi facilement dans un cristal tordu que dans un cristal intact, mais les cristaux, au lieu d'être symétriques par rapport à un plan, sont symétriques par rapport à la surface résultant de la torsion du plan. Un cristal tordu n'est donc plus un cristal, puisqu'il a perdu son homogénéité, mais il est constitué des mêmes éléments dont l'orientation varie d'une façon continue. On peut d'ailleurs obtenir des édifices analogues direc- tement par cristallisation de certains corps. C'est ainsi que le dimélhyl- pyrone, cristallisant entre deux lamelles de verre, donne naissance à des édifices ayant la forme de feuilles de fougères, comme la glace sur les vitres. Or, la place de la nervure est presque toujours occupée par une lamelle hémilrope courba : les cristaux sont donc symétriques relativement non à des plans, mais à des surfaces courbes. Enfin, la transformation d'un cristal quasi ternaire à 29° présente un certain intérêt. Si l'on part d'un gros cristal quasi ternaire, maclé un grand nombre de fois et même tordu, et si l'on amorce la transformation en un point, on la voit se propager peu à peu en donnant naissance à un seul cristal homogène. On n'a pas affaire à une transformation directe, puisque chaque lamelle se transformerait en un cristal différent, mais à une cristal- lisation qui se produit en milieu solide avec la même facilité qu'en milieu liquide. BOTANIQUE. — Remarques analomiques sur quelques types de carpophores . rsole de MM. Gaston Iîowier et Jean Friedel. On sait que le carpophore, désigné aussi sous de nombreux autres noms, est constitué par le dernier entre-nœud de la fleur, c'est-à-dire par la partie SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- ^87 de l'axe floral qui sépare rinserlion des étamines de l'insertion des carpelles. Sfous avons choisi quelques exemples, dans des familles très différentes, pour étudier la structure du carpopliore. L'examen de ces diflérents cas nous a conduits à observer la structure générale de la fleur et nous a donné parfois la solution de diverses questions intéressantes. Dans le Lunaria biennis (Monnaie-du-Pape), l'ovaire est porté sur un prolongement assez allongé qui devient relativement plus long encore à la base du fruit de manière à former un faux pédoncule au-dessus du pédoncule véritable. L'intérêt principal de ce carpophore réside en ce fait qu'il présente déjà, dans la fleur, l'indication de formations secondaires. Pendant la matu- ration du fruit, ces formations secondaires se développent beaucoup, et c'est grâce aux productions lignifiées de ces nouveaux tissus que le carpo- phore acquiert les éléments de soutien nécessaires pour supporter le fruit. Il est curieux de remarquer que, dans l'espèce voisine Lunaria redivwa, l'obtention du même résultat de soutien est obtenue par un mécanisme anatomique tout différent. En effet, dans cette espèce, la solidité du carpo- phore du fruit est réalisée par la sclérification de presque tous les tissus primaires du cylindre central, sans aucune apparition de formations secon- daires. Le Capparis spinosa (Câprier) présente, comme l'on sait, dans la fleur, un très long carpophore qui mesure plus de cinq fois la longueur de l'ovaire. La structure de ce carpophore est variable à diverses hauteurs. Le nombre des faisceaux, très grand vers la base, se réduit peu à peu au nombre de 3o, puis, vers le haut, sur ces 3o faisceaux, les uns se réunissent 3 par 3, .et les autres alternativement 2 par 2. Il en résulte que, dans le haut du carpophore, on ne rencontre plus que G gros faisceaux alternant avec (iplus petits. Ce sont ces faisceaux qui se distribuent dans les carpelles. Beaucoup de Caryophyllées ont un carpophore qui, suivant les espèces, est de longueur très variable, parfois plus long que l'ovaire tout entier, comme dans les Silène Val/eria, Silène portensis, etc. Nous avons étudié la structure de ce carpophore chez les Silène inflata, Silène milans, Lychnis dioica et Saponaria ofjicinalis. Les structures de ces carpopliores sont très diverses et pourraient souvent permettre de reconnaître les espèces par la seule anatomie de cet organe. Mais à propos des plantes de cette famille, nous avons examiné aussi la constitution anatomique des carpelles et, en particulier, la disposition des faisceaux dans la partie centrale du pistil. Or, chez le Lychnis dioica, M. van Tieghem, dans son 388 ACADÉMIE DES SCIENCES. grand Mémoire s\ir l'Anatomie comparée de la /leur ('), avait supposé que la structure de l'ovaire chez cette plante présentait une exception aux conclusions générales de ses études d'anatomie comparée. M. van Tieghem, en voyant dans cette partie du pistil, à un certain niveau, un cercle de faisceaux à bois interne, pensait qu'on pouvait considérer l'axe floral comme se prolongeant à l'intérieur des carpelles pour disparaître vers le haut du pistil. Or, nous avons constaté que, chez cette espèce comme chez les autres Caryophyllées que nous avons étudiées, ces faisceaux sont les ramifications des faisceaux carpellaires, ce qui vient à l'appui de la conclusion générale de M. van Tieghem : la constitution foliaire du pistil. Dans le Lavatera trirnestris, le carpophore vrai, c'est-à-dire la partie de l'axe située entre la base du tube staminal et la base des carpelles est très peu développée, mais au milieu des carpelles, nombreux et séparés laté- ralement les uns des autres, s'élève un organe relativement très grand qui affecte la forme d'un parasol recouvrant l'ensemble des carpelles. C'est cet organe que l'on désigne ordinairement dans les Flores sous le nom de carpophore. L'examen de la distribution des tissus vasculaires dans cette masse en parasol fait voir que les faisceaux qui la desservent proviennent des faisceaux carpellaires, et que, par conséquent, cet organe ne peut pas être considéré comme un prolongement de l'axe. La partie centrale de ce faux carpophore nous a révélé, dans sa structure, à un certain niveau, une vascularisalion pentagonale qui permettrait peut-être de ramener le pistil de Lavatera au type 5, présenté par d'autres Malvacées; ce serait une struc- ture analogue à celle de l'androcée des plantes de cette famille, même lorsqu'il se présente sous l'apparence d'un tube terminé par de très nombreuses étamines, car l'on y a retrouvé ce même type 5 par diverses considérations. L'examen de la jonction du carpophore avec la base du pistil chez certains Hula, tels que le Ruta bracteosa, lorsque les carpelles sont très cohérents entre eux à leur base, montre de petites glandes sept aies. On voit, en efl'et, un intervalle au milieu de la cloison qui sépare deux carpelles et qui apparaît, sur une coupe transversale, sous la forme d'une petite boutonnière bordée par un épiderme très net; plus haut, cet espace interne formé par (') Van Tieghem, Recherches sur la structure du pistil et sur l'anatoniie comparée de la fleur (Mémoires présentés par divers savants de l'InstiUit de France, I. \\I, p. 57, el /iff. 326 à 331 de la planche XI), Paris, 1871. SÉANCE DU 9 FÉVRIEK I9l4- SHq la non-cohérence des carpelles à cet endroit, s'ouvre à l'extérieur, au niveau où les carpelles se séparent les uns des autres. Il se produit ainsi quatre ou cinq glandes septales par ovaire chez ces Rata, suivant que les fleurs ont quatre ou cinq carpelles. Cette structure est comparable à celle du pistil de Cneorum iricoccum, où M. van Tieghem a découvert des glandes septales beaucoup plus développées ('). L'existence de ces glandes septales chez le Cneorum était le premier exemple connu de la présence de cette disposition spéciale chez les Dicotylédones, tandis qu'elle était signalée depuis long- temps chez de nombreux Monocotylédones. Dans un certain nombre de cas, le carpophore présente des faisceaux libéro-ligneux qui ne sont constitués ni comme ceux du pédoncule, ni comme ceux des carpelles. C'est le cas, par exemple, des Papaver et, en particulier, an Papaver somniferum. En efîet, dans le carpophore de celte plante, on trouve huit faisceaux dont le bois est complètement entouré par le liber, tandis que dans les nombreux faisceaux du pédoncule ou des carpelles, le bois et le liber sont toujours superposés. On voit par ces quelques exemples, que l'étude analomique du carpophore peut contribuer à élucider divers problèmes se rapportant à la constitution générale de la fleur. CRISTALLOGRAPHIE. — Sur un hrusque changement de la forme des cristaux liquides, causé par une transformation moléculaire. Note de M. O. Leii.maxn. L'hypothèse que la matière emplit l'espace d'une façon continue, ou bien qu'on peut la considérer comme un tout continu, même si elle est effec- tivement un agrégat de molécules, a conduit à cette conclusion que, dans un corps chimiquement homogène, tous les points sont équivalents entre eux, toutes les directions parallèles sont équivalents entre elles. Il y aurait, d'après cela, deux sortes d'agrégats moléculaires possibles et deux seule- ment, l'arrangement irrégulier correspondant à l'état amorphe, l'arran- gement réticulaire propre aux cristaux. L'existence de certains cristaux liquides {-) est en opposition formelle (') Van Tieghem, Sur les Cnéoiacées {Biillelin du Muséum, l. 1\ , i8gS, p. 241). (2) O. Lehmaxx, Leipzig, W. Engelmann, 1904; Die sclieinbar lebende Krislalle, Esslingen, J.-F. Schreiber, 1907; Die neue Well der Jliissigen Kristalle, Leipzig, Akad. Veriagsgesellscliaft, 191 i ; Pliysikalisclie Zeitschr., t. XIV, igiS, p. 1 129. G. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 6.) 5o 390 ACADÉMIE DES SCIENCES. avec ces conclusions ; c'est le cas par exemple pour les foi'mesntyéliniques de Toléate d'ammoniaque aqueux ('), sortes de filaments cylindriques se com- portant comme s'ils étaient formés de molécules (assimilables à des lamelles aplaties) réparties en cercles concentriques autour de l'axe de la figure (la normale aux lamelles étant donc dirigée radialement). Les points situés sur l'axe ne sont pas ici équivalents aux points situés hors de l'axe; l'axe lui-même n'est pas équivalent aux droites qui lui sont parallèles. L'arrange- ment moléculaire n'est donc ni irrégulier, ni réticulaire. D'après les idées généralement admises (-), le phénomène de la sohdi- fication d'un liquide peut s'interpréter de la façon suivante : les molécules irrégulièrement distribuées et irrégulièrement orientées se placent au som- met d'un système réticulaire, comme on peut le conclure des formes polyédriques du cristal, et s'orientent parallèlement entre elles, comme le démontre l'anisotropie. Pendant la fusion elles quittent leur position et reprennent l'état de mouvement désordonnéqu'elles avaient précédemment. Le cas des formes myéliniques de l'oléate d'ammoniaque est bien diffé- rent, puisque ces formes indubitablement liquides ont une structure définie (axe optique dirigé suivant les rayons d'un cylindre) correspondant à un état d'équilibre stable, pouvant persister, en l'absence de forces pertur- bantes, aussi longtemps que la température reste au-dessus du point de solidification. 11 était intéressant de voir ce que devenaient ces formes au-dessous du point de solidification. Celui-ci étant situé environ à — 4°; l'observation est facile pendant l'hiver : il suffit de laisser la préparation quelque temps au dehors ; quand elle est à — (i", on l'observe sous un microscope dans une chambre maintenue à quelques degrés seulement au-dessus de zéro (afin d'éviter le dépôt d'humidité sur la préparation, en même temps qu'un échauffement trop rapide). Les phénomènes sont fort curieux. Tandis que les formes myéliniques liquides se présentent en filaments courbés d'une façon conliiiue, les formes solides ont l'aspect de baguettes absolument rectilignes, de diamètres égaux, placées bout à bout, faisant entre elles des angles essentiellement variables. Les propriétés optiques de ces baguettes difTèrenl peu de celles des filaments, leur biréfringence est {') O. Lehmann, Silzb. d. Heidelherger Akademie d. Wissensch., 1918, 11° 13. (-) Celte théorie que j'ai appelée IdentilntsLheorie, parce qu'elle suppose l'identité des molécules dans les diUerents états d'ag;régation de la matière, aiiibi que dans les diverses modifications polymoiphes, est, elle aussi, en contradiction avec l'existence des cristaux liquides: Voir 0. Lkiimann, Prometheus^ t. XXV, 191 3, p. i et 20. SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- Sgi seulement nn peu plus forte. Si la température s'élève au-dessus de — 4" (environ, la température de transformation varie avecla pureté du produit), les angles suivant lesquels les baguettes se rencontrent s'arrondissent, et en peu de temps, les figures polygonales se tranforment à nouveau en filaments à courbure continue. La transformation peut être répétée dans un sens ou dans l'autre autant de fçis qu'on le désire, par variation de température. Si l'on essaye de briser les formes myéliniques solidifiées, on n'y réussit pas; elles sont plastiques et se laissent courber à volonté; peut-être doit-on les considérer elles aussi comme des cristaux liquides, mais appartenant à une modification plus visqueuse. L'orientation des molécules de cette forme visqueuse est en relation régulière avec celle des molécules de la forme fluide primitive, comme cela s'observe d'ailleurs dans d'autres cas, par exemple dans les deux modifications cristallines liquides du caprinate de cliolestérine ('). La structure moléculaire des formes myéliniques ne s'altère pour ainsi dire pas par la solidification ; les molécules subissent quelque modification interne, d'ailleurs assez peu importante comme l'indi- quent la faible variation de biréfringence et l'augmentation de viscosité. Mais ce qui change plus notablement c'est l'intensité des forces molécu- laires d'orientation. y\lors que les filaments, formés de molécules de la modification iluide, pourraient donner un anneau par/ail, cet anneau devrait se transformer en un polygone aussitôt l'apparition des molécules de la modification visqueuse. Il faudrait faire intervenir des forces étran- gères pour ramener ce polygone à la forme d'anneau, au-dessous du point de transformation. On peut obtenir des phénomènes tout à fait analogues avec une autre substance, le protagon (^). Un grain de ce produit placé dans une goutte d'eau, sous un couvre-objet, et observé sur la platine cliaufiante d'un microscope, montre, un peu avant la température d'ébuUition de leau, un bourgeonnement des plus remarquables, envoyant, en étoile tout autour de lui, des prolongements analogues aux formes myéliniques de l'oléate d'ammoniaque. Si l'on a additionné l'eau d'un peu de bleu de méthylène, les formes myéliniques sont colorées en bleu. Lorsqu'on les refroidit, on voit à un moment donné ces formes myéliniques se retirer brusquement sur elles-mêmes, leur longueur diminuant parfois de moitié; leur couleui- bleue (') O. Lehmann, Zeitchr. J. phys. Chem. t. L\ I, 1906, p. -50, el t. lAXlII. 1910, p. 598*: Die neue Welt ci. Jl. Kr. 191 1, p. 2^9. (') Fournie par Merck chem. Fahrik, Darmstadt. 392 ACADÉMIE DES SCIENCES. fait place à une couleur violet rouge. L'orientation optique reste la même après la transformation, la biréfringence s'accroît légèrement, la transpa- rence diminue. Les nouvelles formes sont constituées par un agrégat de lamelles solides quoique plastiques, régulièrement orientées. En élevant la température, on provoque un changement en sens inverse : les formations redeviennent liquides, s'allongent brusquement jusqu'à leur dimension primitive et reprennent leur couleur bleu pur. La transformation peut être répétée dans les deux sens autant de fois qu'on le désire. Pendant le bourgeonnement, le protagon absorbe une certaine quantité d'eau, qui est rejetée partiellement au moment de la solidification ; cette eau, qui apparaît entre les lamelles cristallines, est la cause du trouble observé. Après un séjour plus prolongé dans Feau chaude, la biréfringence des cristaux liquides (formes myéliniques) diminue à tel point qu'elle est à peine perceptible même dans les fdaments les plus épais. L'eau a été absorbée en telle quantité que l'anisotropie de la constante diélectrique est disparue, bien que les forces moléculaires d'orientation continuent à imposer à l'édifice la forme et la structure caractéristiques des filaments myéliniques. Fréquemment ceux-ci prennent une apparence zonée, l'eau s'y distribuant en proportions alternativement variables. On observe parfois plusieurs formes myéliniques emboîtées qui peuvent glisser l'une dans l'autre au moment de la transformation. Par addition d'alcool à l'eau, on peut obtenir des formes myéliniques plus biréfringentes, parfois enveloppées d'une couche peu biréfringente. On peut aussi observer des formes variées établissant le passage entre les filaments myéliniques et les cristaux liquides habituels (comme dans le cas de l'oléate d'ammoniaque). Le protagon peut se mélanger à l'oléate d'am- moniaque ou à la lécithine (probablement en toutes proportions) pour donner des cristaux liquides mixtes, d'où par refroidissement se séparent des lamelles solides de protagon régulièrement orientées. Le protagon est d'ailleurs lui-même un mélange ('). M. O. Rosenheim du Laboratoire de Physiologie de King's Collège, Université de Londres, a eu l'amabilité de m'envoyer deux des principaux constituants de ce mélange : la cérasine et la phrénosine. La cérasine montre exactement les apparences décrites plus haut. La phrénosine bourgeonne à une température plus élevée, en donnant des formes myéliniques de plus forte biréfringence (') \oir O. HosENHiiiM et M. Christian ïebb, Blochem. Zeitsclir., t. XXV, 1910, p. i5i. SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- SgS qui montrent très nettement les phénomènes de raccourcissement ou allon- gement brusques par refroidissement ou élévation de température. La façon de se comporter de ces formes myéliniques rappelle à bien des égards les phénomènes qu'on observe dans les organismes, où ces substances paraissent jouer effectivement un rôle important (") Quoi qu'il en soit, il ne paraît pas possible à l'heure acUielle d'expliquer ces phénomènes autre- jnent que par la nature liquo-cristalline des substances bourgeonnantes (-) en question, nature liquo-cristalline qu'on doit admettre même si l'aniso- tropie optique fait défaut (comme dans les formes myéliniques étudiées plus haut). M. l*iiisEux, en présentant à l'Académie les deux premiers fascicules de la Carte photographique et systématique de la Lune, établie par M. C. Le Morvan, ajoute les remarques suivantes : Celte importante publication, dont la suite pourra paraître dans un bref délai, a été réalisée à l'aide de la généreuse subvention accordée par l'Académie sur le Fonds Bonaparte. ■ M. C. Le Morvan, aide-astronome à l'Observatoire de Paris, a utilisé un choix de documents, tous inédits, extraits de la riche collection qu'il a contribué à former de 1894 à 1909. En raison du plan méthodique que l'auteur s'est tracé, du soin extrême apporté dans les opérations d'hélio- gravure, l'œuvre nouvelle s'ajoutera très utilement au grand Allas entre- pris à l'Observatoire de Paris sous la direction de Maurice Lœwy et que j'ai eu l'honneur de terminer. D'un format plus maniable et d'un prix plus accessible, elle montre les mêmes régions lunaires, éclairées différemment et à des dates qui s'écartent de plusieurs années des premières. Il y aura là matière à des comparaisons très instructives. Je considère le travail de M. Le Morvan comme appelé à une grande diffusion et comme possédant un intérêt à la fois documentaire et artistique. (') Voir L. AsHOFF, Beitrdge z. palholog. Anatomie 11. :■. allgem. Pathologie, t. XLVIl, 1909, p. I. (■-) Voir O. Lehmann, Physik. Zeitschr., l. XI\', igiS, p. 1129. 394 ACADÉMIE DES SCIENCES. COMMISSIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrulin,à la nomination de Commis- sions de prix, chargées déjuger les concours de l'année 1914- Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Mathématiques : Grand Prix des Sciences malhémaliques; Prix Francœur, Poncelet. — MM. Jordan, Emile Picard, Appell, Painlevé, Humbert, Hadamard, Darboux, Boussinesq, Vieille. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Léauté, Lecornu. Mécanique : Prix Montyon, Fourneyron, Henri de Parville. — MM. Bous- sinesq, Deprez, Léauté, Sebert, Vieille, Lecornu, Schlœsing, [Haton de la Goupillière, Berlin. (3nt obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Darboux, Villard. Navigation : Prix extraordinaire de la Marine, Pliimey. — MM. Grandi- dier, Boussinesq, Deprez, Léauté, Bassot, Guyou, Sebert, Hatt, Bertin, Vieille, Lallemand, Lecornu. Astronomie : Prix Pierre Guzman, Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen. — MM. Wolf, Deslandres, Bigourdan, Baillaud, Hamy, Puiscux, Darboux, Lippmann, Emile Picard. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Appell, Hadamard. Géographie : Prix Tchihatchef, Gay, Bi/ioux, Delalande-Guérineau. — MM. Grandidier, Bassot, Guyou, Hatt, Berlin, Lallemand, Ph. van Tieghem, Perrier, le prince Bonaparte. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Darboux, Lacroix. Cette Commission est également chargée de présenter une Question de prix Gay pour l'année 19 1 7. Physique : Prix Hébert, Hughes, Victor Raulin, La Gaze. — MM. Lipp- mann, Violle, Amagat, Bouty, Villard, Branly, Boussinesq, Emile Picard, Carpentier. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Appell, d'Arsonval. SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- ^95 Chimie: Prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), La Caze. — MM. Gautier, Lemoine, Haller, Le Chatelier, Jungfleisch, Moureu, Schlœsing, Garnot, Maquenne. Ont obtenu le plus de suffrages : MM. Miinlz, Roux. Minéralogie et Géologie : Prix Fontannes. — MM. Lacroix, Barrois, Douvillé, Wallerant, Termier, De Launay, Perrier, Zeiller, Bouvier. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Le Chatelier, Lallemand. Botanique : Prix Desmazières, Montagne, DeCoincy. — MM. Guignard, Bonnier, Prillieux, Zeiller, Mangin, Costantin, Ph. van Tieghem, Perrier, Bouvier. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Miintz, le prince Bona- parte. Zoologie : Prix Savigny, Cuvier, Thore. — MM. Ranvier, Perrier, Delage, Bouvier, Henneguy, Marchai, Grandidier, Mïinlz, le prince Bonaparte. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Laveran, Douvillé. CORlVESPO.\DA^CE. M. Henry Parenty, à Lille, élu Correspondant pour la Section de Méca- nique, adresse des remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Association des anciens élèves des Lycées de Nancy, Metz, Strasbourg et CoLMAR : Hommage à Henri Poincnré. i" Université de N (ncy. Faculté des Sciences. Institut chimique. Victor Grignard. Prix Nobel 1912. 3" Ernest Solvay, bienfaiteur de V Université de Nancy. 4° La Carte géologique du Monde. Historique. FAat actuel. Projets d'avenir ; par Emmanuel de Margerie. (Présenté par M. P. Termier.) 396 ACADÉMIE DES SCIENCES. 5° Compte rendu de VOuvrage du général Berthaul : Topologie. Elude du terrain; par Emmanuel de Mar.gerie. (Présenté par M. P. Termier.) 6° Le Revermonl, par Georges Chabot. (Présenté par M. P. Termier.^ ^° A. GuYAU. Le téléphone instrument de mesure. Oscillographie interfé- rentielle; par Augustin Guyau. (Présenté par M. Bouly.) 8° Le fascicule 2 du Tome V, de la Flore générale de l' Indo-Chine^ publiée sous la direction de M. H. Lecomte. (Présenté par M. Mangin.) 9° Lauracées de Chine et d' Indo-Chine, par M. H. Lecomte. (Présenté par M. Mangin.) 10° A. Perret-Maisonneuve. La télégraphie sans fil et la loi. Préface de M. Branly. ASTRONOMIE. — Les variations diurnes de la latitude. Note de M. .Iea\ Boccardi, présentée par M. B. Baillaud. Dans le Bulletin astronomique (juin igiS) j'ai annoncé que, des observa- tions suivies de latitude que nous faisons à Pino Torinese par la méthode de Struve (passages au premier vertical) au moyen de quatre étoiles obser- vables même pendant le jour, il semblait résulter l'effet de Tallraction lunaire se traduisant en des déplacements de la verticale; mais comme ces déplace- ments étaient de beaucoup plus forts que ceux qu'on pouvait prévoir par la théorie, j'avais attribué les fortes variations de la latitude (cp) aux con- ditions géologiques de Pino. Il ne peut être question des conditions astro- nomiques, qui sont extrêmement favorables. Plus tard j'ai eu connaissance des belles recherches de M. Schumann. Ce savant, ayant examiné avec soin les observations faites parla méthode de Talcott dans les six stations internationales, aussi bien que les anciennes observations de W. Struve (1840- 1842), a pu tracer des courbes ondulées, ' marquant les variations diurnes de la latitude. Pouvant disposer d'observa- tions de telle précision que l'erreur probable d'une observation de latitude atteint à peine dzo",o46, j'ai tracé des diagrammes donnant la marche des valeurs de ç. Ces diagrammes, qui seront publiés ailleurs, se composent aussi de courbes ondulées. Les maxima et les miuima des valeurs de (f obte- nues avec les quatre étoiles que nous observons, se suivent avec des inter- valles qui correspondent au chemin parcouru par la Lune en ascension droite pendant les intervalles correspondants d'ascension droite entre nos étoiles. Par là l'action de la Lune paraît démontrée. Je rapporte ci-après quelques-unes des valeurs de '^ (les secondes et SÉANCE DU 9 FÉVRIER IÇ)!^. 397 fr.TCtions) ohlennes en faisant la moyenne de trois, rarement fleiix, \alenrs obtenues en des Jours très rapprochés ou mêmes successifs. J'ai préféré laisser des lacunes plutôt que faire la moyenne entre des valeurs correspondantes, à des dates éloignées, ce qui aurait masqué l'allure des diagrammes. L'excur- sion de 5, dans ta même époque de l'année, comprenant une dizaine de jours, est du même ordre que celle trouvée par M. Scluimann. On voit les avantages de partager l'année en de petites fractions. igiDOct. 9,7. » 12,0. » 1 4 , 3 . » 16,0. » 17,0. » 18,0. » 9 1,0. iqi 3 nov. i4 ,0. " .6.7. » 18,0. » 19,0. « 29,2. » 3o , o . 1918 (léc. 1,0. 2,7. I) 4 > 3 . » 6,3. » 8,3. » I <:> , .5 . » 12,0. .0 _ )) 10,7. » 22,0. » 2 3,0. -) 24,. J. 29,5. » 3 1 , o . [914 jniiv. 1,3. 2,7. » 4,0. » .} , o . « 6,7. » 8,3. V Ursit Majoris. 5,89 6,o5 ^'99 6,01 6,-7 6,i3 6,11 6,33 6,4o 6,37 6,42 6,4; 6,4s 6,46 6,4o 6,28 6,25 6,09 6,12 6.i5 6, 25 6,3o 6,3i 6,38 6,4o 6,34 ,00 6,35 6,35 6,38 6, 5o 6,65 1913 cet. 10,3. » 1 3 , o . I) i4>-5- 1) 16,0. » 17,0. » 1 7 ' 3 ■ » 24,0. 1913 nov. r ,0. » 7.0- 1) 8,0. '7>7- » '9)0. » 20,0. » 20,5. » 25 , 5 . » 26,3. » 27,7. >i 29 , o . « 3o , o . 1918 liée. 1,0. » 2,0. » 3,3. » 5,3. » 7,3. " 9'3. » " , 7 • )) 1 5 , 5 . » 16,0. » 17,0. 18,7. ') 20,3. » 22,0. » 'î 3 , o . Cvgni. 6,20 6,o4 •T-97 â>99 6,o4 6, 12 5,87 5,9' 5 , 98 5,94 5,92 6,06 6,i3 6,i4 5.89 5,85 5,90 5,95 3.99 5,9' 5,97 6,02 6,08 6,o5 6,06 6,01 5,98 5,90 5,89 8,85 8,86 5,82 5,92 igr 1 nov. 19,0. » 20,0. » 22,0. » 26,3. .. 27,7. » 29,0. » 3o,o. 1914 'léc. I ,0. » 3,7. » 5,3. » 7,0. » 9,0. » 10,0. » 11,0. » 12,3. » 18,7. » 1 5 , o . 1) 16,0. >, 17,0. 18,7. » 20,3. » 22,0. » 28,0. » 24,0. » 20,0. » 2 "» , O . » J I ,7 ■ 1914 ,jan\ . 2. . . o l> o . . . 4..- » 5,7- r ^î7,3. a Cvsni 6, i5 6,18 6,18 5,98 5,93 6,o4 (i.i8 6,19 6,23 6,25 6, 12 5,96 6,00 5,98 6,02 6,06 6,o5 6,01 6,00 5,99 6,o3 5,96 6,02 6,08 6.>4 6,09 6,02 5,94 5,98 6,08 6, 1 2 6,10 C. R., 1914 I" Semestre. (T. 158, N° 6.) 5i 398 ACADÉM/E DES SCIENCES. PHYSIQUE CÉLESTE. — Le Soleil et sa chaleur. Sa contraction et sa durée. Note de M. A. Véronset, présentée par M. Appell. T. On a calculé le temps que le Soleil aurait mis pour dissiper la chaleur due à sa concentration, mais seulement dans l'hypothèse la plus simple (théorie d'Helmholtz) en raisonnant comme si son diamètre et sa tempé- rature étaient restés les mêmes. De plus, l'énergie totale E produite et dissipée depuis l'origine, dépend presque uniquement de son état de conden- sation actuel. On a un minimum en le regardant comme homogène, un maximum en le considérant comme un gaz parlait, dont la densité croîtrait en raison inverse du carré de la distance au centre. On obtient pour ces deux cas, les formules qui donnent environ 10 et 20 millions d'années de chaleur pour les deux limites. Mais pour régénérer sa chaleur, le Soleil se contracte en se refroidissant. Autrefois il était donc plus gros et plus chaud. La quantité d'énergie perdue en chaleur était proportionnelle à la surface ou au carré du rayon et aussi à la (quatrième puissance de la température d'après la loi de Stefan. On remarque alors que si l'on donne au Soleil un coefficient de dilatation assez plausible, intermédiaire entre celui du mercure et celui des gaz, on peut, en première approximation, regarder sa température comme proportionnelle au rayon. En désignant par e, la perte d'énergie calorifique annuelle, avec le rayon et la température actuels R, et T,, on obtient pour la perte d'éner- gie en fonction du temps T- H- j 11" _, (2) ''/E=ei YT R2"' = ^i î^«'- Mais d'après les formules (i ) l'énergie régénérée parla contraction de dW est, en appelant E l'énergie totale correspondante au rayon R, (3) ,/,,=._|,/H = _l^^H. Or l'énergie régénérée est sensiblement égale à l'énergie perdue (toujours dans la théorie d'Helmholtz), en regardant comme négligeable la quantité de chaleur dégagée par les changements d'état. On en tire, en intégrant de SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9t4- 399 riiifîni à R, Dans cette hypothèse, plus voisine de la réalité, le Soleil aura mis 7 fois moins de temps pour se contracter jusqu'au rayon actuel, c'est-à-dire un million d'années au minimum ou trois millions au maximum, d'après les hypothèses indiquées au début. La formule (4) ci-dessus montre encore que la vitesse de contraction -j- était proportionnelle à la huitième puissance du rayon. Avec la même loi le Soleil n'aurait mis que 1 0000 ans pour se contracter de l'infini à un rayon double du rayon actuel. Prali((uement on peut dire que le Soleil stable n'a pas pu avoir un rayon plus grand que le double du rayon actuel. Dans les mêmes conditions le Soleil mettrait 200 millions d'années pour se contrac- ter de moitié et sa température serait encore de Sooo" à la surface. 2. On pourrait objecter que le Soleil se comporte peut-être comme un ga^ et Lane a démontré que si on le considérait comme un gaz parfait, sou- mis à la loi de Mariotte-Gay-Lussac, sa température devrait varier eh raison inverse de son rayon, donc en sens inverse de son volume, comme l'eau entre o" et 4°. Sa température aurait été plus faible dans le passé et non plus forte. Mais Amagat, d'autre part, a démontré expérimentalement que les gaz réels ne suivent pas rigoureusement la loi de Mariotte. Sa formule, assez simple, suffit pour démontrer dans quelles conditions la température du Soleil diminuera en même temps que son volume, suivant la loi générale. En appelant T, p, p, la température, la pression et la densité d'un gaz, on peut l'écrire (p„ étant la densité limite qui croît d'ailleurs avec la température). Regardons les trois variables comme fonctions du rayon extérieur R du Soleil. Admettons de plus que la contraction se fasse d'une façon uniforme, en conservant la loi des densités. Alors la densité et la pression en chaque point varient d'après les formules (6) pR' = p,R^ pK' = p,Ri 4oo ACADÉMIE DES SCIENCES. Eli dilléreiiciaiil (5) el (6) par rapporta R, on oblienl Si en un point on a p <; 7p„ alors -rjr <^ o. La température y varie en sens I inverse du rayon. La masse se comporte en ce point comme un gaz parfait. Dans le cas contraire elle se comporte comme un liquide. Dans le Soleil, ou dans une étoile quelconque, la densité croit à partir de la surface. Il arrive nécessairement un point où l'on a C est, peut-on dire, /(/ zone d'inversion où la température tend à rester stationnaire dans la contraction. La masse intérieure à cette zone se refroidit et se contracte c'est-à-dire se comporte comme un liquide. Or l'existence de la photosphère suppose à son niveau une température inférieure à la température critique et une densité supérieure à la densité critique p^- D'autre part, on a p<,= ^ p„. La zone d'inversion est donc exté- rieure a \a Tpholosphère. La masse presque entière du Soleil se comporte comme un liquide dans la contraction, ce qui légitime les calculs de la pre- mière partie de cette Note. De plus, ces calculs sont généraux. Ils s'appliquent aussi bien à chacun des gaz d'un mélange de gaz, comme le Soleil, qu'à un seul gaz. PHOTOGRAPHIE. — Simplification du procédé pour obtenir un cliché photographique. Note de M. Ch. Gravier, présentée par M. G. Lippmann. En profitant des grands perfectionnements apportés dans les objectifs et produits photographiques, dont la fabrication est régulière, on peut simpli- fier la pratique courante pour la photographie documentaire dans laquelle l'exactitude est la condition principale. Prenons pour exemple le cas délicat de la photographie dite instantanée : \° Pour la plaque sensible il adopte : pour l'été, celle connue sous la dénomination (le rapide (plaque d'été), et, pour l'hiver, la plaque extra-sensible (plaque d'hiver) le rapport de sensibilité est de r à 4 ; SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- 4oi ■2° l'our la vitesse d'obturation, il adopte celle du cinéma, -^ de seconde, quel ([ue soit le sujet; 3° Pour les diaphragmes, celui de F/ii,3 lorsque le sujet est au soleil et F/4.5 lorsque le sujet est bien éclairé par une lumière diffuse dont le minimum est la visi- bilité des détails dans les ombres du sujet à F/i6 (' ). Quelle sera la préoccupation de l'opérateur devant le sujet pour un cliché dit instantané ? 1° Placer le diaphragme F/ii,3 (soleil) ou F/4,5 (ombre); 2" Déclen- cher l'obturateur. Le cliché est pris. Pour le développement, le laboratoire obscur est supprimé, c'est sous un vêtement ample, tel qu'un pardessus recouvrant une table, qu'on fait l'opération. Les bras passés à contre-sens, dans les manches, retrouvent, sous cette sorte de housse : 1° le châssis négatif renfermant la plaque impressionnée ; 2° la cuvette contenant le révélateur qui, en 5 minutes, révélera l'image; 3° une cuvette contenant de l'eau qui servira au lavage en 3 minutes. Le fixage se fait en pleine lumière. PHYSIQUE. — Sur le fonctionnement de l' arc alternatif à vapeur de mercure. Note de MM. Eugène Darmois et Maurice Leblanc fils, présentée par M. E. Bouty. Dans une Communication précédente, nous avons indiqué la possibilité d'un arc alternatif dans la vapeur de mercure (-). La consommation spé- cifique d'un tel arc est très satisfaisante, mais, à cause de la forte self en série avec l'arc, le facteur de puissance est faible. Dans l'exemple que nous avons donné il est égal à o,36. Il est facile de voir que, si l'on désigne par e le voltage aux bornes de l'arc, par E (') l'our suppléer au verre dépoli, j'ai imaginé un dispositif dans lequel on a placé un papier, qui, à la lumière, prend rapidement une coloration, stable pendant quelques heures, et qui permet de la prendre comme type. 11 suffira de chronométrer le moment de la sortie d'une fraction de papier, et celui où la coloration atteindra la teinte type. Four les plaques sensiljles employées, c'est la durée de 4 minutes qui correspond, approximativement, à l'actinisme minimum F/16. (-) Comptes rendus, 26 janvier I9i4' 4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. le voltage total, le facteur de puissance varie dans le même sens que le rapport p; • Par suite, pour E donné, il faudra rendre e le plus grand possible. A pression constante, e augmente avecla longueur de l'arc. Si l'on essaie d'obtenir un arc aussi long que possible, on constate que, au delà d'une certaine longueur, l'arc s'éteint. Le tracé des courbes de tension montre que la courbe de la tension au\ bornes de l'arc présente, au début du rallumage, une pointe très accusée à chaque demi-période. L'extinction de l'arc a lieu quand le maximum de la pointe tend à devenir égal à la valeur instantanée de la force électromotrice ('). L'existence de cette pointe (supérieure, dans certains cas, au double de la tension moyenne) explique la difficulté qu'on éprouve à accroître le voltage aux bornes de l'arc. L'augmentation du facteur de puissance est ainsi liée aux causes qui peuvent faciliter le rallumage de l'arc à chaque alternance. Nos expériences nous ont permis de mettre en évidence l'in- fluence très nette des facteurs suivants : 1° Valeur du courant. — Le rallumage est d'autant plus facile que, toutes choses égales d'ailleurs, le courant est plus grand. 2" Dimension de la surface libre des électrodes. — Le rallumage est faci- lité si l'on réduit la surface. 3° Longueur de l'arc. — Le voltage nécessaire pour tenir l'arc allumé augmente moins vite que la longueur de l'arc. Le facteur de puissance est, par conséquent, amélioré si l'on augmente la longueur. Nous indiquons plus bas un exemple (/). 4" Pression de la vapeur de mercure (''). — Une diminution de pression à partir de la pression atmosphérique permet de diminuer le voltage d'alimen- tation, mais le facteur de puissance ne subit pas de variation notable. De plus, la consommation spécifique dans l'arc augmente quand la pression diminue. Une augmentation de pression à partir de la pression atmosphérique équivaut, au point de vue du voltage consommé dans l'arc, à une augmenta- (') Les courbes de tension Sont tout à fait analogues à celles qu'on peut relever dans l'arc alternatif entre charbons. Voir, par exemple, Hlondel. Éd. éteclr., t. L, 1907, p. 372 et 407. (') Tous les résultats numériques indiqués se rapportent à du courant monophasé 5o périodes. (') L'influence de la pression a été étudiée sur un tube analogue à celui déjà décrit en exerçant sur les électrodes une pression variable. SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- 4o3 tion de longueur sous pression constante. L'expérience montre qu'il est bien préférable d'augmenter la pression. Les pointes au rallumage diminuent et finissent par disparaître aux pressions plus élevées. Exemple. — D'une part, on double la longueur de l'arc sous la pression atmosphé- rique; d'autre part, on garde la même longueur en augmentant la pression et en s'ar- rangeant de façon que le voilage aux bornes de l'arc ait, dans les deux cas, des valeurs comparables. a. Arc de :)o"" de longueur. Pression atmosphérique. Volts aux bornes de l'arc 90o(') Voltage total 1760 Volts aux bornes de la self laSo Facteur de puissance o,5o La courbe de tension présente des pointes très nettes. b. Arc de aS'^'" de longueur, l'ression plus forte. Volts aux bornes de l'arc 85o Voltage total , 1 170 Volts aux bornes de la self 7^0 Facteur de puissance 0,66 l^a courbe de tension ne présente plus de pointes. L'usage des pressions plus élevées présente un autre avantage : la con- sommation spécifique diminue quand la pression augmente. 5" Forme du tube. — Il faut éviter autant que possible les coudes. Un tube droit est préférable à un tube recourbé, un tube large à un tube étroit. L'emploi d'un tube droit (longueur 20*^'", diamètre i3"'"^) et d'électrodes rétrécies (longueur 30*^"^ diamètre de la surface libre 3™") permet d'arriver très aisément à un facteur de puissance égal à 0,8. Volts aux bornes de l'arc i5oo Voltage total 1760 Volts aux bornes de la self 35o Facteu r de puissance o , 84 Le tracé des courbes de tension aussi bien que l'examen de l'arc au miroir tournant montrent que la période d'extinction est très augmentée dans ces conditions. (') Mesurés avec un voltmètre statique. 4o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les résultats précédents s'expliquent à l'aide des considérations con- nues sur le mécanisme de l'arc. Sans entrer dans le détail de cette expli- cation, nous ajouterons seulement une remarque relative au rôle des électrodes. L'arc étant éteint, le rallumage ne peut avoir lieu que si l'électrode qui doit devenir cat/iode esl rcslée à une température suffisante à la fin de la période d'extinction. Or, l'augmentation de courant, la diminution delà surface libre des électrodes, l'augmentation de la pression de vapeur ont comme résultat r augmentation de la température des électrodes. Il est facile, d'ailleurs, de se rendre compte d'une façon plus précise du rôle de l'électrode. Les deux électrodes de l'arc étant A, et Ao,une sonde S, en mercure est ajoutée au voisinage de l'électrode A, et l'on inscrit les deux tensions A , A. et S, Ao. On constate que si la tension A, Ao présente une pointe très nette à chaque demi-période, la tension S, Ao ne présente une pointe quà cl laijue période et seulement quand Ao devient cathode. La sur- tension nécessaire au rallumage de l'arc apparaît ainsi comme localisée presque entièrement à la surface de l'électrode négative. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur V écrouissage ascendant et descendant. Note de MM. Ha.nriot et Lahure, présentée par M. H. Le Chatelier. L'écrouissage et le recuit atteignent les diverses propriétés mécanicpies des métaux en sorte qu'on peut se demander si l'une d'elles étant définie, les autres le sont également. L'écrouissage d'un métal étant défini par sa dureté mesurée à la bille, il y a deux moyens d'amener une lame de métal à un écrouissage déterminé: on peut partir du métal complètement recuit et lui communiquer des écrouissages croissants par des passes successives au laminoir (écrouissage ascendant), ou bien, au contraire, partir d'une lame de métal écroule au maximum et diminuer sa dureté par des recuits à température croissante (écrouissage descendant). Dans chacune des deux séries on obtient des lames d'écrouissage divers; on choisit celles qui présentent des duretés analogues et l'on détermine leurs charges de rupture et leurs allongements. Voici les résultats obtenus avec l'argent et le laiton. SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- 4o5 Ar"enl. Charges de rupture. AII.HI ;enienls Durcies. Ascendant. Descendant. ascendant. descendant 3r,3 9.7 12 8 6,6 29,5 9.6 .1,6 5.7 4,4 28,6 8,9 12,7 12,7 7 27 9 1 1 ,6 18,9 9.' 26,3 9.6 10.6 18 i3 2^,2 7.6 10,3 3o,2 i3,3 Laiton. 20 36 5o,6 9,1 6,1 00 32,4 48,4 21,8 • 4,4 77 29 36 44,8 35 70 28,9 39 34,. 41 64 28,9 35,4 5o,2 42,2 53 28,4 3. 39,4 39,6 Des nombres ci-dessus on peut déduire les notions suivantes : 1° Il n'y a aucune propriété mécanique dont la détermination suffise pour connaître toutes les autres. 2° Les lames oDtenues par recuit partiel subissent des variations beau- coup plus régulières que les lames écrouies directement. 3" A dureté égale, les charges de rupture des lames obtenues par écrouissage ascendant sont toujours inférieures à celles que donnent l'écrouissage descendant. 4° A dureté égale, les allongements sont plus faibles et plus irréguliers dans la série ascendante que dans la descendante. Une nouvelle dilTérence se manifeste entre les deu.x séries si l'on mesure les duretés des lames après étirage poussé jusqu'à la rupture. — Duretés après étirage initiales. ascendant. descendant 120 m4 i3o 100 108 121 77 108 121 70 108 121 64 121 ii4 53 104 • i4 C. R. i9'4, I" Semestre. ('1 . 158, N -6.) 02 4o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ainsi les lames partiellement recuites s'écrouissent plus facilement sous un même effort que les lames obtenues par écrouissage direct. Inversement, nous avons étudié comment se comporteraient au recuit deux lames de même dureté appartenant aux deux séiies, ascendante et descendante. Nous avons donc préparé deux barres d'argent ayant la même dureté (62) obtenues, l'une par laminage direct d'un argent complètement recuit (^(i), l'autre par recuit d'un morceau ayant une dureté G8, chauffé 23 heures à io5°. Je les ai recuits à une même température (243°) pendant des temps variables en notant de temps en temps les duretés des deux lames. Voici les résultats : Ecrouissage Durée. ascendant. descendant. Diflerence min 0 62,3 62,3 0 I 62,3 62,3 0 3 60,5 57.7 2,8 5 37.7 53,3 4,4 7 55,5 5o,5 5 10 53,3 47.7 5,6 i3 49.6 40,2 9'4 20 33,3 3-, 6 i5,7 3o 5o,5 33,1 • 7-4 45 4. ,6 34,2 7.4 i'- 43 3i,3 ".7 2 37,6 3o,4 7,3 3,3o 33,1 3o,4 2,7 7 29,5 29,5 0 3o 28,8 28.8 0 On voit que, comme précédemment, la lame à écrouissage descendant suit une marche plus régulière que l'autre; elle se recuit plus rapidement, à ce point qu'il ne faut qu'une demi-heure pour amener de 62 à 33 la dureté de la deuxième lame, tandis qu'il a fallu 3 heures et demie pour obtenir le même résultat avec la lame à écrouissage direct. On peut donc en conclure que les diverses propriétés mécaniques des métaux ne sont pas étroitement liées les unes aux autres, et qu'un recuit partiel permet de conserver aux métaux une dureté élevée tout en leur assurant une homogénéité et une ténacité supérieure à ce qu'aurait donné l'écrouissage direct. SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- 4^7 CHIMIE PHYSIQUE. — Influence de la lempèrature sur les vitesses de transfor- mation des systèmes physico-chimiqites. Note de M. R. Marcelin, présentée par M. G. Lippmanii. I. Van 't HofF a fait observer, il y a déjà longtemps, que si toutes les molécules d'un système en voie de transformation étaient dans le même état, elles devraient toutes réagir au même instant; l'expérience étant très loin de vérifier cette conclusion, on doit conclure que les molécules actives capables de se transformer se trouvent dans un état exceptionnel {étal critique) différent de l'état moyen. Je me propose de montrer que, par application de la règle de distribution de Boltzmann-Gibhs, on peut évaluer l'énergie critique E nécessaire pour amener une molécule de l'état moyen à l'état actif, à condition toutefois d'avoir fait, d'autre part, l'étude expérimentale de l'influence de la tempé- rature sur la transformation étudiée. On ne confondra pas l'énergie critique avec l'énergie de réaction; cette dernière mesure la différence des énergies présentées à l'état moyen par deux édifices moléculaires (produit initial et produit final) composés des mêmes matériaux, mais d'architecture dillérente; l'énergie critique, elle, mesure l'effort nécessaire pour amener ces édifices à l'état instable où ils peuvent réagir. Il paraît bien que c'est là une grandeur de première impor- tance au point de vue chimique (mesure quantitative delà valence). Pour simplifier je n'étudierai que les transformations unimoléculaires et laisserai de côté certaines difficultés de détails. La question sera développée plus complètement autre part. II. Vitesse de réaction. — Dans une Note précédente (') j'ai indiqué d'après Gibbs que la vitesse de réaction v mesurée par le nombre n de molécules qui deviennent actives pendant une seconde s'exprime par la relation avec f/o- =^ (/, dq^ . . . dq„ dp^ . . . dp,, ; (') Comptes rendus, l. 138, i2 janvier 1914^ P- 116. 4o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. X et T désignent l'affinité et la température du corps qui se transforme, R est la constante des gaz, ix le nombre de molécules par molécule-gramme, i l'énergie d'une molécule caractérisée : i° en ce qui concerne sa position et sa configuration par les coordonnées généralisées: ^,,...,9„; 2° en ce qui concerne ses mouvements par les « moments »/),,...,/>„. Si l'on représente une molécule par un point représentatif dans un espace à 2« dimensions dont lescoordonnéesseraient q,, ...,f/n, Pi, •■■,P„, S représente une surface de cet espace (su/face critique) limitant le domaine de stabilité des molé- cules étudiées. L'intégrale / qui intervient dans l'expression de v est relative;! celte surface. III. Énergie critique. — Prenons la dérivée logarithmique par rapport à la température de l'expression (i\ il vient d\nv X I clA, IJ. Mais : i" la thermodynamique nous donne, si l'on désigne par u l'énergie moyenne d'une molécule-gramme, 1° le quotient des deux intégrales représente l'énergie moyenne £ des molécules sur la surface critique et u.t l'énergie moyenne C d'une molécule- gramme sur la surface critique. Par suite, d\nv C — (/ C — u représente l'énergie E à fournir pour amener une molécule-gramme depuis l'état moyen jusqu'à l'état actif : c'est la grandeur que nous avons nommé énergie critique. On a donc f/Inc E dT \\T' IV. Influence r/e la température sur les vitesses de réaction. — Du fait qu'une réaction s'effectue avec une vitesse mesurable, on peut conclure, comme je l'ai indiqué dans ma dernière Note, qu'il existe une différence SÉANCE DU 9 FÉVRIER I914. 409 très grande entre l'énergie moyenne et l'énergie critique t^ à plus forte raison les variations de £^ — « = E en fonction de T seront-elles très faibles par rapport à E. On pourra donc écrire E — A 4-5«T + i3T^-4-..., a et p étant petits devant A. Dès lors il vient d\nv A a UT-2 ^ RT ^ r" Van 't HofF a montré il y a longtemps que cette formule représente bien les résultats de l'expérience pour les réactions en milieu homogène et qu'en outre a et [3 sont toujours très petits et souvent pratiquement nuls. V. Réactions hétérogènes. — Lesraisonnementsprécédentsàpeinemodifiés peuvent s'appliquer aux transformations hétérogènesetconduireauxmêmes conclusions. J'ai tenté une vérification expérimentale dans le cas de l'éva- poration et de la sublimation dans le ride, les résultats ont été conformes aux prévisions faites. Je ne donnerai ici que les formules trouvées par voie empirique. Vitesse de sublimation de la naphtaline : d\nv 14492 5,72 dT ~ T* T Vitesse de sublimation de l'iode : d lue 10277 276,5 dT ~ ~T^ T~' Evaporation de la nitrobenzine : d\rn- 80894 209,5 dT "" ~T^ T CHIMIE PHYSIQUE. — Vitesse de réaction dans les hydrogénations catalyliques en présence de noir de platine. Note de M. G. Vavo.v, présentée par M. A. Haller. Dans les études des hydrogénations catalytiques en présence de noir de platine, j'ai montré que certains composés organiques, susceptibles de fixer plusieurs molécules d'hydrogène, donnent lieu à une réaction en /JIO ACADÉMIE DES SCIENCES. plusieurs temps, au cours de laquelle se foraient les produits intermédiaires entre le corps mis en œuvre et le corps saturé correspondant. Tel est le cas pour le limonènc, la carvone, la benzylidcne-acétone, l'oxyde de mésityle, la phorone ('). La vitesse d'absorption de l'hydrogène dans ces réactions présente, pour un même corps, une allure très variable selon les conditions expérimentales, en particulier selon la quantité et la qualité du catalyseur employé. C'est ce point que je développerai dans la présente Note. Les expériences ont porté surtout sur le limonène. L'hydrogénation catalytique du liuionène C'H"' conduit d'abord au carvomenthène C'^H'*, puis au menthane C'^H-". La mesure du pouvoir rotatoire du liquide permet de mettre aisément en évidence ces deux phases successives de la réaction (-). Si l'on emploie un noir de platine très actif et en quantité suffisante, la vitesse de réaction reste sensiblement constante pendant toute la durée de l'opération. C'est à peine si l'on peut noter un léger ralentissement pendant la seconde moitié de l'expérience. Lorsqu'on diminue la quantité de platine, ce ralentissement s'accentue de plus en plus et l'étude de la vitesse d'hydrogénation permet alors de mettre nettement en évidence l'existence de deux phases dans la réduction. Voici, à titre d'exemple, deux expériences faites sur 35*^ de limonènc, agité dans les mêmes conditions, mais avec des quantités différentes d'un même échantillon de noir de platine. Première expérience. — Platine 6s. Volumes absorbés Temps Temps (en minutes) (en litres). (en minutes). pour absorber i'. 1 3i 31 2 6^ 3i 3 >o 3i 4 '31 3i 5 >6i 3i 6 20 31 7 24 4 8 28 4 9 32 4 10 36 4 II 4o 4 12 47 7 12,2 : 100 (•) Vavon, Comptes rendus, t. 152, p. 1675; l. 153, p. 68; t. 154., p. 1703. (-) Vavon, Comptes rendus, t. 152, p. 1675. SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1914. /jll Deuxième expérience. — Platine 2". Volumes iibsurlics Temps Temps (en minules) (en litits). (en minules). pour absorber 1'. 1 6J. 61 2 ii{ 6 3 i8i 6 A 25 6i 5 3.i 6i <3 39 7I 7 52 i3 8 66 i4 9 81 i5 10 98 17 II 120 22 12 170 5o Dans celle seconde expérience, on voit que ia vitesse est nolablenieril plus faible pendant la seconde phase que pendant la première. D'autre part, si à la fin de la réaction on ajoute une nouvelle quantité de linio- nène, l'absorption reprend une vitesse à peine inférieure à celle du début. Il semble donc que le catalyseur, fatigué par un travail trop grand, n'ac- complisse que péniblement certaines hydrogénations difficiles, alors qu'il est encore susceptible de provoquer des réactions plus faciles. L'activité du noir de platine diminue peu à peu au cours des difierentes expériences où il entre en jeu. On a donc ainsi un moyen de rendre le cata- lyseur moins actif. Mais, à cet effet, on peut aussi le porter à des tempé- ratures élevées; ses affinités diminuent d'autant plus que la température est plus grande et la durée de chauffe plus longue. Pratiquement, il convient de le chauffer entre 3oo° et 5oo° : au-dessous de 3oo°, l'activité ne s'affaiblit pas ou, du moins, ne s'affaiblit que très lentement; au-dessus de Soo", le noir se transforme en mousse tout à fait inactive. Voici les résultats obtenus dans une expérience effectuée sur 35^ de limonène en présence de 6^ du noir de platine de l'échantillon précédent, maintenu au préalable aux environs de 430° pendant 2 heures : Volumes absorbés Temps (en minutes) (en litres). Temps (en minutes). pour absorber 1'. > Si 8| 2 '7 8^ 3 20 8 4 33 8 5 4 1 8 6 5i 10 6,5 69 36 7 99 60 4l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tandis que la vitesse reste à peu près constante pendant la fixation de la première molécule d'hydrogène, on voit que cette vitesse diminue brus- quement après le sixième litre; après le septième litre elle est à peine sen- sible. A ce moment, j'ai ajouté 35« de limonène; l'absorption a immédiate- ment recommencé à raison de i' par ii minutes. Ce platine, à peu près incapable de provoquer l'hydrogénation de la double liaison du noyau, peut donc néanmoins effectuer aisément celle de la double liaison exté- rieure. On a ainsi dans l'élévation de température un moyen commode de diminuer l'activité du platine. L'étude de l'hydrogénation de la carvone et de la benzylidène-acétone m'a conduit à de semblables résultats. Des faits précédents se dégagent les conclusions suivantes : 1° La courbe des vitesses dans les hydrogénations des corps susceptibles de fixer plusieurs molécules d'hydrogène présente une allure très variable suivant la quantité et la qualité du catalyseur; 2" En chauffant le noir de platine à des températures convenables, on peut diminuer son activité, le rendre inapte à effectuer des hydrogénations difficiles, alors qu'il peut encore aisément catalyser des hydrogénations plus faciles. CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelles recherches sur les points de transformation et la structure des aciers nickel-chrome. Note de M. I^éon (iuii.i.ET, pré- sentée par M. H. Le Chalelier. Dans une Note récente ('), j'ai exposé les premiers résultats des recherches que j'ai entreprises sur le rôle du chrome dans les aciers nickel- chrome. Les nouveaux essais que j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie ont mis en vue l'influence d'une teneur croissante en chrome sur les points de transformation d'alliages à teneurs sensiblement constantes en carbone et en nickel. Le Tableau suivant résume quelques-unsdesrésultatsobtenusen opérant dans les conditions indiquées dans ma précédente Note. Les essais méca- niques et la structure ont été déterminés, sur le métal ayant subi le même cycle de température que l'échantillon utilisé pour l'étude thermique. (') Comptes rendus, l. 136, igiS, p. 1774- SÉANCE DU 9 FÉVRIER igil\. 4ï3 Première série à 2 pour 100 de nickel. Points de trsnformation. Prc priélés mécaniques. Composition cli iniique. A réchauf- fement. .\u refroi- dissement. Structure. Résilience. Dureté C. Ni. Ci: à la bille. 0, l5 2,. 3 0,06 670 64o perlite '9.5 i3i 0, 16 2,o5 0,90 705 6l5 perlite .7>5 t55 0 , 26 2,20 I ,00 700 590 p erlile compacte 6,3 270 0, i5 2,o4 •'99 7i5 43o perlite déliée 6,8 271 0,23 2,36 3,00 7.5 35o marlensite 4,9 524 0,22 2,19 4,84 730 240 martensite 3,f 522 0,24 2,20 5,29 720 23o mai- tensite se colorant 4 545 0, 19 2,02 7''7 7i5 2 1 0 carbure 4,6 527 0,34 '.9 I 0 , 25 720 invisible carbure 3,1 579 Deuxième série à 4 po ur 100 de nickel. Compositioii cliiriiique. Points de A l'échauf femeiit. transformation. Au refroidis- sement .V ropriélés mécaniques. C. Ni. Cr. Structure. Résilience. la bille. 0,07 3,89 0 655-725 63o-55o perlite 22,5 ti8 0, 16 4,28 0,95 700 425 perlite -+- marlensite 6,8 294 0, l3 4,24 1-90 700 36o marlensite 7.5 354 -l- un peu de ferrite 0, i5 4,3o 3,00 7o5 25o martensite 3,. 44-^ 0,18 3,88 5,85 7.5 23o marlensiteH-carbi re 5 470 0,18 4,01 8,26 715 vers 200 carbure 3,7 5oo 0,27 4,17 13,87 7t5 invisible carbure 3,7 5oo Les conclusions qu'on peut tirer de ces résultats se résument aisément : 1° L'action du chrome sur le point de transformation au refroidissement n'est pas proportionnelle à la teneur en cet élément. A partir d'une certaine quantité variable avec le pourcentage en nickel, mais comprise entre 3 et 5 pour 100, le chrome a une influence très faible, d'autant plus que la méthode thermique que j'ai utilisée ne permet pas de bien mettre en vue les points de transformation situés très bas. Pour les aciers les plus chromés, les essais seront repris par la méthode dilatométrique. Il est à noter de plus que lorsque la teneur en nickel est faible (i"^* série), le chrome ajouté en faible quantité (Cr.") Atilinioine . . . . 6,5.") (601°) Plomb... 10,870 (3-27") Aluminium... 2 , 1 1 (658") Zinc 6,()'2 lii'S") Cuivi-e 8,40(1083°^ (^uant à la dilatation thermique de ces métaux fondus, on peut la repré- senter très exactement à l'aide des formules suivantes, qui en donnent le volume spécifique r à la température / : (deiiTgSSo) î .'=(Ag[.-H..6.,o-(.-23..)-.:. ,o-( ^ ~ .3.)^+ ,46. .o- '^^ - .3. )3] (dêa^rlW) |'-T^[' + 35.,o-(.-3.7) + 93..o-V-3.7n ,, , ':'"° „^ { (■ = 2-î-[n-2i7.io-«(<-4i8)- iq8.io-»(/ — 4i8f 1 (de 418° a 918") * 6,92"- ^ -' ^ i > \ Antimoine ,, ., . .,, , ('= ^-^[i + 4i. io-«(< — 63i) -h i2o.io-''(< — 63i)-| (de 631° a 1074") ) 6,55'^ ' Aluminium j 1 c-om (de 6.-)8'' a 1000») ( 2,4i ^""'.''^ . , I ('= -j-V-[i-+-62.io-8(< — io83) — .56o.io-''(<-io83)2+56oo.io-'H< — io83)n (de 1083° a 129.3°) ) 8,40"- ^ ' ^ ' v /J On peut illustrer ces formules en donnant quelques valeurs des densités : Point lie fusion. .'iOO°. (100°. 800". 1000-. l'2O0". Etain 6,98 6,86 6,77 6,69 6,56 " Plomb 10,875 10,85 10,71 10,49 10, i5 » Zinc 6j92 » 5,81 6,07 » » Antimoine 6,55 » » 6,48 6,36 » Aluminium 2,4i » » 2,36 2,29 » Cuivre 8,4o » » » » 8,32 (') Métaux purs à 0,1 pour 100 près, sauf l'aluminium qui contient environ 0,6 pour 100 d'impuretés. 4l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il est important de signaler que la courbe des volumes spécifiques de l'étain possède un point d'inflexion très marqué vers 620", qui provient d'un accroissement très rapide de la dilatation aux hautes températures. Cette particularité fait penser aux courbes analogues que donne l'étude des substances présentant V allotropie dynamique^ et nous poursuivons nos expériences pour savoir si l'étain ne fournirait pas un nouvel exemple de ce phénomène après avoir passé aux basses températures par une grande variété de formes, comme il arrive pour le soufre, par exemple. On peut remarquer encore qu'il y aune certaine analogie de forme entre les courbes de dilatation d'un même métal à l'état solide et à l'état liquide; on peut même ajouter qu'un métal très dilatable sous un état l'est aussi sous l'autre. C'est à celte simple remarque purement qualitative que paraît devoir se réduire la loi énoncée par Omodei et Vincentini, qui, supposant les coefficients de dilatation indépendants de la température, admettaient qu'il existait un rapport constant, indépendant du métal, entre ces coeffi- cients, avant et après la fusion. Nos expériences ne sont pas encore assez avancées pour qu'on puisse en déduire la variation de volume qui accompagne le changement d'état. Tout fait prévoir qu'elle est assez faible (i à 2 pour 100 environ); nous préci- serons quand nous aurons terminé l'étude densimétrique du bismuth et des fontes. MINÉRALOGIE. — Les zéoliles du n'a do Peixe (Brésil). Note de VI. Alberto Betim Paes Leme, présentée par M. A. Lacroix. L'ouverture de tranchées d'un chemin de fer au Parana (Brésil) a fait découvrir un gisement de zéolites, remarquable par l'abondance et la beauté de ses échantillons. J'ai étudié une collection de ces minéraux, envoyée au Muséum national d'Histoire naturelle par M. Lombard. Le rio do Peixe (vixiève du Poisson) est un affluent de Vlvahy, qui se jette dans le Parana, dont les eaux vont former, avec le Paraguay., le rio de la Plata. Le Peixe, ainsi que Vivahy, coule dans l'Etat du Parana, au sud du Brésil. Les zéoliles du rio do Peixe se présentent dans les cavités et les géodes d'un basalte à grain fin, très altéré, riche en limonite et en delessite. Cette lave forme des coulées intercalées dans le permo-carbonifère et dans des assises de grès rouge attribuées au Trias. SÉANCE DU 9 FÉVRIER IQM- 4i7 Je décrirai brièvement les différentes espèces qu'il m'a été donné d'exa- miner; pour chacune d'entre elles j'ai recherché, à l'aide du speclrographe, les substances qu'elles peuvent renfcrtner en minime quantité : La sliiibile se présente généralement en grandes gerbes souvent aplaties suivant le clivage gondolé g'. Parfois elle est disposée en beaux éventails et en petits cristaux implantés directement sur les parois des cavités du basalte. Les cristaux sont toujours aplatis suivant g^ et disposés d'une manière confuse, lis sont limpides, légèrement brunâtres. La déshydratation les rend blanc laiteux et semble commencer à l'extré- mité des gerbes. Le speclrographe y indique des traces de sodium; pas de rubidium, de csesium, de baryum, ni de strontium. La lieutandile se montre généralement en cristaux nets et nacrés; g^ (010), /> (001 ), m (110), «' (ÎOl) et o' (101). Dans l'un des échantillons, les cristaux sont bruns et minuscules. L'examen spectrographique révèle la présence d'une certaine quantité de Mg et de Fe, ainsi que de très faibles traces de Mn, Ti et Na. La mésolite se présente en fines aiguilles, souvent très nettes, parfois très limpides, terminées par les pointements habituels. Ces aiguilles sont implantées sur toutes les auti'es zéoliles; elles supportent parfois des rhomboèdres de calcite. Uapopliyllile se montre surtout en ciistaux aplatis, suivant p, ayant tantôt les faces m faiblement développées et le dièdre a' n' allongé, tantôt les faces m domi- nantes, portant les deux directions habituelles de stries. Il existe aussi de fort beaux cristaux limpides de la forme a', allongés parallè- lement à l'axe vertical, suivant lequel ils mesurent plusieurs cenlimètres. Les cristaux aplatis sont parfois d'un blanc laiteux et opaque. Sur une lame taillée parallèlement à /j, on voit de fines aiguilles blanches de mésolite disposées norma- lement aux arêtes; ce sont elles qui déterminent l'opacité de l'apophyllite. J'ai aussi constaté à l'œil nu, à travers un échantillon de slilbite, des aiguilles identiques qui paraissent être également constituées par la mésolite. L'examen spectrographique a révélé la présence de Na et de K. La laumontite, facilement reconnaissable à son état de semi-déshydratation, qui la rend blanche et poussiéreuse, affecte des formes fîbro-radiales ou simplement fibreuses, rappelant alors un peu les gerbes de stilbite. Enfin, la cliabasie se présente, lantôt en petits rhomboèdres d'un blanc laiteux, tantôt en beaux cristaux associés à de la calcite. L'examen rapide de cette collection démontre nettement un certain ordre dans la succession des diverses zéoliles; cependant cet ordre de succession n'est pas rigide, du moins pour toutes les espèces. Ainsi la heulandite et la stilbite sont généralement les premières formées, mais la stilbite précède parfois la heulandite. La laumontite peut être aussi plus ancienne que la stilbite et que la heulandite. La formation de l'apophyllite constitue une étape incontestablement plus récente. Enfin, la mésolite, dont les fines aiguilles sont implantées sur toutes les zéoliles précédentes. ,1l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. forme la dernière pliase de cristallisation; mais on a vu plus haut que sa cristallisation est parfois contemporaine de celle de l'apophyllite. Pour la chabasie, il n'existe que deux points de repère : dans l'un elle se trouve implantée sur du quartz améthyste; dans l'autre elle est associée à de la calcite, de la dolomite et de la heulandile; elle est plus ancienne que les carbonates et plus récente que la heulandite. Quant à la calcite, elle a continué à cristalliser après toute la série des zéolites. Donc l'alumine, présente à la première étape de cristallisation, disparaît dans la deuxième, caractérisée par de l'apophyllite. Il est possible que sa présence dans la dernière étape (mésolite) soit due à une simple remise en mouvement. Il m'a semblé en effet que la mésolite était peut-être une sorte de produit de décomposition dans l'apophyllite et dans la stilbite. Le fait que tous les éléments des minéraux sont parmi ceux qui dominent dans le basalte, ainsi que l'état de profonde décomposition de celui-ci, porte à considérer les eaux météoriques comme ayant été le principal agent de la genèse des zéolites étudiées dans cette Note. Je dois cependant signaler la présence d'asphalte imprégnant les diffé- rents minéraux de l'un des échantillons. Son origine en certains points permet de se demander si les phénomènes hydro-thermaux n'ont pas joué quelque rôle dans la production des minéraux du rio do Peixe. Il semble impossible de trancher cette question d'une manière définitive autrement que sur le terrain. BOTANIQU E . — Sur la descendance des Haricots ayant présenté des cas de xènie Note de M. Jean Daniel, présentée par M. Gaston Bonnier. Dansune Note précédente ('), j'ai étudié un cas de xénie (c'est-à-dire d'influence de l'embryon sur les téguments de la graine) chez le Haricol d'Kspagne fécondé par le Haricot noir de Belgique. Les graines étaient d'un noir brillant comme celles du père, mais elles avaient conservé la forme et la taille de celles de la mère. A la génération F,, elles donnèrent chacune une plante ayant tous les caractères de la mère et qui, autofécondées, fourni- rent de nombreuses graines. Je supposai qu'il s'agissait d'un hybride unila- téral mendélien et je semai toutes les graines pour étudier la génération F.. (') Jea>' Daniel, Sur un cas de xénie che^ le Haricot {Comptes rendus, i" juillet 1912). SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- 4l9 J'ai indiqué que tous les cotylédons restèrent hvpogés (caractère maternel), mais les teintes de l'appareil végétatif aérien me semblèrent rappeler tantôt celles du père, tantôt celles de la mère. Les proportions de ces plantes n'offraient d'ailleurs aucun rapport avec la loi de Mendel. Plus tard, ces Haricots furent tous à rames, comme la mère; les fleurs présentèrent cette fois trois types : certains pieds avaient des fleurs rouges entièrement comme la mère; d'autres, des (leurs à étendard rouge et à ailes et carènes blanches ou tachetées de points rouges; enfin les derniers por- taient des Heurs blanc sale. Les premiers fournirent des graines panachées de violet plus ou moins foncé; les seconds, des graines panachées de brun plus ou moins foncé également; enfin les troisièmes, des grains blancs, dans des proportions sans rapport avec la formule mendélienne. Je pratiquai l'autofécondation sur un pied de chaque type et j'en semai les graines au début de mai igiS. Le premier (panaché violet) a donné une proportion de quatre types maternels pour un à fleurs et graines blanches. Le deuxième lot (panaché brun) a donné des fleurs panachées et des graines panachées, soit de violet, soit de brun, dans la proportion de 2 à 3. Enfin le troisième lot (graines blanches) a donné des graines et des fleurs panachées avec des fleurs et des graines blanches dans la proportion de o,5. Ainsi, à la génération F3, il n'y avait dans la descendance de l'hybride aucun carac- tère paternel apparent; la variation se continuait à la façon de la géné- ration Fj, sans proportions fixes entre les types des diverses catégories. En 191 -i, à la suite de nouvelles hybridations entre le Haricot d'Espagne et le noir de Belgique, je récoltai des graines d'un noir brillant et aussi des graines couleur chocolat et des graines couleur café au lait, ce qui montrait bien que l'influence paternelle pouvait être complète ou plus ou moins prononcée. Je semai cinq graines de chacun de ces types à des distances assez éloignées, de façon à pouvoir prévenir plus facilement des croisements. J'obtins encore de bonnes germinations hypogées dans chaque lot, mais au lieu de donner, comme dans le cas précédent, des plantes toutes semblables, je constatai des différences dans les fleurs et dans les graines. Les cinq descendants des graines d'un noir brillant étaient à fleurs rouges comme la mère, mais deux d'entre eux donnèrent des graines d'un noir brillant dans toutes leurs gousses; les trois autres portèrent des graines panachées de noir et de violet, plus ou moins foncé suivant les pieds. Les cinq pieds provenant des graines couleur chocolat portèrent tous 420 ACADÉMIE DES SCIENCES. des fleurs panachées à étendard rouge et autres pétales blancs; les graines de deux pieds étaient d'une teinte chocolat foncé avec tendance légère à se marbrer; un autre portait des graines d'une teinte chocolat clair; enfin les deux derniers avaient des graines panachées de brun clair sur fond cou- leur bois. Les graines couleur café au lait donnèrent quatre pieds à fleurs panachées comme les précédentes et un à fleurs blanches. Celui-ci portait des grains blancs; trois des autres avaient des graines à teinte passant du chocolat foncé au café au lait suivant les pieds et le dernier était couleur chocolat presque noir. J'ai autofécondé ces diverses formes et je me propose de continuer quelques années encore ces recherches afin de voir si, par sélection, il est possible de fixer des races de Phaseolus multijiorus à grains noirs, chocolat, café au lait ou blancs, comme c'est probable puisqu'il en existe déjà une race à grains blancs. De ces recherches on peut conclure que, chez les Haricots sur lesquels j'ai expérimenté : 1° Les phénomènes de xénie varient comme intensité suivant les hybri- dations réalisées, l'influence paternelle sur les teintes des graines hybrides pouvant être totale ou mitigée; 1° Les hybrides entre le Phaseolus mullijlorus et le Haricot noir de Belgique ne se conforment en aucune façon à la loi de Mendel quant à l'hérédité des caractères parentaux; 3" Des croisements, qu'on serait tenté de croire absolument identiques, donnent des résultats fort différents suivant les cas et les années. Un tel résultat ne peut que mettre l'expérimentateur en garde contre les généra- lisations prématurées. BOTANIQUE. — Essciis d'immunisation de la Rose trèmière contre la m.aladie de la Rouille (Puccinia Malvacearum Mont.). Note de MM. Jakob Eriksson et Carl Hammarlund, présentée par M. Gaston Bonnier. Par des études assez étendues sur la nature et le développement de la Rouille de la Rose trémière (Puccinia Mahacearum Mont.), poursuivies pendant les années 1899 à i9t i au champ d'expériences près de Stockholm et publiées en 191 1 , il résulte entre autres choses ce qui suit : La propagation de la maladie d'une localité à une autre a lieu, lorsqu'il SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- 4^1 s'agit de distances considérables, essentiellement à l'aide de graines malades ou de pieds provenant de telles graines. Dans les graines malades et dans les bourgeons de plantes issues de telles graines, le champignon hiverne sous une autre forme plasmique. Il vit dans le protoplasma des cellules de la plante hospitalière et, mêlé à lui, il constitue une sorte de symbiose. C'est ce qui est appelé rnycoplasma. Le champignon ne sort de l'état plasmique pour entrer dans l'état mycé- lien que peu avant l'apparition des pustules primaires. C'est là ce qu'il faut considérer comme le stade primaire de la maladie, à la difl'érence du stade secondaire., qui apparaît ensuite, quelques semaines plus tard. L'ori- gine de l'éruption primaire est à chercher dans une source interne de maladie, tandis que l'origine de l'éruption secondaire est à chercher dans des germes contagieux, provenant du dehors. Ces résultats nous ont amené à la question suivante : Serait-il possible que des substances fungicides, données au sol où poussent les plantes malades, pussent influer sur Je germe interne de maladie au point de le tuer ou au moins de l'afiaiblir? Dans ce but, nous avons installé en 1912 et igiS, au champ d'expé- riences nommé tout à l'heure, quelques essais de culture, dont nous allons donner brièvement les résultats principaux. Les essais furent exécutés dans des cylindres de zinc, au nombre de 10 en 1912 et de 8 en 1913. Ces cylindres, de 3'" de profondeur et de o"',62 de diamètre, étaient enfouis dans le sol du jardin expérimental. A. Essais de 1912. — Dans 10 cylindres furent transplantés, le 3 mai, [\o pieds de Rose trémière, 4 plantes dans chaque cylindre. Les pieds étaient d'une lignée forle- nieiil infestée (Rose de Chatel). Les graines avaient été semées dans l'été de 191 1 . Les plantes, restées saines jusque vers le i5 août, furent, à partir du milieu de septembre, gravement attaquées par la Rouille. On les laissa hiverner en plein champ, couvertes d'une couche de feuilles et de rameaux. Durant les 20 premiers jours, les plantes furent arrosées, au besoin, avec de l'eau pure. Le 28 mai, l'arrosage des cylindres, avec une solution de sulfate de cuivre à I pour 100, commença. Dans ces cylindres, la proportion du sel toxique fut augmentée successivement, jusqu'à 10 pour 100 dans certains cylindres. Le 26 juin, c'esl-à-diie après 16 jours, les premières pustules de la rouille appa- rurent, bien que peu nombreuses, dans huit cylindres. Dès ce moment, toutes les feuilles des !\0 plantes furent examinées scrupuleusement, et le degré de maladie de chaque feuille fut fivé de la manière suivante : 0 = absence de pustules, 1=1 jo pus- tules tout au plus, 2 =; jusqu'à 2.5 pustules, 3 = jusqu'à 100 pustules et '\ = plus de 100 pustules. En même temps, toutes les feuilles furent marquées par des points rouges de peinture à l'huile pour être reconnues aux examens suivants. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 6.) 54 422 ACADEMIE DES SCIENCES. En comparanl, dans le cours de l'été et de l'aiitomne, les plantes de ces cjlindres, on trouva une dilTérence évidente entre les plantes arrosées avec de l'eau et celles arrosées avec la solution fungicide. Sur les premières, le degré de la Rouille s'élevait au début ("--v) lentement, puis (i,^-5ji) fortement, gagnant sur un grand nombre des feuilles le troisième ou quatrième degré de maladie. Dans les cylindres, traités avec la solution toxique, au contraire, le degré de l'intensité de Rouille diminuait, au début fortement et ensuite plus lentement. Aucune nouvelle pustule n'apparaissait et les anciens sores morts se montraient entourés de cercles ronds noirs, indiquant la mort du tissu mycélifère environnant. B. Essais de 1918. — Dans 8 cylindres furent repiqués, le 2 mai, Sa pieds de la même lignée de Rose Irémière, 4 plantes dans chaque cylindre. Les plantes res- tèrent indemnes jusqu'au 2/4 mai. Ce jour-là, un très petit nombre de sores furent découverts sur les feuilles de trois plantes. L'arrosage avec une solution fungicide commença le 4 ju'i- Deu\ cylindres furent arrosés avec de l'eau pure, deux avec une solution toxique à 1 pour 100, deux avec une telle solution à 1 pour 100 au début, à 2 pour 100 ensuite, et 3 pour 100 à la fin, deux avec une telle solution à 1 pour 100 au début, à 2 pour 100, puis à 4 pour 100 ensuite et à 5 pour 100 à la fin. Les résultats des observations se voient sur le Tableau ci-dessous : Essais d'immunisation exécutés en I9i3(la péiiode critique du 27 juin au 25 juillet). Série I : Série II : Série 111 : Série IV. Eau pure. Suif, de cuivre ( 1 p. 100). Suif, de cuivre ( 1 à. T p. 100). Suif, de cuivre ( 1 à 5 p. 100) 2 cylindres, 8 plantes. 2 cylindres, 8 plantes. 2 cylindres, 8 planles. 2 cylindres, 8 plantes. Nombre de feuilles Nombre de feuilles Nombre de feuilles Nombre de feuilles Jour rouillées du degré rouiUées du deyré rouillées du degré rouillées du degré valion. demnes. 1. 2. 3. 4. demnes. 1. 2. 3. 4. demnes. 1. 2. 3. 4. denincs. 1. 2. 3. 4 27 juin . I 6 8 20 2 8 i5 4 ' » 'o 4, demnes. 1. 2 8 i5 6 i5 7 12 44 9 demnes. 1. 0 3. 12 10 2 3 '7 5 )) u 57 25 3 )) 4 juin. 2 5 3 21 6 i5 7 » » » 17 4 » » 25 juin. 12 16 8 24 12 44 9 " " " 52 26 » » Quatre jours plus lard, le 29 juillet, un changement très notable fut constaté. Les planles de tous \es cylindres se montraient attaquées de la Rouille au suprême degré, et elles restaient dans cet étal jusqu'à la fin de la culture. Ces résultats mettent en évidence qu^on peut, par l'introduction d'un liquide fungicide dans les racines de la plante nourricière, arrêter ou du moins affaiblir la vitalité du champignon, fiianl à l'état latent dans l'inté- rieur de la plante ( ' ) . Nous entrevoyons dans ces résultats la perspective d'un nouvel ordre de (') Comp. L. Ri.ARiMGHEM, Sur la transmission héréditaire de la Rouille chez la Rose trémière {Althœa rosea) {Comptes rendus, l. 157, I9i3, p. i536). SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4' 4^3 mesures à recommander pour combattre les maladies des plantes cultivées. Pourtant il est évident que l'idée d'immunisation n'est pas encore prête à être introduite dans la pratique, car la possibilité de l'immunisation est constatée seulement à une certaine époque de développement du champi- gnon parasitaire. Il faut encore trouver une méthode de suppression du parasite dans sa dernière phase de développement, dès la fin de juillet dans le cas actuel, après l'apparition dominante de la seconde forme de spores, qui germent et infestent la plante au moyen de sporidies. Il nous faut encore deux à trois ans pour l'achèvement de ces études. BOTANIQUE. — Le genre Tanulepis à Madagascar. Note de M. P. Choux, présentée par M. Gaston Bonnier. Les trois genres Camptocarpus, Symphylonema et Tanulepis, spéciaux aux îles madécasses et bien caractérisés parmi les Asclépiadacées-Périplo- cées par leurs filaments coronaires soudés à la base en forme d'anneau, présentent entre eux des liens de parenté très étroits, à tel point que nous estimons devoir identifier le genre Symphylonema avec le genre Tanulepis et faire rentrer dans ce dernier deux espèces classées autrefois parmi les Camplocarpus . Decaisne('), qui créa le genre Camplocarpus, décrivit quatre espèces, une provenant de la Réunion, les trois autres récoltées à Madagascar ; et, pour leur auteur, ces lianes se caractérisaient par la présence d'une couronne à cinq lobes soudés à la base en forme de tube et bifides au sommet. Il est vrai que Decaisne s'est contenté de donner les caractères génériques et n'a décrit particulièrement les fleurs d'aucune de ses espèces; de plus, il déclare lui-même n'avoir pu observer d'une façon précise celles du Camplocarpus linearis, qu'il n'a pu voir complètement développées. D'autre part, en iSgS, M. R. Schlechter (-) créait pour une liane récoltée à Madagascar, aux environs de Fort-Dauphin, et qu'il appelait S)'w/;/jj/o- ncma madagascariehse, le genre Symphylonema, qui se dilTérenciait du genre Camplocarpus par ses lobes coronaires non bifides au sommet. (') Décaisse, Asclepiadeœ (Prodr. DC, \III, p. 493). (') R. ScHLECHTER, Tivo «en' Gciiera oj Asclepiadeœ {The Journal of Bolany, t. XXXIII, 1895, p. 32 1, Tab. 332). 424 ACADÉMIE DES SCIENCES. Or, si MM. Costantin et Gallaud (') ont pu constater, en opérant leur re vision des Périplocôes de l'herbier du Muséum, que le Camptocarpus mauritianus Dcne possède effectivement une couronne à lobes bifides au sommet et si MM. Jumelle et Perrier de la Bâthie (*) ont fait la même constatation pour \e Camptnca?-pus liojeri iam. et Perr. (vraisemblablement identique au Camptocarpus Bojerianus Dcne), il n'en est pas de même, en veydinc\\&^^ouT\Q Camptocarpus crassifoliusJ)cnQ. MM. Costantin et Gal- laud déclarent que, dans cette espèce, la couronne se termine en liant par de larges dents à pointes obtuses, au nombre de cinq ; ce Camptocarpus devrait, par conséquent, rentrer plutôt dans le genre Symphylonema. La même synonymie devrait être également établie pour le Camptocarpus linearis Dcne, dont les fleurs n'ont jamais, à notre connaissance, été dé- crites mais qui, comme nous avons pu l'observer sur des spécimens récoltés par M. Perrier de la Bâthie sur les dunes des environs de Tuléar, possède une couronne formée de cinq filaments allongés à sommet simple. Nous croyons, toutefois, devoir appliquer à ces plantes ainsi qu'à une liane du mont Tsaratanana, qui nous a paru nouvelle, un autre terme gé- nérique, celui deTanu/epis. Ce genre Tanulepis, créé en 1879 par Balfour(-') pour une Périplocce de l'Ile Rodrigue ne nous paraît, en effet, offrir aucun caractère qui permette de le séparer du genre Symphylonema, car dans l'un et l'autre on retrouve le même calice de petite taille, avec cinq glandes à la base, la même corolle profondément lobée, et surtout la même couronne avec ses cinq pièces soudées à la base en anneau et simples au sommet. Aussi croyons-nous qu'il y a identité entre les deux genres; et, le terme de Tanulepis étant le plus ancien, nous estimons devoir l'appli juer au Symphy- lonema madagascariense Schllr. ainsi qu'à notre liane du monlTsaratanana, et aux Camptocarpus crassifolius Dcne et linearis Dcne. D'ailleurs, le caractère qui sépare les Camptocarpus des Tanulepis n'est pas toujours absolu. En effet, si les cinq dents qui surmontent la couronne du Tanulepis crassifolia sont bien dans certains cas obtuses au sommet, (') Costantin el Gallauu, Révision des Asclépiadacêes de Madagascar {Ann. d. Se. nat. Bol., 9' série, I. VI, 1907, p. 35i). • (-) H. JuMELLK el H. Perrier de la Batiiie, Notes biologiques sur ta végétation du nord-ouest de Madagascar, les Asclépiadées (Ann. du Mus. colonial de Mar- seille, jG" année, 1" série, l. VI, 1908, p. i83). (') Bavi.ey Balfour, Transit of Venus Expéditions, 1874-1875: Collections froni Rodriguez, Botany [Phil. 7^/ans. of t/ie royal Soc. of London, 1G8 (extra Vol.), 1879, p. 302-387]. SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- 4^5 comme le mentionnent MM. Coslantin et Gallaud, il arrive parfois que dans une même fleur le sommet en soit très légèrement bifurqué. Mais précisément, en raison même de ce caractère, le Tanulepis crassifotia représente un excellent type de transition entre les deux genres, parce qu'il participe à la fois de l'un et de l'autre. Il nous a semblé cependant que, comme la bifurcation du sommet est toujours peu accusée et n'existe pas toujours, la place de cette espèce est plutôt dans les Tanulepis que dans les Camptocarpus où les lobes sont, au contraire, toujours très profon- dément bifides. Quant à notre Tanulepis acuminata des cimes à lichens du mont Tsara- tanana, c'est une liane dont les feuilles caduques, ovales ou presque orbiculaires, à sommet longuement acuminé, sont nettement pétiolées (3""" à 5""") et mesurent 27'"'" à 4i™"' de longueur sur i3"'"' à 19°"" de largeur. Les fleurs, blanches et de petite taille (2""", 4 à 2""", 5 de haut), ont la couronne caractéristique des Tanulepis, c'est-à-dire cinq filaments simples au sommet, opposés aux étamines et concrescents à la base en un anneau qui est soudé d'une part au tube corollaire, d'autre part aux filets staminaux. Bien distinct du Tanulepis crassifolia et du Tanulepis linearis, ce Tanulepis acuminala présente par contre des points de ressemblance avec le Tanulepis madagascariensis, notamment par sa couronne; mais les feuilles linéaires-lancéolées ou lancéolées-elliptiques, très brièvement pétiolées, aiguës ou subacuminées, de cette dernière espèce, ainsi que ses translateurs pourvus d'un caudicule très allongé, alors que dans notre plante ce caudicule est presque nul, empêchent de confondre les deux espèces. En résumé : 1° Le genre Camptocarpus, qui comprenait autrefois quatre espèces, ne doit plus maintenant en renfermer que deux, le Camptocarpus liojeri (ou Hojerianus), spécial à Madagascar, et le Camptocarpus maurilianus, qui existe à la fois à Madagascar et à la Réunion. 2" Le genre Tanulepis, jusqu'alors monotype, et qui ne comprenait que le Tanulepis sphenophylla de l'île Rodrigue, se trouve être largement représenté à Madagascar, où on ne l'avait pas encore signalé. Nous y connaissons actuellement quatre espèces : le Tanulepis acuminata nov. sp., le Tanulepis crassifolia (^Camptocarpus crassifolius), le Tanulepis linearis (Camptocarpus linearis), le Tanulepis madagascariensis (Symphytonema madag ascariense ) . 3° Le genre Symphytonema doit disparaître de la nomenclature. 420 ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉNERGÉTIQUE BIOLOGIQUE. — Cardiogrammes de fatigue. Note de M. Jules Amar, présentée par M. A. Dastre. Dans une Note antérieure (') sur la fatigue professionnelle, nous avions indiqué de quelle manière le travail musculaire, poussé jusqu'à la fatigue la plus grande, modifie le rythme et la forme des pulsations radiales, ainsi que la pression artérielle. Nous avons mis en lumière cette même influence dans l'analyse des pulsa- tions du cœur enregistrées graphiquement, dans la forme des cardio- grammes. Nous résumerons ici les résultats d'une étude qui sera développée ailleurs (^Journal de Physiologie). Considérée sous son aspect normal et au repos du sujet, la courbe cardio- graphique accuse nettement la contraction systolique avec un plateau mame- louné; le dernier mamelon, voisin de la branche descendante de la courbe, à droite, est le sommet d. La branche descendante va au-dessous du zéro ini- tial à cause de l'aspiration post-syslolique. Enfin, la branche ascendante est souvent précédée d'une ondulation à son origine : c'est la contraction auri- culaire. Ces éléments de la pulsation, à de faibles changements près, sont connus et caractérisent l'étal du repos chez l'homme. Mais ils subissent, du fait de la fatigue, des perturbations que l'expé- rience permet de préciser : Expériences. — \° Sujet R, 28 ans, lerrassier, 74''*^, constilulioii robuste; loc;il à 14°; malin à g*". a. Au repos : Le cœur a un rvlhine de 62; le rapport des périodes de la diastole à la systole ou -jv =: I ,80; ramplitude des courbes, dans les conditions du tracé, est de i5'"" en moyenne. b. lu travail : Nous augmentons progressivement l'intensité du travail. Si l'ouvrier effectue 4 voyages, sur un escalier de 4'"i8o de hauteur (3o marches de o™,tG) en 84 secondes, alors les courbes cardiographiques deviennent franchement inégales, aiguës, avec le sommet d abaissé sur la branche descendante, le rapport -^ = 2, l'amplitude = 35""'. (') JiLts A.MAn, Comptes vendus.^ 20 octobre igiS. SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- 4^7 Somme toute, pas de changements profonds dans le fonctionnement du cœur quand le travail est modéré. L'ouvrier eUectue 8 voyages en i ~o secondes. Aussilôl l'inégalité des cardiogrammes s'accentue, leur amplitude atteint [\0""", et le sommet d s'abaisse de plus en plus; le rapport -ç- = i ,8o. Mais on constate une atténuation du vide posl-svsloiique et une accélération rapide de la circulation. L'activité du cœur est en plein régime et régulière. Nous avons recommencé les deux expériences précédentes, en faisant porter à l'ouvrier un sac de fantassin chargé dont le poids total est de SS-^s. Dans un cas il fait 4 voyages et y consacre go secondes. Sur le tracé des pulsations du cœur on a des courbes confuses qui ne s'éclairciront qu'au bout de I minute pour montrer une amplitude très grande : do"""; un sommet d fortement abaissé. Dans le second cas, 8 voyages sont accomplis en i86 secondes et fati- guent beaucoup le sujet. Les cardiogrammes, d'abord indistincts, montrent ensuite la même amplitude que ci-dessus, avec un sommet d encore plus abaissé, vers le milieu à peu près de la hauteur des courbes. Le rapport — = 3, le vide post-systolique très marqué. Le cœur ne fonctionne pas dans un régime d'irrigation suffisante. Son accélération est, d'ailleurs, voisine de I lo à 1 1 2 par minute. Allons jusqu'à la limite physiologique de la fatigue, en obtenant i6 voyages environ de cet ouvrier, pour lesquels G minutes 4o secondes seront nécessaires. 3o secondes après le travail on prend un tracé continu de iBoà 200 secondes; d'abord semblable au tracé précédent, on le voit bientôt diminuer d'amplitude, 27'""' au lieu de 5o"™; les courbes sont alter- nantes, une grande et une petite; le sommet d est à leur tiers inférieur, mais peu à peu il remonte à mesure que s'atténuent les efTels de la fatigue, et l'aspect normal des cardiogrammes reparaît à la troisième minute. 2° Sujet P, 27 ans, 74''*') maçon, très robuste. Faisant exécuter par cet autre ouvrier un travail qui le fatigue à refus, comme une course rapide sur mon bicycle À yr^"//! pendant 70 minutes et qui équivaut à 22000 kgm ou encore 2o8i5 kgm en actionnant très vite une manivelle montée en place du pédalier, ou enfin 18 voyages sur un escalier de 4'"; 80 en 5 minutes 3o secondes. Alors les cardio- grammes revêtent tous les traits que nous venons de décrire en dernier lieu. 428 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3° Ce même aspect se reconnaît dans un grand nombre de tracés obtenus après une marche rapide, un travail au marteau, celui-ci pe- sant 2''*'' et tombant de 1™ de hauteur plus de 1000 fois en i5 minutes; après un exercice de 10 minutes consistant à faire des mouvements de flexion et d'extension des bras à raison de 100 par minute, et se reposant 3o secondes. Les cardiogrammes accusent, dans tous ces cas, les caractères très nets d'une grande fatigue. Conclusion. — Sans détailler ici l'analyse des cardiogrammes de fatigue dans le travail des ouvriers, nous pouvons conclure, en général, qu'ils se signalent par une diminution transitoire de la période systolique, une dé- croissance d'amplitude très marquée, mais surtout la position fortement abaissée du sommet droit du plateau systolique. Ces traits persistent d'au- tant plus longtemps que la fatigue a été plus prolongée, le travail plus in- tense; mais si l'on n'a pas franchi, réellement, les limites physiologiques, le retour au tracé normal se produit après 4 à 5 minutes de repos. Dans CCS conditions l'activité du cœur n'a éprouvé aucun trouble profond. PHYSIOLOGIE. — Variations de la conducdvilè électrique des humeurs de l'organisme. Note (') de M. A. Javal, présentée par M. Armand Gautier. Dans une Note parue aux Cow/)/e* /•enrfM5(*), MM. Lesage et Dongier ont étudié les résistivités électriques des sérums sanguins pathologiques et des épanchements séreux chez l'homme. Ils ont montré que la résistivité nor- male du sérum (mesurée à 16°, 7) est de 100 à io3 ohms et qu'elle peut osciller entre 98 et 1 18 dans certaines maladies. Les études physico-chimiques que nous poursuivons sur les liquides de l'organisme nous permettent de préciser les causes des variations de la résistivité, ou, ce qui revient au même, inversement, de la conductivité des humeurs. D'accord avec la plupart des auteurs, nous trouvons que la conductivité normale du sérum sanguin (mesurée à 25") oscille autour de i2o.io"\ L'ascite et les liquides pleuraux donnent des chiffres de même ordre. Au contraire, le liquide céphalo-rachidien a toujours une conductivité difié- (•) Présentée dans la séance du 2 février igi4' (') Comptes rendus^ l. 135, igoci, p. 111. SÉANCE DU 9 FÉVRIER I91/1. 429 rente qui est en moyenne de i45. io~''. Or, le sérum et les liquides pleuraux ou ascitiques ont des chlorurations moyennes semblables, alors que le liquide céphalo-rachidien est toujours plus riche en chlorures. Si nous poursuivons cette comparaison, entre la teneur en chlorures des sérosités et leur conduclivité, nous voyons apparaître un parallélisme dans les variations de ces deux facteurs : les différences de cliloruralion du sérum, qu'on rencontre dans certains états pathologiques, produisent des différences correspondantes dans la conduc- livité. 9 sérums ayant de 5? à 6» de NaCI par litre nous ont donné en moyenne K=rii6. io~* 7 sérums ayant de 6s à 6k,5o de NaCI par litre nous ont donné en moyenne K=i2i. io~* 3 sérums ayant plus de 6B,5ode NaCI par litie nous ont donné en , moyenne K= i36. io~* 5 liquides pleuraux ayant de 5b, 5o à 6^' de NaCI par litre nous ont donné en moyenne K=i23. io~' 5 liquides pleuraux ayant de 6s à 68, 5o de NaCI par litre nous ont donné en moyenne K:=i3i.i o~* 5 liquides céphalo-rachidiens ayant de 76 à 7", 00 de NaCI par litre nous ont donné en moyenne. . . . • K:= '44 ■ 10 * 7 liquides céphalo-rachidiens ayant de 7"', 5o à S» de NaCI par litre nous ont donné en moyenne Kr= loo. 10^' Les chiffres extrêmes de conduclivité rencontrés au cours de nos recherches, ont été : Pour les sérums 1 10. io~* et i43. io~' Pour les liquides pleuraux 118. io~' et i38.io~' Pour les liquides céphalo-rachidiens . . i4o.io'^* et i56.io^* Nous avons indiqué précédemment ('), en nous basant sur de nombreuses analyses que, pour les mêmes liquides, nous trouvions comme chiffres extrêmes de chloruration : s s Pour les sérums 4i68 et 6,79 par litre Pour les liquides pleuraux 5,o3 » 6,72 » Pour les liquides céphalo-rachidiens. . . 6,66 » 7 1^" » Le parallélisme que nous constatons entre les variations de la chloruration et celles de la conduclivité montre que, même à l'état pathologique^ les variations des élec- trolytes qui ne sont pas des chlorures sont peu importantes. Ceséleclrolytes non chlorés ont, au point de vue de la conduclivilé, une valeur à peu près fixe qu'on peut déter- (') Comptes rendus^ t. 146, 1908, p. i328. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 6.) 55 43o ACADÉMIE DES SCIENCES. miner en comparant les conduclivilés dés sérosités avec celles de solutions titrées de NaGl, car dans les limites qu'on rencontre en biologie, c'est-à-dire pour des concen- trations comprises entre 5 et 8 pour looo, on peut admettre que les conductivités des solutions de NaCI dans l'eau distillée sont proportionnelles à la chloruration. On trouve, en général, pour les liquides de l'organisme, une différence moyenne de i2.io~' entre la conductivité de la sérosité et celle de la solu- tion de NaGl de même titre. Cette difTérence correspondrait en NaCI à o^, 75 par litre. On peut donc dire que les électrolytes non chlorés influent sur la conductivité des sérosités de l'organisme pour une valeur fixe équi- valente à oSj^o de NaCI surajouté. Il est facile d'en déduire un procédé rapide pour déterminer la chloruralion d'un liquide organique par la lecture de sa conductivité. Dans les recherches physico-chimiques sur les sérosités et l'étude de l'isotonie, nous avons la cryoscopie pour nous renseigner sur l'ensemble de la concentration moléculaire. La mesure de la conductivité nous fait connaître la part attribuable aux électrolytes dans cette concentration. Ces deux méthodes se complètent fort utilement. Comme le dosage chimique des électrolytes non chlorés (sulfates, phosphates, etc.) est pratiquement presque impossible à effectuer dans les sérums, il n'est pas sans intérêt de connaître la valeur globale de ces éléments comparée à celle du NaCI. En pathologie humaine, les mutations des chlorures sont toujours les plus importantes à suivre : nous avons montré avec M. Widal le rôle de la chlorurémie dans le mal de Bright. La méthode de la conductivité per- mettant d'apprécier indirectement les variations de cette chlorurémie nous fournit des renseignements immédiats, très intéressants pour le biolo- giste elle médecin. ZOOLOGIE. — Sur deux cas d' incubation chez des Némerliens antarctiques. Note de M. Louis Joubin, présentée par M. Edmond Perrier. L'étude des Némertiens recueillis au cours de l'expédition du D'Charcot par MM. Liouville et Gain m'a permis de constater quelques faits intéres- sants. Ces vers proviennent surtout de l'Ile Petermann où ils vivent à l'abri des glaces sous de gros blocs de pierres. On sait qu'un des caractères de beaucoup d'animaux polaires est d'incuber leurs œufs; jusqu'à présent on n'avait jamais trouvé de Némertiens incu- bateurs ; j'en ai observé deux exemples dont l'un est extrêmement cuiùeux. SÉANCE DU 9 FÉVRIER igi^. 43 1 Il s'agit, pour l'un deux, d'une Némerte du genre Amphiporits , longue de 3*"°, à dos brun, à ventre blanc, qui se présente sous trois aspects différents; chez les jeunes et les mâles, le corps est aplati et concave en dessous ; les femelles gonflées d'œufs sont cylindriques et criblées de petites perforations, enfin celles-ci, après la ponte, ont un corps flasque, lobé, plissé, disposition qui ne s'observe chez aucun autre Némertien. Avec ces vers se trouvaient plusieurs petits corps allongés, pointus aux deux bouts, à surface bombée, vernie et blanche, solide et opaque, ayant à peu près la forme d'une gousse de haricot. L'autre face plate laissait voir, à travers une mince couche de mucus, un plan complet d'œufs jaunes. Ce sont des nids; la mère en construit un quand ses œufs sont prêts à être pondus; elle s'y enferme pour les émettre et les incuber. Cette sorte de cocon est entièrement clos et l'animal, une fois qu'il a commencé à le construire, ne peut plus en sortir, La fécondation doit donc s'effectuer avant la clôture du nid; or jamais les Némerliens ne s'accouplent et leurs œufs sont fécondés dans l'eau où ils sont répandus. D'après l'examen que j'ai fait des Némertiens et des nids, voici comment j'explique leur construction. Les œufs mûrs distendent la peau de la femelle, qui s'amincit en face de chacun d'eux, et forme là une fossette dont le centre se perfore et laisse saillir, en un petit bouton, la pointe de chaque œuf. C'est à ce moment que doit se faire la fécondation par ce pôle ovulaire saillant où pénètre un spermatozoïde, mais l'œuf est encore dans le corps de la mère. Chez aucun autre Néraertien on ne trouve une disposition ana- logue. La Némerte choisit, alors, sous une pierre, un endroit convenable, qu'elle recouvre d'un tapis de mucosité; puis elle secrète, par la peau de son dos, une toiture solide, formée d'un vernis durcissant au contact de l'eau; elle en colle les bords sur la pierre autour d'elle et se trouve enfermée dans une cloche opaque. Elle émet alors sur le sol, une première couche d'œufs, puis une seconde sous son ventre. Entre les cfuff, entre eux et leur mère, entre elle et la paroi du nid, elle comble les moindres espaces vides au moyen d'une sécrétion spéciale, qui unit en une seule masse tout le contenu du nid. Cette matière de remplissage se compose de l'épiderme pigmenté en brun de la mère, d'un peu de mucus et surtout des débris de son épithélium intestinal complè- tement transformé par une histolyse évidente. On trouve en effet, dans la région œsophagienne, une masse de tissu lymphoïde qui émet une quantité de phagocytes; ceux-ci détruisent l'épithélium intestinal et le tissu conjonctif, se modifient et fina- lement se déversent dans le nid par les orifices de la peau ayant servi à la ponte et qui ne se sont pas refermés : tout le travail d'histolyse s'est fait avant la maturité des œufs, de sorte que le contenu peut être évacué aussitôt après la ponte. Les œufs se développent ainsi incubés; il y en a une centaine par nid; puis ayant acquis leur forme définitive, ils se mettent à vaguer à son 432 ACADÉMIE DES SCIENCES. intérieur, après avoir, autant que j'ai pu le constater, dévoré la matière de bourrage qui les enveloppait; ils sortent alors du nid, qui d'ailleurs est assez aminci etdétérioré. Quand à la mère, je pense qu'elle ne peut survivre à la destruction de son intestin et à la déformation de son corps. Aucun des nids abandonnés par les jeunes ne contenait plus trace de la Némerte incubatrice. Quelques points de ces singulières transformations, sans ana- logue chez les Némertes, sont encore à élucider, mais nécessitent l'obser- vation d'animaux vivants. J'ai nommé cette Némerte Amphiporus incubator. Une autre Némerte, Amphiporus Michaeheni, incube aussi ses œufs, mais d'une façon plus simple; la femelle secrète un tube parcheminé, à peu près transparent, ouvert aux deux bouts, dans lequel elle colle ses œufs au moyen d'un peu de mucus; mais son corps ne subit aucune transformation. Ces deux cas montrent que les Némertiens peuvent, comme d'autres animaux antarctiques, incuber leurs œufs, et l'un d'eux présente des phénomènes préparatoires à cette incubation qui, jusqu'à présent, n'ont d'analogues dans aucun autre Némertien. ZOOLOGIE. — Sur les Athérinidés des eaux douces de Madagascar. Note de M. Jacques Pellecri-v, présentée par M. Edmond Perrier. Les Athérinidés sont des Poissons carnivores, en général de petite taille et vivant en troupes nombreuses; ils sont cosmopolites et se rencontrent dans la plupart des régions côtières des mers tempérées ou tropicales, plusieurs espèces même pénétrent dans les eaux douces où elles se sont parfois complètement acclimatées. Ces Poissons sont, en général, fort appré- ciés à cause de la délicatesse de leur chair ; c'est ainsi que sur notre propre littoral, principalement méditerranéen, on se livre sur une assez grande échelle à la pêche des Athérines et certain Chirostome de l'Argentine sous le nom de « peje reye » jouit d'une réputation considérable au point de vue alimentaire. La famille des Athérinidés est bien représentée, non seulement sur les côtes, mais encore dans les eaux douces de Madagascar. Quoique ce fait soit demeuré j usqu'ici à peu près complètement inaperçu, il mérite pourtant d'être signalé, car, en dehors de la valeur économique des représentants de celle famille, les espèces dulcaquicoles propres à la grande ilc africaine sont relativement peu nombreuses et en outre, par suite de leur adaplation dans les lacs ou les rivières madécasses, les Athérinidés ont subi des modifications intéressantes. SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4- 433 En 1891, M. Sauvage a fait connaître un Poisson indiqué comme provenant des rivières du versant est du grand massif central de Madagascar et l'a dtcrit (') sous le nom d'Eleotris Sikorœ. Il ne s'agit pas en réalité, d'un Eleotris, mais comme l'a bien reconnu M. Boulenger (-), d'une Atherina. Cette espèce se distingue des Athérines de l'océan Indien fréquentant le littoral madécasse et particulièrement de V Atherina pinguis Lacépède, la plus rapprochée, semble-t-il, par le nombre élevé de ses rayons à la première et à la seconde nageoire dorsale (Dorsale : Vll-I 16 au lieu de D : V ou VI-I 9 ou 10), par ses formes plus trapues et en conséquence le nombre plus élevé de ses écailles en ligne transversale (i3 séries au lieu de 7 ou 8), parla largeur des surfaces alvéolaires au\ mâchoires, les dimensions moindres de l'œil et de la nageoire pectorale. Or, dans de riches matériaux ichtyologiques provenant du lac Alaotra, à l'ouest de Tamatave, que je viens d'étudier, se trouve toute une série d'Athérines, atteignant une quinzaine de centimètres de longueur, que je considère comme les types d'une espèce nouvelle à laquelle je donne le nom à' Atherina alaotrensis (') et qui viennent très exactement s'intercaler entre V Atherina pinguis elV Atherina Sikorœ se rapprochant de la première par la formule de sa nageoire dorsale (D : VI-I 10 à 12), de la seconde par la forme du corps, le nombre d'écaillés en ligne transversale (12 à i4 séries), les dimensions de l'œil et de la pectorale. En outre, en dehors des Athérines proprement dites, il existe dans les eaux douces de Madagascar un genre spécial. En igiS, M. Tate Regan, en eflet, a décrit (') sous le nom de Bedotia madagascariensis un petit Athérinidé, remarquable par une entaille très prononcée à la mâchoire supérieure, de chaque côté des prémaxillaires, sa bouche moins protractile et par sa caudale tronquée et non émarginée comme chez les Athérines. En 1907, j'ai eu l'occasion de faire connaître (') une nouvelle espèce de ce genre, le Bedotia Gea// Pellegrin. Ces petits Poissons, mesurant seulement une dizaine de centimètres, avaient été recueillis, par le regretté F. Geay, un des plus zélés voyageurs du Muséum, aux sources de la Ilaute-Maha, affluent du Bas-Menanjary. Us vivent là sous les feuilles, dans les filets d'eau, à la façon de certains (]yprinodontidés avec lesquels ils présentent, par convergence, des ressemblances morphologiques tout à fait remar- quables. Par nombre de ses caractères, celte espèce constitue aussi une transition entre les Atherina et les Bedotia, quoique rentrant incontestablement dans ce dernier genre. Les conclusions suivantes peuvent donc être émises : La population iclityologique des rivièfes et lacs de Madagascar est rela- tivement pauvre quant au nombre des espèces. Les formes exclusivement (') Hist.pliys. nat. pal. Madagascar, publiée par Alfred Grandidier, XVI, Poissons, par Sauvage, p. Sa r , pi. XLIV c, fig. 2. ('-) Zool. Record, 1891, BouLii?*r,ER, Pisces, p. 20. (' ) Cette espèce sera décrite dans le Bulletin de la Société zoologicjue de France. (*) Revue suisse de Zoologie, t. II, 1908, p. 4i6, pi. xiv, fîg. 2. (^) Bull. !\Ius. Ifist. nat., 1907, p. 2o5. 434 ACADÉMIE DES SCIENCES. dulcaquicoles sont très rares : cinq Cichlidés, quelques Siluridés, deux Cyprinodonlidés. Les cours d'eau ont été surtout colonises par des apports marins éldé fait les représentants les plus nombreux appartiennent à des familles vivant à la fois dans les eaux salées et dans les eaux douces, comme les Gobiidés, les Mugilidés, sans parler des Anguillidés. Les Athé- rinidés rentrent dans cette dernière catégorie, mais en s'acclimalant dans les eaux douces, les quatre espèces jusqu'ici signalées de la famille, bien que leur arrivée dans ce nouveau milieu soit sans doute assez récente, ont subi déjà des modifications fort nettes dont on peut en quelque sorte reconstituer les principales étapes. C'est dans des formes marines, comme VAtherina pinguis Lacépède, qu'il faut cbercher la souche d'espèces, comme VA. alao- trensù, nov. sp., d'où l'on passe très facilement à 1'^. Sikorœ Sauvage. Quant au genre Bedotia dont la forme la plus différenciée est le Bedotia madagascai-iensis Regan, il se relie par le B. Geayi Pellegrin aux Athérines proprement dites ('). ZOOLOGIE. — L'autogenêse des nématocysleschez lesFolyknkos. Note de M. Edouard Chatton, présentée par M. Yves Delage, La possession de nématocystes (ou cnidocystes) est l'apanage de deux grapds groupes, l'un de Métazoaires, les Cœlentérés cnidaires, l'autre de Protozoaires, les Cnidosporidies. Ces organes cellulaires ont été rencontrés en outre chez les Eolidiens parmi les Mollusques, et chez les Rhabdocu'les du genre Microstomum. Mais les expériences de Cuénot (1907) et de Martin (1908), ont démontré que les cnidocystes de ces animaux ne leur appartiennent pas en propre, et qu'ils sont empruntés par eux aux Cœlen- térés. Il en est de même, d'après Sand et Martin, de ceux que montrent les Infusoires suceurs du genre Ophryodendron. Quand aux cnidocystes géminés rencontrés accidentellement chez un Vorticellien : Campanella umbellaiia, ils semblent devoir être interprétés, si j'en juge d'après les figures que m'en a montrées Fauré-Frémiet, comme ceux de Cnidosporidies parasites de ces Infusoires. Enfin des cnidocystes ont 1 (') Il y a lieu de remarquer que tous ces Poissons paraissent originaires des cours d'eau du versant est de la grande île. De nouveaux documents permettront de con- naître sans doute bientôt quelle est la fréquence des Âthérinidés dans les rivières du versant ouest. SÉANCE DU 9 FÉVRIER IQlA- 435 été signalés chez deux Péridiniens : Polykrikos Schwartzi et Pouchetia armata, où ils atteignent la grande taille et le haut degré de complexité de ceux des Cœlentérés. Ils ont été sommairement décrits et figurés par Biitschli (1873), Bergh (1881) et Fauré-Frémiet (igiS). Slrucluie et reproduction des cnidocysles de Polykrikos Schwartzi Btitsclili; les fiynres i à 3 sont dessinées d'après matériel frais, les fi};iires i^ à 8 d'iipics matériel fixé et coloré. Le pointillé représente le cytoplasme. — 1. Cnidocysle complet et intact, avec son cnidoplaste cnp ; coq., coque; o/), opercule; c«/>., capsule;/;., percuteur et son embase e. ; /., filament urticant. — 2. Cnidoplaste isolé et accru. — 3. Cnidocysle éclaté. La capsule s'est dévaginée sous la poussée du contenu dilaté de la coque (endosmose dans les solutions liypotoniques). Le percuteur a percé l'opercule. Il a été lui-même chassé par le filament qui, bandé comme un ressort, s'est détendu brusquement. — 4. Cnidocysle avec son cnidoplaste : op\ opercule du cnidocyste; op"-, opercule du cnidoplaste. — 5. Cnidoplaste où s'est différenciée la capsule cap.; le reste du corps ers est resté homogène. — 6. Le corps ers du cnidoplaste en voie de dissolution. — 7. Le corps du cnidoplaste est dissous, à sa place une grande vacuole (i') dans laquelle est suspendue la capsule qui pousse le filament (/) à partir d'un grain basai sidérophile (cenlrosome? csm.);en même temps l'opercule a sécrété par son sommet un cnidoplaste nouveau, sphérique, où se voit, invaginé, son futur opercule (op-). — S. Dans la vacuole, la coque du cnidocyste est sécrétée, le filament s'accroît; la structure définitive se réalise; le cnidoplaste s'allonge, son opercule s'est dévaginé; il tend vers sa forme cylindrique (soWfig. 4). Fauré les voit se développer comme des inclusions cellulaires, à partir de vacuoles intracytoplasmiques, sans aucun rapport avec les nématocystes préexistants. Cette origine purement cytoplasmique est d'ailleurs celle que les auteurs décrivent, et que les classiques admettent pour les cnidocystes des Cœlentérés et des Cnidosporidies. Mes observations sur Polykrikos Schwartzi Biitschli me permettent d'éta- blir que les cnidocystes de ce Péridinien naissent de cnidocystes préexis- 436 ACADÉMIE DES SCIENCES. tanls el se développent à leurs dépens; que ces éléments se multiplient par conséquent d'une manière autogène. Le cnidocyste complet et intact se compose d'une coque ovoïde dont le gros bout (antérieur) est coiffé d'un opercule. Sous celui-ci la coque invagi- née forme une capsule munie d'un percuteur implanté sur une embase. Sur celle-ci s'insère aussi le filament, non tubulaire, enroulé en bclice dans la coque. C'est là généralement tout ce que montre un cnidocyste. Dans un petit nombre de cas, cependant, on voit attaché sur l'opercule un bâtonnet réfringent el homogène, capité à son extrémité distale. Le plus souvent ces bâtonnets sontépars dans le cytoplasme et sans rapportavec lescnidocystes. Ils ne sont autres que les futurs cnidocystes; je les désignerai sous le nom de cnidoplastes . La signiflcation de ces cnidoplastes, leur évolution, et l'interprétation de leurs rapports avec les cnidocystes ne peuvent être établies que par l'étude de matériel coloré. Le corps du cnidoplaste est fortement acidophile, sa tête est moins colo- rable, mais elle montre par contre une différenciation cuticulaire qui fait défaut sur le corps. A un stade un peu plus avancé, le cnidoplaste, dont la forme tend vers celle du futur cnidocyste, en montre déjà les parties essen- tielles : l'opercule, constitué par la tête, la capsule où se voit le percuteur et son embase alors sphérique, et dont le centre montre d'une manière constante un grain sidérophile qui a peut-être la valeur d'un centrosome, et enfin le corps, sans différenciation d'aucune sorte. On pourrait croire que la structure du cnidocyste va procéder d'une manière directe de celle de ce cnidoplaste. Il n'en est rien. Le corps va se dissoudre et faire place à une vacuole, creusée dans le cytoplasme, dans laquelle la capsule se trouve suspendue, et où le filament va pousser progressivement à partir de l'embase. Du côté opposé, en plein cytoplasme, au sommet de l'opercule, et issue de lui, va se former une sphère de substance basophile qui s'accroît. Au pôle opposé à celui où elle est au contact de l'opercule, il se découpe dans cette sphère une sorte de bourgeon interne. A partir de ce stade, on voit synchroniquement, dans la Vacuole, la coque du cnidocyste se sécréter, le filament s'y enrouler, la capsule prendre sa forme définitive, et toutes ces parties se chitiniser, et dans le cytoplasme la sphère issue de l'opercule s'allonger, le bourgeon interne faire saillie, l'un et l'autre devenir acidophiles et réaliser ensemble un nouveau cnidoplaste. Ainsi le cuidocyste présente une évolution composée d'un premier stade SÉANCE DU 9 FÉVRIER 19l4- 4^7 OÙ il se comporte en élément vivant, capable de s'accroître et de se repro- duire, et d'un second stade, hors du cycle, où, devenu squelettique, il n'est plus qu'un mécanisme inerte. On voit que le cnidocyste est un élément qui, malgré son autonomie, appartient en propre au Polykrikos. Il ne présente point de structure cellu- laire et ne peut être considéi^é comme un parasite ou partie d'un parasite. La structure des stades de cnidogenèse et le mode de formation du fila- ment, à partir d'une sorte de centrosome peut inciter à le considérer comme un appareil kinéto-flagellaire modifié. (Cf. Prenant, 1900). Celte inter- prétation tire toute vraisemblance de cette constatation que les cnidocystes en cnidogenèse sont constamment répartis à raison d'un par zoïde, c'est- à-dire par élément flagellé dans le Polykrikos qui est, on le sait, un Péridi- nien polyzoique. GÉOLOGIE. — Sur l'Ouadaï. Note de MM. Azkma et Jamot, présentée par M. A. Lacroix. Les publications concernant l'Ouadaï se résument jusqu'à ce jour en l'énumération des quelques roches rapportées par les capitaines Schneegans et Bourreau en 1909 (') et en la description des itinéraires suivis par le capitaine Arnaud (-) en 1910. La présente Note est le résultat des observations du docteur Jamot, médecin aide-major des troupes coloniales, pendant son séjour au Ouadaï de 191 1 à 1913. L'étude des roches rapportées a été faite par le lieutenant- colonel Azéma, au Laboratoire de Minéralogie du Muséum. L'Ouadaï, comprise entre les 12° et 1 5° de latitude Nord et les 16° et 20" de longitude Est, est une presqu'île archéenne qui se rattache, vers le Sud- Ouest, aux massifs granitiques du Dar Moubi et qui s'étend au Nord-Est jusqu'à la région tabulaire gréseuse du Djebel-Ennedi. L'ossature de l'Ouadaï est constituée par des roches granitiques et par des schistes cristallins. Les gneiss prédominent à l'Est et au Sud-Est, les granités se rencontrent exclusivement dans la zone qui confine à la cuvette tchadienne. (') Thèse Garde, igio, p. 226. ^) Paul Lemoine, Bulletin de l'Afrique occidentale, août 191 1. C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N" 6.) 56 438 ACADÉMIE DES SCIENCES. Région granitique. — Les massifs granitiques considérés isolément, n'ont pas de direction bien définie, dans leur ensemble ils forment une large bande orientée NE-SO. Leur relief dépasse rarement i5o™ au-dessus des plaines voisines. Ce sont des mamelons isolés et à demi-enfouis dans les matériaux détritiques de la plaine; d& petits monticules groupés sans orientation et dont la rocbe vive est ensevelie sous un épais manteau d'élé- ments granitiques désagrégés que la végétation a fixés, des croupes rocheuses à surface écailleuse ou bien recouverte de blocs entassés en chaos; enfin de véritables chaînes de plusieurs kilomètres de longueur, ravinées sur leurs flancs et sur leurs sommets d'où émergent parfois des pics très hardis comme ceux de Changa et de Kelinguen qu'on voit d'Abéché, le premier à l'Ouest, le second à l'Est. Les divers massifs sont séparés par des couloirs parfois très étroits (gorge de Kamara), parfois larges de plusieurs kilomètres (mont Baïaie), au sol tantôt argilo-sablonneux, tantôt constitué par des arènes détritiques. Le plus souvent les hauteurs limitent de vastes pénéplaines (plateau du Tama et plateau au sud d'Abéché entre les monts Indinga, Kachrneré, Delebat et Inguirina). Toutes ces formations sont constituées par le granité à biotite parfois amphibolique, si commun dans l'Afrique occidentale. Ces granités, dont la coloration varie du gris au brun rouge, sont généralement à gros éléments (granité porphyroïde d'Abéché). Le granité à deux micas ou à muscovite, quelquefois à tourmaline noire (Hadjer Hadid, sud de Bir-Taouil), se montre abondant au contact des gneiss. De nombreux filons de pegmatite, d'aplite et de microgranile traversent le granité; ils ont une épaisseur variable allant à plusieurs mètres et sont orientés tantôt NO-SE, tantôt NE-SO. Les microgranites compacts, résistant mieux à la désagrégation que le granité, forment de petites crêtes linéaires. Toutes ces formations granitiques ne sont pas sans présenter de nom- breuses traces d'actions dynamiques (Toumlouma). Une granodiorite quartzifère a été recueillie entre Aboulein et Mourrah; elle renferme du microcline associé à un plagioclase. Les roches basiques sont rares. Quelques filons de basaltes (mélaphyres) seulement ont été trouvés entre Bir-Taouil et Téguéré, et entre Am-Dam et Abéché; les diabases si communes dans l'Afrique occidentale semblent faire défaut. Région gneissique. — Tous les types communs y sont représentés : gneiss SÉANCE DU 9 FÉVRIER I9l4' 439 à biotile, à deux micas, à miiscovite. On y remarque tous les accidents de coloration et toutes les formes de structure. A citer, comme accident, un gneiss à pyroxène, riche en zoïsite et en sphène, de la plaine d'Abéché. Des amphibolites sont quelquefois, associées au gneiss. Les plissements des gneiss sont orientés dans les deux directions conju- guées NE-SO et NO-SE. Arasés par l'érosion, ils n'apparaissent plus que sous la forme de seuils rocheux ou d'affleurements détritiques. Leurs seuls reliefs importants forment les collines d'Arouna, de Kadiké etdeMabrone, sur la route de Bir-Taouil à Toumtouma. Les filons d'aplite, de pegmalite, de microgranite et surtout de granité à muscovile, qui traversent les gneiss, ont des directions à peu près cons- tantes de 60 ou de 120 degrés, identiques à celles des gneiss. Région des micaschistes. — Les micaschistes à biotite et à muscovite se trouvent sur la bordure orientale de l'Ouadaï et se prolongent dans le Massalit et le Sila, pays limitrophes. Ici les micaschistes, recouverts par des quart- zites très durs, ont été protégés contre l'érosion, en sorte que les accidents orographiques de ces deux régions ont, au point de vue du relief, une importance que ceux de l'Ouadaï ont perdue. Les bancs de quartzite, de couleur blanche ou rougeâtre, forment des crêtes linéaires d'importance variable. Leur faîte, très saillant ou découpé en dents de scie, tranche sur le modèle adouci des mamelons granitiques. Région gréseuse. — Sur les confins de l'Ouadaï et du Massalit se trouve une vaste plaine gréseuse à peine ondulée limitée à l'Ouest par l'ouadi Téguéré et à l'Est par les ouadis Kadja et Azounga. Ces grès à ciment siliceux et quelquefois argileux reposent sur des schistes cristallins et sont recouverts, surtout aux environs de Téguéré, par une croûte de limonite identique à la cuirasse ferrugineuse des pays à latérite. Ce fait démontre que l'Ouadaï n'a pas toujours eu le climat désertique actuel. Région des dunes. — Aux environs d'Arada commence la région des dunes. Celles-ci, en partie fixées par la végétation, sont orientées N-NE. Les dunes mobiles et le vrai désert ne commencent qu'à Oueyta. !\f\ô Académie des sciences. SISMOLOGIE. — Sur la r t" "rf^"^^ „n ^ 1 1 1 TTTt^ g 0 2 ^ 6 8 10 12 d i6 ,8 20 22 z4- z6 zd 3o 3z 34 36 38 io 42 U 45 45 5 Fiq H- Camphorate s-rf de Lithium P i 1 1 1 JJ'll"'^ ue J' ^ p 1 1 M 1 1 1 ■ ■ relracs^ ■^ W >te m'onôJithinj'que "k nS' e' "^ ■^ f^ Camph d'ilithin que |»r. 3ji ^ ^ '^/., H i i A " ^ — ' c 2 t 6 8 10 ,2 li- i6 i8 20 22 2i zB 28 3o 32 3lt 36 38 HY >^ H- tS tS Se FiqUI-Camphorates-dde Barvum ' Ê -le de ca ""l- /jO"(Ç JE Mit licamphorate- , i J 1 1 — henpibsri/t'que ,^i 1 M M ^ ~~' 1 1 1 1 1 1 1 1 1 J ^ Ai. Ali *- ^ 4 6 d w 12 A Fiçf IV Camphqrales-tJ de Strontium camphgnque Qicarnphorate ± 6 i8 20 22 2t 26 28 Jo 32 3i 36 38 to D i2 U t6 iS Jo FigV_Camphorat£s-cf deCa]cium FigVI-Camphorales-rf de Magnésium I I I I "i~ *r Camph strontianique hemi5iforitia.niQue ■)ntignique m -H ,,di BL 10 12 l't ;ffD i8 6 Ci 16 18 Fig. I à VI. — Conditions de formation de divers canipliorales-rf. presque toutes les liqueurs rendues acides. Les conditions de formation des camphorates barytiques sont indiquées par le tracé ci-dessus (Jig- III). Très différente de celles données pour les camphorates alcalins, cette courbe est des plus simples à cause du nombre faible des combinaisons cristallisées qu'elle comporte. Elle comprend 3 sections seulement : AB (e.-m. d'acide camphorique), section de faible étendue, inclinée vers l'axe des x\ BC (e.-m. de dicamphorate hémibarytique), section parallèle à l'axe des x sur presque toute la longueur; CD (e.-m. de camphorate neutre), section fort courte et presque perpendiculaire à l'axe des a^. En somme, les conséquences de la faible solubilité du dicamphorate hémibarytique dominent l'ensemble des phénomènes; dès qu'une solution de camphorate neulre de baryum est additionnée de plus de o''',4 d'acide camphorique pour loo, elle dépose des cristaux du sel peu soluble. 448 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il ressort de ces observations que le camphorate acide proprement dit ne présente nulle stabilité à l'égard de l'eau; elle le résout en camphorate neutre et dicamphorate hémibarytique, lequel est lui-même décomposable en camphorate neutre et acide camphorique. Camphorates de strontium. — La série du strontium ressemble à celle du baryum ; elle comprend seulement le camphorate strontianique (sel neutre) C"'H'*0'Sr + 4H-0, et le tétracamphorate strontianique C'H'^O'Sr, 3C'"H"0*, ou dicamphorate hémistrontianique, C^" H'* O *Sr' , C"'H"'0''. Le camphorate acide proprement dit n'a pu être obtenu. liCs déterminations établissant les conditions de formation de ces camphorates ont été représentées par une courbe {fig. IV), qui est plus courte que celle des camphorates baiytiques, à cause de la moindre solu- bilité du sel neutre de strontium. Elle se compose de trois sections: AB (e.-m. d'acide camphorique); BC (e.-m. de dicamphorate hémistron- tianique), section occupant presque toute la longueur du tracé; CD (e.-m. de camphorate strontianique). Il résulte de ces observations que les camphorates acides de strontium sont dédoublés par l'eau en acide libre et camphorate neutre. Camphorates de calcium. — Un seul sel de calcium a été isolé, le camphorate calcique (sel neutre), C" H' ^O' Ca. Nous n'avons pas réussi à préparer le sel acide dont Kemper a parlé : aucun sel acide ou suracide du calcium ne se forme dans les circonstances où prennent naissance les autres camphorates acides. A diverses températures, le camphorate calcique a été obtenu cristallisé avec 7"'°' d'eau, avec 4"'°' d'eau ou anhydre. On a précisé les conditions d'équilibre d'une solution contenant à la fois du camphorate neutre de calcium et de l'acide camphorique; elles diffèrent beaucoup de celles observées pour les combinaisons métalliques précitées; elles ne se rapprochent que de celles du magnésium. L'établissement de la courbe qui les représente {fig. V) a exigé quelques précautions spéciales à cause des états multiples d'hydratation du sel neutre. La section AB(e.-m. d'acide camphorique) entre directement en contact avec la section BC(e.-m. de camphorate calcique), aucun sel acide n'ayant été observé. Les sels acides sont donc détruits par l'eau avec une grande facilité, en donnant de l'acide libre et du sel neutre. Camphorates de magnésium. — Les faits sont analogues à ceux du calcium : SÉANCE DU l6 FÉVRIER IplA- 449 nous n'avons obtenu que le camphorale neutre de magnésium, C"'H"0''Mg;, et pas de sel acide. Ce sel neutre cristallise sous deux états d'hydratation : avec 5H-0 et avec i/jH-'O. De la même manière que pour le sel de calcium, nous avons déterminé les conditions d'équilibre d'une solution contenant à la fois le camphorate neutre et l'acide camphorique. Les résultats, résumés dans la courbe ci-jointe (y?^. VI), ressemblent beaucoup à ceux du sel de calcium. Le tracé se compose de deux lignes légèrement incurvées, formant entre elles un rebroussement accentué. La section AB (e.-m. d'acide cam- phorique) montre que la solubilité de l'acide camphorique s'accroît à mesure qu'augmente la proportion du sel neutre : il semble qu'un sel acide, jamais isolé, d'ailleurs, se forme dans le liquide et augmente la solu- bilité apparente des composants. La section BC (e.-m. de camphorate neutre) confirme cette indication. Ces circonstances établissent, dans tous les cas, la faible stabilité des sels acides de magnésium qui, au contact de l'eau, se résolvent en acide camphorique et sel neutre. Camphorates de manganèse. — Deux combinaisons ont été observées: le camphorate manganique (sel neutre), C'°H'^0'Mn, qui cristallise, soit avec i"°' d'eau, soit avec 2""'', et le tricamphorate manganique, C'H^O'Mn, 2C'"H'fO'4-4H'0. Le second sel a, on le voit, une forme particulière; il résulte de l'union de 1""°' de sel neutre avec 2™°' d'acide camphorique. Ce sel suracide est dédoublé par l'eau en acide libre et sel neutre. Carnphorales de cobalt. — On a préparé le camphorate colbatique (sel neutre), C'°H' ' O' Co, et le camphorale hémicobaltique (sel acide propre- 1 ment dit), C'°H'^0'Co" . Le sel neutre existe à l'état hydraté (sel rose à ^luoi j'eau ), et à l'état anhydre (sel bleu). Le sel acide est dédoublable par l'eau en acide libre et sel neutre. Camphorates de pipérldine. — Les sels de pipéridine ayant été trouvés cristallisables ont été comparés avec les camphorates métalliques. On a isolé le camphorate dipipéridinique (sel neutre), C'"H"'0*(C' H" Az)% et le camphorate monopipéridinique (sel acide), C'"H"'0^(C°H"Az) -f- H-0. L'évaporation à froid d'une solution aqueuse contenant les composants dans la proportion du sel acide, opérée en évitant la volatilisation de la pipéridine, fournit successivement des cristaux d'acide camphorique, de camphorale acide et finalement de camphorate neutre ; ce fait établit que le 45o ACADÉMIE DES SCIENCES. camphorale acide de pipéridine est dédoublable par l'eau en acide libre et sel neutre. Le sel acide de qiiinoléine donne lieu à un dédoublement semblable. Conclusions. — Deux conséquences des faits précédents présentent un intérêt particulier; résultant déjà de l'étude des camphorates de potassium, elles apparaissent plus nettes encore lorsqu'on envisage la généralité des camphorates. L'une, déjà établie parla Thermochimie, est que les campho- rates neutres ou dimétalliques sont fort stables en présence de l'eau qui ne les dissocie pas; l'acide camphorique possède donc deux fonctions d'acide fort. L'autre est plus nouvelle : les camphorates acides, envisagés jusqu'ici comme des sels monométalliques, sont très peu stables sous l'action de l'eau; celle-ci les dédouble tous en acide libre et sel neutre dimétallique. Celle dernière conclusion conduit à considérer les camphorates acides comme résultant de l'union de l'acide camphorique avec le sel dimétallique, c'est- à-dire comme des combinaisons analogues aux sels acides des acides mono- basiques. La constance des faits observés sur l'acide camphorique nous a paru devoir présenter un caractère plus général encore. Elle nous a conduits à étudier au même point de vue les sels de certains acides nettement bibasi- ques, tels que les sulfates, les oxalates et les phtalates. Nos conclusions ont été trouvées applicables à tous les exemples examinés. PARASITOLOGIE. — Infection naturelle du rat et de la souris au moyen de puces de rat parasitées par Herpetomonas Pattoni. Note de MM. A. Laveran et G. FiiA\ciii.\i. Dans des Notes antérieures, nous avons montré qu'on pouvait provoquer des infections légères chez le rat et chez la souris en leur inoculant des Flagellés du tube digestif de la puce du chien, Ctenocephalus canis, ou de V Anophèles maculipennis ( ' ). En poursuivant nos recherches sur celte question, nous avons constaté qu'on pouvait également infecter des rats et des souris avec les Flagellés de la puce du rat, Ceratnphyllus fasciatus., identifiés par Challon et Delanoë à Herpetomonas Pattoni Swingle (*) et avec les Flagellés connus sous le nom (') A. Laveran et G. t^KANCiiiNi, Comptes re/idiis, séances du i'"' septembre et du 4 noveinl)re igiJ. (') E. Chatton et P. Delanoë, Soc. de Biologie 27 juillet 1912. SÉANCE DU l6 FÉVRIER igi/j. 45l de Crithiflia metophagi qui se rencontrent si fréquemment dans le tube digestif du Melophagits ovinus. Nous avons constaté en oulre, et c'est sur ce dernier point que nous désirons attirer l'attention dans cette Note, que le rat et la souris peuvent être infectés naturellement au moyen des puces du rat parasitées par Herp. Pattoni. Nos expériences ont été faites avec des puces de rat d'un élevage que M. E. Cliatton a mis, avec une grande obligeance, à notre disposition. L'élevage a été fait dans un grand cristallisoir contenant de la tourbe à la partie inférieure et du blé au-dessus. On entretient, dans ce cristallisoir, des rats ou des souris pour nourrir les puces. Les puces sont en si grand nombre que les rats servant à les nourrir ne tardent pas à succomber dans un état d'anémie profonde. Afin d'éviter la mort rapide des animaux, nous avons mis alternativement dans le cristallisoir, pendant 48 heures, deux rats et deux souris. Les puces ont été trouvées infectées de Flagellés dans la proportion de i sur i an mois de février 1914. L'infection naturelle a été constatée chez deux rats blancs et chez deux souris blanches, soumis aux piqûres des puces; nous résumons les obser- vations de ces animaux. 1° Un rat qui a servi seul à la iiourriliire des puces pendant une quinzaine de jours est trouvé mort le lo janvier 1914 ; il pèse 162", la raie, fortement hypertrophiée, pèse 1», 25. Tous les tissus sont fortemenl anémiés. Parasites leislimaniformes dans le foie. 2° Un rat est placé dans le cristallisoir aux puces, le 10 janvier 1914. L'exaraen du sang fait le 24 janvier, sur frottis colorés au Giemsa, révèle l'existence de petits parasites leishmaniformes, libres ou endoglobulaires. Le 26 janvier, le rat, très malade, est sacrifié: il pèse 182s; la rate, hypertrophiée, pèse Sô'^e; tous les tissus sont profondément anémiés ; petits parasites leishmaniformes dans le foie ; examen négatif de la rate et de la moelle osseuse. 3° Une souris est placée, le 18 janvier 1914) dans le cristallisoir aux puces; elle y fait plusieurs séjours; on constate qu'elle est fortement piquée par les puces. Le 1 1 fé- vrier, la souris est très malade; excoriations du dos produites par les piqûres des puces et par le grattage. La souris est sacrifiée le 1 1 février; elle pèse i4°; la rate, hypertrophiée, pèse i6''s. Dans les frottis colorés du foie et de la rate, et surtout dans ceux de la moelle osseuse, on trouve de petits parasites leishmaniformes, des para- sites plus grands, fusiformes et, dans le foie, quelques éléments flagellés. 4° Souris avant fait, comme la précédente, plusieurs séjours dans le cristallisoir aux puces, à partir du 18 janvier I9i4- Le 12 féviier, on constate, à Texamen du sang, l'existence d'éléments parasitaires endoglobulaires; les plus gros de ces éléments montrent, à côté du noyau, un cenirosome. A la date du i5 février, la souris ne parait |)as malade. Ces infections naturelles des rats ou des souris ont pu être inoculées è des animaux neufs, comme le prouvent les observations suivantes. 452 ACADÉMIE DES SCIENCES. 5° Un PHt es l inoculé, le 26 janvier 19 1/4, dans le péritoine, avec le sang et le produit du broyage d'une partie du foie du rat qui fait l'objet de l'observation 2. Les 29 et 3ojan- vier, l'examen du sang, sur frottis colorés, révèle l'existence de petits éléments para- sitaires libres ou endoglobulaires; une forme flagellée avec deux noyaux et un centrosome. Les f'' et 3 février, on constate de nouveau l'existence de parasites rares dans le sang. A la date du i5 février, le rat ne paraît pas malade. Un rat inoculé avec le sang du rat 5 s'est infecté. 6° Une souris est inoculée, le 26 janvier 191/45 dans le péritoine, avec le sang et le produit du broyage du foie du rat qui fait l'objet de l'observation 2. Le 2 février, l'examen du sang révèle l'existence de petits parasites leishmaniformes rares. La souris qui est malade est sacrifiée le 3 février; elle pèse 18?; la rate, augmentée de volume, pèse iS"^?. Parasites leishmaniformes non rares dans le foie, très rares dans la rate. Une souris inoculée avec le sang du cœur de la souris 6 s'est infectée. Chez les animaux inoculés directement avec les flagellés des puces, ou avec le sang et les organes broyés d'animaux parasités, l'infection est rapide, les parasites apparaissent dans le sang de 3 à 5 jours après l'inoculation; la période d'incubation est plus longue lorsque les animaux sont soumis aux piqûres des puces; un des rats infectés naturellement était parasité i4 jours après avoir été placé dans le cristallisoir servant à l'élevage des puces ('). Le début de l'infection est marqué par l'apparition de petites formes para- sitaires, rares ou très rares, dans le sang. Les animaux exposés d'une façon continue aux piqûres de centaines de puces succombent rapidement à l'anémie, et l'action pathogène des parasites ne peut pas être constatée chez eux ; chez les animaux qui ne sont soumis que passagèrement aux piqûres des puces ou qui sont inoculés, soit avec les flagellés des 'puces, soit avec le sang et les organes broyés d'animaux parasités, cette action ne parait pas douteuse, pour les flagellés des puces du rat, comme pour ceux des puces du chien ('■'). A l'autopsie, on note une hypertrophie plus ou moins marquée de la rate; un rat de liyi^ avait une rate de i'',25 (Obs. 1); un rat de 182^, une rate de 86<^e (Obs. 2). Les parasites se trouvent principalement dans le sang, surtout au début de l'infection, et dans le foie; ils sont en général plus rares dans la rate et dans la moelle osseuse. Ils se présentent, dans les frottis colorés au Giemsa, sous difï'éients aspects que l'on peut ramener aux types suivants : I" l'etils éléments, endoglobulaires ou libres, de foime ovalaire ou plus rarement (') Il y aura lieu de rechercher si c'est la piqûre des puces qui est infectieuse ou si l'infection se produit par la voie digestive, les rats et les souris mangeant les puces. (■-) Comptes rendus, séance du 4 novembre igiS, t. 157, p. 745. SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- 453 spliériqiie. Les éléments ovalaires niesuienl if, 20 à i^- de long, sur il^ de large environ; les éléments spliériques ont 11^,50 de diamètre en moyenne. Dans les plus petits de ces éléments, on ne distingue qu'un noyau ; dans les plus gros on voit, à côté du noyau, comme dans les Leishmania, un blépharoplaste ou centrosome; un certain nombre de ces éléments sont en division par bipartition. 2° Éléments fusiformes, non tlagellés, mesurant 4^^ à 5h de long, sur i!^,25 de large environ, souvent incurvés ; dans le protoplasme qui se colore en bleu pâle, on distingue un noyau et un centrosome. 3° Éléments ovalaires ou spliériques de 5!^ de diamètre environ avec un flagelle de lot^ à i2l^ de long; dans le protoplasme bleu pâle, on distingue un noyau et un centrosome auquel aboutit le flagelle. Quelques-uns de ces éléments sont en division. Les expériences relatées dans cette Note ont été faites dans des condi- tions qui s'éloignent peu des conditions naturelles, ce qui nous paraît leur donner un intérêt particulier; les résultats de ces expériences sont évidem- ment favorables à l'opinion des Auteurs qui supposent que les trypano- somes des Vertébrés et les Leishmania ont pour origine les Flagellés des Invertébrés. ÉLECTRICITÉ. — Sur V influence du montage des transformateurs triphasés dans les transports d'énergie à haute tension. Note de M. André Blondel. La Note très intéressante de M. Swyngedauw (') appelle l'attention sur les harmoniques 3 de la force électromolrice, qui peuvent prendre nais- sance dans les transformateurs à courant triphasé et traite un cas particulier important. Je crois utile, pour achever d'éclaircir cette question, de montrer l'influence du montage des transformateurs. Il y a actuellement deux procédés pour transformer les courants tri- phasés : l'emploi de trois transformateurs monophasés et l'emploi d'un seul transformateur à trois noyaux magnétiques et trois enroulements triphasés. Dans les deux cas, on est généralement obligé de grouper les enroule- ments à haute tension en étoile pour éviter l'emploi de fils trop fins (qu'exige le montage en triangle) et pour diminuer les difficultés d'isole- ment; car avec le montage en étoile, on peut se contenter, pour les diffé- (') Voir ci-après, p. 484- C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N- 7.) 58 454 ACADÉMIE DES SCIENCES. renies bobines haute tension, d'un isolement à la masse croissant à partir du centre de l'étoile. Le cas de trois transformateurs séparés présente une différence impor- tante par rapport au cas du transformateur à trois branches ; c'est que, quel que soit le rang' d'un terme harmonique dans les trois courants, les flux que ceux-ci produisent se ferment normalement par le noyau de fer doux comme le llux de l'harmonique principal; au contraire, dans le transfor- mateur unique, les seuls flux qui puissent se fermer de cette manière sont ceux dont la somme totale est constamment nulle. Tel est le cas, par exemple, pour les harmoniques i, 5, 7, et généralement pour tous les harmoniques non multiples de 3; au contraire, les flux produits par les harmoniques multiples de 3, étant constamment de phases concordantes dans les trois branches, ne peuvent se fermer les uns sur les autres, mais se ferment seulement par des fuites à travers l'air. De là, naissent des courants de Foucault intenses dans les bacs métalliques contenant ce genre de trans- formateurs, si l'on n'a pas soin d'établir des joints isolants verticaux dans le métal de ces bacs. I. Alternateur alimentant directement une ligne aboutissant à un poste transformateur. — Lorsqu'un réseau est alimenté par un alternateur triphasé pour produire des forces électromotrices sinusoïdales pures de pulsation w, les flux dans les transformateurs devraient être tels qu'ils produisent égale- ment des forces électromotrices sinusoïdales dans chaque phase; si le cou- plage des transformateurs est fait en triangle, le flux dans chaque noyau devrait être lui-même parfaitement sinusoïdal. Par suite de la saturation variable du fer pendant une alternance et des phénomènes d'hystérésis, le courant nécessaire pour produire un flux sinusoïdal ne peut pas être lui-même sinusoïdal, mais est une fonction de Fourier : / =: I, sin w< -I- I3 siii (3 wi — O3) + I5 sin (5 o)< — cp^) -(- . . . contenant toute une série de termes harmoniques dont l'importance relative varie suivant les propriétés du fer employé. Par exemple, d'après des relevés oscillographiques, que j'ai fait faire récemment sur un transforma- teur moderne de 100 kilowatts, on peut avoir pour un courant harmonique i , égal à l'unité, un courant harmonique 3 de 18 pour 100, un courant har- monique 5 de 22 pour 100 et d'autres harmoniques supérieurs plus faibles (d'autres transformateurs donnant des résultats différents, cet exemple n'est donné que pour indiquer un ordre de grandeur). SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- 455 Les courants harmoniques 3 sont produits par des flux parasites, qu'ils étouffent dans le transformateur. Si les bobines des transformateurs à trois branches ou des groupes de trois transformateurs monophasés sont groupées en étoile, mises à la terre aux points neutres du transformateur et de l'alternateur, les conditions res- tent analogues puisque l'harmonique 3 peut circuler librement entre l'alter- nateur et le transformateur; le flux de chaque branche reste sinusoïdal, si l'on peut négliger les chutes de tension des harmoniques 3 dans l'alterna- teur. Sinon, ces variations mettent un peu la capacité enjeu, comme me Ta suggéré M. Swyngedauw. Si l'on vient à supprimer la mise à la terre de l'étoile du transformateur (ou des transformateurs), les courants harmoniques multiples de 3 ne peu- vent exister (sauf les petits courants dus à la capacité des enroulements par rapport à la terre), puisqu'ils sont de même phase ; les seuls courants qui puis- sent circuler sont ceux des autres harmoniques, grâce au fait que leur somme est toujours nulle. Il en résulte que lesflux de chaque branche, étant produits par la série de Fourier précédente diminuée des termes harmoniques multi- ples de 3, ne seront plus sinusoïdaux, mais contiendront des termes harmo- niques de tous les indices multiples de 3; ce sont ceux qui auraient été com- pensés par les courants magnétisants qui manquent. Il en résulte dans chaque branche de l'étoile des forces électromotrices harmoniques multiples de 3, mais qui n'apparaissent pas entre les fils de phase, parce qu'elles sont dé- truites deux à deux dans les deux branches de l'étoile. Ces forces électro- motrices ne donnent lieu à aucun courant sensible, parce que le centre de l'étoile transformatrice est isolé; elles ne sont donc pas dangereuses. Les conditions changentquand on isole le point neutre de l'alternateurcl qu'on met à la terre celui du ou des transformateurs; alors les forces élec- tromotrices, dues à l'absence des courants harmoniques peuvent produire dans chaque branche un échange de courant entre la terre et les fils conduc- teurs par suite de la capacité entre la terre et ces fils, qui constitue une fer- meture du circuit; il y a des oscillations de courant de fréquence 3 ou mul- tiples de 3 entre la terre et la ligne, et l'intensité de ces courants dépend de la capacité mise en jeu et de la self-induction du ou des transformateurs. Cette self-induction est très grande si Ton emploie trois transformateurs séparés, bien plus petite si l'on emploie des transformateurs uniques à trois noyaux. C'est dans ce cas surtout qu'on peut considérer les transformateurs comme des générateurs d'harmonique 3. II. Alternaleur alimentant la ligne par un transformateur élévateur. — 456 ACADÉMIE DES SCIENCES. C'est le cas traité par M. Swyngedauw. Si l'alternateur est en étoile non reliée à la terre, son transformateur se comporte comme le transformateur récepteur considéré ci-dessus. Si l'étoile de l'alternateur est reliée à celle du transformateur, l'harmo- nique 3 est amorti, si la self de l'alternateur est négligeable. Dans le cas contraire, tout se passe comme si les circuits haute tension du ou des trans- formateurs élévateurs, ayant du côté haute tension une self de fuite L^ entre enroulements en harmonique 3, étaient reliés à la terre, chacun par l'intermédiaire d'une réactance égale à celle d'une phase de l'alternateur L^ multipliée parle carré du rapport de transformation,soitdoncLa( ^) ; soient C la capacité d'un des fils de ligne par rapport à la terre, co la pulsation, L la self-induction totale (induction mutuelle comprise) de chaque fil de ligne, les condensateurs pouvant être supposés placés au milieu de cette dernière, la condition de résonance sera (3.r[^+L..+ L.(^)]c=., Pour éviter les inconvénients de ces harmoniques, il paraît difficile de recourir à la mise en triangle des circuits haute tension pour les motifs indi- qués plus haut; d'autre part, la mise à la terre des deux points neutres aug- mente dans une certaine mesure les chances d'interruption de service lors d'accidents à l'isolement des lignes; enfin la mise à la terre du point neutre de l'alternateur seul a l'inconvénient déjà signalé de faire résonner les har- moniques 3 de l'alternateur. A notre avis, les deux meilleurs moyens de proléger sans ces inconvé- nients les transports d'énergie contre les harmoniques 3 sont : 1° Le montage américain employé actuellement dans la plupart des bonnes installations existantes et qui consiste dans l'emploi de transforma- teurs (ou groupe de transformateurs) de départet d'arrivée ayant tousdeux leurs circuits de basse tension couplés en triangle et leurs circuits haute ten- sion couplés en étoile. Les circuits basse tension, dans lesquels les flux har- moniques 3 (ou multiples de 3) produisent des forces électromotrices concordantes, jouent le rôle de véritables amortisseurs par rapport à ces flux('). (') L'emploi, à la slalion de dépail, dun transformateur de ce genre, a en outre l'avantage de court-circuiler sur ce transformateur les harmoniques multiples de 3 de la force électromotrice de l'alternateur quand ce dernier est en triangle; ce court- circuilage est surtout efficace loisque le transformateur est du type unique à trois noyaux, qui réduit beaucoup l'impédance par rapport à ces harmoniques. SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- 4^7 2° l.'empWi d\\n Jit d'équilibre métallique isolé, réunissanl les points neutres des enroulements haute tension du poste de départ et du poste d'ar- rivée. Ce fil d'équilibre rend indépendants les flux des trois noyaux et leur permet d'être sinusoïdaux ; ilcourt-circuite, d'autre part", les forces électro- motrices harmoniques 3 ou niultiples de 3. Il a donc tous les avantages de la double mise à la terre sans en avoir les inconvénients. Si l'on a soin que l'alternateur ne présente que de très faibles harmo- niques 3 (ou multiples de 3), ce (jui est facile en formant, par exemple, chaque phase d'un nombre d'encoches multiple de 3, les courants harmo- niques 3 seront assez peu intenses pour n'exiger qu'un fil de retour de section beaucoup plus réduite que celle des fils de phase. Ce fil de retour peut être placé soit dans l'axe du câble triphasé, soit sous forme d'une armature de cuivre entourant le câble sous l'armature en fer, la self-induction du câble par rapport à l'harmonique 3 est alors réduite et n'est influencée en rien par l'armature de fer. CHIMIE ORGANIQUE. — Stir la constitution des chlorures de cyanogène gazeux et liquide. ^Jote (') de MM. V. C = N MgX, R, ^ ^C = NMgX + ir-0 = MgX.On + |^ ^C = i\H->[^' ^co. Nous sommes donc amenés à conclure que le chlorure de cyanogène gazeux réagit sous la forme nitrile pour donner des nilriles et sous la forme carbylamine pour donner des dérivés halogènes ('). Ceci veut dire, si le chlorure gazeux possède bien, à l'état libre, la forme carbylamine, qu'il est tautomérisé par les organomagnésiens : très rapidement et presque entiè- rement par les magnésiens gras et aromatiques, lentement, au contraire, par le bromure de cyclohexyl-magnésium. Cette dernière circonstance nous a permis de différencier le chlorure de cyanogène liquide de son isomère gazeux. Si l'on fait réagir, en effet, sur le chlorure liquide ou sur le gazeux, un magnésien du premier groupe, comme le bromobenzène-magnésium, l'action isomérisante de celui-ci va très rapidement aboutir au même état d'équilibre entre les deux formes et l'on devra obtenir le même résultat dans les deux cas; le rendement en nitrile benzoïque est, en effet, exactement le même (80 pour 100). Mais si l'on opère avec le magnésien cyclanique, la tautomérisation étant relative- ment lente, la forme primitive aura le temps de réagir partiellement avant de s'être isomérisée et l'on devra, par suite, obtenir une plus grande propor- tion de nitrile avec le chlorure liquide qu'en partant du chlorure gazeux. C'est ce que l'expérience a confirmé : en opérant exactement dans les mêmes conditions, le rapport moléculaire du chlorocyclohexane obtenu, au nitrile hexahydrobenzoïque, a été, avec le chlorure de cyanogène gazeux, = li, et avec le chlorure liquide, .p., = 3,i. La différence est mani- feste et il ne peut guère y avoir de doute, maintenant, que nous sommes en présence de deux isomères: le chlorure liquide étant le nitrile chlorofor- mique et le chlorure gazeux, la carbylamine isomère, (^uantau bromure et à l'iodure de cyanogène, ils n'existent vraisemblablement, à l'état libre, que sous la forme carbylamine. (') Celle iiilerpiélalion paraîl préférable à celle admise au débul (Conférence de M. Grignard à la Sociélé chimique, 1918, p. xxv). SÉANCE DU l6 FÉVRIER I914. 46l Mais, tandis qu'en présence des réactifs minéraux, la forme carbylamine est seule stable, les organomagnésiens tendent à créer, entre les deux formes du chlorure et du bromure, un état d'équilibre variable, d'ailleurs, avec les corps en présence. Remarquons que nos résultats peuvent s'interpréter avec la même facilité si l'on adopte, pour l'une des formes du chlorure de cyanogène, la formule cyclique " /Cl, proposée par Gutmann ('). Mais il n'est sans doute pas . . . C=G mutile de souligner que la formule analogue 11 h , proposée récemment, pour le cyanogène, par Dixon et Taylor (-), s'adapte beaucoup mieux que la formule habituelle à l'explication des réactions organomagnésiennes, comme nous le montrerons dans le Mémoire d'ensemble. M. Marciial fait hommage à l'Académie d'un Mémoire intitulé : Contri- bution à l'étude de la biologie des Chermes. ME3I0IRES LUS. Un nouveau système de halage funiculaire électrique des bateaux (') ; par M. Ed. Imbeaux. Si la question du halage mécanique sur les canaux n'a pas été jusqu'ici bien résolue, ce n'est pas qu'il ait manqué de chercheurs pour étudier ce problème intéressant. Parmi les moyens proposés (louage sur chaîne noyée, remorquage par tracteur flottant ou roulant sur berge, propulsion par hélice immergée ou aérienne, halage funiculaire, etc.), il semble que le halage funiculaire seul donne une solution générale, en ce sens qu'il permet d'utiliser sans modification, d'une part, le matériel flottant, d'autre part le canal lui-même, quels que soient les obstacles placés sur les berges (')/). ch. Ges.^ 1909, p. 3628. (-) J. cheni. Soc, igiS, p. 980. (/ ) Mémoire lu dans la séance du 9 février igiA- C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 7.) Sg 462 ACADÉMIE DES SCIENCES. (ponts, tunnels, ouvrages d'art, etc.). Dès 1867, Troll ei Menier prenaient un brevet à ce sujet; mais ce n'est qu'en 188^ que Maurice Levy, avec l'aide de M. Pavie, parvint à des dispositions pratiques permettant d'exploiter le halage funiculaire sur la Marne et les canaux de Saint-Maur et de Saint- Maurice. Les résultais obtenus par Maurice Levy furent si intéressants que l'Aca- démie des Sciences fut saisie de la question, et que plusieurs de ses membres allèrent visiter les installations de Saint-Maur. A l'heure actuelle, ces installations ne fonctionnent plus; mais les dispo- sitifs imaginés par Maurice Levy sont encore utilisés au tunnel du Mont- dc-Billy (canal de l'Aisne à la Marne), et si l'emploi ne s'en est pas géné- ralisé, cela tient à ce que l'inventeur a dû employer, faute de mieux, des moteurs à vapeur. Il est, en effet, facile de concevoir que si l'on veut obte- nir du système toute la souplesse voulue, il faut que chaque câble sans fin ait une longueur relativement limitée, et comme il est nécessaire d'avoir un moteur par câble sans fin, on était conduit à multiplier le nombre des moteurs; or, les machines à vapeur sont coûteuses, d'une puissance peu élastique et nécessitent un personnel spécial : ce fut la pierre d'achoppe- ment du système. Cet étal de choses se trouve complètement modifié par les progrès de l'électricité, qui permet de transporter l'énergie tout le long d'un canal et de multiplier à volonté le nombre des moteurs; ces moteurs sont, en plus, très bon marché, simples et rustiques, ont une grande élasticité (pouvant comme le cheval donner le coup de collier), ne nécessitent aucune surveil- lance et permettent enfin d'obtenir l'énergie moliice à un prix 1res bas. La plus grave objection au système de Maurice Levy se trouve donc levée. C'est dans ces conditions que mon Service a cru devoir s'intéresser à deux essais effectués sur le canal de la Marne au lihin par la Compagnie Générale Electrique de Nancy : les résultats m'en ont semblé assez intéres- sants pour mériter, d'une part, d'être portés à la connaissance de l'Acadé- vnie, d'autre part, d'amener l'Administration des Travaux publics à faire une application du système au service commercial dans une partie du canal spécialement difficile. Description du procédé. — Sur une berge (ou sur les deux si l'intensité du trafic le justifie), on dispose une série de câbles sans fin, actionnés chacun par un cabestan mû par moteur électrique; l'ensemble d'un cabestan et d'un câble sans fin forme une section. La section a, selon l'intensité du SÉANCE DU l6 FÉVRIER I914. 463 trafic, une longueur variant de 3oo"* à 5oo", et les cabestans sont calculés de manière à donner aux bateaux une vitesse variant, selon la jauge, entre S""" et 4'^"' à l'heure. Le bateau à haler est amarré au câble sans fin par les soins d'un con- voyeur qui circule sur la berge et joue à peu près le rôle du charretier actuel; ce convoyeur met ensuite le cabestan en route, et le bateau est tiré tout le long de la section ; arrivé à l'extrémité du câble, le convoyeur arrête le cabestan (ce qui peut se faire de l'une ou l'autre extrémité de la section, ainsi que de certains points intermédiaires), puis il détache l'amarre qu'il attache ensuite au câble de la section suivante, dont il met le cabestan en route, et ainsi de suite. Les bateaux peuvent circuler dans les deux sens, puisqu'il suffit, selon le sens de marche, d'attacher l'amarre à l'un ou l'autre brin du câble sans fin. Le croisement de deux bateaux cheminant en sens inverse se fait pendant qu'on passe les amarres de l'une à l'autre section et, ainsi, ne donne lieu à aucune difficulté spéciale, étant entendu qu'à chaque câble sans fin n'est attaché qu'un seul bateau cheminant dans l'un ou l'autre sens. En service normal, il y a donc sur le canal deux files de bateaux circulant en sens inverse, files dont les éléments de chacune se trouvent à une distance égale à deux fois la longueur d'une section; les éléments d'une file sont à un moment donné solidaires des cabestans d'ordre impair, les éléments de l'autre étant solidaires de ceux d'ordre pair; après un croisement, l'inverse a lieu. Pour les écluses, le système de halage est le même, à cette dilTérencc près que la vitesse du câble est réduite, afin que le bateau puisse manœuvrer dans l'écluse sans risque d'accident. Ce qui caractérise le système, c'est sa très grande simplicité et, partant, la faible immobilisation de capitaux pour son installation. Il n'y a ni rails à installer sur la berge, ni locomotive, ni ligne spéciale d'amenée de courant, ni sous-stations de transformation, ni personnel spécial pour la conduite des appareils, ni enfin aucune modification à apporter au matériel flottant, le halage se faisant dans des conditions bien semblables à la traction animale. L'application du système peut être faite avec fruit, non seulement dans les canaux à trafic très intense, comme les canaux du Nord ou de Saint- Quentin, mais aussi dans ceux d'un tonnage moins élevé, comme celui de la Marne au Rhin ; de plus, ce système peut être installé sans modification aucune des ouvrages d'art existants, ponts ou tunnels, et sur des chemins 464 ACADÉMIE DES SCIENCES. de halage de très faible largeur (ce qui est le cas pour les canaux de l'Est). La modicité du prix d'établissement (20000'^'' par kilomètre) assure au nouveau système un grand avantage, car les charges d'intérêt du capital et d'amortissement jouent le rôle principal dans le prix de revient du lialage mécanique. Des expériences faites, on peut tirer cette conclusion qu'avec ce système le prix de revient du halage serait, selon les cas, de 20 à l\o pour 100 meilleur marché qu'avec la traction animale et, qu'en outre, on gagnerait près de moitié du temps des transports actuels. Installation d'essai de Jarnlle. — Ces dispositifs ont été mis au point, en 1910, dans une première installation à Jarville, près Nancy. Deux sections avaient été installées, l'une desservant une écluse, l'autre une portion de bief. On disposait de courant continu, qui était transformé en alternatif au moyen d'un groupe convertisseur; des dispositifs spéciaux permettaient de faire varier la vitesse du groupe convertisseur et, partant, la fréquence du courant alternatif, ainsi que la vitesse des cabestans, et d'étudier, tout à la fois, la tenue des bateaux et l'efForl nécessaire pour différentes vitesses. Divers perfectionnements de détail ont été faits pendant la durée des essais (une année). Installation du souterrain de Mauvages. — Le grand souterrain de Mauvages, sur le canal de la Marne au Rhin, se trouvant en mauvais état, on y procède actuellement à d'importants travaux de réfection. L'exécution en est rendue d'autant plus délicate qu'il s'agit de ne pas interrompre le service de la batellerie : il faut donc ouvrir à la circulation le tunnel quoti- diennement pendant quelques heures, puis faire pénétrer les rames de bateaux apportant l'outillage et les matériaux; on met ensuite à sec une section d'environ aoo'", après avoir constitué deux barrages au moyen de bateaux-portes spéciaux échoués dans des rainures pratiquées ad hoc en travers du canal. A la fin de la journée, ces barrages sont relevés et la rame est ramenée à l'extérieur du souterrain, pour permettre à nouveau le passage des bateaux de commerce. Il y avait de grandes difficultés à assurer dans le tunnel la circulation des rames de bateaux à outillage et matériaux et celle des bateaux spéciaux transportant le personnel nécessaire, en raison de ce qu'on ne pouvait y faire pénétrer aucun tracteur roulant ou flottant (puisqu'on démolit le chemin de halage). MM. Fougerolle frères, entrepreneurs, recoururent alors au halage funiculaire électrique, et demandèrent à la Compagnie Générale Électrique d'équiper le souterrain et ses abords (7'^'"). L'instal- SÉANCE DU l6 FÉVRIER I91/1. /|65 lation donne toute satisfaction : elle permet de tractionner à une vitesse de 3^"^ a l'heure une rame de trois ou quatre bateaux chargés d'outillage et de matériaux, et à une vitesse de G'"° à 8'"" des bateaux amenant chacun une centaine d'ouvriers sur les chantiers. A Mauvages, on a notamment triomphé des difficultés qu'offraient des courbes d'assez faible rayon, et l'on a réussi à supprimer presque complètement l'effet de vrillage des câbles. Installation projetée au souterrain de Foug et abords. — Ces résultats encourageants ont attiré l'attention de l'Administration des Travaux publics, et mon Service a proposé l'application du système dans une partie de canal où la traction est lente et difficile, le souterrain de Foug (à section très rétrécie, avec effet de pistonnage intense) et ses abords immédiats. Il s'agit d'une longueur d'environ S""'", comprenant une portion de 2''™, 5 du grand bief côté Marne, le souterrain proprement dit et trois écluses situées très près l'une de l'autre à la sortie côté Rhin. Une décision ministérielle ayant prescrit la mise à l'enquête du projet, et tous les gros usagers du canal ayant appuyé fortement la chose, tout porte à croire que l'installation sera exécutée en I9i4' L'exploitation en serait faite par l'Office national delà Navigation, l'entretien et la surveil- lance des engins électriques étant assurés pendant 3 ans par la Com- pagnie Générale Electrique (qui ferait naturellement la fourniture et la pose). Conclusion. — Les expériences faites et l'installation actuelle de Mauvages ont mis en lumière tout l'intérêt que présente le halage funiculaire électrique des bateaux. Les dispositifs conçus de la façon la plus rationnelle par Maurice Levy n'ont pu être généralisés immédiatement, faute d'un moteur convenable, la machine à vapeur ne se prêtant pas bien à cette application; mais l'énergie électrique, qui est fournie présentement à bas prix sous forme de courant alternatif sur presque tous les points de la France, permet d'utiliser des moteurs parfaitement appropriés au halage funiculaire, à savoir les moteurs asynchrones à champ tournant, de telle sorte que rien ne semble s'opposer actuellement à la généralisa- tion des procédés de Maurice Levy, généralisation dans laquelle les transports par eau paraissent devoir trouver un très grand bénéfice de temps et d'argent, et la France une meilleure utilisation de son beau réseau de navigation intérieure. 466 ACADÉMIE DES SCIENCES. COMMISSIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, chargées déjuger les Concours de ]';innce 1914- Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Médecine et Chirurgie : Piix Montyon, Barbier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bel/ion, Mége. — MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Laveran, Daslre, Charles Richet, Chauveau, Giiignard, Eoiix, Labbé, Henneguy. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Dclage, Landouzy. Physiologie : Prix Montyon (Physiologie expérimentale), Philipeaux, Lallemand, La Caze, Martin-Damourette, Pourat. — MM. Chauveau, Bou- chard, d'Arsonval, Roux, Laveran, Dastre, Henneguy. Ont obtenu ensuite le plus de suflVages : MM. Penier. Guignard. Cette Commission est également chargée de présenter une question de prix Pourat pour l'année 1916. Prix Montyon (Statistique). — MM. de Freycinet, Halon de la Goupil- lière, Darboux, Emile Picard, Carnot, Labbé, le prince Bonaparte. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Berlin, Tisserand. Prix ^moMo; (Histoire des Sciences). — MM. Ph. van Tieghem, Darboux, Grandidier, Emile Picard, Appel!, Bouvier, Bigourdan. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. De Launay, Duhem. Médaille Arago, Médaille Lavoisier, Médaille Berthelot. - MM. Appell, E. Perrier, Darboux, Ph. van Tieghem. Prix Henri Becquerel, Gegner, Lannelongue, Gustave Roux, Trémont. — MM. Appell, E. Perrier, Darboux, Ph. van Tieghem, Emile Picard, Zeiller. SÉANCE DU l6 FÉVRIER igiA- 1^'? CORUESPOIVDAiXCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : I" Recueil de l'Institut botanique Léo Errera, publié par Jean Massabt. Tome IX. 2° Exploration scientifique du Maroc, organisée par la Société de Géogra- phie de Paris. Premier fascicule : Botanique (191 2), par C.-J. Pitard. 3" Le fascicule I (Mémoires) des Annales du Bui-eau central météorolo- gique de France, publiées par A. Angot. 4° R.-W. WooD. 0/;/iyM«/?Aj«^«e, traduit de l'anglais par H. Labrovste etH. Vigneron. Tome II : Élude des radiations. (Présenté par M. E. Bouty.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la meilleure approximation des fonctions analytiques possédant des singularités complexes. Note de M. Serge Bernstei.v, présentée par M. Emile Picard. I. Dans une Communication que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie le 26 novembre 1912, j'ai déterminé la valeur asymptolique de la meilleure approximation sur le segment (— i, + 1) d'une fonction analytique dans le cas où elle n'admet qu'un point singulier réel sur son ellipse^de convergence (les singularités extérieures à celte ellipse n'influent pas sur la valeur asymptotique). Je me propose d'élucider à présent le cas, qu'on peut con- sidérer comme général, où la fonction possède deux points singuliers con- jugués sur l'ellipse de convergence. Soit d'abord r e'" où A est un nombre positif, a et a' sont deux nombres complexes conju- gués que nous mettons sous la forme et H(.r) est une fonction holomorphe à l'intérieur de l'ellipse (de conver- gence) ayant (— I , -+- 1) pour foyers et R pour demi-somme des axes. rH(x), (.) E„/(^) = /,68 ACADÉMIE DES SCIENCES. En désignant par E„/(x) la valeur asymptotiqiie de la meilleure ap- proximation de f{x) sur le segment (— i, + i) par des polynômes de degré «, on a 4 A R'M R2 -t- -^ — 2 COS 2 CB X R2cos(/; + 20 — 9) + ■— cos(« — 29 — 9) — 2 cos(«cp — R^4- 77- — 2 C0S2CB R- cos(rt -t- 2 (p — 6) 4- ■i-;Cos(« — 2 cp — 9) — 2cos(/icp — B) R- + — — 2 cos 2 ( 4 sin^cp R — (le signe devant le radical est toujours celui du premier terme). II. Une discussion facile de la formule (i) permet de distinguer trois cas : i" Pour '^ incommensurable avec Tt, le produit R"E„/(a7) s'approche indéfiniment de toutes les valeurs comprises entre les deux limites 4A R^ + p(ï-2C0S2Cp et r . / 4 sin-cp I 8 A| sin cp I R.+ __,C0S20 R-J^ 1° Pour cp commensurable avec TT, le produit R"E„/(ir;) reprend pério- diquement plusieurs valeurs déterminées (qui dépendent de 6) comprises entre ces deux limites; 3° Pourç=o, le produit R"E„/(.r) [conformément à la formule (5) de ma Note citée] est constant. Ainsi, par exemple, si Œ'= ^' on aura, p et q étant des nombres réels quelconques, (2) (, + v/î)"E„(^^) = ^[l/.| + v/2/>' + /-] (pour «pair), (, + v/2)" E„(^^^±^) = ^[\q\ + s/2.j^ + p^] (pour «impair). SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- 469 III. En appliquant l'une ou l'autre des métliodes (') que j'ai données, lorsque le point singulier est réel, on passe au cas où les points a et a' sont des pôles d'un ordre k quelconque. On trouve ainsi le résultat suivant : Si la fonction /'(a?) admet deux pôles conjugués a etr/, d'ordre k, sur l'ellipse de convergence, les termes d'ordre le plus élevé étant „/0 f.-i% {x—a)'' {.v—a'Y' on a (3) E„/(.r)= : ^ (A — i)!R"(R^-H j^ — 2Cos; OU R-cos(« + a 'f + /i' — i >1/ — 0) -h ■p7C0s(« — 2

— 9) R^+ Tvj — 3C0S 29 R2 l'angle ^j; étant déterminé par la relation tang'^ = ^a tangçi THÉORIE DES NOMBRES. — La fonction eulérienne généralisée. Note de M. Harkis Haxcock, présentée par M. Emile Picard. . On indique le plus grand commun diviseur des entiers arbitraires a, h, c par le symbole (a, h, c) ; et quand ce diviseur est t, on écrit (a, b, c) r^ t et l'on dit que le système (a, b, c) est équivalent à t. Si i et X- sont des entiers arbitraires, le nombre des systèmes [i, /.-, I), (i, k, 2), ..., {i, A-, i), qui sont équivalents à un, s'indique par $ (i, k). Si d est le plus grand commun diviseur de i et k de manière que i= i^d et ^ = k,d\i,, k^ des entiers tels que («', , X-, ) '^ i ], il s'ensuit que îp{i,A-) = i\^(d), ^{k,i) = k,o(d), k^^ii, /.)=l,^(A;i), où par ^ (d) on exprime le nombre des systèmes (f/, i.), (d, 2), . . . , (d, d), qui sont équivalents à un. (') Communication de la Soc. math, de Kliarkow, t. XIll (en russe), elBull. de l'Académie de Belgique, 191 3. C. R., 1914- I" Semestre. (T. 158, N° 7.) 60 470 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous notons que

i, fi, v), où (>.,//, v=; I, 2, ..., «). Si N exprime le nombre des points de ce cube équivalents à un, on a d'où l'on a /=! rl=l (/, A- = i, 2, ..., /(), 2 *(^A-)-2; E,/ |i,A = l,2,...,n| En général on a , 2 *('.') =2.,, [s] [j] ". /=l.2 nj d=i On peut déduire nombre de formules comme celles-ci : 2-1 3] fi] [5] =2 2 2-|:3]=2:E2-[^1 x=i |j.=i rf/i[j.,"/. ), = 1 V = l rf/(V,),) (') Voir, par exemple, le Journal de Crel/e, l. 77, p. 289. SÉANCE DU l6 FÉVRIER I914. 471 CHRONOMÉTRIE. — Étude de nouvelles mètlwdes de compensation et quelques ajustages thermiques. Note de M. J. A.vorade. I. Lorsque, soit pour des balances de précision destinées aux mesures de couples horizontaux, soit pour les chronomètres marins, on cherche à per- fectionner la régularité d'action des systèmes de spiraux comme je l'ai indiqué dans diverses Notes des Comptes rendus en 191 3, on est amené tout naturellement à rechercher la suppression de la bague ouverte et flexible employée jusqu'ici pour la compensation, bague ouverte dont la défor- mation dans le cours même d'une vibration d'un balancier de chronomètre marin produit la forte perturbation d'isochronisme signalée par Phillips. Pour les montres de poche, M. Guillaume, associant le spiral lui-mènic à la compensation, a réussi à utiliser un balancier rigide. C'est un problème analogue, mais avec un spiral quelconque, qu'il faut s'efforcer de résoudre si l'on veut faire disparaître là perturbation ci-dessus rappelée et qui n'est plus acceptable avec la nouvelle précision de la régu- larité d'action des spiraux associés. II. Si, par exemple, on emploie un système de spiraux de palladium dont l'erreur secondaire est négligeable, il s'agit de compenser la perte élastique du spiral qui, par degré centigrade, est de l'ordre de 2 x io~', c'est-à-dire très notablement supérieure à la grandeur de la simple dilatation thermique. Il s'agit d'amplifier l'effet de dilatation et de le transmettre à une masse compensatrice, le balancier restant rigide dans le cours d'une vibration. Trois méthodes s'offrent pour cet objet; toutes trois utilisent un corps ou *w/)yDor/ ûf'mwir pour appuyer la dilatation centripète de la masse compen- satrice. Première méthode. — Le métal le plus dilatable et le métal le moins dila- table sont en contact par au moins deux surfaces de contact, planes ou coniques, ayant un même centre de pivotement géométrique situé hors des matières en contact, mais suffisamment loin par rapport aux dimensions du balancier, en sorte que sous l'action de la chaleur le métal le plus dilatable glisse de ce /)om^ i(F20S3H^O) 18 2,5 2,4 +0,1 (') Valeur? obtenues par la formule de Van 't Hoff. 476 ACADÉMIE DES SCIENCES. La considération de ce Tableau permet de conclure quç, parune première approximation, au moins dans la majorité des cas, la chaleur de fusion (Vun hydrate est égale à la chaleur de fusion de l'eau qu'il contient. Cependant il convient d'ajouter de suiteque ce n'est là qu'une approxi- mation, et que les différences L, — L', ne sont pas dues à des erreurs d'ex- périence, mais correspondent à une réalité. En effet, si certains nombres L, paraissent susceptibles de rectifications expérimentales importantes, plu- sieurs ont été déterminés avec une précision bien supérieure à la diffé- rence L, — L', . Et, d'autre part, on peut calculer des valeurs approchées de ces différences. Il suffit pour cela de réaliser un cycle facile à imaginer, dans lequel on fait dissoudre l'hydrate dans l'eau, puis on concentre la dissolution jusqu'à obtention de l'hydrate fondu (|u'on fait cristalliser. La connaissance des chaleurs de dissolution et de dilution, ainsi que celle des chaleurs spécifiques, permet de calculer L, — Lj. Les données relatives aux chaleurs de dilution et aux chaleurs spécifiques des solutions ne sont malheureusement pas connues jusqu'aux fortes con- centrations correspondant à la teneur en eau de l'hydrate : on ne peut les obtenir que par extrapolation et pour quelques sels seulement, ce qui fait que les quelques valeurs ainsi obtenues pour L, — L'^ ne sont que dès valeurs maxima, mais suffisamment approchées pour montrer que les diffé- rences entre L, expérimental et L', calculé sont exactes. La première idée qui vient alors à l'esprit est que L, — L', représente la chaleur de fusion \ du sel anhydre à t°. Si l'on suppose, en effet, que l'affi- nité chimique entre le corps anhydre et l'eau est la même dans l'hydrate solide et dans l'hydrate liquide, la chaleur de fusion de l'hydrate sera la somme des chaleurs de fusion du corps anhydre et de l'eau à la température de fusion de l'hydrate (5) Li=L', -i-)i ou >i = L, — L'|. Les rares vérifications expérimentales directes ne permettent pas d'af- firmer l'exactitude de cette formule, que certaines considérations théoriques infirment d'ailleurs. Il résulte de ce qui précède que, si l'on n'envisage que l'ordre de grandeur, on peut dire que la chaleur de fusion d'un hydrate est approxi- mativement celle de l'eau qu'il contient; et, comme il est aisé de le prévoir, l'erreur relative qu'on commet ainsi est d'autant plus petite que l'hydrate est plus riche en eau. Si l'on recherche une relation précise, nous ne croyons pas qu'il soit actuellement possible d'affirmer que la chaleur de fusion d'un SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9f4. 477 hydrate est la somme des chaleurs de fusion du corps anhydre et de Feau, rapportées toutes deux, bien entendu, à la température de fusion de l'hydrate : Taffinité chimique entre le corps anhydre et l'eau ne paraît donc pas nécessairement la même à l'état solide et à l'état liquide. PHOTO-ÉLECTRICITÉ. — Sur V action sélective des métaux dans P effet photo-électrique. Note de M. G. Reboui,, présentée par M. Lippmann. Pohl et Pringsheim (') ont montré l'existence d'un effet photo-électrique sélectif manifestant une influence de la fréquence propre de l'atome du métal isolé : cette action sélective du métal est très facile à mettre en évi- dence de la manière qui suit, et l'on peut en même temps faire voir que les radiations produisant l'émission négative maxima sont celles que le métal absorbe le plus facilement. I. On utilise la transparence à la lumière ultraviolette que présentent certains métaux, comme l'argent, lorsqu'ils sont en couche suffisamment mince. Le rayonnement global d'une lampe à mercure en quartz traverse une mince pellicule d'argent, la lumière est absorbée en partie et se trouve ainsi filtrée. Si les radiations le plus fortement absorbées sont celles qui provoquent, par leur incidence sur une lame d'argent, l'émission photo- électrique maxima, on devra constater que la lumière, après filtration, produit un effet photo-électrique relativement plus faible avec l'argent qu'avec les autres métaux. L'expérience consiste donc : 1° à mesurer les émissions négatives pro- duites par le rayonnement global d'une source à ultraviolet en tombant sur des lames de diverse nature; 2° à mesurer ces émissions quand la lumière excitatrice a traversé une mince pellicule d'argent; 3° on devra constater que la diminution relative a été plus grande pour l'argent que pour les autres métaux. IL L'expérience est réalisée de la manière suivante : La source lumineuse est une lampe à mercure en quartz disposée sur accumulateurs; son rayon- nement tombe sur la lame étudiée qui forme l'une des armatures d'un condensateur ; l'autre armature, percée d'une ouverture laissant passer le faisceau lumineux, est reliée au pôle positif d'une batterie de petits accumu- (') Berliner phys. Gesellscliaft, t. XIII, 191 1, p. 474- C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 7.) 61 47^ ACADÉMIE DES SCIENCES. lateurs dont le pôle négatif est au sol. Le condensateur est enfernné dans une caisse métallique formant écran électrostatique, cette caisse porte une fenêtre fermée par une lame de quartz. L'émission photo-électrique est mesurée à la manière habituelle au moyen de l'électromètre ; les mesures sont faites quand le rayonnement traverse la lame de quartz, puis quand le faisceau traverse la même lame de quartz argentée. Pour une assez longue série de métaux, on peut craindre que la fatigue photo-électrique ne vienne modifier les résultats; aussi les mesures ont-elles été reprises en comparant les métaux deux à deux, de sorte que pendant la courte durée des mesures la faligue des lames ou la lente modification du régime de la lampe ne pouvaient changer les résultats. En outre, les mesures ont été également faites en plaçant successivement sur le trajet du faisceau lumineux deux lames de quartz optiquement identiques, dont l'une a été au préalable faiblement argentée. C'est par cette dernière méthode qu'ont été obtenus les résultats suivants : Alumi- Nalure du niélal Argent. Or. Plaline. Cuivre. Fer. Nickel. Élain. Laiton. Plomb, nium. Zinc. Emission avec la lame de quartz transparente. . . 35,3 3o 35,3 35,3 5 46 3i,5 5o 46 85,7 '*^'-' Emission avec la lame de quartz argentée 0,2 0,172 o,235 0,280 0,889 0,878 0,203 0,49 o,463 8,84 3,3 Rapport des émissions. . 176 174 i5o i53 129 121 119 102 99 22 80 On voit que la lumière filtrée à travers la pellicule d'argent provoque, en tombant sur une lame de ce métal, une émission relativement plus faible qu'avec les autres métaux. L'expérience a toujours permis de classer les métaux dans un ordre très voisin de celui qu'indiquent les résultats précé- dents. IIL Sommerfeld et Debye (') ont donné, comme application de l'hypo- thèse de l'élément d'action, une théorie de l'effet photo-électrique sélectif : les maxima sélectifs correspondraient aux fréquences lumineuses pour les- quelles il y a résonance complète avec le résonnalcur atomique. Leur théorie établie pour une lumière monochromatique peut s'étendre en moyenne au cas où le rayonnement incident est complexe. Dans les expériences précédentes, il semble donc que les métaux qui se rapprocheront le plus de l'argent sont ceu.x dont les résonnateurs atomiques auront des fréquences très voisines de celles de l'argent. (') Langevin et DE BiiOGLiE, La Uiéoiie du rayonnement et les quanta^ p. 344- SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4' 479 Lindemann a donné, pour la fréquence des résonnateurs atomiques, une formule qui prévoit exactement les maxima sélectifs de PohI et Pringsheim. Cette formule se ramène à la forme , /v'D n fréquence du résonnateur, v valence du métal, D densité et A poids ato- mique. Cette formule donne, pour les divers métaux, les valeurs suivantes (en prenant c = i). Fréquence du résonnateur Métal. (unités arbitraires). Argent 0,3119 Or . o , 3 1 25 Platine 0,33 12 Cuivre 0,3^3 Fer o, 3748 Nickel 0,3845 Etain 0,2491 Plomb o,2338 Aluminium o.3o85 Zinc o,33oi Sauf pour l'aluminium et le zinc qui sont très nettement mis à part, on obtient donc, en partant de la formule de Lindemann, une succession des métaux presque identique à celle que donne l'expérience. ÉLECTRICITÉ. — Influence du diamètre sur la différence de potentiel aux bornes des tubes au néon. Observation relative aux aurores boréales. Note de M. Georges Claude, présentée par M. d'Arsonval. Dans une précédente Note (') j'ai montré qu'à densité de courant égale, la chute de potentiel, le long de la colonne lumineuse des tubes à néon fonctionnant sous une pression voisine de 2°^°* de mercure, est sensi- blement inversement proportionnelle à leur diamètre (-). (') Comptes rendus, i" septembre igiS. ('-) Je dois (lire que des constatations du même ordre ont été faites dans le cas. d'ailleurs très spécial, des tubes de Cooper-llewilt (de Recklingeiausen, Elektrotech- nischen Zeitschrift, 1908, Heft 23). 48o ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce résultat m'a paru assez digne d'intérêt pour que dans une nouvelle série d'essais je me sois proposé de le confirmer, d'une part en étendant les limites entre lesquelles j'ai opéré dans mon premier travail, d'autre part en mesurant directement la chute de potentiel aux extrémités de la colonne lumineuse, au lieu de la déduire de la différence de potentiel totale : j'ai à cet effet muni chacun de mes nouveaux tubes d'électrodes auxiliaires cons- tituées par de gros tils de platine pénétrant jusque dans la colonne lumi- neuse et placées à quelques centimètres des électrodes principales. J'ai opéré cette fois sur 5 tubes de 5"^ entre les électrodes principales, et dont les diamètres moyens respectifs étaient 67""", /[i""",5, 21""°, 10'"™, 7 et 5""", 6. Le rapport entre les diamètres extrêmes expérimentés, qui était précédemment de ^ = 8,6, a donc été porté cette fois à r4 = 12. La disposition des 5 tubes sur un récipient à charbon refroidi unique et sur une jauge de Mac Leod était la même que précédemment et les mesures s'effectuaient aussi de la même façon, sauf qu'un électromètre était branché entre les électrodes auxiliaires. La pression du néon était ici de 2'"'", 9 à froid. L'alimentation du tube de 67'""' par un courant de 2^"'P, i , le plus intense employé, ne faisait passer la pression qu'à 3""", 3. Les intensités correspondant à des densités de courant égales, en partant de 2^'"'', 1 pour le plus gros tube, étaient : Tube de 67""-' 4i°"")5 21™'" 10""'", -j 5™™,6 Courant correspoiidaiil.. . 2"™r, 1 o""p,82 C^p.îi o°™p,o53 o''"M',oi5 Ces intensités équivalentes ont été employées effectivement, sauf pour le tube de 5'"'°,(), pour lequel l'intensité de 0,01 5 était insuffisante pour assurer la stabilité de la lumière et a dû être poussée à o,o3o, ce qui est de peu d'inconvénient, la différence de potentiel pour les petits tubes variant relativement peu avec le courant, comme je l'ai déjà remarqué. Les résultats ont été les suivants : Dillërence de putentiel Chute Diuinclic Intensité ^ — ~ — ^ de potentiel du du lotale entre électrodes par mètre tube. courant. aux bornos. auxiliaires. de tube. mm auip volls volls v ; m 67 2,10 645 3i5 63 4i,5 0,82 790 5io 102 21 0,21 1675 1260 262 10,7 o,o53 2600 23oo 460 5,6 0,01 5 47Ï0 4450 890 SÉANCE DU l6 FÉVRIER 1914. 48l Ces résultats sont représentés par la courbe ci-dessous et Ton voit que la proportionnalité de la chute de potentiel à l'inverse du diamètre est encore respectée d'une manière satisfaisante. 800 X ~ 30 40 Diamètre du tube en millimètres Certes, il convient de ne considérer cette loi de l'inverse du diamètre que comme approximative. D'une part, la mesure directe de la différence de potentiel entre électrodes auxiliaires n'est peut-être pas absolument correcte, bien qu'il ne s'agisse pour elles que de transporter le courant de charge de l'électromètre. D'autre part, les difl'érences de potentiel sont très notablement fonction du degré de formation des tubes, de sorte que des écarts notables existent souvent d'un tube à l'autre, ou d'une série de me- sures à la suivante. Enfin, une variation de pression agit différemment sur les tubes de divers diamètres, une augmentation de la pression 2™"°, 9, employée ici, relevant les différences de potentiel des tubes de 67 et de 4i» et réduisant au contraire celles des tubes 10,7 et 5,6, ce qui montre bien que la loi de l'inverse ne pourrait tout au plus être rigoureuse que pour une certaine pression. Mais, en dépit de toutes ces restrictions, elle reste très 482 ACADÉMIE DES SCIENCES. suffisamment exacte pour qu'on puisse tirer des conclusions que nous développerons dans une Note suivante. Il est même remarquable à cet égard que le tube de 67""" présente une chute inférieure à celle qui correspondrait à son diamètre, ce qui donne plus de probabilité encore à l'exactitude de la conclusion formulée dans ma Note du i'''' septembre, à savoir : que la chute de potentiel dans des tubes de très gros diamètre deviendrait nulle ou très faible. Or, à supposer que ce fait soit valable pour tous les gaz, il entraîne une conséquence importante au point de vue de la connaissance d'un des phé- nomènes les plus intéressants de la physique du globe. Ainsi que me l'a fait observer M. d'Arsonval, en effet, ce fait faciliterait la compréhension du phénomène des aurores boréales, qui ne sont que des décharges électriques d'énorme section et qui, en conséquence, malgré leur fantastique longueur, pourraient être produites sans exiger les différences de potentiel infinies dont l'existence serait bien difficile à concevoir. PHYSIQUE. — Sur V altération spontanée des surfaces liquides. Note de M. C. Cloarec, présentée par M. E. Bouty. La méthode de Duclaux, qui permet de suivre les variations de la tension superficielle d'un liquide, en comptant le nombre N de gouttes fournies par un volume V de ce liquide, peut, convenablement modifiée, servir à l'élude des propriétés de la couche superficielle des liquides : il suffit de former les gouttes d'un liquide A, l'eau distillée par exemple, au contact d'un bain du liquide B à étudier. En employant la méthode Duclaux ainsi modifiée, j'ai pu constater les faits suivants : I. Si l'on abandonne de l'eau ordinaire dans une cuve découverte, le nombre N reste constant pendant les trois premières heures, puis il décroît pour atteindre au bout de 5o heures environ une valeur qui ne varie plus avec le temps. La courbe (i)de la figure ci-jointe traduit ce résultat qui peut s'expliquer de la façon suivante : l'effet du contact de l'air est de recouvrir la surface de l'eau d'une sorte de membrane dont l'épaisseur s'accroît avec le temps. Quand l'épaisseur de cette membrane est devenue suffisante pour masquer complètement l'action de l'eau sous-jacente, la valeur de N correspondante SÉANCE DU l6 FÉVRIER I914. 483 caractérise la nouvelle couche superficielle et n'est plus modifiée par une augmentation d'épaisseur de celte membrane. II. Si l'on prend comme bain B une solution saline, par exemple une solution de chlorure de sodium à 4"*°' par litre, on constate que le nombre N varie d'une expérience à la suivante, indiquant une altération spontanée rapide de la couche superficielle du bain B; c'est ce que traduit la courbe (2). La comparaison des courbes (i) et (2) montre immédiatement que N isn A , wn Y ^ V nn \ "^ (1) 180 \ ^~ ^^ lin - \ • \ k (2) IM nn V 120 1 1 1 he rres 1 0 2 l'altération superficielle de la solution saline ne peut être due au seul contact de l'air. La cause principale d'altération de la surface est donc d'origine interne. La contamination est due à une impureté existant dans la solution en quantité très minime. En effet, si après avoir constaté que la surface du bain B est contaminée on renouvelle cette surface en l'essuyant avec une feuille de papier, on observe que les valeurs de N fournies au contact de la surface renouvelée sont décroissantes avec le temps comme précédemment. Il en est encore de même après un second essuyage. Cependant on peut, après un certain nombre de nettoyages de la surface, arriver à suppi-imer cette contami- nation d'origine interne. 111. Si l'on dépose à la surface d'un bain d'eau propre des quantités croissantes d'une huile quelconque, d'huile d'olives par exemple, et si l'on 484 ACADÉMIE DES SCIENCES. représente graphiquement les variations de N avec l'épaisseur de la couche d'huile, on obtient une courbe semblable à la courbe (2). Cette similitude est telle que l'explication de l'altération spontanée de la surface du bain de chlorure de sodium s'impose : la contamination est due à la présence de matière grasse dans la solution. Quand on verse une teHe solution dans le récipient qui contient le bain B, il en résulte un brassage de la masse liquide qui a pour effet de disséminer la matière grasse dans tout le volume du bain. Mais, par le repos, cette impureté monte à la surface où elle forme une couche d'épaisseur croissante avec le temps ( ' ). Une autre remarque à l'appui de l'explication donnée plus haut, de l'al- tération spontanée des surfaces liquides, c'est que cette altération est d'au- tant plus grande et plus rapide que la surface est plus petite. ÉLECTRICITÉ. — Résonance des harmoniques 3 des transformateurs en courant triphasé. Note (^) de M. Swvngedauw, transmise par M. Blondel. Le flux créé par l'alternateur dans un Iransfoi-mateur à circuit magné- tique saturé n'est plus sinusoïdal ; un grand nombre d'expérimentateurs et notamment M. Maurice Joly (') ont signalé que l'hystérésis introduit dans le flux un harmonique 3 d'autant plus prononcé que le fer est plus saturé. Considérons un alternateur triphasé à force électromotrice sinusoïdale alimentant une ligne par l'intermédiaire d'un transformateur triphasé à circuit magnétique saturé. Supposons les étoiles de l'alternateur et des enroulements des transformateurs isolés; soit /la valeur moyenne de l'harmonique 3 du flux engendré par l'hystérésis du fer à travers chacune des spires du primaire et du secondaire. Ce flux/ engendre dans les n spires d'une phase primaire la f. e. m. — h -^ et dans les /i' spires d'une phase secondaire la f. e. m. — n' -^ et, si l'on néglige les résis- tance du transformateur et de l'alternateur devant leur réaclance, l'équation du (') Cette altération spontanée de la surface des solutions salines a été déjà signalée par divers expérimentateurs. M"'= A. Pockels (A/inalen der Physik, t. VIII, 1902) en particulier, par un procédé tout différent du mien, a étudié cette altération et observé une variation delà tension superficielle parallèle à la variation de N représentée parla branche AB de la courbe (2), mais pas la variation correspondant à la branche BC, que Nansen avait pourtant signalée, sans d'ailleurs l'expliquer. {') Reçue dans la séance du 2 février 1914. (■') Comptes rendus, 27 mars 191 1. SÉANCE DU 16 FÉVRIER 1914. /(85 primaire branché sur ralleriialeur s'écrit i',i et i', étant les potentiels de l'étoile de l'alternaleiir et de celle des enroulements primaires du Iransfoi maleiir; J'^ étant l'inductance de l'alternaleur pour l'harmo- nique 3; /' étant le flux harmonique créé par les courants engendrés dans le primaire et dans le secondaire par la variation du flux/; /' est d'ailleurs donné par l'équation (2) .'R.'/:= 4 7:(n/ +«'*■'), 9J étant la réluctance du circuit du flux /'. Etant donné que ce circuit se ferme surtout par l'air, /' est proportionnel aux ampères-tours. Supposons la capacité de la ligne secondaire localisée à l'extrémité et soit y^ l'in- ductance de la ligne et R' sa résistance. L'équation du secondaire s'écrit (3) '*'f+«'f -^'Of + RV+.,-.v = o, (' — v't étant la différence du potentiel entre l'extrémité de la ligne et l'étoile U du secondaire du Iransfoiniateur. L'équation (3) peut s'écrire grâce à (1) et (2), en posant c co' (4) ■ -«'4; =:(i^,+Ax',)|'+R'.'+. .;.-.■,. c étant la capacité équivalente aux deux capacités en série : C„ d'une phase de l'al- ternateur et G, d'une phase du primaire du transformateur ; Cl — c,- étant lié au cou- rant/' par la relation C étant la capacité équivalente aux deux capacités en série : C, capacité d'une phase de l'enroulement secondaire et Cl capacité d'une des lignes par rapport au sol. L'équation (4) peut se traduire par cette proposition fondamentale : Le régime des courants et tensions créé dans la ligne par l'harmonique 3 du flux introduit par i hystérésis est le même que si la ligne était alimentée directement par un alternateur dont la force électromotrice contient un harmo- nique 3 qui soit égal à k fois la force électromotrice engendrée par f dans l'enroulement secondaire du transformateur et dont la réactance intérieure est c. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N" 7.) t)2 486 ACADÉMIE DES SCIENCES. égale à k fois V inductance totale d'une phase de l' enroulement secondaire du transformateur. Deux cas principaux sont à distinguer : PaEMiKR CAS. — Les points neutres des enroulements de r alternateur et du primaire du transformateur sont isolés. ^ et .'^, sont notablement plus petits que -r-;; par suite k se réduit à l'unité. D'après ma Note du 12 janvier 1914; il y a danger de surtension si l'étoile du secondaire du transformateur est connectée à la terre la ligne à vide, ou branchée sur des récepteurs isolés. Il y a également des surtensions importantes à craindre sur le primaire et sur l'alternateur, car les ampères-tours du primaire doivent com- penser à peu près exactement ceux du secondaire. Or on a : U„ et Uf désignant les tensions efficaces des étoiles de l'alternateur et du transformateur par rapport au sol. A cause de la petitesse des capacités C^ et Q, le courant primaire I ne peut devenir important qu'à la condition que les tensions U„ et U, devien- nent considérables. Deoxièmk cas. — Les points neutres de l' alternateur et du primaire du transformateur sont connectés à la terre. D'après des mesures faites sur un alternateur et un transformateur d'une puissance de quelques kilowatts, ^ est une fraction de l'ordre de ~; on peut écrire (^ Etant données, d'une part, la grande amplitude de l'harmonique 3 du flux et, d'autre part, la grande valeur de l'inductance des lignes pour l'harmo- nique 3, des surtensions par résonance, mais moins élevées que dans le premier cas, sont encore à craindre sur la ligne, lorsque l'enroulement secondaire du transformateur de départ a son étoile connectée à la masse et les récepteurs isolés; mais les primaires et l'alternateur ne sont pas exposés à la surtension. SÉANCE DU iG FÉVRIER I9l4- 4^7 On montrerait absolument de la même façon' que les transformateurs à la station réceptrice engendrent des surtensions analogues. Tout (hinger de surlension disparaît dans les divers cas examines lorsqu'on empêche les harmoniques 3 du courant de passer dans les lignes en associant en triangle les enroulements du secondaire de la station de départ et ceux du primaire de la station réceptrice. CHIMIE PHYSIQUE. — Dosage physico-chimique des sulfates. Note (') de MM. André Kling et A. Lassiei'r, présentée par M. A. Haller. Parmi les nombreux dosages par conductibilité que M. Dutoit a étudiés au cours de ces dernières années, celui des sulfates est, d'après Fauteur de la méthode, un des plus exacts et doit même être préféré au dosage gravi- métrique. MM. Bruno et Turquand d'Auzay (-) ont contesté cette opinion dans le cas des vins, quand on emploie la baryte comme réactif. Selon eux, les acides organiques faussent les résultats en déplaçant le point d'inflexion. Nous avons tout d'abord reconnu que, conformément aux observations de MM. Bruno et Turquand d'Auzay, le dosage des sulfates alcalins, au moyen de la baryte, était faussé par la présence d'acides organiques; nous avons trouvé que l'erreur qui pouvait en résulter atteignait aisément lo pour loo du poids des sulfates. Nous avons alors entrepris une étude systématique de la. méthode, en opérant sur le sulfate de potasse, et en prenant comme sel de baryte l'acé- tate; les concentrations pour lesquelles nous avons opéré sont celles aux- quelles se rencontrent généralement les sulfates dans les vins. Dans ces conditions nous avons trouvé que les résultats obtenus par la méthode phy- sico-chimique sont toujours entachés d'une ei'reur par défaut, erreur dont la valeur croît avec la concentration du sulfate, plus encore avec la concen- tration du réactif, mais qui diminue avec l'élévation de la température. (') Présentée dans la séance du 9 février i9i4- (^) Bulletin Soc. chirn., 4'' série, t. XUI, p. 2/4- 488 ACADÉMIE DES SCIENCES. Acétate de baryte. lOOspour lÛOO. ÎOOEpourlOOO. SO'K-. Erreurs pour 100. 3T8 " -^'^ ^ -3,4 --4,1 N „ . ^ -''' -^'' N SO^K'' — - acétate de bar vie, aoos par litre. 69 Tempéraliire 25° I0° i° Erreurs pour 100 — 4-' — 5,4 — 6,7 N . Pour des concentrations inférieures à — , M. Dutoit recommande l'addi- 100 tion d'alcool afin de diminuer la solubilité du SO'Ba, et d'en activer la pré- cipitation; or, nous avons constaté que la valeur de l'erreur augmentait avec la quantité d'alcool introduite. N Réactif; acétate de baryte, loos par litre, concentration en S0*K'^-t7— • Teneur en alcool o 2,5 p. 100 10 p. 100 i5p. 100 Erreurs pour 100 — 2,4 — 5,8 — 7,0 — 7,0 Tous ces nombres n'ont qu'une valeur comparative, mais correspondent à des dosages effectués dans des conditions absolument identiques (vitesses d'addition du réactif égales). Dans le cas où le réactif barytique est Tacétate, la présence d'acides organiques fixes n'influence en rien le dosage; par contre, celle des acides minéraux, même en faible quantité, apporte des perturbations consi- dérables par suite de la réaction entre les acides et l'acétate. Avec les autres sulfates alcalins, on obtient des résultats analogues, mais avec des différences d'intensité. Les erreurs sont maxima avec les sulfates de potassium et de rubidium, plus faibles avec celui d'ammoniaque, à peu près nulles avec ceux de litbium et de cœsium. Nous avons alors recherché les causes de ces erreurs que nous soupçon- nions être dues aux entraînements bien connus que le sulfate de Ba fait subir à certains sels et en particulier au sulfate de potasse. SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9T4. /Î^P A cet effet, nous avons effectué par les sels de banyte des précipitations fractionnées des divers sulfates alcalins et avons analysé avec la plus grande précision possible les précipités de sulfates obtenus et les eaux mères d'où ils se séparaient. Nous avons ainsi constaté directement que même, si une solution bary- tique estversée dans un grand excès d'une solution de sulfate alcalin, il y a entraînement de ce dernier par le précipité incomplet de SO^Ba et cela dans des proportions qui augmentent avec les concentrations des réactifs, avec la quantité d'alcool ajoutée au mélange et avec l'abaissement de la température. Nous avons trouvé en outre : 1° que la valeur de cet entraî- nement est différente suivant que le sulfate alcalin appartient ou non au groupe de ceux susceptibles de donner des aluns et des chloroplatihatcs peu solubles (K et Rb) : 2° que l'entraînement ne se produit qu'autant que le SO'Ba est à l'état naissant (SO''Ba déjà précipité n'entraîne que peu de SO''K- lorsqu'on le baigne avec une solution de ce sel) : 3° qu'en solution alcaline il n'y a pas entraînement de SO^lv-, mais entraînement d'alcali : 4° qne par action d'un alcali sur SO''Ba ayant entraîné SO'K-, ce dernier sel est en partie déplacé par l'alcali : 5° que l'entraînement est fonction de la vitesse d'addition du réactif. Il ne nous semble donc pas que ces résultats puissent s'expliquer par des phénomènes d'adsorption, car en pareil cas le pourcentage de SO'K- enlraîné irait en croissant avec la dilution et en décroissant à mesure que les teneurs alcooliques du milieu s'élèveraient. Or, c'est l'inverse que nous avons constaté. Il reste à envisager la possibilité d'un phénomène physique d'un autre ordre (solution solide, action éleclrique, etc.) mais il nous paraît plus vrai- semblable de supposer (pi'il se produit une combinaison complexe entre le sulfate de Ba plus ou moins polymérisé et le sulfate à précipiter, combinaison dans laquelle ce dernier interviendrait en proportions variables suivant le degré de polymciisalion du sulfate de Ba. Nous poursuivons acluellemcnl la vérification de celle hypothèse. CHIMIE PHYSKjUE. — Vitesse de diazotalion de quelques aminés. Note de M. E. Tassii.i,v, présentée par M. A. Haller. Nous avons indi(|ué antérieurement une méthode (') permettant de (') Comptes rendus, l. lo7, igiS, p. ii48- 490 ACADEMIE DES SCIENCES. suivre la marche d'une diazotation et nous avons appliqué cette méthode à un certain nombre d'aminés ( ' ). Pour l'aniline, on a constaté que la diazotation était représentée par l'équation -p- 1^ K(ioo — -^ry. al Voyons maintenant si cette équation est applicable aux aminés étudiées dans notre dernière Communication, en rappelant toutefois que, après intégration et en tenant compte de l'état initial, on en tire „ I X lOOl K = et en posant Paratoliiidine. Au temps < = 45 : K=o,o6 et K':=i6,6. Temps en minutes. 2. 15. ;"iO. 45. 60. 75. 90. 300. j; (valeurs calculées) .. . lo ^7 64 7^ 78 81 84 94 X (valeurs trouvées).. . . 18 53 68 78 82 84 8.5 100 Orlhotoluidine. Au temps i =: 3o : K :ir 0,0077 et 2,5. 15. oc (valeurs calculées) ... i3 53 jc (valeurs trouvées). .. . 19 53 70 92 98 100 Mélax'ylidinc. Au temps <=z 45 : K=io,20 et K.'^=-5. Temps en minutes. 2. a; (valeurs calculées) .. . 28 a; (valeurs trouvées). .. . 3i (') Comptes rendus, l. 158, 1914, 17. 45. 90. 225. 78 90 95 98 80 90 95 100 SÉANCE DU l6 FÉVRIER 1914. 491 Paraanisidine. Au temps < = 3o: K^o,i42 et K':=7. X (valeuis calculées) . a; (valeurs trouvées). . 9,3 Tt ■mps en minutes. 0 15. 30. 45. 60. 75. 90. 180. 22 68 8l 88 89,5 91 93 96 23 64 81 88 94 97 98 100 ToUdine. $0: K ^^ I 6 et K'=o 62. Au temps < =1 3o Temps en minutes. 2. 15. 30. 90. a- ( valeurs calculées) 76 96 98 99 a: (valeurs trouvées) 69 gS 98 100 Pour ces cinq aminés : paratoluidine, orthotoluidine, métaxylidine, paraanisidine et tolidine, la diazotation est sensiblement régie comme pour l'aniline par la formule Les quelques divergences qu'on peut constater entre les nombres calculés et les nombres trouvés expérimentalement portent sur les pre- mières mesures où la moindre erreur sur l'appréciation du temps a des conséquences importantes et sur les dernières mesures pour lesquelles la sensibilité de l'appareil peut se trouver en défaut, la coloration devenant de plus en plus intense. Pour les trois nitranilines la rapidité de la diazotation ne permet d'effectuer qu'un petit nombre de mesures. En calculant la constante au temps / = i5 on peut vérifier la loi au temps ï = 3o; la concordance est satisfaisante. Nitranilines. Orlho. Meta. Para. X calculé au temps 3o 99 99 94 a; trouvé expérimentalement 100 99 100 Enfin, la diazotation étant achevée au bout de i5 minutes pour l'acide naphtionique et pour l'acide sulfanilique, il est difficile de tirer des mesures les éléments d'une vérification de la loi. 492 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les lois du déplacement de l'équilibre chimique. Note (') de M. A. Ariks, présentée par M. Vieille. Nous nous proposons de démontrer aujourd'hui la seconde inégalité annoncée dans notre précédente Note (séance du i"' décembre, p. 1074)- Elle conduit à deu\^ nouvelles lois qu'on doit encore à M. H. Le Chatelier et à Van 'iHoff. U étant l'énergie initiale d'un système en équilibre, exprimée en fonction de son entropie s et de son volume V, si ce système vient à prendre un nouvel état d'équilibre, son énergie U, pourra s'exprimer comme il suit : (,) U, = U + TrfS-p^-+--(c/Tc/S — «'jDf/V), Le dernier terme satisfait d'ailleurs toujours à l'inégalité (2) dpdV—dTdS. L'énergie du système sera devenue U' et s'exprimera comme il suit ( 4 ) V'^V + TdS — pdY +^{ àTdS - Apd\ ) . (') l-*résenlée dans la séance du 2 février 1914. SÉANCE DU l6 FÉVRIER IQlA- 493 La seconde transformation sera irréversible. Elle sera effectuée en sup- posant le système maintenu sous le volume invariable V -4- dY et trans- porté dans un milieu de température T -\- dT avec lequel il va se mettre en équilibre thermique, tandis que toute liberté sera laissée aux corps actifs pour le ramener à l'état d'équilibre, dont il est infiniment peu écarté, et qui ne peut être que le second état d'équilibre que nous avions à envi- sager, puisque cet étal est déterminé par la température T -t- dT et par le volume V + d\. Cette transformation étant irréversible, l'entropie de l'ensemble constitué par le milieu et par le système, a dû augmenter. Or, l'entropie du système n'a pas varié, l'entropie du milieu environnant a donc augmenté, ce qui signifie que ce milieu a reçu de la chaleur, c'est-à-dire de l'énergie qui ne peut provenir que d'une perte équivalente dans l'énergie du système. Cette énergie était au début U', elle est devenue U, : on peut donc poser U,-U'o, 8p et oT sont les variations de pression et de température dues à l'action chimique. La démonstration s'applique aussi bien au cas où, dans la pre- mière transformation, au lieu de maintenir au repos chimique tous les corps actifs, on aurait provoqué un certain nombre de changements indépendants qui se sont réellement produits ; op et oT se rapportent alors aux seuls chan- gements entravés dans cette opération. Suivant que le passage du premier au second état d'équilibre s'opère à entropie constante ou à volume constant, les inégalités (2) et (5) se réduisent à leur premier ou à leur second terme ; dp et ^p ou dT ou oT sont de signes contraires. Dans le premier cas, pour une même diminution de volume, l'augmen- tation de la pression est plus forte quand certains changements sont entra- vés, que quand ils se produisent tous librement : d'où il résulte que, pour une même augmentation de la pression, la réduction de volume est plus grande quand tous les changements se produisent. Ces changements s'opèrent donc dans le même sens, que ce soit l'entropie ou la température qui reste constante, ce qui permet de réunir les deux lois de M. H. Le Cha- telier dans l'énoncé commun qui suit : Dans une transformation exécutée à température constante, ou sans échange C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N' 7.) 63 494 ACADÉMIE DES SCIENCES. de chaleur avec V extérieur, toutes les réactions se produisent, sur une augmen- tation de fa pression, dans le sens qui entraîne lapins grande condensation 'de la matière. Dans le second cas, la communication au système d'une même quantité de chaleur provoque une élévation de température plus grande si certains changements sont entravés que s'ils se produisent tous librement. Il en résulte que, pour une même augmentation de température, la quantité de chaleur absorbée est maxima, quand tous les changements se produisent. Ceux-ci s'opèrent donc dans le même sens, que ce soit le volume ou la pres- sion qui demeure constant, ce qui permet encore de réunir les deux lois de Van 't Hofî dans l'énoncé commun qui suit : Dans une transformation exécutée à pression constante ou à volume cons- tant, toutes les réactions se produisent, sur une élévation de température, dans le sens qui entraîne la plus grande absorption de chaleur. Grâce à la similitude de forme de ces quatre lois, on peut les réunir comme il suit dans un énoncé général et simple que nous avons récemment indiqué ( ' ) : Dans une transformation où la température, l'entropie, la pression ou le volume demeure invariable, toutes les réactions se produisent dans le sens qui exalte le changement de volume ou le changement d' entropie prévu par les lois du déplacement de C équilibre thermo-élastique . Sous une forme élémentaire et fort claire, on peut dire encore avec M. C. Raveau (°), qui a déjà traité ce sujet, en se plaçant à un point de vue différent : La compressibililé isothrrme ou adiahatique, la capacité calorifique à pres- sion constante ou à volume constant, d' un système en équilibre stable, sont plus grands lorsqu'on laisse se produire toutes les modifications intérieures que quand on les entrave. (') E, Aiuiis, Les faux équilibres ddmiqucs cl la thermodynamique classique. Paris, A. Hermann el fils, 191 3. {''■) C. Raveau, Stabilité et déplacement de l'équilibre {Comptes rendus, séance du 22 mars 1909, p. 767). SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- AqS CHIMIE PHYSIQUE. — Sur quelques chromâtes doubles. Note de M. M. Barre, présentée par M. H. Le Chatelier. i" Chro/nates de calcium-potassium. — On a décrit plusieurs chromâtes doubles de calcium et de potassium : tous étaient obtenus par action d'un sel de calcium (chlorure le plus souvent) sur le chromate ou le bichromate de potassium. Max Groeger (' ), qui a repris récemment l'élude des chro- mâtes doubles n'indique que le composé CrO^K", CrO^Ca, 2H-O, qu'il considère comme indécomposable par l'eau. Je me suis proposé d'établir quels étaient les chromâtes doubles suscep- tibles de se former par action directe du chromate de calcium sur les solu- tions de chromate de potassium aux différentes températures. J'ai utilisé du chromate de calcium obtenu par double décomposition entre des solu- tions de chlorure de calcium et de chromate de sodium (j'ai vérifié qu'aucun complexe ne prend naissance par le mélange de ces deux derniers sels). J'ai constaté, dans ces conditions, la formation de deux chromâtes doubles seulement de calcium et de potassium, l'un et l'autre décompo- sables par l'eau et ne pouvant par suite prendre naissance que dans des solutions de concentration déterminées. Le champ d'existence de ces deux sels est défini par les concentrations suivantes, rapportées à 100 parties d'eau : Excès di- CrO'K-, Excès de CrO'Ca. Température. CrO'Ca. CrOMv=. CrO'Ca. CrO'K=. , o 11,5 i,oo5 60, 65 4 1961 32, 4 1 27,5 1,093 64,40 2,995 45,25 00 i,o32 69,90 1,713 59,00 76 0,682 76,04 0,940 63,25 100 0,423 81, 58 0,694 6 / 1 Les courbes figuratives placent au voisinage de 45° la température de transformation de ces sels l'un dans l'autre. Le sel qui se forme à tempéra- ture inférieure à 45° est le chromrfte double CrO'K-, CrO'Ca, 2H-O, décrit déjà par plusieurs auteurs. Il forme de gros prismes orthorhombiques jaunes : Calculé. Trouvé. CaO i4,5o 14,54 Cr^O' 39,37 39,58 H-0 9,32 9,10 (') Groeger. Zeitschrift fiir anorg. Cheinie, t. LI\', 1907, p. i85. 49^ ACADÉMIE DES SCIENCES. Si l'on maintient ce sel double en présence d'une solution de CrO^K^ de concentration convenable à une température de 60° environ, on voit les gros prismes disparaître peu à peu et faire place à de petits prismes droits, hexagonaux, très allongés. Ce deuxième sel répond à la formule CrO'Ca, Cr()''K-, sans eau de cristallisation, ainsi que l'indiquent les résultats sui- vants de l'analyse : Trouvé. Calculé. CaO 16,28 16,00 . Cr^O' 43,55 43,42 H-0 0,10 i< Il est à remarquer qu'il n'y a guère d'analogie entre les sulfates doubles de calcium-potassium et les chromâtes doubles de ces éléments ; par union directe, on obtient en effet les sulfates doubles SO^Ca, SO^K^, H^O et 5SO^Ca,SO'K=, H^O. 2° Chromate de strontium-potassium . — Le chromate de strontium ne donne à toute température avec le chromate de potassium qu'un seul sel double, de formule CrO*Sr, CrO'K' : Trouvé. Calculé. SrO 26, 3o 26, o5 Cr=0' 38,12 38,22 H-0 ; 0,25 » Ce sel double, obtenu récemment par Max Groeger, est décomposable par l'eau. Son champ d'existence est limité aux difl'érentes températures par les concentrations suivantes, rapportées à 100 parties d'eau : Température. CrO'K-. 11,5 2,914 27 , 5 4,123 5o 5 , 942 76 7,920 I * 9 , 784 Rappelons que le sulfate de strontium ne donne également avec le sulfate de potassium qu'un seul sel double SO* Sr, SO*K^. 3" Chromate de baryum-potassium. — Tandis que le sulfate de baryum ne donne aucun sel double avec le sulfate de potassium, le chromate de baryum donne avec facilité un sel double avec le chromate de potassium. Ce ^ SÉANCE DU 16 FÉVRIER 191/4. /Î97 sel double répond à la formule CrO'Ba, CrO'K- : Trouve. Calculé. CrO'Ba 56,4 I 56,63 Cr^O^ 3/1,12 33,97 H^O 0,35 » Il est décomposable par l'eau. Les limites de son champ d'existence aux différentes températures sont les suivantes, rapportées à 100 parties d'eau : Température. CrÛ'K'. o n,5 2,181 27,5 3,395 5o 5,120 76 7>'i9 1 00 9 , o36 4° C/iromale de plomb-potassium. — Le chromate de plomb se combine au chromate de potassium pour donner un seul sel double de formule CrO'Pb, CrO^K^ : Trouvé. Calculé. CrO'Pb 62,95 62,47 Cr-0-' 29,10 29,38 H^O 0,21 » Ce sel est décomposable par l'eau et est par conséquent tout à fait analogue au sulfate double SO'Pb, SO*K^ Ce sel présente la particularité que sa décomposition diminue nettement lorsque la température s'élève; il n'est stable, en effet, qu'à partir des concentrations suivantes, rapportées à 100 parties d'eau : Température. CrO'K-. u 10 8 , gSo 27,5 8,077 37,5 7>629 5o 7,100 76 6,145 100 4,940 49^ ACADÉMIE DES SCIENCES. THERMOCHIMIE. — Sur ta chaleur de formation du sulfure de manganèse. Note de MM. S. Woi,ofiDiNE et lî. Penkiewitsch, présentée par M. II. Le Chatelier. Pour déterminer la chaleur de combinaison du soufre avec le manganèse pour la formation de MnS anhydre, nous avons essayé d'utiliser deux méthodes différentes. La première méthode, qui n'a pas d'ailleurs donné les chiffres assez concordants, consistait dans l'oxydation du sulfure dans l'obus calorimétrique, rempli d'oxygène, avec une quantité déterminée de charbon de bois. Dans ces conditions, le manganèse s'oxyde avec formation de Mn''0'' et le soufre donne un mélange de deux acides : sulfurique et sulfureux. Les chaleurs obtenues par cette méthode pour is de MnS sont : 799, 78G, 818, 840"''' donnant pour moyenne 811'"', qui correspond à 70'="', 535 par molécule. Ce chiffre est de beaucoup plus grand que le chiffre donné par J. Thoinsen (') pour le sulfure hydraté — 44:390. Étant donnée cette discordance, nous avons résolu de faire une autre série d'observations par une méthode plus exacte. Cette deuxième méthode était basée sur l'observation de la chaleur dégagée par la combinaison directe de Mn 4- S finement pulvérisé et comprimé en pastille dans la bombe de Mahler en atmosphère d'azote. Cette pastille placée, dans une nacelle bras- quée de kaolin, était allumée par une quantité déterminée d'un mélange d'aluminium et de chlorate de potasse avec un fil de coton fulminant. J-'our doser à la fois la quaiilité de sulfure de manganèse et de sulfure d'aluminium nous avons irailé le contenu de la bombe après chaque expérience, d'abord avec de l'eau et puis avec de l'acide chlorliydiique. L'iijdrogène sulfuré, formé pendant le premier et le deuxième traitement, était absorbé séparément par l'eau bromée et précipité à l'état de BaSO'. Les chaleurs dégagées par combustion du fil de colon ful- minant et de l'aluminium ont été déterminées préalablement et sont égales respecli- vement à 720''''' et 2200'^"' par gramme. Pour faire les corrections dues au dégagement de chaleur résultant de la formation de Al'S' et de la réaction AI'S^ -I- H-0 nous nous sommes servis des chiflres de M. Sabatier (-). Les résultats obtenus parcelle méthode sont donnés dans le Tableau suivant : (') J. Tiio.YiSEN, Syst. Durchfiihr, therniocheinischer Untersuchungen, p. 240. (-) P. SABATUiR, Comptes rendus, l. î((), p. 819. SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- 499 Chaleurs Clialiurs Élévalions dégagées de Quantités de par formation de mélange MnS température «chaleurs Correc- mélange deMnS N"». Mn + S. formé, calorimétrique, totales. lions. Mn + S. pour U'. 26 3°,5345 3°o72o o,g85 2985 782 2253 733 •27 5,2469 4,7390 i,25o 8787 398 3389 715 •28 6,4o53 5,63oo i,535 465i 552 .',099 7-28 •29 7,2453 6,2260 1,786 0260 668 4597 738 OTi 3,2913 3,0868 0,84l 2548 828 2225 721 6- 3,8253 3,4000 1,018 3o84 282 2802 824 33 6,9648 6,o45o i,6i5 4898 56i 4332 717 35 7,7868 6,7700 1,758 5327 495 4832 714 Moyenne pour 26, 27. 28, •29, 07:, 33.35:723"' pour is de MnS, ou pour i""" de MnS (87): 62"'. 901. Conclusions. — Comme on le voit, les chiffres obtenus par cette métltode sont beaucoup plus concordants que ceux obtenus par la première, mais ils sont toujours supérieurs au chiffre de J. Thomsen. Etant donnée la plus grande exactitude de notre deuxième méthode, on peut prendre pour la chaleur de formation du sulfure de manganèse métallique et du soufre octaédrique, comme chiffre probable, 723"" par gramme de sulfure ±10 ou 62"', 901 par molécule. CHIMIE MINÉRALE. — Préparation du métaphosphale de sesquioxyde de molybdène. Note de M. A. Coi.ani, présentée par M. A. Haller. En cherchant à préparer des phosphates de molybdène, j'ai obtenu, par la méthode d'Hautefeuille et Margottel('), un métaphosphate de sesquioxyde de molybdène, bien défini et intéressant, car le sesquioxyde de molybdène n'a été préparé jusqu'ici qu'à l'état hydraté, la seule analyse qui en soit citée par Gmelin et Friedheim est bien peu précise et ses sels, fort mal connus, ne semblent pas avoir été analysés; d'autre part, il n'existe pas de composé de l'acide phosphorique et du molybdène où ce dernier joue le rôle de base, sauf un produit signalé, sans mode de préparation, par Comey(-), avec la formule douteuse Mo= (P0^)= et admis très dubitati- vement par Hoffmann (*). (') Comptes rendus, l. 96, i883, p. 849. (2) A Diclionary of Clieni. Solubil. Inorg., p. 3o8 (') Lexikon aiiorg. Verb., l. II, p. 708. 5oo ACADEMIE DES SCIENCES. En réduisant par l'hydrogène au rouge sombre, dans un creuset de Rose en or, de l'acide molybdique dissous dans 6 fois son poids d'acide métaphosphorique, on obtient, après épuisement par l'eau, une poudre jaune cristalline, toujours mêlée de fragments d'un verre vert; ce verre se produit partout où il y a réduction incomplète de l'acide molybdique en présence d'une trop faible quantité, par suite d'évaporalion, d'acide pliosphorique. On arrive au même corps jaune en cliaufTant du sulfure de molybdène anhydre MoS-, dans un courant de gaz carbonique, avec de l'acide orlhophosphorique ; on dissout ainsi lentement une bonne partie du molybdène, tandis qu'il se dégage un peu d'hydrogène sulfuré. Le liquide est d'abord bleu, puis brun, et en élevant la tem- pérature vers le rouge, il se précipite une poudre Jaune, parfois un peu verdâlre, répondant à la formule (PO')^Mo, soit 3 P-0''. Mo^O' ( ' ). On l'isole en reprenant le contenu du creuset par l'eau, puis par l'acide nitrique, pour dissoudre le sulfure de molybdène, dont une partie reste toujours inaltaquée, même si l'on évapore la ma- jeure partie de l'acide métaphosphorique. On termine par un rapide traitement à l'eau régale pour enlever un peu d'or pulvérulent provenant du creuset. J'ai obtenu plus commodément ce même phosphate en réduisant au rouge, dans un courant de gaz carbonique, l'acide molybdique, dissous dans l'acide métaphosphorique par un excès de sulfure de molybdène. On observe au début de la chauffe un dégagement parfois abondant d'acide sulfureux. On peut aussi employer avec de plus faibles rendements le phos- phore rouge comme réducteur; d'autres métalloïdes comme le soufre, le sélénium ne sont pas des réducteurs assez énergiques; d'autres, comme l'arsenic, agiraient peut-être, mais risquent d'attaquer les creusets d'or. Dans toutes ces préparations, il faut chauffer les creusets de Rose avec beaucoup de lenteur pour éviter la formation d'une mousse abondante par suite de dégagement gazeux. De quelque manière qu'on opère, on obtient un produit dont la couleur varie du jaune soufre au blanc sale quand il est en poudre fine, parfois agglomérée en masse spongieuse. Il est formé de cristaux peu nets, très maclés, agissant sur la lumière polarisée. Quand il a été préparé par réduction de MoO' par MoS-, il présente de nombreuses facettes très bril- lantes. On distingue alors des pointements pyramidaux plus ou moins aigus et sur certains cristaux des faces paraissant appartenir à un rhomboèdre voisin du cube. Densité à o : 3,28. Le métaphosphate de molybdène est inaltérable à l'air sec; chauffé il ne s'oxyde que superficiellement. L'eau en tube scellé, vide d'air, l'attaque (') Calculé : MoU)^ = 36,o'; P^O» =163,9. Trouvé : Mo'O^ = 36,i ; P^Qs — 68,7. SÉANCE DU l6 FÉVRIER igi^- ^O' vers 25o° à Soo" en lui enlevant de l'acide pliosphorique (propriété com- mune à un grand nombre de métaphosphales); en même temps on observe un faible dégagement d'hydrogène. Il est intégralement soluble en tube scellé à 200° dans les solutions faiblement sulfurique de bichromate de potasse ou d'acide iodique. Il est pratiquement inattaquable à 100° par les acides chlorhydrique, nitrique ou sulfurique, concentrés ou étendus ; l'acide sulfurique l'attaque vers sa température d'ébullition avec dégagement d'an- hydride sulfureux; en même temps, l'acide se colore en vert, puis en bleu. Il est lentement soluble dans l'eau régale chaude. Les solutions alcalines concentrées l'attaquent à 100° en donnant une matière noire. Fondu avec les phosphates alcalins, il donne des phosphates doubles. P2n opérant de même avec le tungstène, je n'ai pu obtenir jusqu'ici que des composés solubles dans l'eau. CHIMIE GÉNÉRALE. — Influence catolylique du kaolin sur la combinaison fie Vhydrogène et de l'oxygène. Note de M. Jacques Joaxnis, présentée par M. H. Le Chatelier. Les circonstances dans lesquelles l'hydrogène et l'oxygène se combinent ont fait le sujet de divers travaux qui ont mis en évidence l'influence cata- lytique de différentes substances. J'ai pensé qu'il pourrait être intéressant de rechercher quel était, dans ce cas, le processus de la réaction. La combinaison de H- et de O" est pratiquement irréversible aux tempé- ratures où j'ai opéré, la décomposition de l'eau ne commençant à être sen- sible que vers 1000"; de plus, cette réaction, en l'absence de catalyseur, est pratiquement nulle, non seulement à la température ordinaire, mais encore, comme on le verra par la suite, dans d'assez larges limites de température. La méthode employée consiste à faire passer, en un temps connu, un volume mesuré de gaz tonnant (2H--)- O^) sur le catalyseur porté à une température fixe et à mesurer la partie combinée de ce gaz. L'appareil se composait de deux vollamèlres (électrodes de platine el soluiioii plios- phorique) qui, traverséspar un même courant électrique, donnaient, en des tempségaux, des volumes de gaz tonnant éf>aux. Le gaz produit par le premier déboucliail direc- tement sur la cuve à mercure ; celui du deuxième vollamètre passait sui- le catalyseur contenu dans un tube de verre maintenu à la température fixe T dans un thermostat (four électrique à résistance, muni d'un régulateur à mercure), puis venait se dégager aussi sur le mercure. Un dispositif spécial (long tube capillaire) permettait d'obtenir ties bulles moindres que o'"', i . C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N« 7.) 64 5o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le four étant réglé à la température T et le courant électrique dans les vollainèlres passant depuis un certain temps, on commençait à recueillir, simultanément et sépa- rément, les deux gaz; puis on cessait de les recueillir lorsque le volume était suffisant. On notait l'heure du début et de la fin de l'expérience. Le premier voiiamètie donnait un volume de gaz c, n'a>anl pas subi le contact du catalyseur; le second, dans le même temps, par suite de la formation d'une certaine quantité d'eau due au passage sur le catalyseur, ne donnait qu'un volume Cj moindre que (', : la difl'érence r, — Cj donnait la pariie combinée. Ces deux volumes, assez faibles (40"""' à loo"^™'), étaient mesurés très exactement au moyen d'une jauge à mer- cure à volume constant et pression variable; ils étaient ramenés à 0° et 760"". Quant à la durée de contact du gas avec le catalyseur, je n'ai pu l'évaluer d'une façon précise : j'ai dû me contenter de considérer une grandeur qui lui fût propor- tionnelle, par exemple la durée de passage de i'™' de gaz à la température T de l'ex- périence. Celte durée l est donnée par la formule t = — -, tzt-i où 0 est la durée totale de ''(• + !) l'expérience. Tout d'abord j'ai dû étudier rinthience des parois du vase (verre de Thuringe) sur le gaz tonnant : en effet tous les auteurs qui se sont occupés de la vitesse de réaction du gaz tonnant, Yan 't Hoff le premier, ont indiqué l'influence calalytique marquée et irrégulière du verre. Dans une première série d'expériences, faites au moyen du dispositif précédemment décrit, mais où le thermostat (que j'ai abandonné depuis) était à air chaud, j'ai constaté celte activité et ses irrégularités; mais dans aucun cas, même avec un tube rempli de baguettes de verre, je n'ai pu constater de combinaison à Jjo". Dans ces conditions de température, le verre de Thuringe peut être employé sans inconvénients. Comme catalyseur, je me suis adressé d'abord au kaolin, substance ne possédant, il semble, aucune affinité pour H^ ou O^ et présentant une grande surface. J'ai fait plusieurs séries de mesures sur différents échantillons. Voici les conclusions auxquelles je suis ariivc et à titre d'exemple les résultats de l'une de ces séries : ils se rapportent à une baguette de kaolin mesurant 40°"" de long et 10""", 4 de diamètre et pesant (séchée à 1 10°) 4^,452. Ces résultats sont réunis dans les groupes de courbes des ligures i et 2. Ces courbes sont tracées en portant en abscisses les durées / précédemment définies et en ordonnées la proportion combinée correspondante, c'est-à- dire \2lSïi:z^. La figure i montrela variation de la proportion combinée avecla durée/ à différentes températures. SÉANCE DU l6 FÉVRIER 19l4- 5o3 On voit que dès 230° l'action est mesurable et que, en ne dépassant pas 280°, la proportion combinée est proportionnelle à la durée t\ de plus, le coefficient de proportionnalité croit plus vite que la température, comme il est à prévoir. Mais lorsqu'on atteint Soo", on voit qu'il n'en est plus de même : la courbe cesse d'être une droite; la proportion combinée varie non seulement avec la durée de passage, mais encore avec le numéro d'ordre de l'expérience. Elle est d'autant plus faible que le kaolin a été chauffé plus longtemps : ici intervient un autre facteur, le degré de cuisson du kaolin. Il est mis en évi- dence par les courbes de la figure 2. iOOZ >< Zbox Ç3 o et; Ew èr encra températures Aotr 7 / / / / -/ // / IfO r / isr 2io^ - wo% Expériences à 100' 1 cvil » 3!0' U ml à iSO' m cuit à eio' W cuit à 1010' 50% / / 1 / ^ / /- y — / 'V ^ a à ' ' M a ... . 1 5 9' ^ 5' 10' [Jurée êe passage en minutes d un cenlimèlre cube (à T°) Fis. I- Fis. 3. Toutes les expériences représentées sur cette figure (il s'agit toujours de la même baguette) ont été faites à une même température de 3oo°. Les courbes ne diffèrent que par l'état initial du kaolin : celui-ci a subi des cuissons de 2 heures environ aux températures indiquées sur la figure 2. On voit que l'activité du kaolin diminue rapidement avec la température de cuisson. Or le kaolin, A1»0% 2Si 0%2lI-0, possède la propriété de perdre ses deux molécules d'eau de constitution vers 5oo°. On aurait pu croire qu'à ce départ d'eau était liée une augmentation de surface et par suite une augmen- tation d'activité; il n'en a rien été et c'est le contraire qui se produit. Dans une autre série d'expériences faites avec trois baguettes de kaolin mesurant l\o""" de long et a""",^ de diamètre et pesant (séchées à 1 10°) 5o4 ACADÉMIE DÉS SCIENCES. 4^,054, j'ai exagéré la durée et j'ai ainsi obtenu : à 200°, pour t^ 48', 24, une comljinaison de 46,9 pour 100, à 270°, pour l = 3i',77, une combinaison de 82,8 pour 100, sans que la courbe, d'ailleurs moins régulière, cesse d'être une droite. Enfin à 3oo°, alors qu'après 8 beures de cbaufTe pour < = 6, 12 on a eu 44? 97 pour 100, après 32 beures de cbauffe pour / = 5,87 on n'a plus eu que 3), 47 pour 100. Une expérience faite après 5G beures de cbaufTe a donné un résultat sensiblement égal. Déplus, dans cette opération, le kaolin avait perdu 21"'''' : il semble donc que la diminution d'activité soit liée au départ de l'eau. Nous pouvons tirer les conclusions suivantes de cette élude : 1° La présence du kaolin permet la combinaison de H- et de O- à des températures où elle n'a pas lieu dans le verre, et cela dès 230°; 2° Dans les conditions de mes expériences, la proportion d'eau formée est proportionnelle à la durée de contact; 3" Le degré de cuisson préalable du kaolin est un facteur important de son activité : celle-ci diminue d'autant plus que la cuisson préalable a eu lieu à plus baute température. CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses au moyen des démés organoniélalliques mixtes du zinc. Dicéloncs i.^-acycliques. Note de M. E.-E. Di.ai^e, pré- sentée par M. Haller. On ne connaît juscjuici, parmi les dicétones 1.4 de la série acyclique, (ju'unseul terme : l'acétonylacétone. On sait que ce corps se prépare par saponification de l'étber diacétylsuccinique et la mélbode serait certaine- ment généralisable. Malbeureusement, la préparation des élbers diacidyl- succiniques repose elle-même sur celle des étbcrs acidylacéliques et ceux-ci, malgré le nombre des méthodes qui permettent de les obtenir, conslituent encore des matières premières assez rares. 11 m'a donc semblé intéressant decbercher à appliquer les dérivés organométalliques mixtes de zinc à la préparation des dicétones i.4- La mélbode la plus simple consisterait évidemment à traiter les chlo- rures des acides de la série succinique par les iodures de zinc-alcoyles, mais ce procédé n'est pas applicable. En ell'el, dans celle réa( lion, le tbi rure se comporte à peu près exclusivement comme s'il répondait à la i'orm ()- e SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- 5o5 dissymétrique, de telle sorte qu'on obtient une lactone : cii^-C(Ci)2 CH^-(:(H)^ ^O +2R-Zn — I = I ^O -l-2ZnI — Cl. CH- — CO CW — CO Mais, dans ce cas, comme dans d'autres que j'ai signalésantérieurement, la difficulté peut être tournée par l'emploi des cycloacétals mixtes. Il suffit donc de préparer l'éther succinique d'un acide-alcool, puis le dichlorure d'acide du composé obtenu. On condense alors ce dernier avec le dérivé organo-zincique, puis on dédouble enfin le bis-cycloacétal formé. COCI — (CIP)'— COCI ^ CO'H - C(CIP)2- O - CO(CH«)'— CO - 0 - C(CH')2- COMI -y COCI — C(CII')=— O — C0(CH=)H:0-0 -C(CI1')'-C0CI -> (CIF)-C - O - C — CIP— CH^'— C — 0 — C( CH')^ I l\ /Il CO p R R O CO -> R— C0-C1I=— CH=-CO-R+ 2(CII»)^C(OH) — CO^II. De toutes mes recherches antérieures sur les cycloacétals, il résulte que c'est, en général, l'acide oxyisobutyrique qui donne les meilleurs résultats; c'est donc à cet acide que je me suis adressé et je décrirai l'application de la méthode à la préparation du dipropionyl-éthane symétrique. L'action du ciilorure de succinyle sur l'acide oxyisobutyrique, au bain-marie, donne l'acide succin-bisoxyisobutyrique avec un rendement de 70 pour 100. Cet acide est solide et bien cristallisé ; il fond à iç)5". Traité par le perchlorure de phosphore, dans des conditions convenables, il fournit le dichlorure d'acide correspondant. Ce dernier est solide et peut êlre purifié par cristal- lisation dans un mélange de toluène et d'éther de pétrole, à 0°; il fond à 62°. 11 n'est d'ailleurs pas nécessaire d'isoler le chlorure à l'état pur, il suffit de chasser l'oxydilorure de phosphore au bain-marie, dans le vide, et le résidu peut être utilisé directement. Le dichlorure d'acide n'est pas distillabic, même dans le vide; il fournit avec l'aniline un dianilide cristal- lisant dans l'alcool en aiguilles et fondant à i^l\°-i^o". La condensation du dichlorure avec l'iodure de zinc-éthyle donne un produit assez complexe, renfermant un composé neutre solide, des produits neutres liquides et, enfin, des produits acides, également liquides. Le composé solide constitue le bis-cycloacétal cherché; il cristallise dans l'alcool en prismes et fond à i29°-i3o''. Il est distillabic dans le vide, sans altération notable, et bout à 5o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. 197" SOUS 17""". Les produits neutres liquides, saponifiés, donnent de Tacide oxyisobutyrique, de l'acide [3-propionylpropionique et de l'élhyl-a- oxyisopropylcélone. Quant aux produits acides liquides, ils fournissent, par alcoolyse, de l'éther p-propionylpropionique ainsi que de l'élher ^-pro- pionylpropionique de Toxyisobutyrate d'étliyle : (CH')'CH — O — CO — CH^— CH^- CO - C^H' CO^ - C? H^ Ce dernier corps bout à lôo^-i^i" et fournit une semicarbazone. Le dédoublement du bis-cycloacétal se réalise le mieux par alcoolyse, au moyen de l'alcool mélliylique renfermant un peu d'acide cblorliydrique en dissolution, suivant la méthode de M. Haller. Le rendement est sensi- blement quantitatif et la dicétone, pure dès la première distillation, se prend très rapidement en une masse cristalline. Le dipropionyléthane sym. bout à 98" sous i4""", et cristallise dans l'éther de pétrole, à 0°, en grandes lames fusibles à 34°-35''. Ce corps est miscible à la plupart des dissolvants organiques, mais très peu soluble dans l'eau. Comme je l'indi- querai dans des Notes ultérieures, il se dislingue de l'acétonylacétone par beaucoup de ses propriétés chimiques. Je me bornerai à signaler dès main- tenant qu'il se cyclise, sous l'inlluence des alcalis, en donnant, avec un excellent rendement, la méthylélhylcyclopenténone. Quant au rendement en dicétone, il est d'environ 35 à 4o pour 100, par rapport au chlorure de succinyle, c'est-à-dire que loo^ de ce chlorure fournissent 3o''' à 35s de dicétone. La méthode paraît donc bien susceptible d'une application pratique. CHiMlli: ORGANIQUE. — Sur la synthèse d\tne mèl/iylcyclopenténone. Note de M. Marcel Godcuot, présentée par M. Jungfleisch. L En 1894, Looft (') réussit à isoler du goudron de bois une cétone cyclique non saturée, répondant à la formule C^H'*0; l'étude des produits d'oxydation de ce corps permit à ce chimiste de lui attribuer la constitution Cf) . , . 1 - ll'C— G, d une methyl-i-cyciopenlene-i-one-2, ne Clp' (') Licbig's Annalen, t. 273, p. 336. SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- ^07 En 190 1, Bouveault ( ') extrait le même composé des huiles de bois pro- venant suitout du hêtre et du chêne. 11 m'a paru intéressant de chercher à confirmer la constitution de cette cétone cyclopenténique en essayant de la reproduire synthétiquement, apportant ainsi, si possible, un argument en faveur des conclusions émises par Looft à la suite de son travail. II. Comme matière première, je suis parti de la cyclopentane-dione-i .2, découverte par Dieckmann (-) et obtenue par lui en faisant agir l'acide sul- furique dilué sur l'élher dicétopentaméthylènedicarbonique, engendré lui- même par condensation de glutarate d'élhyle et de l'oxalate d'éthyle, en présence d'éthylale de sodium. Ce savant a montré que cette dicétone jouissait de la remanjuable propriété de se comporter, vis-à-vis de réactifs appropriés, tantôt comme un véritable composé dicétonique, représenté par la formule (I), tantôt comme une cétone-alcool, figurée par la for- mule (II) : w-c CF1 co n^c CH H^C co H^C co (I) (») J'ai pensé que l'action sur un tel corps du réactif de M. Grignard pré- senterait quelque intérêt; elle me permettrait en effet de voir, tout d'abord, si, vis-à-vis de l'iodure de méthylmagnésium par exemple, cette substance se comporterait selon l'une ou l'autre des deux formes lautomères précitées : l'expérience réalisée m'a montré que le corps en question réagis- sait comme une cétone-alcool. En présence d'un excès d'iodure de méthyl- magnésium, je n'ai obtenu, en effet, que le glycol, répondant à la formule CWO-, une seule molécule d'organo-magnésien étantentrée en réaction. III. Ce glycol n'est autre chose que du méthyl-i-cyclopentène-2-diol-i .2 et il peut être représenté par la formule CH H^C C(OH) C/OH \CH^ (') Bull. Soc. chim., 3<= série, t. XXV, p. 435. (-) Bericlite der dent, cheni. Gesell.., l. XXX, p. 1470. 5o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Abandonné à lui-même pendant plusieurs mois, il n'a pas cristallisé. Il bout à 79''-8i° sous iS™"; sa densité à i6° est égale à i,o5i et son indice de réfraction, à la même température et par rapport à la raie D, est égale à 1,4734. La réfraction moléculaire, calculée d'après ces données, est égale à 30,47; la théorie, d'après la formule indiquée plus haut, prévoit une valeur égale à 3o,26. Ce glycol est très soluble dans l'eau, l'alcool, l'éther ; il ne m'a fourni aucun dérivé cristallisé ni avec l'isocyanate de phényle, ni avec le chlorure de benzoyie. Si l'on chaufTe à 100", pendant 3 heures, une partie de ce glycol en présence d'une partie d'acide oxalique et de deux parties d'eau. Il se déshydrate; on entraîne par la vapeur d'eau le produit de la réaction et l'on extrait à l'éther la solution aqueuse obtenue dans cette opération; on obtient, par évaporation de la solution éthérée, un liquide, qui bout à 157" et qui répond à la formule C'H'O; ce composé, soluble dans l'eau, est une célone; il se combine au bisulfite de soude; traité par le chlorhydrate d'hydroxylamine et l'acétate de soude, il fournit une oxime, fusible à 127°, dont le dibromure fond à 99°. Or, la mélhylcyclopenténone, isolée par Looft, bouta i57° et son oxime, qui est fusible aussi à 127", donne également un dibromure, fusible à 99°. H y a donc identité parfaite entre les deux cétones synthétique et naturelle. D'autre part, la réaction de déshydratation, qui engendre le composé synthétique, ne peut se for- muler que de la manière suivante : en CH CH IPC ll-G /~^r/nH\ nir/^^r.inu\ riar./ \ C(OH) FI^C,'' — >- C-CH2 HCL GO G— CIP G(OH) ipq /GH \0H De l'ensemble de ces résultats, on peut donc conclure que la constitution proposée par Looft pour la cétone naturelle est vérifiée par celle qui découle de la synthèse même de ce produit. BOTANIQUE. — De la survie des tissus végétaux après le gel. Note de M. W. Russei.l, présentée par M. Gaston Bonnier. Les cellules végétales, sous l'influence du froid, se contractent et l'eau contenue dans leur protoplasma, filtrant au travers des membranes, va, on SÉANCE DU l6 FÉVRIER 1914. Sog le sait, se congeler dans les méals ou dans certaines cavités du corps des plantes ('). Les parenchymes à parois minces sont disloqués par l'accumulation des glaçons, et leurs éléments déformés, souvent même écrasés, ne contiennent bientôt qu'un protoplasma désorganisé par la perte totale de son eau. La dissociation des éléments parenchymateux, ainsi que j'ai pu le cons- tater chez de nombreuses plantes gelées, est rarement totale : la zone péri- médullaire, l'endoderme, le parenchyme péricycle subsistent d'ordinaire, au moins partiellement; le parenchyme ligneux et le parenchyme libérien n'offrent parfois aucune altération. Il est d'opinion courante que, chez une plante qui n'a pu résister au froid, il n'existe plus au dégel d'éléments vivants; or, à l'aide d'un réactif très sensible du protoplasma, le réactif de Ruzicka (^), j'ai reconnu que, même dans les tissus les plus disloqués, certaines cellules étaient vivantes après le gel et pouvaient, grâce à l'eau qu'elles avaient récupéré, survivre encore quelque temps. Dans les tissus pas ou peu dissociés, nombreuses étaient les cellules qui prenaient la teinte rouge caractéristique du protoplasma vivant. La survie des tissus non endommagés peut se continuer longtemps après le dégel. C'est ce qui explique que des plantes, cependant flétries et en partie désorganisées, ne périssent définitivement qu'au bout de quelques jours et même parfois de plusieurs semaines ('). La plante qui possède des éléments vivants dans ses tissus conducteurs et dans les parenchymes qui les avoisinent (zone périméduUaire, péri- cycle, etc.) ne succombe que très lentement; les cellules de parenchyme du bois et du liber sont, en général, celles qui meurent en dernier lieu : ?ànû un Sonchus oteraceus , victime des gelées de la fin de décembre, con- tenait encore, le 9 février, de nombreux éléments vivants dans l'épais (') Phillieux, Effet de la gelée sur les plantes {Bull. Soc. Bot., 1869). — MtiLLER- ÏHURGAU, Landwirtsch. Jahrb., i883 el 1886. — MoLiscii, Ueber dus Erfrieren der Pjlanzen, léna, 1897. — Molliakd et Matruchot, Action du gel sur les cellules {Revue gén. de Bot., '902). — P. Sorauer, Wàrmemangel {Handbuch der Pjlan- zenkrankheilen, t. I, 1909). (2) V. Ruzicka, Ueber linklorielle Diff'erenzen zwischen lebenden und abgestorben Protoplasnia {Arch. ges. Physiol., l. CVII, p. 437-534). (') Observations faites chez Papaver Rhœas, Sisyinbriurn officinale, Ckeiranikus Cheiri, Trifolium pratense, Achillea Millefolium, Ballota fœtida. Lamium album, Euphorbia silvatica, Mercurialis annua, Urtica urenSj etc. C. R., 1914, I-' Semestre. (T. 158, N» 7.) t)3 5lO ACADÉMIE DES SCIENCES. anneau libéro-ligneux du bas de sa tige totalement décortiqué et vide de parenchyme médullaire. En résumé, la mort de la plante par le gel ne survient que très rarement d' une façon brusque ; elle est d'autant plus relardée qu'il y a davantage d'élé- ments non endommagés et c'est en quelque sorte cellule par cellule que s'éteint l'activité vitale. BOTANIQUE. — Recherches sur les pigments des chromoleucites . Note de M. V. Lubimexko, présentée par M. Gaston Bonnier. On sait que tous les organes verts des plantes perdent, tôt ou tard, leur chlorophylle, au cours du développement normal. D'une manière générale, l'altération de la chlorophylle ne se produit que dans le tissu vivant. Les expériences que j'ai faites en automne, sur des arbres aux feuilles caduques, m'ont montré que la fonction chlorophyllienne des feuilles prises en voie de jaunissement persiste jusqu'au moment de la disparition de la chloro- phylle, tandis que leur fonction respiratoire reste très énergique bien plus longtemps. Chez les plantes à feuilles persistantes, l'altération de la chlorophylle se produit, dans nos régions, périodiquement pendant l'hiver; dans ce cas, il s'agit d'une décomposition partielle du pigment vert, dont la partie perdue se renouvelle au printemps dans les mêmes cellules ('). Les recherches de M. Rothert nous montrent que, chez les plantes tropi- cales, les feuilles, jeunes ou adultes, renferment souvent des chromoleucites ainsi que des chloroleucites dont une partie de la chlorophylle est remplacée par les pigments jaunes ou rouges ("). Enfin, le cas le plus connu et le plus démonstratif de la décomposition de la chlorophylle dans un tissu vivant, c'est l'altération de ce pigment dans le péricarpe des fruits qui prennent souvent ensuite différentes couleurs vives à cause de l'accumulation de pigments jaunes ou rouges dans les chloroleucites. (') D'après les dosages que nous avons fail ensemble, M. Monteverde et moi, la quantité de chlorophylle dans les feuilles brunes d'hiver de Thuia orientalis diminue de moitié, par comparaison avec la quantité normale. Voir N. Monteverde et V. Lubi- MENKO, Recherches sur la formation de la chlorophylle, et.c.{Bull. de V Académie des Sciences de Saint-Pétershourg, igiS). (') \V. Rothert, Ueber Chromoplasten in vegetativen Organen (Anzeiger der AAademie der IViss. in Krakau R. R. Biolog. Wiss., '9"-)- SÉANCE DU l6 FÉVRIER 19I4. 5ll Tous ces faits pris dans leur ensemble nous donnent à penser que la décomposition de la chlorophylle peut se manifester dans chaque cellule verte vivante sous l'action de certains agents chimiques élaborés par le protoplasma. Les expériences que j'ai faites sur les feuilles d'automne prises en voie de jaunissement m'ont montré que la décomposition de la chlorophylle ne se produit qu'en présence de l'oxygène libre de l'air; j'ai constaté le même fait pour les fruits de Lycopersicum esculentum, de Solanum Didcamara^ de Lycium ovatum et à'' Arum orientale. Par conséquent, il est légitime de penser que, chimiquement, la décomposition de la chlorophylle dans le tissu chlorophyllien vivant est le résultat d'une oxydation particulière occa- sionnée par les enzymes oxydants. Etant donné l'intérêt important de ce phénomène pour la biologie et la chimie de la chlorophylle, j'ai entrepris des études détaillées sur le mode ainsi que sur les produits de son oxyda- tion. En premier lieu, je me suis posé la question suivante : Quels sont les pigments qui remplacent la chlorophylle dans les chloroleucites, après sa destruction complète ou partielle? Les recherches que j'ai faites avec M.Monteverde(')surla lycopineetsur la rhodoxantine, faisaient déjà prévoir que ces deux pigments rouges s'accu- mulent souvent dans les chromoleuciles après la disparition de la chloro- phylle. Plus tard, j'ai examiné, profitant de mon voyagea Java, 60 espèces de plantes caractérisées par la vive couleur des chromoleucites dans leurs fruits où leurs feuilles, et j'ai constaté que, chez les plantes étudiées, les pigments qui remplacent la chlorophylle disparaissant peuvent être classés en deux groupes : le groupe de la lycopine et celui de la rhodoxantine. Les représentants du premier groupe sont plus nombreux et plus fréquents; ils se rapprochent plus ou moins de la lycopine typique et, pour cette raison, je les désigne provisoirement sous le nom de « lycopinoïdes ». Je les classe en quatre séries, suivant leurs propriétés physiques et chimiques. Chaque série, excepté la troisième, commence par un corps cristallisable auquel se rattache un nombre de pigments amorphes. Voici les spectres d'absorption dans le sulfure de carbone des représentants de chaque série. (') N. MoNTEVERDE et \ . Ll'bimenko, Recherches sur la fonnalion de la chloro- phylle, etc. IV. Sur la lycopine et sur la rhodoxantine [Bull, de l'Acad. des Sciences de Saint-Pétersbourg^ 19 '3). 5 12 ACADÉMIE DES SCIENCES. Première série. Deuxième série. Troisième série. Quatrième série. Solanum Capsicum Goiwcarium Polyaltia Dulcamava. annuum. o/joi'aliim. litloralis. Première bande.. X 566-538 X 56o-5^o >. 545-520 >. 545-520 Deuxième bande. X 519-499 À 53o-5oo X 5 10-488 )i 5oo-48o Troisième bande . X48'-468 X 495-48o X 465-455 » J'ai trouvé pour la première série onze pigments, pour la seconde douze, pour la troisième trois et pour la quatrième six. Le sulfure de carbone est le meilleur dissolvant pour tous ces corps et les couleurs de ses disso- lutions sont identiques aux couleurs naturelles des pigments. Le repré- sentant de la première série des pigments, la lycopine cristallisée, a été retrouvé chez les espèces appartenant à des familles très différentes, telles que les Gycadées, les Palmiers, les Aracées, les Magnoliacées, les Myristi- cinées, les Célastrinées, les Linacées, les Crucifères. D'une façon générale, leschromoleucites d'une même plante contiennent plusieurs lycopinoïdes mélangés entre eux. Si l'on prend les fruits d'une plante riche en lycopine typique et si l'on examine ces fruits aux divers stades de leur développement, on constate que les lycopinoïdes amorphes se transforment petit à petit en lycopine cristallisée. Chez certaines plantes, comme par exemple chez VArum orientale, ce sont les lycopinoïdes amorphes qui forment la plus grande partie des pigments renfermés dans leurs chromoleucites; dans d'autres cas, comme chez le Lycopersicum esculentum, chez certaines espèces de Palmiers, etc., les lycopinoïdes amorphes se transforment presque totalement en lycopine cristallisée. En ce qui concerne les pigments du second groupe, ils sont moins nom- breux et moins variés; ils se distinguent des lycopinoïdes par leur solubilité facile dans l'acide formique concentré. J'ai constaté la présence de ces pigments chez les Conifères, les Selaginelles, les Gnetum. Parmi les facteurs extérieurs, c'est surtout la température qui joue le rôle le plus important dans le processus de la formation et de l'accumu- lation des lycopinoïdes; la lumière n'est pas indispensable, mais elle accélère sensiblement ce phénomène. Si l'on tue le tissu par les vapeurs du chloro- forme, l'accumulation des lycopinoïdes s'arrête au moment de la mort des cellules, tandis que la chlorophylle se transforme rapidement en chloro- phyllane. L'oxygène libre de l'air est nécessaire à la formation des lycopinoïdes, ce qui rend très vraisemblable l'idée que tous ces pigments sont des dérivés SÉANCE DU 16 FÉVRIER I9l4- 5l3 de la chlorophylle qui se forment au cours de son oxydation dans le tissu chlorophyllien vivant. Il est probable que le nombre de ces dérivés est très grand; mais ce qui est intéressant, c'est que tous les pigments remplaçant la chlorophylle se rattachent à la lycopine et à la rhodoxantine, qui ne sont que les isomères respectivement de la carotine et de la xanthophylle. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Développement expérimental des ergots et croissance de la crête chez les femelles des Gallinacés. Note de M. A. Pézard, pré- sentée par M. Edmond Perrier. Dans nos précédentes recherches, nous avons montré que, chez le coq domestique, le développement du plumage et des ergots n'est pas condi- tionné par une sécrétion interne testiculairc ('). Ces caractères ne sont pas influencés par la castration pré- ou post-pubérale. D'autre part, la littérature scientifique nous offre un certain nombre d'observations relatives à des femelles de mammifères ou d'oiseaux qui ont pris des caractères de mâles à la suite d'une involution sénile ou patholo- gique de l'ovaire. Étant donné, d'après tout ceci, que la présence des ergots ne constitue pas, chez les Gallinacés mâles, un caractère sexuel se développant sous l'influence d'une hormone testiculaire, on" pouvait se demander si ces phanères ne seraient pas empêchés chez la femelle par l'action de l'ovaire fonctionnant comme glande à sécrétion interne. Pour résoudre cette question, cinq poules sont mises en expérience à la Station physiologique du Collège de France, et quatre d'entre elles sont ovariotomisées. Poules nées en' mai igiS, à la Slation physiologique, provenant d'œufs récoltés à la Station. Aucune poule à ergots parmi les parents immédiats de la couvée. L'ovario- tomie est pratiqué d'après le procédé utilisé pour la castration des coqs. Les animaux sont régulièrement pesés et mensurés. Poule n° 1. — Ovariotomie le i"'' juillet igiS. Les ergots apparaissent en octobre (en même temps que chez les coqs de même âge); leur croissance est régulière (fi g. 2), ils atteignent 8"'™ en janvier igi^- L'animal est autopsié le 29 janvier. Aucune trace d'ovaire. (') A. Pézard, Sur la détermination des caractères sexuels secondaires chez les Gallinacés {Comptes rendus, t. 133, 20 novembre 191 1, p. 1027; t. toi, 29 avril 1912, p. ii83). 5l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Poule. n° 2, — Pas d'ergots en oclobie et novembre. L'ovarotomie est pratiquée le 9 décembre : les ergots apparaissent aussitôt et croissent régulièrement. Longueur le i" février : 5""" {Jlg. 3). Poule n" 3. — Ovariotomie le 3 octobre igiS. — Aucun développement d'ergots. L'opération est vérifiée le 9 janvier 1914 : il reste une bribe d'ovaire qui est enlevée : les ergots pointent et atteignent en février 3"'". (?.„ ht ?f i. r,. 17 ï" IV ,* \u ""•T{' 1 ►--•-.. -,- .-•- ■ — ■»--- -vî.-.- ►■-'""' lin r-- .-■■'" ^...... ^...-. lin -'•'*' ,-•*'' ion qo ■%1 • H> -m Uûn iJiteu r^f, r itcU i t'ii nO fiP %•- L .-^ -T\ ■X'I, \ ^ .în / W j\ — -' /ifl -, 3 V- li ^^ w 70 •X'. i :- — y^ m \^ xil '^.,^ /Ljfll.tl dig-r^ kdS _-^ 0 . û \ ' 1 Fig. I. — Croissance des ergots el de la crête chez la poule domestique. N" 1 et 2. Poules ovariotomisées. — N° '1. Poule témoin. — N° 5. Poule incomplètement ovariotomisée. Poule n° 4. — Témoin non opéré, pas d'ergots. Poule n° ^. — Ovariotomie incomplète le i"''' juillet 1913. En décembre, nous cons- tatons que le morceau d'ovaire, resté en place, s'est développé el que les ovules mûris- sent. — Ponte le 12 décembre (un œuf seulement). — Arrêt de ponte (in décembre et janvier igi^- Reprise de la ponte en février. Pas d'ergots. Les ergots se sont ainsi développés chez les animaux 1, 2 et 3. Leur crois- SÉANCE DU l(i FÉVRIER I9l4- 5l5 sance est comparable à celle des ergots des coqs (2""' par mois environ). — On ne peut expliquer ce développement par l'action du traumatisme opéra- toire puisqu'il ne s'est pas produit chez le n° 5, soumis à deux opérations successives. On doit donc adnwtlre que les ergots sont arrêtés, chez la poule normale, par une action empêchante de l'ovaire. Nous avons suivi de même l'évolution de la crête chez les animaux en Fie. 2. — Patles de l'animal n" l. Fis. 3. — Photo de l'animal n'I. expérience afin de voir si cet organe est influencé par l'ovaire. D'une façon générale, on peut répondre par la négative. Les poules sans ovaire présen- tent, comme les poules normales, une crête petite, molle et peu colorée. Toutefois, tandis que la crête des n"" 4 et 5 subit en décembre une régres- sion d'une régularité remarquable (aux points A etBdu graphique) la crête des n*" I, 2 et 3 croit d'une façon plus continue. Cela confirme les observa- tions de G. Smith (' ) qui a décrit des changements de volume de cet organe, en rapport avec la fonte, donc avec l'état de l'ovaire. La régression ayant coïncidé avec une période de froid humide, nous pensons, à l'inverse de cet (') G. SsiriH, On t lie Cau&e of llie Fluctuations of the Foul's Comb. {Quart. Journ. Micr., Se, L\ II, N,. 1, 45-5 1, 1911 b). 5l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. auteur, à une action des facteurs externes : il est vrai qu'elle se ferait par l'intermédiaire de l'ovaire sur lequel, comme le savent les aviculteurs, reten- tissent les conditions climatériques. PHYSIOLOGIE. — Sucre proléidique et sucre virtuel. Note de M. Henri Bierry et M"" Lucie Fandard, présentée par M. Dastre. Le sang, le sérum, le plasma des divers animaux renferment en quantités variables du sucre libre et du sucre engagé en combinaison ('). L'étude de ces deux variétés permet d'établir la glycémie totale et d'en évaluer les variations. Il est devenu nécessaire de préciser ce que nous entendons par sucre engagé en combinaison, sucre proléidique, et de différencier ce sucre (lu sucre faiblement combiné^ sucre i'irtael de M. R. Lépine et de ses colla- borateurs. M. R. Lépine et ses collaborateurs ont désigné successivement, comme sucre virtuel, un sucre faiblement combiné provenant de sources différentes. En 1891, il s'agissait de glycogéne existant dans le sang; en igoS, de deux produits de conjugaison de Vacide glycuronique ; de 1907 à 191 1, d'une sorte de g-/>'co5ic?e dédoublable par l'invertine et l'émulsine; en igiS, d'un sucre faiblement combiné, peu abondant et parfois même absent chez les chiens sains et neufs {C. Il lUol., 11 janvier KjiS), mais beaucoup plus abondant « chez les chiens ayant souffert dans leur nutrition ». Ce sucre virtuel pourrait passer à l'état de sucre libre, in vitro, si l'on ajoute au sang un ferment tel que l'invertine ou un peu d'eau salée ayant lavé un réseau capillaire rendu exsangue par une saignée à blanc, ou bien encore un segment de vaisseau {Lyon médical, 14 décembre igiS). Les expériences sur lesquelles M. R. Lépine el ses collaborateurs fondaient ces conclusions n'ont pas donné de résultats à divers physiologistes qui se sont proposé de les contrôler. L'expérience de 1891 n'a pas été vérifiée; elle ne Ta été ni par Arllius (Archives de Physiologie, 1892, p. SSy), ni par nous-mêmes {C. ft.Soc. Biol., 16 no- vembre 191a), ni enfin par J.-J.-R. Macleod (Journ. of biol. C/îem., septembre igiS, p. 5i3). Il ne se produit pas, en eflfet, dans le sang, hors des vaisseaux, de sucre ou de substance réductrice ('-) aux dépens du glycogéne; il ne se produit du reste (') H. BiF.RRY et L. Fandard, Biologie, 8 juin el i3 juillet 1912; Comptes rendus, 10 février, 3o juin igiS el 5 janvier igi^- (-) La glycolyse apparente, annoncée par M. R. Lépine et ses coliaboraleurs (C. R. Soc. Biol., 25 avril 1891), « comme la résullanle de deux processus opposés : 1° la destruction du sucre au moyen du ferment glycolylique; 2° la formation du sucre SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- 5l7 « aucun dégagement de sucre » dans le sang porté à 58°, comme l'ont cru MM. R. Lépine et Barrai ('). Relativement auK composés gljcuroniqiies, cette autre source de sncie virtuel, les recherches postérieures de MM . A. Morel et Fraisse ne sont pas venues confirmer les expériences faites en igoS jiai- MM. R. Lépine et Boulud. Ces derniers auteurs (-) avaient distingué dans le sang « deux espèces de conjugaison de l'acide glycuronique : celles de la première espèce (A) réduisant la liqueur de Fehiing au-dessus de 100°, ...celles de la seconde espèce (B) paraissant posséder un pouvoir sinistrogyre moindre que la précédente; ces deux combinaisons ne devenant réductrices que lorsque l'extrait de sang a été chauft'é au-dessus de 100° en présence d'un acide faible «. MM. A. Morel et Fraisse (^), dans six tentatives, n'ont jamais pu obtenir de réaction permettant d'affirmer la présence d'acide glycuronique dans le sang. En ce qui concerne le glycoside dédoublable par l'invertine et l'émulsine, nous avons repris les expériences relatives à sa présence dans le sang. Ce fait paraissait paradoxal d'après ce qu'on sait de la spécificité des ferments solubles, mais on pouvait penser à la rigueur qu'on avait allaire dans le sang à un mélange d'à- et (3-glucosides et que l'invertine des auteurs était inipuie et renfermait en même temps une a-gluco- sidase. Nous avons suivi les indications de MM. R. Lépine et Boulud concernant le lemps de contact du ferment avec le sang, ces auteurs ayant d'abord insisté sur ce fuit que « la libération du sucre dans le sang normal est complète en i5 minutes » (*), ]>uis déclaré ensuite qu'il était quelquefois nécessaire d'attendre 45 minutes. De nos recherches, les unes publiées {Biologie, 16 novembre 1912), les autres inédites, nous pouvons conclure qu'il n'y a pas d'augmentation de sucre dans le sang abandonné, in vitro, pendant i.5 ou 45 minutes avec du suc digestif A''Helix pomatia qui renferme cependant une émulsine, une invertine et une ot-glucosidase excessivement acti\es (''). Le sucre virtuel de M. R. Lopinc el de ses collaborateurs, intermillent, jamais isolé et conclu seulement d'analyses qui ne peuvent être considérées dans le sang aux dépens du glycogène préexistant i>, n'a donc pas lieu d'être main- tenue. Contrairement à MM. R. Lépine el Boulud (Jonrn. de Physiol. et Patliol., igo5, p. 782) et d'accord avec M. Arlhus, nous ajoutons que NaF ajouté au sang à la dose de 3 pour 100 empêche toute glycoljse et que, dans le sang ainsi lluoré. il n'y a « aucun dégagement » de sucre ou d'acide glycuronique. (') R. Lépine et Barral, C R. Soc. Biol., 25 avril 1891; Comptes rendus, 22 jiiin 1891. (*) R. Lépine et Boulud, Jotirn. de Physiol. et PatlioL, 1905, p. 782. (M A. Morel el Fraisse, Bull. Soc. chini., t. I, 1907, p. 609 et io43. (') R. Lépixe et Boulud, Comptes rendus, i3 mai 1907. (^) H. BiERRY, Comptes rendus, 26 juillet 1909 el 20 janvier 1913. C. B., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 7.) 66 5l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. comme irréprochables ( ' ); ayant comme source des substances (glycogène, composés glycuroniques, glucosides) dont l'existence dans le sang est contredite (-'); ne peut être confondu avec le sucre engagé en combinaison, sacre protéidiqiie (entrevu d'ailleurs par Pavy) et dont nous avons démontré l'existence. Ce sucre protéidique^ dont la présence est constante chez tous les animaux ; qui est lié à des molécules protéiques (^); qui ne peut pas être mis en évidence par les expériences dont MM. R. Lépine et ses collaborateurs se servent pour obtenir leur sucre virtuel, ne doit pas être confondu avec ce dernier. MICROBIOLOGIE. — Entraînement et séparation de microbes en suspension dans Veau sous l'influence d'un couinant d'air. Note de MM. A. Trillat et M. FouAssiER, présentée par M. Roux. Nous avons établi, dans une iNote précédente, que la tension superficielle des liquides contenant des microbes en suspension exerçait une influence sur leur entraînement par un courant d'air. Cet entraînement dépend aussi de la nature et de l'âge des microbes expérimentés : en nous appuyant sur cette remarque, nous avons pu réussir à obtenir des séparations microbiennes. La présente Note résume les travaux que nous avons entrepris sur ce sujet. I. Les essais suivants montrent tout d'abord que les microbes sont plus ou moins entraînables selon leur origine. On fait passer simultanément un courant d'air d'égale intensité (aôo""' par minute) dans une série de larges tubes d'essais contenant chacun aS'™' d'une émulsion micio- bienne dilTérente, préparée d'après le procédé que nous avons déjà plusieurs fois (') Telle est l'opinion de Maurice Arthus {Arc/iices de Physiologie^ p. 35i, 1893, el Précis de Chimie physiologique, \>. 177, Masson, igiS): «H est bien démontré aujourd'hui, écrit-il, que le sucre virtuel n'existe pas et que les auteurs qui en ont admis l'existence se sont appuyés sur de mauvaises analyses. » (-) Nous a\ons montré également (C /?. Soc. Biol., 16 novembre et 21 décem- bre i9i2)que les preuves invoquées par MM. Lépine et Boulud pour affirmer la présence du maltose dans le sang n'étaient pas fondées. Ces auteurs, en particulier, employaient l'éthei' pour séparer la niallosazone de la glucosazone (C. P. Soc. Biol., 7 décembre iQOi); or la maltosazone est insoluble dans l'éther. (^) H. Buiiuiv et A. Ranc, Comptes rendus, 36 Janvier 191/1. SÉANCE DU l6 FÉVRIER igi/f. SlQ indiqué et renfermant autant que possible un nombre voisin de germes. Après passage dans l'émulsion aqueuse, le courant d'air traverse deux autres récipients contenant chacun ao''"'' d'eau stérilisée et refroidie, destinée à retenir les microbes entraînés qu'on numérait ensuite par les méthodes habituelles ('). Le Tableau suivant donne les résultats des essais entrepris simultanément sur divers microbes. Le passage de Taira varié de lo minutes à 2 heures; toutes les autres conditions d'expériences, telles que celles de la tempéra- ture, de l'âge des cultures et du dispositif, étaient rigoureusement les mêmes pour chaque expérience. Les chiffres du Tableau se rapportent à i*^"' de mélange du contenu des deux flacons disposés à la suite de l'émulsion aqueuse. Tableau indiquant l'entraînement de quelques microbes en suspension dans l'eau sous l'action d' un courant d'air d'égale intensité. I. II. III. col col col B. prodigiosus 5ooo il\ 5oo 7000 B. subtilis o o o Coli-bacille 375 2^00 873- B. typhique 100 700 175 Proteus vulg 90 i5o Staphylocoque doré j5 70 B. diphtérique o i5 o Sarcine (-) o 00 Plusieurs autres essais dans lesquels on a fait varier le dispositif, la durée et la vitesse de l'air ont donné des résultats semblables. L'examen de ce Tableau permet de diviser les microbes expérimentés en trois classes : ceux qui sont très enlrainables comme le Prodigiosus^ ceux qui ne le sont pas (B. subn'/is)] enfin les microbes intermédiaires, comme le B. coli et le B. typhique : un dispositif plus perfectionné permettrait proba- blement un meilleur classement. (*) Ce dispositif n'arrête pas la totalité des microbes entraînés, surtout quand ils sont de très petites dimensions. D'une manière générale, tous les microbes sont entraînables par un violent courant d'air : la didérence d'entraînement entre les divers microbes expérimentés exige, pour être observée, un réglage d'air dont la vitesse, variable selon la forme de l'appareil, est obtenue par tâtonnement. (■-)Nous nous sommes assurés, par des essais de contrôle elTectués sur les émulsions après le passage de l'air, que le nombre de microbes était encore infini dans chaque tube. On ne peut donc objecter que l'absence de microbes entraînés soit due à une destruction par l'action de l'air. 520 ACADÉMIE DES SCIENCES. II. En nous basant sur ces résultats, nous avons cherché à réaliser des séparations microbiennes. Si l'on réunit dans une même émulsion aqueuse des microbes différents, le passage de l'air a pour effet de séparer grossiè- rement les espèces qu'on retrouve dans les récipients barboteurs disposés à la suite de l'émulsion. L'expérience réussit bien en opérant sur deux microbes de dimensions très différentes comme le B. prodigiosus et le B. suhtilis. Les essais suivants ont été faits sur une émulsion de mélange de ces deux microbes : la durée du passage de l'air a varié de 20 minutes à 2 heures. Prodigiosus. Sublilis. col col 1 aSo o II 1 1 00 o III 00 o IV i25o o V 25oo 1 5 III. L'influence de l'âge de la culture pour un même microbe est mise en évidence dans le Tableau suivant qui indique les différences obtenues par le B. proteus selon qu'il provenait d'une ancienne ou d'une nouvelle culture. I. Ji. m. B. proteus (culture de !\ mois) 340*^°' 226™' 2000''''' B. proleiis [cvi\\\.\v& àe. 18 heures). . . lo"^"' 24''''' i45'"' Ces résultats peuvent être expliciués en partie par la différence qui existe entre les dimensions du Proteus vieux ou jeune, dimensions qui varient de il*, 23 à 4"^ en longueur. En résumé, on voit donc que, pour un même liquide d'une tension super- ficielle constante tenant des germes divei's en suspension, le passage d'un courant d'air est capable non seulement d'efî'ecluer des entraînements, mais aussi des séparations. Les résultats obtenus dépendent de la grosseur des microbes et de leur aptitude plus ou moins grande à être mouillés (Note précédente). On peut dire qu'un microbe est d'autant plus enlrahiable dans nos conditions d'expériences que ses dimensions sont plus petites et lui per- mettent d'être renfermé dans les gouttelettes microscopiques qui, échap- pant à l'action de la pesanteur, peuvent être véhiculées au loin et séparées des gouttelettes contenant des microbes plus volumineux. Sans envisager la possibilité d'une séparation complète de plusieurs SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- 321 microbes en suspension dans Teau, nos résultats permeltronl peut-être d'isoler les plus légers. La connaissance de ces faits est d'une grande utilité pour l'étude si importante du triage des germes en suspension dans l'atmo- sphère sous l'influence d'un courant d'air. MICROBIOLOGIE. — Sensibilisation de l'organisme à certains produits bac- tériens par rhérnatolyse. Note de MM. W.-J. Penfold et H. Vioixf, présentée par M. Roux. Beaucoup de produits bactériens, dilués dans une grande quantité d'eau distillée, deviennent beaucoup plus toxiques en injection intra-veineuse. Nous avons employé comme animal d'expérience le lapin. La quantité d'eau injectée fut généralement équivalente au -^ du poids du corps et, dans quelques cas, moindie. L'eau employée fut toujours distillée par deux fois et immédiatement utilisée après la seconde distillation, de telle sorte qu'elle était bactériologiquement pure. Nous avons alors trouvé que : 1° Une masse d'eau distillée, équivalente au j^ du poids du corps d'un lapin, en injection intra-veineuse, est incapable de provoquer la mort de l'animal; 1° Une masse d'eau distillée, équivalente au jj du poids du corps d'un lapin, en injection intra-veineuse, et à laquelle on a ajouté du bouillon de culture stérile, à raison de i"""' par kilogramme d'animal, est également incapable de produire la mort de l'animal; 3° Une toxine cholérique ('), provenant d'une culture en bouillon de 4 jours, fdtrée sur filtre Berkefeld, dont la dose lélhale est supérieure à 2""" par kilogramme d'animal, devient mortelle à la dose de y^j de centimètre cube, si, injectée dans les veines, elle a été préalablement diluée dans une masse d'eau distillée égale au jj du poids de l'animal en expérience; 4° Une culture de choléra en bouillon de 18 heures a semblablement son pouvoir pathogène considérablement augmenté, si elle est de même diluée dans une grande quantité d'eau distillée; 5° La toxine acquiert encore cette hyperactivité dans les conditions spé- ciales d'une injection intra-veineuse, non diluée, pratiquée 2 heures avant ou après une injection d'eau distillée. (') Préparée avec le vibrion clioléri(|iie isolé par Poitevin à Constanlinopie, en 191 I . 322 ACADEMIE DES SCIENCES. (3" Mêmes résultats avec deux injections séparées, Tune de toxine, intra- péritonéale, l'autre d'eau distillée, intra-veineuse. 7" Une injection saline hypertonique faite avant celle de toxine diluée en eau distillée ne diminue pas, d'une manière sensible, l'effet toxique rapide. 8" Les symptômes observés dans tous ces cas de mort par intoxication rapide sont de la paralysie commençant par l'avant ou l 'arrière-train, du coma, des convulsions avec exophtalmie et opistothonox. La mort survient généralement en moins de i heures, et, dans quelques cas, est immédiate. 9° Nous avons obtenu cet effet d'augmentation de la toxicité avec le B.proteus^ le B. pyocyanique, le B. dysentérique (Shiga), le B. prodigiosus, le B. du choléra des poules et la tuberculine de Koch. lo" Le cyanure de potassium et la strychnine n'ont pas un pouvoir léthal plus actif, lorsqu'on utilise cette méthode. 11° La lyse des globules rouges du sang, survenant lors de l'injection d'eau distillée dans l'organisme, est un élément très important dans la genèse de cet effet. L'action de l'eau distillée sur le plasma et les globules blancs paraît être insignifiante. Il résulte de ces faits que l'organisme est sensibilisé à certains produits bactériens par l'hématolyse. Nous proposons, pour désigner ce phénomène, dû à deux facteurs insuf- fisants, lorsqu'ils sont isolés, pour déterminer la mort, mais dont la réunion est suffisante pour la provoquer, le nom de to.rohématolyse qui indique la coordination de cette action. Hort et Penfold (1912) ont montré qu'une culture de bacilles typhiques, après dilution en eau distillée, devenait plus pathogène. Notre travail, très brièvement résumé ici, a eu pour but de généraliser et d'approfondir ce phénomène et d'en déterminer les causes. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Recherches sur les matières grasses formées /)«/• /'Amylomyces Rouxii. Note de M. 1\. Goupil, présentée par M. Roux. Nous avons montré dans une précédente Note (' ) que l'extractif obtenu en traitant V Amylomyces Rouxii par l'éther pur et anhydre, était formé ■(' ) R. Goupil, Comptes rendus, ai mars igiS. SÉANCE DU l6 FÉVRIER 19l4- 523 de matières grasses auxquelles se trouvent mélangés des composés phos- phores organiques en proportions variables, avec l'âge de la culture. En retranchant, du poids total de l'extraclif, le poids des composés phos- phores exprimés en lécithine stéarique, on obtient, par différence, le poids de la matière grasse proprement dite. On sait déjà (') que les lécithines disparaissent après quelques mois ; à partir de ce moment l'extractif est constitué par des glycérides seuls. L'apparition des graisses dans la cellule se manifeste dès le plus jeune âge de la culture, mais la teneur la plus élevée en glycérides, pour une même quantité de tissu, coïncide sensiblement avec le maximum de déve- loppement du végétal. Poids de Lécithine Matières grasses - pour ion pcpur 100 plante sèche. l'extraclif. de vcj;élal. de végétal. s s s s Après 5 jours 7,2 0,56 i,52 7,7 » i5 » 9 1,10 2,44 11,2 » I mois 10,7 1 ,5o 2 ,99 i4, 1 » 2 » 1 4 2,94 2 , 00 21,0 » 6 » i3,7 3,4i traces 24,8 )> 12 » 12,1 2,94 » 24,4 » 18 )) Il 2,54 » 28,0 » 2 ans 10,2 2,49 » 24,3 On voit par ces chiffres que la mucorinée n'utilise pas les graisses accu- mulées dans la période d'activité; on les retrouve en effet longtemps après la disparition de l'aliment hydrocarboné. Il y a là une analogie avec les levures vieillies dans leur milieu. L'aération de la culture n'apporte pas de modification dans l'évolution de la matière grasse, pourvu que le mycélium reste en contact avec son milieu liquide. Dans l'expérience ci-après, la série /ion aérée est formée de matras dont le bouchon est traversé par un tube recourbé, à pointe effilée plongeant dans l'eau (ce dispositif permet la sortie du gaz carbonique sans qu'il soit possible à l'air extérieur de rentrer ). La série aérée a été cultivée dans les fioles de Laborde, dont l'une des tubulures a été branchée sur une trompe à eau. (') R. GoLPiL, Comptes rendus, 20 mars igiS. 5x4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Acidité libre pour 100 de graisses Matières grasses exprimée Indice pour 100 de végétal en acide oléique de saponification aéré. non aéré. aéré. non aéré. aéré. non aéré. e s g B Après I mois i6,2 i8,6 8,8 9,1 2^5 282 » 2 » 19-4 17'-^ '7'4 ig-^ 224 219 » 6 )) 23,7 24,3 21,6 20,3 21 5 221 » 8 I) 22,5 23 20,1 19.5 219 220 » 10 » 24,4 24,1 21,2 '9'9 222 221 Dans ces conditions expérimentales, on constate seulement une sapo- nification partielle de glycérides; la cjuantité d'acides libres mis en liberté ne dépasse pas 21 pour 100 (exprimés en acide oléique); mais la matière grasse ne diminue pas. Par contre, la mucorinée pourra attaquer une portion importante des glycérides si l'on prend la précaution de la séparer complètement du liquide nutritif et d'enlever CO" au fur et à mesure de sa formation. Ou opère sur des cultures ayant déjà élaboré leurs réserves graisseuses; dans l'expérience ci-dessous la fermentation a été arrêtée après 3 mois, et un premier ballon examiné a constitué le témoin initial; à l'aide d'un tube rigoureusement aseptique, on a siphonné dans les autres ballons les \ du liquide environ; le mycélium est venu reposer sur un su[)port place à l'intérieur, avant l'ensemencement, f.a moisissure étant maintenue dans une atmosphère humide par la petite quantité de licjuide restée dans le ballon, on a fait circuler lentement de l'air filtré au moyen d'une trompe à eau. Le Tableau suivant rend compte de l'expérience : Acidité iiln'e Matières grasses pour 100 pour 100 de graisses Indice de végétal. en acide oléique. de saponification. Témoin inilial 22,4 7,9 220 Après i5 jours d'iiùralion 20,2 16,8 2i4 » 1 mois » i.i,6 24 182 )i I mois et demi d'aéralioii . 11, 3 27,1 i.55 » 2 mois d'aération 9,1 34,5 i4q Comme on peut le constater : 1° La matière grasse a diminué d'environ 60 pour 100 en 1 mois ; SÉANCE DU l6 FÉVRIER I9l4- 525 2° Celte diminution a été précédée d'une saponification (l'acidité libre a augmenté) ; 3" L'indice de saponification s'est abaissé graduellement; le végétal a donc consommé d'abord les glycérides dont le poids moléculaire est faible. GÉOLOGIE. — Les schistes à goniatites (le Guadalmez. Note de M. Jeax (inoTii, [)résentée par M. H. Douvilié. .l'ai signalé en 191 i {^Comptes rendus, séance du l'i janvier 191 1) l'exis- tence dans le bassin dévonien de Guadalmez (Sierra Morena) de couches à (céphalopodes. Depuis cette époque, j'ai pu y récoller de nouveaux maté- riaux et M. Haug a bien voulu revoir mes déterminations de goniatiles. Les schistes pyriteux de Guadalmez renferment, avec de nombreux Lamellibranches indéterminés, des empreintes de Cardiola (Huchiold) retros- triata. De plus, ils contiennent, en quelques points, des nodules très fossilifères qui m'ont fourni les espèces suivantes : Chiloceras circumflexum Sandb. Cluloceras? Sp., Tornoceras siinplex v. Buch. Sp., Tornocerus Z>i7oèa;«/n Wedekind, Tornoceras cf. cineliim Keyserling, Tornoceras sp., Orthoceras sp., Bitchiola retrostriala v. Buch, Avicula sp., Modiomorpha? J'ai pu v reconnaîlie en outre une Modiella figurée parClarke en 1905 dans son Mémoire Sur la faune de Naples. L'abondance, dans ces schistes, de Buchiola retrostriala v. Buch implique un âge néo-dévonien. L'absence de Gephyroceras , le grand nombre d'indi- vidus apparlenantau genre C/uYowra^ semblent indiquer un âge faniennien. Cet ensemble, assez puissant à Guadalmez, semble passer latéralement, près de la Casa de la N ega, aux quelques lits de schistes pyriteux à Buchiola sp. intercalés entre les calcaires à Spirifer Verneuili et les grès calcarifères à lihynchonella Mariana que j'avais attribués à tort en 191 1 au Dévonien inférieur. Le Dévonien supérieur de Guadalmez présente donc un faciès de mer profonde à (^céphalopodes. C'est là un fait d'autant plus intéressant que ma découverte de 191 1 n'est pas restée isolée. En effet, M. Pruvost a signalé, en iqi2, l'existence de (Zllyménies dans les schistes à néréiles de San Domingos (Portugal) qui font, eux aussi, partie de la Meseta ibérique. Il semble dès maintenant possible de paralléliser les schistes de Gua- dalmez avec la zone à Chiloceras curvispina et Ch. subpartiturn de Cabrières, C. R., 19.4, I" Semestre. (T. 158, N» 7.) 67 026 ACADÉMIE DES SCIENCES. tandis que les schistes de San Domingos y seraient représentés par la zone à Clyménies. En Bretagne, le niveau de Guadalmez trouve son équivalent dans les schistes famenniens de Rostellec à Citiloceras circumjlexiim, Tornoceros aure et Buchotia retrostriata. En Allemagne, il convient de paralléliser le niveau de Guadalmez avec celui de Nehden et avec les schistes à Chitoceras, d'autant plus que Torno- ceras hilohatum, le seul qui avec Tornoceras Escoti présente deux lobes laté- raux, n'a encore été signalé qu'à ce niveau. Les Lamellibranches de Guadalmez semblent présenter des analogies avec ceux de la faune de Naples (Amérique du Nord). M. Haug avait signalé en 1903 la présence de Dévonieu supérieur à Chiloceras subparlilum, Clyménies et Bachiola retrostriata, dans le Sud Oranais. L'affleurement de Guadalmez est situé géographiquement à mi-dislance entre ce gisement et celui de Cabrières. Il constitue donc un jalon entre eux et accentue encore « le caractère armoricain-Varisque des c/iaines palèo- zoïques du Sahara septentrional ». En même temps il augmente notable- ment l'extension des faciès famenniens à Céphalopodes qui n'avaient pas encore été"signalés dans la Mesela ibérique. GÉOLOGIE. — Sur les accidents secimdcdres qui ont affecté le massif autochtone de la Lare, près la Sainte-Baume. Note de M. J. Repei.ix, présentée par M. Pierre Termier. Le massif dolomitique de la Lare s'élend, de l'Ouest à l'Est, entre le ruisseau de Vèdre et la plaine de Nans. Il sépare la plaine de l'Huveaunc, avec sa bordure de collines très complexes des Lagets et delà Gastaude, de la zone des collines de Nans et de la Coutronne qui bordent, au Nord, le plateau du Plan-d'Aups ('). C'est un des rares massifs qui ont toujours été considérés comme appartenant à une série incontestablement autochtone et qui n'a pris aucune part aux grands mouvements de la Provence. Celte conceplion est en grande partie exacte, mais il y a, sur le versant nord du massif, entre les Bosqs et Notre-Dame-d'Orgnon, des phénomènes de chevauchements incontestables dont l'étude présentait d'autant plus d'intérêt qu'ils n'avaient jamais été signalés et qu'il ne semblait pas qu'ils (') Noir feuille au g-^oT; d'Aix (Caite géologique délaillée de la Fiance). SÉANCK DU l(i FÉVRIER \Ç)lli. Si"] pussent avoir une importance dans rexplication des particularités de cette zone de THaveaune. Ils en ont, au contraire, une très grande, car ils nous donnent la clef de la transition entre la série normale de Saint-Zacharie et les séries en recouvrement de la Gastaude et des Lagets. Quand on suit la bordure sénoniennede la Lare, depuis les Incanaux, près des Bosqs, jusqu'à Notre-Dame-d'Orgnon, on voit les calcaires à liippurites reposer d'abord normalement, en transgression, sur les dolomies, avec interposition de bauxite, puis, peu à peu, en se dirigeant vers l'Est, leurs strates se redressent, deviennent verticales en face des Lagets, puis dépassent la verticale et, à la Gastaude, les dolomies de la Lare chevauchent nettement le Sénonien replié en un synclinal très aigu. Ce chevauchement s'accentue entre la Gastaude et Notre-Dame-d'Or- gnon et tout le paquet de dolomies qui forme une avancée très nettement indiquée (cote 284), même sur les anciennes cartes, est en recouvrement sur le Sénonien. Les calcaires à liippurites débordent sur le pourtour entièrement limité par ce liseré réduit à une simple lame dans le ruisseau de Péruy. Cette lame se voit dans la portion E.-O. de ce ruisseau qui précède le der- nier coude, elle passe de là sur le versant nord du mamelon de JNotre-Dame- d'Orgnon, puis s'élargit en l'enveloppant presque complètement. Le long de la partie E.-O. de cette bande, une faille d'effondrement jalonne la limite de la partie chevauchée et de la série normale de Saint-Zacharie. On voit, aux abords de celte faille, les divers termes de cette série s'infléchir vers l'Ouest et plonger vers le Sud sous la lame du Sénonien renversé. C'est d'abord l'Infralias et le Lias dont les afileurements sont visibles jusqu'au ruisseau et enveloppent complètement le Trias, puis le Bajocien, le Bathonien et l'Oxfordien, très étirés dans la faille, et enfin le Séquanien et les dolomies dont les affleurements très réduits accom- pagnent cependant la lame sénonienne jusqu'au fond de la vallée. De telle sorte que le ruban de dolomies de la série normale très redressées dans la faille d'elfondrement n'est séparé des dolomies chevauchées du Sud que par cette lame très effilée et parfois difficile à suivre. La faille d'effondre- ment ne s'étend pas à plus de 5oo'" de Notre-Dame-d'Oignon vers l'Est. Vers l'Ouest, par contre, elle doit se poursuivre sur toute la bordure tria- sique, puisqu'on n'a jamais signalé dans le contact, dont nous connaissons maintenant la nature, aucun terme bien net de la base de la série nor- male. 528 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les faits précédents nous autorisent logiquement à tirer les conclusions suivantes : i" Le contact anormal du Trias et du Crétacé supérieur autochtone, entre Roquevaire et Saint-Zacharie, se fait par une faille assez x^oisine de la verti- cale le long de laquelle toute la série intermédiaire entre le Trias et le Sénonien s'est effondrée conformément à ce que l'on constate au sud de Saint-Zacharie ; 2° Les massifs autochtones eux-mêmes peuvent présenter, dans les parties où la compression latérale a atteint son maximum, des phénomènes de chei>au- chement qui, bien que secondaires, peuvent avoir une répercussion très impor- tante sur r interprétation générale de la structure d'une région. La séance est levée à 4 heures et demie. Ph. V. T. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 FÉVRIER 1914. PUÉSIDENCE DE M. P. APPELI,. MEMOIRES ET COMMIIIVICATIOIVS DES MEMBRES ET. DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, M. le PRftsiDE.VT souhaite la bienvenue à M. P. Di hem. Membre non résident, qui assiste à la séance. MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Sur l'homogénéité des équations et sur la simplification des problèmes quand certaines quantités deviennent petites. Note de M. E. Guyou. La simplification des équations des problèmes, quand certaines quantités deviennent très petites, a toujours été considérée jusqu'ici comme tr( p simple pour qu'il soit utile de préciser les règles à suivre pour éviter toi t risque d'inexactitude. On se contente en général de prendre la quantité petite, au moindre degré où elle apparaît dans l'équation, comme infiniment petit principal, et l'on néglige les termes qui la contiennent à un degié supérieur. C'est ainsi qu'on procède notamment pour l'étude du mouvement du solide de révolution pesant, lorsque la rotation r autour de l'axe de figuie est très rapide ; on prend pour infiniment petit principal l'inverse du carré de cette rotation; on montre ensuite que la différence des cosinus des distances zénithales est de l'ordre de cette quantité et l'on néglige ensuite les termes où la rotation r entre à un degré supérieur au second. Ce raisonnement est un peu sommaire. Il est clair en effet qu'une quantité concrète, considérée isolément, ne peut être ni grande ni petite; elle ne peut l'être que par rapport à une quantité de même espèce ; il serait de même C. R., 191 4, 1" Semestre. (T. 158, N» 8.) 68 53o ACADÉMIE DES SCIENCES. incorrect de comparer une différence de cosinus qui est un nombre abstrait à une quantité concrète. Il est à peine utile d'ajouter que, malgré Tinsuffisance des arguments, les opérations exposées dans les Ouvrages classiques sont tout à fait cor- rectes; les termes négligés sont bien réellement négligeables. Mais, dans certains problèmes, les mêmes arguments conduiraient à considérer comme termes du second ordre et, par suite, à négliger des termes plus grands que les termes conservés comme étant du premier ordre. C'est ce qui arrive notamment pour le problème considéré, lorsqu'au lieu de supposer, comme dans les Ouvrages classiques, que la vitesse angulaire initiale de l'axe est nulle, on suppose qu'elle est petite. Ce problème étant laissé de coté habi- tuellement, on se demande si ce n'est pas cette difficulté inattendue qui l'a fait écarter; il est en effet plus général et, par suite, plus intéressant que le cas précédent; d'un autre côté, le simple bon sens indique qu'il est susceptible d'une solution analogue. Toutes les difficultés sont levées quand la question est envisagée de la manière suivante-: Les équations de la Mécanique sont toujours homogènes relativement aux trois unités fondamentales { masse, longueur, durée) de manière qu'une donnée concrète quelconque n'y peut intervenir que par spn rapport à des quantités concrètes de même espèce. Les comparaisons de grandeurs ne doivent être appliquées qu'aux nombres abstraits qui expriment ces rapports, et non aux nombres qui expriment les quantités concrètes, car ces derniers varient avec les unités, et les propriétés qu'il s'agit d'établir en sont indépendantes. Si, dans le problème classique cité plus haut, les résultats sont exacts malgré l'incorrection des raisonnements, c'est parce que, dans tout le cours du sujet, la quantité r- n'intervient que par son rapport à la quantité qui est, comme elle-même, de l'espèce (M", L", T~=). De sorte que c'est en réalité ce rapport que l'on suppose très petit; de même, c'est à lui que l'on compare ensuite la différence des cosinus. Dans le problème généralisé, il n'en est plus ainsi; la rotation r apparaît associée à deux quantités données distinctes, l'une est comme dans le cas précédent la quantité SÉAJ»ÎCE DU 23 FÉVRIER I914. 53 1 l'autre est la vitesse angulaire initiale i>„ de l'axe du corps. On se trouve ainsi en présence de deux rapports : - et ^• /• /• ' le premier ne fig.ure dans l'équation qu'au second degré; mais on n'a aucun droit ici, sans restreindre la généralité du problème, de supposer la quantité — plus petite que —_• (On verra même bientôt que, dans des cas moyens très plausibles, c'est la quantité du premier degré qui est la plus petite.) On est donc contraint, si l'on veut laisser au problème toute sa généralité, de considérer ces deux nombres au même titre comme infiniment petits du premier ordre, leurs carrés et leurs doubles produits étant du second ordre. Envisagée de cette manière, la solution du cas général est aussi simple que celle du cas particulier des traités classiques. Pour conserver en évidence l'homogénéité de l'équation, on prendra pour constantes les quantités K, R et v^ définies par les relations ci-après : on prendra en outre pour variable la quantité t donnée par l'égalité z = cos6i — cosSr,. L'équation du problème devient alors Mn^5.,|. Dans cette expression, la constante r„ fait double emploi avec une des composantes '\i\ et Ô^; elle est conservée pour abréger les écritures. On sait que l'équation /"( j) == o admet trois racines dont deux, s, et £0, sont comprises entre — i — cosOj, et -f-i — cosO,,, et la troisième entre cette dernière limite et -i-:io; on sait enfin que la variable £ reste com- prise entre s, et £>. Lorsque, (^oCtR- restant les mêmes, R croît indéfiniment, la fonction /(e) tend vers £-; par suite les racines £, et t.^ tendent vers zéro. On voit, en outre, que les racines du trinôme du second degré, formé par les trois der- niers termes, seront de l'ordre de -pet de -^i c'est-à-dire du premier 532 ACADÉMIE DES SCIENCES. ordre, ainsi que les valeurs de t comprises entre elles. Les différences entre les racines e, et £o et les deux racines du trinôme sei'ont du second ordre. La fonction /(t) comprendra donc des termes du 2^, du S*" et du 4*^ ordre, et l'on pourra ne conserver que ceux du second ordre. Il viendra ainsi Si l'on pose on aura, en négligeant les termes du second ordre, £ =r cosÔ — cosô, = — n iin9„, et, par suite, en substituant dans l'équation (2), sin^e,/dv\- ., . „. . 3. /K-^ +;\ , . ,. 0';- R'^ \dtj - ' ' ■ ' "\i\' RJ ' "R Si l'on pose 4cosV-(|:-|)si„ô,„ l'équation du mouvement devient d'où l'on tire en intégrant f„ ,„ ('0 (4) Ô = ô„+-j^cosV;--^cos(R/4-V;,). On déduit ensuite aisément de l'équation des aires ^'=.j>; + 4;^cosv;-^^cos(R.-.v;,), d'où, en tenant compte de la première des équations (3), SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- 533 d"où enfin (5) ,,^j.„^_^i_.i„Vi + ^,__^si„(R.H-Vi). • Interprétation géométrique des résultats (4) et (5). — Aux termes du second ordre près relativement à -^i le mouvement délini par (4) et (5) est celui d'un point M qui décrit un petit cercle de la sphère avec une vitesse angulaire constante R; le centre O de ce cercle étant entraîné lui- même avec une vitesse de précession azimutale égale à-jy- Les deux mou- vements s'effectuent dans le même sens autour du zénith Z, et du centre du cercle. Le rayon du cercle est égal à —-, l'angle V'= R/-f-('i, est celui que forme le rayon sphérique OM à l'instant /avec la direction zénithale OZ du cercle vertical. Enfin les coordonnées du centre O sont : Distance zénithale 5^. r= 5„ -f- -7|- cosV'd Azimut 'h ='J;o-(- -jy sin V|| Ce mouvement est analogue au mouvement cycloïdal, et la trajectoire affecte des formes analogues à la cycloïde accourcie, à la cycloïde, ou à la cycloïde allongée suivant que la vitesse aux points les plus élevés est négative, nulle ou positive, c'est-à-dire suivant que, en valeur absolue, on a si'i f/o-j^ <, = ou > ('„. ou, encore, suivant que la différence des carrés : e^t négative, nulle ou positive. Exemple. — Pour éclairer ce qui précède, voici un exemple dont les données sont très plausibles (p est le rayon de gyration du solide autour d'une perpendiculaire à son axe). Les unités sont du système C G. S. r, ,., ,. , ,, q8i X / , I . ,, irs 0- .j ' 00 534 ACADÉMIE DES SCIENCES. On obtient alors R-^ - 10^ ^ '' i = ^' |f'i"». = ïc,.,e„. 100 — , ï ro' R ^cosV„=. (F:-'lf)'".=^=^-'"- ^sinV,, 1 00 \ '■ 10° R ^ .0-^ -/->('• V„=52"28', ^sin^„:^-.o'.7. R ~7 981 •jo X 2r 9 = ',5° -h 4', 6 1 — 7', 56 cos (36oo= / -h Sa» 28' ), — I — î 10' Il ",90. 1]; r= (];„+ 8', 48 + 1 1°,95^ — 10'. 7 sin(3<)00°/ + 52°28'). CHIMIE ORGANIQUE. — Contributions à l'élude du benzhydrol ; préparation du benzhydrol ou du tétraphènyléthane symétrique (suite). Note (^) de MM. Paui. Sabatier et M. Murât. 1. Dans une Communication récente ('), nous avons indiqué que la préparation du benzhydrol, pratiquée par nous en faisant agir soit l'aldé- hyde benzoïque, soit leformiate d'élhyle, sur le bromure de phénylmagné- sium, nous avait conduits à un rendement minime. La cflaje . , „, ,„, / R T',„ étant la température moyenne de la Terre, on trouve T,„ = i6" C. environ et T' = 34° à l'équateur, ce qui est une vérification assez exacte. Si l'on applique cette formule aux conditions passées, on trouve que la température devait atteindre 90" C. à la latitude de 80°, lorsque le rayon du Soleil atteignait une fois et demi le rayon actuel, R = i,5. Il y aurait de cela 2 millions d'années environ. La vie ne pourrait pas remonter plus haut et elle aurait commencé à apparaître vers les pôles. On calcule de même que, dans un peu moins de 2 millions d'années, le rayon du Soleil étant réduit seulement de -^, R = 0,9, la température sera tombée sur la Terre au-dessous de zéro, même à l'équateur. La surface de la Terre sera complètement glacée et la vie à peu près impossible. La planète Mars est ainsi gelée depuis longtemps. Si l'on se reporte à la nébuleuse primitive dans l'hypothèse de Laplace, il faut admettre que le rayonnement du Soleil, condensé ou non, produi- sait, à la distance de la Terre une température de 0000° environ, capable de maintenir à l'état de vapeurs les éléments constitutifs de notre planète. Cette température, 10 fois plus considérable qu'actuellement, exigeait un rayonnement 10 000 fois plus intense, qui aurait suffi à épuiser toute 54o ACADÉMIE DES SCIENCES. Ténergie de condensation de la nébuleuse, en quelques milliers d'années seulement. C'est pendant ce trop court intervalle de temps que la nébu- leuse de Laplace aurait dû arriver à se condenser en formant les planètes. 2. On peut étudier également le refroidissement de la Terre et sa durée, par les données directes que nous possédons. C'est ce qu'ont fait Fourier, puis Lord Kelvin, etc., dans une hypothèse simple. La température inté- rieure est supposée uniforme au début dans toute la masse et la température extérieure constante pendant toute la durée du refroidissement. On obtient alors les relations u est le degré géothermique, ou accroissement de la température T avec la profondeur .r; / le temps écoulé; To et T, la température initiale ou centrale et la température extérieure ou superficielle; K, c, p, le coefficient de conductibilité, la capacité calorifique et la densité du milieu. Or, la solidification de la surface n'a pO avoir lieu qu'à 800", température de fusion des roches. Auparavant le refroidissement avait lieu par courants de convection et non par conductibilité, et les formules ne sont plus appli- cables. On fera donc T„— T,= 800°. De plus, la conductibilité des matières sous-jacentes, supposées métal- liques, intervient dans la formule. Il sérail insuffisant de faire entrer en ligne de compte la seule conductibilité des roches superficielles. Si donc on prend pour a les valeurs relatives au fer, on obtient de 260 à 820000 ans. Pour celles relatives aux roches, on a de 4 à i'-^ millions. La moyenne est de quelques millions d'années, avec la faible précision que permet la méthode. Mais, comme nous venons de le voir, la température superficielle ne s'est abaissée que progressivement à la température actuelle, et l'on peut consi- dérer celte chute de la température extérieure comme une variation périodique à très longue période, à l'image des ondulations calorifiques diurnes et annuelles et qui aurait duré un quart de période. Les éludes théoriques et expérimentales montrent que ces variations de chaleur se propagent comme des ondes amorties. La température T, au SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- 54 1 temps /, à la profondeur a-, csl ï — T, = (T„ — Ti )p-='-^ sin {f.,i — x.r ). I / M 2 - a = -i/ -, w= — -, /, étant la période. Ici le temps écoulé depuis l'onijine sera / = -/,. On obtient alors pour la chute de température avec la profondeur à la sur- face : — «(To — Ti ) (sinoj/ -f- cos,',)t ], et au bout d'un quart de période, c'est-à-dire actuellement, I /V/T\ On en tire ,_7:»MT„-T,)- C'est la même formule cpie dans riiypothèse de Fourier, établie ici d'ui^e — 2 façon plus simple, mais le temps est multiplié par '-^ = 2,4*) Il reste de 4 l'ordre du million d'années. Cette nouvelle détermination ne fait que con- firmer la première, sans lui donner plus de précision. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la capture des comètes par Jupiter. Note de M. Fessexkoff, présentée par M. P. Appell. Je suppose essentiellement cpie les comètes pénètrent dans le s\slème solaire ayant une vitesse parabolique cpii, avec la même probabilité, peut être supposée orientée de toutes les façons. En notations usuelles les élé- ments d'une orbite parabolique sont (7, /', co, iî. Il est évident qu'on peut s'attendre généralement à toutes les valeurs possibles pour ;', oj, il. Cher- chons la probabilité d'une distance périhélie q. Supposons qu'à l'instant initial aux limites de la sphère d'activité du Soleil les coordonnées d'une comète soient ■A. = /"o- .n=o, -0 = 0 el cjue les composantes de la vitesse V formant l'angle a avec le rayon vcc- 542 ACADÉMIE DES SCIENCES. tour soient D'après l'intégrale des aires, nous avons /■„Vosino!=:v'2/.V^, d'où, comme V^ = — , '■» . q =3 /■„ sin-a. On peut dire avec la probabilité p^= — que la vitesse en question est comprise entre a et a + r/a; il en résulte pour la probabilité correspondante de q dq T-slq ( i\ — q ) où dij est un accroissement fixe de q. Envisageons maintenant comment varie la probabilité qu'une comète sera captée par Jupiter en fonction de l'inclinaison / par rapport au plan de l'orbite de ce dernier. Conformément aux idées générales imaginons Jupiter entouré d'une sphère d'activité de rayon p. Cette sphère décrit un tore circulaire le long de l'orbite de la planète. La position de Jupiter sur cette orbite peut être absolument quelconque. Con- sidérons une orbite parabolique quelconque. Si elle ne touche pas le tore, la probabilité en question est zéro. Si, au contraire, elle le coupe, la proba- bilité est, évidemment, proportionnelle au temps pendant lequel la comète restera dans le tore, ou tout simplement à la longueur de parabole comprise à l'intérieur. Prenons l'orbite cométaire pour le plan xy^ l'axe Ox étant dirigé vers le nœud ascendant. Le problème peut être résolu au moyen des deux équa- tions : (a; sinoj — y cosw)- =t l^q{q — x coso) — y sin w) et \\l ■''' -t- J)''COs'-'< — I )" + /" sin-/ = p-. Le rayon de l'orbite de Jupiter est pris égal à l'unité. Comme la réso- lution rigoureuse de ces équations est impossible, introduisons les simpli- SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- 5/j3 ficalions suivantes. Vu la petitesse de p, nous pouvons considérer la portion de la parabole à l'intérieur du tore comme une ligne droite dont l'équation serait a{.r — i) -H -by -t- (■ := o. où (/ :=:2siii-'&j -i-4^ cos tj). /' = — 2sin&j cos t.j + 4'/ sin 6i, c =i sin-oj -(-417 cos'u — a'I'- D'autre part, pour des valeurs de i suffisamment grandes, on peul admettre que lïntersection du tore avec le plan de l'orbite cométaire est une ellipse dont l'équation est {.V — \Y + y'-iu\''-i=zf-. Ces équations donnent immédiatement pour la partie de la parabole com- prise à l'intérieur du tore l'expression suivante qui est assez commode pour le calcul ,, 4?'{' — A cos- i) — B un- i --- ~ — '1 ï — ' T'^ ' (1 — A cos- 1)- où (sin-ti) H- 2^/ cos w)- 4'/-+ sin'^ci et , (sin-f,j — I\q- -i- i^cosco)- B = 11/7- H- SI 11 -01 Les valeurs de q et de co qui donnent les / réels forment une certaine aire définie par la formule /sin-oi . En adoptant, d'après Tisserand, que p = o,o()2 et en appliquant les procédés connus de rintégration mécanique, j'ai obtenu pour la probabilité des grandes perturbations les valeurs suivantes : i =: ç)o Probabililé= i,oop^ 60 » I i'20/>o 45 » ' ,^^l>o 3o » 2,02/J„ i5 » 3,98/'^ o » 62 , 68 /?„ La transformation d'une orbite parabolique en ellipse ou en hyperbole dépend de la position respective de la comète et de Jupiter. Comme celle-ci peut être absolument quelconque, ceschiflVes donnent également la proba- bilité que la comète sera captée et restera dans le système solaire. Ces résultats se trouvent en accord avec les observations. En effet, tandis que les comètes non périodiques possèdent toutes les inclinaisons possibles, les comètes périodiques, au contraire, se meuvent dans les orbites généra- lement peu inclinées sur l'écliptique. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à l'Observa- toire de Lyon, pendant le quatrième trimestre de 1913. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. B. Baillaud. Le nombre des jours d'observations dans ce trimestre a été de 56, et les principaux faits qu'on en déduit se résument ainsi : Taches. — Par rapport aux résullals précédents ('), le pliénoniène des taches a augmenté : on a, en effet, 5 groupes avec une aire totale de 86 niillionièmes, au lieu (le 3 groupes et 25 millionièmes. ~ D'autre part, le nombre des jours sans taclies diminue : leur propoition est de 0,76, au lieu de 0,85 précédemment. Dans leur répartition de part et d'autre de l'équateur. on a noté ■?. groupes au (') Comptes /enc/iis. i. 157, p. 1120. SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1914. 545 Sud au lieu de o et le même nombre de 3 au Nord; enfio, leur latitude moyenne est de —24° et +20", tandis que dans le troisième trimestre elle était de H-i2<'. Le dernier groupe de l'année, le plus impoitant du quatrième trimestre, a pris naissance dans la matinée du 29 décembre, à 4-22° de latitude; il n'existait pas au moment d'une première observation faite à 9''3o'", mais était en voie de formation à f i''35™. Régions d'activilé. -- Les groupes de facules ont diminué en nombre et au"menlé en surface : on a, ed'ectivement, 17 groupes et 8,3 millièmes, au lieu de 26 groupes et 6,8 millièmes, auparavant. Leur répartition entre les deux hémisphères est de 8 groupes au Sud. au lieu de 9, et de 9 au Nord, au lieu de 17. Tableai 1. — Taches. Dates Nombre Pass. Lati lu des moyennes . Surfaii> extrêmes d'obser- au mér. -^i - — -^^ — moyennes d'obserr. rations, central. S. N. réduites. Octobre. — n,.îS. 6- 0 2(-28 i 7,"' > '!o,3 24j. -t-20 u -Hl()°.() Novembre. — 0,9',. 2fi I 20 , 2 —26 —26" » Dates Nombre Pass Latitudes moyennes. Surfaces exlièmes d'obser- au mer. ^i.. — - — - moyennes d'obserr. Talions, central. S. ^. réduites. Décembre. — i '.t- >i 2 10,5 —22 0^ 2 1 5>,9 ij- H-2 2 — 22" i6 ■27 Tableau II. — Disiribiilion des taches en latitude. Sud. 90". 40% 30". Somme. 0". 10". 2U". 30". 40°. 90°. mensuels. Surraces totales réduites. Octobre.. . . . Novembre. . . Décembre. . . Totati\. . . . 38 5 si; Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Snd. 90°. 40". 30°. ÎO". 10". 0". Somme. Octobre. . . Novembre. . . Décembre. . Tgtau-s. . . I I 1 1 2 » :} I c. R.. 1914, 1" Semestre. (T. 158. N° 8.) Tutaux. mensuels. .Surface tuiales réduitB* 0". 30". 40". •> » 3 J,2 1 » i '-> 3,2 — — — — 2 1 I 1"T 8,3 546 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la méthode (le Lciplace. Note de M. J. Darmois. Considérons une équation aux dérivées partielles du type de Laplace d'^z ùz , dz — -H «^r- -h h-— +CZ — 0. ox oy ar oy admettant une solution de rang i H- i par rapport à .r, soit (T) .. = AX-+-A,X'-r-...+ A,X"-). Donnons, à la fonction arbitraire \,i-\-i valeurs X,, Xo, ..., X,v:.. Il existe évidemment, entre les solutions z correspondantes, la relation linéaire et homogène (2) ^'/._o dont les coefticients ne dépendent que de œ. Elle a donc la forme Il =1+1 (2') ^ ç/,;/, = 0. h = \ Réciproquement, si une relation de cette forme a lieu entre i '+ 2 inté- grales de l'équation donnée, peut-on en conclure que la suite de Laplace relative à cette équation se termine et après quel nombre d'opérations. Celte équation, posée par M. Darboux, a été résolue dans sa généralité par M. Goursat ('). Plus récemment, elle a été reprise et un peu étendue par M. Enrico Bompiani ('-). Il est remarquable qu'on puisse déduire, des notions introduites par M. Darboux dans cette théorie, une solution directe et complète. (') E. GoLiiSAT. Sur les équations linéaires et la méthode de Laplace [American Journal of Mathematics. vol. XVIII, 1896 et Leçons sur l'intégration des équations aux dérivées partielles du second ordre^ l. II, 1898). ( '-) E, Bompiani, Hendiconti del Circolo matematico di Palermo, 1" semestre 1912. SÉANCE DU 23 FÉVRIER I914. 547 ÏNous ferons les hypothèses suivantes : 1° Il n'existe pas d'autre relation de la forme (2') où figurent moins de t-+-2 solutions ;/,. En particulier, les solutions Z/, sont linéairement indépendantes; 2° Les coefficients ;/, sont supposés linéairement indépendants, c'esl- à-dire que 1 ^1 Si nous remarquons que les ?/, de la relation (2) no sont autres que les adjointes (' ) des quantités X^, nous sommes conduits à poser A /, -7- : ) Ces formules définissent les quantités X^ adjointes des z^. On a les relations (-) : 2 :'„x;; =0 (A solutions de l'équation donnée. La méthode donnée s'applique à cette relation, où les coefficients sont devenus linéairement indépendants. AXALYSE MATHÉMATIQUE. Sur /'éirilualioTi des distances dans /'espace fonctionnel. Note de M. G. Pii:K, présentée par M. Emile Picard. Dans une Note précédente ( ' ), on a indiqué quelques propositions concernant la valeur de l'intégrale o, i étant deux fonctions positives, convexes et normées selon les relations / cp- ilx = 1 . / 'l- dx = I . • Il •■ 0 Je me propose de donner ici un théorème plus général et donl les propo- sitions rappelées ne sont que des cas spéciaux. Une fonction positive, convexe, normée cp('), ne peut pas surpasser la valeur \'3. Spécialemenl on doit avoir lieslreignons l'ensemble des fonctions à considérer par les conditions 9(0)?:/?, 9(1)^7, p, (j étant deux nombres positifs et inférieurs ou égaux à v3- On peut choisir deux arcs &„, Sr,, positifs et ne surpassant pas :^> de telle façon que ■ (r. .\ y/=r2Sin.j„, y::=2sinl — — -■, ). (') l'Ii. TRiNK el G. l'icK, Comptes lendits, ( l."j8. |i. ^o'^. 55o ACADÉMIE DES SCIENCES. Alors on voit sans difficulté que des fonctions convexes, normées, satisfai- sant aux conditions établies, n'existent qu'au cas Parmi ces fonctions, il y en a trois qui jouent un rôle spécial dans le théorème qui va être indiqué. Ce sont les fonctions positives, linéaires, normées tp^^, tp^^, ç^.,.^, , qui sont définies par les conditions - 0 2 la valeur cos^^^-^ — —^ et aucune qui donne à cette intégrale une valeur plus petite. Par là, notre proposition est démontrée. L'ensemble des fonctions peut être restreint par d'autres conditions que celles supposées précédemment, par exemple par des conditions concernant les dérivées aux extrémités de l'intervalle fondamental s'(o) et cp'(i). Le théorème suivant peut se ramener au premier : La distajice sphérique de deux fonctions positives, convexes, normées, qui satisfont aux conditions '^'(o)^2v/3sin( I — &„), !p'(') = 2\ 3sin/^ est tout au p tus égale àz^ — '^^,, et cette borne n'est atteinte que par les deux fonctions cp^ , ^^ ; la distance sphérique entre une fonction de ladite espèce et la fonction ©^ .^ ^ est tout au plus égale à — — ^'• ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur Vévaluation approximative de la plus petite valeur caractéristique de quelques équations intégrales. Note de M. Ph. Franck, présentée par M. Emile Picard. Soit K(5, /) un noyau défini, positif, symétrique. Soient, pour l'intervalle de o à I , )^i, Xo, . . . ses valeurs caractéristiques, toutes positives, suivant la grandeur croissante, et soient cpi(*), 92(*), ••• les fonctions caractéris- li(jues correspondantes. En posant «- 0 «^0 (>) J(^)-=/ / M^,t)^{s)^{L)dsdl 552 ACADÉMIE DES SCIENCES. on a le développement absolument convergent où (3) 0.= f i'{s)o,.{s)ds. Si J> (■?) est supposée normale, il suit de ( 2 ) (4) J(']>. et nous aurons, en posant .r = -^> (6) J{i)<^mtif/iies, t. \XI\ , 1910, p. aSo. SÉANCE DU 23 FÉA^RIER I914. 555 d'un élément, qui résulte d'un certain élément initial i*. en effectuant dans le plan la transformation S„. Le groupe des paramè Ires exprimera alors comment les éléments d'ordre /' — 2 sont transformés par le groupe G. Car on a (E„)S„=(E)S„S«=(E)S,= E,. Les expressions fournies par la relation (i), ne sont autre c\\ose (\\xe\Qi coordonnées cova- rianies de M. G. Pick dans sa géométrie intrinsèque (' ) du groupe G. On constate en effet = = (7)S„=i>-)S,;Sa= (-tOS.,, c'est-à-dire r«on arbitraire et c une fonction de .r qui tend vers une valeur ditférentede zéi'o v^^. Il faut tout d'abord que l'une des extrémités du côté AB soit un point double. Si c'est le point B d'abscisse plus grande et si A,, OL- et A^, a.j sont les nombres correspondant à ce point, alors on a la condition nécessaire (3) iJ.\,-\j^o (') Ueber singulàre Ptintite der Differenlialglcicliungen ersler Ordnung. Gôliingen, VV. F")'. Kaeslner, 1908. SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- 557 On montre alors que les nombres k\, v^ doivent satisfaire aux deux équations (4) /'(«;- «;•-!) = ', A-A',(^j-Hp.A;._, = o, si c'est le membre A'._, , a._,, qui correspond au point le plus voisin de B, sur le côté AB, ce qui donne a!-— a'-_, valeurs de r„. En introduisant la fonction inconnue v — «'o = "C et la variable indépendante u = j^^^ dans l'équation (i), on la ramène à la forme suivante (5) » 4^ =? + *(«)-t- ?*"(?■«) où ^(C U) est holomorphe en 'Q. Cette équation possède une infinité d'in- tégrales tendant vers zéro, et pourvu que Mo, '(„ soient assez petits en valeur absolue, il y a une intégrale unique de cette équation égale à 'C^ pour J'ai abordé récemment la question bien plus difficile analogue pour les systèmes des deux équations (6) (iAj«'jî'^.ri^)^ r=i;A(')j,/«i'y^i'>x3(" (:^Aj». ^,,r^) ^ =:2A(^) vf^^r?^^'.rP(^'. en cherchant à satisfaire à ces équations par des intégrales de la forme (7) y, = i',xV<(\ogicy-,. j,= r.,,r!^=(logj" )'■■... où [A,, ijt.2 correspondent à une face déterminée du polyèdre de Puiseux dans R3. Si l'on envisage un des côtés AB de la projection du polygone frontière de la face envisagée sur le plan des a,, a,, on voit que les nombres k,, k., doivent être proportionnels aux cosinus et sinus de l'angle de la nor- male à ce côté avec l'angle des a, . Les nombres r", f", vers lesquels tendent les fonctions (^,, v^, doivent tout d'abord satisfaire aux deux conditions suivantes : (8) I (jL2<'»2Acf'.'f'-iA<^'rf''"rf^\ les sommes étant étendues aux membres des équations (6), qui corres- pondent aux points situés sur le côté AB. Cela donne une condition d'exis- tence, car ces deux équations ne sont pas satisfaites en général. 558 ACADÉMIE DES SCIENCES. On cherche maintenant la parallèle la plus voisine du côté AB, qui contient des points a,, aj, projections des points situés sur la face considérée du polyèdre. En général^ la distance des deux parallèles donne le facteur de proportionnalité des nombre X,, X.,, qui sont alors rationnels. Puis, l'étude du système d'équations obtenu en transformant le système (G) au moyen de la substitution ,-,'» = ?„ <',-r«r=Ç„, logx il permet d'obtenir une seconde condition algébrique que doivent satisfaire v\^ v\^ qui sont ainsi déterminés. Il faut alors appliquer la méthode des approximations successives à un système de la forme suivante : (9) . '" . ■ ce qui, à notre connaissance, n"a pas encore été fait, et qui présente des difficultés très considérables. Mais dans le cas envisagé^ on parvient tout de même à bout, en généralisant les recherches de M. Bendixson (') (et trai- tant tout dans le champ complexe, bien entendu). Si la partie réelle de a -H |î est positive, on a oc' intégrales du système (9), et si la partie réelle est négative, on a ao^ intégrales tendant vers zéro. Tout ceci ne se rapporte qu'au cas que l'on peut regarder comme général. La même méthode permet d'établir l'existence, sous des conditions supplé- mentaires, d'intégrales doublement logarithmiques (10) »■,= ria-^(loj>'a.')''" ('o« log"i')''"r 72= r2.f^(logj;')''=' (log loga-)*... 11 faudrait ensuite étudier les cas de nombres p. et k irrationnels. Tout ce qui a été fait jusqu'ici pour l'étude du système (6) ne peut être regardé que comme une première étape. Il faudrait maintenant approfondir cette étude en employant des considérations analogues à celles que M. Dulac a appliquées avec tant de succès à l'étude d'une équation unique (i). (') Voir l'exposition des reclierches de M. Bendixson el les recherches antérieures de M. Poincaré et de M. Picard dans le Traité d'Analyse de M. J'icard. SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1914. 559 PHYSIQUE. — Vérifications nouvelles des lois de transparence de la matière aux rayons A', dans le cas spécial des compleres minéraux. Note de MM. Louis Bekoist et Hippolyte Copaux, présentée par M. Lippmann. Les lois de transparence de la matière aux rayons X, établies il y a quelques années par l'un de nous ('), ont montré que cette transparence est une propriété essentiellement atomique : à masse égale par unité de sur- face exposée, et pour une même qualité de rayons X, les éléments sont d'autant moins transparents que leurs poids atomiques sont plus élevés. Les masses d'égale transparence (équivalents de transparence), dont les inverses représentent, à un facteur constant près, les coefficients d'absorption massique correspondants, vont généralement en décroissant quand les poids atomiques augmentent et sont représentées, pour l'ensemble des éléments, par une courbe bien déterminée pour chaque qualité de rayons X, cette qualité étant définie par le degré radiochromométrique corres- pondant. L'aljsorplion élémentaire ainsi définie est, en outre, une propriété essentiellement addilive, se conservant sous quelque état physique, sous quelque état de combinaison ou de mélange que se trouvent engagés les atomes, ce qui permet de calculer l'équi- valent de transparence (et par suite le coefficient d'absorption) d'un corps quelconque, composé ou mélange, de composition définie, à partir des équivalents de transparence des éléments dont il est formé, par la formule M _ •^ m où M, m, etc. sont les masses élémentaires composantes; E, e, etc., les équivalents de transparence correspondants, pour la f[ualilé de rayons X einployés. Ces lois, fréquemment appliquées depuis en radiologie médicale, offrent aussi à la chimie une méthode rapide, soit d'analyse qualitative et quantitative, soit de contrôle de la pureté des corps, soit enfin de détermination ou de vérification des poids atomiques {^). Il nous a paru intéressant de continuer la vérification de ces lois, précé- (') Louis Benoist. Lois de transparence de la matière aux rayons A^ {Comptes rendus, 11 février et 4 mars 1901; Arciiiies d'électricité médicale: Journal de Physique, 1901 et suiv.). (-) Louis Besoist, Méthode de détermination des poids atomiques fondée sur les lois de transparence pour les rayons X : poids atomique de l'indium {Comptes rendus, 2.5 mars 1901). 56o ACADÉMIE DES SCIENCES. demmenl établies par l'élude d'un grand nombre de corps simples et composés, en nous plaçant dans le cas particulier de cette classe de sels minéraux, dits complexes , où les éléments sont chimiquement dissimulés, comme si leurs propriétés étaient remplacées par celles de groupes d'élé- ments ou radicaux. On sait en effet que d'autres propriétés, également réputées additives,ne le sont que pour certains types de combinaisons ; tel est le cas de la réfraction et du coefficient d'aimantation moléculaires, dont l'additivité est troublée par les changements de fonctions. Il en est même ainsi de la chaleur spécifique, qui, d'après des travaux récents, n'obéit pas toujours à la loi de Neumann-Kopp. Nous avons donc choisi trois sels minéraux, franchement complexes, le ferrocyanure de potassium [Fe(CA/,)'']k^ le chlorure purpuréo-cobaltique, ou chloropentaminccobaltique, [Co(AzH3fCI]CIS et le silicomolybdate de potassium [Si(Mo20")«]K'ir'+i6II-0. Nousavons calculé, d'une part, leurs équivalents de transparence d'après la formule ci-dessus, à partir des équivalents des corps simples constitutifs établis antérieurement, pour des rayons de degré 8B. ('); nous avons déterminé expérimentalement, d'autre part, soit lluoroscopiquement, soit radiographiquement, les masses de ces composés qui, réparties sur i™"' de base, donnaient la meilleure égalité de transparence avec un étalon convena- blement choisi (2o''s, 8 d'aluminium) pour des rayons X de degré aussi voisin de 8 B. que possible. Nous avons obtenu les résultats suivants : ' 1° Feriocjaiiure de potassium [Fe(CAz)«]K^; La formule rappelée précédemment donne 32Q, 1 f)6 -a 84 1 17 ■ I-: a, 7 70 ji,4 <3,5 (Fe) fC') (Az«) (K'') (' ) Voir la cotiiiie insérée dans le Mémoire précédemment ra|)pelé. SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- 56l soit Ecalculé = 7"*»' 95 ' ; or on trouve '^mesuré — 7 "'9 1 les rayons employés étant de degré 7 B., et les égalités photoiiiélriqiies étant réalisées à moins de 5 pour loo près. 2° Chlorure purpuréo-cobaltique [Co{\a\P y- CA]CT-. F , • 'U n- ^calcu e — / ■ ' y / » E — tM '-'uie>ur« — / 3° Silicomolybdale de potassium [Si(Mo^O')=]K»H*4-i6H20 : Ecalculé = 2"lï, 29, ^mesure — ^ ",-J'J. On peut remarquer que la légère différence, toujours de même sens et par excès, des nombres mesurés avec les nombres calculés, s'explique par le fait que les rayons employés ont été constamment d'un degré ladiochro- mométrique légèrement inférieur à celui qui correspond, en moyenne, aux valeurs employées pour le calcul et déterminées autrefois. La concordance entre les nombres calculés par application dos lois de transparence, et les nombres mesurés est donc très satisfaisante, el ces lois, en particulier la loi d'additivité, continuent à se vérifier exactement, aussi bien dans le cas des complexes minéraux que dans tous les autres, au degré d'approximation des mesures pbotométriques, soit à 5 pour 100 près, au moins. Dans une seconde série d'expériences, nous avons réalisé de nouvelles applications de ces lois à la vérification de plusieurs poids atomiques. ÉLECTRICITÉ. — Sur la mesure de potentiels électriques à distance sans fil. Note de M. B. Sailard, présentée par M. J. Violle. En ionisant fortement l'air compris entre un corps chargé d'électricité et un conducteur porté au potentiel du sol et isolé, il se produit un trans- port de charge et les lignes de forces subissent une perturbation; il s'ensuit que le conducteur isolé s'élève à un potentiel réel, supérieur à celui corres- pondant à la valeur du champ à cette distance dans l'air non ionisé. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 8.) 7^ 56; ACADEMIE DES SCIENCES. Si le conducteur est disposé en prise de potentiel et relié à un électro- mètre, des indications de celui-ci on peut conclure le potentiel du corps chargé, pourvu que les conditions du dispositif soient bien définies. La valeur du potentiel lu sur l'électromètre et la vitesse avec laquelle l'équilibre s'établira dépendront du potentiel réel du corps chargé, de la distance qui le sépare de la prise de potentiel, de l'intensité du courant transporté par ionisation, de la capacité du )nontage et enfin du rapport entre l'intensité du courant du corps chargé et la fuite électrique du sys- tème de mesure, toutes choses égales d'ailleurs. J"ai étudie le phénomène ci-dessus signalé en vue de la réalisation d'un dispositif pratique permettant la mesure de potentiels électriques à distance, sans fils. Principe. — Un disque garni d'une substance fortement radioactive sert simultanément de source ionisante et de prise de potentiel; ce dispositif, reposant sur un support isolant, est relié à un électromèlre à lecture directe indiquant immédiatement la valeur du voltage régnant au niveau de la prise de potentiel. Description. La prise de potentiel est constituée par un disque métal- D lique portant un écran Ra d'un diamètre de 48™°', garni d'une certaine quantité de sel de radium assez pur. Le disque est vissé dans un autre pla- teau métalli(|ue F d'un diamètre de 90"™, lequel est fixé au bout d'une tige métallique arliculée C. Cette tige est maintenue par un tube en ébonite T long de 180'"'", servant de support isolant et disposé sur un socle métallique O. L'extré- mité inférieure de la tige C est reliée, au moyen d'un filmétallique mince SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- '^63 pouvant avoir une longueur de quelques mètres, à la borne d'un électro- mètre dont j'ai précédemment donné la description ('). Cet instrument est caractérisé par ses faibles dimensions, par son aiguille rigide se déplaçant sur un cadran fixe divisé directement en volts et permettant ainsi un maniement et une lecture semblables à ceux d'un voltmètre ordi- naire. Sa capacité est de l'ordre de 6 U. E. S., celle de l'ensemble du montage de i5 U. E. S. environ. Fonctionnement. — En disposant le système (-) composé du récepteur relié à l'électromètre par un fil long de So™ environ, aussi libre que possible, c'est-à-dire à distance de tous objets, on peut faire les expé- riences suivantes : on frotte légèrement un morceau d'ébonite ou de cire à cacheter, et on le pose à une distance de So'™ environ du récepteur; l'aiguille dévie alors jusqu'au maximum de sa course : 35o volts. Cette même expérience réussit à une distance plus forte, jusqu'à 60™ et plus, avec un morceau d'ambre légèrement frotté ou avec une pellicule de celluloïd frottée entre les doigts. Avec une petite machine statique, l'expé- rience peut réussir à plusieurs mètres de dislance en mettant l'un de ses pôles à la terre: il en est de même avec une bobine de Ruhmkorff" ou n'importe quel transformateur de haute tension, si l'on redresse le courant par un moyen quelconque. L'électrisation (due au glissement) des cour- roies en cuir ordinaire peut être démontrée à une distance de i™ ou plus de la courroie en mouvement. Il en est de même avec les machines quelconques dont des organes en mouvement sont constitués par des substances isolantes, telles qu'il y en a dans l'industrie textile, par exemple. Enfin, la démonstration réussit très bien à quelques décimètres de dislance avec du papier sec frotlé entre les doigts ou avec des fibres lextiles en les étirant. La soie et la laine accusent ainsi une forte électrisation. En entrant avec l'appareil dans une de ces usines, l'aiguille dévie instan- tanément à une distance de plus de i"" de l'endroil où a lieu l'opération. Indications en fonction des conditions. — En chargeant une plaque métal- lique D d'un diamètre de 160™"' à différents potentiels provenant d'une source constante (accumulateurs) et en variant la distance entre ce plateau et l'écran du récepteur, on obtient les indications suivantes de l'électro- mètre : '(') Comptes rendus, t.. 157, igiS, p. 768. (-) Construit par la Société d'Appareils de Mesures. 564 ACADÉMIE DES SCIENCES. Polcnliel (positif) du plateau D = 950 volts. Dislance entre le plateau IJ et Ra = 30'"'. Distance Vc Itage indiqué entre D et Ra. par l'électromètre cm i5 volts 7o5 20 5oo 25 38o 3o 3i5 35 275 4o 25o 1 ,oo 45 Potentiel Voltage indiqué positif du plateau D. par l'éleclroméirc. TOllS VOlt> gSo 3 I 5 760 255 55o 195 35o i3o 1 5o 5o On voit que dans ces conditions, à i'" de distance, on obtient encore environ ^ du voltage du corps observé. En variant les dimensions du plateau D, les indications cbangent. Ainsi, le plateau étant chargé à ySo volts, à une distance de 25"'" l'électromètre indique 3oo volts si le plateau D a un diamètre de i6o""". Cette valeur tombe à 240 volts si le diamètre du plateau D est réduit à 94""°. Ou bien, à 3o''"' de dislance, dans les mêmes conditions avec le grand plateau D, on obtient 255 volts, alors que, dans le cas du petit plateau, l'indication tombe à 200 volts. Les indications sont d'une exactitude relative surprenante : elles peuvent être répétées avec une précision de 2 pour 100. Les valeurs ci-dessus ont été obtenues avec o^Sji de bromure de radium disposé sur un écran de 48™™. Celte quantité suffit pour obtenir l'équilibre en 2 secondes environ, même lorsque les dislances sont relativement grandes (100'™). L'aiguille de l'élec- tromètre est complètement amortie. En couvrant le récepteur par une feuille mince absorbant complètement les rayons a, les indications ne subissent presque aucun changement appré- ciable. Donc, l'effet est dii presque exclusivement aux rayons [3 et y. Applications. — La méthode ci-dessus s'applique avantageusement à la mesure des hautes tensions, en rendant possible celle-ci à distance, sans contact aucun avec le conducteur. Des mesures peuvent donc se faire sur les lignes aériennes, sans les toucher. Le dispositif permet, en outre, de constater des fuites électriques quelconques. Enfin, celle méthode permet d'effectuer des mesures d'éleclrisalion sur les isolants et sur les corps tournants avec lesquels un contact électrique ne pourrait pas être établi. SÉANCE DU 23 FÉVRIER I914. 565 ÉLECTRICITÉ. — Su?' une nouvelle forme de vent électrique. Note de M. S. Ratner, présentée par M. E. Bouty. Le phénomène connu du vent électrique n'avait été observé jusqu'ici qu'en cas de décharge disruptive. On admet généralement que, dans un champ très intense, une forte ionisation par choc se produit et que le passage des ions, formés à travers un gaz, est accompagné d'une force exercée sur celui-ci. Chattock (') a étudié ce phénomène dans le cas de la déchai'ge disruptive entre une pointe aiguë et un plan métallique. Quelques effets bizarres, observés au cours d'un travail sur le recul des atomes radioactifs, nous ont conduit à déceler le même phénomène dans tous les cas où un champ électrique agit sur un gaz ionisé. Supposons que l'air est ionisé entre deux plateaux A et B {Jig. 1) d'un condensateur et que la densité d'ionisation n'est pas uniforme, diminuant du plateau A (chargé, négativement par exemple) au plateau B. Comme l'ionisation est plus forte au voisinage du plateau A, la plupart des ions positifs formés sont absorbés presque immédiatement par ce plateau et se déplacent d'une longueur très petite, par rapport à la distance, jusqu'au plateau B, parcourue par les ions négatifs. La force exercée sur les gaz, par les ions négatifs vers le plateau B, sera donc supérieure à celle produite par les ions positifs vers le plateau A, et un courant d'air s'établira entre les plateaux dans la direction où la densité d'ionisation va en diminuant. La différence de mobilités des ions positifs et négatifs fait supposer que cetentraînement d'air peut se produire même en cas d'ionisation homogène. Ce courant d'air peut être mis en évidence au moyen d'un dispositif très simple. Deux plaleau\ parallèles A cL B (Jig. i) en laiton, ilonl on peiil varier la distance, sont verticalement montés sur une planche. Le |3iateau B, percé d'un trou dans lequel un tube niéLallique c/ est livc, 6 = 1 relié au soi. Le |jlaleau A, isolé de la planche, peut ê(re porté à des potentiels difléients et est muni d'un petit ressort qui permet de fixer en son centre une plaque métallique/^ couverte d'une couche de radioacli\ ilé induite. Du côlé extérieur du plateau B, en face du tube d, se trouve une palette légère en alu- minium qui est mise au sol par sa suspension en fil métallique. Le plateau B étant plus grand que le plateau A et la longueur du tube d grande par rapport à son diamètre, la palette est bien protégée contre l'influence du champ entre les plateaux. Quand on charge le plateau A, l'nir eiilrainé jiai- les ions vei s le plateau B ]iassL' jiar inertie à (') A. P. CnvTTO.;K. l'hil. Mag., t. XLVIll, 1899, p. ^01. 566 ACADEMIE DES SCIENCES. travers le lube d et frappe la palette en lui imprimant une dtvialion (|ui peut être mesurée au moven d'un miroir ^\-s.i, sur la lige portant la palette. Voici quelques résultats obtenus avec cet appareil : 1° La force exercée sur la palette paraît être assez corisidéi able. Une ionisation de l'ordre de lo"'" ampère suffit pour lui i'aive subir (si tile est munie d'une suspension assez sensible) une déviation appréciable. Dans le cas d'une ionisation forte et d'un cbamp intense, sa suspension fine doit être remplacée par un fil en cuivre de o"'™,! de diamètre. 2° La force exercée par les ions positifs est sypèrieurc à celle exercée par les ions négatifs, et la différence entre ces deux forces est d'autant plus grande que la distance entre les plateaux est plus petite. 3° La force exercée sur la palette est grossièremenl proportionnelle à l'ionisation et à la distance entre les plateaux. 4*" La force exercée par les ions est une fonction assez compliquée de l'intensité du champ entre les plateaux. Quand le champ est comparative- ment faible, la déviation de la palette est proportionnelle à l'intensité du champ, puis, pour une certaine valeur du champ, la déviation atteint un maximum et diminue lentement avec l'intensité du champ. Quand la dis- tance entre les plateaux est de quelques millimètres et le plateau A chaigé négativement on observe même une déviation négative de la palette, ce qui correspond à une dépression entre les plateaux et à un courant d'air de sens contraire. En l'absence de la source ionisante les mêmes conditions ne pro- voquent aucun déplacement de l'image sur l'échelle, ce qui montre que cette déviation négative n'est pas duc à l'influence du champ. La discussi de l'absorption des rayons ulliavio- lets; cette étude permettra en eflet de déterminer la constitution chimique de différents cas de tautomérie et, de plus, de rattacher l'absorption des rayons idtraviolets de la réactivilé chimique des corps. ?s'ous avons montré dans une Note précédente (Cow/)/e^ rendus, I. 157, (^) WEKTEfisTEis, Tlièse. Paris, iQiS. (-) A.-B. WooD, P/ij7. J/a°-., ociol)ie 1913, p. 586. (') JoLï, Pliil. Mag., t. MI, 190^, |j. 3o3. Voir au^si Rutberford, Radioactives s II (/stances. 191 3, p. 326. 568 ACADÉMIE DES SCIENCES. p. 37a), relative à l'absorption par des acides non saturés que la liaison éthylénique et le carboxyl s'exaltent mutuellement d'autant plus qu'ils se trouvent plus rapprochés dans la molécule. Nous présentons maintenant les principaux résultats sur l'absorption par des corps contenant, soit un carboxyl et un carbonyl, soit un carbonyl el une liaison éthylénique. Voici la liste des corps étudiés : 1» Acide pyiiivique et pyruvate d'élhyle : carbonyl-carboxvl-a CH* — C — G — 011 : !l II o o 2° Acétylacétate d'élliyle : caibonyl-car- boxyl (3 ! CH-— C - CH= - C — 0C= H^; i: Il O O 3" Léviilate d'élhyle : carbonyl-carbo- xyl y " CH^ — C — CH^'-CII^— C — OC^H^; II O O 4° Ciolonale d'élhyle : liaison élhylé- nique-carboxyl x CH^— CH == CH — C — OC^H^ 6 5° Oxyde de mésilyle : carbonyl-1. éthy- lénique a GH^^ - C - CH = G O 6° Mélhylisobutylcélone GH' — G — CH- — GH( Z." ■ O 7° Allylacétone : carbonyl- 1. éthylé- nique y GH' — G - GH- - GH^ — GH = GH- ; I. O 8° Mélhylheplénone nat. : carbonyl- I. éthylénique y CH^— G — GH- - GH^ — GFI =G(^^^' ; O 9" Gitral : carbonyl-1. étliyléniques « el e. IIG— GH=: G— G11--GH=—GH =:G^*""' • ■J ^ Il I \GH" O GH' io°Phorone:carbonyl-2-l.éthyléniquesa ^u, /C =: GH — G — GH = G(^ • O Nous présentons les résultats sous forme de courbes d'absorption obtenues en portant en abscisses les fréquences et en ordonnées les logarithmes des constantes d'absorption moléculaires £, calculées dapn's la formule SÉANCE DU 23 FÉVRIER igil[. 569 Loge ^"^ rX l** Pfiorort» 1' Citnl 3* Ojvde de tr / / N..- N 1» fcélont / / / / -■" \ ■•■■..._ •■■.3, / / / / ' / / j 1 1 / / , ^ /V yU: '■.. y // / "^'\, \ / 1 1 II / / / / II II 1! / / \ \ 4' V. 700 >,= 4Z88 800 3750 900 3333 1000 3000 Fig. 1100 2727 1200 2500 1300 Z307 HOO Log.C V5 3.i 2.0 ^_. ^ 1" O.lde de n y Uëlhflhep 3* Âlirlacétoi enone nstun e II, / \.- 4» Mstbyhsol V Acétone- u^icétone V, ; 1 y / 1 ^„'^^ "-^ ^: ^y- / / / 1 // 1 .1 f / V ■■'> ■v.'. LogE 3.0 90D J333 laoo 3000 1100 E7Î7 Fig. 2. 1200 2500 1300 2307 IWO.IO" y r 1* Pyruvate i Z" Acide acétf 'éfhyle ■éfhyh lue / ^ \' 4" Acétone ,"■ ■~\ / A ï ■■■ y p ~^^^^l /^ ^ / V ^^ y^ \ ■>' . ■ v.eoo >.= 3750 900 . 3333 A 1000 300D 1100 2T2T Fig. i. uao 2S0O 13» 3387 IMÏ.tfl, C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 8.) 73 570 ACADÉMIE DES SCIENCES. I =I„.io~^'' (c, concentration moléculaire; d, épaisseur en centimètres). Toutes ces courbes se rapportent aux solutions alcooliques. L'étude de l'acétylacétate comportant une discussion spéciale relative à l'influence de la concentration, du solvant et de sa constitution sera faite séparément. Résultais. — 1° La bande caractérislique du carbonyl (qu'on trouve par exemple pour l'acétone) est influencée par l'existence d'un carboxyl dans la molécule. Lorsque ce dernier est en position conjuguée, la bande du carbonyl est déplacée de 600 U.À. vers le rouge. Lorsque le carboxyl est en position y, il provoque seulement une augmentation de l'absorption sans déplacer la position de la bande; on observe donc seulement un elîet hyperchrome , d'après la nomenclature d'Urbain. 2° La bande caractéristique du carbonyl est influencée par la présence dans la molécule d'une liaison éthylénique. Lorsque cette liaison est éloignée du carbonyl, on n'observe qu'un effet d'exaltation de l'absorption sans déplacement (bypercliromie). Lorsque la liaison éthylénique est en position conjuguée, elle provoque surtout un déplacement de la bande vers le rouge (hypsochromie). Dans ce dernier cas, on voit apparaître dans l'extrême ultraviolet, vers X = 23,5o, une nouvelle bande très forte qu'on doit attribuer à la liaison éthylénique. Si la liaison éthylénique existe seule, cette bande se trouve prol>ablement dans la région ultraviolette de A< 2i44- 3" Lorsque la molécule contient un carbonyl et deux liaisons éthylé- niques qui se trouvent, soit l'une seulement en position conjuguée (citral), -■'fy^ ' soit les deux (phorone), la bande du carbonyl est déplacée vers le rouge I x ■ de 4oo U.A. dans le citral, de 800 IJ.A. dans la phorone; la bande de la I * • • 1 . liaison éthylénique occupe dans le premier cas la même place que dans ,. l'oxyde de mésityle (X = 235o), elle est seulement renforcée; dans le \ second cas, elle est déplacée vers le rouge de 3oo U.A. (A = 2640). Conclusion génér.vle. — Lorsqu'une molécule contient deux chroinophores , ils s^in/luenccnt mutuellement ; si les chromophores ne sont pas trop rappro- chés dans la molécule, il en résulte surtout un effet d' exaltation de l'absorption : c^est un effet hypeichrome. Si les deux chromophores sont voisins, en position conjuguée, il y a en plus déplacement des bandes caractéristiques de chaque chromophore vers le rouge: c'est un effet hypsochrome. SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- 57I RADIOACTIVITÉ. — Décomposition du gaz ammoniac sous l'action de l'éma- nation du radium et influence de la température sur les ejf'ets chimiques produits par les rayonnements des corps radioactifs. >iote de M. EucÈlNE WouRTZEL, présentée par M. A. Haller. Dans une Note récente ('), j'ai communiqué les résultats de mes expé- riences sur la décomposition de l'hydrogène sulfuré par l'émanation du radium. Au cours de ces recherches, j'ai constaté que la quantité d'hydro- gène sulfuré décomposé diminue lorsque la températui'e augmente, toutes les autres conditions de l'expérience restant les mêmes. Il serait intéressant de mettre en évidence l'influence de la température sur les effets chimiques produits par les rayonnements des corps radioactifs, mais les expériences que j'ai etTectuées sur H" S ne donnent pas d'indications définitives à ce sujet. Au cours de la décomposition du gaz H* S, le soufre se dégage sous la forme d'un brouillard très divisé, qui flotte dans l'atmo- sphère du gaz avant de se déposer sur les parois. Ainsi trois hypothèses peuvent être envisagées : 1° L'effet chimique, produit par le rayonnement, diminue lorsque la- tem- péiature augmente. 2" Grâce à la division extrême du soufre dégagé, la recomhinaison spontanée du soufre et de l'hydrogène se produit déjà aux températures auxquelles j'ai opéré. L'effet chimique. produit par le rayonnement n'est pas altéré par élévation de la température et la diminution de la quantité du gaz H-S décomposé est due à la recombinaison plus intense entre le soufre et rhydrogène. . , 3° La recombinaison du soufre avec l'hydrogène se produit sous fin- j fluence de l'émanation. Dans les deux cas, l'effet chimique produit par le rayonnement augmente avec la température, mais l'élévation. de la tempe- : rature est plus favorable pour la recombinaison que pour la détHjm position. La question étant compliquée dans le cas du gaz H-S, il m'a«(Mnblé inté- ressant d'entreprendre l'étude d'une réaction [)ratiquement irréversible et dans un système gazeux homogène. Telle «'st l;i déconiposiiioii df l'am- ; moniac en azote et hydrogène produite par le layoïmemeht de I émanation (') Comptes rendus, t. 157, 1.91Ô, p. 9-29, ' 1 572 ACADÉMIE DES SCIENCES. du l'adiuin. L'étude de cette réaction a déjà été entreprise par Ramsay et Cameron et par Usher. Les propriétés physiques des corps INH', N" et H° m'ont permis d'ap- pliquer à l'étude de cette réaction le même dispositif expérimental, que j'ai employé au cours de mes recherches sur l'hydrogène sulfuré. J'ai réuni les résultats obtenus dans les Tableaux suivants où j'ai désigné par T la durée de chaque expérience, par i> le volume en centimètres cubes du mélange azote-hydrogène à o" et 760""", paryo la pression en atmosphères du gaz NH' dans les récipients à réaction, par q la fraction de l'émanation détruite. Ballon n" 1. Capacité : /'|3''"'',59; rayon : 2"", 170; E„, := 0,0680 Curie. , „ , . T. 1. (/. —• />. ( — ) • Température, de I expérience. ' rj ' \q J '^ I '9)25 '-970 0,1345 i4)65 2,344 29,99 ambiante 2 26,0 2,266 0,1 533 i4i78 2,319 30,07 " 3 25,0 4)768 0,1217 37,54 2,280 79,18 220° V 16, 85 2.992 0,0702 42)48 2,241 9') 26 » 5 3o,85 1,473 o, io58 i3,82 2,212 30,19 ambiante 6 20, 85 0,842 0,0618 13,59 2,199 29,87 » 7 26,45 1,763 o,o635 27,76 2,i84 61,61 108° Expériences 1, 2, 3, 6 : moyenne 3o, i5 Ballon ri" 2. Capacité: 4'""'; rayon : 2"^°', 126. Température ambiante. , „ , . l. i'. g. -• - corr. p. — • de I expérience. 1 'I 'I 1 '9)75 2,160 0,1377 i5,68 i5,68 2,498 3o,65 2 25,85 2,332 o,i5i9 i5,35 i5,35 2,470 3o,23 3 27,1 5 2,o49 0,1 3 16 i5,6o i5,6o 2,453 3 1,02 V i4,6o 1,3-23 0,0600 22, o5 22,87 4)949 3o,t6 5 3i,i5 2,368 o,io5o 22,55 23,37 4)927 31,29 6 20,85 1,402 0,0618 23, 4o 24,28 7,420 29,42 Expériences 1, 2, 3, 4, 5 : moyenne 3o,65 L'analyse des gaz nous a montré que le mélange correspond à la consti- tution N- -<- 3 H». De l'examen de ces chiflVes on peut tirer les conclusions suivantes : SÉANCE DU 23 FÉVRIER igi^. 57') ' 1° L'ammoniac est décomposé par l'émanation en azote et en hydrogène sans qu'une autre réaction ait Heu. 2" La quantité de gaz dégagé par unité de rayonnemenl détruite augmente avec la pression, mais tend vers une certaine limite. Il faut donc attribuer l'influence de la pression à la variation de la partie du rayon- nement réellement absorbé par le gaz. On n'a à attribuer à la pression aucune autre influence, au moins dans les limites do précision de mes expériences et dans les intervalles des pressions dans lesquelles j'ai opéré. Pour p = X l'absorption devient complète. Les expériences faites avec le ballon 2 m'ont peiinis d'établir une formule d'extrapolation pour calculer le nombre de centimètres cubes dégagés par absorption totale du rayonnement dans les deux ballons, en tenant compte de la difl'érence de leur capacité ( — ) ■ .3° La quantité d'ammoniac, décomposé par un curie d'émanation inté- gralement absorbé dans le gaz à la température ambiante est de 3o, i5 I I II ,, I .1 3o,65 ,. I — 221,7 pour le ballon n" I, et de = '-ii*'i7 pour le 2 X o,o68o ' '^ i ' 2 X 0,070- ballon n" 2. Cette valeur est trois fois plus grande que celle trouvée par Usher, mais plus de cinq fois plus petite que celle que j'ai trouvée pour l'hydrogène sulfuré. 4" L'élévation de la température /«t'orne la destruction de l'ammoniac. Ainsi le nombre de centimètres cubes d'ammoniac détruits par unité de rayonnement esta peu près double à 108" et plus que triple à 220". L'influence de la température sur les effets chimiques produits par les rayonnements radioactifs est ainsi mise en évidence. Ainsi l'hypothèse 3° semble donner la meilleure interprétation aux résultats trouvés au cours de mes expériences sur l'hydrogène sulfuré. CHlMii: PHYSIQUE. — Expériences sur V absorption des gaz par la /touille. Note de M. F. Leprixce-Ringueï, présentée par M. H. Le Chatelier. Ces expériences ont été entreprises en vue d'étudier si les gaz de la houille peuvent être absorbés par le charbon dans une mesure susceptible de rendre compte de leur dégagement normal ou instantané dans les travaux de mines. 574 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les expériences que j'ai efl'ecluées ont été poursuivies à Alais pendant toute l'année 1902, et à la station d'essais de Liévin, gracieusement mise à ma disposition, de juillet à novembre 1908. Elles ont porté sur les maté- riaux suivants : Classement pour lUO par les tamis de — »i — -~- — — "- .MaliiTes. Cliai-bon. 'lO. 00. -200. volatiles. Cendres. Densité. 1902. FoiUanes, C. de lo", provenant du dégagement instantané du i8 décembre igoi 9,0 2g Gi , .j S, i 8,2 1,42 Molières, C. Saint-l^ierre, pilonné. 27,0 38 2^,') i3,.5 -5,3 i,37 1908. Liévin, pilonné à la station d'es- sais » i.j 9!^, 5 28,] 5,6 i,3o2 Les densités ont été prises sur la poudre desséchée par la méthode du flacon dans l'alcool. En réalité, pour calculer rigoureusement le volume occupé par le charbon, il faudrait tenir compte de l'air absorbé à la pression atmosphérique dans la pesée du charbon sec. La correction en volume, de l'ordre de -\- 0,2 pour 1000, peut être négligée. Les gaz expérimentés ont été en 1902 du formène artificiel, de l'acide carbonique et de l'oxygène du commerce; en 1908, de l'air, du grisou naturel de Liévin desséché et de l'acide cai'bonique du commerce. Voici quelques analyses du grisou employé : 9 septembre 190S. 19 octobre 190S. Pour 100. Pour 100. CH* 6l,5 89 O^ 6,7.5 1,2 Az^ 3i ,45 9,2 CO-' 0,3 0,6 Les expériences ont été faites au-dessous et au-dessus de l'atmosphère. Au-dessous de l'atmosphère (1908) par deux méthodes : l'une (a) en opérant sur un poids de quelques grammes de charbon placé dans une éprouvette sur le mercure; après avoir fait le vide, on introduisait des quantités de gaz déterminéesetl'on suivait la marche des pressions. L'autre (b) en opérant sur deux ilacons dont l'un contenait plusieurs centaines de grammes de charbon et dont l'autre servait de réservoir à gaz. L'un et l'autre étaient munis de tubes barométriques, ils pouvaient être reliés entre eux et à une trompe à eau. Au-dessus de l'atmosphère (c), on s'est servi SÉANCE DU 23 FÉVRIER I914. S;;") d'une bombe calorimétrique, remplie du charbon à essayer (400^ à 5oo«); le gaz était introduit, soit directement par les tubes à gaz comprimés, soit par l'intermédiaire d'un compresseur. Les Tables d'Amagat relatives à l'acide carbonique ont servi à rectilier les manomètres employés en dosant par l'accroissement de poids de la bombe les quantités de gaz introduites dans la bombe vide de charbon; des mesures analogues, en poids ou en volume selon le cas, avec les gaz employés et l'acide carbonique liquide, ont permis de déterminer leur poids spécifique dans les conditions des expériences, de manière à éliminer autant que possible les causes d'erreur dues à leur humidité et à leurs impuretés. Pour le grisou, dont la composition ne pouvait être maintenue constante, j'ai calculé la loi de compressibilitéen m'appuyant sur les Tables d'Amagat : ses expériences sur les gaz de l'air montrent en effet que chaque gaz agit comme s'il occupait seul sous la pression totale une portion correspondante de l'enceinte. Les résultats obtenus, tout en indiquant une absorption beaucoup moins considérable, concordent comme allure avec ceux obtenus par Joulin et d'autres expérimentateurs avec le charbon de bois, c'est-à-dire : existence d un état d'équilibre pour une pression et une température données; décrois- sance rapide de l'absorption quand la température sélève; augmentation avec la pression, rapide d'abord, puis de plus en plus lente et paraissant tendre vers une limite. Ce phénomène est lent. Avec le grisou en dessous de l'atmosphère, dans une capacité d'environ 3oo'™', il n'est pas terminé en 24 heures; pour l'acide carbonique au-dessus de l'atmosphère, dans Goo""', la lenteur est encore bien [)lus considérable, et c'est sur une semaine qu'il faut compter pour avoir un résultat approché, aussi bien à l'absorption qu'au dégagement. Enfin, lorsque plusieurs gaz sont mélangés, ou lors- qu'on passe d'un gaz à un autre, le phénomène paraît être encore plus lent, à moins qu'il ne soit incomplet. Le dégagement du gaz, et notablement de l'acide carbonique, se fait par bouffées qui ressemblent à de petites explosions, même lorsque le phéno- mène est rendu extrêmement lent, ce qui oblige à des précautions spéciales. Le passage de l'acide carbonique à l'état liquide n'est accompagné que par une augmentation relativement faible de la quantité absorbée, si on la compare à la variation correspondante du poids spécifique. Les charbons employés présentaient de grandes différences comme com- position et aussi comme grosseur de grain. Malgré ces écarts, les résultats obtenus sont du même ordre de grandeur. 5-]6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le Tableau suivant en indique le résumé : Absorptions en va^ à o° et 760™"° par tonne de houille. Pressions (atinos phères absoU les).... Mode Tem- ()/:5. 0,5. 1. 10. '^0. 'lll. (i(i. 80. Gaz. Houille. opé- atoire. po- rature Air Liévin b 0 30 » » 0^7 )) i> » )) » Oxygène Fontanes c 8-20 » » » )) 9 12 )' 12,5 1 6.,5V«. Liévin a :]o » n )) )î » 10 h )) » 1 " » a l.S 0,-5 1 ,5 3 » » )) )■• » nsoii< ' 1 *' » h h 5o iG o,.5 I 0,5 1.9 » » )) /82 7„... )) c 18 » » » )} h 1 1 . 5 )) n ' goVo--- Molières c 16 » )) )) .5,8 7:4 8, 2 )> 8,7 Liévin 1 a 18 .-.,6 6,6 7,2 « a » )) )i \ Fontanes c " / » » )> » )> n » 27 liq Acide ) » c 18 » » 5,5 20 23 27 36 liq. carbonique. 1 \ c 0 )) » 7'^ )) » 43 liq » j Molières c 18 )) » » » » 3i '■ » 1 » c 0 >^ » )> )) » 52 liq )> » Ces résultats, sans être définitifs, répondent bien, en ce qui concerne l'acide carbonique, aux estimations de gaz qui ont pu être faites lors des dégagements instantanés et aux jdéterminations des retours d'air dans les mines qui en dégagent le plus; inais en ce qui concerne le grisou ils ne paraissent pas suffire à expliquer l'importance du dégagement dans les mines très grisouteuses. CHIMIE MINÉRALE. — Bromuration du manganèse en milieu éthéré. Note de MM. F. Ducelliez et A. Uaynaud, présentée par M. A. Haller. Le modo opératoire consiste à placer le métal finement porphyrisé au- dessous d'une couche d'élher sulfurique anhydre et d'y ajouter ensuite l'halogène bien desséché. Le ballon est ensuite placé au bain-marie, avec un réfrigérant ascendant terminé par des colonnes desséchantes. Ce procédé a permis à l'un de nous d'obtenir l'iodure de manganèse anhydre C). (') F. Dlcei.liez, Bull. Soc. chim, de France, /i" série, l. Xlli, p. 8jy. SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1914. 577 T. Dans les mêmes conditions ('), en opérant avec une quantité de brome calculée pour la formation du composé MnBr-, on remarque : I" Que l'éther, d'abord fortement coloré en rouge, se décolore peu à peu, le brome se fixant sur le manganèse; 2° (^u'il se forme au fond du récipient une substance jaune orangé, semi-lluide. Mise sous clocbe en présence d'acide sulfurique, cette substance perd rapidement l'excès d'éther qu'elle contient. L'analyse de ce corps, alors bien cristallisé en aiguilles satinées transparentes, nous a fourni les nombres suivants: Mn 19,57; Br55,89; oxyde d'éthyle par différence 2'(,54,el correspond par conséquent à la formule Ce composé fume à l'air; il est très déliquescent. Cbaufîé, il libère la molécule d'éther (-) cpi'il contient et donne alors MnBr- atiliydre, blanc, pulvérulent. On obtient le même mode de décomposition dès la tempéialurc ordi- naire en abandonnant le corps en présence d'acide sulfurique pendant une quinzaine de jours. L'attaque du manganèse à cette Icmpcrature est liée à la présence de l'éther. Nous avons, eu effet, constaté que le brome et le manganèse secs ne s'unissent pas directement à la température ordinaire. La présence du sulfure de carbone, du benzène, ne provoque pas la réaction (ce dernier corps est cependant bromure). IL Si dans l'expérience précédente, on augmente dans de fortes propor- tions la quantité de brome, le composé MnBr-, (C-H')-O se dissout peu à peu, puis après repos, le liquide se sépare en deux couches (/*). La plus dense, facile à séparer par décantation, est rouge grenat. (Chauffée avec précaution, elle libère l'éther en excès el fournit un corps solide. Vers 6:')"-7o°, l'éther étant complètement éliminé, nous avons obtenu une substance jaune orangé, donnant à l'analyse : Mn 10,8; Br 47, i ; oxyde (') Le manganèse employé a été préparé suivant les indications de M. Arrivant {Thèse, Bordeaux, 1907). (■-) Nous avons condensé un poidsd'élher correspondant bien à la formule indiquée. ( ') Dans des expériences déjà anciennes, failes dans des conditions analogues. Nicklè^ avait observé celle séparation en deux couches {Comptes rendus, t. 00, p. 479). C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N' 8.) 7^ 5^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'éllivle par différence /i2,i; ce qui nous a conrluits à lui attribuer la formule MnBr', (,C'H'"0)'. Ce corps est soluble dans l'eau; il se décompose au-dessus de ioo° en libérant son constituant volatil et en fournissant en même temps des fumées abondantes d'acide bromhydrique. Nous avons donc obtenu Mn lir" anhydre et deux combinaisons élhérées, dans lesquell.'s le manganèse est à deux degrés de bromuration, corres- pondant aux sels manganeux et manganiques, CHIMIE MINÉRALE. — Perfectionnement dans la préparation de quelques métaux purs. Note de Maurick Iîili.v, présentée par M. A. Haller. Depuis longtemps on prépare des métaux réfractaires en réduisant leui s chlorures par l'hydrogène ou par le sodium. La haute température exigée quand ou emploie l'hydrogène, la grande difficulté d'employer du sodium sans oxydation et l'attaque des appareils ont toujours été la cause des iuipuretés introduites dans le métal. Ainsi, pour préparer le mêlai le plus réfraclaire, le titane, on s'est arrêté à la méthode de Petlerson et Nilson ('), améliorée récemment par Hunter (-), et qui consiste à chauffer au rouge sombre du chlorure de titane liquide, en présence de sodium, dans une bombe en acier, vissée et serrée; lu réaction est d'une extrême violence, le métal est presque pur. H ne semble pas qu'on ait cherché particulièrement l'absence totale de fer, qui à vrai dire ne gêuc nullement en petite quantité dans la plupart des expériences; il n'en est pas de même pour les éludes de perméabilité magnétique, où une trace de fer est très perturbatrice. Dans le but d'obtenir des métaux parfaitement exempts de/er, de silicium, d'oxygène, j'ai pensé que l'hydrure de sodium (') pourrait provoquer la réduction complète des chloi'ures au voisinage de 400" (température de formation) et éviterait l'introduction de tout élément étranger. ■C'est ce que l'expérience a confirmé TiC['+ 4 Nall = Ti -^ ', NaCI + i H. Dans ces conditions, tous les incouvénienis des hautes températures et des (') Nii.so.N el Pi;rTE«soN, An. Ph. Chem. Pogg., 1'^ série, t. IV, 1878, p. 566. ('-) HuNTED, Am. chem. Soc., t. XXXIl, 1910. p. 33o. (■■*) MoissAN, Comptes rendus, I. Wv, igo'.!, p. 18, et t. 130. igoS, p. 5gi. SÉANCE DU 23 FÉVRIER igi/j. :^79 réactions violentes sont évités; les opérations sont faites dans des appareils en verre fusible. Pour réaliser cette préparation avec le moins de difficulté possible, j'ai construit un appareil en verre de Thuringe où chaque partie est facile à souder à la suivante, dont le montage et la conduite seront déve- loppés dans un Mémoire spécial. L'examen du schéma indique les avantages de l'appareil : So'H So''H^ Le courant d'hydrogène qui tra\ersera lu ltil)e cliauffé est réveisible grâce à un jeu de quatre robinets, la protection du sodium est assurée par un enduit de chlorure de sodium fondu épais de lo™'" à iS""" recouvrant l'intérieur des nacelles en porcelaine. L'appareil entièrement monté avec les parties tangentes au pointillé ouvertes, on sèche à chaud par un courant d'anhydride carbonique, puis, après refroidissement, on introduit successivement : l'acide sulfurique qui forme deux soupapes élanches aux extrémités de l'appareil; le sodium qu'on fait couler par petites gouttes parfaitement inoxydé sur toute la longueur des nacelles ; puis on ajoute le chlorure t^wv sans fer (TiCl*) dans le ballon de gauche. Chaque fois qu'on a introduit une nouvelle subs- tance on ferme au chalumeau la tubulure correspondante. Le remplissage teiminé, on déplace CO- par H ; quand l'appareil est plein d'hydrogène on chaufl'e lentement le tube contenant les nacelles vers 4oo° à 420° à l'aide d'un bain d'air, une partie de la chaleur est conduite près des ballons à l'aide d'une gouttière en cuivre qui supporte le tube chaude afin que la dénivellation de température soit graduelle. L'hydrure de sodium se forme lentement, le métal se recouvre d'un dépôt blanc; après quelques heures de chauffage ou change le sens du courant en fermant RoR; et- ouvrant RiRj, on accélère alors la vitesse du courant d'hydrogène et l'on chauffe le chlorure à l'ébul- lilion : il se produit bientôt une réaction dans les nacelles avec élévation de tempé- rature allant jusqu'à l'incandescence ; le chlorure qui n'a pas réagi va se coiidenseï dans le ballon froid. Une partie du chlorure se trouve réduit (en TiCPetTiCl-) p l'hydrogène à la suite du dégagement de chaleur. ir 58o ACADÉMIE DES SCIENCES. Si l'on veut récupérer toute trace de chlorure entrainé par l'hydrogène, on placera, entre le ballon à disliller et la soupape] sulfiirique, un Inbe en U refroidi par l'anhy-. dride carbonique et l'acétone. L'opération est ternainée lorsqu'il n'y a plus d'élévation de température par le pas- sage des vapeurs de chlorure. On laisse refroidir sous pression d'hydrogène, on coupe les deux extrémités du tube contenant les nacelles, on sépare le revêtement de celles-ci (NaCI ) où le produit de la réaction se tmuve incrusté, et on le traite succes- sivement par l'alcool, l'acide chlorhydriqiie à lo pour loo et l'eau pure; on obtient finalement le métal titane en poudre cristalline giise exempte de toute impureté. Les rendements diffèrent suivant la luaiiière de conduire l'opération; j'aî obtenu jusqu'à 5o pour loo de métal rigoureusement pur par rapport au sodiun) employé, lo pour loo par rapport au tétrachlorure employé; ce qui a pu être en contact avec le verre ou la porcelaine est exclu du traite- ment final. Uanalyse qualitative a été faite tout particulièrement pour la recherche des traces de fer. Dans ce but la solution de titane, au maximum, est addi- tionnée d'acide chlorhydrique concentré et d'éther; après agitation, l'éther est décanté et mis en présence de quelques gouttes de sulfocyanure de sodium à lopour loo, le j^pj^ de milligramme de fer donnerait à l'éther une coloration rose très nette. Par cette extraction préalable du fer à l'éther avant l'action du sulfocyanure, j'ai décuplé la sensibilité de la méthode habituelle. Ce titane ne contient pas trace de fer. \j' analyse quantitative est faite par dissolution du métal au bain-marie dans l'acide chlorhydrique brome, la liqueur étendue est précipitée par l'ammoniaque et portée à l'ébullition: j'ai remarqué que l'acide chlorhy- drique pur, sans oxydant, donne des chiffres d'acide titanique beaucoup plus faibles, observation qui sera approfondie ultérieurement : Ti... 2'|4"'K TiO"^ obtenu. . . ^or)""-, .') calculé... '|o6"p,3 Cette expérience s'applique entièrement au tétrachlorure de vanadium qui a donné les mêmes résultats à la même température; la précaution finale à prendre, c'est de sécher le métal dans un courant de C0% car il s'enflamme spontanément à l'étuve à loo" en présence de l'air. On peut déjà considérer que la réduction des chlorures luétalliques par l'hydrure de sodium, constitue une méthode générale pour la préparation des métaux purs tels que la Physicochimie l'exige aujourd'hui. SÉANCE DU 23 FÉVRIER IQlA- 58l CHIMIE ORGANIQUE. — Èthérificalion de la glycérine par l'acide acétique en présence de calalvseurs. Note de MM. J.-B. Senderens et Jeax Aboui.enc, présentée par M. G. Leinoiiie. Nous avons exposé dans une série de communications (') les résultats que nous avions obtenus dans réthérification des alcools monoatomiques par les acides organiques sous l'influence catalytique du bisulfate de potasse, du sulfate d'alumine anhydre et de l'acide sulfurique, ce dernier catalyseur s'étant montré plus actif que les autres. 11 était naturel d'étendre ces recherches aux alcools polyatomiques; nous avons donc étudié l'élhéri- fication catalytique de la glycérine qui est le Iriol le plus simple et le plus important. En dehors des corps gras, on connaît de nombreux éthers de la glycérine formés par les acides organiques : formines, acétines, butyrines, etc; leur modo général de préparation consiste à chauffer, durant plusieurs heures, la glycérine avec un excès plus ou moins grand mais toujours considérable d'acide organique ou de son anhydride. On avait songé à favoriser la réaction en introduisant des corps déshy- dratants, tels que : le chlorure de zinc, l'acide sulfurique, l'acétate de soude fondu, le bisulfate de potasse, l'elouze et Gélis avaient obtenu la tributyrine en chaull'anl un mélange d'acide butyrique, de glycérine et d'acide sulfurique (-). Plus récemment, Bôttinger a préparé la Iriacétine par un chaulTage prolongé de 4o parties de glycérine et de 60 parties d'anhydride acétique avec 100 parties de bisulfate de potasse ('). I. D'après les observations faites par Fun de nous dans la préparation de l'acroléine ('), l'influence du bisulfate de potasse pouvait être plutôt catalytique que simplement déshydratante; nous avons donc essayé tout d'abord, dans l'élliérification de la glycérine, l'action catalytique du bisul- fate de potasse. Une molécule de glycérine, pour être éthérifiée complètement, exigeant (') J.-B. Sendehens el Jkax Aboulenc, Comptes rendus t. I.ï2, p. 1671 et i855. t. 133, p. 881 ; t. 15.0, p. r68, 1012 et i254; t. loG, p. 1620. — Bull. Soc. chim.. Y série, t. XIII, p. 586. (-) Pelouze el Géi.is. Ami. Cliiin. et P/iys.. 3" série, t. \, p. /|.").j. (^) BoTrfîtGER, Ami. Client., l. GGLXllI, p. 029. (') .I.-B. Sendere.ns, Bull. Soc. chim.. 4" série, t. IX, p. 870. 582 ACADÉMIE DES SCIENCES. ^rnoi (j'acide monobasique, selon Téquation : CII^OH — CHOU — CH^OH -h 3 ah = 3H^0 + CH^A - CHA — Cil- A. iicide Nous avons opéré avec le mélange suivant : Glycérine (à 26°) i"""' loo» Acide acétique crislallisé 3™°' i8oS Ce mélange, mis à bouillir seul, durant i'', a eu 24^,0 d'acide acétique élbérifîé, soit f de molécule. On a refait l'expérience avec un mélange identique en y ajoutant 13^ de bisulfate de potasse, soit environ 5 pour 100 du mélange (glycé- rine + acide). La proportion d'acide acétique éthérifié s'est élevée à 72^,5, ce qui correspond à ■'""'j. L'influence catalylique était manifeste. Malheureusement, le bisulfate de potasse, qui se dissout à chaud dans le mélange, se dépose par refroidis- sement en formant une bouillie qui se prend en masse et rend difficile la séparation de l'éther formé. IL Nous avons donc remplacé le bisulfate de potasse par le sulfate d'alumine anhydre qui, à une dose moindre (2 pour 100 du mélange de glycérine et acide), a fourni une éthérification plus avancée que le bisulfate, puisqu'elle correspondait à 79*^,8 d'acide acétique éthérifié ou i'"'''-^-. IIL Les résultats ont été encore meilleurs en prenant, comme catalyseur, l'acide sulfurique (i pour 100), avec lequel, toujours après i heure d'ébul- lition, le même mélange de glycérine (i'""') et d'acide acétique (')""''j a donné 88^,5 ou sensiblement i'""'i d'acide acétique éthérifié. En faisant varier les quantités d'acide acétique pour une même quantité de glycérine (1'"°'), nous avons obtenu, après i heure d'ébuUition, les résultats suivants : Acide acétique eîiiplové. étliérilié. (çriuiiiiies mol grantmcii mol Sans calal\ seur 180 3 2/4,5 l Bisulfate de potasse 5 pour 100 180 3 72,5 ij Sulfate d'alumine anhydre 9. pour 100 .. . 180 3 79)8 ij » »... 36o 6 92,6 I f )• )i ... 720 12 ' '9;5 2 Acide sulfurique I pour 100 )8o 3 88, ■'5 i^ )) » 36o 6 i/|0,6 2^ » )) 720 12 ' 79 ? 4 3 SÉANCE DU 23 FÉVRIER IQI^- 583 Par où l'on voit qu'avec la""' d'acide acétique en pr/^sence de i pour loo de SO"H% on obtient, après i heure d'ébullition. la transformation totale de 1'"°' de glycérine en Iriacétine. Pourrait-on arriver à cette transformation totale avec G'""' ou même 3'""' d'acide acétique en prolongeant l'ébullition? Nous avons, dans ce but, mis à bouillir, durant 6 heures, deux mélanges renfermant chacun i"""' de glycérine et 3™°' d'acide acétique, qui ont donné : Acide acétique éthérifié. Mélange sans catalyseur 5i ,8 Mélange avec i pour loo de SO*H- 90,6 D'où il résulte que, dans le mélange sans catalyseur, l'acide acétique éthérifié après G heures d'ébullition a été de Si*, 8 au lieu de 24^, 5 produits dans I heure, tandisqu'au contraire, en présence de i pour loo de SO'^H", l'éthérification est restée à peu près la même après 6 heures, 90^,6, qu'après 1 heure d'ébullition, 88^^,5. On peut en conclure que, vsous l'influence du catalyseur, après 1 heure d'ébullition, la limite d'éthérillca' tion est sensiblement atteinte. il ne semble pas d'ailleurs qu'il y ait avanlage à augmenter les doses employées de catalyseur; c'est ainsi que, pour le sulfate d'alumine, par exemple, la quantité d'acide acétique éthérifié, en présence de 10 pour 100 de ce catalyseur, n'a guère varié lorsqu'on a réduit sa proportion à 5 et même à 2 pour 100 du mélange (glycérine + acide acétique). MINÉRALOGIE. — Sur la constitution minéralogique des Shetlands du Sud (ile Déception). Note de M. K. Gourdon, présentée par M. A. Lacroix. On ne possède jusqu'ici que fort peu de renseignements sur la géologie des Shetlands du Sud; les côtes en sont souvent peu abordables et l'épais manteau de glace qui recouvre les terres rend leur étude difficile. La deuxième Expédition antarctique française (1908-1910), commandée par le D' Charcot, a séjourné par deux fois dans l'île Déception et visité la baie de l'Amirauté dans l'ite du Roi Georges ainsi que l'île Bridgman. La pré- sente Note concerne les roches que j'ai recueillies dans l'île Déception et que j'étudie au Laboratoire de Minéralogie du Muséum. I^'ile Déception est située par environ G3" de lat. S. et 63° de long. W. de Paris. D'une quinzaine de kilomètres de diamètre, elle afl'ecte la forme 584 ACADÉMIE DES SCIENCES. curieuse d'un anneau de terre presque parfait; l'étroite passe qui fait communiquer au Sud-Est la petite baie intérieure avec la mer et qui mesure à peine 5oo"' de large, est encore obstruée par des roches à fleur d'eau sur les deux tiers de la largeur. Le relief de l'île est peu accentué, le point culminant atteignant SyG"" au mont Pond. On peut distinguer assez nettement quatre massifs séparés par des dépressions transversales qui, entamées inégalement par l'érosion, présentent déjà des lagunes destinées à s'approfondir et à former des passes analogues à celle du Sud-Est. Le mont Pond, à l'Est, est un dôme elliptique dont les pentes, assez régulières de tontes parts, sont en majeure partie couvertes de glaciers; les massifs situés à l'Ouest et au Sud sont beaucoup plus abrupts, surtout sur le versant intérieur. Ce relief est presque entièrement constitué par des tufs jaunes au milieu desquels affleurent des coulées en général peu épaisses et d'une faible incli- naison ; ces coulées forment souvent au bord de la mer de petits promon- toires ou des tables de récifs, tandis que les tufs se dressent parfois en hautes falaises verticales et ruiniformes, laissant au large des tours et des arches. C'est dans la partie SE seulement que se rencontrent ces côtes élevées, comme si un effondrement y avait taillé en plein massif; partout ailleurs, la côte est basse et monte ensuite en pente douce. Les l'ives de la baie intérieure sont bordées par des plages de cendres, dominées en maints endroits par de hautes buttes de cendres, de lapillis et de blocs. L'ile est entièrement volcanique, matériaux de projection et laves épan- chées, mais il serait difficile de déterminer un centre d'éruption. Dans le voisinage de l'Anse des Baleiniers, j'ai pourtant remarqué un énorme dyko de lave qui semble bien indiquer la présence d'une ancienne cheminée d'éruption. D'abondantes fumerolles s'observent, les unes au niveau de la mer, sur le pourtour de la baie (Anse des Baleiniers, Pendulum ( love, etc.), d'autres à diverses hauteurs et près du sommet du mont Pond lui-même; leur température atteint 90" C. Ce sont les seuls signes d'activité volca- nique que j'ai constatés pendant notre séjour. La glaciation est relativement faible à Déception dont l'aspect tranche en cela sur celui des autres îles voisines; un seul glacier, celui du mont Pond, mérite véritablement ce nom et les espaces dépouillés de neige sont très étendus pendant l'été; cela tient moins à la chaleur du sol qu'à l'abondance des cendres noires qui facilite la fusion de la neige. Le glacier du mont Pond présente cette particulat ilé inlérçssanle que des couches de cendres alternent avec les couches de glace. SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- 5^5 L'érosion est intense sur ces terrains formés en grande partie de maté- riaux meubles; l'été, quelques torrents creusent leur lit au pied des pentes neigeuses et entraînent les cendres dans la baie dont le fond s'élève peu à peu (profondeur actuelle 170'"); de petits lacs s'installent entre les collines de cendres; mais le vent surtout remanie les éléments légers, modifiant inces- samment le contour des baies et transportant sur le glacier ou en mer des nuages énormes de cendres fines. Au point de vue pétrographique, les roches que j"ai recueillies en place, dans les coulées, appartiennent à des types variant depuis les trachy- andésites jusqu'aux labradorites basiques. Les trachy-andésites se présentent sous deux aspects : un type pierreux, gris bleu, pauvre en phénocrislaux ; l'autre, plus vitreux, gris noir, à phéno- cristaux nets, orientés; ces phénocristaux appartiennent à un feldspath moins basique que l'andésine; on rencontre quelques cristaux d'augite et de nombreuses ponctuations de magnétite dans un verre semé de cristallites d'oligoclase, d'orthose et d'augite. L'analyse indique i5 à 16 pour 100 de silice libre; ces deux types ne difl'èrent que par des détails et se trouvent à la limite des deux groupes L4. 1.4 et L5.2.4. Les andésites, dont le faciès est le même que pour le type noir précédent, n'en diffèrent au point de vue chimique que par moins de silice, plus d'alu- mine et de chaux, en outre la proportion de potasse est moindre alors que la quantité de soude est la même; il en résulte que la roche appartient au groupe IL 5. 2. 5. Les labradorites sont des roches gris de fer, compactes, pauvres en phénocristaux, dont la pâle est formée de microlites de labrador en baguettes à bords irréguliers, de grains de pyroxène, avec de la magnétite en abondance. Certains échantillons se distinguent par de grands micro- lites feldspathiques, avec de l'augite et du péridot. J'ai rencontré de nombreux blocs de basalte doléritique, à grands éléments, avec cavités miarolitiques dans lesquelles pointent des cristaux de feldspath, ce sont peut-être des enclaves homœogènes des labradorites; je ne les ai jamais trouvées en place. Les tufs sont en majeure partie de couleur jaune, plus rarement gris; ils sont disposés en grandes masses avec lits horizontaux de lapillis; les éléments sont nettement vitreux mais renferment cependant pas mal de microlites de feldspath et d'augite, La présence de microlites d'olivine dans ce verre entièrement dépourvu de magnétite rapproche ces tufs de ceux de l'fitna où M. A. Lacroix a signalé ce double caractère. Ces lapillis G. R., 1914. I" Semestre. (T. 158, N° 8.) 7^ 586 ACADÉMIE DES SCIENCES. sont constitués par des types en général assez basiques, mais il existe aussi des matériaux de projection correspondant au type le plus acide sous forme de [)onces trouvées en petit nombre. PHYSIOLOGIE. — Variations de ta ration alimentaire et du poids du corps sous l'aclion du rayonnement solaire dans les diverses saisons. Nutrition par ta chaleur. Note de M. Miramoxd de Laroquette, présentée par M. A. La- vera n. Des cobayes ont été, pendant l'année igiS, mis en observation dans des cages vitrées sur une terrasse d'Alger; ils ont reçu chacun une ration fixe journalière de loo'' de vert qui a toujours été consommée et une ration d'avoine variable d'un jour à l'autre au gré de ch.aque animal. A cet effet était placé, dans chaque cage, un récipient contenant une quantité connue d'avoine où l'animal puisait librement; le reliquat pesé indiquait la quantité journellement consommée. Les cobayes ont été eux-mêmes pesés, d'abord tous les jours, puis tous les quatre jours. Les chinTres relevés pour trois cobayes dont l'observalion a été régulièrement prise (le décembre 1912 à décembre 1918 montrent que les quantités d'avoine librement consommées, donc l'appétit et par suite la ration alimentaire, ont suivi une courbe inverse de celle de l'intensité et de la durée du rayonnement solaire. H y a eu des variations individuelles plus ou moins importantes d'un jour à l'autre, mais les moyennes établies par quinzaines, pai- mois, par saisons, montrent pour tous les cobayes la r^gulaiiié de ce rapport inverse entre la ration alimentaire et la tenipé- ture extérieure : déduction faite des variations de poids, et abstraction faite du vert qui n'a jamais vHrié, j'ai calculé que la ration moyenne d'entretien a été, en hiver (température moyenne i5°), de 4" d'avoine pour 1008 d'animal, de 3« pour 100 au prin- temps et en auiojnue (température moyenne 22°) et de 28 pour 100 en été (température moyenne 3o°). Le poids du corps a sui\i, chez tous les cobayes, une courbe de même sens que la température en hiver, au printemps et en automne; mais, pendant l'été, ce rapport s'est inversé. Le poids a diminué à partir de juin, quand la température moyenne a dépassé 27° Il a lepris en octobre, quand est revenue cette même tenipératuie de 27°, qui parait correspondie à un optimum. 11 est reinaïquable que l'augmentation de poids a été continue de février à juin, malgré rinipoili-ntf- diminution de la ration d'avoine, (|ui est descendue de 4>2 pour 100 à 2,7 poni- 100; il semble que la progression de la température et de la lumière ait compensé la diminution de la ration. De même, en automne, le poids du corps a dimiiuié avec la température malgré l'augmenlation nol;ible de la ration. Enfui, pen- dant l'été, la diFiiinntion des poids ne paraît pas proporlionnelle à la réduction de SÉANCE DU 23 FÉVRIER igiA- 587 l'avoine consommée, qui est tombée à 1,6 pour 100. d'autant qu'il faut tenir compte, clans la déperdition de poids, de ce que la ration de vert n'a pas varié, alors que ré\ .iporation des tissus atteignait dans la saison chaude un coefficient très élevé. Il est aussi remarquable que, dans la superposition des courbes, les cotes des trois éléments de l'expérience sont le plus rapprochées en mai et novembre, et le plus éloignées dans la période du to noût au 10 septembre, pendant laquelle ont été observées cette année, à Alger, les plus fortes chaleurs (température moyenne o'i"). Ces faits démontrent que, comme les végétaux et comme les animaux hétérothermes, mais dans de moindres proportions et dé manière diffé- rente, les animaux homéothermes subissent des fluctuations correspondant aux saisons et aux variations de la température extérieure. On trouve aussi dans ces faits une démonstration de la notion théorique de nutrition par la chaleur, d'absorption et d'utilisation, par les animaux comme par les plantes, de l'énergie rayonnante du soleil. Cette notion d'absorption du rayonnement solaire (et non pas seulement de moindre déperdition de la chaleur animale) que j'ai précédemment émise (' ) pour expliquer certaines actions des bains de lumière, correspond à de nombreuses observations biologiques, notamment à l'alimentation étonnamment réduite de certains indigènes du Sud algérien qui, passant leurs journées étendus demi-nus au soleil, se nourrissent avec seulement 200*-' ou Soos de farine ou de dattes, soit environ 1200 à i5oo calories, au lieu des 3ooo calories de la ration normale moyenne d'Europe. Elle répond aux observations de Lapicque et de Eykmann qui, en yVbyssinie et à Java, ont trouvé la ration des indigènes réduite à 1160 et 1240 calories par mètre carré de tégument, au lieu de i4oo calories, ration normale par mèlrc carré dans les pays tempérés. Elle répond encore à ce fait, signalé par M. Hinet, que les jeunes mystiques ont été surtout pratiqués et n'ont atteint leur durée et leur rigueur maxima que dans les pays chauds, aux Indes et en Egypte. Elle explique ce fait de récente actualité cpie les hommes de race noire, habitués à vivre au soleil demi-nus et dont la peau pigmentée est accou- tumée à absorber le maximum de rayonnement, ne peuvent sans grande mortalité être transportés dans les pays froids, même avec la précaution de vêtements chauds et de nourriture plus abondante. Cette notion enfin s'est trouvée, par analogie, confirmée par les expériences de M. Bergonié sur l'absorption et l'utilisation dans les tissus dfe la chaleur des courants de haute fréquence. (' ~) Ass. fr. pour l'Aranceinent des Scictices, Nîmes, août i())3. — Soc. fr. d'Electrothérapie^ février igiS. 588 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il semble donc démontré, el c'est un fait intéressant à divers points de vue, qu'une exposition journalière, intensive et prolongée au soleil, ou même aux foyers artificiels, fournit aux tissus une quantité d'énergie direc- tement absorbée qui permet de réduire la ration alimentaire et secondai- rement, dans quelques cas, d'obtenir une certaine réduction de la masse du corps. Appliquées à l'hygiène, ces données font envisager l'utilité de régimes différents en hiver et en été, de régimes de pays froids et de régimes de pays chauds, comme il y a des régimes de travail et des régimes de repos: les premiers plus riches en aliments pour fournir plus de calories, les seconds plus riches en eau pour lutter contre la déshydratation plus forte des tissus par les hautes températures. C'est d'ailleurs ce que réalisent d'instinct beaucoup d'hommes et d'animaux. De même, au point de vue thérapeutique, on conçoit l'utilité des cures de repos au soleil avec réduction de régime, comme celles habituellement pratiquées par les indigènes d'Algérie dans la période du Ramadan. Ces cures végéta/es, qui peuvent être ainsi appelées parce que proches du régime normal de la plante, constituent simplement une héliothérapie chaude avec demi-diète, très différente cependant de l'héliothérapie froide avec surali- mentation appliquée dans les sanatoriade montagne; elles paraissent devoir être surtout indiquées dans les maladies de la nutrition, notamment dans la goutte et l'obésité. PHYSIOLOGIE. — Culture des ganglions spinaux dans du plasma hétérogène. Note de MM. G. Maruvesco et J. Minea, présentée par M. A. Laveran. Nos recherches antérieures ont montré que des fragments de ganglions spinaux placés dans du plasma du même animal ou d'un autre de la même espèce, préparé suivant le procédé de Burrow-Carrel, se comportent d'une façon analogue aux ganglions greffés dans l'organisme vivant. En effet, les cellules siégeant à la périphérie du fragment de ganglion réagissent par la dissolution du soi-disant corpuscule de Nissl, par la turgescence du corps cellulaire el la dislocation du noyau. D'autre part, il se forme des ramifi- cations nouvelles provenant, soit du corps cellulaire de certaines cellules, soit de l'axone ou même du cylindraxe, constituant des plexus péricellulaires ou des plexus périaxonaux, analogues à ceux que l'on voit dans les greffes. Il n'était pas sans intérêt de connaître les modifications réactionnelles qui SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- 5^9 ont lieu lorsque les morceaux de ganglion sont conservés, non pas dans le plasma de la même espèce animale, mais dans du plasma d'une espèce différente; c'est ce que nous avons tâché de réaliser et nous communiquons le résultat de ces expériences. Nous avons prélevé notre matériel de culture sur les ganglions de cliien et de cl/at jeunes, et parfois sur le cliat adulte. Les fragments ont été cultivés en général dans du plasma de lapin, et l'examen a été pratiqué : 43, 5o, 6o heures; 3, 5, 6, 7^, 8, 9 et 10 jours après. Nous avons utilisé pour nos recherches la méthode de coloration de Nissl, l'imprégnation à l'argent de Cajal et la méthode de coloration vitale au rouga- lile ou bien au rouge neutre + bleu de méthviène. Même au bout de 24 heures, les cellules des fragments cultivés dans du plasma hétérogène offrent des signes de vie manifestée qui ne diflerent pas sensiblement de ceux que l'on constate dans les cel- lules du fragment cultivé dans le plasma autogène. C'est ainsi que, dans la zone péri- phérique, on voit une couche de cellules survivantes avec dislocation du noyau, absence des grumeaux de Nissl dans le centre de la cellule. laquelle offre une certaine turgescence. Mais, au bout de 5o heures, il apparaît certaines différences dans le mode de réac- tion des cellules cultivées dans le plasma hétérogène qui s'accusent de plus en plus les jours suivants et sont manifestes surtout après 5 jours. Ces différences consistent dans une diminution progressive du volume de la cellule cultivée dans un milieu hété- rogène, et nous avons en vue surtout les cellules de ganglion de chat cultivées dans du plasma de lapin. Ces cellules en réaction apparaissent en quelque sorte comme rétrac- tées; elles ne sont pas globuleuses comme les cellules du ganglion de lapin cultivées dans du plasma de la même espèce. D'aulie part, elles sont colorées d'une façon plus intensive par la méthode de Nissl. Les corpuscules de cet auteur sont mieux indiqués dans quelques cellules de la culture en milieu hétérogène, le nucléole se colore égale- ment d'une façon plus intensive. L'atrophie des cellules conduit à la disparition d'un certain nombre d'entre elles et à l'apparition de nodules résiduels qui sont plus abon- dants dans les fragments de ganglion de chat cultivés dans du plasma Je lapin. Mais les phénomènes de réaction ne se limitent pas ici aux cellules cultivées dans du plasma hétérogène et l'on peut assister aussi à la formation de fibres nerveuses ayant pour point de départ le corps cellulaire autour duquel elles forment parfois un plexus très aboudant. ou bien l'axone ou encore le cylindraxe. Quelques fibres nerveuses forment des plexus autour des nodules résiduels ou bien sortent des fragments de ganglion et traversent le plasma hétérogène pour aller finir à une distance plus ou moins éloignée du ganglion. Parfois, des fibres de nouvelle formation circulent à la surface du frag- ment de ganglion sans traverser le plasma. Nous avons obtenu, à l'aide de la coloration vitale, de très belles images de ces fibres nouvellement formées. En résumé, les cellules des fragments de ganglion de chat ou de chien, cultivés dans du plasma de lapin, parcourent tout le cycle des phénomènes qui caractérisent la vie manifestée des cellules greffées dans l'organisme vivant, soit cultivées en dehors de l'organisme dans du plasma du même animal, (^e qui caractérise les modifications morphologiques qui se 590 ACADÉMIE DES SCIENCES. déroulent dans les ganglions cultivés dans du plasma hétérogène et dans du plasma autogène, c'est surtout des différences d'ordre quantitatif et non pas qualitatif. 'En elVet, la croissance des cellules conjonctives est moins active dans les ganglions cultivés dans le milieu hétérogène et la réaction des cellules nerveuses est moins intense ; ces dernières attirent moins d'eau, ce qui indiquerait que la pression osmotique est changée comme d'ailleurs l'est la tension de surface, ce qui nous explique la diminution des phénomènes de néoformation des cellules nerveuses cultivées dans du plasma hétéro- gène. Il est évident que ces exjiériences mettent en discussion le problème de la nutrition des cellules hautement différenciées, comme le sont les cellules nerveuses, et la théorie de la différence biochimique des espèces cellulaires. Pour expliquer le phénomène de la vie manifestée que nous avons constatée dans les cellules des ganglions spinaux cultivés' dans du plasma hétéro- gène, il faut admettre que dans ces ganglions il y a des éléments en état de digérer des albumines étrangères par l'absorption, démolition, reconsti- tution et assimilation de ces substances. Elles prouvent, d'autre part, que la cellule nerveuse est capable de phénomènes de reconstitution et d'assimilation qui lui permettent de con- server sa structure biochimique et de transformer les albuminoïdes étran- gères en matière spécifique, nécessaire pour la conservation de sa structure moléculaire. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur le Stigmate de l'hypertension artérielle. Note de M. A. Moitier, présentée par M. A. Dastre. Dans une série de Notes successives, j'ai établi : a. Qu'on pouvait à l'aide de la d'Arsonvalisation, sous la forme d'auto- conduction, faire disparaître l'hypertension (') artérielle et ramener la tension artérielle à la normale; b. Que la tension artérielle restait normale, tant qu'il ne survenait pas de nouvelles causes d'hypertension ('-) et que la tension pouvait ainsi, sans nouvelle intervention, rester normale chez ces sujets que nous appelons (') J'allribue bien entendu à ces termes : tension, hyperlensioii, liypoleusion, la même signification que dans mes Notes antérieures {Comptes rendus, t. 154., igi2, p. i83i). {*) VIII* Congrès français de Médecine, Liég'e, igoS. SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- Spl « hypertendus-détendus », pendant de longues années, plus de lo ans, dirai-je maintenant. Tous ces résultats ont été confirmés par divers observateurs et notam- ment par M. Doumer. On pouvait donc penser qu'un hypertendu, dont on avait fait disparaître l'hypertension, pouvait être considéré comme étant ramené par cela même à l'état normal, dans le cas où des lésions ne seraient pas survenues chez lui du fait de son hypertension antérieure. Mais, d'autre part, j'ai montré expérimentalement qu'il était très facile, chez les « hypertendus-détendus » dont nous parlons et chez les hypo- tendus, de faire remonter la tension artérielle et de la ramener à son état antérieur. Ces derniers faits m'avaient déjà permis de tirer certaines con- clusions au point de vue de la mensuration de la tension artérielle (^Comptes rendus, t. 154, 191 2, p. dSq) et ils m'avaient permis également de pouvoir diagnostiquer l'existence antérieure d'une hypertension actuellement dis- parue {Comptes rendus^ t. 150, 1910, p. ii38). Or, de nouvelles consta- tations cliniques m'ont montré que ce phénomène avait aussi une impor- tance très grande pour d'autres raisons. Il m'a semblé alors utile de faire de nouvelles recherches à ce sujet, et ce sont les résultats de ces recherches ainsi que leurs conséquences qui font l'objet de la présente Note. Première expérience. — Si l'on considère : a. Un sujet normal ayant une tension radiale normale et n'ayant jamais eu anlé- l'ieurement d'hypertension ; b. Un sujet anormal avant de l'hypertension généralisée et étant actuellement à son maximum d'hypertension. Dans les deux cas, on constate que les moyens locauv employés jusqu'ici (couraiils intermittents, massage, frottement, etc.) ne peuvent faire varier la tension radiale. Deuxième expérience. — Si l'on considère un sujet hypotendu (antérieurement normal, et actuellement détendu {normal-détendu) ou bien un sujet antérieurement hypertendu et actuellement détendu par un procédé quelconque (cage d'autoconduc- ùon), c'&si-À-àuQ hypertendu-détendu, on consldilQ qu'une excitation locale dans le domaine de la radiale ramène instantanément l'état antérieur, et que : (« ) chez le sujet normal détendu de tout à l'heure, la tension revient à la normale, tandis que ( b) chez le sujet hypertendu-détendu, il y a retour à l'hypertension antérieure ou à une valeur très voisine. Nature de l'excitation. — De quelle nature est l'excitation locale, capable de ces effets? Il semble que toute excitation locale soit capable de mettre le phéno- mène en évidence. Je l'ai provoqué, par exemple, au moyen d'une excitation électrique ou par une excitation mécanique. Un simple frottement par le doigt le long de l'artère suffit; la pression digitale seule ne produit pas le phénomène, mais celui-ci se pro- 592 ACADÉMIE DES SCIENCES. dtiira si la pression digitale est accompagnée d'un léger frottement. El même, chez certains hypertendus-détendus, un simple frôlement, un chatouillement de la région suffit. Cette facilité à produire l'efTet de retour peut s'atténuer avec le temps; mais alors l'effet se produira si l'on a recours à une friction plus énergique. Durée de l'effet de retour. — Dans mes expériences, ce retour de la tension à l'état antérieur dure autant que dure l'excitation et disparaît quelques secondes après que celle-ci a cessé, après quoi la tension radiale revient à l'état qui précédait l'excita- tion . Grandeur du phénomène. — La grandeur du phénomène peut, dans certains cas, être très notable. C'est ainsi que j'ai observé un sujet ajanl eu antérieurement une tension radiale de 95, qui était tombée à 8; celle-ci, sous l'influence d'un frottement de la région, est revenue à 24. Persistance du phénomène. — Cette susceptibilitéde l'artère semble persister indé- finiment. a. Je l'ai observée, sans exception, chez tout normal-détendu n'ayant pas eu précédemment d'hypertension radiale ; b. Chez Vhypertendu-détendu, il en a été de même jusqu'ici. J'ai observé le fait chez des sujets dont la ten^ion radiale avait été ramenée à la normale depuis plus de 10 ans. Conclusion des expériences précédentes. — Les vaisseaux qui, pendant un certain temps, ont eu une tension normale ou au-dessus de la normale, conservent la faculté de reveriir très facilement à ces états d'une façon temporaire lorsqu'on les en aura écartés en abaissant la tension par un moyen quelconque. Ces expériences ont des conséquences importantes au point de vue du pronostic de l'hypertension artérielle. Car le phénomène n'est pas propre à l'artère radiale seulement; j'ai pu constater son existence sur d'autres artères également accessibles, comme la temporale; et il se produit vrai- semblablement de la même façon sur toute artère qui aura été hypertendue. Il appartiendrait au système artériel tout entier, fous l'influcr.cc de certaines excitations, si le sujet a été atleinl aupaiavaiil d'Iiyperleiision artérielle généralisée. Ceci explique que certains « hypertendus-détendus », dont la tension reste normale depuis de longues années, peuvent, sous une iulliicnce quel(]iief'ois très légère et très passagère, voir surgir chez eux des iiccidcnls graves, comme s'ils étaient restés hypertendus. Il résulte de ces faits que : l'hypertendu, ramené à la iiorniale, n'est jamais rétabli pour cela ad inlegrum, et qu'il conserveia un stigmate de SÉANCE DU 23 FÉVRIER I9l4- 593 son état ancien. Ce stigmate (effet de retour) constitue une tare indélébile ; il sera d'autant plus marqué que l'hypertension aura été plus grande. \^ hypertendu-détendu devra donc toujours éviter avec soin toute cause pouvant déterminer un retour, même passager, de son hypertension anté- rieure. ZOOLOGIE. — Sur le sang du Mammouth. Note de MM. Jean Galtiiklet et He:.\ri IVeuvim.e, présentée par M. Edmond Perrier. Nous nous proposons, dans cette Note, d'exposer brièvement les expé- riences que nous avons pu faire, grâce à M. le professeur Boule, sur le sang du Mammouth récemment offert par le comte Stenbock-Fermor au Labora- toire de Paléontologie du Muséum. Ce sang, à l'état où il existe encore dans ce qui reste des vaisseaux, se présente comme une masse grossièrement pulvérulente, rappelant quelque peu, à première vue, par la forme et la couleur de ses particules, un amas de cristaux de permanganate de potasse. Examinée au microscope ou sous une forte loupe, cette masse se montre formée d'éléments irréguliers, générale- ment anguleux, d'une couleur sombre, terreuse, plus claire, translucide même et d'un rose jaunâtre, dans les parties minces. Les dimensions de ces éléments varient d'un peu plus de i""" à quelques fx. On se trouve évidem- ment en présence d'un coagulum sanguin desséché, finement et irrégulière- ment divisé, et coloré par des produits de transformation de l'hémoglobine comme le montrent quelques-unes des réactions suivantes. Cette masse sanguine pulvérulente, dont nous avons pu recueillir 2™' à 3"'"" dans une veine saphène, n'est dissoute ni par l'eau, ni par les alcools, ni par l'éther, ni par les essences communément employées en Histologie (cèdre, bergamote, lavande, romarin, térébenthine), ni par certains autres réactifs d'emploi à peu près équivalents (chloroforme, huile d'aniline, xylol, carboxylol). Non seulement aucun de ces réactifs ne dissout la masse mais aucun ne l'éclaircit même d'une manière vraiment sensible; on peut ainsi déshydrater ses particules et les monter dans le baume pour les observer plus commodément. La solution physiologique est sans action manifeste. Les alcalis et les acides se montrent plus actifs. La potasse caustique, en solution à i pour loo, éclaircit et attaque la matière san- guine sans cependant la dissoudre entièrement. Après quelques minutesd'action, cette C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158. N" S.) 7'j 594 ACADÉMIE DES SCIENCES. solution se teinte d'un rose très léger. Avec 3o pour loo du même alcali, l'attaque est plus complète et plus rapide, sans aboutir encore à la dissolution complète de la masse, qui devient d'un rouge vif. L'acide acétique, à chaud, éclaircit également les particules sanguines, qui deviennent moins brunes et même assez franchement rouges; l'acide prend en même temps une coloration d'un rose jaunâtre pâle. L'acide azotique, à froid, prend une très légère coloration jaune paille. L'alcool chlorhydrique (HCl : 5; alcool 90°: i5) éclaircit d'abord très faiblement les mêmes particules et prend, après plusieurs heures, une très légère teinte rosée; après plusieurs jours, la poudre sanguine est presque totalement décolorée. L'acide sulfurique exerce une action beaucoup |)lus manifeste et dont le résultat est beaucoup plus intéressant. En traitant la masse sanguine par de l'acide sulfurique concentré étendu de son volume d'eau, il se produit immédiatement une attaque des particules, avec éclaircissement et apparition d'une couleur rouge transparente; des traînées rutilantes rayonnent autour de ces particules, surtout après trituration, et finissent par teinter toute la liqueur. Au bout de 2^ heuies à peine, celle-ci a pris une teinte vineuse assez claire et les éléments sanguins sont dissous ou tout au moins transformés en grains beaucoup plus menus. Finalement la couleur rouge devient moins franche et vire au brun. Si l'on étiMid celte solution de son volume d'eau, la masse sanguine se précipite sous forme d'une matière pâteuse se réunissant à la sur- face du liquide et s'atlachant aux |)arois du vase. L'examen au specti oscope de celte solution sulfurique montre nettement le spectre de V/iéniatoporphyrine, qm a pu être photographié. Li'' hémoc/iromogéne peut également s'obtenir en partant de la même masse; en additionnant celle-ci d'une solution de potasse à i pour 100, puis en chaufl'ant avec quelques gouttes d'ammoniaque et en ajoutant, après ret'roidisseinent, quelques cristaux d'hydrosulfite de sodium, on en peut observer l'apparition et caractériser le pigment par son spectre et sa coloration. La réaction de Yan Deen s'obtient facilement en partant de la masse sanguine telle qu'elle existe dans les vaisseaux : quelques parcelles de cette masse, triturées avec deux gouttes de teinture de gaïac et deux gouttes d'eau oxygénée, donnent une belle coloration bleue passant au jaune sous l'action de l'acide chlorhydrique. Le magma formant le substratum des pigments observés est de nature albuminoïde. La réaction d'Adamkiewiecz, en particulier, effectuée en portant à l'ébuUition des traces de sang additionnées de 1°"'' d'acide sul- furique, 2°""' d'acide acétique et une goutte de formol à 1 pour 100, donne effectivement une coloration jaune madère. Nous avons vainement cherché à obtenir de Vhémine sous la forme habi- tuelle des cristaux de Teichmann. Soit que nous partions de la matière SÉANCE DU -23 FÉVRIER I9l4- SpS sanguine elle-même, soit que nous la traitions au préalable par l'un des réactifs, énumérés ci-dessus, qui paraissent l'attaquer, et quel que soit enfin le procédé mis en œuvre, nous n'avons toujours obtenu que des cristaux solubles dans l'eau, foncièrement différents, par conséquent, des cristaux d'hémine. Les auteurs russes qui ont étudié le magma sanguin, analogue au nôtre d'après leur description, du Mammouth de la Berezowka, ont cru obtenir ces derniers cristaux, qu'ils ont même représentés; mais l'examen des méthodes employées, non plus que celui des figures, ne saurait modifier notre opinion sur l'impossibilité d'obtenir de l'hémine avec un tel matériel. Rappelons d'ailleurs, par comparaison, que Kobert n'a également eu que des résultats négatifs dans les tentatives d'obtention de la réaction de Teichmann qu'il a faites sur le sang de quatre momies. Il était indiqué de rechercher les pigments biliaires parmi les produits de transformations naturels de l'hémoglobine que nous pouvions nous attendre à trouver ici. Cette recherche a été négative. En résumé, il semble que le sang de Mammouth, à l'état où l'on peut l'observer actuellement, présente, fixé sur un coagulum de nature albumi- noïde, un pigment que les réactions physicochimiques et l'examen spec- troscopique des produits de transformation paraissent identifier à l'hé- maline. M. Renë Arxol'x adresse une Note intitulée : Sur r impossibilité du vol humain . (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) M. Hrxri FouRxiER adresse une réclamation de priorité relative au vol plané et au vol à voile. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) M. Albert A'odon adresse une Note intitulée : Recherches sur une gamme harmonique naturelle. M. E. DE Camas adresse une Note intitulée : Les poids atomiques déduits de la théorie électromagnétique. Classification des corps simples. (Renvoi à l'examen de M. Le Chatelier.) 596 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. R. RoBiNSOx adresse une Noie inlitulée : La toxinolepsie provoquée var quelques substances chimiques ou [albumines organiques au cours du microbisme latent. (Renvoi à la Section de Médecine el de Chirurgie.) M. BoKG.vis adresse une Note relative au Spiritisme. (Renvoi à l'examen de M. Dastre.) La séance est levée à 4 heures. G. D. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 MARS 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMIJJXICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CRISTALLOGRAPHIE. — Sur le polymorphisme du camphre. Note de M. Fked Wallerant. Les cristaux de camphre, qu'une dissolution alcoolique laisse déposer à la température ordinaire, sont rhomboédriques, quasi-cubiques; leur para- mètre est égal à r , aOKi et ils se niaclent sous l'influence d'actions méca- niques suivant les trois faces d'un rhomboèdre. Mais si l'on fait cristalliser le camphre par fusion, on constate qu'il affecte quatre états différents, qu'il est au moins quadrimorphe. Si, en effet, on fait fondre un grain de camphre entre deux lamelles de verre, on constate qu'en se solidifiant il devient cubique; puis la tempéra- ture baissant, les cristaux cubiques se transforment en cristaux rhomboé- driques; la température de transformation est 97°. Les cristaux ternaires sont peu biréfringents, ont trois clivages à peu près rectangulaires et se maclent mécaniquement suivant les trois faces d'un rhomboèdre. On pour- rait donc croire que ces cristaux sont identiques à ceux qu'on obtient par cristallisation d'une solution alcoolique. Il n'en est rien. En effet, si l'on observe un de ces grands cristaux, on voit naître, surtout sur ses bords, de petits cristaux qui, peu à peu, grandissent et l'envahissent tout entier. Ces nouveaux cristaux ressemblent tellement au cristal pri- mitif par tous leurs caractères, et en particulier par leur réfringence et leur biréfringence, qu'on ne pourrait les en distinguer si l'on ne les avait vus naître et s'accroître. La vitesse de transformation est très faible et augmente quand la tempé- C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N°9.) 77 598 ACADÉMIE DES SCIENCES. rature s'élève. La transformation inverse n'a jamais lieu, à aucune tempé- rature : aussi devons-nous considérer les nouveaux cristaux comme la forme stable, tandis que les cristaux primitifs appartiennent à une forme instable à toutes les températures. Ces derniers prennent naissance, grâce à la surfusion cristalline qui se produit toujours lors de la transformation des cristaux cubiques. On cons- tate en effet que, quand la température décroît, cette transformation se produit vers 90° au lieu de 97". Enfin, ces cristaux rliomboédriques, refroidis à — 28°, se transforment à nouveau en cristaux très biréfringents également rbomboédriques. Il est à remarquer que du camphre racémique artificiel, qui m'a été remis par Wyrouboff, devient cubique à 94°, probablement par suite de la présence d'impuretés; de plus, en le refroidissant à — 28° et même un peu plus bas, il ne m'a pas été possible de le transformer en cristaux très biré- fringents. 11 est vrai qu'il ne m'a pas été possible de le refroidir dans l'air liquide, caries laboratoires de la Sorbonne sont si mal outillés qu'ils ne possèdent même pas un de ces appareils à liquéfier l'air qu'on trouve dans les Universités les moins inqjortantes de l'étranger. PHYSIQUE DU GLOBE. — Hèliuni des grisous el radioactùilé des houilles. Note de MM. Chaui.es Moukeu et Adol^uk Lkpape. I. Nos recherches antérieures sur les gaz rares des grisous (') ont établi, entre autres résultats nouveaux, la présence, dans ces mélanges gazeux naturels, de proportions relativement importantes d'hélium. Si l'on connaît les teneurs en hélium et les débits gazeux totaux, il est facile de calculer les débits en hélium. Voici, pour deux de nos grisous, quelques renseignements intéres- sants : i" Le souffiard d'Anzin qui a fourni le grisou de cette mine précé- demment étudié par nous, après avoir présenté pendant douze ans un dégagement régulier (nous en ignorons la valeur), ne débitait plus, leôjuin 1910, date de la prise d'essai, que 5'"', 70 par jour; aujourd'hui, il est épuisé. En outre, M. Courtinat nous a indiqué (|u'il se dégage en moyenne, des (') Comptes rendus, t. 153, 1911, p. 8:47 et 10-13. SÉANCE DU 2 MARS 1914. Sgg mines d'Anzin, 3oooo"'' de grisou pur par jour. En supposant à ce gaz, pour fixer les idées, une composition moyenne constante analogue à celle de l'échantillon que nous avons analysé (o,o4 d'hélium pour 100 du grisou brut), on trouve que le débit en hélium est de 12'"' par jour (soit /(38o"'' par an). 2° M. A. Guntz nous a fait connaître que le soufflard de Frankenholz, en activité depuis 7 ans, débite 7200™' de grisou par jour, et que la quantité totale de grisou qui se dégage chaque jour de la mine est de 37000"''; en faisant, à propos de ce grisou (0,027 d'hélium pour 100 du grisou brut), la même hypothèse que pour celui d'Anzin, on calcule que le débit quotidien de la mine de Frankenholz, en hélium, doit être de 10'"' (soit 365o"'' par an ('). On voit que ces débits sont énormes, et qu'ils surpassent de beaucoup ceux que nous avons rencontrés dans les sources thermales les plus riches (Santenay, t 8"" par an; Néris, 34""' par an) ( = ), II. Etant donnée l'étroite parenté de l'hélium avec les corps radioactifs, il était naturel, en vue d'obtenir des indications sur l'origine de l'hélium des grisous, d'étudier tout d'abord la radioactivité de ces mélanges gazeux et du charbon grisouteux d'où ils proviennent. Il nous suffisait d'ailleurs, vu le but poursuivi, de connaître simplement l'ordre de grandeur des proportions de matières radioactives. Nous nous sommes donc bornés à une étude sommaire, à savoir, la recherche de l'émanation du radium dans les grisous, et celle du radium et du thorium dans des échantillons de houille prélevés au voisinage des soufflards ('). (') Emérich Czakô, dans sa récente et fort intéressante étude de quelques dégage- ments gazeux souterrains riclies en gaz combustibles {erdgasen), indique, comme débits annuels en hélium : pour le gaz de Kissarmàs (forage n° II), ^SSo™', et, pour celui de Neuengarame, 2555o"''. Ces débits sont du même ordre que ceux d'Anzin (4380"'') et de Frankenholz (365o"''). Le débit de Neuengamme, toutefois, est sensi- blement plus élevé; ce dégagement gazeux constitue sans doute la souice d'hélium la plus abondante qui soit actuellement connue (Zeit. /. a/iorff.C/iem.,l.LXXX\l, igiS, p. 264). (^) Rappelons ici l'intérêt que présentent, à un autre point de vue, les dégage- ments gazeux de certaines sources tliermales. Si les débits des sources de Maizières et de Santenay, par exemple, apparaissent relativement faibles (respectivement i""' et 18°'' par an) devant ceux des grisous, les concentrations en hélium y sont, par contre, très élevées; le gaz spontané brut renferme, à Maizières, près de 6 pour 100, et, à Santenay, 10 pour 100 d'hélium. (') Nous ne sommes d'ailleurs pas, actuellement, outillés pour la recherche des émanations à destruction rapide (tandis que l'émanation du radium se détruit de 6oo ACADÉMIE DES SCIENCES. a. La radioactivité du grisou était étudiée au moyen de l'éleclroscope Chéneveau-Laborde. Dans les conditions de nos expériences, la quantité miniina d'émanation du radium que nous pourrions déceler est de l'ordre de i. lo"' ' curie par litre de grisou. Dans chacun de nos échantillons, la quantité d'émanation s'est trouvée trop faible pour qu'il nous ait été possible de la déterminer; nos grisous ne sont donc pratiquement pas radioactifs. h. Pour déterminer le radium et le thorium dans la houille, nous nous sommes adressés aux méthodes courantes, baséessur les propriétés de leurs émanations. Les détails de notre technique opératoire devant être publiés dans un autre Recueil, nous nous contenterons d'en indiquer ici les grandes lignes. Les constituants minéraux de la houille étaient d'abord isolés (par incinération), puis réduits en solution (attaques successives par l'acide chlorhydrique et par l'eau régale, fusion du résidu aux carbonates alcalins, etc.). Cette très longue et très pénible opération effectuée, nous mesurions l'émanation du radium accumulée dans la solution, après que celle-ci avait été conservée en vase clos pendant un temps défini, et nous déduisions de cette mesure la teneur en radium de la houille ('). Enfin, dans la solution, privée d'émanation du radium, nous dosions le thorium par un procédé dont le principe consiste à entrahier dans un élec- troscope étalonné, au moyen d'un courant d'air de vitesse constante, l'émanation du thorium (qui se produit continuellement au sein d'une solu- tion contenant du thorium) (-). Nous rassemblons, dans le Tableau suivant, le résultat de nos mesures : moitié en 3,85 jours, on sait que l'éinanalion du lliorium se détruit de moitié en 5/i secondes et celle de l'actinium de moitié en 4 secondes); et, au surplus, il est établi, d'une part, que la radioactivité des gaz souterrains est due surtout à l'émana- tion du radium, et, d'autre part, que le radium et le thorium (accompagnés des mem- bres de leurs familles) sont, pratiquement, les seuls éléments radioactifs des matériaux solides de l'écorce terrestre. (') C'est la méthode R.-J . Strutï ( P/'oc. Roy. Soc, t. A, LXXIII, 1904, p. 191; l. LXXVII, 1906, p. 472, etc.). C^) C'est la métliode de J. Jolï (P/til. Mag., 6= série, t. XVII, p. 760 et l. XVIll, p. i4o; Congrès international de radiologie et d'électricité, 1911)- M. Szilard nous a en outre donné, à jiropos de cette méthode, diverses indications utiles. Nous lui en exprimons tous nos remerciements. SÉANCE DU 1 MARS I9l4- ^JO' Radium et ihoriuni dans la houille ('). l'oids Cendres lîadiiim (en io~'- gr.) Tlioriuni (en lo-^ gr.) de houille pour loo — -~ — -^ - -^ — — — traitée (en poids) dans le dans is dans is dans ib Origine. (en gr.). de la houille, de cendres. de houille. de cendres. de houille. Liéviii 200 46 .jMl,-E,— E„, (2) (R2-H/wL,)I,+ywMI,= E5- Uî, (3) . l2=./wCU,. D'où, en éliminant U. par(3) et I, par (i), (3) donne R,,+ywL,- ^ Uh -^. ^ ^(Ri+./'"L.) =-"0- OU, en posant _ £.,+ /j(E„— E2)(sin$+./cos9)_ '9 Rî+/i2R,+yY(,jL,— ^ — /i-wL,j La valeui' de Uo s'en déduit par (3) en valeurs imaginaires. Tout se passe pour le circuit secondaire comme si une force éleclromo- trice résultante obtenue en composant géométriquement E. avec /«(E, — E^) tourné de l'angle - + 0 en arrière agissait sur un circuit ayant une résistance Ro + /i^R, et une inductance Appelons [£^] la force électromotrice réelle résultante de E2 et ^(E,— E^) définie ci-dessus; la valeur réelle de x)., est finalement t3,= '- -' wGi/(R2+A'R,)--hU)L2— ^— A'-coL,j La condition de résonance est toL, p; — /i-(o L, = o. On peut écrire, en négligeant R, devant coL,, sensiblement ,„ W W l,k ,, , hk {la + l,) " hk L+ll li+h 6o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. en appelant comme d'habitude coefficient de dispersion du transformateur /,/,-M^ /,/, ■ 'fV. Le dénominateur peut en général être remplacé par l'unité, cl la condi- tion de résonance devient alors, en négligeant a devant l'unité et en remar- quantque^= ( j^ j : C'est la même relation que celle que j'ai indiquée, dans ma précédente Communication, pour l'harmonique 3. Mais les coefficients d'inductance/,, 4 et CT qui y figurent ne sont en général pas les mêmes, puisque les ilux se ferment différemment. Quand la résonance est atteinte, le dénominateur de l'expression de 'O.. se réduit à son premier terme sous le radical et l'amplitude atteinte dépend à la fois des résistances globales et de la résultante [£/■] des forces électro- motrices; cette dernière varie elle-même suivant l'amplitude et l'écart de phase des deux composantes. Pour pouvoir l'étudier plus complètement, il serait nécessaire de connaître la forme de la force électromotrice de l'alternateur et les fonctions y, définiesplus haut pour le transformateur, en grandeurs et en phases ('). CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les étliers-oxydes du carvcicrol. Note (-) de MM. Paui. Sabatieh et A. Maimie. Nous avons montré antérieurement que l'action d'oxydes catalyseurs déshydratants, tels que l'oxyde de thorium, réalisée à des températures (') Théoriquement, il faudrait tenir compte aussi de»ce que chaque Ilux liarmo- nique dans le transformateur peut donner lui-même naissance à d'autres Ilux harmo- niques de fréquence plus élevée; mais nous supposons qu'ils seraient du second ordre et par conséquent négligeables vis-à-vis des Ilux parasites considérés comme correc- tions du premier ordre. {-) Présentée dans la séance du 20 février I9i4' SÉANCE DU 2 MARS IQlA- <^'09 comprises entre 4oo° et 5oo". permet la transformation des pliénols C"H"'OH en oxydes phénoliques C"H"'.O.C"H"' accompagnés d'oxydes diphényléniques issus d'une séparation d'hydrogène C" H"'-\ I >0, G" H"-'/ la production de ces derniers devenant plus importante à mesure que la température est plus haute ('). C'est ce que nous avons vérifié pour le phénol ordinaire, pour les trois crésols, pour les xylénols et les naphtols. En associant, vis-à-vis de l'action déshydratante de l'oxyde de thorium, un alcool primaire forménique avec un phénol, nous avons pu, de la même manière, préparer les oxydes mixtes fournis par cet alcool avec ce phénol (^). La réaction est particulièrement aisée avec l'alcool méthylique qui ne subit lui-même au contact du catalyseur qu'une déshydratation lente, et dans le travail que nous avons Thonneur de rappeler, nous avions ainsi préparé les oxydes mixtes formés avec le méthanol par le phénol, les trois crésols, les xylénols, le thymol, le carvacrol. Mais l'oxyde mi\tc ainsi préparé est, selon les cas, accompagné de proportions plus ou moins importantes des oxydes phénoliques ou phény- léniques qui peuvent être engendrés par le phénol seul, la production de ces derniers étant parfois plus importante que celle de l'oxyde mixte. Nous indiquons dans la présente Note quelques résultats de cette nature relatifs au carvacrol ou i.[\-niéthyImélhoélhYlphénol-i : GOH CH CH' — c/ ~^,C — CH(GH=')% GH GH liquide incolore bouillant à 237°. Carvacrol seul. — La déshydratation directe du carvacrol, pratiquée sur l'oxyde de thorium à diverses températures comprises entre 400" et 5oo", ne se produit pas d'une manière satisfaisante. Elle donne lieu à un léger dégagement gazeux contenant non seulement de l'hydrogène, mais encore de l'oxyde de carbone et des hydrocarbures, ce qui indique la complexité (') Paul Sabatier et A. Mailhe, Comptes rendus, t. 131. 1910, p. 492. (-) Paul Sabatier et A. Mailhe, Comptes rendus, t. 1.51, 191 o, p. SSg. 6lO ACADÉMIE DES SCIENCES. du dédoublement. On condense, en même temps qu'un peu d'eau, un liquide jaunâtre fluorescent, qui^ débarrassé du carvacrol non Iransformépar agita- tion avec de la soude diluée, passe à la distillation au voisinage de 33o°, mais refuse de cristalliser, même par l'application de températures basses. C'est un mélange d'oxyde de carvacryle et d'oxyde de dicarvacrylènc, souillé par une petite quantité de matières étrangères, que nous n'avons pas réussi à éliminer par distillation fractionnée, non plus que par l'emploi de dissolvants variés. Carvacrol et inélhanol. — Le mélange des vapeurs de carvacrol et de méthanol en excès, dirigé sur l'oxyde de thorium à 42o"-/|5o°, fournit, avec un dégagement gazeux issu du dédoublement d'une portion du mélhanol, de l'eau et un liquide jaunâtre peu fluorescent, qu'on agile avec de la soude diluée pour dissoudre le carvacrol. Le résidu liquide soumis à la distillation fractionnée fournit : i" Une certaine dose di'oxyde mixte de carvacryle et de mélhyle, liquide incolore d'odeur agréable, bouillante '217°, identique à celui déjà décrit par Pisati et Paterno ('), et que nous avions préparé nous-mêmes anté- rieurement; 2° Une portion liquide passant au-dessus de 3oo° qui, par refroidissement prolongé, abandonne des cristaux incolores : ceux-ci sontessorés et recris- tallisés dans l'alcool. Ce sont de petits prismes, qui fondent à 109°- 110°, insolubles dans l'eau, solubles dans la plupart des réactifs organiques. L'acide sulfurique concentré les dissout facilement en un liquide orangé, qui fonci; par la chaleur, et où l'addition d'une goutte d'acide nitrique fumant détermine une coloration rouge très intense. C'est Voxyde de carvacryle CHV "^~^ \CH^ En opérant la même catalyse du mélange de carvacrol et de méthanol à température plus élevée, vers l\^o°, on recueille de suite dans le conden- seur des cristaux jaunâtres qui, après essorage, fondent à i5o°. Le liquide condensé en même temps que les cristaux est traité par la soude diluée qui dissout le carvacrol non transformé : le liquide qui reste est très fluores- cent; soumis à la distillation fractionnée, il fournit d'abord de l'oxyde mixte de carvacryle et méthyle bouillant à 217°, puis des portions passant (') PiSATi et P4TERN0, Bel', cheni, Ges., t. V.III, 1875, p. 71. SÉA^GE DU 2 MARS I9l4- 6ll au-dessus de Soo", qui se prennent en masse cristalline par refroidisse- ment. Cette masse, traitée par une petite quantité d'alcool, lui abandonne de l'oxyde de carvacryle qui, purifié par une nouvelle cristallisation, fond à 109°, et il reste un résidu presque pur de cristaux à peu près insolubles dans l'alcool froid, identiques à ceux recueillis dans le condenseur. Ce sont des prismes blanc jaunâtre fluorescents qui fondent à i5o°. Ils se dissolvent difficilement à froid dans l'acide sulfurique, en un liquide jaune, qui fonce par la chaleur, mais dont la teinte diminue par addition d'une goutte d'acide nitrique fumant. C'est V oxyde de dicarvacrylène : C„3 /C^W C»H^\CH». \/ O Les oxydes de carvacryle et de dicarvacrylène n'avaient jamais été dé- crits jusqu'à présent. Carvacrol et élhanol. — En soumettant à la catalyse sur l'oxyde de tho- rium un mélange de carvacrol et d'éthanol en excès, aux diverses tempéra- tures comprises entre 400° et 5oo", nous avons condensé des liquides orangé plus ou moins fluorescents qui, par distillation fractionnée, four- nissent une petite proportion A' oxyde mixte d'' èlhyle el carvacryle ^ bouillant à 235°, qui avait été déjà isolé par une autre voie ('), et un liquide huileux fluorescent, passant au-dessus de 3oo°, semblable à celui que nous avait fourni la catalyse pratiquée sur le carvacrol seul. Ce liquide, aussi bien que ce dernier, a refusé de cristalliser par refroidissement, même amorcé par la présence de cristaux d'oxyde de carvacryle et d'oxyde de dicarvacry- lène. La catalyse ne donne pas de résultats plus satisfaisants, quand on la réalise avec les mélanges de carvacrol et des alcools homologues de l'éthanol, propanol, butanol, etc. Carvacrol et phénol. — Le mélange à molécules égales de carvacrol et de phénol, catalysé sur l'oxyde de thorium vers 470°-48o'', donne lieu à un faible dégagement d'hydrogène. Le liquide condensé, débarrassé du phénol et du carvacrol par agitation avec de la soude diluée, est soumis au frac- tionnement. Il ne fournit pas d'oxyde de phényle (qui bout à 352°), mais (') LusTiG, Ber. cheni. Ges., l. XIX, 1886, p. i3. 6l2 ACADÉMIE DES SCIENCES, donne une proportion assez importante d'cry/e mixte de carvacryle et plié- nyle, liquide incolore d'odeur agréable qui bout à 296°, puis se prend par refroidissement en une niasse solide qui, soumise à des cristallisations fractionnées dans l'alcool, se sépare en oxyde de cariacrylc' fondant à 110°, très soluble dans l'alcool, el oxyde de dicuivacrylêne fondant à i5o", très peu soluble dans l'alcool, sans que nous ayons pu y caractériser la présence d'oxyde de diphénylène (fondant à 85°). Carvacrol et paracrésol. — La marclie de la réaction est assez dilTérente de celle que nous venons de décrire, quand on catalyse le mélange de car- vacrol et de paracrésol, vers 41o°-45o'\ On obtient, non pas de l'oxyde de carvacryle, mais, à côté d'une certaine proportion à''oxyde mixte de car- vacryle et paracrésyle, liquide incolore, d'odeur agréable, bouillant vers 3oo°, de l'oxyde de paracrésjde, qui bout à 285° et fond à 50". La même catalyse, efîectuée vers 48o°, fournit à peu près exclusivement ce que donnerait le paracrésol seul, c'est-à-dire un mélange d'oxyde de paracrésyle et d'oxyde de paradicrésylène (qui fond à i6G°). COMMISSIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix, cbargées déjuger les concours de l'année 191/i : Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Prix [loullevigue. — MM. Darboux, Lippmann, Armand Gautier, Emile Picard, Perrier, YioUe, Deslandres. Ont obtenu ensuite le plus de voix : MM. Zeiller, Jungfleiscli. PrixCam.érè. — MM. Léauté, Cariiot, Hunibert, Vieille, Le Cbatelier, Carpentier, Lecornu. Ont obtenu ensuite le plus de voix : MM. Deprez, Sebert. Prix Jérôme Ponti. — MM. Emile Picard, Guignard, Zeiller, Bouvier, Maquenne, le Prince Bonaparte, Yillard. Ont obtenu ensuite le plus de voix : MM. Lippmann, Lacroix. Prix Hordin (Sciences naturelles). — MM. Armand Gautier, Lacroix, Barrois, Le Cbatelier, Termier, Moureu, De Launay. Ont obtenu ensuite le plus de voix : MM. Douvillé, Viilard. SÉANCE DU 2 MARS 1914. 6l3 CORRESPOIXDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le Tome second des Institutiones calculi inlegralis^ de Leonhard Eiler, avec les annotations de Mascheroni, publié par Friedrich Engel et Ludwig ScHLESINGER. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les courbes algébriques à torsion constante, réelles et non unicursates. Note de M. Gambier. 1. Dans ma Note du 2 février 1914, je signale un type de courbes algé- briques non unicursales à torsion constante. Quelle que soit la fonction 6(a), on n'obtient ainsi aucune courbe réelle. Les exemples de courbes réelles déjà connus permettent de généraliser en prenant comme point de départ une équation j3 = a 4- t— — j^ et développant en série suivant les puissances de K — Ko les coordonnées d'un point de la courbe correspondante, mais sauf le cas très particulier de ma dernière Noie, ceci ne semble pas pouvoir beaucoup servir, au moins tant qu'on ne connaîtra pas une courbe initiale pour K = K„. 1. La principale difficulté dans la rccliercbe d'une courbe déterminée consiste en ce fait qu'on doit résoudre un système d'équations algébriques de nombre élevé portant sur un nombre d'inconnues lui-même élevé. L'étude attentive des exemples déjà connus, grâce à M. Fabry principale- ment, montre comment on peut réduire à la fois le nombre des équations et des inconnues : l'existence d'un plan de symétrie pour Tindicatrice (B) des torsions, lieu du point (c, c', c"), l'existence d'un axe de rotation fond les unes dans les autres les relations fournies individuellement par cbaque génératrice isotrope du cône directeur (C) des binormales. Il est bien clair aussi que si la courbe n'est pas uuicursale, ces mêmes propriétés peuvent réduire de beaucoup le nombre des conditions distinctes obtenues ert égalant à zéro les périodes des trois intégrales étudiées. c. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 9.) 79 6l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Supposons donc que l'indicatrice (B) admette œOy comme plan de symétrie et même que la projection de (B) sur xOy soit unicursale, auquel cas (B) sera une courbe de type hyperelliptique (accidentellement unicur- sale). Supposons encore xOz plan de symétrie. Il suffit, nous le savons, d'étudier les trois intégrales fcC, fc-'cUc^iC), Jc'éic-œ'), dont la première porte sur une fraction rationnelle, tandis que les deux dernières se ramènent à l'une d'entre elles. Supposons même que le cône (C) n'ait que deux génératrices isotropes, nous serons dans le cas le plus favorable : j'ai trouvé des courbes de cette espèce, réelles, de genre et de degré arbitraires; j'en donne plus bas un exemple. 3. Dans cette question et bien d'autres, j'ai employé la remarque classique suivante : la rechercbe d'une courbe réelle étant supposée ramenée à la recherche des solutions réelles de m équations algébriques à coef- ficients réels entre m + k inconnues (E) X,-(X,,>.,, ...,?,,„ i , a,, fZj, ..., fiA.) = '' (('=1,2, m), si l'on sait que pour un système de valeurs réelles ij.", p.", ..., ^j-l des ui le système (E) a une solution réelle A", ...,X^, ceci prouve: i" que le système E n'est pas incompatible, qu'il a une infinité de solutions dépen- dant de k arbitraires; 2° qu'il a une infinité de solutioiië réelles, si toute- fois le déterminant fonctionnel |^„" . J' " ' " '.'," n'est pas nul; cette solution pourra être représentée par des développements en série suivant les puissances de tx, — a", u-o — u.", . . . , p-A — [t-l- 4. Soit donc : A(f'i'-hB gnp-r A.-hBr/P -hCq-P + Dq^P-i-Eq-P-i-Fq'P c — ic ^ — j 9 „_ {q''P + aq^P -i- hq''-P+ aqP+ i) \j — KF {q'^P -^ \i.qP -^ \) ^ — 3,. ' p el r sont des entiers positifs premiers entre eux, r'S—; A, B, C, D, E, F, SÉANCE DU 2 MARS I914. 6l5 a, b, [X des constantes réelles; q est un paramètre arbitraire tel que les valeurs de q égales à e'^ où 6 est réel donnent un point c, c', c" réel (A et F sont tous deux non nuls ; A, F, ij. doivent satisfaire à une certaine inégalité); xOy, xO z sont plans de symétrie; sip est supérieur à i, une rotation de — autour de O:: reproduit la courbe; le genre de la courbe (c, c', c") est /j si p est impair, p — i si jo est pair; le genre du cône (C) et de la courbe à torsion constante (A) est p si p est impau-, ^ — i si /> est pair. 01 '" < — ' le cône C a deux génératrices isotropes; si r = -^. c'est-à-dire /> = 2, r = 5 , le cône C a quatre génératrices isotropes. L'égalité c- -t- c'- -+- c "^ = i donne cinq conditions; / cdc' donne une condition; / c"d(c -t- ic' ) donne deux conditions qui s'obtiennent sans faire d'hypotlièses sur les valeurs respectives de reip. J'ai donc un système xJx,B,C,D,E,F,à,b,ix. 7)^0 (t = i,2, ...,8) de huit équations à neuf inconnues : je peux y regarder- comme un para- mètre arbitraire, qui ne prend il est vrai que des valeurs commensurables supérieures à -; or, pour/) = 2, r = 5, je sais trouver, avec un paramètre arbitraire a, des courbes (B) : donc la remarque du n" 3 me permet d'affirmer qu'il existe une infinité de courbes (B) réelles pour toutes les valeurs commensurables de - au voisinage de -^ : p peut être pris aussi grand qu'on veut. Reste à indiquer comment j'ai le cône unicursal C à directrice sphérique non unicursale pour yo = 2, r — 5. Ce cône contient une arbitraire a; j'applique encore une fois la remarque du n" 3 : pour ix = ± 2 il dégénère en un ensemble de deux cônes unicursaux du cinquième degré à directrice sphérique mixte que je détermine directement; il existe un nombre fini de tels cônes du cinquième degré, imaginaires, tous sauf un, déjà cité par M. Fabry et celui-là suffit. Il restera à trouver par une méthode analogue des courbes de genre supérieur à 1 sans être du type hyperelliptique. 6l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur V application de la méthode de Fredholm aux marées d'un bassin limité par des parois verticales. Note de M. F. Jager, présentée par M. Emile Picard. L'équation générale des marées d'un bassin D à parois verticales est de la forme . àa , du j. OÙ les coefficients a, è, c, /sont des fondions continues de x et de y ainsi que leurs dérivées partielles du premier ordre si, comme nous le supposons, le bassin considéré n'a avec la latitude critique aucun point commun. Sur le contour C, supposé régulièrement analytique, la fonction ii est assujettie à vérifier la relation du du (2) -— 4-C-r-=0. ^ ' du ds Soit G (,r, Y', i, V]) la fonction de Green relative au contour C et assu- jettie à prendre sur C des valeurs véiifiant la relation (2). M. Poincaré a montré qu'on pouvait calculer cette fonction G en lui donnant la forme d'un potentiel logarithmique de simple couche. En supposantl'existence delà solution, on peut, commel'a fait M. Picard dans des problèuies analogues, déduire de l'équation (i) la suivante (a) «(x,7) — ^ I I \a{t,rn)-^ + l>('Lv)'-^-i-c{Ln)u\ G{ç,ri; x, y) d'Ed-n en posant En intégrant par parties, il vient I r r[d(a.G) dib,G) ^1 .. , ,. , f(a'rj.'.^/y^')Cju{c,r,)ds' = Y^fff^i^ ■o)Gdidn ^d/(x, j), SÉANCE DU 2 MARS I9l4- 6*7 OÙ a' et ^' désignent les cosinus directeurs de la normale a Félément ds' du contour; et dans les termes accentués, x et y doivent être remplacés par ;, yj. C'est bien une équation de Fredholni et elle aura toujours une solution, sauf en cas de résonance avec une oscillation propre du bassin considéré. 11 faut encore s'assurer que cette solution vérifie bien l'équation (i), c'est- à-dire qu'on peut remonter de (P) à (a) et de (a) à (i). Il suffit pour cela de montrer que la fonction u tirée de (p) a des dérivées du premier ordre finies dans D et C, et des dérivées du second ordre dans D. Remarquons que le noyau dans l'intégrale double de (P) devient infini comme - et celui de n'utée-rale infini comme log -• En itérant le noyau, u satisfera à une nouvelle relation qui contiendra une intégrale quadruple, deux intégrales triples et une intégrale double; et des termes tout connus de la forme On voit immédiatement que les dérivées premières de toutes les inté- grales contenant la fonction inconnue restent finies, par application de l'inégalité de Schwarz. Quant aux termes connus de la forme indiquée, le premier peut s'écrire et l'intégrale double a des dérivées premières finies même sur le bord C et des dérivées secondes à l'intérieur de D si -p a des dérivées secondes : or cette dernière condition est remplie, puisque nous avons supposé l'existence des dérivées premières de f. L'intégrale de ligne est assimilable à un potentiel logarithmique de densité '\i : elle a donc des dérivées comme la précédente. Enfin .p, lui-même, a des dérivées jusqu'au second ordre, comme nous venons de le voir. Donc la fonction u tirée de (^) a des dérivées premières dans D et sur C. Je dis qu'elle a des dérivées secondes dans D. En effet, chaque intégrale provenant de ritération du noyau est assimilable à un potentiel logarith- mique de densité u. Et nous venons d'établir l'existence des dérivées secondes pour tous les termes ne contenant pas u. 6l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. On peut donc remonter de l'équation (p) à l'équation (i) et nous avons ainsi établi l'existence d'une solution unique et continue du problème général des marées, dans les conditions indiquées et sauf le cas de résonance. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un ensemble superposable avec chacune de ses deux parties. Note de MM. E. Mazcrkiewicz et W. Sierpinski, présentée par M. Emile Picard. Le but de cette Note est de donner un exemple à' un ensemble plan E, qui se décompose en deux sous-ensembles sans points communs A. et M et qui est superposable avec chacun de ces deux sous-ensembles. Le problème de l'existence d'un tel ensemble a été posé par W. Sier- pinski et résolu affirmativement par E. Mazurkiewicz; la démonstration de E. Mazurkiewicz a été simplifiée ensuite par W. Sierpinski. Considérons dans le plan des nombres complexes la rotation et la translation (2) F( = ) = -+i. L'ensemble E contiendra le point O et tout point qu'on déduit du point O en appliquant un nombre fini de fois les transformations (i) et (2) dans un ordre quelconque. L'ensemble A contiendra le point O et tout point qu'on déduit du point O en appliquant un nombre fini de fois les transformations (i) et (2) dans un ordre quelconque, mais tel, que la dernière transformation efîec- tuée soit la rotation R(-)- L'ensemble B contiendra tout point qu'on déduit du point O en appli- quant un nombre fini de fois les transformations (1) et (2) dans un ordre quelconque, mais tel, que la dernière transformation effectuée soit la trans- formation F (s). On aura évidemment E = A + B et R(R)=A, F(E)z=H; les ensembles E, A, B sont donc superposables. SÉANCE DU 2 MARS 1914. 619 II reste à démontrer que les ensembles A et B sont sans points communs. Or, l'opération (i) étant une multiplication pour le nombre e', et l'opé- ration (2) une addition de l'unité, on voit sans peine cpie tout point de E est un polynôme en é aux coefficients entiers. De plus, son terme constant est nul s'il appartient à A, positif s'il appartient à B. S'il y avait donc un point commun aux ensembles A et B, nous aurions une équation algébrique en e' aux coefficients entiers, non identique, ce qui est impossible, e' étant un nombre transcendant. c. q. f. d. Ajoutons qu'on pourrait aisément décomposer l'ensemble E en une infi- nité dénombrable d'ensembles sans points communs deux à deux, dont cliacun est superposable avec E. Une telle décomposition est fournie par exemple par l'expression E = R(E) + FR(E) + F2R(E) -(-.... ANALYSE MATHÉMATIQUE. — F„, du degré n qui s'écarte le moins possible de zéro dans l'intervalle fer- mé {— I , H- l). Tchébischeff en donna la solution pour a := o et ZolotarelT pour le cas de (j quelconque. Je me propose ici de généraliser un peu le problème énoncé en me posant la question suivante : Trouver un polynôme fÇx) du degré n qui s'écarte le moins possible de zéro dans l'intervalle fer/né (a, b) et qui satisfait aux con- ditions f^'^'(z) = (z) = t; :;, a, T sont des nombres réels donnés. Il est aisé de démontrer l'existence des polynômes cherchés que nous nommerons pour abréger les polynômes (T). Nous supposons toujours que k^i. Soit Ly le plus grand écart de /(a-) dans l'intervalle fermé (a, b) et p le nombre des racines distinctes de l'équation L} — /'-{x)=o, 620 ACADÉMIE DES SCIENCES. contenues dans Fintervalle fermé (a, h); nous avons alors le théorème suivant : TiiÉOKKiME. — Si f{x) est un polynôme (T) du degré n dans V intervalle fermé (rt, 6), le nombre p ne peut être moindre que n dans deux cas : 1° Celui quand on a k ^^ i -\- i\ 2° celui quand z n' appartient pas à V inter- valle (a, b)\ dans tous les autres cas le nombre p ne peut être moindre que le plus grand des nombres k et n — i — i . La démonstration de ce théorème est basée sur les résultats que j'ai eu Thonneur de présenter à l'Académie dans ma Note Sur quelques polynômes qui s'écartent le moins possible dans un intervalle donné ( ' ). Dans ma démonstration, je me sers encore d'un théorème d'Algèbre qui me paraît nouveau; voici ce théorème : Si dans l'équation Ai^x^ -h A, a;'''' + . . . + Ap= o aux coefficients réels il existe entre quatre coefficients quelconques A,, A,_,, A^, A^., une rela- tion A; Aa_, — A;i A,_, = o, l'équation considérée ne peut avoir toutes ses racines d'un même signe. Il me paraît intéressant de donner un exemple simple pour le cas où :; appartient à l'intervalle (a, b') et le nombre p est moindre que n. Voici cet exemple : Si l'on a ij'^ o, T 69 pour les plus intenses. PHYSIQUE. — Sur les spectres des rayons de Runtgen, rayons émis par des anti- cathodes decim're, de fer, d'or. Note de M. Maukice de Broglie, présentée par M, E. Bouty. En poursuivant, suivant la méthode précédemment indiquée (^), l'étude des spectres de rayons X des éléments, j'ai photographié les lignes provenant d'anticathodes en cuivre, fer et or. Voici les indications relatives aux spectrogrammes correspondants obtenus au moyen d'un cristal tournant de sel gemme (face cubique) : (') riATxowsKY, Ver/t. d. cl. Physik. Ges., igiS, p. 497- (-) Uebye, P/iys. Zeils.. t. XIII, 1912, p. 97. (^) Comptes rendus., 17 novembre, 22 décembre igiS; 19 janvier, 2 février 1914. )2/| ACADEMIE DES SCIENCES. Anticathode de cuivre. a = complément Raies. de l'angle cl'inciJence. siiiï. o , Têle de là bande intense 4)9 0,0857 » claire (difTiise) ... . 9,3 0,16-22 Raie intensité moyenne 9,7 o, 1679 Raie intensité moyenne 10,0 o, 1740 Raie forte i4i3 0,2462 Raie forte i5,8 0,2728 Une anticathode en cuivre crislallisé a fourni le même spectre; j'avais essayé celle anlicalliodc pour voir si les faisceaux difTtaclés ne se produi- raient pas à l'anlicatliode même avec une intensité plus grande que dans le dispositif de Laiie, mais je n'ai rien constaté de particulier à ce point de vue. Avec un tube mou, les deu.v dernières raies peuvent apparaître intenses sans que les bandes du début soient très perceptibles. Anticathode de fer. a = complément Haies. de l'angle d'incidence. sin a. Observations. 0 / Tête de la l)ande intense (' ) 9,1 o, i58 » claire (diffuse).. i5,2 0,262 Ni (?) Raie moyenne large '6,9 0,293 Ni (?) Raie moyenne 18,0 0,809 Raie très forte '9i9 o,34o Le fer employé pouvait contenir comme impureté du nickel. Anticathode d'or. Tête de la bande intense 4j9 o,o85o Cu (?) » claire (diduse).. 9,5 • o,i65 Gu (?) Raie assez forte 11,0 o, 191 A (doublet) Raie assez forte i3,o 0,226 B Raie forte i4,4 0,248 G (Gu) Raie très forte '5)9 0,274 D (Gu) Raie faible '7,2 0,296 1 Raie intérieure 22,4 o,38i) probablement ( Raie extérieure 22,6 0,385 j second ordre de A r, . . ., . ,^„ i proliablement Raie laible 27,0 o,453i , , , ,, ' ( second ordre de R (') Gette bande est déjà probablement la seconde. SÉANCK OU 2 MARS 191/4. 625 Les raies C et D sont celles du cuivre, l'anticatliode était en effet cons- tituée d'une plaque d'or disposée sur un bloc de cuivre; pendant la pose, le cuivre a été partiellement mis à découvert par la fusion de l'or. M. Moseley (' ) a donné pour angles a des raies du fer 20°, 2 et 1 8°, 2, pour le cuivre i4°,4 et i5°,9; les résultats précédents ne peuvent être donnés qu'à quelques minutes près. Je voudrais enfin faire remarquer que le spectre décrit et reproduit dans une précédente Note (^) est relatif à un tube à anticathode de platine (cuivre platiné refroidi par l'eau) tel que ces tubes sont livrés commerciale- ment; c'est donc bien la radiation utilisée dans les expériences de Laue ou en radiologie médicale qui est décrite. Le platine de cette anticathode était certainement accompagné de traces de métaux de sa série (palladium, iridium, rhodium, etc.) dont le spectre peut renfermer les raies à l'état d'impuretés. Un tube ayant pour anticathode une lame de platine non refroidie, portée au rouge clair^ a donné le même spectre sans déplacement apparent des raies, avec seulement quelques raies en plus indiquant peut-être un métal moins pur. PHYSIQUE. — Sur un phénomène lumineux explosif dans l'azote raréfié. Note de M. «I. di<; Kowalski, présentée par M. K. Bouly. La phosphorescence de l'azote raréfié, soumis à des décharges de haute fiéquence dans des tubes sans électrodes, est connue depuis les belles recherches de J.-J. Thomson et fut dernièrement l'objet d'une étude très intéressante par R.-J. Strutt. Ce savant attribue cette phosphorescence à la décomposition d'une nouvelle modification de l'azote, dite azote actif, qui, d'après M. Strutt, se formerait surtout lorsque l'azote soumis aux dé- charges est très pur et qu'il est en particulier exempt d'oxygène. Cette der- nière condition fut contestée par F. Comte d'une part et par E. Tiède de l'autre. Ces savants croient même qu'il est impossible de reproduire les phénomènes décrits par Strutt avec de l'azote dont les dernières traces d'oxygène ont été enlevées. Ayant à ma disposition de l'azote très soigneusement purifié en vue (') Phil. Ma g., décembre 191 3. ('-) Comptes rendus, 19 janvier 1914, p. 177. 626 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'autres expériences, d'ordre spectroscopique, il tue fut possible de confir- mer pleinement les observations de M. Strutt. L'azote exempt de toute trace d^oxygène est transformé en azote actif sous l'action d'une décharge sans électrodes. J'ai en même temps pu observer un phénomène très lumineux qui, à ma connaissance, n'a pas été décrit jusqu'ici, phénomène s'expliquant aisément par les propriétés de l'azote actif. L'azole a été obtenu par la mélliode préconisée par Lord Rayleigh, qui consiste à ajouter à une solution de chlorure damnionium, chaufTée au bain-marie, de l'azolite de potassium en solution. Le gaz est d'abord recueilli dans un gazomètre en verre, bien élaiiche, d'où il est transvasé dans une série de récipients destinés à achever sa purification et à le dessécher. On l'envoie en premier lieu dans un certain nombre de tours à potasse caustique, puis dans un tube de So*^"" de longueur rempli de limaille de cuivre chaufiTée au rouge; on le fait ensuite circuler à travers une série de flacons à acide sulfurique se terminant par un long tube contenant de l'anhydride phospho- rique. Le gaz ainsi purifié est reçu dans un récipient en verre, communiquant par une soudure étanche avec un autre lécipient où se trouve une certaine quantité de potas- sium métallique distillé. Ce dernier vase est muni de deux électrodes de platine, dont l'une est en contact avec le potassium; il est d'autre part relié, par l'intermédiaire d'un tube en U, à un ballon en verre d'environ iS"^™ de diamètre, soudé lui-même à la pompe de Gaede (à mercure). Les trois derniers récipients peuvent être isolés ou au contraire mis en communication par les robinets qui les séparent. Le système ci-dessus étant bien évacué, on remplit d'azote le premier récipient, puis, ouvrant lentement le robinet, on laisse passer une petite quantité de gaz dans le second récipient; tout en chaufTanl celui-ci à environ 200°, d'après G. Gehihoflf, on produit une décharge lumineuse avec le potassium comme cathode. Cela amène l'absorption d'une partie de l'azote, mais cela détermine aussi la combinaison avec le potassium des derniers restes d'oxygène. Dans le gaz que j'ai préparé, ces restes devaient être bien minimes: la surface du potassium est restée en effet très brillante, malgré un nombre très considérable d'expériences. C'est de l'azote obtenu de cette façon que je me suis servi dans les expériences décrites ici. Le ballon contenant l'azote purifié était entouré en sa partie médiane de deux spires en forte bande de cuivre; en produisant dans celles-ci des cou- rants à haute fréquence très puissants, le champ induit détermine dans le gaz un phénomène lumineux annulaire. Lorsque la pression à laquelle on soumet l'azote à la décharge oscillante est inférieur à 5 X 10"' mm (mesurée à la jauge de Mac-Leod), comme ce fut le cas dans les phénomènes décrits ici, l'aspect de ces derniers dépend de l'intensité du champ électrique induit. 1" Avec un champ relativement faible on obtient une décharge annulaire, dont le spectre se compose de celui de l'azote, avec, assez faible, la raie X 54() SÉANCE DU 2 MARS I9l4- 627 du mercure. En refroidissant le tube en U par de l'air liquide, c'est à peine si l'on remarque cette raie. 1" Emploie-t-on au contraire un champ électrique très intense, on distin- gue alors quelques anneaux lumineux concentriques, de difTérentes teintes, à chacun desquels correspondent des spectres distincts. Le spectre du mer- cure apparaît aussi très net et n'est que peu affaibli par l'air liquide. Cet empoisonnement du gaz par le mercure de la pompe est, comme l'a déjà rémarque VVachsmuth, très persistant. En interrompant le courant dans le premier cas, nous observons le phé- nomène décrit par Trowbridge et par Strutt, caractérisé par une phospho- rescence orange du gaz durant quelques minutes. Son spectre correspond à celui de l'azote actif de Strutt. Par contre, en produisant un courant très intense, on observe, presque immédiatement après son interruption, quelques petites explosions lumi- neuses dans le gaz. Le gaz s'illumine dans cette première phase de façon beaucoup plus intense que dans la seconde (phosphorescence de l'azote); sa couleur est dans cette première partie du phénomène d'un bleu violet intense. Son spectre a pu être repéré aisément : il se compose des princi- pales lignes du mercure. Afin d'être sûr que c'est un phénomène indépen- dant du circuit du courant, on éliminait toute action de ce dernier en inter- rompant le courant primaire tout en court-circuitant les spires inductrices, ou aussi on sortait rapidement le ballon du champ et dans les deux cas le phénomène se reproduisait encore. Si nous nous rappelons queThrelfalla trouvé, en 1898, que, sous l'action des décharges entre une électrode de mercure et une autre, il se forme dans l'azote un nitrure explosif, et que le même nilrure prend naissance sous l'action de l'azote actif de Strutt, le phénomène que nous avons décrit peut s'expliquer par la formation de ce produit; c'est une preuve de plus que l'azote actif peut être obtenu dans l'azote pur, exempt d'oxygène. On peut aisément calculer qu'il suffit d'une quantité de lo"" mg de mercure pour déceler les lignes de ce métal dans les spectres du phénomène lumineux résultant de ces explosions. PHYSIQUE. — Sur une transformation moléculaire des couches minces étendues sur Veau. Note de M. He.viii Labrouste, présentée par M. E. Bouty. Lorsqu'on cherche à étendre une substance solide en couche mince sur l'eau par l'intermédiaire d'un solvant volatil approprié, on constate fréquem- 628 ACADEMIE DES SCIENCES. ment que la substance libérée par le solvant s'agglomère immédiatement en grains visibles, épars sur une surface d'eau libre non recouverte. Tel est le cas du soufre, du triphénylmélliane dissous dans la benzine. On peut cependant réaliser des coucbes inonomoicculaires sur l'eau avec un cer- tain nombre de corps solides, tels que l'acide palmitique, l'acide stéarique, la trilaurinc, la trimyristine, la tripalmitine, la tristéarine, la tribenzoïne, l'alcool cétylique, etc. I. Nous nous sommes demandé s'il ne serait pas possible, pour ces subs- tances, dont la température de fusion est comprise entre o^et ioo°, d'obser- ver, lors de leur fusion, une modification moléculaire directement percep- tible, telle qu'une variation dans la grandeur de la surface qu'elles recouvrent. L'expérience a montré une action très nette et très importante de la tempé- rature pour toutes ces substances, à l'exception de la tribenzoïne trop volaille. On trouve, par exemple, pour la trimyristine, déposée sur de l'eau de source par l'intermédiaire du toluène, la courbe suivante, obtenue s Z8 26 24 2Z 20 18 16 1 ■ / t *■/ \ / l/ X / M y- }^ v ___l_i-^ *^^..^ » % ,70 ,/,» ^6° Ï8° 20° ^22° 2*° 26° 28° 30° 32° 3*° T en portant en abscisses les températures et en ordonnées des quantités proportionnelles aux surfaces couvertes. On voit que la transformation ne se produit pas brusquement, mais s'échelonne sur un intervalle de tempe- SÉANCE DU 2 MARS I9l4- ^29 rature d'une douzaine de degrés (environ entre 18° et Si") pour le corps cité et que cette transformation s'effectue à une température nettement diffé- rente de celle de la fusion (53° environ) du même corps pris en masse. Ajoutons qu'à 53°, on n'observe aucune variation particulière de la surface étudiée. Quant au rapport des surfaces couvertes à chaud et à froid, il est sensiblement égal à 1,6. D'une manière plus générale, les substances citées plus haut et déposées à l'aide du toluène subissent toutes des transformations analogues, avec un 3 rapport de surfaces dont l'ordre de grandeur est -• II. D'autre part, nous avons trouvé, dans certains cas au moins, que le rôle du solvant n'était pas négligeable. Aussi nous sommes-nous demandé comment se comporterait la substance pure, déposée sans l'intermédiaire d'aucun solvant. Nous nous sommes encore adressés à la trimyrisline et nous avons laissé refroidir de l'eau portant une couche fondue de cette substance, depuis 60° environ jusqu'à la température ordinaire. Les phénomènes ne sont pas essentiellement différents de ceux qu'on observe avec la substance déposée par le toluène; ils sont peut-être même identiques. Nous n'avons rencontré aucune anomalie appréciable à la température 'de 53°, tandis qu'entre 3o° et '20°, la surface couverte par les molécules diminue considé- rablement. Si l'on réchauffe alors jusqu'à 3o°, la surface augmente pour reprendre sensiblement son étendue initiale; lorsqu'on laisse de nouveau refroidir jusqu'à la température ordinaire, la surface diminue à nouveau. En définitive, l'observation des couches monomoléculaires nous fait assister, dans le cas présent, à une transformation qui se révèle à nous par une modification dans les grandeurs géométriques elles-mêmes. CHIMIE PHYSIQUE. — Étude calorimétrique du système eaumonomélhyl- amine. Note de MM. E. Baiid, V. Ducem.iez et L. Gay, présentée par M. Haller. Nous nous sommes proposé d'appliquer à la monométhylamine la méthode calorimétrique de détermination des hydrates indiquée par deux d'entre nous (')pour les mélanges d'ammoniac et d'eau. (') E. Baud el L. Gay, Élude du système eau-ammoniac {Comptes rendus, t. 148, 1909, p. 1827). C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 9.) 81 63o ACADÉMIE DES SCIENCES. Le maximum de la chaleur de formation d'un volume constant de ces mélanj^es avait lieu pour la composition de l'hydrate principal ('), soit NH^ + H^O. Mais l'eau et l'ammoniac ayant des poids moléculaires très voisins, le maximum n'est guère déplacé si l'on rapporte les quantités de chaleur à loos ou à I molécule-gramme du mélange plutôt qu'à loo""'. Dans ce dernier cas, le maximum correspond à NH' + ijiopH^O; dans les deux autres à NH='+i,o25H^O. Pour choisir entre ces différents modes de représentation celui qui est susceptible de mettre en évidence la composition de l'hydrate, nous nous sommes adressés à l'éthylamine, dont le poids moléculaire est très différent de celui de l'eau. Des mélanges, en diverses proportions, d'étliylaniine et d'eau étaient introduits dans des ampoules en verre mince terminées par deux pointes effilées qu'on scellait à la lampe. Ces ampoules étaient ensuite brisées dans l'eau du calorimètre. On obtenait ainsi les chaleurs de dilution, qui toutes ont été ramenées à la tempé- rature de 17°. Si l'on porte en abscisses les teneurs moléculaires en aminé pour une molécule totale des constituants et en ordonnées les chaleurs de dilution, on obtient une courbe, dont l'expression mathématique déduite de l'en- semble d'une cinquantaine de résultats est, en petites calories, Q = 17 ySor — 29 SSox- -f- 3o 290.1:^ — 1 1 855jc*. Pour l'aminé pure, .r ^ i et q = 6640"=»', Berlhelol ('■') donne 633o"' à la température de 19°; si l'on ramène ce résultat à 17°, on obtient 6370"". Nous avons, d'autre part, déterminé les densités des mélanges d'élhyl- amine et d'eau à l'aide d'un picnomètre dont, après remplissage, le tube (') C'est-à-dire celui dont la formation est accompagnée d'un effet thermique pré- pondérant. (-) Thermochimie, t. Il, 1897, p. 638. SÉANCE DU 2 MARS I9l4- ^3 1 effilé était scellé à la lampe ('). La formation du mélange est accompagnée d'une contraction importante ; pour le cas de l'aminé et de l'eau, prises en proportions équimoléculaires, la contraction est égale au jj du volume initial. La différence entre la chaleur de dilution de l'aminé pure et celle du mélange nous donne la chaleur de formation de ce dernier. Si nous rapportons ces chaleurs de formation à loo""' du mélange, nous constatons que le maximum se produit entre les teneurs moléculaires X = 0,2 et X = 0,3. Le maximum est donc loin de la composition équimoléculaire. Par contre, si l'on rapporte les chaleurs de formation à une molécule totale des constituants, on arrive à une courbe dont l'équation est Q = 664oa; — i'j']3oa:'^+ 29530a;' — 3o28oa;'*-i- 1 1 855x'^ qui présente un maximum pour x = 0,45 et Q=:io65"'. Pour les deux systèmes que nous avons étudiés jusqu'à présent, le maximum de la chaleur de formation rapportée à un nombre constant de molécules initiales correspond à la composition de l'hydrate principal (NH^OHet NH'C^H»OH). (') Voici quelques-uns de nos résultats : Teneurs moléculaires Densités à 17°, 5 en aniine. rapportées à l'eau à 4°. 0 , 0056 0 , 9682 0 , 1 o63 0,9510 o, r33/; 0,9394 0,2269 0,8977 o , 3029 o , 8694 0,4484 o,8i84 0,5975 0,7642 o , 645o o , 753o 0,8673 0,7027 0 , 9595 o , 687 1 1 , 0000 o , 6800 632 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle mélhocle de préparation de C acide tricarballylique. Note de M. H. Gaui.t, présenlée par M. A. Haller. J'ai montré, dans des Notes antérieures ('), la facilité avec laquelle les éthers des acides mono- ou'bibasiques a-cétoniques se cyclisent sous l'ac- tion de divers agents de condensation en conduisant aux cétolaclones cor- respondantes. L'élher oxalacétique (I) n'échappe pas à cette règle et les recherches de Claisen (-) et de Wislicenus et Beckh (') ont mis cette lac- tonisation en évidence : C00CnP-CH2 COOG^H^— CH' C00C^H»-G1I^-C0^ COOC-II->— CH-CQ/ (I). • (II). La laclone oxalocitrique (II) s'obtient très aisément, à partir de Téther oxalacétique, par action, soit de l'acétate de potassium (-), soit de l'ammo- niaque ou des aminés ('); elle se forme aussi dans d'autres réactions qui feront l'objet d'une Communication ultérieure. Ses propriétés (acidité, colo- ration par le perchlorure de fer, etc.) ont été décrites par les auteurs précé- dents : Wislicenus et Beckh, en particulier, ont indiqué que la lactone est un liquide bouillant sans décomposition appréciable, lorsqu'elle est pure, à 2io°-2i6°; sous 3o""". J'ai vérifié l'exactitude de ces diverses propriétés, mais les résultats que j'ai obtenus sont en complète contradiction avec ceux de Wislicenus et Beckh sur ce point spécial de la distillation de la lactone. Le composé que j'ai préparé, en particulier, par la méthode de Claisen (lactonisalion par l'acétate de potassium et purification par trans- formation en sel de baryum correspondant) et par la méthode de Wisli- cenus (transformation du sel d'ammonium de l'éther oxalacétique en sel d'ammonium de la laclone), était parfaitement pur (C pour loo, 50,72; H pour 100, 5,07, au lieu de C pour 100, 30,90; H pour 100, 5,45), et cependant je n'ai pu dans aucun cas réussira le distiller dans les conditions indiquées par Wislicenus et Beckh, non plus que sous des pressions infé- rieures. Dès que la température de distillation atteint iJo^-iSo", j'ai toujours (') Comptes rendus, t. 157, p. i35, elc. {■') D. ch. Ges., t. XXIV, p. 120. C) Lieb. Ann., t. 295, p. 347. SÉANCE DU 2 MARS I9l4- 633 observé une décomposition très notable, bien que limitée; puis, la pression ayant après un certain temps repris sa valeur initiale, la distillation m'a toujours fourni, outre un résidu important, un liquide bouillant sans décomposition à 20o"-20i" sous i3"""-i4'"'", c'est-à-dire sensiblement au point indiqué par Wislicenus. Cette décomposition se produit naturelle- ment aussi lorsqu'on chauffe la lactone, dans les mêmes limites de tem- pérature, à pression ordinaire : en opérant dans ces conditions, j'ai pu recueillir et analyser les gaz dégagés et vérifier qu'ils sont formés presque uniquement à^ anhydride carbonique dont la teneur dans le mélange atteint en effet 70 à 80 pour 100. Le liquide obtenu dans celte distillation n'est plus la lactone oxalocitiique : il ne donne plus de coloration avec le percblorure de fer, n'est plus soluble dans les carbonates alcalins et son analyse ne peut laisser d'ailleurs aucun doute à ce sujet. D'autre part, par saponification à l'aide des acides minéraux étendus, ce même produit fournit quantitativement l'acide tricarballylique cristallisé : l'acide obtenu du premier jet fond à i58"(') et, après qu'on l'a chauffé au bain d'huile à 170°, son point de fusion s'élève à 162°. Il résulte de là que, lorsqu'on tente de la distiller, la lactone oxalocitrique, même pure, ne se comporte pas différemment des autres termes que j'ai étudiés jusqu'à présent et se décompose intégralement. Le produit qui se forme au cours de cette décomposition et que Wislicenus et Beckli ont dû confondre avec la lactone pure elle-même est l'éther propane-aaJ^Y-télracarbonique ("), composé parfaitement stable, dont la formation inattendue à partir de la lactone oxalocitrique peut s'expliquer par le processus suivant : COOC^H^ — Cir^ COOC^H'— CH^ COOC^H^-C 0\ îH -^ COOC^H^— CH 1 i >COm I GO O C^ H' — CH — CO' Ô G^ H^ GO O G^ H' — GH - GO O G' H» J'ai été conduit, en effet, à admettre que, par distillation, la lactone se décompose partiellement avec mise en liberté d'alcool qui, venant se fixer sur la fraction de lactone intacte, en détermine l'alcoolyse avec élimi- nation vérifiée d'anhydride carbonique : ceci explique à la fois le résidu très important qu'on retrouve après distillation et le faible rendement (5o pour 100) en éther propane-tétracarbonique. (') D. ch. Ges., t. XXUI, p. SySg; Lieb. Ann., t. 341, p. 107. C) D. ch. Ges., t. XXIIl, p. 8759; J. pr. Ch., 2" série, l. XI.V, p. 56; Ch. Soc, l^ LXXIII, p. 1007; Lieb. Ann., t. 341, p. 107. 634 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il y a, d'autre part, parallélisme complet entre cette réaction qui permet de passer de l'éther oxalacétique à l'acide tricarballylique et celle qui conduit de l'acide pyruvique (I) à l'acide pyrotartrique (II) par l'intermé- diaire de l'acide cétovalérolaclone-carbonique (') ; COOH GO OH 1 COOH 1 C ;0\ IH _^ CH^- 1 \ >COh CH^-CO' OH -C CH-^-GOOH (II). C[p_CO -> CH^ /COOH CH^— CO^ CI). L'éther propane-léLracarbonique qui se forme dans les conditions que je viens de décrire renferme dans sa molécule un complexe malonique : il peut, par suite, donner lieu à des réactions analogues à celles des éthers maloniques monosubstitués, et il fournit, en particulier, un dérivé sodé (-) dont j'indiquerai ultérieurement les principales réactions de conden- sation. Le rendement total en acide tricarballylique calculé à partir de l'éther oxalacétique distillé est d'environ 45 pour loo. Si on le rapporte à l'éther oxalique, matière première employée pour la préparation de l'éther oxala- cétique, ce rendement est de 20 pour 100; mais, comme je le montrerai dans une Communication prochaine, il peut être très notablement amélioré et le passage de l'éther oxalique à l'acide tricarballylique peut, par suite, être envisagé comme une véritable méthode de préparation de ce dernier acide. CHIMIE ANALYTIQUE. — Nouveau procédé de recherche et détermination des hydrocarbures gazeux dissous dans les eaux minérales . Note de M. ënriqve IIauser, présentée par M. Ch. Moureu. L'extraction nécessaire pour faire l'analyse des gaz dissous s'opère dans ce procédé en partant de la considération suivante: si l'on introduit l'eau qui contient un gaz dissous dans une atmosphère qui ne le contient pas, ce gaz se dégage presque en totalité, jusqu'à ce qu'un équilibre s'établisse entre la pression partielle du gaz dégagé et celui qui reste dissous. Or, si nous avons la précaution d'ajouter à l'eau minérale un peu de lessive alca- (') Lieb. A,in., l. 317, p. 1; t. 31'J, p. isi. (-) D. cil. Ges., i. \XIII, p. 3709. SÉANCE DU 2 MARS I9l4- 635 Une, pour fixer les acides carbonique et sulfliydrique dissous, il se dégagera seulement Thydrocarbure gazeux (méthane), qui viendra se mélangera l'air avec lequel on aura agité l'eau, mélange gazeux qu'il suffira de conduire à un grisoumètre pour pouvoir apprécier de suite, par combustion, la présence ou l'absence des gaz combustibles. La meilleure manière d'opérer est de remplir d'air propre un tube à deux robinets, pour prise d'échantillons de gaz, puis à déplacer partiellement cet air (de deux à quatre cinquièmes) au moyen de l'eau qu'on étudie. Comme i5 minutes d'agitation suffisent pour une extraction, un essai quali- tatif ne dure pas plus de 3o minutes. Mais cette méthode peut s'appliquer aussi avec succès à la détermination quantitative des gaz dissous, en partant des considérations suivantes. Supposons d'abord que la dissolution des gaz se fasse d'accord avec la loi de Henry. Soient : V le volume de l'eau employé pour l'essai, ^> le volume d'air employé pour l'essai, iv le volume de gaz combustible extrait par agitation, P la pression de l'air (H — /) au moment de commencer l'essai. Il est évident que la pression partielle du gaz combustible extrait serait mais comme le volume i> ne change pas, le gaz dégagé vient augmenter la (• -t- n pression totale dans le rapport ; donc la pression relative sera (' -t- H' (• l' OU simplement —, si nous prenions P pour unité. Par le même raisonne- ment on déduirait que cette pression partielle resterait constante dans le cas où de l'oxygène de l'air viendrait à se dissoudre dans l'eau et de l'azote à se dégager. D'autre part, si l'on désigne par ^ le coefficient de solubilité du méthane dans l'eau examinée à la pression P, et si l'on représente par//' la pression à laquelle le gaz combustible se trouve dissous dans l'eau, \sp" représen- tera le volume de ce gaz, et comme/j est la pression partielle du gaz dégagé 636 ACADÉMIE DES SCIENCES. par agilalion. nous aurons (i) Vsp"=iv + \sp. Or, comme dans celte équation il y a deux inconnues, s et//, pour éliminer l'une d'elles il nous faudra une autre équation, comme conséquence d'une nouvelle détermination avec autre valeur de V; dans ce cas on aurait d'où ^ - \"{p-p') qui résout le problème dans le cas général. Il y a tout de même un moyen plus simple de. déduire /j"; car si l'on /ail deux extractions consécutives sur le même volume d'eau, on aurait Ssp" z= w + V," = comme conséquence de la loi de Henry. Or, si cette loi n'était pas exacte- ment suivie, ou si par défaut d'agitation l'équilibre de solubilité du gaz n'était pas atteint, le procédé indiqué de double extraction permettra de nous passer de son application, le volume de gaz qui reste dissous après la deuxième extraction étant assez petit pour qu'on puisse le calculer par celte loi sans erreur appréciable ou même de le négliger. En effet, la formule (A), mise sous la forme \sp" = w -\-w' -^ — t> nous indique, dans son troi- sième terme, ;> la valeur de celle erreur. Dans les eaux pauvres en gaz la deuxième extraction devient inutile si l'on emploie les formules approximatives suivantes, qui donnent le volume cherclié en partant des résultats d'une seule extraction. Pour déduire ces formules, des suppositions sont nécessaires : si l'on admet que p"= i, on déduit immédiatement de l'équation (i) w H' ,,.2 -^ p {V — w' (B) \s = I —p qui nous donne une valeur minimum. SÉANCE DU 2 MARS I9l4- 637 D'autre part, si, pour augmenter la teneur de l'air en gaz combustible, on opère de manière que le rapport de Y à p soit assez grand pour que celui de p kp" soit comparable à celui àe p' à P, c'est-à-dire y^ :^"=:^": P, on aura p" = \Vp = sfp, puisque P = i , et la formule (A) deviendra (C) \sp"= "' '' ,7, - Vf qui, dans le cas supposé oùjo"<^ i, nous donnera une valeur maximum pour le volume des gaz dissous. Voici les résultats obtenus par l'application de cette méthode : Eaux de Tona Roquela . . . Volume, par litre d'eau. de méthane dissous, Nombre Forimilc réduit d'exlraclions. employée. à 0° — 760"". Différences. 2 (A) cm' i4,3o B ( (H) 1.74 ( I ■( (C) ï,85 i O, I I I ( (B) (C) o,79' 1 0,845 ( o,o54 Arechavaleta Chiclana (Fuenle Armaga ). J'ai appliqué cette méthode à l'étude de la solubilité du méthane dans l'eau, avec des résultats numériques compris entre ceux de Bunsen et de Winckler. De plus longs détails de cette méthode seront donnés dans un Mémoire à part. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Observations sur le Jibrinogêne et le plasma oxalalc. Note de MM. M. Piettke et A. Vir.A, présentée par M. E. Roux. On sait que le plasma oxalaté, spontanément incoagulable, coagule et produit de la fibrine par addition de sel de calcium ou de sérum, même décalcifié (Arthus et Pages, Peckelharing, Hammarsten). Nous avons observé une coagulation analogue, avec le plasma et les solutions de fibrinogène, quand on change la réaction du milieu, dans des conditions que nous allons déterminer. I. En premier lieu nous allons étudier le fibrinogène préparé suivant la méthode d'Hammarsten ('), avec du sang de cheval recueilli dans les (') Hammarsten, Zeil. fiir phvsiol. Cliein.^ t. WVIII. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 9.) ^2 638 ACADÉMIE DES SCIENCES. meilleures conditions habituelles de technique, grâce à Tobligeance de M. Frasey de Tlnslitut Pasteur. Au sortir de la jugulaire, on laisse couler dans un flacon stérile goo"^'"' de sang sur 5o''™" d'eau contenant 9.s d'oxalale de sodium. Le liquide après centrifugation donne un plasma limpide à réaction nettement alcaline. Cette alcalinité, mesurée à la louche sur un papier de tournesol sensible, teinte lilas, correspond à is,6 dessoude NaOH par litre de plasma. Une série de précipitations, avec la solution saturée de chlorure de sodium exempt de calcium, suivies de redissolution dans l'eau distillée, permettent d'obtenir du (ibri- nogène aussi pur ([ue le comporte la technique du savant physiologiste suiidois. Le fibrinogène de la quatrième précipitation est redissous dans de l'eau alcalinisée N par o™'%5 de soude — , teneur bien inférieure à l'alcalinité du sang. Cette solution 10 ° coagule par la chaleur à 52''-53° et à froid par le sérum, mais ne coagule pas spontané- ment ni par addition de chlorure de calcium. Sur celte liqueur nous avons étudié l'action des acides en prenant comme agent l'acide oxalique. Ce choix exclut le calcium et par conséquent la formation et l'intervention de fibrine-ferment dans la coagulation qui s'ensuit. . N L'addition d'une goutte d'ucide — à i''"'' de solution concentrée récente de fibrino- gène (5 à 8 pour looo) produit instantanément une prise en masse brutale; l'organi- sation fibrineuse est immédiate, suivie presque aussitôt de rétraction avec expulsion de liquide clair. Le caillot est formé de fins trabécules qui s'anastomosent et adhèrent fortement aux parois des vases. Au microscope, on observe l'existence de longs filaments feuil- letés, soudés les uns aux autres en un réseau très serré, tout à fait semblable d'aspect à ceux de la fibrine naturelle. Après un certain temps de contact, on peut exprimer le caillot de son séium ; il se réunit en une masse blanche d'aspect nacré se laissant comprimer, puis revenant à son volume |)riniitif griice à son élasticité. Les caractères de solubilité sont également ceux de la fibrine typique: mis en suspension dans l'eau salée à 1-2 pour 100 de NaCI ou même dans les alcalis et acides dilués, il reste intact et conserve ses pro- priétés physiques. Pour être bien observée, la formation de la fibrine par l'action des acides sur le fibrinogène exige des précautions. L'importance de la con- centration en fibrinogène d'une part et du titre acide d'autre part résulte des expériences ci-après : Une liqueur de préparation récente contient cs,35 de fibrinogène et 2^,65 de NaCl pour 100™'. A i"°" de cette solution on ajoute 0'°'', 10 SÉANCE DU 2 MARS 19l4- 689 d'acide oxalique — , rien ne se produit; o™', i5 détermine un léger trouble ; o'"'', 20 donne un trouble blanchâtre qui s'organise en formant le réseau iibrineux décrit plus haut. Au delà, le rendement en fibrine va en s'amoindrissant avec des proportions croissantes d'acide et devient nul avec i""' d'acide 100 Tout de suite après sa formation, le caillot fibrineux est sensible à l'action d'un excès d'acide ou d'alcali ; dans les deux cas il y a redissolution. En opérant avec des solutions riches en fibrinogène et avec les doses convenables d'acide, le produit de la redissolution dans l'excès de réactif donne naissance après quelques heures à un gel permettant le retournement du vase. C'est le fait qu'observa Mittelbach ('), sans poursuivre la forma- tion de fibrine, en ajoutant de l'acide acétique à 5o pour 100 dans une solu- tion concentrée de fibrinogène. Les acides minéraux, chlorhydrique, sulfurique, comme les acides organiques et l'acide carboni(|ue, peuvent transformer le fibrinogène en fibrine. Quand un excès d'acide empêche la coagulation, la saturation de l'excès par une base redonne le caillot fibrineux. Les préparations anciennes de fibrinogène présentent des coagulations moins typiques. IL Les plasmas oxalatés donnent lieu à des observations identiques. En ajoutant avec précaution de l'acide chlorhydrique normal à lo"""" de plasma, ce liquide, clair tant que la réaction reste alcaline ou neutre, se trouble dès que l'on dépasse de quelques dixièmes de centimètre cube la neutralité. Après quelques heures le trouble est complètement organisé en fibrine qu'on peut isoler laver et peser. Comme pourles solutions de fibrinogène, un excès d'acide (ici i""' à i'""',^ d'acide normal pour 10"°" de plasma) fait succéder au trouble une parfaite limpidité mais le lendemain le liquide est transformé en gel. Dans du plasma qu'on a obtenu neutre et limpide comme il est dit plus haut l'addition de chlorure de sodium suffit à déterminer la formation de fibrine. Pour io""'de plasma, neutralisé par o™',35 environ d'acide normal, des (') Mittelbach, Zeil. fur physiolog. Chem., l. XIX. 64o ACADÉMIE DES SCIENCES. doses de 2, 4, <3, 8'"'' de solution saturée de chlorure de sodium ont donné respectivement o^',o23; o*^,025; 0^,040; 0^,04^) de fibrine. Ces remarques sur l'action des acides permettent d'interpréter les résul- tats obtenus par plusieurs auteurs au cours de leurs recherches sur le fibrinogène. On trouve ainsi que le fibrinogène s'obtient dans le procédé de M. Mellanby ('), parce que la réaction reste neutre ou alcaline par suite de la faible quantité d'acide acétique introduit dans le plasma dilué forte- ment, et que de la fibrine résulte de la réaction nettement acide du milieu dans la technique de dosage du fibrinogène de MM. Doyen, Morel et Peju(0. • _ En résumé, les acides étendus ont la propriété de transformer le fibrino- gène du plasma ou des solutions en une matière qui possède tous les carac- tères classiques de la fibrine : propriétés physiques, insolubilité dans l'eau, dans les solutions salées, alcalines ou acides étendues. Cette transformation se produit au sein de matériaux décalcifiés dans des conditions où le phénomène ne peut être attribué à un ferment coagu- lant. CHIMIE BIOLOGIQUE. — L influence des acides sur l'activité de lamaltase dialysèe ^ Note deM.W. Kopaczewski, présentée par M. E. Roux. Au cours de nos recherches sur la dialyse de la maltase (') nous avons constaté que la dialyse enlève à la maltase de kôji ( takadiaslase du com- merce) 94,5 pour 100 de ses matières solides et 74j4po'Jr 100 des cendres. Nous avons pensé que lorsqu'on étudie l'activité de la maltase en pré- sence des acides, il était probable qu'une si grande quantité d'impuretés devait avoir une certaine influence sur les quantités optimales des acides à employer. Il fallait donc, pour préciser les conditions exactes de l'activité diastasique, chercher un moyen de rendre négligeables les impuretés qui accompagnent toujours les préparations des diastases. Il était surtout intéressant de voir si les différences établies pour certains acides entre leurs propriétés activantes pour la maltase et leurs propriétés physico-chimiques persistent lorsqu'ils agissent sur la maltase dialysée; en d'autres termes, si l'activité de la maltase dépend exclusivement des (') Mfllamiv, Tlie Journal of Physiologie, igof), p. 3o. (2) IJOYEN Morel ci I^eju, C. R. Société de Biologie, t. LVIIl, igoS. ('') Annales de i'histitiU Pasteur, t. XXVll, 191 3, p. 523 el siiiv. SÉANCE DU 2 MARS 1914. 64 1 concentrations en ions II-, ou bien, si la nature des anions auxquels les radicaux acides sont liés n'est pas sans influence. Pour la technique des expériences, ainsi que pour les propriétés des produits employés nousrenvoyons à nos travaux précédents ('). Voici les principaux résultats obtenus avec les acides présentant les différences les plus marquées : Concentrations optimales pour la nialtase N"'. Acides. non dialysée. dialysée. 1 Chlorliydrique 1/160 N i /600 N 2 Sulfiirique ■/•70 '/725 3 Phosphorique i/aS i/i25 4 P'ormique 1/60 i/iaS 5 Acétique i/3o i/.5o G Monochloracétique i/i5o 1/200 7 Dichloracélique i /200 i/.5oo 8 Tricliloracétique 1/260 1/62.5 9 Propionique 1/20 1/26 10 Butyrique i/io i/io 11 Oxalique i/i5o i/65o Les résultats ci-dessus montrent que, dans le cas de la maltase dialyse, Toptimuni de l'activité se trouve, en général, réalisé avec des doses d'acides inférieures à celles nécessaires à l'activation de la maltase non dialysée. En effet, la solution non dialysée présente son activité maximale dans un milieu d'une acidité 1/170N pour l'acide sult'urique, tandis que pour la solution dialysée son activité maximale apparaît en présence d'une concen- tration 1/725 N pour le même acide. En prenant l'acide clilorhydrique comme base des calculs et en rangeant les autres acides suivant leur activité, nous verrons que pour tous les acides les différences entre leurs propriétés physico-chimiques et leur influence sur l'activité de la maltase dialysée sont les mêmes que pour la maltase non dialysée. Si l'on calcule, suivant la formule [H-] = \/K. concentration d'acide, les concentrations en ions H- pour les doses optimales des acides étudiés, calculs rendus possibles, grâce à l'élimination des différents sels, on (') Zeit. f. [ihysiol. Chemie, t. LXXX, 1912, p. lii; Annalesde l'Instilut Pasteur, loc. cit. 642 ACADÉMIE DES SCIENCES. constate que P||=log[H-] varie de 2,80 (pour l'acide trichloracétique) à 6,97 (pour l'acide acétique) suivant la nature de l'acide employé. De l'ensemble de ces faits, nous pouvons tirer les conclusions sui- vantes : i" L'influence des acides sur l'action de la maltase ne s'explique pas exclusivement par la concentration en ions acides ; la nature des anions est un facteur non négligeable. Ces faits sont d'ailleurs en conformité avec ceux qui ont été signalés pour d'autres diastases, telles que la sucrase et la peroxydiastase ('). 2° Pour bien préciser les conditions d'activité de la maltase, il faut opérer avec des solutions dialysées. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la leneur en acides gras et en choleslérine des /issus d'animauœ à sang froid. Note de M"*^^ Jeanne Weill, présentée par M. Dastre. Dans le système nerveux et les organes glandulaires des Mammifères, la proportion d'acides gras fixes et de cholestérine oscille peu autour d'une valeur constante pour chaque tissu [constance lipocytique (Mayer et Schaeffer)]; j'ai montré, d'autre part, avec Terroine, que cette constance n'était pas modifiée au cours d'états physiologiques variés (inanition, diges- tion, suralimentation), en particulier dans le foie. Or, chez les quelques animaux à sang froid qu'ils ont étudiés, Mayer et Schaeffer n'ont pas trouvé une teneur des tissus en acides gras et en cholestérine aussi fixe que chez les Homéothermes, sauf chez les animaux inanitiés (Couleuvre); de plus, chez l'Anguille, ils ont observé des variations saisonnières. Il importait de vérifier l'existence de ces variations. J'ai repris systématiquement, à ce point de vue, l'étude des Poikilo- thermes et fait des analyses de tissus dans certaines espèces choisies parmi les Reptiles, Batraciens, Poissons, Mollusques et Crustacés. Voici les pre- miers résultats de cette étude : I. Localisation des réserves de graisse chez les différentes espèces : Poissons. — En examinant les analyses de Payen, Balland, Atwaler, Almèn, etc., on voit que la quantité totale de corps gras contenue dans l'animal entier est très (') G. Bertrand, M. et M'"° Rosenblatt, Ann. de l'inst. Pasteur. 1909, 191 3. SÉANCE DU 2 MARS igi/j. 643 variable suivant l'espèce (par exemple Carpe, Maquereau, riches en graisse; Tanche, Sole, pauvres en graisse); on voit aussi (Hjort et Lea, Page et Legendre) que, dans une même espèce, les différents individus sont inégalement riches en corps gras à divers moments. Si l'on examine la répartition des acides gras et de la cholestêrine entre les différents tissus, on constate : i° que dans les diverses espèces la répar- tition est différente. On peut distinguer plusieurs types : dans certaines espèces (Carpe, Truite), l'accumulation des graisses se fait surtout sous la peau et dans les muscles, moins dans le foie; dans d'autres (Merlan, Sole), elle se fait dans le foie, non dans les muscles ni sous la peau; dans d'autres enfin (Maquereau) elle se fait et dans les muscles et dans le foie. Peau et tissu sous-culané. Muscle. l'oie. Acides Choies- Acides Clioles- Acides Clioles- gras. lérine gras. léiine. yiiis. tciine. ( Cypi i'ta.t carpio . . novembre 56,89 o,5i 3o,9i 0,49 8,9'î 1,18 "j 7 rutta Jluvialilis. . novembre 16,98 0,87 39,81 0,29 10, Sa 0,68 1 Gadw; merlanqus . janvier 4i3i 0,99 2,69 0,31 80, 26 o,5.') ' ) Solex vul^aris . . . . novembre 0,80 o,3o i,93 0,17 46,43 0,47 in. Scoinber scoinbriis. décembre .32,04 o,36 60,93 0,28 40i73 2,87 Dans les espèces considérées, les variations saisonnières d'un même organe peuvent être extrêmement considérables, comme certains auteurs l'ont indiqué (Deflandre, Poliuianti). J'ai entrepris l'étude systématique de ces variations saisonnières en pratiquant dans toutes ces espèces des dosages aux différents moments de l'année. La teneur en acides gras et en cholestê- rine paraît varier avec la reproduction et l'alimentation. II. TeNEUK des DIl'lERENTS TISSUS EN ACIDES GRAS ET EN CHOLESTÊRINE : l'oissons. — Si l'on compare entre eux les différents tissus au point de vue des variations de proportion des corps examinés, on constate que certains tissus, comme le rein, présentent, toujours dans une espèce donnée, une proportion relativement fixe d'acides gras et de cholestêrine ; au contraire et même chez les individus où il n'y a pas accumulation de réserves, les muscles et le foie présentent de grandes variations dans leur teneur en acides gras et en cholestêrine. 6/|4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cyprinus carpio A dherses époques. Rein. Fuie. Muscle Acides gras. CI lolestci'inc. A cides gras. CI. oleslérine. Acides gras. Choleslér I I ,3o 1,48 7' 59 0,5l » » 9,43 1,27 8,92 .,18 30,91 0,49 12,38 1 ,62 16,84 0,66 '3,77 0,43 » » 5,29 o,5i 7,23 0,27 Batraciens. Reptiles. — Chez la Torlue, laGrénouille, etc., onconslale de même que le rein et le poumon onl une composition constante en acides gras et en cliolestérine. Le foie, au contraire, présente des variations de grande amplitude. Testudo grœca. Rana esciileiila. Rein. Foie. Rein. Foie. Acides Ciioles- Acides Clioles- Acides Choies- Acides Choies- gras, térine. gras. térine. gras. térine. gras. lérine. 12,0 1,20 3o,8i 1,69 '0,98 1,52 7,57 ',93 M, 62 1,48 18,25 2,o5 "2,99 t ,()o 17,98 2,72 11,48 1,12 » » » » i3,2o 2,70 Chez les Mollusques et les Crustacés que nous avons examinés (Pecten, Anodonte, Homard, Ecrevisse), la composition des muscles est assez constante; au contraire, celle de l'hépato-pancréas varie beaucoup; chez les Crustacés, comme l'a vu Dastre, cet organe paraît être celui dans lequel s'accumulent les réserves. Pc llépalo-p; A. G. clen Jacobœus. Écreviss llépalo-p; A. G. e ( Astarus //m-iati/is). nncréas. Muscles. A. G. C. incréas. Muscles. A. G. C. Octobre » Janvier. . 56,85_ 29,42 40, 3o 0,55 0,28 0,80 3,23 3,g3 3,42 0,37 0,47 o,38 Homai :-d( Oclobie. » )> Jaii\ ier. . Honiarus vuli^i 43,34 3o,68 19,31 6,29 a ris). 1 ,06 0,62 0,59 o,5i 3,21 0,49 3,55 0,55 3,75 0,55 llépalo-p A. G. ancréas. Muscles. C. A. G. C. Juillet. . . Janvier. . . » 49,95 24,9' 5,36 5,59 0 0 0 0 ,72 3,54 ,79 3,82 ,54 2,43 ,81 2,88 0,44 0,33 0,37 0,42 SÉANCE DU 2 MARS IQl^. 645 On voit d'ailleurs qu'il n'y a pas de différence systématique, au point de vue de la composition en corps gras, entre espèces vivant dans l'eau douce ou l'eau de mer. Dès à présent les premiers résultats montrent que, au point de vue de la fixité de la composition en acides gras et en cholestérine, tous les tissus ne se comportent pas de même chez les Homéothermes et les Poikilolhermes. Certains tissus des Poikilothermes (reins) présentent une composition assez lixe comme ceux des animaux à sang chaud. Mais d'autres tissus glandu- laires sont au contraire inconstants chez les animaux à sang froid; par exemple; tandis que la graisse ne parait pas pouvoir être mise en réserve à l'état normal dans le foie des Mammifères, il peut s'en accumuler des quantités considérables à l'état d'enclaves dans le foie ou l'hépato-pancréas des animaux à sang froid. Ajoutons que la teneur en eau des tissus à com- position variable est elle-même très peu fixe. GÉOLOGIE. - Sur la tectonique de la sierra de Majorque (^Baléares). Note de M. Paul Fallot, présentée par M. Pierre Termier. Toute la longueur de la côte septentrionale de Majorque est occupée par une chaîne de montagnes dont la largeur atteint 14''"" t» 18""" et dont les plus hauts sommets dominent directement la mer. Mes études ont porté, cette année, sur le tiers occidental de cette sierra, entre Soller et Andraitx. Dans cette région, Hermite et Noian avaient signalé aux environs d'Estallenchs, entre la côte et la ligne de faite (900"" environ), la succession suivante : Trias inférieur, Trias supérieur, Jurassique inférieur. Tertiaire, puis Trias inférieur. Trias supérieur et Juras- sique. Ils expliquaient ce retour d'assises plus anciennes par des failles. En 1909, W. Collet (')y vit la marque d'une « structure en écailles ». L'étude détaillée de la chaîne m'a amené à attribuer à cette superposition anormale une amplitude beaucoup plus grande. En eti'el : derrière la ligne de faite, deux rios (les torrents de Puigpuiient et d'Es- porlas) prennent naissance et se dirigent vers la plaine qui borde le pied sud de la Sierra. Leurs bassins de réception sont très rapprochés et, seul, un col étroit et bas les sépare. Mais leurs cours s'écartent, s'incurvent et isolent entre eu\ l'important massif de Ram (832'"). (') L.-W. Collet, Quelques observations sur la géologie de la sierra de Majorque (Arcli. Se. phys. et nal. Genève, t. XXVII, n" G, 190g, p. ôgS-ôro). C. R., 1911, 1" Semestre. (T. 158, N» 9.) 83 646 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le bassin de réception du Torienl de Puigpufienl montre de bas en haut la succes- sion suivante : iNéogène puissant, lame Jurassique (6o"'-8o"'). Trias inférieur, Trias supérieur et Jurassique. En son cetitre se dresse un cône de terrains néogènes cou- ronné par un témoin de Jurassique : le Puig Fatima. Sur le bord nord-ouest de cette fenêlre, un peu de Tertiaire est superposé à la lame de Juras.sique. Le Trias inférieur est, par contre, écrasé. Le bassin de réception du Torrent d'Esporlas montre la même succession. Le col qui le sépare de celui de Puigpuiîent est formé par un débris de la lame de Juras- sique, reposant « en pont » sur le Néogène. Enfin, par une troisième fenêlre, le Néo- gène apparaît au sud du massif de Ram. La lame intermédiaire de Jurassique se retrouve sur le versant nord de l'île, entre Eslallenchs et Banalbufar. Son allure vers l'Est et l'Ouest est encore inconnue. Le Néogène affleure autour du massif triasique et jurassique de Ram à la faveur d'un bombement transversal par rapport à la chaîne: mais les couches s'abaissant vers l'Est et l'Ouest, il s'enfonce « en tunnel » sous la série charriée qui forme, dans la région occidentale, des sommets de 4oo" à 500™ et se complète, en face de Galilea, par le Numrau'itique recouvrant, en transgression, leTithonique et le Néocomien. En ce point, un lambeau de calcaire superposé au Numraulitique présente tous les carac- tères des dépôts jurassiques. Grâce à l'inclinaison constante de la carapace vers l'Ouest, le Nunimulitique vient constituer la majeure partie de la côte du promontoire de Andraitv, où il alterne, en structure imbriquée à pendage sud-est, avec le Crétacé et le Jurassique. Au sommet de la sierra de Garrafa et de la Mola de Son Vich, deux nouveaux lambeaux de Jurassique semblent reposer sur ces terrains. A 6^'" plus au Sud, la vallée longitudinale de Valldurgent suit une ligne de contact anormal qui fait chevaucher localement le Crétacé et le Numnuilitique de la nappe par le Jurassique de la sierra Burgesa, et oii l'ensemble des couches pend au Sud-Est. Si l'existence des « témoins » de Garrafa, de Son ^'ich et de Galilea se vérifie, ce sera sans doute à l'accident de Valldurgent qu'il faudra rattacher le nouvel élément tectonique qu'ils semblent lepré- senler. Les charriages peuvent se suivre à l'est du Ram, quoique avec moins de précision. C'est ainsi qu'on retrouve le Nèogène de la fenêtre d'Esporlas sur la côte nord, où il constitue la dépression de Banalbufar, et s'abaisse jusqu'au niveau de la mer sous les massifs secondaires de Planas et des Corals-Fals. Un brusque relèvement d'axe le porte à Sco"' d'altitude du col d'Esporlas. Des grès ou des marnes nèogènes qu'on trouve au flanc du Piug Claret, sous le Trias de la Mola de son Patx puis le long de la route de Deya, semblent jalonner cette surface de charriage. Ce dernier gisement montre moins nettement la superposition du Secon- daire au Tertiaire; pourtant déjà en i834, La Monnora y avait signalé « ces relations de contact fort remarquables avec des roches plus anciennes ». Enfin, celle bande de Néogène se poursuit en passant par le village de Deya, jusqu'à la Muleta près du Port de SoUer. Sans préciser davantage pour celte dernière partie de la chaîne, on peut conclure à l'existence de phénomènes de charriages dans la cordillère de SÉANCE DU 2 MARS I9l4- 647 Majorque. Leur amplitude, repérée par la fenêtre la plus éloignée atteint 10*""; mais, toutes les couches plongeant sous la plaine quaternaire qui traverse l'île, ce n'est que l'étude des montagnes du bord méridional de cette plaine qui permettra de la déterminer. M. Darder Pericàs ('), tout en considérant la sierra principale comme étant autochtone, vient préci- sément de décrire des recouvrements au sud-ouest de Majorque; mais on ne peut encore préjuger de leurs rapports avec les accidents que je viens de décrire. GÉOPHYSIQUE. — Essai (l'une théorie physique de la formation des océans et des continents primitifs. Note de M. Emile Iîelot, présentée par M. Pierre Termier. Sur la Terre et sur Mars, la surface des océans est beaucoup plus grande dans l'hémisphère austral que dans l'autre. Sur la Lune, le volcanisme est beaucoup plus intense au Sud qu'au Nord; et l'on peut penser qu'il y a là un indice d'une semblable inégalité dans la répartition, à l'origine, de l'eau sur la Lune. Cette condensation unipolaire de l'eau sur la Terre, la Lune et Mars s'explique facilement si l'on admet la translation relative de ces trois astres dans la nébuleuse primitive, la direction de cette translation étant celle de la partie nord de leurs axes. En effet, sur la Terre, toute l'eau des océans, correspondant à une épais- seur moyenne de 36oo'", était à l'origine dans l'atmosphère tant que la tem- pérature du noyau terrestre dépassa 364", température critique de l'eau. L'atmosphère exerçait alors sur le noyau une pression de 36o atmosphères. La résistance due à la translation sud-nord de la Terre primitive dans la nébuleuse eut trois effets principaux : 1° Le projectile terrestre plastique s'est aplati en avant de sa trajectoire (dépression de 35oo"' de l'océan Arctique) et formé en pointe en arrière (Antarctide haute de plus de 3ooo'"); 2° La rotation plus enrayée au pôle Nord qu'au pôle Sud a donné une torsion à tous les reliefs dans le sens d'une rotation vers l'Est de leurs par- (') Bartholomé Darder Pericas, Los fenomenos de corriiniento en Felanitx (^Mallorca) (Tiabajos del Museo nacional de ciencias naturalex : séria geologica, n" 6, 9 p., ^4 pL; Madrid. 3i octobre i9'3) 648 ACADÉMIE DES SCIENCES. lies australes. J'ai déjà noté ces divers traits des reliefs dans mon Essai de Cosmogonie tourbillonnaire. Sur la Lune, la torsion vers l'Est est à peine visible sur les alignements de cirques austraux, parce que la rotation est faible : mais la dépression boréale de la mer des Pluies correspond à notre océan Arctique. 3° A l'extérieur de l'atmosphère primitive de la Terre, le frottement sur la nébuleuse déterminait une circulation générale dans le sens NS, circulation qui se fermait à la surface du noyau par des courants SPs. Cette circulation toroïdalc a été démontrée et étudiée par M. Boussinesq dans le cas d'une goutte d'eau tombant dans un liquide. Autour du pôle Sud, cette circulation atmosphérique déterminait des couranis verticaux descendants et froids; et, après réchauffement sur le noyau, des courants ascendants et chauds autour du pôle Nord. C'est donc autour de l'Antarctide que la température tomba d'abord au-dessous de 364° 6t que put alors se produire une condensation d'eau abondante correspondant à la différence des pressions de 360"''" et 194"'™ (pression critique à 364°). Le volume d'eau de cette condensation correspond ainsi à une épaisseur moyenne de 1660'". L'eau sous pression put alors former sur le noyau des scories silicatées relativement fusibles ainsi que Daubrée l'a montré : ces scories furent poussées vers le Nord par les courants des océans en formation. Près du pôle Sud, ces courants Sud-Nord avaient une vitesse trop grande pour permettre le dépôt ou l'arrêt de matériaux solides : l'élargissement vers le Nord des parallèles qui correspondent à la section d'écoulement des océans diminue la vitesse de leurs courants et permet alors vers la latitude \^ = 5o° (latitude du sud de la Nouvelle- Zélande : 48"; moyenne des latitudes du cap Horn et du Cap : 4^^") la formation de môles résistants, pointes australes des continents futurs. Par un mécanisme analogue à celui qui forme les deltas des fleuves, les courants océaniques SN, rencontrant ces môles, les contournent en se bifurquant en forme de V ouverts vers l'équateur. A l'intérieur des branches de chaque V, la vitesse réduite par les tourbillons permet l'agglomération des matériaux solides : D'où la forme en pointe vers le sud des continents austraux et des presqu'îles, effet direct de la condensation des eaux océaniques autour de r Antarctide. Dans l'hémisphère austral, la largeur / des continents, mesurée sur chaque parallèle, augmente donc quand la latitude A diminue. Un régime permanent de la vitesse des courants océaniques vers le Nord peut donc s'établir pendant une assez longue période. Exprimons que cette vitesse est constante, le rayon de SÉANCE DU 2 MARS I9l4- 649 chaque parallèle étant cosÀ, (1) /r=:2r(cos/. — COs5o°), En admettant une profondeur moyenne constante des océans aux diverses latitudes, la condition ( 1 ) exprime que, clans /'hémisphei-e Sud, la largeur des océans mesurée sur chaque parallèle est constante et égale à la longueur du parallèle A, ^ 5o". A l'Equateur le régime permanent des courants amènera toujours une quantité de matériaux mesurée par la largeur équatoriale /, : (2) /i^2t:(, I — cosSo") = 2t: cos>.,. Ces matériaux poussés vers le pôle Nord conserveront leur largeur /, . Car si les courants SN tendent à s'accélérer par le rétrécissement des parallèles, une partie de leur eau se vaporise et rentre dans la circulation atmosphérique; le régime de vitesse des courants peut donc rester perma- nent. La condition (2) exprime que, dans l'hémsiphère nord, la largeur des continents mesurée sur chaque parallèle est constante et égale à cette largeur à l'équateur. On peut alors calculer la latitude X, où la ceinture des conti- nents est continue : on trouve 'k^=^(j(f-2.^\ ce qui correspond à la réalité puisque le détroit de Behring est à la latitude de GG^SS'. Vérifions les deux lois ( i) et ( 2 ) en considérant les mers ayant plus de 2000'" de profondeur (correspondant à i()4'''"') '■ LatiUiiles. 0(1' S. Ul" S. -.'(I- S. 0". 2(> N. 4li" N. (!()• \. ti9°-24' Obsei'\ ée ( ' ). . . 0,98 0,899 0,696 o,663 o,ôo4 0,427 0,061 0,016 Calculée (').. . I 0,839 o,68'| o,6.'|2 0,071 o,4o8 o, 1 'i! 0,00 Cette vérification très approchée montre que, depuis la distribution pri- mitive des matériaux solides par les océans, les mouvements épirogéniques se sont compensés en moyenne sur chaque parallèle et n'ont modifié la répartition des mers et des terres qu'au-dessus du niveau — 2000"'. En même temps sont expliquées l'extension des boues terrigènes jusque vers A, =^ 5o" sur les fonds de l'océan austral, et l'orientation méridienne des géosynclinaux de l'hémisphère sud. {') Proportion des mers sur cliaque parallèle. 65o ACADÉMIE DES SCIENCES. HYDROLOGIE. — De l'importance du dosage des chlorures pour la surveillance et V appréciation des eaux d'alimentation. Noie de M. F. Mai.méjac, pré- sentée par M. Charles Moureu. De tous les corps que les eaux peuvent dissoudre ou véhiculer, le plus constant, pour une eau donnée, est incontestablement le chlore. Nous vou- drions souligner, dans cette première Note, la grande place que son dosage devrait occuper dans là surveillance des eaux d'alimentation. Comment le chlore est-il apporté à l'eau? i" Parles terrains que les précipitations atmosphériques traversent dès qu'elles arrivent au contact du sol. i" Par les déchets de la vie. Dans le premier cas, pour une eau donnée, l'apport du chlore est sensi- blement constant et généralement minime, de 3"*' à 20"'^, sauf au voisinage des côtes et pour certains puits artésiens très profonds, où l'on en trouve jusqu'à i*-'. Dans le second cas, l'apport du chlore est essentiellement variable et accidentel, mais le plus souvent considérable. Kn comparant ces deux faits : constance du chlore géologique et apport accidentel du chlore accon>pagnant les déchets de la vie, on saisit déjà toute l'importance du dosage des chlorures par la surveillance des eaux. Voyons ce que donne son application. I. Expériences montrant la concomittance de l'apport accidentel des chlo- rures avec celui des matières organiques d'origine animale {' ). — A. Village de E Eau de pluie. Nappe superficielle. Mois et Jours. 28/8. 15;'10. 4/12. Matières organiques en O ( milieu alcalin). .. . 3,30 2,20 o,g5 Chlorures en NaCl 38, 1 29,2^ 27 ,6 li. Ville de C Eau de nappe. Calcaire fissuré. Mos et jours 26/1. 5/3. 20/Ô. 19/7. Matières organiques en O (milieu alcalin). 3,9.6 o,84 2,00 2,72 Chlorures en NaCl 4o>95 29,9 4o,95 38, i (' j Tous les résultats chimiques sont exprimés en milligrammes par litre. SÉANCE DU 2 MARS 191/1. 65l C. Ville de L — Eau de nappe. Calcaire argileux. \Inis de juin le 1. 5. 11). 15. Jll. ?5. 30. Matières organiques en U (milieu alcalin ) O196 o,g6 0,9(1 1,00 i.ii i,ti 0,96 (Chlorures en INaGI 6), .3.5 64, .35 64,3.') 64,35 64,35 6.'|,35 64,35 D. Ville de O — Kau de pluie recueillie dans des citernes. Ces eaux ont été prélevées, le même jour, dans des citernes semblables et semblablement placées dans un même terrain, mais plus ou moins pro- tégées. Citernes 1. 1. 3. ■!. h. 6. 7. S. Matières organiques en O (milieu alcal.) . 4,83 0,74 o,65 3,25 o,83 2,82 0,74 3,53 Chlorures en NaCl .. . 52,65 29,25 35, 10 70,20 40,93 58, 5o 35, 10 52,65 Pour toutes les eaux A, B, D (i, 4, 6, 8 ) l'analyse complète a nettement montré l'origine animale des matières organiques. II. Expériences montrant la cuncomiltance de l'apport accidentel des chlorures avec celui des germes. — a. Eau de nappe superficielle. Sol servant à la culture intensive avec épandage. Sous-sol : calcaire fissuré. Moyenne de 20 analyses dont \o faites atant et 10 après épandage. \\;in\ épanii;ij;e. Après épandage. Matières organiques en O (milieu alcalin ) 2,4 4>9 Chlorures en NaCI 60,00 97i"0 Germes par C Son 3, 200 Coli pai' litre 10 1 ,000 ji}. Ville de B Nappe superficielle non protégée. Pour cette eau, nous procédons journellement, pendant 6 mois, au dosage des chlorures, et nous faisons, dans ce même laps de temps, neuf numéra- tions de germes et neuf recherches de coli. Il serait superflu de rapporter ici tous ces dosages de chlorures; nous n'indiquerons leur taux que pour les jours oi'i la numération des germes a été faite. Mois et jours.... 'lA. l'i 1. Til\. 'M/S. 8/3. 31/3. 15/4. 18/.5. .30/(i. Chlorures en NaCI. 1021 1082 1070 1070 1070 1070 io53 io53 io3o Germes ])ar cm'. .. . 2200 5ôoo 4900 ^gSo 35oo 33oo 2100 1800 2000 Coli néant prés. prés. prés. prés. prés. prés, néant néant 652 ACADÉMIE DES SCIENCES, La teneur en chlorures, qui était de 1021 du 2 au i3 janvier, est brusque- ment passée le i4 à 1082; il n'était pas douteux qu'une souillure venait d'arriver à la nappe; l'examen bactériologique fait sur place, immédiate- ment après le dosage des chlorures, ne laisse aucun doute à cet égard. Toutes ces expériences, qu'il faut multiplier avant d'en généraliser les résultats, montrent que les variations du taux des chlorures dans une eau sont le plus souvent liées à celles des matières organiques d'origine animale et des germes, mais qu'il n'y a aucun rapport fixe à établir entre ces éléments d'appréciation. Jusqu'à ce jour, pour quelques rares grandes villes, la surveillance des eaux s'est exercée avec toutes les armes dont la Science dispose, ce qui est parfait mais très onéreux. Dans la majorité des petites villes et dans tous les villages, aucune surveillance n'existe; elle y serait cependant le plus souvent utile. On peut craindre ici la routine et le manque d'argent ; c'est pour cela qu'une méthode simple, peu onéreuse et cependant suffisamment sûre pour permettre de déceler la souillure, au moment même où elle se produit, serait seule susceptible d'être acceptée. Si les résultats des études que nous poursuivons peuvent être généralisés, la surveillance des eaux d'alimentation, basée sur les variations du taux des chlorures et des matières organiques, pourrait s'exercer très facilement, même dans les plus petites communes de France. Les deux analyses complètes annuelles prévues par le Conseil supérieur d'Hygiène devien- draient alors des moyens de contrôle du procédé que nous préconisons. Nous espérons que nos travaux en cours nous permettront d'apporter sous peu de nouvelles preuves de l'importance du dosage du chlore pour la surveillance et l'appréciation des eaux d'alimentation. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'étal thermique de l'atmosphère. Note de M. A. Boutaric, présentée par M. E. Bouty. L La décroissance que subit la température dans l'atmosphère, à mesure que l'altitude augmente, a été rattachée depuis longtemps à la détente des gaz. En supposant que les masses d'air entraînées vers les couches supé- rieures ou inférieures subissent des détentes ou des con>pressions adiaba- tiques, on calcule que la variation de la température, pour une atmosphère SÉANCE UV 2 MARS 1914. 653 sèche, est donnée par la formule En fait, on sait qu'après avoir suivi une variation sensiblement d'accord, en ses grandes lignes, avec la loi précédente, la température atteint une valeur qui demeure ensuite, pendant très longtemps, à peu près constante. M. E. Bouty (') a récemment suggéré que l'existence de cette couche isotherme devait tenir à l'absorption qu'exerce l'atmosphère sur les divers rayonnements qui la parcourent, absorption dont ne tient pas compte la loi adiabatique. C'est ce point de vue que je désirerais développer en mon- trant, par un calcul approché, qu'il est d'accord avec les faits. Chaque élément de volume de l'atmosphère absorbe une certaine fraction des rayonnements venus de la Terre, du Soleil et du reste de l'atmosphère. Il rayonne lui-même une quantité d'énergie qu'on peut calculer, connais- sant son pouvoir absorbant et sa température. L'atmosphère étant en équilibre, cette température doit être telle qu'il y ait égalité entre l'énergie absorbée et l'énergie émise. Or, je me propose d'établir qu'avec la loi de décroissance de la tempéra- ture indiquée par la détente, l'égalité précédente ne pourrait avoir lieu que jusqu'à un certain niveau H; à des altitudes supérieures, l'absorption serait plus grande que le rayonnement et, par suite, l'équilibre impossible. Il faut en conclure que le rayonnement des couches supérieures doit être plus grand que ne le supposerait la loi de détente. L'équilibre redevient possible si, à partir du niveau H, la température demeure constante; le calcul suivant tend, en effet, à établir que, dans ces conditions, le rayon- nement balance l'absorption. IL Pour un tel calcul, forcément schématique, ']& ne tiendrai compte, parmi les gaz absorbants que renferme l'atmosphère, que de la vapeur d'eau : c'est elle, d'ailleurs, tjui exerce l'absorption la plus forte sur les radiations de grandes longueurs d'onde, les seules importantes dans le cas envisagé. Voici les données dont je ferai usage : 1" La pression atmospliérii|Me Ijaisse de inoilié poui- chaque élévalioii de ."j54o"' ; on a donc p — /?„ e~''- avec /. =1 1 ,20 . lo"" (; exprimé en centimètres); (') E. BouTT, Journal de Physique, janvier i9i4i p. '*3. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 9.) 84 654 ACADÉMIE DEa SCIENCES. 1960™ suffisent pour faire baisser la tension de la\apeur d'eau dans le raênie rapport; d'où y=i/„ 6""=, avec K = 3,5.io"'^. par 2° La décroissance de la température indiquée par la détente peut être exprimée Po) '/o/ 3° Le pouvoir absorbant de l'atmosplière pour l'ensemble des longueurs d'ondes émises par un corps à basse température peut être considérée comme proportionnel à la tension de la vapeur d'eau. En sorte que l'absorption exercée sur un flux d'inten- sité I, par une couche d'épaisseur dz, où la tension de la vapeur d'eau est/, aura une expression de la forme ]a/dz., des expériences de Langlej-, sur l'absorption exercée par Voir humide fournissent rt = 1,75.10"^ (/e" millimètres de mercure, dz en centimètres) m. A un certain niveau oii la tension de la vapeur d'eau est /, parvient de l'énergie : i" des tranches situées au-dessous (A); 2° des tranches situées au-dessus (B); 3° de la Terre (T); 4° du Soleil. Un calcul complet de ces grandeurs devrait porter sur l'ensemble des directions qui aboutissent en un point déterminé et tenir compte de l'obli- quité. Pour l'objet que nous avons en vue, il suffira d'envisager la direc- tion normale suivant laquelle parviennent les flux, prépondérants. Une tranche d'épaisseur dz, à l'altitude s, émet vers le bas Il ne parvient de ce flux, qu'une fraction e *" , au point où la tension est/,. D'où On obtient par des raisonnements analogues IV. Supposons/^ ^ 4"""; |/variera de 2 à o. Les intégrales précédentes SÉANCE DU 2 MARS 1914- 655 peuvent être calculées numériquement en faisant varier = yde 777 en ~. La tranche extrême, dans laquelle rr /varie de o à 77 /". = — > absorbe ' ' K-^ K-' ' 100 a, = (B+T){i-e-"'''5)(75j=o,o38cr9;;. La tension de vapeur y décroît de y, à o; en admettant que la tempé- f rature moyenne corresponde à la valeur — » on obtient pour le rayonnement La chaleur solaire absorbée dans la tranche vient accuser la difTérence entre l'absorption et l'émission ; l'équilibre ne saurait exister. Si la température demeurait constante à partir de la couche f^ , l'énei'gie émise serait encore inférieure à l'absorption. Pour une tranche comprise entre l'extrémité supérieure et l'altitude pour laquelle :^f., est égal à 0,1, on obtient de même e',, calculé en supposant que la température demeure constante à partir de l'altitudeyo, est très voisin de aj. Si l'on suppose la température constante à partir d'une altitude légèrement plus faible l'émission compense l'ab- sorption. La condition de l'égalité entre le rayonnement et l'absorption sera donc satisfaite si l'on suppose constante la température à partir de la couche /^^ telle que r^fi soit voisin de o,i. On en déduit {^y-4 = — > d'où, pour l'alti- tude correspondante, z^ = 8600''™. La température constante est O^^O,,!— 1 =o,74i0o. Ces valeurs concordent, en gros, avec celles que Teisserenc de Bort (") a données pour l'altitude et la température de la couche isotherme. (' ) Les nombres oljlenus ue tiennent pas à la valeur particulière /o= 4"'™ qu'on a choisie. On obtient des résullals du même ordre poury^^ô""" ou 8""". (J- ) Teissere>c de Bout, Comptes rendus, t. US, 1909, p. Sgi. 656 ACADÉMIE DES SCIENCES. A 4 heures et quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. Ph. V. T. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i6 févhier i9i4- Contribulion à l'étude de la biologie des Cliermes, par Paul Marchal, Membre de rinslilut. (Exlr. des Ann. des Se. nat. : ZooL; g" scrie, t. XVIII, igiS.) Paris, Masson et C'"; i vol. in 8°. (Hommage de raiiteui.) Annales du Bureau central météorologique de France^ publiées par M. A. Aivr.or; année 1909 : 1. Mémoires. Paris, Gaulliier-Villars, igiS; 1 \ol. ln-4°. (Présenté par M. Ph. van Tieghem.) Exploration scientifique du Maroc^ organisée par la Société de Géographie de Paris, i" fascicule : Botanique (1912), par M. C.-J. I'itaud. Paris, Masson et C'", 1910 ; I vol. in-/4°. Optique physique, par R.-W. Wood; Ouvrage traduit de l'anglais, d'après la 1" édition, par H. Labrouste et H. Vignkhon. Tome II : Elude des radiations. Paris, Gauthier-Villars, 1914; i vol. in-8°. (Présenté par M. Bouly.) Recueil de l'Institut botanique Léo Errera., publié par Jean Massart; t. IX, avec 81 figures dans le texte et 5 planches. Bruxelles, Henri Lanierlin, igiS; 1 vol. in-4°. Observatoire royal de Belgique. Carte photographique du Ciel: planches n°' 10 et 61 à 70; 11 feuilles in-plano. Cours de Mécanique rationnelle ; Tome lU : Dynamique des systèmes, par S, Petrovitch. Saint-Pétersbourg, igiS; 1 vol. in-8". Proper motions of telescopic stars, by Georgk-C. Comstock. (Extr. de l^he aslro- nomical Journal; t. XXVHl, n" 7.) Albany (N.-'^'."), novembre igiS; 1 fasc. in-4°. (Hommage de l'auteur.) Contribution à l'étude des minéraux du ] ésuve et du Monte-Somma, par G. Cesaro. Bruxelles, Hayez, igii-rgiS; 1 vol. in-S°. Note d'Optique mathématique {aberration et réfraction)., \iar ivuo Garavito. Bogota, 1918; I fasc. in-S". Trichinose, von G. Stàubli. {E\[r. de f/andbuch der palhogenen Mihroorganis- meii). léna, Gustave Fischer, igiS; i fasc. in-8". Rapport sur le .Système carbonifère du Nou^eau-Brunswick, au point de vue particulier de la houille ciploitable, par L.-W. Baii.ev et Henuv-S. Poolb. Ottawa, Imprimerie du Gouvernement, igiS; 1 fasc. in-S". Zoologiska Bidrag fràn Uppsala; Bd. I-ll, 1911-1913. Upsal et Stockholm, Almqvisl et Wiksell; a vol. in-S". ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 9 MARS 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMxMlJrVICATIO.\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce que le ïome lil des Prorés-verhaux des séances de V Académie, tenues depuis la fondation de l'Institut jusqu'au mois d'août i835, est en distribution au Secrétariat. M. le Secrétaire perpétuei, annonce égalemenl ([ue le Tome LU (2'' série) des Mémoires de l' Académie des Sciences est en distribution au Secrétariat. M.Paul Appell présente à l'Académie un exemplaire d'un article de l'édition française de VEncyclopédie des Sciences mathématiques, dont il est l'auteur en collaboration avec M. L\mbert. Cet article est intitulé : Les fonctions sphériques, exposé, d'après l'article allemand de M. A. Wangerin (Halle), par M. A. Lambert, avec une Note de MM. P. Appell et A. Lam- bert (Paris). La première partie contient le résumé bibliographique de la théorie des fonctions sphériques proprement dites et la Note se rapporte aux Généralisations diverses des fonctions sphériques. Les recherches dont il est question peuvent se résumer ainsi : La théorie des fonctions sphériques a été généralisée à deux points de vue différents. Certains auteurs ont étudié des fonctions d'une xmriahle analogues aux polynômes X„ de Legendre, soit en considérant des polynômes définis par des dérivées d'ordre n, soit en formant des polynômes dont la fonction génératrice se rapproche de celle des polynômes X^, soit en étudiant des C. R., 191^, I" Semestre. (T. 158, N" 10.) 85 658 ACADÉMIE DES SCIENCES. fonctions définies par des équations difFérenliollcs linéaires du type hyper- géométrique à une varialîle, du second ordre ou d'ordre supérieur, soit enfin en appliquant la théorie des fonctions orthogonales correspondant à une fonction génératrice donnée. D'autres ont cherché à généraliser les polynômes X„ et les fonctions semblables d'une variable par des méthodes analogues à celles qui permettent de passer des fonctions 0 d'une variable aux fonctions 0 de deux ou plusieurs i^ariables, soit par la considération de potentiels dans l'hyperespace, soit par la voie des dérivées partielles, soit par celle des fonctions génératrices, soit par celle des fonctions hypergéométriqucs de deux variables, soit enfin par la théorie des fonctions orthogonales de plu- sieurs variables. La Note contient l'indication sommaire des travaux relatifs à ces divers points de vue. PHYSIQUE. — Projet (Vun éleclro-aimant susceptible de donner un champ magnétique de looooo gauss. Note de M^*]. H. Deslandres et A. Perot. Nous avons exposé dans une Note récente (même Tome des Comptes rendus, p. 226), les premiers essais cjue nous avons entrepris dans une voie nouvelle pour accroître les champs magnétiques donnés par les électro- aimants de nos laboratoires. L'augmentation des champs magnétiques obtenus jusqu'ici est arrêtée par la saturation du fer et l'échaufiement des bobines électriques. Nous nous sommes proposé d'accroître surtout le champ dû au seul courant électrique, et nous avons, d'une part, essayé un nouveau mode de refroidissement des bobines, qui permet l'emploi de courants plus intenses; et, d'autre part, nous avons placé les bobines elles- mêmes dans la position qui leur assure l'effet maximum, c'est-à-dire dans l'entrefer et son voisinage immédiat. Il a été ainsi possible de réaliser des densités de courant et d'ampères- tours énormément plus grandes que celles atteintes jusqu'ici, et de dépasser de 4000 gauss (on est allé jusqu'à 5i 5oo gauss) le champ magnétique des plus gros électro-aimants en fer. La Note actuelle donne quelques détails inédits sur ces premiers essais et met en relief une de leurs conséquences. On peut affirmer la possibilité d'avoir des champs magnétiques beaucoup plus grands, égaux ou même SÉANCE DU 9 MARS I9l4- - Ô'ïg supérieurs à looooo ^jauss. 11 suffit d'agrandir les nouveaux appjareils en conservant leurs dispositions générales et de leur fournir le supplément d'énergie électrique et de liquide réfrigérant exigé par leurs dimensions et par l'accroissement du champ. Les premiers appareils, par raison d'économie, ont été très petits; mais, ainsi que dans tous les cas semblables, avec des modèles plus grands, la construction et l'excitation électrique sont beaucoup plus faciles. D'après la règle de Kelvin, applicable aux bobines avec ou sans fer, lorsque toutes les dimensions croissent proportionnellement, le champ magnétique reste le même, à condition que les ampères-tours croissent aussi dans le même rapport. Mais les volumes des bobines croissent comme les cubes des dimensions linéaires, et il est évidemment plus facile d'y placer les conduc- teurs et les réfrigérants, et d'avoir par suite des courants et des ciiamps magnétiques plus grands. En fait, la construction de nos premiers appareils et la concentration très forte des ampères-tours réalisée avec eux constituent une sorte de tour de force, qui nous a permis tout d'abord de dépasser tous les électro-aimants antérieurs. Or la même disposition, le même progrès appliqués à des modèles plus gros, assurent un gain encore plus grand, et il est possible de doubler les champs magnétiques obtenus jusqu'ici. D'ailleurs les deux appareils décrits dans la Note précédente comportent des améliorations notables. Le cuivre des conducteurs était du cuivre rouge ordinaire du commerce, dont la résistivité à io° était 2,1 x 10°, en ohms- centimètres. Avec du cuivre rouge plus pur ou avec de l'argent pur, la résis- tivité serait abaissée à i,5 ou i,4 x 10"*, et les énergies nécessaires seraient diminuées au moins dans le même rapport ( ' ). De plus, la disposition des conducteurs n'est pas la meilleure possible, comme nous l'annoncions dans la Note précédente. 11 convient d'augmen- ter la proportion du métal dans les bobines et de se rapprocher des formes qui, pour un champ magnétique donné, assurent la dépense minima (') Ainsi, avec les tleux jjobines nouvelles à courant de pétrole de nos essais précé- dents, les énergies absorbées, qui, après corrections, étaient de 5<3 et 76 kilowatts, seraient ramenées à 42 et 57 kilowatts. Les énergies indiquées précédemment comme absorbées par ces deux bobines étaient 58 kilowatts (iioo ampères sous 53 >olls) et 80 kilowatts (1900 ampères sous42 volts). Mais le nombre de volts avait été mesuré à une distance notable des bornes des électro- aimants; et nous avons défalqué l'énergie dépensée dans les conducteurs extérieurs aux bobines. 66o ACADÉMIE DES SCIENCES. d'énergie. La question de la bobine optima a été étudiée dans le cas général par Kelvin et ensuite avec détails dans le cas de la bobine cylindrique par Fabry. Récemment Perot a résolu le même problème avec la bobine à sec- tion trapézoïdale qui offre certains avantages pour nos électro-aimants ('). Avec la bobine cylindrique, l'énergie nécessaire W est donnée par la formule VV ^ on a-r-i H étant l'intensité du champ au centre, p la résistivité du métal, /] le coefficient de foisonnement, ou le rapport du volume de la bobine au volume réellement occupé par le métal, a le rayon du creux intérieur, et K un coefficient qui dépend seulement de la forme de la bobine. Or, dans la bobine de notre second dispositif ou de l'électro de 3o'*s, •/] est égal à 3,3 et K à o,i5. Mais on peut tripler l'épaisseur du cuivre et la porter à o™"*,9, l'épaisseur du pétrole étant réduite de o'"'",7 à o""',6. L'épaisseur de la bobine est alors multipliée par -; et si l'on multiplie sa longueur par le même nombre, K devient égal à o,i6. Les conditions générales sont alors bien meilleures; et l'on calcule que 20 kilovs'atts suffisent adonner au centre de l'électro modifié 10000 gauss, la résistivité du métal étant supposée égale à 2 (^). Avec la bobine trapézoïdale et un coefficient de foisonnement un peu plus fort et égal à 2, l'énergie nécessaire pour le même champ est 20,7 kilowatts. D'ailleurs on pourrait, en s'approchant davantage des conditions optima, et en adoptant des épaisseurs ou largeurs de cuivre croissantes avec la distance au centre, diminuer encore les nombres précé- dents ('). Augmentons maintenant les dimensions de l'appareil et multiplions-les (') Dans celte bobine à section trapézoïdale, les côtés parallèles du trapèze ont la direction du champ, et les côtés latéraux, étant prolongés, vont passer par le centre de l'entrefer. Avec ce type de bobine, l'épaisseur n'est pas augmentée. (^) La résistivité du métal a été augmentée d'un tiers, par rapport à sa valeur de o", pour tenir compte de l'élévation de température imposée au métal par le passage du courant. I^'augmentation adoptée pour la résistivité est celle indiquée par nos premiers essais à grande puissance; mais l'augmentation réelle est évidemment croissante avec l'intensité du courant. (^) Avec des couches de métal d'épaisseur constante, la valeur maxima du coeffi- cient K de la formule est 0,1 S. Lorsque les épaisseurs de métal croissent avec la dis- tance au centre, la valeur limite de K est plus grande et peut, dans le cas présent, être estimée voisine de 0,20. SÉANCE DU 9 MARS IQlA- 66l d'abord par le nombre 3. L'énergie nécessaire pour avoir avec le courant seul un champ de loooo gauss, sera trois fois plus grande et donc égale à 60 kilowatts. Si, ensuite, on envoie un courant 6 fois plus fort, le champ atteindra 60000 gauss, mais avec une dépense d'énergie 36 fois plus grande, égale à 2160 kilowatts. Pourra-t-on enlever la chaleur correspondante qui est considérable? Nous avons cet avantage que la section du pétrole réfrigérant croît comme le carré des dimensions linéaires, et donc est multipliée par 9. Un courant de ce pétrole de o"',6o seulement à la seconde a pu, dans notre première expérience, absorber 76 kilowatts, la température initiale du pétrole, qui était de — 25", étant élevée de 20° au plus par le passage dans la bobine. Avec une vitesse du pétrole double et la température initiale de ce pétrole abaissée à — 60°, la puissance de refroidissement sera quadruplée et l'on pourra, avec une quantité de pétrole 18 fois plus grande, absorber 27^0 kilowatts. D'autre part, la surface du métal qui intervient directement dans le refroidissement, comporte aussi les augmentations nécessaires. Elle croît d'abord comme le carré des dimensions linéaires, et si l'on détriple le ruban de cuivre qui a 2'"'", 7 d'épaisseur, on la multiplie encore par 3 ('1. En tenant compte de toutes les causes d'agrandissement, la surface de refroidissement est 48 fois plus grande, alors que la chaleur émise est aug- mentée seulement dans le rapport de 29 à i (ou de 2160 à 76). Il est donc possible d'avoir 60000 gauss avec le courant seul ; et si l'on ajoute l'appoint du fer qui est au moins de 4oooo gauss, et est probable- ment supérieur à 5oooo gauss, le champ final dépasse looooo unités. Si l'on agrandit encore les dimensions, si, par exemple, on les prend 5 fois plus grandes, les conditions sont encore plus favorables ; car, si l'on compare à l'appareil agrandi trois fois, l'énergie nécessaire pour le même champ est multipliée par g, alors que la section du pétrole est multipliée par ( ^ j et la surface de refroidissement par (^j • On pourrait, toutes choses égales d'ailleurs, élever l'intensité du courant dans le rapport de l/và i, et donc atteindre 70000 gauss avec le courant seul. Nous nous sommes arrêtés à l'agrandissement 5, parce que la masse de (') Le nombre des spires est ainsi trois fois plus grand. On poiiiiait di\iser encore plus le ruban primitif ou augmenter encore le nombre des spires pour une même épaisseur de la bobine. 66-1 ACADÉMIE DES SCIENCES. fer de l'électro est inférieure à 4 tonnes et est encore maniable (M. L'espace intérieur, où Ton place les appareils soumis au champ, a i4"" de diamèlre et peut être rendu très accessible. Les pièces polaires, qui en principe sont mobiles, seraient déplacées par des moyens mécaniques, et même pour- raient tourner autourd'un axe comme les culassesdes canons français. Usera très facile d'ouvrir ou de fermer l'entrefer. De plus, on a prévu, dans les bobines elles-mêmes, deux tubes droits de 2'='" de diamèlre, qui les tra- versent de part en part perpendiculairement au champ et assurent l'obser- vation directe de l'entrefer. L'étude des phénomènes qui dépendent du champ magnétique sera aussi commode qu'avec les électro-aimants ordinaires; et la possibilité d'avoir des champs plus intenses sera précieuse, puisque dans la plupart des cas les effets sont proportionnels au carré de l'intensité du champ. IL Dans la recherche qui nous occupe, tout progrès réalisé dans le refroidissement des bobines assure un progrès correspondant du champ magnétique. Or le nouveau mode de refroidissement que nous avons essayé a de grands avantages. Le liquide réfrigérant entoure de tous côtés le con- ducteur de cuivre dont la surface, pour une même section, peut être large- gement augmentée ; de plus, il remplit l'office d'isolant. Dans les électro- aimants antérieurs, l'isolement est assuré par une couche solide fixe qui est un obstacle permanent à la déperdition de la chaleur. Même, dans nos expériences, la couche très mince d'oxyde qui recouvre le cuivre a paru gênante. Lorsque l'isolant est liquide et se meut avec une vitesse notable, l'enlèvement de la chaleur est plus facile, puisque la portion échauffée est remplacée rapidement par une portion froide. De plus, d'après les mesures de résistance faites pendant le passage de forts courants électriques, le conducteur métallique a, par rapport au pétrole froid, un excès de température déplus de 100". La température plus (') La masse de fer est supposée semblable à celle du second dispositif de nos premiers essais. Mais d'autres formes sont acceptables, et nous en avons examiné de très différentes. On pourrait avoir seulement deux noyaux de fer cylindiiques se prolongeant l'un l'autre, comme dans les électro-aimants de l^uhmkorfl' ou d'Ollivier, et portant chacun à l'extrémité de l'entrefer une bobine analogue à la bobine unique de celte note. Le pétrole entre parallèle à l'axe des noyaux et sort dans une direction presque perpendiculaire; l'entrefer est accessible et de longueur variable. Avec ces deux bobines rapprochées, on pourrait avoir un champ encore jdus grand, et peut-ètie dépasser i5oooo gauss. SÉANCE DU 9 MARS igi/i- 60^^ élevée du mêlai entraîne un accroisseaienl de la résistance et de l'énergie dépensée; mais elle favorise grandement l'élimination rapide de la chaleur [ ' ). ■ D'ailleurs le pétrole ordinaire, refroidi de — 20" à — 3o° dans nos pre- mières expériences, peut ne pas être le meilleur réfrigérant. L'effet refroi- dissant d'un courant de ce pétrole a été étudié d'abord avec quelciues centimètres d'un ruban de cuivre et un appareil très simple de laboratoire, puis avec de vraies bobines et un électro-aimant. 11 convient de faire les deux mêmes essais successifs avec d'autres pétroles, d'autres liquides et aux températures les plus variés. Récemment nous avons commencé le premier de ces essais avec l'eau ordinaire qui isole assez bien. La vitesse du courant liquide étant de o'",8o par seconde, nous avons pu faire passer, dans des rubans d'argent pur, longs de quelques centimètres, 2000 ampères par millimèti'e carré de section (-). Le pouvoir refroidissant de l'eau est donc très élevé; mais, avec une vraie bobine, Tinconvénient de la caléfaction et de l'électrolyse est augmenté, et les gaz détonants qui sont dégagés dans le voisinage de forts courants électriques sont un danger réel. Prochainement, avec le concours de M. Claude, nous étudierons les éthers de pétrole et l'azote liquide, à de très basses températures. Ces premiers essais, fort utiles, seront poursuivis aisément dans le labo- ratoire; mais, si l'on veut réaliser l'augmentation des champs magnétiques, qui est le but principal, la difficulté est beaucoup plus grande, à cause de la grande c[uantité d'énergie qui est nécessaire et sous la forme électrique. Nous nous proposons daller chercher celte énergie là où elle est produite couramment à bon marché et de créer une installation provisoire soit à Paris, près d'une usine de distribution électrique, soit en montagne, près d'une grande chute d'eau utilisée par l'industrie électrochimique. L'achat (' ) Il faudra étudier méllicidiquement l'influence de l'épai?>eur du métal, de sa conductibilité calorifique, et aussi l'induence de la nature de la surface, de sa propreté, de son poli ou de sa rugosité. (^) Les rubans d'argent, ([ui ont résisté au courant, avaient 2'""' de largeur, 0""°, 1 d'épaisseur et étaient séparés par o""",.j de liquide. Plus récemment, avec des rubans de cuivre disposés de la même manière, mais d'épai-seur deux fois moindre, la rupture a eu lieu seulement lorsque le courant a atteint I intensité très forte de /jooo ampères au millimètie carré. Mais les rubans extrêmement minces ne sont pas pratiques. On pourrait peut-être employer l'eau ordinaire comme réfrigérant, en prenant des précautions spéciales contre l'électrolyse. 664 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'une grande machine frigorifique peut ne pas être rinmédialement néces- saire; car, avec les courants d'intensité moyenne, le pétrole à la température ordinaire peut suffire, et ensuite être refroidi par l'eau dans un échangeur. Si une température plus basse du pétrole est nécessaire, on emploiera avec un autre échangeur l'azote liquide, qui se conserve pendant plusieurs jours dans des bonbonnes transportables de 5o' à loo'. On fera ainsi avec la dépense minima les premières expériences qui fourniront rapidement les bases de la solution la meilleure. De toute façon, on peut affirmer dès à présent, avec les seuls résultats de nos premiers essais, la possibilité immédiate de doubler les champs magné- tiques actuels, et même d'aller encore plus loin. PHYSIQUE. — De V action de la pesanteur sur les mélanges gazeux, notamment dans l'atmosphère terrestre. Note de M. G. Gouv. 1. La théorie cinétique nous a appris que, dans un mélange gazeux soumis à la pesanteur, en repos et à température constante, l'équilibre final est tel que chaque gaz se trouve réparti dans l'espace comme s'il existait seul, du moins tant que la pression n'est pas trop grande. Je me suis pro- posé d'étudier l'état variable qui précède cet équilibre ('). Nous considérons un mélange de deux gaz, dont la composition ne dépend que de la hauteur :;. La température absolue 0 est invariable ; /> est la pression totale,/», etp^ sont les pressions partielles des deux gaz. S, et S. leurs densités actuelles, A, et A„ leurs densités dans les conditions nor- males (0„,p(,). L'accélération de la pesanteur esl g, et D le coefficient de diffusion ordinaire. L'équilibre hydrostatique étant réalisé, nous aurons toujours (0 .^(-^i + â,) + — = o, Soit S une surface horizontale de i*"™'. Désignons par dm, etr/cjo les masses des deux gaz qui traversent S pendant le temps ^/, ces quantités étant posi- tives ou négatives suivant que leur mouvement est ascendant ou des- cendant. (') J'ai déjà traité cette ((uestion, à propos de l'atmosphère solaire, dans le cas particulier oit le mélange ne contient qu'une faible proportion de l'un des gaz (Comptes rendus, Sjuillet 1912). SÉANCE DU 9 MARS 191/4. • 665 En posant (2) '-.^f^' "2 I dm, 1 dm.2 ô, dt ' V, et V., sont les vitesses avec lesquelles se déplacent verticalement les deux gaz; c'est leur différence qui fera varier la composition. 2. Si ^- et -p ^ étaient nuls, c, — t\ serait nul aussi. Regardons g d o, ÔZ rii et ^ .^ comme des variables indépendantes très petites, dont dépend r, — t-o. Nous calculerons séparément l'effet de ces deux variables, et nous en ferons la somme pour avoir l'expression cherchée. Premier cas . — On suppose g = o, tout en conservant kp sa valeur réelle au point considéré. On a les formules ordinaires de la diffusion : (3) f/CTi = Oz dm.2 = - dz Les équations (i h (-) et (3) nous donnent (4) dm-i A, ou ^. -_ El Pi On peut écrire, d'après (2) et (3 ), (5) l'i— i'2=— D — Log,.^. Deuxième cas. — On suppose -j^ j- ='o. Nous poserons Cl— i',=/(ô,,d2). 3. Supposons maintenant que ni ^ ni — ^ ne soient nuls. Nous calcu- lerons la fonction y pour deux valeurs données quelconques de 0, et Oo, en attribuant à -p -^ une valeur telle que le système soit en équilibre définitif. Les deux gaz étant alors répartis comme s'ils étaient seuls, on a dp\ , dp., ce qui donne - \Pi P-ll' C. R., 1914,1" Semestre. (T. 158, N° 10.) 86 ^o,+ -^ = o, -Oo4--^-=o, 0 Oi _ / 0, o,\ ~ ( 0, ô'., ^ 0 , 0. ('2 rrr - ~D S \P^ P-1' + — Log, ^ 666 ACADÉMIE DES SCIENCES. en écrivant que, dans ces conditions, i\ — <,'., = o, on détermine_/(o, , o^), et l'on obtient l'expression générale (6) Pour achever de calculer c, et ('„, il faudrait tenir compte des petits déplacements, communs aux deux gaz, qu'éprouve la couche considérée, déplacements dus aux variations de la pression avec le temps, qui font varier le volume des diverses parties de la masse gazeuse. Il est plus simple de supposer que la surface S, à laquelle sont rapportés dw^ et f/cTo, n'est pas absolument fixe, mais se déplace lentement, de telle sorte que les rela- tions (4) existent à chaque instant. Ces relations expriment qu'il passe en sens opposés à travers S un même nombre de molécules des deux gaz. Si S'est une autre surface voisine assujettie à la même loi, la couche comprise entre S et S' contiendra toujours le même nombre total de molécules. Les vitesses c, et (^ sont maintenant des vitesses relatives par rapport à S, qui ont pour expressions, d'après (4) et (6), ,. , "[H^ ■- ^ +— Log,^ P-2 et de même pour c^ en permutant les indices. La variation de composition avec le temps de la couche considérée sera donnée par la formule ^ ' d< 0, 0, âz 0.. dz Nous avons d'ailleurs, d'après la loi généralement admise, D(, étant le coefficient de diffusion pour les conditions normales (0„,/;„). 4. Etablissement de la stratification . — Supposons que le mélange rendu homogène soit abandonné au repos. Dans les premiers instants, l'équa- tion (7) est simplifiée, puisque ^^ est indépendant de z. Comme, dans le cas actuel, — j — et — sont indépendants de z, il en est P P P^ ^ SÉANCE DU 9 MARS IQlA- 667 de même poui' (/ni| et^^ra^. 11 descend donc au début, à travers toutes les couches du mélange, une même quantité du gaz i (en supposant A,>Ao), pendant qu'il remonte une quantité correspondante du gaz 2. Les couches du mélange (sauf les extrêmes) ne varient donc pas sensiblement de com- position pendant quelque temps, mais peu à peu l'altération des couches extrêmes s'étend à toute la masse, jusqu'à l'équilibre final. Remarquons que rfjir, et ûfcîo ont leurs plus grandes valeurs absolues au début, et diminuent ensuite asymptotiquement jusqu'à zéro. 5. Comme exemple numérique, prenons un mélange de 21^°' d'oxygène et de 79™' d'azote; l'oxygène aura l'indice 1. Nous admettrons 6 = 220" absolus, ce qui se rapproche des conditions de la haute atmosphère. Puis- que ^/cT, ne dépend pas de/?, nous -pouvons faire le calcul en attribuant à^ la valeur lOJ^aGo C. G. S. (r''™); à 273" abs., on a 0 = 0,179; à 220", on aura D = 0,1234. Nous aurons, en -5^> rfnji =7,76. 10^''^ dt. La vitesse de descente — v^ est inversement proportionnelle ù/>; pour i''"', on aura cni — (', r= 2, I . io~' r= o'''",66 par année. sec Ces nombres sont extrêmement petits, et c'est par siècles qu'il faut compter le temps nécessaire pour faire varier la composition notablement, au sein d'une masse gazeuse un peu étendue, abstraction faite des couches extrêmes, et aussi des pressions très basses. Considérons, par exemple, l'atmosphère terrestre, supposée homogène, et une couche mince où la pression est- 0*'"%!. Le poids de l'air situé au- dessus de cette couche est d'environ 100» pour i""' de base, soit j3"' d'oxy- gène. Calculons le temps t nécessaire pour qu'il descende au-dessous de celte couche i pour 100 de ce poids d'oxygène. Nous avons 7,76.io-'2< = o,23, d'où < = 2,96. 10'" sec. = 988 aimées, nombres un peu trop petits, puisque nous avons attribué à dm^ sa valeur initiale. Au bout de ce temps, la composition de Tair dans la couche consi- dérée n'aura encore varié que fort peu, car ce seront surtout les couches extrêmes qui seront appauvries en oxygène et enrichies en azote. 668 ACADÉMIE DES SCIENCES. I.e temps calculé so réduirait à 82 heures si nous considérions un niveau où la pression d'air serait de ro"" atm. Quelque idée qu'on se fasse de la haute atmosphère, il ne paraît guère admissible, pour bien des raisons, que les courants verticaux y soient abso- lument nuls. Si l'on estime que ces courants doivent renouveler l'air des couches supérieures plusieurs fois dans un siècle, on est amené à conclure que r action de. la pesanteur sur la composition de l'air est trop lente pour pro- duire des effets sensibles, sauf dans la région inaccessible où la pression est comparable à celle du vide de Crookes ( '). CHIMIE MINÉRALE. — Sur la réduction du proloxyde de nickel et sur V existence d'un sous-oxyde. Note de MM. Paui. Sabatier et Lko Ëspir.. 1. Plusieurs observateurs ont affirmé l'existence d'un sous-oxyde de nickel, intermédiaire entre le métal et le protoxyde NiO. D'après Millier, le protoxyde maintenu clans l'hydrogène entre 210° et 214° donne lieu à une réduction d'abord rapide, puis ralentie, qui s'arrête à un sous-oxyde Ni-0. La perte de poids trouvée a varié de 1 1 à \[\ pour 100 (perte calculée pourNi^O, 10,7; pour Ni'O, i4,3). Ce ne serait qu'au-dessus de 270" que la réduction pourrait être poursuivie jusqu'au nickel ('-). Un résultat analogue a été indiqué par Bell dans la réduction ménagée par l'oxyde de carbone (^). Plus récemment, au cours d'un travail d'ensemble sur la réduction des oxydes métalliques, von Glaser a annoncé que la réduction du protoxyde de nickel par l'hydrogène commence vers 198°, et que ])our toutes les températures comprises entre 198° et 339°, la réduction s'arrête au sous-oxyde Ni'O ('). Toutefois il convient de remarquer que ces conclusions ne sont appuyées que sur une expérience unique portant sur os,23o6 de protoxyde : ai\ surplus, les progrés de la réduction étant évalués par la diminution de poids de l'oxyde, l'accès inévitable de l'air au moment de la pesée a pu produire une oxydation superficielle du métal qui pouvait être libéré, et il semble difficile de tirer <|uelque déduction certaine des variations de poids ainsi mesurées. Nous devons aussi signaler la formation indiquée par Moore d'un sous-oxyde hydralé — » ^_ — . _— _^^^^-^^^^^^^^_^-^-^_^^^-^^^^^^^^^— ^-. {') Les analyses, très rares, d'échantillons d'air pris au-dessus de 10'^™ n'ont pas donné d'indications nettes d'une variation de composition, tandis q>ie la présence de la raie verte du krypton, gaz très lourd, dans la lumière des plus liantes aurores boréales, est peu favorable à l'hypothèse de la stratification. (-) MiJLLER, Ann. Pogg., t. CXXXVI, 1869, p. .'19. (^) Bf.ll, Clieni. Ne^vs. I. XXHI, 1871, p. 258. ( '')VoN (jLaser, Zeits. f. anorg. Chein., t. XXX\1, 1903, p. 18.' SÉANCE DU 9 MARS 1914. 669 de formule Ni'O, H-0, qui aiirail élv produit à partir du cvanure double de nickel et de potassium ( ' ). Tout récemment, Bedfoid et Erdniami ont attribué à la formation d'un sous-oxyde de nickel colloïdal stable les cataljses d'hydrogénation réalisées sur les matières grasses par l'hydrogène en présence de divers oxydes de nickel. Ce sous-oxyde provenant de la réduction incomplète des oxydes serait, d'après ces auteurs, un catalyseur, agissant plus vite que le nickel métallique et à température plus basse (^). Notons, en passant, ((ue les expériences faites par l'un de nous sur ce procédé l'ont conduit à admettre dans tous les cas la formation de nickel métallique libre suffisant pour expliquer la catalyse. 2. Nous avons étudié la réduction du protoxyde de nickel par l'iiydro- gène, en évaluant, non pas la perle de poids subie par l'oxyde, mais le poids d'eau formée par la réduction progressive. Un poids connu d'oxyde de nickel est placé dans une longue nacelle d'aluminium au centre d'un tube horizontal de verre, que parcourt un courant d'hydrogène rigoureusement pur et sec. Ce tube est disposé dans un bloc de bronze chauifé par une rampe à gaz, dont un régulateur de tem- pérature, maintenu dans le bloc parallèlement au tube, règle le débit. La température qui demeure ainsi tout à fait constante est indiquée par un thermomètre couché dans le tube, le réservoir étant juxtaposé à la nacelle. L'hydrogène fourni par un appareil continu de grandes dimensions est purifié par la méthode décrite par l'un de nous ('). Pour le débarrasser des traces d'oxygène qui ont pu pénétrer par diffusion au travers des tubes de caoutchouc, on le fait passer à travers un deuxième tube à tournure de cuivre chauffé au rouge sombre, puis dans des tubes en U contenant du chlorure de calcium granulé et du calcium métallique, destinés à arrêter les traces de vapeur d'eau produites dans le tube à cuivre. Toutes les jonc- tions à partir de ce dernier jusqu'au tube à oxyde sont réalisées par des tubes de plomb avec masticage des bouchons. Nous nous sommes assurés par des essais directs pratiqués à la sorlie du tube à oxyde qu'aucune dose appréciable de vapeur d'eau n'est apportée dans ce dernier par le passage de l'hydrogène prolongé'pendant un grand nombre d'heures. L'hydrogène qui a passé sur l'owde est dirigé par la partie étirée du tube (') Th. Moore, Cheiii. Nen's, t. LWl, 189J, p. 82. (-') Bedford et Erdmaxn, Jotirn. Soc. phys.-chim. russe, t. XL^'. igiS, j). 61G. (*) Paul Sabatif.ii, La Catalyse en Chimie organique. Paris. igiS, p. 48- 6'JO ACADÉMIE DES SCIENCES. dans un tube en U taré A, à robinets soigneusement rodés, garni de ponce sulfurique, qui arrête la vapeur d'eau issue de la réduction. Un deuxième tube en U à ponce sulfurique, placé à la suite, indique, par l'invariabilité de son poids, que l'absorption de la vapeur d'eau par le premier tube en U a été totale. Du second tube en U, le gaz passe, avant de s'écbapper, dans un barboteur à acide sulfurique, qui peut être relié avec un petit volu- mètre à eau, permettant à un moment quelconque d'évaluer grossièrement le débit du gaz qui s'écbappe, afin de maintenir aussi constante que possible la vitesse de l'hydrogène pendant toute la durée de l'expérience. Après un temps connu, le tube A est rapidement enlevé pour être pesé, et remplacé de suite par un autre tube semblable taré A', qui recueillera la vapeur d'eau pendant une seconde période. Le tube A' sera de même rem- placé par le tube A, ot ainsi de suite, le tube A recevant la vapeur d'eau pendant toutes les périodes de rang impair, le tube A', pendant toutes les périodes de rang pair. Le remplacement du tube A par le tube A' ou réci- proquement ne dure qu'une faible fraction de minute, et par suite les perles de vapeur d'eau, qui peuvent avoir lieu par le fait de l'hydrogène qui sorl pendant ce remplacement, sont tout à fait négligeables. Avant de peser les tubes A et A', on a soin d'y remplacer l'hydrogène par l'air, en y faisant passer un courant d'air tout à fait sec. 3. Pour un même poids d'oxyde, la vitesse de réduction dépend de trois facteurs distincts : la nature de l'oxyde, la vitesse du courant d'hydrogène et la température. 1° Influence de la nature de l'oayde. — L'oxyde de nickel est réduit d'autant plus lentement qu'il a été préparé à température plus haute. Les oxydes que nous avons étudiés ont été préparés par calcination du nitrate de nickel pur. La plupart des essais ont été effectués avec un oxyde obtenu par calcination au rouge sombre vers 55o", prolongée jusqu'à éli- mination complète des vapeurs nitreuses. Mais nous avons également opéré avec un oxyde qui avait été soumis dans un moufle à une calcination de longue durée au rouge vif. Tous ces oxydes obtenus par calcination à l'air sont plus ou moins peroxydes, c'est-à-dire sont souillés par une petite proportion de sesqui- oxyde qui les noircit. Nous avons reconnu que, dans tous les cas, quelques instants de chauil'e dans l'hydrogène au-dessous de i5o° suffisent pour les ramener à l'état de protoxyde jaune verdàtre. SÉANCE DU 9 MARS igM- 67 1 C'est de celle dernière forme que nous sommes parlis dans tous les essais. En opérant sur des poids égaux d'oxydes, répartis dans la même nacelle, à la même température de 240", dans un courant d'hydrogène de même vitesse (24""' par minute), le coefficient de réduction, c'est-à-dire la pro- portion d'oxyde réduit pour 100, a été en 3 heures : Oxyde moyen 9^,0 Ox^yde très calciné 82,8 Les différences sont encore plus accusées quand on opère à des tempé- ratures assez basses pour que la réduction n'ait lieu que très lentement, même pour l'oxyde le plus léger. Ainsi à iSo", le coefficient de réduction après 96 heures a été : Oxyde léger 56 Oxyde calciné 2,5 1° Influence de la vitesse de Vhydrogène. — La rapidité du renouvel- lement de l'hydrogène sur la surface de l'oxyde facilite la réduction. Avec un même oxyde à la température de 240", les coefficients de réduction observés après 2 heures de chauffe ont été : Mtesse de rhvdrog.'np Coeflicients par minute. ' de léduclion. cm' 6 44,5 17 65 24 77 '5 Ces nombres indiquent que, pour ces vitesses faibles, la réduction est sen- siblement proportionnelle à la xntesse de Vhydrogène . 3° Influence de la température . — Comme on pouvait le prévoir, l'élé- vation de température accélère énormément la réduction. Il est impossible de fixer une température inférieure limite de la réduc- tion, relative à chaque sorte d'oxyde, parce que la fixation de cette limite varie selon la sensibilité de la méthode qui sert à constater la réduction. 4. Marche de la réduction. — Le même oxyde a été soumis à la réduction aux diverses températures avec une vitesse constante de l'hydrogène, voi- sine de 17"""' par minute. Citons une expérience faite à 220" : 672 ACADÉMIE DES SCIENCES. Poids d'oxyde : 1^', i iG. Poids d'ciiu Coefficienls Temps. rciiieillie. de réduction. Il s I o , o 4 o '4)9 4 O,!.!.") .57,6 5.3o"' o.'îoS 77,4 6.3o 0,210 78,0 7-3o o,2i5 79,9 •2'2 . ■. O , 268 99 , 6 Si, prenant comme abscisses les temps, on représente par des ordonnées les coefficienls de réduction, leur variation est figurée par une courbe formée de deux branches, l'une et l'autre de faible courbure qui se rac- cordent vers l'ordonnée 77. La première branche diffère peu d'une droite de coefficient angulaire 14. La seconde est voisine d'une droite peu inclinée sur l'axe des températures, de coefficient angulaire environ i/j fois moindre. Cette forme conduit donc à penser que la réduction produit rapidement un sous-oxyde qui n'est réduit lui-même qu'avec une vitesse beaucoup plus faible. Les résultats obtenus aux autres températures sont analogues, et peuvent de même être figurés par un assemblage de deux droites dont la seconde est très peu inclinée : mais à mesure que la température s'élève et que la réduction exige moins de temps, le raccordement anguleux des deux branches est peu à peu remplacé par une courbe de plus en plus étendue. Ainsi à aSo", nous avons obtenu : Coefdcieuts 'l'eriips. de réduction. Il m o.3o 3o 1 02 1 .3o 78; 9 2.... 87 2.00 92,5 ^ 93 '^ 1 5 1 00 L'inclinaison relative des premières branches donne une comparaison intéressante des vitesses initiales de réduction aux diverses températures. Le Tableau suivant indique les coefficients angulaires des droites voisines des branches initiales, ainsi que les logarithmes de ces coefficients : SÉANCE DU 9 MARS 1914. 673 Coefficients Températures. angulaires. Logarithmes, o i 90 3,5 0, 544 220 l4,5 1,161 23o 19 1 ,379 240 32 1 , 5o5 23o 52 1,710 En représentation graphique, les points figurant les valeurs des logarithmes sont situés très près de part et d'autre de la droite qui joint les points e.xtrènies. On peut donc conclure que la variation de ces logaritlimes est linéaire, et que tout au moins entre kjd" et 230", pour le départ de la réduction, la vitesse de réduction est une fonction exponentielle de la tempé- rature. 5. Nous avions espéré qu'en opérant à températures très basses il serait possible d'en atteindre une où la réduction pourrait être limitée au premier stade, c'est-à-dire à un sous-oxyde non atteint à celte température. C'est ce qui se produit pour le sesquioxyde Ni^O^, ramené facilement par réduc- tion à 130" au protoxyde irréductible à cette température. Notre espoir a été déçu. Un oxyde peu calciné a été maintenu à 155° dans l'hydrogène (vitesse moyenne de 20"°'' par minute). La réduction n'a lieu que très len- tement. On a obtenu comme coefficients de réduction : Coefficients Temps. de réduction. heures 48 27,0 96 56 , o 137 76,6 •46 77,4 i63 79,0 On constate donc une première phase où la variation du coefficient de réduction est représentée par une courbe voisine de la droite de coefficient angulaire o, 58; puis une deuxième phase, de réduction très lente, où la petitesse des masses d'eau recueillies ne permet pas une évaluation précise de la vitesse, mais dans laquelle la réduction continue à se poursuivre, quoique avec une lenteur excessive. Le sous-oxyde formé tout d'abord est lui-même réductible, et celui qui a été produit pendant la première phase a dû nécessairement subir, pendant cette première phase, une certaine réduction et fournir un peu de métal. Il doit donc y avoir, dès le début de la réduction, à côté du sous-oxyde, C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 10.) 87 674 ACADÉMIE DES SCIENCES. une certaine dose de nickel libre. Pour le démontrer, nous avons soumis à la réduction un certain poids d'oxyde à 175". Nos essais antérieurs avaient établi qu'après 10 heures, dans les conditions choisies, le coefficient de réduction était inférieur à 10. Ayant laissé refroidir jusqu'à 5o° dans le courant d'hydrogène, nous avons remplacé ce dernier gaz par de l'oxyde de carbone pur et sec. Il s'est produit aussitôt du Jiickel-carbonyle, facilement caractérisé par l'anneau miroitant de nickel qu'il adonné dans le tube de sortie du gaz convenablement chauffé. Sa formation est la preuve de l'exis- tence de nickel libre dans la matière si incomplètement réduite. 6. Nature du sous-oxyde. — La marche de la réduction nous a amenés à conclure à l'existence d'un palier dans cette réduction, et à l'expliquer par la production d'un sous-oxyde, non pas irréductible, mais beaucoup plus lentement réduit que le protoxyde. Il n'est pas pratiquement possible d'ar- rêter la réduction à ce sous-oxyde. L'examen des courbes de réduction nous a conduits à penser que ce palier instable est constitué par un *ow5- oxyde tétranickelique (\\ii&GV&\l^'i''0, et dont la formation complète cor- respondrait au coefficient de réduction 75. Un argument en faveur de l'existence de ce composé intermédiaire peut être trouvé dans l'existence du nickel-nitrê Ni''(NO-)-, analogue au cobalt et au cuivre nitrés que l'un de nous a préparé autrefois avec M. Senderens par l'action directe du peroxyde d'azote sur le nickel, le cobalt ou le fer, réduits de leurs oxydes ( '). Mais contrairement aux résultats rappelés au début de cette Note, cet oxyde est lentement réductible par l'hydrogène aux mêmes températures que le protoxyde, et par suite la réduction de ce dernier, pratiquée aux diverses températures, conduit de suite à une certaine dose de nickel libre eljînil toujours par être totale. 7. Influence de /'humidité. — Nous avons pu vérifier que l'hydrogène humide réduit l'oxyde de nickel plus lentement que quand il est sec. La présence de la vapeur d'eau, produit de la réduction, ralentit cette réduction. Pour le démontrer, nous avons disposé, parallèlement, dans les deux cavités parallèles d'un bloc de bronze chaufTé à température constante supérieure à 250°, deux tubes identiques contenant, sur une même longueur, poids (') I'aul SAUATUiii el Skmii.iik.ns, .t/iii. (le Chim. cl de Pliys., -j' série, t. \'ll, 189G, p. d4S. SÉANCE DU 9 MARS 1914. 673 égaux du même oxyde de nickel, et nous avons fait passer dans ces deux tubes avec la même vitesse deux courants d'hydrogène, l'un sec, l'autre salure d'humidité à la température ordinaire. A la sortie, les gaz étaient dirigés respectivement dans deux longs tubes verticaux où l'eau de réduction pouvait se condenser pour être recueillie dans deux tubes gradués égaux. L'hydrogène sec sortait humide et de ce chef emportait une partie importante de l'eau formée. L'hydrogène humide devait au contraire l'abandonner tout entière. Or, on constate que la hauteur d'eau recueillie est notablement plus grande du côté de l'hydrogène sec. D'ailleurs, si l'on interrompt l'opération, l'aspect de l'oxyde montre bien nettement que la réduction est plus avancée du côté sec. Pratiquement, il y a donc utilité à dessécher l'hydrogène destiné à réduire les oxydes. Cette influence retardatrice de la vapeur d'eau ne peut être attribuée à une action inverse qu'elle exercerait sur le métal, action qui n'a pas lieu : elle est sans doute le résultat d'une sorte de frottement chimique que les produits d'une réaction exercent sur les facteurs de cette réaction. Lun de nous a constaté jadis que la décomposition spontanée du persulfure d'hydro- gène est moins rapide quand on y maintient l'hydrogène sulfuré issu de cette destruction, et qu'on l'accélère en éliminant ce gaz dissous ('). M. H. Le Chatelieu fait hommage à l'Académie d'un Volume qu'il vient de publier sous le titre : La silice el (es silicates. M. A. Laveran fait hommage à l'Académie du Tome VI du Ballelin de la Société de Pathologie exotique. COMMISSIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nominalion de Commissions de prix chargées de juger les concours de 1914 et de Commissions chargées de proposer des questions de prix. (') Pall Sabatier. Coniples rendus, l. 100, i885, p. loSG. 6'jG ACADÉMIE DES SCIENCES. Le dépouillement du scrullu donne les résultais suivants : Prix Serres. — MM. Bouchard, Perricr, d'Arsonval, Laveran, Delage, Dastre, Henneguy. Ont obtenu ensuite le plus de suffrages : MM. Roux, Bouvier. Prix Jean-Jacques Berger. — MM. de Freycinet, iJarboux, Gautier, Emile Picard, Carnot, Violle, Tisserand. Ont obtenu ensuite le plus de voix : MM. Grandidier, Roux. Commission chargée de présenter une Question de prix Alhunihert, pour l'année 1917. — MM. Pli. van Tieghem, Darboux, Lippmann, Gautier, Emile Picard, d'Arsonval, Lacroix. Ont obtenu ensuite le plus de voix : MM. Guignard, Laveran. Commission chargée de présenter une Questionde grand prix des Sciences physiques, pour l'année 1917. — MM. Ph. van Tieghem, Gautier, Perrier, d'Arsonval, Guignard, Bouvier, Lacroix. Ont obtenu ensuite le plus de voix : MM. Roux, Charles Richet. CORUESPOIVDAIXCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Henri Bresson, La houille verte dans l'Epure. 2° O. Dony-Hénault, h. Gall, Ph.-A. Guye, Principes et applications de rElectrochimie. (Présenté par M. H. Le Chatelier.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les transformations générales des systèmes différentiels. Note de M. P.-E. Gau. Les transformations générales, dont j'ai signalé une propriété fonda- mentale ('), permettent dans certains cas de simplifier les systèmes diiïé- rentiels. J'aiindiqué une équation aux dérivées partielles du second ordre (') Comptes rend us, t. I06, p. 116. SÉANCE DU 9 MARS I9l4- 677 qu'une telle transformation permet de rendre linéaire; voici d'autres exemples plus importants. Considérons un système en involution dedeux équations du second ordre linéaires; on peut toujours l'écrire sous la forme [ r H- u{j\y, z,j>, (f)s+ A(^, j, :,p, (/) = o, r +»(x,A/.,y) +B(x,j,.,/,,./)=o, les fonctions u, A, B et leurs dérivées vérifiant deux relations particu- lières (') : dans ces conditions seulement le système (i) ne se ramène pas à un système d'équations différentielles ordinaires. On peut se proposer de transformer ce système en une équation iinù/iir du premier ordre, en posant (2) :'=, r/). />'=a(x,v, :,/>,./), q' = b{.r,y, z, p, (/). En effet, cette transformation ne s'applique qu'aux intégrales du système (3) do do d'il d(t> , , do do do do b{j:, )\z.,p,q) = -^ -i- q-f- -H s -^ + ' X"' ' ' ' ' Ov dz dp dq et ce système coïncidera avec le proposé si Ton a do do do d'3 .do , do <^9 d <^? ^ ' àq ôp dx dz dp oy dz d(i On voit que a et è sont entièrement déterminés quand on connaît la fonction o; il faudra choisir celle-ci de manière à avoir V- = "-r"! en outre, 1 ' aq dp pour obtenir le résultat voulu, il faudra qu'on puisse éliminer :;, yo, - + ?-). ,' = - P-^''' A^+P'- + f), ^ u -\- pq + iiq- ' ' ' Il + pq + iiq- ' et les surfaces transformées sont intégrales de l'équation (S') _ r'+q'z.'=0. A toute surface (S) correspond une surface (S'), mais à chaque surface (S') corres- pondent une infinité de surfaces (S) dépendant d'une constante arbitraire : /j et 17 sont seuls déterminés. Dans cet exemple, comme dans le suivant, on voit facilement la correspondance des caractéristiques. Exemple 11. — On peut même ramener, dans certains cas, une équation du second ordre à une équation du premier ordre contenant une fonction arbitraire. Soil (S) r — qs-i-pl^o. Si l'on appelle m une racine de l'équation caractéristique ni- -+- qm + /) =: o, l'équa- tion (S) admet l'intégrale intermédiaire < -t- i-'|(/«) = o, '| étant une fonction arbi- traire ('). Le système /• -+- ms — /) '|( /« ) = o, t -{ h 'h{ni) = o est donc en involution, quelle que soil la fonction ']>, et l'on est encore dans le cas (7). On peut poser, par exemple, , , V , /"■!>('") , ni'\/{m) z'=: ni(p,q), p' = —f—i- , ^'= — -^ , ' ^ ' ini -\- q ' 2 m -{- q et l'élimination donne l'équation transformée (S') p'+q'z'-z''!^(z')=zo. A toute intégrale de (S') correspondent une infinité d'intégrales de (S), données par la transformation inverse q' q' On voit que ré(|uation (S) peut jouer, par rapport à (S), un rôle tout à fait ana- logue à celui d'une intégrale intermédiaire du premier ordre, malgré que cette équa- tion (S) n'admette pas de pareille intégrale. (') GOURSAT, loc. ci/., p. 125. 68o ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Un théorème général siir Ic problème des n corps. Note de M. G. Armellixi. 1. Théorème. — Considérons le mouvemeiil de n points qui s^atlirent selon la Loi de Newto/i. Supposons qu'on sache d'avance que tous les chocs soient simples, c'' est-à-dire que deux corps seulement puissent se choquer dans un même instant. Supposons aussi quon sache quer le temps compris entre deux chocs consécutifs demeure toujours supérieur à une certaine quantité. Je dis quon peut choisir une variable indépendante T d'une façon telle que les 3n coordonnées et le temps soient des fonctions de T., holomorphes et réelles aux environs de l'axe réel. On saura alors., à l'aide de méthodes bien connues, représenter le mouvement pour tous les temps, quels que soient d'ailleurs les chocs qui vont se produire. Le problème est donc résolu au point de vue analytique. 2. Appelons m^, mo, . . ., m,, les niasses des n points et r,,/ la distance de m^ à m/. Appelons aussi R une fraction dont le numérateur est le produit des n distances, et dont le dénominateur est égal à leur somme élevée a la puissance n '12 '13 • ■ • ''l« ''-23 • • • '"-2;/ • • • ''/( — !,/? (I) R: I '"12+ '"13 H- • ■ •+ '■!»+- '■23+. . .+ /■2« + - . .+ /■„-,,,, ! Prenons une nouvelle variable T en posant Je dis qu'à chaque valeur finie et réelle t, de / correspond une valeur aussi réelle et finie T, de ï. Pour le démontrer, faisons varier t, en passant tou- jours par des valeurs réelles, de t = o jusqu'à t = t,; notre assertion est évidente si dans cet intervalle il n'y a pas de chocs. Dans le cas contraire, appelons t l'instant où a lieu le premier choc. A cause de nos hypothèses dans l'instant t, une seulement des distances, par exemple r/,/, pourra s'an- nuler. On pourra alors démontrer : I. Que la vitesse angulaire du rayon vecteur /•/,/ demeure finie lorsque t tend vers t; SÉANCE DU 9 MARS 1914. 681 II. Qu'on a (3) nii). En choisissant alors y suffisaniiiient petite, on aura, dans l'intervalle de ^-X Jusqu'àT, (4) \/''/i/ dr , dl > I \/rnu+ mi\, d'où |T(T)|< sfi^i dr, = T-X La fonction à intégrer est toujours finie, sauf à la limite supérieure de la deuxième intégrale, où elle devient infinie d'ordre -, à l'égard de j-^/'^ T(t) sera donc fini. Or, selon nos liypotlièses, de ^^o jusqu'à t^t^ il n'y a qu'un nombre fini de chocs; donc T(^,) est aussi fini. Mais pour chaque valeur réelle de t nous avons R; d'où liai T ^± 00. De tout cela il résulte qu'à chaque valeur finie et réelle de T correspond une valeur finie et réelle de / et qu'on a lim ^ = ± ce. T =±=0 3. Cela, bien entendu, si dans l'instant /, il n'y a pas de chocs, les 3n coordonnées et le temps / seront certainement développés en séries de puissances de T — T,. Supposons, au contraire, que la distance r^i soit nulle dans l'instant /, (c'est-à-dire pour T = T, ), et commençons par étu- dier le mouvement du point m/,. Prenons une variable auxiliaire S donnée par l'équation (6) % = ^ (S = opourT = T,). Prenons aussi pour origine w^et appelons ^, y], C les coordonnées relatives de m^ et posons ; . flf rir (7) I I d'i^ dr I dfi dr r d?j d'il m,) l (m h I i dt: dr \ r a J ds C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N° 10.) m,)- i=ifx, m,) - =v, 88 = >. +K,, d-fi , dW d'à = (JL -(- K., dX' = V + K3, 682 ACADÉMIE DES SCIENCES. OÙ nous avons écrit, pour simplifier, r à la place de t-^/. A l'aide des théorèmes des forces vives et du centre de gravité, on parviendra aisément au système suivant : ^=^'L, + (£H'4-W+ÇÇ')M„ (8) ;^ = r/, :i^=,jL + K„ !^=-VL,+ (tï' + rrri'+ÇOM,, ^=Ç'L3+(Ht'+r;r/+çr)M3, où K/, L,-, M,- sont des fonctions développables selon les puissances de H, •/], '(, .... On pourra voir, sans difficulté, que l'on a, pour S = o, (9) i = vî = ç = r=-o'=ç'=o. et que X, ij., v tendent vers des valeurs finies. Les équations (8) nous montrent alors que les neuf quantités l, y], '(, ^', y]', '(', X, [j., v sont des fonctions holomorphes de & aux environs de j = o. On démontrera aussi sans diffi- culté que les coordonnées des autres points, qui ne se choquent pas dans l'instant ;,, jouissent de la même propriété. Et alors les équations (2) et(6) nous montrent que les 3/i coordonnées et les temps / sont développables en séries convergentes selon les puissances de T — T,. Faisons alors varier T de o jusqu'à 00; t variera aussi de o jusqu'à ce. Nous pourrons donc, en employant la méthode de l'étoile de M. Mitlag-Leffler, représenter le mouvement dans toute sa durée par des développements de forme connue. c. u. f. n. 4. Cas particuliers. — a. Le problème des trois corps dans le cas où le moment de la quantité de mouvement du système n 'est pas nul. — Cette condition, en eirel, est dans ce cas suffisante (pas nécessaire) pour l'accom- plissement de nos deux conditions. M. Sundman('), toutefois, a obtenu l'holomorphisme non seulement aux environs de l'axe réel, mais aussi dans une bande de largeur constante. ^. Le problême de mouvement d'un point attire par plusieurs centres fixes .^ dont j'ai donné la solution dans un Mémoire qui paraîtra prochainement. Dans le cas où les centres fixes appartiennent à une même droite, il n'y a plus besoin d'aucune variable auxiliaire; on peut alors, comme M. Volterra (') SuNDMANN, Acta math., l. XXXVI. SÉANCE DU 9 MARS 1914. 683 l'a démontré ('), avoir direcleinent les développements des coordonnées en fonction du temps. HYDRODYNAMIQUE. — Sur la résistance hydrodynamique dans le mouve- ment non uniforme. Note de M. Victor VÂixovir.i, présentée par M. P. Appell. 1. On sait que, d'après le principe de relativité, il n'est pas possible de nous apercevoir d'un mouvement de translation rectiligne et uniforme à laquelle nous prenons part; par contre, si la translation cesse d'être uni- forme, les forces changent de grandeur, de sorte (ju'on pourrait prévoir que la résistance qu'oppose un fluide au mouvement non uniforme d'un solide n'est pas égale à l'action du même lluide exercée sur le même solide, si celui-ci reste en repos et le fluide exécute le mouvement en sens contraire. Soit en effet (p (a;, y, :;, z) le potentiel des vitesses rapporté à un trièdre rectangulaire Ox)z- d'axes de coordonnées, invariablement lié au solide S terminé par la surface S, dans le cas où, le fluide étant en repos à l'infini, le solide S est animé d'un mouvement de translation rectiligne dans le sens de l'axe Oa; de vitesse U. On aura pour la pression, d'après l'équation de BernouUi : (0 lh — —9 «--H (•--!- ir- (>y| + ^^F(0 si p est la densité du fluide, u, v, w les projections de la vitesse sur les trois axes de coordonnées, F(;) une fonction dépendant seulement du temps et cp, (^, Y], 'C, a) le potentiel des vitesses, rapporté à un système d'axes O, \-f\Q immobiles dans l'espace, que nous supposons avoir coïncidé avec le trièdre Oxyz au moment /„. Nous avons supposé en outre qu'il n'y a pas de force extérieure (restriction qui n'est pas nécessaire pour ce qui suit, comme nous le verrons plus loin). Or, on a 9,{ç. Ti, ç. ^) = 9 / ,;_ r u cit. n. C, / et par conséquent dt Ot (') VoLTERRA, Sopra alcuiie applicazioni délia rappresenlazione analilica dette funzionidelprof. Miltag-Leffler ( Atti délia II. Accadenu'a di Turino, t. XXXIV). 684 ACADÉMIE DES SCIENCES, ce qui donne pour la résistance (Rj,), : si a signifie le cosinus de Tangle que la normale inlérieure à S fait avec Ox et dS réiément de la surface S. Soit ç;j(.r, V, s, /) le potentiel des vitesses rapporté au trièdre immobile Oxyz, dans le cas où le solide S reste en repos et le lluide a la vitesse ( — U, o, o) à l'infini. On a cvidcmiuent cp2(j;, j, ;, t) — (f(.r. y, z, l) — \]x de sorte que l'équation de BernouUi nous fournit la valeur ci-après pour la pression (o) P.=-p[ >- + ^_._+F,(0j. etdonc la résistance (R;i;)2 est donnée par l'intégrale -r U u -r- X — 7— a as. dl dt (4) {R.), = -pff En comparant les deux formules (2) et (4), on a si V désigne le volume borné par la surface S et M la masse du fluide dé- placé par le solide S. Par conséquent, la résistance qii oppose un fluide in- compressible étant en repos à Vin fini, au mouvement de translation de vitesse U d'un solide S , est inférieure ou supérieure i suivant que —r- estposlli / ou négatif) à C action que le même fluide exercerait sur S si celui-ci restait en repos et le fluide prenait la vitesse — U r/ l'infini; la dijfèrence entre ces deux forces est égale au produit de la masse M du fluide déplacée par H, par l'accélé- . d\] ration —r- • dt 2. Dans l'énoncé précédent nous n'avons pas mentionné les restrictions que l'existence des formules ( i) cl (3) suppose; on peut donner, en effet, au théorème précédent une démonstration plus intuitive et moins restric- tive. Voilà l'essence de cette démonstration qui s'applique d'ailleurs à tout mouvement d'un fluide visqueux, incompressible. La translation SÉANCE DU 9 MARS I9l4- t)85 ( — U,o,o) imprimée au système tout entier (solide et lluide) fait varier seulement la pression hydrostatique/* dans l'expression des pressions inté- rieures; elle équivaut d'ailleurs à une force d'inertie constante dans tout le fluide et égale à ( H — t-> g, oj [)Our l'unité de masse. Or, on sait que le dt fluide exerce, dans ce cas, une force égale à ( — M -r- > o, o j sur le solide ï (c'est le principe d'Archiniède); d'où l'on déduit le théorème énoncé plus haut, parce que la forme linéaire de la résistance par rapport à la pression/' permet la superposition des deux actions fluides sur le solide i^. RÉSISTANCE DES MATÉKIAUX. — Sur le calcul (les efforts développés par le reirait du ciment dans les constructions en béton armé. Note de M. Chari.ks Rabut, présentée par M. L. Lecornu. Un massif de béton de ciment durcissant à sec, sans armatures ni liaisons extérieures, subit une contraction qui, dans les conditions courantes d'exé- cution, obéit à la formule hyperbolique !^t t + I oùla contraction linéaire p est comptée en dix-millièmes, l'âge / du béton en mois. Les règles que je vais établir résultent de deux remarques évidentes : i°les tensions développées directement par le retrait dans le béton sont dues, non au retrait observable, mais au retrait empêché par l'armature ou par les liaisons extérieures; 2" elles cessent de croitredèsqu'ellesatteignent la limite d'élasticité du béton, c'est-à-dire dès que le retrait empêché atteint ■j-3-j^ dans les conditions courantes d'exécution. Cela posé, considérons d'abord une pièce prismatique armée, mais sans liaisons extérieures. Soient gî le nourcentai;e — de l'armature longitudinale, m le coefficient d'équivalence -g^i p' la contraction linéaire commune, en vertu de l'adhérence, au fer comprimé et au béton tendu. L'équilibre, dans une section transversale, entre la compression du fer et la tension du béton s'exprime, tant que les deux matériaux demeurent élastiques, par E„f,)„p'= \Li, oji(p — p'), 686 ACADÉMIE DES SCIENCES, car p — p' représente le retrait empêché. On en déduit (0 f i + niTny Lorsque la limite d'élasticité p, du béton est atteinte, on a simplement p-p' = p„ d'où (2) p rrpj H A partir de ce moment, il se produit ce que j'appellerai retirage virluel du béton, et les elTorls intérieurs ne chang-ent plus. L'une ou l'autre, suivant le cas, des deux formules ci-dessus permet de déterminer les fatigues respectives E„p'etE4(p — p' ) des deux matériaux. Si le prisme armé a des liaisons qui l'empêchent de se raccourcir, le béton subira une tension E^p qui cessera de croître dès quep atteindra la valeur p,, et le métal ne supportera aucun effort. Sur cet état moléculaire, viendront se greffer les effets du décinlremenl et des surcharges. Enfin, dans une pièce courbe telle qu'une voùle, le processus sei'a le même, pendant le repos sur cintre, que dans le prisme libre : le premier ou le second cas ci-dessus se réalisera suivant que les abouts des armatures seront libres ou scellés. Dans le second cas, ce n'est qu'au décintrement que l'arc pourra se raccourcir, ce qui se traduira par un abaissement de la clé, provoquant une flexion et les accroissements de pression qui s'ensuivent à l'extrados vers la clé, à l'intrados vers les naissances. Si le décintrement a lieu avant la fin du retrait, celui-ci, en se parachevant, produira de nou- veaux efforts de flexion, non atténués comme les premiers par l'étirage virtuel (parce qu'en général l'arc est comprimé sur toute sa longueur dès qu'il supporte la charge permanente), mais d'autant plus faibles que l'arc est plus grand, c'est-à-dire reste plus longtemps sur cintre. Dans la pra- tique, on trouvera toujours ces effets indirects du retrait inférieurs à ceux du refroidissement maximum et à ceux de la contraction due ■ à la poussée. Pour une voûte encastrée, d'épaisseur e et de montée h, le supplément de pression dû au retrait a pour expression approchée I) ' "^ I? SÉANCE DU 9 MARS ipi/j. 687 Avec les valeurs assez usuelles e I h 12 ) E,-- = 200 l cm-, P 5 0,000 10, Rp = 6 kg: cm-. on trouve Sans être négligeables, les efforts dus au reirait n'ont donc pas l'impor- tance prépondérante qu'on leur a quelquefois attribuée. 11 est presque superflu d'ajouter qu'on peut toujours les réduire autant qu'on le voudra en combinant un repos sur cintre suffisamment prolongé avec la pratique du clavage différé, à plus forte raison en réglant la poussée au clavage avec des vérins ou autrement. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Interpréta lion cinématique du théorème de Poynting. Note de M. l"n. De Donder, présentée par M. L. Lecornu. i. Dans une Note récente ('), parue dans les Comptes rendus, nous avons montré qu'il est utile de joindre un système d'équations différen- tielles ordinaires à une équation de la Physique mathématique où figurent une divergence par rapport aux coordonnées oc, y, z et une dérivée par- tielle par rapport au temps t. Ce procédé est tout à fait général; nous allons voir comment il s'applique, par exemple, à l'inlerprétalion cinéma- tique du théorème de Poynling. Nous nous bornerons ici au cas du champ électromagnétique de l'éther parcouru par des charges électriques. 2. Adoptons les notations de M. H. -A. Lorentz (-), et représentons donc par (d,, dj, d;) le déplacement électrique, par (h^,h_,,h;) la force magné- tique, par (Va;, Vj.,Vj) la vitesse de l'électricité, par p la densité de l'électri- cité; ce sont des fonctions des coordonnées x, j, z et du temps t. La vitesse de la lumière dans le vide sera représentée par c. En se reportant à la formule (37), page 22, du Traité de M. Lorentz, on trouvera que l'expression du théorème de Poynting peut prendre la (') Sur le moiiremenl de la chaleur clans un corps atherniane {Comptes rendus, l. 157, 22 déc, p. i4oo). C) H. -A. Lorentz, Tlie Theorv of Electrons, Leipzig, 1909 (voir spécialement p. 12 et i3). 688 ACADÉMIE DES SCIENCES. forme (i) ^ ;^(d--t-h2) + cdiv. [d.h]= — p(d.v). Cette relation signifie qu'en vertu des équations (2) dx _ [d.h].r on aura (3) kf. /"|^^(d^+h-)oS = - où s représente un volume variable, pris arbitrairement dans le champ électromagnétique considéré à l'instant /; oS est un élément infinitésimal de S. Représentons par V^r; Vy, V, les composantes (2) de la vitesse V; alors, on aura at dt dx ■' dy dz -(d^ + h^) 2 On remarquera que cette vitesse V ne sera jamais plus grande que celle de la lumière dans le vide. Soit S„ un volume pris arbitrairement à l'instant l°\ d'autre part, repré- sentons par x — x{t, f.xo.y", c°), y=y{t,l\x\y\z»), z =z{t,l\x\y\ ;») la solution générale des équations (2); a;", y", z" sont les valeurs (arbi- traires) de a;, y, z à l'instant t^t". Le théorème de Poynling peut s'inter- préter de la manière suivante : L'énergie //^j(d^-.h^).S n'est pas complètement entraînée (') dans le jnouvement (2); elle laisse (') rjans le cas où p := o, il y a enlraînemenl complet; alors (d'--4-h-)oS est un invariant intégral de (2). SÉANCE DU 9 MARS I9l4- 689 derrière elle une traînée d'énergie (') qui vaut si le mouvement a lieu pendant l'intervalle de temps compris entre i" et t. 3. Si l'on considère l'espace-temps x, y, z, t, on sera amené à écrire les équations (2) comme suit : , , , c/.v dv dz dl où T est un paramètre auxiliaire, qui jouera maintenant le rôle de variable indépendante (on aura :ol^oeloi^ o). Le théorème de Poynting devient alors (3') ^ / rr^(d-+h2)oxâvô^à/=— / f fp{d.v)oxdydzot. Les fonctions V,-, V,, V- étant indépendantes de ':, on pourra déduire de (3'), grâce à la théorie des invariants intégraux de H. Poincaré, d''aiitres relations intéressantes. PHYSIQUE. — Application des lois de transparence de la matière aux rayons X, à la fixation de quelques poids atomiques contestés : Cas du thorium et du cérium. Note (^) de MM. Louis Bexoist et Hippolïte CoPAUx, présentée par M. G. Lippmann. Après avoir réalisé, dans le cas des complexes minéraux, une vérification nouvelle des lois de transparence de la matière aux rayons X ('), nous avons fait une nouvelle application de la méthode de détermination ou de (') Dans l'étude des conducteurs, on trouverait ainsi, en première approximation, l'effet Joule. (-) Présentée daus la séance du 2 mars 191 4. (^) L. Benoist el H. Copaux, Vérifications nouvelles des lois de transparence de la matière aux rayons A', dans le cas spécial des comple.tes minéraux ( Comptes rendus, P.3 février 1914); y noter les errata suivants : 1° Page 56o, lignes i3 et 28. lire : ferricyanure et non ferrocjanure; 2° Page 56i, ligne i3, lire : équivalent calculé = 6''s, 97 et non 7'*k,97. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 10.) 89 690 ACADÉMIE DES SCIENCES. contrôle des poids atomiques qui résulte de ces lois, à certains éléinenls dont les poids atomiques admis peuvent encore être discutes. Celle mélliode. reposaiil sur une piopriélé absolunienl inlrinsèque de l'alome, coii- sisle à déterminer l'équivalenlde transparence de l'élément considéré, en opérant, soit sui- cet élément lui-même, soit sur l'un quelconque de ses composés; dans ce dernier cas, l'équivalent cherché se déduit de l'équivalent mesuré pour ce composé, ceux des autres composants étant connus. La valeur obtenue assigne à l'élément une certaine place sur la courbe générale d'isotransparence des éléments, pour les rajons du degré eraplojé, et, par suite, un certain poids atomique. Un moyen précieux de contrôle s'obtient en comparant cet élément avec ceux dont il devient ainsi voisin, la comparaison portant soit sur la valeur de l'équivalent, soit sur le radiochroïsme, c'est-à-dire sur les variations de transparence résultant des variations du degré radiochromométrique des rayons. Cette rnélhode a, sur celle qui résulte de la loi de Dulong et Petit, et sur les autres méthodes du même genre, l'avantage d'être entièrement indépendante de toutes les conditions qui font varier les propriétés physico- chimiques. Lne première application en a déjà été faite par l'un de nous (') à l'in- dium, dont elle a conlirmé le poids atomique ii3,4, déduit des propriétés chimiques. Nous nous proposons, dans le présent travail, d'étudier les cas, bien plus discutables, du //i'o/7'ww, du cérium et du gluciniiun, où les diverses propriétés utilisées pour la fixation du poids atomique ne s'accordent pas toutes entre elles. 1° Thorium. — Ce métal se comporte en général comme élément tétra- valent; néanmoins, dans l'unique degré d'oxydation qu'on lui connaît, il donne un signe de bivalencepar l'isomorphisme de son silicotungstate avec celui du calcium. Or, selon qu'on admet, pour valence normale, 2 ou 4> son poids atomique doit être 1 16 ou 282, valeurs auxquelles correspondent sur la coupe d'isotransparence pour 8° 13., les équivalents i''*^, 2 et o'"*^, 7, et par suite, pour l'oxyde, les équivalents i''",3(3 et o''''',8o. Ces dernières doses furent comparées, radiométriquement, à l'équivalent de l'alumi- nium, 2o''8, 8 ; seule la valeur de o''8, 8 donna l'égalité. La transparence du thorium n'est donc compatible qu'avec le poids atomique 232. D'ailleurs, comme ce nombre le place un peu au delà du plomb (P„= 207,1; E = o''«, 8)la comparaison directe entre ces deux métaux fut faite (par ThO^et PbO^); elle confirma la conclusion précédente. (') L. Benoist, Comptes rendus, aâ mars 1901. SÉANCE DU 9 MARS I9l4- ^91 2° Cérium. — Ce métal est trivalent dans les sels céreux, puisque le nitrate céreux cristallise en toutes proportions avec le nitrate de bismuth; cependant, à l'état de silicotungstate céreux, il est isomorphe avec le cal- cium, et par suite bivalent. Ainsi, la même loi d'isomorphisme peut faire déclarer le cérium trivalent ou bivalent, selon l'acide auquel il est uni. III II Or, pour Ce, le poids atomique sera 92, autrefois adopté, et pour Ce, il sera i4o,25, adopté aujourd'hui. Avec 92, le cérium se place sur la courbe d'isotransparence, assez près, mais un peu en avant, de l'argent (107,9), ^^ immédiatement à côté du zirconium (90,6) et du molybdène (96). Au contraire, avec i4o,25, il se place prèsdu baryum (137,4) et du lanthane (139). Il fallait donc déterminer l'équivalent du cérium, le comparer à ceux des éléments dont il devrait ainsi se rapprocher, suivant l'hypothèse adoptée, el, comme contnMe, faire jouer le radiochroïsme. L'équivalent du cérium, déduit de ceux de l'oxyde cérique, de l'oxalate et de l'azotate céreux, a été trouvé : i''**, 45. Or celui de l'argent est i''s, 20. Ceux du zirconium et du molybdène, déterminés à cette occasion (par ZrO- et MoO'), ont donné respectivement : i''», 35 et i''s,3o. Ceux du baryum (par l'oxalate, le carbonate, le fluorure et le chlorure) et du lanthane (par l'oxyde) ont donné : 1 ''*'', 45 et i''s,43. Il suffit de rapprocher ces résultats dans le Tableau suivant : Poids atomique. Équivalonl. il;: Zr 90,6 1 , 35 Mo 96 1 , 3o Ba 137,4 1)45 La 189 • ,43 Ce i4o,25 I , 'lô pour conclure nettement en faveur du poids atomique i4o,25, pour Ce. La mise en jeu du radiochroïsme a confirmé cette conclusion. Car, d'abord, les quantités de Ag (P„= io7)9)i Sn(P„= 119) et Ce (repré- senté par CeO"), équitransparentespour degré 7", 5B. cessent nettement de l'être quand le degré s'élève à 9°, 5B. ; Ag et Sn restent égaux en devenant relativement plus transparents (même radiochroïsme); mais Ce devient relativement plus opaque (radiochroïsme différent). Donc, le radiochroïsme du cérium l'écarté de la région de l'argent. Rapprochant alors les quantités de Al, Zr, Ce et Ba équivalentes pour 692 ACADÉMIE DES SCIENCES. degré 7°B. et abaissant le degré à S^B., nous avons vu Al et Zr, d'un côté, devenir relativement plus opaques, Ba et Ce, d'autre part, devenir relati- vement plus transparents en restant égaux. Donc, son radiochroïsme place bien le cérium à côté du baryum et l'éloigné du zirconium, ainsi que des éléments à poids atomique encore plus faible. Le poids atomique 140,23 est donc bien le seul qui s'accorde avec l'en- semble des propriétés radiométriques du cérium. PHYSIQUE. — Sur le rendement lumineux des tubes au néon en fonction de leur diamètre. Note(') de M. Georges Claude, présentée par M. d'Ar- sonval. Dans ma précédente Note (-), j'ai indiqué que j'avais vérifié, sur une nouvelle série de 5 tubes au néon, la loi de variation de la cliute de potentiel le long de la colonne lumineuse en fonction du diamètre de ces tubes. Il m'a paru intéressant de rechercher les conséquences de cette loi au point de vue du rendement lumineux. On pouvait penser que la diminution rapide de la chute entraînerait une amélioration corrélative du rendement à mesure de l'augmentation du diamètre : je dirai tout de suite que les essais photbmétriques entrepris sur cette même série de 5 tubes dans les mêmes conditions de pression (2""", 9) et de densité de courant (G ampères par décimètre carré) n'ont pas justifié celte manière de voir. Quand on effectue ces essais, une chose frappe en effet à première vue, c'est l'efficacité beau- coup moindre des gros tubes : à courant égal, leur puissance lumineuse est lamentable par rapport à celle des petits tubes. Ainsi, le moindre voltage réclamé par les gros tubes ne correspond pas à un rendement meilleur. En réafité, la puissance lumineuse dépend, non du courant seul, mais de la puissance électrique. Pour permettre d'apprécier de suite à sa valeur la portée de ce travail, je dois insister tout d'abord sur l'incertitude considérable des mesures photo- métriques dans un pareil cas. La différence très grande entre la lumière du néon et celle des autres sources est une première difficulté ; le fait si cuiieux observé par MM. Broca et Laporte, et qui est absolument spécial à la lumière du néon, en est une autre : on sait que, d'après ces savants, chaque observateur perçoit le rouge de façon fort diflerente, en sorte que (') Présentée dans la séance du 2 mars 1914. (') Comptes rendus, 16 février igi^- SÉANCE DU 9 MARS igi/j. 69^ clans le jiliolomélrage, par Ji\ obsei'valeurs exercés, d'un lube au néon de /JS"""" sous 0,88 A, MM. Broca et Laporte oiU pu relever des chifVres échelonnés entre 62 bougies el 2o5 bougies par mètre. Pour situer par rapport à celte série les résultats ci-après, je dirai que j'y figurerais moi-même avec un chitTre sans doute voisin de i5o bougies. J"ai atténué les erreurs de ces mesures en comparant, dans chaque cas, une tranche du tube à mesurer toujours avec la même tranche d'un autre tube à néon bien formé, constamment traversé par le même courant. Cette seconde tranche sert donc d'étalon secondaire, et l'on a ainsi à comparer deux lumières de même couleur, chose relativement aisée. La difficulté est alors limitée à l'étalonnage de cette tranche une fois pour toutes, par rapport à un étalon qui, dans l'espèce, a été une lampe Carcel, en raison de la couleur déjà rougeàtre de sa lumière. Si les valeurs absolues restent de cette façon incertaines, du moins peut-on accorder plus de confiance aux valeurs relatives des divers tubes les uns par rapport aux autres. Lîs comparaisons se faisaient à l'aide d'un prisme triangulaire blanc entre la tranche étalon et une tranche de longueur variable du tube étudié. On relevait en même temps la différence de potentiel aux bornes, le courant el la puissance totale, sauf quelques points en ce qui concerne cette dernière, le watl- raèlre ayant été détérioré. Plusieurs séries de lectures ont été faites, dont les résultats photométriques différaient quelquefois entre eux de plus de 10 pour 100. C'est la moyenne de ces essais qui est indiquée ci-dessous; coscp, avec la signification qui lui a été donnée dans ma Note du 12 décembre 1910, a été trouvé en moyenne compris entre o,85 et 0,90. Dans les cas où la mesure du wattmèlre n'a pu être prise, on a calculé la puissance en supposant coscp =; 0,87. L'erreur due à la présence du watt- mèlre dans le circuit n'a malheureusement pas été corrigée, et celte erreur, appréciable pour les petits tubes, m'a fait abandonner les résultats relatifs au tube de 5°"», 6. Rend.lumil Chute Puissance non DiOr. dépôt. le long Puissance consommée Hendemenl compris Dîamélic Courant aux bornes col. lunjin. totale d. col. lumin. Puissance lumineux perle du tube. I. E. e. El C0S3. el cos».' lumin. global. électrodes. mm 67 A 2, 1 V 670 ilh w 1260 (mes.) 567 (cale.) b 1020 w ; b 1,23 « : u 0,53 41,5 0,82 790 5io 075 (mes;) 364 (cale.) 780 0,74 0,47 21 0,21 1675 1260 278 (mes.) 23o (cale.) 590 0,4: 0,39 10,7 o,o5 2600 2000 1 13 (cale.) 100 (cale.) 240 0,47 0,42 Ce Tableau, malgré le caractère précaire et incertain des mesures photo- métriques, met en évidence plusieurs choses intéressantes. 1° La puissance lumineuse, à densité de courant égale, n'augmente pas comme les sections, mais à peine comme les diamètres; or, si le courant croll comme le carré du diamètre, nous savons que par contre la chute de 694 ACADÉMIE DES SCIENCES. polenliel dans la colonne décroit comme l'inverse du diamètre, en sorte qu'au lolal la puissance électrique absorbée dans la colonne ne croît que comme le diamètre, et comme la puissance lumineuse augmente approxi- mativement suivant la même loi, il en résulte que la quantité de lumière produite est liée à Vénergie dépensée. 2" Si l'on considère le rendement de la colonne lumineuse seule, les très gros et les très petits tubes sont désavantagés; mais, à cela près, le rendement se conserve excellent entre des limites de diamètre étendues : de 4o""" à lo""'". Si l'on considère, au contraire, le fonctionnement global, on voit combien est néfaste l'influence de la chute de potentiel aux électrodes, toujours voisine de 3oo volts, sur le tube de 67""™ et même sur celui de 4i""" pour les longueurs de 5"' utiles employées dans ces essais. Les tubes de 67""" sont à tous égards de détestables outils. Les tubes de 4o""" à 45""" doivent eux- mêmes avoir une longueur importante pour présenter un rendement conve- nal)le. Au contraire, dans les tubes de 10""" à 20""" et même 25"""% cette influence de la perte aux électrodes est pratiquement bien faible dès les longueurs de 5™. Et comme, par une heureuse chance, ces diamètres de 25°"" à 10™" sont justement ceux vers lesquels le rendement dans la colonne elle-même est optimum, il en résulte que c'est à eux qu'on devra s'adresser de préférence (fragilité à part) quand la question rendement entrera en ligne. 3° La puissance lumineuse fournie par un tube de longueur donnée diminuant à peu près comme son diamètre sans que le rendement en soufi"re, on peut donc constituer avec des tubes de petit diamètre peu longs des sources de faible puissance lumineuse et très économiques, 200 bougies, par exemple, à 0,66 watt par bougie tout compris, ce qui était resté jusqu'ici tout à fait en dehors des possibilités de l'éclairage par luminescence. Quant à la durée de ces tubes de petit diamètre, qui pourrait prêter à quelque inquiétude, elle est tout aussi bien assurée que celle des gros tubes, à la seule condition que la règle de la faible densité de courant aux électrodes que j'ai formulée (') soit respectée. C'est ainsi que j'ai observé une durée de 43oo heures pour un tube de 7""" de diamètre et de 6™ de long, et il ne semble pas que cette durée ait rien d'exceptionnel. (') Comptes rendus, •.'-2 mai 1911. SÉANCE DU 9 MARS igi/f. 6()5 ÉLECTRicirÉ. — Sur un paratonnerre au radium. Note de M. B. Szilakd, présentée par M. J. Violle. On sait que les paratonnerres à pointes ne provoquent un écoulement appréciable d'électricité qu'à condition que l'électricité atmosphérique tende à provoquer des décharges disruptives; et cela même lorsqu'on emploie des pointes très fines et multipliées. De plus, pour que la décharge soit réellement captée, il faut que la différence de potentiel entre la pointe et la nappe d'air chargée soit supérieure à celle qui existe entre cette dernière et uu conducteur indépendant quelconque du voisinage. On ne peut donc guère conclure à un effet préventif certain d'un paratonnerre Ordinaire, lequel n'offre, en outre, une protection vraiment efficace que dans un rayon limité et seulement lorsque les manifestations électriques ont déjà acquis un certain développement. L'accumulation lente de la charge atmosphérique peut cependant provo- quer ou faciliter la naissance des manifestations électriques de différentes façons : par le fait même que la faible charge des nappes aériennes et des particules tlotlantes séparées donne naissance à des densités électriques plus fortes lorsqu'elles se réunissent; par le fait qu'une couche chargée donne toujours plus facilement lieu à des manifestations électriques qu'une couche neutre, sous l'influence d'autres couches chargées (les réseaux de haute tension sont en effet plus souvent atteints que les lignes télégra- phiques); enfin par l'action indirecte que peuvent exercer sur les nappes primitivement peu chargées, les autres couches aériennes fortement char- gées et éloignées, dans leur déplacement rapide. Ces considérations généralement admises m'ont conduit à examiner si un paratonnerre faisant intervenir en plus les propriétés des rayons radioactifs dans la protection, ne serait pas plus efficace que le simple paratonnerre à pointe. Voici les effets qu'on pourrait attendre d'un paratonnerre ordinaire muni d'un disque garni de radium placé sous la pointe : Coname conséquence immédiate, la couche d'air environnant le disque deviendra, suivant la quantité de la substance employée, plusieurs raillions de fois plus conductrice que d'habitude. Cette conducti- bilité, assurée même à une distance considérable de la pointe, abaissera fortement le potentiel normal de l'atmosphère et efl'ectuera en même temps un échange d'électricité entre les différentes couches superposées. Simultanément, un écoulement d'électricité se produira entre l'atmosphère et la 6ç)6 ACADÉMIE DES SCIENCES. terre, et cela non plus par décharges brusques irréguliéres limitées à une seule pointe, mais par un courant constant ininterrompu passant à travers une nappe d'un ravon de plusieurs dizaines de mètres; la conductibilité progressive de l'air sur la pointe concentrera l'écoulement dans sa direction. Cet écoulement sera d'ailleurs, en raison de la loi de conduction électrique des gaz ionisés, d'autant plus intense que le potentiel régnant sera ]>lus élevé. Une certaine tension dépassée, l'ionisation par choc se produit, capable de transporter des courants intenses. Les rayons radioactifs ont aussi la propriété d'abaisser le potentiel explosif. Si alors, malgré le débit constant, la tension du milieu arrivait à monter à un potentiel tel qu'une décharge disruptive se produisît, celle-ci jaillirait lorsqu'elle serait encore faible et bien avant qu'elle n'ait pris naissance dans des conditions normales. Les étin- celles pourront être amorcées à distance, mais jailliront de préférence sur la pointe où la conductibilité progressive de l'air les conduira. Enfin, si malgré toute l'action préventive, de grosses décharges arrivaient à prendre naissance, elles subiraient à la fois l'effet de la conductibilité de l'air qui les transpor- tera d'une distance assez considérable au paratonnerre, et l'ellet de l'amorce qui les fera jaillir dans un état primitif de développement lorsque leur efficacité est encore moindre que ne le serait celle de l'étincelle non amorcée. La niasse d'air ionisée autour du disque peut être considérée comme un prolon- gement de celui-ci et lui assurerait ainsi un grand rayon d'action. L'air ionisé dans le voisinage efTectuanl un contact intime entre la pointe et l'atmosphère jouerait en outre le même rôle que les ramifications de la prise de terre (') qui ont pour but d'établir un contact aussi parfait que possible entre le paratonnerre et la terre. Tenté par ces hypothèses, j'ai réalisé un paratonnerre au radium destiné à suivre quantitativement les phénomènes ci-dessus. Ce paratonnerre d'essai, pour être facilement transportable, consiste en trois tubes de laiton s'emboîtant les uns dans les autres et ayant une longueur totale de 35o'''" environ, laquelle peut être réduite à volonté. Cette série de tubes est montée sur un support massif en ébonite reposant sur un socle en fonte. Sur l'extrémité supérieure de l'appareil s'applique une couronne de petites pointes et, en dessous, un dis([ue portant la substance radioactive correspondant à 2™« de bromure de radium. Ce disque, légèrement bombé vers le haut, est construit en cuivre rouge (épaisseur = p"»™- diamètre = 25o"""). La substance est fixée sur sa partie supérieure sous forme de ruban circulaire d'une largeur de 28""", disposé concentriquement au centre et à une certaine distance du bord. Il est très important de pouvoir construire de tels disques résistants à l'action de la pluie et aux changements de température. La substance active (') .1. ViOLi.E, Coinples reiii/(is, séance tlu i- février 191 3. SÉANCE DU 9 MARS igi/). 697 précipitée par l'électrolyse à la surface du disque convient. On arrive aussi à combiner le radium avec un émail adhérant à la surface du disque : c'est à cette méthode que je me suis arrêté de préférence, bien que par ce procédé on n'obtienne que relativement peu de rayons a. En faisant fonctionner une petite machine statique (longueur d'étin- celle = 5*^™) dans le laboratoire où se trouve l'appareil, on arrive à faire dévier l'aiguille (35o volts) de l'élcctromèlre relié à la tige, même à une distance de 4'" à 5'". En remplaçant l'électromètre par un tube de Geissler sensible, celui-ci s'illumine. Ces expériences réussissent mieux en plein air que dans un laboratoire, mais ne réussissent en aucun cas si l'on retire le disque au radium de l'appareil. En exposant le dispositif à l'air libre dans un endroit dégagé ou bien proéminent, on voit l'aiguille dévier brusquement et le tube de Geissler s'illuminer. Ces expériences ont été faites en un air relativement calme, alors que le paratonnerre sans disque ne donnait aucun résultat. L'intensité du courant constamment transmis par ce dispositif est très variable, de l'ordre de io~' ampère, alors que le courant transmis par l'air à l'état normal est de io~'* ampère. L'ordre de grandeur se trouve donc multiplié environ par un milliard. Ce chiffre ne comprend pas le courant qui pourrait être provoqué par l'ionisation par choc ou par décharge disruptive que le dispositif de mesure actuel n'aurait pas pu mesurer. ÉLECTRICITÉ. — Sur une disposition de bagues ou de balais pouvant remplacer le collecteur dans les dynamos électriques. iNote de M. H. Parodi, présentée par M. E. Bouty. On a déjà construit des dynamos électriques à collecteur, dans lesquelles cet organe de la machine était constitué par une partie de l'enroulement induit : les spires de l'induit étant dénudées sur une fraction de leur lon- gueur pour permettre le contact avec les balais fixes. Ces balais dans la disposition classique ont une épaisseur supérieure au pas de l'enroulement afin de toucher toujours au moins deux spires sur une certaine longueur. On ne changera évidemment rien au fonctionnement électrique de la machine si l'on utilise pour le contact la totalité du contour de l'induit dans C. R., 191',, 1" Semestre. (T. 158, N» 10.) 9^ 698 ACADÉMIE DES SCIENCES. le plan XY, c'est-à-dire si l'on remplace les balais ordinaires par deux bagues collectrices XX', YY' entourant l'induit et le touchant. Si nous réduisons maintenant l'épaisseur de ces bagues de manière qu'elle devienne inféi'ieure au pas de l'enroulement, le contact ne se fera plus que sur une seule spire et il n'y aura plus commutation au sens ordi- naire du mot, mais simplement contact continu d'un anneau collecteur fixe sur la bague hélicoïdale mobile constituée par l'enroulement lui-même. Le point de contact entre l'enroulement et l'anneau collecteur.se déplace par rapporta ce dernier en tournant sur lui avec une vitesse de rotation N fois plus grande que celle de l'induit si l'enroulement induit a N spires. ligne neutre Bague ftMe Induit Nous ne changerons rien à la disposition en question sïnous nmiérialisons le contact mobile au moyen d'un balai tournant qui glisse à la fois sur l'anneau fixe et sur l'enroulement mobile. Ce balai, dans son mouvement relatif par rapporl à l'induit mobile, décrit une trajectoire qui se confond avec l'enroulement lui-même et, dans son mouvement relatif par rapport aux inducteurs, il décrit le plan XX' ou ^ \'. Ceci posé, nous voyons qu'on peut dire d'une façon générale qu'il est possible de réaliser une jonction continue et uniforme entre les extrémités d'un ou plusieurs enroulements fixes avec des points variables d'un enrou- lement mobile à condition de donner aux balais de contact un mouvement absolu tel : i" Que, dans leur mouvement relatif par rapporl au rotor, ils décrivent une courbe coïncidant avec l'enroulement même du rotor; ■2° Que, dans leur mouvement relatif par rapport au stator, ils décrivent une surface dont la position est définie à chaque instant par une condition géométrique caractéristique du type de moteur considéré (plan XY fixe par rapport aux inducteurs dans le cas d'une dynamo à courant continu par exemple). Il devient possible de concevoir toute une série de dynamos à courant SÉANCE DU 9 MARS 1914. (^99 continuoualternatif, à mouveiuenl continu ou alternatif, à pas d'enroulement constant ou variable, entièrement semblables aux dynamos électriques à collecteur correspondantes dans lesquelles le collecteur serait remplacé par un système de bagues collectrices ou de balais tournants. C'est ainsi, par exemple, qu'il serait possible de construire {Jig. 2) un =— E-r::73 . [ 1 r il 1 ■! GMSi^^^ Bagues collectrices ayant un mouvement de va et vient (et) couri circuit) Arbre moteur Excentrique de commande des bagues collectrices Position des bagues pour la marche - Arriére Avant . Fi g. ■>. moteur à répulsion à mouvement alternatif en donnant aux balais tournants ou aux bagues collectrices un mouvement de va-et-vient par rapport aux inducteurs, analogue au mouvement du tiroir de distribution dans une machine à vapeur. ÉLECTRICITÉ. — Influence de Vêlai de V atmosphère sur la propagation et la réception des ondes hertziennes. Note (') de MM. E. Rothè et U. Clarté, présentée par M. E. Bouty. Le rôle que joue l'état de l'atmosphère dans la propagation des ondes hertziennes a été indiqué déjà dans des publications antérieures (^). Lors- qu'il s'agit d'étudier seulement l'intluence des conditions atmosphériques sur la réception des radiotélégrammes, on peut se contenter de la méthode du téléphone (avec shunt ou transformateur à primaire réglable). Le gal- vanomètre balistique, avec délecteur, convient pour les tops uniques. Mais, si l'on désire une mesure iidèle de l'énergie à la réception, il est préférable d'utiliser un appareil thermique, comme le ihermogalvanomètrc de Duddel auquel nous avons eu déjà recours, à Nancy, pour les mesures préliminaires des 4? II, i<^j 23 mars, i"' avril et celles du 17 avril 1912 (éclipse de (') Présentée dans la séance du 3 mars 1914. (-) E. RoTHÉ, Comptes rendus, t. loi, 1912, p. i454; Association française pour l' Avancement des Sciences, Nîmes, 1912, p. 191. 700 ACADÉMIE DES SCIENCES. Soleil) ('). Mais sa sensibilité a été augmentée au point qu'un trembleur, analogue à celui qui sert au réglage des détecteurs à cristaux, suffit, à plusieurs mètres de distance, pour imprimer à l'équipage une déviation notable. Influences atmosphériques. — Les signaux F. L. ont été étudiés pendant les mois de novembre et décembre toutes les fois qu'ils n'ont pas été masqués par des perturbations locales ou des émissions provenant des nombreux postes voisins de la frontière. // est très désirable que, pour les expériences définitives du Comité interna- tionaf une entente puisse s'établir, afin d'éviter les émissions pendant les quelques minutes nécessaires aux mesures. Il serait bon aussi d'émettre des traits de lo secondes, séparés par un intervalle d'au moins lo secondes, pour que l'appareil ait le temps de revenir au zéro. Le courant continu produisant la même déviation que les traits de la tour, que nous appellerons courant équivalent, a oscillé autour d'une valeur moyenne de 80 microampères (antenne à 6 brins parallèles de cuivre distante de 50"™; diamètre s""""; bobine d'accord de o'^, 7 de résistance). 11 est rare que les variations de l'énergie, proportionnelles au carré de l'intensité, dépassent d'un jour à l'autre 10 pour 100. Nous avons pourtant constaté des variations importantes anormales, sans cause apparente, dont nous indiquons ci-dessous les dates. La valeur moyenne de la déviation étant 63, on a eu : Déviations Ciel. Te mp. ma\. Temp. min. Vent. 28 novembre. • 76 ( temps couvert, j pLuk' 1 0 10,6 0 r. /; SW faible 7 décembre.. . 43 \ couvert 4,2 — ' >4 SE très faible 12 )) DO ciel couvert 7,4 -6,8 W faible 29 » 32 1 couvert, neige —1,0 —5,0 NW très faible On peut seulement conclure de l'ensemble des nombres obtenus que le temps sec paraît défavorable; la pluie ne gêne pas malgré le mauvais iso- lement de l'antenne qui en résulte. Mais on peut affirmer qu'il existe d'un jour à l'autre des variations lar- gement supérieures aux erreurs expérimentales qu'on peut admettre. (') E. RoTHÉ, loc. cil. SÉANCE DU 9 MARS I9l4- 701 Différences entre le jour et la nuit. — La différence entre les réceptions de jour et de nuit n'est pas aussi accusée à toutes les époques de Tannée, au moins''si l'on compare les réceptions aux mêmes heures. Ainsi en décembre on trouve pour les déviations : lléceir bn 12. 13. 14. .56 5o 64 76 » Février. ■20. ■M. n. ■23. 24. 70 72 76 76 78 )) 90 ( ' ) » 86 » 10. 10'' 39"", jour 70 23''39'^, nuit » Courant équivalent 81 microampères. Il en est de même le 6 décembre où l'intensité du courant de nuit est à peine supérieure à l'intensité moyenne de jour (81 microampères pour le courant équivalent, comme dans la nuit du i3). En février les différences sont plus accusées et nettement au profit de la nuit. 19. io''39™, jour 74 23*" 89™, nuit 82 Courant équivalent. *Les variations du carré de V intensité atteignent 46 pour 100. Les mesures préliminaires de l'éclipsé 191 2 avaient rendu manifestes des variations de 53 et 3^ pour 100, les 20 mars et i"' avril, entre i5''i5'" et 22''i5'". Les différences sont beaucoup plus importantes entre le minimum, et le maxi- mum d'une même journée. Le 4 avril 191 2 on avait obtenu (sensibilité moindre) un maximum 69 à 2V' (ciel très brumeux) qui est 1,9 fois plus grand que le minimum 36 observé à 8''. D'après l'ensemble de ces résultats préliminaires, il semble que les me- sures les plus utiles sont celles qui durent une journée entière, comme celles qui sont projetées au programme du Comité international. CoucJier du Soleil. — Des émissions spéciales ont été faites à la demande de M. Marchant, de Liverpool, pour rechercher si l'augmentation d'inten- (') Nuit étoilée, très belle, après un orage violent. 702 ACADÉMIE DES SCIENCES. site suit immédiatement le coucher du Soleil. Les déviations du galvano- mètre Duddel ont été trouvées égales à Nancy : ■:!6 juillet. 20''. iO''3(r. \!1''. îli-aO". • 22''. 26 28 Sa 29 29 Il y a eu augmentation nette entre 20'' So"" et 21'' suivie d'une légère diminution : 27 octobre. 17''20». 17''25'°. IT'.'îO"". W'^:,'-. HMO-". 17''i5». 17''50'". 1S\ I7''55». 25 3o" 3o 29 26 40 3o 48 46 L'augmentation n'a été tout à fait nette qu'à la nuit complète; c'est pourquoi on n'indique ci-dessus que les mesures à partir de i7''2o'". CHIMIE PHYSIQUE. — Etude de l'équilibre entre le chlorure de plomb et le chlorure de sodium en solution aqueuse. Note (')de M™"' N. Demassieux, présentée par M. H. Le (Illiatelier. J'ai fait l'étude de l'équilibre entre le chlorure de plomb et le chlorure de sodium en solution aqueuse aux températures de i3°, So" et 100". Ltîn- semble des résultats est représenté graphiquement par les courbes sui- vantes, obtenues en portant en abscisses le chlorure de sodium en grammes dans 1008 de solution et en ordonnées le chlorure de plomb en grammes dans 1008 de solution. L'examen de ces courbes, ainsi que l'analyse du dépôt solide, montre que, à aucune de ces trois températures, le chlorure de plomb et le chlorure de sodium ne forment de combinaisons entre eux; la première branche de courbe correspond au dépôt de chlorure de plomb jusqu'au point de tran- sition E, chlorure de plomb-chlorure de sodium, et la deuxième branche au dépôt de chlorure de sodium. La solubilité du chlorure de plomb en présence des solutions de chlorure de sodium varie, comme cela a été remarqué pour la solubilité du chlorure de plomb dans les solutions d'acide clilorhydrique de concentration crois- sante, et dans beaucoup de cas analogues. La solubilité diminue d'abord par suite de la présence d'un sel à ion {') Présentée dans la séance du 2 mars 1914. SÉANCE DU 9 MARS igiA- 7o3 commun. Ensuite elle augmente |>ar la formation d'un sel double; mais ici il est impossible de l'isoler comme dans le cas du chlorhydrate d'am- moniaque et du chlorure de potassium, parce que ce sel est à l'état labile et 1? E 11 1 m 1 <) \ 8 \ j 1 1 7 f 1 ! / 1. ; /ioo° ' / S3 1 J ^ R 1 E g - J'' / 3 ^ / / 7 w ? / / E 1 \ 1 -^/f ^ ^^^ - — 1 5 10 15 20 HaCI engr.dans loogr.de solution B5 30 est plus soluble que le système chlorure de plomb-chlorure de sodium, ce qui constitue une différence essentielle avec les systèmes chlorure de plomb avec chlorhydrate d'ammoniaque et chlorure de plomb avec chlorure de potassium qui donnent des combinaisons définies et des courbes brisées. 7o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Su/- les alliages de cuivre^ de nickel et d'aluminium. Note(') de M. Léon Guili.et, présentée par M. Henry Le Chatelier. J'ai montré précédemment (^) l'influence très remarquable du nickel sur la structure et les propriétés des alliages de cuivre et de zinc. Continuant mes recherches sur les alliages ternaires de cuivre, je résu- merai très brièvement les résultats obtenus par des additions d'aluminium dans les alliages de cuivre et de nickel. Cette étude a porté sur un très grand nombre de produits; nous ne citerons que les séries les plus remar- quables. Propriétés mécaniques. — Tous les résultats des Tableaux suivants ont été obtenus sur métal coulé. Propriétés mécaniques à l'état coulé. Composition chimique. Essai de traction. Cu. Mi. Al. Fe. R. E. A p. 100. i:. Dureté(^). Résilience(*)- Première série : Alliages à 60 pour 100 de cuivre. 60,00 39,58 0 0,37 ..,6 9,6 2,5 )) 73 3,1 60,87 38, 4i o,48 0,21 19,2 10,5 9,0 ), 73 4,6 60, 3o 38,24 1.09 0,24 22,0 11,0 • 4,0 » 78 6,2 60, 54 37,01 2,o5 o,3i 27,0 24,6 2,0 » i44 3,7 59-70 36 , ôo 3,00 0,73 5o,o 4o,o 2,0 )) 212 3,7 59.70 34,89 4,90 o,5i 65, 0 )) 0 0 229 3,7 59,53 32,82 6,80 0,78 74,0 >) 2,0 5,9 23o 3,4 59,88 29,56 9.67 0,80 61,3 » 1,0 4,5 235 3,1 Deuxième série • Alliages à S3 pour 100 de cuivre. 82,02 17.72 0,00 0, 19 10,0 » 8,0 10, 1 47 4,0 83, o3 .6,34 0,35 0,24 27,0 7.0 3i,5 » 62 17,5 8'2,75 15,76 0,93 0,47 49,0 34,0 6,0 1 1 ,5 162 7,2 82,58 14,92 '.90 0,60 44,3 )) 1,5 8.7 i84 7.2 82,71 13,95 3,01 0,32 59,6 » 3,5 10, 1 189 4,3 82,28 10,11 7,08 0,48 32,3 )) 1,0 4,5 '57 3.7 82,47 7,07 9.87 0,59 3o,o )) 3,5 7,3 112 3,5 82,91 5,00 4.54 0.49 46,3 )) 1 ,0 4,5 2l5 2,6 (') Présentée dans la séance du 2 mars I9i4- (-) Comptes rendus, t. l.oo, 1913, p. i5i2. (•') Dureté à la bille sous 2000''?. (') Résilience sur éproti\eltes de 10 x 10™"% avec mouton rotatif. SÉANCE DU 9 MARS 1914. 70$ Avec des pourcentages de (4 et 16 d'aluminium, les métaux sont impos- sibles à usiner, par suite de leur fragilité. Prupriétés mécaniques à l'état coulé. Composition chimique. Essa i de traction. V Dure te. Cu. Ni. Al. Fe. R. E, A p. 100. Résilience. Troisième série : ■ Alliages à 90 pour 100 de cuivre. 89.7a 10,07 0,00 0, i3 .2,5 4,0 10,0 y> 46 4,3 89,93 9,32 0,43 0,23 23,0 )) 3i ,5 » 55 8,7 90.17 8,66 0,87 0,28 4i,3 ]> 1 1 ,0 » 123 8.1 89.70 8,01 2,00 0,24 53,0 )) 4,0 » 182 5,6 89.99 6,72 3,i4 0, i3 37,6 » 4,0 » i54 4,3 89,53 5,01 4,87 0,59 20,3 9.0 24 )> ~6o '8,9 89,53 3,07 6,85 0,57 20,3 10,0 27,0 )) 53 i5,6 89,73 traces 9.7' 0,39 20,0 )> 1,5 4,5 1 10 3,6 La dernière éprouvette a donné des résultats erronés par suite de souf- flures. Il a été impossible, en de nombreux essais, de noter d'une façon précise la limite élastique et la striction. On voit que : i" Une addition très faible d'aluminium améliore considérablement les qualités de l'alliage; peut-être joue-t-il alors le rôle de réducteur sur les oxydes contenus dans le bain; 2° La charge de rupture et la dureté croissent très rapidement avec la teneur en aluminium, passent par un maximum pour décroître ensuite; le le maximum de leurs valeurs est d'autant plus élevé que la teneur en cuivre est plus basse et il correspond à une teneur en aluminium d'autant plus faible que le pourcentage de cuivre est plus élevé; 3° Il y a parfois discordance entre la dureté et la charge do rupture; cela provient sans doute de ce qu'on est en présence de métaux fragiles pour lesquels l'essai de traction est très délicat; 4° On peut obtenir sur métal coulé des charges de rupture de 70'^s ^ yS''^; mais les allongements et la résilience sont alors faibles. Structure. — L'examen au microscope de ces alliages met en vue les con- clusions suivantes : Première série. — Tous les alliages sont formés d'une solution acide, hétérogène, à l'exception du dernier produit qui renferme 10 pour 100 C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N" 10.) 9I 7o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'aluminium et a sensiblement même structure que l'alliage Gu ^ 90; Al zrio. Deuxième série. — Jusqu'à 5 pour 100 d'aluminium, les alliages sont formés d'une solution solide unique. A 7 pour 100 d'aluminium apparaît le constituant spécial qui augmente avec la teneur de ce métal. Troisième série. — Tous les alliages sont formés d'une solution solide, à l'exception du dernier qui contient 10 pour 100 d'aluminium. On voit donc que la structure est la même que celle des alliages binaires cuivre-aluminium à même teneur en aluminium. Influence des traitements. — Le recuit agit évidemment en uniformisant la solution solide; mais il faut souvent un temps très prolongé. C'est ainsi que l'alliage Cu = 82,20; Al = 2,50; Ni = 14,98 n'apparaît pas homogène au microscrope après un recuit de 10 heures à goo". La trempe n'a d'action que sur les alliages renfermant le constituant p des bronzes d'aluminium. Quant au forgeage, il modifie considérablement les propriétés méca- niques à l'exception de la résilience, comme le montre l'exemple suivant : Composition de l'alliage : Cu:=82,2o; AI=:2,5o; Ni:=i/î,98; Zn:=o,23; l'e^OjOG; PI) = trace>. Propriétés du métal coulé : R 1=58,6; Apourioon=5; }[ = -,3; Dureté rrigi; Résilience = 6,0. Propriétés du métal forgé et recuit : R = 77,8; A pour 100 =1 1 1 ; 2 = 20,7; Dureté=:25o; Résilience ^ <>,o. Ce sont là des propriétés très remarquables pour un alliage de cuivre. En résumé : certains alliages cuivre-nickel-aluminium présentent des pro- priétés exceptionnelles qui démontrent à nouveau l'intérêt industriel et du titre fictif et du domaine de la solution solide pure. SÉANCE PU 9 MARS I9l4- 7<^7 CHIMIE ORGANIQUE. — Passage des éthers ditnèthyliques des gfycols acétylénù/iies à ces glycols. Note de M. R. Lespieau, présentée par M. A. Haller. La réaction du trioxyméthylène sur les dérivés magnésiens acétyléniques fournit certainement des alcools, et Jotsitch en particulier a pu passer ainsi de l'acétylène au glycol CMi'O-; mais d'unepart les rendements sont assez faibles, ne serait-ce que par suite de la production déformais, d'autre part il est difficile d'extraire l'alcool du milieu où il a pris naissance; s'il s'agit de glycols, la difficulté est plus grande encore, ceux-ci étant peu solubles dans l'éther, et se décomposant d'une façon explosive quand on les distille, s'ils ne sont pas privés de tout sel métallique. Or j'ai montré (') que l'éther chlorométhylique réagit sur les dérivés magnésiens acétyléniques en donnant des éthers-oxydes avec des rende- ments acceptables; on peut passer de ces éthers aux glycols par déméthy- lation, ainsi que je m'en suis assuré en prenant comme point de départ les trois composés suivants : CH^OCtP.C = C.CH^OCH*, CH^OGH-.C = C.€H^(;H^OCH^ CH'OGH^C = C.CH2.CH^C = C.CH'OCH'. Mais comme la déméthylation a été faite par l'action de l'acide bromhy- drique, il a d'abord fallu empêcher la fixation de cet hydracide, qu'il eût été difficile d'éliminer ensuite; à cet effet on commence par fixer 2"* de brome sur les triples liaisons. On arrive ainsi à des corps bromes que j'ai déjà décrits (-), sauf le second, lequel est un liquide bouillant à i32" sous iS™". Ces composés se déméthylent facilement quand on les maintient quelques heures à 100°, dans un ballon traversé par un courant d'acide bromhy- drique; lors du refroidissement le contenu du ballon cristallise, on purifie par dissolution dans le pétrole bouillant. De cette façon on a obtenu les bromures suivants : CH2Br.GBr=CBi-.CH2Br, fondant à 69", S-yoo.S; CH^Br.CBi- = CBr.CIP.GH^OH, fondant à 64''-65'>; GIl^Br.GBr=GBr.CH^GH^GBr = GBr.GH2Br, fondante 860-87°. (') Bull. Soc. cfiiin., 4'' série, t. V, p. 3o8. (-) Artn. de Pliys. et de Cliitn., 8* série, p. 187. 7o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. La fonction alcool du second, établie par l'analyse, est confirmée par Texistence d'une phényluréthane fondant à SS^-Sg". On voit que dans les mêmes conditions la fonction alcool primaire s'éthérifie ou ne s'éthérifie pas, suivant qu'elle est en a ou en ^ par rapport au groupe CBr = CBr. Les groupes (]H-Br, sans doute à cause de leur voisinage, sont ici doués d'une aptitude très marquée à réagir; le brome qu'ils renferment est précipité à froid en quelques heures par une solution de nitrate d'argent dans l'alcool aqueux, et cela quantitativement, alors que les autres atomes de brome présents dans la même molécule ne sont pas touchés. De ces bromures on passe quantitativement aux acétines par action de l'acétate d'argent, et l'on arrive ainsi aux trois composés suivants : G^H'O^CH^CBI• = GBl■.CH^O^CH^ fondant à 6i°; C^H'O^CH^CBimGBr.CH^.CH^OH, liquide bouillant à 168°, sous 16°""; C2H»0^GH^CBl■ -CBr.CH^CH^CBr = CBr.CII^O^CH^ fondant à ^qo-ôo". Par saponification on obtient les glycols bromes suivants : CH20H.GBi=:GBr.GH20H, fondant à 1 i6°,5-i i7»,5, dont la diphényluréthane fond à iSô^-iSy"; CH^OH.GBr = GBr.GtP.GH^GBr = GBi.GH^OH, fondant à ae-'-nj", dont la diphényluréthane fond à 2o5''-'io6°. Le glycol en C% obtenu liquide, n'a pu être purifié faute de matière. L'enlèvement du brome sous l'action de la poudre de zinc en présence d'alcool, a fourni avec le premier corps le glycol en C' de Jotsitch, avec le second un glycol biacétylénique en C, nouveau. Ce dernier, le glycol CH^ OH. C = C.CH^CH^C = C.CH» OH, fond à 88°, 5-89", 5 ; par dépôt de ses solutions dans le benzène bouillant, il forme un feutrage d'aiguilles soyeuses, minces, rappelant l'ouate par leur toucher et leur porosité vis-à-vis des liquides; il donne facilement une diphényluréthane, celle-ci fond à 180". CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la cycUsation des dicétones 1.4. Note de M. E.-E. Blaise, présentée par M. A. Haller. La seule réaction de cyclisation des dicétones 1.4 connue jusqu'ici est celle qui, par déshydratation de ces dicétones, conduit aux hoiuologues du furfurane. Ayant étudié antérieurement, d'une manière systématique, la SÉANCE DU 9 MARS igili- 709 cyclisation des dicétones acycliques, j'avais été conduit à penser que les dicétones 1.4 devaient, vraisemblablenaent, être capables de se cycliser d'une manière différente pour fournir des alcoylcyclopenténones : CH^ CH- CH^— CH^ CO CH3 ICO Dès cette époque, j'avais fait quelques essais sur l'acétonylacétone, mais sans succès, et le désir de tenter la même réaction sur des homologues de cette dicétone est un des motifs qui m'ont conduit à rechercher une méthode générale de préparation des dicétones 1.4. J'ai montré, dans une précé- dente Note, comment ces dicétones peuvent s'obtenir sans grande difficulté, grâce à l'emploi des dérivés organométalliques mixtes du zinc. J'ai repris d'abord mes essais antérieurs sur l'acétonylacétone, et je me suis convaincu qu'en effet, il n'est pas possible de transformer cette dicétone en méthylcyclopenténone. Comme l'emploi des déshydratants acides con- duit aux dérivés furfuraniques, on ne peut songer à utiliser que les alcalis comme agents de cyclisation. Or, fait non signalé jusqu'ici, l'acétonylacé- tone est très sensible à l'action des alcalis. J'ai essayé les corps alcalins les plus divers, depuis la potasse et la soude caustiques jusqu'aux carbonates et aux cyanures, et il m'a toujours été impossible d'isoler la moindre trace de méthylcyclopenténone. On constate seulement, ou que la dicétone ne subit aucune modification, ou qu'elle se transforme en une résine rouge. Par contre, le dipropionyléthane se comporte d'une manière toute différente et se laisse transformer, sans aucune difficulté, en méthyléthylcyclopenté- none. A la suite de di\eis essais, j'ai reconnu que les conditions les plus favorables sont les suivantes : on mélange la dicétone avec son poids d'une solulion méthylalcoolique de potasse à 10 pour 100, puis on chauffe au bain-marie, à reflux, pendant 20 minutes. Il suffit alors de chasser l'alcool méthjlique au bain-marie, dans le vide, de reprendre le résidu par l'éther, laver à l'eau, sécher sur le sulfate de sodium anhydre, chasser le solvant et distiller le résidu. On obtient ainsi la méthyléthylcyclopenténone avec un rendement de 80 pour 100 environ. Cette cétone constitue un liquide mobile, réfringent, à odeur rappelant celle des cétones cycliques du goudron de bois, bouillante 90°, 5 sous i5""". Il est facile de mettre en évidence, dans ce coinposé, la fonction cétonique, à l'aide des réactifs habituels de cette fonction. La semicarbazone cristallise en aiguilles et fond à 2G7"; la yD-nitrophénylhydrazone forme de belles 710 ACADÉMIE DES SCIENCES. aiguilles, rouges par transparence, à reflets métalliques; elle fond à 2o4°. J'ai, d'ailleurs, pu établir sans difficulté la constitution de cette célone par oxydation au moyen du permanganate de potassium. Comme on peut le prévoir, cette oxydation donne, avec un bon rendement, de l'acide acétique et de l'acide ^-propionylpropionique: CH- CH'-C 4- 0='+ H^O = CH^CO^H + C^H'— CO - Cli^— CH- - COMI. CO Ce dernier fond à 37" et a été identifié, par comparaison directe, avec un échantillon d'acide synthétique. Il me paraît infiniment probable que cette réaction de cyclisalion est applicable à toutes les dicétones acycliques 1.4 non méthylées et l'exception présentée par le premier terme de la série, l'acétonyiacétone, est d'autant plus curieuse. J'ai tenté jusqu'ici d'appliquer cette même réaction de cyclisation à une dicétone mixte : l'acétonylacétophénone C« H' — CO - CH^ - CH- — CO — CH', dans le but de rechercher si la présence du mélhyle terminal, qui doit entreren réaction, serait encore un obstacle à la cyclisation. L'acétonylacétophénone, assez difficile à obtenir à l'élal pur, est un liquide qui, contrairement aux indications de Paal, bout à peu près sans aucune décomposition à 162° sous I a""". Traitée par la potasse niélliylalcoolique, dans les conditions indiquées pour le dipropionyléthane, elle ne subit pas de modification appréciable, et si Ton emploie la potasse éthvlalcoolique à 20 pour 100, on n'obtient que des produits résineux, comme dans le cas de racétonylacélone. Il semble donc que la réaction de cyclisalion n'est pas applicable aux dicétones 1.4 méthylées. Je pensais, cependant, avoir un moyen de tourner la difficulté. En efTet, Paal a indiqué qu'en traitant l'éther phénacylacélylacélique parla potasse alcoolique, on obtient un acide déhydroacétonylacétophénone-carbonique, or. ce corps aurait pu présenter précisément la constitution d'un acide phénylcyclopenténone-carbonique qui, étant (3-cétoni(jue, aurait dû conduire à la phénylcyclopenténone, par perte d'anhv- dride carbonique. Mais mes recherches sur ce point m'ont montré qu'il est impossible d'en- lever à l'acide de Paal de l'anhydride carbonique; elles permettent d'ailleurs démettre très sérieusement en doute la constitution de cet acide. Je signalerai enlin que, dans uu travail paru tout récemment, M. Wiilstaeter a observé SÉANCE DU 9 MARS I9I4. 711 la formation de cyclopenténones dans Taclion des alcalis sur les homologues de réther diacétylsuccinique, circonstance qui m'a engagé à publier la présente Note. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' éther oxalacèlique . Note de M. H. Gaui.t, présentée par M. A. Haller. L'éther oxalacétique se prépare très facilement par condensation de l'éther oxalique avec l'éther acétique en présence de sodium ou d'éthylate de sodium en milieu éthéré ou alcoolique ( '). Dans tous les cas, on obtient le sel de sodium correspondant, que les acides étendus décomposent, en mettant Téther libre en liberté. On purifie cet éther brut en le lavant à plusieurs reprises avec une salutiou de bicarbonate de potassium et en le distillant ensuite sous pression réduite par petites portions de 3os à Ses : si l'on s'écarte de celle dernière règle, on observe une décomposition notable et l'on obtient toujours un résidu de distillation important. L'éther oxalacétique distillé, bien que parfaitement pur, n'est pas stable et, même à température ordinaire, il s'altère plus ou moins rapidement, soit lorsqu'on l'abandonne à lui-même, soit surtout au contact de composés alcalins. Lorsqu'on tente de distiller un éther ainsi altéré, il se décompose plus ou moins rapidement et le résidu de distillation s'accroît dans des pro- portions considérables : dans certains cas même, le produit devient totale- ment indistillable. J'ai été amené, en me basant sur les résultats des recherches que j'ai exposées dans une Note récente (^), à étudier à nouveau les produits d'altération de l'éther oxalacétique et les conditions dans lesquelles cette altération se produit. Dans tous les cas que j'ai étudiés jusqu'à présent, le composé essentiel qui prend ainsi naissance à partir de l'éther oxalacétique, en particulier par distillation ou à la longue, est la laclone oxalocitrique, composé résultant de l'élimination d'une molécule d'alcool entre deux molécules déther oxalacétique, et si l'éther altéré n'est plus distillable sans décomposition, c'est que, comme je l'ai montré, la lactone qu'il renferme et qui constitue le résida de la distillation, est elle-même indistillable et fournit par alcoolyse et élimination d'anhydride carbonique, l'éther aapy-propanetétra- (') Lieb. Ann., t. CCXLVI, p. Si;. (-) Compte.'! rendus, t. 158, 2 mars 191^, p. 682. 712 ACADÉMIE DES SCIENCES. carbonique. C'est évidemment ce dernier éther qui avait été précédemment obtenu, à côté de la lactone elle-même, par L.-J. Simon ( ' ) précisément au cours de ses recherches sur les produits d'altération de l'éther oxalacétique. L'éther oxalacétique rigoureusement pur distille au contraire sous pression réduite, sans laisser de résidu appréciable, et la distillation apparaît ainsi comme un moyen d'établir la présence de lactone dans l'éther oxalacétique à condition qu'on se protège contre toute cause de laclonisalion. Ces causes, en dehors de l'action de l'acétate de potassium ou des aminés, sont assez nombreuses et je vais indiquer brièvement les plus intéressantes. I. L'éther oxalacétique pur se lactonise progressivement à la longue et plus ou moins rapidement suivant son degré de pureté initiale. II. L'éther oxalacétique se lactonise sous l'action de la chaleur : en chauiïant l'éther pur à i5o''au bain d'huile pendant 4 heures, la proportion de lactone formée atteint 70-80 pour 100. De là résulte précisément la nécessité d'éviter toute surchauffe dans la distillation de l'éther oxalacé- tique. III. L'éther oxalacétique se lactonise intégralement au contact de solu- tions de bicarbonate ou de carbonate de potassium, lorsque ces solutions sont suffisamment diluées pour que le sel de potassium correspondant de l'éther ne se sépare pas à l'état solide. Dans le cas contraire, en effet, le sel séparé échappe naturellement à toute transformation. IV. L'éther oxalacétique résultant de racidilîcation directe du sel de sodium initial contient lui-même toujours une certaine quantité de lactone qu'on retrouve naturellement comme résidu dans la distillation de l'éther brut. La présence de cette lactone n'a d'ailleurs rien qui puisse surprendre, puisque Wislicenus (-) a montré qu'elle ?e forme précisément par action de l'éthyiate de soude, en l'espèce l'agent de condensation employé sur l'éther oxalacétique. L'éther oxalacétique jouit de propriétés acides caractéristiques. Il fournit en parliculier très facilement le sel correspondant de potassium par action des solutions de bicarbonate et surtout de carbonate de potassium sur sa solution éthérée. Le sel formé au sein des solutions très concentrées de carbonate (5o pour 100) est pratiquement insoluble; il n'en est pas de même lorsqu'on le prépare par action des solutions même saturées de bicarbonate qui le dissolvent et le laclonisent parliellement. (') Comptes rendus, t. 138, p. i5o5, {■') Lieb. Inn.. t. CCXCV, p. 349. SÉANCE DU 9 MARS 1914. 7l3 L'élher oxalacélique se distingue ainsi essentiellement de la laclone oxalocitrique dont le sel de potassium est au contraire très soluble dans les solutions de bicarbo- nate et de carbonate de potassium. Celte difTéieiice dans les solubilités des deux sels fournit un procédé très commode de séparation et, jusqu'à un certain point, de dosage des deux, composés dans leurs mélanges. On peut de ce qui précède tirer un certain nombre de conclusions : 1. Les lavages de la solution éthêrôe d'étlier oxalacétique brut avec une solution saturée de bicarbonate de potassium ne doivent pas être prolongés outre mesure : s'ils ont pour résultat en effet, d'éliminer les produits acides accessoires et spécialement la laclone, ils déterminent aussi une dissolution et une lactonisation partielle de l'éther. 2. La purification de grandes quantités d'éther oxalacétique par distilla- tion est pénible et désavantageuse : on ne peut, en effet, l'effectuer que par petites portions et de toute manière, elle laisse un résidu qui abaisse plus ou moins le rendement. Il est préférable d'employer le procédé suivant : l'éther oxalacétique brut est transformé en sel de potassium correspondant à l'aide d'une solution concentrée de carbonate de potassium dans des con- ditions que j'aurai l'occasion de décrire en détails dans une autre publica- tion. Cette transformation, si elle a été convenablement effectuée, élimine d'une part, la lactone oxalocitrique et les produits acides accessoires et, d'autre part, aussi les produits neutres. Le sel ainsi obtenu est très stable, au contraire de l'éther libre et dans les limites de temps où j'ai pu me placer, et cest sous cette forme quil semble indiqué de conserver l'éther oxal- acétique. Par simple acidification à froid, il fournit un éther absolument pur (trouvé C pour 100 et H pour 100, 30,82 et (),48 au lieu de 5i,o6 et 6,38). • 3. Les diverses solutions carbonatées ayant servi au lavage de l'éther oxalacétique brut, les résidus de distillation de l'éther constituent autant de sources plus ou moins abondantes de lactone oxalocitrique et, par suite, d'éther propanetétracarbonique et d'acide tricarballylique. 4. L'éther oxalacétique brut constitue une matière première tout à fait avantageuse pour la préparation directe de la lactone oxalocitrique dont il renferme en effet déjà une certaine proportion. La lactone oxalocitrique enfin n'est pas le seul produit accessoire que l'on puisse isoler au cours de la préparation de l'éther oxalacétique: il se c. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, iX" 10.) 92 7l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. forme en efî'el, dans certains cas, et dans des conditions queje n'ai pu encore établir avec exactitude, de très petites quantités d'un éther a-pyronique dont j'indiquerai ultérieurement la constitution détaillée. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les isomères stéréochimiques de quelques y-glycols. Note de M. Georges Dupont, présentée par M. A. Haller. J'ai indiqué, dans deux Notes précédentes ('), la possibilité de séparer un certain nombre de y-glycols acétyléniques, obtenus par la méthode de Jotsitch, en deux isomères stéréochimiques dont la théorie permettait de prévoir l'existence. L'hydrogénation de ces corps m'a en outre conduit, dans un certain nombre de cas, aux isomères des glycols saturés (-). Sur les deux isomères obtenus dans chaque cas, la théorie indique qu'un seul doit être dédoublable en inverses optiques; or l'un fond, en général, une trentaine de degrés plus haut que le deuxième et est beaucoup moins soluble dans la plupart des dissolvants; lequel de ces deux isomères est dédoublable? Tel est le problème qui reste à résoudre. Dans la présente Note, j'indiquerai les résultats de l'étude de deux nou- veaux glycols acétyléniques; la facile cristallisation des deux isomères de l'un d'eux permettait d'espérer trouver, dans l'étude des formes cristallines, la solution cherchée. Si cet espoir ne s'est point réalisé, du moins cette élude apporte-t-elle quelques indications précieuses. I. Di-p. folylbunne-dwl sym. : CH ' G" H" - CH OH - C = C - CHOH -C'H'CH'. Ce corps, oblemi avec un excellent rendenienl par l'action de l'aldéhyde loluiqiie sur le dibromomagnésium-acétylène, se sépare aisément, par lévigation répétée à l'éther froid, en ses deux constituants : Premier isomère. — La fraction insoluble dans l'éther, recristallisée dans l'alcool, donne de petits prismes, à symétrie clinorhombique avec antihèmié- (Irie, fondant à 173", très biréfringent. rt : ^ : f = 1, 2^9 : 1 : 1,307 ; y = So°57', Formes rencontrées : ^(001), /i'(ioo), a^ (201) et une forme anlihémiédrique ^-'(120, ïâo). Clivage facile parallèle au\ faces /('. (') Comptes rendus, t. 148, p. iSaa; «(ooi), ^^{120), j:(î22), «' (To4). Clivage facile parallèle aux faces /('. Tous les cristaux obtenus se sont montrés cristallographiquement super- posables entre eux, alors qu'ils ne le sont point à leur image. On peut donc en conclure que, ou bien on a affaire à l'isomère indédoublable, ou bien à une forme racémique de l'isomère dédoublable. Ellier benzoïque. — Le premier isomère, chauffé quelque temps avec du cliloruie de benzoyle et de la pjridine, donne une dibenzoïne, très peu soluble dans Talcool, qui cristallise de ce solvant en fines paillettes fusibles à i-îS". Le deuxième isomère ce m'a pas donné, dans ces conditions, de produits cristallisés. Hydrogénation catalytique. — Ces deux isomères, agités en solution alcoolique et en présence de noir de platine dans une almospbère d'bydro- gène, ont fixé sensiblement 4"*' d'hydrogène par molécule pour donner les deux isomères du r/i-/j. lotylhutane-diol-\ .L\. : [CH^C^H'CH. 011. CH"]-. Le premier isomère cristallise dans Talcool en fines aiguilles fondant à i33°-i34°; le deuxième cristallise de CCI' en fines aiguilles fondant à io3°-io4°. II. Di-p. méthoxyphènylbutine-diol sym. : [CH'.O.C"H\CH0H.Ce^]-. — Ce glycol ('), obtenu à partir de l'aldéhyde anisique, est à peu près insoluble dans l'éther. Un commencement de séparation peut se faire par extraction à l'éther acétique à froid. Premier isomère. — La fraction difficilement soluble dans l'éther acétique donne, après cristallisation dans l'alcool, de petits prismes non mesurables, fusibles à i3i°-i32°. Deuxième isomère. — Les parties extraites, par évaporation, de l'éther acétique sont soumises à une précipitation fractionnée de l'acétone par l'eau. Les dernières fractions précipitées, recristallisées dans le chloroforme, donnent de fines aiguilles fusibles à ii2°-ii3°. {') Déjà préparé brut par Julsilcli ([ui donne pour jioiiit de fusion I2i"-i23° (./. 6'. phys. cliim. r., t. XXW'llI, p. 601). 7l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Hydrogénation cataly tique. — Le premier isomère fixe, en solution alcoolique, 4"'" d'iiydrogène par molécule, pour donner, avec un bon rendement, le glycol saturé correspondant (GH^O. C°H*. CHOHCH'-)^ qui cristallise du tétrachlorure de carbone en fines aiguilles fondant à i i5°-i 16". Le deuxième isomère m'a donné un mélange, duquel j'ai pu extraire une petite quantité d'un corps fusible à i38°, présentant, à l'analyse, la composition du glycol saturé attendu. Son point de fusion anormal porte, toutefois, à croire qu'on a plutôt affaire à un produit d'hydrogénation du glycol, sur les noyaux benzéniques. La trop petite quantité de produit obtenue ne m'a pas permis d'élucider ce point. III. Réaction colorée des ^(-glycols. — L'acide sulfiirique donne, avec la plupart de ces glycols acétyléniques ou saturés, des colorations variées, parfois extrêmement intenses brunissant à chaud. Les colorations données par deux isomères sont, en général très voisines, mais peuvent ne pas être identiques. Cette réaction s'obtient encore avec les étliers de ces glycols et aussi, comme je le montrerai dans une prochaine JNote relative à ces corps, avec les dicélones correspon- dantes; les carbures et les alcools correspondants essayés ne m'ont donné aucune coloration; il semble donc que cette réaction soit assez caractéristique des liaisons à l'oxygène de deux carbones en po-ilion y. Goloiations obtenues : jaune pour le diméthyle et le dipentaméthylène-buline-diols; rouge Jaune pour le létraméthyle, le létraéthvle, le diméthyldiéthylbuline-diols; rouge vif pCur le dianisylbutine-diol et pour les diphényle, ditolyle et dianisyl- butane-diol»; violet pour le dicinnamyle et le dimélhyldiphénylbutine-diols ; vert jaune enfin pour le tétraphénvibutine-diol. Le diphényle et le ditolylbutine-diols sont simplement noircis, alors que les glycols saturés correspondants, ainsi que la dibenzoïne du second, virent vivement au rouge. Conclusion. — Bien que cette élude n'ait point encore permis de résoudre le problème des isoméries optiques, elle donne une indication précieuse pour une étude ultérieure dans ce sens : c'est sur le premierisomère (préci- sément le plus aisé à obtenir) que les essais de dédoublement ont le plus de chance de succès. Enfin, incidemment, j'ai trouvé dans le cours de cette étude, une réaction colorée qui peut être précieuse pour caractériser ces glycols et leurs dérivés. SÉANCE DU 9 MARS 1914. 717 CHIMIE ORGAMQUE. — Composés iodés obtenus avec V orlhonilranUine et r acide orlhonitrosulf anilique . Note (') de M. Paui. Bre\a\s, présentée par M. E. Jungfleisch. Pour enlever le groupe SO'H de l'acide iodonitrosulfanilique C''1IM5(S0'H)»(N0-^),(NH-^),. Kôrner el Contardi (-) chauffent son sel de baryum à i2o"-i3o" pendant 3 heures avec un excès d'acide sulfurique à 6o"B. D'après ces savants, une faible proportion du produit échange normalement son groupe sulfo contre un atome d'hydrogène pour fournir une nitraniline iodée, fusible à 122", considérée par eux comme l'isomère C'''H'I|;(NO'")o(NH-)|, car elle donne par substitution de l'hydrogène au groupe ]\H^ le nitrobenzène iodé C''H''l3(N0^), ; ils préparent en remplaçant par l'iode le groupe NH- de cette iodonitraniline le nitrobenzène diiodé C'''H'I-,.3(N0"),, isomère nouveau, fusible à iio",2. Dans cette réaction, une autre portion de l'acide nitrosulfanilique iodé remplaçant son groupe SO'H et l'atome d'iode par deux atomes d'hy- drogène se change en orthonitraniline CH' (NO-)2(NH-),, l'iode ainsi libéré réagit sur une troisième partie qui n'a perdu que son groupe sulfo el donne une nitraniline diiodée, fusible à i52", qui est l'isomère CHPI%.e(NO-^),(NH-^)„ puisqu'elle donne naissance par substitution de l'hydrogène au groupe NH^ à un nitrobenzène diiodé connu C''H-p3,3(NO'-),, fondant à io4'^,4- (^)uatre années avant la publication de ce travail, j'ai obtenu (^), dans l'action du chlorure d'iode sur l'orthonitraniline, une nitraniline monoiodée, fusible à laS", que j'ai considérée comme l'isomère C''H'I,,(NO-)o(NH-),. J'ai transformé cette nitralinine iodée par substitution de l'iode au groupe NH- en un nitrobenzène diiodé nouveau, l'isomère G'' H '!-.,,;( NO-),, fusible à 109°-! 1 0°, qui par réduction fournit l'aniline diiodée C*H'I- 3 (.,(NH^), ( ' ) Préseiilée dans la séance du 2 mais i<)i i. (-) KoRNER el Contardi, Atli /?. Accad. dei Lincei, lioma, 'y série, lo, II, 18 no- vembre 1906, p. 5-7 à 579. (•') Brenans, Comptes rendus, t. 133, 1902, p. 178. 7l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. fondant à 88° ; j'ai changé enfin cette nouvelle base en phénol diiodé, l'iso- mère C'H'P, ,,(0H), fusible à 99°. Dans l'action d u chlorure d'iode surl'orthonitraniline j'ai obtenu aussi (') une nitraniline diiodée, fondant à t54" (corr.)el qui est l'isomère nou- veau CH-P., ,.,(>fO-)2 (NH^)i car je l'ai transformé par substitu- tion de l'hydrogène au groupe Ml- en un nitrobenzène diiodé, l'iso- mère C°H'p3.5(NO^),, fusible à loS", identique au nitrobenzène diiodé que j'ai obtenu à l'état pur, par une substitution analogue, avec la paranitrani- line diiodée G" Hn%.„(NO-), (NH»),. En comparant les propriétés des dérivés iodés ayant pour origine l'acide nitrosulfaniliqueavec celles des composés iodés de même composition que j'ai préparés avec l'orthonitraniline, on est frappé de leur ressemblance. La constitution de la nitraniline diiodée deKôrner et Contardi C«H21%,e(N02).,(NH^), étant celle de la nitraniline diiodée que j'ai décrite, ces deux nitranilines iodées d'origine différente sont le même composé. On ne pouvait pas admettre sans contrôle l'identité de Forthonitraniline monoiodée et du nitrobenzène diiodé de ces savants avec les isomères que j'ai obtenus, puisque les constitutions attribuées à ces composés étaient différentes. J'ai donc refait le travail de Kôrner et Contardi, et je me suis assuré que leurs dérivés iodés sont identiques aux composés que j'ai décrits. Eu effet, un échantillon constitué par un mélange des nitranilines iodées des deux origines fond à i23"; de plus, ces composés fournissent le même dérivé acétyléC«H^I(NH^) (NHCOCH^), fusible à 112". Les nitrobenzènes diiodés issus, par une réaction normale, de ces nitra- nilines monoiodées sont aussi le même isomère. Il me restait à montrer que la constitution adoptée par ces auteurs était inexacte et que celle que j'ai donnée devait être maintenue. J'ai donc, cherché de nouvelles preuves à l'appui de la constitution que j'ai attribuée à la nitraniline iodée C"H'L, (NO^), (NH^), et aux corps iodés qui en dérivent. Une première preuve réside dans la transformation en diiodobenzène de l'aniline diiodée CH'P.,^ (NH-),, issue de la nitraniline iodée C8H^l4(jNO^),(NH^),. (') Brenans, Comptes rendus, t. 136, igoS, p. 286. SÉANCE DU 9 MARS t9l4- 719 Il est évident que la substitution normale de l'hydrogène au groupe NH- de cette base conduirait au diiodobenzène G^H^I-, .,, alors que la base de formule CH'Pj 3 (lNH"), qui aurait pour origine la nitraniline iodée de Ivôrner et Contardi CH^I^ (NO^), (NH-), , fournirait par cette réaction le diiodobenzène C°H''I-, .,. L'expérience réalisée a été concluante puisque j'ai obtenu l'isomère C'H'I-, ,,, fusible à 129°, avec un rendement de 3o pour 100; cette réaction fournit aussi du diiodopbénéthol en aiguilles incolores, fusibles à ^6" (théorie pour C'H^OP; I =67,91; trouvé : I = 67,71 et 68, o3). J'ai pensé aussi à transformer cette aniline diiodée C'H'I-jc (NH'-'),, en triiodobenzène C^H'I'. Cette base doit fournir, si sa constitution est exacte, l'isomère C'H'Pi.o..,, tandis que si sa formule est C*H'Po...,(NH-),, elle donnerait naissance au triiodobenzène CH'I'i.o.^. Korner et Belasio (') ont préparé le triiodobenzène C°H'''P|.o ,, avec une aniline diiodée obtenue par Korner par réduction du nitrobenzène diiodé C'H'I-3.,., (NO-)i, fusible à 109"-! 10". Je n'ai pas trouvé trace dans la lit- térature chimique de ce dernier travail attribué à Korner et le nitrobenzène diiodé fusible à 109°-! 10°, ainsi que l'aniline diiodée qui en dérive, fusible à 88" sont des composés que j'ai décrits (loc. cit.) et dont la constitution découle de celle de l'orthonitraniline iodée C'*H-'],,(NO^)2(MH'')|, qui est la matière première pour leur préparation. (^)uoi qu'il en soit, le triiodo- benzène CHT'i.j.., qui a cette origine, possède les propriétés indiquées par ces auteurs; il fond à 91", "> ('théorie pour C"H'P : I = 83,55; trouvé : I = 83, i5 et 83, 3o). Il restait à préparer le triiodobenzène CH'P,.,.,, en partant d'une ani- line diiodée de constitution certaine. Je me suis adressé à l'isomère C"H'p2..,(NH-), ; cette base m'a fourni le triiodobenzène CH'Pi.j.^, en aiguilles prismatiques, incolores, fusibles à 91", 5, identique à celui préparé par Korner et Belasio en partant de l'aniline C®H'P'.,.„(INH-), (théorie pour G" H^': 1 = 83,55; trouvé:! = 83,36). L'aniline diiodée, fournissant par des réactions normales soit le diiodo- benzène CH'Pi.i, soit le triiodobenzène CH'P,...,, constitue bien l'iso- mère C' H'P.,.,,( NH-), ; le nitrobenzène diiodé d'où cette base dérive — , ' -^ — ' — (') Korner et Belasio, Atti H. Accad. dei Lincei. Roma, 5'' série, 17, I, 6 juin 1908, p. 679-690. 720 ACADÉMIE DES SCIENCES. reste l'isomère C''H'I-:,.,.,(NO"ji, et enfin l'ortlionitraniline monoiodée l'isomère CIPl .,(NO-)o(NH^),, les deux composés de Kôrner el Conlardi constituant les mêmes isomères. MINÉRALOGIE . — Les phénomènes mélamorphiques à l'île de Sériphos [Archipel). Note de M. Coxst.-A. Ktenas, transmise par M. A. Lacroix. L'examen de la constitution des roches cristallophylliennes de Syra et de Siplinos, et surtout de celles qui sont riches en sodium, comme par exemple les roches à glaucophane, à albite, à paragonite, à augites jadéitiques, nous a déjà indiqué que le métamorphisme, auquel est due leur formation, ne pouvait pas être le dynamo-métamorphisme ('); indé- pendamment de l'âge de ces couches, une action endogène se fait voir partout. Dès lors, j'ai poursuivi des études analogues dans les formations avoisi- nantes et surtout dans l'île de Sériphos, en recherchant la suite des forma- tions rapportées plus haut (-). On y trouve de bas en haut les couches suivantes, qui ont subi un métamorphisme complet : i" Des gneiss' pauvres en mica muscovite (épaisseur maximum loo""), avec intercalation des gneiss à biotite; 2° Du marbre (épaisseur maximum i5'") et au-dessus de la dolomie (épaisseur maximum lo'") : l'un et l'autre font parfois défaut; 3° Une zone des cornèennes et des roches à ilvaïle ; 4° Des kalkgneiss et des gneiss à èpidote avec de rares intercalations du kalkglimmerschiefer. Le tiers environ de l'île est occupé par un granité à biotite (^) sans aucune disposition parallèle, qui traverse les couches 1, 2 et 3 et forme à la surface un massif elliptique dont le grand axe, d'une longueur de 9""" environ, (') CoNST.-A. Ktenas, Tscliermalcs Mitleilungen, t. XXVI, 1907,(1. 207,61 Comptes rendus, 27 juillet 1908. (-) Des renseignements jiarliels sur la constitulion de l'île de Sériphos (Fiedier, Lepsius, Vallindas)' faisaient prévoir une composition très variée. Mes premières recherches ont été exécutées dès le commencement de l'année 1910. (Publication d'enchères pour l'exploitation de la mine du cap de Chalara de Sériphos. Athènes, Ministère des Finances, 1910.) (') La publication de la Carte pétrograpliique de lile comprendra la description détaillée de ses roches et de ses minéraux. SÉANCE DU 9 MARS I9l4- 7^1 se dirige vers le Nord-Est; toutes les couches ont une disposition péricii- nale autour de lui. Elles sont traversées par beaucoup de filons et de filons- couches de microgranife, de qiitiilz-porphyre et d^ap/i/e. he gneiss de la couche la plus basse est le plus souvent pauvre en mica muscovite; mais c'est la biotite avec ou sans hornblende qui se développe abondamment dans le gneiss, au voisinage d'amas de magnétite; ceux-ci, au nombre de 6 dans l'horizon 1, s'approchent tantôt du coniact avec le granité, tantôt du marbre superposé, qui est traversé lui aussi par des filons granitiques ; il est alors transformé, quelquefois dans toute son épaisseur, en des roches composées (Vaclinole, de watlaslonite, de grenat et cVcpidote ; ces couches sont le gisement de cristallisations parfaites constituées surtout par du grenat et de l'épidote; des intercalations d'une composition minéralogique analogue se trouvent aussi parfois dans le gneiss lui-même. La liaison des filons éruptifs et des gisements des grenatites et des épidotites montre que la formation de ces derniers est due à l'intervention des substances apportées par l'intrusion granitique; cette théorie, soutenue depuis longtemps par l'école française, surtout après les recherches clas- siques de Michel-Lévy, Barrois et A. Lacroix, trouve encore ici une nou- velle confirmation. Partout où la couche de marbre et celle de dolomie manquent, le gneiss vient en contact avec une zone qui possède parfois une constitution minéra- logique toute particulière; différentes cornèennes à anclalousile, à aiigile, à hornblende, k grenat ou à diopside, le plus souvent très riches en feldspath, y paraissent à la partie orientale; elles sont accompagnées de grenatites et d'épidotites, plus rarement de gneiss à épidote ou à actinote. Quant à la partie occidentale, tandis que les cornèennes à diopside n'y manquent pas, ce sont pourtant des formations, composées d^actinole et de feldspath ou à\ictinote et à^U'aite, qui y jouent le rôle principal. Ce dernier minéral prend un développement considérable ('); il constitue, avec de l'aclinote et du quartz, des agrégats qui possèdent ordinairement une structure radiale; ils forment des couches entières cjui alternent avec les filons- couches de granité et des roches à actinote et feldspath. De larges filons et des géodes remplies de cristaux d'ilvaïle, qui peuvent atteindre une longueur de 'io'^"\ et de prase, prouvent de même ici l'abon- (') C'est Fitdler (jui a observé le premier rilvaïte à Séiiplios {fieise ditrch aile Telle des Konigreiches Griechenland, t. 11, iS4', p. ii6). C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N° 10.) 9^ 722 ACADEMIE DES SCIENCES. clance des solulions qui ont circulé durant l'intrusion granitique. Des amas de magnélile s'intercalent parfois dans la zone en question. Le kalkgneiss recouvre à la partie nord de Sériphos la zone 3 et constitue la couche la plus récente de l'île ; c'est le seul horizon qui ne se voit pas en contact avec le massif elliptique de granité. Ce rapide coup d'œil nous fait donc distinguer la liaison intime qui unit les cornéennes présentant tous les caractères d'un métamorphisme de contact, d'une part avec les roches à ilvaïte et d'autre part avec les gneiss et les formations provenant du métamorphisme des calcaires. L'inlluence endogène a donc contribué à donner à l'île sa composition minéralogique. Une dernière venue aplitique, suivie de solutions ferrugineuses très abondantes, a achevé le cycle de l'évolution de l'île; ces solutions ont donné naissance aux grands gisements de minerai de fer de l'horizon 2 ; elles sont caractérisées par la présence de substances dues à des minéralisaleurs (harytine e\. fluorine) . MINÉRALOGIE. — Sur les figures de déshydratation du ferrocyanure de potassium. Note de M. C. Gaudefroy, présentée par M. F. Wallerant. Les cristaux sur lesquels ont été faites les observations suivantes ont la forme de tables carrées, possédant apparemment la symétrie quadratique, mais composées en réalité d'un grand nombre d'individus monocliniques associés autour de leur axe binaire, lequel est un axe quasiquaternaire du réseau. Ces individus étant mêlés inextricablement, je n'emploierai ici que la notation quadratique. Karl Pajie ('). en cliaulTiuil le feirocviuiure de potassium, ohlint des ligures d'efflo- rescence, vaguemenl circulaires sur la face p et elliptiques sur les autres. J'ai observé que la déslndralalion se produit à la température ordinaire, dès que la tension de vapeur d'eau est inférieure à 3'"'" de nieicure. J^a substance blanclie pulvérulente (jui résulte de cette transformation est anhydre, et les ligures ont le même aspect, qu'elles soient produites à i5° ou à 45". Au début du |)liénomène, de longues bandes d'efflorescence très étroites, parallèles à/), envahissent les faces latérales des tables carrées, tandis (|ue la face /) elle-même (') Pogg. An/i., t. Il, i8(jj, p. 017, 53i. SÉANCE DU g MARS I9l4- 7^3 se recouvre de figures polygonales dont les côtés, plus ou moins arrondis, se rappro- chent souvent d'une circoiiléreiice. Les meilleures figures sont celles qu'on obtient isolées dans la masse cristalline, quelquefois à i"" de toute surface, en laissant les cristaux 2 ou 3 jours sous une cloche desséchée à l'acide sulfurique. Ces figures sont opaques, mais on peut y faire pénétrer un liquide qui les rende transparentes, de l'huile do vaseline par exemple. Elles sont aplaties suivant/;, leur épaisseur peut atteindre un dixième de millimètre et leur diamètre i""". Elles se rapprochent d'un type que je vais décrire d'abord. Sa forme serait à peu près celle d'un octogone régulier : quatre des côtés sont parallèles aux diagonales de la face p\ les quatre autres, parallèles aux arêtes ^, sont interrompus en leur milieu par une saillie ou par un angle rentrant. La masse est fendillée par des craque- lures dont les plus constantes et les plus nettes sont les quatre diagonales qui joignent les sommets opposés de l'octogone. Entre niçois croisés, on remarque d'abord une croix noire formée de (juatre secteurs de i5" à 20° seulement, se dirigeant du centre de la figure vers les cotés parallèles aux arêtes h du cristal. Ce sont eux (jui brisent quatre côtés de l'octogone en faisant ordinairement saillie. Ils sont compris latéralement entre deux lignes brisées en échelons. Je les désigne par la lettre A. Le reste de la figure forme une croix brillante composée de quatre grands secteurs biréfringents, dont chacun est divisé en trois petits secteurs distincts, par les diagonales de l'octogone. Le secteur médian B a 45° d'ou- verture et s'éteint parallèlement à sa bissectrice, le secteur droit C s'éteint à 5° environ vers la droite, et l'autre C, symétrique de C, à 5° vers la gauche. A l'aide d'une lame de quartz teinte sensible on peut voir que la ditïé- rence de marche est de même signe dans les secteurs contigus (], B, C, ainsi que dans les trois secteurs opposés, mais qu'elle est de signe contraire dans les secteurs situés à 90° les uns des autres. Une figure de o'"'",o3 d'épaisseur environ a, dans ces conditions, deux secteurs verts et deux orangés, correspondant à une biréfringence de l'ordre du ~. Il nest pas rare de tiouver un quadran complet jiossédant à la fois les quatre sec- teurs A, B, C, C; mais le plus souvent quelques secteurs manquent et les autres sont d'autant plus ouverts. On trouve même des figures formées d'une seule plage. Si elle est orientée optiquement comme le secteur B de la figure complète, par exemple, elle a la forme d'un rectangle dont les côtés sont parallèles aux diagonales de la face p . En général, le centre des figures est ainsi formé d'une seule plage. Les autres ne prennent naissance qu'à des dislances plus ou moins grandes du centre, c'est-à-dire à des époques variables de la croissance. 72/( ACADÉMIE DES SCIENCES. Sans prétendre expliquer toutes ces particularités : Torientation optique des plages, la localisation de telle plage dans tel secteur, l'ouverture plus ou moins grande de chaque secteur, on peut du moins en rapprocher d'autres phénomènes analogues de la Cristallographie. La fluorine ('), par exemple, n'est pas toujours isotrope : le cube se divise quelquefois en 24 té- traèdres dont le sommet commun est au centre du cristal et dont les bases sont les triangles rectangles formés sur les faces par une arèle et deux dia- gonales. Chacun de ces tétraèdres est biréfringent et son orientation optique est en corrélation avec sa position dans le cube. Le nitrate double de plomb et de baryum ('■'), bien qu'il cristallise en octaèdres réguliers, n'est pas iso- trope non plus : chaque pyramide ayant pour sommet le centre du cristal et pour base une face de l'octaèdre est optiquement uniaxe et se trouve orientée de telle sorte que l'axe optique est normal à la face de l'octaèdre. On s'accorde généralement aujourd'hui pour attribuer cette biréfrin- gence à un étal de tension interne survenu pendant la croissance, et prenant, pour cette raison, une orientation déterminée par rapport aux faces des cristaux. Une hypothèse analogue peut convenir aux figures de déshydratation du feri'ocyanure de potassium. Là, comme dans la fluorine ou le nitrate de plomb et de baryum, il y a une corrélalion entre l'orientation optique et la surface d'accroissement d'un secteur, corrélation très nette malgré la cour- bure des faces. D'ailleurs, le départ de 3'"°' d'eau ayant rompu l'équilibre cristallin, on conçoit très bien qu'il en résulte des tensions internes dans la substance transformée et que la direction de ces tensions dépende de la surface cris- talline attaquée. La matière déshydratée ne prendrait ensuite que très len- tement une position d'équilibre, et c'est pourquoi elle resterait biréfrin- gente. BOTANigUE. — Variations cuit urales progressives du C/iar?ipignon hasidiomy- cète charnu (Tricholoma nudum). Note de M. Loi'is iMATRrcnoT, pré- sentée par M. Gaston Bonnier. Depuis une douzaine d'années, je poursuis quelques expériences de longue haleine en vue de rechercher l'influence des conditions de milieu sur (') Cf. F. Wai.lerant, Ménioiresitr la fluorine {Bull. Soc. minéralogique, t. XXI). (^) Cf. F. W.ii.LEiuNT, Théorie des anomalies optiques {Bull. Soc. niinéralo- gique, t. XXI). SÉANCE DU 9 MARS IQl^- 7^5 la variabilité d'un Cliaiiipignon basidiomycète, le Trichohma nadum, vulgai- rement « Pied-bleu ». L'expérimentation sur les Champignons basidiomycètes charnus est rendue difficile par la lenteur de leur évolution et aussi par le fait qu'on ignore, pour presque tous, les conditions mêmes du développement nor- mal, autrement dit qu'on ne sait pas les cultiver. Mais des recherches anté- rieures, effectuées en collaboration avec M. J. Costanlin ('), ayant déter- miné avec assez de précision les conditions de développement du Pied-bleu, j'ai choisi cette espèce comme matériel d'études. Parmi les problèmes que je m'étais posés, figurait celui de Vacclimotation en cave de ce Champignon, c'est-à-dire de sa culture indéfiniment renou- velée, à l'obscurité et à température constante, pendant un temps très long(-). La première série d'expériences, dont je vais donner ici les résultats, a porté sur des cultures issues d'un unique mycélium originel, cultivé sur meules de feuilles de hêtre, et bouturé indéfiniment, une fois chaque année au cours de l'hiver, à l'aide de filaments mycéliens encore jeunes pris sur une culture de l'année précédente. I. Toul d'abord le mycélium ainsi Ijouluré montre une vitalité indéfiniment per- sistante. Ceci a d'autant plus d'intérêt théorique et d'importance pratique qu'il n'en est pas de même pour le Champignon de couche, dont le mycélium, cultivé sur du fumier fermenté, ne se prête, comme on sait, qu'à un petit nombre de bouturages successifs. '2. Un second point est la persistance de la faculté de fructification, qui n'a pas fiujjli, même après onze reports annuels. 3. Non seulement la faculté de fructification s'est maintenue inlacle, mais elle s'est en quelque sorte accrue, en s'étendanl à toutes les saisons de l'année. Dans la nature le Pied-bleu, espèce d'automne, se montre rarement hors de la période octobre- décembre; dans nos essais de culture en collaboration avec M. Coslantin, nous avions récolté des chapeaux à des époques assez espacées de janvier à juillet; avec mes récentes cultures, il n'est pas de mois de l'année où je n'aie pu récolter de Pied-bleu dans les caves de l'Observatoire. La preuve est donc faite que le Tricholonia nudum, cultivé en cave profonde, peut fructifier en toute saison de l'année. ( ' ) CosTANris et Matruchot, Sur la culture du Clianipignon comestible, dit « Pied- bleu » (Tricholoma nudum) {Revue générale de Botanique, t. XIII, 1901, p. 449)- (^) Ces expériences ont été poursuivies dans une cave en sous-sol de l'Observatoii e dont M. Baillaud a eu l'obligeance de me laisser la libre disposition; la température y est constante (i 1°) et l'obscurité complète. 726 ACADÉMIE DES SCIENCES. 4. I^a ciiluire en cave, à l'aide de mycélium indélinimenl bouUiié, fait apparaître des mudijicatioits importantes dans la forme géncrale du Champignon^ à tel point (|ue certains caractères spécifiques et même génériques du Ti icholoma niidiim se sont atténués progressivement jusqu'à disparaître totalement. Les individus ont pris un caractère de gigantisme très marqué : chapeau de i4'"'" de diamètre; pied de iS'^-iS"^" de hauteur sur 4'""-5'™ d'épaisseur, démesurément grossi et tuméfié, creux, lobé, fendu et presque subdivisé longitudinalement. Le chapeau, à bords très foitement repliés et marginés, est légèrement infundibu- liforme; les lames qu'il porte sont longuement décurrenles sur le pied et ne présentent plus aucune trace du sinus caractéristique du genre Tricholome. Enfin le pigment violet si caractéristique de l'espèce T. nudum, qui lui doit son nom populaire de « Pied-bleu «, n'existe plus, ni sur le pied qui est blanc, ni sur les lames qui sont de couleur crème, ni sur le chapeau qui est d'un blanc soyeux, à peine teinlé d'une nuance café au lait très clair, nuance qui a progressivement remplacé la couleur noisette originelle. Ces modifications de forme et de couleur n'ont pas apparu d'emblée, sauf en ce qui concerne le gigantisme du pied. La pigmentation violette du pied et la teinte noisette du chapeau n'ont disparu que progressivement. De même, la forte décurrence des lames et la disparition de leur sinus se sont faites d'une façon graduée, à mesure que le chapeau relevait ses bords et s'incurvait en son centre. En résumé, l'expérimentation apprend que le Tricholoma nudum, cultivé en cave, à l'obscurité, à 11", dans une atmosphère normalement hygro- métrique, végète aussi vigoureusement que dans la nature; il garde la propriété de fructifier, et, bien qu'espèce automnale, il acquiert même celle de fructifier en toute saison; enfin il perd progressivement certains de ses caractères, en particulier son pigment violet, caractère spécifique, et le sinus de ses lames voisin du pied, caractère générique. Ce double chan- gement s'observe sur tous les individus sans exception. Malgré ces modifications si profondes de la forme et de la couleur du Champignon, l'hyménium, la baside et la spore gardent leurs caractères normaux de structure, de fortne et de dimension. De plus le goût délicat et le parfum anisé de cette espèce subsistent intégralement, ce qui indique que le chimisme profond des cellules n'est pas sensiblement modifié. SÉANCE DU 9 MARS I9l4- 727 PHYSIOLOGIE. — Les signes objectifs de la fatigue dans les professions (jiii n'exigent pas d'efforts musculaires. Note (') de M. J.-M. Lady, pré- sentée par M. Edmond Perrier. Dans le travail industriel moderne, les efforts musculaires de l'ouvrier tendent de plus en plus à être éliminés. Les professions nouvelles que déter- mine le progrès des techniques exigent avant tout la mise en œuvre de l'activité psychique de l'homme. Nous nous sommes donc proposé de rechercher les signes objectifs de la fatigue dans les professions qui n'exigent pas d'efforts musculaires. Depuis igoS, nos observations ont porté sur des travailleurs divers: les commis ambulants des postes, les imprimeurs, les linotypistes, les dactylographes Les résultats concordants de ces expériences nous incitent à communiquer, d'abord dans une note brève, les conclusions générales auxquelles nous avons abouti. Nous ne rappellerons ici que les documents recueillis au cours d'une seule enquête sur le travail des imprimeurs linotypistes. Cette enquête, qui a porté sur douze sujets, a duré trente jours, divisés en deux périodes. Le travail n'excédait pas huit heures par jour. Les sujets ne se plaignaient pas de surmenage grave. Nous avons toujours pris des sujets- témoins, accomplissant des travaux différents qui n'exigeaient pas une attention soutenue. Nous avons mesuré l'influence du travail sur : l'atten- tion, les diverses mémoires, l'acuité visuelle, la sensibilité tactile et mus- culaire, les réflexes, la force dynamomélriquc, le pouls radial, la pression du sang et la rapidité du temps de réaction. Les résultais les plus précis et les plus constants nous ont été fournis par les troubles circulatoires (pression du sang) et les troubles de l'activité nerveuse (temps de réaction). Il semble donc que les effets de la fatigue n'atteignent pas, dans les conditions données, l'activité psychique propre- ment dite, mais seulement les fonctions soumises aux efl'ets « massifs » du travail. Dans la hiérarchie des fonctions, l'aclivilé nerveuse automatique et la régulation plus automatique encore de la pression du sang occupent un rang moins élevé cl sonl moins susceptibles de récupérer les forces dépen- sées que les fonctions dites supérieures. Gomme nous ne pouvons pas reproduire ici toutes les mesures prises au (' ) Frésenlée dans la séance du 2 mars 1914. 728 ACADÉMIE DES SCIENCES. cours des expériences, nous avons établi, pour quelques sujets, la moyenne individuelle des variations pour la durée de toute une série de recherches, afin d'indiquer le sens des variations. Temps de réaction. — Résultats d'une de nos séries de recherches : Sujet 1 (travail à la machine) augmentation de 4.^2 (jJ-j de sec.) » 2 » » 2 ,65 » » 3 » ». 2,40 » » k (compose à la main) » i ,60 » » 5 (sujet-témoin, expérimentateur) diminution de 3,20 » La valeur fonctionnelle des centres nerveux aulonialiques est bien carac- téristique des travaux industriels que nous appelons modernes, puisqu'on voit que le travail du compositeur à la main, de l'employé de bureau, de l'expérimentateur, aussi important comme durée, diminue moins l'activité de ces centres. Pression du sang. — En opérant comme pour les temps de réaction, nous avons établi la moyenne individuelle des variations pour la durée des expé- riences. Voici, à titre d'exemple, les résultats d'une de nos séries : tm Sujet 1 (travaille à la macliine) augmenlation de 3, 00 llg » 2 » » 2,40» «3 » » 1 , 70 » » h (compose à la main) » 0,70 » » 5 (sujet témoin) » o,55 » Los mêmes remarques que nous avons formulées pour le temps de réac- tion se trouvent vérifiées pour la pression du sang. L'effort d'attention sou- tenu qu'exige le travail à la machine perturbe plus profondément la circulation que le même effort d'attention autrement appliqué. Ces signes, qui correspondent à une fatigue réelle des organes essentiels à la vie végétative et à l'activité nerveuse, sont en rapport avec le rende- ment professionnel. Nous avons réuni à ce sujet un certain nombre d'obser- vations. Voici, à titre d'exemple, le parallèle qu'on peut établir entre la fatigue réelle et le rendement de quelques linotypistes. Les chiffres qui expriment les modifications physiologiques n'ont de valeur que pour indiquer le sens des variations dans le cas présent : SÉANCE DU 9 MARS It)l4. 729 Sujet \ . . . .Mndilications physiolusiques i'reSîsiim Temps Pimiuilion ■ ' Sensalion ilc faligiie. du sang. de réaction. moyenne par heure. Mardi, faligiié -m, 25 -t-1,60 7840 lettres Mercredi, pas fatigué ^-o,-5 -t-(),6o corrections Jeudi, très fatigué -1-2,00 -f-3,oo 876.5 lettres Vendredi, pas fatigué -f-o,75 -l-o,45 689:'- lettres Samedi, fatigué -i-i,5o -i-i,45 corrections Mardi, fatigué -(-2,7.5 -H2,2 7543 lettres Mercredi, pas fatigué -1-0,26 -t-1,2 7068 lettres Jeudi, très fatigué -1-3,75 +4,5 7866 lettres Vendredi, pas fatigué -1-0,70 -l-o,8 7159 lettres Samedi, pas fatigué -l- i ,5o H-2,6 6170 lettres On voit qu'il existe un rapport direct entre l'aiigiiien talion de la pression du sang, la diminution de la durée du temps de réaction et la production du travailleur. La pression du sang comme la réaction nerveuse résultent de mécanismes automatiques d'un jeu très délicat, qui nous révèlent des signes organiques de la fatigue. 11 sera possible, pensons-nous, de perfectionner et d'étendre les méthodes susceptibles de déceler la fatigue, avant même que le sujet en ait perçu la sensation ; mais les signes déjà observés nous paraissent èlrc provisoire- ment suffisants pour trancher certains conflits du travail. I']n raison de la diversité des travaux qui nécessitent une attention soti- tenue et en raison aussi des caractères physiologiques individuels, on ne peut pas fixer, une fois pour toutes, les chiffres qui indiquent les limites où le travail devient nocif. Il convient de recourir à des expériences nouvelles pour chaque profes- sion et chaque milieu particuliers. Ce faisant, on arrivera aisément à déter- miner la durée du travail au delà de laquelle les signes de la fatigue appa- raissent chez la plupart des travailleurs. Nos recherches ont d'ailleurs prouvé qu'il n'existe pas un écart important entre la sensibilité à la fatigue des travailleurs excellents et celle des ouvriers de moyenne valeur. C. R., 191.5, 1" Semestre. (T. 158, i\" 10.) 94 ^3o ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIûLO(;iE. — Etude cl Iraitement du bégaiement par la Photographie. Note de M. 3Iahage, présentée par M. d'Arsoiival. « Le bégaiement est un étal clioréicpie inLennitlenl de tous les organes de m,. ■■-.'»»fVt>4M*x„ ■.v^ "^^i'vf;^/^^)!^ I'"ig. I. — Bonjour prononcé par un sujet normal. la phonation : poumons, larynx et bouche. SÉANCE DU 9 MARS I914. jSl Quand on veut guérir cette affection, il faut : i" Faire ^'o^>■au malade son défaut; 2" Lui faire roir le moyen d'y remédier. .l'ai pu constater souvent, en efTet, dans mon cours à la Sorbonne, que les élèves comprennent beaucoup mieux quand on leur fait voir leurs qua- lités et leurs défauts sur un film cinématographique ou sur une photogra- ^ïs*^^: %%'Mf/m^.^,^ Fig. 2. — • Papa proiioiifé pai" un sujet nur Fig. ■'>. — Bonjouf jKtpa prononcé par un bègue. pilie des vibrations, que si on leur fait entendre leur voix inscrite au pho- nographe; ils mettent toujours, en efï'et, sur le compte de l'instrument, les imperfections qu'ils constatent et ils n'ont pas tout à fait tort. Dans l'élude du bégaiement, j'ai opéré de la façon suivante : I" J'ai cinémalographié en même temps sur le même film un sujet nor- mal et un sujet bègue, prononçant la même phrase. 2° Je les ai photographiés ensuite séparément. 732 ACADÉMIE DES SCIENCES. Avec ces trois films, l'élève peut étudier chez lui, à loisir, et noter à côté du film les points où il bégaie. 3" J'ai photo^rapliiè les vibrations de la voix normale et de la voix liê- gayante. Les trois clichés précédents représentent les deux mots : Bonjour papa. Normalenient, ils durent " de seconde, avec un repos de y de seconde entre les deux mots et de \ de seconde entre les syllabes de chaque mot. Les explosives B et P sont peu marquées, comme cela se présente tou- jours dans le langage ordinaire. Cliez le bègue, au contraire, les deux mots durent -^ de seconde ( tiois fois moins), avec un repos de ^ de seconde (moitié moins ) entre les deux mots, et aucun intervalle entre les syllabes. Les explosives sont énormes. (^uand un bègue a vu ce défaut, il le comprend et ne Foublle plus. Or, le bègue parle plus vite parce qu'il respire mal et qu'il est toujours à bout de souffle; il faut donc, avant tout traitement, lui apprendre à respirer. Pour obtenir ce résultat, il suffit de lui faire faire les trois exercices respi- ratoires que j'ai indiqués dans les Comptes rendus de novembre 1907. Ce procédé est employé depuis plusieurs années à Nantes, à l'école des Sourds-Muets de la Parsagotière, par les professeurs Coissard et Rangé, et il a donné les meilleurs résultats. PHYSiOLOGliî GÉNÉRALE. — Sw Vèconomie d'aliments réalisahle par Vèlè- vation delà température extérieure. Note de M. Louis Lapicque, présentée par M. A Laveran. Dans une Note insérée aux Comptes rendus., séance du 23 février dernier, M. Miramond de Laroquette rapporte que des cobayes mis en observation dans une cage vitrée exposée au soleil ont consommé un peu moins de nour- riture en été qu'en hiver; il en conclut qu'il y a « par les animaux comme par les plantes, utilisation de l'énergie rayonnante du soleil..., nutrition par la chaleur... ». M. Miramond de Laroquette veut bien rappeler à ce propos les mesures que j'ai faites au cours du voyage de la Sémiramis sur la ration d'entretien chez les populations tropicales. Cette ration, en eiï'et, est moindre que sous nos climats; mais on n'en peut pas déduire que l'énergie lumineuse ou calorique de l'ambiance soit utilisable pour la vie animale; et une telle conclusion, inconciliable avec toute notre Physiologie générale, ne ressort SÉANCE DU 9 MARS I9l4- 733 pas davantage des expériences actuelles de Fauteur; celles-ci se réfèrent simplement à un fait connu, étudié à diverses reprises depuis mes obser- vations de iHg/i. M. Maurel(de Toulouse), qui avait de son côté observé des régimes tropicaux, a démontré, précisément chez le Cobaye, ainsi que ciiez le Hérisson, une variation de la ration alimentaire en fonction de la température extérieure; je ne puis dire de la ration d'entretien, puisque la constance des poids des sujets n'a pas été obtenue. Les oiseaux (autres que nos oiseaux de basse-cour) sont des sujets particulièrement favorables, en ce qu'ils règlent spontanément leur ration alimentaire de façon à maintenir leur poids constant. C'est ce qu'a noté, dans un travail effectué en 1902 sous ma direction, M. Larguier des Bancels (') qui a vu la ration journalière du Pigeon passer régulièrement, suivant la température extérieure, de 8o'-'' pour 9°, à 55''''"' pour 25". J'ai repris ces recherclies en 1909 avec M'"*^ Lapicque (-), sur une série de granivores de taille décroissante jusqu'au Bengali qui pèse de 7*^' à 8^. L'élévation graduelle de la tempé- rature ambiante entraîne parallèlement une économie de nourriture d'autant plus considérable que l'animal est plus petit. Chez le Bengali à 39", l'éco- nomie atteint les deux tiers de la ration nécessaire à 16°. 11 ne peut y avoir aucune contestation de fait sur un phénomène aussi marqué ('). Il n'y a d'ailleurs aucune difficulté à le faire rentrer dans le cadre de nos connaissances si l'on pose la question comme ceci : Les fonctions vitales d'un animal nécessitent la combustion en un temps donné d'une certaine quantité d'aliments, dont l'énergie se transforme tout entière (dans l'organisme au repos) en une certaine quantité de cha- leur que nous appellerons chaleur fonctionnelle. D'autre part, s'il s'agit d'un animal à sang chaud, l'organisme perd dans le même temps une quantité de chaleur conditionnée par l'excès de sa température propre, qui est fixe, sur la température du milieu ambiant, il n'y a pas de raison logique pour que ces deux débits de chaleur soient précisément égaux. En fait, sous nos (') Tlièse de l'Université de l'aris (Faculté des Sciences), 1902. (-) Société de Biologie^ 20 février, 27 mars et 3i juillet 1909. (^) On pourrait citer bien des observations confirmatives, tant en France qu'à l'étranger. Tout récemment, M. Maignon a communiqué à l'Académie (27 janvier igiS) des recherches sur le Cobaye où il a observé une inlluence saisonnière génitale indé- pendante de l'induence de la température extérieure. Mais il ne nie pas celle-ci dans le sens 0(1 je l'avais indiquée. Une phrase de sa Note semble négative à cet égard (p. 348 in fine); c'est que l'expression rend mal sa pensée, comme M. Maignon a bien voulu me l'écrire en réponse à une lettre où je lui demandais de m'éclairer sur ce point. ^34 ACADÉMIE DES SCIENCES. climats, la chaleur fonclionnelle est généralement inférieure à la chaleur perdue. Pour que la température du corps demeure constante dans tous les cas, il reste à fournir un certain complément, réglable suivant les circons- tances. J'ai appelé ce complément la marge de thennogénèse. L'économie d'aliments par réchauffement de l'ambiance, comme par l'apport de chaleur quelconque (dialhermie électrique, par exemple), est limitée à cette marge, qui représente un pur besoin de chaleur, et non un besoin d'énergie vitale. La marge de thermogénèse varie avec la grandeur de l'animal, parce que les pertes de chaleur se font surtout par la surface. A la température ordi- naire de nos appartements, elle est égale, chez l'Homme, à la moitié environ de la chaleur fonctionnelle, d'après la détermination de M. J. Lefèvre qui concorde assez bien avec mes mesures ethnographiques; chez le Bengali, elle forme les deux tiers de la dépense totale; elle atteint par conséquent le double de la chaleur fonctionnelle. Chez le Cobaye, quelle que soit l'incertitude des chiffres, elle est certainement beaucoup plus grande que les faibles variations de ration alimentaire observées par M. Miramond de Laroquette, même en y ajoutant les variations du poids des sujets qui viennent compliquer l'expérience. Il n'y a aucune raison d'admettre dans cette expérience une nutrition par la chaleur, une utilisation du rayon- nement solaire pour les besoins énergétiques des fonctions vitales. CHIMIE BIOLOGIQUE. — i\om>elles recherches sur un ferment contenu dans les eaux, agent de déshydratation de la glycérine. Note de M. E. Voisenet, présentée par M. Armand Gautier. Dans une Note précédente ( '), j'ai fait connaître que le milieu de culture suivant : sulfate d'ammoniaque ^^■,']o, phosphate de potasse 0*^,^5, sulfate de magnésie o'^,io, peptone lo", glycérine io% eau ordinaire i litre, soumis à la température 25*^-30", devient rapidement le siège d'une fermentation avec production d'acroléine. Tj'agent du phénomène provient de l'eau, car cette fermentation se re- produit en ensemençant le même milieu stérile, avec de l'eau oïdinaire. .l'ai appli(pié cet essai à des eaux d'origines tiès diverses, toutes ont confirmé ce résultat. I^a présence dans l'eau d'un ferment figuré capable de déshy- drater la glycérine paraît donc générale. (') Comptes rendus, l. 158, 1914, P-iqS. SÉANCE DU g MARS ir)ll\. 735 Au bout de 1 à 2 jours, le réactif proléique acide, agissant directement sur le liquide, révèle généralement l'existence de l'acroléine : cette reconnaissance n'est cer- taine par les autres réactions qu'après distillation. Quelquefois, l'apparition de cette aldéhyde est plus rapide ou plus tardive : elle se forme aussi à température plus basse, 20», 18° ou 15°. mais au bout d'un temps plus long; elle ap|>araît également à la température de 35", mais se transforme rapidement. Klle naît en milieu fortement magnésien, ou moins peptoné, ou purement minéral, et sa production est toujours précédée de celle d'une autie aldéhyile, vraiseniblal)lement le propano/al-i .i. En reclilianl à l'aide d'un tube à distillation fractionnée des liquides de fermenta- tion donnant par le réactif une coloration verte ne virant pas au bleu, indice d'une teneur maxima en acroléine, l'odeur à l'extrémité du réfrigérant est intolérable au début la distillation; le larmoiement est intense, même lorsque l'expérience ne porte que sur un litre de culture. Dans ce procès fermentalif de la glycérine, comme dans celui qu'elle subit sous l'action du ferment des vins amers, l'évolution de cette substance et de ses produits successifs de déshydratation, propanolal et acroléine, est subordonnée à divers facteurs, tels que : température, milieu nutritif, qualité et quantité du ferment, vie aérobie ou anaérobie, etc. Lorsque toutes ces conditions s'accordent pour conférer au ferment l'activité déshydratante maxima, la première aldéhyde ne subsiste pas et est transformée dans la seconde, presque au fur et à mesure de sa produc- tion; il en résulte un changement, souvent subit, dans l'allure de la réaction, se traduisant par le passage du rose violacé au vert dans deux essais, à court intervalle, de la même culture. C'est alors que le réactif protéique acide donne la coloration verte intense témoin de la richesse du liquide en acroléine et de l'instant propice pour son extraction. Au contraire, lorsque le ferment se présente à la glycérine avec une acti- vité déshydratante minima, ainsi qu'il arrive au début et à la fin de la fer- mentation, mais, pour des causes différentes, la première aldéhyde domine par rapport à l'acroléine dont la présence est cependant révélée par la nuance bleue finale de la réaction. Exceptionnellement, le réactif donne uniquement, même au milieu de l'opération, la teinte rose violacé due à la première aldéhyde : dans ce cas, ou bien le ferment est impuissant à effectuer la seconde phase de la déshy- dratation, ou plutôt la formation de l'acroléine est trop réduite, ses méta- morphoses sont trop rapides, pour qu'elle puisse être nettement reconnue. La coloration rose violacé est bien due à une aldéhyde dont la présence est d'ailleurs révélée par le réactif de Schiff : sa production à partir de la glycérine, sa transformation simultanée en acroléine, sa réaction colorée ^36 ACADÉMIE DES SCIENCES. permettenl d'identifier celle aldéhyde avec le propanolol- 1 . i ou aldéhyde hydracrylique. ( x'ite coloration ne peut être attiiluiée à la peplonc, car elle se manifeste aussi en culture purement minérale. 11 importe également de ne pas les confondre avec la réaction analogue que peut produire l'acide chlor- hydrique nitreux agissant seul sur l'albumine dans certaines conditions que j'ai précisées ( ' ). En rectifiant les liquides de culture qui donnent avec le réactif protéique acide la coloration verte, signe de la richesse maxima en acroléine, j'ai pu isoler une quantité suffisante d'acroléine pour la caractériser par sa trans- formation en acide acrylique et sous forme de son sel d'argent. Chaque cnUure, du volume de .V, est soumise à la distillation, et le premier frac- tionnement est rectifié une seconde fois sur de l'oxyde de plomb, pour (ixer les traces d'acides volatils; ce dernier distillatuni, du volume de 100''"'° environ, est aussitôt mélangé d'oxyde d'argent récemment précipité et lavé; on abandonne pendant ■:> jours à la température ordinaire et dans l'obscurité, en agitant de temps en temps; quand l'odeur acrylique a disparu, on porte à l'ébiillition et l'on filtre. L'ensemble des liqueurs ainsi obtenues, du volume de i' environ et provenant de .5o' de culture, est additionné de carbonate de soude jusqu'à réaction alcaline : on filtre, ou évapore à sec et l'on traite le résitlu par de l'acide sulfurique dilué de son volume d'eau; on filtre à nouveau, et la liqueur est soumise à la distillation. I^e distillatuni, saturé à cliaud par l'oxyde d'argent, filtré, laisse déposer, pai' refroidissement dans l'obscurité, des cristaux prismatiques, à éclat velouté, brunissant lentement à la lumière. Ce produit cristallin, recueilli et séclié à g5", pèse is.28. Soumis à l'analyse, 0^,5778 ont donné : 08, /lao-'i CO- ; 08,090.'! H-0 ; os,34g8Ag; nombres (|ui permettent (l'établir la cumposilion cenlésiuiale suivaiUe : 'IVouvc. Ciilnilc (Kiiir C'H'O- Vg. C 1 9i 8j io, 1 1 Il 1,74 ',68 U >. 17,88 Ag 60, .54 *Jo, 33 I 00 , 00 résultats (|ui concoident avec la composilion de l'acrvlale d'argent. Il esta remarquer (pic, dans cette opération, la présence d'aldéhyde hydra- crylique ne nuirait pas à l'exactitude de l'analyse : l'acide résultant de son oxydation étant décompose par 1 acide sulfurique en eau et acide acry- lique. (') Sur une réaction colorée des alhuininoïdes {BnUelin de la Société chimique, t. .NXXlll, 190.5, p. 1200). SÉANCE DU 9 MARS 1914. 787 CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les ferments du lait chez les Touareg. Note de M. G. de Gironcourt, présentée par M. A. Muntz. La consommation du lait, en nature ou à l'état de fromage, acquiert, dans tout le Soudan, une importance d'autant plus grande que les indigènes pasteurs, touareg ou peuls, n'abattent jamais en principe les animaux femelles pour la boucherie et que, d'autre part, l'exploitation pastorale des bovidés représente, pour ainsi dire, l'unique ressource des territoires semi- désertiques du Moyen-Niger. D^un autre côté, si, dans nos postes du Niger, les maladies du tube digestif (entérocolites, etc.) sont fréquentes chez les Européens qui ont souvent pour cause l'usage de l'eau du fleuve non bouillie, il est, par contre, peu d'exemples de ces afi'ections dans l'intérieur du pays, où le voyageur est amené à consommer journellement le lait des troupeaux. L'emploi de ce lait cru détermine, il est vrai_^ assez fréquemment, dans les premiers temps au moins, des effets purgatifs dont la constance a été remarquée. Mais l'abondance du lait dans toute la zone sahélienne, si dépourvue de fruits, est un avantage alimentaire précieux, non seulement pour les indigènes, mais pour les Européens. A ce double titre, l'étude de ce lait lui-même et de ses dérivés comporte de l'intérêt. Une des caractéristiques du lait des troupeaux touareg ou peuls est la rapidité de son caillage spontané, même par les températures assez basses delà saison hivernale ( -1- 6" à 4- 1 5° dans les journées les plus fraîches au Niger); les populations indigènes, d'ailleurs, semblent marquer souvent une préférence à consommer leur lait après caillage. La malpropreté des réci- pients dans lesquels s'effectue la traite pourrait être invoquée pour expliquer cette rapidité, mais ellene saurait suffire, et il faut l'intervention de microor- ganismes spéciaux. L'examen de ces microorganismes motive la présente addition à mon étude d'ensemble présentée précédemment à l'Académie {Comptes rendus 2'' sem. 191 1, p. 191). Il s'agit en particulier d'un Bacille qui serait le Bacillus tactictts Pasteur, avec la propriété de n'être pas pathogène, et d'un streptobacille se rapprochant du Bacillus bulgaricus GrigorolT. Ces bacilles ont pu être isolés par M. Sarlory, professeur à l'Ecole de pharmacie de Nancy, au cours d'une nouvelle série de recherches bactériologiques. efTecluées sur les échantillons que j'ai pu lui soumettre, lesquelles complètent celles poursuivies en 191 1 et dont il précise comme suit les résultats : C. R., igiJi, I" Semestre. (T. 158, N» 10.) qS 738 ACADÉMIE DES SCIENCES. En plus des microorganismes isolés par M. M. Heim el nous, il nous a élé permis de déceler dans ce fromage d'autres organismes intéressants et qui doivent certainement jouer un rôle dans la préparation de cet aliment : 1° Un bacille décrit ci-dessous; a" Un slreptoljacille se montrant très actif dans la coagulation du lait; i" Une levure blanche du genre Saccharomyces; 4' Une mucédinée du genre Penicithuni. Microorganismes bactériens. i" Morphologie et biologie du bacille. — Les éléments sont de courts bâtonnets immobiles, mesurant en moyenne i^,", mais dont la longueur peut varier entre ai'- et 31^, la largeur est plus constante, de o!',6 environ. Ces éléments sont isolés ou réunis deux par deux ou en chaînettes d'un très petit nombre d'articles. Nous ne constatons pas la formation de spores. Ce bacille est coloré par les couleurs d'aniline et reste coloré par la méthode de Grara. C'est une espèces aérobie qui jieut être cultivée sur tous les milieux usuels employés en bactériologie. Sur plaque de gélatine^ il se forme, en 36 heures ou 48 heures, de petites colonies grises porcelanées qui s'étalent à la surface en prenant des bords sinueux transparents, tandis que le centre reste opaque et devient un peu jaunâtre. Sur gélatine en piqûre, il se forme dans le canal de petites sphères et à la surface une culture grisâtre très luisante. En strie ce sont de petites colonies circulaires qui confluent et produisent bien vile une bande blanchâtre, crémeuse. Sur gélose, il se produit une bande laiteuse très luisante également el il apparaît toujours des bulles de gaz dans la masse. Sur pomme de terre, culture crémeuse, d'un blanc jaunâtre assez épaissie. Dans le bouillon, il y a trouble rapide et formation â la surface d'un voile blan- châtre très friable. Le lait mis en culture à -i-aS" se coagule très vite, de i8 heures â 2/4 heures, et se prend en une masse gélatineuse, homogène, où se forment quelques canalicules. Quelques bulles de gaz carbonique apparaissent dans la masse. Le coagulum se rétracte, un sérum clair se sépare peu à peu du caillot blanc de ciséine. A la surface s'accumule la matière grasse intacte. La caséine n'est pas modifiée. Cette bactérie ne possède donc aucune aclion peplo- nisante. Une solution de saccharose stérilisée et ensemencée se trouble très vite, il se forme au fond du récipient une mas.çe glaireuse visqueuse. Il y a production d'acide et au bout d'un certain temps, par suite d'une trop grande acidité du milieu, la fermentation s'arrête. En ajoutant au préalable du carbonate de chaux ([ui neutralise l'acide produit, l'aclion peut être prolongée; l'acide produit est de l'acide lactique. Nous avons inoculé ce bacille à un cobaye (sous la peau). L'animal n'a pas été incommodé. Même résultats pour le lapin. 1mi se basant sur les caractères de ce genre, nous pouvons l'identifier axec le /?rtc«7/«.5 SÉANCE DU 9 MARS I9l4- 739 laclicus Pasteur. Ce dernier cependanl, d'après Wiirlz el Leudet ('), serait patlios,ène. Là se trouve la seule diflTérence. 2° Etude du streptobacili.e. — Les éléments de ce bacille sont des bâtonnets assez, fins de 7!^ à %V- de long sur oS'-,4 à oV-,ô immobiles, à extrémités arrondies, le plus souvent en longues chaînes, parfois même en filaments, notamment sur bouillon lactose. Ils se colorent bien aux couleurs d'aniline et restent colorés par la méthode de Gram. Le microbe est un anaérobie facultatif. Il commence à végéter à + 19°, pousse un peu à + 87"; son optimum cultural est compris entre + 38 et 45°. La gélatine, la gélose et le bouillon ordinaire sont des milieux peu favorables à la culture. Il végète bien sur gélose glucosée, saccharosée, lactosée, mallosée, où il donne des colonies d'un blanc crème au début, puis jaunâtre. Il pousse très peu sur pomme de terre ordinaire, pas du toutsui- pomme de terre glycérinéeet acide. Le lait estpourlui un excellent milieu. A la température de -1- 40° il est coagulé en moins de 10 heures. Il n'y a pas formation d'indol, ni de présure, ni de caséase dans les cultures. Il attaque le lactose, le glucose, le maltose, la mannile, en donnant comme produits de l'acide lactique, de l'acide acétique, de l'acide oxalique et un peu d'acide succinique. La dulcite et la sorbite ne sont pas attaquées. L'acide lactique est produit en grande quantité jusipi'à 20s à 3oS par litre de lait. Ce bacille se rapproche beaucoup du Bacillus bulgaricus Grigorofl'. 3° Etude iiE la lkvure blaxghe. — Nous avons fait Fétude de cette levure, d'ailleurs banale, et qui donne des axospores. Elle peut être rapportée à I espèce Saccharomyces cerevisiœ. Nous n'insistons pas sur ce ferment alcoolique. 4° Etude du pénicillium. — Le support de longueur variable se termine par Un tiès léger renflement. Les stérigniates disposés en pinceaux qui recouvrent la surface du support sont de dimensions 1res variables. Quand aux conidies. elles sont extrêmement irrégulières, sphériques ou légèrement ovales, nous avons constaté que les plus nom- breuses mesuraient cj'''- à loV- de circonférence. Ces conidies forment des chapelets assez rapprochés les uns des autres. L'optimum cultural a été recherché en cultivant le champignon sur carotte (milieu de choix) à des températures comprises entre -H 10° et -f- 40°. Cet oplimum cultural se trouve compris entre + 24° el -H 25°. Celte espèce pousse sur tous les milieux usuels employés en mycologie. La caracté- ristique est de donner un jiiycélium jaune d'or et un pigment parlicuiiei- jaune d'or également. Elle liquéfie la gélatine, ne coagule pas le lait, ne liquéfie pas l'amidon. D'après la vigueur el le poids des cultures sur les diiierents milieux liquides sucré? employés au cours de nos recherches, nous pouvons ranger les sucres les mieux assi- milés par ce pénicillium dans l'ordre suivant : glucose, saccharose, maltose, galactose, lévulose, lactose, inuline. Le pigment jaune est soluble dans l'alcool élhylique. plus soluble dans la benzine, (') \\'uuTZ et Leudet, Recherches sur l'action pathogène du bacille lactique [Arcli. méd. expér., t. [H, 1891, p. 485). 74o ACADÉMIE DES SCIENCES. le sulfure de carbone, l'acétone, l'éther. l'alcool-élher, insoluble dans l'eau, l'alcool niéthylique. Examiné au spectroscope, ce pigment donne un obscurcissement très net dans la région rouge. Nous ne constatons pas débandes d'absorption. Ce pénicillium peut être rapproché du Pénicillium aiireum. PALÉOBOTANIQUE. — Relations des empreintes de Coryneptei'is cnec les Zygopteris à structure conservée. Note de M. P.\ui. Bertrand, présentée par M. R. Zeiller. I. Le genre Corynepteris a été créé par Baily, en 1860, pour des Fougères houillères fructilîées, connues seulement à l'état d'empreintes. En i883, M. R. Zeiller décrivit, sous le nom de Grand'Eurya, les fructi- fications du Sphenopteris corcdloides (îutbier et du Sph. Essinghi Andrœ. Après un échange de vues avec M. Kidston, il reconnut que ces fructifica- tions devaient être classées dans le genre Corynepteris Baily. La plupart des auteurs ont alors adopté le nom de Corynepteris pour désigner les frondes fertiles ou stériles des Sphenopteris analogues aux Sph. coralloides et Essinghi. En 1902, H. Potonié proposa le nom à'' Alloiopteris pour désigner les frondes stériles des mêmes Sphenopteris, estimant qu'il y avait lieu de réserver le nom de Corynepteris aux seules espèces dont les fructifica- tions étaient connues et offraient bien les caivictères du type décrit par Baily. IL Le genre Zygopteris a été créé par Corda, en i8/|5, pour une Fougère silicifiée : Z. pri//iaria, du Permien de Chemnitz. Plusieurs Fougères à structure conservée ont été classées dans le genre de Corda; les unes, pro- venant des silex d'Autun et de Saint-Etienne, furent décrites par B.Renault; les autres, provenant du Houiller d'Angleterre ou du Culm d'Ecosse, furent décrites par ^\ illiamson. Jusqu'ici on ne connaissait à l'état d'empreintes qu'une seule espèce de Zygopteris .; le Z. pinnata du Stéphanien, décrit par M. Grand'Eury en 1877. L'attribution de cette espèce au genre Zygopteris était basée sur les fructifications, qui paraissaient identiques aux belles fructifications silici- fiées de Zygopteris décrites par Renault en 1876. IIL M. Zeiller a insisté à plusieurs reprises sur les analogies évidentes des genres Corynepteris et Zygopteris ( ' ). (') Voir notamment : H. Zeiller, Eléments de Paléobolanique, 1900, p. 77. SÉANCE DU 9 MARS igr/j. y4l Il signala la ressemblance des fructifications de Corynepteris avec celles du Z. pi/mata ('). Il signala de même la ressemblance des frondes stériles des deux genres : frondes très découpées, à limbe très réduit ou nul, pourvues dCaphlebia laciniées. IV. Malgré les observations de M. Zeiller, il subsistait un certain doute sur les relations des genres Corynepteris et Zygopteris. Il restait à trouver un caractère morphologique, très net, reconnaissable à la fois sur les empreintes et sur les échantillons à structure conservée. Les empreintes récollées dans le bassin houillcr du Nord de la France permettent de combler cette lacune. Un échantillon de Corynepteris coralloides, provenant de Bruay, fosse ibis, veine Célestine (zone A2), montre à sa face supérieure un racliis primaire, couvert d'émer- gences spiniformes, et une belle penne primaire, garnie de pinnules caractéristiques; à la face inférieure de Péclianlillon se troiive une seconde penne primaire, étalée au dos de la première et située dans un plan oblique' à celui de la face supérieure. Une cassure transversale permet de constater que les rachis des deux pennes s'insèrent au même point du rachis primaire et sont coalescents sur o"°,5 emiron. Cette découverte a été contrôlée sur d'autres échantillons de Coryn. coral- loides recueillis à Lens ("), fosse n" 10, veine à 85o'", et associés à Nevrop- leris Schlehani Stur. D'ailleurs, il suffit de disséquer des échantillons de C. coralloides, au niveau de l'insertion d'un rachis secondaire sur un rachis primaire, pour constater qu'un deuxième rachis secondaire vient toujours se réunir au premier. Les observations que nous avons faites à Lens permettent de se faire une idée générale de la forme de l'appareil végétatif chez le Corynepteris coral- loides. La fronde prenait naissance sur un rhizome horizontal. Le rachis primaire, garni à'aplilebia à la base, avait l'allure d'un axe cylindrique, dressé verticalement; il por- tait des rachis secondaires, insérés en disposition alterne, suivant deux génératrices diamétralement opposées. Chaque rachis secondaire se bifurquait à une faible dis- lance au-dessus de son point d'insertion. Les deux branches résultant de la dichotomie étaient situées dans un plan un peu oblique au rachis primaire; elles étaient symé- triques par rapport à un plan vertical, passant par le racliis primaire. Elles subis- (' ) Flore fossile du Bassin de Valenciennes, 1888, p. ^2. (2) Nous tenons à remercier ici M. E. Reumaux, Directeur général des Mines de Lens, M. A. Villet, Chef du service des lùudes du fond aux mines de Lens, et leurs dévoués collaborateurs MM. les géomètres Célisse et Montaigne, pour le concours empressé ([u'ils ont apporté à toutes nos recherches. 742 ACADÉMIE DES SCIENCES. saient une légère torsion en sens inverse l'une de 1 autre; il en résultait (|ite les deux pennes primaires correspondantes se plaçaient dos à dos. 11 y avait une aphlcbia laci- niée, insérée sur un mamelon, de chaque côté de la bifurcation des rachis secon- daires. On sait qu'il y avait aussi des aphlebia à la base des rachis tertiaires. Les caractères sinf^uliers de la fronde du Corynepteris corallnides sont identiques à ceux que nous avons décrits chez les Zygopleris (ifpy-igoç)). Nous avons souligné ces caractères en disant que le rachis primaire possède deux plans de symétrie à angle droit l'un sur l'autre. Xous avons appelé édi- *îcation rectangulaire cette structure. Enfin, nous avons signalé la présence à\iphlebia très découpées, chez les Zygopteris {lato sensu). Mais les Zygopteris constituent en réalité une véritable famille ('). Dans la famille des Zygoptéridées, quatre genres pourraient être rapprochés des Corynepteris; ce sont : Metaclepsydropsis , Diplolabis, Etapteris et Zygopteris (stricto sensu). Il est probable que les frondes de Corynepteris coralloides Gutbier sont des empreintes A'' Etapteris . Il en est sans doute de même de C. querci/olia Gœppert, C. Essinghi Knàvse et C. 5iern6er»j" Ettingshausen. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur les encoches du verrou glaciaire. Note (-) de M. E. Béîîévent, présentée par M. Barrois. Dans une étude récente (Ann. de Géogr., 1910), M. de Martonne a donné une explication du verrou glaciaire signalé pour la première fois par M. Penck. Il semble avoir démontré d'une façon indiscutable que le creusement des ombilics (par conséquent la mise en relief de la barre du verrou) est l'œuvre du glacier. Je vais essayer d'établir que les encoches parfois nombreuses qui entament cette barre sont dues surtout au travail des eaux sous-glaciaires. Les encoches d'un verrou, quel que soit leur nombre (le verrou de Saint- Marcel, en Tarentaise, en présente au moins une dizaine), portent toujours l'empreinte du façonnement glaciaire : leur forme est généralement celle d'une auge arrondie, aux bords souvent émoussés et polis. Mais comment le glacier a-t-il pu creuser dans la barre rocheuse des entailles présentant parfois avec les bosses qui les dominent une dénivellation de plus de 5o'"? (Dans le verrou de Saint-Marcel, par exemple, trois encoches ont une (') Voir P. Bertrand, Études sur la fronde des Zygoplcridées. Lille. 1909. (-) Présentée dans la séance du 2 mars igi^- SÉANCE DU 9 MARS igif\. 743 profondeur variant de 35'" à 5o"'.) M. de Martonne fait très justement observer que le creusement du glacier est minimum au sommet du verrou. L'observation des chutes de séracs semble d'ailleurs confirmer pleinement cette théorie : l'adhérence du glacier est souvent faible, sinon nulle, au point où commence la rupture de pente. D'autre part, le creusement serait-il même appréciable au sommet de la barre, qu'il devrait s'eflecluer alors sur toute la longueur du verrou. Or, une encoche parait bien être l'œuvre d'une action rigoureusement localisée, si l'on considère que les parois en sont presque toujours abruptes. Il est donc difficile d'attribuer un travail si particulier à la masse même du glacier. Un fait d'observation nous parait éclaircir le problème et, en tout cas, nous suggère une solution. Le cours d^eau actuel, dans sa traversée du veiTOU, s'est installé généralement dans C encoche la plus voisine du versant le moins ensoleillé {ubac). Les exemples en sont nombreux : tel est le cas du lit de l'Isère cà travers tous les verrous de la Moyenne Tarentaise (Moùtiers, Saint-Marcel, Villette); tel est le cas aussi de l'Arc au Pas-du-lîoc (Sainl- Micliel-de-Maurienne), delà Romanche, au-dessous du Mizoi'n, du Vénéon, en aval de Venosc, de la Durance à Briançon, du Guil à Ghàteau-Queyras, de rUbaye au Castellet, etc. Une telle localisation ne peut être l'œuvre du hasard. Pourquoi donc cette prédilection presque constante du cours d'eau pour l'ubac? Elle n'est évidemment pas le fait de la rivière qui, elle, n'est pas sensible à l'exposition. 11 faut donc que l'emplacement du thalweg à travers le verrou ait été préparé antérieurement par un agent sensible aux conditions d'insolation. Cet organisme, enclin à se réfugier du côté de l'ombre, ne peut être qu'un glacier en décrue : c'est donc à un appareil glaciaire en voie de recul qu'il faut attribuer le creusement plus prononcé de l'encoche de l'ubac. Or, si la masse d'un glacier dans toute sa force est peu capable d'entailler la barre d'un verrou, à plus forte raison est-il diffi- cile d'accorder à la langue terminale d'un glacier qui se meurt le pouvoir d'entamer des encoches parfois si profondes. On est donc conduit à penser qu'un travail aussi localisé et aussi nettement marqué est dû à un agent particulièrement actif dans la zone d'ablation du glacier, au torrent sous- glaciaire, la glace se réservant toutefois de donner au thalweg en voie d'en- foncement la forme d'auge. La considération de l'encoche de l'ubac nous permet ainsi de saisir le mécanisme du façonnement de l'entaille la plus prononcée. Les autres encoches, qui lui sont en tous points analogues, nous paraissent donc pou- voir être attribuées, comme celle-ci, à la collaboration intime des torrents 7/|4 ACADÉMIE DES SCIENCES. sous-glaciaires et de la masse de glace elle-même, le travail capital étant toutefois l'œuvre de l'eau. Le nombre et la profondeur des entailles seraient ainsi en rapport étroit avec le nombre des torrents sous-glaciaires, leur force et leur durée. En somme, si la mise en relief du verrou est l'œuvre de la masse de glace, l'encoche est comme la revanche de l'érosion fluviale sous-glaciaire sur la barre moins vigoureusement attaquée par le glacier. MÉTÉOROLOGIE. — Observations faites à C Observatoire de Lyon pendant l'ouragan du 22 février i<^\l\. Note de M. Ph. Flajolet, présentée par M. B. Baillaud. L'ouragan violent qui a sévi le 22 février 1914 sur le sud de la France a donné lieu sur nos régions à d'intéressantes observations. Cet ouragan est pour la région lyonnaise le plus violent qu'on ait observé depuis la fondation de l'observatoire, c'est-à-dire depuis 35 ans. En effet, les phénomènes les plus importants de cette nature enregistrés dans nos archives avaientprésenté les caractères suivants : le 23 février 1884 on avait observé un vent de Sud dont la vitesse moyenne resta supérieure à 16"" à la seconde pendant 5 heures et dont la plus forte rafale notée donne 39™ ; en 1889 une rafale de l'Ouest donne momentanément 42"' et en igioon note 40'° au cours d'une bourrasque qui dura plusieurs heures. L'ouragan du 22 février 1914 n'est peut-être pas supérieur aux précédents en intensité, mais il les dépasse de beaucoup comme durée et par les dégâts causés: la vitesse moyenne du vent reste supérieure à 17'" à la seconde de4''4o"^à i4''4o'" avec un maximum de 23"", G à 10'' 4o, la vitesse la plus grande observée fut de 4''"j*Jo par seconde. Quelques mots sur notre mode de mesure sont ici indispensables. L'inslrunient que nous possédons à l'Observatoire de Lyon est un enregistreur de Rédier en service depuis la création de l'établissement : cette particularité est pré- cieuse pour la comparaison de l'intensité des ouragans que nous avons faite ci-dessus. L'enregistreur est commandé électriquement par un moulinet de Robinson qui effectue un tour pour 5°' de chemin parcouru par le vent et qui envoie un courant électrique dans l'enregistreur tous les aS tours, c'est-à-dire tous les laS" de chemin parcouru : à ciiaque émission de courant, le crayon de I enregistreur s'élève de i™"' suivant une ordonnée et, cela pendant 10 minutes, temps au bout duquel il est ramené ;i l'origine, après un repos de 5 minutes, il est prêt pour une inscription de même durée. SÉANCE DU 9 MARS I9l4- 74^ Kn un mot, l'enregislreur totalise le chemin parcouru pendant i o minutes, d'où l'on déduit aisément la vitesse moyenne du vent pendant ce lajîs de temps. On conçoit, en revanche, que cet instrument se prêle assez mal à la détermination de la violence des bourrasques car, dans ce cas, le vent agit par bouffées, par rafales, et il faut une observation continue des passages du courant pour pouvoir définir la vitesse maximum du vent dans un inter- valle de temps relativement restreint. Le 22 février, au moment des obser- vations directes, à 8'' 24'", on a noté des passages de courant toutes les 8 10 12 14 16 18*? lOmm 5 mm 3 secondes, ce qui correspondrait à une vitesse du vent de 4i'"jt). On est donc conduit à multiplier la vitesse donnée par l'enregistreur par un coeffi- cient, lorsqu'on veut avoir une idée de la force du vent dans les bour- rasques. .Jusqu'ici nous avions toujours adopté le facteur^ qui était appliqué aux vents antérieurs en l'absence d'observations directes; sans doute, le coefficient paraît suffisamment exact pour les vents moyens, mais il devient insuffisant pour les vents forts et, ici, le problème se complique de ce que ce coefficient est certainement très variable avec la nature du vent : en tous cas, nous pouvons lui attribuer une valeur beaucoup plus élevée car, au moment où nous observions 4i'"t6, l'enregistreur n'accusait qu'une vitesse moyenne de 21""; 6, le coefficient \ ne fournit (jue 32'", 4- G. rs., 1914, 1" Semestre, (T. 15», N' 10.) 9^ 746 ACADÉMIE DES SCIENCES. Celte vitesse maximum observée de 4' "S 6 ne correspond certainement pas à la plus grande rafale de la journée du 22 février 1914 '• î* 8'' 24"" au moment de sa détermination, la plupart des ravages de l'ouragan étaient produits ; on peut se faire d'ailleurs une idée de la violence du vent en son- geant que des tuiles clouées du poids de 3^^ ont été arrachées d'un toit de 10™ de iiauteur au-dessus du sol et transportées d'un seul jet à 60" sur une pelouse où elles se sont enfoncées de près de i5*="'. Dans le graphique ci- joint nous avons indiqué la courbe des vitesses moyennes du vent, la courbe de la pression barométrique réduite à 0° et la courbe du thermo- mètre enregistreur. Ce dernier instrument est un enregistreur de Richard petit modèle, type B. C. M., placé sous un abri extrêmement robuste et fortement haubanné, très stable, construit spécialement pour les enregis- treurs. La courbe du thermomètre est remarquable par les saules brusques de la plume; vraisemblablement, elles ne sont pas dues à des variations de la température, mais bien plutôt à des trépidations de l'instrument et de l'abri; on pouvait donc déduire ainsi de l'amplitude des fluctuations une indication complémentaire des heures où l'ouragan a eu son maximum de violence. L'examen de la courbe du baromètre montre vers 7'' et 11'' deux relèvements sensibles de la pression correspondant à deux accalmies rela- tives dans la vitesse du vent. Enfin, le pluvioscope à cadran et le pluviomètre enregistreur nous donnent le premier une petite ondée vers 14'' tandis que le second indique une forte pluie qui commence à i5''3o'" : a ce moment, l'ouragan se calme avec une rapidité extraordinaire et sans saute de vent ; la température baisse brusque- ment et le vent àewenn presque nul tourne au Nord. HYDROLOGIE. — Sur la Beatus-Hôhle {Suisse) et Veau-de-jond (Grundwasser) des calcaires. Note de M. E.-A. 3Iartei., pré- sentée par M. L. De Launay. En 190 ) et iQo'f, M. H. Hartmann a heureusement complété l'explora- tion (demeuiée inachevée en 181 1, 1848 et 1870) de la rivière souterraine qui sort de la Bealus-Hôhle (grotte de Saint-Beat) sur la rive Nord et à 143'° au-dessus du lac de Thun (Suisse, altitude 56o°'). On a pu reconiunlre ainsi que le courant, débouchant à 7o3'" d'altitude, descend en torrent souterrain, coupé de cascades, avec une pente moyenne de près de 12 pour 100 (789'" d'altitude à 7)0'" de distance de l'entrée). SÉANCE DU 9 MARS 1914. 7^7 Un étage supérieur de la caverne (rendu confortablemenl accessible sur 800"' de longueur), est l'ancien lit, plus large et plus sinueux que celui (en partie inaccessible) où le cours d'eau actuel s'écoule, à un niveau inférieur, parmi des crevasses étroites ou sous des voûtes inimergées. Le processus d'abaissement du courant au sein des fissures de la mon- tagne est aussi évident que possible. Un troisième étage est même en voie de creusement; car, à mi-liauteur de la grande cascade extérieure, on distingue une issue d'eau souterraine entre deux strates du calcaire. Un travail actuel tout pareil a été déjà cons- taté matériellement dans de nombreuses rivières intérieures : Tindoul-de-la- \aissière (Aveyron), grottes des Eaux-Chaudes et de Bétharram (Basses- Pyrénées), de Sainte-Hélène, près Foix (Ariège), de la Balme (Isère), de Baume-les-Messieurs (Jura), du Guiers-Vif (Isère), d'Ingleborough (An- gleterre), etc. Il est la preuve que l'abaissement du niveau de base des thalwegs exté- rieurs (par l'érosion et d'autres causes), tout en exerçant sa grande attraction sur la formation des cavernes et des émergences, ne la tient pas dans une étroite et concomitante dépendance : c'est-à-dire que le creuse- ment des cours d'eau souterrains n'est pas fonction absolue du creusement des vallées qui les drainent. Le parallélisme et la coïncidence des deux évolutions sont très souvent contrariés par les caprices de la tectonique et de la lithologie locales. C'est ainsi qu'aux grottes que je viens de citer, le creusement souterrain est en retard. Le torrent interne, étant retenu par une assise imperméable non encore emportée, a maintenu son issue bien plus haut que le thahveg où il débouche (de 25o"' au Guiers-Vif). Il en est de même aux émergences impénétrables de la Savitza de W ochein (Carniole), du Klein-Rhein (Walen-See, Suisse), du Cholet (Isère), de Cacouette (Basses-Pyrénées), etc. Au contraire, dans les émergences ascendantes par siphonncment, comme l'Onysse et le Limon (Lot), le Loiret, Vaucluse, l'Ombla ( Dal- matie), la Silver-Spring (Floride), etc., le courant souterrain a pu descendre au-dessous du thahveg voisin, parce que des plissements, redressements, renversements, ou des perforations d'assises imperméables ont aidé l'érosion, la corrosion et la pression hydrostatique à agrandir considérablement les conduites forcées au-dessous du niveau de base exté- rieur (de fait, les sources de cette catégorie sont toujours très puissantes). Ces faits et exemples ( et quantité d'autres ) conduisent à la négation absolue de l'inexacte théorie allemande de la GruiuUvasser {on eau-de-fond), que M. Grund et toute l'école du professeur Penck croient rassemblée en 748 ACADÉMIE DES SCIENCES. nappe discontinue sous la base des formations calcaires (Karst, Causses, Jura, etc.). Et la Beatus-Hôhle est un des meilleurs arguments à opposer à cette regrettable hypothèse, qui est de nature à provoquer (et qui a déjà provoqué d'ailleurs) bien des déboires et accidents, en matière de perfora- tion de tunnels notamment. Au fond de la caverne, à i""" de l'entrée, le torrent tombe verticalement d'un trou de la voûte : le même dispositif de cascade sous plafond se retrouve à la Grotte des Fées de Saint-Maurice (Valais), à l'immense Hôll- Lochdu Muotta-thal, près Schwyz (exploré sur près de lo'^™ de longueur), à la grotte des Eaux-Chaudes (Basses-Pyrénées), aux carrières de Caumont et au Trou-aux-Pigeons du cap d'Antifer (Seine-Inférieure); dans de nom- breuses cavernes du Yorkshire (Angleterre) et d'Autriche, à Mammoth- Cave (Kentucky), etc., etc. Aussitôt après les grandes pluies extérieures, toutes ces chutes augmentent terriblement et de hautes eaux envahissent les grottes, non pas par gonllement et extravasion de l'eau de fond (comme le prétendent Grund et Penck), mais par descente directe des infiltrations extérieures. Cet irrégulier régime de véritables crues a donné naissance à la Beatus- Hôhle, comme dans toutes les cavernes à niveau d'eau variables, à des gours ou reliefs serpentiformes de calcite, qui retiennent des bassins en cuvettes superposées et dont l'origine a été si longtemps méconnue. Comme corollaire de cette arrivée rapide des eaux extérieures dans la Beatus-Hôhle, on y observe, en plusieurs points, des blocs roulés de granit dépassant la grosseur d'une tête humaine. Ceci établit nettement, comme à Lombrive (Ariège), que les eaux infiltrées dans la grotte ont ruisselé d'abord au dehors, en amont et plus haut que la zone des calcaires où elle est creusée. On ne paraît pas avoir rencontré encore d'abîmes ou puits naturels dans cette région d'absorption des eaux au-dessus et à ^''"'-lo'"'" au nord-nord-est de Beatenberg, qui comprend le lapiaz ou Karren du Seefeld et du Gru- nenberg. Mais des recherches approfondies les feront certainement découvrir dans ce bassin nourricier du torrent souterrain entre 1600'" et 1700'" d'alti- tude. On a grand tort de conserver le nom de moulins de glaciers aux marmites de géants de la Beatus-Hôhle, simplement érodées par les tourbillons d'eaux souterraines. Dans le fond de ces marmites, parfois très grandes, gisent les galets qui ont servi à la tarauder. 11 en est de même au Holl-Locli du Muotta-thal (voir Comptes rendus, 4 août 1902). Enfin, comme dans toutes les cavernes aménagées, on affirme aux visiteurs SÉANCE DU 9 MARS ipi/j- 749 que la température est uniforme et constante à io"C. Cette universelle erreur est tout aussi manifeste à la Beatus-Hohle qu'ailleurs. Voici ce que j'ai relevé le 29 juin 1913 : Air : au milieu 9°, 5; sous une voûte basse non loin de l'entrée, 8° (à cause du courant d'air qui active l'évaporation amenant le refroidissement). Eau de suintement, 8"; eau du ruisseau au fond, 9"; eau du ruisseau à la sortie, 7". Ces deux derniers chiffres dénoncent que le torrent souterrain (qui est d'ailleurs beaucoup plus abondant à son issue qu'au fond) reçoit, peu avant sa sortie, un bras important, plus froid et de provenance exté- rieure notablement plus élevée mais inconnue. SISMOLOGIE. — Sur les phénomènes lumineux ayant accompagné le trem- blement de terre de la Rauhe Alb, le 16 novembre 191 1 . Note ( ' ) de M. de MoxTESsus DE Bai.lore, préscutéc par M. Ch. Barrois. Ce tremblement de terre de la Suisse et de l'Allemagne du Sud-Ouest a été accompagné de phénomènes lumineux qui l'ont précédé de quelques instants, et m observations bien définies, mais émanées en très petit nombre seulement de personnes instruites, ont pu être relatées (-). Il s'agit d'en classer les descriptions suivant les textes pris à la lettre, et de ce tra- vail préliminaire, exécuté sans idées préconçues, résulte le Tableau suivant : I. Chutes de météores ou de bolides; 12 observations; 10,82 pour 100. II. Chutes d'étoiles filantes; 7 observations; 6,3i pour 100. III. Eclairs ordinaires et rectiiignes, non en zigzag; 21 observations; 21,62 pour 100. IV. Illuminations étendues de l'atmosphère ou du ciel, décrites comme des éclairs dits de chaleur; 5i observations; 45,85 pour 100. (') Présentée dans la séance du ■?. mars I9i4' (-) V. ScH.MiDT II. Mack, Das siiddeutsche Erdbeben von 16 JVoreniber 1911 (Wiirtt. Jahresb. /. Slad. u. Landesk. 1912, H. 1, 96; Stuttgart, 1912); Ueber die bei dent grossen scluvabischen' Erdbeben vom i6 No^ember 191 1 beobacliteten Lichterscheinungen (Ges. deutsch. u.Aerzte Verli. 1912, Leipzig, igiS). — Neumann u. Oeeke, Das Erdbeben vom 16 November 191 1 in Siidbaden {Milt. d. Gross/i. Bad. geol. Landesamt, VII, Bd. 1, S. j49, Heideiberg, 1912). — Rûtschi, Das Erd- beben vom 16 November 191 1 am Untersee i/nd die Schollenbewegang des Seerii- ckens und des Schinerberges (Jahresb. u. Mitth. d. Oberrli. geol. ] er., neue Folge, Bd. III, H. 1, S. ii3, Karlsruhe, 1918 ). 75o ACADÉMIE DES SCIENCES. V. Eclairs en boule; 7 observations; 6,3i pour 100. VI. Flammes sur le sol ou feux Saint-Elme; 10 observations; 9,09 pour 100. Ces phénomènes ont été observés indépendamment de leur genre de description, sur une surface de plus de i-ooo'""' eljusqn'à i3o'"" de dislance de la région épicenlrale, laquelle, selon toute probabilité, s'étendait autour d'Ebingen, dans la Rauhe Alb. Par eu\ seuls, ces cliilTres constituent déjà une forte présomption contre toute relation de cause à effet entre les phénomènes lumineux et le tremblement de terre, car, semble- t-il du moins, ceu\.-là devraient se produire uniquement dans l'aire épicenlrale s'il existait une telle concomitance. Des phénomènes lumineux d'origine sismique ne peuvent guère être conçus qu'éma- nant du sol. C'est le cas de la classe VI, mais ces 10 observations émanent de personnes présumées ignorantes d'après leurs professions. La nuit du 16 au 1- novembre a été remarquablement claire et sereine dans toute la région ébranlée par le séisme. Il faut donc exclure tout phénomène électrique d'origine météorologique; éclairs ordinaires, de chaleur ou en boule. On sait aussi qu'il n'y a pas eu d'aurore polaire non plus. Restent donc les descriptions de chutes de bolides ou d'étoiles filantes, deux phé- nomènes cosmiques trop peu différents pour être facilement différenciés par des personnes généralement peu au courant des observations de ce genre. Il est très remarquable que de Fribourg-en-Brisgau on ait précisé un poinlde la Balance comme origine du météore. Or, la nuit du i6 novembre est celle d'un radiant connu, celui de /«M de la Grande Ourse, et n'est pas éloignée de l'essaim des Léonides, i3-i4 novembre, et sachant que la nuit en question a été assez riche en étoiles filantes à diverses heures, la supposition que les phénomènes lumineux observés quelques instants avant le tremblement de terre se réduisent à une telle chu le (explicitement pour i-, 3i pour loo des observations) s'impose de suite à l'esprit comme la meilleure et plus probable interprétation. Il paraît bien y avoir eu plusieurs météores à ce même instant et, en outre, les observations de flammes sur le sol n'ayant été signalées qu'à peu de distance d'Ebingen, on est induit à admettre une chute de météores plutôt que celle d'étoiles filantes, de sorte que les phénomènes des classes III, IV et V correspondraient à des observations incomplètes et limitées soit à la trajectoire du météore, soit à l'illumi- nation produite. Dans un Mémoire détaillé, ces iii observations seront reproduites et discutées une à une. Dans une Communication antérieure nous avons montré qu'au tremble- ment de terre du Chili central du 16 août 1906, semblable erreur a été commise relativement a des phénomènes lumineux d'origine électrique dus à un orage étendu. On se trouve donc là en présence de deux genres de phénomènes naturels dont la coïncidence fortuite avec des tremblements de terre a pu faire croire à une relation de cause à efl'et dénuée de toute réalité. SÉANCE DU 9 MARS 191/4. 75l Il nous parait très probable qu'il en a toujours été ainsi pour les obser- vations de ce genre. La séance est levée à 4 heures. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages keçus dans la séance du 28 février 1914. La silice et les silicates, par Henry Le Cbatelier, Membre de l'inslitut. Paris, A. Hermann el fils, igi^; ' vol. in-S". (Hommage de l'auleur.) Annales du Service des Epip/iyties, puljliées par Ed. Prillieux, P. Marchai,, Membres de l'Institut, el E. Foex : Mémoires et Rapports présentés ait Comité des Epiphyties sur les travaux et missions de 1912; t. I. Paris, Lhomme, iQiS; i vol. iii-8°. ( Hommage des auteurs.) Documents recueillis par M, G. Lecointe, sur la réforme des Calendriers ; s.l. n. tl.; 4 fasc. in-4°. (Présenté par M. Ch. Lallemand.) Observation des orages de iQiS dans le département de la Gironde. E.ipériences de paragréles électriques; Note de M. F Golrty. (Extr. du Bulletin de la Commis- sion météorologique de la Gironde: année uiiS.) Bordeaux, Gounouilhou, 1914; I fasc. in-S". La /»/«' à 45''2g' (solution dans l'alcool). /CHCH^CH^ ^ , , , . , Elhylcamphol C*H'''( 1 . — Ce camphol substitue prend ^ \CHOH ^ naissance quand on réduit l'éthylcamphre (20*^) dissous dans ioqs d'alcool absolu, par du sodium en morceaux (17^)- Liquide huileux, à odeur de bornéol, bouillant à iio" sous i4""". [ajp* = -f- Sô^Sg' à -1- 37''4' en solution alcoolique. Sa phénylurèlhane constitue des cristaux blancs, microscopiques, très solubles dans l'alcool, l'éther et la benzine, insolubles dans la ligroïne. Elle fond à 47°. (') A. Haller et Ed. Baler, Comptes rendus, t. Ii8, 1909, p. i643. C') Ber. deutsch. cheni. Ges., l. XXIV, p. 3382. 756 ACADÉMIE DES SCIENCES. /C(C2H')2 Diélhylcamphre C*W'( i . — 8o" de monoélhylcaniphre dissous dans Soo*^' de xylène sont chaufTés, à l'ébullition, pendant 3 à 4 Heures, avec i8^ d'amidure de sodium. 11 ne se dégage que 3" à 4' d'ammoniaque, ce qui prouve que réthylcamphre se sodé très incomplètement. On ajoute, par petites portions, 8o° d'iodure d'éthyle, dilué dans son volume de xylène, et l'on maintient le mélange à l'ébullition pendant 4 Heures environ. Le produit, lavé à l'eau, séché et dislillé, fournit environ 5o^ de monoéthyl- camphre régénéré et i8 pour loo de diéthylcamphre. Celui-ci constitue un liquide incolore, n'ayant plus l'odeur de camphre, et dont le point d'éhul- lilion est situé à i32°-i33° sous 14""" ('). D" = 0,969. [ocj// = + 9o°3i' à 9i''2i' en solution alcoolique. Bié//iy/camp/iol C^W\ 1 . — Préparé comme le dérivé mono- ■^ ^ \CHOU ' éthylé cet alcool forme un produit incolore, très visqueux et qui bout à i34° sous 12""". Son odeur rappelle celle du bornéol. Son pouvoir rolatoire en solution alcoolique [al,'/ = -f- 5o"4i, à 5i°37'. La phé/iyluréthane n'a pu être obtenue qu'en chauflanl, en tube scellé à 100°, pendant 4 heures, les quantités moléculaires de bornéol et d'iso- cyanate de phényle étendues de ligroïne. Aiguilles blanches, microscopiques, très solubles dans l'alcool , le benzène, le chloroforme, assez solubles dans l'élher, très peu dans l'éther de pétrole. Elle fond à 106°. Son pouvoir rotatoire au sein de l'alcool [oc],'/ = + 43°35' à 42"3'. Méthylélhylcamphrc G"H'''\' 1 . — Deux voies se présentaient à nous pour la préparation de ce dérivé. Nous pouvions partir du méthyl- camphrc ou de l'éthylcamplue. Or, le premier de ces corps se sodé plus facilement que le second, de sorte que nous avons chauffé loo^ de mono- méthylcamphre avec 24*^ d'amidure de sodium, au sein du benzène, et traité ensuite le dérivé sodé par 95» d'iodure d'éthyle. Isolé comme ses congénères le méthyléthylcamphre s'est présenté sous la (') Parmi les produits de Faction de l'iodure d'élliyle sur le nionoéllivlcamphre sodé, Briilil a oljlenu ([uelques cenlimèlres cubes d'une huile à faible odeur de cannelle et distillant à i56"-i68" sous 10""°. Nous n'avons pas isolé un semblable produit. SÉANCE DU l6 MARS I9l4- 757 forme d'un liquide incolore, distillant à i i2"-i 1/1° sous 11""". Ses solutions alcooliques ont montré les pouvoirs rotatoires [a],',' = ■4-98''59'et -h 99°54' suivant la concentration. /CH=| Méthylèthylcamphol C*H'''C 1 . — Liquide épais, incolore et distillant à 120" sous i3o""". [a]p^ ^ -I- 38" 19' à -i-39°i' en solution alcoolique suivant la concen- tration. , ,^ Ti /CHCH^ — c^^CH^ t^ . , ,,„ Propytcamphre C* H'^ (' 1 . — Deja obtenu par MM. A. Haller et J. Minguin(') en faisant agir en tube scellé du propylate de sodium sur le camphre, nous avons préparé ce corps par la même méthode que celle qui nous a servi pour l'obtention des homologues inférieurs. Liquide incolore distillant à 116° sous ii™"! (i23° sous 14°"°, H. et M.). D„ = 0,942. [ a]['/ = + 6o°24' et -f- 6o"57' en solution alcoolique. he propylcamphol préparé par réduction du propylcamphre, est un corps blanc cristallisé, fondant à 59°(6i*'A.H. et M.) et bouillant à 110° sous I l""". Dipropylcamphre C'H' ' c^ 1 ; Le monopi'opylcamphre réagit encore plus diflicilemenl avec ramidiire que l'étliylcamphre. On est obligé de chaufier une solution de So» de dérivé monopropylé dans 3oos de cumène avec 108 d'amidure, à une température de 200° pendant [\ heures. On obtient une liqueur brune qu'on introduit dans un autoclave avec 45s d'iodure de propyle et le tout est maintenu à 200° pendant 10 heures. Lavée et distillée, la masse colorée a fourni en majeure partie du raonopropylcamphre, puis, entre 120° et 200" sous 12"'™, un liquide jaune et enfin des corps résineux. En réunissant les produits de plusieurs opérations, et les soumettant à un nouveau fractionnement, nous avons pu isoler un liquide légèrement jaune, passant à 167°, sous i4'"'", et dont l'analyse donne des nombres correspondant à la formule du dipropylcamphre. Son pouvoir rotatoire en solution alcoolique [a]û' = + 53°i3' à + 54°2i'. /CH.CH^C'Ml' lienzylcamphre (yW'(\ ■ — Déjà obtenu par l'un de nous, (') A. Haller et I. Mingli.n, Comptes rendus, t. 148, p. 1809. ^58 ACADÉMIE DES SCIENCES. soit en faisant agir du chlorure de benzyle sur le mélange de camphre sodé et de bornéol sodé, soil en chaufTant le camphre avec le benzylale de sodium, soit enfin par réduction du benzylidène-camphre, ce dérivé a été aussi pré- paré par la méthode employée pour les autres alcoylcamphres. Le rende- ment est de 62 pour 100 du rendement théorique, et le produit possède toutes les propriétés reconnues au corps préparé par d'autres voies. Point de fusion : 5i°et [a],V == + i46°25' à + i49''6' en solution alcoolique suivant la concentration. /C = (CH2C«ir')- Dibenz.ylcamp/i?e CWK \ ■ — On chauffe i5o« de mono- benzylcamphre, dissous dans du toluène, avec So^ d'amidure de sodium pulvérisé. Au bout de 4 heures, on ajoute, par portions, 70» de chlorure de benzyle étendu de toluène. La réaction est assez vive. On chauffe 4 heures et l'on termine le traitement comme avec les autres dérivés alcoylés. Au fractionnement, on régénère 90^ de monobenzylcamphre, et l'on obtient 55''' de dibenzylcamphre qui distille à 255° sous 12°"" en se prenant en masse par le refroidissement. Il n'est pas très soluble dans l'éther, ni dans l'alcool. Dans le premier dissolvant, il se dépose en beaux cristaux quadratiques fondant à io3°. Son pouvoir rotatoire en solution alcoolique [a],'," = 4-io2"57' à i()3"24'. Dibenzylcamphol C*H' \ 1 . — Une solution de 20" de diben- zylcamphre dans loo^ d'alcool absolu est traitée par lo** de sodium. La réaction, tumultueuse au début, se calme peu à peu. Pour l'achever on est obligé de chauffer. Le liquide jaune paille obtenu mousse considérable- ment. Après refroidissement on étend d'eau et l'on extrait à l'éther. La solu- tion évaporée fournit de beaux crislaux blancs de dibenzylcamphol fondant à 84°- Au sein de l'alcool le produit cristallise en prismes orthorhombiques. Son pouvoir rotatoire dans l'alcool absolu est [oc],',' = — i4°i9 à — i^°l\'di' . Il est à remarquer qu'à l'encontre de tous les autres dérivés alcoylés, le dibenzylcamphol est léi'ogyre. La phényluréthanc, préparée en tube scellé, cristallise en fines aiguilles blanches, très solubles dans l'alcool, le benzène et le chloroforme, assez soluble dans l'éther et presque insoluble dans la ligroïne. Elle fond à 82°. Éihylbenzylcamphre C^W'\^\^^'^^^^^\ — On a préparé ce dérivé en SÉANCE DU l6 MARS igi^- 7^9 éthylant le benzylcamphre à la manière ordinaire. Liquide visqueux, légèrement jaune et bouillant à 198° sous 11™'". Son pouvoir rotaloire en solution alcoolique [ajn''^ + d^^'^y' à gi^So'. Oximes des alcoylcamphres . — L'un de nous a déjà fait la remarque que le diméthylcamphre ne se combine pas à l'hydroxylamine, tandis que le dérivé monomélhylé donne naissance à une oxime. Tous les dialcoyl- camphres, comme d'ailleurs toutes les cétones cycliques tétralcoylés — CR-.CO.CR- — , se comportent comme le diméthylcamphre, alors que les monoalcoylcamphres réagissent avec l'hydroxylamine. Elhylcamphoroxime C*H'\ 1 . — Obtenu en chauffant dans un ' \C = N0II appareil à reflux 5o°de monoéthylcamphre,3os de chlorhydrate d'hydroxy- laniine, 20^ d'oxyde de zinc et 3ooS d'alcool à g5", ce corps, rectifié dans le vide, distille à \t\^° sous 1 1"""" et se prend en masse par le refroidissement. Il est soluble dans l'éther, le benzène et l'alcool et cristallise, au sein de ce dernier dissolvant, en prismes orthorhombiques fondant à 93°. Son pouvoir rotatoire dans l'alcool [x]{|'= -}- 45°54' à 46°io'. La phénvluréthane C* H' \ 1 se présente sous la forme de fines aiguilles très peu solubles dans la ligroïne, plus solubles dans l'éther et fondant à 146". /CH.C'fr Propylcamphoroxime C*H'\ 1 . — Préparée comme son homo- logue inférieur, celte oxime constitue de longs cristaux blancs, solubles dans le benzène, l'éther, un peu moins dans l'alcool. Elle fond à 79°. Son pouvoir rotatoire en solution alcoolique [a]lf = + 53°59, à 54''8'. Conclusions. — Les recherches qui précèdent montrent : i" que, grâce à l'intervention de l'amidure de sodium, on réussit à préparer, à l'état pur, les dérivés monoalcoylés, puis les dérivés dialcoylés, symétriques et non symétriques du camphre et du camphol, ce qui ne pouvait se faire faci- lement par l'emploi du sodium; 2° que la faculté substituante des radicaux aliphatiques, tout au moins en ce qui concerne les termes étudiés, va en diminuant à mesure qu'on s'élève dans la série ; 3° que seuls les monoalcoyl- camphres sont susceptibles de donner naissance à des oximes; 4*^ que le pouvoir rotatoire des dérivés monoalcoylés va en augmentant avec le poids 760 ACADÉMIE DES SCIENCES. moléculaire, alors que celui des composés bisubstitués oscille entre 90° et 100°, à l'exception du dipropylcamphre. Les difficultés que présente la préparation de ce dernier dérivé, ainsi que les traitements réitérés auxquels il faut le soumettre, contribuent certainement à abaisser son pouvoir rota- toire normal. Nous nous proposons d'ailleurs de préparer ce composé par un autre procédé moins laborieux et en prendrons de nouveau le pouvoir rotatoire. CHIMIE ORGANIQUE. — Hydrogénalioii directe par catalyse des acétones diaryliques et des alcools aryliques ; préparation des hydrocarbures polyary ligues. Note de MM. Paul Sabatier et M. 3IuiiAT. I. Acétones diaryliques. — Darzens a indiqué en 1904 que l'hydrogé- nation directe des diverses acétones aromatiques monoaryliques, pratiquée au moyen d'un nickel d'activité réduite, se borne à remplacer l'oxygène acétonique par 2"' d'iiydrogène et fournit ainsi l'hydrocarbure aromatique correspondant. Il a ainsi transformé l'acétophénone en élhylbenzène, la jo-crésylcélone en jo-méthyléthylbenzène, la p-butylacétophénone enyj-bu- tyléthylbenzène (butyltertiaire), et aussi la benzylpropanone en butylben- zène normal. Au contraire, poursuivie à température basse sur un nickel très actif, l'hydrogénation atteint simultanément le noyau aromatique et donne, au lieu du carbure arylique, le carbure cyclohexanique correspondant ('). En 1907, l'un de nous, dans un travail publié avec la collaboration de A. Mailhe, a indiqué une hydrogénation de même nature obtenue avec une dione arylique, la phénylbulanedione C"H*.CO.GH^.CO.CH' qui a fourni surtout du butylbenzène, et avec une dione diarylique, la diphényl- éthanedione, ou dibenzoyle, CH'.CO. CO. C^H^ quia été ti'ansformée intégralement en diphényléthane symétrique, CH'^.CH-.CH'. CH^ Ce dernier hydrocarbure a été également obtenu par l'hydrogénation rapide sur le nickel d'un alcool-cétone diarylique, la benzoïne, G«H^CHOH.CO.G'■H'' ( = ). Il nous a paru intéressant de vérifier que les acétones diaryliques, benzo- (') Dauzkns, Comptes rendus^ t. 139, 1904, p. 868. (■) Paul Sabatier et A. Mailhe, Comptes rendus, t. ii5, 1907, p. 1 126. SÉANCE DU iG MARS I9l4. 761 phénone et homologues, donnent une réaction identique et peuvent être de même transformées, par hydrogénation directe sur le nickel, en hydro- carbures diaryliques correspondants. L'expérience a complètement vérifié cette prévision. La benzophénone, (?H'.CO.C"H' (qui fond à f\'6" et bout à 3o5°), hydrogénée vers3oo° sur le nickel (obtenu par réduction de l'oxyde à 4oo°), donne lieu à une transformation intégrale en diphénylmèthane G'H'.GIl^CMi', pur, bouillant à 261" et immédiatement solidifiable en cristaux qui fondent à 27°. La même hydrogénation réalisée par entraînement des vapeurs de benzophénone dans un excès d'hydrogène, à 160°- 1 70'', sur un nickel actif préparé par réduction à S^o", fournit intégralement le dicydohexylniéthane C''H".CH-.C*H", bouillant à 25o°-25i°, absolument inattaqué à froid par le mélange sulfonitrique, et identique à celui quEykman a isolé par l'hydrogénation du diphénylmèthane convenablement pratiquée ('). Le cuivre violet très léger, obtenu par réduction de l'hydrate noir téti.i- cuivrique au moyen des vapeurs de mélhanol, permet également à 35o° de réaliser facilement l'hydrogénation directe'de la benzophénone en diphé- nylmèthane, sans qu'il y ait jamais dans ce cas formation du dicyclohexy!- méthane. La phénylbenzylcétone ou dèsoxyhenzoïne ^ C"H\CO.CH-.C°H' (qui fond à 60° et bout à 320"), subit facilement l'hydrogénation sur le nickel à 35o"-36o'', et se transforme en diphénylèthane symétrique, ou dibenzyle C''H^CH^CH-.C»H' (qui fond à 52°). ' La dïp/iény/propa n ()/ie^symélriq\ie ou dibenzylcélone , C'H'.CH-.CO.CH-.CH' (qui fond à 35" cl bout à 329'^), se comporte d'une manière analogue. Quand on entraîne ses vapeurs par un courant rapide d'hydrogène sur du nickel maintenu vers 4oo°7 on obtient, avec un rendement d'environ 70 pour 100, le dip/iény/propane symètviqoe G'H'.CH^CH^CH^C'ri', liquide incolore légèrement fluorescent, qui bout à 3oo° (corr.); son odeur (') EvKMAN, Chein. Cenlralbl., {-l), igo3, p. 989. e. R., 1914, I" Semestre. (T. 158. N' 11.) 9^ 762 ACADÉMIE DES SCIENCES. rappelle celle du diphénylméthane. Il esl accompagné de petites propor- tions de toluène, provenant d'une scission de la molécule par séparation d'oxyde de carbone. Nous devons rappeler que par l'hydrogénation directe de la même acétone, réalisée à 170° sur un nickel très actif, nous avons préparé le dicyclohexyl- propane symétrique (' ). \^-A diphényl-i-^-propanone-i on phénYlbenzoyléthane , C«H^CO.CH^CH^C«H^ (qui fond à 72° et bout au-dessus de S^o"), subit Thydrogénation directe sur le nickel à 3Go°, dans des conditions semblables, et fournil le même diphrnylpropane symétrique CH'.CH^CH-.CH^C'.H*, bouillant à 3oo". II. Alcools aryliques. — Nous avons reconnu que l'hydrogénation directe des divers alcools aryliques ou polyaryliques, pratiquée à SSo" sur le nickel, permet de les transformer pratiquement en hydrocarbures aryliques ou polyaryliques correspondants, selon la formule générale H R' R'. COH + H- = R R' R". CH + H^ 0, dans laquelle R est un résidu arylique, R', R" sont des résidus aryliques ou forméniques ou de l'hydrogène. Cette réaction a lieu avec des rendements très élevés. Alcools primaires. — L'alcool benzylique, CH'.CH-OH (qui bout à 202°, 5), soumis à l'hydrogénation par un excès d'hydrogène à 370" sur le nickel, fournit avec un-rendement voisin de 90 pour 100 le toluène (bouil- lant à 1 1 1"); la faible perte correspond à la production d'une certaine dose du produit résineux que procure la déshydratation de l'alcool benzylique. De même V alcool phénylethylique, C H\CH-.CH- OH (qui bouta 212"), hydrogéné sur le nickel à 38o°, donne comme produit à peu près unique Velhylhenzène (qui bout à i36°). Alcools secondaires . — Le phénylmèlhylcarbinol, (l'^ }\\(l]\OYi..C.¥i^ {(\\xi bout à 202°)j entraîné par un excès d'hydrogène sur le nickel à SSo", se transforme intégralement en éthylbenzène . Le diphénylcarbinolow benzhydrol, C«H^CHOH.C«H* (qui fond à 68° et bout à 298°), soumis à l'hydrogénation sur le nickel à 38o°, se change tota- (') Paul Sabàtier el M. Murât, Comptes rendus, l. 155, 1912, p. 385. SÉANCE DU l6 MARS igi4. ^63 lement en diphéiiylméthane, bouillant à 26o°-265°, et, après une seule distil- lation, solidiliabie en cristaux qui fondent à 27". Le benzliydrol pouvant être facilement préparé par la méthode de Grignard ('), son hydrogénation directe constitue un procédé économique de préparation du diphényl- mélhane. Les choses se passent d'une manière analogue pour le yV/e/nV/Ortroc/ef)/- carbinol, C" H'.CHOH.C' H'.CH\i.4 (qui fond à ~r2" et bout au-dessus de 3oo°), facilement préparé par Taction de l'aldéhyde benzoïque sur le bromure deyo-crésylmagnésium (issu du/>-bromotoluène;. Ses vapeurs, en- traînées par un excès d'hydrogène sur du nickel chauffé entre 35o" et 380", se transforment intégralement en plténylparacrésylméthane^ C« H'. CH-.G^H-.GII'. [..',, liquide incolore, qui bout à 278". Zincke l'avait obtenu par une autre voie (■-). Un isomère du précédent alcool, \e phénylbenzylcarbinol, C«H'.CH0H.CH^(?H5. est préparé par action de l'aldéhyde benzoïque sur le chlorure de benzyl- magnésium. Ses vapeurs entraînées par un courant rapide d'hydrogène sur du nickel à 36o° se changent totalement en dihenzyle pur, C«H5.GtI^CH=.C8H' (qui fond à 5 2"). Alcool leriiaire. — Le triphéiiylcarbinol est facilement obtenu par con- densation du benzoate d'éthyle avec le bromure de phénylmagnésium (il fond à 159° et bout sans décomposition au-dessus de 36o°). Sa réduction directe en triphénylméthane a été assez difticilement réalisée par les diverses méthodes qui ont été appliquées. On a opéré fréquemment en faisant agir sur le carbinol dissous dans l'acide acétique cristallisable, divers réducteurs, acide iodhydrique (Tchitchibabine), acide phosphoreux [Fosse (')], trioxyméthylène [Garcia Banus {') |. Acree a employé l'étain et l'acide chlorhydrique (^). KaulTmann et Grombach ont indiqué l'action (') Paul Sahatieh el M. Mlhat, Comptes rendus, t. 138, i9i4i P- ^34. (-) Zincke, Ann. Chem. Phar-in., t. GLXI, 1872, p. 98. (•^) FossK, liull. Soc. c/iim., 4' série, t, VII, 1910, p. 233. (*) Garcia Ba.nls, A/in. Soc. esp. Fi. et Ch., t. XI, 1918, p. 899. ( ')- AcREK, fier. chem. Ges., l. X\\\ II. 1904, p. 619. •764 ACADÉMIE DES SCIENCES. de l'alcool en présence de chlorure de zinc ( ' ), et une modification de ce procédé a été proposée par Schmidlin et Garcia Banus, qui font agir l'alcool éthylique sur la solution sulfurique du triphénylcarbinol; il y a production d'aldéhyde et d'hydrogène naissant qui réduit le carbinol (-). L'hydrogénation directe sur le nickel réalise facilement la transformation. Sur le nickel maintenu vers 400", on dirige les vapeurs du triphényl- carbinol (véhiculé dans un excès de benzène) au moyen d'un courant rapide d'hydrogène. On condense des cristaux fondant à gS" et constitués par du triphénvlméthane pur. PHYSIOLOGIE. — L'accoutumance héréditaire aux toxiques, dans les organismes inférieurs {ferment lactique). Note de M. Charles Richet. Pour apprécier rapidement et exactement les influences qui peuvent modifier l'activité cellulaire, le ferment lactique est évidemment l'orga- nisme de choix. En effet il est évident que le degré de l'acidité de la liqueur, si facile à mesurer, mesure le degré d'activité (ou de la vitalité) du ferment. J'ai cherché à savoir par cette méthode extrêmement simple comment le ferment lactique s'accoutume à vivre dans des milieux non habituels (c'est-à-dire dans du lait additionné de tels ou tels corps toxiques); ce qui conduit à étudier l'influence de l'hérédité sur la résistance aux toxiques. Autrement dit, et pour préciser, un ferment lactique cjui a proliféré, par cultures successives, pendant quelques jours sur du lait additionné d'arsé- niate de potasse, s'est-il habitué à l'arséniate de potasse? Voici comment j'ai expérimenté, pour connaître avec précision, et par des chiffres, le degré de cette accoutumance. Le liquide fermentescible était du lait de vache additionné de son volume d'eau distillée et exactement neutralisé par quelques gouttes d'une solution potassique. Appelons N cette liqueur lactée normale, et A cette même liqueur contenant une quantité A d'arsenic. Un ferment lactique très pur était cultivé pendant quelques jours sur le liquide normal N, par ensemen- cements successifs de N à N, et le même ferment sur le liquide arsenical A, par ensemencements successifs de A à A. Au bout de quelques jours, pour savoir si le ferment primitif s'était suffi- (') IvAiiFFMANN el Grumbach, Ber. clieni. Ges., t. XX.WIII, 1905, p. 2702. ('^) Schmidlin et Garcia Banus, lier, c/iem. Ges., i. XL\, igia, p. 3i88. SÉANCE DU l6 MARS 191/4. 765 samment différencié en ferment jN et en ferment A, j'ensemençais avec le ferment î\ 10'°'' de liquide lacté contenant 0,0; — ; A; 2A d'arséniate de potasse; et de même parallèlement d'autres tubes identiques étaient ense- mencés avec le ferment A. On pouvait donc comparer le croit de ces deux variétés d'un ferment ayant même commune origine, mais dont l'une avait poussé toujours sur N ; l'autre toujours sur A. Le dosage de l'acidité était fait par une solution de KOH à 2 pour 1000, avec la phénolphtaléine comme indicateur, après 16 heures et 22 heures de fermentation. La même opération était répétée alors pendant plusieurs jours, parfois pendant plusieurs semaines de suite; les ensemencements étant toujours faits d'une part par le ferment N (ayant toujours poussé sur N), d'autre part, parle ferment A (ayant toujours poussé sur A). '■ En pareil cas les chiffres absolus n'ont pas grande valeur. Ce qui importe, f c'est de faire une comparaison rationnelle entre le croit du ferment N et le croît du ferment A. Pour cela, il faut comparer leurs croits dans les liquides fermentescibles identiques, et alors nous supposerons, pour simplifier, que le croit du ferment N est toujours égal à 100. Le chiffre donné alors par l'acidité du ferment A, rapporté au chiffre d'acidité du feiment N, dans le même liquide, sera le rapport de Vaclivilè fonclio miellé des deux ferments. A Soit par exemple la teneur en arséniate de potasse de 0,0; — ; A; 2A: on aura, je suppose, comme acidité après fermentation (et je prends des exemples schématiques") : livaluation 111 centimètres cubes (le la soluli(jn potassique. Rapport Quantité d'arséniate — ■ 1 ^ — .^ d'activité fonctionnelle de potasse pour 100. Ferment N. Ferment .\. (N = 100). 0,00 ( \) 10 20 80 \ — 20 2 1 lOD 2 .\ 1 5 18 1 20 2 A 10 16 160 Ce qui veut dire que, lorsque le ferment normal ensemencé sur du lait contenant 2 A d'arsenic donne 100, le ferment arsenical cultivé (succes- sivement) sur A, et ensemencé sur 2 A, a donné 160 d'acidité. Les jours suivants, parfois pendant 3o jours et même davantage, tou- jours le ferment cultivé sur A était repris pour servir aux ensemencements successifs. 766 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans les expériences qui vont suivie, j'appellerai A les concentrations de la substance anormale ajoutée à la liqueur lactée, et dans lesquelles a végété le ferment servant aux ensemencements successifs. D'ailleurs je ne donnerai pas, hrevùatis causa, les chiffres d'acidité absolus, mais seulement les chiffres indiquant le rapport d'activité des deux , ■ .\ ferments comparativement étudiés, c'est-à-dire ^• En procédant ainsi, on peut constater une loi fondamentale qui se for- mulera de la façon suivante : Un ferment qui a vécu clans un milieu additionné d'une substance diffé- rente de son milieu normal, s^ habitue en quelques jours à cette substance, de sorte que, dans les liqueurs additionnées de cette substance anormale, il pousse plus intensivement que le ferment non habitué. 1° Arséniate de potasse pour 100 ( neutralisé). Uiipporl (ra( tivilr. (N) 0,00 91 0, i5 i3o o,3i i42 0,62 198 1 . 25 2^0 (Moyenne de i4 jours : 4oi expériences.) Cela signifie que le ferment arsenical, ayant poussé depuis quelques jours sur du lait contenant 0^,31 pour 100 d'arséniate de potasse, a donné 91 d'acide lactique dans du lait pur, tandis que, dans du lait pur, le ferment normal a donné 100 d'acide lactique; mais, d'autre part, que ce même ferment arsenical a donné i3o sur du lait additionné de 0^,11 pour 100 d'arséniate de potasse, tandis que le ferment normal poussant sur ce même lait arsenical n'a donné que 100. Cette loi de L'accoutumance héréditaire est générale; et je l'ai vérifiée pour maintes autres substances. 2" Phosphate de potasse (neutralisé). liapport ilaclivitr. ( N ) o , 00 91 0,[\:t 10a o , 90 1 1 .5 (A) 1,80 166 3,70 227 7,5o a6i (Moyenne de 26 jours : io4 expériences.) SÉANCE DU 16 MARS I9l4- 7^7 Ensemencement avec du ferment ayant végété depuis 10 jours sur du lait contenant 1*5,8 pour 100 de PO'K-H. 3° Séléniate de K. Rapport (l'activilé. (N) ofoo 85 (A) 0,75 !25 1 ,00 i54 (Moyenne de 44 jours : 16 expériences.) Ensemencement avec un ferment ayant végété depuis 5 jours sur du lait contenant 0^,75 pour 100 de séléniate de K. 4" Bromure de K. Rapport d'activité. ( N ) G , 00 96 o,o3 io4 0 , 06 111 0,12 111 0, 2.5 110 0,5o 112 I , 00 lia (A) 2,00 116 3 , 00 118 4 , 00 . . 116 •j , 00 119 (Moyenne de 16 jours: 64 expériences.) Ensemencement au bout de 2 semaines de végétation sur du lait contenant 2** pour 100 de KBr. 5° Azotate de K. Rapport d'activité. s (N) 0,00 69 o, 175 106 '(A) 0,385 i33 0,750 198 (Moyenne de 3 jours ; 12 expériences.) Ensemencement au bout de 2 semaines par du ferment ayant poussé sur du lait contenant o''',385 d'AzO^K. 768 ACADÉMIE DES SCIENCES. 6° Azotate de Ihallium. Rapport d'aetivilé. (N) 0,00 74 0,08.") io4 (A) o, 17 106 (Moyenne de 6 jours : 24 expériences.) Au bout de 2 jours, ferment ayant poussé sur du lait contenant o'', 17 d'azotate de Tl. 7° Sulfate de cuii're. Rapport il'aclivité. (N) 0,00 li4 0,0125 127 (A ) 0,02.')0 l/Jl o,o5oo 195 (Moyenne de 10 jours: 4o expériences.) Au bout de 2 semaines, ferment ayant poussé sur du lait contenant 0^,025 pour 100 de SO^Cu. 8° Chlorure de sodiu/n. Rapport d'activité. (N) o^. 116 (A) i5 127 20 ii3 25 .47 (Moyenne de lojours (?) : 4o expériences.) Au bout de 2 semaines, ferment ayant poussé sur du lait contenant i5 pour 100 de NaCl. 9° Saccharose. Rapport d'aclivilé. (N) 0.0 99 12,5 111 {X) 25,0 132 5o 143 (Moyenne de 9 jours : 36 expériences.) Au bout de 2 semaines, ferment ayant poussé sur du lait contenant 12*^,5 pour 100 de saccharose. SÉANCE DU l() MARS I9l4- 7% Kn réunissant les chiffres observés sur des cultures laites avec diverses substances à des concentrations très différentes, et en prenant les moyennes des moyennes (résultant de plus de loooo dosages) on peut formuler la loi suivante : Soit un ferment lactique poussant, par ensemencements successifs, pendant plusieurs jours, dans du lait soit normal, soit additionné d^unc suhstance étrangère, à la dose de A pur litre. Le ferment qui a poussé sur du lait pur donnant loo, le ferment qui a poussé sur du lait additionné de A donnera, toutes conditions égales d 'ailleurs : Sur lait pur 85 - Sur lail additionné de — i lo • 2 Sur lait additionné de A i5o Sur lait additionné de 2 A 190 Donc le ferment qui a poussé sur A s'est différencié du ferment qui a poussé sur du lait pur, et est devenu plus résistant ci l'action toxique de A. Je ne puis entrer ici dans le détail des faits multiples que révèlent ces diverses expériences. Je me contenterai de signaler les points suivants : i" L'accoutumance à la substance anormale est variable, selon la nature de cette substance. Parmi les corps que j'ai étudiés, elle seinble être maxi- male pour l'arsenic. Dans le cas de l'arsenic elle est parfois si profonde que le ferment très habitué à l'arséniate de potasse ne pousse presque plus sur du lait normal. 2" L'accoutumance s'établit très rapidement. Déjà au bout de a't heures de fermentation elle se manifeste : mais le plus souvent il faut '1, 5 ou même 8 jours pour qu'elle atteigne son maximum, lequel, même après une plus longue série de fermentations sur le même milieu, ne sera pas dépassé. 3" Le maximum d'accoutumance, traduit par un maximum du rapport d'activité, est variable selon la concentration de la substance anormale dans lequel on a mis le ferment qui sert à l'ensemencement. Si la conceniration est trop faible, le rapport d'activité est faible. Si la conceniration est trop forte, le ferment pousse mal et se développe également mal dans tous les laits, toxiques ou non. 4° Chaque fois qu'on change la concentration de la substance anormale dans le liquide sur lequel végète le ferment qui ensemence, il se fait une nouvelle accoutumance qui met plusieurs jours à s'établir, de sorte qu'il C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 11.) 99 770 ACADÉMIE UES SCIENCES. y a accoutumance non seulement pour la substance (inorniale, mais encore pour le degré de concentration de cette substance. 5° Le ferment adapté à une substance anormale reprend très vite, quand il est remis sur du lait normal, ses propriétés ordinaires (en 2/4 heures le plus souvent), de sorte que je n'ai pas réussi encore à créer une variété, adaptée au poison, qui fût stable. Il est impossible de ne pas remarquer que cette plasticité (héréditaire) de la cellule vivante et son adaptation, son accoutumance au milieu anormal qu'on lui a imposé est un des phénomènes les plus réguliers et les plus singuliei's de la Biologie. Nulle part peut-être on ne la verra s'exercer avec plus de rapidité et d'intensité que dans ces cultures de ferment in vitro, qui en 24 ou 48 heures ont déjà modifié profondément leurs réactions bio- logiques, et les transmettent à leur descendance. L'extrême plasticité des organismes microbiens permet de comprendre nettement combien, en modifiant leurs milieux de culture, on peut modifier leur activité et leurs réactions. PARASITOLOGIE. — Infection de la souris au moyen des Flagellés de la puce du rat, par la voie digestiçe. Note de MM. A. Laveran et G. Franciiim. • Dans une Note antérieure, nous avons montré que des rats et des souris placés dans un cristallisoir servant à l'élevage de puces de rat {Ceratophyllus fasciatus), parasitées dans une forte proportion par Heipetomonas Patloni, pouvaient s'infecter comme lorsqu'on leur inoculait les flagellés de la puce dans le péritoine ('); au sujet du mode d'infection, nous avons dit qu'il y aurait lieu de rechercher si les piqûres des puces servaient de porte d'entiée aux parasites ou si l'infection se produisait par la voie digestive. 11 résulte des recherches de Slrickland, de NôUer, de Wenyon, de Minchin et Thom- son, que les rats sont infectés de Trypanosoma Lewisi principalement par les puces, et que l'infection a lieu par la voie digestive, soit que les rais mangent les puces, soit qu'ils avalent, en se léchant, les fèces des puces contenant des trypanosomes; il était donc indiqué de rechercher si l'infec- tion des rats et des souris par les flagellés des puces se produisait dans les mêmes conditions. Pour résoudre cette question, nous avons institué l'expérience suivante : (') A. Lavekan et G. Franchini, Comptes rendus, 16 février i9i4' SÉANCE DU l6 MARS I9l4- 7?! des souris blanches, neuves, sont mises à la diète; au bout de 24 heures, on leur donne un peu de pain mouillé dans lequel on a incorporé de nom- breuses puces de rat, fortement parasitées par H. Paltoni ('), après les avoir noyées; les souris mangent avec avidité le pain et les puces; on pro- cède les jours suivants à l'examen du sang. 4 souris blanches adultes qui avaient mangé, à deux, ou trois reprises, des puces parasitées par //. Pattoni se sont infectées; nous résumons leurs observations : 1° Une souris blanche, adulte, mange à trois reprises, les 10, 20 février et 2 mars 191/I, des puces de rat (i5o puces environ en tout). Le 2 mars, l'examen du sang révèle l'existence de parasites non rares: petits éléments endoglobulaires, avec noyau, sans centrosome; éléments leislimaniformes un peu plus gros que les précédents, endoglobulaires ou libres; pas d'éléments flagellés. Les 5 et 9 mars, l'examen du sang est négatif. Le 12 mars, la souris est malade, elle se met en boule, le poil hérissé, et mange peu; on la sacrifie; elle pèse 22S; la rate qui est augmentée de \oIume pèse i2''i?. Dans les frottis du foie et de la rate, on trouve des parasites mononucléés, endoglobulaires ou libres, et des éléments leishmaniformes assez rares. 2° Une souris blanche, adulte, fait, dans les mêmes conditions que la souris n° 1, trois repas infectants, et aux mêmes dates. Des examens du sang faits les 16 février, 2 et 5 mars 1914 sont négatifs. Le 9 mars, l'examen du sang révèle l'existence de para- sites endoglobulaires très rares. — 10 mars, petits parasites mononucléés endoglobu- laires et éléments leishmaniformes rares. — i3 mars, petits parasites endoglobulaires très rares. — i3 mars, la souris est en bon état. 3° Une souris blanche, adulte, mange en deux fois, les 17 et 19 février I9i4i i5o puces de rat environ. — Les examens du sang faits les 3, 7 et 10 mars sont néga- tifs. — i3 mars, l'examen du sang révèle l'existence de petits parasites endoglobu- laires, très rares. — i5 mars, la souris est en bon état. 4° Une souris blanche, adulte, fait, les 17 et 19 février 1914, deux repas infectants dans les mêmes conditions que la souris n° 3. — Les 3 et 7 mars, examens du sang négatifs. — 10 mars, petits parasites endoglobulaires rares. — i3 mars, parasites endoglobulaires non rares. — i5 mars, la souris est en bon état. Le sang de la souris n" 1, inoculé à trois souris, s'est montré infectant. 5° Une souris blanche, adulte, reçoit, le 3 mars i9i4i dans le péritoine, quelques gouttes du sang de la souris n° I. — 7 mars, l'examen du sang révèle l'existence de petits parasites endoglobulaires et d'éléments libres leishmaniformes. — 9 et 12 mars, l'examen du sang donne les mêmes résultats. — 14 mars, la souris, qui paraît malade, est sacrifiée; elle pèse 22»; la rate, hypertrophiée, pèse 19"^*. Parasites non rares dans la rate et dans la moelle osseuse, rares dans le foie. 6° et 7°. Deux très jeunes souris, du poids de 3?, sont inoculées le 3 mars 1914, dans le péritoine, avec quelques gouttes du sang de la souris n" l. L'une des souris meurt le (') Puces parasitées dans la proportion de i sur 2. 772 ACADEMIE DES SCIENCES. 7 mars; elle pèse 5s; la raie pèse 5'ô. On trouve des parasites non rares dans la raie; très rares dans le foie et dans la moelle osseuse. L'autre souris montre aux examens du sang faits les 7, 9 et i3 mars, des parasites endoglobulaires ou libres, rares; elle est en bon état le i5 mars. Les souris auxquelles nous avons fait manger des puces de rat, parasitées par H. PalLoni, se sont infectées 4 fois sur 4 ; nous nous croyons donc en droit de conclure qu'ici, comme dans les infections du rat par le Trypanosoma Lewisi, le tube digestif est, sinon l'unique voie, au moins la voie principale de pénétration des parasites. Celte conclusion est en rapport avec le fait que les flagellés de la puce du rat se rencontrent presque exclusivement dans l'intestin postérieur de la puce (') et que leur régurgitation parle proboscide est difficile à coinprendre. Les parasites ont été vus, dans le sang des souris, i5 à 20 jours après les repas infectants sous les aspects que nous avons signalés antérieurement : petits éléments, inclus dans des bématies, montrant, après coloration au Giemsa, un noyau sans centrosome ; éléments plus gros, endoglobulaires ou libres, montrant, comme les Leishmania^ un noyau el un centrosome. Après une première poussée, pendant laquelle les parasites ne sont pas rares dans le sang, il arrive que les parasites disparaissent plus ou moins complè- tement du sang périphérique; si les animaux meurent alors ou si on les sacrifie, on trouve des éléments parasitaires mononucléés ou leishmani- formes dans la rate et dans le foie (souris n° 1). Chez les souris inoculées dans le péritoine avec le sang des souris infec- tées, la période d'incubation est seulement de 4 jours, beaucoup plus courte, par conséquent, que chez les souris infectées par la voie digestive. Nous avons réussi également à infecter des souris en leur faisant avaler des flagellés de mélophages (CritJn'dia metophagi). ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les réseaux el les congruences asymptotiques. Note de M. C Guichaku. Si les coordonnées a,, x.,, . . ., .r„ d'un point M sont des fonctions u et {>, solution d'une équation de la forme , . ô-x . dx „ O.v a4- SÉANCE DU l6 MARS 1914. Démonslration . — On a :8i < (/ni--i^=v^ ou et par suite |rt"|"<|«„|"M - < —> Doncy(a) = «,, -4- «,.r H- a.^œ' -h- . . .-f- f'„ '" -l- . . . est, en effet, une fonc- tion entière de genre fini. Or, en posant ,.?-' p-i ou y — ri j- rt„ + «I A' + . . . + <7„ j"" =: e.sx+.c,+...-r-.<,,_,i-?-' „^ I I I , _. I e' "•■■ •/ = 1 ' n quelle que soit la valeur de «, et en utilisant un théorème connu de M. Hadamard, on achève facilement la démonstration de l'énoncé, à savoir que le genre ne peut dépasser le nombre p. L'extension au cas de p non entipr est immédiate. 2. Ce théorème 1 contient quelques résultats obtenus par Laguerre et MM. Pétrovitch etP()lya('). Par exemple, toutes les racines Xg^_„ étant réelles, on trouve que la somme a — n .-1 I M^m .f-, ,, ^m JCri a\ — -ii/aa. reste boi'née pour chaque valeur de n. 3. Théorème 1. — « Si Ton a Zj — — I . 1936,26 I 20i3,88 2 .962,8', I '934,2. 7 201 1 ,54 1 1960,61 . 1932,4. I 2008, 24 5 1958,58 . .930,20 2 2000,78 5 1956,58 2 .929,06 I 1996,44 3 1955,04 4 .927,86 I 1994,67 4 '9'53,99 1 •926,97 1 '992,92 1953,06 1 1922,64 3 1988,85 1902, 3o 3 .918,44 r 1986,38 1951, 3i 2 1916,98 1 .984,. 6 1950,09 1 .910, .6 1 .983,24 1949,3. 1 1907,85 I 1 980 , 62 1946,00 1 1900,83 I 1979,32 '944,43 1 1895,47 I 1978, 18 1943,46 I 1881,92 3 1976,20 a 1941,64 1 .872,44 3 .974,13 6 1940,52 n88 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Sur les diljférents spectres du mercure^ du cadmium et du zinc. Noie de M. .1. de Kowai.ski, présentée par M. K. Bouly. Il csl établi qu'en changeant les conditions électriques des décharges, on obtient, avec les mêmes éléments, des spectres différents. Certains de ces spectres, comme par exemple le spectre de bandes du zinc, sont très diffi- ciles à reproduire et par le fait même peu connus. Je voudrais signaler dans cette Note une méthode qui m'a permis d'ob- server tous les spectres connus du mercure, du cadmium et du zinc et même d'en trouver un dont la richesse en lignes est bien supérieure à celle des spectres définis antérieurement. La méthode consiste à produire une décharge lumineuse sans électrodes dans la vapeur de ces métaux. On obtient alors, sans changer les conditions des décharges électriques et en ne faisant varier que la densité de la vapeur, des spectres très différents. Une boule en quartz bien transparent est reliée à une petite ampoule dans laquelle on a introduit, par distillation successive, quelques giammes du métal à étudier. Si l'on maintient la boule à une température assez élevée, on obtient dans celle-ci, en faisant varier la température de l'am- poule, des pressions différentes de la vapeur métallique, pressions corres- pondant aux tensions de la vapeur saturée à ces diverses températures. La boule de quartz est entourée par quelques spires en cuivre dans lesquelles on produit un courant de haute fréquence. Les phénomènes qui prennent naissance ont le même caractère dans les vapeurs des divers métaux étu- diés, mercure, cadmium etzinc. Lorsque la pression est relalivementélevée (au-dessus de lo"""), il se produit de temps en temps dans la vapeur une décharge isolée, ayant la forme d'une bande très mince, décharge qu'on doit attribuer plutôt aux actions électrostatiques du champ qu'aux actions électromagnétiques. Ces décharges sont d'un veit très brillant dans le mer- cure, bleu vert dans le zinc et bleu foncé dans le cadmium. En abaissant la pression, on observe une lueur de la même couleur; elle remplit toute la boule et l'on voit en même temps une déchaige annulaire se former par suite de l'action électromagnétique du courant. La luminosité du phénomène est faible, mais suffisante pour en étudier le spectre. Celui-ci consiste en un fond continu très faible pour le cadmium, plus fort pour le zinc et relalivement fort pour le mercure. Sur ce fond continu se détachent d'une manière très fine, mais très brilla nie, les lignes ultimes de ces métaux d'après la classincation de M. de Oriimoiil. Celles-ci iTapiia- raissent pas toutes en même temps avec rabaissement de la pression. Ainsi, pour une SÉANCE DU l6 MARS I9l4- 7^9 pression au-dessus de 3"'"', on n'observe dans le mercure que la ligne S^Sl't' el dans le cadmium la raie 5o8l^l^. En aliaissanl la température du récipient, on voit progres- sivement apparaître les autres raies ultimes. La décharge annulaire s'accentue, devient de plus en plus brillante et l'on aperçoit tout à coup, à côté des raies principales du métal el dans une partie de l'anneau lumineux, un magnifique spectre de bandes. Ce dernier ne se maintient qu'entre de petites limites de la pression. I.a dtcliarge devient très brillante, très riche en rayons ultraviolets, l'anneau lumineux s'élargit dans la boule. . Ce phénomène qui, pour le nieicui-e, correspond à une pression au- dessous de o'"™,2 est caractérisé par un spectre très riche en lignes. On y trouve des lignes nouvelles très fortes qui ne peuvent être attribuées à des impuretés. Je me propose de publier sous peu les mesures relatives à ces spectres. Si l'on continue d'abaisser la pression, la décliargc lumineuse s'aflaiblit et disparait complètement. MM. Landau et Pivvnikiewicz, ayant observé dans la vapeur de mercure, à une pression relativement grande, une luminescence verte sous l'action des rayons X, je me suis demandé si, dans les mêmes conditions, la vapeur de zinc et de cadmium sont luminescentes. L'expérience a confirmé m^ supposition : la vapeur de cadmium s'illumine en bleu foncé, la vapeur de zinc prend une teinte bl.euâtre sous Taclion des rayons X. Ces vapeurs métalliques deviennent fluorescentes dans ce cas, lorsque leur densité est environ égale à celle qui permet d'obtenir, sous l'action d'un champ électromagnétique, une émission de lumière à spectre continu. CHIMIE PHYSIQUE. — Le propane pur ; poids du litre normal. Note de M. .Iea.\ Timmermans, présentée par M. G. Lemoine. Malgré son importance théorique, le propane n'a encore été l'objet que d'un petit nombre de recherches pbysico-chimiques; seuls Olszevvski, Hainlen et récemment P. Lebeau (') ont déterminé quelques-unes de ses constantes. Pour combler celte lacune, j'ai repris l'étude du propane pur. Préparation et purification du gaz. — Le propane a été obtenu en grandes quantités et à l'état de pureté par deux méthodes diflércnlcs : a. La méthode de Lebeau {loc. cit.) : ilC^W -h 4iNa NtP = 41 Na + C* H" i\H- + O \\\ (') Olszf.vvski, liiill. iiilfin. Acad. cic.-i Sciences de Cravovie, 1S89. — IIaim.kn, lAeblg's Annalen der Chenue, t. 282, iSgô.p. i!\'). — Lebiîah, Comptes rendus, t. IW, igoS, p. 10/42 et 1454. 790 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le gaz est purifié par passage dans l'acide sulfurique Goncentré, le brome, une solution concentrée de potasse, l'acide sulfurique pur additionné d'anhydride vanadique ('), et l'anhydride phosphorique; puis il est soumis à des distillations fractionnées répétées; on parvient à éliminer ainsi les diverses impuretés qui pourraient être présentes (hydro- gène, air, propylène, ammoniaque, propylamine, hexane, iodure de propyle normal et vapeur d'eau). b. La méthode de Frankland et Kolbe, modifié par Slahrfoss (°) : G'H^CN + 2Na = CN.Na + CN.CHNa.C^Hs + C^H*. Cette seconde méthode fournit directement un gaz déjà 1res pur qui ne doit plus être soumis qu'à quelques distillations fractionnées. Poids du litre normal du propane gazeux. — La pureté et l'identité des échantillons de gaz préparés par les deux méthodes ont été constatées par la concordance de leur densité à l'état gazeux. Le poids du litre normal a été déterminé par la méthode du ballon, avec remplissage simultané de trois récipients; les pressions de fermeture des ballons étaient voisines de 760""", ce qui dispense de toute correction de compressibilité; les sept séries de mesures ont été effectuées selon les méthodes en usage au Laboratoire de Chimie physique de l'Université de Genève, avec de petites variantes qui seront décrites dans uu Mémoire détaillé. En voici les résultats, toutes corrections faites : a. — Gaz préparé par la mélhode de Lebeau. Capacité des ballons. Numéros de la série. 564"', 88. 4.>î"'',77. 351'"', !ll. Moj-enne de la série. i 2,02021 2,01928 2,017/54 2,01898 2 (2,02287) 2,01807 2,01970 2,01888 3... 2,02070 2,019/40 (2,022."l8) 2,O2O05 k 2,01864 2,02110 2,0212.5 2,02o33 Moyenne pai balldii. 2,01978 2,oi94G 2,01900 3,019.52 h. — Gaz préparé par la inclhoclc de l'^rankland et Kolbe. o 2,01809 (2,oi58o) 2,02127 2,01968 () 2,01807 2,02161 2,01947 2,01972 7 2,01928 2,01933 (2,02352) 2,01980 iVloyeniie pail)allon. 2,01848 2,02047 2,02087 2,oig5g (') Sur ce réactif d'alisoi plion du propylène, \oir !■'. Lkiii.ai el .\, I>aiiii:ns. Hitll. Soc. chiinique de France., [\' série, I. XIII, 1918, p. 56i. (-) Journal de Chimie physique., t. X, 1912, p. 497- SÉANCE DU l6 MARS I9l4- 791 Si l'on élimine les quatre valeurs placées entre parenthèses qui dévient notablement des autres, l'ensemble des mesures fournit comme valeur moyenne du poids du litre normal : a. Pour les dix mesures faites avec le gaz préparé par la première méthode : 2,01952. b. Pour les sept mesures faites avec le gaz préparé par la seconde méthode : 2,01959. Moyenne générale des deux séries : 2,01956. Moyenne générale des dix-sept observations : 2,01955. La concordance des valeurs individuelles est moins bonne ici que pour d'autres gaz étudiés à Genève, puisque les écarts atteignent l'ordre du j^ ; mais elle est du même ordre que celle obtenue par MM. Baume et Perrot, au cours de leur étude des densités du méthane et de l'élhane ; pour le premier, l'écart maximum autour de la moyenne est de -j^, ; pour le second, de ^. Dans le cas des hydrocarbures saturés de la série grasse, il paraît donc intervenir une cause d'erreur particulière à ces gaz, peut-être leur grande solubilité dans la graisse des robinets. Néanmoins, les moyennes des deux séries sont très concordantes, et l'on peut adopter comme poids du litre normal de propane la valeur : 2,0196. L'étude d'autres constantes du propane pur est commencée au laboratoire de M. le professeur Ph.-A. Guye. PHYSICO-CHIMIE. — Mesure absolue de coefficients d'adsorption. Note de M. J. Iîakceli.v, présentée par M. J. Yiolle. Les expérimentateurs, qui ont étudié l'adsorption d'un corps dissous par un solide, ont en général employé, comme corps adsorbants des précipités, du charbon, de l'amidon, bref des corps spongieux de surface grande mais inconnue. La nature physique de ces corps étant d'ailleurs souvent mal connue, il n'est pas certain (ju'on ail uniquement affaire dans ces expé- riences à un phénomène d'adsorption par la surface du corps. Les expé- riences pour être comparatives doivent être faites sur diverses portions d'un même précipité. Les nombres trouvés ne peuvent pas être rapportés à l'unité d'aire de la substance adsorbante. J'ai pensé qu'il était intéressant de faire des expériences d'adsorption sur des surfaces parfaitement définies, de grandeur connue et chimiquement 792 ACADÉMIE DES SCIENCES. iiiallérahles. Le solide choisi a été le verre; il a élé employé en général sous forme de lames. J'ai commencé par étudier l'adsorption de matières colorantes. Un volume mesuré de s-olulion de matière colorante de concentration connue était mis en contact avec des lames de verre. La solution devenait alors moins concentrée et un dosage au colorimètre permet de connaître la quantité de matière adsorbée. L'aire des lames étant connue, on obtient ainsi la quantité de matière adsorbée par centimètre carré. Comme contrôle de celte expérience, j'ai mesuré directement la quantité de matière adsorbée par les lames. Des lamelles d'épaisseur connue, préalablement lavées dans la solution, sont em- pilées au sein même de la solution dans le godet du colorimètre. Une comparaison, faite avec une solution de titre connu, fait connaître la quantité de matière colorante traversée par le rajon lumineux, donc la quantité de matière déposée sur les lames. La concordance entre les nombres trouvés par les deux méthodes a été excellente. L'expérience a été répétée avec des solutions de concentrations diverses; les résultats sont les suivants : Concentration de la solution en giammes par centimètre cube lO^" 5.io~''' lo"'' 5.io""^ Quantité adsorbée en grammes par centi- mètre carré 2.10"* 8,7.10-'' r^io * 4o.io~* Un grand nombre de matières colorantes ont donné des résultats ana- logues; quelques-unes cependant n'ont présenté aucune adsorption appré- ciable. Des expériences ont été faites avec des grains microscopiques de grandeur connue, de gomme gutte, préparés par la méthode de centrifugation indiquée par M. Perrin. Les valeurs de l'adsorption sont du même ordre de grandeur. La nature des solutions de matière colorante étant sujette à discussion, j'ai opéré ensuite sur des solutions de chlorure de sodium. Les dosages étaient effectués avec un néphélomèlre, construit suivant les indications de Kichards. La quantité de chlorure de sodium adsorbé par une surface de verre est de i/|.io"* g par centimètre carré lorsque la concentration de la solution est de 5'"°, 85 par litre (,„'„„,, normale). La même expérience répétée avec d'autres s Is a donné des résultats analogues. Des expériences en voie d'exécution sont poursuivies avec des bulles d'air et des gouttes de mercure dans le i)ut de vèrilicr une formule de Gibbs, encore douteuse malgré les expériences déjà faites dans ce but par divers expérimentateurs. SÉANCE DU l6 MARS I914. 79"^ CHIMIE PHYSIQUE. — SusceplibiUté magnétique de quelques alliages faiblement magnétiques. Note (') de M. Eugène-Louis Dupuv, présentée par M. Henry Le Chatelier. Nous avons étudié la variation de la susceptibilité magnétique d'alliages de métaux faiblement magnétiques en fonction de leur composition et de leur structure. Peu de recherches analogues ont été effectuées jusqu'ici. Citons seulement les travaux de MM. Weiss, Honda et Sone, Guesolto et Binghinelto, Leroux. Les mesures ont été efléctuées suivant la méthode de Faraday. L'échan- tillon, suspendu à un pendule de translation, était placé entre les pôles d'un fort électro-aimant, la compensation de l'action exercée par le champ étant obtenue au moyen d'un dispositif électromagnétique analogue à celui décrit par P. Weiss et Focx (-). Résultats obtenus. — 1° Système antimoine-argent (fig. 1). — Les madères pre- mières utilisées furent de l'argent provenant delà réduction du chlorure et de l'antimoine purifié par plusieurs précipitations à l'état d'oxychlorure el réduction par le charbon. 06 oB ^^ , / \ T -<^ ~>- • ^v I f^g 20 40 60 Fis. I. 80 7, Sb Le diagramme obtenu présente trois points anguleux correspondant respectivement au composé défini Ag^Sb el aux deux solutions solides saturées de ce composé dans l'argent et dans l'antimoine. Cette dernière solution, à peine indiquée par Petrenko (') sur son diagramme thermique, est mise ici nettement en évidence. (') Présentée dans la séance du 9 mars 191/4- (^) Journal de Physique, t. I, rgii, p. 284. (^) Zeit. fiir anorg. C/i., t. L, 1906, p. l'io. C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N- 11.) 102 794 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES. ■2" Syslèine plotnb-clain {fig. 2). — I^es résultais (|ue nous avons obtenus sont sensiblement analogues à ceux que viennent de publier Honda et Sone ( ' ). La solution solide d'étain dans le plomb est bien indiquée. Notre diaaiis un creuset de Rose, en or, en opérant dans le gaz carbonique, je fais agir l'acide niélaphospliorique fondu soit sur le fer métallique (') soit sur un de ses composés au minimum, tel que le chlorure ou l'oxalate; on ne doit en aucun cas employer le sulfate ferreux ou le sel de Molir, l'acide sulfuiique agissant ici comme oxydant pour donner du métaphosphate ferrique. On opère absolument comme il a été indiqué ('-) pour le métaphosphate de molybdène. On peut éviter toute espèce de mousse, toujours très abondante dans ces prépara- tions, en prenant comme sel ferreux le phosphate obtenu ainsi qu'il suit : on précipite un sel ferreux par le phosphate de soude, on lave el l'on sèche à l'air sans précaution, puis on réduit par l'hydrogène le phosphate bleu en chauffant au rouge très sombre jusqu'à teinte uniformément blanche. Les meilleures proportions à employer sont environ l\ parties d'acide niéta pour 1 de phosphate. Dans toutes ces préparations, si l'on emploie trop peu d'acide ]diosphorique et surtout si l'on chauffe trop fort, on n'obtient que des verres pratiquement insolubles dans l'eau et les acides. Avec trop d'acide on peut n'obtenir que de-^ produits solubles dans l'eau. La tem|)éralure finale n'a pas besoin d'être très élevée, car on peut à la ligueur opérer dans une cornue en verre vert, ce qui donne du reste un pioduit très impur. Le métaphosphate ferreux (PO^)-Fe (') se présente sous forme d'une poudre blanche, très légèrement verdâtre en grande masse, toujours ^mal cristallisée, agissant sur la lumière polarisée. Il est insoluble dans les acides chlorhydrique et azotique, même concentrés et chauds. L'acide sulfurique l'attaque très facilement au-dessous de sa température d'ébuUition avec dégagement d'anhydride sulfureux. Métaphosphate chromeux. — Tous mes essais pour préparer ce corps ont abouti à l'obtention du métaphosphate chromique(PO^)'Cr d'Hautefeuille et Margottet. Le phosphate chromeux obtenu, soit avec le chrome métal- lique, soit avec le chlorure chromeux, est en effet oxydé par l'eau de l'acide métaphosphorique avec dégagement d'hydrogène, et ce d'autant plus faci- lement que la température est plus haute : 5^ de CrCl" et iS^ de PO'H ont dégagé 12""" de H en 24 heures à 5o° et 72""' à 100"; à 35o°, le dégagement (') Avec Fe comme avec Cr l'attaque est beaucoup plus facile en employant l'acide orlho qu'on déshydrate ensuite dans le creuset de l^vose. (') Comptes rendus, t. 158, I9i4> P- 499- (^) Calculé: P-^O'pour 100 — 66,3; FeO = 33,5. Trouvé : p-^0»= 66,4; FeO^SS,;. 79^ ACADÉMIE DES SCIENCES. d'hydrogène est très rapide. Celle propriété bien connue des sels chromeux rend improbable l'obtention d'un métaphosphale chromeux anhydre. BOTANIQUE. — Sur les relations des principaux gejires de Mimusopées entre eux et avec les Sidêroxylées . Note de M. Marcel Dcbard, présentée par M. Gaston Bonnier. Nous avons montré précédemment le parallélisme frappant qui existe entre les Mimusopées et les Sidéroxylées, et nous en avons déduit une classi- fication rationnelle du premier de ces groupes, après avoir comparé la valeur des caractères qu'y fournissent la fleur, le fruit et la graine. Comment, en nous servant de ces résultats, pouvons-nous concevoir les subdivisions génériques des Mimusopées? Le premier fait qui doit fixer notre attention c'est que, dans l'ancien genre MimusopsL,., on a fait rentrer jusqu'à présent des types aussi différents que ceux qui peuplent les genres les plus éloignés de Sidéroxylées, sans tenir compte des caractères fournis par la nature et la disposition des ovules, par la graine et parla caractéris- tique du type floral. Il fallait donc démembrer le genre Mimusops, et nous y sommes arrivé en nous laissant guider par la similitude des caractères dominants à la fois chez ces plantes et chez les Sidéroxylées. Nous nous sommes tout d'abord demandé si ces deux groupes n'auraient point quelque souche commune que la convergence des formes mettrait suffisamment en évidence; pour élaborer une classification parallèle, il était en effet logique de rechercher d'abord les points de contact; par des comparaisons minutieuses, nous avons pu en découvrir deux, qui nous semblent peu discutables. Le premier est répiésenlé du côté des Sidéroxylées par V Ackras Sapola L., du côté des Mimusopées par les Mimusops Griseliachii el Sideroxylon de I-'ierre, tontes formes originaires des Antilles. De part et d'autre, c'est la même organisation florale, traduite ])ar la formule : 3 S -H 3 S' -t- (6 P -I- 6 £,, + j • + 6 F.,, ) + /i C, le nonil)re des carpelles étant assez élevé et le plus souvent de 12, c'est une anatropie peu accentuée de l'ovule se traduisant par l'allongement latéral de la cicatrice séminale, sur plus de la moitié de la hauteur de la graine, c'est enfin la présence connexe d'un albumen abondant et d'une caudicule saillante à l'embryon. Certainement, si les j}Jii/iiiso/is précités ne présentaient point d'appendices dorsaux à leurs pétales, nul n'aurait hésité à en faire des Achras. Celle organisation étant aussi éloignée ([ue possible de celle des Mimusops k fleurs télramères, à ovules complètement anatropes, à graines poitant une cicatrice basilaire, restreinte comme chez les Sideroxylon, il n'y avait pas à hésiter à faire des M. Grisebachii et Sideroxylon la base d'un genre indé])endant SÉANCE DU 16 MARS I9ï4- 797 {Manilluira), puisque Linné lui-même avait séparé dés l'origine les Ichra.s des Sideroayloii. Nous avons été conduil par la suite à élargir un peu ce nouveau genre, en n'alla- clianl<[ue peu d'importance au nombre des carpelles essentiellement variable dans la famille des Sapotacées. Notre genre Manilkara a englobé ainsi un gioupe nombreux d'espèces correspondant à une très large répartition géographique (Antilles, côte Est de l'Amérique du Sud, Asie méridionale. Malaisie, Australie, cotes occidentale et orientale d'Afrique, Madagascar, etc.). Par conséquent, au point de vue de leur extension, les Manilkara correspondent non seulement aux Aciiras, mais encore aux. genres voisins: Planchonella (indo-malais et australien ) et i^//'c^o/)/io/^? (américain). A coté du genre Manilkara est venu se placer le Muriea qui en dillére seulement par la fertilité de toutes ses étamines; on n'y compte actuellement que deux espèces et il est intéressant de remarquer que leur origine géographique, Antilles pour l'une. Xatal pour l'autre, peut se mettre en regard de celle de deux groupes importants de formes de Manilkara. Le second point de contact se trouve en Afrique et correspond du côté des Mimu- sops au iM. Kirkii Bail. ; si nous comparons cette espèce au Bulyrosperiniini Parkii parmi les Sidéroxylées, nous sommes frappé de trouver, de part et d'antre, la même formule florale : 4S-(-4S'-l-(8P-t- 8£,,.+s -t- 8 E^,) + 8 G, le même fruit, généralement monosperme, renfermant une graine à cicatrice large, allongée d'un pôle à l'autre, dépourvue d'albumen et renfermanl un embryon à cotylédons épais et à caudicule punctiforme. Malgré l'analogie du type lloral,le M. Kirkii esi encore bien éloigné des \rais Miniusops par les caractères de l'ovule et de la graine; aussi en avons-nous fait le type d'un genre spécial (Vitellariopsis), formant une transition naturelle vejs l'en- semble des Lucuraées à caudicule courte et particulièrement vers les types tétramères {Pouteria. Labalia). A côté du Vitellariopsis se range le genre Northea des Sey- clielles, caractérisé par ses Heurs trimères, ses appendices pétalaires très réduits et formant une transition naturelle aux Liicunia^ par l'intermédiaire des Bakericlla., groupe enliérement africain. Entre les Manilkara et les Vitellariopsis, l'enchaînement se fait par toute une série de formes africaines qui peuvent constituer plusieurs genres autiuiomes. Dans ces conditions, l'ancieji s,6riYe Minitisops diminué de toutes les foiines à ovule atrope ou de faible anatropie, s'est tiouvé considérablement réduit et cesse d'être représenté en Amérique; mais il se trouve alors bien défini par ses ovules analropes insérés vers la base des loges cl par sa graine à cicatrice basilaire. et largement pour- vue d'albumen. Afin de n'y faire rentrer que des espèces du type lloral constant, nous avons encore dû en séparer secondairement un genre Labraniia, contenant des formes trimères de Madagascar, (^uant à l'ancien genre Labourdonnaisia, en raison de la variabilité déconcertante de sa lleur, il a dû conserver son indépendance. quoi(|ue les afiinités trahies par sa graine soient très étroites avec les Miniusops. Kn résumé : i" En nous basant sur le parallélisme étroit des Mimtisopées et des Sidéroxylées, nous avons mis en lumière Tliétérogénéité de Fancien 798 ACADÉMIE DES SCIENCES. genre Mimusops el nous l'avons déniembro en une série de genres homo- logues de certains genres de Sidéroxylées. •->° L'étude morphologique des espèces et la comparaison de leur distri- bution géographique nous ont permis d'en mieux concevoir les affinités et l'enchahiement, soit dans un même groupe, soit d'un groupe à l'autre. 3° Nous avons été conduit à concevoir l'hypothèse de deux souches com- munes aux Sidéroxylées et aux Mimusopées, l'une américaine, l'autre afri- caine. BOTANIQUE. — Sur le chondriome des Basidiomycèles. Note de M. .1. Beauvekie, présentée par M. Gaston Bonnier. Il doit être particulièrement important, dans l'étude de l'action d'un parasite, tel qu'un Champignon, sur son hôte, de rechercher l'influence qu'exerce ce parasite sur l'évolution des mitochondries, puisque celles-ci sont vraisemblablement à l'origine de l'élaboration de la plupart des sécrétions. C'est ainsi que nous avons été amenés, au cours de recherches sur les rouilles, à mettre en œuvre les méthodes mitochondriales, et nous voulons simplement mentionner aujourd'hui l'observation que nous avons été entraînés à faire des caractères du chondriome de deux Basidiomycèles. Ces observations sont assez rares pour qu'il y ail intérêt à les publier ('). Chez Piiccinia mahaceariim, le parasite si répandu des rouilles, nous avons constaté l'existence d'un chondriome dans les divers éléments : stroma sous- hyménial et inlercellulaire el cellules mères des probasides, mais il ne nous a pas été possible de voir ce qui existe dans les probasides adultes. Nous avons donné les caractères de ce chondriome dans une Note récente (") el suivi l'élaboration des corpuscules métachromaliques aux dépens de mito- chondries proprement dites (ces corpuscules y sont particulièrement abon- dants el faciles à reconnaître), enfin nous avons cru pouvoir conclure de ce qui se passe, non seulement chez les Champignons, mais encore dans les (') On sait que Guilliermond, qui a mis en évidence, pour la première fois, l'exis- tence du cliondiioine chez les Cliainpignons, a démontré que les corpuscules métacliro- maliques sont les produits de l'activité des milocliondries. Ce savant a, en même temps, fiyuré el signalé d'une manière très brève, l'existence d'un chondriome dans divers Basidiomycèles el indiqué son rôle dans la sécrétion des corpuscules mélachromatiques. \'oir notamment, Comptes rendus, 9 juin i9i3, et Anatomischer Anzeiger, t. XLIV^ 1913, p. 337-342. (-) Soc. de Biologie, réunion de Nancy, 17 février igi^- SÉANCE DU iG MARS I9l4- 799 gemmules des (liiaminées, qu'il ne parait pas y avoir de relation nécessaire entre la forme primitive des chondriosomes et la nature des produits qu'ils élaborent. La forme des éléments qui renferment le chondriome paraît, par contre, avoir une relation avec l'allure générale de celui-ci. La difficulté de l'observation du chondriome de la probaside adulte, difficulté qui tient à la nature de la membrane, nous a incité à faire des préparations d'un Hyménomycète à consistance molle, et nous avons choisi le Champignon de couche (Psalfiota campestris) que l'on a toujours sous la main. La netteté des résultats nous a décidé à publier un dessin qui mon- trera que les champignons possèdent un chondriome aussi riche que les gemmules des Graminées, par exemple, qui constituent cependant des exemples si remarquables. Les matériaux consistent en lames hyméniales traitées par la méthode de Regaud et débitées en coupes en séries de 2''' d'épaisseur. Les caractères les plus frappants consistent dans la présence de longs chondriocontes dans les basides, la richesse en mitochondries proprement dites de la partie inférieure de l'hyménium et de la zone sous-hyméniale et enfin, dans l'existence, dans le pseudo-parenchyme de la zone sous-hymé- niale, de nombreux chondriocontes très longs et flexueux disposés dans le sens de la longueur des éléments. On retrouve, dans les spores, des chon- driosomes de forme courte et particulièrement localisés autour du noyau. On observe dans les diverses régions, mais cela est particulièrement frappant dans le pseudo-parenchyme, de nombreux chondriocontes envoie d'élaboration. Ces derniers présentent absolument les caractères décrits par Guilliermond, notamment dans les asquesde Peziza, mais il y a ici une différence de localisation. Les chondriocontes se renflent en un point ou quelquefois plusieurs, circonscrivant des vésicules non colorés ; la vésicule adulte n'a plus de trace d'écorce mitochondriale, ni de filament. On remarquera la différence suivante entre le Psalliola et le Puccinia : tandis que dans le premier on trouve, à l'état prédominant, des chon- driocontes actifs, dans le dernier, l'élaboration se fait par des mitochondries proprement dites. Lewitsky a décrit des faits analogues chez un autre Champignon parasite : VA/biigo Bliti ; est-ce là un caractère qu'imprime le parasitisme à l'appareil végétatif du Champignon? Il serait prématuré de l'affirmer. Des coupes d'échantillons fixés par l'alcool permettent de reconnaître l'existence de très nombreux corpuscules métacliromatiques particulière- ment abondants dans la couche sous-hyméniale. Il y en a aussi dans le 8oo ACADEMIE DES SCIENCES. pseudo-parenchyme de la lame, mais ils y sont peu abondants et sont volu- mineux, encore qu'on puisse les y trouver pai'fois aussi à Tétai de Une poussière. 11 y a donc bien concordance entre la localisa lion des corpus- cules métachromaliques et celle des divers chondriosomes; ce que Ton sait déjà de la dépendance de ceux-là, par rapport à ceux-ci, autorise à ^ n -' r W ^ /l ■ - m>: c.e. y^ >!■•:•? Jfe. >^.Z^^.' .^; - '^^ >»*f^ •:■■ /■' C/// ■f B /'/ - 1- i Léi:;eiidc : A, coupe transversale dans une lame liyniéniale de l^salUolu canipeslris ( Cliarnpi^noii de couche); n, no\'au ; m, mitochnndrie; c, cliondrioconte; c. e., cliondrioconte en voie d'éla- boration; s. une spore [nota : les parois sont à peu près invisibles). — B, portion de stroma inlerceilulaire de Puccinia malvacearum : p, paroi d'une cellule de l'Iiole; y:)', paroi du my- célium; «ie, niitochondrie en voie d'élaboration; cm, corpuscule métacliromalique (le reste comme ci-dessus). admettre qu'un certain nombre des cliondriosomes élaborent les corpus- cules métachromaliques, dans le cas du Psalliola que nous décrivons ici. Les faits observés chez le Psalliola confirment la conclusion que nous avions déjà formulée, à savoir : il n'y a pas de relation entre la forme des chondriosomes et la nature des produits élaborés, mais il parait exister une relation entre cette forme et celle des éléments au sein desquels ils se trouvent. INous avons tenu à signaler ce remarquable chondriome d'un Champi- gnon, qu'il est si facile de se procurer, et qui pourrait constituer un exemple classique. SÉANCE DU l6 MARS I9l4- 8oi ANTHROPOLOGIE. — Les lois de la croissance physique pendant l'enfance et l'adolescence. Note de M. G. Kimpflin, présentée par M. Edmond Perrier. Le développement physique des enfants du premier âge a fait l'objet de nombreuses études; mais, touchant l'âge scolaire, la documentation sur le sujet est moins abondante. Ceci nous incite à rapporter les résultats des observations anthropométriques relevées depuis lo ans au collège de Normandie. Le document que nous présentons ici se fonde sur l'observation des mêmes sujets, suivis pendant toute la durée de leur temps scolaire. Ceci le différencie des travaux similaires, où l'on a généralement réuni des mensu- rations se rapportant à des sujets différents de même âge. Il tire, en outre, son intérêt, du fait que les observationsont porté surdes enfants élevés suivant une méthode nouvelle d'éducation dans laquelle on se préoccupe de placer les élèves dans les meilleures conditions dhygiène, en même temps qu'ils sont entraînés aune culture physique méthodique et raisonnée. Nos résultats peuvent donc fournir une indication sur les améliorations de la race qu'on est en droit d'escompter de l'emploi généralisé d'une méthode dans laquelle une large place est faite à la formation physique. Nos investigations ont porté sur 200 enfants ou jeunes gens de 1 1 à 16 ans, dont la taille (hauteur du vertex debout), le poids, la circonférence sous- pectorale au repos et en inspiration forcée, sont notés six fois par an. Pour chaque âge, d'année en année, nous avons établi la valeur moyenne de la taille exprimée en centimètres, du poids exprimé en kilogrammes et du périmètre thoracique donné par la demi-somme des deux mesures en inspiration forcée et au repos. Toutes ces moyennes se trouvent réunies dans le Tableau suivant : Valeurs moyennes de la taille, du poids et du périmètre thoracique. Age. Taille. 1 1 ans. i45 12 1) ' 47 , 6 i3 11 i53,5 14 >■ i63,4 (5 Ji i65,7 16 j' ' 67 , 4 c. R., 1914, .' Semmtre. (T. 168, N° 11.) l'éi-iiiu'lie llimaciqiie Poids c,-+-<;. 3.5,8 38,1 67,8 68,9 42,6 49>5 54 57,1 "3,9 78,8 83 83,8 io3 1^ 8o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'examen de ce Tableau révèle que le rythme de la croissance se divise en deux parties : celle qui s'étend de ii à i4ans, pendant laquelle, le déve- loppement en longueur l'emporte, et celle qui va de i4 à i6 ans, où l'augmentation de poids domine. C'est donc aux environs de l'âge prépuber- taire que le i-ythme se modifie. Il est remarquable aussi que tous nos chifï'res se trouvent supérieurs à ceux qui ont été publiés par divers auteurs (Quételet, VariotetChaumet, Marage, Godin, Mayet). Ceci doit être attribué aux conditions spéciales signalées plus haut. Nous avons recherché ensuite quelles relations peuvent exister entre les nombres ainsi établis et nous avons été amené à exprimer le rapport du poids (converti en grammes) à la taille, le rapport du poids au périmètre thoracique, celui de la taille au périmètre thoracique et enfin le rapport du poids au produit de la taille par le périmètre thoracique. Tous ces rap- ports se trouvent consignés dans le Tableau suivant : V = poids: T = taille ; C r= périmèlie thoracique. p p P ï A ge. T ■ C ' T X C ' C ■ 11 ans 246,9 528 3,6 2,1 12 >i 258,1 55 1,5 3,7 2,1 i3 .. 276,4 589 3,8 2,1 i4 » 3o2,3 628,1 3,8 2 i5 )> 325,8 65o,6 0,9 2 16 .. 341,6 681,4 4 2 Si maintenant on examine la variation de chacun de ces rapports en fonction de Tàge, on constate que le rapport du poids à la taille varie comme les nombres 11,2; 3o,6; 55,4; "^'9; 94,7; soit sensiblement comme I, 3, 5, 7, 9. Le rapport du poids au périmètre thoracique varie comme 23,5; 61; 100,1; 122; 153} soit sensiblement comme I, 3, 5, 6, 8. SÉANCE DU l6 MARS I9l4- ^o3 Le rapport de la taille au périmètre thoracique est constant et égal à 2. Enfin le rapport du poids au produit de la taille par le périmètre thora- cique oscille entre 3,6 et 4- Telles sont les relations simples qui s'établissent, au cours de la crois- sance, entre la taille, le poids et la circonférence thoracique; il est permis de penser qu'elles expriment, au moins dans une certaine mesure, les lois d'un développement en bonnes proportions. PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Changement d' excitabilité des nerfs conditionné par une altération de leur gaine de myéline . Note de MM. L. et M.Lapicque et R. Legendre, présentée par M. Henneguy. Nous avons observé, sous l'influence d'agents très divers, une modifi- cation particulière des fibres nerveuses qui présentent parallèlement à ce changement structural un changement systématique de leur excitabilité. Nous examinons les fibres nerveuses à l'étal vivant, sans aucune lésion du nerf, sur l'un des nerfs longs et grêles de la jambe de la Grenouille, notamment le péronier. Toute la jambe est enlevée entre deux sections transversales proches des articulations, sauf le nerf préalablement disséqué ; la préparation étant allongée sur une lame porte-objet, le nerf baigné d'une goutte d'eau physiologique est recouvert d'une lamelle spéciale évitant la compression (Legendre). En regardant la partie supérieure du nerf à un fort grossissement, on voit très distinctement un certain nombre de fibres. Dans les fibres normales, le cylindraxe semble un ruban homogène et trans- parent, et la myéline en coupe optique forme un liséré assez mince, bien limité en dehors, moins bien limité du côté du cylindraxe sur l'aspect duquel il tranche faiblement ('). Nous faisons passer entre lame et lamelle de l'eau physiologique contenant la substance agissante et nous observons s'il y a changement dans l'aspect des fibres. D'autre part, nous faisons agir la même solution sur le nerf d'une patte galvanos- copique et nous mesurons de 5 en 5 minutes l'excitabilité électrique (décharges de condensateur, nerf sliunté, électrodes impolarisables) ; le voltage liminaire pour une capacité pratiquement infinie mesure la rhéobase, la capacité dont la décharge est liminaire pour un voltage double de celui-là mesure la chronaxie. (') Si sommaire que soit cette description, on voit que la fibre nerveuse s'écarte beaucoup des schémas classiques ; les faits que nous allons indiquer sont de leur côté difficilement conciliables avec les structures généralement admises pour cette fibre. Nous rapportons ce que nous voyons dans des conditions aussi simples que possible et faciles à reproduire, sans entrer ici dans une discussion qui ferait ressortir l'action profondément perturbatrice des techniques de tixation. 8o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous décrivons à titre d'exemple le phénomène tel qu'il se déroule sous l'action ménagée du chloroforme (bain composé de : eau physiologique, 9'''''; eau saturée de chloroforme, 1^°'). Du côté fonctionnel, on voit le voltage rhéobasique, normalement com- pris entre 0,1 et 0,2 volt, monter graduellement à i volt et davantage; en même temps la chronaxie (exprimée en centièmes de microfarad) descend de 7 ou 8, valeur normale, à 3 ou même 2,5. Le nerf étant lavé abondam- ment dans l'eau physiologique, l'excitabilité repasse lentement par la modification inverse, sans revenir pourtant jusqu'à la valeur primitive de ses paramètres. Du côté morphologique, la coupe optique de la myéline présente dans le même temps les modifications suivantes : d'abord elle se gonfle un peu en devenant plus réfringente; la démarcation de ses deux bords s'accentue; elle paraît brillante et saillante comme une baguette de verre; ensuite elle se gonfle davantage et, redevenue moins réfringente, empiète notablement sur la largeur primitive du cylindraxe; sa démarcation de ce côté devient sinueuse, puis elle pousse des bosselures qui pointent tout à coup ici ou là, s'accroissent à vue d'œil au travers du cylindraxe, puis s'immobilisent. Ces excroissances sont surtout marquées aux environs des étranglements de Ranvier, où elles forment d'une façon précise des digitations remarquables. En faisant circuler de l'eau physiologique pure autour de la préparation, on voit ces modifications rétrocéder peu à peu ; les bosselures rentrent plus ou moins complètement dans la paroi myélinique qui se rétracte et rede- vient brillante; parfois ces bosselures se pédiculisent, se coupent et restent dans le milieu du cylindraxe sous forme d'une petite boule. Si l'on fait agir une solution chloroformique deux fois plus concentrée, le gonflement de la myéline s'exagère, sa réfringence diminue encore; les bos- selures s'accroissent jusqu'à traverser complètement et couper le cylindraxe. Au même degré d'intoxication, l'expérience physiologique montre que le nerf est devenu inexcitable. XJéther donne une série toute semblable dephénomènes, se déroulant avec une rapidité beaucoup plus grande. Une substance d'un tout aulrc ordre produit exactement les mêmes altérations fonctionnelles et organiques, c'est \diCocàine. La description ci-dessus est entièrement valable pour des solu- tions de chlorhydrate de cocaïne à i, 2 et 3 pour 1000, cette dernière suppri- mant l'excitabilité en même temps qu'elle provoque l'interruption du cylin- draxe par le gonflement de la myéline. l^GSulfale de si rYchninenuùiie Ae. i pour 100, comme au litre de ipour 1000, SÉANCE DU l6 MARS I9l4- ^o5 amène en quelques minutes une diminution de la chronaxie à la moitié environ de sa valeur normale et le changement d'excitabilité ne progresse plus avec le temps. Au microscope, on voit se produire le premier stade de l'altération (qu'on peut appeler l'état vitreux de la myéline) et cette appa- rence reste stable. Uoxalate de sodium ei généralement les sels qui précipitent le calcium, ajoutés à une solution décinormale de NaCI dans la proportion de un ou plusieurs centièmes d'équivalent, amènent rapidement la chronaxie aux deux tiers de sa valeur normale et l'y maintiennent. Ces mêmes solutions pro- duisent et maintiennent l'état vitreux de la myéline. Nous avons employé un curare qui ne modifie en rien l'excitabilité nerveuse. Même en solution au ■—, ce curare ne produit aucune modifica- tion visible de l'état des fibres nerveuses. Le chlorhydrate de solanine^ qui en solution à ^h» supprime l'excitabilité nerveuse, ne modifie la chronaxie à aucune dose ni à aucun stade. La solution à -—^^ ne change rien à l'aspect de la myéline. Peut-être y a-t-il diminution de la transparence du cylindraxe. Le chlorhydrate de morphine nous avait paru d'abord ne pas agir sur l'excitabilité du nerf, même en solution à -^^. Au microscope nous avons vu se produire un instant l'état vitreux qui bientôt disparaît pour revenir à l'apparence normale. Reprenant alors les mesures d'excitabilité, nous avons constaté un stade fugace où la chronaxie est légèrement abaissée. Enfin, les ("irenouilles, qui ont vécu un certain temps dans de l'eau très froide, présentent, sans intervention d'aucun poison, un état vitreux très accusé de la myéline; elles présentent aussi une chronaxie très petite, à peine le tiers de la normale. C'est même cette excitabilité anormale, ren- contrée après la période de froid de cet hiver, qui a appelé notre attention et nous a mis sur la piste du phénomène exposé dans la présente Note. MORPHOLOGIE. — Les caractéristiques des oiseaux marins. Note de M. A. Magnax, présentée par M. Edmond Perrier. Depuis 5 ans, j'ai rassemblé un nombre considérable de documenis constitués par des mesures portant sur plus de 25o oiseaux, afin de poui- suivre des études aussi complètes que possible sur les dimensions des diverses parties de l'oiseau dans les rapports que ces parties ont avec le vol. 8o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. J'apportais ainsi ma contribution à une étude déjà enrichie par les travaux de Hartings, Mouillard, Marey, MuUenhoff, Ch. Richet, etc. J'ai déjà publié une série de Noies (') conçues dans un esprit nouveau sur les diverses caractéristiques des oiseaux, mettant en relief les variations de la surface alaire, de l'envergure, de la largeur de l'aile, de la longueur de la queue, etc., suivant le mode de vol utilisé par l'oiseau. J'ai enfin montré que les espèces constituant chaque groupe d'oiseaux, caractérisé par un genre de vol identique, possédaient des dimensions rela- tives très voisines, alors que ces caractéristiques variaient de façon consi- dérable lorsqu'on s'adressait à des groupes différents. Ces faits s'appliquent de façon aussi rigoureuse aux oiseaux marins (palmipèdes marins). En condensant les diverses données numériques qui se rapportent aux espèces de celte classe que j'ai pu étudier, j'ai trouvé les caractéristiques suivantes que je compare à titre documentaire à celles des oiseaux planeurs tels que les rapaces diurnes : Palmipèdes Rapaces marins. diurnes. Rapport de la surface alaire en cenlimèlres carrés à la sur- face du corps S = v^P- 18,9 23,2 Rapport du poids des ailes au poids du corps I94i5 197 Rapport de l'envergure en ceniiniètres à la longueur du corps /r=v^ i4 i3,3 Rapport de la la largeur de l'aile (au milieu) en cenlimèlres à la longueur / = v^ 1,7 2,6 Rapport de l'envergure à la largeur de l'aile 8 5,5 Rapport de la longueur de la queue en centimètres à la longueur / =: yP 1,8 2,6 Rapport de la longueur totale du corps à la longueur f=:'s/V 5,8 5,9 Quelle que soit l'espèce d'oiseau marin à laquelle on s'adresse, on trouve, pour les dimensions considérées, des chiffres voisins de ceux qui sont consignés ci-dessus et qui représentent la moyenne. Ces caractéristiques, si on les compare à celles des autres groupes d'oiseaux, permettent de for- muler les lois suivantes, en délaissant à dessein, dans cette Note, la forme de l'oiseau : Les palmipèdes ma nns possèdent, de tous les oiseaux, la plus grande enver- gure relative; ils possèdent presque aussi l'aile la plus étroite. Leur surface (') Voir Bulletin du Muséum d'Ilisloire naturelle, 1912-1913-1914. SÉANCE DU l6 MARS IQlA- 807 alaire est 1res grande, moins cependant que celle des rapaces. Leur queue est considérable n^ent raccourcie. La longueur totale est à peu près la même que celle des rapaces, malgré le raccourcissement de la queue. Enfin le rapport de l'envergure à la largeur de Vaile est le plus grand. Les oiseaux marins ont donc des caractéristiques très différentes de celles des autres groupes. Il semble que l'étroitesse de l'aile et le raccourcissement de la queue soient la conséquence d'une adaptation au vol dans les grands courants d'air puisque tous les oiseaux d'eau (canards, petits échassiers), qui volent dans des conditions identiques, ont aussi une aile étroite et une queue courte. Je pense qu'il serait utile de faire le rapport à l'aéroplane des dimensions que je viens de signaler. En employant la formule dont j'ai donné l'explica- tion dans une Note antérieure ('), j'ai trouvé, en imaginant que l'oiseau considéré pesait 4oo''s, ou, si l'on veut, en songeant qu'il s'agit d'un mono- plan susceptible de voler comme un oiseau marin : Monoplan copiant un oiseau marin, un rapace diurne. Surface alaire en mèlies carrés '0,96 12,60 Envergure en mètres 10, 3o Qi?^ Poids des ailes en kilogrammes 77,800 78,800 Largeur de l'aile en mètres 1,26 •(69 Longueur de la ([ueue en mètres i,32 1,91 Longueur de l'appareil en mètres /ii26o 4>34 Ces chiffres sont susceptibles d'application directe en ce qui concerne les appareils en usage actuellement. En particulier, le raccourcissement du fuselage, dû à notre conception, est très réalisable. Le monoplan Ponnier, qui est la première application en même temps que la justification des don- nées que j'avais fournies, en faisant le report à l'aéroplane des chiffres que j'avais trouvés chez les oiseaux, en est la preuve. ZOOLOGIE. — Sur un nouveau Prolisle du genre Dermocystidium parasite de la Truite. Note de M. Louis Léger, présentée par M. Edmond Perrier. Les Truites {Trutla fario Lr.) de certains, torrents des Alpes du Dau- phiné, Drac, Romanche, Suze, montrent assez fréquemment, à la surface (^ ' ) \. Magnan, Données pour la construction cV un monoplan idéal tirées des carac- téristiques des Oiseaux (Comptes rendus, 9 juin i9i3). 8o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. de leurs branchies, de petits ivystes blancs remplis de spores rappelant tout à fait, par l'ensemble de leurs caractères, les productions parasitaires de la peau des Tritons (Molge marmoratus) décrits par Ferez (1907) sous le nom de Dermocystidium pusula. Je ferai donc rentrer ce nouveau parasite de la Truite dans ce dernier genre en le distinguant, sous le nom de Dermo- cystidium branchialisn. sp., de l'espèce précédente dont il diflère par l'hôte, le siège, la taille du kyste et des spores. Les kystes du D. branchialis, d'un diamèlre variant de 200I' à Sooi'. ne sont jamais nombreux sur les branchies. On en voit rarement plus d'une dizaine, et souvent beau- coup moins, sur chaque arc branchial. Ils sont d'abord situés sur les filaments bran- chiaux, le long des vaisseaux et. en grossissant, ils font saillie à la surface, soulevant l'épiderme, mais sans produire d'hyperplasie ni de troubles de compression. Finale- ment ils sont énucléés in toto. avec leur paroi propre, restent quelque temps retenus aux filaments branchiaux grâce au mucus, puis tombent dans l'eau. A ce moment qui correspond au terme de leur évolution, ils sont remplis d'innombrables spores sphéri- ([ues caractérisées, comme chez D. pusula, j>ar la présence d'un gros corps interne incolore, brillant et d'aspect homogène qui remplit presque toute leur cavité. Ces spores, à peu près toutes d'égale grosseur, mesurent en moyenne ^f- à St'-. Elles possèdent une paroi anhisle, transparente, renfermant un germe uninucléé dont la plus grande partie est occupée par le corps interne (sans doute corps de réserve comme le pense Pérez), lequel refoule à la périphérie le cvtoplasme très réduit et son noyau sous forme d'une calotte chromatique avec un nucléole. Hans Moral (1913), qui a retrouvé le D. pusula chez Tri/on cristalus, con- sidère ce corps de réserve comme de nature albuminoïde. il en est sans doute de même ici et je n'ai pu encore l'étudier suffisamment à ce point de vue. Je noterai toutefois qu'il ne noircit pas par l'acide osmique, mais qu'il se colore en rose par l'Alkanna et que le xylol lui fait perdre sa réfringence, ce qui n'exclut pas, a priori, l'hypothèse de la piésence d'une substance grasse. Alors que le stade de kyste à spores mi'ires est le seul qui ait été décrit chez D. pusula, chez D. branchialis de la Truite, j'ai pu observer quelques stades de sporulation dans les kystes de petites taille (2001^ à 3oo^), encoii^ inclus dans les tissus branchiaux. Ces kystes ont déjà une paroi épaisse, fortement colorable, et appartenant en propic à l'organisme. Us renferment une masse cytoplasmique granuleuse constellée de nom- breux noyaux très petits et étirés en fuseau. En outre, çà et là, dans le cytoplasme, se voient de grosses boules homogènes de aoi' à 3ol', fortement sidérophiles. Sur le vivant, ces boules apparaissent, aux diverses phases de la sporulation, comme de^ espaces clairs, sans parois, montrant un ou deux amas sphériques finement granuleux. Dans les kystes plus avancés et aussi plus saillants à la surface branchiale, le cyto- plasme est découpé en îlots correspondant aux noyaux; puis chaque îlot s'individua- SÉANCE DU l6 MARS I9l4- 809 lise sous forme d'un sporoblasle sans paroi, à cytoplasme sidérophile et à noyau massif périphérique; la taille de ces spoioblastes est assez variée, mais, en général, elle est notablement inférieure (5v- à 6v) à celle des spores mûres, te qui porte à penser que celles-ci résultent de l'union de deux sporoblasles. Cette hypothèse serait encofe appuyée par ce fait que, dans des kystes plus avancés, on trouve des sporoblastes aussi gros que les spores : les uns avec deux noyaux, les autres avec un seul et quelques corpuscules chroma- tiques irréguliers dans le cytoplasme. Dans cette manière de voir, les grosses boules chromatoïdes représenteraient peut-être les restes de la chromatine somatique. Quoi qu'il en soit et sans rien décider d'une évolution qui demande à être suivie et vérifiée avec un matériel plus complet, on peut affirmer que les spores dérivent de ces derniers sporoblastes uninucléés dont le cyto', plasme, d'abord réticulé et sidérophile, élabore le corps de réserve sous forme d'un globule réfringent grossissant peu à peu en même temps que la paroi sporale est sécrétée. Ces quelques données sur la sporulation ne sont pas suffisantes pour élucider la position systématique du Derrnocystidium, qui restera indécise tant qu'on ne connaîtra pas les stades végétatifs. Alexeiefî'(i9i i) a rap- proché \e Demwcvstidium de son /ilastocystis, qu'il considère comme ui] Ascomycète. Ce rapprochement, malgré une certaine similitude d'aspect dans les préparations fixées et colorées, me paraît bien problématique en raison du mode de sporulation et des caractères in vwo, fort différents chez- ces deux organismes, que j'ai pu comparer plusieurs fois à l'étal frais. ■ Comme il est cependant utile de classer le Bermocystidium, ne serait-ce qu'au point de vue bibliographique, on peut provisoirement le placer dans les Haplosporidies, groupe de contour assez élastique et indécis pour qu'il n'y ait pas grand inconvénient à l'en retirer si de nouvelles recherches précisaient ses affinités dans une autre direction. Chez la Truite, le Derrnocystidium branchialis ne m'a jamais paru occa- sionner de troubles graves, du moins sous la forme des kystes que je viens de décrire. Dans le sang ou dans l'intestin des poissons infestés, je n'ai pas réussi à voir d'autres stades du parasite. Par contre, la plupart des Truites à Derrnocystidium montraient souvent une faune parasitaire variée : Tricho- dines sur les branchies; Myxosporidies (Chloromyxum truttœ Lég.) dans la vésicule biliaire; Cyathocéphales et Échinorhynques nombreux dans l'in- testin. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N* 11.) ^^^ 8lO ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGÎE. — Pœcilogonie pœdogénèsique chez Chn'saora isocèles. Note de M. Edgard Heroitakd, présentée par M. Y. Delage. Dans une communication précédente, j'ai signalé à l'Académie l'exis- tence, chez Chrysaora isocèles de la Manche, d'une progenèse parthénogé-: nésique. Ce phénomène, totalement inconnu jusque-là dans l'embranche- ment des Cœlentérés, se manifeste par la formation d'un kyste qui apparaît sous la sole pédieuse du scyphistome. La présence de ce kyste, assez facile à constater, avait été reconnue par d'autres observateurs, mais son impor- tance oiitogénique leur avait entièrement échappé. Friedemann l'avait pris pour une fragmentation du disque pédieux qui se revêtait d'une membrane kysti(|ue pour une raison qui lui échappait. Hadzi, ignorant les communi- cations que j'avais faites à l'Académie en 1908 et 1909, décrivit de nouveau la formation de ce kyste au Congrès de Gratz en 1910, mais le considérait encore comme une régression. Ce n'est que plus tard, quand il eut pris connaissau"ce de mes communications, qu'il reconnut que ces kystes conte- naient autre chose qu'un simple fragment du pied. J'avais déjà montré en 1908 que, si l'on provoquait expérimentalement la sortie du contenu du kyste, ou obtenait un petit scyphistome se développant en quelques jours de cette masse cellulaire. Hadzi recommença cette expérience sur Chry- saora di' la Méditerranée, et, s'il ne poursuivit pas l'expérience jusqu'à la fornialibn (lu scyphistome, il constata ce fait intéressant que, poui C/j/y- saorn de la Méditerranée, le contenu du kyste sort à l'état deplanula ciliée, qui se met à nager dans le liquide ambiant. Quoique cette planula n'ait pas été suivie et qu'on ne puisse faire que des conjectures sur sa destinée, il n'est pas douteux, d'après ce que j'ai fait connaître du Chrysaora de la Manche, que cette planula doit finir par se fixer et par développer un scyphisloare. Mais, quoi qu'il en soit, il n'en reste pas moins acquis que le contenu du kyste de Chrysaora de la Méditerranée sort à l'état de planula ciliée. Les (liir-rences morphologiques qui ont été invoquées pour séparer Chrysaora \e la Méditerranée de Chrysaora de la Manche ne sont pas d'ordre spécifi(pj«'. Ces deux formes présentent une organisation identique en ce qui coMcrne le nombie des tentacules et des ocelles, le nonibn' des lobes ombrellaiies, et le nombre des poches gastriques. Quant aux bras buccaux indiqués comme n'ayant qu'une longueur égale au diamètre de l'ondjrelle SÉANCE DU l6 MARS 1914. 811 chez Chrysaora isocèles, c'est-à-dire chez la forme de la Manche, tandis qu'ils présenteraient deux fois ce diamètre chez Chrysaora de la Méditerranée, j'ai pu constater sur des exemplaires pris à RoscofF en igiS que, chez Chrysaora isocèles, ils peuvent atteindre et même dépasser ces dimensions. Les autres caractères invoqués pour séparer ces deux espèces ne sont dus qu'à des différences dans la tension du système musculaire ou à des variétés décoloration, etne sont pas d'ordre spécifique. Il n'est donc pas douteux que Chrysaora méditerranea ne représente qu'une variété AeChrysaora isocèles. Je me 3uis dès lors demandé sila différence que présentent les embryons kys- tiques de ces Chrysaora, dont la similitude d'organisation est telle qu'on ne peut les considérer que comme variété d'une même espèce, ne tenait pas à une observation incomplète et particulièrement à l'âge du kyste mis en expé- rience; j'ai entrepris à ce sujet de nouvelles observations et voici les résul- tats auxquels je suis arrivé. Des kystes d'âge très différents ne m'ont pas permis de constater chez Chrysaora de la Manche la sortie du contenu kystique sous forme de planula nageante à aucune époque. Le contenu du kyste se présente toujours au moment de son expulsion sous forme d'une masse inerte qui tombe là où la pesanteur provoque sa chute, s'y fixe et s'y développe en scyphistome, sans aucun déplacement résultant d'un mouvement ciliaire quelconque. Cette expulsion, provoquée par la rupture de l'enveloppe kystique, est due, non à un mouvement actif de la larve, mais à la tension sous laquelle elle est contenue dans le kyste : aussitôt que la rupture a lieu, la substance fait hernie par l'ouverture, par simple énucléation. Cette énucléation peut d'ailleurs être plus ou moins complète et le contenu peut être entièrement expulsé sous forme d'une petite boule qui tombe au voisinage du kyste où elle se fixe, ou bien n'être évacué qu'incomplètement et rester engagé par sa base dans l'intérieur du kyste : mais cela n'empêche pas son dévelop- pement en un scyphistome qui paraît alors avoir un disque pédieux entouré d'un volva formé par ce qui reste de l'enveloppe kystique. C'est sous celle dernière forme que se présentait l'éclosion normale, c'est-à-dire non pro- voquée expérimentalement, que j'ai eu l'occasion d'observer chez un kyste ayant trois années d'existence. [1 semble donc bien établi que Chrysaora de la Méditerranée et Chrysaora de la Manche présentent une différence dans le développement de leur larve pcedogénésique. Chez la forme méridionale on constate, dans le dévelop- pement, une tendance palingénésique ; la larve apparaît comme une forme pélagique; chez la forme septentrionale, au contraire, la larve ne présente 8.12 ACADÉMIE DES SCIENCES. plus de Stade pélagique, son développement est cœnogénésiquepar rapport au précédent. Cette différence dans le mode d'évolution de ces deux formes, relève donc, non d'une différence spécifique, mais d'une de ces particularités étholo- giques desquelles Giard a su dégager tout l'intérêt, et auxquelles il a donné le nom de Pécilogonie : c'est un cas de Pécilogonie pœdogénésique. PARASITOLOGIE. — Recherches sur l'évolution de /'Hypoderma bovis {de Geer) et les moyens de le détruire. Note de M. Adrien Lucet, présentée par M. Edmond Perrier. Les Bovidés qui passent l'été dans les pâturages y sont poursuivis par deux Diptères, VHypoderma hovis (de Geer) et V Hypoderma linealum (de Villers) dont les larves pénètrent dans leur organisme où elles se déve- loppent en donnant lieu à une maladie spéciale, V Hypodermose . Caractérisée par l'apparition, au printemps, sur le dos et les lombes des sujets qui en sont atteints, de volumineuses nodosités sous-cutanées renfer- mant chacune une larve et laissant sourdre, par une ouverture de la peau qui les recouvre, un abondant liquide séro-purulent, cette affection a été longtemps considérée comme sans importance. En réalité elle est, sous une apparence bénigne, des plus préjudiciables. La gêne qu'elle apporte à la croissance, à l'engraissement et à la production du lait; les accidents pyohémiques qu'elle cause et qui rendent la viande inutilisable; les portes qu'elle ouvre à diverses inoculations par les perfora- tions du revêtement cutané qui la caractérisent et qui nuisent considéra- blement à la qualité des peaux, etc. infligent en effet, à l'agriculture et à la tannerie, des pertes qui, rien qu'en France, dépassent annuellement dix mil- lions. Dans certaines régions d'élevage, les Hypodermes, et V Hypoderma bovis notamment, sont du reste d'une telle fréquence qu'aucun Bovidé n'échappe à leurs atteintes et que certains sujets hébergent jusqu'à cent de leurs larves. Néanmoins nombre de particularités relatives à la pathogénie de cette maladie et à sa prophylaxie, ainsi qu'à la biologie de ses agents et au moyen de défense à leur opposer, sont encore indéterminées malgré les travaux de ces dernières années entrepris sur l'initiative de puissantes ligues formées au Danemark et en Allemagne contre ce parasitisme. SÉANCE DU l6 MARS I9l4- 8l3 De là rinlcrèt qui s'attache aux recherches que, depuis 191 2, je poursuis au Laboratoire de Patliologie comparée du Muséum, sous les auspices du Ministère de l'Agriculture, et dont voici quelques résultats : 1° Sous le climat de Paris, les larves de V Hypoderma hovis, seule espèce à laquelle j'ai eu affaire jusqu'ici, abandonnent les bovins qu'elles infestent pour achever leur évolution, en mai, juin et juillet, mais surtout en mai et juin et particulièrement le matin. Sur 79 que j'ai recueillies, 24 l'ont été du i6au3i mai; 53 du i^' au 3o juin; 2 au début de juillet, époque à laquelle mes sujets d'expérience en furent débarrassés. 2° En laissant ces larves quitterd'elles-mèmes les sujets qui les portent et en les plaçant sur le sol, dehors et à l'abri des oiseaux, des rongeurs, etc., ou au laboratoire et dans un récipient quelconque, garni d'ouate, de gazon ou de terre, leur élevage, jusqu'alors considéré comme aléatoire, est des plus faciles. J'ai vu ainsi, en effet, gS pour 100 d'entre elles se transformer en pupes en 24 à 3G heures. Tout autre procédé, hâtant leur migration ou modifiant les conditions précitées, ne donne généralement que des insuccès. 3° Leur passage à l'état de pupes s'effectue, contrairement à ce qui a été dit, à la surface du sol. Toutes celles que, dans le cours de mes expériences, j'avais, au moment de leur récolte et sur la foi des auteurs allemands, plus ou moins enfouies et recouvertes de terre, se sont effectivement dégagées pour venir opérer leur métamorphose à l'air libre. 4° La durée de la nymphose a été, dans mes recherches, de 3o à 35 jours en moyenne. Dans 19 cas elle fut : i fois de 29 jours; 2 fois de 3o jours; 4 fois de 3i jours; 4 fois de 32 jours; 3 fois de 33 jours et i fois de 34, 36, 37, 38 et 40 jours. Ces chiffres diffèrent sensiblement de ceux donnés par Glaeser qui, en 191 2, indique comme limites extrêmes 25 et 63 jours; et en 1913, 37 et 56 jours. 5° 75 pupes m'ont donné 45 imagos vivants, soit environ Go pour 100 d'éclosions se répartissant ainsi : Elevage au dehors, dans les conditions où leur évolution se poursuit habituellement : 36 pupes = 21 éclosions, soit 58 pour 100. Elevage au laboratoire : 1° dans un pot de terre gazonnée, 12 pupes = 6 éclosions, soit 5o pour 100; 2° dans des vases garnis d'ouate, 21 pupes = 18 éclosions, soit 89 pour 100; 3° dans des vases garnis d'ouate, mais à l'étuve à 25°, 4 pupes = o éclosion. 8l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ces 45 éclosions, qui ont eu lieu du i5 juin au 26 juillet, m'ont fourni 22 mâles et 23 femelles. L'élevage au laboratoire, à la température ordinaire et sur une couche d'ouate, paraît donc le meilleur. Il supprime en effet, on va le voir, une cause particulière de destruction provenant du sol. 6° Les Hypodermes ont comme ennemis, dans le cours de leur existence, les petits rongeurs, les oiseaux et les insectes, dont un certain nombre mangent les adultes, leurs larves et leurs pupes. Or, durant leur nymphofee, ils sont encore attaqués par divers champignons inférieurs, dont les spores sont répandues sur le sol, et qui, pénétrant au travers de leur revêtement chitineux, végètent sur les chrysahdes et les tuent. Dans i5 des 21 insuccès donnés par mes élevages sur la terre, dehors ou au laboratoire, et sur elle seulement, j'ai relevé la présence, tantôt d'un Miicor encore indéterminé, tantôt du Cephalotecum roseum (Link) que j'ai isolés et qui, tous deux, poussent à la température de la chambre, sur pomme de terre, carotte et autres milieux. 7° Les pupes, qui possèdent une longueur de 18""' à 20""' sur un diamètre de 5™'" à (i'"™, sont en nacelle. Leur extrémité antérieure est relativement pointue, plate, à bords amincis et munis d'un sillon. Leur extrémité posté- rieure est arrondie et ombiliquée. Les nymphes reposent à leur intérieur la tète dirigée du côté de leur pointe, le dos dans leur concavité, les pattes repliées sur l'abdomen et le corselet. Elles y sont enveloppées d'une mince membrane translucide blanchâtre fixée à l'ombilic précité et renfermant quelques gouttes d'un liquide trouble et grisâtre. 8° L'éclosion des imagos a lieu à toute heure du jour et non pas seulement le matin, ainsi que le disent les Allemands. De forme triangu- laire, l'opercule se détache au niveau du sillon dont sont munis ses deux côtés latéraux et se soulève en restant adhérent par sa base à la coque de la pupe. L'Hypoderme rompt sa membrane d'enveloppe au niveau du cou, et par des mouvements de va-et-vient dégage successivement sa première paire de pattes, le corselet, les autres pattes, le reste du corps et apparaît libre, les ailes plissées et humides, la tête munie de sa bulle frontale. En quelques minutes tout est terminé. Peu après il se débarrasse de celle-ci, sèche ses ailes, les étale et est prêt à voler. SÉANCE DU l6 MARS I914. 8l5 GÉOLOGIE. — Sur la présence du lihélien marin avec charbon gras, sur la bordure occidentale du delta du Fleuve Rouge (Tonkin). Note de M. J. Deprat, présentée par M. H. Douvillé. Je viens de constater la présence du Rhétien marin et sa grande exten- sion dans l'est du Tonkin* c'est un des résultats les plus importants aux- quels je sois parvenu. En explorant la région située entre Phu nho-quan et l'extrémité sud de la boucle de la Rivière Noire (région de Cho-bo), j'ai observé une exten- sion énorme de formations lithologiquement complexes, qiiartzites, grès avec poudingues, marnes, marnocalcaires, dans lesquelles j'ai recueilli des fossiles en de nombreux points. Ces dépôts renferment des couches de charbon; ils appartiennent au Rhétien marin à faciès birman, identique à celui des Napeng beds (^' ). J'indiquerai ici les caractéristiques générales du Rhétien marin du Tonkin oriental, en ne citant que les espèces les plus caractéristiques (-). En coordonnant les coupes nombreuses que j'ai relevées sur près de 80''" de longueur, on constate que la série débute par des poudingues entre- mêlés de bancs épais d'arkoses et de grès, comme je l'ai vu nettement à Ben-bat près de la recherche de charbon Borel, et près de Dam-djun. Au-dessus, stratigraphiquement, vient un complexe épais de quartzites gris s'hydratant en silice jaunâtre pulvérulente, de grès, puis une puissante série de marnes jaunes et bleuâtres ou noirâtres entremêlées de grès sableux, souvent très meubles. C'est dans cette série que l'on compte à Ben-bat cinq couches de charbon gras; on retrouve, dans ce même niveau, les couches de charbon à Dam-djun; je les ai retrouvées à Muong-kem, à près de So""" de là, dans les mêmes conditions. Près de Cho-bo on les re- trouve semblables. La plus grande partie des fossiles de cette série est formée d'espèces nouvelles, le Rhétien marin de l'Asie sud-orientale étant encore mal connu; mais par contre on y recueille des fossiles déjà décrits, par exemple (') J'indiquerai de suite, sans m'y arrêter, que le Fihélien est chevauché dans la région de C-lio-bo, Phu nho-quan par le Trias, recouvert lui-même par une nappe énorme de terrains paléozoïques. Ceci fera l'objet d'une autre communication. {') Je donnerai prochainement la description slratigraphique détaillée de ces inté- ressantes formations. L'étude paléontologique sera faite par mon collaborateur et ami, M. Mansuy, 8l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. à Ben-bat j'ai recueilli, au toit même d'une couche de chariion, de magni- fiques exemplaires de Myophoria napengensis M. Healv; dans les mêmes couches on recueille une faune abondante de Gerçillia, Avicula, Terquemia, Tancredia, IVorthenia, etc., qui sera ultérieurement décrite. A Dam-djun et à Ben-bat, à Cho-dap, à Muong-kem, j'ai recueilli dans les mêmes terrains que les fossiles précités et que date nettement Myophoria napengensis, une série de plantes en bonne conservation appartenant au Rhétien à charbon de Hongay : Tœniopteris Jourdyi Zeill., Ta'n. cf. Jourdyi Zeill., Tœn. virgtdata Zeill., Tœn. cf. virgulata Zeill., Cladophlthis Roesserli PresL, Cycadiles Sa/adini Zeill., Cycadites sp., Glossopteris cf. indien Schimper, Plerophyllum JiWzej' Schenk, Pt. Porlali ZeiW . Au-dessus des couches productives à charbon qui précèdent, et où semble se cantonner le principal faisceau de couches de charbon gras, vient une grosse série de marnes et de grès rouges et jaunes, très fins, dans lesquels j'ai trouvé jusqu'à présent de nombreux individus de Pecten {Syncyclonema) quotidianus M. Healy, caractéristique des Napeng heds de Birmanie. Je ne parlerai pas ici des terrains en contact avec cette formation, dont l'importance seule m'a paru devoir motiver la présente Note. Je vais maintenant indiquer les conclusions précises auxquelles me conduit cette découverte du Rhétien marin en grands affleurements à Touesl du Delta tonkinois : i"Je suis en mesure de montrer que les couches à Myo- phoria napengensis du Rhétien marin birman de Napeng se poursuivent sans arrêt de liirmanie au golfe du Tonkin ( ' ). 2° Les couches que je viens d'étu- dier sont Véquivalcnt marin des couches à charbon de Hongay (-) qui, dès lors, avec leurs formations élastiques et deltaïques, représentent le bord du géosynclinal tonkinois à l'époque rhétienne, ce qui corrobore les vues antérieurement exprimées dans mon Mémoire sur le Yunnan, où j'ad- mettais que l'élément sud-oriental resta émergé pendant le Secondaire. 3° Ceci nous montre la persistance du géosynclininal tonkinois pendant le Rhétien et confirme ce que j'avais exprimé sur l'emplacement de ce géo- synclinal coïncidant géographiquement avec le bassin de la Rivière Noire. 4° Je confirme définitivement l'âge des formations célèbres de Hongay, attribuées au Rhétien par M. Zeiller, mais dans lesquelles on n'avait jamais trouvé que des plantes et pas de fossiles marins; je viens en effet d'indiquer (' ) M. Mansuy a figuré récemment de Vieii-poii-klia (Lhos) Prolarta orienlalis Mansiiy et Myophoria napengensis M. llealy qui forment à présent le trait d'union entre le Rhétien birman et le Rhétien du Tonkin oriental. (-) A Hongay le charbon est de ['anthracite, tandis qu'à l'ouest du Delta il est gras. SÉANCE DU l6 MARS 1914. 817 qu'à Ben-bat et à Dam-djun une flore rhétienne identique à celle de Hongay coexiste avec des formes animales du Uhétien birman ; je suis heureux de pouvoir étayer, par des arguments définitifs, l'âge rhétien attribué à la flore de Hongay par notre savant confrère. Enfin, le dernier résultat est la constatation que je viens de faire de l'extension des couches rhétiennes marines avec charbon gras, qui occupent toute la région entre Phu nlio-(|uan, le bord du delta du Fleuve Rouge, la boucle de la Rivière Noire et la grande chaîne calcaire de Su-yut à Nho- quan, c'est-à-dire sur près de 2000''™' de superficie; malheureusement des actions tectoniques intenses ont souvent écrasé les terrains et dans ce cas abîmé et laminé les couches de charbon. Malgré cela il y a des possibilités très intéressantes à envisager ('). GÉOLOGIE. — Sur la Straligrapliie de la Sierra de Majorque (Baléares^ Note de M. Paul Fallot, présentée par M. Pierre Termier. Les trois éléments tectoniques principaux que j'ai distingués dans la Sierra de Majorque, et qui ont: fait l'objet d'une Note antérieure (-), offrent les caractères suivants : I. La série slialigra-piiique que l'on peut étudier à la base du liane nord de la Sierra principale, d'Estallenehs à Deja, montre une discordance importante entre les dépôts secondaires et les dépôts tertiaires. Le Néogène repose, avec des alternances régu- lières, sur le Trias inférieur, le Trias supérieur ou le Jurassique (^), et tout semble indiquer que ce terrain s'est dé])osé horizontalement et en transgression sur des plis antérieùren.ent érodés et possédant une orientation NS ou NW-SE. Ce Néogène^, composé à la base de poudingiies, puis de grès et de marnes gréseuses bleues, très développées à Banalbufar, peut atteindre 100™ de puissance. A Son Valenti,il présente une riche faune à laquelle Pecten prœscahriusculus var. caCalau- nica, P. subholgeri, P. ^r. àe convexior donnent un caiaclère nettement burdiga- lien. Les bancs de grès contiennent en abondance des Foraminifêres des oenres (') La dernière conclusion, qui a trait à la Tectonique générale indochinoise, est que les grands charriages tonkinois, que j'ai découverts et décrits succinctement déjà, sont postérieurs au Rhétien puisque celui-ci en beaucoup de points, à Cho-bo notamment, s'enfonce sous les nappes de terrains paléozoïques. (-) Comptes rendus, t. 138, a mars 191/4) f. 645. (^) Les terrains secondaires ayant été bien étudiés par Herniite et \olan, je renvoie à ces auteurs pour tout ce qui les concerne. C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N° It.) Io5 8l8 ACADÉMIE DES SCIENCES, Amphislegina, Polystomella, Le/jidocyclina. Les marnes bleues, à Globigérines, res- semblent, au microscope, à celles que R. Douvillé a décrites dans le Miocène d'Anda- lousie. Les couches de Deja, que Herraite plaçait déjà dans le Miocène, sont aussi burdi- galiennes, ainsi que celles mises à jour par les trois fenêtres tectoniques signalées dans une Note antérieure. A vrai dire, ces dernières ne fournissent pas de fossiles macroscopiques déterminables, mais elles possèdent le même faciès que sur la côte : dans les grès on trouve des Amphistégines, el dans les marnes des Globigérines. Le Tertiaire qui accompagne localement la lame de Jurassique est formé de grès à Amphistégines identiques aux précédents. IL La série charriée, réduite à son flanc normal, débute par le Trias probablement complet. Dans le Jurassique, le Dogger, formé de marnocalcaires à Stepheoceras Hidiiphricsiantim et déjà signalé par Noian, constitue uu bon niveau straligiaphique, jadis confondu par llermite, à cause de l'analogie des faciès, avec le Néocomien (col d'Andraitx). .Sur le Tilhonique, bien connu, le Crétacé est représenté par un niveau inférieur composé de marnocalcaires, puis par des marnes renfermant une riche faune pvriteuse, hauterivienne et barréniienne, qui peut être rapprochée de celles recueillies par Nickiès dans la province d'Alicante et par NoIan à Ibiza. La côte de Santa Ponza, à l'ouest de l'île, montre le NummuJitique transgressif sur des terrains plissés. A sa base, le Crétacé supporte une formation d'eau douce pétrie de fossiles très mauvais, parmi lesquels M. Jodot a pourtant pu déterminer: Melania gr. de Escheri, BuUmiis Boin'ji. Sur ces couches, de puissants poudingues alternent avec des lits gypseux, marneux ou sableux. Dans l'un d'eux, on trouve NummuUles intermedius et N. incrassaliis. Le Nummulitique de la nappe semble donc appartenir à l'Oligocène, et c'est à cette masse (ju'il faut rattacher le lambeau d'Oligocène signalé, en igoS, par L.-M. Vidal (') à Cala Blanca, quelques kilomètres plus au Nord. 111. La série stratigraphi(|ue de la Sierra Burgesa, séparée de la nappe par l'accident longitudinal de Valldurgeut, a été étudiée par Hermite et iNolan. Elle présente les particularités suivantes. Le Gault repose en transgression sur le iMéocomien. A la base de ses dépôts, dont j'ai étudié la faune d'apparence essentiellement bathyale (-), on ■rencontre un niveau où d'assez importants nodules de succin sont mêlés à Phylloceras J'cllcf/œ, Phylloceras Rouyanuin, etc. l^e Nummulitique est à son tour transgressif sur le Gault, et supporte un Miocène conslitué par des calcaires et des bancs mollas- siques à 0. crassissiina, nettement dilTérents des sédiments burdigaliens de Son Valent! <|ui se trouvent sous les assises charriées. Si l'on voiil grouper les détails qui précèdent, il seuiljle que l'on puisse (') L.-M. ViUAL, Note sur l'Oligocène de Major(iue {li. S. G. F., 4" série, t. V, i9o5, p. 65i). (-) Paul Fallot, Sur queltjues fossiles pyriteux du Gault des Baléares {Traw Lab. fféol. Grenoble, 1910). SÉANCE DU l6 MARS I9l4' 819 mettre en évidence, dans l'ouest de la Sierra de Majorque, la succession de phénomènes orogéniques ci-après : 1° Plissement du subslratum de la masse en recom^rement , avec des axes à peu près normaux au rivage septentrional actuel de Tiie, et qui pourraient trouver leurs prolongements vers la Province de Castellon. Ce mouvement est postjurassique et antéburdigalien. Le Crétacé et le Nummuliliquc ne semblent pas s'être déposés dans cette région. - 2° Emersion postbarrémienne {^) et antéalbienne dans la mase charriée. 3° Emersion antéoligocène importante de tout l'ensemble examiné, vu l'abondance des poudingues oligocènes dans la nappe, et en général le long du pied sud de la Sierra. 4° Charriage de la nappe, d'Âge poslburdigalien (MM. Depéret et Roman, qui ont bien voulu examiner mes Pec/en, me suggèrent en elVel que les puissantes assises marneuses superposées au niveau fossilifère de Son Valenti peuvent être l'écjuivalent du Sc/ilier de Vienne, ou bien encore des marnes carlèniennes de l'Algérie). 5" Ondidalions transversales dirigées à peu près comme les plis du subslra- tum, contemporaines du charriage ou postérieures à ce phénomène. L'absence de base topographique rendait jusqu'ici les recherches géolo- giques très malaisées aux Baléares. Il sera plus facile désormais de préciser ces premières hypothèses, grâce à la belle carte de Majorque au ,„„'„„„ que le Colonel Marquis de Zayos a levée et qui se publie actuellement. MAGNÉTISME TERRESTRE. — Perturhfllions de la déclinaison magnétique à i Observatoire de Lypn (Saint-Genis-Laval) pendant le quatrième trimestre de 1913. Note de M. Ph. Flajolet, présentée par M. B. Baillaud. L'enregistrement des perturbations de ladéclinaison magnétique pendant ce trimestre a donné les résultats suivants : 820 ACADÉMIE DES SCIENCES. (jolobie. .Novembre. Décembre. 0. I. '1. 3. 4. 0. 1, '2. .3. 4. 0. 1. 2. ". 4. I I I 2 2 2 3 3 3 4 4 4 5 5 5 6 6 6 7 7 7 8 8 8 9 9 9 10 lO 10 Il II II 12 12 12 i3 i3 i3 1 4 1 4 1 4 1 5 1 .5 1 5 )6 i6 i6 '7 '7 '7 i8 i8 i8 '9 19 19 20 20 20 21 21 21 22 22 22 23 23 23 24 24 24 25 25 2.5 26 26 26 27 27 . 27 28 28 28 29 29 29 ■1 o • '1 00 ÔO 00 3i 3i La date du jour considéré est inscrite dans la colonne indiquant la grandeur de la perturbation, réchelle adoptée étant comme précé- demment : 0 Jours calmes. 1 » avec oscillations 1res faibles (1' à 3'). '2 » » faibles (3' à 7'). •? » avec perliirbalions assez fortes (7' à i5'). 'i- « >. fortes (i5' à 3o' ). 3 » » très fortes (> 3o'). SÉANCE DU l() MARS I914. 82 1 L'examen de ces Tableaux montre qu'au cours du quatrième trimestre de 1913 les perturbations delà déclinaison quoique encore faibles marquent une augmentation d'intensité par rapport au trimestre précédent ('). En effet, voici le résunié des observations: Octobre. Novembre. Décembre. Jours parfaitement calmes 11 5 4 Perturliations dei'àS' 8 i5 18 » de 3' à 7' 6 7 5 .) >7' 6 3 4 Le nombre des jours parfaitement calmes diminue; on en note seulement 20 dans ce trimestre au lieu de 28 dans le précédent. C'est surtout le nombre des perturbations très faibles qui augmente (perturbations de i' à 3'); le nombre des perturbations assez fortes ou fortes restant station- naires. M. Joseph Ser adresse un Mémoire : De la périodicité des intégrales ahéliennes. (Renvoi à l'examen de M. P. Appell.) La séance est levée à 4 heures et quart. Pb. V. T. (') Comptes rendus, t. 137, p. 1181. 822 ACADÉMIE DES SCIENCES, BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 9 mars 191 4- Mémoires de l' Académie des Sciences de l'Institut de France: 2" série, t. LU. Paris, Gaulhier-Villars, 1914; • vol. in-4°. Les fonctions sphériques; exposé d'après l'article allemand de M. A. Wangerin (Halle), par M. A. Lambert, avec une Note de MM. P. Appell et A. Lambert. {Ency- clopédie des Sciences mathématiques pures et appliquées; édition française; t. Il, vol. 5, 2^ fasc.) Paris, Gauthier-Villars; Leipzig, R.-G. Teubner, 12 février 1914; I fasc. in-S". (Hommage de M. Appell.) Généralisations diverses des fonctions sphériques ; exposé par P. Appei.i, el A. Lambert. {Encyclopédie des Sciences mathématiques; I. H, vol. 5, '>.' fasc.) Paris, Gauthier-Villars; Leipzig, B.-G. Teubner, 12 février 1914; » fasc. in-S". (Hommage de M. Appell.) Bulletin de la Société de Pathologie exotique [publié sous la direction de M. Laveran, Membre de l'Institut]; t. ^'I, année 1913. Paris, Masson et C'% s. d.; I vol. in-S". (Hommage de M. Laveran.) Principes et applications de l' Électrochimie, par MM. Donv-Hénault, H. Gall, Ph.-A. Guye, Correspondant de l'Institut. Paris el Liège, Ch. Bérenger, 1914; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Le Chatelier.) Commission polaire internationale. Procès verbal de la session tenue à Rome en 1913, présenté par M. G. Lecointe. Bruxelles, llayez, igiS; i vol. in-8°. La « Houille verte t> dans l'Eure. La distribution rurale el agricole d'électricité des plateaux du Neubourg et du Roumois, par Hexri Bresson. (Extr.de la Revue électrique, n° 243, 6 février i9i4-) Paris, Gauthier-Villais; i fasc. in-4''. (Hommage de l'auteur.) Analyse sommaire, par M. A. Boulanger, du Tome I des Procès-verbaux- des séances de l'Académie des Sciences, tenues depuis la fondation de l'Institut jusqu'au mois d'août i835; ans IV-VII (1795-1799). (Extr. du Bulletin des Sciences mathé- matiques.) Paris, Gaulhier-Villars, 1914; ' fasc. in-8». Annuaire de la Fondation Thiers, 1914; nouvelle série, l. XII. Issoudun, imp. H. Gaignault, 1914; i fasc. in-S". The naulical Almanac and astronomical Ephemeris for the year 1916, for the meridian of the Royal Observalory at Greemvich. Londres, 1914; > vol. in-S". Die Randlandschaften des Mondes, von Julius Franz; mil 4 Tafeln. {Nova Acta : Bd. IC, Nr. 1.) Halle-^s.-S., 1913; i fasc. in-4'>. SÉANCE DU l6 MARS I9l4- 828 Instilulo y Observalorio de Marina de San Fernando. Eclipse total de Sol del i-] de Abril de 1912. San Fernando, igiS; i fasc. in-4''. Ouvrages reçus dans la séance du 16 mars 191 4. Observatoire d'Alger. Catalogue photographique du Ciel. — Appendice au Tome IV : Tables pour la transformation des coordonnées rectilignes en coordon- nées sphériques, par M. Pouheteal. — Coordonnées rectilignes : Tome V, 2" fasci- cule; préambule. — Tome VI, 3'^ fascicule; préambule. — Tome VII, 2' fascicule ; préambule. Paris, Gauthier-Villars, 1918; 4 fasc. in-4°. l\ouvelle théorie et calcul des roues-turbines : turbines à eau et à vapeur, pompes et ventilateurs centrifuges, lurbo-compresseurs, ventilateurs hélicoïdes, hélices, par Hans Lorenz; traduit sur la deuxième édition allemande par II. Espi- TALIER et H. Strehler. Paris, H. Dunod et E. Pinat, igrS; i vol. in-8°. (Présenté par M. Appell.) Société mathématique de France. Comptes rendus des séances de l'année iQiS, Paris, Gauthier-Villars, igiS; i fasc. in-8°. Les explorations et les voyages des fourmis, par V. Cornetz. Paris, Ernest Flam- marion, 1914; 1 vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Annales d' Hygiène et de Médecine coloniales ; t. \^ II, n" 1, janvier-mars. Paris, Imprimerie nationale, 1914; • vol. in-8°. Mémoires de l' Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon : Sciences et Lettres; o' série, t. XIV. Paris, J.-B. Baillière et fils; Lyon, A. Rey, 1914; ' vol. in-4°. La fonction |X|, essai d'un calcul des valeurs absolues, par B. Riabouchinsrv. Moscou, 1918; I fasc. in-4°. On Pylhagorean numbers and Feinial's lasl theorem, by Val.-Mar. Szpinar. Chicago, igiS; 1 fasc. in-S". Les Spongiaires Jurassiques de la Pologne, par Jôj^ef Siemirauzki. (Société des Sciences de Varsovie : Paléontologie de la Pologne; n" 1.) Varsovie, i9'3; 1 fasc. in-4". Rapport sur les gisements de gypse des Provinces maritimes, par Williams-F. .Iennison. (Canada : Ministère des Mines.) Ottawa, 1918; i vol. in-S". Rapport sur l'atilisation de la tourbe pour la production de la force motrice, par B.-F. Haanel. (Canada : Ministère des Mines.) Ottawa, 1918; i vol. in-8°. Sex-determinalion in sheep, from the Records of Alexander Graham Bell. (Exlr. de The Journal of Heredily ; t. V, n" 2.) Washington, février 1914; 1 fasc, in-8°. Die europaisclien Schlangen, von Fritz Steinheil; Heft V. léna, Guslav Fischer, 1914 ; I fasc. in-4°. 82/{ ACADÉMIE DES SCIENCES. Annales de la Société royale zoologiqiie et malacologique de Belgique; i. XLVII, année i^ii. Bruxelles, igiS; i vol. in-8°. Proceedings of the United States national Muséum; t. \h\ . Washington, igiS; I vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 2 mars 1914-) Note de MM. E. Baud, F. Ducelliez et L. Gay, Etude calorimétrique du système eau-monométhylamine : Page fiag, 1'° el 2" lignes du litre, au lieu de monométhylamiiie, tire monoéthyl- amine. ACADÉMIE DES SCIENCES ■■■•)'! SÉANCE DU LUNDI 25 MARS 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse au moyen de Camidurc de sodium. Prépa- ration de célones allylées dérivées des aie >ylacétophénones el de la pinacoline. Note de MM. A. Haller et Ko. Bauer. Dans une Note antérieure (') nous avons relaté le fait que, tout en réa- gissant vivement sur l'acétophénone sodée, liodure ou le bromure d'allyle ne fournit point d'allylacétophénones mais uniquement des produits de condensation distillant à de hautes températures. Il n'en est pas de même quand on s'adresse à des mono- ou à des dialcoylacélophénones. Avec ces cétones la réaction s'effectue normalement, puisque nous avons pu obtenir assez facilement TaUyldimélhylacétophénone (') en faisant réagir de l'io- dure d'allyle sur Tisopropylphénylcétone sodée au moyen de l'amidure. Comme on le verra dans la suite, les trialcoylacétophénones dans lesquelles un ou deux des radicaux hydrocarbonés de substitution se trouvent être de l'allyle se comportent, à l'égard de l'amidure de sodium, d'une façon spéciale pour donner des dérivés cycliques inattendus. La présente Note a pour but de montrer comment on arrive à préparer ces cétones allylées. Uiméthylallylacétophénotie C^WK CO . C— CH^. GH = CH- . — En reprenant l'étude de cette cétone, nous avons constaté que son point d'ébullition était (') A. Haller el Ed. Baukr, Comptes rendus, t. 148, p. 71 ; Ann. de Cliim. et de Phys. 8" série, t. XXVIII, p. Sg^. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 12.) Io6 826 ACADÉMIE DES SCIENCES. de i34°-i3(>" sous iG""" au lieu de 121*^ sous 1 1""". J^lle distille sans décom- position à 255°-256° à la pression ordinaire et ne fournit pas d'oxime avec le sel de Crismer. Le phènyl- 1 'dimèthyl-i.i-pentène-[\-ol- 1 constitue l'alcool correspondant à cette célone. 11 prend naissance en la traitant, en solution alcoolique, par du sodium. Dans ces conditions le radical non saturé allyle n'est pas atteint. Huile incolore, très épaisse, à odeur un peu poivrée, réduisant rapidement le permanganate de potassium et décolorant l'eau de brome. Elle bout à i33°-i34'^sous iS""". Yjdi phényluréthane G°H'— CH— C^p..^ pft_/'ii, se présente sous O.CONHCH^ la forme de fines aiguilles blanches, fondant à io5"-ioG''. Pour bien montrer que lors de la réduction de l'allyldiméthylacétophé- none, le groupement allyle reste intact, nous avons transformé la propyldi- méthylacétophénone en l'alcool correspondant et préparé sa phénylurélhane. l^c. phényl-i-dimétliyl-i.i-pentanol-i ainsi obtenu est un liquide huileux, bouillant à i4i°-i42° sous 16""" et dont la phényluréthane cristallise en mamelons fondant à 86°. MéthyléthvlaUylacélophénone CH^CO-C— tl^H*. _ Klle a été préparée : 1° en faisant agir de l'iodure d'allyle sur de la méthyléthylacétophénone sodée au moyen de l'amidure ; 2" en chauffant de l'aHylélhylacétophénone, sodée dans les mêmes conditions, avec de l'iodure de méthyle. Les deux produits sont identiques. Liquide assez mobile, distillant à i4o"-i42° sous 16'""' et se comportant à l'égard du brome et du permanganate de potassium comme son homo- logue inférieur. L'hydroxylamine est sans action sur cette célone. Diélhy/allylacélophénone C^H^ .CO .C(\,... pM„p|is- — Préparée au moyen de la diéthylacétophénone, sodée au sein du benzène, et de l'iodure d'allyle, cette cétone se présente sous la forme d'un liquide mobile distillant à i55°-i57'' sous i4'"'" et possédant toutes les propriétés d'un composé non saturé. SÉANCE DU 23 MARS I9l4- 827 Elle ne se combine pas à l'hydroxylamine. Ainsi que nous l'avons fait observer, les monoalcoylacétopbénones C"H°.CO.CH-— R sodées se prêtent également à la double décompo- sition avec les iodure et bromure d'allyle pour donner naissance tout à la fois aux mono- et aux diallylalcoylacétophénones. Méthylallylacétophènone C« H^ CO . CH<^^U,'_ ^^ ^ ç,pj., • — On part d ■ la propiophénone ou niétbylacétopbénone qu'on sodé, au sein du benzène, au moyen de l'amidure. On ajoute ensuite à la solution l'iodure d'allyle. La réaction, très vive au début, se calme peu à peu; on l'achève en main- tenant le liquide à l'ébuUition pendant i heure. Après traitement à l'eau, on distille sous pression réduite et l'on obtient : 1° une petite quantité de propiophénone non entrée en réaction ; 2° un liquide passant entre i3o" et i32" sous iG'"'" et qui constitue le produit principal de la réaction; 3" une faible fraction d'une huile distillant de i56° à i58° sous 16°^". La fraction principale est formée d' aUylméthylacétophènone, liquide mobile (Éb. i3o°-i32°) décolorant le brome et réduisant les solutions de permanganate de potasse. Mêlhyldiallylacétophénone CH^CO.CCH' . — Ce corps constitue la troisième fraction du produit brut obtenu dans l'action de l'iodure d'allyle sur la propiophénone. Il se prépare très facilement en allylant une seconde fois la monoallylméthylacétophénone sodée. L'opéra- tion s'effectue avec de très bons rendements. Huile distillant à i55°-i56" sous i4°"° et jouissant des propriétés des corps non saturés. Éthylallylacétophénone O'Yi\C0 .CW — CrYl'^ . — Prend naissance dans les mêmes conditions que son homologue en partant de la butyrophénone ou élhylacétophénone sodée, qu'on chauffe avec de l'iodure d'allyle en milieu benzénique. Au fractionnement on obtient ici encore, à côté de butyrophénone non entrée en réaction, l'allyléthylacétophénone cherchée, ainsi que de petites quantités de diallyléthylacétophénone. L'éthylallylacétophénone constitue un liquide mobile, bouillant à i38°- i4o° sous 15"™ décolorantlebromeavecdégagementd'acidebromhydrique et réduisant le permanganate de potassium. Sa solution alcoolique chauffée à l'ébuUition, avec le sel de Crismer, 828 ACADÉMIE DES SCIENCES. pendant 3 heures, fournit une oxime qui distille, sous la forme d'un liquide épais, à 198" sous i5""". Éthyldiallylacétophcnone C'H^C0.C<^V,j„3 . — Se forme très faci- lement en soumettant l'éthylallylacétophénone sodée à l'action du bromure d'allyle. Les rendements sont presque quantitatifs. Huile incolore, bouillant à iGo^-iôa" sous 14°"" et se comportant comme une molécule non saturée. Elle ne se combine pas à l'iiydroxylamine. Triallylacétophénone C''H\CO.C(C'H'')''. — L'impossibilité dans la- quelle nous nous sommes trouvés, pour allyler directement l'acétophénonc, nous a contraints à préparer la monoallylacétophénone en partant de l'allylbenzoylacétate d'éthyle ('). Cette cétone fut ensuite dissoute dans le benzène anhydre et additionnée de la quantité théorique d'amidure de sodium finement pulvérisé. L'iodure d'allyle réagit vivement sur le mé- lange avec dépôt d'iodure de sodium. Après lavage à l'eau, on distille, et l'on obtient d'abord de l'allylacétophénone inaltérée, puis une notable quan- tité d'un produit passant de 144" à 146° sous 18""" {diallylacélnphénone) et enfin des portions distillant jusqu'à i68"-i7o'' sous la même pression. On a réuni toutes les fractions au-dessous de 160" et on les a soumises à un nou- veau traitement à l'amidure et à l'iodure d'allyle. Le produit préalablement lavé a été rectifié une seconde fois et a donné une notable quantité de liquide distillant au-dessus de 160" sous 1 5""". Les portions de têtes, ally- lées une troisième fois, ont encore fourni une certaine quantité de dérivé à point d'ébullition élevé. On a réuni toutes ces fractions qu'on a rectifiées une dernière fois pour obtenir la triallylacétophénone pure. Liquide très réfringent, bouillant à i68°-i7o'' sous 18""" et ne se combinant pas à l'hydroxylamine. Dérivés allylés de la benzylacétophénone : ,CH=' Mélhylallylbenzylacétophénone C« H'.CO - C^CH^- CH = CH^ . - Cette \CH» — C»H5 cétone a été préparée en partant de la méthylbenzylacétophénone qui elle- même a été obtenue par la benzylation de la propiophénone sodée au moyen de l'amidure. La méthylbenzylacétophénone ainsi produite bout à 187°- 188" sous i5'"'"et est identique à celle décrite dans notre Mémoire (') A. Baever el W.-Il. Perkin, Ber. dtsch. chein. Ges., t. XVI, p. :!i32. SÉANCE DU 23 MARS I9l4- 829 des Annales {*), dont le point d'ébullition est situé entre i84°-i86° sous II'"". Sodée au sein d.u benzène et chauffée ensuite'avec la quantité théo- rique d'iodure d'allyle, cette cétone fournit quantitativement la méthyl- allylbenzylacétophénone cherchée. Huile peu mobile, distillant à 2o5°-2o8" sous 17""° et qui se combine au brome. ÉthvlallylbenzYlacétophênone CH' CO . C— C'H^ . _ Pour réaliser ■ -^ -^ ^ \CH^C«H^ la synthèse de ce composé nous avons dû préparer la benzyléthylacétophé- none. Celle-ci prend naissance, en même temps que la dibenzyléthylacéto- phénone, en benzylant, en milieu benzénique, la butyrophénone sodée. La benzyléthylacélophénone constitue un liquide distillant à igi°-i92'' sous 17'°". La dibenzyléthylacétophénone passe à 258°-259" sous i3"''" et se solidifie par le refroidissement. Ce corps est insoluble dans l'éther de pétrole, peu soluble dans l'alcool, soluble dans l'éther et le benzène, d'où il cristallise en aiguilles fondant à G7"-68°. En sodant la benzyléthylacétophénone en solution dans le benzène ou le toluène, et traitant par de l'iodure d'allyle, on obtient V éthylallylbenzyl- acétophénone sous la forme d'un liquide peu mobile, distillant à 2i2''-2i4° sous 20'"'". Comme tous les dérivés allylés déjà décrits, ce composé se com- bine au brome et décolore les solutions de permanganate. Dérivés allylés de la pinacoline. — Si l'acétophénone sodée ne se prête point à l'allylation, la pinacoline, qui lui ressemble sous bien des rap- ports, fournit très facilement des dérivés allylés quand on traite son dérivé sodé par de l'iodure d'allyle. Monoallylpinacoline (CH^)'CCO.CH-.CH-.CH = CH-. — Quand, sur la pinacoline, préalablement sodée au sein de l'éther, on fait réagir de l'io- dure d'allyle, une réaction très vive se produit avec dépôt immédiat d'io- dure de sodium. Après avoir été chauffée encore pendant i heure, la liqueur est versée sur de la glace et soumise au traitement habituel. A la distillation on recueille, indépendamment d'une certaine quantité de pina- coline non entrée en réaction, une portion passant de 60" à 65° sous ( ') A. Haller et Ed. Bauer, Annales de Chimie et de Physique, S*" série, t. XXVIII, p. 399. 83o ACADÉMIE DES SCIENCES. i4"'"-i5""", une autre distillant de 83" à 86" sous la même pression et enlin quelques gouttes d'un liquide qui passe de 86° à i lo". La portion, qui distille de 6o° à 65° sous i4'"°^-i5""", est constituée par de la monoallylpinacoline et se présente sous la forme d'un liquide très mobile, à odeur très pénétrante, et décolorant le brome et le permanganate de potasse. Diallylpinacoline (CH')',C.CO.GH<' p3„5- — Ce corps est constitué par la partie qui, dans l'action de l'iodure d'allyle sur la pinacoline sodée, passe de 83° à 86° sous i4"''" à i5°"°. C'est un liquide mobile, très odorant et paraissant s'oxyder à l'air en donnant une huile poisseuse. Enfin, il est probable que dans les quelques gouttes distillant au-dessus de 86° sous i4""" à iS""™, se trouve de la triallylpinacoline. Nous nous pro- posons, d'ailleurs, de revenir sur ces cétones aliphatiques non saturées. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'emploi de V oxyde manganeux pour la catalyse des acides : préparation d^acétones grasses et aiyliques. Note de MM. Paui, Sabatier et A. Mailhe. Nous avons indiqué précédemment que la méthode de Squibb pour la préparation catalytique de la propanone est susceptible d'une généralisation avantageuse dans beaucoup de cas ('), et convient pour la production pra- tique de quelques acétones aliphatiques et de diverses acétones mixtes aryl- aliphatiques, telles que l'acétophénone (-). Au contraire, elle conduit à des résultats peu satisfaisants avec les acides isobutyrique et isovalérique, pour lesquels des réactions secondaires de dédoublement diminuent beau- coup le rendement en acétones. Nous avons recherché, parmi les oxydes ou les carbonates métalliques de bas prix, ceux qui pourraient être préférables au carbonate de calcium. L'un de nous a déjà signalé que l'emploi de l'oxyde de fer comme catalyseur des acides conduit à des résultats satisfaisants dans la plupart des cas, mais médiocres vis-à-vis des acides isobutyrique et isovalérique (^). Les études (') Paul Sabatier et A. Mailhe, Comptes rendus, t. 156, 1910, p. 1730. (^) Une erreur s'est glissée dans la rédaction de notre Note, relativement au rende- ment dans la préparation de l'acétophénone : Nous avons obtenu, à côté de o">°',65 de cette dernière, non pas i™°',3 de propanone, mais la moitié de celle dose, soit o»>°',65. (^) A. Mailhe, Comptes rendus, t. 157, 191 3, p. 219. SÉANCE DU 23 MARS igiA- f<3l comparatives que nous avons faites antérieurement sur les divers oxydes métalliques employés à des catalyses variées, nous ont amenés à essayer V oxyde manganeux MnO, qui effectivement s'est montré un catalyseur de premier ordre vis-à-vis des acides, possédant, par rapport aux oxydes cata- lyseurs qui ont déjà été indiqués, l'avantage d'un prix très modique, d'une conservation presque indéfinie, et aussi de son aptitude, non seulement à préparer des acétones symétriques ou mixtes, mais encore à provoquer, comme l'oxyde titanique, la réduction formique des acides pour produire les aldéhydes. L'oxyde manganeux est préparé très facilement dans le tube à catalyses en chauffant vers 4oo" dans les vapeurs de méthanol le carbonate manga- neux précipité que fournit le commerce. C'est une poudre vert pâle, irréduc- tible par rhydrogène et par les divers agents gazeux de réduction. Préparation des acétones. — Les vapeurs de l'acide ou du mélange d'acides sont dirigées sur l'oxyde manganeux, maintenu entre 400" et 45o". Une traînée d'oxyde longue de 60*"" suffit à assurer la destruction totale des acides : les produits condensés ne donnent au traitement par la soude diluée aucun échauffement appréciable. Pour les acides solides dont le point de fusion est élevé et qu'il est difficile d'introduire dans le tube catalyseur par le dispositif habituel du tube capil- laire, nous opérons avantageusement en entraînant par un courant de gaz inerte les vapeurs de l'acide fondu. Cette méthode d'entraînement est spécialement recommandable pour les acides de molécule élevée dont la distillation ne s'effectue bien que sous pression réduite. L'anhydride car- bonique, quoiqu'il constitue l'un des produits de la catalyse, peut, sans inconvénients, être employé pour cet usage. Les gaz dégagés par la catalyse sont constitués par de l'anhydride car- bonique, ne renfermant que de minimes proportions de gaz inflammables issus de faibles réactions secondaires de dédoublement. Le peu d'importance de ces dernières est démontré par la production tout à fait insignifiante de produits charbonneux sur l'oxyde manganeux, qui ne subit aucune altération profonde, et peut continuer son action cata- lytique sans affaiblissement appréciable pendant un grand nombre d'opé- rations successives. Une même charge d'oxyde manganeux a pu, sans aucune revivification, accomplir 22 préparations différentes d'acétones. Acétones symétriques. — La transformation de V acide acétique qx\ propa- none, celle de V acide propionique enpropione, sont sensiblement totales. 832 ACADÉMIE DES SCIENCES. Uacide butyrique normal a fourni la dipropylcétone avec un rendement réel en acétone pure qui a dépassé 90 pour 1 00. Uacide isobutyrique a donné la diisopropylcélone avec un rendement pra- tique supérieur à 76 pour 100. U acide valérique normal ou pentanoïque a fourni la dibutylcétone avec un rendement utile voisin de 80 pour 100. Avec V acide isovalèrique , ou mêthylbutanoïque^ le rendement en diisobu- tylcêtone est médiocre à 45o°. où il ne dépasse guère [\o pour 100; mais, à 4oo''-4io'', il s'élève au-dessus de 70 pour 100. La méthode s'applique fort bien aux acides gras plus riches en carbone. V! acide caproïque, ou hexanoique donne la dipentylcétone C5H".C0.C^H", avec un rendement supérieur à 70 pour 100. C'est un liquide incolore qui bout à 225" et qui est solidifiable en cristaux fondant à il\°. Uacide isobutylocétique (CH')=CH-.CH-.CH^CO''H fournit de même, avec un rendement réel voisin de 85 pour 100, la diisoamylcétone qui bout à 224°. Uacide œnanlhylique ou heptanoique C'H'^O" nous a donné, avec un rendement de 78 pour 100, la dihexylcétone C''H".CO.C°H", immédia- tement solidifiable en cristaux qui fondent à 3i°; elle bout à 258" (corr.). Uslak et Seekamp avaient indiqué 264° (')' Fitlig avait indiqué 253"- 254"( = ). \^ acide pélargonique ou nonylique normal, C"H'*0-, a fourni avec un rendement pratique supérieur à 65 pour 100, la dioctylcétone CM1".C0.C*'II", en cristaux brillants qui fondent à 48". Des résultats non moins satisfaisants sont obtenus dans la catalyse des acides arylforméniques issus de substitutions dans l'acide acétique, acide phénylacétique et homologues. Nous nous bornerons à indiquer le résultat (ournï parVacide phénylacélique, catalysé par entraînement dans un courant d'anhydride carbonique : il a donné, avec un rendement de 85 pour 100 du rendement théorique, la dibenzylcétone C^^H^CH-.CO.CIl-.CH"', isolée de suite en beaux prismes brillants qui fondent à 35" et bouillent à 329". Acétones mixtes arylforméniques. — L'emploi de l'oxyde manganeux est (') Uslak et Seekamp, Ann. Cliein. Pharni., t. CNIII, i858, p. 179. (2) FiTTiG, Ann. Chetn. Pliarni., t. GXVIl, 1861, p. 80. SÉANCE DU 23 MARS I9l4- 833 également très avantageux pour réaliser la catalyse simultanée d'un acide aromatique et d'un acide gras et préparer ainsi les acétones mixtes arylfor- méniques. Dans le cas où l'on part de V acide benzoïque, non atteint lui-même par la catalyse aux températures où est conduite la réaction, la méthode pratiquée avec un excès d'acide gras conduit à l'utilisation intégrale de l'acide ben- zoïque, l'excès d'acide gras fournissant l'acétone grasse symétrique corres- pondante généralement facile à séparer par fractionilement de l'acétone mixte. Lorsque l'acide gras est d'un prix élevé, il y a intérêt à lui opposer un excès d'acide benzoïque, afin de réaliser l'utilisation à peu près totale de cet acide gras : l'acide benzoïque non utilisé est très facilement séparé par un traitement rapide à la lessive de soude. L'hydrogénation directe de ces diverses acétones, réalisée sur le nickel vers Soo*^, les transforme aisément en hydrocarbure arylique correspondant, ainsi que l'a indiqué Darzens ('), sans production d'hydrocarbure cyclo- hexanique. Le mélange d'acide benzoïque et d'acide acétique (2™°', 5 à 3'"°', 5), fournit très hxc'ilemçnlV acétophénone cristallisable; Darzens l'a, par hydro- génation, changée en éthylbenzène. En partant de 1'"°' d'acide benzoïque et de 3™°', 5 d'acide propionique, nous avons isolé, à côté d'environ i"'"' de diéthylcélone (bouillant à 102°), o™''',9i dephényléthylcétoiie^ C H\CO.C-H% en cristaux qui fondentà 1 5° et bouillent à 216". L'hydrogénation de celte dernière sur le nickel nous a donné le propylbenzéne, bouillant à 107". De même à partir de i™"' d'acide benzoïque et de 3"'°^ d'acide isobutyrique, nous avons isolé, à côté d'environ o'"°',75 de diisopropykétone (bouillant à 123"), o'"°',94 de phény lisopropylcétone CW.CO.CW{CW)-, bouillant à 218°. Par hydrogénation sur le nickel, nous l'avons changée en isubulyl- benzêne, bouillant à 170". Nous avons, dans des conditions semblables, à partir de l'acide benzoïque et des acides butyrique et isovalérique ^ préparé la phénylpropylcétone C" H^CO.CH-.(^H-.CH', qui bout à 229", la phënylisobutylcétone O H\CO.CH=.CH(CH^;-, qui bout à 235°. Par hydrogénation sur le nickel à 3oo°, elles nous ont donné respectivement le butylbenzène, bouil- lant à i83°, et Visoamy [benzène, bouillant à J93". (') Darzens, Comptes rendus^ t. 139, 1904, p. 868. C. R., 1914, 1" Semestre, (T. 158, N- 12.) I07 834 ACADÉMIE DES SCIENCES. En partant de molécules égales d'acide benzoïque et d'ocide caproique normal CH'-O^, nous avons isole o"""', 7 de phénylpentykétone C*H^CO.C'H", en cristaux fondant à 27° et bouillant à i>58°-26o°, iden- tique à l'acétone préparée par Schrœter au moyen du chlorure caproique et du benzène en présence de chlorure d'aluminium ('). L'hydrogénation sur le nickel à Soo" nous a donné Vhexylbenzène C H'.C* H'^, bouillant à 2i5°. A partir de 1°'°' à'acide œnanthyliqiie C H'** O^ et de 1"'°', 1 d'acide ben- zoïque, nous avons préparé 0'"°', 77 Ae phénylhexylcélone C'H^CO.C" H'", qui bout à i']'i°-n-]^°, et se prend dans la glace en cristaux qui fondent à i 7". Par hydrogénation sur le nickel à 3oo", nous l'avons transformée en heptylbenzène CH'.C'H", bouillant à 240°. Au moyen de i""'' à^acide caprylique C* H'" Q-, associée à i^'^'jS d'acide benzoïque, nous avons isolé 0'"°', 78 de phénylheptylcétone C°H'.CO.C'H'^ solidifiable en cristaux qui fondent à 22° et bouillent à 285°-290°, préparée antérieurement par la méthode de Friedel et Crafts à partir du chlorure de capryle (^). Hydrogénée sur le nickel, elle nous a donné Voclylbenzéne, bouillant à 257". Apartir de \"'°^ d'acide pélargonique ou nonylique normal^ CH'* <)-, et de i"'°',3 d'acide benzoïque, nous avons préparé o'"°',88 de phényloctylcétone, CH'.CO.C'H", en cristaux qui fondent à 46"; elle bout à 298«-3oo". Elle n'avait jamais été décrite. Sa semi-carbazone fond à 11 5°. Par hydro- génation sur le nickel à 3oo°, elle a donné le nonylbenzène, CH^C'H", liquide incolore qui bout à 275", et qui n'avait pas été décrit jusqu'à présent. ' De même en catalysant 1'"°' d'acide laurique C'H^'O'' avec i'"°',G d'acide benzoïque, nous avons isolé environ 1"'°' de phènylundècylcètone ^ C'H^CO.C" H-% en cristaux qui fondent à 47"- A partir de 1™°' d'acide myristique ou tétradécaiioïque C'H-^O-, associée à i""'',8 d'acide benzoïque, nous avons obtenu i"'"' de phény/- tridécylcétone CH'.CO.CH-", en beaux cristaux nacrés qui fondent à 55°,5. Elle n'avait jamais été décrite. Sa semi-carbazone se présente en lames brillantes qui fondent à 75°. En partant de 1'"°' d' acide stéarique C"H"0-, opposée à 2™"', 3 d'acide benzoïque, nous avons préparé la proportion sensiblement théorique de (') ScHROETEii, Ber. chem. Ges., t. XL, 1907, p. i6o3. (-) Meyer et ScuARWiN, Ber. chem. Ges., l. XXX, 1897, p. 1943. SÉANCE DU 23 MARS 1914. 835 phénylheptaclécylcétone C" H*. CO.C"H'% qui fond à Sl)". Elle avait été déjà isolée par Claus et Hâfelin ('). Acétones mixtes diaryliques . — L'eflicacité de Toxyde manganeux n'est pas moindre quand on oppose l'acide benzoïque à l'acide phénylacétique ou à l'acide liydrocinnamique. En parlant de 1™°' à' acide phénylacétique C''H\ CH^CO-H, associée avec r""',3 d'acide benzoïque, nous avons préparé facilement environ o™°',8 àe phénylbenzylcétone, C''H^CO.CH-.C''H% en beaux cristaux fon- dant à 60". De même, en opérant avec i'""' à^ acide ^-phénylpropionique ou hydro- cinnamique C'*H^CH-.CH-.CO^ H, et i™"',2 d'acide benzoïque, nousavons isolé à l'état cristallisé o""'',7 àe phénylbenzoyléthane C«H=.CO.CH2.CH2.C«H= qui fond 372°. MINÉRALOGIE. — Les latérites de Guinée. Note de M. A. Lacroix. Le Mémoire que j'ai l'honneur d'offrir à l'Académie (^) est consacré aux observations que j'ai faites l'an dernier en Guinée sur la latérite. Cette question est d'une très grande importance, si l'on tient compte de ce fait que près de la moitié du continent africain est couverte d'un manteau latéritique et qu'il est possible, en partant de la côte de Guinée, d'atteindre le Niger et de voyager le long de celui-ci jusqu'aux limites orientales de la colonie et bien au delà sans quitter la latérite. Malgré l'abondance des travaux publiés sur la laléritisation en général, l'accord est loin d'être fait, non pas seulement sur son origine, mais encore sur sa constitution même. Cette incertitude paraît surtout tenir aux méthodes qui ont été souvent appliquées dans cette étude. Il me paraît indispensable, pour arriver à des conclusions nettes (qui provisoirement doivent être limitées à la région considérée), d'étudier non pas seulement des échantillons isolés, même très nombreux, mais de suivre méthodique- ment à la fois sur le terrain et dans le laboratoire, au point de vue miné- (') Glaus el Hafelin, ./. prakt. Cliein., i" série, t. LIV, p. 899. (^) Les latérites de la Gainée et les produits d'altération qui leur sont associés {Nouvelles Archives du Muséum, S" série, t. V, igiS, p. 253 à 355. PL X à XVH). 836 ACADÉMIE DES SCIENCES. ralogiqae, aussi bien qu'au point de vue chimique, toutes les étapes de transformations depuis la roche fraîche jusqu'à la surface du sol. C'est cette méthode que j'ai adoptée et qui est particulièrement fructueuse en Guinée, grâce à la variété de sa constitution géologique; c'est ainsi que j'ai pu suivre les transformations des syénites néphéliniques, des gahbros, des diabases, des péridotiles, des granités et de divers types de schistes cris- tallins, enfin d'alluvions. Laissant de côté les questions de détail et la discussion des travaux antérieurs, je donnerai ici le résumé de quelques-unes de mes conclusions. Les phénomènes d'altération atmosphérique des roches silicatées alu- mineuses de la Guinée, partout où il est possible (Ven suivre tous les stades, présentent une remarquable continuité; ils conduisent à un terme unique au point de vue chimique, caractérisé par l'élimination des alcalis, de la chaux, de la magnésie et de la silice de la roche initiale, quelle qu'elle soit, et par la persistance d'hydrates d'alumine et de fer (peroxyde), accom- pagnés par une petite quantité d'acide titanique. Cette roche définitive est la latérite, telle qu'elle a été définie (au point de vue chimique) aux Seychelles par M. Max Bauer; mais est obtenue suivant les cas par des voies différentes qui entraînent comme conséquence des variations n^inéralogiques et structurelles importantes du produit final. J'ai été conduit à distinguer, à partir de la roche intacte, deux zones superposées passant progressive- ment l'une à l'autre, la zone de départ, puis la zone de concrétion. La zone de départ est essentiellement caractérisée par \& persistance de la structure originelle et l'élimination de la plupart des éléments, dont la disparition caractérise le phénomène. Trois modalités doivent être dis- tinguées. Dans le premier mode (') (latérites gihbsitiques), qui prédomine dans l'altération des gahbros, des diabases, des syénites néphéliniques, les carac- téristiques de Pétat final sont fixées dès le début, aussi bien au point de vue chimique que minéralogique. La transformation est brusque, on peut toucher le contact delà roche absolument fraîche et de la partie dans laquelle il ne reste plus aucun minéral intact. Dans de semblables roches, les rapports de TiO', Fe"0% APO'' sont d'abord exactement ou sensiblement les mêmes que dans la roche intacte, mais, très rapidement, la proportion du fer diminue, par suite de son entraînement dans les régions supérieures, et (') G'esl celui que j'ai aiilérieureinenl signalé en Guinée el qui y a élé ensuite étudié par MM. J. Chautard el F'. Lemoine. SÉANCE DU 23 MARS I9l4- 83*7 ensuite la teneur en alumine augmente par rapport à celle du titane ; voilà pour les caractéristiques chimiques. Le trait essentiel au point de vue minéralogique réside dans la trans- formation des feldspaths en hydrargillite, qui reste sur le cadavre du minéral détruit ( ' ); la composition initiale des feldspaths (alcalins ou calco- alcalins) est sans influence sur le résultat et la marche de l'altération; en même temps des produits coUoidaux épigénisent les autres minéraux. Un second mode est caractéristique de l'altéra lion des péridotites; les silicates ferromagnésiens, qui constituent surtout celles-ci, se décomposent comme dans les gabhros en ne fournissant que des produits coUoidaux ferriques plus ou moins alumineux. Le troisième mode s'observe aux dépens des micaschistes et aussi des granités; il se distingue essentiellement du premier en ce que Y altération n est pas brusque, sans phase intermédiaire; elle est progressive et son évo- lution est si ménagée que la roche intacte est souvent invisible, jusqu'à Go"' de profondeur; par suite, la structure initiale est' longtemps conservée, bien que la cohésion de la roche soit profondément modifiée. Dans le cas des micaschistes et des gneiss, les micas sont peu à peu privés de leurs alcalis; en même temps qu'une quantité d'eau de plus en plus grande est fixée. Il se produit de la kaolinite ou des silicates d'alumine coUoidaux mélangés à une quantité croissante d'hydrate d'alumine colloïdal : cette portion du phénomène a été très bien étudiée par M. Arsandaux. Ces produits d'altération ne sauraient être désignés sous le nom de latérites : ce sont des kaolins ou des argiles à la base, se transformant progressi- vement en kaolins et en argiles laléritiques. Dans la zone de concrétion, la structure originelle a disparu ; le phéno- mène de départ s'achève : peu sensible dans le cas des latérites gibbsi- tiques de gabbros et de syénites, puisque, dès le début, celles-ci ont été privées de la plus grande partie des éléments devant disparaître, il prend une plus grande importance dans le cas des micaschisté's, mais toujours on voit de plus en plus s'accentuer un fait déjà évident dans la zone précé- dente : l'émigration du fer vers la surface, où il se concentre sous forme de limonite à structure cristalline ou de stilpnosidérite colloïdale, puis des phénomènes de concrétion, conduisant souvent à la séparation du fer et de l'alumine, se manifestent avec une importance croissante pour atteindre leur maximum tout à fait à la surface et déterminer la production de la ( ' ) Ce mode de Iransforniation a été pour la première fois signalé par M. Max Haiier. 838 ACADÉMIE DES SCIENCES. cuirasse (') résistante, dans laquelle l'hydroxyde de fer joue le rôle de ciment et peut devenir assez abondant pour constituer un minerai de fer. La production d'une cuirasse continue est liée à des conditions lopogra- phiques particulières (bowals ou plateaux plus ou moins horizontaux). Si la concentration superficielle du fer saute aux yeux, la mobilité de l'alumine, pour être moins apparente, n'est pas moins réelle; l'analyse chimique permet de la démontrer, l'examen au microscope d'en suivre les détails; c'est ainsi que j'ai pu décrire toute une série de types pétrogra- phiques holocristallins remarquables, constitués uniquement ou presque uniquement par de l'bydrargillite et qui |)résentent une cristallinité et une structure comparables à celles des microgranites. Ces latérites (gibbsi- tiques) extrêmement cristallines se rencontrent exclusivement dans la zone de concrétion faisant suite aux roches résultant du premier mode de latéri- tisation décrit plus haut (altération des syénites néphéliniques, des gabbros, des diabases). Par contre, la caractéristique de la zone de concrétion recouvrant 'les kaolins et les argiles latéritiques réside dans ce que l'hydrate d'alumine, qui peu à peu se forme aux dépens du silicate alumineux, y existe à l'état colloïdal; ce sont là, les seules latérites qu'il soit légitime de comparer à tous égards aux bauxites. Quand on y ren- contre de l'hydrargillite, il est facile de voir que celle-ci est d'origine secondaire; la démonstration de cette origine peut en être donnée en particulier dans des types à structure pisolitique, dont j'ai cherché à préciser la constitution et le mode de formation, en discutant les causes vraisemblables de la différence de l'état (cristallin ou colloïdal) de l'hy- drate de l'alumine dans les dilïerentes catégories de latérites de la zone de concrétion. J'ai été conduit ensuite à étudier la composition minéralogique et chi- mique des latérites alluvionnaires, formées par le transport de débris de latérites et celle de la latérite d'alluvions constituée par la ferruginisation et l'hydrolysation d'alluvions modernes. J'ai réuni en outre une série d'obser- vations sur les conditions dans lesquelles la latérite peut se produire et celles dans lesquelles elle ne se forme pas; j'ai montré enfin qu'il existe en Guinée des latérites d'âge varié. ( ' ) Ce que j'appelle la cuirasse comprend ce que les auteurs ayant écrit sur l'Afrique ont appelé le conglomérat Jerrugineux, mais ce terme est impropre, car la structure congloméralique, dont j'ai cherché à préciser les détails et l'origine, n'est qu'un cas particulier d'un phénomène plus général. SÉANCE DU 23 MARS I9l4- 889 PHYSIQUE DU GLOBE. — L'azote brut (azote + gaz rares) dans les mélanges gazeux naturels. ^Jote de MM. Charles Moureu et Adolphe Lepape. 9 1 . Il est impossible, en considérant dans leur ensemble les nombreux faits relatifs à Vazote brut (azote + gaz rares) qui ont été rapportés dans nos publications antérieures ('), de ne pas apercevoir l'étroite analogie de composition qui s'en dégage entre l'azote brut des grisous ou autres mé- langes naturels riches en gaz combustibles, d'une part, et celui des gaz thermaux, d'autre part. Farlonl l'azote brut a la même composition quali- tative : azote, hélium, néon, argon, krypton, xénon. Partout la proportion d'azote est largement prédominante; partout également les deux gaz rares les plus abondants sont l'argon et l'hélium, devant lesquels le krypton et le xénon sont toujours, et le néon presque toujours, négligeables. Partout encore nous trouvons que les rapports krypton-argon sont voisins les uns des autres, ainsi que les rapports xénon-argon et xénon-krypton, et aussi ceux de chacun de ces gaz avec l'azote. Dans les diverses catégories de mélanges gazeux, enfin, nous constatons la même irrégularité dans les rapports entre l'hélium, d'un côté, et, de l'autre, l'azote, l'argon, le krypton et le xénon {■), contrastant manifestement avec la fixité des rapports mutuels de ces derniers éléments. Une telle ressemblance ne peut se comprendre que si tous ces azotes bruts ont une origine commune. Considérons, en effet, pour fixer les idées, l'azote brut des grisous et celui des gaz thermaux. Si ces deux azotes bruts avaient une origine diffé- (') Ch. Movrev, Recherc/ies sur les gaz rares des sources thermales; leurs ensei^ gnements concernant la Radioactivité et la Physique du Globe {Journal de Chint. phys., t. XI, 1913, p. 63-i54)- Dans ce Mémoire se irouvenl exposées en détail les recherclies que M. Moureu a publiées sur les gaz thermaux depuis 1902, avec, depuis 1906, la collaboration, successivement, de M. Robeil Biquard (1906-1908), puis de M. Adolphe Lepape (depuis 1908). — Ch. Moureu et A. Lepape, Les gas rares des gri- sous {Comptes rendus, t. 153, p. 847); Sur les rapports des gaz rares entre eux et avec Vazote dans les grisous {Comptes rendus, t. 153, p. io43); Hélium des grisous _ et radioactivité des houilles {Comptes rendus, t. 158, p. 098). — Erratum : Dans notre dernière Note [Hélium des grisous et radioactivité des houilles {Comptes rendus, t. 158, 2 mars 191 4) p. 098)], on est prié de lire, au Tableau de la page 601, 5= colonne : < o, 2, au lieu de < 0,02. (-) Nous rappelons que les données quantitatives précises nous manquaient en ce qui concerne le néon. 84o ACADÉMIE DES SCIENCES. rente, la similitude dans la composition qualitative pourrait, à la grande rigueur, se concevoir; mais comment s'expliquerait-on la constance des rapports mutuels entre l'azote, l'argon, le krypton et le xénon dans tous ces mélanges? Il faut donc que l'origine des azotes bruts soit commune. 2. Une des conséquences de cette manière de voir est que l'azote des grisous ne peut provenir de la houille. S'il en était ainsi, en effet, la houille devrait être la source de tous les azotes bruts, puisque les azotes bruts ont tous nécessairement la même origine; et l'azote, avec les gaz rares, dont il resterait à trouver la provenance, devrait donc passer des houilles grisou- teuses dans les sources thermales. Or, cela est inadmissible, attendu que les terrains houillers ne constituent qu'une minime fraction de l'écorce terrestre, et qu'il y a des sources thermales dans toutes les contrées, houil- lères ou non. L'azote des grisous n'est donc pas issu de la houille. C'est de l'azote minéral, qui, sans aucun doute possible, vient d'ailleurs, ainsi que les gaz rares qui l'accompagnent ( ' ). On prouverait par le même raisonnement que l'azote des gaz de pétrole a également une origine minérale et que, comme les gaz rares, il vient aussi d'ailleurs. On peut donc dire que chaque valeur des rapports mutuels entre l'azote, l'argon, le krypton et le xénon, sensiblement la même dans les divers mélanges gazeux naturels, caractérise l'azote brut de tous ces mélanges et en est comme la marque de fabrique. L'air atmosphérique, rappelons-le, ne fait pas exception à la règle, puisque les divers rapports y présentent des valeurs voisines de celles qu'on trouve dans les mélanges souterrains. Et l'analogie qui apparaît, à ce point de vue, entre l'atmosphère externe et l'atmosphère interne de la Terre, ne laisse pas que d'être fort sugges- tive (=). 3. Cet azote brut, dont nous venons ainsi de prouver la communauté d'origine pour tous les mélanges gazeux naturels, d'où provient-il ? . (') Th. Schlœsiiig fils (Annales des Mines, livraison de janvier 1897) était aiiivé à conclure également que l'azote des grisous ne pouvait ètie issu de la houille. Il pensait qu'il provenait de l'atmosphère : la houille aurait emprisonné de l'air en donnant naissance au grisou. Nous proposerons plus loin (en 3) une autre expli- cation. (2) Observons que l'azote hriit de l'air atmosphérique s'écarte de la plupart des azotes bruts des mélanges souterrains par sa faible teneur en hélium (rnro'ôô)' SÉANCE DU 23 MARS I9l4- ^4' Nous remonterons ici encore, comme nous l'avons fait lorsque nous nous sommes proposé d'expliquer la constance de nos rapports, jusqu'à la nébu- leuse solaire ('). La masse gazeuse incandescente devait être un mélange relativement homogène dans ses différentes parties. Le fragment constitutif de la Terre s'étant détaché, celle-ci comprend bientôt trois régions concentriques : une masse en fusion, une écorce solide hétérogène et l'atmosphère gazeuse. Au cours de l'évolution continue de la planète, tandis que les autres élé- ments contractaient des combinaisons mutuelles, les gaz rares, en vertu de leur inertie chimique, et aussi en grande partie l'azote, élément relativemenl inerte, sont demeurés libres; et comme ils sont difficilement liquéfiables, ils ont conservé l'état gazeux; et leurs rapports quantitatifs mutuels, dans l'atmosphère externe comme dans les mélanges gazeux souterrains qui furent emprisonnés ou occlus dans les roches de l'écorce au moment de sa solidification, ont dû se maintenir peu différents de ce qu'ils étaient au début (-). Bref, notre azole brut (azote -i- gaz rares) a gardé intact son cachet d'origine depuis l'épocjue de la nébuleuse jusqu'à nos jours. 4. L'azote brut occlus est susceptible d'être dégagé par diverses causes, parmi lesquelles l'action des eaux profondes n'est sans doute pas la moins importante Ç' ). Celui qui est emprisonné dans des poches plus ou moins volumineuses peut être libéré sous l'influence de mouvements d'ensemble ou locaux de l'écorce : tremblements de terre, éruptions volcaniques, etc., amenant des ruptures et des dislocations. Quels c(ue soient les mécanismes, l'azote brut, une fois mis en liberté, se répandra de proche en proche, à travers les fissures, entraîné par les eaux, par diffusion, etc., dans les différents milieux de l'écorce. Il pénétrera, notamment, dans la houille, et ira se mêler au méthane du grisou. Il rencontrera également les pétroles, et, avec les hydrocarbures de ces derniers, il s'échappera dans l'atmosphère. On prévoit ainsi que tous les gaz issus du sein de la terre : gaz thermaux, (') Comptes rendus, 2- mars 191 i. (^) Hormis en ce qui regarde riiélium, donl nous savons qu'il y a produclion con- tinue aux dépens des corps radioaclifs dans l'écorce terrestre, et qui est plus ou moins abondant dans les mélanges souterrains, par rapport aux autres gaz inertes, suivant la nature des terrains traversés. (^) Armand Gautier a émis l'idée que la plus grande partie des gaz tlierniau\ doit provenir du noyau terrestre incandescent [Revue scientifique. 2 et 7 novembre 1907). C. R., 1914, t" Semestre. (T. 158, N» 12.) I08 842 ACADÉMIE DES SCIENCES. i(risr)us, gaz de pétroles, gaz volcaniques, etc., devront conlcnir une cer- taine proportion de cet azole brut, et c'est là une prévision (jue rexpériencc vérifie coniplèlenient. 5, L'azote brut des mélanges naturels, nous ne saurions trop le répéter, se reconnaît partout et toujours à sa marque de fabrique : l'inertie cliinii(jue de l'azote, de l'argon, du krypton et du xénon, et la propriété que possèdent ces gaz d'être difficilement licjuéfiables, font que chacun de leurs rapports quantitatifs mutuels présente, dans les dillërents mélanges, une valeur tou- jours voisine de la valeur moyenne correspondante. Cette loi de constance ne peut être altérée que par des processus physiques : occlusion, dissolu- tion, diffusion, etc., c'est-à-dire entre des limites peu étendues. Nous avons observé, en fait, quelques écarts relativement notables dans les grisous. Cela n'a rien qui doive nous surprendre, puisque le charbon est une matière susceptible d'absorber les différents gaz dans des proportions fort inégales et, par suite, de leur faire subir un véritable fractionnement ('). Ailleurs, le fractionnement naturel peut être opéré par difTusion, par dissolution, etc. ; et les effets produits varieront suivant les conditions de température et de pression, suivant la nature du solvant, etc. A la réilexion, on voit donc que ce serait la constance rigoureuse des rap- ports qui devrait plutôt nous surprendre. G. La destinée de l'argon et de ses congénères, dans la .Nature, ressort clairement de tout ce cjui précède. Ils occupent vis-à-vis des autres éléments une situation toute privilégiée. Leur complète inertie, qui les place, pour ainsi dire, en marge de la Chimie, leur permet de résister, en restant sains et saufs, à tous les cataclysmes de l'AsIronomie et de la Géologie. Grâce, en outre, à la propriété dont ils jouissent d'être difficilement liquéfiables, ils ont accès dans tous les fluides et dans toutes les atmosphères, ou les cinq membres de la famille voyagent librement et toujours de compagnie. Un autre gaz, sinon absolument , du moins relalivemenl inerte, l'azote, les accompagne partout : il est leur diluant constant. Nombreuses et importantes sont les lacunes expérimentales qu'on aperçoit de tous côtés quand on médite un aussi vaste sujet. Nous nous etTorcerons de les combler dans la mesure du possible. (') Ou se somieiiL que c'esl précisémeiU sur celle piopriélé que reposenl nos mélliotles de délerininalinu ([Uiililalive el quanlitative des difl'éreiils giiz raies. SÉANCE DU 23 MARS IQl/l- S/jS Le Pri.vce BoxAPAiiTE fait hommage à rAcadcmie d'un Mémoire qu'il vient de publier et dans lequel il étudie deux importantes collections de Fougères d'Afrique faisant partie de l'Herbier du Muséum. CHIMIE Mi.NÉiïALE. — Sur le iclroxyde de /lo/assiii/N. Note de M. R. de Foucravd. J'ai fait connaître, il y a quatre ans (') les résultats de mes expériences sur la chaleur de formation du létroxyde de ca-sium, expériences faites sur des échanlillons (ju'avait bien voulu me confier M. llengade. Elles montraient que le passage du protoxyde Cs^O au tétroxyde Cs-0' dégage -H 58^''*', "/k Des résultats de ce genre n'ayant d'intérêt qu'autant qu'ils permettent des comparaisons, je me suis proposé d'étendre ces expériences aux autres tétroxydes alcalins. Or, en fait, la préparation du tétroxyde de sodium est impossible direc- tement. D'autre pari, Il est à prévoir que la stabilité du tétroxyde de rubidium sera intermédiaire entre celle des oxydes correspondants K'-O' et Cs-0'. C'est donc l'étude du tétroxyde de potassium que j'aie eu en vue tout d'abord. I. Ce composé K-'O' a été signalé et préparé à plusieurs reprises par des méthodes différentes. Déjà Gay-Lussac et Thénard l'obtenaient en faisant brûler le potassium dans un excès d'air sec. Ce procédé a été perfectionné en 1861 par Vernon- Harcourt ('^), et ses résultats furent confirmés en wSr)^ par ^Y. Holt et W.-E. Sims(^). Le même tétroxyde a été préparé par M. Joannis (') au moyen de l'oxygène en excès agissant à froid sur le potassammonium. C'est la méthode de Vernon-Harcourl qui m'a donné le plus commo- (' ) Comptes rendus, t. 130, 1910, p. i3;)C). (-) .7. C/icm. Soc, t. XV, 1861, p. 276. {') ./. C/iem. Soc, l. LXV, 1894, p. 43-:>. (•) A/tn. Cliini. l'hys., 8'' série, t. Vil, içjoIj. 8/|4 ACADÉMIE DES SCIENCES. dément les résultats les plus satisfaisants. Il n'est même pas utile de chauller le potassium dans une nacelle d'argent, et l'on peut opérer direc- tement sur le métal fondu dans un ballon de verre. On le chauffe d'abord à i8o''-20o° dans un courant d'azote pur et sec, qu'on remplace peu à peu par de l'air, puis par de l'oxygène secs. îl faut évidemment éviter les moindres traces d'humidité. Si l'opération est conduite assez lentement, et sans dépasser 200°, il n'y a pas inilammation. Il reste une matière solide, d'un beau jaune de soufre, formant dos mamelons poreux au fond du vase et sur les parois; c'est K-O'. On n'évite jamais complètement la production de fumées blanches (pii se condensent dans les tubes placés à la suite sous forme de poudre impal- pable, à peine jaunâtre, extrêmement hygroscopique. Cette matière a été plusieurs fois signalée, mais on n'est pas d'accord sur sa nature. Je me suis assuré qu'elle n'est autre chose que le tétroxyde K-O', qui apparaît, grâce à son état de division extrême, presque incolore et encore plus avide d'eau que les mamelons jaunes poreux qui restent dans le ballon. Cependant cette substance jaune contient encore quelques grains noirs de potassium non oxydé; on doit alors la chauffer de nouveau, pendant plusieurs heures, à aco^-uSo", dans un courant d'oxygène sec. II. C'est ce produit, dont l'analyse correspond à Iv-0% très sensible- ment('), que j'ai dissous dans le calorimètre, en employant comme dis- solvant de l'acide sulfurique très étendu pris en quantité un peu plus que suffisante pour former du sulfate acide de potassium. Théoriquement, il devrait se produire 1'""' d'eau oxygénée, mais, eu réalité, il s'en détruit toujours un peu et l'on doit doser immédiatement dans la liqueur, l'eau oxygénée non décomposée (les j! environ dans mes expériences), et tenir compte de cette réaction secondaire, en conqî- tant 23*^*', 06 par molécule d'eau oxygénée détruite. On dose aussi le potas- sium, à la fois alcalimétriquement et à l'état de sulfate anhydre. (' ) En léalllé, laiulis que la formule K-O* correspond à 55 pour loo tle polassiuni, on trouve toujours de 55,5 à 5(j pour loo de métal, la substance retenant pendant longtemps 3~ environ de potassium libre, mais il est facile tPen tenir conijste. On ne pourrait éiiminei' complèlemenl le métal libre qu'en prolongeant encore l'action de l'oxygène. Mais on s'expose alors à introduire quelques traces d'iuiniidité, avec for- mation de potasse KOH. dont la présence a aussi jiour ellel d'augmenter la teneur en potassium. SÉANCE DU 23 MARS 1914. 845 J'ai opéré vers -+- 18", et obtenu, toutes corrections faites, Iv^O' sol. + 2SO' W diss. = 2kHS0* diss. -i- H^O^ diss. 4- O^ ^az + 34'-', i5 ( ' ). ce qui conduit aux valeurs suivantes : k- sol. -f- U'gaz — k-0*sol. 4- i33':^',74, Iv-Osol. 4- 03ga/. — KH')'sol. + 46'-'. 94. en adoptant, pour K- -f- O, le nombre + 86'^"', 80 de M. Rengade. III. Comparaisons. — On voit imniédialement que ces deux valeurs sont plus faibles que celles fournies par le caesium : + i '| i ,/|() et 4- 58, 76. I^t comme le rubidium donne constamment des nombres qui soni à //y'.v fifii près la moyenne entre ceux des deux métaux voisins, on peut écrire Ki3- sol. -T- O- ga/. = Rb^O' sol. 4- i37''",()o, I^b-O sol. + O' gaz — Rb^m sol. -u 54'^", 10. On peut même aller plus loin et déduire de ces résultats ceux qui seraient relatifs au sodium, avec plus de réserves cependant. On sait, en eflet, que si le sodium a, parmi les métaux alcalins, une allure un peu spéciale, il forme pourtant avec K, Rb et Cs une série assez régulière. Si donc la cbaleur totale d'oxydation (passage de M- à \I-0') diminue de 3^"', 8 environ pour chaque métal du ca\sium au potassium, on applicpiera provi- soirement la même règle au st^dium. ce qui donnera Na- sol. -h O' gaz -^ .\a-i)' sol. — i3o"'"',o environ, et, par suite, Xa^T) sol. -h O' gaz izz Na-0* sol. -i- 29*'"', 3 environ. Il résulte de ces nombres que, tandis que la chaleur de formation du pro- loxyde va en diminuant lorsque le poids atomique du métal augmente (100,7: 80,8; 83,5 et 82,7 d'après M. Rengade), au contraire, la chaleur de suroxydation totale (^passage de M'O à M-0^) augmente progressive- ment (29,3; 4f>j94; 5 4, 10; 58,76). On sait d'ailleurs qu'il en est de même pour les métaux alcalino-terreux, dont le terme le plus oxydé est le bioxyde; pour eux aussi, la chaleur de (') J'ai obtenu, dans cinq expi-iiences, les nombres : 3a, 82: 32,86: 34,97; 35,55; 34,5.5, dont la moyenne est 34, i5. Dans le dernier cas, le lélrowde avait été fondu, et c'est reviiérienco (ine je crois In ineillenre. 846 ACADÉMIE DES SCIENCES. formation du proloxyde diminue du calcium au baryum, tandis que la chaleur de suroxydation augmente. 11 en résulte une compensation partielle qui fait que, dans chaque série, la chaleur d'oxydation totale (de M' à M-0* ou de M à MO^) ne varie pas beaucoup d'un terme à l'autre et dans les deux séries. Toutefois, comme cette compensation n'est pas complète, les nombres relatifs à la chaleur d'oxydation totale ne sont pas absolument constants; en fait, ils diminuent du calcium au baryum, tandis qu'ils augmentent du sodium au c:esium. et précisément de la même quantité. Quant au sodium, on sait que si l'on a pu préparer son trioxyde (mé- thode de M. Joannis), il n'a pas fourni jusqu'ici de tétroxyde et même l'oxydation directe ne donne pas le trioxyde et s'arrête au bioxyde. Ce fait s'explicfue fort bien avec les nombres que j'admets. En effet, nous disposons seulement de 29*^^', 3 pour la fixation de trois atomes d'oxygène sur Na^O. Or, on sait que le passage de Na'-O à Na-Q- dégage + iq'^^'joS. Il ne reste donc que -l- io'^"',27 pour les deux autres atomes, soit en moyenne -+- 5*""' par atome ('). S'il existe de pareils suroxydes Na'-O' ou Na-0'', ils doivent être par suite très instables et leur point de dissociation est voisin de 200" C. Ils ne peuvent donc se produire par oxydation directe dans les conditions où se forment K^O' ou Cs-0''. A fortiori^ il est évident que les métaux alcalino-terreux (et, à la limite, le radium ) ne sauraient donner directement ni des tétroxydes ni même des trioxydes. Je préciserai prochainement ces comparaisons en étudiant le trioxyde de potassium. MÉDECINE. — Essai (le Iraitemenl de tépilepsie rf//e essentielle yjw le venin de crotale. Note (-) de MM. A. Calmette et A. Mézie. L.-E. Self, de Clairette (Texas), a relaté l'histoire d'un épileptiquc dont les attaques cessèrent à la suite d'une morsure de crotale. Ralph. H. Span- gler (^), de Philadelphie, eut alors l'idée d'essayer de traiter des comitiaux (') lîn réalité, le Iroisièriie atome d'oxygène doit dégager un peu plus de clialeur que le qualriéme; on doit donc avoir environ + 7''-^',o pour \a-0--i-0 et à peu près H- 3''''',a5 pour Na-0''-(- < *. (-) Communiquée dans la séance du 9 mars igi/l- (') H. -II. .Si'a\(;lku, A'eir J'o/7, Med. Joitrii., 3 septembre 1910 el 4 octobie 1913. SÉANCE DU U,i MARS 191/4 • ^47 par iiijeclion sous-culanée de venin de Crotalus hurridus^ qu il désigne sons le nom de crotaline. Après la publication de ces premières lenlalives, Fackenheim (') fil des essais analogues avec le même produit que lui fournit Spangler sous forme de solution dans Teau distillée glycérinée. Ayant eu connaissance de ces faits, nous avons entrepris, depuis le mois d'octobre 191 1, d'observer les effets d'injections répétées, à doses progres- sivement croissantes, de venin de Crotalus adamanteus sur l'épilepsie essen- tielle. TNos expériences ont été elfecluées avec des solutions de venin sec, dissous dans l'eau salée physiologique et filtrées à la bougie Chamberland stérile. Celte fdlration retient une quantité variable (en moyenne un quart) de la substance toxique, selon la concentration de la solution. Les doses injectées par voie intramusculaire ont été de -j^ de milli- gramme à i5'"s. Nous les avons augmentées progressivement en nous basant sur l'intensité des réactions produites et sur les résultais obtenus. Les injections élaienl faites deux fois par semaine, à la face externe du bras. Elles provoquent un œdème blanc, dur, douloureux, qui disparaît au bout de 4 ou 5 jours. Nous n'avons jamais observé de phénomènes anaphy- lactiques, même après la reprise du traitement cessé pendant plus d'un mois, puis repris ultérieurement. Nous avons recherché, sans succès, dans le sérum de nos malades traitées, la présence d'anticorps par la déviation du complément. Nos sujets sont tous des femmes aliénées, quelques-unes héréditaires. La plupart, dégénérées pliysiquement, présentaient un état général médiocre au début du traitement. Elles n'ont pas suivi de régime spécial. Aiicim médica- ment ne leur a été administré. 1. I^..., Julienne, 20 ans. Assez bon élal. N'a pas cessé tl'èlre Irailée depuis le 6 jan- vier igi'J- A reini de f',, à i5™i-'. Avanl le Irailenienl : 1910, 55" ci'ises; 191 i, 648 crises. Pendant le Irailenienl : 1912, 170 crises; 1910, r^S crises. Dill'érence par rapport à 191 i : 78,66177,1 pour 100. il. T..., Marie, 27 ans. Tuberculeuse. Traitée du 6 janvier au 00 novembre 1912. A reçu de f^ à 2™^-'. Avant le traitement : 1910, 362 crises; 1911, Saô crises. Pendant le traitement : 1912, \!\!\ crises. Différence par rapport à 191 i : 55,8 pour 100. (') Fackenheim, Miincli. Med. Woc/i., 29 aoùl 191 1, n° 33. 848 ACADÉMIE DES SCIENCES. 111. F..., Louise, 28 ans. Assez bon élat. Trailemenl du 6 janvier au 3o sep- tembre 1912. A reçu de ^ à 2"'S. Avant le traitement : 1911, i54 crises. Pendant le traitement : 1912, 83 crises. DilVéreuce par rapport à 1911 : f\(),i pour 100. IN . I). . ., Ilortense, 00 ans. Mauvais état, 'rraitcment ; 1" du H janvier au 3o sep- tembre 1912., reçoit de ,'„- à 2"'8; 2" traitement du r' mars au T' juillet I9i3; reçoit de j"- à •5"'B; 3° n'a pas cessé d'être traitée depuis le i""'' octobre igiS; a reçu jusqu'à Avant le traitement : 1910. 101 crises; 191 1, 1 16 crises. Pendant le traitement avec interruption : 1912. 82 crises; 1910, iSj crises. Différence par rapport à 191 1 : 29,3 pour 100; i'),4 pour 100. V. 1)..., Louise, 01 ans. Bon état. N'a pas cessé d'être traitée depuis le 5 jan- vier 1912. A reçu de f'„ à i5"'fc'. Avant le traitement : 1910, 5o3 crises; 1911, ."J77 ciises. Pendant le traitement : 1912, 221 crises; 1910, 202 crises. Diflerence par rapport à 191 1 : 61 ,6 pour 100; fi'1,9 pour 100. VI. G..., Amanda, 34 ans. Liât médiocre. Tiaitemenl ; 1° du j3 féviier au 24 avril; reçoit j^ à 2™!-'; 2° reprise sans arrêt depuis le 2 octobre I9i3. A reçu jus- qu'à iS""*. Avant le traitement : 1912, 485 crises. Pendant le traitement : igiS, 3i4 crises. Différence par rapport à 191 2 : 35,2 pour 100. VIL B. . .. Joséphine, l'emme B. . ., 0- ans. l'tal médiocre. Traitement du (î janvier au 27 juin 1912. Heçoit de yj à i'"?,5. Avant le traitement : 1910, i32 crises: 1911, 209 crises. Pendant le traitement : 1912, 216 crises; après 1913, 120 crises. Différence par rapport à 191 1 : 3,2 pour 100; 4^ pour 100. NUL (1. . ., Marie, femme L. . ., 42 ans. Liât satisfaisant. Traitement du G janvier au 28 mais 191 2. Reçoit de ,\ à i"'S, 5. Avant le Iraitemeiil : 191 1, 210 crises. Pendant le traitement : 1912, 2o3 crises. Différence par rapport à 191 1 : 3,3o pour 100. I\. M.. ., Ismérie, 42 ans. Liai médiocre. Traitement du (ijanvierau i" avril 1912. Heçoit de y^,y à i™», ;3. Avant le traitement : 1910, 177 crises; 191 1, 168 crises. Pendant le traitement : 1912, 106 crises. Après le traitement : I9i3, 112 crises. Diflerence par rapport à 191 1 : 36,9 "^^ 33,3 pour 100. X. B..., Angélique, (3o ans. Etat satisfaisant. Traitement du 6 janvier au 3o no- vembre 1912. Reçoit de f^ à 2"'5. Avant le Iraitement : 1910, 343 crises; 191 1, 289 crises. SÉANCE DU 23 MARS igi/j. 849 Pendant le Iraitement : 1912, 220 crises. Après !e traitement : igiS, 196 crises. Différence par rapport à 191 1 : 28,8 et 33,3 pour joo. XI. L. .., Flore, 65 ans. Assez bon état . Traitement du 6 janvier au 27 juin 1912. Reçoit de -i\ à i^^iS. Avant le Iraitenienl : 1910, ^63 crises; 191 1 , 4'^o crises. Pendant le traitement : 1912, 366 crises. Après le traitement : igiS, i4') crises. Diflérence par rapport à 191 r : 16,8 et 67 pour loo. Il ressort de ces observations que le venin de crotale a presque toujours une action utile dans l'épilepsic dite essentielle. Cette action paraît en rap- port avec l'âge et l'état des malades. Les sujets plus jeunes et les mieux portants paraissent en retirer le plus de profit. Les crises ne sont pas grou- pées; elles sont arrêtées dans leur progression, ou accélérées dans leur diminution. Leurnombre reste stationnaire ou continue parfois à diminuer après la cessation du traitement. Pour contrôler nos résultats, nous avons pris comme témoins trois cpilepliques auxquelles nous avons injecté, aux mêmes doses et dans des conditions similaires, du venin chauffé à 100° pendant 5 minutes au moins, donc débarrassé de la presque totalité de ses albumines et dépourvu de toxicité. XII. S..., Jeanne, 18 ans. Assez bon état. Traitée depuis le 24 avril igiS. Moyenne des crises pendant 4 mois : 1° avant le traitement : 12,0; 2° pendant' les quatre derniers mois : 11, 5. XIII. G..., Henriette, 2- ans. Bon état. Traitée depuis le l'j, avril 1913. Moyenne des crises pendant L\ mois : i" avant le traitement : 19,7 ; 2° pendant les quatre derniers mois : 20,2. XIX. C..., Octavie, 4o ans. Bon état. Traitée depuis le 24 avril 1913. Moyenne des crises pendant 4 mois : \° avant le traitement : 10,7; 2° pendant les quatre der- niers mois : 7. Le régime des crises de ces malades témoins ne paraît pas avoir été modifié; c'est donc bien le venin qui agit. Mais le mécanisme intime de ses eiTets favorables nous paraît pour le moment impossible à préciser. R.-H. Spangler est convaincu que le venin « fait une profonde impression sur le système nerveux » ; il n'a observé » aucun effet hémolytique », mais une tendance à l'éosinophilie. Pour Fackenheim « la crolaline n'agit pas seulement sur le système nerveux central et son impressionnabilité, mais aussi sur la composition sanguine et sur les échanges dans les tissus ». c. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N- 12.) * I09 85o ACADÉMIE DES SCIENCES. Thomas .). Mays (') pense que « la crolaline a une aclion élective sur le centre coordonnatcur des mouvements volontaires ». M. Erlenmeyer ('-) admet l'hypothèse de Fackenheim et ajoute : « Les hémophiles ne deviennent jamais épileptiques. » Si nous ne formulons pas pour le moment d'hypothèse, nous tenons cependant à dire que nous avons été frappés par les faits suivants : les agents chimiques qui ont donné les meilleurs résultats dans le traitement de Tépilepsie agissent, les uns en « sidérant » le système nerveux; les autres en modifiant la viscosité sanguine. D'autre part, les maladies intercurrentes qui paraissent avoir une action bienfaisante sur la marche de cette affection, comme l'ictère par exemple, s'accompagnent d'hémoglobinhémie. CORllESPOIVD ANCE . Sir William Uamsay, Associé étranger, écrit à l'Académie pour signaler à son attention le projet de réforme du Calendrier proposé par M. Alexandcr Philip et développé dans l'Ouvrage suivant : The Reform of ihe Ccdendar^ by A. Philip, Loudon, 1914- M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Les fascicules 3 et 4 {Pi. XIII à XKIV) de la Carie photographique et, systématique de la Lune, par M. C. Le Morvan. (Présenté par M. P. Pui- seux,) M. le Secrétaire perpétuel signale un manuscrit intitulé : Le pétrole dans l' Indo-Chine française. Indices de Vexistence de gisements pélrolifères au Tonkin, en Annam et au Laos, par Paul Durandin. (Présenté par M. De Launay.) Ce manuscrit sera déposé à la Bibliothèque. (') Thomas J. Mays, Médical Record, 29 mars 191 3. (^) M. lÎRLENMBYER, //?/•/«■«. A7«/!. ïf-'oc/i., 5 mai igiS. SÉANCE DU 2.'3 MAHS 1914. 85l GÉOMÉTRIE. — Su/- les involutions n avant qii'un nombre fini de points unis, appartenant à une surface algébri'iue. Note de M. Lucien Godeaux, pré- sentée par M. Emile Picard. 1. Soit F une surface algébrique possédant une involulion \p, d'ordre premier yo, oo-, n'ayant qu'un wovahve fini de points unis. Soit une surface de Sr, d'ordre n, à sections hyperplanes de genre -, dépourvue de courbes exceptionnelles, dont les points et les groupes de \j, se correspondent bira- tionnellement. J'ai démontré récemment (Renfliconli délia Ji. Accad. dei Lincei^ i"' sem. 1914) que /'mw/w/io/j I^, e.v^ cirA'ywe, quelles que soient $ et F. Supposons actuellement que les. genres linéaires - ", yo'" respective- ment de $, F, soient supérieurs à l'unité, et cherchons à déterminer les singularités de aux points de diramation. 2. Soient |r| le système des sections hyperplanes de <î>, |C| le système correspondant sur F, P un point uni de I^„ P' le point de diramation corres- pondant sur $. Le point P, compté jd fois, forme un groupe de I^,, puisque I/, est cyclique. |C| n'a pas de points-base, puisque |r| en est dépourvu ; son degré est np, son genre /;(?: — i) -H i et sa dimension r (|C| peut évidemment être incomplet). Lorsque P est un point uni parfait, c'est-à-dire lorsque tout point infi- niment voisin de P, compté/? fois, forme un groupe de I^, on a nécessaire- ment/? = 2. Pour le montrer, on considère les courbes C ayant un point /j-uple en P et les courbes Y correspondantes. Celles-ci ont certainement un point/?-uple en P', puisque sur chacune des courbes C considérées, il y a/> groupes de I^ infiniment voisins de P. Leur genre est donc au plus égal à p{p — i). D'autre part, ce genre, calculé au moyen de la formule de Zeuthen, est t: — p -\- i. On a donc ■K—p + liu— -ip — l), d'où P=2. Lorsque P n'est pas un point uni parfait, il y a, dans le voisinage de P, 852 ACADÉMIE DES SCIENCES. deux points qui, comptés p fois, forment des groupes de I^. Désignons par Cj les courbes C ayant un point yw-uple à tangentes variables en P, par r„ les courbes correspondantes sur $. Le genre des courbes r„, calculé par la formule de Zeuthen, est t: — i {p -+- 1)- P est donc impair. Donc : Si p = 2, et seulemenl dans ce cas, un point uni est un point uni parfait. 3. Supposons/) impair et considérons les courbes C assujetties à la seule condition de passer par P. Soient C, ces courbes, F, les courbes correspon- dantes. Soient /,, t., les tangentes à F, en P (supposé point simple de la surface, ce qui n'enlève l'ien à la généralité) contenant les points unis de 1^,, infiniment voisins de P. On démontre que les courbes C, ont un point double ordinaire en P, dont les branches touchent respectivement /,, t.^^ et ont entre elles des contacts d'ordre p — 3. Le point P' est double pour «!>. Considérons les courbes C, assujetties à loucher, en P, une tangente à F diflérente de /,, t.,. Ces courbes ont nécessairement un point /j-uple à tan- gentes variables en P, ce sont donc les courbes C.. On en conclut que P est biplanaire et précisément composé d'un point double auquel font suite un certain nombre t de points doubles et j'( = o ou i) point simple infini- ment voisins successifs, ces t 4- i points étant en ligne droite (c'est-à-dira communs à tous les Fo). La formule de Zeuthen donne / = - — ^- La coi-i- paraison des degrés de j Fo | et | Co | donne i = \ -, donc : En un point de diramalion, $ possède un point double biplanaire composé de - {p — i) points doubles et d\in point simple infiniment voisins successifs et situés sur une même droite. Lorsque yo = 2, on sait que P' est un point double conique. 4. On peut obtenir une limite supérieure de/) en fonction de/j''', t: ". On P i)_ a précisément /) = '-^^ Il suffit d'utiliser le ihéorcme de M. Fnriques 7: d'après lequel le système canonique de F contient les courbes correspon- dantes des courbes canoniques de <&, augmentée de la courbe (actuellement d'ordre zéro) lieu des points unis de 1^,. 5. Soit X le nombre de points unis de I^,. En un point de diramation, $ possède une singularité abaissant la classe de cette surface de p unités, SÉANCE DU 23 MARS IQlA- 853 quel que soityj (premier). L'invariant de Zeuthen-Segre de , calculé au moyen d'un faisceau de courbes F, est donc égal à m-\-px — n — 4('^ — O' m étant la classe de $. Celui de F, calculé au moyen du faisceau correspon- dant des C, est donc égal à jd/« -{- x — pn — [\p{r. — i) — 4- Si ■^rt, Pa sont respectivement les genres arithmétiques de $ et de F, on a ainsi i2 7Ta— 7r"'-(- 9 = '» +■ px ^ Il — 4(7: — i), i2/Ja — /J"'+ 9 ^^pm -^ X — pn — kp[T- — ^) — k- Par suite, on a ;^[/>(7r<,+ l) — (/?a+l)]. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie générale des systèmes (Véquations aux dérivées partielles. Note de M. Gunther, pré- sentée par M. J. Hadamard. 1. Considérant les systèmes d'équations aux variables indépendantes x^, ..., ic,„ et aux fonctions inconnues «,, ...,«*, attribuons à chacune des quantités (l) «,-, « = I, 2, . . ., /.-, p'ilt, „, pi] a„., OÙ /4''. a„, est la dérivée du m,, pris a, fois par a-, , . .., a,„ fois par .r,„, res- pectivement le poids Ci, i=i.2,...,A, c,-H3£i, c,-)- «1+. . .+ a„, en supposant que c,_, -^c,. Nous nous occuperons des systèmes S, d'équations, répondant aux con- ditions : a. Le système S, est composé d'équations y^ = o, en nombre /„, dans lesquelles les fonctions / sont indépendantes des quantités (i) ayant un poids supérieur à n — i, et d'équations Fy= o, en nombre/, dans lesquelles les fonctions F sont linéaires par rapport aux quantités (i) ayant le poids n; b. Les équations /y = o sont d'une manière quelconque résolues par rapport à /„ quantités (i) et les fonctions F sont indépendantes de ces /^ quantités; les équations Fj= o peuvent être résolues par rapport à / quan- tités (i) ayant le poids n. 854 ACADÉMIE DES SCIENCES. c. Les équations, obtenues en différentiant les équations J) = o et indé- pendantes des quantités (i) avec un poids supérieur à «, sont vérifiées par les valeurs des quantités (i), trouvées en résolvant le système S,. 2. Formons toutes les dérivées d'ordre t des équations Fy= o et donnons aux équations obtenues le nom d'équations à poids n + /. Si le résultat de l'élimination, entre les équations à poids n + t, des quantités (i) qui ontle poids n~{-t est, pour chaque valeur de t, identiquement vérifié par les valeurs des quantités (i), trouvées en résolvant les équations du système S, et les équations à poids moindre que n-h t, nous dirons que le système S, esl prépafé. Les systèmes, considérés par M. Riquier ('), prolongés jusqu'à la cote A -4- I, où A est la cote maximum des équations du système, sont préparés, s'ils sont passifs. 3. Supposons que l'expression ne dépende que des quantités (i) ayant le poids n -+- 1. Si le système S, est préparé, la relation doit être satisfaite par les valeurs des quantités (i) avec un poids moindre que n + t, trouvées en résolvant les équations du système S, et les équa- tions à poids moindre que ti + /. Nous donnerons aux relations (3) le nom de conditions de passivité d^ ordre t. 4. Supposons que i = k I" = 1 a et formons les fonctions I = 1 a ; = 1 C) RiQuiKR, Sur les systèmes d'équations aux dérivées partielles. SÉANCE DU 23 MARS IQlA- 855 qui dépendent des /• paramètres absolument arbitraires (5) «,,«,,...., rt/.- Nous dirons que la fonction est la fonclion caractéristique de l'équa- tion Fy= G. 5. Supposons que le rang de la matrice (6) ||cp'/', ?'/', •••,?'/' Il est égal à k^ et effectuons la transformation en introduisant les variables indépendantes j',, œ.y, ..., x„, et en désignant par les lettres y des nombres arbitrairement choisis. Deux cas peuvent se présenter : On peut trouver, à l'aide des conditions de passivité du premier ordre, /— A", dérivées -^-^ : ou cela n'a pas lieu. Dans le premier cas, nous nommerons le système S,, s'il est préparé, mfe- grable. Tous les systèmes passifs de M. Riquier, prolongés jusqu'à la cote F -+- i, où F est le nombre défini par M. Riquier, sont intégrables. 6. Nommons le système de fonctions des variables .r,, ..., a?,,,, (7) ("/)' (/'«'.o 0) («1=" — c/), intégrale MJ"i,, si les équations du système S, sont vérifiées lorsqu'on substitue zéro au lieu de y, et les fonctions (8) (»,), (rè',o....,o), ^- ^''"-^ "^ dy%' . . . dyf,r au lieu des quantités (i). Nommons l'intégrale M^"l, ordinaire, si le rang de la matrice 11(9'/'), (?'/') (9^^') II, où (ç/') est déduit de cp/' en remplaçant les quantités (i) par les fonc- tions (8) et j, par zéro, est égal à k,. Si le système S, est intégrable, on peut, quelle que soit l'intégrale ordi- naire M^^^,, trouver une solution du système, dans laquelle (",)/,=(.— ("/), (/A'.'.o o)yJ=o=(/'«',o o). 856 ACADÉMIE DES SCIENCES. On peut regarder le système, déduit du système S, à l'aide de la substi- tution ^a,-+-...+a„, ( ,)!') N " ' "'l/-'a,,o o; J, = 0, «,= («,), />a,', ...,«,„ dyf- . . . dyf,;' comme un système définissant M„''i,. Indiquons-le par la lettre S^. Si nous attribuons à la quantité (/>«'' o,.,o) '^ poids c, + a,, le système S._, répondra aux conditions («), (6) et (c). Si le système S, n'est pas intégrable, le système So n'est pas préparé. 7. Nous dirons que la relation (9) e('>=iC;(?„...4,„) or ar / f'ji (7W \ dp âcti / â(xi O'i) _ '._ ._L_ fk * --1 n rr ^.1 f I I Q n O* /. v { 2 ) -r — h /) lang fi) ^; /• ^r lane w — — — a cos w z= o. az dz \d.t' az I A ces équations (i) et (2) il y a lieu d'adjoindre la relation bien connue, caractéristique de Vétat ébouleux ou d'équi/ibre limite, ., , „ , , cos oj 31 v/cos'^ w — cos'-'© (3) r~pf{'.>). où ,/(w) = ^ , ., ==, cos w ± y cos-f.) — cos^qj expression dans laquelle il faut prendre, devant le radical, les signes ou supérieurs, ou inférieurs, suivant que l'équilibre-limite est produit par délente ou par compression. La relation (3) permet d'éliminer immédiatement la fonction ;•. Il reste ainsi les deux équations aux. dérivées partielles du premier ordre (i) et (2), en Cl) et p, qui sont les équations indéfinies du problème et que nous nous proposions d'établir. A ces équations indéfinies il y a lieu de joindre les conditions aux limites. Elles s'expriment de la façon suivante : i" Sur la surface libre s=^ — o^tangj, on connaît les valeurs î'mVm/e^, I et zéro, des deux fonctions w et /) ; car, la composante horizontale de la pression s'y annulant, son profd est une ligne de charge, et la charge p elle- même, ou composante verticale de la pression, ne s'y annule pas moins. 1° Sur le parement, d'inclinaison a sur l'horizon, du mur de soutène- ment, supposé sur le point d'être renversé, la force, d'intensité S par unité d'aire, agissant sur l'élément de parement, fait, avec la normale à celui-ci, un angle ©, qui sera, par définition, Cangle de frottement des terres sur le mur (à moins toutefois qu'un coin plus ou moins étendu de terre fasse corps avec le mur et échappe ainsi à l'état ébouleux). SÉANCE DU 23 MARS I9l4- BSq PHYSIQUE. — Application des lois de transparence de la matière aux rayons X, à la fixation de quelques poids atomiques contestés : Cas du glucinium ( ' ). Note (-) de MM. Locis Bemoist et Hippoltte Copaux, présentée par M. Lippmann. Le cas du glucinium est, au point de vue chimique, au moins aussi contradictoire que ceux du thorium et du cérium, étudiés précédemment. Le glucinium est-il bivalent comme le magnésium, ou trivalent comme l'aluminium? La densité de vapeur de l'acétate, l'ébullioscopie du chlorure, la forme et la composition du sulfate double potassique sont favorables à la bivalence et au poids atomique 9, 1 actuellement adopte; mais la struc- ture du spectre, tout à fait semblable à celui de l'aluminium, la décompo- sition du carbure par l'eau, la forme et l'hydratation du silicotungstate, enfin la plupart des réactions analytiques, sont favorables à la tiivalence et au poids atomique i3,'j. Or le poids atomique 9,1 place le glucinium entre le lithium (Pa= 7, E=ii5''^)et le carbone (P^— 12, E= 72''^'). On en déduit, d'après la courbe d'isotransparence, la valeur probable 90''», 4 pour l'équivalent du glucinium et par suite la valeur 55''s,i pour celui de la glucine. Le poids atomique i3,7 place au contraire le glucinium entre le carbone (P„ = 22,E = 72''e) et l'azote (P„= i4) E = 5i''e,4), d'où pour l'équivalent du glucinium la valeur probable 57''s,8 et pour celui de la glucine 49)^^- Le cas du glucinium métallique est donc, parmi ceux qu'on peut encore discuter, celui où la méthode donnerait la plus haute sensibilité, puisque les deux valeurs possibles pour l'équivalent (90,4 et 57,8) présentent entre elles un écart considérable, soit près de 36 pour 100. N'ayant à notre disposition aucun échantillon notable de glucinium pur (*), nous avons dû nous contenter de recourir à la glucine, pour laquelle la sensibilité est bien moindre, puisque entre les deux valeurs possibles (55''s,i et 49**^, 8) l'écart est à peine de 10 pour 100. Néanmoins, nous avons obtenu des résultats très suffisamment nets, avec un échantillon de glucine très pure, dû à l'obligeance de M. Lebeau. En effet, l'égalité de transparence avec 20''^, 8 d'aluminium, avec ii^^,3 de soufre, avec 72'^^ de charbon de sucre, avec ii5''s de lithium, et enfin (') Voir la Note précédente : Comptes rendus, 9 mars I9i4) P- 689. (*) Présentée dans la séance du 2 mars igiii- {') Plusieurs dizaines de grammes seraient nécessaires. 86o ACADÉMIE DES SCIENCES. avec 5()'^^,5 de lilhine caustique (équivalents respectifs de ces différents corps) a été réalisée d'une façon très exacte, pour rayons de degré 7 à 7,5 B., avec 55**^, 5 de glucine, soit presque exactement la quantité prévue dans l'hypothèse : G) = 9,1. En faisant ensuite jouer le radiochroïsme, les rayons employés descen- dant à 5° et 3", G B., nous avons vu les équivalents de GIO et de LiOH rester égaux, alors que les quantités primitivement équivalentes de charbon de sucre, d'eau, et d'un mélange de charbon et d'eau, devenaient relativement plus transparentes. Le glucinium marche donc bien avec le lithium au point de vue du radiochroïsme, conformément au poids atomique 9,1 ; il s'écarte, au con- traire, nettement du carbone et de l'oxygène, avec lesquels le poids ato- mique i3,7 devrait le faire accorder. Le poids atomique 9, 1 est donc le seul compatible avec l'ensemble des propriétés radioniélriques de cet élément. La méthode tirée des lois de transparence de la matière aux rayons X a donc bien donné, dans les trois cas du thorium, du cérium et du g/ucinium, l'arbitrage que nous lui demandions, au sujet des valeurs possibles de leurs poids atomiques. On voit en même temps que les valeurs indiquées par cette méthode sont justement celles qui cadrent avec la classification périodique aujourd'hui adoptée : ce qui confirme le caractère absolument intrinsèque et atomique de la propriété sur laquelle s'appuie cette méthode. Nous avons donc bien là un critérium permettant de placer désormais hors de discussion l'ordre de grandeur du poids atomique, même dans les cas litigieux du glucinium, du thorium et des éléments des terres rares, dont le cérium est le type. Mais les anciennes contradictions, que nous avons rappelées à propos de chacun de ces éléments, n'en subsistent pas moins, et la difficulté qu'elles soulèvent se reportent entièrement sur la question de valence. Par exemple, le glucinium, malgré son poids atomique 9,1, n'en reste pas moins très semblable, tantôt au magnésium bivalent, tantôt à l'aluminium trivalent. Il ne s'agit donc plus d'opter radicalement entre deux valeurs de la va- lence et d'en déduire l'ordre de grandeur du poids atomique; on a le droit de séparer les deux questions et d'admettre qu'un même élément peut, sous un poids atomique invariable, cumuler deux valences pour un même état d'oxydation, ce qui est d'ailleurs compatible avec les iiypothèses mo- dernes sur la structure complexe de l'atome. SÉANCE DU 23 MARS /Ql/i- 86l PHYSIQUE. — Sur V absorption des gaz par le charbon aux basses tempéra- tures. Note de M. Georges Claude, présentée par M. d'Arsonval. On sait que, en règle générale, l'absorption des gaz par le charbon de bois refroidi est liée à l'aptitude de ces gaz à la liquéfaction : plus aisé- ment ils sont liquéfiables, plus abondamment ils sont absorbés. Sir J.Dewar lui-même a fait quelques mesures sur ce sujet (') et a indiqué, par exemple, qu'à la température de l'air liquide, i5""' d'hydrogène absorbés par aS*-' de charbon de noix de coco produisent à peu près la même pression (o™"',o6/|5) que 25oo""' d'azote (()'"'", 0617), tandis que He est bien moins absorbable que H, et O notablement plus que'Az. Ceci posé, l'hydrogène étant plus réfractaire à la liquéfaction que le néon, il fallait s'attendre à le voir subsister avec celui-ci dans mon procédé de formation des tubes au néon par le charbon refroidi (-); il constituerait ainsi une impureté d'autant plus gênante que ce gaz, comme on sait, est dégagé en abondance pendant le traitement préparatoire des Kibes à vide. Pourtant, j'ai constaté dès mes premiers travaux qu'il n'en est pas ainsi en réalité, et qu'à moins d'une surabondance tout à fait exceptionnelle, le spectre de H, souvent très visible quand la charge de néon vient d'être faite et le charbon immergé dans l'air liquide, ne larde pas à disparaître. C'est une particularité inattendue et fort précieuse de ce mode de for- mation. J'ai donc entrepris de mesurer directement les absorptions respectives de H et Ne par le charbon refroidi, et j'ai cru intéressant de compléter ces résultats par ceux relatifs à He et Az. J'ai employé un dispositif analogue à celui utilisé par Dewar (^). Un récipient contenant i438 de charbon de noi>: de coco, préalablement chauflé et vidé à la trompe à mercure, était ensuite refroidi dans l'azote liquide pur (sauf dans les exp('- riences sur l'azote où l'on a employé l'oxygène liquide). On introduisait successi- vement dans le récipient des quantités connues de gaz sec et l'on notait chaque fois la pression d'équilibre final, à la jauge pour les faibles pressions, au manomètre à mercure au delà de 3"'™. V.n général, la pression atteignait en moins d'une heure sa valeur définitive, sauf cependant pour les pressions supérieures à quel([ues milli- (') Ftoyal Institution Proceed.. 7 juin 1907. (') Comptes rendus, 12 décembre 1910. (^) lioy. Inst. Pr., 7 juin 1907. 862 ACADÉMIE DES SCIENCES. n " ~ / j j 1 1 y / ( 1 / / j 1 i / l , r / 1 n 11 I f Jl / II l / f / ^ / / / f / / / / / ./1 n T / > / r / / / / ,^ /' ,/ r y' ^ ,^ ri^ z' r ^ ^■ - - oL ' L] _ ^ — _ _ ^_ _ ^ _ _ ^ — 1 r" 1 J si 6* Bl 9l [•"ig. 1. — Absorplion |KU- lounde charbon de He (1). Ne (II). 11 (III) à — i^j",:') eL de Az(IV) à — iX'.°,J. Kn abscisses volumes absorbés en litres, en ordonnées [uessions correspondantes en millimètres de mercnre. — — — / / / -/ -^ — /: . . — -— n . 11 Fig. ■>.. — Absorption par loos de charbon de Ne (1) et II (II) à — H)ii°,ô. SÉANCE DU 23 MARS I9l4- 863 mètres dans le cas de l'azote, où l'équilibre n'était atteint qu'après plusieurs heures. Pour Ne, H, Az, le volume des diverses parties de l'appareil en dehors du volume propre du charbon (jauge, tubes de communication, etc.) a été négligé et l'on a admis que tout le gaz envoyé était efl'eolivemenl absorbé par le charbon en raison de son grand coefficient d'absorption. Mais pour He. dont le charbon absorbe à peine plus qu'un égal volume vide, il a fallu tenir compte de tout ce qui n'était pas le charbon lui-même : à cet effet, on a elTectué deux expériences, l'une avec le charbon, l'autre avec le récipient vide, en mesurant la pression pour une même quantité d'hélium, puis on a mesuré le volume propre du charbon par absorption de mercure dans le récipient de charbon après vide à la trompe. Il est aisé de déduire l'absorp- tion propre du charbon. Les résultais sont consignés dans le Tableau ci-dessous : Az, — 18':°,5. H, -195°, 5. Ne. - 19.y,j. Hc, — 19ô°,ô. Absorption Pression Absorption Pression Absorption Pression Absorption Pression pour 100"' lorres- pour 100^ corres- pour 100' corres- pour 100* corres- de charbon, pondante. de charbon, pondante, de charbon, pondante. de cliarbon. pondante. t'm' mm 2 I 2"* cm' 93.5 o,oo4 10,5 mm 0 , 0060 cm' 10,5 mm 0,45 1870 0,010 21 0,01 1 5 21 0,88 3740 o,o32 42 0,0205 32 1 ,3o 4660 0,088 84 o,o36o 42 .,74 5 600 o,385 2o5 o,o83o 84 3,5o 653o 1,107 37. 0,176 122 5,3o 84oo 9300 io3oo 1 1 ,5o 33,20 84" i4oo 2800 0,475 1 ,060 3,5o i63 244 325 7,20 1 1 ,3o i5,5o 1 1 200 90,0 4200 8,70 4o6 19/10 12 100 247,0 .i6oo 20,60 618 3o,5o 63oo 43,70 801 4o,5o La figure i traduit pour les ijuatre gaz l'ensemble de ces résultats, d'une manière d'ailleurs peu lisible pour He et Ne, en raison de leur faible coef- licient d'absorption. La figure 2 montre, à une autre échelle, les résultats comparatifs de l'hydrogène et du néon. Ainsi, l'absorption de l'hydrogène est tout à fait anormale et déroge en- tièrement à la règle déduite de l'aptitude à la liquéfaction, puisqu'elle est énormément supérieure à celle du néon. On retrouve donc ici, dans un cas oîi la nature essentiellement physique du phénomène ne peut être mise en doute, cette aptitude si curieuse de (') Point certainement erroné. 86/4 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'hydrogène à s'absorber dans différentes substances, aptitude dont on sera peut-être ainsi amené à s'expliquer la cause d'une façon dillerente (' ). PHYSIQUE. — Densité et masse atomique du néon. Note de i\l. A. Leduc, présentée par M. E. Bouty. J'ai institué une série d'expériences dont le but principal est de recher- cher si la pression interne dans les gaz inonoatoniiques est reliée par une loi simple à leurs masses moléculaires. Cette étude comporte avant tout, comme je l'ai indiqué, la détermina- tion précise de leur compressibilité. Puis la connaissance de leur densité se présente, non seulement comme moyen unique de déterminer leur masse moléculaire, mais aussi comme critérium principal de pureté. Le gaz peut être, en èftét, considéré comme sensiblement pur lorsque de nouveaux trai- tements n'en altèrent pas la densité. J'ai commencé par le néon. Appareils. — L'appareil employé pour létude de la compressibilité ne diffère de celui que j'ai décrit antérieurement (') que par un certain nombre de perfectionnements qui permettent d'atteindre une précision cinq fois plus grande, et que j'exposerai ultérieurement. Les densités sont prises à o° par la méthode de Regnault modifiée ('). Mais le ballon est mis en communication avec un manomètre barométrique, et non avec l'atmosphère. En raison de la rareté des gaz à ('-ludier, le volume de ce ballon est réduit à Boo"™', ce qui permet encore une précision suffisante. Préparation. — M. Claude a bien voulu mellre à ma disposition i(S' de néon ne contenant que quelques centièmes d'impuretés, et principalement d'hélium et d'azote. Ce gaz, desséché, est mis en présence de charbon de coco, à la tempéra- ture de l'air licpiide. Au bout d'une demi-heure, l'équilibre est établi ; l'atmosphère résiduelle renferme la majeure partie de l'hélium. Au moyen d'une pompe à mercure, je fais le vide dans les tubes à charbon, toujours (') On peul faire à ce sujet la remarque très intéressante que, d'après le Tableau précédent, l'absorption de l'hydrogène suit une loi analogue à la compressibilité des gaz imparfaits. SÉANCE DU 23 MARS 191/4. 865 plongés dans l'air liquide, jusqu'à ce que j'aie extrait -~ environ du gaz qui s'y trouve. Puis, l'air liquide écarté, je mets l'appareil en communication avec un grand flacon auxiliaire, vide et sec, où le néon est recueilli. Lorsque le dégagement se ralentit, le gaz restant, riche en azote, est éliminé. En soumettant le gaz moyen à un deuxième traitement semblable, on obtient du néon déjà très pur; car une troisième opération, après laquelle ma provision s'esl trouvée réduite à 2' environ, n'a pas altéré sensiblement la densité. Densité. — La densité par rapport à l'air du gaz ainsi purifié est 0,69(3 [0,6964 à 0,6908]. M. Bouty a bien voulu soumettre deux échantillons de ce gaz au crité- rium de la cohésion diélectrique, qui, comme il l'a montré, tire une impor- tance toute particulière du fait que la cohésion du néon est très inférieure à celle des autres gaz et notamment de l'azote. Sa conclusion est que l'échantillon de densité (),()958 renferme moins de j-j^ d'impureté, si, comme cela paraît certain, cette impureté estprinci- palement formée d'azote. En conséquence, la densité du néon pur doit être considérée comme égale à 0,695, et non 0,67'!, comme l'ont indiqué MM. Rarnsay et Travers. Compressibilité et volume moléculaire relatif. — Des expériences que j'ai exécutées avec l'aide de MM. Décombe elPeczalski, il résulte que le coef- ficient d'écart à la loi de Mariotte pour ce néon est — 6,10" par centimètre de mercure, à 1 7" entre r^'*" et 5"'"'. On en déduit que le coefficient o de ma formule (-) M/;i'=rRTo a pour valeur, à o'^ et 76'"% i,ooo/|, alors que pour l'hydrogène il vaut 1 ,0006. Masse atomique. — En conséquence, le rapport des masses moléculaires de ces deux gaz est Né " o,Gû5 I ,ooo4 TT = TT-rô ^ u = 10.00. H 0,00940 I ,0000 Fm masse atomique du néon est donc exactement 20 fois celle de Vhydro- (') Annales de Chimie et de P/iysir/iie, 7* série, t. W , 189S. (-) Annales de Ch. et de Phys. : loc. cit., el 8" série, t. XIX, 1910. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N= 12.) 1 I I 866 ACADÉMIE DES SCIENCES. gène, c'esl-à-dire 20, 1 5 pour o = i(j, el non 20,0 admis par la Commission internalionale. Remarque I. — M. Aston ('), en soumetlanl à la clilTusion un litre de néon que lui avait adressé M. Claude, a séparé ce gaz en deux parties dont les densités correspon- draient aux masses atomiques 19,9 et 2s,i. Ce gaz, en raison de son origine, était analogue à celui que j'ai traité nioi-nième,- et il ne me paraît pas douteux que le premier gaz de M. Aston était un mélange de néon et d'iiélium, tandis que le second renfermait une 1res forte proportion d'azote. J'ai trouvé, en eflet, incidemment, pour la densité d'un gaz de tête de la distilla- lion fractionnée. 0,642, ce qui correspondrait à la masse atomique 18, 5. Remauqii! 11. — Au cours de ces expériences, j'ai constaté (|ue ^absorption du néon par le eharhon s'effectue conformément à la loi de Henry : la masse de gaz absorbée est proportionnelle à la pression finale. PHOTOGHiiMiE. — Contribution iiV étude de la lautomérie. Etude ({uanlitati\e de r absorption des rayons ulu^asiolels par les dérivés de l'acide acétyl- acèlique. Note de MM. Jean Bielecki et Victok Henisi, présentée par M. Dastie. On sait (jtie les acides p-cétoniques donnent lieu à des formes tautomères. l'our l'acétylacétate d'élhyle on admet généralement (|iril existe deuv formes : l'une cétonique CIP— C — cn=— C — OC \\\ Il II O o l'autre ènolique CH'- C = CH — G - OC^H-, I 11 OH O dans laquelle un hydrogène se fixe sur l'oxygène du carbonyle et il apparaît une liaison éthylénique en position conjuguée avec le carboxylc. Ilantzscli a admis de plus qu'il existait une troisième forme aci qui contiendrait un noyau cyclique interne produit par les valences secondaires d'après la formule Cil'— C — CH - C -- OCUl'. I II On^ o {') .\a/ure, (j novembre 191 3. Oî ■—• o c — ~ —-i -^Jf ^— V V ■^ G-* m en lO *!t" »^ ■«ï' C-' (?< c* c-< vjH ,3C vr •«T- -^ .^ ■* CO CO c^ c-* c* (O o V c. ; o O C O 1^ ce (T. X ?o f^ ï: o L.^ ~ c£ î 'Il tr ^ - "C r- I- X « r^ 1» X c a ; ^ - - '-■ ^ -s « > i K ^> ■S '^ i^ '- -j6 y^ ^-T i ' "O -^ i- "^r r; S o X S-ii S 3 O 3 C3 868 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous avons repris l'étude de la tautomérie des acides cétoniques et des P-dicétones par la détermination quantitative de l'absorption des rayons ultraviolets. Les constantes d'absorption moléculaires t sont calculées par la formule i = -■^„.io"^'"', dans laquelle c est la concentration moléculaire et d l'épaisseur en centimètres. Pour pouvoir faire des mesures avec des solutions dont les concentrations variaient de — à ■ — — nous avons fait I lOOOO varier l'épaisseur de o'^^"',oooi3 à lo*^^"'. Le Tableau précédent contient les valeurs de t pour les dill'érents acétyl- acétates, pour l'oxyde de mésityle qui contient une liaison éthylénique en position conjuguée avec un carbonyle, pour le crotonate où la liaison éthylé- nique est en position conjuguée avec un carboxyle, enfin pour l'acide pyru- vique, le pyruvate et le lévulate d'éthyle. Résultais. — 1° L'acétylacétate d'éthyle possède une bande d'absorption dont le maximum dans l'alcool, l'étheret l'hexane, se trouve pour A = 243o; dans l'eau le maximum est vers 20/19. L'existence de cette bande d'ab- sorption a échappé à tous les auteurs antérieurs (Baly, Desch, Stewart, Hantzsch, etc.), qui ont fait seulement des observations qualitatives et se sont limités aux X ^ 235o. 2° Pour les valeurs de À supérieures à 2800 l'absorption de l'acétyl- acétate varie peu d'un solvant à l'autre. Au contraire, pour A <] 2800 et surtout lorsqu'on prend la région du maximum pour X = 243o, l'absorption varie beaucoup avec le solvant. On trouve ainsi pour £„,„ dans l'eau 80, dans l'alcool 2000, dans l'éther 2700 et dans l'hexane t i 000. Par conséquent il apparaît dans les différents solvants une proportion plus ou moins grande d'un corps qui possède une très forte absorption avec un maximum t supérieur à 1 1 000 situé vers A 2400. 3° Un corps ayant une liaison éthylénique en position conjuguée avec un carboxyle, par exemple le crotonate d'éthyle, ne possède pas de bande au-dessus de 2i44) l'absorption croît régulièrement et, pour X^ 2400, la valeur de £ est seulement de 600 environ. Par conséquent la forme énolique admise par les auteurs est en contradiction absolue avec les spectres d'absorption ultraviolets. 4° Un corps ayant une liaison éthylénique en position conjuguée avec un carbonyle, par exemple l'oxyde de mésityle, possède une bande d'absorption vers 2400, et la valeur de £,„3j est dans l'eau égale à 1 1 290, dans l'alcool et l'hexane à i4ooo. Par conséquent la forme tautomère de l'acétylacétate d'éthyle doit con- SÉANCE DU 23 MARS IQI^- ^^9 tenir une liaison éthyléniijue en position conjuguée avec un carhonyle; elle aurait pour formule GH' — C — CH = C — OC" H", c'est une forme !1 I céloét/iy/énû/iic O OH 5" Kn prenant les rapports des c,„„ trouvés pour racétylacétatc d'étliyle dans les différents solvants et les £„,,„ de l'oxyde de inésityle, on obtient les proportions de la forme cétoétliylénique qui se trouvent dans ces solvants. Nous trouvons ainsi dans l'eau 0,7 pour 100, dans l'alcool i4 pour 100, dans l'hexane 70 pour 100. Kurt Meyer {lier., t. H, 191 1, p. 2718) a dosé avec le brome la proportion de la forme à la liaison éthyléniqueet il trouve dans l'eau 0,4 pour 100, dans l'alcool \'\,i pour 100 et dans l'hexane 58,6 pour 100. L'accord entre la méthode spectrogra- phique et Va méthode chimique est donc satisfaisant. ^ Pourrélhylacétylacétate d'étliyle dans l'alcool nous trouvons 3, (i pour 100 de la forme cétoéthylénique. CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur Une niéllioile fie dosage de traces d'arsenic de otedeMlV présentée par M. Th. Schlo'sing (ils. l'ordre du niilliérne de mUUgraiwne. Note de MM. L. Moreal' et E. Vi.\e-i l'rincipe de la inèLhode. — La méthode de dosage de l'arsenic que nous avons exposée ici même ( ' ), et qui est basée sur la réaction suivante : 12 AgAzOM- 2 AsH^+ HMJ = 1 2 H AzO'-f- As^O'+ i 2 A<;, ne peut être employée pour doser des quantités de ce corps de l'ordre du millième de milligramme. En utilisant la même réaction, nous avons songé, pour évaluer un poids très petit d'argent, à faire déposer ce métal sur la paroi d'un tube, sous forme d'un anneau adhérent dont on peut apprécier la valeur par comparaison avec des anneaux types obtenus en introduisant dans l'appareil, à l'état d'arséniate de soude, des quantités d'arsenic de 0,5, I, 2, 3, ... millièmes de milligramme, et en se plaçant toujours dans des conditions rigoureusement identiques. D'après la réaction précédente, I d'arsenic est représenté par un poids d'argent de 8,64 j de là une grande (' ) Comptes rendus, l. I-ÏO, 1910, p. 788. — On connaît les remarquables travaux de M. Armand Gautier et de M. Gabriel Bertrand sur la reclierclie de minimes quan- tités d'arsenic. Ces savants observent, dans leurs délerminalions, des dépôts d'arsenic; on va voir que nous observons des dépôts d'argent. S70 ACADÉMIE DES SCIENCES. sensibililc de lu niélliode. Si Ton opère coiuiue on va le voir, les lêsullals sont constants et la totalité de l'argent déplacé d'une solution de nitrate d'argent par AsH' se dépose sur la paroi du tube ; le liquide, en effet, ne présente, en fin d'opération, ni coloration, ni précipité. Les réactifs, fournis cependant comme très purs, peuvent encore, sous un poids un peu fort (10''' à iS^ pour le zinc), donner des anneaux très appréciables, dus soit à des traces d'arsenic (anneau d'argent), soit à des traces de sulfure (anneau de sulfure d'argent). Mais nous n'employons qu'une petite quantité de zinc (o«,5) et d'acide sulfurique pour déplacer des traces d'arsenic. Nous entraînons la totalité de AsIP formé en utilisant un courant d'hydrogène, purilié par son passage dans une solution de nitrate d'argent.' Description de l'appareil. — L'appareil, très simple, comprend : i" 1111 llacon F, de I So'^"'' environ, où l'on produit de l'hydrogène ; ce llacon est relié à un tube laveur A ,r=" en l'orme d'U conlemint lo""' d'une solution étendue de nitrate d'argent; 2" un second tube en U, B, de i"" de diamètre intérieur et de i4"'" a 15'"" de hauteur totale, dans lequel se produira l'hydrogène arsénié; l'une des branches de ce tube est reliée à A et porte une ampoule, avec robinet, terminée par un tube capillaire, pour l'introduction du liquide (|ui contient, sous un petit volume, l'arsenic; 3° un tube C (') deux fois coudé, de o'"\5 de diamètre intérieur, à branches un peu écartées (3"'" à 4'"' d'écarte- ment) et inégales (7'"' et i5'"' environ de longueur), dans lequel se formera l'anneau; la plus petite branche, munie vers son extrémité d'un tampon de coton hydrophile, bien sec, est reliée par un caoutchouc à un tube coudé également muni d'un tampon de colon et. communiquant avec l'appareil producteur d'hydrogène arsénié; dans la branche libre de C, on place un fil de verre étii'é qui s'appuie sur le bord du tube par (') Ce tube est lavé à l'eau régale, à l'eau, jinis a l'alcool et séché. Pour obtenir tie beaux anneaux, la solution de nitrate d'argent doit bien mouiller la paroi. SÉANCE DU 23 MARS I914. '^71 une de ses extrémités recourljée et f[iii est destiné à empêcher le liquide, entraîné par le gaz, de s'échapper. Mode opératoire. — ■ On chasse l'aii' de l'appareil par un courant d'hj'drogène pu- rifié. Après 10 minutes, on introduit dans le tube G, convenablement incliné. o''"''',5en- N viron d'une solution légèrement acétifiée de AgAzO^ l>ans le tube B, où l'on a mis au préalable 0",5 de zinc pur fiaichement |)laliné el (|uel([ues gouttes d'eau dislillée. on fait tomber peu à peu o''"', T) d'acide sulfui'ique au cinquième. Les dégagements gazeux obtenus en F et B sont réglés do facoji à donner en G de i.") à 30 l>ulles à la minute. On laisse ainsi marcher l'appareil pendant 10 minutes environ, pour vériliei' la pureté des réactifs, qui ne doivent pas, au Ijout de ce temps, donner un anneau l)ien visible; puis on introduit goutte à goutte, en B, le liquide contenant le produit à essayer. On lave à plusieurs reprises avec quehpies centimètres cubes d'acide sulfuiique au cinquième. La solution de nitrate d'argent du tube G, sans cesse refoulée par le gaz, revient après chaque bulle vers un point y. sans le dépasser. G'est en ce point que se formera lanneau d'argent, qui aura là son maximum d'intensité et ira en se dégradant du côté de la sortie du gaz. Le dégagement du gaz doit êlre continu pour que l'anneau ne soit pas submergé et disloqué. Au bout de '1 minutes l'anneau est, en général, bien visible. A mesure qu'il prend de l'importance, on incline très légèrement le tube, de manière à étendre cet anneau en longueur vers la sortie. Lorsque la quantité d'arsenic, intro- duite dans l'appareil, dépasse o™k,oo:'), on peut, avec un peu d'habitude, faire j)lu- sieurs anneaux correspondant chacun, par exemple, à o"'s,oo2 d'arsenic, ou bien encore, ce qui est préférable, diluer la solution. Pour s'assurer que l'opération est terminée (généralement au bout d'une heure), on incline le tube G de manière à faire affleurer le liquide en deçà de l'anneau d'argent obtenu ; on ne doit pas, après i5 minutes, observer de nouvel anneau appréciable. On détache alors le tube G avec précaution, en évitant que le liquide ne vienne mouiller l'anneau; on le laisse égoutter à l'abri de la lumière; on achève de le sécher à l'aide d'un petit tampon de coton hydrophile et l'on peut ensuite le conserver. On attend de préférence au lendemain pour comparer aux anneaux types l'anneau obtenu, qui noircit et prend plus d'éclat avec le temps. La méthode que nous venons d'exposer est susceptible d'applications diverses. , h'hvdrogéne antimoniê donne, dans des conditions semblables, des anneaux d'antimoniure d'argent tout de suite d'un noir très foncé, sans éclat métallique, qu'on ne peut confondre avec les anneaux d'argent, cjui sont de couleur moins foncée et onl un bel éclat métallique. h' hydrogène sulfuré ('donl on n'a pas à se préoccuper dans la recherche de l'arsenic, puisqu'il est éliminé dans la préparation de l'éclianlillon, traité aux acides) donne des anneaux de sulfure d'argent, de couleur jaunâtre au début, devenant gris brun, à la longue, a\anl l'éclat métallique el faciles à distinguer des précédents. 872 ACADÉMIE DES SCIENCES. • CHIMIE MINÉRALE. — Sur T absorption (P acide carbonique de l' air par T hydral e de chrome. Note de M . Mu.. Z. Iovitciiitch, présentée par M . A . Tiallcr. Henri Lnmel (') a été le premier el peul-èlre le seul qui ait noté que l'hydrate de chrome pulvérisé, mis à digérer avec de l'eau, se dissout dans les acides en dégageant de Tacide carbonique, qui, d'après lui, a été absorbé pendant la préparation de cet hydrate. Ayant moi-même observé ce fait, je l'ai attribué à Fintluence d'alcalis, qui sont toujours présents dans ces hydrates précipités par eux. D.'autre partj 'ai observé que, pendant la précipitation des sels de chrome par l'ammo- niaque, les hydrates créés retiennent, dans leur molécule, l'ammoniaque en formant les chromiaques, qui attirent l'acide carbonique ( -) de l'atmo- sphère. Bien entendu, il aurait fallu constater le fait d'absorption en employant l'hydrate, libre d'alcalis, et de l'ammoniaque, kahlbaum, de Berlin, n'a pas été en étaldcme fournir l'hydrate de chrome exempt d'alcalis elj'ai réussi à le préparer, en dissolvant l'oxyde de chrome pur dans l'acide azoli(jue (^), et éliminant l'acide azotique au moyen de l'acide chlorhy- drique. De la solution vert clair on a ensuite précipité l'hydrate bleu clair par lammoniaque et l'on a fait l)ouillir le produit jusqu'à départ complet (le l'ammoniaque, après quoi le précipité a été lavé à l'eau tiède, jusqu'à disparition totale du chlore. L'hydrate de chrome chimiquement pur a ét('' exposé à l'inlluence de l'air à une température de 25". Déjà, après j à 6 jours, cet hydrate trailé par les acides dilués dégage une (juantité assez importante d'acide carbonique, qui augmente avec la durée de l'exposition. Tl s'ensuit que l'hydrate de chrome ne s'est pas combiné à l'acide carbonique pendant l'opération, comme le croyait Lomel, mais après l'opération de la précipitation, puisque après 3 ou l.\ semaines l'absorp- tion de l'acide atteint son maximum et, avec celui-ci, son poids-constant. Par l'analyse élémentaire on a trouvé : <^"î^07 '^'it donné E 11^0 0,1608 CO^ o,o3i7 Gr- O' 0 , 2045 (') Pharm. Central Blalt, i845, p. 58i. (^) SitzungsbericlUe d. Wiener Akademie d. I) V.v.s-., Bd. XXXIV, llefl 1, p. lafig. (^) Ibid,, 1908, p. 821 el 1911. p. 933. SÉANCE DU 23 MARS I914. 878 OU H 5,1^9 pour 100 C 2,19 « Gr^O' 3i ,5i » 06, 3i4 d'une autre partie ont donné s IPO 0,1276 GO^ 0,0255 GHO' 0,1627 ou H 4,57 pour 100 C 2,24 » Cr^O' 5i ,70 » Ces données concordent avec la formule d'un carbonate dans laquelle 2'""' d'hydrate sont combinées à 1'"°' d'acide carbonique. La formule Cr^COH)'/^^'^^"'*^ ou G.HOH)HCO'4-4H«0 exige H... 4j45 pour 100 G... 2,o5 pour 100 Gr-0^... 52,38 pour 100 Ce fait caractéristique peut contribuer à construire la vraie formule de l'hydrate de chrome, question que je traite en un autre endroit. Toutes les fois que j'ai exposé l'hydrate pur à l'influence de l'air, je n'ai jamais constaté une teneur plus grande en CO' que celle qui correspond à la relation i CO' : 2Cr^(OH)«. Ce monocarbonate de chrome a une composition constante même à 100°. Séché à cette température jusqu'à poids constant, il retient, à peu près, la totalité de son acide carbonique : oiîjSog ont perdu o^, o485 H-0 ou i5,7 pour 100. Dans le reste de o«,26o5 on a trouvé g H'O 0,0725 GO^ 0,0285 Gr^O^ o,i6o4 ou Il 3,09 pour 100 C 2 98 » Gr'O' 61,57 » On sait que le monocarbonate de chrome, provenant du bicarbonate séché à l'air, retient l'acide carbonique jusqu'à la température de 100" et ne le laisse échapper qu'à la température de 160°. c. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 12.) I'2 8^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il en résulte que, dans l'absorption de l'acide carbonique de l'air, on a trouvé une méthode directe pour obtenir le monocarbonate de chrome. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la constitiilion du potassium-carhonyle. Note de M. A. Joanms, présentée par M. Henry Le Chatelier. J'ai obtenu autrefois ('), par l'action de l'oxyde de carbone sur les métauxalcalins, des composés répondant aux formules brûles KCO et NaCO que j'ai appelés potassium-carbonyle et sodium carbonyle. Ces corps étant très instables, détonant ou déflagrant vivement en présence de l'air, de l'eau ou par l'action de la chaleur, je n'avais pu établir à cette époque leurs formules moléculaires. J'ai repris récemment l'étude du potassium-carbonyle pour recheichcr sa constitution et ses principales propriétés. Pour cela, je me suis adressé à l'action très ménagée de l'eau sur ces corps; deux procédés peuvent être employés : 1° Alla(|uer ce composé par la vapeur d'eau à la tension de quelques millimèlies en faisant, d'un côté, le vide à l'aide d'une trompe à mercure, dans le tube contenant le produit et laissant rentrer par l'autre extrémité la vapeur qu'émet de l'eau à la tem- pérature ambiante. (I^orsqu'on observe que la matière s'échaufTe un peu trop, ou cesse de faire le vide ou bien l'on refroidit l'eai". à o".) Cette attaque dure environ 12 heures pour 4b de carbonyle alcalin. J'ai eu parfois des explosions en essayant d'aller plus vite. 2° Ijorsque le potassium carbonyle est formé, en suspension dans un excès de gaz ammoniac liquéfié, on fait arriver goutte à goutte de l'eau étendue d'ammoniac liquéfié et, en agitant, l'eau dissoute vient attaquer peu à peu le produit, maintenu d'ailleurs entre — 3o° et — 4o°. Dans ces conditions, en allant lentement, je n'ai pas eu d'explosions. On obtient, d'une façon ou de l'autre, après évaporation de l'excès d'ammoniac, une liqueur jaune rougeàtre qu'il s'agit d'analyser. On la traite par une quantité d'acide sulfurique titré correspondant exactement au potassium employé de façon à transformer tout ce métal en sulfate neutre. (Dans une expérience préalable, j'avais constaté que, dans la liqueur, la moitié du potassium esta l'état de sel neutre, et l'autre à l'état de base libre.) On ajoute ensuite un mélange d'alcool et d'élher, le sulfate de potassium cristallise. En le recueillant sur un filtre et en le pesant, on a retrouvé très sensiblement tout le potassium. Si l'on évapore la liqueur, on (') Vomples rendus^ t. 116, p. I3i8. SÉANCE DU 23 MARS I914. 873 obtient un liquide sirupeux qui d'abord cristallise très difficilement, puis, en le reprenant à plusieurs reprises par l'étber et l'alcool et filtrant chaque fois, on finit par avoir, après une dernière cristallisation dans de l'eau, de gros cristaux blancs, très bien définis, mais un peu hygroscopiques. Cette matière est de l'acide glycolique. Elle a donné à l'analyse les résultats suivants, sur deux préparations différentes : Trouvé. Calculé. H 5,42 5,43 5,26 C 3 1,32 31,75 3i,58 0 63,26 62,82 63, 16 1 00 , 00 100,00 1 00 , 00 Le poids moléculaire, déterminé par cryoscopie dans l'acide acétique, a donné 71 et 74» 6 au lieu de 76. Le point de fusion, déterminé dans un petit tube en verre très mince, adonné 77''-78°aulieu de 79° ou 80° suivant les auteurs. Il est naturel d'admettre, d'après ce résultat, la formule K.GO — CO.K pour le potassium carbonyle; ce serait donc du glyoxal bipotassique. L'action de l'eau donne : (i) K.CO — C0.K-f-2H-0 = CH»0H.C00K + K0H, ce qui explique ce fait, que j'avais constaté, qu'après l'action de l'eau la moitié du potassium est à l'état de potasse libre. Pour voir si cette réaction finale est précédée d'une autre où n'intervient qu'une molécule d'eau : (2) K.CO— C0.K-t-H2 0 = CH^0K — COOK, j'ai introduit, dans un tube contenant du potassiuni-carbonyle, en suspen- sion dans de l'ammoniac liquéfié, une quantité d'eau rigoureusement pesée, dans la proportion d'une molécule pour deux atomes de potassium (à l'état de potassium-carbonyle). La matière, d'un blanc à peine rosé, est devenue un peu plus foncée; ayant laissé s'évaporer l'ammoniac, j'ai constaté, par une pesée, que Feau mise s'était bien fixée sur la matière, sans addition d'am- moniac en plus. Traitée par un excès d'eau, elle n'a pas détoné. Or, si la molécule d'eau ajoutée avait donné la réaction (i) au lieu de (2), il y au- > rait eu dans le tube la moitié de la matière à l'état de potassium-carbonyle,, non altéré et, par suite, elle aurait détoné ou tout au moins déflagré par- 876 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'action ultérieure de l'eau. D'autres actions que j'étudie en ce moment, permettront d'élucider ce point particulier d'une façon plus précise. Cette action de l'eau sur le potassium-carbonyle constitue une synthèse de l'acide glycolique qu'on peut peut-être rapprocher de la synthèse de l'acide formique par Berthelot, parce que les produits employés dans ces deux synthèses sont les mêmes-, l'ordre seul d'action est différent : Synthèse de l'acide formique. Synthèse de l'acide glycolique. 2K + 2H20 = 2K0H-f-H» 2C0 + 2K = K.C0 — CO.K 2CO + 2KOH = 2H — COOK K.C0-C0.K4-2 H20;=CH50H-COOK+KOH Je continue l'étude des carbonyles alcalins. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les hydrates d'aminés primaires. Note de M. Fki.ix Bidet, présentée par M. Haller. Hydrate d^isoamvlamine inaclive : ^ I >CH-CH'--CH=AzII^— 2H2O. A la température ordinaire, la vapeur de cette aminé primaire se combine très lentement avec la vapeur d'eau atmosphérique et donne ainsi un composé défini très bien cristallisé. C'est sur ce principe que sont fondées les deux méthodes de préparation suivantes : i" J'ai introduit quelques grammes d'isoamylamine pure etanhydre dans un long tube de verre disposé verticalement et j'ai placé, à sa partie supé- rieure, un tampon de coton de verre. Le rôle de ce dernier est de s'opposer, dans une certaine mesure, à.l'évaporation dans l'air extérieur de l'hydrate solide déjà formé qui présente, même à froid, une tension de vapeur très appréciable. L'appareil, étant abandonné à la température ambiante (6"-io"), les premiers cristaux apparaissent au bout de 2 jours à quelques centimètres au-dessous du coton de verre. La cristallisation se développe graduellement de haut en bas et n'augmente plus au bout d'une vingtaine de jours. 2° Dans cette seconde méthode, au lieu de partir de l'aminé pure, j'ai pris son chlorhydrate neutre : C^H" AzH- — H Cl et je l'ai attaqué par le gaz ammoniac qui met en liberté une partie seulement de la base orga- nique. Pendant 2 heures, j'ai fait passer AzH' très sec sur le sel finement pulvérisé, mis en suspension dans l'éther anhydre, et refroidi à o*^. SÉANCE DU 23 MARS IQl/»- ^11 Après filtration, le liquide est versé dans une capsule et abandonné à l'éva- poration en présence de l'air. Les cristaux ainsi formés sont plus grands que ceux obtenus d'après la première méthode, qui est beaucoup plus longue que celle-ci, mais ils retiennent un peu d'élher dont l'élimination est difficile. J'ai vérifié, à plusieurs reprises, que le chlorhydrate d'isoamylamine est insoluble à o°, dans l'éther anhydre et que les cristaux précédents ne produisent, avec une solution de AzO' Ag en présence de AzO^H, qu'un trouble très léger. Si l'on retire du tube, qui sert pour la préparation de l'hydrate, le tampon de coton de verre, on remarque déjà au bout d'une heure que la cristal- lisation diminue de haut en bas. D'autre part, si la température de l'air s'élève de 4° à 5°, le coton de verre étant maintenu dans sa position habi- tuelle, on observe encore que la cristallisation diminue, mais alors de bas en haut. Dans le premier cas, l'hydrate solide disparaît au contact de la vapeur d'eau atmosphérique pour donner un liquide incolore qui se vaporise très vite. Dans le second cas, la quantité d'aminé en vapeur augmente, elle se condense dans les régions supérieures du tube et vient dissoudre les cristaux déjà formés. Ces faits me permettent de conclure que l'existence des cristaux dépend très nettement du rapport entre la quantité d'eau et la quantité d'aminé primaire : un très faible excès de l'un de ces composés entraîne la transfor- mation rapide du solide en un liquide incolore et très volatil. Chauffés en tube scellé, les cristaux obtenus d'après la première méthode commencent à se sublimer dès 70° et fondent à 95''-96'' avec sublimation très rapide. Le sublimé blanc fond exactement à 95°. Ces cristaux sont très solubles dans l'eau et dans l'éther pur et présentent une réaction fort basique au tournesol ou à la phtaléine. Ils répondent à la formule C=H"AzH^ - 2H-O. Les cristaux préparés suivant la seconde méthode fondent en tube scellé à 8o°-83'' avec sublimation très prononcée. Le sublimé blanc fond exacte- ment à 82°. Ils paraissent correspondre à un second hydrate dont je me propose de poursuivre l'étude. Hydrate d'amylamine normale. — Cette base, placée dans un tube muni d'un tampon de coton de verre à sa partie supérieure et exposé pendant plusieurs jours à la température ordinaire, fournit, comme son isomère, 87B ACADÉMIE DES SCIENCES. des cristaux blancs. Malgré plusieurs essais lenlésdans des conditions diffé- rentes, je n'ai pu recueillir que quelques centigrammes. En tube scellé, les cristaux fondent vers 78" et donnent, à 100", des gouttelettes incolores qui se condensent dans les parties froides de ce tube où elles se solidifient. Comme ce dernier solide fond déjà à GS^-GB", il est probable que le composé initial, chauffé à 100", s'est dissocié d'une façon sensible. Hydrate d'isobiity lamine. — Pour préparer ce composé, j'ai choisi la pre- mière méthode appliquée à l'isoamylamine, mais je n'ai obtenu dans tous mes essais que des rendements très faibles. Ce résultat me paraît démontrer que l'hydrate solide dérivé de C H'' Az H- est beaucoup plus sensible que le dérivé isoamylique, soit aux variations de la vapeur d'eau atmosphérique, soit aux variations de la température ambiante. L'isobutylamine, qui bout à 66°, est sensiblement plus volatile que l'isoamylamine qui bout à 97°. Il s'ensuit que sa vapeur agit en plus grande masse sur le solide formé dans les régions supérieures du tube et le dissout très rapidement lorsque la température s'élève seulement de 2" ou 3°. Les cristaux que j'ai obtenus se présentent en longues aiguilles trans- parentes et très déliées, fort solubles dans l'eau et dans l'éther, très basiques au tournesol ou à laphtaléine. Chauffés en tube scellé, ils fondent nettement à 74° et se subliment très vite à cette température. Le sublimé blanc présente le même point de fusion. En résumé, l'amylamine normale, l'isoamylamine et l'isobutylamine se combinent à froid avec la vapeur d'eau de l'atmosphère et forment ainsi des hydrates très bien cristallisés, fusibles au-dessous de 100° et remar- quables par leur tension de vapeur très prononcée, même au-dessous de leur point de fusion. MINÉRALOGIE. — Sur les relations pélrographiques existant entre Vile de Sèriphos et les formations environnantes. Note de M. Const. A. Kte\as, présentée par M. A. Lacroix. L'horizon des kalkgneiss forme la couche supérieure tout autour de l'el- lipse granitique de Sèriphos; elle n'apparaît que dans la partie septentrio- nale de l'ile; au Sud, en effet, le massif granitique se prolonge jusqu'à la mer et il n'y a que de petits lambeaux des couches inférieures qui se soient conservés aux presqu îles de Psari et de Trilipaki. SÉANCE DU 23 MARS igi^. 879 Mais dans l'île de Siphnos, située à 12''"' vers le Sud, apparaît la couche en question; la roche schisteuse prédominante y est le même kalkgneiss qu'à Sériphos, avec de rares intercalations de kalkglimraerschiefer; pour- tant il s'agit ici d'un horizon supérieur de la même couche, horizon carac- térisé par deux niveaux de calcaire cristallin et par des roches sodiques ; ces dernières sont réunies dans le cap le plus rapproché de Sériphos. Des conditions analogues se présentent à l'île de Syra('); quant à la présence d'intercalations de gneiss à biotite au sud de cette île, je n'y attache plus aujourd'hui une importance particulière, du moment qu'il a été démontré qu'à Sériphos une telle roche peut exister près des gise- ments de fer. Kythnos enfin, dont la dislance de la côte nord de Sériphos ne surpasse pas I S""'", elle aussi est constituée en grande partie parle même horizon. Nous avons donc dans les îles qui entourent Sériphos, un horizon qui est la continuation immédiate, vers le haut, de la couche la plus récente de cette ile. Mais que dans cet horizon il faille distinguer plus d'un horizon géologique, ce qui est très vraisemblable, c'est à quoi je ne saurai donner aujourd'hui une réponse décisive. A comparer les directions des couches dans les îles en question, on ne saurait trouver aucune uniformité ; les plis sont courts, et la plupart du temps ils changent de direction en prenant des dispositions mi-périclinales de petite courbure. Il paraît d'ailleurs que cette anomalie existe dans d'autres îles de l'archipel; outre M. Phillipson ('■') qui à plusieurs reprises revint sur ce phénomène et moi-même qui Tai suivi à l'île de Syra (^), c'est M. Cayeux qui en a donné la description sur les îles de Myconos et de Délos ('). Je ne pense pas qu'on puisse en conclure que la résultante de la poussée orogé- nique n'a pas de direction définie ; bien au contraire, cette résultante se dirige vers le N-NE et le NE, et c'est la présence des massifs granitiques qui produit, comme à Sériphos, cette disposition particulière. A l'est de Syra, on connaît encore deux massifs granitiques; celui de Délos-Myconos ; quant à la nature et à l'influence du premier, nous ne savons pas grand'chose ; nous sommes au contraire très bien documentés, (') Tsciiermaks Mitleiliingen, t. XXVI, 1907, p. 257. (-) Beilrage zur Kenninis der griecliisclien Inselwelt, 1901. (') Loc, cit., p. 261. (*) Comptes rendus, t. 132, p. 1529. iS8o ACADÉMIE DES SCIENCES. grâce aux recherches de M. Cayeux ( '), sur la nature du granité de Délos et de Myconos, bien que les calcaires n'y aient été conservés qu'en des points isolés etinsignifiants comme surface. L'analogie avec les phénomènes méta- morphiques de Sériphos est manifeste. Si l'on se dirige vers le Nord, c'est dans l'Attique qu'on trouve des phénomènes analogues; le granité de Plaka {au Laitrium), présente, aussi bien au point de vue de la constitution el de la structure qu'au point de vue des couches encaissantes, une analogie remarquable avec les précé- dentes; elle suffit à montrer qu'il ne s'agit que du même granité qu'à Sériphos. Le granité a atteint à Plaka des couches plus récentes, puisqu'il vient en contact immédiat avec le glimmerschiefer de Lepsius, qui est l'équivalent des couches schisteuses de l'horizon de Siphnos, de Syra et de Kylhnos(^ ). Cependant l'intensité et la nature du métamorphisme ne sont pas ici, à un autre point de vue, différentes qu'à Sériphos; on y trouve, par exemple, des couches considérables des cornéennes, surtout des cornéennes à augite el à épidote, là où les formations primitives étaient riches en calcium; c'est l'horizon des roches désignées comme plakites et qu'on a considérées à tort comme provenant du métamorphisme de glimmerschiefer ('). La couche des cornéennes de l'Attique n'est pas la continuation de celle de Sériphos; elle se trouve à un horizon plus élevé; d'après le parallélisme fait dans ce travail, on doit rechercher la continuation des couches 1, 1 et .3 de Sériphos, immédiatement au-dessous de la couche inférieure de l'Attique. Je n'ignore pas les tentatives antérieures, basées soit sur des raisons géologiques (Lepsius, Philippson, Deprat, Négris), soit sur des relations minéralogiques (^), qui ont été faites pour paralléliser les formations cris- tallines de l'Attique avec celle des Cyclades. Négris a pu parvenir à déterminer l'âge triasique de deux des principales couches calcaires cristallines de l'Attique et par conséquent de la partie la plus considérable de ses formations cristallophylliennes {^^\ en consi- dérant le parallélisme posé, nous ne pouvons cpi'admetlre que les couches (') Description physique de l'île de Délos, I, 191 1. (-) Tchermaks Milleilungen, t. XXVI, 1907, p. 265. (■') Géologie voit Àltika, iSgS, p. 122. ('*) A. Lacroix, Sur la constilulion niinéralogiqne de l'ile de Polycandros {Comptes rendus, 11 mars 1897). (•') Comptes rendus, l. loi, p. 17/^8. SÉANCE DU 23 MARS I9l4- 88l de Ivylhnos, de Syra el de Siplmos doivent être rangées, sinon toutes, au moins la majorité d'entre elles, dans la période géologique mentionnée ('). Mais dans ce cas les couches des horizons 1, 2 el 3 de Sériphos doivent être rapportées à des formations paléozoïques ; celles-ci, aussi bien que les couches Iriasiques superposées^ ne présentent guère au nord de l'Attique, de caractère métamorphique. I^a conclusion qu'on peut tirer de la comparaison faite plus haut est V analogie de la nature des éruptions granitiques dans la partie nord du massif cristallophyllien de la Grèce sud-orientale (ce massif comprend les formations cristallines de l'Attique, de TKuhée méridionale el des C.yclades, et il se prolonge par les formations des îles d'ikaria el de Samos vers le massif cristallophyllien de Lydie el de Carie en Asie Mineure). Aussi ne suis-je pas éloigné d'admettre que la cause du métamorphisme du massif en question doit être cherchée dans l'influence des éruptions granitiques et des vapeurs et des solutions qui les suivent; c'est à de tels phénomènes que j'avais attribué l'existence des provinces pétrographiques parmi les schistes cristallins ( -). Cependant, on ne saurait donner encore une réponse définitive à celte question, avant que l'on ait fait des recherches minutieuses sur la nature des autres massifs granitiques (incontestablement éruptifs) et des roches encaissantes. PHYSIOLOGIE \ÈGÉTAhE. — Sur l'adaptation delà vigne aux différentes condi- tions de vie créées par des tailles d'époques différentes et de ses conséquences sur révolution des hydrates de carbone de réserve. Notede M. «I.-L. Vidai., présentée par M. Gaston Bonnier. En faisant varier l'époque de la taille de la vigne, dans le sens de l'avance ou du retard, à partir d'une date précédemment fixée au mois de décembre ('), on élimine, avec les sarments, une quantité de réserves de plus en plus forte, au préjudice de la portion respectée des ceps (troncs et racines). (') Les traces d'algues que Négris a reconnu dans quelques-uns de ces horizons calcaires el qu'il a rapporté à la gyiopolle {Comptes rendus, t. lo6, p. 829) mililenl en faveur de cette opinion. (■-) Comptes rendus^ 27 juillet 1908. (^) J.-L. Vidal, Prix Grimaud de Martin de la Soc. des Agric. de France en 191 I, et Rev. de Vide., n"' 895 à 903. G. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 12.) I l3 882 ACADÉMIE DES SCIENCES. A chaque diminution de la somme des réserves, correspond une réaction physiologique de la part de la plante, (|ui retarde de plus en plus son bour- geonnement (' ). I. Les vignes hourgeonnées lard évoluent dans une saison plus avancée, et déve- loppent la majeure partie de leurs organes aériens dans un milieu plus chaud, plus sec et surtout plus riche de lumière. Or, la vigne est très sensible aux lois générales d'adaptation au milieu, (|ui ont fait l'objet des études expérimentales classiques de M. Gaston Bonnier('-). Des bourgeons d'un même cep, ou des ceps bien comparables ont été cultivés, les uns dans le milieu aérien normal, les autres dans un milieu voisin du précédent, ruais avec excès de température dans l'expérience A; réduction de l'intensité lumineuse dans l'expé- rience B ; durée du jour diminuée de moitié dans l'expérience C. L'excès de température a surtout accéléré la croissance, tandis cjire la réduction de l'éclairemenl a eu davantage d'action sur la forme et la structure des organes : l^paisseur du Epaisseur tissu Feuilles Mat. sèche du en sarments IMat. fraiclie limbe, palissade. Feuilles. Mérillialles. Fleurs. Lignification. Éclairement réduit. l petites lon^s ) 1.23 o, iQ Q2l^ 28|J- ., ." ' avortées mauvaise (et pales et minces \ Eclairement normal. , ^ ^ ,- i grandes courts 1 . , 2.24 0,2b 1761^ bov- ) non avortées bonne / et vertes et gros ) Dans les vignobles, certains bourgeons poussés accidentellement à travers la masse compacte des feuilles, dans une demi-obscurité, oflVent des modifications semblables sur tout le trajet à lumière atténuée. Des vignes taillées en décembre (hourgeonnées tôt) et d'autres fin mars (hourgeonnées tard) ont présenté pareilles différences, plus réduites mais réelles, plus accusées en 1911 qu'en 1912. (') J.-L. Vidal, Ioc. cil. ('^) Gaston Bonnihb, Rev. gén. de ftot., 1. H, 1890; t. VII, 1895; 1905, p. 287. SÉANCE DU 23 MARS I914. 883 24 mai 1912. Keuilles de rang 1 à 4. Poids moyen. ,46 Floraison en 1911. 2, 22 Surf, feuilles. Moyenne. •56,7 i65,5 Long. Poids de lOOcm' de feuilles mérillialles. l'euilles Moyenne. Sarments fraiclies. Taille d'hiver. cm 7,93 I05,8 2,1 Taille de printemps. •,/.6 125 ,0 2,2 sèches. 0,52 0,63 .\vortemcnt des fleurs. marque altenue IL Enfin Tétude de l'évolution des hydrates de carbone de réserve, pendant l'été, montre que ceux-ci sont plus abondants, jusqu'après la floraison, dans les sarments et les feuilles des plants taillés tard (bour- geonnes tard); et ils ne s'épuisent pas plus vite dans les racines, en dépit d'une végétation plus rapide : Hydrates de carbone de résert'e (pour 100 de matière sèche). l'^euilles (moyenne Uacines. Taille de d'Iiiver. prinlemp Débourremenl. . . 29,20 27,40 Bourgeons de 10"™ 25,18 24,63 Floraison : début. 23,35 21,81 » fin . . . 22,24 23, 4o \'éraison : début. 25 , 3o 24 ,00 Maturité 22.98 28,80 23,59 26,80 Chute des feuilles Taille Taille en deux 20,00 Sarmenls. dp six résullals). Taille Taille Taille de Taille de d'hiver. printemps. d'hiver. printemps. 6,67 6,44 10.68 • 1,78 20,80 20,80 2. ,64 } 22, .5 ) .3,43 .4,83 24,72 23 , 09 29.47 27,38 3o,>4 29-73 On voit aussi qu'avec les tailles dites « en deux temps » (') la dépense importante de réserves nécessitée par la phase végétative parcourue avant la retaille doit être répétée deux fois pour un résultat unique. Si bien que les ceps taillés « eu deux fois jj, dont la proportion des réserves radiculaires est de 20,3 pour 100 au moment de la retaille, se trouvent reculés au point où les pieds taillés en une fois au débourremenl dosaient encore 27,4 pour 100 et ceux taillés en hiver 29,2 pour 100. Les vignes taillées tardivement, bourgeoniiées tard, développent donc l'appareil assimilateUr comparativement à la construction ligneuse et fixent, (') Une preiiiière taille très longue rhi\er; la ileuxiéuie normale au ()rinteinps (contre les gelées) retarde les bourgeons de base. 884 ACADÉMIE DES SCIENCES. par unité de temps, une quantité plus grande d'hydrates de carbone. Au moins pendant l'âge d'activité optimum des feuilles (') développées avant que le milieu se soit uniformisé à l'approche du solstice d'été. La taille « en deux temps », avec retaille très tardive, ainsi d'ailleurs que les tailles en une fois extrêmement tardives, ont pour conséquence une alimentation fort irrégu- lière des bourgeons conservés, dont les uns sont encore endormis quand d'autres ont plusieurs centimètres. Les premiers souffrent, par la suite, de la concurrence victo- rieuse des seconds pour des provisions déjà réduites. L'action nuisible des gelées sur la vigueur des ceps, obligés à repousser de nouveaux bourgeons après le gel, semble procéder de causes analogues. PHYSIOLOGIE. — Action sur certains organismes d\in courant d^eau artificiel. Note de M. Maraoe, présentée par M. d'Arsonval. Dans une Communication faite à l'Institut général psychologique, le 8 décembre igiS (quelques expériences sur le pendule des sourciers), je disais : Dans l'état actuel de nos connaissances, il faut limiter les recherches à un seul point, qui est le suivant : iLxiste-t-il actuellement des sujets capables d'indiquer en dehors de tout sondage et de tout phénomène apparent de nature géologique, botanique ou physique, l'emplace- ment, la profondeur et le débit de courants d'eau artificiels ou naturels? Lorsqu'il sera prouvé, d'une façon indiscutable, que la réponse à celte (|uestlon est affirmative, il sera temps de faire des recherches pour trouver l'explication du phéno- mène. L'expérience la plus simple consiste à faire déterminer par un sujet, le motnent ou un courant d'eau intermittent passe dans une conduite. Deux sortes de recherches ont été faites : Première expérience. — Un sourcier amateur, muni d'un pendule tenu à la main, est placé sous une tente, au-dessus d'une conduite d'eau souter- raine; il lui est impossible de voir deux personnes chargées de vérifier les résultats, et de manœuvrer la vanne de commande du départ deau. Toutes les dix minutes, on marque si l'eau coule dans la conduite, ou si la conduite est vide. Au bout d'une heure, c'est-à-dire après six expé- (') Voii IvRELSLElt, d'après Dkhêrai.n, Traité de Chimie agricole, p. iSo. SÉANCE DU 23 MARS igi^- ^85 riences, on compare les résultais trouvés avec ce qui a été fait par les véri- ficateurs. // ny a eu que deux réussites sur six opérations. — Les expériences ont été renouvelées et ont donné des résultats à peu près semblables, sauf une fois où Ton a eu quatre réussites sur six expériences; mais le sujet lui- même les attribue au hasard. On a ensuite recommencé les mêmes recherches dans les mêmes condi- tions, avec un sourcier professionnel très réputé pour ses succès : les résul- tats ont été analogues. Deuxième expérience. — On pouvait objecter que l'eau, contenue dans des conduites élanches, perd ses propriétés d'action sur certains organismes. Alors, on a recommencé les expériences, avec un autre sujet, en employant une gouttière ouverte, hémi-cylindrique; elle est placée à la surface du sol et parcourue par un courant d'eau intermittent. Quand toutes les précautions étaient prises pour que le sujet ne fût guidé par aucun signe extérieur, les expériences ne réussissaient pas plus que dans le cas précédent; mais s'il subsistait le moindre indice, agissant sur la vue ou sur l'oreille, l'expérience réussissait toujours. Interprétation des résultats. — Dans les expériences précédentes, les sujets me faisaient remarquer qu'ils ne possédaient pas leur liberté d'action, car, malgré eux, ils étaient obsédés par la préoccupation de savoir s'ils réussi- raient ou ne réussiraient pas. Ce qui revient à dire : inlluence contrôle plus grande que influence eau. C'est possible, mais alors, dans toute expérience précise, avec un contrôle sérieux, la même objection subsistera. De plus, on me fait remarquer que l'eau naturelle n'a pas les mêmes pro- priétés que l'eau des conduites; c'est ce qu'il faudrait démontrer. Je crois qu'il serait prématuré de conclure qu'il n'y a rien de sérieux dans la sourcellerie ; trop de faits ont été observés par des savants dont la bonne foi est au-dessus de tout soupçon. Mais on parle toujours des réussites et jamais des insuccès, qui doivent exister dans la recherche des sources; puisque les expériences sur les conduites d'eau arlilîciellcsonlélé négatives, il faudrait maintenant connaître le pourcentage des succès, qu'un très bon sourcier obtient sur le terrain. De plus, il faudrait chercher si un géologue, opérant dans les tnèrnes régions avec des procédés scienlificpies, ne réus- sirait pas aussi bien. 886 ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Sur les « tubercules oculaires » des Crustacés podoplilalmes. Note de M. H. CoimicnE, présentée par M. E.-L. Bouvier. Le pédoncule de l'œil des Crustacés podophtalmes présente parfois un organe spécial, dont le type le plus parfait se rencontre chez les Pénéides bathypélagiques du genre Gennadas, où il a été signalé depuis longtemps. Le ganglion ophtalmique logé à la base du pédoncule, indépendamment du nerf qui le relie à l'œil composé distal, émet latéralement un autre nerf, très visible par transparence. Celui-ci se termine dans une volumineuse saillie conique supéro-interne, au milieu d'une petite masse de tissu qui remplit l'extrémité du cône. Sp. Bâte décrit ce « tubercule oculaire » des Gennadas comme un œil supplémentaire, muni d'une lentille simple. Je n'ai pas réussi à voir une telle lentille. Le tissu qui remplit l'extrémité du cône se montre formé entièrement de séries allongées de cellules ganglionnaires, parmi lesquelles, à la base, des éléments bipolaires se font remarquer par leur grande taille. L'absence de pigment et d'ap- pareil dioplrique rend bien improbable l'hypothèse d'un organe de vision. Le même organe, mais déjà bien moins volumineux, a été signalé aussi chez les Nébalies, chez les Schizopodes des genres Gnal/iop/iausia, Eucopia, Benlheuphausia, diverses espèces à'Euphausia. C'est la « papille oculaire » de G.-O. Sars. J'ai montré son existence chez les Crevettes de la famille des Hoplophoridés, elle existe aussi chez les Glyphocraiigon; mais cet organe est bien plus répandu qu'il ne paraît. Si on le suit, par exemple, chez les Hoplophoridés, on le voit graduellement diminuer de taille depuis les genres Hoplophorus et Svslellaspis, où il est maximum, à travers les espèces Acanthep/tvra />iirpurca, muTup/dalma, pleuracaniha, pnlchra, jus- qu'à ce que, chez celte dernière, il ne fasse plus saillie et se réduise à un espace lenticulaire convexe. Chez les Pandalidés, c'est toujours sous la forme d'un espace lenticu- laire non saillant qu'on les rencontre. Sur les yeux les plus volumineux, c'est une petite plage de o'"",^ de grand axe, située près du bord cornéen. Elle est facile à voir par examen direct, et surtout elle est seule à se colorer lorsqu'on essaie de teindre l'ophtahnopode à l'aide d'un colorant (juelconque. Cela tient à ce que cet espace est séparé de la surface par une SÉANCE DU 2,3 MARS I9l4- 887 cavité presque virtuelle délaminée entre l'organe lui-même et une mince cuticule, cavité qui se remplit de colorant (' ). Enfin, cet organe peut se réduire encore, et devenir un cercle minuscule, que permettent seulement de déceler sa position supcro-interne, et, après coloration, son contour circulaire nettement tranché. C'est ainsi qu'on le trouve chez de nombreuses espèces (ÏEuphausia, chez les Sergestidés, les PasiphaMdés, diverses espèces d'Hippolytidés, de Palémonidés, de Crango- nidés. L'organe subit chez les Pénéides une réduction graduelle, compa- rable à celle qu'on observe chez les Euphausidés et les Eucyphotes. Le fait qu'un tel organe, visiblement sensoiiel, atteint sa pins grande complication chez des Pénéides essentiellement bathypélagiques, implique une relation entre cet organe et un tel genre de vie (appréciation de quelque qualité physique de l'eau, par exemple?). Mais sa généralité, et son état le plus souvent rudimentaire, font penser à une disposition primi- tive, ayant persisté depuis les Leptostracés jusqu'aux Macroures nageurs inclusivement, ayant disparu chez les autres Décapodes. Or il est un autre organe sensoriel, d'ailleurs tout aussi énigmatique, qui appelle la comparaison avec le précédent. C'est l'organe frontal, pair ou impair, des Phyllopodes, des Cladocères, de certains Copépodes adultes, des Cirripèdes, des Euphausidés et des Pénéides {'^ ) larvaires, organe dont Claus a si complètement décrit l'évolution chez les Branchipes. On y voit que cette paire d'organes, formés de très bonne heure, presque sessiles et toujours dépourvus de pigment, consistent en une saillie hémisphérique ganglionnaire, en relation avec le cerveau par un nerf volumineux, très peu distinct du traclus optique, et dont ce dernier ne se sépare que bien plus tard. L'analogie de forme et de position que présentent ces organes des Bran- (') Il n'esl guère, cliez les Crustacés, qu'un autre cas comparable. C'est la singu- lière disposition des yeux des Apus, lesquels, y compris l'œil nauplien, et sans doute les organes fronlaiiv contigus, sont sépaiés de l'inléiieur par un semblable espace en l'orme de fente, s'oiivrant par un poie à l'extérieur, et limité par une mince cuticule. Il n'esl pas impossible que l'organe des Pandalidés rappelle un vestige de cette struc- ture. (^) Au stade Calyptopis chez les premiers, Protozoé chez les seconds, alors que les yeux composés sont encore sessiles. Les Euphausidés et les Pénéides sont jusqu'à présent les seuls « Natantia » possédant des organes frontaux larvaires et des « papilles oculaires » plus ou moins développées chez les adultes. C'est dire que leur étude sérail pnrliculièrement propre à montrer si les deux organes se subsliluenl l'un à l'autre au cours du développement. 888 ACADÉMIE DES SCIENCES. chipes avec l'ophlalinopode des Gennadas est tout à fait frappante. Il suffi- rait, pour la compléter, d'imaginer que l'organe frontal, au lieu de rester en place, est englobé dans la région deslinéeà donner le pédoncule de l'anl, et se trouve ainsi porté par ce dernier ('). Cette migration aurait nécessai- rement pour résultat d'allonger le nerf de l'organe et de le porter au con- tact du ganglion ophtalmique. Or, c'est ce que l'on constate chez les Gen- nadas. En apparence, le nerf du « tubercule oculaire » naît du relai ganglionnaire du pjédoncule; en réalité, comme des coupes sériées le mon- trent nettement, /r nerf lra<,'erse la niasse du ganglion sans licn lui em- prunter, de sorte que son origine réelle est cerébrohle. Il est donc permis de supposer que les organes frontaux, au même titre que l'œil nauplien dont on connaît la persistance, se rencontrent encore chez les Crustacés supérieurs. Avant de disparaître totalement, comme ils semblent le faire à partir des « Replantia », ils assumeraient une fonction spéciale chez les Gennadas et les espèces comparables par leur genre de vie. ZOOLOGIE. — La formation du gonophore chez Tubularia indivisa. Note de M. l*. Benoît, présentée par M. Yves Delage. Pour classer les opinions des nombreux auteurs qui ont fait l'étude de la formation du gonophore chez les Hydraires, il est nécessaire de diviser celte étude en deux parties principales : 1° La formation du noyau médusaire ou glockenkern; 2" L'origine des cellules génitales. I. Formation du noyau médusaire ou glockenkern : Tous les ailleurs s'accordent à donner au glockenkern une origine eclodermique : Agassiz (i86o), Allmann (1872), Ciamician (1879), llaniaon (1882), Weissmann (i883), Jickeli (i883), Talwilz (i885), TichomirofT (1887), Brauer (1891), R. Sclineidei (1902), Gœlte (1907), Hargilt (1910), Kiihn (1910), Delsniann (1911), Verev (19 12). (') Quant à la réalité matérielle d'un tel déplacement, on peut au moins en donner un exemple emprunté aux. Insectes : les mouches du gepre Diopsis ont leurs yeux composés portés à l'extrémité de longs prolongements non articulés, et la formation de ces derniers s'est trouvé entraîner les antennes, qui se trouvent presque à l'extré- mité de ces pédoncules. En fait, et malgré l'aspect insolite de l'insecle, les rapports de position des antennes avec les yeux ne sont pas cliangos. SÉANCE DU 23 MARS 1914. 889 Pour eux, la première apparition d'un gonophore, ou d'une méduse, est une petite évagination dans laquelle la tige du polype donne un diverticule intéressant les deu\ feuillets primordiaux, ectoderme et endoderme. Au sommetdu bourgeon, il y a proli- fération des cellules eclodermiques qui va enfoncer l'endoderme et former le bourgeon médusaire ou glockenkern. Kûhn (1910) décrit une exception, sur laquelle il n'insiste pas, qu'il ne signale même pas dans ses conclusions, exception qui, à mon avis, a une grande importance. Pour cet auteur, chez Coryne frticticosa, au sommet de la première évagination du gonophore, il se produit, dans une petite région endodermique, une multiplication de cellules indilTérentes qui va donner le noyau médusaire ou glockenkern. Le glockenkern est donc ici d'origine endodermique. J'ai étudié la formation du noyau médusaire chez Tubularia indmsa et chez Myriolhela phrygia. Chez Tubularia indivisa, j'ai constaté l'existence de deux sortes de colonies de polypes : 1° Des colonies à polypes très gros et à gonophorcs excessivement nom- breux, poussant à la belle saison; 2" Des colonies de polypes beaucoup plus petits et à gonophores relati- vement rares, poussant à la mauvaise saison. Dans les premiers, les gonophores jeunes ont une cavité gastrale très développée, les cellules endodermiques sont petites et très pressées les unes contre les autres, les cellules de régénération y sont très peu abon- dantes. Dans les seconds, les gonophores jeunes ont une cavité gastrale excessivement réduite, les cellules endodermiques y sont très grandes, les cellules interstitielles ou de régénération y sont très abondantes. Dans les gonophores d'été, il est très difficile de voirdes stades de début du glockenkern, c'est-à-dire que les stades les plus jeunes que j'ai pu observer avaient déjà 8 cellules et la pression exercée par eux sur la basale et Tectoderme amincis laissait supposer que ce noyau médusaire embryonnaire pouvait être de nature ectodermique. Il n'en a pas été de même avec les gonophores d'hiver. En effet, chez ceux-ci, j'ai pu avoir des gonophores dans lesquels, à la partie distale de l'évagination, une cellule interstitielle ou de régénération, de nature endo- dermique en mitose, va donner la formation initiale du glockenkern. J'ai pu avoir ensuite les stades à ■! cellules, à 4 cellules, à 8 cellules, à 16 cellules, etc. Jamais, dans ces gonophores, le noyau médusaire ne fait saillie dans l'ectoderme, lequel n'est sensiblement pas modifié. A mon avis, si l'on n'examine pas le stade de début du glockenkern, on C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N' 12.) "4 Sgo ACADÉMIE DES SCIENCES. est facilement amené à accepter une origine ectodermique pour celui-ci, mais si on a la bonne fortune de tomber sur un de ces stades, il est impossible de douter de l'origine endodermique du noyau médusaire. En effet, déjà, le glockenkern à 8 cellules, par sa pression sur la basale, anéantit celle-ci, Fectoderme lui-même étant fortement pressé, les cellules du noyau médu- saire ont parfaitement l'air de cellules ectodermiques en prolifération. II. Origine des cellules génitales. — Ici les opinions sonl plus partagées que dans la première partie. Pour Agassiz (1860), Goetle (1907) et Pérez (1912) le glockenkern serait la masse germinative et le développement des cellules germinatives commencerait déjà au fond du noyau médusaire avant que le manuhrium ait pris naissance. Pour Jickeli (i8S3 ), Brauer (1891), K. Schneider (1902) les cellules germinales dérivent des cellules interstitielles de l'ectodernje qui passent de l'ectoderme dans l'endoderme en traversant la basale et de là dans le lieu de maturité, c'est-à-dire dans le glockenkern. Pour Tichomiroff (1887), leà cellules génitales sont de nature endodermique. A son avis, le canal endodermique du bourgeon le plus jeune se sépare en deux moitiés ; une supérieure formée de cellules cubiques, une inférieure formée de cellules cylin- driques. La moitié supérieure, c'est la zone germinative qui s'épaissit dans la région de l'invagination ectodermique, fait saillie en tunîeur dans la cavité gastrale, mais peu à peu, les cellules s'en vont dans cette invagination c'est-à-dire dans le glockenkern. Pour Cliamician (1879), Weissmann {i88o-i883) et Thalwitz ( i885) les cellules germinales dérivent de la lamelle basale du glockenkern et ces auteurs prennent Tectoderme du manubrium pour le lieu germinatif. Je me range à l'opinion soutenue par les auteurs ci-dessus. Les produits génitaux se forment bien dans le glockenkern et aux dépens de l'épilhelium externe du manubrium qui, d'après eux, est ectodermique; d'après moi, endodermique. Au moyen de coupes appropriées, il est facile de se rendre compte que les mitoses sont très nombreuses dans le noyau médusaire, ce qui, évidemment, exclut à peu près complètement toute idée d'émigration. Sur ces coupes, on constate que, lorsque la cavité du glockenkern est coiu- plètement formée, le noyau médusaire est réduit à une seule couche de cellules et le manubrium se trouve déjà à un stade très avancé. C'est alors qu'on voit dos cellules génitales prendre naissance aux dépens de l'épithé- lium externe du manubrium; on y rencontre des stades de synapsis, ce qui indique qu'on a affaire aux gonocytes de premier ordre. Les cellules iiilerslitielles ectodermiques qui, d'après Brauer, deviennent cellules géni- tales, ne sont à mon avis, comme l'a déjà dit Pérez, que des nids de proli- fération pour les nouveaux gonophores qui se formeront par la suite. SÉANCE DU 23 MARS IQl/i- ^9^ J'ai étudié également la formation du gonophore chez Myriothela phry- gia^ où l'origine endodermique du glockenkern et des cellules génitales est aussi évidente. ZOOI.OGIE. — Sur les formes d''im'olution cfun In/iisoire cilié dans le rein d'un Céphalopode. Note de M. Rek.vard Cor.i.ix, présentée par M. \ves Delage. Si l'on dilacère avec précaution, dans un peu d'eau de mer, les corps fongiformes du rein d'une petite Seiche commune en Méditerranée, Sepia elegans d'Orbigny, il n'est pas rare d'en voir sortir des Infusoires géants, d'un blanc laiteux opalescent, nageant vivement comme des Planaires. Leur forme générale est celle d'un cylindre très allongé, aux extrémités arrondies, souvent renflé antérieurement comme une massue et passant par contraction à un ovoïde trapu, à peine deux fois plus long que large. Leurs dimensions peuvent atteindre jusqu'à 4"™ dans le sens antéro-posté- rieur et environ un tiers à un quart de millimètre dans le sens transversal, ce qui paraît constituer le maximum de taille relaté jusqu'ici dans ce groupe de Protistes. Un examen superficiel au microscope permet d'y reconnaître une strialion très évidente, transversale ou oblique, qui n'est autre que la trace des lignes d'implantation des cils garnissant, en spirales parallèles et serrées, toute la surface de l'organisme. Le corps est entièrement rempli par des enclaves vitellines de grosseurs à peu près égales entre elles, ne laissant libre qu'une bordure ecloplasmique étroite, plus épaissie vers l'avant, où elle semble former comme une coift'e céphalique. Chez les exemplaires parvenus au terme de leur croissance, les méthodes de coloration (même sur les coupes en série) ne permettent de déceler aucune apparence de noyau, ni de grains chromatic|ues. Une étude du développement permet de s'assurer que ces étranges orga- nismes qui sembleraient, à première vue, en pleine prospérité physiologique, malgré l'absence totale d'éléments chromatiniens, sont en réalité les stades hypertrophiques et dégénératifs d'un Infusoire bien connu, vivant chez cette même Seiche : la Chromi'iina elegans, découverte par Fœttinger en i88i. J'ai pu établir en effet que ces Chromidina qui, à l'état normal, se fixent temporairement par leurs cils à l'extérieur des corps fongiformes (ou bien nagent en liberté dans le liquide urinaire) sont susceptibles de pénétrer 892 ACADÉMIE DES SCIENCES. parfois dans les follicules eux-mêmes, en traversant l'épithélium, et, tom- bant alors dans les lacunes sanguines qui en tapissent la paroi, d'y deuieurer indéfiniment prisonnières. Elles sont soumises, en ce milieu nouveau, dans des conditions d'immobilité relative et de nutrition osmotique très intense, à une sorte de gavage continu qui devient la cause déterminante de leurs transformations. Leur taille s'accroît rapidement et dépasse bientôt de beaucoup celle des plus graiuls individus libres (i'""'au maximum), tandis que le rétrécissement collaire toujours si net chez ces derniers, en arrière de la partie cépbalique renflée, tend à s'atténuer. Le noyau qui, aux stades normaux, est toujours en réseau continu, avec fins traCtus de linine unissant les masses chromatiques (voir Dobell, 1909), se fragmente en articles indépendants, de plus en plus nombreux, épars dans le cytoplasme. Au cours de ce processus, des réserves s'élaborent : d'une part, sous forme de granulations graisseuses, abondantes surtout au début; d'autre part, sous forme de plaques vitellines qui paraissent provenir de la transfor- mation directe des substances du noyau. De place en place, aux stades moyens d'involution, on reconnaît encore sur un trajet plus ou moins long, un rameau nucléaire intact, souvenir persistant de l'ancienne structure. Plus tard, on ne rencontre que des grains isolés, et sur la fin le vitellus reste seul, avec la mince pellicule d'enveloppe, pour constituer l'Infusoire. C'est alors qu'intervient la réaction de Thôte. Les Cluomidina^ d'ordi- naire réunies en grand nombre (i.t à 3o et même 4o) dans un seul follicule rénal qu'elles distendent énormément, sont envahies par les phagocytes du sang qui les pénètrent de toutes paris et englobent leur vitellus. Les limites entre Infusoires voisins disparaissent et l'on n'a plus, dans la tumeur folliculaire, qu'une sorte de bouillie blanchâtre comparable au pus d'un abcès. Fuis, à mesyre que la digestion s'accentue, les cellules leucocy- taires mobiles se transforment en cellules fixes à partir de la zone périphé- rique, en gagnant vers le centre, et donnent naissance à un tissu conjonclif serré. La cicatrisation a donc lieu par sclérose, comme dans un poumon tuberculeux par exemple, les parties attaquées demeurant en place anatomi- quement, mais se trouvant inutilisables au point de vue fonctionnel. Ces faits sont à rapprocher, en ce qui concerne les Lifusoires, des diverses manifestations d'iiypertrophie dégénéralive signalées déjà par moi (1909 et 191 1), en culture et en nature, chez divers Acinétiens. SÉANCE DU 23 MARS igi/j. SgS PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — V aclioji de quelques substances pharma- ceutiques sur le développement du cancer expérimental . Noie de M. Theodor ilIiRo.\Escu, présentée par M. Henneguy. Il est très important, au point de vue thérapeutique, d'établir quelles sont les conditions qui favorisent la production et le développement des métastases cancéreuses, parce que, s'il est facile de traiter une tumeur au commencement de son développement, il est au contraire très difficile d'essayer un traitement quand les métastases cancéreuses se sont produites dans tout l'organisme. Pour le cancer expérimental la question de la provenance des méta'stases a une importance capitale, car, bien que les recherches soient déjà très nombreuses, les métastases microscopiques et macroscopiques pour le cancer transplanté sont encore assez rares. Il n'y a aucun doute qu'il y a des variétés de cancer qui produisent plus souvent des métastases que d'autres, et c'est justement les conditions du développement de ces métas- tases qui méritent une étude spéciale. En cherchant à connaître l'action des différentes substances chimiques qui pourraient contribuer au développement du cancer chez les Souris, j'ai été frappé d'un fait cjui mérite d'être signalé. Les expériences ont été faites avec du matériel de cancer transplanté (adéno-carcinome ) qui provenait du Kaiserliches Gesundheitsamt de Berlin. J'ai fait des expériences avec dillérentes substances telles que le néosal- varsan, le bisulfate de quinine et l'extrait d'opium. La tumeur expérimentée par nous était très virulente, vu que nos inocu- lations ont donné presque loo pour loo de résultats positifs. Sur 146 trans- plantations nous n'avons eu, en effet, que trois cas négatifs. Les inocula- tions ont été faites avec une aiguille, ou en faisant usage d'une seringue; le résultat a été le même avec les deux méthodes. Les parcelles de tumeur, coupées en fragments aussi petits que possible à l'aide de ciseaux stérilisés, étaient émulsionnées soit dans un peu de sérum physiologique, soit dans les solutions que nous expérimentions, où elles séjournaient de 10 à i5 minutes. Les solutions employées ont été les suivantes : 894 ACADÉMIE DES SCIENCES. a. Néosalvarsan, ob, 3o; eau distillée, 2''"''. Celte solution mère a été utilisée dans les proportions suivantes : 1° V-VIII gouttes de cette solution dans 2™' d'eau distillée; 2° XX gouttes de cette solution dans 2"^"' d'eau distillée; 3° Solution de néosalvarsan et eau distillée aa' '^'"'. b. Bisulfate de quinine, \«; eau distillée, 10»; solution utilisée dans les propor- tions suivantes : jo jcm' jg cette solution pour 2''"' de sérum physiologique; 2° XX gouttes de celte solution pour 2'''"' de sérum physiologique. • c. Ex-trail d'opium, os,5o; eau distillée, 5? : o'''"', 5o de cette solution pour 2'^'"' de sérum physiologique. Les expériences ont toujours été accompagnées d'expériences de con- trôle, dans lesquelles nous transplantions des parcelles de tumeur émul- sionnées dans du sérum physiologique. De toutes ces substances, le néosalvarsan n° J a donné des résultais remarquables. Quinze souris, qui ont été inoculées de cette façon, avaient de nombreuses métastases (au foie, aux poumons et aux ganglions mésen- tériques). Dans un cas, la capsule surrénale était complètement enchâssée dans des métastases cancéreuses. 11 convient de mentionner que, chez aucune des nombreuses souris de contrôle auxquelles j'ai transplanté celte tumeur, je n'ai trouvé de métastases dans les organes abdominaux, ni dans les poumons. La solution n°2 de néosalvarsan a empêché le développement du cancer; quant à la solution n" 3, elle a causé la mort de l'animal 24 heures après l'inoculation. On peut donc constater que, si le développement des métastases dépend tout d'abord de la tumeur transplantée, il semble qu'une faible solution de néosalvarsan accroît la vitalité de cette tumeur et favorise la formation des métastases. La solution de quinine a donné des résultats tout à fait différents. Les deux solutions, n° l et n° 2, ont arrêté d'une façon évidente la croissance du cancer. La solution n" 2 n'a permis le développement du cancer que chez 3 des i5 souris inoculées, tandis qu'avec la solution n° 1 le cancer ne s'est développé chez aucune des i5 souris inoculées. L'extrait d'opium semble n'avoir aucun efl'ct, car la tumeur s'est déve- loppée chez toutes les souris qui ont reçu des jiortions de tumeur traitées avec de l'extrait d'opium dans le même temps que chez les souris de con- trôle. SÉANCE DU 23 MARS igi/j- ^pS CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur l'aclùilé de kl lipodictstase des graines de ricin, à basse température. iXote de M. A. Iîlaxchet. L'étude des modifications subies par des produits alimentaires conservés par le froid a montré que, même aux températures de congélation, les graisses subissent une saponification partielle. Nous nous contenlerons de lappeler à ce sujet les cliifties fournis par M. Penniiigton, dans son Rapport sur la conservation de la volaille, au Congrès International du Froid, à Vienne, en 1910, ainsi que les constatations concordantes de difTérents auteurs (MM. Daire et Dornio en France; Chat et Maisliall aux Etats-Unis, etc.), relati- vement à la conservation du beurre. Ces difl'érenis faits ont amené à envisager la possibilité d'actions diastasiques au-dessous de o", qui avaient pour résultat les modifications constatées dans les graisses. Pour vérifier ce qu'il peut y avoir d'exact dans cette explication des phénomènes observés, j'ai cherché à établir nettement la production d'ac- tions diastasiques aux températures employées dans les entrepôts frigori- fiques pour la conservation des denrées alimentaires. J'ai opéré sur la lipodiastase des graines de ricin, en mesurant son action sur l'huile de ricin. Les vases contenant l'huile de ricin étaient placés dans la chambre froide 24 heures avant de faire le mélange avec l'eau acidulée et la graine de ricin écrasée, qui étaient elles-mêmes placées également dans la chambre, de telle sorte qu'au moment du mélange lémulsion était bien à la tempé- rature de l'ambiance, ce qui est indispensable pour ne pas avoir de résul- tats erronés. Trois séries d'essais ont été faites : \° Une série 3-1-17°, pour mesurer la vitesse de saponification à cette température et avoir ainsi un point de comparaison. Dans ce premier essai, les émulsions étaient agitées pendant le contact. 2° Une série à 0°. 3° Une série à —5°. J'ai obtenu les chifl'res suivants : Essais à +17°. Au bout de 30 minutes. GO luinutcs. 90 minutes. lîO minutes. Huile saponifiée pour 100 i3 28 44 67 8q6 ACADEMIE DES SCIENCES. Essais à 0°. Au bout de 1 heure. 4 heures. G lieures. 24 heures. 2,7 ! I 3o 42 Essais à — 5°. Au bout de 1 heure. 4 heures. G heures. 24 lieures. 48 heures. Jluile saponifiée pour loo. i ,6 Qî^o i3,8 21 3o Les chiffres des deux dernières séries d'essais montrent nettement : 1° Que la lipodiastase contenue dans le cytoplasma des graines de ricin agit sur l'huile pour la saponifier, non seulement à o", mais encore à des températures inférieures; 2" Que son activité diminue progressivement avec l'abaissement de la température ; mais le point où elle s'annule complètement doit être nota- blement inférieur à — 5°. GHI.MIE BIOLOGIQUE. — Sur Pentraînemenl de germes microbiens dans r atmosphère par puhérisation d'eau polluée. Note de M. L. Cavel, présentée par M. A. Haller. Les stations d'épuration biologique des eaux utilisent divers appareils pour la distribution de l'eau à la surface des lits bactériens. Parmi ceux-ci il en existe, dits becs pulvérisateurs, constitués par un orifice spécial qu'on place verticalement de distance en distance sur des tuyaux, à la surface des lits, et qui, sous l'influence de la difTérence de niveau, laissent échapper l'eau à épurer dans un grand état de division, pour retomber en pluie fine sur les scories. A la suite de nombreux essais, j'ai remarqué que l'air en mouvement, passant sur un lit bactérien ainsi arrosé, se charge de microbes qui sont entraînés dans l'atmosphère. Les expériences ont été conduites de la façon suivante : Deux observateurs A et B sonl placés : le premier en amonl d'un lit bactérien, par rapport à la direction du vent, le second en aval; chacun d'eux a avec lui une série de boîtes de Pétri, numérotées, dans lesquelles, après flambage, on a coulé du bouillon de viande gélatine et stérilisé. L'une de ces boîtes ainsi préparée est conservée au laboratoire comme témoin de sa pureté. A un signal convenu, chaque observateur ouvre devant lui, face à la direction du SÉANCE DU 23 MARS igi/j- ^97 vent, une boîte piéalablemenl désignée qu'il mainlient dans un pian voilical el per- pendiculaire à cette direction. A un second signal qui limite la durée d'exposition, les couvercles sont replacé?, et les opérateurs opèrent de même façon sur une autre série. Après quelques jours d'attente à la température du laboratoire, on remarque l'appa- rition de colonies microbiennes, qui révèlent l'ensemencement de la gélatine nutri- tive par l'air, et qui sont beaucoup plus nombreuses pour les plaques exposées après le lit bactérien, que pour celles exposées avant, avec une durée égale d'exposition, ainsi qu'en témoigne la moyenne de mes délerniinations relatées ci-dessous (') : 1° Durée d'exposition des plarjues gélalinées : 6o secondes. Distances du lit bactérien à l'observateur H ô"'. 1(1°'. 20'". 50'". Nombre de colonies obtenues m-ant le lit o o o,2.j o » après 04 28 23 22 , .5 2° Durée d'e.rposilion : 70 secondes. Distances (lu lit à l'observateur 5". 10'". iO". 50'". Nombre de colonies obtenues asani o 0,5 o o » après 39 35 3o 26 (Numération au bout de .5 jours.) Il y a donc un transport certain de microbes par l'air ayant balayt!' la surface des lits bactériens alimentés par des pulvérisateurs, et Ton remarque une légère diminution à mesure qu'on augmente la distance des points d'observation. En outre, en étudiant les colonies formées, j'ai pu les iden- tifier avec celles qui proviennent des nombreux microbes banaux qui se trouvent dans l'effluent des fosses septiques, dont ils sont les licites normaux. Cet ensemencement à distance, des boîtes de Pétri, ne peut vraisembla- blement s'expliquer que par l'entraînement, par le vent, de particules d'eau souillée d'une extrême petitesse, qui contiendraient un ou plusieurs germes. On a calculé en effet, d'après les travaux de Maxwell en 1873, puis de Lebedeff, Hull, Nicbols et Poynling en 1890, que de fines gouttelettes d'eau de o^'^jOoië de diamètre sont soustraites à l'action de la pesanteur, de sorte qu'il est possible d'admettre qu'elles puissent servir de vébiculc à des microbes qui n'ont pas plus de i^^, 5 de longueur à l'état adulte, comme c'est le cas du Bacteriiim coli que j'ai recueilli. De plus, on peut raisonna- bleinent penser qu'elles soient capables de contenir des spores susceptibles de provoquer des ensemencements à longues distances. Ces résultats sont intéressants au point de vue de l'hygiène. Ils démontrent (') Chaque ciiiUVe représente une moyenne de quatre déterminations. C. R., •914, »•' Semestre. (T. 158, N- 12.) Il5 898 ACADÉMIE DES SCIENCES. la dissémination dans l'almosphère des microbes contenus dans l'eau c|u s'échappe des becs pulvérisateurs, et le danger que ceux-ci peuvent éven- tuellement présenter : en temps d'épidémie notamment, au cas où l'eau renfermerait des microbes pathogènes que les saprophytes des fosses septiques n'élimineraient pas. Ils entraînent, comme conséquence logique, de placer les stations d'épu- ration biologique qui font usage de pulvérisateurs, dans une situation telle que les vents dominants, du moins, ne soufflent pas sur la ville après avoir passé sur les lits bactériens. A ce sujet, il sera même utile de tirer parti des accidents de terrain qui pourraient l'abriter. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Synthèse Inochiiniqiie, à Vaidi' de rêmitlsine, du monoglucoside ^ du glycol. Note de MM. Em. Bourquei.ot et M. Hridioi., présentée par M. Jungfleisch. Dès le mois de novembre 1912 nous avions annoncé que l'émulsinepeut exercer ses propriétés glucosidifiantes sur une solution de glucose dans le glycol (*). Mais c'est seulement dans ces derniers temps que nous avons réussi à isoler, à l'état pur et cristallisé, l'un des deux glucosides ^ de cet alcool que prévoit la théorie, le mouoghœoside j3. Nous en décrivons aujourd'hui la préparation et les propriétés. Voici d'abord l'une des expériences préliminaires qui nous ont conduits à la réalisation de cette nouvelle synthèse biochimique. On a préparé une solution composée de: glycol, 85s; eau, i5s el glucose os.go. Le tout occupant un volume de 90""'', la solution lenfeimait donc, pour 100'^™'': g^^, i de glycol et iB de glucose. Examinée au polarimètre i!\ heures après sa préparation, elle accusait, au tube de 2''"', une rolalion de + i°6' {''). On l'a additionnée de o", 4o d'émulsine et abandonnée à la température du labora- toire. La rotation a diminué peu ;i peu, puis est passée à gauche, ainsi qu'il suit : Durée 7 jours i3 jours çiS jours 93 jours 4 mois 20 mois Rotation +54' -+-48' +38' +4' — 6' - 9-4' Après ce long espace de temps, la quantité de glucose combinée s'élevait, pour ik, à 08,734. (') Em. Bourqufxot, La synthèse des glucosides à l'aide de l'cutulsine (Leçon d'ouverture du cours de Pharmacie galénique à l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris, le r5 novembre 1912 ; Revue scientifique, numéro du 4 janvier igiS). ('■') El non -1-1° 16', comme cela a été imprimé par erreur. SÉANCE DU 2.3 MARS I9l4- <^99 Les premières observations nous avant paru suffisamment démonstra- tives, nous avons, sans attendre l'arrêt de la réaction, procédé à un autre essai pour lequel les produits mélangés étaient dans les proportions sui- vantes : glycol, 261S; eau, Sg^; glucose, 60»; émulsine, 3^. Soit une solu- tion renfermant 87^' de givcol et 20» de glucose pour 100""'. La rotation, qui était primitivement de -+- 21'' 34', a passé en cinq mois à — 6°24 . Il y avait donc eu un mouvement vers la gauche de 27°58'. Quant à la proportion de glucose combiné, elle s'était élevée à ^{6^^2.2 (77,035 pour 100). Estimant que la réaction était arrivée à peu près à son tenne, nous avons cherché à isoler le ou les glucosides formés. . Après filtration, on a ajouté à la solution 3'"' d'alcool à gS" pour préci- piter l'émulsine. On a filtré de nouveau, porté le liquide à l'ébullition, puis distillé au bain-marie, sous pression réduite, et éliminé ainsi l'alcool élhy- lique et l'eau. Restait un liquide composé de glycol tenant en solution le ou les gluco- sides et le glucose non combiné. On a retiré la plus grande partie du glycol par distillation à 11 5° sous pression réduite; on a repris le résidu par l'eau, de façon à faire 5oo""' et ajouté de la levure pour détruire le glucose. La fer- mentation terminée, le liquide accusait une rotation de — 5°(l= 2), Distillé sous pression réduite, ce liquide a laissé un résidu sirupeux qu'on a traité par de l'éther acétique bouillant, lequel a extrait le glycol restant tout en n'enlevant que des traces de glucosides. Après une nouvelle distil- lation sous pression réduite, on a obtenu un produit sec pesant 4o^ environ. Ce produit a été dissous dans 25o'"'' d'alcool absolu. A la solution on a ajouté d'abord I25"^' d'éther anhydre, ce qui a amené la formation d'un précipité sirupeux (A). Après deux jours de repos, on a décanté le liquide éthéro-alcoolique et on l'a additionné de la même quantité d'éther que pré- cédemment. Il s'est fait un nouveau précipité, pâteux, incolore (B) qui est resté en grande partie attaché aux parois du vase. On a abandonné celui-ci à la température du laboratoire. Au bout d'un mois environ, on a vu se former, dans la masse pâteuse, quelques amas de cristaux présentant au microscope la forme d'aiguilles courtes, légèrement renflées en leur milieu. On a décanté le liquide clair dans un autre flacon et amorcé avec quelques-uns des cristaux précédents. Tandis que le précipité (B) se prenait entièrement en cristaux, le liquide décanté donnait de ^on côté naissance à une abondante cristallisation qui s'est trouvée terminée en quelques jours. On a essoré rapidement ces der- goo ACADÉMIE DES SCIENCES. niei's cristaux sur un entonnoir de Biichner; on les a lavés à l'éther et fait sécher dans le vide sulfurique. On en a obtenu 4** environ. Ces cristaux sont hygroscopiques, ils possèdent une saveur d'abord lé- gèrement sucrée, puis un peu amère; ils sont très solubles dans l'eau", assez solubles dans l'alcool, presque insolubles dans l'éther ordinaire et dans l'éther acétique. a.^= — 3o°,b5(p ^ i ,io/|6; v = 23; /= 2 ; a = — 2° 42'; / = i8°). Ils ne réduisent pas la liqueur cupro-potassique ( ' ). Une solution aqueuse, renfermant, pour 100""', 2*-', 2092 de produit et 3^ de SO*H-, a été maintenue, en tube scellé, dans un autoclave à i 10" pendant 2 heures. Après refroidissement, le liquide accusait une rotation de +i"5o'; il s'était formé i^,']']^5 de glucose, soit une proportion égale à 80,32 pour 100 du produit hydrolyse. La solution a été reportée à 110° pendant i heure ; mais aucun nouveau changement ne s'est manifesté. L'hydrolyse était donc terminée. Une autre expérience d'hydrolyse a été faite avec l'émulsine; elle a donné des résultats presque identiques. Il résulte de ce qui précède que le produit cristallisé obtenu est le mono- glucoside [3 du glycol : CH" 0^0. CH-.CH-. OH qui, tliéoriquemenl, doit fournir 80, 35 pour 100 de glucose, tandis que le diglucoside on"0» . o . CH^ cli^ o . c«H" 0= en fournirait 93, 26 pour 100. Ajoutons que l'étude du précipité (Aj nous a montré qu'il était entière- ment constitué par le même monoglucoside, un peu moins pur que le pré- cédent, ce qui conduit à cette conclusion que, seul, le monoglucoside s'est formé dans les conditions de notre expérience. GÉOLOGIE. — Sur r existence possible de gisements pètnAifères dans F Indo- Chine française diaprés les indices toponymiques . Note de M. Paul DuKAXDi.v, présentée par M. De Launay. (Quelle que soit la théorie admise sur la formation des hydrocarbures, l'étude comparée des gisements de pétrole permet de constater, d'une part, (') Ein. l<"isclier el li. Fischer ont piépaié en 1910, par la mélhoile à l'actUobronio- glucose, un gliicoside (3 du gljcol qui paiiiil èlie ideiuique au nôtre. Cts anteuis, doniient, eu ellel, comme pouvoir rolaloire de leur produit c^ii est lijdrolysable par l'émulsine : «o = — 3o°,2o( ± o'',2) {Ber. cliern. Ges.^ t. XLIII, 1910, p. 2021). SÉANCE DU '?.3 MARS I9l4- 9^ • leur indiflëreiice par rapport aux divers étages géologiques, d'autre part, au contraire, la connexion du pétrole avec certains groupements miné- raux : 1° Le ^e^et le soufre, ses compagnons inséparables; 2" Accessoirement et dans des conditions plus discutables, ]e plomb, le zinc (qui, il est vrai, existent fréquemment en dehors des régions pétro- lifères), les composés magnésiens (serpentine, ophites, talc, magnésite) et souvent aussi l'ambre et l'opale. Tous ces élénienls existent dans l'Indo-Chine française et sont groupés dans les mêmes régions : le sel, notamment, dont le rapport avec le pétrole est particulièrement caractéristique, abonde en Annam, dans les grès triasiques et les argiles versicolores, et au Laos, où il parait sous la forme d'efflorescences après le retrait des hautes eaux du Mékong. I^e zinc est le minerai caractéristique de l'Indo-Chine, spécialement du Tonkin; il a servi longtemps à la fabrication des monnaies indigènes, les sapèques; une locution populaire exprime bien l'importance de ce métal dans la vie annamite : co Aeni (il a du zinc, il est à son aise). A d'autres égards, l'analogie est marquée avec les régions pétrolifères du Se- Tchoan et de la Birmanie : mêmes terrains, mêmes plissements hercyniens, mêmes fractures dues aux plissements tertiaires. Or l'élude de la toponymie permet d'enrichir singulièrement les obser- vations des géologues européens, et c'est ainsi que nous sommes amené à annoncer un peu audacieusement l'existence possible du pétrole en des régions où les prospecteurs européens ne l'ont encore jamais signalé. La toponymie nous peiMîiet, en effet, une sorte de prospection sur la carte, là du inoins oii l'on a conservé tous les noms indigènes. En combinant les indices minéralogiques, tirés de l'existence des minéraux connexes au pétrole, et les indices toponyiniques sur lesquels nous appelons pour la première fois l'attention, nous avons pu déterminer et localiser quelques gisements pro- bables sur les points suivants : 1" Dans le haut Tonkin, dans la région figurée par les cartes au ^„^„^„ de That-Khé, Cao-Bang et Pho-Binh-Gia, entre les gisements de plomb ar- gentifère du Ngan-Son (mont de l'argent) et de Lang-Hil, dans les terrains triasiques et permo-carbonifères : la vallée du Song-Na-Ri, oi'i deux villages distants de 2''", 5 portent les noms de Na-Daou (ou A^a Daîl) (vallée ou vil- lage de l'huile) et Na Veau (même sens en chinois). Ces deux noms en deux langues difTérenles se confirment l'un l'autre; leur valeur se précise davantage, si Ton rapproche les termes non moins significatifs des vallées voisines : le Na-Soc (ruisseau rayé de diverses couleurs), le Na-Carn (le 902 ACADÉMIE DES SCIENCES. ruisseau bariolé), le Na-Van (le ruisseau moucheté, tigré), le Khao-Kein (le mont du zinc), le Na-Man (Teau salée), Lang-Hit (le mont gras). 1° Aux environs de Lang-Son, un groupement analogue de minéraux (galène, blende, et en outre la magnésite à Thajih-Moi, le talc et Topale), et comme indices toponyniiques, trois localités : Nai-An (repos des cerfs), Hu'u'Lân (hameau des cerfs), fi7z'«'-Z/dw (beaucoup de cerfs). Ces noms, en apparence indiflerents au minéralogiste, retiendront son attention, s'il se souvient des cerfs de Pensylvanie, qui attirèrent jadis les trappeuis américains près de leur source favorite, V Oil Creek ; s'il note, d'autre pari, le nom de la Cen'n'reM^, le torrent creusé dans les talcschistes du Brian - connais. Le cerf, ami du sel et de la magnésie, le conduira au Suoi-Dit (ruisseau de l'huile), au Suoi-Cao (ruisseau de la graisse), au Na-Hoi {\dX\onà\i ^■àz),(\.\i Gia-Quan (vieille ligature = ancienne fabrique de sa- pèques = gisement de zinc), à Giang-Han (i-ivière ardente) ou Gicng-Hcin (puits ardent) et nombre de points voisins dont les noms attestent la pré- sence du sel, du soufre, etc. s, 3° Quelques indices épars aux environs de Tu-Lé et dans le cercle de Yen-Bay. 4° Sur le littoral du Tonkin, dans les grès de Do-Son, Tilot singulier de Hon-Dah (rocher de l'huile). 5" En Annam, une série de points littoraux depuis Do-Len, près de Thanh-Hoa, gisement de galène et de blende, le Quan-Soii (mont des ligatures), jusqu'aux environs de Hué : le Cam-Lo (trou bariolé), source sulfureuse, L'Hua (village des cerfs), et spécialement au sud de Tourane, la montagne du Zinc et la rivière Choin-Daou (couverte d'huile), qui descend du Nong-Son. ()" Au Laos, la vallée du Nam-Pak, les environs de Luang-Prabang, le Vien-Khouang (pays de la cire), présentent des groupements analogues de minéraux et d'indices toponymiques, entre autres Nam-Niaou (rivière de la glu). K\i Muong-Pan, une montagne a brûlé pendant un an; les indigènes affirmaient au résident, M. Morin, qu'ils n'y connaissaient pas de charbon. Le torrent qui descend de cette montagne, et dont M. Morin oublia de noter le nom, s'appelle, croyons-nous, le Nam-Thé {vvLh?,e&u bariolé, irisé). Enfin signalons, dans le bas Laos, la rivière Se-Ke-jnan (rivière des sources d'huile) et les villages H. Se-Saboii et IL Se-Snboung (village de la rivière savonneuse). La coïncidence entre ces indices toponymiques et les indices minera- SÉANCE DU 23 MARS I9l4- 9o3 logiques nous permet de conclure avec une grande probabilité à l'existence des liydrocarbures dans ces cantons de nos colonies d'Indo-Cliine ('). HYDROLOGIE. — Le manganèse dans quelques sources du massif vosgien. Note de MM. F. «Iadin et A. Astruc, présentée par M. L. Guignard. Dans une Note précédente (-) nous avons donné les résultats de nos pre- mières recherches sur la présence du manganèse dans les eaux d'alimentation et les eaux minérales. Cette étude a été poursuivie. A l'heure actuelle, nous avons des dosages qui intéressent des stations dispersées dans toutes les régions hydrominérales delà France. Nous réunissons dans cette Note les résultats obtenus avec les eaux de vingt-cinq sources appartenant à sept stations des Vosges, que les direc- teurs des établissements thermaux nous ont obligeamment adressées. Nous nous sommes encore servis, comme précédemment, de la méthode colorimétrique pour le dosage du manganèse dans le résidu d'évaporation d'un litre d'eau transformé d'abord en sulfate, puis oxydé par le nitrate d'argent et le persulfate de [)olassium; toutes ces opérations ont été effec- tuées le plus rapidement possible, dès l'arrivée de l'eau dans le laboratoire. Certains auteurs, et en particulier Jacquotet Willm, classent les stations indiquées par la première colonne du Tableau ci-dessous parmi les eaux de la Lorraine et celles de la deuxième colonne dans les Vosges proprement dites; nous avons tenu compte de cette subdivision, en considération des terrains d'émergence de ces eaux; elle appartiennent, néanmoins, au même massif montagneux des Vosges. Voici, exprimée en milligrammes, la proportion de manganèse contenue par litre d'eau minérale : I. — Lorraine. II. — Vosges proprement dites. Dolaincourl o,ooi Plombières, Source des Dames . . o,oo4 Vitlel , Source Impériale o,ooi » » Alliot o,oo5 » » Centrale o,ooi » » Thalweg.... o,oo5 » » Salée 0,008 Luxeuil, Source des Cuvettes. .. . 0,001 » » Grande Source .. . o,oi5 » » des Bénédictins . 0,001 (') Nous avons fait une étude plus délaillée de celle question des gisements pélro- lifères en Indo-Chine dans un Mémoire déposé à la Bibliothèque de l'Institut. ('■') Comptes rendus, t. 1.57. p. 338. 9o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. I. — Lorraine (siiile). 11. — Vosi^es proprement dites (siiile). Contrexéville, Source Pavillon . . 0,010 Luxeiiil. Source des Cii|)iicins .. . 0,002 » » Prince.... 0,010 » » Hjg'e 0,002 » » Quai o,oi5 » » Lahieiius 0,016 » » Souveraine 0,020 » » Saint-Marlin. . . . 0,030 » » Duchesse.. o,o3o » » îles Grands Bains 0,060 Martigny, Source Lilliinée o,o3o » » des Dames 0,100 » » du Puits r>omaiii. 1,000 Bussang, Source des Demoiselles. 0,800 1) » Salmade i,uoo Sans vouloir faire des comparaisons de chiffres trop étroites, nous pou- vons néanmoins constater, par un coup d'œil général jeté sur ce Tableau, que les eaux de Lorraine, classées parmi les eaux sulfureuses accidentelles (Dolaincourt) ou sulfatées calciques et magnésiennes (Yittel, Contrexé- ville, Martigny), paraissent moins riches en manganèse que les eaux des Vosges proprement dites, qualifiées de sulfatées sodiques (Plombières, Luxeuil) ou de bicarbonatées mixtes (Bussang). On doit remarquer, en outre, que dans une même station les sources présentent entre elles des différences parfois très notables, au point que le manganèse y varie dans les proportions énormes de i à 1000, suivant les griffons analysés : il en est ainsi pour les sources de Luxeuil. Au surplus, les chimistes qui, antérieurement à nous, ont étudié ces diverses eaux ont constaté que certaines sources telles que celles des Cuvettes, Hygie, Capucins, ne contenaient que des traces de fer-manga- nèse : rien d'étonnant à ce que nous n'ayons pu déceler dans ces mêmes eaux que des quantités presque infinitésimales de manganèse seul. Par contre, les sources des Grands Bains, des Dames, du Puits Romain, riches en manganèse, sont trouvées par nous avec des doses très notables de ce dernier élément que nos recherches viennent nettement préciser. Et des observations semblables paraissent devoir être faites en ce qui concerne la diversité des sources des autres stations de cette région. On conçoit enfin tout le parti que peut tirer le chimiste du dosage du manganèse dans les eaux minérales. Cette donnée est susceptible d'aider à l'identification des sources, de permettre de déceler des substitutions, des falsifications, de rendre des services dans l'application de la loi sur les fraudes, etc. Des dosages effectués sur quelques bouteilles achetées chez des dépositaires d'eaux minérales nous ont fourni des chiffres tout à fait comparables à ceux indiqués ci-dessus : Vittel. Source Salée, 0,009; (irande SÉANCE DU 23 MARS lyiA- 9o5 Source, o,oi5; Conlrexéville Pavillon, o,oio ; Bussang Salmade, 0,980. En résumé : 1° Les eaux minérales de la région des Vosges ne possèdent pas exacte- ment la même teneur en manganèse dans tout le massif : les eaux sulfatées sodiques de Luxeuil et bicarbonatées mixtes de Bussang sont plus riches que les eaux de la Lorraine ; 2° Elles renferment des doses très dilTérentes de manganèse suivant la source examinée, bien qu'appartenant à la même station ; 3° La teneur en manganèse semble bien être en relation avec la quantité de fer qu'elles contiennent ; 4° Il peut être de quelque prolit de faire appel aux dosages du manga- nèse, faciles à exécuter dans le résidu de l'évaporation des eaux, lorsqu'il s'agit, pour l'application de la loi sur les fraudes, de procéder à l'identifi- cation de certaines eaux minérales. M. G. LiVET adresse une Notice sur l alimentation iodée. M. E. Mack adresse une Note intitulée : Saccharomyces viridis, levure verte de Veau, à pigment donnant les réactions spectrales de la matière chloro- phyllienne. ^L 3I1CHE1, Yégou.vow adresse une Note intitulée : Loi de ta croissance des colonies microbiennes. M. Dei.auney adresse les résultats de ses 'études sur les Statistiques des perturbations météorologiques. L'Académie se forme en Comité secret à 4 heures et demie. La séance est levée à 5 heures. G. D. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 12.) H t> 9o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OÙVIlAGES REÇUS DANS I.A SÉANCE DU 23 MARS I9l4- Les latérites de la Guinée et les produits d'altération qui leur sont associés, par A. Lacroix, Membre de l'Inslilul. {Exir. des Notnelles Archives du Muséum; 5' série, t. V, igiS.) Paris, Masson el C'"', 1914 ; ' f&sc. in-4°. (Hommage de railleur.) Fougères d'Afrique de l'Herbier du Muséum : Déterminations du Prince Bona- parte, Membre de l'Institut. (Extr. du Bulletin du Muséum d'Histoire naturelle; 1918, n° 6.) Paris, Imprimerie nationale, igiS; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Allocution prononcée au Banquet de la Société des Gens de Lettres, le lundi 10 novembre igiS, par le Prince Bonaparte, Membre de l'Inslilut. Paris, A. Muller, LgiS; I fasc. in-12. (Hommage de l'auteur.) Carte photographique et systématique de la Lune, par M. C. Le Morvan; fasc. 111 et IV, pi. XIII-XXIV. Paris, L. Massaid, igi/j; 2 fasc. in-f°. (Présenté par M. P. Puiseux.) The reforni of the Calendar, by Alexander Philip. Londres, Kegan l'auj, Tiïibner et C'", 1914 ; I vol. in-S". (Transmis par Sir William Ramsay.) Paul Gordan, von Max Noether, mit Untersli'ilziing von Félix Klein und von IÏImmy NoETiiER. (Extr. des Matliematische Annalen; Bd. LXXV, Heft 1.) Leipzig, B.-G. Teubner, 1914; ' fasc. in-S". Ae pétrole dans l' Indo-Chine française. Indices de Vexistence de gisements pétroUfères au Tonkin, en Annam et au Laos, par Paul Duranulv. Paris, Ms. de III fol., 1914. ( Présenté par M. De Launay.) Contribution à l'élude des actions physiologiques de la lumière. Action des rayons ultraviolets sur les hydrates de carbone, par Albert Hanc. Paris, Alfred Leclerc, 1914; ' vol. in-8°. La dent des Mammifères de la série paléontologique el la dent de l'Homme. lissai d'anatomie comparée, par Laurent Moreau. (Extr. du Journal de i Anatomie el de la Physiologie; So" année, 19141 'i" L |anvier-février.) Paris, Félix Alcan ; I fasc. in-8°. Archives de Médecine et de Pharmacie militaires, publiées par ordre du Ministre de la Guerre; t. LXIl. Paris, Chapelot, 1918; i vol. in-S°. Anales del Museo nacional de Historia natural de Buenos-Aires; t. XXIV. Bueiios-Ayres, 1918; 1 vol. in-4°. SÉANCE DU 23 MARS 191/4. 907 ERRATA. (Séance du 2 mars 1914-) Noie de M. Maurice de Broglie, Sur les spectres des rayons de Rôntgen, rayons émis par des anlicalhodes de cuivre, de fer et d'or : Dans les Tableaux de la page 624, les angles doivent être lus en degrés et di.rièmes de desré et non en deerés et minutes. (Séance du 16 mars 1914-) Note de M. Ch. Lallemand^ Sur le cadran de 24 heures : Fage 733, ligne 9, au lieu de o'' à 11'', lira i'' à 12''. Même page, ligne i5, au lieu de antemeridian et poslnieiidian, lire anle meridiem et post meridiem. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 30 MARS 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMljrVICATIO.\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur une méthode photographique directe pour la détermination des différences de longitudes. Noie de M. (i. Lippma.w. 1. La méthode que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie a pour objet de mesurer une différence de longitude par un procédé plus direct, plus simple et plus rapide que la méthode actuellement en usage: on n'aurait plus à employer ni des lunettes méridiennes, ni leurs appareils renversés (micromètres impersonnels, chronographes imprimants), ni de mobiliser deuK groupes d'observations pour faire une détermination. 2. La différence de la longitude entre deux stations est un angle constant : à savoir la distance qui sépare les deux zéniths, mesurée en ascension droite. Afin de mettre cette définition en œuvre directement, rendons le zénith de chaque station visible à un moment quelconque dans le Ciel, à l'aide d'un artifice optique décrit plus loin. Le zénith est visible sous la forme d'une étoile artificielle assez brillante pour venir en photographie instantanée. Photographions ainsi chaque zénith au milieu des étoiles, l'opération étant faite simultanément aux deux stations. Comme résultat de cette double opération, on a deux clichés où l'on voit les deux zéniths situés au milieu des étoiles. L'opération est alors terminée. 11 ne reste plus qu'à réduire les deux clichés. La réduction des deux clichés donne la distance angulaire cherchée; c'est le Ciel qui fait office de cercle divisé. Pour voir qu'il en est ainsi, imaginons d'abord que, par un hasard heu- reux, l'image du premier zénith coïncide exactement avec une étoile cata- C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 13.) ' l I7 910 ACADEMIE DES SCIENCES. logiiée a; que l'image du second zénith coïncide de même avec une étoile cataloguée [3. On tirera du Catalogue la distance en longitude des deux étoiles a et p; il est clair qu'elle est égale à celle des zéniths avec lesquels elles coïncident. Cette double coïncidence sans doute ne se présentera pas; mais il arrive nécessairement que chaque zénith se trouve situé au milieu d'un groupe d'étoiles. Il suffira donc de rapporter chaque zénith aux étoiles environ- nantes; en d'autres termes, d'effectuer la réduction de chaque cliché, comme on le fait pour la confection du Catalogue photographique. En un mot, on traite les images des deux zéniths comme s'il s'agissait des images de deux étoiles photographiques dont on désire obtenir les coordonnées. Les méthodes de réduction des clichés sont celles en usage pour la confec- tion du Catalogue photographique. Il est nécessaire de photographier les deux zéniths instantanément et simultanément puisqu'ils suivent le mouvement diurne; la photographie des étoiles se fait au contraire en suivant leur mouvement; l'appareil pho- tographique est donc monté équatorialement, à moins qu'on ne préfère employer une chambre photographique fixe à plaque mobile, ou bien un cœlostat. 3. Il reste à indiquer l'artifice optique par lequel on rend le zénith visible à volonté dans le champ de la lunette sans masquer le Ciel; et, 71 tî ©D1>"»J d'autre part, à dire comment on fait briller les deux zéniths dans les deux stations pendant un temps très court, et bien simultanément. On rend le zénith visible à l'aide de lappareil représenté schématique- ment sur la figure et qui est une sorte de collimateur zénithal. SÉANCE DU 3o MARS I914. 9" Le collioiateur ce, fixé sur pilier, porte en son foyer une glace argentée, sur l'argenture de laquelle une croi.v minuscule transparente /est tracée au diamant : les rayons parallèles, émanés du centre de cette croix, sont réflé- cliis par la glace transparente MM, fixée au même pilier, et reçus ensuite dans la lunette photographique; la glace étant transparente, on photogra- phie à la fois le ciel et la petite croix. Afin que celle-ci soit exactement au zénith, on rend les rayons réfléchis par la glace perpendiculaires à un bain de mercure, en opérant par autocollimation; le réglage de verticalité exé- cuté, on enlève le bain de mercure qu'on ne remet en place qu'à intervalles éloignés, pour vérification. La lunette et la glace transparente étant fixées invariablement au pilier, le réglage de verticalité se fait en déplaçant micrométriquement la plaque argentée à l'aide de vis de réglage qui ne sont pas représentées sur la figure. 4. Il faut que lesétoiles artificielles qui sont fixées aux deux zéniths, soient brillantes, instantanées et qu'elles apparaissent simultanément aux deux zéniths. On éclaire donc chaque petite croix par une étincelle électrique, ce qui satisfait aux deux premières conditions. Pour qu'il y ait en plus simul- tanéité, il est nécessaire que les deux étincelles éclairantes jaillissent simul- tanément aux deux stations, quelle que soit la distance qui les sépare. Supposons que les deux stations reçoivent les ondes hertziennes émises à chaque seconde par un poste tel que celui de la Tour Eiiïel. A chaque station on installe un appareil disposé et réglé de manière à produire une étincelle électrique juste au moment où arrive l'onde hertzienne. Ledit appareil se compose d'un moteur approprié, dont un axe fait un tour par seconde. Sur cet axe est fixé un bras métallique dont l'ex- trémité décrit une circonférence entière en une seconde, d'un mouvement uniforme ; sur cette circonférence se trouve un plot conducteur P dépla- çable que le bras tournant touche en passant. L'observateur est muni d'un téléphone récepteur avec son détecteur; le bras mobile est d'ailleurs intercalé dans le circuit du téléphone. L'onde hertzienne ne sera donc perçue que si le bras tournant est en contact avec le plot P conducteur juste au moment où arrive l'onde hertzienne ; on obtient cette coïncidence en déplaçant graduellement le plot jusqu'à ce que la coïncidence ait lieu; on entend dès lors le choc du téléphone et on l'entend désormais à chaque seconde. D'autre part, l'axe tournant porte un second bras chargé de déclencher 912 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'étincelle ; rélincelle éclate au moment où le plot P est touché, cette coïn- cidence étant assurée mécani(|uement par la construction de l'appareil. Il s'ensuit qu'à partir du moment où le plot P a été bien placé, l'étincelle éclate au moment où arrive l'onde hertzienne. Les mêmes conditions étant remplies aux deux stations, les deux étincelles éclatent au moment de l'arrivée de l'onde à chacune d'elles. On peut donc les considérer comme simultanées, sauf, à la rigueur, à tenir compte de la vitesse de propagation des ondes. 5. Les conditions de précision de cette méthode sont les mêmes que dans la confection du Catalogue photographique: même lunette photographique qui suit les étoiles, même réduction des clichés; la seule dilTérence est que l'étoile projetée au zénith est une étoile artificielle. On peut donc espérer avoir la même précision pour le résultat, c'est-à-dire une fraction de seconde d'arc. Dans les deux cas, la méthode est difl'érentielle, la réduction des clichés est une sorte d'interpolation, et l'approximation finale ne dépend que de l'approximation avec laquelle la position des étoiles de référence est fournie parles mesures exécutées dans les Observatoires. Ces mesures se font et se recommencent à loisir toute l'année. Mais l'opération propre à la mesure de la différence de longitude n'exige que la prise d'une paire de clichés. Il suffit, à la rigueur, de faire éclater la double étincelle une seule fois pendant la pose du cliché. Mais il est aussi simple de laisser éclater l'étin- celle plusieurs fois, douze fois par exemple, de 3o en 3o secondes. On obtient ainsi douze couples de points qui donnent douze valeurs de la diffé- rence de longitude, et l'on peut prendre la moyenne. En outre, il faut remarquer que les douze points ainsi inscrits sont exactement situés sur la parallèle de la station, et équidistants. On a ainsi deux données qui n'existent pas sur les clichés du Catalogue : un parallèle et, sur ce parallèle, une échelle des temps directement inscrits. La réduction du cliché est par là facilitée, et l'échelle des temps étant obtenue directement, la précision des résultats peut être augmentée. MINÉRALOGIE. — Sur les Miiieri'ites. Note de M. Armand Gaitur. Le nom de Minerviie fut donné par l'auteur du présent Mémoire à un phosphate d'alumine hydraté complexe qu'il découvrait en igiS dans la grotte de la Coquille, près Minerve (Hérault). Il y existe en amas et filons SÉANCE DU 3o MARS 1914. 9l3 d'une matière blanche, semblable à du kaolin, qui remplit les anfractuosités de la roche primaire (Cambrien moyen) à sa rencontre en stratification discordante avec le Nummulitique de la région. L'observation des condi- tions où il a pris naissance, et aussi les expériences confirmatives de laboratoire ('), démontrèrent que ce minéral, dans lequel M. A. Carnot signala le premier la potasse en quantité notable (-), provient de l'action de phosphates alcalins d'origine animale (guanos) sur l'hydrargilite et l'argile apportées par les eaux à travers les failles et fentes des terrains calcaires. Depuis ces recherches, M. A. Lacroix, dans sa Minéralogie ('), généra- lisant ce nom de Minenite, l'a appliqué à toute une classe de minéraux répondant à la formule générale :p(PO'Âl),yPO*{K,Na,NH',H)S sH^O. Ce sont des substances qui ont pris naissance aux dépens des roches alumineuses au contact des produits d'origine animale et dans des condi- tions presque identiques. Elles sont toutes douées de propriétés semblables, assez molles au sortir de la carrière, blanches ou jaunâtres, devenant rapidement à l'air friables et farineuses, happant alors à la langue et contenant de 28 à 3o pour 100 d'eau dont une partie (le ^ environ) ne part qu'au rouge. Pures, elles se dissolvent entièrement dans les acides étendus et dans les solutions alcalines. La minervite que je viens d'examiner de nouveau et d'analyser très atten- tivement ressemble tout à fait, sans lui être identique, à celle que j'avais trouvée, en i8g3, dans la grotte de Minerve. Elle provientdu même gisement, quoique recueillie à 2'(0'" environ plus loin dans la galerie. Elle a la même densité apparente, i.gS. Comme elle, sous un grossissement de 48odia- mètres, elle se présente en petits cristaux microscopiques ayant l'aspect de triangles équilatéraux dont on aurait légèrement et également abattu les trois angles, quelquefois en petits hexagones dont deux côtés parallèles ont le double environ de longueur des quatre autres. Au rouge blanc la matière perd de l'acide phosphorique et s'agglomère sans fondre, devenant alors assez dure pour rayer le verre. Délayée dans une solution très étendue de potasse rougie à la phénolpbtaléine, la (') Voir A. Galher, Bull. Soc. chini., o' série, t. IX, p. 900. (-) Ann. des Mines y t. VIII, 1890, p. Sig. (') Minéralogie de la France et de ses Colonies, t. IV, p. i^fiQ. 9l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. poudre de cette substance la décolore, démontrant ainsi sa légère acidité. L'analyse de la minervite très pure que je décris dans cette Note répond à la composition suivante, que j'ai soigneusement contrôlée par deux méthodes différentes pour l'acide phosphorique et l'alumine ('). La voici : MinervUe [Grotte de Minerve; igi'i) (■). F=0"' 4o,4o AI^O' 21,60 K'O 7,00 Na^O o,3o (NH')-^O 0,47 {') Fe^O'' o,5o H^'O 28,73 (») GaF^ o,3i (^) CaO (en excès sur CaF^). ...._. . o, i3 Argile el sable o,54 99'98 De cette analyse je rapprocherai celles des minervites déjà connues, toutes rencontrées dans des conditions presque identiques, généralement dans des grottes ou cavernes ayant reçu, durant des siècles, des excréments et dépouilles animales transformés d'abord en guanos, puis en phosphates ammoniacaux et alcalins qui ont lentement attaqué les roches alumineuses ambiantes. Voici les analyses de ces substances, que j'emprunte à la Miné- ralogie de la France (t. IV, p. /|G6) de notre éminent confrère, M. Lacroix : (') Je dois signaler ici l'iiicûrieclion pailielle de la coniposilion attribuée à la minervite analysée en 1898,011 je n'avais pas enlevé la totalité de l'acide phosphorique avant le dosage de l'alumine, ce qui augmenta le poids apparent de cette substance de 4 pour 100 environ. (-) Recueillie à aSo™ de l'entrée de la grotte, au contact de la roche cambrienne. (^) La matière contient une très petite quantité d'une substance azotée organique dont on a dosé l'azole en déterminant d'abord l'azote ammoniacal préexistant dans la minervite (0,1 1 ] pour 100), puis l'azole total grâce à un kjeldalil (0,200 pour 100) et transformant la différence en (AzlI')^O, ce qui comporte, pour le |ioids de la subs- tance azotée correspondante, une légère erreur par défaut, mais qui ne porte que sur un poids exlrémement faible. (') Perte de i5 degrés. jusqu'au rouge dont on a soustrait (NH*)'0 dosée comme on vient de le dire et une trace de matière organique. (^) D'après le dosage du fluor. Minervite Palniéiite Minervite le la grolte du de e Minerve iMonte Alburno Misserghin 1893 (6). (c). Cd). 37,28 37,60 35,37 18,59 22,89 18,68 8,28 8,o4 5,80 » 0,02 » o,5a 0,6. o,48 0,83 1 ,17 0,00 i,4o h o,3i 0,33 » trace 28,20 29,16 28,30 4,35 0,36 1 1 ,60 SÉANCE DU 3o MARS I9l4- 913 Minervite de la Réunion (a). P^O^ 42,70 Al^O' 21,00 K^O 1,20 Na-O .) (NH')-^O 3,47 Fe^O^ 2,90 CaO .) . MgO » H^O 29,80 Argile et sable .... » («) -Minervile recueillie en 1910, par M. A. Lacroix, à l'île de la Réunion dans un tunnel naturel formé à travers une lave basaltique jadis rempli d'excréments et de dépouilles de chauves-souris. Il a été constaté par M. Lacroix (|ue ces résidus avaient attaqué sur place les blocs de l)asalte. C'est une substance blanche, pulvérulente quand elle est sèche, douce au loucher {Bull. Soc. franc, de Minéralogie., t. XXXIII, p. 34). Analyse de Pisani. (6) Minen'ite de la grotte de Minerve., recueillie à 1 5™ ou 20" de l'entrée, en 1893, au contact des poinlenienls du Ganibrien. dans un terrain riche en ossements anciens. Analyse de A. Carnot. (c) Substance toute semblable à la minervite de Minerve, recueillie dans une grotte riche en résidus animaux, du Monte Alburno, près Contronè (province de Sa- lerne). E. Casorio, qui l'a décrite, ne paraît pas avoir connu mes premières recherches ni celles de A. Carnot sur ces minervites (voir Atti Accad. Georgofili, juillet 1904). (rf) Minervite en masses jaunes ou brunes, farineuses, trouvée au contact de résidus d'origine animale et de restes d'ossements, par M. Pallary dans la grolte de la Tour- Combe à Misserghin (province d'Oran). Analyse de A. Carnot {loc. cit.). Pour bien comparer ces diverses substances, contenant plus ou moins d'impuretés étrangèresinsolubles dans les acides étendus (sable, ar{i;ile, etc.), et où des alcalis divers, Na^O, (NH^)- O, peuvent remplacer partiellement la potasse, et le sesquioxyde Fe^O' se substituer à l'alumine Al^O', il con- vient d'établir leur composition centésimale, abstraction faite des impuretés, et après avoir traduit par le calcul tous les alcalis en potasse et le sesqui- oxyde de fer en alumine. C'est ce que j'ai réalisé dans le Tableau suivant : 9l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Minervile Minervite de de Minerve, 191'i. l;i Réunion P^O^.. . ., 40,69 41,54 Al'O' .. .. 21,83 22 ,20 K'-^O ... 8,58 7,26 H-0 ... 28,90 100,00 29,00 100,00 Minervile Palmerite Minervite de du de Minerve, 1893. Monle Alburno. Misserghin. 39.70 37,77 39,85 20,32 23,75 20,59 9,93 9,20 7,55 3o,o5 29,28 32,11 100,00 100,00 100,00 Quelle que soil l'analogie de propriétés de ces substances, on voit tout de suite qu'elles ne sontcependant pas idenbiques de composition. La première (Minervite, 1914) répond exactement à la composition ou, en séparant les phosphates alcalins du phosphate d'alumine : (P20% Al20^7H^O)'(P2 0^2K20.H^O)(P20'K20, 2HsO),H2 0, formule qui demande P^O' 4 1,00 Al^O' 21,65 K^O 8,56 H"-0 28,90 nombres tout à fait conformes à notre analyse calculée ci-dessus. La minervite de la Réunion et celle de Misserghin répondent l'une et l'autre à peu près à (P2 0=> )■' ( AI2 03 )« ( K^ O) ( H2 O)" ou (P-^OS Al'O', 7H20)= (P20^ 2 K^O, H^O), formule qui demande P=0^ 38,70 APO' 23,80 K^O 7,33 H^O 3o,oo Quant à la palmerite et à la minervite analysée par A. Carnot en iSgS, leur composition répond à ou plus simplement (p^os APo^ 7^PO)*(P20^ 2X^0, h^o), sh^o, SÉANCE VU ^n MARS I9l4- î) ' 7 qui veut F-0' 38,o8 Ar^O' 21,90 K^O 10,08 H=0 ag.g/iC) Nous arrivons aiasi aux Irois couipositions suivantes, dont on leuiar- quera les analogies frappantes : Mine/vite de Minen c , 1 9 1 4 » (F-0SA1-0%7H20)", (P-U',3K.20,H-0), ( F^O'Jv^O.^HMJ), HMJ; Minervite de la Réunion, (P^OSAl'0',7HM»)\(P-(>,2K20,H«O); Palmerite et Mineivile 1 890, (P'-0%AI-0%7H2U)', (P^O-,jK.^U,HHJ), aH^U; molécules assurément compliquées, comme le sont si souvent celles des minéraux, mais bien moins compliquées que ne le sont, par exemple, beau- coup de silicates naturels. Outre leur analogie générale d'ori|;ine, d'aspect, de propriétés et de composition, toutes ces substances ont un caractère remarquable commun. Dans toutes, la quantité totale des bases est insuffisante pour former des phosphates saturés. Toutes les analyses (et les formules ci-dessus l'expri- ment ) indiquent dans ces molécules complexes l'existence de phosphates bibasiques ou monobasiques.  côté de la minervite, nous avons trouvé du reste, dans la grotte de Minerve, la brushite ou phosphate bibasique de chaux cristallisé P0*CaH,2H-0. Étant donnée l'origine animale de ces substances, il y a lieu de penser que le phosphate primitivement basique d'ammoniaque qui dérive des guanos {Chevreul) s'est transformé en phosphate bibasique et peut-être mono- basique sous l'action dissociante de l'eau et de l'acide carbonique ambiant dont sont résultés ensuite, en présence de l'hydrargilite ou de l'argile, les phosphates doubles d'alumine et de potasse ou d'ammoniaque non sa- ( ' ) Il convient de remarquer que les analyses de phosphates doubles d'alumine et d'alcalis sont particulièrement délicates et peuvent comporter quelques légères indé- terminations suivant les méthodes empluyées. G. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 13.) 1 18 9Iliate cramiinMiiaqiii'. = Al^O— PO + OP^O^Al + 31PO+-2^!"J2n/S' = ^- Pliospliati; (l'ahiiiiliie. Silicate traiiiiiuiniaiiiie. Ainsi formé, le phosphate d'alumine s'unit ensuite à l'excès de phosphate d'ammoniaque ou de potasse pour donner les minervites. (le ne sont pas seulement les argiles qui sont ainsi attaquées à froid par les produits alcalins d'origine animale : les feldspaths, l'andésite et ses con- stituants (plagiolase et hvperstène), les diabases, et l'on a dit plus haut les basaltes, etc. sont lentement transformés en présence des guanos en phos- phates d'alumine, ainsi qu'il a été reconnu sur place par divers auteurs, à l'île llédonda, aux îles du Connétable, à la Martinique, etc. La rari- scile Al-0', F-O', /jH-O est un phosphate d'alumine formé dans ces conditions aux dépens de gneiss amphiboliques (Lacroix, loc. cil., p. 18 r). (') \'(iir IJall. Soc. c/ii/n.. i'' série, t. I\, ii-)i)3, p. 899. 909. et 904. p20 ACADEMIE DES SCIENCES. Les glaucomes (silicates doubles hydratés d'oxyde ferrique (ou d'alumine) et de potasse et autres alcalis ( SiO- = /(O à 48; Fe-0'= i 8 à 24; Al'()^= t il i3; K-0 = 5 à i3; Al-0^= 7 à 12) me paraissent correspondre aux mi- nervites et former, comme elles, un groupe naturel de composés répon- dant aux substitutions partielles de Al=0' à Fe-0', de Na-0, HM ), etc. à K-0 et même, quelquefois, partiellement, de P-O'' à SiO^ M. Paui, Appei.i- fait hommage à TAcadémie d'un article de l'édition française de V Encyclopédie des Sciences mathématiques, dont il est l'auteur en collaboration avec M. Béguin. Cet article est intitulé : Hydrodynamique, partie élément air-e, exposé d'après l'aj-licle allemand de A. -F. -11. Lovk (Oxford), par P. Appell (Paris) et H. Bechin (Brest). M. Ch. Lam.emaxd présente à l'Académie un exemplaire du Compte rendu des travaux effectués en \C)\\ par le Service du Nivellement i^énéral de la France. On a exécuté 4539'*" de cheminements nouveaux, dont 747''™ pour les besoins du Service du Cadastre et 533''"' pour le Service des grandes forces hydrauliques dans les Alpes et les Pyrénées. En outre, on i\ relevé (184''"^ de profils de torrents dans ces deux dernières régions. Trois médimarémètres ont été installés sur le liltoral de la Corse, en prévision du nivellement de précision de cette île qui doit être entrepris cette année. Le total des itinéraires nivelés à cette heure, sur le territoire de la France continentale, s'élève à 99000'"". PLIS (:a<:iikti:s. M. H. Parexty demande l'ouverture d'un pli cacheté reçu dans la séance du 18 mars 1895 et inscrit sous le n" .jIOI. SÉANCE DU 3o MARS I9l4- 921 Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient la Note suivante, dont l'auteur donne lui-même lecture : Sur la cnncentralion par h froid des extraits l'ègètaux liquides. J'ai etiectué les expériences suivantes que je poursuis pour en faii'e en temps utile une Communication à l'Académie. J'ai soumis à une température de — 1 5° à — 20° : 1° des jus de feuilles de tabac naturel concentrés à 1 5" B. ; 2° des jus de côtes salées et de débris de fabrication concentrés à 21" B. Je les ai amenés à la concentration de So" B. qui peut être certainement dépassée en en retirant l'eau sous forme d'une neige lamelleuse parfaitement pure et insipide pour les jus naturels de feuilles, légèremcnl salée pour les jus salés de côtes. J'ai éliminé dans une essoreuse le jus interposé entre les lamelles, qui est retombé dans la cuve réfrigérante. Je me réserve, s'il y a lieu, la priorité de ce procédé de concentration pour tous les extraits végétaux, les liquides contenant des sucres, des glucoses, des matières isotropes quelconques, en général, pour les extraits des plantes médicales ou industrielles. MÉMOIRES LUS. . Sur la glaciation du vin, du lait et d'autres liquides alimentaires. par \l . H. Pare\ty. La concentration des extraits par glaciation et centiifugation a fait, depuis le dépôt du pli ci-dessus, l'objet des recberches suivantes : i" Au point de vue de la dépense thermique, l'écart en valeur absolue entre les 65o calories positives d'une part et les -j() calories négatives d'autre part, nécessaires pour évaporer ou pour congeler 1''" d'eau à la tem- pérature initiale de o", peut être industriellement maintenu en faveur de la congélation, par une mise au point convenable des appareils frigorifiques. C'est ainsi que la récupération partielle de la chaleur de vaporisation, dans les 7««//j)j/e,v ^//é/.vdesappareilsd'évaporalion en usage, trouverait aisément sa contre-partie dans l'admission des neiges résiduelles de la glaciation, en des mélanges réfrigérants dirigés méthodiquement à l'encontre de l'eftlucnt des extraits à concentrer, et évacués ensuite à la température ambiante. -1° La glaciation maintient dans les concentiations les matières volatiles qu'entraînerait l'éhiillition. 922 ACADÉMIE DES SCIENCES. 'i" Lu içliicialioii iralh'ie pas le tfoùt, l'aromc et la couleur, ([iii seirouvciil iiiodiliés par la cuisson. 4" La glacialion favorise mécaniquement la défécation et la clarification. "i" Un clairçage modéré, produit par la projection d'un jet de vapeur, élimine des neiges essorées les dernières parties des concentrations. G/ariation des vins. — MM. les professeurs (iarrigou et (î. Buisson, au nom du Comice viticole de la Haute-daronne, m'ont adressé naguère, en vue de leur glaciation, de nombreux échantillons de vins blancs et rouges de la région, dont la teneur en alcool ne dépassait pas 8". Une partie de ces vins avaient subi l'évaporalion [partielle dans un appareil très ingénieux du professeur Garrigou. L'alcool recueilli à pari y avait été réintégré. Vn léger goût de ciiù a disparu à la glaciation. Tous ces vins indistinclemenl, concentrés à la teneur alcoolique de 12'' à i5", ont pris la limpidité, le corps et l'arôme des meilleurs crus. Leur vieillissement manifeste peut être attribué au dépôt coloré d'une portion de leur tartre, qui se produit au cours de la glacialion. Glaciation du lait. — Dans cette expérience, qui m'a permis d'abaisser de ,")o pour 100 le volume, il convient pour éviter le caillage de modérer l'agi- tation du sorbet pendant sa congélation. Glaciation des jus sucres. — J'ai poussé de même la concentration saccha- rimélrique des jus de betteraves. Mais les expériences industrielles, dans lesquelles il est nécessaire de tenir compte de l'état crislallin du sucre, ont été interrompues par le décès de mon collaborateur E. Houlangier, qui les avait entreprises. ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrulin, à l'élection d'un (Corres- pondant pour la Section d'Anatomie et Zoologie, en renq)lacenienl de M. E. MetclitiilioJ/, élu Associé étranger. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant 4o, M. Emile Yung, à (îenève, obtient mS suil'rages M. Richard Hertwig, à Munich, » 1 suffrage M. Jaccpies Loeb, à Neu-'N ork, » i » SÉANCE DU >^0 MARS T9l4- 923 M. Emii>e Yiix«i, iiyaiil réuni la majorité absolue des sutTrages, est élu Correspondant de 1 Académie. PUÉSENTATIOINS. I/Académie procède, par la voie du scriiLin, à la l'ormalion d'une liste de deux candidats à la Chaire de Mécaiwjue, vacante au Conservatoire (Jes Arts et Métiers par le décès de M. L' . liourlel. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de première ligne, le nombre de votants étant 4^» M. Boulanger obtient 35 suffrages M. Husson » 8 » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde ligne, le nombre de volants étant 38, M. Husson oblienl 34 sullrages Il y a 4 bulletins blancs ou nuls. En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre du Commerce et de rindustrie comprendra : En première ligne M. Buulaxui^k En seconde ligne M. Husso.\ CORUESl'OIVDArVCE. M. le Seckétairk peiipétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le Hasard, par Emile Borel. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelt/iies Iransfornidlions de Hdrklund. Note de M. J. Ci-aikix. Les difficultés que présente la théorie des transformations de Backlund de deuxième et de troisième espèce rendent désirable la connaissance de ()2/t ACADÉMIE UES SCIENCES. nombreux exemples particuliers: je me propose d'indiquer ({uelques résultats sur ce sujet. Je ne rappelle pas la signification des notations de VIonge qui sont employées dans celte Note. I. Les équations (0 - /'' = /'• '/' — />{■'-•■ j;^,/')-^ ^ (y, ■■ — :•') définissent une transformation (B.) : :: (.r, y) satisfait à une équation qui pçut s'écrire la transformée est (£') — (>7'- A (,r,j. ;,/>)! =0, OÙ :■ et /> doivent être remplacées par les fonctions de. 3, y, -',/?', ^'obtenues en résolvant les équations (i). (Quelle que soit la fonction de / cl = — 3' clioisic, l'équation (£) sub- siste sans modification; le système ( 2 ) />" = p. '/" = h ( ,r, )■, -., jj ) + w (j-, z — z') fait correspondre à (z) une équation (c") analogue à (t')\ l'élimination de ; el p permet de déduire de (i) et (2) deux équations définissant une trans- formation (B.,) qui établit une correspondance entre les intégrales de (Oel(s"). . Malgré sa simplicité, la transformation (i) ne semble pas dépourvue d'intérêt : ainsi, en remplaçant // (/x,y, z, p) par ^, on voit que l'équation x — pz se transforme en on trouve par ce procédé une famille d'équations de la première classe qui n'a pas encore, je crois, été signalée. II. La transformation (^) p' — f(-j;,y-:-,pq)-\-y-p^\ y' = ?(■);•, ,r, -,/>, 7) + ^'/-"'r où a désigne une constante quelconque, s'applique aux intégrales de SÉANCE DU 3o MARS I9l4- 9^5 'équation ,,, dœ (d's> df\ df , do dcp df Of , . . la fonction z\x^y) peut satisfaire également à une équation de Monge- Ampère et la transformation considérée est alors une transformation (B3); cette circonstance se présente en particulier si y et «p ne dépendent pas de :; ; dans ce dernier cas, lorsque a est nulle, on retombe sur un type bien connu de transformations deBiicklund. Quand a n'est pas nulle il est permis de la supposer égale à l'unilé sans restreindre la généralité; pour que le système (3) définisse une transfor- mation (B3) il faut que :; ne figure pas dans l'équation (4) ou, plus exac- tement, qu'après simplification le premier membre de cette équation ne contienne pas z: il convient d'ajouter que la condition précédemment indiquée est néanmoins simplement suffisante, qu'on peut avoir une transformation de Backlund de troisième espèce, même quand / et cp dépendent effectivement de z. III. Représentons par g une fonction de x, z^p, ^; du système (5) x'=x, .y'=l, p' + /Jq' — 0, (,q'-^f{g,z') — 0, dérivent d'une part l'équation o dx d'autre part l'équation {t\ ) obtenue en écrivant la condition d'intégrabilité de n' qdy^i-jdx'-dy'^o, où l'on doit supposer q remplacée par la fonction de x', y', z\ p' , cf tirée de p' la dernière équation (5) après substitution de x' , y', — —, k x, z,p. La première des équations déduites delà transformation (B.,) précédente n'est pas changée quand on introduit dans (5_) au lieu de / une autre fonction s : la transformation x"=a:, y"=,:^ p"-^pq"—0, qq" +o(g, z") — 0 permet de passer de (s,) à une équation {i\) qui sera obtenue comme (t\). Après élimination de x, z,p, q il vient entre x'^y\ z',p', q', x",y", z"yp" C. R., 19.4, 1" Semestre. (T. 158, N- 13.) ^ '9 926 ACADÉMIE DES SCIENCES, et q" quatre équations dont les deux premières sont d'ailleurs 07"=. r', y" = y\ qui définissent une transformation (B3) remplaçant (e', ) par {t\) et inver- sement. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles du premier ordre et du premier degré. Note de M. Jules Dracu, présentée par M. Emile Picard. I. Je voudrais indiquer ici, sur un exemple simple, comment ma théorie de la rationalité peut s'appliquer à des équations différentielles qui dé- pendent de fonctions arbitraires. Soit une équation où a et [3 sont des polynômes en y, dont les coefficients sont arbitraires en a;; on sait qu'une transformation du groupe infini y^=— ^' ^ = j{-^\) (où a, h, c, d, fsonl arbitraires en x^) conserve la forme de (i) et qu'il est possible par des opérations déterminées, comportant au plus des quadra- tures, de ramener cette équation à une forme canonique où le nombre des coefficients arbitraires est réduit à son minimum. Je me placerai tout de suite dans le domaine (oc, y) qui correspond à celte forme canonique. L'équation (i) canonique, ou mieux l'équation ne présentera de réduction que dans les domaines où l'un des inva- riants ày dy \ ôy est rationnel en j'. SÉANCE DU 3o MARS I9l4- 9'^7 p Quand on exprime que l'un de ces invariants a une expression — où P el Q sont des polynômes en y de degrés déterminés, dont tous les coefficients sont des fonctions arbitraires de x à choisir convenablement, on trouve pour déterminer les arbitraires de A un système dilïérentiel (i), dont l'ordre croît avec les degrés de P et Q et qui caractérise le domaine de réduction. Les coefficients de P et Q se déduiraient expli- citement par des quadratures d'une solution du syslème ( — ). Supposons, pour fixer les idées, (3 dépourvu de facteurs multiples et ses racines mises en évidence; les expressions de J el de I, par exemple, s'écrivent ■ ,_ày _\\ dy' Z\dy\ S ''- P R' (3 3\ p / '^|3R' où R est un produit de facteurs (r — a,), «, désignant une solution particulière de (i); si l'on fait apparaître les termes de la décomposition de J et de I en fractions simples ('), on peut former un système différentiel du premier ordre définissant tous les éléments de J ou de I au moyen de a;, qui ne figure que par sa difîérentielle. Les coefficients de « s'obtiendront ensuite explicitement. L'équation aux dérivées partielles, bien déterminée, qui remplace ce syslème (") "(/)-=^-*-^^-^---<^' et dont les coefficients sont rationnels par rapport aux éléments arbitraires de J, I, [3, admettra des intégrales indépendantes de .r et une seule renfermant x linéairement qui s'obtiendra par quadratures quand les autres seront connues. Or ces dernières, danii leur ensemble, expriment que les transformations projec- tives subies par une solution z des systèmes (1) à une variable j', qui prend ainsi que ses dérivées, en j',, des valeurs arbitraires indépendantes des coefficients de K, J, 1, sont indépendantes de l'un de ces coefficients supposé variable. Ceci permet d'intégrer l'équation (II) par des intégrales définies lorsque K ou J sont rationnels. Quand il s'agit de 1, on est ramené à exprimer que le groupe de monodromie de l'équation linéaire ^=-^1, dy- 2 où u.= i/— ^5 est indépendant de l'un des coefficients variables de I, en supposant \ ay les autres ou constants, ou fonctions de celui-là, et, en outre, que les périodes de l'intégrale := 1 -4 sont indépendantes du même élément. Nous avons donc le moyen déformer méthodiquement de proche en proche toutes les équations (i ) intégrables par quadratures. Bien entendu, si K est rationnel, un certain nombre des intégrales de (II) expriment (') Il n'y a de partie entière que si /== oo est solution de (i). 928 ACADÉMIE DES SCIENCES. que les facteurs linéaires du numérateur de K s'annulent pour des solutions particu- lières de (i). Le cas oii la solution générale de (1) s'écrit p{x) {y — (7, )"'i . ■ .{y — «/.)'"' ^ const., qui correspond à K =r -7^ ^ > ^— , a été traité complètement par MM. Painlevé dy ^uy-m ^ et Korkine. II. J'ai étudié en détail le cas le plus simple, 011-7^= pM-! (qui a donné lieu à de nombreuses recherches : Euler, Abel, Z. Elliot, MM. R. Liouville, Appell, Darboux), en partant de la forme canonique d'Abel /A ^ '^y — ,^ "f^-^^ dx y qui possède la solution y = oc, et de la forme canonique de M. Appell (A,) g==^.3+4,(^), . 011 aucune solution ne joue de rôle particulier, forme qui se transforme aisément en la précédente quand on connaît une solution particulière. En dehors des cas, où J est rationnel en y, qui conduisent à la détermi- nation des diverses périodes de / Kc?y comme intégrales de (II), on peut aussi traiter complètement certains cas oti I seul est rationnel. Par exemple, si I est le quotient de deux polynômes du troisième degré, on a simplement ^=-= avec 1 = j= ^^-^ et &)=C — .54a;'. Dans tous les cas, on traite d'abord le problèirie dans l'hypothèse oti le dénominateur de K, J, I a ses racines distinctes; des considérations de limites permettent d'étendre la solution. Une autre forme canonique importante [valable quel que soit A {y) rationnel] s'obtient en écrivant que (i) possède les solutions o, i, x et a?. Dans le cas du troisième degré, elle s'écrit dx x{x—\)(y — l)' oîi \ est à déterminer en x. Or, les premiers cas de réduction oii I est rationnel en y conduisent, SÉANCE DU 3o MARS I9l4- 929 pour A, aux équations (rencontrées depuis par M. R. Fuchs) qui déter- minent les transcendantes uniformes découvertes par M. Painlevé. III. Les équations j'= "^^ jouent un rôle important en Géométrie ('): j'ai observé que l'équation fondamentale de la balistique extérieure appar- tient à cette catégorie. Il suffit d'y poser sina = y qI v^=x pour obtenir Tous les cas connus de réduction (ceux de F. Siacci en particulier) cor- respondent à des expressions rationnelles simples de J ou R. On vient de voir qu'on sait former tous les cas 011(2) se ramène aux quadratures; je montrerai prochainement quels sont ceux qui peuvent intéresser les méca- niciens. IV. Au lieu d'une équation unique on peut envisager un système complet où les A, sont rationnels en y et en chercher les cas de réduction. Ils cor- respondent à des expressions rationnelles en y pour z, K, J ou I. Les formes canoniques d'où l'on partira seront obtenues en appliquant d'abord les transformations y= cY-h^' ^,= 9,(X,, ..-.,\„) (« = i,...,/0. OÙ a, b, c, ci et les çs sont arbitraires en X,, . . ., X„. Parmi les premiers cas de réduction où I est rationnel en y figurent alors les systèmes étudiés par M. R. Garnier, dans sa Thèse, comme généralisa- tion de ceux de M. Painlevé. Tout ceci fait l'objet d'un travail étendu qui sera publié ailleurs. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les séries de fondions multi formes dans un domaine. Note de M. Georges Rémoundos, présentée par M. Emile Picard. 1. On sait que, lorsqu'une série de fonctions /„(-) holomorphes dans un domaine D converge uniformément dans D, la fonction-limite /{:•) est (') G. Darboux, Théorie des surfaces, IV" Partie, Noie VI. qSo académie des sciences. aussi holomorphe dans le même domaine et que la série des dérivées /'J'(-) d'ordre quelconque q converge vers la dérivée/'*' (s) à l'intérieur de D. Si les fonctions /„ (s) sont algébroïdes et finies dansD (c'est-à-dire si elles admettent le caractère algébrique à tout point du domaine D et possèdent dans D un nombre fini de branches), la série convergeant toujours unifor- mément dans D, nous avons démontré que les fonctions-limites sont aussi algébroïdes dans D. Il est bien naturel de nous poser maintenant les questions suivantes : Quelles sont les singularités des fonctions-limites? Si un point r- du domaineD est régulier pour une infinité de termes de la suite, il est aussi régulier pour les fonctions-limites, grâce au théorème classique de Weierstrass, mais si le point ; est singulier pour tous les termes de la série à partir d'un certain rang, est-il aussi singulier pour les fonctions-limites? Les dérivées dey„(^) n'étant pas toujours finies dans D, on ne saurait pas traiter un problème de convergence dans tout l'intérieur de D de la série des dérivées /'„''\^-)'i comment pourrait-on surmonter cette difficulté ? Pour répondre à ces questions j'ai établi les théorèmes suivants : Théorème I. — Soit (0(Z), (D.!{Z), ..., 9„(3) une série de fonctions algébroïdes à v branches finies et formant un seul sys- tème circulaire dans le voisinage d'un point j„ {qui est un point critique de toutes les branches de tous les termes de la série). Si cette série converge uni- formément dans un domaine renfermant le point Zg, la condition nécessaire et suffisante pour que toutes les hranches-limites soient holomurphes dans le voisinage de z ■= z^ est la suivante : il faut et il suffit que toutes les branches des dérivées de cû„(3), dont l'ordre n'est pas divisible par v, s' annulent à partir d'' un certain rang, dans le imsinage du point z=z^. De plus, lorsquune branche-limite est holomorphe en 3 = 3,,, il en est de même de toutes les autres branches-limites . Soity(^) une fonction algébroïde dans le voisinage d'un point z = r-o et considérons un système circulaire de branches dey(;:) permutables autour de s = Sg et supposons qu'il soit formé de m branches; nous dirons alors que le poids critique de chacune d'' elles est égal à m. Théorème II. — Soit (I) /.(^), fA^), ■••, A(-), ••• SÉANCE DU 3o MARS ig\^. pSi une série de fonctions algébroides à ijl branches finies dans un domaine T)^ convergeant uniformément à l'intérieur de D,et soit z =^ Zo un point intérieur au domaine D et critique pour tous les termes (àpartir dhin certain rang) d'une branche (' ) : (2) /„(_--). /h{--), •••, /,«(-), ••• de la série (i). La condition nécessaire et suffisante pour que la limite de ta série (2) soit holumorphe dans le voisinage de z =: z-g est la suivante : il faut et il suffit quil existe, dans le voisinage du point z^, des zéros de toute dérivée def^j^(^z), dont l'ordre n'est pas divisible par le poids critique de ft,i{'') ^^ z = ;:„, et cela pour tous les termes de la branche (2) à partir d'un certain rang. On peut généraliser l'énoncé de ce théorème de la façon suivante : Pour que la série (i) admette une branche-limite holomorphe dans le voisi- nage de z = 3(,, il faut et il suffit que, à partir d'un certain rang, une ou moins branche de f„(~-) ou bien soit holomorphe en z = z„, ou bien jouisse de la propriété suivante : Toute dérivée de cette branche f„(z), dont l'ordre de dérivation n'est pas divisible par le f)oids critique def,^(^z), admette des zéros dans le voisimige du point r„. 2. Théorème III. — Soit (3) /,(--), Mz), ..., /„(=) une série de fonctions algébroides ci v branches finies dans un domaine D, dans lequel il n^ existe que ^j. points critiques c,, c.,, c,, . . ., c^. des fonctions de la série (l'entier u. étant quelconque) et posons P (z) ^ (z - c) (z - c,) {z - c) . . . ( z - c^). si la série (3) converge uniformément dans le domaine D vers les branches- limites F,(c), F,(3), ..., F,(.-), la série P{z)f[{z), P(z)f,(z), .... P{z)fUz) converge, à l'intérieur du domaine D, vers les branches-limites P(^)F',( = ), P(^)f;(=). ..., p(.-)f;(.-), (') Voir ma Noie préccdeiUe Sar la convergence des séries des fondions analy- tiques (Comptes rendus, séance du 26 janvier igki4)- 932 ACADÉMIE DES SCIENCES. ef, en général, la série où V ordre q des dérivées est quelconque, converge, à r intérieur de D, i^ers les branches-limites PîF';"( = ), P?F'/'( = ), ..., ¥''¥',r\^), .... Il faut faire la remarque que les fadeurs communs P, P-, ..., P*, ... ne sont utilisés ici que pour éviter les valcui's infinies des dérivées. C'est pour cela que le théorème ci-dessus énoncé est précisément l'extension parfaite aux séries de fonctions algébroïdesdans un domaine du théorème classique concernant la dérivation des séries de fonctions holomorphes dans un domaine dans lequel elles convergent uniformément. PHYSIQUlî MATHÉMATIQUE. — Sur le problème des sphères puisantes et la théorie de la gravitation. Note de M. A. Korn, présentée par M. Emile Picard. Imaginons, dans un liquide incompressible, une sphère de matière fai- blement compressible, qui change périodiquement son volume, alors l'efFet de cette sphère puisante sur le liquide est représenté par un potentiel de vitesses inversement proportionnel à la distance centrale et périodique. Si nous imaginons une seconde sphère dans le liquide, cette sphère exposée à une telle pression périodique sera forcée à faire des pulsations de la même phase que la première sphère, si elle n'est pas rigoureusement in- compressible; un calcul facile nous démontre que la pression périodique, ou plutôt la partie essentielle de cette pression périodique à partir d'une distance centrale p assez grande, est inversement proportionnelle à la dis- tance centrale de la première sphère. Si nous nous posons maintenant le problème de deux sphères puisant simultanément dans un liquide, on peut se placer à deux points de vue difl'érents : i" On suppose que les litesses de pulsation m,=: — / -V— flw. //(,^ — / —r^aoi des deux sphères soient données et rigoureusement constantes, indépen- SÉANCE DU 3o MARS I9l4- 933 danles des distances centrales des deux sphères, en désignant par i » = cpo cos = 2 t: le potentiel des vitesses et par n les normales extérieures des deux sphères co, et coo. 1° On suppose (c'était le point de vue de C.-A. Bjerknes) que les pul- sations des deux sphères soient produites par des pressions périodiques indépendantes. Supposons, dans le second cas, qu'une pression périodique indépendante donne à la première sphère une pulsation de vitesse m,, une pression pério- dique indépendante à la seconde sphère, une pulsation de vitesse m,; alors on conclura facilement, à l'aide de ce que nous avons remarqué dès le com- mencement, que les vitesses de pulsation des deux sphères dues à l'action simultanée des deux pressions périodiques indépendantes seront M, — m, I ± — — i , M2 = w, I ± - — !^ \ p '«1/ '\ P '"2 OÙ a, et Cf.., sont des constantes dépendant de la compressibilité des sphères, et où l'on doit choisir le signe positif ou négatif selon que les phases des pulsations sont identiques ou opposées. Cette remarque ne changera en rien les principaux résultats de C.-A. Bjerknes, d'après lesquels les deux sphères s'attirent ou se repoussent avec une force proportionnelle à 1 9- et à la densité \l du liquide, selon que les phases des deux sphères seront identiques ou opposées. Il est en effet permis, dans les résultats de Bjerknes, de mettre M, pour /?2, et M„ pour Wo, parce que nous négligeons des termes d'ordre \ en supposant la distance centrale des sphères très grande en comparaison avec leurs rayons. Il s'agira d'un problème mécanique tout à fait différent, si nous nous plaçons au premier point de vue ; si nous supposons les vitesses de pulsa- tion de chaque sphère données et rigoureusement constantes, le signe de la force de Bjerknes se présentera dans ce cas avec le signe contraire ('). (') Cf. Alti del IV Congresso internazionale dei Matematici, t. III, Rome, 1909, p. 81 ; Berichte der deutsclien physikalischen Gesellschaft, t. XIII, 191 1, p. 249; Physikalische Zeitschiifl, t. XIV, I9i3, p. 1109. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 13.) I20 934 ACADÉMIE DES SCIENCES. Si Ton regarde les pulsations comme des vibrations propres de la matière, la force de Bjerknes i. ^ présentera donc avec le signe contraire, si l'on ajoute la condition que les vitesses de pulsation de chaque particule soient rigoureusement conservées; avec celte supposition on peut arriver à une explication mécanique de l'électrostatique. Si l'on n'ajoute pas cette condition, le sens des forces mutuelles est donné par le signe de Bjerknes, et l'on arrivera à une explication mécanique de la gravitation en supposant que toutes les particules matérielles font des pulsations rapides de phases et de périodes identiques (' ). Une conclusion très importante résulte de cette différence des deux pro- blèmes pour la théorie de la gravitation. Tandis que dans la théorie des phénomènes électriques la charge doit être supposée rigoureusement constante pour chaque électron, les masses donnant naissance à la gravi- tation doivent changer avec la situation réciproque des différentes parti- cules. La masse de la Terre, sur laquelle on doit baser la loi de la gravita- tion, sera différente dans son aphélie etdansson périhélie. Malheureusement nous n'avons pas encore des données assez précises pour calculer ces diffé- rences, pour nous assurer d'avance, si ces différences pourraient être véri- fiées par des mesures très exactes de la constante g, mais il semble de la plus haute importance que ces mesures soient entreprises avec la plus grande précision actuellement possible. Dans sa généralisation de la théorie de la relativité, M. Einstein suppose axiomatiquement que la masse d'inertie et la masse de gravitation doivent être rigoureusement identiques; mon résultat énoncé ci-dessus ne s'accor- derait pas avec cet axiome, qui semble, même après les expériences de M. Eôtvôs, bien arbitraire. PHYSIQUE. — Nouveau disposai f de miroirs pour phares et autres projecteurs de lumière. Note de M. Edouard Cannevel, présentée par M. d'Ar- sonval. Le nouveau dispositif que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie réside dans un miroir à échelons constitués d'éléments paraboliques et annulaires combinés avec un miroir sphérique. (') Théorie des vibrations universelles {Comptes rendus, t. 131, 1902, p. 3i ; Ann. de l'Éc. Norm. sup., 3" série, l. XX, 1908, p. i33) ; Eine Théorie der Reibung in kontinuierlicken MassensfSteuien, Berlin, Ferd. Dûrnler, 1902. SÉANCE DU 3o MARS 1914. 935 Les échelons de ce miroir appartiennent chacun à une parabole qui lui convient. Quoique différentes, ces paraboles ont un même foyer. Une partie de chaque fragment de parabole projette directement les rayons vers l'infini, tandis que l'autre partie, masquée par l'échelon suivant, renvoie également les rayons vers l'infini, mais par l'intermédiaire de l'anneau qui les relie, dont l'angle d'incidence les fait passer par le miroir sphérique placé au fond du miroir circulaire tronconique à échelons. Ces paraboles ont été tracées par le foyer lui-même de façon expéri- mentale. Le miroir sphérique réfléchit comme à l'ordinaire les rayons émis à l'arrière du foyer lumineux, tandis que le miroir tronconique réfléchit ceux de l'avant. Ce dispositif de miroir à échelons a non seulement l'avantage d'aug- menter notablement la surface réfléchissante, mais les images projetées par les anneaux, ne se juxtaposant pas exactement en pratique, ce qui permet d'utiliser les lampes à filaments incandescents. Le miroir, à échelons, présente certaines difficultés d'exécution pratique en métal; d'autre part le brillant du métal bruni est d'une durée éphémère et c'est pourquoi j'ai recours au miroir de verre argenté électriquement par projection cathodique sous une cloche dans laquelle, après avoir fait le vide, j'introduis de l'hydrogène à très bonne pression dans le but d'éviter l'oxydation du métal. A cet effet, le miroir est placé sur un pivot surmonté d'un barreau aimanté dont le circuit magnétique est fermé par un autre aimant permanent en forme de fer à cheval qui, placé au-dessus de la cloche, l'entoure de ses bras. Cet aimant est solidaire d'un axe sur lequel est fixée une poulie qu'on fait tourner à l'aide d'une cordelette, et, de cette façon, cette rotation est communiquée à l'intérieur de la cloche. Il en ressort que la face extérieure du miroir défile devant la cathode dont le métal volatilisé s'incruste dans le verre et l'argent. Ce mêlai peut être aussi de l'or si l'on veut éviter la projection des rayons ultra- violets qui, comme on le sait, ont l'inconvénient de condenser la vapeur d'eau de l'atmosphère. Mes premiers résultats ont été obtenus avec le courant fourni par deux génératrices qui, montées en série, atteignaient 60000 volts; mais je fus vite conduit à utiliser le courant d'un transformateur donnant 50"='" d'étincelles. Puis, dernièrement, j'ai pu en employant du courant continu abaisser le potentiel à moins de 1200 volts en employant un dispositif légèrement 936 ACADÉMIE DES SCIENCES. modifié, l'anode occupant le centre du miroir, tandis que la cathode est d'une surface beaucoup plus grande que le miroir lui-même qu'elle entoure complètement à une distance de 2*"" de l'espace noir qui suit l'effluve. J'obtiens ainsi un miroir inaltérable d'un éclat supérieur à ceux argentés par le précipité d'un sel d'argent. PHYSIQUE. — Sur la loi de Ta te et la imriation de la grandeur des gouttes avec la vitesse de la chute. Note de M. P. Vaillant, présentée par M. J. VioUe. On sait que, lorsqu'une goutte se détache d'un orifice capillaire, le périmètre de la section de rupture est bien inférieur à celui de l'orifice et que la tension superficielle calculée d'après la loi de Tate est beaucoup trop faible. Mais on admet généralement que le poids des gouttes est indé- pendant de leur fréquence, alors qu'en fait ce poids varie constamment, suivant une loi compliquée, la variation pouvant dépasser un quart du poids total. Pour étudier ces varialions, j'ai pris un bout du tube de 3'""\4 de diamètre extérieur et C'^jQa de diamètre intérieur, ajusté à l'une des extrémités d'un large tube, deux fois coudé à angle droit, formant siphon. L'autre extrémité de ce siphon plonge dans un grand cristallisoir de /^o*^"' de diamètre, rempli d'eau dont le niveau se maintient très sensiblement constant pendant une mesure. Le siphon, dont la branche horizontale porte un robinet à large conduit, est invariablement fixé au chariot d'un cathétomètre, en sorte qu'on peut, en abaissant progressivement celui-ci, faire varier la pression à l'oiifice d'écoulement aussi lentement qu'on veut et de quantités connues. Le chariot étant immobilisé dans une certaine position, on note, d'une part, l'intervalle de chute T de deux gouttes successives ( ') et, d'autre part, le poids/) de lo gouttes. On ne remarque d'abord que les variations de grandeur des gouttes sont déterminées, non par la difi'érence des poussées aux extrémités du siphon, mais uniquement par la fréquence de chute. On obtient en effet les mêmes résultats en réglant la vitesse de chute par ouverture plus ou moins complète du robinet que par déplacement du chariot le long du cathéto- mètre. Ainsi, par réglage du robinet, on trouve 'ï {^secondes). .. . 5,4o 1,26 0,60 o,444 o,3o6 0,284 p {grammes).. 0,5895 0,0717 o,58go 0,6784 0,6172 0,6668 (' ) Cet intervalle se déduit de la durée de chute de 100 gouttes, par exemple. SÉANCE DU 3o MARS igiA- 9^7 et par déplacement du chariot T 8,75 1,56 0,-1 0,544 o>3?.o 0,286 p 0,5398 0,5701 0,5862 o,583i 0,6227 0,6661 Le déplacement du chariot permet toutefois de suivre le phénomène plus commodément et avec plus de régularité. En second lieu, bien que la loi de variation, dans les limites où j'ai opéré, semble indépendante de la température, le poids d'une goutte cor- respondant à une fréquence de chute donnée varie assez rapidement avec celle-ci : Les nombres précédents se rapporlenl à lô"; à 18° on aurait T 1,54 0,70 0,576 0,817 0,284 p 0,5690 o,5835 o,58i8 0,6180 o,656o Mais ce qui apparaît le plus remarquable, c'est l'allure discontinue de la loi de variation. Le poids de la goutte d'abord sensiblement constant, augmente dès que la fréquence dépasse i5 chutes par minute environ. 11 croît d'abord assez vite, puis plus lentement jusqu'à une fréquence voisine de 100 chutes pour laquelle il passe par un premier maximum. Il décroît ensuite mais pas indéfiniment; quand la diminution a atteint une certaine limite, le poids subit une remontée brusque qui l'amène à une valeur nota- blement supérieure au premier maximum. Le poids de la goutte décroît à nouveau pour subir une nouvelle augmentation brusque et ainsi de suite. J'ai ainsi noté quatre variations brusques pour des fréquences voisines de 170, 2o5, 220, 245 chutes par minute. Chaque remontée amène la goutte à tm poids supérieur aux maxima précédents. A la suite de la quatrième augmentation, le poids paraît diminuer de façon continue. Le Tableau suivant, relatif à la lenipéralure de i5° donne une idée assez complète de la loi de variation : T 8,75 5,4o 3,06 2,85 1,56 1,33 1,12 1,08 p 0,5398 0,5395 0,5632 0,5648 0,5701 0,5718 0,5751 0,5771 T 0,88 0,84 0,71 0,60 0,548 0,544 0,448 0,444 p o,58oo o,5So6 0,0862 0,.d89() o,5835 o,588i 0,5799 0,5784 T o,4'i8 0,888 0,856 0,346 0,820 o,3i3 0,298 0,290 ^ l o,56S6 ( ^ „5 ^ ,, t; /o i o,6io4 /' 0.377' °'^"'" I 0,035.=} 1 °' 0,6227 0,6190 o,6i4o^gg^j T 0,286 0,272 0,268 0,258 0,242 0,234 0,210 0,164 /' 0,6661 0,6644 0,71'i.8 0,7084 0,7599 0,7506 o,7355 0,6669 Lorsqu'on passe par une des valeurs critiques de la vitesse de chute, on obtient in- 938 ACADÉMIE DES SCIENCES. difTéremmenl, du fait des petites fluctualions accidentelles de celle-ci, le poids fort ou le poids faible, mais jamais un poids intermédiaire. Ainsi, avec T = o,356, on trouve tantôt /^ = 0,5686, tantôt /) = o,6355, à un ordre d'approximation voisine du mil- lième ('). De même pourT=: 0,290, on obtient soit /; = o,6io4, soit /j r= 0,6671. Une remarque intéressante est que les différences entie les maxima successifs, diffé- rences égales à 0,0/460, o,o3i6, 0,0477, o,o4.'>i, sont du même ordre de grandeur et sont également comparables à l'écart o,o488 entre le premier maximum et le poids de la goutte au repos. L'interprétation des phénomènes observés semble d'ailleurs facile, au moins qualitativement. Tant que la li^ne de raccordement de la goutte conserve une longueur constante, le poids de celle-ci doit évidemment varier en sens inverse de la fréquence des chutes, la vitesse des particules liquides ajoutant son effet à celui de la pesanteur pour déterminer l'arra- chement. Mais la ligne de raccordement ne peut demeurer constante qu'autant que la forme et le volume de la goutte restent eux-mêmes sensi- blement constants. Si donc, du fait de l'augmentation de vitesse, la dimi- nution de volume dépasse une certaine limite, la goutte doit s'accommoder à une nouvelle forme caractérisée par une valeur plus grande de la ligne de raccordement. Le passage d'une forme à l'autre est en général brusque, mais l'expérience montre qu'aux faibles vitesses il peut être également pro- gressif (passage de la forme de la goutte au repos à celle qui caractérise le premier maximum). PHYSIQUE. — Sur la chaleur de Joule considérée comme chaleur de Siemens. Note de M. L. Décombe, présentée par M. E. Bouty. L Nous assimilerons l'atome à un assemblage de spectrons, et, pour préciser, nous nous en tiendrons au cas de la conduction métallique. Sous l'action d'un champ extérieur, supposé constant, le centre O de chaque orbite spectronique se déplace parallèlement au champ, mais en sens contraire, d'une certaine quantité 00', de sorte que la rotation spectro- nique s'effectue maintenant autour d'un nouveau centre O' qui reste fixe tant que le champ reste constant. Nous admettrons que, sous l'action du champ, il se produit dans chaque spectron une succession de ruptures partielles, avec mise en liberté d'électrons, aussitôt emportés par le champ, (') On doit attribuer les petites fluctuations de vitesse à l'ouverture plus ou moins complète du robinet du siphon, au moment de la mesure de/). SÉANCE DU 3o MAKS I9l4- ;)39 mais incessamment remplacés par d'autres que le champ, au contraire, lui apporte, de sorte que la composition moyenne du spectron reste constante. Nous admettrons, de plus, que la fréquence p des ruptures (nombre de ruptures par seconde) est proportionnelle au champ X. D'un autre côté, les ruptures étant d'autant plus fréquentes que la stabilité du spectron — qui décroît avec la vitesse angulaire de rotation (et, par suite, avec la tempé- rature) — est moindre, nous regarderons^ comme inversement proportion- nelle à la température absolue 0 et nous écrirons : (0 /' = ^r Le nombre d'électrons traversant, pendant l'unité de temps, l'unité de surface perpendiculaire au ciiamp, s'exprime alors par S/76, où b désigne la distance moyenne de deux speclrons. La sommation est étendue à tous les spectrons contenus dans l'unité de volume. Dans ces conditions on aura, pour l'intensité î'du courant traversant un conducteur de section égale à l'unité, i = I^pbe, e désignant la charge d'un électron. Remplaçant alors/) par l'expression trouvée plus haut et posant: (a) c = e-ô-. il vient i'=cX. Nous retrouvons ainsi la loi d'Ohm [la conductibilité c étant représentée par la formule (2)] et, par conséquent, aussi la loi de Joule en identifiant la chaleur dissipée avec l'énergie électrique absorbée Xï'. Mais, à la différence des autres formes de théorie, on peut ici établir direc- tement cette loi fondamentale. IL La succession des ruptures et des captures auxquelles chaque spectron est soumis ne permet pas, en effet, au centre orbital de rester fixe. Pendant toute la durée d'action du champ, il exécute, de part et d'autre de la position déformée caractérisée par l'écart 00' ^ ?/(,,une série d'oscillations accompagnées d'un dégagement de chaleur de Siemens que nous allons calculer en admettant que, pour chaque spectron, les ruptures et les cap- tures se succèdent alternativement, les oscillations provoquées par une rupture s'amortissant complètement avant qu'ait lieu la capture suivante. Chaque capture sera supposée avoir pour effet d'accroître la déforma- tion Ua d'une très petite quantité £ qui persiste jusqu'à la rupture suivante. 94o ACADÉMIE DES SCIENCES. A ce moment, le centre orbital revient en O' par une série d'oscillations amorties satisfaisant à l'équation : d'^ u ... ... , du m —i-r = — K.eii — k, ez, —ri dt' ' ' ' dt dans laquelle u désigne l'écart instantané du centre orbital relativement au centre attirant et t', une très petite quantité sur laquelle nous avons longue- ment insisté ailleurs ('). La chaleur élémentaire de Siemens, représentée par le travail K',eT', -fdu de la force de viscosité K'^eT, -7-) peut donc s'exprimer par la quantité : — m —TT du — K', eu du, dt- ' et la chaleur de Siemens accompagnant la rupture par : /"" d- a du , C "" , , , —;—. -rdl — / /. , eu du. . df dt J . ' La première de ces intégrales est nulle; la seconde est égale à K.[eu^t. Mais la capture suivante, en rétablissant la déformation £, dégage une quantité de chaleur égale à la précédente, de sorte que la chaleur totale de Siemens dégagée pendant l'unité de temps, dans l'unité de volume du métal, a pour expression (n désignant le nombre d'électrons évoluant sur une orbite spectronique) : Q = l2pnK[eu,,s, le symbole Z ayant même signification que précédemment. Remplaçant p par sa valeur ( 1 ) et observant que K'^ eu„ = eX on obtient : (3) Q=,x^e^3AZif. Pour déterminer i, nous observerons que la force Xe appliquée à l'électron lui communique, pendant la durée de son libre parcours b, un excès d'éner- gie cinétique égal à \eb, et nous admettrons qu'au moment de sa capture par le spectron suivant cet excès d'énergie se partage en deux parties égales dont l'une est employée à accroître la vitesse orbitale du spectron capteur, tandis que l'autre se retrouve sous forme d'énergie polentielledansla défor- (') Journal de Physique, février el novembre 1918; Comptes rendus, t. 155, p. 1217, et t. 156, p. iSgS, SÉANCE DU 3o MARS IQi/l- 94 1 malion s. On doit alors écrire : -Xeb = nXes 2 et, par conséquent : b =z i/i £. Portant cette valeur dans (3) il vient : c'est-à-dire, en tenant compte de (2) et de la relation déjà établie i = c\ : ^ c La loi de Joule se trouve ainsi établie directement à partir d'un mécanisme déterminé et non par identification pure et simple avec l'énergie électrique absorbée. Il ne paraît pas impossible de développer utilement, en se fondant sur les considérations précédentes, une théorie des métaux comportant l'interpré- tation de la conductibilité thermique, des effets Peltier, Thomson, Hall, etc. En ce qui concerne, par exemple, la conductibilité thermique et l'effet Thomson, il suffit d'admettre que la résultante des actions exercées sur un spectron déterminé par tous les spectrons voisins (résultante qui s'annule quand la température est la même en tous les points du conducteur) est alors différente de zéro et qu'elle a pour effet de déformer les spectrons en les polarisant parallèlement à la direction de la chute de température. Le développement complet de ce point de vue paraît toutefois subordonné à l'examen de certaines propriétés du spectron qu'il y aura préalablement lieu d'approfondir. PHYSIQUE. — Sur r aimantation des mélanges liquides d'oxygène et d'azote et l'influence des dislances mutuelles des molécules sur le paramagné- tismc ('). Note de MM. Alukri' Pkrrier et H. Kamerli.xch Oxxks, pré- sentée par M. E. Bouty. Nous avons publié en 1910 et 191 1 des recherches sur l'aimantation de l'oxygène d'où il résultait que son coefficient d'aimantation spécifique qui (') Extrait du Mémoire présenté à l'Académie des Sciences d'Amsterdam et publié dans le Zilliiigi'erslag du 28 février 1914 el dans les Communications from the Phy- xicat Laboratory at Leidcn, où le travail a été fait. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N- 13.) 121 942 ACADÉMIE UES SCIENCES. obéit rigoureusement à la loi de Curie-Langevin pour l'état gazeux, s'en écarte très notablement dans la pbase liquide et bien davantage encore après congélation. Depuis lors des écarts de même nature (susceptibilité plus petite que ne l'exige la loi) ont été observés sur une série d'autres substances paramagnétiques en les refroidissant jusqu'au point de congéla- tion de l'hydrogène ( ' ). Plusieurs hypothèses peuvent être invoquées pour rendre compte de ces faits, dans le but de guider le choix entre elles et, d'une façon générale, de rechercher expérimentalement les causes de ces apparentes anomalies (^), nous avons mesuré l'aimantation de mélanges liquides d'azote et d'oxygène en cinq proportions diflerentes, en la comparant à celle de l'oxygène pur, connue en valeur absolue par nos mesures de 1910; un contrôle absolu direct n'a pas accusé de difTérence sensible. Un équipage mobile verticalement se termine en bas par un tube cj'lindrique en verre qu'on a rempli successivement avec l'oxygène pur et les mélanges, tandis qu'il était immergé dans un bain d'azote liquide. Les forces exercées par un électro-aimant sur ce corps cylindrique étaient mesurées directement en grammes au moyen d'un appareil qui est une modification de celui qui a été construit pour nos recherches cryomagnéliques sur les sels : tous les organes mobiles sont enfermés dans une enceinte étanclie, pour permettre le réglage de la température des bains en y mainte- nant une pression réduite quelconque. Une description détaillée est donnée ailleurs ('); esquissons seulement le procédé de préparation des mélanges : l'équipage mobile peut être relié à un appareil volumélrique extérieur, au moyen duquel on prépare et introduit une masse donnée d'oxygène pur qui se liquéfie immédiatement, le bain d'azote étant préparé d'avance; on complète ensuite le remplissage par de l'azote et enfin, précau- tion indispensable, le mélange est rendu homogène par un agitateur de verre se mou- vant verticalement dans l'intérieur du cylindre. La nécessité de commander ce va- et-vient depuis l'extérieur elsans contact matériel avec l'équipage a exigé l'adjonction d'un petit électro-aimant qui, guidé verticalement, entraîne une longue tige portant à une extrémité un léger morceau de fer et à l'autre l'agitateur. Il est important de remarquer que la contraction du liquide par abaisse- (') Mémoires divers de H. Ivamerlingh Onnes, Albert Perrier, E. Oosterluiis, Comtnunications Leiden, n°^ 116, 122, 1-24, 129, 132. (-) Dans notre Mémoire de 191 1 une première expérience, dans la direction de cette étude du paramagnélisme de l'oxygène, en faisant varier à basse température la dis- tance de ses molécules par dilution dans un corps diamagnélique, est déjà mentionnée. Ce n'est que récemment (igiS) que nous avons eu l'occasion de mettre notre projet d'une recherche plus approfondie à exécution. (') Communications Leiden^ n° 139. SÉANCE DU 3o MARS igi/j- 943 ments de température a été compensée par des appoints d'azote pur suivis immédiatement de brassages, en sorte que pour un même mélange les résul- tats à différentes températures correspondent à une masse irn'ariahle d'oxy- gène par centimètre cube (concentration y); cette condition , choisie à dessein, correspond à une dislance moyenne constante des molécules magnétiques et dispense en outre d'introduire dans les calculs la contraction mal connue, inhérente au mélange de deux liquides hétérogènes. y est le coefficient d'aimantation du gramme d'oxygène^ X le rapport approximatif des concentrations dans le mélange et dans l'oxygène pur. Tableau I. Coefficients d'aimantation de L'oxygène (77°, 4 k — 64°, 2 K). (yj=pression atiiiospli.) (yU = 300"""). (/^=1(I0""")- y. \. t. -/AW. t. /..10^ l. /..108. o I I,204 » — 195,65 259,6 » » » » Oxygène pur liquide. . ' 1,2.35 » » » — 202,23 271,4 » » ( 1,267 " " " " " — 208,84 284,9 1 0,7459 f — 195,65 294,5 — 202,23 3i4,5 — 208,84 336,5 II o,'|Oia 3 79 336,7 » 359,6 » 390,6 Mélanges. ' III 0,2304 y\ 6° 363,8 » 393,0 » [423,5] J IV o,i38„ \ 65 383,6 — 202,23 420,4 » 459,8 ' V 0,080, ^ — 195,80 395,8 » » — 208,84 472,0 I-, ,. o,o3oq7 1 Extrapole avec y = tf—~' I ^ rrL 1 m 00/0 ^ '■ T \ —190,65 4oo,o —202,23 437,2 —208,84 482,2 (Weiss et Ficcard à 20° C.) ) Le premier coup d'œil sur le Tableau I impose cet te constatation qualitative que le coefficient d'aimantation spécifique de l'oxygène augmente considéra- blement quand la concentration diminue; en d'autres termes, la loi d'addi- tivité n'est en aucune façon satisfaite dans ces mélanges d'oxygène et d'azote. Un examen plus attentif et la comparaison avec la dernière ligne du Tableau montrent en outre que, la dilution augmentant, le coefficient d"" aimantation tend vers les valeurs qui satisfont précisément à la proportion- nalité inverse de la température absolue à partir du nombre déterminé récemment par Weiss et Piccard, surl'oxygène gazeux. Sans préjuger en rien des conséquences théoriques de ces résultats on peut les exprimer phénoménologiquement ainsi : Les écarts de la loi Curie-Langevin que présente à basse température l'oxygène pur ne sont pas un 9/i4 ACADÉMIE DES SCIENCES. effet direct de la varidlion de température, mais proviennent de V augmentation de la densité ou du rapprochement des molécules. SPECTROSCOPIE. — Sur un nouveau procédé permettant d'obtenir très lapi- demcnt les spectres des rayons de Rôntgen. Note de MM. Maurice de Rroglie et F. -A. Lixdema.w, présentée par M. E. Boiity. Ce procédé est toujours basé sur la formule : A =: id s'incu, où A est la longueur d'onde d'une radiation de Rontgen se réfléchissant sur une face cristalline sous l'angle 90° — a. Un faisceau de Rôntgen, émané d'une fente, tombe sur une lame de mica enroulée sur un cylindre fixe dont l'axe est parallèle à la fente, de façon qu'un des rayons extrêmes soit tangent à la surface du cylindre. Les divers rayons du faisceau se réfléchissent sur la surface cylindrique fixe sous des angles régulièrement variables et viennent former simulta- nément un spectre sur une plaque photographique disposée normalement au faisceau incident. La dispersion aux différents points de ce spectre peut se déduire aisément de considérations géométriques; on obtient, en quelques minutes, un résultat tout à fait net, donnant l'ensemble du spectre. La surface de mica peut être enroulée sur un cylindre dont la génératrice ne soit pas un cercle et soit par exemple une spirale logarithmique ayant la source des rayons comme pôle; tous les rayons se réfléchissant ainsi sous le même angle, on réalise une source étendue de radiation monochroma- tique, puisque X ne dépend que de a, qui reste constant. CHIMIE MINÉRALE. — Sur les carbonates basiques de cuivre. Note de M. V. Auger, présentée par M. A. Haller. Les modes de synthèse de l'azurite Cu'(CO^)-(OH)^ ne permettent de préparer qu'une faible quantité de ce produit, et cependant l'industrie le fabrique couramment par tonnes, sous le nom de cendres bleues ou bleu de montagne. Comme il était très vraisemblable que le point de départ était un carbonate basique de cuivre, nous avons étudié l'action de l'acide car- bonique sur ces sels. Le carbonate basique amorphe 8 Cu 0. 5 CO". 7 H^O, dont la composition SÉANCE DU 3o MARS IQl^. 945 est très voisine de celle d'une azurite hydratée, se transforme, même en présence de CO- sous 'jo"''''", en malachite hydratée avec perte de CO'; mais si l'on maintient ces corps en présence sous des pressions supérieures à 3"'" ou 4"''™) la transformation en azurite se produit en un espace de temps variant, suivant la pression, de quekjues jours à quelques mois. Par contre, la transformation en azuritç est extrêmement rapide et s'effectue en quelques heures si l'on a soin d'ajouter au système une certaine quantité d'azurite qui sert d'amorce à la réaction : c'est ainsi qu'un mélange à poids égaux d'azurite et de carbonate basique fraîchement préparé et en pâte dans son eau mère, se transforme totalement en azurite sans même qu'il soit nécessaire d'exercer une pression de CO'. Il est possible qu'ici encore, bien qu'on ne puisse pas le vérifier directement, il se forme comme produit intermédiaire de la malachite hydratée. On peut obtenir rapidement et en grande quantité de l'azurite en ajou- tant par petites portions un sel de cuivre soluble à une solution de Na-CO'+ NaHCO* contenant en suspension de l'azurite, et en opérant de telle façon que celle-ci soit toujours en proportion considérable vis-à-vis du précipité amorphe de carbonate basique. On attend donc que ce dernier soit transformé en azurite avant de procéder à une nouvelle addition de sel de cuivre, et l'on a soin que la liqueur reste toujours nettement alcaline. Le sel double CuNa^(C0')-.3H-0, soumis en présence d'un peu d'eau à l'action de CO- sous une pression de 4o"""j fournit, en quelques jours, un mélange d'azurite et de NaHCO', sans qu'il soit nécessaire d'ajouter d'amorce au mélange. On a constaté que le sel hydraté pouvait être facile- ment transformé en sel anhydre cristallisé CuNa-(CO')- d'un beau bleu de cobalt, et que Debray a déjà obtenu en faible quantité en chaufl'ant en tube scellé un mélange d'azurite ou de malachite et de NaHCO'', à i8o". Il suffit de maintenir à loo", au bain-marie, une solution très concentrée de ]\a-CO^+ NaHCO\ sursaturée'du sel hydraté. Des essais effectués pour transformer ce sel anhvdre en azurite ont échoué; si on le soumet à l'action de l'eau, à froid, en présence de CO", il se décompose en fournissant de la malachite hydratée. Équilibre : malachite -J- CO- ^ azurite + H-0. — Il semble qu'on puisse envisager cette équation comme réaction réversible, car les minéralogistes admettent que l'azurite se transforme en malachite, et nous venons de voir que la réaction inverse a lieu facilement. Un mélange d'azurite, de mala- chite et d'eau, maintenu dans le vide à température ordinaire, n'a pas 946 ACADÉMIE DES SCIENCES. jusqu'ici montré de signes de décomposition, bien que le système ait été observé depuis 3 mois ; mais il ne faut pas se bâter de le considérer comme stable, car il se peut que la décomposition s'arrête à partir d'une pression de CO^ inférieure à i*"'" de mercure et non mesurable dans les conditions actuelles d'expérimentation, ou bien encore l'altération de l'azurite n'a-t-elle lieu qu'avec une extrême lenteur. La réaction inverse est plus facile à étudier. Un mélanine à parties égales de malachite et d'azurile, a été mis dans un petit appa- reil muni d'un tube barométrique, en présence d'eau saturée de CO^ dans une atmo- sphère de ce même gaz. Le mercure a commencé aussitôt à monter dans le tube par suite de l'absorption rapide du C0-. On observait, dès le premier jour, un abaissement de pression de loo™™; l'absorption se continue de plus en plus lentement par suite de la raréfaction du gaz et, actuellement, après i5o jours, la pression du CO" est d'en- viron lAo™"' et l'abaissement fut de 20™" pendant le dernier mois. Il est probable qu'il faudra attendre des années avant que l'équilibre soit atteint, et s'il est vrai que des échantillons d'azurite mêlée de malachite ont été en quelques dizaines d'années envahis par cette dernière, il y aurait lieu de penser que la pression d'acide carbonique sous laquelle l'azurite peut encore se dissocier est plus forte que celle qu'il exerce dans l'atmos- phère. On s'expliquerait alors facilement la formation d'azurite par l'action d'eaux alcalino-gazeuses sur les minerais de cuivre, et sa transformation en malachite lorsque la pression de l'acide, carbonique devient insuffi- sante pour en enrayer la dissociation. CHIMIE MINÉRALE. — Suj' les chaleurs de formation et sur quelques autres propriétés des protosulfures alcalins. Note de MM. E. liiENUADE et IV. CosTEANU, présentée par M. H. Le Chatelier. Nous avons déjà indiqué (') qu'en faisant réagir dans le vide la vapeur de soufre sur les métaux alcalins, et distillant ensuite l'excès de métal, on pouvait obtenir à l'état de pureté parfaite les prolosulfures anhydres. Nous donnons aujourd'hui quelques propriétés de ces composés. Nous n'avons malheureusement pu préparer des quantités de sulfure de cœsiutn suffisantes pour étudier ce corps d'aussi près que ceux de sodium, potassium et rubi- dium. Nous avons cependant pu vérifier que sa formule est bien Cs-S. (') E. fiKNGAUE et N. CoSTEANU, Comptes rendus, t. 156, ipiS, p. 791. SÉANCE DU 3o MARS I9l4- 947 M. Wallerant a bien voulu examiner nos échantillons au microscope polarisant. Le sulfure de rubidium forme des octaèdres réguliers très nets; le sulfure de potassium, déjà sensiblement moins soluble dans le métal, donne des cristaux beaucoup plus petits, mais de forme analogue. Quant au sulfure de cœsium, le plus soluble de tous, on l'obtient en aiguilles inco- lores atteignant i*^™ de long, qui s'éteignent entre les niçois suivant la lon- gueur et présentent une biréfringence notable dans le bleu tout en étant sensiblement isotropes dans le rouge. Il n'y a donc pas isomorpbisme entre les trois sulfures, contrairement à ce qui se passe pour les protoxydes anhydres correspondants, qui sont tous trois cubiques. Nous avons déterminé les densités des sulfures de sodium, de potassium et de rubidium par la méthode des liquides lourds, en ouvrant sous du xylène la pointe de l'ampoule où ils avaient été préparés et diluant ensuite avec de l'iodure de méthylène. On évite ainsi complètement l'action de l'air, et les résultats obtenus avec différents échantillons présentent une concordance remarquable : ce procédé nous paraît pouvoir être employé avantageusement dans tous les cas de corps en poudre ou menus frag- ments, pour éviter l'intluence de l'air occlus. Nous avons ainsi trouvé comme densité absolue à la température du laboratoire : Na-^S: 1,856; K5S:i,8o5; Rb'S: 2,912. Enfin nous avons déterminé les chaleurs de formation de ces corps : ces mesures, il est vrai, avaient été effectuées pour les deux premiers en 1880 par M. Sabatier ('), mais sur des sulfures impurs préparés par dessiccation des sulfures hydratés correspondants; aussi ce savant avait-il fait toutes ses réserves sur l'exactitude des nombres obtenus. Les sulfures préparés par notre procédé se résolvent instantanément et sans résidu dans l'eau du calorimètre; il faut cependant prendre quelques précautions avec ceux de potassium et surtout de rubidium, car la réaction, est très vive et peut donner lieu à des projections. Voici les chaleurs de dissolutions obtenues : Cal Na^S,„,. + H-0 = Na^S„i,,. + i5,5 K^Ssoi. -HH-0=K2Sd,s,. -t-22,7 Rb-2S„„.+ H-0 = Rb^S,,is*. +24,6 Ces nombres croissent régulièrement avec le poids atomique, comme cela se produit pour les protoxydes correspondants. (') Paul Sabatieb, Thèse de Doctorat. ■g\S ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour passer aux chaleurs de formation, il suffit de connaître, outre la chaleur de formation de H'- S dissous (9^"', 2), les chaleurs de dissolution de chacun des métaux alcalins et les chaleurs de neutralisation des alcalis hydratés par H" S. Or les chaleurs d'hydratation des métaux alcalins ont été déterminées par Tun de nous('). Rappelons qu'on a : NaM-2tPO = 2NaOHai,s -+-88,2 K; + atPO- 2K0H„is,. +93,8 Rh- + 2H20 = 2RhOH,i„, +94.5 Quant aux chaleurs de neutralisation des alcalis hydratés par H- S, Thomsen avait déjà trouvé 7*^''', 8 pour la potasse comme pour la soude. Nous avons obtenu pour la rubidine le nombre sensiblement identique de 8C«''i,o. On calcule alors : Cal Naroi.+ S,„,.= Na^S.„ +89,7 •^sul. ~(~ -^sol. ^-- '^' ''sol. +"7'' Rb|„i.-hS,„,.^Rb^S,„i. +87,1 Les chaleurs de formation décroissent donc avec le poids atomique, ce qui est tout à fait régulier. L'égalité des deux chaleurs de formation pour K-S et Rb'S est évidemment fortuite et dépasse d'ailleurs la précision des expériences, car les nombres que nous avons donnés tout d'abord pour les chaleurs de dissolution sont les moyennes de plusieurs expériences et nous ne les pensons pas approchés à plus de o*^"', 0. Tout ce qu'où peut dire, c'est que les chaleurs de formation de ces deux sulfures sont très voisines, ce qui est parfaitement conforme à ce qu'on sait des analogies des métaux alcalins. Il est à prévoir que la détermination de la chaleur de formation de Cs*S donnerait un nombre sensiblement identique. CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur ht précipitation de Valumine en présence de fluorures . Note de M"'' H. Cavaignac, présentée par M. Henry Le Chatelier. On a depuis longtemps signalé une erreur à laquelle expose l'emploi de l'acide fluorhydrique dans l'analyse des silicates. Ayant rencontré celte difficulté au cours d'une étude sur les argiles, je me suis proposé d'examiner (') 1'^. fUiMiAKi:, Àiin. (le Cliiin. cl du l'Iiys., 8' séiie, t. WIV, 1908, p. 552. SÉANCE DU 3o MARS 191/4. 949 de plus près l'importance des erreurs par défaut que peut entraîner, dans le dosage de ralumiiie, la présence de petites quantités d'acide fluorhy- drique. 11 arrive facilement que cet acide soit incomplètement éliminé, même après des chauffages répétés avec l'acide sulfurique; la précipitation par l'ammoniaque est alors incomplète, plus encore à chaud qu'à froid, contrairement à ce qui se passe dans les conditions ordinaires du dosage de Talumine. Pour ces expériences, on est parti d'une dissolution de fluorure double d'aluminium l'I d'ammonium préparée en ajoulaiil, à un poids connu d'une solution titrée d'acide lluorlivdrique, un excès d'alumine, puis la quanlilé de fluorure d'ammonium néces- saire pour obtenir le sel double décrit par M. Baud ('} AI*F*, 4iNH'l", 3H-0. On a laissé les réactions s'achever jiendant 24 heures et l'on a alors déterminé la solubilité du sel double au\ deux températures de 1 1° et de 100°. On a, pour cela, filtré les lii|iieurs à ces températures, puis décomposé le fluorure par des évaporations succes- si\es avec l'acide sulfuri(|iie, et (inalemenl précipité à rébiillilion l'alumine an l'ammoniaque. N'oici les résultats rapportés à 100""' de solution : 'l'erupëraLin e. Aliiiiiine jioui' lUIl. Sel ilnublc pour lUIl. Il" 0,161 0,58 100° 0,^4 S 0,893 l'our reconnaître dans quelle mesure ces dissolutions niiorhydrii|ues sont incom- plélement précipitées par l'ammoniaque, on les a additionnées, à leur température de préparation, de quantités variables d'ammoniaque et on les a filtrées à la même tempé- rature. L'alumine restée en dissolution a été ensuite précipitée après élimination de l'acide (luorhydrique. Le précipité partiel, obtenu par l'addition d'ammoniaque, n'est pas de l'alumine pure; il renferme de l'acide lliiorlivdrique, comme on le reconnaît par une attaque à l'acide sulfurique sous un verre de montre partiellement verni. On coinmel donc déjà une cireur en le considérant dans les analyses comme de l'alumine pure. \ oici les résultats relatifs à l'alumine restée en solution, rapportée à 100""' de solu- tion. Les quantités d'ammoniaque indiquées représentent le nombre de centimètres cubes ajoutés en sus de la quantité strictement nécessaire pour la neutralisation au tournesol. ApiKiioni.'iqi Tenipér.Tt lires. .ijoutée. Il 1,5 • I 7'" 100 1,5 1 00 1 5 , o (') l*;. Baud, Annales de Chimie et de Plirxiqiie (Thèse), S"" série, 1, p. 60, Ott (1901). . , C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N' 13.) I'-^'^ alumine initiale Vluniiiie resli-p l.'ins la liqueur. en dissolution. 0,161 o,0'î6 0 , 1 1) 1 0,0022 o,-.i8 0,218 o,9.\% 0,143 95o ACADÉMIE DES SCIENCES. La dissolulioii fillrée à chaud laisse déposer au refroidisseiiienl de l'oxy-fluorure, mais, par un nouveau cliaullage, la liqueur rudevienl limpide, le se! basique se redissout complèlemenl. On voit donc qu'à rébiillition la précipilalion de l'alumine esl tout à fait incomplète; les plus petites quantités d'acide fluorhydrique subsistant dans la liqueur retiennent en solution des cjuanlités proportionnelles d'alumine et peuvent ainsi fausser complètement les analyses. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ks nitriles snlicyliques . Note (') de M\l. Cousin et VoLMAR, présentée par M. E. Jungfleisch. Sous le nom de nitrile salicylique ou o-cyanopliénol, on a décrit trois corps de propriétés nettement différentes : 1. Le vérilaljle nitrile salicylique C/HK T,., , [, fondant à qS". et obtenu on partant ,< ilN ( 2) ■ ' de la salicylaldoxime. 2. t)n composé fondant à iqo", préparé par Grimaux en déshydratant la salicv- lamide au moyen de l'anhydiide pliosphorique et considéré par certains auteurs comme un nitrile salicylique, isomère du précédent. 3. Un dérivé fondant à 3oo", isolé par l.lmjiricht, étudié depuis par Grimaux, et considéré par cet auteur comme un |)olynilrlle salicylique. Nous nous sommes proposé d'établir, d'une façon précise, la constitution de ces deux derniers corps. I. Dérivé fondant à iç^o". — Grimaux l'obtenait en désliydratant la sali- cylamide par l'anbydride pliosphorique ; nous avons constaté que le ren- dement était notablement amélioré, si l'on remplaçait lasalicylamidepar le salicylate d'ammonium. Nous avons obtenu dans cette réaction des aiguilles blanc jaunâtre, fondant à 2oi"-i02°, solubles dans l'alcool chaud et identiques au produit de Grimaux. L'ensemble des propriétés de ce corps, ainsi que les résultats de son analyse nous ont conduits à admettre que ce pseudo-nitrile salicv- li(jue n'était en réalité que de la disalicylamido HO-CMi-CO\ HO-C^H'-CO/ ' avec laquelle nous avons pu d'ailleurs l'identifier. (' ) l^résentée dans la séance du a3 mars 191/4. SÉANCE BU 3o MARS 191/i. O^I II. DèfM fiindani à ^oo" . — Noms avons préparé ce corps en moflitiaiil légérernont la iiiélhode indiquée par Limprichl et (it'inianX. 3o^ de salicylamide ont été maintenus 1 heure à la teiiipéialure de 26o"-27o°; par refroidissement, il s'est formé une masse jaune, poreuse qui a été épuisée à l'alcool bouillant. Le résidu insoluble a été dissous à chaud dans une lessive de soude à ■!o pour 100, et la liqueur alcaline, filtrée, a été neutralisée par l'acide chlorhvdrif|ue. Le produit ainsi préparé est pur, mais amorphe; pour l'avoir cristallisé, nous l'avons dissous dans le phénol fondu; après filtration à chaud et refroidissement, la masse solidifiée a été épuisée à l'alcool, et le résidu s'est présenté sous la forme d'aiguilles microscopiques jaunes, fondant à 300°, au bloc Maquenne, Grimaux, étant donné la stabilité et le point de fusion élevé à ce produit, dont la composition correspond à la formule brute C'H*()N, le considérait comme un polynitrile salicylique (C'H'ON)". Nous avons constaté nous- mêmes que ce dérivé jaune pouvait être obtenu en maintenant quelque temps à 160" le nitrile salicylique fusible à 98". Plus tard, Einhorn et Schmiedlin, reprenant l'élude de ce polvnitiile, déterminèrent son poids moléculaire par ébullioscopie dans le benzène; ils lui donnèrent la formule (C'N'ON)^ et le considérèrent, sans d'ailleurs en donner aucune preuve, comme une trioxytriphénjltriazine (G«H'OIl)^sC'Ns. Nous avons cherché à déterminer, par voie chimi(]ue, la constitution de ce polynitrile, en lui appliquant la méthode de lîadziszewski. Cet auteur a montré que la triphényltriazine on cyaphénine, obtenue elle-même parcondensation du nitrile benzoïquc, traitée par l'hydrogène naissant, perd un atome d'azote sous forme d'ammoniac et se transforme on tripliénylglyoxaline ou lophine. Si le produit de IJmpriclil est bien un trinitrile salicylique, il doit nous donner la réaction : C — C«H*— OH 110-il'C«— G N N G-C6H>01I 411:=NI|3 110- ll'-G'^ NH G--C«Ù*OI( G-G«1I*0II iS*' de polynitrile ont été dissous dans de la potasse en solution diluée, et le mélange, additionné de zincenplanure, a été chauffé 2 heures au bain- niarie; il s'est produit un dégagement net d'ammoniac. Après filtration et pSa ACADÉMIE DES SCIENCES. addition d'un excès d'acide chlorhydrique, il s'est déposé un précipité (|iii a été purifié par redissolution dans l'eau bouillante et décoloration au moyen du noir animal; et par refroidissement, il s'est déposé une substance amorphe, blanche, très peu soluble dans l'eau froide, soluble dans l'alcool, et non dans les autres dissolvants organiques. Ses solutions aqueuses présentent toutes les propriétés des émulsions colloïdales; elles moussent abondamment par agitation et précipitent par addition de la moindre trace d'acide chlorhydrique ou de chlorure de sodium. Les analyses nous ont montré que ce produit correspond à la formule brute C-' H'* O' N-. HCl + H- O ; c'est un chhrhydrale de Irioxy-triphényl- glyoxaline hydraté. Il donne en eiïet toutes les réactions des glyoxalines, et précipite par les réactifs généraux des alcaloïdes. Le chlorhydrate anhydre et cristallisé a pu être obtenu en précipitant par l'éther une solution de chlorhydrate amorphe dans l'alcool absolu ; il s'est déposé de petits prismes incolores auxquels l'analyse a assigné la formule La tnoxyti-iphcnylglyoxaline a été obtenue en saturant de gaz carbo- nique une solution alcaline de chlorhydrate ; il s'est déposé une poudre blanche, très altérable à l'air et à la lumière. Chauffée au bloc Maquenne, elle commence à fondre à 207°-2o8° et se décompose presque aussitôt. Elle est très soluble dans l'alcool, moins dans l'éther, le benzène, etc., et se combine avec les alcalis et les acides forts. Les analyses nous ont montré que ce produit est exempt de chlore et que sa composition peut être représentée par la formule C-'H"'0'N-. Nous avons préparé son chloroplalinalc qui se présente sous la forme d'aiguilles blanc jaunâtre, très altérables, et son picrate qui cristallise en belles aiguilles jaunes, fondant à 226"-227". Ln résumé, dans ce travail, nous avons montré (|ue le corps décrit comme un nitrile salicylique, fondant à 200", devait être rayé de la littéra- ture, étant identique à la disalicylaniide, et que le polynitrile de Grimaux est en réalité une trioxytriphényltriazine que nous avons pu transformer en une trioxytriphénylglyoxaline encore inconnue, et dont nous avons décrit quelques dérivés. SÉANCE DU 3o MARS igil\. qSS MINÉRALOGIE. — Sur la structure primùù'e des dolomies pyrénéennes . Note de M. Michel Longchambox, présentée par M. A. Lacroix. Les dolomies jurassiques de la série nord-pyrénéenne normale, je veux dire en l'absence de tout métamorphisme, sont, à l'ordinaire, des roches noires, fétides, à texture cristalline. L'examen microscopique, en plaques minces, m'a révélé des structures assez variées qu'on peut grouper autour d'un certain nombre de types : I" Dans les Pyrénées-Orientales et une partie de TAriège, les dolomies ont, en général, une structure microcristalline : les rhomboèdres de dolo- mite ont des dimensions ne dépassant guère o™'",!. Les plages cristallines bien délimitées donnent l'impression d'une roche grenue, formée de grains de dolomite bien calibrés. On n'y reconnaît aucune trace de fossiles ou de structure primitive, antérieure à la cristallisation. 2" A partir de Saint-Girons et déjà un peu à l'est de cette ville, les dolo- mies présentent d'une façon constante, dans les préparations étudiées, une structure oolithique, parfaitement nette en lumière naturelle. Les oolithes onl une taille assez iinifoiine dans un même banc; les plus petites ont lin peu moins fie o""",i, les plus grosses atteignent o™"'.5. Parfois, leur slrnctuie est bien conservée; elles montrent alors de fines couches concentriques, formées de zones alternativement claires et sombres, lintre les niçois croisés, la roche se montre cons- tituée pa4' de grandes plages cristallines de i"'" et davantage, englobant un nombre parfois considérable d'oolithes. Le pourtour des plages cristallines passe indiflérem- ment au travers des oolithes ou du ciment. Les individus de dolomite sont mal définis, ils s'enchevêtrent à la façon des plages de quartz d'un granité. Ainsi, la roche a été d'abord un sédiment carbonate oolithique et pulvérulent, c'est- à-dire que des oolithes se déposaient au milieu d'un ciment général de même substance. Ce sédiment oolithique était-il d'abord calcaire et la dolomitisation date-t-elle de la cristallisation ? Cela me paraît bien improbable. I^a dolomitisation d'un calcaire implique l'airivée de magnésie sous forme dissoute (chlorure, sulfate, etc.) et. pour chaque molécule introduite, le départ d'une molécule de chaux sous une forme analogue. En outre, une telle substitution nécessite une diminution de volume de 1 3, 3o pour loo. c'est-à-dire une contraction importante. Or, la structure des oolithes est nettement conservée, la roche est homogène et compacte. Tout cela est peu compatible avec des transformations chimiques et physiques profondes; aussi, je crois volontiers qu'on est en présence dun sédiment primitivement oolithique et magnésien, qui a dû prendre, fort peu de temps après son dépôt, l'état cristallin sous lequel nous le trouvons. 3° Sur les feuilles de Tarbes et de Mauléon apparaissent de nouvelles (5|54 ACADÉMIE DES SCIENCES. slrucliiies. (vcrlaiiies couches sont coiisliUiées [nir de grosses oolilhcs ou plulùl des oolillioïdes de 2""" à ']"""■ ces oolillioïdcs sont calcaires et pulvérulents; souvent on aperçoit nettement que ce sont de petits fragments roulés d'un calcaire oolithique femanié. Le ci[neiit général est constitué par des rhomboèdres de dolomite, dont les plages empiètent légèi'ement sur le contour des oolitlioïdes, ce qui suflil à démontrer (|ue la ciislallisation du ciment est postérieure à son dépôt. Ces couches alteineiil avec des doloniies du deuxième tjpe, et c'est une raison de plus de croire f|ue la dolomie esl coillemporaitie de la sédimentation, cai' il est diflicile de concevoir qu'une doloniili- sation ultérieure ait pu ménager ainsi ces oolillies calcaires, dans des couches privi- légiées; Fréquemment, dans cet ensemble, on trouve des horizons riches en traces organi(|ues : fragments dllchinodermes et nombreuses coquilles de Nérinées. 4" Sur la feuille de Mauléou, les bancs détritiques argileux deviennent nombreux dans les élages de la dolomie et, à partir de la vallée du Saison^ on ne rencontre plus, au-dessus du Lias calcaire, qu'un vaste complexe schisteux et marneux représentant le reste du Lias et le Jurassique. La connaissance de ces structures précise un peu les conditions encore obscures du dépôt de ces doloniies. .l'imagine que, sur l'emplacement du géosynclinal nord-pyrénéen, les conditions |)hysiques et chimiques des mers bajociennes el halhoniennes étaient telles que le seul carbonate solide, susceptible de rester stable on présence des sels marins dissous, était la combinaison GO'' Ga-CO'Mg. Dans les Pyrénées orientales et ariégeoises (en partie), il se précipitait de la dolotnic, peut-être cristalline dès sa forma- tion, ou le devenant très rapidement. A partir de Saint-Girons, de fines concrétions oolithiques prenaient naissance ou étaient entrahiées dans le géosynclinal, et, soit qu'elles aient été originellement magnésiennes, soit qu'elles le soient devenues au cours de leur descente dans les fonds marins, c'était un sédiment dolomitique qui se formait. Il ressemblait à la plupart de nos calcaires oolithiques; mais, parce qu'il avait la composition d'une dolomie, il a pris la structure cristalline el, comme le sédiment était chimi- quement homogène, les plages cristallines n'ont pas été inlluencées dans leur développement par la structure oolithique. Il arrive fréquemment que les deux moitiés d'une même oolithe appartiennent à deux rhomboèdres voisins. Dans les Hautes et les Basses-Pyrénées, le géosynclinal recevait des ooli- thes calcaires ou même parfois de menus fragments roulés d'un calcaire oolithique qui devait se former dans le voisinage. Oolithes et oolitlioïdes se déposaient en même temps qu'un carbonate dolomitique qui formait le SÉANCE DU 3o MARS l()\l\. gSS cimenl où nous les retrouvons intacis. Ce n'était déjà plus la mer à sédi- mentation surtout chimique; il y avait des apports détritiques, et ce régime nons amène à la vallée du Saison où le géosynclinal, plus profond, ne recevait plus que des sédiments vaseux : marnes et argiles. Il importe de remarquer que l'aire de répartition des dolomies pyré- néennes jurassiques se confond presque avec celle des dolomies dn Dévonien inférieur. Il y a là une récurrence de sédimentation très remar- quable. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Étude des échanges gazeux et de la variation des sucres et glucosides au cours de la formation des pigments anthocya- niques dans /es /leurs de Cobira scandens. Note de M. Edmond Rose, présentée par M. Gaston Bonnier. Dans cette étude, nous avons considéré la corolle de la fleur de Cohœa scandens à quatre stades de son développement : i" fleur verte en bouton; 2° fleur verdâlre épanouie; 3" fleur rosée an début de sa pigmentation; 4" fleur violette pigmentée. Nos expériences ont porté, en même temps que sur la variété à fleurs colorées, sur la variété à fleurs blanches à des stades comparables. I, Échanges gazeur . — L'étude des échanges gazeux à l'obscurité (res- piration) faite dnns tous les cas par la méthode de l'atmosphère confinée a montré que : i" Dans les corolles de la variété colorée aussi bien que dans celles de la variété blanche, l'intensité de la respiration présente un maximum chez la fleur en bouton et décroît ensuite progressivement au cours du développe- ment de ces organes. 2" Dans les corolles des deux variétés, le rapport de l'anhydride carbo- nique dégagé à l'oxygène absorbé reste constant pendant tout le dévelop- CO- pement de la corolle; le quotient respiratoire -^ ne varie, en efl'el, qu'entre 0,96 et 0,99. L'étude des échanges gazeux à la lumière (résultante de l'assimilation et de la respiration) a montré que : I" Les échanges chlorophylliens sont plus intenses que les échanges res- piratoires pendant la plus i;i'ando partie du développement de la corolle; 956 ACADÉMIE DES SCIENCES. la différence décroît progressivement depuis le début de ce développement jusqu'à la fin; à ce moment, il y a à peu près équilibre entre les échanges chlorophylliens et les échanges respiratoires; ■j" [^'intensité de l'assimilation séparée de la respiration décroît du début à la (in du développement en même temps d'ailleurs que diminue la teneur des corolles en chlorophylle; 3" L'étude du quotient d'assimilation met en évidence à tous les stades (in développement une quantité considérable d'oxygène fixé. Cette fixation d'oxygène a lieu aussi bien chez les corolles de la variété colorée que chez celles de la variété blanche; toutefois, elle est un peu plus grande chez les premières et devient particulièrement plus active aux stades qui précèdent la pigmentation chez la Heur de la variété colorée. rVotons enfin qu'au cours des expériences, les corolles non pigmentées de la variété colorée ne se colorent pas lorsqu'elles sont maintenues à l'obscurité pour l'étude des échanges gazeux nocturnes, elles se colorent au contraire lorsqu'elles sont maintenues à la lumière dans les expériences l'elatives'à l'étude des échanges gazeux diurnes. Le phénomène de la pigmentation paraît donc être sous la dépendance de l'intensité lumineuse; si la corolle de la fleur maintenue à l'obscurité n'esl pas le siège de fortes oxydations, ces fortes oxydations se produisent sous rintluence de Tintensilé lumineuse. (les résultats sont analogues à ceux obtenus par Raoul (Jombes (' ) dans ses recherches sur le rougissement des feuilles. Nos conclusions sont, pour la fleur, les mêmes que celles de cet auteur pour les feuilles : « Quand les pigments anthocyaniques se forment, de l'oxygène est retenu par les organes en voie de rougissement; il y a donc à ce moment augmentation de l'activité des phénomènes d'oxydation dans ces organes. » IL Variât lo/i de la proportion dea sucres et des glitcosides. — H y ACADÉMIE UES SCIENCES. suffira en effet de ne pas employer d'eaux riches en nitrates, de laver les fruits souillés de terre et de matières organiques, et enfin de ne pas cuver trop longtemps les pulpes à Pair et d'éviter surtout le contact prolongé d'instruments ou de matériel en fer avec les pulpes, les marcs et les jus de pommes. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur quelques produits de la décomposition du dextrose en milieu alcalin ('). Note de MM. A. Fernbach et M. Schoen, présentée par M. L. Maquenne. Dans son élude sur la combustion à la lumière solaire des corps ter- naires, E. Duclaux {Annales de l'Institut agronomique, l'^^z) '^ attiré l'attention sur l'analogie frappante qui existe entre ce phénomène et les processus de fermentation. Il avait en effet obtenu de l'alcool et de l'acide carbonique en exposant au soleil du sucre en solution alcaline. L'action des alcalis sur les sucres a donné lieu depuis à un nombre considérable de travaux, dont les résultats souvent contradictoires s'expliquent par la variété des conditions expérimentales et surtout par la complexité extrême des phénomènes qui interviennent. Il nous a semblé qu'en soumettant le sucre à une réaction plus ménagée que l'influence des alcalis concentrés, employés par la plupart des auteurs, nous aurions des chances de saisir, en dehors de produits ultimes intéres- sants, quelques-uns des corps intermédiaires qui les précèdent dans la dislocation de la molécule. Parmi les produits ultimes à deux atomes de carbone qui ont été signalés dans la décomposition du glucose par les alcalis, l'alcool est un de ceux dont la formation fréquente parait le mieux établie. On ne saurait en dire autant de l'acide acétique. Nous avons chauffé, à la lempéralure de So", une sohilion de glucose à 5 pour loo, renfermant 2 pour 1000 de carbonate de soude. Parallèlenienl à la chute rapide de la rotation, signalée depuis longtemps par G. -A. Lobrv de Brujn et A. v. Ekenstein {Berichle, t. XVN'llI, 1890, p. 3078), on constate une diminution progressive de l'alcalinité, qui est due à la formation d'acides. Les choses se passent de même lors- qu'on opère dans le vide ou dans une atmosphèi-e dlijdrogène. (') Celle Note est le résumé d'un Mémoire étendu qui pai:iitia pi ocliainemenl dans un autre recueil. SÉANCE DU 3o MARS IQlA- 977 Nous avons reconnu que l'acide volatil formé est uniquement de l'acide acétique, qui a été caractérisé, entre autres, par ranal3se du sel de calcium. En opérant à 100° et avec une solution plus concentrée de carbonate de soude (5 pour 100), on obtient un rendement en acide qui, sans tenir compte des pertes inévitables, s'élève jusqu'à 6 pour 100 du glucose mis en œuvre. Quel est le mécanisme de la formation de l'acide acétique? iNe pourrait-on pas trouver sur ce point des indications utiles en étudiant les produits volatils non acides qui se forment en même temps que lui? En opérant de manière à pouvoir enlever ces produits par distillation au fur et à mesure de leur formation, nous avons recueilli un distillât neutre, contenant un corps cétonique, que nous avons pu isoler à l'état de méthj'lglyovalosazone, fondant à i46''-i47''. Cette osazone a été caractérisée en outre par sa transformation en télra- zone, fusible à ioi"-io2", que nous avons analvsée. Le fait de la production directe, aux dépens du glucose, d'un corps du groupe pyruvique prend une importance toute particulière pour l'explica- tion de l'origine de l'acide acétique. L'aldéhyde pyruvique (méthyl- glyoxal) peut, en effet, fournir de l'acide pyruvique par oxydation, et, d'autre part, on sait que cet acide se scinde avec la plus grande facilité en aldéhyde acétique et anhydride carbonique. En adoptant celte explication on est conduit à admettre que la formation d'aldéhyde acétique doit pré- céder celle de l'acide acétique. Nous devons dire toutefois que nous n'avons pas pu réussir à mettre cette aldéhyde en évidence parmi les produits de la réaction que nous avons étudiée. Mais son absence n'infirme pas noire manière de voir, car on peut l'expliquer simplement par l'instabilité même de l'aldéhyde : en efl'et, eu milieu alcalin, cette aldéhyde est, d'une part, très oxydable et, d'autre part, elle s'aldolise facilement en donnant naissance à des produits plus complexes ('). Dans les conditions de nos expériences, il ne se forme pas d'acide lac- tique, corps qui se produit en proportion considérable dans l'action brutale des alcalis sur le sucre. Nous nous sommes assurés, d'autre part, que l'acide lactique, traité par les alcalis dans les conditions oi'i nous avons Iraité le (') W. Loeb et G. Pulverniaclier [Biocliem. Zeitsclir., I. XXIII, igio, p. 10), ont constaté, parmi les produits de l'action de l'hydrate de plomb sur le glucose, la pré- sence d'un corps donnant l'osazone de l'acétylniéthylcarbinol, qui est l'isomère céto- nique de l'aldol. Nous avons nous-mêmes recueilli des indications qui rendent infini- ment probable la formation dans nos expériences d'un produit de polymérisation de l'aldéhyde. 97^ ACADÉMIE DES SCIENCES. glucose, ne fournit pas d'acide acétique, alors que cet acide se forme, dans les mêmes conditions, aux dépens de l'acide pyruvique. L'analogie signalée par Duclaux entre le mécanisme de décomposition chimique du glucose et les processus de fermentation est-elle limitée aux produits ultimes de ces réactions? Ne pourrait-elle pas s'appliquer aussi aux produits intermédiaires? La formation de corps du groupe pyruvique, que nous avons démontrée plus haut, offre à cet égard une indication très précieuse. Les recherches récentes de Neuberg et de ses collaborateurs ont, en effet, attiré l'attention sur le rôle capital que l'acide pyruvique semble jouer dans la fermentation alcoolique, et nous avons nous-mêmes démontré dernièrement la présence de cet acide parmi les produits de la vie de la levure {Comptes rendus, t. 157, p. 1478). Pour savoir si les corps du groupe pyruvique sont véritablement la forme constante qui précède l'alcool dans la fermentation, il est évident qu'il faut réaliser des conditions qui permettent à ces corps de s'accumuler dans le liquide qui fermente, et c'est là le but vers lequel tendent nos expé- riences en cours. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la cristalUsalion cVunc oxyhémocyanine d'Arthropode. iNotc de MM. Cu. Dhéké et A. Iîvrdei., transmise par M. A. Dastre. On sait qu'on est déjà parvenu à faire cristalliser plusieurs oxyhémo- cyanines de Mollusques, soit par addition au sang d'une grande quantité de sulfate d'ammonium (Henze, Kobert, Dhéré), soit par simple élimination des électrolytes (Dhéré). Jusqu'à présent aucune oxyhémocyanine à^ Arthropode n'avait été obtenue à l'état cristallisé; nous croyons donc utile de signaler que nous avons réussi à préparer des cristaux d'oxyhémo- cyanine de Langouste, et cela d'autant plus que cette cristallisation a été réalisée par un procédé nouveau, qui semble présenter quelque intérêt pour l'étude générale des conditions de cristallisation des substances protéiques. Nous avons utilisé du sang de Langouste défibriné et filtré, qui avait été assez longuement dialyse. En plaçant dan s un champ électrique ce sang in tro- duitdansun appareil arf/joc, on constata que l'hémocyanine se transportaità l'anode où elle se précipitait. La portion de la liqueur contenant le préci- pité fut recueillie et additionnée de solution de chlorure de sodium dans SÉANCE DU 3o MARS 1914. 979 une proportion telle que la concentration saline fût de i pour 100 environ. On remarqua (jue roxyhéuiocyanine se dissolvait presque aussitôt, mais qu'après quelques instants la liqueur se troublait fortement; elle laissait bientôt déposer un abondant précipité, eu même temps que les parois du vase en contact avec la liqueur se couvraient d'un dépôt d'aspect cristallin. L'examen microscopique, prati(pié quelques lieures plus tard, montra qu'en efl'et tout le précipité, tant au fond du vase que sur les parois, était exclusivement constitué par des cristaux qu'on reconnut être des rhomhudo- dècaèlres (voir la figure 1 qui est la reproduction d'une photographie, non retouchée, de ces cristaux). Fis Pour contrôler la nature de ces cristaux, nous les avons lavés à l'eau distillée (dans laquelle ils sont pratfquement insolubles) jusqu'à élimination à peu près complète du sel (constatée par rabaissement considérable de la conduclivité électrique des eaux de lavage). Les cristaux, soigneusement essorés, furent dissous dans un peu de carbonate de soude -^; la liqueur obtenue était d'un beau bleu, un peu verdâtre, comme le sang de Lan- gouste. Par neutralisation de la liqueur au moyen d'acide chlorhydrique très dilué, on détermina une recristallisation abondante. 9«o ACADÉMIE DES SCIENCES. Précisons et complétons sur quelques points ce qui vient d'être dit. Le sang ( ') doit être dialyse suffisamment pour que les électrolyles aient été éliminés en très grande partie. Nous avons utilisé, avec d'e\ceilents résultats, des sangs dialyses de conduclivités spécifiques comprises entre 44 el ^8 X IO^^ Si la dialyse est poussée trop loin, tout le sang se trouble et peut présenter, dans certains cas exceptionnels, des reflets soyeux quand on l'agite. Mais nous n'avons, dans aucun cas, obtenu par r vW simple dialyse des cristaux visibles au microscope. Quand le sang est trop dialyse (-) ou seulement trop vieux, la cristallisation, par le procédé décrit ci-dessus, se fait très lentement (paifois seulement après quelques jours ou quelques semaines) et les cris- taux peuvent être souillés de substance amorphe. Nous avons encore observé qu'un précipité primitivement amorphepeutdevenirenlièrement cristallin à la longue. Quand la cristallisation se produit dans de bonnes conditions, on constate ordinairement au bout d'une demi-heure, à partir du moment où a eu lieu la dissolution, l'apparition de nombreux cristaux, qui, généralement, ne sont pas des dodécaèdres, mais bien des tétraèdres. Ces tétraèdres, à faces courbes, ne constituent jamais qu'une forme (') Nous avons toujours opéré sur du sang légèrement fluoré après défibrination et fillration ; il était de nouveau filtré avant la dialyse. (^) Il n'y a cependant aucun inconvénient à elTectuer, en même temps que le trans- port, la dialyse électrique. Les eaux cathodiques se chargent de beaucoup plus d'élec- trolytes que les eaux anodiques. SÉANCE OU 3o MARS l<)l4. 9B1 tr.inskoire; on les voitsouvenl en moins d'une demi-heure se transformer en dodo- caèdres. Nous avons encore observé, mais très rarement, une autre forme qu'on voit sur la figure 2. Il s'agit ici dn proloprisme hexagonal combiné avec un rhomboèdre inverse (système rhombopdrique) . Ainsi i'oxyhémocyanine de Langouste est suscep- tible de cristalliser sous des formes appartenant à deux systèmes difl'érents, car nous avons constaté, par l'examen de la polarisation .chromatique, que les dodécaèdres sont isotropes et doivent, par conséquent, être rattachés au système cubir/ue. Pour expli- quer ce dimorphisme, on pourrait supposer qu'une des tbrmes appartient à l'oxyhé- mocyanine et l'antre à Ihémocyanine ; ou pourrait encore supposer que le sang de Langouste contient deux oxvhémocvanines difTérentes. Mais ces livpothèses paraissent exclues par les conditions dans lesquelles ont apparu les deux formes en question : une liqueur donnée, distribuée dans plusieurs tubes, ayant fourni, suivant les tubes, l'une ou l'autre forme; bien plus, un tube ayant présenté des zones \erticales où cha- cune des deux formes se trouvait à peu près à l'étal de pureté. Reste donc l'hypothèse, plus vraisemblable, que ces deux genres de cristaux diffèrent par la (piantilé de chlorure de sodium adsorbé ou simplement par la quantité d'ean de cristallisation, ces diflferences pouvant être pro\oquées par des iullnence-' purement phvsiques. (^)uoi qu'il en soit de cette interprétation, qui ne concerne qu un cas de diinor|diisme tout à fiiil exceptionnel, on voit qu'au moven de notre procédé il est aisé de préparer en assez grande quantité l'oxyhémocvanine de Langouste parfaitement cristallisée. iNous nous proposons d'étudier la composition, la constitution et les propriétés de celte ovvhémocyanine cristallisée. La séance est levée à 4 lieares et detnie. Ph. V. T. C. K., iqi4, i" Semestre (T. 158, N° 13.) I 26 982 ACADÉMIE DES SCIENCES». BUM.ETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVIIAGES REÇUS DANS I.A SÉANCE DU 3o MARS igi^- Minislèi'e des Travaux juiblics. Nivellement général de la France. Compte rendu des travaux effectués en igiS. par M. Charles Lali.emand, Membre de l'Instilul. Paris, 1914; I fasc. \n-l^°. (Hommage de M. Ch. Lalleinand.) Hydrodynamique : Partie élémentaire. Exposé, d'après l'article allemand de A.-E. Love, par P. Appell. Membre de l'Institut, et H. Beghin. (Edition française de V Encyclopédie des Sciences mathématiques. Tirage à jiarl de l'article IV-5.) Paris, Gauthier-Villars; Leipzig, B.-G. Teubner; i fasc. in-S". (Hommage de M. Appell.) Service de.i grandes forces hydrauliques (région des Alpes). Compte rendu et résultats des études et travaux au 3i décembre 191 1, par R. de La Brosse; 1. V et VI et annexes. (Ministère de l'Agriculture. Direction générale des Eaux et Forêts; 2= Partie : Eaux et améliorations agricoles.) Lille, imp. L. Danel, 1912-1913; a vol. et 2 étuis in-4°. (Présenté par M. Cli. Lallemand, pour le Concours du prix Gay de I9i4-) Le Hasard, par Emile Borel. Paris, Félix Alcan, 1914; ' vol. in-12. (Présenté par M. Ph. van Tieghem.) Bulletin de V Institut océanographique (fondation Albert \" , Prince de Monaco); n"»" 284.-288. Monaco, 1914 ; 5 fasc. in-8°. Publications de la Commission internationale pour l' Aérostation scientifique : Observations des ascensions internationales simultanées et des stations de montagne et de nuages, du ^janvier 1904 au 8 décembre igi i ; années 1904-191 1. Strasbourg, 1905-1913; 96 fasc. in-4°. Allgemeines IVomogramni fier die Bestimmung des Epizenlrums, von E. Rudolph und S. SziRTES. (Mitteilungen des Zentralbureaus der internationalen seismolo- gischen Association; n° k.) Leipzig, Breitkopf et Hartel, 1914; ' fasc. in-S" et i pi. in-plano. Die Hamburgische Sonnenfinsternis-Expedition nach Souk-Ahras (Algérien) im August [905 : Berichl von Dr. R. Schoor; zweiter Teil : Die Ergebnisse der Beobachtungen. {Astronomische Abhandlungen der Hamburger Stermvarte in Bergedorf ; t. III, n° !.) Hambourg, I9i3; 1 fasc. in-4''. SÉAi\CE DU .'^O MARS Ujl4. qS'Ô ERRATA. (Séance du 2'i mars 1914O Note de MM. Bielecki eX. Victor Henri .^ Contribution à l'étude de la tau- tomérie : Page 869, ligne 2, au lieu de CH^— C — GII = C — OC^H'. Il I O OH lire CIP_. C-CH = C— OC-'H\ II O OH ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 6 AVRIL 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie qu'en raison des fêtes de Pâques la séance du lundi i3 est remise au mardi i4 avril. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Vemploi de V oxyde mnngdneur pour la caUdyse des acides : préparation d^a/dé/iydes et d' acétones pentaméihyléniques. Formation des eyclopentylamines . Note de MM. Paul Sabatier et A. Mai MIE. Dans une récente Coinnuinicatioii, nous avons indiqué que Foxvde man- }.;aneu.\ peut être avantageusement employé comme catalyseur des acides pour préparer les acétones forméniques ou arylforméniques (' ). Cet oxyde peut, de la même manière, servir à la préparation des aldéhydes, ainsi qu'à celle des acétones pentaméthyléniques. Préparation des aldéhydes. — Nous avons montré antérieurenient ipie les acides forméniques ou arylacétiques peuvent, sous l'action de l'acide for- mique, en présence à^oxyde litanique à Soo", être réduits régulièrement en aldéhydes correspondants (-). Les résultats obtenus sont satisfaisants, mais l'emploi de l'oxyde titanique présente quelques inconvénients. On doit se servir non d'oxyde calciné à haute température, mais seulement d'oxyde (') Paul Sabatier et A. Mailhe, Comptes rendus, l. 158, 1914, P- 83o. (-) Pall Sabatier el A. Mailhe, Comptes rendus, t. 154, 1912, p. 56i. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 14.) 127 986 ACADÉMIE DES SCIENCES. prûcipité, tel ijuc le fournil l'aclion de ramiiionitUjue sur le clilorure lila- nique, puis séclié au-dessous de 35o" ('). Employé comme catalyseur des acides, cet oxyde est assez rapidement noirci par des produits charbon- neux qui diminuent son activité et, pour le régénérer, on ne peut songer à le calciner : il faut recourir à une méthode longue et pénible. Nous avons vérifié que Voxvde manganeux, issu du carbonate nianga- neux, peut remplacer l'oxydc titanique comme catalyseur dans la réduction l'ormique des acides et qu'il conserve très longtemps son aptitude cataly- tique. Sa valeur commerciale est d'ailleurs tout à fait minime. L'opération est conduile coDime avec l'oxvde titanique, mais à une température un peu plus élevée, généralement comprise entre 3oo° et 36o°. L'acide qu'on veut réduire est introduit. dans le tube à catalyse, en même temps qu'un volume double d'acide formique. Les portions de ce dernier acide, qui ne sont pas utilisées par la réduction, sont totalement détruites en produits gazeux (-). Dans le produit condensé, on élimine l'eau formée et, par un fractionne- ment très aisé, on séparée l'aldéhyde de l'acide non transformé. L'aldéhyde peut être obtenu tout à fait pur, par l'intermédiaire de sa combinaison cristallisée avec le bisulfite de sodium. \j acide isovalèrique (CH')-CH.CH-.CO-H (qui bout à 176") nous a donné, avec un rendement voisin de 5o pour 100 de la quantité théorique, rwora/era/(CH»)^CH.CH^CO.H (qui bout à 92°). \^ acide caproique normal C'H'-O- (qui bout à 2o5") a fourni avec le même rendement Valdèliy de caproique C^H".CO.H. (qui bout à 128"). Il n'y a eu aucune production appréciable de l'acétone symélriciue, la dipcn- lylcètone (qui bout à 223"). Uacide œnanlliylique ou heplanoique C" H'^O" (qui bout à 223") nous a donné, avec un rendement supérieur à Go pour 100, Vheplanal CH'^-CO.!! (qui bout à i52"). lu acide caprylique ou oclanoique CH'^O'- (qui bout à 2 i6") a fourni, avec un rendement identique, loc/rtno/C' H'^.CO.H, qui bout sans décompo- sition appréciable à i(')7"-i7o", sous 7(3o""". YJ acide pélargonique ou nona/ioïqtie C''li"*0- (qui bout à 253") a donné, avec un rendement voisin de 70 pour 100, le noiiylal CH ' '.(X3.H, qui (') Paul Sabatier et A. Mailhe, Ann. de Cliini. et de Pliys., 8'' série, t. XX, 1910. p. 325. (-) I^AUL Sabatieb et A. Mailhe, Comptes rendus, l. l.ïâ, 191 1- p. laii. SÉANCE DU 6 AVRIL l^lli- 9^7 boni sans décomposition notable à i85", sous 760'"". Nalbaum et Stephan avaient indiqué (So"-82" connue point d'ébullilion sous i3""" ('). De même, à partir de V acide p/iénvlacé/ù/ue C"H\CH-.CO-H (qui fond à 7()",5 et bout à 265"), nous avons isolé, avec un rendement supérieur à- jo pour 100, h /)/ie/iy/ét/i((nal C" IV .CH- .CO .il (qui bout à 193"). Préparation de la cyclppe.ntanone . — La calcination du sel de calcium de Vacide ailipique fournit la cyclopentanone ('- ). On pouvait donc prévoir que les vapeurs du même acide, catalysées sur un oxyde actif, fourniraient cette acétone. D'ailleurs Asclian avait indiqué que l'acide adipique, distillé lentement dans une atmosphère d'anhydride carbonique, se scinde en cyclopentanone, selon la formule (^) = ll'-0 + C02-H I )co. L'emploi de catalyseurs ne pouvait que favoriser un dédoublement si aisé. Nous sommes partis d'acide adipique, préparé très facilement par oxy- dation nitrique du cyclohexanol ou de la cyclohexanone. Il fond à 1/19". Nous avons vérifié que ses vapeurs, entraînées par un courant d'anhy- dride carbonique à travers un tube vide chauffé au-dessus de 5oo", se scin- dent partiellement selon la formule inscrite ci-dessus. Le rendement en cyclopentanone est d'environ 20 pour 100 de la dose théorique. Le tube élanl garni d'oxj^c de thorium, le dédoublement de l'acide se produit à température plus basse. Déjà bien caractérisé à 3oo°, il est rapide à 35o°, où la des- truction de l'acide adipique a été sensiblement totale. On obtient de la cyclopenta- none, accompagnée d'un liquide brun verdàtre, qui passe à la distillation au-dessus de 9.5o°. Ce liquide, qui forme à peu près le quart du produit condensé, parait être un produit de condensation de la cyclopentanone. Les résultats sont meilleurs avec l'oxyde manganeux qui, à 35o°, réalise le dédoublement total de l'acide adipique, sans aucune production acces- soire notable. On recueille ainsi, avec un rendement pratique voisin de 80 pour ïoo, la cyclopenlaiione C'tPO, liquide incolore, à odeur de menthe, qui bout à iSo". (') i\alb,4UM et Stepiiax. fier, cliern. Ges., t. XXVIII, 1900, p. 23o3. (-J \\ isLicENUs et Hentschel, Afin. Client. P/iarm., t. GCLXW, 1898, p. 3i9.. {') AscHAX, Clieniie der nlicyldisclien Verbind. lirauscli^ eig, 190.5. p. -'|S8. 988 ACADÉMIE DES SCIENCES. Elle est assez soluble dans Teau, et elle en dissout elle-même à froid en- viron le cinquième de son volume. La dissolution ainsi obtenue commence à distiller vers g3". Le chlorure de calcium tondu en sépare la cyclopenta- none pure. Nous avons préparé son oxinie en chaufi'ant pendant une heure, dans un appareil à retlux, sa solution alcoolique avec les doses théoriques de chlorhydrate d'hydroxylamine et de soude caustique. On sépare par distil- lation la majeure partie de l'alcool : le liquide refroidi se sépare en deux couches. Dans la couche supérieure décantée, on élimine ce qui distille au- dessous de 100" ; par refroidissement, on obtient un dépôt abondantd'oxime cristallisée. La couche aqueuse inférieure est agitée avec un excès d'éther qui dissout la majeure partie de l'oxime qui y était dissoute. La cyclopentanonoxime CH=— CH\ I >C^N()H, CH^-GH^/ déjà préparée par Wislicenus et Hentschel (loc. cit.), se présente en cristaux brillants qui fondent à 58", 5 ; elle bout sans décomposition à 19G". Elle est assez solul)le dans Teau, très soluble dans l'alcool et dans l'éther. Prëparalion de la ^-méthylcydopentanone . — Semmlerl'a isolée par calci- nation du sel de calcium de Y acide '^-méthyladipique ('). On pouvait donc prévoir que la catalyse de ce dernier acide permettrait de préparer la môme acétone. Nous avons préparé facilement l'acide [i-méthyladipique en oxydant à chaud, au moyen d'acide azotique concentré additionné du quart do son volume d'eau, le paramèlhylcyclohexanol ou la paramèthylryclohexanone, formés très commodément par l'hydrogénation directe du paracrésol (^-). Ce sont des cristaux blancs, légers, qui fondent à 89°. Les vapeurs de cet acide, entraînées par un courant d'anhydride carbo- nique sur l'oxyde manganeux à SSo", sont dédoublées, sans aucune compli- cation, selon la formule CH^CH— CH^CO^H CEI^CH.CH'^ \ I =H-0 + CO-H- I >co. (') Semmlkr, Ber. chein. Ges., t. XXV, 1892, p. 3517. C) Paijl Sa.batikk et A. Mailhe, Arin. de Cliiin. et de Pliys., S'' série, t. \', 1907, p. 556. SÉANCE DU 6 AVRIL ipiA- 9^9 On obtient, avec un excellent rendement pratique, la '6-mélhyicyclo- pentanone, ainsi préparée sous forme racémique. C'est un liquide incolore, à odeur de menthe, qui bout à i 'm". Elle est soluble dans l'eau. Comme son isomère la cycloliexanone, et comme la cyclopenlanone, elle donne une combinaison cristallisée avec le bisulfite de sodium. Nous avons préparé son oxime, comme celle de la cyclopenlanone. On obtient des cristaux qui fondent graduellement de 60" à 70°, et qui sont en réalité, d'après Semmler, un mélange de deux stéréoisomères. /'répara/ion des cvclopenlvla/nines. — Nous avons préparé les cyclopentyl- amines et les [i-méthylcyclopentylamines en soumettant les cétoximes à l'hydrogénation directe sur le nickel, selon la méthode indiquée par l'un de nous (' ). Les vapeurs de la cyclopentanonoxime élanl entraînées par un excès d'iiydrogène sur une traînée de nickel réduit, maintenu vers iSn", on obsei've un dégagement important de ga/ ammoniac. La réaction produit de reiui, ainsi qu'une certaine proportion de cyclopentanone régénérée par hydratation, et un mélange des trois aminés primaire, secondaire et tertiaire. L'eau est éliminée par décantation après addition de potasse solide. Il est ensuite aisé par fractionnement d'isoler les trois aminés. Lamine secon- daire est la plus abondante et représente îi peu près la moitié du produit ; l'aminé primaire et Tamine tertiaire sont en f(uanlilés à peu près égales, voisines du quart. La cyclopentylitinine CtP.CHK ! >Cfl.NH^ qui est isomère de la pipéridine, avait été isolée antérieurement en réduisant l'oxime par le sodium et l'alcool (-), C'est lui liquide incolore d'odeur forte, qui bout à loG". Il est miscible à Teau en toutes proportions. Sa réaction alcaline est très intense. Le sulfate, très soluble dans l'eau, est insoluble dans l'alcool. l>a dicyrlopenl y lamine c:h^ch\ /Ch^ch^ n'avait jamais été décrite. C'est un liquide incolore d'odeur vireuse intense, (') A. Mailhe, Comptes rendus, t. Hl, 1900, p. 110. (^) ^^ isLicE.NL's et He.ntschel, Ann. Chem. Pliarin., t. CCLXXV, iSgS, p. 826. 990 ACADÉMIE DES SCIENCES. qui bout à 2o5''-2io" : il bleuit fortement le tournesol et se colore peu à peu à l'air. Par l'action de l'isocyanate de phényle, la dicyclopentylamine fournit la dicyclopentylphénylurée (C=H')^^.CO.^JHC»tl•■ qui recristallise de l'alcool en cristaux incolores fondant à 128°. La Iricyclopenly lamine (C'H")'N est un liquide de réaction très alcaline et d'odeur vireuse, qui bout au voisinage de 320". Il se colore très rapi- dement par oxydation au contact de l'air. De la même manière, les vapeurs de la '^•mélhylcyctopenlanonoxime, entraînées par un excès d'bydrogène sur le nickel à 180°, donnent lieu à une hydrogénation régulière, avec élimination de p;az ammoniac. Dans le pro- duit condensé, on sépare l'eau par addition de potasse solide et l'on frac- tionne la couche supérieure liquide qui contient, à côté d'un peu de méthyl- cyclopentanone régénérée par hydratation de l'oxime, le mélange des trois aminés primaire, secondaire et tertiaire. L'aminé secondaire constitue de beaucoup la portion la plus importante. La '^-mrlhylcyclopenlylamine CH'.GH.CH^V i >CH.NH^ CH^GH-/ isomère de la cyclohexylamine, est un liquide incolore d'odeur végétale et ammoniacale qui bout à i24°-i25" : elle est très sokible dans l'eau. Ses propriétés avaient été bien définies par Markownikow ('). La di-'^-mèthylcyclopentylamine ((^"1^")-^^, qui est isomère de la dicy- clohexylamine, n'avait jamais été décrite. C'est un liquide incolore d'odeur vireuse, de réaction très alcaline : elle bout à 220°-225'\ Par action de l'isocyanate de phényle, elle fournit la {/i-'^-mél/iy/cyr/o- peri tylph en y lu fée (C/H")-^N.CO.NHG«H^ qui recristallise de l'alcool en cristaux blancs mamelonnés fondant à ^3". La (ri-'^-méthylcyc/open/ylamine (C''H")'N, qui passe à la distillation au-dessus de 34o", brunit très rapidement par oxydation au contact de l'air. Cette aptitude de l'oxyde manganeux à servir avantageusement de cataly- seur de dédoublement dans un grand nombre de cas, mérite d'être rapprochée (') Markownikow, (J/iein. CeiUidlbldii , t. I. 1891), p. 1212. SÉANCE DU 6 AVRIL I9l4- 99* de l'aclivitc si remarquable cL si bien caraclérisi'-e des composés inanganeiix comme catalyseurs d'oxydation cl du rôle capital que la préseiicede petites doses de manganèse joue dans les oxydases, comme l'ont établi les beaux travaux de G. Bertrand ('). CHIMIE MINÉRALE. — Sur le trioxyde de polassiuin et la slahililé des peroxydes alcalins. Note de M. R. de Forckaxd. J'ai indiqué récemment {- ) que la chaleur de iormatiou du tétroxyde K-O* est seulement de -m33^"',74, tandis que le tétroxyde de ca-sium donne -i- i4i^'^',4G, et j'ai montré comment on peut déjà, avec ces seules données, avoir une idée de la chaleur de suroxydation totale des quatre protoxydes alcalins. Pour préciser davantage, j'ai étudié le trioxyde de potassium. I. Ce composé, K'^'O', a déjà été décrit. La méthode de ^^'. Holt et W.-E. Sims (■') (action de l'oxyde azoteirx sur le potassium fondu), ne m'a donné aucun résultat simple, car je n'ai pas pu éviter la formation, et en proportions notables, de sels oxygénés de l'azote. Celle de M. .Joannis (') (action de l'oxygène à froid sur la solution ammoniacale de potassammonium ) ne lui a donné que des produits dont la composition correspondait f/ /jeî//;/T,$ à la formule K-Q'. Elle est certaine- ment d'une application diflicile. Mais déjà la connaissance du nombre total : + 46^''',<)4 pour le passage de K^O à K-O" permet d'affirmer que la chaleur de fixation de O sur R-O' est faible. En effet, ce nombre 'i'),*)/! doit se répartir inégalcinenl entre les trois oxydations successives de K-0, la dernière dégageant beaucoup moins de chaleur que la seconde, et celle- ci moins que la première. On peut donc espérer que la dissociation de K-0' fournira K-'O^à une température assez peu élevée pour que la réaction soit praliqucmenl possible. Nous connaissons d'ailleurs une analogie. M. Rengade a indiqué (')que (') G. Bertrand, Comptes rendus, t. 1-24, 1897, p. io3s et i355. (2) Comptes rendus, t. 138, i9i4' P- 843- (') ./. Chenu Soc, t. LXV. 1894, p. 432. ( *) Ann. de Chim. et de Phys.. 8° série, l. Vil, janvier 1906. (•') Thèse de doctorat es sciences, Paris, 1907, p. 69. 992 ACADÉMIE DES SCIENCES. le télroxyde de rubidium a, à 600", alors qu'il csl encore solide, une tension de 3o""" de mercure, ce qui déjà permet d'évaluer le passage de Rb-O' à Rb-O' à 12*^"' ou i3^"' environ. Bien plus, M. Rengade a obtenu Rb^O" par dissociation de Rb^'O' à 55o°, en faisant constamment le vide dans l'appareil. Or, d'après ce que nous savons sur ces métaux, s'il y a une dillérence entre le potassium et le rubidium à cet égard, elle doit se traduire par une dissociation plus facile de K-Q', à une température inférieure à SSo", c'est-à-dire avant le point où les nacelles d'aluminium ne résistent plus aux peroxydes alcalins. II. L'expérience a tout à fait justilié ces prévisions. Chauffé dans le vide, K-O" donne une tension à peine sensible à 385", alors qu'il est encore solide. Il devient pâteux à partir de 4-o°, et fond à 44<^°- Plus haut, à 480", sa tension est notable et se mesure par des centimètres de mercure. Mais cette tension n'est pas fixe pour une température donnée, car K-O' fondu dissout K-()' formé et donne un liquide homogène. Le système est divariant; la tension dépend donc de l'espace vide de l'appareil pour un poids constant de K-O'. J'ai fait quelques mesures, à cette température de 4t^o", maintenue fixe par un chauffe-tube électrique, en faisant varier le volume de l'espace libre dans les rapports: ro'527, 3', 62 et i',09 pour— de molécule-gramme de K-O'. Les tensions mesurées étaient respectivement : G/î""", 8")""" et io5""", et la fraction de K-O' formé pour une molécule : o,433, 0,20- et o,o55. La courbe construite avec ces trois points va rejoindre le point : cent pour cent de K.-O" formé pour une pression nulle, et cela suivant une ligne sensiblement droite ( ' ). Elle montre qu'à cette température une pression d'oxygène de ii.V'"" (soit les -^ environ d'une atmosphère) suffit pour empêcher complètement la dissociation, et que par suite on peut encore préparer K-O' à 480" dans un courant d'air atmosphérique, où la tension de l'oxygène est de — ; mais à une température un peu plus élevée, vraisemblablement vers 490" ou 5oo", l'air atmosphérique serait insuffisant. Au point de vue qui nous occupe ici spécialement, il est certain qu'en (') Celle courbe esl en somme celle de la solubllilé de roxygéne dans K-O* fondu à celle tempéraliiie de 480". SÉANCE UU 6 AVRIL I914. 998 maintenant, à cette température de ^So", une pression très faible, i'"™ en- viron, en faisant constamment le vide dans l'appareil, on obtiendra la décomposition complète de K-O' en K-0\ En fait, on atteint ce résultat en quelques minutes par cette méthode. Le produit est une masse fondue, nettement cristallisée, brune à chaud, jaune à froid. C'est du trioxyde K-O' pur (trouvé : 61,93 et 61,64 pour 100 de potassium, au lieu de 61,96 pour K- O^ et 55, o pour K-O'). ni. Ce trioxyde a été dissous dans l'acide sulfurique étendu en prenant les précautions indiquées précédemment pour dissoudre K-O'. J'ai obtenu ainsi, vers -H i5° : K^03sol.+ 2SO'H^diss.= 2KHSO'diss.-f- H^O^diss. -h O gaz. -1- 43f»i,554 ('), d'où l'on tire immédiatement : K2 soI.-HO'gaz.=K20^sol.+ 124,336 K^O sol.-f- 0^gaz.= K^03soI.H- 37,536 K^O^sol.+ O gaz. = K-0'sol.-h 9,404 Ainsi, la différence -f- 46,94 qui représente le passage de K-O à K-O* se répartit très inégalement entre les trois oxydations successives, la der- nière correspondant au cinquième de ce nombre seulement, soit 9,404. Il est certain qu'il doit en être de même des deux autres et que le passage de K-O à K^O- doit donner environ -h 22^"', tandis qu'on aurait seule- ment + r5,536 environ de K-O- à K-O'. D'ailleurs, la fixation de O sur Na-0 dégageant -+-19,03, il était déjà très probable qu'on aurait environ -1- 22 de K-O à K-0-. Pour le caesium, pour lequel on connaît seulement la différence totale : + 58,76, de Cs-0 à Cs^O', on admettra un partage de cette dilTérence suivant la même loi que pour le potassium. Enfin, on partagera de la même manière, pour le rubidium, la différence moyenne +54'^°', 10. lY. Et finalement on arrive au Tableau suivant, qui résume les chaleurs de formation des protoxydes et peroxydes alcalins : (') Moyenne entre 43,845 et 43,263. C. R.,1914, i"|5cmej-3,o -(-24,1 -l-a5,o CHIMIE MINÉRALE. — Sur fazo/iire de fer. Note de MM. G. Chaupv et S. Iîoxxerot. On sait que le fer soumis à l'action d'un courant de gaz ammoniac à chaud devient cassant par suite delà production d'un azoture. Nous avons cherché à obtenir quelques données numériques sur la formation et la décomposition de ce corps qui, indépendamment de son influence sur les propriétés dos fers et aciers, paraît jouer un rôle dans certains procédés de synthèse de l'ammoniac. L'azoture de fer Fe^Az a été obtenu par Fowler en faisant agir le gaz ammoniac sur les chlorure ou bromure ferreux, sur l'amalgame de fer et le fer réduit. Nous avons cherché si le même corps prenait naissance dans l'action de l'ammoniac sur les produits métallurgiques. (') Les nombres suivis du mol environ (env.) sont déduits par analogie et ne pré- sentent évidemment pas le même degré de certitude que les autres, délerniinés directement. Je crois cependant (juMls peuvent être considérés comme exacts à 1 ou 2 Calories près. SÉANCE DU 6 AVRIL igi'i- 995 Formalinn de razotitre de fer. — La surface du fragment de fer ou d'acier soumis à raclion du gaz ammoniac au rouge commence par durcir, puis il s'y produit des fissures, et enfin une exfoliation qui en détache des parcelles de quelques dixièmes de millimètre d'épaisseur, dont la compo- sition est très voisine de la formule Fe^Az. En opérant sur des copeaux très fins de métal (^^ de millimètre d'épaisseur), on arrive sans difficulté à les transformer complètement en azoture. L'absorption de l'azote est extrêmement lente au-dessous de Soo" et s'accentue rapidement au-dessus de cette température. La formation d'azoture étant limitée par l'action inverse (réduction de l'azoture par l'hydrogène), il faut, si l'on veut arriver à la transformation complète, opérer dans un courant de gaz d'autant plus rapide que la température est plus élevée. Les conditions les plus favorables sont obtenues entre 65o" et 700". A cette température, des copeaux de ^ de millimètre d'épaisseur se transforment en azoture en 2 heures environ ; il faut environ i5 heures à 600", et, au bout de ce môme temps, à 5oo", on n'a trans- formé que 10 pour 100 environ du métal. Au-dessus de 700", il est très difficile d'obtenir des transformations complètes. Si le métal employé contient du carbone, comme cela arrive toujours avec les produits métallurgiques, ce métalloïde est entraîné à l'état de composés cyanés, de sorte qu'on obtient finalement de l'azoture de fer; même avec une fonte à 3 pour 100 de carbone, la décarburation a élc complète sous l'influence de l'ammoniac. Réduclion de V azoture de fer par l'hydrogène. — L'azoture de fer est réduit par l'hydrogène avec production d'ammoniac à partir de 3jo° et même un peu au-dessous. La vitesse de réaction augmente rapidement quand la température s'élève et devient très grande vers doo" à 600°. A ces températures, la décomposition était totale au bout de i5 minutes de chauffage, tandis que, dans les mêmes conditions, on n'obtenait au bout de ce temps que 10 pour 100 de l'azote combiné en opérant à 35o° et 20 pour 100 environ à 400°. L'ammoniac dégagé peut être facilement recueilli et litre, et c'est ce procédé que nous avons suivi, conjointement avec les variations de poids, pour déterminer les proportions d'azote absorbées dans difl'érentes cir- constances. Décomposition de lazolure de fer par chaujfage dans l'azote. — L'azoture de fer chaufte dans l'azote à la pression atmosphérique ne commence à se 996 ACADÉMIE DES SCIENCES. décomposer qu'au-dessus de 55o°. D'une série d'expériences comportant des cliaufTagcs prolongés à différentes températures, il semble résulter que si, au-dessus de 600", on obtient facilement la décomposition complète en un temps d'autant plus court que la température est plus élevée, il n'en est pas de même à 600° et au-dessous; à ces températures, même en prolongeant beaucoup le chauffage, on ne dégage que la moitié de l'azote combiné au fer, ce qui conduirait à admettre l'existence d'un composé Fe^ Az, plus stable que Fe-Az. Nous avons effectué de nombreux essais de cliauffage de l'azolure envase clos, dans des atmosphères d'azote préalablement comprimé pour chercher si la décomposition serait limitée par une pression suffisante. Aux pressions les plus élevées que nous ayons pu obtenir, soit 18'^'™ environ, et aux tem- pératures comprises entre 600° et 800°, la décomposition se poursuivait sans limite, quoique avec une vitesse moindre sous les pressions élevées. Dans les mêmes conditions, nous avons constaté que le fer, chauffé dans l'azote comprimé à 18"^'", n'absorbait pas ce gaz, même lorsqu'il était employé à l'état de fer réduit par l'hydrogène dans l'appareil même. Conclusions. — D'après ce qui précède, les produits ferreux métallur- giques peuvent être transformés en azoture de fer par l'action de l'ammo- niac. Mais si l'on tient compte des observations décrites ci-dessus au sujet des conditions de formation et de décomposition de ce corps, il ne semble pas possible qu'il puisse exister dans les fers, fontes ou aciers tels que les produit l'industrie. Les petites quantités d'azote qu'on peut doser dans ces métaux et auxquelles certains expérimentateurs ont attribué une influence considérable sur les propriétés mécaniques doivent donc y exister, soit à l'étal occlus; soit, ce qui paraît plus probable, à l'état de combinaison avec un élément autre que le fer. M. Ge«>rge-E. Hai.e adresse les fascicules n"' 70-76 des Contributions from tlie Mount Wilson Solar Observatory . C01lUESl»0IVI>ANCE. M. Émii.e Yii\r., éki CoirespondanI pour la Section d'Anatomie et Zoo- logie, adresse des remercîmenls à l'Académie. SÉANCE DU 6 AVRIL igi/j. 997 A STRONOMIE . ■ — Observations de la comète Kritzinger (19140)) faites à /' équa- torial coudé de l'Observatoire de Nice. Note de M. A. Sciiaumasse, pré- sentée par M. A. Bassot. Nombre Pales Temps moyen de Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1914. de Nice. À.i\. AtD. comp. j\ apparente. parall. appaiente. parall. *. Mnrs. 3o... h m s . 15.34. 38 m s + 0.3 1,54 —7'. 36", 7 18:12 Il Dl S 16.14.45,41 ,8,252„ —8. 59'. 32", 9 0,846 1 3o.. . 16. 2.58 — 0 . 20 , 86 + 1.12,3 18:12 16. i4-49.3i 8,541 -8.58.51,6 o,846 2 3i.. . i5. 5.48 +0. 9,65 -+-4.38,1 18:12 16.17.48,81 8,845„ — 8.27.59,3 0,843 3 \vril. 4... i5. i5. 7 — 0. 0,49 —3.27,3 18:12 i6.3o.4i ,97 8,666„ -6. 6.54,7 0,829 4 Positions moyennes des étoiles de comparaison. Réduction Réduction R moyenne au Déclin, moyenne au *. Gr. lOli.O. jour. 1914,0. jour. Autorités, h m s s 0 f „ ,1 1 8,3 16.14.12,07 4-1,80 —8.51.39,3 —16,9 A. G., Wien-Oll. 566o 2 9,5 16.15.8,37 +1,80 —8.59.46,9 ~i6,9 Rapp.à AGWieri-Oll.5688 3 7,5 16.17.37,35 -4-1,81 —8.32.20,4 —17,0 A. G., Wien-Olt. 5677 4 8,9 16.30.45,60 +1,86 —6. 3.10,0 —17,4 A. G., Strasbourg 5699 Remarque. — La comète, de gr. 1 1, est une nébulosité très diffuse, de 1' environ d'étendue, avec une faible condensation mal définie, qui ressort peu. On aperçoit une trace d'allongement dans le sens du mouvement diurne. ASTRONOMIE. — Éléments de la comète i^il\a {Kritzinger). Note de M. Paul Bruck, présentée par M. Bigourdan. Ces éléments ont été calculés à l'aide des trois observations suivantes : Vienne, 3o mars; Besançon, 3i mars et i"' avril. Il n'a pas été tenu coiii[)Lc de la parallaxe ni de la réfraction. Passage au périhélie : i^i[\,Juin, 2,697 '• "'• -P»'""- Distance du périhélie au nœud 70. 4- 26 ^ Longitude du nœud 198.50.42 ^ 1914,0 Inclinaison 23.49.4' ) Log. distance périhélique : 0,08768. 9q8 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Observations et calcul des éléments paraboliques de la comète i<^\/\a (h'ritzinger), faits à l'Observatoire de Besançon. Note de M. P. Cbofardkt, présentée par M. Bigouidan. Nombre Dates. Temps moyen de Ascension droite Log. Tact. Dist. pahiire Log. facl. 191Î. de Besançon. AJlo. i(P. compar. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. * liix»snis /Il hm» ^ i it Mars3(.. 14.26.40 +0. 4,97 — 3.49,4 12: 9 r6.i7.44>'3 9,i24„ 98.28.48,0 o,859„ a Avril !.. i5.2i. 1 — 0.34,99 — 6.28,5 10: 9 16.20.59,81 8,576,, 97,54.13,7 o,859„ b Positions des étoiles de comparaison pour t()\'\,o. Ascension droite lîéduction Dist. polaire Réduction 1^. Gr. moyenne. au jour. moyenne. au jour. Autorité. Il m s s o , t, ,1 a 7,5 16.17.37,35 4-1, 8r 98.32.20,4 +17,0 A.G. Wien-Ottakring, 5677 b 8,4 16.21.32,98 +1,82 g8. 0.25,2 4-17,0 Id. 0699 Remarques. — La comète apparaît comme une pâle nébiiiosilé, de i'.>" graiuleur, large de 45" et pourvue d'une faible condensalion. Un prolongement de la chevelure semble se dessiner vers l'WSW. Le 1'^'' avril, le ciel est légèrement vaporeux. Ces observations sont faites à l'équatorial coudé de o"',33 d'ouverture. A l'aide d'une observation du 3o mars, de Vienne, et avec mes observa- tions ci-dessus des 3i mars et i*"' avril, j'ai calculé les élémenls paraboliques provisoires de la comète suivants : r= 1914 Juin 3,523o (,1. m. do Paris). Dislance- du périhélie au nœud m = 7i.i5.3o Longitude du nœud Q =1198.52.23 Inclinaison de l'orbite «'= 23.5i.38 Log, distance périhélie log r= 0,08280 Pour une première première approximation, il n'a pas été tenu compte de l'aberration, ni de la parallaxe. SÉANCE DU 6 AVRIL 1914. 999 ASTRONOMIE. — Observations de la comète Kritzinger {\<^il\a), faites à V éqaalorial coudé de l'Observatoire de Lyon. Note de M. J. (iuillaume, présentée par M. B. Baillaud. Nombre Dates. Temps moyen de Log. fact. Log. fact. 1914. de Lyon. Aj. AS. compar. ot apparente, parallaxe. ô apparente, parallaxe. *. hms ms t I, lims o,„ Mars 3 1 16.26.26 « 4-6.36,.^ ; 6 » » —8.26. i,o +o,85o a j) 3i 16.35. i5 +0.21,02 » 6: 16.18. 0,25 +8,970 » » a Avril.', 15.9.89 —0.4,46 —3.12,1 10:11 16.30.42,98—8,684 —6.6.39,5+0,838 b » 4 16. 8.54 +0. 3,4i —1.39,0 5: 8 i6.3o.5o,S5 +8,760 —6. 5. 6,4+0,887 b Position des étoiles de comparaison. a moyenne RéduclioB 8 moyenne Réduction *. 1914,0. aujour. 1914,0. aujour. Autorités. a i6.i7°'37',35 +/,88 — 8°82'.2o"4 — 16"9 A.G. Wien-OUakring, .5677 /> 16. 80.45, 58 +1,86 — 6. 3.10,0 — 17,4 A.G. Strasbourg, 5699 Remarques. — Les mesures ont été faites par ciel nuageux, qui gênait puis arrêtait l'observation. Le i""', j'ai pu voir la comète dans une trouée, puis le ciel s'est couvert et est resté ainsi les 2 et 3. L'aspect de la comète est celui d'une nébuleuse de 4o" de diamètre, à bords dilTiis, avec faible condensation autour d'un noyau stellaire de i2'",5 gr.; éclat total d'environ 1 1"^ grandeur. AS'I'RONOMIE. — Observation de la comète Kritzinger faite à rObservaloire de Marseilleièquatorial cl' Eichens de sont des constantes positives, la série précédente n'est nulle part convergente si la série A„ ne l'est pas. Je dis que si A„ converge, la série Un{x) converge partout, sauf en un ensemble de mesure nulle. En effet, l'intervalle où //„ surpasse 2A„ a pour milieu «„ et pour lon- gueur -;7^- Donc l'ensemble w^, des points a: où l'on a au moins une fois pour n^j), ;/„>2A„ a une mesure totale inférieure à -j;zri- L'ensemble des X où l'on a une infinité de fois u„'^iA„ est l'ensemble commun aux (Jij,. 11 a donc une mesure nulle. Ajoutons-lui les points a„. En tout point ^ du complémentaire ù de l'ensemble total obtenu, les «„ sont tous finis et à partir d'un certain rang tous inférieurs à 2A„. Les u„ convergent donc en H. Je désigne parg(^) la somme de "la série ?/„(^). g(x) sera -f- 30 aux points étrangers à Q,. Je dis que g{x^j est approximativement continue en tout point ^ de O. Soit £ un nombie positif. Montrons que pour tout nombre donné y], il est possible d'entourer ^ d'un intervalle ^ — a, H + a où l'ensemble des points tels que \g(x) — g(^) | >£ ait une mesure inférieure à 2r,a. (') VoirKoi'EKE, A/at/i. Ann., 1887. SÉANCE DU 6 AVRIL 19l4- IOo5 D'abord, g(.r) est semi-continue inférieurement en E, aulrcnienl dit il existe un intervalle ayant $ pour milieu et où ^(a;)>g'(^) — i en tout point. En effet, la série UnC^) étant convergente, nous pouvons prendre/? assez grand pour que '^,('0 + •••<;• Alors, g-(i)<2 "''(^) + i " ^''' *^^ ^ étant distincts des a„, la fonction ^ «„(^) est continue en l. Je peux alors r r déterminer un intervalle de milieu ^ et où ^ î<„(^)>2 //„(^) — -• Or on a toujours ^•(f)>2"n(-^)- En réunissant ces inégalités, on établit la 1 semi-continuité inférieure de g(-v'). Montrons donc qu'il existe un intervalle ^ — a, S + oc où l'ensemble des points définis par g(^) — g{^)^^ a une mesure inférieure à 2Y]a. Exa- minons l'ensemble des points x où l'on a m„(j;)> 2w„(E ). C'est l'intervalle défini par l'inégalité : | a? — « „ | > '^ ~,^" ' ■ Déterminons ^indépendamment de X par l'inégalité -;^ < yj, el cboisissons q supérieur à r et tel que i'q+,{^) ■+■ • • • < 7- L'expression "S ii„(x) est continue en l. Je peux donc 1 déterminer un intervalle y", soit ^ — a à ^ + a, où en tout point x, ^ujx)<^y ii„(l) -h^- Supposons qu'en un point v intérieure cet intervalle on ait w,„(y) > 2m„,(H). La parlie commune à y' et à l'intervalle de centre a„, où l'on a u,„{x) > 2«„,(^) est certainement inférieure à ^^t^^^- Donc l'ensemble des points y intérieurs ày et où, pour au moins une valeur de m supérieure à r/, on a ?/„/ v) > 2 w,„(E), est inférieur en mesure à -^ o, /.> o]; d'où l'on déduit immédiatement 1 I -t- 2 Je prends maintenant pour chemin d'intégration la droite (r = 7- En faisant application du théorème de Cauchy et des formules de Riemann où S(/) est réelle pour t réel, on est conduit à l'équation 4 Dans cette équation, je pose j = ire"*, où -û <[ a <^ - t:, et ^— :> — -- g— TTCOsa — /Tïsina -— - ^7t/T-— Q —- Qf^'*^ ' (') Comptes rendus, 12 janvier I9i4- (^) J'ai communiqué déjà ce résultai à la Société mathématique de Londres (séance du 12 mars I9i4). (^) Thèse {Annales Ecole Normale supérieure, 1894, p. 99). Celle formule a élé retrouvée par M. Mellin {Acta Soc. Fennicœ, t. XX, n° 7, 1895, p. 6) qui en a fait des applications intéressantes. SÉANCE DU 6 AVRIL 1914. IOl3 et j'obtiens la formule (2) / — ^ dt—Ticosycf. Tre* !'('/), k OÙ F(7)=. + 2V^"'^^3(0, T). 1 Enfin, en différentiant ip fois par rapport à a, on a (3) / ^-- ^.= -^^cos^-.-^-^j !_-... F(,)J, 7 -I- qi 4 2. Je vais me servir maintenant d'un lemme tiré de la théorie des fonc- tions elliptiques. Je suppose que a tende vers -î:, de sorte que q tende vers — I suivant un chemin tangent au rayon $ = tt. Cela étant, je dis que le dernier terme de l'équation (3) tend, quel que soit/>, vers la limite zéro. Pour cela, il suffit évidemment que toutes les fonctions tendent vers zéro. Mais cette dernière proposition se déduit comme corol- laire des théorèmes généraux qu'on doit à MM. Bohr et Marcel Riesz, au sujet de la sommabilité des séries de Dirichlet. La série i-'-H o + o — 4"^H-o + o -1- o -H o -)- f/-*4-o-)-. . ., convergente pour o' ]> o, représente la fonction régulière dans tout le plan et d'ordre fini dans tout demi-plan a^ a-„. La série est donc sommable, pour toute valeur de ^, par les moyennes de Cesàro d'ordre assez élevé; et pour s entier négatif, elle a la somme (l -2'-2^)Ç(25) = 0. 3. Il s'ensuit que, quand a tend vers -tï, l'intégrale (3) tend vers la l I ^''TT I limite — /o^, ' coSpTT. Supposons maintenant que S(2i) garde un signe IOl4 ACADÉMIE DES SCIENCES. pour < > T >• I, par exemple le signe positif. Alors ou a, par un théorème connu, (J- --' (4) / -^ ; dt = — ^-i—coSgTT. Soit/J impair. On a (5) f<-f o, pour 2T<|^<;2T + i. Donc (6) ' >/ >ÔK,(2T)^p, T *^2T où K,, comme K, est positif et ne dépend nullement de p. Enfin, des iné- galités(5) et (6) je tire âK,2«/'""",! de diamètre el à son soniniet un fil d'argent de o""",02 et de 9"'™ de long. La lanie est recouverte de noir d'acétylène fixé à la gomme laque, cette substance étant celle qui présente le plus faible pouvoir rédecteur pour les dilTérenles longueurs d'onde (voir fig. 1). Cet ensemble constitue la soudure chaude, la soudure fioide étant à la masse de lailon supportant le système. Ce montage permet d'obtenir une température relativement très basse de la sou- dure froide, et la plus faible épaisseur possible donnée à la soudure chaude qu'a per- luise la construction (o""",o?!5) réduit particulièrement la masse calorifique de celle-ci. L'élément construit d'après ces indications présente une surface réceptrice de (i X 8)™"'', sa résistance est de 0,87 ohm. 11 est maintenu dans un tube de hiilon pourvu d'un oculaire permettant le repérage du spectre el il est protégé de son cùlé récepteur par une glace en fluorine à faces parallèles. Afin de légitimer la surface réceptrice relativement grande pour un seul élémenl, il fallait s'assurer de sa bonne conductibilité. A cet effet, on a spécialement construit une pile munie à l'avant d'un diaphragme pouvant se déplacer parallèlement à l'arête du V et [)ermettant l'exploration de ses différentes parties. La même sensibilité a été obtenue en utilisant soit la région médiane de l'élément, soit une surface égale prise à l'une ou l'autre de ses extrémités. Exposée au rayonnement total d'un étalon Het'ner placé à i'" et reliée à un galvanomètfe de i,4ohm de résistance, cette pile, sous la pression atmosphérique, a donné une déviation de 44"", '-i sur une éclielle dont le millimètre représente 6 X io""'ampère, soit 5'"', 5 par millimètre carré de surface réceptrice, sensibilité supérieure à celles obtenues par les éléments précédemment construits ('). En outre, au cours de recherches, on a fait usage de cet élément pour obtenir les spectres d'énergie d'un corps noir à 1393° vulg. et d'une lampe Nernst absorbant 53,58 watts. Les déviations observées au maximum de ces spectres ont été respectivement de 68'™, 2 el (') CoBLENiz, Bulletin of tlie Bureau of Standards, t. 1\, igi 1 SÉANCE DU 6 AVRIL I9l4- lf>21 de 371"", la largeur angulaire de la fenle étant la même que celle de la pile, soit 6'. Je me propose de construire sur le même principe une pile à plusieurs éléments ('). Le corps noir généralement employé est le four Heraeus qui en cons- titue une bonne réalisation, mais qui ne permet pas de dépasser i/ioo"; en outre, la constance de température nécessaire aux mesures n'est obtenue qu'au bout d'un temps assez long et la grande quantité de chaleur qu'il perd par le rayonnement de ses parois constitue un réel inconvénient dans les mesures radiométriques. Mendenhall (-) a déjà conseillé de prendre comme radiateur noir une lame de platine pliée en V présentant un angle de 10" et chaufTée par le courant. Dans le même ordre d'idées, je préfère employer un four se rapprochant davantage de la définition du corps noir : Il esl réalisé par une feuille de platine de o"'"',o5 d'épaisseur enroulée de faron à constituer une surface cylindriijue incouiplétement fermée de 9""" de diamètre et de 5o"'™ de haut, la fente émissive parallèle à la génératrice présentant une lai gourde i""" 1^6 chauffage est obtenu par du cournnl alternatif, et avec une puissance de 8 volts X 100 ampères on atteint instantanément 1600". Les déformations du métal ([iii résulteraient de la dilaliilion sont évitées par le montage indii|ué piii- la (igure 3. I^'inlluence des tiges d'arrivéedu courant devant être rendue négligeable,*on n'utiliseque la région moyenne du four sur une hauteur de lo"'". Enfin, pour éviter toute variation brusque de son régime qui pourrait résulter des courants d'air, le four est protégé par (') Je liens particulièrement à remercier ici M. Trevet, constructeur-mécanicien, de son précieux concours. (-) C.-F>. Mendexhall, Astropliys. Journal, t. XWIII, 1911, p. 91. I022 ACADEMII-; DES SCIENCES. un écran irciii iiiciilciiie à lempéraliire coiisLaiilc jtercé de l'orifice iiécessaiie au pas- sage du faisceau à étudier. (]c dispositif paraît être, sous une forme réduite, une des meilleures réa- lisutions de la cavité isotheruie jusqu'à i(io(>", puisqu'il suffit de fermer le circuit électrique pour obtenir d'une façon instantanée une température clioisie absolument constante. riIOTOGHlMlE. — Conlribulion à rétucle de la taulomérie. Étude quanlitalive de r absorption des rayons ul/ravio/els par les rticètones de la série crasse. Note de MM. Jean Biei.ecki et Vh:tor He\ri, présentée par M. A. Dastrc. Le pouvoir d'absorption des rayons ultraviolets est beaucoup plus sen- sible aux difTérences de constitution chimique que ne le sont le pouvoir réfringent, le pouvoir rotatoire magnétique cl la susceptibilité magné- tique ; chaque liaison double provoque une absorption d'une région spec- trale déterminée et la présence simultanée dans une molécule de deux ou trois groupes non saturés produit une exaltation de l'absorption qui est d'autant plus intense que ces groupes sont plus voisins {Comptes rendus, t. 1.17, p. 372; t. J58, p. 567 et 86(>). Nous possédons donc là une méthode qui permet de reconnaître si la constitution d'un corps reste Fixe ou varie lors(pi'oii change la nature du solvant, la concentration, la température et la réaction du milieu. Nous avons donné dans une Note précédente une application de celle méthode à l'étude de la taulomérie de l'acélylacétate d'éthyle et de ses dérivés. Nous étudierons maintenant les cas de l'acétone et des dicétones suivantes : diacétyle CH^ — C — C — CIP; dicétobutyrate d'élhyle (que Il il O O nous devons à l'obligeance de M. A. Meyer) CH'' — C — C — C — 0(y-H' ; Il II II o o o acétylacélone CH' — C -~ CH- — C — CH ' ; méthylacélylacétone Il II O O Cil' — C — CII.CII' — C— CH'; Il II O O et acélonviacétonc CH ' — C - CH- — CH- — C - Cil'. Il II (> O Le Tableau suivant contient les valeurs de la constante d'absorption i^ SÉANCE DU 6 A.VR1L I9l4- o o o o o o o -O CD I023 i^ j2 ^ co r~ c» 00 00 oc Oï "~^ ï> (ij ■-% 0 ,-^ ,iO u 0 in w C z ** b ÎJ '^ o ^ >- /- >- l^ 102/1 ACADÉMIE DES SCIENCES. moléculaire £ (calculée d'après ;> = -■^i,. lo"^"^'') pour l'acétone, les dicétones précédentes et les solutions alcooliques de l'oxyde de mésilyle, de la méthylhepténone naturelle et de l'allylacélone, ces derniers corps servant de comparaison pour la discussion des formes de tautomérie. Résultats. — 1° L'absorption de l'acétone augmente un peu en solution alcaline et diminue en milieu acide. Ces variations [leuvent s'expliquer par la formation d'une très faible quantité de forme énolique CH' — C=;CH-, OU qui serait l'alcool méthylvinylique ; cette forme énolique se formerait comme toujours en plus grande proportion lorsque la réaction est alcaline. ■2" La présence dans une molécule de deux carbonyls en position conju- guée, (diacélyle et dicétobutyrate d'élliyle) provoque une bande d'absorp- tion qui est déplacée de i5oà 200 U. A. vers le rouge par rapporta la bande caractéristique d'un seul carbonyl ; il y a donc un eïïet hypsochrome. 3" T^a présence dans une molécule de deux carbonyls éloignés, en posi- tion Y ( acélonylacétone) provoque une augmentation de la bande d'ab- sorption caractéristique d'un carbonyl sans produire de déplacement; il y a donc ici seulement un eiiet hyperchrome . On voit que les efTets sont identiques à ceux que nous avons décrits dans le cas où la molécule contient un carbonyl et une liaison éthylénique, soil en position conjuguée (efTet hypsoclirome), soit en position éloignée (effet byperchrome) (voir Comptes rendus, t. 158, p. 567). 4" Les ^-dicétones présentent un spectre d'absorption qui varie beaucoup avec la réaction du milieu et avec la nature du solvant. Ainsi, pour l'acétyl- acétone, la position de la bande étant à peu près la même que celle de l'acétone, la valeur de t^^^ est dans l'eau 2000, dans l'alcool 5420 et dans 'l'hexane i4ooo; pour la métbylacétylacétone £„,„ dans l'eau est 378 et dans l'alcool 2480. Pour l'acétone on a £,„„.= i "),8. Tout se passe comme si l'on avait un mélange de deux formes dont les proportions varient suivant le solvant. On peut calculer approximative- ment dans quel rapport se trouve la deuxième forme de l'acétylacétone , , ,.~, ... . . alcool ,. . Iiexane , dans les diiierents milieux ; on trouve ainsi = -i.u et := 7 ; les ' eau eau ' ' rapports des proportions de la forme éthylénique de l'acétylacétone publiés par Kurt Meyer (^e/-., t. XLVll, i()i'i, p. 826) sont 4,1 et 5, i. 5" La constitution de la deuxième forme tautomère de l'acétylacétone admise actuellement CH'' — C — CH = C — CH' est incompatible avec les w I O OH SÉANCE DU 6 AVRIL 1914. I025 spectres d'nbsorplion ; en eflet, une telle forme devrait avoir un spectre comparable à celui de l'oxyde de mésityle avec une bande vers 235o et une autre vers 3ooo. La courbe observée se rapprocbe plutôt de celles (|ue donne la méthylhepténone et l'aHylacétone, c'est-à-dire que la liaison éthylénique et le carbonyl doivent être plus éloignés que la position con- juguée. On est donc amené à supposer que la deuxième forme de l'acétyl- acétone a pour constitution CH' — C — CH- — C = CH' et de même pour O OH la méthylacétylacétone. 6" La méthylacétylacétone contient une proportion de la forme célo- éthylénique plus faible que l'acétylacélone. CHIMIE PHYSIQUE. — Équilibre de carburation des aciers dans les mélanges fondus de chlorure et de cyanure de potassium. Note ( ') de M. A. Poit- TEviN, présentée par M. H. Le Chatelier. Les bains de chlorure alcalins fondus sont très employés dans l'industrie pour le chauffage avant trempe des pièces en acier en raison de réchauffe- ment rapide, de l'exactitude de la teuipérature de chauffage et de la sup- pression de l'oxydation superficielle. Mais ils produisent néanmoins une décarburation superficielle qui devient très- nette dans le cas de chauffages prolongés. Pour ne citer qu'un exemple, des échantillons de 20""" de dia- mètre en acier, à i,4^ pour 100 de carbone (0,28 pour 100 Mn, o, 10 pour 100 Si), chauffes pendant des durées croissantes dans un bain de chlorure de potassium à 1000", ont accusé au microscope les décarburations sui- vantes : Duri-e le olKiiiffage (en lieures). coût Épaisseur delà he liypoeutecl ,liie. couc épaisseur de la lie eulecliq ue. 1 m eiicur en carbone a\iniiiiM ati bord (C poui- 1ÛU). 0,1 5 luni 0 11)111 0,18 0,9 2 5 o,48 0,8/; I ,00 1 ,5o 0,4 0,2 Cette décarburation a une influence très nette sur la dureté superficielle après trempe; c'est ainsi que, dans les mêmes conditions de chauffage que celles qui viennent d'être indiquées et pour le même acier, on a noté une ( ') Présenlée dans la séance du 3o mars 1914. C. R., 1914, 1" Semestre. (T. IjS, \'° 14.) I02G ACADÉMIE DES SCIENCES. diminution de dureté Brinell de GSa à 444 *^l de dureté Shore de 80 à 32, après trempe à l'eau à 700". Dans le but d'obvier à cet inconvénient, on ajoute fréquemment, aux bains de chlorures fondus, des substances employées d'autre part comme carburants des aciers, telles que les ferrocyanures et cyanures alcalins. L'addition de 10 pour 100 en poids de ferrocyanure au chlorure de potas- sium nous a permis de constater une atténuation de la décarburation en ce sens que la teneur en carbone superficielle d'un acier dur s'abaisse moins vite, mais en même temps on peut constater que du fer pur placé en même temps dans le bain se carbure superficiellement ('). Cette remarque nous a conduit à étudier simultanément la décarburation d'un acier dur et la carburation du fer dans les mélanges fondus de chlorure de potassium de cyanure de potassium. Pour cela on a ajoiité au chlorure de potassium des quantités croissantes de cyanure de potassium, jusqu'à atteindre la proportion de 76 pour 100 en poids du mélange total; on a immérité dans le mélange fondu à 900" des échantillons d'acier dur (0,78 pour 100 C; 0,07 pour 100 Si; 0,28 pour 100 Mn) et de fer dépourvu de carbone qu'on laissait des temps- variables ; on déterminait ensuite, an microscope, les profondeurs de décarburation et de carburation ainsi que la teneur en carbone super- (icieile. Le Tableau suivant résume les principaux résultats ainsi obtenus : Acier à 0, 7S poni- 100 C. Fer Dui'ée Kpaisseiir Teneur Epaisseur 'teneur I\CN [juui 1UU de lie la en delà en mis chaul âge couche carbone couclie carbone dans II- b tin. (en lieu ces). ilécaiburée. superlicielle. carburée (- ) superlicielle. 25 0, 5 mm 0,09 (. pour too 0,2.5 lu lu 0,18 c pour luu 0,25 2 0,37 o,3o 0,37 0,25 5 0,70 0,25 0,62 o,3o 5o 0, 5 0,12 0,35 0, 10 0, i5 2 0,37 0,20 0,37 0,20 5 0,69 0,25 o,5o 0,25 75 0, 1 5 0,06 0,25 0,12 0,25 2 0,4s 0,20 0,44 0,25 5 0,69 0,25 0,44 0, 25 (') On note en même temps la décomposition du ferrocyanure de potassium. ('•') La ferrite sous-jacente à la couche carburée présentait fiéqnemment des aiguilles analogues à celles déciites par Biaune dans son travail sur l'inllnence de l'azote sur le fei' et l'acier (Rcv. Met., t. H, 1905, p. 497)- SÉANCE DU 6 AVRIL I9l4- '^27 Oïl voit qu'il y a simullanénient, dans les mêmes conditions, décarbu- ration et carburation suivant la nuance de l'acier; si l'on considère la plus plus grande durée de cbauffage (5 heures), on trouve comme teneur moyenne superficielle en carbone pour les trois mélanges : Dans les couches carburées 0,9,6 pour 100 Dans les couches décarburées o, 2.5 pour 100 Les deux phénomènes paraissent donc tendre vers une limite unique qui serait la concentration en carbone de l'acier qui resterait en équilibre à 900" dans le bain chlorocyanuré; cette limite semble, dans les mélanges expérimentés, être indépendante de la quantité de cyanure de potassium ajoutée au chlorure de potassium. Cette conclusion peut être vérifiée et mise en évidence d'une façon très démonstrative en répétant les expériences sur un échantillon de fer cémenté fortement et coupé au préalable normalement à la surface cémentée de façon à obtenir une face présentant des teneurs décroissantes en carbone, en un r-j^: '>f^ 1. \.i i-j-'.i-. r^i-i^^^îl^s^'iM mot d'avoir sur un même échantillon toute une gamme de concentrations en carbone : on observe alors très nettement, sur une même couf)e micro- graphique perpendiculaire à cette face, la décarburation des zones riches en carbone et la carburation des régions pauvres en carbone comme le montre la figure. I028 ACADÉMIE DES SCIENCES. CYTOLOGIE. — Le fuseau dans les microsporocytes du Larix. Note ( ' ) de M. U. Devisé, présentée par M. (juignard. * l^cu d'auteurs admettent encore que le protoplasme de la cellule mère du pollen au repos est composé d'un kinoplasme et d'un trophoplusmc, le premier étant spécialement destiné à fournir la ligure achromatique. Mais la plupart croient néanmoins démontré que la figure l'usoriale provient, du moins en partie, d'une structure c} toplasmique piéexistante. Nous avons jugé utile de reprendre l'étude du fuseau à l'aide des méthodes qu'on emploie pour la mise en évidence des chondriosomcs (spécialement la fixation de Benda ), et cela, non seulement dans le hut de rechercher les relations des formations mitochondriales avec le fuseau et la plaque cellulaire, mais aussi pour éviter l'intervention de l'acide acétique c]ui certainement renforce, s'il ne les produit pas, les structures fdamen- teuses. Ces méthodes nous ont amené à des conclusions tout à fait opposées aux opinions courantes (-). Nous prenons pour stade initial l'état où se trouvent les microsporocytes après le repos de l'hiver, époque pendant la(|nelle la propliase a subi une longue interruption, analogue à celle qu'on trouve dans l'ovogenèse animale. Les yeinini déjà formés sont encore peu chromatiques; ils se prolongent par des filaments irréguliers, é|)ars dans Faire nucléaire, qui seront repris par les chromosomes lors de leur concentration diacinétique. Le protoplasme, au moment où les phénomènes cinétiques reprennent leur activité, est jonché de chondrioconles ré))artis uniformément dans toute son étendue. A mesure que lu propliase progresse, les chondrioconles se groupent autour du no^au en i zone dense; dans les cellules bien fixées, ils demeurent indépendants les uns de^ autres sans s'anastomoser entre eux. Le manchon exlranucléaire ainsi formé restera très net, sans altération aucune, jusqu'à la téliqthase de la cinése hétérol\ |)ique ; pendant ^oul ce temps il permet de délimiter aisément l'aire nucléaire de la région cytO[dasmique. Bientôt api es que le groupement des chondriosomes s'est effectué, on observe la résorption du nucléole; sa disparition n'est pas suivie de la formation de lilaments intranucléaires. \ln même temps, la membrane nucléaire est devenue indistincte. On voit alors apparaître, dans la partie périphérique de la plage nucléaire, une vnlislance \ague- (') Présentée dans la séance du 3o mars 1914. (^) Nos recherches seront publiées in ejctenso en un Mémoire qui paraîtra blenlôt dans un autre Recueil. SÉANCE DU () AVRIL I9l4- I02f) nioMl rclictilcu qui, daiib l;i suite, envaliil de plus en plus l'aire du noyau en refoulant les clironiosonies. Ceux-ci paraissent plongés dans une cavité claire, ayant le même aspect que l'ancien noyau et délimitée par une plage périphérique plus ou moins Houe. Cette plage est elle-même circonscrite par le manchon mitochondrial ; elle semble opposer une barrière infranchissable à la pénétration des chondriosomes dans Taire nucléaire. Bientôt on discerne des formations apparemment filamenleuses, peu nombreuses, attachées dés lors aux chromosomes et atteignant la substance inlranu- cléaire qui enveloppe ceux-ci. C'est l'ébauche du fuseau. Lorsque la figure hélérotypique est définitivement constituée, le fuseau n'occupe qu'une partie de l'aire nucléaire ; le reste de celle-ci est toujours rempli par la subs- tance vaguement réticulée signalée plus haut. Dans le corps fusorial on distingue des stries assez nettes qui correspondent plutôt à des lamelles qu'à dos lilanienls et qui sont d'ailleurs anastomosées en de larges mailles. Cette slrucluie fusoriale. après avoir débuté au contact des chronaosomes, s'est développée en voie centrifuge au sein et aux dépens de la substance intianucléaii e. lin s'allorigeanl, le fuseau a poussé ses pôles aigus à travers le manchon mitochoiulrial qu'il a refoulé et rejeté sur les côtés. Lorsque les deux noyaux intercinétiques se sont reconstitués, le fuseau s'élargit et c'est alors surtout qu'on reconnaît le caiactère lamellaire des filtres fusoriales. Bientôt, la structure achromati(|ue se défait da\antage encore, à partir de ses portions polaires. Les mitochondiies s'insinuent alors entre chacun des noyaux-filk , et le reste du fuseau ; celui-ci arri\u progressivement à se confondre avec le cytoplasme envi- ronnant. Le fuseau homéolypique se forme |>ar un procédé analogue à celui qui donne nais- sance au fuseau hétérolvpique. Voici les conclusions que nous croyons pouvoir tirer de nos recherches : 1° Le fuseau a une origine nucléaire. Les aspects cyloplasmiques préfu- soriaux décrits par nos devanciers proviennent d'une altération de l'appareil mitochondrial et ne représentent pas la première ébauche de la ligure achromatique. Nous avons en effet retrouvé ces aspects dans des cellules manifestement maltraitées par les fixateurs; nous pouvons suivre pour ainsi dire pas à pas la transformation deschondrioconles, avec peut-être la colla- boration du fond protoplasmiqiic, en des filaments ou des' -seaux qui simulent tous les stades de transition entre un réseau cytopl mique au repos et une figure achromatique entièrement constituée. Le 'essins de notre Mémoire in exlenso montreront que telle est bien la valet .es stades interprétés jusqu'ici comme naturels. 2" Le fuseau naît par voie centrifuge, à partir des chromcsomes, aux dépens d'une substance qui, après la diacinèse, se développe au sein de la plage nucléaire. 3" Le fuseau est une néoformation. Il ne provient, en aucune de ses parties, de structures cytoplasmiques ou nucléaires préformées. Io3o ACADÉMIE DES SCIENCES. 4" Le conlciiu achroinalique de Faire nucléaire (corps fusorial et zone périfusoriale) demeure, pendant loule la division, distinct du cytoplasme, au sein duquel il apparaît comme une enclave. 11 resterait à déterminer la valeur de la substance qui occupe Taire nucléaire et qui donne naissance au fuseau. Nos observations ne nous per- mettent pas de décider si elle est d'origine purement nucléaire ou bien si elle résulte d'une modification que le suc du noyau subit lorsqu'il entre en contact avec le cytoplasme. PHYSIOLOGIE. — Effets des venins sur la atagulalion du sérum de cheval par le chaaffaf^^e. Différenciation des venins de Vipéridés et de Coluhridés. Note (') de M. L. Massoi., présentée par M. Roux. Si l'onchaufl'e du sérum normal de cbeval au bain-marie dans un tube à essai, on constate qu'il se coagule après des temps variables à partir de l\o" à /p"- Pour l'un de nos sérums par exemple, le temps de coagulation à 55" a été de 24 beures et à 65" de 3o minutes, (^.es temps varient beaucoup d'un sérum à l'autre, avec l'âge du sérum et aussi avec l'espèce animale d'où il provient. Nous avons étudié l'influence du venin de Cobra surcepbéno- mène. Voici 1 une de nos expi'riences faites à 65" coiiipaialiveinenL avec un sérum normal el un sérum anlivenimeux de cheval lyndalisés à 56" et datant d'un mois. Les solutions de venin de Cobra en eau salée physioioyique à o,85 pour 100 sont ajoutées à raison de o'^°'',5 à 2"^°'' de sérum. Les tubes à essais, bouchés pour éviter la concentration, sont portés au bain-marie à 65°. Les plus fortes doses de venin donnent d'abord un louche très prononcé; la coagulation se produit ensuite. Les temps de coagulation sont comptés depuis la mise au bain-marie jusqu'à l'instant où le sérum devient visqueux. Si l'on retire alors le tube à essai du bain-marie, le sérum fait prise par refroidisse- ment. Le Tableau et le graphique (-) ci-après résument l'expérience. Nous donnons les temps de coagulation absolus et les temps relatifs qui sont calculés en prenant comme unité le temps de coagulation du sérum sans venin. (') Présentée dans la séance du 2 mars igi^- (-) Dans une autre expérience nous avons déterminé la forme des courbes aux environs des maxima. SÉANCE DU 6 AVRir. I9l4- io3i Sérum normal anlivenimeux. Venin — ■ — • — -^ — ■' ' — ^~ — "^ par Temps Temps Temps Temps centimètre cube. absolus. rehÉlitV. absolus. relatifs, iiiî . ' 0,000 3o I . 40 ' 0,0001 87 1 ,28 4o I 0,001 70 2,33 l\o 1 0,01 70 2,33 42 i,o5 0,1 76 2,53 42 I ,o5 1 7") 2 , 5o 208 5 , 2 2 61 2 , o3 1 80 4)5 3 47 1,56 i54 3,85 4 38 1,26 i3o 2,25 5 33 1, 10 III 2,775 10 18 0,6 63 1 ,575 Il résulte de celte expérience que, suivant les quantités de venin mises en œu^ re, le venin de Cobra se comporte dirterenimeiil vis-à-vis d'une même quantité de sérum 180 160 .•■■' .. \ 1 ■•. Sérui 1 non r,al "' l Sénui 1 un fi fenim 'UX "1 ; *4 t. K^v '■■-. .^ Ps ^ ■"-- ^""i X. S ^ ; ■ 1 2 3 A 5 6 7 i Milhgrammes de venin pjr centi cube normal de cheval. Il est anticoagulant depuis o™s. 0001 jusqu'à S^spar centimètre cube, l'our des doses plus fortes, S"'^ à io">b, il devient coagulant. Avec le sérum antivenimeux envisagé, les deux phrases distinctes de l'action du venin se produisent pour des doses plus élevées : le maximum de letaid dans la coagulation s'éloigne et à io"'s le \eMiii n'est pas en ore coagulant. Io32 ACADÉMIE DES SCIENCES. D'autres expériences nous ont montré que Taction anticoagulante se manifeste surtout à 65°; au contraire, si la température de réaction est abaissée, l'action coap^ulante devient prédominante et persiste encore à 38°. ( )n peut donc supposer l'existence, dans le venin, de deux diastases à actions opposées : l'une coagulante avec son action oplima à basse tempé- rature (4o"-45°); l'autre anticoagulante dont l'optimum de température oscillerait autour de 65°. Les venins de Viperidœ ne se comportent pas comme le venin de Cobra. Celui de Crotale par exemple est toujours anticoagulant. Le chauffage préalable d'une solution de venin de Cobia à ito° pendant lo minutes rend ce venin inactif. Le venin de Goljra est anticoagulant pour les sérunis frais de cheval, de bœnl, de veau, de porc, de mouton. Son action anticoagulante s'atténue considérablement par le chaufl'age et le vieillissement des .■iérums. Dans ces conditions raction coagulante devient au contraire beaucoup plus marquée. La dialyse du venin ou du sérum ne modifie pas sensiblement la nature du phénomène. L'addition d'une faible quantité d'acide chlorhydrique au mélange (o,64 pour looo) masque l'action du venin deColsra; une petite quantité de soude (o,4^ pour looo) augmente l'action anticoagulante, une plus^rande (i,43 pour looo) masque l'action anticoagulante et exalte l'action coai;ulante. L'application des lois diastasiques à ces phénomènes est impossible. En résumé, le venin de Cobra présente, suivant les quantités mises en uîuvre, deux actions opposées sur la coagulation du sérum de cbeval. A faible dose il retarde la coagulation, à forte dose il l'accélère. Il semble logique d'admettre l'existence, dans le venin, de deux diastases à action contraire : l'une anticoagulante agissant à faible dose, surtout à 65°, tant que le milieu n'est pas alcalin à la pbénolplitaléine; l'autre coagulante à forte dose avec son maximum d'effet à plus basse température (/|5°). L'action coagulante persiste seule à 65° quand le milieu devient nettement alcalin à la phtaléine (o,o() pour looo de soude). BACTÉRIOLOGIE. — Etude, (le V action métahioliqac des rayons ulttriciolets. Production de formes de mutation de la hactérldic charbonneuse. Noie de jyjiiie YicxoR Henki, présentée par M. Roux. On sait que les rayons ultraviolets provoquent la mort des microorga- nismes. L'étude de l'action des rayons monoclironuilitjucs, la mesure de l'énergie absolue nécessaire pour déterminer la mort et la comparaison avec SÉANCE DU 6 AVRIL I9l4- lo33 les mesures d'absorption par des corps chimiques différenls ont permis, à M. V. Henri et à moi, de démontrer que l'action abiotique des rayons ultra- violets est due à des réactions chimiques portant sur des groupements molé- culaires déterminés qui se rencontrent dans le protoplasma et surtout dans le noyau des cellules. Lorsque l'irradiation est faible, au lieu d'obtenir la mort, on observe pour un grand nombre de microorganismes étudiés par nous, ainsi que pour des œufs d'Ascaris en développement (expériences de M. Fauré-Frémiet), une série de modifications plus ou moins profondes. Le fait que les rayons ultraviolets attaquent seulement certains constituants chimicjues des cellules "en laissant intact tout le reste, permet d'espérer de trouver des modifica- tions intéressantes des microorganismes par une irradiation ménagée. Nous présentons maintenant les premiers résultats relatifs à la bactéridie char- bonneuse. On expose aux rayons ultraviolets, dans des tubes de quartz touinant autour d'une lampe, des émulsions de charbon sporogène de 24 heures con- tenant 2™s par centimètre cube d'eau. Au bout de i, 2, 3, 5, 10, 20 et 40 minutes, on ensemence i'"'' sur gélose et i""' sur bouillon. (3n trouve que la grande majorité des microbes ont été tués; il reste pourtant des individus qui cultivent ; parmi ces derniers un grand nombre présente l'aspect normal, mais on trouve eu plus de rares colonies qui se distinguent nettement du charbon normal; ce fait est absolument constant et se i-etrouve après chaque expérience. Ce sont ces colonies que nous avons étudiées de plus près. Résultats. — 1" Obtention de formes de mutation du charbon. ■— Sous l'influence d'une irradiation ménagée, le charbon subit toute une série de modifications différentes représentées sur les ligures 2, 3, 4, 5,6, 7 et 8; la figure I correspond au charbon normal. Les formes 2, 3 et 4 après repiquage sur gélose et bouillon reviennent au charbon normal. La forme composée de cocci et de rares bâtonnets {Jîg. 5 sur gélose, /("o-. (> sur bouillon) prenant le (Tram ne revient plus au type primitif, elle reste stable depuis plus de 2 mois. Les formes composées de filaments grêles {fig- 7 et 8) sont les plus éloi- gnées du charbon normal; en effet elles ne prennent pas le Gram, ne liqué- fient pas la gélatine, ne coagulent pas le lait et provoquent une maladie complètement différente du charbon normal. Ces formes restent absolument lixes par repiquages journaliers depuis plus de 80 jours. G. R., iyi4, 1" Semestre. (T. 158, .^' 14.) l33 Io34 ACADÉMIE DES SCIENCES. On a ainsi deux types de formes nouvelles de charbon : l'une coeciforme {Jig. T et (')) prenant le Grani; Vnulre ///arnentPiise grêle ne prenant jxis le Gram {Jig- 7 el 8), nous désignons celte forme par la lettre y. , 2" Propriétés du charbon filamenteux grêle ne prenant pas le Gram. — In vitro: sur gélose, colonies à contoui's sinueux, jaunâtres ou francliement jaune orangé, pousse mal dans le bouillon; se développe bien sur sérum, pomme de terre, carotte, gélose glucosée, etc. ; ne pousse pas dans le vide, bien dans l'atmosphère d'oxygène pur ; ne liquéfie pas la gélatine, même après I mois; ne coagule pas le lait. Ne prend pas le Gram. Se présente sous forme de filaments ondulés qui se fragmentent facilement. Ne sporule jamais. fn lUi'o: sur cobaye et souris, après inoculation sous-cutanée, on observe le lendemain, au point d'inoculation, un œdème ; en ponctionnant, on trouve de rares bacilles inoculés ne prenant pas le (îram, des cocci et quelques bâtonnets prenant le Gram; la maladie évolue lentement (10 à 20 jours) avec amaigrissement général ; à l'autopsie, presque pas de réac- tion locale, souvent un épanchement séreux dans la cavité péritonéale, la plèvre et le péricarde; des abcès nombreux dans la raie, le foie et quelque- fois dans les poumons; les ganglions mésentériqucs caséeux ; très raies microbes dans les frottis. 3° Retour du charbon filamenteux y au charbon coeciforme prenant le Gram. — Par des expériences «'« vitro très nombreuses, nous n'avons jamais pu modifier la forme y et lui faire reprendre des caractères du charbon normal. Après premier passage in vivo, on obtient sur gélose des colonies à bords fortement sinueux, formées de cocci et de très rares bâtonnets prenant le Gram. Le bouillon, trouble les premiers jours, s'éclaircit par formation de voile et flocons ; on y retrouve les mêmes formes, mais les bâtonnets qui se mettent quelquefois en chaînettes de quatre ou cinq articles sont plus nombreux; on rencontre également toute une série de ternies de passage entre les bâtonnets el les cocci {/ig. 9, 10 et 11). Ces formes ressemblent à celles du charbon coeciforme (^fig. 5 et 6) qu'on obtient direclemenl par irradiation du charbon normal. Elles sont également fixes et conservent leurs caractères depuis plus de 70 jours. Ces formes inoculées à leur tour provo(juenl une maladie ressemblant à celle produite par le charbon y; toutefois ou conslate une réaction locale Comptes rendus, t. 158 Note de M"" V. Henri. PL I. Fis. 1. Fig. 4. Fig. 7. Fig. Fig 5. f^^'- w •Vlil m^ Fig. S. Fig. 10. Fig. II. H JJ " Fig. 3. Fig. 6. Fig. 9. Fig. 12. Echelle : ttti mm. p. 1034. SÉANCE DU (i AVRIL I9l4- Io3.T assez iiilensc. Ia's Loloiiies obleniies sur gélose soiil t'onnécs de nombreux bàtoniiels, dont beaucoup se fraguientenl en cocci, ainsi que le nionlie la figure 12, qui est une photograpbic de culture sur lame. Vax résumé : Les rayons ultraviolets déterminent dans le cliarbuii un étal de mutation très marqué. Après utie irradiation ménagée., certains individus se transforment d'une façon très profonde et donnent lieu à des formes nouvelles qui restent fixes et ipd se distinguent du charbon normal par leurs caractères morphologiques, biochimiques et biologiques. BACTÉRIOLOGIE. — Essais de traitement du charbon bactéridien par les injec- tions de cultures pyocynardques stérilisées. ISotc de MM. Louis et Charles FoRTixEAC, présentée par M. Roux. Reprenant les expériences de Bouchard et de Woodhead et Cartvvright Wood sur l'action des injections de toxine pyocyanique vis-à-vis de l'in- fection charbonneuse du lapin, nous avons démontré, dans de précédentes publications ('), qu'il était possible, en opérant dans des conditions déter- minées, d'obtenir à coup sur la guérison de l'infection charbonneuse expé- limentale chez le cobaye, le lapin et le mouton. Nous avons pu, en utilisant des milieux minéraux, étudier de plus [)rès le mode d'action des produits solubles sécrétés par le bacille pyocyanique, et nous avons établi, avec M. Marguery ("), que la substance curative qui se développait dans ces milieux possédait toutes les propriétés des lipoïdes. (".inquanle cas de charbon humain, dont 9 œdèmes malins et [\i pus- tules malignes, ont été traités jusqu'à ce jour à l'aide de cette méthode. Quatre des malades atteints de pustule maligne, soit 9, 7 pour 100, ont succombé; il s'agissait, ainsi que le montrent les observations, que nous ne p(juvons rapporter ici en raison de la brièveté de cette Note, de malades traités à une période tardive, alors que l'œdème était déjà très étendu et l'étal général profondément atteint; il n'y a eu, par contre, qu'un seul décès (') Louis Foriineau, Comptes rendus, 3o mai 1910; Annales cle l'inslilitt Pasteur, décembre 1910; Gazette inéd. de Nantes, 1911, n°' 8 el 12; Presse médicale, 14 août 1912; Paii.i-,Wédical, iH septembre 1912; Gazelle méd. de Nantes, igiS, n"^ 19, 20,';J2 ei 33. (-) F. Marguehv el L. FoiniMîAU, Gazelle méd. de Nantes, 1910, n" 38. Io36 ACADÉMIE DES SCIENCES. parmi les malades atteint d'œdème malin, soit 1 1, i pour loo, bien que la mortalité, dans celte forme particulièrement grave du charbon, soit, comme on le sait, de 9S pour 100. L'examen bactériologique n'a pu être pratiqué que dans 17 cas, un cer- tain nombre de nos confrères n'ayant pas eu, en effet, à leur disposition les moyens nécessaires pour pratiquer cet examen, mais la pustule maligne et l'œdème malin sont d'un diagnostic facile et les médecins, qui ont bien voulu utiliser notre méthode et qui exercent dans des centres industriels où l'on manipule fréquemment des produits charbonneux, possèdent tous pour cette raison une grande expérience du charbon professionnel. Une injection de lo*"""" suffit généralement à déterminer, au bout de quelques heures, la diminution de l'œdème ainsi qu'une amélioration notable de l'état général; mais parfois il est nécessaire de faire une seconde injection, comme le montre l'observation suivante, d'ailleurs très résumée, de M. le D'' Vignaud de Saint-Florent (de Saint-Junien) (Presse médicale^ i4 août 1912) : JllICIgl^ 11IICII3C3 V -4-1 I C?1JI I rt LIUII3 rt lu IlIillUlCy, I tt SllUtlIlUII 3CII11J1C Ll C3C:> JJïi I >- ^ . \-^ n pialique une nouvelle injection de lo*^"'" de culture pyocvani(|ue stérilisée; à partii' dt ce moment l'œdème diminue peu à peu, le malade respire plus facilement. La tempé- rature, qui avait atteint 39°,9. s'abaisse progressivement et au bout d'une quinzaine de jours le malade est complètement lètabli. Tous les autres cas observés antérieurement par le L>'' Vignaud de Saint-Florent, dans les(|uels il avait constaté de Id-dème de la glotte, s'étaient leiniinés par- la mort. L'injection sous-cutanée de cultures pyocyaniques stérilisées provoque une sensation de brûlure qui persiste pendant quelques minutes et qui fait place à une légère douleur que les malades comparent à celle d'une contu- sion. La peau devient rouge et douloureuse à la pression, les mouvements réveillent la douleur et l'on constate au bout de quelque temps, au niveau du point où l'on a pratiqué l'injection, l'existence d'un léger empâtement qui disparaît au bout de 24 heures. La statistique globale des cas de charbon traité suivant notre méthode SÉANCE nu 6 AVRIL IQl/i- 1087 MOUS donne une nioilalité de 10 pour 100 (j décès sur 5o cas). Elle serait donc en apparence moins satisfaisante que certaines statistiques récentes des cas de charbon traités par la sérothérapliie : c'est ainsi que M. Modot a rapporté, dans sa Thèse parue en i()i 1 , une statistique portanl sur i 1 1 cas traités par le sérum et où h\ mortaUté n'a été que de 3,5 pour 100 ; mais il convient de remarquer que toutes ces observations ont été recueillies à l'hôpital de Saint-Denis, ville où le charbon est des plus fréquents et où tous les cas suspects sont très rapidement diagnostiqués et peuvent être traites d'une façon précoce. Sans vouloir faire de comparaison entre la sérothérapie anti-charbonneuse, qui compte à son actif des guérisonsdans des cas où la septicémie a été démontrée, et les injections de cultures pyocya- niques stérilisées, nous croyons pouvoir faire remarquer que tous les décès (pie nous avons eu à enregistrer onl été observés chez des malades traités tardivement et dont l'état général était déjà profondément atteint. Nous pensons donc que, dans la pustule maligne aussi bien que dans l'œdème malin, les injections de ces cultures, pratiquées aussi rapidement que possible et renouvelées au besoin, sont capables, de même que chez l'animal, d'amener la régression rapide de l'œdème en mènie temps que l'amélioration de l'état général. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Synihèse hioclnmujue de V o-méthoxybenzylglucoside [i ei du m-nilrohcnzylglticoside ^i. Note de MM. Alexamdru Ludwig, présentée par M. Junglleisch ei du m-nitruhenzylglticoside Ti. Note de MM. Em. Bourquelot et La réalisation de la synthèse biochimique dusalicylglucoside ^ (orthoxy- benzylglucoside [i ( ') et du géranylglucoside p (' ) dans l'acétone ont déjà montré que ce liquide peut être employé avec avantage comme dissolvant dans la glucosidification par l'émulsine. Les deux synthèses que nous venons d'efîectuer, celles de l'o-méthoxy- benzylglucoside j3 et du «2-nitrobenzylgIuc()side |î en sont une preuve nou- velle, en même temps qu'elles permettent de prévoir que non seulement la saligénine et ses isomères, mais encore les dérivés de ces composés, dans (') Em. BoiiUQUEi.uT et h. Hérissky, 5)'/( à Vaide de l'émulsine: sa présence dans les végétaux {Comptes rendus, t. lo7, 1910, p. 72). Io3t< ACADÉMIE DES SCIENCES. lesquels l;i lOnclion alcool se U'ouve respectée, pounoiil èlre aussi, par voie biochimique, combinés au fi^lucose. o-inétliuxyhenzylglucoside^j. - GH\0, - C'^H' - Cil- O. C'41" O^ - On a d'abord préparé le dérivé mélhylé de la saligcniue, CH'.O, — Cni'— CII^OII,. eu suivant la méthode ordinaire, c"esl-à-dii'e en faisant dissoudre de la sali- géniue dans une solution de potasse dans Talcool mctlnlique et en traitant celle solution par Tiodure de mélhyle. On a fait, d'autre pari, une solulion de glucose dans l'acétone aqueux, composée de: glucose, 2*^; acétone acpieux à 80 pour 100 en poids (acétone, 80^; eau, 20^'), quantité suflisante pour faire 100"" ; après quoi, on a préparé la solution suivante : Alcool o-inéllio\ybenzvli(jiie 74* Solution acéloiiique de glucose, quantité suffisante ])our. . . 25o""° à laquelle on a ajouté 2**, 5 d'émulsine et cju'on a abandonnée à la tempéra- ture du laboratoire. L'examen polarimétrique de cette solution jusqu'au moment oi'i l'équi- libre a été atteint, c'est-à-dire jusqu'au 33'' jour, a donné les résultais suivants : Durée de la réaction o j. 3j. 7J. 17 j. 22 j. 33j. Rotation (/= 2).. . . -t-i"3o' +i°io' +1" +.->o' -1-45' -f-32' soit un mouvement vers la gauche de 58 . Après fîltralion du mélange, on a retiré l'acétone par distillalioii au bain-marie. On a distillé ensuite sous pression réduite jusqu'à consistance sirupeuse, on a enlevé la mélhylsaligénine avec de l'élher, puis on a repris par l'eau et ajouté de la levure pour détruire le glucose non combiné. La fermentation terminée, on a filtré, distillé à sec sous pression réduite et repris le résidu à l'ébullilion par 3o™'d'éther acétique. Par concentration de la solution éthéro-acétiijue, le glucoside a cristallisé (0*^,750). On l'a purifié par une nouvelle cristallisation dans le même véhicule et l'on a obtenu 0^,4 )2 de produit pur. L'o-mélhoxybenzylglucoside ^ cristallise en longues aiguilles radiées, incolores.il est inodore et possède une saveur très amère. Il est assez soluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool. Il fond neltement au bloc Maquenne à i27"-i28°. Chauffé à 100" pendant plusieurs heures, il n'a .pas perdu de poids. Il est lévogyre el son pouvoir rotatoire a été SÉANCE UU i] AVRIL 19l4- loBp trouvé : a„ = — 52°, 2/1 ( /> =: o» , it)'} ; i=r25; l=r>.; a= — i°iV; l^^-hi8".) 11 no réduit pas la liqueur cupro-potassique. Jl est assez rapidement hydrolyse lorsqu'on chauffe à ion" sa solution aqueuse renfermant 3 pour 100 d'acide sulfurique. A une solution aqueuse d'o-méthoxybenzylglucoside j3, renfermant 1^. iSo de ce composé pour 100"""', on a ajouté un égal volume d'une macération fdlrée d'émulsine à i« pour 100"". En moins de 10 heures, l'hydrolyse étail presque terminée. La rotation (/ = 2) avait passé de — 3'j' à + 20'. m-mlrohenzYlgliicoside^^. - AzO; - C«H' - CH-O.O H" 0;. - On a employé 170^ d'alcool //z-nitrobenzylique AzO^ — C°H' — CH'-.OH, qu'on a fait dissoudre dans de la solution acétonique hydratée de glucose (à 2*^ pour 100""') de façon à avoir un liquide renfermant 3o''' de cet alcool pour loo"'"' (en tout ifiG'""'" environ ). On a ajouté 5», 6(5 d'émulsine et aban- donné le mélange à la température du lal)oratoire. I^a rotation droite a diminué peu à peu, et lorsque l'équilibre a étéatteint, ce ([ui a demandé 21 jours, elle avait passé de +t''/|o' à + /|()'. Il y avait donc eu un mouvement vers la gauche de 54'- On a filtré et continué l'opération comme pour le glucoside précédent. Il convient de noter seulement que la fermentation, par la levure, du glucose resté libre, s'est faite beaucoup plus lentement que dans les cas semblables. On a même dû ajouter une nouvelle quantité de levure. Il est possible que cela tienne à la présence du composé nitré. Quoi qu'il eu soit, le produit sec, restant a[)rès la distillation du liquide soumis à la fermentation, a été repris à l'ébullition par joo""' d'éther acétique, et la solution distillée a laissé comme résidu o=,()5o de glucoside impur. Une deuxième reprise en a fourni encore 0^,200. Pour purifier ce glucoside, on l'a fait recristalliser par refroidissement de sa solution saturée dans l'eau bouillante. On en a obtenu 0^,90. Le m-nitrobenzylglucoside [3 se présente en cristaux prismatiques massifs, légèrement teintés de jaune paille. Il est inodore, très amer. Il est peu soluble dans l'eau froide, plus soluble dans l'eau bouillante; peu soluble dans l'alcool ; à peine soluble dans l'élher acétique. Il fond au bloc Maquenne, très nettement, à h- i57°-i58". Chauffé pendant 4 heures à 100" il n'a pas perdu de poids. Son pouvoir rotaloire a été trouvé : a„ = — 52", 09 Io4o ACADÉMIE DES SCIENCES. Coiiinie ro-méthoxybenzylglucoside j^, il ne réduit pas la liqueur cupro- potassique. On sait qu'au contraire le salicylglucoside [i, qui a une fonction phénol libre, est nettement réducteur. Il est très difficilement hydrolyse à 1 00° par l'acide sulfurique étendu à 3 pour 100. En 3 heures, l'hydrolyse n'avait atteint que -j^ du produit. Par contre, il est rapidement hydrolyse par l'émulsine. A une solution aqueuse de /«-nitrobenzylglucoside [3, renfermant 1^,4260 de ce glucoside pour 100™', on a ajouté volume égal d'une macération filtrée d'émulsine à i« pour 100™', et, à la température du laboratoire, l'hydrolyse était pour ainsi dire terminée en moins de 10 heui'es. La rotation avait passé de — 45' à -F- 24'. GÉOLOGIE. — Tectonique des environs de Caste/fane (Basses- Alpes). Note de M. Adrien Guëbuard, présentée par M. A. Carnot. Convaincu, par l'usage sur le terrain de la Feuille 224 (Casiellane) de la Carte géologique de France, qu'une figuration beaucoup plus précise était indispensable pour arriver à des interprétations plus léelles, j'ai con- sacré six mois pleins à l'étude, autour de tous les centres habitables, du pays compris entre les méridiens de Senez el Demandol.x, d'une part, les parallèles de Taloire el Saint Julien, de l'autre. Résumant ensuite au ^j^^, mes levés, faits aux échelles cadastrales de -p^ à 7^7^, j'ai oljtenu une carte dont le degré d'approximation, sans être encore absolu, impose des conclusions si parfaitement inattendues qu'il me semble utile d'en exposer ici les grands traits. Ce qui frappe au premier aspect, c'est la subdivision de toute la région en compartiments, à la fois tectoniques et orographiques, dont les formes diverses sont exclusivement déterminées par les recoupements on raccorde- ments de deux seuls systèmes de lignes de fracture, Fun orienté d'K-NE à W-SW, et l'autre delNW à SE. Or, ce sont là les directions bien connues, en Provence, des plissements d'origine soit pyrénéenne, soit alpine. Et comme, d'autre part, maints indices (notamment les rapports du >»ummu- litique des Brayals avec sa bordure jurassique occidentale ; l'oir coupes l-lll) attestent visiblement l'action successive de deux mouvements distincts, il ne saurait subsister de doute :° toute cette tectonique, donnée pour si com- pliquée, se réduit à la simple superposition interférentiello, déjà observée SÉANCE DU 6 AVRIL IQI/Î- ïo4l ailleurs ('), des grands plissements anté-burdigaliens à ceux de la fin du Lutétien, sans même qu'apparaissent ici les complications post-burdiga- liennes (-) et fin-pliocènes ('), qu'il est nécessaire et suffisant, d'envisager en des pays voisins, antérieurement cartographiés ( '), pour éviter le trop facile recours à d'imaginaires charriages. Mais ce qu'il y a de plus surprenant, c'est qu'au lieu de manifestations prédominantes de la composante tangentielle des mouvements orogéniques, c'est absolument le contraire qui se révèle ici à une observation impartiale. W S:W. £. 'OJê cornfnunt. Échelle ^ 1/SûOûû E.N:E. ms (III) Fig. I. — Coupes suivant les axes des plis du plateau de Villars-Brandis. (I), suivant l'axe anticlinal supérieur: (II ), anticlinal moyen; (III), synclinal de la Clue. Tous les plis, grands ou petits, alpins ou pyrénéens, observables dans leur intégrité bilatérale, avec charnière conservée, non faillèe, se montrent par- faitement droits, sans traces d'une poussée dissymétrique. Il est vrai qu'il est de mode d'attribuer d'office à celle-ci la communauté (') Emile Haug, De ta coexistence, dans le bassin de la Durance, de deux systèmes de plis conjugués, d'âge diffèrent (Comptes rendus, 17 juin iSgS). (-) Cil. DiîPÉRKT el A. GuÉBHABD, Sur l'âge des Labradorites de Biot {Bull. Sec. fféol. de France, 4" série, t. II, 1902, p. SSa-Sgg). (') A. GuÉBHAUD, Sur l'altitude des poudingues du Delta du Var {Bull. Soc.gco/. de France, 4° série, t. IV, 1904, p. 168). (') A. GuftiiiiARD, Carte géologique au sôùoTï «^^ Sud-Ouest du département des Alpes- Maritimes {Congr. gcol. international, VIII" Session, 1900, pi. VI). C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 14. 1^4 I042 ACADEMIE DES SCIENCES. d'orientation que présentent d'ordinaire les fronts de rupture des nappes soulevées; mais, ici, les deux plus importantes de ces barres, entre Saint- Pierre etlePioulet, regardent juste à rebours. Et plusieurs autres montrent, soit en placage remontant sur leur front (ravin de Sionne), soit en mur d'arrêt dressé au-devant (la Colle de Caslillon), soit en bordure encais- sante (plateau de Villars-Brandis; i?o«r coupes I-III), des bancs bien droits qui, en plan, jouent les « substratum », ou les « étirements de flanc inverse », alors que la fragilité même de leur équilibre vertical atteste qu'ils n'ont jamais subi de sérieuse poussée horizontale. En réalité, pour peu qu'on examine de près tous ces accidents, en appli- (juant sans prévention à la physique de la Terre les règles d'observation de la physique des laboratoires, on n'a plus la suggestion, ni d'une « poussée » horizontale, ni d'étirements par « déversement », mais de simples « failles (IV) Kig. 2. — Coupe en trai,'ers des plis de Villai'S-Bi'iindis. et soulèvements », tels que les avait bien vus d'emblée, dans leurs elléts, sinon dans leurs causes, le gros bon sens de nos pères. Quant au mécanisme causal, c'est aussi de l'observation des faits qu'il émane immédiatement, tant sont frappantes les allures intrusives de law à froid des masses molles du Trias et du Lias inférieur, dont le magma plastique et semi-tlnide, mis sous pression en vase clos par les contractures de la lourde carapace juras- sique, n'a pu faire autrement que de jouer le rôle pseudo-volcanique de tout puissant piston hydraulique, pour soulever les morceaux disjoints d'une nappe craquelée, tout en fuyant par toutes les issues, infiltrant de bavures les fentes les plus sériées (faille des Combes de Senez au Gipas), saillant par les moindres cheminées (Brayals), arrêté parfois par une chape résistante, comme à l'Est de La Garde et à la descente de Saint- Pierre, où l'érosion artificielle des talus de la route a mis à jour, aux kilomètres 120 et 85,4, chacun sur le trajet d'une ligne de fracture, de minimes pointements de gypse triasique, complètement encapuchonnés par le Néocomien. SÉANCE DU 6 AVRIL IQl/l- Io43 Gomment expliquer autrement que par un soulèvement en bloc du pla- teau tout plissé de Villars-Brandis (coupe IV) son emboîtement, en parfaite discordance à l'Ouest (coupes I-III), derrière une mince muraille de Juras- sique supérieur, de direction alpine, reliant, par un double gauchissement remarquable du Tithonique, les fonds de synclinaux provençaux de Berbené et de la Clue de Saint-Jean? Bien d'autres faits pourraient être allégués; mais la démonstration est suffisante de l'inapplicabilité, au cadre spécial étudié, d'hypothèses qui peuvent avoir, ailleurs, leur raison d'être, mais qui ne sauraient se concilier ici avec les indices matériels du jeu physique très simple par lequel a été mis dans son état présent un large morceau de nappe jurassique autochtone, reconstituable, à la rigueur, théoriquement, dans ses phases successives de déformation. PALÉONTOLOGIE. — Sur T origine des lames cunéiformes des molaires d^ éléphants. Note de M. Sabba Stefaxkscu. Sous le nom de cunéiformes, Hans Pohlig (' ) a désigné les lames incom- plètes qu'on trouve parfois intercalées entre les lames complètes de la cou- ronne des molaires d'éléphants. Pohlig ne s'est pas demandé quelle est l'origine de ces lames; il s'est contenté de déclarer que, dans la formule lamellaire précise des molaires, chaque cunéiforme doit être comptée comme moitié de lame. Tout récemment, W olfgang Soergel (-) a étudié la structure des mo- laires des espèces fossiles d'éléphants, mais puisque ses conclusions sont en grande partie tout à fait différentes des miennes, je ne les mentionne pas ici; je les exposerai dans un Mémoire que j'ai l'intention de publier. Mes recherches m'ont conduit aux résultats suivants : I. J'ai démontré ailleurs (') que la couronne des molaires d'éléphants est formée de deux rangées longitudinales de tubercules, et que chaque lame complète de la couronne de ces molaires n'est qu'une paire de tuber- cules congénères, plus ou moins fusionnés par leurs côtés internes. (' ) Dentition und Kraniologie des Elephas anliquus Falc, 1888, p. i48. (') Elephas trogontherii Polil. und Elephns antiquiis Falc, 1912. (•■') Comptes rendus, t. 157, p, 785. Io44 ACADÉMIE DES SCIENCES. Sur la face radicale de la couronne, la lame complète est limitée anté- rieurement et postérieurement par une crête bilobée. Les deux lobes de chaque crête sont séparés par une écliiincrure située dans le plan de symé- trie bilatérale de la couronne et de la lame, et en même temps dans le plan de fusion ou de séparation de deux tubercules congénères. Généralement les deux tubercules congénères se développent plus ou moins également; souvent un tubercule se développe beaucoup plus que son congénère; rarement un seul tubercule se développe normalement tandis que l'autre avorte complètement. C'est là l'origine des lames cunéiformes. La lame cunéiforme n est formée que d^un seul de deux tubei-cules dont est formée la lame complète ; tWe mérite bien la dénomination de «Halblamelle», que lui ont donnée les paléontologistes allemands. II. La lame cunéiforme est enchâssée entre deux lames complètes de la couronne, mais elle est située ou à droite ou à gauche du plan de symétrie bilatérale de la couronne, de sorte qu'elle n'est jamais coupée par ce plan. III. Sur la face radicale de la couronne, la lame cunéiforme est révélée par la présence d'une demi-crête, formée par la rencontre de sa paroi anté- rieure avec la paroi postérieure du tubercule qui la précède. IV. Dès son origine, la lame cunéiforme apparaît et se développe comme moitié de la lame; dans le csurs de son développement elle ne subit aucun déplacement, mais elle pousse en avant le tubercule qui la précède et en arrière le tubercule qui lui succède; ces deux tubercules se courbent de telle façon que leurs côtés concaves se regardent. Souvent la pression que la lame cunéiforme exerce ainsi en deux direc- tions contraires déplace un plus ou moins grand nombre de tubercules de la même rangée, les antérieures en avant, les postérieures en arrière; de cette manière, elle provoque la flexuosité plus ou moins irrégulière des lames complètes. En aucun cas la lame cunéiforme n'est l'effet des phénomènes dépression que les molaires exercent les unes contre les autres, durant leur période de croissance et de fonctionnement. V. Les lames cunéiformes ne sont pas limitées à telle ou telle partie de la couronne; toutes les parties, antérieure, moyenne et postérieure de la couronne en peuvent présenter. Quelquefois les talons même se développent comme lames cunéiformes. SÉANCE DU 6 AVRIL I9l4- Io45 VI. Presque toujours les lames cunéiformes sont situées du côté convexe de la couronne, indifféremment si c'est le côté interne ou le côté externe. On doit donc conclure que ces lames rendent plus forte la convexité du bord correspondant de la couronne. Il n'est pas exclu pourtant que ces lames soient situées du côté concave de la couronne, lequel elles rendent convexe à leur endroit. VII. Les lames cunéiformes ne sont spéciales ni aux molaires inférieures, ni aux molaires supérieures; ces deux sortes de molaires en présentent également. STATISTIQUE. — Sur huit cartes hydrographiques de la région normande. Note de M. Hevri Bresson, présentée par M. Léon Labbé. (Extrait.) En exécution des prescriptions d'une circulaire du 4 juillet i8'^8, éma- nant de M. de Freycinet, alors Ministre des Travaux publics, une impor- tante statistique des richesses hydrauliques de la France avait été entre- prise dans chaque département. Bien que ce travail n'ait pas été publié, j'ai été autorisé à en prendre connaissance aux Archives du Ministère de l'Agriculture. La statistique en question est, pour chaque département, divisée en deux parties : l'état A fournil les données permanentes des cours d'eau (lon- gueurs, surfaces des bassins, versants, pentes, débits, etc.); l'état B donne la nomenclature des barrages d'irrigation et des chutes d'eau actionnant des usines hydrauliques. D'ailleurs, depuis 1878, la situation a bien changé. A cette époque, la concentration de l'industrie dans de vastes établissements industriels outillés à la moderne entraînait l'abandon graduel des petites entreprises et la mise en chômage d'un nombre de plus en plus grand de barrages. Toutefois, il eût été trop coûteux de détruire ces barrages, bien qu'inuti- lisés, et c'est grâce à leur remise en activité à peu de frais que le nombre des petites installations hydro-électriques a pris en Normandie, depuis une vingtaine d'années, un développement rapide. Cependant, beaucoup de barrages restaient encore sans emploi, ceux qui auraient pu les utiliser en ignoraient souvent l'existence. C'est pour en activer la rénovation que j'ai entrepris le recensement des chutes en acti- vité et djes chutes en chômage. Pour chacun des huit départements de la Io46 ACADÉMIE DES SCIENCES. région normande, j'ai dressé une carie mettant à jour les résultats de la statistique de 1878. Utilisant les données d'un recensement d'ensemble à la date de 1900, effectué par les services de la Statistique générale de la France, j'ai indiqué, sur des cartes, d'une part les usines en activité à cette date et de l'autre celles qui étaient alors en chômage. Un signe conven- tionnel distingue des autres les barrages actionnant des usines hydro-élec- triques. Ces dernières forment trois groupes : 1° les distributions publi- ques; 2° les usages particuliers; 3° les industries électriques proprement dites (fours électriques, fabriques d'accumulateurs, etc.), ainsi que les transports électriques réunissant deux chutes voisines pour une seule et même industrie; en voici la répartition par départements : Développement du nombre des installations par départements et par groupes. Maine- (') Eure- et- Cal- Orne. et-Loir. Sartlie. Mayenne. Loire. Manche, vados. Fiire. Totaux. Dislribulionspubliques 16 2 10 5 5 18 10 18 84 Propriétés 12 6 » » » f^ 6 10 38 Industries, etc » 2 i 2 i i i 6 i4 Totaux 28 10 II 7 6 23 17 34 i36 Les progrès de l'utilisation des chutes d'eau de la région normande sont extrêmement rapides, comme on peut le constater, d'une année à l'autre. La répartition produite d'autre part tend encore k le prouver. Avant d'en faire hommage à l'Académie des Sciences, j'ai pris soin de compléter mon travail qui représente la situation à ce jour. Répartition des installations par périodes quinquennales. De 1S80 il 1884. 1889. 1894. 1899. 1904. 1909. 1914. Nombre 6 11 91 ^3 77 !i5 i36 (') La moitié située au nord de la Loire. SÉANCE DU 6 AVRIL I9l4- Io47 MM. J. DE La RiBoisiÈitE et J. de Lassi's adressent une Noie intitulée i Sur un nouveau moteur rotatif sans mouvement alternatif. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) M. Maukice Gandii.i.ot adresse une Note relative à Un moyen d'évaluer à distance la vitesse des corps lumineux- en mouvement. (Renvoi à l'examen de MM. Violle et Villard.) La séance est levée à 4 heures. G. D. lo48 ACADÉMIE DES SCIENCES. BUI.I.ETI.N ItlBI.IOGItAPUIQUE. OtVIlAGES REÇUS DANS I.A SÉANCE DU 6 AVRIL igiii- Statistique sanitaire de la France, f" Partie : Villes de 5ooo habitants et au- dessus. Année 191 2; 27" année. (Ministère de l'Intérieur. Direction de l'Assislance et de l'Hygiène publiques.) Meiun, Imprimerie administrative, igiS; i fasc. in-4°. Carnegie Institution of Washington. Contributions froni tlie Mounl Wilson Solar OlSservatory; n°= 70-76. (Exlr. de Astrophysical Journal; t. XXXVIII et XXXIX, igiS et 1914.) 7 fasc.iii-S". (Adressé par M. George-E. Haie. Présenté par M. Darboux.) Caries hydrographiques de la région normande (Houille verte), par Hkxri Bres- SON, 1902-1914 : Atlas composé de 10 feuilles pour accompagner les exemplaires de La Houille verte, ofl'erts par l'auteur. Laigle, Imprimerie du Nouvelliste de l'Orne; 1 fasc. in-f°. (Présenté par M. Labbé.) Annales de l'Institut océanographique (Fondation Albert I""', Pi ince de Monaco), publiées sous la direction de M. Joubin; t. IV, fasc. 4-6. Paris, Masson et C'", 1914; 2 fasc. et I vol. in-4°. Mémoires de la Société géologique de France. Paléontologie; t. XX, fasc. 3 et 4.; t. XXI, fasc. 1. Paris, au Siège de la Société, igiS; 2 fasc. in-4°. I.,es « Phycitinœ » de la région tunisienne, par Daniel Lucas. (Extr. du Al' Con- grès international de Zoologie, tenu à Monaco du 25 au 3o mars igiS.) Rennes, imp. Oberlhur, 1914; ' fasc. in-S". Vérification des notions acquises sur la formation géologique des pays bordant la Méditerranée occidentale par l'observation de certaines races de Lépidoptères existant actuellement dans les régions précitées, par Daniel Lucas. (Extr. id.) Rennes, imp. Oberthïir, 191 4; ' fasc. in-8°. Études sur les eau.v minérales de la Provence, par Joseph Pastour. Paris, Alfred Leclerc, igiS; i vol. in-8°. Der Sternhaufen Messier 37, nacli photographischen Aufnalimen am Bonnes Refraktor von F. Kûstner und Ausmessungen von H. Stroele, bearbeitet von Hermann GiEBELER. {Ver'jffentlichungen der kôniglichen Sternwarte zu Bonn, lierausgegeb. v. Direktor Friediich Kiislner.) Bonn, Friedrich Cohen, 1914; • fasc. in-4''. An account of tlie Echinoidea, bj René Koehler. {Echinoderma of the Indian Muséum; part. VIII : Echinoidea.) Calcutta, mars 19141 ' ^ol. in-4°. Annales scientifiques de l' Université de Jassy ; t. VIII, fasc. 1, février 1914. Jassy, H. Goldner, 1914; i fasc. in-S". ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU MARDI 14 AVRIL 1914. PRÉSIDRNCK DE M. P. APPELL. aiEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. NAVIGATION. — Calcul de l'aus;mentation du ehargemenl ou de la vitesse pouvant être obtenue par l'accroissement de dimensions des navires. Noie de M. L.-E. lÎERTix. Dans une précédente Note (') j'ai donné les formules algébriques, où se précisent des notions très vagues' et peu répandues, concernant les résultats à attendre de l'agrandissement des navires. Une première application de ces formules y est faite aux grands paquebots de i/\ ou 23 nœuds de vitesse; elle montre que le maximum du chargement par tonne de dépla- cement R, qui exprime le rendement économique, est atteint au déplace- ment P, deSoooo*; que le maximum du chargement p lui-même corres- pond au déplacement Pj de Soooo'; enfin, que le chargement p, nul à 90000', deviendrait négatif au-dessus de ce déplacement P3, et, par suite, le navire irréalisable dans les conditions actuelles. Au delà de ces limites, rien n'est à espérer, sinon des progrès d'ordre technique dans la cons- truction des charpentes et des appareils moteurs. Aux formules exprimant les changements de valeurs Ae p doivent s'en ajouter d'autres, presque aussi simples, relatives aux changemeuts de vitesse ou de distance franchissable. 11 convient d'insister sur le maximum de la vitesse V, qui correspond au maximum du coefficient h dans l'équa- (') Comptes rendus. i6 janvier igiS. Sous le radical, il faut remplacer, le si^ne lettre (3 par b dans la formule (i i). C. R., 1914, I" Semestre, (T. 158, N° 15.) par — dans la formule (10), et la i35 'C^ V /Qo Ll SR A.RY fv? ; lo5o ACADÉMIE DES SCIENCES. tion générale (i) Pz=rtP -+-/;P^ + /), et qui a une valeur finie, lorsque la fraction de poids de coque avec com- plément, a. satisfait à l'expression (5) rt = (Z4-ot'P». Ces deux équations donnent la valeur de ft, (22) &^(i — a)p5^-î{'P^ — /jP"^. En égalant à zéro la dérivée de h par rapport à P, on trouve, pour déter- miner le déplacement P., correspondant au maximum de /», (23) F|_!^P^_/, = o. Cette équation, bien que d'un emploi moins commode que les formules (9), (10), (ii\ donnant P,, P^, P,, est facile à résoudre graphiquement. Si le rendement économique R est pris pour constante, au lieu du cliar- gement/j, l'équation (22) devient {■iihis) /> = (i — a)P^ — a'P^ — RP^ et donne, quand on la différencie par rapport à P, (2-',) \^,= ' Cette formule se rapproche de la formule (9) par sa simplicité et con- duit, comme elle, à une valeur infinie pour le déplacement P, quand la fraction de poids de coque a est regardée comme invaiiable. La marine de commerce se prête à l'application la plus générale et la plus précise des formules, parce que les navires y constituent des classes moins tranchées, et que, dans chaque classe, ils s'écartent moins de la condition de similitude supposée par les équations (1) et (5). Après les paquebots rapides précédemment étudiés, à la coque desquels a été appliquée la formule (5 ) sous la forme (i5) ff:=o,2i66 + o,oii76P', considérons les paquebots mixtes, de 19 nœuds de vitesse, portant à la fois des passagers et des marchandises. La formule (iT)) reste applicable. La puissance motrice nécessaire est diminuée de moitié. Le coefficient è. SÉANCE DU l4 AVRIL IQl.'l. lo")! à vitesse constante, descend par suite, de 1 1,25 à 5,025. Les ellets de celte réduction de moitié sur la valeur de />, (|ue les formules (9), (10), (i i) per- mettent de pi"éciser mieux encore que l'examen d'un Tableau analogue au Tableau I, sont les suivants : Le déplacement P, réduit, suivant la formule (9), dans le rapport de i à 2% passe de 29600' à io5oo^ Le déplacement étant en général supérieur à io5oo', on peut admettre que le rendement R en poids est toujours d'autant moindre que le navire est plus grand. Le bénéfice pécuniaire ne suit d'ailleurs nullement la même loi, le volume disponible pour loger des passagers étant sensiblement proportionnel au déplacement. Le déplacement P^ est accru, par suite de la diminution de b qui entre avec le signe — sous le radical de la formule (to). Il passe de ooooo' à 90000' environ. Ce dernier déplacement n'étant jamais atteint, on peut poser en règle que le chargement y;, en valeur absolue, est d'autant plus fort que le navire est plus grand. Le chargement est de 9867^ pour le déplacement de 5oooo'qui, sur le Tableau I relatif aux paquebots rapides, correspond au maximum absolu de/>, égal à 2235'. On s'explique ainsi que les paquebots mixtes tendent à dépasser en grandeur les paquebots à très grande vitesse. Le déplacement P., augmenté pour le même motif, dans la formule (i i), sort de la limite des grandeurs de navires à considérer. Les différences entre le paquebot à grande vitesse et celui à vitesse modérée se retrouvent, plus accentuées, entre le paquebot à vitesse modérée et le cargo. Le Tableau suivant résume le calcul comparatif fait pour deux paque- bots et pour deux cargos, tous les quatre de 20000' de déplacement. Dans chacun des deux groupes, l'une des valeurs de b est double de l'autre. Paquebots. Cargos. . . . itesse V. ChargeniciU P- ip. 24 •9 993 5 107 4145' 1.3,5 10,8 9 3o(J 10049 743 La vitesse des cargos serait en réalité moindre que sur ce Tableau, soit environ 1 y." et 10", à cause du poids plus élevé des moteurs par cheval. Dans la marine de guerre, les formules exprimant les variations du char- gement et de la vitesse en fonction du déplacement peuvent rendre de plus grands services que dans la marine de commerce, parce que les lois de ces Io52 ACADÉMIE DES SCIENCES. variations, moins faciles à discerner, sonl, et surtoul ont élé plus mé- connues. Par contre, l'application de ces formules est très loin de se faire avec la même simplicité, en raison de la complexité des services et de la diversité des modèles de navires. Le plus important des navires de guerre, le cuirassé de lisrne, présente, comme expression de sa fraclion de poids de coque «, la formule (2.5) « = 0; 165 -h 0,00669 P'. qui a élé établie d'après les vieux bâtiments du modèle Pairie et qui s'ap- plique très bien au devis de leur» successeurs. Quand on compare les deux formules (24) et (25), on est frappé de la légèreté des coques des cuirassés, qui, au déplacement de 3oood', n'atteignent guère que des deux tiers du poids des coques de paquebots. La principale différence porte sur le coeflicicnt a' relatif à la charpente travaillante. Elle est due à la grande diiïérence dans le rapport s de la longueur aux dimensions transversales. En dépit de la faiblesse des échantillons, la charge est riolablcmcnt moindre sur les maté- riaux du cuirassé; elle ne deviendrait la même, légèrement plus forte peut- être sur le cuirassé, q'u'à la suite des effets destructeurs de l'artillciie ennemie. Sur le cuirassé, le poids consacré à la propulsion est aussi beaucoup plus faible à vitesse égale, parce que le poids du moteur par cheval est sensible- ment moindre et que la distance franchissable à toute vitesse est beaucoup plus courte que sur le paquebot. Nous trouvons ainsi, à déplacement égal, 3oooo*, et à vitesse égale, 19", un coefficient [i de 3,8 seulement pour la propulsion du cuirassé, en regard de la valeur de />, 5,625, indi(juée plus haut pour celle du paquebot. La double économie de poids, sur la charpente et sur la propulsion, compense la charge du cuirassement, et un peu au delà, sur les cuirassés actuels. Le chargement ju, pour les deux navires comparatifs de 3oo()o' considérés, est en effet giSB*^ pour l'artillerie, les tourelles, le blockaus, etc. du cuirassé, et ^(ioo' seulement pour la cargaison du paquebot. Rappelons en passant que les calculs associant le poids de la cuirasse à celui du moteur, dans le terme en h décomposé en [i et [i', supposent que l'épaisseur des plaques ne varie pas avec le déplacement. En fait, cette épaisseur n'a pas varié depuis 25 ans, tandis que le déplacement a doublé; elle est même plus faible, sur les cuirassés de 25ooo', qu'il y a 3o ans sur ceux de 12000'. En principe, le cuirassement devrait suivre la progression du calibre des canons. SÉANCE DU l4 AVRIL I9l4- 'o53 Considérons les eiïets d'nn accroissement de déplacemenl consacrés nnii[uement à augmenter le chargement du cuirassé, la vitesse restant invariable. Si nous conlinuons à prendre la Patrie pour point de départ, un coefficient p' égal à 6,2 s'ajoute au '^ de 3,8 pour constituer un h égal à 10. Le rapport de 6 à 7/ et, par suite, la valeur de P,, dans la formule (9), deviendraient ainsi plus élevés que sur les paquebots de même vitesse. La limite au delà de laquelle le rendement économique eu poids \\ commen- cerait à diminuer est 57 800'. La limite à laquelle/; atteindrait son maximum absolu, P„, et celle à laquelle il deviendrait nul, P^,, sont également relevées; mais leur détermination est sans intérêt. Il n'y a pas non plus à s'arrêter à la valeur de P,. La lenteur avec laquelle 11 peut encore augmcnler, au delà des déplacements déjà atteints, mérite seule l'altcntion. Entre les déplacements de 5ooo' à i5ooo', la valeur de R s'est accrue dans le rapport 2,6 passant de 0,1 à o, 26; de i5ooo' à 35 000', elle ne peut augmenter que dans le rapport 1,2, passant de o,2() à o,3i; de 35ooo^ à 55ooo*, elle n'augmenterait plus que d'une manière insignifiante, six fois moins vite que de i5ooo' à 35ooo', c'est-à-dire au-dessous de la limite d'approximation du calcul. On peut conclure que, si les cuirassés à vitesse modérée viennent à dépasser les déplacements actuellement atteints, ce sera pour des motifs étrangers à l'accroissement du rendement en poids. Laissant à part la question purement militaire de la concentration des feux, qui a son importance comme celle du volume des logements de pas- sagers pour les paquebots, l'élévation du chiffre du déplacement au-dessus de 25ooo' ne peut se justifier que par la poursuite des vitesses de plus en plus grandes. Ainsi se présente le problème du croiseur de bataille, sur lequel il convient de s'appesantir. Cette classe nouvelle de navires de guerre, lors de son apparition en An- gleterre, puis en Allemagne, n'affichait, comme puissance militaire et comme vitesse, que des ambitions modérées, qui auraient permis de lui appliquer les calculs relatifs à l'agrandissement de la Patrie, en considérant le chargement de 3968' comme constant, et faisant porter toute l'améliora- tion sur la vitesse. On trouverait ainsi que, pour une augmentation de .MDoo', faisant passer P de loooo' à 2()()()()', la vitesse croîtrait de /(",83, ce qui est assez bien confirmé par l'expérience. La vitesse continuerait ensuite à croître, jusqu'à une limite que l'équation (23) indique comme très éloignée; mais, de même que la croissance de R, celle de V deviendrait extrêmement lente. En poussant le calcul à l'extrême, on trouve un AV de o",33 au lieu de 4")»^'^? pour un AP de 5ooo', quand on arrive à 70000". lO^ ACADÉMIE DES SCIENCES. A ce déplacemenl fantastique, la vitesse serait de 3/| nœuds, si, par ailleurs, la nécessité d'adopter la fraction de poids de coque des paquebots ne faisait descendre la limite extrême au-dessous de 34 nœuds et de 700(10'. Récemment, l'ambition des croiseurs de bataille s'est accrue; on semble avoir songé à la combinaison du plus puissant armement connu, dont le poids peut s'estimer à 8GG6', avec les vitesses des croiseurs et des éclaireurs les plus rapides, c'est-à-dire 3o" ou même davantage, lui adoptant pour le poids constant^, 8666', ce qui est à la vérité un cas extrême, le calcul des vitesses donnerait les résultats suivants, si la formule (2:)) continuait indé- finiment à s'appliquer à la valeur de a : Déplacement P. Vitesse V. AV. t II 25 000 3 1 " 60 000 2.) ,1 \ . 1,2.) •^3 000 27,49 _o 40000 29 1^? '^ Ce Tableau montre, une fois de plus, la diminution rapide des eflets de l'accroissement de P. Il met aussi en lumière les difficultés d'associer une vitesse de 3o" à un chargement de 8000' à 9000', bien que, dans le calcul, un sacrifice du tiers ait été fait sur la dislance franchissable des cuirassés dérivés de la Patrie el un autre presque égal sur leur coefficient j3' de cui- rassement, descendu de 6,2 à 4>G5. Ces difficultés se changent en impossi- bilités si l'on tient compte de l'augnientation de poids de coque consécutive à l'augmentation du rapport p, qui doit accompagner l'accroissement de la vitesse. Sur les premiers croiseurs de bataille, les Indefatigable e\.\es Von dcr Taïui de 25" à 26" de vitesse en charge, le rapport de la longueur à la largeur restait inférieur à 7, alors qu'il atteint 6 et même 6,5 sur les cuirassés dont le poids de coque peut se calculer avec la formule (25); celle formule res- tait à la rigueur applicable. Il n'en est plus de même pour les hàtinienls récents, sur lesquels le rapport p atteint ou dépasse 8, afin d'être approprié à des vitesses voisines de 3o". Le poids de coque, auquel les calculs de résis- tance ont conduit pour des navires aussi allongés, n'a pas été publié, mais il est facile de l'évaluer, en partant du principe que, sur des navires de même déplacement et de longueur différente, qui auraient mêmes épais- seurs de matériaux, la charge par unité de section serait proportionnelle au carré de la longueur. Des calculs simples montrent, d'une part, que, pour conserver aux maté- SÉANCE DU l4 AVRIL I9l4- ïo55 riaux une charge constante, il faut accroître leur épaisseur dans le rapport p^ ; d'autre part, que, par le seul fait de la plus grande surface résultant de l'allongement, le poids, à épaisseur égale des matériaux, est proportionnel à p\ La combinaison des deux effets conduit, pour la charpente travaillante des navires présentant des rapports p différents, à des poids variant entre eux comme le produit 111 le déplacement des navires restant le même. Le coefficient a' établi pourun rapport [i égal à 6 devient ainsi, pour le rapport 8, 0,00699x1^) =0,01080. Le coefficient a restant le même, le poids de la coque augmente rapide- ment avec oc'. Supposons a' égal à 0,01000 en nombres ronds, nous trou- vons, pour un déplacement de 3.5 000', (0,01000 — 0,0669) r*' ^^ 3790'. Le croiseur de bataille, de 27", 49 de vitesse, ne porterait, de ce fait, que 4876'' de poids d'armement militaire au lieu de 8666'. Si quelque doute subsistait au sujet de la valeur attribuée à a', il suffît, pour le dissiper, de se reporter à la formule (i5), relative aux paquebots. L'accord est remarquable entre un a' calculé à 0,01000 pour un p égal à 8, et un a.' établi à 0,01 176 pour un p égal à 9. Les calculs qui précèdent expliquent à la fois la croissance rapide du croiseur de bataille, dont le déplacement dépasse aujourd'hui celui du cuirassé de ligne, et le mouvement d'hésitation ou même de recul dans la poursuite d'une vitesse de 3o", auquel nous assistons en 191 4- Si l'agrandissement du cuirassé sert à accroître la vitesse en laissant inva- riable, non plus le chargement/», mais le rapport R dejoà P, la vitesse reste assez modérée pour que la formule (20) soit constamment applicable. Tous les calculs sont alors simples. La vitesse rencontre un maximum que la formule (24) permet de déterminer facilement. L'application numérique faite en attribuant à R la valeur constante o,3466, qui correspond à 25 000' de déplacement pour 8666' de chargement avec 21" de vitesse, donne les résultats suivants : I\= 48636' p, = 48636 X 0,3466 = 16857' Y =21", 834. Io56 ACADEMIE DES SCIENCES, Le déplacement de 4^^)36' n'est pas à envisager, mais il n'était pas inu- tile de se rendre compte de la faiblesse de l'accroissement de V. La recherche, sur un croiseur, de vitesses supérieures à 28" ou 3o" exige l'adoption de valeurs de p et de [3' inférieures aux précédentes que les for- mules permettent de déterminer. Le calcul n'offrant aucune particularité, il suffira d'indiquer sommairement quelques résultats. En adoptant un chargement p de 4327' avec un p' réduit à 2,325, ce qui ne laisse guère d'autre cuirasse que celle du pont blindé, et en appliquant la formule (23) au calcul de poids de coque, on a les résultats suivants à mettre en parallèle avec ceux donnés pour le croiseur de bataille : Déplacement P. \ilcs5e V. AV. 1 " 20 000 3o , 20 25 000 32,17 ' 9- 3o 000 O^ , J2 ^ ->' ■ -r K'i '•°*^ in 000 oi| , t>o Les vitesses sont plus grandes et augmentent moins vite. Les AV corres- pondant aux mêmes valeurs de V sont peu différents. L'adoption de la valeur 0,0100 pour a' s'imposerait, d'ailleurs, plus encore que sur le croiseur de bataille. Pour le déplacement de 20000', l'augmentation de poids de coque qui en résulterait serait de 26/10", ce qui réduirait à 1G87' le poids de l'armement. Toutes les vitesses qui viennent d'être indiquées correspondent aux con- ditions de pleine charge normale. Les chiffres doivent être légèrement augmentés lorsque le rapport de la longueur à la largeur atteint la valeur 8. Sur les petits bâtiments, qui comprennent les éclaireurs et les torpil- leurs, le poids de coque échappe à la loi (5), parce que les échantillons sont commandés par le danger des fléchissements locaux par compression entre les points d'appui. Par suite, les seules formules à appliquer sont celles de la première partie de la Note du iG janvier igiS, qui ont conduit au Tableau I pour les paquebots. Les fractions de poids de coque, adoptées comme invariables, sont voi- sines de o,5o pour les éclaireurs de 5ooo' et de o,36 pour les torpilleurs de 800'. La formule i a = 0,234 + 0,01 36 P relierait empiriquement ces deux valeurs, mais elle n'a aucun fondement rationnel et ne pourrait être appliquée que dans d'étroites limites. SÉANCE DU l4 AVRir. IÇ)ll\. loS"] Restent les sous-marins. De toutes les classes de navires, c'est la seule dont la coque ait à résister à des effets exactement connus, la seule dont la fraction de poids de coque puisse, par suite, être rigoureusement déter- minée. La formule qu'il conviendrait de substituer pour eux à la formule (5) n'est malheureusement pas encore établie. Les lois générales, applicables aux sous-marins comme à toutes les classes de navires grands ou petits, peuvent servir seulement à préciser l'obstacle que le poids énorme des accumulateurs électriques destinés à la marche en plongée crée à la réali- sation de la vitesse et de la distance francliissable nécessaires en surface. La pratique a suffi à mettre en lumière toute l'importance, jusqu'ici insurmon- table, de cet obstacle. Je répète, en terminant, que les coefficients constants varieront en sui- vant les progrès de la construction des coques et des moteurs. Les méthodes de calculs et la forme même des formules sont indépendantes de la valeur numérique de ces coefficients. PHYSIQUE. — Sur le pouvoir absorbant de Parc volt oïque pour ses propres radiations. Note de M. G. (>ouy. Dans des recherches antérieures, j'ai mesuré le rapport K suivant lequel s'accroît l'éclat (ou l'intensité) des raies du spectre d'émission produit par une flamme colorée, quand l'épaisseur de la flamme est doublée, ou, plus exactement, quand une seconde flamme, identique à la première, rayonne à travers celle-ci ('). Cette mesure nous donne immédiatement le pouvoir absorbant de la flamme pour le groupe de radiations qui constitue la raie considérée; en effet K — i est la fraction du rayonnement de la seconde flamme qui est transmise à travers la première, et 2 — K est le pouvoir absorbant correspondant. Il n'était pas sans intérêt d'étendre ces recherches à l'arc voltaïque, qui produit un bien plus grand nombre de raies que les flammes, et se rapproche (') Recherches photométriques sur les flammes colorées {Ann. de Cliim. el de Phys., 5^ série, t. XVIII, 1879). Je ne crois pas que d'aulres données numériques aient été publiées depuis lors sur celle question. L'éclat ou l'intensité d'une raie est la quantité totale de lumière qui constitue celte raie, qu'on suppose étudiée avec un appareil le! que les divers rayons qui la consti- tuent se superposent dans l'œil, comme cela a lieu, par exemple, avec un spectroscope trop peu dispersif pour donner à la raie une largeur appréciable. C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N" 15.) l36 Io58 ACADÉMIE DES SCIENCES. davantage des conditions des observations aslrophysiques. T^a méthode ([ue j'avais employée pour les flammes permet, avec quelques modifications, d'aborder cette étude. Le spectrophotomètre dont je fais usage est celui qui m'avait servi pour les flammes colorées, mais les prismes ont été remplacés par un réseau plan de Rowland, l'intensité lumineuse permettant ici de faire usage d'une dis- persion plus considérable. Le collimateur principal, qui reçoit la lumière de l'arc, envoie ses l'ayons sur le réseau, puis sur la lunette d'observation, dont l'oculaire est remplacé par une fente, sur laquelle se projette la raie qu'on étudie. L'œil, placé derrière cette fente oculaire, voit une plage uniformémenl éclairée, qui est la section du faisceau i?su du collimateur ('). A cette plage est juxtaposée une autre plage de même nuance, fournie par un collimateur auxiliaire, portant deux niçois, éclairé par une source à spectre continu (-). On établit l'égalité d'éclat des deux plages en tournant le nicol, dont l'angle fournit la mesure cherchée. La lunette d'observation a o"',4o de foyer, et l'intervalle de i angstrom vaut sur le spectre environ o""",i ; c'est aussi la largeur qu'il convient de donner à la fente oculaire (sauf pour des raies un peu élargies). La fente du collimateur est beaucoup plus fine; il n'y a pas de difficulté à mesurer séparément des raies distantes de cet intervalle de i angstrom. Sur l'axe du collimateur principal se trouvent, en dehors de la fente, une lentille achromatique L, l'arc voltaïque, et un miroir sphérique concave, dont le centre de courbure O occupe un point choisi dans l'arc voltaïque. Le point O est le foyer conjugué, par rapport à L, du milieu de la feule du collimateur, qui est de longueur très réduite. Ces réglages se l'ont par une méthode optique précise, et les précautions nécessaires sont prises pour en assurer la stabilité et la vérification. On mesure l'éclat I de la raie, un écran étant placé devant le miroir, puis l'éclat L, l'écran étant enlevé. En appelant R le pouvoir réflecteur du miroir, et 2 — K le pouvoir absorbant de l'arc pour la raie étudiée (comme (') L'appareil est très sensible aux défauts du système optique, car c'est en somme une variante de l'expérience de Foucault pour l'étude des défauts des surfaces. Mais les rayons venus de l'arc ne rencontrent, entre les deux fentes, que le réseau et les deux objectifs, en sorte qu'il n'est pas difficile d'avoir des résultats satisfaisants. (•-) Pour le collimateur auxiliaire, j'ai conservé jusqu'ici les prismes, parce que le réseau ferait perdre trop de lumière. Il en résulte ce petit inconvénient, qu'il faut retoucher le réglage quand on passe d'une raie à une autre, pour conserver l'égalité de nuance des deux plages. SÉANCE DU l4 AVRIL I9l4- pour les flammes^ on a la relation r io5() doù ^ = -r(t- Le miroir employé est de verre argenté à sa surface postérieure; son pouvoir réflecteur a été trouvé égal à 0,86. La principale difficulté des expériences réside dans les variations de l'arc, mais les arcs à flammes produits par les charbons métallisés usuels présentent à ce point de vue de grands avantages et rendent les mesures possibles ('). Les charbons sont verticaux; le charbon supérieur positif est métallisé, l'autre est un charbon ordinaire. La longueur de l'arc est de ,2min ^ i5"i'u. yn mouvement d'horlogerie fait mouvoir les charbons d'une manière continue pour compenser leur usure. L'intensité du courant est 18 ampères, le diamètre des charbons 10™"'. Le point visé O est sur l'axe et au milieu de l'arc. I^es mesures croisées de l et de I' doivent s'effectuer rapi- dement, en profitant des moments où l'arc est bien stable; il faut au moins I' . . . une trentaine de mesures de j pour avoir ce rapport avec une approximation d'environ 3 pour 100. Voici les résultats obtenus jusqu'ici. Pour les fonds continus et les bandes faibles, on a sensiblement K = 2; la transparence est complète. Quelques raies étroites ont donné les nombres suivants : Mêlai. A. Calcium 5 188,9 » 5264,3 « 5265,6 » 5270,3 » 56oi ,3 1) 5857,5 » 6122,3 » 6162 , I » 6439, I >) 6/462,6 Slroiilium 4607,3 » 5 I 56 , 2 » 548 I , o » 5486,9 l" .77 ,81 ,65 .77 ,68 ,34 ,33 ,3. ,04 ,35 '77 ,46 ,56 ,89 ,94 >75 >57 ,89 '79 >39 ,38 ,36 ,39 ,4i ,89 ,53 ,65 • - K . 0,11 0,06 0,25 0,43 0,11 0,21 0,61 , 0,62 0,64 0,61 0,59 0,11 0,47 0,35 (') On peut rendre l'arc bien plus fixe en faisant agir sur lui un faible champ magnétique, mais je n'ai pas usé de cet artifice dans les mesures rapportées plus loin. 10()0 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans ces conditions, la raie bleue du strontium esl la seule de ces diverses raies qui possède une largeur bien sensible (environ i angstrôm) et qui se montre un peu renversée en son milieu. Mais il est à remarquer que les raies pour lesquelles K est voisin de i,4 ne sont pas loin d'être élargies et renversées, en ce sens qu'elles se montrent telles si l'on augmente la quantité de vapeur métallique en raccourcissant l'arc. Ces expériences doivent être étendues à d'autres métaux et complétées en faisant varier la quantité de vapeur métallique, comme cela sera possible probablement au moyen de cliaibons spécialement préparés. Je me bor- nerai pour le moment à faire remarquer que ces résultats confirment ceux que j'avais déjà obtenus avec les flammes, notamment en ce point essentiel c^ae jamais on n observe, à beaucoup près, une opacité complète de la l'apeur pour la raie qu'elle produit. Le pouvoir absorbant est en eflet compris entre 0,5 et 0,7 pour les raies très intenses, et moindre pour les raies plus faibles. J'ai indiqué depuis longtemps la raison de ce fait (') : c'est qu'une raie est le maximum d'une fonction continue, c'est-à-dire un groupe de radia- tions dont les bords se raccordent graduellement avec le fond du spectre, et qui comprend ainsi nécessairement des rayons pour lesquels le pouvoir absorbant est petit. Il est donc évident que, pour l'ensemble du groupe, ce pouvoir absorbant doit rester inférieur à l'unité. L'opinion contraire se retrouve pourtant encore assez souvent dans les écrits relatifs à l'Astro- physique; elle résulte, semble-t-il, d'une confusion entre les propriétés d'une radiation simple ou homogène, et celle de Vensembie complexe qui constitue une raie spectrale. PARASITOLOGIE. ■- Nouveau V faits tendant ci démontrer que le kala-azar méditerranéen doit être identifié au kala-azar indien. Note de M. A. Lavkrav. J'ai montré ^yvèccàçwMwani {Comptes rendus, 17 novembre I9i3) que les macaques et les chiens sont sensibles au kala-azar indien comme au kala- azar méditerranéen, conlraircmenl à l'opinion admise naguère; je me pro- pose de résumer, dans cette nouvelle noie, des expériences qui viennent à l'appui des premières et une expérience qui me paraît décisive en ce qui concerne l'identité des virus méditerranéen et indien. (') Loc. cil. SÉANCE DU l4 AVRIL igi^. T061 Mes recherches ont porté sur des singes, sur des chiens et sur des souris. Le virus du kala-azar méditerranéen ni"a été fourni par M. leD'Ch. Nicolle, Directeur de l'Institut Pasteur de Tunis, le virus du kala-azar indien par M. le D'' R. Row, de Bombay. Les inoculations ont été faites, tantôt avec le produit du broyage des viscères (rate et foie) d'animaux infectés de kala-azar, tantôt avec des cultures riches en flagellés. Les singes et les chiens ont été inoculés, presque toujours, dans le foie; les souris, dans le péritoine. Quelques chiens et quelques souris ont été inoculés, avec des cultures dans les veines. Singes. — Sur 12 Macacus siniciis ou M. cynomolgus, inoculés avec le virus du kala-azar méditerranéen, 2 ont eu des infections généralisées qui se sont terminées par la mort, 6 ont eu des infections légères, 4 ne se sont pas infectés, ce qui donne une proportion d'infections de 66,66 pour 100. Sur 8 M. sinicus ou M. cynomolgus, inoculés avec le virus du kala-azar indien, 6 se sont infectés; dans deux cas, le résultat des inoculations a été négatif; un des singes non infectés est mort d'une complication dès le 19'' jour après l'inoculation; même en tenant compte de ce cas, le pour- centage des infections est de 76 pour 100. 3 macaques sont morts avec des Leishmania nombreuses dans la rate et la moelle osseuse, plus rares dans le foie : le premier 102 jours, le deuxième 169 jours, et le troisième 65 jours après l'inoculation; 1 macaque, sacrifié 187 jours après la première inoculation, avait des Leishmania nombreuses; 2 macaques, morts de complications, le premier 91 jours, le deuxième 22 jours après l'inoculation, avaient des Leishmania non rares ou rares dans la rate, la moelle osseuse et le foie. J'ai donné déjà (^Comptes rendus, 17 novembre I9i3) les observations de 2 M. sinicus qui ont succombé à des infections produites par des cultures de la L. Donovani (virus indien); les observations qui suivent viennent à l'appui des précédentes, les M. cynomolgus sa sont montrés aussi sensibles que les M. sinicus. Un M. sinicus, du poids de i"*?, 3oo, est inoculé à liois reprises, dans le foie, avec des cultures très riches de la L. Donovani Ae. Bombay. Les inoculations sont faites les 26 juin, I 2 juillet et 6 septembre igiS, chaque fois avec 2""' du liquide de culture. Le singe ne maigrit pas, il pèse le 3o septembre i""?, 5oo; même poids le 14 novembre. Au mois de novembre, on note une anémie très marquée (décoloration des muqueuses). Le singe est trouvé mort le 12 décembre igiS; il pèse i''?,5oo. Le foie el la rate sont hypertrophiés; la rate pèse i4», sa consistance est très ferme. Reins, poumons très pâles (anémie). Moelle osseuse diffluenle. Io6'2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les Leishinania nombreuses dans les fiollis de raie et de moelle osseuse sont assez nombreuses dans les frottis de foie. Un M. cynomolgus mâle, du poids de i''S, re(;oit à trois reprises, les i8 octobre, 12 novembre et g décembre igi3, dans le foie, de i''"'' à ^'"''jôo de cultures très belles de L. Donoi'ani. — ;o décembre, le singe pèse i''8,ij«.o, il ne parait pas malade. — 1 3 janvier i<)i4> 'e poids est de i''8. 280. — a février, le singe a maigri, il ne pèse plus que i''i=,020. — 26 février, l'amaigrissement fait des progrès; le singe ne pèse plus que 9008. Anémie marquée, muqueuses décolorées. Le singe est sacrifié le 4 mars 191.1. La rate, qui est hypertropliiée. pèse jos,.5o; sa consistance est augmentée. Foie gros. Reins normaux. Cœur normal. Poumons très p;'iles. Anémie très marquée. Moelle osseuse rougeâtre, semi-liquide. Dans les frottis colorés de la rate, du foie et de la moelle osseuse, on trouve de nombreuses Leishinania. Deux tubes du milieu, de Novy simplifié ensemencés avec le sang du cœur (10 gouttes de sang dans cliaque tube), donnent, au bout de i5 jours, de belles cultures de fla- gellés caractéristiques. Chiens. — Sur 33 chiens, inoculés avec le virus du kala-azar méditer- ranéen, 28 se sont infectés; 5 fois les résultats des inoculations ont été négatifs, ce qui donne, pour les inoculations positives, un pourcentage de 8.1, 84pour 100. Les infections, déterminées, le plus souvent, parle produit du broyage de viscères de chiens ou de singes infectés, ont été notées comme fortes 9 fois, moyennes 5 fois, légères i4 fois. Sur 10 chiens, inoculés avec le virus du kala-azar indien, 7 se sont infec- tés, 3 fois les résultats des inoculations ont été négatifs, ce qui donne, pour les inoculations positives, un pourcentage de 70 pour 100. Dans tous les cas, les infections ont été notées comme légères, mais plusieurs chiens sont morts assez rapidement de complications et les inoculations ont été faites, le plus souvent, avec des cultures, non avec le produit du broyage de vis- cères d'animaux infectés, c'est-à-dire dans des conditions moins favorables que les inoculations du virus méditerranéen. Souris. — Sur 26 souris blanches, inoculées avec le produit du broyage des viscères (foie, rate) d'animau.x infectés de kala-azar méditerranéen, j'ai constaté: '\ fois des infections fortes, 4 fois des infections moyennes, i3 fois des infections légères; chez a souris, l'infection locale consécutive à l'inoculation intrapéritonéale du virus ne s'est pas propagée aux viscères. Les inoculations faites avec des cultures ont donné le plus souvent des résultats négatifs. 3 souris blanches, inoculées avec le produit du broyage des viscères SÉANCE DU l4 AVRIL 1914. Io63 (foie, raie) d'animaux infectés de kala-azar indien, ont eu des infections légères; 4 souris inoculées avec des cultures ne se sont pas infectées. En résumé, les M. siniciis et cvnornolgus se sont montrés un peu plus sensibles au virus dukala-azar indien qu'à celui du kala-azar méditerranéen; chez les chiens et chez les souris, des infections ont été obtenues à l'aide des deux, virus, mais les infections produites par le virus indien ont été plus légères, en général, que celles produites par le virus méditerranéen. Le fait que les animaux sensibles au kala-azar méditerranéen le sont également au kala-azar indien, à de légères différences près dans la récepti- vité, répond à un des principaux arguments que faisaient valoir naguère les partisans de la dualité de ces maladies, mais ne démontre pas leur identité. Pour trancher cette question, une expérience s'imposait. Il résulte des recherches de Ch. Nicolle et C. Comte qu'une première atteinte de kala-azar méditerranéen confère au chien, comme au singe, une immunité complète contre cette maladie ('); il était donc indiqué de rechercher si un singe ou un chien guéri d'une infection due au kala-azar méditerranéen et ayant acquis une immunité solide contre cette maladie pourrait, être infecté à l'aide du virus du kala-azar indien ; j'ai pu réaliser cette expérience comme le montrent les observations suivantes : Un M. cynoinolgus, du poids de i''s, 200, est inoculé le 8 novembre 191 3, avec le produit du brojage du foie et de la rate d'un M. siniciis fortement infecté à la suite d'inoculations de cultures de la L. />r)«ocrt/i« provenant de Bombay. Le singe maigrit à la suite de cette inoculation, il ne pèse plus le 10 décembre que i''?. Le singe est trouvé mort le 12 janvier 1914, il pèse \^'i. I^a rate et le foie sont légè- rement augmentés de volume. Moelle osseuse rouge, fluide. Rien d'autre à noter. Dans les frottis de moelle osseuse, de rate et de foie, on trouve des Leishmania typiques, en grand nombre. Un M. cyiiomolgus, du poids de 2*^8.500, est inoculé le 24 avril 1909, avec le \irus du kala-azar tunisien. Le 3o octobre 1909, l'animal est splénectomisé; la rate pèse 19S, elle contient des Leishmania rares, décelées par la culture. Le 28 août, la guenon qui est en très bon état est réinoculée, sans résultat, avec une très forte dose du virus tunisien. Le 8 août 191 1, la guenon met bas un petit qui s'élève bien. Le 8 novembre igi.H, la guenon est inoculée, dans le foie, avec le virus du kala-azar indien, dans les mêmes conditions que le M . cynomolgiis qui fait l'objet de l'obser- vation précédente. La guenon pèse 2''5,3oo; elle ne présente rien d'anormal à la suite de l'inoculation. La guenon est sacrifiée en très bon état le 7 févriei- 1914; elle pèse 2''8, 280. La rate (') Gh. Nicolle et C. Comte, Arch. de l'Institut Pasteur de Tunis, 1910, 3= fasc, p. io3. Io64 ACADÉMIE DES SCIENCES. a été enlevée complètement. Il n'y a pas d'Iiyperlrophie compensatrice des ganglions lymphatiques. On ne trouve de Leislimania ni dans les frottis de la moelle osseuse, ni dans ceuK du foie. La moelle osseuse est ensemencée largement dans deux tubes de milieu de Novy simplifié, les deux tubes restent stériles. Il ressort de ces faits qu'un M. cynomolgus ayant l'immunité pour le kala-azar méditerranéen s'est montre réfractaire au kala-azar indien, alors qu'un M. cynomolgus, inoculé dans les mêmes conditions que le premier et servant de témoin, contractait une infection rapidement mortelle; d'oii l'on peut conclure à l'identité des deux virus. M. Appell fait hommage à l'Académie du Rapport de M. \\ alther von Dycic sur V Enseignement des Sciences mathématiques, naturelles et techniques dans les écoles supèi-ieures , présenté au Congfès international de l'Enseigne- ment technique supérieur. CORKESPOIVDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuei. signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le Bulletin météorologique (2" série, i''* année, ipiS) de I'Observatoire DE KSARA, AU LiBAK. MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur les transformations canoniques des équations du mouvement d'un système non holonome. Note de M. A. BiLiMoviTCH, présentée par M. Appell. l. Nous allons déterminer la position d'un système matériel par n -\-k coordonnées : ^,, q„^.,{i =.\, 2, ..., n\ v^ i, 2, ...,X). Supposons que le mouvement du système soit assujetti aux liaisons din'érentielles non intégrables n (i) q'„^.,—^^a^iq\ + a.^ (v = i , 2, . . . , A'), OÙ a,,i, '^'1 sont les fonctions des coordonnées y,, ^„+v et du temps t. Désignons SÉANCE DU 1/4 AVRIL 191/i. Io(33 par T la force vive du système (au cas général, c'est la fonction des vitesses y^, <7„_^,,, des coordonnées y,, (1,,+., el du temps /), et par U la fonclion des forces, dépendante des mêmes coordonnées cl du temps. On peut écrire les équations du mouvement d'un tel système (Comptes rendus, t. 156, p. 38 1) sous la forme suivante : (3) d d& •1= 1 di ô'i', ()qi -+- y ;5 «V, H f'v, V = 1 IX = I L V = 1 ici 0 et ôjji sont les résultats d'élimination des vitesses dépendantes cf,,^., de T et à l'aide de (i). Il faut prendre les dérivées des q'„+^^ en les rempla- çant par les parties droites des égalités (i). En introduisant les nouvelles variables/;, <)& àq 7 et la fonction i= 1 en l'exprimant comme dépendante de p,, c/,-, y„+,, ', nous remplaçons les équations (i), (2) par le système des équations de premier oi-drc (3) ou d\\ d\\ , , , oii V "'1 d/), : dqi : (-/'/„ + V \dl— r > -r a i S,(/)m 7,, q„+;, ') = ^ ^u. V—- I c . àU .V, ''v! V- 1 '/«u I , 7, Oq'n^ll. <)c/i /. I, -V^ '^V'-i '^'^H-.V «7/ ainsi que dans la partie dcoili! 1! y aura un c'.i.inueMicnl de vari;ii)li's ; nous obtenons visiblement les fonctions iv,, b,, après les transformations des liaisons (i) aux nouvelles variables/;,. 2. Nous disons que le système (3) est transformé à la forme canoniijue, si, après l'introduction des nouvelles variables Q,, (^„+v, P,, P„4^v, T (« = 1 , 2, ...,«; V ^ 1 , 2, ...,/•) nous obtenons un système tel que le suivant d\\:dqr.d'V=- C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N» 15.) 1,2, ...,n -h A'), 137 Io66 ACADÉMIE DES SCIENCES. OÙ K = l'uncl. ((^),, P„ T) el en plus les nouvelles variables seront liées par X- relations ('.) 9v(Q,,l^,T)=ro (vziri,'.. ...,/>). 11 est évident quaprès cette transformation on peut réduire la résolution du problème du mouvement d'un système non holonome à Fintégration de l'équation Jacobi-Hamilton. •>. Le système des équations rfj-, :6?a-, : . . . : rf<,,„+i- \, : \o : — :-\2„,+i, où X|, \o, ..., Xo,„+, sont les fonctions des x',, a-%, . .., J"2„,+,, peut cire con- sidéré comme le premier système ■> III + 1 1=1 pour l'expression de Pfafî ■• Ht -I- 1 (5) 2 ï/rf^v; (= I les fonctions H,(«— i, 2, ..., am + i) des variables ce,, ,v.,, ..., ^•o,„+., existent toujours cl suffisent aux conditions que nous écrivons dans cette forme symétrique 2/» -I- 1 / = 1 Si l'expression (5) est représentée dans la forme normale ■2 m -i-\ III (=1 1=1 oùro,,V|, . ..,)'„,, c:,,..., r,„ sont les fonctions des variables a;,(i = 1,2, ..., ■im -+- 1), le premier système correspondant a la forme canonique t/* (JO» Oy, dzi (I = 1, 2, . . ., /«); au cas d'existence des relations entre les variables '■,, x.., . . ., J'o,,,^,, entre les nouvelles variables j^^, y,, ::,, il y aura des relations en même nombre. SÉANCE DU l/| AVRIL igi/j. I()()7 Ainsi, pour la transformation du système donné dans la forme canonique, il faut et suffit de connaître un système des résolutions particulières des équations suivantes : 2 m H- I m (6) / jLd \ô.rj dJ.^, à.v, â.vj) ''^ Z4 ^{(IrjdT^ ô.r, d.r ,)' — '' (,/ = l, 2, 2»l-hl), où $*, zi,yi sont les fonctions inconnues ($* désigne le résultat de l'expres- sion de la fonction $ en fonction des variables a;,, x.,, ..., ■t.,„,+ ,)-, le système des résolutions doit être tel qu'on pourra exprimer les variables .r,, iTj, ..., x^m+t en fonctions des variables y(,,j',, ^,. 4. Les relations (6) donnent pour les équations (3) les conditions suffi- santes et nécessaires de la transformation canonique. Par l'introduction des variables supplémentaires j3„+, =/„^, (7,, q,, ....qn+k'-, l^^ P2, ■•■ I nous ont conduits à un rapport y, égal à - entre la résonance superficielle et l'éclairement qui la provoque ( voir le Tableau ci-dessus), on tirera de la formule précédente o ^•, = 0,416, £=:o,0l6A. La largeur de nos raies de résonance doit donc être de l'ordre de o,o3 A. C'est la même largeur (jue celle des raies fournies par l'arc du fer sous la pression atmosphérique (-). Ce calcul suppose toutefois que les résonateurs réémettent toute la lu- mière qu'ils reçoivent dans l'intervalle de longueurs d'onde 20-, autour du centre de la raie. Une expérience spéciale nous a permis de nous assurer qu'il en est bien ainsi. On recueille sur un miroir concave de grande ou- verture la lumière émise par la résonance superficielle, dont on forme par ce moyen une image sur une autre région de la paroi du ballon; on obtient de la sorte une image de résonance superficielle secondaire. Mais on s'arrange de manière que le faisceau réfléchi par le miroir concave tombe partielle- (') Fabry et Buisson, Journal de Physique, t. II, 1918, p. 442. (^) Fabry et Buisson, Journal de Physique, t. IX. 1910, p. 3o8. SÉANCE DU l4 AVRIL I9l4- I07I ment sur la partie du ballon recouverte de magnésie; on peut donc com- parer directement, sur deux plages contiguës, la résonance superficielle secondaire et la magnésie éclairée par la lumière émise par la résonance primaire. Or on constate que, dans ces conditions, la magnésie ne se dis- tingue pas de la résonance secondaire. On est donc en droit de considérer (jue le rendement des résonateurs est égal à l'unité sous l'excitation de la résonance primaire, ou, ce qui revient au même, dans l'intervalle de lon- gueurs d'onde égal à la largeur d'une raie de résonance. ÉLECTRICITÉ. — Sur les quantités mininui cV éleclricilé et V existence de qmtn- tités (f/uarit(() plus petites que la charge (Vun électron. Note ( ' ) de M . Ffii.ix Ehremiaft, transmise par M. J. VioUe. Les hypothèses sur la nature de l'électricité, généralement adoptées, n'admettent nullement la divisibilité de la charge électrique dite électron, qui est actuellement de la plus grande importance en sa qualité de constante universelle supposée. Déjà à l'occasion du Congrès des Naturalistes à Kœnigsbcrg en 1910 cl même antérieurement (*), j'ai insisté sur le fait qu'on ne peut regarder l'électron que comme une valeur moyenne. Les grandes différences entre les valeurs obtenues par les diverses méthodes, m'ont conduit à me demander si l'on doit voir ou non, dans ces charges électriques, une constante univer- selle. Il me semble donc nécessaii'e de prouver aussi que des particules isolées ne peuvent être porteurs de charges électriques plus petites que celles des électrons. J'ai le premier abandonné la méthode ( ')de recherches jusqu'alors suivie. En supposant que les corpuscules de capacité minima soient aussi porteurs de charges électriques minima, j'ai déterniiné les charges électriques de particules minima d'un métal précieux réduit à l'état colloïdal. Ces corpuscules sont inertes au point de vue chimique et, par leur con- traste optique, individuellement visibles sous une petitesse pour laquelle seraient invisibles les particules de toute autre matière. (') Transmise dans la séance du 3o mars iQf^. (-) W'ieii. Akadcinie Jiericlite, l. C\1X (Ilrt)» "I8' '9"'i P- §'*'■ — Phys. Zeit- schri/t, l. \I, 1910, p. 619 cl 940; t. XII, 191 i, p. 34 et 261. (^) Anzeiger ci. ti ien. Akad., n° 7, 4 mars 1909. 1072 ACADEMIE DES SCIENCES. J';ii établi, cniunie M. G. Doeller ( ' ), la forme s|)!iéri(|iie des particules par le niicros- copf. Ainsi j'ai pu calculera l'aide des lois de Slnkes-Cuiiningliam la masse et la cliarge d'une i-pliérule par l'observation de sa vitesse de chute et de l'ascension dans un cliamp électri<[iie. Les résultats ainsi obtenus m'ont fait croire qu'assez souvent la charge des corpuscules reste très inférieure à celle des électrons. Mais les expériences lécentes m'ont démontré, avec une sûreté parfaite, qu'il existe des charges au-dessous de4.io-">U. E. S. Pour parer aux doutes (-) sur la forme spliérique des particules de Au, Ag et du mercure, j'en ai exécuté tout récemment des microphotographies avec le secours de M. L. Richtera en comparant les microphotographies à celles de surirella gemma, pleurosigma angulatum (lests d'Abbe), preuve absolue de la forme spliérique des particules, réfutant les objections de M. Peirin (loc. cit.). K,S. ,. l'ig. ■^. l'iS. ■-!. I''S. i t-ig. 5. l'ig- IJ- Surirella J'ieurosigma Buules de II;;. Houles de llg. Boules de Au. Boules de A ^em/ua. ansulatiim. Fig. 1-4' — Une division du micromèlre oculuire = ii,j. io~^ cm. l'ig. ô, 6. — Une division du micromètre objectif = i. 10^" cm. Fig. 4. — On voit disliiulcnicnt lu lumière réfléchie de la suiface niélallii|uc. On y réussit p.ir l'cclairagc oblii|uc. La mobilité des particules peut aussi être calculée par leur mouvement brownien, d'après la théorie de M. Einstein (^). comme l'a fait M. M. de Broglie; ce calcul indépendant de l'autre est appliqué à ma méthode d'observation de particules isolées par M. E. Weiss. Le mouvement bro\\ nien permet de calculer la charge des particules sans rien supposer sur leur forme et leur densité. Mais il me semble n'être point logique d'aborder la question d'existence d'une quantité électrique indivisible en (') Wien. Àkademie lier., t. CXIX (II«), 1910, p. 889. (2) Une remarque de M. .1. Perrin me fait croire que ce fait lui a échappé {Comptes rendus^ t. 152, p. 1 166; La théorie du rayonnement et les quanta, 1912, p. 334, Gauthier-Villars). (') En 190-, j'ai constatéle niou\emcnt bro^M)ien dans les gaz [ Il (e/(. Z?tv., l. CWl (II a), 1907, p. I 17.")], el jai comparé les résultats qui en découlaient aux ihéoi ies de MM. Einstein el Smolucho« ski. Plus tard je suis revenu sur ces questions dans PliysiL. ZcilschriJÏ. t. XII, 191 1, p. 98 el 264. SÉANCE DU l4 AVRIL I9l4- 1071 b'appiiyaiiL bui- une hjpolhèse quelconque ayant rapport avec la conslitulioji uiolc- i-ulaire de la matière. J'ai réussi dès 1910 à tenir en suspension des boules métalliques et à changer leur ciiarge et récemment à déterminer le champ électrique E, qui l'emporte sur la gravi- tation et à le diminuer jusqu'à la valeur K,; la sphèrule de mercure montrait alors nu inou\enient de chute bien visible; la charge de la boule du poids m.:; esl coinpi i>e entre-=^ cH - NH - co - NH - ch/^;;j;)o Le xanthydrol n'est pas moins précieux pour Vanalyse quantitative de l'urée. La nouvelle méthode, qui repose sur son emploi, diffère essentiel- lement de celles qui sont en usage par son principe et le contrôle dont elle est susceptible. Au lieu de détruire la carbamide et de ramener son dosage à la mesure de ses produits de décomposition, nous la transformons presque quantita- tivement, en son dérivé dixanthylé, caractéristique, que nous pesons. Tandis qu'on ne peut vérifier si l'azote ou l'ammoniaque, recueillis dans les procédés actuels de dosage, proviennent de l'urée ou d'une autre subs- tance azotée, il est au contraire possible et facile de contrôler par l'analyse élémentaire aussi bien l'identité que la pureté du précipité de l'analyse. Nous examinerons dans cette Note, en vue de l'analyse de l'urine humaine et des animaux, le titrage de solutions aqueuses dont la teneur en urée est supérieure ou égale à i^ par litre. Composition du milieu employé pour le dosage de l'urée. cm» cm Solution lilrée d'urée i 20 Acide acétique cristallisable 3,5 70 Liqueur de xanthydrol à -jL dans ralcool absolu o,5 10 5 100 Mode opératoire A. — La solution d'urée est additionnée d'abord de 3,5 fois son volume d'acide acétique, puis de son demi-volume de xanthydrol alcoolique. Après I heure, la bouillie blanche, cristallisée, est essorée, lavée à l'alcool, séchée, pesée et analysée. 1078 ACADÉMIE DES SCIENCES. Analyse de l'uréine. Rapport Théorie N 7„ : Ti Ire en urée (litre). Poids d'urée. du xanthydrol G, 66. — ^ I ^ ^ — ^ à l'urée Trouvé N "/n Erreur dans le mélange (méthode Théorie. Trouvé. Erreur. Théorie. Trouvé. pour 100. réactionnel. do Humas): 1 . . . 4,955 4,934 9,04 1 ,oo85 1 ,01 1 B —0,07 o,o5 0,0493 -<,4 10 0,72 — o,o45 n 0,049.55 —0,9 » 6,77 —0,066 )) 0,04934 -1,33 » 6,77 4-o,o4 0,02 0 , oao4 + 2 a5 6,67 -l-o,oo85 0,02 0,03017 +0,85 5o 6,58 +0,011 11 0,03022 +1,« n » Si l'on compare les résultats du titrage de la solution d'urée à 5s avec ceux des liqueurs moins concentrées qui suivent, on constate que l'erreur commise cliange de signe. Tandis qu'elle est par défaut et oscille autour de — i pour 100 pour le titre de 5f-', elle s'élève à H- 3 pour 100 pour la liqueur à 3!^. L'explication de ce fait, qui peut paraître assez singulier, a prinri, nous est donnée par l'analyse. Celle-ci établit que la teneur en azote de l'uréine décroît légèrement et par conséquent aussi sa pureté, lorsque le rapport du xantliydrol à l'urée augmente dans le mélange réactionnel. Mode opératoire B. — L'uréine est plus pure à l'analyse et l'erreur d'approximation de signe constamment négatif si, au lieu d'introduire en une seule fois le xanthydrol, on l'ajoute par petites portions. Un volume de la liqueur à titrer reçoit d'abord 3,!j fois son volume d'aeide acétique, puis un demi-volume de solution de xanthydrol, à -^^ dans l'alcool méthylique, introduit en cinq fractions égales ci dix minutes d'intervalle. Les cristaux sont recueillis une heure après la dernière addition. Analyse de l'uréine. — La méthode de Dumas conduit à des nombres un peu trop élevés; celle de Schlœsing, appliquée au dosage de l'ammoniaque formée par l'hydrolyse de l'uréine, donne des chiffres plus approchés, si l'on tient compte de la quantité de celte base contenue dans les réactifs et aussi, dans certains cas, de l'alcalinité plus ou moins négligeable, cédée au distillatum par la partie en verre descendante de l'appareil distillatoire. Analyse de l'uréine pure, ayant subi deux cristallisations. Trouvé N pour 100 : (),85 (méthode Dumas); 6,66i (méthode Schlœsing) ; Théorie, N pour 100 : 6,60. I •3)90 ) 4,884 SÉANCE DU l4 AVRIL I9l4- IO79 Analyse de l'iiréine tolalc. PuiJs il'urce. Rapport Trouvé iS "/„ li Ire en urée (litre). — ■— — --• — " du xan- par la méthode -^.^.^_^. ^ ^ — Krreur thydrol — ~ - Tliéorie. Trouvé. Krreur. Théorie. Trouvé. pour 101). A l'urée. Dumas. Schlœsing. ( 0.9925 — 0,007.5 0,02 0,01980 —0,7.3 oo 6,b4 ; \ 0,990 —0,01 « 0,0198 —I ■ 6,02 \ 1,98 — 0,02 1) 0,0198 — I 23 6,68 ( ',978 — 0.022 » 0,01978 —1,07 6,57 1 2,910 — 0,057 " 0,0,1962 — j,8 16,6 6,74 3 ■ 2,982 — 0,068 o,o4 0,0891 —2,1 » 6,58 \ 6,60 i 0,91 I — 0,086 0,02 0,01957 — 2,1 12,5 6,78 4 ', 3,89 —0,11 » 0,01945 —2,7 )) 6,63 ( 3,907 — 0,090 o,o4 0,089017 — 2,3 » 3,90 — 0,10 » 0,089 — 2,5 » — 0,116 o,o25 0,02442 — 2,2 10 6,83 4,856 — «','44 " 0,02428 —2,3 » 6,66 6.63 PHYSIOTHÉRAPIE. — De la répartition rationnelle des repas chez l'homme dans le cycle nyclhèmèral. Note (') de M. J. Iîekgo.mé, présenlée par M. d'Arsonval. Lorsqu'on a tracé la courbe de la variation de la dépense énergétique pendant le cycle nycthéméral d'un sujet déterminé, de vie régulière et à la ration d'entretien, on peut essayer de rechercher la meilleure répartition de ses repas et leur importance (nombre de calories des aliments absorbés), pour faire correspondre les disponibilités d'énergie à la demande au même instant. Ceci ressemble à la question que se posent les ingénieurs d'une station centrale : étant donnée la courbe des besoins d'énergie d'un réseau ou d'un secteur, quand faudra-l-il charger les grilles ? Or il y a un temps perdu entre le momeiit où le combustible e2t. introduit et celui où la vapeur est à la pression et en quantités convenables pour suffire aux besoins. De même entre le moment de l'ingestion des aliments et l'arrivée dans le muscle de la giycose qui en provient. Ce temps perdu est variable avec chaque aliment; certains (') Présentée dans la séance du 3o mars 1914- loHo ACADÉMIE DES SCIENCES. aliments seront les premiers prêts à être brûlés : tels les hydrates de carboin;, et par- ticulièrement les sucres, dont quelques-uns, comme la glycose, la lévulose et la mal- lose, sont si rapidement assimilables qu'ils peuvent être injectés dans les veines, sans digestion aucune (Claude Bernard); puis viendront les sucres à invertir, les amidons cuits, dont l'hydrolyse va si vite. Les protéides, et notamment les proléides coagulés, ne peuvent entrer immédiatement dans le torrent circulatoire, car ils sont peu ou pas modifiés par le sucre gastrique; il faut que la trypsine pancréatique et l'érepsine intestinale interviennent et agissent plus ou moins longuement sur eux pour les transformer en acides aminés. Quant aux graisses, il faut, avant d'être brûlées, qu'elles soient transformées en graisses neutres, émulsionnées, décomposées en acides gras et recomposées ensuite. Bien que l'évaluation en chiffres absolus du temps perdu entre l'ingestion d'un repas et son utilisation soit difficile, car il dépend non seulement de la composition du repas, mais encore des constantes digestives du sujet (llis), on peut cependant estimer qu'avec la composition du repas ordinaire (Gautier) : r de graisses, i de pro- léides et 4 à 5 d'hydrates de carbone, l'utilisation commence presque immédiatement et les disponibilités d'énergie croissent jusque vers 3 heures après le repas, pour décroître ensuite de plus en plus lentement. Un autre fait bien démontré, dont il faut tenir compte, c'est que tout repas s'ac- compagne, presque immédiatement, d'une émission en surplus d'énergie ( Voit, Zuntz- Lambling, etc.). On a noté que ce supplément émis est à peu près de lo à i5 pour loo de la dépense de fond (1600''"'). Il sera donc inutile de gaspiller cette énergie en pla- çant un repas au moment où le besoin est très bas. Enfin, il faut encore tenir compte de la fonction glycogénicjue du foie, ce volant d'énergie qui. comme l'ancienne batteiie d'accumulateurs des stations centrales, rend, aidé des muscles, au moment du repos digestif, l'énergie emmagasinée au moment des disponibilités en excès. Si l'on compte sur une réserve totale de glycogèiic de jSs à 120S pour i5oo5 de tissu hépatique (Landouzy et L. Bernard) et à peu près autant pour les muscles en glycose, on trouve que ce volant d'éneigie peut facilement emma- gasiner ou restituer de 600''"' à 1000''"', sans arriver à épuisement ou à saturation. Puisque nous avons sujjposé le sujet à sa ration d'entretien, nous n'avons pas à nous préoccuper des réserves graisseuses qu'il peut posséder; il ne les utilise, ni ne les accroît pendant la vie régulière dont nous essayons d'analyser le bilan. De ces considérations, rapprochées de la courbe des dépenses nycthé- mérales d'énergie, nous pouvons tirer les déductions suivantes : 1° les heures qui conviennent le moins bien aux repas importants, c'est, d'une part, 12'' et i3'' (de midi à i*"), et ig'" et 20'' (7'' et 8'' du soir). La courbe des besoins énergétiques va passer, en effet, quelques instants après, par deux minima, et tout gros repas (1200'''"' et plus), pris à ce moment, ne peut que surcharger le foie, en restant longtemps inutilisé. 2° L'heure la meilleure pour le principal repas de notre sujet est 7''3o'" du matin, au moment où la courbe des dépenses s'élève rapidement, passe SÉANCE DU l4 AVRIL iqi4- 1081 par le grand maximum et reste longtemps élevée. Le repas en question devra fournir, non seulement l'énergie des 4 à 5 heures suivantes, mais encore le complément que le foie, vidé par rahslinence nocturne, doit Kcparlilioli tl e l'énergie fournir en calories. Iri!! Uéparlilion de l'énergie fournie par les Irois repas. iLt d^ 6^ 3^ inicfi ï^ iS'^ ^i^' wtniut'l ^00 Fonctionnement du foie et des muscles comme volant d'éno'gie. ■ynmuL â 3^ 6''^ g^ Tnidù d^'^ ~^'- %1^ winiut emmagasiner; soit, pour notre sujet, 1400"' à i5oo'°', total fréquemment observé. 4° Un autre repas sera bien placé vers 4''^o'° du soir, iG''3o'" (thé), petit repas de 3oo"" à 4oo"' environ. C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N" 15.) ^^9 1082 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3° Enfin, un troisième repas, moyen, vers 20'' (dîner) de 700"' à 800"°', complétera la ration alimentaire du sujet et sera réparti, grâce au foie, entre toutes les heures nocturnes de jeûne. Les courbes ci-jointes, en correspondance, traduisent ces données expérimentales et théoriques, ainsi que le nMe de volant d'énergie du foie chez le sujet en question. Expérimentalement, les repas ont été distribués, d'après ces idées, dans une famille dont fait partie le sujet observé, et cela depuisplus de six années. Les résultats, au point de vue de la santé générale, ont été des plus satis- faisants. La séance est levée à 4 heures. Ph. V. T. SÉANCE DU r4 AVRIL I9l4. Io83 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i4 aviul igi^- Congrès iiilecnatioiial de l'Enseignernenl lechnif|iie supérieur. Enseignement des Sciences nialhémaliques, naturelles et techniques, clans les écoles supérieures, par Waltiier von Dyck. Ixelles-Bruxelles, i\. Yandersypen, 191 1; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Appell.) Ueber die niatkematisclie Erlcenntnis, von A. Voss. (Der Kullur der Gegenwarl ; III, I : Mathematik; III.) Berlin et Leipzig, B.-G. Teubner, iQi/l; i vol. in-8°. (Pré- senté pai- M. Appell.) Obseri'atoire de Ksara, an Liban (Saacl-naïl, par Beyrouth, Syrie). Bulletin météorologique; 2" série, i'^' année, igiS. Beyrouth, Imprimerie catholique; 1 fasc. in-4°. (Présenté par M. Pli. vai) Tieglieni.) R. Osservatorio ustronomico al Collegio romano. Memorie ed osservazioni, pub- blicale par cura di E. iV1illosevic.ii, Direttore delT Osservatorio; 3'= série, t. IV, i™ Partie. Rome, igiS; i vol. \n-!^°. R. Osservatorio di Catania. Catalogo aslrofolografico 1900,0 : Zona di Calania : l. IV, i" Partie. Catanes, igiS; i fasc. in-4°. Klimatographie von Osterreic/i, herausgegeb. v. der Direklion der K. K. Zentral- anslall fiir Meteoiologie und Geodvnaniik: \l : Alinia/ogra/'/iie von hârnlen, von Dr. V. C0MIAD. Vienne, igiS; i vol. in-4°. Icônes Planlarum Formosanarum ncc non et Conlributinnes ad Florain Fornio- sanam, auctore B. Havata; t. III. Taihoku, Gouvernement de Formose, igiS; 1 vol. in-8°. Kolloidale Substanz als Fnergieqnelle fiir die niil^roskopisciien Scltitsswaffen der Cœlenteraten, von Liid\m('. Will; mil 10 Texlfiguren. (P/ijs.-nial/t. Ahh., 1914, n» 1.) Berlin, Geoig Beimer; 1 fasc. in-4°. Archiv fiir Frauenkunde und Eugenik, herausgegeb. v. Max Hirsch; Gratis-Pro- beheft. Wurizbouig, Curl Kabitzsch, 1914; ' fasc. in-8°. Las o'.ejas de lina, fin de una leyenda, par Jl'lio Besnard. Santiago du Chili, igiS ; I fasc. in-8". Annales de la Société scientifique de Bruxelles: 38" année, 1913-1914, fasc. 1. Louvain, 1914; • fasc. in-8". lo84 ACADÉMIK UES SCIENCKS. Anniial Report of tlie Smilhsoiiian Insliltilion. 1912. ^^'a'lling^on, 1918; i vol. in-8°. Fennia. Bulletin de la Société de Géographie de Finlande ; I. WXIII, 1912-1913. Helsingfors; 1 vol. in-S". Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, séiie III, B (Sciences naturelles), l. II, livraison 1. l,a Hine, Marliiiiis M|lioll, 1914; ' fasc. in-S". Annaes scienlificos da Acadeniia polytcchnica do Porto: L IX, n" I. Coïmbre, 191/4; I ("asc. in-8°. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 20 AVRIL 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. SPECTROSCOPIE. — Effets des variations de voltage sur l'intensité des radia- tions d'arc obtenues avec un dispositif alimenté par du courant alternatif. Note de MM. Maurice Hamy el Mii,i.ochau. L'appareil, imaginé par l'un de nous ('), pour obtenir les radiations d'arc des solides en faisant emploi de courant alternatif, donne des spectres toujours de même intensité, pour une même substance, quand on opère dans des conditions identiques de voltage, de durée de pose et de dévelop- pement des clichés. C'est, du reste, en vue d'arriver à un pareil résultat que ce dispositif a été créé. Lorsque le voltage varie, l'expérience montre que, pour impressionner la couche sensible de façon à obtenir des raies d'aspect identique sur les spectrogrammes, il faut modifier le temps de pose dans des proportions considérables. Le voltage du secteur parisien de la rive gauche oscillant continuellement, descendant parfois à g^ volts et montant à i25, cette circonstance nous a amenés à étudier la loi de variation du temps de pose en fonction des indications du voltmètre. A cet effet, nous avons fait emploi d'un transformateur permettant d'amener le voilage à un nombre d'unités quelconque entre ces limites. Les expériences ont été faites en prenant le secondaire de ce transformateur comme source d'énergie électrique et en opérant entre 93 et 120 volts, de 5 en 5 unités. On a cherché, par tâtonne- ment, le temps de pose T convenant à chaque cas particulier, pour obtenir (') Voir Comptes fendus, l. 135, p. 63i, el l. 137, p. iiii. C. R., 1914, 1" Semestre, (T. 168, N* 16.) l4o îo86 ACADÉMIE DES SCIENCES. une impression constante. L'ensemble des résultats trouvés montre que T est très exactement représenté par l'expression T = A-V-', V étant le voltage aux bornes du secteur et k une constante dépendant de la luminosité du spectroscope et de la résistance constante intercalée dans le circuit de l'appareil (6 olims). A titre de curiosité, nous avons voulu nous rendre compte du degré d'exactitude de l'exposant — 9, assez déconcertant api-ioi-i, qui figure d;ins l'expression de T et, à cet effet, nous avons appliqué la formule au vol- tage 75, tout à fait en dehors des expériences. Nous avons trouvé, même dans ce cas, un accord sinon complet avec l'observation, du moins tiès approché. Il semble, d'ailleurs, pour ce très bas voltage, que les raies « enhanced » de Lockyer aient une tendance à se renforcer par rapport aux autres. L'émission lumineuse fournie par l'appareil n'est pas continue. Elle se présente, pour des raisons qui ont été exposées antérieurement, sous forme de flammes apparaissant et disparaissant altei^nativemenl à intervalles de 1,5 seconde environ . Dans les expériences rapportées ci-dessus, les poses photographiques ont été mesurées d'après le nombre de flammes qui prennent naissance pendant la période d'exposition de la couche sensible à la lumière. C'est le procédé le plus commode pour obtenir une bonne appré- ciation de la durée d'action des radiations sur la plaque photographique. CHIMIE ORGANIQUE. — Action de Vamidure de sodium sur les allyldialcoyl- acétophénones . Méthode générale de synthèse des irialcoylpyrrolidones. Note de MM. A. Haller et Edouard Bacer. Dans nos premières recherches concernant rallyldimélliylacélophé- none ('), nous avons fait remarquer qu'à l'encontre des auties trialcoyl- acétophénones, la cétone allylée ne se dédouble pas en amide dimélhyl- allylacétique et benzène quand on chauffe sa solution dans les carbures benzéniques, avec l'amidure de sodium. Quelle que fût la durée du traitement, on régénéra la cétone inaltérée. Une étude systématique des conditions dans lesquelles il faut se placer pour réaliser le dédoublement (') i\. Haller el K\). Baueii, Complcs rendus, t. IkS, 1909, p. 71. SÉANCE DU 20 AVRIL 19l4- foSy clierclié nous a montré que l'emploi d'une trop grande quantité de solvant constituait un obstacle à la réaction. Les conditions suivantes ont été trouvées les plus favorables à la scission de l'aUyldiméthylacétophénone, ainsi qu'à celle de ses homologues : Volumes égauv de la célone el de benzène sont additionnés d'une fois un quart la quanlilé théorique d'amidure de sodium finement pulvérisé et le tout est maintenu à réhullition pendant 4 ou 5 heures. On décompose ensuite la liqueui- en v ajoutant peu à peu de l'eau, on neutralise exactement avec un acide et, après avoir été saturée par tlu sulfate d'ammoniaque, la solution aqueuse est épuisée à plusieurs reprises au moyen de l'éther. Par évaporalion de la solution éthéro-benzénique et rectification du résidu, on obtient un produit qui distille à I23°-I24°, sous 16"'"', et dont les solutions, dans un mélange d'éther el d'éther de pétrole, fournissent des aiguilles blanches fondant à 92°. L'analyse élémentaire assigne à ce produit la formule C^H"ON qui est celle de l'amide de l'acide allyldiméthylacétique qui auiail dû se former suivant la réaction générale établie précédemment avec les trialcoylacéto- phénones : /M. - /GCOCHI= + NtPNa = ^ "^ >G - CONHNa + C«H«. Le composé obtenu ne répond toutefois à aucun des caractères d'une amide d'acide non saturé. En effet : 1° Il ne décolore pas l'eau de brome, ce qui montre l'absence de la double liaison ; 2° CliaufFé à l'ébuUition pendant plusieurs heures avec de la potasse alcoolique, il reste intact et ne donne pas trace d'ammoniaque; 3" Il résiste à l'action réductrice du sodium et de l'alcool et est régénéré de la solution avec ses propriétés primitives. Or on sait que c'est là un mode de transformation des amides en alcools primaires. Ne possédant pas les propriétés fonctionnelles de l'amide allyldiméthyl- acétique, le produit C'H'''ON doit donc avoir la constitution d'un corps cyclique et être envisagé comme une pyrrolidone trimétliylée ou comme une pipéridone diméthylée GH2 CE'/ GO CH.GII' ^^\/ NH NH GH« 3.3.5-Triméthylpyrrolidone 3. 3.3-Dimélhylpipéridone 2. Ces deux composés représentent aussi, respectivement, le premier la Io88 ACADÉMIE DES SCIENCES. lactame de l'acide aa-diméthyl-Y-aminovalérianique et le second la laclame de l'acide aa-diméthyl-S-aminovalérianique CH'- -CH- 1 -CH2- /CH' -C-COOH \CH' CH^- 1 -CH^- - CH»- /CH' -CrlCOOH \CH3 Nous allons montrer par un ensemble de réactions, et par la synthèse, que le produit obtenu est bien de la 3.3.5-tnméthylpyrrolidone. Action de r acide chlorhydrique. — Si le dérivé fondant à 92° est très stable vis-à-vis de la potasse alcoolique, il n'en est pas de même avec l'acide chlorhydrique. Sans action à la température de 100°, cet acide, à l'état concentré, détermine la rupture de la chaîne, quand on chauffe à 120°, en tube fermé, pendant 12 heures, un mélange de G^ de produit avec lo^ d'acide chlorliy- drique. La solution acide, évaporée au bain-marie, fournit en effet debeaux cristaux incolores fondant à 164° et dont la composition répond à CH'^O^NHCl, formule qui représente le chlorhydrate de V acide oLa.-dimélhyl-'^-amidovalérianique /CH3 CH'CH — CH^ - C— COOH. I \CH3 NH^HCI La solution aqueuse de ce chlorhydrate précipite l'acide chloroplatinique en donnant un chloroplatinate se présentant sous la forme de petites aiguilles orangées [C'H'^O^NHCI]'PiCl*. Traité en dissolution dans l'eau par les alcalis, le même chlorhydrate régénère la lactame fondant à 92". Ce corps se comporte donc comme le chlorhydrate de l'acide aa-diméthyl-Y-amidobutyrique, que M. Biaise (') a obtenu par une voie toute différente, et dont les solutions fournissent également, sous l'influence des alcalis, une lactame : la 3 ."i-dimèlhylpyrro- lidone /CH» nCI.H'-.N.CH^CH^C— COOH -> (CH3)^C \CH» CO NH CH^ CH^ (') Blaise, Bull. Soc. cil., 3« série, t. X\l, p. 545; Comptes rendus, t. 128, p. 676. SÉANCE DU 20 AVRIL ipi/j. I089 Chlorhydrate de Cri.x-dimèlhyl-^-aminovalèrianale d^élhyle yCW HCI.NH«.€H - CH^.C-CO^OH'. Ce sel a été préparé en saturant d'acide chlorhydrique une solution de chlorhydrate de l'acide aminé dans l'alcool absolu, et abandonnant le mélange à l'évaporalion spontanée sous une cloche à dessiccation. Au bout de quelques jours il reste une huile jaune, incristallisable, qui, traitée par la quantité théorique d'oxyde d'argent hydraté, fournit, au lieu de l'éther- sel aminé, la laclame fondant à 92°. L'amino-éther ne paraît donc pas stable. Chloroplatinate [C»H"'0- NHClJ^PtCl\ - La solution aqueuse du chlorhydrate de l'éther aminé donne avec le chlorure de platine un préci- pité en paillettes orangées dont la composition répond à celle d'un chloro- platinate normal. Mèthylation de (a lrinièthyl(tyrrolidone-^-mélhyl-?>.?).^'trimé.thylpyrro- lidone (CH')'-C co CH2 \/\CH' NCH^ Une dissolution de 126,^ de pyirolidone trimélhylée, dans l'éther anhydre, esl additionnée de 4° d'amidure de sodium bien pulvérisé. On chauffe et, après 2 heures d'ébullition, on ajoute i8s d'iodure de mélhyle. L'ébullition est encore maintenue pendant 5 heures. Après refroidissement on verse le produit sur de la glace, on sature la solution aqueuse par du sulfate d'ammoniaque et on l'épuisé avec de l'éther. Le produit débarrassé de l'éther est finalement rectifié. Rendement : 90 pour 100. La N-méthyl-3.3.5-triméthylpyrrolidone constitue un liquide très mobile, distillant à 92°-96° sous i5'""', c'est-à-dire 3o° plus bas que la tri- mélhylpyrrolidone. Oxydation de la trùnélhylpyrrolidone-'i 3 .^-triméthylS-oxypyrrolidone (CH3)2C| |CH' CO G/0« . NU logo ACADÉMIE DES SCIENCES. Celle oxydation a été effectuée au moyen d'une solution de perman- ganate (le potasse à 4 pour loo. Lente à froid, elle devient assez rapide à 5o". ()uand elle est terminée, on filtre et on lave le précipité de MnO^ à Teau bouillante. Les liqueurs sont réduites au bain-marie et abandonnées à la cristallisation. Il se dépose des cristaux brillants qui, recristallisés dans l'eau, fondent à i65° et répondent à la formule C' H' 'O^N. Ce corps est très soluble dans l'eau, l'alcool et le benzène, très peu soluble dans Tétlier, insoluble dans l'étlier de pétrole. Sa constitution a été établie en le soumettant pendant G heures, à i lo", à l'action de l'acide chlorhydrique, en tubes scellés. On obtient dans ces conditions, outre du chlorhydrate d'ammoniaque, des cristaux fondant à 74°) dont la composition répond à celle de l'acide niésitonique et qui ont été identifiés avec ceux provenant d'une préparation de cet acide. Le mé- lange des cristaux fond à la même température de 7/4*'- Cette réaction nous a permis de fixer la constitution du produit de dé- doublement de l'aHyldiméthylacétophénone et de son composé d'oxy- dation. Sous l'action de l'acide chlorhydrique, ce dernier est hydrolyse, puis cède de l'ammoniaque pour donner l'acide cétonique CH'\ CO CH'\ CH^ COH CH^-C-OH CH^C0.CH3 Triméthyloxypyrrolidone. Acide mésilonique. I CH Cette réaction ne pourrait s'interpréter en admettant pour notre corps une formule pipèridonique. Oxydation de la trimèlhylpyrrolidone au moyen de Vacide nitrique. — Quand on fait bouillir la pyrrolidoneavccde l'acide azotique de densité i,25, il se produit une oxydation lenle et l'on obtient de l'acide diméthylmalo- nique. Ce fait n'a rien de surprenant, car on sait que l'acide mésitonique, traité dans les mêmes conditions par de l'acide azotique de densité i,3, donne naissance non à de l'acide diméthylsuccinique, mais au même acide dimé- thylmalonique. Synthèse de la 3.3.5-triméthylpyrro/idone 2 en partant de l'acide mésito- SÉANCE DU 20 AVRIL I9l4- Ï09t nique. — Bien que les différents dédoublements auxquels donnent lieu la trimélhylpyrrolidone et son produit d'oxydation au moyen du perman- ganate de potasse confirment sa constitution, nous avons cru devoir en réaliser la synthèse totale en parlant de corps sur la formule desquels il ne plane aucun doute. Nous sommes partis à cet effet de l'oxyde de mésityle que nous avons traité par du cyanure de potassium suivant la méthode imaginée par A. Lap- worth ('), et le produit obtenu a été saponifié. On obtient, dans ces condi- tions, un mélange d'acide mésitonique et d'acide mésitylique qu'on sépare le plus facilement par distillation fractionnée sous pression réduite de leurs éthers éthyliques. Après saponification de son éiher, l'acide mésitonique est traité par de la phénylhydrazine et l'hydrazone obtenue est réduite. Les réactions successives que nous venons d'énumérer peuvent se traduire de la façon suivante : GH^CO.CII II G Oxyde de mésityle. CH^CO.CtP Nilrilc de l'acide inésilunique. CH'.CO.CH- CH^ C - COOH CH'.C — CIP.C(Cli')^-COOIl II iNNHCM^ Phénylliydrazone de l'acide inésilMiiiqiie. Acide mésitonique. CtP GH'.Cll.CH^C(Cll^)'^ -COOtl CH^ - G '' \ C<{^^^^ Acide ai-diriiéthyl-Y-aminovaiérique. NH-CO TriméthylpyrrolidDne. La réduction de la phénylhjdrazone doit s'efTecluer en milieu alcoolique, au moyen de l'amalgame de sodium à 4 pour 100, el de façon que la solution soit toujours acide (acide acétique). Pendant Topéralion, on évitera également de dépasser la tempéra- ture de 5" à 8°. Après la réduction, on (lltie. pour séparer l'acétate de sodium, et la solution est distillée sous pression réduite de façon à éliminer la majeuie partie de l'alcool. Le résidu est repris par ieau et rendu faiblement alcalin. La solution préala- blement saturée de sulfate d'ammoniaque est enfin épuisée à l'éther. La liqueur étliérée est évaporée et l'huile restante est rectifiée dans le vide. On sépare d'abord l'aniline, puis on recueille une portion passant de iio" à i25°,.sous i5""", et qui se prend rapi- dement en masse. Après une cristallisation dans un mélange d'éther et d'étlier de pétrole, on obtient la trimétliylpj rrolidone cherchée sous la forme de beaux ciistaux (') Arthur Lapworth, Journ. chetn. Soc, t. l,XXXV, 1904, p- i2i4. 1092 ACADÉMIE DES SCIENCES. fondant à 92", identiques à cîiix obtenus par dédoublement de rallyldiméthylacéto- phénone. La constitution de la 3.3. j-triméthylpyrrolidone 2 peut donc être consi- dérée comme parfaitement établie. Nous nous proposons de continuer ces recherches et de préparer quelques homologues supérieurs de celte pyrrolidone en parlant, notamment, des allylméthyléthyl et allyldiélhylacétophénones. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le sous-azolure de carbone. Action de V ammoniac et des aminés. Note de MM. Charles Moukeu cl Jaoques-Ch. Honcrand. Le sous-azoture de carbone C'N^, obtenu par nous il y a quelques années ('), jouit d'une remarquable activité chimique. 11 réagit avec une grande netteté, et parfois très énergiquement, sur les corps les plus divers : halogènes, ammoniac, aiiiiucs, alcools, sels d'argent, etc. Nous nous pro- posons de décrire sommairement, dans la présente Note, les réactions que donnent, avec ce curieux composé, l'ammoniac et les aminés. L Action DE l'ammoniac. — Aminobulènedinitrile CN— C(NM^) = CH — CN. a. L'attaque du sous-azoture de carbone par le gaz ammoniac est immé- diate et extrêmement violente. Elle est encore très vive quand les deux substances antagonistes ont été au préalable diluées dans une grande quan- tité du solvant. Les meilleures conditions à réaliser, pour une bonne préparation, nous ont paru être les suivantes : i" on met en œuvre molécules égales de sous-azoture tt d'ammo- niac; 2" les substances sont rigoureusement pures et en solution dans de Tétlierbien exempt d'eau et d'alcool; 3° on opère dans une almosplière d'hvdrogène pur et sec; 4° le sous-azoture en solution élliérée (yjô) est introduit goutte à goutte, avec agita- tion continue du mélange, dans une solution également élliérée de gaz ammoniac (ioT))! ^'' '^^ deux liqueurs doivent être au préalable refroidies au voisinage de — 70° (neige carbonique -h acétone), et cette température doit être maintenue pendant toute la durée de l'opération. Quelques précautions qu'on prenne, le mélange se colore toujours en brun plus ou moins foncé, et l'on observe même, en général, l'apparilion de traces d'un précipité noir. A la fin, on laisse le mélange se lécliaufTer lentement jusqu'à la température (') Comptes rendus, t. 150, 1910, p. 225. SÉANCE DU 20 AVRIL 191/4. lOgS ambiante, on filtre rapidement, et Ton évapore le solvant à froid dans le vide sulfu- rique. Le poids du résidu est toujours voisin de celui qui correspond à la fi\ation d'une molécule d'ammoniac sur une molécule de sous-azoture. Le produit brut est une sorte d'enduit brun, dont la solution dans l'élher est rouge carmin. On en isole aisément un corps pur, bien cristallisé, en traitant à froid la so- lution étliérée par du noir animal, qui la décolore, et évaporant ensuite l'étlier dans le vide sulfurique à froid. Nous traitions d'ordinaire, par cette méthode, des quantités de sous-azoture voisines de I». Les rendements en produit pur dépassaient toujours 60 pour 100. Le corps se présente en fines aiguilles, qui fondent à i3i° (fusion instan- tanée au bloc Maquenne). Il est insoluble dans l'eau, soluble dans Téther et l'alcool, peu soluble dans le chloroforme et le benzène. Sa teneur en azote correspond à la formule C* N'H' (N pour 100, 44,55; cale, 45,16). h. Les acides en solution aqueuse le décomposent rapidement, surtout à chaud, avec formation d'acide cyanhydrique, d'ammoniaque et d'acide cyanacétique. Le mode opératoire suivant nous a permis d'étudier le dédoublement d'une manière très précise : On chaulle le produit, au bain-marie bouillant, avec 5o parties d'acide sulfurique demi-normal. Un courant d'azote, qui traverse le mélange, entraîne l'acidt cyanhy- drique dans un tube de Liebig renfermant de la lessive de potasse. On suit la marche de l'èlectrolyse en titrant de temps en temps l'acide cyanhydrique par la méthode cyanimétrique de Denigès; elle est pratiquement complète au bout de 2 heures. La liqueur sulfurique est additionnée d'eau de baryte en léger excès. On entraîne, l'ammoniac déplacé, au moyen d'un courant de vapeur d'eau, dans une solution aqueuse d'acide chlorhydrique, qui fournira, par évaporation, le chlorure d'ammo- nium correspondant. Fj'acide cyanacétique se trouve à l'état de sel dans la liqueur barytique. Ceile-ci, après neutralisation par l'acide sulfurique et iîltration, est concentrée au bain-marie sous pression réduite jusqu'à réduction à un faible volume. On ajoute à la liqueur résiduelle un grand excès d'acide sulfurique à 4o pour 100, et, après filtration, on en extrait l'acide cyanacétique par des agitations répétées à l'élher. Cet acide a été identifié par son point de fusion, un titrage alcalimétrique et un dosage d'azote. Nous tenons à faire observer que la réaction du dédoublement de notre produit par l'acide sulfurique étendu est parfaitement nette, ce qui permet d'opérer sur de petites quantités de matière. A titre d'exemple, nous indiquerons que 0^,448 de substance ont fourni 05,128 d'acide cyanhydrique, 0^,079 d'ammoniac et 08,274 d'acide cyanacé- tique, alors que les quantités théoriques respectives (i""! de chacun de ces trois corps pour i"""' de substance traitée) sont o*-', i3o, 08,082 et os,4o8. L'écart entre le nombre expérimental et le nombre calculé n'est sensible que pour l'acide cyanacétique; mais C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 16.) l4l I094 ACADÉMIE DES SCIENCES. on connaît la grande solubilité de cet acide dans l'eau, et son extraction totale est fort longue et difficile. c. Nous pouvons donc considérer l'hydrolyse comnne s'efTectuant quan- Ulativemenl d'après l'équation suivante : C'N'H'-i-aH'O = HCN -h mv -+- CO'H — CH'-— CN. Acide Ammojiinc. Acide cvanacétique. cyanhydriquc. La constitution du corps en découle immédiatement: c'est l'amino-bu- tène-dinitrile CN — C(NH') = CH - CN, réstillanl de la fixation d'une molécule d'ammoniac NH^ sur la liaison acélylénique dti sous-azoturc de carbone ou butinc-dinitrile CN — C^C — CN ('). On peut admettre que l'hydrolyse s'eflectue en trois phases : i° il y a d'abord formation de biiténol-dinitrile; 2° celui-ci s'isomérise aussitôt en butanol-dinitrile ou nilrile oxalacêtique; 3° ce dernier composé se scinde enfin en acide cyanhydrique et acide cyanacélique : CN-C(NH^) = G1I — CN -> NIP+CN — G(0I1) = GH — Ci\ Amino-buttne-dinitrile. Biiténol-dinilrile. -y CN_CO-CIP— CN -^ HCN + COMt-CH^— CN. Butanune-dinitiile. Acide cvanacétique. Nous n'avons isolé ni le butanol-dinitrile, ni le butanone-dinitrile, qui d'ailleurs sont encore inconnus. Mais nous pouvons rappelei', à l'appui de notre manière de voir, que le nitrile pyruvique CN — CO — CH^ (-), le nitrile bromopyruvique CN — CO-CH^Br (3) et le nitrile trichloropvrnvique CN-CO — CCI^ ('), qui possèdent, comme le butanone-dinitrile CN — CO — CH- — CN, le groupement GN — GO — , sont respectivement dédoublables, par hydratation, en acide c\anliydiique HCN, d'une part, et, d'autre part, acide acétique CO^H — CH', acide bromacétique GOMI — GH^Br ou acide trichloracétique COHI — CCP. 11. Action des aiunes. — D'après les quelques essais sommaires que nous avons faits, nous pouvons dire que les aminés tertiaires, si elles ne laissent (') Ce mode de fixation de l'ammoniac sur le sous-azoture de caibone n'était nulle- ment certain a priori. Etant donnée la nature si originale du sous-azoture, on con- çoit que l'ammoniac aurait pu attaquer aussi bien un grou|)ement CN. (') IJ. HiiBNER, Liel. Aitnal., t. GXX, 1861, p. 335. (') II. HiJi!.NF.ii, Lieb. Annal., t. GXXXl, i864, |). 67. (') L. HoKKEUiciiTKii, J.f. prakl. Cliern., nouvelle série, t. XX, 1879, p. 190. SÉANCE DU 20 AVRIL I9l4- lOgS pas absolument intact le sous-azoture de carbone, exercent sur ce composé une action peu énergique. Les aminés primaires et les aminés secondaires, par contre, attaquent violemment le sous-azoture de carbone. La réaction est de tous points parallèle à celle qu'on observe avec Fammoniac : les produits obtenus se dédoublent par hydratation de la même manière (régénération de l'aminé, formation d'acide cyanliydrique et d'acide cyanacétique), et ils ont par conséquent une constitution semblable. La léaclion de Famine sur le sous-azoUire était pratiquée suivant la leclinique ci- dessus décrite pour le gaz ammoniac : on opérait vers — 70°, dans une atmosphère d'hydrogène, et l'on versait goutte à goutte une solution élhérée très diluée de sous- azoture ( i"""') dans une solution éthérée également très étendue de base (i"""'). Les liqueurs obtenues étaient toujours fortement colorées. Après évaporation de l'éther dans le vide sulfnriqiie, le poids du résidu était généralement voisin du poids théo- rique (1™°' de sous-azoture -i- 1"'°' de base). On purifiait ce résidu en le reprenant par l'éllier anhydre et précipitant au besoin la solution éthérée par l'éther de pétrole. En général, l'hydrolyse était plus difficile à réaliser que dans le cas du gaz ammo- niac ; il était nécessaire d'employer de l'acide sulfurique plus concentré et de prolonger plus longtemps le chaufTage. Nous avons étudié d'une manière complète l'action de la dièthylamine (aminé secon- daire) sur le sous-azoture. Une autre base secondaire, la pipéridine, et deux bases primaires, l'aniline et la benzylamine, ont été, en outre, de notre [)art, l'objet de recherches qui, tout en étant moins approfondies, méritent cependant d'être décrites. DiéthyUiminobiiLcne-diiulrile CN — C( NC2tP)-= Cil — CM. — Le produit brut, non cristallisé, possède une teneur en azote peu éloignée de la teneur théorique (N pour 100 : 27, 16 ; calculé : 28, 18). Le corps pur a l'aspect d'aiguilles ]irisn)atiques qui fondent à 69°-7o". Il est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther et le chloroforme (N pour 100 : 27,90; cal- culé : 28,18). L'hydrolyse a été faite sur le produit brut. 15,928, chauffés avec iSo'''"' d'acide sulfu- rique normal pendajil i5 heures (le terme n'était pas encore atteint), ont donné 00,378 d'acide cyanhydrique (calculé : o",349) et oô,/(38 de dièthylamine (calculé : os.gq^) ; on a, en outre, isolé oS,3io d'acide cyanacétique bien pur (identifié par le point de fusion, un titrage alcalimétrique et un dosage d'azote). Pipéridylaminobutène-dinilrile CN — C (NC'H'») = CH — CN. — On a obtenu une huile fortement colorée en brun, très épaisse, cristallisant le ntement(N pour 100 : 25, I ; cale. : 26,08). A l'hydrolyse, on a recueilli 78 pour 100 de la quantité ihéorique d'acide cyanhydrique et gS pour 100 de la quantité théorique de pipéridine. Phénylarninobutène-dinitrile C;\ — C (NHCtP) =: CH — CN. — Le corps pur se présente en fines aiguilles, qui fondent à 1 20°, 5-i2i°, 5. Il est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther et le chloioforme (N pour 100 : aS, i3 ; cale. : 24,83 ). 1096 ACADÉMIE DES SCIENCES. On s'est borné à caractériser, dans la réaction d'l)ydrolyse, l'acide cyanhydrique et l'aniline. /ienzylaminobutène-dinitrile C!^ — C (î^tiCH-Oli^) — CH — CN. — Le corps a élé obtenu sous la forme d'une huile brune (N pour 100 : 28 , i ; cale. : 22,9). En résumé, raniinoniac, les aminés primaires et les aminés secondaires attaquent énergiquenient le sous-azoture de carbone en se fixant sur la liaison acétylénique. Les produits obtenus s'hydrolysent sous l'action des acides étendus, en régénérant la base, d'une part, et, de l'autre, en formant de l'acide cyanhydrique et de l'acide cyanacctiquc. KÉSISTANCE DES MATÉRIAUX. — Reirait du béton armé. Son influence sur les efforts développés dans les constructions en bclon armé. Note de M. CoNSIDÈBE. Dans la Note qu'il a présentée à l'Académie des Sciences, le 9 mars 1914» M. Rabut a avancé que les efforts attribués à l'iniluence du retrait du béton armé avaient été exagérés et il a fixé un chillre très inférieur à ceux qui avaient été indiqués, en 1900, par la Commission officielle du Ciment armé. L'importance pratique de cette question justifie un nouvel examen. Valeur du retrait du béton. — Pendant la période de prise et de durcisse- ment qui dure plusieurs années, les ciments, les mortiers et les bétons changent de volume; ils se dilatent dans l'eau et se contractent à l'air. Nous ne connaissons qu'une seule série de mesures du retrait du béton qui ait été prolongée pendant très longtemps, c'est celle qui a été faite au Laboratoire de l'Ecole supérieure de Stuttgart et dont les résultats ont été publiés par M. Otto Graf dans le numéro du 21 décembre 1912 de la Zeilschrift des Vereines deutscher ingenieure. Des expériences ont été faites au laboratoire de l'Ecole des Ponts et Chaussées. Après iG mois d'exposition à l'air, le prisme d'essai a été immergé, puis, de nouveau, exposé à l'air. Le Tableau ci-après indique, en millimètre par mètre, les retrails constatés à Stuttgart et ceux qu'on a observés à Paris pendant le premier séjour ininterrompu du prisme à l'air libre. On a mis en regard les chiffres donnés par la formule empirique que M. Rabut a indiquée, au début de sa Note, comme exprimant le retrait du SÉANCE DU 20 AVRIL IQl/i- I097 béton de qualité courante tel que ceux qui ont été étudiés à Stuttgart et à Paris. Retrait après 3 moi?. 1 aa. 16 mois. 4 ans. 6 ans. Expériences de Slullgart. . . 0,202 o,4'o « 0,485 o,5i2 Expériences de Paris 0,290 » 0,870 0 » Formule empiriqiit' o,3oo 0,870 » 0,890 0,89.5 Pendant l'immersion qui a duré 54 mois, la contraction du prisme du laboratoire de l'Ecole des Ponts et Chaussées est tombée de 0,370 à o, i3o; après l'émersion, elle s'est relevée en 35 mois de o,i3o à o,43o avec une progression si forte jusqu'à la fin des observations, que très pro- bablement le retrait aurait atteint la même valeur finale qu'à Stuttgart et en tout cas o,5oo. Au point de vue des efforts que le retrait développe dans les ponts, on doit distinguer deux périodes. Pendant la première, la voûte est portée par le cintre dont les résistances s'ajoutent à celles des armatures métalliques pour entraver la contraction du béton; dans la seconde, la voûte aban- donnée à elle-même est comprimée par la poussée qui est bien supérieure à la résistance des armatures et rien n'empêche le retrait du béton de se pro- duire complètement. Aux phénomènes complexes que le retrait du béton produit pendant la première période, M. Rabut a appliqué les lois de l'étirage et en a déduit le chiffre de o™™,io par mètre comme maximum du retrait sur cintre dont il convient de tenir compte dans le calcul des efforts qui se développent dans les voûtes. Sous réserve d'une étude ultérieure de cette question très délicate, nous supposerons provisoirement que ce chiffre est exact. M. Rabut a négligé complètement les retraits beaucoup plus importants qui ont lieu après le décintrement sous prétexte qu'on peut toujours les réduire autant qu'on le veut, en combinant un repos sur cintre suffisamment prolongé avec la pratique du clavage différé ou en réglant la poussée au clavage avec des vérins ou autrement. Les procédés de clavage perfectionnés ont pour but d'excentrer le point de passage delà poussée à la clé dans la mesure voulue pour qu'à la suite des retraits, les efforts niaxima soient aussi faibles que possible, et ils sont dignes d'attention, mais leur application est basée dans chaque cas sur des prévisions incertaines au sujet de l'état thermique et hygrométrique où sera la voûte au moment du durcissement du béton de clavage et de la valeur 1098 ACADÉMIE DES SCIENCES. du retrait ultérieur qui ne peut être sûrement prévue en raison de l'irrégu- larité des bétons. Il est d'ailleurs évident que si l'on réussissait à donner à l'excentricité de la poussée la valeur optinia, elle n'annulerait les effets progressifs du retrait qu'à un moment déterminé et qu'avant et après, elle produirait des efforts moléculaires dans les voûtes continues. Quoi qu'il en soit, dans la pratique courante, on pourrait même dire presque toujours, les voûtes sont clavées par leur achèvement même et l'on ne voit aucune raison pour que, dans ce cas, la totalité du retrait qui se produit après h décintrement des voûtes, n'inllue pas sur leur équilibre moléculaire. On ne peut pas évaluer à plus de trois mois, en moyenne, la période pendant laquelle le retrait des voûtes est effectivement entravé. Après cette période de trois mois, le retrait du béton a été de o,5i2 — 0,202 ^0,3 10 dans le prisme de Stuttgart et il ne semble pas douteux que finalement il aurait été d'au moins o,5oo — 0,2901=0,210 dans celui de Paris. Si, à ces chiffres relatifs à la seconde période, on ajoute 0,10, valeur du retrait qui a été acceptée plus haut pour la première, on arrive au total de 0,410 ou de o,3io pour le retrait dont il semble qu'on devrait tenir compte dans le calcul des efforts imposés aux voûtes de pont. Dans son rapport du 22 décembre iQoS, la Commission du ciment armé {y émis Viwh que les faits connus à celle époque permettaient d'évaluer, au total, à 0,20 ou 0,25 la fraction du retrait dont il devrait être tenu compte dans les calculs. Les expériences faites depuis conduiraient, on vient de le voir, à penser que ces chiffres sont, non pas excessifs, mais notablement trop faibles; toutefois, il semble que, pour les motifs suivants, on peut les conserver. 1° Les mémorables expériences longtemps poursuivies par Wœhler sur les métaux et celles peu nombreuses mais concordantes qui ont été faites sur le béton armé, ont démontré que les efl'orts sont d'autant moins redou- tables pour la conservation et la durée des constructions qu'ils subissent moins de variations. Or les effets lents et progressifs du retrait n'ont pas de variations de sens contraire comme ceux de la température et des charges roulantes. SÉANCE DU 20 AVRIL IQI/i- IO99 2° Si dans une voûte continue, les efforts totaux approchaient de la chai'ge de rupture, il se produirait, dans le béton, des diminutions du coefficient d'élasticité qui ralentiraient la progression ultérieure des efforts dus à la continuité, notamment de ceux qui résultent du retrait. Pour ces deux raisons, il semble possible de ne pas augmenter les valeurs du retrait qui ont été indiquées, avec de prudentes réserves, par la Com- mission du ciment armé. Efforts produils par le retrait (hi béton. — En 1907, nous avons établi et publié dans le Ge/2j'e m'i/ les formules qui donnent directement les valeurs des efforts produits par les variations de longueur dans les voûtes à section constante. M. Rabut a employé celle des formules établies par cette méthode qui convient pour la clé de voûte; il y a introduit 0,10 comme valeur totale du retrait et a trouvé ainsi une pression de 6'^^ par centimètre carré. Mais il importe de faire remarquer que les efforts aux naissances qui présentent autant d'importance que ceuy qui se produisent à la clé, sont deux fois plus grands. En résumé, si, conformément à l'avis de la Commission du ciment armé, on attribue la valeur de 0,20 ou o,25 à la fraction du retrait dont on doit tenir compte dans les calculs, on trouve pour valeurs des efforts maxima que développe le retrait, au lieu de Ç>^^ par centimètre carré : A la clé 6x^1^ = . 2". ou 6x^:=,5H- 0,10 0,10 et aux naissances 12X2 1=24'''= OU l5X2=:3o''S. Pour permettre d'apprécier la portée de ces observations, il suffit de dire que pour les bétons ayant des dosages usuels, les Instructions du Ministre des Travaux publics en date du 20 octobre 1906 conduisent à envisager des limites d'efforts totaux de 45'"K à SG'^'-' pour faire face aux fatigues de toutes sortes : charges permanentes et accidentelles, variations thermiques et retrait, et qu'en général les règlements étrangers ont fixé des limites plus basses encore. Quelque plausibles qu'elles soient, les conclusions déduites de l'analyse des résultats donnés par les expériences de laboratoire ne peuvent pas être appliquées avec une entière certitude aux ouvrages dont l'exécution et l'exposition aux intempéries diffèrent profondément de la préparation et IIOO ACADEMIE DES SCIENCES. de la conservation méthodique des pièces d'expérience. Il est donc du plus liaut intérêt de mesurer directement les elîorts totaux qui se produisent dans les constructions. Prochainement nous indiquerons un moyen d'obtenir ce résultat qui semble n'avoir pas été atteint jusqu'ici. CRISTALLOGRAPHIE. — Sur les effets de succion observés dans les cristaux liquides en voie de bourgeonnement {formes myéliniques^. Note de M. O. Lehmann, Les formes myéliniques découvertes par Yirchow ( ') furent dès l'origine considérées comme des cellules artificielles (-), membranes cylindriques amorphes de précipitation chimique qui séparent deux liquides réagissant l'un sur l'autre et s'accroissent sous l'action de la surpression provoquée par l'osmose dans le liquide inclus. A la suite de mes recherches sur lu phrénosine e( autres corps analogues, publiées récemment ('), j'ai trouvé que cette façon de voir ne pouvait être exacte : ce n'est pas une surpression, mais une dépression qui règne à Tinté- rieur des formes myéliniques, comme on peut le reconnaître aux effets de succion qu'elles exercent pendant leur accroissement, à la façon d'une pompe à air à tirage télescopique (pompe des conducteurs d'automobile). Cette conclusion est en parfait accord avec la théorie (') que j'ai émise d'après laquelle les formes myéliniques sont des cristaux liquides bour- geonnant (dont les molécules, aplaties en lamelles, cherchent toujours à s'orienter parallèlement aux surfaces limites). Pendant le bourgeonnement,' l'imbibition par le liquide provoque la dilatation des couches externes; si la forme esl fermée, il en résulte une diminution de pression à l'intérieur qui se manifeste dans les formes creuses par des points d'enfoncement (') K. ViRciiow, Virclunv's Archir, I. VI, i854, 571. (-) M. Thaube, Ceniralbl. f. ined.Wisse/isch., 1866, 11° 6; Reiclieits iiiul Du Dois- Reymonds Arcini', 1867, p. 87; Botaii. ZeiLang, 1873, p. 56. — St. Leduc, Phyx. Zeilschr., t. VI, igoS, p. 798. — L. Rhu.mbi.eh, Das proloplasina als physikalisches Sys- tem; Wiesbaden, F. Beigsianu, igi^; «le (^) O. Leiimann, Comptes rendus, l. 158, igi^i P- SSg. (') O. Lebmann, Wied. Aiin., t. LVI, i8g5, p. 771; Fliissige Kristalte, Leipzig, 1904, p. 253; Ami. d. P/iys., t. XX, 1906, p. 6^ ; Biolog. Ceniralbl., t. XXVUI, 1908, p. 5i6; Verli. . 1910 26,66 1911 25,86 » 1912 24,69 » 1913 23,97 La moyenne du gluten (24,74) n'a pas varié mais les influences clima- tériques qui agissent sur la maturation des blés et le développement du SÉANCE DU 20 AVRIL 191/». IIo5 gluten apparaissent plus nettement. L'année 1907 a été la plus défavorable au gluten (22,91») et l'année 1910 la plus avantageuse (26,6). 11 s'agit là de farines de choix; dans des farines courantes, comme celles qui passent par le laboratoire du syndicat, on a vu qu'elles ont trop souvent moins de 7,5 de gluten sec. Toutes ces données n'offrent rien d'absolu, car il y aurait à tenir compte de l'apport variable des blés étrangers; elles établissent néanmoins que, depuis la substitution des cylindres aux meules, les farines ont perdu 2,2 pour 100 de gluten sec, soit par kilogramme, 22^ de matières azotées représentant en azote la valeur de loo^ à i lo^ de viande de boucherie. 3. J'ai signalé, en 1897, la diminution progressive de l'azote dans les blés du département du Nord par suite des cultures intensives introduites dans ce département; mais ce mode de culture ne s'est nulle part propagé au même point dans l'ensemble de la France. Il est certain que la pro- duction moyenne du blé à l'heclare s'élève progressivement, tout en étant toutefois très variable d'une année à l'autre et même de régions assez voisines pendant la même année. D'après les statistiques agricoles du Ministère de l'Agriculture, la moyenne décennale de 1892 à 1901 a été de iG''',4*> et de 17''', 66 pour la dernière période, soit, par année : hl hl 1892 15,67 l^t*- '7''Jo 18î»3 i3,8o 1903 19,8 17,52 1904 16, i»"j* 17,32 VJUt 10,10 1895 17,13 1905 18,16 189C 17,42 1906 15,57 1897 13,19 • li^O" 20,20 1898 ■ 18, 4o 1908 17,06 1899 18, 5o 1909 19,13 1900 16,71 1910 i3,85 1901 16,12 1911 17,26 Voici, pour 191 1, les départements les plus favorisés avec les rendements relevés dans les mêmes départements en i9o5 et 1900 : IIo6 ACADÉMIE DES SCIENCES. 1911. 1905. 1000. hl hl lil Nord 82,62 ^7>77 27,00 Seiae-et-Oise 3i,7o 28,20 26,59 Oise 27,20 25,60 23, i4 Somme 27,00 18, 4o '9,00 l^as-de-Calais 26,00 i9,5o 19,00 Seine-et-Marne 26,40 26,70 26,07 Eure-et-Loir 25, 00 25, 00 22,8/4 Seine-Inférieure 25, 00 '7180 '9'77 Aisne 24,68 21,00 28,40 Marne 20, 44 '4i09 18, o3 Yonne 20,81 21,67 i7,5o Indre-et-Loire 20,10 21,47 '8,98 Kure 20,00 28,00 18,10 Loiret 18,00 22,92 2t,83 4. De même, en comparant les analyses des blés de la région de Paris efl'ectuées par Péligoten iS.'igetpar Reiset en iiS53 (Ann.de Phys. el Chim., 3'' série, t. XXIX et XXXIX) avec celles que j'ai publiées dans la Revue de r Intendance militaire et les analyses postérieures de MM. Aimé Girard et Fleurent {Bidlelin du Ministère de l' Agriculture, 1899), on ne peut conclure positivement à une diminution des matières azotées, mais il convient de remarquer que les dernières analyses datent déjà de plusieurs années. 5. En résumé, la défaillance du gluten, l'élément par excellence des farines, cette viande végétale de nos anciens auteurs, n'est pas due unique- ment à une dégénérescence de nos blés. Sans parler des influences atmos- phériques, elle se rattache aussi aux modes de iMouture qui éliminent les germes et les parties du blé les plus azotées; à la blancheur des farines, qui nécessite un blutage plus parfait; à leur hydratation venant du mouillage e.vagéré des blés qui facilite l'écrasement des grains, rend l'enveloppe exté- rieure moins cassante et favorise sa séparation. Lorsque les boulangers de Paris exigeront des farines à 25 pour 100 de gluten qui augmenleronl le rendement en pains, les meuniers s'applique- ront à leur livrer des produits peut-être moins blancs, mais beaucoup plus corsés et moins hydratés; el ainsi iront en s'atténuant les pertes alimen- taires que je signalais dernièrement à l'Académie (Comptes rendus du 1 9 janvier) et qui depuis, dans l'armée, ont été heureusement enrayées par une augmentation en pain et en viande de l'ordinaire de nos soldats. SÉANCE DU 20 AVRIL I9l4- I I07 M. le Seckétairk pekpktuei- sia^nale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Les 17 premiers fascicules dans lesquels sont exposés les Résultais scien- tifiques du voyage de Ch. Alluaud et R. Jeannel en Afrique orientale (191 1- 1912). (Présenté par M. E.-L. Bouvier.) ASTRONOMIE. — Eléments et éphémérides de la comète Kritzinger {\C)if\a). Note de M. P. Chofahdet, présentée par M. B. Baillaud. En tenant comple des éléments publiés dans \es Comptes rendus du 6 avril dernier et en utilisant les observations du 29 mars, Bothkamp, i*"' avril, Besançon, 4 avril, iNice, nous avons obtenu les nouveaux éléments suivants : Passage au périhélie T =r igi^ juin 4 , 494^ ( l- i"- de Paris) Distance du périliélie au nœud . (.) =z ^2.40.19 1 Longitude du nœud Q =198.54.21 , 1914,0 Inclinaison de l'orbite i^ 23.55.34 / Log. dislance périliélie log'/ = 0,07688 Représentation c/ii lieu nio\en. A«cos(3 = + 0", i; A[3 = --o",4. Coordonnées équaloriales. a; = (9,99622) /■ sin(r -t- o. 3.19), 7 = (9.99997)'"sin('' + 269.57.57), ;: ^(9, i2o35) /-siii (r 4- 354- 53. 3 1 ). Voici une éphéméride approchée ayant pour but de se rendre compte de la visibilité éventuelle de la comète : IIo8 ACADÉMIE DES SCIENCES. 12, temps moyen de Paris. Dates. 1914. cAo. (-D. logr. logâ. I. h Dl s O / Avril i5 17. 9.42 + 2. 3 o,i532 9,7685 1,0 » 28 17.42.16 -\- 9.33 o,i338 9,7265 1,3 Mai I 18.17.54 -f-17.42 0,1161 9,7008 1,6 » 9 18.55.49 +25.35 0,1008 9,6932 1,8 K 17 19.34.35 -1-32.19 0,0887 9,7013 1,8 i> 25 20.12.21 +37.29 0,0806 9,7190 1,7 Juin 2 20.47.26 +4i. 5 0,0770 9,7424 1,6 » 10 21.18.39 +43.20 0,0782 9,7662 1,4 » 18 21.45.19 +44-32 o,o84i 9,7883 1,2 Le i5 avril, pendant l'observation faite par un ciel pur à l'équatorial coudé de l'Observatoire de Besançon, la comète a été estimée de 10, 5 gran- deur environ. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur ta théorie générale des systèmes d'équations aux dérivées partielles. Note (') de M. Guntiier, présentée par M. J. Hadamard. 1. Dans une Note précédente (-), en nous occupant des systèmes d'équations aux dérivées partielles, nous avons donné une condition suffi- sante pour que le système ait une solution répondant à certaines données initiales. Nous voulons montrer maintenant qu'en donnant au mot intégrahle un sens plus restreint, on peut trouver pour l'intégrabilité d'un système des conditions qui sont non seulement suffisantes, mais nécessaires. Pour la brièveté, nous ne reproduirons pas dans cette seconde Note les définitions posées dans la première, en nous contentant de renvoyer aux alinéas contenant les définitions correspondantes. 2. Soit donné un système S,, qui satisfait aux conditions («), (6) et (c) du paragraphe 1 de notre première Note. A ces conditions nous ajouterons seulement que, en résolvant les équa- tions y^ = o, nous supposons toujours les valeurs initiales des variables a:,, Xni ..., x„^ égales à zéro. (') Présentée clans la séance du 6 avril 1914. (') Comptes rendus^ t. 1.ï8, p. 853. y'," x,-^...+ y',;,'x„ SÉANCE DU 20 AVRIL I9l4- IIt>9 Supposons que le système S, est préparé et intégrable (§ 2 et 5). Effectuons la transformation et formons le système S^ définissant Tintégrale M,'"L, (§ 6). Donnons au système S^ une forme répondant aux conditions («), (6) Si le système S, est lui-même préparé et intégrable, on peut, après la substitution y 2 ^^ '/i -Ps + ■ • • + y II ^'iin former un système S., qui définira une intégrale Ml"^, et continuer ainsi de de suite. 3. Effectuons dans le système S, la substitution i ■■''■ (0 , ( j„, = -/,;;" .r„„ et supposons que les systèmes avec m — I , m — 2 , . . . , 2 , variables indépendantes, sont tous préparés et intégrables. Nous nommerons, dans ce cas, le système S, complètement inté (arable . Les systèmes définis par M. Kiquier (') au commencement du para- graphe 116 de son Livre, prolongés jusqu'à la cote T + i, sont complète- ment intégrables. 4. Effectuons dans les fonctions caractéristiques $ (§ 4) du système S, la substitution (2) < i > l -.m — y m 'il 4^/2 'ii-\- . ■ .-f- y ,n Uni- Supposons que cp/' =2 •^'?'^'^ ■ • • ■'^^ '^P-'.. p. ( P, + . . . + P.^ « - c,). (' ) RlQUlER, Sur les systèmes d'équalioiis aux dérùées partielles. C. R., igr^, I" Semestre. (T. 168, N° 16.) l43 IIIO ACADÉMIE DES SCIENCES. Soit A-^^i le rang de la matrice (3) \\...,^'if...?,, ...,B^;^;.,p,, ...,B^;^:,p„ ...||, le i-ang de la matrice (4) 119'/', 9'/', ...,Q>'/MI étant égal à A,. Nous dirons que l'ensemble des fonctions caractéristiques $ est par/ail, si les conditions de passivité du premier ordre des fonctions $ (§ 7) (5) ei"=2 2^y"'-i/'*'=° i=\ ( = 1 sont résolubles par rapport à /— ^, produits vj, $, / — k^ produits yjj^, , /■=— /f„j_i produits Y],„_ I $. 5. Pour que le système S, soit complèlement intégrable, il faut ei il suffit que : 1° L'ensemble de ses fonctions caractéristiques soit parfait; 1° Ses conditions de passivité (§ 3) du premier ordre soient satisfaites. 6. Numérotons les quantités de poids n (§ 1) : (6) "-■=(/-'i?o,....o)>.K',a, «,„, de telle manière que la quantité joâ',',! a„, po''te un numéro plus grand que la quantilé/>p''p^ p^, si ou si a, >[ï„ quand a,+ , = [3,+ ,, ..., a„,= [!;,„; ou si i'>y, quand a, = p,, Résolvons les équations F^ = o par rapport aux quantités (6) de poids n de telle manière que chaque quantité (G) de poids n soit expriuiée à l'aide des quantités (G) de poids n avec des numéros supérieurs. Si la dérivée P'il.... 1» ^^*" •^ 1.0 V/10"ï 800 850 900 950 1000 1050 1100 X =3750 3333 3000 2727 1150 1200 1250 2500 1300 1350 1400 2307 2W. „ u.A par rapport à un carbonyle. En particulier, on peut calculer le spectre d'ab- CH'\ ^/C\\^ sorption de la phorone piia/C = CH — C — CH = t!\(Mi3 ^'i diminuant O les fréquences relatives au spectre d'absorption de l'oxyde de mésityle de Av = 1 20.10'- et en doublant les valeurs correspondantes de t. La courbe ainsi calculée est très voisine de celle obtenue par la mesure directe, ainsi que le montre la figure. SÉANCE DU 20 AVRIL \f)l\- Il '7 En résumé, fe spectre d'absorption d' un corps contenant deux chronwphores peut être représenté par la formule générale dans laquelle a,, [i, et v,, a.,, (3, et v., sont les constantes caractéristiques de chaque chromop/iore , p est l'effet hyperchrome et Av l'effet hypsochrome exercés par les deux groupements Vun sur Vautre. Si les deux chromophores sont voisins, p est petit et Av grand; si ces groupements sont éloignés dans la molé- cule, p est grand et Av petit. CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau néphélométre pouvant servir en Chimie analytique. Note de M. F. IhENEiix, présentée par M. E. Roux. Dans un laboratoire de Chimie qui possède un colorimèlre Duboscq et une lampe à projection (électrique, à gaz, à acétylène ou à alcool) il est possible de construire très simplement soi-même un néphélométre permet- tant de mesurer avec suffisamment de précision les matières crislallisées ou colloïdales en suspension dans un liquide, une eau minérale, une eau potable. Ce néphélométre peut encore servir à apprécier la quantité de bactéries en suspension dans une culture sur bouillon. Pour cela on opère ainsi : On place la source lumineuse au foyer du condensateur de la lampe à projection. Sur le parcours du faisceau lumi- neux, formé de rayons parallèles, sortant de la lampe, on intercale une lentille convergente; aux environs du foyer de cette lentille, on place deux flacons (en verre tourné et bouchés émeri) contenant l'un la solution dont on veut mesurer le degré de limpidité, l'autre le liquide étalon contenant une quantité connue de matières en suspension. En plaçant perpendiculairement à la direction du faisceau lumineux le dispositif de prisme et de lunette du colorimètre Duboscq, on observe la lumière réfractée par les particules en suspension dans chacun des deux fiacons. L'égalité des deux teintes s'observe dans la lunette si le flacon contenant le liquide à analyser contient la même quantité de matières en suspension que le flacon étalon. Au moyen d'un jeu d'écrans suffisamment bien choisis on supprime les lumières parasites. D'autre part, la lumière réfractée traverse un verre vert avant de se rendre dans le prisme. G. K., irji4, I" Semestre. (T. 158, N" 16.) l44 IIl8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Prenons comme eveniple le dosage de l'acide sulfurique. On prend un flacon bouché émeri de ^o*^™', bien propre. On y verse 20""' de l'eau à analyser elo"^"'',5 d'acide chloiliydriqiie pur et i''"'' de BaCI'^ à 10 pour 100, bien filtré. On fait des témoins en prenant des flacons identiques et en versant 20'^"'' d'eau distillée dans chacun, addi- tionnée de o'"'', .5 de HCl pur et de 1""' de BaCl- à lopour 100. Dans ces témoins, on introduit des doses croissantes et connues d'acide sulfuiique pur. On laisse 10 minutes tous ces flacons en repos. Après, on compare le trouble de l'eau analysée avec celui des témoins dans le néphélomètre. On prend celui des témoins dont le trouble est très proche de celui de l'eau à analyser, on obtient ensuite l'égalilé du trouble en ajoutant goutte à goutte, dans les témoins, une solution de SO' pur (à 08, o5 par litre) et en observant chaque fois au néphélomètre. Quand l'égalité est obtenu, c'est que l'eau à analyses contient la même quantité d'acide sulfurique que l'eau des témoins. Pour donner une idée de la sensibilité de cet instrument, nous signalerons qu'on peut doser des quantités d'acide sulfurique dans l'eau inférieures à i"'s par lilre en n'employant que 20*^""' d'eau. D'après des essais en cours, cette sensibilité semble sensiblement la même pour le dosage d'autres éléments de l'eau (chlore, chaux, ma- gnésie). Cet insli'umenl semble même utile pour apprécier cl doser de petites quantités de précipité non retenu par le filtre Berzélius dans le cours d'une analyse, puisqu'on peut reconnaître ©'"^-^oS de substance en suspension dans loo"""" d'eau, c'est-à-dire un poids de précipité inférieur à ce que peut peser une balance ordinaire de laboratoire. En concentrant une solution contenant un très faible poids d'un élément, on peut arriver à doser celui-ci par cette méthode dans le cas où toute pesée serait itnpossible. Ces exemples montrent l'utilité de ce dispositif de néphélomètre en Chitnie analytique, voire même en Bactériologie. CHIMIE PHYSIQUE. — Application de la cryoscopie à la détermination des sels doubles en solution aqueuse. Note de MM. E. Cou.neo et G. Ukb.4i.v, pré- sentée par M. A. Haller. La méthode cryoscopique, appliquée à l'étude des réactions complètes entre solutions aqueuses, indique très nettement les composés qui se forment en solution ('). Nous nous sommes demandé si la même méthode (') I"^. CoRNEC, Thèse de Paris, rgia; Ann. de Cliint. et de l'Iiys., 8*= série, t. XXIX, p. 490-5/I0; t. XXX, p. 63-i63. SÉANCE DU 20 AVRIL igi/J- III9 pouvait donner des résultats dans le cas des réactions limitées; si en parti- culier elle n'était pas capable d'indiquer les sels doubles, en équilibre avec leurs constituants, qui peuvent se former par le mélange de deux solutions de sels simples. Au cours d'une étude préliminaire, nous avons observé, pour certains sels doubles de cadmium, des différences très fortes entre les abaissements cryoscopiqucs calculés par la règle des mélanges et les abaissements observés. Ces différences montraient que ces sels doubles subsistaient en solution au moins d'une manière partielle. Nous avons ainsi été conduits à étudier les couples : iodure de cad- mium, iodure alcalin — bromure de cadmium, bromure alcalin — chlorure de cadmium, chlorure alcalin. Soient deux, solutions aqueuses de même concentration moléculaire : l'une d'un corps A, l'autre d'un corps B. On prépare divers mélanges en ajoutant j"''"' de la pre- mièie à (100 — j)"^™' de la seconde et l'on détermine les abaissements du point de congélation de ces mélanges. On porte en abscisse la composition (x) de la solution (j peut varier de o à 100) et en ordonnée l'abaissement cryoscopique. Dans le cas d'une réaction complète m A 4- «B = A"'B", la courbe cryoscopique ainsi obtenue peut être assimilée, en première apjjroxinialion, ^ fil à deux droites se coupant en un point d'abscissex telle que ^= — > qui carac- 100 — X n térise la composition du composé formé. Dans ces conditions l'écart cryoscopique (différence entre l'abaissement calculé par la règle des mélanges et l'abaissement observé) est pour les différentes solutions pro- portionnel à la concentration du composé A'"B". Il est logique de penser que cette proportionnalité peut encore se retrouver au moins d'une manière approcliée dans le cas d'une réaction limitée : correspondant par exemple à la fonction d'un sel double A"'B". Si les solutions de A et de B sonl équimoléculaires (mais dans ce cas seulement) et si l'équilibre est régi par la loi d'action de masse, le calcul montre que la concentration du composé A"'B" passera par un maximum, comme dans le cas de la réaction complète pour le mélange , X m tel que ;= 100 — X n La composition du sel double sera alors donnée par l'abscisse correspondant à l'écart cryoscopique maximum. L'examen des courbes expérimentales donne direc- tement cette composition. !I20 ACADEMIE DES SCIENCES. Pour les mélanges de Cdl' et de IK, récart cryoscopiquc est maximum pour la solution obtenue en mélangeant i™"' de Cdl'- pour 2""*' de IK. Ceci ayant lieu quelle que soit la concentration commune aux liqueurs primitives, l'exislence en solution d'un iodure double, renfermant 2""°' de IK pour 1"*°' de CdP nous paraît indiscutable. Les courbes obtenues montrent que la réaction entre Cdl- et IK n'est pas très éloignée d'être complète. Comme conséquence, nous avons constaté que le cadmium pouvait être masqué dans sou iodure vis-à-vis de certains réactifs (CO'Na- en particulier) en présence d'un grand excès de IK. La cryoscopie indique les iodures doubles correspondant toujours au rapport - lorsqu'on remplace K par NH', Na, H. La courbe corres- pondant au système CdP — HI montre que l'acide cadmiiodbydrique, qui se forme dans ces conditions, a une stabilité tout à fait comparable à celle de ses sels. On connaît à l'état solide des corps correspondant à ce rapport - dans le cas de K, NH% Na. Dans le cas de l'hydrogène on connaît au contraire un seul composé correspondant au rapport -• Il est probable que CdP et HI peuvent donner en solution aqueuse différents acides complexes. Le plus abondant, celui qui doit être indiqué par les méthodes physico-chimiques, n'est pas nécessairement celui qui peut être le plus facilement extrait, car l'équilibre hétérogène où ce composé interviendrait comme phase solide peut être métastable ou même tout à fait instable. L'élude des couples formés par le bromure de cadmium avec KBr, NH'Br, NaBr, HBr indique des sels doubles correspondant encore au rapport -• On a signalé dans tous les cas des sels doubles correspondant à ce rapport. Pour les couples CdCl- — KCl et CdCI- - NH'CI, les écarts avec la règle des mélanges sont très notables. Les sels doubles indiqués par les maxima ne sont plus du type - comme dans le cas des iodures et des bromures, mais du type -• On connaît des sels solides correspondant à ce rapport. Pour les couples CdCP — NaCl et CdCl'-HCl, les écarts cryo- scopiques sont beaucoup plus faibles, les maxima correspondent encore au rapport -• SÉANCE DU 20 AVRIL 1914. '121 Les résultats obtenus dans cette étude montrent que les hypothèses que nous avons faites, tout approximatives qu'elles soient, sont largement acceptables. La méthode cryoscopique permet de déterminer en solution, non seulement les composés formés par des réactions complètes, mais encore ceux qui se trouvent en équilibre avec leurs constituants. Elle apparaît donc comme une méthode tout à fait générale d'analyse physico-chimique. MINÉRALOGIE. — Sur des calcites 1res phosphorescentes par l'action de la chaleur. Note de M. F. Pisam, présentée par M. A. Lacroix. On sait qu'il n'existe qu'un très petit nombre de minéraux, devenant phosphorescents quand on les cliaufTe (fluorine, phosphorite, leucophane). Par contre, il en existe un certain nombre qui deviennent phosphorescents par insolation seulement (diamant, aragonite, spath d'Islande), ou bien par les deux moyens (fluorine). Jusqu'à ces dernières années, on n'avait pas observé de calcites deve- nant phosphorescentes par la chaleur et ce n'est qu'en 1906 que M.W.-P. Headden a publié dans V American Journal of Science mu Mémoire dans lequel il décrit la remarquable phosphorescence tant par la chaleur que par insolation de la calcite jaune, en gros scalénoèdres, de Joplin (Missouri). Par ce dernier moyen, il a constaté que la lueur produite peut persister jusqu'à i3 heures. Ayant eu en mains des morceaux de calcite jaune en grande partie, provenant d'un volumineux morceau en scalénoèdres plus ou moins modifiés, et donnant de superbes rhomboèdres de clivage, j'ai constaté une très forte phosphorescence par la chaleur ('). - C'est dans les parties jaunes surtout que le phénomène est le plus remar- quable, tandis qu'il est en général moins fort ou presque nul dans les par- ties non colorées. Cependant, j'ai rencontré des morceaux incolores où la phosphorescence était assez forte et, même, sur une lame de clivage limpide, une partie incandescente, s'arrêlant à la limite exacte d'une fente de clivage, tandis (') Dans l'un des quatre cristaux se trouve un fantôme noir, à lignes bien arrêtées, formé par des cristaux de marcasile : ils sont aciculaires et presque perpendiculaires à^la ligne de démarcation avec la partie noire. II5!2 ACADEMIE DES SCIENCES. que l'autre partie ne changeait pas d'aspect. En général, la lueur se propage graduelleuient en suivant une certaine direction. La lumière émise pendant la phosphorescence est d'un jaune rougeâlre, assez intense pour être vue à certaine distance. Quand toute lueur cesse, le cristal devient incolore ; j'ai constaté qu'un morceau chauffé au rouge sombre ne change pas de poids. La température ;i laquelle le phénomène a lieu est inférieure au point de fusion de l'étain (entre i.to° et iG5° dans une étuve à air). Pour les petits fragments d'un poids inférieur à i^ l'incandescence dure de 25 secondes à i minute; pour un morceau de 1^,8 la durée a été de 2 minutes et, pour un autre de 3^, environ 1 2 minutes. Il faut, bien entendu, chauffer doucement sur une toile métallique ou sur une lame de platine. Cette calcite est fortement électrique par pression comme le spath d'Islande. Examen chimique. — Le minéral est du carbonate de chaux presque pur sans trace de fer. J'ai constaté pour la partie jaune : MnO 0,06 pour 100; oxydes des groupes du cérium et de ryttriao,oi2 pour 100; dans une autre partie MnO 0,07 pour 100; groupe du cérium et de l'yttria 0,008 pour 100, dont les deux tiers environ appartiennent au groupe de l'yttria. La calcite incolore a donné : MnO o,i5 pour 100; oxydes du groupe cérique o,oi5 pour 100, de l'yttria o,oo5 pour 100. D'après M. Headden, qui a trouvé dans la calcite de Joplin 0,082 pour 100 d'oxydes des groupes du cérium et de l'yttria, le rapport du second au premier serait en général 1:1 où 1,5 : I, tandis que pour les calcites non phophorescentes, il y a beaucoup moins de ces oxydes et le groupe de cérium prédomine. Il en conclut que c'est probablement à l'yttria qu'est due la phosphorescence du minéral. M.W. Crookes avait en effet démontré qu'un millionième d'yttria mélangé avec la chaux peut être reconnu dans un spectre phosphorescent. D'après mes expériences, la couleur jaune n'aurait guère d'influence sur l'action de la phosphorescence par la chaleur, puisque j'ai constaté que des calcites non colorées, comme celle d'Andréasberg, donnent aussi avec intensité ce môme phénomène. Quant à la présence de l'yttria elle ne semble pas nécessaire, puisque dans la calcite de Louverné dont je vais m'occuper, il y a absence complète de terres rares. En examinant les cristaux de calcite de nombreuses localilés, je n'en ai trouvé (pie trois présentant la phosphorescence au même degré que celle qui a servi de point de départ à mes recherches : i" calcite de Louverné (Mayenne) (cristaux décrits par M. A. Lacroix) (scalénoèdre maclé et groupe de scalénoèdres); dans le cristal isolé je n'ai pas trouvé d'oxydes de terres rares; 2° un groupe de la belle calcite d'Andréasberg (Hartz) SÉANCE DU 20 AVRIL IQlA- H^S en rhomboèdres aigus basés; 3° deux groupes de beaux cristaux de Derbyshire (Angleterre). Le pliénomène étudié dans cette Note est donc très rare dans !a calcile, ce qui explique qu'on ne Fait pas observé plus tôt; néanmoins c'est un des plus beaux exemples de phospliorescence qu'on puisse citer parmi les minéraux. BOTANIQUE. — Sur quelques faits relatifs à la formation du périthêce et la délimitation des ascospores chez les Erysiphaceœ. Note de M. N. Bezssoxoff, présentée par M. L. Mangin. La cellule oogoniale, l'oogone proprement dit, des Erysiphaceœ, peut être portée, non seulement par une cellule unique, mais par tout un complexe de cellules, six environ dans le cas du Spliœrolheca Mors-Ui-œ. Tout ce complexe, y compris l'oogone, peut être désigné sous le terme d'oocarpe. La formation vt la structure de l'oocarpe s'observent très facilement chez le Spliœrotlieca Mors-Uvœ grâce à la forme caractéristique de son oogone, et des dimensions relativement grandes, quoique inférieures à celles de l'oogone, des cellules de son oocarpe. La façon dont se disposent les cellules de l'oocarpe autour de l'oogone, ainsi que leur nombre, varient avec les espèces. Il existe une migration du noyau mâle dans l'oogone; cette migration est précédée d'une division du noyau de la cellule apicale du pollinode bicellu- laire. Un des deux noyaux résultant de cette division passe dans l'oogone; l'autre reste dans l'anthéridie. Le noyau de l'anthéridie du Sphœrotheca Mors-Uvœ est extrêmement petit, c'est pourquoi le Microsphœra Astragali, dont l'anthéridie possède un noyau de dimension plus considérable, a été plus propice à l'étude de la migration du noyau et de la division nucléaire qui la précède. La fusion des deux noyaux de l'oogone n'a jamais été cons- tatée. Après l'unique fusion « Dangeardienne » des deux noyaux du jeune asque, suit un stade de repos bien marqué; après quoi, le noyau double de copulation se prépare à la première mitose. Cette mitose est précédée d'un synapsis caractérisé par la contraction du peloton chromatique et par son rejet vers le nucléole. Les chromosomes de la première mitose apparaissent sous forme de V à branches fines et longues; ceux de la seconde et de la troisième, sous forme de petites masses de chromatine d'aspect irrégulier. Le nombre constant des chromosomes chez le Sphœrotheca Mors-Uvœ, II24 ACADÉMIE DES SCIENCES. compté à l'anaphase des trois mitoses, est de quatre. Il est le même pour le Microsphœra Aslragali. Le cytoplasme de l'asque des Erysiphaceœ renferme un chondriome. Ce chondriome se manifeste le plus nettement au cours de la première mitose, sous forme de réseau composé de chondriocontes. Les chondriocontes sont disséminés dans tout le cytoplasme de l'asque, mais leurs groupements sont particulièrement nombreux autour de son noyau. Il paraît que, contrairement à Tobservation de Lewitsky (') concernant le cliondriome AWlbugo Bliti et à'Albugo candida^ les chondriocontes entrent en contact immédiat avec les éléments chromatiques du noyau. Les mitoses successives du noyau de l'asque amènent une déformation du réseau mitochondral. Vers la fin de la troisième mitose, les chondriocontes en se groupant autour de chaque paire de noyaux résultant de cette mitose participent à la délimitation du sporoplasme. La délimitation du sporo- plasme débute par la formation de quatre masses oblongues renfermant chacune une paire de noyaux et qui peuvent être dénommées /)A-o5/?orei. La formation des ascospores a été étudiée sur difîérentes espèces d'Erysiphacées telles que Sphœrotheca Mors-Uiœ, Sphœrolheca HumuK, Uncinula Salicis, Erysiphaceœ Polygoni^ Sphœrotheca Mali {Podosphœra leucolricha) et Podo- sphœra Oxyacanthœ. La délimitation des deux spores au sein de la pro- spore survient ordinairement grâce à un amincissement de la partie centrale accompagnée d'une inflexion de la prospore. Mais quelquefois les spores se délimitent d'une manière tout à fait particulière. Ainsi, chez le Sphœro- theca Mali {Podosphœra leucotricha), le corps de la prospore se fend par un sillon concordant avec l'axe longitudinal de la prospore. Ce sillon n'est d'abord visible qu'au milieu du corps de la prospore, puis il grandit et, atteignant la périphérie, la sépare en deux spores. Les jeunes spores ainsi délimitées prennent, quelque temps après leur formation, les contours régu- liers et la forme ovale (presque ronde) qui leur est propre. De tous les autres genres d'Erysiphacées qui viennent d'être cités, ce n'est que chez le Poi/o^p/ioera OjJvacanfAœ que les spores se délimitent presque de la même manière que celle qui est propre au Sphœrolheca Mali {Podosphœra leiico- tricha). Ce mode de division de la prospore qui paraît être spécial à tout un groupe d'Erysiphacées pourrait peut-être fournir quelques indices sur les rapports phylogénétiques qui existent entre les différents représentants de cette famille. Plusieurs des faits observés permettent d'émettre également (') Lewmskv, Die Chondriomen cils Sekretbildner bel den Pilzen {Ber. d. dent, bol. Ges., H. 9, 29 décembre igiS). SÉANCE DU 20 AVRIL I9l4- '1-5 la supposition que certaines anomalies, qui se produisent quant au nombre et à la forme des spores, se rattachent aux dilTérentes variations qui adviennent dans la marche habituelle de la division de la prospore. La différenciation du sporoplasme est due d'abord à sa grande affinité avec les colorants basiques, puis à la possibilité de le laisser incolore sous l'action des colorants acides et aussi de la safranine, accompagnée de mor- dançages et de régressions spéciales, tandis que l'épiplasnie de l'asque et les cellules de la couche intérieure du périthèce ou seulement l'épiplasme (safranine) se colorent vivement. Enfin cette différenciation réussit d'une manière tout à fait remarquable sur des préparations obtenues à l'aide de la méthode de Ramon y Cajal. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur le mécanisme des phénomènes d^oxydation et de réduction dans les tissus végétaux. Note de M. J. W^oi.ff, présentée par M. E Roux. La présence d'une oxydase dans la pomme est connue depuis longtemps; c'est cette diastase, comme l'a montré M. Lindet ('), qui provoque la formation d'un pigment brun sur des tranches de fruit fraîchement sectionné et encore mieux dans le fruit broyé. L'acidité de la pomme n'est pas suffi- sante par sa nature pour gêner cette action oxydasique, alors qu'on sait que les acides forts gênent considérablement les oxydases ; mais cette acidité a une autre fonction très intéressante, car elle permet la production de phénomènes de réduction; il suffit, en effet, d'humecter la tranche de pomme avec de l'iodure de potassium amidonné pour voir apparaître plus ou moins vite une coloration bleue; le pigment formé par l'oxydase a été réduit par l'hydrogène de l'acide iodhydrique, mis lui-même en liberté par l'acide du fruit. La présence du pigment est nécessaire à la manifestation du phénomène. Voici une expérience qui le prouve : Au fond d'un liibe à essai, ou introduit une tianche mince de pomme (ou de poire) en même temps qu'un petit tube contenant de l'iodure de potassium amidonné et l'on scelle le tube à essai à la lampe après avoir fait le vide. Si l'on renverse l'appareil de manière à mettre le réactif en contact avec la tranche de pomme, on n'observe aucune réaction, mais celle-ci apparaît dès qu'on rend l'air en cassant la pointe du tube. L'expérience donne exactement les mêmes résultats, qu'on opère soit avec une (') Comptes rendus, t. 120, 1897, p. 370. C. K., 1914, 1" Semestre. (T. 15S, N" 16.) l^T 1126 ACADÉMIE DES SCIENCES. Iranclie de pomme toute fraîche, soit avec une tranche qu'on a laissée brunir à l'air pendant lo ou i5 minutes. Mais il y a dans la pomme une matière réductrice qui agit sur le pigment de la même manière que l'acide iodhydrique. En effet, en multipliant ces expériences avec de la pulpe de pomme broyée, laissée quelque temps à l'air de manière qu'il se forme une grande quantité de pigment, on voit la réaction diminuer d'intensité à mesure que le séjour dans le vide se pro- longe. Ce qui justifie cette interprétation c'est qu'on peut, par lavage au phosphate disodique dilué, puis à l'eau distillée, débarrasser la pulpe de pomme brunie de son acidité et qu'alors on constate qu'elle a perdu la propriété de réagir avec l'iodure de potassium amidonné, mais on lui restitue cette propriété en l'additionnant d'une petite dose d'acide sulfu- rique ou d'acide malique. On peut reproduire in vitro et artificiellement des phénomènes absolu- ment comparables à ceux qui viennent d'être exposés, en s'adressant à des corps de composition bien définie, tels que l'hydroquinone et le gaïacol dont les produits de transformation oxydasique se comportent exactement comme le pigment de la pomme. A 2*^"' d'une solution d'hydroquinone à 2» par litre ('), on ajoute i goutte d'extrait glycérine de Russiila delica. ])uis au bout de 4 à 5 minutes 2 gouttes d'iodure de N potassium amidonné à ri pour loo et 3 gouttes d'acide sulfurique — • Le bleuissement se produit presque instantanément et devient rapidement intense. On obtient le même résultat avec l'un des produits d'oxydation de l'hy- droquinone (la quinhydrone cristallisée) sans l'intervention d'extrait diastasique. Le gaïacol se prête encore mieux que l'hydroquinone à ces expériences. a'^'"' d'une solution saturée de gaïacol étendue de son volume d'eau sont introduits dans un tube à essai et additionnés d'oxydase, puis d'iodure de potassium amidonné. N Après avoir attendu quelques minutes on ajoute i goutte d'aoide sulfurique — -Du rouge vif la liqueur passe presque instantanément au bleu pur. L'expérience suivante permet de réaliser à la fois le phénomène d'oxy- dation et de réduction. A 4''"' de la solution de gaïacol étendue comme plus haut on ajoute i goutte d'acide (') L'expérience ne réussit pas a\ec des solutions concentrées d'hydroquinone. SÉANCE DU 20 AVRIL IQlA- ïï'-7 acétique normal, 4 goultes d'iodure de potassium à 5 pour 100, el enfin i ou 2 gouttes de macération diastasique; puis on divise en deux portionségales; dans l'une on ajoute quelques gouttes d'amidon soiuble. On constate alors dans celle-ci, grâce au bleuis- sement, qu'il se produit un phénomène de réduction, tandis que dans l'autre on voit progresser rapidement l'oxvdation grâce à la formation progressive d'un précipité de létragaïacoquinone. On réalise donc ici, in vitro, un phénomène tout à fait analogue à celui que nous avons décrit plus haut chez la pomme. Une observation faite avec déjeunes feuilles ou mieux avec des bourgeons de poirier illustre d'une façon très heureuse les phénomènes que je viens d'analyser. M. E. Bourquelot et M"'' Fichtenholz ( ' ), ont signalé en 1910, la présence d'un giucoside, l'arbutine dans les feuilles de poirier. Or, l'ar- buline, sous l'influence de l'émulsine, se dédouble en glucose et en hydro- quinone. Le dédoublement se produit lorsqu'on broie les bourgeons, mais en même temps on perçoit une forte odeur quinonique. La matière broyée brunit rapidement sous l'influence de l'oxydase qui oxyde l'hydroquinone, et bleuit lorsqu'on l'humecte avec de l'iodure de potassium amidonné. On peut également observer la réduction en ajoutant à la macération glycé- rinée de bourgeons, étendue d'eau et contenant les produits quinoniques naturels, quelques gouttes de réactif ioduré et une goutte d'acide suifurique normal. Celte expérience comparée aux précédentes inontre d'une façon saisissante que tous ces phénomènes sont régis par le même mécanisme. ENTOMOLOGIE. — Sur une chenille de Lycénide élevée dans des galles d' Acacia par des fourmis du genre Cremastogaster. Note (-) de M. ¥, Le Cerf, présentée par M. Bouvier. Au cours de leur voyage dans lAfrique Orientale, MM. Alluaud et R. Jeannel ont découvert, dans les galles développées en grand nombre sur les branches de certains Acacias — du KikuyuEscarpment — et habitées par des colonies de Fourmis du genre Cremastogaster, une chenille de Lépidoptère de la famille des Lycœnidœ très remarquable par ses particularités mor- phologiques et biologiques. (') E. BoLRQUELor et M"' Fichte.vhoi.z, Sur la présence d'an giucoside dans les Jeuilles de poirier ( Comptes rendus, t. l.al, 1910, p. 81 ). (^) Présentée dans la séance du 6 avril I9i4. 1128 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tjongue de lo""" environ, elle présente le faciès onisciforme caracléris- tique des chenilles de Lycènes mais exagéré par une épaisseur plus grande que sa largeur, une face dorsale très convexe, tecti forme, creusée de profonds sillons inlcrsegmentaires et une face ventrale plate lui donnant vaguement dans l'ensemble l'aspect d'un Chilon. Sa peau est épaisse, d'un gris livide, parsemée de petites taches diffuses noirâtres, asymétriques; elle est revêtue de productionsépidermiques variées correspondant à des poils extrêmement modifiés et dans lesquels on dis- tingue : 1° Des poils caliciformes; 2" Des poils en tubes longs; 3° Des poils en tubes très courts; 4° Des poils spiniformes; 5" Des anneaux chitineux inclus dans le tégument. Les poils caliciformes variïiU en forme et en dinieni^ion ; ilscoiivrent la face dorsale et. sont plus nombreux sur les arêtes latérales du corps et sur la oarène dorsale. Ils sont constitués par une base plus ou moins courte, surmontée d'un épanouissement membraneux circulaire ou ovalaire, quelquefois piolongé en pointe d'un côté et dont l'insertion est centrale ou plus ou moins excentrique. Cette dernière disposi- tion concorde, cliez certains poils peu nombreux et localisés, avec le prolongement latéral du calice qui se trouve courbé et ramené en haut de manière à figurer une fleur d'Aristoloclie. Les poils en tubes très courts sont un peu incurvés et leur sommet est terminé par une ou deux courtes pointes; ils sont de deux sortes : les uns clairs, mêlés aux poils caliciformes sur les côtés du corp^ et le sommet des segments, les autres noirâtres et répartis en petits groupe'^ peu nombreux et localisés sur l'arête dorsale. hes. poils spiniformes ne se trouvent qu'à la face ventrale, sur le bourrelet qui limite la sole plantaire, à peau mince, qu'ils semblent protéger. Un peu partout, mais isolément, se trouvent dispersés de petits anneaux chitineux homologues probables des « lenticles » de Chapman. Enfin les poils c/; tubes longs dépassent considérablement en dimension les autres phanères; ils sont dressés verticalement sur la peau et forment des palissades circu- laires limitant le bord des dépressions au centre des(|uelles s'inscrivent les stigmates dont la structure est tout à fait spéciale et sans analogue jusqu'ici chez les Papillons. Ces stigmates, en effet, sont formés par deux longs processus chitineux de coupe triangulaire, aflrontés par leur plus large côté et dont l'un est plus court que l'autre d'un tiers environ ; on peut les comparer très exactement à un bec d'oiseau à mandi- bules iné;;ales. Le troisième article des pattes écailleuses est plat du côté externe et les pattes membraneuses sont pourvues de petites plaques chitineuses arrondies, SÉANCK UV 20 AVRIL I914. ï 1 29 inégales, complètement asyméliques et dont la forme et le nombre varient d'une patte à l'autre. Cette chenille vivait au milieu des Cremastogasfer, dans une galle de la grosseur d'une noix, percée d'un seul orifice de i™"" environ de diamètre, par lequel les Fourmis sortaient pour aller cueillir des folioles de feuilles d'acacia, qu'elles rapportaient ensuite dans la galle, où elles s'accumulaient. Son volume, plus de 90 fois supérieur au volume maximum qui lui per- mettrait de passer par Toiifice de la galle, montre avec évidence que le développement de celte chenille s'est effectué dans la galle même, sinon en entier, au moins dès un stade précoce, très voisin de l'éclosion, de sorte que l'on peut affirmer que cette chenille est positivement élevée par les Cremastogaster . On connaît une chenille de Lycénide indo-australienne dont le dévelop- pement a lieu en totalité dans les nids de certaines Fourmis terricoles, aux dépens desquelles elle vit en parasite, dévorant les œufs, les larves et les nymplies, mais cet exemple est unique, et la faible dimension des pièces buccales de la chenille trouvée par MM. Alluaud et Jeanne! ne permet pas de croire que celle-ci soit carnassière; il est infiniment plus probable qu'elle se nouiiil simplement des feuilles d'acacia emmagasinées par les Cremastogasler. Il n'en demeure pas moins que son existence dépend complètement des Fourmis au milieu desquelles elle vit en captivité et qu'une symbiose aussi étroite et prolongée n'avait pas été signalée jusqu'ici même entre les che- nilles de Lycénides et les Fourmis, dont les relations sont connues depuis longtemps et ont fait l'objet des beaux travaux de L. de Nicéville, Davidson Bell et Aitken, Chapman, etc. C'est, de plus, le premier exemple d'une chenille de Rhopalocère céci- dicole. Il n'est malheureusement pas possible, dans l'état de nos connaissances sur la biologie des Lépidoptères africains, de déterminer spécifiquement cette curieuse chenille, mais la description très détaillée et accompagnée de nombreuses figures qui en sera donnée très prochainement permettra sans doute de l'identifier avec certitude dans un avenir peu éloigné. Il3o ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉor.OGiE. — Sur la terminaison orientale de la chaîne Numidique (Algérie). Note de M. L. Joleaud, présentée par M. H. Douvillé. La chaine Numidique, qui se dresse au Nord du bassin miocène de Cons- tantine, se maintient très élevée dans toute sa partie occidentale, où elle est accolée an bord sud des massifs littoraux de la Kabylie de Kollo : là ses principaux sonunets atteignent i225™ au djebel Sidi Marouf, 1496" au Mcid Aicba, 1275™ au kef Sidi Dris. Son prolongement oriental, parcontre, s'abaisse rapidement au sud des dépressions de Saint-Cha? les et ses points culminants n'arrivent plus qu'à 839"' aux Toumiet, 6_'i9'" au Tangoust, etc. Son axe est jalonné par des pics de calcaires liasiques et mésoiuimnuililiques, qui constitueiil des sortes de klippes, au milieu des schistes paléozoïques, des marnes cré- tacées, des argiles et des grès méso- et néonummulitiqne>. Dans son ensemble, elle est manifestement formée par une nappe charriée venue du Nord el couchée au Sud (' ). Le massif de calcaires liasiques du Filfila, remarquable par le développement des plis imbriqués de son flanc sud, appartient vraisemblablement à la racine de cette nappe. Les rochers des environs de Gastu étaient considérés jusqu'ici comme les derniers reliefs vers l'est de la chaîne Numidique. Mais, dans de récentes explorations, j'ai pu me convaincre que cette chaîne se |)iolongeait beau- coup plus loin. J'ai reconnu, en effet, à l'est de Gastu et à l'ouest de Pen- thièvre, un certain nombre d'affleurements argileux mésonummulitiques (Kouatra, Endjassa, dra el Kerma,"dra el Arch, Dahari), au milieu desquels pointent des calcaires également mésonummulitiques, à strates franche- ment couchées vers le Sud, qui, par leur nature et leur situation, se révè- lent comme autant d'éléments (plus ou moins discontinus) de la chaîne Numidique. Ladite chaîne se poursuit ainsi au sud du lac Feizara, en con- servant à la fois sa direction habituelle W-E et tous ses caractères stra- tigraphiques et tectoniques les plus importants : mais elle subit en même temps un abaissement très marqué de son axe, dont l'altitude n'est plus que 334'" au koudiat el Kalaa, 319"" au Sidi Bezrin, 219"" à Sidi Goulea. ( ' ) L. JoLEAUD, litud". géologique de la chaîne Numidique et des monts de Cons- tantine {Algérie) {Tlièse Fac. Se. Paris, 1912, p. 338 et suiv.). (■^) L. Joi.KAiii), Comptes rendus, t. I08, igi^i p- 283. SÉANCE UU 20 AVRIL I9l4- Il3l C'est donc une erreur de M. Blayac(') de faire passer l'axe de la chaîne Numidiqiie plus au Sud, dans le Hahouner, le Taya et le Debar. Ces montagnes sont d'ailleurs formées de calcaires dolomitiques néocomiens, comme l'anticlinal conslantinois Akhal-Kheneg-Teffalia, dont elles constituent la continuation vers l'Est. Je n'ai pas rencontré de lambeaux de calcaires liasiques ou mésoniimmulitiques à l'est de Penthièvre. Le prolongement de l'axe tectonique de la chaîne Numidiqne n'est plus alors marqué que par les affleurements des argiles immédiatement subor- données aux grès du sommet de la série nummulitique. Aussi se produit-il dans cette zone une inversion du relief. Les argiles, qui n'ont pas résisté à l'érosion comme les grès, sont localisées dans les dépressions, à Combes, à la Cheffia, à Toustain (oued- Zitoun), à Me\na (oued Youb), etc. Leurs affleurements sont même en partie masqués par des sédiments miocènes (conglomérats, argiles et travertins), qui rem- plissent d'anciens bassins fermés analogues à celui de Constantine : tel est le cas des cuvettes de la Cheffia, de Mexna et de Roum-es-Souk (^). L'axe tectonique de la chaîne Numidiqne se maintient dans ces condi- tions, avec une orientation sensiblement OE jusqu'à l'est de Lacroix. Mais, au voisinage de la frontière algéro-tunisienne, il tourne brusquement vers le N?s'E, ainsi que le montre les lambeaux de calcaires et d'argiles mésonummulitiques de Lacroix, Oum Theboulet Ain Babouch (entre A'in Draham et Tabarca ) ('), et comme, sur le prolongement du pli subméri- dien Ain Draham-Tabarca émerge l'ile de la Galile, oîi l'on a signalé des calcaires liasiques, ou plus probablement mésonummulitiques, et des schistes évidemment nummulitiques associés à des granités, il semble que cette île forme la terminaison orientale de la chaîne Numidique, sur le bord de l'effondrement méditerranéen occidental. Les plis numidiens dessinent ainsi, dans le nord de la Tunisie, un rebrous- sement comparable à celui desplis aurasiens (exemple: Dorsale tunisienne dans les djebels Ressas et Bou-Kournin) (') et symétrique de celui des plis siciliens par rapport à l'axe volcani(jue Limosa-Pantellaria. Peut-être ( ' ) Esquisse géologique du bassin de la Sey bouse et de quelques régions voisines {Thèse Fac. Se. Paris, 1912, p. 466 et suiv.). (-) Une seconde ligne d'anciens bassins fermés, comblés par des dépôts miocènes; existe plus au Siid, à Lamy (Bou Hadjar) et Munier (Ouled-Nasser). Elle correspond aussi à un axe anticlinal que jalonnent également des lambeaux de Néocrétacé (Guet- tara, Sidi-Trad), d'Eonummulitique ( Bou-Hadjar, Guettara, Sidi-ïrad, Es-Sirdj) et de Mésonuniuiulitique (Ouled-Nasser et Ali-Aichicha ). Ce pli, qui continue celui du Dafia-Cheniour-Nadoz-Duvivier, se prolonge en Tunisie vers l'aïn Charchara et l'hen- chir el Mala . (^) La Carie géologique provisoire de la Régence de Tunis {iSg2), parM. Aubert, figure pai tiellenient ce dernier lambeau. ('*) Haug, Comptes rendus, t. 142, 1906, p. 355. II 32 acauémie des sciences, le prolongement de cet axe vers le NNW correspond-il à la ligne de rupture qui sépare la Sardaigne de la Tyrrhénide, comme la ligne Vésuve- Lipari marque la zone de décollement de la Tyrrhénide d'avec l'Italie et la Sicile. Le redressement vers le Nord des chaînes tunisiennes pourrait alors avoir été déterminé par la proximité du massif ancien de la Tyrrhénide et la Galite ne serait qu'un jalon raccordant la Tunisie à la Sardaigne. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur les relations entre la forme des côtes du lit- toral méridional de l' Angleterre et leur constitution géologique. Note (') de M. lloBERT Cksar-Fraxck, présentée par M. Pierre fermier. Le littoral méridional de l'Angleterre présente deux types de côtes bien différents, d'importance et de longueur inégales, qui correspondent à la division naturelle de l'Angleterre en deux parties, suivant une ligne NNE-SSO, allant de Newcastle (Durham) au Nord, à Exmoutli (Devon) au Sud. Le littoral méridional de la péninsule Comique, qui s'étend jusqu'à la rivière Exe, participe des caractères généraux des côtes de l'Angleterre occidentale; les terrains primaires y régnent presque exclusivement; ce sont des roches dures, résistantes à l'érosion marine; elles sont souvent vigoureusement plissées ou profondément métamorphisées. Leur distribu- tion se fait de façon irrégulière avec des intrusions éruptives, qui contribuent à accroître leur dureté. Le relief est accentué : il atteint et dépasse Soo™. La côte est découpée en pointes déchiquetées et en petites baies ou bien en véritables rias, souvent ramifiés et profonds, à l'entrée desquels s'abritent d'excellents ports. La partie orientale de la côte, de l'embouchure de l'Exe au cap South Foreland, apparaît au contraire très différente : des formations géologiques plus récentes s'y présentent en bandes régulièrement alignées du NNE au SSO. Leurs roches sont tendres, d'une attaque facile. Le relief se montre sous des forines beaucoup plus atténuées : peu de points atteignent aSo™. La côte, qui rappelle beaucoup celle de l'Angleterre de l'Est, se découpe largement dans ces loches qui offrent une prise facile à l'action des vagues. 11 existe donc entre ces deux types de côtes un contraste frappant (pii dérive principalement de la nature et de la structure des loches qui les (') Présentée iliins la séance du 6 avril I9i4- SÉANCE DU 20 AYRir, igi/i- Il 33 constituent. Elles présentent cependant un caractère commun : leur divi- sion en une série de courbes ouvertes vers le Sud, chacune d'elles conservant les caractères propres du type de côte auquel elles appartiennejit. Premier type de côte, — Les Irois promontoires triangulaires de la péninsule Comique sont constitués par des roclies dures : Penzance, avec sa pointe extrême Sud, Land's End, est constitué presque entièrement par un massif de granité; Lizard, est un noyau de serpentine encerclé de schistes à hornblende avec, à l'Est, des intrusions de basalte sous forme de culots et de dykes; et la pointe de Kingsbridge prend pour base les vieux grès rouges dévoniens, lardés de filons de basaltes, et se termine par une côte déchiquetée dans les schistes barrés par de fréquents dykes basaltiques : masse hétérogène à travers laquelle la rivière Salcombe s'est creusée un ria typique. Entre ces trois promontoires s'évasent trois larges baies ouvertes vers le Sud, et creusées inégalement dans les vieux giès rouges dévoniens où de fréquentes intrusions de basalte ou de serpentine sont le prétexte à de rudes saillies se détachant en mer entre des criques profondes où des mouvements successifs d'allaissement et d'exhaussement ont pu èlre rele\és d'une façon très nette (Torquay Bay), preuve que cette côte a été soumise à de lentes oscillations. On peut distinguer plusieurs genres de côtes sur ce littoral : entre Penzance et Lizard s'étend un rivage caractérisé par des anses séparées par des saillies de l)asalle ou de granité. Dans la vaste baie semi-circulaire de Lizard à Prawle Point, s'étend, de Nare Point à Zoze Point, une côte à rias avec Helford River et Fal River, celle-ci extrêmement digitée à l'intérieur, la vallée ennoyée se prolongeant très nettement depuis la pointe de Saint- Feock jusqu'à la baie de Falmouth. Des formes identiques s'étendent dans la partie est depuis Rame Head jusqu'à Prawle Point. Dans le fond de la baie apparaissent des formes à anses et de même, depuis Prawle Point jusqu'à Exmoulh, les unes creusées dans les marnes rouges perniiensne, les autres, dans le vieux grès rouge. Deuxième type de côte. — La partie orientale de la côte présente une alternance remarquable de parties saillantes et en retrait qui correspond à la disposition des couches dures et tendres en bandes régulière^, caractéristiques de l'Angleterre de l'Est. Entre Exmouth et Portiand Bill s'étend une côte très ébouleuse, dans les marnes et les grès du Permien et du Lias. Les courants de marée, très violents dans le fond de la baie, ont formé le Chesil Bank qui réunit File de Portiand à la côte. L'île de Portiand, comme le sud de la presqu'île de Purbeck, est constituée par des calcaires durs, ce qui explique la position méridionale et l'allure déchiquetée du littoral. Purbeck, dans sa pailie ouest, offre la curieuse série des dilférents stades par lesquels l'île de VVight a probablement passé avant d'être complètement séparée de la grande terre anglaise par l'arrivée du flot océanique dans la vallée du Frome inférieur (Durdle cove, Man O'war cove, Luhvorth cove, iVlupe rocks). La dorsale crayeuse de Purbeck se prolonge par l'arête centrale de Wight qui se raccordait probablement autrefois aux hautes falaises crayeuses des South Downs. Wight cons- titue un éperon avancé de roches dures vers le Sud (craie à silex, craie à nodules phosphatés) et Selsey Bill n'est qu'un accident occasionné par la rencontre, en ce point (cas à rapprocher du Dungeness), des courants du flot de montée par le Soient C. R , 1914, 1" Semeilre. (T. 158, N° 16.) 1^6 ii3', ACADEMIE DES SCIENCES. el du retour par le Spilliead. Entre ces promontoires hardis s'enfoncent des anses 1res régulières, creusées dans des formations tendres, marnes, argiles et grès. Cette côte du Dorsel et du Hant est en pleine évolution : le Chesil Bank rattachant Porlland à la côte, Purheck en voie de devenir une île comme Wight, en sont la preuve mani- feste, comme la présence de ces Harhotirs an\ iles boueuses et de ces flèches nom- breuses allongées vers l'Est ou vers l'Ouest, suivant la force prédominante du courant : c'est un littoral parvenu déjà à une grande maturité et qui évolue encore; c'est une côte à anses, îles el havres : nous l'appelleions le type Haut. Au delà de Selsey Bill, le promontoire crayeux de Culver GlifT de Wiglit se poursuit par les falaises du Sussex, côte en continuel recul comme celle du Kent. Beachy Head correspond à l'arrivée à la côte des South fJow fis, comme le South Foreland des North Downs. Entre ces promontoires triangulaires s'étale la côte du Weald en pleine voie de régu- larisation : les marais du « Old Ilaven » sont presque asséchés el la pointe triangulaire marécageuse du Dungeness s'accroît tous les ans par les apports continuels des cou- rants ouest-est de la Manche et est-ouest de la mer du Nord qui se rencontrent en ce point : un envahissement de la mer qui recouvrirait cette région la transformerait en réalisant le type Hant. Nous appellerons celte côte plus évoluée le type Wea/d. L'île de Wight, au sud du liant, avec sa forme quadrangulaire dessinant un éperon prononcé vers le Sud, olTre un exemple particulièrement saisissant et net de ces relations étroites entre la forme des côtes et les difTérents facteurs qui interviennent pour les modifier : Talternance de roches de dureté inégale, l'action des vents dominants, l'action enfin des courants de marée très violents sur toute cette côte méridionale de l'Angleterre. A 3 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est lev(''e à 4 heures. Ph. V. T. SÉANCE DU 20 AVRIL I9l4- ' l35 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OuVIlAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 20 AVRIL 1914. Voyage de Cu. Alluaud e/ K. Jëannel en Afrique orienlnle, 191 1-1912 : Résultais scientifiques [en cours de publication]. Paris, Albert Scluilz; 17 fasc. in-8°. (Pré- senté pai- M. Bouvier.) Elude balhylilhologique des côtes de la Méditerranée^ d' Antibes à Menton^ par M. A. Chevallier. {Annales de l'Institut océanographique. Fondation Albert P'', Prince de Monaco; t. VII, fasc. 1.) l'aris, iMasson el C'"^, 1914; • fasc. in-4°. Rapport sommaire de la Division de la Commission géologique du Ministère des Mines [du Canada] pour l'année ci^nle 191 1. Ottawa, C.-H. Parmeiée, 1914; i vol. in-S". Specola Vaticana. Carta fotografica del Cielo; zona + 55° : 11°' 10'"'% 11, 13, 14, 17, 18, 19, 21, 22, 26, Rome; 10 feuilles in-plano. The spectrum of r, Carince, by J.-H. Moore and R.-F. Sanford. {Lick Observa- tory Bulletin; n° 252.) Université de Californie; i fasc. in-4°. Le colorazioni crepuscolari del 1913-1914; Nota del Piof. Ignazio Gali.i. (Extr. des Alti délia Pontificia Accadcmia Romana dei A'uovi Lincei; année LWII, 3° session du i5 février i9i4-) Rome; i fasc. iii-4''. Ueber die Beobachlungen zur Polhôhenschwankung^ von R. Schumann. (Iî\tr. de Osterreichischen Zeilscltrift fiir J'ermessungivesen; XII"' année, 1914, fasc. 1. \'ienne; i fasc. in-8°. Carnegie Institution of Washington. Annual report of the Director of the depart- ment of lerrestriat magnetism. (Extr. du Vear Book, n° 12. année igiS, p. 255-270.) I fasc. in-S". An account of a land niap of the World, on a neiv and original projection, invented by B.-J.-S. Cahill. San-Francisco; 1 fasc. in-8°. A binary canon, shon'ing residues of powers of 2 por difisors under 1000, and indices to residues, compiled by Allan Cunningham, under the auspices of British Association Committee. Londres, 1900; i vol. in-4°. Spolia Zeylanica, issued from the Colombo Muséum, Ceylon, t. IX, part 35. Colomb, II. -C. Cottle, 1914; ' vol. in-S". Proceedings of the Royal' Society of Edinburgh; l. XXXIV. pari 1. Edimbourg, 1914 ; • fasc. in-4°. The Journal of the Royal Aslronomical Society of Canada; t. VIII, n" 1. Toronto, 1914; i fasc. in-S". II 36 ACADÉMIE DES SCIENCES. Repûblicii O. del Uruguay, fiecista del Ministerio de Indi/stricf; : ano II, eoero igi^, n" 8. Montevideo; i fasc. in-S». Me/noirs oj Ihe Department of Agriculture in Inrtia; t. VI, n" V, february 1914 : Studies in indian cottons; pari 1 : 77)6 végétative caracters, by H. Martin Lkake and Ham Prasad. Calciilla; i fasc. in-8°. ERRATA. (Séance du G avril 191 4-) Noie de M. Coggia, Observation de la comète Kritzinger (1914 «) '• Page 1000, 3"= et 6" colonnes du premier Tableau, au lieu de Ar>. -li app;ireiilc. 111 !■ Il 11) s + 1 .16,3.7 16.18.55,43 lire IJR- ^\ apparcnlr. 111 ^ Il ni < +0.16,27 16.17.55,43 (Séance du i/j avril 191 4.) Note de M. L.-E. Rei-lin, Calcul de l'augmentalion du chargement ou de la vitesse pouvant être obtenue par l'accroissement de dimensions des navires : Page io55, ligne 9, au lieu de rapport p, lire rapport p. — *=^^^^^»^^s^^^s ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 27 AVRIL 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMÏJNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie le décès de M. Suess : J'ai le regret d'annoncer à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire en la personne de M. Suess, l'illustre savant viennois, le doyen de nos Associés étrangers. M. Suess, par ses beaux travaux originaux, par ses ouvrages didactiques, était le maître incontesté des géologues de notre époque. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur ht fecherche expérimentale f/' lin champ électrique solaire. Note de M. H. Desi.andres. La plupart des auteurs ont admis une électrisation ou une ionisation forte des gaz solaires, et en particulier des couches superposées de la chro- mosphère, ou partie basse de l'atmosphère solaire. Déjà, en 1893 et 1896, l'étude spectrale des vapeurs chromosphériques m'avait conduit à la conclusion suivante : la lumière de ces vapeurs a une origine électrique, et leur lumière totale peut être rapprochée du phéno- mène de l'électricité atmosphérique terrestre; les deux atmosphères offrent un mouvement continu des charges électriques dans le sens vertical ('). Or les charges électriques solaires, par leurs mouvements, et en parti- culier par le mouvement général de rotation, créent un champ magné- (') Comptes rendus, 1. 117, 1893, p. 716 (Knowledge, novembre 189/4); Obsen-alions de l'éclipsé totale du 16 arr(7 1890 (Gaiitliier-Villais, mars 1896); Annales du Bureau des Longitudes, l. V, 1897. C. R., 191',, I" Semestre, (T. 1S8, N' 17.) I"!? Il38 ACADÉMIE DES SCIENCES. tique, et Ton doit considérer dans le Soleil, ainsi d'ailleurs que sur la Terre, à la fois un champ électrique et un champ magnétique. Ces deux champs expliquent aisément plusieurs faits curieux relatifs au Soleil, tels, par exemple, que la courbure des rayons coronaux polaires et le retard des perturbations magnétiques terrestres par rapport aux grandes taches solaires, qui en sont vraisemblablement la cause première. Il y a là donc une première vérification de leur existence, mais seulement indi- recte et qualitative, et, pendant longtemps, on a pu croire qu'il était impossible d'aller plus loin. Puis, dans ces dernières années, plusieurs découvertes remanpiahles sur les gaz ionisés, sur l'émission lumineuse dans un champ magnétique ou électrique, ont apporté à l'observateur solaire des moyens d'investigation nouveaux. Il est possible actuellement de recon- naître à distance si un gaz lumineux est soumis à un champ magnétique ou électrique, et même de mesurer l'intensité de ce champ. La première grande découverte est celle de Zeeman, en 189G, sur l'ac- tion du champ magnétique. La raie spectrale simple s'élargit et, si le champ ■est suffisamment intense, se divise en composantes distinctes polarisées. Lorsque l'observation est transversale ou faite dans la direction perpen- diculaire aux lignes de force, les composantes ont une polarisation rec- tiligne, et les vibrations que leur correspondent sont ou parallèles auxiignes de force, ou perpendiculaires (les dernières étant les plus écartées de la vibration initiale). Avec l'observation longitudinale ou faite dans une direction parallèle aux lignes de force, les composantes offrent la pola- risation circulaire, avec des sens diflérents sur les deux côtés de la raie primitive. De plus, l'écart des conqjosantes est proportionnel à l'intensité du champ magnétique. Tous ces détails sont rappelés pour mieux faire comprendre ce qui va suivre. La recherche d'un effet Zeeman dans le Soleil a donné des résultats de grande importance. En 1908, Haie reconnaît ainsi un champ magnétique d'intensité notable (3ooo gauss environ) dans l'ombre et la pénombre des taches. Les raies spectrales de la tache, qui ont, comme on sait, une largeur plus grande que la normale, observées près du centre de l'astre, sont divi- sibles en composantes distinctes, qui sont polarisées circulairement et en sens inverse. La direction du champ magnétique fait un angle plutôt petit avec la direction Soleil-Terre. Au bord du Soleil, où l'observation devient trans- versale, on observe aussi des dédoublements et polarisations qui ne corres- pondent pas exactement, il est vrai, à l'effet transversal attendu. En même temps on a recherché sur les autres points du Soleil, en dehors des taches, SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- * I^p au bord intérieur el oxtt'rieur. des traces de dédoublement et polarisation, mais sans résultat appréciable. D'ailleurs, sur les taches, l'effet Zeeman apparaît seulement avec les raies des couches basses, il est insensible avec les raies des couches élevées de la chromosphère. En 191 I, j'ai abordé la recherche d'un champ ma£fnétique par une voie tout autre, et dans une partie différente de l'astre, dans la couche supérieure de son atmosphère. Depuis 1908, nous relevons journellement à Meudon les formes et les mouvements radiaux de cette couche nouvelle avec un grand spectrohéliographe et un grand enregistreur des vitesses radiales. Ce dernier appareil, réalisé jusqu'ici seulement dans notre observatoire, relève automatiquement par des sections successives sur le Soleil entier les raies principales (K et H„) du spectre; il donne la vitesse radiale de la vapeur par rapport à la Terre (d'où le nom qui lui a été donné), el aussi, point à noter, la largeur et l'intensité exacte de la raie, variables d'un point à l'autre de l'astre. Or, l'étude des vitesses des protubérances, poursuivie avec l'aide de Burson de 1908 à 191 1, donne le résultat suivant : les protu- bérances sont constituées par un gaz qui s'élève et suivant une trajectoire hélicoïdale; ce qui implique dans la couche supérieure et au-dessus un champ magnétique général, analogue à celui de la Terre et de faible inten- sité (dans une première approximation, io~' gauss en moyenne). Cette méthode, basée sur le mouvement même du gaz, décèle seulement les champs faibles qui échappent à la méthode de Zeeman. Les protubérances, d'ailleurs, émanent des lignes noires nouvelles, nommées filaments et alignements^ qui ont été reconnues à Meudon depuis 1908, et forment sur le Soleil entier un véritable réseau; même, au bord solaire, le plus souvent, la protubérance prolonge le filament ou l'alignement qui lui correspond. De plus, avec le filament, les raies K, du calcium et H^ de l'hydrogène, relevées sur nos épreuves de vitesse, sont nettement plus noires et plus larges que les raies des autres points; et, au centre du Soleil, elles indiquent un mouvement ascensionnel de la va- peur, plus ou moins rapide avec le temps. Pour des raisons développées dans des Mémoires antérieurs, le filament et vraisemblablement aussi l'alignement doivent avoir un signe d'ionisation opposé à celui de la couche supérieure, et le champ électrique, dans son voisinage, doit être notable- ment plus élevé (' ). (') Il y a une sorte d'opposition entie les filaments et les taches. Dans les couches basses, la tache noire olFre le champ magnétique maximum; dans les couches élevées, le filamenl noir aurait aii^si un maximum, mais un maximum de champ électrique. L'atmosphère est supposée formée de trois ou quatre couches alternativement posi- Il/io ACADÉMIE DES SCIENCES. Cependant, en i9i3, Haie annonce une mesure du champ magnétique général du Soleil, qui diffère beaucoup de la précédente ('). Il reconnaît un effet Zeeman très faible avec trois ou quatre raies peu intenses sur la pro- jection de Taxe de rotation solaire et le résultat, présenté d'abord comme douteux, serait confirmé par des recherches ultérieures. Bref le champ à l'équateur serait de 23 gauss et dbnc beaucoup plus élevé que celui des protubérances. J'ai fait alors remarquer que les deux résultats étaient conci- liables, le premier s'appliquant à la couche supérieure, et le second à la couche basse de l'atmosphère. Car avec les couches superposées de l'atmos- phère, alternativement positives et négatives, lorsqu'on s'élève le long d'une verticale à partir de la surface, les champs magnétique et électrique doivent varier fortement. Leur intensité, notable dans certaines couches basses, peut être faible dans les couches supérieures, et j'indique une distri- bution plausible des charges électriques, qui donne toutes les particularités précédentes. Tels sont à l'heure actuelle les premiers résultats, plus ou moins appuyés sur les faits, qui se rapportent aux champs magnétique et électrique du Soleil. Or une découverte récente de Slark, fort imporlanle, peut assurer un progrès nouveau et fournir des vérifications ou des données très utiles. Stark a reconnu un effet nouveau du champ électrique sur la lumière émise par les rayons canaux; l'cllet, analogue à celui de Zeeman mais différent, a été étudié surtout avec l'hydrogène et l'hélium; les raies sont élargies d'abord, puis ncUcment décomposées. Dans l'observation trans- versale ou perpendiculaire h la ligne de force électrique, la raie souple primitive est divisée en composantes distinctes qui sont polarisées recti- lignement; la différence avec l'effet Zeeman étant que les composantes les plus écartées sont celles de la vibration parallèle et non plus celles de la vibration perpendiculaire. Dans l'observation longitudinale, la raie est aussi divisée en composantes, mais non polarisées (-). lives el négatives, Li cliaige lolale êtanl légèremeiil positive. La couche supérieure esl négative, les ions négatifs élanl les plus nombreux, et elle ofTre des fentes, qui sont les filaments, par lesquelles pénètre la couche au-dessous qui est positive. Dans ces conditions, les ions positifs s'élèvent sur tous les points de la couche su])érieure el surtout sur les filaments, où la vitesse et la densité sont plus grandes. Voiries Notes : Comptes rendus, l. 152, igti, p. 1381, i453 et i54i; t. 153, 1911, p 10, 221, 242; t. 155, '912, p. 53i, 743 et 1673, et t. 157, igiS, p. 4i3 et 607. (') Aslropliysical Journal, vol. XXVllI, 1908, p. 3i5. (') BericlUen der Berliner Akademie. t. XLVII, 1913, p. 93 2 ; Nachrichlcn dcr K. Gesellschaft der K issenschaflen zu Gôtliiigen, 20 décembre 1910; Anna/en dcr Pliysih, vol. XLlll, p. 965 à 1047. SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- Il4l Dans ses premières Notes, Stark a indiqué les applications possibles du nouvel effet à la recherche d'un champ électrique dans le Soleil et en parti- culier dans le voisinage du bord. Car, au centre du Soleil, comme le champ électrique est probablement vertical, la recherche est difficile, les compo- santes de l'effet Stark n'étant pas polarisées. Au bord, elles sont polarisées, mais se confondent, au moins près de l'équateur, avec les composantes de l'effet Zeeman, car les champs électriques et magnétiques sont alors per- pendiculaires. Les divisions et polarisations peuvent être rattachées aussi bien à une cause électrique qu'à une cause magnétique ; mais la comparaison avec les faits observés au centre devra permettre de décider. D'autre part, là où déjà on n'a reconnu aucun effet Zeeman transversal, on peut avancer qu'il n'y a pas non plus un effet Stark. L'étude du Soleil entier a été faite à ce point de vue avec grand soin au montWilson, et n'a rien donné en dehors des taches. On peut la reprendre et surtout examiner les parties du Soleil, nouvellement découvertes, qui, jusqu'ici, ont peu attiré l'attention. Cependant on peut douter de la légitimité d'une extension au Soleil des résultats nouveaux; car, a priori, l'atmosphère solaire ne s'annonce pas comme illuminée par des rayons canaux. La lumière des filaments seule a des caractères qui la rapprochent immédiatement de celle de ces rayons. Dans le filament l'ionisiUion, pour des raisons diverses, a été admise positive et les ions positifs sont chassés du Soleil avec une vitesse souvent très grande. Même parfois, sur nos épreuves de vitesse radiale, la raie K, ou H^ du filament est divisée en deux parties, une partie non déviée, qui occu|)e la place ordinaire au centre, et une partie plus noire et plus large fortement déplacée, en général vers le violet (voir Tome lY des Annales de rohser- valoire, p. 1 14 et planche 46). Ces propriétés caractéristiques sont justement celles observées par Stark en 1906, avec les rayons canaux du laboratoire. Les filaments sont parfois le point de départ, la base de protubérances très haulffs; or, dans la partie haute des protubérances, d'après la nature de leur spectre, le champ électrique doit être faible. Ce spectre comprend la série diffuse secondaire entière de l'hydrogène, représentée par la formule de Balmer et les nombres entiers successifs (à partir de 3). D'après Stark, les raies sont fortement élargies par le champ éleclrique, et d'autant [)lus que le nombre entier ou numéro d'ordre de la raie est plus élevé. Les raies ultraviolettes, qui correspondent aux grands nombres entiers, devraient être élargies; mais, d'après nos épreuves de 1892 à 1894, les raies sont fines; cl dans les éclipses, Evershed et Dyson en ont photographié un grand nombre (jusqu'à 27), qui sont également fines. Il/(2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Far contre, à la base de la protubérance sur le filament, le champ élec- trique, comme je l'ai admis j usqu'ici pour diverses raisons, peut être notable ; et, en effet, la raie K, ou H, y est plus large que les raies voisines; ce qui peut être dû à un effet Stark. Il reste à vérifier que la raie élargie est divi- sible en composantes distinctes et polarisées. Actuellement, nous sortons à peine d'une phase de minimum de taches, et les filaments sont rares; il sera bientôt possible de faire la vérification complète. D'autres points du Soleil sont encore à signaler pour la recherche d'un effet Stark. Dans les facules ou plages faculairos, les raies précédentes sont souvent élargies près du périmètre, ou même au delà dans la partie très peu brillante appelée circumfacule, et surtout dans les filaments minces, à mouvement tourbillonnaire rapide, qui émanent des taches. Au milieu de la facule, les mêmes raies sont parfois, non plus noires, mais brillantes et extrêmement larges. Si, au bord, on reconnaît avec elles des composantes polarisées, il faudra discuter l'attribution du phénomène à une cause magnétique ou électrique. Le spectre enregistreur des vitesses est donc fort utile, puisqu'il indique les raies et les points de l'astre qui sont les plus dignes de fixer notre attention; et comme le filament offre des alternatives de calme et de pertur- bation, il convient de le suivre avec l'appareil et de faire l'essai de polari- sation au moment où la raie a la largeur la plus grande et le déplacement le plus fort. D'après les derniers mémoires de Stark, sous l'influence d'un faible champ électrique, la plupart des raies sont à la fois un peu élargies et un peu déviées vers le rouge. Or les mêmes particularités se retrouvent dans le Soleil, surtout au bord, et il est possible que le phénomène solaire soit rattaché à la même cause, au moins avec les raies des couches basses, sou- mises à un champ électrique notable. Le phénomène de Stark peut donc jouer un grand rôle dans le Soleil; mais son étude expérimentale n'est pas encore terminée dans le laboratoire, et il convient d'attendre le résultat de toutes les recherches projetées ou en cours d'exécution ('). (') D'après les derniers Mémoires, les raies violettes 11 et K du calcium seraient à peine sensibles au champ électrique dans le laboratoire. Ce résultai étonne; car, dans le Soleil, ces raies ont en général la même allure et aussi les mêmes variations et déplacements que celles de l'hydrogène, quoique souvent avec une intensité moindre. SÉANCE DU 27 AVRIL igi/j- Il43 MINÉRALOGIE. — Sur la mobilité des molécules dans un cristal solide. Noie de M. Fred Wai.i.erant. On explique généralement les transformations polymorphiques et les macles qui se produisent sous l'inlluence d'actions mécaniques en admet- tant que, dans un cristal solide, les molécules possèdent une mobilité suffi- sante pour passer d'une position d'équilibre à une autre position d'équilibre. Cependant, pour certains auteurs, ces changements sont accompagnés d'une modification dans la nature de la molécule. Toute expérience mettant en évidence la mobilité des molécules, outre l'intérêt qu'elle présente en elle- même, vient à l'appui de la première explication. Voici, à ce sujet, une expérience assez concluante : on fait fondre et cris- talliser un grain de nitrate de potasse entre deux lames de verre et l'on chauffe la préparation à une température assez élevée, mais bien inférieure à la température de fusion. Si l'on comprime un cristal avec la pointe d'un scalpel, on voit, dans la partie comprimée, naître un ou plusieurs cristaux qui s'accroissent aux dépens du cristal primitif; il n'y a d'ailleurs aucune relation d'orientation entre ce dernier et les nouveaux cristaux. Si le cristal comprimé est un petit cristal accolé à un gros cristal, on le voit changer brusquement d'orientation et s'orienter parallèlement au gros. Il est probable que la compression a écarté les molécules de leur position d'équilibre, et une nouvelle position d'équilibre ne peut être obtenue que par une recristallisation qui peut avoir lieu grâce à la mobilité des molé- cules. Celles-ci s'orientent à nouveau autour d'une particule cristalline que la pression a amenée dans une orientation quelconque. Cette expérience m'amène à modifier les conclusions que j'ai données ici sur le polymorphisme du camphre. Je disais qu'à la température ordi- naire, certains cristaux s'accroissaient aux dépens des cristaux voisins et j'y voyais les caractères d'une transformation polymorphique. Or, sous l'influence de la pression, tous les cristaux changent d'orientation; si certains passent spontanément d'une orientation à une autre, c'est que probablement les lamelles de verre exercent sur eux une pression qui écarte les molécules de leur position d'équilibre. Le camphre serait donc trimoiphe et non quadrimorphct Il44 ACADÉMIE DES SCIENCES. ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Corres- pondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Kosen- busch, décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant 87, M. F. Becke obtient 35 suffrages M. Maurice Lugeon » i suffrage M. C.-D. Walcott » I » M. F. Kegke, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. CORRESPOND ANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° M.Ha.nriot, p. C.vuré, a. Seyewetz, E. Cu.vitABOT, A. Hébert. Prin- cipes d'analyse el de synthèse en chimie organique. (Présenté par M. H. Le Chatelier.) 2° Marcel Boll. Recherches sur révolution pholochimique des électrolyles. (Présenté par M. Bouty.) ASTRONOMIE. — Sur un astrolabe à miroirs. Note de M. Henri Ciikétiex, transmise par M. Bassot. Lorsqu'on emploie l'astrolabe à prisme de MM. Claude et Driencourt, il est absolument nécessaire de ne pas changer la mise au point de la lunette pendant toute la durée des observations des étoiles qui doivent appartenir à une même série; toute modilication de cette nature produit des variations du rayon du cercle enveloppe des droites de hauteur, autre- ment dit, une variation apparente de l'angle du prisme. SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- "45 Gela tient à ce que les deux faisceaux de rayons lumineux qui forment dans le plan focal les de\ix images stellaires sont inclinés l'un sur l'autre : soient D, le diamètre de l'objectif;/, la longueur focale ; ce, la dislance qui sépare le plan d'observation du plan focal vrai. L'erreur Ax sur la distance angulaire des deux images d'une même étoile sera Aa = A- + -^, formule où A" désigne un coefficient numérique plus petit que i. Si l'on suppose que les images sont dans le prolongement des rayons qui passent par les centres de gravité des sections faites dans les faisceaux perpendicu- lairement à l'axe optique, k est égal à 0,4. D'autre part, y est générale- ment de l'ordre de -rj on a donc numériquement, en secondes d'arc, Aa" = 6000 — — • Si l'on veut faire disparaître cette petite cause d'erreur, il faut trouver une position de l'astrolabe dans laquelle les deux faisceaux soient rigou- reusement superposés l'un à l'autre. On est ainsi naturellement conduit à employer une lame à faces parallèles, semi-argentée. La disposition que j'indique ci-dessous offre l'avantage de permettre la construction d'astrolabes de grand modèle, car les dimensions des miroirs sont réduites au minimum. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 17.) i^S Il46 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'axe optique de la liinetle est incliné de 3o° sur la verticale, l'objectif O tourné vers le bas, et permet d'observer |iai' réflexion dans un bain de mercure M le passage d'une étoile vers 60° de hauteur. Un système de deux miroirs AB, CD, maintenus, au moyen d'une cale métallique, inclinés l'un sur l'autre d'un angle de 60°, est disposé entre l'objectif et le bain de mercure, de manière que le plan bissecteur du dièdre soit vertical, l'arête étant horizontale et perpendiculaire à l'axe optique. Ce système est équivalent au prisme de l'astrolabe actuel, mais il fonctionne un peu différem- ment : on observe parallèlement à l'une des faces du dièdre; un seul des deux fais- ceaux est réfléchi par le système, où il subit deux réflexions qui le dévient de 120°; en d'autres termes, les deux miroirs AB, CD constituent une fausse ('querre optique. Le faisceau qui a été léfléchi par le bain de mercure pénètre dans la lunette après avoir traversé la face AB qui ne porte qu'une semi-argenture. On obtient très facile- ment aujourd'hui, par projection cathodique d'argent métallique sur le verre, des semi-argentures parfaitement uniformes et dont le pouvoir réflecteur peut être rendu égal au pouvoir transmissif; la perte de lumière par absorption est très faible. On rencontre évidemment le gros inconvénient inhérent à l'altérabilité des argen- tures; mais les gros astrolabes de ce genre seraient plutôt des instruments d'observa- toires que des instruments de campagne. Les avantages de la disposition préconisée sont les suivants : 1° homocentricité des deux faisceaux lumineux; 2° pouvoir de définition augmenté; 3° possibilité de construire des astrolabes de grande dimension à des prix abordables; 4° suppression des difficultés provenant de la trempe du verre et de ses défauts d'homogénéité. Les dimensions des miroirs à employer sont à peine supérieures j —= \ au diamètre de robjeclif; cela n'a pas lieu quand on veut suivre de point en point le fonctionnement du prisme de l'astrolabe actuel; il faut alors des miroirs dont la grande dimension soit égale à D \/3, et qui travaillent sous une incidence très grande, nécessitant une plus grande perfection de taille. L'inclinaison de l'axe de la lunette n'est pas un inconvénient; néanmoins, pour des applications spéciales, il peut y avoir intérêt à modifier cette incli- naison; il suffit d'intercaler un miroir sous un angle convenable entre l'ob- jectif et son plan focal. La disposition qui consiste à ramener l'axe vertical et le plan focal à peu près au niveau du bain de mercure paraît particu- lièrement avantageuse. SÉANCE DU 27 AVRIL IQI^- ''47 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certains systèmes d'équations aux dérivées partielles du second ordre à deux variables indépendantes. Note de M. J. Clairin. Toutes les lettres ayant leur signification ordinaire, représentons par /, cp, cî trois fonctions de x, y, :•, p, q; l'équation ( I ) df — ro t/cp =r o se décompose en I [df d'^\ l ôf d\ df ôf ;do d<^\ ^^^ ] 1 Of d(i>\ [ôf d'^\ df df id'ù ôr^\ il est naturel de rechercher si, réciproquement, un système I s +l(a:,y, z,p, q) t + 8{x,f, z,p,q) = 0 peut toujours, quelles que soient les fonctions f., u., 0, être mis sous la forme précédente. En exprimant l'identité des systèmes (2) et (3), il vient trois équations entre A, a, 0,y, cp, nr; cette dernière fonction s'élimine immédiatement et il reste deux équations aux dérivées partielles du premier ordre pour déter- miner/et -p. Les théorèmes généraux de Cauchy ne s'appliquent pas à ces équations, mais un raisonnement presque identique à celui que j'ai indiqué (') dans l'étude d'un système analogue permet d'établir l'existence de deux intégrales y^et cp des équations obtenues; le système (3) est donc toujours équivalent à une équation telle que(i). Considérons spécialement le cas où les équations (3) sont efl involution; pour que cette circonstance se présente il faut et il suffit que /, ç, gt satis- fassent aux conditions (4) [/. ?]=o, [/, ro] — ro[9,ro]=o. Ces résultats nous fournissent une méthode pour former tous les systèmes (') Annales de l'Ecole Normale supérieure, 3^ série, t. XXX, igiS, p. i85 et suivantes. Il48 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'équations (3) en involution; le problème revient à la recherche de tous les systèmes de trois fonctions de ./•, jk» -, /*. , 7, v + în.r, z—px — qy) — o, F désignant une fonction arbitraire. Les systèmes cherchés dérivent donc par des transformations de contact des systèmes (6) r — m(x,y,z,p,q)s=in, s — m(.r, j, z, p, q)t = o, OÙ d représente une fonction définie par une égalité delà forme (5). Les systèmes (6) ont été signalés et étudiés par M. Goursat (') : tout ce qui précède doit aussi être rapproché des résultats que j'ai énoncés dans une Note (^) déjà un peu ancienne consacrée à la définition d'une classe de transformations applicables à des systèmes d'équations aux dérivées partielles du second ordre et de ceux que M. Gau (*) a récemment indiqués. Signalons seulement qu'en appelant '^ une fonction quelconque de cr,y, z, p, q telle que/, fp, nr, .p soientindépendantes, on peut écrire les équations p'=m(x,y,z,p,q), q'—o qui établissent une correspondance entre les éléments (a;, y, z, jo, 9^) et certains élénrents (a:', y', s', /;', y') et remplacent le système (2) par une équation aux dérivées partielles du premier ordre. (') Leçons sur les équations aux dérivées partielles du second ordre, i. il, p. 62 et suivantes. (^) Comptes rendus, 9 avril 1906. (') Ce Volume, p. 676. SÉANCE DU 27 AVRIL lt)l4- 1^49 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Nouvelles évaluations de distances dans l'espace fonctionnel. Note de M. W. Blascdke ('), présentée par M. Emile Picard. Le but de la Note présente est la résolution du problème suivant : Déterminer la fonction f{x) convexe positive et normée^ dest-à-dire satis- faisant à la condition I »( j;)'rf,r = I, - 0 de sorte que la valeur de l'intégrale soit aussi petite que possible. La fonction S^/ij:) est supposée continue, du reste arbitrairement donnée. Nous ramènerons ce problème à un problème de minima élémentaire en démontrant la proposition suivante : La fonction '-^(x), qui fournit le minimum, appartient toujours au système des fonctions ^y/3 — 5 pourar£<, = ^ , poarxtt. Chacune de ces fonctions continues, normées, spéciales correspond à une valeur fixe de t(o^t^i), et la courbe ^\ y=z<:f{x,t) est composée de deux parties rectilignes. La démonstration se fait par une représentation des fonctions convexes positives au moyen des intégrales, que je trouvai en m'appuyant sur une communication verbale de M. G. Pick. C'est qu'on peut représenter chaque (') Cf. Fh. Frank et G. Fick, Comptes rendus, t. 138. igi'^ P- '<-'4- Il5o ACADÉMIE DES SCIENCES. fonction convexe et positive par combinaison linéaire des (^) doit être non décroissante, mais peut être discontinue, et l'intégration est entendue au sens de Slieltjes. cp (a?) étant donné, on trouve pour $(/) : r' (o) = Lim r <(i- 0«^ffl'(0 - ^^' a»(i)=Lim / l{i- i)d(f'{l)+'^, i 2 l'intégration étant entendue encore au sens de Stielljes. Il suffit de prendre ici pour f'(x) la dérivée à gauche de la fonction convexe cp(a:). En représentant les fonctions comuie points de l'espace fonctionnel, on peut énoncer ledit résultat comme il suit : L'ensemble des points représen- tant les fonctions positives convexes normées { ^ ' "^{l)\^i, SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- 1 1^^ ' OU bien f d1>it)li, rintégrale étant positive. Soit /„ la valeur de /, qui rend la fonction f(x,t){x)'\i(x)dx= I I "^{x, C)'^{x)do], de sorte que l'intégrale J< (if{x)<\i{x) k{x) dx u soit aussi petite que possible. » L'arc de courbe des © dans l'espace fonctionnel a la longueur totale t: et la courbure première constante égale à 2 ('). ( ') Cf. G. KowALEWSKi, Comptes rendus, t. 151, 1910, p. i38i. tl52 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Formule d'interpolation pour la dérivée d'un polynôme trigonométrique. Note de M. MAitcEi, Riesx, présentée par M. Emile Picard. 1 " 1 . Considérons un polynôme trigonométrique d'ordre n au plus F(cp) =«„ cos «9 -f- b„ sin «cp + . . . -t- a,cos9 H- 6,sin cp + a,; posons I 3 s / — I _ 4 « — < ■' 2« ^ 2« 2« 2/i On a alors 2n (•) F'(?) = ^2]^('^ + '^=^ (-.)'•+' • 9 T ' 2 2° Cette formule conduit immédiatement au beau théorème suivant, dû à M. Serge Bernstein : Et tint donné un polynôme trigonométrique d'ordre n au plus tel que . |F(9)|^M pour toutes les valeurs de i:^, on a pour toutes ces valeurs (2) F'(cp) — 7= m. > — =10 (min) in ^ . „ Or .! /^ -^ . , Or 2 sin- ■^— ,=1 2 sin- -^ qu'on vérifie facilement en appliquant la formule d'interpolation de Lagrange à la .V ' fonction -^ ) en la dérivant par rapport à .r et en y posant x =; i . D'ailleurs, la seconde identité est évidente, les termes s'y détruisent deux à deux. On a encore la formule suivante : '2 '( „ cos II w -v^ ^ , , , , , œ,. — o F((b) = a,, cos« ©H > F((i,r){—iY^' col— ^• /■= 1 En dérivant cette dernière formule pour ce r=: o, on obtient par l'introduction d'une nouvelle variable notre formule (i). De mon côté, je fus amené à la formule (i) par les considéralit)us suivantes : on a la relation évidente 2 r. (3) F'((},) — ir F{o + 0)('^/;sinAe\dO; d'autre part, on vérifie facilement les identités \ sin A cp,. cosw cp,=::o (kSn,mSn); 7 sin Acp,. sin/« 'j, = o /• = ! /■=! (Ain, 1)1^ II, A=:/?i); 2n in ^ sin- »ICB,.:= « (niLii — 1); 7 sin-/io,.r:; 2«. /=:1 ;=1 Ces identités montrent qu'en essayant de remplacer l'intégrale (3) par une valeur moyenne, on doit remplacer la fonction ^ A sin A 5 par les valeurs n=l Il sin II cp,. -h 2 ^ A sin le (p,. ■ , a'' 1 sin- ■^— 2 Pour les dérivées d'ordre supérieur, on obtient des formules analogues quoique loins simples. Poi lieu des valeurs cp,. moins simples. Pour les dérivées d'ordre pair, on introduira les valeurs vj'/- = — '"' SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- Il55 CINÉMATIQUE. — Sur les surfaces susceptibles d'être engendrées de plusieurs façons différentes par le déplacement dhine courbe invariable. Noie de M. Bertrand Gambier. 1. Soit une surface S susceptible d'être engendrée par le déplacement d'une courbe invariable C : au cours de ce mouvement, les divers points M,, Mo,.. . de cette courbe C décrivent des trajectoires tracées sur S, soit T T Si la surface S est susceptible d'être engendrée d'une façon différente par le déplacement d'une nouvelle courbe invariable C, nous définirons les trajectoires analogues T,, T„, . . relatives aux divers points M,, M^, ... de C. Pour une surface de translation, lescourbesï coïncident avec les courbes C, les courbes T' avec les courbes C et il est facile de voir que réci- proquement cette double coïncidence caractérise les surfaces de trans- lation. Mais il peut arriver qu'une seule de ces deux coïncidences se réalise, c'est-à-dire que les courbes T, par exemple, soient égales entre elles. Il y a donc lieu d'étudier tous les mouvements à un paramètre au cours desquels une ou plusieurs courbes C fixées au trièdre mobile donnent lieu à des trajectoires égales : chacune de ces courbes C engendre dans le mouve- ment correspondant une surface S sur laquelle on peut tracer deux familles de courbes égales (dans chaque famille). J'en donne un exemple fort simple. 2. Deux cylindres de révolution A et B de rayon R et r respectivement sont tangents le long d'une génératrice : faisons rouler sans glisser A sur B : tous les points d'un cylindre A, de rayon R,, coaxial à A et invariable- ment lié à A, décrivent des épi- ou hypocycloïdes, raccourcies ou allongées suivant le cas, toutes égales entre elles. Je trace sur le cylindre A, une courbe C arbitraire : elle engendre dans le roulement une surface S de l'espèce indiquée. On obtient ainsi une infinité de surfaces dépendant d'une fonction arbitraire d'une variable et des rapports numériques -^^ -^- II 56 ACADÉMIE DES SCIENCES. Si ^ est commensurable, le mouvement est algébrique et Ton peut obtenir une infinité de surfaces S algébriques ou unicursales. 3. Ces surfaces possèdent un second mode de génération de même nature qui nous permet de tracer sur chacune une nouvelle famille de courbes cylindriques C égales, les trajectoires étant les mêmes que précédem- ment. Supposons en effet les axes des cylindres verticaux : les divers points de la section de A, par le plan horizontal décrivent des courbes / égales entre elles et égales aux courbes T. Nous reconstituons la surface S en imprimant à chacune des courbes t une translation verticale, puis une rotation autour de l'axe de B, la translation et la rotation étant liées par une relation conve- nablement choisie. Or nous savons qu'il existe un second mouvement épi- ou hypocycloïdal engendrant les mêmes courbes t : le cylindre fixe B' de ce nouveau mouvement a même axe que B : on fait rouler sur B' un cylindre A' auquel est lié invariablement un cylindre A', de même axe : la surface S sera engendrée par le déplacement d'une courbe C tracée sur A,. 4. On doit à M. Kœnigs l'importante notion des mouvements double- ment décomposables. Chacune des deux générations précédentes conduit à un tel mouvement, obtenu par un mécanisme très simple. Les surfaces de notre exemple possèdent donc la propriété curieuse de pouvoir être engen- drées de deux façons différentes dans un mouvement doublement décompo- sable. Imaginons en effet les cylindres A et B réalisés matériellement sous la forme d'étuis cylindriques creux, de rayon externe R et /• respectivement et d'épaisseur négligeable; les axes sont invariablement liés l'un à l'autre, chaque étui ne pouvant que tourner autour de son axe, les surfaces externes roulant sans glisser l'une sur l'autre; soit maintenant un nouvel assem- blage a, b identique au précédent et possédant les mêmes liaisons. On pourra engager le cylindre a dans A, en munissant a d'une saillie glissant dans une rainure tracée arbitrairement sur A : le mouvement relatif de a et A dépendra d'un paramètre, il est guidé par la rainure et la saillie que nous avons définies. Dans ces conditions, A etB restant immobiles, en en- gageant a dans A, la translation de a se transmet intégralement à i, la rotation de « se transmet (dans un ceitain rapport) à b, de sorte que le mouvement relatif de /;> et B se trouve parfaitement défini comme consé- SÉANCE DU 27 AVRIL 19l4- ^^^1 quence du mouvement relatif de a et A. Il est facile de modifier ces relations toutes théoriques pour réaliser physiquement ce mécanisme. Ce système de quatre corps que je représente scliématiquement par A B a b constitue un assemblage tel (jue la position relative de chaque corps par rapport à l'un ou l'autre des deux corps contigus dépend d'un paramètre, les deux paramètres mis enjeu étant indépendants. On peut, par exemple, laisser a fixe par rapport à A, auquel cas b est fixe par rapport à B et l'en- semble A, a pourra rouler d'un bloc, sans glisser, sur l'ensemble B, b, ou bien on pourra, comme plus haut, laisser A et B fixes, et engager respecti- vement a dans A, h dans B. Un point invariablement lié à a décrit dans son mouvement relatif par rapport à B les surfaces S décrites au paragraphe 2 : la trajectoire relative de ce point par rapport à A est une courbe C, la trajectoire relative par rapport à />est une courbe T. Dans ce mécanisme, les deux mouvements relatifs mutuels de a et B, les deux mouvements relatifs mutuels de A et è sont de même espèce. Les tjuatre séries de surfaces obtenues en étudiant le mouvement relatif d'un point fixé dans l'un des corps par rapport au corps opposé sont de même définition. Nos surfaces S peuvent être engendrées d'une seconde façon semblable : on construit le même mécanisme relatif à A' et B', on n'obtient que trois familles de courbes égales sur chaque surface S et non quatre, en raison de ce fait que l'une des familles est commune aux deux modes de géné- ration. 5. Le résultat le plus simple correspond à /■ = 2R, les cylindres A et B étant tangents intérieurement; si même R, = R, on retrouve les conoïdes droits. Si /•= 2R mais R, ^ R, la surface la plus simple dérive d'une ellipse C tracée sur A, : c'est une surface unicursale du sixième degré, définie par les formules suivantes, où o et o, sont deux paramètres arbi- traires, /et /' deux longueurs constantes : 1' a- = R cos cp -i- Ri cos cpi, j' z= R sin cp -f- R, sin o,, ' j = / sin (9 + cp,) -H /' cos (9 -I- o,). Les trois séries de courbes égales sont définies par o -f- a-, = consl., 0 = const., o, = consl.; toutes sont des ellipses. n58 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur le mouvement à trois dimensions des milieux visqueux indéfinis. Note de M. Louis Roy, présentée par M. Boussinesq. En nous limitant au cas où la fonction zi ne dépend que d'une seule coor- donnée X, nous avons antérieurement formé et étudié l'intégrale relative à un milieu indéfini de l'équation dont dépend le mouvement des milieux visqueux peu déformés (^ ' ). Si l'on se borne au cas où les fonctions d'étal initial sont du même type que celles considérées en notre Note du 21 avril 191 3, on peut, en s'appuyant sur une remarque récente de M. Duhem (-), passer aisément au cas où la fonc- tion î/ dépend de trois coordonnées x, y, z. Proposons-nous donc d'intégrer l'équation ( i) jointes aux conditions initiales : Pour / = o, avec /(x, V, ^) et g(x, Y, z) désignant deux fonctions arbitraires et £ un païa- mèlre positif; on sait qu'on peut toujours choisir celui-ci assez petit pour que les fonctions d'état initial diffèrent aussi peu qu'on veut des fonctions arbilrairesy(a;, y, z) e\.g(x,y, z). Si nous posons de/ =/{[,, rj. K) dl dn dÇ, dq'=gC-., r;, O di dn dÇ, (') L. I^OY, Comptes rendus, t. 136, i\ avril ipiS, p. 1219; 28 avril 1913, p. 1809; 2 juin 1913, p. i6fi5. (*) P. DuuF.n, liemarqtie élémentaire sur te proltlème des ondes sphériques {Comptes rendus, l. 156, 9Jiiin igi.l, p. 1727). SÉANCE UU 27 AVRIL 1914. Il5() nous sommes tout d'abord ramenés à former une fonction infiniment petite cpi satisfaisant à l'équation (i) et aux conditions initiales : Pour / = 0, clq - '— dw, d-i' ' - Cette fonction obtenue, la fonction cp s'en déduira en intégrantla fonction tp, dans tout l'espace. Mais, comme les dernières conditions initiales ne dépendent plus cpie de r, la fonction cp, est elle-même une certaine fonction 'f,(r, /); de sorte qu'en posant '^ = rç,, l'équation (i) devient, d'après la remarque de M. Duliem, V d' \J r'-dt drf — re avec, pour / -- o, (v?^ '" ' àl- (^^) , ..,/ . (J| dq' •il = , , . re ' , -rJ- r= J_ re et nous sommes ainsi ramenés à un pioblème à une dimension. Or, ces dernières fonctions d'état initial sont telles qu'on peut facilement effectuer l'une des deux intégrations auxquelles conduit la formule de Fourier et, en posant encore X—— -— -, 9 — - ^ 3 a- " A ' [ia'-\- on obtient (3) 2 7r-a^>.4'('% 0 "— -^ i e-^'^- mi ^^ "^- V _ hclic(T\/a^— I I sin ^-(fo d(j I e~"* =i=z — iin^dx. ,, sli OLZ v/a- — I . ar " =L=: SI 11 ^ ( Ces deux dernières intégrales se rattachent très simplement aux intégrales X r1'(y, t)=/ e-''* (a \- c\\ ar \J oC- — \ \cosy.y dct., ^/ r" ft„, sli ar\/^" — ' 7 Ç(r. T)=/ e^'"" j! cosscydx, ' J„ Ci i/a- — I que nous avons considérées dans notre Note du 21 avril igiS, car on reconnaît immédiatement que l'égalité (2) devient, en vertu des précé- Il6o ACADÉMIE DES SCIENCES. dentés, é{r,l)=- I 2r.'(i âr \ri/. I- ' ' di- ' ^ oL /. ' ' J L'intégrale du problème est, par suite. (3) 9(-r.=.0=-^/y/ [aï-.-:)|:^(^4) Son développement en série se déduit de ceux obtenus pour les fonctions ?" et ç au moyen de la fonction l«('-,5): d^" l e "•'''^" dd" dr^" \ y/5 et il vient ainsi 01, ,.. ^ 1 f/£ f/r/ (/r ( 2 « + I ) < PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — 5»/' C application de la méthode de Ritz à certains problèmes de Physique mathématique et en particulier aux marées. Note de M. F. Jager, présentée par M. l^mile Picard. Dans l'application de la méthode de Kilz, il faut établir les deux propo- sitions suivantes : i" Les fonctions approchées convergent uniformément (ou tout au moins en moyenne) vers une fonction bien déterminée. 2" La fonction ainsi obtenue satisfait bien à l'équation proposée. En supposant démontrée la première de ces propositions, on peut , comme Ta fait Ritz, obtenir la seconde en se servant d'un lemme de M. Hilberl. Mais ce raisonnement suppose que la fonction de Green Q{x,y\ EjVj), relative à l'équation proposée, est symétrique en (.r, r; E, r,). Quelle que soit la nature de la fonction de Green et même pour des équations d'ordre supérieur au second, on peut obtenir le même résultai SÉANCE DU 27 AVRIL igi^- H^I par une méthode différente, qui a été utilisée par M. Fubini dans des ques- tions analogues. J'en fais ici l'application au problème des marées tel que je l'ai résolu dans une Note précédente par la méthode de Fredholm. M. Poincaré a montré comment on pouvait ramener le problème des marées à la recherche du minimum d'une certaine intégrale J, en séparant la partie réelle u^ de !a fonction inconnue « {x, y) de sa partie imaginaire u^. Après avoir établi sous certaines conditions la convergence en moyenne des fonctions approchées u^,„ et Mo,„, vers des fonctions U, et U-^, on peut démontrer que l'intégrale J minimisée est une forme quadratique des fonctions U,, Uo et de leurs dérivées partielles du premier ordre. Nous l'écrirons pour abréger : J(U„U,; U„U,). D'autre part, l'existence des fonctions de Green généralisées, relatives au problème des marées, résulte de l'existence de la solution obtenue par la méthode de Fredholm. (3n peut donc exprimer la valeur des fonctions H,, u., en un point quelconque intérieur à un cercle c' par les valeurs de m,, Mo et de leurs dérivées premières le long de sa circonférence, le cercle c' étant situé tout entier dans le domaine considéré. Sauf peut-être pour un ensemble de cercles de mesure nulle, cette expression est indépendante du cercle intérieur considéré, les fonctions m,, «„ ayant été remplacées respectivement par U,, U^. On le démontrera facilement en partant de l'intégrale ,1 et en montrant que J (U,, U, ; c,. Co) = o si les fonctions t',, v^ satisfont aux conditions aux limites du problème. Fn choisissant convenablement les fonctions r, et \\ et suivant une méthode semblable à celle de M. Fubini, on pourra appliquer toute la suite de son raisonnement. PHYSIQUE. — Sur un nouveau spectre d' absorption de L'oxygène dans l ultra- violet extrême. Note de MM. Léon et Eugène Iîlocu, présentée par M. P. Villard. 1. Au cours de nos recherches sur les rayons ultraviolets de très petites longueurs d'onde, nous avons eu l'occasion d'observer que la raie très forte 1903 du bismuth, qui apparaît simple avec des durées de pose courtes, c. R., igi4, I" Semestre. (T. 158, N° 17.) l5o Il62 ACADÉMIE DES SCIENCES. s'accompagne, lorsqu'on pose longtemps, d'un nombre croissant de raies satellites. Ces raies, de longueurs d'onde plus grandes que celle de la raie principale, présentent une disposition remarquable : leur largeur et leur écartement vont en croissant d'une façon régulière, de sorte qu'elles pré- sentent dans leur ensemble l'aspect d'une bande estompée vers le rouge. En remplaçant l'étincelle de bismuth par une forte étincelle d'aluminium et utilisant des poses de 6 heures, nous avons constaté qu'on obtient, outre les raies classiques 1990, 1935 et 1S62, un certain nombre de bandes régu- lières dont l'une coïncide en position avec celle que donne le bismuth. Les étincelles de cadmium, d'étain, de thallium, le cratère positif de l'arc au charbon, redonnent en tout ou en partie le même système de bandes. La répartition des intensités d'une bande à l'autre ou à Fin lérieur d'une même bande, et par suite l'aspect général de ces bandes, dépend essenliellement de la source employée. Certaines bandes ou fractions de bandes sont très intenses avec certaines étincelles et n'existent pas avec d'autres. Malgré ces grandes variations d'intensité, la structure et la situation des bandes demeurent identiques. Cette identité montre qu'il s'agit d'un phé- nomène indépendant du métal employé et dont la cause doit être recherchée dans le milieu gazeux où se forme l'étincelle (air). n. Il est remarquable qu'à l'intérieur de chaque bande, les raies noires, qui sont relativement fines vers la tête de la bande, s'élargissent progres- sivement de façon à occuper finalement une étendue de plusieurs angstrôms. Au contraire, les espaces clairs qui les séparent deviennent de plus en plus fins à mesure qu'on s'éloigne de la tête de la bande. Cette circonstance, jointe à celles qui ont été indiquées plus haut, nous a amenés à interpréter les piiénomènes d'une façon nouvelle. 11 paraît probable que les raies élar- gies dont se compose chaque bande sont en réalité des portions de spectre continu (') n'apparaissant qu'avec des poses très longues. Les intervalles blancs qui les séparent sont des raies d'absorption de l'air. En considérant le spectre nouveau comme un spectre de bandes d'absorption, on concilie des variations d'aspect difficiles à comprendre autrement. IIL Notons toutefois qu'il demeure possible de faire une autre hypothèse, c'est celle d'une fluorescence de l'air. (') M. Gouy a niontié dès 1879 (;Ann. Chini. Pliys., t. XN'Ill, p. 76) que les laies d'émission d'un spectre d'étincelle ne sont que des maxima dans un spectre conliiui. SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- Il63 Cette hypothèse a été admise par W. Steubing (') qui a observé avec l'arc au mer- curerdes apparences semblables à celles qui ont été décrites ci-dessus. Le même physicien a d'ailleurs mis liors de doute la fluorescence du soufre, du sélénium et du tellure (*). Les conclusions de Steubing, concernant l'oxygène, ont été l'objet de réserves de la part de Kayser (') et de Lyman ('). Nous pensons qu'il est extrême- ment difficile de garder l'interprétation de Steubing, malgré l'appui quelle a reçu de Stark (^). Aux raisons énoncées plus haut, l'expérience nous a permis d'ajouter un argument nouveau en faveur de l'idée d'absorption. Nous avons pu démontrer que l'air ne possède pas de fluorescence sen- sible dans la région qui s'étend jusqu'à i85oU.A. A cet cfl'et, nous avons employé un arc au mercure en quartz (modèle 220 volts), fermé par une fenêtre plane perpendiculaire à la longueur de l'arc. Lorsqu'on place l'arc perpendiculairement au collimateur du spectrographe et qu'on projette sur la fente l'image de la région immédiatement voisine de la fenêtre, on n'obtient aucune trace de bandes, même avec une pose de 8 heures. Au contraire, en éclairant la fente directement par la lumière de l'arc, les bandes viennent très nettement en 4 à 5 heures. IV. Les bandes observées par Steubing sont au nombre de 5, savoir . I i83i,2 à 1845,5 U.A. II 1848,0 à i863,5 .. III 1864, G à i88i,3 ). l'V 1882,0a 1 89g , 4 » V 1900,0 à igig,-! » Seules les bandes II et III se sont trouvées assez bien résolues pour donner lieu à des mesures. Dans nos expériences, la grande dispersion de l'appareil, jointe à l'ab- sorption du quartz et de l'aii, ne nous a pas permis d'obtenir les bandes I et II. Par contre nous avons obtenu, outre les bandes III, IV et V, deux bandes nouvelles, par- faitement résolues comme les précédentes, et que nous appellei'ons VI (de 1998,4 à 1936,0) et VII (de 1946,5 à ig57,4)- Les mesures faites au comparateur ont permis de constater que toutes ces bandes possèdent la même structure et spnt représentables par des formules de Deslandres. Voici les formules qui représentent convenablement les résultats de nos mesures (À désigne la longueur d'onde en angstrôms) : (') W. SïELBi.NG, Ann. der Pfiysib, t. XXXIII, 1910, p. 553, et t. XXXVI, 1911, p. ioo3. (») W. Stfxbing, Phys. Zeilschrift, t. XIV, 19.3, p. 887. (') V. Kayser, Ann. der Pliysik., t. XXXIV, 191 1, p. 498, et t. XXXV, 191 1, p. 608. (') Th. Lv.man, Astroph. Journal, igiS, p. 284. (') J. Stark, Ann. der Pliysik. t. XLIll, 1914, p. 3ig. Il64 ACADÉMIE DES SCIENCES. Bande III. —^=5367000 — 3o2 w- (//)== 4-5 '3) 10'» -T— =5313900 — 298 w- (w = I , Bande IV -r — =53i3qoo — 2g8 w- (w = i,2 i3 K 10'° Bande V — r— =: 5207 800 — 292 m- (m ^1,2 i4) 10'° Bande VI -y- =5 198700 — 288 »i- (7« = i,2 11) 10'° Bande VII —=— =5137000 — 28^ m- (w=i,2 10) Nous concluons que l'absorption de l'air dans l'ultraviolet extrême com- mence dès la longueur d'onde 1907 et se manifeste par un spectre de bandes régulières appartenant très probablement à l'oxygène ('). C'est à l'absorption et non à la fluorescence que nous rapportons les bandes obser- vées dans l'ultraviolet extrême par d'autres auteurs ainsi que les deux bandes nouvelles dont nous avons constaté l'existence. PHYSIQUE. — L'échelle différenlielle des températures. Note de M. Tuadëe Peczalski, présentée par M. E. Bouty. 1. Depuis W. Thomson on définit les températures dites absolues au moyen des quantités de chaleur reçues et cédées le long des isothermes d'un cycle de Carnot, parcouru d'une manière réversible. Le rendement est donc défini par Ti - T, R = T, On démontre que le rendement d'une machine thermique ne pourra jamais atteindre l'unité. Or R peut tendre vers l'unité de deux manières, soit par abaissement de la température T.,, soit par élévation de la tempé- rature T,, et l'on voit qu'au point de vue du rendement les intervalles de température entre une température finie quelconque et le zéro absolu, et entre une température finie et une autre infiniment grande, seront équiva- lents. Autrement dit, ce qu'on appelle le zéro de température thermodyna- mique sera, dans une échelle de températures définie non par des quotients égaux, mais par des difierences égales (ce qu'on peut nommer les tempéra- tures différentielles pour abréger), une température de — co. (') La transparence de l'azote a été reconnue par Sclairnann et l^ynian. SÉANCE DU 27 AVRIL ipi/j- Il65 2. Nous avons obtenu l'équation caractéristique des gaz ( ' ) OÙ rt est le premier terme du développement de a = - -j-- Si les gaz suivent la loi de Mariotte, m,, m.,, . . . seront nuls et a = «; donc toute la dilatation j n ,11 de ces gaz sera exprimée par le terme e" '" , et suivant l'expression qu'on donne à a on obtient une échelle de température particulière. Dans réchelle thermodynamique on a. a = ^, d'où la relation bien connue qui relie toutes les échelles de température à l'échelle thermodynamique Donnons à a une valeur constante, l'échelle des températures ainsi fixée (échelle exponentielle) possède la propriété essentielle des températures dif- férentielles. 3. Citons quelques propriétés de cette échelle : i" La température expo- nentielle rend constants, par définition, les coefficients de dilatation des gaz parfaits; et si l'on veut conserver dans cette échelle les deux repères fondamentaux de la thermométrie, à savoir 0° pour la température de la glace fondante et 100" pour la température d'eau bouillante, on a « z= a =1 (3 ^ o , oo3 1 2 . 2° L'intervalle des températures en degrés exponentiels entre la tempé- rature d'ébuUition normale ( T) et la température critique (0) est du même ordre de grandeur pour toutes les substances. On trouve en efTet : .SiibslaïKcs. 0 — T (centigrades). 0— T (cxponenliels). H- 12,8 i59 i\- 49,8 i6o 02 63,4 167 CO- iio,4j '45 N^O 126,3 168 HGI i35 172 MHS ,65,5 168 SO- I (55 , 4 1 56 11-0 265 161 1 327,6 173 (') Compte.': ri'iidu^s, i. lo7, p. ii3, form. (i5). Il66 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3. La température exponentielle joue un rôle analogue aux tempéra- tures réduites, à savoir que les gaz se comportent de la même manière au point de vue de laconipressibilité,dela dilatation, etc., quand les différences entre les températures actuelles et les températures critiques sont les mêmes en degrés exponentiels. 4. Les rendements des machines thermiques R seront égaux quand les différences de température T, — Tj seront exprimées par les mêmes nom- bres en degrés exponentiels. 5. F^e coefficient de conductibilité des cristaux et de beaucoup d'autres' substances sera indépendant de la température; on a en effet : A .10' (températures CDnespoiidantes kAO^ (températures centif;rades). exponentielles). Subslances. —190». —78°. 0°. 100°. —383°. — 10S«. 0" 100°. Fluorure de calcium. 98,2 36, o 24î7 19»' 28 22,5 21 22 Spalh d'Islande 87,8 18,8 io,3 8,5 9,5 8,0 8,7 9,6 Quartz 11 u 47 38 » » 29 29 Quartz 1 59 2/4 17 i3 i4,8 i5 i4,7 i5,i Naphtaline 2,8 1,224 0)9 » 0,72 0.76 0,77 » 6. Toutes les chaleurs spécifiques croissent avec la température. Ces questions seront développées ailleurs ultérieurement. ÉLECTRICITÉ. — Au sujet de la propagalion des surtensions sur une ligne électrique hétérogène. iNole de M. André Léautë, transmise par M. A. Blondel. La propagation des surtensions sur une ligne électrique hétérogène est, à la fois, un des problèmes les plus importants de l'Electrotechnique, puisque la plupart des lignes de transport de force sont hétérogènes, et un de ceux sur lesquels, à l'heure actuelle, on possède le moins de données précises. Aussi voit-on souvent des discussions s'élever à son sujet : d'une part, certains théoriciens se croient fondés à déduire du calcul que les sur- tensions peuvent être doublées au point de suture entre deux tron- çons et même, si le phénomène se répète, multipliées par 4 et par 8; d'autre part, presque tous les ingénieurs chargés de l'exploitation de grands réseaux se refusent à admettre cette possibilité, dont ils n'ont SÉANCE DU 27 AVRIL 1914. I 167 jamais ol)servé la réalisation. Dans ce qui suit, nous nous proposons de montrer que la théorie, dont on a tiré la conséquence susdite, repose sur des bases précaires. Il nous suffira de le prouver dans le cas le plus simple, celui d'une ligne formée de deux parties seulement. On sait que, jusqu'ici, la méthode suivie pour traiter ce problème a consisté à étendre aux lignes hétérogènes un procédé appliqué avec succès aux lignes homogènes. Pour celles-ci, en effet, on peut, dans tous les cas qui se présentent de façon usuelle au cours des applications, mettre le potentiel v et i sous la forme (i) (■ = IAr'<'+P'. jz=i;Be°''-+P', en prenant pour a toutes les racines d'une équation transcendante convena- blement choisie et en associant à chacune d'elles les deux valeurs de [i don- nées par yX.(5--i-yp.(3 — a-— o, où p. A, Y sont la résistance, la self-induction et la capacité par unité de longueur. Si toutes les quantités a ont un module assez grand pour qu'on puisse négliger - • \ /y devant elles, on a sensiblement ( I bis ) I C'est ce résultat, commode pour les applications, que, par analogie, on étend aux lignes hétérogènes. Nous voyons, d'après ce qui précède, que, pour qu'on puisse donner à c et l'sur chaque tronçon la forme approchée (i bis), il faut que les dévelop- pements (i) soient valables et que les quantités a soient suffisamment grandes. Or, sur une ligne hétérogène, ces conditions ne sont toutes deux satisfaites qu'exceptionnellement, et cela à cause de l'obligation où l'on est d'assurer la continuité de c et de i au passage du premier au second tronçon. On peut établir que les formules ( i bis) ne sont acceptables que si le rap- port Y est le même sur les deux parties de la ligne, c'est-à-dire si Il68 ACADÉMIE DES SCIENCES. en affectant les notations de l'indice i ou 2 selon qu'elles sont relatives au premier ou au second tronçon. Quand la condition nécessaire (2 ) n'est pas satisfaite, les foi'inules (i Ois) ne constituent pas, même d'une façon approchée, une solution du problème. Ceci peut être constaté sur un exemple très important pour les applications, celui d'une ligne formée de deux tronçons différents, isolée à un de ses bouts, mise à la terre à l'autre, et où les conditions initiales sont les sui- vantes : intensité nulle en tous les points, potentiel constant sur toute la ligne, sauf à une extrémité où il est nul. L'illégitimité des formules ( i bis) est ici particulièrement manifeste, car, en les appliquant, on obtient le résultat suivant : le terme e -'■ disparaît et, malgré la résistance p, les oscillations de t» et i ne sont pas amorties. Il faut donc rejeter la théorie qui nous occupe. De ce fait, le problème des surtensions sur les lignes hétérogènes reste entièrement à résoudre, avec toute son importance pratique. Nous nous proposons de montrer dans un prochain travail que, la condition (2) étant supposée satisfaite, on peut former une solution sous la forme de développements exponentiels et qu'on retrouve dans cette recherche la notion d'intervalle limite, précédem- ment (') introduite à propos des lignes homogènes. PHYSICO-CHIMIE. — CompressibiUlé osmolique des émulsions considérées comme des fluides à molécules visibles. Note de M. Jea\ Peiiiun, présentée par M. J. Violle. J'ai montré que les lois des gaz s'étendent aux émulsions diluées faites de granules égaux, granules qui fonctionnent comme des molécules visibles (^). Ces lois font en effet prévoir, et permettent seules d'expliquer, la distri- bution d'équilibre que prennent les granules d'une colonne verticale d'émulsion diluée sous l'action de la pesanteur contrariée par le mouvement brownien. Du même coup, le nombre N d'Avogadro (nombre de molé- cules contenu dans une molécule-gramme quelconque) se trouve déterminé. Il est donc à présumer qu'une émulsion non diluée sera comparable à un lluide comprimé, dont les molécules seraient visibles, et que la théorie de Van der Waais donnera pour son étude un guide utile. (') Cf. André I.ÉALrfi, Comptes rendus, l. 153, 191 1, p. 106^; et l. 15i, 1912, p. 28. (-) Comptes rendus, 190S. SÉANCE DU 27 AVRIL 1914. I169 En tous cas, on peut déterminer ce que j'appellerai la compressibilité osmotique de rémulsion, c'est-à-dire la façon dont varie la pression osmo- tique en fonction de la concentration des granules. Dans ce cas encore il suffira d'observer la distribution d'équilibre pour une colonne verticale d'émulsion, dont on dénombrera tous les granules. La concentration en chaque niveau sera ainsi connue. Il reste à obtenir la pression osmotique. On aura d'abord la différence des pressions en deux niveaux en écrivant que les granules contenus dans un cylindre vertical limité par ces deux niveaux peuvent être regardés comme soutenus par la différence des forces osmotiques appliquées sur les deux bases du cylindre (c'est le théorème fondamental de l'Hydrostatique). Si de plus, comme il est toujours possible, l'émulsion est assez raréfiée au niveau supérieur pour subir au-dessus de ce niveau la raréfaction exponentielle qui la rend assimi- lable à un gaz, la pression osmotique Pj à ce niveau supérieur sera calcu- lable. On aura donc, par simple addition, la pression osmotique P à n'importe quel niveau. Un graphique immédiat donnera alors, pour chaque concentration, la compressibilité cherchée. L'émulsion sera emprisonnée entre deux glaces verticales parallèles d'écarternent inférieur à la profondeur de champ du microscope (quelques microns). Une photo- graphie instantanée de la dislribulion d'équilibre permettra de compter à loisir les granules d'une colonne verticale bien définie (la cuve doit être assez mince, ou la concentration assez faible, pour que les granules ne se cachent pas si bien les uns derrière les autres qu'on ne puisse les apercevoir). Soient i la section droite de la colonne, zn le poids efficace d'un granule (e\cés du poids sur la [)Oussée) et 3b le nombre de granules compris entre le niveau étudié et le niveau supérieur; on aura P = P„-l-3b-. s et l'on verra aisément, une fois tracée la courbe de compressibilité, si cette pression P vérifie l'équation de 'Van der Waais, „ RT bRT — a V ^ V où R désigne la constante des gaz, T la température absolue, V le volume d'émulsion qui contiendrait N granules, l> le covolume, quadruple du volume vrai de ces N granules, et a la constante qui, dans la théorie de Van der Waals, correspond à la cohésion. Si n est le nombre de granules par unité de volume au niveau étudié, cette équation peut s'écrire m RT bRT — a C. H,, 1914, I" Semestre. (T. 15B, N* 17.) l/îl II70 ACADÉMIE DES SCIENCES. Si, faute de raréfaction suffisanle au niveau supérieur, la pression Po n'est pas calculable par les lois des gaz, elle vérifiera du moins cette équation et l'on aura, par une soustraction évidente, w OX, RT bRT — a, Si donc nous portons en abscisse (« + «„) et en ordonnée nous obtiendrons S RT une dfuile dont l'ordonnée à l'origine r-r- donnera N. Ainsi, de même qu'on peut, grâce à Téquation de Van der Waals, trouver le poids moléculaire d'un fluide comprimé à molécules invisibles, de même on pourra trouver le nombre d' Avogadro par V observation du fluide comprimé à molécules visibles que réalise une émulsion (parce qu'ici la masse individuelle de la « molécule » est mesurable). M. René Costantin a bien voulu se charger des expériences qui déter- minent, par cette métbode, la compressibilité d'une émulsion de granules égaux ('). D'après ses mesures, l'extension aux éniulsions de la loi de Van der Waals donne pour N la valeur 60.10--. La moyenne des diverses valeurs jusqu'ici trouvées est G5. 10--; c'est donc là une vérification très satisfaisante. Les erreurs de mesure et l'incertitude entraînée par les inégalités de taille qui subsistent entre les grains pou- vaient facilement atteindre 10 pour 100 (^). De plus, comme on le verra, une fois trouvée la loi de compression, M. Costantin a pu en déduire plusieurs conséquences intéressantes. La plus curieuse se rapporte à la constante a. Comme le rayon d'action de la cohé- sion est sûrement petit par rapport aux granules, je pensais que cette constante serait nulle et que les granules se comporteraient comme des billes, n'agissant l'un sur l'autre qu'au contact. M. Costantin a découvert que cette constante a une valeur négative notable : les granules se repoussent. Par exemple, dans l'eau distillée, des granules de l'ordre du demi-micron se comportent à peu près comme des billes sans interaction, mais de diamètre double. Cette répulsion paraissait mystérieuse : si les granules (') Préparés par centrifugatioii fractionnée (Jean Perbin, Ann. de Chim. et de Phys., 1908). (') D'autre part, avec une cuve si mince et des « molécules » si grosses, le covolume n'intervient pas tout à fait comme dans la théorie cinétique ordinaire. (On se trouve rapproché de ce que donnerait un fluide à deux dimensions.) La correction corres- pondante élèverait un peu la valeur trouvée pour N. SÉANCE DU 27 AVRIL 19l4- 1171 sont chargés par contact avec l'eau, ils sont nécessairement entourés par une couche d'ions du signe contraire, et l'action totale de la couche double sur tout point extérieur est nulle. Mais cette couche double n'a pas forcément une épaisseur négligeable et, en fait, nous nous sommes aperçu après coup que la répulsion trouvée aurait pu se prévoir d'après une théorie de M. Gouy « sur la constitution de la charge électrique à la surface d'un élec- trolyte » ('). Cette théorie, qu'on n'a pas assez songé, semble-t-il, à appliquer à Vélectrisation de contact et aux colloïdes (-), jette une vive lumière sur ces importantes questions et se trouve ici recevoir une vérifi- cation inattendue. PHISICO-GHIMIE. — Etude expérimentale de la compressibilité nsmotique des émulsions. Note de M. Re\é Costa.\ti.\, présentée par M. J. Vielle. Comme vient de le montrer M. Perrin, l'étude de la répartition en hau- teur d'une émulsion est une des méthodes qui permettent d'étudier les variations de la pression osmotique avec la concentration. Je vais donner quelques indications complémentaires sur la technique que j'ai employée et sur les résultats que j'ai obtenus. Ce travail a été fait avec des grains sphériques égaux de gomme-gutte dont le rayon (o**, 33) a été mesuré sur une photographie par le procédé des alignements. J'ai photographié, avec le microscope horizontal, des cuves d'une épaisseur de "i^k 5^ remplies d'une émulsion de ces grains. Avec un pinceau, on recouvrait un porte-objet d'une couclie très mince de vaseline consistante, en réservant un intervalle oblong de 1™™ de large. Au centre était disposée une gouttelette d'émulsion; on écrasait le tout sous le couvre-objet. Le liquide, qui ne mouille pas la vaseline occupait l'espace qui lui était laissé ; l'épaisseur uniforme de la préparation était ensuite vérifiée au microscope ('). Au bout de 3 ou 4 jours, la colonne d'émulsion de i™" de hauteur avait atteint l'état d'équilibre. Après avoir vérifié qu'il n'y avait pas de grains collés à la paroi, on prenait quatre ou cinq photographies d'une même plage de i5 en i5 minutes. ( ' ) Journal de Physique et Comptes rendus, 1910. ('-) En montrant comment peut changer l'épaisseur de la couche double et par suite la différence de potentiel, cette théorie explique en paiticulier plusieurs des règles d'électrisalion de contact que j'avais trouvées en étudiant l'osmose électrique {Comptes rendus et Journ. de Chim. phys., igoS). (') Il est aisé de voir qu'une erreur sur cette faible épaisseur n'influe pas sur l'ordonnée à l'origine de la droite qui détermine N, II'72 ACADÉMIE DES SCIENCES. Après avoir pointé les grains à l'encre sur le verso du négatif, on relevait leur nombre aux difTérentes hauteurs. Il fallait s'arrêter au monienl où l'on n'était plus sûr de pouvoir pointer tous les grains: pour une préparation de 3!^ d'épaisseur, il fut reconnu qu'on ne pouvait aller plus loin qu'une concentration de -pj en volume. La pression osmotique ne dépassait pas encore le y^j d'une barye, c'est-à-dire n'équi- valait pas encore à oC^S de hauteur d'eau. Trois cuves ont été photographiées; sur chaque photographie on comptait les grains compris dans des tranches horizontales de ai', 77 de haut, et la numération a porté sur 26000 grains. On a mis en regard des résultats d'une des séries de plaques les nombres rectifiés par le tracé de la courbe qui tient compte de tous les résultais. Concentration en volume. 0,28. 10""'' 0,34 0,43 0,53 o,63 0,75 0,89 I ,0 1,2 '.39 .,6 ,,78 2 2,25 2,5 2,78 3,1 3,/i6 3,85 4,25 4,7 5,1 5,6 6,2 6,9 7,6 On voit que, dès la concenli'ation de -^, la loi est nettement différente de l'exponentielle de Van't Hofl". Ces résultats expérimentaux permettent de voir, d'après la méthode exposée par M. Perrin dans sa Note, de quelle manière la pression osmo- tique dépend du volume moléculaire, ou du nombre de grains n par centi- Nombres Loi .érie A. de la courbe. de Van' t Hoff. 8 9 9,3 12 1 1 i.,4 i4 ■ 4 •3,9 i4 '7 16,9 21 20,5 20,6 25 24 25,2 28 28,5 3o,7 3i 33 37,4 36 38,5 45,6 4i 44,5 55,6 54 5i 67,8 61 57 82,4 62 63,5 100 74 72 122 78 79,5 •49 So 89 182 102 99,5 221 ..4 Il I 272 l32 123,5 327 i53 i36 4o3 169 i5o 479 ,75 i65 589 ';' 181 724 206 •99 87. 218 220 1070 354 241 '349 SÉANCE DU 27 AVRIL 19l4- II 73 mètre cube. J'ai pris pour pression osmotique initiale P^ celle qui correspond à la concentration en volume de o,63 pour 100 et j'ai construit la courbe P p qui donne le quotient en fonction de n. 1° Pour des concentrations moyennes, cette courbe est une droite : le fluide suit la loi de Van der Waals. De la pente de cette droite, on déduit de suite l'expression hKT — a qu'on trouve égale à 4j9-io". Or èRT = 0,96.10". L'influence du covolume est donc à elle seule loin d'ex- pliquer l'écart qu'on observe à partir de la loi de Mariotte : tout se passe comme si les grains se repoussaient et avaient un rayon 1 ,7 fois plus grand que leur rayon réel. Il faut, en conséquence, admettre l'existence d'un terme de pression intérieure négative. 2" A partir de la concentration de 2,4 pour 100, la courbe monte moins rapidement, comme si, pour les fortes concentrations, la pression intérieure allait en diminuant en valeur absolue. L'existence de cette pression négative intérieure (') met en évidence une répulsion entre les grains, s'exerçant à des distances de l'ordre de leur rayon. Les granules étant chargés, on peut chercher une explication élec- trique de ces forces : M. Gouy a montré qu'en raison de l'antagonisme entre les forces électriques résultant de la charge des ions et les forces osmotiques qui tendent à uniformiser leur répartition, il se forme, au voisi- nage d'un condensateur plan plongé dans un électrolyte, une couche élec- trisée dont l'épaisseur est d'autant plus grande que l'ionisation du liquide est moindre. J'ai fait le calcul pour la sphère ; l'intégration n'est possible qu'en supposant la sphère faiblement chargée. En ce cas, pour une sphère très petite, l'épaisseur de la couche électrisée au sens de M. Gouy tend vers deux fois la valeur trouvée par lui lorsque, toutes choses égales d'ailleurs, l'ionisation diminue. Des granules de o^,'i'^ de rayon, plongés dans l'eau distillée ordinaire, seront entourés d'une couche électrisée de of'jiS. Si les surfaces de deux grains s'approchent à une distance de deux fois cette épaisseur, les couches éleclrisées qui les entourent subiront déjà une notable déformation, qui provoque, comme il est facile de s'en rendre compte, une répulsion entre les grains. Mais si la concentration devient plus forte, les chocs trois à trois et d'ordre supérieur seront fréquents, ce qui modifiera, dans le sens que montre l'expérience, la loi de répulsion. (') Ces émulsions, qui sont des (luides à cohésion négative, ne présenteront pas le phénomène de la liquéfaction, ni le phénomène critique. Ce sera la différence fondamentale entre les émulsions colloïdales et les fluides ordinaires. II74 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur le revenu et le recuit après trempe des alliages cuivre-élain et cuivre- zinc. Note (') de M. A. Portevin, transmise par M. Henry Le Chatelier. Nous avons montré, avec M. Arnou (^), que lors du revenu, c'est-à-dire du réchauffage après trempe, des alliages cuivre-aluminium à go pour loo de cuivre, trempe faite à une température correspondant à la dissolution de tout ou partie du constituant proeutectoïde, on pouvait noter, d'une part, que ce constituant proeutectoïde s'isolait de façon à présenter au microscope la structure dite de WidmanstaHten et, d'autre part, que le début du revenu se manifestait par un accroissement de la dureté ; ce deuxième phénomène étant déjà connu pour les aciers et ayant été signalé par Grenet (') pour les alliages cuivre-étain. Il nous a paru intéressant de voir si l'on pouvait généraliser ces remarques en effectuant de nouvelles recherches sur les deux autres alliages industriels présentant un eutecloïde : les alliages cuivre-étain et cuivre-zinc. 1° Alliages cuivre-étain. — L'accroissement de dureté par revenu à basse température, ayant été, comme nous venons de le dire, déjà indiqué par Grenet, il restait à voir comment s'effectue, sous l'influence du revenu, la séparation du constituant proeutectoïde mis préalablement en solution solide partielle ou totale par trempe. Dans ce but, on a trempé à 700° (après 10 minutes de chauffage au bain de sel) dans l'eau à 20° des échantillons de 8'"'" de diamètre d'un alliage cuivre-étain à 80,11 pour 100 de cuivre et formé par suite de la solution solide a en éléments proeutectoïdes et de l'eutectoïde a + S. Après cette trempe on observe a et le constituant ^ hors d'équilibre, lequel peut pré- senter ou non un aspect aiguillé rappelant la martensite ou le mélange austénite-martensite des aciers. En effectuant des revenus à des tempéra- tures croissantes entre Soo" et 600°, on voit apparaître a en aiguilles claires {fig. i) dans la région occupée par fl, ces aiguilles se détachant d'autant mieux que j3 acquiert par revenu une plus grande colorabilité sous l'action (') Transmise dans la séance du 20 avril igi'i- (') Sur le revenu des bronzes d'aluminium {Comptes rendus, l. 154, 1912, p. 5..). (') La trempe des bronzes {Comptes rendus, l. 151, 1910, p. 870). SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- ll?^ du réactif (perchlorure de fer en solution acide), phénomène analogue à celui observé dans le revenu des aciers (osmondite). L'orientation de ces aiguilles (structure de Widmanstœtten) persiste même dans l'alliage totalement recuit après trempe malgré l'atténuation apportée par la coa- lescence; la figure 2 le montre, on peut noter l'inversion des colorations vis-à-vis de la figure i, reulectoide clair [remplaçant le constituant de Fis. I. Fie transition très colorable et le constituant tx ayant été noirci par une forte attaque. 2" Alliages cuivre-zinc. — Les expériences ont porté sur un laiton extrê- mement pur à 57,91 pour 100 de cuivre présentant par suite deux consti- tuants : la solution solide a proeutectoïde et le constituant [3 eutectoïde irrésolu qu'on a longtemps confondu avec la solution solide ^ stable à hai^te température et que Carpenter et Edwards désignent sous le nom de 3, apparent. Dans une barre de 20'"™ de diamètre de ce laiton on a découpé des ron- delles de 20""" d'épaisseur qui ont été trempées à 825" (après 10 minutes de chauffage au bain de sel) et qui ont été ensuite recuites à des températures allant de 400° à 800° (5 minutes de séjour au bain de sel). A. L'accroissement de dureté au début du revenu se manifeste d'une façon très nette comme le montrent les chiffres suivants relatifs à des essais de dureté avec une bille de 10°"" sous une pression de 1000''^. .- II 76 Brut. 87 Trempé et non recuit. ACADÉMIE DES SCIENCES. Trempé à 825° et revenu ci 400'. 96 106 500'. 96 600-, 93 700». 82 800'. 83 Bien entendu, les autres propriétés mécaniques présenteraient des variations analogues; ce qu'il importe de remarquer ici, c'est la non- décroissance régulière d'une propriété telle que la dureté avec un recuit progressif ('). b. Après trempe, on observe la solution p en plages polygonales faci- lement et inégalement colorables par la solution acide de perchlorure de fer; le revenu fait apparaître à l'intérieur de ces polygones le constituant a proeutecloïde qui donne à la préparation à fort grossissement l'aspect correspondant à la structure de Widmansta^tten {Jîg. 3); en même temps Fig. 4- a s'isole en minces bandes aux limites des polygones (répartition cellu- laire), ce fait est particulièrement net pour les recuits à plus hautes tempé- ratures (y?^. 4)- Après recuit à 8oo", la coalescence détruit la structure de Widman- stsetten en arrondissant les éléments et en déformant leur alignement. (') D'aillfiurs, à noire connaissance, il n'a élé publié aucun renseignement numé- rique sur les propriélés^mécaniques des laitons trempés et trempés et revenus; cette question ne parait pas avoir été étudiée : elle pourrait cependant présenter un intérêt industriel. SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- II77 Des expériences analogues, effecluées avec le concours de M. Philippon, sur des laitons à 70 pour 100 de cuivre, mais contenant S pour 100 d'alu- minium de façon à obtenir un alliage à deux constituants, ont fourni 'des résultats tout à fait semblables ; nous aurons peut-être l'occasion d'y revenir en raison de certains phénomènes de relief observés lors de la trempe et du revenu à basse température et qui rappellent ceux signalés lors de la transformation auslénite— vmartensile dans les aciers. CHIMIE PHYSIQUE. -- Remarques sur le mécanisme de la réaction chimique . Note de M. Georges Baitdie, présentée par M. Charles MoureiK I. L'équation de Maxwell-Berthoud permet d'interpréter aisément un certain nombre de phénomènes relatifs au mécanisme des réactions chi- miques en milieu gazeux; sa démonstration thermodynamique étant fondée sur la constance de la capacité calorifique C,., il est possible d'étendre les notions que j'ai précédemment développées, en faisant intervenir les varia- tions de C,, avec la température, conformément aux données de la théorie des quanta ('). L'énergie totale absorbée par une molécule sous forme de chaleur spéci- fique à volume constant C^ se répartit en énergies de translation, de rota- tion et d'oscillation : on démontre que les variations de ces deux dernières, nulles dans les molécules monoatomiques ou à très basse température, doivent procéder par y «««/a, dont l'hypothèse ne semble s'appliquer qu'aux phénomènes périodiques; le nombre des molécules d'un système ainsi modifiées de façon discontinue sous l'action de la température (lorsque C„ est supérieur à 3) croit avec celle-ci, et il est raisonnable d'attribuer, au moins partiellement, ces discontinuités aux relâchements brusques on ruptures des liaisons (valences) qui réunissent les atomes, toute absorption d'un quantum diminuant la solidité de celles-ci (-). IL On peut ainsi concevoir un mécanisme simple des transformations chimiques, déjà précisées par l'équation de répartition des vitesses de Maxwell-Berthoud*. Le raisonnement suivant s'applique aisément aux (') G. Baume, Compta rendus, t. 157, 1910, p. 77't; Arch. des Sc.p/ns. et nat. Genève, 4° série, t. X\X\ I, 191 3, p. /JSg. {') Cf. .1. Pekrin, Les atomes, p. 98 et 102, Paris. igi3. C. K., 19.4, X" Semestre. (T. 158, N° 17.) l52 1178 ACADÉMIE DES SCIENCES. divers cas connus; il a été limité ici, pour abrég-erson exposé, aux réactions de substitution avec formation d'un produit d'fiddilion intermédiaire : On sait que, d'après les idées récemment développées par Ph.-A. Guye('), les réactions de ce groupe doivent comprendre trois zones bien distinctes : zone d' indifférence k basse température, puis, à température plus élevée, zone d'addition^ et enfin zone de substitution. Or les molécules à vitesses faibles, mais supérieures à celles qui caractérisent la zone d'indif- férence, présentent un petit nombre de liaisons libérées : elles peuvent fixer la molécule d'autres substances en formant un produit d'addition, à l'aide des valences qui ne sont plus saturées par la molécule elle-même. La molécule d'addition ainsi formée, amenée cinétiquement à une température plus élevée, pourra se dédoubler, soit par rupture des liaisons nouvel- lement .formées (dissociation du produit d addition), soit par rupture complète des liaisons existant entre divers atomes de la molécule primitive (réaction de substitution)-, tels sont précisément les deux cas expérimentaux de décomposition des produits d'addition que les recherches récentes sur les systèmes volatils ont permis de contrôler sur des exemples élémen- taires (-). L'hypothèse des quanta permet, de plus, de confirmer les résultats remarquables obtenus par Berthoud dans ses recherches sur les isomères theimiques (') et de retrouver la classification do Guye r/r/zw .va disconti- nuité primitive : les trois zones d'indifférence, d'addition et de substitution sont, en effet, pratiquement délimitées dans un système de molécules, lorsque G,, atteint une valeur suffisante (*). On peut d'ailleurs isoler expérimentalement les produits d'addition intermédiaires dans des condi- tions convenai)lement choisies. Cette hypothèse permet également de donner une base simple au postulat constamment employé en Chimie, où l'on raisonne, sans toujours le dire (') Ph.-A. G{i\e, Joiern. Chim. phys., l. VIII, 1910, p. 119. — D.-E. Tsakalotos etPH.--^. GuYE, llnd., p. 35 1. (-) G. Baumk, Arch. des Se. phys. et nat. Genèce, l\' série, i. XXXIII, 1912, p. 4i5. (^) A. Berthoud, Journ. Chim. phys.. t. IX, 191 1, p. 35a ; i. XI, 1913, p. 077. — Cf. L. Natanson, Zeitsch. f. phys.. Chein., t. XIV, 1894, p. i5i, el Arch. Se. phys. et nat., 3" sirie, l. XXXII, 189'!, p. 62. (*) Les suh-taiices présentant un fort dévelop|)emenl thermique des vitesses ((]„ peiil ) doivent réagir de préférence selon le processus de dissociation (G. Baume, Comptes rendus, I. 1.57. igiS, p. 774). SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- "79 assez clairement [comme l'a très justement fait remarquer Perrin (')], comme si les molécules réagissantes éprouvaient le plus faible bouleverse- ment intérieur qui soit compatible avec la réaction. Une telle interprétation du mécanisme de la réaction chimique permet enfin de ne pas attribuer à tous les « chocs » moléculaires l'origine de la rupture des molécules; ce résultat est conforme aux données de la mécanique chimique, selon laquelle la proportion transformée par seconde d'une masse donnée de substance esl, dans une réaction monomoléculaire, indépendante de la concentration. III. Les raisonnements précédents sont également applicables aux phé- nomènes réversibles et rendent compte aisément des propriétés des sys- tèmes endolhermiques. Ils peuvent être appliqués immédiatement à l'étude des faux équilibres de la forme V = F: R (R étant très grand), et de la forme V = F — R (dont l'existence peut être simultanée) ("), ainsi qu"à la classification des phénomènes cataly tiques : l'action des catalyseurs revient, en cITet, soit à une sélection simple des molécules actives, soit à un apport d'énergie (énergie vibratoire, déformation de la molécule, etc.), soit à un phénomène chimique avec formation de produits d'additions intermé- diaires, instables (catalyse chimique) (^). L'hétérogénéité des systèmes gazeux est donc complète à l'échelle molé- culaire; on sait que des expériences récentes permettaient déjà déconsidérer un grand nombre d'entre eux comme pseudo-homogènes à l'échelle ordinaire de nos observations ('). Les considérations précédentes peuvent être aisément étendues aux divers états de la matière; elles seront prochainement développées dans un Mémoire détaillé. (') Cf. J. l^ERiiiN, loc. cil., p. '1.5, 201 et 280. (-) Van 't Hoff, Aicli. néerl. des Se. ex. et nat., 1' série, l. VI, 1901, p. 489. — P. Dlhem, Thermody naniique et Chimie, p. 431 et suiv., Paris, 1910. — E. Brim;r, J. Ch.phys., l. X, 1912, p. 129. — V désigne la vitesse de réaction; F et R repré- sentent la force et la résistance chimique. (^) Le mode d'action de la lumière dans les phénomènes photochimiques (résonance) permet de donner, à la suite des développements précédents, une explication simple du faible coefficient de température de ces réactions. (*) Les phénomènes d'adsorption sont en général l'origine de ce fait (action des parois, etc.) : Cf. Grav et Bukt, J. Che/n. Soc., t. XCV, 1909, p. i64i; O. Schelur, /. Chim. phys., t. VIll, 1910, p. 3o6; E. Briner et A. Wroczynski, Ibid., l. IX, 191 (, p. io5; E. Briner, Ibid., t. X, 1912, p. i4" ; G. Liîmoine, Bull. Soc. chim.. 4" série, t. XIII, 1913, p. 5. — ]/élude de E. Briner contient une importante documentation sur ce sujet. Il8o ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Action du chloroforme sur les sulfates métalliques. Méthode de préparation de chlorures anhydres. Note de M. Auguste CoxDucHË, présentée par M. Haller. On sait qu'on peut obtenir commodément la plupart des chlorures métalliques en faisant agir sur un composé oxygéné du métal, un gaz ou un mélange de gaz agissant à la température de l'expérience à la fois comme réducteur et comme chlorurant. C'est ainsi queRiban(') a employé en i883 le mélange chlore et oxyde de carbone, méthode que M. Chauvenet(*) a perfectionnée en s'adressant au chlorure de carbonyle industriel. Demarçay(')a employé le tétrachlorure de carbone, chlorurant qu'ont repris M. Camboulives (') et MM. Michael et Murphy ( = ). Enfin MM. Matignon et Bourion (") ont utilisé les composés chlorés du soufre. Cette dernière méthode, très bien étudiée par M. Bourion ('), l'a conduit à quelques procédés élégants d'analyses. Je me suis proposé d'examiner si d'autres composés chlorés, dérivés comme le tétrachlorure de carbone, de carbures d'hydrogène, ne pourraient pas être employés avec profit pour ces préparations. J'ai étudié en parti- culier l'action du chloroforme, produit facile à manipuler, commun et bon marché, que j'ai fait réagir sur un certain nombre de sulfates métalliques faciles à obtenir à l'état pur. Le sulfate préalablement desséché est mis dans des nacelles placées dans un lube et chauffé d'abord dans un courant de gaz carbonique sec de façon à perdre complè- tement son eau d'hydratation sans se décomposer. On fait passer ensuite dans le lube des vapeurs de chloroforme qu'on entraîne par le courant très ralenti de gaz carbo- nique. Des dispositifs de condensation permettent de recueillir les produits volatils obtenus. La température de réaction est déterminées l'aide d'un thermomètre, couché à côté du tube dans la rigole de l'appareil de chauffage, et préalablement étudié de façon à conclure assez approximativement la température existant dans le tube. Le premier sulfate étudié fut le sulfate de cuivre. Si l'on chauffe ce com- posé sec, de couleur blanche, vers 250", il prend peu à peu une teinte cha- (') Bull. Soc. c/ii/ii., t. XXXIX, i883, p. i4. (-) Comptes rendus, t. 152, 191 1, p. 87. (') Comptes rendus, t. 104-, 1887, p. iii. (') Comptes rendus, t. 150, 1910, p. 176 et 221. (■') American chemical Journal, t. XLIV, 1910, p. 365. (') Comptes rendus, t. 138, 1904, p. 63i et 760. (■) Thèse de doctorat es sciences, Vavis, 1910. SÉANCE DU 27 AVRIL IQl/». I181 mois clair, en même temps qu'il se dégage du tube des vapeurs blanches. Celles-ci, condensées, sont formées principalement de mélanges d'anhy- drides et de chlorures des acides sulfurique, sulfureux et carbonique, en même temps que de chloroforme inaltéré. Si l'on opère vers 280" à Soo", en très peu de temps, le sulfate de cuivre contenu dans les nacelles est transformé intégralement en chlorure cuivrique anhydre que l'on peut ainsi obtenir à basse température et dans un grand état de pureté. La réac- tion constitue donc une des meilleures méthodes de préparation de ce corps qui, comme on sait, se dissocie à une température relativement basse. Si pendant l'action du chloroforme on maintient le tube à une température plus élevée, la réaction est plus rapide; mais dès 4oo°, il se produit du chlorure cuivreux dont la proportion va en augmentant rapidement quand la température s'élève. Cette formation de sel cuivreux ne peut être attri- buable à la seule dissociation sous l'influence de la température plus élevée; il faut remarquer, en efl'et, que le chloroforme CHCP contient, outre du chlore, élément chlorurant, du carbone et de l'hydrogène qui agissent comme réducteurs, non seulement sur les composés oxygénés, mais, pour ce qui est de l'hydrogène, sur les chlorures. On peut comparer l'action du chloroforme à celle que donnerait un mélange contenant, outre le désoxy- dant, du chlore et de l'acide chlorhydrique. On conçoit donc que la méthode pourra conduire à des mélanges de chlorures, si, dans les conditions de la réaction, sont stables les chlorures correspondant aux dilTérentes valences du métal. La température est le facteur déterminant de ces mélanges. Prenons en particulier le cas du fer; qu'on parte des sulfates ferreux ou ferriques, on obtiendra toujours des mélanges de chlorures ferreux et fer- rique, ce dernier se sublimant facilement, même à des températures assez basses. A ces températures, le chlorure dominant sera celui correspondant au sulfate d'où l'on est parti. A cause du pouvoir réducteur élevé du chloroforme, la réaction que signale la formation de vapeurs blanches commence en général à tempéra- ture assez basse : o SO'Cu 200 SO^Ni 3oo SO*Fe 3oo SO'Mn 35o SO'Pb 35o (SO')'AI- 4oo SO'Mg 450 SO' I îa 5oo SO' Ca : . . . . 3oo SO' Na- >5oo I i82 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mais à ces températures la transforinalion des sulfates en chlorures est lente et incomplète; pratiquement une température plus élevée est néces- saire. Il faut remarquer que dès /400" à joo", le chloroforme se décompose lui-même par la chaleur en donnant des dépôts charbonneux dans le tube et sur les nacelles; il se condense en même temps sur les parties plus froides de l'appareil de grosses aiguilles de composés solides du carbone, princi- palement de Thexachlorure CCI*. La méthode ne permet donc d'obtenir des chlorures immédiatement purs que si l'on peut opérer à température relativement peu élevée. En définitive, la méthode, quoique un peu délicate, peut, quand elle est conduite avec précaution, amener à des résultats souvent supérieurs, comme dans le cas du cuivre, à ceux que donnent les autres méthodes. Je me réserve d'examin»r l'action du chloroforjne et des chlorures liydrogénés organiques analogues sur d'autres sels oxygénés et sur les oxydes qui, comme je l'ai vérifié dans le cas du fer et du chrome, semblent également assez faciles à transformer en chlorures. D'autre part je dois faire remar- quer que certains oxydes ont déjà été étudiés à ce point de vue par MM. Benz (M et Nicolardot (- ). CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un alcaloïde retiré du Galega officinalis. Note de M. Georges Ta\ret, présentée par M. Ai'mand Gautier. Le Galega officinalis est une Légumineuse herbacée, communément cul- tivée en France. On l'utilise quelquefois comme galactogène. De ses graines jeviens de retirer un alcaloïde nouveau auquel je donnerai le nom àdgalègine. La galégine et ses dérivés se préparant à partir de son sulfate, c'est par ce sel que je commencerai son étude. L SuLiATE DE OALÉGiNE. — Préparalioii. — On fait avec de l'alcool à 60" un extrait alcoolique des graines et on le défèque d'abord par le sous-acétate de plomb. Dans la liqueur,d'où l'on élimine le plomb par SO 'H- etl'acide acétique par l'éther, on précipite les sucres, aussi complètement que possible, à l'état de combinaison barytique. A cet effet on la concentre préalablement au 5*', on la sature à froid de baryte cristallisée et l'on ajoute de l'alcool jusqu'à cessation de précipité : les sucres ainsi séparés sont constitués, comme je l'ai (') i^ENZ, Deutscli. Clieiii.^ t. XXXIX, 190G, p. 340-25o. (") NicoLAKDOT, Comptes rendus, t. HT, 1908, p. 1102. SÉANCE DU 27 AVRIL 1914. 1 183 montré précédemment, par du saccharose et du slachyose ( ' ). L'alcool privé de ses sucres est, après élimination de la baryte, légèrement acidulé par SO'H- et distillé en sirop clair : il cristallise rapidement. Les cristaux essorés sont dissous dans cinq fois leur poids d'eau bouillante : par refroi- dissement le sulfate de galégine se dépose. Une nouvelle cristallisation le donne tout à fair pur. F^e rendement est d'environ 5 grammes de sulfate par kilogramme de graines. Propriélés. ~ Le sulfate ainsi obtenu est un corps blanc, cristallisé en belles aiguilles. Sa saveur est amère. Il est peu soluble à froid dans Teau et dans l'alcool (i partie pour 23,3 parties d'eau à 19°). Il fond, au bloc Maquenne, à 227". Ses solutions sont sans action sur la lumière polarisée. Il est neutre à la phtaléine, très légèrement alcalin au tournesol : celle tendance à la basicité se retrouve dans les autres sels et les dérivés de la galégine. Il précipite par la plupart des réactifs généraux des alcaloïdes: tannin, acide picrique, iodure de mercure et de potassium, réactif de Bouchardat. Sa solution saturée ne précipite pas par le sublimé. Ce sel répond à la formule(C*'H"N')-SO''H^. Il cristallise anhydre. II. Galégine. — L'alcaloïde se prépare en décomposant le sulfate par la soude. Il se sépare d'abord à l'état d'huile, qu'on déshydrate sur de la potasse fondue et qui cristallise au bout d'un temps quelquefois très long : amorcée, elle se prend rapidement en une masse cristalline. Les cristaux de galégine sont très hygrométriques et se carbonatent à l'air avec rapidité. Ils sont très solubles dans l'eau et dans l'alcool absolu. L'éther, le chloroforme, l'éther de pétrole ne dissolvent que des traces de cet alcaloïde : c'est la raison pour laquelle on ne peut employer la méthode de Stas pour son extraction. La galégine crislallisée fond vers 6o°-65". Elle est dépourvue de pouvoir rota toi re. L'analyse élémentaire lui assigne la formule CH'^N'. La composition de son sulfate indique que c'est une base monovalente : ce caractère esl encore mis en évidence par l'analyse de ses autres sels. III. Autres sels de galégine : Le chlorhydrate OH'^\',IICI s'oluient en décomposant le sulfate par BaCl- et en (') G. Tamiei', Comptes rendus, 1912 et Bull, de la Soc. chimique, igii. — I.e détaildes reclierclies du présent travail sera publié dans ce dernier Recueil. II 84 ACADÉMIE DES SCIENCES. faisant cristalliser sur l'acide sulfurique. Il esl très hygrométrique, extrêmement soliible dans l'eau et dans l'alcool absolu. Il fond vers 60°. Vazotate CH'^N^NOni, obtenu par double décomposition entre le sulfate de galénine et l'azotate de baryte, cristallise en longues aiguilles, fusibles à 108°. Il est asS''z peu soluble dans l'eau (i partie pour 22,3 parties d'eau à 17°), mais très soluble dans l'alcool. Le bicarbonate (C0% 2C'H'^ N')CO'' est un sel bien cristallisé. On le prépare en faisant passer un courant de CO'^ dans une solution contenant poids égaux de sulfate de galégine et de carbonate de soude : il se dépose au fur et à mesure de sa produc- tion. Il est peu soluble dans l'eau (i partie pour 60 parties d'eau à 18°), un peu plus dans l'alcool. Il se décompose lentement, quand on le cliaulTe, en perdant la moitié de son acide carbonique : sa fusion immédiate, en tube fermé, a lieu à i38°. V.'oxalale neutre (C*H"N')^C^O'H^ a été obtenu en neutralisant par une solution d'aride oxalique dans l'alcool absolu la galégine dissoute elle-même dans l'alcool. Peiiis cristaux, très solul>les dans l'eau, fondant à i92"'-i95''. Le picrate C'''H'^N', CH^'N'O' se précipite en aiguilles jaunes quand on ajoute de l'acide picriqiie à une solution de sulfate de galégine. Il fond à 180°. Le silicotungstale laTuO', Si O^, 2 H*0, 4C^H'^N% préparé d'après la méthode de M. G. Bertrand, se présente sous forme de petits cristaux jaune verdàlre. Le chloroplalinate (C'H'^NS HCI)-PtGl*, obtenu par addition de PtCl* à une solution de chlorhydrate de galégine, est bien cristallisé et fond à 128°. Il est assez soluijle dans l'eau et dans l'alcool. IV. En résumé, les difTérents sels analysés confirment la formule C'H'^N^ signée à l'ai monovalente. assignée à l'alcaloïde cristallisé et établissent bien son caractère de base CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation du butine pur. Note de M. M, Picoiv, présentée par M. A. Haller. M. Lebeau a indiqué en collaboration avec nous (') un procédé général de préparation des carbures acétyléniques vrais, basé sur l'action des dérivés halogènes organiques sur une solution d'acétylène monosodé dans l'aininoniac liquide. Cette méthode nous a permis d'obtenir le butine noim;il dans un grand état de pureté. Les composés halogènes que nous pouvons employer sont, dans ce cas, les dérivés monosubstiluésde Téthane. Nous avons constaté que le chlorure d étiiyle ne réagit que vers la température ordinaire, que le bromure se (') V. Lebkau et M. Picon, Comptes rendus, t. 156, igiS, p. 1077. SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- Il85 transforme lentement à — 4o° et que seul l'iodure donne très rapidement le butine à cette basse température. Lorsque la réaction est effectuée, le butine formé est en présence d'une grande quantité d'ammoniac et d'un halogénure alcalin presque insoluble. Il est accompagné en outre de quelques centimètres cubes d'acétylène dissous dans le mélange; ce gaz ayant été ajouté en léger excès lors de la préparation de l'acétylène monosodé pour assurer la transformation complète du sodammonium. Si la durée de l'opération n'a pas été suffi- samment prolongée, il reste aussi une petite quantité du dérivé halogène. Pour isoler le carbure pur d'un tel milieu on laisse Ja température s'élever en fai- sant passer les produits gazeux dans deux laveurs; le premier contient de l'eau pure, le second quelques centimètres cubes d'acide sulfurique dilué au dixième. On des- sèche les gaz non absorbés par un tube à chlorure de calcium, puis on les recueille dans un condenseur refroidi à — 80". Après le complet départ des gaz contenus dans le ballon de réaction, on chaulTe ce dernier à -l-4o° dans un courant lent d'hvdrogène pour être sûr d'entraîner vers le condenseur tout le butine contenu dans l'appareil. Le carbure liquéfié ne contient plus comme impureté que des traces d'acétylène. Il est facile de séparer ces deux corps. Il suffit de sceller une extrémité du condenseur et de relier l'autre à une trompe à mercure. On maintient le liquide à — 80° et l'on tire à la trompe l'acétylène dissous; le butine possède, en effet, à — 80° une tension de vapeur moindre de 5""". On constate que tout l'acétylène est enlevé lorsque le gaz tiré ne précipite plus en rouge par le chlorure cuivreux ammoniacal, mais seulement en jaune pâle. En raison de la difficulté de la condensation totale du butine, le rendement en pro- duit pur, isolé, n'est que de 80 pour 100 environ. Le butine est un gaz incolore, à odeur alliacée légèrement éthérée, rap- pelant un peu celle du sulfure de carbone pur. La saveur est fortement sucrée. Il bout à 8°, 3 sous la pression normale. Dans l'air liquide, il se solidifie en une masse nettement cristalline dont le point de fusion est voisin de — iSy". Nous avons trouvé dans la littérature des points d'ébullition fort diffé- rents de celui que nous avons déterminé et variant de i4° à i4*'j5 Reboul ('), jusqu'à 18° Bruylants ('). Ces deux auteurs n'indiquent pas dans leurs Mémoires qu'ils ont purifié, autrement que par distillation, le mélange de carbures acétyléniques et étliyléniques qu'ils obtiennent inévi- tablement dans la préparation du butine au moyen de la potasse alcoolique en tube scellé sur des dérivés halogènes. M. Dupont (') a trouvé 18", 5 (') Reboul, Berichte cler deulsch. cheni. GeselL, t. XXIV, i'' série, 1891, p. 905. ("-) Bruylants, Berichte der deutsch. c/ieni. GeselL, t. VIII, 1875, p. 412. (') G. Dupont, Comptes rendus, t. 14-8, 1909, p. i522. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 17.) '53 Il86 ACADÉMIE DES SCIENCES. comme point d'éhullition d'un carbure préparé aussi avec la potasse alcoo- lique, mais purifié par précipitation au moyen d'une solution aqueuse d'azotale d'argent et régénéré par action de l'acide chlorliydrique dilué sur le précipité bien lavé. Pour démontrer avec toute évidence la pureté de notre corps, nous avons pris les points d'ébuUition du carbure provenant de plusieurs préparations. Nos déterminations sont consignées dans le Tableau suivant : Point d'ébuUition sous la pression normale. o Première préparation avec C^H^I 8,3 Deuxième préparation avec C^H^I 8,3 Préparation avec C^H^Br 8,4 Butine régénéré du butine sodé ( ') 8,5 Il faut remarquer toutefois que pour le butine régénéré qui bout à 8°, 5 la constance du point d'ébuUition était moins remarquable que pour les autres échantillons du même carbure. Les chiffres du Tableau concordant parfaitement et les trois premières valeurs étant bien fixes pendant toute la durée de la distillation du carbure, nous pouvons affirmer que notre butine était pur et que son point d'ébuUition est, à un demi-degré près, 8°, 5 sous 760™'" de pression. Au moyen de l'appareil de H. Moissan et H. Gautier (^), nous avons déterminé la densité de ce gaz. La densité absolue théorique est i,l\i. Entre 11° et i3°, nos déterminations nous ont fourni comme valeur 2,47 (rapportée à 0° et 760) ±0,01. Près de son point d'ébuUition, ce gaz paraît donc formé de molécules un peu condensées. Le butine est sensible à tous les réactifs des carbures acétyléniques vrais, il est absorbé totalement et précipite en blanc par l'iodomercurate de potassium alcalin en solution aqueuse (') ou alcoolique; en blanc aussi par l'azotate d'argent en solution alcoolique ou ammoniacale, en jaune pâle et non en rouge, comme cela a été parfois indiqué, par le chlorure cuivreux ammoniacal. Comburé, ce gaz nous a fourni les chiffres suivants : (') Voir P. Lebeau et M. Picon, Comptes rendus, t. 157, 191 3, p. iS;. Le butine sodé se forme aussi facilement et de la même façon que les corps envisagés dans la Note rappelée ici. (2) H. Moissan et H. Gautier, Annales de Chimie et de Physique, 7'» série, l. V, 1895, p. 568. (') P. Lebeau et A. Damie.xs, Comptes rendus, t. 156, igiS, p. 567. SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- "87 Oem>,56. I. Théorie. 11 Gaz. 0<'ni>,45. Théorie Contraction . . cm» i,4o cm' t,i5 >,.25 CO'-. ., 2,25 2,24 1,80 1,80 0 consommé . . . 3,10 3,08 2 ,5o 2,47.5 En résumé, l'action de Tiodure d'éthyle sur l'acétylène monosodé fournit du butine très pur dont le point d'ébuUilion est nettement différent de celui qui a été attribué jusqu'à présent à ce corps. Ce gaz obtenu dans l'ammoniac liquide à basse température et purifié chimiquement par l'in- tervention d'un liquide absolument inactif sur le carbure, comme l'acide sulfurique dilué, est un corps exempt de toute condensation et qui possède le meilleur critérium de la pureté : la constance du point d'ébullition. M. Moureu (') a démontré d'autre part que dans la régénération des car- bures acétyléniques par l'action de l'acide chlorhydrique sur leurs dérivés cuivreux le produit obtenu contenait un peu de chlore. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (/uelques dérivés de V octa.diine-i.Q-diol-i .^ . Note de M. Lespieau, présentée par M. Haller. Dans une précédente Note {Comptes rendus , t. 158, p. 708), j'ai indiqué la préparation du diol CH^OH - C = C — CH'- - Cri=— C = G - CH^ OH. La fonction glycol de ce corps était bien établie par l'existence d'une diphényluréthane, elle est confirmée par celle d'une diacétine. On obtient celle-ci en maintenant le glycol quelques heures à 100°, après lui avoir ajouté un léger excès d'anhydride acétique; puis, laissant le tout à la même température, on fait le vide pour chasser l'acide et l'anhydride et on laisse refroidir; la masse cristallise alors spontanément. On purifie par dissolution dans le pétrole bouillant; par évapora tion à froid d'une solution benzénique l'acétine cristallise en tables. Le point de fusion de ce diélher est Sq'-ôo". La nature non saturée du glycol en question découle de son mode d'ob- tention ; elle est établie aussi par ce fait qu'il fixe le brome et l'iode. L'addition d'une seule goutte de brome au glycol pris solide provoque (') Ch. Moureu, Annales de Chimie et de Physique, 8" série, t. \ II. 1906, p. 54i. II 88 ACADÉMIE DES SCIENCES. une réaction violente; en présence d'une grande quantité de chloroforme on obtient quantitativement la fixation de 4"' de l'halogène et l'on retrouve ainsi le glycol diéthylénique tétrabromé fondant à ii6°, d'où l'on a tiré le glycol biacétylénique en question (^loc. cit.). La fixation de 4''' d'iode en solution chloroformique se fait également bien à froid; on obtient ainsi le glycol diéthylénique tétraiodé C*H'"0-I'', qui se dépose de ses solutions benzéniques bouillantes, pur et cristallisé, fondant à 147", 5-148", 5. Tandis que la fixation de plus de tf^ d'halogène paraît peu facile, celle de 8"' d'hydrogène est très simple à réaliser en présence de noir de platine. Les résultats auxquels on arrive ainsi sont du même ordre que ceux que j'ai déjà publiés sur des cas analogues. En solution alcoolique (alcool à 70° G.L.), la fixation d'hydrogène est rapide, mais aucun arrêt n'indique qu'on a fixé 8** d'hydrogène; aussi a-l-on interrompu l'expérience arbitrairement quand environ 9"' ont été absorbés. Après élimination du platine et du solvant, il est resté un liquide possé- dant une forte odeur de fruit, qu'on a soumis à la distillation sous pression réduite au bain-marie. On a pu isoler ainsi un liquide bouillant à 193" sous 750'"'", fondant à — i4° et donnant avec l'isocyanate de phényle un composé très peu soluble dans l'éther de pétrole, cristallisant bien par évaporation de ses solutions dans l'alcool, fondant à 74°. Tous ces carac- tères appartiennent à l'octanol-i, qui bout à igS" d'après Bischofï', fond à — iS" d'après Franchimont et donne une diphényluréthane fondant à 74" d'après Bouveault et Blanc. Le produit d'hydrogénation qui ne distille pas sous pression réduite au bain-marie passe à 172° sous 20""", il fond à 62°-63° après cristallisation dans un mélange de benzène et de pétrole. Ces caractères montrent qu'on est en présence du glycol saturé linéaire et biprimaire C*H'*0-, que Bou- veault cl Blanc ont obtenu par hydrogénation du subérale d'éthyle. J'en ai préparé la diphényluréthane en le mélangeant avec du carbanile, chauffant le tout jusqu'à fusion, puis élevant légèrement la température, la masse se solidifie alors; on purifie par une cristallisation dans l'acétate d'éthyle. Cette diuréthane fond à 172°-! 72", 5. L'odeur de fruit signalée tient à peu près sûrement à la présence d'un élher-sel de l'octanol à l'état de traces, probablement l'acéline, l'acide acétique provenant d'une oxydation de l'alcool employé comme solvant, au moment où l'on élimine le platine par filtration. SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4. I189 CHIMIE ORGANIQUE. — Les isomères optiques de V homonataloïne et de la nalaloine; lews transformations réciproques. Note de M. E. Léger, pré- sentée par M. E. Jungfleisch. J'ai montré (') que l'homonalaloine et la nalaloine fournissent chacune trois dérivés pentacétylés isomères. Ces composés, qu'ils proviennent de l'une ou de l'autre des deux aloïnes, se ressemblent énormément : le pre- mier cristallise en octaèdres allongés, le second en aiguilles prismatiques, le troisième est amorphe. Ces dérivés ont été obtenus mélangés en chauf- fant à loo^-iio", pendant i heure, avec l'anhydride acétique et l'acétate de sodium, les aloïnes en question. Pour la clarté de l'exposition, je désignerai les acétylés cristallisant en octaèdres par la lettre P, les acétylés en aiguilles par y et les acétylés amorphes par S. En faisant varier la température, en chauffant, par exemple, à reflux, on obtient des résultats différents; le rendement en acétylés [3 est diminué, il ne se forme pas d'acétylés y; enfin on obtient beaucoup d'acétylés 0, lesquels sont accompagnés d'une matière qui communique à leur solution alcoolique une fluorescence bleue. D'autre part, en chaufl'ant à reflux, pendant 2 heures, les acétylés ^ avec le mélange d'anhydride acétique et d'acétate de sodium, 80 pour 100 de ces acétylés ^ sont transformés en acétylés 5. Ce n'est pas tout; en répétant la même expérience avec les acétylés y, ceux-ci sont transformés en un mélange d'acétylés [3 et 0; mais, il y a plus, la même transformation peut s'opérer au sein de l'acide acétique à Sopour 100, maintenu à l'ébuUilion pendant i heure. Les acétylés ^ se déposent de l'acide acétique à jo pour 100 ou de l'al- cool en octaèdres anhydres, peu solubles dans l'alcool et l'élher, facilement solubles dans l'acide ou l'anhydride acétique, surtout à chaud. Les cristaux sont incolores ou jaune pâle. La solution acétique, qui est jaune pâle, se colore en rouge par l'ébuUition. La ^-pentacétylhomonataloïne fond à 247° (corrigé) en se décomposant; la p-penlacétylnataloïne fond à 245'^. Elles sont toutes deux inactives sur la lumière polarisée (solutions acétiques). Les acétylés y cristallisent de l'alcool absolu en aiguilles prismatiques ^') Comptes rendus, t. I08, p. i85. Iigo ACADÉMIE DES SCIENCES. anhydres, incolores ou légèrement jaunes, insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool froid, assez solubles à chaud, très solubles, à froid, dans l'acide acétique ; les solutions alcooliques sont jaune pâle. La y-pentacélylhomonataloïne fond à i99''-20o° (corrigé). Son pouvoir rotatoire dans l'alcool absolu aj,= — 54°, 2. La Y-pentacétylnataloïne fond à 198" (corrigé). Son pouvoir rotatoire dans l'alcool absolu a^^ — 53°; dans l'acide acétique, — 58°. Les dérivés acétylés S sont amorphes, jaunes, insolubles dans l'eau, très solubles dans l'acide acétique dilué, l'alcool et l'éther. La o-pentacétylnataloïne a, dans l'alcool absolu, un pouvoir rotatoire a^ ^ — 56°, I , valeur très voisine de celle de l'acétylé y. Si l'on se reporte aux formules de constitution des deux aloïnes consi- dérées (^loc. cit.), on voit que les différences très nettes qui existent dans les propriétés des acétylés isomères [5l, y, S ne peuvent s'expliquer qu'en ad- mettant que des changements se sont produits dans la configuration de l'arabinose-ûfqui fait partie intégrante de la molécule des aloïnes dont ils dérivent; en d'autres termes, la conclusion qui s'impose, c'est qu'il s'agit ici d'isomères optiques. S'il en est ainsi, aux dérivés [3, y? 0 doivent correspondre des aloïnes P, y, 0 isomères entre elles. Pour m'en assurer, j'ai préparé ces aloïnes par saponification de leurs dérivés acétylés respectifs. Les pouvoirs rotatoires des aloïnes régénérées, pris dans l'alcool à 60°, à des dilutions voisines de I pour loo, sont indiqués dans le Tableau suivant : [a]„. Homonalaloïne naturelle — 149°, 7 (3 Homonalaloïne 0° ; 0° ( ' ) y » — 146°, 2 è » — 110°, 8; I 10", 5 Nataloïne naturelle — i^S" (3 Nataloïne -h 10° y » • — 1 43°, 7 ô » —146° L'examen de ce Tableau fait naître deux hypothèses. On peut se demander si les aloïnes P, y, S existent, en réalité, dans les dérivés acétylés correspondants ou si, comme M. Tanret (-) Ta observé pour les acélyl- (') Dans d'autres expériences, j'ai obtenu +9", 6 et -+ 35°, 5 sans que la raison de ces dillérences ait pu être établie. (2) Bull. Soc. chim., 3" série, t. XIII, p. 266. SÉANCE DU 27 AVRIL I914. II91 glucoses, la saponification n'aurait pas pour effet de produire une modifi- cation inverse de celle qui accompagne l'éthérification. M. Tanret a vu que les trois acétylglucoses donnent à la saponification le même glucose, qui est le glucose ordinaire. Dans cette hypothèse, qui n'a rien d'invraisem- blable, les acétylês renfermeraient desaloïnes différentes de celles désignées par les lettres p, y, 0. Pendant la saponification, il se produirait une deuxième métamorphose qui, avec les acétylês y, irait jusqu'à la régénéra- tion des aloïnes primitives, comme l'indiquent les pouvoirs rotatoires; avec la o-acétylhomonataloïne, la métamorphose ne serait que partielle. Il est cependant un fait qui permettrait de classer à part les acétylês y et de les considérer comme les véritables éthers acétiques des nataloïnes natu- relles. Rappelons, en effet, que ces acétylês y, chauffés avec l'anhydride acétique, se changent en un mélange d'acétylês fl et 0; que, d'autre part, les acétylês [î, traités de même, se changent, à leur tour, en acétylês 0. On saisit ainsi le mécanisme de l'action de l'anhydre acétique. Les nata- loïnes seraient d'abord éthérifiées pour donner les acétylês y; ceux-ci seraient ensuite isomérisês pour donner successivement les acétylês p et S; ces réactions se produisant en un temps relativement court, on obtiendrait toujours, à loo^-iio", un mélange des trois acétylês isomères. Transformations réciproques. — Si l'on traite les homonataloïnes et les nataloïnes '^, y, 0 par l'anhydride acétique, à io5°-i 10", en présence d'acé- tate de sodium, on obtient, non pas un seul dérivé, mais chacune d'elles fournit trois acétylês exactement semblables à ceux qui sont fournis par les aloïnes naturelles, les rendements même sont comparables. Si ce fait ne semble pas extraordinaire pour les aloïnes y qui sont iden- tiques aux aloïnes naturelles, il présente un intérêt tout particulier pour les aloïnes [5i qui en diffèrent notablement par leur pouvoir rolaloire réduit à 0° ou même inverti. On ne saurait méconnaître l'intérêt que présentent les transformations que je viens de signaler. Ce passage si facile d'un isomère à l'autre montre quelle plasticité possède la molécule de ces aloïnes et de leurs éthers acé- tiques. iiga ACADÉMIE DES SCIENCES, BOTANIQUE. — Des effets culturaux de V époque de la taille de la vigne et de leurs rapports avec les effets physiologiques. Note de M. J.-L. Vidai., présentée par M. Gaston Bonnier. Les divers travaux publiés sur les effets culturaux de l'époque delà taille sont assez contradictoires. I. Des expériences variées en 191 1, 1912 et if)i3 ont permis les observations suivantes : L'époque de la taille modifie peu (hors les cas accidentels, gelées, etc. ) le nombre des grappes qui naissent. Avec les tailles d'extrême saison ('), grappes plus vigoureuses, et proportion de grappes entières « filées en vrilles » ou de fleurs avortées isolément nettement infé- rieure, d'où d'avantage de raisins, plus gros, plus lourds, à grains plus nombreux. Voici, à titre d'exemple, quelques-uns des chiffres consignés : Vignes taillées les 1" janv. Grappes par pied avant floraison 7,9 Grappes par pied après floraison 5,7 Perte pour 100 pendant floraison 28 Poids moyen d'une grappe mûre (en gr.) 44 Longueur moy. de la rafle (en cm) 7,8 Nomb. moy. de grains par grappe 53,3 Poids moy. d'un grain (en gr.). . i ,43 La végétation est plus rapide chez les vignes taillées tard et se poursuit plus longtemps comme le montrent les mensurations des sarments aux dates ci-après (moyennes) : Taille. 10 avr. l*'mai. (imai. 8mai. D'hiver (en cm) o 3,6 » 7,7 De printemps (en cm) » » o » La végétation est tantôt diminuée, tantôt augmentée par les tailles de printemps, tout comme par les tailles d'hiver. Mais les variations positives ou négatives ne sont pas absolument désordonnées. On y reconnaît une progression régulière en rapport avec la progression des temps de la taille. (') L'étude des tailles e\cessivemenl retardées (fin avril-mai) n'est pas envisagée ici. 15 janv. l"f ÔV. 15 fév. 1" mars. 15 murs. l"avr. 15 avr. i"' mai 8,6 6, .4 6,5 8,7 7,4 6,6 6,7 5,1 4,8 5, / 1 4,9 5,9 5,2 6,5 7,5 4,2 44 18 ■iÇ> 33 01 2 0 20 5o,7 47. ,8 44," 5. ,7 53 62,9 54,8 56,8 » 7: ,6 » » » 7,7 » )) » 54: ,1 n » )) 55,2 )) )) » 1 . ,43 » » » .,43 n n mai. Î2 mai. 29 mai. S j u i n . 14 juin. 23juin. Gjiiil 1. 26juil. 9 29,3 5 1,5 75,1 87,6 99>8 110, 2 122,3 6,3 ",7 3. ,7 65,5 7', 7 87,4 io3, I 118,6 SÉANCE DU 27 AVRIL iQlA- "93 L'ampleur des écarts de temps constatée au clébourremcnt , dans le départ de la végétation des vignes taillées à différentes époques, s'atténue pour les autres phases végétatives jusqu'à la floraison. Augmentation pour 100 du poids des sarments sur l'année précédente. Vignes taillées les l"janv. ISjanv. l"fév. 15fév. l"inars. 15mars. t"avril. ISavril. i"inai. A Marsville 90 79 69 72 70 5o 60 4> A Grouin 76 76 87 102 112 121 \[\o 02 i[\ Nombre de jours de retard par rapport à la taille du \" Jani,Her. Débourrement 001 2 3 4 5 i3 19 Floraison o o o i i 2 3 4i4 Ainsi, les effets culturaux apparents de l'époque de la taille sont de sens très variable pour la végétation, de sens beaucoup plus constant pour la fructification. II. Lorsqu'onfait varier l'époque de la taille, deux facteurs de l'évolution annuelle végétative de la vigne varient en dernière analyse, et varient en sens inverse : i" la quantité des réserves anciennes; 1° la quantité des pro- duits récents de l'activité clilorophyllienne ('). L'analyse séparée des effets du premier et du second facteurs sur la végé- tation et sur la fructification, distinctement, éclaire la différence des résul- tats sur la vigueur et sur la production. On sait déjà (^) que des greffons placés sur des sujets taillés tôt (riches en réserves) et tard (plus pauvres), après avoir bourgeonné ensemble avant d'être soudés (2'' facteur alors identique), poussent avec plus de vigueur sur les sujets taillés tôt, dès qu'il y a commencement de soudure. Kôvessi, d'autre part, a établi (') que l'abondance de la fructification est liée à Vaoûlernent dont la perfection est caractérisée par des cellules riches en amidon, à parois épaisses, c'est-à-dire à réserves abondantes. En outre, sur des ceps très appauvris en réserves et d'autres décortiqués au collet pour localiser les hydrates de carbone des racines, les fruits, une fois nés, ont peu souffert de la pénurie de réserves, lorsque les feuilles étaient saines. Mais la privation quelque peu prolongée de tout feuillage, (') Voir noire Note précédente. {}) J.-L. Vidal, Taille d'hiver des sujets {Rev. de Vitic.,i'j mars 1918). (') F. KovESSi, Comptes rendus, i 1 mars et i5 avril 1901. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 17.) 1 54 1194 ACADÉMIE DES SCIENCES. sur d'autres ceps, a fort éprouvé les grappes, dont les fleurs ont avorté en très grand nombre. Au contraire, le défaut d'assimilation, dans tous les cas observés, a toujours diminué la vigueur, comme le défaut de réserves et réciproquement. Les fruits et la végétation de la vigne profitent donc toujours d'une augmentation dans les tissus des matières bydrocarbonées, que celles-ci appartiennent aux réserves anciennes ou aux produits actuels de l'assimi- lation. La somme ou résultanle de toutes les influences apparaît seule. La végétation obéit également aux deux facteurs considérés, et le profit qu'elle retire de l'élévation de l'un est annulé parle préjudice que lui cause rabaissement de l'autre. La vigueur est ainsi maintenue dans une sorte d'équilibre instable, sollicité par les circonstances, tantôt à l'avantage d'une diminution des réserves avec accroissement des matières récemment assi- milées, c'est-à-dire des tailles de printemps, tantôt, et peut-être un peu plus souvent, à l'avantage du cas opposé, c'est-à-dire des tailles d'hiver. La fructification, au contraire, est très sensible à l'une des influences et peu à l'autre. Aussi, la somme ou résultante des deux actions est-elle sans cesse régie par le facteur dont les effets sont ici prépondérants, par la quantité des produits actuels de l'assimilation; elle est ainsi piesque toujours favorisée par les tailles d'extrême saison. Enfin, à égalité d'âge, l'état moins aqueux et la quantité supérieure des produits d'une assimilation plus active des bourgeons, feuilles et fruits des vignes taillées au printemps (') sont des facteurs de plus grande résistance à l'infection par le Mildiou (-). L'apparence contraire d'une sensibilité exagérée à l'infection des vignes taillées tard, généralement constatée en 1912, serait seulement imputable à la différence d'âge des organes observés. BOTANIQUE. — Sur l'apparition de sores el de mycélium de Rouille dans les grains des céréales. Note de M. Jacob Erikssox, présentée par M. Gaston Bonnier. Dans deux Notes, présentées à l'Académie en igiS, M. E. Beauverie a communiqué ses observations sur l'existence de sores et de mycélium de (') Voir noire Note précédente. ("') En s'appuyant sur les travaux de M. J. Laurent (Le vigneron champenois^ 1910 et 1911). SÉANCE DU 27 AVRIL IQl/i- ' "QS Rouille dans les grains des céréales et d'autres graminées ('). L'observa- teur a émis l'opinion que ces formations possèdent « une importance pri- mordiale au point de vue de la propagation des Rouilles d'une année à l'autre ». En même temps, il « s'étonne que les auteurs n'aient pas men- tionné » le fait et sa conséquence. Incité par celle assertion, je me permets de faire connaître que j'ai observé, décrit et figuré, d'une manière détaillée, les mêmes faits, en 1896, dans l'Ouvrage Die Getreiderosle (■'), et que j'ai donné et motivé mon opi- nion sur ce phénomène dans le travail Sur l'origine el la propagation de la Riiuille des céréales par la semence ('). On doit regarder ces spores et ce mycélium comme un excès de production anormal ayant lieu de temps en temps, mais n'ayant aucune importance pour le champignon lui-même au point de vue pratique. En 191 r, M. F.-J. Pritchard (^) publiait ses observations, faites dans l'Amérique du Nord, sur l'apparition des sorcs de la Rouille noire sur des grains de blé américains (Blue Stem W/ieat, etc.) et sur ses cultures de tels grains rouilles. Il voit, dans les groupes de spores, un agent de grande importance pour l'existence du champignon et pour la réapparition de maladie l'année suivante. Le Mémoire de M. Pritchard donna naissance à mon article Rostige Getreidekôrner und die Ueberwinlerung der Pihspezies (^), [oublié en 1912, Dans cet article, j'ai résumé les raisons que m'ont données de longues études poursuivies pendant plusieurs années sur la question de l'hivernage des Rouilles des céréales, à savoir que des groupes de spores el de mycé- lium, se trouvant à la surface des grains ou dans leur intérieur, n'ont aucune portée essentielle dans l'économie du champignon. De nouvelles expériences, faites depuis 1912, ont confirmé mon opinion. Pour juger les conclusions de M. Reauverie dans les Notes citées plus (') Comptes rendus, 5 mai igiS, p. 1391, et 3 novembre igiS. p. 787. (^) J. EuiKssoN el E. Henning, Die Getreiderosle, ilire Geschichte und Natur, sowie Massregeln gegen dieselben. Stockliolin, 1896, p. 195-200, Taf. \ II et IX. (') J. Eriksso.\, Sur l'origine et la propagation de la Houille des céréales par la semence {Ann. d. Se. nat. : Bot., 8"= sér., l. XV, 1901, p. 64-66, io4-io5, etc., PL IV). {'') F.-J. Pritchard, The winlering 0/ Piiccinia graminis Trilici Er. et H. and the infection of wheat through the seed {Phylopathology, Vol. I, 1911, n" 5). (■'*) J. Eriksson, Roslige Getreidekôrner und die Ueberivinlerung der Pilz- s, ezies {Cenlralblatt fiir Bactériologie, Parasitenkunde und Infektionskrank- heilen, II. Abt., 1912, p. 453-459). II96 ACADÉMIE DES SCIENCES. haut, je renvoie à ce que j'ai écrit dans mon article de 1912. Mon opinion n'est en aucune façon modifiée à la suite des Communications de M. Beau- verie. BOTANIQUE. — Sur V eflicackè des germes de rouilles contenus dans les semences des Graminées pour la propagation de la maladie. Note de M. J. Reauverie, présentée par M. Gaston Bonnier. Quelques auteurs ont signalé l'existence de germes de rouilles dans les semences de Graminées, notamment MM. Eriksson et Henning qui ont décrit et figuré des conceplacles à uredo et à téleut^ospores dans quelques cas [Die Gelreideroste, 1896, PI. IX, ^g. 101-107 (')|; mais M. Eriksson considère ces faits comme rares et sans intérêt. Nous avons repris la question et établi les faits suivants que nous aurons l'occasion de développer dans un travail d'ensemble : 1° L'existence de mycélium de rouille, de conceplacles à uredo et léleu- tospores dans les semences de diverses Graminées cultivées ou sauvages est un fait qui peut être, pour certaines espèces de rouilles et de gra- minées, d'une réelle fréquence. 2° Localisation de ces germes dans les fruits nus ou vêtus; rôle pro- tecteur des couches membraneuses immédiatement extérieures à la zone à aleurone. 3° L'infestation de la semence peut affecter des cultures couvrant de vastes étendues; les observations de M. Eriksson en Suède et les nôtres en France concourent à établir l'extension géographique de ce phénomène. Nous pouvons apporter aujourd'hui de nouveaux faits à ce sujet : grâce à la précieuse obligeance de M. Fauchère, nous avons pu reconnaître, sur des échantillons fortement rouilles de Blé de Madagascar, le Puccinia triticina et le P. graminis; les épis d'un même lot renfermaient des fruits (nus) qui presque tous portaient au niveau de leur insertion un concep- tacle à la fois à uredo et à téleutospores, il était tourné à Yexlèrieur et ouvert; il s'agissait manifestement du P. graminis; du mycélium irradiait jusqu'à une certaine distance dans le péricarpe qui renfermait aussi un abondant mycélium de noirs. Tous ces mycéliums s'arrêtaient à la couche à aleurone et le reste de la graine restait sain. (') Voir aussi Eriksso.n, Rostige GeLreidekorner itnd die Uebenvinleriing der Pilzspezies {Centralblall fiir Bakteriologie, Bel. XXXIl, 1912, p. 453-459). SÉANCE DU 27 AVRIL ipi/j- "97 4° Nous avons pensé qu'il y avait lieu de poursuivre l'élude du rôle de ces germes intraséminaux non au moyen de déductions a priori^ mais par des observations et des expériences. Il était permis de formuler l'hypothèse de l'efficacité de ces germes, étant donné, notamment, que l'hibernation par les urédospores à l'air libre sur la plante vivante est aujourd'hui démontrée par divers observateurs (voir Baudys, le dernier en date, igiS); à plus forte raison, semble-t-il, cette hibernation pourra-t-elle s'effectuer sous l'abri protecteur de la semence; toutefois nous avons formellement réservé nos conclusions jusqu'à la vérification des faits. C'est le résultat des expériences annoncées que nous devons publier aujourd'hui, si impar- faits et incomplets qu'ils soient. Nos expériences ont porté sur le Puccinia glumaritm de l'Orge, choisi parce que les sores peuvent se déceler à un examen externe du fruit. Ces Orges, abondamment recueillies l'été dernier, furent placées, à l'entrée de l'hiver, dans un grenier attenant au Laboratoire et où la température s'est abaissée jusqu'à — 10"; d'autres échantillons ont été mis en herbier. Dès fin février nous avons éprouvé la faculté germinative des urédo- spores intraséminales, autrement dit leur aptitude à propager la maladie. Pour cela : (a) l'enveloppe du grain est arrachée de façon à ouvrir des sores; sous la loupe, des spores sont enlevées et ensemencées en gouttes pendantes mises ensuite à l'étuve à i8''-2o°; (è) des grains, dont les sores ont été artificiellement ouverts, sont mis à germer à l'étuve. Le résultat a été négatif; d'ailleurs l'immense majorité des urédospores paraissent vides de tout contenu. Sur des centaines d'essais, trois germi- nations nous ont paru être réelles et non imputables à de fausses interpré- tations (lesquelles peuvent être fréquentes ). Les spores provenant d'échantillons conservés en herbier ont toujours donné des résultats négatifs. Nous nous sommes alors demandé si, contrairement à l'hypothèse que nous avions émise concernant l'existence dans la semence de conditions particulièrement favorables pour la conservation de ces germes, ils ne se trouvaient pas là, à un moment donné, dans une situation très défavo- rable; nous voulons parler de l'époque où la graine subit cette déshydra- tation générale qui précède la vie ralentie, où le péricarpe et les enveloppes se dessèchent; les spores, qui sont en communication avec ces tissus par leur pédicelle et le stroma, ne peuvent-elles en être affectées et tuées en masse? Quoi qu'il en soit, si l'efficacité de ces germes n'est point démontrée, IlÇ)\i ACADÉMIE DES SCIENCES. les faits négatifs que nous apportons sont insuffisants à établir leur inu- tilité. Trop confiant dans le résultat final, nous avons commencé trop tard les essais de germination; il faudra les elTecluer à partir de la production des sores et les poursuivre jusqu'à disparition de la faculté germinative pour voir quand et pourquoi celte disparition se produit; il faudra aussi "varier les conditions d'hibernation : température, humidité, aération, plein air et pièce close, etc. De la récolte en août jusqu'au semis de mars, il y a un délai de 6 ou 7 mois qui dépasse le temps connu pour la durée de vie des urédospores, mais il n'en est pas de même de la récolte au semis d'au- tomne; il y a donc lieu de voir le rôle des germes intraséminaux vis-à-vis des semis d'automne, lesquels donnent lieu parfois à des épidémies de rouille très violentes (comme nous l'avons vu en Lorraine en dé- cembre 1913); ils constitueraient alors une étape pour la propagation à l'année suivante, les spores se conservant vivantes sur les plantules. Ce sont là autant de points que nous chercherons à résoudre ; il est véri- tablement difficile d'admettre que les germes en question, parfois si extra- ordinairemcnt abondants, soient sans aucun rôle cl s'il faul s'incliner devant les faits, du moins est-il nécessaire de les avoir scrutés le plus com- plètement possible. Il est vrai que M. Eriksson donne comme argument contre l'efficacité de ces spores internes qu'elles ne voient jamais le jour; cet argument tombe devant l'observation. En clTel, au moins pour les fruits vêtus comme nos Orges rouillées, l'explication est très sinqile : à la germination, la gemmule s'insinue entre la glumelle adhérente et le péri- carpe, les décolle, pour ainsi dire, non sa/is traverser des sores à urédo- spores, entraînant un cci'tain nombre de celles-ci à sa surface. Si ces spores germent, cela expliquerait bien l'observation faite, par M. Eriksson notam- ment, cjile les taches de rouilles apparaissent d'abord sur les extrémités des feuilles de la jeune plante. En résumé : la question, si importante au point de vue biologique comme au point de vue pratique, de l'efficacité des germes de rouille contenus dans les semences des Graminées pour l'hibernation de la maladie, n'est point tranchée; elle nécessite de nouvelles recherches et doit rester encore d'ordre exclusivement scientifique. SÉANCE DU 27 AVRIL igiA- "99 CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les matières azotées du moût de raisin. Note de M. U. Marcii.i.e, présentée par M. L. Maquenne. Dans une précédente Note (') j'indiquais avoir rencontré certains moûts de raisins exigeant un temps très long, parfois plus de six semaines, pour fermenter complètement. J'en attribuais la cause au manque d'azote assi- milable par les levures : certains de ces moûts ne renfermaient que G""^ d'azote volatil, tandis que, ordinairement, ils en contiennent de 40™^ à i5o"'»; de plus, leur fermentation normale s'obtenait aisément par l'addi- tion de sels ammoniacaux. Ma conclusion était que la levure ne pouvait pas utiliser la matière organique azotée contenue dans ces moûts; je notais cependant que M. Laborde était arrivé à une conclusion différente (*). Il avait observé en effet qu'un moût privé d'azote volatil fermentait presque aussi rapidement qu'un moût témoin. En présence de ces divergences, j'ai repris mes essais au cours des ven- danges de 1913, et, en même temps, j'ai répété les expériences de M. Laborde. Des moûts étaient privés d'azote volatil par distillation avec de la magnésie calcinée; les sels magnésiens étaient ensuite précipités par du phosphate et du carbonate de potassium, et l'excès de celle dernière substance était éliminé par l'addition d'un excès d'acide larlrique. Le liquide ainsi obtenu était partagé en deux portions dont l'une était additionnée de -^^^ de sulfate d'ammonium; puis les deux échantillons étaient ensemencés avec une goutte d'un moût en fermentation. On suivait la marche de la fermentation d'après la variation de densité du liquide. Les résultats obtenus sont assez variables et ne permettent pas de con- clure à la nécessité de la présence d'ammoniaque. Voici deux des expé- riences les plus typiques : Moiil de Petit Bouchet. Avec Densité. Sans addition, ammonisquc. Au début io65 io65 Après 2 jours io35 101 5 » 4 jours loco 1007 » 6 jours ioo3 1007 (') Comptes rendus^ t. L5G, 28 avril igi3, p. i336. (-) Ann. de l'Inst. Pasleur, 1898, p. Siy. I200 ACADEMIE DES SCIENCES. Moût de Beldi. Avec Densité. Sans addition, ammoniaque. Au début 1080 1080 Après 3 jours 1070 io3o » 5 jours io5o ■ 1009 » 9 jours 1020 1009 » 12 jours 1012 » » 14 jours '009 » Dans le premier cas la fermentation du moût privé d'azote volatil est aussi bonne que celle du nioùl additionné de sels ammoniacaux, ce qui confirme les observations de M. Laborde. La levure a trouvé dans la ma- tière organique azotée l'aliment nécessaire à son fonctionnement normal. Pour le moût de Beldi, au contraire, la fermentation est très lente lorsque l'ammoniaque fait défaut, conformément à mes expériences antérieures. La substance azotée des moûts n'est donc pas partout la même; son uti- lisation par la levure semble être d'autant moins facile que la maturation du raisin est plus avancée; vraisemblablement cette matière est alors plus condensée. J'ai ensuite cherché à me rendre compte des transformations de l'azote pendant la fermentation. Le Tableau suivant montre les variations de l'azote organique et de l'azote volatil dans des moûts à teneurs très diverses en azote : Titre Azote du moût Azote du vin Perte d'azote Nature du moût. du vin. organique, volatil, organique, volatil, organique, total. o mg lus nvi mg mg mg 1. Mourvèdre Bk 11,2 192 100 i64 4 28 124 2. » récolté 10 jours plus tard. . t2,6 i45 35 108 4 ^7 68 3. Aramon Ma 9,6 474 "6 332 5 142 253 4. GlairetleBk i3,9 714 70 462 8 252 3i4 5. Beldi E 9,8 43o 70 262 2 168 236 6. » récoltéiojours plus tard 10, 5 aSo 47 i5o 2 100 i45 7. Beldi Ma 12,8 2o3 10 i55 2 48 56 8. » -H ammoniaque la-, 8 2o3 116 i83 2 20 i34 9. Mélange Dj 12, 3 166 i4 116 2 5o 62 10. » + ammoniaque 12, 3 166 120 166 2 o 118 Dans tous les cas l'azote volatil disparaît presque complètement ; la levure utilise en outre une fraction souvent importante de l'azote organique, SÉANCE DU 27 AVRIL I914. I20I fraction qui diminue beaucoup lorsqu'on ajoute de l'ammoniaque au moût. En résumé, les moûts de raisin renferment de l'azote sous deux états : azote organique fixe et azote ammoniacal ou aminé volatil. Les propor- tions absolues et relatives de ces deux catégories de matières azotées sont extrêmement variables ; comme il a été dit plus haut, il y a diminution de l'azote, organique et volatil, lorsque la maturation du raisin s'achève (moûts 1, 2, 5 et 6). En général, les quantités d'azote assimilable sont lar- gement suffisantes pour assurer la régularité de la fermentation. Il y a ce- pendant des cas où la levure ne trouve pas sous forme convenable tout l'azote nécessaire à son développement; les moûts qui présentent alors une grande résistance à la fermentation sont caractérisés par une faible teneur en azote volatil. Comme je l'ai indiqué, l'adjonction de sulfate d'ammo- niaque, à la dose de So^ par hectolitre de vendange, supplée aisément à cette insuffisance. PHYSIOLOGIE. — Influence des climats et des saisons sur les besoins alimentaires. Note de M. E. Maurei,, présentée par M. A. Gautier. Je crois avoir été un des premiers à m'occuper de l'influence des climats et des saisons sur les besoins alimentaires, et être de ceux aussi qui ont fourni le plus de documents sur cette question. On me permettra donc d'intervenir dans le débat, soulevé par la Note de M. Miramond ('), même après celle du D'' Lapicque (^) et quoique je doive arriver aux mêmes conclusions que ce dernier. Pour l'influence des climats sur les besoins alimentaires de l'homme, je l'ai étudiée dés 1870, et j'ai résumé mes observations en igoi ('). Depuis j'ai pu confirmer mes conclusions par la pratique et sans y rien changer (*). (') Miramond dk I^aroquette, Variations de la ration alimentaire et du poids du corps sous l'action du rayonnement solaire dans les diters^t saisons. Nutrition par la chaleur {Comptes rendus, l. 138, p. 586). (-) Sur Véconomie d'aliments réalisable par l'élévation de lu température exté- rieure {Comptes rendus^ l. 158, p. 732). (^) Influences des climats et des saisons sur les dépenses de l'organisme chez l'homme. Fixation de la ration dans ces différentes conditions {Archiies de Mé- decine nai'ale, novembre igoo, janvier et février igoi). (*) Voir le troisième Volume de mon Traité de l'alimentation et de la nutrition à l'état normal et pathologique (de la page i35 à la page 226). Paris, Doin; 1909. C. R., 1914, I" Semcttre. (T. 158, N° 17.) l55 I209. ACADEMIE DES SCIENCES. En ce qui concerne l'influence des saisons sur ces mêmes besoins, je l'ai étudiée, dans les pays tempérés, sur le cobaye (' ) et sur le hérisson (-). Ces expériences ont été publiées de 1899 ^ 19°' • Mes conclusions générales furent : 1° Qu^ aussi bien sous /' influence des climats que sous celle des saisons, et aussi bien pour l'homme que pour les ani- maux, les besoins alimentaires sont d'autant moindres que la température extérieure est plus élevée ; 2° que les besoins alimentaires étaient moindres dans les températures extérieures élevées, parce que ces températures diminuaient les pertes en calorique faites surtout par la sur/ace cutanée. Or ces conclusions furent aussitôt confirmées par J. Noë sur le héris- son ('), par Charles Richet sur le chien (*) et par Larguier des Bancels sur le pigeon (^). Le D'' Lapicque ("), qui avait déjà étudié l'influence des climats sur l'homme dans les pays chauds et qui était arrivé aux mêmes conclusions, a repris plus récemment cette question avec M'"*" Lapicque ( ' ) sur les oiseaux de volumes dilTérents. Ces nouvelles expériences, outre qu'elles ont con- firmé les conclusions précédentes, ont montré que, pour un même écart de température, les variations des besoins alimentaires sont d'autant plus grandes que l'animal est plus petit. Tous ces travaux conduisent donc à cette conclusion générale, que les besoins alimentaires de Thomme et des animaux sont moins élevés dans les (') Influence des saisons sur les dépenses de l'organisme chez le cobaye {Soc, Biol., 23 février 1899, p. i^Q, et 28 décembre 1899). Travail in extenso dans les Archives médicales de Toulouse, janvier el février 1900. (^) Influence des saisons sur les dépenses de l'organisme chez le hérisson {Soc. Biol., 25 mars 1899, P- ^■''Q' ^' ^5 avril 1900). Travail in extenso dans le Languedoc médico-chirurgical, janvier el février 1900. (^) J. NoË, Oscillations pondérales des hérissons {Soc. Biol. .^ 11 janvier 1902, p. Sy). (') Chahlks Rr'.hi:t, Variations suivant les saisons de la ration alimentaire par unité de surface chez le chien. Note communiquée à la Société de Biologie dans la séance du 18, mais publiée avec la séance du aS janvier 1903, p. 77. {^) LARiitiiKR DES Bancels, De l'in/luence de la température extérieure sur la ration d'entretien chez l'oiseau {Soc. Biol., 8 février 1902, p. 162). C^) Lapicque, Étude quantitative sur le régime alimentaire des Abyssins {Soc. Biol., 4 mars 1898), el Etude sur le régime alimentaire des Malais {Soc. Biol., 3 février iSg:^ ). (') M""" el M. Lai'ICQUE, Consommation alimentaire d'oiseaux de grandeurs diverses ou fonction de la température extérieure {Soc. Biol., 20 février 1909, p. 289); Échanges chez les homéothermes ou repos en fonction de la grandeur corporelle et de la température extérieure {Ibid., 27 mars 1909, p. 628). SÉANCE DU 27 AVRIL I914. 1 2o3 climats chauds et pendant l'été que dans les climats froids et l'hiver. Mes expériences sur le cobaye m'ont même prouvé que l'organisme est si sensible à l'influence de la température extérieure, qu'il suffit d'une différence de 2° pour faire varier les besoins alimentaires. De plus, en comparant les besoins alimentaires des cobayes avec ceux des hérissons, de même poids, j'ai trouvé que, malgré la différence complète de la nature de leurs aliments, à la même température, leurs besoins alimentaires évalués en calories étaient les mêmes. Les faits observés par M. Miramond de Laroquette viennent donc s'ajouter aux précédents et avec les mêmes conclusions : les cobayes ont moins mangé en été qu'en hiver. Peut-on, comme le propose M. Miramond, expliquer la moindre quan- tité d'aliments prise pendant l'été en admettant que les animaux ont absorbé une partie du calorique extérieur, les dispensant de demander ainsi une quantité égale de calorique à leurs aliments ? Il me semble que la question ne peut être posée que lorsque la température extérieure est supé- rieure à celle de l'animal. Le problème serait complexe; néanmoins la question pourrait être discutée. Mais, lorsque la température extérieure est inférieure à celle de l'animal, je crois qu'on ne peut répondre à cette ques- tion que par la négative. L'animal est soumis aux lois d'équilibre des tem- pératures. Placé dans un milieu moins chaud que lui, il perd de son calo- rique, toutes conditions égales d'ailleurs, proportionnellement à sa surface et en raison directe de l'écart entre sa propre température et celle de son milieu. Or, dans toutes les expériences sur les climats et les saisons que j'ai citées, y compris celles de M. Miramond, la température de l'homme et des animaux a été supérieure à celle de leur milieu. Hommes et animaux ont donc dû céder de leur calorique à leur milieu, et d'autant plus que leur température propre était plus élevée au-dessus de celle de leur milieu. Ainsi s'explique que, pour remplacer le calorique perdu, ils aient dû augmenter leurs dépenses alimentaires. Les besoins alimentaires, évalués en calories, sont fonction de la perte de calorique faite surtout par la surface cutanée (') et la perte de calorique faite par cette surface devient forcément d'autant (') D'après A. Gautier, les dépenses totales pour l'adulte mojen étant de 2600"'', ces dépenses se répartissent à peu près ainsi : Ecliauirement des aliments et boissons, 45"' ; échaufTement de Fair inspiré, 80'^=''; évaporation d'eau par la peau, Syc"^»'; évapo- ration de l'eau par les poumons, 190"'; radiation cutanée, 1700'="'; travail intérieur, fonctionnement; petits mouvemenis et déplacements inconscients (par différence 21 5"=»'). {Cours de Chimie, t. III, p. 799.) I2o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. inoindre que la température extérieure se rapproche davantage de celle de l'animal. C'est ainsi que l'ont compris tout ceux qui se sont occupés de cette question. BIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches sur la télégonie. Note de M. Etienne Rabaud, présentée par M. Yves Delage. Au cours des élevages que je poursuis depuis plus de quatre ans en vue de recherches sur l'hérédité, j'ai été conduit à envisager la possibilité de l'imprégnation des femelles par un premier mâle. La question est encore fort débattue. Les expériences rigoureusement instituées pour la résoudre concluent nettement contre la télégonie : l'enquête de Cossar-Ewart, celle de Faltz-Fein et Ivanov sont, à ce point de vue, fort remarquables. Par contre, une très grande quantité d'obser- vations dues à des éleveurs ou à des chasseurs donnent des indications dans un sens favorable. Il m'a donc paru utile de procéder à des expériences nouvelles, organisées de telle sorte que l'imprégnation, si elle se produisait, fut mise en complète évidence. La connaissance précise du matériel d'expérience est une condition préalable de la plus grande importance. C'est pour ne l'avoir point observée que la plupart des observations d'éleveurs sont franchement suspectes. Sous le nom de race pure, en effet, les éleveurs désignent géné- ralement un ensemble d'individus morphologiquement semblables, et qui, accouplés entre eux, donnent des produits également semblables entre eux et à leurs parents. Les éleveurs ne se préoccupent pas de savoir si cette apparence ne cache pas des origines diverses. Or là gît une cause d'erreur possible. On sait, par exemple, que les souris blanches (') se reproduisant entre elles donnent constamment des albinos purs; mais il suffit de croiser, avec le même mâle gris, plusieurs femelles albinos appartenant à des lignées différentes, pour obtenir, à la deuxième génération, des produits variés, et non comparables d'une femelle à l'autre. Dans cette diversité, un observateur non prévenu pourra voir, avec de nombreux éleveurs, l'effet d'une imprégnation, tandis que, dans l'unifor- mité des descendants d'albinos, le même observateur verra, avec Bend (') Et, sans doute, la plupart des animaux albinos. SÉANCE DU 27 AVRIL igi/j- Ï'^O*» el M"'' Barthelet, une donnée contraire à la télégonie. En fait, ni dans Tune ni dans l'autre éventualité la question n'aura été bien posée. Pour ma part, opérant avec des souris, j'ai pris dix femelles blanches vierges dont je connaissais l'origine, après m'être assuré que des femelles de la même lignée, accouplées avec des mâles sauvages gris, ne donnent en deuxième génération que des individus gris uniformes et des individus blancs uniformes. J'ai également pris cinq femelles sauvages grises apparte- nant à une lignée dont je connaissais la descendance pure ou hybride. Toutes ces femelles ont été couvertes une fois ou deux, suivant le cas, par un mâle noir taché de blanc, puis, après mise bas, elles ont été couvertes par un mâle sauvage gris de lignée connue. Dans ces conditions, si les femelles ont été imprégnées par le niàle pana- ché nous devons avoir, soit à la première, soit à la deuxième génération, des petits noirs ou panachés, ainsi qu'il arrive chaque fois qu'on accouple avec un mâle sauvage gris une femelle blanche ou une femelle grise descen- dant d'un parent noir uniforme ou noir panaché. Or, à la première généra- tion, sur une cinquantaine de produits, je n'ai obtenu aucun noir ni aucun panaché; tous étaient gris uniforme. Une portée, toutefois, comprenait trois gris de teinte normale et deux gris très clairs. Le fait a son intérêt. II prouve que la « dominance » du gris n'est pas absolue et que le noir ou la panachure aurait aussi bien pu apparaître. Mais cette différence de teinte ne saurait être retenue en faveur de la télégonie. Outre qu'il s'agit d'une teinte claire et que le premier mâle, auteur d'une imprégnation supposée, était panaché-noir, je me suis assuré que le père de la portée en question donne des produits analogues avec des femelles vierges; la différence de teinte a, par suite, un sens tout autre. La première génération ne montre donc aucune trace du premier mâle. Il importait, toutefois, afin de pouvoir conclure, de tenir compte du fait de la « dominance », fréquemment observé dans les croisements. Je devais faire l'hypothèse que, si les souris de première génération n'étaient ni noires ni panachées, celles de la deuxième génération pourraient l'être à un degré quelconque. Il n'en a rien été : les descendants gris des couples dont les femelles avaient été antérieurement fécondées par le mâle panaché noir ont donné des petits blancs et des petits gris, tous uniformes comme à l'ordinaire, pour ce qui concerne les couples blanc X gris, tous gris pur pour ce qui concerne les couples gris x gris. Ces résultats sont tout à fait probants, puisqu'ils sont obtenus en tenant compte des conditions dans lesquelles peut se produire une disposition I2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. morphologique déterminée. Il est certain que, si les femelles mises en expériences avaient été « imprégnées » par le mâle panaché, Timprégnation se serait manifestée, sinon à la première, tout au moins à la deuxième génération. Ainsi, nous sommes de plus en plus inclinés à conclure que la télégonie est un phénomène purement imaginaire. Logiquement, d'ailleurs, on n'en saurait être surpris. En efTet, les échanges qui s'établissent entre la mère et le fœtus ne portent que sur des corps gazeux ou des produits solubles; la substance même du fœtus n'entre pas en contact avec celle de la mère, elle ne l'imprègne à aucun titre; or, suivant toute évidence, c'est cette imprégnation seule qui pourrait donner à la substance maternelle quelques- unes des propriétés de la substance fœtale. La constatation est d'autant plus importante que divers biologistes ont actuellement tendance à faire jouer aux ferments un rôle de premier plan dans les phénomènes héréditaires, à donner à ces ferments la valeur des « caractères » morphologiques de l'individu. Nous voyons bien que les ferments solubles interviennent active- ment dans le métabolisme individuel, mais l'expérience montre que ce ne sont pas eux qui déterminent, qui renferment en quelque sorte, tel ou tel dispo- sition morphologique. La conclusion est particulièrement intéressante dans le cas des colorations pigmentaires, qu'on aurait pu croire tout spéciale- ment réductible à des actions de ce genre. Ainsi la solution du problème particulier de la télégonie jette un jour utile sur la question du mécanisme de l'hérédité en général. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Remarques sur la structure spectrale des corps de ta famille des hémoglobines. Note de M. Fred Vlès, présentée par M. \ves Delage. On sait, depuis les recherches de Dhéré, que le spectre d'absorption des hémoglobines résulte de la superposition de deux spectres élémentaires, l'un propre au radical hématinique, l'autre provenant de la globine. La constitution de la part du spectre qui revient au groupement prosthétique lui-même est beaucoup moins claire; à travers les modifications que subit ce groupement dans les divers dérivés de cette famille, ses bandes spectrales paraissent varier, en nombre comme en position, d'une manière absolument irrégulière; seule, la bande y (bande de Soret de l'oxyhémoglobine) demeure plus ou moins reconnaissable en raison de son intensité. SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- '207 L'examen comparatif des spectres des corps de la famille des hémoglo- bines (quoique à vrai dire on ne puisse encore effectuer celte opération avec toute la précision désirable, en raison des incertitudes qui persistent sur la position exacte de plusieurs bandes), montre un certain nombre de coïnci- dences remarquables, qui sont vraisemblablement les indices de relations simples susceptibles d'éclairer le problème. A. On remarque tout d'abord que les positions de certaines bandes semblent plus ou moins nettement fonction les unes des autres. Si l'on série les divers spectres en prenant comme base la bande y, on peut trouver une autre bande A, qui, d'une manière assez générale, se main- tient à une distance approximativement constante de y (AX = isj^i^diH environ), et paraît par conséquent plus ou moins régulièrement portée vers les grandes longueurs d'onde quand y se déplace elle-même dans ce sens. En outre, lorsqu'il apparaît une bande rouge B, la bande y se trouve le plus souvent dans les petites longueurs d'onde (au-dessous de l\io environ). Enfin, dans quelques corps, une bande C peut être définie parla relation 'Kç,=^ — ('). Cette relation montrant un rapport harmonique manifeste incite évidem- ment à chercher des relations générales du type des séries. B. Effectivement, les spectres peuvent assez bien être représentés par des lois de séries. Si Ton tente de vérifier une expression simple de la forme (1) >^=:^y-(-na, X^ étant la longueur d'onde d'une bande, X^ celle de la bande y dans le même corps, a le module commun des termes successifs et n un coefficient prenant successivement les valeurs entières i, 2, 3, ... on constate que la plupart des spectres peuvent être assez convenablement représentés par la superposition de deux séries principales, l'une de module a, = 45, l'autre de module cl^ = 35. Le calcul cadre évidemment d'autant mieux avec l'expé- rience que le spectre présente plus de bandes. Il est intéressant de noter que cette expression (r) est assez voisine des premiers termes d'une des lois de Deslandres, relative aux spectres de bandes de V azote. (Répartition des têtes de bandes : ^ ^^ k -\- an + bn-. (') FiiED Vlès, Comptes rendus Soc. Biol., séance du aS avril I9i4- I2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous donnons à titre d'exemple les valeurs expérimentales d'un spectre d'hématoporphyrine acide, d'après Schulz, et les valeurs calculées d'après la formule ci-dessus : Bandes réelles. Ba ndes calculées. Bandes réelles. Ba ndes calculées. a, = iJ n. a, = .36. /). a, = 15. n. a, = 35. mu. 6ai 620 5 554 602 60.5 6 538 .535 572 575 4 528 53o 3 564 570 5 502 y -395 5oo 0 Quelques bandes D sont mal représentées par des valeurs numériques analogues aux précédentes, surtout dans le cas des spectres à petit nombre de bandes, où l'on manque de base suffisante pour un calcul précis. On peut cependant se rendre compte que, pour plusieurs de ces bandes, il n'y a pas incompatibilité avec l'existence d'une relation du même ordre mais de module inconnu. Il paraît donc ressortir de toutes ces considérations, quelque approxi- matives qu'elles soient, que les spectres des matières colorantes de la famille des hémoglobines sont probablement reliés à une loi où intervient la superposition d'au moins trois séries principales. Quelques termes de ces séries peuvent ne pas être renforcés; quelques autres (y en particulier) peuvent représenter des valeurs communes à plusieurs systèmes. Il sem- blerait que la série la plus importante soit celle qui correspond au mo- dule 45 : l'examen des principales réactions spectrales laisserait peut-être penser que cette série dépend plus spécialement des noyaux pyrroliques de la molécule, tandis que les autres seraient plutôt en relation avec cer- taines des chaînes latérales. HISTOLOGIE. — fM région auditive interne de Vorgane de Corti. Note de M. Vasticar, présentée par M. Henneguy. fM cellule ciliée interne. — Vue par sa face cochléaire, la cellule ciliée interne, chez le lapin, apparaît composée des éléments suivants : 1. Un anneau périphérique. — L'anneau est constitué par une bande étroite de tissu dense à striation très fine et très serrée {a, fig. i\ Il revêt SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- I209 vaguement la forme d'un quadrilatère à angles fortement arrondis. Les côtés sont légèrement incurvés vers le centre. Le côté externe forme un cintre plus accentué. Quant au côté interne, il est le plus souvent à peu près rectiligne. Sur un plan tout à fait superficiel les côtés correspondants de deux anneaux contigus arrivent au contact par leur partie médiane. Le diamètre de l'anneau est un peu supérieur dans le sens radial où il mesure 8'',5, tandis qu'il n'atteint que 'j^jS dans le sens spiral. Ces dimensions sont un peu supérieures à celles de l'anneau des cellules ciliées externes qui mesure en moyenne 61^,5, mais sont sensiblement égales à celles du noyau de la cellule ciliée interne (u, c, i,/ig. ')(')• ^a largeur de la bande annu- laire équivaut au douzième environ de l'aire de la cellule. 2. Un plateau. — De formation cuticulaire, finement et régulièrement granuleux, le plateau est enchâssé dans l'anneau d'une façon étroite, sans la moindre solution de continuité entre ces deux éléments (jo,y?^. i). Son épaisseur est variable. Elle est plus considérable au centre qu'à la péri- phérie et sur son bord interne que sur l'externe. Sa surface supérieure est légèrement excavée, l'inférieure est convexe. 3. Une demi-couronne de cils longs. — La demi-circonférence externe du plateau donne naissance à une douzaine de cils longs dont l'insertion se fait sur la ligne de jonction du plateau à l'anneau (c, l.,fig. i). Us forment une demi-couronne dont les extrémités ne dépassent pas le diamètre du plateau dans le sens spiral. Ils sont implantés obliquement et réclinés vers son centre. Leur coloration est très faible, sauf à leur point d'insertion et à leur extrémité qui sont toujours plus vivement teintés. Les extrémités libres des cils en se juxtaposant déterminent la formation d'une ligne poin- tillée, sinueuse, qui, sur une vue cavalière de l'organe, se projette suivant le diamètre spiral du plateau. On a alors l'illusion d'une insertion directe des cils selon ce diamètre. La projection des cils sur le segment externe du plateau a, en outre, pour effet d'augmenter dans une proportion sensible le degré de coloration de ce segment. Sur une vue de profil, l'ensemble des cils donne une figuration conique parfois très nette (c, /, fig. 2). 4. Un bâtonnet long. — La partie médiane du bord externe de l'anneau présente un épaississement sur lequel s'élève un bâtonnet long et cylin- drique (è, /, Jîg. i). Sa longueur égale à peu près celle des cils et son C) Ces chiflTres n'ont qu'une valeur relative. C. R , 1914, I" Semestre. (T. 158, N° IT.) l56 I2IO ACADEMIE DES SCIENCES. épaisseur celle de la bande annulaire. Situé, à son origine, en dehors de la ligne d'implantation des cils, il s'incline comme ces derniers vers l'axe du limaçon et apparaît, sur des vues de profil, au milieu de la masse des cils, mais le plus souvent en dedans sous l'aspect d'une tige rectiligne qui tranche par son éclat sur le fond toujours plus ou moins teinté de la pré- paration (b, l, fig. 2). Sur des coupes tangenticlles à la surface, on constate que ce bâtonnet se prolonge vers les parties profondes sous la forme d'un Fig. I. Fig. 1. Fig. I. — Vue cavalière de la cellule acoustique interne. Fig. 2. — Vue de profil. Abrév. : a, anneau de la cellule ciliée interne; a,c,e, anneau de la cellule ciliée externe de la I" rangée; b, bandelette externe; b, c, bâtonnet court; é, /, bâtonnet long; è, t, bande trian- gulaire; c, prolongement vers le bas du bâtonnet long; c,c, cils courts; c, /, cils longs; re, c, i, noyau de la cellule ciliée interne ; j), plateau ; p, i, prolongennent interne de l'anneau ; p, V, prolongement vertical de l'anneau; v, vésicule du bâtonnet court. cordon épais dont la tranche de section montre un point central coloré cir- conscrit par une zone claire (c^fig. 1). Ce cordon gagne peu à peu vers le centre de la masse granuleuse appendue à la surface inférieure du plateau. 5. Un prolongement externe de l'anneau. — Du côté externe, l'anneau se prolonge en dehors par une bande épaisse de tissu analogue, de forme triangulaire (i, t^Jig. i), dont la base fait corps avec l'anneau et dont les côtés légèrement incurvés se rapprochent progressivement pour venir con- stituer une bandelette {b, fig. 1) qui se poursuit jusqu'au plateau de la cellule ciliée externe de la première rangée. A ce niveau elle bifurque pour former un nouvel anneau de dimensions un peu moindres qui entoure SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- 121 1 le plateau de cette dernière cellule (a, c, e, fig. i). A son point de jonction à l'anneau de la ciliée interne, la bande a une largeur ég'ale à plus de la moitié du diamètre de cet anneau. 6. Une rangée de cils coiii-ts. — Un peu en dehors de la base du bâtonnet long- et parallèlement au côté externe de l'anneau, j'observe sur la bande triangulaire un sillon linéaire au fond duquel s'insère une rangée unique de cils au nombre de six (c, c, fig. i et 2). Ils sont très courts et très fins. Leur longueur est d'environ le quart de celle des cils longs. Sur une vue de profil, ils sont à peine visibles même quand ils conservent leur situation normale, car ils sont souvent réclinés dans un sens ou dans l'autre. Quand on les observe à travers la demi-couronne des cils longs ils semblent ren- forcer la base de ces derniers, mais ce n'est qu'un simple effet d'optique. 7. Un bâtonnet court. — La partie centrale de la bande triangulaire offre un épaississement qui détermine une certaine saillie au-dessus de la tête des piliers, saillie également triangulaire limitée par une ligne de contour faiblement colorée. Vers l'angle externe de cette saillie s'observe un point assez fortement coloré qu'on reconnaît être, sur des vues de profil, l'extrémité d'un bâtonnet court (i, c.,fig. i et 2). Ce bâtonnet est plus ou moins enfoui dans les tissus. Il est souvent contenu à l'intérieur d'une vési- cule membraneuse à parois très minces qui revêt tantôt la forme d'une demi-sphère à large base d'implantation, tantôt celle d'une sphère à peu près complète dont la hauteur atteint à peu près celle des cils courts {v.,Jig 2). 8. Des prolongements internes de Vanneau. — L'anneau émet dans des plans plus ou moins superficiels des prolongements sous forme de cordons épais dont le centre de la tranche de section est plus coloré et fixe particu- lièrement le rouge et l'hémaloxyline. Les uns sont superficiels et sinueux et se poursuivent vers l'axe en suivant l'enveloppe cellulaire (p, i', fig. i et 2). D'autres sont verticaux et plus rectilignes et gagnent la profondeur de l'organe {p, K.fig. 2). MÉDECINE. — Accidents ner\'eux produits à distance par les projectiles de guerre. Note de M. O. Laurent, présentée par M. A. Laveran. Ayant noté personnellement, dans les Balkans, plus de 61 cas de paralysie des nerfs par blessure directe, pratiqué environ 60 opérations sur le I2I2 ACADÉMIE DES SCIENCES. système nerveux central ou périphérique, et observé des séries de troubles nerveux divers, je pense que les atteintes du système nerveux sont devenues plus fréquentes dans les guerres modernes. Car, à côté des lésions nerveuses localisées et nettement marquées, il existe toute une série de cas que je range sous la désignation de commotion cérébro-spinale ou mieux à' accidents nerveux produits à distance par les projectiles de guerre, balles et obus. Parmi les commotionnés, de nombreux cas sont attribués à la fatigue, à la simulation ou à la contusion, et sont versés dans la masse des cas légers d'ordre général qui, on le sait, est devenue plus forte dans les guerres modernes. Dans l'explication de ces phénomènes, il faut tenir compte, en ce qui concerne la balle, des qualités de celle-ci : vitesse, minceur, résistance, rotation et vibration. Ainsi, en Sud-Afrique, plusieurs fois à Tchataldja, et Matignon l'a signalé en Mandchourie, on a observé des cas de mort par inhibition, avec attitude cataleptoide du cadavre figé en statue, surtout en hiver, sans qu'un organe vital paraisse avoir été atteint par la balle, une telle éventualité se rapprochant de la mort au début de la chloroformisa- tion, et dans laquelle l'autopsie ne révèle pas de lésion bien nette. J'ai observé la surdité par balle traversant la face, en avantdes conduits auditifs, sans autre lésion perceptible. Dans un cas de perforation du maxillaire inférieur par balle, le soldat est mort subitement, probablement par atteinte du pneumogastrique. Et l'on peut voir la paralysie du facial par commotion osseuse, sans traversée de ce nerf. Sur dix opérations de la moelle, j'ai extrait trois fois le projectile du canal vertébral, et j'ai vu, dans certains cas, la moelle traversée par la balle. Mais dans certains autres cas de paralysie des membres inférieurs, il m'a paru évident que la moelle n'avait pas été traversée par la balle : je crois que le projectile a frappé vivement le corps de la vertèbre, en commu- niquant notamment aux éléments aqueux et incompressibles de la spon- gieuse ses vibrations, qui se propagent à la corticale de l'os, l'ébranlent et vont ainsi commotionner et paralyser la moelle par celte voie indirecte. La commotion cérébro-spinale notée dans les batailles, et particulière- ment dans l'explosion d'obus, s'accompagne ou non de traces de contusion. Elle peut être légère et se manifester par l'engourdissement, les fourmille- ments et l'hyperesthésie avec ou sans perte de connaissance, ou être grave, et provoquer l'arrêt des fonctions, le blessé tombant dans la torpeur, inerte, comme s'il était foudroyé et paralysé des quatre membres eldes sphincters. J'ai surtout observé ces cas devant Andrinople. Plusieurs présentaient de la SÉANCE DU 27 AVRIL igi/j. I2l3 rétention d'urine. A la suite de l'indication que j'avais donnée de cette commotion, MM. Pascalis et Clarac ont signalé des cas sans eccliymose. La guérison est rapide dans de nombreux cas. Mais il peut persister de la paralysie et des troubles mentaux. L'objection de névrose traumatique ne peut être d'emblée rejetée pour tous, mais l'absence de troubles antérieurs et la constance de la production de ces accidents dans les batailles chez des sujets robustes et non tarés permettent de voir une origine directe du mal dans le choc par projectile. D'autre part, on observe des cas de psychose, d'aliénation mentale, sur- venus à la suite d'une contusion de la poitrine ou d'une attaque à la baïonnette, sans aucune blessure. Ainsi, en l'absence de blessure directe ou de contusion d'un degré qui serait adéquat à la lésion, nous pouvons observer toute la gamme de la neuropathologie, depuis le simple étourdissement jusqu'à la paralysie défi- nitive et la mort. Cependant, il est souvent impossible de déterminer la pari de chacun des facteurs morbides du combat : trépidation de la balle traversante à grande vitesse, projection ou soulèvement du corps dans l'ex- plosion, vacarme, détonation, souffle de l'obus, ébranlement de l'air par les gaz de l'explosion, contusion par les mottes de terre, prédisposition acquise ou héréditaire, terreur, excitation, fatigue et privations. Donc, dans le combat, nous n'avons pas seulement à distinguer le choc psychique et le choc physique, mais nous pouvons déterminer dans celui-ci deux modalités : le choc externe dans l'explosion d'obus et le choc interne dans la balle traversante à grandes vibrations. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — V argent peul-il, à une concentration convenable, ea7«/f/7ac/omaA/cer/p/'AspergillusNiger?Notede M. Gabriel Bertrand, présentée par M. E. Roux. Pour expliquer l'action remarquable exercée sur le développement des végétaux par de très petites quantités de certains éléments, comme le fer, le manganèse, le zinc ou le bore, dont la présence d'ailleurs constante dans l'organisme doit être considérée comme physiologique et, par conséquent, nécessaire, quelques auteurs ont émis l'idée, radicalement difl'érente, que ces éléments interviennent à titre de substances étrangères et toxiques qui, aux doses très faibles où elles se trouvent, limitent leurs effets à une exci- tation générale des phénomènes de croissance. I2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES, Les résultats des recherches systématiques que je poursuis depuis de longues années sur le rôle joué en biologie par les infiniment petits chi- miques et, en particulier, par le manganèse, sont en désaccord manifeste avec la théorie de l'excitation toxique. Toutefois, comme celle-ci a été défendue tout récemment encore avec une grande énergie, notamment par Lepierre au sujet du zinc ('), j'ai cru utile de lui opposer de nouveaux arguments que j'ai choisis, aussi directs que possible, dans l'action de l'ar- gent sur V Aspergillus niger. Comme l'a montré Raulin, en 1870, l'argent exerce à l'état dissous, une influence extrêmement nocive sur la moisissure. Si la théorie de l'excitation toxique est vraie, on doit, en opérant avec des solutions argentiques de plus en plus étendues, atteindre un degré de dilution critique auquel le végétal cesse d'être défavorablement affecté, un autre plus grand où la croissance est au contraire excitée, et finir, avec des dilutions extrêmes, par ne plus avoir aucune espèce d'action. Les expériences que j'ai entreprises en me plaçant à ce point de vue ont été effectuées dans les cuvettes cylindriques en porcelaine, à couvercle de verre, dont j'ai préconisé l'emploi pour les recherches précises sur V Asper- gillus niger (*). Ces cuvelles avaient 10'=™ de diamètre et recevaient laSs de liquide Raulin complet, préparé avec des produits purs. Après une stérilisation d'un quart d'heure à -t- laS", on y ajoutait, avec une pipette stérile, un volume convenable de solution titrée de nitrate d'argent, préparée au moment même avec de l'eau très pure, préalablement stérilisée et refroidie. On ensemençait ensuite, d'une façon aussi régulière que possible, avec des spores prélevées à l'aide d'un fil deplaiineà la surface d'une culture récente. Enfin, on plaçait les cuvelles dans une grande chambre thermostat, à l'obscurité, à la température de +35». Les mycéliums étaient récoltés tous à la fois, lorsque ceux des cultures témoins commençaient à sporuier fortement, c'est-à-dire après 4 ou 5 jours. On les essorait par pression entre des feuilles de papier à filtre et on les séchait à l'étuve jusqu'à poids constant. Les résultats étaient aussi comparables qu'on pouvait l'espérer, car, entre plusieurs témoins ou cultures semblables d'une même série, il n'y avait pas plus de quelques centigrammes d'écart. Voici, brièvement présentés, les faits essentiels que j'ai observés au cours de ces expériences ('). L'influence nocive du nitrate d'argent, mesurée par le relard de la germina- (•) Bull. Soc. c/iini., 4' série, t. XIII, igiS, p. SSg. (^) Ibid., 4* série, t. XI, I9i2,p. 4oo. (^) Pour les détails, consulter le Mémoire qui paraîtra ultérieurement. SÉANCE DU 27 AVRIL igiA- '2l5 tion ou la diminution de poids de la récolte, se fait sentir jusqu'à la dilution d'une molécule-gramme dans i million de litres, soit M/io° ou 0^,0001 environ de métal par litre de liquide nutritif. C'est presque le chiflre trouvé par Raulin. Nous pouvons le considérer comme représentant, à très peu près, la concentration critique au-dessous de laquelle, si la théorie de l'excitation toxique est vraie, il doit en exister une autre favorisant, beau- coup mieux que le liquide témoin, le développement de V Asper gillus . Les résultats de l'expérience suivante montrent que cette concentration favo- rable n'est pas, comme dans le cas du manganèse, du zinc et des éléments physiologiques, au voisinage de la concentration critique : Concentrations Poids secs en argent. des récoltes. M/ 10' 0,01 5 M/io'' o,o4 2 M/ 10* 0,56 M/io^ 1,44 5M/IO* 1,70 2 M/io* 1 ,93 M/io" 1 ,92 5 M/io' 2,17 2 M/ 10' 2,21 M/io' 2,18 5 M/io' 2,12 2M/10* 2,08 M/io' 2,22 5 M/ 1 o' 1,92 2 M/ 1 o' 2,02 M/ 1 o' 1,97 Témoin < 1 9^ » 2 , o3 » 2,18 » 2, 22 Germination. — i5 heures après l'ensemenceineul, la germination est encore nulle dans les quatre premières cuvettes; elle est de plus en plus nette dans les suivantes et, à partir de la huitième, elle est bien partie et identique à celle des cuvettes témoins. Mais la concentration favorable pouvait être assez éloignée de la con- centration critique. J'ai essayé successivement, pour la trouver, jusqu'à la concentration extrêmement petite d'une molécule-gramme dans 10 mil- liards de trillions de litres ou M/io^-, concentration à laquelle, d'après la 12 t6 ACADÉMIE DES SCIENCES. constante d'Avog;adro et Ampère ('), il n'y avait plus, dans les laS^ de liquide nutritif, qu'un nombre absolu d'atomes d'argent (environ 8 ou 9) beaucoup plus petit que celui des spores ensemencées : je n'ai pu, à aucune des concentrations en expérience, reconnaître la moindre accélé- ration de la vitesse de germination ou de croissance, la moindre augmen- tation de poids des récoltes. Il devient de plus en plus diflicile, à la suite de ces faits, d'adopter la théorie de l'excitation toxique. Pour essayer de défendre cette théorie, on pourrait soutenir, à la rigueur, que les résultats obtenus avec l'argent limitent seulement sa portée aux éléments de toxicité moyenne; mais comment expliquer l'extraordinaire activité du manganèse vis-à-vis de 1'^*- pergilUis niger (") ou le rôle joué par ce métal dans la formation des spores du même organisme (')? Comment, surtout, interpréter les notions acquises sur la laccase et sa constitution (^) ? Gela ne peut se faire aisé- ment, me semble-t-il, que par la théorie physiologique. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — XJliUlé du zinc pour la croissance de /'Aspergillus niger (Sterigmatocystis nigra V. Tgh.) cultivé en milieux profonds. Note de M. M. Javilmer, présentée par M. E. Roux. L'utilité du zinc pour la culture de V Aspergillus niger ressort « jusqu'à l'évidence » des expériences de Raulin. Mais une observation ne vaut que pour des circonstances expérimentales bien définies. Aussi a-t-on pu légiti- mement penser qu'une modification appropriée à la technique initiale pourrait atténuer ou même faire disparaître le caractère d'utililé du zinc. Une tentative dans cet ordre d'idées a été faite par M. Coupin. Cet auteur cultive la plante en milieu stérile. Dans ces conditions le zinc n'est, dit-il, « d'aucune utilité » pour la moisissure. J'ai montré que cette inter- prétation n'est pas valable. Même en milieu préalablement stérilisé, le zinc exerce une action remarquable sur le développement de V Aspergillus niger. Une autre tentative est faite pour enlever au zinc tout intérêt dans cette question. M. Lepierre admet qu'il suffit de cultiver la plante sur des (') Voir Perrin, Les atomes, Paris, Alcan, éditeur (igiS). (*) Bull. Soc. c/iini., 4' série, t. XI, 1912, p. 4oo. (») Ibid., p. 494. (*) Ibid., 3' série, l. XVII, 1897, p. 619 et 753. Voir aussi ma Conférence au hui- tième Congrès de Chimie appliquée, tenu à New-York, en septembre 1912. SÉANCE DU 27 AVRIL 1914. 1217 milieux profonds, dans des conditions telles que le rapport - — ^^^, — .',^"' ^ ' 1 rr surface libre soit supérieur à 2, pour voir s'évanouir toute action propre du zinc. Pour ma part, j'ai toujours utilisé des milieux liquides répartis sous de faibles épaisseurs. Raulin a en effet établi que « toutes choses égales d'ailleurs, le développement de la Mucédinée est d'autant plus rapide que le liquide nutritif est moins profond ». Aussi a-t-il toujours expérimenté avec des milieux de faible épaisseur. Il était de bonne méthode expérimen- tale, pour vérifier l'action attribuée au zinc par Raulin, d'opérer, comme lui-même, avec des milieux également peu profonds. Voyons cependant si, en augmentant le rapport entre le volume et la surface libre, on aboutira à des résultats opposés. A. Milieu sans zinc réparti par 100'^'°' et aSo'^"' dans des vases sensiblement cylin- driques de 800"^™', hauts de i5'='", larges de 9'™, recouverts par un cristallisoir légère- naent soulevé ; de l'ouate est interposée entre les bords du cristallisoir et la paroi des vases. Dans quelques récipients, on ajoute j-oô^J^nn, de zinc. On stérilise, on ensemence (race E), on cultive à 34°. Profondeur des milieux. . . . i'=",8 pour loo'''"' 4"°°. 5 pour 200™' V Rapport-^ r,57 » 3,98 « Dès le début et pendant toute la durée de l'expérience, quelle que soit la profon- deur des milieux, les cultures sans zinc se distinguent par leur aspect, leur faible épaisseur, la rapidité de formation de leurs conidies, des cultures avec zinc. Sur chaque milieu on fait plusieurs récoltes successives jusqu'à ce que chacun d'eux ne produise plus rien ('). Poids secs moyen des récoltes : sur 100™'. sur 250""'. Sans zinc. Avec zinc. Sans zinc. Avec zinc. s 6 e e i" récolte (4 J-) 0,271 i,63o 0,407 i !99' 2" » (4j-) 0,024 0,00 0,1 14 i,oo3 3'' )) (4j-) 0,00 » 0,019 0,444 4'' » (6j-) >' » 0,01 5 0,296 5" » ( 1 2 j . ) » » o , 00 o , 00 Récolte totale 0,296 i,63o o,555 3, 734 Récolte rapportée par le calcul à 1 000'^'"° 2,95 1 6 , 3o 2,22 1 4 j 94 Coefficient par lequel le zinc multiplie les récoltes ,5,5 6,7 (') Sur milieu privé de zinc, l'arrêt des cultures se produit bien avant que le milieu ne soit épuisé. Dans ce liquide devenu impropre à la croissance de VAsper- gillus, il suffit d'ajouter une trace de zinc pour voir se faire une nouvelle et luxuriante culture. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N- 17.) l^'] I2l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. B. Liquide réparli par 200"^"' el 5oo'^"'° dans des malras de i'. Profondeur des milieux. 2"", 7 pour aoc"""' 5"", 5 pour 500*=™' Rapport^ .. a » i\,o » Race ensemencée : S. Poids secs moyens des récoltes : " sur 'JOU'^m'. ~~^^ sur SOP""'. Sans zinc. Avec zinc. Sans zinc. Avec zinc. i'" récolle (6 j.) 1,060 2>958 i,56o. 4i75o 2= » (7J.) o,i4o 0,042 1,070 '>727 3« )) (8j.) 0,00 0,00 o,5o6 o,65i 4' » (i2J.) » » o,i47 0,195 5= » » » » o , 00 o , 00 Récolle totale 1,200 3 3,283 7,328 Récolte rapp. par le calcul à 1000™' 6 i5 6,56 i4,64 Coefficient par lequel le zinc mul- tiplie les récoltes 2,5 2,2 G. Un même volume de liquide (225"="'') est introduit dans deux types de réci- \ pients : les uns larges où la hauteur du liquide est de i"°,9 et le rapport -^ de i ,77; V les autres étroits où la hauleur du liquide est de 7'^°' et le rapport — de 6,78. Chacun des récipients est renfermé dans une grande boîte en verre et des dispositions sont prises, dont le détail trouvera place dans un prochain Mémoire, pour que les condi- tions d'asepsie, d'aération, d'humidité de l'air soient partout équivalentes. Race ensemencée : S. Poids secs moyens des récoltes : sur milieux étalés. sur milieux profonds. Sans zinc. Avec zinc. Sans zinc, ,\veczinc. e e se 1"= récolte (4 j.) t ,3gi 4, 188 0,399 1,327 2" » (4j-) 0,199 0,00 0,208 0,542 3= » (5j.) 0,019 » 0,170 0,493 4° » (4j.) 0,00 » o,i44 0,449 5" » (5j.) » » 0,110 0,289 6° » (6j.) » » o,i5i 0,270 7= » (7J.) >' » 0,128 0,173 8<' » (7J.) » » 0,091 0,084 91= » ( 8 j . ) » » o , 060 o , o3 2 10= » (8j.) » » o,o4i 0,00 II» B (8j.) ■. . . . » » o,o3o « 12" » (8j.) » » 0,00 » Récolte totale 1,609 4i'88 i,532 3,659 Récolte rapportée à looo*""'.... 7,14 18,39 6,80 16,24 Coefficients ,...., 2,6 2,4 SÉANCE DU 27 AVRIL ipi/i- 1219 D. Liquide nutritif réparti dans des vases sensiblement cylindriques par So"" et 125""' : Profondeur des milieux !'=■", 6 pour So™' ^"°,9 pour 125"="'' Rapport ^ 1,7 » 4i07 » Le dispositif expérimental était analogue au précédent. On a donné, comme aliment hydrocarboné, de l'acide succinique. Race ensemencée : S. Poids secs moyens des récoltes sur 50™>. sur 125™'. Sans zinc. Avec zinc. Sans zinc. Avec zinc. I''' récolte (6J,>5) 0,090 0,452 0,1 14 0,892 2" » (7^5) presque nulle 0,012 0,076 o,432 3"= » (12 j.) » 0,00 0,020 0,288 4" » » » o , 00 o , o5o Récolle totale 0,090 o,464 0,210 1,112 Récoltes rapportées à 1000'"''. 1,80 9)28 1,68 8,89 Coefficients 5,i 5,2 En milieux assez profonds pour que le rapport ^ soit supérieur à 2 (de 3,9 à 6,7) le zinc a donc exercé, sur la croissance de V Aspergillus expé- riinenté,une influence aussi remarquable qu'en milieux de faible épaisseur. Ainsi demeure l'intérêt qui s'atlache au zinc comme catalyseur biologique. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Synthèse biochimique, à l'aide de la glucosidase ol, du monoglucoside a du glycol. Note de MM. Em. Bourquelot et M. Bridel, présentée par M. Jungfleisch. Les recherches que nous avons publiées en août et en novembre (') derniers sur la glucosidification du glycol et de la glycérine par la glucosi- dase a (ferment de la levure basse séchée à l'air), et dans lesquelles nous nous sommes bornés à suivre attentivement les processus synthétisants sans tenter de séparer les produits formés, ont établi très nettement, pour le glycol, que les meilleures conditionsde synthèsebiochimique correspondent à une teneur, en cet alcool, d'environ So^ pour loo""'. Aussi, lorsqu'il s'est agi de préparer de grandes Quantités du ou des produits de synthèse, de (') Synthèse biochimique de glucosides (V alcools polyvalents : glucosides en de la glycérine et du glycol {Comptes rendus, t. 137, 1918, p. 4o5 et 1024). I220 ACADEMIE DES SCIENCES. façon à pouvoir en faire l'étude complète, avons-nous opéré dans ces con- ditions. Pour cela, on a fait dissoudre yS** de glucose-c? dans i5o'"'' d'eau bouil- lante. Après refroidissement, on a ajouté et mélangé 3"]^^ de glycol, puis iSo""' d'un macéré aqueux, à lo pour loo, de levure basse séchée à l'air, et enfin quantité suffisante d'eau distillée pour faire ySo™'. Le liquide filtré accusait, au départ de la réaction, pour /=; 2, une rota- tion de -H 1 1". On a laissé la réaction se poursuivre pendant 98 jours; les rotations observées ont été les suivantes : Durée 9 jours 18 jours 27 jours 41]°"''^ 60 jours 81 jours 98 jours Relation... -t-i4»/,8' iS^ia' 21° 24° 25°52' aô^Sa' 27» Il y avait donc eu une augmentation de la rotation droite de 16°. Après filtra tion, le liquide a été porté à l'ébullition, filtré de nouveau, puis additionné de 3™' d'alcool à gS", ce qui a amené la précipitation d'une partie des matières apportées par la macération de levure. Ces matières ayant été séparées par filtration, on a distillé l'alcool au bain-marie, puis le glycol à +115", sous pression réduite, jusqu'à concentration à 100""" environ. On a dilué à dSo""' avec de l'eau et ajouté de la levure haute pour détruire le glucose en excès. La fermentation terminée, on a filtré, ajouté du noir animal et porté à l'ébullition. Le liquide filtré de nouveau, aug- menté des eaux de lavage, occupait un volume de 600"™' et accusait au tube de 2''™ une rotation de + 26°; il était encore assez fortement coloré. On l'a évaporé sous pression réduite jusqu'à i los et l'on a traité le résidu à l'ébullition, à quatre reprises, par de l'éther acétique, en employant chaque fois 5oo"""' de liquide, ce qui a enlevé le glycol restant, en même temps qu'une très faible quantité de glucoside. Le résidu, évaporé à sec, pesait 57^; on l'a dissous à chaud dans 25o""" d'alcool absolu. La solution a été filtrée, puis additionnée de 125""'" d'éther anhydre. Il s'est fait un dépôt abondant, visqueux, brun foncé. Après 48 heures, on a décanté le liquide éthéro-alcoolique et on l'a additionné encore de 125"°' d'éther anhydre. Il s'est fait un nouveau dépôt, mais beaucoup moins foncé que le premier. Après quelques jours de repos à la température du laboratoire, la cristallisation ayant commencé sur deux points en donnant lieu, à chaque endroit, à une masse demi-sphérique pesant près de 2^, on a décanté le liquide dans un autre flacon et amorcé. En 48 heures, la cristallisation dans ce flacon était terminée. Les cristaux. SÉANCE DU 27 AVRIL igt^- I22I essorés à la trompe, lavés à l'éther anhydre, séchés dans le vide sulfurique, pesaient 7^, 5o. Ils possédaient un pouvoir rotatoire de + i35°,o8. Comme ils étaient très hygroscopiques, on a cherché, enles purifiant, à leur faire perdre cette propriété. Pour cela on les a dissous à l'ébullition dans un liquide composé de i™' d'alcool absolu et de 2'°' d'éther acétique anhydre. On a laissé refroidir, décanté dans un flacon convenable etamorcé. On a obtenu ainsi de très beaux cristaux en aiguilles présentant les carac- tères d'un produit pur; mais ce produit était encore hygroscopique. Propriétés du monoglucoside a du gtycol. — Ce dernier produit se présente sous la forme d'aiguilles incolores ; il a une saveur très légèrement sucrée ; il est très soluble dans l'eau et l'alcool ; il est presque insoluble dans l'éther ordinaire et dans l'éther acétique. Son pouvoir rotatoire a^aété trouvé égal à -4- 135", 48 (cristaux séchés à + 1 10"). (y; = 0,7750; v — -2^\ /=2; a=:-t-8<'24': t — i^".) Il ne réduit pas la liqueur cupro-polassique. Il est hydrolyse facilement : 1° par l'acide sulfurique étendu bouillant ; 2° par la glucosidase a. 1° On a préparé une solution aqueuse renfernaant, pour loo"^""', i6,o4i3 de glucoside et 3b de SO'H' qu'on a chauffée en tube scellé, à l'auloclave, à -(- 1 10», pendant 3 heures. La rotation a passé de -+- 2°5o' à -(- 52' et il s'est formé ob,835o de glu- cose. On a reporté le liquide à 110° pendant i heure; ce qui n'a amené aucun nou- veau changement. L'hvdrolyse était donc complète. Or, théoriquement, la proportion de glucose que peut fournir is,o4 i3 de monoglucoside, CH^On.CH'^O.G*H"0'* est de 06, 8366, tandis que la même quantité de diglucoside en fournirait 08,9711 : le produit obtenu est donc le monoglucoside a. 2° A une solution aqueuse renfermant, pour 100*^°', 28,0824 de glucoside, on a ajouté un volume égal de macéré aqueux de levure basse, séchée à l'air. La rotation a passé' de .-+- 2°48' à + 2»2o' en 3o minutes; à -t- 1° 16' en 5 heures; à -t- i''4' en 22 heures et à H- 56' en 3 jours. A ce moment la quantité de glucose mis en liberté était de 08,7819 pour 100'^"" du mélange, ce qui correspond à l'hydrolyse de 93,45 de glucoside pour 100. Un fait intéressant et sur lequel il y a lieu d'insister, c'est que, dans cette synthèse, comme dans celle du glucoside ^, on n'a obtenu que le monoglu- coside. On comprend, en y réfléchissant, qu'il n'en peut être autrement, la masse de l'alcool étant énorme par rapport à celle du glucose. Il se produit dans ces conditions quelque chose d'analogue à ce qui se passe lorsqu'on ajoute de petites quantités d'alcali à la solution d'un acide bibasique (acide oxalique, par exemple). 1222 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour obtenir le diglucoside ^ ou le diglucoside a, il faudrait opérer en pré- sence d'un grand excès de glucose; employer au moins six fois plus de glucose (2"'°'^ 36o) que de glycol (i'"°'= 62), expérience assez difficile à réaliser. Par contre, la synthèse d'un diglucoside qui serait a pour une fonction et ^ pour l'autre paraît plus aisée. On conçoit, en effet, que si, à une solu- tion du monoglucoside p du glycol dont une des fonctions alcooliques est encore libre, on ajoute du glucose et de la glucosidase a, ce ferment qui est sans action sur le ^ fixera du glucose sur la fonction libre. Les chan- gements optiques observés dans des essais effectués d'après cette manière de voir nous ont montré qu'il en est ainsi en effet. GÉOLOGIE. — La nappe de charriage du Montsech, en Catalogne. Note de MM. Chari.es Jacob et Paui-Fallot, présentée par M. Pierre Termier. Une excursion commune, effectuée en compagnie de M. René Bourret, dans les vallées de la Sègre et de la Noguera Pallaresa, nous amène à con- cevoir l'existence, sur le versant méridional des Pyrénées, d'une grande nappe de recouvrement, que nous proposons d'appeler Nappe du Montsech, d'après le nom du massif principal ayant participé au charriage. Cette nappe émerge, au nord de Balaguer et aux environs d'Artesa, sous l'Oligo- cène discordant du Bassin de l'Ebre. Elle s'est déplacée vers le Nord, suivant au moins So*"", jusqu'à venir buter contre la Zone primaire axiale des Pyrénées, notamment près de Gerri et de Novès. Le choc contre la Zone axiale, dans la bordure de laquelle la Nappe du Montsech va du reste plonger, a produit un contrecharriage vers le Sud, qui correspond à la Nappe des Nogueras de M. Dalloni ('), au moins pour partie de celle-ci. Le substratum de la Nappe du Montsech est formé par des terrains éocènes, principalement par des poudingues, du type de ceux de Palassou sur le versant Nord, sauf vers le front, où elle chemine sur les grès et schistes rouges, permotriasiques, de la bordure de la zone axiale. La nappe elle-même trouve ses éléments constituants dans la série secondaire et nummulitique du Montsech et de la Conca de Tremp, si bien étudiée par M. L.-M. Vidal et reprise plus récemment, pour le Nord, par M. Dalloni. La Nappe du Montsech enfin est recouverte, en discordance, par les ( ' ) M. Dalloni, Strati/^raj>hie et Tectonique de la région des /Vogueras {Bull, de la Soc. géol. de France. 4'' série, t. XIII, 191 3, p. 243). SÉANCE DU 27 AVRIL igi4- 1223 terrains oligocènes, progressivement chargés en poudingues vers l'approche des Pyrénées. La base de cette série transgressive est sannoisienne, d'après M. Dalloni ('). Le charriage et la contrepoussée datent donc de la fin de l'Eocène. Sur la rive gauche de la Sègre, au nord de Balaguer, le Trias de la base de la nappe, accompagné de calcaires liasiques, est plaqué contre le poudingue éocène; tandis que le poudingue se suit jusqu'au défilé de rEscaléra, la nappe, reposant sur le poudingue, se prolonge à l'ouest de la route de Caniarasa; un lambeau traverse la Sègre, en aval de cette dernière localité, dont les abords immédiats permettent d'étudier une fenêtre de calcaires à Aivéolines et de poiidingues complètement ceinturés par le Trias de la nappe. Plus au Nord et à l'Est, le Trias qui continue celui de Camarasa repose égale- ment sur le poudingue à Foradada et sous la tour d'Artesa; le poudingue se montre en fenêtres, sous le Trias, près d'Alôs, de Rubiô et jusque dans la colline de Monmagastre. Plus au Nord-Est encore, l'Oligocène masque la nappe sur une grande longueur, dans la vallée de la Sègre; mais en amont d'Oliana, c'est encore sur le poudingue nummu- litique de la Sierra Leca que reposent les calcaires crétacés de la Sierra del Turp. La série charriée, dont l'apparition au Sud et à l'Est est ainsi jalonnée, se redresse au nord d'Alôs et d'Alentorn contre la montagne de San Mamet; celle-ci, formée de poudingues, de calcaires et de mollasses éocènes fossilifères, doit être considérée comme une fenêtre; elle est du reste couronnée, au nord-ouest de Clua, par un petit lambeau de Lias, qui rétablit la continuité avec le Montsech de Meya, à partir duquel la nappe présente, dans la région de Tremp, sa plus grande épaisseur conservée. Une fois franchie la Conca de Tremp, on atteint, au nord d'Organa pour la Sègre et de Pobla de Segur pour la Paliaresa, les régions frontales de la nappe. Les têtes anti- clinales ultimes font suite à des replis multiples de calcaires liasiques. Dans la vallée de la Sègre, le front se présente sous l'aspect d'un noyau triasique, reposant sur un flanc inverse étiré, mylonitisé, formé de calcaires liasiques et de dolomies mésojuras- siques, qui peuvent se suivre sur 31"° vers Reuta et Hostalets. Plus au Nord, le plî couché chevauche le Permotrias de la Zone axiale, en même temps qu'il s'encapu- chonne dans celle-ci; au-dessus de Novès, en effet, un retour de calcaires dévoniens à Orthocéres, avec liséré de base permotriasique, vient recouvrir la tête du pli couché. Dans la vallée de la Paliaresa, au moins sur la rive droite près de Gerri, le front com- porte deux plis couchés superposés, analogues à celui de Novès et qui butent aussi, avec encapuchonnement, contre la zone axiale; un revêtement de Permotrias est replié sur ces deux plis et le front du contrecharriage est marqué par une tête anticlinale de Silurien et de Dévonien, plongeant au Sud et englobée dans le Permotrias. Sur la rive gauche, la contrepoussée a là même ampleur; mais elle amène sur le Lias et le Trias une masse beaucoup plus importante de Dévonien fossilifère, qui s'élève dans la direction de Tahus et de la Guardia et va sans doute rejoindre le contrecharriage de Novès. (') M. Dalloni, Étude géologique des Pyrénées de l' Aragon; Marseille, 1910, p. 341. 1224 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le froni du pli déversé vers le Sud n'est autre que le front de la Nappe des Nogueras de M. Dalloni. Nous nous séparons toutefois de notre confrère quant à l'ampleur de la contrepoussée, évaluée à une vingtaine de kilomètres; nous ne pouvons guère lui en attribuer que cinq, .tu moins près de Gerri, où l'on voit très nettement les terrains dévoniens contrechaiiiés se redresser verticalement au nord des ravins de Peramea et d'filnseu. Plus au Nord, jusqu'à Rialp, règne un régime de plis, en partie déversés au Sud, formés sans doute aussi en réaction du choc de la Nappe du Montsech, mais distincts de l'encapuchonnemenl envisagé plus haut. La Nappe du Montsech, établie par cette Note, vers la surélévation maximum des Pyrénées, de même que les raisons fournies par son exis- tence pour les mouvements au sud de la bordure méridionale de la Zone axiale, trouveront sans doute leur extension sur toute la longueur de la chaîne. Elles contribueront ainsi à justifier l'intéressante interprétation du double déversement apparent des Pyrénées, proposée, dès 1911, par M. Léon Bertrand ('). Il importe de noter qu'en outre des mouvements horizontaux antésan- noisiens étudiés ici, des plissements postérieurs, de type jurassien, se sont produits en Catalogne, après l'Oligocène. Comme exemples peuvent être citées les digitations synclinales qui amènent la péné- tration des affleurements oligocènes sur toute la limite orientale de la région envisagée, notamment à l'ouest de Baldomâ, à l'est de Villanova de Meya, à l'ouest de Biscarri, etc. La colline de Monmagastre n'est autre qu'un brachyanticlinal postoligocéne, érodé, montrant en son centre un témoin de la Nappe du Montsech et la curieuse fenêtre mentionnée plus haut. Plus généralement, c'est surtout sur l'emplacement des surélé- vations oligocènes que, par suite de l'érosion, la nappe et son substratum sont aujourd'hui mis à nu. PALÉONTOLOGIE. — Sur les Rhinocéridés du bassin de Mayence. Note de M. F. Romax, présentée par M. H. Douvillé. Jusqu'ici les Rhinocéridés du bassin de Mayence ont été peu étudiés. On a pourtant cité à la base de la série (Sables de Weinheim près Alzey) Prœa- ceratherium {Eggysodon) Osborni Schlossev (^= Ronzolherium Reichenaui Deninger) dont le type est conservé au Musée de Mayence. Plus haut, dans les calcaires qui terminent TOligocène (Hydrobienkalk)^ les ossements de Rhinocéridés sont assez fréquents. Les carrières de Buden- (') L. Bertrand, Sur la structure géologique des Pyrénées occidentales {Bull, de la Soc. géol. de France^ 4" série, t. XI, 191 1 , p. 122). SÉANCE DV 27 AVRIL I9l4> 1^2} heim, au nord-ouest de Mayence, en particulier, ont donné de très nom- breux débris de ces animaux, qui sont conservés dans les Musées de Francfort-sur-le-Main et de Mayence. Deux espèces sont associées dans ces calcaires : i" Une grande forme, dont on possède de nombreux ossements et des séries dentaires complètes, me parait, d'après les caractères de sa dentition se reporter à V Aceratherium lemanense Pomel, si fréquent dans les assises qui terminent l'Olig^ocène en France (Gannat, Cindré près Saint-( iérand- le-Puy), en Suisse (f^ausanne), en Allemagne (Ulm), etc. Cette détermi- nation est encore un peu provisoire, étant donné que Ton n"a pas trouvé dans le bassin de Mayence de crâne avec les os nasaux ; 1° Une petite espèce, qui accompagne la précédente dans un certain nombre de gisements. Cette dernière espèce est représentée, dans les collections du Sencketi- bergisclien Muséum de Francfort, par un squelette entier, remonté par les soins de M. Drevermanu, conservateur de ce mus(''e. Dans la même collec- tion, il existe aussi un crâne comprimé de liaut en bas, mais dont la denti- tion est intacte ainsi que la mandibule. Au Musée de Mayence, une série dentaire supérieure, provenant de Uessler, appartient aussi à la même espèce. Toutes ces pièces, qui ont été très obligeamment mises à ma disposition par M. Drevermann, se rapportent à Tespèce que j'ai désignée ailleurs sous le nom de Ceratorhinus tagicus ('). Le squelette de Francfort est le seul spécimen complet de celte espèce, connue jusqu'à ce jour seulement par la dentition. C'était un animal dont la bauteur était de o°',94 au niveau de la troi- sième vertèbre cervicale (^apophyse épineuse comprise) et la longueur i"',;)i, c'est-à-dire de la taille approximative d'un tapir. Le crâne, relalivemenl étroit et assez allongé, se teimine par des os luisaiix peu épais, à bords presque parallèles à partir de l'écliaiicrure, et ne s'amincissanl que tout à fait à l'extrémité. La suiface de ces os est complètement lisse, ce qui démontie que cet animal ne portait pas de corne nasale. La face occipitale est remar(|iialjle par son étroitesse et se rapproche à ce |)oint de vue de certaines espèces d'Acerot/icriiiin (1. occidentale Osborn). (') F. Roman, Le i\éogène conliitenlal de la basse vallée du Tage {Connu. Seri\ géol. f'nrtiigal, 1907) et Les R h i noce rides de V Oligocène d' Europe {Arcit. Muséum de Lyon. 191 1 ). C. R.. igi4. I" Semestre. (T. 158, N- 17.) l5S 1226 ACADÉMIE DES SCIENCES. La dentiiioii supérieure, très lioméodonte, est composée de 3 M, de 4 P e' d'une incisive eu boulon de très petite dimension. I^es molaires sont caractérisées par le développement du rrochel postérieur, tandis que Tantérieur est plus réduit. Les prémolaires ont un assez fort bourrelet basilaire; les crocliets antérieurs et posté- rieurs sont bien développés, ce dernier est plus volumineux et denlirulé. Les dimensions relevées sur les pièces de Budenlieim sont les suivantes : Squelette monté : Pa — M3 = loS"""; Crâne écrasé : Pa— ^3 = 176™", Pi — M3 = i96"'n'. Ces mesures, prises sur des spécimens adultes de la même espèce et du même gise- ment, montrent qu'il y avait des variations de taille assez sensibles, que l'on doit mettre sans doute sur le compte des diflerences de sexe. Ces dimensions sont tout à fait comparables à celles des échantillons de Celles-sur-Clier et d'Ulm. La mandibule, peu élevée, est remarquable par son allongement. Les incisives infé- rieures liés allongées sont à section tiiangulaire, aplaties en dessus, tianchantes sur la face interne et rappellent celles de VAcerather'iiim platyodon Mermier. Deux alvéoles indiquent l'existence de deux petites incisives médianes. Le membre antérieur est allongé; mais tandis que Fluimérus est assez robuste, le radius et le cubitus sont relativement grêles. Les métacarpiens, au nombre de trois, sont surtout remarquablement allongés. Le membre postérieur est peu massif, le bassin peu développé. Je troisième tro- clianler du fémur réduit et placé vers la partie médiane de l'os. La cage thoracique est moins volumineuse proportionnellement et moins cylindrique que chez la plupart des rhinocéros, ce qui, joint à l'allongement des membres, indique un animal assez agile. Etanl donné l'homéodontie de sa dentition supérieure, il est facile de distinguer cette espèce des Rhinocéridés de petite taille du même niveau tels que Prœaceratherium (Eggysor/on) PomeliWoman , de Gannat (A . Croized Pomel) dont les prémolaires sont très hétérodontes. Malgré l'absence de corne nasale, et le développement considérable des incisives inférieures, je pense que cette espèce doit se classer parmi les vrais ihinocéros tridaclyles et dans le sous-genre Ceratorhiniis Gray, dont elle serait une forme primitive. Au point de vue spécifique, l'analogie des caractères de la série dentaire supérieure avec la forme du Burdigalien inférieur de Lisbonne, m'engagent à rapporter le Rhinocéros de Budenheim à la même espèce, bien que la taille en soit un peu plus forte. Les ressemblances s'accentuent encore en comparant l'espèce du bassin de Mayence avec les spécimens du Ceralo- rhinus tagicus mut. ligericus Mayet, de Celles-sur-Cher et avec ceux d'Ulm, qui appartiennent au même niveau. SÉANCE DU 27 AVRIL I9l4- 12-27 StratigraphiqucMiient, le niveau de Budenheim, où a été rencontré l'es- pèce en question, occupe la partie tout à fait supérieure du Littoriiienkalk qui termine rOligocène du bassin de Mayence et qui est recouvert en dis- cordance par les sables à Dinolherium d'Eppelsheim. La faune de Buden- heim ne renferme pas encore d'immigrés miocènes et correspond à celle bien connue de Weisenau qui se trouve à peu de distance et dans laquelle on trouve encore quelques Cainolherium. La faune de Budenheim est aussi l'équivalent de celle d'Uim. En France, elle correspond tout à fait à celle de Saint-Gérand-le-Puy et à celle de Pyrimont (Savoie). La séance est levée à 4 heures et quart. G. D. 1228 ACADÉMIE DES SCIENCES. BUM.ETIN BIBLIOGBAPHIQUE. OUVUAGES REÇUS DA^S LA SÉANCE DU 2; AVRIL l()>'\. Inbliliil de France. Académie des Sciences. IS'olice sur J.-C.-H. Madati, par P. PuiSEUX. Paris. Gaulliier-\ illars. 1914; ' fasc. in-S". Encyclopédie de Science chimique app/iquée aux arts industriels, publiée sous la direction de M. C. Chabrié; Tome \ : Principes d'analyse et de s} /ithèse en Chimie organique, par M. Hanriot, P. Carré, A. Seyewetz, E. Charabot. .\. Hébert. Paris el Liège, Ch. Béranger, 1914; i vol. iii-8°. (Présenié par IM. Le Cliatelier. Hommage de M. C. Chabrié.) Recherches sur l'é^'olution pholochiniique des électroljles, par Marcel Boll. Paris, Gauthier-\'iilars, 191^ : i fasc. in-S". (Présenié par M. Boulv.) Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale. Statistique générale de la France : Annuaire statistique : XXXII" Volume, 1912. Paiis, Imprimeiie nationale, 1918 ; 1 vol. in-/4°. Philosophie ornementale, par H. DiiSPOis de Folleville. Cliaienlon, iinp. veuve Maillèze, i9i4; ' fasc. 111-8°. Sobre algunos problenias de cinética quimica. per Moracio Da.hiaxovicii. Buenos- Ayres, Coni Hermanos, i9i4- • fasc. in-8°. As radiaçoes ultraviolelas e infra-vernieihas, seu estudo e aplicarùcs, pov Fran- cisco Tra.ncoso. Lisbonne, 1913^; i fasc. in-8°. Bestimmung des Kalkes undder Magnesia in Erzen und Schlackcn. von L. Blim. (F\tr. de Stahl uful Eiseu, 1914, n" 12.) Dusseldorf; 1 fasc. in-4°. La soluzione délia qtiistio/ie sociale, per Ettore Gastaldi. Gènes. 1914; ' fasc. in-8°. Société des Sciences de Finlande. Acta: t. XLIH, n° 3; t. \'i>I\ , n"* 2 et C. — liidrag; t. LXXVI, n"" 3 et 3. Helsingfors, 1914; 3 fasc. in-4° et 2 lasc. in-S". Magnelical, meteorological and seismographic Observations made al tlie Government Ohservalories, Hoinhar and Alibag, in the vears 1906 to igio, under llie direction of N.-A.-F. iMoos; witli appendices. Bonibav, igiS; i vol. in-4''. The science Reports of the Tohuku impérial University, Sendai, Japan ; second séries : Geology : t. L 11°" i et 5. 1913-1914 ; 2 fasc. in-4''. Revue médico-pharmaceutique, journal de^ intérêls scieiitiliques et pi nfessionnels, paraissant le 1"' et le 1 5 de chai|ue mois; directeur et rédacteur en chef : Pierre Apery ; 27° année, 1914. »"' l-'ï, janvier-mars. Conslanlinople (Galata); 5 fasc. in-4°. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 4 MAI 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Après le dépouillementde la correspondance, M. le Président s'exprime en ces termes : Mes chers Conerères, Notre Académie est frappée au cœur. Lundi dernier, notre Secrétaire perpétuel van Tieghem faisait dire au Président que son état de santé l'em- pêchait de venir à la séance : mardi soir, il était mort. Depuis une année, van Tieghem était gravement menacé : il le savait, maig il suivait sa route sans défaillance et il occupait régulièrement son poste : le lundi 20 avril, il lit encore le service entier de la séance, procès- verbal, dépouillement de la correspondance, scrutin public. Seuls, les membres du Bureau, ses voisins immédiats, étaient témoins de l'énergie cachée et de la volonté intense qu'il déployait, dans ces derniers temps, pour remplir exactement ses fonctions : dans l'Académie même et dans le public on ne pouvait se douter de cet effort. Van Tieghem s'acquittait de ses devoirs de Secrétaire perpétuel avec Fintelligence la plus complète des rapports mutuels de toutes les parties de la Science, avec l'autorité que donnent l'élévation du caractère et tout un passé de belles découvertes, mais aussi avec une ponctualité, une bien- veillance et une distinction naturelle que vous avez tous appréciées; obser- vateur fidèle des règles et des usages, modeste et ferme, gardien de la courtoisie traditionnelle, silencieux et attentif à tous les incidents de la séance, il était pénétré de respect pour ses hautes fonctions, de considéra- tion pour la Compagnie qui l'y avait appelé. Ainsi qu'il l'a dit lui-même C. R., 1914, 1" Semestre, (T. 168, N- 18.) iSq I23o ACADÉMIE DES SCIENCES. le jour de son installation comme Secrétaire per|)étiiel, il a voulu être et il a été « le trait d'union, le ciment nécessaire entre les membres d'une .Compagnie aussi difl'érenciée que la notre, et qui doit, à celte grande di- versité même, la puissance de rayonnement qu'elle exerce dans toutes les directions de la Science, aussi bien à l'étranger que dans notre patrie ». Philippe van Tieghem naquit à Bailleul, le 19 avril 1839. Son père, Philippe-Dominique van Tieghem, était mort de la fièvie jaune, le 6 jan- vier 1839, à la Martinique, où il s'était rendu sur un bateau qu'il avait affrété pour le commerce des toiles. Sa mère, née Bubbe, ne put survivre à la dou- leur qui la frappait. Elle mourut peu d'années après la naissance de son fils Philippe qui était son sixième enfant. Le grand-père de notre confrère, Louis-Bernard-Dominique van Tieghem, né dans les Pays-Bas à Hondshoot, fut nommé, par Napoléon P'', administrateur d'un des départements français formés alors en Hollande et rendit de grands services aux populations de cette région, auxquelles il cherchait à inspirer l'amour de la France. Ce grand-père, devenu français, rentra avec les armées impériales lorsqu'elles évacuèrent les déparlements bataves. Le Gouvernement de la Restauration lui donna le poste de receveur des douanes royales à Bailleul, où il se créa d'excellentes relations et où il maria son fils Philippe-Dominique. Notre futur confrère, Philippe van Tieghem, orphelin dès son plus jeune âge, fut élevé, d'abord par son oncle et sa tante, Paul et Stéphanie Bubbe, et, plus lard, par ses sœurs. C'était, dans la petite ville natale, un milieu de vertus bourgeoises et rigides, que la maison de Paul Bubbe; on s'y montrait fermé aux sollicitations du dehors et même aux simples joies de la famille : le puritanisme y dominait. L'adolescence de Philippe van Tieghem s'écoula dans cette froide solitude, à l'écart des relations cou lumières et de la ten- dresse expansive. Pour égayer la grise monotonie de sa vie, I enfant n'avait guère que la bibliothèque de son père, ouverte à sa curiosité en éveil, et la sagesse des vieux livres l'inclina de bonne heure vers rétude. Mis à l'école primaire, il devint l'élève préféré du directeur qui le lit admettre au collège de Bailleul, où il se distingua par de brillantes études : dès la classe de seconde, il obtint le diplôme de bachelier; on devine aisément quel lustre en rejaillit sur le collège et sur le collégien. C'était qucl(|ue chose, en 18,^)6, que d'élre bachelier. Envoyé ensuite comme boursier au lycée de Douai, pour se préparer à l'Ecole Polytechnique, il fut poussé par ses maîtres à se présenter aussi à l'Ecole Normale supérieure, cpii avait exactement le même programme : il y fut reçu second, dès son premier concours, en i858, à la suite d'études très fortes de Sciences mathématiques et physiques. SÉANCE DU 4 MAI Ipl/j- I^-^I A rKcole Normale, où l'éducalion des élèves portait essentiellement sur ces mêmes parties des sciences, van Tieghem fut remarqué, comme un sujet exceptionnel, par ses maîtres Joseph Bertrand et Henri Sainte-Claire Deville. Devenu licencié es sciences physiques et es sciences mathéma- tiques, il se spécialisa dans les Sciences physiques et fut reçu agrégé au concours de 18G1. Il inaugura alors les fonctions d'agrégé préparateur, que Pasteur avait imaginées pour permettre à des sujets d'élite de rester, pendant deux ou trois ans, dans les Laboratoires de l'Ecole Normale et de s'initier aux méthodes d'investigation scientifKjue. Il tut admis au laboratoire même de Pasteur, où il lit ses premiers travaux sur la fermen- tation ammoniacale: son Mémoire, cité comme fondamental dans tous les traités spéciaux, constitua en i8G/| sa Thèse de doctorat es sciences phy- siques. Pasteur, que ses propres travaux conduisaient peu à peu vers les sciences naturelles, fnl frappé des services que pouvaient rendre, dans le développement et dans l'enseignement de ces sciences, des hommes ayant reçu une culture élevée en Mathématiques, en Physique et en Chimie : il poussa alors de jeunes normaliens dans cette voie, nouvelle pour l'époque. L'iniluence de Pasteur et celle de Decaisne déterminèrent la vocation de van Tieghem, en l'entraînant plus particulièrement vers la science des végétaux. Van Tieghem a été ainsi le premier de ces naturalistes normaliens, dont il est devenu le type achevé, et qui ont exercé une si heureuse iniluence sur le progrès des sciences naturelles. Il se lit rapidement une place impor- tante parmi les naturalistes, par un Mémoire sur l'analomie des Aroïdées, qu'il présenta en 18G6 comme thèse pour le doctorat es sciences naturelles. « C'est, dit Ducliartre, un travail considérable, dans lequel abondent les faits soigneusement observés et dont la portée est non seulement anato- mique, mais encore physiologique. » Ces trois branches de la Biologie générale : fermentations, anatomie, phy- siologie, qui apparaissent dans lespremiers travaux de notre savant confrère, furent constamment cultivées par lui et forment la partie principale de son œuvre. Ses Mémoires, marqués au coin de la solide méthode pastoricnne, sont rédigés avec une originalité de vues et une élégance d'exposition qui en font des modèles classiques. Je ne puis donner ici qu'un aperçu général sur l'ensemble de cette œuvre qui comprend plus de six cents publications diverses : je me limiterai aux travaux fondamentaux, à ceux qui ontôuvert des voies nouvelles dans la Science. En ce qui concerne les fermentations, je dois citer l'étude morphologique 1232 ACADÉMIE DES SCIENCES. et chimique des bactéries et des champignons inférieurs, puis un Mémoire sur la fermentation gallique (1867), enfin une série de recherches sur les Mucorinées, d'après une nouvelle méthode, qui a amené les plus grands progrès dans les travaux sur les microorganismes, et qui est basée sur l'emploi de la cellule van Tieghem, petit cylindre de verre dans lequel on peut faire vivre en culture convenable un champignon ou une bactérie, pour étudier au microscope toutes les premières phases du développement à partir de la spore ou de l'œuf. A la suite de ces recherches sur les Muco- rinées, le savant naturaliste fut conduit à étudier les cas les plus inextri- cables de l'évolution chez les champignons basidiomycètes et ascomycètes. Citons encore les belles expériences et les délicates observations sur l'agent de la fermentation butyrique, le Bacillus Amylobacter, l'un des orga- nismes les plus répandus dans la nature, qui détruit, en les simplifiant, les corps organisés en décomposition : on sait que van Tieghem a retrouvé ce même bacille sur des coupes minces, pratiquées dans des concrétions siiici- fiées de l'époque carbonifère, montrant tous les détails de la structure du microbe admirablement conservés et prouvant ainsi que le mécanisme bio- logique des fermentations n'a pas changé depuis ces époques si reculées de l'histoire de la Terre. La Thèse sur les Aroïdées fut le point de départ des études d'Anatomie, si nombreuses et si étendues, dans lesquelles van Tieghem a développé l'esprit de saine généralisation qu'il devait à l'étude approfondie des Mathé- matiques et qui lui a permis de découvrir les lois de symétrie dans la struc- ture des organes des plantes. 11 mit ainsi en évidence, pour les végétaux, un plan d'organisation, en quelque sorte comparable à celui des animaux, mais presque uniquement accessible par la voie de l'histologie. Il publia ensuite, sur l'anatomie comparée de la fleur, un grand Mémoire, illustré de nombreuses planches, dont l'Académie ordonna l'insertion au Recueil des savants étrangers; il y démontre que, dans tous les cas, la fleur est entière- ment formée par un ensemble de feuilles modifiées. Deux Notes publiées en 1870, sur l'anatomie des Santalacées et de la fleur de Gui furent le point de départ d'un vaste ensemble de recherches sur les plantes parasites. C'est de là que dérivent les beaux travaux sur les Thymèléacèes (1893) et sur les Loranihacées (1894). Ces recherches conduisirent van Tieghem à appliquer l'anatomie comparée à la classification des végétaux. Jusqu'alors, la classi- ficatiofi était basée surtout sur les caractères extérieurs et principalement sur l'examen des fleurs et des fruits; van Tieghem, avec cette sorte de subtilité qui caractérise son talent d'anatomiste, sut déceler les caractères SÉANCE DU 4 MAI igiA- 1233 les plus constants et les plus importants qui permettent de déterminer les familles, les genres et les espèces; de telle sorte qu'un observateur, en possession de ces caractères puisés dans tous les organes, peut actuellement déterminer une plante dont il ne possède qu'un petit fragment à l'état vivant, ou même à l'état fossile. Les recherches physiologiques, dans lesquelles van Tieghem a fait preuve non seulement d'une remarquable précision expérimentale mais aussi d'un esprit d'invention très développé, se rattachent par divers côtés à ses autres travaux. Il a montré le premier que le grain di' pollen d'une fleur peut germer et se développer complètement, en dehors du stigmate et du style, et présenter, en culture sur de la gélose suci'ée, une évolution totale qui donne alors naissance à un long tube, parfois ramifié, prenant l'aspect des filaments des champignons inférieurs. Il a obtenu la germination des plan- tulesde graines dont l'albumen naturel est remplacé par une pâte nutritive artificielle, puis il a fait la curieuse découverte de la vie dans l'huile, où cer- tains organismes se développent à l'abri de l'oxygène, fructifient en se modifiant et donnent naissance à des fermentations spéciales. Ses Notes, sur une maladie des pommiers causée par la fermentation alcoolique et sur la production d'alcool dans les tubercules laissés à l'air libre, contri- buèrent à faire naître l'idée que la fermentation alcoolique constitue la première phase de la respiration normale, l'alcool se trouvant détruit, à mesure qu'il se forme, parce que l'être vivant est au contact de l'air. Les beaux travaux de van Tieghem le firent entrer à l'Académie en 1877, à 37 ans, âge tout à fait exceptionnel dans les sciences expérimentales, où les difficultés matérielles des expériences et des observations, l'extrême érudition nécessaire, rendent plus tardive la production originale. A l'Aca- démie, il conserva son même amour passionné du travail, son même enthousiasme scientifique; il continua son existence de bénédictin, vivant dans son laboratoire pour la Science et pour ses élèves, préparé à cette tranquillité monastique, à ces journées recluses par sa jeunesse gravement pensive et solitaire. Aussi son autorité ne fit-elle que grandir. Ses confrères surent apprécier sa simplicité, son afiabilité, son dédain de tout bruit et de toute réclame, sou désir de conciliation dès que la vérité scientifique n'était pas enjeu. Lorsque le poste de Secrétaire perpétuel pour les Sciences phy- siques devint vacant, par la mort soudaine de Becquerel, tous les regards se tournèrent vers van Tieghem et un accord unanime se fit immédiatement sur son nom. Yan Tieghem rappelait spirituellement cette période de candi- dature si flatteuse pour lui, en disant qu'il aurait voulu rester candidat t234 ACADÉMIE DES SCIENCES. perpétuel. La place nous manque pour énumérer toutes les sociétés savantes qui appelèrent à elles notre illustre confrère. En même temps que cette magnifique carrière de savant, van rieghem a eu la plus belle des carrières comme professeur. Dès 1 862- 1 8(33, il suppléait d'Almeida au Lycée Napoléon (aujourd'hui Henri IV) pour la Physique et la Mécanique : son élève Léauté obtenait le prix de Mécanique au concours général. En iSO.'i, à 25 ans, il succédait à Daliniier dans la maîtrise de conférences de Bolanique de l'Ecole Normale supérieure, où il eut comme élèves plusieurs de nos confrères el notamment tout le Bureau actuel. Il fut en même temps, à l'École centi\iledes Arts et Manufactures, titulaire d'une chaire aujourd'hui supprimée. Il devint ensuite professeur au Muséum d'Histoire naturelle, où, scrupuleux observateur de la règle commune, il comptait demander sa retraite à la fin de cette année scolaire; enfin, en i8q8, il fut nommé professeur de Biologie végétale à l'Institut agrono- mique. Quand, en 188 1, fut ouverte, à Sèvres, l'I^cole Normale supérieure de jeunes filles, destinée à préparer des professeurs pour l'enseignement secondaire de l'Etat, le Ministre fit appel à noire confrère, pour lui confier les délicates fonctions de maître de conférences de Botanique, dans cet établissement où tout était à créer et où il fallait donner un enseignement à la fois élémentaire et élevé, réduit aux faits essentiels et aux grandes vues synthétiques. Dans ces fonctions diverses, van Tieghem s'est montré un admirable professeur : il savait jeter dans ses leçons une clarté méthodique qui en rendait toujours la compréhension facile pour ses auditeurs, émerveillés des horizons qu'il leur ouvrait sur le monde vivant. Son enseignement s'est répandu dans toutes les universités par ses Ou- vrages généraux. Ce fut, d'abord en 1873, la traduction des éléments de Botanique de Sachs, accompagnée de nombreuses notes personnelles du traducteur; puis, en i885, le grand Traité de Botanique qui fut traduit en plusieurs langues et dont une édition réduite est en usage dans tous les établissements d'enseignement. Van Tieghem était un homme complet, dans le sens le plus noble du mot: à ses connaissances scientifiques si vastes et si solides, il joignait une éducation classique accomplie. Il était un délicat de la littérature, très au courant du mouvement des lettres. Ces qualités se firent jour dans les éloges académiques de Duchartre, de Claude Bernard, de J.-B. Dumas, qu'il prononça dans trois de nos séances publiques et qui sont des modèles de littérature scientifique, élégante, mais sobre, précise et juste. SÉANCE DU 4 MAI I914. 4235 Noire confrère apportait dans les relations de la vie courante une grande autorité, sans être autoritaire, beaucoup de fermeté et de douceur. [1 avait sa philosophie personnelle, élevée et stoique, le culte de la justice, celui de la vérité, et, comme il se plaisait à le dire, « de la vérité une, absolue et sans aucune relativité, aussi bien dans la Science que dans la vie ». Il aimait travailler seul; mais dans les rares occasions où il lui est arrivé de collaborer, il a été vraiment et simplement collaborateur. Dans les dernières années de sa vie, il fut un grand et digne vieillard; on a dit justement que sa taille élevée et droite, sa longue impériale blanche, la rosette rouge qui parait sa boutonnière, lui donnaient l'aspect martial d'un général en retraite : et c'était un homme réservé, minutieux et modeste. Mes chers Confrères, je voudrais avoir réussi à évoquer, devant vous et devant nos successeurs, la noble ligure et la belle œuvre de celui que nous pleurons aujourd'hui. Il fut un de ces hommes dont s'honore notre pays, et dont la vie doit être donnée en exemple à la jeunesse de France. M. G. Dakboux prend à son tour la parole : MOMSIEUU LE PkÉSIDEM', Permettez à celui qui, parmi nous, a été plus particulièrement le colla- borateur de Philippe van Tieghem d'ajouter quelque chose aux paroles de regret et d'admiration que vous venez de prononcer. Il y a aujourd'hui près de 53 ans que j'avais commencé à connaître M. Van Tieghem. En 1861, j'avais suivi le cours de Botanique qu'il faisait à l'Ecole Normale, durant cette période à jamais mémorable où Pasteur, entouré de quelques jeunes collaborateurs, parmi lesquels se trouvait précisément celui dont nous déplorons la perte, entreprenait celte suite de travaux qui a renouvelé les bases de la médecine. J'étais devenu son ami, son collègue à Sèvres; mais c'est surtout depuis qu'il avait été nommé Secrétaire perpétuel, en octobre 1908, que j'avais pu apprécier toutes les rares qualités qui le distinguaient. Van Tieghem était l'homme le plus modeste, le plus déterminé à se renfermer dans son rôle de savant. Il fallait le voir à l'œuvre, de près, pour reconnaître toute sa valeur, sa bien- veillance, son grand bon sens, l'étendue de son esprit, la rectitude de son jugement. Dans la collaboration étroite que j'ai eue avec lui pendant près de 6 ans, j'ai senti s'augmenter encore la sympathie et rallection que je ia36 ACADÉMIE DES SCIENCES. lui avais vouée dès le commencement. Van Tieghem a fait honneur à notre Académie, à notre pays, non seulement par ses belles découvertes, mais aussi par le noble exemple qu'il nous a donné d'une vie consacrée tout entière, sans mélange et sans partage, aux recherches scientifiques et aux travaux de l'enseignement. La famille si nombreuse et si distinguée qu'il laisse après lui saura s'inspirer de cet exemple et conserver pieusement le souvenir de celui que nous avons perdu. M. le Président lève la séance en signe de deuil. ASTRONOMIE. — Sur remplacement à donner à V Observatoire astronomique du mont Blanc. Note de M. Maurice Hamy. L'Observatoiie édifié par Janssen, en iSg/j et 1H95, au sommet du mont Blanc, grâce aux libéralités de généreux bienfaiteurs de la Science, com- prenait une lunette de o",3o d'ouverture, montée en sidérostat polaire, qui a été utilisée par divers astronomes jusqu'au moment où, entraînée et disloquée par le mouvement de progression et le crevassement du glacier sur lequel ses fondations étaient assises, la construction menaça ruine. En 1908, au lendemain de la mort de l'illustre astronome, une société se fonda, sous la direction de M. J. Vallot, pour mettre en valeur le matériel scientifique déposé dans les édicules échelonnés sur les flancs glacés de la célèbre montagne qui domine (^hamonix. Presque immédia- tement s'imposa l'obligation de sauver les instruments renfermés dans l'Observatoire, sur le point de disparaître au sein des neiges éternelles et dont la démolition paraissait inévitable depuis quelques années. La question de la réinstallation de la lunette polaire de Janssen, sur un emplacement convenable, choisi dans le massif du mont Blanc, a été dis- cutée à diverses reprises devant le Conseil de la Société. On parla de la monter auprès de l'Observatoire Vallot, sur le rocher des Bosses, à 43(S2"' d'altitude; mais divers motifs firent abandonner cette idée. On proposa également de l'établir sur le sommet de l'aiguille du Midi qui deviendra facilement accessible, après l'ouverture du funiculaire actuellement en construction, entre Chamonix et le col du Midi. Finalement, aucune déci- sion ne fut prise, l'examen définitif de l'afl'aire ayant été renvoyé après l'inauguration de la ligne. Entre temps, M. J. Vallot et plusieurs membres du Conseil m'avaient SÉANCE DU 4 MAI 1914. 1287 engagé, en ma double qualité d'astronome et d'alpiniste, a rechercher un endroit favorable à l'installation de la lunette. Me rendant à ces sollicitations, j'ai parcouru plusieurs années durant, pendant la belle saison, le versant français de la chaîne du mont Blanc, rapportant de mes expéditions de nombreux documents photographiques dont l'étude, jointe à mes souvenirs, m'a permis de me faire une opinion sur la meilleure situation à donner au futur Observatoire. La présente Note a pour objet de fournir quelques précisions à cet égard. Le choix de l'emplacement doit être subordonné aux services que la lunette est appelée à rendre. Si un grand instrument se prête aux obser- vations de tous genres, un instrument de taille moyenne, comme celui de l'Observatoire Janssen, ne peut guère être employé avec fruit que pour des recherches physiques sur le Soleil ou sur les planètes; son ouverture trop faible crée un obstacle qui empêche de l'affecter utilement à l'explo- ration du champ des investigations stellalH^es. La nouvelle station astrono- mique doit donc être choisie de façon que l'on puisse y obtenir de belles images solaires; cette considération doit primer toutes les autres. A ce titre, il est indiqué d'établir l'instrument dans un glacier ou dans un névé, sur un rocher dépassant peu la couche glacée. Le rayonnement calorifique absorbé par le sol ne peut alors élever sa température au-dessus de zéro; aussi, contrairement à ce qui se passe à l'ordinaire, ce terrain particulier ne déverse-t-il pas de chaleur obscure dans l'atmosphère, quelle que soit l'ardeur des rayons solaires. Dans un pareil emplacement, les mouvements habituels de convection des couches d'air voisines de l'instru- ment, provoqués par la température, ne sauraient se produire. On écarte ainsi la principale cause perturbatrice des images observées pendant le jour. Ces considérations m'ont amené à diriger mes recherches dans les grands glaciers qui tapissent le versant français de la chaîne du mont Blanc, savoir : le glacier du Tour, le glacier d'Argentière, le bassin de la mer de Glace, le glacier des Bossons et le glacier de Tré-la-Tête. Glacier du Tour. — On pourrait installer l'instrument sur la Tète- Blanche (343o"'), placée à l'est du col du Tour. Les sommités principales qui dominent celte montagne, dans plusieurs directions, ne seraient pas gênantes pour les recherches solaires, ne masquant pas l'horizon à plus de l'iode hauteur. Des rochers, pouvant également convenir à la rigueur, émergent du glacier à quelque distance du pied de l'aiguille du Giénépi; mais une partie du ciel, du Nord à l'Est, y est fortement masquée par cette C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N" 18.) I^O 1238 ACADÉMIE DES SCIENCES. aiguille elle-même, parla pointe des Grands et par le massif de l'aiguille du Tour. Deux voies d'accès assez médiocres, conduisant au glacier du Tour, partent d'Argentière : i'' le chemin dit du Pissoir, qui rejoint la moraine delà rive droite du glacier après un long détour; a" un sentier en lacets gravissant les pentes de la montagne du Bec-Houge, dernier contrefort de l'aiguille du Chardonnel, qui se termine par une pente d'éboulis en haut de laquelle on accède, sur la rive gauche du glacier, à la cote 2900'" environ. Dans l'un et l'autre cas, il y a une assez longue marche à faire sur la neige pour atteindre la Tête-Blanche. La durée lotale du trajet est de si\ à sept heures. Glacier ■ • • relatifs à ces instants sur les deux trajectoires. Supposons les réglages du prisme bien réalisés, et l'opération faite près de la coïn- cidence. Les vitesses horizontales des images sont égales et leurs vitesses verticales sont égales et de signes contraires. La bissectrice de l'angle que fait a^ Oi avec i,, b., définit donc sur le cliché la direction horizontale. La droite qui joint les deux images, au moment où a lieu ce qu'on est convenu d'appeler la coïncidence, est une droite horizontale passant par le milieu de a,, 6,, de r/ji ^2. •••• l^''^ est donc bien déterminée. Mesurant les distances aj,a^, ... et connaissant le temps mis par l'image à les parcourir, on peut théoriquement déduire de ces données l'heure de la coïncidence. Le problème d'ailleurs se simplifie quand les deux trajectoires sont presque verticales dans le champ. Ce sera le cas le plus favorable. Si pour chaque observation on met la plaque dans la même position on n'aura pas à tenir compte de l'erreur de mise au foyer. Cette erreur d'ailleurs pourra être rendue très petite en employant, par exemple, la méthode d'Hartmann. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les séries (Je facultés. Note de M. J\.-E. I\6kluxd. Considérons une série de facultés de la forme (0 "^(-)=2w :(;a; -ht). . .(x-h s) les a, étant indépendants de .v. Le domaine de convergence est un demi- plan limité à gauche par une droite perpendiculaire à l'axe des nombres réels et coupant celui-ci en un certain point A. Posons jr = (T-i-iT. Le nombre X s'appelle Vabscisse de convergence et la droite de a = A s'appelle la droite de convergence. M. Pincherle a fait remarquer qu'il n'y a pas en général de point singulier sur la droite de convergence. Je me suis demandé s'il n'y a pourtant pas une certaine relation entre le domaine de convergence de la série et les propriétés analytiques de la fonction qu'elle représente. Je démontre d'abord qu'à toute fonction 0(.r), définie par une série de la forme (i), il correspond un nombre/ tel que ù{x) est holomorphe et bornée dans le demi-plan (t>/ + £, mais non dans la bande /-+-£>a>/— £, £ étant un nombre positif aussi petit qu'on veut. Ce nombre l est généra- lement plus petit que l'abscisse de convergence X. Quand x tend vers l'infini en restant dans le demi-plan /-)-£, la SÉANCE DU 4 MAI I9l4- Ï253 fonction Çî(x) tend uniformément vers une limite. Il en est de même de toutes ses dérivées par rapport à - • Gomment peut-on maintenant prolonger la fonction ù(x) jusqu'à la droite a = /"? Supposons pour plus de simplicité /^o. La fonction ^(x) définie par la série (i) admet toujours un développement de la forme (2) îi(^)-2 *^ s = o a: ( j: -i- (>)).. .(se -^ sut) 0) étant un nombre positif et plus grand que i . Les coefficients b, dépendent linéairement des nombres «„, a,, ..., a,. L'abscisse de convergence X(a>) dépend de co. C'est une fonction continue de w qui satisfait à l'inégalité l{(ù')il(M), si &)'>tO. Quand co tend vers l'infini^ ^C"^) ^^'^'^ "^''■^ "'^^ limite qui est précisément égale à l. On peut donc rendre le nombre non négatif X(a)) — /aussi petit qu'on veut en choisissant convenablement ai. Il peut arriver qu'il existe un nombre /, plus petit que / et tel que la fonc- tion Q(j) est holomorphe dans le demi-plan a >•/, . En ce cas, d'après ce qu'on vient de voir, la fonction 0(a;) n'est pas bornée dans la bande /^a >/,. On peut ajouter qu'il en est de même de la fonction Q. {x)x~"-, n étant un nombre positif aussi grand qu'on veut. Autrement dit : 0(a;) rîest pas d'ordre fini par rapport à V ordinal dans cette bande. En voici un exemple très simple. Soit Y un nombre positif. L'intégrale e-^'éV^dt représente une transcendante entière bien connue et étudiée pour la pre- mière fois par Laplace. Elle admet un développement de la forme (2), w étant un nombre positif quelconque. L'abscisse de convergence est C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 18.) i6a I25A ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur hs intégrales quasi périodiques d'' équations (lifférenlielles linéaires. Note de M. Ernest Esci.angon, présentée par M. Emile Picard. Nous nous bornerons, dans cette Note, aux équations de la forme où A,, Aj, ..., A„ sont des constantes et '^{■v) une fonction quasi pério- dique uniformément continue avec la base de périodes a^ , a^, ■ . ., a^. Soient r, , r^, . . ., r^. les racines de l'équation caractéristique (2) F(/-) = /-"+ A,r''-'H-.. .+ A„ = o avec les degrés de multiplicité a,, aj, . . ., a/,. La connaissance d'une intégrale particulière conduit immédiatement à celle de l'intégrale générale. Or une intégrale particulière est, quelle que soit d'ailleurs la fonc- tion ^(a?), représentée par l'expression (3) y^- jTi^/ 'e'-.i--"'(.r -//)«.->(")./(/-... et cela quelles que soient les valeurs attribuées aux constantes c,, c^, • . -j^a- 1° Soit r une racine ree//e /;on «w//e ; si elle est positive nous choisirons pour la valeur correspondante de la constante c, c = + ce; nous choisirons c= — Qo si r était négatif. L'intégrale conserve un sens puisque cp(") est bornée. Si nous posons, en supposant par exemple r > o. SÉANCE DU 4 MAI I9l4- 1255 on tire immédiatement 4>(a?+ II) — (^' + /') - ?(0]/ e'<-»)(^ - .0^-' du \ étant une valeur comprise entre a; et + oo. Mais ç(m) étant une fonction quasi périodique uniformément continue, la quantité (p(^ + A) — cp(^) devient infiniment petite uniformément, chaque fois que — >— > .... — deviennent infiniment voisins de nombres entiers; il en résulte qu'il en est de même de '\i{x + A) — 4'(*')' '^I^^ P^'' suite '^{x) est une fonction quasi périodique. 1° Considérons maintenant un couple de racines imaginaires conjuguées p -h iw, p — i(3i de l'équation caractéristique, avec le degré de multipli- cité a. En supposant par exemple p>o et en associant ces racines dans l'expression (3) dey, et posant nous aurons à considérer l'expression 9(x)= — -pr^ — j eP'-^-"'(.r — u)'^^^[lcosoi{x — ii)-t-ij.sin{u)du. Je dis que 0(a;) est encore une fonction quasi périodique. Nous aurons, en effet, X [>. coscjj(.r — a) -\- [j. sinGj(ar — w)] [9( w 4- A) — cp{w)] du 2 OC •[X cos(xi{x — ^) -HjJisinco(x — ^)] X [r) une fonction réelle de la variable réelle x, continue dans VintervaUe a^ic^p. Formons une suite (1) '»y(^-) = /(^), '/(^), '7(^), •••, ""/(^•), contenant un nombre de termes quelconque, et telle que, potstr a 5cc;$ § ^(v)/(^) = (v-.)/(^) (V= 1,2, ...,«). Désignons par ('(^) le nombre des variations (de signe) dans la suite (i), ce étant un point de l'intervalle (a., j3). Alors (2) V + .>,'((3)-r(«), OÙ V désigne le nombre des changements de signe de la Jonction f(x) dans r intervalle a ^ a; ^ ^ . Si pour X = y. le premier terme de ïà suite (i) est diffèrent de zéro, ou si pour iT = a tous les termes de la suite (i) s'annulent, on a V inégalité plus SÉANCE DU 4 MAI 1914. I aSy précise (') (3) V>.'(P)-r{«). Dans la démonstration, il suffit de se restreindre au cas où f{3c) n'a qu'un nombre fini des changements de signe. Dans ce cas on peut démon- trer ce théorème par induction de /? à « + 1, à l'aide des lemmes suivants : A. Suit ^(ic) une fonction réelle de la variable .v, déjinie dans l'inter- valle (/.'S.x^ ^, ne s''y annulant pas identiquement et ayant une dérivée conti- nue î>'(;r) dans le même intervalle. Si une des quatre paires de conditions 1» sg9(a)9'(«) = +i, co{^) — o; 2" sgV-i + £-t-r), oÙ£ = i, si sgcp(a)*.((3). (') Si la fonction réelle /{-x:) esl régulièie et n'a que des racines simples dans l'intervalle (a, ,3), l'inégalité (3) se déduit immédiatement d'un théorème remarquable de M. Murwllz : Ueber deii Saiz von Biidan-Fourier {Math, inii., t. LXXI, p. àSg). 1258 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3. Le théorème du n" 1, modifié légèrement, m'a permis d'établir le théorème suivant (') : « Soit f{x) = 7 a,,.r"\ine série entière à coefficients réels, convergente 0 pour I a] < p, et ^(o<;|^ I < p) une racine réelle de /{x) d'ordre de multi- plicité k. Alors les polynômes Jn{^) de M. Jensen (-) relatifs à la ser Irie y a„œ''. /„(.r) = «0+ a,.r + a-^œ-i i j + a,,x^[ ' "~ « ) i ' ~ « qui convergent uniformément vers /(x) dans tout domaine intérieur au cercle |a7| = p, ont exactement k racines réelles et distinctes, convergentes vers c, pour n = ce. C'est-à-dire, le nombre positif S étant suffisamment petit, on a X: racines simples du polynôme y„(.r) dans l'intervalle (^ — S, ^-l-S), lorsque n est suffisamment grand. » THÉORIE DES FONCTIONS. — Sur un problème de M. Bairè. Note de M. N. Lusin, présentée par M. Emile Picard. 1. On sait que M. Baire a donné une propriété générale des fonctions qui rentrent dans sa classification. Toute fonction de classe déterminée est ponctuellement discontinue sur tout ensemble parfait quand on néglige les ensembles de première catégorie par rapport à cet ensemble parfait. La question se pose alors de savoir si cette condition, nécessaire pour qu'' une fonction rentre dans la classification de M. Baire, est aussi suffisante. Cette question a été posée par M. Baire lui-même. Le but de la présenle Note est de montrer que si la puissance du continu est aleph-un, il existe des fonctions jouissant de cette propriété nécessaire de M. Baire et ne rentrant pas dans sa classification. 2. Théorème L — Si la puissance du continu est aleph-un^ il existe dans (') Cf. avec le rosuliat de ma Note dans ces Comptes rendus, t. 157, p. 574- (■-) Acla rnalh., l. WXVI, ]i. i84. SÉANCE DU 4 MAI I9l4- IsSq l'intenalle (o,i) un ensemble E ayant la puissance du continu tel que tout ensemble par fait non dense dans (^o,\) contient au plus un ensemble dénom- brable des points de E. Supposons que la puissance du continu soit aleph-un. Nous pouvons écrire alors tous les points x de l'intervalle (o^arf i) sous la forme d'un ensemble bien ordonné ( 1 ) X(, ^1 .r2 . . . x,i . . . X(i, . . . Xa. • • • I ' - 1 OÙ a est un nombre de classe II. Considérons, d'autre part, l'ensemble de tous ensembles parfaits tt non denses dans (o^x'Si). On sait que cet ensemble a la puissance du continu. Nous pouvons donc écrire tous ces ensembles parfaits u sous la forme d'un ensemble bien ordonné (II) TToTtiTla. . .TTn. . .TTo,. . .TIa- • ■ |i2. Prenons le premier ensemble parfait Tij. Les points de tz^ forment dans l'ensemble (I) un ensemble bien ordonné. Désignons par H„ le premier élé- ment de cet ensemble et supprimons dans (I) tous les points de 7t„. Parmi les ensembles iz de (II), il existe dans (II) un premier (soit tz^^, a, ^ o) tel qu'il contient des points non supprimés dans (I). Les points de tt^^^ qui ne sont pas supprimés dans (I) forment dans (I) un ensemble bien ordonné. Désignons par ^, le premier élément de cet ensemble et supprimons dans(I) tous les points de tz^^. Parmi les ensembles -tt de (II), il existe dans (II) un premier (soitu^,^, a„ ^ a, ) tel qu'il contient des points non supprimés dans (I). Les points de Uji^ qui ne sont pas supprimés dans (I) forment dans (I) un ensemble bien ordonné. Désignons par H^ le premier élément de cet ensemble et sup- primons dans (I) tous les points de tz^_. On peut continuer l'application de la méthode indéfiniment. On forme de cette manière un ensemble dénom- brable de points ?„, ^i , ^o, . . . , ^„, . . . , correspondant à celui des ensembles parfaits tTo, tt,, tz^, . . . , u„, ... (o <] a, <^ a^ <[ . . . <^ a„<^ . . .). Or l'en- semble qui est formé par réunion des ensembles parfaits non denses tt^, tt^ , TTjt,, ..., ir„ , ... est un ensemble de première catégorie dans (o^cc^i). Donc, les points des u„, Uj(^, Uj;^, ..., •::„, ... étant supprimés dans (I), il reste encore des points dans (I), en infinité non dénombrable. Il en résulte que, parmi les ensembles u de (II), il existe dans (II) un premier (soit tïj,^, atj>a„) tel qu'il contient des points non supprimés dans (I). Ces points de iTa^ forment dans (I) un ensemble bien ordonné. Désignons I26o ACADÉMIE DES SCIENCES. par i„ le premier élément de cet ensemble et supprimons dans (I) tous les points de Tto,_^. La réunion des ensembles -iio, tz^^, u,^, . . . , it^^, . . . , tt^^ étant de première catégorie dans (o < a? < i), il existe, parmi les ensembles - de (11), un premier (soit -k^^^^^, a^^, > a^) qui contient des points non supprimés dans (I). Nous arrivons ainsi à la détermination de ^a,+,- Kt ainsi de suite. En pro- cédant de cette manière, nous finirons par déterminer sans ambiguïté un ensemble E de points de (o5a;$i) (E) £o^,^...-?«.-.L,...Ha--.|i2 ayant la puissance du continu. Il est bien évident que tout l'ensemble parfait non dense dans (o£j; soit une image. Proposons-nous de rechercher quelles sont les conditions pour que, étant donnée la surface $, la surface F existe. On peut toujours trouver sur $ un système linéaire |r|, régulier, dépourvu de points-base, simple, dont le genre 71 et le degré 11 satisfont à l'inégalité Il 7Î > 71,, 4- I . La dimension de |r| est, d'après le théorème de Riemann-Roch, p = /^ — 7: -H 7r„+ I . En rapportant projectivement les courbes F aux hyperplans d'un Sp, on transforme $ en une surface (que nous désignerons toujours par $) simple, d'ordre n. On supposera |r| choisi dételle manière qu'aux points de diramation de la surface dont on part correspondent des points de la nouvelle surface $. Aux courbes F correspondent, sur F, des courbes G de degré 2 n et de genre in — i, appartenant à un système linéaire |C| de dimension /• supé- rieure à p. Ainsi que je l'ai montré précédemment ('), en chaque point de dira- mation, la surface $ possède un point double conique, et le nombre de ces points est Pa désignant le genre arithmétique de F. Dans le système linéaire |C|, Ij engendre une homographie involutive. Il est facile de voir qu'il y a deux systèmes de courbes de |C| invariantes pour L; l'un, de dimension p, contient les transformées des courbes F; l'autre, de dimension r — p — i, contient les transformées des courbes F„ d'un certain système linéaire |Fo| de •!>. Si nous désignons par F,, F^, ..., F^les courbes rationnelles de degré — 2 équivalentes, au point de vue des transformations birationnelles, aux points de diramation, on a 2r„-+-r,-+-r,-t-... + r5=z2r. Parmi les hypersurfaces découpant sur $ les courbes du système |2F|, (') Sur les involiitions n'ayant qu'un nombre fini de points unis, appartenant à une surface algébrique {Comptes rendus, 23 mars 1914)- Je dois rectifier un point de celle Note. Au n°2, il peut arriver qu'il y ail 00'"-' courbes C ayanl un point />-uple en P. La surface O a alors un point p-uple conique en P'. Les courbes F passant par ce point ont le genre TT —/> 4- I et il peut donc exister des points unis parfaits pour des invoiulions d'ordre /j > 2, contrairement à ce que j'avais dit. SÉANCE DU 4 MAI igi^. 1263 il y a eu ac' "'''"' passant par les points de ramification et touchant $ le long des courbes r„. Soient /(.r,, a-.,, ..., Xp) = o l'équation d'une de ces hypersurfaces, „ . ô-o lorsque le coefficient de viscosité A = 2a- X est très petit. D'après la for- mule (3) de notre Note du 27 avril, nous devons chercher les valeurs asymptotiques des fonctions t-- -r-, lorsque la variable ': = t est très grande. L'étude des intégrales qui définissent ces fonctions montre qu'on a ày dy I e-^*" sin ar sina vcfo:. les signes r^ indiquant des égalités asymptotiques où les termes négligés (') L. Hov, Comptes rendus, t. lo(J, 28 avril 1918, p. 1009. 1204 ACADÉMIE DES SCIENCES. sont, quel que soit y, au plus de l'ordre de ^-^ pour la première et de l'ordre de ^^ pour la deuxième. Or, ces dernières intégrales sont aisément calculables en termes finis et l'on obtient ainsi les valeurs asymptotiques des fonctions ^ ' Or \ah kj Or ■' \ ak k qui figurent dans l'intégrale de l'équation (i). Cela posé, imaginons tout d'abord qu'on attribue à A une valeur fixe et qu'on fasse croître / indéfiniment, t croîtra aussi indéfiniment et l'on reconnaît alors que les expressions asymptotiques des fonctions (2) tendent vers zéro. L'intégrale o (a;, j, z-, i) tend donc elle-même vers zéro pour / infini. Supposons maintenant qu'on fasse tendre A vers zéro, t ayant une valeur positive quelconque : t croîtra encore indéfiniment, et, pour A très petit, nous pourrons remplacer dans l'intégrale les fonctions (2) par leurs valeurs approchées. On obtient ainsi l'expression asymptolique correspon- dante de l'intégrale, que nous représenterons par a/(a', y, ;, /, A), (3) ^(x.y,z,l,\) I C C C ( \ ^^ f' {r — alY'\\ -2A/ -+- /■ + «/- a Y;?. £ + 2 A / J ) / /■ égalité où les termes négligés sont au plus de l'ordre de A'. Si, dans l'expression précédente, nous faisons tendre A vers zéro, on reconnaît qu'on a lima(.r, K, =, t-, A) = ©(-i", r. :■, t.. o), A=ro' ^(.r, j, :;, /, o ) désignant rinlégrale relative aux mômes conditions initiales de l'équation (i) où l'on fail A = o. Cette dernière intégrale peut s'obtenir en suivant une marche identique à celle que nous avons suivie quand A n'était pas nul, ou encore, mais moins simplement, par le procédé de Poisson. Ainsi, l'intégrale de l'équation (i) est continue par rapport à A pour A = o. SÉANCE DU 4 MAI ig\^. 1265 Il résulte de cette continuité qu'il y a quasi-propagation lorsque la viscosité est très petite; l'égalité (3) représente alors, par exemple, une quasi-onde de dilatation. Supposons, pour fixer les idées, qu'on ait f{x,y, z) = o et que la fonc- tion g{x,y^ z) soit nulle en dehors d'une région infiniment petite compre- nant l'origine; la formule (3) se réduira à sa deuxième intégrale. Posons alors au bout d'un certain temps et à une distance r suffisamment grande de l'origine, la deuxième exponentielle deviendra négligeable devant la pre- mière et il viendra très sensiblement o{r, t, \)r^ e ÎH-2A/. Cette formule montre qu'une viscosité très faible a pour effet, non seule- ment d'éteindre graduellement la quasi-onde et de l'étaler suivant les rayons vecteurs, mais aussi d'augmenter légèrement le décalage de son sommet vers l'intérieur de la sphère de rayon r = at. PHYSIQUE. — Reclificalion à notre Noie intitulée : Photomètrie de la résonance superficielle de la vapeur de sodium sous l'excitation des raies D . Finesse des raies de résonance ( ' ). Note de MM. L. Dcnoyer et R.-W. W'ood. Une erreur s'est glissée à la hase du calcul qui nous a conduit, dans la Note en question, à l'évaluation de la largeur des raies émises par la réso- nance superficielle de la vapeur de sodium. La répartition de l'énergie dans une raie spectrale n'est pas donnée par la formule comme nous l'avons écrit en recopiant par inadvertance une faute d'impres- sion (-) du Mémoire de MM. Fabry et Buisson qui nous servait de base, mais par la formule (') L. DuNOVER et K.-W. VVooi), Coniptea rendus, t. 138, i4 avril 1914, p- 1068. (-) Ch. Fabry et Bvissoy, Joiii/ial de Physique, t. Il, 1912, p. 444 (dernière ligne). 1266 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans celte équation x désigne la distance, en longueurs d'onde, du centre de la raie au point où l'intensité est j. Le mode de calcul reste d'ailleurs le même et son résultat numérique n'est pas beaucoup changé. On trouve cependant que les raies de résonance doivent être encore plus fines que nous ne l'avons dit. Indiquons ce calcul d'une manière complète. L'intensité totale I de chacune des raies excitatrices est donnée par la formule Csfrt ■ -l C e^^-'"' d.r =r s/7- L'intensité 1' de la raie de résonance superficielle correspondante est d'autre part donnée par la formule 1 = 1 L, g-"'- rfr = - on a donc 1' = / c e-'"^-' d.v = ^ / e--'dir, (;-"'■ du. Il existe des Tables de l'intégrale écrite au second nombre (voir par exemple le Calcul des probabilités de M. Bachelier). On peut, d'après ces Tables, connaître la limite supérieure \lkx^, qui donne au second membre r une valeur égale au rapport -p supposé connu. D'après nos expériences, et en supposant que le rapport entre l'intensité de la résonance superficielle et celle de la lumière excitatrice est le même pour les deux raies D, on a -j- — o,a5. On en déduit, d'après les Tables, (l) \//».r, r= 0,225. La quantité k est d'ailleurs définie par la largeur des raies excitatrices. En adoptant la convention de MM. Fabry et Buisson qui consiste à prendre pour bord de la raie l'abscisse qui correspond à une intensité égale à la moitié de l'intensité au centre, la demi-largeur de la raie, £, vérifie l'équation SÉANCE DU 4 MAI I9l4- • 1 267 d'où (2) sJ/iE = \/Log2. Des équations (i) et (2) on tire 0,225 \/Log 3 Les raies de résonance sont donc à peu près quatre fois moins larges que les raies excitatrices. Si l'on admet, avec iVlM. Fabry et Buisson, la valeur £^o,o4A pour les raies D émises par une flamme très pauvre en sodium, analogue à I' celle qui nous a donné pour le rapport j la valeur 0,23, on trouve, pour la largeur des raies de résonance, o o,o2i6A o au lieu de o,o32A, comme nous l'avions indiqué. Par un procédé qui rappelle l'application de la réflexion sélective à la découverte des rayons restants, le phénomène de la résonance supeificielle nous permet donc d'isoler, au centre de l'étroit domaine spectral qui constitue les raies D d'émission les plus pures qui soient actuellement connues, un domaine près de quatre fois plus étroit, d'une largeur un peu plus faible que les étalons spectrométriques que fournit l'arc au fer, mais cependant trois fois plus large encore que l'une des raies les plus fines, la raie rouge du cadmium. PHYSIQUE. — Dispositif hydrodynamique pour l'amplification et l'enregis- trement des signaux radiotété graphiques. Note de M. F. Charron, pré- sentée par M, E. Bouty. Les méthodes d'enregistrement actuellement en usage utilisent, pour la plupart, des relais électromagnétiquos, actionnant ordinairement un second relais plus robuste ou un télégraphe Morse. Lt^ dispositif que j'expose dans celte Note est entièrement diflérent et fait appel aux propriétés des jets gazeux. On sait que dans certaines conditions des jets gazeux, enflammés ou non, sont sensibles aux sons. Ces phénomènes ont été étudiés en particulier par 1268 , ACADÉMIE DES SCIENCES. Govi('), par M. Bouty (-) et par Fiorentino ('). (le dernier explorait les différentes parties d'un jet en y plaçant l'orifice d'un tube relié à l'oreille. J'ai pensé que je pourrais amplifier les vibrations d'un téléphone, et aussi les inscrire en ayant recours à l'énergie d'un jet sensible. A cet effet, l'écouteur téléphonique d'un poste récepteur de T. S. F. est légèrement modifié; au lieu de présenter une large ouverture, il s'ouvre dans l'air par un étroit ajutage a qui concentre les vibrations sur l'orifice d'un tube capillaire vertical / perpendiculaire à l'axe de l'ajutage. Par ce tube l sort un jet de gaz d'éclairage, avec une vitesse d'écoulement telle qu'il soit sur le point de passer du régime calme au régime turbulent. L'orifice étroit d'un tube assez large T se présente à quelques centimètres au-dessus de l'ajutage a et dans l'axe du jet gazeux. Ce tube T est relié, soit à un pavillon, soit à une capsule fermée par une membrane. Lorsque le téléphone résonne, même très faiblement, il produit des perturbations dans le jet gazeux qui se manifestent par un son assez intense lorsque le tube T est relié à un pavillon. Les signaux de la tour Eiffel, reçus à mon laboratoire de l'Université d'Angers, se font ainsi entendre aisément à 20™. Le même tube T peut être relié également à une capsule dont la membrane vibre alors à l'unisson de la plaque du téléphone. En outre, \A_pressioii moyenne dans la capsule baisse brusquement aussitôt que le téléphone résonne. En effet, dans le régime calme, les filets gazeux, rencontraient nor- malement l'orifice du tube T relié à la capsule et déterminaient dans celle-ci une certaine pression, supérieure à celle de l'air ambiant. Lorsque les vibrations du télé- phone viennent troubler le jet, les filets gazeux rencontient le môme orifice dans des directions non axiales et déterminent, dans la capsule, une pression moyenne infé- rieure à la précédente. Un levier d'aluminium, dont la petite branche s'appuie sur la membrane, a un mo- ment d'inertie suffisant pour n'être guère sensible qu'aux variations dépression et non aux vibrations elles-mêmes. La grande branche porte une plume capable d'inscrire les signaux sur une bande de papier qui se déroule. Les différents gaz ne donnent pas des résultats identiques, l'hydrogène convient mieux que le gaz d'éclairage; l'air, au contraire, un peu moins bien. Cette méthode permet d'enregistrer ainsi, ra/js /-eccyo/ea/- ^/o/-5e, avec un appareil très simple des signaux faibles, qu'on n'entend plus à un téléphone ordinaire dès qu'il est écarté de l'oreille. Les signaux musicaux s'inscrivent aussi bien que les autres; dans tous les cas le tracé, composé de traits et de points, est identique à celui d'un récepteur Morse. ( ' ) Journal de Physique, 1878. (-) Journal de Physique, 1895-189O. (') Il I\uovo Cimenlo. igoS. SÉANCE DU 4 MAI I9l4- 1269 J'ai pu enregistrer très aisément à Angers les signaux de la tour Eiffel avec une antenne mal isolée de 60'" de longueur. Avec une meilleure antenne (2 fils parallèles de 124'"), j'ai même pu enregistrer les signaux envoyés par Nordeich à midi, signaux considérés comme difficiles à saisir. OPTIQUE. — Mesures interférentielles de vitesses radiales et de longueurs d^onde dans la nébuleuse d'Orion. Note de MM. H. Bourget, H. Buisson et Ch. Fabry, présentée par M. Villard. Le dispositif interférentiel que nous avons précédemment décrit (') pour l'étude de la lumière des nébuleuses permet des mesures précises des longueurs d'onde des diverses radiations; par comparaison avec les sources terrestres on peut obtenir les vitesses radiales aux différents points de l'astre. Avant et après la pose photographique sur la nébuleuse, on photographie sur des plaques séparées les anneaux produits par une radiation connue (raie violette du mercure); ces anneaux jouent le rôle du spectre de comparaison dans la méthode spectroscopique ordinaire. Une croisée de fils, placée dans le plan focal du télescope, fait son image sur la plaque et sert d'axes de coordonnées pour relier les uns aux autres les divers systèmes d'anneaux. L'étalon interférentiel a été orienté de telle façon que le centre des anneaux soit très près de la croisée des fils du réticule. La position de ce centre, qui est le point de la plaque photographique correspondant à la normale aux surfaces de l'étalon interférentiel, est exactement repérée par rapport au réticule par la mesure des anneaux de mercure. Sur le cliché de la nébuleuse, la position de ce cenire se trouve ainsi reportée grâce à l'image du réticule. On mesure alors sur ce cliché les dislances de ce centre aux divers points d'un anneau. Ces distances seraient égales si tous les points avaient la même vitesse radiale. 11 n'en est généralement pas ainsi, et la comparaison des divers rayons donne, par un calcul facile, les différences des vitesses radiales aux divers points, sans qu'il soit nécessaire de connaître exacte- ment la longueur d'onde de la raie utilisée. Nous avons fait ces mesures différentielles de vitesse sur des clichés obtenus avec une différence de marche de 2""" en utilisant, soit la raie de l'hydrogène Hy, soit le groupe ultraviolet du nébulium qui a l'avantage d'être plus intense et de donner des interférences plus nettes. Les clichés obtenus avec la raie de l'hydrogène permettent, en outre, de calculer les valeurs absolues des vitesses radiales par rapport à la Terre, (') Comptes renduSi €> aytW \^it\. C.R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 18.) 1^4 1270 ACADÉMIE DES SCIENCES. par comparaison avec les interférences données par la même radiation pro- venant d'un tube de Geissler. Pour cela, une comparaison est faite au labo- ratoire, avec le même appareil interférentiel, entre la raie de l'hydrogène et la raie violette du mercure qui ne sert ainsi que d'intermédiaire com- mode et dont la longueur d'onde s'élimine. Rn tenant compte de la vitesse de la Terre, on obtient les vitesses radiales des dillérents points de la nébu- leuse par rapport au Soleil. Tous nos clichés de la nébuleuse ont été faits en centrant les anneaux sur la région du trapèze; on peut mesurer jusqu'au sixième ou septième anneau, ce qui permet d'étudier les vitesses radiales dans l'intérieur d'un cercle d'environ 4' de diamètre. L'intensité lumineuse est d'ailleurs assez grande pour permettre des mesures plus étendues, mais il faudrait placer le centre des anneaux dans d'autres régions de la nébuleuse. Résultais. — Dans la région qui entoure le trapèze, la vitesse radiale moyenne par rapport au Soleil est de +i5''"', directions autour du trapèze dans un rayon de 2' environ. D'autre part, les mesures manifestent des variations de vitesses radiales d'un point à un autre; cette énorme masse gazeuse n'est pas en repos relatif. Dans certaines régions, les anneaux montrent des déformations locales, indiquant des mouvements rapides mais de faible étendue; de pareils mouvements se manifestent dans la région située au sud-est du tra- pèze, en allant vers l'étoile 685 de Bond. En outre, il existe de grands mou- vements d'ensemble. Par rapport à la vitesse moyenne, la région NE s'éloigne avec une vitesse de l'ordre de 5''"' par seconde, tandis cjue la région SW se rapproche avec à peu près la même vitesse. En gros, la région étudiée a une sorte de mouvement de rotation autour de la ligne SE, NW, mais avec de nombreuses irrégularités. Pour ce genre d'études, la méthode interférenlielle a l'avantage de donner en une seule fois les vitesses radiales de toute une surface de i'aslre, tandis qu'un spectro- scope ordinaire ne permet d'étudier que les points projetés sur la fente. L'effet des vitesses radiales sur les interférences est considérable : avec la raie 8700 et une difié- rence de marche de 2'"™, la variation de vitesse radiale due au mouvement de la Terre produit, entre une quadrature et la suivante, une variation d'un anneau entier. Lortsueitr d'onde des raies du nébuliiini. — Une fois les vitesses radiales connues, on peut mesurer les longueurs d'onde des raies d'origine inconnue SÉANCE DU 4 MAI ipiZi- '271 et les ramener à la valeur qu'elles auraient pour une source en repos par rapport à l'observateur. Nous avons fait cette détermination sur la forte ligne ultraviolette qui est double comme Wright l'a indiqué. La mesure des deux raies se fait sur le même cliché, obtenu avec un étalon interférentiel d'épaisseur choisie de telle manière que les systèmes d'anneaux des deux radiations soient com- plètement séparés. Une première mesure, faite avec une différence de marche de 260^ a donné une première approximation; la mesure définitive a été faite avec une différence de marche de i""°,3. Les valeurs, rapportées ail système international des longueurs d'onde, sont 8726, 100, 3728,838. La première de ces deux raies est la plus intense. Les valeurs données sont exactes avec une précision de l'ordre du j^^ d'Angstrôm. Ces mesures précises donnent une base sûre pour chercher l'identifica- tion de ces raies avec celles d'éléments terrestres. Le résultat est qu'elles ne sont émises par aucun corps connu. PHOTOMÉTRIE. — Sur la loi de la réflexion de lumière par les substances mates. Note de M. lî. Fessenkoff, présentée par M. P. Puiseux. Imaginons avec ZôUner, Lommel et Seeliger que la quantité L de lumière de longueur d'onde X pénètre à une certaine profondeur à l'intérieur du corps, sous l'angle d'incidence i. Après s'être réfléchie sur un élément dv, une certaine quantité de lumière sort à travers un élément de surface ds, sous l'angle de réflexion z. On peut facilement démontrer que l'amplitude d'une onde lumineuse réfléchie par tous les points de l'élément dv = dsdr (/• étant la dislance di> à la surface) dans la direction indiquée est proportionnelle à dr. Suivant la théorie connue de l'absorption, la lumière s'afl'aiblit sur les deux parcours dans le corps proportionnellement à g \COS/ COSÎ/ k étant le coefficient de l'absorption pour la lumière de longueur d'onde X. Il en résulte que la quantité de lumière sortant de l'élément ds de la sur- face mate est égale à Lg V eus/ cu>s ' ,/s{r/ry, à un facteur constant près. Donc, ram|)litude de l'onde réfléchie par l'élé- 1272 ACADÉMIE DES SCIENCES. ment dsdr est proportionnelle à Evaluons la différence des phases au point final de la trajectoire de lumière pour une onde réfléchie directement de l'élément superficiel ds et aussi par l'élément tel que dv. La différence des parcours est , i : cos- — 0^2/" COS£ Il faut prendre le signe — , si le rayon incident et le rayon réfléchi se trouvent du même côté de la normale. En supposant que la vitesse de lumière est la même à l'intérieur qu'à l'extérieur du corps, la différence des phases sera la suivante : i :iz s et, dans le cas général 9=^(^^ sin-'j /jL-zp sin« sine y'p.- — sin^E où (JL est l'indice de réfraction. Pour l'intensité résultante nous trouvons l'expression / v/Le -^"" ""^Uoiwdrl -+- \ / \/Le - '•"' ">'^ ' sino dr\ , OÙ R représente la profondeur delà couche pénétrable par la lumière. En remarquant que 2 Vcos/ cosê' est sensiblement zéro, nous avons _ [(>iA-)- + lÔTï'-] cos-/cos'^£ T-^ (COSJ -h COSEP+ IDTT- cos' COS- Çg étant la valeur de q correspondant à i = £ =: o. Dans le cas général, on a de la même façon ( ) + lOû- COS-(CO = ^c -{ I (COSI -+■ COS£)-+ 107:- COS-l — COS* 4 V :-^ / COS-£, SÉANCE DU 4 MAI I914. ^'^■7^ OÙ if et £| sont définis par les égalités . . sitii . sine sini, = — — et sin£i=; • p. [J. Ces formules contiennent les paramètres qui caractérisent la nature de lumière et les propriétés du corps. La première pour ; = o se réduit à COS-£ q — q,, . cos'- Nous allons comparer cette loi avec les observations d'Angstrôm sur les corps mats, pour lesquels on peut admettre que u. diffère sensiblement de l'unité. E= 0». 10°. 20". 30°. '10°. .50'. 60'. 70°. 80°. Loi théorique 1,00 0,99 0,94 0,86 0,75 0,61 o,44 0,26 0,09 Gypse (fondu) 1,00 0,97 0,93 o,83 0,71 0,07 0,40 0,22 0,09 Magnésie 1,00 0,98 0,92 o,83 0,71 o,36 o,44 0,27 o,i3 Carbonate de maj^nésie. 1,00 0,98 0,93 o,83 0,72 0,67 0,^3 0,27 0,12 Comme on le voit, l'accord est assez satisfaisant. CHIMIE PHYSIQUE. - Influence des dissolvants sur l'activité optique des éthers camphoriques. Note de MM. J. Minguin et R. Bloc, présentée par M. Haller. On sait, d'après de nombreux travaux, que la nature du dissolvant exerce une influence, plus ou moins prononcée, sur l'activité optique de certaines molécules. Les éthers camphoriques, comme nous venons de nous en rendre compte, sont particulièrement sensibles à cette action. Nous avons préparé des éthers acides de la série ortho, de la série allô et aussi des éthers neutres, en suivant les indications de Friedel, Haller, Briihl ( ' ). Nous les avons examinés au polarimètre, en solution dans l'alcool absolu, dans le benzène et le toluène. Les Tableaux suivants récapitulent nos observations qui ont été faites en lumière jaune, avec un tube de 20'='", à une température moyenne de 16". (') Frikdel, Comptes rendus, t. 113, p. 825. — Haller, Comptes rendus, t. lli, p. i5i6. — Brlhl. D. cliem. G., t. XXIV, p. 3409; t. \\\ , p. 179'J. 1274 ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉTHERS CAMPHORIQLKS ACIDES. Série orlho ou élliers acides d' éthérijication Solvant Poids — — de substance Alcool Benzène Toluène dans ÎS"^"». angle observé, angle observé, angle observé. iM s " ' o , o • = 1,07 « = 4-20 a^ 6.i4 « = 6 200 ' / t M =2,14 a = Q oc =12.38 100 / M ' ,-, ., , . • j jï ■.!. 1 l = iii4 « = 3.28 a=4-58 û(=r4i4o Orlhocamphoraleacidedelhyle. \ 200 Liquide sirupeux \ M ^ c r^a -c I ::=2,28 ar=6.5o 3! = q 00 ( 100 ' ^ ~ , , -j j i = 1,21 a:=3.20 a= 4-52 a=::4.3o Orthocampnorate acide de pro- \ 200 pyle. Liquide sirupeux 1 M , „ ,„ , / — = 2,42 « = 6.46 «= Q.40 \ 1 00 _ , , • 1 1 1 l =; I , 28 C< =; 3 . 20 a ^ 4 • 5o a =: 4 • 38 Orthocamphorate acide de bu- \ 200 lyle. Liquide sirupeux ) M ^ f ^2,56 a = 6.48 « =1 Q.36 [ 100 '' La saponification de quelques-uns de ce.s éthers et des suivants nous a fourni de l'acide camphorique de même pouvoir rotatoire que celui de l'acide dont nous sommes partis, a = 7°34' pour — = 28 dans 25""' d'al- cool absolu avec un tube de so™. Série allô ou élhers-acides de saponijication. Solvant. Poids "^ ^ -^ de substance AIrool Benzène Toluène dans 2ôi^"|'. angleobservo. angle observé, angle observé. Me o / o / 0 , , ^1,07 a=z3.48 a:=3.52 « = 3.58 Allocamphorate acide de me- \ 200 2,l4 fl(=::7.iO arr7.4o «:=;7.56 100 — \ ,i'a « — 4-4 a = 4-4 ihyle. Point de fusion 86°. . . 1 ^ IO( ( }L AUocamptiorale acide d'éthyle. J 200 Point de fusion 56° IM _ ^ o.^ „ si..^ / =12,28 a = 8.io az=8.io a = b.io I 100 Allocamplioraleacidedepropyle ] nrovenant de l'élher mixte f M , , *^ } r=2,42 « = 7 « = 7 «==7,14 allopropylortnometnyle. Sirop 1 100 épais / SÉANCE DU 4 MAI I9l4- I275 ËTIIERS CAMPHORIQUES NEUTRES. Sôlvanl. Poids -^ de substance Alcool Benzène dans ÎSi^"''. angle observé, angle observé. „ , 1.11 ,> • 1 = '-i^ a = 4-a4 iz =r ."i.SG (^aniphorate neutre de methyle 1. Point) 200 d'ébullition i.55°. pression 1'""' i M ,. or/. '^ } = 2,28 a = 8 . .56 a = 1 1 I 100 Gamphorate neutre d'éthvle. Point d'ébulli- } M . „, . = 2,30 a =17.50 a = q tion 164°, pression i"^™ ) 100 Gamphorate neutre de propyie. Point d'ébul- ) M „, „ ,. r „„ r fj F = 2,84 y- = 7 «=8.12 lition 108". pression r"" 1 100 En examinant la série ortlio, on s'aperçoit, une fois de plus, que, le premier terme mis à part, l'activité optique moléculaire est sensiblement constante en solution alcoolique. Elle est également constante en solution benzénique et toluénique, mais considérablement exaltée. Cette exaltation ne se manifeste pas dans la série allô. Les déviations observées sont les mêmes dans l'alcool et dans la benzine, et, à peu de chose près, dans le toluène. Une différence analogue, dans l'action modificatrice de mêmes dissol- vants sur des isomères, a été remarquée autrefois par M. Haller ('). Il montre, en effet, que les mêmes solvants qui donnent un pouvoir rota- toire constant pour les campbols, font varier très notablement celui des isocamphols. Les éthers neutres se comportent comme les éthers acides ortho, c'est- à-dire que leur activité optique est aussi exaltée par la benzine, mais à un degré moindre. Les différences constatées font environ la moitié de celles qu'on relève chez les éthers acides correspondants. Nous avons voulu connaître l'état de ces molécules au sein de la benzine. Les déterminations cryoscopiques sont les suivantes : Orthocamphorate acide de méthyle i Dans la benzine 424 P. M.=:2i4- I Acide acétique 221 Orthocamphorate acide d'éthyle P. M. = 228. Dans la benzine 454 Ailocamphorate acide de méthvle ( Benzine 421 I'. M.=: Ti4. / Acide acétique '.25 (') Hai.i.ku, Comptes rendus, t. 109, p. 187; t. 112, p. i43. 1276 ACADÉMIE DES SCIENCES. Allocaraphorate acide d'élhyle ( „ . ,-„ p. M..-: 228. } Camphorale neutre de inélhyle i ,> • / ^ .. r. l Benzine 224 P. M. = 228. j Garaphorate neutre d'élhyle i ■. • zo ^ „ Benzine 248 P. M. = 358. / Dans la benzine, les éthers neutres ne sont pas associés moléculairement, tandis que les éthers acides ortho et allô, qui possèdent un oxhydryle, le sont. Prochainement, nous indiquerons les effets d'autres dissolvants. CHIMIE MINÉRALE. — Sur le chloro-iridale et le chloro-iridite de lithium. Note de M. Marcel Delépine, présentée par M. Armand Gautier. Lors de mes recherches sur les chloro-iridates et les chloro-iridites de métaux monovalents ('), j'ai mis de côté les sels de lithium ; l'objet de la présente Noie est d'exposer la préparation de ces corps ainsi que leurs relations avec les sels correspondants de sodium. L'existence du chloro-iridate de lithium avait été déjà signalée par Antony (-), qui obtint ce sel par action du chlore à Boo" sur un mélange de chlorure de lithium et d'iridium ; mais ce savant, sans donner d'analyse, se borna à décrire le chloro-iridate de lithium comme formant de petits cristaux aciculaires d'une belle couleur rouge grenat, un peu déliquescents. L Comme la préparation indiquée risque de donner un mélange de chloro-iridite et de chloro-iridate, si l'on chauffe un peu trop et surtout qu'elle oblige à employer un excès de chlorure alcalin, j'ai préféré préparer le chloro-iridate en saturant une solution d'acide chloro-iridique {^) par la quantité théorique de carbonate de lithium ; en concentrant ensuite à sec sur l'acide sulfurique à froid, reprenant par juste assez d'eau de chlore pour tout dissoudre, puis faisant ensuite évaporer lentement, toujours à froid sur l'acide sulfurique, on obtient des cristaux noirs, assez gros, excessivement déliquescents, qui ne se séparent que lorsque la solution est devenue sirupeuse tant est grande leur solubilité. Leur formule est (') M. Delépine, Comptes rendus, 1908 : 1. IV6, p. 1267; t. 1V7, p. 198; — t. 149, 1909, p. 1072. ('-) U. Antony, Gazz. chim. ital., l. 23 (I), 1890, p. igo. (^) M. Delépine, Comptes rendus, t. 153, 191 1. p. 60. SÉANCE DU 4 >IAI 1914. I277 IrCl^Li-, 6H-0, elle correspond donc à celle du chloro-iridate de sodium; ils sont très solubles dans l'eau el l'alcool; leur solution est rouge brun comme celle des chloro-iridates alcalins. Dans le vide au-dessus de l'acide sulfurique, ou à 100" dans l'air sec, ces cristaux perdent 4 H- O seulement; on peut même nettement observer un premier départ de 2H-O (sur l'acide à 98 pour 100 de SO*H'- environ), si l'on ne fait pas le vide. Si l'on mel le chloro-iridate de lilhium à cristalliser avec son poids de chloro-iridate de sodium, les premiers cristaux séparés sont ce dernier sel presque pur; dans une expérience de ce genre, ils correspondaient en effet, à l'état desséché, à ia formule IrCl^Li"'"' Na'''-'', Je n'ai pas poussé plus loin la syncristallisation des chloro-iridales, mais j'ai poursuivi celle des chloro-iridites. II. Si l'on fait bouillir la solution de chloro-iridate dilithique avec un peu d'alcool, le sel passe à l'état irideux; après concentration, on n'obtient pas l'aquo-pentachloro-iridite dilithique Ir(H^O)Cl'^Li-, ni le chloro- iridite acide IrCPLi-H qui auraient pu se former, puisqu'il n'y a que 2^' de lithium disponibles pour i'"' d'iridium, mais de l'hexachloro-iridite trilithique IrCl''Li% accompagné d'acide chloro-irideux plus ou moins décomposé qui reste dans les eaux mères, 3IrCl«Li^-+- 3H = .SIrC('''LiM4 = aIrCI» J.i' 4- IrCl«H' aq. Le sel trilithique peut être extrait, bien cristallisé, avec 12H-O. Comme pour le sel de sodium, le terme aquopentachloré ne se forme donc pas dans les circonstances oii prennent naissance les aquo-pentachloro-iridites de potassium, de rubidium, de ca?sium et d'ammonium. Pour préparer l'hexachloro-iridite trilithique, il y a naturellement avan- tage à ajouter, au chloro-iridate que l'on réduit par l'alcool, une quantité de chlorure de lithium égale à la moitié de celle qu'il contient déjà, de façon à transformer tout le chlorure d'iridium en chlorosel, ou bien à se servir d'oxalate de lithium comme réducteur : IrCl'^Li-+H -f-CILi =^-01^.1^+ cm, 2 IrCI«Li--t- C^O'Li^rr: 2lrCl«Li3-h 2CO^ Après une concentration convenable, on obtient de très gros rhom- boèdres, noirs, déliquescents, très solubles dans l'eau, solubles dans l'alcool, ressemblant absolument au sel sodique, cristallisant comme lui avec 12™"' d'eau, mais les perdant plus difficilement en une série d'étapes sur lesquelles il y aura lieu de revenir. C. R., 191^, I" Semestre. (T. 158, N» 18.) l65 1278 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le cliloro-iridile de lithium mis à cristalliser avec le sel de sodium laisse séparer en premier lieu un clilorosel en gros rliomboèdres non déliquescents, à peine lithifères. Ainsi, deux, solutions préparées en réduisant du cliloro-iiidate de sodium par l'oxalate de lithium et contenant par conséquent IrCl'^Na^Li, soit 2lrCr'Na^ pour IrCi^Li^ ont fourni d'abord, l'une, des cristaux de composition IrCl''Na^n.i"'', l'autre, des cristaux de composition IrCl^Na^-'^Li»''», toujours avec 12 H-0; mais après avoir séparé suffi- samment de sel sodiqiie, on voit succéder aux. rhomboèdres des cristaux très allongés qu'un examen superficiel permet de considérer comme des prismes hexagonaux e' \_ surmontés, soit d'une pyramide /)e', soit d'une forme primitive de rhomboèdre (d'après M. Duffour, ce rhomboèdre serait un peu plus aigu que celui du sel de sodium pur). Les nouveaux-cristaux ont la formule IrCISNa-Li; puisque la solution primitive avait celte composition et qu'on en a séparé du sel plus sodique, il y avait lieu de s'attendre, en poussant plus loin la cristallisation, à un sel plus riche en lithium; en fait, j'ai obtenu, à la suite des cristaux précédents, une nouvelle quantité de cris- taux aiguillés, de formule IrCl«Na'''Lii.% laH^O. Ces cristaux ne sont stables qu'en présence d'une solution chargée de sel plus riche en lithium. En effet, les ayant vedissous dans l'eau, j'ai récolté de nouveau de gros rhomboèdres très sodiques, de composition IrCl'''Na''^''Li''''^, 12 H^O ; à ceux-ci succédèrent des aiguilles hexagonales très faiblement déliquescentes, contenant IrCl'NaLi^, laH^O. Bien entendu, la plupart de ces compositions ne représentent probablement que des moyennes d'un- ensemble variable du centre à la périphérie du cristal, puisque la nature de la solution nourricière change à chaque accroissement de celui-ci. En résumé, le chloro-iridate et le chloro-iridite de lithium ont leur com- position calquée sur celles des sels de sodium. De plus, dans un mélange de chlorosels de lithium et de sodium, ceux-ci se séparent les premiers avec très peu de lithium; si, tout au moins en ce qui concerne les chloro-iridites, la cristallisation est poursuivie, on obtient des cristaux mixtes qui, de IrC^Na-Li à Ir Cl" ÎNaLi-, ont une forme cristalline très allongée, se dis- tinguant.de celle des rhomboèdres (souvent primitifs) en laquelle cristal- lisent les sels purement sodiques ou lithiques. CHIMIE MINÉRALE. — Extraction du germanium des eaiix de Vichy. Note de M. Jacques Bardet, présentée par M. Cl». Moureu. Dans une Note précédente ('), j'ai indiqué comment l'analyse spectro- graphique des eaux minérales m'avait permis d'y reconnaître la présence (') J. Bardet, Comptes rendus, t. 157. p. 2i!\. SÉANCE DU 4 MAI I9l4- I279 d'un très grand nombre de métaux lourds, entre autres celle, presque constante, du germanium et du gallium. Des recherciies ultérieures, faites en collaboration avec M. C. Boulanger ( '), nous ont prouvé que ce dernier corps devait être recherché dans les minerais d'aluminium, qu'il accom- pagne toujours. Pour le germanium, au contraire, on en est encore à chercher une source dun rendement sûr et pas trop onéreux : le gisement d'argyrodite de Freiberg est épuisé, et le traitement des blendes, où le germanium fut découvert par M. G. Urbain (-), est long et coûteux. J'ai donc pensé qu'on pourrait s'adresser, pour extraire le germanium, aux résidus d'évaporation des eaux minérales. Je me suis pour cela adressé à la Compagnie fermière de Vichy, qui a très obligeamment mis à ma disposition les résidus de fabrication des sels de Vichy. Le premier chauffage de l'eau amène la décomposition des bicar- bonates dissous, et la précipitation de la totalité des carbonates terreux. J'ai reconnu que cette précipitation amenait celle de la plupart des métaux contenus dans l'eau : antimoine, cuivre, bismuth, étain, plomb, germa- nium, etc. Le carbonate de calcium est dissous dans l'acide clilorhydrique. La solution esl saturée par l'acide sulfhydrique. Les sulfures obtenus sont dissous dans l'acide azo- tique fumant. La solution esl évaporée à sec et le résidu dissous dans l'eau faiblement acidulée d'acide clilorhydrique. On fait alors des précipitations fractionnées par l'Iiy- drogène sulfuré qui débarrassent totalement du plomb, du cuivre et du bismuth, et partiellement de l'étain et de l'antimoine. Il ne reste plus en solution qu'une partie de l'étain et de l'antimoine, la totalité du germanium et surtout de l'arsenic. On se débar- rasse de ce dernier par la mixture magnésienne et l'on précipite le reste par l'hydrogène sulfuré en solution très acide. Les sulfures sont purifiés par la méthode de Winkler, c'est-à-dire par la neutralisation exacte de leur solution dans l'ammoniaque par l'acide sulfurique, ce qui détermine la précipitation à l'état de sulfure de tout ce qui n'est pas germanium. Celui-ci, resté seul en solution, est précipité par l'addition d'un excès d'acide et passage de l'hydrogène sulfuré. Le sulfure est transformé en oxyde par l'acide azotique. Toutes ces opérations sont suivies au spectographe et chacune d'elles esl répétée le nombre de fois nécessaire pour ne pas laisser perdre de germanium. Le traitement ainsi conduit m'a donné, pour loo'^''' de dépôt calcique,^ 06,060 d'oxyde de germanium pur. D'après M. Sabourdy, directeur des laboratoires de la Compagnie fermière de Vichy, ioo''8 de dépôt représen- tent le résidu de 25oooo' d'eau minérale. La teneur en oxyde de germa- (') C. Boulanger et J. Bardet, Compter rendus, t. 157, p. 718. (-) G. Urbain, Comptes rendus, t. 119, p. 602. I28o ACADÉMIE DES SCIENCES. nium serait donc au minimum de j-^^^, de milligramme par litre d'eau. La minéralisation moyenne des sources de Vichy étant de 6,64, le germa- nium métal y serait contenu dans la proportion de ,„„„',) „„. Ce chiffre est un minimum, vu l'incertitude d'un premier traitement de cette importance; il n'en montre pas moins que les eaux minérales, étant donné la facilité du traitement de leurs résidus, pourraient devenir une source exploitable de germanium. HISTOLOGIE. — L'appareil de soutien de la i-égioji acoustique interne. Note de M. Vasticar, présentée par M. Henneguy. L'appareil de soutien de la région acoustique interne est, chez le Lapin, constitué de la façon suivante : i"' Un corps de soutien principal. Ce corps est représenté par une cellule de forme et de nature particulières occupant la partie la plus externe de la région acoustique interne (. s. s., prolongement superficiel spiral; s. s. i., sangle spirale des piliers internes. de deux cellules ciliées contiguës (/. g^/îg-, i et 2). Elles sont également formées de tissu dense et opaque qui masque souvent une grande partie des éléments cellulaires voisins en leur infligeant des formes bizarres et toujours nouvelles qui n'ont rien de réel. L'intérieur de ces formations contient une masse assez importante de tissu colorable. Elles donnent aussi naissance à un certain nombre de prolongements à direction variable et dont les inférieurs descendent jusqu'à la lèvre tympanique sur laquelle on les trouve implantés verticalement. 5° Unprolongementcéphalique externe. Le segment céplialique du corps de soutien s'amincit vers le haut et s'aplatit latéralement en s'engageani dans l'espace étroit qui sépare les tètes des cellules ciliées internes, 1282 ACADÉMIE DES SCIENCES. (c. s.^ fig. 3). Il fournit un prolongement assez volumineux qui se porte en dehors {p. c. e., Jig., i, 2, 3). Placé d'abord dans un plan un peu inférieur à celui des anneaux qui arrivent, au-dessus de lui, au contact l'un de l'autre, il vient émerger, au niveau de leur bord externe, s'élalant en une bande qui s'élargit en s'accolant aux bandes triangulaires des anneaux des cellules ciliées internes (6. /., fig. i ). 6° Des prolongements céphaliqiies i^erticaiix, émanant des parties latérales de la portion amincie du corps de soutien, s'insèrent sur les bords latéraux des anneaux des cellules ciliées internes dont ils constituent les prolonge- ment verticaux. • 7° Un prolongement interne superficiel. Ce prolongement peut être consi- déré comme la continuation vers l'axe de l'organe du prolongement externe ou phalangien. Il se dirige en dedans appliqué sur la surface extérieure de la cellule limite intercalaire. Il est aplati et légèrement variqueux. Son trajet est sinueux. Il bifurque en envoyant une branche de même valeur sur la cellule limite voisine {p. i. s., fig. 1 et 2). Tous ces prolongements finissent par s'anastomoser avec leurs voisins sur le versant axial de ces cellules. 8" Prolongements superficiels spiraux. La jonction du corps principal de soutien, d'une part, au prolongement externe et, de l'autre, au prolon- gement interne superficiel détermine la formation d'un épaississement qui déborde plus ou moins en dedans la ligne des anneaux ciliés. De chacune des parties latérales de cet épaississement se détache un prolongement court parallèle au bord axial de ces anneaux et qui se réunit bout à bout avec un prolongement identique venu du corps de soutien voisin {p. s. s., fig. 2). Si la surface de cet épaississement, qui offre une certaine saillie munie souvent d'un bâtonnet, a été légèrement entamée par la lame du micro- tome elle laisse apercevoir sa substance centrale sous l'aspect d'un champ losangique plus coloré que les bords. Si la section a été complète on n'aper- çoit plus que la coupe plus ou moins en biais du prolongement céphalique externe dont le faisceau filamenteux central fournit un point plus coloré entouré d'une zone claire de tissu compact {p. c. e., fig. 2). SÉANCE DU 4 MAI igi/j. 1283 BACTÉRIOLOGIE. — Expériences sur la rie sans microbes. Elevage aseptique de cobayes. Note de MM. Micuel Cohendy et Eugène Wollman, présentée par M. Roux. 11 est actuellement établi que des animaux appartenant aux groupes les plus divers et pourvus normalement d'une riche flore intestinale peuvent être élevés dans les conditions d'une asepsie parfaite sans qu'il en résulte pour eux une infériorité quelconque par rapport aux témoins non asep- tiques ('). En ce qui concerne les Mammifères, Nuttall et Thierfelder avaient montré que le petit cobaye peut parfaitement vivre et augmenter de poids en l'absence de microbes; malheureusement la durée très courte de leurs expériences (i3 jours au maximum) rendait les résultats sujets à cri- tique. C'est pour cette raison que nous avons voulu étendre au cobaye nos recherches sur la vie aseptique. Pendant que nos expériences étaient en marche, Kûs'ler {- ) a publié un travail sur la vie aseptique d'un Mam- mifère, le chevreau, dont les résultats concordent parfaitement avec ceux que nous avons nous-mêmes obtenus. Les cobayes sont extraits aseptiquement de l'utérus par section césarienne à un moment aussi rapproché que possible de la mise-bas et introduits aussitôt dans l'appareil d'élevage (^) contenant une provision d'aliments (foin, luzerne, son. cakes), stériles. Un dispositif spécial permet d"y amener du lait stérile en quantité \ouIue. Lors(jue l'utérus contient deux ou plusieurs petits, on en garde un ou plusieuis comnae témoins. Ceux-ci sont élevés dans les mêmes conditions d'alimentation et de température que les animaux en expérience, mais sont dès leur naissance exposés à la contamination microbienne. Le poids initial de l'aniiniil en expérience est donné par la diflerence des poids de ('j CoHENUV (élevage du poulet;; Wollman (élevage de têtards et de mouches); GuYÉNOT (élevage de mouches). (-) Un chevreau a été élevé aseptiquement pendant 12 jours, son poids a augmenté plus que celui du témoin; dans une autre expérience qui a duré 35 jours, le poids du jeune animal aseptique a augmenté de 100 pour 100 (de 225oe à oSoos). (^) Appareil construit par Coliendv pour l'élevage aseptique du poulet {Comptes rendus, t. loi. p. J33, et Annales de L'Institut l'asteur, t. XXM, p. 106). Les modi- fications qui y ont été apportées, les détails techniques et la marche des expériences seront décrits dans un prochain numéro des Annales de l'Institut Pasteur. 1284 ACADÉMIE DÈS SCIENCES. la mère, avant el après l'extraction du petit; celui des témoins est déterminé direc- tement. \ la fin de l'expérience, l'asepsie est contrôlée par rensemencement du contenu de l'appareil ainsi que de celui du tube digestif. Quelquefois des parties entières (pattes) du petit animal sont mises en gélose nutritive. En même temps, des prépa- rations microscopiques sont faites avec le contenu des différentes parties du tube digestif. Nos expériences comprennent une série de neuf élevages dont quatre d'une durée de i6, i8, 21 et 29 jours se sont montrés stériles. Dans ces quatre élevages le poids des cobayes a augmenté respectivement de 19^, 1 1^^, l'j^ et 32^ ce qui représente 21 pour 100; 9 pour 100; 19,9 pour 100 et 33,5 pour 100 du poids initial. Le poids des témoins a augmenté de 8,7 pour 100 à 24 pour 100 dans les mêmes périodes. Les dosages de l'azote total et de la. cellulose (par hydrolyse) dans les excréments n'ont pas révélé de différence sensible entre les cobayes asep- tiques et leurs témoins. Ces résultats établissent le fait avancé par Nuttall et Thierfelder sur la possibilité d'élever des cobayes aseptiquement. Joints à ceux obtenus par Kûster sur le chevreau, ils complètent les données acquises sur la vie asep- tique des animaux et montrent que les Maminifères, eux aussi, peuvent utiliser leurs aliments et se développer en dehois de toute intervention microbienne. La voie se trouve donc ouverte aux travaux qui nécessitent l'élimina- tion de la flore microbienne normale : études sur le rôle des diverses espèces de microbes dans les voies digestives, sur les associations micro- biennes, sur les affections microbiennes d'origine intestinale, elc. C'est dans cette direction que nous nous proposons de conduire nos recherches. BACTÉRIOLOGIE. — Traitemenl de la hlennoiragie par la méthode des inrus-vaccins sensibilisés. Note de M. Louis Grih'eilhier, présentée par M. Roux. M. Besredka (') a imaginé un procédé d'atténuation des virus basé sur leur mise en contact avec des sérums spécifiques qui a permis d'obtenir des (') Hesredka, Annales de l'insliliit Pasteur, igui, p. 227 et 1902, p. 918; Comptes rendus, t, 134.. 1902, p. i33o. SÉANCE DU 4 MAI 1914. 1285 vaccins actifs contre un grand nombre de maladies telles que la peste, le choléra, la fièvre typhoïde, la rage, la clavelée, etc. Nous avons été les premiers à appliquer et à adapter au gonocoque cette méthode des virus-vaccins sensibilisés et, après nous être assurés par de nombreusesexpérienceschez les animaux, puis par un essai sur nous-mêmes, de l'innocuité complète du virus-vaccin sensibilisé antigonococcique, nous avons pensé que nous étions en droit d'intervenir chez des malades (' ). Le sérum, auquel nous avons eu recours dans nos interventions, prove- nait de chèvres immunisées par la voie veineuse, au moyen d'injections subintrantes. Nous avons toujours employé des cultures de 24 heures à 48 heures ensemencées sur gélose-ascite-sérum de lapin. Il nous a semblé qu'il n'était pas utile de prélever sur le malade lui-même les gonocoques qu'il s'agissait de sensibiliser et nous les avons empruntés à un stock de cultures dont la plupart des échantillons ont été isolés par nous depuis peu. Nous laissons les gonocoques et le sérum antigonococcique en présence durant 24 heures à la glacière. Nos injections ont été pratiquées de préférence dans le tissu cellulaii'c sous-cutané et ont été répétées, suivant les cas, à des intervalles différents, mais le plus habituellement 2 ou 3 fois par semaine. Nous avons injecté des doses variables, mais d'ordinaire il nous a semblé que, pour obtenir une action véritablement utile, il fallait arriver à injecter | ou j de la culture d'un tube de 18 x 22 laissé de 24 à 48 heures àl'étuve; soit environ 5 milliards de microbes. Nous avons pratiqué plus de 2000 piqûres et chez aucun malade nous n'avons obtenu de réaction importante. Celle-ci varie avec les individus et elle est fonction de la dose injectée. Quelques-uns de nos malades ont accusé une légère élévation de la température. Plus souvent, on observe une réaction locale caracté- risée par une douleur dont la durée, d'ordinaire de quelques heures, ne dépasse pas 48 heures et qui est facilement calmée par l'application de compresses d'eau très chaude ou de pommade au gaïacol. Les malades sur lesquels nos essais ont porté particulièrement étaient atteints d^orchite, de rhumatisme aigu, de salpingite, de cystite, de prosta- tite (-). Dans tous ces cas. les résultats ont été excellents. Maintes fois, nous avons éprouvé l'utilité du vaccin sensibilisé dans le rhumatisme chro- [') Louis Gruveilhier, Comptes rendus de ta Société de Biolo,^'ie, 4 janvier igiS. ~(-) Louis Gruveilhier, Comptes rendus de ta Société de Biologie, 19 avril, 38 juin, 5 juillet, 12 juillet, 22 novembie, 6 décembre igiS; Paris- Médical, août igiS.. G. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N* 18.) 166 1286 ACADÉMIE DES SCIENCES. nique, alors même que la nature gonococcique de l'affection n'était pas évidente. Aussi pensons-nous que au cours des rhumatismes non modifiés par le traitement habituel, il y a lieu d'avoir recours au vaccin sensibilisé anti- gonococcique, surtout lorsque la recherche de la déviation du complément, que nous pratiquons actuellement systématiquement chez tous nos malades, est positive. C'est particuhèrement au cours des complications de l'infection blennor- ragique que l'action du virus-vaccin sensibilisé nous a paru manifeste. Nous en avons toutefois retiré des effets utiles dans l'uréthrite aiguë ('). La douleur et les phénomènes inflammatoires ont été favorablement et rapidement influencés chez la plupart des malades et nous avons bien sou- vent constaté, dès les premières piqûres, une diminution notable de l'écou- lement, puis fréquemment la guérison complète. Nous croyons devoir insister tout particulièrement sur ce fait que, dans aucun des cas traités, nous n'avons observé de complications. Toutefois la guérison n'est pas constante et est toujours longue à obtenir. Elle ne s'observerait que dans 5o pour loo des cas environ, et bien souvent on ne constaterait la cessation complète de l'écoulement qu'après G semaines, 2 mois ou même plus. Nous avons pensé que les insuccès dans les urélhrites aiguës dépendaient de l'absence de traitement local et nous avons eu l'idée de mettre en pré- sence de la lésion gonococcique et du microbe lui-même le sérum. Pour ce faire, nous introduisons dans l'urèlhre des bougies gélatineuses auxquelles nous avons fait incorporer une grande proportion de sérum antigonococ- ciquc. De la sorte, nous pouvons produire une sorte de sensibilisation in vivo. Les cas au cours desquels nous avons pu constituer ce traitement d'une façon suivie ne sont pas assez nombreux pour nous permettre de conclure à l'efficacité absolue des bougies dans tous les cas d'urélhiite aiguë ; mais, d'ores et déjà, nous sommes en droit d'aflirmer l'action favorable de cette méthode qui nous a permis d'obtenir la guérison complèle en 3 semaines, i5 jours, 16 jours et, dans un cas où nous sommes intervenus le deuxième jour après le début de l'écoulement, en 6 jours. Les bougies doivent être placées tous les jours, de préférence le soir, quand le malade est couché et peut-être même deux fois par jour. (') Louis CRuvEiLhiEn, Tlie Lancet, 9 novembre 191 3. SÉANCE DU t'\ MAI l^ll\. 1287 On peut les introduire quel que soit l'état inflammatoire des organes; leur fusion complète s'effectue d'ordinaire en 3o à [\o minutes. Dans quelques cas de métrites, de vulvo-vaginite et de redites gonococr- ciques, nous avons obtenu des résultats non moins favorables au moyen de crayons, d'ovules ou de suppositoires. Les cas à\irèlhriles chroniques dans lesquels le vaccin antigonococcique est utile sont assez rares et, chez les malades atteints de cette affection, alors qu'on ne constate plus de gonocoques dans l'écoulement, les bougies ne donnent d'ordinaire aucun résultat appréciable. Nous avons obtenu alors des effets encourageants dont nous rendrons compte ultérieurement au moyen d'aM/o-i'ac«'«5 obtenus par la sensibilisation des microbes isolés de l'urèthre en présence du sérum même du malade. Bactériologie. — Quelques considérations nouvelles à propos des cultures de gonocoques. Note de MM. Auguste Lumière et Jeax Chevrotier, pré- sentée par M. Roux. Le milieu à base de moût de bière que nous avons proposé (') pour la culture du gonocoque et qui nous a paru éminemment favorable au déve- loppement de ce microorganisme a donné, à la plupart des expérimen- tateurs qui l'ont utilisé jusqu'ici, les résultats que nous avions annoncés. Quelques insuccès nous ayant cependant été signalés, nous en avons recherché les causes qui semblent résider principalement dans le fait que le moût de bière n'est pas un produit défini et peut contenir, suivant ses origines, des substances très diverses. Il est indispensable pour éviter tout échec d'employer des préparations ne renfermant que du malt d'orge avec ou sans houblon, n>ais exemptes de toute autre matière amylacée, sucrée ou de produits chimiques quel- conques. Le moût de bière renfermant environ iio^* de sucres réducteurs par litre, nous avons recherché si cette forte concentration ne constituerait pas un obstacle à la végétation du diplocoque de Neisser, Chritmas ayant déjà observé (-) que le glucose n'était favorable au développement des cultures qu'à des doses ne dépassant pas i pour 1000. ^') Comptes rendus, i"'' décembre 1918. (-) Annales de l'Institut Pasteur, 1897, p. 612. 1288 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous avons reconnu que les dilutions comprises entre 7 et - corres- pondant de 221^,5 à 55** de sucres réducteurs par litre sont, dans le cas du moût de bière, les plus favorables au développement du gonocoque. La réaction du milieu semble également jouer un rôle important et l'alcalinisation du moût est indispensable. Nous avons, en outre, remarqué que, parmi les matières albuminoïdes qu'on peut avantageusement ajouter au moût de bière, le sérum d'âne employé à la dose de — semble particulièrement intéressant. Enfin, il convient d'attirer l'attention sur ce fait qu'il faut ensemencer largement les milieux avec une ou même plusieurs gouttes de pus ; l'ense- mencement avec des traces de matières purulentes gonococciques ne suffi- sant pas toujours à assurer la réussite des cultures. Nous avons pratiqué jusqu'ici, en prenant les précautions qui viennent d'être indiquées, plusieurs centaines d'ensemencements de pus blennorra- gique provenant d'uréthrites aiguës ou chroniques, sans avoir jamais eu d'échec. Dans quelques cas chroniques, les associations bactériennes nous ont donné des cultures mixtes plus ou moins contaminées, mais toutes nos cultures ont été positives et nous ont fourni dans la plupart des cas du gonocoque typique pur ('). Nous signalerons en terminant une dernière particularité résultant de nos recherches. Jusqu'ici les bactériologistes ont considéré le gonocoque comme un aérobie, les tentatives de cultures dans le vide ayant toujours échoué; or nous avons pu cultiver sur notre milieu toutes nos souches sans exception, soit en les mettant à l'abri de l'air par une couche d'huile de vaseline, soit en les plaçant dans le vide. Les tentatives antérieures d'autres expérimentateurs avaient échoué dans ce cas comme dans les essais de résistances aux basses températures, à cause sans doute de l'insuffisance des milieux de cultures. (') Les tentatives de cultures sur milieux à base de moût de raisin n'ont pas con- duit à des résultats aussi complets et aussi certains que ceux qui nous ont été donnés par le moût de bière. SÉANCE DU 4 MAI I914. 1289 CHIMIE BIOLOGIQUE. — Essai de la diaslase amyloly tique du pancréas. Note (') de M. P. Macquaire, présentée par M. A. Gautier. Il m'a paru intéressant de déterminer la puissance d'hydrolyse du pancréas frais sur la fécule pendant le laps de temps de i heure recom- mandé par les méthodes officielles. Pour cela j'ai en recours aux pancréas de 4oo porcs sacrifiés le matin même du jour où j'ai fait l'essai, afin de me mettre ainsi à l'abri des causes d'erreurs qui peuvent se présenter lorsqu'on agit sur l'organe d'un seul animal. Les pancréas, débarrassés de graisse, ont été rapidement réduits en une pulpe dont j'ai prélevé 5 centigrammes. Dans une première série d'essais, j'ai mis cette pulpe en contact successivement avec is, 2S, 3ff, 4^, 5s et 6s de fécule de pommes de terre lavée; maintenue i heure à la température de -i-55''C., la fécule avait été transformée en empois du volume proportionnel à sa quantité, sans toutefois dépasser la limite de loo» en poids imposée par les méthodes officielles. Dans une deuxième séri^ d'expériences j'ai répété les essais ci-dessus, mais en prenant successivement 5'b, io'-k, iS'^s, 20's et '2.5'^k de pulpe pancréatique, et j'ai dosé le sucre réducteur au bout de i heure. J'ai consigné, dans le Tableau suivant, les résultats obtenus : Quantité Fécule lavée Eau en quantité Sucre réducteur Coefficient de sucre réducteur et desséchée suffisante exprimé de saccharification calculée d'après à -(-38"C. pour empois. en glycose. pour 100. ce coefficient. Pancréas frais : o», o5 (digestion i heure, /"H-Sô'C). B I s 20 0,440 44 0,44 2 4o 0,800 40 0,88 3 60 1,068 35,6 I ,32 4 80 I, 176 29>4 .,76 5 100 r,38o 27,6 2,20 6 100 1 ,570 26, 1 2,64 Pancréas frais oS. 10 (même température). I 20 o,44o 44 0,44 5 100 1,780 35,6 2,20 6 lOO ■?. ,000 33 2,64 (') Présentée dans la séance du 27 février I9i4- 1290 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pancnkis frais : o», i5 (même lempéralure). 1 20 o,45o 45 0,45 5 100 1,920 38,4 2,25 6 100 2 ,o5o 34,1 2,70 Pancréas frais : 08, 20 (même température). 1 20 o,/î5o 45 0,45 5 100 1,920 38,4 2,23 6 100 2,070 34,5 2,70 Pancréas frais ; os, 20 ( même lempéralure). I ■20 0.450 45 0,45 5 100 1,920 38,4 2,25 6 100 2,080 34,6 2,70 Ainsi la quantité de fécule, transformée en sucre réducteur par le pancréas du porc en i heure à -h 55°C., est de 44 pour 100, lorsqu'on fait agir o6,o5 de ce pancréas sur !>>' de fécule, alors qu'il n'est plus que de 38,4 pour 100 lorsqu'on fait agir cinq fois plus de ferment sur cinq fois plus de fécule dans le même espace de temps. Erf un mot, le coefficient de transformation de la fécule en sucre diminue au fur et à mesure que la quantité de produit à transformer augmente. D'autre part, si l'on fait agir, sur une même proportion de fécule, pendant l'unité de temps, une quantité croissante de pancréas, la quantité de sucre produite ne dépasse pas 45 pour 100 et cette proportion s'abaisse également lorsqu'on augmente la proportion de fécule et tombe à 38,4 pour 100, même en présence d'un excès de ferment hydrolyseur. Avec la pancréatine sèche on a les mêmes résultats. Les formules officielles réglant l'essai amyloly tique de la pancréatine exigent que 5^ de fécule, formant un total de 100''' d'empois, contiennent, après I heure d'hydrolyse à + 55" C, une quantité de sucre réducteur suffisante pour décolorer quatre fois son volume de liqueuicupropotassique titrée (dont io""' = o6,o5 de glycose), ce qui nécessite 2^ au moins de sucre réducteur; or, d'après le Tableau ci-dessus, 56 de fécule, dans ces conditions, ne fournissent au maximum que i''',92o de sucre réducteur; il faut agir sur 6^ de fécule pour obtenir la quantité de sucre réducteur exigée. Pour faciliter le titrage des ferments amylolytiques, et en particulier Tamylase pancréatique, j'ai dressé le Tableau suivant, d'après la formule dans Tle SÉANCE DU 4 MAI 1914. I29I laquelle F représente le réactif fécule; D la diastase amyloly tique; titre de cette diastase après i heure de digestion à 55°. Prise d'essai — os,o5. Réactif : fécule lavée et sécliée à SS^C. = 5s. Digestt on : i heure à 4- 55° C. itre. Diastase. Titre. Diastase. Titre. Diastase. Titre. Diastase. Titre. Diastase. I 5' 39 0, 1282 77 0 , 0649 25o 0,0200 63o 0,0079 2 2,5o 40 0, 125 78 o,o64i 260 0,0192 64o 0,0078 3 1,66 4i 0, 1219 79 o,o632 270 o,oi85 65o 0,0076 4 I ,25 42 0,119 80 ■0 , 0620 280 0,0178 660 0,0075 5 I ,00 43 0,116 8. 0,0617 290 0,0172 670 0 , 0074 6 o,833 44 0, I i36 82 0 , 0609 3oo 0,0166 680 0,0078 7 0,714 45 0,111 83 0,0602 3io 0,0161 690 0,0072 8 0,625 46 0, 1086 84 0 , 0595 320 0 , 0 1 56 700 0 , 007 1 9 0,555 47 0. io63 85 o,o588 33o o,oi5i 710 0,0070 10 o,5oo 48 0, io4 86 0 , o58 1 340 o,oi47 720 0,0069 1 1 0, 54 49 0, 102 87 0,0574 35o 0,0142 730 0 , 0068 12 0,4.6 5o 0, JOO 88 o,oà68 36o o,oi38 740 0,0067 i3 o,3846 5i 0,098 89 0 , o56 1 370 o,oi35 750 0 , 0066 i4 0,357 52 0,096 90 o,o555 38o o,oi3i 760 o,oo65 i3 0,333 53 0,0943 9« o,o549 390 0,0128 770 0,00649 16 o,3r25 54 0,0925 93 0,0543 4oo O,0I25 780 0,0064 '7 0,294 55 0,0909 93 0, 0537 4io 0,0121 790 9,0068 18 0,277 56 0,0892 94 o,o53i 420 0,01 19 800 0,0062 19 0 , 263 57 0,0877 95 o,o526 43o 0,01 16 810 0,0061 20 o,25o 58 0,0862 96 o,o52o 44o 0,01 13 820 0 , oo6o5 21 o,238 59 0,0847 97 0 , o5 1 5 45o 0,01 1 1 83o 0 , 0060 22 0,227 60 o,o833 98 o,o5io 46o o,oio8 84o o,oo59 23 0,217 61 0,0819 99 o,o5o5 470 0 , 0 I 06 85o o,oo588 24 0,208 62 0 , 0806 100 o,o5oo 480 o,oio4 860 o,oo58 20 0, 200 63 0,0793 1 10 0,0454 490 0,0102 870 0,0057 26 0,192 64 0,0781 1 20 o,o4i6 5oo 0,0100 880 0 , oo568 27 o,i85 65 0,0769 i3o o,o384 5io 0,0098 890 o,oo56 28 0,1785 66 0,0757 i4o 0,0357 520 0,0096 900 o,oo55 39 0,1724 67 0,0746 i5o o,o333 53o 0,0094 910 0, 00549 3o 0,166 68 0,0785 160 0,o3l2 540 0,0092 920 o,oo54 3i 0,161 69 0,0724 170 0,0294 55o 0 , 0090 980 0,00587 32 o,i56 70 0,0714 180 0,0277 56o 0 , 0089 940 o,oo53 33 0 , 1 5 1 6 7« 0,0704 190 0,0263 570 0,0087 950 0, 00526 34 o,i47 72 0,0695 200 O,0250 58o 0,0086 960 o,oo52 35 0,l43 73 0,0684 210 o,o238 590 0,0084 970 o,oo5i5 36 o,i388 74 0,0670 220 0,0227 600 o,oo83 980 o,oo5og 37 0, i35 7''5 0,0666 23o 0,0217 610 0 , 008 1 990 o,oo5o5 38 0, i3i5 76 0 . 0637 aqo 1000 0,0208 = oe,oo5 620 0,0080 1000 0 , oo5 1292 ACADEMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Prolongement oriental de la formation ferrugineuse du synclinal de May (Calvados). Note de M. L. Cayeux, présentée par M. H. DouviUé. Le bassin de May est connu de la façon la plus satisfaisante dans sa partie occidentale, depuis les travaux dont il a été l'objet de la part de MM. Lecornu (') et Bigot (^). Nous savons qu'il dessine sur la rive droite de l'Orne un synclinal très dissymétrfque, dont le flanc Sud plonge régu- lièrement au Nord d'environ /^5'', tandis que le versant opposé est redressé jusqu'à la verticale, voire même renversé, et au surplus disloqué par une faille d'amplitude indéterminée en direction. Le Silurien se prolonge-t-il très loin à l'Est, conserve-t-il la même allure, et la formation ferrugineuse, qu'on sait très belle à May, a-t-eile une grande extension"? Ces questions ont été résolues dans la mesure où elles peuvent l'être avant la mise en exploitation du minerai, au cours d'une campagne de recherches entreprises sur mon conseil par difl'érentes sociétés minières et métallurgiques (Châtillon-Commentry, Pont-à-Vendin, Le Creusot, Les Aciéries de France, etc.). A la vérité, l'existence du minerai avait été démontrée à l'est du péri- mètre de la concession de May, jusqu'au village de Poussy compris. Mais à partir de la vallée de la Muance, nous avions devant nous l'inconnu. Une trentaine de sondages exécutés, en 191 1 et 1912, sous la direction de M. Bardier, ingénieur civil des Mines, ont révélé les faits suivants : 1° Le bassin . Carte ^éol. Fr , i. IV, 1892, p. 897). (-) A Bigot, F.rcursion géologique en Normandie {Livre-guide du VIIF Cong. éol. lut., Paiis, 1900, 3'^ partie, /ig. 12, p. Sa). — Le massif ancien de la Basse- Normandie et sa bordure {Bull. Soc. géol. de Fr., 4" série, t. IV, 1904, p. Qi^)- o SÉANCE DU 4 MAI igiA- 1293 alors que celui du Nord se raplalit, si bien que le synclinal devient symétrique, avec des pentes d'environ 60°. Plus loin dans la région du Laizou, la cuvette est de nouveau déformée, mais cette fois le versant Sud, incliné de 40°, est plus relevé que celui du Nord dont la pente est tombées 3o°. Le long de la Dives, à l'Est, l'horizontalité des couches a été observée en deux, points orientés N.-S. et distants de 3'''°,5. Tout porte à croire que les bords de la bande, restés indéterminés dans cette partie du bassin, sont à la fois plus éloignés et plus aplatis qu'à l'Ouest. Enfin, le régime des couches plates, ou très faiblement inclinées, continue jusqu'à la vallée de la Nette qui marque actuellement la limite des connaissances du côté de l'Est. L'image qui répond le mieux à ces transformations est celle d'un pli s'évasant peu à peu par un rabattement des flancs, poussé à un degré tel que l'horizontalité des couches paraît être la règle sur de grands espaces, à l'Est. Il se peut d'ailleurs que le phénomène se complique d'un dédoublement. Le seul indice qui puisse être inlerprélé dans ce sens est la rencontre du grès de May au centre de la cuvette à Vieux-Fumé, dans des conditions impliquant l'existence soit d'un repli axial, soit d'une grande faille longitudinale. Quant à la dislocation observée sur les bords de l'Orne, au nord de la bande silu- rienne, il est légitime d'en présumer la continuation au moins jusqu'à la vallée de la Muance, attendu qu'elle ex.iste encore à Gonteville où les travaux, de Pont-à-Vendin l'ont rencontrée. Aucune trace n'en a été relevée, au delà, dans la partie élargie du synclinal. 3" Le Golhlandien, de rudimentaire qu'il est à l'Ouest, se développe et constitue un étage très puis^^ant dont j'analyserai bientôt les caractères. Cet ensemble de données, entièrement nouvelles, est loin de représenter la totalité des faits mis en lumière par notre exploration détaillée. Entre- prise sous l'empire des vues théoriques que j'avais formulées, en 1909, à savoir que la formation minéralisée ordovicienne devait se prolonger sous le manteau des terrains secondaires ('), cette exploration a été couronnée de succès; je veux dire que le minerai de fer exploitable a été ren- contré à sa place ordinaire dans les schistes à Calymènes. Veut-on savoir dans quelle mesure l'importance économique du bassin de May se trouve accrue, grâce à la campagne de sondages des sociétés mentionnées plus haut, il suffit de rapprocher les données suivantes : exploité, jusqu'à présent,' dans une seule localité, à May, sur le versant méridional, ce bassin se trouve aujourd'hui jalonné sur une quarantaine de kilomètres; autre- ment dit, sa longueur reconnue est maintenant doublée. En outre, le (') L. Gayëux, Les minerais de fer oolitliique de France. Fasc. 1 : Minerais de fer primaires (Et. des gites min. de la France, igo^, p. 292-294). — Prolongement des minerais de fer oolitliique siluriens de la presqu'île armoricaine sous le Bassin de Paris {Comptes rendus, t. 150, 1910, p. i34-i35). C. R., iç).4, I" Semestre. (T. 1.58, N» 18.) 167 1294 ACADÉMIE DES SCIENCES. prolongement, défini par nos travaux, se rapproche graduellement du chemin de fer de Caen à Paris et le rejoint même à Canon, tout près de Mézidon. Par ailleurs, il traverse la ligne de Mézidon au Mans. Ce sont là, n'est-il pas vrai, d,es facteurs à prendre en considération pour apprécier à sa juste valeur la découverte de l,a partie orientale du bassin de May. Si j'ajoute que l'étude micrographique des roches sédinientaires a été l'unique source des idées qui ont inspiré les recherches en question, on peut se convaincre de tout l'intérêt qu'il convient d'y attacher, au point de vue pratique. La séance est levée à 4 heures. G. D. SÉANCE DU 4 MAI I9l4- 1^95 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OlIVItAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DL 4 >I^I 19l4- Ministère de l'Inslruction publique. Mission du Service géographique de F Armée pour la mesure d'un arc de méridien équalorial en Amérique du Sud, sous le contrôle de l'Académie des Sciences, 1899-1906: t. Il, t'asc. 1. — Introduction générale aujr travaux géodésiques et astronomi(jues primordiaux de la Mission. Notices sur tes stations. Atlas. Paris. Gauthier-\ illars, igiS; i fasc. in-4°- Ministère de rintérieur. Direction de l'Assistance et de l'Hygiène publiques. Recueil des actes ojfficiels et documents intéressant l'hygiène publique. TroK'aux du Conseil supérieur d' Hygiène publique de Fronce ; 1. XLl. année 191 1. Melun, Imprimerie administrative, I9i3; 1 vol. iii-S". Le Maroc (numéro spécial de la Betue générale des Sciences pures et appliquées; 2.5'' année, n" 7, 1 5 avril I9f4-) Paris, Armand Colin; 1 fasc. in-4"'. Etude sur les mauvaises odeurs de la pièce d'eau des Suisses, à Versailles : nature, origine, causes, remèdes, par L. Matruchoï et P. Desroche. Paris, Armand Colin, s. d.; i fasc. in-8°. Le Jeu, la chance et le hasard, par Louis Bachelikh. Paris, Ernest Flammarion, 1914 ; 1 vol. in-i2. Sur la définition du litre et la densité de l'eau dans le Système métrique, par Richard de Baillehache. (Exlr. des Annales de Physique, 9"= série, t. I, avril 1914.) Paris, Masson et C'^; i fasc. in-8°. Notes sur la psychologie des indigènes des Comores, par Laurent Moreau. (Exlr. des Archives d' Anthropologie criminelle; Qg^année, t. XXIX, n" 241, i.5 janvier i9i4-) Paris, Masson et C'""; Lyon, A. Rey; 1 fasc. in-8°. A propos de la prophylaxie de la lèpre : les léproseries des lies Comores. par Laurent Morkau. (Extr. du Bulletin de la Société de Pathologie exotique de France; t. VII, n" 2, II février I9i4-) Paris, Masson et C'=; i fasc. in-8°. Publications relatives au Congo belge et aux régions voisines, année 1912-1913 ; annexe au Tome XL des Annales de la Société géologique de Belgique, fasc. 3. Liège, H. Vaillant-Carmanne, iqiS; j fasc. in-S". Annales de l'Observatoire royal de Belgique; nouvelle férié : Annales astrono- miques, t. XIV, fasc. 1, publiées sous la direction de G. Lecointe. Bruxelles, Hayez, iQiS; I fasc. in-4''. 1296 ACADÉMIE DES SCIENCES. Report of the Meteor'ogicaL Service of Canada, Central Office, Toronto, /o/' the year ended 3i deceinber igin, R.-F. Stupart, director. t. I-II. Ottawa, C.-H. Par- nielee, 1914 ; 2 vol. \x\-[\°. Report of the AgriculLural research Instilute and Collège, Piisa, 1922-1913. Calcutta, 1914", I fasc. in-8°. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 11 MAI 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMUNICATiOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTROLOGIE. — Sur la question du litre ('). Note de M. Ch. Lallemand. I. Exposé préliminaire. — Le Tableau, par ailleurs si cohérent, des unités du Système métrique décimal des Poids et Mesures, présente, au moins dans un assez grand nombre de législations étrangères, une anomalie, sans importance pratique il est vrai, mais fâcheuse tout de même au point de vue philosophique. Dans ces législations, en effet, Vespace, qui est unique pourtant, voit affectées à sa mesure deux séries distinctes d'unités, sans relations géométriques les unes avec les autres : d'une part, les mesures de volume, c'est-à-dire le mètre cube et ses dérivés, directement déduits du mètre, unité de longueur; d'autre part, les mesures de capacité, dérivées de l'unité de masse et basées sur le litre, défini comme étant le volume occupé par le kilogramme d'eau pure à son maximum de densité. Malgré la distinction arbitraire ainsi faite entre V espace en relief et Vespace en creux, les unes et les autres de ces unités sont d'ailleurs employées concurremment, suivant les habitudes et les circonstances, pour le mesurage des solides, des liquides et des gaz. Ainsi l'on évaluera en mètres cubes le volume d'un massif de maçonnerie, celui d'une fouille ou d'un tas de pierres, la capacité d'un aérostat, le volume d'air d'une chambre; mais on exprimera en litres le contenu d'un flacon, la capacité d'un tonneau, ou le volume, obtenu par voie de pesée hydrostatique, d'un corps solide ayant une forme irrégulière. De même, on donnera, en niètrcs (') Communication faite dans la séance du 9 février I9i4- C. R., iç,i4, I" Semestre. (T. 15S, N° 19.) 168 1298 ACADÉMIE DES SCIENCES. cubes par seconde, le débit d'un fleuve et en litres par seconde, cehii d'une source. A l'iieure où l'on se préoccupe, chez nous, de reviser la réglementation des Poids et Mesures, la question se pose de savoir s'il convient ou non d'y introduire ce dualisme. Mais, auparavant, il n'est pas inutile de rechercher comment il est né et de voir si son maintien répond à de véri- tables nécessités scientifiques ou pratiques. II. Aperçu hisloi il/ne. — \ l'origine, lors de la création du système nii'trii|iie, le lilre était simplement une appellation particLilière donnée au décimclre cube, 0 pour le mesurage des liquides, des céréales el des matières pulvérulentes ». C'est en 1S80 seulement que fut opérée, par le Comité international des Poids et Mesures, la sépa- ration de ces deux unités jumelles. Voici à quelle occasion. Pour obtenir un système homogène d'unités géométriques et mécaniques se cor- respondant, les unes aux autres, directement, c'est-à-dire sans intervention de facteurs parasites, il suffit de se donner arbitrairement (') les valeuis de deux îles unités fondamentales. Ce seront, par exemple : 1° L'unité de longueur, d'où l'on déduira imniédialemenl 1 unité de siirffice et l'unité de volume, respectivement constituées par le carré et par le cube construits sur cette première unité; 2° L'unité de quantité de matière, ou unité de masse, représentée par la masse de l'unité de volume d'un corps naturel, choisi comme corps de référence, et auquel, pour ce motif, seront logiquement rapportées les masses, à égalité de volume, de tous les autres corps, autrement dit les densités absolues. Par définition, la densité absolue du corps de référence sera donc égale à i, tout comme sa masse spccijitjue, c'est-à-dire la masse de l'unité de volume, appelée jiarfois aussi masse volumiquc. Les fondateurs du système métrique avaient adopté ]iour unité de longueur et appelé mèlre la quarante-millionième partie du méridien terrestre; en même temps, ils avaient choisi, porrr corps de référence, le corps le plus répandu dans la nature, l'eau; mais, comme sa densité varie avec la température, cette eau devait èti-e prise à une température déterminée, qui fut, au début, celle de la glace fondante, puis, à partir de 1799, celle de 4", correspondant au maximum de densité (-). L'urrrté fondamentale de masse devait être ainsi la masse du mètre cube d'eau; mais, pour des raisons pratiques, on adopta comme unité efTective, sous le nom de Gramme, la masse du centimètre cirbe d'eau ('). (') Outre l'unité de temps, qui n'est pas en cause ici. (') Sous la pression atmosphérique nor'male de 76""' de mercure. (') Dans le projet de loi sur les mesures industrielles, actuellement soumis an Parlenrent, on a rétabli, pour les unités mécaniques, l'homogénéité du système, en prenant, au lieu du gramme comme unité primaire de masse, la tonne, masse du mètre cube d'eau, conjointement avec le mètre comme unité de longueur. SÉANCE DU II MAI IQlA- '^99 Les unilés une fois délerminées, on se préoccupa d'en établir des étalons représen- tatifs invariables, permellanl de les reconstituer avec le maximum de précision toutes les fois qu'il en serait besoin. Pour le mètre, aucune difficulté : on fabriqua en platine, métal inaltérable à l'air, une barre ayant exactement, à la température de o", la longueur voulue. D'autre part, la mesure précise d'un volume de liquide étant chose toujours fort délicate, on décida de le remplacer, comme étalon, par une niasse équivalentede platine, et, comme le centimètre cube d'eau eût conduit à un étalon peu maniable, en raison de sa petitesse, on y substitua le décin^ètre cube d'eau, correspondant au /^ilo- graninie, qui devint ainsi 1 étalon de masse. Telle était la situation, lorsqu'en 1872 une Commission internationale reçut la mission d'améliorer et de compléter le système métrique. Une question délicate vint alors se poser : D'après les mesures les plus récentes, les deux étalons de longueur et de masse ne répondaient pas exactement à leur détinition. Le mètre était trop court de près d'un cinquième de millimètre. Quant au kilogramme, les déterminations faites par divers savants lui assignaient des valeurs, les unes trop fortes, les autres trop faibles, dont l'écart extrême atteignait environ trois quarts de gramme. Fallait-il, tout au moins pour le mètre, puisque le kilogramme restait légèrement incertain, construire un nouvel étalon plus correct? Avec le progrès des mesures, ce travail eiit été perpétuellement à recommencer, et l'on eût ainsi perdu l'avantage capital de la constance des unités. Très sagement, la Commission s'abstint de tout changemenl. Les deux étalons ne concordant plus exactement avec les unités correspondantes, on prit pour unités ces étalons eux-mêmes, en reléguant au rang de simples renseignements historiques leurs définitions premières. Dès lors aussi, en toute rigueur, le corps de référence, c'est-à-dire le corps de masse i, sous le volume i ou, plus simplement, de masse volu- mique i, formant le trait d'union entre les deux unités fondamentales de longueur et de masse, cessait d'être l'eau, du moins l'eau prise à l'état physique précédemment adopté. Toutefois comme, abstraction faite des gaz et des autres substances qu'elle tient en dissolution, l'eau fournie par la nature .change de densité quand varient sa température ou la pression qu'elle supporte, on pouvait néanmoins garder, pour corps de référence, l'eau pure à condition d'en choisir convenablement, sinon la température, qui devait rester celle de 4" correspondant au maximum de densilé, du moins la pression. Celle-ci, seulement, fut restée légèrement incertaine. L'inconvénient de cette mesure eût été de reporter, sur toutes les den- î R A R Y -■ l3oo ACADÉMIE DES SCIENCES. sites obtenues par les méthodes habituelles et rapportées à celle de l'eau pure à 4", sous la pression atmosphérique normale, la faible indétermi- nation adectant la niasse volumique, ou densité absolue de cette eau. Mais comme, sauf pour l'eau, le mercure et le quartz, les densités absoluesn'étaient guère connues à cette époque, et ne le sont même encore aujourd'hui qu'avec une assez faible approximation, le mal eût été tout à fait négli- geable. A part quelques métrologistes, personne n'aurait eu à s'en préoc- cuper. Et, sauf deux ou trois exceptions, les Tableaux officiels des den- sités des corps n'eussent, en fait, subi aucun changement. Au lieu de cela, que fit-on"? Va\ 1880, sur la proposition du D'" Broch, le Comité international des Poids et Mesures décida de réserver le nom de litre au volume, indéterminé par rapport au mètre, du kilogramme d'eau. Les raisons données à l'appui de cette décision étaient, d'une part, la nécessité de disposer d'une unité scientifique, de réalisation facile, pour la mesure des volumes et, d'autre part, ce fait que la différence des pesées d'un même corps, successivement effectuées dans le vide et dans l'eau, représente la masse d'un volume d'eau égal au volume de ce corps et permet d'obtenir indirectement, pour ce volume rapporté à celui du kilogramme d'eau, une valeur à peu près cent fois plus précise que celle fournie par la mesure géométrique directe en décimètres cubes ('). Mais les volumes susceptibles d'être ainsi mesurés au moyen de la lialance hydrostatique ne seront jamais qu'une exception. El d'un autre côté, pour tous les usages de la Physique et de la Chimie qui requièrent une grande précision, il est avantageux de remplacer la mesure volunié- trique par la pesée pure et simple; autrement dit, de substituer le kilo-» gramme au litre. C'est principalement à cause de son peu d'utilité, en général, qu'on a renoncé à construire un étalon fondamental et interna- tional de cette dernière unité. D'ailleurs, aujourd'hui, grâce auxbellesrecherchesdeMM. Ch.-Ed. Guil- laume, P. Chappuis, ,1. MacédeLépinay, H. Buisson et R. Benoit ( Travaux (') A luppiii de la disluielion ai lificiellemeiil créée entre les \oliiiiies et les capa- cités, on a parfois aussi fait valoir le motif que ces dernières progressent comme les puissances de lo, alors que les volumes croissent comme les puissances de 1000. Mais celle différence provient uniquement de ce que, pour les transactions autres que celles concernant les liquides ou le bois de cliaufTage, on a jugé inutile de donnera l'unité principale de volume, comme on l'avait fait pour l'unité pratique de superficie, Vare, un nom particulier, permettant d'y accoler les piéfixes hcclo, déca, cléci, ceiiti, etc., représentatifs des puissances successives de 10. SÉANCE DU II MAI igi^. l3oi (•/ Mémoires du Bureau international des Poids et Mesures, l. XIV), on con- naît très exactement la correction à faire subir au volume du kilogramme d'eau pour avoir i''"'. Le kilogramme est trop fort de 27'"", avec une incer- titude qui ne dépasse pas i ou 2 milligrammes; il conespondà la masse du décimètre cube d'eau pure, à 4^1 niais sous la pression d'une colonne de mercure haute de 1 17™ ± 2'"' (au lieu de 76*"" ). Le véritable corps de réfé- rence serait donc l'eau pure dans ce dernier état physique. Pour les besoins vulgaires, d'autre part, l'emploi du litre et, en général, celui des mesures de capacité, se fait aussi moins fréquent et cela s'explique. Le volume des liquides, en effet, varie avec la température, et celui des céréales ou des corps pulvérulents, avec la forme des grains. Aussi, dans le commerce en gros, préfère-t-on la pesée, qui échappe à ces causes d'erreurs. C'est ainsi que les huiles, les pétroles, le vin même dans certains pays, les grains, les pommes de terre, etc., se vendent aujourd'hui, très souvent, au kilogramme ou au quintal, et non plus au litre ou à l'hecto- litre comme autrefois. De même, à l'instar de la houille et des minerais qui, depuis longtemps, se facturent à la tonne, le bois de chauffage, main- tenant, se débite fréquemment, non plus au stère, mais aux « cent » ou aux « mille kilos ». IIL Conclusion . — En somme, à aucun point de vue, rien ne justifierail l'inscription du litre, comme unité distincte du décimètre cube, dans le nouveau Tableau des mesures industrielles et commerciales. Sa place est plutôt à côté du stère, avec la valeur du décimètre cube qu'il avait à l'origine. En la lui restituant, on ferait disparaître de l'enseignement une notion bâtarde, qui encombre sans profil l'esprit et la mémoire des élèves. Ceci n'empêcherait d'ailleurs nullement les métrologistes de conserver, comme unité scientifique auxiliaire susceptible d'une détermination plus précise, un litre particulier, défini comme étant le volume du kilogramme d'eau pure à \^ de température et 76"" de pression mercurielle. On passe- rait facilement de ce litre mélrologique au décimètre cube en ajoutant aux résultats exprimés dans la première de ces unités une correction propor- tionnelle extrêmement petite, qui est de 27 millionièmes dans l'état actuel de la Science métrologique. De même, pour les métrologistes, la densité absolue, ou masse volu- mique, de l'eau pure à 4°, sous la pression normale, serait, non pas exacte- ment I, mais 0,999973. El, comme conséquence, toutes les- densités absolues, actuellement déterminées, seraient à réduire de 27 millionièmes, ou d'environ -r-i— de leur valeur. l3o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses au moyen de iamidure de sodium. Action des épihalohydrines sur les dialcoyiacètophènones . Oxypropylène-diméthyl- acétophénone et dérivés. Note deM'"'^ Ramabt-Lucas et M. A. IJaller. On sait, par les recherches de MM. W. Traube et Erich Lehman (') et par celles entreprises à la même époque par l'un de nous (*), que dans l'action des épihalohydrines sur les composés méthyléniques sodés [éthers maloniques, acétoacétiques, benzoylacétiques (-), acétonedicarbo- niques(^), etc.] c'est le complexe oxyéthylénique qui entre en jeu, l'élé- ment halogène ne prenant aucune part à la réaction : CU^X.CH-GH*+ CHNa<^^..; = XCH^CHOH.CH^ — G Na \0/ '^'-*"'^ \GO^R GH^X.GH-GH2-i-C«H5GO.GHNa.GO^R = XCH^GHOH.GH^ — C:\a \0/ \GO^R Comme on le voit, c'est une simple addition des deux molécules mises en présence, addition qui, il est vrai, se trouve suivie de la saponification d'une fonction carboxéthyle avec formation subséquente d'une y-laclone halogénée. Avec l'acétylacétone (') et le cyanocamphre sodés les épihalohydrines réagissent, au contraire, par l'élément halogène en fournissant d'abord des produits de substitution qui, au cours des difTérents traitements, peuvent donner lieu à de nouvelles condensations conduisant à des dérivés plus ou moins complexes. La présente Note a pour but de montrer que, vis-à-vis des dialcoyiacèto- phènones^ sodées au moyen de l'amidure de sodium, les épihalohydrines se comportent comme des halogénures d'alcoyles, en fournissant des produits de substitution normaux, alors qu'avec l'acélophénone elle-même on n'ob- tient que des goudrons. (') W. Traube et G. I.i:hmann, Deutsch. chern. Ges., t. XXXII, 1899, p. 729; t. XXXIV, igoi, p. 1971. (^) A. Halleb, BuH. Soc. c/tiin., 3*^ série, l. XXI, 1899, p. 564; Comptes rendus, t. 132, 1901, p. 1459- (') A. Hali.er el F. Mahch, Comptes re/utus, 1. 13G, 1908, p. 434; t- 137, 1908, p. II. (') A. Hali.ëh el G. Blanc, Comptes rendus, I. 137, 1900. p. 1200. SÉANCE DU II MAI igl/j. l3o3 En effet, qu'on fasse agir, à froid ou à chaud, l'épibromhydrine sur racétophénone sodée au sein de l'éther anhydre, on ne retire qu'un produit brun et visqueux, avec 5o pour loo de la cétone primitive. Action des épihalohydrines sur risopropylphénylcétone sodée, i.i-oxypro- pYlène-dimélhylacétophénone C H\ CO . C— GH^ . CH — CH^. — L'opération \cip \o/ s'est faite en milieu éthéré et en milieu benzénique. A l'isopropylphénvlcélone, sodée comme d'iialjilude au sein de l'éther, on ajoiile peu à peu la quantité théorique d'épibromhvdrine, en ayant soin de maintenir le liquide à l'ébullition. Il ne tarde pas à se former un dépôt de bromure de sodium. Quand toute la bromhydrine a été ajoutée on continue à chauffer le mélange, pendant 5 à 6 heures, au bain-marie. On laisse refroidir le liquide brun obtenu et on le verse sur de la glace. Séparé et séché préalablement sur du sulfate de soude anhydre, il est enfin distillé et soumis au fractionnement. On obtient : 1° 5o pour loo des matières premières inaltérées; 2° Une fraction distillant de iSg" à 1/40° sous 12"'"' et se prenant par le refroidisse- ment en une masse de ciistaux baignant dans une huile; 3° Un peu de liquide passant de i55° à i64° sous i5""™; 4° 5 à 10 pour 100 de produits goudronneux. Si l'on substitue, comme diluant, le benzène à l'élhei', on isole les mêmes produits, mais on constate que les portions goudronneuses sont plus imporlantes. On peut d'ailleurs séparer ces dernières au moyen de l'éther dans lequel elles sont peu solubles. Nous avons tenté d'éviter la formation des produits visqueux en opérant à froid. Malheureusement, dans ces conditions, 10 à 20 pour 100 seulement des matières premières entrent en réaction. L'épichlorhydrine se prête à la même préparation sans toutefois donner de meilleurs résultais, qu'on opère à chaud ou à froid, au sein du benzène ou de l'éther. Le produit distillant à i39''-i4o°, purifié par cristallisalion dans un mélange d'éther et d'éther de pétrole, se présente sous la forme de beaux prismes blancs fondant à Sg". Il est très soluble dans l'éther, l'alcool, le benzène, un peu moins soluble dans l'éther de pétrole. L'analyse lui assigne la formule CH'^O^, formule qui est corroborée par les détermina- tions cryoscopiques. Substance 08,8749 ; benzine Sa*'', 53 ; abaissement o", 703 ; d'où P. M. : l3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. trouvé 193, calculé 204. Ce corps se forme donc en vertu de la réaction C«H=.CO.C— Na + Br.CtP.CH — CH2= CHP.CO C^CIP — GH — CH^H- Na Br Isopropylphénylcélone Kpilyroniliydrine, i.3.o\yprop\ lène-cliniétliylacétophénone. sodée. et constitue une molécule à double fonction oxyéthylénique et cétonique. Action de l'eau sur roxYpropylène-dimélhylacétophênone.n-henzoYl-'2- rnélhyl-[\.S-pentanediol. — En sa qualité de dérivé oxyéthylénique ce composé doit fournir un glycol avec de l'eau. En effet, chauffé à 100° avec de l'eau, soit en vase ouvert, soit en tube scellé, il donne naissance à un produit blanc et amorphe qui, purifié, cristallise en fines aiguilles fondant àgg^-ioo". C'H'.CO.C— C;H^CH-CH2+H20r=C«H^COC^CtP — CHOH.CH^OH. \CH3 \0/ ^CH^ a-benzoyl-3-iiiéthyl-4 3-pentanediol. Action de V amidure de sodium. — Nous avons tenté la rupture de la molé- cule, dans le but d'obtenir l'amide d'un acide oxypropylène-diméthylacé- tique et nous avons chauffé à cet effet la cétone-oxyde, dissoute dans le benzène ou le toluène, avec de l'amidure de sodium. Aucune réaction ne se produit et l'on régénère la matière avec ses propriétés primitives. Le même résultat négatif a été observé quand nous avons chauffé la cétone-oxyde avec de l'éther malonique sodé. Action des acides. Dimère [G'^H'^O"]^. — Mis en présence de traces d'acide, notre dérivé se transforme, plus ou moins rapidement, en un pro- duit cristallin fondant à 2i4°-2i5'' et auquel l'analyse et la cryoscopie assi- gnent un poids moléculaire double de celui de la cétone-oxyde primitive. Cryoscopie. — Substance 1^,4398; benzine l\i^, i454; abaissement o°,44; d'où P. M. : trouvé 396, calculé 4o8. La même transformation s'effectue quand on traite à froid la cétone- oxyde par un excès des acides azotique, chlorhydrique ou bromhydrique. Chauffée à 100°, en tube scellé, avec de l'acide chlorhydrique, elle donne des goudrons. SÉANCE DU II MAI I9l4- '^o5 Elle se dissout dans le chlorure d'acétyle avec dégagement de chaleur et la solution laisse déposer par refroidissement de lînes aiguilles constituées par le dimère. L'anhydride acétique détermine la même transformation. Sans nous prononcer d'une façon affirmative sur la nature de ce dimère, nous l'assimilerons provisoirement à l'oxyde de diéthylène : {ClPy- Cll^-O-CH- C^H'CO.C-CH^-CH -O— CH^ (CH^)- II \ \ '' CH=-0 . CH^ CH^— O - CH.CH^C — COeH». Owde de diélhylène. Dimère de i .i-oxypropylène-diinélliylacclophéiione. Action de F hydroxy lamine. — i-benzoyl-i-mèthyl-!^^-ol-:)-pentanYl-'^-hYdro- an//«mi/2e CtPCOC— CH^ - CH()H.CH-NH. - Cetessaia eu pour but OH de nous rendre compte si ce réactif des cétones et des aldéhydes opère sur la fonction cétonique ou sur la fonction oxyéthylénique. Acet effet nousavons chaufTé en tube scellé, à loo", une solution hydro-alcoolique de la cétone- oxyde, fondant à 59", avec du sel de Crismer, et avons isolé un composé azoté cristallisant en fines aiguilles dont le point de fusion est situé à 122°- 123". L'analyse de ce composé donne des nombres correspondant à la formule CH'^iNO' qui estcelled'un produit d'addition delà cétone-oxyde avec l'hydroxylamine /GH' /CIP CH-CO.C— CH^CH - CH^ + NH^OH z:= C'H'.CO.C— CH-.CHOII.CII^ MIOII. \CH3 \^/ \CH^ Action de la semicarhazide. — Si l'on traite la cétonc-oxyde fondant à 59° par le chlorhydrate de semicarbazide et l'acétate de soude en milieu acétique, on n'obtient que le dimère C-'H'-O'' fondant à 214". E» opérant en solution alcoolique neutre, la semicarbazide n'entre pas en réaction. De l'ensemble des faits que nous venons d'exposer, on peut tirer les conclusions suivantes : 1° Les dialcoylacétophénones sodées réagissent sur les épihalohydrines en donnant naissance à des combinaisons renfermant la double fonction cétonique et oxyéthylénique; C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N" 19.) ÏOQ l3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2" Dans ces combinaisons, c'est celle dernière fonclion qui, dans la plupart des essais efl'eclués, entre de préférence en réaction; 3° L'oxypropylène-diméthylacétophénone préparée est très sensible à l'action des acides et se transforme très facilement en un dimère dont le point de fusion, 214°, diffère de i55 de la cétone-oxyde primitive. Cette transformation n'a pas permis, jusqu'à présent, d'obtenir des dérivés de la cétone-oxyde dans laquelle interviennent des réactifs acides. Comme on le démontrera dans une prochaine Communication, le même dimère de la cétone-oxyde prend naissance dans l'oxydation de l'aUyidimé- thylacétophénone sous l'influence du permanganate de potasse. Nous continuons l'étude de ces molécules qui se prêtent à diverses autres réactions synthétiques. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les sels acides des acides bibasiques. — III. Oxalales. Note de MM. E. «Iungfi.eisch et Ph. La.vdrieu. On a admis jusqu'ici que les acides bibasiques forment essentiellement deux classes de sels : les sels neutres, dimétalliques. M' — CO- — CO- — M' ou M' — SO' — M', par exemple, et les sels acides, monométalliques, tels qu'un oxalate acide, H — C0-— CO" — M' ou un sulfate acide, H — se — M'. Dans des études antérieures (Comptes rendus^ t. 157, 191 3, p. 826, et t. 158, I9i4) P- 445), nous avons établi que les camphorates acides présentent une constitution tout autre que la précédente : ils résul- tent de l'union de l'acide camphorique avec le camphorate neutre dimé- tallique ; les camphorates acides sont ainsi des combinaisons analogues aux sels acides des acides monobasiques, formés par l'union du sel neutre avec l'acide monobasique. Ces faits étant reconnus, nous devions lecher- cher s'ils sont particuliers à l'acide camphorique ou s'ils sont d'ordre général. En examinant à ce point de vue les combinaisons de quelques acides bibasiques, nous avons constaté que la même conclusion s'y applique également. Ce résultat touchant, en quelque sorte, la définition des acides polybasiqucs, il imporlait de vérifier s'il est confirmé également par l'étude des sels des acides bibasiques les mieux connus La présente Note a pour objet l'application aux sels de l'acide oxalique du mode d'étude qui nous a servi jusqu'ici. Nous avons pris comme premier exemple les sels de potassium. SÉANCE DU 11 MAI Ipl^- l3o7 Oxalales de potassium. — Les sels de potassium sont les mieux connus parmi les oxalates. En 1886 (Bul. Soc. chim., t. XLV, p. 3 18), M. R. Engel, dans une Note intitulée Injluence de l'oxalnle neutre de potassium sur la solu- bilité de Toxalate acide, a déjà relevé, entre autres faits, la décomposition de ce dernier sel par l'eau, c'est-à-dire la réaction que nous nous proposons de préciser et de généraliser. 11 nous a paru cependant nécessaire de reprendre l'examen de ces oxalates en nous plaçant au point de vue que nous avons adopté pour établir les conditions d'équilibre réalisées lors de la formation des divers camphorales cristallisés. A cet effet, on a suivi la méthode appliquée aux camphorates, c'est-à-dire qu'on a examiné la composition des eaux mères au sein desquelles les différents oxalates potas- siques ont cristallisé, en produisant un système en équilibre stable. On a préparé une série de solutions aqueuses contenant l'acide oxalique et l'oxa- late neutre de potassium dans des proportions très variées. Avec une quan- tité constante d'acide oxalique (20*^), on a dissous dans l'eau des poids régulièrement croissants d'oxalate neutre (o^, S'', lo^, i5''', etc.), en for- mant 100''' de liquide. Les solutions préparées à chaud ont cristallisé par refroidissement à iS". Le mélange des cristaux avec leur eau mère, ayant été agité fréquemment pendant un contact longtemps prolongé à la même température, on a séparé les cristaux et l'eau mère, et on les a soumis à l'analyse. La composition des cristaux a été établie par les procédés ordinaires. Cependant la détermination de l'eau de cristallisation des oxalates acides exige des précautions spéciales. iNous avons constaté, en effet, que les oxalates acides, comme les camphorates acides, perdent de l'acide par volatilisation lorsqu'on les dessèche à 100". La déshydratation s'opère correctement quand on les chauffe à une température ne dépassant pas 70", mais elle est alors fort lente. On a parfois tourné la difficulté en dissolvant la prise d'essai de sel hydraté et dosant l'acide libre avec la potasse titrée; la solution, évaporée à sec à 100°, a fourni un résidu composé de l'oxalale dipotassique préexistant et de l'oxalate dipotassique résultant de la neu- tralisation de l'acide oxalique non saturé. De la pesée de ce résidu et de l'essai acidiinétrique, on déduit par le calcul, le poids de l'acide oxalique libre et celui de l'oxalate dipotassique préexistant. La différence entre la somme de ces poids et le poids de la prise d'essai fait connaître la quantité d'eau de cristallisation cherchée. Il ne faut pas oublier cependant que l'emploi de cette méthode fausse le dosage de l'eau, en raison des erreurs commises dans la détermination des autres substances. ljo8 ACADÉMIE DES SCIENCES. La com position des eaux mères a élé établie par des moyens qui repio- duisent ceux mis en œuvre pour les camphorates. Une prise d'essai de la solution est diluée d'eau et titrée au moyen de la potasse, ce qui fait con- naître le poids de l'acide oxalique libre. On évapore à sec la liqueur acide neutralisée, et l'on pèse le résidu desséché à loo". Ce résidu se compose d'oxalate dipotassique préexistant dans l'eau mère et d'oxalale dipotas- sique résultant de la neutralisation de l'acide oxalique libre; il est dès lors facile de calculer, en partant de ces données, le poids de l'oxalate dipotas- sique préexistant. On a ainsi les deux termes qu'il s'agissait d'évaluer. En opérant de cette façon, on a observé la séparation, à l'état cristallisé, de V acide oxalique, C-H-O' H- 2H-O, du dioxalate monopotassique, C''H0''1\., C'H-O* -f- 2II-O, ou quadroxalale de potasse ; de l'oxalate monopotassique, C^HO*K -1- H^O, ou hioxalate de potasse, qui est le sel acide proprement dit, et de l'oxalate dipotassique, C-O'K" -+- H-0, ou oxalate neutre de potasse. Ces composés sont tous bien connus; ils se déposent isolément à iS" dans les solutions dont la composition a été indi- quée plus haut. Pour certaines compositions précises de la liqueur, il se dépose, en outre, comme on le verra plus loin, des mélanges cristallisés de deux des corps précédents. La solution qui sert de point de départ (zéro d'oxalate neutre) est chargée d'acide oxalique pur; sa teneur correspond donc à la solubilité de l'acide oxalique, à i5°. Les données des auteurs sur les solubilités de l'acide oxalique sont insuffisamment précisées; cela est dû surtout à ce que, au voisinage de i5°, la solubilité de l'acide oxalique varie beaucoup pour un faible changement de température. Nous avons dû déterminer cette solubilité à la température de i5°. Nous avons trouvé la présence de 7», 10 d'acide oxalique anhydre dans 100= de solution, ce qui correspond à 7^,64 d'acide oxalique anhydre dissous dans loo^' d'eau. Exprimés en acide cristallisé, C-H^0^ + 2H-0, ces résultats correspondent à 9,94 parties d'acide cristallisé pour 100 parties de solution, ou à 10,69 parties d'acide cristallisé dissous dans 100 parties d'eau. Lamouroux (^Comptes rendus, t. 1^8, 1899, p. 998) a indiqué l'existence de 7^ d'acide oxalique dans loo"""' de solution saturée à i5°. Alluard (^Comptes rendus, t. 59, 1864, p. 5oo) a donné des valeurs déterminées à des températures diverses autres que i5°; par interpolation entre ces nombres, on trouve pour i5°, 10,95 d'acide cristallisé ou 7,77 d'acide anhydre dissous dans 100 parties d'eau. Ces chiffres sont assez voisins des nôtres. La dernière solution de la série esl uniquement chargée d'oxalate neutre SÉANCE DU II MAI IQlA- ^^^9 de potassium; sa teneur correspond à la solubilité du sel à i5". Nos expé- riences sur ce point ont indiqué l'existence de 24^,20 d'oxalate neutre de potassium sec dans loo^ de solution. Ne pouvant rapporter ici toutes nos déterminations, nous résumerons dans le Tableau suivant les compositions des eaux mères ayant fourni à i.^" des cristaux d'acide oxalique ou d'un oxàlate de potassium. Compositions des faux mires ayant déposé à iS" de l'acide oxaliijue ou un oxalate de potassium. Poids des composanls pour lOO» de solution. Corps cristallisé. Acide oxalique 7, 'o Mél. d'acide oxalique et de dioxalateinoiiopotassique. Dioxalate monopotassique.. N». OxK. 87 OxK. 88 OxK. 100 OxK. 89 OxK. 99 OxK, 103 OxK. 90 OxK. 91 OxK. 92 OxK. 93 OxK. 94. OxK. 101 OxK. 104. OxK. 95 Acide Oxalate ^ oxalique dipotassique sec. sec. Eau. 7, 10 0,000 92.9 7>29 0,004 92,70 3,59 0,282 96, 12 i,oo8 1,01 97,98 0,920 1,39 97,69 1,22 2,56 96,22 1,07 3,42 90,01 1,57 3,47 94.96 1,53 3,45 95,02 1,48 3,7û 94,76 0,88 9,88 89,24 0, 27 25, 4o 74,33 o,i4 24,56 75, 3o 0,00 24,20 75,80 Mél. de dioxalate et d'oxa laie monopotassique i ,07 Oxalate monopotassique. . Mél. d'oxalales monopotas- sique et dipotassique .... Oxalate dipotassique o,i4 Les mêmes résultats ont été exprimés sous une autre forme dans un gra- phique {fîg. i) indiquant la composition des eaux mère s en équilibre à i.o", vis-à-vis de l'acide oxalique ou des diflerents oxalates potassiques cristal- lisés. Dans ce tracé, on a porté en abscisses les poids d'o.valate neutre con- tenus dans loos d'eau mère, et en ordonnées les poids d'acide oxalique non neutralisé, contenus dans la même quantité d'eau mère. La courbe se partage en quatre sections qui correspondent respective- ment aux eaux mères ayant déposé de l'acide oxalique ( AB), du dioxalate monopotassique (BC), de l'oxalate monopotassique (CD) et de l'o.xalate dipotassique (DE). i3io ACADEMIE DES SCIENCES. La première section, AB, est très courte; elle est presque réduite au point A indiqué par la solubilité de l'acide oxalique dans l'eau pure, ce qui revient à dire qu'une eau mère contenant de l'oxalate dipotassique ne peut déposer de l'acide oxalique cristallisé; l'acide oxalique étant beaucoup plus soluble que les oxalates acides, ceux-ci se séparent dès qu'une quantité d'oxalate neutre, suffisante pour permettre leur formation, est introduite dans la solution d'acide oxalique. La deuxième section de la courbe, BC (eaux mères de dioxalate mono- 1 1 1 1 A ^Aade 0X3/ que / Ç3 D ^-^ I^ o ? , D ^S - L a i ' ix ** f^ ^ "A — — "™ - — ~ al h 3te r no'no'potas h 1 r 1 ^ m [=■ — — — 1 — — — — -^ Oxa/ale ô ipoia ss F je N _ - — — -- -^ — — — — '' — ^ " — - " — — — ~ — — l_ ~- ^^ — -^, - p &- 23 Fig. I. — Composilion de loos d'eau mère ayant fourni, à i5°, des cristaux d'acide oxalique ou d'un oxalate de potassium. potassique), présente ce caractère particulier de n'être pas rectiligne; d'abord rapidement descendante, elle s'incurve, puis se relève moins brus- quement, par un rebroussement, pour atteindre le point C. Ce point inter- médiaire entre deux sections correspond à une eau mère ayant déposé un mélange cristallin de dioxalate nionopotassique et d'oxalate monopotas- sique. La forme, fortement rebi'oussée de la section BC, montre qu'il existe, entre certaines limites, deux eaux mères de même richesse en acide oxa- lique libre, mais de teneurs différentes en sel neutre, lesquelles déposent toutes deux du dioxalate monopotassique. Elle explique le fait suivant : Quand, à une eau mèi'e ayant déposé du dioxalate monopotassique, on ajoute, goutte à goutte, de la potasse qui la neutralise progressivement, ce qui correspond à une augmentation de la proportion du sel neutre, on observe qu'il se forme d'abord un précipité de dioxalate monopotassique, lequel se redissout ensuite par une addition ultérieure de potasse et finit par disparaître complètement. Le dioxalate monopotassique peut, sans alté- ration, être repris par l'eau et purifié par cristallisation. La troisième section de la courbe, CD (eaux mères d'oxalate monopotas- SÉANCE DU II MAI I9l4- '■^H sique), est à peu près recliligne et légèrement descendante; elle est d'ailleurs fort développée et occupe la plus grande partie du tracé; toutes les liqueurs contenant de S''', 5 à 25*"', 4 d'oxalale neutre déposent, en elTet, de Foxalate nionopotassique dès qu'on les charge de plus de 1^,5 d'acide oxalique. Le tracé de la section CD forme, au point C, avec la section HC, un angle très marqué. La section, DE (eaux mères d'oxalale neutre de potassium), est, par contre, assez réduite. l'IUe forme avec la section précédente, CD, un angle très aigu, et, suivant une direction inverse, elle atteint le point E repré- sentant la solubilité de l'oxalate dipotassique. Il est à remarquer qu'en observant attentivement les cristaux séparés aux points de contact de deux sections, on a constaté, dans tous les cas, le dépôt d'un mélange des deux corps cristallisés auxquels se rapportent les deux sections voisines. Les observations précédentes montrent que l'oxalate acide de potas- sium, au sein de liqueurs de moins en moins chargées de sel neutre et, par suite, de plus en plus riches en eau, se trouve progressivement dédoublé par l'eau en sel neutre et acide libre, ce dernier s'unissant à une autre partie du sel acide pour former le sel suracide ou dioxalate monopo- tassique. Si l'acide libre et le sel neutre sont les produits de la décorn- position par l'eau du sel acide, on est conduit à dire, réciproquement, que la formation du sel acide résulte de l'union de i"*'' d'acide oxalique bibasique avec de i""*' d'oxalale neutre de potassium. Cette formation de l'oxalate acide de potassium correspond donc, comme la formation des sels acides des acides monobasiques, à la combinaison de l'acide libre avec le sel neutre. L'oxalate acide de potassium répondrait ainsi à la formule K - CO--CO'- K, C'H=0' et non pas à la formule généralement adoptée H — CO^— C0- — K. C'est là une conclusion qui s'accorde avec les faits observés sur les camphorates acides. Nous verrons qu'elle s'accorde également avec celle qu'établit une étude semblable des sulfates. PHYSIOLOGIE. — De l'an aphvlaxie générale. I/tloxicalion phosphorée el chloroforme. Note de M. Charles Righet. J'ai montré dans une Note précédente (') qu'un chien soumis à une pre- mière chloroformisation ne présente yamrtwde leucocytose; maisqu'un mois (') Comptes rendus, 2 février 19 r 4, p. 3o4-3o8. l3l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. après, ce même chien, quoiqu'il soit en parfaite santé, s'il est soumis à une seconde inhalation de chloroforme, présente toujours de la leucocytose, dès le deuxième jour, et surtout du cinquième au dixième jour [210 leucocytes au lieu de 100, chiffre normal, moyen, par centième de millimètre cube de sang (')]. L'hypothèse que j'avais proposée, c'est que le foie, étant altéré par le chloroforme, déverse dans le sang-, lors de chaque chloroformisation, des albumines anormales, qui, quoique inoffensives la première fois, sont capables cependant de préparer l'état anaphylactique. Ainsi la deuxième chloroformisation, qui provoque, comme la première, la formation d'albu- mines toxiques déversées dans le sang, agit à la manière d'une injection déchaînante, laquelle devient alors la cause de la leucocytose, et j'ai appelé anaphylaxie indirecLe ce type tout à fait spécial d'anaphylaxie. Pour vérifier l'exactitude de cette hypothèse, j'ai pensé alors à remplacer (') Depuis la première Noie. 2 février, j'ai fait d'autres expériences, qui confirment absolunieut les faits que j'avais annoncés. Avec mes nouvelles observations, voici quel est le résultat final : LEUCOCYTKS PAR CUNTIÈME DE MILLIMÈTRE CUBE. Après la première chloroformisation. iNombre Nombre des des leucocytes observations. (moyenne). Pendant l'anesthésie XI 100 Après I jour VII g/j Après 2 jours XIV 100 Après 3, 4, 5 jours X 99 Après 6, 7, 8, 9 jours VII gS Après la seconde chloroformisation . Pendant l'anesthésie III 88 Après 1 jour V 171 Après 2 jours ^ 11 183 Après 3, 4 jours I\ 180 Après 5, 6 jours V 212 Après 7, 8, 9, 10 jours IX 2o4 Après 10, i5 jours V 191 Toutes ces numérations, ainsi que celles qui vont suivre, ont été faites par P. Lassablière, avec un soin extrême. SÉANCE DU II MAI igi/j- l3l3 la première intoxication chloroformique par l'intoxication avec une subs- tance tout à fait did'érente du chloroforme, mais agissant à peu près comme le chloroforme sur le foie et le rein, à savoir le phosphore. On sait, en effet, que l'ingestion de phosphore amène la mort par une rapide dégénérescence de la cellule hépatique. L'expérience a nettement confirmé mon hypothèse. J'ai vu des chiens, intoviqués depuis un mois par des doses inoffensives de phosphore, devenir sensibles (au point de vue de la leucocytose) à une première chloroformi- sation Pour produire l'intoxication phosphorée, je me suis adressé au phos- phure de zinc (F^Zn'), plus facile à manier que l'huile phosphorée. Broyé en poudre très fine, le phosphure de zinc peut être facilement ingéré par les chiens si on l'incorpore à de la viande crue. Sous l'action de H Cl du suc gastrique, il donne de l'hydrogène phosphore toxique. La dose toxique de ce phosphure de zinc par kilogramme d'animal a dû d'abord être déterminée avec précision. Voici le Tableau construit d'après ces expériences. Les chiffres expriment des milligrammes de phosphore de zinc par kilogramme de chien. o, 40.... burvie o 45.... » 0 I 9 4 » » 2 I » 5 o D 5 0 » 6 2 » 9 3 » 10 » lO » [O i5 Survie i5 j> r=i Alor'l au 2*^ iou on 20 '^ 20 » 20 burvie 24 » 24 » 24 A 24 » 20 » 20 » 25 » 25 » 25 . . . Mort au i4'' joui 28 ... » 26= » 3o ... » 2'^ )) 3o . . . » 2» » 32 . . . )> 2= )) 35 ... » jer » 45 . . . » lO"^ n 5o ... » I *^^ » Il résulte de ces données que la dose toxique mortelle minimale est entre i5'"^ et 28™''' de phosphure de zinc, par kilogramme. Ce fait ayant été bien établi, j'ai chloroformé certains de ces chiens qui C. R., iyi4, I" Semestre. (T. 1.^8, N- 19.) I70 t3l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. avaient survécu, et j'ai constaté qu'ils réagissent alors au chloroforme par une leucocytose très nette, exactement comme des chiens qui ont déjà été chloroformés. (La chloroformisation était faite un mois environ après l'ingestion de phosphore.) Après Nuniljre Niinibre l'anesthésie. des observations. de Icucocyles. Après 2 jours Xlll 176 Après 3 et 4 jours XII i65 Après 5, 6 et 7 jours X 176 Ainsi, quoique la leucocytose succédant à la chloroformisation soil un peu moins marquée quand la première intoxication a été due au phosphure de zinc que quand elle a été due au chloroforme, les chiffres sont cependant assez nomhreux et assez nets pour permettre de conclure que l'ingestion antérieure de phosphore prépare à la leucocytose chloroformique autant qu'une première inhalation chloroformique. Quelque intéressants que soient ces faits au point de vue clinique, je n'insisterai pas sur les conclusions pratiques qu'on peut en tirer, laissant aux chirurgiens le soin d'élucider cette question délicate. Je me contenterai d'indiquer les importantes conséquences qu'on peut en déduire en Physio- logie générale. Il semble, en effet, que nous voici contraints de modifier complètement nos vues sur l'anaphylaxie. Jusqu'à présent on admettait que l'anaphylaxie était spécifique, et même très rigoureusement spécifique, en ce sens que, pour déchahier le choc ana- phylactique, la substance déchaînante devait être identique à la substance préparante. On a vu dans certains cas une spécificité si étroite qu'un animal anaphylactisé par le lait de chèvre n'est pas sensible au lait de vache; qu'un cobaye ayant reçu du sérum de lapin n'est pas sensible au sérum de cheval, et réciproquement. Mais, après les expériences que je viens de relater, il ne peut être ques- tion de spécificité nécessaire; car voici que les animaux ayant ingéré des doses non mortelles, et (en apparence au moins) inoffensives, de phosphore, sont sensibles au chloroforme (par la leucocytose chloroformique) tout comme des animaux qui ont été déjà, i mois aupaiavant, chloroformés. De là cette conclusion qu'il y a une anaphylaxie générale. Autrement dit, par l'action latente qu'une substance toxique a exercée depuis long- temps sur l'organisme, l'organisme a été modifié et rendu plus sensible à l'action de diverses substances toxiques, non identiques à la substance SÉANCE DU II MAI I9l4- l3l5 toxique primitivement injectée et anaphylactisante. Un chien qui a ingéré du phospliore est anaphylactisé pour le chloroforme; il est donc en état d'anaphylaxie générale, puisque des substances tout autres que le phos- phore peuvent déchaîner l'anaphylaxie. Ces altérations, humorales ou morphologiques, qu'un poison en appa- rence inactif a produites, passeraient complètement inaperçues si une intoxication seconde ne venait les révéler, et prouver par conséquent que l'état normal a été modifié. L^ hypersensibilité latente et persistante produite par une action toxique, c'est Pétat anaphylactique. Cet état d'anaphylaxie a été jusqu'à présent considéré comme spécifique, c'est-à-dire ne pouvant, après une première atteinte toxique, être révélé que par le même poison, administré une seconde fois. Mais nos expériences prouvent que cet état peut être général, c'est-à-dire que le poison qui pré- pare l'état anaphylactique peut être très différent du poison qui déchaîne l'anaphylaxie (aussi différent que le chloroforme diflère du phosphure de zinc). Ainsi se trouve élargi énormément le domaine de l'anaphylaxie. A côté de l'anaphylaxie spécifique, il faut admettre une anaphylaxie générale, dérivant de l'anaphylaxie indirecte. L'organisme peut donc, par un certain poison, être sensibilisé à de tout autres poisons que celui-là. MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Nouvelle démonstration expérimentale de Vexistence dhin stade lymphatique généralisé, précédant les localisations dans l'infection tuberculeuse. Note de MM. A. Calmette et \ . Grvsez. Dans une précédente Note ('), nous avons montré que, chez le cobaye comme chez le bœuf ou le singe, les bacilles tuberculeux, simplement déposés à la surface de la muqueuse oculaire à dose non massive, pénètrent et se répandent dans tout l'organisme avant qu'aucune lésion locale ou ganglionnaire de voisinage soit constituée. Il était intéressant de rechercher si, dans Tinfeclion expérimentale par les voies respiratoires, les bacilles tuberculeux introduits avec l'air inspiré, également à doses non massives, restent sur l'épithélium des alvéoles pulmo- naires pour y créer in loco des lésions tuberculeuses primitives, ou si ces bacilles pénètrent plus ou moins rapidement, à la faveur de leur absorption (') Co/tiples rendus^ ilx novembre igiS. l3(6 ACADÉMIE DES SCIENCES. par des leucocytes mobiles, dans la circulation générale lymphatique ou sanguine, avant que les lésions tuberculeuses pulmonaires se constituent. La réponse à cette question nous est fournie par les expériences sui- vantes : Sept cobayes, dont le corps et les yeux sont soigneusement protégés par un bandage ouaté pour éviter l'infection directe de la muqueuse oculaire et delà peau, sont immo- bilisés dans un appareil inhalateur où ils respirent pendant i5 minutes la poussière fine, fournie par un pulvérisateur de Biichner, d'une émulsion de bacilles bovins à I pour 1000 (dans l'eau salée physiologique). On les isole aussitôt après et on les sacrifie successivement après i, 2, /41 8, 12, 16 et 20 jours. Sur chaque cobaye, on prélève séparément dans des vases stérilisés : Les ganglions Irachéo-bronchitjues; Les ganglions sous-inaxillaires ; Les ganglions mésentériques ; La rate. jQcm' (jg sang du cœur ont été prélevés par ponction avant la mort. Les ganglions et la rate sont triturés. On en prépare une émulsion qu'on injecte sous la peau de la cuisse de cobayes neufs. Cinq cobayes sont ainsi inoculés avec cha- cune des émulsions. L'un d'eux reçoit, également sous la peau, le culot de cenlrifu- gation du sang du cœur laqué par l'eau distillée. Les résultats d'autopsie sont consignés dans le Tableau suivant (les cobayes qui n'ont pas succombé à la tuberculose ont été sacrifiés après 166 jours) : Délai de prélèvement des organes Cobayes neufs inoculés avec le pro duit de broyage de ganglions ganglions ap rès tracliéo- sous- ganglions in ha lation. bronchiques. maxillaires. mésentériques. raie. sang. 1 jour 0 0 0 0 0 2 jours 0 0 0 0 0 4 » Tub -h i3o j Tub -t- 70 j 0 0 0 8 îi -+- 1S6 + .36 Tiib + iqi j T ub -1- 1 56 j Tub+ 192 12 rt + 95 -+- 69 + 5i -H i65 0 16 » + 97 -+- f\0 0 -h 125 0 20 » + t66 -+- 55 -t- 170 -+- 93 4- 128 Alors que les tubercules pulmonaires, chez les cobayes infectés par inhalation, n'apparaissent microscopiquemcnl visibles qu'à partir du hui- tième ou dixième jour, nous voyons que, déjà au quatrième jour, les bacilles tuberculeux peuvent être mis en évidence dans les ganglions Ira- chéo-bronchiques et qu'au huitième jour, non seulement tous les ganglions, SÉANCE DU IF MAI igi^. l3l7 même les mésentériques, sont infectés, mais qu'il existe de l'infection de la rate et de la I)acilU''inie. Il est donc évident qu'une partie au moins des bacilles introduits dans les alvéoles pulmonaires avec l'air inspiré y deviennent la proie des leuco- cytes, qui les véhiculent dans la circulation lymphatique ou sanguine pen- dant un lemps plus ou moins long avant que des lésions tuberculeuses se constituent soit dans les capillaires du poumon, soit dans les différents groupes ganglionnaires. C'est une nouvelle preuve de l'existence, dans l'infection tuberculeuse," quelle que soit la porte d'entrée des bacilles (muqueuse oculaire, buccale ou digestive, peau ou poumons) d'un stade lymphatique généralisé, précé- dant les localisations. MM. Alfred et Guii-i.au.me (irandidier font hommage à l'Académie du Volume IV, Tome II, de VElhhograpIne de Madagascar, intitulé : Les habilants de Madagascar. Leur aspect physique. Leurs caractères intellectuels et muraux. La vie sociale à Madagascar : la famille malgache. MEMOIRES LUS. HYDRAULIQUE. — Sur un régulateur du débit de l'eau des rigoles et des réservoirs à niveau libre; par M. H. Parestt. La nécessité reconnue de filtrer, en vue de la consomm.ation, les eaux de fleuve ou de rivière et d'épurer, en vue de l'assainissement, les eaux rési- duaires urbaines ou industrielles, a remis en faveur la solution rationnelle du problème de la régulation du régime des effluents, que j'ai exposée ici même en 1887 (') et qui n'avait alors fait l'objet d'aucune importante application. a. Cette solution, dont je fournis ci-après un schéma, comporte la création, par un double barrage B, B,, d'un sas ou bief intermédiaire A, (') 11. Pauf.nty, Sur une méthode nouvelle de régulation et de Jaugeage des canaux découi'erls {Comptes rendus, t. 1()4-, p. 1427)- l3l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. communiquant avec les biefs d'amont et d'aval par deux orifices, dont l'un CD est invariable et sert à jauger le débit sous une hauteur génératrice constante, dont l'autre co, est rendu variable par l'action d'une vanne mo- bile et sert à régulariser la hauteur génératrice et par conséquent le débit de l'orifice co. La vanne de réglage V sera de préférence constituée par un cylindre ver- tical du diamètre de l'orifice o>,. Le moteur peut être une caisse ouverte C concentrique à cette vanne, suspendue avec elle à l'extrémité du levier L d'un fléau de balance et plongeant dans le sas A. Le niveau intérieur de cette caisse s'équilibre par une communication quelconque Q avec celui des deux biefs, amont ou aval, qui touche l'orilîce de jauge invariable cd. Le fond de la caisse subit ainsi, à chaque instant, une poussée verticale proportionnelle à la difîérence des deux niveaux régnant de part et d'autre de l'orifice de jauge, c'est-à-dire à la hauteur h génératrice du débit. Ce débit ne saurait donc varier sans provoquer aussitôt un mouvement de la vanne, et par suite il demeure absolument constant. Corrections. — a. L'épaisseur des parois cylindriques du mobile suspendu au levier L de la balance et plongeant dans le sas A produit deux variations de poussées bien distinctes et qu'on doit isolément compenser : i° celle qui résulte de la variation des niveaux H^ et H,, dont la différence seule h est constante, se corrige en plongeant dans l'un quelconque des deux biefs, un contrepoids cylindrique D de diamètre convenable, suspendu à l'extré- mité du second levier L, de la balance ; 2" celle qui résulte du déplacement de la vanne à ses différents degrés d'ouverture, en fixant un contrepoids P dans le plan et au-dessus du fléau. b. J'ai préconisé et répandu l'usage d'interposer sur l'effluent alimentaire des champs de filtrage et d'épuration, un réservoir régulateur suffisamment étendu pour uniformiser jour et nuit le régime de cet effluent, ce qui pro- longe la durée du travail utile et permet de réduire la surface des lits. Un déversoir supérieur de décharge R affranchit l'installation de l'effet violent des orages et des crues accidentelles, capables de disloquer la couclie filtrante continue qui se forme lentement à la surface des lits et en assure l'efficacité. c. J'ai établi, en tête d'un groupe de bassins de chasses de mon système (fig. 2), un réservoir de ce genre dont le régulateur est dessiné dans la figure I. Le sas A de cet appareil à faible débit, n'a pas de niveau libre et remplit le siège cylindrique de la vanne, dont le fond horizontal porte y//////////////////7Z^.- $ . Ctt'zti'iyiat es . j CïUiai.ichccJ'i.axéil 1 Litlxx^c.xuij\^ V77Z7777777. l3.20 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'orifice de jauge, et dont le bord supérieur constitue l'orifice réglable w,. La caisse régulatrice C, réduite également au diamètre de la vanne, est limitée à l'intérieur de cette v;mne par deux cloisons horizontales supérieure et inférieure. Deux tubes traversant ces cloisons la font communiquer, le tube N avec l'atmosphère et le tube U avec l'amont de l'orifice de jauge, de façon que le niveau H„ puisse s'y établir. Le fond T qui ferme d'autre part le sas A où règne la hauteur H, sera donc soumis à la poussée de la hauteur A = H„ — H,, génératrice du débit de l'orifice de jauge w. Dès que le réservoir régulateur sera plein, et que l'approvisionnement de réserve sera ainsi constitué, le niveau H„ soulèvera la face inférieure du plafond et provoquera l'ouverture complète de la vanne de réglage. Le débit ne sera plus limité dès lors que par les dimensions de l'orifice de jauge to. d. La faiblesse du régime des effiuents s'oppose à la régularité de leur épandage. On parvient à les répartir à la surface 1 des lits {fig- 2) par une canalisation forcée de tubes pulvérisateurs G placés à la sortie d'un bassin A de chasses intermittentes. Le distributeur le plus sûr est un siphon S amorcé d'avance et dont la branche de décharge est obturée par le liquide d'un seau mobile C, suspendu à un levier coudé L. Les mouvements aller et retour du seau, qui déterminent le commencement et la fin des chasses, sont réglés par la valeur et la position du contrepoids P, de façon à évacuer un volume d'eau convenable. c. La figure 3 définit le principe nouveau, pour les appareils de grand débit, d'une lame horizontale circulaire L se déplaçant dans l'axe d'un cylindre vertical X où passe l'eflluent, et subissant une poussée différen- tielle proportionnelle à la hauteur génératrice du débit de l'orifice annu- laire de section invariable w. En suspendant celle lame au levier d'une balance de position d'un système quelconque, on obtient un indicateur du débit de cet orifice. y. Dans le régulateur de débit dessiné figure 4, cette lame horizontale L entoure concentriquement et soutient, à la façon d'une ailette annulaire, 'a vanne cylindrique de réglage dont un intéressant artifice m'a permis d'an- nuler géométriquement l'épaisseur. Il m'a suffi pour cela de donner un même diamètre j = y, , aux cercles de rencontre des niveaux libres H„ exté- rieur et H3 intérieur à la vanne, (]ui se compose ainsi de deux segments de cylindres pouvant se télescoper à frottement doux, superposés et soudés concentriquement suivant un parallèle commun E compris entre le plus bas SÉANCE DU II MAI I9l4- '321 des niveaux H„ et le plus élevé des niveaux H3 supposés variables. La lame L divise le cylindre vertical annulaire X, où elle se meut en deux espaces limitant la caisse régulatrice et le sas A du schéma et dont les niveaux reportés au dehors par les piézomètres W„ et W, permettent de relever à chaque instant le débit de l'appareil. Ces divers appareils présentent, sous de minimes dénivellations et avec des dimensions restreintes, une sensibilité et une justesse très remarqua- bles. Ils ont trouvé de récentes applications dans la filtration des eaux du Nil à Port-Saïd et dans l'épuration biologique des eaux résiduelles établie d'après les principes du D'' A. Calmette, en-France, en Belgique, en Hol- lande et en Indo-Chine. COKUESPOIVDAiXCE. M. le Secrétaikk perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Actes de la cinquième session de /'Association internationale des ACADÉMIES. Saint-Pétersbourg, i<)i3. 2" Détermination astronomique de la différence de longitude entre l Obser- vatoire de Copenhague et Budding, par le gc'néral O. Madsen. ( Présenté par M. Ch. Lallemand.) 3° Archives inédites de Aimé Bonpland. Tome I : Lettres inédites de Alexandre de Humboldt, avec Préface de Henri Cordier, de l'Institut. (Présenté par le Prince Bonaparte.) V Totale Sonnenftnsternis it)»)') August 3o. Photographische Aufnahmen der Sonnenkorona ausgefiïhrt in Souk-Ahras ^Algérien), von lî. Schorr, Direktor der Hamburger Sternwarte. ")° Mission (Iruvel sur la Côte occidentale d' Afrique (igoi't-ic) 1-2). Pois- sons, par M. Jacques Pellegrin. (Présenté par M. E. Perrier.) 6" Cétacés de r Antarctique ( lialeinoptéres, Ziphiidés, Delphinidés), par le D*" Jacques Liouville. (Présenté par M. E. Perrier.) 7° Un Recueil de plusieurs Mémoires du D'' Jacques Liouville, relatifs à la Médecine et à la Zoologie. (Présenté par M. Ed. Perrier.) C. R., iyi4, 1" Semestre, (T. 108, N' 19.) I?^ l322 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les poids atomiques des éléments des nébu- leuses. Note de M. J.-W. IVicuoi.son. Les observations faites par MM. Bourget, Fabry et Buisson, sur la limite des interférences qu'on obtient avec les lignes spectrales X 3726-3729 et A 5007 des nébuleuses, et décrites dans les Comptes rendus (6 avril), pos- sèdent une grande importance, car elles donnent la preuve de l'existence des éléments qui peuvent précéder l'bélium dans la Table périodique. Elles sont liées d'une manière profonde avec la théorie des nébuleuses et des étoiles Wolf-Rayet que j'ai donnée dans une série de travaux jjubliés dans les Monlhly Notices of ihe Royal Aslronomical Society, à Londres, une théorie qui exige l'existence de ces éléments, dont les structures sont définies. En efTet, les observations constituent une vérification partielle de cette théorie, et peut-être serais-je autorisé à indiquer les résultats principaux de la théorie, pour les comparer plus tard avec les observations que MM. Uourget, Fabry et Buisson nous ont promises. Les travaux, qu'on a commencé à publier en novembre 191 1, ont démontré qu'outre les raies de l'hydrogène et de l'hélium, les autres raies du spectre des nébuleuses, 25 au moins, s'expliquent presque complè- tement par les vibrations dynamiques des atomes d'un petit nombre d'éU'- ments simples, comme je les nomme. On représente ces atomes seulement par un «nodule » de l'électricité positive entouré d'un anneau d'électrons. Soit — c la quantité d'électricité portée par l'électron, le « nodule » peut porter les quantités -f- e, -t- 2e, -(- 3e, ... et constitue la source de presque tout le poids de l'atome, comme Sir E. Rulherford l'a aussi découvert. Par exemple, j'ai nommé nebulium l'élément qui se compose d'un nodule -|- [\e, entouré d'un anneau circulaire de quatre électrons, qui^ont en mouvement autour de lui, avec une vitesse angulaire ùj. Si a représenle le radius et m la masse de l'électron, l'équation du mouvement rotaloire devient Si le mouvement change, les déviations sont proportionnelles à cos qt, où - a une série de valeurs numériques pour chaque atome, l'atome ordi- naire, ou l'atome qui a perdu ou gagné un, deux, trois électrons. Pour quelques vibrations, le « nodule » lui-même se met en mouvement, et, si SÉANCE DU II MAI igi/J- '323 sa masse est M, nous aurons co M OÙ A et B sont numériques. On trouve que les rapports théoriques des - se manifestent, en comparant les longueurs d'onde des lignes spectrales des nébuleuses, pour une seule valeur de t7> qui donne i,3i pour le poids atomique du nebulium. De cette élude vient aussi l'explication que j'ai donnée delà quantité h de Planck, explication sur laquelle M. Bolir a plus tard fondé sa théorie. Aussi, il parait que le poids IVl d'un nodule simple + ne varie avec n'-. Car les poids des divers nodules se déduisent des spectres. Les poids atomiques sont : pour le prolohydrogène, nodule -\- e, 0,08 18; pour les éléments que je n'ai pas encore nommés, dont les nodules sont + 26 et + 3e, 0,327; pour le nebulium, i,3i ; pour le protofluor, un élément qui se trouve aussi dans la couronne solaire, presque 2; pour Varchonium, nodule + Ge, 2,945 (voir les Monthly Notices de cette année). Il n'y a que neuf éléments simples possibles, et il semble que les éléments terrestres sont formés par une modification du nodule, de telle nature que les lignes spectrales deviennent capables de s'arranger dans les séries. Ces séries se trouvent aussi dans les nébuleuses et dans les étoiles Wolf- Rayet, qui suivent les nébuleuses dans l'ordre de l'évolution stellaire. On peut directement calculer ces séries par la théorie. L'élément que les trois auteurs ont étudié, c'est celui que je nomme archonium, qui donne la raie X 3729 et quelques autres, et la valeur 3 de son poids atomique est presque égale à la valeur théorique. Dans ma théorie, c'est à l'atome, avec un nodule + 6c, qui a perdu deux électrons qu'appar- tient cette raie, et aussi la raie X4069. On doit espérer que MM. Bourgel, Buisson et Fabry vont continuer leurs expériences avec la raie A 0007, afin de vérifier (ou non) ma valeur théorique i,3i du poids atomique de l'élément qui la produit, et que j'ai nommé nebulium. Les observations provisoires données par les auteurs pour cette ligne ne sontpas en désaccord avec cette valeur. GÉOMÉTRIE. — Sur la torsion géodésique des contours fermés. Note de M. A. lîum.. Dans les Comptes rendus du 9 juin 1913, j'ai fait connaître une formule analogue à celle de Stokes, mais ne s'appliquant à des cloisons F passant l324 ACADÉMIE DES SCIENCES. par un contour fermé y que quand ces cloisons ont toutes mêmes plans tangents le long de ce contour, c'est-à-dire mêmes a-, y, z, p, q en chaque point de y. Depuis, j'ai rigoureusement démontré cette formule dans un Mémoire Sur les transformations et extensions de la formule de Stokes, publié dans les Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse (3'' série, t. IV). Pour l'instant, je puis réduire cette formule générale à (0 0 0 d â ôx dy ôp d,j V 0 s T dx cl Y -^ fvdx -h ^}dy + S dp + T dq. où 1', (^), S, T conlionnent explicitement Ji-,y,p, y, mais non z. J'ai déjà remarqué que des notions géométriques, telles que la couiburc d'une cloison F d'étendue finie, étaient définies par des intégrales de surface (jui doivent précisément rester invariantes lorsque la cloison est déformée avec conservation du contour et des plans tangents le long de celui-ci. Il y a donc lieu d'examiner si les formules ayant pour but d'évaluer celte courbure, ou des êtres géométriques analogues, ne rentrent pas tout natu- rellement dans la formule (i). Ainsi, soit une surface z ^ f(x,y) sur laquelle on trace un contour fermé y défini par la projection ¥(^x.y) = o. La courbure géodésique ds : p„, en un point de y, est de la forme (2) P (/x + Q dy + S dp = T dq. et l'application de (i) redonne la célèbre formule d'Ossian Bonnet (G. Dxr,- noux, Surfaces, t. III, p. 126). Pour la torsion géodésique, l'angle élémentaire dz^ est aussi de la forme (2) avec P = o, Q = o. ^^TlFdi'-^r-)V.r-pqFyl T=-^[(i+/,»)F^-/.yr',] Ad Aô^ SI I on pose o'— l + p^-i- q- A^=F= + F^ + ( jj., il en est de même pour la fonction rn-( • Soit X l'abscisse de convergence. Posons .r = c + h. M. H, Bohr a dé- montré l'existence d'une suite de nombres réels X,, "k^, X3, ... (X>X, ^Xo^ A;, ^ ...) tels que les séries (1) et (2.) sont sommables par des moyennes aritbméti(jues d'ordre «dans le demi-plan (7 ^ X„(/i = i, 2,3, ...), mais non pour a-<^X„. Quand n tend vers l'infini, X„ tend vers une limite A. En se bornant aux séries de Dirichlet, M. H. Bohr a démontré que la di-olte (j = Ajoue un rôle très important pour la fonction ^]"(.r) définie par la série (i). 11 y a lieu de se demander s'il en est de même pour la fonction ù{x) définie par la série (2). Il paraît que la réponse doit être négative. En tout cas j'ai démonlré que le nombre A est généralement plus grand que le nombre l dont j'ai parlé dans ma dernière Note ('). La fonction ù (r) est holo- morphe et bornée dans le demi-plan a~^ l -\- 1(1"^ 6) en exceptant les points X = o, — I, — 2, ... s'il y a lieu. Ce demi-plan renferme générale- ment à son intérieur la droite o- = A. Quand x tend vers l'infini, de sorte qu'on a toujours a >■ / + s, la fonction Q,{x) et toutes ses dérivées par rap- port à - tendent vers des limites finies. La fonction £2(a?) donne donc naissance à une série de la forme (3) i2(^)-^-+-^+l^^ + ^-4-.... .V .r- x^ .1' Cette série est généralement divergente, mais elle est sommable par la méthode de sommation exponentielle de M . E. Borel. La fonction associée de (') Séance du 4 mai •9'4- SÉANCE DU II MAI igM- l327 M. E. Borel (4) F(a.) = A„+^^+^,r^+^.H + ... est holomorphe dans une bande limitée par deux demi-droites et compre- nant à son intérieur Taxe des nombres positifs. La valeur que M. E. Borel attribue à la série divergente (3) est égale à la valeur de la série (2), c'est- à-dire < Supposons /> o. Le domaine de convergence de cette intégrale^ c'est le demi-plan rj^ l. La méthode de M. M. Borel permet donc de réaliser le prolongement analytique de la fonction il(j:) dans le même domaine que la transformation dont j'ai parlé dans ma dernière Note et dans un domaine bien plus étendu que ne le permet la méthode de sommation de Cesarô. Considérons deux séries i2, (a,-) et H^i^x) de la forme (2) convergentes pour T >• À et somniables par des moyennes arithmétiques d'ordre un pour a- ;> A, (X, < X). Le produit i), (a;) . Q.., (x) se représente par une série de la même forme coifvergente pour o-^ A,, t^ o et absolument conver- gente pour fT> A, a > o. On en conclut en particulier le théorème suivant : « Si la fonction Q.(^x) admet un développement de la forme (2) qui est sommable par des moyennes arithmétiques d'ordre n dans le demi- plan a'>X„^o, la fonction Q(a7).X~" se représente par une série de facultés de la même forme, convergente dans le demi-plan 7>X„; et la fonc- tion il (.!;)"""' se représente par une série absolument convergente dans ce demi-plan. Plusieurs auteurs ont été conduits à étudier des séries de facultés de la forme oc ^^asx{x — i). . .{x —s). Relativement à ces séries, j'énonce seulement le résultat suivant : Le pro- duit de deux séries de cette forme ne se représente pas en général par une série de la même forme. l328 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Nombre des changements de signe d'une Jonction dans un intervalle et ses moments. iNote de M. Lkopoi.d FEjnit, présentée par M. l*]inile Picard. 1. Soity(a7) une fonction réelle de la variable réelle .r, continue dans l'intervalle o^a;5 a. Posons M. Fekete a trouvé (Comptes rendus de la dernière séance), qu'en dé- signant par i> le nombre des variations (de signe) dans la suite infinie (2) • fo{(l), fl(0), ..., /«(a): •••, la fonction/(/c) change au moins v fois le signe, lorsque x parcourt (dans le même sens) l'intervalle o^x'^a. C'est-à-dire, on a (3) RîV>r, en désignant par V le nombre des changements de signe de.y"(a;), par R le nombre des racines de/(a-) dans l'intervalle o^x^a. 2. De ce théorème de M. Fekete, je déduis un autre, où ce sont /es mo- ments de la fonction /{x) pour Cintervalle (o, a), dont les changements de signe fournissent une limite inférieure pour les changements de signe de la fonction y^(j7) dans l'intervalle (o, a). Ce nouveau théorème, trouvé anté- rieurement, présente peut-être aujourd'hui quelque intérêt, parce qu'il se rattache aussi à un point de la Note extrêmement intéressante de M. G.-H. Hardy ('). On a, d'après une formule très connue, /"(■')= („!,)! f {■r-ty"\f(l)d( (/, = i,9. 3 ^x). et, par suite, /"(")^(^ _!.,)! f («-0"-'/(0^^=(^^_^,), f /{a-t)t"-^dl. (') G.-H. Hardy, Sur les zéros de la fonction Ç(5) de Riemann {Comptes rendus.^ 6 avril !9i4)' SÉANCE DU TI MAI 191/4. l329 Donc la suite (2) pourra se remplacer par la suite (4) /(«), ff{a-t)dt, ..., i f {0-1)1"-' dt, ..., et l'on peut dire, d'après (3), que le nombre Vpoury'(a;) est au moins égal au nombre des variations dans la suite (4). Considérons maintenant la fonction f{a — x). Elle change aussi V fois désigne, lorsque r parcourt l'intervalle o^x^a. Le nombre V est donc, d'après ce que nous avons dit tout à l'heure, au moins égal au nombre des variations dans la suite (4), formée pour la fonction y^(a — x) : /(o), f /it)dt, ..., f /{t)t"-' dt. Nous avons donc obtenu le théorème suivant : Le nombre des changements de signe dans l'intervalle o'Sx'S.a d'une fonc- tion réelle quelconque f{x) de la variable réelle x, continue dans le même intervalle, est au moins égal au nombre des variations (c?e signe^ dans la suite (5) /(o), f /{t)dt, f f{t)tdt, ..., f f{t)t"dt, ..., c'est-à-dire dans la suite de ses « moments » pour riiitervalle (o, a). 3. La démonstration de ce théorème, et même celle d'un théorème beaucoup plus général, s'obtient aussi directement par l'application d'un théorème de Laguerre. Posons a = i et '6) m{v)^ f f{t)l''dt, V étant un nombre réel quelconque plus grand que — i. En introduisant / = e~"-, on obtient (7) '"(v)=r e-V(e-")e-"«-, donc, d'après le théorème de Laguerre ('), le nombre des changements de (') Voir Œu^'res^ t. I, p. 29. Une démonstration sinnple et rigoureuse du ihéorème de Laguerre a été donnée récemment par M. G. Polja {Math, es Tenu. Értesitô, Budapest, 1918, t. XXXI, p. 438-447). C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N° 19.) I72 l33o ACADÉMIE DES SCIENCES. signe de la fonction /(ce) dans Vintervalle o < x' < i sera au moins égal au nombre des variations dans la suite de ses « moments généralisés » (8) f /{t)r.di, I f{i)i'''di. où V,, V2, ... désignent des nombres réels quelconques, en nombre //m ou infini, toujours croissants, el plus grands que — i . 4. Soil p{.r) une fonction positive pour o lJ-,n •■■• lorsque le nombre entier positif A est suffisamment grand. SÉANCE DU II MAI I914. l33l 6. Soil, par exemple, y (cC) un polynôme quelconque de .v à coefficients réels Alor J ° n-h i n + n + r + I Donc le nombre des cliangemeiils de signe du poljnoine g{x) dans l'inlervalle olx^i, et a fortiori \e nombre de ses racines dans le même intervalle, est au moins égal au nombre des variations qu'on trouve dans la suite infinie rt„ <7, «,. rt„ a, a,. «0, - ' ' ' ' ' ' 2 /■ + I 2 o /■ -H 2 PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Diffusion de la, lumière par un curps transpai-ent homogène. Note de M. LéOx\ Brillouin, présenlée par M. J. Violle. I. Lorsqu'un rayon lumineux travei^se un corps isotrope, une partie de la lumière est diffusée dans toutes les directions. Ce phénomène, est visible dans le bleu du ciel (') et dans l'opalescence critique (-). Je veux ici compléter la théorie donnée par Einstein (') pour la mettre en accord avec les travaux de Debije (') sur les chaleurs spécifiques. Un corps homogène, à température fixe, est en continuelle vibration. On peut dé- composer ce mouvement suivant les vibrations propres du corps. Debije atliibue à chaque vibration propre une énergie moyenne qui dépend de sa période suivant la loi de Planck. Parmi ces vibrations, les ondes longitudinales produisent des écarts de densité capables de diffuser la lumière. II. Soit un corps contenu dans une enceinte cubique o ■< a- <[ L, o ■< r ■= y (1- -«), in II f^- V nt 2l in II T, y-P' '^ = ^y- Le calcul de cette intégrale peut se faire aisément. A cause du deuxième facteur, on voit que la partie la |)lus imporlanle de l'intégrale sera donnée par le voisinage du point __ll , _^IJ- ^ 2 "^ 2 2 que j'appellerai point critique. On peut alors faire sortir le premier facteur du signe somme, et intégrer le deuxième de — oc à -\-x, ce qui lui donne la valeur n^. La remarque suivante justifie celte approximation : Intégrons le deuxième facteur, autour du point critique dans une sphère de rayon m tel que l'intégrale soil égale à ti'* à ,yL_ près, nous pourrons vérifier qu'à l'intérieur de celte sphère le premier facteur reste constant à ,-|,4tô P'"ès. IV. Remplaçant les diverses quantités par leurs valeurs, nous trouvons finalement, pour l'intensité moyenne de la composante e^ de la lumière dif- fusée (6) '5 = 9[xV^2(i — « dv 2 71 T «t Aj. (^TtD)'^ 2 ' U ^ vitesse du son ; c =: volume spécifique; £ =: constante diélectrique pour la longueur d'onde ). de la lumière étudiée ; = volume dilTuseur; (') EiNSTiii.x, loc. cil., p. 1286-1293. l334 ACADÉMIE DES SCIENCES. •ji ((') :^ travail pour comprimer is du milieu, isothermiquemeiU, depuis le volume spécifique ('„ jusqu'au volume spécifique c; a cosinus de l'angle w du rayon incident avec le rayon diffusé. La fonction çp(v), qui remplace dans notre formule le coefficient AT obtenu par Einstein, a le sens suivant : pour o-- -r — , ^(v) = o. -"■lim Une formule semblable à (6) régit la composante e^. Si la lumière incidente est naturelle, sans polarisation, on trouve pour le rapport des intensités (7) ''\dv) /iTiy ri-dessiis. on esl cuikIiiU ,1 l'Ci'iie sur le |ireiiiiei' Iriiii.dii (• = Ai(,t'^' — c ^i' )e". / — — y, — A| ((,'*.' + e^^r' je''. a, et sur le second en conservant nos notations antérieures et en posant c(-z=y,l^s- -h'/ipis, o(l=y,l,s--}-y,ft,s\ dans ces formules, .v est une racine quelconque de l'équation tans(,/a, /, ) tang[ya,( /,_/,)]= Zi f^ (j = ^f^i) . La détermination des coefficients A, et Ao soulève en général des compli- cations, qui s'évanouissent d'une façon complète dans un cas particulier, intéressant au point de \uc dos applications : celui oi'i a, et a.., sont imagi- naires pures, c'est-à-dire où 1^ ^ ^• A, /j On peut alors déterminer des développements formés au moyen des solu- tions simples ci-dessus qui, à l'instant initial, représentent une distribution quelconque de c et / entre a? =; o et ./; — i,. En effet, cela revient à trouver (') Voir les notations de noire Communication du i-j avril 1914- l336 ACADÉMIE DES SCIENCES. des coefficients P et Q, de manière qu'au moyen d'une série exponentielle 1 = 1,2 on représente une fonction donnée de x entre les valeurs a? = — /, et ir = /, + -2 1 /J^ (/., — /,), quand ^, est la i'^""' racine positive de l'équation (E) lanoï/, X tanoTj. /S (/, _ i^^./'ùll- L V yi^i ' J V 72^1 Pour y parvenir, on remarquera d'abord que l'équation tangs X langmz := h, où m et h sont positifs, a toutes ses racines réelles. En effet, il est évident qu'il en est ainsi pour certaines valeurs particulières de »j ; d'autre part, on peut établir que, si la propriété est vérifiée pour une valeur «!„, il en est de même pour la valeur ni„ -+- dm. On en déduit que toutes les racines sont réelles, quel que soit m. Ceci posé, si, à la fonction holomorphe t:{z) = (eJ"'— e-J"~) (eJ''-— e-J''~) -h h{eJ'"-i- e'J"-) (eJ''' -h e-J''-) qui s'annule pour les racines de (E) et pour elles seules, on associe la fonction^ ( = ) =2(1 + /^)e~■'"^e~^*', qui satisfaitaux inégalités indiquées par M. E. Picard, on s'aperçoit que l'intervalle — /, , -l- /, + li v/rV(^^ — ^1) dans lequel il faut effectuer le développement, est précisément l'interval limite, que nous avons défini précédemment à propos des lignes homogènes. Le procédé que nous avons indiqué pour la représentation d'une fonction dans cet intervalle s'applique donc ici et permet de déterminer les coef- ficients cherchés. Nous nous réservons de montrer prochainement le parti qu'on peut tirer de la solution ci-dessus au point de vue physique et plus spécialement dans le cas où les conditions initiales présentent des discontinuités. SÉANCE DU ri MAI r9i4- ï337 PHYSIQUE. — L'étincelle oscillante comme source économique de rayons ultra- dolets. Note de M. J. de Kowalski, présentée par M. G. Lippmann. En fait de sources donnant des rayons ultraviolets, et en particulier ceux de V ultraviolet moyen, dont on fait usage dans la stérilisation et dans les réactions photochimiques, on ne s'est pratiquement servi jusqu'ici que des lampes à vapeur de mercure munies d'électrodes. Des expériences ont été tentées, il est vrai, où l'on essayait de faire agir les rayons émis par diverses sources sur des substances renfermées dans des vases de quartz. Le D'' A. Pfliiger ( ' ), de Bonn, a établi en 1904 que les spectres d'étin- celles des métaux peuvent émettre certaines raies, comme par exemple les raies de courte longueur d'onde de l'aluminium, qui possèdent une grande énergie ultraviolette. M. Lenard (-) s'est servi ces temps derniers pour obtenir dans l'extrême ultraviolet des elléts très puissants d'une étincelle oscillante éclatant entre électrodes d'aluminium. Tl existe entre les recherches de Lenard et de Pfliiger une contradiction apparente. Tandis que Lenard (') trouve un accroissement de l'énergie dans l'extrême ultraviolet au furet à mesure qu'il augmente le nombre de bouteilles de Leyde dans le circuit d'oscillation, Pfliiger Ç) trouve au contraire que cette catégorie de rayons possède un maximum pour une capacité relativement faible. Cette contradiction servit de point de départ à nos recherches. Les tra- vaux de M. Hemsalech sur l'étincelle ('), ceux de MM. Hemsalech et Tissot (•*), de MM. Hemsalech et deWatteville {'). Les études spectrosco- piques de M. de Kowalski et de P. Joye (•*) ont établi que le nombre de (') A. Pflui-.er, Ann. Phys., l. Mil, p. 890. {-) Lenaro, Sitzungsberichte der Heidelberger Akadeinie dev \] issenschaften , t. XXVIII, 1910. (^) Loc. cit., p. 8. ('•) Loc. cit., p. 916. {') Hemsalech, Recherches expérimentales sur les spectres d'étincelles (chez A. Herinann, éditeur, Paris). {'') Hemsalech et Ti^sor, Comptes rendus, t. I4i, 1907, p. 262. ( ') Hemsalech et de Watteville, Comptes rendus, l. 144 et 146. (") J. de Kowalski, Soc. franc, de Phys., n" 231, igoS, p. 2; Comptes rendus, t. 142, p. 99^; Arch. de Genève, 1910, p. 298. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 19.) I?'^ l33H ACADÉMIE DES SCIENCES. raies spectrales ne dépendait pas seulement de la capacité et de la self- induction, mais qu'il dépendait encore des autres conditions du circuit d'oscillation. Nous avons donc pensé qu'en faisant varier les conditions électriques de ce circuit, on pourrait ainsi influer sur l'énergie rayonnante de façon déter- minée dans les diverses régions de l'ultraviolet. Donnant suite à cette manière de voir, nous avons entrepris une série de recherches, dont on peut tirer les conclusions pratiques suivantes : 1. Au fur et à mesure que l'on fait croître l'aniplitudc du courant dans le circuit oscillant, on constate que la région qui correspond au maximum d'énergie rayonnante se déplace vers les courtes longueurs d'onde. 2. On obtient comme correspondant au maximum d'énergie rayonnante, une longueur d'onde d'autant plus faihle (jue l'étincelle est mieux amortie. On pourrait traduire cela en disant que la longueur d'onde correspondant au maximum de l'énergie rayonnante se déplace vers l'extrême ultraviolet à mesure que l'énergie consommée dans l'étincelle est plus considérable. 'A. Une série d'essais avec différentes élecliodes ont établi que le plan, dans le spectre ultraviolet, de la longueur d'onde correspondant au maxi- mum d'énergie rayonnante dépendait aussi beaucoup de la nature des électrodes; qu'en particulier cette position n'était pas la même pour des alliages que pour des métaux purs. Quelques données tirées des mesures que nous avons effectuées feront mieux voir l'inlluence de la nature du métal sur le rayonnement ullra- violel. Les résultats ci-dessous ont été fournis en opérant dans les mêmes conditions électriques; ils sont exprimés en unités arbitraires: Invar 128 Aluminium qg Lai Ion 85 Zinc 78 (lui vie 70 - Pour de mêmes électrodes, on peul, comme on sait, augmenter Tanioi- tisscmcul (le l'étincelle en opérant certaines modifications dans les condi- tions électriques de la décharge. C'est ainsi que ramortissemenl est fonction de la longueur d'étincelle et de l'énergie envoyée par unité de temps dans celle-ci. Nos essais ont confirmé ce point, car par des modili- SÉANCE DU II MAI 1914. 1 339 cations apportées aux deux facteurs ci-dessus nous avons réussi à influer de façon notable sur l'énergie de Vullranolet moyen. Le décrément augmente en effet en raison inverse du nonibic de décharges partielles de Tétincelle, et, avec les mêmes électrodes, en ne niodiliant dans les conditions élec- triques que le nombre de ces décharges partielles, on voit ([ue lorsque celles-ci diminuent, l'ultraviolet moyen accuse une énergie de plus en plus intense. Avec des électrodes en invar, la dislace explosive étant de 22'"'", nous avons obtenu les cotes suivantes montrant l'intensité du rayonnement eu fonction du nombre de décharges par seconde : ao étincelles à la seconde ^\ ,^ 3o » » 32,6 4o » » 26,4 5d )) » ■ . ■ 20,3 Si, pour charger le circuit d'oscillation, on se sert d'un transformateur à résonance, on arrive à une relation déterminée entre le nombre d'étin- celles par seconde, la capacité et la fréquence du courant primaire; une fois celte relation réalisée, on obtient un rendement économique en radiations ultraviolettes moyeiuies par rapport à l'énergie consommée au primaire. ÉLECTRICITÉ. — Sur un oscillographe cal hoditiue. Note de M. Alexandre Dufour, présentée par M. J. Violle. Pour étudier un phénomène électrique ou magnétique rapidement variable, comme l'intensité du courant de décharge d'un condensateur dans les conditions où l'on s'en sert en télégraphie sans fil, on peut, comme on sait, utiliser un tube à rayons cathodiques (tube de Braun), soit seul, soit associé au miroir tournant. Tel qu'on l'emploie d'ordinaire, le tube de Braun permet aussi d'enregistrer les phénomènes périodiques; ceux-ci sont traduits sur l'écran fluorescent qui reçoit le faisceau cathodique par une courbe lumineuse de forme invariable: il est alors possible de la photo- graphier avec un appareil photographique ordinaire en prolongeant la pose assez longtemps. Mais un tel procédé est inapplicable (')à l'enregistrement d'un phéno- mène non périodique à variations rapides, par suite du peu d'éclat de la (') Hausrath. HliYxil'nli('„' l342 ACADÉMIE DES SCIENCES. constaté que la fluctuation moyenne était inCérieiire à la valeur qu'indique la formule (2), mais il n'a pu la calculer d'après la formule (i), puistju'il ignorait la loi de compressibilité de ses solutions. Je me suis servi des photographies (jui avaient précisément servi à déterminei' la compressibilité osmoticpie d'une émulsion concentrée. Sur chaque plaque, à une même hauteur, on comptait les grains con)|)ris dans des volumes égaux. Le nombre moyen de grains /?,, était lu sur la courbe de réparlilion. Quand la concentration en volume ne dépassait pas :7^, on a eu une bonne vérification de la formule (i>), avec des écarts de 4 pour 100 eu moyenne entre les valeurs observées et calculées de la fluctuation, pour 100 cellules utilisées. Plus fortrs cnnre/it ration s. — .l'ai calculé les fluctuations moyennes pour des concentrations allant jusqu'à j^, sur les plaques photographiques, en ayant soin de compter les grains contenus toujours dans le même volume ^ — I 0 O = 1,23. 10 . D'autre pari, le calcul de y, d'après la forniule (1 ), se présente de la façon suivante: si /( est le noinbie îles grains par cenlimèlre cube, une transformation simple atti ihue à A la valeur . N«o dp 7ht 777i' Or la pression osmotique de l'émulsion, à la hauteur .?■, satisfait à la relation dp . ^~^"' cil m est le poids d'un i;rain, et par suite -_ /~r /HT I dn l^a quantité ;— se déduit facilement de la courbe de répartition. /( (l.r Dans le Tableau stiivant, on a mis les résultats de ce calcul à cùlé des valeurs observées pour y et de celles que donne l'application de la for- mule (2). On s'est limité aux concentrations (à peu près '|, ">, (> et 7 pour 100) pour lesquelles les formules (i ) et (2) prévoient des nombres fran- chement différents. SÉANCE DU II MAI iqi4- |343 Nopibre des rellules ulilisees. n„ ("onceiUrati'ni pour 100. "■' ralciilé. observe. f. riiiiile (?■). ,o4 3>. 5 4 0, lOI 0,110 0 , 1 4o MI i'> 4,94 0,087 0,087 0 , I 26 68 47 7 5, y 0,078 0,081 0,116 •21 54 7 6,7.1 0 , 070 0,068 0,108 Ainsi la formule (2) ne rend pkis coniple de l'expérience pour les concen- trations notables; la vêri(ication de la théorie d'après laquelle M. Sniolu- chovvski relie les lluctuationsà la cornpressibililé est satisfaisante. Il est intéressant de conslaler cpruiio vérification suflisamnient précise donnerait pour le nombre d'Avogadro une valeur comparable h celles c|ue donne l'application de la loi de Van der Waals dans la région moyennement concentrée, et celle de la loi des gaz parfaits dans la région diluée de l'émulsion. CHiMlli: PHVSIQL'E. ~ Suf la nilcanisalioii des solutions de caoutchouc par les rayons ultraviolets. Note de MM. Andrk Uelbko.wek et Gustave BekiVstein, présentée par M. A. Dastre. L'un de nous a indiqué précédemment (' ) que le caoutchouc, sous l'ac- tion des rayons ultraviolets, entrait en liaison avec le soufre pour se vulca- niser. Poursuivant cette élude, nous avons trouvé qu'en soumettant à l'action des rayons ullraviolcls des solutions de caoutchouc additionnées de soufre, non seulement la solution se vulcanisait dans ces conditions, mais encore le caoutchouc, au lieu de se précipiter au bout d'un certain temps comme on [louvail s'y attendre, étant donnée l'insolubilité du caoutchouc vulca- nisé, fournit, au contraire, un gel d'une stabilité remarquable; au bout de quelques mois, en effet, il n'est pas possible d'y déceler la moindre trace de précipitation non plus que par un chaufl'age de 18 heures à 80"; si, d'autre part, on laisse évaporer cette dissolution vulcanisée, on obtient une pellicule (pi'il devient impossible de redissoudre dans un solvant quel- conque du caoutchouc. Ce fait, en dehors de la condjinaison avec le soufre, montre donc bien la matérialité de la vulcanisation effectuée par les rayons ultraviolets. L'ultramicroscopie des dissolutions vulcanisées permet d'observer un (') Zcilschrifl fiir Ckemtc und Industrie der ho/tuic/e, l. \II, iç)i3, \i. 4- l344 ACADÉMIE DES SCIENCES. grand nombre de grains de 1res petites dimensions ressortant sur un fond qui n'est pas tout à fait sombre, par suite sans doute du grand nombre de petits grains non visibles mais qui diffusent la lumière; comparées avec les mêmes solutions non vulcanisées, nous n'avons pas constaté, contrairement à notre attente, de différence très sensible; il semble toutefois que, dans les dissolutions vulcanisées, les grains soient d'une dimension légèrement infé- rieure, mais par contre plus nombreux. L'obtention de cette solution vulcanisée permet de jeter quelque clarté sur le processus de la vulcanisation. Smits et Wiegand, en eflet, ont observé que, sous l'action des rayons ultraviolets, le soufre soluble dissous dans un solvant quelconque se transforme d'abord en soufre colloïdal pour se précipiter ensuite; or, lors de l'exposition aux rayons ultraviolets d'une solution de caoutchouc additionnée de soufre, l'on observe, au contraire, ni précipité, ni même un louche; et, comme il s'est formé dans ces conditions une certaine quan- tité de soufre insoluble, l'on peut en conclure que c'est cette variété de soufre qui, au fur et à mesure de sa formation, se combine ou se laisse adsorber à l'état naissant par le caoutchouc, et produit ainsi la vulcani- sation. L'élat naissant du soufre insoluble semble d'ailleurs être une condition sinon indispensable du moins très favorable pour l'opération, car nous n'avons pas obtenu de vulcanisation etîective en soumettant aux rayons ultraviolets une solution de caoutchouc tenant en suspension du soufre insoluble très finement divisé. Les faits précédents expliquent également le mécanisme de la vulcani- sation à chaud dans laquelle on opère à une température où une partie de soufre employé se transforme en soufre insoluble. Les quantités de soufre combiné qui permettent d'obtenir une solution bien vulcanisée sont faibles et ne correspondent pas avec les chiffres usuels des procédés ordinaires de vulcanisation ; tandis que ceux-ci exigent i,5 à 2,5 pour loo de soufre combiné (bien qu'avec le caoutchouc Para cette quantité puisse dans certains cas descendre à i pour loo), avecles solutions vulcanisées, au contraire, l'on obtient, par évaporation, unepelliculeayant tous les caractères d'une bonne vulcanisation, mais renfermant seulement 0,6 pour 100 de soufre combiné. L'action vulcanisante de cette faible quantité de soufre peut être rappro- chée de l'action polymérisante des traces de soufre (0,2 pour 100) dans la synthèse du caoutchouc à partir de l'isoprène. SÉANCE DU II MAI 1914. l345 Le caoutchouc obtenu par cette synthèse est polyinérisé à un plus haut degré que la gomme naturelle. 11 est insoluble dans la benzine. L'action polymérisante du soufre sur le caoutchouc a été déjà étudiée par l'un de nous. On a pu établir, en étudiant l'action des rayons ultra- violets do la chaleur, du travail mécanique sur le caoutchouc seul ou en présence de soufre, le bien-fondé de la théorie d'Axelrod qui envisage la vulcanisation comme résultant d'une dépolymérisation première du caout- chouc avec repolymérisation subséquente sous l'action du soufre ( '). La présente étude nous permet d'ajouter que la vulcanisation, c'est-à-dire la repolymérisation du caoutchouc, peut s'effectuer en présence de quan- tités de soufre beaucoup plus faibles que les coefficients de vulcanisation habituelle. Il semble donc que le chifTre de soufre combiné (coefficient de vulcani- sation de C.-O. Weber) ne permet aucune diagnose du degré de vulcani- sation lorsque cette dernière n'a pas été effectnée dans des conditions phy- si(jues rigoureusement identiques. De plus, cette variation entre le cliiiTre du soufre combiné et l'effet phy- sique obtenu par la vulcanisation semble indiquer que la repolymérisation du caoutchouc par le soufre qui a lieu dans la deuxième phase de la vulca- nisation est une réactiou catalyticpie et que la combinaison du soufre avec le caoutchouc n'est plus qu'une réaction subsidiaire et secondaire. CHIMIE MINÉRALE. — Détermination du poids atomique du nichel. Note de MM. OEohsxer de Coni.\«:k et (iérard. Pour faire cette détermination, nous sommes partis d'un lingot de nickel qui avait été préparé dans un laboratoire métallurgique. Nous l'avons analysé, puis purifié, en le traitant trois fois par la méthode sui- vante : la solution nitrique es't traitée par H- S; le fer est oxydé et passe au maximum; on le précipite par AzH^ La liqueur filtrée est traitée par AzH''SH. Le précipité est lavé à l'acide chlorhydrique, puis dissous dans l'eau régale. I^a solution est évaporée à sec, le résidu est repris par l'acide chlorhydrique très étendu. On traite la liqueur par CO^Ba, et un courant de chlore qui sépare le cobalt. On filtre et l'on précipite la (') Zeit.tchrifl fiir (', hernie inul Industrie der Kolloïde. t. \II, Heft k, p. igS el 293. C. R., 1914. 1" Semestre. (ï. 158, N- 19 ) 174 l346 ACADÉMIE DES SCIENCES. baryte. On filtre à nouveau et l'on fait cristalliser la liqneui'par évaporalion. Les cristaux sont dissous dans l'eau aiguisée d'acide chloriiydrique, puis on précipite par une solution concentrée d'acide oxalique. Le précipité est un dihydrate., C-()*Ni -I- 2H^0. On le lave et on le sèche en le laissant pendant plusieurs semaines dans la cloche, au-dessus de l'acide sulfurique. Nous avons décomposé ce sel en le Ghaulfant dans un courant d'hydro- gène pur. Le résidu métallique a été ensuite soumis à l'action du même courant, à i'jo^-'i-j^^° , jusqu'à réduction totale. Soient/) le poids du dihydrate, // le poids du nickel réduit, x le poids atomique cherché; celui-ci sera donné par la relation : p' X Cinq déterminations ont été faites; voici les résultats : 1'. A. 1 . p -zzo, 43oo ; />' = o , 1 38o 58 , 60 2. jo.= 0,4730; /?'=:o,i5i7 58,54 3./» = G, 3440; /9'=o,iio4 58, 60 4. /j = o , 3869 ; />' ^= o , 1 24 1 58,55 5. /7=ro,5i6i; p'= o, i656 58,58 La moyenne de ces cinq déterminations est 58,07; '^ poids atomique indiqué pour Ni, par la Commission internationale, est 58,68. CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation du penline normal. Remarques sur les points de fusion et d'' èbullition des premiers termes des carbures ncétylé- niques vrais normaux. Note de 31. M. Picon, présentée par M. A. llaller. En appliquant le procédé de préparation des carbures acétyléniques vrais décrit antérieurement dans ce Recueil ('), nous avons réussi à préparer le penline normal. Ce carbure s'obtient avec l'iodure de propyle normal. Ce composé ne réagit pas à la pression ordinaire sur la solution ammoniacale d'acétylène monosodé, mais il fournit, après agitation avec elle, une masse laiteuse homogène dans laquelle la réaction se déclare vers — 20". Pour avoir une action complète, il vaut mieux, comme on le fait dans la prépa- ration de l'hexine, soumettre le mélanj^e à une pression d'une atmosphère. (' ) P. Lebbau et M. l^icoN, Comptes rendu.';, t.l.^G, 191 3, p. 107^. — M. Pioon. Comptes rendus, l. 158, 191 1, p- 1184. SÉANCE DU II MAI 1914. l347 On emploie ensuite pour récupérer le carbure les mêmes appareils (jue ceux qui ont servi pour le butine et l'on procède de la même manière. Mais le penline étant un corps c{ui bout vers + 4o") pour terminer l'opération, le ballon où la réaction est effectuée, ainsi que les deux flacons laveurs, sont chauffés non plus à + 4**") mais à -f- lo". Kufin on supprime le tubesécheur de chlorure de calcium, dans lç(|uel le pentine se condenserait. Ce carbure est un liquide très mobile, à odeur alliacée faiblement éthérée. Sa saveur est très sucrée. Il distille à -+- 40" sous la pression normale. Friedel et Faworsky (') ont indiqué 48" à oo". Dans Tair liquide, il se solidifie en une masse nettement cristalline qui fond à — ()5". La densité à o" est égale à 0,7221 ± o,ooo5. Il précipite de la même façon ([uc l'aHylène et le butine Ions les réactifs des carbures acétyléniques vrais. Sa combustion nous a fourni les chiffres suivants : C II Tiou\ é. Théorie. I. II. 88.235 88,00 «7:94 11,760 I 2 , 08 ".97 1 00 , 000 1 00 , 08 99.9' TjH méthode de préparation des carbures acétyléniques vrais, que nous venons de rappeler ici, fournissant des corps très purs, les points d'ébulli- lion des composés obtenus ainsi peuvent être considérés comme exacts à un demi-dej^ré près. Nous les ra[)portons dans le Tableau suivant^ainsi que les données anciennes relatives aux corps préparés au moyen de la potasse alcoolique et purifiés par différents procédés. l'iiiiits il'rbullilion des carliurcs loiiiiii par des prép,irntions dans rainnioiiiac lii|iiiik'. par des pii-paialiiiiis diverses. \c.-lylrne. .> —8.5" (Villard) Allylèiie . . — 20". .5 (Lebeaii el l'icoii ) — 23°, 5 (Lespieau et Cliavaiiiie) Huliiic... + 8°,3 (Picon) ■ + 14° (Heboiil ), -1-18°, 5 (Dupont) l'entine... +40" (Picoii) +48°;! -i-So" (l^riedel et Faworsky) Hexiiie. . . . -!-7 i"..5 (Lebeau et Ficoii ) -4-68''à +70" (Faworsky), +70° à +72"(\Veiii lleptine. .. » +99° (Moiireu) (' ) Frikdel, Zeilschrifl fin- (Micmic 1869, p. i24- — Faworsky, Journal de (a Société physico-chimique russe, t. \l\, 1887. p. .554- l348 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous voyons dans la première colonne que, depuis le second terme de la série jusqu'au terme en C', la dilîérence entre les points d'ébullition des carbures acétyléniques vrais, normaux et homologues est une quantité fixe de Si", 5 à 3-2°. Le point d'ébullition trouvé par M. Moureu pour riieptine pur est de 27'', 5 au-dessus de celui de l'hexine. Cette comparaison donne une valeur qui est voisine de la quantité fixe que nous venons d'in- diquer. D'autre part, dans la seconde colonne nous constatons, d'après les don- nées anciennes qui y sont inscrites, que les intervalles entre les tempéra- tures d'ébullition diminuent à peu près progressivement. Cette dernière remarque est comparable à celle qu'on peut faire pour les premiers termes des autres séries homologues des carbures gras. Nous voyons maintenant, au contraire, que pour les carbures acétyléniques vrais normaux, et dès les premiers termes de leur série, la différence de température entre les points d'ébullition de leurs homologues est une quantité constante. Ce fait n'existe, dans les autres séries de carbures, qu'à partir de termes déjà élevés. Une autre constatation intéressante est fournie par les points de fusion de ces mêmes carbures. On sait que l'acétylène fond à — 81". MM. Ijcspieau et Cliavanne ont trouvé pour point de fusion de l'allylène — iio". Nous avons obtenu le même nombre. Le butine de M. Dupontfondait à — i3o°; le nôtre à — laj". Le pentine fonda — go". l'^nfin l'hexine, plongé dans l'air liquide, prend im état de plus en plus visqueux, puis, vers — 160°, il devient solide et tota- lement transparent comme un morceau de verre. A — lôS", un craquement très net se fait entendre et la masse vitreuse se fend en larges morceaux restant très transparents. Par réchauffement, la masse devient absolument limpide, visqueuse et homogène à — iSo". La suite de ces points de fusion — 81", — ii3°, —137", — 9.5°, — iSo" présente donc plusieurs anomalies. D'abord, pour les quatre premiers corps dont la cristallisation a une marche normale, nous observons un minimum pour le point de fusion du butine. En plus, le cinquième corps possède une cristallisation anormale. Rappelons que ces résultats, dont certains sont en contradiction avec ceux connus jusqu'ici, découlent logiquement de la méthode de préparation des carbures acétyléniques que nous employons. SÉANCE DU IT MAI IQl/j. 1 349 Ces carbures sont, en effet, des corps extrêmement fragiles qui sont fortement altérés lors des préparations par la potasse alcoolique, parfois employée en tube scellé. Les purifications sont impuissantes pour régénérer un corps parfaitement pur. Ainsi, nous avons déjà indiqué que le butine sodé préparé avec un carbure très pur fournit par action de l'eau, uiéme refroidie à o", un butine dont le point d'ébuUition a une valeur moins fixe que le corps dont on était parti. Tout traitement chimique atteignant la molécule d'un carbure acclylénique semble donc, en plus de la réaction normale qu'il fournit, détruire une certaine partie du carbure. Aussi les corps les plus purs nous ont toujours été fournis directement par leur préparation dans l'ammoniac liquide. La teuipérature basse employée évite toute condensation et, dans ce mode de formation, l'inlluence des réactions secondaires, pour la plupart des cas, devient à peu près nulle. CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de ^(-dicélones acèlylèniques. Note de M. (ieorges Dupont, présentée par M. A. Haller. (^n sait, depuis les travaux de Kuhemann et Cunnington ( ' ), complétés par les belles recherches de M. Moureu et de ses élèves, que la fonction acétylénique devient susceptible, lorsqu'elle est voisine d'une fonction éther-sel cétone ou nitrile, de fixer les aminés secondaires. On pouvait espérer voir cette activité s'accroître encore par le voisinage, non plus d'une, mais de deux de ces fonctions, et l'action ne plus se limiter alors à la fixation des aminés. 11 était donc intéressant de chercher à obtenir les dicétones acétyléniquesde formule générale : R — CO — C^C — CO — R. Les essais de syiUlièse diiecle j)ar les procédés classiques oui échoué : cesl sans succès que j'ai fail réagir les cliloiures et les bromures d'acéljle ou de lîenzoyle sur le dibrouiomagnésium, ou le dibromozinc-acétylène, ainsi que sur Pacélylure de sodium. L'oxydation chroinique en solution acétique ayant permis à M. V^. André, dans son beau travail sur les monocélones acétyléniques (■), de passer de l'alcool diphénylpropargylique au benzoylphénylacétylène, il était naturel d'essayer d'oxyder, de la même manière, les ^[-glycols acétyléniques si aisés à obtenir par la méthode de Jotsitch. (') HuHEMAN.N et CiiiNMNGTON. Jouiii. of tlie client. Soc, t. LXXV, p. gS^. (-) E, André, Tlièsc de Doctorat, Paris, 1912. l35o ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette oxydation m'a conduil à des résultats excellents avec les glycols aromatiques; elle a échoué, au contraire jusqu'à ce jour, avec les glycols gras essayés. Mode opératoire. — Tous les glycols secondaires fournis par la réaction de Jolsitcli sont, comme je Fai montré ( '), des mélanges d'isomères stéréo- chimiques, mais leur oxydation faisant disparaître l'asymétrie de la molé- cule, comme on le voit sur la formule de réaction (i) : (,) H_ciiOH — Ce^G — CHOH — R-hO^ = R — CO C=C-C0-R + 2ll-0, il n'est ici nul besoin de séparer ces isomères; au contraire le mélange étant plussoluble, dans l'acide acétique, que les constituants purs, on économise ainsi une forte proportion de ce solvant. Le glycol brut est dissous dans la quantité nécessaire d'acide acétique; on introduit alors par petites portions la solution acétique d'acide chromique en agitant constam- ment et refroidissant le mélange sous un filet d'eau; on arrête l'addition du réaclif quand il y en a un notable excès, rendu visible par la persistance de la coloration jaune. On abandonne le mélange pendant i ou 2 heures et on le verse dans l'eau; on recueille au bout d'un certain temps sur un filtre le jnécipité cristallin formé et on le lave abondamment. On le recristallise, suivant les cas, dans l'alcool ou dans hi benzine. RiisbLTAïs EXPÉRIMENTAUX. — I. Dihenzoyiacètylène : G" H • — GO - G = G — GO — G" \\\ Ce corps s'obtient, avec un rendement de 84 pour 100, sous forme de lamelles cristallines légèrement jaunâtres, fondant à 112°. Très peu soluble dans l'éther et dans l'acool froid, davantage dans l'alcool chaud, l'acétone, la benzine, il est très soluble dans le chloroforme. 11 cristallise de la benzine en longues tabla; monochniques : (7 : A : (.' =^ ( ,3oi8 : I : 0,70.18; y:=86°i8''; Cormej rencontrées : />(00l ), A' (100). /i'('2l 0), d' (l \ l), b'yi II ); axes optiques dans le plan de symétrie. Une trace de ce corps communique à l'acide sulfuriquc concentré une coloration ya/we puis rerte, virant à chaud au bru/i rouge. La constitution de ce corps est démontrée par son hydrogénation cataly- lique (en présence de noir de platine) : il fixe 4"'^ d'hydrogène pour (I) G. Dtl'oiVT, Complcs rendus, t. IV.', p. idSi; L, 150, p. 1121; t. 138, p. 7i4- SÉANCE DU II MAI I9l4- l35( donner le diphènacyle identifié par son point de fusion (i/|'|")et ses réac- tions colorées sur l'acide suU'nrique, avec le produit déjà décrit sous ce nom dans la littérature chimique. II. p-dili>lylacèlylène. : Cil '- C' 1 1 . _ co — c = c - co — c« H' — cir\ Plus soluble, en général, que le précédent dans les solvants organiques, il cristallise de l'alcool en petits prismes allongés blancs, fusibles à iy2°-Ç)3". Il donne à l'acide sulfurique une coloration yV/«//e qui disparait d'abord par échaulTement pour reparaître en brun. III. p-dianisoylacélylène : CIP.O.OH'-CO — CEi^C-GO-Ort'.O.CM'. Ce corps s'obtient, avec un rendement presque cjuantitatif, sous forme de fines aiguilles blanches à aspect d'amiante, presque insolubles dans l'alcool, l'acide acétique et l'éther, plus solubles dans la benzine et surtout dans le chloroforme; il fond à i38". IJ acide sulfurique, d'abord vivement coloré par ce corps en rouge éosine vire, quand on le chauffe progressivement, d'abord au hicu de Prusse^ puis au rouge vineux, et enfin au brun viole/. Conclusions. — J'ai indiqué, dans cette Note, un procédé très aisé d'obtention des dicétones acétyléniques aromatiques. Le premier, surtout, des trois sirops décrits devient une matière première très abordable pour une étude chimique. CHIMIE ORGANIQUE. — Hydrogénalion cnlalytique des liquides., sous Fin- fluence des métaux communs., à température et sous pression modérées. Note de M. AxDRÉ Brochet, présentée par M. A. Haller. La fixation directe de l'hydrogène moléculaire, sous l'influence des cata- lyseurs, pour donner naissance soit à des hydrogénations proprement dites, soit à des réductions, a permis, grâce aux magnifiques recherches de MM. Sabatier et Senderens et aux nombreux travaux qu'elles ont suscités, d'établir un nouveau chapitre de la Chimie. l352 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'ensemble des travaux qui ont été faits sur la question peut se rapporter à trois groupes principaux : 1° Hydrogénalion des gaz el des vapeurs suivant la mélliode mère de MM. Sabalier et Senderens ; 2" Hydrogénation des liquides en présence des métaux nobles : palladium colloïdal (mélliode de Skita), platine colloïdal (méthode de l'aal), noir de plaliiie (méthode de Wiilsltœller); 3° Hydrogénation des liquides sous l'inlluence des métaux nobles, des métaux com- muns et des oxydes, à température el sous pression élevées (méthode d'Ipatief). J'ai été amené à effectuer l'hydrogénation des liquides, sous l'influence des métaux communs, notamment du nickel et ai constaté que cette hydro- génation se fait facilement, dans un grand nombre de cas, sans qu'il soit nécessaire de recourir à une température élevée ou à une pression considé- rable. Le principal facteur est une bonne agitation permettant de icnouveler fi^équemment les surfaces de contact entre le gaz et le métal imprégné du liquide réagissant. Dans certains cas, l'hydrogénation se poursuit à la tem- pérature ordinaire; dans d'autres cas, elle peut même s'efl'ectucr à une pression inférieure à la pression atmosphérique. Les produits s'hydrogénant à la pression ordinaire sont peu nombreux : ce sont, le plus souvent, des corps à liaison élhylénique aliphatique; mais, en général, une pression de quelques kilogrammes par centimètre carré est nécessaire pour avoir un résultat pratique. De même, certains produits s'hydrogènent à la température ordinaire et, d'une façon générale, l'élévation de température active la réaction. Dans tous les cas, on peut opérer à une température beaucoup plus basse que par la méthode de MM. Sabatier et Senderens, ce qui permet de pré- parer certains corps que celte méthode ne permet pas d'obtenir. Bien entendu l'emploi des deux facteurs : pression et température, judi- cieusement combinés, permet d'obtenir des résultats intéressants. [^e catalyseur, le plus souvent du nickel actif, peut être obtenu, comme pour la méthode Sabatier-Senderens, par réduction de l'oxyde aux environs de P)Oo". La proportion nécessaire pour réaliser une bonne opération est variable suivant les conditions de l'essai. Dans certains cas une proportion deo,i à G, 5 pour loo du poids du liquide total est suffisante ; dans d'autres cas, il faut mettre plus. Naturellement l'emploi d'une grande quantité de nickel augmente la rapidité de l'opération. Cette quantité quipeul atteindre lo, 2o pour loo, et même plus, n'entre pas en ligne de compte, au sujet de SÉANCE DU II MAI I9l4- I^J-^ la dépense, lorsqu'il s'agit d'opérations importantes efTectuées en série, le catalyseur pouvant servir un certain nombre de fois d'une opération à la suivante. La méthode s'applique à l'hydrogénation des composés à liaisons acély- léniques ou éthyléniques aliphatiques, à l'hydrogénation des combinaisons à liaisons éthyléniques nucléaires principalement des phénols, à l'hydro- génation des aldéhydes et des cétones, etc. Elle se prête également aux réductions. Appliquée aux dérivés nilrés, azoxyques, azoïques et hydrazoïques, elle donne directement l'aminé corres- pondante ou un mélange de deux ou plusieurs aminés avec les dérivés asymétriques ou à plusieurs fonctions pouvant être coupées par réduction. Du fait de l'emploi des liquides, on peut ajouter des corps pouvant mo- difier la vitesse ou la nature des réactions. C'est ainsi que l'addition de soude aux dérivés nitrés permet d'obtenir successivement les dérivés azoxyques, azoïques et hydrazoïques, du fait que vraisemblablement la présence de l'alcali diminue la vitesse de réaction. Le mode opératoire consiste à mélanger le métal actif avec le produit li(juide, fondu, en solution dans l'eau, ou un liquide organique, ou même, s'il est insoluble, simplement maintenu en suspension dans un liquide approprié, et à agitei' vigoureusement en présence d'hydrogène. L'opé- ration peut se faire, suivant les cas, soit à la pression ordinaire, dans un appareil en verre, soit sous pression, dans un appareil métallique. Avec le premier dispositif, la vitesse d'hydrogénation est déterminée à l'aide d'un compteur; avec le second, on détermine les chutes de pression au moyen du manomètre. Dans les deux cas les résultats peuvent être traduits sous forme de courbes permettant de déterminer les meilleures conditions de marche d'une réaction, ou de comparer l'activité de divers catalyseurs. A ces divers points de vue, cette méthode permettra de fournir des résultats intéressants. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la pluralité des amidons. Note de M. Chari.es Taxret, présentée par M. L. Maquenne. La composition de l'amidon est-elle toujours la même ou varie-t-elle, comme la forme et la grandeur de ses grains, selon les végétaux d'où il provient ? Autrement dit, y a-t-il des amidons ou seulement de l'amidon ? Il m'a paru que pour être fixé sur ce point il suffirait de rechercher sur C. R., iyi4, 1" Semestre. (T. 158, N* 19.) l?'-* l354 ACADÉMIE DES SCIENCES. un cerlaiiT nombre d'amidons d'origines diverses si tons renferment ou non l'am^'lopectine et les arnyloses dont, selon MM. Maquenne et Uoux, l'asso- ciation intime constitue l'amidon en général et, dans l'affirmative, de les y doser; c'est ce que j'ai entrepris. Or, non seulement je les ai rencontrées dans tous, sans exception, mais je les y ai trouvées en proportions diffé- rentes : c'est la confirmation complète de la théorie émise par ces auteurs, en même temps que la réponse à la question que je m'étais posée. L'unité de l'amidon n'existe donc pas plus que son homogénéité si ardemment débattue. J'ai vu, en outre, que les amidons se distinguent entre eux par la sensibilité à l'eau de leur amylopecliue et par les solubilités inégales, à chaud, de leurs amyloses; ainsi s'explique pourquoi des amidons contenant les mêmes proportions d'amylopectine et d'amylosCj comme ceux de blé et de châtaigne, par exemple, peuvent néanmoins être très différents. Des procédés que j'ai suivis pour ces analyses toutes spéciales je ne rapporterai ici que celui qui m'a donné les meilleurs résultats : il repose sur la propriété que possède l'eau bouillante de dissoudre les amyloses sans toucher à peine à l'amylopectine, quand l'ébullition ne dUre que quelques instants. Dans un vase conique on épuise os,? d'amidon calculé anlivdre par liois Irailenienls successifs avec chacun 200'"'' d'eau distillée qu'on porte simplement à l'ébullition : les amyloses se dissolvent, l'amylopectine reste. Après chaque traitement on laisse déposer la liqueur pendant plusieurs jours, sous lariipoti de coton, jusqu'à ce qu'elle soit bien limpide ou, si elle reste opalescente, qu'une portion réchaufl'ée avec son volume d'eau s'oclaircisse complètement : on décante alors à la pipette. Après le derniei- épuisement, quand la liqueur ne se colore plus qu'à peine par l'iode, on rassemble le dépôt d'amylopectine dans un petit cristallisoir taré, on je déshydrate par l'alcool absolu, puis on le sèche, d'abord sur l'acide suifurique, ensuite à i iô*' et on le |ièse ; de son poids nn déduit, par difTérence, celui des amyloses dissoutes. Les plus communs des amidons ainsi traités, ceux de blé, de mais et de pommes de terre, ont été pris dans le commerce; les autres ont été préparés par moi-même. Ceux de pommes de reinette et de bananes ont été choisis comme étant en quelque sorte des produits de transition, qu'il m'a paru intéressant de compafer aux vrais amidons de réserve; on sait qu'ils disparaissent pendant la maturation du fruit, comme M. Lindet Fa fait voir pour les pommes à cidre. Voici les résultats obtenus : SÉANCE DU II MAI 191/4. '355 Origine de l'amidon. Aniyiopeclinc Aniylopeclinf Ainyloses obleniic. pour 1011. pour 100. Vvoine o, i43 ^1,5 28,5 Bananes ..... .'j,,^-, ....;, . 0,1% 79, 5 20,5 Blé... 0,1 35 67,5 32,5 GhjUaignes o,i34 67 33 Fèves de marais o, i44 7^ 28 Fèves (petites) 0,162 76 24 Haricots (Soissons) o,i5i 75,5 24,5 Lentilles o,i47 73,5 26,5 Maïs 0,149 7Q 3q Orge , o,.i46 70 37 Pois 0,167 78,5 21, 5o Pommes o,i52 • 76 24 Riz 0.137 68,5 3i,5 Sarrasin 0,107 78,5 21,5 Seigle 0,(57 7^'^ ^''^ Pommes de terre » 73(pardiff.) 27(direct.) L'amylopeeline de la fécule n'a pu être dosée directement à cause de sa trop notable solubilité dans l'eau bouillante; on a obtenu son poids par différence, en évaporant un volume donné de la liqueur limpide provenant du premier traitement de la fécule. En prolongeant la chauffe à 100" pen- dant une demi-heure, j'ai vu sa proportion s'abaisser de 73 à 45, > pour 100, puis à 4^ pour 100 après i heure et à 35 poiu- 100 après 2 heures; elle finit même par se dissoudie complètement, ainsi que (iuibourl l'avait déjà observé pour la fécule. Il est possible de retrouver l'amj^lopectine dissoute dans ces dernières liqueurs, de même que dans toute solution neutre d'un amidon soluble quelconque que son mode de préparation n'aurait pas trop altéré, grâce â la propriété que j'ai reconnue à la cellulose de fixer l'amylose, à l'exclusion presque complète de l'amylopectiiie. Pour cela, après les avoir étendues à moins de 2 pour 1000, on en imbibe du papier à filtrer ou mieux du coton bien lavé; au bout d'une heure, et même moins, si le coton a été employé eu (juantité suffisante, ou l'expriinc La nouvelle liqueur ne se colore plus en bleti par l'iode comme auparavant, mais bien en un violet qui tourne d'autant plus au rouge (|ue l'amylose a été mieux enlevée; un excès d'eau la décolor..', une nouvelle addition d'iode redonne du violet : c'est la réac- tion caractéristique de l'amylopectine dissoute, une solution limpide d'amylose pure ne donnant jamais avec l'iode qu'un bleu franc que l'eau ne fait qu'affaiblir sans le faire disparaître. iS'ÎÔ ACADÉMIE DES SCIENCES. Le coton qui a été ainsi teint en amylosc se colore en bleu par l'iode; il ne la cède pas à l'eau froide, seulement en partie à Feau bouillante et en presque totalité à la soude à 5 pour loo; je ne connais pas de moyen plus simple ni plus sur de démontrer, sans altération possible du produit initial, la présence de l'amylose et de l'amylopectine dans les différents amidons. Remarquons enfin que, inversement, l'amylose devient un réactif de la cellulose, cette substance ne se colorant pas par l'iode à l'état pur. BOTANIQUE. — Nouvelles observations sur l'embryogénie des Crucifères. Note de M. U. Souè«es, présentée par M. Guignard. Certaines parties du développement de l'embryon chez les Crucifères sont demeurées obscures ou tout à fait ignorées. Les recherches que j"ai entreprises, en prenant comme exemple les Lepidium sativuni L., L. cam- pestre R. Br., L. Draba L. et le Cochlearia ofjiciiialis L., me permettent d'apporter de nouvelles preuves en faveur d'opinions déjà anciennes, non universellement acceptées, et d'étendre nos connaissances sur certaines phases du développement qui n'ont jamais été décrites avec précision ( ' ). Hanstein (-) a établi, au sujet du Capsella Hursa-pastoris Mu-nch., qu'aux dépens de la première cellule embryonnaire se constituent quatre cellules quadrants séparées par deux cloisons rectangulaires, l'une méridienne, l'autre équatoriale. Vaudendries ( '), tout dernièrement, chez le Dridxi rerna L. et le Cardamine pralensis L., interprète de la même manière la formation des quadrants. Cependant Ivny ('), en 1874? au sujet du Hras- sica Napus L., Westermaier C*) et Famintzin ("), en 1876 et 1879, au sujet du Capsella Bursa-pas loris, avaient nettement démontré que les cel- (') Les observations résumées dans celte Noie seront pul)liées, avec figures à l'appui, d^ns un autre Recueil. (') J. Hanstein, Die Entwicklung des Keiines der MonokoLylen iiiid Dikotylen {Bot. Abliand., l. 1, Bonn, 1870). (') R. Valdendries, Contribution à Cctude du déi-cloppemenl chez- les Cruci/rrcs {La Cellule, l. XXV, 1909). (') L. Kny, Wandtaf. Jàr den nalur. Uni., Tal'. X, lîerlin, 187/1, p. lo-irt du lexle. {^) M. Wkstermaiek, Die ersten Xellllieilungen ini Embryo von Capsella Bursa- pastoris MœncU. {Flora, 1876, p. 49). (') A. Famintzin, Enibryologisclie Studien {Mémoires Ac. imp. des Si- de Saint- Pétersbourg, 7" série, l. XXVI, n° 10, 1879). SÉANCE DU II MAI 1914. l357 Iules nuadrants se disposaient flans un plan liorizonlal et qu'elles étaient séparées par deux cloisons cruciales méridiennes. Les observations plus récentes de Riddie (') sur VAlysxufn macrocarpum et de Schaffner (-) sur le Capselta sont d'accord avec celles de ces derniers auteurs. J'ai éj^ale- ment remarqué, chez les Lepidium et le Cochlcaria ofjicinalis, la disposition horizontale des quadrants et Ton doit considérer ce fait comme g^énéral dans la famille des Crucifères. Le cloisonnement transversal des quadrants donne naissance aux octants et c'est à ce stade seulement qu'on peut distinguer, dans le corps embryon- naire, une partie cotylée et une partie hypocotylée. Il est exact que le dermatogène se sépare dans l'intérieur des octants, dès la première division, par formation d'une paroi nettement parallèle à la périphérie. Ce mode de séparation de l'épiderme constitue l'une des caractéristiques les plus importantes de l'embryogénie des Crucifères. Dans la partie hypocotylée, le périblème ne se différencie pas, comme le prétend Hanstein, par formation d'une seule paroi tangentielle dans l'intérieur de la cellule sous-épidermique. Celte différenciation se fait en deux temps : une première paroi verticale, normale à l'un des plans méri- diens, sépare cette cellule en deux autres de forme et de dimensions dissemblables; dans la plus grande prend ensuite naissance une deuxième paroi verticale perpendiculaire à la précédente. Kn section transversale, la partie sous-épidermique de l'octant inférieur se trouve ainsi partagée en trois éléments : celui qui est voisin de l'axe représente le plérome, les deux autres le périblème. La marche des cloisonnements dans la cellule intérieure de l'octant supérieur est comparable à celle que j'ai précédemment décrite dans l'oc- tant supérieur tout entier du Myosurus mini/nus L. ('). Deux cloisons verticales, reclaiijjulaires l'une sur l'autre, y séparent, comme dans l'octant inférieur, trois celhiies : une cellule voisine de l'axe superposée au plérome de la partie hypocotylée et deux cellules superposées aux éléments du périblème de la même partie. La cellule voisine de Taxe, en se cloisonnant transversalement, donne naissance à deux nouvelles cellules qui se segmentent selon des plans verticaux et enjjendrent ainsi chacune quatre éléments; la plus interne continue à se diviser ■ j • (•) L.-C. HiDDLE, T/ie cinbryolugy of Alyssiirn {Bot. Gazet., t. XX\ I, 1898). (^) M. Schaffner, The einbryology of Ihe Shepherd's Puise (The Ohio l\alu- ralist., l. VII, 1906). (^) R. SouÈGES, Recherches sur l'embryogénie des Henonculacées {Bull. Soc. bol. de France, t. LVIII, 1911. p. 720). l358 ACADÉMIE DES SCIENCES. connue la cellule dont il dérive. L'étude des cloison|ie|ueiUs cellulaires daus celle région, jusqu'au uiomeiit où les cot_)lédons alleigneiit unp Jongueur à peu près égale à celle de l'ave f|ui les porle, n'a pas permis de constater le cloisonnement liansversal des cellules circumaxiales comprises dans ces deux assises sous-épideimiques. On peut admettre, en se basant sur un ancien tiavail de Hanslein (') démontrant la pré- sence de deux assises d'initiales d'écorce chez, le Cochtearia ^laslifolia L., que les deux tétrades circumaxiales loiictionnenl comme initiales de l'écorce au j^oint végé- tatif de la lige. • Les deux cellules, différenciées, dans l'octant supérieur, entre l'épi- derme et l'élément voisin de l'axe, représentent, dans cet octant, les deux demi-oclanis qui se différencient dans l'embryon du Mvosiaus minimus. Ces deux cellules ont une même valeur hislogénique et peuvent être consi- dérées comme les centres de formation des cotylédons. Elles se divisent d'abord par des cloisons verticales rectangulaires, puis, dans certaines de leurs cellules-filles, se forment des parois transversales qui déterminent la formation des émergences cotylédonaires. La croissance des cotylédons se fait ensuite par différenciation de deux assises corticales qui ne prennent que des cloisons radiales et d'une région centrale où les cloisonnements se font dans toutes les directions. Il est facile de voir que la déformation elliptique de la section trans- versale se produit par le développement prépondérant de deux groupes cellulaires issus de deux cellules représentant deux demi-octants opposés. Cela permet de comprendre pourquoi la comiuissure cotylédonaire appa- raît généralement oblique sur l'un des premiers plans méridiens. Famintzin le premier a démontré, cliez le CapselUt, <]ue le type de disposition le plus général des cotylédons était le type intermédiaire ^ tenant le milieu entre le type urlhogurtal et le type diagonal. Westermaier ('), cbez le Sinapis arvensis L., a postérieurement établi la même démonstration. Quant à l'hypopbyse, son origine ne peut être déterminée avec pré- cision, le suspenseur se cloisonnant transversalement un nombre indéter- miné de fois. On peut néanmoins définir l'hypophyse : la cellule qui se divise par une cloison horizontale venant s'appuyer sur les parois latérales du dermatogène. Dans chacune des deux nouvelles cellules prennent nais- sance deux cloisons cruciales qui forment quatre éléments. Les quatre (') .1. Hanstein, Die Svlieilelzellgruppe im Vef^ilationsipuiikt der l'hanuro- gamen {Fcstschrifl d. Niederrhcin Gesells. fiir iXat. a. Heillumde, Bonn, 1868 ?). (') M. Wi:.sTi:RiMAn;H, Ueber die erste/i morphol. Differensiriingen ain l'iinncru- gamen- heiinling [0. M. 4' Congr. se. int. Fribourg, i8g8). SÉANCE DU II MAI I9l4- l35fj éléments supérieurs constituent les initiales de l'écorce, les quatre infé- rieurs se divisent encore une fois tangenliellement et engendrent les ini- tiales de l'épiderme composé du sommet de la racine. BOTANIQUE. — L' évolution et les af/inités des Protistes du genre Dermocysti- dinm. Note de M. Paui. de Brauchamp, présentée par M. Mangin. Pérez a fait connaître en i<)07, décrit en détail en 1913 (Arch. de Zitot. expérim., LU), sous le nom de Dermncystidium pusulû, des kystes dermi- ques rencontrés chez des Triions et remplis d'élértients cellulaires tous au même stade, renfermant une grosse inclusion de nature mal déterminée et un noyau périphérique; Moral en même temps (Arch. fiïr mikrosk. Anat., LXXKI) faisait des observations concordantes. Tout récemment Léger ici même (Comptes rendus, i5 mars 1911) et iJunkerly (/oolog. Anz-., XLIV) décrivaient de semblables kystes, dont le second de ces auteurs ne fait même pas une espèce distincte, sur des branchies de Salmonidés et faisaient connaître des stades jeunes d'individualisation et de mulliplicalion des éléments. Le reste de l'évolution était parfaitement inconnu (tous les auteurs envisagent l'élément mùr comme une spore) et les affinités de l'or- ganisme des plus imprécises. Or j'ai rencontré à deux reprises, parmi des Molge palmata Schneid. recueillis à Fontainebleau, des individus qui, au bout de quelques semaines de captivité, ont présenté des kystes absolument identiques à ceux décrits parles auteurs précédents, mais dont les éléments évoluaient en zoospo- ranges qui mettaient en liberté des spores flagellées ; celte constatation fait à peu près sûrement de notre organisme un Champignon du groupe des Cliytridinées, dont beaucoup d'espèces très inférieures sont parasites de différents animaux. I^es élémeiils les plus jeunes se renconlicnl dinis l;i jiiulie profontle ilii kyslf, dont la membrane est semblable à celle des descriptions antérieures, tandis que les stades terminaux de la sporulation se trouvent dans la partie sous-épidermique et que la partie centrale est fréquemment occupée par des cellules en dégénérescence finissant par se résoudre en un magma amorphe piqué de débris cliromatiques. Je n'ai point observé de stade franclienient plasmodial comme en a décrit Léger; mais, à part l'iii- dividualisalion plus grande, l'aspect est analogue à celui que figure Dunkerly : les éléments sont souvent fusiformes {8x j^) et groupés par deux ou trois, et se mnl- liplient par plasmolomie ne marcbaiU pas exactement de pair avec la division des noyaux, punctiformes, car ils peuvent en présenter un ou plusieurs. Des apparences de gémination et de centrodesmose comme en a vues Dunkerly sont les seuls stades de l36o ACADÉMIE DES SCIENCES. celle division qui puissent être mis en évidence. A ce momenl les cellules présenlent une membrane nelle, s'efiilanl aux extrémités, bien mise en évidence par le lichlgriin, mais qui paraît de même nature que la substance interstitielle remplissant le kyste (<). A partir de ce stade les éléments s'isolent, s'arrondissent et grossissent un peu ; la membrane est plus difficile à mettre en évidence. Ils cessent de se diviser, mais la multiplication nucléaire, toujours par le même processus, y devient active (quoiqu'on en tiouve encore d'uninucléés ayant cette forme), et les noyaux finissent par cribler le protoplasma; il se divise autour d'eux en autant de petites masses sphériques et l'élément se trouve transformé en un sporange ovoïde ( iSV- x lot') entouré à nouveau d'une membrane très mince qui ne parait pas présenter d'orilice préformé. L'écra- sement met en liberté les spores, sphériques ou légèrement piriformes, ([ui nagent à l'aide d'un flagelle unique dont la longueur est égale à une dizaine de fois leur dia- mètre (2i^,5). I^e noyau de la spore mûre a perdu l'aspect puncliforme qu'il devait à un karyosome très condensé; il est vésiculeux avec une chroma li ne plutôt périphéiique. La dégénérescence dont nous avons déjà parlé atteint les éléments au début delà mul- tiplication nucléaire et se manifeste d'abord par une vacuolisation inteni^e. Comme on le voit, je n'ai observé aucune trace des inclusions si carac- téristiques aux yeux des auteurs précédents. Il est pourtant tout à fait invraisemblable qu'il s'agisse d'un parasite différent du Dermocystidiiim, vu l'identité du kyste dans son ensemble, de sa paroi, de certains éléments jeunes et de la réaction de l'organisme (j'ai vu les stades terminaux, y compris les spores, fuser dans les tissus voisins par rupture du kyste et y être englobés par les phagocytes agglomérés, tout à fait comme l'a décrit Pérez). Il semble plausible que le parasite puisse, suivant les circonstances, évo- luer de deux façons : en éléments de propagation, constitués par les zoospores nageant dans l'eau, qui transmettraient l'infection dun animal à un autre, sans doute directement par voie cutanée ; en éléments de résis- tance, constitués par les cellules à inclusion, qui seraient éliminés en masse et resteraient inactifs dans le tnilieu jusqu'au jouroii ils germeraient suivant un processus inconnu. La conjugaison entrevue par Léger avant leur for- mation confirme encore cette manière de voir. (') L'action successive de l'iode et de l'acide sulfurique ne fait apparaître nulle part la teinte bleue de la cellulose, qui manque fréquemment chez les Champignons infé- rieurs, mais communique à cette membrane et à cette substance interstitielle, par suite à tout le kyste, une teinte brun acajou, l^lle n'apparaît pas par l'iode seul, mais tranche vivement sur la teinte jaune conservée par les protoplasmas. Cette teinte disparaît par la chaleur et réapparaît par refroidissement. 11 semble donc se former dans ces conditions un corps voisin du glycogéne ou des dextrines. SÉANCE DU II MAI I9i4- l36t PHYSIOLOGIE. — Tables des croissances comparées des nourrissons élevés au sein et au biberon durant la première année de la rie. Note de MM. Variot et Fmxiaux, présentée par M. Armand Gautier. Les progrès réalisés en ces derniers temps dans l'élevage artificiel des enfants nous permettent de mettre en doute l'opinion encore régnante que les enfants élevés au biberon sont généralement très en retard sur ceux qui reçoivent le sein. Il est vrai que ceux qui ne reçoivent au biberon que du lait de qualité défectueuse, non stérilisé, mouillé ou adultéré, hypoali- menlés ou suralimentés, se développent mal; mais lorsqu'ils ont une ration convenable, bien soignés par leur mère ou par une éleveuse, avec les bons consç:'ih àe?. Gouttes de Lait, leur accroissement est régulier. Bien plus, il est possible, s'ils sont affaiblis et atropliiés, de les relever par l'emploi métho- dique de laits surchauffés à io8°, homogénéisés ou hypersucrésà lopourioo. Nous avons tenu, tout d'abord, à établir le poids moyen des enfants des deux sexes à la naissance à Paris. Ce poids, 3'**=,25o, paraît trop élevé dans les Tables adoptées usuellement. Dans le service du D"" Demelin, à Saint-Louis, nous avons relevé les poids de 5oo garçons et de 5oo filles à la naissance. En prenant indistinc- tement tous les nouveaux-nés, nous avons obtenu : Garçons 3 1 3os Filles 3o2o6 Moyenne = 3076" pour les deux sexes. Le poids moyen résultant des moyennes des médecins de l'Amérique du Nord est de 3"'^, 100 (Halimer). Pour la taille, nous avons relevé les mensurations prises à l'Hospice des Enfants-Assistés de Paris, sur les nouveau-nés de i à 2 jours. Mais comme le nombre des débiles parmi les enfants abandonnés est très grand, nous avons cru ne devoir enregistrer la taille que des 5oo garçons et des 5oo filles dont le poids ne descendait pas au-dessous de 2'"'', 5oo et n'excédait pas 4''*''. Nos résultats sont les suivants : Garçons 49^ Filles 493 nqin Notre moyenne, 49""» 5, pour la taille à la naissance est inférieure à la moyenne de So*^^'", couramment admise. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N- 19.) I76 l362 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour les Tables de croissance, nous avons utilisé les fiches des enfants élevés à la Goutte de Lait de Belleville et à Tlnslitut de Puériculture des Enfants-Assistés. Les nombres usuellement admis pour la croissance des nourrissons sont les suivants : Mois. 1. 1. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. U. 12- 4ooo /4700 535o 5930 63oo 7000 7400 7850 8200 85oo 8750 8950 54 57 60 62 63 64 65 66 67 68 69 70 en grammes. Taille / en cenlimèlres. ( 1" Allaitement au sein. — Nous avons réuni, en un an, les poids et les tailles de 3oo garçons et de 267 filles (moyenne par mois : aS garçons et iS filles). Nos résultats dans les deux sexes pour les six premiers mois se rapprochent beaucoup de ceux actuellement admis. Nous avons éliminé de notre statistique, dans les trois variétés d'allai- tement, tous les enfants dont le retard de croissance était de plus de 3 mois inférieur au chiffre qu'ils auraient dû présenter normalement d'après la Table usuelle. A partir de G mois, la taille, relevée par nous, dépasse notablement les moyennes admises : elle atteint "ji''^ à 12 mois pour les garçons, au lieu de 70'^™; elle est de 71'"", 5 pour les filles. Les poids moyens pour l'allaitement au sein sont respectivement à un an de 8''^,95o pour les garçons et 8''s,9oo pour les filles, 2° Allaitement mixte. — L'allaitement mixte, au sein complété par le biberon, donne des résultats très satisfaisants. Chez les garçons, la taille, à partir du 6* mois, devient supérieure à la moyenne admise (64) et atteint 72*^™, 3 à un an. Le poids s'élève aussi à partir du S*" mois et atteint à un an 9''e,33o. Chez les filles, le poids s'élève au-dessus de la moyenne admise après 10 mois et atteint 9''^, 173 à un an. La taille a déjà dépassé la moyenne à 6 mois et s'élève à 72™, 2 à un an. Les calculs pour l'allaitement mixte on t porté sur 240 garçons et 240 filles, soit une moyenne de 20 garçons et de 20 filles par mois. 3° Allaitement artificiel. — Le nombre des garçons mesurés et pesés a été de 5oo et celui des filles de 4oo. Par mois : 41 garçons et 32 filles. SÉANCE DU II MAI I9l4- l363 Le poids et la taille des enfants élevés au biberon sont légèrement infé- rieurs à ceux des enfants élevés au sein ou à Tallaitement mixte pendant la première année. A 12 mois, le poids des garçons est de 8''''', 8 lo et celui des fdles de 8''^, 780. La taille des garçons et celle des filles atteint 71''"' à 12 mois. Conclusions. — Contrairement aux idées encore admises, d'après les anciennes observations, il n'y a qu'une différence minime entre le poids et la taille des enfants élevés au sein ou au biberon, si l'on applique à ces der- niers les perfectionnements modernes de l'allaitement artificiel, comme on le fait dans les Gouttes de Lait. D'après nos observations, les Tables anciennes peuvent être conservées pour la taille jusqu'à G mois et pour le poids jusqu'à 10 mois. Les poids et les tailles relevés par nous dans les premiers mois sont inférieurs à la nor- male, car, à cet âge, on apporte les enfants en mauvais état et très retardés dans leur croissance. Mais, lorsque les bons soins les ont restaurés, on peut les voir regagner le terrain perdu. A 12 mois, les moyennes de l'ensemble des cas observés par nous a été pour la taille des enfants des deux sexes de 7 1'"",7 au lieu de 70''™ et le poids a été de 9''''' au lieu de 8'*^, qSo. Table de croissance Allailemeiil au sein. Allaitement mixte. gène raie Garçons. Kill es. Gar^ ;ons. Filles. (garçons El filles). Poids. Taille. Poids. Taille. Poids. Taille. Poids. Taille. Poids. Taille. I mois. . 36oo cm .53 358o' cm 53 3690 cm 53,6 e 35oo cm 53,2 3585 cm 53 1 mois . . 433o 57,3 4320 55,6 435o 55,9 4200 55,5 4275 56,2 3 mois. . 5o3o 59 4960 58 4925 58,7 4845 57,5 4863 58,2 4 mois. . 5670 61 ,5 536o 60,5 5710 61,5 5490 61 5557 60,9 5 mois. . 6180 63,2 6i4o 62 64 5o 62,5 6000 62 6100 62,3 6 mois. . 6800 65,5 6720 64 6885 64,5 65o5 64 6600 64,2 7 mois. . 7100 66 7o5o 65 7420 66,9 6910 66,2 7o36 65,6 8 mois. . 7620 67 7580 66 7960 67,6 7580 67,1 7550 66,5 9 mois. . 8220 68,2 8000 68 83oo 69,3 7995 68,2 7910 68 10 mois. . 8600 70 8525 69,8 8980 70,5 844o 69,5 84i5 69,3 1 1 mois. . 8800 70,7 8750 70,5 " 9'oo 71,2 8970 70>9 - 8740 70,4 12 mois. . SgSo 72 8900 71,5 9330 72,3 9'73 72,2 9000 7I.7 i36^ ACADEMIE DES SCIENCES. Allaitement art ificiel (biberon). Table de croissance. Gan, ons. Kill PS. c;ai çons. Kill es. II - ■— — -. — 1 1 -^ ^ — Il - ,1 — , - — Il Ml Poids. Taille. Poids. Taille. Poids. Taille. Poids. Taille " . g cm e cm ir cm i CDl I mois.. 3582 52,8 356o 52,7 3624 53,1 3547 52,9 2 iriois. . 4290 .56,6 4 160 56,5 4324 56,6 4227 55,8 3 mois. . 4820 58,6 4600 57,6 4925 58,7 4802 57>7 4 mois.. 5760 61,2 535o 60,5 5710 61,4 5400 60,5 5 mois. . 6000 62,8 583o 61,5 6210 62,8 5990 6i,8 6 mois. . 63So 64 63oo 63 , 5 6682 64,7 65io 63,8 7 mois. . 6940 65,2 6800 64,5 7153 66 6920 65,2 8 mois. . 7370 66,5 7200 66 7650 67 3453 66 9 mois.. 7000 67 , 5 745o «7 8007 68,3 7815 67,7 lo mois. . 8000 68,2 7945 68 8527 69,5 83o3 69,1 1 1 m'ois. . 845o 69,5 84oo 69,5 8783 70,4 8700 70,3 1*2 mois. . 8810 7' 8780 7' 9o3o 7. ,8 8960 71,5 Poids et taille du noui'eau-né. Poids. 3i3os Garçons. Filles... Taille. 49'°',8 l'oids. 3o2os Taille. 49''-,3 Garrnns et Jilles réunis. Poids moyen 3o758 Taille moj'enne. . . 49'^™i5 ICHTHYOLOlilE. — Sur l" injluence exercée sur la migration de montée du Saumon (Salmo salar L.) par la proportion d'oxygène dissous dans Veau des fleuves. Noie de M. Louis Uoui.e, présenlée par M. Edm. Perrier. J'ai signalé, dans une précédente Note {Comptes rendus, séance du 29 dé- cembre i()i3), que les Saumons qui elTecluent leurs migrations de montée dans les fleuves entiers de la Bretagne présentent, au sujet de leur sexua- lité, une condition uniforme, puisqu'ils sont en état d'élaboration génitale. Cette uniformité du milieu intérieur n'empêche point une diversité réelle de se montrer, toutefois, dans la migration elle-même, car certains cours d'eau sont fréquentés par ces Poissons, de préférence à d'autres qui ne le sont point, bien que les conditions lopograpliiques des deux soient parfois peu dissemblables. Il faut donc imputer la cause immédiate de cette diver- sité au milieu extérieur, c'est-à-dire à l'eau courante elle-même. On doit incriminer, par suite, soit les substances minérales dissoutes, soit l'oxygène dissous, soit la température, qui différeraient d'un fleuve à l'autre, et ren- draient compte du phénomène grâce à'ces différences. Il est difficile d'admettre, apriori, que les proportions dissemblables des substances normalement dissoutes puissent créer une opposition de cette sorte. Les Saumons, en effet, pénètrent également dans des fleuves qui, SÉANCE DU II MAI igi/). l365 provenant des diverses régions de noire pays, se jettent dans la Manche ou dans rOcéan, et dont les difTérences à cet égard n'empêchent point la migration de s'accomplir partout. La proportion de ces substances est, du reste, minime. La température exerce, par contre, une action dont je men- tionnerai plus tard les particularités. Reste l'oxygène dissous, dont il con- vient de savoir si sa proportion varie, et si ces variations s'accordent ou non avec Ifes degrés d'importance de la migration. J'ai entrepris cette étude en employant la méthode d'A. Lévy, et en pratiquant, pour éviter toute erreur, mes analyses sur place, de suite après le prélèvement à même dans la rivière avec la pipette. J'ai fait mes mesures successivement et en série, pendant une période météorologique uniforme ou peu variable, afin de réduire à leur minimum les dilTérences de solubilité tenant à la tempéra- ture comme à la pression atmosphérique, et d'aboutir à des résultats per- mettant une comparaison précise. Je donne ici les principaux de ces der- niers, obtenus pendant ma campagne d'études d'avril dernier sur les fleuves côtiers de la région méridionale de la Bretagne. A. Fleuves a urand débit dom' L'EsriAfRK est nEi.ATivEJiKNT étroit. — i° La Leila. — Sur la limite de salure, au liaul de l'esluaire : ii'"s,52 d'oxjgène (8""',o5) par lilre, pour une température l de i5'',5 à i6" C. En auionl de la limite de salure : la'""' à i2'"B,6/i (8"", 39 à 8'^"'", 84) pour ^ = i3" à i3°,5. Sur les rapides de VEllé (afllnenl principal de la Leita) : i3™k,6o (9''"'',5i) pour 1 = 14°. S. Dans les trois localités, la proportion d'oxygène dissous dépasse le taux de saturation. 1" La Vilaine. — Sur la limite de salure (en anionl de la Uoche'-Bernard.) : S^SjQG d'oxygène (6'^"'", 26) par lilre pour t = i~",6. En amont de la limite de salure (en amont de Redon) : g™?, 28 (6''"', 49) pour < = i5"',4- Dans les deux localités, la pro- portion d'oxygène dissous se tient au-dessous du taux de saturation. Or, la Leila et son aflluenl l'Ellè sont riches en Saumons et reçoivent une abon- dante montée. Par contre, la \ iiaiiie en est dépour\ ue en tout temps de manière com- plète; cependant, les circonstances topograpliiques n'y empèclic nt point la pénélratiori d'autres Poissons migrateurs, puisque les Aloses remontent en anionl de Redon, et s'avancent même non loin de Rennes. 11 y a donc parallélisme entre la propoi lion -d'oxygène dissous et l'intensité de la migration du Saumon. B. Fleuves a débit restreint et a larges estuaires. — t" L'Ateii. — Sur la limité de saltire : i2™»,8 (8'''"',95) d'oxygène dissous par litre pour une température l de 12",^. En amont de la limite de salure : i3'"s, 1 2 (g'""', 17) pour i ^= iS", 8. L'eau du lleuve est donc sursaturée d'oxygène. 2" Le Loc/i ou Rivière d'Auray. — Sur la limite de salure : io'"'=,72 ("""'',49) pour 7 = 16", 3. En amont de la limite de salure : ii"'k,o4 (7''°'°. 72) pour <^i4°,7. L'eau du fleuve se trouve sur la limite moyenne du taux de saturation. l366 ACADÉMIE DES SCIENCES. Or, de ces deux fleuves, l'Aven contient des Saumons, alors que ces Poissons ne pénètrent pas, ou pénètrent peu, dans l'estuaire de la rivière d'Auray. .Ainsi, les conclusions de B s'accordent avec celles de A. Il résulte de ces constatations que les Saunions, sur la côte bretonne méridionale, ne pénètrent par indifféremment dans tous les estuaires; et que, toutes autres conditions égales d'ailleurs, les estuaires favorisés appar- tiennent aux fleuves dont l'eau, tenant en dissolution la plus forte quantité d'oxygène, permet ainsi une respiration plus active. Ce fait corrobore l'hypothèse que j'ai émise {Traité raisonné de la Pisciculture et des Pêches, p. 55o et suiv.) sur le branchiotropisme considéré comme cause fonda- mentale de la migration de montée de ces Poissons, les autres circon- stances de débit, de courant, de pureté, s'ajoulant à titre accessoire. La confirmation de cette hypothèse posséderait une double portée. D'une part, elle aurait une valeur biologique, en précisant la sorte d'in- fluence exercée sur les migrations par l'état variable du milieu extérieur, et en permettant de connaître, en ce qui concerne les Saumons, où se trouve le déterminisme d'un phénomène aussi remarquable. D'autre part, elle aurait une valeur économique, en indiquant les fleuves à utiliser ou à exclure quant aux travaux d'installation et d'entretien propres à faciliter le repeuplement. L'importance de ces premiers résultais est telle, que je me propose de poursuivre ces recherches en d'autres localités et à d'autres sai- sons, afin d'éliminer toutes les circonstances accessoires de débit ou de courant, et d'en arriver à une démonstration aussi complète que possible du phénomène. ZOOLOGIE. — Sur r existence de spermatoplwres chez quelques Opistho- branches. Note de MM. Kémy Perrier et Hemii Fischer, présentée par M. Edmond Perrier. Les recherches que nous poursuivons sur les organes palléaux des Bul- léens nous ont amenés à porter notre attention sur l'appareil génital de ces Mollusques, dont diverses parties (poche copulalrico, masses génitales annexes) sont comprises dans la cavité palléale. Nous avons constaté de la sorte, contrairement à ce qui a été décrit jus- qu'ici chez les Tectibranches, la présence de spermatophores dans la poche copulatrice de divers spécimens appartenant à Haminea hydalis h., d'Eu- rope, et à H. arachis Quoy et Gaimard, de l'océan Indien. SÉANCE DU II MAI I9l4- l367 Dans cette dernière espèce, le canal de la poche copulatrice présente nne disposition toute particulière, inexactement décrite par H. Bergh, comme une dépendance du canal déférent : le canal copulaleur s'enroule, sur le plancher palléal, en une spirale décrivant deux tours complets, avant d'aboutir au vestibule génital. Les deux individus que nous avons examinés à ce point de vue contenaient l'un et l'autre plusieurs spermatophores. Ceux-ci, pouvant atteindre une longueur totale de 21'""' (chez un individu dont la coquille mesurait 18""" de long), comprennent deux parties (//g-. A): 1° une tête cylindrique, arrondie en avant, à surface parfaitement lisse, dont A, spermatophorc d'Haminea arac/iis; B, exlréniilé de la queue du même spermatophore follement grossie; C, spermatozoïde A' Haininea aiachis, vu de face et de profil ; [), spermatozoïde A'Haminea kydatis. la cavité intérieure est entièrement remplie par les spermatozoïdes ; 2" une queue longue et effilée formant les } de la longueur totale et ter- minée en pointe mousse : au voisinage de la pointe {Jîg. B), elle porte d'un côté une série d'écaillés très petites et de forme très définie, de l'autre une crête continue à bord tranchant et finement denticulé. Le premier individu renfermait quatre pareils spermatophores, dont l'un étendait sa queue tout le long du conduit copulateur spiral, jusqu'à l'ombilic de celui-ci, la tète étant logée dans la poche copulatrice même; un second ne suivait le conduit spiral que sur un demi-tour; un troisième avait sa tête seule intacte dans la poche copulatrice, la queue étant entière- ment diffluente ; le dernier enfin était tout petit et à peu près vidé. Le second individu, avec un gros spermatophore dont la queue était aussi en partie engagée dans le conduit spiral, en présentait un certain nombre d'autres, tout à fait petits (5'"™, 5 au lieu de ai"^"), largement ouverts et complètement vidés. Il provenaient très certainement de copu- l368 ACADÉMIE DES SCIENCES. lalioiis antérieures et s'étaient vidés de leurs spermatozoïdes, suivapl le processus décrit par Meisenheinier chez l'Kscargol, les spermatozoïdes ainsi mis en liberté se rendant, par leur mouvement propre, dans la chambre de fécondation (vésicule séminale des auteurs). Mazzarelli a décrit pour les spermatozoïdes d'Aplysie une migration analogue. Les spermalophores de H. hydatis ont une forme très comparable, avec des variantes qui seront étudiées ailleurs. L'un des individus observés nous a montré deux spermalophores jumeaux, unis suivant une grande longueur de leur queue, ce qui n'est manifestement qu'une disposition accidentelle (malformation ou coalescence). Malgré des recherches multipliées, nous n'avons pu trouver de semblables formations dans aucun des autres types de Tectibranches étudiés, ni dans Scaphander notamment, ni même dans Bulia, pourtant si voisine de Hami- nea. Nous ne pouvons cependant affirmer de manière positive la non-existence de spermatophores dans ces deux genres ; car il se pourrait que nous ayons eu affaire à des individus ayant copule depuis longtemps, et ayant résorbé leurs spermatophores. Mais il est à noter, d'une part, qu'aucun auteur n'a jamais signalé de spermatophores, même chez les espèces communes de ces genres, qui ont pourtant donné lieu à de très nombreuses recherches. D'autre part, on sait que, chez les Pulmonés, et nous l'avons observé nous-mème chez Haminea, la coque des spermatophores vidés reste long- temps dans la poche copulatrice; or nous n'avons trouvé aucun reste de cette nature ni chez Scaphander^ ni chez Bulla. Chez les Aplysies enfin, si minutieusement étudiées par Maz/arelli, cet auteur ne parle en aucune façon de spermatophores. Ces formations ne paraissent donc pas générales chez les Tectibranches, comme c'est d'ailleurs le cas, semble-t-il, chez les Pulmonés. Si les spermatophores manquent réellement au genre Bulla, c'est une nouvelle différence générique à ajouter à celles qui ont été invoquées pour en séparer les //a/ni/if«. ,.j^ ,..;! Celles-ci, au surplus, se distinguent encore par la forme même des sper- matozoïdes contenues dans le spermatophore. Ils ont, en effet, une tête très courte, en lancette chez //. arachis (Jig. G), en ergot chez H. hydatis (/îg. D), différant par conséquent tout à fait de la forme linéaire et spiralée qu'on a, en général, décrite chez les Tectibranches. Dans H. hydatis, le spermatozoïde présente, en outre, une membrane spirale très nette sur une grande partie de la longueur du flagellum. SÉANCE DU I I MAI I9l4- iSÔg L'existence de spermatophores, que nous sommes les premiers, à notre connaissance, à décrire chez des Opisthobranches, est un nouveau caractère de rapprocliement reliant ces Mollusques aux Pulmonés. ZOOLOGIE. — Sur les Madrèporaires recueillis par la seconde expédition antarctique française (igoS-igio). Note de M. Ch. Gravier, présentée par M. Edmond Perrier. La seconde expédition antarctique française (1908-1910), commandée par M. le D'' J. Charcot, a rapporté de la région qu'elle a explorée, quatre espèces de Madrèporaires recueillies par M. le D' J. Liouville. L'une d'elles, le Desmophyllum antarcticum Gravier, est nouvelle. Une seconde, le Flahdluin Thouarsii Milne- Edwards et Haime, n'a pas été retrouvée depuis l'expédition de la Vénus (i 836-1 819), dirigée par le capitaine du Petit-Thouars, qui la découvrit aux iles Malouines ou Falkland, c'esL- à-dire bien au nord de la zone parcourue par le Pourquoi-Pas .' Une troi- sième, la Caryophyllia antarctica Marenzeller, a été récoltée en premier lieu par la Valdivia (Tiefsee-Expedition) à l'est de l'île Bouvet, dans les mers subantarctiques, par conséquent, l'infin, la quatrième forme est représentée par deux exemplaires en mauvais étal de conservation, morts depuis longtemps lorsqu'ils furent dragués; elle appartient probablement au même genre Caryophyllia et est indéterminable spécifiquement. Ces Madrèporaires, dont les deux premières espèces ont été recueillies en excellent état avec leurs parties vivantes, ont un squelette mince et très fragile, qu'il est difficile de conserver intact. Les septes calcaires ne sont pas plans; leur surface est plus ou moins irrégulièrement ondulée et parfois sillonnée par des bourrelets et des crêtes. Le Desmophyllum antarc- ticum a été trouvé en deux points : 1" le long du chenal Peltier, près de lilot Gœtschy, à la profondeur de 53"'; 1" dans la baie Marguerite, à 176'" de profondeur. Les trois autres espèces proviennent d'un dragage efTectué plus au sud (latitude : 70^10' S; longitude : 78°3o' W), en bordure de la banquise, sur un fond de vase sableuse, avec de nombreux cailloux, à la profondeur de 46o"\ Dans les mêmes parages, la Belgica avait récolté préalablement : 1° un exemplaire jeune, non intact, indéterminable, appartenant au genre Desmophyllum, par 71° i8' latitude S et 88^02' longitude W; 2" quelques exemplaires brisés de Caryophyllia antarctica (que E. von Marenzeller ne C. R., 1914, 1" Semestre (T. 158, N" 19.) 177 iSyo ACADÉMIE DES SCIENCES. put déterminer que grâce aux matériaux de la Valdivia) en deux points assez distants l'un de l'autre; 3° un Hydrocoralliaire nouveau, VErrina gracilis Marenzeller en quatre points situés entre les latitudes 71° i4' et 71° 19' S et entre les longitudes 87'^'37 et 89" i4' W. Parmi les exem- plaires de cet Hydrocoralliaire, était une belle colonie mâle, trouvaille fort intéressante, car les autres espèces du même genre ne sont connues que par la colonie femelle. L'expédition antarctique allemande (i 901-1903) rapporta de la station du (rauss et du pied du mont Gauss trois espèces de Madréporaires, dont une indéterminable : Caryophyllia antarctica Marenzeller. FlaheUum inconstans Marenzeller. Flabelliim sp. ? Comme les autres expéditions antarctiques n'ont pas encore fait con- naître les Madréporaires qu'elles ont ramenés des mers australes où elles ont séjourné, on ne connaît, en somme, que les espèces suivantes dans les eaux antarctiques proprement dites : Desmophylluin s p. ? (^Belgica). Desmophyllum antarclicum Gravier (^Pourquoi-Pas?). FlaheUum inconstans Marenzeller (Gauss). Flabellum r/^of/rt/^Y Milne-Edwards et Haime {Pourquoi-Pas?). FlaheUum sp. ? (Gauss). Caryophyllia antarctica Marenzeller (Belgica, Gauss, Pourquoi-Pas?). Caryophyllia sp. ? (Pourquoi- Pas?). Soil, en tout, sept espèces, dont trois indéterminées, appartenant aux trois genres Desmophyllum., FlaheUum et Caryophyllia^ de la famille des Turbinolides de H. Milne-Edwards et Haime. La Caryophyllia antarctica qui a été récollée en trois points fort éloignés les uns des autres, à l'est de l'île Bouvet, dans l'Antarctique sud-américaine et au voisinage de la Terre de Guillaume H, est vraisemblablement circumpolaire. Si l'on ajoute à ces sept espèces purement antarctiques (jusqu'ici du moins) les espèces sui- vantes prises par le Challenger dans les eaux subantarctiques : Caryophyllia clavus Scacchi; \ ^v. SiniLlii Duncan-Tom Bay. Patagonie, 17.5 brasses (Aux Açores la même variété a été draguée à 456 brasses de profondeur); Deamophylltnn ingens Moseley-Fjords de Palagonie. Celle espèce, dont les grands exemplaires ont jus(|uïi Ses™'" de grand axe à l'ouverlure du calice et i35™'" de lon- gueur, est à identifier, d'après Marenzeller, au Desmophyllum cristagaUi Milne- SÉANCE DU II MAI I9l4- l371 Edwards et Haime, qui vil dans nos mers européennes, oii il ne présente jamais, tant s'en faut, de pareilles dimensions; Desmophylluni ebunieum Moseley-Middle Island, Patagonie; F labelluin pala^onichuin Moseley-Penguin Island, Patagonie; Leptopeniis disons iVIoseley-Grozet Islands; 1600 brasses; Aslrangia sp. Patagonie; on constate que, à part les deux dernières espèces [et encore le Lepto- penus discus ne peut être considéré, à proprement parler, comme une espèce subantarctique, puisqu'il a été dragué à 1600 brasses (2880""), près de Hog Island (dans le groupe des îles Crozet) et doit être philôt regardé comme une forme d'eau profonde], les autres formes appar- tiennent aux mêmes genres que celles de l'Antarctique proprement dite. La faune des Madréporaires de l'Antarctique est très pauvre, en genres et en espèces. Elle parait l'être également en individus, car les diverses expéditions n'ont rapporté que quelques spécimens de chaque espèce. H semble d'ailleurs peu probable que les autres expéditions enrichissent beau- coup nos connaissances sur ce sujet. Les basses températures des eaux des mers australes sont très défavorables à l'immense majorité des Madrépo- raires. On ne trouve, dans l'Antarctique, que des espèces semblables à celles qui existent dans les grandes profondeurs, à toutes les latitude.*^, et qui sont aptes à vivre à une température voisine de o" C Ce sont toutes des formes solitaires, qui peuvent atteindre une grande taille, et qui four- nissent d'ailleurs un fort contingent à la faune corallienne des abysses. De telles formes ne participent aucunement à l'édification des récifs coralliens; les espèces coloniales constituées par des milliers de polypes de taille très réduite, en général, ne prospèrent que dans les eaux tropi- cales de la surface, traversées par les radiations d'un soleil torride. ZOOLOGIE APPLIQUÉE. — Obsen'ations et recherches expérimentales sur le cycle évolutif du puceron de la Betterave (Aphis evonymi Fb.). Note de MM. A. Malaqui.v et A. Moitik, présentée par M. P. Marchai. Le cycle évolutif de V Aphis evonymi Fb., comme l'a établi le premier Mordvsilko en 1897, comporte une existence sur une plante ligneuse, la plante principale (Fusain d'Europe = Evonymus europeus, quelquefois aussi la Viorne obier), et pendant l'été une migration sur un grand nombre de plantes herbacées, plantes intermédiaires. Le retour à la plante ligneuse l372 ACADÉMIE DES SCIENCES. principale s'effectue dans le cours de Taulomne. Pendant son existence sur les plantes intermédiaires, VAphis evonymi est une des espèces les plus poly- phages du groupe des Aphides : c'est pendant cette période que cette espèce connue sous le nom de puceron noir de la Betterave s'attaque aux cultures betteravières : la connaissance exacte du cycle évolutif et de la bio- logie de cet insecte revêt une importance particulière, parce qu'elle permet d'envisager un moyen de lutte contre les invasions de nos cultures, comme nous l'avons signalé en 1912 ('). Dans une Note publiée dans ces Comptes rendus (-), M. Gaumont signale le dépôt d'œufs par les femelles sexuées de r.4. evojiymi sur des Bette- raves, de sorte que cette espèce pourrait, conclut l'auteur, accomplir son cycle sur un végétal herbacé. Or, nous-mêmes, nous avons fait une obser- vation analogue à celle de M. Gaumont. Le 21 octobre if)i3, nous avons constaté sur des Haricots grimpants un grand nombre de colonies à'Aphis evonymi, comprenant sexupares, mâles ailés, femelles aptères. Ces dernières déposaient des œufs en grand nombre sur les tiges et les pétioles. On conçoit l'intérêt que présentent ces observations au point de vue bio- logique et économique. Toutefois, avant de conclure que le cycle peut s'ef- fectuer entièrement sur une plante herbacée, nous avons voulu poursuivre nos observations jusqu'au printemps de 1914. Pour que le cycle évolutif de VA. evonymi ait lieu complètement sur une plante herbacée, il ne suffit pas que le dépôt des œufs s'y effectue, il faut de plus que les larves puissent éclore de ces œufs, et que les fondatrices qui en proviennent puissent y continuer leur existence au printemps suivant. Nous dirons de suite que le dépôt des œufs sur des plantes herbacées est un fait exceptionnel, un accident. En effet, Mordwilko, qui a étudié pendant plusieurs années la biologie de 1'^. evonymi, dit explicitement qu'il n'a jamais constaté le développement des femelles sexuées sur des planles inter- médiaires. Nous avons suivi des colonies à\A. evonymi sur lietteraves jusqu'à une époque très tardive (2G décembre) sans observer l'apparition des sexuées. Dans les conditions naturelles, l'éclosion des œufs a lieu dans la première quinzaine de mars. Or, si les larves nées sur Fusain trouvent immédiatement à leur portée les jeunes pousses qui s'ouvrent sur l'arbuste, il n'en est pas de même de celles dont l'éclosion se ferait sur les tiges desséchées des planles ( ') Builelin de la Société dea Agriculteurs du /Vord, mpi(la. à grain jaune, âgée de 3o Jours : a. Un piiids de 1 .5o^ déplante conduit à une quantité d'uréine largement suffisante, après recristallisation pour permettre de déterminer plusieurs fois sa fusion-décom- position. h. Le même végétal, broyé et mêlé â une solution il'uiée en présence de chloro- forjne, lui communique une forte réaction alcaline, en moins d'une heure à 44". Le mélange formé par celte planlule brovée (4»), une liqueur d'urée à y^ô ( 'O''"'') et du chloroforme (1'''"') ne contenait plus qu'une trace indosable d'urée après 5 heures de chaufTage à 44°- E" répétant la même expérience avec la plante chaufTée à l'autoclave, la mixture n'acquiert pas la moindre réaction alcaline et I on retrouve la totalité de l'urée mise en réaction. (') Privée de ses feuilles cotylédonaires, cultivée sur l'eau de la ville, à la lumière, à la température ordinaire, en cristallisoir couvert d'une plaque de verre. SÉANCE UU II MAI 19x4- . 1^77 CHIMIE BIOLOGIQUE. — Synlhèsc bioc/ii/nir/ue de ranisylgfiicoside '^ ( p-f/iétho- aybenzylglucoside ^). Note de MM. Em. Bourquelot et Alex. Ludwig, présentée par M. Jungtleisch. La facilité avec laquelle nous avons effectué la synthèse biochimique de l'o-méthoxybenzylglucoside [i nous a engagés à essayer, par le même pro- cédé, celle de son isomère, le />-méthoxybenzylglucoside j3 (anisylgluco- side^)CH^O,.C?H.CIPO.(:"H"0;. Pour préparer Talcool anisique qui nous a servi dans ce travail, nous avons suivi le procédé de Gannizaro, c'est-à-dire que nous avons traité l'aldéhyde anisique par la potasse eu solution dans l'alcool éthylique. Le produit ainsi obtenu est cristallisé en aiguilles incolores, fusibles à -1-45''. Exposé à l'air humide, il absorbe de l'eau et se liquéfie. Mais il ne peut en dissoudre que 4j28 pour loo, et la solution ne dissout que des traces de glucose. Par contre, il est très soluble dans l'acétone, et la solu- tion acétonique peut à son tour dissoudre d'assez fortes proportions d'eau et de glucose. Il était donc tout indiqué d'essayer dans l'acétone la syn- thèse de l'anisylglucoside ^. Au lieu d'opérer dans un seul milieu acétonique, comme nous l'avons fait pour la synthèse de l'o-mélhoxybenzylglucoside ^, nous avons préféré effectuer une série d'opérations dans des milieux acétoniques renfermant des proportions croissantes de l'alcool à glucosidifier, ce qui n'avait encore été fait, avec l'émulsine, que pour l'alcool méthylique et l'alcool éthylique. Tous les essais ont été maintenus à la température du laboratoire et, pour chaque essai, on a employé os,3o d'émulsine. Le Tableau suivant en réunit les principaux résultats : Sjnl/icse hiochiiiiit/iie de l'anisylglucoside .3 dans l'acàlonc. (Cliaciue solution renfermait, outre l'alcool anisique, dont le poids allait en crois- sant : eau, i5s; glucose, is et acétone quantité suffisante pour faire loo'™'.) Hotation initiale pour /= 2 : i"4 à i°& , Rapport en poids île l'alcool cool anisique à alcool + eau Rotation Glucose combiné pour lOÛf'»' (en pour 100). à l'a rrèt de la réaction. pour lOOcni" à l'arrêt. 3 16,66 -h58' g 0.178 5 23 H- 56 0,202 10 40 -i-5o 0,286 i5 5o -f-3o 0,248 C. R., ■9'4, I" Semestre. (T. Ib8, N* 19.) 178 i378 ACADEMIE DES SCIENCES. Uappiirt en poids de l'^ilcDnl Alcool Hiiisique i) alcuol -i- eau pdili- irifKm'. (on poui- 100). 20 20 35 45 55 65 75c: 37, 14 62 ,5o 70 75 78,57 8i ,25 88,23 liuldUnn â l'arriH di- la rrai tinn -t-28' + 24 H- 6 — -1 -.4 — 18 Glucose cnmbiné pour inO'ni' à l'arrcl. 0,260 o,3o6 0,376 0,442 o,464 G, 632 0,652 On voit que la proportion de glucose combiné au moment de l'arrêt croit avec la teneur en alcool anisique. Kn employant l'acétone comme dissol- vant, on a donc obtenu ici aussi des résultats conformes à la loi générale. Pour isoler le glucosicle formé dans ces ditiérenls essais, oh a mélangé loiiles les liqueurs; on a lillré, distillé au bain-marie pour retirer Tacélone el agité le résidu liquide de la distillation, à 4 reprises, avec de l'eau, en employant chaque fois lôo""' de ce véhicule. La solution aqueuse, qui renfermait le glucoside, le glucose resté libre et des traces d'alcool anisique, a été agitée avec de l'étlier qui a enlevé celui-ci. On a alors con- cenlré sous pression réduite, jusqu'à 3ou""', agile de nouveali avec de l'éllier, porté c|uel(|ue temps à l'ébullition pour chasser l'éllier retenu pai' la solution et laissé refroidir. Après refroidissement, on a ajouté 3»' de levure haute. La feruieiUatlon terminée, on a porlé le mélange à l'éljullition en présence d'un peu de carbonate de chaux.; puis, après fillralion, on a distillé à sec sous pression réduite. On a repris le résidu à l'ébullition par 4oo''"'' d'éllier acétique et concentré la solution éthéro-acétifiue jusqu'à 60""'. Le liquide une fois refroidi, la cristallisation s'est faite l'apidement. On a obtenu 25,5o de gluco. ( lliholites) sp.: Nautilus Malbosi l'ict. ; l'hylloceras Calypso d'Orb., P. semisutcatam d'Orh.; Lytoceras Jiiilleli d'Oth., L. (/iiadrisiilcatum d'Orh.; Lissoceras Grasi d'Orb.; Hoplites {Acanlhodiscus) EiUliynii Pict., //. [JierriaseUa) Privasensis l'icl., //. (Thiirmannia) Roissieri Fiel.; Holcostep/ianits sp.; Aptyclius Malbosi VicV.\ Pygope janilor Pict.; Cidaris alpina Col., CoUyriles, Melaporhintts, elc. Le V.vt.ANGiNiEN proprement dit est plus puissant, essentiellement mar- neux, avec intercalation de lits gréseux ou de minces bancs calcaires; il offre en de nombreux points (haute vallée du Riou, vallée de la Mina, massif des Béni Gbougrane ), une riche faune d'ammonites ferrugineuses identique à celle qui caractérise le faciès bathyal de l'étage dans le sud-est de l'Espagne et le midi de la France : Uclenin. {Duvalia) lattis Blaiuv., B. (I/iboliics) Orbignyaniis Rlainv., B. (Pseti- dobelus) bipartitiis B\ai\)v.; Phylloceras seinisulcatuin d'Orb., /'. 6'a/>7>4'o d'Orb,, /'. 5e/7//« Oppel, /'. Tliclys d^Orh.; Lytoceras J uilleti d^Oih., L, qiiadrisulcatiini d'Orb.; Lissoceras Grasi d'Orb.; Hoplites (JVeoconiiles) neocoiniensis d'Oib.; H . {Kilianella) Roabaudi d'Ovh., H. {Thiirmannia) Thii rnianni Picl. ; Holcostc- phanus hispanicus Mail, el plusieurs autres espèces ; Hochianites neocomiensis d'Orb. ; Saynoceras verrucosuni d'Orb.; Morloniceras {!\icklésia) Gaitdryi Nick. el autres espèces; Platylenticeras (Garnieria) A'F, GLACIERS F.T DE SOURCES. A. Eaux de glaciers. — Nous n'avons examiné de ces eaux que celles de VAne el du Cadi, qui recueillent principalement les eaux des lorrents ori- ginaires des glaciers ou des neiges des Alpes ou des Pyrénées, mais qui se mélangent aussi aux eaux de ruissellement des pluies qui tombent sur les versants du mont Blanc et du Canigou. On a parlé plus haut (p. J^nyj.) de la teneur en fluor de ces deux eaux. B. Eaux de lacs et de source. — L'étude, au point de vue du fluor, des eaux de rivière ou de fleuve, nous dispensait de nous étendre sur les eaux de lacs. Pour celles de sources d'eaux potables, nous nous sommes bornés à examiner deux cas seulement : celui où ces eaux sont originaires du ruis- l394 ACADÉMIE DES SCIENCES. selleiiient des pluies sur les calcaires ou surgissent de terrains calcaires, et celui où ces sources jaillissent du terrain primitif, ou n'ont coulé que sur des sols granitiques, des gneiss, schistes, etc., à peu près dénués de tout calcaire. a. Eu' IHI LAC Lr.MAN. — Recueillie le 8 juillet 191 1, par M. le pro- fesseur Guve, en anioiil des jetées de la rade de Genève. Temps sec depuis ^_^^ 8 jours; f = 20°. Fluor par litre : moins de 0,010 h. Eau de la Vaxne. ■ — - Ces eaux qui sortent du calcaire de Hour- gogne, circulent à travers un très long aqueduc en maçonnerie de ciment avant d'être distribuées à Paris. Eau juiisée par nous aux robinets de la ville, le iSjuin 1911. Fluor par litre : 0,1 2'j C. EaC d'Évian (Haute-Savoie). — On peut placer ici Teau d'Kvian, excellente eau de table bicarbonatée calcique légère. On en reparlera à propos des eaux faiblement minéralisées (Source Cncluit). Fluor par litre : 0,1 85 fl. Sources tir, TEitiUlXS j>rimitii s. — Eaux de la Minette et de la l^oisaiice distribuées à la ville de Keiines (lile et-Vilaino), recueillies à l'entrée des réservoirs de la ville par M. le professeur Daniany, le 10 juillet 191 1. Fluor par litre : o,520 De ces constatations il résulte que : 1° Aucune des eaux potables, par nous analysée, de source ou de rivière, ne contient au delà de o'"f',Goo de fluor par litre, (domine on le verra, quand il s'agit d'une eau minérale, froide ou chaude, cet élément dépasse assez généralement, et souvent beaucoup, le milligramme. 1° Les eaux de terrains calcaires (jurassique, crétacé, tertiaire, etc.) sont moins riches en fluor que celles fournies par les terrains primitifs (granits, granulites, schistes, gneiss, etc.). Comparez les eaux de la Vanne, de l'Hérault, du lac Léman, à celles des sources de la ville de Rennes et à celles de la Saône, de la Vilaine. 3° Les eaux qui sortent de terrains primitifs, riches en fluor à leur source, s'en appauvrissent d'autant plus qu'elles parcourent ensuite une plus grande étendue de terrains calcaires. (Cas de l'Allier, de l'Isère et de l'Aude, comparés aux eaux de Cadi, de la Saône et de la Vilaine). Nous avons annoncé plus haut et nous établirons plus tard, que le carbo- SÉANCE DU l8 MAI I914. I^gS nate de chaux, surtout s'il est mélangé de phosphate (comme c'est très souvent le cas dans les terrains calcaires), enlève le fluor aux solutions niènie très étendues de fluorures solubles. 4" A Paris, les eaux potables ordinaires apportent par jour à chaque individu o"'*'',i2 environ de fluor ou o'""',25 de fluorure de calcium : c'est le (juart de ce qu'un homme perd par ses fèces et ses urines. 1. 'exfoliation épidermique en dépense beaucoup plus. La majeure partie du fluor |)rovient des aliments solides. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle classe de substances azotées : les cétisocétimincs. Note de MM. Charles Moureu et Georgks 31igno.\a<:. Les célimines R — (] — H', que nous avons fait cohhaitrc dernièrement, II NU et pour lesquelles nous avons indique un mode d'obtention aussi simple qu'avantageux (' ), sont les unes stables et les autres instables. Celles où le carbone du groupement fonctionnel — C — n'est lié à aucun atome de car- 11 NH bone porteur d'hydrogène, telle la diphénylcétimine CH^— C — C'H", II NH paraissent se conserver indéfiniment (-). Par contre, les célimines où i"*' de carbone porteur d'hydrogène est directement rattaché au carbone (') Comptes rendus, t. l.}6, 16 juin igiS, p. 1080. — Depuis noire Communication, nous avons eu connaissance d'une élude de M. E.-M. Bellel (Thèse de Doctorat de l^ Université de iYancy, i5 février igiS, p. ô<)), qui, en faisant agir le clilorure de cyanogène gazeux sur le bromure de paraloiylmagnésium et Irailanl ensuite, avec précaution, le produit de la réaction par l'eau chlorliydrique, a obtenu un « produit halogène », hydrolysable avec formation de ^-^-dimélliylbenzopliénone, qu'il a con- sidéré avec raison comme étant « vraisemblablement le chlorhydrate de l'iiUiile répondant à la constitution ^ /C = NH . 11 Cl ». Tout dernièrement {Comptes rendus, t. 1.Ï8, 16 février 1914, p. 4')0)7 MM. V. Grignard el E.-M. Bellel ont confirmé que nos célimines prenaient l)ien naissance dans les réactions du chlorure de cyanogène ana- logues à celle précédemment observée sur le bromure de paralolylmagnésium. Nous ra|)pellerons, en outre, que MM. A.-E. Tcliitcliibabine el N .-1. Koriaguine {Jourli. Soc. phys. chim. russe, t. L\\ , p. 1823-1829), ont appliqué avec succès notre réaction, ainsi que notre mode opératoire, à la préparation de trois dinapbtylcéli- mines. (-) A l'abri de l'humidité (qui les hydrolyserait lentement). 1396 ACADÉMIE DES SCIENCES. du groupement fonctionnel, telle la pliényléthylcétimine C«H5-C — CII^-CH'. Il NH se colorent peu à peu en jaune de plus en plus intense, tandis que du gaz ammoniac est mis en liberté. Déjà très net dès la température ordinaire, le phénomène s'accélère notablement sous l'influence de la chaleur. Nous avons reconnu qu'il se forme, dans cette réaction, une substance particu- lière, qui résulte de la condensation de 2™"' de cétimine, avec élimination de i"'"' d'ammoniac. Exemple : 2OH'- C — CH^-CH' = C'«H'»N + NH'. Il NH Les corps qui prennent ainsi naissance constituent une classe nouvelle de composés azotés. INous proposons, pour les désigner, le nom de cètisocéti- mines, qui rappelle leur constitution telle qu'elle découle de nos recherches. Dans la présente Note, nous préciserons la notion de rélisocétimine en étudiant un type simple de ces nouvelles substances: la cétisocétimine de la phényléthylcétimine. Cétisocétimine de la phényléthyi.cétimink. — n. Préparation : On cliaiinfe la pliénvlélhylcélimine, au bain d'huile, vers 1 1 5", dans un courant d'hydro- gène pur el sec. Le gaz ammoniac est entraîné à mesure qu'il se produit; on le recueille dans de l'acide chlorhydrique. Au bout de 10 heures, la transformation de 12e de céti- mine est en majeure partie accomplie, comme en témoigne la quantité d'ammoniac dégagée. On sépaie aisément, par un seul fractionnement dans le vide, la cétimine qui a pu rester intacte de la cétisocétimine, grâce à récarl notable des deux points d'ébiil- lition. b. Propriétés. — La cétisocétimine distille à 158"-! 58°, 5 sous 2"'", 5; à I7i°-i72° sousfi'""'. C'est une huile jaune verdàtrc, épaisse et très visqueuse, sensiblement inodore; D4?'*= 1,0272; «„•'= 1,5986. Le corps absorbe énergiquemenl le brome. Il subit, sous l'action de l'acide chlorhydrique étendu, déjà à froid et plus rapidement à chaud, un dédoublement caracté- ristique : il y a formation de i'""' d'ammoniac et de 2'"°' de phényléthyl- cétone : C'Mf'N -i-aH^O = NH^H- aC'^H'— CO— CH^— CIP (')• (') La même liydrolyse s'effectue aussi sous l'inlluence de l'eau pure, mais très len- tement. SÉANCE DU l8 MAI I9l4- '397 La réaction est d'une grande netteté. Voici, à litre d'exemple, les détails d'une expérience: is. 86'3 de cétisocétimine ont été cliaiiftes avec ^o'^"'' d'acide clilorhydrique au dixième, an bain-marie bonillant, pendant 2 heures ; le mélange étant refroidi, on a extrait la cétone par agitation à l'éllier, et, après décantation et dessiccation de la liqueur étliérée et finalement éva- poralion de l'éther, on a obtenu un résidu, constitué par la cétone pure, qui pesait 18,986, alors que le poids théorique était l§,99; d'autre part, la liqueur clilorhy- drit(ue, évaporée à siccité, a donné un résidu (chlorure d'ammonium) de 08.206, ta quantité théorique étant qb, 199. c. Conslitution. — 1. On voit par là que le dédoublement liydrolytique du produit en 1'"°' d'ammoniac et 2'"°' de cétone s'effectue quantitative- ment. Partant de cette donnée, quelle peut être sa constitution chimique? Les deux formules suivantes permettent de se rendre aisément compte de la réaction d'hydrolyse : C«H^— C = CH -CH' C«H^— C — CH2— CH^ I II NH N I I C6I15_C = CH — CH' C«H5— C = CH — CH^ (I). (II). Avec le schéma (I), on aurait, successivement : C^H'— C=:CII -CH^ (1) NH -<-H^0 = C'=H^-C(OH) = CH — CH» OH^-C = GH-CH3 (soitC^H^-CO-CH^-CIP) NH- + C'H^— C = CH — CH'-H NH» NH^ (2) G«H5— C = CH-CH3-H H-0 = C«IP— C(OH) = CH — CH» + NH» et, avec le schéma (II) : (soit C«H^- CO - CH^— CH^); CHl^-C — CH^-CH» NH- (1) N -i-H=0 = C«H^-C0-CH^-CH»+C«H3— G = CH— CH' C'H^-C=:CH-— CH' (2) C«H=-C=CH-CH'+H^O = C'H^— C(OH) = CH — CIP + NH' (soit C«H^-CO-CH^-CH»). c. R., 1914, I" Semestre (T. 158, N° 20.) 181 1398 ACADÉMIE DES SCIENCES. Quant au mécanisme de la formation de la molécule de célisocétimine, on le concevrait aisément, dans les deux cas, en admettant que la cétimine génératrice peut exister sous deux formes tautomériques : C"H^_ C — ClI^- GH^ C«H^— G =CH — CH» Il I NH NH^ Célimine vraie ('). Isocéliminc. Dans l'hypothèse de la formule ( i), il y aurait élimination d'ammoniac entre 2°"*' d'isocétimine : I p^j^, = NH^+G'1I=— C = GH-GH' ' NH C«H=-C = GH-GH^ I G«IP— G = GH — Gll^ Avec la formule (II), l'élimination d'ammoniac se feiait entre 1'"°' de cétimine vraie et i'""' d'isocétimine : G'H»— G — Gir--GH^ II NH j^l^, = I\IP+G"H^— G — GM^-CH^ G'fF— G = GH-GH2 ^ G'H^ — G = GH — GIP Ainsi, dans les deux cas, l'hydrolyse de la cétisocétimine, ainsi que sa formation (-'), se comprennent sans difficulté. (') Il esl naturel d'admettre ([ue le corps initial est iâ cétimine vraie et non Tiso- cétimine, attenilii iiue la forme cétimine vraie | 11 1 est la seule possible dans le \ Nil / Nil . cas des cétiuiines où l'atome de carbone du groupement fonctionnel n'est lié à aucun atome de carbone porteur d'hydrogène, comme dans ladipliénylcétimineG''H* — G — OH-. Il NU La célimine vraie se lautomérise ensuite en isocélimine. (■-) ('etle formation par condensation rappelle celle qu'on obsei'\e en réduisant, par la méthode calalyti(|ue au nickel, les nilriles (Sabatier et Sb^ukrens, Compiles rendus^ t. l'i-O, 1905, p. 4'^-) et les oximes (Mau,iie, Comptes rendus, l. IW), 190:3, p. 1691 et t. 14-1, igoS, p. ii3). L'aminé primaire est toujours accompagnée d'une forte proportion d'aminé secondaire et même de petites doses d'arnine tertiaire, qui oui SÉANCE DU iH MAI I9l4- '^99 Laquelle des deux t'ormulesconvient à notre produit? On voit qu'il s'agit, en définitive, de savoir si de Thydrogène est fixé à l'azote de la molécule, jetant donnée l'évidente fragilité, dans l'un et l'autre cas, de la partie de la molécule qui comprend l'azote et son voisinage immédiat, nous ne pou- vions songer à utiliser les réactifs usuels : chlorures d'acides, acide azo- teux, etc., qui ne l'eussent sans doute pas respectée. Nous avons réussi à trancher la question par l'emploi du réactif de drignard. Louis Meunier (') a montré (pie l'aniline C'IPNH^ et la méthylaniline C'H'NHCH' fournissent, quand on les traite par l'iodure d'éthylmagné- sium C-H'^Mgl, un dégagement régulier de gaz éthane C-H'', par substi- tution, dans les groupements — MPel- NH, du résidu Mg! à l'hydrogène (le(|uel se porte sur C-H' en donnant C-H**), et qu'au contraire la dimé- thylaniline C''H\N(CH'')', dans les mêmes conditions, ne donne lieu à aucun dégagement de gaz. Nous avons reconnu, en expérimentant sur un grand nombre d'aminés (-), qu'il y avait là le principe d'une excellente méthode pour reconnaître, dans les composés azotés, la présence ou l'absence d'hydrogène à l'azote. Or, en traitant notre célisocétimine par le bromure d'éthylmagnésium C" H ' MgBr, nous n'avons constaté aucun dégagement gazeux (tandis que la cétimine généiatrice, elle, dégage, sous l'action du même réactif, une molécule d'éthane par molécule traitée). La célisocétimine ne porte donc pas d'hy- drogène à l'azote, et il en résulte que c'est le schéma (II) qui représente sa véritable constitution (^). 2. Le groupement fonctionnel est ainsi : — C - 11 N 1 — C = pris naissance aiiv dopeiis de l'amlne primaire et avec cliiiiiiialldii (raininniiiac ; e\en)ples : 2C^Ii'INH= = (C^H^)M\II-i-iNHS (CMl')2i\II + CMlNll' = (Gni)'^ H-iNH\ f) Comptes rendus, t. 13(), igoS. p. -Sg. C-) Ce travail fera de notre part l'objet d'une prochaine communication. (') Les mécanismes coirespondants, pour le mode de formation et pour l'hydrolyse, ont été exposés plus haut. l4oo ACADÉMIE DES SCIENCES. On voit qu'il renferme à la fois le résidu de groupement céiimine vraie (U^) et celui de groupement isocétimine (IV) : (111) ; (IV) 7 I -c = et cela justifie la dénomination cétisocctimine que nous avons choisie. La célisocétimine qui dérive de la phénylélhylcétimine prendra ainsi le nom de diphényléthyléthylidène-cétisocétimine Cfill» — C — CH=— CH' II N I CMP— G = CH -CH' Dipliénylétliylclhylidéne-cétisocctimine. On remarquera que le groupement fonctionnel célisocétimine n'est autre que celui de la pyridine, lequel, sous la forme annulaire, s'écrit I II -G C- %„/ La pyridine serait donc une cétisocélimine; et si, cependant, elle est très stable, à la différence des cétisocélimines que nous avons préparées, c'est, sans doute, parce que le groupement fonctionnel fait ici partie constitutive d'un noyau cyclique ( ' ). PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la inobililé de la potasse dans les tissus végétaux. Note de MM. L. 3Iaquei\ne et E. Demoi'ssy. Lorsqu'un composé minéral, dissous dans l'eau d'alimentation, pénètre dans les tissus d'une plante, il s'y partage ordinairement en deux parties, (') On sait, en eO'el, que certains groupements fonctionnels, instables en cliaine ouverte, sont stables en chaîne fermée. Le groupement instable des énols — G=r, OH par e\emj)ie, n'est autre, quand il fait partie d'un noyau cyclique, que celui des phénols. De même, le groupement — G ^, qui, dans les chaînes ouvertes, est aisément I NU' liydrolysable avec élimination d'ammoniac, résiste aux agents d'hydrolyse en noyau cyclique, où il constitue le groupement des anilines, qui sont ainsi des isocétimines. SÉANCE DU l8 MAI I914. l4oi Tune qui reste inaltérée ou garde une forme comparable à son état initial, l'autre qui entre en combinaison avec les principes élaborés, formant ainsi une série de complexes dans lesquels l'élément minéral se trouve plus ou moins dissimulé : c'est le cas bien connu du fer, d'une, partie de l'acide phosphorique, de l'iode, etc. Nous avons pensé qu'on pourrait peut-être difTércncier ces deux ordres de principes mieux que par un simple épuisement k l'eau en profitant de ce que les uns, de nature saline, sont nécessairement bydrolysables ou ioni- sables, tandis que les autres ne le sont pas ou ne le sont que diflicilement, et c'est en vue d'établir cette distinction que nous avons soumis un certain nombre de plantes à l'action du courant électrique; la plus ou moins grande vitesse de déplacement de la matière minérale observée sous cette influence pouvant d'ailleurs donner une indication sur celle du transportqui s'elTectue normalement par difl'usion dans les tissus végétaux. Les expériences ont porté, soit sur des feuilles isolées (rbubarbe, iris), soit sur des rameaux feuillus pesant de Se** à 100°. Dans ce dernier cas le meilleur dispositif consiste à introduire le rameau dans une cloche à douille renversée et à l'y fixer par l'intermédiaire d'un bouchon fendu, garni de cire molle. On remplit la cloche d'eau distillée, on fait plonger l'extrémité inférieure de la tige dans un petit vase également rempli d'eau distillée et, au moyen de conducteurs en platine immergés dans les deux masses liquides, on fait passer le courant. Il faut opérer sous une tension de 4o à iio volts, suivant la résistance du circuit, et avec une intensité voisine de 2 ou 3 milliampères par centimètre carré de section de tige ou de pétiole. Il est nécessaire, enfin, de faire passer un courant d'air continu dans l'eau où plongent les feuilles, pour assurer leur libre respiration et éviter leur envahissement par les organisnies anaérobies qui, autrement, ne man- queraient pas de se développer dans un pareil milieu. Dans ces circonstances il ne se produit aucune altération visible du parenchyme et nous avons pu maintenir ainsi en expérience pendant plusieurs jours, sans les noircir, des feuilles d'Aucuba qui sont pourtant, comme on le sait, extrêmement sensibles à tous les trauniatismes. Déjà au bout d'une journée l'eau qui baigne les feuilles et celle où plonge la tige présentent une réaction sensible au papier de tournesol : alcaline vers la cathode, acide à l'anode; après 2 à 4 jours, temps tju'il n'est pas prudent de dépasser si l'on tient à conserver les tissus intacts, on évapore les solutions et on les soumet à l'analyse. Nous ne nous occuperons ici que de la liqueur recueillie à l'électrode négative, c'est-à-dire de celle qui con- tient tous les éléments métalliques mobiles de la plante. l402 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le piodiiitde Tévapoiation à sec du liquide renferme toujours une petite quantité de matières organiques qu'il faut d'abord détruire par incinéra- lion: celle-ci est ordinairement assez pénible et laisse toujours un résidu légèrement charbpnncux. Ce résidu, à peu [)rès entièrement solublc dans l'eau, est constitué par un mélange de carbonates alcalins avec une pro- |)orlion variable, mais toujours faible et quelquefois presque nulle, de car- bonates de calcium et de magnésium; il ne contient pas de fer ni auciui autre clément susceptible de modifier sa couleur, qui est toujours parfai- tement blanche, quand on en a séparé les particules charbonneuses. Devant ce premier résultat qualitatif nous nous sommes bornés à y doser le potassium : c'est, en effet, l'élément (pii, en pareille circonstance, [)ré- senle le plus grand intérêt et c'était d'ailleurs, dans les conditions expéri- mentales qui viennent d'être exposées, le seul qui, en raison de son abon- dance relative, pouvait être déterminé (|uantitalivement. Les poids de carbonate de potassium indiqués ci-après ont été déduits par le calcul de ceux du chloroplatinate précipité de la solution des carbo- nates bruts dans l'acide chlorhydrique; un simple titrage alcalimélrique de la solution donne des résultats tout à fait du même ordre. 1° AuniBA. — .3 feuilles pendant a jours, iîéblilii calciné 28'"", coiUeniiiU ?.(>"'= de CO'K-. t'as (le dépôt appréciable de CO'K'a pendant Tévaporalion . l'n essai à blanc sans courant a fourni seulemeiU 3"'»'', 8 de résidu (ju'nn n'a pas examiné davantage. a" Chuu-ravi!. — 2.J0S pendant 3 jours, llésidu calciné iB.i'"!-', contenant i38™b de CO^K-. Un essai témoin elleclué sans courant, sur un sujet de 3oo», a donné un résidu pesant .40"!=, dont 19'"^ de CO'K-. 3" lius. — 8 feuilles pesant ensemble 100^; 3 jours d'électrolyse. Résidu calciné 38"s,ô contenant 3V" de CO^Iv-. Il s'est déposé, pendant ré\aporation, environ .")"'s de CO'Ca, accompagné d'un peu do magnésie; un essai téiuoin, elTectué dans les mêmes conditions, mais sans courant, a donné seuleiuent .")'"»■' de lésidu, presque entièrement constitué par du carbonate de calcium. '(" LiLAS. — Hameau pesant qo»; 3 jours d'électrolyse. Résidu calciné fi-^s^B, con- tenant 61 '"'', 5 de (lO'K-; les chlorures bruts ])rovenant de la dissolution du résidu calciné dans II Cl pesaient 75"'?, 1 . ;")" MAiiUoNNUîK. — Hameau de /|0" pendant a jours. Hé^idu calciné 4o"''^'8; chlo- rures correspondants l\!)'"f,'\ ; CO^K' dosé S^"'?,,^. 6° RiuriARBE. — Une feuille pesant i-qs pendant a jours; l'intensité du courant s'est élevée vers la lin de l'électrolyse jusqu'à près de 6 milliampères. Résidu calciné i27"'s, correspondant à i45"'S de chlorures bruts et renfermant iii'"»-' de CO*K'. La liqueur privée de potassium ne renfermait que des traces de calcium, avec environ 8"'s de sels magnésiens; pas de sodium en proportion appréciable. SÉANCE DU l8 MAI igi/j. i4o3 7° THoftNF. — Hameau de 7.5^ peiidanl 4 jours. Résiilu calciné 5 i'"?, lenfeiiiiiint 41'"? deCO'lV-. 8° Vir.NE viERiiK. — 758 pendanl \ jours. Hésidu calciné 97"'?, lenferriiant S"'s de GO'Ca, un peu de silice et 6?.™> de (^O'K-. Un essai témoin a donné seulenienl 3"'s.5 de résidu calciné. Ces résultats montrent que la potasse entre pour plus des quatre cinquièmes dans la composition des substances fixes entraînées à la cathode par le courant électrique. Ce corps nous apparaît donc comme la plus mobile de toutes les bases minérales contenues dans les sucs végétaux, et la rapidité de son déplacement par éleclrolyse porte à croire que, malgré le caractère semi-perméable du protoplasma, la potasse est également susceptible de se diffuser dans tous les sens, aussi bien, quoique avec une vitesse sans doute moindre, chez la plante vivante que chez la plante morte. Différents auteurs, parmi lesquels nous citerons MM. André (') et Demoussy (-), ont fait voir que, en présence des anesthésiques ou des anti- septiques, les feuilles abandonnent à l'eau, par voie d'exosmose, la majeure partie, quelquefois même la totalité de la potasse qu'elles renferment. Un grand nombre d'observateurs, Is. Pierre, Warington, plus récemment Demoussy {/oc. cit. ) et André ('), ont constaté que, aux approches de la maturation, les céréales perdent une proportion notable du même élément ; Knop (^) et plus tard M. Mazé (^^ j, par la méthode des cultures successives dans un liquide nutritif et dans l'eau distillée, ont reconnu qu'il en est de même au cours de la végétation des haricots et du maïs, la perte dont il s'agit paraissant due surtout, d'après M. Demoussy, à la mortification partielle des organes diffusants. Le phénomène qui nous occupe est donc d'ordre général, mais il n'avait reçu jusqu'à présent aucune explication rationnelle; les recherches que nous venons de résumer éclairent la question d'un jour tout nouveau en montrant que cette propriété en apparence anormale de la potasse (comme aussi vraisemblablement de la soude) tient à ce que cette base reste dans la plante à l'état ionisable, en d'autres termes à l'état de sels solubles, sans se précipiter ni se combiner d'une façon stable avec la substance protoplasmique. Le transport beaucoup plus lent de la chaux dans les mêmes conditions ('; Comptes rendus, t. loo, p. i.OaS, el t. laG. p. ."jG4. (-) Annales aff/onoinit/iies, t. XWI, p. 25i. (' ) Comptes rendus, l. 154, p. 1697 et 1817. (') La/n/n.Versuc/iss/., i8(ii), p. 86. (') Ann. Inst. Pasteur, t. \.\V, p. 703. l4o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. s'explique sans peine si l'on remarque que ce corps est pour la plus grande partie contenu dans les végétaux à l'état de combinaisons insolubles, telles que le carbonate, le phosphate ou l'oxalatede calcium. Quanta la magnésie, ori sait qu'elle entre dans la composition de complexes insolubles dans l'eau, en tête desquels se trouvent la chlorophylle et un certain nombre de ses dérivés. Dans deux cas seulement, sur l'iris et sur le lilas, nous avons examiné le liquide anodique; nettement, quoique faiblement acide, il s'est trouvé contenir, à côté de matières organiques indéterminées, un peu d'acide phosphorique, aisément décelable au moyen du nitromolybdate d'ammo- niaque, avec seulement une trace d'acide sulfurique et moins encore de chlore. La quantité de matière dont nous disposions n'étant pas suffisante pour en déterminer la composition quantitative, son étude plus complète sera l'objet d'un travail ultérieur. M. L.-E. Bertix s'exprime en ces termes : J'ai Ihônneurde présenter à l'Académie la nouvelle édition de la Marine moderne. Dans l'intervalle des deux éditions, il a été donné des développements importants à deux ordres de recherches inspirées par la rédaction de la première, dont la seconde a profité, savoir : i" Les lois du mouvement de translation accéléré ou ralenti des navires; 2° Les lois de la décroissance des avantages attachés à l'agrandissement des navires à mesure cjue les dimensions augmentent. Dans mes dernières Communications sur ce dernier sujet à l'Académie, je n'ai guère parlé que des avantages et de leur diminution. Il convient d';ijouter que les risques de la navigation et une partie de ceux de bataille ne diminuent pas parallèlement aux avantages de l'agrandissement. Le Chapitre consacré aux appareils moteurs a dû être entièrement refait pour tenir compte des progrès de la turbine à vapeur. L'allongement des turbines, avec multiplication des aubages en amont, a permis d'étendre beaucoup le régime des allures économiques. Ce n'est plus qu'aux très petites puissances, à celles par exemple développées au cours du périple célèbre de l'escadre cuirassée américaine autour du monde, que la consom- mation de combustible ou de vapeur par cheval atteint des valeurs redhi- bitoires. SÉANCE DU l8 MAI I9l4- 'AoS Enfin un Chapitre nouveau est consacré au récit des dernières guerres navales. Il intéressera tous ceux qui aiment à juger les indications spécu- latives à la lumière des faits accomplis. Il importe toutefois, pour éviter les conclusions hasardées ou inexactes, de tenir compte de l'intervention du facteur humain dans le fonctionnement de l'énorme machine constituée par le navire moderne. Si Ton préfère comparer, comme on Ta fait quel- quefois, le navire à un animal, dont on retrouve en effet les principales fonctions, on rencontre un animal très particulier; il a partout, dans son équipage, une âme pensante et agissante, et il est conduit par une volonté dont le siège est au poste de navigation et de combat de son commandant. CORUESPOIVDAIVCE. M. Alphonse Labbé adresse un Rapport sur les expériences qu'il a exécutées à l'aide de la subvention qui lui a été accordée sur le Fonds Bonaparte Qn 1913. Ce Rapport traite du sujet suivant : Adaptation et variation des animaux passant de Veau douce à l'eau salée et sursaturée, et réciproquement. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Ueber die zum Aufbau dcr Eizelle notwendige Energie (^Tr ans for ma- tionsenergie), par Heinrich Gerhartz. (Présenté par M. Ch. Richet.) 2° Le bicentenaire de l'abbé de la Caille, par E. Doublet. (Présenté par M. G. Bigourdan.) 3" Les Bernoulli et le liernoullianum, par E. Doublet. (Présenté par M. G. Bigourdan.) ASTRONOMIE. — Les durées de révolution des satellites d'un même système présentent entre elles une harmonie qui se traduit par le fait que leurs diffé- rences secondes successives sont dans le même rapport que les termes de la progression : i, 3, 9, 27, 81. . . Note de M. J. Delauney. A cette loi paraissent s'ajouter les remarques ci-après : 1° L'unité de temps, à l'aide de laquelle les différences secondes s'éga- C. R., 1914, ■•' Semestre. (T. 158, N» 20.) 182 l4o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. lisent aux termes de la série ternaire, est toujours une fraction simple de la durée de rotation sur lui-même de Tastre central ; 2" Avec remploi de celte unité de temps, la durée de révolution du pre- mier satellite s'exprime, suivant le système considéré, par le carré de i, de 2, de 3 ou de 4 (Soleil i. Mars 4, Jupiter 9, Saturne et Uranus 16); 3" Dans les mêmes conditions et pour tout le système, la durée de révo- lution du deuxième satellite surpasse celle du premier d'une quantité cons- tante qui est 11; 4° Le nombre maximum des satellites est 1 1 . En somme, les durées de révolution des satellites d'un système quel- conque seraient données par 3"— r>« — I expression dans laquelle, a prenant suivant le système considéré la valeur 1 , 2, 3 ou 4> n serait fait égal successivement à o, i , 2, 3. . . Celte formule s'applique à tous les systèmes planétaires et solaire. Voici le Tableau de vérification que donne le système de Saturne, qui est le plus complet de tous. On a pris pour unité de temps le douzième de la durée de rotation de la planète, ce qui a conduit à uuilliplier par 1,19 les durées de révolution exprimées en beures. Durées de révolution Satellites. (en lieures). Anneau de7,i8à 12, 08 Mimas. . . . Encelade.. Thélys. . . . Diijiié .... lihéa Tilan Théinis. . . llypérion . .lapel Phébé 22,37 32,88 /15,3o 63,68 108,40 383 5oo .5ii 1904 i3 21 1 Produils par 1,19. tle 9 à i4 27 39 54 78 129 455 59.5 608 2 266 i5 72 I Durées théoriques 16 2~ 39 54 7S 129 261 636 I -40 5o3i i4 883 1 1 12 i3 24 .5i (32 37,5 1 1 o'\ 3 291 9852 3 9 27 81 243 729 2187 656i L'anneau, considéré comme premier satellite, s'écarte de la loi, mais on peut admettre qu'il est en état de transformation. Les cinq satellites suivants donnent lieu à des vérifications remarquables d'exactitude. SÉANCE DU l8 MAI I9l4- ^4^7 Vient ensuite une région perturbée; deux satellites sont remplacés par trois et deux autres par un seul ; il est à remarquer que les satellites Titan et Japet, qui en sont résultés, sont d'une importance extraordinaire, étant comparables à Mars et à Mercure. La régularité semble se rétablir pour le satellite extrême Pbébé. ANALYSE MATHÉMAiiQUii. — Sur les fondions à singularités discontinues. Note de M. W. GoLOUBErF, présentée par M. Emile Picard. On doit à M. Pompeiii un exemple d'une fonction analytique partout continue, dont les points singuliers forment un ensemble parfait partout discontinu. Cet exemple est formé à l'aide de l'intégrale de M. Lebesgue; le fait que l'ensemble des points singuliers est d'aire différente de zéro, est essentiel pour la formation de cet exemple ('). Dans la présente Note, je veux donner un exemple d'une fonction ana- logue dans le cas, où l'ensemble est d'aire nulle. Supposons, qu'on forme sur l'axe des x (du plan u = x + iy) dans l'in- tervalle (o,i) un ensemble E^ parfait, partout discontinu et de mesure nulle, qu'on peut former, par exemple, à l'aide de subdivisions en trois parties; de même, on forme sur l'axe des j dans l'intervalle (o,i) un autre ensemble E^ de mesure/? ^T^o. T^'ensemble de tous les points u = a; -t-ij, où ^r appartient à l'ensemble E,. et V à l'ensemble Ej, nous donnera un ensemble E d'aire nulle. Considérons l'axe des :;, perpendiculaire au plan xy\ dans le plan r^, prenons une courbe scalaire de M. Cantor, définie dans l'intervalle x = o, x = \ (-). Alors, aux points E^, correspondront sur cette courbe des points, formant un ensemble E^ ; on peut voir facilement, que mes E',. = i. Sur la courbe de M. Cantor, nous pouvons construire une surface cylin- drique, dont les génératrices sont parallèles à l'axe des y\ soit S cette surface. Prenons sur S un ensemble de points C, qui a pour projection sur le plan xy l'ensemble E; il est évident que cet ensemble est d'aire /a La posi- tion d'un point sur S est définie par j et s, où s est la longueur de la courbe de M. Cantor, prise entre l'origine et un point variable sur la courl)e. On peut alors regarder x -f- iy comme une fonction de 5 et dey : x {s) -l- ly. (') PoMPEiii, Thèse. — Dknjoy, Comptes rendus, 3 mai 1909. (-) \oir, par exemple, Zoreiti, Leçons sur le prolongement analytique, p. 12. l4o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Prenons la fonction OÙ l'intégrale est pris sur la surface S et (^(^s,y) désigne une fonction égale à l'unité pour les points de l'ensemble C et égale à zéro pour les autres points. #,(//) est une fonction analytique uniforme de ii et l'on peut démon- trer que : 1° ^,(u) n'est pas une constante; 2° Les points singuliers de §f(ii) sont les points de l'ensemble E; 3" ^f(ii) est une fonction continue de u. On peut, en efl'et, démontrer que l.f,(")-''^.(",)| -p , on a 0=60+ j- +0,3 — , et le balancier tourne d'un angle a + o,3 -j-- Dans ces conditions .1! ^11 cosyr/i= — / siiiôri*-. -— / sin Ù ds ^ I P-! — cosd cis Et si l'on tient compte de ce que / cose c/s^ I dy= /!, — Ja, •'A <^A J&in 0 ds ^= — I dx ^= — ■r,., + jî^. A «^A il vient, en remplaçant dans (i) (2) I dxn djc . o , 3 /■ , Si l'on prend l'axe des y dans la direction des goupilles de raquette comme précédemment (■), on a dy"\ dxn „ r^ (') Voir Note du 20 avril 1914 : Influence de la raquette sur le développement concentrique des spiraux des c/irononiètres. (-) Voir même Noie. SÉANCE DU l8 MAI ipi/j- l^H D'autre part, en appelant h la distance à Taxe de rextréniilé B, c'est- à-dire le rayon de la virole, p l'angle que fait h avec l'axe des x pour a = o. b cos( (3 + a + 0,3 — j, j'|j=i /> sin I js 4- a + 0,3 -j— dxs ( 0,3 /A f/yp / o,3r En remplaçant dans (2), il vient finalement .r^=o et Yk^ — 0;3t)-j- Cette distance j'„ du centre de gravité à l'axe correspond précisément au déplacement du centre de gravité de la courbe terminale extérieure (') nécessaire pour obtenir le développement concentrique et la déformation uniforme du spiral. • Dans le cas où le spiral est encastré, ^^=0, et le centre de gravité du spiral est sur l'axe quelle que soit la rotation y. du balancier. Quand on emploie des goupilles de raquette, le centre de gravité n'est pas sur l'axe, mais sa position ne varie pas pendant le mouvement du balancier. Il y a toujours avantage à ce que le centre de gravité soit sur l'axe, mais il ne faut pas en conclure que la raquette doive être supprimée. Habituel- lement, r = 3"'", L = 200™", y»= — de millimètre. Cet écart est admissible, puisqu'en pratique, la spire extérieure est rarement centrée avec une pareille exactitude. Il est bon, cependant, que les goupilles de raquette soient rapprochées de l'axe (/■ petit) et il vaudrait mieux diminuer la distance angulaire des goupilles et du piton, ce qui diminue la valeur du coefficient numé- ri(jue. PHYSIQUE. — Microampèremcfre enregistreur à inscriptions photogrophiques et mesures qu'il permet (Peffectuer. Note(')de M. Ai.bekt Tukpaix, trans- mise par M. d'Arsonval. .l'ai fait connaître, il y a trois ans ('). l'un des principes sur lesquels repose la (') Voir même Note. Ce déplacement est de o,3 -r-- ( -) Reçue dans la séance du !\ mai i9i4- f ') Société de Physique, 2 juin 191 1 ; Journal de Physique. 191 1, p. ioo3. l4l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. construction du microampèrenaèlre enregislreur : disposition dans un champ magné- tique intense^ de l'ordre de 20000 et de Saooo gauss (éleclro type Weiss), d'un équi- page de galvanomètre à cadre. C'est à l'aide d'un semblable dispositif que, dès décembre 191 1 ('), j'obtenais, à Poitiers, le premier des enregistrements graphiques de signaux horaires qui ait été réalisé. 11 suffit d'adapter au cadre du micro- ampèremètre une plume enregistreuse disposée au voisinage immédiat d'un tambour Richard. J'ai combiné, dès octobre 1912 (-), Vemploide champs intenses au choix Petit 'miroir Cadres très ëtroita '■armés des miroirs ^ ' lodepondants flolafion v dit aadre Source de lumière ^ fils conducteurs de suspension des Cadres très étroits Schéma du microampèremètie à inscriptions pliotograpliiqucs et à aimant permanent (cliamp, i5on à 1600 gauss). — Cet appareil permet, gn'ice aux deux cadres indépendants c et c' (cadres très étroits) armés des miroirs m et ni (i""de haut, 3""' de large), d'obtenir une dé%iation 5 quadruple de la rotation a de chaque miroir. — On peut ainsi déceler et inscrire le jj de seconde, ce qui est très suffisant pour In détermination des longitudes. décadrés de plus en plus étroits . La théorie du galvanomètre à cadre, clas- sique depuis seize ans ('), indique l'usage de cadres étroits pour obtenir le maximum de sensibilité. Par contre, l'énergie de déplacement du cadre est minimum. On ne peut donc espérer l'enregistrement graphique ou la manœuvre de relais. Il faut revenir à l'enregistrement photographique. Sur ces deux principes : l'emploi de champs intenses, Vusage de cadres étroits, j'ai basé la construction de deux types d'appareils bien différents. Le premier type est peu sensible, mais énergique. Il permet, par la méthode des relais en cascade (^), la réception au Morse des (') Société de Physique, 19 janvier 1912. (^) Comptes rendus, 10 février 191 3. {^) Maximum de sensibilité des équipages à cadres ( ^'Vrmagnat, Mesures élec- triques, 1898, p. 85 à 87). (') Comptes rendus, 24 février 1918. SÉANCE DU l8 MAI 1914. l4l3 radiotélégrammes de longue portée. Le dernier modèle que la maison J. Richard a conslruit, sur mes indications, utilise un cadre de 18""' à 20"'" de largeur, mobile dans le champ magnétique d'un aimant permanent donnant 1 5oo à 1600 gauss. L'appareil est alors peu volumineux; son emploi, susceptible de se généraliser. Le relais à cadre fonctionne par contact fermé. Chaque cortège d'ondes, reçu par l'an- tenne et par le détecteur, diminue la pression du contact. Le relais à armature, en cascade avec le relais à cadre, s'ouvre alors et ses ouvertures actionnent le Morse. Des réceptions de radiotélégrammes, météorologiques et autres, ont été reçues d'une manière parfaite à Poitiers (Soo'"" de la Tour Eilïel). Des essais sont en expé- rience à Lyon et à Bordeaux. Le second type d'appareil est très peu énergique, mais d'une extrême sensibilité. Le cadie est constitué par du fil de cuivre isolé à l'émail (le plus léger et le plus fin que l'industrie fournisse), soutenu par du fil nu de cuivre ou dargent de diamètie encore plus réduit ( j-^^ de millimètre). Le cadre supporte un très petit miroir (') de 1""" de hauteur et de 2""" à 3""" de largeur. La largeur du cadre ne dépasse pas 2""" et est parfois réduite à i™™,5 et même moins. L'emploi de tels cadres, dans des champs très intenses (20000 et 82000 gauss), nécessite que le cadie soit préservé (gaine légère d'aluminium). On assure ains l'immuabilité de la forme du cadre. On obvie encore, ce qui est 1res important, aux attractions inévitables que le cadre éprouve de la part du champ. Les cadres, au cours de leur construction, agglomèrent toujours quelques, poussières magnéli(|ues impalpables (filière, manutention au sein d'ateliers où du fer a été limé, etc.). Avec des champs magnétiques très intenses, on peut déceler et séparer tous les fronts des divers cortèges d'ondes émises au cours de l'envoi d'un point radiotélégra- phique (top). En situant, par la méthode que j'ai indiquée ('-), le top dans la seconde, ou dans une fraction convenable de seconde (emploi d'un diapason inscri|>- teur vibrant), on peut déceler le j^^-^uû de seconde. Les besoins de la géodésie ne nécessitent que l'approximation du -'- ou tout au plus du ;,'- de seconde, au moins en ce qui concerne la détermina- tion des longitudes. Par contre, ce dispositif permet l'étude précise des divers détecteurs d'onde. C'est ainsi que j'ai pu mettre en évidence que le détecteur à cristal, dont je signalais l'admirable constance ('), divise les cortèges d'ondes qu'il reçoit en inscriptions c.vtrêmement régulières. J'ai pu également m'assurer, ainsi que je le prévoyais naguère (^), que les tops horaires de la Tour sont entachés d'une légère irrégularité qui atteint et peut dépasser j^ de seconde. (') Comptes rendus, 24 février 191 3. (-) Comptes rendus, 1 4 et 28 avril 191 3. (^) Congrès des Ingénieurs électriciens anglo-français : Bulletin de la Société internationale des Electriciens, I9i3. (') Bull. Soc. intern. É/ectr., avril I9i3, p. 299. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 20.) l83 l4l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il n'est pas nécessaire, pour les besoins de la géodésie (longitudes), d'utiliser les champs magnétiques intenses. Le dispositif ptus commode i'i aimant permanent ( i5ooo gfluss) suffit. L'artifice que la figure indique (deux cadres très étroits dont les miroiis indépendants quadruplent la sensibilité) permet d'inscrire le Jjj de seconde, ce qui est très suffisant pour la détermination précise des longitudes. ÉLECTRICITÉ. — Propagation de V électricité, à travers l'huile de paraffine. Note de M. (i. GouKfj de Villemontke, présentée par M. J. Violle. liégime permanent. — L'étude actuelle est la suite de celle dont j'ai eu l'honneur de présenter les résultats à l'Académie {^Comptes rendus, t. Ktl, P- '79); L'huile de paraffine de densité 0,876 à i(\", telle qu'elle a été livrée par la maison Poulenc, est placée entre deux cylindres de laiton montés l'un à l'intérieur de l'autre, de manière que les axes coïncident. L'ensenihle forme un condensateur. Les dimensions des condensateurs employés ont été les suivantes : Dianièlre des armatures Noms iji -^ I- Hauteur Distance des condensateurs. externe. interne. des armatures, des armatures. ipm iiitii cm iiiui C, 34 t) 20 i4 Cj II 2 20 4i5 C3 29,4 1,5 20 i3,7 G4 100,5 71,8 20 i4,35 C5 100 fi 18 47 Cj 10 2,5 20 3,75 Au temps zéro les armatures du condensateur sont séparées du sol, l'grmature externe est portée et maintenue au potentiel V par une batterie d'éléments de pile ou d'accumulateurs, l'armature interne est reliée à une paire de secteurs d'un électro- mètre à quadrants. On mesure la charge développée sur l'armature interne par la quantité d'électricité contraire qu'il faut fournir à la paire de secteurs du temps zéro au temps <,, /j, <3, . . ., /„ pour annuler la charge apparue sur l'armature interne. J^a charge compensatrice a été fournie par la traction d'un quartz piézoélectrique, y» étant le poids tenseur, /, la constante du quaitz, Q la quantité d'électricité correspondante; g = kp, Q_kp \t~ Yt' J'ai suivi les variations de ^ avec la durée / de charge. Les potentiels V employés ont été compris entre 0,24 et 20, 85 \olts, et dans le plus grand nombre d'expériences entre 2 et 4 > '7 volts. SÉANCE DU 18 MAI I9l4- '4l5 De t = o à / = I minute, la valeur du rapport /- clécroit d'une valeur infiniment arande à une valeur inférieure à l'unité. De / = i minute à / — 7 minutes, les variations de ^ sont de rpielques dixièmes; au delà de / = n minutes, les variations deviennent très faibles et le rapport paraît tendre vers une valeur constante. i" La loi des variations de -^ a été trouvée la même en répétant l'expé- rience à des époques différentes et des durées de charge différentes. 2" Les variations du rapport y, ^^ fonction du temps après une durée de charge /„ sont les mêmes dans les deux cas suivants : i" lorsque dans rinlorvalle de temps de zéro à t,^ on annule la charge de l'armature interne à des inlervalles de temps irréguliers par la traction du <{uarlz; 2" lors- qu'on annule la charge pendant le même intervalle de temps par commu- nication directe de l'arinalure interne avec le sol. 3° Les variations du rapport ^ sont les mêmes lorsqu'on porte l'arma- ture externe au potentiel '->o volts par une batterie d'accumulateurs de résistance interne négligeable et lorsqu'on porte la même armature au potentiel 20, 8 j volts par une batterie d'éléments de pile de résistance inté- rieure d'environ i5o"'. 4° La loi de variation du rapport ^ est indépendante des dimensions du condensateur. 5" La loi des forces électromotrices énoncée précédemment (Comptes rendus, loc. cit.) a été vérifiée en portant l'armature externe à des potentiels compris entre 8,i4 et 20, i5 volts. (')° La variation des charges (^ développées sur l'armature interne en fonction du temps, dans les limites des expériences, est représentée par la relation ^^ke'-t-" \t dans laquelle A est la constante du quartz, e la base des logarithmes népé- riens, a et b sont deux constantes. La loi des \aiialions de charge de l'armature interne a été trouvée la même : i" lorsque l'on compense constamment l'électricité apparue par une charge égale et contraire; a° lorsqu'on maintient l'armature interne en communication avec une l4t6 ACADÉMIE DES SCIENCES. paiie de secteurs de l'électromèlre isolée et lorsqu'on déduit la charge d'une gradua- tion préalable de l'électromètre. L'analogie signalée (Comptes rendus, lac. cit.) entre les résultais obtenus avec riiuile de paraffine et les résultats des recherches de M. J. Curie, sur la conductibilité des corps cristallisés (Ann. de Chimie et de Physique, (')'■ série, t. XYII et t. XVIII), a été vérifiée et étendue. PHYSIQUE. — Sur les spectres d^ètincelle de quelques éléments dans l'ultraviolet extrême. Note de MM. Léon et Ecgéne Bloch, pré- sentée par M. E. Bouty. Nous avons prolongé vers les petites longueurs d'onde l'étude des spectres d'étincelle de plusieurs éléments, aussi loin que le permet l'emploi du spec- trographe en quartz dans l'air à la pression atmosphérique. On sait qu'en utilisant des plaques photographiques très pauvres en gélatine, on peut atteindre la raie i853 de l'aluminiun. Les étincelles étudiées, produites par un transformateur de résonance, forment leur image sur la fente du spectrographe. Les mesures de longueur d'onde sont faites au comparateur en utilisant comme raies de repère les raies du cuivre et de l'aluminium. Les précautions prises et la précision atteinte sont indiquées dans un travail antérieur ('). Arsenic et antimoine. — Les expériences ont porté sur les produits purs du commerce; toutefois les clichés nous ayant fait voir qu'un certain nombre de raies sont généralement communes à l'arsenic et à l'antimoine, nous n'avons pu décider de leur attribution qu'après l'étude de plusieurs échantillons d'antimoine spécialement purifié que nous devons à l'obligeance de M. E. Dupuy. Le spectre d'étincelle de l'arsenic n'est connu que jusqu'à la longueur d'onde 2112,2 (Harlley et Adeney), celui de l'antimoine jusqu'à 2o54,o5 (Schippers). Les limites atteintes pour les deux spectres d'arc sont 200g, 3 1 et 2098, 54 (KayseretRunge)(-). Au delà, ces spectres ont été prolongés par V. Schumann, mais sans aucune mesure de longueur d'onde. Voici la liste des raies mesurées, avec indication des intensités (') Léon et Eugène Bloch, Comptes rendus, t. 158, i9i4i P- 784- (") Voir Kayser, Handb. der Spektroskopie, t. V, p. 117, et t. VI , p. 442- relatives ( '). et non rédiii notées dans 1 mesures. SÉANCE DU l8 MAI 191/4. l^lj Les longueurs d'onde sont données en unités internationales les au vide. Les raies déjà observées antérieurement sont a colonne « Observations » par les initiales des auteurs des Longueur d'onde. 2 l33 , 70 2113,93 2 I 09 , 80 2O9D , 10 2089,73 2085,27 2079,41 2069,87 2068,43 2067 , 29 2065,43 2047,75 201 3, Il Inten- sité. 2 3 I 2 I 2 I 2 I 1 2 2 3 Longueur Inten d'onde. site. 2068,45 8 2o63,5o 5 2061 ,98 3 2o54 , o4 6 2049,52 7 2046,54 3 2044,62 4 2039,66 .5 2o36,57 2 2029, 33 4 2023,92 4 Arsenic. Observations. K et R (arc) K el R (arc) Diffuse K et R (arc) Confondue avec cuivre K el R (arc) K et R (arc) K el R (arc) Diffuse Longueur d'onde. 2009, 18 20o3,35 •99-'i.74 1990,21 '97', 97 I 958 , 3 I 1936,94 1916,48 1912,27 1889,91 1881,08 1872,33 1 87 1 , 07 1859,90 Antimoine. Observations. Schippers Diffuse Scliippers Diffuse 2014,7.0 2oo4,83 1985,36 •977.64 •949,64 1930,83 1926,61 1922,68 1877,91 1870,58 Inten- sité. Longueur Inten- d'onde. site. Observations. Diffuse (K el R. arc) Diffuse Diffuse Pointé peu précis Renversée Renversée Renversée Extrapolée Observations. Etain et bismuth. — Le premier de ces métaux a été étudié dans l'étin- celle par Hartley et Adeney jusqu'à 2066,1 et dans l'arc par Rayser et (') Les intensités apparentes dans l'ulUaviolel extrême peuvent être très différentes des intensités vraies lorsqu'on observe dans l'air à la pression atmosphérique. Il peut arriver en effet que certaines raies soient très affaiblies parce qu'elles se trouvent dans une région d'absorption de l'air (voir Léon el Eugène Bloch, Comptes rendus, l. 1S8, 1914, p. 1161). l4l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Hunge jusqu'à 2o53,8 (' ). Des recherches plus récentes de Handke (-) ont prolongé le spectre d'étincelle depuis if)iS4,7 jusque dans la région de Schuniann proprement dite. Nous avons retrouvé la plupart des raies signalées par Handke entre 19^4, ■y et i8j3. De plus, entre 2o53,8 et 1984,7, nous avons obtenu une raie de forte intensité qui doit être rappor- tée à l'étain et dont la longueur d'onde est 2040,97 (Intensité 4). Le spectre d'étincelle du bismuth a été mesuré par Eder et Valenta ('') jusqu'à la raie 1902, (i. Nous avons pu y caractériser deux raies nouvelles dont les longueurs d'onde approchées sont 1973,15 et 19:19,63 (Int. 3). Aluminium. — Nous avons trouvé dans le spectre d'étincelle de ce métal, en plus des raies déjà connues, quelques raies nouvelles dont les longueurs d'onde sont : 2093,70 (très diffuse); 2081,73 (diffuse); 2074,77 (diffuse); 2062,03 (Int. i); 2045,1.5 (diffuse); 2022,96 (Int. 2); 2016,67 (Int. -)• Ces raies sont visibles dans l'atlas d'Eder et Valenta, mais n'avaient encore donné lieu à aucune mesure. Cadmium. — Les mesures les plus complètes du spectre d'étincelle sont dues à Eder et Valenta (') et s'étendent jusqu'à^ i856,4. Nous les avons notablement complétées dans la partie extrême ainsi qu'il ressort du Tableau suivant (les raies connues sont notées E et V) : Longueur Longueur d'onde. Intcnsilé. Observations. d'onde. Intensité. Observations. 2064 , 46 1942,61 1 E et V 2062, 10 E et V 1938,91 2 E et V 2060,78 1921 ,55 2 1<: et V 2o53, 17 Eet V 1919,30 1 2o5i ,02 Diffuse 1914,50 1 2049,49 .900, 70 2 R el V 2047,95 Diffuse .898,27 I 2o4o,8i 2 .896,64 1 2019,17 2 E et V 1887,78 I 2007,55 2 Eel V 1884,08 I 20o4, 10 4 E et V 1873,37 4 E et V '994,78 3 E et V 1867,73 . .976,85 2 E et \ 1865,34 . .965,44 1 E et V i856,io 3 ¥. et V .956,8. . .855,32 2 •943,85 . (') Voir Kayser-, Handbiich der Spektroxkopie. t. VI, p. 022. (-) Handke, Disserlalion inaugurale, Berlin, 1909. (^) Voir Kayser, Handbuch der Spektroskopie, t. V, p. 172. ('■) Voir Kayser, Handbuch der Spektroskopie, t. V, p. 283. SÉANCE DU l8 MAI I9l4- l4l9 CHIMIE PHYSIQUE. — Kvcipuralion des liquides et des solides failtleninU surchauffés. Noie de M. II. Marcrijx, présentée par M. I JppiiKinn. I. Dans une Note précédente (' ) j'ai indiqué : I" Qu'on ne peut mesurer dans l'air les vitesses vraies d'évaporation, un phénomène de diffusion masquant celui qu'on désire étudier. 2" Qu'on ne peut pas davantage les mesurer lorsque la vapeur est seule maintenue au-dessus du liquide, mais à une pression notablement supé- rieure à la tension d'équilibre. Pour des liquides un peu fortement surchauffés^ on n'observe qu'une vitesse apparente fonction seulement de l'afflux de chaleur sur la surface qui s'évapore. Ainsi est-on conduit à examiner les liquides ivh% faiblement surchauffés., c'est-à-dire maintenus seulement en présence de leur vapeur et sous une pression différant de la tension d\'quilil>re de j""" à G"'" au plus. II. Le dispositif utilisé consiste en un appareil clos où le vide a été fait. Il est constitué essentiellement : 1" D'un tube en verre très fin (o"'°>,i à o™™, 3 de diamètre) à parois très minces où se trouve la matière étudiée sous sa forme condensée; 2" D'une chambre de condensation de grandes dimensions où l'on maintient constante une pression de vapeur un peu inférieure à la tension d'équilibre. On suit l'évaporation dans un tube étroit à l'aide de la lunette d'un calhétomètre, un chronomètre à arrêt sert à noter les temps. Au point de vue des conditions expérimentales, deux circonstances peuvent se présenter : I" Le corps étudié a une très faible tension de vapeur. — 11 suffit alors de maintenir la chambre de condensation à une température suffisamment basse pour que la tension de vapeur qui y règne soit pratiquement nulle; somme toute, on étudie alors la vaporisation d'un corps dans le vide. 2" Le corps étudié a une tension de vapeur notable. - Les tensions de vapeur variant très vile avec la température, il serait nécessaire de main- tenir d'une manière constante et régulière une dillérence de température d'une fraction de degré entre le tube et la chambre de condensation, ce qui (') Comptes rendit!!, t. 154-. 191 '2, p. 58-, l420 ACADÉMIE DES SCIENCES. est pratiquement impossible. Il est plus simple de provoquer la distillation en plaçant dans la chambre à condensation une solution d'un corps quel- conque dans le liquide étudié, on sait que cette solution a une tension de vapeur inférieure à celle du liquide pur, l'appareil fonctionnera donc sans qu'il y ait d'autres précautions à prendre que de maintenir une bonne uni- formité de la température. III. Corrections. — Les principales difficultés qu'on rencontre à faire les mesures résultent des points suivants : 1° Il est nécessaire d'opérer avec des produits parfaitement purs. 2° Par suite du froid produit, la température du corps à sa surface, là où se fait la vaporisation, est inférieure à celle du milieu qui l'entoure. On fait la correction néces- saire en calculant la chaleur i) qu'on doit fournir pai- seconde pour vaporiser le corps étudié; on écrit ensuite qu'elle est proportionnelle (loi de Fourier) à la différence de température Aï entre l'extérieur et la surface d'évaporalion (Q zrr cAT). Four déterminer la conductibilité calorifique c dans les conditions où l'on opère, on remplace le corps étudié par un liquide fortement surcliauflé dont la vitesse d'évapo- ration dépend seulement de l'afflux de chaleur. 3° La correction de température est d'autant plus faible que la matière étudiée se trouve dans un tube plus fin. Toutefois, il existe ici une limite qu'on ne peut dépasser : la vapeur formée subit un frottement durant son écoulement, il en résulte que la vitesse d'évaporatioM diminue très rapidement quand on s'éloigne du sommet du capil- laire; c'est donc à ce sommet même que les vitesses doivent être délermijiées; celle détermination comporte quelque ambif;uïlé. Bref, il est impossible de mesurer même approximativement les vitesses un peu considérables (supérieures à o,i5 mm : sec); pour les autres, une erreur de i" à a" (exceptionnellement 3°) reste encore possible. Résullats. — Voici les nombres trouvés pour quelques corps (évaporation dans le vide). Ces nombres représentent les moyennes de trois ou quatre séries d'expériences. Par vitesse v, il faut entendre les hauteurs de liquide ou de solide (en centimètres) évaporées durant une seconde, les surfaces d'évaporation étant supposées planes. Nitrobenzine liquide. Températures (en degrés) 41. 45.5. 48. 5U,5. 5*3,5. 54. 55,5. 56,5. 57,8. 58,5. lO^c (en cm : sec. ) i 2345G789 10 A 40" la pression de vapeur de la nitrobenzine est de o""",4 environ, elle est de o""",9 à 5o° et de 2""" à 60". SÉANCE DU l8 MAI I9l4- '^^I .Xaplilaline solide. ■lempcralures (en degrés). 3.5,5. 4.5. .51,5. 57.5. Gl. G3.5. 65,5. 07. 08,5. 09,8 lo^T (en cm : sec.) . . . . o,3 i 3 4 6 8 lo 12 \^ 16 A !\o" la pression de vapeur de la naphtaline est de o'"'",.3r); elle est de i"'"',2 à 5.5° et de 3™'", 9 à 70°. Iode solide. Températures (en degrés). . . 43. 4i,5. 49,5. 5i,5. 55, ô- 58. 59,5. 01. 03. 04,5. I o^ r (en cm : sec .) o,8 i a 3 4 5 6 7 9 11 A 42°, 5 la pression de vapeur de l'iode est de i""",2; elle est de 3"'"' à 55° et de 6""", 6 à 6o°. CllI.MIE GÉNÉKALE. — Sur les dissolvants de la houille. Note de M. Léo Vignon, présentée par M. A. Haller. J'ai étudié l'action de divers dissolvants sur difTérenles houilles pour les caractériser chimiquement. Un certain nombre de faits concernant cette question ont été constatés déjà par Hart {Bull. Soc. cliim., 4'' série, t. Il, 1907), Boudouaid (IJull. Soc. c/u'm., t. V, 1909, p. 365 et 56o), Bedson (/. Soc. chem. Indust., t. XXVII, 1908, p. i4), Pictet {Her. d. d. chem. Ges., nov. 1913). Les houilles que j'ai examinées provenaient du bassin de la Loire : Houille de Montrambert, Houille grasse à gaz, demi-grasse, maigre. Action de divers dissolvants. — Les dissolvants alcool, éther, benzène, toluène, aniline, nitrobenzène (00™') ont été mis en contact avec lo^ de houille de Montrambert, pendant 24 heures à la température ordinaire, et pendant 3 heures à la température d'ébullition du dissolvant. En évaporant à sec une fraction du liquide séparé par tiltration, on a trouvé, pour la proportion de matière dissoute, pour 100 de houille traitée : C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 20.) 1^4 l422 ACADÉMIE DES SCIENCES. A la tcmpoialuie A la tempéraliue d'ébullilion on linaire. du dissolvant. pour inn pour ton Alcool (96) ... 0,076 0,0167 Élher o,o59 Benzène 0,080 0,191 Toluène 0,078 o, 190 Aniline 2,25o i2,o5o Nitrobenzène '>4'o 3,190 Action de l'aniline. — L'action dissolvante de l'aniline vers son point d'ébullilion étant caractéristique, j'ai procédé à l'étude détaillée du phéno- mène. 8008 de houille de Monlramberl, pulvérisée, séchée à 100°, ayant passé au tamis 20», ont été épuisés par '\^s d'aniline pure à la température de iSo". Les opérations s'elTec- tuaient dans un ballon de i' contenant loos de liouille et 5oos d'aniline chaufTées pen- dant 4 lieures à 180°. On filtrait ensuite sous pression réduite; le liquide filtré abandonne par le refroidissement une matière noirâtre et pulvérulente, qui a été séparée par une nouvelle filtration. Pour isoler la substance dissoute, on peut entraîner l'aniline par un courant de vapeur d'eau; mais il vaut mieux saturer l'aniline par l'acide chlorliydri(|Me 21° B. étendu de son volume d'eau; on obtient un précipité floconneux, noirâtre, qui a été recueilli sur un filtre, lavé complètement à l'eau distillée et séclié à l'étuve à 90°; poids du précipité sec : 806. D'autre part une partie de la houille insoluble épuisée par l'aniline a été lavée par l'acide chlorhydrique étendu, puis par l'eau distillée et séchée à 100°. J'ai soumis à l'analyse élémentaire, et à l'essai pour coke, la houille inso- luble (dans l'aniline) et la partie dissoute; résultats moyens : Houille insoluble à cliaud hlouille dis'soiile à chaud dans l'aniline par l'aniline brut. cendres déduites. brut. cendres déduites. Carbone 8i,5o 88,94 83, 5o 84,00 Hydrogène 4>9o 5.0.5 5, 60 5,63 Azote 1,70 1,75 1,87 1,88 Soufre 1,10 j,i3 i,o5 1,06 Cendres 8,10 0,46 Coke 72,05 69,69 Le coke donné par la houille insoluble est poussiéreux, celui de la houille soluble est aggloméré et très boursouflé. SÉANCE DU l8 MAI I9l4- l423 Comparaison de diverses houilles. — J'ai traité par l'aniline à chaud trois houilles de la Loire de différentes qualités ; grasse, demi-grasse, maigre, possédant les caractéristiques suivantes : Pour 100. Coke Eau. Cendres. Coke, (cendres déduites) Houille grasse à gaz 1,74 12, 53 73,88 70,1 » demi-grasse ',57 QjOÔ 81,10 TQi'^ » maigre i,.53 '',27 9'io3 89,9 Pour déterminer la solubilité dans l'aniline, on a placé dans un ballon de 123''™', le à 26 de houille et aSs d'aniline pure (ébull. 182°). Le ballon est muni d'un bouchon portant un tube recourbé et effilé pour l'élimi- nation de l'eau; on a fait bouillir une heure, et filtré après repos, sur un filtre taré. Le résidu est soumis ensuite à une nouvelle ébullilion de quelques minutes avec a5'°'' d'aniline; il faut deux lavages supplémentaires pour épuiser les houilles maigres, et trois sont nécessaires pour les houilles grasses. La houille résiduelle est lavée ensuite avec de l'acide chlorhydrique 2i''B. étendu de 2 fois son poids d'eau, puis avec de l'eau distillée; elle est enfin séchée et pesée. Résultats : Solution cendres Poids initial. Après épuisement. Soluble. déduites. Houille grasse à gaz... 1,46 — 1,68 i,ia — 1,29 23, 4o 26,8 » demi-grasse... 1,17 — i,32 ',09 — i,23 6,58 7,2 » maigre 2,17 — 2,01 2,14 — 2,01 i,56 1,8 Action de la pyridine à V ébullilion (i i4")- — Bedson (/oc. «V.) a signalé l'action dissolvante de la pyridine. J'ai traité i^ d'une houille à gaz séchée à io5", par "Jo""' de pyridine à l'ébuUition pendant i heure, filtré et lavé complètement l'insoluble par la pyridine bouillante, puis par l'alcool bouillant, séché et pesé le résidu; j'ai constaté une perte de poids de 17,3 pour 100. Action de la quinoléine à l'ébuUition (238"). — J'ai traité i*^ de la même houille à gaz séchée à loS"^, par So"""' de quinoléine pure à l'ébuUition (238*'), filtré, lavé, séché et pesé le résidu insoluble. La perte de poids est de 47i3 pour 100 du poids de la houille. On a isolé la matière dissoute, en additionnant la dissolution d'acide chlorhydrique étendu d'eau en léger excès, et filtrant pour recueillir le précipité formé, qui est lavé à l'eau distillée. La détermination du coke sur la partie soluble et insoluble a donné : Insoluble. Soluble. Coke pour 100 77-90 66,97 l424 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le coke obtenu avec la partie insoluble est poussiéreux, celui de la partie soluble est aggloméré et boursouflé. Résumé. — i° L'aniline permet de différencier chimiquement les houilles dénommées, techniquement, grasses, demi-grasses et maigres. Les houilles grasses contiennent relativement beaucoup de substances solubles dans l'aniline, les houilles maigres en renferment peu. i>" Les substances solubles dans l'aniline, dont je poursuis l'étude, sont précipitables par les acides. 3° En comparant entre elles, la partie insoluble des houilles grasses et les substances précipitées de leur solution dans l'aniline, on trouve que la partie soluble est plus riche en hydrogène, plus pauvre en cendres, et qu'elle donne un coke aggloméré et boursouflé au lieu d'un coke pous- siéreux. 4" Les houilles grasses abandonnent une quantité considérable de matière à la quinoléine bouillante. Ce phénomène sera étudié spécialement. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le processus de la saponijicalion des éthers-sels et des arnides par r acide sulfurique concentré. Note de M. J. Bol'cjaui.i', présentée par M. A. Haller. L'acide sulfurique concentré est fréquemment employé pour la saponi- fication des amides et des éthers-seis, notamment dans les cas où l'acide à obtenir est altéré par les alcalis. En faisant agir l'acide sulfurique concentré sur l'élher phénylpyruvique a-cyané C«H» —CM — CO — CO-C^H^ I CN dansle i)Ut de préparer l'acide pliénylpyruvi(iue C"H\CH-.CO.CO-H, j'ai observé quelques faits qui me paraissent éclairer le processus d'action de l'acide sulfurique au cours de la saponification à la fois de la fonction éther- sel et de la fonction amide, celle-ci dérivanl de la fonction nitrilo par une première hydratation. Les expériences (pie je vais rapporter brièvement montrent que l'acide sulfurique n'intervient que pour former un composé d'addition, et c'est l'eau dans laquelle on dilue les produits de la réaction qui produit réellement la saponification et libère l'ammoniaque et l'alcool. Ce composé d'addition SÉANCE DU l8 MAI I9l4- 1423 hypothétique aurait la constitution suivante : . O^H^— CH — GO — C— OH \S0*H .OH G— NH^ \S0''H I. Faisons dissoudre 2os de Téllier pliénylpyniviqiie a-cyané dans So'''"' d'acide siilfurique conceiilié. Après 24 heures, versons celle solution peu à peu el en refroi- dissant dans 50'^'"' d'alcool élhyiique, puis, après 5 ou 10 minutes de contact, ajoutons aSo""' d'eau. Il se forme un précipité qui ne tarde pas à cristalliser. Le produit obtenu est purifié par traitement à l'étlier qui le dissout peu et élimine le composé jaune (pliényloxvmaléinimide) qui l'accompagne . 11 fond peu nettement de 98" à 100° et n'est autre que Tclher élhylique du semi-amide de l'acide phényloxalacétique GHP— CH — GO — GO^C-H= ou G'4P— G = GOH - GO^G^H^ I I GONH^ GONH2 (I) (II) Certaines propriétés de ce corps, notamment sa solubilité dans la soude étendue, et la coloration intense, rouge sang-, qu'il fournit avec le perchlo- rure de fer, s'accordent mieux avec la forme énolique (II). Ouoi qu'il en soit, et c'est le point intéressant ici, la composition du pro- duit nous indique que l'acide sulfurique s'est borné à hydrater la fonction nitrile, mais n'a enlevé ni l'ammoniaque, ni l'alcool. Pour répondre à l'objection qu'on pourrait faire à l'emploi de l'alcool éthylique pour la précipitation de la solution sulfurique du nitrile, j'ai fait une opération analogue en employant l'alcool méthylique. Le précipité obtenu est alors mixte, il est formé par le mélange des éthers éthylique et méthylique du semi-amide de l'acide phényloxalacétique. Malgré ce déplacement partiel de l'alcool éthylique par l'alcool méthy- lique, le fait d'en retrouver dans le produit de la réaction prouve que l'acide sulfurique n'avait pas effectué la saponification de la fonction éther. II. Voici encore une autre expérience aboutissant aux mêmes conclu- sions el montrant plus nettement encore, s'il est possible, qu'à aucun moment de la saponification, l'acide sulfurique n'a de liaison avec l'azote de la fonction amide : 1426 ACADÉMIE DES SCIENCES. Versons les So'"' de la solution sulfurique du nilrile en question sur 400'^°'' de glace pilée, essorons le précipité jaune orangé formé, lavons-le à plusieurs reprises avec de l'eau très froide, jusqu'à ce que les eaux de lavage n'enlèvent plus d'acide sulfurique. Le corps ainsi obtenu ne contient plus d'acide sulfurique dans sa molécule; il a gaidé tout son azote et celui-ci, qui n'est évidemment pas à l'état d'ammoniaque, sans quoi l'eau ne l'eût pas séparé de l'acide sulfurique, n'est pas cependant à l'état amidé ordi- naire, car spontanément, en revenant à la température de i5° à 20°, le produit se trans- forme, avec dégagement de CO-, en phénylpyruvale d'ammoniaque et se dissoul dans la petite quantité deau qui l'imprègne encore. On peut attribuer à ce précipité jaune orangé instable la formule G» 115 _ CH — GO — GO^ H I /OH On comprend facilement comment il peut dériver du composé d'addition sulfurique, et comment il peut donner naissance, par lautomérisation, au phényloxalacétate d'ammonium qui se décompose spontanément en CO^ et phényipyruvate d'ammonium. III. La connaissance de ce processus d'action de l'acide sulfurique n'est pas intéressante seulement au point de vue théorique, elle l'est également au point de vue pratique, car elle permet d'imaginer divers modes de décomposition du composé d'addition sulfurique pouvant conduire à des produits variés. Outre ceux dont il est question dans cette Note, j'ai pu obtenir ainsi le phényloxymaléinimide C'H'O'N déjà connu, et un composé nouveau C'°H°0' qui est l'anhydride phényloxalacélique ou l'anhydride phényl- oxymaléique suivant qu'on le considère sous la forme cétonique ou énolique. J'en poursuis actuellement l'étude. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution de la galégine. Mote de M. Georges Tasket, présentée par M. Armand Gautier. La galégine, alcaloïde que je viens de retirer des graines du galega offi- cinalis ('), répond à la formule C''H'^N\ Les faits suivants permettent de préciser sa nature et d'établir, au moins comme très probable, sa constitution. (') G. Tanrkt, Comptes rendus, 27 avril 191 4- SÉANCE DU l8 MAI «9l4- l427 1. La galégine csl dépourvue de pouvoir rotatoire : comme elle n'a pu cire dédoublée à partir de son larlrate acide, ce n'est pas un racémique, mais un corps inactif par nature. Elle ne contient donc pas de carbone asymétrique. 2. La galégine est un corps non saturé, ainsi que le montrent son action sur la solution étendue et acide de permanganate de potasse qu'elle décolore à froid et son pouvoir de fixer du brome. 3. La galégine chauffée à commencement de distillation sèche donne la réaction classique du pyrrol. 4. L'expérience suivante montre la nature de son noyau pyrrolique. Dans un petit ballon à distillation on chauffe, au bain de glycérine, la base hydratée, telle qu'elle résulte de sa mise en liberté du sulfate par la soude et conlenant envi- ron yjd'eau. Il y a d'abord départ de vapeur d'eau ; puis, quand la température du bain atteint iSo^-igo", la galégine entre en ébullilion et se décompose. Il passe à la distil- lation un liquide incolore et des vapeurs ammoniacales : on recueille celles-ci dans HCI dilué; au fond du ballon reste une petite quantité d'un corps blanc cristal- lin, et une masse semi-liquide, jaunâtre, amorphe. Le liquide distillé est soigneusement desséché sur do la potasse fondue, puis redistillé. Il est alors très fluide, à forte odeur ammoniacale, fumant à l'air et s'y carbonatant avec rapidité. Son analyse lui assigne la formule d'une méthylpyrrolidine C^H"N. Il bout, à la pression ordinaire, à loS"- io8°. Son chloroplalinale fond à iç)'\''-ic)6°. Ce sont là les caractères de la méthyl-3-pyrrolidine CH^ -CH.CH> CW. IGH^ NH La méthyl-3-pyrrolidine apparaît donc comme constituant le noyau delà galégine. 5. Dès lors on peut concevoir la nouvelle base comme répondant à l'une des formules suivantes : CH^i CH.CIP ou viiis NH'/ GH2 CH.CH^ CH- NH l^NH "\NH^ 1428 ACADÉMIE DES SCIENCES. La première rattacherait la galégine à la plupart des alcaloïdes du groupe de la pyrrolidine (nicotine, cocaïne, hygrine, atropine, etc.) (|ui, comme Ta fait remarquer A. Pictet, ont une cliaîne latérale à l'azote. La seconde rapproche la galct;ine de la proline (aride pyrrolidinc-2-carbonique) où le groupement NU est libre. Il semble bien que la seconde formule soit la vraie. Elle permet en effet de comprendre la formation des dérivés suivants, qui établissent l'existence d'une double fonction aminé dans la molécule : Benzoylgalègine C'H'N = tl\'' . „„ rsHs' ol^tcnue par l'action du chlorure de benzoyle sur la galégineen présence de soude. Aiguilles fondant à 95°-96°. Galégine-diméthylpyrimidine C'*H"'N — G<^|^ _ pJp„3^\CH, résultant de la condensation, avec perle de 2'""' d'eau, de j'"°' de galégine et de jinni d'acétylacétone. Lamelles fondant à 7.4". /NH-CO Oxalylgalègine C'^H"N = C<' \ 1 se produisant dans l'action de l'oxalate d'éthyle sur le bicarbonate de galégine. Elle cristallise avec 2H-O, qu'elle ne perd que vers i5o° (comme dans le cas de l'oxalylguanidinc; la galégine et la guanidine présentant du reste de nombreux points de ressem- blance). Ses cristaux fondent à 2o3°-2oG". Sa production est accompagnée /NH - CO àe cqWb àe.\'cther oxaimque G" H" N = C\ 1 . Grands prismes fondant à 88", et cristallisant avec une demi-molécule d'eau. ^/N = C - C«H' ,, . Benzilgalégme C^W^N =^Ç>C ' > obtenue par 1 action du benzile sur la galégine. Poudre cristalline fondant à 228°-23o°. Le dérivé dibenzilé n'a pu être isolé. 6. Une des réactions les plus importantes de la galégine est celle qu'on obtient en la chauffant en matras scellé, à 100", avec de l'eau de baryte : elle se dédouble alors, par hydratation, en méthyl-3-pyrrolidine et urée L'hydrolyse est complète en une heure : la solution agitée à Téthcr lui cède la méthylpyrrolidine qu'on transforme ultérieurement en chloro- plalinate. Après passage à GO", on évapore doucement la liqueur rési- SÉANCE DU l8 MAI igi/l- 14^9 duelle : l'urée cristallise; on Tidentifie par son point de fusion, sa décom- position par Fhypobromile de sodium, la formation du dérivé dixanthylé au moyen du xanlhydrol (Fosse). Cette réaction, qui est quantitative, a pour corollaire la décomposition par riiypobromite de sodium du radical urée contenu dans l'alcaloïde. lien résulte une méthode de dosage dans laquelle, par le volume d'azote dégagé sur le mercure (on ne recueille en réalité que 82 pour 100 de l'azote théo- rique), on peut calculer d'une façon assez précise la quantité de galéginc contenue dans une solution donnée. En résumé, la galégine apparaît comme constituée par l'union d'une mo- lécule de méthyl-3-pyrrolidine et d'une molécule d'urée, avec élimination d'une molécule d'eau, ou, ce qui revient au même, par la condensation de la méthylpyrrolidinc et de la guanidine, avec départ d'une molécule d'am- moniaque. CHIMIE ORGANIQUE. — Équilibre à la température ordinaire des formes énolique et aldéhydique, pour le formylsuccinate d'éthyle et le formyl- éthylsuccinate d'éthyle. Note de M. E. CAiiRiÈiiE, présentée par M. A. Haller. Les données relatives à l'équilibre des formes énolique et aldéhydique étant très rares jusqu'à présent, il m'a paru intéressant d'étudier les cas particuliers présentés par le formylsuccinate d'éthyle et le formyléthyl- succinate d'éthyle. En ce qui concerne le formylsuccinate d'éthyle, quelques résultats qualitatifs généraux obtenus par application de la mé- thode colorimétrique au perchlorure de fer ont été publiés par W ilhelm Wislicénus (tieric/ite, t. XXXII, p. 2889) et par Wilhelm Wislicénus, Émil Bôklen et Félix Reuthe {Liebigs Ann., t. CGCLXIII, p. 3^\i). Le formylsuccinate d'éthyle peut exister soit sous forme énolique (I), soit sous forme aldéhydique (II) : CHOH COH (I) C-CO-^C^H= (II) CH-CO^C^H^ CH'-— CO^C^H^ CH^— CO^C'H^ Il importe de mentionner, pour l'exposé de la question qui nous occupe, que ce corps ne présente pas de point d'ébullilion fixe, mais qu'il bout dans la région i29°-i45';5. Anderlini et Bovisi avaient donné Eh. ^ I2b°-i26l^ (Gazzet/a c/iii)iica C. R., 19.4, 1" Semestre. (T. 158, N" 20.) _ l85 l43o ACADÉMIE DES SCIENCES. ital., t. XXII, C. p. 439); VVillielm Wislicénus, Émil Boklen et Félix Reullie {Liebigs Ann., l. CCGLXIIl, p. 348) i37°5 pour le corps obieiiu à partir du sel de cuivre. i25°-i4o'' sous i2™™-i5"™ pour le corps provenant de la comlensalion du for- miate et du succinate d'éthyle. Les diverses fractions que j'ai obtenues, distillant entre 129° et riS'Jj, fournissent de bons résultats à l'analyse. Le formvlétliylsuccinate d'éthyle bout dans l'intervalle i35°-i53°,., et les diverses fractions donnent aussi de bons résultats analytiques. J'ai fait usage de la méthode au brome de Kurt H. Meyor (Bericlite, t. XLV, p. 2843-2864, et t. XLVII, p. 835) pour étudier l'équilibre des formes énolique et aldéhydique. L'éther formylé est dilué dans 3o""' d'alcool à gS", la solution est refroidie à — 7". J'ajoute successivement, en une dizaine de secondes, un excès d'une solution alcoolique de brome environ — préparée au moment de son emploi et refroidie à — 7°, puis quel- ques gouttes d'une solution de (j-naplitol à 10 pour 100 pour produire la décoloration. Je verse quelques centimètres cubes d'une solution aqueuse concentrée d'iodure de potassium. Je chaufTe 4 minutes au bain-marie et je litre l'iode libéré à l'hyposuiiite de sodium. Les diverses fractions provenant de la distillation du formylsuccinate d'éthyle effectuée depuis plusieurs heures, comme le produit non distillé, renferment oopour lood'énol. Le titrage, recommencé àplusieurs semaines d'intervalle, a toujours fourni le même résultat à 2 ou 3 pour 100 près. Les diverses fractions provenant de la distillation du formylélhylsucci- nate d'éthyle effectuée depuis plusieurs heures, comme le produit non dis- tillé, renferment 3^ pour 100 d'énol. L'établissement de l'équilibre des formes énolique et aldéhydique pour le formylsuccinate d'éthyle et le formyléthylsuccinate d'éthyle dissous dans l'alcool absolu se fait lentement. Les résultats relatifs aux solutions de 4,643 pour 100 de formylsuccinate d'éthyle et de 5,274 pour 100 de formyl- éthylsuccinate d'éthyle sont représentés par les courbes ci-contre (^^. i). Ajoutons-y les données suivantes : Solution de formylsucc.inale d'éthyle. Sohuioii de foiniylélliyisuccinate d'élliylc. 5i heures 1 3,4 pour 100 d'énol 27 heures 23,5 pour 100 d'énol 4 jours 12,4 pour 100 d'énol 3 semaines. . . 17,2 pour 100 d'énol La vitesse d'établissement d'équilibre, extrêmement faibleau début, passe par un maximum, pour redevenir très petite au bout de quelques heures. La teneur en énol est très fortement diminuée par suite de la dissolution dans l'alcool. SÉANCE DU 18 MAI 191/4. l/j^I Le titrage alcalin de l'éiiol au moyen de la polasse alcoolique de titre voisin de — ^ fournit les curieux résultais suivants : Le formylsuccinate d'éthyle, étendu pour le dosage, de deux fois son poids d'alcool absolu ou la solution alcoolique préparée depuis plusieurs heures renferment 97 pour 100 d'énol. Sous rinduence de la potasse, la rupture de l'équilibre paraît se faire en quelques secondes. Le forraylélhylsuccinate d'éthyle ou o/od'Enol 50 ' "-^ 45 \ 40 1 \ 35 "^■"V-^ \ ' — ^B 30 s ■V ^ "^ 25 20 ^ ; 15 ^ 10 5 V ,h , h ^ u " 1" Vî 1 13/, 21? 2 'V* 2h3/4 ah 3h Temps Fig. 1. — A, courbe d'établissement d'équilibre du formylsuccinate d'éthyle dans l'alcool absolu; B, courbe d'établissement d'équilibre du formyléthylsuccinale d'élliyle dans l'alcool absolu. la solution alcoolique préparée depuis longtemps renferment 72 pour 100 d'énol. Le formylsuccinate d'éthyle, présentant ce fait remarquable qu'il bout dans une vingtaine de degrés, on peut entrevoir la possibilité de séparer les deux formes par distillation fractionnée. C'est pour résoudre cette question, qui n'a pas été posée jusqu'à présent, que j'ai étudié les fractions de formylsuccinate d'éthyle récemment distillées. Ces fractions présentent des teneurs différentes en énol, qui varient d'ailleurs avec le temps. C'est la fraction qui passe la première qui est la plus riche en forme aldéhydique, la teneur en énol croît, avec la température d'ébullition. A titre d'exemple de variation de la teneur en énol avec le temps, les résultats relatifs aux fractions extrêmes i34-i40io ^t i45-i5i|9 sont repré- sentés par les courbes ci-contre (Jig- 2). Pour la fraction i34-i4o,a l'équi- libre s'établit par valeurs croissantes des pourcentages d'énol, pour la frac- tion i45-i5i,ail s'établit au contrairepar valeurs décroissantes. Ces teneurs différentes en énol pour les diverses fractions expliquent que l'ébuilition l'|32 ACADEMIE DES SCIENCES. se produise dans une vingtaine de degrés. Au bout de quelques heures toutes les fractions sont identiques parce que l'équilibre est atteint, la teneur en énol est alors de 5o pour loo. A cause de celte grande vitesse d'établis- sement de l'équilibre, l'ébullition ne permet pas la séparation des formes "/od'Enol 60 — j^ \TpmrK l/zh 3/4 1^ lS% îin^ ih^ 2S ^/, . Fig. 2 A, courbe d'établissement d'équilibre du formyisuccinaled'étiivie ( fraction Eb|3= i35'>-i4o"') ; B, courbe d'établissement d'équilibre du formyisuccinate d'étbyle (fraction Eb,5= i45°-i.'io°). aldébydique et énoliquc et Ton trouve effectivement que chaque fraction, distillée à nouveau, fournit des fractions analogues à celles précédemment obtenues.. Nous essayerons de solidifier le formyisuccinate d'étbyle pour isoler, s'il est possible, une des formes. CHIMIE ORGANIQUE Eï BIOLOGIQUE. — Sur V activité chiniHj ne (lu xanthydiol et son application an dosage de Purée. Note de M. lî. Fo.sse, présentée par M. E. Roux. 1. Si le xanthydrol manifeste une activité chimique, surprenante, à l'égard de substances minérales [hydroxylamine ( ' ), eau oxygénée, hydro- gène sulfuré (-), haloïdes métalliques [et niélalloïdiques (■'')] ou de com- posés organiques artificiels [semi-carbazide ('), amides, ihio-urée, phényl- thio-urée, uréthane('), composés méthyléniques {'')\i il refuse par contre (') R. FossK, Comptes rendus, l. 143, p. 749. (') Ibid., \" novemlM-e 1912. (') ri. Fosse et L. Lusaue, Ibid., t. 142. p. i5:j3. ( '■ ) W. Fosse, Comptes rendus, l. 14.T, p. 8i3. (') R. Fosse ei A. I^gbin, Ibid., t. 143, p. 289. L. l.iiSAGK, Thèse, l.illt', igr. SÉANCE DU 1(S MAI 191/1. l433 de s'unir, dans les conditions de nos expériences de dosai^e^ à tout un ensemble de corps hiologùjucs. Cet alcool, qui, par ses singulières propriétés, semble cumuler plusieurs fonctions chimiques et peut être comparé, dans certains cas, à une base minérale, à un alcaloïde, à une qiiinone, à un peroxyde, à un diazoïque et à un aldéhyde, ne précipite pas de leur solution acétique, sous la forme de dérivés xanlhylés, les produits biologiques ou les matériaux de l'urine, autres cjue l'urée, tels que : Ammoniac, métliyl et diméthylamine. Guauidine, créaline, créatinine, arginine [L. Ilugounenq et A. Mo- Glycocolle, acide hippurique, alanine, leucine, asparagine, acide aspar- lique, acide glutaniique, tyrosine. Acide urique, xanthine. Albuminoïdcs de l'œuf et du sang, gélatine, fibroïne, peplone de \Mtte. Glycérine, érylhrite, mannile, glucose, lévulorc, saccharose, dextrine, acides lactique, lartrique, citrique. 2. Aux combinaisons xanlhylées, déjà décrites, nous en ajoulerons de nouvelles, engendrées avec le concours de diverses substances, ofl'rant des rapports plus ou moins éloignés avec la Biochimie : phénylurée, cthers carbamiques, biui'el, diamides, succinimide, pyrrol et ses dérivés, diméthyl- aniline(^). a. A'antliylpliénylurée 0^^»ÎÎ!^CI1 - NH - CO — Nil - C'H '. Ce corps peu soluljle se dépose en flocons volumineux, formés de crislau\ niicios- co|)iques, pai- refroidissemeiil de sa solulion dans le loliiéne ou le x^léne. Il fond avec décomposilion, en un liquide coloré au-dessus el au-dessous de 220°, siii\ant la vitesse avec laquelle on élève la lempéralure. b. XanlhylcarbamaLc de mél/ijle \C"I1'/ Fines aiguilles fondant vers igS" (n.c.) a[)iès léger suintement vers 191". (' ) 1^. iliGOixKNQ et A. Moiii-:!., C. Ji. Soc. Hiol., l. LXXIV, mai 1918, p. io:j:"). (-) I^es conditions expérimentales dans lesquelles ces condensations se produisent ou ne se produisent pas, ne pouvant être indiquées ici, faute de place, figureront dans un a 3 Ire Recueil. l434 ACADÉMIE DES SCIENCES, A'anlhylcarbainale d'isobiilyle 0<^^][J|^GH — NH -GO'.C'll'. Fusion (il. c.) 148". Longues aiguilles liés fine=, groupées. A'an tliylcai-bainalc d' isoaniy le Fusion (n. c.) 145°. c. Dixanthylbiurel KoH*/^" _ NH - GO - NH - GO - Nil - GhQ^J^^O. Fusion (n. c. ) 260°. d. Dixanthylmalonamide 0o)\ Se dépose par refroidissement de sa solution benzénique en cristaux incolores, devenant opaques n l'éluve, commençant à se colorer, en tube étroit, vers 170° pour fondre avec décomposition de igS" à 200° en un liquide rouge violacé. Dixa n t hy lin do l C«HMN(cH0)'. Se colore à partir de 190° et fond lentement en se décomposant depuis aoS" jusqu'à 2 14" pour donner un liquide rouge foncé. g-. Diméthylanilinexan thylée (CH')^N.<^-CHof//.« sont situés à la partie inférieure du réceptacle par suite de son développe- ment en largeur. Enfin Cavers (') explique que le jeune réceptacle du (') Bisr.HOFF, Bemerkungen iiber die Lebernioose, vorziiglich ans den Gruppen der Marcliantieen und Riccieen (A'o('« Acta Ac. Leop. Car., i843, cum 8 tab.). (^) HoFMEiSTEii, Vergleicliende LJnlersucliiingen der Keimung, Ënlfaltiing und Fruchtbildung hôherer Kryplogamen und der Sanienbildung der Gymnospermen, mit 33 Taf. Leipzig, i85i.t (^) F, Caveks, On Ihe structure and biology 0/ Fegateila conica (Ann. of Bot., t. XVIII, 1904, p. 87-120 with 2 pi. and fig.). l436 ACADÉMIE DES SCIENCES. Fegatella apparaît « as a dome-like prominence, formée! by active growth of ihe dorsal segments of the initial cells ». Ce développement présente deux cas bien diUereuts selon que le pédon- cule est sillonné ou non. I. Pédoncule sillonné. — Dans toutes les Marchantiées à pédoncule sil- lonné, c'est le point végélati'' du thalle qui donne naissance au capitule fructifère de la manière suivante : ExEMPLK. — Reboulia hemisphœrica Raddi : Le point végélalif du ihalle foime un petit mamelon dont toutes les cellules péii- pliéiiques sont en voie de division; il s'allonge peu à peu en se redressant. Sa partie |)Osléiieure correspondant au dessous du thalle est creusée d'une petite rigole : c'est le début du sillon pédonculaire qui, au cours du déTcloppement, va s'agrandir par l'allongement et le repliement de ses bords latéraux. l'^n même temps, le jeune capitule va croître inégalement de façon à renfler sa partie supérieure. A ce moment on peut déjà voir le début du développement des archégones qui sont dressés tout en présentant une légère courbure tournée vers le capitule, coui- bure qui s'accentuera avec l'inégalité de croissance de ce dernier, de manière que le col des archégones soit toujouis dans une position plus ou moins verticale. Eiifin te ventre des archégones devenu la coiffe avec le sporogone inclus finit par être complè- tement renversé. Le col des archégones se flétrit et ceux-ci se trouvent entièrement enveloppés par les bords du capitule qui s'allongent et se replient pour former les involucres. Les parties inférieures du capitule, correspondant aux espaces interarchégoniaux, s'accroissent aussi de façon à ménager des cavités arrondies en se lecouibant vei s le pédoncule. Le capitule est alors entièrement constitué; il est encore très petit (quelques milli- mètres de diamètre) et paraît sessile; il va maintenant grossir pendant que le pédon- cule va s'allonger par multiplication et surtout jiar élongation de ses cellules. Les cel- lules épideimiques des cavités arrondies vont alors donner des poils absorbants qui se comporteront comme nous l'avons décrit dans une Note (') précédente. Le développement des capitules du Grimaldia dichotvma Raddi et du Fimbriaria Lindenbergiana Corda est tout à fait semblable, et les arché- gones sont dressés à l'origine : c'est là un fait général que nous avons cons- taté aussi chez le Peltolepis grandis Ldbg. et le Fegatella conica Corda. (') Robert Douin, Sur les dispositifs de l'absorption de l'eau dans le capitule femelle et le disque mâle des Marchantiées {Comptes rendus, t. 157, 24 no- vembre 1913, p. 997). SÉANCE DU l8 MAI 1914. 1487 II. Pédoncilé non sillon'NK : Premier exemple. — Clevea Rousseliana, Leitgeb. Le capitule provient d'un point végétalif spécial qui naît immédiatement en arrière de celui du thalle. Gomme dans le cas précédent, le capitule débute par un petit mamelon sur les bords duquel se montrent les archégones dressés. Au fur et à mesure de sa croissance inégale, ils sont déplacés par lu!, jamais toutefois jus([u'à être complètement renversés; ils arrivent à peine à prendre une position horizontale. Ce développement est beaucoup plus simple que le précédent. Comme il n'y a pas de sillon pédonculaire, il n'y a pas formation de cavités dans le capitule. Le capitule du Plagiochasrna italicum de ÏNot. présente un développe- ment identique. Deuxième exemple. — Lunularia cruciala Dumt : Chez le Lunularia cruciala, le thalle se bifurque, ce qui produit deux points végé- tatifs qui se comporteront très différemment : l'un continue à se cloisonner et il en résulte un lobe qui se place dans le prolongement du thalle primitif, pendant qu'un nouveau point végétatif qui donnera le capitule naît un peu en ariière de l'autre qui cesse presque aussitôt de se diviser. Mais le grand lobe, se bifurquant de nouveau, se conduira exactement comme le thalle primitif, sauf que le capitule naîtra de l'autre côté, et ainsi de suite, de sorte que l'ensemble des capitules femelles du /,f/«M/a/7V? présente une disposition alterne très frapjianle. Les archégones dressés au début finissent par devenir latéraux comme dans l'exemple précédent. III. Développement du sporogone du Corsinia marchanlioides Raddi. — Ce développement présente un certain intérêt en raison de la nouvelle classi- fication proposée pour les Marchantiacées. Il n'a pas été étudié sérieu- sement; seul Leitgeb (') a donné une figure représentant deux états de son développement. Les archégones naissent sur le thalle immédiatement en arrière du point végétatif, et, si la fécondation a lieu, ils se développent en même temps que le thalle continue à s'allonger, si bien qu'à maturité les sporogones se trouvent rejelés en arrière. IV. Classification. — Il résulte de ce qui précède un nouveau classe- (') Leitgeb, Untersuchungen liber die Lebermoose, Heft VL Die Marchantiaceen und allgemeine Bemerkungen iiber Lebermoose. i58 S., in-4'', mil 1 1 lith. Taf. Graz, Leuschner und Lubensky, 1881. C. R., 191?;, I" Semestre. (T. 158, N" 20.) I 86 l438 ACADÉMIE DES SCIENCES. ment des Marchantiacées analogue à celui des Jungermanniacés acrogyncs et anaci'ogynes. On a ainsi les Marchan liées acrogynes dont le pédoncule sillonné ter- mine le thalle qui ne peut plus s'allonger que par une ramification subflo- rale et les Marcliunliées anacrogynes dont le pédoncule non sillonné naît latéralement sur le thalle qui peut s'allonger indéfiniment. Au premier groupe nous rattacherons les Targioniées et au second groupe les Corsiniées. En résumé, le capitule femelle des Marchan liées provient soit du point végétatif du thalle, soit d'un point végétatif qui naît en arrière de celui-ci : celte différence d'origine peut servir de base à une nouvelle classification. ACOUSTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sensibilité de r oreille physiologique pour certains sons musicaux. Note de M. Marage, présentée par M. d'Ar- sonval. Dans un travail présenté à l'Académie des Sciences, le g janvier igoS, j'ai montré que pour chaque voyelle il existe une note sur laquelle il faut un minimum d'énergie pour la faire entendre : c'est du reste l'origine du « allô » téléphonique. Tl était intéressant de savoir si l'oreille possède également une sensibilité spéciale pour certains sons musicaux accompagnés de nombreux harmo- niques.. Expériences. — Les expériences ont été faites de la façon suivante : Les 3oo élèves qui suivent à la Sorbonne le cours de Physiologie de la parole et du chant ont été divisés en deux séries; on leur a fait entendre les mêmes morceaux de musique duxvi'=eL du xvu" siècle successivement sur le piano et sur les instruments de l'époque, clavecin, clavicorde, luth et viole ('). Les élèves devaieiU noter leurs impressions physiologiques et musicales. Je ne parlerai ici que des impressions physiologiques. Résultats. — Sur 3oo auditeurs il y a eu \\i copies, c'est-à-dire qu'en- (') Piano, cordes frappées; clavecin, cordes métalliques pincées mécaniquement; clavicorde, son produit par le contact avec la corde d'un signet mobile lixé à la touche; /a^A, instrument à cordes de boyau pincées avec le doigt; xnole, instrument à cordes de boyau frottées avec l'archet. SÉANCE DU l8 MAI I914. 14^9 viron 5o pour 100 des élèves ou n'ont pas eu d'impressions ou n'ont pas voulu les écrire; les copies étaient anonymes; la seule indication était la profession de l'auteur. Les élèves se divisent de la façon suivante : 5i musiciens ou chanteurs professionnels. 25 cultivés, c'est-à-dire connaissant la musique et on faisant par goût. 34 n'ayant aucune connaissance musicale. 1 5 scientifiques, professeurs de sciences, élèves de Polytechnique, de Centrale ou de la Faculté, et 19 professeurs ou élèves littéraires. Valeur des copies. — Il ne suffisait pas de noter ses inq)ressions physiolo- giques, il fallait encore que ce travail fût fait avec un certain ordre et eût une certaine valeur d'analyse des sensations éprouvées. Les cultivés viennent en tête : 77 pour 100 d'entre eux ont remis de liés bonnes copies; les professeurs de chant et de musique arrivent ensuite avec 62 pour 100 de bonnes copies; plusieurs de ces derniers manquent de cul-- ture générale et ils ont parfois dans leur éducation des trous étonnants dont ils ont conscience, puisque, bleu qu'ayant pour la plupart dépassé la quarantaine, ils viennent suivre des cours à la Sorbonne. Il faut donc avant de se spécialiser avoir une culture générale; la même remarque a du reste été faite pour les élèves de Polytechnitpie. Les scientifiques sont très supérieurs aux littéraires; 47 pour 100 des premiers contre 35 pour 100 des seconds ont remis d'excellentes copies; les scientifiques ont des idées nettes, exprimées en quelques lignes. Les litté- raires font des descriptions longues, intéressantes, agréables à lire, mais il est souvent difficile de savoir au juste les sensations qu'ils ont éprouvées. Les non cultivés arrivent avec 20 pour 100 de bonnes copies, parmi les- quelles il y en a d'excellentes qui n'auraient pas été déplacées parmi celles des cultivés et des musiciens. Sensations physiologiques. — Les sons métalliques du clavecin sont désa- gréables pour la moitié au moins des nerfs auditifs. Ils causent une véritable souffrance à beaucoup d'auditeurs, tandis que les sons graves des violes sont goûtés par la presque unanimité des élèves. Il s'ensuit que les automobiles devraient être munies de deux sortes de trompes; l'une à son grave pour les villes, portant peu loin et ne fatiguant pas l'oreille des citadins; l'autre à son aigu ayant une grande portée, irri- tant l'oreille et forçant les piétons i\ faire attention. l44o ACADÉMIE DES SCIENCES. Deux pliéuorncnes de suggeslion curieux ont été observés : a. L'artiste qui tenaille piano était influencé d'une façon très nette par le jeu de celui qui employait les instruments anciens et réciproquement; ils prenaient instinctivement le même rythme et la même façon de jouer. b. Apres la première séance, il avait été convenu que le piano serait changé; rinstrument était neuf, et l'on avait trouvé que les sons qu'il ren- dait étaient peu harmonieux. Vingt élèves de la première série avaient désiré assister à la seconde série qui avait le même programme. Ils ont tous noté que le nouveau piano était très supérieur au premier; or, par suite de certaines circonstances, que j'ignorais du reste avant la séance, l'instrument était le même, mais le pia- niste avait changé. Transformation Hes sensations par T habitude. — L'habitude d'entendre un instrument a une grande importance; l'oreille trouve plus agréables les sons auxquels elles est accoutumée, probablement parce qu'un moindre efl"ort suffit pour les écouter et les comprendre. Cependant l'oreille s'accommode très vile aux sons nouveaux; c'est ainsi que, dans plusieurs copies, le son du clavecin fut jugé d'abord très désagréable, puis supportable, enfin possé- dant certaines qualités. Conclusions. — Ces expériences sont intéressantes, parce qu'elles montrent nettement la sensibilité de l'oreille physiologique pour certains sons musi- caux. Elles ont pu être réalisées grâce à M. Gaveau et à M. Dolmelscli, qui a bien voulu prêter le concours de ses élèves et de ses instruments anciens. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Interdépendance de l'hypotension arté- rielle pèriphcriijue el de l'hypertension artérielle viscérale. Note (') de M. A. Mouiniit, présentée par M. A. Daslre. Dans une Note précédente (C«3//z/j/« /•e//rt'/«, t. J54, 19112, p. iH3i) j'ai montré qu'on pouvait fréquemment observer en clinique le phénomène du balancement circulatoire. La compression exercée extérieurement et (' j PréseiUée dans la séance du 1 1 mai 191/1. SÉANCE DU l8 MAI IQl/l- l'i^I capable d'aplatir l'artère périphérique peut devenir inférieure à la valeur normale, la pciroi cédant plus facilement q,uà l'ordinaire {arlério-anélastose par amollissemenC). Or, souvent on constate que cet état des artères périphé- riques est la contre-partie d'un état inverse des artères centrales ou pro- fondes. Celte arlério-anélastose par amollissement peut être compensatrice et dépendante d'une arlério-anélastose par durcissement existant dans la région centrale du corps. Etant donnés les très nombreux cas observés jus- qu'à ce jour, je puis dire maintenant (jue /p/V/« .youtr/i/ (il existe quelques exceptions et j'en rapporterai prochainement un exemple) la vaso-dilalation externe est la conséquence d'une vaso-constriclion interne. En d'autres termes, le plus souvent l'hypotension radiale est dépendante d'une hyper- tension abdominale. L'expérience se présente ainsi : Considérant un hypotendu, on ramène sa tension radiale à la normale suivant le moyen que j'ai indiqué précédemment (en le soumettant locale- ment au niveau de la région abdominale à l'action de la petite cage) : cela fait, on expose le même sujet (toujours au niveau de la région abdominale) à l'action des courants intermittents ou à un massage léger; on voit alors l'hypotension radiale se reproduire. J'ai pu faire passer ainsi la tension radiale d'un sujet de 8 à i5; la rame- ner à 8; puis la faire remonter encore à i5 par des applications successives soit de petite cage, soit de courants intermittents. Ces expériences peuvent, je crois, être considérées comme un aspect nouveau delà loi du balancement circulatoire, do MM. Dastre et Morat. HYGlÈNli:. — Action du refroidisseni'nl sur les gouttelettes microbiennes. Note de MM. A. Tkii.lat et 31. Focassieb, présentée par M. Roux. De même que les fines poussières, les microbes vivants jouent dans l'atmosphère le r(Me de noyaux de condensation d'humidité : cette opinion que nous avons pu vérifier directement par l'expérience (') permet déjà de conclure a priori k la présence de nombreuses gouttelettes microbiennes en suspension dans l'atmosphère, gouttelettes dont les dimensions doivent dépendre de celles des germes. Leur existence est du reste démontrée cxpé- (') I^our faire celte consLalation, nous nous sommes servis d'un appareil qui sera décrit dans une Revue spéciale el qui est coiislruit d'après le principe de celui de Coulier que nous avons modifié jiour l'étude de la formation des goulleletles sous l'influence de centres de condensation. • 412 ACADÉMIE DES SCIENCES. riinentalement par l'analyse baclériologique de la pluie cl des brouillards. Rappelons aussi que Fliigge et ses élèves, et nous-mêmes, avons montré qu'elles pouvaient être engendrées dans un grand nombre de circon- stances. Poursuivant nos recherches sur les propriétés de ces gouttelettes, nous avons étudié l'influence exercée sur elles par le refroidissement. La ques- tion peut être examinée différemment selon qu'on envisage le refroidisse- ment total ou partiel d'une buée microbienne ou l'influence du refroidisse- ment d'un volume d'air communiquant avec l'atmosphère microbienne. Cette Note résume les résultats que nous avons obtenus dans l'étude de ces trois cas. Les atmosphères qui ont servi aux expériences ont été obtenues en pul- vérisant à saturation dans des récipients stérilisés, de lo' à 5o', une émul- sion aqueuse provenant de la dilution dans jo""' d'eau de a's de raclage de la partie superficielle d'une culture sur gélose du microbe expérimenté. On obtient une buée microbienne qui s'éclaircit complètement après quelques minutes par le dépôt des plus grosses gouttelettes. Après iT) minutes environ, l'air du récipient ne contient plus que des gouttelettes de dimen- sions variables, invisibles à l'œil. Pour les gouttelettes dont les dimensions sont voisines de ii^, nous avons calculé par l'expérience cl vérifié par la for- mule de Stockes que leur vitesse de chute était suffisamment lente pour se prêter à toutes nos conditions d'expériences. Nous indiquerons que nos essais ont été faits d'une manière générale sur une variété de microbes, pathogènes ou non, paimi lesquels nous cite- rons : le B. procligiosits, le Colibacille, le B. typhique, le Pyocyanique, le Proteus^ le B. subiilis et quelques variétés de Sarcine. Mais le microbe de choix a toujours été le B. prodigiosas dont la coloration facilite la recherche et la numération. I. Influence du refroidisseineiU lolal. — Le refroidissement obtenu par brusque décompression de la masse d'une atmosphère chargée de goutte- lettes microbiennes et renfermée dans notre appareil spécial a pour effet, conformément aux lois de la Physique, de grossir considérablement les fines gouttelettes microbiennes en suspension dans l'atmosphère du réci- pient, de les rassembler et de les faire tomber sous forme de pluie entraî- nant une partie des germes microbiens. L'analyse bactériologicpie de l'air du récipient a montré que cet entraînement n'était pas complet, même après une sérié de six condensations faites dans des conditions variées. SÉANCE DU l8 MAI I9l4- l443 II. Refroidissement partiel : action des surfaces refroidissantes. — Le refroidissement d'un point quelconque d'une buée microbienne a pour efl'et d'attirer rapidement les gouttelettes microbiennes dans cette direction, tandis que la chaleur les repousse. Ce double résultat est illustré par l'expé- rience suivante qui consiste à plonger verticalement des terrains de culture refroidis ou chauffés, dans une buée microbienne. Dans ce but, on se sert de larges tubes à essais revêtus extérieurement de gélose nutritive adhé- rente et qu'on remplit d'eau chaude ou d'eau froide. En plongeant un sem- blable système de tubes disposés en quinconce dans l'atmosphère micro- bienne renfermée dans un récipient de lo', pendant le court espace de temps de 3o secondes, on constate après la période d'incubation nécessaire que les gouttelettes microbiennes se sont portées presque uniquement sur les surfaces refroidies. C'est ce qu'exprime le Tableau suivant concernant le B. prodigiosus (température de la buée iS"). I. II. ni. IV. V. VI. Surface (loo""'), froide (S'') 4ooo'°' Sooo^"! 5oo"' 800™' 45oo=°' 2000'"' Surface (100™'), cliaude (25°). .. . 20'-°' o'"' So™' 45™' o™' 0'°' D'autres dispositifs dans lesquels les surfaces refroidissantes étaient diversement placées ont démontré que le phénomène se produisait dans tous les sens. III. Refroidissement à distance. — L'action la plus remarquable est celle qui est obtenue par un abaissement de température à distance, qu'il s'agisse d'une surface refroidie ou d'une masse d'air en communication avec l'atmo- sphère microbienne; on constate dans les deux cas un transport microbien presque immédiat. Pour en faire la démonstration, on met en communica- tion un récipient contenant une buée microbienne, au moyen d'un tube de i"" de diamètre et de i '", 20 de longueur, avec un deuxième récipient de même capacité (10') au centre duquel se trouve exposé le terrain de culture servant en même temps de surface refroidissante selon la technique précé- dente. Les deux récipients en communication étant primitivement à la même température, le transport microbien s'effectue dès qu'on rompt l'équilibre par l'introduction de la surface refroidissante. Mais on réalise le transport microbien à une distance beaucoup plus considérable si l'on pro- cède par le refroidissement d'une masse d'air en communication avec l'atmosphère microbienne. C'est ainsi qu'on réussit sans ditficulté la même expérience avec un tube de 2j'" de longueur, plusieurs fois recourbé, et reliant les deux récipients, l444 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'un contenant la buée microbienne, ranlre contenant la gélose nutritive et refroidie (' ). La connaissance de ces résultats dont l'interprétation physique n'appa- raît pas de suite à l'esprit, intéresse l'hygiène à plusieurs points de vue. Elle fait prévoir que les gouttelettes microbiennes de l'atmosphère sont entraînées en grande partie dans le début de leur condensation produite par le froid ou la dépression barométrique, mais que certaines d'entre elles peuvent échapper longtemps à l'effet de la condensation. Elle montre que ces gouttelettes, malgré leurs noyaux de condensation, semblent être entraînées comme la vapeur d'eau : il s'agit en quelque sorte d'une distil- lation qui peut les fixer, les localiser, et même les sélectionner, par rapport à leurs dimensions, dans des régions déterminées sous l'influence d'un abaissement de température. Peut-être la connaissance de ces résultats permettra-t-elle dans l'avenir d'appliquer le froid à la purification de l'air des locaux. HISTOLOGIE COMPARÉE. — Sur quelques particularités de la fibre nerveuse des batraciens et sur hs soi-disant altérations de la gaine de myéline, considérées comme conditionnant des rharigeinents d'excitabilité des nerfs. Note (-) de M. J. IVageotte, présentée par M. d'Arsonval. Je me propose d'étudier, dans les nerfs des batraciens, certaines dispo- sitions encore imparfaitement connues, susceptibles de donner lieu à des erreurs d'observation et d'interprétation, comme le montre le travail de MM. L. et M. Lapicque et R. Legendre, publié ici même {Comptes rendus, t. 158, i4 mars 191/i) p- 8o3). Les altérations de la gaine de myéline sous l'influence de divers agents, décrites par ces auteurs, n'existent pas; je m'en suis assuré par un contrôle minutieux. L Les étranglements de Ramier, tes ampoules et les cémes juxta-annu- laires. — Les étranglements, chez les anoures et les urodèles, sont très différents de ceux des mammifères. Les ampoules de Ranvier se pro- longent, du côté de l'étranglement, par un tronc de cône, dont la petite (') Au cours de ces expériences dont on ne peut donner ici qu'un aperçu, nous avons pris les précautions nécessaires pour éviter les erreurs dues à l'écliauiremenl accidentel. • (-) l^réseulée dans la séance du 1 i mai igi/J- 3ÈAiN( K nu I.S MAI Itjl/i- 1445 base répond à l'on verl lire du canal cylindrique creusé dans l'épaisseur de la gaine de myéline pour le passage de la portion étroite du cylin- draxe {Jig. 1 et 2). Cette région est excessivement altérable. Les ampoules juxta-annulaires des batraciens sont remarquables par les plis très accentués de leur gaine de myéline; ce sont les crêtes longitu- dinales et les Diamplons arrondis de Ranvicr. Il importe d'établir rigoureu- sement la réalité de ces plis à l'état frais. On peut procéder ainsi : sous le scialique dénudé, on passe les deux branches d'un U découpé dans une feuille mince d'élain (o"",i5). Les extrémités sont rabat- tues et pincées sur le nerf qui est ensuite coupé de part et d'autie; rensemljle peut être porté entre lame et lamelle sous le microscope. La préparation est suffisamment transparente pour perniellre de prendre des fibres superficielles une idée précise, dans des conditions où la tension normale du nerf est conservée et où les altérations traumatiques sont réduites au minimum. On dissocie ensuite un sciatique frais de grenouille, en emploj'anl le procédé indiqué par Ranvier, et l'on peut rencontrer, en faisant un très grand nombre de préparations, soit des faisceaux entiers qui con- tiennent superficiellement des fibres intactes, soit même, ce qui est plus rare, des fibres intactes complètement isolées, le plus souvent détendues (fig. 2). Enfin, on traite par l'acide osmique le sciatique en place; aussitôt rigide, on le dissocie dans le liquide de Ringer. Les tubes nerveux, à demi fixés en extension normale, ne montrent aucune modification du fait du réactif, sauf que la myéline est gris bleuâtre (/i,A'. i ). En contrôlant ainsi les images les unes par les autres, on arrive à la conclusion que les crêtes et les mamelons arrondis de Ranvier ne sont G. K., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 20.) '^^7 ;/(46 ACADÉMIE DES SCIENCES. nullement des artefacts chez les batraciens ('); on les voit s'étendre sur une région de Soi^ à loo'* de part et d'autre de l'étranglement. La myéline est donc, chez les batraciens, beaucoup trop large au niveau de l'extrémité des segments; ses grands plis longitudinaux résultent de cet excès d'étoffe, variable suivant la section transversale considérée. La myéline, malgré l'action de la tension superficielle, ne peut pas réduire sa surface en augmentant son épaisseur; celle-ci est fixée par des forces moléculaires. Les images observées dans les dissociations sont forcément compliquées, difficiles à lire. La gaine de myéline a partout une épaisseur uniforme, mais en coupe optique les plis, d'ailleurs variables suivant la tension de la fibre, donnent à un œil peu exercé l'impression irrésistible d'épaississemenls localisés iftg- ^) x), qui pourtant ne se forment jamais dans les conditions où les auteurs se sont placés. IL Propriétés physiques de la gaine de myéline. — La gaine de myéline, optiqueuient homogène, se comporte comme une pile de lames minces, de i"''''ou 2'°°'; entre ces lames, il faut admettre des frictions lors des défor- mations traumaliques. Sous l'influence des tractions et des pressions, il se forme de petites hernies sphériques qui font saillie soit en dedans, soit en dehors de la fibre, et dont la cavité ne s'oblitère pas, ni ne se clôt; elles peuvent s'allonger en doigt de gant et se compliquer. En se combinant avec les plis normaux de la gaine, elles donnent l'illusion de « ces excroissances... surtout marquées aux environs des étranglements de Ranvier où elles forment, d'une façon précise, des digitations remarcjuables » {loc. cit.). Ces hernies peuvent n'être constituées que par une partie des lamelles, le reste demeurant en place, et alors leur cavité se termine par une dilatation triangulaire dans l'épaisseur de la gaine de myéline; elles peuvent se détacher, par section de leur pédicule, et donner naissance à une sphérule, toujours creuse; enfin elles peuvent rentrer très lentement dans la paroi et disparaître com- plètement. (') Il n'en est pas de même dans le scialique du lapin où les plis n'existent pas à l'étal frais et résultent de la rétraction artificielle du réseau protoplasmique maiginal de la cellule de Schwann. Ce réseau, à l'état frais, fait saillie à la surface de la fibre; au contraire, chez les batraciens, où il est peu développé, ses branches longitudinales se cachent dans les plis de l'ampoule et ses travées transversales, plus grêles, suivent les sillons entre les mamelons arrondis. SEANCE UU iH MAI I9l4- l447 Lorsqu'un cylindraxe est sectionné, ce qui se produit dans la dégénération wallérienne et aussi parfois dans les dissociations, au niveau de compres- sions limitées, les surfaces de section se recouvrent immédiatement d'une coupole sphérique de myéline, sans solution de continuité, et les deux bouts s'écartent toujours notablement l'un de l'autre. Jamais ce phénomène, si visible, ne se produit sous l'influence de la cocaïne ou du chloroforme employés à n'importe t|iielle dose. Ce sont de simples plis transversaux artificiels de la myéline que MM. L. et M. Lapicque et R. Legendre ont pris pour des coupures du cylindraxe. HISTOLOGIE. — Les formations nucléaires de la cellule auditive interne. Note de M. Vasticab, présentée par M. Henneguy. Le noyau de la cellule auditive interne engendre par son activité forma- trice des formations particulières qui naissent du sein même de sa sub- stance nucléaire (^n., /ig. i, 2, 3). Elles apparaissent sous la forme de corps plus ou moins arrondis sié- geant au pôle superficiel du noyau et sont constituées par une substance amorphe, opaque, qui offre la plus grande analogie d'aspect avec celle des formations globuleuses de soutien que j'ai décrites antérieurement (*). On peut considérer à ces corps un segment extra-nucléaire et un autre intra-nucléaire. Le premier varie de forme et de volume suivant les régions. A la base du limaçon on trouve une forme irrégulièrement ovoïde, plutôt conique à sommet arrondi, avec des surfaces latérales légèrement déprimées, qui repose, par sa partie profonde, dans une dépression correspondante du noyau ( /. o.^fig. i). Son sommet arrive au contact de la lame protoplas- mique de la cellule assez épaisse en cette région et qui forme dôme au-dessus de lui. Ce corps restant incolore n'a pour ligne de contour que celle qui lui est fournie par la coloration des tissus voisins. Son grand axe est orienté en dehors. Les dimensions de ce corps atteignent le tiers environ du diamètre du noyau (photngr. i). Le segment intra-nucléaire est constitué par un prolongement basai qui gagne le centre du noyau {s. i. n.,/ig. 1). Il est cylindrique ou cylindro- (') Comptes rendus du l^ mai 191 4! P- ' 280. l'nt ACADÉMIE DES SClE^CEb. conique. Le noyau de la figure i offre une disposition parliculière qui permet de se rendre compte de l'existence de ce corps. Il est cntr'ouvert à sa partie supérieure et l'on distingue au microscope, bien mieux que sur la photographie, ce prolongement pénétrant jusqu'au tiers, au moins, de ■lin. ©'. Fig. I, 2, 3. — Coupes sagittales du limaçon du lapin adulte. Premier tour de spire. Suicoloration à l'hématoxyline. Grossissement iiio : i. Abrév. : c. c, champs circulaires de la surface cocliléairc de la cellule de recouvremenl ; c. ;■., cel- lule de recouvrement; c. s. p., corps de soutien principal de la région acoutisque interne; /. b., formation en bâtonnet du segment extra-nucléaire; /. g., formation globuleuse du segment extra-nucléaire;/, o., formation ovoïde du segment extra-nucléaire; /i., noyau de la cellule ciliée interne;/', c, points d'origine des prolongements en cerceaux; s. i. n., segment inlra-nucléaire. l'épaisseur du noyau. Ce prolongement a un diamètre inférieur à celui du segment extra-nucléaire. La configuration générale de cette formation revêt l'aspect phalloïde. La figure 2 montre une formation nucléaire plus volumineuse que la précédente appartenant aussi au premier tour de spire. Elle est plutôt globuleuse et ses dimensions égalent les trois quarts de celles du noyau (/• ë-ifië- ^)' ^^ ^o\c superficiel du noyau est fortement déprimé et se voit, sur la coupe, sous la forme d'un croissant dont la corne externe remonte sur le tiers inférieur du bord correspondant du segment extra- nucléaire. On remarque, sur cette préparation, que le noyau est juxtaposé au corps de soutien principal de la cellule ciliée interne (c. s. p., fig. 2) de SÉANCE DV l8 MAI I914. 1 4^9 la partie inférieure duquel naissent les prolongements circulaires en cerceaux que j'ai signalés dans une Note précédente (p. c, Jig. 2) ('). Sur la figure 3, la formation nucléaire est représentée par un bâtonnet court et trapu, à surfaces convexes (/. b., /ig. 3). Sa hauteur ainsi que sa largeur n'atteignent plus que le tiers du diamètre du noyau. C'est la forme la plus fréquente dans les régions moyenne et supérieure du limaçon. La formation reproduite par la photographie 3 est particulièrement démons- trative. Elle apparaît comme un corps brillant au milieu des éléments de Fis. la préparation surcolorés par l'hématoxyline. Sa différenciation a été obtenue par les procédés habituels de décoloration. Cette formation semble parfois faire défaut. Elle existe néanmoins, mais alors très réduite, dépassant à peine par son extrémité mousse le rebord nucléaire. D'une façon générale la forme globuleuse se rencontre dans les régions de l'organe où une couche épaisse de protoplasme est interposée entre le noyau et la tectoria, c'est-à-dire à la base de l'organe. Dans les régions supérieures où cette couche est plus restreinte, c'est la forme bâtonnet cylindrique pure qui domine. L'extrémité libre du Ijùtonnetest toujours en contact avec la lame proto- plasmique sus-jacente. La traverse-t-il ou non quand cette dernière est réduite à l'état de simple feuillet? La question n'est pas résolue. Quoi qu'il en soit, je remarque sur la surface cochléaire de la cellule de recouvre- ment (c. r., /ig. /() et dans le prolongement même de chaque bâtonnet un point vivement coloré situé au centre d'un petit champ circulaire sans granulations et en légère saillie, qui est limité lui-même par un cercle coloré régulier (c. r., //'g. l[). Ces productions nucléaires n'appartiennent pas spécialement aux noyaux des cellules ciliées internes. On les retrouve, mais avec un développement moindre, dans les noyaux des cellules ciliées externes où elles sont en contact avec la partie évasée et dense du cône endoplasmique qui coiffe le pôle supérieur de ces noyaux. C) Comptes rendus di\ \ mai 1911, \>. 1280. l45o ACADEMIE DES SCIENCES. Les noyaux des cellules de Deiters présentent de même un bâtonnet cylindrique. Il est plus grêle et plus court. ZOOLOGIE. — Propriétés xienimeuses de la salive parotidienne d'une Couleuvre aglyphe, Goronella auslriaca Laurenti. Note (') de M""'i>lAKiE Pbisalix, présentée par M. Edmond Perrier. I^a propriété toxique de la salive sécrétée par la glande parotidienne des couleuvres n'a été observée jusqu'à présent parmi les Colubridés aglyphes que chez Xenodon severus Linné, Tropidonotus natrix Linné, et Tropido- notus viperinus T^atreille. Poursuivant nos recherches sur l'apparition de la fonction venimeuse chez les serpents, nous avons rencontré un cas nouveau de venimosité sali- vaire chez une de nos couleuvres indigènes, la Coronelle {Coronella aus- lriaca Laur. V L'exemple est d'autant plus remarquable que, d'une part, la glande parotide, très petite (pas plus grosse qu'un grain de mil à l'état frais, n'atteignant pas en poids i"s à l'étal sec), sécrète un produit très actif; et que, d'autre part, l'appareil inoculateur n'est aucunement différencié, les dents maxillaires étant petites, toutes égales ou subégales. Le prélèvement, le broyage et la macération des glandes fraîches dans l'eau distillée ou salée à 7 pour 1000, la filtration du produit sur coton de verre, opérations effectuées avec les précautions aseptiques usuelles, don- nent un liquide incolore, légèrement visqueux, neutre aux réactifs, et qui peut être utilisé directement aux inoculations. Action sur le lapin par injection, intra-veineuse. — La dose de i"^""', correspon- dant aux deux glandes d'une couleuvre, inoculée dans la veine marginale de l'oreille d'un lapin, du poids de i5oo8, plonge aussitôt celui-ci dans une stupeur qui dure une dizaine de minutes, pendant lesquelles le sujet, immobile et têle pendante, se montre insensible à toute excitation. Puis il semble s'éveiller, se redresse et commence à cir- culer, mais par des mouveinents des pattes postérieures seulement, de petits sauts, qui entraînent par glissement toute la région antérieure du corps et la tète, incapables d'eflectuer un mouvement propre. Au bout de quelques sauts, le lapin devient aniié- lent; il pousse un petit cri bref, tombe sur le flanc, pupilles dilatées, et la respiration brusquement arrêtée, tandis que le cœni- continue à battre pendant i ou a minutes. (') Présentée dans la séance du ii mai I9i4- SÉANCE DU l8 MAI 19x4- ïA*" ' L'action est donc foudroyante et entraîne la raort, en i 5 à 20 minutes, par arrêt res- piratoire. A l'autopsie, faite aussitôt, on constate que l'oreillette gauche du cœur exécute encore quelques battements; dans les cavités du cœur et des gros vaisseaux, le sang est fluide; seul le poumon droit présente quelques infarctus; les autres viscères ont un aspect normal. Action sur le cobaye par injection sous-cutanée. — Il faut la quantité de liquide correspondant à la macération de six glandes pour entrnîner la mort d'un cobaye pesant de 3oo5 à l\ooS. L'action du venin se traduit presque aussitôt par de la gêne, de l'irrégularité et du ralentissement des mouvements respiratoires, qui vont s'accentuant progressivement. Le sujet a de l'hypersécrétion lacrymale, nasale et trachéale, et il survient du rhoncus; il reste flasque et somnolent. La température centrale reste stationnaire ou s'élève de quelques dixièmes de degré; ce n'est que vers la période agonique qu'on observe un refroidissement marqué. La mort survient par paralysie de la respiration, au bout de 5 à 6 heures. A l'autopsie, l'action locale se réduit à une légère infiltration gélatineuse incolore; il n'existe ni hémorragies, ni apoplexie intestinale. Seuls les poumons sont conges- tionnés, par taches ou par lobes; les vaisseaux de la trachée sont dilatés, et des mu- cosités spumeuses encombrent les voies aériennes antérieures. Action sur le moineau par injection intra-musculaire . — Il suffit de la dose cor- respondant à y de glande pour entraîner, en moins de 2 heures, la mort d'un moineau adulte. Aussitôt après l'inoculation, faite dans le muscle pectoral, le sujet devient tremblant et haletant; il est obligé d'ouvrir le bec pour respirer, car des sécrétions encombrent les voies respiratoires; au bout de quelques minutes, il ne peut plus voler quand on l'y incite; mais les réflexes sont conservés. Les mouvements respiratoires, ralentis dès le début, s'arrêtent brusquerr.ent. A l'autopsie, faite aussitôt, on voit le cœur battre encore pendant près de 1 minute, les ventricules à 60, les oreillettes deux fois plus vite, puis il s'arrête à son tour. Au lieu d'inoculation, le njuscle est pâle, légèrement infiltré. Les poumons sont congestionnés. Action sur les Reptiles et les Batraciens par injection inlra-péritonéale. — Les lézards sont peu sensibles au venin de la Goronelle. Après inoculation d'une dose correspondant à deux glandes, un lézard vert, du poids de 206, non seulement n'éprouve aucun trouble immédiat, mais devient plus agressif et se précipite bouche ouverte et en grande colère vers l'opérateur. Ce n'est qu'au bout de quelques heures qu'il se produit une légère narcose, d'ailleurs passagère. La grenouille verte se montre plus sensible : il suffit de la dose correspondant à une seule glande pour entraîner la mort en 3 à 4 heures. Aussitôt après l'inoculation, la respiration devient moins ample, irrégulière, plus lente et bientôt presque inappréciable; après une série de mouvements réguliers, elle l452 ACADÉMIE DES SCIENCES. s'entrecoupe de hoquets ou d'expirations explosives. L'animal éprouve aussi de la narcose, il est immobile, les paupières fermées. Si on l'excite, il fait quelques sauts, puis reste sur place essoufflé, criant, les pattes antérieures en extension, faisant le gros dos. L'action paraly.^ante s'étend aux cellules pigmcnlaires de la peau qui se décolore et devient jaune verdâlre clair; l'afl'aiblissement des mouvements respira- toires devient de plus en plus manifeste. Malgré la sévérité de ces symptômes, ils peuvent s'amender et disparaître sans laisser de traces; mais le plus souvent, il survient un brusque arrêt de la respiration qui entraîne la mort. En résumé, la fonction venimeuse apparaît d'une façon manifeste chez la Couleuvre lisse sans qu'il y ait difl'érenciation de l'appareil inoculateur du venin; celui-ci est très actif et produit toujours les mêmes symptômes fondamentaux : narcose, hypersécrétion glandulaire, paralysie respiratoire dominante qui entraîne la mort, faible action locale, non hémorragique. Ces effets et l'hyperthermie qu'il amène chez les Vertébrés supérieurs éloignent son action de celle des venins des Tropidoiiotes et de la Vipère aspic et la rapprochent fortement au contraire de celle du venin des Elapinés. Comme la Couleuvre de Montpellier, la Coronelie est un petit Cobra, fier et agressif d'ailleurs, qui est volontiers ophiophage, et qui n'hésite pas à manger d'autres couleuvres de même taille, ses compagnes de captivité. ZOOLOGIE. — Sur les Chètognalhes des croisières de S. A. S. le Prince de Monaco. Note de MM. L. Germain et L. Joubin, présentée par S. A. S. le Prince de Monaco. Les croisières océanographiques entreprises par S. A. S. le Prince de Monaco à bord de son yacht Princesse- Alice (1885-1909) ont permis de rassembler une collection considérable de Chétognathes. Ils proviennent, soit de la Méditerranée occidentale, soit de l'océan Atlantique entre les 14° et 78° de latitude Nord. Le plus grand nombre des individus ont été pris dans l'Atlantique méridional, notamment dans la région comprise entre les Açores, Madère et les Canaries. C'est le résultat de nos recherches sur ce riche matériel que nous présentons ici. Les milliers d'échantillons que nous avons examinés appartiennent à 18 espèces qui se répartissent, de la manière suivante, entre cinq genres : Sagitta hexaplera d'Orbigny, et var. magna Langerhans, Sag. lyra Krolin, Sag. planktonis Sleinhaus, Sag. enflala Grassi, Sag. elegans Verrill, Sag. arctica Auri- SÉANCE DU l8 MAI I9l4- l453 villius, Sag'. serratodenta Krolni, Sag. bipunctala Quoy et Gaiiiiard, Srt^. neglecta Aïtia, Sag. tenuisConnni, Sag. ininima Grassi et Sag. macrocephala Fowler. Ettkrohnia hainata Mobius, Eukrohnia Fowleri Hitter-Zàlioiiy et Eukrohnia nicha ir/i Germain et Joiiliin. Plerosagitta draco Kroliii. Spadella cephaloptcra Kiiscli. Krolinitla siihtilis Grassi. Une seule espèce est nouvelle, V Eukrohnia Richardi, dont nous avons précédemment donné une description accompagnée de figures (Bulletin de rinslitui océanographique ., n" 228, lo mai 1912), en même temps que nous décrivions deux autres types nouveaux de Chélognathes, le Pse.udosagitta Grimnldii et le Krohniltella Boureei, également recueillis par S. A. S. le Prince de Monaco, mais au cours de campagnes plus récentes (rgii). De tous ces Chélognathes, le Sagitta bipunctata Quoy et Gaimard est, de heaucoup, l'espèce la plus répandue. C'est elle qu'on doit considérer comme dominante , puisqu'elle est à peu près représentée par 6 individus contre i de l'espèce qui vient immédiatement après comme abondance, le Sagitta lyraY^vohn. La répartition géographique nous a fourni quelques indications intéres- santes. Tandis que certaines espèces (Sagitta hexaplera d'Orbigny, Sag. bipunctata Quoy et Gaimard, Eukrohnia hamata Mobius) vivent dans toutes les régions parcourues par la Princesse- Alice, et doivent être consi- dérées, d'après ce qu'on sait d'autre part, comme des animaux cosmo- polites, à' aulres (Sagitta minima Grassi, Eukrohnia Fowleri Ritter-Zàhony) semblent beaucoup plus étroitement localisées. Mais il est fort probable que les recherches ultérieures permettront d'étendre, dans de notables propor- tions, l'aire réellement occupée par ces animaux. La région la plus riche est celle des Açores, 011 il n'a pas été trouvé moins de i '1 espèces de Chéto- gnathes sur les 18 rencontrées au cours des croisières. La distribution bathymétrique nous a permis de classer les espèces étudiées en trois groupes : les Chétognalhes balhyplanctoniques, qui des- cendent parfois jusqu'à 4000"; les Chétognathes mésoplanctoniques, qui vivent normalement entre 1200'" et i5oo'"; enfin les Chétognathes èpi- planctoniques qui habitent, presque exclusivement, soit à la surface, soit dans les couches superficielles de la mer. Au premier groupe appartiennent les Sagitta macrocephala Fowler, Sag. planktonis Steinhaus, Sag. serratodenta Krohn, et Eukrohnia hamata Mobius. On remarquera que toutes ces espèces sont pourvues d'une puis- G. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N" 20.) l88 l454 ACADÉMIE DES SCIENCES. santé armature buccale. Ce caractère est moins accentué chez le Sagitta serratodenta Krolin, mais cette dernière espèce a, par contre, ses crocliets serrulés, caractère jusqu'ici unique chez les Sagilta. Le second groupe renferme les Sagilta lyra Krohn, Sag. hexaptera d'Orbigny, et Krohnitta subtilis Grassi. Exceptionnellement ces espèces peuvent descendre à une grande profondeur : nous avons trouvé le Sagitta hexaptcT-a d'Orbigny, à 433o'" (Station i5oo) et le Sag. Ivra Krohn, à 2276'° (Station io'|8). Enfin nous classons, dans le troisième groupe, Sagitta eri/lata Grassi, Sag. bipunclata Quoy et Gaimard. Sag. neglecta Aida, Sag. tenais Conanl, Sag. minima Grassi et Spadella draco Krohn. Bien entendu, les Chétognathes ne restent pas cantonnés à des profon- deurs déterminées. En établissant les distinctions précédentes, nous avons voulu indiquer les centres de migrations des diverses espèces ou, en d'autres termes, les profondeurs où ces animaux trouvent le plus grand nombre de conditions favorables à leur existence. Mais, comme la plupart des êtres pélagiques, les Chétognathes subissent des migrations verticales. Presque tous remontent périodiquement à la surface qu'ils atteignent, presque chaque nuit, pendant les heures qui suivent le coucher du soleil, pour redescendre avec le jour dans les profondeurs. Nous avons pu établir CCS derniers faits grâce à un assez grand nombre de pêches pélagiques faites à des heures soigneusement notées. En étudiant les organes génitaux des Sagitta parvenus à leur complète maturité sexuelle, nous avons pu observer que les uns ont des ovaires très développés, tandis que les autres ont ces organes constamment très courts. Ces caractères permettent souvent de distinguer, sans ambiguïté possible, des espèces affines comme, par exemple, les Sagitta serratodenta Krohn et Sag. bipunclata Quoy et Gaimard. li nous a semblé que ces notions, tirées de l'appareil génital, avaient une réelle valeur morphologique et pouvaient être d'un grand secours pour la détermination des espèces. Aussi avons- nous précisé avec soin l'état des ovaires chez les divers Sagitta. Nous sommes arrivés ainsi à classer les espèces recueillies de la manière suivante, en observant un ordre aussi naturel que possible : A. Groupe du Sagitta hexaptera. — a. Espèces à ovaires longs : Sagitta hexaptera d'Orbigny, Sag. lyra Krolin, Sag. planklonis Sleinhaus. — [3. Espèces à ovaires courts : Sag. enflala Grassi, Sag. elegans Verrill, Sag. arclica Aurivillius. / B. Groupe du Sagitta bipunctata. — a. Espèce à ovaire long : Sagilla serra- SÉANCE DU l8 MAI 1914. l455 lodenta Krohn. — (3. Espèces à ovaires courts : Sag. bipunctata Quoy et Gaimard, Sag. neglecta Aida, Sag. tennis Conant, Sag. minima Grassi. C. Groupe du Sagitta maciioceimiala. — Sag. macrocepliala Fowler (ovaires courts). L'élude du riche matériel réuni par S. A. S. le Prince de Monaco nous a ainsi permis de fixer différents points de la répartition géographique et hathymétrique et d'apporter (juelques précisions dans la systématique des Chétognathes. CHIMIE BIOLOGIQUE. - Sur la lliermorégénération de la sucrase. Note de MM. (iabriel Bertrand et M. Rosexblatt, présentée par M. Roux. Les diastases sont, comme ou sait, des substances d'une grande thermola- bilité : soumises en dissolution aqueuse à l'action de la chaleur, elles perdent leurs propriétés spécifiques à des températures généralement comprises entre 5o° et 80°. La laccase de l'arbre à laque et la tyrosinase du son repré- sentent de rares exceptions marquées à celte règle; elles sont relativement ihermostables, puisque leurs solutions supportent un court chauffage vers -+- 100" sans être rendues com|)lètemt;nt inactives ( ' ). Mais il est des diastases, habituellement thermolabiles, qui, dans des circonstances encore inexpliquées, peuvent devenir thermostables : par exemple, la sucrase de la levure, comme cela a été tout récemment signalé par Durieux (') et contrôlé par nous-mêmes. (^uand on prépare une macération de levure sèche et que, après en avoir chaufTé dillérenles portions pendant une minute à des températures croissantes, on (litre et l'on essaie l'action du liquide sur le saccharose, on trouve qu'il n"v a presf[ue plus d'hydrolyse avec la portion chauffée à +70° et plus du tout avec celle chauffée à +80". Mais, c'est là le fait inattendu, les portions qui ont été portées à -1-90° et surtout à + 100° ont récupéré une partie notable de leur pouvoir hjdrolysant vis-à- vis du saccharose. Dans cette expérience, tout se passe comme si la suciase était fixée momentanément sur la matière proléique coagulée par le chauffage à -+- 80°. En effet, le liquide séparé ne devient pas actif lorsqu'on le porte à H- 100°, tandis que le coagulum mis à bouillir avec de l'eau cède à celle-ci de la sucrase. (') Gabriei, BeutraM) et ^^'. Muteiimilch, Bull. Soc. chini., 4" série, t. I, 1907, p. 827; voir aussi Gabriel Bertrand et M. Rosenblatt, Ibid.., t. VII, 1910, p. 557. (-) Bull. Soc. cliinu de Belgique., t. XXVIII, avril 1894, p- 99. l456 ACADÉMIE DES SCIENCES. Duiieu\ a réussi l'expérience avec de la levure préparée suivant la mélhode de Lebedew (') par Sclirôder, de Munich, avec l'iiéfanol de la mênne fabrication; avec, enfin, une levure de boulangerie et une levure haute de brasserie de Mons, préparées aussi d'après la méthode de Lebedew. Nous l'avons réussie, de notre côté, avec les deux premières préparations, avec une levure de boulangerie et une levure de bras- serie de fabrication parisienne. En cherchant rexplication de ce singulier phénomène, que nous propo- sons d'appeler llicrmorégénèralion, nous n'avons pas tardé à observer qu'il était en rapport avec une altération particulière des cellules de levure, altération qui se produit surtout au cours de l'autolyse. En prenant de la levure fraîche de boulangerie et en la broyant avec du sable et de l'eau, nous n'avons trouvé dans la dissolution que de la sucrase ordinaire, perdant toute sa propriété saccharolytique entre -f- 70" et -f- 80° et, cela, sans aucun retour par chauffage à une température plus élevée. En tuant cette levure par des traitements successifs à l'alcool et à l'élher, dans les conditions que nous avons indiquées antérieurement à propos de nos recherches sur la sucrase (-), nous avons obtenu une poudre qui don- nait avec l'eau une macération ne contenant, elle aussi, qu'une diastase thermolabile ('). Au contraire, d'autres lots de la même levure ayant été abandonnés en couches d'épaisseur croissantes, de manière à réaliser une dessiccation de moins en moins rapide et une autolyse de plus en plus profonde, dans ime étuve à +35", ont fourni des préparations manifestant le phénomène de la thermorégénération avec une grande netteté. La thermorégénération étant d'ailleurs plus intense, dans celte série d'essais, avec la levure dessé- chée en 2 jours qu'avec celle desséchée en 24 heures. Nous avons même constaté qu'un des lots de levure abandonné inten- tionnellement à l'étuve dans un flacon et qui, après Zj jours, était entré en pleine putréfaction, fournissait, par macération subséquente avec de l'eau. (') Comptes rendus, t. 132, 191 i, pr 1129. (-) \ln collaboration avec M'"" Rosenbi.att, Bull. Soc. c/iiin., 4° série, t. XI, 191a, p. 176. (■') Le mycélium A^Aspergillus niger préalablement lavé et desséché dans le vide (voir Gabriel Bertrand et M. et M""= Rosenbi.att, Bull. Soc. chini., 4' série, t. XI, 1912, p. 464) n'a également cédé à l'eau que de la sucrase non régénérable. Même résultat avec la teAaii, L. Fiic/isi, Clioniles Arnoldi, caractérisent, dans les Alpes orientales, la zone à Trachyceras Aonoides, basé du Garni eu. L'ensemble de cette faune présente des affinités étroites avec celle de la région alpine, mais par les formes de Ceratites des groupes du Voili, Ravana, Oherhu/nmeri el pnv Monop/ivlli'.es Confucii, montre des relations incontes- tables avec le Trias de l'Himalaya. GÉOLOGIE. — Nouvelles observations sur la tectonique du sud-ouest des Alpes- Maritimes. Note de MM. Lkon Bertrand et A.\to\i.\ Lan'quixe, présentée par M. Pierre Tcrmier. Nous avons récemment (' ) indiqué l'existence, dans le sud-ouest des Alpes-Maritimes : i° d'une grande nappe provençale venue du Sud, que nous avons considérée comme le prolongement oriental de celle des Des- sillons; 1° d'un régime inférieur de plis couchés isoclinaux, donnant nais- sance aux duplicatures de la série jurassique que nous avions reconnues aux environs de Grasse. De nouvelles observations très précises, faites en commun, confirment et complètent les résultats précédemment exposés. Région frontale de la nappe. — Nous avons antérieurement décrit les digitations du front de la nappe au voisinage de la vallée du Var, aux (') Sur la prolongation de la nappe des Bessillons dans le sud-ouest des Alpes- Marilimes, jusqu'à la vallée du Var {Comptes rendus, t. 158, 2 février 1914, p- 376). « SÉANCE DU i8 MAI ipi/j- l46l environs de Giletle et de la Roquette. Plus à l'Ouest, la profonde entaille faite dans le bord septentrional du Cheiron par l'écoulement des eaux de la source de Végay permet d'étudier la charnière de la digilation supé- rieure du Cheiron. Sans aucun doute possible, cette charnière est toujours dirigée au Nord et son flanc inverse se superpose aux termes supérieurs du Crétacé situé plus en avant, avec une discontinuité visible. Celle-ci est mise en évidence à la fois par les sens de plongements et par l'absence des termes crétacés intermédiaires entre le Néocomien de la nappe et le Séno- nien du substratum, que figure la feuille de Nice et qui donnent l'illusion d'un grand synclinal parfaitement régulier. En réalité, le synclinal de l'Estéron est séparé du front de la nappe du Cheiron, depuis Gilette jusqu'à Aiglun, par un repli anticlinal très aigu, plus ou moins déversé au Nord, qui fait pointer le Turonien et même le Cénomanien au milieu du Sénonien. La formation de ce repli, qui longe étroitement le front de la nappe, semble évidemmentliée à l'avancée decelle-ci sur son substratum. Replis de la base de la nappe au nord de Vence. — Dans le vallon que suit la route de Coursegoules, au pied du Baou des Blancs, c'est-à-dire au bord méridional de sa portion conservée, la nappe présente, un peu au-dessus de sa base, un double repli anticlinal et synclinal, fortement couché au Nord, marqué par un retour de l'Hettangien au milieu du com- plexe Bajocien-Balhonien. Ce repli, de même qu'un autre qui traverse la Cagne au-delà du Baou des Noirs, est du même style tectonique que les duplicatures; comme pour elles, le sens des digitations montre bien que la nappe et les plis couchés auxquels elle se superpose viennent du Sud. Les duplicalures dans la vallée du Loup. — Les répétitions du Trias et du Jurassique des environs de Grasse s'observent admirablement à la tra- versée de la vallée du Loup, grâce à l'intense érosion qui a encaissé celle-ci dans de profondes gorges. La série jurassique se montre, plus ou moins complète, en une triple répétition dans l'énorme falaise couronnée par le village de Gourdon; surmontée par le Cénomanien à Orhitolines et à Eœogyra columba, directement transgressif sur les calcaires blancs litho- niques, elle sert de substratum évident à la nappe supérieure. Cette répé- tition indiscutable se produit dans un ensemble de couches rigoureusement concordantes, avec pendage uniforme au Nord. De plus, le Trias qui forme la base de la série inférieure repose lui-même, au Bar, sur les calcaires dolomitiques hettangiens qui portent ce bourg et qui forment le sommet C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N» 20.) I'^9 1462 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'une quatrième série tectonique inférieure à la nappe. En admettant même que le Trias de cette série ne soit pas, lui aussi, superposé à des couches plus récentes et qu'on doive, provisoirement, le considérer comme en place, il existe donc là au moins trois écailles superposées dans la zone des duplicatures. L' enracinement des duplicatures à l'est de Grasse. — Au col de Magagnosc passe une bande de dolomies hettangiennes, dont la situation presque verticale contraste brusquement avec l'allure quasi horizontale des couches dans toute la région des duplicatures, qui commence immédiatement au nord de ce col. En suivant celte lame hettnngienne vers l'Est, on constate qu'elle ne forme qu'un coin synclinal, dont on voit le fond, au milieu des gypses et cargneules triasiques, avec intercalation d'un peu de Rhétien en son bord nord et, au contraire, contact brutal avec du gypse extrê- mement froissé et bréchiforme sur son bord méridional. Ces dolomies sont elles-mêmes très broyées, en certains points, mais leur âge hettangicn ne peut faire de doute. Le Trias qui vient en arrière de cette lame forme la base d'une série jurassique plongeant fortement au S.S.E, qui supporte le village de Châteauneuf et au-delà de laquelle revient un nouvel affleu- rement infraliasique, par un accident de même nature. C'est le début d'un régime isoclinal à couches très inclinées au S.S.E. Plus à l'Est, le prolongement de la lame hettangienne précédente se retrouve au château du Rouret, toujours chevauchée au Sud par le Trias formant la base d'une série jurassique, cette fois complète, qui s'étend sur le territoire de Ja commune de Roquefort. A la traversée du Loup, plusieurs retours des dolomies jurassiques, avec plongement constant au Sud-Est, indiquent la continuation de ce système isoclinal, qui se poursuit au-delà de la vallée jusqu'à Tourrette, où il disparaît sous la mollasse miocène transgressive ('). C'est évidemment dans cette zone isoclinale, rencontrée immédiatement au sud de la région des duplicatures, que s'enracinent celles-ci. La preuve en est d'ailleurs fournie, entre les Valettes et Tourrette, par le fait que l'Hettangien suivi depuis Magagnosc franchit le Loup au-dessous des Valettes, toujours encapuchonné par le même Trias; cet ensemble, d'abord fortement plongeant au Sud-Est, se couche ensuite vers le Nord en dépas- (')Sous le village mêiiie de TouireUe, le Miocène repose, en iliscordance strali- grapliiqiie, sur les calcaires blancs du Jurassique supérieur rein'ersés. SÉANCE DU l8 MAI 1914. l/|63 sanl inùtiic riiorizonlalc, pour s'incorporer à la base des diiplicalures de Gourdon. On voit ainsi s'enraciner, sans discontinnité, la plus basse de ces dernières, et il ne saurait y avoir de doute que les plus élevées doivent avoir leur origine dans les anticlinaux successifs de la région isoclinale située au Sud. Il existe évidemment là une structure du type classique Mont Joli^ provenant de mouvements vers le Nord^ dans la zone des plisse- ments pyrénéo-provençaux. Par contre, malgré l'analogie tectonique évidente du régime des dupli- catures et de la grande nappe superposée, qui en fait certainement un même grand complexe, il ne semble cependant pas qu'il faille chercher l'origine de la nappe dans la même zone isoclinale, en avant de la région plus tranquille d'Antibcs. Si les faciès du Jurassique ne présentent pas de différence capitale dans tout cet ensemble tectonique, le Crétacé inférieur, par contre, est bien développé dans la nappe, alors qu'il fait défaut sur la duplicature qui en forme le substratum, ainsi que dans la région au sud du Loup jusqu'au littoral. Aussi pensons-nous que la nappe doit provenir d'une région plus méridionale. HYDROLOGIE. — Sur les gouffres des formations tertiaires et la résurgence de Vertus {Marne). Note de M. E.-A. HIautel, présentée par M. L. De Launay. Le chef-lieu de canton de Vertus (Marne) (environ 3200 habitants) est situé à la lisière occidentale de la craie blanche à bélemnites de la Cham- pagne, presque au pied du talus des formations tertiaires connu sous le nom assez mal approprié àe falaise de l'Ile-de-France et qui serait mieux nommé talus de la Brie. Tout le sous-sol de l'agglomération est sillonné de venues d'eaux considérables. Plusieurs ont l'apparence de sources bouil- lonnantes (puits Saint-Martin sous le chevet de l'église, grande fontaine dans la rue principale, fontaine Mairc-de-Roy, potager de la mairie, etc.). Dans la plupart des caves, le moindre trou fait jaillir de l'eau; bref, Vertus est entièrement bâti sur les issues d'une ou de plusieurs rivières souter- raines provenant, comme à Trépail(voir Comptes rendus., 16 juin 1902), des fissures de la craie. L'altitude moyenne est de 112'" (107™, 760 à la sta- tion); toutes ces eaux se troublent après les pluies, ainsi que je l'ai cons- taté le 9 mai, avec une température de 9°, 3 C. (j'avais observé 10", 2 le 27 avril 1904). l46/| ACADÉMIE DES SCIENCES. Appelé à examiner, au point de vue géologique et hygiénique en vci lu do la circulaire ministérielle du lo décembre 1900, un projet de caplagc do la fontaine Maire-de-Roy, j'ai eu à rechercher l'origine des émergences de Vertus. Leur bassin d'alimentation est constitué à l'Ouest par les pla- teaux de craie entre Vertus et Soulières, et par les bois de Vertus, qui reposent sur les assises tertiaires de la Brie depuis l'argile plastique jusqu'au travertin de Saint-Ouen, etc. Or, il existe dans les bois de Vertus au moins une demi douzaine de goufï'res, qui absorbent les ruisseaux superficiels et les infiltrations à une distance de 6'"° à 9'^°" de Vertus et une altitude moyenne de' iSS™ à 200". J'ai examiné trois de ces gouffres; il en existe au moins trois autres au Sud-Ouest du côté des étangs de Givry. Le premier goiiITie, à 600™ au nord-ouest de la maison des gardes, se nomme gouffre du Bourbier : il absorbait le 9 mai, à Taltilude do 200", un assez foi't ruisseau (température 9''C.) provenant delà source du col Pendu (altitude 22.5"', tempéra- ture 8", 3). Ce gnullVe se compose de leuv entonnoirs successifs obstrués par la boue. Dans le plus bas des deux, pourrissait une carcasse de ceif qu'on y avait jetée au mépris de l'article 28 de la loi du i5 février 1902. Le deuxième gouffre dit du Clos des Moulins ou de la Fontaine aux Pierres esl à 1200"" au nord-ouest de la maison des gardes, à 200™ à l'est de la roule île Cliallrail et près de la limite de cette commune à l'altitude d'environ 190™; c'est un entonnoir d'à peu près 20™ sur 10™ de diamètre, de 5'" à 6™ de profondeur et d'une soixantaine de mètres de circonférence, possédant également deux trous absorbants. Il englou- tissait un ruisseau à 10°, 5 le 9 mai 1914 (même température que le 28 avril 1904). provenant d'une petite source située i5"' plus haut et autour de laquelle des baraque- ments de bûcherons déversaient toutes leurs eaux rébiduaires dans le ruisseau même. Ce gouffre ressemble aux aiguigeois de Belgique et à certaines /oise^ de la Charente. Dans ces parages, on voit affleurer des sables probablement numinulitiques que la carte géologique n'indique point. Le troisième gouffre est à 1700™ à l'ouest-nord-ouesl de la maison des gardes. On le nomme gouffre du Cul du Sac. C'est une fosse o\ale de ô™ de longueur sur 3'" de largeur et 2", 5o de profondeur à l'altitude de i85™. Il absoibe un ruisselel et est dirigé du Sud-Ouest au Nord-Ouest. Parmi les autres gouffres, celui de Loisy serait moins profond, mais absorberait beaucoup plus d'eau. A Givry (212'") uoe petite source se perd dans la craie après un bref parcours. 11 en est de même à Loisy, d'une petite fontaine qui jaillit sous le cimetière à 10°, 2. Il va sans dire que, dans ces conditions, j'ai dit donner un avis défa- vorable au projet do la commune de Veilus, dont les émergences sont exposées à des contaminations au moins temporaires ou accidcnlelles pro- venant des eaux plus ou moins polluées absorbées par les gouffres des bois de Vertus. SÉANCE DU l8 MAI 1914. ll\65 Mais l'intérêt de ces constatations est d'accroitre le nombre déjà assez considérable des gouffres et points d'absorption dangereux pour les eaux potables, qu'on connaît déjà dans les formations tertiaires de la région parisienne (forêt d'Orléans, plateau de la Brie vers Nangis, trou du Ton- nerre à Montmorency, absorptions d'Orbais et du Sourdon au sud-ouest d'Epernay, trou de Verzy à l'angle nord-est de la montagne de Reims qui possède également le gouffre de Germaine et ceux de Trépail, etc.). Le trou de Verzy, dont la formation est nettement discernable, permet d'expliquer celle des goull'res de Vertus. Il s'est ouvert, en effet, en un endroit où des sables nummulitiques agglutinés en grès ont été perforés sur un point où l'étage de l'argile plastique est réduit à une très faible épaisseur entre ces sables et la craie blanche à bélemnitcs. A Verzy, l'orifice troué dans le grès est assez large pour demeurer béant. Au con- traire, les gouffres de Vertus ne laissent passage qu'à l'eau seule dans les interstices de leur colmatage. » Il est donc établi qu'en divers parages du bassin de Paris, certaines assises tertiaires, théoriquement imperméables, présentent des points de fuites et d'absorptions superficielles, par où des causes de souillure peuvent gagner les eaux souterraines de la craie. OCÉANOGRAPHIE. — Sur un sondeur piézométrique. Note de M. Ali>ho.\se BEnoEr, présentée par S. A. S. le Prince de Monaco. Les sondages profonds comportent des causes d'erreur nombreuses, au premier rang desquelles il faut placer l'incertitude où l'on estde la véritable forme que prend, sous l'eau, le fil de sonde. Malgré tous les soins qu'on apporte à maintenir le navire de façon que le fil tombe verticalement à l'eau, on ne sait rien de sa forme dans les couches profondes. Kriimmel, qui a fait dans son Traité (T Océanographie la discussion de ces méthodes, évalue, dans le cas le plus favorable, celui où le fond est horizontal, l'erreur possible à o,o3 h, h étant la profondeur indiquée par l'appareil à sonder, c'est-à-dire à un Irenlième. Il y a un moyen d'avoir la profondeur indépendamment de la forme de la ligne de sonde : c'est de sonder en mesurant la pression au point atteint, à l'aide d'un appareil manométrique. Le sondeur de Lord Kelvin est basé sur ce principe. Mais il ne peut guère servir qu'aux petites profondeurs, basé r4f>fi ACADÉMIE DES SCIENCES. (jii'il esl sur la diminulion de volume de l'air comprimé : celle diminiilion qui esl en progression géométrique quand la profondeur croîlen progression arithmétique interdit l'emploi de ce genre d'appareils pour les profondeurs dépassant 4oo'° à 5oo"'. On a essayé des sondeurs portant des manomètres niétallic|iies enregislreiirs : ces appareils sont compliqués, coûteux; ils exigent une manoeuvre assez longue pour être fermés hermétiquement avant l'immersion, et, de plus, la faible étendue de l'échelle (6''"' environ) ne permet qu'une précision relative assez faible. J'ai pensé recourir au phénomène de la compression en comprimant, non plus de l'air, mais de l'eau, dont la compressibilité est à peu près constante, ce qui conserve une sensibilité à peu près uniforme à toutes les profon- deurs. A cet effet, j'ai constitué un piézomètre formé d'un réservoir terminé, vers le bas, par une longue tige divisée, d'un demi-millimètre de diamètre intérieur ; l'appareil étant plein d'eau, est en communication, par sa partie inférieure, avec un réservoir latéral contenant du mercure et ouvert libre- ment pour subir la pression due à la profondeur atteinte. L'intérieur du tube est argenté et il porte extérieurement une division en millimètres. Tout l'appareil a 25'^" de long. (^uand on descend l'instrument ainsi disposé à une certaine profondeur, la pression s'exerce sur le mercure du réservoir latéral : celui-ci comprime l'eau dans le réservoir supérieur, et cette compression se traduit par une ascension du mercure dans le tube divisé. Le mercure ronge l'argenture jusqu'au point où il s'arrête et cela permet, à la remontée, de connaître la compression réalisée, c'est-à-dire la profondeur atteinte. On pourrait graduer cet appareil en calculant la compression d'après les données des coefficients de compressibilité de l'eau, du verre etdu mercure: le calcul est long et les résultats en sont incertains, à cause même de l'in- certilude qui afl'ecte les valeurs numériques de ces coefficients. J'ai préféré le graduer directement par l'expérience, à l'aide d'une presse hydraulique qui existe à l'Institut océanographique, et qui est munie d'un manomètre dont les indications sont exactes à i''S près, ce (pii correspond à lo'" d'eau. Voici quelques nombres relatifs à une série de compressions faites à la température de 17°, 5 : SÉANCE DU l8 MAI I9l4- 14^7 Lecture Lecture Pressions. de la lige. Pressions. de la tige, ks kg o — 7'5 390 -I 108 +18 SgS 72 i53 +28 /I42 79 200 +37 565 9/4 2o5 +38 575 95 3io +58 ce qui équivaut à l'immersion à 5700™ environ. La courbe des compressibililés est donc une courbe à faible courbure, et la sensibilité est pratiquement constante. 11 n'y a, dans ces conditions de graduation, qu'à faire subir à l'indication de l'appareil la correction de dilatation thermique, à l'aide de la température rapportée par un thermo- mètre fixé à côté du sondeur. Il est à remarquer que cet appareil est très simple. L'argenture du tube se fait en quelques minutes. De plus, son prix de revient est insignifiant. Enfin, et ceci est un avantage considérable, sa sensibilité peut être rendue aussi grande qu'on le désire : il n'y a qu'à augmenter le volume du réservoir supérieur contenant l'eau et diminuer le diamètre du tube divisé en augmentant sa longueur. Dans les appareils qui seront construits pour les sondages profonds, la tige aura 3o'^'" et l'on aura deux piézomèlres : un destiné aux profondeurs de o à 4000"* ; l'autre de 4000'" à 8000™. Pour celui-ci, un réservoir inter- médiaire, soufflé sur le bas de la tige, recevra le volume de mercure chassé par la compression jusqu'à 4000", et le mercure ne commencera à monter dans la tige divisée qu'à partir de cette profondeur. L'appareil est, en somme, aussi maniable qu'un thermomètre de profon- deur : enfermé, comme lui, dans un tube de cuivre percé de trous, il n'est pas plus fragile et rapporte une indication de la profondeur complètement indépendante de la courbure de la ligne de sonde, et exacte à ± 10" près. MÉTÉOROLOGIE. — Sii>- un enregistreur de l'intensité des chutes de pluie. Note de M. Erxest Esci.angon, présentée par M. J. VioUe. L'intensité des chutes de pluie est parfois importante à connaître dans les circonstances les plus diverses. On peut évidemment la déduire de tout appareil totalisateur donnant la quantité totale d'eau tombée, en fonction l/j68 ACADÉMIE DES SCIENCES. du temps et à partir d'une certaine origine. Sous cette forme, la méthode est peu sensible et conduit à des déterminations peu précises. L'appareil suivant permet une observation facile et l'enregistrement régulier de cet élément météorologique, au moins pour les intensités de pluie un peu fortes, les plus intéressantes à connaître. Tl se compose d'un tube BO, recevant directement en P l'eau d'un pluvio- M /\ B mètre à large surface. En O est percée une ouverture de faible diamètre par où peut s'écouler l'eau arrivant en P. Si l'on a donné à l'ouverture O un diamètre convenable (en tenant compte aussi bien de la surface du pluviomètre que des intensités de pluie réelle- ment observables), pour une intensité donnée le niveau s'élève dans le réservoir OB, jusqu'à un certain niveau B, pour lequel la vitesse d'écou- lement en O est égale à la vitesse d'arrivée en P ('). La différence de (') Si rouvertiire était de très faillie diamètre, la dilTérence de niveau OR serait sensiblement proportionnelle à l'intensité; si elle était large, elle deviendrait plutôt proportionnelle à son carré; la loi sera généralement intermédiaire el devra être déterminée empiriquement par expérience directe. Il y a intérêt toutefois à utiliser des pluviomètres de très grande surface, au besoin même des toits ou portion de toits SÉANCE DU l8 MAI I9l4- 14^9 niveau OB peut donc servir de mesure à l'intensité de la chute de pluie ( ' ). Pour rendre l'observation plus facile et en permettre d'une manière simple l'enregistrement régulier, le tube OB communique par sa partie inférieure avec un réservoir R contenant de l'air et communiquant par le tube fin M avec un manomètre qui peut ainsi être placé à une certaine dislance de l'appareil. Quand l'eau s'élève en OB au début d'une chute de pluie, l'air contenu en R, primitivement à la pression atmosphérique, se comprime et son excès de pression sur celle-ci est mesuré par la difTérence de niveau z-, très voisine de h si l'on a soin de donner au réservoir R une large section S et une faible hauteur. Cet excès s, fonction également de l'intensité de chute, est évalué et enregistré par un manomètre approprié quelconque, en communication par le tube M avec le réservoir R. Il est facile de voir que cet excès z est praliqueinent indépendant des variations de la pression atmosphérique, aussi bien que des variations de température. Soient en eflet : V le volume de l'air enfermé, à la pression H (exprimé en colonne d'eau ) et à la tempé- latuie l, dans le réservoir H, au début d'une chute de pluie; S la section du réservoir U ; H' et t' la nouvelle pression barométrique et la nouvelle température au moment de l'observation où h (fonction de l'intensité) mesure le niveau B dansle récipient OB ; z la difl'érence des niveaux en B et C. On a, en posant Oit' al ■.= li -+- (H'+A) 273 A/ S(H'-t-/î) iv S(H'- (H'+/;— pH) (H'-f-/0 V S(H' + /0J très inclinés de manière à éviter l'emploi d'ouvertures trop capillaires, dans lesquelles la vitesse d'écoulement devient, pour un niveau donné, trop dépendante de la tempé- rature. Dans l'appareil étudié expérimentalement, le tube OB a aS™'" de diamètre 2"" de hauteur; l'orifice 0, taillé en mince paroi, mesure 2""" de diamètre. Le réser- voir R a 60"'" de diamètre, 70™™ de hauteur. La surface pluviométiique a 4"''. Cet appareil permet d'observer des intensités de chute variant entre i"™ et id™"' à l'Iieure. En remplaçant l'orilice O de 2""° par un autre de 6""° de diamètre, les intensités peuvent varier entre i5""" et i35""" à l'heure. Avec ces orifices, la hauteur li est sensi- blement proportionnelle au carré de l'intensité. Deux appareils en cascade sont néces- saires pour évaluer des intensités de chute variant de i""° à 100°"° à l'heure. (') L'eau contenue en OB sert en quelque sorte de volant vis-à-vis des variations trop rapides d'intensités, variations dont l'observation et l'eni-egistrement seraient d'ailleurs impossibles; Vinerlie du « volant » sera d'autant plus grande que la section du tube OB sera elle-même plus grande. C. R., iyi4, I" Semestre. (T. 158, N' 20.) I 9° l470 ACADÉMIE DES SCIENCES. ou, en tenant compte disposition indiquée, ou, en tenant compte de ce fait que ;j — — tt ^st une quantité très petite {') avec la O ^ Il -\- fi f ou encore V La quantité t; — tt étant très petite, la troisième des nnanlités du second ^ S (11 + A) r ' membre, où figurent les expressions elles-mêmes trop petites H' — H el a\l{t' — t), est entièrement négligeable. Dans tous les cas, l'eau qui s'écoule de l'appareil peul être recueillie à la manière ordinaire et totalisée suivant les méthodes habituelles. MÉTÉOROLOGIE. — Sur la prévision du (emps. Note de M. Gabriel Guii.bert, présentée par M. J. VioUe. J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les résultats d'une longue série de prévisions établies selon les règles de ma Nouvelle méthode de prénsion du temps (-) fondée sur l'observation du vent, tant dans sa direction relative- ment aux centres cycloniques et anticycloniques, que dans sa vitesse rela- tivement au gradient barométrique, d'après le principe suivant: La variation de pression est déterminée 24 heures d'avance par la direc- tion et la vitesse actuelles du vent de surface. Il importait de soumettre cette proposition au contrôle d'une expérience prolongée. Or, depuis le i"'" octobre 191 2, il m'a été donné de pouvoir publier dans un grand journal parisien mes prévisions du temps. Relativement à la hausse et à la baisse du baromètre, sur l'Europe entière, et à l'avenir des dépressions, ces prévisions sont aujourd'hui au nombre de 9000 environ. J'ai pu, dans ce genre de prévisions, désigner parfois les points, ou les régions limitées, sur lesquels devaient avoir lieu le lendemain la hausse ou la baisse barométrique maximum, en indiquant la valeur approximative, en millimètres, de ce maximum. (') Celte quantité est égale en effet au rapport du volume V à celui d'une colonne d'eau ayant une section égale à celle du récipient R et une hauteur dépassant lo"". (') Comptes rendus, t. 112, 1891, p. 1206, et t. 130, igoS, p. i443. SÉANCE DU l8 MAI I9l4- ^^l^ Malgré les conditions défectueuses dans lesquelles je nie trouve, travail- lant en dehors de tout observatoire et privé des dépêches météorologiques du matin les dimanches et jours de fête (62 ou 63 jours par an), j'ai vu mes prévisions relatives aux variations de pression se réaliser dans la proportion de 'èi^ pour 100. Celles qui concernaient particulièrement l'avenir des cyclones (déplacement, creusement, comblement, disparition) ont eu 89 pour 100 de succès. Et la discussion des insuccès montre que ceux qui sont réellement imputables aux règles de la méthode ne dépassent pas 2 à 3 pour 100 : la méthode se vérifierait donc 97 à 98 fois sur 100. Cela ne veut point dire que, pratiquement, la prévision puisse obtenir un pourcentage aussi élevé, et pour plusieurs raisons. Les unes pourraient être atténuées, telles que l'espacement trop grand des stations d'observation en certaines régions de l'Europe ( '), le manque presque complet de renseignements relativement à l'étal de l'atmosphère sur l'Océan (-), l'inexactitude de certaines dépêches ('). Les autres sont plus difficiles à vaincre, telle l'application simultanée de plusieurs des règles de la méthode : par exemple, des dépressions multiples existent au même jour sur l'Europe, l'étendue et la situation exactedes zones de hausse, dues à des vents convergents, et des zones de baisse, dues à des vents divergents, resteront indécises en diverses régions limitées; les zones s'enchevêtreront; la ligne de variation nulle sera incertaine et irrégu- lière. Il est d'ailleurs presque impossible de prévoir, par la méthode seule, la formation, sur place ou près des côtes, de certaines bourrasques, comme celle du 20 mars dernier. En d'autres jours, assez nombreux encore, le peu de vitesse des vents divergents ou convergents laisse le météorologiste sans bases suffisantes. Et cependant la prévision doit se faire ! Passons maintenant à la prédiction du temps, dans le sens le plus large du mot : état du ciel, température, pluie, orages, brouillards, gelées blanches, vent (direction et force selon les régions). Ces phénomènes ont été prévus chaque jour en même temps que la variation de pression, à laquelle ils se rattachent intimement, avec une probabilité supérieure à 80 pour 100. (') Les Iles Britanniques ne transmettent les observations que de 6 stations; 9 au moins seraient nécessaires. En Russie, dans les Balkans, le manque d'observations (sl encore plus grand. (^) L'extension de la télégraphie sans fil, déjà réalisée en Angleterre, remédiera bientôt à cette importante lacune. (^) Les erreurs de transmission pourraient sans doute être diminuées. l[\']1 ACADÉMIE DES SCIENCES. La vérification de toutes nos prévisions a donné, pour le dernier semestre d'hiver, une moyenne globale de 86 pour loo de succès, qui se répartissent ainsi : Octobre 191 3 85 pour 100 Novembre » 83 » Décembre » 89 » Janvier 1 9 1 4 87 » Février » 86 » Mars i> 87 » Moyenne 86 pour 100 Un tel pourcentage n'avait jamais été atteint, avant içjiS, dans aucun Bureau central météorologique. En résumé, nous pouvons considérer comme établis par l'expérience les faits suivants : 1° U avenu- des bourrasques peut être prévu 'l'x heures cV avance , avec une probabilité de 89 pour 100 ; 2" La variation de pression peut être déterminée, d'un point central tel que Paris, pour les diverses régions de l'Europe, avec une proportion de succès voisine de 86 pour 100 ; 3" Les variations corrélatives du temps seront prévues avec une probabilité un peu moindre, mais supérieure à 80 pour 100. Il paraîtra sans doute que ces résultats, hier encore regardés comme impossibles, au moins quant à la prévision des variations de pression, sont favorables aux idées que nous soutenons depuis 24 fins. A iG heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 17 heures et quart. G. D. — - i»-6HSH»<^ — - ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2Ô MAI 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMlJrVlCATI().\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie qu'en raison des fêtes de la Pentecôte, la séance du lundi i"' juin est renvoyée au mardi 2 juin. CRISTALLOGRAPHIE. — Contribution à l'étude du polymorphisme. Note de M. r«KD. Wai.i.eraxt. Cette Note ne comprend que l'étude expérimentale de certaines transfor- mations polymorphiques encoi'e inconnues; les considérations théoriques qui s'en peuvent déduire feront l'objet d'une autre Note. Acide malo nique, — Ce corps est trimorphe, sa forme stable à la tempé- rature ordinaire est triclinique; si on la chauffe elle passe, par transforma- tion indirecte, à la température de 94°, à une forme monoclinique moins biréfringente. Si on laisse refroidir cette dernière, il y a toujours sur- fusion cristalline et l'on voit apparaître une troisième forme, instable à toutes les températures. Cette transformation est directe, et le plan de symétrie des cristaux monocliniques devient un plan de macle pour de nombreuses lamelles hémitropes. Ces cristaux tricliniques sont positifs au point de vue optique et se transforment à la longue en d'autres cristaux de la première forme. Camphre monochloré. — Les cristaux de ce corps sont, à la température ordinaire, monocliniques avec un angle des axes assez grand. Ils deviennent G. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 21.) I9I l474 ACADÉMIE DES SCIENCES. cubiques à 70°. Sa transformation, réversible, se fait avec une vitesse notable, sans surfusion, ni surcbaufTe cristalline. Cinnamate de benzyle. — Le corps fondu reste à Tétat surfondu. Si on le refroidit au moyen de chlorure d'élhyle, on voit se former des cristaux à section losangique, monocliniques, quasi ternaires et positifs. Ces cristaux sont instables à toutes les températures. Puis apparaît une forme stable, en spbérolites, biaxe et plus biréfringente que la précédente. Celle-ci ne se transforme pas précisément au contact de la forme stable, mais elle se redissout. Benzaldoxime. — Surfondu et refroidi par le chlorui'e d'éthyle, ce corps donne naissance à des cristaux instables, biaxes, très biréfringents, qui fondent quand la température s'élève. Ce n'est qu'après la dissolution qu'apparaissent les cristaux stables qui sont biaxes, positifs et beaucoup plus biréfringents que les premiers. Paralolylphénylcétone. — Sa forme stable est quasi uniaxe et négative. Sa forme instable, obtenue par surfusion, est biaxe à axes écartés, positive. Les deux formes peuvent rester en contact assez longtemps. Trinitrométacrésol. — Forme stable, jaune brun, dichroïque, biaxe, néga- tive, souvent trouble. Forme instable très limpide, moins biréfringente, biaxe, positive. Les deux formes apparaissent en même temps dans le liquide surfondu et, à la température ordinaire, elles peuvent s'accroître au contact l'une de l'autre. La température indifférente est voisine de 20°, car il faut chauffer légèrement la forme instable pour déterminer sa trans- formation. OCÉANOGRAPHIE. — Sur la troisième campagne de /'Hirondelle II (26* de la série complète^ Note de S. A. S. Albert, Pkince de Monaco. La croisière de 1913, commencée le 22 juillet au Havre, s'est terminée le 10 octobre à Monaco. Cette fois, je voulais poursuivre deux objets princi- paux dont l'un comprenait l'extension de mes recherches océanographiques jusqu'au voisinage de l'Amérique du Nord, avec un armement très supé- rieur à celui que j'employais dans les mêmes parages, avec V Hirondelle /, en 1887, et dont je présentais les résultats à l'Académie voilà 26 ans; mon deuxième but comprenait la recherche spéciale des Céphalopodes abyssaux SÉANCE DU 25 MAI igi^- i4']5 qui semblaient devoir être abondants aux niveaux profonds dominés par les bancs de Terre-Neuve où certaines espèces des niveaux supérieurs foisonnent, et aussi parce que, d'autre part, on y avait déjà constaté l'ap- parition d'espèces géantes appartenant aux abîmes. Mais ie résultat obtenu dans la poursuite de ce deuxième but n'a pas été celui qu'on attendait, et les niveaux profonds explorés dans la Fosse de Sigsbee, au large de l'ile de Sable ou de la \ouvelle-Ecosse, m'ont donné, cette première fois, peu d'informations intéressantes sur le groupe de Céphalopodes habitant les profondeurs. En revanche les perfectionnements apportés aux engins qui nous servent pour les recherches bathypélagiques et pour la mesure exacte des niveaux explorés dans chaque opération, nous ont permis d'établir plus de précision dans un fait considérable souvent signalé par moi et qui projette une lumière nouvelle sur la physiologie des animaux de la région profonde. Un bathomètre enregistreur construit par Schâffer et Budenberg à Magdeburg et l'emploi d'une traction méthodique spéciale contrôlée par cetinstrumenl nous ont confirmé que certains organismes, et notamment des poissons, recherchés autrefois seulement pendant le jour, et qui n'étaient trouvés dans ces conditions que si le fdet descendait au moins à 1000°', sont obtenus communément à 200'" quand on les recherche pendant la nuit. Il reste à savoir comment cette diflérence de 100"'"' ou au delà peut être tolérée au cours d'oscillations diurnes et nocturnes incessantes. Devant ce problème, il me vient à l'esprit que, d'autre part, nos re- cherches dans la profondeur nous ont fait connaître, ces dernières années, les changements de niveau imposés à l'habitat de certains organismes selon différentes périodes de leur état larvaire ou de leur forme terminale; et je pose, pour ceux qui, dans cette deuxième période, ne sont pas contraints à une résidence littorale, l'hypothèse que leur constitution garde une élasti- cité provenant des formes diverses par lesquelles ils ont passé en séjour- nant à des niveaux très dillérents. Voici donc un élément nouveau à introduire dans l'étude de la loi qui gouverne cette marée verticale engendrée par une influence très puissante de la lumière sur toute une faune précédemment considérée comme ne pou- vant osciller qu'entre des limites restreintes par la pression et la décom- pression. Cette fois, mes opérations contrôlées avec un bathomètre excellent, ont fourni la courbe précise des niveaux parcourus. Dès lors nous pouvons établir quelle longueur de câble il faut liler et quelle vitesse de traction il faut donner à un filet d'une résistance déterminée, pour le 1476 ACADÉMIE DES SCIENCES. faire travailler à une profondeur voulue. Et nous avons pu constater cer- tains effets ignorés qui se produisent dans une opération de ce genre par l'ensemble des forces développées. Ainsi, le filet descendu verticalement à la profondeur fixée pour l'explo- ration commence par se rapprocher très vite de la surface quand le navire est mis on marche. Mais bientôt le câble d'acier avec son poids considérable forme une chauictle en luttant avec l'inertie de l'engin. Si l'on stoppe le navire périodiquement afin de maintenir la marche du filet au voisinage de la profondeur fixée, on trouve que la résistance de l'engin, dont l'ouverture se tourne alors vers le bas par l'entraînement de la chaînette, ralentit cette descente comme le ferait un parachute, au point de la prolonger pendant des heures, tandis que le jugement de l'opérateur peut s'égarer jusqu'à laisser le filet atteindre le fond même de la mer et s'envaser avec sa récolte fragile. L'instrument qui permet ces observations grâce auxquelles nous pouvons aujourd'hui mener les recherches bathypélagiques en leur faisant parcourir un niveau constant est formé par un manomètre enregistreur installé dans une coquille métallique bivalve, et dont le mouvement d'horlogerie ainsi que la feuille d'enregistrement sont protégés par un boulonnage très puis- sant contre la pénétration de l'eau. (]et appareil, que nous expérimentons et que nous retouchons depuis plusieurs années pour obtenir de lui une étanchéité permettant de le faire fonctionner à des profondeurs de plus en plus grandes, vient de nous livrer des résultats satisfaisants jusqu'à la pro- fondeur de 2000'", et nous aurions sans doute constaté le même succès beaucoup au delà de ce point si le bathomètre ne nous avait pas été enlevé par un accident. Considérant, à la suite de ces recherches, que l'évaluation d'une profon- deur explorée par des expéditions antérieures avec un filet analogue aux miens, mais sans contrôle précis, a toujours été portée au-dessus de sa véri- table valeur, je me suis borné cette fois encore, malgré le progrès obtenu avec le bathomètre en question et je continuerai jusqu'à ce que d'autres progrès auxquels nous travaillons nous permettent, prochainemenl peut- être, d'éliminer les dernières causes de doute, à mentionner, pour le traînage des filets bathypélagiques, les limites extrêmes mais certaines de son par- cours. Pour ce qui regarde la nouveauté des formes recueillies au cours de ces recherches ma dernière campagne n'a livré que peu de résultats, et l'uni- formité de la faune balhypélagique dans l'Atlantique Nord parait s'établir SÉANCE DU 25 MAI 1914. ll\'J'] mieux chaque année avec le perfectionnement de nos moyens d'investiga- tion, perfectionnement dû surtout aux efforts du lieutenant de vaisseau Bourée plus spécialement chargé de ces questions pendant mes croi- sières. Le filet vertical Richard de grande ouverture a donné une belle récolte en descendant à 2000'" sur un point situé entre l'Amérique et les Açores, d'où il a rapporté des spécimens nombreux appartenant à plusieurs groupes, notamment un Amphipode nouveau et un autre dont le genre était connu seulement dans l'océan Indien et l'océan Pacifique; avec cela beaucoup de Crustacés, de Némertes et de Chétognathes. Le filet Bourée en vitesse, lancé de o™ à 4ooo'", muni du bathomètre de SchàfFer, a fourni les plus beaux résultats de cette croisière. Parmi eux je citerai de grandes Méduses de la profondeur (yl . „ Il ui s u . „ Mai lïS 9.27.43 — 1.21,71 — 3./4'-«,4 i5:io 4- 0.59,44 9)6oi +49.46. o,5 0,877 1 » 19 9.38.48 — 0.28,79 "•"4- 4,6 18:12 4- ''-5.21,04 9,665 +49-10.58,3 0,870 a .- 20 9.35.28 —2.4,98 —2.11,8 18:12 4.49.54,88 9,697 +48.10.44,8 o.S5o 3 ■K 21 9.08. I —2.15,96 +0.32,7 'S:i2 5. 14.41, 56 9,682 +46.43.22,7 o,S54 4 « 22 9.53.44 —0.16,61 +4.39,1 18:12 5.38. 9,39 9,701 +44-52.56,2 o,s33 5 B 23 9.31.32 —1.40.07 +1.56,2 18:12 6. o. 0,88 9,723 +42.42.40,9 0,794 6 SÉANCE DU 25 MAI I9I4. l48l Positions des étoiles de comparaison. Réduction Héduclion Jl moyenne an Déclin, moyenne au *. Gi-. !iiri,0. jour. 1014,0. jour. Vulurités. 1 9,3 4. ■'..21,47 — o,3'. +4«).49.33,5 +9,4 Rapporte a Bonn, û394 2 9,2 4.25..5o,oi — o,iS +49. 6.43,4 -4-10,3 A. G., Bonn, 3662 3 8,5 4.51.59,84 +0,02 4-48.12.45,5 -Hii,i A. G., Bonn, 3986 4 8,4 5. 16. 57, .37 +o,i5 +46.42.38,6 +11, 5 A. G., Bonn, 4397 5 8,7 5.38.35,70 +o,3o -f-44.48. 5,5 +11,6 A. G., Bonn, 4689 6 7,2 6. 1.40. 5i -1-0,44 -(-42.40.33,2 -hii,5 A .G., Bonn, 5oo5 Remarques. — Mai iS. — Conièle de 6" grandeur, vaguement ronde, de 2', 5 de diamètre, avec condensation centrale diffuse, mal définie, qui ressort assez bien. On n'aperçoit pas de trace d'allongement. Mai 20. — ■ L'éclat de la comète a beaucoup augmenté depuis hier, le noyau est aujourd'hui bien défini de 7" grandeur; il est entouré d'une nébulosité brillante, d'éclat assez uniforme, plus développée vers le Nord-Est et de 5' à 6' d'étendue. On soupçonne la naissance d'une aigrette vers la direction So". La comète est aperçue à l'oeil nu. Mai 21. — Aujourd'iuii on voit nettement l'aigrette soupçonnée hier vers la diiec- lion 3o"; on l'aperçoit avec l'oculaire chercheur sur une longueur de près de 2°. Mai 22. — On aperçoit difficilement l'aigrette signalée le 21. La nébulosité a seule- ment 3' environ de diamètre. En éclairant le champ, la comète disparaît avant l'étoile de comparaison de 8", 7 grandeur. Mai 23. — L'aigrette est encore visible très difficilement. L'éclat de la comète ])araît décroître assez vite, on n'a pu l'apercevoir à l'œil nu. ASTRONOMIE. — Le problème, des petites planètes . Note de M. Louis Fabry, présentée par M. B. Baillaud. Donner des positions des petites planètes suffisamment exactes pour permettre, à chaque opposition, de retrouver et reconnaître ces astres sans difficulté est un problème qui préoccupe depuis longtemps les astronomes. Je viens d'essayer deux solutions dont les premières applications ont donné de bons résultats. La première solution consiste à négliger les perturbations du mouve- ment elliptique et à baser le calcul de l'orbite sur quatre observations qui ne soient ni trop rapprochées ni trop éloignées; on les prendra par exemple dans deux oppositions successives, mais non pas dans quatre oppositions C. R., ic)i4, T" Semestre. (T. 158, N» 21.) ^9^ 1^82 ACADÉMIE DES SCIENCES. diH'éreiilos. .l'ai donne, dans le Bullclin (islronomi (Zlatinsky), faites à l' Observatoire de Besançon^ avec l' èquotorial coudé . FSote de M. P. CuoFAKDRT, présentée par M . B. Baillaud. Nombre , Dates. Temps moyen de A-cension droite F.oj;. fact. Dist. poliiire Log. fiicl. ! 1914. de Besançon. A-An, aT. corapar. apparente. parallaxe. apparenlr. parallaxe. * h 0) s m s i „ Il m s y> t II Mai 19.... ().[{■).. io +3.33,33 — S. i,3 iî:iG 4-^3.29,83 9>*33o ^o. 49-35, 2 o,8-.'i„ a 11 20.... 9.38.54 — 1.55,90 -+- 2.36,7 12: i() 4-5o. 3,92 9,664 4'-49-4.- décembre iQiS, j'avais conimuni(|iié ces résultais et une partie de ceux qui vont suivre à M. G. Kœnigs, qui avait lui-même, dans la séance du 'i!\ novembre, indiqué le rôle des mouvements doublement décomposables dans la question. SÉANCE DU 25 MAI I9l4- 148^) OÙ o représente une fonction arbitraire, les hélices vont toutes se transformer en des courbes éi^ales, nt quant à l'autre famille de courbes égales hori- zontales (qui sont des épi- ou hypocycloïdes) elles vont également se trans- former en courbes égales. Nous avons donc ainsi une nouvelle solution dépendant d' une fonction arbitraire, et présentant par suite le même degré de généralité que celle qui résulte du roulement des cylindres. \. Reprenons notre cône droit à base spirale logarithmique, c'est-à-dire tel que la normale issue du sommet au plan de base passe au pcMe de celle- ci. .Appliquons la même transformation par rapport à cette normale prise comme axe. Toutes les spirales donnent des courbes égales. Quant aux génératrices rectilignes elles ne donnent pas en général des courbes égales. Pour qu'il en soit ainsi il îauX. particulariser la fonction o de façon qu'elle transforme en courbes égales des droites rencontrant l'axe. Sans avoir la solution générale de ce problème, nous en avons une solution particulière en évidence qui est o(/-) = log/-, puisqu'elle fait correspondre aux droites /■ = /. v les courbes R = log/- = log(Àa-)= log>, -I- log.r qui sont des exponentielles égales et translatées de la quantité variable logA. Appliquons ceci au cône logarithmique, il se transforme en une surface dont un système de courbes égales (correspondant aux génératrices recti- lignes du cône) est constitué par des courbes exponentielles. L'autre famille de courbes égales est constituée par les transformées des spirales logarithmiques r — e*'", donc R=:l0g(e''")=:/.r,j. qui sont par suite des spirales d'Archimède. 5. Au lieu de faire reposer la transformation sur la distance r à un axe, on i486 académie des sciences. peut concevoir une transformation analogue qui porte sur la distance s à un plan. Si en particulier on effectue la transformation qui change :: en \ogz, toutes les droites de l'espace se changent en des courbes planes égales qui sont des courbes exponentielles, dette remarque est féconde en applications, car elle fait dériver de toute surface réglée une surface ayant une famille de génératrices égales. Appliquons-la par exemple à un hyperboloïde spiral (ou à un cnne spiial qui en est un cas particulier), en prenant le plan de transformation parallèle â ceux des spirales logarithmiques. Alors les spirales se transforment en spirales égales et les génératrices reclilignes en courbes exponentielles égales. On peut encore l'appliquer aux surfaces réglées du second ordre, le plan de transformation étant quelconque. Les deux systèmes de génératrices recli- lignes se transforment en deux familles égales d'exponentielles, et égales dans les deux systèmes, ce qui est assez remarquable. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une (■(juation foncliolinclle et les courbes à torsion constante. î\ote de M. W. de TAXivKNKERti. La détermination des courbes à tension constante, au moins d'une classe particulière d'entre elles, peut être rattachée à l'élude d'une é(|uation fonc- tionnelle, à savoir l'équalion 1° Supposons trouvée l'expression générale des fonctions /(uj, ^'(.>) à coefiicients réels (i) f{x) = lk,,.ri' g{.r)-1^,,xi' (p^~n - i , o, i . . . . , /^) satisfaisant à l'équation (I) et considérons les courbes unicursales réelles déiinies par les é(juations ,,. _ / V = 2/1 ij g{l\ 1 - ; = 2 sO.)ë ( l SÉANCE DU 1^ MAI 19l4- ^487 OÙ X désigne une variable complexe de module égal à runilé. Ces courbes sunl tracées sur la sphère v-~t- Z'— I et dépendent de (2 // -K i) paramètres. A chacune d'elles correspond une courbe à torsion constante, dont on peut obtenir explicitement les équations à l'aide des formules I z =y I //(^0 .. (^^j 9().) + i. /(?.,,,"{/.) ?(^0j rtt =y"*(>.) dt. où 9 (A) est délinie par Des courbes F, qui ne sont pas en général unicursales, on peut déduire une infinité de courbes unicursales réelles à torsion constante. Va\ ell'et si l'on change la fonction y'("A) en /,(}.) = •/,'"/(/■). ni étant entier, l'équation (I) est encore vérifiée ; d'autre part les fonctions '^ (A) el il' (A) se transforment en <^, ( >, ) = i" ( >. ) -t- 4 "' /{ >■ )/( 0 g{ ''■ ) ff ( 0 • Pour que l'expression nouvelle de X + «Y soit algébrique, il suffit de choisir l'entier /;? de manière qu'aucun des dénominateurs A'' de la fonction placée sous le signe d'intégration ne soit égal à l'unité. Enfin l'expression transformée de Z sera algébrique si dans *P, (X) le terme indépendant de A est nul. En liant le nombre met les paramètres de F par une relation simple, on obtient donc une infinité de courbes réelles unicursales à loi'sion constante, dépondant de (■m + i ) paramètres. Le cas le plus simple dans cette théorie est celui oùy'(À), g(A) sont des polynômes du premier degré en k. On retrouve alors des courbes obtenues depuis longtemps déjà par M. Fabry. 2" (^)uant à la recherche des fonctions /(x), ii'(x) ayant la forme (i) et l488 ACADÉMIE DES SCIENCES. satisfaisant à l'équation (1 ), on peut l'effectuer en posant ■îy U„, V„, R„ I, S„ , sont alors des polynômes entiers en y dont le degré est égal à l'indice. L'équationH) se transforme en la suivante : (11) U2 + VJ-(j^-i)(R^,+ S^,)^.. Supposons un instant connue la solution la plus générale U„ ,, V„ ,, R;i-2) S« 2) de l'équation obtenue en changeant n en (n — i). 11 est clair que les équations ^ !'«= vU„_, + f7^'— i)H„_, R„_,= U„ i+,vH,_j ^ ' ) V — V <; - «; définissent des solutions de l'équation (II). On peut démontrei' facilement qu'on obtient la solution lapins générale de cette équation en effectuant une substitution linéaire orthogonale sur les expressions (3) de U„ et de V„ et une autre substitution de même nature sur R„,, S„ ,. On peut donc obtenir de proche en proche la solution de l'équation (II), car pour « = i la solu- tion est évidente. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la série de Lap/ace. Note de M. T. -H. Gronwall, présentée par M. I-lmile Picard. Soienty"(0, œ) une fonction des coordonnées sphériques 0, o, absolument intégrable sur toute la sphère (au sens de Riemann; si l'on adopte la défi- nition d'intégrale de M. Lebesgue, les théorèmes suivants cessent en général d'être vrais aux points d'un ensemble de mesure zéro), et (') y,^^7^f I f{0',o')\'„{co.y)s\nO'M'riry, n = 0 sa série de Laplace ( ' ). (' ) P„(cosy) est le polynôme de Legendre de degré /«, el ces y = cosè'cos^' -+■ sinO sinÊ»' cos((p — ■) ou •^.''o ..'0 ■-(^'' + 1) P;.(cosy), À — 0 ,,. .a;_ (A-f-i)(/.- + 2)...(/.-+/0 (i) A„ _ — -, J'ai fait voir récemment ( ' ) que les moyennes (i) convergent, pourA- = i, vers la fonction /(6, o) en tout point où celle-ci est continue, et M. Lukàcs vient de simplifier ma démonstration en un point important (-). A la fin de la Note citée, VI. Lukàcs énonce le théorème suivant : La série ( i) est soni- mahh d'ordre ^\> - (n'po la somme /'(/) , o ) en /or/f poin/ où cette dernière fonc- tion est continue. Or, ce théorème n'est pas enlièremenl exact; Il faut le remplacer par le suivant, que j'avais d'ailleurs énoncé antérieurement à M. Lukàcs (voir Bul- letin of the American mnlhematical Society , mars ipi3, p. 299) : /^(O, o) étant absolument intégrahle, la série (i) est sommable d^ ordre /' > - au point 0, o avec la somme /((), o), sous les conditions suivantes : i" f est continue au point 6, 0; ' 2" La partie de l'intégrale (3) étendue sur un entourage suffisamment petit du point 7: — 0, 9 -I- - (antipode de 0, o) tend vers zéro pour n infini: cette condition est remplie, en particulier, lorsque f est bornée au voisinage de t: — 0, ç. + -. J'ai démontré par des exemples la nécessité de cette condition (2) qui est omise dans l'énoncé de M. Lukàcs. Pour o'Sk'^ -, il existe dos fonclions/( 0, o ) continues sur toute la sphère et pour lesquelles les sommes (2) divergent en un point donné. Lorsqu*ey(0, 9) est indépendant de o et en posantir = cosO, /'(0,2)) = /'(,r), ( ') Veber die La/jlacesche Reihe{ Mathemalixclie Annaten, t. LXXIV^ ipi.S, p. oi3- 270). ('-) Sur la série de Laplcice {Comptes rendus. I". 157. 20 oclobie içjiS, p.G32-63/l). C. R., iyi4, 1" Semestre. (T. 15S, N» 21.) 193 l490 ACADÉMIE DES SCIENCES. on obtient la série de Legendre ^r„P„(x) où c„=^^ — '- /(.i-)P„{x)dx\ 71=0 ~' En me bornant à un intervalle intérieur à(— i...+ i), je trouve ce tbéorème: Soit k >• o et f{x) une fonction telle que f{.r) et (i — x-)' '' f{x) soient absolument intégrables dans tout V intervalle (— i . . . + 1) ; alors la série de Legendre appartenant àf(^x) est sommahle d'ordre /,• avec la somme /'( .v) en tout point ,r où — i -< .-r <; 4- i et oùf(jv) est continue. Cette proposition ne saurait être étendue aux points .-r = — i, -H i (sauf pour/'^--» où elle est un cas particulier de celle relative à la série de Laplace). Les résultats précédents seront développés dans un Mémoire qui paraîtra dans un autre Uecueil. PHYSIQUE. — La résonance optique de la iiapeur de sodium sous i excitation d'une seule des raies D. Note de MM. R.-W. Wood et L. Dunoyer, présentée par M. J. Violle. Dès le début de ses recherches sur la fluorescence de la vapeur de sodium, sous l'excitation de diverses radiations inonochiomatiques, Tunde nous(') signalait l'intérêt qu'il y aurait à provoquer cette réémission de lumière au moyen d'une seule des raies D. Les résonateurs mis en mouvement par le passage des ondes dont la longueur correspond à la raie D,, par exemple (5895,9 À), réémettent-ils à leur tour cette radiation seule, ou bien émettent-ils à la fois la radiation excitatrice D, et la radiation très voisine D„ (5889,9 ^) ^ ^-"^^ mécanismes atomiques qui produisent ces radiations distinctes ont-ils ou n'onl-ils pas entre eux quelque connexion les obligeant à vibrer ensemble? En un mot, est-il possible d'obtenir de la vapeur de sodium lumineuse qui émette seulement l'une des deux raies D? Les conditions dans lesquelles la résonance de la vapeur de sodium avait été d'abord ol)servée et étudiée n« laissaient pas espérer que ce problème j(') H.-W. Wdon. l'hit. Mag., t. X, 190.'), p. 5f:i. SÉANCE t)U 25 MAI I9l4- ^49* fût d'une solution facile. Il est au contraire apparu comme immédialemeut abordable en utilisant le phénomène de résonance superficielle dans les conditions où l'un de nous (') en avait déjà commencé l'élude. L'image qui apparaît par résonance sur la paroi du ballon contenant la vapeur est en ell'el beaucoup plus lumineuse cjue ne l'est jamais la région de résonance en volume traversée par le faisceau lumineux excitateur ; elle est en même temps beaucoup mieux délimitée. Il est donc incomparablement plus avantageux de l'utiliser pour la spectroscopie. Pour former sur la paroi du ballon contenant la vapeur une image éclairée seulement par l'une des radiations D, ouD^, nous avons eu recours à un perfectionnement d'une méthode antérieurement indiquée par l'un de nous (-). Cette méthode consiste essentiellement à faire passer la lumière excitatrice (qui contient D, et D^), d'abord polarisée rectilignement, à travers une lame de quartz parallèle à l'axe 'et dont l'axe est incliné à 45° sur la direction des vibrations incidentes. Si cette lame de quartz est d'épaisseur convenable, les vibrations de D,, par exemple, sortiront pola- risées parallèlement à leur direction primitive et celles de Uo perpendi- culairement à cette direction. Si l'on fait ensuite passer la lumière à travers un nicol, on pourra supprimer 1), ou D. suivant l'orientation qu'on lui donnera. Vin fait, l'expérience était montée de la manière suivante : la lumière émise par une llamme sodée c[u'aliinente un pulvéïisateur traverse une petite fenêtre rectangulaire, puis un prisme biréfringent, puis la première moitié d'un condensateur apianélique du modèle préconisé par l'un de nous pour les reclierclies sur la résonance (^); la lumière est ainsi rendue parallèle et traverse la lame de quartz, épaisse de 3o™"'; la seconde moitié du condensateur la fait ensuite converger, à travers un deuxième prisme biréfringent, sur la paroi du ballon. Les deux biréfringents et le bloc .de quaitz y déterminent la formation de ([uatre images, dont deux sont éclairées par la radia- tion IJ| et deux par la radiation D2; en orientant convenaLlement les biréfringents et la lame de quartz, on peut faire en soite f|ue ces quatre images se réduisent à trois, placées cote à côte, les deux images latérales étant éclairées par la radiation iJ, par exemple et les deux images fournies par D, étant superposées au centre. On obtient ainsi une image de résonance, excitée seulement par D.> et d'un éclat suffisant pour en étudier le rayonnement au spectrograplie. Nous nous sommes servis d'abord d'un petit spectrograplie très ouvert, muni d'ob- (') L, DuNOYER, Comptes rendus, l. io6, 1910, p. ^ai»; Journal de Physique, l. IV, 1914, p. 17. C^) R.-W. 'WooD, l'hll. Mag., l. WVII, 1914, p. 524. (•^) L. Dii?,. Quand la flamme est riche, les raies émises directement par la flamme sont à peu près de la même intensité, Dj restant cependant toujours un peu plus intense; dans le rayonnement de lésonance, au contraire, la raie D, ap/M/rait alors un peu jilus intense que D.,, ce qui ne se produit jamais pour les raies de la flamme elle-même. Cette curieuse interversion provient de ce que le centre même de la raie D, se ren- verse beaucoup plus facilement que celui de D,. C'est une preirve de plus, s'il t'-tait nécessaire, que le phénomène de résonance est produit uniquement par- le centre des raies excitatrices et que, par consé(|uenl, ces raies de résonance sont très fines. PHYSIQUE. — Sur un rayonnement accompagnant r oxydation du phosphore . Note de M. A. Blanc, présentée par M. E. Bouty. Dans une boite en laiton fermée, sont disposés trois plateaux parallèles, A, B, C. r^e plateau A, à anneau de garde, est relié à l'électromètre; sur le plateau C (placé à 6*""" de A) est étendue une couche mince de vaseline phosphorée, dont l'oxydation devient suffisamment régulière au bout -d'un CGVlsànlQm^s (Comptes rendus, i*^' niai 191 1); le plateau B, placé à égale SEANCE DU 2T MAI I9l4- ^^9^ dislance de A et de C, est, en réalité, un cadre de laiton, de i'""^ d'épais- seur, sur lequel est collée une feuille d'aluminium épaisse de oi',4 environ. Si Ton établit alors entre A et B, d'une part, et entre B et C, d'autre part, deux champs électriques dirigés en sens contraires, on obtient un courant d'ionisation notable entre les plateaux A etB, présentant très faci- lement la saturation, quand on augmente la différence de potentiel entre ces deux plateaux. Il en est de même si l'on remplace la feuille d'aluminium par une feuille d'or épaisse de 01^,08 environ, ou par deux feuilles d'or, collées sur les deux faces de B. Le courant disparait complètement quand on dispose sur B une feuille d'aluminium épaisse de -^^ de millimètre. [1 semble donc que l'oxydation du phosphore, disposé sur le plateau C, est accompagné de l'émission d'un rayonnement ionisant, qui rend conduc- teur l'air placé entre les plateaux A et B. Mais ce rayonnement est extrê- mement peu pénétrant; il est absorbé notablement par l'air, car le courant obtenu diminue très vite quand on augmente la distance des plateaux B etc. D'ailleurs un champ magnétique de .1000 gauss, parallèle aux plateaux, ne produit aucun effet sur le phénomène, et diverses expériences de cylindres de Faraday, qui ont été essayées, n'ont montré l'existence d'au- cune charge transportée par le rayonnement : on se trouverait donc en présence d'un rayonnement du genre des rayons y des corps radioactifs. Ainsi l'oxydation du phosphore fournirait le premier exemple connu d'une réaction chimique produisant des phénomènes pouvant être rap- prochés, dans une certaine mesure, des phénomènes de radioactivité. PHYSIQUE. — Sur la spcr/ruscofjt'e des rayona secondaires émis hors des tubes à rayons de Rôntgen, et les spectres d'absorption. Note de M. M. de Broglie, présentée par M. \\. Bouty. A. On sait, depuis les beaux travaux de Sagnac, puis de Barkla et Sadler, que les corps illuminés par les rayons de Rôntgen émettent une radiation secondaire qui, pour les éléments de poids atomique supérieur à 3o, se compose surtout de rayons caractéristiques de l'élément employé. Je suis parvenu à utiliser ces radiations secondaires pour obtenir le spectre des rayonnements ainsi émis. Les corps considérés sont simplement placés devant un lube à rayons X muni d'une fenêtre transparente et l'ap- pareil spectroscopique est disposé latéralement de façon à ne recevoir sur la fente que les rayons secondaires. Avec le laiton, par exemple, comme i494 ACADÉMIE DES SCIENCES. radiateur secondaiie et un cristal de sel i;eiiiiiie tournant à la vitesse angu- laire de 7" à (S" par heure, on obtient un spectre, où se reconnaissent les lignes caractéristiques des éléments employés. On voit combien il peut être précieux d'obtenir ainsi le spectre d'un corps, sans avoir besoin de le placer dans le tube même, pour le faire servir d'anticalbode. H. J'ai eu l'occasion (' ) de signaler combien l'enregistrement photogra- phi(jue continu des spectres des rayons de Rôntgen peut se prêter aux recherches d'absorption; il suffit de placer des écrans, soit sur la hauteur de la fente, soit devant la plaque sensible, pour obtenir des spectres contigus différemment absorbés. Mais, pour suivre d'une façon nette les variations d'intensités le long du spectre, il faut que le fond conlinu de ce spectre soit bien apparent, c'est-à-dire que la pose soit assez prolongée. En employant cette précaution, on voit, par exemple, que l'interposition d'une feuille de cuivre de -p^ de millimètre d'épaisseur se traduit par une bande d'absorption qui débute brusquement au delà de la raie intense du platine, vers (-) i^j^io', et se termine, du côté des courtes longueurs d'onde, au voisinage de io°('); c'est la confirmation du fait signalé par Barkia et Sadier, que les éléments possèdent, en général, une bande d'ab- sorption pour des longueurs d'onde plus courtes que celles de leurs rayons caractéristiques; l'absorption correspondrait à la transformation de ceux des rayons incidents qui sont précisément capables d exciter la radiation caractéristique de lluorescence. Je dois à MM. Bragg et Siegbahn la remarque que les deux bandes in- tenses que j'ai décrites comme se présentant dans tous les spectres du côté des courtes longueurs d'onde, pourraient être dues à une réduction parti- culièrement vigoureuse du bromure d'argent de l'émulsion, dans les do- maines spectraux auxquels appartiennent les rayons capables d'exciter la fluorescence du bromure d'argent; la bande à plus courte longueur d'onde correspondrait à l'argent, l'autre au brome. En l'ail, l'argent possède une raie très intense et très pénétrante dont l'angle de réflexion sur le sel gemme est5"4o', tandis que la tête de la première bande se place au-dessous de f)". (') Complet rendus, l. lo7, ja déceiiiljre I9i3. (-) Ces angles sont les angles correspondaiil à la ic(le\ion sélective sur la face cubique du sel gemme; les longueurs d'onde correspondantes sont vraisemblable- itient 1,385 et 0,977 X lo". (*) Le même l'ail peut se Constater avec une peinture au cuivre. SÉANCE DU 25 MAI igi^- ^^9^ Celte interprétation est très plausible ( ' ^ ; la question serait tranchée par l'observation visuelle, suivant que l'écran fluorescent présenterait ou non les bandes en question. PHYSIQUE. — Sur un dispositif manomé trique pour l'ètiîde des très petites déformations du caoutchouc. Note (-) de M. T.. Boi^ohet, présentée par M.K. Bouty. Nous avons poursuivi parallèlement l'étude des déformations d'un c;)lindre de caoutchouc en le soumettant successivement à des pressions éleclrosta- ti<[ues et à des pressions mécanicpies du même ordre de grandeur. Dans cette Note, nous Ijnrnerons la question à l'étude mécanique : a. Dispositif. I^a membrane élastique (cliambre à air de bicyclette) soigneusement vaseiinée ét^iit (3 TM ^ \=J •///VW/i///MW/////' >■ '~77/WmW.WW/MWJMJ//'/. E, éprouvelte en verre; T, tulje de rauiitclioiic ; L, lest en laiton; B, bouchon en ébonlle; C, cuve en éhonite; e. entonnoir en verre rodé; r. raccord de caoutchouc épais: t, tube en veire. fermée par le bas el lestée; on la maintenait verticalement ( /'A'. 0 ^ l'intéiieur d'une (') Elle n'est pas du reste conlradicloire avec lé point de vue primitivement envisagé. ('-) Présentée dans la séance du i8 mai 1914- 1496 ACADÉMIE DES SCIENCES. éprouvetle en verre en appliquant son extréniilé supérieure tout autour d'une cou- ronne épaisse d'ébonite laquelle était collée au i;olaz sur les bords de l'éprouvette; un bouchon d'ébonite traverse par un capillaire de 1™'", 66 de diamètre fermait le nian- clion; l'éprouvette et le tube élastique étaient remplis d'eau. Pour déformer la paroi élastique, on faisait varier le niveau du li(|iiide a l'exléiieui- du manchon, d'une quantité très petite et mesurable: nous avons dans ce but, imaginé le dispositif suivant : un petit orifice o, pratiqué dans la couronne d'ébonile, établissait une communication entre l'éprouvette et une cuve rectangulaire de section S = 1 6.V'"' ; les variations de niveau de la nappe liquide étaient obtenues par un système de vases communicants parle moyen d'un tube de verre vertical de i''"'',6'j de section reliéà la cuve par un raccord eu caoutchouc épais, mais souj)le. Des expériences complémentaires ont montré que la déformation inévitable de ce raccord, par suite de la manœuvre de l'appareil, ne nuisait pas à la précision des mesures. Kn soulevant le tube de verre d'une hauteur 11, le niveau dans la cuve s'élevait de s ^' H. Quant à H. on l'évaluait avec précision, en attelant le tube T au chariot d'une machine à diviser. A :\o rotations de la vis correspondait un déplacement de 2""' du tube de verje. par suite, à une déni\ ellation de o'""', ■21. 3 du niveau dans la cuve. On suivait les déplacements du ménisque dans le capillaire à l'aide d'un micro-rope ninni d'un micromètre oculaire. h. Conduite des erpériences el résultats. — Apt'ès avoir inaintemi un vide proloni!;é dans une cloche contenant répi'oiivetle, nous avons soumis le tube de caoutchouc à de ti'ès petites variations de pression sous forme cyclique; tout d'abord, on a déformé le caoutchouc en lui imposant des charges progressivement croissantes; les pointés s'elTeclnaient i j secondes après l'application ou la suppression des charges et à intervalles régidiers; ensuite le cycle a été parcouru sans arrêt. Les Tableaux ci-dessous con- tiennent les résultats d'expériences faites le même jour : Cycle parcouru cn'ec arrêts. Durée du cycle : 3 minutes 45 secondes. Charscs. Méoharses. Pressions evertées 1)1 nivellalions t'vahu'es tl n capill.iiii^ en milliniclre d' e.T II . on millimètre. lu III I X 0 , 9. i 3 mm 0,186 2 X 0 , 2 1 3 o,.86 3 X o,2i3 0,188 4 X 0,2l3 0,186 5 X 0 , 2 1 3 0,189 6 xo,2i3 0, 189 7 X 0,2l3 0,190 Pressions exercée^ i> •nivellation en d Il capillaire millimètre d'ean. en iiiilliniéli'e m m iiiiii 7X0,213 o,.84 6 X o,2i3 0,188 5 X o,2r3 0,188 4 X o,2i3 0, 190 3 X o,2i3 0, J90 2 X o,2i3 0.188 I X 0,2l3 0,184 SÉANCE DU 25 MAI I9l4- '497 Cycle parcouru sans arrêt. Duiée du cycle : 2 minutes 20 secondes. Charges. Pressions Dénivellalioni en en inillifnèlre ci'i'au. millimètre. mm uim I X o,2i3 0,16-1 2 X 0,2l3 0,177 3 xo,2i3 0, 180 4 x o,2i3 0,182 5 X 0 , 2 1 3 0,193 6 X o,2i3 0,200 7 X o,2i3 o,2o3 Dédiai ■ges. Pressions r>ihii\ella[iniis en en nillirnètre d'eau. niilliniètre. niTii 7 X 0 , a 1 3 mm 0, 198 6 X 0 , 2 1 3 0,195 5 X o,2i3 0,191 4 X o,2i3 0,187 3 X o,2i3 0,184 2 X o,2i3 0,168 I X o,2i3 0, 102 Les nombres dti premier Tableau montrent qu'il y a proportionnalité entre les déformations et les charges avec de faibles écarts; ceux du deuxième Tableau montrent, au contraire, (jue les déformations croissent plus vite que les charges; en outre, il n'y a pas superposition des effets à l'aller et au retour. Le phénomène d'élasticité parfaite se compli(|ue donc de rèaclivilé et à un haut degré. c. Module d'Voung. — Pour le caoutchouc, l'équation d'équilibre d'un cylindre creux à bases planes, soumis à une compression uniforme, se réduit à AN 1 ^ "' /■- — = — (M. puisque le coefficient de Poisson est égal à u,5, comme cela résulte de la détermination de plusieurs physiciens et aussi de la valeur limite infé- rieure 0,4998 que nous avons trouvée par une méthode différente. Les dimensions du tube étant : longueur 40*"": diamètre intérieur i""",42G, épaisseur 109""", on trouve, tous calculs faits en tenant compte de l'accroissement intérieur de pression provenant de l'ascension du liquide dans le capillaire, p: = 3, i x 10"*. Pour une traction de 10*^ par centimètre carré, le même tube, sous même tension initiale, a donné p = 3, 5 x 10 **. (') Jami.n el BoiTY, Cours de Physùjue, fasc. II. C. R., 191^, 1" Semestre. (T. 158, N" 21.) ^94 1498 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'écart entre ces nombres ne doit pas trop nous surprendre, si Ton veut bien considérer que l'inverse du module d'Young va en décroissant avec la charge; dans nos expériences, nous pensons avoir atteint la limite de ce module. OPTIQUE. — Vérification expérimentale du principe de fJnppler-Fizeaii. Note de MM. Ch. Faiiry et H. Buissox, présentée par M. P. Yillard. Le principe de Doppler-Fizeau a été depuis longtemps vérifié par les observations astronomiques. La vérification au laboratoire est rendue difficile par la petitesse des vitesses réalisables; cependant, des expériences très délicates de Belopolsky (') et de (lalilzine et Wilip ( -) ont permis de constater l'existence du phénomène et de mesurer son ordre de grandeur en utilisant de nombreuses réilexions sur des miroirs mobiles. Avec les moyens dont on dispose actuellement, on peut montrer et mesurer le phénomène de Doppler-Fizeau par une expérience assez simple pour constituer une manipulation d'élève. Voici comment nous avons réalisé cette expérience. L'objet mobile esL un disque Je papier blanc horizontal, de 16'™ de diamètre, mis en rolalion rapide autour de son axe; il est, pour cela, monté sur l'axe d'une écré- meuse à force centrifuge, petit appareil dont la manivelle est mue à la main, et qui donne au disque une vitesse de rolalion d'environ 200 tours par seconde. Les points du bord du disque se déplacent ainsi avec une vitesse de loo"" par seconde. Le disque est éclairé \>av une lampe llenitt placée au-dessus d'un diamètre; soient A et l> les extrémités de ce diamètre, projection de la lampe sur le disque. Chacun des points A et B reçoit, de la lampe, des rayons de diverses directions, mais tous perpendi- culaires à sa vitesse; chacun d'eux se comporte comme un point lumineux nioliile émettant une lumière identique à celle de la lampe; ces deux points ont des \itesses. égales et opposées, de 100'" par seconde. Supposons que l'observateur, placé à une certaine dislance dans une direction perpendiculaire à AB, regarde le disque sous une incidence très oblique ; il le verra sous forme d'une ellipse très allongée dont une extrémité du grand axe s'éloigne de lui, tandis que l'autre s'en rapproche. L'efiel Doppler-Fizeau doit produire une petite dilïérence entre les longueurs d'onde des radiations provenant de ces deux points, égale à 7 X io~" en valeur- relative. Pour mettre en évidence cette difiérence, nous avons employé un étalon inlerférenliel à lames argentées de (ij'"™ d'épaisseur, dont les anneaux sont (') Belopolsky, Astropliysical Journal, t. Xlll, i90i,p. i5. (-) Galitzink et WiMi-, Aslropliysical Jtiarnat, t. X\\ I. 1907, p. 49- SÉANCE DU 25 MAI I9l4- '499 observés dans mie liinelle visant à l'infini. Le disque tournanl esl placé au foyer d'une Icnlillo ayant environ i'" de distance focale, qui en rejette Fimagc à l'infini et permet de le voir nettement dans la lunette en même temps que les anneaux, de manière que chaque point du champ soit éclairé par un seul point du disque. Le faisceau sortant de la lentille se réfléchit sur un miroir, puis traverse l'étalon interférentiel et la lunette d'observation ; en faisant légèrement tourner le miroir, on déplace l'image du disque dans le champ de la lunette et un bord, puis l'autre peuvent être amenés à éclairer le centre des anneaux. Si le disque est immobile, ce changement n'amène aucune modification dans l'aspect des anneaux; lorsque le disque tourne, on voit les anneaux se contracter quand on passe du bord qui s'éloigne à celui qui se rapproche de l'observateur. Avec la radiation verte du mercure et la différence de marche de ii^)o""", l'ordre d'interférence est d'environ 240000. Eu passant d'un bord à l'autre, le changement est d'environ { d'anneau ; ce changement est facile à cons- tater sans aucune mesure. Si l'on veut faire des mesures il y a, comme d'habitude, grand avantage à employer la photographie. Avec la raie violette du mercure, une pose de 5 secondes suffit, même avec un appareil photographique de très faible ouverture. On fait des photographies successives en employant alternative- ment les deux bords du disque; avec des poses aussi courtes, qui se suc- cèdent très ra[)idement, on est complètement à l'abri de l'effet des change- ments de température sur l'appareil interférentiel. L'ordre d'interférence, avec cette radiation, étant de 3ooooo, la variation est de | d'anneau. On la détermine par la méthode ordinaire en mesurant sur les clichés les dia- mètres des anneaux. Une seule expérience, faite avec peu de précautions, a donné un résultat concordant à 2 pour 100 près avec le résultat calculé. I']n perfectionnant un peu les détails de la mesure et en utilisant une vitesse plus grande et plus exactement connue, on pourrait facilement arriver à une précision plus élevée et obtenir ainsi une assez bonne méthode pour la mesure de la vitesse de la lumière. l5oo ACADEMIE DES SCIENCES. ÉLECrniCITÉ. — Sur le contrôle de l'isolement d'un réseau triphasé à point neutre isolé. Noie (') de M. U. Swyngedauw, présentée par M. A. Blondel. Le problème du contrôle d'un réseau triphasé à point neutre isolé a donné lieu déjà à plusieurs travaux d'un très haut intérêt parmi lesquels il convient de citer notamment le travail de M. Leprince-Uinguet (-'). Les divers auteurs qui ont traité de la question supposent implicitement ou explicitement que la charge de chacune des lignes est proportionnelle à sa tension par rapport au sol. Cette hypothèse est inexacte, car Texistence de la capacité est subor- donnée à cette condition que la somme des trois tensions instantanées des trois lignes par rapport au sol soit nulle à chaque instant; or, cette condi- tion n'est précisément pas réalisée si les résistances d'isolement des divers pôles ne sont pas égales entre elles; il y a donc contradiction entre les pré- misses et les conclusions. On peut lever cette contradiction en écrivant que la charge prise par chacun des pôles est une somme de termes de la forme "n "2) ":n "« étant les potentiels par rapport au sol des lignes et du neutre, et a,, a.,, a,, rt„ des coefficients d'induction électrostatique. D'autre part, les appareils branchés sur le réseau ont eux-mêmes une capacité qui, sur les réseaux peu étendus, est du même ordre de grandeur que celle du réseau et il faut en tenir compte judicieusement, car cette capa- cité est répartie le long des enroulements. La résistance d'isolement de ces appareils viendra elle aussi s'ajouter à celle du réseau; enfin, il est néces- saire de tenir compte de la chute de tension en ligne quand le réseau est en charge. Malgré cette complication apparente du problème, le résultat final se met néanmoins sous la même forme simple que dans l'hypothèse simplificatrice précitée, les tensions m,, «„, «., des trois lignes et la tension m„ des points neutres isolés supposée identique pour tous les appareils satisfont à la rela- (') Présenlée dans la séance du i8 mai igi/j. (-) Comptes rendus, i" mai 191 1, el Lumière électrique des i*"'' el 8 avril el 2.5 novembre 191 1. SÉANCE DU 23 MAI ipi/f. l5oi lion instantanée établie par M. Leprince-Ringuet G, iii -+- G, «.. + Li;, «:( + G„ <^, + Ui -^ + C, -^ -+- C;j — + 0„ -^ — o, G,, G.>, (i.,, G„ sont les coiuluclaiicos de perle, ou perditances apparentes des lignes i, ?,, 3 el du iieiilie ; pour la ligne i on a par exemple g,^-^ + g;'(.-/^ 2 ' \ 2 G'I élanl la conductance ou perdilance totale de la ligne i ; G', étant la conductance ou perdilance totale des phases des appareils connectes à la ligne i ; p représentant la chute de tension le long de la ligne (en pour loo) ; G2 el G,i ayant des significations analogues pour les lignes 2 et 3 _ g; -f-G; + G;, ^„/\ /-' G„_. ^-'-■''(^'-T G, + G.', -+- Gîj élanl la conductance totale des trois phases des appareils pai' rapport à la niasse ; GJ, la conductance du fil neutre s'il existe; /' la chute de tension en pour 100 le long de ce fil ; Cl, G.,, C3, C„ sont les capacités apparentes des lignes el du neulre. Pour l'un des trois fils, i par exemple. 2 ' \ 2 pour le neutre, g; + c; + c; C'i étant la capacité totale des phases 1 des appareils connectés à la ligne i; C'.,, Cj onl des significations analogues pour les phases 2. 3 ; C'^ étant la capacité individ uelle de la ligne i lorsque toutes les lignes et les enroulements des appareils sont élevés simultanément au même potentiel par rapport au sol; G,, G,, C„ onl des significa- tions analogues. 1° Quoique les coefficients ne soient pas ceux supposés par les auteurs précédents, la forme de l'équalion (i) montre que le déplacement du point neutre est bien conforme aux lois démontrées par M. Leprince-Kinguet ('). 2° On peut mesurer la résistance globale d'isolement ou la capacité glo- bale du réseau en service, comme Ta préconisé M. Leprince-Ringuet; il suffit (') Propriétés géométriques d'un réseau alternatif {Lumière électrique^ 25 novembre 191 1, p. 227). l5o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. de lire successivement la tension d'une ligne par rapport au sol avec deux voltmètres de résislance ou d'impédance difTcrentes. 3" Toutefois, à cause nolamment de la forme même de l'expression (pii donne la résistance, ces méthodes ne sont pas précises et ne peuvent donner la résistance d'isolement et la capacité globale du réseau qu'avec une approxi- mation très grossière; il est impossible, contrairement à ce que pense M. Leprince-llinguet, d'en tirer des conclusions certaines sur la valeur de la capacité d'un réseau en marche; car les erreurs commises atleignenl souvent 20 pour 100 et sont ainsi très supérieures à la différence de la capacité à l'état statique ou à l'étal dynamique. Cette approximation est d'ailleurs très suffisante pour la mesure de la résistance globale d'iso- lement. 4° La forme des équations qui donne les coefficients G„ et C„ montre que, alors même que le réseau triphasé ne présente pas de fil neutre, il se comporte néanmoins comme s'il en avait un, dont la capacité et la perdi- tance seraient respectivement égales à la moitié de la capacité globale et la moitié de laperditance globale des appareils. M. Leprince-Ringuet a signalé (') que, dans ces conditions, la détermi- nation de la. résistance individuelle de chaque pôle était impossible parce que le problème est indéterminé. On peut lever l'indétermination en ajoutant une résislance suppléngen- taire à l'une des phases et' en effectuant dans ces conditions une mesure nouvelle de tension. On peut alors, par une construction graphique analogue à celle de M. Dina (° ), déterminer la valeur de chacune des résistances individuelles d'isolement des pôles et du neutre. CHIMIE PHYSIQUE. — Oxydation du cuivre : in/lucncc de la tempéralure et de la pression. Note de M. Ëknest Beruer, présentée par M. G. Lemoine. L'un des principaux catalyseuis d'oxydation est le cuivre; pour com- prendre son action, il paraît nécessaire de connaître les circonstances pré- cises de son oxydation par l'oxygène sec. L'étude des réactions entre solide (') Comples rendus (hc. cil.). (-) Congrèsdc Turin, 191 1, et lï. Swyngeual'W, Indusl rie électrique, i" janvier I9i4- SÉANCE DU 20 MAI igi/i- l5o3 et gaz est fort complexe; dans les expériences ci-après on a cherché à conserver identiques, à l'exception d'un seul, les divers facteurs de la vitesse de combinaison. I. l'oitil de réaction. — A quelle température le cuivre, chaullé dans l'oxygène sec, commence-t-il à s'oxyder pour donner CuO? Dans une première série d'expériences on a cliaulïé lentement le métal au sein de l'oxygène sec dans un four à résistance. L'oxygène, préparé par déconqjosition de KMnO', était séché sur la potasse solide et par barbo- tage dans H^SO'; on n'a pas cherché à éliminer totalement les traces ultimes d'eau qui pouvaient être indispensables à la réaction. En chauffant le cuivre très lentement (i" en 5 minutes) et construisant la courbe des pressions de l'oxygène en fonction de la température, on obtient des dis- continuités très nettes, indiquant que la combinaison commence aux tem- pératures suivantes : It o Cui\re compact. I. Cuivre pur en louriuiro 9 de réaclion i6.>,-i65 I II. Cuivre précipité (In sulfate parle zinc. » 96- 1)7 1 III. Cuivre réduit à i3o° île CiiO préci- Cuivre divisé . . ■ pilé " 8^- 8:} IV. Cuivre réduit à iSo" de CuO (auli-e écliniililidn ) » 70- 7a I W était à penser que ces résultats, intéressants au point de vue pratirpie, n'avaient pas de signification réelle, ce qui aurait nécessité l'existence d'autant d'états allotropiques du cuivre que d'échantillons. La température observée est celle à laquelle la réaction devient sensible dans les conditions de l'expérience, la variation exponentielle de la vitesse avec la tempéra- ture contribuant d'ailleurs à donner l'illusion d'un point de réaction. Avec un dispositif très simple, dû à M. Colson, constitué par un tube en V renversé dont la grande branche fait manomètre et dont la petite contenant le cuivre est entourée par la vapeur d'un liquide, on a pu cbaufl'er durant des centaines d'heures à température constante. A chaque arrêt de chaulTe, connaissant le volume, la température et la pression (au cathéto- mètre), on calculait la masse d'oxygène combinée. Pour éliminer l'influence de l'absorption physique du gaz par le solide, les lectures étaient faites toujours au bout du même temps de refroidissement. Des expériences à blanc ont montré que la précision atteignait de -^ à -^, de centimètre cube, supérieure à celle d'une pesée sur des corps hygrométriques comme Cu et surtout CuO. l5o4 ACADÉMIE UES SCIENCES. On constate alors, pour tous les échantillons, une réaction à une tempé- rature d'autant plus basse que l'expérience est plus prolongée. Pour l'échantillon IV, on a observé la combinaison à la température ordinaire; au début les quantités d'oxygène fixées physiquement et com- binées sont du même ordre; mais les premières décroissent rapidement et au bout de /|0 jours la diminution journalière d'oxygène devient constante : c'est la quantité combinée. Le point de réaction, c'est-à-dire la température au-dessous de laquelle les « frottements chimiques » empêcheraient toute combinaison, est donc, s'il existe, au-dessous de la température ordinaire. IT. Coefficient de température. — La vitesse de réaction, pour des accrois- sements égaux de température, croît en progression géométrique. Pour en trouver la raison, on a pris de la tournure de cuivre; il n'est pas possible d'expérimenter sur du cuivre divisé dont l'état varie, comme on le verra ultérieurement, sous l'action de la clialeur. On a opéré, sous la môme pression, à 182° (P. E. aniline), -et à i55" {V . E. brombenzène), en mesu- rant sur la tournure pure, dégraissée et coupée uniformément, l'oxvgène combiné en fonction du temps; l'expérience est arrêtée quand la quantité de CuO formée est inférieure à o,5 pour 100 de celle correspondant à l'oxy- dation totale. On trouve des courbes tournant leur concavité en bas, par suite de la diminution de vitesse due à la couche d'oxyde formée; plus la température, c'est-à-dire la vitesse est faible, moins le relard dû à la dill'u- sion du gaz à travers l'oxyde est sensible : la concavité diminue. I^a compa- raison à deux températures doit évidemmentporter sur les vitesses initiales, coefficients angulaires des tangentes à l'origine déterminées graphiquement. Voici des résultats: 25 de cuivre absorbeni i"^"'" d'oxygène en Sa lieures :i i.jS", en 3 heures 12 minutes à 182°. Rap|)ort : 10. 26 de cuivre absorbeni o"'"',5 d'oxygène en 7 lieures i.j minutes à 1,50°, en 29 uiinntes à 182°. Rapport : i5. l-$apporl des vitesses initiales : 21,7. Ce dernier nombre concernant un intervalle de 27", à la ])récision des mesures près, la vitesse triple par 10" d'élévation, résultat analogue à celui déjà obtenu pour de nombreuses réactions. Partant du fait qu'à i.V)° l'oxy- dation devient sensible à l'œil en 10 minutes, on calcule qu'il faudrait une centaine d'années pour voir l'oxydation du cuivre compact dans l'oxygène sec à la température ambiante. SÉANCE DU 25 MAI I9l4- ï5o5 Ilf. Influence de la pression. — - Un raisonnement sommaire pourrait faire penser que la vitesse est proportionnelle à la concentration de la phase gazeuse, à la pression. L'expérience infirme nettement cette conclu- sion, qui ne tient pas compte des actions de surface, même pour le cuivre en tournure qui n'a pas, comme le cuivre divisé, de rayons de courbure infiniment petits. Les courbes de l'oxygène combiné en fonction du temps montrent que la vitesse de réaction décroît très peu, la pression variant de looo'""' à ioo""° de mercure ('). C'est seulement pour des pressions inférieures que la diminution de vitesse devient notable. 10 20 30 Temps en heures 40 Ces résultats sont évidemment à rapprocher des lois de l'absorption des gaz par les solides : la vitesse de réaction varie avec la pression de la même manière que les quantités de gaz condensées à la surface du cuivre ; c'est-à-dire qu'elle parait proportionnelle, non pas à la concentration de la phase gazeuse extérieure, mais à celle de la couche condensée, au contact. I>a vitesse ne commence à diminuer que lorsqu'un vide assez avancé a pu enlever une partie du gaz condensé. Résumé. — L'oxydation du cuivre par l'oxygène sec se poursuit à toute température au moins jusqu'à i5".La vitesse triple sensiblement par inter- valle de lo". Elle semble liée directement à la pression de la couche gazeuse condensée à la surface du métal. (') On peut suivre à l'a-il l'oxydation par les coloraliojis des lames minces d'oxyde ; la couleur passe du rouge au violacé, au violet noir, au jaune laiton, puis la même série recommence. Sous des pressions très dillérentes la période d'évolution est sensi- blement la même. G. R., 1914, I" Semestre. (T. 158. N" 21.) 193 r5o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE PHYSIQUE. — Etude de la limite de quelques réactions an moyen de la balance hydrostatique. Note de M. Jules Uoix, présentée par M. E. Bouty. Frétions une lialance, sensible au /,, de milligramme par exemple, el suspendons à l'un des plateaux, par un ^\\ de platine très fin (quelques centièmes de millimètre), un flotteur en quartz lesté par un peu de mer- cure. Nous aurons ainsi une balance hydrostatique qui va nous servir à l'étude d'un certain nombre de phénomènes. Le coefficient de dilatation cubique du quartz étant très faible (i3.i() ' entre i,)" et Ho"), le volume du liquide déplacé par le flotteur sera toujours le même et, par suite, la poussée sur ce flotteur variera comme la densité du liquide, quand on fera varier la température. L'appareil peut donc servir de dilatomètre : il est facile de voir (pi'avec un (lolteur de T'"' on aura une précision du , „ [ ,, ,, el qu'avec un flotteur de lo'"'' la précision sera multipliée par lo. J'ai étudié ainsi la dilatation de l'eau en employant un flotteur qui avait i'"'',4335 suspendu par un fil de platine de j^j de millimètre. Entre i5° et 80°, la courbe trouvée se superpose exactement à la courbe construite d'après les nombres donnés par les Tables. J'ai cherché, à l'aide de cette balance, si, en étudiant les variations de densité d'une solution constamment saturée d'un sel, on ne trouverait pas les points invariants de la courbe de solubilité. Le coips employé a été le sulfate de soude. Voici les nombres trouvés pour des températures com- prises entre 3o" et 5o": Tcmpéralures. 30". 31». 33". 30". U". 45". 47". r84 180 170 170 173 17.5 176 Les nombres de la deuxième ligne représentent des milligrammes ajoutés dans le deuxième plateau poui' l'équilibre. La courbe 1, obtenue en portant en abscisses les températures et en ordonnées les poids, présente un point anguleux à 33", ce qui indique un point invariant dans la solubilité. Comme le poids à mettre dans le deuxième plateau pour rétablir l'équilibre diminue de 3o" à 33°, il s'ensuit que la poussée a augmenté, donc aussi la densité, malgré la dilatation SÉANCE DU 25 MAI I9l4- 1^07 causée par l'élévation de températuie : la solubilité a donc augmenté jusqu'à 33" pour diminuer ensuite. .['ai étudié également la variation de densité des solutions de sels qui se modifient avec la température, par exemple les sels de chrome, de cobalt, de nickel qui changent de coloration quand on les chaufl'e. Les résultats ol)tenus ont été négatifs, les courbes de variations de densité n'ayant pré- senté aucune anomalie: cela peut s'expliquer d'ailleurs par ce fait que les 180 170 160 \ I \ _^ ^ \ ^ ^ 3âl( tion 5 iturée 1 de sul ate d( 1 soudi 1 <^ n «90 ■♦-^ ^^ \ 480 \ \ mn Acide chlorhydn'que t soude 1 1 1 30° 32° 3*° 36° 38° W° 42° 44° —46° 48°" l-ig. ,. 0 10 20 30 40 50 cO 3oudo Fi". .. solutions qu'on doit employer pour ces changements de coloration sont très étendues et que les variations de densité doivent être faibles et continues. Les résultats n'ont pas été meilleurs pour l'étude des solutions de sels complexes qui se modifient avec le temps, comme les sels de chrome par exemple. J'ai employé également cette méthode pour l'étude d'une réaction par addition d'un réactif, par exemple la neutralisation d'un acide par une base; j'ai d'abord choisi le cas le plus simple possible : neutralisation d'un monoacide (H Cl) par de la potasse. Les liqueurs employées étaient équi- moléculaires. Dans 40™" d'une solution binormale d'acide chlorhydrique, l5o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. j'ai ajouté successivement des volumes connus de solution binormale de soude. Les nombres obtenus sont les suivants : Centimèlies cubes île iNaUH. 0. 10. -20. 30. 40. 45. 50. GO. 498,5 495,5 492.7 490 > 5 489,5 485 487 474 La courbe II représente les mesures : en abscisses on a porté les volumes de solution basique ajoutée, en ordonnées les poids correspondants. Il y a un point anguleux très net au point qui correspond à la neutrali- sation complète. La balance pourrait donc servir pour la détermination du litre d'imo solution. Il m'a paru intéressant de voir comment se comportaient les diverses fonctions d'un acide polyacide et de chercher si Ton peut mettre en évi- dence ces diverses fonctions : l'exemple choisi a été l'acide phosphorique que j'ai neutralisé par de la potasse. Les solutions employées étaient nor- males. Voici les nombres obtenus : Centimèlies cubes de KOll. 0. 10. 20. 30. 40. 50. 60. 70. 409,5 4i9>"> 423 425,5 428 Centimèlies cubes de KOH. 426 424,8 423 80. 90. 100. 110. lîo. 130. 140. ion. 423 4a 2 421 419 4'8,5 418,5 418,5 419.5 La courbe IV met en évidence les trois acidités correspondant aux sels PO*H^Na, PO'HINa', I^O'Na», mais la seconde est peu visible. Dans ces dernières mesures sur la neutralisation d'un acide par une base, il n'est pas du tout nécessaire d'employer un flotteur de quartz : un flotteur en verre va aussi bien. SÉANCE DU 2.5 MAI 1914. iSop PHOTOCHIMIE. — Action (les rayons ultraviolets monochromatiques sur les tissus. Mesure de l'énergie de rayorinrinent correspondant au coup de soleil. INote de MM. Victor Henri et Venceslas Moycho, présentée par M. A. Dastre. L'un de nons a montré dans une Note ^rècèàGnie {Comptes rendus, t. 156, lyfévrier 191'^, p. S^'-jque ce sont les rayons ultraviolets compris entre '^100 et 2900 U. À. qui sont les plus actifs sur les tissus de l'oreille de lapin. Ce résultat avait été obtenu en interposant entre la lampe à mercure et l'oreille des écrans diiïérents. La source employée dans nos expériences actuelles est une étincelle ob- tenue avec un grand transformateur en lésonancc pour \-i périodes par seconde avec une batterie de condensateurs de 0,1 microfarad. Le trans- formateur est alimenté par un courant de iio volts et l'intensité est égale à 20 ampères. L'image de létincelle qui éclate entre des électrodes de 1 V""' de diamètre est projetée sur une fente avec une lentille en quartz de 8*"" de diamètre et iS*"" de foyer. La lumière est ensuite décomposée par un système optique formé de deux grandes lentilles et de deux prismes Cornu de 6'"'. L'énergie de cliaque raie est mesurée avec une pile thermoélectrique de Hilger, étalonnée avec une lampe Hefner. On fait tomber les différentes régions du spectre sur l'oreille du lapin et l'on cherche la durée d'irradiation qui correspond au seuil, cesl-à-dire qui, après 12 à 24 licures, produit une rougeur nette de l'endroit irradié. Le Tableau suivant contient les résultats numériques. Électrodes. À. Cd aSoo r, \ 2502 /.n • . . / 2300 Hg 2537 Gd 2749 Mg 2800 H„ .i2967 " ( 3o2I Al Vf': { 3092 Zn 33oo inergies ergs Durée de seuil Energie en ergs (par cm'-) cm': sec. . correspondant au seuil. min 4600 > 45 > 1,2.10' 1470 > 35 > 0,3l . 10' 532 > 120 >o,38.io" 1 120 i5 0,1.10" 4760 2 0,057. 'O' "~ 420 60 0, i5. lo' 1260 > i5 > 0, I I . 10' 1260 > 60 > 0,45. 10' l5lO ACADÉMIE DES SCIENCES. Résultats. — 1° L'ultraviolet extrême de A = 23oo et 2^00 n'agit pas d'une façon sensible sur les tissus de l'oreille; nous n'avons pas pu at- teindre le seuil même avec une quantité d'énergie de 1,2.10' ergs par cen- liynètre carré; 2° La région de l'ultraviolet qui dans ces expériences est la plus active correspond à X= 2800; l'énergie nécessaire pour produire une irritation des tissus est ici égale à 0,057.10' ergs, c'est-à-dire j-^ de petite calorie; 3" Pour X = 33oo nous n'avons pas obtenu d'effet sensible; remarquons qu'avec le rayonnement total d'une lampe à mercure, en interposant une lame de verre de 1""" qui laisse bien passer les rayons de 'A]>3io(), on n'obtient aucun effet même après 10 heures d'irradiation. Il est intéressant de comparer ces résultats avec ceux qui ont été obtenus par l'un de nous avec M""" V. Henri et avec M. Fauret-Frémiet pour les microorganismes et les œufs à\Ascaris. L'énergie correspondant à un effet bactéricide est pour h = aHoo égale à 0,002.10' ergs par centimètre carré; pour arrêter le développement des œufs d'ascaris par les mêmes rayons, il faut 0,0018.10' ergs par centimètre carré, et enfin, pour provoquer une excitation de cyclops par ces rayons, il faut 0,001.10' ergs par centimètre carré. Ce sont donc des quantités d'énergie bien plus faibles que celles que nous trouvons pour l'action sur les tissus de l'oreille de lapins. Ceci est dû probablement à l'absorption par les couches externes de l'oreille. Les expériences précédentes peuvent servir à expliquer la production du coup de soleil des glaciers. En effet, le spectre solaire s'arrête au niveau de la mer vers A = 3ooo; à une altitude de 3ooo"' à 4ooo'" la limite se trouve vers 2990, elle est très peu déplacée, mais l'intensité des rayons ultravio- lets du Soleil est très fortement augmentée; en effet, d'après Fabry et Buisson, le Soleil étant au zénith, la proportion de radiation Iransmi^JO par l'atmosphère est pour A = 3ooo seulement de -^ environ. Or nous trouvons que ce sont précisément les rayons ultraviolets qui se trouvent à la limite du spectre solaire qui produisent des effets d'irritation sur les tissus; on comprend donc ({ue ces effets augmentent beaucoup avec l'altitude. L'énergie des rayons nltiaviolets abiotiques contenus dans le Soleil peut être calculée d'après la formule de Wieu utilisée par Hertzsprung et K. Augstrom : SÉANCE DU uS MAI I9l4- l5n OÙ -=, Co =14600. et r, pour le Soleil ;isf-iiiiilé à un corps noir de 6000" esl 1 1, V'j (A en u). On trouve ainsi que Ténergie contenue dans le spectre solaire entre 3ooo '[ ■ I • , , «^al. gr. , , ,. , . ers;s el Uoo u.A. est e^ale environ a 0,04—-;^ — ^—> c est-a-dire o, ib.io' - — r~- — C.elte quantité d'énergie produirait un coup de soleil en une minute environ. Mais la (juanlité qui arrive au sol est envii'on 100 fois moindre, le coup de soleil sera donc produit pour les mêmes tissus au niveau de la mer en 100 minutes el à mesure (ju'on s'élèvera pour des durées de plus en plus courtes, le minimun) étant d'une minute. CHIMIE ORGANIQL'li:. — Sur (jtic/c/des se/s organiques iiranu/iies des monoacides de la série grasse. JNote de M. G. Courtois, présentée par M. Ch. Moureu. Parmi les sels uraniques des nionoacides de la série grasse, on ne connaît bien jusqu'ici que l'acétate d'uranyle. Dittrich(') a fait l'étude physico- chimique d'un certain nombre de ces composés, mais en opérant sur des solutions résultant de l'action de proportions théoriques d'acide organique et do monohvdrate uranique en présence de l'eau; il ne chercha pas à isoler les sels de leurs solutions. Dans le but d'étudier tous ces composés pour la détermination de leurs dilTérents hydrates, nous avons cherché un procédé nous permettant de les obtenir dans un état de pureté aussi grand que possible. Nous y sommes parvenus en ulilisanl la même réaclion que Dillricli, mais en ayanl soin d'opérer dans des conditions telles que les rapports entre les corps réagissant soient essentiellement variables. Généralement, il :-uffit de mettre en présence du monoliydrate uranique pur UO^jli'O délayé dans l'eau, une quantité d'acide telle qu'il y en ail un evcés notable. Il se firoduit, à la température du bain-marie, une solution de laquelle il se dépose, par refroidissement, des cristaux d'un hydrate bien défini, facile à isoler et à purifier. Nous avons ainsi obtenu le formiate, l'acétate, le propionate. le but^rate, Fisobu- lyrate, le valérianate et l'isovalérianale d'uranyle. (') DrriRicH, Zeil. f. /i/iys. Cit., t. WIX, 1899, p. 449. l5l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. La composition de tous ces corps est établie d'une façon ligoureuse par dosage du carljone, de l'hydrogène et de l'uranium. Le formiate d'uranyle se présente sous forme de cristaux octaédriques jaunes répondant à la formule (H.CO'')^UO-.H-(). C'est un sel stable dans le vide phosphorique; il perd sa molécule d'eau à i;)o". Abandonné en solution aqueuse saturée à l'obscurité, il se transforme peu à peu en un sel basique à peine soluble (HCO')- UO-,H- O; U(_)^,2H-0. Il est presque insoluble dans l'acide formique, aussi l'addition de cet acide le précipite très bien cristallisé de ses solutions saturées. L'acétate d'uranyle se prépare très bien par notre procédé elle sel obtenu est comparable à celui qui a été décrit par de nombreux auteurs; sa com- position est représentée par la formule (CH'.CO-)-UO^,2H-0. Le propionate d'uranyle est jaune, très bien cristallisé, de formule (C2H=.CO^)=UOS2H-0. 11 se déshydrate très lentement dans un courant d'air sec et donne rapide- ment à loo" le sel anhydre. 11 est peu soluble dans l'acide propionique et cristallise d'une telle solution à l'état de sel anhydre. Le butyrate d'uranyle est aussi un dihydrate de formule (C?H'.CO^)^LI02,2ll'^(.) se présentant en cristaux jaunes. 11 se déshydrate lentement dans l'air sec et fournit à ioo° le sel anhydre. 11 se dissout facilement dans l'acide buty- rique pur en donnant naissance à un sel acide de formule (c^ \v . co^)= uo-,c' H' . co^ ii. L'isobutyrate forme de petits cristaux jaunes de composition Sa déshydratation dans l'air sec et à loo" donne le sel anhydre. Il forme également, par dissolution dans l'acide isobulyrique, un sel acide Le valérianate a l'aspect de lamelles nacrées blanc jaunâtre, constituées par un dihydrate (C'H''. (^lO^ )- UO", 2H-(J, susceptible de se trans- former en sel anhydre soit à l'air sec, soil à loo". C'est le sel le moins soluble dans l'eau de la série. SÉANCE DU 23 MAI I9l4- l5l3 L'isovalérianate d'uranyle, comme le sel normal, est un dihydrate et se présente aussi en lamelles blanc jaunâtre, il se déshydrate facilement dans l'air sec et à loo'^. Il est soluble dans l'acide isovalérianique en formant un sel acide Dans le Tableau ci-dessous, nous donnons le poids de sel contenu dans 100"'°' de solution aqueuse saturée de chacun de ces composés : Température. Formiale d'uranyle 1 5 7,20 Acétate d'uranyle 17 7,73 Hroponiale d'uranyle 19 8,48 Bulyrale d'uranyle 17 io,53 Isobutyrale d'uranyle 20 4,25 Isovalérianate d'uranyle i4 3, 72 Le formiate et l'acétate sont insolubles dans l'éther anhydre, tous les autres sels y sont au contraire solubles et fournissent une combinaison éthérée qui contient dans le cas du butyrate et de l'isovalérianate o™°',5 d'éther pour une de dihydrate. Les sels anhydres coirespondants sont inso- lubles dans l'éther sec. Tous ces composés s'hydrolysent plus ou moins facilement. Par exemple, une solution concentrée de formiate d'uranyle laisse déposer à l'obscurité en 24 heures le sel basique signalé plus haut. Dans les mêmes conditions, une solution concentrée d'acétate est stable; mais à la lumière diffuse, il se produit également un sel basique (CH'CO-)-UO-, aH^O; U0% 2H=0. Zehenter(')avait attribué à ce même composé la formule (CH'CO-)-UO% UO^(OH)-, 3,5H'0. Les solutions concentrées des autres sels sont stables à la lumière diffuse. • Si l'on abandonne les solutions saturées de ces différents sels à la lumière solaire dans un dispositif permettant de recueillir les gaz pouvant prendre naissance dans la décomposition, on constate que, dès le premier jour, la solution se trouble et laisse déposer peu à peu un hydrate violet uranoso- uranique, puis on observe la production d'un dégagement gazeux. Toute- fois, dans le cas du formiale, il se précipite d'abord un sel basique blanc jaunâtre, puis du formiate uraneux, et il se dégage un mélange d'acide carbonique et d'oxyde de carbone. (') Zehenter, Monatsiiefte f. Cheinie, t. X\l, 1900, p. 235. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 21.) '9^ l5l4 ACADÉMIE DES SClEKClîS. Le mélange gazeux résultant de la décomposition des autres sels est toujours constitué par un mélange d'acide carbonique et de carbures dliydrogènc saturés. Pour l'acétate, nous avons obtenu de l'anhydride carbonique et du méthane ; pour le propionate, de l'anhydride carbonique et de l'éthane ; pour les autres sels, on se trouve en présence d'anhydride carbonique et de divers carbures d hydrogène saturés. En résumé^ nous avons réussi à préparer à l'état de pureté et cristallisés un certain nombre de sels organiques uraniques de la série grasse. Tous ces sels, sauf le formiate, contiennent deux molécules d'eau et forment un groupe très homogène; ils peuvent facilement être déshydratés pour donner le sel anhydre correspondant. Ils sont tous solubles dans l'eau et leurs solutions aqueuses saturées se décomposent sous l'action de la lumière solaire. CHIMIE ORGANIQUE. — Hydvogènalion par h sodammonium des carbures cycliques. Préparation du tètrahydrure de naphtaline. Note de MM. P. Lebeau et M. Picon, présentée par M. Ch. Moureu. Les diverses méthodes d'hydrogénation qui peuvent fournir des produits moins saturés que les perhydrures ne permettent généralement d'obtenir que des mélanges de corps dont la séparation est souvent pénible, soit que la réaction employée ne soit pas complète comme dans le cas du sodium en milieu alcoolique ('), soit qu'elle puisse facilement dépasser le produit intermédiaire cherché comme dans l'action de l'hydrogène en présence de catalyseurs ou celle de l'acide iodhydrique en présence de phos- phore (-). Le sodammonium permet de réaliser de telles hydrogénations sur les carbures polycycliques en fournissant un terme unique dans un état de pureté très satisfaisant. Nous envisageons dans cette Note le cas de la naphtaline. Nous avons mis successivement en présence d'une molécule de ce carbure, 2, /(, 6, 8 et même 10 atomes de sodium en milieu ammoniac liquide. (') Bambehger et Kitschiîf, Berichle der deulsclien cliem. GeselL, t. XXIIl, p. i56i. (-) GiioTBB et Gi'YE. Ibid.. l. XVI, p. 8028. SÉANCE DU 25 MAI I9l4- l5l5 Dans tous les cas, nous avons reconnu qu'il ne se dégageait pas d'hydrogène et, par suite, que la réaction s'opérait par addition. Les composés qui prennent finalement naissance sont le télrahydrure de naphtaline et l'amidure de sodium; ces corps étant mélangés tantôt avec un excès de sodium, tantôt avec un excès de naphtaline suivant les propor- tions de matière réagissante. L'action du sodammonium sur la naphtaline n'est pas instantanée et nous avons reconnu que, sous la pression ordinaire, vers — 4o°, elle est encore incomplète après trois quarts d'heure, même en présence d'un grand excès de métal alcalin : il ne se produit dans ces conditions que 3™"' à 3°"'', 5 d'amidure de sodium pour 1'"°' de naphtaline. Il est nécessaire de terminer la réaction à iS" environ dans un autoclave. A cet effet, le matras clans lequel s'efTectue la réaction est introduit dans un récipient en acier étiré, éprouvé à 3o""'. Son couvercle possède trois ouvertures : la première communique avec un manomètre, la seconde avec une soupape de sûreté, la troisième avec un robinet à pointeau permettant de recueillir les gaz enfermés dans l'instrument. Les joints sont assurés par écrasement de rondelles de plomb. Pour obtenir le létraliydrure de naphtaline pur, on met en présence d'une quantité donnée de naphtaline pulvérisée un excès de sodium, et on liquéfie sur le tout de l'ammoniac. On enferme ensuite le matras dans l'autoclave, on laisse réchauil'er, puis on ouvre le robinet de chasse des gaz. Après départ de l'ammoniac, on traite le magma huileux par de l'éther anhydre et l'on filtre sur du coton de verre dans une atmosphère d'hydrogène. On épuise le résidu cristallin par de l'éther et l'on obtient une solution absolument incolore. On évapore l'éther, puis on chasse les dernières portions de ce dissolvant dans le vide en présence d'acide sulfurique. Le tétrahydrure ainsi obtenu est un liquide qui. bien qu'absolument inco- lore et ne contenant plus du tout de naphtaline, n'est pas rigoureusement pur. Solidifié, il fond à 2" au-dessous du point de fusion du corps pur. Distillé, il donne, même dans le vide, -^ de tétrahydrure de naphtaline très pur et Y^ d'un produit condensé très légèrement jaune et ne distillant que vers 4oo°. Le tétrahydrure bout à 208° sous la pression normale sans trace de condensation. Il se solidifie en unemasse très bien cristallisée dans l'acétone carbonique et fond nettement à — 3i°, mais ce corps est très mauvais conducteur de la chaleur et son point de fusion n'est biennetqu'en opérant dans des tubes plats en verre mince assez larges, dont l'épaisseur est infé- rieure à i"™. l5l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les combustions ont donné les chiffres suivants : Théorie. C 90,90 H 9,10 Tro uvé. I. 9'>'7 9.5i II. 90,84 9,5o ;oo,oo 100,68 100,34 C'est le tétrahydrure 1.2. 3. 4 déjà préparé par Bamberger et Kitschef ('). Nous avons en effet obtenu après sulfonationun acide dont le sel barytique est anhydre. Le produit de condensation contient une forte proportion d'un composé solide défini, qu'on peut extraire de la façon suivante : On lave io5 de produit condensé par 5os d'alcool froid; des produits liquides sont ainsi éliminés. On dissout le résidu dans l'alcool bouillant. Par refroidissement, il se sépare de belles paillettes cristallines très blanches fondant au bloc Maquenne à 99° et dont la composition correspond sensiblement à la formule C°H". C H. Trouve. Théorie. I. II. III. 93,02 92,77 92,46 92,08 6,98 6,62 6,95 7,09 100,00 99-39 99-41 99,17 Nous n'avons pu identifier ce corps avec aucun des carbures connus. Il ne peut distiller sans se décomposer. A la température de 4oo°, il donne comme produit volatil un liquide bouillant à 2o8°-209" qui semble être un mélange des carbures C'H"' et C "H' - ainsi qu'il résulte des combus- tions suivantes : Théorie pour Trouvé. C'»H'". C'»IIi-. l. II. 92,81 90,90 9' ,59 9', 29 7 ,69 9- 'O 8,09 8, 33 100,00 100,00 99>6i^ 99,62 En résumé, le sodammonium produit l'hydrogénation de la naphtaline en donnant dans la proportion de -^ du rendement théorique, le tétra- (') Bambergeh et Kitsciikf, Bericlite der deulschen chem. Gesell., t. XXIII, p. i56o. SÉANCE DU 25 MAI IQlA- l5l7 hydrure C'"H'- 1.2.3.4. Son point d'ébullition est 208". Il diffère peu de celui attribué par Leroux à ce carbure (2oG''-207'') (') provenant de l'ac- tion de l'hydrogène en présence de nickel réduit sur la naphtaline. L'action hydrogénante du sodammoniuni est accompagnée de la forma- tion d'amidure de sodium et l'on peut la formuler ainsi : C'»H«H-4NH'I\a = C'»H'2-f-/iNH''Na. Nous poursuivons l'étude de la généralisation de cette méthode d'hydro- génation. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le développement du bourgeon chez une plante vivace (Châtaignier commun). Note de M. G. André, présentée par M. A. Gautier. Je me suis proposé d'évaluer la quantité d'azote total et de matières minérales que peut emmagasiner le bourgeon du Châtaignier commun, depuis le moment où il a acquis un certain développement (milieu du mois de mai) jusqu'à l'époque où, ayant achevé son évolution, les feuilles qu'il porte sont sur le point de tomber (milieu d'octobre). Il peut être, en effet, intéressant de déterminer quel est, à différentes périodes, le mode de partage des matières nutritives entre la tige issue de ce bourgeon et les feuilles qu'elle porte, et de se rendre compte, à la fin de la végétation, si, d'une part, les feuilles se dépouillent par migration de tel ou tel élément au profit de la tige (ce phénomène ayant été l'objet de nombreuses contro- verses) et quel est, d'autre part, le poids des matières qu'elles soustraient définitivement à l'arbre au voisinage de leur chute. Les tiges provenant du bourgeon ont été prélevées sur des branches de 4 ans d'un gros châtaignier taillé en têtard. Elles ont été, à chaque prélèvement, prises en nombre égal et à peu près de même longueur. Les résultats ci-joints sont rapportés à 100 tiges et aux feuilles qui y adhèrent. A la fin de l'expérience, ces tiges mesuraient plusieurs décimètres ; elles étaient garnies chacune de i3 à 14 feuilles. Celles-ci, le 8 octobre, étaient encore vertes ; seul, le bord des limbes commençait à jaunir. Voici le Tableau des analyses : (') Lehoix, Ciiniples rendus, t. 139, p. 6-3. l5l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Matière scellée Cendres Azote d 110°. totales. total. PO'H\ S0'\ CaO. MgO. K=0. I. — i8 mai igiS. a e e s B t- s g 100 tiges l\i,o I1717 0)898 o,4oi o,i5i 0,278 0,101 o,54i Feuilles i39,5 6,3o5 4io45 i,4o8 0,726 1,171 o,558 1,018 Total 180, .5 8,022 4)943 ij8o9 0,876 1,4^9 0,709 1,5.59 H. — ^juin. 100 liges i36,66 4-70i 1)692 o,656 0,269 1,270 0,269 1,284 Feuilles 475)00 19,712 10,926 2,280 1,900 6,272 i,33o 3,762 Total 611,66 2i,4i3 12,617 2,936 2,169 6,542 1,689 5)036 III. — i5 juillet. 100 liges 264,33 8,291 1,856 0,788 o,23i 3,266 o,432 1,170 Feuilles , 808,66 36,794 18,628 3, 881 4,366 12, 453 2,006 6,711 Total 1062,99 45,086 20,384 4)669 4i597 16,708 2,938 7,881 IV. — 29 août. 100 liges 354,60 17,612 2,446 0,780 0,709 8,543 0,673 0,921 Feuilles 873,00 66,670 19,904 4)452 4)888 21,826 2,880 7,071 Total 1227,60 74,082 22,35o 5,232 6,097 3o,368 3,653 7,992 V. — 8 octobre. 100 liges 478,00 21,916 3,636 1,196 0,717 11,196 0,909 1,291 Feuilles 9.66,00 63,766 18,928 8,728 6,118 26,812 3,i54 8,4i2 Total 1434,60 86,680 22,564 4)924 6,835 87,008 4)063 9,708 Les chiffres inscrits dans ce Tableau permettent de formuler les conclu- sions suivantes : Le poids de la matière sèche des tiges et celui des feuilles va sans cesse en croissant jusqu'à la fin de la végétation. Le poids de ces dernières est environ le triple de celui des tiges le 18 mai; il n'est plus que le double de ce poids le 8 octobre. Après le i5 juillet, l'activité de la végétation diminuant, le poids de la matière sèche de l'ensemble, tiges -+- feuilles, augmente peu. Le poids des cenrfre* ioto/e* s'accroît rapidement; il décuple pendant le cours de l'expérience. Cet accroissement considérable est imputable surtout à la chau.Y. Le poids de V azote /o/a/ augmente jusqu'à la fin de la végétation; celte augmentation est très accusée jusqu'au i5 juillet, comme celle de la SÉANCE DU 25 MAI I9l4« ï5l9 matière sèche. A{3rès cette date l'augmentalion est faible, car, la fonction d'assimilation se ralentissant, l'élaboration de l'azote subit un arrêt correspondant. Il faut remarquer que l'azote augmente dans les tiges jusqu'à doubler, entre le 1 5 juillet et le 8 octobre, comme si une partie de cet azote provenait d'un retour de cette substance ayant appartenu aux feuilles. Un phénomène à peu près analogue se passe pour Vacide phospfio- rique. Il y a augmentation totale de cette matière jusqu'au 29 aoxlt avec une très légère diminution entre le 29 août et le 8 octobre. Entre ces deux dates, on voit l'acide phosphorique de la feuille faire retour partielle- ment vers la tige. Il n'en est plus de même pour Vande Hidfurique ( soufre calculé en SO'). Son augmentation est continue, aussi bien dans les tiges que dans les feuilles; mais elle est surtout marquée dans les tiges après le i5 juillet. Un pareil enrichissement coïncide avec l'angmentation considérable de la chaux pendant la même période. La chaux^ ainsi que la chose était à prévoir, est la substance fixe qui présente le plus fort accroissement. Le poids de cette base est 20 fois plus grand le 8 octobre que le 18 mai; il augmente à la fois dans les tiges et les feuilles. Mais la répartition de celte base n'est pas la même dans ces deux organes aux divers stades du développement. La magnésie se comporte comme l'acide sulfurique; son augmentation est continue, aussi bien chez les tiges que chez les feuilles. V,?L potasse, également, augmente de façon continue. Cette base, le 18 mai, figure dans les liges dans la proportion de 34,70 pour loo du poids total; elle passe ensuite rapidement dans les feuilles et, le 8 octobre, les tiges n'en renferment plus que 1 ^,3 pour 100 de l'ensemble. En résumé, le rameau de l'année, au moins dans l'exemple ici considéré, s'enrichit continuement d'une manière absolue en azote et substances fixes, et, sauf dans le cas de l'acide phosphorique, les feuilles accumulent sans arrêt les matières nutritives indispensables. Le 8 octobre, deux semaines environ avant leur chute, les feuilles contiennent la majeure partie des matériaux que le rameau a fixés : soit 74)43 pour 100 des cendres totales; 83,89 pour 100 de l'azote total; 73,72 pour 100 de PO'' H^; 89,32 pour 100 de SO' : 69,75 pour 100 de CaO; 77,63 pour 100 de MgO; 86,70 pour 100 de K'''0. Le rameau de l'année conserve donc intégralement les substances qu'il a emmaganisées progressivement. Les feuilles ne se sont dépouillées que dans une faible mesure, au voisinage de leur chute, d'une partie des substances nutritives qu'elles avaient antérieurement accumulées; bien l520 ACADÉMIE DES SCIENCES. qu'on puisse observer, dans beaucoup de cas, ce phénomène signalé par de nombreux auteurs, d'un retour notable de certains éléments de la feuille vers la tige : azote et acide phosphorique entre autres. CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la composition de la scille : le principe toxique. Note de M. W. Kopaczewski, présentée par M. E. Roux. La scille {Scilla maritima L.) est un médicament, employé déjà par les anciens, comme diurétique. Yogel en 1812 et Tilloy en 1826 ont cru isoler une substance représentant les propriétés toxiques et diurétiques de la plante; depuis, de nombreux chimistes ont cherché à établir la composition de la scille ('). Ces recherches n'ont pas abouti à la découverte d'une ou de plusieurs espèces chimiques possédant les propriétés de la plante même. C'est ainsi que les substances, prépai'ées actuellement encore par E. Merck, ne sont, d'après leur auteur (^), que des extraits plus ou moins purifiés. Etant données les propriétés très intéressantes de la scille, soit comme diurétique, signalées tout récemment encore par Pic et Bonnamour ('), soit comme poison pour les animaux nuisibles, nous avons repris l'étude de cette plante. Après de longues recherches, nous avons réussi à isoler trois substances différentes de celles signalées jusqu'à présent, dont une substance amère et extrêmement toxique, une substance acre, très faiblement toxique et douée des propriétés diurétiques, et un polysaccharide. Nous allons décrire ici la substance toxique (*). Elle se trouve dans la plante fraîche ou dans les squames desséchées, dans la proportion de 0,20 à 0,37 pour 100, suivant la provenance, le temps de récolte et, pour la plante desséchée, suivant le degré de dessiccation. Propriétés physiques. — C'est une poudre légèrement jaunâtre, très légère, non h ygToscopique, possédant une oàeuv sui generis; elle est extrêmement amère, même à une dilution de 0,01 pour 100. Toutes les tentatives (préci- (') Cf. pour la bibliograpliie : Wurtz, Dictionnaire de Chimie, l. II, 2= l^arlie, p. i485, et Wehmek, Pjlanzenstoffe, 191 1, p. 96 et suiv. ( 2 ) Merck' s Jahresbericht^ 1 91 1 , p. 1 1 3- 1 1 5. (') Presse médicale, t. CIV, 1912, p. io53. (') Les détails seront publiés dans un Mémoire ultérieur. SÉANCE DU 25 MAI I914. l52I pitation, évaporation spontanée, dissolution dans des solvants à différentes concentrations) pour obtenir un produit cristallisé ont été vaines. La substance est très soluble dans les alcools saturés de la série grasse, dans l'acétone et l'acide acétique glacial; un peu soluble dans l'eau : maxi- mum de la solubilité à chaud (+ 55° C.) = 0,1859 pour 100; elle est inso- luble dans les solvants organiques habituels. Le point de fusion, pris au bloc Maquenneest i52'*-i54"- Le poids moléculaire, déterminé par la cryoscopie, est 335 (±24). La solution à i pour 100 dans l'alcool mélhylique ne possède pas de pouvoir rotaloire. Propriétés chimiques. — Le produit obtenu ne réduit pas les liqueurs de Fehling et de Bôltcher, ni le nitrate d'argent en solution ammoniacale; la réduction ne se manifeste qu'après quelques minutes d'ébuUition. Il n'est pas précipité par l'acétate ni par le sous-acétate de plomb; mais il est faci- lement précipité par ces réactifs en solutions ammoniacales. La substance isolée est légèrement soluble dans les acides et les alcalis étendus et à froid, en se colorant et se décomposant, surtout à chaud. L'acide sulfurique concentré donne une solution brun foncé avec une fluo- rescence verte. Par l'hydrolyse avec des acides ou alcalis étendus, la substance obtenue donne des produits fortement colorés, résiniformes, suivant la température à laquelle l'hydrolyse a été opérée. Après l'hydrolyse, le liquide réduit fortement la solution cupropolassique. Pour caractériser le sucre formé, nous en avons préparé l'osazone; celle-ci fondait à 227"-229° C. au bloc Maquenne et au microscope présentait l'aspect d'une glucosazone. En opérant l'hydrolyse à froid avec de la soude concentrée ( 20 pour 100) et en précipitant le produit obtenu, autre que le glucose, par l'acide chlorhy- drique (jusqu'à la neutralité) nous avons obtenu une substance jaune ocre, légèrement odorante, non cristallisée, dont nous allons étudier les pro- priétés. Dans le liquide surnageant, on a séparé le glucose à l'état d'osazone. L'analyse qualitative dé la substance toxique montre qu'elle est une substance ternaire. L'analyse élémentaire organique donne les résultats suivants : Substance : 0,1897 Substance : o,i85o CO- =:o,4452 G ^63, 18 pour 100 CO^ =-.0,4285 C=r:63,i7 pour 100 H2 0 = o,i3o3 H— 7,54 .. H'-0 = 0,1285 H= 7,67 » G. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, ^» 21.) 197 1 122 ACADEMIE DES SCIENCES. Moyenne de deux analyses. C (i3 , 2- pOUI' 100 H 7,63 O 29 ) » o » C : H : 0 = 2 , S,, : 4 , 1 5 : 1 . lùiinl donné le poids moléculaire de la substance (335), elle a pour for- mule C"H^^O\ Les échantillons, préparés suivant différentes méthodes, possédaient des constantes physic[ucs analogues et la même composition. Par conséquent, la substance toxique isolée de la scille, pour laquelle on peut conserver le nom de scilliline, est un glucoside non azoté. PHYSIOLOGIE. — lieclterclies romparalives sur la concentration du sang artériel et du sang veineux à Paris, à Chamonix et au mont Blanc, par l'étude réfractométrique du sérum. Note de MM. Raoui. Bayeux et Paui, Chevallier, présentée par M. l^. Roux. Plusieurs savants ont émis l'opinion que l'hyperglobulie constatée par des numérations faites aux hautes altitudes ne traduit pas une véritable néoformation globulaire, mais seulement une augmentation relative du nombre des hématies due à la concentration du sérum sanguin sous l'action de la dépression barométrique. La présente Note apporte une contribution nouvelle à la solution de cette question : elle relate les résultats que nous ont donnés des recherches, entreprises en 191 3, sur notre sang veineux et sur les sangs artériel et veineux de plusieurs séries de lapins, à Paris, à Chamonix et au mont Blanc. Les recherches ont été faites à Chamonix (io5o"'), dans le laboratoire de M. Vallot; au mont Blanc, dans Fi )bservatoire des Bosses (Z|36o™). Pour déterminer la concentration du sérum sanguin à ces différentes altitudes, nous en avons étudié Vindice réfractométrique., méthode qui n'avait pas encore été employée dans les stations scientifiques de haute montagne. Les travaux de Reiss et d'autres auteurs ont établi que les variations de l'indice réfractométrique du sérum sanguin sont fonction de la teneur du SÉANCE DU 25 MAI igi^- l523 sérum en albumines, les varialions de Turée n'y prenant qu'une pari négli- geable. Nous avons donc calculé le poids des albumines par rapport aux indices réfractoniélriques, d'après les Tables de Reiss, pour une tempéra- ture de 17", 5. Pour étudier notre sang veineux, nous avons ponctionné une veine du pli du coude. Pour celui des lapins, nous avons puisé le sang dans l'artère et dans la veine fémorales. Le sang a été mis à coaguler dans des tubes hermétiques, et le sérum a été examiné au bout de 18 heures, en moyenne. Les indices ont été déterminés avec un réfractomètre de Pulfrich-Zeiss, Les poids des albumines ont été chiffrés pour un litre de sérum. Nous avons séjourné 2 mois à Cliamonix et 9 jours à l'Observatoire du mont Blanc. Les Tableaux suivants donnent les chiffres que nous avons obtenus dans ces diverses déterminations : . Tableau I. Indices réfrat tométriques et quantités des albumines du sérum du sang veincu.c humain, â Paris, à Chamonix et au mont Blanc. (Année igiS.) Chamonix. Mont Blanc. Après Apres Après Apres Paris. 15 jours. 30 jours. I! jours. 9 jours. Indice.... i,35i3o » n n i.35i/i8 Baveux : Albumine. 89s, i » « » cjos Indice.... i.35o6S i.SSoyS i.35oi5 i,35i85 i.35rio Chevalier : Albumine. 85s, .5 86-' 82°, 4 92", 3 87s. 9 On voit, d'après ce Tableau, que le sérum s'est concentré par suite du passage d'une altitude à une altitude plus élevée, et que l'acclimatation a diminué cette concentration aux deux altitudes différentes. La concentra- tion la plus forte a été observée au début du séjour au mont Blanc sur le deuxième sujet, qui venait de subir les atteintes du mal de montagne. i524 ACADEMIE DES SCIENCES. Tableau II. Indices réfractométrif/ues et quantités des albumines du sérum des sangs artériel et veineux d'un lot de lapins étudiés à Paris. Sang artériel. Lapin Indice. I 1,34568 Il •,34674 m 1,34539 IV 1,34562 V I ,34595 VI .,34600 VU 1, 34604 ■VIII 1,34810 Moyennes 1 ,34619 Mbumiiie. 56,3 62,5 54,6 56,0 58,0 58,3 58,5 70,5 59,4. Sang veineux. Indice. Albumine. 1 , 34735 66,0 1,34682 63,0 1 ,34610 58,9 I ,34710 64,7 1,34764 67,8 1,34680 62,9 1,34780 68,7 1,34716 65, 0 I ,34709 64 .6 D'après ce Tableau, le sérum du sang veineux est plus concentré que celui du sang artériel, dans la très grande majorité des cas. La concentra- tion du sang du lapin est moins forte que celle de l'homme. Tableau III. Indices réfracLomélriques et quantités des albumines du sérum des sangs artériel et veineux de lapins saignés à Chamoniv et au mont Blanc. Lapins. Cliunionix. K 1,34680 = 62°, 9 D 1,34682=63,0 P .,34747 = 66,8 R 1,34600 = 58,3 G . , 34690 = 63 , 5 E 1 ,34700 = 64 , . X 1,3^648 = 62,. Sang artériel. Mont Blanc. Sang veineux. I , 04U 10 — y I ,u . , 348.01=70,5 . ,347.6^=65,0 . ,34820^7. , I I , 34861 =173.5 I ,34690 = 63, 5 .,34747 = 66,8 Moyennes. 1,346781=62,8 i ,34780 =r 68, 77 Chamonix. Mont Blanc. g g ,34860 = 73,4 1 ,34973=:8o,o , 34700 = 64, . » » ,34742 = 66,6 1,34840 = 72,2 ,34675^62,6 .,348.8=^71,0 , 34720--rr 65, 2 1,34940=^78,0 •,348io=:70,5 1,34830 = 71,6 ,34786.= 69,o 1,34930=177,5 ,347561=67,34 1,34888=175,05 En résumé, les résultats numériques que nous venons de rapporter montrent que : [° L'indice réfractométrique du sérum sanguin est plus élevé au mont Blanc que dans la plaine ou à Chamonix; 1° Le sérum du sang veineux possède un indice réfractométrique plus élevé que celui du sang artériel; SÉANCE DU 2 5 MAI I9l4- iSaS 3° Celte clifTérence enlre les indices du sang artériel et du salig veineux est plus accentuée au mont Blanc qu'aux altitudes inférieures; 4° Il se produit donc une concentration du sérum sanguin par le passage aux hautes altitudes. Enfin, cette concentration paraît due à la concentration des albumines, pour la plus grande part. Néanmoins, pour affirmer définitivement cette dernière proposition, il y aura lieu de reprendre la question par le procédé des pesées : c'est ce que nous ferons au cours de nos prochaines ascensions au mont Blanc. MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Inactwalion des sérums par la chaleur. IJ aie xi ne ou complément est constituée par l'union de deux complexes, Vun formé par les savons de soude du sérum unis à la globuline (portion médiane du complément), r autre par les savons de cholestérine unis à r albumine (^portion terminale du complément). Note de M. J. Tissot, présentée par M. d'Arsonval. J'ai pu établir la constitution de l'alexine énoncée dans le titre ci-dessus pnr un ensemble de recherches poursuivies systématiquement depuis plu- sieurs années et qui ont porté principalement sur le déterminisme des conditions et du mécanisme des divers modes d'inactivation des sérums. La comparaison du mécanisme de ces divers modes d'inactivation fait apparaître, de façon lumineuse, que ces phénomènes sont tous régis par des lois communes et en particulier par celles de la dissociation des savons du sérum. C'est de l'ensemble des faits nouveaux établis dans mes recherches que résulte la connaissance de la constitution de l'alexine. Cet ensemble fait apparaître également une grosse partie du mécanisme de l'immunité, c'est-à-dire le mécanisme de la destruction de la cellule sensibilisée dans le sang, la sensibilisatrice ou corps immunisant ayant pour efîet de donner à la cellule sensibilisée le pouvoir de dissocier les savons du sérum et cette dissociation j^rovoquant la destruction de la cellule. .le me bornerai, dans cette Note, à Télude de l'inactivalion des sérums par la chaleur. Quand on détermine, pour les sérums de diverses espèces animales, le temps nécessaire à l'inactivation à diverses températures, on constate : l526 AGADÉMCE DES SCIENCES. i" Qu'il Ti'y a pas de température fixe d'inactivation ; un sérum s'inac- tive aussi bien à .5o° qu'à 55"; 2° Que la vitesse d'inactivation est fonction du temps et de la tempé- rature ; 3° Que les vitesses d'inactivation diffèrent considérablement suivant les espèces animales; 4° Que l'ordre dans lequel croît la vitesse d'inactivation par la chaleur, dans ces diverses espèces de sérums, est le même que l'ordre de croissance de la vitesse d'inactivation par les autres modes, la dialyse, par exemple; 5° Que l'inactivalion d'un sérum se produit également à la température ambiante, dans des conditions où des solutions de ferments diminuent peu d'activité. Ces faits permettent de conclure : 1° Que l'alexine n'est pas un ferment; 2° Que l'inactivalion d'un sérum par la chaleur, étant fonction du temps et de la température, résulte de phénomènes chimiques de combinaison ou de dissociation. Les phénomènes chimiques que j'ai pu constater dans les sérums chauffés à une température voisine de 55" sont les suivants : A. Modifications de l'acidité mesurée à la phénolphtaléine et de V alcalinité mesurée au tournesol. — L'acidité décelable à la phénolphtaléine, que les sérums présentent d'une façon à peu près constante, est due, en grande partie, aux acides gras (acide oléique) de la portion dissociée des savons que contient le sérum. Agité suffisamment avec de l'élher, le sérum perd sa réaction acide à la phtaléine et devient plus alcalin au tournesol. Par le chauffage à 55°, la réaction acide du sérum, mesurée à la phénol- phtaléine, diminue toujours très nettement, tandis que la réaction alcaline, mesurée au tournesol, augmente. B. Modification de la sensibilité des albuminoldes du sérum à la précipi- tation : 1° Une proportion de sulfate de soude ou de sulfate d'ammoniaque, qui ne détermine pas de précipité dans du sérum normal, détermine un préci- pité très net dans ce même sérum chauffé 3o à /\o minutés à 55". 2" L'acide carbonique détermine un précipité plus abondant dans le sérum chauffé que dans le sérum normal. 3" Après séparation de la partie médiane du complément, la portion SÉANCE DU 25 MAI ipM- l527 terminale ou albumineuse présente, après chauffage à 5a", les mêmes altérations que le sérum complet. If Le sérum, dialyse puis chauffé à 55", laisse apparaître, après épui- sement par l'éther, un précipité plus considérable que celui que fournit, dans les mêmes <;ondilions, le même sérum dialyse non chauffé. La valeur du précipité décroit à mesure que la température de chauffage s'accroît. 5" Le sérum, agité préalablement avec de Téther, laisse précipiter moins de globuline, par dialyse, que le sérum normal. (1 iModi//ca lions de la proportion de choleslérine directement extractible par iélher : i" La proportion de choleslérine extractible directement par l'éther est moindre dans le sérum chauffé que dans le sérum normal; 2" Cette diminution est d'autant plus forte que la durée et la tempé- rature du chauffage sont plus élevés; J" Ces modifications s'effectuent à un degré encore plus accentué dans la partie terminale du complément isolée que dans le sérum normal. L'ensemble de ces faits signifie que la chaleur détermine la fixation de l'acide oléique sur les albuminoïdes du sérum, fixation entraînant la disso- ciation progressive des savons. Celte conclusion est justifiée par les deux preuves suivantes : i" Si l'on ajoute au sérum un corps qui met obstacle à la dissociation des savons, une quantité convenable d'alcali par exemple, la coagulation des albuminoïdes est empêchée, même à une température de 90°-95", alors que du sérum témoin coagule complètement. Ce fait explique le mécanisme de la coagulation des albuminoïdes par la chaleur. 2" Si Ton ajoute au sérum du sulfate de soude à la proportion de 25 pour loo ou du chlorure de sodium à saturation, les savons qu'il con- tient subissent un commencement de précipitation. Du sérum ainsi salé est protégé contre un chauffage juste suffisant à inacliver un sérum intact, parce que le changement de l'état colloïdal des savons met obstacle aux modifications chimiques que la chaleur apporte dans les sérums. Si le pouvoir hémolylique de ce sérum est atteint par le chauffage, l'addition de globuline, après dialyse du sel surajouté, le réta- blit, ce qui montre que, dans tous les cas, le chauffage n'atteint pas la portion terminale du complément. 1328 ACADÉMIE DES SCIENCES. Bûchner avait déjà montré que le pouvoir bactéricide d'un sérum ainsi salé est protégé contre l'action ménagée de la chaleur. Le rapprochement de ces faits permet de conclure que le pouvoir bacté- ricide des sérums est dû aux savons que contiennent la portion médiane (savons de soude liés à la globuline) et la portion terminale (savons de cholestérine liés à l'albumine) du complément. ZOOLOGIE. — Trochicola enterica nov. gen. nov. sp., Eucopépude parasite de l'intestin des Troques. Note (') de M. Robert Dollfus, présentée par M. Yves Delage. Aux laboratoires maritimes de Saint-Vaast-la-Hougue( Manche) en 1912 et de Roscoff (Finistère) en iQiS, pendant les mois d'août et septembre, j'ai examiné un grand nombi-e de Gastéropodes de la famille des TrocJndœ., dans le but d'y rencontrer des larves de Distomes parasites. A Saint-Vaast-la-Hougue, chez Zizyphinus zizyphinus L. et chez Gihbula cineraria L., à Roscoff jusqu'ici seulement chez Liibbula cineraria L., j'ai rencontré, en outre des cercaires de Distomes, un Crustacé parasite, dont l'existence n'avait pas encore été remarquée. Ce Crustacé est un Eucopépode très modifié par le parasitisme. Il ne m'a pas été possible de le rattacher à un genre connu ; je propose de le nommer, en raison de Thabitat de la 9 : Trochicola enterica nov. gen. nov. sp. La femelle est parasite dans le tube digestif de l'hôte. Elle se présente sous la forme d'un corps allongé, à peu près cylindrique, vermiforme, engagé presque tout entier dans le rectum du Troque. Il n'en dépasse qu'une partie de l'abdomen, à partir d'un peu au-dessus des ouvertures génitales. Les sacs ovigères, très allongés, dépassent le lopli palléal de l'hôte. L'animal est dans son ensemble, d'un rouge vermillon, quelquefois d'un rouge carminé. La couleur vive permet de le voir en place dans le tube digestif du Troque, à travers les téguments. Il a une courbure ventrale qui est celle de la portion terminale du tube digestif de son hôte; il en a aussi à peu près le diamètre. Il occupe ainsi toute la place, rendant impossible l'établissement d'un second parasite de la même espèce; ceci explique pourquoi on ne rencontre jamais qu'un seul individu de Trochicola enterica R. D. 9 par Troque parasité. (') I^réseiilée dans la séance du i8 mai lyi-i. SÉANCE DU 25 MAI I9l4- 1^29 La dissection est nécessaire pour extraire Trochicola enlerica R. D. 9 du tube digestif; il s'y maintient en efiet très solidement, grâce aux crochets terminant ses appendices. Mis en observation dans un cristallisoir, il présente, sur le fond, des mouvements assez vifs de ses appendices et fait varier la courbure de son corps, mais Fis Fis. il reste couclié sur le côté, sans pouvoir sensiblement se déplacer, n'étant pas adapté à une locomotion en liberté. La taille des individus est en rapport étroit avec celle de l'hôte, les individub moyens, tels que celui représenté par la figure i. ont une longueur d'environ ^""",5 du rostre à l'extrémité de la furca et des sacs ovigères de 3"'™, 8 de longueur en moyenne. Chez les individus plus grands, les sacs ovigères atteignent ordinairement ^mm ^^ygg jif, diamètre variant de o^^iS à o™'".^. La tête ou céphalon est très nettement individualisée, elle porte un certain C. R., 1914, I" Semestre. (T. 15S, N" 21.) I98 l53o ACADÉMIE DES SCIENCES. nombre d'appendices dont les derniers sont difficiles à caractériser et à homologuer avec ceux des Copépodes libres. La figure 2, d'après un individu d'assez grande taille (céplialon d'une longueur de ©""j/iyS), montre comment sont disposés les appendices. Les antennules (A,) comportent cinq articles, les antennes (Aj) m'ont paru avoir trois articles, elles sont uniramées et terminées chacune par un crochet dont les mouvements sont très vigoureux. Les mandibules (Ma) sont réduites à un mamelon articulé terminé par deux fortes soies. Je n'ai pu caractériser la totalité des appendices maxillaires typiques, ou même leurs vestiges ( Mx,, Mxj, Mx^,). ,1e crois cependant pouvoir appeler 5eco/îc?es rnaxilles (Mx») la paire d'appendices en forme de lamelles triangulaires garnies posté- rieurement d'une frange de soies, qui est nettement observable au-dessous de la bouche, et dont, sur le vivant, les mouvements latéraux, de droite à gauche, sont bien visibles. Le céphalon comporte des renforcements chitineux très marqués et de nombreuses soies ensorielles. Une paire de plages de chitine renforcée, située en dehors des mandibules et sur toute la hauteur de l'appareil buccal, présente à peu près la forme de losange et est garnie de très fortes soies raides infléchies obliquement dès leur base d'insertion, à la fois de dehors en dedans et d'avant en arrière. Le thorax ou péréion, à peu près cylindrique, fait suite au céphalon, il porte les péréiopodes et est composé de cinq segments. Dorsalement, le bord postérieur de la carapace de chaque segment thora- cique empiète sur le segment suivant. Les quatre premières paires (Thi, Th,, Th^, Th..) de péréiopodes sont nettement biramées et possèdent une rame externe terminée par un crochet et une rame interne peu robuste. La cinquième paire (TI15) est atrophiée et réduite à une sorte de pointe de chitine en forme d'aiguillon très court. Le premier segment abdominal est de même diamètre que le dernier segment tho- racique, auquel il fait suite directement; il supporte les ouvertures génitales et les sacs ovigères. A ce segment génital (numéroté 1 4-2), font suite les deux segments abdominaux suivants qui sont d'un diamètre plus faible et l'abdomen se termine par le telson (numéroté 5) portant la furca, dépourvue de soies. Les dimensions d'un individu moyen, tel que celui représenté sur la figure i, sont les suivantes : du cé|)halon à la furca -™™,5; soit : céphalon o™'",3, du céphalon au cinquième péréiopode 3™", 8. de ce cin(|uième péréiopode à l'extrémité de la furca 3'"™, 4. De l'insertion du sac ovigère à l'extrémité de la furca i""",a. Le sac ovigère, qui a ordinairement une longueur de 3""", 8 chez les individus de taille moyenne, contient un grand nombre d'œufs sphériques ou un peu ovoïdes. Ces œufs, lorsqu'ils sont prêts à éclore, mesurent 0™°% 1 5 suivant leur grand axe (sens antéro-poslérieur du Nau- lins) et o™"',i2.5 suivant leur petit axe (sens transversal de droite à gauche du Naulins). Trochicola enlerica R. D. me paraît différer beaucoup des autres Copé- podes parasites du tube digestif des Mollusques. Il présente néanmoins une certaine ressemblance, en grande partie due SÉANCE DU 25 MAI I91/4. l53l à la convergence, avec Mytilirola intestinalis Steuer (') trouvé par Steuer chez Mytilus galloprovincialis Lamck. dans la Méditerranée, à Trieste, et qui existe aussi sur les côtes de l'océan Atlantique (Arcachon). Chez Mylilicola intestinalis Steuer, le d* et la 9 sont parasites à demeure dans la même Moule qui peut héberger jusqu'à 5o individus. Chez Trochi- cola enterica R. D. la ç seule est à demeure dans le Troque et il n'y a jamais qu'un seul individu. EMBRYOGÉNIE. — Sur V existence (T un rythme périodique dans le détermi- nisme des premiers phénomènes du développement parthé no génétique expé- rimental chez l'Oursin. Note de M. M. Herlant, présentée par M. Hen- neguy. On sait que le développement parthénogénétique expérimental de l'œuf d'Oursin ( Paracentrotus lividus) exige toujours l'intervention successive de deux agents physico-chimiques différents. Dans le procédé-type de Loeb, le premier est un acide gras, le second une solution hypertonique. Cette méthode donne des résultats tout aussi brillants à Banyuls-sur-Mer qu'à Woods Hole. 1. L'acide butyrique détermine V activation des œufs; celle-ci se traduit essentiellement par l'apparition d'une puissante irradiation autour du pro- nucléus femelle. L'observation in vivo et continue d'un œuf, activé de cette manière et non traité ensuite par la solution hypertonique, montre que, après avoir atteint son apogée- on 2 heures environ, cette irradiation s'estompe progressivement et disparait. Mais elle ne tarde pas à réappa- raître, atteint de nouveau, 3 heures après l'activation, un développement aussi étendu que la première fois, puis disparaît à son tour. Fréquemment le même phénomène cyclique se reproduit une troisième et parfois une qua- trième fois. Jamais ces «lufs ne présentent de segmentation véritable. H. Le traitement hypertonique des œufs activés a pour effet d'y faire apparaître des asters accessoires; ceux-ci se développent indépendamment de l'aster qui entoure le pronucléus et ils sont d'autant plus nombreux que ('j Al). Steiek, Mytilicola inleslinalis n. geii. 11. sp. ans dern Darme voii Mytiliu galloproi-iiicialis Lamck. (Vorliiufige Mitllieiluiig ) {Znologàcher Anzeiger^ Bd. XXV, !""■ sept. 1902, n" 680, p. 635-637, 2 figures); Mylilicola intestinalis n. i:en. n. sp. {Arbeiten zoolog. Institut Wien, t. \V. igoS, p. i-46, PI. I-V). l532 ACADÉMIE DES SCIENCES. la solution a agi pendanl plus longtemps. Cette durée d'action présente, au point de vue de l'obtention du maximum de segmentations, ««optimum étroitement défini; il correspond à la formation, chez tous ou presque tous les œufs d'un lot, d'un, deux ou trois asters accessoires. Passé ce point critique, il s'en forme trop et la segmentation devient rapidement impos- sible; avant d'y arriver, il ne s'en forme pas, et la segmentation ne se pro- duit pas plus que chez les œufs traités par l'acide butyrique seul. III. Au lieu d'appliquer le traitement hypertonique simultanément à tous les œufs, on peut les répartir en une série de lots qui, après activation par l'acide butyrique, sont remis pendant un temps de plus en plus long dans l'eau de mer normale. Après cet intervalle qui, dans mes expériences, différait pour chaque lot de 5 minutes, on les traite tous par la même solution hypertonique ^l pendant une durée uniforme, de 3o minutes par exemple. On voit alors que les asters accessoires se forment en nombre d'autant plus considérable cjue l'intervalle séparant les deux « temps » de la parthénogenèse a été plus long. Comme dans l'expérrence II, le nombre des segmentations atteint son maximum dans le lot où la presque totalité des œufs en contiennent un, deux ou trois : ce premier optimum correspond à un intervalle de 20 minutes. Lorsque celui-ci est de 40 à 5o minutes, on n'observe plus aucune segmentation, mais, en revanche, le nombre des asters accessoires passe là par un maximum; il décroit ensuite réguliè- rement et les lots à intervalle de gS à 100 minutes ne contiennent plus de cytasters. Au cours de cette décroissance, un deuxième optimum pour la segmentation apparaît et correspond au lot où l'intervalle entre les deux traitements a été de 70 minutes; le nombre des asters accessoires n'y est plus que de un à trois par œuf et le pourcentage (gS pour 100 environ) des œufs qui se divisent y est aussi élevé que pour le premier optimum. Dans quelques cas, il a été possible d'en observer un troisième, répondant aux lots à intervalle de ii5 à 120 minutes; mais le nombre des segmentations y dépasse exceptionnellement 10 pour 100. IV. Ces faits conduisent aux conclusions suivantes : L'expérience I montre que l'activation pure et simple produite par l'acide gras comporte l'évolution complète d'au moins deux cycles successi fs d'irradiations, développées autour du pronucléus femelle par l'activité rythmique de son cenlrosome. L'expérience II montre que l'action essentielle qu'il faut demander à la solution hypertonique, celle qui en fera réellement le second facteur de la SÉANCE DU 2^ MAI l^ll\. l533 parthénogenèse expèrimenlale chez l'Oursin, c'est la formation crun nombre restreint d'asters accessoires (un à trois). L'expérience lll syntliétise les enseignements des deux précédentes. Elle montre que la formation des asters accessoires ne dépend pas seulement de la durée du traitement hypertonique, mais aussi à''une aptitude parti- culière que l'œuf acquiert progressivement au cours de son acti^ation et qui passe par un maximum pour décroître ensuite et disparaître. Elle montre aussi qu'à deux reprises au moins, au cours de l'activation, une même solu- tion hypertonique, agissant pendant le même temps, peut réaliser l'op- timum des conditions favorables à la segmentation. Cela signifie que, pour avoir toute son efficacité, Vintervenlion d'un nombre convenable d'asters accessoires doit se produire à un moment précis de l évolution cyclique que parcourt, à deux reprises au moins, également, l'activité du centrosome femelle. Ces faits s'accordent fort bien avec les idées émises par Delage et qui ont guidé cet auteur dans ses expériences de parthénogenèse. Ils permettent aussi d'identifier parfaitement, au moins dans ses grandes lignes, le mécanisme de la parthénogenèse chimique de l'œuf d'Oursin et celui de la parthénogenèse traumatique chez les Amphibiens. L'étude cytologique précisera dans quelles limites. Il me paraît, par contre, impossible de les concilier avec les hypothèses soutenues par J. Loelj, à savoir que le premier temps de la parthénogenèse expérimentale (formation de la membrane) engage les réactions chimiques de l'œuf dans une mauvaise voie, conduisant directement à la cytolyse, la solution hypertonique ayant pour effet d'arrêter celle-ci à temps en redres- sant des oxydations supposées défectueuses. CHIMIK PHYSIOLOGIQUE. — Contribution à l'étude delà constitution de la bile vésiculaire des bovidés et de sa partie lipoïde. Note ( ' ) de M. Ch.-A. Rom.asîd, présentée par M. Armand Gautier. La présente iNote a pour but de faire connaître les divers résultats des travaux que nous poursuivons depuis deux ans dans le but de déterminer d'une manière précise la constitution chimique de la bile des bovidés et de sa partie lipoïdie. Nos travaux ont été effectués sur la bile d'animaux se trouvant dans des conditions physiologiques ou pathologiques nettement déterminées. (') Présentée dans la séance du iS mai igi^- l534 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans une première série de recherches, nous avons choisi nos animaux parmi les meilleurs sujets des abattoirs de Paris, en pleine activité physio- logique et en parfait état de santé. La température rectale variait de 39°, 3 à 39°, 7 et le nombre des pulsa- tions, de 4o à 56 à la minute. Nombre Me Pouls vif 1'. •ids du foie Contenu d'aniinaux. Espèces. apprciximalif. à l'abatloir. et de la rato. des vésicules. '9 Bœuf. 3 ans à 6 ans. 600 à 900 ks ks 8 à 1 1 cm" cm» 295 à 616 9 Taureau. 3 ans à 7 ans. 800 à 900 9311 382 à 620 23 \ aclie. 5 ans à 8 ans. .5oo à 700 8 à 10 280 à 564 Dans une seconde série de recherches, nous avons employé les vésicules biliaires d'animaux présentant les conditions physiologiques ou patholo- giques suivantes : (A) 4 vaches pleines, 6 k y ans. (B) 5 vaches castrées, 5 à 6 ans. (C) 3 vieu.v bœufs, i4 à i5 ans. (D) 4 bo?ufs de 4 à 5 ans, primés dans les concours. (K) 4 bœufs, 4 i 5 ans, tuberculeux ('). (F) 3 vaches, 6 k j ans, tuberculeuses ( ' ). Procédé d^exliaclion. — - Les vésicules sont extraites immédialement après Fabalage (le l'animal; on en recueille la bile en recevant celle-ci asepliqueinent dans des réci- pients en verre préalablement soigneusement nettoyés et stérilisés, afin d'éviter toute altération. Nous avons constaté que, pour les animaux absolument sains, la bile était constituée par un liquide limpide vert jaunâtre, visqueux, alcalin (-). entièrement soluble dans Feau distillée, d'une densité comprise entre 1022 et loaS à -+- 17°. Au contraire, chez les animaux dans un élat pathologique marque, celle-ci était jaunâtre ou brunâtre, neutre et même parfois légèrement acide. Les substances lipoïdes ont été obtenues en épuisant l'extrait alcoolique biliaire par l'éther rectilié; après évaporation, le résidu est repris par l'éther anhydre distillé sur le sodium. Méthodes de dosage. — Les matières minérales ont été dosées par les procédés classiques après destruction des matières organiques. Lipoïdes pliosphorés. — L'extrait éthéré est calciné avec du carbonate et du nitrate de soude purs, le lésidu blanc est repris par l'eau acidulée; après neutra- lisation, on précipite le phosphore par la mixture magnésienne et l'on eft'ectuela pesée à l'état de pyrophosphate de magnésie. Poids trouvé F^O^X .00 ^ , ,^.^,^._^^ disléarique, C»H-NPO'. s. 79 ('j Ions les ajiimaux de? séries E et F ont donne deux réactions positives à la tuberculine. (-) 10''"' de celte bile étaient neutralisés par 7'^'"' à 10'"' d'acide acétique à I pour 1000. SÉANCE DU 21 MAI I9l4- l535 Cholestérine libre. — On la sépare de ses éthers par la méthode de Windaus (précipitation sous forme d'un complexe digitonine-cholestérine). Acides gi as libres, totaux et combinés à l'étal de glycérides. — (Dosés d'après la technique indiquée par Bertrand et Thomas, Chimie biologique, Paris, 1910.) Bœuf. Résidu sec 88,71 Cendres (exemptes de char- bon) 14,09 Chlorures en NaCl 2,;>o Phosphates en P-O-" i,53 Azote total 2 , 44 Fer (Lapicque) 0,0175 Sels biliaires 16,82 Pseudomucine 5, 1 1 Extrait élhéré (repris par l'éther anhydre) i , 628 Cholestérine libre ( ' ) o, '69 Lécithines distéariques .... o,o54 Acides gras totaux (^) (en acide oléique) i , 298 .\cides gras libres (en acide oléique ) o , 064 Acides gras combinés (en acide oléique) 1,229 Recherche des pigments gras ( ' ) ( lipochromes). . . présence présence présence présence présence présence présence présence présence Recherche des acides gras volatils o o o o o o o o o Recherche des pigments biliaires oooooQOoo (') Nous avons identifié la cholestérine libre par son point de fusion et la réaction de Lieberman-Biircbard. (-) Dans l'extrait éthéré nous avons isolé des grains présentant à la lumière pola- risée une biréfringence caractéristique, qui après chromages, se colorent en rouge violet par le « nilblau 1. dont il ne nous a pas été possible d'établir la nature avec certitude (combinaisons labiles de cholestérine ou éthers de celle-ci avec les acides gras). (») Par le procédé de Neumanno, SO^H^-i- Kl, les lipochromes se colorent en vert bleu. Bœufs Vaches Vaclies Vaches Boeufs Bœufs tuber- tubercu- pleines castrées vieux primés culeux leuses \ aciie. Taureau. (A). (15). (Cl. (l>). (E). (!■')■ 89,25 88, i4 87,72 88,79 90,93 89,80 87 , 60 86,80 11,78 i3,o4 .2,64 12,78 i3,62 '4,29 i3,6o 1 2 , 5o 2,22 2,42 2,4o 2,43 2,7' 2,68 2,5o 2,38 I , 24 .,37 1,32 1,34 1,62 1,58 i,4o 1,3. 2,19 2,32 2,34 2,35 2.53 2 ,5i 2,46 2,3o 0,016 o,oi65 0,016 0,018 0,010 0,017 0,012 0,011 i5,26 15,98 18,20 17,40 16, 5o 19,30 i3,i5 .3,42 4,85 5,27 5,70 4 . 7-^ 4,25 5,92 4,10 3,80 1 ,5i5 1,426 i.7«9 1,73. .,598 1,740 1,596 1 ,620 0, 190 0,164 0,267 0,253 0 , 1 29 0,259 0,080 0,098 0,077 o,o4o 0,079 0,077 0,087 0,076 0,096 0,092 I , i5o 1,121 1 ,3io 1 . 297 1,278 1 ,3oi 1 ,3i5 .,324 0,059 o,o55 o,o56 o,o54 o,o49 o,o53 o,o5S 0 , 062 1,091 1 ,066 1 ,254 1,243 1,229 1,248 1,257 1 ,262 l536 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le Tableau précédent représente la moyenne d'un nombre assez considé- rable de dosages, celle-ci ayant été établie sur l'ensemble de 2 à 3 analyses par élément et par animal mis en expérience. Nos cbifFres sont rapportés à looo^ de substance fraîche. Conclusions. — Les résultats analytiques que nous avons obtenus mon- trent que les variations entre les divers éléments sont, en général, très peu considérables. Tandis que, chez les animaux dans un état plus ou moins pathologique, le résidu ou les matières minérales et l'azote ont une tendance à baisser, on constate, chez ceux-ci, une augmentation assez sensible des matières grasses et des lipoïdes. Dans l'extrême vieillesse et chez les animaux atteints de maladies infec- tieuses, on constate une diminution des cholestérines libres et une augmen- tation des lipoïdes phosphores. Quant au fer, les variations sont presque nulles, sauf dans les cas de tuberculose, où il y a tendance à la diminution. GÉOLOGIE. — Sur riiisloire des dernières glaciations rhodaniennes dans le bassin de Belley. Note de MM. 3Iaurice Gigxoux et Paul Combaz, transmise par M. Ch. Depéret. La dernière période pendant laquelle le bassin de Belley ait été occupé par les glaciers se place entre l'époque wûrmienne (stade de Lagnieu : G. Depéret) et l'époque nèowïirmienne (stade de Collonges-Fort TÉcluse : W. Kilian). Les stationnements glaciaires dont on peut retrouver les traces dans cette région appartiennent donc à des stades de retrait du gla- cier wiirmien, stades antérieurs à l'incursion néowurmienne, laquelle est restée confinée dans la plaine suisse (Rhône) et aux environs de Chambéry (Isère). i** A l'époque wiïrmienne (cf. Penck-Briickner), le glacier recouvrait encore une bonne partie des hauts plateaux du Bugey, et par conséquent devait noyer toute Tentrée de la cluse des Hôpitaux, bien au delà de Rossillon; il occupait encore le Yalromey, y pénétrant à la fois par le Sud et par le Nord (col de Richemond) ; enfin, suivant la vallée du Rhône, il s'avançait jusqu'aux moraines de Lagnieu, comme l'a montré M. Depérel. ■1° Une première phase de retrait intéressante à distinguer correspond à l'abandon, par les glaces, du Yalromey et de la cluse des Hôpitaux : elle a SÉANCE DU 25 MAI IQlA- l537 laissé à l'entrée de ces deux vallées des barrages morainiques très impor- tants. A. .-1 l'entrée de la cluse des Hôpitaux^ aux environs de Rossiilon et de Contrevoz, on observe en effet une puissante accumulation de graviers et de cailloutis, interprétée sur la carte géologique (feuille Cliambéry) comme allmions préglaciaires; sa partie supérieure est au contraire pure- ment glaciaire^ en raison de sa topographie [dépressions fermées (')] et des blocs erratiques et cailloux striés qu'on y trouve; quant à la base de ce complexe de remblaiement, elle a un faciès plus torrentiel ou fluviatile, mais elle est liée intimement au glaciaire qui la surmonte. On peut y voir des alluvions de progression, d'âge tout au plus pré\vur- mien ; aussi nous ne croyons pas qu'elles aient rien de commun avec les alluvions prérissiennes, si bien étudiées dans les environs d'Ambérieu par M. Depéret, qui y a retrouvé la trace d'un Rhône préglaciaire ayant traversé la cluse des Hôpitaux. Ces imllums de Rossillon-Contrevoz, barrant l'entrée de la cluse des Hôpitaux, témoignent donc d'une époque où un lobe marginal presque .mort du glacier rhodanien s'arrêtait au seuil de la cluse, sans y pénétrer. Ces formations se prolongent ainsi vers le Nord-Est, jus- qu'au-dessus de Virieu-le-Grand^ sous forme d'un replat à 36o"' environ. B. Ventrée du Valromey es{ également barrée par des vallums tra/isver- ^aM.r (Est-Ouest ) fort nets, visibles par exemple à la vierge de Don, et au point 270 (en réalité 370). D'après leur altitude, ces vallums doivent être à peu près contemporains du stade de Virieu-Rossillon. En arrière, plus au Nord, s'étendent les formations glaciaires plus anciennes du Valromey (maximum wtirmien). C. A ce stade de Virieu-Rossillon, le glacier rhodanien recouvrait une bonne partie des plateaux des environs de Belley , plateaux témoignant d'une surface d'érosion très ancienne et très évoluée, dont les combes oxfordiennes et basiques (à 220'" environ) étaient occupées par les glaces, tandis qu'émergeaient les « côtes » bajociennes et portlandiennes. Qant au front de la nappe glaciaire, il était siirement en amont de Lagnieu : peut-être occupait-il encore la cuvette terminale de Moreslel, ou bien s'arrêtait-il aux environs de Brégnier-Cordon . Là, nous avons en effet observé les traces d'un stationnement glaciaire^ dans le seuil où passe le chemin de fer au nord de la montagne de Cordon; (') Déjà notées par MM. A.Maiiin el E. de Mai tonne (Tiiè.^e de l'Abbé Martin). C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, ^' 21.) 199 l538 ACADÉMIE DES SCIENCES. le petit lac de Pluvis (12™ de profondeur) marque ici l'emplacement d'une cuvette terminale secondaire, dominée vers l'aval par un rempart moiainique (blocs erratiques à la Bruyère) passant à une /e/vas^etluvioglaciaire (village de Brégnier). Plus en amont, entre Peyricu et Peyzieu, des moraines laté- rales semblent se rapporter à ce stade. 3° Une phase ultérieure correspond à un moment où le glacier, ayant abandonné les plateaux du bassin de Belley, vç^\^\\, con^xw dans les vallées qui les découpent {^stade de Brens-Bclley de M. Kilian) ('). Il s'avançait par la cluse de Pierre-Châtel jusqu'à l'ouest de la gare de Brens où subsiste un lambeau de moraine frontale; la terrasse de. Peyiicu au Sud-Ouest est une dépendance, actuellement isolée par le creusement du Fui ans (12™). En outre, il pénétrait dans la dépression de Belley par la cluse du lac de Bare, au débouché de laquelle s'observe une cuvette terminale encerclée par des moraines (à Coron et sous Muzin). 4" Une dernière phase enfin correspond à l'abandon par les glaces des cluses du lac de Bare et de Pierre-Châtel; la langue glaciaire restait alors confinée dans la dépression Vions-Culoz-Artcmare (marais de Lavours) : comme témoins de ce stationnement, on retrouve des moraines frontales près de Massignieu, non pas, ainsi que l'avaient indiqué certains auteurs, dans la colline même du village de Massignieu, dont le soubassement est mollassique, mais au contraire à quelques kilomètres plus au Nord, dans le valtum bien plus bas de Charbonod, en face de l'entrée de la cluse de Bare. A ce même stade de Charbonod, on doit peut-être rapporter la belle terrasse (i5'" environ) de la gare d'Artemare; on la retrouve près de Talissieu. Conclusions. — En résumé, stade de (7r;ez/-7?o,ç«V/on (avec front glaciaire à Brégnier-Cordon?j, stade de lîrens- Belley, stade de Charbonod, près Massignieu : telles sont les étapes successives du retrait du glacier rhoda- nien ; ces stades sont d'ailleurs assez mal individualisés, car ils correspondent à de simples stationnements et non à des récurrences. Si, comme tout porte à le croire, on parallélise le stade wfirmien de Lagnieu (C. Dcpéret) pour le glacier du Rhône, avec le stade de Grenay (Depéret et Delafond) pour le glacier de l'Isère-Rhône, et avec le stade de Rives (W. Kilian et Depéret) pour le glacier de l'Isère, on voit que les stades que nous venons de décrire pour le glacier du Rhône, dans la région de Belley, seront à peu près contemporains des stades distingués depuis (') On trouvera toute la bibliographie dans la récente et remarquable Thèse de M. J. Revit. SÉANCE DU 2) MAI I9l4- ^^^9 longtemps par M. Kilian pour le g/acier de l'Isère, entre Rives et la dépres- sion centrale de Moirans (environs de Voiron). En outre, tandis que les moraines de Lagnieu se rattachent à une terrasse de i.o"", les terrasses de Brégnier-Cordon, d'Artemare, de Peyrieu, qui correspondent certainement à des stationnements glaciaires bien plus récents et plus internes, se montrent encore à lo"" environ au-dessus des thalwegs ; on aurait donc plusieurs stationnements glaciaires assez éloignés les uns des autres et correspondant à un seul et même niveau de rem- blaiement. Si l'on se rappelle que l'un de nous, en collaboration avec M. Kilian, a décrit des faits analogues pour le glacier de l'Isère, on sera tenté d'en déduire que V allitude des grandes nappes alluviales Jluvio- glaciaires n'est pas réglée uniquement par les crues ou décrues du glacier qui les alimente, mais bien plutôt par l'altitude du niveau de base {\m les commande. PALÉOBOTANIQUE. — Existence de nombreuses traces d^ Algues perforantes dans les minerais de fer oolithique de France. Note de M. L. Caveix, présentée par M. Barrois. Les Algues du groupe des Girvanella ('), répandues à profusion dans certains minerais de fer siluriens de la Ferrière-aux-Etangs, ne sont pas les seules que j'ai observées dans les roches sédimentaires de notre pays. Il y a plus de dix ans que mon attention a été appelée pour la première fois sur des corps d'aspect filamenteux, parfaitement individualisés et généralement visibles aux faibles grossissements dans des minerais de fer oolithique d'âge primaire et secondaire. Après les avoir identifiés à des Algues, non sans quelque hésitation, j'eus la bonne fortune de voir mon diagnostic confirmé par Bornet. J'appris de ce savant que des formes analogues existent encore de nos jours. A l'appui de son affirmation, Bornet voulut bien me montrer une série de coquilles de Mollusques marins actuels, emprisonnant dans leur épaisseur un réseau de filaments, semblables, mais non identiques à ceux des minerais. Le dépôt le plus intéressant à cet égard est un minerai de THetlangien (') L. Caykux, Les Girvanella des minerais oolilhiijucs siluriens^ in Les Minerais de fer oolithique de France, fasc. 1 : Les minerais de fer primaires {Étude des gîtes min. de la France, 1909, p. 2^3 el suiv.). — Les Algues calcaires du groupe des Gi'vaiiella et la formation des oolithes {Comptes rendus, t. 150, 1910, |). 339-862). l54o ACADÉMIE DES SCIENCES. de Bourgogne qui fut longtemps exploité à Thostes et Beauregard (Côte- d'Or). I^e nombre est grand des morceaux de test qui s'y montrent criblés de perforations d'Algues. Gelies-ci se présentent en coupe, formées de sortes de filaments d'apparence ocreuse, d'une extrême ténuité, mesurant le plus souvciit de af- à ôt'-de diamètre, rectilignes, flexueux, contournés, tantôt très longs et ti-avcrsant sans interruption l'épaisseur entière du test, tantôt très courts et passant par degrés insensibles à des points ferrugineux qu'on peut considérer comme les sections transversales d'anciennes tubu- lures. Malgré la difficulté de l'observation, je tiens pour démontré que certains de ces filaments se bifurquent. D'une manière générale, les perfoialions réalisent leur maximum de fréquence à la périphérie des éléments; elles peuvent même v être développées au point d'engendrer un véritable feutrage, au sein duquel il devient impossible de suivre le parcours de chaque filament. Il est de règle que vers l'inté- rieur elles diminuent plus ou moins rapidement jusqu'à disparaître en totalité avant d'atteindre le centre quand les fragments sont de grande taille. Dans toifs les cas, les filaments invariablement constitués aujourd'hui par du fer hématisé se détachent avec la plus grande netteté sur le fond incolore de carbonate de chaux cristallisé de la coquille. Le dessin de ces Algues, de même que leurs dimensions et leur mode de groupement sont sujets à de notables variations. Sans nous arrêter aux modalités qu'elles sont susceptibles de présenter dans cet ordre d'idées, bornons-nous à noter leur extraordinaire difTusion. Plus le dépôt est riche en vestiges de Mollusques et plus ces Algues sont répandues. On les observe également, mais avec une rnoindre fréquence, dans les minerais exclusivement oolithiques on elles sont toutes rassemblées dans les nucléus calcaires. Ceux-ci ne sont d'ailleurs à proprement pailler que des morceaux de test, perforés avant d'être inclus dans les oolithes; en sorte que le support des filaments est toujours d'origine organique, alors que celui des Girvanella est sans exception une concrétion oolithique. J'ignore à quelle époque les Algues perforantes des Mollusques ont fait leur apparition. Tout ce que je puis dire à ce sujet, c'est que les minerais siluriens n'en ont pas encore fourni la moindre trace. A partir du Dévonien leur existence est certaine, et dès l'Hettangien elles pullulent. Quant aux minerais toarciens, calloviens, oxfordiens el valanginiens, ils en sont abondamment pourvus. Pour tout dire, ces organismes font partie inté- grante de la plupart de nos minerais oolithiques primaires et secondaires. Chose curieuse, ils manifestent une prédilection très ma'rquée pour les tests de Mollusques. Jamais, à ma connaissance, ils n'envahissent les débris d'Encrines, pourtant plus fréquents en moyenne dans les minerais de fer SÉANCE DU 25 MAI I9t4- i54i que les restes de Mollusques. Et il semble bien, à en juger par les obser- vations réunies jusqu'à ce jour, que les coquilles de Brachiopodcs, ainsi que le squelette des Bryozoaires, constituent un milieu non moins défavo- rable à leur développement. Loin de supposer que les Algues en question sont spéciales aux minerais de fer, j'incline à croire qu'elles ont été nom- breuses dans tous les dépôts calcaires, plus ou moins engendrés aux dépens des coquilles de Mollusques, et cela au moins à partir du Dévonien. Con- servées dans les minerais, grâce au fer oxydé qui en a fixé la trace, en dépit de la cristallisation parfois très large du carbonate de cbaux des fossiles, elles ont disparu dans les calcaires non minéralisés, soit en partie, soit en totalité. Cette explication est-elle fondée, comme j'ai tout lieu de le croire, l'exemple fourni par ces Algues doit s'ajouter à ceux que j'ai signalés il y a quelques années pour faire ressortir le rôle éminemment conservateur des composés ferrugineux, lesquels avec la silice et l'argile ont sauvé de la destruction les structures organisées les plus délicates ('). HYDROLOGIE. — Sur la recherche du bore dans les eaux minérales. Note de MM. H. Foxzes-Diacox et Fabre, présentée par M. Charles Moureu. En appliquant l'élégante méthode colorimétrique de MM. G. Bertrand et Agulhon à la recherche et au dosage du bore dans le résidu laissé par l'évaporation d'un litre de diverses eaux minérales, nous avons obtenu les résultats suivants, exprimés en milligrammes d'acide borique : i" Groupe de Vicliy. Tôûo Source Célestiiis — - Source Ilaulerive TôVo Source Hôpilal . 1 uoo Source (jrande Grille -j-jTj La minéralisation est sensiblement la même pour ces quatre eaux de Vichy : elle est comprise, d'après Wilm et Jacquot, entre 6^, 5o et 7^ par litre; par contre, leur thermalité est nettement différente : l'eau de la source Célestins marque i4" C, Haulerive i^^jO, l'Hôpitalatteint 34°, et la tempé- rature de la Grande Grille s'élève à 4i''5^- La teneur en bore semble donc s'élever avec la thermalité dans ces diverses sources. (') L. Cayeux. Op. cil., p. 22tt--23j ei J90. lO^a ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous avons encore examiné les sources suivantes : Sainl-Yorre (prés Vicliy, source froide) j^j„ Monl-Dore, source Madeleine Tnas Saint-Nectaire, source Grange né;inl La Bourboule, source Glioussj Tinro 2° Groupe de Royal. Source Eugénie ^^u Source Sairil-Marl -^ Source Saint-Viclor -j-Jj Source César iJii Source Velleda liace s La présence du bore avait été signalée par Carnol dans les eaux de Royal, par Wilm dans celles de Vichy, du Mont-Dore et de la Bourboule, par Bouquet dans celles de Saint-Yorre. MÉTÉOROLOGIE. — Sur un éclair en boule. Note de M. Albert liALnrr, présentée par M. J. VioUe. Le cas de foudre globulaire dont il s'agit a été observé le 3o avril à i6''3o"'dans le village de Saint-Georges-d'Aurac, commune de l'arron- dissement de Brioude, au cours d'un orage assez violent. Les indications que j'ai pu recueillir sur place et un examen minutieux des lieux me permettent de préciser les conditions dans lesquelles cet éclair s'est produit. L'apparition du phénomène lui-même ne peut être mieux décrite qu'en rapportant les paroles du principal témoin : « Je passais le seuil de ma porte, ioisqu'à la suite d'un éclair accompagné d'une détonation formidable, j'apeiçus à .î"' ou 3™ de moi une boule de feu de la gros- seur- du poing. Celte boule élait légèrement o\ale. Elle faisait un bruit sem- blable à celui d'une frrsée sifflante et lançait des étincelles à la façon de ces pièces d'arlilice qu'on ap|)elle des soleils. Le globe de ferr élail à environ 4o''" au-dessus du sol. Il m'a semblé venir de l'Ouest et disparaître, après un crocliel, dans la direclion d'où il venait. Le pliérromène élail lrè~ joli, mais je fus pris d'une si grande frayeur que je rentrai précipilammenl . . . . » D'autres personnes se trouvant à proximité, quoique ne pouvant aper- cevoir l'endroit où l'éclair en boule s'est montré, ont vu une lueur intense SÉANCE DU 25 MAI I9l4- 1^43 et entendu un sifflement prolongé, suivi d'un claquement le long du fil de terre d'une installation téléphonique ahoutii-sant dans un puits. 11 est pro- bable que ces manifestations, et quelques autres de moindre importance, se rapportent à la décharge électrique de l'éclair ordinaire, au passage de l'élec- tricité dans le câble et à son arrivée au contact de l'eau. Comme caractéristiques de l'éclair en boule, très net, susvisé, on peut retenir les suivantes qui sont bien établies : i° il pleuvait; 2° une décharge électrique diffusée sur un certain espace a précédé l'éclair en boule; 3° le globe de feu était légèrement ovale et il parut près du sol; 4° il s'est montré à peu de distance de masses métalliques importantes et de forme particu- lière. Ce dernier point me semble le plus intéressant. La maison devant laquelle l'éclair en boule a été aperçu possède en effet quatre ouvertures rapprochées : une fenêtre à volets métalliques, une porte entièrement faite de barreaux de fer partant du ras du sol, une deuxième porte identique à la précédente, une fenêtre à barreaux de fer. D'après ce qui précède, il semble que la décharge électrique a enveloppé d'une manière diffuse un groupe de maisons situées au-dessus d'une nappe d'eau (le puits où aboutit le fil de terre indique la présence de cette nappe). En plusieurs endroits elle a suivi un parcours normal jusqu'au sol, tandis que, dans le voisinage immédiat des masses métalliques dont nous avons parlé, les seules qui existent dans le rayon de l'éclair, il a pris l'aspect d'une décharge globulaire. Sans chercher dans ce rapprochement l'explication complète du phéno- mène, je serais porté à croire que la présence de ces masses de fer, offrant à l'un des pôles de la décharge almosphéricjue une sorte d'électrode de forme particulière (surface métallique plane continue ou griUagée), a joué le rôle principal dans la production de cet éclair en boule. A 16 heures trois quarts, l'Académie se.forme en Comité secret. La séance est levée à 17 heures et demie. G. D. \^)[\[\ ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OuVIlAGES REÇUS DANS I.A SÉANCE DU l8 MAI 1914. Tiislilul de Fiance. Académie des Sciences. Observatoire d'Abbadia. Catalogue de i3532 étoiles comprises entre -+- 5°i5' et — 3''i5' {sone photographique d'Alger), obsert'ées en 1906, 1907, 190S, 1909, 1910, 1911, 1912. réduites à 1900,0. Heiida>e (Basses-Pyrénées), Imprimerie de l"Observaloire d'Abbadia, 1914; ' vol. in-4''. (Présenlé par M. Darboux, au nom de M. VerscliafTel, Directeur de i'Observaloire d'Abbadia.) La marine moderne : ancienne histoire et questions neui'es, par M. L.-E. Bkrtin, Membre de l'Instilul, ancien Directeur des Construclions navales; avec 66 figures. Paiis, Ernest Flammarion, 1914» ' vol. in- 12. Cinquième mille. Edilion re\ ue el augmentée. (Hommage de l'auteur.) Le bicentenaire de L'abbé de la Caille, par E. Doublet, Aslronnnie à ^Ob^erva- toire de Bordeaux. Bordeaux, Inip. Gnnnouilliou, 1914; ' fasc. in-S". (Piéseulé par M. G. Bigourdan.) Les Bernoulli et le Bernoulliaiium, par E. Doublet. (E\lr. de la liei. ue plnluma- thiquede Bordeaux et du Sud-OueU; XVI'' année, 1918 et XVII° année, I9i4-) Bor- deaux, imp. Gounoiiilliou, 1914; ' Ta^c. in-8°. (Présenté par M. G. Bigourdan.) Ueber die zuin Aufbaa der Rizelle notwendige Energie {Transformations- énergie), von Heinrich Gebuabtz; mit i4 Textfignren. (Exlr. de Archii' fiir die ges. Physiologie, t. GLVI ) Bonn, Martin H;igei-, s. d.; i vol. in-8°. (Piésenté par M, Ch. Bichet.) Conférences de Badiumbiologie, fuites à l'Université de Gand en 1918, par MiNJ. Jacques Danne, I'aul Giraud, JIenri Coutard, Gaston Dan.ne. (Conférences du laboratoire de Radioactivité de Gif, près Paris.) Bruxelles, L. Severejns, s. d.; 1 vol. iM-8°. Cours de Mécanique rationnelle. Tome IV : Dynamique du corps solide, par S. Pktrovitch, professeur à l'Académie d'artillerie Michel. Sainl-Pélersliourg, 1914; I vol. in-8''. (Hommage île l'auteur.) Ergebnisse aerologischer Beobachlungen. I : 1909-1912. {KoninklijL Neder- landsch meteorologiscli Institut: \\° 10(5.) Uirechi, Kemink et fils, igiS; 1 fasc. in-8°. Library of Congress. Report of the librarian of Congrcss and Report of the Superintendent of the Library building and Grounds, for the fiscal year ending juneZo, igiS. Washington, 1914; ' vol. in-8°. Bericht de'r Senckenbergischen Naturforschendcn Gesellschaft in Frankfurt am Main; Bd. XLIV, Hefte 1-4-, Ajjril-Dezembei- igiS. Francfort sur-k-iVlein, 1918; 4 fasc. in-S". The University Geological Survey of Kansas; Bulletin n" 1. Spécial Report on well ivaters in Kansas, by Erasmus Hawortu. Topeka, 1918; 1 fasc. in-4''. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU MARDI 2 JUIN 1914. PRÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMM(Ii\ICATIOi\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. NAVIGATION. — Sur l'instabilité dont les paquebots sont menacés à la suite d'un abordage. Note de M. L.-E. Bertiv. L'émotion produite par une nouvelle catastrophe m'engage à entretenir l'Académie de l'instabilité dont est menacé, à la suite d'un abordage, tout paquebot compartimenté suivant les usages établis et même suivant les règles nouvelles. Le danger de chavirement est d'autant plus à signaler que l'a récente Conférence de Londres, influencée par le souvenir du Titanic., s'est préoccupée surtout du danger de sombrer par l'avant, et que la mino- rité a dû insister pour obtenir une limitation à peine suffisante de la lon- gueur des compartiments étanches dans la maîtresse partie. La réduction de stabilité résultant de l'envahissement sera indiquée par l'exemple suivant : soit un compartiment de 25"" de long sur ^o™ de large, qui renfermerait une masse liquide de 2000' oscillant librement d'un bord sur l'autre. Cette eau agit, au détriment de la stabilité, comme un pendule suspendu à son mélacentre, c'est-à-dire au-dessus de son centre de gravité, à la hauteur 2 25 X 10' „„ „„ p = 5 = 8°>, 33. ' i 2OO0 ou à 6", 33 au-dessus du centre de carène du navire, que nous pouvons placer à 4" au-dessus du double fond, tandis que le centre de gravité de l'eau est à 2™ seulement. Le moment négatif de stabilité est ainsi, pour une inclinaison a, en C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N- 22.) 200 13^6 ACADÉMIE DES SCIENCES. négligeant les variations du rayon g, 3000 X 6, 33 X sin cp — _ 12666 sin a. Si le bâtiment a un déplacement de 25ooo' et unehauteurnnétacentriqne de p — o de o", 5o, son moment positif de stabilité est seulement 25 000 X o,5o sin o zz; 12 5oo sina. L'équilibre se trouve donc instable, avec les conséquences qui se sont montrées fatales à la Boui-gogne et à la Qiieen of Ireland. Or, il est difficile de limiter à moins de aS"^ la longueur des compartiments, cbambres de machines, chambres de chaudières, cales, etc., parfois peu encombrées. Comme deux compartiments peuvent d'ailleurs être envahis, il convient de parer, par un autre cloisonnement, à l'insuffisance du cloisonnement trans- versal. L'efficacité du cloisonnement longitudinal a été étudiée, et celle du cloi- sonnement horizontal indiquée, dans une Note présentée en 1900 à l'Asso- ciation technique maritime, à la suite de la catastrophe de la Bourgogne. Les cloisons longitudinales suffisent, dans certains cas et moyennant quel- ques précautions nécessaires, pour équilibrer le poids de l'eau sur les deux bords. Je vais indiquer le rôle des cloisons horizontales. L'unique élude de navire, faite à ma connaissance, où la possibilité de résister à l'envahissement, même complet, des fonds ait été réalisée, devait à un pont étanche celte propriété inattendue. C'est le premier projet de croiseur à flottaison cellulaire, dont j'ai remis à l'Académie, le 22 jan- vier 19 12, à litre de document historique, un extrait qui avait figuré à l'Exposition de la Marine en 1878. La tranche cellulaire, complètement isolée des cales par son fond et par les tambours étanches qui la traver- saient, consliluail un radeau de volume suffisant pour, tenir le bâtiment à flol. L'auteur du projet, qui n'avait pas eu ce résultat en vue, ne l'a men- tionné qu'incidemment dans ses conclusions. Sur des paquebots de 3oooo' à 5oooo', la tranche prolectrice aurait besoin d'une grande hauteur. La complication résultant de l'isolement des échelles de descente dans plusieurs entreponts serait peul-être en désaccord avec les exigences des passagers. La sécurilé ne doit-elle pas, cependant, primer aujourd'hui toute autre considération? A la tenir au second plan, n'imite-t-on pas les autorités navales qui jugeaient en 1873 la tranche cellu- laire inacceptable sur un bâtiment de guerre, et qui ont été ensuite démen- ties, d'abord sur les croiseurs puis sur les cuirassés et maintenant partout ? SÉANCE DU 2 JUIN 1914. l547 Le cloisonnemenl des paquebots n'aurait guère besoin d'être plus serré au- dessus de la flottaison qu'au-dessous; le nom même de tranche cellulaire serait inapplicable à leur radeau protecteur. La préparation d'un projet de navire serait nécessaire pour faire savoir si l'on n'obtiendrait pas une solution assez facile avec le pont inférieur seul comme cloison horizontale étanche, et avec des tambours isolant l'ensemble des communications des ponts avec la cale. Ce pont étanche devrait nécessairement être établi assez bas pour porter remède au danger d'instabilité transversale signalé au début de cette Note. Le navire, après avoir été arrêté à un angle acceptable dans son mouvement d'inclinaison, sera ensuite ramené à la position droite, par l'aftlux même de l'eau. La question de principe, bien entendu, est seule posée ici. L'étude permettra de distinguer, parmi les solutions possibles, celles qui auraient une valeur pratique. Je termine sur la remarque que la cloison horizontale étanche, destinée à s'opposer au chavirement, serait plus efiicace encore, dans le cas où les fonds seraient déchirés sur une grande longueur, comme à bord du Titanic. J'ai autrefois tiré le cargo anglais le Pascal des rochers où son avant était rivé, en fermant simplement à marée basse les écoutilles de son pont infé- rieur et en assurant ainsi une position inclinée d'équilibre longitudinal stable. ZOOLOGIE. — Noiu'elles observations sur la iHviparité chez les Onvchopliores australiens. Note de M. E.-L. Bouvier. On sait que les Onychophores ou Péri pales sont presque tous vivipares et que leurs formes ovipares se limitent à un très petit nombre d'espèces propres à la région auslralasienne. L'oviparité de ces dernières espèces a été mise en lumière par mon excellent collègue de Londres, M. Dendy, au cours d'observations patientes et très démonstratives qui réduisirent au silence son acharné contradicteur, M. Fletcher. A la suite de ces observations, M. Dendy jugea utile de réunir en un genre les Onychophores ovipares et leur attribua le nom à'Ooperipalus; les Oopéripates sont très voisins des Peripaloides, c'est-à-dire des Onycho- phores auslralasiens vivipares; d'après M. Dendy, ils s'en distinguent par la faculté de pondre des œufs et par la présence, chez les femelles, d'un oviscapte saillant destiné à la ponte; cet oviscapte ne se rencontre nulle part ailleurs dans le groupe des Onychophores. On connaissait jusqu'ici lS48 ACADÉMIE DES SCIENCES. quatre espèces à' Ooperipatus : VOo. viridi maculatus Deiidy, de Nouvelle- Zélande, r Oo. insignis Spencer, de Tasmanie, VOo. Leuckarti Sânger {Oo. insignis Dendy) et VOo. oviparus Dendy, tous deux propres à l'Australie orientale. M. Dendy a obtenu la ponte de cette dernière espèce, il a étudié les œufs de la première, mais on ne sait rien à ce sujet sur les deux autres. L'objet de la présente Note est d'établir que tous les Ooperipatus ne sont pas ovipares, en dépit du nom qui leur a été donné. C'est ce qui résulte des observations que je viens de faire sur une collection d'Onychophores australiens recueillie dans le Queensland par un voyageur suédois, M. Mjôberg. Cette collection m'a été communiquée pour l'étude par mon savant collègue M. Sjôstedt, directeur du service entomologique au Muséum d'Histoire naturelle de Stockholm; elle renferme un certain nombre d'Oo. oviparus et plusieurs représentants d'une espèce nouvelle qui est manifeste- ment vivipare, encore que ses femelles possèdent une saillie génitale tout à fait identique à l'oviscapte des Oopéripates normaux. En raison de sa viviparité, j'attribue à cette espèce le nom à^Oo. paradoxits. L'Oo. paradoxits ressemble à VOo. oviparus en ce qu'il présente comme lui i5 paires de pattes, mais il s'en distingue par beaucoup d'autres caractères qui le rapprochent des espèces à \[\ paires de pattes, surtout de VOo. Leuckarti. Au point de vue morphologique, il offre d'ailleurs quelques particulai'ités qui lui sont propres : une paire de papilles à la base du pied comme les Peripatopsis africains, un rudiment de dent accessoire sur la lame externe des mandibules, et, chez le mâle, une légère saillie tubulaire por- tant l'orifice génital. Cette saillie et les papilles de la base du pied font totalement défaut chez les autres Onychopliores australasiens, la dent accessoire des mandibules manque également chez ces animaux, sauf chez les Peripatoides orientalis Fletcher et VOoperipalus oviparus, où elle présente un notable développement; quant aux papilles crurales du mâle, elles sont identiques à celles de VOo. oviparus. Les caractères anatomiques ne permettent pas moins facilement de distinguer l'espèce qui nous occupe; je citerai à ce point de vue les glandes muqueuses dont les rameaux sont grêles et presque tous fort allongés tandis qu'ils sont courts et larges dans les autres Onycho- phores australasiens. Les organes sexuels du mâle sont 'également très carac- téristiques; leurs conduits vecteurs ne se dilatent pas en une vaste chambre où s'achèvent les spermatophores comme dans VOo. oviparus. et le canal déférent se continue de suite dans le canal éjaculateur, ce qui rapproche notre espèce de VOo. insignis pour l'éloigner de VOo. Leuckarti. Les glandes SÉANCE DU 2 JUIN 1914. 1 549 anales ressemblent à celles de VOo. Leuckarti à cause de l'énorme renfle- ment vésiculaire que présente leur partie sécrétrice, mais cette partie off're un long appendice tubulaire pelotonné, ce qui rappelle, jusqu'à un certain point, les glandes anales de l'Oo. insignis. Quant aux glandes crurales, elles olîrent un développement médiocre plutôt particulier à l'espèce; celles des pattes postérieures sont à peu près de la longueur du segment qui les porte et s'allongent dans la cavité du corps; les glandes de l'avant-dernière paire se réduisent probablement à un court tube logé dans l'appendice, disposition que j'ai pu constater sur les pattes des paires i> à 10, enfin |les glandes des ii'\ 12'' et i3'' paires débordent dans le sinus latéral où elles forment un tube pelotonné égalant à peu près en longueur un segment et demi. Les organes génitaux femelles ressemblent, dans tous leurs traits essen- tiels, à ceux des autres Ooperipatus ; les deux ovaires sont bien distincts et occupent les côtés de la ligne médiane dorsale sur toute la longueur com- prise entre le bord antérieur des pattes de la 11" paire et le bord posté- rieur des pattes de la i3'', ils se rattachent l'un et l'autre au plancher péricardique par une membrane basse et forte qui suit toute l'étendue de leur bord supérieur. Les réceptacles séminaux sont volumineux. Les deux utérus se réunissent au-dessous du rectum, un peu en avant des pattes de la dernière paire; ils se continuent brusquement alors en un vagin plutôt étroit qui s'ouvre au sommet de la saillie génitale. Cette dernière diffère beaucoup, par sa forme, de l'oviscapte rétréci en arrière qui parait propre, d'après M. Dendy, à l'Oo. oviparus ; c'est une forte saillie cylindrique, un peu dilatée en arrière et ornée sur toute son étendue de minuscules écailles jaunâtres qui tranchent un peu sur son fond blanc. Quelle est la significa tion de ce tube et celle de la saillie sexuelle du mâle, quelles sont les affinités de notre espèce? Avec son tube génital femelle, cette dernière se place manifestement dans le genre Ooperipatus^ mais elle est pourvue de papilles pédieuses basilaires comme les Peripatopsis et pré- sente une saillie sexuelle mâle comme ses voisins de Nouvelle-Bretagne et de Nouvelle-Guinée, les Paraperipatus^ et ces deux caractères essentiels la distinguent des autres Oopéripates. Faut-il voir en elle un Oopéripate devenu vivipare et où persiste l'oviscapte en même temps que se développe un tube mâle; ou bien dérive-t-elle de quelque forme pénifère inconnue par régression du pénis et développement concommittant d'un tube femelle. Ces deux hypothèses peuvent être soutenues, mais elles se heurtent l'une et l'autre à bien des objections que je veux passer sous silence. Pour l55o ACADÉMIE DES SCIENCES. le moment, je crois qu'il esl sage de n'en adopter aucune et d'attendre des recherches nouvelles; car la faune australienne des Onychophores semble très insuffisamment connue et chaque exploration nouvelle l'enrichit de documents nouveaux du plus vif intérêt. M. Mjoberg vient de trouver notre paradoxale espèce en une région qu'avaient parcourue déjà bien des zoolo- gistes; sur les territoires opposés du continent australien, dans le district occidental de Perth, MM. Michalesen et Hartmeyer ont découvert, en 190g, la curieuse espèce à laquelle j'ai donné le nom de Peripaloides Woodivardi : quelles surprises biologiques nous ménage l'exploration à peine commencée de l'Australie centrale? RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX. — Déformations et fatigues du béton armé. Application aux iwûtes. Note (' ) de M. Considère. Dans une Note qu'il a présentée le 9 mars dernier à l'Académie des Sciences, M. Uabut a fait une étude algébrique très simple des effets du retrait des voûtes sur cintres en les assimilant à ceux d'un étirage iiirtuel. Il n'est pas possible de se faire une opinion raisonnée sur le bien-fondé de ses conclusions sans connaître les effets de V étirage du béton. Propriétés du héton étiré. — En 1898, nous avons étudié la question des déformations non élastiques du béton tendu. Les résultats de nos expé- riences peuvent être résumés ainsi : 1. Dans les pièces dont les armatures sont suffisantes et judicieusement réparties, le héton supporte, sans fissure, des allongements dépassant de tris loin {de 400 ii 2000 pour \ 00) ceux qui suffisent toujours pour produire la rupture du béton non armé. 2. Tant que Vallongement du béton armé ne dépasse pas l'allongement maximiun du béton non armé, r élasticité n'est pas altérée. En d'autres termes, la tension augmente proportionnellement à l'allongement. Lorsque la limite d' élasticité est dépassée, le béton armé s allonge sans varia- tion importante de la résistance qu il produit. Son coefjicient d'élasticité tombe donc brusquement de sa valeur primitii'c it zéro. (') Présentée dans la séance du iJ mai uji'i. SÉANCE DU 2 JUIN I9l4- l5,^l On a appliqué l'expression étirage à celte déformation du béton armé. Sur notre proposition, la Commission du ciment armé a jugé que ces expériences méritaient d'être vérifiées au moyen d'instruments plus précis et qu'il convenait d'étudier aussi le retour à l'équilibre du béton étiré et sa compression ultérieure. M. Mesnager, chef du Laboratoire de l'Ecole des Ponts et Chaussées, a fait des expériences dont les résultats figurent aux pages 74 ti '^2 des Comptes rendus des travaux de la Commission dressés sous sa direction par M. Mercier (H. Dunod et E. Pinat, éditeurs). Cfes résultats ont confirmé ce que nous avions annoncé et mis en lumière de nouveaux faits dont l'importance est grande puisque, sans les connaître, on ne peut pas déterminer les ell'orts qui se produisent dans les fibres de béton armé soumises à la compression après avoir subi de grands allongements. Quatre prismes de béton armé ont été soumis à la traction et un dispositif ingénieux a permis d'enregistrer, au moyen d'un style unique, les efTorts totaux qui leur étaient imposés, en même temps que les allongements cor- respondants. Pour déterminer les efforts produits par le béton, nous avons retranché des efforts totaux les elTorts fournis par les armatures, c'est-à-dire les pro- duits de leurs sections par leur coefficient d'élasticité et par leurs allonge- ments ou raccourcissements. Nous formulons les lois qui en résultent : 3. Lorsque, après l étirage, on diminue graduellement jusqu'à l'annuler, la fraction imposée à une pièce de béton armé, celle-ci se raccourcit avec un coefficient d^ élasticité qui nest pas nul comme pendant l'étirage, mais qui est fort inférieur au coefficient primitif et d autant plus réduit que l étirage a été poussé plus loin . Dans le prisme n" 2, le coefficient d'élasticité du béton pendant le retour à l'équilibre a été inférieur à sa valeur primitive de 80 à 98 pour 100 après un étirage répété de o,ooo3 à 0,0006. 4. Lorsque la traction est complètement supprimée, le béton étiré conserve un important allongement que tend à maintenir son adhérence aux arma- tures. .>. Si, après la suppression de la traction, le béton étiré est soumis à la com- pression, il se raccourcit avec un coefficient d'élasticité très faible au début. l552 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans un tronçon provenant du prisme n° I qui a été comprime après un étirage de o,ooi.'35, le coefficient d'élasticité observé pendant le premier raccourcissement de o,ooo2i3 avait une valeur moyenne de o,i3 x io% inférieure de 92 pour 100 au coefficient primitif du béton qui était de 3 X 10". 6. Quand la compression est poussée plus loin, le coefficient d' élasticité se relève mais sans atteindre la valeur qu'il avait avan t l'étirage. Dans le fragment en question, le coefficient d'élasticité est revenu à 1,5 X 10% soit à la moitié du coefficient d'élasticité constaté avant l'étirage. Pour deux raisons, les expériences en question ne permettent pas de tracer la courbe exacte et complète des déformations èl des efforts d'un prisme de béton. D'une part, avant de soumettre à la compression le tronçon de béton précédemment étiré, on l'a désarmé el l'on n'a pas mesuré le changement de sa longueur qui a dû se produire par suite du désarmement. D'autre part, le prisme, dont un tronçon a été soumis à la compression, n'est pas celui dont on avait enregistra graphiquement la déformation pendant le retour à l'équilibre. Sous ces réserves, il est intéressant de représenter schématiquement les faits énoncés plus haut, étant entendu que le tracé est incertain au delà du point C. OA phase élastique, AB étirage, BC retour à l'équilibre, CDE compression. Les abscisses représentent les déformations; les ordonnées sont les etlorts correspondants : tensions au-dessus de l'axe, pressions au-dessous. Le coefficient d'élasticité en un point est égal à l'inclinaison de la tangente sur l'horizontale. Sans hasarder une hypothèse sur les causes réelles de ces faits inattendus, on peut dire que tout se passe comme si, pendant l'étirage, les éléments SÉANCE DU 2 JUIN I9l4- "553 dont est formé le béton, perdaient, en s'écartant à l'excès, le contact méca- nique qui est nécessaire pour produire la résistance à la compression et si, par l'effet de celle-ci, ils se rapprochaient de leurs positions primitives en ne fournissant d'abord qu'une résistance minime. En d'autres termes, la longueur à laquelle le béton étiré doit revenir avant d'offrir une résistance sérieuse à la pression, est bien inférieure à la longueur que lui a donnée l'étirage. Les lois de l' étirage ne s" applique al pas aux effets du retrait entravé par les armatures seulement. — Après que le retrait s'est produit, les bétons de même nature ont le même coefficient d'élasticité dans les pièces non armées et dans les pièces armées dont aucune liaison extérieure n'entrave le retrait. De ce fait, résulte la preuve que l'obstacle opposé au retrait par des arma- tures de pourcentage courant est trop faible pour produire dans le béton une altération d'élasticité analogue à celle qui résulte de l'étirage méca- nique. Cette différence essentielle entre les effets du retrait et ceux de l'étirage peut avoir pour cause la formation incessante, pendant le durcissement et le retrait du béton, de nouveaux cristaux qui rétablissent ou consolident les liaisons intérieures menacées d'altération. Résistances au retrait des voûtes sur cintres. — Le béton coulé dans les coffrages s'accroche à leurs surfaces irrégulières, pèse de tout son poids sur eux et sur les cintres qui les portent. Les frottements qui en résultent, complètent la solidarité des voûtes avec les coffrages et les cintres dont la résistance considérable empêche les voûtes d'obéir au retrait. Cet obstacle doit triompher d'autant plus facilement de la tension développée par le retrait que la résistance du jeune béton est très faible. Dans les voûtes qu'on ferme dès leur achèvement suivant l'usage presque général, les résistances opposées au retrait du béton sont encore augmentées par l'ancrage des voûtes dans les culées. Ces obstacles puissants qui empêchent le retrait des voûtes sur cintres y déterminent-ils des altérations d'élasticité analogues à celles que produit l'étirage mécanique? Les altérations d'élasticité, s'il s'en produit dans les voûtes pendant leur séjour sur cintres, disparaissent-elles par suite de la formation de nouveaux cristaux, lorsque, après le décintrement, la poussée appuie fortement, les uns contre les autres, les éléments du béton précédemment distendu? Dans quelle mesure le béton, dont le retrait a été entravé, doit-il se raccourcir avant de résister efficacement à la poussée ? G. R., 1914, I" Semeure. (T. 158, N» 22.) 20I l'i54 ACADÉMIE DES SCIENCES. On n'en sait rien. Kn présence de laiil d'inconnues qui ne peuvent être éliminées que par de nouvelles expériences de laboratoire, il est impossible de déterminer les valeurs des eflorts que le retrait dévelop[)e dans les voûtes penclani leur séjour sur cintre et, a fortiori, de les calculer par une l'ormule simple basée sur riiypothèse d'un coefficient d'élasticité invariable. En somme, dans l'étal actuel de la Science, on ne peut pas affirmer qu'en tel point de telle voûte la pression totale a telle valeur. Pour savoir sûre- ment où est la vérité entre les opinions étrangement discordantes, il n'y a qu'un moyen : mesurer les ejjorts réels. Nous avons cherché un procédé qui permette d'atteindre ce résultat. Incessamment nous ferons connaître celui (]ui nous semble pouvoir être employé. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution du Imalol. Note de MM. Ph. Barbikr et R. Lo»;qlii\. On sait (pie le /-linalol naturel donne de l'acétate de géranyle sous l'action de l'anhydride acétique, du chlorure de géranyle au contact du chlorure de thionyle en présence de pyridine, du citral sous l'inlluence fin mélange chromique et du terpinolène sous l'action des acides formiqne et oxalique. D'autre part, il est nettement établi que, dans diflérentes condi- tions, le géraniol peut être transformé en linalol inaclif. Tous ces faits d'ordre chimique s'accordent jjien avec une opinion émise autrefois par l'un de nous (Pu. Barbikh, Huit. Soc. c/iim., 3" série, t. \XV, 1901, p. 828), à savoir que le géraniol et le linalol seraient l'un et l'autre des alcools primaires, stéréochiniiquenicnt isomères, (jui devaient être représentés [)ar la même formule plane : (,^3/C= Cil - CH^_ CH'-C^^^ ^ (;i|-< >H • Par contre, en s'appuyant sur certaines considérations, en particulier sur ce que le linalol bout environ 3o" plus bas que le géraniol, qu'il ne s'éthé- rifie que lentement et qu'il est optiquement actif, MM. Tiemann et Semmler ont proposé d'attribuer au linalol la formule CH'/^ = GH - CH^ - CH^- G, ç,j^ ^ ^^^^ OH qui en fait un alcool tertiaire. SÉANCE DU 2 JUIN 1914. l555 Les arguments, d'ordre physique plutôt que chimique, de MM. Tiemann et Semmler ne suffisent pas à entraîner la conviction et d'autres preuves étaient indispensables. Parmi les modes d'investipfation qui pouvaient le mieux permettre de trancher la (pieslion figurait l'hydrogénation du linalol et du géraniol dans le but de faire disparaître les deux liaisons éthyléniques (pii communiquent à la molécule une sensibilité toute particulière. Si ces deux alcools n'étaient que des isomères stèréochiniiques, la satu- ration des deux doubles liaisons par 4 atomes d'hydrogène devait, dans l'un et l'autre cas, conduire à un même corps, à savoir au tétrahvdrogéraniol composé bouillant à i 18" sous i5""" et déjà décrit par plusieurs auteurs. Si, au contraire, le /-linalol possède un (OU) tertiaire et s'il correspond bien à la formule de Tiemann et Semmler, la fixation de 11" doit conduire à un alcool tertiaire^ à savoir à nu 2.<)-diméth\loctanol-() ^^,^XH-CH -LH--(.H— C^^^j^_^.j|., OH et non à un alcool |)rimaire comme l'est le tétrahydrogéraniol. Celle observation n'a pas échappé à certains chercheurs et, lorsque la méthode d'hydrogénation due à MM. Sabatier et Senderens eut permis d'aborder certains problèmes jusqu'alors insolubles, M. Knklaar montra ' que lorsqu'on sature les deux doubles liaisons du /-linalol par .f' d'hydro- gène au moyen du nickel et de l'hydrogène à la température de i3o"-i4o", on obtient un alcool saturé bouillant à .S8°-iS8°,5 sous i4""", qui ne saui-ail par conséquent être confondu avec le tétrahydrogéraniol primaire et qui paraît identique par ses propriétés physiques et chimiques au 2.()-diméthyl- octène-2-ol-() préparé synthétiquemenl lui-même par l'action de(?H 'Mg I sur la mélhylhepténone artificielle : OH CH^\ ' rt^s ^^jj3>H-CH^-CH-aP-C( ^^^_^^^ OH l556 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le résultat obtenu par M. Enklaar aurait levé tous les doutes si les méthodes employées pour l'atteindre n'en laissaient elles-mêmes aucun. Malheureusement, l'hydrogénation d'un corps aussi peu stable que le linalol au moyen du nickel et de l'hydrogène à température relativement élevée n'est pas sans inspirer quelque incertitude ; d'autre part, l'action de C-H^Mglsur la méthylhepténone, corps très sensible aux divers agents chimiques, pouvait ménager des surprises, car l'on connaît de nombreux cas de transposition moléculaire, aussi déconcertants qu'inattendus, pro- voqués par les organo-magnésiens. Aussi, il nous a semblé qu'il n'était pas inutile de refaire quelques expé- riences du même genre en mettant à proiit des méthodes plus délicates et en cherchant à. atteindre la plus grande précision dans la caractérisation des corps obtenus. Nous sommes partis d'un /-linalol pro\eiiaiil d'une essence de linaloë à laquelle nous n'avons pas (ait subir d'autre traitement que plusieurs rectifications à la colonne dans le vide et nous avons agité lao» de la fraction bouillant à S-^-Sg" sous i3""" [f/":=o,888; (o!)[, — — •4°,'^j] avec 3i^ de noir de platine dans une atmosphère d'hydrogène sous une pression d'environ i™ d'eau. I/absorplion de I hydrogène a lieu régulièrement à la température ordinaire et cesse brusquement. Après séparation du platine par fillration, le produit hydrogéné fut distillé dans le vide à la colonne, ce qui a fourni, à côté de deux fractions de lèle et de queue négligeables, iio" d'un alcool salure, bouillant à 86°-88° sous lo""" [f/^ — o,85i ; (a)D,,.= — 2^'] et four- nissant, par chauU'age avec l'anhydride acétique, un acétate bouillant à 97°-98'' sous II""" [(/" = 0,891; (ot )£),::= — 2°a']dont par saponification alcaline on réj; e- nîivë Va\coo\ \ir\xn\\.\i saiix aucune modification. Ce.\. alcool est évidemment teitiaiie car, sous l'action de l'acide pyruvique à i4o''-'5o" ou sous l'action de l'acide formique anhydre à la température du bain-inarie, il perd aisément une molécule deau poui- donner un liydrocarlmre non saturé en C" H-", bouillant à 162° sur le sodium, ne possédant aucun pouvoir rotaloire et fournissant, par oxydation cliromique ou pernian- ganique, de l'acide acétique et une célone en C"H'^ — CO — (]H', en l'espèce de la mélhylisohexylcétone (CH*)-=i Cil — ( CH-)' — CO — (]H^, caractérisée par son point d'ébullition (i67°-i69°) et par sa semicaibazone fondant à i53°-i54°. La production de cette dernière cétone et d'acide acétique dans la dégradation par voie d'oxydation de l'hydrocarbure en C" 11-" dont il a été question ci-dessus, assigne é\idemment à cet hydrocarbure la constitution du -^ .Ç^-diméthyloclène-& .'j : CH3/CH - CH^ - CH^ - CH^ - C^^^ _ ^,^3 et par suite au tétrahydro-/-linalol dont il dérive, la constitution d'un 2.6-diméthyl- SÉANCE DU 2 JUIN I9l4- i557 oclanol-6 : OH résullat qui se trouve d'accord avec celui qu'avait obtenu M. Knklaar dans l'hydrogé- nation du /-linalol au inoven du nickel et de l'hydrogène à i3o°-i4û". Four comparer notre tétrahydro-/-linalol avec un i.ô-dimélhyloctanol-G de cons- titution indubitable, nous avons fait agir C-H'MgBr, non pas sur la inéthvlhepténone comme l'avait fait M. Knklaai-, mais sur la niéthylisohewlcétone. provenant elle-même de la saponification de l'isoainvlacélylacétale d'éthyle, opération (]ui nous mettait à l'abri de toute surprise et qui nous |)rocurait l'occasion de refaire, en sens inveise, le chemin que nous avions effectué au cours des opérations de dégradation ci-dessus mentionnées. Nous avons pu constater que, par ses propriétés physiques et chimi<|ues le 2.6- diméthvloctanol-6 obtenu dans ces coiulilions ne se distingue du tétrahydi'o-/-linalol (lue par ce fait qu'il est inactif sur la lumière polarisée, tandis que le tétrahvdro-/- linalol est légèrement lévogyre. hien que l'activité optique du léti ahvdi3 mai 1914, à la l^acullé des Sciences de Lyon, à l'inauguration d'une plaque apposée en commémoration de l'élec- tion à l'Académie des Sciences, comme Membres non résidents, de MM. GouY et Depèret. SÉANCE DU 2 JUIN i9i/t- 'SSg M. Alfred RKBEi.i.iAr, VIciniM'e de rAcadéniie ries Sciences morales el politiques, conseivaleur de la Bibliothèque de l'Institut, fait connaître à TAcadémie que M'"" veuve Walter et sa famille ont offert à la Bibliothèque de rinslilut un portrait de Cêsai -Maurice Despre/z, professeur à la Faculté des Sciences, membre de l'Académie des Sciences, mort en 1872. M. J. Pellegrin adresse un Rapport sur l'emploi qu'il a fait de la sub- vention (pii lui a été accordée sur le Fonds liunaparle en i Aô. compar. Mars 29.. . . 9.16.35 4-0.22,80 -1- 0.16,3 12 ; 1 0 » 3o.. . . 9. 7.. 56 -1-0.33,55 — 13. i3, 1 10: 8 a .... 7.36. 2,44 -HO, 89 26. 4 -47! 3 4-6,9 A.G. Cambridge .\iii;l., 4 1 '9 (} 7.46.23,96 -1-0,91 23.37. 1 3, 7 -1-6,0 A. G. Berlin H., 3 1 48 Remarquer. — L'étal du ciel n'a pas permis d'observer celle comèle avant le •>.9. Le 29 et le 3o, des nuages gênent par instants. La comèle parait circulaire d'envi- ron 2' de iliamètre, avec condensation autour d'un noyau de 10" grandeur; éclat total de 8° à 8", 5; coloration jaunâtre. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur F inclinaison des raies spectrales et l'accélé- ration èquatoriale de la rotation solaire. Noie de M. (îeorges Mesmn, présentée par M. E. Bouly. Dans son étude sur les raies A, B cl a du spectre du Soleil, Cornu a indiqué différents procédés qui permettent de distinguer les raies tellu- riques des raies d'origine solaire : 1° Soit le déplacement de ces raies lorsqu'on vise successivement ou simultanément les deux extrémités de l'équateur solaire. 2° Soit le balancement des raies solaires par rapport aux raies telluriques imino- biles lorsqu'on déplace l'image du Soleil dans le plan de la fente du speclroscope, de manière que la fente soit balayée en son milieu par les diflFérents points de l'équaleur solaire (auquel cas la raie solaire S oscille entre deux positions S' et S", tandis que T est immobile). 3° Soit l'inclinaison des raies solaires lorsqu'on projette sur la fente l'équaleur du Soleil, cette méthode pouvant d'ailleurs être rendue plus sensible par la production de deux images solaires conligués (par l'un des deux procédés indiqués soit par Cornu, soit par Deslandres). SÉANCE DU 2 JUIN I9l4- l56l 4° Il a enfin décrit un mouvement de pivotement que les raies exécute- raient autour de leur milieu lorsque la fente parallèle à l'équateur solaire serait amenée en coïncidence avec les différents parallèles {Annales de Chimie, 6' série, t. VII, p. ^2, 33 et 34 )• Il s'agirait d'une variation de l'inclinaison de la raie, inclinaison qui, nulle pour les cordes polaires, serait maximum pour le diamètre équatorial. Or le raisonnement que Cornu a fait pour expliquer cette variation, dans le cas où le diamètre équatorial est parallèle à la fente (p. 32, ligne i4), est inexact. Il est facile en effet de s'assurer que si une fente FF' vient à balayer la surface solaire, en coïncidant successivement avec les différents parallèles, les points P, P', P", qui sont amenés en un même point de la fente, sont animés d'une vitesse radiale identique. Le raisonnement de Cornu contient d'ailleurs une erreur accidentelle de calcul par suite de l'omission du terme r. Au lieu de (p. 33) MQ = 0) /■ cosM VQ = (.) sin M O'S, il faut écrire MO = ',)/ cosMVQ = r,)/- sin M O'S, et, comme 7smMO'S=\lS = OP, la composante est proportionnelle à OP : donc le lieu cherché est une droite dont le coefficient angulaire égal à-^ est constant et indépendant de r (et non pas proportionnel à /■, c'est-à-dire à R cosL, comme il est dit dans le Mémoire en question). Ce qui peut arriver d'ailleurs, c'est que la fente venant à déborder par son extrémité le disque solaire, lorsqu'elle passe à gauche de P", la raie diminue de longueur, mais non pas d'inclinaison. Le raisonnement ne justifie donc pas le pivotement en question ('). ( ' ) Ce pivolenient ne se pioduil pas non plus lorsque la fente, au lieu d'être paral- 1 èle au diamètre équatoiial. fait avec lui un angle 9; on reconnaît en efl'et, dans ce cas, que, pour un point de la fente situé d'abord à une distance a de ce centre, sur un dia- mètre quelconque et écarté ensuite Iransversalemeiil d'une quantité -c, le déplacement dû à la vitesse radiale est exprimé par Koj(rtco5o — .fsino), ce qui donne pour l'inclinaison Ivoi cos cp cjui est indépeiidanl de iécart x. Et pour le déplacement de la raie Kc.3 j:- sincp proportionnelle à jc, avec un coefficient de proportionnalité qui est une fonction de cp et s'annule avec cet angle. C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N- 22.) 202 l562 ACADÉMIE DES SCIENCES. Et, d'autre part, Cornu l'a constaté. Mais cette contradiction peut s'expliquer en song^eant à l'accélération équatoriale de la rotation solaire, car la variation de w entraine le change- ment de l'inclinaison des raies. Reste à savoir si Tordre de grandeur de la variation permet d'expliquer l'observation faite par Cornu. Or, en dehors des résultats obtenus par Carrington sur les tachessolaires, il résulte des déterminations de Pérot, de Dûner, etc., que la rotation, qui à l'équateur s'effectue pour la couche renversante (Fe, Co) en 24 jours, se produit en 3o jours seulement sur le parallèle de 45°, ralentissement (|ui serait plus accentué encore au voisinage du pôle. En nous bornant aux nombres indiqués ci-dessus, on voit que, de l'équa- teur à la latitude de 45", la vitesse de rotation diminue d'un quart de sa valeur ; il y aurait donc une variation de l'inclinaison dans le même rap- port; cette variation serait suffisante pour produire les apparences de pivo- tement qui n'ont pu échappera un observateur aussi habile que Cornu, lequel, dans ces conditions, aurait constaté visuellement l'accélération équatoriale de la rotation solaire ('). ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une formule directe pour /a solution d^une équation intégrale d'Abe/Ç-y Note (^) de M. Patru;k-J. Rrowne, pré- sentée par M. Emile Picard. 1. L'équation s'écrit, sous sa forme la plus importante, (1) f G{t)/il.t)d/=::,.[.v). En posant $(.r) = / f(y)dy et en intégrant par parties, on obtient une équation de la forme (2) a)(.i')i=1'(a-)-h r K(t)(b(t.v)dC. (') L'obliquité de I équateui- produirait enfin, grâce a cette accéiération équa- toriale, des déformations singulières des raies; rinclinaison de ces raies serait variable et pourrait présenter, suivant les cas. un ou plusieurs points d'inflexion. (') Voir les Notes antérieures de Vauleuv dansles Comptes rendus, i3 mai, 28 mai, 8 juillet, 2 décembre 1912: Thèse de Doclorof. Paris. igiS, publiée par les Annules de ia Faculté d€s Sciences de Toulouse. (^) Présentée dans la séance du 18 mai iç)i4- SÉANCE DU 2 JUIN I914. 1 563 Cette équation admet la solution suivante, dans l'intervalle o <^ -r <^ rt, (3) «.(^O^^f— ^— n dy. = Ux). Soit I ''I''(^) I < M J' '' ( o < 0 < I ), et soit a = ^ h- «y; alors D est une droite j3 := — "C (0 laquelle se trouve à gauche des racines de I — / t'^}L{t)dt = o. Dans l'intégration, on doit prendre des parties égales de D au-dessus et au-dessous de l'axe réel, et aller ensuite à la limite. II faut que les fonctions W{x) et K(/) soient telles qu'on puisse leur appli- quer la théorie de l'intégrale de Fourier dans ce qui va suivre. 2. Supposons que l'intégrale \{x) converge. Alors on a ■ , \^-f'^ K(0 dt\ ,r« f j-'-« W{y) dy 1(^)— jf Y.{l)\{lx)dt^\nx,~ \ L "-^ J 1^ dj """'''''-" i- f f^Kiqdt -'0 — lim ~ / jc-'--^" / j-'+^-'Y W( )•) dy dy. Intégrons d'abord par rapport à y; cela nous donne X\'" I X " l0£ — d'où l'on trouve, en mettant j = xe~'', lim — . / ('--S W(x c-n d- n = lim- / ^iiliile ^6»lf(A-c.-t)fl(- — il/(^c)^ log — puisque log- est négatif. 3. Il nous reste à démontrer la convergence de I(.i'). On a i564 où l'on pose J,(.r)=-^r ACADEMIE DES SCIENCES. ''<-"= ï^X ,1 / t='K{t)dt L ^ 0 ^/a. r/a. I— f /^K{t)r/t De l'équation (2) on déduit en écrivant .1 /^i W,.(.r)= f ... f K(t,) . . .K{l,.)W(l,t, . . . f,..r)(ft, . . . cit.. Il est clair qu'on a ( r^K{t)dt\ — .../ (/,/,.../,.)* K(/,)...K(<,)r/^ ...^/,. ^0 J "-0 «0 En insérant cette identité dans l'expression pour Jr(^), et en intégrant d'abord par rapport à a, comme dans le cas de ■'"^■'"^=rbf ''■"/ /''"^*^''(.')''>' (ix = W(x). on démontre que l'on a Jr(^) = W,.(œ). La fonction K(/) peut avoir des infinis; en supposant que le plus fort soit de l'ordre p-— — p; (o < v <^ i, o <;c■ — — ^ , on peut démontrer que l'intégrale 0: l'D •'Il ( 0 dt \dor.\ est convergente. Delà, on établit successivement la convergence des inté- grales l^mi-x!), I(^), et la formule lj,(x) = ^^{.v). Inversement, on peut démontrer que la formule (3) donne toutes les solutions de l'équation (2), si l'on y ajoute une expression de la forme H(.«) = •irJ Ji. (la.. { t ) dl SÉANCE DU Z JUl.X I9l4- i565 où C est un contour enfermant les racines de l'équation .1 On trouve des résultats analogues pour l'équation à plusieurs dimen- sions • i -.1 / ••• / G(<,, <., I„)f{lyx\,t,x.,. . . ., l„x„)dt,. . .dt„ = g{.r,. r„), et l'on peut résoudre par approximations successives les équations f G{.v.t)/{/x)dt = g{x). <■ 0 I ■■ ■ I G(.r, v„: /, /„)/(<,.?■,, . . ., t„x„)df,. . .d/„~g{.i\, . . .,.r„). MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Le problème des deux corps de masses variables. Note de M. G. Armelmivi, présentée par M. P. Appell. Je viens de lire, dans les Comptes rendus.de la séance du i3 octobre 191 '1 de l'Académie des Sciences, une Note de MM. Tomassetti et Zarlalti sur le problème des deux corps de masses variables. Ces auteurs donnent trois propriétés du mouvement qu'ils appellent a, p, y et donnent une certaine équation pour la trajectoire. J'ai publié dans les Comptes rendus de l'Académie des Lincei, à Rom e, les mêmes résultats, dans deux Notes présentées, la première (') dans la séance du 17 décembre 191 1, et la deuxième (^) dans la séance du ■1 mars i9i3. Comme MM. Tomassetti et Zarlatti, tout en suivant une autre métbode, n'ont pas cité mon nom, je demande la permission d'établir ici ma priorité et de rectifier quelques points de leur Note. Je parle seulement de masses croissantes et j'enlève les mots enfermés entre crochets qui se rapportent aux masses décroissantes. (• ) G. Armf.m.im. // pvoblema dei duc corpi neU'ipolesi di masse variabili: Nola l' {Accadernia dei Lincei, 17 décembre 1911). (-) G. \KnEi.usi, Il prob/ema dei due corpi nell'ipotescdi masse variabili : i>fota 11^ {Accademia dei Lincei, 1 marzo 19 r 3). l566 ACADÉMIE DES SCIENCES. La propriété du mouvement que MM. Tomassetti et Zarlatti indiquent par la lettre a, se divise en deux parties; la première partie est la sui- vante : « Pour \>.{t) croissant, si à un instant t la conique osculatrice est une ellipse ou une parabole, en tous les instants successifs elle sera toujours ellip- tique. » MM. Tomassetti et Zarlatti appellent \k{t) la masse du système. Dans ma deuxième Note, à la page 298, j'avais écrit, en faisant usage presque des mêmes mots : « Si, à un instant donné t,, la conique osculatrice à la trajectoire est une ellipse ou une parabole, en tous les instants successifs la conique osculatrice sera certainement elliptique. » Pour la proposition p, MM. Tomassetti et Zarlatti écrivent : « Si \x(t) pour i =:= co tend vers =c et si r admet une limite supérieure R, on a limr=^ o. a Dans ma première Note je démontre, à la. page 683, le théorème suivant : « Si M(^) devient ce pour t ^ ^ et si r admet une limite supérieure h, alors, le temps croissant, le rayon r deviendra moindre que toute quantité donnée or. » Il y a une petite différence entre les deux propositions ; mais la mienne seule est exacte, celle de MM. Tomassetti et Zarlatti ne l'est pas. On peut le voir en raisonnant sur un cas particulier. Supposons, par exemple, (jue la masse du Soleil s'accroisse brusquement, par chute d'aérolithes, toutes les fois que la Terre est à son aphélie. On voit alors que l'orbite de la Terre serait composée d'une suite d'ellipses, qui auraient toutes la même distance aphélie, mais dont la distance périhélie deviendrait de plus en plus petite. Dans ce cas donc, même si la masse du Soleil croissait à l'infini, on ne pourrait jamais dire que limr = o, car à chaque révolution la Terre reprendrait son ancienne distance aphélie. Voilà maintenant la propriété y de MM. Tomassetti et Zarlatti : « Si à un instant donné t, la conique osculatrice est une parabole ou une ellipse et lini ij.(/) = 30, il en résulte \imr(t) = o. » SÉAJfCE DU 2 JUIN 1914. 1567 J'écris (deuxième Note, page 296) : (i Si à un instant /, la différence entre la demi-force vive et la fonction des forces pour ie point B est nulle ou négative, alors \si M(/) devient^ pour / ^ 3o], en supposant que le temps croisse, r deviendra plus petit que toute quantité donnée n. » On i-emarquera que MM. Tomasselti et Zarlatti commettent la même erreur en écrivant lim/ =0, au lieu de dire que /• devient moindre que toute quantité donnée t. Examinons maintenant l'équation de la trajectoire. .Je pose (deuxième Note, page 3oi) (i) M(o = x(r^); en exprimant les niasses en fonction de l'anomalie vraie Sr. MM. Tomassetli et Zarlatti suivent la même voie en posant eux aussi (3) ,a(n — P-(«-^)- Mais ils tombent dans une faute en écrivant cjue a est une constante inconnue^ tandis que a est en réalité une fonction inconnue de ^. Enfin, ils donnent comme écjuation ('.) A, y.c-.l. y'":) s'in'^ c/'b COS.' -h ac- ./ Ils n^ont donc nullement résolu le problème, car a est une fonction inconnue de V anomalie &. .l'avais donné (deuxième Note, page 3oi) (5) /■=: Oi-\- I ). iBx)siii37f/S G.,- ^ 0 J Dans cette écjuation approchée de la trajectoire, A(&)est, au contraire, une fonction bien connue de l'anomalie ~. J'ai démontré aussi (première Note ) que, dans le cas où les masses ne croissent pas à l'infini, on peut toujours représenter rigoureusement la trajectoire par des séries de polynômes en /, uniformément convergentes, pour toutes les valeurs réelles du temps /, de / = — a:, jusqu'à / = x. l568 ACADÉMIE DES SCIENCflS. ÉLECTRICITÉ. — Elude expérimentale du récepteur téléphonique. Note de MM. Léon Bouthillon et Louis Drouët, transmise par M. André Blondel. Nous avons étudié les vibrations de la membrane du récepteur télépho- nique sous l'action d'un courant alternatif en observant au microscope les déplacements correspondants d'un style fixé au centre de la membrane et perpendiculaire à celle-ci. Les observations ont porté sur les points suivants : I. Déplacement de la membrane du récepteur sous l'action d'un courant continu. Si le courant qui passe dans l'enroulement est d'un sens tel qu'il augmente l'aimantation du noyau, la membrane est attirée et le déplacement de son centre augmente avec l'intensité du courant, d'abord rapidement, puis de plus en plus lentement. Avec un courant de sens contraire, la membrane est d'abord repoussée, jusqu'au moment où l'intensité est telle que l'aiman- tation du noyau est nulle. Quand lecourant continue à augmenter, l'aiman- tation du noyau change de signe, et la membrane est de nouveau attirée. Cette variation du déplacement du centre de la membrane, qu'il était facile de prévoir, a été très exactement l'etrouvée par l'expérience. II. Vibration de la membrane du récepteur téléphonique quand un courant sinusoïdal passe dans V enroulement du récepteur. La théorie faite en supposant l'amortissement nul, et les vibrations transversales et consistant en des oscillations d'ensemble de la membrane, conduit à la valeur suivante de l'amplitude du déplacement A du centre de la membrane : OÙ w est la pulsation du courant sinusoïdal, i l'amplitude du courant sinu- soïdal employé, M une masse égale au cinquième de la masse totale de la membrane, K un coefficient lié au déplacement X du centre de la membrane sous l'action d'une force/ appliquée en ce point perpendiculairement à la membrane par la relation X = t^» M' un coefficient lié au déplacement A SÉANCE DU 2 JUIN I9l4- iStip de la membrane sous l'action d'un courant continu d'intensité i par l'ex- pression A = -j^ • Les coefficients M', K, M ayant été déterminés expérimentalement, on a comparé les valeurs de A données par la formule (i) aux valeurs observées en faisant passer un courant sinusoïdal dans l'enroulement du récepteur. Les expériences ont été faites avec les trois fréquences 42, 460, 1020. On constate d'abord que l'amplitude de l'oscillation est proportionnelle à celle du courant excitateur, comme l'indique la formule (1). Des vérifica- tions quantitatives faites avec trois récepteurs de types différents s'accorden l très bien avec les résultats théoriques. On a obtenu : Récepteur Ader. - Si l'on utilise les valeurs observées des coefficients M', K et M : M'=: 19,6 X 10', K^ = 9.9 X o. llaïUoui fiistancc des armatures des armatures en centiiiieires. en niillimelies. Il6 7,75 1 ifi 5,2.5 SÉANCE DU 2 JUIN 1914. iSyi ÉLECTRICITÉ. — Propagation de C électricité à travers r huile de para fji fie. Noie (') de M. (i. Gouré de Vim.emo.\tée, présentée par M. J. Violle. Charges de très courte durée. — Le développement de la charge de l'arma- ture interne au début de la charge de l'armature externe est une période particulièrement intéressante. Comme suite aux expériences que j'ai eu l'honneur de présenter récemment à l'Académie (Comptes rendus, t. 158, p. 1414)) j'ai cherché à en suivre l'évolution avec des condensateurs cylin- driques dont les dimensions ont été : Uiamétrc des armature-^ en millimètre^. Noms , -^ — . Il des condensateurs. lîxlerne. Interne. C,L 32,5 7 C,L i4 3,5 i" La charge totale q = y- recueillie sur l'armature interne, pendant un temps illimité, à la suite d'une charge de durée ^0 de l'armature externe, varie comme l'indique la relation Les valeurs limites de 0 ont été 0^00028 et o^ooSS. 2° La charge développée sur l'armature interne, pendant la durée l de charge de l'armature externe, varie suivant la relation Les valeurs limites de / ont été o%ooo65 et o%io5. Il en résulte que si 0 ou i devient infiniment petit, la quantité d'électri- cité q paraît infiniment grande et donne l'apparence d'une charge instan- tanée extrêmement grande. » 3" En chargeant l'armature externe pendant o%ooi95 et mesurant par compensation la charge de l'armature interne après des intervalles de temps compris entre 35 secondes et 5 minutes, j'ai constaté que la charge de l'ar- mature interne, réduite à zéro après 35 secondes, reparaissait avec affai- blissement après 5o secondes : la charge compensée après 5o secondes est (') Présentée dans la séance du 25 mai igt/i- iSya ACADÉMIE DES SCIENCES. de nouveau sensible après i minute lo secondes, el ainsi de suite jusqu'à 3 minutes 3o secondes. La variation décharge de l'armature interne n'est pas sensible dans l'intervalle de o*,oo52. 4" Le signe de la charge de l'armature interne est le même que le signe de la charge de l'armature externe. 5" La valeur absolue de la charge mesurée sur l'armature interne ne dépend pas du signe de la charge communiquée à l'armature externe. 6", La charge de l'armature interne, séparée de l'armalure externe par l'huile de paraffine, est plus faible que la charge de l'armature externe. Influence de r épaisseur du diélectrique. — i° Charges de très courte durée. — Condensateurs employés : C, L, CjL. a. Le potentiel de charge de l'armature externe étant 5^, j6, la durée de charge est de o^oi^, o%o3/| et o%o42; la valeur du rapport des charges développées sur les armatures internes depuis le moment de la charge de l'armature externe jusqu'à la fin de la mesure de la charge de l'armature interne a été trouvée égale à un. b. Le potentiel de charge de l'armature externe étant — 2^, la durée de charge comprise entre o%ooo65 et o%o3i3, la valeur du rapport des charges développées sur les armatures internes pendant la durée de charge des armatures externes, cette durée étant la même pour les deux condensateurs, est un. 2° Régime permanent. — Condensateurs employés : (^,, C^, ..., C^ {Comptes rendus , t. 158, p. i4i4)- Les potentiels de charge des armatures externes ont été compris entre 0^,24 et 8%34- Les durées de charge de l'armature externe ont été variées de 20 minutes à i heure 44 minutes. a. La valeur du rapport des charges trouvées sur les armatures internes des deux condensateurs augmente avec la durée de charge de l'armature externe; l'accroissement est d'autant plus lent que la durée de charge est plus longue. h. La valeur du rapport des charges des armalui'es internes après les durées de charge l'espectivemenl les plus longues des armatures externes, dans chaque série d'expériences, difTère très peu du rapport inverse des épaisseurs du diélectrique. SÉANCE DU 2 JUIN IQI^- iSyS PHOTO-ÉLECTRICITÉ. — Sur les vitesses initiales des électrons photo-électriques. Note de M. G. -A. Dima, présentée par M. E. Bouty. On sait que, lorsqu'on éclaire, avec de la lumière ultraviolette, une plaque métallique A, celle-ci émet dans un vide très avancé des électrons (effet Hallwachs). Ces électrons peuvent être captés par une autre plaque métallique B, située en face de la plaque A. L'intensité du courant négatif, mesuré avec un électromètre en relation avec B, varie avec le potentiel de A. Pour une certaine valeur positive, maximum de ce potentiel, le courant est nul. Ce potentiel V, capable de retenir tous les électrons émis par A, mesure ce qu'on appelle la vitesse initiale ou, plus exactement, la composante normale delà vitesse maximum des électrons photo-électriques, d'après la relation eVr^ - mv^. Dans cette relation, e, m, c représentent la charge, la masse et la vitesse de l'électron. La valeur de ce potentiel V varie avec la fréquence v de la lumière. La détermination expérimentale de Y présente beaucoup de difficultés; parmi les principales sont les suivantes : la réflexion des électrons sur l'élec- trode B et leur retour à la plaque A; l'émission d'électrons par l'élec- trode B due à la lumière réfléchie sur la plaque A et enfin la diflérence de potentiel de contact que présente la plaque A par rapport à la plaque B et qui doit être ajoutée, avec son signe, à la valeur du potentiel apparent de A. Ce potentiel de contact peut présenter de grandes variations suivant le cas ('). C'est à cause de ces difficultés que les valeurs des vitesses initiales trouvées par les divers expérimentateurs sont discordantes (*). Il est surtout nécessaire de déterminer le potentiel de contact, dans les condi- tions uièmes de l'expérience, comme l'a montré depuis longtemps M. Hall- wachs (^). A la suite des recherches faites au laboratoire de ce physicien, j'ai trouvé une méthode qui permet de déterminer les vitesses initiales en mesurant en même temps le potentiel de contact et en réduisant à un minimum négligeable les influences perturbatrices dues à la réflexion de la lumière et des électrons. (') H. Beii., Aiui. (t. Phys., l. \XXI, 1910, p. 849. — H.-l. van der Bul, Verh. d. deuts. phys. Ges.. t. X\ , n° 8. p. 33o. (*) Vax der Bul, loc. cit. l574 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'éleclrode B servant à recevoir les électrons est formée par un cylindre de laiton (6™,5 X 12"^"») ouvert à une extrémité (voir la figure) et en communication avec réiectromètre. La plaque cylindrique A (i="" x 1'="') se trouve dans Taxe du cylindre, en face d'une petite fenêtre F par où pénètre la lumière d'une lampe à mercure rendue monochromatique par le passage à traders deux speclroscopes en quartz. La plaque A est portée par une tige de laiton T, dont l'extrémité se trouve fixée à l'intérieur du bouchon D et, par un fil de platine V, peut être portée à un potentiel déterminé. ELfCmOM. A l'aide d'un ressort fixé à la lige T et d'un robinet spécial R, on peut imprimer à la plaque A un mouvement de va-et-vient et l'on peut la rapprocher aussi près qu'on le désire de la paroi du cylindre B. Far la méthode de l'ellat, on peut ainsi mesurer facilement le potentiel de contact entre A et B. Le cylindre B est fixé à l'aide d'isolateurs en ambre aux parois argentées ( écran électrique) d'une cellule de verre fermée par un gros bouchon bien rodé. La plaque métallique A est grattée avant sou introduction dans la cellule; on fait le vide dans celle-ci (10 ' mm à peu près), on porte A à des potentiels déterminés et l'on mesure l'intensité du courant correspondant. Les expériences faites jusqu'à présent avec l'étain, le zinc, raluminium, le magnalium confirment d'une manière très satisfaisante Jes résultats de MM. Richardson et K. Compton ("). Les vitesses maxima trouvées sont presque les mêmes que celles trouvées par ces auteurs dans les limites de l'erreur expérimentale (<^o,i5 volt). Par exemple pour l'étain et pour les longueurs d'onde 280'^'^, 26.51^'^, 254'^'*, 238'*i*, les vitesses maxima sont 0,6 volt, 0,9 volt, 1,18 volt et 1,4 volt. Ces vitesses augmentent avec la fréquence de la lumière et sont d'autant plus grandes que le métal est plus électropositif. (') Ces auteurs ont tenu compte aussi, dans leurs expériences, du potentiel de con- tact, mais il semble que les mesures n'ont pas été faites dans le vide et simultanément. Voir Phil. Mag., t. XXIII, 1912, p. 579, et t. XXIV, 1912, p. 076. SÉANCE DU 2 JOIN I9l4- 1^75 En portant en abscisses les vitesses (^potentiels) vraies et en ordonnées les courants correspondants, on constate que, pour chaque longueur d'onde, le courant atteint son maximum pour le potentiel zéro, c'est-à-dire en l'absence de tout champ extracteur. Ceci n'a lieu avec mon dispositif que dans un vide avancé de l'ordre de lo"'' mm. Je continue les recherches. PHOTOCHIMIE. — Action des rayons ultraviolets monochromatiques sur Vamylase et la lipase du suc pancréatique . Note de M. et M'"' Chauchard, présentée par M. A. D astre. Xous avons montré dans une Note antérieure que l'amylase de VAsper- gillus est détruite par les rayons ultraviolets et que l'absorption d'une quantité d'énergie de rayonnement correspondant à j de calorie-gramme par centimètre cube produit une destruction des -^ de l'amylase. Nous présentons maintenant les résultats obtenus pour les ferments lipo- lytiques et amylolytiques du suc pancréatique. Lorsqu'on expose le suc pancréatique de chien aux rayons émis par une lampe à mercure en quartz, on trouve que la lipase est plus fortement attaquée que l'amylase. Il était nécessaire de déterminer l'action des différents rayons ultraviolets monochromatiques et de mesurer l'énergie correspondant à la destruction de ces deux ferments. La technique est la même que celle employée par nous pour l'étude de l'amylase de V Aspergillus; elle a été décrite par V. Henri et R. Wiirmser {Comptes rendus, t. 1.57, i5 juillet igi'i, p. 126) et dernièrement par V. Henri et V. Moycho {Comptes rendus, t. 158, 25 mai 191 4, p. ijop). Le suc pancréatique dilué dans l'eau distillée est placé dans des nacelles de 5""" de largeur, de Hy"" de longueur et de .^"'"de profondeur aux différents endroits du spectre ultraviolet d'une étincelle de résonance puissante entre les électrodes de Zn, Cd ou Mg. L'énergie était mesurée au moyen d'une pile Hilger étalonnée avec une lampe Hefner. L'absorption des rayons ultraviolets par le suc pancréatique pur a été mesurée par M. V. Henri; le Tableau suivant contient les valeurs descons- lantes d'ai)sorplion k calculées par la formule -3 = -\,.io-*'' où d est l'épais- seur en centimètres. ► 1576 ACADÉMIE DES SCIENCES. Constantes d'absorption du suc pancréatique pur. 33oo 3i86 3079 3ooi 0 , o5 0,54 I , 08 1,63 298. 2,17 2944 3, 20 2837 2813 6,5 8,0 max. 2733 6,5 2573 24i5 2392 4.3 min. 6,5 8,6 2348 i3 2338 ■7.3 23i3 2267 2195 26 34,6 69 2r44 87 l /, On voit que l'absorption commence vers \ = 33oo, elle augmente lente- ment, passe par un maximum pour X = 28 13, diminue, passe par un mini- mum pour \ = ■2.5']3, puis augmente de plus en plus. Le suc pancréatique étant un mélange très complexe, on ne peut pas déduire des nombres précédents quelle est la proportion d'énergie de rayon- nement qui est absorbée par les ferments du suc pancréatique; les nombres précédents donnent seulement les valeurs maxima de l'absorption parles ferments. Nous donnons dans le Tableau suivant les résultats d'atténuation obtenus pour la lipase et l'amylase après l'action des rayons ultraviolets difte- rents. Pour pouvoir comparer les résultats entre eux, nous avons rapporté l'atténuation à une même quantité d'énergie incidente que nous avons choisie égale à — de calorie-gramme = 0,419- 10' ergs. Proportions détruites par |\ cal.= 0,'il'l.10' ergs. Énergie des raies — ^ — - — ^ ergs Lipase, Amylase, A. cm^.sec pour lOlK pour 100. 33oo Zn 2979 11,6 I) 2800 Mg 4760 37,5 o 2749 Cil 2696 » 16 2000 ) ,, „„ „ j. ..„ J Zn ni:) 37,5 . » 2o.:)8 ) 23oo Cil 4620 5o,4 27 2100 Zn '4 '9 74-7 47 Hésullals : 1° L'amylase du suc pancréatique est attaquée dune façon sensible seulement par les rayons de X<[2Boo. L'action augmente très vite à mesure que la longueur d'onde diminue. 2° La lipase est déjà détruite par les rayons de >. = 33oo, qui n'agissent pas du tout sur l'amylase. L'action augmente lorsque la longueur d'onde diminue, mais l'augmentation «e fait plus lentement que pour l'amylase. SÉANCE DU 2 JUIN I9l4- l577 3° Pour les rayons do A < 2(Soo qui agissent sur l'amylase et sur la lipase, ce dernier ferment est le plus fortement atténué. 4" Il n'existe pas de proportionnalité entre l'absorption des rayons ultra- violets par le suc pancréatique et l'action sur la lipase ou l'amylase; ce fait pourrait être attribué à ce que le suc pancréatique est un mélange de diffé- rents corps absorbant inégalement les rayons ultraviolets. CHIMIU: ORGANIQUE. — Recherches SUT les acides ^i-h(tlogénés acycHcjues. Note de M. Hevki Wohi.gemuth, présentée par M. A. Hailer. Les corps qui appartiennent à ce groupe sont encore assez peu connus. T^eur préparation repose, pour la plupart d'enire eux, sur deux méthodes principales. L'une de ces méthodes consiste à fixer les hydracides sur les acides p, y- ou même y, o-éthyléniques correspondants (par exemple: acides y-bromo-^-valéricpie, y-bromo et y-iodo-w-caproïques, etc.); la seconde repose sur la fixa tion des hydracides su ries y-lac tones( par exemple : acides y-bromo- et y-iodo-/?-butyri(|ues, y-chloroisocaproïque, etc.). Ayant eu à préparer des acides y-halogénés, en vue de synthèses ultérieures, nous avons entrepris sur ces matières premières quelques recherches qui font l'objet de la présente Note. La fixation des hydracides sur la y-valérolactone nous a conduit aux trois acides /?valériques y-halogénés : cn^CM.CH^(:M- cii'.ctj.cii^cii^ I I +ll\= I I O CO \ COOII La valérolactone étant très abordable, cette méthode de préparation prend, dans ce cas, la valeur d'une méthode générale. Elle nous a permis d'obtenir deux acides nouveaux : l'acide y-chloro- et l'acide y-iodo-«-valé- rifjues, et de compléter l'étude de l'acide y-bromé, déjà connu (Messer- schmidt). F^a fixation de l'acide chlorhydrique s'efl'ectue en vase clos à i5o"; pour les acides bromhydrique et iodhydrique, on la laisses'effectuer en plusieurs jours, à la température ordinaire; on peut terminer la réaction dans le cas de HBr en chauffant i heure à ioo°. L'acide y-chloré est liquide et distille à 1 1 :")"-i 16° sous 10""" sans altéra- tion notable; les acides y-bromé et y-iodé ont tous deux été obtenus à l'état solide, au cours même de leur préparation; ils fondent respectivement C. R., 1914, 1" Semestre. (T. i:)8, N' 22.) 2o4 1578 ACADÉMIE DES SCIENCES. à 21" el 18°. Tous deux sont peu stables ;'i l'état d'acides lil)ros; Tacide iodé, surtout, s'altère rapidement en donnant un goiidron brun noir. Nous ferons remarquer que l'acide brome a été indiqué jusqu'ici comme incristallisable à — i5°. Les trois acides obtenus s'étliérifient facilement au moyen de l'alcool eu présence d'acide sulfurique, l'acide cldoré à chaud, les deux autres à froid, sous l'intluence du temps. L'étlierr-cidoro-/i-valérique constitue un liquide incolore bouillant à 70°, 5 sous 9'""'; l'éther brome l)out à 89°, 5-91°, 5 sous 12""" et l'éther iodé à 102° sous 10""", 5. Ces éthers sont stables et sen- siblement incolores, mais l'éther iodé brunit, à la longue, sous rintluence de la lumière. Le chlorure de thionyle réagit facilement sur l'acide y-chloré entre 80" et 100° et fournit avec un rendement quantitatif le chlorure de y-chloro-//- valéryle, liquide mobile incolore, d'odeur forte et désagréable, bouillant à 61° sous 9""". Avec l'acide y-chromé, on doit effectuer la majeure partie de la réaction vers 5o° (chlorure y-bromé, liquide jaunâtre, bouillanl à 79''-8o" sous II"""); si, par contre, on chauffe directement à 100°, le rendement en chlorure brome est faible et il se forme principalemenl l'anhydride de l'acide y-bromé, liquide incolore, bouillant à 189"- 190" sous i3""". Nous avons préparé un certain nombre d'amides de l'acide y-chloro- valérique, par action soit de l'ammoniaque, soit des aminés ou de la phénylhydrazine sur le chlorure correspondant, en évitant toute élévation de température (amide simple, F. 79°-79",5; anilide, aiguilles blanches altérables, V. lo/j", phénylbydrazide, F. 100"). Nous avons soumis ces amides à l'action de la chaleur, entre i jo" et 200", et nous espérions ainsi observer des cyclisations entre la fonction amide et le chlore en y et obtenir des pyrrolidones. En fait, il se produit bien un dégagement lent d'acide chlorhydrique, mais la réaction est très complexe et n'a jamais fourni que des résines indistillal>les. Outre les acides valériques y-halogénés, nous avons également utilisé pour nos recherches l'acide y-chlorobutyrique Cl. CH-.CH-. ("H''. (1()<)H préparé à paitir du chlorobromure de triméthylène Cl. (^H-CH'CH- Br et de KCN, suivant la méthode de L. Henry ('). Cet auteur a indiqué que l'acide chloré distille à 200" en se transformant en butyrolactone; nous avons pu obtenir l'acide pur, distillé dans le vide (à 1 14" sous i5"""V (') Comptes rendus, t. 101, i885, p. 11 58. ' ' SÉANCE DU 2 JUIN igi/j- l579 Il semblait, a priori, iiitérossant d'evpérimenler raclion du magnésium sur les éthei's Y-lialogcnés, en présence d'éther anhydre. En réalité, le magnésium est resté sans action, quels que fussent les moyens employés pmir amorcer la réaction (enq)loi des adjuvants classiques : iode, bichlo- rure de mercure, etc.; emploi du magnésium amalgamé), et qu'on parte des étiiers r-chlorés, y-1"""|'"'^ "h y-iodés. C'est là un fait remarquable, car on sait que, dans ces conditions, les éthers y.-bromés réagissent avec facilité, en conduisant principalement à des éthers [i-cétoniques. L'action de la diéthylamine fournit encore un exemple de la passivité relative de l'atome d'halogène dans les éthers y-lialogénés. Tandis que la diéthylamine réagit très vivement, au sein de l'éther, sur les éthers chlora- célique et [i-chloropropionique ('), elle ne réagit sur l'éther y-chlorohu- tyriquê qu'à loo", en rai)sence de tout dissolvant et en tube scellé. Avec l'éllier y-chlorovalérique, dont la fonction d(''rivé chlor('' est secondaire, il faut chauffer à icSo", et il se produit en même temps des réactions acces- soires (formation d'éther allylacétique par perte deHCH; on obtient de meilleurs résultats eu remplaçant l'éther chloré par l'éther y-bromovalé- rique, qui réagit à loo". luher y-diéthylaminobutyrique, liquide basique bouillant à ^S" sous i3""" [picrate (F. 78"), chlorhydrate de l'aminoacide (F. io()")J; on l'obtient avec un rendement de 7") pour 100. Fther y-diéthyl- amino-/î-valérique, liquide bouillant à 96" sous 8"""; on l'obtient avec un leudcment de 4^ pour joo à [lartir de l'éther brome correspondant [picrate (F. 9o"-9()'',5 ); chloroplatinate de l'aminoacide ('j^Aq) (F. i53"- l55'')[. (-e dernier éther. traité [)ar le sodium et l'alcool absolu, fournit l'amino-alcool correspondant avec un rendement de &(!) pour 100 (méthode de H. (rault) : alcool y-diéthylamino-/<-amylique, liquide bouillant à io4",5 sous 11""", t; picrate (F. 70°-7i''); chlorhydrate de l'éther ben- zoïcjue (F. (K/'-yo"). Il résulte de ce qui précède (|ue l'halogène est beaucoup moins actif dans les éthers halogènes en position y qu'en a et [i. Cette passivité relative nous semble devoir être attribuée à un « empêchement stéiique », résultant du rapprochement dans l'espace des fonctions éther-sel et dérivé halogène en position relative i.l\. ('} liuil. Soc. chini.s /J' série, t. III, 1908, p. 867. l58o ACADÉMIE DES SCIENCES. CHiMlli: ORGANIQUE. — Migration d'un mélho.vylc ail cours du dèdoublenieni d'un Iiydrate d'ammonium quaternaire par la méthode d' I lof mann. INole de M. M. TiFFENEAU, présentée par M. A. Haller. L'étude de diverses migrations moléculaires m'a conduit à envisager dans toute réaction transpositrice deux phases distinctes ( ') : une phase passive de désorganisation moléculaire provoquée par l'agent chimique ou phy- sique mis en œuvre et non accompagnée de migration, et une phase active de réorganisation au cours de laquelle se produit le processus migrateur. Tandis que cette dernière phase consiste en un pur phénomène de dyna- mique interne qui échappe jusqu'ici à toute analyse, la première phase par contre est susceptible d'interprétation; j'ai montré, en efi'et, que dans la plupart des cas on pouvait en schématiser le mécanisme et même le plus souvent y rendre tangible la nécessité structurale de la migration. C'est ainsi que, dans le cas de l'iodhydrine du méthylphénylglycol dis. qui se transforme en phénylacétone par migration phénylique, la réaction peut être formulée : Al— (;(Cll')(On)-(;iPl---yAr— C(CH')(OH)-CH = vAr— CH = C(OH).CH^ Pour savoir dans quelle mesure la première phase influe sur la seconde, il était intéressant de rechercher si la migration consécutive à un état d'équilibre instable tel que Ar — C(CH-')( OH) — CH = est toujours comme ci-dessus une migration phénylique. Il était indispensable pour cela de recourir à un autre ordre de réaction et j'ai songé à appliquer dans ce but la méthode d'Hofmann (décomposition des hydrates d'ammonium quaternaires). J'ai eu recours au dérivé C«H'— G(CII')(OGtF) — CH2N(CH^)U)H qu'on obtient dans l'action des aminés sut la mélhyliodhydrine du méthyl- phénylglycol dissymétrique. On sait, en effet, que dans un tel cas la réaction d'Hofmann peut conduire soit à un alcool de formule C«H*- G(CH^)(OCH') -- CH = OH par simple élimination de triméthylamine avec migration de l'oxhydrile (') Re\ue générale des Sciences. 1907, p. Sg^- SÉANCE DU 2 JUIN I9I4. l58l de l'azote vers le carbone voisin ('), soit comme dans le cas le plus général à un dérivé non saturé par élimination d'eau et de triméthylaminc. Dans ce derniercas, la forme intermédiaire instable CH'- C(CH'')(OCH') — CH = ne peut passer à l'état stable que par migration de l'un quelconque des trois substituants : phényle, méthyle ou méthoxyle. En fait, c'est cette dernière réaction qui s'est produite, et elle a donné lieu non pas à une migration du phényle ou du méthyle, mais à une migra- tion du groupe méthoxyle I i — H'-O C/H°C(CH')(OCH^)-CH^ — N(CH^)'OH ^ C'^il'-C(Cll=') = CHOCH'. Gomme conséquence de cette migration exclusive du méthoxyle, il n'y a eu aucune modification du squelette carboné qui est resté ramifié comme dans le composé initial. Il est même curieux de constater que tout s est passé comme si l'ammo- nium quaternaire initial possédait la structure ci-dessous et se serait décom- posé normalement sans migration : C«H^\ /CH^OCH» C«H^\ CH^/^\N(CH^)'OH ^ (>3^/0_l.HUl>ii . Cette constatation m'a conduit à examiner sérieusement la structure des divers produits de transformation : méthyliodbydrine initiale, aminé inter- médiaire et ammonium quaternaire (-). Je ne retiendrai ici que ce seul fait que les halogènes de structure isomère que j'ai préparés, tel C"H'C(C1) (CH') — CH-OCH% se comportent avec la dimcthylamine différemment de la méthyliodbydrine C'H'— C(Cli') (UCH^) - CH^I; de plus, la stabilité de cette dernière vis-à-vis de la potasse alcoolique est remarquable alors que les halogènes tertiaires isomères étudiés par moi sont de la plus grande instabilité vis-à-vis de tous les éliminateurs .d'hydracide. (') Cas particulier des ainiiioniiims quaternaires ne possédant que des radicaux incapables de fournir l'hydrogène nécessaire à l'élimination d'eau. (Hofmann, Ber., l. XIV. — CoLLiE ScHRYVER. Cil. Soc, l. LVII . p. "~'-']"g-) (') La prépaiation et la description de ces divers composés, étudiés en collabo- ration avec M. Lafaix, seront données en détail dans un autre Recueil. l')S2 ACADÉMIE DES SCIENCES. La réalité de la migration du inéthoxyle dans la réaction d'Hofmann relatée ci-dessous ne saurait donc être mise en doute. Conclusions. — i" La libération de deux valences sur un même atome de carbone, alors même (|u'elle permet, le plus souvent, d'explicpier la néces- sit"' siructurale de certaines migtalions moléculaires, ne laisse pas |)iéjng'er de la nature du radical migrateur: 2" Selon toute vraisemblance, la réorganisation moléculaiie commence à s'etTectuer dès les tout premiers instants de la phase de désorganisation, et son orientation dépend csscntiellemcnl des conditions de la réaction. CHIMIE ORGANIQUE. — L'isoniérie élliylèniquc des hiiotlurcs d'dcélylrne. Note de M. G. Chavanne et M"" J. Vos, présentée par M. (]li. Moureu. Dans un travail antérieur ('), l'un de nous a montré qu'à la température ordinaire les deux bichlorures d'acétylène cis et cis-trans sont l'un et l'autre en état de faux équilibre. L'équilibre réel correspond à un mélange formé de 78 à 80 pour 100 de l'isomère cis (éb. 60", 25) et 20 à 22 pour 100 de l'isomère ci-trans (éb. 48°, 35). On parvient à ce mélange en équilibre soit à partir de l'un ou de l'autre des constituants purs en utilisant l'action iso- mérisaule d'une trace de brome au soleil, soit en réduisant par le zinc en milieu alcoolique le bichlorobibromoéthane symétrique. M. Van de Walle (-) a montré ensuite que le bibromure d'acétylène obtenu en traitant par le zinc le télrabromure en solution alcoolique est éga- lement un mélange en équilibre de deux stéroisomères, qu'il a pu séparer par distillation fractionnée de leurs mélanges à points d'ébullition minima avec l'alcool absolu. Hors de la présence stabilisante de l'alcool, ils s'isomérisent spontanément pour régénérer le mélange en équilibre initial. Nous avons repris à ce même point de vue l'élude des deux biiodures d'acétylène décrits dans la littérature. L'un, découvert par liertlieloK "), est solide; l'autre, préparé pour la première fois par Sabanejeff ( '), est liquide à la température ordinaire. (') G. Chavannk, Bull. Soc. chini. de Belgique, l. WVl, igri. (^) Bull. Soc. citint. (le Belgique, l. XXVII, igiS. (') Comptes rendus, l, .H8, \i. 977. (♦) Licbig's Ânnalen, l. CLXXVIII, p. 118. SÉANCE DU 2 JUIN igi/j. i583 D'après les indications de cet auteur, sa formation accompagne celle, très prépondérante, du biioduie solide, quand on fait passer de l'acétylène sur de liode imprégné d'alcool absolu. Plus récemment, Keiser (' ) a obtenu un mélange en jn-opoitions compa- rables des deux isomères par l'aclion de l'acétylène sur l'iode nuiintenu à i.5o"-i6o°. C'est là le mode opératoire que nous avons suivi. L'action de l'acétylène sur l'iode n'est jamais complète; le magma mi- liquide mi-cristallin obtenu par refioidissement de la masse est toujours coloré par de l'iode en excès. La raison en est que les iodures d'acétylène purs et incolores se dissocient déjà nettement à la température ordinaire et se colorent par suite de la mise en liberté d'iode. On dissoiil donc la masse dans l'ollier, on enlève liode libre par agitation a\ec une solution d'Iivposulfite, on la\e à l'eau et l'on sèche. L'étlier est chassé jjar distillalion, et le résidu, après refroidissement, est essoré à la trompe. L'isomère solide reste siii- l'essoreuse. Le liquide filtré est refroidi vers — i3",5; un nouvel essorage sépare les cristaux formés. On répète cette opération jusqu'à ce qu'il ne se sépare plus de cris- taux avant In prise en masse ijui se pouisnit à température constante à — i3",8( Keiser indique — 21°). On parvient ainsi à l'eutectiipie. L"isomère solide recueilli pendant ce fractionnement est purifié par disso- lution dans l'alcool cliaud; par refroidissement, il se sépare en longues aiguilles incolores qui fondent à +72". Cet isomère passe à la flislillation à 76'',.l-77" sous id""", et à 190", 5 sous 760'"'" en se décomposant. Nous avons essayé sans succès de fractionner l'cutectique par tlistillation sous pression réduite; la température reste comprise pendant toute la distil- lation entre 72°, 5 et 7.3" sous iG'"'"; les têtes et les queues de distillation con- gelées fondent à point fixe — i3",(S, comme le produit initial. La précipitation fractionnée par l'eau d'une solution métliylique d'un mélange des deux isomères est un moyen efficace de fractionnement; en ell'et, un échantillon de composition très voisine de la composition eutec- tique (fusion commençante — t3",8, fin de fusion — 9", 6) nous a donné une fraction de tète (|ui Unit de fondre à + o", 2 et une fraction de queue coirqjlètement fondue à — 11". Or ce procédé éprouvé ne fractionne pas Teutectique. I^'eutectique est donc ici confondu avec l'isomère liquide. Celui-ci est (') American cliemical Journal , t. WL p- 260. l584 ACADÉMIE DES SCIENCES, défiai par les constantes physiques suivantes : Fus. ^ — i3°,8; Eb.|6—^72°,5; Eb.7co"-^ iS8" (avec mise en liberté cl'io,2= I ,697; /i|i à I 1°, 2rr I ,706; /i,H;) à I l°,2 = I ,780 . On déduit de là pour le pouvoir réfringent moléculaire : Trouvé. Ciilculr. Trouvé — Calculé. (H„<) 35,63 3G,2r — o,58 D 36, 01 36,07 — 0,56 (H3) 36,96 37,38 -o,^>. La structure des deux isomères dans l'espace a été fixée en utilisant la règle de trans-élimination. La configuration cis dans laquelle chaque atome d'hydrogène est en position trans par rapport à l'iode doit correspondre à risoiiièrc qui perd le plus facilement de l'acide iodhydrique. On dissout dans io""' d'alcool absolu, à la température ordinaire, 19^,63^ de cliai|ue isomère: on ajoute à chaque solution jo'"'" de potasse alcoolique à i pour 100, et l'on interrompt l'action de ce réactif après 2(i minutes dans chaque cas en versant les liqueurs alcooliques dans de l'eau acidulée par l'acide nitrique. Après liltralion, on complète le volume à 9.50"^'"', on prélève jû*^"'', on ajoute à celte prise d'essai ^0*^"'' et l'on titre en retour par le sulfocyanale. On trouve ainsi que : Dans le cas de l'isomère liquide 9'^°'',9 de nitrate d'argent ont èlé utilisés, alors que, pour risotnère solide, celte quantité est inférieure à o'^"'',o5. L'élimination de l'acide iodhydrique étant au moins 200 fois plus rapide dans le cas de l'isomère liquide, on doit attribuer à celui-ci la confi- guration cis. Ceci est d'accord avec la plus grande fusibilité et la plus grande solubilité de cet isomère. Gomme dans le cas des chlorures et des bromures, on constate pour l'isomère cis une notable dépression du pouvoir réfringent moléculaire. L'étude des étals d'équilibre entre les deux stéréoisomères exige que l'on possède au préalable un procédé d'analyse de leurs mélanges. Le point de fusion finissante suffit à déterminer sans ambiguïté la composition de lun quelconque d'entre eux, une fois tracée la courbe du liquidus. Celle-ci peut être construite au moyen des données suivantes : l^our 100 de risomèi>e Iransdanslemélange. o i5,i 82,6 4o.5 5753 100 Point de fusion finis- sante — i3'',8 -+-9", 7 H- 26°, 5 ^- 33° -+-.^16° 4-72" SÉANCE DU 2 JUIN igi/j- i585 Après i6 heures de chauffe à 170" de l'un ou de l'autre des isomères purs, l'équilibre est presque atteint; le système obtenu à partir du biiodure cis n'est alors complètement fondu qu'à + 4i°,5; le mélange formé en parlant de l'isomère trans a pour point de fusion finissante + li3°,5. On peut prendre, pour caractériser le système en équilibre à cette température, le point de fusion finissante 42°, 8, ce qui correspond à 32,5 pour 100 d'iso- mère solide (trans). A 1/16" (vapeur de C-H-Gl' bouillant sous 760""'"), il faut environ 90 heures pour atteindre l'équilibre. Celui-ci correspond à une tempéra- ture de fusion finissante de 44°)^, c'est-à-dire à une teneur de 55 pour 100 en isomère solide. Après 220 heures de chauffe à 100°, o-n est encore très loin de l'équilibre, ce qui ne doit pas surprendre; les points de congélation finissante sont alors -t- 3° et -(- 68°, 5. Ces phénomènes d'équilibre entre les deux isomères éthyléniques peuvent donc être aisément observés pour tous les dérivés d'addition bihalo- génés de l'acétylène; mais, alors que l'isomération spontanée à la tempéra- ture ordinaire est inappréciable pour les chlorures et les iodures, elle est très rapide pour les bromures. Les expériences précédentes indiquent encore qu'il y a un déplacement de l'équilibre assez marqué par variation de température; plus la température est basse, plus l'isomère solide est prédominant. Ceci est parfaitement d'accord avec les faits observés par les différents auteurs qui se sont occupés de la préparation des iodures d'acéty- lène. Il serait aisé de déterminer les états d'équilibre dans une région étendue de température, en analysant le mélange obtenu par l'action de l'acétylène sur l'iode à différenles températures maintenues constantes; les observations faites sur les chlorures et les bromures suffisent en effet à légi- timer cette méthode. MINÉRALOGIE. — Nouvelles observations sur les roches éruptives du sud el de l'ouest de Madagascar. Note de M. J. (jiraud, présentée par M. A. Lacroix. J'ai montré précédemment (') que, dans le sud de Madagascar, les rhyolites formaient avec les diabases et quelques andésites et iabradorites, l'important massif de l'Ivohisiombé, au sud de Tsivory. Des recherches (') Comptes rendus, t. loi, p. 1298. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 22.) ^'-'5 l586 ACADÉMIE DES SCIENCES. nouvelles efTectuées au cours d'une seconde mission, m'ont permis de délimiter l'extension des rhyolites qui arrivent, au Sud, jusqu'au voisinage de Behara, sur la rive gauche du Mandrare, se développant ainsi sur une longueur de loo""" environ. Les formes microgrenues de ces rhyolites existent entre Tsivory et Tamotamo; ce sont des microgranites et des micropegmatites, déjà signalés par M. A. Lacroix. Le massif de l'Ivohisiombé est installé sur le bord d'une grande plaine d'effondrement qui commence vers le Tsiombovisitra, au nord de Tamo- tamo et s'étend jusqu'au sud d'Ifotaka et un peu au delà de la mare de Tsitevempoko, près d'Antanimora, à l'Ouest. A l'ouest d'Afltanimora, vers les rivières Volovolo et Bevinda, affluents de droite du Manambovo, existe un laccolite de norite (anorthosite) de plus de 2'"" de diamètre, profondément érodé, émergeant au milieu des gneiss graphiteux, Celte norite est une roche de couleur claire, à très grands éléments, formée de labrador et d'hyperslhène avec rares paillettes de biotile; à son voisinage, les gneiss ont subi des phénomènes d'exomorphisme assez intenses; ils prennent l'aspect pegmatitique et renferment, sur plu- sieurs mètres, des nodules de pyroxènes et de titanomagnétite. Enrapportaveclemonticulede troctolitederAnabohitsy, au sudd'Ampa- nihy, signalé par M. A. Lacroix, se trouvent des péridotiles à olivine grenues, formées d'augile, d'hypersthène, d'olivine et d'iiinénite. Les roches éruptives sont très rares dans le nord du Pays Bara et le Menabé. Il faut arriver jusque près de la Tsiribibina, vers Antsoa, pour rencontrer une importante coulée de basalte à plagioclases, reposant sur le Jurassique supérieur. Dans la région à suintements bitumineux au milieu des grès et sables du Trias et de l'Infralias, entre Ankavandra, Beravina-en-Terre, Folaka et Morafenobé, les sills et les necks de diabase, d'andésite et de labradorite sont excessivement nouibreux. Ils se continuent jusqu'à l'important massif du Fonjahy. C'est un immense laccolite de gabbro encore recouvert, jusque vers l'altitude 5oo, par les grès triasiques. La partie centrale, la plus élevée du massif, est formée en majeure partie par des gabhros variés : gabbros micacés, à l'Est, traversés par des filons de labradorite augitique, de labradorite ophilique, de gabbro à olivine et mica et de granité sodique; gabbros basiques au centre; troctolites (allivalites) au Sud, signalées par M. A. Lacioix ('), et qui passent gra- (') Comptes rendus, l. 137, p. 14. SÉANCE DU 2 JUIN I914. l587 duellement aux gabbros leucocrates à olivine supportant le signal 745 et se continuant au Sud-Ouest. De cette masse principale se détachent, vers le centre, un éperon nord formé par des andésites augitiques, et, à l'extrémité occidentale, un chaînon NWde diabase feldspathique passant aux andésites augitiques. Au milieu des grès et schistes triasiques à Equisétacées qui forment le toit du laccolite, on observe, à l'Kst, quelques fdons de basalte et d'andésite et surtout de nombreux filons de rhyolites et des masses intrusives de micro- granites et de micropegmatites. Au sud du' Fonjahy, sur la rive gauche du Manambao, de très nombreux dykes de diabases et surtout de rhyolites traversent les grès psammitiques et schistes du Trias. L'un de ces necks, qui se poursuit sur plus de 20'*™ dans une direction JNiNW, sur une hauteur de 4o™ à 5o™ et une épais- seur de i5™ à 20™, à l'est d'Ambalarano, est formé à la surface par une rhyolite blanche passant graduellement à une micropegmatite bleue qui occupe toute la partie centrale. Quelques dykes ou necks de rhyolites etde syénites passant aux trachytes quartzifères, apparaissent au nord de Morafenobé et du Manambao et l'on n'observe plus ensuite de roches éruptives jusqu'au massif de l'Ambohit- rosy, au nord-ouest de Bekodoka. Le massif de l'Aiid^ohitrosy, qui occupe une surface de plus de 80'''"', est formé presque exclusivement par des granités sodiques dont M. A. Lacroix a déjà signalé l'analogie avec ceux du nord-ouest de File. En quelques points, ils présentent exceptionnellement une structure micropegmatitique; dans la partie centrale du massif, ils ont l'aspect d'une brèclie ignée, dynamo- métamorphisée et renfermant de nombreuses enclaves d'une roche mon- zonitique, qu'on observe en place sur le bord méridional du massif. Quelques filons de diabases à olivine traversent les granités sodiques. Une coulée d'andésite augitique recouvre les granités sodiques sur le bord méridional du massif, et une coulée de labradorite augitique vitreuse longe son bord occidental, déterminant les pittoresques rapides du Sambao. Au sud et à l'est de l'Ainbohitrosy existent plusieurs laccoiites de gabbros. Le massif de l'Ainbohitrosy est installé dans l'angle aigu du lambeau gneissique isolé par failles, au milieu des grès et schistes du Trias. Quant à l'âge de ces différentes roches, il n'est pas possible actuellement de le fixer d'une manière précise. Les roches de l'Ambohitrosy ont traversé à l'Est des calcaires jaunes à Foraminifères du I^ias supérieur; elles sont probablement du même âge que celles de la région d'Ampasindava. l588 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les gabbros et les rhyolites du Fonjaliy, les diabases et les andésites du Maïlaka et de la région à suintements bitumineux, traversent les grès du Trias et les sables de l'Infralias. Les basaltes d'Antsoa, au sud de la Tsiri- bihina, sont postérieurs au Jurassique supérieur qu'ils recouvrent. Enfui, dans le Boeni occidental, entre Soalala et Maevalanana, les rares necks d'andésites et de labradorites que j'ai observés traversent les marnes à pbospbates et les grès de l'infracrélacé. CHIMIE ANALYTIQUE ET BIOLOGIQUE. — Analyse quantitative gravimétrique de l'urée dans l'urine. Note de M. R. Fosse, présentée par M. E. Roux. 1. Des matériaux de l'urine^ l'urée est le seul qui, dans des conditions don- nées, produise une combinaison xanthylée peu soluhle. a. De l'urine humaine est traitée par la graine de Soja hispida (') réduite en poudre, et du chloroforme, à la température ordinaire ou à 45", jusqu'à ce que la recherche de l'urée conduise à un résultat négatif. Le mélange formé par cette urine, filtrée, diluée à -'- (lo'"'"), de l'acide acétique (3f)""') et une solution méthylique de xanthydrol à 73(5""') était encore rigoureusement limpide après 12 heures d'abandon à la température du laboratoire. b. Même résultat avec l'urine de cheval. 2. Influence des protéiques sur le titrage de quantités connues d'urée, ajoutées à l'urine dépouillée de son urée par contact avec la graine du Soja hispida. L'expérience exécutée avec une telle solution donne des nombres légè- rement trop forts. La cause en est à la présence des albuminoides cédés à l'urine par le végétal. Quoique ces substances, ainsi que nous l'avons précédemment indi- qué (^), ne précipitent pas le xanthydrol en milieu acétique, elles sont cependant susceptibles de souiller les cristaux d'uréine et de provoquer ainsi de faibles erreurs par excès. Les élimine-t-on ? Le dosage de l'urée dans la solution désalbuminée (') Comptes rendus, t. 1.58, p. i^^^- (^) Comptes rendus, t. loîS, p. i432. SÉANCE DU 2 JUIN I9l4- I^Sp conduit alors à une erreur par défaut^ comparable à celle commise en titrant de la même manière une liqueur aqueuse d'urée, de concentration semblable. Les résultats obtenus sont, d'autre part, très voisins, si l'on soumet à l'analyse l'uréine, -précipitée dans les mêmes conditions, soit de cette urine désalbuminée, soit de l'urine sans albumine ou d'une solution d'urée au même titre dans l'eau pure. Analyse Piiiils (l'urée. Titre en iiicc ( litre). de l'uréine: ._— ^___^_^^^ -— _— -^— Théorie N"/„: 0,60. Théorie. Trouvé. Erreur»,,,, Théorie. Trouvé. Erreur. Trouvé N"/,,. Urine avec protéiques traitée par le Soja, puis pourvue g g ^ g g d'urée en quantité connue. 0,020028 0,02007 -+-o,ai 20,028 20,07 +0,0^2 Même urine sans protéiques. . 0,020028 0,0199 — 0,6 20,028 19,90 — 0,128 6,-59 Autre urine sans protéiques.. » 0,01928 » » [9,28 » 6,64 Liqueur titrée d'urée dans l'eau 0,020 o,oi98( — 0,8 20 19,84 — 0,16 6,62 3. Technique du dosage de l'urée dans l'urine. — Voici, en nous réservant de lui faire subir des modifications ultérieures, la méthode que nous suivons actuellement : Composition du milieu de précipilalion. cm* Urine diluée à -pj 10 Acide acétique cristallisable 35 Solution de \anthydrol à -^ dans Talcool méthylique ... 5 Mode de précipitation. — Une fiole conique à bec reçoit successivement V urine diluée et mesurée avec précision, l'acide acétique puis, à cinq reprises et à 10 minutes d'intervalle, i"^"' de xanthydrol méthylique. Durée de la condensation après la dernière addition du réactif : 1 heure. Essorage à la trompe sur filtre plan. — On peut faire usage d'un entonnoir de porcelaine à la partie perforée duquel adhère intimement un filtre parcheminé Schlei- cher, préalablement assoupli dans l'eau, empiétant sur la paroi cylindrique. Essorage à la trompe sur filtre concave. — Ce procédé de (iltralion, qui n'avait pas encore été employé, à notre conniiissance, permet de recueillir- aisément et sans perle l'uréine en mettant à profil la curieuse propriété que possèdent ses cristaux de former par feutrage un tissu blanc, brillant, rigide, transportable à l'aide de ta pince {fig. 1). L'appareil que nous utilisons est formé d'une calotte sphérique en arfcnl ('), criblt'e (') Kayon de la sphère o™, 167; diamètre du cercle de base o",07. iSgO ACADÉMIE DES SCIENCES. de petits trous ( (ig. 2 et 3) et d'un entonnoir de même métal, soudés par la circon- férence de leur base circulaire, la concavité du diaphragme placée à l'extérieur (yî^.4)(') Le filtre en papier parcheminé (-), fendu suivant un rayon, est appliqué humide sur la calotte, il en épouse exactement la surface si l'on fait légèrement empiéter un de ses bords rectilignes sur l'autre. Vxs,. V\i: Fis Après essorage de la bouillie cristalline, knage à l'alcool, on porte quelques minutes à l'étuve le filtre et son précipité. Celui-ci s'ei détache spoii Lan énient par dessiccation sous la forme d'un disque qu'on reçoit sur du platine taré pour la pesée. (') On peut aussi adapter à la calotte métallique, ou à un simple filtre à cale légè- rement concave, un entonnoir de verre, en interposant entre eux une feuille de caout- chouc munie d'un orifice. C) Diamètre : o'", 07 . SÉANCE DU 2 JUIN 19l4- 1^9' TECHNOLOGIE. — A propos de la diminution du gluten des blés français. Note de M. Emile Fleurent. Je viens seulemenl de prendre connaissance de la Note que M. Balland a communiquée à l'Académie, le 20 avril dernier : Sur la baisse du gluten des farines. A ce sujet, je liens à faire remarquer que, dans nos Recherches sur la- composition des blés tendres français et étrangers, pages i 17 et suivantes, publiées en 1899 par le Bulletin du .Ministère de l'Agriculture, Aimé Girard et moi avons déjà signalé cette diminution et cela en prenant précisément comme termes de comparaison les données que M. Lucas, directeur du laboratoire du Marché des farines fleurs de Paris, avait bien voulu nous fournir et que M. Balland reproduit dans sa Note. Dans le Volume : Le pain de froment : Etude critique et recherches sur sa valeur alimentaire selon le blutage et les systèmes de mouture, publié à la librairie Gautliier-Villars en 191 1, j'ai confirmé cette conclusion en me basant à nouveau sur les mêmes données complétées par des chiffres plus récents. De cet ensemble il résulte que c'est bien à l'adoption de plus en plus grande par l'agriculture des variétés à haut rendement qu'est due la dimi- nution du gluten réel existant dans la totalité de l'amande farineuse du grain de blé, détermination qui seule peut servir de comparaison scienti- fique, les blés les plus riches en azote, ainsi que je l'ai montré ('), étant loin d'être toujours les plus riches en gluten. M. Balland, tout en adoptant cette conclusion, ajoute qu'elle n'est pas la seule à tirer de l'examen des faits et qu'il se trouve une autre cause de la diminution du gluten des farines dans le développement donné par l'industrie française aux procédés de mouture moderne. Il n'apporte cependant aucun chifl're précis à l'appui de ses affirmations. Dans les publications auxquelles je fais allusion plus haut, complétées en 1912 par une autre sur Le pain et les exigences de l' alimentation ration- nelle (-), en me basant : \° sur la valeur énergétique des diflerentes parties (' ) E. Flkurent, Sur la relation qui existe entre la proportion de gluten contenu dans les différents blés et la proportion des matières azotées totales ( Comptes rendus, t. 137, 1908, p. i3i3). (2) Bulletin de la Société scientifique d' Hygiène alimentaire et d^ alimentation rationnelle de l'homme, Vol. 2, 1912, p. 79. iSga ACADÉMIE DES SCIENCES. constitutives du grain de blé et sur leur composition cliimique organique et minérale; 2° sur la valeur nutritive que nos connaissances modernes permettent d'assigner "aux matières albuminoïdes végétales et au gluten en particulier, j'ai montré, par des chiffres probants, que le rendement en pain n'avantage pas le consommateur, puisqu'il est uniquement fonction de la quantité d'eau absorbée, et qu'à blutage égal les farines de la mouture moderne donnent toujours un pain contenant une somme d'énergie totale supérieure au pain obtenu à l'aide des farines des anciens procédés. Je ne puis que renvoyer à ces différentes études le lecteur désireux de se faire lui-même une opinion sincère sur la question. PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur les cillé/ritions de la gaine de myéline pro- duites par divers poisons nerveux. Note (') de MM. L. et i\l. Lai-icque et 14. Legk.ndre, présentée par M. Henneguy. Dans une Note parue récemment (^), M. Nageotte déclare que « les alté- rations de la gaine de myéline sous l'influence de divers agents, décrites (par nous) n'existent pas ». Il s'en est assuré, dit-il, « par un contrôle minu- tieux ». Dans cette Note, on ne voit pas clairement si M. Nageotte a recommencé nos expériences sans obtenir les résultats que nous avons annoncés. Ces expériences sont peut-être un peu délicates, mais elles sont suffisamment constantes pour que nous ayons pu les montrer à toutes les personnes qui sont venues au laboratoire. Nous les aurions volontiers montrées à M. Na- geotte, s'il nous en avait manifesté le désir. Pour la discussion qui va suivre, nous rappelons en quoi elles consistent : on isole, avec des précautions sur lesquelles nous allons revenir, un nerf de la jambe de la Grenouille en le conservant intact de part et d'autre de la préparation; le nerf, baigné d'eau physiologique (avec K et Ca), est recou- vert d'une lamelle spéciale évitant la compression. Après avoir examiné à loisir les fibres du plan supérieur, on fait circuler entre lame et lamelle une solution dans l'eau physiologique de la substance à étudier. C'est alors qu'on (') Piésenlée dans la séance ilii 26 mai r9i4. (-) Comptes rendus, l. 158, 18 mai igiq- P- '444- SÉANCE DU 2 JUIN igiA- "^93 voit se produire progressivement, sous l'œil de l'observateur, les modifica- tions que nous avons sommairement décrites. Il est donc impossible de les attribuer, ainsi que le voudrait M. Nageotte, à une particularité de structure préexistante : il est également impossible de les attribuer à un traumatisme produit au cours delà préparation. En effet, les fibres restent à peu près inaltérées aussi longtemps qu'elles baignent dans de l'eau physiologique simple; les modifications n'appa- raissent que lorsqu'on introduit la substance efficace; elles sont plus ou moins accusées suivant la nature de cette substance et sa concentration; elles subsistent à un certain état aussi longtemps que la substance reste présente; elles rétrocèdent si l'on rétablit une circulation d'eau physiolo- gique pure. Nous n'avons donc fait (ju'appliquer les règles de la méthode formulée par Bacon en considérant ces modifications comme l'effet du poison. D'ailleurs le phénomène qu'on observe ne consiste pas essentiellement en protubérances pour lesquelles on ])ourrail discuter la distinction entre plis et éfiaississements; il se produit tout le long de la fibre, même aux endroits où le double contour reste rectiligne, un épaississement non équivoque de toute la gaine de myéline : les protubérances peuvent être soit une exagéra- lion locale du même processus, soit une conséquence locale du gonflement uniforme donnant lieu à une pression latérale, le gonflement n'en est pas moins le phénomène primitif directement saisissable. La photographie des aspects successifs d'une même fibre présente d'assez sérieuses difficultés; nous ne sommes pas encore arrivés à des résultats satisfaisants : néanmoins, la série ci-après, que nous reproduisons sans aucune retouche, nous paraît déjà probante. Quant aux changements d'excitabilité des nerfs, parallèles à ces altéra- tions de structure, c'est aussi un fait d'expérience, dont nous sommes prêts à donner la démonstration quand on le désirera. Nous nous proposons de discuter ailleurs les conceptions de M. Nageotte sur la structure et les propriétés de la gaine de myéline. Mais, dès aujour- d'hui, nous sommes obligés de protester contre la description et les figures .données par cet auteur comme représentant l'état normal des fibres ner- veuses des Batraciens. Les dissociations, auxquelles nous avons totalement renoncé, produisent de grosses altérations qui nous sont familières et que nous reconnaissons sur les figures données par M. Nageotte; l'acide osmique et les divers liquides dils Jixateurs produisent également des altérations, dont l'étude C. B., 1914, I" Semestre. (T. 158, N- 22.) 2o6 1394 ACADÉMIE DES SCIENCES, systématique est commencée d'autre part dans notre lahoraloirc. Enfin, pour l'étude d'un nerf entier à l'état fiais, M. Nageotte emploie une tech- nique différente de la nôtre, et qui nous paraît insuffisante pour conserver la structure réelle. Nous avons reconnu la nécessité d'effectuer toute la pré- paration dans un bain d'eau physiologi(|ue. Dans ces conditions, les fibres f^ardent le plus souvent leurs conlouis rcctilignes et parallèles; c'est sur de telles fibres que nous faisons porter nos expériences. Quant aux régions des Nerf péronier de la Grenouille. I, aspect avant l'action; II, III, IV, action progressive d'une solution de cocaïne à 2 pour 100; V, VI, retour progressif à l'état primitif par lavage à l'eau physiologique. étranglements de Ranvier, elles sont, il est vrai, souvent altérées; mais nous en avons fréquemment obtenues qui ne montrent nullement « une myéline beaucoup trop large » et plissée ; nous considérons cet aspect comme. étant lui aussi une altération. Que de telles altérations traumatiques soient par quelques détails plus ou moins semblables aux modifications qu'on observe sous l'influence des poisons, cela n'empêche nullement l'existence ni la signification de ces dernières que nous voyons se [)roduire dans des conditions non dou- teuses ('). Et que la myéline non altérée forme, lors de la section méca- (') La critique de M. Nageotte s'ii|)pli<|iieriiit aux expériences dans lesquelles MM. Marinesco el Stanesco, dissociant un nerf au sein d'une solution toxique, obte- naient nécessairenienl les deux actions combinées ([Réunion biologique de Bucarest : SÉANCE DU 2 jum 1914- iSgS nique du cylindraxe, certaines figures 1res nettes, cela ne prouve rien contre la section possible du cylindraxe par une myéline gonflée et diffé- rente sous l'action du chloroforme. MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Le tréponème de la paralysie générale. Note de MM. C Levaditi et A. HIarie (de Villejuif), présentée par M. E. Roux. Nous nous proposons de montrer dans cette Note que le tréponème de la paralysie générale diffère, au point de vue biologique, du Spirochœta pallida de la syphilis cutanée et muqueuse. Les cliniciens ont déjà émis l'hypolbèse de l'intervention d'un virus syphilitique par- ticulier dans l'étiologie de la paralysie générale et du tabès. Ils ont remarqué, d'une part, l'appaiitioD de manifestations paralytiques ou tabéliques chez plusieurs sujets contaminés à la même source, et, d'autre part, la fréquence de la syphilis nerveuse conjugale. Les observations de Morel et Fournier, de Babinski (deux étudianls infectés par la même maîtresse sont atteints de paralysie générale en même temps), de Mott (deux frères de lait syphili-és par la nourrice deviennent paralytiques 10 ans plus tard), de Brosius (7 souffleurs de verre contaminés aux lèvres par le même tube, dont 5 firent du tabès ou de la paralysie générale après 10 ans), de Marie elBeaussart (deux frères se syphilisent ensemble par la même femme et font l'un du tabès et l'autre de la paralysie générale) montrent que certaines sources de virus spécifique déterminent plus que d'autres des infections cérébro-spinales. D'un autre côté, les données relatées par Marie et Beaussart ont mis hors de doute la fréquence de la paralysie générale et du tabès coujugaux. La découverte du tréponème dans le cerveau des paralytiques généraux (Noguchi) et i'inoculabilité de ce tréponème au lapin (Noguchi, Berger, Uhlenhuth et Mulzer, Graves, Levaditi, Volk, Mattauschek et Arzt) nous ont permis de vérifier cette hypothèse. Notre virus PG pi^ovient d'un [)aralytique général syphilitique depuis i5 ans ('). Le sang, inoculé sous la peau du scrotum de plusieurs lapins, engendra chez l'un d'eux des lésions cutanées contenant de nombreux spi- rochètes. Nous avons fait des passages avec ce virus et nous l'avons comparé C. H. Soc. de Biologie, t. LXX, 191 1, p. 608). Bien que les descriptions de ces auteurs ne soient que partiellement exactes, nous devons citer leur travail et nous l'aurions fait dés notre pretnière Note si nous en avions eu connaissance à ce moment. (' ) Levaditi, Comptes rendus, t. lo7, igiS, p. 864. iSgÔ ACADÉMIE DES SCIENCES. au virus syphilitique primaire de Triiffi, entretenu depuis 6 ans également sur le lapin. Cette étude comparative nous a montré les particularités sui- vantes : 1° Période iVincuhadon. — La période d'incubation du virus PG est par- ticulièrement longue. Elle a été de 127 jours lors de la première inoculation, de g4, 46 et 49 jours lors des passages consécutifs. Dans les deux cas positifs de Noguclii, cette incubation a été de 87 et 102 jours (virus cérébral), dans ceux de Graves (virus saflguin), de 7 et 9 semaines. 2° Aspect des lésions : a. Macroscopiquemenl. — Le virus PG engendre des lésions superficielles, érosions couvertes de squames et entourées d'une zone d'infiltration dermique. Jamais nous n'avons observé les lésions ulcé- reuses, indurées, profondes, intéressant à la fois la peau et la vaginale, que provoque le virus spécifique typique de Triifli. b. Microscopiquemenl. — La légion PG est constituée par un épaississe- ment dermique et une infiltration (mononucléaires et plasmazellen ) des papilles et des zones toutes superficielles du derme. L'épiderme se desquame et finit par s'ulcérer. Il y a peu de lésions d'endartérile, mais une périvas- cularité intense, sans obstruction des vaisseaux. Par contre, dans les mani- festations provoquées par le virus de Truffi, l'infiltration et l'endarlérite sont plus intenses, l'envahissement des tissus profonds de beaucoup plus marqué. Enfin, ce qui est frappant, c'est l'affinité toute particulière du virus PG pour les épithéliums épidermiques. Les spirochètes pullulent de préférence au niveau de ces épithéliums, dissocient les cellules de la couche basale et semblent même pénétrer dans ces cellules. 3" Évolution. — Le virus PG se distingue du virus Truffi par le fait qu'en général les lésions qu'il provoque ne guérissent qu'avec une extrême lenteur (i6g et 19J jours). 4° Virulence. — Le virus Truffi, malgré ses nombreux passages sur le lapin, se montre pathogène pour les singes inférieurs (incubation de 26, 25 et 24 jours) et le chimpanzé (incubation de 4 > jours). Un regrettable acci- dent de laboratoire a fait voir qu'il l'est aussi pour l'homme (incubation de 45 jours, lésion locale papulo-serpigineuse, Wasseruiann positif, pas de manifestations secondaires). Or le virus PG na pas conféré la syphilis cutanée aux simiens inférieurs et au chimpanzé. SÉANCE DU 2 JUIN 1914. \5g-] 5° Immunité croisée. — On sait que la g^uérison spontanée du chancre syphilitique du lapin engendre l'immunité. Une première expérience nous a montré que le virus PG ne confère pas d'état réfractaire à Végard du spirochète de Triiffi et im'ersement . Un lapin guéri de la lésion PG et quatre témoins sont inoculés avec le virus Trûffi : ils contractent la syphilis après 26 jours. Un autie lapiu guéri de la lésion de Triiffi et deux témoins sont infectés avec le virus PG; ils montrent des spirochètes le quarante- neuvième jour. Il n'y a pas eu d'immunité croisée dans cette expérience. Nous poursuivons ces recherches. Si, de plus, on tient compte de la faible virulence des spirochètes des paralytiques généraux (cerveau) pour le lapin [nos propres essais et 60 ino- culations toutes négatives de Forster et Tomasczewski (')], on est amené à admettre une dissemblance biologique manifeste entre le virus de la paralysie générale et celui de la syphilis cutanée et muqueuse. Nous considérons le tré- ponème des paralytiques généraux comme une variété à part, neurotrope, du spirochète pallida. Son affinité pour le tissu nerveux explique l'éclosion tar- dive des manifestations cérébrales; son existence, peut-être en symbiose avec le tréponème type, dans certaines sources de contamination, rend compte de l'ap- parition de la paralysie générale chez ceux des syphilitiques qui s'infectent à ces sources et pas chez les autres. Ajoutons que l'inefficacité du traitement arsenical dans la paralysie générale ne tient pas à l'arséno-résistance du virus PG, attendu que ce virus s'est montré sensible à l'action de l'arséno- benzol (expérience sur le lapin). CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les rapports des substances protéiques de la levure avec la sucrase. Note de M. Pierre Thomas, présentée par M. E. Roux. Au cours de recherches antérieures sur les substances protéiques de la levure, j'ai pu extraire de celle-ci un protéide phosphore, paraissant assez voisin de la caséine, et une albumine du type des albumines végétales, pour laquelle j'ai proposé le nom de cérévisine (-). En continuant ce travail, j'ai été amené à étudier les rapports de ces substances avec les (') Ces ailleurs se l)3 2,36 0,982 0,48 j i4 2,80 0,890 0,01 V 0,89 2,56i i5 4!o3 0,714 o,56 ) Les observations précédentes établissent que, pour des journées voisines, la valeur de la constante solaire varie en sens inverse de la polarisation. ( ' ) Polarisation. C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N° 22.) 207 0,86 2,o32 l6o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette remarque montre avec quelle prudence il convient d'accueillir les déterminations de la constante solaire obtenues par les seules méthodes pyrhéliométriques : toutes impliquent une extrapolation d'un caractère hypothétique et qui, on vient de le voir, dépend étroitement des conditions atmosphériques. Il est possible que les divergences entre les valeurs de la constante solaire, obtenues par les différents observateurs, puissent s'expli- quer, indépendamment des défectuosités des instruments et des formules employées, par des différences dans le pouvoir absorbant de l'atmosphère, différences que révèlent, du moins en partie, les mesures polarimétriques. Toutefois, si les mesures pyrhéliométriques ne semblent permettre la détermination précise de la constante solaire qu'avec le concours de mesures spectrobolométriques simultanées (Abbot), elles restent précieuses pour évaluer commodément les intensités calorifiques reçues à la surface du sol et pour étudier les variations du pouvoir absorbant de notre atmosphère, questions qui sont du plus grand intérêt pour la Météorologie. GÉOLOGIE. — Les accidents tectoniques et les zones d'écrasement de (a basse rivière Noire (Tonkin). Note de M. J. Deprat, présentée par M. Pierre Termier. Mes relevés dans la région comprise entre le fleuve Rouge et la rivière Noire et l'étude des chaînes entre la boucle de cette rivière et Phu Nho- Quan me permettent d'envisager maintenant l'ensemble des accidents tectoniques de cette partie de l'Indo-Chine. Une petite carte extrêmement schématique aidera à la compréhension des faits. I. Il faut distinguer dans les événements qui ont donné naissance à la structure très compliquée de cette région, deux groupes d'accidents successifs : d'abord la formation des nappes et ensuite le reploiement en plis, souvent très serrés, de ces nappes sur elles-mêmes. Entre le fleuve Rouge et la rivière Noire s'étend un vaste noyau cris- tallin, prolongement du massif tonkinois central. A l'Est et à l'Ouesl. ce massif est entouré de terrains paléozoïques dans lesquels la série stra- ligraphique s'étend de l'Ordovicien à l'Ouralien d'après mes recherches. Ce Paléozoïque est plissé fortement en isoclinaux et en écailles, les axes des plis moulant complètement le noyau cristallin comme le montre la figure. Dans la région de Van-Yên, il se décompose en nappes. On suit SÉANCE DU 2 JUIN igi/j. i6o3 cette bande paléozoïque à travers les feuilles de Thanh-Ha, Van- Yen, où elle possède une orientation NO-SE. Puis, dans la région de (^ho-Bo, en passant sur la leuille de Son-Tày, les directions des plis s'infléchissent vers l'Est et remontent ensuite au Nord-Est vers le lleuve Rouge, dessi- nant ainsi une grande boucle. Sur toxit le pourtour de cette boucle s'en- fonce une lame énorme de mylonites de gabbros, péridotites, susceptible de se laminer entièrement par endroits comme dans la région de Cho-Bo ; sous cette lame de mylonite, accompagnée parfois d'un peu de Uhétien, '"s.P/^n ds^charniâge EB I /Jappe de Tnias charr^ié e/ écr-asé ^11 fi^appe de my/oni/^es de gabbro ^ ni Nappe de ^emain.s pa/àozo/'çues d'en/re Fleuve /^ou^e e/ ^/v/^ne /VoinG £ÎI3 Te/^nains en place "* *^ Direction de p/f's dans fa r'égion primaire * * t ûir'ec/-ion des pUs dans /es napper de /enrajns secondaires s'enfonce une nappe formée surtout de Trias en série renversée; cette nappe est morcelée, écrasée entre \ an-Yôn et Cho-Bo. Plus au Sud-Ouest, sur la feuille de Pliu Nho-Quan, elle s'étale large- ment sur la série liasique très épaisse et porte par endroits des massifs de Paléozoïque charriés sur elle-même. Ainsi la région que nous considérons nous offre trois grandes nappes : i" à la base une vaste nappe de terrains triasiques; 2" une nappe de my- lonites de gabbros et de péridotites; 3" une nappe de terrains paléozoïques chevauchant le tout. La nappe paléozoïque est un épisode postérieur au charriage du Trias âur la série liasique. l6o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. II. L'allure générale de ces terrains est fort instructive. On les voit dessiner une vaste courbe à convexité tournée vers le Sud et, dans la courbe des plis formés par la nappe triasique, s'enfonce la masse paléozoïque chevauchante. Si j'osais une comparaison, je dirais que Tensemble donne l'impression des Dinarides s'enfonçant dans l'arc alpin. Il est intéressant de remarquer que la nappe des mylonites de roches vertes se trouve à la limite des deux autres nappes. Quelques fenêtres dans la masse paléozoïque laissent apparaître le Trias, dans la région de Van-Yên et dans celle de An-Mieng, Dans la région du massif du Ba-Vi, les directrices des plissements des nappes des terrains secondaires forment une série d'arcs dont les uns se dirigent vers le Nord-Est; tandis que les autres s'infléchissent de plus en plus vers l'Est, puis vers le Sud-Est. Les premiers vont se raccorder ainsi avec les plis des terrains secondaires à Test du Delta. Ceci est nou- veau et fort important pour la connaissance générale de la structure du Ton k in. Ils forment une région de racines qui se dégage dans la région du Ba-Vi de la grande nappe paléozoïque. Ainsi les directrices des plis de la région de la rivière Noire passent en partie dans l'est du Tonkin, tandis que les autres se dirigent vers le Sud-Est et de là passent en Annam. Il y a donc, dans la région du Delta tonkinois, comme je le pensais depuis longtemps, confluence du faisceau annamitique et des plis de bordure de l'élément chinois sud-oriental. III. La manière d'être des charriages est très curieuse. Les mylonites jouent un rôle extraordinaire dans toute cette région, sur une épaisseur et une largeur énormes. D'une façon générale, les calcaires anisiens de la nappe I ne sont plus qu'un amas de brèches. Je ne crois pas qu'en aucun pays du monde on puisse observer un pareil développement de brèches. Cho-Bo mériterait de devenir un lieu de pèlerinage pour l'étude des mylonites calcaires. Les mylonites de gabbros et de péridotites atteignent aussi une ampleur vraiment étonnante, rivalisant avec celle des mylonites de Ligurie et les dépassant probablement par leur exten- sion. Les lames de broyage sont en somme la caractéristique de la tecto- nique de l'Ouest tonkinois. IV. Les écrasements sont nettement limités aux nappes inférieures et il est remarquable que le Paléozoïque, ij qui a été charrié en bloc sur le SÉANCE DU 2 JUIN ipi^- '6o5 Secondaire, ne soit pas écrasé; il y a des laminages, des élirements, mais jamais de broyages, et il apparaît avec la plus grande netteté que le pays paléozoïque d'entre fleuve Rouge et rivière Noire a joué le rôle de traî- neau écraseur. Les fossiles y sont nombreux, bien conservés, tandis que, dans les terrains secondaires sous-jacenls, tout est écrasé, pêle-mêle, et les fossiles toujours très déformés et souvent brisés en miettes. V. Le plissement des nappes mésozoïques en plis généralement verti- caux est la conséquence des charriages de la région paléozoïque qui a refoulé comme un énorme coin les terrains en question, pénétrant profon- dément au milieu d'eux comme je l'ai montré; les nappes prirent alors sous cette compression l'allure d'isoclinaux serrés, tandis que, dans la nappe écrasante, les terrains glissaient par paquets en écailles parallèles les unes sur les autres sans offrir de véritables plis, de sorte qu'on y retrouve des répétitions d'étages sur une grande épaisseur comme dans la coupe de Hoà-Binh à Tu-Ly, où sur lo'"" de longueur les couches très relevées offrent l'impression d'une seule série. Le détail des observations sera prochainement exposé, avec une carte au „„„'„„„ des régions qui ont été levées au ,gq'„„„ (feuille de Thanh-Ba, Van-Yên, Phu Mio-Quan, Son-Tây). M. A. Gaillakd adresse une Note relative à un dispositif éleclromagné- lique destiné à pré'.'enir les collisions en mer en temps de brouillard . La séance est levée à i(i heures et demie. G. D. l6o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du aô mai 1914. La Carte internationale du mande au ntillionième et la Conférence de Paris (10-18 décembre igiS), par E«m. be Margerie. ( fîxir. des Annales de Géographie, t. XXHI, n" 128, du i5 mars 1914.) Paris, Armand Colin; i fascin-S". (Présenté par M. Ch. Lalletuand.) Les poudres et explosifs et les mesures de sécurité dans les mines de houille., par I.. Veknin et G. Chbsneau. Paris et Lié£:e, Cli. Béianger. 191(4; i vol. in-8°. (Présenté par M. 11. J^e Cliatelier.) Sémiologie des affections du système nerveu.i-, par J. Dejkri:,3e'+X'3C +rg" -^-^ g' — x'g +(« _[3')// + y A --/A'+p"=o, où (J, Ç', ..., 30," sont les mineurs du déterminant g h" h\ h" g' h II' Il s" correspondant respectivement aux éléments g, g', ..., /;". 11 nous sera commode de représenter les coefficients de ces relations, tantôt par les lettres a, p, ..., a" employées ci-dessus, tantôt par les notations différentes Ai,v=Sf, A, ,5= (3, Ai,s=:y. A,,,= a', A,,,= (3', A,,,= /, C. R., 1914, I" Semettre. (T. 1&8. N- 23.) A,,6 = >.. A-..3=.U, . Ao,.=->.', A:m=;^', A;,5=>.", A,,o=Pl". 208 i6io ACADÉMIE DES SCIENCE3. Les relations (i) sont nécessaires et suffisantes pour que les fonctions abéliennes considérées admettent d'autres transformations que celles étu- diées par Hermite. Ces transforniationsétant définies par 36 coefficients «,j (i ety variant de i à 6), il existe entre les périodes des relations singulières dont les coefficients ont les valeurs A/,y = «;,l«y,V— «/.l'ïyM + «/,2«y.5 «(.5«i,2+ «(■..■lay.c— Ci.6"j,-i- (Ces formules définissent 36 coefficients formant un tableau symétrique gauche, défini complètement par la valeur de i5 coefficients.) Les rela- tions (i) sont aussi nécessaires pour qu'il existe àe?, fonctions intermédiaires singulières autres que les fonctions 0 admettant les périodes données. Ce sont donc ces relations qui généralisent la relation singulière déjà étudiée dans le cas des fonctions de deux variables (' ). Nous allons énoncer quelques résultats relatifs à ces systèmes. 2. Si les périodes considérées vérifient le système (i), elles vérifient un autre système de même forme (2) E, = o, e; : dont les coefficients ont les valeurs o, — o, «] = >./-'• — (3( ), y, = V"-(a"), x; = ).> -(P ), 3', = À',a'-((3'), y, = /.';.."_ ((3"). /; = /."p."-(/). X, =Xa H-/.' (3 +'K"y, }/; = >,a"4-X'(3"4-A"y", fx, = (jtsc + jji'a' fA'a , //(3 + |jL'(3'-Hfx"(3", ixy +[x'y' +p."y". Dans ces formules, (a), (a'), minant ., (y") représentent les mineurs du déter- oc p y a' (3' y' «" p" y" correspondant respectivement aux éléments a, a', ..., y"- Le système (2) est, en général, distinct du système (i). S'il n'en était pas ainsi, nous dirions que le système (i) est exceptionnel. Dans le cas (') G. HiMBERT, Sur (es fonctions aliéliennes singulières (J. de Malli.^ 1899 à 1901). SÉANCE DU 8 JU1> 1914- 1611 général, les coefficients a, a', ..., a" étant arbitraires, les relations (i) et (3) constituent 5 relations linéairement distinctes, mais pas (i, car on a iden- tiquement À lî, -+- /,' e; + r e; = à, e -+- 1\ e' + >.; e". En appliquant au système (2) l'opération qui conduit du système (i) au système (2), on retrouve le système (i), multiplié par la quantité K = /,;i, -4- ViJ.\ 4- l"ix'[ — o = X, fjt + l\ p.' H- X'; rj.'"— ô. ( )n n'obtient donc pas d'autre système de relations singulières, dont l'existence résulte de celle du système (i), que ceux de la forme (3) pE-+-p,E| = o, ûE'+p,E', = o, pE"-i- p,E'i = o. '■). Appelons |g| le tableau des coefficients a, a', ..., a", et P le système (i). Il faut observer jifue, si la connaissance du tableau |(?| entraine celle du système E, la réciproque n'est pas vraie, car dans le système E les coeffi- cients a, p', y' n'interviennent que par leur différence. ' Si le] et 1 5' I désignent deux tableaux distincts, en multipliant respec- tivement par p et p' les éléments correspondants dos deux tableaux et ajoutant les produits obtenus, on obtient les éléments d'un nouveau tableau que nous désignerons par p | ? | -H p'| e'|. Nous emploierons dans les mêmes conditions la notation pe -h p'c' lorsqu'il s'agira de systèmes de relations singulières. En utilisant cette notation, et en appelant | T | le tableau pour lequel a= ^'=y"=i, tous les autres coefficients étant nuls, les tableaux en nombre infini qui correspondent à un même système S sont de la forme |c I -t- 5|t|, 5 étant quelconque. Appelons | c, | le tableau des coefficients a,, a,, ... , [j.] et F l'opération qui fait passer de | 5 | à | s, ), de sorte que | p, | = F(| e |). Des formules (3) résulte immédiatement que (4) F(|e| + 5|r|) = |5,|+..|6|-6-^|T|. L'opération F ne peut donc pas être appliquée au système S, car le résultat obtenu est différent suivant qu'on définit ce système par le tableau | 5 | ou par le tableau |c | + ^|-:|. C'est pourquoi il y a lieu d'introduire l'opération 3 ' ijui, appliquée à divers tableaux correspondant à un même système, donne l6l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. des tableaux correspondant à un même système. On peut désigner ce système par #(g). En désignant par F^(|e|) le résultat obtenu en effectuant deux fois l'opé- ration F sur le tableau | ç |, on a (5) F^(|G|-.|T|) = K'|e| + K'5|-|, la valeur de K', qui se déduit de celle de K, étant K'=K + [V -+- X'/V-f- >."/Jt"- (a) - ((3') -{y")]s - (a - [i'+f)s'--sK En posant s' = s -\ ^ i-, l'expression de K' devient de la forme 27 3 I et J étant des entiers qui ne changent pas si l'on remplace dans leur défi- nition le tableau | 5 1 par le tableau | G | -l- 5 1 t |. Ce sont donc des fonctions du système è. Posons 5, = ^"(e). (e, n'est donc pas le système correspondant au tableau |E||.) On déduit aisément des formules (4) et (5) la formule ^(ps + p,G,) = (Jpî -(- 2 ipp,)5 + (p— ip?) e., et que les quantités analogues à letJ, mais relatives au système pt -f- p,e,, ont les valeurs r = Pp'j-+-jpp, + ip=, J'={J°--2P)pî + 3IJppj + 6I-p-pi-f-.Ip', d'où l'on déduit (6) j'^-4r'=(J'— .'ii'-')(Jpi'-H3ipp?-p^)\ 4. Portons maintenant notre attention sur les systèmes exceptionnels de relations singulières. La formule (5) montre que le système correspon- dant au tableau F(|e|4-*|t|) est exceptionnel siK' = o. Cela revient à dire que le système p G + p, e, est exceptionnel si (7), Jpî+3Ipp'j — p3=o. La signification de celte équation explique la forme simple de la for- mule (6), où intervient son discriminant. Au lieu de chercher les systèmes exceptionnels qui peuvent se déduire d'un système non exceptionnel (r, nous pouvons chercher à étudier direc- tement les systèmes exceptionnels. Le système correspondant à un SÉANCE DU 8 JUIN 1914. l6l3 tableau [sj est exceptionnel si l'on a F(|5|) = ,s|e| + a|r| et par suite F(|5|-.|T|) = <7.|r|. On trouve d'ailleurs aisément que (7, est nécessairement nul. On est donc ramené à la recherche des tableaux exceptionnels tels (jue l'opération F, effectuée sur ces tableaux, donne un tableau identiquement nul. Cette recherche est très facile et l'on trouve que les tableaux exceptionnels dépendent d'une manière homogène de 9 paramètres (assujettis bien entendu à certaines restrictions si l'on veut que les coefficients soient entiers). Les systèmes exceptionnels dépendent du même nombre de paramètres. Dans le cas de ces systèmes, lesrelations (2) ne sont pas distinctes des relations (i\ ou sont identiquement vérifiées, et les relations ( 1 ) elles- mêmes se réduisent à deux relations distinctes, car il existe entre E, E' et E" une relation identiquement vérifiée qui peut se mettre sous trois formes ÇK'h' — l"li" + a) K + ( >,' h - A" g' -)- a' ) E'+ (l'§"~ l" h ^ a») E"= o, {^'g-l /!' + (3)E-i-(X'7i"-), h 4-;3')E'-+-{>.'7/ — X^"+j3")E"— o, (). h"—}.' g -Hy)E-i-(X g'-l'h"^y)E'-^(l h — ).7i,'-i--/')E"=zo. D'ailleurs ou ne saurait se dispenser d'écrire les trois relations E — o. E' = o, E"=o. Si, en effet, on n'écrivait que les deux premières, on ne pourrait en déduire la troisième. Dans l'hyperespace à 6 dimensions lieu des points de coor- données g, g', g", h, h', h", l'intersection des hypersurfaces E = o et E' = o se décompose en deux parties, pour l'une desquelles on a E" = o, tandis que pour l'autre on a l'g"—l"h-^oi"=\"h'~\g"-^P"=lh — \'li' + y"=o. Le compte du nombre de paramètres, dont déiDendent les systèmes exceptionnels elles autres, montre que, si l'on donne deux systèmes excep- tionnels ç' et ç", il n'existe pas en général de système G tel que l'on ait E'=pG-f-p, #((?), 5"i=ctS4-(t, ,^(5), c'est-à-dire tels que 0' et e " puissent être déduits de ce système. Si le système e existe, les systèmes P' et G" seront dits associahles. Etant donnés l6l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. deux systèmes exceptionnels, il existe, en général, un troisième système et et un seul qui soit associable à chacun d'eux. 5. Nous pouvons maintenant classer les divers systèmes de périodes. Celte discussion se fait très simplement par une méthode géométrique que nous ne pouvons pas exposer dans les limites de cette Note. Il peut d'abord exister entre des périodes un seul système de relations singulières; il est alors nécessairement exceptionnel. C'est le cas le moins singulier, les périodes vérifiant seulement deux relations et pouvant donc dépendre de 4 paramètres. Il peut ensuite exister une infinité simple de systèmes de relations sin- gulières, parmi lesquelles trois systèmes sont exceptionnels. Ce cas peut être défini soit par la donnée d'un seul système non exceptionnel, soit par la donnée de deux systèmes exceptionnels qui devront être associables entre eux. Les périodes dépendent alors de 3 paramètres. Il peut exister une infinité double de systèmes de relations singulières de la forme pG -t- p'e' -i- p"5" parmi lesquels une infinité simple de systèmes seront exceptionnels. Parmi ces systèmes exceptionnels, il en existera un associable à tous les autres. Ce cas peut être défini par la donnée de deux systèmes exceptionnels non associables. Les périodes dépendent alors de 2 paramètres. Il peut exister une infinité triple de relations singulières. Ce cas peut être défini par la donnée de deux systèmes exceptionnels associables entre eux et d'un troisième système qui ne soit associable à aucun des autres; les périodes ne dépendent alors que d'un paramètre. Enfin il existe un cas plus particulier encore, qui peut être défini par la donnée de 3 systèmes exceptionnels non associables entre eux. Les périodes ne dépendent alors d'aucun paramètre. 6. Par une transformation d'Hermite, un système de relations singu- lières se transforme en un autre système de même nature. Si la transforma- tion est du premier ordre, les quantités I et J sont des invariants. Lue telle transformation est échangeable avec l'opération §. L'interprétation géométrique déjà connue (*) de la théorie de la trans- formation est très utile dans celle étude. Soit un point de l'hyperespace à 5 dimensions, de coordonnées homogènes a;,, a7„, 373, a?,, a-^, irg. Appelons pour simplifier le langage, droite une variété linéaire à deux dimensions de (') G. Hlmbbkt, Cours de 1909-1910 au Coltè^'e de France el G. Cutiy, Thèse. SÉANCE DU 8 jriN If)l'i. l6l5 la forme 'f = .r , + a?. ^- + .^3 h" -+- X, li\ , 'f = j-, -JrX,,/ll-^X,g'-+- Xc h . iï"= x.^ + X;h' -+- x^lii-\- x'' g". A une période correspond une droite du complexe h, = A, /i\ = h', h = //". Une transformation de fonction ahélienne est une transformalion homogra- pliique dans laquelle une droite du complexe précédent, que nous appelle- rons C, est transformée en une droite du même complexe. Dans les trans- formations d'Hermite, le complexe C est transformé en lui-même. Soit maintenant une autre transformation, et C, le complexe qui est transformé en C par cette transformation. A une droite D commune à C et C, corres- pond évidemment un système de périodes tel que les fonctions abéliennes correspondantes admettent la transformation considérée. Les relations singulières sont donc celles qui expriment que la droite D appartient au complexe C. l^Q complexe C, peut être délini simplement par la transformation corré- lative relative à ce complexe, qui est de la forme "'— ^A/y.ry {' = '> 2, . . .,6; A,7=— Ay,), / = 1 M,, f/o, . .., M(, étant les coordonnées homogènes d'un plan. Il y a d'ailleurs coïncidence entre ces notations et celles introduites plus haut, c'est-à-dire que, si l'on écrit qu'une droite se transforme en elle-même par la transfor- mation considérée, c'est-à-dire appartient au complexe C,, on trouve bien les relations ( i). Cette interprétation explique bien la distinction que nous avons faite entre le tableau |i~| et le système t. Au tableau |t| correspond le com- plexée. DonCauxdifTérents tableaux |f| + ^|T|, correspondent différents com- plexes C, -f- iC, et les relations singulières qui expriment qu'une droite D du complexe C appartient en outre au complexe C, -f- .vC, doivent évidem- ment être indépendantes de s. Grâce à l'interprétation précédente, on voit aisément que, dans une transformalion définie par les 36 coefficients d'Hermite r/,y, les coeffi- cients A,_y se transforment par la formule l6l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans la réduction des complexes, c'est-à-dire des tableaux |e|, par cette formule, la somme A, ^ -h Ao,^ -f- Aa^j ou a + P'-t-y", est un invariant. Grâce à l'existence de cet invariant, les invariants I et J peuvent être rem- placés par les invariants plus simples (a) + ([3') -f- (y") et o. Dans la réduction des systèmes G, nous avons le droit d'ajouter au ta- bleau |5| un multiple quelconque du tableau l^l. Par cette opération, on ramène d'abord la somme (/.-\-^' + y" l'une des valeurs — i, o, i, et l'on peut ensuite continuer la réduction comme dans le cas précédent. Malgré la simplicité de la formule (8) et des invariants a-i-^'-i-y", (a) -t- (ji') + (y")j et 0, nous n'avons pu encore obtenir la forme réduite des systèmes is. Le seul résultat intéressant que nous puissions affirmer à ce sujet est qu'on peut, par l'emploi de la transformation (8), faire disparaître des relations singulières les termes du second degré, c'est-à-dire les termes en ()', fj", . . . , 5C". CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses au moyen de Camidure de sodium. Dérivés de la ^-méthylclylcopentanone. Note de MM . A. Haller et R. Corxubert. Dans notre première Note concernant l'alcoylation des cyclopenta- nones ('), nous avons montré que la présence d'un radical hydrocarboné, fixé sur un des atomes de carbone situés en a vis-à-vis du groupement cétonique, atténuait, dans une certaine mesure, la condensation de la penta- none sur elle-même quand on la traite par l'amidure de sodium et les iodures alcooliques. C'est ainsi que la pentanone a-méthylée se prête facilement à la préparation des di-, tri- et tétra-alcojlpentanones. Il n'en est pas de même de la ^-mélhylcyclopentanone. DÉRIVÉS ALCOYLÉS DE LA ^-MÉTHYLCYCLOPENTANONE. Nous avons essayé la préparation de ces dérivés : 1° Par alcoylalion directe de la p-mélhylcyclopentanone; 2° Par alcoylation des fi-méthyl-a-alcoylpentànones produites par la méthode de W. Dieckmann ; 3° Par condensation de la pentanone avec l'aldéhyde benzoïque et (') A. Halleh et H. Corniibert, Comptes rendus, i. 158, p. 298. SÉANCE DU 8 JUIN IQlA- '^I? réduction préalable des dérivés dibenzylidéniques en composés dibenzylés qu'on a méthylés ensuite. AlCOVLATION de la [i-MKTHYLCYCLOPEmANONE INACTIVE (') ! Pentaméthylcyclopentanoue CH -C(^ I >G0 . CH--C1 Cette niéthylation a été réalisée en traitant la cétone (6os), sodée au moyen de 1 amidure au sein de l'éther, pardel'iodure de méthyle. La réac- tion, qui se fait à froid, est accompagnée de la formation de produits de con- densation qui représentent environ 55 pour loode la cétone employée. Le dérivé monosubstitué obtenu est méthylé une seconde fois, dans les mêmes conditions. Celte seconde opération donne encore lieu à la production d'une condensation de 8 pour loo du corps primitif. Le liquide recueilli (éb. iSS^àiôo"), méthylé une troisième fois, puis une quatrième fois, réagit intégralement sans se condenser sur lui-même, de sorte qu'on ob- tient 4''' d'un composé bouillant à i70°-i73'' à la pression ordinaire et dont la composition répond bien à celle d'une aaa'a' p-tétramétliylpenlanone CFJ -C-CH^ I >co CH^— G— GH' L'allylation de la [î-méthylcyclopentanone inaclive est ejicore plus labo- rieuse que la métliylation. L'amidure de sodium et l'iodure d'allyle réagis- sent à froid, tous deux très vivement, mais il se forme des goudrons et des produits de condensation pour 90 pour 100. Ces faibles rendements nous ont conduits à nous adresser à une p-méthylcyclopentanone a-méthylée, la présence d'un groupe alcoyle en a étant une condition favorable pour elfectuer, avec succès, la méthylation ultérieure des deux atomes de carbone voisins de la fonction cétonique. (') Nous tenons cette j3-méthylcvclopentanone des « Farbenfabriken vorm. Fr. Bayer, à Elberfeld », auxquelles nous adressons nos meilleurs remercîments. Cette cétone possède les constantes suivantes : Éb. i42°-i43° sous 760™™; f/j " =: 0 , 9099 ; «6° = I >4327 ; R. M. trouvée 27,98, calculée 27,80. C. R., 191 i, I" Semestre. (T. 158, N- 23.) '-^1)9 i6i8 ACADEMIE DES SCIENCES. 7!^' -diméthylcyclopenlanone active CH — CH- CH^ — CH— CIP )C0 Cette célone a été préparée en partant de l'acide [îi-méthyladipique actif obtenu par oxydation de la pulégone. Le^-méfhyladipate d'étliyle a été cyclisé selon la méthode deDieckmann mais en substituant au sodium son amidure. On obtient de la sorte un rendement de 71 à 74 pour 100 en cther j3-méthylcyclopentanone- carbonate d'éthyle ('). La méthylation de l'éther cyclique, ([ue l'un de nous a jadis elfectué avec M. Marcel Dest'ontaine (-), a été réalisée â nouveau en suivant les prescrip- tions de Bouveault (^ ) pour la méthylation du cyclopentanonecarbonate d'éthyle. La diméthylpentanone a, ^' a enfin été obtenue en faisant bouillir l'éther cyclique diméthylé (55^) avec de l'acide chlorhydrique concentré, pendant 10 heures. On peut représenter la succession des produits obtenus de la façon suivante : CH3 CH — CH-^— CO'iC'H» I CH2— CH2— CO^C^H' Éther p-métliyladipiquc. CH' CH — CH2CO (*) CH^— CH— CO^C^Hi^ Étiier j3'-inéUiylc,\ clopentanone- carbonique-a. CH3 CH — CH- ^CO _> CH^ — CCO^CMP CH' Étlier p' a-diméthjlpentanone- carbonique a. CH CH^ / - CH^ ^CO. CH^ — CCH^ ap'-diinélliyl- cyclopentanone. (') W. DiECKMANN, lier. cl. chein. Ges., t. XXVH, p. 102; Ann. Chem., l. CCCXVH, p. 78. (-) A. HALLiîit et M. Desfontaine, ConijjLes re/u/iis, 1. 140, p. 1307. ('■') Bul VEAULT, /iiill. Soc. c/ii/ii., 3'' série, l. \\l. p. loig. (') Nous admellons avec Dieclvinann que la contlensalioii se fai' dans le sens SÉANCE DU 8 JUIN 1914. 1619 L'aP'-drméthylcyclopenlanone se présente sous la forme d'un liquide incolore, mobile, d'odeur agréable rappelant celledelacyclopentanonenon substituée. Ses constantes physiques sont les suivantes : Eb. ;'„°7 = 132°, 5; Eb.;*::. = 48^ «?■; = 0,8914; /(;.'= 1,4308; R. M. trouvée = 32, 5o; calc. = 32,4i; P.R. a = + 56" 29'; /= 5o'""'; /=i9''; d'où [a];,'=+ i26°43'. MiyrriYi.VTiON de /'aj5'-i>i.MKTiiYL(;YCL0PE>'TAN0NE : 'j.'ïJ ^^' -Iriméthylcyclopenlanone . — Une première méthylation effectuée sur 25sdela cétone dimétylée addi- tionnée de 9*^ d'amidure, 200^ d'élher anhydre et, après départ de l'ammo- niaque, de 33s d'iodure de méthyle dilué dans l'éther, a fourni, au i)out de 4 heures d'ébuUition, un produit passant, après un traitement approprié, entre 102" à 139". Soumis à un nouveau fractionnement, ce produit a fourni une portion distillant de 156" à 157° et dont la composition répond il la formule C*H'^0 qui est celle de la Irimèlhylpentanone I ^^<-* liquide incolore, mobile d'une odeur légèrement camphrée et qui possède les constantes suivantes : Eb.J'„°.7= iSS^-iSg"; rff = 0,8778; «',' = i,43i6^ R.M. trouvée = 37, 10; cale. = 37,01. P.R. x = + 45°3r; /=5o™™; t= 19"; d'où [x]J'= + io3'^4i'. 'x^^cl' et.' -tét raméthylcyclopentanone /Cil' GFP Cil — C< I >œ CH-— C— CH^ ^Cll' indiqué, bien qu'elle puisse aussi aboutir à un étiier cyclique delà forme CH — CH — CO'^C^H' CtP- CH- Nous reviendrons, dans un Mémoii'e plus détaillé, sur la constitution des corps décrits dans cette Note. l620 ACADÉMIE DES SCIENCES. La totalité du produit mis en œuvre dans l'opération précédente a été de nouveau traitée, au sein de l'éther, d'abord par de Tamidure de sodium, puis par de l'iodure de méthyle. Après que la réaction fut terminée on a chassé l'éther et rectifié l'huile restante. La partie passant à i63°-i64° avait la composition correspondant à la formule CH^'O, qui est celle d'une tètramélhylcyclopentanone. C'est un liquide incolore, mobile, d'odeur fortement camphrée et dont les constantes sont les suivantes : Eb.J^';7= i^5"-iG6"; «'['=0,8668; «},'= 1 ,4321 ; R. M. trouvée = 41)89; cale. = 4i-6i ; P. R. a= + 3o''24'; /=5o'""'; / = i9"; d'où [aji°= + 70^8'. ot.oJ^cf.'cx.'-pentaméthylcyclopentcmone CH -C— Cil' I >co CH^— C— CH' \CH3 Une dernière méthylation, conduite dans les mêmes conditions, avec le produit qui précède, aboutit finalement à un composé C'"H'*0 qui repré- sente la pentaméthylcyclopentanone cherchée. Ce composé se présente sous la forme d'un liquide incolore, mobile, très volatil et d'une odeur prononcée de camphre. Constantes : Éb.™;:= i70°-i7i°; <;" = 0,8619; «i»=i,4335; R. M. trouvée =46, 38; calculée = 46, 22. P.R. a„=4-i4°io'; /=5o"™, ^ = 20°; d'où[ai;" = + 32''53'. Tableau comparatif des constantes des niéthyfcyclopentanones actives. Kbull. 770'""'. dl\ ni". V. li. [ot]i». Célones. ^"""^ Diiï. Difl. Diiï. Diff. |3-raélhylcyclopentanone. . . i/^S » 0,9142 » i,4334 » -i-iSG.ig ^ » ot' m élhylée i52,5 +9,& 0,8914 —0,0228 1 ,43o8 —0,0026 +126.43 — 29.36 » aoe' diméthylée 108,9 -+-6-7 0,8778 — o,oi36 i,43i6 -1-0,0008 -Mo3.4i —23. 2 a aaa' liimelliylée leSo-iôe" +7-8 0,8668 —0,0110 i,432i 4-o,ooo5 4-70.08 —33.33 » «sta'a' létramélliylée. i7on-i7i° +5-6 0,8624 — o,oo44 i,4329 +0,0008 + 32.53 — Sy.iS Remarque. — Ce Tableau montre : 1° que le point d'ébullition augmente régulièrement avec le nombre des radicaux méthylés introduits ; 2° qu'à part la [î-méthylcyclopentanone il en est de même des indices de réfraction; 3° que les densités et les pouvoirs rolatoires spécifiques suivent au contraire une marche inverse. SÉANCE DU 8 JUIN igiA- '^21 Action de ramidure de sodium sur la ^^-mèlhyl-xy.fï! rj! -tèlramèthylcydo- pentanone. — 6^ de cétone ont été traités par 3^ d'amidure au sein du toluène. On a porté à Tébullition pendant 7 heures puis, à chaud, on a ajouté de l'eau goutte à goutte. Il ne se produit aucune cristallisation par refroidissement. On sépare alors la couche toluénique, on épuise la solution aqueuse à l'éther, et l'on sèche le mélange éthérotoluénique sur du sulfate de soude. Après avoir chassé l'éther et le toluène par distillation on frac- tionne sous un vide de 14™'" et l'on obtient [\^ d'un produit qui passe de i5o" à 1 52°. Ce corps est visqueux et n'a pas cristallisé jusqu'à présent. L'analyse lui assigne la formule C'H-'ON, qui est celle de l'amide d'un acide tètra- méthylcaproïque formé en vertu de la réaction : CIP CH C;=(GH-')2 I ^CO -t- NH^Na cn'\ I / CH»\ 1 / = ^ ,>CHCH-CH^C— CONH'^ ou "::" >CH.CH^C - Cf-CONH^ CH»/ \^^, Q.W/ \^^3 Cette amide bout à i52''-i53" (corr.) sous 14""" et possède le pouvoir rotatoire [a]B'' = -H 4^°<3' pour une solution de 1,1929 dans 25""' d'alcool à 95°. Acide têtramèlhylcaproique . — Cet acide prend naissance en traitant l'amide par de l'acide sulfurique et du nitrite de sodium. C'est un liquide bouillant à i38''-i4i'' sous 19""" et dont l'odeur rappelle celle de l'acide butyrique. Son pouvoir rotatoire dans l'alcool a„= o°35' pour/) = 0,3789, t' = 1 5, /:=5o"'"', ï= 17°; d'où [a],'/ = + 45° 54'. Allyl.vïion de la pa'-DiMÉTHYLCYCLOPENTA.NONE ACTIVE. — Lcs trois atomcs d'hydrogène théoriquement substituables par notre méthode ont pu être remplacés successivement par trois groupe allyle : 1. ^ixl-diméthyl-i/.-allylcyclopenlanone ,(■'113 Cli-CH/C"^-^"-^"^ 1 )t:o CH^-CH^^,^3 l622 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'allylalion a été eflecluée sur 2.5'^ de p-méthyl-a'-niéthylcyclopenlanone qui, après avoir été sodée au sein de l'éther par 9^ d'amidure, a été traitée par 28^ de bromure d'allyle. Parmi les fractions obtenues, celle qui passe à 84''-85" sous i4""" constitue la cétone cherchée. On en a isolé iS^. Ce corps constitue un liquide mobile, incolore, à odeur très nette de menthone. Constantes : Eb.;;,;; = S^^-SS" ; ^/J" =: 0,8968 , «f," = i,455o; d'où R. M. trouvée =45,98, cale. = 45,82. P. R. spéc. [a|f," = -(- 7i"4V pour / = 5o"""et 7-,,= -1- 32'' lo'. 2. '^y.' -diméthyl-y.' -iiallylcycl()[>pntanone -^o CH- — C-CIP ^CH^— GH=Clt^ Les 27 grammes de liquide de l'opération précédente ont été allylés une troisième fois dans les mêmes conditions. On a obtenu 16^ d'un liquide distillant à i38"-i39° et dont la composition répond à celle d'une penta- SÉANCE DU o r» ■ P. R. sp. Cétoiies. Difr. OilT. Dilï. Diff. a'-diiTiélliylcyclolie\anone 0 48 » 0 0,8914 » i,43o8 )) + 126°. 43 »n » iiioiionllvlée. 84-85 +36-37 0,8968 -f-o,oo54 1 , 455o +0 ,0142 + 7'-44 — 54.59 » diallviée. . . . 1 1 6- 1 1 9 -t-33 0,8994 +0,0026 ',4676 +0,0126 + 74. 7 + 2.23 » Iriallylée . . . i4o-i4i 4-2 2 o,9'79 +0,01 85 ',484' +o.oi65 + 73. 1 1 — 0.56 En ce qui concerne le point d'ébullilion, on voit que l'introduction des difTérents groupes allyle ne provoque pas des accroissements réguliers d'un terme à l'autre, mais qu'il augmente d'autant moins que la substitution est plus avancée. La densité et l'indice de réfraction augmentent constamment; mais, pour la densité, la variation est considérable à la dernière allylation. Quant au pouvoir rotatoire, il est sensiblement constant après la première allylation. Conclusions. — 1° La ^i-cyclométliylhexanone peut être alcoylée à satiété à côté du carbonyle, sans qu'il se forme de produits de condensation appré- ciables, à la condition qu'on introduise au préalable un groupe alcoyle (méthyle) en a vis-à-vis de la fonction cétonique; 2" comme la tétraméthyl- cyclopentanone, la [iJ-méthyle-aay.'a'-tétramétbylcyclopentanone se trans- forme en une amide d'un acide caproïque tétraméthylé quand on la chauffe au sein du toluène avec de l'amidure de sodium. 1624 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la diagnose des bases primaires , secondaires et tertiaires. Note de MM. Charles Moureu et Georges Mignoxac. Le mode de formation des célisocétimines, ainsi que celui de leur dédoublement par hydrolyse ('), nous avaient amenés à cette conclusion qu'il fallait choisir, pour représenter la structure chimique de cette nou- velle classe de substances, entre deux formules très voisines, dont l'une comportait un azote secondaire et l'autre un azote tertiaire. La cétisocé- timine dérivée de la phényléthylcétimine, par exemple, devait être repré- sentée par l'un des deux schémas suivants : I. "• C»H=— C = CH-CH' C«H='- -G — CH^ -CH^ NH ou II N ] CH^-C^CH-CH^ C»H=- -G = CH — CH^ Il s'agissait, en définitive, de savoir si l'azote de la molécule était ou non porteur d'hydrogène. Etant donnée la fragihté manifeste de la partie de la molécule qui comprend l'azote et son voisinage, nous ne pouvions songer à mettre en œuvre les réactifs usuels : acide azoteux, chlorures d'acides, etc. Nous allons montrer comment, par l'emploi du réactif de Grignard, on peut trancher la question. Louis Meunier (-) a indiqué que l'iodure d'éthylmagnésium C-H'Mgl réagit sur l'aniline CH^NH- et sur la méthylaniline CH'^NHCH' en sub- stituant le résidu Mgl ài^'d'hydrogène, lequel, avec le groupe C-H", forme le gaz éthane CH", et qu'au contraire la diméthylaniline C*H"N(CH')-, dans les mêmes conditions, ne donne lieu à aucun dégagement gazeux. Nous avons reconnu, en expérimentant sur un grand nombre de bases et en effectuant des mesures de gaz, qu'il y avait là le principe d'une excel- lente méthode pour reconnaître, dans les molécules azotées, si l'azote est, ou bien primaire ou secondaire (— NH-ou=NH), ou bien tertiaire (es N). Voici ces expériences : (') Cil. MotllKU el G. Mir.NO.NAC., Sur une nouvelle classe de substances azotées : les célisocétimines {Comptes rendus, l. 158, igi/i. P- 'SgS). (^) Action des combinaisons organo-niagnésiennes mi.rles sur les corps à fonc- tions azotées [Comptes rendus, t. 136, 1900, p. 7â8). SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- 1623 1. Mode opératoire. — Nos essais ont été exécutés avec le bromure d'éthyl- inagnésium C^ H* MgBr (employé en excès) en solution éthérée, que nous liaitions par les dilTérentcs bases. Nous opérions généralement sur une quantité de substance comprise entre ~^ et '-^ de molécule-gramme. Notre technique courante était très simple. Un ballon de 100""' contient, dissous dans 3o""' d'éther, une dose de bro- mure d'éthylmagnésiuni correspondant à i^de métal ('). Il porte, solide- ment fixé par un bon bouchon, un tube à brome par où l'on introduira la base dissoute dans trois l'ois son poids d'éther absolu (-), d'une part, et, d'autre part, un tube latéral soudé à un réfrigérant Vigreux vertical. Celui-ci se continue, à son sommet, par un tube abducteur qui se rend sur la cuve à eau. Le ballon étant plongé dans un bain-marie à niveau constant et à tempé- rature constante (voisine de 43°), on attend, pour y introduire la base, que tout dégagement gazeux (provenant de la chasse d'airparla vapeurd'élher) ait cessé. Lorsque aucune bulle n'arrive plus sur la cuve à eau, on recouvre avec une éprouvettc graduée remplie d'eau le tube de dégagement : l'appa- reil est prêt pour l'expérience. On ouvre avec précaution le robinet du tube à brome : un peu de solu- tion éthérée de la base tombe sur le réactif magnésien. a. Lorsque la base est primaire ou secondaire, une vive réaction se déclare aussitôt, qui provoque un brusque dégagement gazeux. Lorsque, après agitation du ballon, le dégagement a cessé, on introduit une nouvelle dose de base : le même phénomène se reproduit. On poursuit l'opération jusqu'à ce que la totalité de la substance ait réagi; nous l'exécutons couram- ment en 5 ou 10 minutes. A la fin, pour que les dernières traces de gaz puissent se dégager et l'équilibre initial se rétablir, on laisse encore le ballon sur le bain-marie pendant un quart d'heure. Avant de mesurer le volume du gaz récolté, on l'agite sur la cuve à eau dans l'éprouvette qui le contient. La vapeur d'éther qui a été entraînée se {') C'est la dose de mêlai que nous employions pour traiter ^io ' tô ''^ molécule- grannme de base. Dans deux cas (diphénylamine, auramine) nous avons opéré sur une quanlilé beaucoup plus importante do produit; le poids du magnésium fut alors augmenté en conséquence (ainsi que le volume d'éther). (-) Lorsque le corps était insoluble ou trop peu soluble dans l'éllier, nous l'em- ployions sous forme de fine suspension dans ce véhicule (carbazol, hexamétliylène- tétramine). Dans le cas de l'auramine, toutefois, nous l'avions mis en solution dans le benzène. C. R., 1914, I" .Se/»es/re. (T. 158, N° 23.) 2IO 1626 ACADÉMIE DES SCIENCES. dissout, et l'on observe une contraction (généralement voisine de jr). On maintient ensuite pendant quelque temps Téprouvette entièrement plongée dans l'eau; on note le volume, la pression et la température, et l'on calcule quel volume occuperait le gaz sec à 0° et sous 760""". b. Dans le cas d'un azote tertiaire, le dégagement gazeux est le plus sou- vent nul ou très faible (quelques centimètres cubes pour -^ de molécule- gramme traitée). Il arrive parfois que le réactif magnésien fixe énergique- ment la base en donnant un composé d'addition solide (pyridine, spartéine) ; la chaleur dégagée provoque alors une violente ébuUition de l'éther, qui peut chasser jusqu'à So""' d'air hors de l'appareil; mais en aucun cas il n'y a production d'éthane. 2. Résullals. — Les recherches ont porté sur 3f) bases organiques (à i ou plusieurs atomes d'azote) que nous avons choisies dans des séries aussi difTérentes que possible. Pour chaque atome d'azote primaire ou secon- daire, il s'est toujours dégagé, sensiblement, une molécule d'éthane. Les Tableaux ci-dessous résument nos expériences. A. — Bases a i atomiî d'azote. Volume de g^iz ( en cent, cubes) Poids de la (à 0° et sous 760"""). Nom de la base. (en grammes). Recueilli. Calculé. Bases primaires. PropylamineCH^-CH^-GH^NH^ 1,20 ' 471 455 ButylamineCH^— CH^-CH^ — CH^NH^ 1 , 46 462 448 lsoliexvlamine(CH^)-CH — Cl-P — CH^— CH^NH^ 1,10 245 244 Cycloirexylamine(CH-)>GHiNIP 2,96 706 669 Benzylamine CMI%CH^NH= 3, 12 625 6bi Aniline G'H'NIP 1,86 46i 448 ParaanisidineCMl»^^^"'/'^ 2,46 479 ^^8 \i>lrl-( i| j a-naplilylamine C'»H'NH2 2^86 452 448 P-naphtylamine G"'H'NH* 2,86 452 448 Baies secondaires. Diélhylamine (G2H5)'NH i,46 47© 448 Pinéridine (G[ii=)'iNH 1,70 474 448 GH-Gli^ (') o,85 240 224 GH\ yCH^ GH^ S-mélhyljjyirliolidine NH (') Gelle base nous a été aimablement ofFerte par M. Georges Tanrel, qui l'a obtenue dernièrement, dans un remarquable travail, comme produit de dédoublement de la galégine. SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- 1627 INoin de la base. Volume de gaz (en cent, cubes) Poids de la (à 0« el sous TôO""» ). substance — ~~ — — - (en grammes). Kecueilli. Calculé. Bases secondaires (siiile). Méthylauiliiie C'H'.NHCHs. 2,14 Diphénylamine (G«H^)«NH 16,9 Carbazol I >NII 3,34 Phénvlnaplitylcétimine C^H^ — G — G'"!!" 1,21 11 NH 462 448 2 I I .") 2240 461 448 127 118 Nom de la base. Volume de gaz Poids de la recueilli substance (en cent, cubes) (en grammes). (àU" et sousTGO""). Bases tertiaires ('). Triéthylatnine (CH^ - CH^)^N ( = ) 2^ Triisoijulylamine [(GH^")^ CH — GH»] N 3, 70 Tribenzvlamine (G« H^ — CH-^)3N 5,74 Diméthjlaniline G'' H'^N (CH^)^ 2,42 Diéthylaniline G« I1'^N(GM1^ )2 2,98 Pyridine (GHf N 3,i6 1,86 2,58 Picoline-a (GH )''G(GH3)N . . /GH = GH Quinoléine G' H' \ N =GH' */ GH Isoquinoléine G^H'^ \GH /)es-méthylhémispartéilène GH I . N GH^ — GH GH2 GHs CH^ 2,58 37 0,0 i5 i3 5 '9 4 5,5 NGH' (1) Les dégagemenls gazeux, qui, théoriquement, doivenlêire nuls, ont été trouvés, en fait, ou nuls ou très faibles [voir, à propos de ces légèies erreurs, ce qui a été dit plus haut {Mode opératoire, b)]. (Au sujet de la triéthylainine et de riiexylisoxazoi, voir les deux notes suivantes.) (^) Nous pensons que l'échantillon employé renfermait de petites quantités de di- éthylamine. 1628 ACADEMIE DES SCIENCES. Nom de la base. \oluiiie de gaz Poids de la recueilli substance (en cent, cubes) (en grammes). ( à 0" et sous 76(1"'"'). Bases tertiaires (suite) Zïei-dimélhj'lhémisparléilène C C \ GH GH GH Il II II II II I CH'— GH GH= GH^ GH'' CH^ GIl / / GH CH GH^ , °29. cm' 11,4 I N(GH')^ GH Hexyl-5-isoxazol G'H'^ — C en N 1,5 i'7 C) O B. — Bases a 2 atomes d'azote. Volume de gaz Poids (en centimèlres cubes) de la (iiO° et sous TCO""). substance — i ^ — ^ — Nom de la base. (en gr). Recueilli. Calculé. Les 2 atomes d'azote sont primaires. Métaphénylène-diamineC^H'-^^JJ] j^j 1,08 428 448(2""'') Benzidine NH'GHI*— C«H*NH- i,84 268 224 ('i»"!) I atome d^azote est primaire et l'autre secondaire. PhénylhydrazineG'H'^NH — NH2 i,2.5 5o8 5i8(2"°') I atome d'azote est primaire et l'autre tertiaire. Diphénylhydrazine non symétrique (G«Hi>)-N — NH2.. 0,98 119 ii3(i'»°') Benzylphénylhydrazine non symétrique (G«H=)(G«H=— GH2)N— NH2 0,99 i44 129(1""'') C) L'allure de la réaction est ici toute différente de celle qu'on observe dans les autres cas. Le dégagement gazeux n'est pas brusque, mais très lent; il s'est prolongé durant une heure et demie ; c'est sans doute l'atome d'hydrogène du groupe GH voisin de l'azote qui est peu à peu attaqué. Le volume de gaz récolté n'est d'ailleurs que la moitié environ de celui qu'exigerait le déplacement d'un atome d'hydrogène, SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- 1629 Nom de la base. Volume de gaz Poids (en centimètres cubes) de la (àO° et sous 760°"°). substance ™«~^ ^ n ■ (en gr). liecueilli. Calculé. Les 2 atonies d'azote sont secondaires. Diphénylhydrazine symétrique C'^H'NH — NHC'^H^... o,85 . 209 20.5(2"'"') I atonie d^azole est secondaire et l'autre tertiaire. Élhylphényl-3 . 5-pyrazoI CH C^H^— C C— C^H= N 1,37 188 178 (l™"!) NH Spartéine Les 1 atonies d'azote sont tertiaires ('). CH3— CH 4,6 Z)ei-«-inélhylspartéine NCH3 2,4 20 C. — Bases a 3 et a 4 atomes d'azote. 2 atomes d'azote sont tertiaires et i secondaire. Auramine (CH3)^NC«H*— C — C''H'N(CH^)^ i3 1129 II NH 1080(1""'') (') Voir la note (') de la page 1627, qui s'applique ici identiquement. i63o ACADÉMIE DES SCIENCES. Nom de la Ijase. Ilexamélhylène-télramine Volume de 'j,3z Poids (en cenlimclrcs cubes) de la (àO° et sous 7GÛ"""). substance — ^ ^ — — (en gr). Recueilli. Calcule. 4 atomes d'azole tertiaires. I (;iiv'n\(,ii= / \ N l\ GH» 3,52 3. Résumé e/ conclusions. — Les nombreux résultats qui précèdent, et qui ont été obtenus dans l'étude de bases appartenant aux types les plus divers (39 bases, 28 types), nous permettent de conclure que les bases primaires et les bases secondaires réagissent sur le bromure d'éthylmagnésium en dégageant une molécule d'éthane pour chaque fonction base primaire ou secondaire, tandis que les fonctions base tertiaire ne donnent lieu à aucun dégagement de ce gaz. La réaction permettra donc de distinguer, avec certitude, les fonctions base tertiaire des fonctions base primaire ou base secondaire. Cette méthode est applicable non seulement aux bases monoazotées, mais aussi aux bases à plusieurs atomes d'azote, dont chacun se comporte comme s'il était seul. Elle se recommande par sa rapidité et par l'avantage qu'elle offre de n'exiger que peu de substance, celle-ci pouvant d'ailleurs être aisément récupérée dans la plupart des cas. Nous pensons que, par une mise au point convenable, elle pourrait devenir une véritable méthode de dosage. Telle qu'elle est, sa précision est comparable à celle des mesures cryoscopiques. Elle pourra donc rendre des services pour l'établissement des formules de constitution. A cet égard, l'exemple des deux diphénylhy- drazines est fort net : le composé symétrique C°H'NH — NHC"H' donne 2 molécules d'éthane, tandis que l'isomère non symétrique (C*H^)^N — NH- n'en dégage, qu'une seule. Nous avons indiqué, dans notre précédente Note (loc. cit.), qu'on n'observe pas de dégagement d'éthane quand on traite les cétisocétimines par le bromure d'éthylmagnésium. Il n'y a donc pas d'hydrogène fixé à SÉANCE DU 8 JUIN I914. l63l l'azote de ces subslances, et leur formule de constitution est bien celle que nous avons proposée (la formule II de la page 1624) ('). HYDROLOGIE. — Le fluor dans les eaux minérales. Note de MM. Aumaxd Gautier et Paul Clausmann. Le fluor a déjà été entrevu dans plusieurs eaux minérales. Quelques au- teurs, Cil. Sainte-Glaire Deville, de Gouvenain, Bunsen et Fresenius, Wilm Ferreira daSilva, Souza Reis, Lepierre, etc., ont même essayé de le doser; mais aucun travail d'ensemble n'avait été tenté avant celui de M. P. Caries (1907), qui donna des dosages de fluor dans 98 eaux minérales. Sa mé- thode consistait à comparer à une gamme de gravures sur verre obtenues chacune avec un poids connu de gaz fluorhydrique, celles qui provenaient de l'action de SO'H^ sur le précipité barytique formé dans les eaux miné- rales additionnées d'acétate de potasse, puis très légèrement acidifiées (°). Nous avons déjà dit que cette méthode n'est ni générale ni fidèle (''). Le principe de la nôtre consiste, on le sait, à entraîner dans un précipité de sulfate de baryte, ou quelquefois de phosphate ammoniaco-magnésien, le fluor en dissolution {''). Cette méthode permet de retrouver et de doser les moindres traces de cet élément ( '). Dans le présent Mémoire, nous indiquerons d'abord les quantités de (') Ces essais élaienl terniliKS lor^(|lle nous eûmes connaissance d'un tiavail de John-Joseph Sudborough el Ilaroid Hibbert sur le même sujet {Joiirn. of ihe Cheni. Soc. of Loiidon : TransacC, l. XCV, 190g, p. 477)- D'apiès ces auteurs, on pourrait distinguer les aminés priiuaires des aminés secondaires en allaquanl la base par l'ioduie de mélhylmagnésium préparé en solution, non pas dans l'oxyde d'élhyle, mais dans l'oxyde d'aniyle ou le phénéthol : à froid, les aminés primaires et les aminés secondaires dégageraient 1'"°' de méthane, el,versi25°, les aminés j)rimairesen déga- geraient une seconde. Les expériences ont porté sur trois bases primaires ([3-naphtyl- amine, /j-toluidine, [3-chloraniline), et six bases secondaires (phényl-a-naphlylaniine, phényl-[î-naphlylamine, (3-i3-dinaplilylamine, diphénylaraine, éthylaniline, mélh>l- aniline), appartenant toutes, comme on voit, à la même famille (anilines). L'un des auteurs, Harold Hibbert, est revenu tout récemment sur la question (Pioc. 0/ t/ie Cheni. Soc, t. WVIII, 1912, p. i5). Il a trouvé que les aminés grasses donnent lieu à des anomalies quand on opère dans les solvants précités, et que, même, dans certains cas, le dégagement gazeux était absolument nul. (-) Comptes rendus, t. lîi-4, p. 87. (') Comptes rendus, t. loi, p. 1471- (') Comptes rendus, t. loi, p. i4*J9- 1670 et 1703. l632 ACADÉMIE DES SCIENCES. fluor trouvées par nous dans les eaux minérales de types les plus divers, y compris les eaux de mer et dans quelques eaux volcaniques. Nous donne- rons ensuite nos conclusions. Toutes les eaux que nous avons examinéesavaient été puisées directement par nous ou par des savants ou des personnes connues et sûres. Elles voudront bien accepter ici tous nos remercîments. Ces eaux ont été expé- diées généralement en bouteilles de verre, quelquefois de gutta ('). Tous nos résultats sont rapportés au litre et exprimés en milligrammes de fluor. Nous donnons en chaque cas le poids du résidu fixe de l'eau, la nature de ses sels principaux et l'époque du puisement. A. — Eaux chlorurées sodiqlks. a. Eaux ue mer : 1. Eau puisée en Méditerranée, à 2485™ au droit du rocher de Monaco, le ii décembre igiS, à lo" au-dessous de la surface de la mer (f := 16°, 2). Envoi de S. A. S. le Prince de Monaco (-). me Fluor par litre : o , 3oo 2. Eau puisée en Méditerranée, à i4''"' du roc de Monaco, le n dé- cembre igiS, à 1000"' de profondeur (/= 12°, 98). Même envoi. Fluor par litre : o , 3 M\ 3. Eau puisée en Atlantique, dans la fosse de l'Hirondelle, entre les îles San Miquel et Terxeira, aux. Açores, par SS^ô' Nord et 26''i3'46" Ouest (Gr.), sur fond volcanique sableux, à SoiS™ de profondeur. Envoi du Prince de Monaco. Fluor par litre : o , a/jo h. Eau de Balaruc (Hérault). Celte eau thermale sort tout au bord de l'étang salin de Thau, sans se mélanger à l'eau de mer (t^=l\8°). Résidu fixe, 108,16 par litre, dont 7^,04 de NaCl; un peu de CuCI- et d'acide (') On a prétendu que le contact du verre faisait baisser le taux du fluor dissous. Cette affirmation nous semble mal fondée. Les mêmes eaux, ayant été conservées dans le verre ou la gulta-percha bien lavés, nous ont donné les mêmes quantités de fluor, à quelques centièmes de milligramme près. Ex. : /iau de Mont-Dore conservée 3 mois dans le verre: FI ^©""s, 3y par litre. La même conservée en bouteille de gutla-percha : Flr:=o'°s,4i. Cette faible diflTérence est de l'ordre des erreurs possibles. Il faut, en tout cas, avoir le soin de rincer la bouteille avec HCI pur étendu pour enlever tout dépôt et saturer ensuite la liqueur de lavage qu'on réunit au reste de l'eau. (') Que le Prince de Monaco veuille bien accepter ici tous nos vifs remercî- ments pour le soin qu'il a pris, en diverses occasions, de faire recueillir pour nous, devant lui, et souvent à des profondeurs dépassant 4000", les eaux de mer que nous avons étudiées soit dans ce Mémoire, soit dans les précédents. (A. G.). SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- i633 borique. Eau prélevée le 25 novembre 191 2 à la Source romaine par le m^ D'' Guibert. Fluor- par litre : i , 76 c. Eau de Bourbon l'Archambault (Allier) (<^ 5i°, 4)- Résidu fixe, 3k, 18, dont NaCI, i^,']']- Eau puisée en décembre 1912. Fluor par litre : 2,72 (') H. — Eaix sulfatées calchiuks ou sulfatées sodiuues. Ce sont des eauv froides. Les sulfatées calciques sont souvent assez riches en fluor. On en dira plus loin la raison. a. Eau DE Martigny (Vosges). 'Eau froide. Source du Parc. Résidu fixe, 2?, 20, dont SO'Ga, i^iSg. Eau prélevée le 28 novembre I9t2. Fluor par litre : 2,58 b. Eau de Contrf.xéville (Vosges). Source du Papillon (<:=ir',5). Résidu fixe, 2», 16, dont is,56 de SO*Ca. Iviu prélevée le 18 mai igiS. Fluor par litre : 1,2 5 c. Eau d'Huxïadi-Jakos (Hongrie). Prélevée dans une pharmacie de Paris (-). Eau sulfatée, sodique magnésienne ( < =1 7° à i3°). Résidu fixe par litre, 47°i8i dont sulfate sodique, 22!-', 5o, et sulfate magnésien, 22", 35. Fluor par litre : i , o 4 C. — Eaux chlokosulfatées. a. Eaux de Luxeuil (Haute-Saone). Eaux thermales contenant de os,3 à is, 17 de sels dissous, principalement de sel marin et de sulfate sodique. 1. Source du Grand Bain (t ^ 52°). Eau puisée le i''' août 191 r. Fluor par litre : 2,38 Le 16 novembre 1911, il se produit dans la région une forte secousse sismique : on trouve dans la même eau recueillie le 5 décembre 191 1. Fluor par litrr : \ , 3 8 La même le 4 novembre 1912. Fluor par litre : 2,96 On voit ici le fluor passer par un maximum après la secousse pour revenir presque à son taux primitif un an après. (' ) M. de Gouvenain, en iSgS, avait, par la gravure sur verre, trouvé dans cette eau, fluor par lilre : 2™p,68 (voir Comptes rendus, t. 76, p. io63). Cette coïncidence parait assez intéressante. (-) La seule qui n'ait pas été prélevée directement par nous, ou par nos soins, à la source même. C. R., 1914, I" Semeslre. (T. 158, N° 23.) 211 l634 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2. Eau de la source des Dames (l nr 43°, 7) puisée en décembre 191 1, mj, après la secousse sismique ilu 16 novembre. Fluor par litre: 5 3o On reviendra sur ces constatations. b. Eau de Sai.nt-Gervais. Le Fayet ( l = 38°, 5). Source Goulard. Résidu fi\e, 4^,89 par litre. Sels )iiincipau\ : NaCi, i",7o; SO''Na-, ib',7. Eau puisée le 3i octobre 191 2. Fluor par litre : i , 3o c. KoiiBOUs (Tunisie). Source A'iii-Kebira (t ^ 5-j°,']). Résidu sec, iiK,66. Principaux sels : NaCl, 8», 83 ; SO'*Ca, 28,26. Envoi de M. le D' Gobert. Fluor par litre : 2,53 d. Ragnoles-de-l'Or.ne (Orne). Résidu fixe, ob,23 à 06,89. Grande 5'oM/ce (< = 27°). Principaux sels : SO'Na, ce, 24 ; NaCI, oS,oi à os,o5. Prélèvement dû au D'' Joly, i3 décembre 1912. Fluor par litre : O q8 D. — Eau.\ chloiîogaruonatêes. a. SAiNT-NECTAiBE(Pnv-de-Dôme).5ot3. Fluorpar litre : o,']g b. Eaux DE RoYAT (Puy-de-Dôme) : 1. Source Saint- Mart {t — 2g°, 5). Résidu fixe, 3«,70, dont NaCl, 16,59; CO^Ca, 06,62. Prélèvement du 4 mai 1914- Fluor par litre : li 62 2. Source César (< = 28°,5). Résidu fixe, 16,97, dont NaCi, o6,65; CaCOS 06,45. Prélèvement du 4 mai 1914. Fluor par litre : 2,3o 3. Source de la Commune {ou Eugénie) (l = 34°, 2). Résidu fixe, 4», dont NaCl, 16,67; CO^Ca, 06,78. Prélèvement du 4 mai 1914. Fluor par litre : 0,68 k. SourceSaint-Victor{/ = 20°, 3). Résidu fixe, 3», 96, dont NaCl, is,64 ; CO^Ca, 08,70 par litre. Prélèvement le même jour. Fluor par litre : 1 43 c. Chatel-Gliyon (Puy-de-Dôme). Source Gubler (I ^ i']° à 33°). Résidu fixe, 6s,56, dont NaCl, i6,63; MgCF, is,56; CO^K^ 06,18; CO^Ca, ie,5i. Prélèvement du 28 octobre 1912. Fluor par litre : 1,10 E. — Eaux carbonatées sulfatées. Néris (Allier). (< = 5o°à52°). Résidu fixe, 16,12. Principaux sels: SO'NaS o6,36; G03Na^ 06, 3i; NaCl, 06,18. Eau prélevée le 10 dé- cembre 1912. Fluor par litre : i , 06 SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- i635 F. — Eaux chi.orocarbonatées silicatées. a. Plombières (Vosges). Source des Dames (1=^52°, S). Résidu fixe, 05,27. Principaux sels : NaCI, 08,009; CO*Na^, os,oii; silicate Na, ,„„ os,o57. Eau puisée en février 191 o. Fluor par litre : 1,82 b. Eaux de Gérez (Nord du Portugal). Deux sources sortent des ter- rains granitiques. Eaux très légèrement bicarbonatées, sodiques, silicatées et fluorées. Envoi du Professeur Lepierre. Source Bica : Fluor par litre : 2,3o Source Forte: » 2,5o c. Eaux du Mom-Doue (l'uy-de-Dôme) : Source César {t^zfiZ"). Késidu fixe, i8,38. Principaux sels : NaCI, os,34; CO^Na-, os, 87 ; CO^Ca, os,2o; Si0^oR,I8. Eau puisée le 12 novembre 1912. Fluor par litre : o,53 Source Madeleine (t=z[fô"). Résidu fixe, is,47- Principaux sels: NaCl, 0^,37; CO'Na%oS,4o; SO*Ga,oe,2i; SiO-, os, 17. Eau puisée le i5 avril 1913. Fluor par litre : 0,87 G. — Eau chlorocarbonatée boriquée. Eau DU parc d'Ostexde (< = 22°). Résidu fixe, 25,76. Principaux sels : NaCl, is,3o5 CO'Na% os,8i; Borate de sodium (Bo'Na■'0^ 2 H^O), os, 088. Fluor par litre : o,3o H. — Eaux chloroarsenicales. a. Eaux de La Bourboule (Puy-de-Dôme) : 1. Source Choussy (1^:^56°). Résidu fixe, 5^,o3 par litre. Principaux sels: NaCl, 3^, 16; Arséniate de sodium, o^,oi5. Eau prélevée le 1.5 no- vembre 1912 par le D' Cany. Fluor par litre : 2,0 ± Source Perrière {t^=5'i'',!i). Résidu fixe, 5',oo, dont Na Cl, 3s, i5; Arséniate de Na, o8,oi5. Fluor par litre : i,G3 I. — Eaux alcalines sodiques. a. Eaux de Vichy (Allier) : 1. Source de /'Hôpital (< — 34"). Résidu fixe par litre, 5',i8, dont CO^Na-, 38,52. Eau prélevée le 29 novembre 191 1. Fluor par litre : 6,32 l636 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2. Source Grande Grille {t = 4i°,8). Résidu fixe par liiie, 5s, oi, dont „,„ CO'Na% 3s,52. Eau prélevée le 29 novembre 191 1. Fluor par tare : 4,35 Autres dosages de la même eau. Fluor par litre : 4,12 et 4,34 3. Source des Célestins {Esiu (voide, l=i3'',8 à 16°, 4). Résidu fixe, 4°, 86 par litre, dont 3s, 20 CO-Na'. Puisée le mêmejourque les précédentes. Fluor par litre : 4,65 h. Eaux de Vals (Ardèche) : Eaux froides. 1. Source Saint-Jean. Résidu fixe, par litre 2B, i5, dont : bicarbonate sodique, 1^,48; bicarbonate de chaux, oK,ia; bicarbonate de lithine, os,3i. Puisée fin novembre 1911. Fluor par litre : 1,46 2. Source Précieuse {(—. 13°). Résidu fixe, 6^,34, dont CO^Na, 38,74 Pa'- life. Fluor par litre : i , 64 J. — Eaux bicarbonatées calciques. Eaux d'Évian (Haute-Savoie) : Source Cachât (1=^0° à 12°). Résidu fixe par litre, os,32, dont CO^Ga, 08,19. Eau recueillie le 10 novembre 1912. Fluor par litre : o i 85 Source Ducs-de-Sat'oie (i=r:i2°,i). Résidu fixe, os, 42, dont CO'Ca, ofî,32. Recueillie le i5 juillet 1912. Fluor par litre : o, 1 54 K. — Eaux sulfureuses. a. Eaux de Luchon (Haute-Garonne) : 1. Source Pré n" 1 (/ = 62''). Matières fixes par litre, 08, 33, dont Na^S, 08,075. Eau recueillie le 11 février 1913. Fluor par litre : i,85 2. Source Reine (<=::58"). Matières fixes, o?,3o par litre, dont Na'S, 08,054. Eau recueillie le 11 février igro. Fluor par litre : u, 88 b. Eaux-Bonnes (Basses-Pyrénées) : Source Vieille {l:=^'ii°^b). Résidu fixe, 08,599; Na-S, 08, 022 ; NaHS, 0^,01 5 ; Na Cl, 08,26. Eau recueillie en fé \rier 1 9 1 3 . Fluor par litre : o , 5 1 c. Eaux de Cauterets (Hautes-Pyrénées) : 1. Source César (t = 46°, 8). Résidu fixe par litre, 08, 25 ; Na-S, 08,024. Eau recueillie le 17 janvier 1913. Fluor par litre : i , 45 2. Source La Baillère (t ^ 'iS'',6). Résidu fixe par litre, oS,32, dont Na-S, o»,o20. Eau prélevée le 17 janvier igiS. Fluor par litre : l,oi 3. Source des Œufs {l := h'i", 8). Résidu fixe, os,25; Na-S, 08,019. Eau prélevée le 17 janvier 1913. Fluor par litre : 0,64 SÉANCE DU 8 JUIN igiA- ï637 On remarquera que dans ces eaux sulfureuses (Luclion, Pré, Cauterets, etc.), le (luorure de sodium forme plus du centième (sV ^^ st) ^'^^ poids du résidu lixe. ^ L. — Eaux sulfhydriquées. a. Ai.v-lks-Bains (Savoie). Source d'Alun {t = ^r"). Résidu fixe, 0^,45; ^g H-S, 05,0087. Eau prélevée le 28 octobre 1912. Fluor par litre : 1,22 h. Eau de Celorico da Beira (la"). Eau sortant du terrain primitif (Région du centre du Portugal). Matières fixes, os,35, dont Na HS, oB,oo54. Envoi du Professeur Lepierre, novembre 1910. Fluor par litre : 4)47 ' Dans cette eau, le fluorure de sodium forme la 89* partie du résidu fixe. c. Eau du parc Sainte Marie de Nancy (< = 35'',6). Eau d'un puits de sonde; l'eau jaillit de 800™ de profondeur. Résidu fixe, i8,34 par litre, dont NaCl, os, 87, et H-S, o""', 55 ou o"'e,84. Eau prélevée par M. Moureii le 6 juillet 1910. Fluor par litre : 0,82 M. — Eaux volcaniques. Il était intéressant de savoir si les eaux qui sortent notoirement et direc- tement des sols volcaniques contiennent plus particulièrement du lluor. On sait que l'un de nous a constaté la présence de ce corps dans les vapeurs des volcans. Les eaux d'Agnano sortent non loin de Naples avec une abondance extrême (plus de 800000 litres par 24 heures) du cratère d'un ancien volcan éteint d'oi!i sourdent de nombreuses sources thermales, chacune de com- position différente quoique réunies en un faible espace presque circulaire de joo'" environ de rayon. M. le Prof. Y. Gauthier, de Naples, a bien voulu prélever pour nous trois échantillons de ces eaux le 20 décembre 191 2. Nous avons examiné aussi, toujours au point de vue du fluor, une eau que nous avons artificiellement séparée en condensant dans un serpentin en plomb, refroidi extérieurement, les vapeurs brûlantes qui, dans la région volcanique de Larderello (Italie), amènent au jour l'acide borique cju'on y exploite. a. Eaux volcaniques d'Agnano : \.Eau chlorurée sadique sulfhydriquée (« = 48°). Résidu fixe, los, 2i3, dont NaCl, 6^,63; H^S, 08,0129. Débit par jour, 28000 litres. „,? Fluor par litre : o, 20 l638 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2. Eau d'Affnano sii/fureuse carbonalée calcique {t^8li°, 5). Résidu „g sec, 5s, 17. Débit par jour, 52 358 litres. Fluor par litre : i,53 3. Eau d'/ignano sulfatée sodirjuc {l =z jo",5). Résidu sec, 7s, 7-4- Débit par jour, 117264 litres. Fliior par litre : 2,5o b. Eau des suFFroNi de Lardf.rello. Celte eau de condensation des suflioni à acide borique de la province de Pise, sort à l'état de vapeur par des trous de sonde pratiqués sur le territoire de Larderelio; elle vient d'une profondeur de i.'io'" à 160"' et s'échappe sous la pression de 3""". Elle est accompagnée de divers gaz et d'acide borique ('). Elle contient, par litre : SO'HS oB,oo42; H^^S, os,i5i4; NH', ob,io; Bo'IP, o8,23; gaz divers, 3645™', 2 {S. Castellani). Dans cette eau de condensation recueillie par nous le i5 juin igiS, nous avons trouvé : Fluor par litre : 3,72 CONCLUSIONS. Les déterminations précédentes nous conduisent aux remarques sui- vantes : 1. Le fluor existe dans toutes les eaux minérales, froides ou chaudes, à des doses variant d'une fraction de milligramme jusqu'à plus de G"'s par litre {Eau cVÈnan, F^o'"», i5^ répondant à o™», 33 de FNa; Eau de Vichy, Hôpital, F = G'"s,^i, répondant à FNa = T4"'e par litre). 2. D'une façon absolue, les eaux les plus riches sont celles d'origine érup- tive (-), telles que Vichy, Gelorico, Royal Saint-Mart, Larderelio, etc., les (') D'après M. S. Castellani, qui a bien voulu me fournir sur place ces rensei- gnements, ces vapeurs d'eau boriquée sortant des profondeurs sous forte pression ont la composition suivante pour 1000'°' : Vapeur d'eau 973,960 co^ '23,5946 O 0,0602 H o,5643 CH* 0,4707 NIP o,3i33 H-S 0,7357 Résidu gazeux (N, Ar, etc.) 0,2960 1000,0000 ('^) Voir, sur la caractéristique de ces eaux, Comptes rendus, t. 150, p. 436. SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- '639 eaux bicarbonatées sodiques ayant d'ailleurs la prééminence en quantité de fluor par litre. 3. Les eaux de sources froides d'origine superficielle, surtout les sulfa- tées calciques, peuvent contenir au delà de 2 milligrammes de tluor. Cette constatation s'explique facilement : nous établirons que le gypse contient toujours du fluorure de calcium qui s'est déposé avec lui. Un litre d'eau ordinaire peut dissoudre jusqu'à /jo'"*^ de fluorure de calcium. 4. Dans les eaux minérales de môme famille, la proportion du lluor jie paraît pas liée à la température et augmenter avec elle. Exemples : l. F (par litre), mg {Hôpital : 34° 6,32 Eaux diî Vichy \ r' ,i n u r „ o / jt; ,. \ Oranclc-Gnlte 4' i° 4)^5 (Carbonatee socl.que) j ^^^^^^-^^^ ^ ,3„_8 g gS ^ ^ / Saint-Mart 2q°, 5 4 »62 fc-AlIX DE ROYAT \ /^ - or o ,^,, , , { César 2b°,5 2,3o (Chlorurée carbonatee) / „ !-■ ■ ■ o/„ ne ^ ' \ Source hugenie 34°, 2 o,6b Si l'on compare les eaux de nature différente, on constate entre le fluor et les températures la même discordance. 5. Dans les eaux, de même origine, thermales ou non, la quantité de fluor, sans être proportionnelle à la salinité, varie généralement comme elle. Exemples : a. Eaux alcalines bicarbonatées : Résidu fixe. l'iunr par lilre. mg ms [ Hôpital 5,1 8 6,32 Vichy s Grande-Grille... 5,oi 4)35 ( Célestins 4)86 4 )65 . ( Précieuse 6,34 • )64 j Saint-Jean 2 , 1 5 i , 46 b. Eaux sulfureuses : LucHON. ... : Pré, n° 1 o,33 i ,85 ( César 0,20 i,45 Cautkrets. < La Raillère 0,23 1,01 ( Les CtF.ufs O) 19 o,64 11 peut y avoir des exceptions : dans les eaux de Royat, le fluor n'aug- mente pas avec la salinité. l64o ACADÉMIE DES SCIENCES. 6. Les eaux sulfureuses ou sulfhydriquées sont celles qui donnent la plus grande proportion de fluor par rapport à leur résidu salin. Ainsi dans les eaux de Celorico, le fluorure de sodium forme la 3g* partie de ce résidu; dans celles de Cauterets, la 38 très peu de temps après pour revenir au bout d'un an presque à leur teneur initiale en fluor. Cette observation explique peut-être que, pour une môme station ther- male, le fluor diffère notablement dans les diverses sources, les obstructions ou élargissements des fentes ou failles souterraines pouvant, selon les points, soit s'opposer à son arrivée, soit la faciliter, suivant les tassements ou dislocations produits dans les couches des terrains les plus profonds. Cette remarque s'applique du reste aux autres éléments salins des eaux qui peuvent aussi varier, et quelquefois très sensiblement, après les séismes. ÉLECTRICITÉ. — Sur l'analyse harmonique des courants alternatifs par la résonance. Note (' ) de M. André Blondel. Je me propose d'indiquer dans ce qui suit, des conditions nouvelles à réaliser pour tirer de la méthode de Pupin (-) toutle parti possible. (') Reçue dans la séance du 2 juin 1914- (-) Pupin, Amer, .fourii. of Science, t. XLVIil, 1894. p. 379 et 473. SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- "^^I Séparation des harmoniques. — Il convient de remarquer que la méthode de Pupin laisse théoriquement subsister les différents harmoniques, mais en les affectant de coefficients de réduction variable; de sorte que, si l'on appelle, par exemple, a,, a,, «,,, etc. des coefficients applicables aux harmo- niques de même indice, on aura, quand on produit la résonance sur les har- moniques I, 2, 3, etc., une série d'équations de la forme i\ = fl, l] -i- a.i \\ + a^\l + ... , il = a\\\+a',\\+al\\ +..., ^ il=a\\\^a",\l+.... en appelant I,, L, I3, etc. les amplitudes des différents harmoniques et J,, J,, J3, etc. les lectures qu'on fait sur l'ampèremètre au moment de la résonance de chacun d'eux. Les coefficients d'affaiblissement pouvant être calculés quand on connaît les constantes du circuit, on a une série d'équa- tions linéaires par rapport aux carrés des amplitudes. Le premier harmo- nique étant, en général, très prépondérant, continue à figurer d'une manière sensible dans toutes ces équations, même si son coefficient d'affai- blissement est rendu très petit ('); maison doit se proposer de rendre négligeables tous les divers termes autres que celui de l'harmonique cherché. Ce résultat est obtenu si l'on réalise une grande acuité de résonance, c'est-à- dire si la variation de l'amplitude de l'iiarmonique est très rapide aux environs du maximum. Cette acuité est surtout nécessaire pour séparer les harmoniques de rang élevé, tels que les harmoniques 21, 23, 20, etc. (-). Acuité de résonance . - Pour évaluer cette acuité et les conditions qui la font varier, considérons un circuit alimenté par une force électromotrice efficace E^. de rang x et comprenant en série avec l'ampèremètre, une résistance R, une inductance L, une capacité C. Supposons qu'on fasse (') Diflerentes combinaisons de self-induction, d'induction mutuelle el de capacité ont été proposées récemment par M. Carbenay {Bitllelinde t' Association amicale de l'École supérieure d'Électricité, 191/i) pour annuler le courant de l'harmonique fondamental; cette solution ingénieuse entraîne malheureusement des complications par suite des valeurs importantes à donner à la self et aux capacités compensatrices, et augmente la résistance en circuit. {•-) Nous supposons que la force électroniolrice est alternative et ne contient par conséquent pas de termes pairs; l'acuité de résonance devrait être encore plus serrée si la force électromotrice contient des termes pairs. Si les galvanomètres sont gradués proportionnellement à I, et non à I^ la résonance paraîtra plus serrée que ci-dessous. C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N" 23.) ^ ^ '-^ l642 ACADÉMIE DES SCIENCES. varier L ou C, ou tous deux de façon à réaliser la résonance à volonté; appelons oj la vitesse de pulsation, ti le rang de l'harmonique, (2 la vitesse de pulsation de l'harmonique fondamental, nO la vitesse de pulsation cor- respondant à l'harmonique n\ posons pour la vitesse de pulsation variable cû = ifll. (^uand on fait varier le réglage aux environs de la résonance, X varie au voisinage de la valeur n. L'amplitude du courant à la vitesse de pulsation xH est donnée par la formule I.= E:. . E„ sj^'- pour i; I V /'+ H-^ (. x) I i; /, , • /-^ «V V n'-i.i'CHr-\n X En remarquant qu'à la résonance n^Q-h C = i, on peut écrire l'expres- sion de p pour Ex= E„ au voisinage de x = n sous l'une des deux formes suivantes (i) ou (2), utilisables respectivement suivant qu'on mettra en circuit une self constante ou une capacité constante: (0 (2) Dès qu'on s'éloigne de la résonance, assez pour réduire ces rapports (i)et (2) à. y, par exemple, le second terme sous le radical doit être égal au moins à i5, et l'on peut, sans erreur excessive, négliger l'unité devant ce terme. On a alors les équations approchées en valeurs absolues: ,,, I.. ~R«Î2C_ ÏMlCn'- n—x (4) r- ^-7 r pour AT. Jourii. (le l'hys.^ ^^ série, t. I, 1902, j). 345. . " l646 ACADÉMIE DES SCIENCES. i" L'emploi d'un circuit de résonance agissant sur un ampèremètre élec- trostatique ou thermique, ou mieux encore thermo-électrique, et contenant une self-induction fixe et une capacité à variation continue, ledit circuit étant étalonné empiriquement au moyen d'un alternateur sinusoïdal à fré- quence variable; 2° L'emploi, au lieu d'ampèremètre, d'un oscillographe vibrant à l'air libre sans amortissement et dont la fréquence, tout en étant supérieure à celle de l'harmonique la plus élevée, est assez réduite pour produire une amplification des harmoniques croissant avec la fréquence. ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Secrétaire perpétuel pour les Sciences physiques, en remplacement de M. Ph. van Tieghem, décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant 39, M. A. Lacroix obtient 3(J suffrages M. P. Termier » l'i » M. A. Lacroix, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la République. CORKESPOIVDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie le Rapport annuel pour 1913, adressé au Président de la République française, sur le fonc- tionnement de la Caisse des Recherches scientifiques, par M. Abel Flourens, président du Conseil d'administration. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" MiNisTÈiiE DE l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Inventaire SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- ^^^l général des richesses d'arl de la France. Paris. Monuments civils. Tome IV : Table analytique alphabétique. 1° Dictionnaire des principales rivières de France utilisables pour la pro- duction de l'énergie électrique, par Henri Bresson; Fascicule I : Bassins de la Seine et de la Loire. 3° Plusieurs Mémoires du Service géologique de l'Indo-Chine, écrits par MM. J. Deprat el H. M\nsuy. (Présentés par M. Douvillé.) 4° Les hommes contemporains du Renne dans la vallée de la Somme, par V. CoMMONT. (Présenté par M. Gh. Barrois.) 5° Beilràge zur Kenntniss der Linienspektren, par Emil Paulson. (Pré- senté par M. A. de Gramont.) M'"*" V'' Emile Marchand adresse des reniercîraents pour la distinction que l'Académie a accordée aux travaux de son mari. M. 3Iauduit adresse des remercîments pour la distinction que l'Aca- démie a accordée à ses travaux. ASTRONOMIE. — Observation de la comète b 1914 {Zlatinsky), faite à V Observatoire de Marseille au chercheur de comètes. Note de M. Coggia, présentée par M. B. Baillaud. Nombre Dates. Temps moyen de Log. fact. Log. fact. 1914. de Marseille. \s,. A'i\ comp. B appareille. parall. if appareille. parall. *. Il Di 5 lu s I >> ti m S o , „ Mai 28 9.53. 4 — o.5i,94 4-7.27, .5 i5: 7 7.24.49,86 4-1,676 61. 9.38,7 -0,661 a Position de l'étoile de comparaison. )n Autorités. 9,6 4ooi Cambridge (Engl.) La comète est brillante avec condensation centrale et noyau de 7'^ grandeur. m. moyenne, Réduction ^ moyenne, Réduction *• Gr. 1914,0. au jour. 1914,0. au jour. a . . . 8,5 h m s 7.25.40,44 4-0,86 0 , „ 61 . 2 .20,8 — 9,6 i648 ACADEMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à l'Observa- toire de Lyon, pendant le premier trimestre de igi4- Noie de M. J. Guillaume, présentée par M. B. Baillaud. Il y a eu 64 jours d'observations dans ce trimestre, et l'on en déduit les principaux faits qui suivent : Taches. — Une légère augmentation des taches, lant en nombre qu'en surface, s'est manifestée : par rapport au dernier trimestre de 1910 ('), on a, en effet, 7 groupes avec une surface totale réduite de 99 millionièmes, au lieu de 5 groupes et 86 mil- lionièmes. Parallèlement à cette augmentation, le nombre des jours sans taches diminue len- tement, et leur proportion trimestrielle est de 0,78 au lieu de 0,70. Dans leur distribution de part et d'autre de l'équateur, le nombre des groupes est le même au Sud (2) et a augmenté de a au Nord (5 au lieu de 3). Un groupe de taches a paru, dans le mois de mars, à la latitude élevée de +44°. Dans l'ensemble, les latitudes moyennes ont été de — 18° et +26°, au lieu de — 24° et +20°. En fait, la disparition des taches au voisinage de l'équateur montre que le dernier cycle d'activité est terminé. Régions d'activité. — Le nombre et l'étendue des groupes de facules ont augmenté : on a, eflfeclivement, 24 groupes au lieu de 17 et une aire totale de jo,2 millièmes au lieu de 8,3. Enfin, leur répartition dans chaque hémisphère est de 16 groupes au Sud au lieu de 8, et de 8 au Nord au lieu de 9. Tableau I. Ustes Nombre Pass. Latitudes moyennes. Surfaces extrêmes (i'obser- au mér. ^ — ^ moyennes d'obserr, rations, central. S. N. réduites. 1 '- 7 4 2- 6 Janvier i9i4' — 0,81. ! 6,7 —24 21 j. —24" +24° l'évrier. — 0,78. I,' 1.7 — 1 2 -24 3 26 - Taches. Dates ^omb^e l'ass. Latitudes moyennes. Surfaces extrêmes d'obser- au mér. . — ^ - — .^^ — - moyennes d'obserr. rations, central. S. N'. réduites. iS Février (suite). 18, S -i-22 22 j. Mars. - — 12" - 0,6-]. i5 '7 ■2 12,5 12- 14 3 16,8 21J- t5 -29 ,3 04 9 (') Comptes rendus, t. 158, p. 544- SÉANCE DU 8 JUIN igi/j- '649 Tableau Sud II. — Dis isn. 90» 40- 30-. 20% 10' 0'. So Janvier . . M »> )l » I » I )> I » I )) Mais Totaux.. ■ • » )1 Disliibulion des taches en latitude. Nord. Somme. 0'. 10". 20". 30". 40". 90". I Surfaces Tolaux totales mensuels. réduites. 2 22 'î 3-i 2 ^1 99 Tableau 111. — Distribution des facules en latitude. 90 — VO" 30 — Su.l. So .Nurd. 90". Tulaux mensuels. Surfaces 1314. 20-. 10- . 0". Somme. mme. 0 10". 20" 30" 40" réduites. '- - - -~ , _ ^_ — -^- Janvier.. . . Février • I l 1 3 ■1 2 » 1 5 6 4 I » )) )) 1 I )) )> 0 7 ,'| , o 3,3 Mars Totaux.. . 3 5 » I 1 6 I 3 )) 5 iG 3 8 2 2 » 3 » I ]_ 8 24 2,9 10,2 PHYSIQUE CÉLESTE. — Des causes explicatives de la chaleur solaire. Note de M. Ai.ex. Véron.vet, présentée par M. P. Appel!. On a essayé d'expliquer de trois manières différentes comment le Soleil, depuis les temps les plus reculés, rayonne toujours à peu près la même quantité de chaleur : par des réactions chimiques, par l'énergie intra-ato- mique (radium), enfin par le travail de l'attraction. Quelques calculs précis, basés sur les données les plus récentes, permettent d'établir que celte dernière théorie, due ii Helndioltz, est la seule explicative. Le Soleil émet environ 5 . lo" cal. par an, sa masse est de 2.10^' g. Même avec une capacité calorifique maximum égale à i, il se refroidirait au moins de 2", 5 par an. Ov la température moyenne sur la Terre, en degrés absolu.?, est proportionnelle à celle du '6o\ei\(Comples rendus ., ■ï^ février 1 1) 1 '\ ). Prenons (Sooo" et 293° (20" C.) pour les températures moyennes du Soleil et de la Terre. On trouve immédiatement que la température tomberait à o" C, à la surface de la Terre, au bout de iC).") ans seule- ment, si rien ne venait régénérer cette chaleur. 1. La condensation des vapeurs et la iormdiûonàe?, composés chimiques peut se produire seulement au-dessous de la température critique, ou de la c. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 23.) 2l3 l65o ACADÉMIE DES SCIENCES. température de dissociation, qui doit être voisine de 5ooo°à 6000" pour les métaux lourds et les oxydes réfractaires. Or, aucune réaction ne dégage 5000*^"' par gramme (maximum, combustion du lithium 4700). La masse entière du Soleil pourrait fournir au plus ainsi, par condensation ou combustion, jooo x 2.10" cal, c'est-à-dire 2000 années de chaleur. 2. Vt'ènergic intra-atomique Ae décomposition est beaucoup plus considé- rable que l'énergie de combinaison, mais aussi beaucoup plus lente dans ses effets. Elle se chiffre en milliards de calories par gramme. On admet que tous les corps sont susceptibles de se décomposer lentement en libérant cette énergie interne. Le phénomène est sensible pour les corps radioactifs seule- ment, et maximum pour le radium lui-même. Or, d'après les dernières déterminations (Tableau donné par ie/Jaû?iWn, janvier 1914), i^ de radium dégage iSa'^"' par heure, soit 1,2. 10* cal par an. Il faudrait donc, pour expliquer le rayonnement du Soleil, y supposer la présence de 4,2 . 10"'' g de radium, soit 2*^ par tonne, proportion plus forte que celle des minerais les plus riches. Mais l'activité du radium décroît avec le temps. Elle serait réduite de moitié au bout de 1700 ans environ (S. Me\er, Sitzb. Wiss. in Wien, mars 191 4). Cette quantité de radium ne saurait entretenir la chaleur et la vie du Soleil et de la Terre plus de 2000 ans, à moins de se renouveler. Il est vrai que l'uranium se transforme en radium. Le rapport constant de l'équilibre entre les deux serait de 3' d'uranium pour i^ de radium, d'après Strutt, Eve, Coye, Boltwood I la constance de ce rapport est d'ailleurs mise en doute par les déterminations de M"'' Ellen Gleditsch (Comptes rendus, t. 148, 1909, p. i45i)]. D'après ce chiffre il faudrait que la masse tout entière du Soleil fût en uranium pour y maintenir constante, pendant un temps assez long, la quantité de radium nécessaire. De plus les rayons a du radium sont sans doute des projectiles d'hélium ; en tout cas le radium se transforme partiellement en hélium, de sorte que 1*^ de i-adium fournil par an i56"""" d'hélium, soit 2,,,;., dont les indices sont inférieurs ou égaux à ceux des dérivées qui figurent dans l'équation. Supposons : i" que, pour cette solu- tion z, l'équation soit complètement elliptique, c'est-à-dire que l'équation en \ 2 m = 0 dp,\-2m-i ait toutes ses racines imaginaires; 2° que, dans un domaine (O de variation de ses arguments, la fonction F soit, par rapport à leur ensemble, de classe a en x et continue en y, ou de classe [3 en y et continue en ce, ou de classe a en a; et p en y, mais dans tous les cas de classe y en (-» Pi,k) (cf. loc. cit., p. 1 121), a et ji étant deux nombres >i et y le plus petit des deux ('). Dans ces conditions, si la solution z appartient à lô, elle est de même nature que F par rapport à x et y. Dans le cas particulier où a = ^ = y = i {cas analytique), nous obtenons ainsi l'extension aux équations non linéaires du théorème donné par M. Picard dans le cas des équations complètement linéaires(Co/^2/>Ze5 7-e«rfH5, i^'"juillet 1893). D'autre part, la condition nécessaire et suffisante pour qu'une solution s de l'équation analytique (i), régulière d'un certain côté d'un arc analytique AB, soit prolongeùhle au delà de AB, est que : prenne sur AB, ainsi que ses dérivées des m — i premiers ordres, une succession de valeurs constituant une fonction analytique. II. Des résultats analogues s'établissent quel que soit l'ordre de l'équation ou le nombre des variables, et cela par une méthode uniforme. Celle-ci est basée sur l'étude des dérivées au voisinage d'une surface frontière, et nous allons en donner le principe dans le cas où l'on est conduit à envisager des fonctions pouvant être analytiques, c'est-à-dire de classe i. (') Dans les deux premiers cas, il conviendra d'ajouter quelques hypothèses, en nombre limité., sur l'existence de certaines dérivées de F par rapport à x ou y. l654 ACADÉMIE DES SCIENCES. Soit une éqiiaùon complètement linéaire d^ ordre nk q variables .r,, . . ., ar,^, (2) la,- ,-^/)/, ,-,^+ hz + f-30 ( /", , . . . , /y •= o, I n; i^i,-h. ..~hi,,:-ii)- les coefficients étant fonctions de x,, . . .,:r,^. Le type de cette équation, au point de vue des caractéristiques, est donné par la nature de la forme ^ = i«/ i,^'i---X^ (/, + ... + /,= «). Soit alors une surface S, constituée par une partie ou par la totalité d'une surface fermée S, et sur laquelle z et ses dérivées jusqu'à l'ordre r sont continues ('); appelons 'C,. l'une quelconque des dérivées d'ordre r et r/la plus courte distance d'un point P{x,, . . ., Xg), intérieure S, à la surface S. Supposons que nous ayons démontré en P les formules suivantes (3) 1 en a?, , . . . , a^ ^ i en x^, toute solution z de (2), régulière dans A, est de même nature que les coefficients (-). Ce théorème s'étend à toute solution régulière : d'une équation non linéaire de même ordre r (x,, . . . , Xq, z, ^/, ,...,, ;^) ;= o, pour laquelle la forme Opi, ■XV. ..x;; (/, + ... + «,=z«) est de même nature que S, si F est, dans un domaine CD auquel appartient z, de classe a, en .r,, ..., a,, en x^, et y en (z,p, , ), y étant le plus petit des a. Il n'est peul-ùtre pas sans intérêt de signaler également le cas des systèmes d'équa- (') La con)iaissance de ces fonctions sur S doit entraîner l'unicité de la solution à rintérieur de 2, mais les conditions peuvent être surabondantes. C) Si, au lieu de (3), on trouvait des formules contenant dv- en dénominateur (/Ji> i), il faudrait envisager (yÉ?.$/ortc' + a;.' {z _ .r, ) + . . . + a;».-" {z — .r, )«- ' ]. Les valeurs de F(^-,), F(a%), ..., F'{x,), F'(x^), ... sont données en général par les valeurs correspondantes d'une fonction donnée y(.r). Quand on veut augmenter le nombre r, ou un ou plusieurs des a, le calcul des A est à refaire entièrement. Pour parer à cet inconvénient, on se sert de la formule de Newton dans le cas a, ^ «1 = . . . =^ «r ^ I et de celle de Taylor quand /• = i et a, quelconque. Mais on peut aussi l656 ACADÉMIE DES SCIENCES. conserver tous les points ce et augmenter les a. Alors on arrive dans le cas à la formule (.) F(^) = A„+A,,i.(-.) + A,[„-( = )]' + ... + A„_,U"-(^)]'- ('). Ici, g(z) est un polynôme du degré )•, dont les zéros, tous distincts, sont précisément les .r. Les A sont des polynômes d'ordre (r — i) au plus : A,— m,„ z''-' 4- m,, z''-- -h . . . + »i,,,._, . Je montrerai ailleurs l'intérêt particulier de la formule (i) et d'autres, plus générales encore, ainsi que leurs rapports avec la formule de Hermite, avec l'intégrale de Gauchy et certaines intégrales multiples; j'esquisse ici une démonstration de la forme du développement (i). Soit C,iz) = A,[g{z)]'. On a évidemment G,(^) = o, C;.(.r)=:o Q'-"(^) = o, C/>ijc) = k,j\, pour x ^jTf, Xj., . . . , .z'y, . . . , jTr'f A/y étant des constantes connues. Donc F(^) = Ao, F'(a;) = A; + X„A,, F"(ar)==A;4-C';(^) + AvA2 (yr=:i, 2, ..., r), F"'(^) = a;+ g;'(^) + c;(:r) + a-,,- A3, (') Celte formule a été donnée par J. Jacobi, dans son Mémoire posthume : Ueber Reihenenlwicklungcn, welclie nach den Polenzen eines gegebenen Polynonis fort- schreilen, etc. {Journal de Crelle, t. 53, p. io3-i26). Jacobi détermine d'abord les coefficients des A/ en supposanty'(.r) donnée par une série de puissances, sans s'oc- cuper préalablement de l'existence de la formule. Il reprend ensuite la question en déraontranl qu'on peut mettre notre formule dans la forme le polynôme Pn + Pt c + . . . 4- Pn-^'" étant le polynôme g {Jc). H doit alors développer les Y en séries de puissances de g{x), en se servant de la formule d'inversion connue de Lagrange. Son procédé, relativement compliqué d'ailleurs, ne lui donne rien sur le terme complémentaire. M. Frobenius traite des questions analogues dans son Mémoire : Ueber die Enlwick- lung analyUscher Funktionen in Reihen, die nach gegebenen Funktionen fort- SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- i657 La première relation donne r équations linéaires pour les coefficients '^^00) '"ou "*02! .... Wo^,_i, dont le déterminant est le déterminant de Vandermonde j'-i 1 X',: x;r X,. I ^o, j'entre avec ces nombres dans les /■ équations qui dérivent de la relation ¥'{x) = A'„ + kjjA,. .l'obtiens /■ équations pour les coefficients m, g, m,.,,..., m,,.- 1, dont le déterminant est le même à une constante près, etc. La méthode de Cauchy donne, pour le terme complémentaire l'expression R„( = ) R„(;) =/(--) -F(^), [{z-.a:^)(z — x,_)...{z-x,.)]" ( m ) ! y(,vO(ï). ^ étant un nombre compris entre x, et .r,. Si les points a-,, x.j, . . . , ./;,. sont équidistants, x^ — ï'i = /, on a, par un calcul simple. H„(--)|< IV" I (/•«)! M M étant le module maximum de /''"'"(:') dans l'intervalle a-, ^s^a-j. On voit que le développement converge pour un champ étendu de fonc- tions. On peut s'arranger souvent de manière que la convergence soit très rapide. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les pulynomes trigonomélricjues. Note (') de M. Frédéuic Kies/., présentée par M. Emile Picard. 1° Dans ses recherches très délicates sur la meilleure approximation des fonctions continues par des polynômes, M. Serge Bernstein a su tirer parti du théorème suivant : grand schreilen {Journal de Crelle, t. 73, p. i-3o); il étudie particulièremenl le déve- loppement de fonctions monogènes en séries de fonctions F„(x), qui sont les produits des premiers facteurs (a; — a,), (.r — «.), ..., (j; — a„) d'un produit convergent. (') Présentée dans la séance du 2 juin i9i4- C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 23.) 2l4 l658 ACADÉMIE DES SCIENCES, Etant donné un polynôme trigonométrique d'ordre n au plus y(cp) =: «„4- a, costp -+- 6, sin © + . . . 4- «„ cos/tcp -h ^'„ sin /! cp. 50i^ I /( çp ) I < M />o«/- toutes les valeurs de 'f ; a/ors on a pour toutes ces valeurs (.) 1/(9)1 = «M, le signe d'égalité n ayant lieu que dans les cas/('-f) ^ it M sin/î(cp — a). M. Bernstein énonce et démontre ce théorème seulement pour des polynômes ne contenant que des sinus ou des cosinus (Académie royale de Belgique, 191 2); pour le cas général, il se contente de la relation moins précise (2) |/fcp)|) est égaleà la valeur que prend (') Gel artifice d'ajouter des ternies convenables fut appliqué dans plusieurs travaux, sur les séries entières par M. Landau; récemment, M. Fejér l'a aussi utilisé pour les polynômes trigonon]étri(|ues. SÉANCE DU 8 JUIN 1914. l659 pour 0 = o /rt «"*""' moyenne arithmèticjue du développement trigonomètrique (suivant les multiples de 0) de la fonction "infi^z^ + 0)sin«6. On peut donc interpréter la relation (2) comme le cas spécial du théorème fondamental de M. Fejér, d'après lequel les moyennes arithmétiques de la série de Fourier restent comprises entre les bornes supérieure et inférieure de la fonction développée. 2° On peut se rapprocher de l'inégalité (1) par une évaluation plus pré- cise de l'intégrale (3), savoir M (4) l/'(?)l — r |sin«5| « + 2_2](« - '^)cosA-9 \dB. Observons en effet que le développement en série de Fourier de la fonc- tion |sin/iO| commence par le terme constant I 27r /■" I r" 2 - / |sin/i9|rf9=: — / |sin(/lrfM = — r / 27: / t: et continue par des termes d'ordre ]> n — i ; il s'ensuit, grâce à l'orthogo- nalité des fonctions trigonométriques qui interviennent, que l'intégrale au second membre de (4) donne [\n. Par suite, on a (5) |/'(^)| cjui en déduisait comme corollaire le théorème complet de M. Bernstein. Observons, en effet, qu'il est évidemment permis de rem- placer dans ( 3), et alors dans (4), sinA/0 par g{n(i) en exigeant seulement que la fonction §•(«), de période 2u, admette un développement en série trigonomètrique qui commence par le terme sinw; et nous aurons à choisir cette fonction g(u) de sorte que l'intégrale de \g(u)\ devienne aussi petite que possible. Posons, avec r <^i, „ . - . ■ r- (i — /•*) sin M (6) ^( « ) = siii // — /■- sin 5H + /■* sin 5 M — . . .^= ; r; ^ ' 0\ / , ^ 2/-^ C0S2U + r' la fonction impaire g(u) étant positive pour o ■!, on obtiendra !/'(?)!% / \g{nd)\{n+...)de = — / — arc tan g/- -h. . • («+...) 4«M AiiM ■ arc tang/--> arc lang i ^ «M. c. q. f. u. m 4° Nous venons de voir qu'en choisissant convenablement la fonction gÇu) = sïnti -\-..., rintégrale de | g{u) \ peut être rapprochée indéfiniment de u; d'autre part, l'inégalité Il ^^ f si n ?/ ( si n (/ -f- . . . ) f/(/ r= / s'in ii i;( u) du "1 j \ g( ii) ] dit montre que ladite intégrale ne peut pas être abaissée au delà de ti. C'est- à-dire que u en est la limite inférieure précise. Mais on se rend aisément compte que cette limite n'est jamais atteinte. Passons maintenant aux fonctions primitives G(z<) ^ — cosm-h... qui correspondent aux séries o-(^m'j =: siuM -h... intégrées terme à terme. Les fonctions G(m), pério- diques de période 2tc, seront à variation bornée, leur variation totale sur l'intervalle (— 7:,ti) étant égale à l'intégrale de |^(")|- D'autre part, quant aux formules qui donneniy(cp), on y peut remplacer la difierentielle sin«0(/0 ou^(/20)r/0 par /^r/G(/^C)), l'intégrale ainsi modifiée devant être prise au sens de Stielljes. On est donc amené tout naturellement au pro- blème suivant : Déterminer la fonction G (m) = — cosu +... de sorte que sa variation totale devienne aussi petite que possible. Dans ce cas, la limite injé- rieure - sera effectivement atteinte par la fonction périodique G ( « ) = — • COS u -\- t: cos 3 « — -g cos 5 M + . . . , égale constamment à ± 7 en changeant le signe chaque fois que u passe par SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- 1661 un multiple impair de -• On parvient à cette fonction entre autres en intégrant la fonction (G) et posant ensuite /- = i. La fonction G(nO) étant constante, sauf aux points (2^- — i) — où elle est discontinue, l'intégrale de Slieltjes au second membre de l'identité /'(^)=_^ r/(9-i-5)'-^^./G(«5) '^ un ,1 ■' ' I — cosô se réduit à une somme de 2n. termes correspondant à ces discontinuités et faciles à calculer, et c'est ainsi qu'on retombe précisément sur la formule d'interpolation de M. Marcel lliesz. 5" Il convient enfin d'ajouter qu'en remplaçant dans nos raisonnements le polynôme positif particulier _ ^ — ^ par d'autres polynômes positifs, on obtiendra de nouvelles relations portant, au lieu de /(cp), sur d'autres polynômes qui dépendent d'un polynôme donné /('^). ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la convergence absolue des séries tri gonométrùi lies. Note de M. Serce Iîerxstei.v, présentée par M. Emile Picard. On sait que les séries trigonométriques ne sont pas, en général, absolu- ment convergentes. Voici un tbéorème qui montre la relation entre la convergence absolue et le degré de la condition de Lipscbitz à laquelle satisfait la fonction. Théorème. — Si la fonction f (x) satisfait à une condition de iJpsrhitz de degré a. ^ -> son développement trigonométrique est absolument convergent ; au contraire, quel que soit le nombre tx, <^ -, il existe des fonctions satisfai- sant à une condition de Lipschitz de degré a,, dont le développement trigono- métrique nest pas absolument convergent. La démonstration s'appuie essentiellement sur le fait que l'ordre de grandeur du maximum de S = |r7, Ih-Io-, |4-. ^<7a. cos(A-j' — Pi $ I , est sfn. l662 ACADÉMIE DES SCIENCES. Poux- obtenir ce dernier résultat, j'ai résolu le problème suivant : k=p—i k=p—l Déterminer la fonction /i,{x) de la forme ^ a,,coskxou V a^^sinkx (suivant que p est un nombre premier de la forme 4 [J^ + i ou lt^-\-^) qui s'écarte le moins possible de zéro, en satisfaisant à la relation (.) • "i'(|)«.=M, k=\ oii {-\ ^=^±1 est le symbole de Legendre, M étant un nombre donné. La fonction cherchée est déterminée par la propriété que En effet, les (2/) — i) conditions distinctes déterminent sans ambiguïté les coefficients de F(x) == -«„+«, cos^r + 6, sina;-4-. . .-(- èp_, s\n{p — \)x, et l'on trouve p .. . '='■ P — ^' V » 2 /A 71 p — /i 'V' . .2 ik n ak—'i .. ■ >, A,CQs , ^^.— 2i— r— > A, sin P 1 = 1 ce qui n'est rien d'autre que la formule d'interpolation obtenue récemment par M. Jackson ('), en partant d'un point de vue diflërent. En appliquant cette formule et en tenant compte des propriétés classiques des sommes de Gauss de la théorie des résidus quadratiques, on trouve, suivant que /) — 4 [J- -H I ou jo = 4 f^ + 3, (2) fp{x)—\ y (/> — A)(-^)cosAx ou fp{x)-=i\ y {p — k)i-\%\nkx. En vertu d'une propriété importante de la formule de M. Jackson, on a (') A formula of trigonométrie interpolation {Jiendiconli ciel Cire. mat. di Palermo, t. XXXVII). SÉANCE DU 8 JUIN 1914. l663 fi,(x)\'£ I. D'autre part, la somme des modules des coefficients dey^, (aï) (3) s = | «,!+... + !«,,_, | = (1U, 4-.. .+ ( ^^^-^^ )«;,_, = -^^— ^- Mais, s'il existait une fonction cp^, ("C) satisfaisant à la même relation (3) et telle que |ç^(,r)|<:^i, on en conclurait qu'il existe aussi une fonction 'j/ (a;) = V C;t cos kcc (pourra = ^a-h 1 , par exemple) pour laquelle, d'une part, P-i A = I fc\ 2 -V/.=o, PJ et, d'autre part, (- ) '1 (•--- ) >f^ (^' = ' 5 2, . . . ,/> — i); or ces deux pro- priétés sont manifestement incompatibles. Donc la fonction ^^ (a:) s'écarte le moins possible de zéro parmi toutes les fonctions considérées. C. Q. F. D. Il est très probable que les fonctions /^,(,r) s'écartent le moins possible de zéro, non seulement entre celles qui satisfont à la relation 'k\ p-i Pj s/p r mais aussi entre toutes celles qui satisfont à Xl ''/cl =^= — ^ ' pour la détermination de l'ordre de grandeur du maximum de la somme des modules des coefficients, il suffit maintenant de remarquer qu'on a d'une façon générale SI 2] «A COS (4a;-î5yt) k=\ 2 l"*! 8l cyclopcnténiqiies et cyclohexéniques. Il nous a paru inléressant d'étudier l'action de cet agent sur les dicétones i .5 du type du dibenzoyl- 1 .3-propane. Les expériences ont porté sur le dibenzoyl-i .3-propane, préparé par l'action du chlorure de glutaryle sur le benzène en présence de chlorure d'aluminium ('), etsur la bcnzaldiacétophénonc ou dibenzoyl-i .3-phényl-2- propane, obtenu en condensant de l'aldéhyde benzoïque avec de l'acélo- phénone au moyen de soude alcoolique (^). Lorsqu'on fait réagir 2"'°' d'amidiire de sodiuin sui' une soliilioii éliiért'e, Ijeiizéniqiie ou loluénique, de 1™°' de dibenzojl-i. 3-propane, il se foiine un piécipilé rouge brique et il se dégage, suivant le solvant employé de i à r^ mol ilammoniac. En trai- tant le produit de réaction par de l'eau, on régénère intégralemenl la maliére |)reniière inaltérée. L'amidure de sodium transforme donc le dibenzoylpropane en un dérivé disodé C«H^-C(ONa) = CH — CH^-CH = C(OIVa) — CMl'. La réaction n'est cependant pas intégrale. En ajoutant à ce dérivé disodé obtenu, au sein du toluène, 2°'°' d'iodure de méthyle, il y a réaction vive et le précipité rouge se trans- forme en un précipité blanc d'iodure de sodium. En décomposant le produit de la réaction par l'eau glacée on obtient une huile (pii, distillée sous pression réduite, nous a donné: I" Une fraction bouillant vers 225° sous 12™'"; 2" Une fraction bouillant à 232°-235° sous 12"""; 3° Une quantité très importante de résines distillant au-dessus de 300°. La deuxième fraction répond à la formule C'^H-^O- et constitue donc le dérivé diméthylé du dibenzoylpropane ou dibenzoyl-2.4-pcntane C^H'— CO-CH(CH^)- CtP— CH(CH3) — CO — C'il^ C'est une huile incristallisable, ne formant pas de semicarbazone et distil- lant vers 23o°-233° sous 12"'"^ en se polymérisant partiellement. Le dibenzoyl-i. 3-propane se comporte donc, vis-à-vis de l'amidure de sodium, comme, une acétophénone, sans toutefois se laisser alcoyler avec la même facilité. Action de Vamidure de sodium sur la henzaldiacétophénone [C«H5— CO — CH^j^CHCH». . (') AuGER, Arin. de Chini. et de P/ifs., 6= série, t. XXII, 1891, p. 358. ('-) V. KosTANECKi et RossBAcn, Ber. d. d. chem. Ges.,X. XXIX, 1896, p. i493. C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N» 23.) îil? l682 ACADÉMIE DES SCIENCES. En faisant réagir i molécules d'amidure de sodium sur une -solution benzénique ou loluénique d'une molécule de celte dicétone, il se dégage 1™°', 5 d'ammoniac, et en décomposant le produit de réaction par de l'eau, on régénère intégralement la dicétone inaltérée. En présence d'amidure de sodium, la benzaldiacétophénone se transforme donc comme le dibenzoyl- i.3-propane en un dérivé disodé. En ajoiilant à la solution loluénique de ce dérivé disodé la quantité correspondante d'iodure de méthyle, on observe une réaction assez vive avec formation d'iodure de sodium. Après décomposition par de l'eau glacée acidulée, la solution toluénique, cor)veiiablement lavée, laisse déposer de petites aiguilles blanches, insolubles dans le toluène, le benzène, l'alcool, l'acétone et l'éther, solubles dans le chloroforme, d'où l'éther les précipite en fines aiguilles fondant sur le bloc Maquenne à 33i° en se sublimant. Ce produit, qui n'est altéré ni par l'acide sulfurique à froid, ni par la soude, ne fixe pas de brome en solution chloroformique et répond à la formule CH-^O^. Il est vraisemblablement constitué par un polymère de la benzaldiacéto- phénone. La solution loluénique, séparée de ces cristaux, est ensuite évaporée au bain-maric sous pression réduite et l'imile restante est distillée dans un bain métallique sous un vide de 3""". On obtient ainsi : 1° A 75° un liquide mobile constitué par de l'étbylphénylcélone; 1° Entre iSo"- 1 35° une petite quantité d'acide benzoïquc; 3° De i65*'-i70° une liuile assez épaisse constituée par de la benzal- propiopbénone; 4° Un résidu huileux, très épais qui, dissous dans l'éther, a laissé déposer des aiguilles fondant à i3']° à côté de quelques cristaux brillants, fondant à 160". Ees cristaux fondent à iS^" cristallisant dans l'alcool en belles aiguilles assez solubles dans ce solvant à chaud, peu solubles à froid, très solubles dans le chloroforme et insolubles dans l'éther. Ils répondent à la formule Q23j|i8Q et peuvent être envisagés comme de la benzaldiacétophénone déshydratée. Enfin le produit fondant à 160° répond à la formule C"H-^0-, formule qui correspond à la benzaldiacétophénone diinélhylée. En partant de So*^ de benzaldiacétophénone, nous avons obtenu 17B d'éthylphénylcétone, environ 20'' de benzalpropiophénonc, 3^ du produit fondant à 33 1 ", 2%5 de celui fondant à 137° et quelques décigrammes des prismes fondant à 160". Les produits principaux de la réaction sont donc l'élhylphénylcétone et la benzalpropiophénonc. Ces deux composés ne peuvent s'être formés que SÉANCE DU 8 JUIN I9l/i- 1^83 par scission de la dimétliylbenzaldiacétophénone provenant de la mélhyla- lion du dérivé disodé de la benzaldiacétophénone : CH^-CO — GH(CFP) — CI^CH') — CH(CH3)— CO-OH- = C«H=' - GO — CH'— C[P-h C«H5— CH = G(CH3) _ CO — G^H'. Celle réaction se produit avec des rendements de 83 pour loo en élhyl- phénylcélone. Ce dédoublement se rapproche de ceux de la benzaldiacétophénone et de la benzamarone qui, distillées, se dédoublent, la première en benzalacéto- phénone et acétophénone, la seconde en benzaldesoxybenzoïne et desoxy- benzoïne. Dans le cas étudié plus haut, le dédoublement a dû se faire lors de la formation du dérivé diméthylé de la benzaldiacétophénone, car la distilla- tion sous 3™™ à une température ne dépassant pas i4o° n'a pu provoquer cette scission. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la susceptibitilè des lactones élhylèniqucs de fixer les composés inélhyléniques sodés. Noie de M. Milivoyk Losanitch, pré- sentée par M. A. Haller. Dans des recherches antérieures ( ' ), j'ai montré que les lactones saturées de la série aliphalique se comportent en présence de l'aicoolate de sodium à l'égard des aldéhydes aromatiques comme des élhers-sels, car ils se con- densent facilement en donnant des produits semblables à ceux de la réac- tion Perkin-Glaisen. Cette ressemblance entre les éthers-sels et les lactones se retrouve chez leurs dérivés éthyléniques. J'ai trouvé que les lactones non saturées, par suite de leur fonction, sont susceptibles de fixer une molécule des composés méthyléniques sodés, comme le font les corps possédant le groupement — CO . CH = CH (-). Pour étudier cette réaction j'ai choisi la lactone A'-angélique ('). Mode opératoire. — Afin d'éviter raclion de l'alcoolale de sodium sur la laclone, les dérivés sndés sont préparés directement en faisant agir une molécule de composés méthyléniques sur le sodium en poudre au sein de l'éllier (obtenu d'après la méthode de Briihl). Après la disparition complète du métal, on ajoute peu à peu une molécule de la laclone en dissolution dans Téllier, on chaulTe au reflux pendant quelques heures, (') M. Losanitch, Monatshefte f. C/iemie, t. XXXV, p. 3ii. (-) Réaction découverte par M. Michael, puis étudiée par M. Knœvenagel et surtout par M. Vorlànder. (') Aisément accessible d'après M. Thiele {Liebig's Annalen^ t. GGGXIX, p. i84). l684 ACADÉMIE DES SCIENCES. puis (in décompose le produit sodé pai' l'acide sulfiirique étendu et l'on sépare les deux couches. Après dessiccation, la solution élliérée est évaporée et le résidu soumis à la distillation sous pression réduite. La lacloneA'-angclique réagit avec Télher malonique sodé eh produisant lin dégagement de chaleur à peine appréciable et le mélange, faiblement coloré en jaune, fui chauffé pendant 8 heures au bain-marie. Le produit de la l'éaction, souniLs à la distillation sous lo"^™, passe en petite quantité vers loo" (mélange de composés inaltérés) et le reste distille entre 2<)3",5 et 2o5',5, le plus à 2o4"-2o5" (corrigé). L'éther-lactone constitue un liquide incolore, assez épais, peu soluble dans l'eau (C et H : 5G,2 et 6,96 pour 100 au lieu de 55,78 et 7,04 pour 100 calculé pour C'^H'^O*). Elle se dissout au bout de quelques heures presque totalement dans trois molécules d'hy- drate de soude. Au bain-marie l'hydrolyse est complète en une demi-heure. Le sel alcalin est incristallisable; traité par de l'acide chlorhydrique en excès, évaporé au bain-marie à sec et séparé du chlorure de sodium par l'alcool, il fournit un lactone-acide sirupeux (11), qui perd, par un chauf- fage prolongé au bain-marie, une molécule d'acide carbonique et cristallise dans le dessiccateur après quelques jours. En faisant cristalliser le produit huileux, plusieurs fois, au sein du chloroforme, on l'obtient parfaitementpur (C et H : 53, o5 et 6,43 pour 100 au lieu de 53, i3 et 6,3c) pour 100 calculé pour C'H"'0''). Chauffé lentement, il change à 78", se lamollit à 81° et fond entre 83°-84*'. Comme le montrent l'analyse et ses propriétés, ce corps n'est autre que l'acide valérolactone-acétique (111) déjà préparé par M. Fittig C). Sa formation montre que la "i-méthyléne-dicarboxélhyl-pen- ;rt!/2o/iV/e-4 ( 1), produit de la fixation de l'éther malonique sur la lactone angélique, est formée en vertu de la réaction ,/COOC^lI= /COOG^Il' \COOC=IP ^"XCOOCMP CIP— C11.CH = CH CH'- CH — en — CH' I I -^ I I -^ O ^ CO O GO I. CH GH^GH-GII — GH Il II 0 GO 0 • GO II. m. (') Point de fusion 84" [Liebig's Annalen, t. GGGXIV, p. 25); pour le nnème com- posé, M. Kmerj donne 78°-79'' {Licbig's Annalen, t. GGGXV, p. 124). SÉANCE DU 8 JUIN I914. l68.^ La 3-mélhylène-carboxéthyl-cyan-penlanolùIe-l[ s^ obtient avec un bon ren- dement en remplaçant l'éther malonùjiie par l'éther cyanacétique sodé. Liquide jaunâtre distillant/sous 1 1™'", entre 22o''-22i''(corrigé, bain 235"), qui devient cristallin en quelquesjours. A l'état pur, ce corps est peu soluble dans l'éther, la ligroïne et l'éther de pétrole, facilement soluble dans l'alcool, l'acétone, la benzine et le chloroforme. Il se dissout dans l'eau chaude en répandant l'otleur de l'acide cyanhydrique. Cristallisé au sens de l'alcool à 5o", il se ramollit à 58° et fond à 61" ((^, H et N : 57,10, 6,32 et'6,66p'6ur roo au lieu de 56,84, 6,22 et 6,63 calculé pour C'°H"0*N). L'éther de l'acide acétylacétique réagit de la même manière. Malheureu- sement le produit obtenu, soumis à la rectification sous 10°"", distille vers 210° en se décomposant légèrement; il laisse beaucoup de résine et les ana- lyses ne donnent pas de résultais satisfaisants. Contrairement aux synthèses décriles, la benzoylacétone sodée poly- mérise tout simplement la lactone A'-angélique sans entrer directement en réaction. Le produit purifié par cristallisation dans l'alcool possède la com- position empirique C^H'O'- ((^ et H : 61,07 ^^ 6,10 pour 100 au lieu de 61,19 et 6, 1 8), est bimoléculaire (par voie cryoscopiquc trouvé 217 au lieu de 196) et ne se colore pas par le perchlorure de fer. Ce même composé a été observé aussi dans d'autres réactions. Par contre, l'alcoolale de sodium (sans alcool) possède une action toute différente de celle des composés mélhyléniques polyniérisanls; il condense la lactone A'-angé- lique suivant le processus ' '■'^ 2C=H«0'— H^O = C'»H'°0^ Le produit obtenu fond entre io3°-io4° et se colore en dissolution alcoo- lique par le perchlorure de fer en bleu violet très intense. La lactone angéliquo réagit très vivement avec le cyanure de benzyle sodé. Quoique j'aie observé la formation de cinq composés tout à fait dis- tincts, avec un rendement total de 20 pour 100 environ, je n'ai ])u trouver la constitution du plus simple des produits de la fixation. Le mieux étudié répond à la composition C'«H'»0*N (C, H et N : 68,72, 6,i3 et 4,4a pour 100 au lieu de 68,97, 6,i3 et 4>47) et possède vraisemblablement la- formule O CO I I cip— eu — CH.f:ii^ C6H5;.4.CN .1 C[i3_CH — CH.CH2 I I O CO , V f 1 l686 ACADÉMIE DES SCIENCES. La propriété des lactones A' non saturées, de fixer une molécule de com- posés méthyléniques sodés, semble être tout à fait général, car les composés de la série aromatique, comme la coumarine, n'échappent pas à celte règle. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dérivés hydroxylami niques des dicélones 1.4 et le N-o.vj-i.5-dimét/iYlpyrrol. Note de M. l'^.-E. ISlaini-:, présentée par M. A. Haller. J'ai indiqué récemment une méthode de préparation des dicétones 1.4 et j'ai été ainsi amené à reprendre l'étude des propriétés de ces composés dont on ne connaissait, jusqu'ici, qu'un seul représentant dans la série acyclique. Knorr (Liebig's Ann., p. 236-3o2) a été conduit à attribuer au produit de condensation de l'hydroxylamine avec l'élher diacétylsuccinique, la cons- titution d'un diéther N-oxydiméthylpyrroldicarbpnique. On remarquera cependant qu'une formule oxazinique pourrait aussi être prise en considé- ration. Quoi qu'il en soit, on pouvait penser que les dicétones-1.4 seraient capables de donner, avec l'hydroxylamine, des produits de condensation de nature N-oxypyrrolique ou oxazinique. Mes essais ont porté sur l'acélo- nylacétone et sur le dipropionyléthanc symétrique. Dans les deux cas, en employant 2 molécules d'hydroxylamine, on obtient très aisément les dioximes correspondantes. Celle qui dérive du dipropionyléthanc cristallise dans l'alcool étendu et fond à i55". Si l'on emploie une seule molécule d'hydroxylamine, dans quelques conditions qu'on se place, on obtient simplement des monoximes mélangées d'un peu de dioximes, la monoxime de l'acétonylacétone bout à iSo" sous n™"» et celle qui dérive du dipro- pionyléthanc, à i37°-i4o° sous i5'""', avec décomposition. L'analyse de ces composés ne laisse aucun doute sur leur constitution et, d'ailleurs, en les traitant par l'hydroxylamine, on obtient en quelques instants les dioximes correspondantes. Les dicétones 1.4 acycliques ne donnent donc ni N-oxy- pyrrols ni oxazines et ces faits m'ont naturellement conduit à reprendre l'étude du N-oxydiméthylpyrrol de Knorr. La saponification du N-oxydiméthylpyrroldicarbonate d'élhyle donne successivement : un éther acide, puis un monoéther et, enfin, l'acide N-oxy- SÉANCE DU 8 JUIN igi4- diméthylpyrrolcarbonique C= H'C02— C, C — CO- C^ H» CO^ H — C; C - GO^C^ IV 1687 CIP— C G — CU^ N - OH C^H5— GO^— Gn — r.CIl gh^-gI II CH»— G ,G — GIP N— OH GO^H — G;, — nCH ->- . .G— GH3 N— OH GH'— Gll Î)G-Cn' N — OH Contrairemenl aux indications de Knorr, le monoéther est solide et fond à 61°; il donne un dérivé sodé cristallisant en longues aiguilles, assez stable en milieu aqueux. D'après Knorr, le monoacide, chaufï'é au bain d'huile, perd de l'anhydride carbonique et fournit le N-oxydiméthylpyrrol. Celui-ci est décrit comme constituant une huile colorée, non distillable sans décomposition, et sa constitution est basée seulement sur ses caractères acides et sur la réaction colorée du copeau de sapin. En réalité, le composé obtenu par Knorr n'est qu'un produit de polymérisation. Le N-oxy- diméthylpyrrol se forme au contraire aisément par ébullilion de l'acide avec de l'eau ; la décomposition est terminée en quelques minutes. On sature alors la liqueur de sulfate d'ammoniaque, on épuise à l'éther et l'on distille le résidu éthéré dans le vide. Le 2.5-diméthyl-N-oxypyrrol bout à 126°- 127" sous i9"""-20™™ et se prend très rapidement en une masse solide de belles aiguilles qui fondent à 44"-45''. Ce corps ne peut être conservé, il se liquéfie progressivement et se transforme en un produit visqueux, coloré en rouge brun. Il est vraisemblable qu'il s'agit d'un phénomène de polyméri- sation. Pour établir d'une manière indiscutable la constitution de l'oxy- diméthylpyrrol, je Fai hydrogéné au moyen du zinc et de l'acide chlorhy- drique. J'ai ainsi obtenu une diméthylpyrroline identique à celle qui prend naissance en hydrogénant dans ces mêmes conditions le 2.5-diméthyl- pyrrol. La base bout à loG", sous la pression atmosphérique; l'urée corres- pondante fond à i3o°, le chloroplatinate à i89°-i90°, le chloraurate à 102° et le picrate à 107° : GH GH3— G GH G — GH N — OH GH GH'— G GH» GH GH' GH' GH -GH NH NH GH GH GH' Le point de fusion que j'ai observé pour le chloraurate est très difl'érent de • 688 ACADÉMIE DES SCIENCES. celui que Knorr a indiqué, aussi ai-je été obligé de préparer celle base comme l'avait fait cet auteur, en hydrogénanl le 2.5-diniélhylpyrrol. L'identité des deux bases ne saurait faire aucun doute et les deux chlorau- rates fondent à io2°. La constitution du N-oxydiméthylpyrrol est ainsi établie avec certitude. De ces faits, il résulte que la réaction de l'iiydroxylamine sur l'élher diacétylsuccinique n'est nullement comparable à celle du même réactif sur les dicétones 1.4; dans le premier cas, il se forme des dérivées N-oxy- pyrroliques, tandis que, dans le second, on n'obtient que des mono ou des dioximes. 11 paraît logique d'attribuer cette diversité d'action à la présence, dans l'éther diacétylsucciiiiqùe des deux carboxyles en position ' p-céto- nique. ■ '• ''' 't i'- '■■ ■"■■-'- •• . iîiîiî !::t\c.i:'.>. -loTî-^qivjliOiï: \')h b-K-r] ,'-îiiji!'b CHIMIE ORGANIQUE. — Sûr le gtycolate, lelactale cVuranyle el sur quelques x.,,fels fVuranyle des polyacides de la série grasse. Note de JVT. G. Courtois, . présentée par M. Gh. Moureu. » ' ' -, ;Dans une précédente Communication, nous avons donné la préparation et les propriétés d'un certain nombre de sels uraniques des monoacides de la série grasse. Nous décrirons dans la présente Note le glycolate, le lac- tate d'uranyle et les sels des polyacides suivants: acide oxalique, malo- nique, succinique, tarlrique et citrique. A part l'oxalale et le tartrale d'uranyle, qui ont fait l'objet de recherches nombreuses, tous les autres ont été peu étudiés jusqu'ici. ' ,.\ ■■ ■< , • !,,.;',. ', - Nous les avons préparés par le procédé que nous avons décrit antérieu- rement ('). ;,, Le glycolate se présente sous forme de beaux cristaux jaunes de formule (.'GH^OH - GO^)^UO-. Il est stable à ioo°. Sa solubilité dans l'eau à 19° es}, de ,1 5^,60 de sel pour 100'™' de solution. Une solution saturée laisse dé- poser/à l'obscurité le sel basique suivant: (GH-OH— GO')-UO%UÔ'H-0' A la lumière solaire, ce même sel basique précipite d'abord, puis il; se forme un dépôt d'un composé uraneux vert, accompagné d'un dégagement notable d'anhydride carbonique. '| 1 Le laclate est une poudre cristalline d'un jaune plus pâle que le précé- dent; comme lui, c'est un sel anhydre : (GH' — GHOH — CO^)-UO-. '{') G.' (2o(iB.T(>is, Comptes rendis, i. i6S^ i9i4,p. i5ii. SÉANCE DU 8 JUIN 1914. 1689 Sa solubilité dans l'eau est plus faible : roo""' de solution à 18° en con- tiennent 2^,92. Ce sel peut être chauffé à 200° sans décomposition. Les solutions aqueuses sont stables à Tobscurité, mais elles se réduisent sous l'action de la lumière solaire en donnant un dépôt d'un produit uraneux vert avec départ d'une très faible quantité d'anhydride carbonique. L'oxalate d'uranyle a été préparé par Péligot (') et Ebelmen (-) qui lui ont attribué la formule (C0-)'U0',3H-0. Ebelmen l'a plus particuliè- rement étudié et a établi qu'à loo^-iao", il abandonne 9 pour 100 environ de son poids (ce qui correspond à la perte de 2™°' d'eau), et qu'il reprend très rapidement cette eau à l'air libre. Récemment, OEchsner de Coninck et Raynaud (') ont contredit ces affirmations d'Ebelmen; ils ont admis que ce sel devenait anhydre après avoir été maintenu pendant 4 heuresaubain- marie à 100°. D'autre part, ce sel anhydre, qui a servi à OEchsner de Goninck(')àla détermination du poids atomique de l'uranium, ne s'hydra- terait ensuite à l'air que très lentement et encore d'une façon incomplète. En étudiant, de notre côté, la déshydratation de l'oxalate trihydraté, nous avons constaté qu'à cette même température de 100", la perte en eau varie entre 9 et 9,5o pour 100, c'est-à-dire que le composé, considéré comme anhydre par les auteurs précédemment cités, doit encore contenir sensi- blement une molécule d'eau. La déshydratation complète ne peut être obtenue qu'à 160". Les sels anhydre et monohydraté sont tous deux hygro- scopiques et reprennent à l'air une teneur en eau correspondante à celle du trihydraté. Calciné, en creuset ouvert ou fermé, il donne l'oxyde U^O"* présentant une couleur noire à relîets verdàtres. Nos observations sont donc en parfait accord avec celles d'Ebelmen. Le malonate a été signalé par Fay (^) qui lui a donné la formule (CO- - CH-— CO^) UO% 3H-0. Nous avons préparé, par action directe de l'oxyde U0% H'-O en présence d'un grand excès d'acide malonique en solution aqueuse et par déplacement de l'acide acétique de l'acétate d'ura- nyle en solution aqueuse concentrée par le même acide, un composé jaune verdàtre, bien cristallisé, à peine soluble dans l'eau, répondant dans les deux cas à la formule ci-dessus. (') Péligot, Arut. de Phys. et de C/iim., S" série, t. V, 1842, p. 39. (-) Ebelme.n, Ann. de Pliys. et de Chini., 3= série, t. V, 1842, p. 189. (/) QEciisxER DE CoMxcK et Raynaud, B. S. C, 4° série, t. XI, 1912, p. 33i. (*) OEchsner de Comnck, Comptes rendus, t. 135, 1912, p. i.jii. (■) I^AY, Am. /., t. XVIII, 1896, p. 281. C. B., 191^, I" Semestre. (T. 158, N» 23.) 2 I 8 1690 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce sel, dans le vide sulfurique ou à 100°, perd 2'"°' d'eau et donne le monohydrale qui devient anhydre à 180° en prenant une teinte blanc jau- nâtre. Un succinate de formule (C0-- CH-- CH-- CO-)UO%H^O a été préparé par Raninielsberg ( ' ). En faisant agir à chaud en présence d'eau un grand excès d'acide succinique sur le monohydrate uranique, nous avons obtenu le même composé. En opérant, au contraire, à froid, le dépla- cement de l'acide acétique par l'acide succinique dans l'acétate d'uranyle, nous avons isolé un succinate à 2'°°' d'eau. Ces deux hydrates fournissent un sel anhydre blanc jaunâtre, lorsqu'on les chauflé à i90°-i95". Tous ces composés sont presque complètement insolubles dans l'eau. Le tartrate d'uranyle a été préparé par Péligot(-)dans deux états d'hy- dratation différents : l'un correspondant à un monohydrate, l'autre à un létraliydrate. Dans le premier de ces produits, Péligot admettait que l'eau faisait intimement parliede la molécule. C'est ce mêmecomposé qu'ltzig(^) a proposé de considérer comme un acide tartro-uranique : COOIl — CIIOH - CM OH — CO-UOM^H. Les tartrales, que nous avons obtenus, sont absolument identiques aux hydrates décrits par ces deux auteurs. La solubilité du quadrihydrate dans ■ l'eau à \']° est de 3«, 82 pour 100""' de solution. Le citrate d'uranyle est jaune, cristallin, de formule (C^O'H^)-(UO^)% (JH'O. Il est très soluble dans l'eau. Dans le vide sec ou à 100°, il perd V""' d'eau en donnant le sel dihydraté, qui se transforme lui-même en mono- hydrate à 160°. Ce dernier sel, porté à 180°, commence à se décomposer et il est impossible de le déshydrater complètement. Exposé à l'air, il redonne l'hexahydrate. Les solutions concentrées de citrate laissent déposer, soit à froid, soit à chaud, un sel basique à peine soluble dans l'eau : Ce sel basique perd ses 20'"°' d'eau dans le vide sec ou à i5o°; on ne peut réaliser une déshydratation plus complète sans entraîner la décom- position de ce produit. Ces faits semblent indiquer, comme dans le cas du tartrate, que ces dernières molécules d'eau font partie intégrante de la molécule et qu'il existe vraisemblablement un acide citro-uranique sem- (') RA)iMEi.SBEiir,, Jahrexh. der C hernie, i855, p. .'167. {-) PÉMr.or. Ann. de Pliyx. et de Cliim., 3» série, l. XII, 18^4, p. 463. (') Itzig, lier. d. deutsch. cli. Ges., t. \X\1V, 1901, p. 382>. SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- 1691 blable à l'acide tariro-uranique d'Itzig'. Sous l'action de la lumière solaire, les solutions aqueuses de tartrate ou de citrate brunissent, puis laissent précipiter un composé basique avec dégagement d'anliydride carbonique. En résumé, parmi les sels d'uranyle que nous venons d'étudier, les glyco- late et lactate ainsi que les oxalate,malonateet succinate d'uranyle, peuvent être obtenus à l'état anhydre et les trois derniers possèdent des hydrates parfaitement définis. Au contraire, le tartrate et le citrate retiennent éner- giquemenl leur dernière molécule d'eau et l'on ne peut poursuivre leur déshydratation sans les décomposer. CHIMIE ORGANIQUE. — Les deux formes stéréoisomèriques du dihrorniire de benzoylphénylacétylène (' ). Note de M. Charles Dufraisse, présentée par M. Charles Moureii. Les composés acétyléniques R — Cs^C — R sont susceptibles de fixer par addition deux atomes d'halogène pour donner naissance à des compo- sés éthyléniques de formule R — CX = CX — II'. Ces corps peuvent exister sous deux formes stéréoisomèriques : la forme cis R — C = C — R' et la I X X X I forme trans R — C = C — R'. 1 X Wislicenus (-) a montré que, théoriquement, le dérivé cis devait se former seul par addition de deux atomes monovalents à un composé acéty- lénique. Cette manière de voir a été justifiée par de nombreux travaux : les deux stéréoisomères prévus par la théorie n'ont été décrits que pour un très petit nombre de composés (^). Dans ce cas, la formation du dérivé (') Présenlée à la séance du 2 juin 191 i- (-) J. Wislicenus, Ueber die raiiniUche Anordnung der Atome in organischen Molekiilen (Leipzig, Hirzei, 1887). (') Parmi les auteurs qui se sont occupés de celle question, je cilerai principa- lemenl : Keiser, Am. cheni. J., t. XXI., p. 261; G. Chavanne, Soc. chitn. belge, t. XXVI, p. 287; H. Van de Walle, Soc. chim. belge, t. XXVII, p. 209; Luipricht ei SCHWANERT, Bel., t. I\', p. 879; C. LiEBERMANN et J. HOMEYER, Bcr., l. XII, p. I971; W. RosER et E. Haseliioff, Lieb. Ann., t. CdXLVII. p. iSg; Pi»er, Ber., t. XIV. p. loSi; Bandrowski, Ber., t. XII, p. 22i3 : WrsLicE.vus, Lieb. Ann.. t. CCXLVIII, p. 85; F. Strauss, Lieb. Ann., t. CCCXLII, p. 190. etc. 1692 ACADÉMIE DES SCIENCES. trans doit résulter de l'isomérisalion du dérivé cis formé tout d'abord. C'est ce que j'ai observé dans la préparation du dibromure de benzoylphé- nylacétylène. Préparation. — Une solution cliloroformique de benzoylphénylacétylène G» 1)3 _ CO — C = C - C« H= est Iraiii'e par un léger excès de brontie dissous dans le chloroforme. Il se fixe deux atome^ d'halogène. La liqueur, lavée avec une solution étendue d'hyposulfite et de carbonalf de soude, abandonne par évaporaliou un produit cristallisé. Ce produit, purifié pir recristallisation dans l'alcool, contient une quantité de brome correspon- dant exactement au dibromure de benzoylphénylacétylène C«lI5-C0-CBr=CBr— C^H^ Par des cristallisations fractionnées, j'ai réussi à isoler un corps A fondant à ii3°-ii4°. La séparation du second corps a été plus difficile. Je l'ai réalisée par l'artifice suivant : la solution dans l'étlier de pétrole était abandonnée à l'évaporation très lente dans un large cristallisoir, de manière à obtenir des crislaiiv bien isolés et assez volumineux pour pouvoir être triés à la main. De cette manière, on obtient un second corps B, fondant à 79°-8o'\ Tous les deux ont la teneur en brome correspondant au dibromure de benzoy i phény I acé tyiène . Les proportions relatives des deux composés varient suivant les expé- riences; en général, le second constitue environ 5 pour 100 du mélange, mais, dans certaines conditions, on peut arriver à en obtenir beaucoup plus. Transformations réciproques. — Le corps A, fondant à ii3°-ii4*', cbaulli- à 25i)°, se transforme partiellement en corps B, fondant à 79^-80". Inversement le corps B, chauffé avec une trace d'iode, se transforme pour une pari notable en corps A. La limiière solaire agit sur les solutions de chacun de ces deux corps, et de cetle action résulte, dans les deux cas, un mélange très riche en corps A. Je me |)ropose de revenir ultérieurement sur les conditions de l'équilibre qui s'établit ainsi. Caractères. — Le corps A, fondant à ii3"-ii/|°, est un produit blanc, constitué par des prismes hexagonaux réguliers. Peu soluble dans l'alcool SÉANCE DU 8 JUIN igiZj. 1693 froid et l'éther de pétrole, il se dissout bien dans l'alcool chaud et les autres solvants organiques. 11 constitue vraisemblablement l'isomère cis. En effet, si, pour la prépa- ration du dibromure, on utilise des solutions diluées, et si l'on y ajoute le brome lentement, en refroidissant avec énergie, le corps A se forme presque exclusivement. On peut admettre qu'on a ainsi évité l'influence isoméri- sante d'une réaction brutale et qu'on s'est rapproché des conditions théo- riques donnant naissance au dérivé cis, d'après Wislicenus. , Le corps B, fondant à 79''-8o°, est constitué par des pyramides hexago- nales régulières lorsqu'il se dépose de l'éther de pétrole, ou par des dodécaèdres formés de deux pyramides hexagonales accolées par la base lorsqu'il provient des autres solvants organiques. Malgré de nombreux efforts pour le décolorer, je l'ai toujours obtenu avec une teinte jaune pâle. Il semble que ce soit là sa couleur véritable, car le produit préparé par transformation du corps A possédait, même s'il provenait de liqueurs mères colorées en rouge foncé, la même couleur jaune clair que le produit obtenu par préparation directe et provenant de licjueurs à peine teintées. Ce résultat devient très vraisemblable, si l'on se rappelle que Kostanecki considérait le groupement — CO — C = C — des cétones oc!3-éthyléniques comme un chromophore essentiel ('). En particulier, le benzylidèneacétophénone C H'* — CH = CH — CO — C H* est coloré en jaune ; ce corps n'est autre que le dihydrure de benzoylphényl- acétylène, et il ne dift'ère de ceux que j'étudie que par la substitution de l'hydrogène au brome. D'autres composés colorés en jaune et contenant le groupement chromophore — C = C — CO — ont d'ailleurs été préparcs 1 I en grand nombre par Kostanecki et ses collaborateurs. Il n'est donc pas téméraire de penser que le corps B puisse posséder une coloration propre. Ainsi, sur les deux isomères obtenus, un seul est coloré ; quoique n'étant pas le premier cas analogue, ce fait mérite d'être souligné (-). En résumé, j'ai isolé les deux dibromures de benzoylphénylacétylène (, ' j Kostanecki, Arck. Se. phys. et nal., Genève, 4° série, 1896. (-) Je signalerai, en particulier, le cis-dibenzoyléthylène, C" IP - CO — C = C — CO - C"H% I 1 H H qui est incolore, alors que l'isomère trans est coloré en jaune (C. Paai. et II. SciiuLZE, Ber., t. XXXIIl, p. 0795 ). 1694 ACADÉMIE DES SCIENCES. prévus par la théorie, et je crois être en mesure d'affirmer que l'un des deux est coloré, tandis que l'autre est incolore. Je poursuis l'étude comparative des réactions de ces deux corps; j'examine, en particulier, l'action de la potasse alcoolique. Sous l'influence de ce réactif, il y a dédoublement des deux molécules en acide benzoïque, acide bromhydrique et phénylacétylène brome. J'ai déjà réussi à isoler, dans l'attaque du corps A par l'alcali, un produit intermédiaire, fondant de — 1 1" à — 10° et s'isomérisant rapidement sous l'influence de la lumière. Ce corps est une des deux formes isomériques du dibromure de phényl-, acétylène, et je me propose d'en étudier les propriétés. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le ^-pentène et quelques-uns de ses dérivés. Note de M"'' H. Van Rissegbem, présentée par M. Charles Moureu. Le but que je me suis proposé est de rechercher si la déshydratation d'un alcool secondaire de constitution convenable conduit à un mélange en équilibre de deux isomères cis et cis-trans ou à l'un des deux seulement. J'ai fait choix du diéthylcarbinol, qui fournit, par perte d'une molécule d'eau, le [i-pentène. Le diélhylcarbinol a été préparé à partir de l'acide propionique, par la méthode de Senderens(') (rendement 74 pour 100). La transformation de la diéthylcétone en diéthylcarbinol a été efTecluée par la méihode de Sabatier-Senderens (^) (rende- ment 85 à 90 pour roo). Après rectification, ce diéthylcarbinol passait à iiS", 35(± o^joS) sous 760™™. C'est encore par une réaction de catalyse que nous l'avons trans- formé en j3-pentène. Pour éviter l'élévation de température trop considé- rable nécessitée par l'emploi des divers catalyseurs minéraux, nous avons utilisé l'acide paratoluènesulfonique {'). La réaction s'effectue vers i35"-i4o", avec un rendement de 82 pour 100 de la théorie. Après dessic- cation, le pentène est distillé avec une colonne de Young à 8 éléments : il passe à température constante : 36°,4o(± o°,o5) sous 760"^"; il se con- gèle et fond à point fixe, à — i47°(::t o",oi). La fixité du point d'ébullilion et du point de congélation nous permet d'assurer que le produit de déshy- (') SENDiînnNS, Bull. Soc. chim. de France, t. V, 1909, p. 48° et 900. (-) Sabatieb, Ann. de Chim. et de Phys., t. I, 1900, p. 819. (') IL WuYTS, Bull. Soc. chirn.de Belgique, t. \, 1912, p. 3o4. SÉANCE DU 8 JUIN 1914. lÔgS dratalion du diéthylcarbinol est constitué par un seul des deux stéréoiso- mères prévus par la théorie. Nous avons déterminé quelques constantes pliysiques de ce pentène : rf^' = 0,6595, f/J^'5 = 0,6535. 1.383a 1,3807 'j3g27 «'''- 1,3-93 1,3817 1,3878 On déduit de là, pour le pouvoir réfringent moléculaire, des valeurs qui sont en bon accord avec les valeurs calculées (trouvé — calculé = + 0,1). Essais crisoinérisation. — Nous avons étudié successivement l'action iso- mérisante de l'iode, de l'acide iodhydrique, du brome, de l'acide bronihy- drique à la lumière solaire. Nous avons toujours retrouvé, après ces diiïérentes actions, un liquide passant à 36",4(±o°,2) sous 760""", se congelant et fondant à point fixe, — i87°(± 0°, i), ayant à 11° une densité de o,G592(± o,ooo3). Ce pentène pur est donc insensible, à la tempéra- ture ordinaire, à l'action des isomérisants habituels. Tl forme bien un système en équilibre. Dans les essais d'isomérisation du pentène par l'iode, nous avons été conduits à observer que l'iode s'additionnait à cet hydrocarbure suivant une réaction limitée par la réaction inverse de dissociation du biiodopen- tane:ces deux réactions inverses CH'" -h P :^C^H"'I- conduisent à des états d'équilibre que nous avons étudiés à la température maintenue cons- tante de i3", 5. Nous avoiis toujours opéré en présence d'un grand excès de pentène, de façon à pouvoir considérer comme constante la concentration de ce dernier. Nous avons trouvé que, dans ce cas, conformément à la théorie, on par- venait, quelle que soit celle des deux réactions inverses utilisée et quelles que soient les concentrations initiales, à un système dans lequel le rapport des concentrations du biiodopentane et de l'iode libre était constant. Nous avons trouvé, pour ce rapport, des valeurs comprises entre !\% et 5o en utilisant la réaction d'addition, et des valeurs comprises entre 49 et 5o en utilisant la réaction de dissociation. Nous pouvons donc dire qu'à la température de i3°,5 l'état d'équilibre est atteint, dans les conditions indiquées, lorsque la concentration moléculaire du biiodopentane est 49 fois celle de l'iode libre. La vitesse avec laquelle ces équilibres sont atteints dépend de l'intensité de la lumière qui éclaire le système. Il est probable 1696 ACADÉMIE DES SCIENCES. qu'on retrouverait, dans beaucoup des réactions d'addition de l'iode aux hydrocarbures éthyléniques, des phénomènes du même ordre. L'étude de l'isomérisation du [3-pentène par le brome m'a conduit à fixer avec précision quelques constantes physiques du [^y-bibromopentane déjà préparé par Wagner et SaylzefF('). Ce composé bout de 60", 5 àGi^jO sous i4'"'" et fond à point fixe, à — 66". J'ai trouvé : d'.' = 1,6807; d]/'' = 1,6766. H„. • D. H,. 5o8d 1,5 119 I ,52o4 5o58 I , ôogS 1 ,5177 n'~ 1 ,5o58 Ce bibromopentane, présentant tous les caractères d'un corps pur, est un des deux racémiques possibles, ce qui est une nouvelle preuve de la pureté du pentène. Par enlèvement d'acide bromhydrique à ce bibromopentane pur au moyen de la potasse alcoolique, nous n'avons pu obtenir de bromopentène pur, mais seulement un mélange de deux isomères de position, qu'il nous a été impossible de séparer par distillation fractionnée. Ce mélange de bro- mopentènes, traité de nouveau par la potasse alcoolique, nous a fourni le p-pentine, déjà préparé par Favorsky (-). Nous avons effectué cette prépa- ration après avoir constaté dans la littérature que la valeur de l'incrément de réfraction de la triple soudure dans les hydrocarbures acétyléniques n'avait été déterminée, jusqu'ici, qu'en utilisant deux hydrocarbures acéty- léniques vrais (^). Il était intéressant de voir linfluence d'une triple liaison non située à l'extrémité de la chaîne. Le p-pentine obtenu bout à 55'',5o (zt o°,o5) sous 760""", et se congèle et fond à point fixe à — ioi°(dzi°). Nous avons trouvé avec ce corps bien pur : rfj' " = 0,7127 (picnomètre de -2.3""' environ). n„. i). Hp. n"'- i,4o2o i,4o45 i,4ii6 (Réfractomètre Pulfrich à température réglable par circulation d'eau). On déduit de là les valeurs suivantes du pouvoir réfringent moléculaire : Ha^23,252; D=r23,382; 118=28,691. (') Wagner et Saytzeff, Ann., i. I7!t, p. 3o2, 807. {'^) Favorskï, J. pr. Ch., 2" série, t. WXVll, p. 887. (/*) MouREU, Ann. de Cliim. el de PItys,, %" série, l. VllI, 1906, p. 536. SÉANCE DU 8 JUIN Ï914. 1697 En retranchant la somme des pouvoirs réfringents atomiques du carbone (C„^:=2,4i3, C[,= 2,418, C„g^ 2,438) et de l'iiydrogène (H„= 1,092, H|j= 1,100, H„,= 1,1 15), on obtient comme incrément de réfraction de la liaison acétylénique les valeurs suivantes : U„2,',48 1.1,2,493 I.H,2,58l alors que Moureu a trouvé pour l'œnanthylidène : IsH, 2,202 1:^^,2,364 IsH, 2,442 et pour le caprylidène I 3 Ha 2,274 liEEJj 2,367 l = jj3 2,443 La place occupée par la triple liaison a donc une influence notable sur la valeur de l'incrément de réfraction. Par addition ménagée de brome à ce {3-pentine, nous avons préparé le 2.3-bibromo P-pentène avec l'intention de voir si l'état d'équilibre entre les deux séréoisomères possibles correspond, comme dans le cas du pen- tène, à un des deux séréoisomères pur. Nous avons trouvé que cela était approximativement vrai; le composé obtenu, qui passe de 64° à 66° sous 23'"'", fond complètement dans l'espace de 1°, 5 (entre —78°, 5 et — 77°)- 1' est caractérisé par les constantes suivantes : rfl»- 1,7068. lia. D. Hp. r," ',5'75 i,52i5 i,53i6 11 résulte du principe de « transadditivy » de Frankland (') que ce com- posé doit constituer la forme cis-trans. En traitant ce bibromopentène par un excès de brome à la lumière solaire, nous avons obtenu deux composés : l'un passant de 103" à loS" sous t6™", l'autre de i4o° à 142° sous 17'"'°; ce dernier est solide à la température ordinaire et, après recristaliisation dans l'alcool, fond à 127°- 128°. C'est le 2. 2. 3.3-tétrabromopentane (- ). Traité par le zinc et l'alcool, il régénère le bibromopentène qui a servi à le préparer. Le produit passant de io3''à 105°, sous 16'""" estuntribromopentène. L'addition du brome au bibromopentène (') Frankland, yo?b. 89°, à) piovenanl des alcools éihylique et isobutylique préseiUs dans l'alcoGl propylique technique. Mais il faut une dizaine de tours de distil- lation pour séparer dans la masse principale le j3-bromopropène des isomères en position «. Le p-bromopropène bout à 48°,35 (± o", i) sous 760""". Il fond à — 126°(± 1"). Il donne avec l'alcool éihylique un mélange binaire à point d'ébullition minimum bouillant à l\6'',-2 sous ^(io""". Il est encore caractérisé par les constantes suivantes : diô',r, = ' , 3965 ; «,i^j.._^=: 1,44335; «,,,3 -■,= ' ,44665; nH^^..„_. — i,/\5a23. Les a-bromopropènes passent entre 58" et 64"^ et pour la plus grande part de 5g° à 60°. J'ai obtenu ainsi i iSo» de l'isomère ^ pour jooos d'isomères a. C'est en vain que par de nouveaux tours de fractionnement j'ai tenté d'isoler les constituants de la fraction 58''-G4". Après trois tours la répar- tition du produit dans chaque intervalle de demi-degré n'avait pas changé. Cet échec n'est pas di'i au manque de puissance du déphlegmateur, mais bien, comme nous le verrons, à une isomérisation spontanée des deux a-bromopropènes stéréoisomères. La distillation en présence d'alcool éthylique ou d'alcool inéthylique absolus permet d'arriver au but. Chacun d'eux agit comme catalyseur retardateur de l'isomérisation, et fournit avec chaque isomère un mélange binaire à point d'ébullition minimum, condi- tions nécessaires et suffisantes pour que la séparation soit possible. Ce frac- tionnement des deux mélanges binaires est, il est vrai, très pénible quel que soit l'alcool choisi, parce que leurs points d'ébullition sont très voisins et que l'un est très prépondérant; il faut également éviter, à tout prix, l'hydratation du liquide soumis au fractionnement, pour qu'il ne se forme pas de mélanges ternaires. Il m'a fallu une quinzaine de tours avec le même déphlegmateur d'Young pour séparer une quantité notable des constituants purs. En utilisant l'alcool éthylique, on obtient un mélange binaire très prépondérant bouillant à 54", (i sous 760'"'", et un autre, moins volatil, passant à 58", 7 dans les conditions normales. Le bromopropène correspon- dant au premier fond à — ii3"; l'autre à ~ 7(i",5. Ce sont des a-bromo- propènes. Ils lîxent tous deux 2 at-g. de brome pour donner le même tri- bromopropane bouillant à 202''-2o3" sous 7G2""",5 et à 79° sous 12"'™; le tribromopropane correspondant au p-bromopropène passe à i9i°-i92° sous 762""". 1700 ACADEMIE DES SCIENCES. En appliquant la règle d'Young aux derniers tours de fractionnement des mélanges binaires et sachant que ceux-ci contiennent à très peu près la même quantité d'alcool (8 à 9 pour 100), on trouve que le mélange des a-bromopropènes est formé par 82 pour 100 de l'isomère fondant à — 1 13" et 18 pour 100 de l'autre. La structure dans l'espace des deux a-bromopropènes a été déterminée en comparant les vitesses d'enlèvement de l'acide bromhydrique par la potasse alcoolique dans les mêmes conditions de concentration et de tempé- rature (KOH à 28 pour 100, t = 'jo''). L'isomère prépondérant (F. : — 1 13°) réagissant sept fois plus vite que l'autre, on doit lui attribuer la configura- tion cis. Ceci est d'accord avec la fusibilité relative des deux isomères. On peut déterminer avec précision les constantes physiques des deux stéréoisomères, à condition de ne les séparer de leur solution alcoolique qu'aussitôt avant la mesure. Les densités ont été mesurées avec un picno- mètre d'une capacité de 28"" ,946 à 0°; les indices, en utilisant un réfrac- tomètre Pulfrich à température réglable par circulation d'eau. Isomère cis : F. =—113°; Éb.,„o=57°,8; t/,.,..,,= 1 ,4338; fl'^ç^,=: . ,4333. A i6°,20 «g =1,4529 /(„ = !, 4564 «, =1,4649 Isomère '. coli comme microbe test et le milieu de Dri- galsky pour les ensemencements. On pourrait voir ainsi de suite si ces derniers étaient féconds ou stériles, selon que la couleur des plaques chan- geait ou non. Résultats. — A la concentration ^ , le cyanure seul n'arrive pas à tuer 2J0O0 •' '- le B. coli\ l'effet bactéricide des trois autres sels de mercure est compleî. 1718 ACADÉMIE DES SCIENCES. A la concentration t > rensemencement des B. coli ayant été en con- aoooo tact pendant le même laps de temps avec le benzoate, cesse d'être entiè- rement stérile. Au delà de cette concentration, le bichlorure, à son tour, n'est plus bactéricide. Enfin, il faut atteindre la concentration extrêmement faible de 7- 400000 pour voir s'atténuer sensiblement et disparaître, en la dépassant, l'action bactéricide du biiodure. Dans la majorité de nos expériences, la concentra- tion - — — - marque, pour ce sel, la limite de son pouvoir antiseptique. Quelquefois, en effet, nous avons eu à cette concentration des ensemen- cements parfaitement stériles et, d'autres fois, des ensemencements suivis de l'apparition de quelques rares colonies. Nombre de colonies poussées sur les plaques de Pétri dans les différents cas. Concenlralion — :^ • Témoin, 552; cyanure, iSo; benzoale, 60: bichlorure, o; biiodure, o. Concentration . Témoin, 80; cyanure, 81; benzoate, /lO; bichlorure, 17; 5oooo ^ j' j 'i / ■> biiodure, o. Concentration • Témoin, lAo; cyanure, 66: benzoate, 80; bichlorure, 27; 300000 ' > . ' ■ / ' biiodure, o. Concenlralion ; Témoin, 106; cyanure, 4c); benzoate, 02; bichlorure, 45; 400000 biiodure, o. Concentration (12 février). Témoin, 63; cyanure. 4q: benzoale, 20; bi- 400000 j ■ j . chlorure, 3i; biiodure, 8. Concentration (17 février). Témoin, 226; cyanure, 43; benzoale, 76; Dooooo ' " ' bichlorure, 86; biiodure, o. Une fois démontré le haut pouvoir bactéricide du biiodure de mercure vis-à-vis du B. coli, nous avons cherché à savoir comment il se comporte avec quelques autres bacilles non sporulés comme le B. coli, ainsi qu'avec quelques bacilles à spores. Dans cette seconde partie de notre travail, nous nous sommes bornés à comparer l'action du biiodure uniquement à celle du bichlorure, celui-ci étant le plus employé et le mieux apprécié comme antiseptique. SÉANCE DU 8 JUIN 1914. 1719 BACILLES NON SPOBILÉS. B. pyocianique. — Témoin. i55 colonies. Bichlorure ;^ -, contact 1 niinulf. ^•J ^ aooGo 3 colonies; contact 5 minutes, 2 colonies. Biiodure j contact i miniilo, rjooooo 54 colonies; contact .5 minutes, o colonie. * . 11 Slaphylocoque doré. — Témoin i 200 colonies. Bichlorure t ■ > contact r minute, ■' .>oooo 7.5 colonies; contact ■'3 minutes, /40 colonies. Biiodure t > contact i minute. JOOOOO 33 colonies; contact 5 minutes, o colonie. BACILLES SPORL'LÉS. B. putrijïciis. — Cultures en tubes de Veillon. Contact, 5 minutes. Témoin, 8 colo- nies. Bichlorure , 2 colonies. Biiodure > A colonies. 1000 10 000 B. subtilis. — Témoin, 22 colonies. Bichlorure > i colonie. Biiodure 1 000 I o 000 10 colonies; — ;^ — > 2 colonies; ^^ , o colonie. laoû a 000 Conclusion. — Le pouvoir bactéricide du biiodure dépasse de beaucoup celui du bicblorure, du benzoate et du cyanure. Il est en particulier dix fois plus grand que celui du bicblorure qui est placé encore aujourd'hui au premier rang des antiseptiques. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Nouvelles observations sur la production de l'acide pyruvifjue par la levure . Note de MM. A. Ferxbach et M. Schoen, pré- sentée par M. E. Roux. Poursuivant les l'echerches dont nous avons déjà publié les premiers résultats (Comptes rendus, t. l.)7, p. 147^), nous nous sommes attachés à isoler de nos liquides en fermentation l'acide pyruvique à l'état pur et à préciser l'origine véritable de ce corps. A cet eifet, nous avons cultivé tout d'abord en présence de craie la mycolevwe de Duclaux, choisie à cause du rendement élevé qu'elle fournit, 1720 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans un milieu purement minéral additionné de glucose ou de sucre inter- verti (' ). Voici les résultats d'une de nos expériences : 24 lilres de cuUuie, aux dépens de 1 ''8,800 de saccharose, préalablement interverti, ont été filtrés, puis concentrés dans le vide à 35''-4o°. Le sirop obtenu est versé peu à peu dans de l'alcool à 96°; le piécipité de sels de calcium est broyé avec de l'alcool fort et séclié dans le vide. On a obtenu 2796 de sels, soit i.'>,5 pour 100 du poids du sucre. Pour l'isolement des acides solubles dans l'étlier, le« seuls dont nous nous occu- pions ici, les sels bruts, dissous dans l'eau, ont été décomposés par l'acide sulfurique, et le liquide acide, solidifié par de la terre d'infusoires calcinée, a été épuisé par l'étlier dans un appareil de Soxblet. On a obtenu finalement un mélange sirupeux d'acides, représentant 7.7 pour 100 du sucre mis en œuvre. Nous avons distillé dans le vide le sirop acide, séparé des cristaux d'acide succinique qui s'étaient déposés; mais nous n'avons pu recueillir, entre 60° et 80° (P= i8'"'"-2o'"'"), que 16 pour 100 de son poids en acide pyruvique pur (soil seulement i,i3 pour 100 du sucre). C'est qu'en effet la majeure partie du produit reste dans le vase distillatoire sous la forme d'un sirop coloré, qui commence à se décomposer vers 100", en dégageant de l'acide carbonique. Ce sirop renferme un produit de condensation de l'acide pyruvique (C«H«0\), étudié par L.Wolff(Ljeè. Ann., t. CCCXVII, 1901, p. ])sous le nom diacide ot.-cétovalérolactone-carbonique, et qui est identique avec un corps décrit par A.-W.-K. de .long {Rec. Trav. Ch. des Pays-Bas, t. XX, 1901, p. 81; t. XXI, 1902, p. 191) sous le nom de (/..y-factone de l'acide c>.-céto-y-oxybutane-a..^-dicarboni(]ue. La distillation dans le vide sépare donc le sirop acide primitif en deux portions, l'une volatile et l'autre fixe. La preuve que la première est bien de l'acide pyruvique /?«/• nous a été fournie, en dehors des réactions indi- quées par nous antérieurement (-), par l'analyse de la jo-nitrophénylhy- drazone, fusible à 2i9°-22o" : (') Le milieu renfermait les sels suivants, par litre : 2S nitrate d'ammoniaque; 08,5 sulfate de magnésie; os,4 phosphate monopotassique; os,4 phosphate d'ammo- niaque; traces de sulfate de zinc, de sulfate de fer et de silicate de potasse. Il importe d'introduire la craie, stérilisée à pari avec de l'eau, dans le liquide de culture stérile et froid. (-) Au lieu de la coloration vert bleuâtre que donne le sirop primitif avec le nilio- prussiate de soude et l'ammoniaque, l'acide pyruvique pur, que nous avons mainte- nant isolé, fournit la coloration bleu pur magnifique indiquée parL. Simon {Comptes rendus, t. 125, p. 535). SÉANCE DU 8 JUIN I9l4- I72I 08,1126 de matière ont donné i8'^™',4 d'azote, à 20° et à 762""'; calculé pour C'H'O'N' : 18, 83 pour 100 N; trouvé : 19,0 pour 100. Nous avons également analysé le pyruvalc de brucine cristallisé, non encore décrit à notre connaissance, et que nous étudierons de plus près ailleurs. Quant au composé non volatil, il nous a fourni une/?.nitrophénylliydra- zone, non encore décrite, et fondant à 2i8"-2i9°. Voici les résultats de son analyse (') : oR,o837 de matière ont donné 10""', 5 d'azote, à 18° et 762'""'; calculé pour G'- H" O'^ N' : i4,3 pour 100 N; trouvé : 14,7 pour 100. Les faits que nous venons d'exposer montrent clairement pourquoi la quantité d'acide pyruvique formé pendant la fermentation ne peut être évaluée en isolant ce corps en nature. Mais on peut se faire une idée plus précise de sa production en soumettant à l'oxydation, par le mélange chro- mique, les sels bruts de calcium provenant de la culture. Le dosage de l'acide acétique qui en résulte permet de calculer la quantité d'acide pyru- vique correspondante. Ainsi, une opération faite de cette manière nous a montré que l'acide pyruvique représentait 5i,92 pour 100 des sels bruts de calcium, soit 8,04 pour 100 du sucre mis en œuvre, alors que pratiquement nous n'avons pu isoler sous la forme de sirop acide brut, mélange d'acide pyruvique et de la lactone, que 7,7 pour 100 du sucre. L'expérience que nous avons décrite, à titre d'exemple, a été répétée avec toute une série de levures diverses, et, sauf en ce qui concerne le rendement en sels de calciuin, nous a fourni exactement les mêmes résultats. Quelle est la marche de la formation de l'acide pyruvique au cours d'une fermentation? On peut s'en faire une idée eu profitant de ce que cet acide et ses sels donnent de l'iodoforme à froid. Plusieurs séries de fermentations en présence de craie, suivies par cette méthode, dans des milieux ne diffé- rant que par la concentration en sucre, nous ont fait voir que la quantité d'acide pyruvique produit croît proportionnellement au sucre consommé jusqu'à un certain maxintium, qui correspond au moment oîi le sucre a presque complètement disparu. Ce fait fournit, en dehors d'autres argu- ments, la preuve que l'acide pyruvique dérive bien du sucre. (') Celte similitude de propriétés des deux /j-iiitrophénylhydrazones existe aussi poui- les phénylhydrazones de l'acide pyruvique et de son produit de condensation, comme l'indique De Jong {loc. cit., t. XX, p. 96). C. H.. .914, I" Semestre. (T. 158, N» 23.) 2'22 1722 ACADÉMIE DES SCIENCES. En outre, à partir du maximum, l'acide pyruvique décroît, alors que la quantité de chaux en solution reste constante. Cette disparition de l'acide pyruvique est-elle due uniquementà sa transformation en acide carbonique et un corps en C-? N'y aurait-il pas, au cours même de la fermentation, production de la lactone mentionnée plus haut? Si l'on songe que cette lactone est, d'après L. Wolff {loc. cit., p. 22), le terme de passage de l'acide pyruvique à l'acide pyrotartrique, qui est lui-même un acide méthylsuccinique, on peut se demander s'il n'y a pas là l'origine de cer- tains produits accessoires de la fermentation. GÉOLOGIlï . — La Sierra Morena. Note de M. Jean Grotii, présentée par M. H. Douvillé. La Sierra Morena, dans le sud de la Meseta espagnole, est une péné- plaine constituée essentiellement par des terrains primaires. Limitée au Nord par les Montes de Toledo, elle s'ennoie au Sud sous la vallée du Guadalquivir et très probablement vers l'Est sous les terrains tertiaires d'Alcaraz et d'Infantes. Parcourue autrefois par de Yerneuil, cette région a été étudiée plus récemment par Daniel de Cortazar, Lucas Mallada et Gonzalo y Tarin. Les recherches que j'y ai poursuivies depuis 1910 me permettent maintenant d'indiquer les grandes lignes de sa structure. On y rencontre une série allant du Précambrien au Stéphanien : schistes sans fossiles analogues au Précambrien de Bretagne, schistes et grès cam- briens de l'Alcudia. L'Ordovicien présente à la base un grès armoricain très puissant qui repose généralement en concordance sur le Cambrien (Sierra Cordoneros, Sierra del Horcajo). Il supporte des schistes ardoisiers à Calynierte Tristani, Calymene Aragoi, Didymograptus. Un niveau de grès à Trinucleiis affleure en plusieurs points, notamment au Peralejo et au nord d'Almaden. Le Gothlandien, représenté par des quartzites et des ampélites à Mono- graptus, présente dans la région de l'Alamillo et à Santa Eufemia de nom- breuses lentilles calcaires. Il supporte sans discordance le Dévonien inférieur à Atrypa relicularis Linn. et Uncinulus sulnvilsoni d'Orb. (Guadalperal ). Le Dévonien supérieur est représenté au nord d'Almaden et surtout dans le bassin de Guadalmez (Casa de la Vega) par des grès et des calcaires à Rhynchonella Mariana Vern. et Harr., Spirifer^ Verneiiili Murcli., .S. alL comprirnatus Schloth., Productclla productoides Murch., P. Larminali SÉANCE DU 8 JUIN igi/j- '723 Rigaiix p. p., Al rypa redciiloris hinn , A. lelicitfa/is yar desqiiamataSo'w., Slrophalosia sp., Douvillina cf. Duteitrii Murch. C'esl à un niveau un peu supérieur qu'appartiennent les schistes à Gonialiles de Guadalmez que j'ai signalés dans une Note précédente {^Comptes rejidus^ t. 158, p. SaS). Aucun dépôt plus récent ne semble s'être efl'ectué au nord du grand axe Fchclle ■ ! • 1. Synclinal d'Almaden-PuerloUano; î. Anticlinal de l'Alcudia ; 3. Synclinal de Guadahiiez-El-noyo; 4. Axe granilique; 5. Bassin luniillcr de Belniez; (i. lîégion mélamorpLique de la Sierra de los Santos. granitique d'Hinojosa del Duque-Villaïuieva de Cordoba, sauf le lambeau stéplianien subhorizontal de Pucrtollano. Au sud des granités de Villeiiueva del Duque, les seuls dépôts fossilifères que j'aie rencontrés sont le Dévoiiien de la Serena et le bassin lioiiiller de Belniez dont les calcaires m'ont fourni une abondante faune viséenne à : Produclus giganleusMavùn, P. semireticulatus Martin, P. aculeatus Martin, P. cf. fimbriatus Sow., P. cf. pustulosus Pliill., /-*. cf. spiniilosus Sow. La Sierra Morena nous apparaît donc maintenant comme une région 1724 ACADÉMIE DES SCIENCES. paléozoïque s'ennoyant au Nord-Est et au Sud-Est sous une couverture tertiaire. L'axe granitique de Villanueva de Cordoba, qui a probablement joué dès leCambrien le rôle de barrière émergée, la sépare endeu.v régions bien différentes. Au Nord on rencontre une série sédimentaire allant du Cambrien au Dévonien supérieui'. Après unelongueémersion, le Stépbanien de Puertol- lano s'est déposé dans une lagune et est resté subhorizonlal. Au sud de l'axe de Villanueva, le régime sédimentaire est tout autre : une puissante série précambrieime, comprenant aussi du Cambrien dans la province de Séville et dans le sud de celle de Cordoue, a été plissée et fortement métamorpbisée (Sierra de los Santos). Postérieurement à ce métamorphisme se sont formés de nombreux bassins houillers, dépôts relativement peu étendus et comparables à ceux du Plateau central Français. GÉOLOGIE. — Sur la tectonique des Pyrénées catalanes et la prétendue « nappe du Montsech ». Note de M. M. Dai.loni, transmise par M. Pierre Termier. Une excursion de MM. Charles Jacob et Paul Fallot dans les vallées du Sègre et de la Noguera Pallaresa a amené ces auteurs (') à concevoir l'existence, sur le versant méridional des Pyrénées, d'une grande nappe de charriage qui se serait déplacée vers le Nord d'au moins So'''", pour venir buter contre la zone axiale de la chaîne, déterminant un «contre- charriage » vers le Sud qui correspondrait à la <( nappe des Nogueras » que j'ai décrite l'an dernier (-). Cette hypothèse est un essai d'explication, par des charriages vers le Nord, des chevauchements au Sud et du régime de plis déversés également au Sud, qui constituent le trait caractéristique et essentiel du versant espagnol de la chaîne; pour lesauteurs, cette structure n'est que le résultat du « choc », contre la zone axiale, d'une nappe comprenant tous les terrains secondaires du versant méridional des Pyrénées, charriés sur un sub- stratum éocène (Nummulitique et poudingues de Palassou). (') Chahlks Jacob et ]-'aul Fallot, La nappe de charriage du Montsech, en Cata- logne (Comptes rendus, i. 158, igi^j p- 1222). (*) M. Dalloni, Stratigraphie et tectonique de la région des l\ogueras (Pyré- nées centrales) {Bull. Soc. géol. France, 4" série, l. Xlil, igiS, p. 243). SÉANCE DU 8 JUIN îpl^- 1725 Je rappellerai que la « nappe des Nogueras » est due au chevauchement d'un faisceau de plis anciens, déversés au Sud, sur le Permo-Trias qui borde la zone axiale; c'est le prolongement, à l'est du massif des Monts- Maudits, des recouvrements de la région de Gavarnie, reconnus par M. Bresson ( ') et dont j'ai montré l'extension jusqu'aux approches de la vallée de l'Esera (-). L'existence de ce phénomène général de refoulement vers le Sud de la zone ancienne de la chaîne, sur sa bordure secondaire, n'est pas discuté; j'admets qu'il doit résulter du défaut de plasticité des formations paléozoïques, anciennement plissécs et consolidées et dont les mouvements pyrénéens ont amené le décollement et le transport en masse vers l'avant-pays méridional, au moment de l'afl'aissement du bassin de l'Èbre. Au cours de ma campagne de igiS, j'ai étudié en détail la région située au sud de la nappe des Nogueras, et j'en ai dressé la carte géologique à ' :iooOuo" Le Permo-Trias qui ceinture les formations anciennes est suivi par le Lias et le (Jrétacé inférieur, affleurant dans les hautes crêtes alignées Est- Ouest, qui se relient aux terrains de même âge du reste de la chaîne; puis vient toute la série néocrétacée (à l'exception du Turonien) : Cénomanien, Sénonien, Danien, Montien et enfin le iNummulitique de la Conca de Tremp. Cet ensemble, alTecté de plis secondaires, constitue avec les terrains primaires la haute chaîne pyrénéenne. Au delà de la Conca de Tremp reparaissent dans un ordre inverse les mêmes termes : Néocrétacé, Eocrétacé, Lias et Trias; ces terrains plongent au Nord et constituent la Sierra du Montsech, laquelle représente, en même temps que le flanc sud du synclinal de Tremp, le liane nord d'un anticlinal déversé au Sud, première ride- de la zone des Sierras. Sur la plus grande longueur de ce pli, le flanc méridional a disparu et le Trias de l'axe vient au contact du Nummuiitique du synclinal d'Ager, ce qui a amené MM. Jacob et Fallot à considérer ce dernier comme une fcnêlre ouverte sous un massif charrié; mais la Sierra du Monlséch est bien un anticlinal déversé au Sud, car dans sa partie occidentale, à l'ouest d'Ager, on voit apparaître, entre le Trias et TF-ocène, le Lias, l'Aptien, le Crétacé supérieur et, au delà de la Noguera Ribagorzana, le pli est également (') A. Bresson, Études sur les formations anciennes des Hautes et liasses-Pyré- nées (chaule chaîne)^ igoS. C) M. IJalloni, Etude géologique des Pyrénées de r Aragon, 1910. 172G ACADÉMIE DES SCIENCES. complet clans le Monlsech d'Aragon, dont j'ai donné la carte et la conpe en 1910 ('). Au synclinal d'Ager succède vers le Sud l'aire anticlinale de Montroig, formée d'une série de plis (anticlinaux d'Eslopifian, de San Miguel, de Montroig-Sierra Carbonera, etc.) séparés par des synclinaux remplis par l'Eocène et les poudingues supra-nummulitiques. Comme celui du Mont- secli, la plupart de ces plis sont incomplets : un de leurs flancs a généra- lement disparu et leur structure est compliquée par des accidents trar.s- verses, grâce auxquels ils s'enfouissent brusquement, après avoir formé de hautes crêtes, dans le Trias (marnes bariolées et Muschelkalk), qui constitue leur noyau commun; d'où résultent de nombreux contacts anor- maux, le Trias chevauchant souvent l'un quelconque des terrains crétacés ou éocènes, ce qui a donné à MM. Jacob et Fallot l'illusion d'un transport en masse de toute la série secondaire sur les terrains les plus récents de la région. Les plis pyrénéens disparaissent sous la bordure du bassin de l'Èbre, bien qu'ils la chevauchent fréquemment sur une faible largeur. En résumé, toute cette région constitue un exemple admirable de l'égion normale, formée d'une série de plis parallèles, généralement déversés au Sud et alîectés d'accidents secondaires sur leur bordure; elle n'oftVe pas la moindre trace de charriage. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur les plages soulevées de la côte de PEslèret. Note de M. Léox Lutaud, transmise par M. Pierre Termier. Au cours des études de géomorphologie que je poursuis dans les Maures et l'Estérel, j'ai pu faire quelques observations sur l'évolution du littoral de la région, particulièrement sur la côte de l'Estérel. La pointe de l'Esquillon, les escarpements du Cap Roux, les hauteurs qui séparent la calanque d'Antéore de la rade d'Agay, présentent, dans leur chute vers la mer, deux ruptures de pente, la plus élevée entre 45"" et 55"", la plus basse entre 10'" et iC)'", (pii forment des replats doucement inclinés vers la Méditerranée. Ces replats, nivelés dans le porjibyre amarante (-- delà carte géologique), (') MM. (ili. Jacob t't 1'. Fiillol coiisidèient la Sitiia du MoiUsecli comme « le massif piini'ipal a\aMl pai lici|ii'' au clianiajje ", SÉANCE UU 8 JUIN I9l4- '727 ont, en divers poinls, servi de plate-forme d'arrêt aux éboulis des pentes, qui jouent un rôle important dans la topographie de toute la région porpliy- rique de l'Estérel. Ces surfaces inclinées m'ont paru devoir être attribuées à l'ain-asion marine et, dans le but de confirmer cette opinion, je me suis attaché à rechercher si elles étaient, ou non, jalonnées par des restes de plages soulevées. M. le général de I^a Mothe avait déjfi signalé, au-dessus de la gare du Trayas, un cordon de galets, vers 53'" d'altitude ('). J'ai exploré avec soin la route de la Corniche et ses abords, les chemins forestiers, les tranchées du chemin de fer, ainsi que la nouvelle roule privée qui vient d'être terminée, à la pointe de l'Esquillon. Tous ces travaux m'ont fourni des renseignements intéressants et m'ont permis de relever, depuis Théoule jusqu'à Agay, de nombreux restes de plages soulevées. Partout les dépôts se présentent sous la forme de cordons de galets, incon- testablement marins, formant un mélange de gros blocs bien arrondis et de galets plus petits, le tout très semblable aux plages des calanques actuelles. Je n'y ai pas trouvé de fossiles. Ces dépôts ont été conservés, en grande partie, grâce aux éboulis qui les ont recouverts, et ne se voient bien que dans les tranchées de la route ou du chemin de fer: on observe alors nettement que ces cordons de galets reposent sur la roche, et sont immédiatement recouverts par la brèche d'éboulis. Leurs éléments sont empruntés au porphyre amarante de l'Es- térel, presque exclusivement. Ces traces d'ancien rivage se répartissent en deux séries : La plus élevée comprend les galets situés entre 4^"' et 07'" d'altitude; La plus basse, ceux compris entre 10"' et 20™. Malgré les différences d'altitude, qui donnent jusqu'à iS"' d'écart pour la série supérieure, je pense qu'il n'y a pas lieu de distinguer plus de deux niveaux. Même dans une mer sans marée, les dépôts de plage ont toujours une certaine extension verticale, et de plus certains restes, que j'ai observés, ont pu être entraînés par des glissements postérieurs des éboulis qui les recouvrent. J'ai rencontré les galets de la plage supérieure, entre Théoule et la pointe de la Baumette, en (juinzc points différents. Je ne citerai que les suivants : Pointe de V Esquilloii. — • La nouvelle roule, ouverle celle année, a mis à jour, sur (') De LA Mothe, B. S. G. F., i'' s.;iie, i. IV, p. n ei 22. I7"8 ACADÉMIE DES SCIENCES. une longueur d'environ i5o™. un très beau dépôt, qui est compris entre 55™ et 48"- Il occupe très nettement la partie supérieure d'une plate-forme qui dessine un des ressauts de la poinle de l'Esquillon : Au-dessus de la maison forestlcre du Trayas (48'"-56"'), sur la loule forestière du Col-l'Evêque. 1 ranchée du chemin de fer, au niveau de la Calanque et de la poinle du Mau- bois (45"-5o"'). Route de la Corniche, au-dessus et à l'ouest de la pointe de r Observatoire (44"'-53"'). Tranchées du chemin de fer, au nord et au sud du viaduc d' Antéore (42"-45™). En ce rjui concerne la plage inférieure, je ne citerai que les dépôts mis à jour par la route de la Corniche, au nord de la baie de la Figueirelte (lo™), aux pointes du Trayas (lo'"), à Test de la calanque des Anglais (lo'" à 12"), et enfin ceux de la rade d'Agay (20'" sur la voie ferrée près de la Ferme, 10™ à iG'" en d'autres points). Ces vestiges de la plage inférieure peuvent se raccorder à d'autres dépôts de galets, plus bas (5™ à 6'"), tels que ceux que j'ai trouvés dans la Calanque d' Antéore et sur la côte sud de VEsquillon, qui témoignent du retrait pro- gressif de la mer. En résumé, ces observations mettent en lumière l'existence, sur la côte de l'Estérel, de deux anciennes lignes de rivage, dont j'ai pu suivre les traces sur un développement de 18'"'" environ. L'altitude maximum des dépôts (55"'-58™ d'une part, et i<.)"'-i8'" d'autre part) correspond à peu près aux deux niveaux de 5J™ et iS" signalés par le général de La Mothe dans le bassin de la Méditerranée. Mais je n'ai pas, jusqu'à présent, retrouvé dans l'Estérel le niveau 29"'-32"' signalé ailleurs par cet auteur. Enfin les cordons de galets reposent, en général, à la partie supérieure de surfaces ou de replats doucement inclinés vers la mer, bien marqués dans la topographie, et confirment que ceux-ci ont été nivelés par l'abrasion maiMue. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur les relations entre la constitution géologique de nie de U'ig/it (Hampshire) et la for/ne de ses cotes. >iole de M. IloiiEiir CcsAR-rKAxcK, présentée par M. L. De Launay. Parmi les éperons à forme dissymétrique qui jalonnent la côte méridio- nale de l'Angleterre, lile de Wight est peut-être le plus caractéristique SÉANCE DU 8 JUIN 19T4. I729 parmi ceux du second type de côte, celui qui fait partie de TAngleterre orientale et qui s'étend depuis l^xmouth jusqu'au INorlh Foreland. Comme les îles de Portland et de Purbeck, comme Beachy Head et South Fore- land, l'île de Wiglit découpe vers le Sud son promontoire triangulaire, forme typique de toutes ces pointes qui ont résisté à l'érosion marine sur cette côte anglaise de l'English Channel. Il faut chercher la principale explication de sa forme losangique si parti- culière dans l'inégale résistance offerte par les différents matériaux dont elle est constituée. En examinant l'affleurement des différentes couches géologiques sur le littoral de l'ile, on voit qu'il existe une relation étroite, de cause à effet, entre la nature de ces couches et la forme de la côte. Si l'on ajoute à cette cause principale la prédominance et la constance des vents de ^WS^^ et la présence de violents courants de marées de direc- tion EW d'une part, et SW-NE, ceux-ci se subdivisent en deux courants secondaires à la hauteur des Needles, se dirigeant l'un dans l'ancienne vallée submergée du Frome inférieur, le Soient, l'autre le long des hautes falaises crayeuses de High-Down et de la côte argilo-gréseuse de Brook et Brixton, Atherfield et Chale, on se rend compte aisément que cette forme losangique, si remarquable, doit être considérée comme la résul- tante rationnelle de ces différentes causes indiquées brièvement. Les roches les plus résistantes sont celles qui dessinent les parties sail- lantes : La longue ligne dorsale qui traverse l'ile, de l'ouest à l'est, est consti- tuée par la craie à silex; les falaises de High-Down se prolongent en mer vers l'ouest par les Needles, témoins de la continuité qui existait autrefois avec l'ile de Purbeck, et Culver Cliff allonge son promontoire crayeux vers l'Est, permettant de penser que, dans le passé, cette partie de lile se rattachait au Soulh-Downs de la grande terre anglaise, à la hauteur de la plaine de Selsey, en laissant entre elle et la côte du Sussex l'estuaire du Frome. La craie qui couronne le front massif des downs du sud de l'île est une craie compacte (Grey chalk, Chalk mari), présentant de nombreux rognons pyriteux, ce qui explique sa grande dureté. Elle n'est pas direc- tement en surplomb sur la mer, comme s Culver Cliff, mais repose sur un banc de marne calcaire à glauconies et nodules de phosphate de chaux, qui est supporté par une masse épaisse et perméable de grès verts supérieurs à bancs de nodules siliceux très durs, représentant le mur de la falaise, en retrait de la mer de plusieurs centaines de mètres. Ces grès reposent C. B., 1914, I" Semestre. (T. 158, N' 23.) 223 I^So ACADÉMIE DES SCIENCES. directement sur l'argile sableuse et micacée du Gault qui représente un niveau essentiellement imperméable. Cette argile, sans cesse délayée par l'eau qu'elle retient, constitue une base instable par excellence; il se produit par suite, sous la falaise gréseuse, des vides et des plans de glissement qui provoque des éboulements partiels de gros blocs de grès et de craie noyés dans cette boue argileuse; parfois, par suite de descente en masse, comme à la hauteur de la petite baie de Binnel, il y a un véritable alignement de rides parallèles à la falaise et s'étageant jusqu'à la mer à des niveaux variables. L'inclinaison des couches vers le sud vient encore faciliter la dégradation rapide de cette côte. Ces éboulements chaotiques constituent, en avant de la haute falaise de grès couronnée de craie, une véritable basse falaise, « l'Undercliff » , qui s'étend sur plusieurs kilomètres, de Sainte-Catherine's Point à Dunnose Head, et dont le « Windy Corner » à l'ouest, le « Landslip » à l'est, sont les mani- festations les plus typiques et les plus pittoresques. Entre ces deux reliefs accentués, s'étend le bombement anticlinal des couches du Weald, l'une des inversions de relief les mieux caractérisées de l'Angleterre. Les sables verts inférieurs (Lower greensand), qui constituent cet anticlinal crétacé, représentent une partie déprimée et de déblaiement facile entre le downs du Sud et la dorsale crayeuse centrale. Là où ils affleurent entre ces parties saillantes apparaissent des points faibles : c'est la large baie de Sandow^n où se font sentir de violents courants de marée venus du sud et de l'est; l'érosion marine a pu isoler en avant de la côte de véritables piliers de ces sables gréseux ou bien creuser, à la base de ces falaises, de larges excavations qui produisent parfois des éboulements s'étendant sur plusieurs mètres (Shanklin). L'érosion éolienne y est aussi très effective (Redcliff). Sur la côte ouest, les courants de marée et les vagues poussées par les vents de tempête de l'ouest ont pu, après avoir longé les falaises crayeuses de High Down et d'Alton Down, creuser, dans les argiles schisteuses du Weald et d'Atherfield, les baies de Compton, de Brixton et de Chale. L'allure de la côte est presque rectiligue depuis Hanover Point jusqu'à Sainte-Catherine's Point; les baies s'ouvrent largement entre des promon- toires à peine proéminents, dus à Atherfield aux couches à Perna et à Hanover Point à la présence d'un banc de calcaire très visible à marée basse à la base de la falaise. Sur l'autre versant de la dorsale crayeuse centrale s'étend, sur le Soient et le Spithead, une côte bien caractérisée, représentée par une alternance SÉANCE DU 8 JUIN IQl/i- ï?^! de baies creusées dans des couches tendres, argiles et marnes sableuses, limitées par des promontoires constitués par des calcaires oligocènes de la série d'Osborne et Headon et de la série de Bembridge. Les belles falaises d'Alum Bay appartiennent aux sables polychromes de la série de Brack- lesham et les baies de Totland et de Colwell sont entièrement creusées dans les marnes sableuses d'Osborne et de Headon. de même que le Yarmouth Harbour. La côte au delà de Yarmouth, vers Test, jusqu'au Hamstead Ledge, est très ébouleuse, tout entière formée par les argiles qui portent le nom de la colline de Hamstead qui la domine, couronnée par des graviers de plateau. Newtown Bay, Thorness Bay, Gurnard Bay, sur le Soient, sont comprises dans les formations marneuses de Bembridge, tandis que les parties saillantes qui encadrent chacune de ces baies (Hamstead Ledge, Gurnard Ledge, Egygt Point) sont constituées par des bancs de calcaire de Bembridge. Sur la côte qui regarde le Spithead, s'étale depuis Old Caslle Point jusqu'à Ryde, et au delà jusqu'à Puckpool Point, une large courbe concave vers le sud : King's Quay, Wootton Creek, forment deux anses dans les argiles de Bembridge, et le littoral est bordé par une étroite bande de calcaire de Headon. Aux deux parties plus saillantes de Old Castle Point et de Puckpool Point, la masse de calcaire est plus épaisse. Nettlestone Point, Horestone Point, Node's Point sont de constitution analogue. Bembridge Point et le Foreland sont entièrement formés par d'épais bancs de calcaire à Lvmnée, couronnés par des graviers de plateau ou par les marnes de Bembridge. Le Brading Harbour s'évase largement dans ces mêmes marnes, tandis que la baie de Whiteclifl" arrondit son anse dans les sables polychromes de la série de Brackelsham, similaire de la baie d'Alum, à l'ouest. En résumé : sur les cotes nord du Soient et du Spithead, les falaises sont basses, de nature faible, ébouleuses et en perpétuel état de glissement : elles sont constituées par des argiles sableuses et des marnes. Sur les côtes sud, au contraire, s'élèvent de véritables falaises, atteignant 80"' et 100™, qui ont mieux résisté à l'érosion marine : des îlots de craie et de grès ferrugineux en avant de la côte, des bancs de calcaire découverts à marée basse, sont les témoins de l'ancien littoral : ces côtes sont consti- tuées par de la craie à silex ou à nodules phosphatés et par des grès ferru- gineux. Il y a, par conséquent, un contraste absolu dans l'allure générale de ces 1732 ACADÉMIE DES SCIENCES. côtes, contraste qui est en relation directe avec la nature des éléments qui l.'s constituent. PHYSIQUE DU GLOBE. — Perturbations de la déclinaison magnétique à Lyon (Saint-Genis Laval) pendant le premier trimestre de iQiA- Note de M. Phi- lippe Flajolet, présentée par M. B. Baillaud. Par rapport aux résultats précédemment publiés ('), ces phénomènes ont manifesté au cours du premier trimestre de 1914 une augmentation d'activité. Le résumé suivant de notre Tableau de répartition des jours du trimestre considéré, suivant l'importance des perturbations enregistrées pour les- quelles nous adoptons l'échelle du Bureau central météorologique, per- mettra la comparaison avec nos observations du quatrième trimestre de 1 9 1 3 : Total Janvier. Kéviier. Mars. du trimestre. Jours parfaitemeiU calmes 0128 Perturbations de 1' à 3' 17 i3 i5 45 » de 3' à 7' 7 10 8 25 » > 7' 2 4 6 12 Au cours du trimestre précédent, on avait noté : Jours parfaitement calmes 20 l^erturbations de 1' à 3' 4' » de 3' à 7' 18 » >7' i3 D'oii l'on voit que les jours calmes ont considérablement diminué en nombre et ce, particulièrement, au cours des mois de février et de mars. Ce sont les perturbations faibles de 1' à 7' d'amplitude qui sont beaucoup plus nombreuses, les perturbations fortes restant stationnaires en nombre comme nous l'avions déjà remarqué lors de la comparaison des observations des troisième et quatrième trimestres de igi^. (') Comptes rendus, t. 158. p. 819. SÉANCE DU 8 juj.x 1914. 1733 M. Paul Renard adresse une Note intitulée ; Sur le mode de construction des dirigeables souples. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) M. A. GuÊPis adresse une Note intitulée : Les porteurs de germes blen- norrhagicjues. A 16 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 17 heures. G. D. 1734 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLI««RAPHIQUE. OuVItAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 8 JUIN igi^- Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Caisse des Recherches scientifiques; Année igiS : Rapport annuel, adressé au Président de la République française, par M. Abel Flourens. Melun, Imprimerie administrative, igiA; • vol. in-8°. (Présenté par M. Darboux.) Ministère de l'Instruction publique et des lieaux-Arts. Inventaire général des richesses d'art de la France. Paris. Monuments civils; Tome IV : Table alphabé- tique-analytique. Paris, Plon-Nourrit et C'*, igiS; i vol. in-4°. (Présenté par M. Darboux.) Mémoires du Service géologique de l'Indo-Chine. Tome II, Fasc. I : Elude des Fusulinidés de Chine et de i Indo-Chine et classification des Calcaires à Fusulines. 2" Mémoire : Les Fusulinidés des Calcaires carbonifériens et permiens du Tonkin, du Laos et du Nord-Annam, par J. Deprat. — Fasc. II : 1. Note sur les terrains primaires dans le Nord-Annam et dans le bassin de la Rivière-Noire ( Tonkin) et sur la classification des terrains primaires en Indo-Chine. — 2. Etude prélimi- naire des terrains Iriasiques du Tonkin et du Nord-Annam. — .3. Les charriages de la région de la Rivière-Noire sur les feuilles de Thanh-ba et de Van-yèn. — k. Les séries stratigraphiques en Indo-Chine et au Yunnan, par J. Deprat. — Fasc. III : Paléontologie de VAnnam et du Tonkin, par II. Mainsuy. — Fasc. IV : Faunes des Calcaires à Produclus, i" série, par II. Mansuy. — Fasc. V : Nouvelle con- tribution à la Paléontologie de l'Indo-Chine : 1. Contribution à l'étude des faunes paléozoïques et Iriasiques du Tonkin. — 2. Faune du Carboniférien du Tran-ninh. ■ — .3. Sur la présence du genre Pomarangina D\ener, du Trias de l'Himalaya, dans le Trias du Tonkin, par H. Mansuy. Hanoï-Haïphong, Imprimerie d'Extrême-Orient, 1913; 5 fasc. in-4°. (Présenté par M. Douvillé.) Beitràge zur Kenntnis der Linienspektren, von Emil Paulson. (Extr. de Lund Universitets Arsskrift; nouvelle série, II, t. X, n" 12.) Lund et Leipzig, 1914; 1 fasc. in-4°. (Présenté par M. A. de Gramonl.) Ministère de l'Agriculture. Direction générale des Eaux et Forêts. Dictionnaire des principales rivières de France, utilisables jtour la production de l'énergie électrique, par Henri Bresso.n. [Fasc. 1 : Bassin de la Seine et de la Loire.'] Paris, Imprimerie nationale, et Gaulhier-Villars, 191.S; 1 fasc. in-4°. (Présenté par M. Dar- boux.) SÉANCE DU 8 JUIN IQl4- ly'^T Les hommes contemporains du Renne ; ins la vallée de la Somme, par V. (om- MONT. Amiens, Yverl et Telliei-, 191/4; i vol. in-S". (Présenté par M. Barrois.) Recherches spéléologiques et hydrolog-i^ues dans la chaîne du Jura, par M. E. FouRNiER (i4''et i5'= campagnes, 191 i-igiS); uvec 19 figures. {Spetunca ; t. IX, 11° 72.) Paris, juin 1918; i fasc. in-S". Simplification et exactitude de la techu que de l'Aviation, par Marchand-Bey. Paris, Loubat et C''^, I9i3; i fasc. in-8°. (Ho. 1. mage de l'auteur.) Mémoires de l'Institut géologique de l' i liversilé de Louvain. publiés sous la direction de Henry de Dorlodot; t. 1. Louvain, igiS; 1 vol. in-4°. RRRATA. (Séance du 23 mai\s 1914-) Noie de M. Const. A. Ktenas, Sur les relations pélrographiques 0 . stant entre l'île de Sériphos et les formations environnantes : Page 879, ligne 29, au lieu de N-NE et le NE, lire 0-NO et le NO. Même page, ligne Sa, au lieu de Délos-Myconos, lire Ténos et celui de Délos- Myconos. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 16 JUIN li)14. PKÉSIDENCE DE M. P. APPELL. MEMOIRES ET COMMlJIVICATIOi\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instiiuctiox publique et des Beaux-Arts adresse ampliation du Décret qui porte approbation de l'élection que l'Académie a faite de M. A. Lacroix pour occuper la place de Secrétaire perpétuel, vacante par le décès de M. P/i. van Tieghem. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. A. Lacroix prend place au Bureau de l'Académie. M. A. Lacroix adresse des remercîmenls à ses Confrères : Monsieur le Président, mes chers Confrères, Je place si haut l'honneur que vous m'avez fait que des paroles ne sauraient vous donner l'exacte mesure de ma gratitude ; veuillez m'accorder quelque crédit pour me permettre de vous l'exprimer par la façon dont je m'efforcerai d'accomplir mes nouveaux devoirs. Au cours de mes lointains et beaux voyages, il m'est arrivé parfois de faire des découvertes qui m'ont rempli de joie; aucune d'elles ne m'a procuré autant de satisfaction que celles qui ont signalé le voyage très court, mais assez compliqué, consistant à visiter dans Paris près de huit dizaines de Confrères. J'ai trouvé de précieuses sympathies, de chaudes amitiés, qui se sont traduites numériquement dans le vote de lundi dernier; j'ai rencontré partout une cordialité d'accueil délicatement exprimée, dont j'ai été et dont C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158. N» 24.) 224 1^38 ACADÉMIE DES SCIENCES. je reste profondément touché. De ceci et de cela, je vous remercie du fond du cœur. Désormais, je vous appartiens tout entier; le meilleur de mon activité vous est acquis. Pour vous bien servir, j'abandonne sans espoir de retour, mais, — pourquoi ne pas l'avouer franchement —, non sans une pointe de regret, les aventureuses expéditions qui, hier encore, étaient l'un des charmes de ma vie. Vous m'avez fixé au rivage, vous m'y trouverez toujours, attentif et ponctuel. J'ai jusqu'ici gardé avec un soin jaloux mon indépendance en toutes choses; souffrez que je la conserve intacte : l'impartialité complète me semblant une nécessité de premier ordre dans les délicates fonctions aux- quelles vous m'appelez. J'ai devant moi toute une lignée de prédécesseurs illustres, qui, parleur exemple, m'indiquent la voie à suivre. C'est avec émotion que je pense au dernier d'entre eux, qui, il y a peu de semaines encore, siégeait à ce bureau. Sa belle figure reflétait la haute autorité que lui avaient acquise la noblesse de son caractère et la grandeur du rôle qu'il a joué dans le développement des Sciences naturelles. C'est là le passé. Pour le présent et l'avenir, je suis heureux et fier de devenir le collaborateur intime du Confrère au cerveau puissant qui, avec tant de fermeté et de compétence, veille sur les destinées de l'Académie et qui, si souvent hélas depuis quelques années, a dû assumer seul la plus lourde des tâches. Il peut compter sur mon dévouement et sur ma respec- tueuse déférence, comme aussi je puis, je n'en doute pas, m'appuyer sur sa bienveillance. L'un des devoirs, qui incombent à vos Secrétaires perpétuels, est de vous rappeler la mémoire de ceux des nôtres, qui nous ont quittés. Aussi trou- veriez-vous que les remerciments, que je vous dois et que je vous offre, seraient incomplets, si je n'y rattachais un souvenir reconnaissant pour ceux de nos Confrères qui m'ont ouvert vos portes, il y a près de onze ans, et qui ne sont plus. Parmi eux, je comptais des Maîti^es, qui m'étaient très chers ; leur absence matérielle parmi vous jette je ne sais quel voile de mélancoHe sur l'émotion que j'éprouve à prendre pour la première fois la parole de cette place. M. le Se«".rétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome 155 (1912, deuxième semestre) des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat. SÉANCE DU t5 JUIN I9l4- '7^9 CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses au moyen de l'amiduve de sodium. Sur des alcoylcyclopentanones obtenues par hydrogénation de dérivés non saturés suivie ou non d'alcoylation. Note de MM. A. Hali.er et R. Cornubekt. Parmi les dérivés non saturés auxquels nous nous sommes adressés, nous mentionnerons la dibenzylidène-[3-méthylcyclopentanone et la Pa'-diméthyl-aaa'-triallylcyclopentanone décrite dans notre dernière Communication ( ' ) : CH GH — GH' GH^; CH.CH CH OH^- GH = C'^^'G = CHG^H^ GH^=. GH.CH^/^'\/ScH^-CH = GIP GO GO Le premier de ces corps a déjà été préparé par M. Wallach (-) en condensant de l'aldéhyde benzoïque avec de la [3-méthylcyclopentanone en présence de Talcoolate de sodium. Son hydrogénation a été elFectuée au moyen du nickel réduit par le dispositif de M. Brochet (''). Dans 200'"' d'alcool, on met en suspension 62*"' du dérivé benzylidénique avec 20° de nickel réduit et l'on agite à froid dans une atmosphère d'hydro- gène sous la pression atmosphérique. La réaction est relativement lente à froid parce que la combinaison benzylidénique est peu soluble dans l'alcool. Elle a été totale au bout de 3 heures. La '^-méthyl-'X'x.'-dibenzylcyclopentanone inactive constitue un liquide visqueux, présentant l'odeur des dérivés benzylés et bouillant à 232''-233° sous I ■7'"". DiMÉTHYLATiON DU DÉRIVÉ DiBENzvLÉ. — !:f.ix'^-triTnélhyl-OL vitesse V, fonction de x et de y, du fdet (laide qui perce cette section au point quelconque (a-, j), est régie par l'équation aux dérivées partielles très simple A^V = — K, où S., désigne !e symbole opératoire -7-7-, + y-^ du paramètre différentiel du second ordre de la fonction inscrite à la suite, et où K est une constante positive donnée, inverse du coefficient de viscosité du liquide, mais proportionnelle à son poids spécifique et à la pente motrice I produisant l'écoulement. De plus, le long du contour / de la section a, l'adhérence ou le frottement de la paroi immobilisent le fluide ; de sorte qu'on a, pour achever de déterminer V, la condition définie V = o au contour •^). Il suffit donc de poser, par exemple, V — -K— + 0», 2 pour que la fonction inconnue $ soit, en x et y, la fonction harmonique (à paramètre différentiel A., nul) qui prend les valeurs K— le long du contour y de la section donnée. A partie cas de la section rectangulaire a = ^ab, limitée par les quatre droites (x- — a-)(y- — &-) = o, où l'intégrale, due à Fourier, est une série infinie de termes transcendants contenant, chacun, le produit d'un cosinus hyperbolique par un cosinus circulaire, et les cas de certains rectangles à côtés courbes ou de certains espaces annulaires, auxquels l'emploi des coordonnées curvilignes permet d'étendre la solution transcendante de Fourier, la méthode la plus féconde pour traiter cette question est celle dont Barré de Saint-Venant a montré la richesse dans son célèbre Mémoire sur la torsion des prismes élastiques (problème identique analytiquement à celui de régime uniforme dont il est ici question), et que j'ai exposée au n" 450* du Tome II de mon Cours d' Analyse infinitésimale pour la Méca- nique et la Physique (fasc. II, p. f\\Ç)' à 4-6*). Elle consiste à exprimera par un polynôme dont chaque partie, homogène, d'un degré quelconque n, doit, pour satisfaire à A.^ = o, être formée linéairement au moyen des deux intégrales homogènes évidentes (.r ± j'y/— i)". En s'arrêtant aux termes du n'*'"" degré, l'expression ainsi obtenue pour V est, avec les SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- ^745 2« 4- 1 constantes .arbitraires A„, A,, B,, A^, B,,, . . ., A„, B„, X- (i) V =— K h A„+ A,.r 4- B, y + A,(j;-— v-) -t- Bj.g.rj + A3(x'— 3.ri-) + B3(3.r-y — j' )-(-.. . . / /i /i — I „ „ \ + A„(^^"---^— ,r"-=y^4-...j r. / « , " " ' « 2 , , H- B,, -.r"-W — .r"-3y3-(-. \ I •' \ ■?. 3 "^ II. On dispose, par exemple, de ces in + i constantes, de manière que l'expression vérifie la relation définie V^oen in ~\- \ points régulièrement distribués le long du contour y. Or celui-ci peut être assez simple pour que, dés lors, l'équation V = o représente toutes ses parties; et l'expres- sion (i) de V constitue, par conséquent, la solution cherchée. C'est ce qui arrive en particulier, comme on voit au numéro cité 450*, pour une section soit elliptique, soit triangulaire équilalérale. Dans le cas contraire, la même expression bien continue (i) se trouvant ainsi nulle aux in-[-i points choisis, c'est-à-dire en des points d'autant plus rapprochés les uns des autres qu'on aura pris n plus élevé, il lui arrivera de rester, dans les courts intervalles qui les relient, une fraction pratiquement insensible de ses valeurs (i) à l'intérieur de (t et notamment décolle V (ordinairement maximum), qui se produit au centre ou de figure, ou de gravité, delà section. On pourra donc admettre alors que le polynôme (i) est une expression approchée des vitesses, suffisante pour les besoins de la pratique. On l'améliorera d'ailleurs, en retranchant du second membre de (i)ou, ce qui revient au même, du terme constant A„, la valeur moyenne que don- nera la formule (i) pour V tout le long dit contour y , de manière à annuler finalement cette valeur moyenne. L'action delà paroi sera ainsi fictivement remplacée par une inlluence retardatrice capable d'y produire en certains endroits de petites vitesses négatives, compensant les petites vitesses posi- tives qui y subsisteront ailleurs. Non seulement les plus grands écarts des vitesses ainsi tolérées ou supposées à la paroi, d'avec leurs vraies valeurs zéro, seront de la sorte atténués, mais, surtout, les effets généraux qu'au- raient ces écarts, ou le mode de résistance censé les produire, sur les vitesses (à l'intérieur) en résultant, par exemple, sur la vitesse moyenne U à travers toute l'aire a et sur la vitesse V au centre, se trouveront neutralisés ou compensés le mieux possible. Il y aura donc lieu de regarder comme pra- C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N° 24.) 225 1746 ACADÉMIE DES SCIENCES. liquement exactes les deux vitesses, raaxima V et de débit U, auxquelles conduira la formule (i) corrig'ée de la sorte. III. L'exemple le plus intéressant qu'on puisse donner de cette inté- gration approchée par la formule (i), est celui de la section carrée (7 = l\(i^, compris dans le cas, un peu plus général, de la section rectangu- laire -). Une première approxi- mation exige donc que l'on prenne, en même temps, les deux coefficients suivants Aj, Aj, afin de pouvoir, aussi, annuler V aux milieux des côtés, c'est-à-dire, pour les deux systèmes de valeurs (x'-^a-, y-z^o), (x-=o,y' = h-). Et chaque degré ultérieur d'approximation exigera, de même, deux coefficients pairs A de plus, pour qu'on puisse annuler V, en sus, soit aux milieux des demi-côtés, soit à leurs tiers et à leurs deux-tiers, soit à leurs quarts, deux-quarts et trois-quarts, etc. IV. Mais arrêtons-nous seulement au cas du carré^ où h^=a et où la figure admet comme axes de symétrie, outre les deux médianes axes des œ et des y, les deux diagonales, bissectrices de leurs angles. L'expression de V y sera donc symétrique en x et en j; de sorte qu'il suffira d'y vérifier explicitement la condition V = o sur un seul demi-côté, par exemple, pour y =1 a et j;- croissant de zéro à rt. Or, la première approximation, obtenue au même numéro cité 450* de mon Cours (V Analyse injinilésimale pour la Mécanique et la Physique [p. 423*, formule (69)], donne, en observant que 2 ^ 4 K ff / x--\- y'^ a'' — a;* -l- 6 ic'- y"^ — ■ y* (2) .V= ri T^ •à a" Il en résulte que, si on la complète par des termes pris à la série en- SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- 174? tière (i), les seuls susceptibles de ligurer dans ce complément seront ceux où X- et j'- se trouvent associés symélriquement, savoir, ceux à coefficients A affectés d'un indice multiple de 4) Ao, A^j.Ag, A,,, A, g, Pour simplifier l'écriture de ces termes, nous y remplacerons A,, A,,, Aj, ..., respective- A B C ^ ment par —,—, — ,...; et nous poserons (3) ^=?, ^=., de manière que, si l'expression cherchée de V, plus approchée que (2), est prise de la forme (4) = ^ Ti - e - r,'-+- ^(' - ^*+ 6^>^r)2- 0*) -+- ^ «I»l. ou que $ désigne (proportionnellement) sa partie encore inconnue, l'on ait (.5) «ï» = A + B(^'— e^^Yi^H- Y)') + C(^*— 28^«-fl=+ 70^»r)'— 28^^n«-+- ■/]») Tout le long du côté j' = è ou y] ^= i , où nous voulons avoir V = o depuis a; = o jusqu'à œ = a, c'est-à-dire entre les deux limites ^ ^ o et ^ =; i , cette expression devient (6) (pourr, = 1), «I> = A 4- B(i - 6^^+ f ) H- G(i - 28^^ H- 70?*- aS^^H- i;«) -+-D(i— 66t^+495^* — 924^'+495?'— 66|'»-l-^'^)-l-..., tandis que le quintuple de la partie de (4), entre ci'ochets, de première approximation, ou autre que ^, s'y réduit à (7) 4^-^*- Il faut donc écrire que la somme algébrique de cette expression (7) et de l'expression (6) de $ s'annule, pour les valeurs de \ équidistantes, allant de ^ = 0 à ^ = 1, en nombre total pareil à celui des coefficients A, B, C, D, ... que l'on veut garder. Comme A et B sont nuls à la première approximation, les approxima- tions ultérieures exigeront que l'on conserve, outre A et B, soit C, soit C etD, soit C, D et E; etc. Dans tous les cas, on devra d'abord avoir $ égal à (7) changé de signe, aux deux limites ^ = o et i = i: ce qui détermine A et B en fonction des constantes suivantes C, D, E, . . . : (8) B=r3C — i3D-(-..., a = 4(-C-h3P— ...). 1748 ACADÉMIE DES SCIENCES. V. Or gardons, en outre, C et D. Alors nous devons égaler (G) à (7) changé de signe, pour ^ = ^ et pour i =* 5- Les deux équations obtenues seront, après quelques réductions évidentes, — 282204 C + 40461 2 D = — 29437oC + 999i4oD=— 81-. Et il viendra pour A, B, C, D les valeurs, malheureusement assez com- plexes, 119. 8|2 99088.81 140857.81.3 128005.81.4 ^"' 10.39387142' ' 10.39337142' 10.39337142 10.39337142 On les portera dans la formule (/j) des vitesses, corrigée comme il a été dit, ou réduite de manière à avoir la moyenne zéro le long du contour. Elle est alors (.0) v = ^[z|_,._,._,^(._e^6^^.^_.^) + la.'] avec 4 , ïi t:;-2..i , .,.i\ , l'I , tS .,Q:-6.,2 i _^t4.,i oS>2-/-,6_ (il) cl.'=B(^ + £'— 6i;^-a- + rjM+C( i-^»-28^«ï)^+70^^Yi''— 28i;2y, + D('^+?'2-66ï'»-n^+495?*-n*— 924^*ïi'+495^'-o'-66ï2rj"'- VI. Il en résulte pour la vitesse moyenne ou de débit U la formule usuelle U = kK.a, avec la valeur numérique suivante du coefficient X-, carac- téristique de la forme carrée, 1 V-i /B 8C\ 480 ^ (12) /.=• U+2U--— +^D + ■ ^ ' 100 L 2 \3 9/7.13 _ I 11 , 9-3200797 \__ n^5,.V \ 1 5 g.^or 0,0^01157.. . 100 \ 2 13.196685710/ J'avais déjà donné de A:, au n" 450* cité plus haut ('), la première ap- proximation — = o,o35, excellente valeur pratique, obtenue presque sans calcul et approchée pour le moins au 240''^'"* près, par défaut. Ici, le troisième chiffre significatif i est également exact, la vraie valeur de k, fournie par la solution de Fourier, étant o,o35i4. . . . C) Page 426*. Je profile de l'occasion pour signaler une faute d'impression qui s'est glissée, à cette page, dans les expressions de U figurant aux trois dernières lignes : ce n'est pas le facteur a^ , mais seulement le facteur ct, qui doit s'y trouver : s-'- serait dans l'expression du débit. SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- ' «749 On peut, certes, trouver un peu laborieux le gain de cette troisième déci- male. Mais il Fa été, probablement, encore plus par le calcul de cette solu- tion transcendante de Fourier en série trigonométrique de cosinus et d'expo- nentielles, quoique M. de Saint-Venant, et plus tard moi-même sous une autre forme (' ), eussions employé dans celte question les Tables des fonc- tions logarillimique et circulaires, dont la construction a été autrefois une œuvre gigantesque. On voit combien deviendrait pénible la détermination, parles polynômes, des chiffres suivants. Mais déjà la valeur obtenue, /:^o,o35ii4 environ, n'est en erreur relative que de moins d'un millième et se trouve plus que suffisante pour la pratique. PHYSIOLOGIE. ~ De ta non accoutumance héréditaire des micro rganismes (^ferment lactique) aux milieux peu nutritifs. Note de M. Charles RiCHET. J'ai montré dans une Note précédente (^) que le ferment lactique s'accou- tume aux solutions toxiques, et j'ai appelé rapport d'activité le rapport d'acidité entre deux liqueurs ayant fermenté (fermentation lactique acide), dont l'une avait été ensemencée par un ferment cultivé sur milieu normal; l'autre, par un ferment cultivé sur milieu toxique. Si, dans un milieu toxique, le ferment cultivé sur milieu normal donne roo, le ferment, cultivé sur milieu toxique, donnera i5o ou 200, ou même sSo (dans ce même milieu). Il était intéressant de rechercher si le ferment lactique qui s'accoutume si bien, au bout de plusieurs ensemencements successifs, aux substances toxiques qu'on introduit dans le lait, son normal aliment, peut de même s'accoutumer à vivre dans un milieu pauvre, en état d'inanition pour ainsi dire. L'expérience a donné des résultats imprévus. Elle est facile à instituer. Elle consiste simplement à faire avec de l'eau distillée des dilutions de plus en plus étendues de lait normal , et à prendre comme ferment d'ensemencement celui qui a poussé successivement sur un milieu pauvre, par comparaison avec le ferment qui a poussé sucoessive- ment sur un milieu normal, riche. (') Journal de Mathématiques pures et appliquées, 2' série, t. XIII, 1868, p. SgS. (^) Comptes rendus, t. 158, 1914, p. 764-770. lySo ■ ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour que la fermentation puisse se faire, j'ajoutais à l'eau de dilution une certaine quantité de lactose (4o''' par litre, comme dans le lait), de sorte que la pauvreté du liquide nutritif portait sur la pauvreté en albumines, graisses et sels, et non la pauvreté en hydrate de carbone fermentescible. Voici d'abord la décroissance de l'activité de la fermentation à mesure que le lait est plus dilué (moyenne de 5 dosages pour chaque chiflVe) : En chiffres absolus ('). Pour 100. Lait dilué à |- i5o,6 loo ai 1 116,0 77 ai 79>6 53 àiV 58,1 39 a ^ 32,6 22 32 ■ » à jL i3,5 9 Supposons égale à loo l'acidité du ferment ayant poussé successivement sur du lait dilué à i (pris comme témoin), quelle sera l'acidité du ferment ayant poussé successivement sur du lait pauvre (dilué à ^)? Voici pendant lo jours successifs le i-apport d'activité du ferment cultivé en milieu normal (lait dilué à ~) et du ferment cultivé en milieu pauvre (lait dilué à |) (l'acidité des mêmes laits ensemencés par du ferment ayant poussé sur du lait dilué à ~ étant égale à loo) : Lait à j. Lait à \. Lait à i. Lait à -j^. Lait à ^V- 85 74 78 78 72 97 46 5o 62 81 78 5i 58 65 100 92 62 55 73 62 89 79 59 80 86 91 71 45 93 86 76 77 59 59 58 76 84 65 io3 57 93 82 ' 97 i48(?) 9' 77 72 83 87 63 Moyennes... 85 71 66 87 74 En partageant cette expérience de lo jours en deux groupes de cinq, (') Ces chillres représentent, en centimèlres cubes, les quantités d'une solution de potasse à 2 pour tooo, nécessaires pour saturer l'acide lactique produit, en 24 heures, par la fermentation de 100"="°' de liqueur lactée. SÉANCE DU IT JUIN 19T4. 17>^l on a : Lait à Lait à {. Lait à J. Lait à ,'5. Lait à ^ 62 60 72 80 77 70 98(?) 7' Cinq premiers jours 88 Cinq derniers jours 82 Par conséquent il n'y a pas eu d'accoutumance appréciable, et constam- ment le ferment cultivé sur milieu pauvre a poussé moins bien, dans ce même milieu pauvre, que le ferment normal. Donc le ferment ne s'est pas accoutumé à l'inanition. Ainsi l'accoutumance, qui est si facile pour les milieux toxiques, ne se fait pas pour les milieux pauvres. J'ai aussi comparé le ferment ayant poussé successivement sur du lait dilué à V au ferment ayant poussé successivement sur du lait non dilué, et j'ai retrouvé la même loi. Soit 100 l'activité du ferment ayant poussé sur du lait normal; voici quelle a été l'activité du ferment ayant poussé sur du lait à { (pendant 5 jours) : -ait normal. Lait à \. Lait à |. Lait à 9^ 86 97 io3 86 82 88 80 77 86 66 81 86 75 100 84 76 74 100 74 . 84 77 9' 84 Moyennes. Ainsi, même dans le lait dilué seulement à \, le ferment ne s'est pas accoutumé à la dilution; et, ensemencé sur d'autres liqueurs lactées plus ou moins diluées, il pousse toujours moins bien que le ferment qui a poussé sur du lait normal. Afin de mettre mieux en lumière cette non accoutumance du ferment lactique à un milieu pauvre, je donnerai quelques chiffres' qui prouvent son extraordinaire accoutumance à un métal rare, au thallium (nitrate de thallium). Par une série d'ensemencements successifs et progressifs, j'avais habitué le ferment à vivre dans une solution contenant i^,']5 de nitrate de thallium. Appelons A une solution lactée à 25,77 de nitrate de thallium par litre; B, la même solution avec 2^; C, avec i5,7 >; D, avec o?,i75; E, avec o%o85. Nous comparerons l'activité du ferment normal à celle du ferment habitué 1^52 ACADÉMIE DES SCIENCES. au milieu E, et nous ferons égale à loo ractivilé du ferment normal ('). On a eu alors successivement (pendant i6 jours consécutifs) : Lait normal (dilué à .;). E. D. C. B. A 33 IIO 116 45o -\- 4oo 43 i3S 124 36o 900 3oo 32 116 "44 480 83o -H 7' 106 4- + + + 58 io3 100 -t- -t- -+- 42 166 2o5 + -1- + • 48 i5o i48 280 + -h â? 93 99 45o 23o + 55 io5 1 20 + + -t- 26 118 88 + H- -t- 26 107 188 4oo + + 27 54 36 240 720 -H 20 1 10 75 -+- -(- + 49 128 126 -1- -H -+- 43 90 iSg + -t- + 66 102 1.4 685 -1- -f- y. 44 1 1 1 121 Mo y Il résulte de cette expérience : i" Que le ferment habitué au thallium pousse mal dans du lait normal (44 si la fermentation normale est égale à 100); 1° Que le ferment habitué pousse bien dans des laits contenant la forte proportion de '2' de nitrate de thallium par litre; 3" Que, même dans des liqueurs ne contenant que oî^,o8.5 de nitrate de thallium par litre, l'accoutumance au thallium apparaît encore, puisque le ferment habitué donne dans ces liqueurs i i 1 , au lieu de 100 que donne le ferment normal. Si j'ai donné ici cette expérience, c'est pour montrer combien l'accou- tumance aux milieux toxiques contraste avec la non accoutumance aux milieux pauvres. De là se peut, en physiologie générale, conclure ceci, qui est impor- tant {-): (') On a marqué de -t- les cas dans lesiiuels le ferment accouliiiné availpoussé, plus ou moins aclivemenl, sur les lails conlenanl du nllrale de llialliuni, tandis que le fer- ment normal n'avait pas poussé du tout, ou à peine. (Rapport supérieur à 1000.) (-) Mais cependant qui ne s'applique jusqu'à présent qu'au ferment lactique. SÉANCE DU i5 JUIN I9l4- 1753 Par la vie prolongée de générations successives sur un milieu toxique, l'espèce se transforme, et il se fait des races, des variétés, ayant des pro- priétés physiologiques spéciales. Au contraire, par la vie prolongée de générations successives dans un milieu pauvre, l'espèce ne se modifie pas et le ferment qui a vécu dans des milieux dilués est toujours le même. Autrement dit encore, le ferment lactique s^liabilue aux poisons : il ne s^ habitue pas à l" inanition . M. Charles Moureu, en présentant un Mémoire sur « Les gaz rares des grisous », s'exprime en ces termes : J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Mémoire intitulé : Les gaz rares des grisous^ que je viens de publier, en collaboration avec M. Adolphe Lepape, dans les Annales des Mines ('). Cette brochure (-) comprend l'exposé complet des travaux que nous avons exécutés, au cours de ces dernières années, sur un sujet particulièrement intéressant pour la Physique du Globe, en raison de la nature si originale des cinq gaz consi- dérés : hélium, néon, argon, krypton, xénon, età cause, surtout, de l'étroite parenté de l'un d'eux, l'hélium, avec les corps radioactifs. Après une Introduction où sont résumées à grands traits nos recherches sur les gaz thermaux, le Mémoire se divise en trois Chapitres : Le premier, le plus long, est exclusivement consacré à la technique expé- rimentale. On y trouvera décrit, avec un grand luxe de détails, le procédé que nous avons mis en œuvre pour brûler, absolument à l'abri de l'air, des volumes relativement considérables de grisou (environ 20'danschaquecas), et préparer ainsi Vazote brut (azote H- gaz rares), qui était ensuite examiné à la manière d'un « gaz spontané » de source thermale ( '). Nous exposons ensuite les méthodes de détermination du radium et du thorium dans la houille. La dernière a été de notre part l'objet d'une étude toute spéciale. Le second Chapitre a trait aux résultats de nos différentes mesures: résul- tats numériques relatifs à l'analyse des grisous et à la radioctivité des gri- sous et des houilles, débits divers, dont quelques-uns sont énormes (hélium). (') Livraison de mai igi^- (*) io4 pages in-S", avec planches et figures. (') Journ. de Chiin. phys., t. XI, n" 1, p. -jZ. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 24.) 226 1754 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous développons, dans le troisième Chapitre, une série de remarques sur la composition des grisous et des mélanges gazeux naturels analogues, ainsi que sur riiélium des grisous et la radioactivité, et nous insistons longue- ment, en rapprochant le fait du fait analogue que nous avons antérieure- ment mis en évidence dans les gaz thermaux, sur la constance des rapports mutuels des gaz rares entre eux, hormis l'hélium, et avec l'azote, constance qui est attribuable, sans nul doute, à l'inertie chimique de ces gaz. De l'en- semble de nos observations nous concluons que tous les azotes bruts de la nature (azote brut de l'air, des gaz thermaux, des grisous, des gaz de pé- trole, etc.) doivent avoir la même provenance et remonter à l'époque de la nébuleuse, où ils prirent leur cachet d'origine pour le garder intact jusqu'à nos jours. M. Pierre Duuem, en faisant hommage à l'Académie du Tome II de son Ouvrage intitulé : Le Système du Monde, Histoire des doctrines cosmologiques de Platon à Copernic^ adresse la lettre suivante : Des six Chapitres que contient ce Volume, les cinq premiers ont pour objet d'achever la première Partie, l'étude de \a'Cosmologie hellénique. La connaissance des dimensions du Alonde est un problème qui a vivement sollicité l'attention des Anciens. Dès avant Aristote, ils possédaient une mesure de la circonférence de la Terre, mesure qu'Eratosthène devait rendre plus exacte. Mais pour connaître la distance des astres, ils furent longtemps réduits à user de considérations étranges sur l'harmonie des sphères. Aristarque de Samos donna enfin une méthode scientifique, encore que sujette à erreur dans l'application, pour déterminer la distance et la grandeur du Soleil et de la Lune; Hipparque et Ptolémée lui substituèrent une méthode peu différente fondée sur l'emploi des parallaxes. Pour connaître les distance^ de la terre aux astres autres que la Lune et le Soleil, une hypothèse ingénieuse avait été proposée; elle consistait à supposer connue la distance de la Terre à la Lune, que les méthodes d' Aristarque, d'Hipparque et de Ptolémée avaient, en effet, donnée avec une assez grande exactitude, et à donner tout juste, à la sphère qui conte- nait chaque astre, l'épaisseur nécessaire pour qu'on y pût tracer les divers cercles considérés par VAlmageste. Cette méthode comportait un contrôle : elle redonnait, en effet, à la dislance entre le Soleil et la Terre, la valeur, si défectueuse d'ailleurs, qu'avaient fournie les déterminations d'Aristarque, SÉANCE DU l:5 JUIN 1914. 1755 d'Hipparque et de Ptolémée. Le détail de celte méthode et des résultats qu'elle fournissait ne nous est connu que par des auteurs arabes; mais divers témoignages nous assurent qu'elle avait été imaginée par les Grecs. Entre Physiciens et Astronomes, un long débat s'éleva, d'abord chez les Hellènes^ puis chez les Sémites. Il s'agissait de définir exactement la nature et la valeur des hypothèses astronomiques. Ces hypothèses ont-elles pour objet de nous renseigner sur la nature même des corps célestes, cas auquel elles se doivent autoriser de la Philosophie naturelle? î\e sont-elles que des artifices propres ksauver les apparences et à permettre le calcul des mouve- ments célestes, cas auquel elles ne sont justiciables que de l'accord entre ce calcul et l'observation? Cotte querelle est, on le voit, bien voisine de celle qui s'est discutée de notn- tenqis au sujet de la valeur des théories phy- siques. Il est piquant de remarquer que chacune des solutions proposées de nos jours avait déjà, dans le monde hellénique, ses partisan.s. Parmi les théories astronomiques que proposaient, contre le système de VAlrnageste, ceux qui voulaient emprunter leurs hypothèses à la Philosophie naturelle, on doit surtout citer celle qu'expose la Théorie des planètes d'Al Bitrogi (Alpétragius). Au Moyen Age et au temps de la Renaissance, ce système sera souvent opposé à celui de Ptolémée. Or le traité qui l'expose paraît n'être qu'un écrit grec démarqué par un Arabe. Un en peut dire autant des Xeii/ livres d' Astronomie' de Djéber ben Alllah. La Science grecque semble donc avoir possédé une école d'astronomes théoriciens, postérieurs à Ptolémée et adversaires de Ptoléuïée, dont des Arabes plagiaires nous ont seuls gardé les reliques. La détermination de la loi qui régit la précession des équinoxes devait grandement préoccuper les astronomes jusqu'au temps de Copernic. Les Grecs et les Arabes s'en sont montrés fort soucieux. Hipparque et Ptolémée expliquaient le mouvement de précession des équinoxes par une lenle rotation du ciel autour des pôles de l'écliplique. Mais certains astronomes grecs avaient déjà proposé de substituer un mouvement oscillatoire à cette rotation uniforme. Celte hypothèse de Vaccés et du recès sollicita vivement l'attention des Arabes. Elle prit, chez eux, une forme ingénieuse dont Al Karkali se servit pour construire les Tables de Tolède, et que les auteurs des Tables Alphonsines combinèrent avec l'hypothèse d'Hipparque et de Ptolémée. On donne comme de Thàbit ben Kourrah un certain Tractalus de niotu octaçœ sphœrœ où ce système est exposé. La discussion des témoi- gnages arabes et juifs parait indiquer que ce livre est plutôt d'Al Karkali. La théorie des marées ne parait guère avoir préoccupé les Grecs avant le 1756 ACADÉMIE DES SCIENCES. temps d'Alexandre. Mais Eratoslhène avait déjà des idées exactes sur la relation qui unit le flux et le reflux de la mer au mouvement de la Lune, et le stoïcien Posidonius connaissait fort bien les diverses périodes diurne, mensuelle et annuelle de la marée. Pour Posidonius comme pour toute l'Antiquité, la théorie des marées se rattachait aux principes de V Astrologie dont elle donnait la preuve la plus manifeste. Il y a donc lieu d'examiner de près quels étaient ces principes et quelles en furent les conséquences. La loi rigoureuse que les mouvements des corps célestes étaient censés imposer aux choses d'ici-bas soulevait l'éternel conflit entre le déterminisme et le libre arbitre. D'autre part, l'extension des influences célestes à tous les changements du monde sublu- naire établissait un pacte entre l'Astrologie et l'Alchimie; des croyances astrologiques, on est ainsi conduit à rapprocher les dogmes de l'Alchimie grecque, tels que les textes publiés par MM. Berthelot et Ruelle nous permettent de les connaître. UklnàeàeV Astronomie du Moyen Age doit former la seconde Partie de l'Ouvrage. De cette partie, le présent Volume ne contient qu'un seul Chapitre, celui qui en est comme l'introduction. Ce Chapitre est intitulé : La Cosmologie des Pères de i Église. Les Pères de l'Eglise ne se souciaient pas directement de la Physique. Mais le désir de défendre le Christianisme les conduisit à attaquer plusieurs doctrines essentielles des Physiques antiques; la théorie du temps, la croyance à la Grande Année, les doctrines astrologiques, la notion de matière première furent, de leur part et, en particulier, de la part de Saint Augustin, les objets de vives critiques et de tentatives hardies. Ainsi commença de s'ouvrir la brèche par laquelle, un jour, devait passer la Science moderne. RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX. — Mesure du retrait, des efforts, de l'élasticité et de la résistance du béton dans les constructions en béton armé. Note de M. Considère. Mesure des flèches produites par les surcharges. — On appelle flèche d^épreuve l'abaissement qu'une voûte subit à la clé lorsqu'on lui impose la surcharge fixée par le cahier des charges. Elle dépend presque exclusivement de la pression moyenne que la poussée impose à la voûte et qui n'utilise qu'une petite part de sa résistance. Très faiblement influencée par les SÉANCE DU l5 JUIN 1914. 1757 efforts de Hexion qui sont, en général, la cause principale de la fatigue des ■voûtes, la flèche d'épreuve ne donne aucune indication sur les maxima des efforts locaux, dont l'importance est très prépondérante au point de vue de la sécurité des constructions. Mesure des déformations locales. — Plus utile que la mesure usuelle des flèches d'épreuve, celle des déformations ne jette cependant aucune lumière sur les valeurs absolues des efforts totaux. Pour tirer de la mesure des défor- mations la seule indication qu'elle puisse donner, c'est-à-dire les variations des efforts, il faudrait connaître les valeurs réelles des coefficients d'élasticité sur lesquelles on fait des hypothèses plus ou moins plausibles sans les mesurer. Nouvelle application de la mesure des flèches à la détermination du retrait. — Dans une voûte qui repose sur des culées immobiles, les variations de sa longueur peuvent seules produire des variations notables de la flèche. Tant que le poids du pont reste le même, les variations de longueur de la voûte pendant un laps de temps trop court pour permettre un retrait notable ou une variation importante de l'état hygrométrique du béton, ne sauraient donc avoir d'autre cause que la variation de la température du béton. Soient At la différence des températures du béton constatées au moment de deux nivellements très rapprochés dans le temps, A/ la différence des flèches observées et K le coefficient de dilatation du béton armé, m = -^ est, pour la voûte étudiée, le rapport caractéristique des variations de sa longueur, quelle qu'en soit la cause, aux variations de flèche qu'elles pro- duisent. On obtient ainsi directement ce rapport que, jusqu'à présent, on a déduit de calculs complexes dont les résultats sont incertains pour les ponts à tympans rigides plus ou moins ajourés. Ce rapport permet de dé- terminer très simplement la valeur du retrait. A deux époques suffisamment éloignées pour que, dans l'intervalle, le retrait ait une valeur notable, on détermine par des nivellements de préci- sion les hauteurs de repères placés à la clef de la voûte. Pour ces opéra- tions, on choisit des temps couverts, à température peu variable, et l'on mesure, en différents points de la voûte, la température du béton. Soient h et h' les niveaux constatés des repères, t et t' les températures moyennes du béton au moment des deux nivellements, la valeur du rac- courcissement unitaire de la voûte qui s'est produit dans l'intervalle est /•= lu (h — h') — K{z—z'), 1758 ACADÉMIE DES SCIENCES. r est le raccourcissement (jue, par suite du retrait, le béton a subi sous les pressions sensiblement constantes que lui imposait la poussée de la voûte; c'est ce raccourcissement qui produit les fatijjfues de flexion; il est donc inutile d'analyser l'influence que peut exercer sur sa valeur l'augmentation du coefficient d'élasticité survenue entre les deux nivellements qui tend à relever la voûte. En commençant les nivellements aussitôt après le décintrement, en les répétant de manière à éliminer, dans les moyennes, les effets des variations alternatives d'humidité et en les continuant jusqu'au jour où la clé de voiite cessera de s'abaisser, on aura les éléments nécessaires pour construire la courbe du retrait postérieur au décintrement. En ce qui concerne les effets du retrait des voûtes pendant leur séjour sur cintre, les nivellements de repères placés à la clé donneront des résultats moins précis mais très utiles néanmoins. Quand on décintre une voûte, la poussée qui s'y produit provoque un raccourcissement du béton et un abaissement de la clé qui, tous deux, sont inversement proportionnels au coefficient d'élasticité de la voûte. On* ne pourrait donc attribuer qu'aux effets du retrait entravé par le cintre, les différences que l'on constaterait entre la valeur réelle de l'abaissement produit par le décintrement et la valeur calculée en admettant que le coefficient d'élasticité du béton de la voûte soit égal à celui d'un béton armé identique dont le retrait n'aurait été entravé par aucune liaison extérieure. Pour déterminer ce coefficient d'élasticité normal, il suffit de soumettre à l'essai classique de compression des prismes témoins de béton armé comme la voûte et fabriqués en même temps que ses naissances, ses reins et sa clé, el dans des conditions absolument identiques. Quoi qu'il en soit, les nivellements de la clé ne peuvent renseigner que sur l'une des causes de la fatigue des voûtes : le retrait. Pour atteindre le but que doivent viser les administrations et les constructeurs, c'est-à-dire pour dclerminei' les degrés de sécurité divers que présentent les construc- tions, il faut mesurer les efforts totaux qui s'y développent et les i-ésislances des matériaux qui les supportent. Les essais usuels n'apprennent rien à cet égard, on l'a vu plus haut. Nous allons indiquer une méthode de recherche de ces inconnues qui pourra certainement être perfectionnée et peut-être remplacée par d'autres. Ce que nous considérons comme capital et urgent, c'est la démonstialion de l'insuffisance des essais dont on s'est contenté jusqu'ici et la définition du but qu'il faut viser. SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- 1759 Mesures des efforts tolaujc. Par les procédés usités pour couper nettement les pierres dures, on fait dans la partie de la construction qu'on veut étudier, deux saignées AB et BC parallèles à la direction des efforts. On élargit ces saignées, aux extré- mités, dans la mesure nécessaire pour la pose et le serrage de deux colliers DD dont chacun porte trois saillies destinées à servir de repères. Au moyen d'une règle métallique rigide terminée par deux becs dont Tun est muni d'un appareil micrométrique, on mesure les écartements des repères qui se correspondent deux à deux. Aux extrémités des saignées longitudinales, on fait ensuite des saignées transversales EFqui achèvent de détacher le barreau. Ainsi libéré des efforts (pressions, en général) qu'il subissait dans la construction, le barreau s'allonge. Avec la même règle, on mesure immédiatement les écartements de ses repères. L'augmentation unitaire de la longueur moyenne du barreau, calculée à l'aide des variations d'écartemenl des trois groupes de repères, est le quotient de la pression unitaire inconnue que le barreau subissait dans l'ouvrage, divisée par le coefficient d'élasticité. Pour compléter les éléments nécessaires au calcul de cette pression uni- taire, il ne reste qu'à mesurer le coefficient d'élasticité du barreau et l'essai classique de compression donne ce coefficient en même temps que la résis- tance à r écrasement. Le rapport de la résistance du barreau à la pression qu'il supportait en place est le critérium cherché : la marge de sécurité que l'ouvrage présente dans la région où était situé le barreau. Il n'y a pas de voûtes où l'on ne puisse prélever sans danger quelques barreaux d'épreuves de o",5o à o"',8o de longueur et de o"',oj à o'",o6 d'épaisseur. En les découpant, on respectera facilement les frettes ainsi que les armatures principales auxquelles les barreaux seront parallèles. Quant aux faibles barres dirigées suivant les génératrices dont il n'est tenu aucun Ï^ÔO ACADÉMIE DES SCIENCES. compte dans les calculs de résistance, on pourra certainement en couper quelques-unes sans aucun inconvénient. Dans les nouveaux ponts, on peut disposer les armatures de manière à faciliter le prélèvement des barreaux d'épreuve. Assurément l'essai qui vient d'être décrit sera délicat et coûteux, mais cela n'a guère d'importance en regard des résultats qu'il doit donner. En effet, seule, la mesure des efforts totaux et des résistances peut faire connaître le mérite comparatif des divers types de ponts et donner des bases certaines au calcul des constructions en béton armé. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation des hydrates du sulfate de manganèse. Note ( ' ) de M. U. de Forcrand. A la suite des recherches que j'ai faites récemment sur les hydrates du sulfate ferreux (-), j'ai entrepris une étude semblable sur le sulfate manganeux, avec l'intention de la pousser plus à fond, en raison de la complication des faits annoncés jusqu'ici au sujet de l'hydratation de ce sulfate. Les Ouvrages classiques nous apprennent en effet qu'il existerait des hydrates à i, 2, 3, 4, 5, 6 et 7 molécules d'eau. Et lorsqu'on se reporte aux Mémoires des auteurs qui les ont décrits, on constate de grandes diver- gences et des affirmations dont plusieurs sont peu vraisemblables. Sans doute, tout le monde est d'accord pour admettre que les hydrates les moins hydratés fournissent à 100° un sel qui a la composition du monohydrate, que tous ces composés donnent le sel anhydre à 28o''-3oo"; que les dissolutions saturées à la température ordinaire fournissent, par évaporation lente, soit le tétrahydrate orthorhombique si l'on opère au- dessus de -1-20° environ, soit le pentahydrate bioblique au-dessous de cette limite, soit l'heptahydrate clinorhombique au voisinage de o". Mais beaucoup d'autres observations relatives aux hydrates à 2, 3 ou 6 H-O ont été discutées et interprétées de diverses manières. L'exis- tence même de ces trois hydrates est incertaine. Pour ma part, je n'ai pas pu reproduire l'hexahydrate, ni même sûrement le trihydrate, et il résul- terait des recherches que je vais résumer qu'il existerait au moins deux sels anhydres, deux monohydrates, deux dihydrates. (') Heoue dans la séance du 8 juin 1914- (-) Comptes rendus, t. 158, 1914, P- 20. SÉANCE DU l5 JUIN I914. I761 C'est qu'en effet la préparation de ces composés et le passage de l'un à l'autre ne sont pas des phénomènes aussi simples qu'on serait tenté de le supposer. D'abord, s'il est vrai que dans cette série, comme dans toutes les autres analogues, le nombre do molécules d'eau retenues parle sel qui cristallise par évapora tion lente d'une dissolution saturée est en partie sous la dépen- dance de la température, les hydrates étant, en général, d'autant plus riches en eau que la tenqiérature est plus basse, d'autres facteurs inter- viennent aussi dans une certaine mesure, par exemple la présence ou l'absence dans Tatmosphère de germes de cristaux de telle ou telle espèce. C'est ainsi que l'heptaliydrate est d'abord très difficile à obtenir, même à 0°; mais lorsqu'on la préparé plusieurs fois, on peut le reproduire aisé- ment jusqu'à + 18", et si l'on a préparé plusieurs fois le tétrahydrate vers -+- 25", on peut le reproduire même à 60" ou 70°. De pareils faits doivent se présenter dans des séries où la chaleur de fixation des molécules d'eau successives ne varie pas beaucoup; des causes secondaires peuvent alors provoquer la cristallisation dans des états d'hydratation différents. D'ailleurs l'étude, faite par Cottrel (') et par Richards et Froprie(-), de la solubilité de plusieurs de ces hydrates explique assez bien ces phénomènes. En outre, les procédés de déshydratation et de passage d'un hydrate relativement riche en eau à un hydrate moins riche sont habituellement : l'emploi de l'alcool, de l'acide sulfurique, l'efflorescence à froid ou à chaud. Aucun d'eux n'est à l'abri de critiques ; l'alcool ou l'acide sulfurique peuvent être retenus par le sel; l'efflorescence, même à froid, est irrégu- lière lorsque les fragments sont un peu gros; la chaleur peut modifier l'état de polymérisation. Thomsen, qui a laissé de bons travaux sur la stabilité des hydrates des sulfates de ce groupe, ne parait pas avoir évité complètement ces écueils. \insi il a publié pour la chaleur de dissolution de divers hydrates et du sel anhydre, à -f- 19° environ, les nombres suivants (' ) : rai SO*Mn aiiliytlre -1-13,79 I iH^O -H 7,So l 2H-O -H 6,20 Hydrates à ^' 3H-0 -f- 4,22 '(H'O + 2, ■'H oH^O + 0,0', (') J. of /)/iys. Clwm.. t. IV, 1900, p. 65i. (-) Amer, cliem. ,/., t. WVl, 1901, p. 77. (') TuoMSEN, Tliermocheinisclie Vnlersticliungen, t. 111, iSS3, p. i43. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 24.) 227 I' 1762 ACADÉMIE DES SCIENCES. ce qui donnerait, pour les clialeurs de fixation des molécules d'eau liquide successives : + 5,97 +1,62 +1,98 +1,98 H- 2,20 La dernière molécule d'eau serait donc plus solidement attachée que les trois précédentes, et la seconde serait moins bien fixée que les trois suivantes, résultats évidemment inadmissibles; si la polymérisation n'intervient pas, les nombres ne peuvent être que décroissants dans l'ordre adopté. Pour reprendre celte question, je me suis imposé d'abord de n'employer ni alcool, ni acide sulfurique, ni lavage à l'étlier, et de procéder soit par cristallisation des dissolutions saturées ou sursaturées, soit par efflores- cence (c'est-à-dire par dissociation). J'ai institué deux séries d'expé- riences : A et B, les unes à froid, les autres à chaud. Série A (à froid). — J'ai d'abord préparé, en opérant vers 0°, l'hepta- hydrale déjà décrit par Regnault en 1841 et retrouvé en 1879 par M. A. Carnol (') dans un échantillon américain de la mission Chaper (mailar- dite). Je reviendrai plus tard sur ses propriétés assez singulières. Je n'ai pu obtenir l'hexahydrate. Le penta et le tétrahydrate se trouvent dans le commerce. On obtient d'ailleurs souvent, lorsqu'on cherche à les reproduire, des hydrates inter- médiaires, tels que SO^Mn4-4)5 ou 4?^7H-0, qui sont sans doute des mélanges. Mais je me suis surtout attaché à déshydrater progressivement le tétra- hydrate par efflorescence, sans élever la température notablement. Pour obtenir des résultats réguliers par cette méthode, on doit pulvé- riser d'abord très finement la matière initiale (ici SO'Mn + 4H-O), recueillir seulement ce qui passe au tamis de o""", 5, puis étaler cette poudre très fine sur un large verre de montre et la mélanger de temps en temps avec un fil de platine pour assurer l'homogénéité. En fait, la substance s'effleurit à peine à froid sous cloche sèche (P-O'") à la pression ordinaire. Dans le vide, j'ai obtenu après les deux premières semaines un produit retenant sensiblement 2H-O; il avait perdu i™"' d'eau chaque semaine. Je n'ai pas constaté d'arrêt ou de ralentissement corres- pondant à 3H-0. Il a fallu ensuite 3 semaines pour arriver à peu près à iH-() (^en fait i,o8H-(_)). Ce ralentissement dans la déshydratation paraît bien indiquer un dihydrate et un monohydrate. Au delà l'effiorescence est sensiblement nulle dans ces conditions. Pour (') Comptes rendus, t. 88, 1879, p. 1268. SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- 1703 aller plus loin, j'ai enfermé le sel à i,o8 H" O dans un appareil clos pouvant être chauffé pendant longtemps à + 45" et soudé à un ballon conte- nant P-0' et refroidi à — 90". J'ai constaté d'abord une perte assez rapide de 0,08 H-0. Puis la perte du poids est beaucoup plus lente. Au bout de 2 semaines le produit contenait 0,67 H'-O; après une autre quinzaine je trouvai 0,609 H'-O, et cette composition fut vériliéo par l'analyse. De ce ralentissement, on peut conclure à l'existence d'un hydrate intermédiaire entre le monohydrate et le sel anhydre (peut-être à 0,67 H^O ou à o,5o H'O). Enfin je chauffai la matière, dans le même appareil, à + 73° et au bout de 10 jours, j'obtins SC Mn + o,5i H'-O. Série B (à chaud). — J'ai préparé un composé voisin du dihydrale par une méthode dérivée des expériences d'Etard, en partant d'une dissolution saturée à froid de SO'Mn + 4 H-0, et la chauffant dans un ballon à 98" pendant qu'on activait l'évaporation par un courant d'air arrivant à la sur- face du liquide. On obtient ainsi un produit cristallin, rose clair, très adhérent au fond du ballon. Si l'expérience dure peu, la composition est voisine de 2H-O (en fait 1,93 IPO). Si elle se prolonge davantage on trouve 1,73 ou i,jiH-0, et même 1,28 H-0. Il est probable que le dihydrate d'abord produit se déshydrate peu à peu au sein du liquide et tend vers le monohydrate. D'autre part, j'ai réalisé l'expérience bien connue de la préparation du monohydrate à 100° par cliauffage du tétrahydrate dans un courant d'air. Enfin, j'ai obtenu maintes fois le sel anhydre par le même procédé, en chauffant à 28o°-3oo°. . > L'étude thermochimique de ces différents produits nous montrera qu'ils forment en réalité deux séries différentes d'hydrates isomères. CHIMIE ORGANIQUE. — Dérivés du cyclopentadiène el de son diinère. Note de MM. V. Grignard et Cu. Courtot ( '). Nous avons déjà montré ('-) cjue, dans l'indène et le fluorène, l'acidité du groupement GH- était suffisante pour permettre à chacun de ces hydrocar- (') Une partie des résultats contenus dans cette Note ont été présentés au Congrès de l'A .F. A. S., à Tunis, 191 3. (-) Comptes rendus, t. 132, 1911. p. 272-1493; t. 154, 1912, p. iQ\\ ni Congrès de l' A.F.A.S. (Dijon), igti. p. 1S9. 1764 ACADÉMIE DES SCIENCES. bures de donner un dérivé magnésien par double décomposition avec un magnésien ordinaire. 11 était à prévoir que le cyclopentadiène, dans lequel le même encbaînement typique n'est pas alourdi par l'accolement d'un ou de deux noyaux benzéniques, présenterait à un jilus liaut degré encore la même propriété. C'est, en effet, ce qui a lieu. Si l'on introduit dans la solution éthérée d'une molécule d'iodurede méthyl-magné- sium ou de bromure d'éthyl-magnésium une molécule de cyclopentadiène (fraîchement préparé par dé|)olymérisation de son dinière), on constate, en maintenant à l'ébulli- tion, ([u'il se produit un dégagement gazeux régulier, dû à la réaction suivante : C°H'= + ClPMgI = CIl'+C4i^MgI. Cependant, au bout d'une douzaine d'heures, la réaction n'est pas complète et devient très lente. On obtient de meilleurs résultats en remplaçant, avant l'introduction du cyclopentadiène, une partie de l'étlier par du toluène sec et en élevant la température vers 60°; la réaction est alors complète en 8 heures. Mais il est encore prélérable d'ajouter, au lieu de toluène, de la ligroïne (6o°-8o") bien sèche. Quoique le magné- sien ne soit pas soluble dans la ligroïne qui dissont, au contraire, le cyclopentadiène, la réaction est beaucoup plus rapide que précédemment; elle est complète en trois heures, à .'(S^-So". I-.e nouveau magnésien, soluble dans l'éther et dans le toluène, est insoluble dans la ligroïne et forme au-dessous d'elle une couche huileuse; mais si l'on agite fortement pendant le lefroidissement (dans l'hydrogène sec), il précipite à l'état pulvérulent, sous une forme particulièrement favorable pour sa mise en œuvre. Le magnésien du cyclopentadiène se prête aux réactions les plus diverses, mais la tendance bien connue de l'hydrocarbure à la dimérisation se mani- feste encore chez ses dérivés immédiats, de sorte que, dans un certain nombre de cas, on ne réussit à isoler que des polymères qui doivent vrai- semblablement, en général, être considérés comme des dérivés du dicyclo- pentadicne, bien que leur poids moléculaire n'ait pu être déterminé. t" Ainsi, quand on fait réagir l'iode (1-) sur la solution loluénique, suivant la méthode de Bodroux, on aboutit à une poudre noire, insoluble dans les dissolvants usuels et incrislallisable. Le dosage de l'iode répond nettement à la formule C/H'*I, mais nous sommes évidemment en présence d'un polymère. La portion huileuse qui l'accompagne se décompose explo- sivement quand on essaie de la distiller dans le vide. 2" Avec le brome, la réaction va plus loin, comme nous l'avons déjà observé dans le cas de l'indène. En opérant sur le biomomagnésien micro- cristallin, en suspension dans l'éther, en hydrolysant par une solution de chlorhydrate d'ammoniaque et d'ammoniaque (Ivlages), et en effectuanl tous les traitenu'uls à basse température, on isole de beaux petits prismes SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- 1765 incolores, fusibles à 60" (de l'alcool mélhylique) et de formule C''H"Br\ (^e tribroinocyclopentène esl d'ailleurs très peu stable; il ne larde pas à jaunir, puis à se transformer en une poudre brun noirâtre qui esl vrai- sendilablement ledimère, car on arrive directement à un produit semblable et de même composition en faisant réagir le brome sur la solution lolué- niipie du magnésien. La réaction serait donc la suivante : CH CH CH 4-B. CH CHMgBr MoBr- CH HrCII CH CHBr BiCH BiCH CH — CH CH -CH CHBr CHBr CHBr CHBr CHBr 3° Dans l'espoir d'obtenir simplement le dérivé monobromé dont les aptitudes réaclionnelles seraient considérables, nous avons essayé la méthode au bromure de cyanogène, indiquée par l'un de nous ('), et qui nous avait bien réussi dans le cas de l'indène. Nous n'avons pu isoler qu'une poudre noirâtre, mélange, sans doute, de polymères bromes et cyanés, insoluble dans les dissolvants et (|ue nous n'avons pu purifier. 4" Le chlorure de cyanogène (') nous a donné le dimère du nitrile sous forme d'une poudre brune que nous avons identifiée par saponification au moyen de la potasse alcoolique à 5o pour 100. Après 3 jours de chaullage, on obtient V acide dicyclopenUnUène-dicarhonique de Thiele (-), CH CH-CII CH CH CH — CH CH CH CM CH — CH -CN CH CH — CN CH CH CH— CH — coni \/ CH CH — CO'-H 5" Nous avons d'ailleurs préparé directement cet acide avec de bons rendements en faisant réagir le gaz carbonique sec sur notre magnésien, mais dans aucun cas nous n'avons réussi à isoler l'acide monomère, vraisemblablement trop instable. 6° Enfin, nous avons étudié l'action de quelques composés aldéhydiques ou cétoniqnes et nous n'avons plus constaté la tendance à la dimérisation qui était à peu près générale dans les cas précédents. Ainsi, l'aldéhyde anisique ne nous a pas donné l'alcool correspondant, mais son produit de déshydratation, le p-mèlhoxyphénylfulvéne, en cris- tauv rouges, fusibles à 70" (de l'alcool méthylique). (') \. Grig.nard. Comptes rendus, l. 152, 191 1, p. 388. (-) D. ch. Ges., 19UI, p. G8. 1766 ACADÉMIE DES SCIENCES. De même, l'acétone conduit directement au dimèllirlfiilvène de Thiele, liquide jaune, bouillant à 47° sous ii""°. CH CH Cil CH )C = CH-C«H' OCH' CH CH CH CH Au contraire, avec la benzophénone, nous avons obtenu un alcool qu'on peut appeler diphènylfidçanol cl qui est le premier connu dans cette série. Il se présente en cristaux à peu près incolores, fusibles à i23''-i24"; il est extrêmement oxydable et se résinifie complètement quand on essaie de le faire recristalliser dans un mélange d'éther et de ligroïne. L'acide chlorhydrique, le brome, le résinifient rapidement. 11 se déshydrate spon- tanément, surtout à la lumière. On trouve, d'ailleurs, l'hydrocarbure cor- respondant à cùlé du fulvanol dans le produit de la réaction précédente; c'est le (UphènylfuWène de Thiele ( ' ) qui cristallise en prismes rouge rubis, fusibles à 82", CH CH CJ'\V> CH CH _^CH-C(on) CH ~CH C'H'^ Ces recherches sont continuées. = >C = C /C«H= \C/'H» CH CH HISTOLOGIE. — hochromalicilé des grains de ségrégation mias des cellules connectives rhagiocrines et des formations collagèrtes figurées du tissu conjonctif. Note de M. J. Re.xaut. I. J'ai découvert et décrit en 190/1 le dispositif caractéristique de l'ac- tivité sécrétoire du mode rhagiocrine dans les cellules connectives. Ces cellules élaborent, en leur cytoplasme, des grains de ségrégation particu- liers. Ces grains occupent chacun une vacuole. Tls s'y développent et arrivent à maturité au sein du liquide vacuolaire, où ils puisent peu à peu et électivement leurs constituants : car, avant de se les incorporer, ils les y choisissent. Ce qui montre bien qu'il en est ainsi, c'est tjue certains colo- rants vitaux — tel, par exemple, le rouge neutre en solution isotonique — viennent directement s'accumuler dans les vacuoles et s'y concentrer sans du tout colorer les grains de la cellule vivante; tandis que d'autres, comme (') IJ. cit. des., 1900, p. 666. SÉANCE DU l5 JUIN igi/j- I?^? le violet dahlia^ passent d'emblée dans les grains et les teignent énergi- quement dans les mêmes conditions. En d'autres termes, la paroi de la vacuole, bien que réalisant par rapport au plasma de la cellule un filtre électif, laisse passer, le cas échéant, des constituants du liquide vacuolaire, que n'admettent pas les grains, et, à côté de ceux-ci, d'autres constituants que ces mêmes grains admettent et fixent en eux. A ce dernier titre, on peut donc considérer les grains de ségrégation en voie de croissance et de maturation progressive, comme jouissant de la propriété que j'ai appelée avec Hegaud écleclosomique . Arrivé au point définitif de sa maturité en tant que grain, le grain pâlit, devient rapidement inconsistant et se dissout, exactement comme il arrive dans toute sécrétion glandulaire du mode rhagiocrine. Il ne passe jamais hoi's de la cellule à l'état figuré. Ici même, une question surgit forcément. A quelle fonctionnalité essentielle répond donc ici, dans une cellule connective quelconque, soit encore mobile, soit déjà fixée en place, un dis- positif secrétoire d'ordre tellement élevé, qu'il soit cytologiquement super- posable à celui d'une cellule pancréatique principale, par exemple? On se le demande d'autant plus, qu'alors que la cellule connective semble l'avoir perdu lorsqu'elle a vieilli, rien n'est plus facile que de l'y faire repa- raître expérimentalement à coup sûr. Mais c'est ce à quoi jusqu'ici on n'a pu répondre, du moins catégoriquement. II. En effet, s'il est vrai qu'on admet communément une relation de cause à effet entre l'activité des cellules connectives et l'apparition, tou- jours secondaire, des formations collagènes définitives de la trame con- jonctive (faisceaux conjouctifs et lames pellucides), c'est toujours en vertu de considérations indirectes ou de faits méritant jusqu'ici confirmation. Et de tous ces faits invoqués, je n'en connais qu'un seul qui véritablement porte : celui-ci. Dans les tendons filiformes de la queue du Rat blanc, tant qu'on trouve des cellules connectives rbagiocrines, c'est-à-dire sécrétantes, entre les faisceaux conjonctifs, ceux-ci continuent de s'accroître en lon- gueur et en diamètre; leurs fibrilles collagènes croissent en nombre. Par contre, chez un Rat de trois ans dont, comme tout le reste, les faisceaux tendineux ont depuis longtemps cessé de s'accroître, on ne trouve plus une seule cellule connective rhagiocrine dans les tendons filiformes; toutes y sont devenues quiescentes et n'ont plus ni vacuoles ni grains. La continua- tion de la croissance des faisceaux conjonctifs dépend donc ici exactement de celle de l'activité secrétoire rhagiocrine des cellules connectives. 1768 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mais ce t'ait demeure encore insuffisant. Ce qu'il met liors de doute, c'est, il est vrai, que tant qu'elles sécrètent des grains, les cellules connectives exercent, par rapport aux formations intercelhilaires quelconques du tissu conjonclif, y compris les formations coUagènes figurées, un rôle nourricier certain. Cependant, ou ne peut pas déduire de là que les cellules connectives en activité sécrétoire fournissent aux formations coUagènes figurées un ou plusieurs éléments élaborés spécialement en vue de la production d(; celles-ci, autrement dit qui en soient des constituants spécifiques. Pour (pi'une telle déduction devînt légitime, il faudrait au moins démon- trer qu'elles élaborent un de ces conslituants, et qui même fût caractéris- tique ainsi que facilement identifiable. C'est la s7)lution de ce problème, longtemps poursuivie par moi et mon collaborateur M. G. Dubreuil, qui fait l'objet de celte Note. m. Lorsque, dans des conditions exactement déterminées, et qui sont identiques pour les deux, de fixation et de coloration, on voit en bistologie deux formations telles qu'un grain de ségrégation en place dans sa cellule et une fibrille, une fibre ou une lame coUagènes, se comporter exactement de la même façon, on peut d'abord présumer qu'elles pourraient bien ren- fermer des constituants identiques. Mais on ne sera sûr qu'il en est vrai- ment ainsi qu'à une seconde condition : c'est à savoir que cette manière exactement la même de se comporter se reproduise en présence d'une série de réactifs dift'érents, mais dont chacun jouit, dans les conditions données, d'une éleclivité spécifique connue pour l'un des objets à comparer entre eux. On est dès lors autorisé à conclure que chacun des deux objets com- parés renferme pour le moins un constituant identique. Ceci même n'est autre chose que l'application d'un principe que j'ai formulé depuis long- tenqis déjà, sous le nom de principe des méthodes tonverge/ttes. Nous l'avons appliqué ici à la solution du problème. L'objel déuide est répiplooii du Lapin, ll\é \ivaiit dt; façon à conserxer les £;rains de ségrégation des cellules connectives avec leur loi nie el leur \olunie exacl ('). Cet épiploon renferme des formations coUagènes de tous les ordres dont on connaît par- faitement aujourdliui les colorants spécifiques. Voici niainlenanl coiniueiit ces (') Fixation rapide au liquide de Lenliossek durant i5 à 20 secondes. Lavage rapide à l'eau ('1 à 5 secondes). Mordançage dans le bichromate de potasse en solution aqueuse à ?i pour 100, 80*°', formol 20^°', durant 4 à 5 jours. Conservation jusqu'à l'emploi dans une solution aqueuse de bichromate de potasse à 3 pour 100. SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- I769 colorants vont agir, d'une part sur les collagènes figurés, d'autre part sur les grains de ségrégation mûrs des cellules conneclives en général et plus particulièrement sur ceux, des cellules clasmalocjtiformes, qui sont les plus développés et les plus constants. A. Héinatéine, éosine, bleu pour micrographie n° 2 {colorant spécifique des collagènes). — • Beaucoup de grains rouges teints par l'éosine; des grains bleus teints par le bleu pour micrographie (colorant spécifique des collagènes; les colla- gènes figurés sont bleus). B. Méthode de Mallory {fuchsine, bleu d'aniline, orange). — (irains très rouges par la fuchsine, quelques grains bleus par le bleu d'aniline (colorant spécifique des collagènes; quelques grains cerclés de bleu imparfaitement mûris; grains brunâtres, à peine colorés. C. Méthode de Curtis, hématéine picro-ponceau {teint spécifiquement les colla- gènes en rouge ponceau). — Quelques grains rouge ponceau vif, d'autres inco- lores. D. Méthode de Van Gieson, hématéine, picrofuchsine {teint spécifiquement les collagènes en rouge). — Quelques grains se teignent en rouge; d'autres restent rosés, d'autres incolores. Dans ces quatre méthodes, les grains de ségrégation mûrs des cellules connectives rhagiocrines (toujours en petit nombre au milieu des autres qui, non parvenus à maturité, se teignent par les colorants diis plasmaliques), sont exactement saisis et teints tout comme le sont les formations colla- gènes figurées par les colorants spécifiques de celles-ci. Nous sommes de la sorte amenés à conclure que le constituant qui les rend spécifiquement ainsi colorables, leur est fourni par le jeu même de l'activité sécrétoire des cellules connectives, qui le jettent en substance fondamentale intercellu- laire transformable. PLIS CACHETES. M. A. Périgaud demande l'ouverture d'un pli cacheté reçu dans la séance du 2 juin 1914 et inscrit sous le n° 8174. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient une Note relative à un procédé sérothérapique pouvant être essayé contre les cancers et contre d'autres maladies infectieuses. c. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N« 24.) 228 1770 ACADEMIE DES SCIENCES. CORRESPOND AIVCE . M. Ch. Depéret, au nom du Comité, invite l'Académie à se faire repré- senter, le 2 août prochain, à Tinauguration du monument élevé en l'honneur d\4mpére^ à Poleymieux. MM. R. Jarry-Desloges, H. Lebesgue, Sai.f.t adressent des remer- cîments pour les distinctions que l'Académie a accordées à leurs travaux. M. CoQUiDÉ adresse un Rapport sur l'emploi qu'il a fait de la subvention qui lui a été accordée sur le Fonds Bonaparte en 191 3. M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie la deuxième édition de l'Ouvrage intitulé : Savants du Jour. Emile Picard, biographie, biblio- graphie analytique des écrits, par Ernest Lebon. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° A. Berget. Les problèmes de V atmosphère. (Présenté par S. A. S. le Prince de Monaco.) 1° Spongiaires provenant des campagnes scientifiques de la Princesse- Alice dans les mers du Nord (1898-1899 — 190G-1907), par Emile Topsent. (Présenté par S. A. S. le Prince de Monaco.) 3° G. SiGAUD. La forme humaine : I. Sa signification. (Présenté par M. Ch. Richet.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une généralisation des polynômes d^Hermite. Note de M. Angelesco, présentée par M. P. Appell. Certaines des propriétés fondamentales des polynômes U,„„ et V^„ d'Hermite, ou des polynômes plus généraux que M. Appell (') a rattachés (') Comptes rendus, l. 1.5(5, p. i423 el 1682; Rend. Cire. mal. Palermo, t. XXXVI, p. 2o3-2i2. M. Kampé de Féiiet étudie ces mêmes polynômes {Comptes rendus, l. 157, p. 912 et iSga). SÉANCE DU l5 JUIN IQI^- l??! à la théorie des potentiels, [)euvent être étendues à des polynômes ana- logues dépendant d'un paramètre continu. Considérons, en effet, le déve- loppement (i) [(i — <7,.r,^a,,r, — . . .— rt,..r,)^— («î + «2 +••■+ «D (■^'I + -^1 ■+-••■ "H ^j— i)]'' = la'l'^a'^'' . . . rt^'U,,,,.,,,, ,„X-i-u ■'•■2, . . . , J-,<, À), et désignons par je la quantité entre crochets. De l'identité d3t d3C d3C 2 X — a, —, rt., -; . . . — (7(— — T= t( 1 — a,jr, — a, j^^ — . . . — a^-v.), rtff, ■ da, da^ ' ■ ■ n on déduit le développement (2) () — rt, J", — «jJTs — . . .— o,..r,.).'îe'~' ■^ 2}, — »i, — m^ -«',"' f?'^'». . .<''U,„,.,„, ,„,(x,,x,, . .., Xs.l). Nous avons aussi l'identité 1 (3) (,_jj?-a-^-...-.r^)"'"^D,„(i~«,a;,-...-rt,.r,)3C^-' 1 qui se vérifie facilement en la réduisant à cette autre (.-.,r,-...-«,.-,)^+(,-,r?_...^^ng — 2^.5C. De l'identité (3) et des développements (i) et (2), nous déduisons la relation (4) (1 — 'fî — ..,— a?;) -U„,, ,„,(x,, ..., J7„X) 2>. i-X ^ : ^^Dt; (i — x-, — . . . — x\Y mt(ni^-h m,-ir- . ■ .-h iii^.~- '2A) ' ' '' nous aurons s — i autres relations analogues, correspondantes aux variables X.,, X3, . . ., .Vs- Démontrons, à l'aide de ces s relations, que l'on a 1 2/(2À-l)...(2>.-/»,-... -/»,+ !) ^^ ""•"" '"^^ "•••'" ■'^m, !.../«,! (2À — i)(2À— 3)...(2X-2m.-...-2m,+ .) X (a-; +. . .4- .r;— i) '. + ; (/'"■+■ ■ ■+"'■ ( x; H- . ■ ■ + .r; — 1 ) ^ ^ f/.r'"' . . . da-'". 1772 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ceci est immédiat, d'après les 5 relations, pour les s polynômes '-'i,o,...,o(j^ii • • • ) ''^ii ^)i Uo,i,o,.,.,o('^i) • • • 1 J"jj '')i • • • ï L'o,»,...,: (■'"1 1 • • • • '^'.o ^)' En supposant la formule (5) vraie pour le polynôme ^iiii.m^ iftfK'^ij -^2» •••» ^Jï *^}> on voit facilement, à l'aide des s relations, qu'elle subsiste pour les poly- nômes U„_ „ ,,,('^1' •••)^fj^)) où n,, Wo, ..., n, sont respectivement égaux aux m,, m.,, . . ., m^ augmentés ou non d'une unité. La formule (5) est donc démontrée de proche en proche. De la formule (5), nous déduisons l'égalité (6) {^~x\-...-x■',) ^U,„„,„, „,,(.r„...,jv^) X U„„„, «,(J"), . . .,.i-s,l)da\dx,. . .djs^o, le domaine d'intégration étant x: -^ œl -\- . . . + x'I^i et où X << - et w, + 7w, -+- . . . -H w^ :^yj, -I- . . . +/>i. Les fonctions qu'on doit associer aux polynômes U„,^ ,„ (a;,, . . ., x^, A) seront définies par le développement A — - (i — 2 a, a;-, — ia,j;^ — ... — iasXs-\- a\ + a\ + . . .-\- al) ::^ «j rt, ' (ij - . . . «^. ' V„,^ ,„^ (J^i) . • . 1 ■i'i) A ). Pour démontrer que l'on a r -).- 1 (7) / (1 — •a?? — • • ■ — -^-s) -U,, ,,,,(.2^1, Xs,l) X V„ nS-^ly . . ., J-o, X) (V.i-, . . . rfj-j,= O, le domaine d'intégration étant x'^ -\- . . . + x'^ Si , X .) V„ „, (.r,. ..., .r,. >) rfr, ... f/.r, = o pour le même domaine dinlégration et où m^ -h . . . + 111^^ n^ + . . . -\- n^. SÉANCE DU l5 JUIN igiA* 1773 Si X = ola fonction génératrice des polynômes yU deviendra log 3e comme on le voit immédiatement en considérant la limite de =-(i — H'^). On aura, de même, une fonction génératrice logarithmique pour les polynômes Y. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Observalioiis sur la Communication précédenle, par M. P. Appell. Dans la Note précédente, M. Angelesco considère des polynômes à plu- sieurs variables qui sont, par rapport aux polynômes U";'^ ,„ (.r,, ..., a'^,), dont j'ai donné (') la définition et dont M. Kampé de Fériet a exposé suc- cinctement quelques propriétés (-), ce que les polynômes C^^x) de L. Ge- genbauer (où v est un paramètre quelconque) sont aux polynômes sphé- riques d'ordre supérieur, résultant du développement de ( i —lax + a-) ', où p désigne un entier positif. M. Kampé de Fériet a exposé la théorie des polynômes U^^,'_ ,„ , consi- dérés comme un cas particulier des fonctions hypersphériques dans l'espace à (/;-i-* + i) dimensions, dans un Mémoire, actuellement déposé entre mes mains en vue d'une Thèse de Doctorat. Il a notamment eu l'occasion d'y démontrer la formule 1 — ,v X 2 dx'i'' . . . dx"^f l(x-,+...-i-jrj,-i) - J, qui coïncide avec la formule (5) de M. Angelesco, dans le cas où le para- mètre quelconque X prend la valeur (s désignant un entier positif). Sa démonstration se base uniquement sur un lemme donné dans sa iNote du 212 décembre 191 3; M. Kampé de Fériet étudie d'abord une certaine série de Lagrange-Laplace : I ■v-i a'"' a"'r dV- ( II ) -T^y ' " 5 -—, [oV" . . . a)"V F]. (') P. Appeix, Comptes rendus, t. I.dG, p. 1082. (-) J. Kampé de FiïRii;r, Comptes rendus^ t. I06, p. 912 ei 1392. 1774 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il recherche quelle doit être la forme de F, ^,, ..., ^^, pour que le terme général de 4> soit une fonction hypersphérique de degré [j.; en prenant, en particulier, y, = ...= y,= ^'+--+^'~' et F = (.r| + . . . + x^,- i)^, de façon que la fonction $ satisfasse à toutes les conditions du lemme cité ci-dessus, il obtient immédiatement son développement en série de poly- nômes U;^'_ „, ; l'identification de ce développement et de la série (II) donne, sans calcul aucun, la formule (I). ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la relation entre certaines méthodes pour la sommation d'une série divergente. Note de M. Cuarles-J\. Mooke, présentée par M. J. Hadamard ('). Dans un Mémoire de l'année 1908, M. de La Vallée-Poussin a proposé une méthode pour la sommation d'une série divergente ('), qui est d'une application très large. Par exemple, l'auteur lui-même a montré, dans le même Mémoire, que cette méthode peut s'appliquer à sommer non seule- ment la série de Fourier d'une fonction quelconque absolument intégrable, mais aussi toutes les séries dérivées de cette série. Cette propriété conduit à supposer que le procédé de M. de La Vallée- Poussin doit servir à faire la sommation d'une série sommable (CX) pour k^o, c'est-à-dire sommable par les moyennes de Cesàro d'ordre quelconque. J'ai vérifié celte supposition, et l'objet de cette Note est d'in- diquer de quelle façon on peut démontrer que le procédé de M. de La Vallée-Poussin est plus général que le procédé de Cesàro. . La démonstration repose sur un théorème qui est une légère modification d'un théorème (') de M. T.-J. Bromwich. Ce théorème s'énonce de la façon suivante : Considérons une série ia„ sommable (C^) ayant la somme S, et une suite de fonctions f,(cc), /.,(x), f^(^a-), ... définies pour un ensemble (j;) de (') Noie parvenue avant la publication de la Note antérieure de M. Gron>\all, qui énonce le même résultai. J. H. {'') Voir Bulletin de la classe des Sciences de l' Académie royale de Belgique, 1908, p. 233. (^) Voir Maliieniatisclie Annalen, l. LXV, 1908, p. 359. SÉANCE DU l5 JUIN I9l4. 1775 valeurs de x ayant au moins un point limite t „ qui n^esl pas un point de V en- semble. Si ces fonctions sont te/les que (A)' V„/.|A''-'/„(.r)l-.r„ Il est aisé de voir que la suite des facteurs • m m {m — i) m (m — i){»i — 2) I, ;/( + I (m + \) (m -h 2) (m + i) (m -h 2) (m -h 3)' par lesquels les termes successifs d'une série sont multipliés dans le procédé de M. de La Vallée-Poussin, sont des fonctions de m qui satisfont aux conditions (B) et (b) pour l'ensemble de valeurs m = i , 2, 3, . . . , et le point limite -+- y^. Il n'est pas aussi évident que la condition (A) est remplie, et la preuve de ce fait soulève quelques difficultés. La démonstration que le premier membre de l'inégalité (A) reste toujours fini peut être réduite à la preuve que l'intégrale r' p-|F„_,.,(/^./ip)i •^0 (, _pî)T(,_p)«-"P(,4-p)n+"P oùF„+, (n, «p) est un polynôme en n et en np qui est au plus de degré («+ i) en \/n et np, reste finie pour n = i, 2, 3, . . . . La quantité sous le signe / devient infinie avec n au voisinage de p = — => mais, en partageant J yn l'intervalle d'intégration en trois parties (0,-=)) (-=>-3-= )> ( ^f' i ) ' on V V'V VV'î V"/ \s/n J démontre successivement que chacune des trois intégrales qui en résultent reste finie. 1776 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE . — Sur une méthode directe du Calculdes variations. Note de M. Leonida Tonei.li, présentée par M. J. Hadamard. 1 . La méthode tout à fait générale que nous nous proposons d'appliquer au cas particulier des extrêmes de l'intégrale I(j) = / f{x,y ,y')dx&?.\,\int méthode directe. C'est la méthode entrevue par C. Arzelà (1897), que M. Hilbert (1900) suivit, en partie, dans ses travaux bien connus sur le problème de Dirichlet et que l'on emploie dans la théorie des fonctions con- tinues usuelles pour démontrer l'existence des extrêmes. Nous la trans- portons entièrement de l'Analyse ordinaire au Calcul des variations. Nous établissons d'abord que, dans les conditions où nous nous plaçons, l'intégrale \{y) est une fonction semi-continue inférieurement de la courbe y=:.y(^x). Puis nous choisissons une suite minimante j', (a;), yî(;r), ..., c'est-à-dire telle que I[j'„(a:)] tend, pour n^cc, vers la limite inférieure des valeurs de l(y), et nous démontrons que cette suite admet, du moins, une fonction limite. Cette fonction limite minime, alors, l'intégrale 1 en vertu de la semi-continuité inférieure. Ainsi, l'existence du minime de I est établie. Nous démontrons enfin (cela dans une autre Note qui paraîtra prochainement) que la fonction minimante satisfait (dans ses parties inté- rieures au champ considéré) à l'équation différentielle d'Euler, en nous appuyant sur la remarque que toute fonction absolument continue qui annule la variation première de l'intégrale l(y) est une extrémale, si cette intégrale est régulière. Notre méthode échappe à la critique adressée à la première des méthodes de M. Hilbert, c'est-à-dire que l'on n'y suppose plus à l'avance le problème résolu im Kleinen (suivant l'expression de M. Bolza). Elle a un champ d'ap- plication bien plus vaste que toute autre méthode directe et est, en même temps, plus conforme aux idées et aux nécessités du calcul fonctionnel. 2. Le problème que nous considérons a été étudié aussi par M. Hada- mard (') qui a donné une méthode élégante d'approximations successives ayant l'avantage d'être effectivement un procédé de calcul pour la solution. Cependant, comme il est bien naturel, cet avantage est aux dépens de la plus grande généralité des résultats. (') Comptes rendus, 1906, et Mémoire sur le problème d' Analyse relatif à l'équi- libre des plaques élastiques encastrées {Mémoires de l' Académie des Sciences, 1908). SÉANCE DU l5 JUIN 1914. I777 Dans cette Note et dans une autre ultérieure nous énoncerons les propo- sitions auxquelles nous sommes parvenus. Nos propositions comprennent et complètent celles de M. Hadamard, parce qu'elles atteignent le but même dans le cas où sa méthode rencontre des difficultés ou ne s'ap- plique pas. Nous faisons remarquer qu'on peut trouver quelques cas particuliers de nos résultats parmi des propositions très intéressantes dans le Mémoire de M. S. Bernstein ('), Sur les équations du calcul des variations, qui s'est placé à un point de vue tout à fait opposé au nôtre. 3. Soit _/'(j7, y, y) une fonction finie et continue avec ses dérivées par- tielles des deux premiers ordres dans tout le champ (A) : Soient, en outre, vérifiées les deux hypothèses suivantes : I. fy'- = -r— > 0, pour tous les points du champ (A) ; II./>- — N, pour les mêmes points, et /(a?, j,j') > | v|'+'m(r'), pour tous les points du champ partiel (A') (alix^b, — 3c<; r<; + co, | v'j>M), étant a>o et m(y) une fonction continue tonjours positive Oo) telle que lim \y\'~^ m(y) = y:. |vl— y» Les hypothèses précédentes étant vérifiées, parmi toutes les fonctions y = y(,r) absolument continues dans (a, b) satisfaisant aux conditions Y(a) ^ p,„ y(h)-—pi„ il en existe du moins une qui minime Pintégrale ^. i> ' a 4. Soit (B) un champ du plan {^xy^ tel qu'il contienne tous ses points limites lesquels se trouvent à distance finie. Le théorème précèdent subsiste encore si l'on impose, en outre, aux fonctions y 3= j'(a") en question, lu condi- tion que les courbes quelles représentent doivent toujours appartenir au champ (B). 5. Soient L et L' deux courbes, ou, plus généralement, deux ensembles qui appartiennent au rectangle infini a'Sx'Sb, — yi<^y 7 » Cwsium ) , „ ... » » vers 4 " Baryum \ Mercure.... Zinc amalgamé 80 12,9 (forte) 10,7 ïliallium. . . . Métal 81 12, 3 forte 10, 5 Plomb Métal 82 i2,o5 10,0 Bismuth.... Métal 83 ii,45 9,4 Thorium.... Oxyde » 9,7 8,0 Uranium ('). Oxyde noir » 9,6 7,7 N est le rang des éléments dans la série de Mendeleef, relié au spectre de (') M. F. -A. Lindemann avait trouvé pour le spectre primaire de ruraniimi, les résultats suivants : 9''3o', 7°54', 7"'29' (méthode du cristal tournant). 1788 ACADÉMIE DES SCIENCES. haute fréquence par la formule de M. Moseley. Il paraît hien que l'accord entre cette formule et l'expérience soit suffisamment réalisé dans le cas des éléments précédents dont les spectres viennent d'être obtenus pour la pre- mière fois. (Pour le spectre du plomb, voir Sir E. Rutheuford, Phil. Mng., mai '1914.) Gomme exemple des applications de la méthode décrite, je peux encore citer la suivante : Sur la même plaque, dont chaque moitié était alterna- tivement masquée par un écran, on a photographié le spectre secondaire de l'iodure de zinc et de l'acide tellureux. Le cliché montre nettement pour l'iodure de zinc les raies de l'iode et du zinc et pour l'acide tellureux une raie du tellure qui, se trouvant juxtaposée à la raie homologue de l'iode, indique que le tellure a un spectre légèrement plus doux que celui de l'iode; si l'on calcule par la formule de Moseley le rang de cet élément dans la classi- fication périodique, on trouve donc qu'il doit venir aidant l'iode, comme l'indiquent ses propriétés chimiques, et contrairement au sens de la différence des poids atomiques de ces deux corps. PHYSIQUE. — Sur la répartition de l'énergie dans les raies D du sodium. Note de MM. R. Ladekburg et F. Reiche, transmise par M. G. Gouy. Dans ses « recherches photométriques sur les flammes colorées », M. Gouy (') a trouvé des lois remarquables d'après lesquelles l'éclat des raies étroites varie avec l'épaisseur et la densité de la vapeur. Ces lois sont d'accord avec les conséquences que les auteurs de la présente Note ont tirées (^) de la théorie électronique de la dispersion (^). C'est pourquoi nous avons conclu que les coefficients d'émission et d'absorption de ces raies, spécialement des raies D du sodium, dépendent de la fréquence tout comme le coefficient d'extinction dans la théorie de la dispersion, au moins pour les vapeurs relativement denses. Pour les vapeurs très diluées, il y a une différence visible quoique petite entre les observations de M. Gouy et notre théorie. Dans la figure ci-après, celle théorie (') (courbe en trait plein) se trouve comparée {') ConipLt's rendus, 1.83, 1876, p. 269; Ann. de Chim. et de Phys., 5" série, t. XVIII, 1879, p. 5 à loi. (^) Comptes rendus, t. 157, 1913, p. 2-9; Ann. der Phys., /|° série, l. XLII, igiS, p. 181. (^) Voir par exemple W. Voiot, Magnéto- 11. Elektrooptik. Leipzig, 1908. (') Voir nos Mémoires antérieurs. SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- 1789 aux expériences de M. Gouy (marquées par des croix). Elle donne le rapport k = -T— r^ suivant lequel s'accroît l'éclal i de la raie D émise par la couche, quand l'épaisseur E est doublée, comme fonction de l'éclat de la raie. Les expériences montrent un minimum caractéristique et un petit maximum suivant, qui ne sont pas donnés par la courbe théorique. Cette différence peut être expliquée, d'après notre opinion, en admet- te, "lO 60 80 100 120 140 Eclat i des raies D du Sodium tant (') que Teffet Doppler se fait remarquer dans la répartition d'énergie des raies D avec des vapeurs diluées d'après la théorie de Rayleigh : Cette théorie conduit à ce résultat que le coefficient d'émission £v d'une raie étroite émise par une vapeur diluée, change avec la fréquence v d'après la loi e-"'i''-"'„i'^ ^j, ^, est déterminé par la vitesse moyenne des centres lumineux et y, est leur fréquence de résonance. L'éclat de la raie est donc donné par l'intégrale [.. D'après le théorème de kirchhoiVon trouve pour a(v). le coefficient d'absorption de la vapeur, la même fonction de la fréquence v, et le rapport K, mesuré par M. Gouy, est donné par l'équation K=:2 — I a(v)d-j (') Voir W. VoiGT, .Miinclmer Ak. Ber., 1912, p. 617. phys. Ges.. 191 3, p. 3. F. FiErciiE, Ver II. d. d. 1790 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans la figare, la courbe ponctuée est trouvée en calculant les valeurs de K et de l'éclat i d'après la fonction de Rayleigh. On voit comme l'influence de l'effet Doppler diminue d'abord les valeurs expérimentales par rapport à la théorie de dispersion, mais peu à peu les valeurs passent dans la courbe en trait plein de la théorie de dispersion (' ). Ce résultat correspond tout à fait aux conséquences qu'il faut tirer de la grandeur des deux coefficients caractéristiques à ces deux théories : la vitesse des centres lumineux et l'amortissement de leurs oscillations. D'après une nouvelle méthode, R. Ladenburg et H. Senftleben (-) ont mesuré le dernier coefficient et l'ont trouvé du même ordre que la théorie des chocs znoléculaires (') le propose. Il s'ensuit de cette valeur que la largeur des raies D avec des vapeurs très diluées serait à peu près seule- ment o,oi^ A, tandis que la vitesse des atomes de sodium, correspondante 0 à une température de 2000° abs., exige une largeur de 0,08 A à peu près, et c'est cette valeur qui a été trouvée par Buisson et Fabry ( '). Comme résumé nous concluons de toutes ces expériences que dans les vapeurs très diluées, les coefficients d'émission et d'absorption des raies D suivent en première approximation la fonction de Rayleigh ; mais en aug- mentant la densité des vapeurs, on trouve que la fonction de la théorie de dispersion concourt de plus en plus dans la répartition de l'énergie des raies D, pour prédominer enfin. Cela se fait parce que ce n'est pas la fonction de Rayleigh, mais seulement la fonction de la théorie de dis- persion qui exige que les raies s'élargissent beaucoup (^) si l'on fait accroître l'épaisseur ou la densité des vapeurs, et cet élargissement a été constaté en eflet par M. Gouy (") pour les flammes chargées de sodium. t ' ) li reste seulement une petite diflTérence pour les environs de (' ru: 5o. (-) Die Naturwissenschaften, t. I, igiS, p. giS. (') Voir H. -A. LoRENTZ, yl/Mii. Proc, igoS. (') Joiirii. de P/iys,, 5'= série, t. II, 191 2, p. 442. (°) Voir F. Reiche, loc. cit. C) Loc. cit., p. 76. SÉANCE DU l5 JUIN '1914. 1791 PHOTOCHIMIE. — Sur les divers modes de photolyse de l'acide oxalique par les rayons^ ullraviolels de différentes longueurs d'onde. Note de M. Daniel Beiitiiei.ot, présentée par M. Emile Jiinglleisch. Dans des Notes précédentes (Comptes rendus, t. 152, i()t i , p. 263; t. 157, 191 3, p. 334), nous avons signalé les divers modes de décomposition de l'acide oxalique par la lumière ultraviolette. Voici, sur le rôle de la longueur d'onde, quelques expériences faites selon notre technique habituelle : tubes à essais en quartz mince, remplis de solutions bien purgées d'air et placées sur la cuve à mercure, à l'abri du contact de l'air. Action de l'ultraviolet initial (1^ o^, 3). — Des fragments d'acide oxa- lique solide et des solutions aqueuses ont été exposés trois mois au soleil d'été. Il n'y a eu ni dégagement de gaz, ni modification apparente, ni changement de titre des solutions. Action de f ultraviolet moyen et extrême sur l'acide oxalique solide. — Des fragments d'acide solide, soigneusement desséchés à ioo"'-iio", ont été exposés 12 heures à 20""" de distance d'une lampe Heraeus de iio volts. La température s'élevait à 9o°-95''. On a recueilli 5""', 40 de gaz, formé pour les ^ d'anhydride carbonique, mélangé de faibles quantités d'oxyde de carbone et d'hydrogène (87 G0-; 9,5 CO; 3,5 H-); sur les parois du tube et entre les fragments de l'acide solide sont des gouttelettes fortement acides, à odeur piquante. Reprises par l'eau et distillées, elles ont été carac- térisées comme acide formique. Il y a donc eu dédoublement de l'acide oxalique en acide formique et anhydride carbonique : (I) C001I-C00H = C0--+-HC001I. Une faible partie seulement de l'acide formique a subi l'action ultérieure des rayons ultraviolets; c'est à cet effet secondaire que sont dus les quelques centièmes de gaz CO et H- observés. Débuts de la photolyse de l'acide oxalique dissous dans le commencement de l'ultraviolet moyen (entre X = o'', 3o et A = o^, aS). — Le schéma (I) repré- sente le mode typique de photolyse de l'acide oxalique. Mais, comme je l'ai déjà signalé (Comptes i-endus, t. 152, p. 263), quand l'acide est à l'élal 1792 ACADÉMIE DES SCIENCES. de solution aqueuse qui est plus favorable que l'état solide à l'action de la lumière dans la masse et à la diffusion des premiers corps formés, les pro- duits secondaires sont plus abondants. Ces produits proviennent de la photolyse de l'acide formique et varient suivant la longueur d'onde. Il y a grand intérêt à saisir le type de décom- position initial par les rayons de la plus grande longueur d'onde possible. Ce type répond au dédoublement de l'acide formique en oxyde de carbone et eau, ce qui est, comme l'a montré M. Berthelot, le début de la décompo- sition ménagée de l'acide formique par la chaleur en tube clos, (II) HCOOII = CO + Hn>. Ainsi 2'"' d'une solution aqueuse à 8 pour 100 d'acide oxalique placés dans un tube de quartz de 10""" de diamètre, à 8"'" d'une forte lampe Heraeus à courant alternatif consommant 5'*"'P,2 sous 82 volts, après 90 heures d'exposition derrière une lamelle de verre mince de o""",i4 d'épaisseur qui laisse passer encore quelques raies très faiblement jusque vers qI^, 20, ont donné o"°'',84 de gaz {90 CO'-'; 10 CO). 2'"' d'une solution à 5 pour 100 ont donné dans les mêmes conditions o""\68 de gaz (88 C0-; 12 CO), 2'""' d'une solution à 2,5 pour 100 ont donné o™',45 de gaz. L'examen des liqueurs prouve qu'elles renferment de l'acide formique (en proportion d'autant plus grande que la solution initiale était plus diluée). Elles ne contiennent pas trace de formol. Il résulte de là que la photolyse de l'acide oxalique a commencé suivant le schéma (I) et qu'une partie de l'acide formique dissous s'est décomposée dans le début de l'ultraviolet moyen suivant le schéma (II). Photolyse de l'acide oxalique dissous dans V ultra>,>iolet moyen et extrême. — Quand on fait agir, pendant un temps suffisant, l'ultraviolet moyen et extrême, l'acide formique subit une décomposition plus profonde en hydro- gène et anhydride carbonique, analogue à celle que M. Berthelot a signalée à la fin de la décomposition poussée de l'acide formique par la chaleur en tube clos (III) HCOOH = CO»-hH-. Deux tubes de quartz mince de i5""" de diamètre contenant chacun 3""' d'une solution aqueuse d'acide oxalique à 8 pour 100 ont été exposés à 6""" de la grosse lampe, sans écran, le premier pendant i heure 3o minutes, le second pendant j6 heures. SÉANCE DU l5 JUIN I914. 1793 Le premier a donné o'^'jGg de gaz (62GO-; 28 H-; 10 CO). Il s'est formé dans la liqueur un peu d'acide formique. Le second a donné i""',68 de gaz (67 C0-; 33 H^; pas de CO). L'acide formique a disparu de la liqueur. Ainsi, après irradiation de i heure 3o minutes, on a superposition des schémas (I), (II) et (III) et l'on trouve les trois gaz CO^, CO et H-. Mais après l'exposition prolongée de 1 G heures, tout l'acide formique se trouve décomposé en CO" et H-, l'état d'équilibre est atteint et la photolyse de l'acide oxalique donne exactement 2 volumes d'anhydride carbonique pour 2 volumes d'hydrogène : (IV) GOOll — C00H = 2C0^+H^ D'autres expériences suffisamment prolongées ou intensives ont donné de même les gaz CO- et H- sans CO. La proportion d'hydrogène est par- fois inférieure à la moitié de l'anhydride carbonique : on reconnaît alors la présence de formol dans la liqueur. En résumé, la photolyse de l'acide oxalique consiste en une scission pri- maire en anhydride carbonique et acide formique, puis en une décompo- sition secondaire de cet acide formique à l'état naissant par les rayons de grande longueur d'onde en oxyde de carbone et eau (type de décompo- sition pvrogénée ménagée) et par les rayons de courte longueur d'onde en anhydride carbonique et hydrogène (type de décomposition pyrogénée poussée ainsi que de décomposition électrolytique). Ainsi se vérifie une fois de plus un point de vue sur lequel j'ai maintes fois insisté (Revue générale des Sciences, p. 328, 3o avril 191 1 ; Mémoires de la Société des Ingénieurs civils, décembre 191 1) que l'énergie radiante repré- sente une énergie dégradée, comme l'énergie thermique, la fréquence vibratoire dans la première jouant le même rôle que la température dans la seconde. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les limites d'inflammabilitê du grisou. Note de M. F. Leprince-Rixguet, présentée par M. H. Le Chateiier. On appelle couramment limite d'injlammabilité la teneur pour 100 de gaz inflammable à partir de laquelle une inflammation se propage régu- lièrement de haut en bas dans un tube; il y a également une limite supé- C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N° 24.) 23 I 1794 ACADÉMIE DES SCIENCES. rieuie au delà de laquelle l'inflammalion ne se propage plus; on peut consi- dérer aussi une propagation horizontale ou de bas en haut. Je me suis proposé de déterminer les limites lorsque ces éléments, ainsi que la composition du gaz, varient. Les expériences ont été effectuées en 1909-19 lo, sauf quelques vérifica- tions complémentaires ultérieures. Dosage du gaz combustible. — Le gaz employé a été pris soit à la station d'essais de Lié vin, soit dans un soufflard de la veine Jeanne des mines de Lens. C'est du formène accompagné d'un excès d'azote, souvent aussi d'air et, éventuellement, d'un peu d'acide carbonique dont on le débarras- serait. Le dosage en formène du gaz employé était déterminé à chaque fois par sa limite d'inllammabilité à l'éprouvette Lebreton : c'est un tube de •26'""' de diamètre à ouverture rélrécie de i4'""'; le mélange y est agité avec (>o pour 100 de son volume d'eau et l'inllammalion provoquée par une ponce imbibée d'alcool méthylique placée à l'orifice. Les résultats de cet appareil ont été également contrôlés par l'eudiomètreetpar le grisoumètre Le Chalelier à combustion par fil de platine incandescent. Il importe ici d'éviter une confusion. Toutes les prises de gaz dans une mine ou pour un dosage se font en pré- sence de la vapeur d'eau saturée, de sorte que la composition absolue du gaz varie avec sa température au momentde l'essai, tandis que le gaz est en réalité défini par la proportion contenue dans la partie non condensable du mélange, qui constitue sa teneur relative. L'eudiomètre fait connaître la teneur absolue. Le grisoumètre à combustion devrait également donner la teneur absolue (à condition d'en rectifier la formule usuelle qui ne tient pas compte de la variation de la tension de vapeur au cours de l'expérience ). De nombreuses séries comparatives ont été effectuées avec sept appareils installés aux mines de Liévin, par moi ou par les soins de cette Société. Elles ont établi que, pour obtenir des résultats sûrs, il importait d'éviter le rayonnement lumi- neux et d'assurer une température constante et basse du gaz par une circu- lation d'eau, interrompue d'ailleurs pendant les combustions. Enfin, pour les dosages à l'appareil Lebreton, il y a à tenir compte de trois facteurs : la température, la teneur en vapeur d'eau et la solubilité des gaz dans l'eau d'agitation. La composition elle-même du gaz soumis aux expériences en présence de SÉANCE DU l5 JUIN jgil[. lygS Teau varie ; non seulement il s'appauvrit en grisou, mais encore il s'enrichit en oxygène; ce phénomène est important lorsqu'on étudie la limite supé- rieure d'intlammabilité. La limite absolue du grisou dans l'air peut s'écrire pour de petites varia- tions de la température / et de la teneur centésimale z> en vapeur d'eau n := «0 — at -f- b(f. a = 0,0042 (expériences de M. Taflènel entre 20" et 690°). /y = o,o5 environ d'après mes mesures lorsque 9 varie entre i et 1 1 pour 100 et / de 0° à 49"- Et la limite relative s'écrira T , ,100 t étant la proportion d'eau d'agitation et a- le coefficient de solubilité du grisou dans l'eau, qui a pour expression à saturation (7 ^ o , o5 — o , 00 o83 <. On remarque que la limite d'inllammabilité relative du grisou saturé passe par un minimum, qui a lieu à la température de 0° lorsqu'il n'y a pas dissolution du gaz dans l'éprouvetle, à la température de 11° lorsqu'il y a dissolution à saturation du gaz en présence de son volume d'eau. Entre 0° et 20° l'écart n'excède pas 0,09 dans le premier cas et se réduit à 0,02 dans le second. L'existence de ce minimum est la raison d^être de la précision des dosages par la méthode des limites d ' inflam,mabilité . W résulte des vérifications comparatives effectuées sur un même mélange à l'eudiomètre et à l'éprouvette Lebreton que ce minimum correspond à n'=6,io à 6,20 selon l'état de saturation, pratiquement 6,i5, et que «0=5,91. Influence de lapression. — Une série d'essais comparatifs a été faite entre la station d'essais et l'étage de 600" du siège n° 3 des mines de Liévin. La pression s'est élevée de ^SB""™ à 794'"", la température est demeurée comprise entre 16° et 17°, la limite relative d'inflammabilité s'est élevée de 0,02 en moyenne, soit de l'ordre des erreurs expérimentales. La pression -n'exerce donc pas d'influence appréciable sur la limite. Influence du diamètre du tube. — En étudiant l'influence du diamètre du I^^gÔ ACADÉMIE DES SCIENCES. tube sur la teneur limite de propagation, j'ai été amené à constater que la limite qui sert de base à la méthode d'analyse n'est autre que la limite de propagation relative au diamètre de l'oritice. Si l'on facilite suffisamment l'inflammation initiale, par exemple en divisant le tube d'expérience en deux parties, dont l'inférieure contient le mélange expérimenté et la supérieure un mélange plus inflammable ou présente un diamètre plus grand, dans ces conditions les limites corres- pondent à une vitesse très faible de la flamme et l'on obtient les valeurs suivantes pour rio : Diamèlre en millimètres. 4. 5,15. 8,15. 27. r-. /i„ Pas d'inflammation possible. 6,90 6,17 5,76 5,65 Ces résultats s'expliquent par l'action refroidissante des parois, c'est ainsi que le dernier a été extrapolé pour ecl8deMn. SansMn. 00 g , e iio-ll5... 24,4 34 ™, , ,115-175 4,5 5 Toluène <...„„ 170-185 222 200 résidu 11 i33-i43 16,5 20 V 1. I r43-2oo i3 4j5 Xylene { ^ r V ' 200-210 109 193 ésidu 19 22 L'action catalytique du manganèse est donc masquée : la réaction, accélérée au début, en présence de ce métal, se ralentit plus tôt. On n'a donc aucun avantage à employer de manganèse, pas plus d'ailleurs qu'en opérant à chaud, ainsi que nous l'ont montré une série d'opérations. SÉANCE DU l5 JUIN 19l4- 1807 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la thuyorie et la thuyamenthone : passage direct de Tune à l'autre. Note de M. Marcel Godchot, présentée par M. E. Jungfleisch. Grâce aux travaux de Wallach, de Semmler, de Haller, la constitution de la thuyone paraît bien établie et peut se représenter par la formule (I). CH3 CH I C CH^ HH" — CH— GH' H'C — CH — CH' CH H'C HC CH" CO CH^ I. Thujone. CH H^C-C H^C-C CH^ CO H^C- H^G- HC HC CH /\CH^ CO II. Isotliuyone. III, Thuyamenthone. On sait que cette cétone bicyclique, sous l'influence de l'acide sulfu- rique, peut être transposée en son isomère, l'isolhuyone (') (formule II). En réduisant cette cétone non saturée au moyen de l'alcool et du sodium, Wallach (") a obtenu l'alcool secondaire saturé qu'il désigna sous le nom de thuyamenthol, lequel, par oxydation ultérieure, lui a fourni la cétone correspondante, la thuyamenthone (formule III). La présente Note a pour but d'indiquer un procédé très commode permettant de transformer direc- tement la ihuyonc en thuyamenthone; il suffit en effet de soumettre la thuyone à l'action du nickel réduit et de l'hydrogène dans des conditions de température bien déterminées. La thuyone, qui a servi à nos opérations, distillait à i9fj°-2oi" sous la pression ordinaire, avait pour densité 0,5 = 0,9190, comme indice de réfraction «'1- = i,4546 et comme pouvoir rotatoire aj,= — 29°, 54. Sou- mise à l'action catalytique du nickel et de l'hydrogène, vers i^S^-iSo", cette cétone se transforme, avec un excellent rendement, en un autre pro- duit cétonique, possédant une odeur agréable, toute différente de celle de la thuyone et rappelant surtout celle de la menthone. On constate, en outre, que le passage de la thuyone dans le tube à nickel produit une ab- sorption de l'hydrogène. Après plusieurs distillations fractionnées, le composé obtenu bout vers 207°-209° sous la pression ordinaire; il a pour (') Wallach, An. Chem., t. 286, p. loi, et t. 323, p. 333. ('-) Wallach, An. Chem., l. 323, p. 353. l8o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. densité Dj„ = o,8844 et pour indice de réfraction / écrasé sur sa peau exco- riée ou mis en contact avec sa conjonctive, eût suffi pour assurer son infection. Ce qui prouve une fois de plus le mécanisme de transmission de la fièvre récurrente, tel que l'on établit les recherches précédentes de l'Institut Pasteur de Tunis, PHYSIOLOGIE. — Modifications du chimisme cérébral dans l'anaphylaxie. Note de MM. J.-E. Abelous et C Soula, présentée par M. Charles Richet. L'injection à des lapins d'une dose non mortelle d'urohypotensine déter- mine dans l'encéphale des modifications du métabolisme qui sont peut-être de nature à éclairer le mécanisme de la sensibilité anaphylactique. Nous avons injecté de l'urohypotensine (0^,02 par kilo) à une série de lapins de même poids et tous les cinq jours nous avons sacrifié un de ces animaux. c. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N' 24.) 234 l8l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'analyse de l'encéphale a porté : 1° Sur la teneur en a^^ole tolal, 2° » eu azote des polypeptides, 3° » en azote aminé, 4° » en phosphore total, 5° » en lipoïdes, 6° » en azote lipoïdique, •j" » en phosphore lipoïdique. D'autre part, le sérum des animaux a été examiné au point de vue de son action protéolytique sur la substance cérébrale au moyen de la réaction d'Abderhalden. Nous avons pu établir ainsi : i" Le coefficient de protéolyse (rapport de l'azote des polypeptides à l'azote total). 2° Le coefficient d'aminogénèse (rapport de l'azote aminé à l'azote total). 3° Le coefficient nuclèoprotéique (rapport du phosphore proléique fixe à l'azote protéique fixe; l'azote protéique fixe étant la différence entre l'azote total et la somme de l'azote aminé, dfe l'azote des polypeptides et de l'azote lipoïdique ; le phosphore protéique fixe étant la différence entre le phosphore total et le phosphore lipoïdique). Ce coefficient traduit, dans une certaine mesure, la richesse en nucléoprotéides et par suite en éléments cellulaires. 4° Le rapport de la somme azote lipoïde plus phosphore lipoïdique à la somme azote plus phosphore protéique. 5" Le rapport du phosphore lipoïdique à V azote lipoïdique. Les Tableaux numériques ci-après reproduisent les résultats obtenus : Jours. 6-. Azote total i83/4 Azote proléique 1283 Azote lipoïdique 3o8 Azote des polypeptides 29/4 Azote aminé i5i Phosphore total 8/46 Phosphore proléique 127 Phosphore lipoïdique 2i8 Poids des lipoïdes 1 i.5oo i4ooo (') Les résultats sont e.tprimés en milligrammes pour loos de tissu frais. SÉANCE DU l5 JUIN IQl/l- ^^^9 Coefficients. Jours. 5'. 10'. l.'j-. 1»'. 'Vf. 35'. piuir 100. pour 100. pour I(i0. pour 100. poorlOO. pour 100. Coefficient de pioléolyse 16 16,4 17,7 '-',9 i5,5 16 Coefficient d'aminogénèse 8,3 9,6 9,7 10,8 9,3 7,8 Coefficient nucléo-proléique 10, 3 12,2 12, 5 12,6 11. 4 11 ,2 _ Az + Ph lipoïdinues „^ oc/ / -ia 5- a Rapport-; rr^ — - — rr-^ — 38,7 37,5 4i 4 1,2 36 3.j,3 ' Az -)- Fh pioleiques r, Pli lipoïdinue 1 a a ^2 Rapport- — p-t — tA — 70,7 74 69 8q 102 io3 Az lipoïilique Réaction dWbderhalden. Au .5= jour o I o'' » ■^- 1 .5" » + -H H- + 20' » + + + + 4- ( ' ) 25° )) + + + 35'' 1) o De rexamen de ces chiffres et des résultats donnés par la réaction d'Ab- derlialden, on peut tirer les concliisions suivantes : 1° Le métabolisme cérébral est modifié à la suite d'une injection d'uro- hypotensine à dose non mortelle ; 2° Ces modifications vont croissant jusqu'au 20'' jour; à partir de cette (date, elles diipinuent et, au 3.5'' jour, les coefficients redeviennent à peu près normaux; 3" Ces modifications consistent dans une exagération de la protéolyse que traduisent à la fois l'accroissement des coefficients de protéolyse et d'aminqgénèse et la réaction d'Abderhalden ; 4° Parallèlement, on constate une augmentation du poids des lipoïdes, qui atteint son maximum du i;?' au 20*" jour ; cette augmentation de la teneur en lipoïdes ne s'accompagne pas d'une augmentation de l'azote et du phosphore lipoïdiques ; elle est donc due à un enrichissement de l'encé- phale en lipoïdes sans azote ni phosphore. JNous avons constaté que la teneur en cholestérine était notablement abaissée à ce moment; il s'agit donc probablement d'une augmentation des acides gras et des savons, étant donnée l'absence de glycérides dans le cerveau ; 5° En même temps, on observe une modification du coefficient nucléo- (') Le nombie de croix indique riiilensilé de la réaction. l820 ACADEMIE DES SCIENCES. protéique qui va croissant à partir du 5" jour, pour atteindre son maximum au ao*" jour; diminuant ensuite, pour revenir à la normale. Celte augmen- tation peut s'expliquer soit par une néoformation cellulaire, soit par les effets mêmes de la protéolyse et de la lipolyse. Seules, des observations histologiques pourront permettre de se prononcer. En résumé, ces modifications du chimisme cérébral traduisent l'atteinte grave portée à la substance nerveuse par l'injection d'antigène et contras- tant avec le bon état de santé apparent des animaux. Nous pensons que c'est dans les produits de ce métabolisme troublé qu'il faut chercher l'ori- gine de cette toxogénine, dont les travaux de M. Ch. Richet ont démontré l'existence et dont la combinaison avec l'antigène pvodwlVapotoxine, agent du choc anaphylactique. MICROBIOLOGIE. — Sur la vitalité des cultures de gonocoques. Note de MM. Auguste Lumière et Jean Chevkotier, présentée par M. E. Roux. On lit dans tous les Traités de bactériologie que les cultures de gono- coques meurent en i5 jours ou 3 semaines, que les ensemencements en série sont rapidement négatifs et que leur virulence est très éphémère. Indépendamment de la possibilité que nous avons démontrée antérieu- rement de conserver pendant de longs mois la vitalité des cultures en les maintenant à la glacière, au-dessous de o°, nous avons recherché dans quelles conditions ces cultures pourraient être conservées à l'étuve. Sans aucune précaution spéciale et malgi'é l'emploi de notre milieu éminemment favorable au développement des gonocoques, les cultures meurent en 27 ou 28 jours à 37°, mais les ensemencements successifs sont positifs sur ce milieu lorsqu'ils sont effectués à des intervalles plus rapprochés. Quand les cultures sont faites, non dans des tubes à essai, mais en grandes masses dans des fioles d'Erlenmayer, la vitalité peut être conservée pendant plus longtemps. Supposant que cette différence pouvait être due à l'influence de l'air, nous avons étudié le sort des cultures dans le vide ou isolées par une couche d'huile de vaseline ; dans ces conditions, bien que la végétation soit un peu moins rapide, la vitalité semble se conserver fort longtemps. Après 4 mois d'étuve, ces cultures dans le vide donnent à coup sur des ensemencements positifs sur notre milieu. SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- 1821 Poussant l'analyse du phénomène plus loin, nous avons soumis des cultures à l'action d'un courant d'air et d'un courant d'oxygène aseptique violent; le microorganisme ayant conservé dans ces conditions toute sa vitalité, ce n'est donc pas l'action directe de l'oxygène sur le diplocoque qui peut le tuer seule. En introduisant dans un milieu de culture neuf une proportion notable d'exotoxine provenant de cultures antérieures fdtrées, on peut constater qu'on ralentit le développement des cultures d'autant plus que la propor- tion d'exotoxine employée est plus grande. Il semble résulter de ces expériences que la substance nocive qui rend rapidement les cultures stériles est constituée par un produit d'oxydation des exotoxines sécrétées par le microbe. Lorsqu'on voudra conserver longtemps des souches de gonocoques, il y aura lieu par conséquent de se mettre à l'abri de l'air en cultivant sous huile de vaseline ou dans le vide. ZOOLOGIE. — Sur les Poissons abyssaux appartenant à la famille des Eurypharyngidés. iNote de M. Louis Roui-e, présentée par S. A. S. le Prince de Monaco. Celte famille estune des plus remarquables, etdes plus extraordinaires qui soit, parmi celles des Poissons des grandes profondeurs marines. L'un de ses caractères prédominants porte sur les dimensions démesurées des mâchoires et de la bouche, qui contrastent avec l'exiguïté et la gracilité du tronc. Elle constitue, avec une famille peu difl'érente, celle des Saccopharyngidés, également abyssale, l'ordre des Lyomères. Sa classification la plus récente, donnée par M. Tate llegan (1912), lui reconnaît trois genres : Eurypha- rynx L. Vaillant, créé en 1882 d'après des individus recueillis par l'expé- dition du Travailleur; Gastroslomus Gill et Ryder, créé en i883 d'après les dragages de V Alhatross ; Macropharynx Bvauer, créé en 1902 d'après ceux de la Valdii'ia. Chacun de ces genres, au moment de sa création, ne conte- nait qu'une seule espèce. Les descriptions données par les auteurs précités ne sont pas complètes. 11 a fallu attendre une époque récente (191 1), et les descriptions détaillées faites par M. Zugmayer, d'après des individus en bon état, que S. A. S. le Prince de Monaco avait obtenus dans ses croisières de igoS et surtout de 1910, pour connaître exactement les caractères typiques de ces forjnes l822 ACADÉMIE DES SCIENCES. étonnantes. L'un des résultats les plus intéressants, parmi ceux que signale M. Zugmayer, porte sur l'identité de Macropharynx et de Gastrostomus. Le premier de ces genres doit disparaître et se confondre en synonymie avec le second. J"ai eu la pensée d'examiner à nouveau, en ni'aidanl des excellentes descriptions de Gastrosloinus données par M. Zuginayei-, les exemplaires à' Eitry pharynx dragués par le Travailleur et le Talisman, et déposés dans les collections du Muséum d'Histoire naturelle. J'ai comparé caractère par caractère, et je me suis aperçu de l'entière identité de ces deux genres. Les canines de la S3'mphyse mandilMilaire font défaut, soit qu'elles manquent vr:iimeut, soit qu'elles tombent avec facilité. Les organes de la ligne latérale montrent, dans les deux cas, des groupes de tubules. L'ex- trémité postérieure du tronc porte un organe caudal conformé de même. Les rapports de dimensions des diverses parties du corps sont semblables. En somme, les carac- tères cités par M. Zugmayer comme s'appliquant à l'espèce qu'il désigne, après Gill(i883), par le nom de Gastrostomus Bairdi Ct\\\. s'appliquent aux exemplaires décrits en i88? et 1888 sous le nom (V Eurypharyna- pelecanoides L. \'aillant. La conclusion en est donc que la famille abyssale des Eurypharyngidês n'est représentée, dans l'état présent de la Science, que par un seul genre, auquel la loi de priorité fait accorder le nom à' Eur-y pharynx. Ce genre peut descendre à des profondeurs considérables. Les exemplaires du Tra- vailleur et du Talismanoui été pris entre io5o"et 2300"", ceux de V Alhatross entre 700'" et 26/10'", celui de la Valdkia à 35oo™, ceux du Prince de Monaco entre 5ioo'" et o"" selon les oscillations des mouvements de montée et de descente ('). Ce genre unique paraît contenir plusieurs espèces. La première en date, et, semble- t-il, la plus répandue, est celle que les auteurs précités ont décrite sous plusieurs noms; elle habite l'Atlantique septentrional, depuis les régions tropicales jusqu'aux régions arctiques, où VAlbatross l'a recueillie à l'entrée du détroit de Davis. L^ne deuxième espèce, Eurypharynx {Gastrostomus) pacijicits Beau (igo4), a été draguée dans l'Océan Pacifique, entre 3 600" et S^oo™ de profondeur, auprès des îles Midway et Guam. Enfin, la croisière du Prince de Monaco dans l'année 1901 a ramené de i5oo™ de profondeur, à la station 1286, au sud-ouest de Madère, un individu en excellent état de conservation, que ses particularités autorisent à considérer comme se rapportant à une forme nouvelle. Cette forme se distingue de l'Ê". pelecanoides par : sa ligne latérale interrompue peu après le niveau de l'anus, et ne s'élendant pas sur le reste du tronc; son museau taillé carrément en avant des yeux; son tronc plus étroit et plus fin; ses dents plus petites, et semblables à des grains minuscules ; enfin la couleur claire, et presque (') S. A. .S. Albert, Prince de Monaco, Comptes rendus, séance du aS mai igiA- SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- '823 blanche, du tronc entier el d'une partie de la tête, sflors quk\ pelecniioides est com- plètement noir, ou brun foncé. Je donne à cette espèce le nom d'E. Hickardi, en la dédiant à M. le D'' J. Ricliard, directeur du Musée océanographique de Monaco. Il importe cependant de faire ici une réserve, puisque l'espèce est créée d'après un seul exemplaire. Les particularités offertes par ce dernier suffisent, il est vrai, pour motiver cette création en tant que nomenclature zoologique, mais on peut se demander quelle est sa signification biologique réelle. Les caractères distinctifs basés sur la couleur, les dents, les propor- tions, la forme du museau, sont de ceux qui, ailleurs, séparent habituelle- ment les espèces. Toutefois, la particularité de la ligne latérale a une valeur plus grande et d'ordre générique. D'autre part, l'allure de cet individu unique ne s'écarte pas de celle que présente l'espèce habituelle. Aussi peut- on se demander si ces différences, malgré leur importance ou même à cause d'elles, ne seraient pas individuelles et variables. L'étude de la faune des grandes profondeurs marines, en ce qui concerne les poissons, paraît relever, par certains côtés, de la tératologie, confirmant ainsi certaines vues de M. J. Lœb au sujet de ces êtres. On constate parfois des concordances remarquables entre plusieurs de ses particularités, et quelques dispositions léralologiques présentées accidentellement par des espèces littorales ou des espèces d'eau douce. Un tel parallélisme méritera d'être examiné ultérieurement dans sa direction comme dans ses résultats. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Peut-on étendre la thermorégénération aux diverses diaslases de la levure? Note de MM. Gabriel Beistrand et M. Roskn- BLATï, présentée par M. E. Roux. Quand on examine une macération aqueuse de levure sèche, on n'y trouve pas seulement de la sucrase, mais encore d'autres substances ana- logues, parmi lesquelles la maltase et la catalase sont les plus abondantes et les plus faciles à doser. Peut-on, comme cela a lieu si nettement avec la sucrase, lorsqu'on se place dans les conditions que nous avons indiquées ('), faire réapparaître les propriétés de la maltase et de la catalase, préalablement abolies par une coagulation à -h 80", en portant le coagulum et le liquide à une tempéra- ture supérieure, voire même à l'ébullition? C'est ce que nous avons recherché. ■ (') Comptes rendus, t. 158, iyi4, p. i455 et 1608. 1824 ACADÉMIE DES SCIENCES, Nous avons pris de la levure basse de brasserie, légèreiiiciU aulolysée par une dessiccation lente de i[\ à l\'6 lieures dans une chambre ther- mostat à -f- 35". La levure ainsi préparée a été réduite en poudre, broyée avec 10 parties d'eau et le tout mis à macérer pendant 2 heures, à + 35", en agitant plusieurs fois. Par centrifugation et filtration, nous avons obtenu un liquide riche en diastases diverses et permettant de reproduire, avec une très grande netteté, le phénomène de thermorégénération de la sucrase. C'est avec ce liquide, préparé chaque fois au moment d'en faire usage, que nous avons effectué les expériences que nous allons décrire. Expériences sur la maltase. — La macération de levure a été répartie, par portion de 10"'"', dans des tubes à essais; on a plongé chacun de ceux-ci dans un bain maintenu à 2" au-dessus de la température à laquelle on voulait porter la macération et, lorsque ce dernier résultat a été atteint, on a continué le chauffage pendant une minute avant de retirer le tube et de le refroidir dans un courant d'eau. Puis on a filtré et l'on a ajouté 5"'"' du liquide à 20? d'eau, i? de maltose et o'^'jS de toluène, con- tenus dans un matras en verre résistant. Après 17 heures de contact à la température de +i'7''-i8'', on a dosé le pouvoir réducteur sur 2""' de liquide aqueux, la quantité de maltose hydrolyse se calculant d'après l'augmenta- tion de cuivre précipité qui résulte de la transformation du disaccharide en glucose. On a trouvé, dans une première expérience : Cuivre précipilé Mallosc par 2""' de liq. aq. hydrolyse. Avec la solution de maltose seul 0,077 En présence de macération non chauffée o, iS^ 96 pour 100 » » chauffée à +60° 0,0766 » » » 3+70° 0,077 » » » à +80° 0,0785 » » » à +90° 0,077 » » portée à l'éhullition . . . 0,0776 Dans une seconde expérience, où la macération a été maintenue une demi-minute au lieu d'une minute aux températures choisies et où l'on a fait réagir les mélanges à + 28" au lieu de + 17"- 18", on a trouvé, les autres conditions de volumes, de poids et de durée restant les mêmes : SÉANCE DU l5 JUIN I9l4- 1^25 Maltsse Cuivre précipité. hydrolyse. g Avec la solution de maltose seul 0,077 En présence de macération non chauffée o,i35 97,5 pour loo » )) chauffée à +70° o,ojy » » » à +75° 0:077 » » » à ^-8o° 0,077 » » » à +85° 0,077 C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de quantité appréciable de maltose hydro- lyse en présence de macération portée aux températures comprises entre + 70° et -1-100°. Expériences sur la catalase. — Dans ces expériences, on a fait réagir o'^'jS de macération, chauffée ou non, sur 100""' d'eau oxygénée à 3 pour 1000, obtenue en diluant du perhydrol dans l'eau redistillée dans le vide. La réaction a été abandonnée à la température du laboratoire à -l- 21" et le titrage de l'eau oxygénée restante (H-0^) a été fait au permanganate sur I 0"°' après 4 heures de contact. Voici les chiffres trouvés : H'O' restante H>0« dans 10':"''. décomposée. 5 Dans la solution d'eau oxygénée seule 0,0294 En présence de macération non chaufTée o, i38 53 pour 100 » » chauffée à -t- 00° Oi'70 4^ » » 1) » à H- 60° 0,248 i5 » 1) » » à -I- 70° o , 294 » » » à -+-80° 0,295 » » » à -t- 85° o , 294 » » » à -t- 90° o , 294 I) » » à + 1 00° o , 294 De sorte qu'il n'y a plus eu de décomposition de l'eau oxygénée en pré- sence de la macération de levure lorsque celle-ci avait été chauffée entre 70" et 100°. On peut donc dire que, en résumé, ni la maltase, ni la catalase contenues dans la macération aqueuse de levure ne donnent lieu, comme la sucrase, au phénomène de la thermorégénération. Une telle différence étonne moins, au premier abord, pour la catalase, dont l'action et, sans doute, la constitution chimique sont très éloignées de celles de la sucrase: mais elle surprend davantage pour la maltase. Faut-il admettre entre les deux dias- C. ftv, 1914, 1"' Semestre. (T. 158, N- 24.) 235 1826 ACADÉMIE DES SCIENCES. tases saccharidolytiques moins d'analogies qu'on pouvait d'abord le sup- poser, ou bien existe-t-il dans les expériences que nous avons décrites une particularité susceptible d'expliquer pourquoi le phénomène de la thermo- régénération s'est produit seulement avec la sucrase ? Ce sont là des questions auxquelles nous espérons pouvoir répondre très prochainement. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur Vinfluence des rayons ultraviolets sur la colora- tion des poils des lapins et des cobayes. Note de M. S. Sécerov, présentée par M. A. Dastre. D'après les recherches de Hammer (1891), Veiel(i887), Widmark(i889) et Finsen, on sait qu'on peut provoquer Térythrose et la mélanose de la peau humaine par les rayons ultraviolets. Imbert et Marques ( ' ) ont constaté des changements de coloration de la barbe par les rayons X et V. Moycho (^) a dernièrement vu apparaître un pigment brunâtre dans la peau des lapins exposés aux rayons ultraviolets. Nous avons étudié les questions suivantes : 1° Les poils blancs de lapin et de cobaye peuvent-ils se colorer sous l'in- fluence de rayons ultraviolets? Peut-on, par conséquent, provoquer chez les mammifères des changements de coloration, comme cela a été fait chez les crustacés, les poissons, les salamandres et les seiches? 2° Peut-on provoquer des effets semblables par les rayons ultraviolets ou par la chaleur sur les poils détachés des animaux? Dans nos expériences nous nous sommes servi d'une lampe en quartz à mercure du système Westinghouse-Cooper-Hewitt, fonctionnant sous 1 10 volts. Expériences sur les cobayes. — Des cobayes, dont les poils blancs domi- naient, ont été exposés à la distance de 9^'"- 1 o''"' de la lampe, 5 heures par jour. Au bout de 35 à l\o heures, l'effet commence à être visible. Les poils blancs deviennent jaunâtres. Expériences sur les lapins albinos . — Deux jeunes lapins albinos du même âge, mâle et femelle, ont été exposés aux rayons ultraviolets 5 à 6 heures (') Comptes rendus, t. l'+3, 1906. ('-) Comptes rendus, l. 150, I9i3. SÉANCE DU l5 JUIN 1914. 1827 par jour. La coloration des poils apparaît après 80 heures environ et elle est très nette au bout de 100 heures d'exposition. Les poils deviennent pre- mièrement jaunâtres, puis rouge jaunâtre. La température était, à iV™, 45" et les poils exposés (^distance de la lampe 6"'^ à 7"") étaient à la température de 18°. Dans la pièce, la température était assez basse, de 0° à 4°- Nous avons remarqué qu'il n'y a que les parties des poils, qui étaient directement expo- sées à la lumière, qui se sont colorées. Comparés aux poils des lapines témoins, ceux des animaux exposés aux rayons ultraviolets étaient plus longs. Les animaux irradiés ne perdent pas leurs poils ; leur mue se fait régu- lièrement. Influence de la température. — Les poils blancs de lapin, détachés de l'animal, ont été exposés plusieurs mois à la température de 4o° sans qu'il fût observé aucun changement de coloration. De même, exposés à 100" pendant i heure et demie, les poils blancs ne présentaient aucun change- ment. Ce n'est qu'à la température de iSo" et après i heure et demie qu'apparaît le jaunissement des poils. Influence des rayons ultraviolets sur les poils détachés des animaux. — Les poils blancs de lapin, détachés de l'animal, ont été exposés à 6^"'-7'''° de la lampe, 5 à 6 heures par jour. Les poils jaunissent beaucoup moins vite que sur l'animal. Ils commencent à peine à jaunir au bout de 100 heures d'ex- ' position. De plus, cette coloration ressemble plus à celle obtenue par la haute température quà celle obtenue par l'action des rayons ultraviolets sur les lapins. Conclusions. — 1. Les poils blancs de lapin et cobaye peuvent expéri- mentalement devenir jaunâtres et rougeâtres, sous l'influence des rayons ultraviolets. Nous estimons que le rouge et le jaune, ainsi que nous l'avons exposé ailleurs ('), précèdent comme propigments la formation de méla- nines. Aussi est-il possible qu'une action prolongée des rayons ultraviolets provoquera l'apparition du pigment noir. 2. La coloration des poils blancs chez les animaux (cobayes) qui pos- sèdent déjà des poils noirs et jaunes sur leur corps se fait plus vite que chez les lapins qui sont complètement blancs et chez lesquels ce caractère est dominant. ( ') Licht, Farbe und die Pigmente ( Vortrcige und Aitfsdlze ïtber Entwicldungs- mcclianik der Organismen, de W. Roux, t. XVIII), Leipzig-Berlin, 1918. 1828 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3. La chaleur peut également provoquer le jaunissement des poils, mais elle doit agir à une telle température qu'on n'a pas à en tenir compte au point de vue biologique. 4. Les poils détachés des animaux jaunissent également sous l'influence des rayons ultraviolets, mais moins vite que lorsqu'ils sont sur l'animal. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Dosage des matières sucrées dans le foie. Note de M. H. BiERRY et M'"® Z. Gruzewska, présentée par M. A. Dastre. Le foie renferme du sucre libre et des substances hydrocarbonées île réserves. Il est indispensable, pour suivre dans cet organe les variations, au cours de la glycogénie, de ces diflérentes matières sucrées, de pouvoir en évaluer la teneur avec précision. Nous avons déjà donné une méthode rapide et exacte de dosage du glycogène ('), nous indiquons aujourd'hui un procédé qui permet de doser en bloc les matières sucrées du foie : glyco- gène, sucre qui se trouve à l'état libre ou qui provient de l'hydrolyse des substances contenues dans le foie normal ou pathologique, substances qui ont été négligées jusqu'ici et sur lesquelles nous reviendrons. Dosage. — Immédiatement après la mort de l'animal, on prélève le foie, qu'on pèse et qu'on passe au broyeur. De cette bouillie hépatique, obtenue le plus rapidement possible, on prélève aSs, qu'on soumet à un jet d'air liquide. L'action de l'air liquide est prolongée jusqu'à l'obtention d'une masse solide qui puisse être triturée dans un mortier placé dans un mélange réfrigérant. Le tissu congelé est pulvérisé de façon convenable, puis introduit dans un ballon avec 100'^"'' HGl à 5 pour 100. Toute l'opé- ration doit être faite sans perte de substance et l'on doit opérer dans des appareils plongés dans un mélange de glace pilée et de sel, de façon à maintenir la température aux environs de zéro. Le tissu hépatique congelé doit présenter, après passage au mortier, un aspect homogène. On porte le foie additionné de solution chlorhydriq ue (après 24 heures de contact) à l'autoclave à 120°, pendant 3o minutes. On neutralise avec de la soude au tournesol et l'on élimine les substances protéiques par le nitrate mercurique qu'on ajoute peu à peu et en agitant jusqu'à cessation de précipité. La liqueur, neutralisée avec de la soude, est introduite dans un ballon jaugé et amenée avec les eaux de lavage à 3oo™'. Le filtrat, entièrement transparent, est additionné de poudre de zinc, afin d'éliminer l'excès de mercure. On obtient ainsi une liqueur limpide el incolore, dans laquelle on dose le sucre par la méthode Mohr-Berlrand. On a ainsi l'ensemble des matières sucrées renfermées dans le foie, qu'on exprime en glucose. (') H. BiERRY et M"" Z. Gruzbwska, Nouvelle méthode de dosage du glycogène dans le foie {Comptes rendus, t. 1.S3. 1912, p. iSôg, et t. 136, i9i3, p. 149. SÉANCE DU l5 JUIN 19l4- 1829 Dans le cas où l'on voudrait opérer sur de petites quantités de substance hépatique, lospar exemple, on ajouterait seulement So'^"'' de liqueur chlorhydrique et l'on amène- rait le tout, après l'addition du nitrate mercurique, à 120""'. Nous avons fait parallèlement, dans le foie de divers animaux (homéo- thermes normaux et hibernants en torpeur), un dosage de glycogène et un dosage de sucre total. Dans chaque expérience sur les marmottes, on a opéré sur les foies pro- venant de deux animaux. Leur poids du corps variait entre 2''s,8oo et 3''s, 480 et les foies pesaient entre 60^ et 90^. Glycogène t'oie exprimé Foie Sucre total en grammes en glucose en grammes exprimé employé et en pour 100 employé en glucose pour du poids pour et en pour 100 Expériences A 11 i m a 1 . l'expérience. du tissu frais. l'expérience. du tissu frais. I... marmotte g 10 s 3,9-5 25 4%4 II... marmotte 10 4,20 25 4,i5 III... marmotte 25 2,22 25 2,70 IV. . . chien 25 5,22 25 7,26 V... lapin 23 12,12 25 • 3,44 VI... lapin 10 1,74 10 2,34 vil... poulet 10 0,78 20 1,68 Observations. — 1. Expérience faite au mois de janvier. — II. Expérience faite au mois de février. — III. Expérience faite au mois de février. — IV. Poids de l'animal, ao''^; poids du foie, 65o5, — V. Poids du lapin, 2' des Pelils-Aiiliers. » '184 » des points 809 et 358. » 242 » non reconnue. Qiiartzites isolés du sommet de Crusse) : ocj"" )) non reconnue. La comparaison de ces résultats avec ceux que j'ai trouvés sur la côte algérienne conduit à admettre que les cinq nappes inférieures se sont for- mées sous rinfluence d'une série d'oscillations, alternativement positives el négatives, de la ligne de rivage, identiques à celles constatées en (') J^'éliage se trouvant, à \alence, à 3'" environ au-dessous des cailloutis du lit majeur, les altitudes indiquées doivent être diminuées de cette quantité si l'on veut mesurer la valeur du creusement ellectué entre une nappe quelconque et la nappe actuelle. SÉANCE DU l5 JUIN I914. l83l Algérie. Pendant les périodes positives, le fleuve a créé successivement ces cinq nappes qu'on peut par suite considérer comme des nappes principales . Pendant les périodes négatives, il les a creusées en donnant naissance à des \.evTdL?i?.G?, principales àonl la surface se trouve, en général, dans le plan de la nappe dont elles dérivent, et par des terrasses secondaires étagées sur les flancs des coupures. Les nappes supérieures ont eu probablement la même origine, mais il est actuellement impossible de le démontrer. Isère. — Les anciennes nappes de l'Isère sont représentées près de l'em- bouchure par des cônes de déjection dont les pentes étaient beaucoup plus fortes que celles du Rhône, et qui ont par suite refoulé le fleuve contre sa rive droite. La nappe de Romans occupait presque toute la largeur de la vallée du Rhône et s'étendait autrefois jusqu'aux abattoirs de Valence; elle se rac- cordait un peu en aval avec la nappe de ii^-i'i"' du Rhône, représentée par les terrasses de Portes, de Suze et de Fontgrand. Vers la fin du niveau de 34'"-35°', et avant que le Rhône eût commencé à creuser la nappe alluviale correspondante, l'Isère, probablement captée par l'Herbasse, a abandonné la direction du Séminaire pour couler vers l'Ouest; elle a creusé son nouveau lit au nord des Bayanins et créé une nou- velle nappe (nappe de l'Ecancière-les Audouards) qui semble correspondre au niveau du Rhône de 34'°-35™. Il existerait donc, dans la région de Romans, deux nappes de l'Isère contemporaines d'un même niveau du Rhône. L'embouchure de l'Isère a subi, à diverses époques, des déplacements considérables dont l'amplitude totale atteint près de 3o'"" ; elle se trouvait probablement près de la Voulte à l'époque du niveau de i84'", et près de Mauves à l'époque du niveau de 21 "'-22'". Rhône. — Pendant toute la période antérieure au niveau de 59™-6o°\ le Rhône a coulé à l'ouest de Crussol. En creusant son lit, après la forma- tion de chacune des nappes principales, il a détruit la partie terminale des cônes de l'Isère jetés en travers de sa vallée, et donné naissance à de fausses teri-asses, qui n'ont aucun rapport avec les terrasses principales ; leur bord se trouve à une altitude qui est généralement très supérieure à celle du fleuve qui les a créées. C'est notamment le cas des terrasses dites de Conllans, de la ville de Valence, du Séminaire et de celles qui limitent le bord occidental des plateaux de Foullouse et de la Léore. l832 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les trois nappes inférieures du Rhône sont emboîtées. Toutes les nappes du Rhône et de l'Isère sont post-pliocènes. Le lehm se montre à tous les niveaux, sauf sur celui de 2i"'-22" PALÉONTOLOGIE. — Horizons fossilifères nouveaux dans le Muschelkalk supérieur des environs de Bourbonne-les-Bains. Note de M. G. Gardet. Le tableau des assises constituant le Muschelkalk des environs de Bourbonne-les-Bains a été donné, en 1910, par feu l'abbé Doby, dans une Communication à l'Académie des Sciences ( '). L'auteur signale à la base de l'assise supérieure du Muschelkalk supérieur une «zone à Pemphix (n° 1) composée de calcaire sableux à: Pemphix, Myophoria, Mytilus, Lima, Avicula, Hœrnesia, Chemnitzia, Natica ». « Outre ce banc fossilifère, ajoule-l-il, nous avons reuconlré à divers niveaux, dans les calcaires du Muschelkalk, d'autres fossiles, mais en petit nombre, parmi lesquels Eneriniis liliiformis dans la dolomie verdàtre couronnant le Muschelkalk moyen et plus haut Lima slriata dans un calcaire blanc grisâtre subcristallin. C'est en vainque nous y avons cherché Ceratites nodosus, au-dessus de la zone à Pemphix el au som- met Ceratites semipartitus, mais nous y avons trouvé Nantilus Pecten, et çà et là, des nids de fossiles agglomérés au milieu de bancs qui en paraissaient dépourvus. « Le même auteur, en octobre 1910, annonce avoir enfin découvert Ceratites nodosus dans la zone à Pemp/iix, ainsi qu'un nouvel horizon fossi- lifère, beaucoup plus bas, dans les calcaires en plaquettes recouvrant la dolomie verdàtre, au sommet du « Virglorien moyen » (-). Tous ces fossiles n'ont été trouvés, jusqu'alors, qu'à l'état de moulages et d'empreintes plus ou moins nets, plus ou moins nombreux. Or, nos récentes recherches, exclusivement cantonnées dans l'horizon supérieur du Muschelkalk et de la Lettenkohle, nous ont permis de dé- couvrir d'importants horizons fossilifères et de recueillir, avec de nombreux ceratites, quelques plantes fossiles, des bivalves et des gastéropodes munis de leur test et d'assez nombreux débris de vertébrés. A 4""™ au nord-est de Bourbonne, les calcaires de Serqueux (assise n° 8 (') A. DoBV, Un horizon fossilifère dans le Muschelkall< de Bourbonne-les-Bains {Comptes rendus, 6 juin 1910). (-) A. DoBY, Communication orale du i3 octobre 1910 [Bull, de la Soc. des Se. nal. de la Haute-Marne, 1910, p. i3i à i33). SÉANCE DU I.*) JUIX 1914. l833 de l'abbé Doby) nous ont fourni, ainsi qu'à M. Sonet, agent voyer à Hour- bonne, de très nombreux fossiles admirablement conservés, parmi lesquels: Ceratiles nodosus Scli plus de 200 empreintes. Ceratiles, sp. ? » Naulilus, sp ? rares fragments. Chemnitzia scabata d'Orb rare. Chemnilzia obsolcta Ziet » Myophoria ralgaris Bronn » Myophoria, sp., voisine de M. elegans.. abondante et fort belle. Pleuromya elongata Sclil assez rare. Pecleii Icevigatiis Sclil rare. Hœrnesia socialis Sclil » Dent de Nothosatirus sp. ? une dent. La zone fossilifère affleure le sol cultivé et constitue une véritable luma- chelle, d'où ont été extraits, en 1912, au minimum 3o"' de pierres unique- ment formées de moulages (base) ou de fragments de valves de Mollusques (sommet). A Larivière, lo""" au nord de Bourbonne, la coupe ci-dessous de la base de la Lettenkohle et du dernier terme calcaire du Muschelkalk supérieur peut être relevée à la carrière communale dite du Fort-Ferré : h. Découvert, i^,2>o à 3'»,/îo (Lettenkohle). 11. Sol cultivé et éboulis des pentes (argiles, doiomies, grès keupé- riens) o-^.^o 10. rjolomie compacte bouleversée : ossements, dents, écailles de poissons o™, o5 à C", 1 o 9. Dolomie en plaquettes : bivalves o"', 20 8. Argile grise : dents, écailles de poissons; traces charbonneuses. i"',4o à i'",go 7. Brèche à ossements nombreux : dents et écailles (bone-bed sup- porté par un petit banc de dolomie) o^joS à o'",io 6. Dolomie remaniée et argile grise schisteuse o™,5o a. ExploilatLon de 4'" à 5°> (Muschelkalk supérieur). 5. Calcaire très compact à vacuoles et styiolilhes : Cératites, Myo- phoria, Chemnitzia t "' à i ™, 90 k. Calcaire compact en bancs réguliers : Cératites, moulages divers. i"" à i'",70 3. Couche marneuse o™,o5 à 0"", 10 2. Lumachelle à Myophoria, Pleuromya, Chemnitzia o"',4o 1 . Calcaire compact : moulages et empreintes i"" à ? La dolomie de la Lcttenkoble est littéralement pétrie de dents et d'écaillés c. R., 1914, I" Semestre. sont des fonctions thêta d'ordre yj. Désignons par 0, (.r), Q{x'), W^{x), Hi^j-), les fonctions©, (/>,r, q''), ..., C R., 1914, 1" Semestre. (T.- 158, N° 25.) 'ià"] l842 ACADÉMIE DES SCIENCES. II (/>.r, qP)\ par Ô, , 0, ■/], les valeurs des trois premières pour ,r = o ( ' ), et considérons la fonction ']> (r) définie par C'est évidemment une fonction entière de x\, son développement suivant les puissances croissantes de q résulte de cette définition et se présente ainsi : soit un entier positif de la forme 4^ — P'i décomposons-le de toutes les manières possibles en deux facteurs (1) h^-p = dd„ sous les conditions pcl<^fl, et d,^t(^n -h ^) modp, t désignant ± i, c'est-à-dire soit + i, soit — i. On aura (2) ^(^) = _!..(_,)"" ^ V(_,y^./~^gcH/'"-, N la somme ^ portant sur les valeurs entières de N qui rendent N — j positif, et la somme V portant sur les décompositions (i) de 4N — jj. La fonction '\^(x) vérifie les relations vj;(x -f-Tt-r) ——']>(,») -H i ,y '•/• e-<2"+"'-' = i, et (par suite) « = 0, elle se confond, à un facteur constant près, avec la fonction 'l'(a-) de mes ^^oles antérieures. 2. Posons encore (3) d;^(.,.),= ^(_,)''^ -^ ^/"■♦^Se^P''- N le second membre étant celui de (2), avec la suppression du facteur (— i)^; on établit la formule _. / !lzl) _ 2p /- ■ : (' ) Pour la signification de (■), (.r, q). . . . , voir ma Noie du 26 janvier. SÉANCE DU 22 JUIN igi/j. i843 extension de la formule (7) donnée dans la Note du 2G janvier. On en déduit les conséquences suivantes : Les entiers yD et n étant fixés dans les conditions indiquées plus haut, on décompose un entier positif quelconque, du type 8M -f- 3, en trois carrés, selon la formule (4) 8M 4- 3 =:/;-(2/i + l)- + /J-(2A-t- l)-+ (2/»<7-+- 2« -+- l)-, h, k, G étant des entiers =0. On voit que, dans cette décomposition, les deux premiers carrés sont ceux de multiples de jo; le troisième est celui d'un entier impair congru à 2/1 + i, mod p\ naturellement, la décomposition n'est possible que si 8M 4- 3 e^(2« -1- i )- mod/). D'autre part, décomposons 8M -f- 3, selon la formule (5) 8M + 3 = [/;(2p4-i) + -2/( -i-i]-'-t-/.,/f/,: avecp = o;rf,f/, > o;/)f/<^, ; rf, e=e(4« -i-2)mod/): s = ± i ; nous aurons la relation, vérifiée quel que soit .r, (6) y (_ ,) o; soient plus spécialement ;«. celles de ces réduites pour lesquelles on a, en outre, a^o; c ^ï £(4" -i- 2) ; 6 = £(2«+i) (inod/)); £ étant ± I et 6 la valeur absolue de h. La relation (6) se traduit alors ainsi, /(j?) représentant une fonction (pielconque de x : La somme - ( — i ) " !/"( 2/) 7 -f- 2 « -|- 1 ) , étendue aux décompositions ( 4 ) 40'^- Et la valeur de A' s'y obtient, avec au moins autant d'approximation, en faisant ^ = o, y] = o dans les formules (lo) et (ii) de cette Note. Cela donne V'; et l'on en déduit 300 100 \ g 10 ou, vu les valeurs (g) de B, C, D obtenues dans la même Note, , -. // 22 q 16737847 ,00 - nc-1 ( 7 k' - - i 3 '2i -- ° ' °73->o . . . + o , 00029D = o , 07363. ' 3oo 200013.19668571 On aura donc, en multipliant par 4, (8) (section carrée) 4A'=:0,2945, c'est-à-dire un peu moins que 2 fois et -^ la valeur de l\l<. IV. Cela posé, il est assez naturel de penser, avant tout calcul, (|ue, à égalité d'aire, comme, par exemple, pour ct = 1 , les deux vitesses, moyenne, U, et maxiiTia, V', varient, dans les sections régulières ayant des nombres de côtés m différents, en sens inverse de la longueur-/ du contour, laquelle mesure l'étendue relative des parois qui, immobilisant le (laide conligu, y ralentissent l'écoulement. Donc -ri y? et -^ doivent croître en- semble, quand le nombre m des côtés de la ligure régulière supposée <7 diminue, c'est-à-dire quand on passe du cercle, où ce nombre est infmi, à SÉANCE DU 22 JUIN 1914. l8^Ç) un polygone régulier se rapprochant du carré, puis du carré même au triangle. Et il y a lieu de chercher si ces trois quantités ne seraient pas sensiblement proportionnelles, ou jusqu'à quel point les deux produits /•-^) X-' — pourraient être censés indépendants du nomljre /n des côtés de la section. Or, on trouve aisément que, dans les trois cas respectifs du cercle, du carré et du triangle équilatéral, les rapports -~ ont les valeurs isjr., 4, 2^3^/3. Par suite, les deux produits k-^, k' -~= y deviennent respectivement, d'après les formules (5), (6) et (8) : le premier, (9) />■ ''■ — =o,i4io, sIq 4 \It. k-^ =o,i4o5, '■h- = ^V^=:o,.3.6; 10 le second. (.0) A'^r=_L= = 0,282., V'C7 2 SJ-K A' -7= = 0,2945, 't-^ 3 v'3 v/3 V. On voit que, le nombre m des côtés de la section décroissant de l'in- fini à 3, la vitesse maxima V', exprimée proportionnellement par k', décroit un peu moins vite que ne grandit le contour y ] car leur produit croît environ de 0,28 à 0,29. Au contraire, la vitesse moyenne ou de débit U, exprimée'proportionnel- •lemenl par k, diminue un peu plus vite que ne grandit le contour, surtout lors(ju'on passe de /n = 4 à m = 3, c'est-à-dire du carré au triangle, où leur produit varie de o,i.'}03 à o,i'3iG. Cet abaissement sensible du débit de l'unité d'aire, entre m = /j et m = 3, s'explique par les angles aigus du triangle, à l'intérieur desquels les vitesses V, près du sommet, sont fort réduites par le voisinage simultané de deux parois. Mais, entre le cercle et le carré, de m = co à w = 4? ce produit k^ paraît, si l'on s'y laisse guider par le sentiment de la continuité, se maintenir presque constant (voisin de 0,1407), ou ne décroître que de o-,i4io à o,i4o5. La vitesse maxima V', produite plus loin des sommets (et des côtés) que la vitesse moyenne U, est donc moins ralentie quelle par leur influence, sur- C. K.. 1914, i«' Semeslrc. (T. 158, N" 25.) 2,38 l85o ACADÉMIE DES SCIENCES. tout dans le triangle, où le rapport -ry grandit jusqu'à ^ et excède du neu- vième sa valeur simple a dans le cercle, alors qu'il avait crû rz/îe^^e jusque-là (c'est-à-dire pour m décroissant de l'infini à 4) du vingtième de cette valeur 2 ( ' ). Toutefois, quand on passe du carré au triangle même, la vitesse V', au centre de gravité de la section, se trouve un peu plus réduite que n'est accru le contour, en raison sans doute du trop grand rapprochement du centre où se place alors une partie notable des côtés (ou des parois): cet excédent de décroissance est, comme on voit, dans le rapport de 0,2945 à 0,292,5 environ. (') Un fait assez iinporlanl de l'Hydraulique trouve son explication dans une raison analogue. La vitesse maxima V, à la surface libre d'un canal rectiligne décou- vert, se produisant au milieu de la largeur, sur le filel fluide qui coule le plus loin possible des bords, est moins réduite par le frottement de ces bords que celle des autres filets fluides et, par suite, que la vitesse moyenne U. D'où il résulte que le V . rapport yr gi'iindil, quand on considère des sections (rectangulaires ou non) de plus en plus rélrécies. Aussi l'ébauche que j'ai donnée de la théorie du régime uniforme turbulent (tour- billonnant et tumultueux) dans les lits à grande section, altribue-t-elle au rap- port =^- ( où b est le coefficient de la formule usuelle des hydrauliciens — I = 6U^, u^*^ V y. ^ y désignant le contour mo^/V/e' de Du Bual) la valeur ^:rr8,r environ, pour un 8 k canal rectangulaire très large, et une autre valeur, notablement plus forte,- -^ =. 12,96, pour un canal demi-circulaire coulant à pleins bords. Dans ces formules, le coeffi- cient A, indépendant du degré de rugosité des parois, n'a rien de commun avec celui de la relation (3) ci-dessus. Dans les circonstances, assez ordinaires, où l'on peut prendre è = o,ooo4 dans le canal très large (avec le mètre et la seconde comme unités) et, par suite, />rro,ooo34 ou o,ooo35 dans le canal demi-circulaire, il vient ainsi rjy =; 0,8 environ pour un canal médiocrement large (comme est le canal demi-circulaire) et -rr, ^0,86 environ pour le canal de piofondeur constante et de largeur indéfinie, où n'agit que le frot- tement du fond. Voir, à ce sujet, les pages 33 à 36 et [\!\ à '17 ^le nion Mémoire sur le régime uni- forme, intitulé « Théorie de l'écoulement tourbillonnant et tumultueux des liquides dans les lits rectilignes à grande section (Paris, Gauthier- Villars; 1897) ». SÉANCE DU 22 JUIN 1914. l85l SPEGTROSCOPIE. — Etude précise des spectres de bandes^ dits « spectres de Swan », dans le cliamp magnétique. Division et polarisation des raies spectrales. Note de MM. H. Desla.ndres et V. Bunsox. Les spectres de bandes sont avec les spectres de lignes les deux modes vibratoires de la matière gazeuse, et il convient de reconnaître sur eux Taction si importante du champ magnétique avec le même soin que sur les spectres de lignes. Ces derniers ont été soumis au champ de toutes les manières, mais l'étude similaire des spectres de bandes est seulement commencée. Les premiers résultats, il est vrai, sont déjà notables, et l'on peut espérer de cette étude des données sur la constitution intime de la matière comparables ti celles fort importantes déjà fournies par les spectres de lignes. Les premières recherches, de 1897 à 1912, ont été faites sur cincj speclies de bandes, de l'azote, du carbone et du mercure, faciles à obtenir intenses. Le résultat a été négatif; les raies ont paru insensibles au champ, alors (|uc plusieurs raies de spectres de lignes, obtenues en même temps, étaient fortement divisées : en fait, l'intensité du champ et aussi la puissance ou le pouvoir résolvant du spectrographe étaient insuffisants. Entre temps, d'autres spectres de bandes, indiqués par Dufour en 1908, avaient monlrc dans les mômes conditions le phénomène de Zeeman, avec l'écart ordinaire des composantes, mais à la tête de la bande seulement; car les autres parties de la bande n'étaient pas nettement résolues en raies fines. Récemment, l'étude des spectres de bande, notés d'abord comme insen- sibles, a été reprise par Fortrat(*), avec les nouveaux électro-aimants de Weiss, qui assurent un accroissement du cluimp magnétique de 10 000 à 20000 gauss (jusqu'à 5oooo). L'appareil spectral employé était un grand spectrographe de 1 1 prismes, et Fortrat a annoncé les faits sui- vants : les raies sont le plus souvent déplacées, mais sans division et pola- risation. Avec les doublets et triplets étroits, lorsque le champ augmente, le déplacement est tel que les doublets et triplets sont rétrécis et, finale- ment, réduits à une raie unique. m (' ) Les notes de Fortrat sont: SimpUjhation des raies speclrcdes par le champ agnétique (Comptes rendus, t. 156, iS mai igiS, p. i4i9) et Groupements des raies réels ou apparents dans les spectres de bandes (Comptes rendus, t. 157, 24 novembre iQiS, p. 991 ). l852 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous avons aussi étudié à Meudon, dans le champ magnétique, el avec le concours de d'Azambuja, plusieurs spectres de bandes, choisis parmi ceux qui sont facilement résolus en raies fines; le Init primitif était surtout de reconnaître la manière d'être dans le champ des séries natu- relles de raies qui, d'après les recherches déjà anciennes de l'un de nous, forment chaque bande. Les premiers résultats ont été exposés dans trois Notes successives à l'Académie ('), ils diffèrent sur plusieurs points de ceux annoncés par Fortrat, et peuvent être ainsi résumés. Dans les spectres étudiés, les raies sont déplacées, mais avec division et polarisation ; elles offrent la division Zecman, mais souvent avec une grande inégalité d'éclat des composantes et avec un écart de ces composantes notablement plus faible, que dans les spectres de lignes. Si l'on excepte les raies des dou- blets et triplets très serrés, soumises par leur rapprochement à un régime spécial, les raies d'une même série sont divisées ou déplacées de la même manière; elles offrent toutes ou l'effet Zeeman négatif, qui est celui des spectres de lignes, ou l'effet contraire, c'est-à-dire positif (-). Ces résultats ont été obtenus avec les électro-aimants Weiss d'un modèle ancien et donc avec des champs magnétiques inférieurs à ceux de Fortrat (35ooogauss au plus), mais avec un appareil spectral notablement supérieur. Le grand spectrohéliographe de Meudon, que nous avons employé, à trois grands prismes de flint et à chambre de 3"', est en effet de très bonne qua- lité; il est disponible en hiver pour les travaux de laboratoire à cause du mauvais temps. Cependant, encouragés par ce premier succès, nous avons étudié encore avec les mêmes appareils d'autres spectres de bandes, et, en (') Ces trois Notes sont : Action dit champ nuiff/iétiqitc sur le spectre ultra- violet de la vapeur d'eau. Propriété nouvelle des séries régulières de raies qui forment la hande^ par Deslandres et d'Azambuja {Comptes rendus, t. 157, 10 novemljre igiS, p. 8i4); Action du cliamp magnétiijue sur les raies de séries arithmétiques dans une bande du gaz de Vcclairage. Variations avec le numéro des raies et avec l'intensité du champ, par Deslandres et Bursoii {Comptes rendus, t. 157, 8 décembre igiS, p. i io5) ; Étude précise du deuxième groupe de bandes de l'a:ole dans le champ magnétique ; reconnaissance de la nature des déplacements, par iJeslandres et d'Azambuja {Comptes rendus, l. 158, lo jaiivici- igi^i P- i''3). (^) C]et effet positif, qui est reconnu pour la première fois dans une série entière de raies, a été appelé aussi e/Jet anormal. Il est en effet extrêmement rare dans les spectres de lignes. Le premier qui Tait signalé est Jean Becquerel, qui l'a conslalé en 1908 dans le spectre de lignes de terres rares; el Dufour la reconnu ensuite dans tleux raies du second specLie de l'h^-diogène, et dans plusieurs spectres de bande, mais seulement il la raie de léle de bandes non résolues. SÉANCE DU 22 JUIN 1914. l853 particulier, le spectre de Swan, émis par les hydrocarbures en combustion. La recherche, exposée dans celte Note, a été précise et aussi complète que possible; elle n'a pas été limitée, comme c'est le cas général, à l'observation transversale ou perpendiculaire aux lignes de force; elle a été étendue à l'observation longitudinale qui est plus difficile, mais qui donne le signe des charges électriques, et aussi plus nettement les divisions réelles par le champ magnétique. Le spectre de Swan ou des hydrocarbures est celui du cône bien du brû- leur Bunsen; il offre un très grand éclat lorsqu'on remplace Taii' par l'oxy- gène sous pression et le gaz d'éclairage par l'acétylène. Quelques minutes suffisent alors pour photographier les raies les plus faibles dans le champ magnétique. Ce spectre présente dans la région lumineuse trois groupes de bandes distincts, à savoir : 1° la bande tournée vers le rouge, mi-violclte et mi- ultraviolette, appelée bande vj par Eder, de À 3872 à X/|o/|8; 2° les bandes bleue-violette 'C et £ d'Eder, tournées vers le violet, de À 4190 à }; /|38o ; 3° les groupes de bandes tournées vers le violet, appelées 0, y, ^ et a par Eder, qui s'étendent du bleu au rouge, de 'k[\Zil\ à X6188; on y distingue en particulier la bande verte caractéristique X 5i65. Nous examinerons successivement ces diverses bandes. 1° Bande y]. — Cette bande a été déjà l'objet d'une première Note, accompagnée d'un dessin, que nous avons publiée dans les Comptes rendus le 10 novembre 191 3. Nous complétons aujourd'hui cette Noie en ajou- tant un nouveau dessin (Jig. i) ci-après, qui donne quatre doublets de la bande et une raie du speclre de lignes du fer, soumis aux mêmes champs. A la seule inspection du dessin, on voit que le champ impose non seule- ment un déplacement, mais une division et aussi une polarisation au moins partielle. Celte dernière particularité se retiouve encore dans les doublets très étroits, tels que le doublet À 3g74)45, qui, suivant la règle de Fortrat, sont ramenés à une raie unique élaigic. Nous signalons la raie \ 3897,42, qui oti're la division Zeeman ordinaire à efl'el négatif, mais avec un écart des composantes réduit au cjuarl de l'écart normal. La raie voisine A 3896,45 est fort curieuse ; dans l'observation longitudinale, elle apparaît divisée en deux doublets distincts, l'un intense à efl'el négatif et l'autre moins brillant à effet positif. Cette réunion des deux effets dans une même raie avait été signalée déjà par Jean Becquerel dans une raie dun cristal de terres rares; elle se retrouve ici dans les. raies d'une même série arithmé- tique. l854 ACADÉMIE DES SCIENCES. La case II de la figure i représente les doublets de la bande répartis en deux séries distinctes, d'après la loi arithmétique et d'après les analogies nouvelles indiquées par l'action magnétique. Ces deux séries oiFrent dans la succession de leurs intervalles des perturbations curieuses qui seront 3975 LIAS 3896 Fig. I. — Qui représente à grande échelle en longueurs d'onde quatre diuiblcls de la bande v) du spectre de Swan, et une raie du spectre de lignes de fer, soumis aux mêmes champs magnétiques et examinés dans la direction transversale (case lU) et dans la direction Inngiludinale (cases IV). Légende commune aux trois figures. — Les deux cases I représentent les raies étudiées, non encore soumises au champ, et les cases II la répartition de ces raies en séries naturelles. Les cases III sont consacrées à Tobservation transversale ou perpendiculaire aux lignes de force magnétique, et les cases IV à l'observation longitudinale ou parallèle aux lignes do forces. Dans chaque case, le chilfre ordinaire, à côté du chifl're romain, donne l'intensité du champ en gauss. Les cases a, intercalées entre les précédentes, donnent seulement les axes des raies étudiées, non soumises au champ. Les raies elles-mêmes sont représentées, soit par un trait fin, soit par une hachure avec un trait fin au milieu, soit par une hachure limitée aux bords, selon qu'elles sont fines ou assez fines ou plulût diffuses. Il est d'ailleurs difficile de reproduire leur aspect réel dans un dessin. Les deux raies du fer ajoutées ont dans le champ un écart des composantes, qui est à peu prés les I de l'écart normal. On peut, par comparaison, estimer les écarts des raies de la bande. Dans les cases III, qui donnent l'observation transversale, les vibrations parallèle et perpendi- culaire aux lignes de force sont distinguées par les signes habituels = et ^. décrites prochainement par Deslandres dans une Note spéciale. Ces pertur- bations se produisent là où les doublets des deux séries différentes se rap- prochent et se confondent, et il y a là probablement une addition intéres- sante aux lois générales de distribution des raies dans les bandes. En tout cas, l'étude des spectres de bandes dans le champ magnétique s'annonce comme fort utile pour la reconnaissance précise des séries arith- métiques qui forment chaque bande ; et nous en donnerons plus loin un nouvel exemple. SÉANCE DU 22 JUIN /9l4- ï855 2° Bandes 'Ç et t. — Ces deux bandes, d'après Forlral (^Comptes rendus, t. J54, iÇ)i2, p. 1 133, et l. 157, I9i3, p. 991), ne forment en réalité qu'une seule bande et ont été présentées ensuite par lui comme insensibles au champ magnétique. Nous avons remarqué le 10 janvier 1914 que nos résul- tats étaient différents; les doublets de Fortrat sont en réalité des quadru- plets; chacune des raies est un doublet étroit qui, même, se conforme à la loi de simplification posée par lui, et est ramenée par le champ à une raie unique élargie. La figure 2 ci-après représente deux de ces doublets quadrupiets et. 4257 4256 I I I I I I I I I I I I fer 4260, 640 4236 Pig. 1. — Qui reprcscnlc ii grande éclielle en longueurs d'onde diux doublets quadrupiets ou i|ualre doublets de la bande Ç et une raie de fer, soumis au même cliamp, et CNaminécs dans la direction transversale (cases III) et dans la direction longitudinale (cases I\ ). entre eux, une raie du fer, observés avec le même champ dans des condi- tions variées. On reconnaît à première vue une division et une polarisation des raies sous l'action du champ; et, parmi les points dignes d'intérêt, nous signalerons les suivants : i856 ACADEMIE DES SCIENCES. o. Dans l'observation longitudinale avec le faible cbamp de 53oo gauss (case IV), les phénomènes {larliculiers des doublets étroits apparaissent à peine, et chaque raie offre la division Zeeman habituelle en composantes circulaires, mais avec un écart faible des composantes égal au { de Técart normal, les effets étant ou négatif ou positif. h. Les deux doublets de droite, qui sont les plus étroits, donnent net- tement avec un champ fort une raie unique élargie; mais cette raie n'est pas insensible au champ, comme l'observation transversale avait paru d'abord l'indiquer; dans l'observation longitudinale, la raie est divisée, et avec un écart faible des composantes, égal au-i environ de l'écart normal; même cet écart paraît proportionnel au champ. I^a figure 3 est consacrée à la bande £ d'Eder; elle montre, comme la *372 4371 4370 , I M I I I I I iIlM I I I I I I I I I M I II •fer 4260 4357 4356 4355 ' I I : J. I J.i I i.j.i U.i I M I I ' Fig. 3. — Qui représejile doux (loublcts quadiupli'is nu quatre iloublcls (le la bande s, eL une raie du fer, soumis au méiiic eliamp, et examinés dans la direction longiludinalc (cases IV). précédente, deux doublets qiiadruplcts ou quatre doublets. Les plus étroits de ces doublets donnent aussi dans le champ une raie unique qui est divisée, et avec un écart faible des composantes (environ le -^ de l'écart normal); mais l'cflet Zeeman, ici, n'est plus négatif, comme avec les doublets étroits la bande 'C, mais positif. Aussi les deux bandes 'C et t ne doivent pas former une seule série de SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- 'SS^ raies ou de doublets, comme l'a admis Fortrat; on a plutôt deux séries dis- tinctes, en quelque sorte opposées, et analogues aux deux séries antago- nistes signalées par Deslandres dans plusieurs spectres de bandes, et en particulier dans le deuxième g^roupe de l'azote {Comptes rendus, t. 139, 1904, p. ii74)('). La division et la polarisation reconnues dans les raies uniques élargies qui remplacent les doublets étroits de ces deux bandes, constituent en réalité un fait nouveau, qui a sa valeur. Primitivement ces raies uniques ont été présentées par Fortrat et par nous-mêmes comme insensibles au champ. La loi exacte de la variation des écarts avec le champ est encore à déterminer; et, pour un même champ, les écarts sont plus faibles dans la partie la moins réfrangible de £ et dans la partie la plus réfrangible de "C. 3° Bande d'Ederou X5i6,5. — Cette bande est formée par une série de triplets et par une série de doublets. Or les triplets sont rétrécis et modifiés par le champ à peu près comme les triplets du deuxième groupe de l'azote, déjà étudié par Deslandres et d'Azambuja ; les raies subissent un dépla- cement avec division et polarisation, et l'on distingue aussi des séries de raies à effet positif et des séries à effet négatif. En résumé, l'étude précise du spectre de Swan confirme les résultats des trois Notes antérieures et leur rattachement probable à des lois générales. Il convient surtout de retenir les difierences avec les spectres de lignes: l'écart des composantes Zeeman est notablement plus petit, et les vibra- tions circulaires n'ofi'rent plus exclusivement l'eiïet négatif, mais, presque aussi souvent, l'effet positif. Ces faits s'expliquent aisément par la présence de particules aussi bien positives que négatives, et de masse plus grande que celle de l'électron. Avec ces spectres de bandes, un champ magnétique plus puissant est donc nécessaire; de là les reclierches poursuivies depuis une année à Meudon, par Deslandres et Perot dans une voie nouvelle, pour réaliser un grand accroissement des champs actuels. (') D'après Forlral, ces bandes Ç et e seraient deux paities d'une même série, séparées par une perturbation ; mais alors, de chaque côté de la perturbation, l'efi'et du champ serait différent. Deslandres est plutôt porté à les rattachera deux séries aiithmétiques distinctes de raisons très voisines. C. H., iqi4, i' Semettrf. (T. 158, N 25.) 23l) i85S ACADEMIE DES SCIENCES. PALÉONTOLOGIE. — Sur la reconstitution (l'un squelette de Felsinotlieriiim Serres!, Sirénien pliocène des sahles de Montpellier. Noie (') de M. Charles Depkret. Le Sirénien, dont les débris sont fréquents dans les sables du Pliocène ancien de Montpellier, est encore fort mal connu, malgré les travaux de de Christoi et de P. Gervais. Le premier de ces savants l'a compris dans son genre Metaxytherium., créé à la fois pour le Sirénien miocène des faluns de la Loire et pour Tespèce pliocène de Monlpelliei-, types très différents l'un de l'autre en réalité. Gervais a décrit les caractères crâniens de l'espèce pliocène en la laissant sous le nom à'Halitherium Serresi dans un grand genre Halitherium visiblement trop étendu et comprenant tous les Siréniens fossiles. En surveillant depuis de longues années les carrières de sables marins de la Pompignanne, près Montpellier, j'ai pu réunir à l'Université de Lyon une belle série de pièces de cet intéressant animal et tenter la recons- truction d'un squelette à peu près complet, dont j'ai l'honneur de pré- senter à l'Académie' une photographie (figure ci-dessus). Le cou et le tronc appartiennent à un même individu; le crâne et la mandibule sont de deux sujets différents; enfin la queue et les membres ont été faits par la réunion de pièces recueillies isolément. Seuls les os de la main et les dernières vertèbres caudales ont fait défaut pour compléter le squelette. La longueur totale de l'animal est de 2*", 45 environ. Il est donc un peu plus grand que le Dugong actuel (2'", 20) et presque de la taille de Y Hali- therium Schifizi do l'Oligocène de Mayence (2'", 58). Il est bien plus petit que le Melaxylherium fossile des faluns d'Anjou (3"', 20) et que le Mio- (') Présenlée dans la séance du iSjuin 1914. SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- 1 ^^9 siren Kocki du Miocène supérieur de Boom (3"', 53) dont M. Dollo a eu l'amabilité de nous communiquer de 1res beaux dessins. Les Fehinolherium du Pliocène d'Italie, le Rliytiodus du Miocène de la Gironde (5'") et enfin la Rliytina S/e//m actuelle (H'") sont des géants à côté de notre espèce. Le crâne, long de o",37, est de forme plus allongée que chez le Dugong et V Halilherium et se rapproche à ce point de vue du Metaxylherium, du Miosiren et du Fehinolherium. La région pariéto-fronlale est large et déprimée; les crêtes temporales sont minces et très écartées l'une de l'autre (o™,o55 dans la partie la plus serrée), caractère constant qui se retrouve et s'exagère même dans les Fehinotherium italiens. Au contraire, ces crêtes sont en bourrelets épais et presque contigus dans leur milieu chez le Metaxyiherium fossile et plus encore chez V Halilherium Schinzi. Nous verrons quel parti on peut tirer de ce caractère pour l'élude des affinités et de la phylogénie des Siréniens fossiles. La mandibule est courte et ramassée, très dilatée en avant et en arrière, mais encore très haute au niveau de la région des molaires. Son [)rofil inférieur forme un cintre régulier presque semi-circulaire. Une structure semblable se retrouve chez les Felsinotherium el chez le Dugong, qui exagère encore ce caractère de raccourcissement et de hauteur de la branche horizontale. Au contraire, chez Vllalitheriumet chez la Rhytine, la branche horizontale est plus longue et moins élevée el son profil inférieur presque rectiligne. ha dentition comprend : à la mâchoire supérieure, une paire d'incisives antérieures en forme de défense comme chez le Dugong el quatre molaires en place (3 M. et i P.), de grandeur décroissante d'arrière en avant; et en outre, les alvéoles à demi effacés d'une autre prémolaire devenue caduque à l'état adulte. A la mandibule, notre pièce porte sur le plan incliné rugueux de la symphyse plusieurs paires de cavités alvéoliformes pour des incisives rudi- mentaires et sur la branche horizontale trois molaires en place précédées de l'alvéole d'une petite prémolaire. Le nombre total des molaires était donc de y; c'est aussi la formule dentaire du Felsinotherium Forestii italien. Les sept vertèbres cervicales sont toutes libres. H existe vingt vertèbres dorsales, deux lombaires, une vertèbre sacrée portant une petite empreinte pour l'attache de l'os du bassin; enfin un nombre indéterminé de caudales, dont les seize premières sont en place sur notre squelette. Les côtes sont l86o ACADÉMIE DES SCIENCES. massives el de structure pierreuse, donnant à l'animal une largeur trans- verse extraordinaire de o™, 66. Le bassin, rudimentaire, est représenté par un seul os qui répond à la fois à l'os iliaque et à l'os ischion; il n'y a pas de cavité cotyloïde, mais quelques rugosités parallèles représentent l'emplacement de cette cavité disparue. Affinités et phylogénie. — Par ses caractères crâniens : crâne allongé, large et déprimé en dessus, à crêtes pariétales minces et subparallèles; par sa mandibule courte, ramassée, très haute, à profil inférieur curviligne; par sa formule dentaire f molaires, le Sirénien de Montpellier est telle- ment semblable, sauf la taille beaucoup plus petite (crâne 3']"'" au lieu de 62'^") au Felsinolhei-iinn Foreslii du Pliocène d'Italie qu'il n'y a aucun doute sur le rattachement au même genre de notre espèce que je dési- gnerai désormais sous le nom de Felsinotheriiim Senesi, sp. de Christol, ainsi du reste que l'avait déjà soupçonné M. Capellini. On peut dire que le F. Serresi n'est qu'une réduction du F. Forestii, et nous avons là les premiers éléments d'un rameau phylétiijue à taille progressivement crois- sante, depuis le vieux Pliocène de Montpellier jusqu'aux sables astiens supérieurs du Bolonais et de la Toscane. Nous avons à nous demander quels ont pu être les descendants de ce rameau jusqu'à l'époque actuelle et ses ancêtres dans les temps miocènes. Parmi les formes actuelles, le Dugong ou Halicore de la mer Rouge et de la région indo-pacifique présente d'incontestables ressemblances avec les Felsinotlierium dans le type général du crâne et de la mandibule ; mais les différences sont importantes : la région intermaxillaire est plus renflée et à direction plus incurvée en bas; le crâne est plus raccourci, les crêtes pariétales plus épaisses et plus saillantes; les os du nez ont disparu; la mandibule est encore plus courte et plus haute dans sa branche horizon- tale ; les molaires, en voie de disparition, sont réduites à des sortes de chevilles plates, uniradiculées; les côtes sont plus minces, formées d'un tissu spongieux et non pierreux ; le bassin est plus réduit et de forme toute différente; enfin la taille est sensiblement plus petite même que celle du F. Serresi. Pour toutes ces raisons, il paraît impossible que le Dugong puisse être un descendant direct des gigantesques Felsmotheriurn pliocènes, et il convient plutôt d'y voir un petit rameau parallèle, ayant divergé du rameau Fcisinolheriiim au moins depuis le Miocène et ayant acquis des caractères un peu particuliers par suite de son isolement géographique. SÉANCE DU 22 JUIN 1914. li56l Quant à la Rhytina S/elleri, le gigantesque Sirénien aujourd'hui éteint des côtes du Kamchatka, il serait tout à fait logique, à cause justement de cette énorme taille, de le considérer comme la forme terminale du rameau Felsinotherium. Le crâne de la Rhytine, par sa forme allongée, ses crêtes pariétales minces et écartées, son inlermaxillaire allongé et peu recourbé en bas, se prêterait assez bien à cette hypothèse, malgré la réduction totale des molaires, qui pourrait être considérée comme un caractère adaplatif de spécialisation. Vlais la mandibule est assez diffé- rente : par sa branche horizontale peu élevée, presque droite, à profil inférieur à peine incurvé, par le trou mentonnier rejeté très en arrière au lieu d^être placé très en avant dans la région dilatée de l'os. De semblables divergences doivent obliger à une grande prudence dans le rattachement trop direct de la Rhytine aux Felsinotherium, surtout en l'absence de docu- ments intermédiaires aux époques pliocène supérieure et pléistocène. Si l'on essaye maintenant de remonter le rameau phylétique des Felsi- notherium jusque dans les temps miocènes, il faut tout d'abord éliminer de cette filiation le Miosiren du Miocène supérieur de Belgique et le Metaxytherium fossile du Miocène moyen de l'Anjou, l'un et l'autre beau- coup trop grands pour représenter les formes ancestrales du F. Serresi. Leurs caractères crâniens et dentaires sont d'ailleurs très différents, ainsi que cela sera établi dans un Mémoire détaillé. Par contre, on connaît déjà dans le Miocène moyen et inférieur quelques fragments crâniens malheureusement trop incomplets, qui par leurs dimensions réduites, par la forme plate et large du dessus du crâne, par l'écartement des crêtes pariétales, paraissent bien pouvoir représenter les mutations ascendantes directes des Felsinotherium pliocènes. Je signalerai dans le Miocène moyen (Helvétien) des Landes une calotte crânienne faisant partie du musée de Mont-de-Marsan et aimablement communiquée par M. Dubalen; ce crâne est un peu plus petit que celui de l'espèce de Montpellier et ses crêtes pariétales sont tout à fait semblables. Plus bas, dans le Burdigalien, je pense qu'il faut rapporter au même rameau la calotte crânienne du Metaxytherium Christoli de Linz (Basse-Autriche) et peut-être aussi celle du Metaxytherium Krahuletzi d'Eggenburg. Enfin il semble que la calotte crânienne du Muschelsandstein d'Argovie, décrite par V. Meyer sous le nom à' Halianassa Studeri, n'est pas non plus bien éloignée du même groupe. Ainsi on peut suivre dès maintenant, depuis le début du Miocène jusque presque à la fin du Pliocène et peut-être même jusqu'à la Rhytine l8()2 ACADÉMIE DES SCIENCES. actuelle, un premier rameau phylètique des Siréniens, formé d'une série de mutations à taille rég^ulièrement croissante, suivant la loi générale que j'ai essayé de mettre en lumière, et aboutissant aux formes géantes des Felsinotherium d'Italie ou même à la Rhytine. Il est malheureusement impossible, faute de documents, de pouvoir remonter plus loin ce rameau à travers l'Oligocène et l'Eocène. Je me propose dans un travail d'ensemble de rechercher par la même méthode les autres rameaux phylétiques des Siréniens, pour tenter d'éclairer l'histoire phylogénique encore si obscure de ce curieux groupe de Mammifères marins. M. EuGÈ.vE Si.MON, Correspondant de l'Académie, fait hommage de son Livre : Les Arachnides de France^ Tome VI, i'"' partie. M. H. -G. Zeuthex, Correspondant de l'Académie, fait également hommage d'un Ouvrage intitulé : Lehrbuch der abzàhlenden Methoden der Géométrie. ELECTIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un de ses Membres, qui devra occuper, dans la deuxième Section de la Commission technique de la Caisse des Recherches scienlijiques, la place vacante par le décès de M. Ph. van Tieghem. M. A. Lacroix réunit la majorité des suffrages. CORUESPOIVDAIXCE. M. Jacques Loeb, élu Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoologie, adresse des remerciments à l'Académie. MM. A. Claude, Jean Përrin adressent des remerciments pour les divStinçtions que l'Académie a accordées à leurs travaux. SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- l863 M. le Secrétaire perpétuei- signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Jean Escard. Les pierres précieuses . 2° Le 26'' Hitllelin delà Société d'Histoire naturelle d'Autun. 3° Le rôle des Mathématiques dans les sciences de F ingénieur, par Maurice d'Ocagne. (Présenté par M. P. Appell.) 4° Fritz Sarasin et Jean Roux. Nova Caledonia : Recherches scientifiques en Nouvelle-Calédonie et aux îles Loyal/y. (Présenté par M. Ed. Perrier.) 5° Les progrés récents de l' Astronomie (NX, année if)i2), par Pat l Sthoo- BANT. (Présenté par M. H. Deslandres.) ASTRONOMIE. — Observations et remarques sur la comète Kritzingrr (191 4 «), faites à l' Observatoire de Besançon, avec l'équatorial coudé. i\otg. faci 1914. de Besançon, h m s m s â'J P. Cfinipar. apparente, h m à . piir, illase. apparente. parallaxe Mai 22 . . . 1..43. 9 + 3. 1 1 . ,38 — 0 . ■ 1 : . 2 9:12 1 9. 56. 20 ,84 9 , 650,, 54 . '.6. 42 ,9 o,.56S„ Juin 17.. . 10.41 • ' ' —1.17, , 12 H- 6. , 5o, ,0 12:12 2 1 .38.21 ,6i 9: .741» 45.41. 2,8 o,584„ » 20.. 10.29.55 -t-'^.^O: ,42 — 0, ,58, ,3 9:12 21.47. 9.39 9 .745,, 45.24.25,2 0 , 596,, liéduetion au jour. .\utorités. -Hl5,6 8855 A. G. Lund. -^ 7.9 15890 k .G. Bonn. + 7'0 15982 A. G. Bonn. Positions des étoiles de comparaison pour 1914,0. .Vscensiûn droite Rédurlion Dist. polaire ij.. Gr. moveone. au jour. moyenne. h m s s o , „ 1 7,5 19.53.12,64 -1-1,82 54.26.28,5 2 8,3 21. .39. 36, 84 -+-1,89 45.34.4,9 3 8,1 21.44-27,00 -t-1,97 45.25.16,5 Remarques. — Le 22 mai, la comète apparaît de 10, 5 grandeur, la tête circulaire a de 3o" à 4o" de diamètre; le noyau, central, est peu visible. Le 17 juin, la comète est de g° grandeur; sa chevelure, toujours ronde, mesure 2' de diamètre; la condensation est bien prononcée, quoique peu lumineuse. Le 20 juin, la comète est moins brillante que le 17 juin, mais il est vrai que le ciel est nébuleux. Le but de celte Note est de signaler surtout les lluctuations survenues dans l'éclat de cette comète. D'après les éléments, A. N., n° 4739, la comète, s'éloignanl de la Terre depuis le 10 mai environ et ayant passé au périhélie le 4 juin, devrait normale- ment diminuer d'éclat. C'est ce qui a été constaté jusque vers le 22 mai, puisque la l864 ACADÉMIE DES SCIENCES. comète avait déjà diminué d'une bonne gramleur sur les observations précédentes; puis il y a eu recrudescence d'éclat pour passer de la io,5 à la 9" grandeur actuelle. L'estimation visuelle de l'éclat d'une comète, peu lumineuse, est évidemment liée à l'état local du ciel, mais les remarques ci-dessus se vérifient par les observations faites à Uccle : M. Van Biesbroeck, après avoir constaté une grande diminution d'éclat le i5 mai, fut frappé, le 3 juin, par une augmentation inattendue, puisqu'il estime, ce jour-là, l'éclat de la comète égale à 8,5. ANALY.SE MATHÉMATIQUE. — Su7' une pj-opriété des polynômes de Bernoulli. Note de M. Ch.-H. 3Iui\tz, présentée par M. Emile Picard. La série trigonométrique , ^ X^ C05 2 riTix ,2* représente dans l'intervalle ola^li un polynôme pair V,,{x) de degré ik, étroitement lié au polynôme correspondant S..,j._ ,(a;) de Bernoulli, dont il se déduit facilement par une transformation linéaire (voir, par exemple, la Correspondance d' HermiteStieltjes , t. I, p. Sqa). On peut énoncer la proposition suivante : Chaque fonction/ (x), continue dans l'intervalle o. . . i , peut être approchée dans cet intervalle indéfiniment et uniformément par des combinaisons liné- aires des fonctions V^{x)= 1, ^^foc), ..., ï'i.fx), ..., les indices entiers croissants k^, ..., ky, ... étant absolument quelconques. On peut évidemment remplacer dans l'énoncé de cette proposition les polynômes P^^Çx) par les polynômes de Bernoulli è^k-ii^) eux-mêmes. Mais ajoutons qu'il n'en est pas ainsi, même dans le cas classique de la représentation approchée par les puissances entières, si l'on se borne à un système infini arbitraire de ces puissances comme nous le prouverons ailleurs; la condition nécessaire et suffisante consiste alors dans la divergence de la série "S j-- Démonstration. — Les polynômes PoW) P|(-^)) P^C^)» ••• étant de degré croissant, de i à 1 en r-, on peut représenter x-'' linéairement par SÉANCE DU 2 2 JUIN IQIij. l865 P„(.r), P,(.r), ..., Pt(>r). Chaque fonction continue pour o5a;^i pouvant être approchée dans cet intervalle par les puissances entières (non néga- tives) de >r-, il suffira de démontrer la possibilité d'une représentation approchée d'un polynôme fondamental quelconque P,,-^(x) par un système arbitrairement choisi P<(a;), P^.^(x), ..., P^, (x), .... Or considérons le système infini d'équations linéaires homogènes : X, .r, .r„ (A) D'après un théorème connu de la théorie des séries de Dirichlet, il n'est pas possible de satisfaire à ces équations par des valeurs des .r„ qui ne soient pas toutes nulles. D'après un autre théorème, dû à M. E. Schmidt ( Hendi- conti, t. XXV, Palermo, 1908) et applicable au système(A) en question, la somme des carrés des coefficients dans chaque équation étant conver- gente, un vecteur nouveau quelconque, par exemple appartiendra maintenant à l'espace défini par les vecteurs donnés. On aura alors (Joe. cit.), pour un vecteur perpendiculaire p^ formé avec des constantes réelles convenables a,',"^' et d'un indice N suffisamment grand, la quantité donnée positive S" étant aussi petite qu'on le voudra. Si l'on regarde maintenant le système (B) cosaTCJ' COS/47Î.I' coi-iiir.-f ,^ , , ?*,(-^) ^ ../,. + ^u: +• • ■+ — ;77r H. . .= P/,,(.r), , , cosaTT.r cos^it:.;' coij.itnx ?'.(-^) = .u-, + .,2/., +• ■ ■ + ,,./■-, +. . .= P/.,(^-), C. R., igi'i, i" .Semestre. (T. 158. N° 25.) 2^0 l866 ACADÉMIE DES SCIENCES. on aura, avec les mêmes constantes a„^', les relations identiques P,.,(x)-a,>"P;,,(a.)-... |l\(^)-a',^-'P,,(a;)-... V cosa/iTT.r I 1 -^) G. Q. F. D. D'après les théorèmes de M. Schmidt {Rendiconti, t. XXV, Palermo, 1908), on peut, en s'appuyant sur le système (B), approcher les fonctions cos27ra;, ..., cos27JTra;, ... à l'aide des polynômes P/,_(a:-\ P,. (a;-), ..., \*,,^(œ), Mais on peut approcher aussi la constante P„(a:^) ^ i dans tout intervalle o ... a <^ i (non plus pour a=^ \) par les cos27it:./-. Il sera donc possible de donner une représentation approchée de toute fonction continue dans l'intervalle o...«<^i, au moyen de chaque système infini, contenu dans l'ensemble des polynômes V^(x), V^(x), ..., P„(.i'), .-., sans avoir recours à la constante P,,. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation fonctionnelle. Note de M. C. Popovici, présentée par M. Emile Picard. l. Considérons l'équation fonctionnelle <>) f{.v)-V{u')f{?>x)+'kf f{s)k{.r,s)ds = 0{x), qui a servi à M. Picard pour, déterminer l'intégrale d'une équation aux dérivées partielles du second ordre qui prend des valeurs données sur deux courbes données. M. Picard a démontré(') que cette équation admet une solution qui, pour .r = o, prend une valeur a et n'en admet qu'une, avec les condi- tions : P(o) = I, le produit n„(a;) = P("C). . .P(p"x') admet une limite 'i^{oc) pour « ^ 3c, Q(a;) s'annule pour x' = o et admet une dérivée; aucune autre condition n'est imposée aux fonctions données et à la fonction inconnue. Le but de cette Note est de montrer qu'il existe une infinité de solutions qui prennent la valeur donnée pour .r = o, el qui ont échappé, parleur (') Comptes i-eiHliix^ '9071 '3 mai iQO-. SÉANCE DU 22 JUIN I914. 1867 nature même, à la méthode des approximations successives. Dans le cas où n„(a;) est divergent, on peut former aussi une infinité de solutions con- vergentes. 2. On peut satisfaire à l'équation (i) par une fonction holomorphc (^') en X : (2) f(x) =/,{.,■) -+- >./,(,r ) + . . . + )."/„( .r) +. . . . /„('T) étant des solutions des équations fonctionnelles de même forme (3) /„(.r)-r'(x)/„(i3-r)==n„(.,'), avec (3') Q„(.r) = Q(.r), Q„{x) =- f /„^,(.i) /.(.r, s) c/s. •-'0 L'équation (3) peut s'écrire (4) /„(,r-)=/„(P''^-)n,-,(.0+2]n,__,(.r)Q„(P'-.r), n_,(,r) = i. On aura l'intégrale cherchée, convergente (-), en prenant (5) f,{x) = an(.r) + ^n,.,{.r)Q{'/'\r). et dans les autres équations f„(o ) = o, p ~ -x. 3. Outre cette solution connue, nous pouvons en donner une infinité d'autres, formées de la manière suivante : ajoutons à chaque solution des équations (3) une solution de ces équations qui correspond, pour Q„(,a") — o par exemple, à (6) 9„(^) = «„[e'<,.f-)-.]n{,r), où (7) ■ i . Cette série n'aura pas de pôles sur l'axe réel si a est imaginaire; elle sera convergente aussi /- = + « pour a; = o si la série à double sens V ■^„{^''x) a une valeur pour j: = o, k ^ OB par exemple si Y«(^) = ,,» on aura (f„(o) = o. 5. Si nous envisageons encore le cas où la solution de M. Picard est divergente, soit à cause de la fonction Q(iï"), soit à cause des produits SÉANCE DU 22 JUIN igiA- 1869 Tl„(x) (lorsqu'ils grandissent indéfiniment), on peut ajouter successivement à chaque fonction fn{oc) une fonction cp„(x-) de manière que la série nouvelle ait une limite pour « ^ x;. On pourrait ainsi former une infinité de solutions convergentes. Ces résultats peuvent être étendus à l'équation de Fredholm. On voit ainsi l'importance de ces fonctions (p, qui n'ont pas été signalées jusqu'à présent, et qui pourtant sont des solutions spécifiques des équations fonctionnelles. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la distribution des nombres premiers . Note de M. J.-E. Littlewood, présentée par M. J. Hadamard. 1. M. E. Schmidt a établi l'existence d'un nombre positif K, tel que (i) n(j-) — L/x -f- -Lj i/^< — Kt^— , >Kt^— , pour des valeurs indéfiniment croissantes de x. D'autre part, dans l'hypothèse de Riemann sur les racines de C(*)) on a (3) U{x) — Lix = 0{\/x\o^a;). 11 reste entre (i) et (2) une lacune que je me propose maintenant de diminuer en remplaçant les inégalités (i) par ^ ' ^ ' ^ ' logx loga; Il en résulte évidemment que l'inégalité n(a-) <[ L«'x-, présumée par divers auteurs pour des raisons empiriques, ne saurait subsister pour toute valeur assez grande de x. Les inégalités (3) sont équivalentes aux suivantes : (4) 'I;(.r) — ./■<— k y/jrlogloglogj-, > K y/xlog log loga?, '\i(x) étant la fonction connue de Tchebichef. Je vais démontrer (4) en supposant vérifiée l'hypothèse de Riemann. Dans le cas contraire, on sait déjà plus. Je pose "^ = logiF, et je désigne par 1870 ACADÉMIE DES SCIENCES. les zéros complexes de 'Ç(s). On sait (* ) que (5) x:.:L4_:: = _,y!!!liVo^O(,), s/a: ^ y„ (6) !H£);:z^ = _,y!iilM! + o(,v. uniformément pour T ^x-, (7) y?!:iz^ = o(.-o. 1 (8) y„ = i'(/0 + 0(i) 27:T OÙ / = ^(T)^ j-^ est la fonction inverse de t logi (1 4- log27r)i T 27r 2. Lemme. — Soit Y]|, un nombre positif quelconque, et - ^^ 1 // }' a i/e* valeurs de z telles que o <; : ^ i , r, > r,,,, f/ - I /( = ) = y !^^li^ e- Y„£ < - K log logr; , > K log log-n . 7" 1 Je considère, par exemple, la seconde inégalité. On démontre en premier lieu que (9) -I/l^ + .-O^'V^^^^e-ï-.S^Alogi (Â>o), 1 quand \ tend vers zéro. Ceci se déduit, en effet, par un raisonnement élémen- taire, de la formule conséquence de (tS). On peut tirer aussi de (8) l'existence d'un r/>o, (') On trouvera des formules équivalentes à (5), (G) el (7) dans le Handbiich de M. Landau, p. 365, 887, 388. tel que SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- "^ r' -vJ I I 1871 r„E>" Maintenant je fais application d'un théorème connu de Kronecker. dont M. H. Bohr a reconnu le premier l'importance capitale dans la théorie des séries de Dirîchlet. Soit (j-) = \.r — ja-j], où )x[ est l'entier le plus rap- proché de .r. Il y a, d'après le théorème de Kronecker, un T tel que ■/" < r,o< T Ivlûg-- r, < ; -+- r,„ ( j H- I ) , et (i i) subsiste pour des valeurs arbitrairement petites de \\ d'où résulte facilement l'inégalité du lemme. 3. Il suffît donc, pour établir les relations (3), de faire voir qu'une supposition, telle que (1-3) 'M'*') — > < '5 \l ■■'-' 'og 'Oglog-i' pour tout o>o et j;'>.r„(o), comporte une contradiction avec notre lemme. En faisant usage de (6) et (7), on démontre l'existence d'une courbe C ou H = ?(■/]), où H(r] ) est positive, continue et décroissante, telle que ■^ SI 11 y„r, ■^ siny, Q > " -, rio(o)] uniformément dans le domaine n <^<^(y]). Posons On a g(:-) = 0(i) sur C et sur la droite H = i- On a, déplus, d'après (5), (6), (7) et (8), n 0{rr) uniformément en n ; d'où l'on tire uniformément dans le domaine ^(yi) >lo(ô), ce qui donne une contradiction avec le lemme du paragraphe 3. ANALYSE MATHÉMATIQUE. ~ Sur les éfjualions intégro-diffèrentielles. Note de M. Ludwi« ScHLESixtiER, présentée par M. J. Hadamard. En appliquant le principe de M. Volterra aux équations différentielles linéaires {•) ^=Vx>,„x, (/,->, o„. ...,,0. dz ^mi c'est-à-dire en faisant tendre le nombre n vers l'infini, de manière que les indices A, k deviennent des variables réelles continues entre o et i, on par- vient à l'équation intégro-différenlielle linéaire (^-) r/X(-|/, ) -^j \{z\l)a{z\lj. '.- ) d'i.. La résolution de cette équation, pour le domaine complexe de la va- riable z, conduit à une théorie analytique entièrement nouvelle, qui jiré- SÉANCE DU 22 JUIN 1914. 1873 sente de grandes analogies, mais aussi des différences essentielles avec cette théorie des systèmes (i) que j'ai développée dans mes travaux des dernières années, en suivant la voie ouverte par M. Volterra. Je voudrais indiquer ici quelques-uns des résultats que j'ai obtenus, relatifs aux équa- tions de la forme (2); un Mémoire étendu sur ce sujet va paraître prochai- nement dans un autre Recueil. Soit a(z\'k,k) une fonction monogène de z pour chaque point du champ o$X.)]W[log<|f?(/, /,)]rA. Si, pour l'équation générale (3), le coefficient a(z\i,Â-) est uniforme autour du point singulier - =^^, si, par exemple, ce point est un pôle de o(;|î,X:), la solution j(s|i, ^•) subira une transformation de la forme (4), lorsque z tourne dans le sens positif autour de p. Il est toujours possible de déterminer a(i, k) de façon qu'on ait W[27rv^^|«(/, k)] = c{i. /,). (') \oiv Leçons sur les fonctions de lignes, p. 199: Rendiconti délia R. Acca- ttemia dei Lincei, i5 mars 1914, p- ^g^- SÉANCE DU 22 JUIN IQlA- 1^7.5 Nous aurons donc la représentation y{z\i. /, 1=: W[log(=-/j)|«(^ k)]+/{z\i\ /,-) 1 W[log{z-p)\a(i,l)]/(^\h/~)dA, -f où f{z\i,k) est uniforme autour du point ^ —p. Si, en particulier,/» est un pôle du premier ordre de a (; |i', X-), on aura, après une transformation simple, ¥{z I i. A) ety(; I j', k) étant holomorphes pour z =p. Ce cas correspond donc à une singularité du type de Fuchs. On pourra former aussi des équations inlégro-différentielles correspondant aux systèmes linéaires canoniques, et étudier le groupe d'une telle équation. Mais les questions où les racines des équations fondamentales intervien- nent n'ont pas, en général, d'analogues dans notre nouvelle théorie, parce qu'elles conduisent à la recherche des valeurs caractéristiques des noyaux. GÉOMÉTRIE. — Sur une méthode géométrique de formation de quelques sur/aces réglées d'ordre supérieur. Note de M. K. Bartel, présentée par M. P. Appell. Les involutions connues déjà par Desargues ont été étudiées, en ce qui concerne leurs degrés supérieurs, surtout par E. Weyr. L'application de ces études a été jusqu'à présent très restreinte. Il nous a donc paru intéres- sant d'étudier par cette méthode la construction et la définition de courbes planes et de surfaces réglées. Prenons deux faisceaux en involution de second ordre : W (a, a,, p, [^2) et W (a', a^, [i', ^2). Si par le point W nous menons une conique C^, les points de son intersection avec les rayons du faisceau W forment une série d'involution A, Aj, B, B^, De même une série d'involution sera formée par les points d'intersection A'.A^, B'iB^, ... de la conique C^ passant par le sommet W'. Ses droites A, Aossa et B, Bo^jî se coupent au point S, alors que les droites A', A.^^a' et B', B^E^p' se coupent au point S'. Coupons les faisceaux W et W par une conique C^ ne passant pas par leurs sommets. Les rayons du premier faisceau coupent alors la conique C* 1876 ACADÉMIE DES SCIENCES. en deux groupes de quatre points A, A^ A3 A., et B, B^ B3 B, déterminant l'involution de quatrième ordre l\, qui a six éléments doubles. La courbe d'involution correspondant à cette ponctuelle d'involution est du troisième ordre et se décompose en trois droites, elle est donc d'espèce nulle. De même les rayons du faisceau ^^ ' ( a^ a'^, ^^\ p.,) couperont la conique C" en deux groupes de points A', A!, A'^ A^ et B', B^ B!, B^ , qui déterminent l'invo- lution I' du quatrième ordre et d'espèce nulle. Admettons que les faisceaux S (a, p, ...) et S' (a', [3', ...) sont projectifs; alors leur entremise établit une correspondance entre les groupes des ponc- tuelles d'involutions IJ et 11 sur la conique C', de sorte qu'à chaque ensemble de quatre points de l'involution IJ correspond un seul groupe de quatre points de l'involution I*. Les ponctuelles d'involutions 1] et I* que nous définirons comme projectives, étant projetées de deux points quel- conques T et T' de la conique C- des involutions Lj et I', donnent deux fais- ceaux en involution projectifs, de quatrième ordre et d'espèce nulle : T(«, «2«3<î^4i bib^bi b.,) AT' (a', a'^ a!, «', , b[ b'., b'^ b[). Menons par les sommets T et T' des droites / et /', qui ne soient pas placées sur le plan de ces faisceaux. Alors les plans H, ^(/a,), Tl^^Çta^), . . . formeront un faisceau de plans en involution de quatrième ordre et d'espèce nulle, projectif par rapport au faisceau analogue de plans Il\^^(t'a\), n',^s(/'al), . . . placés sur l'axe /', qui ne se rencontre pas avec l'axe /. Le lieu géométrique des droites d'intersection des deux faisceaux de plans est une surface réglée dont l'ordre est le même que celui de la courbe formée par les faisceaux T (aia^a^a., . . .) \T'(a[a'.,...). Pour déterminer l'ordre de cette courbe, coupons les faisceaux T et T' par une droite arbitraire m, ne passant pas par leurs centres. Prenons ensuite une conique Cj et projetons sur elle d'un de ses points quelconques P les ponctuelles en involution obtenues sur la droite m. De même nous trouverons les centres d'involutions U et U' des ponctuelles d'involutions obtenues sur C^. Les points U et U' forment les sommets des faisceaux projectifs en involution de second ordre; les rayons correspondants de ces faisceaux projectifs se couperont en des points d'une certaine courbe, dont l'ordre reste à déterminer. Dans ce but coupons les faisceaux d'invo- lutions de second ordre, dont les sommets sont dans les points U et L', par une droite arbitraire ;«, et projetons les ponctuelles en involution, ainsi obtenues, sur la conique C^ d'un de ses points arbitraires P,. Nous SÉANCE DU 22 JUIN ipiA- i^'l trouvons ainsi les centres M et M' des involutions de second ordre, qui se trouvent sur Cî; et sont des centres de deux faisceaux de rayons projectifs, dont les rayons correspondants se couperont en des points sur laconique C^". Les coniques C; et Cri se couperont en quatre points qui, projetés du point P, sur la droite OT|, désignent les quatre points d'intersection de la droite m,, avec la courbe marquée par les faisceaux U et U' qui, de sorte, est une courbe de quatrième ordre C'. La courbe C' coupe la conique Cj; en huit points qui, étant projetés du point P sur la droite w, donnent huit points d'intersection de cette droite avec la courbe formée par des faisceaux projectifs d'involutions de quatrième ordre ayant pour sommets T et T'. Cette courbe est donc de huitième ordre C. Au rayon t, du faisceau W(a, aj, P, [^2, . . .) passant par le centre T' correspondent dans le faisceau V\^'(ix[a'^, ...) les deux rayons z\ et t'^. Le rayon t, coupe la conique C-, non seulement au point T', mais encore au point T', . Les rayons TT'^ï et TT\^^r, forment un couple de rayons dans le faisceau T. Les rayons t', et t', coupent la conique C- en quatre points T\ T!,!',!', , qui, réunis au centre T, forment un ensemble de quatre rayons dans ce faisceau. Les rayons t et/', couperont cet ensemble de quatre rayons en huit points, dont quatre se confondent avec le point T', qui est ainsi un point quadruple de la courbe de huitième ordre C que nous avons obtenue. On démontre de la même façon que le point T' est aussi un point quadruple d'une courbe C*. Nous pouvons donc conclure par l'énoncé du théorème suivant : Le lieu d'intersection des plans correspondants de deux faisceaux de plans en involution projectifs, de quatrième ordre et d'' espèce nulle, est une surface réglée de huitième ordre, ayant pour deux génératrices quadruples les axes de ces faisceaux . MÉCANIQUE. — Sur une nouvelle formule exprimant la puissance indiquée d un moteur à quatre temps en fonction d^ éléments expérimentaux . Note de M. G. Kœnigs. 1. La puissance indiquée, ou travail développé en une seconde par le lluide évoluant à l'intérieur du cylindre, ne peut être obtenue au moyen de l'aire du diagramme tracé par un indicateur que si la vitesse est modérée. 11 faut procéder autrement dans le cas des grandes vitesses, en recourant, 1878 ACADÉMIE DES SCIENCES. par exemple, à la mesure directe du travail résistant organique développé à Fintërieur du moteur. C'est ainsi qu'a procédé M. W itz, qui a observé la période d'arrêt de la machine abandonnée, sans gaz, à elle-même. C'est encore ainsi qu'a procédé M. Lumel dans un travail récent présenté comme thèses à l'Université de Paris. Dans son étude, M. Lumet a distin- gué deux sortes de travail résistant : le travail résistant de première sorte lient à l'agencement même de la machine et est indépendant du taux de la pression, tandis que le travail résistant de la seconde sorte dépend, au contraire, de la valeur différentielle de la pression, c'est-à-dire de son excès sur la pression atmosphérique. L'effet de cet excès de pression est en effet d'aggraver proportionnellement les pressions des pièces les unes sur les autres et d'augmenter proportionnellement leurs frottements relatifs. D'après cela, en appelant/;,,, la valeur de la pression moyenne différentielle, le taux par seconde du travail résistant qui résulte ainsi des pressions peut être représenté par Bp^^, tandis que le taux par seconde du travail résistant de la première sorte sera représenté par A ; dès lors, A -+- B/>^„ représentera le taux par seconde du travail résistant organique total. Pour mesurer A et B, qui sont des fonctions du nombre n de tours par minute, M. Lumel fait deux expériences. Dans la première, on fait fonc- tionner à n tours le moteur sans essence, en sorte qu'il aspire, comprime, détend, évacue une certaine masse d'air; soient W, la puissance qu'il faut lui fournir pour cela et />^,„ la pression moyenne de l'air évoluant; on aura W, = A -4- B//j„j. On ôte alors les soupapes de façon que la machine n'as- pire plus d'air; soit Wo la puissance à lui fournir pour la faire fonctionner à n tours; on auraW2 = A; de là, la possibilité de calculer A et B; on trouve ainsi cette expression du travail organique absorbé par seconde w.,-H(w,- w,)4^- 2. Dans ces expériences, M. Lumet a eu recours pour p'„, à un procédé d'approximation spécial, se justifiant par la remarque que //„, entre en fac- teur d'un terme relativement petit. Mais il se trouve que/)',,, peut s'exprimer en fonction de la puissance indiquée $,• elle-même qu'on cherche. En poussant en effet les calculs jusqu'au bout, on trouve que le quotient -^ a P u m pour valeur //„„- ^2 y?,' où ^c représente la puissance absorbée par la compression, terme qu'on SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- 1^79 sait calculer quand on connaît la compression volumique du moteur. D'autre part, si 'P,/ représente la puissance disponible sur l'arbre du moteur, on a '.e,= av+ w, + ( w, - w,)-^ = a^rf+ w,+ (w, - w,) Ti + ^), d'où l'on tire la formule annoncée 'i\: W, - w. i„, joue un rôle et sa présence est nécessaire à la comparabilité des résultats. La vérification de cette formule peut du reste être exécutée en l'ap- pliquant à des moteurs à marclie assez lente pour que l'usage d'un bon indicateur y soit possible, de façon à pouvoir obtenir ^S, directement au moyen du diagramme. Il va de soi que la formule précédente entraîne une expression du rende- ment organique du moteur, à savoir : _ 'iV _ / W, \ / W, - W, PHYSIQUE. — Le mécanisme du rayonnement lumineux et le quantum d'entropie. Note de M. Jacques Duclaux. Deux séries différentes de déductions ont conduit à admettre que l'énergie d'un système peut dans certains cas varier, non pas d'une façon continue, mais par éléments finis et indivisibles. La première de ces séries se termine par l'hypothèse des quanta de Planck, d'après laquelle l'énergie d'un système rayonnant varierait par éléments de grandeur /;v, h étant le quantum d'action, constante universelle, et v la fréquence du rayonne- ment considéré. La seconde part de la loi de Pictet-Trouton, étendue à toutes les transformations physiques et chimiques : cette loi conduit à la notion d'un autre élément d'énergie, qui est égal au produit de l'élément d'entropie (aussi constante universelle) par une température absolue. La comparaison des deux éléments d'énergie, définis ainsi de deux manières indépendantes, et qui semblent au premier abord de nature l88o ACADÉMIE DES SCIENCES. entièrement dillérente, se fait de la façon suivante. Dans un système en état de transformation réversible quelconque à la température absolue T, et en état d'équilibre de rayonnement avec un corps noir à la même tem- pérature, le rayonnement le plus abondant est celui qui correspond à une certaine fréquence v qui est, comme on sait, proportionnelle à T : il met en jeu des éléments d'énergie optique qui sont par suite proportionnels à T et indépendants de la nature du système. En même temps, la trans- formation dont le système est le siège met en jeu des éléments d'énergie calorifique qui sont, comme les précédents, indépendants de la nature du système et proportionnels à T (loi de Pictet-Trouton). On constate donc une étroite analogie entre les deux éléments d'énergie, bien qu'ils semblent n'avoir rien de commun : et cette analogie est poussée encore bien plus loin, puisque, comme je l'ai déjà annoncé ('), les valeurs numériques des deux élémenls sont égales en toutes circonstances . L'élément d'énergie physico-chimique est donc ainsi identique à l'élé- ment d'énergie optique; ce sont deux représentations différentes d'une même grandeur. Cette identité autorise à rappiocher étroitement l'un de l'autre les deux phénomènes de l'émission lumineuse et de la transformation physico- chimique. Le plus simple des deux pourra servir à expliquer l'autre. Or, tandis que la théorie du rayonnement est encore obscure et n'évoque aucune image physique pouvant servir de guide, le sens matériel des transformations est très clair. Dans tous les cas où la loi de Pictet-Trouton entre en jeu, il y a rupture ou établissement de liens entre les atomes ou les molécules. C'est la rupture de ces liens qui produit les phénomènes de dissociation, de fusion, de vaporisation : et chaque rupture s'accompagne de l'absorption d'un élément d'énergie. La rupture ou l'établissement d'un lien, alors même que nous n'en connaissons pas le mécanisme intime, étant un phénomène de signification physique très claire et dont l'effet est immédiatement perceptible, il y a tout intérêt à lui rapporter le phénomène beaucoup plus obscur du rayon- nement. Nous dirons donc que la cause du rayonnement est r établissement de tiens entre les atomes : chaque fois qu'un pareil lien se forme, il rend libre un élément d'énergie indivisible qui est diffusé sous la forme de rayonnement. Cette conception des faits conduit à diverses conséquences : (') Comptes rendus, t. 156, p. i42. SÉANCE DU 22 JUIN 1914. 1881 1° L'émission lumineuse se fait, conformément à une théorie déjà pro- posée, par éléments de lumière. Ceci ne s'applique qu'au rayonnement continu : il n'y a aucune raison d'admettre que le rayonnement monochro- matique se fasse aussi par éléments, ou du moins que ceux-ci soient iden- tiques aux autres : car le rayonnement monochromatique n'est pas sous la dépendance des liens entre atomes et reste, par suite, en dehors de ce qui précède. 2° L'absorption de la lumière se fait évidemment par éléments, si elle a pour effet la rupture de quelques liens. On conçoit qu'elle puisse se faire aussi par fractions infiniment petites, l'énergie ainsi emmagasinée étant insuffisante au-dessous d'une certaine quantité pour produire aucune rup- ture et pouvant être restituée sans avoir agi lorsque sa densité vient à diminuer. 3° La triboluminescence devient un phénomène d'ordre général. Toutes les déformations, en effet, s'accompagnant de modifications dans le nombre des liens interatomiques, doivent en même temps s'accompagner d'un rayonnement, (lelui-ci est particulièrement intense là où la déformation est maxima, c'est-à-dire le long des surfaces de cassure ou d'agglomération. 4" Le quantum d'action de Planck devient, par l'intermédiaire d'une transformation numérique, un quantum d' entropie dont la signification physique est beaucoup plus nette. Ce quantum d'entropie, indépendant de toute considération de nature des corps, de température et de mouvement, est une constante universelle, ou encore un constituant universel, auquel on pourra, si l'on y trouve quelque avantage, accorder l'existence réelle. 5" La signification physique attachée par la nouvelle interprétation, fondée sur la loi de Pictet-Trouton, à l'hypothèse des quapta permettra sans doute de limiter le champ d'application de cette hypothèse. Actuelle- ment, il semble qu'on ait pris le parti de l'appliquer, pour voir, à tous les phénomènes imaginables. Or il semble que son domaine se réduise à ceux-là seuls de ces phénomènes qui font intervenir les liens entre atomes, de telle sorte que la notion de quantum ne s'appliquerait pas dans l'atome. Si, comme il est possible, l'existence du quantum d'entropie est la base du second principe de la thermodynamique, il en résulterait en même temps que l'intérieur de l'atome échappe à la thermodynamique et par suite aussi à la notion de température. Cette conclusion ne serait pas en désaccord avec ce que nous savons du rayonnement monochromatique, de la radio- activité et du magnétisme. Je remarquerai en terminant que l'action exercée sur le rayonnement C. R., 1914, 1" Seme-, se mettre sous la forme ^'^ i)r-- ~" r ()r ~ p Ot ' Celte deuvième relation est tout à fait générale. On peut l'établir sans faire aucune hypothèse sur la perméabilité de la substance ; elle est vraie même s'il y a de l'hystérésis. C'est elle que nous avons utilisée pour l'étude des courants de Foucault dans un tore de fer doux plein, en tenant compte de l'hystérésis, dans le cas où le fer n'est pas saturé. Nous supposons que le champ résultant h et l'induction b sont liés à chaque instant par la loi qu'exprime le cycle d'hystérésis statique de la substance, et nous négligeons les harmoniques. Soit alors /i =:r H „, si n to < { w = 2 7î 1 ' ) . On sait qu'on peut écrire b =^ B„, sin {r,it — c), £ étant l'angle hystérétique. Nous définissons la perméabilité a comme étant le quotient ^') Il se pioduil un ed'el analogue a Vt'fffI Kelvin. Noir iiolaninieiU \\. Swvngedaiw, Comptes rendus^ aS août igiS. ('-) Pour cette étude, voir Mauraix, Thèse, I^aris, 1898 (1" Partie). l886 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les quantités a et £ sont déterminées d'après le cycle d'hystérésis statique. Nous admettons qu'elles sont constantes. En notations imaginaires, on a alors ii!> — ij.3Q.e-J' (j — \,/^^) . Posons -r-^^Jlllt/e-J^ (,= ,,;,S,S...). p La relation (i) devient alors IF '^7- 7/7- )>'lf'., — o. Désignons par a le rayon de la section du tore, par di>„ la correspondante imaginaire de l'induction à la surface du tore. L'induction moyenne (quo- tient du flux total par l'aire de la section) s'écrit . 2 JAla) la J „ ( /. (7 ) J(i et J, désignant les fonctions de Bessel d'ordre o et d'ordre i . Lois limites. — L'expression qui multiplie iis-a est assez compliquée; elle dépend du module z de la quantité \a et de l'angle i. Nous avons établi théoriquement, et vérifié par un calcul numérique, que, à partir de la valeur s = 8 environ : 1° Le module de cette expression est égal sensiblement à la valeur """Vit 2° Son argument est constant et égal à Il en résulte que : La valeur efficace de l'induction moyenne (ou bien du flux total d'induction), pour un noyau et pour un courant magnétisant donnés, varie en raison inverse de la racine carrée de la fréquence, si celle-ci est assez grande. On trouve exactement la même loi lorsqu'il n'y a pas d'hystérésis. L'hys- térésis magnétique a donc pour seul e/jfet de diminuer le décalage de l'i/n/uc- SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- l8^7 tion moyenne sur l'induction à la surface (Vun angle égal à - (£ varie de i5° à 25° environ pour le fer doux). Dans les expériences que nous poursuivons, faites jusqu'ici sur un noyau de fer doux plein ayant une section de i^'"" de diamètre, pour lequel a = 1 162, t = iS", nous avons vérifié ces deux lois limites avec une erreur relative de 3 à 4 pour 100. (La fréquence F variait de 3i à 5i ; p= i3,5 mi- crohms : cm.) .Nous avons également appliqué ces lois d'une façon très satisfaisante aux résultats numériques publiés par M. Maurain (' ), obtenus sur un tore plein en fer doux de 25""" de diamètre; les phénomènes d'arrondissement des cycles d'hystérésis qu'il a constatés s'expliquent d'une façon quantitative en admettant qu'ils sont dus aux courants de Foucault qui se produisent dans la masse conductrice du fer. RADIOACTIVITÉ. ~ Sur une réduction de l'oxyde de cai'bone par l'hydrogène, provoquée par l'émanation du radium. Note de M. Otto Scheuer, pré- sentée par M. A. Haller. Dans une Note (-) intitulée Sur la synthèse des sucres par les émanations radioactives, MM. J. Stoklasa, J. Seboret V. Zdobnicky ont annoncé que, sous Faction de l'émanation du radium, le gaz carbonique pouvait être réduit par l'hydrogène naissant en donnant naissance à de la formaldéhyde. L'hydrogène naissant était fourni par l'action de la potasse caustique sur l'alliage de Dewar [Al, Cu, Zn]. Il semble a priori qu'il ne soit pas néces- saire de faire intervenir un processus chimique pour produire cet hydrogène naissant. En effet, dans l'expérience de ces auteurs, faite en milieu aqueux, l'action du radium sur l'eau et sa vapeur suffit à le fournir constamment. Les constituants à partir desquels on peut obtenir la formaldéhyde sont vraisemblablement CO ou CO- mélangés à H" ou H-0. Il nous a semblé intéressant de reprendre l'étude de cette réaction en nous plaçant dans des conditions aussi simples que possible, et c'est pourquoi nous avons choisi comme premier système un mélange de CO et H'-. Les deux gaz ont été préparés dans un état de pureté tel qu'ils auraient pu servir à la déternaination de leurs densités respectives. L'appareil, qui sera décrit en détail (') Loc. cil. {1" Partie). (■') Comptes rendus, t. 156, tgiS, p. 6^6. l888 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans une publication ultérieure, comprenait deux ballons jaugés, soudés aux deux extrémités d'un tube capillaire en U portant une graduation en millimètres et calibré. A la partie inférieure de ce tube était soudé un récipient à mercure permettant de le faire monter à volonté dans les deux branches de l'U qui servait de manomètre. Au début de l'expérience, l'émanation purifiée est introduite dans un des ballons par la méthode que nous avons décrite en collaboration avec M. Duane (') et sa quantité mesurée par la méthode des rayons y. L'autre ballon contient le mélange gazeux. Par une manœuvre simple du mercure dans l'U, on fait passer une partie du mélange gazeux dans le ballon contenant l'émanation sans que celle-ci puisse passer dans l'autre; à ce moment, la pression lue sur un manomètre auxiliaire est la même dans les deux ballons, et le niveau du mercure le même dans les deux branches. Le manomètre capillaire permet de suivre les variations de volume résultant de la réaction du gaz contenu dans le ballon à émanation, en maintenant le mercure à un niveau constant dans la branche qui communique avec le second ballon. l.,a réaction s'accompagne d'une diminution progressive de volume. Une expérience effectuée à i^" dans un ballon de 6"" de diamètre a porté sur un mélange contenant en volume 43,71 pour loo de H- et 36,29 pour 100 de CO sous une pression initiale de 1471""°, mélange dont le volume ramené à 760°"° était de 240""', 122 et sur une quantité d'émanation de 96,05 millicuries. Au bout de 19 jours, la pression était tombée à i366""", ce qui correspond à un volume linal, à 760'"™, de 2 17"°', 332 et à la dis- parition de 22™', 79, soit de i""',8 par curie-heure. L'analyse du gaz final, dont l'odeur ne présentait aucune particularité, a été faite par eudiomé- trie avant et après détermination du CO contenu, et a donné pour 100'"' : IP=;34,i9 pour 100, CO = 6o,38 pour loo, C„H,;j^ 5,43 pour loo. Si l'on cherche à accorder ces résultats avec la diminution de volume observée, on trouve que la composition des hydrocarbures est très voisine de celle de CH'. En supposant que les hydrocarbures contiennent 97,77 pour 100 de CH* et 2,23 pour loode C-H*, la composition en volume linal du gaz serait H- = 34,19 pour 100, CO = 6o,38 pour 100, CH'' = 5,3i pour 100, C^H* = o,i2 pour 100 et la diminution totale du volume de 22""', 854 qui coïncide, aux erreurs d'expérience près, avec le nombre expé- rimental 22""'", 79. Le mélange gazeux ne contenait ni aldéhyde formique, ni alcool raélhy- lique. Au cours de cette expérience et dans une autre faite simultanément, et dans les mêmes conditions, dans un second ballon témoin, nous avons observé dans les premiersjours, sur la paroi intérieure des ballons, la for- (') Le Radium, t. X, igiS. SÉANCE DU 22 JUIN 1914. 1889 mation d'un dépôt solide, excessivement faible, dépôt qui, dans l'expérience décrite plus haut, a disparu vers le quatrième jour. Dans le ballon témoin nous avons pu, au bout de deux jours, caractériser la formaldéhyde par la réaction de Voisenet('). On doit en conclure que le gaz CO, sous l'action de l'émanation, est réduit par H- et donne d'abord HCHO qui lui-même est ensuite complète- ment réduit en méthane qui paraît être le principal produit ultime de la réaction. A côté de lui semble exister une petite proportion d'autres hydro- carbures. La formation intermédiaire d'alcool mélhylique n'a pas été observée dans ces expériences, bien qu'elle paraisse probable. Toutes ces réactions sont accompagnées d'une production d'eau; sa présence a été caractérisée par l'apparition d'un givre très léger en maintenant la partie inférieure du ballon à — 2°. RADIOACTIVITÉ. — Sur les propriétés éleclrochimiques du radium B et du thorium B. Note de M. Z. Klemensiewicz, présentée par M. E. Bouly. De nombreuses recherches, effectuées récemment par plusieurs savants, ont démontré que quelques groupes d'élémen'ts jouissent de cette pro- priété bien étrange, que les éléments appartenant au même groupe paraissent extrêmement semblables au point de vue chimique et physico- chimique, malgré la différence de leurs poids atomiques allant jusqu'à 8 unités. On a essayé plusieurs réactions chimiques et différents procédés physico-chimiques tels que la cristallisation, la sublimation, l'électro- lyse, etc. ; il n'a pas été possible d'obtenir même un indice de séparation de ces éléments qu'on a nommé les isotopes. Mais les limites d'erreur n'étant pas bien précisées dans la plupart des recherches, il serait préma- turé de considérer les éléments dont nous avons parlé comme absolument ou même pratiquement identiques au point de vue chimique et physico- chimique. Nous nous sommes donc proposé de déterminer quantitative- ment la limite inférieure d'identité de ces éléments. Pour obtenir des résultats favorables, ce sont surtout le radium B et le thorium B supposés identiques avec le plomb, dont les poids atomiques diffèrent relativement de 8 et (3 unités, qui méritent la préférence. Gomme toutes les propriétés chimiques sont mutuellement liées, il (') Bull. Soc. chim., 3= série, igoS, p. 33. C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N" 25.) 243 1890 ACADÉMIE DES SCIENCES. nous parut inutile de chercher une réaction spéciale susceptible de pro- duire la séparation, lorsque tant d'autres sont restées inefficaces. Nous avons plutôt choisi un procédé capable de donner de résultats bien précis et qui ne demande que très peu de temps, ce qui est indispensable dans le cas du RaB. Cette méthode consiste dans la détermination du rapport do répartition d'un corps radioactif entre l'amalgame du métal supposé iso- tope et une solution aqueuse d'un de ces sels. Elle est donc bien générale. Voici comment je la mets en œuvre. On agile une certaine quantité d'amalgame de plomb (i'' Pb environ dans 5'^"'' à N jQom' [-jg^ quelques minutes avec S"^""' d'une solution de nitrate de plomb — , rendue N acide à -^ par l'acide nitrique afin d'éviter la formation d'un précipité. Celte solution restait auparavant pendant quelques heures, saturée avec environ 0,1 curie d'émana- tion du radium, après quoi on l'a laissé bouillir pour éliminer l'émanation non décom- posée. L'agitation terminée, on sépare la solution et l'amalgame et on lave ce dernier N en agitant avec une solution de nitrate mercureux — et d'acide nitrique N. Ainsi le " 10 ' plomb et le radium B se trouvent répartis entre deux solutions : la solution primitive et la solution de lavage. On verse dans les deux solutions de l'acide chlorhjdrique, on les évapore et l'on chaufle.encore i3 minutes à 110" pour chasser le mercure pré- sent sous forme de sublimé. On obtient ainsi deux fractions de cristaux de chlorure de plomb, activées par le chlorure de radium B. Celles qui proviennent de l'amal- game contiennent, en outre, le radium C formé avant la séparation des deux phases. Comme l'activité de celui-ci décroît un peu plus vite seulement que celle du pro- duit B, il est indipensable de l'éliminer. A cet effet, on met les deux sels en solution dans 10*^"' environ d'acide nitrique chaud à N et l'on plonge dedans deux lames de 100 '^ ° nickel. Pour obtenir une séparation plus complète, il faut répéter l'opération en prenant des lames nouvelles. Les solutions sont maintenant évaporées une seconde fois, après quoi on étend les cristaux pulvérisés sur de petits disques en laiton de sur- faces égales. A partir d'une certaine épaisseur de la couche, la quantité de substance est sans importance. J'ai mesuré le rayonnement total à l'aide d'un quartz piézoélec- trique. Au lieu de laver l'amalgame avec une quantité de liquide suffisante pour entraîner tout le plomb d'un seul coup, j'ai adopté, dans les recherches postérieures, la mé- thode du lavage fractionné, en divisant cette quantité en 10 parties agitées succes- sivement avec l'amalgame. On compare l'activité de la solution originale à celle de l'avant-dernière et de la dernière fraction. Ainsi on peut augmenter à volonté la sen- sibilité de la méthode. Avec un peu d'habitude, on arrive à efiéctuer toutes ces opérations en 2 à 3 heures. Les essais avec le thorium B sont faits d'une manière analogue. On activait la solution en laissant passer un courant d'air chargé de l'émanation mise en liberté par SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- 1^9» un échantillon assez fort de radiolhoriuni. En vue de la grande différence entre la période du thorium B et celle du thorium C, on n'a pas séparé le produit C sur le nickel; on s'est contenté d'attendre quelques heures, jusqu'à ce que l'activité due au thorium G présent au début soit devenue négligeable. J'ai répété plusieurs fois ces expériences. Dans aucun cas je n'ai trouvé de différence d^ activité entre le chlorure de plomb provenant de la solution originale et celui qui était obtenu par le lavage de ramalgame. Si la der- nière fraction montrait quelquefois une activité légèrement plus grande, cette différence était due uniquement au produit C, puisqu'elle dispa- raissait peu à peu avec le temps; on ne l'a jamais observée sur l'avant-der- nière fraction, les produits C étant sensiblement plus nobles que les B. Les mesures étant effectuées dans des conditions parfaitement compa- rables, il était possible d'obtenir une exactitude de o,5 pour loo. Les Jr ac- tions l'oisines ne peuvent donc différer que de o,5 pour looo. Le potentiel électrolytique d'une électrode réversible est donné d'après RT P M. Nernst par l'expression E = — In -y n étant la valence d'ion, c sa con- centration, P une constante particulière du métal, nommée tension èlec- trolytique. Dans le cas oii le métal est présent sous la forme d'un amal- game, il faut mettre P=X-C, C étant la concentration du métal dans l'amalgame. Dans notre cas on a donc -, RT ki.i,.(Zfi, RT /.ji.Cji li, = — la = — In , n Cfi, n cji OÙ l'indice M marque les grandeurs relatives au métal radioactif. La V. C valence est, comme on le sait, la même. Comme les rapports -^ et — dif- fèrent de moins de o, 5 pour looo, ^p,, et k^^ ne peuvent différer au plus que de o,5 pour looo; il en est donc de même pour Pp,, et P„. Les potentiels é/ectrolytiques normau.r V.^ =^ o,02.(jlnP de radium B et de thorium B sont donc égaux à celui du plomb à i. lo^^ volt près. Les diffé- rences sont alors au moins cent fois plus petites que celles qu'on observe sur des échantillons d'un même métal, qui ont subi des traiteinents méca- ni(iues différents. L'affinité chimique étant profondément liée aux pro- priétés électrochimiques, une similitude analogue est donc à prévoir pour toutes les réactions chimiques des éléments dont nous avons parlé. '^-■^ -^»^ <^V;\ LU L I 3 R A R Y r.- 1892 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHOTOCHIMIE. — Etude de la dispersion des rayons ultraviolets par les coi-ps organiques. Noie de M. ViCTon He\ri, présentée par M. Daslre. L'élude quantitative de l'absorption des rayons ultraviolets nous a con- duit à un certain nombre de résultats généraux relatifs à la production de l'absorption par des groupements moléculaires déterminés et à l'influence mutuelle de ces groupes chromopliores. L'analyse du mécanisme de l'absorp- tion, la recherche de ses lois et le calcul a priori du spectre d'absorption d'uD corps quelconque ne peuvent être faites que si l'on détermine pour les mêmes corps l'indice de réfraction des rayons ultraviolets. La réfractométrie des rayons ultraviolets n'a presque pas été étudiée jus- qu'ici; on a mesuré les indices de réfraction ultraviolets seulement pour l'eau, l'alcool, la benzine, le xylol et le sulfure de carbone. Les recherches de réfractométrie dans l'ultraviolet présentent donc un intérêt également pour l'étude des lois de la réfractométrie elle-même. On ne sait, par exemple, pas du tout si l'addilivlté des pouvoirs réfringents moléculaires se produit pour les rayons ultraviolets, qui sont nettement absorbés, même par les corps les plus simples (alcools, acides, etc.); de même, certains groupe- ments, qui possèdent dans le spectre visible le même pouvoir réfringent, par exemple le carbonyl et le carboxyl, présentent, ainsi que nous le mon- trerons, une très grande différence dans l'ultraviolet, la réfractométrie des rayons ultraviolets donne donc une méthode de détermination de la consti- tution chimique plus fine que les mesures faites dans le spectre visible. Pour étudier les indices de réfraction dans l'ultraviolet, j'ai prié M. Hilger, de Londres, de me construire un réfractomètre en quartz, qui puisse s'adapter devant un spectrographe. Les rayons d'une étincelle condensée entre des électrodes Fe-Cd tombent sur un prisme à arête horizontale d'angle < (= 29°4o') qu'on remplit avec le liquide étudié. Un prisme en quartz à arête horizontale et d'angle variable fait corps avec le prisme liquide. l'our une valeur de l'angle du prisme en quartz égale à a, les rayons de lon- gueur d'onde ?i,, déviés par le prisme liquide, sont ramenés dans leur direction primi- tive par le prisme en quartz. Les autres rayons sont déviés soit vers le haut, soit vers le bas. On obtient ainsi un petit spectre qu'on fait tomber sur la fente du spectro- graphe. La photographie donne un specire incliné qui coupe le spectre témoin obtenu sans prisme liquide pour la longueur d'onde /.,. L'indice de réfraction .r du liquide SÉANCE DU 22 JUIN I914. |iour cette longueur d'onde se calcule par la formule ;rsini =1: sin ( j — a) cosa + siii a sj n"- 1893 sin-(« — a), où II est l'indice du quartz. On fait sur la même plaque i5 à 20 spectres dilTérents pour difTérenles valeurs de l'angle a et l'on n'a plus qu'à mesurer les longueurs d'onde pour lesquelles il y a inter- section des spectres. Cette méthode, très rapide, donne une précision très satisfaisante; les écarts n'atteignent que 3 à 4 unités de la qualrième décimale et la valeur du point d'intersection \^ peut se mesurer facilement avec un écart maximum o de 10 unités Angstrôm pour les À]>3ooo et de 5 unités pour les rayons ultraviolets plus courts. Résultats. — I" Les mesures réfractométriques pour les alcools métliy- lique, éthyliquc, propylique, butylique, amylique et heptyliquc, pour le glycol et pour les carbures, pentane, hexane, heplane et cyclohexane, m'ont permis de calculer les pouvoirs réfringents moléculaires pour CH-, H et O de l'hydroxyle pour des X variant de /J20o à 2i5o. On trouve que, jusqu'à environ \ = 2G00, le pouvoir réfringent de CH" est parfaitement additif comme dans le spectre visible; pour des longueurs d'onde plus courtes, l'additivilé subsiste seulement en première approximation; on observe des écarts qui augmentent de plus en plus. Le Tableau suivant contient les valeurs de ll„= = —, -r déduites de la H- 4- 2 a comparaison des corps précédents : ■k. CH^ H. - 0 - 4200 4,72 1,08 .,52 38oo 4,78 1,08 1,54 3400 4,83 i>09 1 ,56 Sooo 4.92 1,10 1 ,60 2800 5,o3 1,12 1,62 2600 5, 10 .,.5 1,63 2000 5,i6 .,16 1,65 2400 5,22 .,.8 1,66 2800 5,34 1 ,20 1,66 225o 5,4o 1,21 1,68 2200 5,46 I ,23 1,80 2i5o 5,54 Rappelons que dans le visible pour CH'-, 11,,= varie seulement de 4)t)o à 4,71 entre À = 6563 et 434' • '894 ACADEMIE DES SCIENCES. 2" La variation de l'indice de réfraction des corps précédents peut être représentée très exactement par la formule n"^ ^ a pouvoir réfringent peut être représenté par la formule b'j.:f, i:' — /. Vtj et, de même, le _i M 2 cl .ML Le Tableau suivant contient pour quelques corps les valeurs de n calcu- lées et observées : Alcool a = 1,748. . , ,. ,6 =0,512. raethyhque. (^^^u^^. AUooI a = 1.839. ,,, ,. , * =0,396. ethyl.que. (^^^,3,0 x. "cale. 'iobs. 4200. . . . . 1,3375 1,3370 38oo.... 1,3412 1,3408 3400 I , 3466 1 ,3463 3ooo. . . . • ',3547 ) ,3545 2800. . . . . i,36o4 I , 36o4 2600. . . . • 1,3679 1,3678 25oo. . . . 1 , 372.3 1,3718 2400. . . . I ,3780 1,3767 23oo. . . . 1,3844 1,3836 225o. . . . . 1,3965 1,3876 2200. . . . . 1,3922 I ,3923 2 I 5o . . . . • 1,3990 1,3975 "lalc. 1,3-18 .,3757 i,38i4 I ,3902 1,3965 I ,4o5o i,4io4 i,4i68 1,4246 1 ,43i6 1,4342 i,443o «obs. ,3718 ,3760 ,38i2 ,3903 ,3965 ,4o5o ,4102 ,4167 ,4248 ,4294 ,4342 ,4394 Alcool propylique. ^calc. ,3953 ,4067 ,4169 ,4241 ,4337 ,4396 ,4467 ,455i ,4599 ,4653 ,4712 a - 1,895. b = 0,580. X.= 1211. «obs. ,3955 ,4oo6 ,4070 ,4>67 ,4242 ,4327 ,4383 ,4454 ,4546 ,4602 ,4653 ,4710 3° Les constantes a, [3 et X„ qui déterminent complètement les valeurs des pouvoirs réfringents moléculaires des différents corps depuis X ^ GjG3 jusqu'à 2i5o sont données dans le Tableau suivant : Alcool Alcool Alcool Alcool méthylique. éthylique. propylique. amylique. Penlane. Hexane. 8,0195 12,707 17,112 26,083 24,727 29,223 5, 1 l32 7,1734 10, 148 6,792 Il ,62 25,45 io63 1239 1114 l5o2 1205 965 Les valeurs de ces constantes étant liées par la théorie de Drude au nombre d'électrons qui produisent l'absorption, il y a lieu de calculer ces nombres et de rapprocher ces données des mesures que nous avons faites de l'absorption des rayons ultraviolets. SÉANCE DU 22 JUIN IQlA- iSqS CHIMIE PHYSIQUE. — Les propriétés dtamagnétiques des éléments suivent une loi périodique. Note de M. Paul Pascal, présentée par M. E. Bouty, Depuis longtemps, on avait constaté, dans la série naturelle des éléments groupés par ordre de poids atomiques croissants, une certaine fluctuation quasi périodique des qualités magnétiques, rappelant celle de tant d'autres propriétés physiques ou chimiques. Sur le graphique de Lothar Meyer, en particulier, qui représente les volumes atomiques à l'état solide en fonction des poids atomiques, les éléments diamagnétiques se groupaient de préfé- rence sur les parties ascendantes et les sommets, laissant le reste de la courbe aux para- et ferromagnétiques. En essayant de représenter les susceptibilités magnétiques de la même manière que les volumes atomiques, on obtient un tracé toujours irrégulier, et variable d'un auteur à l'autre, par suite des difficultés que présente l'éli- mination des impuretés ferromagnétiques dans la préparation des corps simples. Les recherches, en partie inédites, que nous avons poursuivies depuis six ans dans le domaine de la magnétochimie, nous ont permis de déter- miner, pour chaque élément, un coefficient d'aimantation atomique qui reste constant dans ses combinaisons de structure simple; ce nombre caractéris- tique -/^ a souvent même été identifié avec celui que fournit l'étude directe du même élément ('). Nous pouvons ainsi en dresser le Tableau suivant, où ont été inscrits en italique les corps, déjà très nombreux, pour lesquels a été observée la concordance du diamagnétisme naturel et du diamagnétisme en combinaison. -lOV.A. -IO'Xa. -IO^Za. ->0*/.a. H 2,98 Al i3,2env. As 43 env. Te 37,5 Li 4j20 Si 20,0 Se 23,1 / 44>6 Gl 8,55 P 26,3 Br 3o,3 Cs 4i ,0 fS 7,3o S i5,o Rb 27,2 Ba 38,9 C 6,00 Cl 20,1 Sr 24,5 Au 45,8 N 5,57 K 18,5 Ag 3i,o Hg".... 33,4 0 4i6i (^a . . . . i5,9 Cd 20,0 Tl 4o,3 F 5,95 Gu'.... i8env. In >i5 Pb 45,8 Na 9,2 Zû . . . . i3,5 5«'^ 3o,3 Bi 192 Mg 10,1 Ga.... 16,8 Sb" 74,0 (') Dans le Tableau, nous utilisons, pour cette confrontation, nos propres détermi- nations el celles de^MM. Owen, Honda, K. Onnes, 1896 ACADÉMIE DES SCIENCES. En portant en abscisses les poids atomiques, en ordonnées les logarithmes des jn, on obtient une série de lignes brisées régulières, qui se repro- duisent périodiquement avec un aspect parfaitement identique, si toutefois on néglige quelques éléments à faible poids atomicjue (■< 20), qui forment, comme toujours, un groupe dissident. Sur CCS lignes brisées, les points homologues correspondent exactement Bi Log/\ aux éléments homologues d'une même famille naturelle (S, Se, Te occu- pent des minimum; Cl, Br, I; P, As, Sb, Bi, des maximum, etc.), et Ton peut même constater, conformément à une remarque déjà faite par nous, que tous les points analogues forment des alignements rectilignes. Nous avons laissé de côté, dans celte classification, les éléments magné- tiques. On peut remarquer de suite qu'aucune place ne leur est laissée sur les lignes jalonnées par les éléments diamagnétiques, et qu'ils s'interca- leront forcément dans les bandes verticales laissées libres dans le plan ; SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- 1897 mais nous croyons prématuré de compléter déjà pour eux le graphique pré- cédent. L'existence du ferromagnétisme, la difficulté et l'insécurité qu'il y a à déduire les propriétés naturelles (non addilives) de ces éléments de l'étude magnétique de leurs dérivés, nous imposent encore la plus grande prudence. C'est seulement lorsque ces difficultés auront été levées qu'on pourra savoir s'il y a lieu de leur étendre les relations périodiques que nous venons de faire apparaître de façon frappante dans le groupe des éléments diama- gnétiques. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur le pom'oir thermo-électrique des séléniiires d''étain. Note de M. H. Pfi.abox, présentée par M. E. Bouty. J'ai signalé, dans un travail récent, le grand pouvoir thermo-électrique de certains séléniures et en particulier du séléniure d'antimoine Sb' Se' ('). L'étude des mixtes étain-sélénium nous a fait voir que les deux composés Sn Se et SnSe- peuvent aussi former des couples dont la force électromo- trice croît très rapidement avec la température de la soudure chaude. Ces corps étant des meilleurs conducteurs et fondant à des températures relati- vement élevées peuvent servir à confectionner des piles thermo-électriques très sensibles. Partant de l'étain pur pour aboutir au sélénium pur, nous avons étudié comment varie avec la température la force électromotrice des éléments qu'on peut former en soudant à des fils de platine des alliages de plus en plus riches en sélénium. Pour l'étain pur, nous avons constaté que la formule établie par NoU dans les limites o°-i4o" traduit parfaitement les résultats de nos expériences juscju'au point de fusion du métal : 282°. La relation de NoU est la suivante : (i) E'„ [Pt/Sn]=— [287^ -h i,i5<-]io-« volt. Le courant va du platine vers l'étain à travers la soudure chaude. Nous avons pu suivre les variations de E(, jusqu'à 070° et observer que la courbe qui a pour équation (i) se raccorde, aux températures supérieures au point de fusion, avec une partie presque rectiligne de coefficient angulaire (') Pélabon, Comptes rendus, t. 138, p. 1669. G. R., 191 4, 1- Semestre. (T. 158, N° 25.) 244 1898 ACADÉMIE DES SCIENCES. — o,ooooi3. La courbe totale ne présente aucune discontinuité au point de fusion. Aux températures supérieures à 570° le platine forme avec Télain un alliage fusible. Le protoséléniure Sn Se forme avec le platine un couple dans lequel le courant va du platine vers le séléniure à travers la soudure chaude. La force électromolrice E^ croit rapidement avec / (en valeur absolue), mais la courbe dont l'équation est E„ — f(^t) n'est pas une droite : elle est légè- rement concave et tourne sa concavité vers l'axe des températures. Tandis qu'à 100" on a pour l'étaiu pur ]\'"" [PtSn | = o,ooo4 volt pour le proté- séléniure, on a E^"" [PtSnSeJ = — o,o33 volt, c'est-à-dire un nombre plus de 80 fois supérieur en valeur absolue. Jusqu'à 85o°, limite de nos expériences, E décroît constamment; à 58o", cette force électromotrice ^l^" atteint la valeur —0,2 volt. Les mixtes qui renferment moins de sélénium que le protoséléniure donnent des forces électromotrices supérieures, en • valeur absolue à celles qui correspondent à l'étain pur, et inférieures à celles qui se rapportent au protoséléniure. Pour certains de ces mélanges, par exemple pour 3Se + 7 Sn, la force électromotrice présente une valeur absolue niaxima très nette qui ne correspond pas à un changement d'état du mélange. Le maximum se produit en effet à 38o° pour le mélange en question, alors que les températures de solidification commençante et de solidification finissante sont respectivement 820" et aSo". Le biséléniure d'étain SnSe- donne une force électromotrice du même ordre de grandeur que celle que donne, dans les mêmes conditions, le protoséléniure, mais elle est de signe contraire. Ici, le courant va du bisé- léniure au platine à travers la soudure chaude. La force électroniotriçe thermo-électrique varie proportionnellement à la température entre 100" et 600°; dans ces limites, le pouvoir thermo-électrique constant a pour valeur o,ooo4o3. Pour les températures supérieures àGoo", la force électro- motrice croît encore, passe par une valeur maxima 0,209 volt à (>l\^°, tem- pérature de fusion du composé SnSe^; elle diminue ensuite, d'abord assez vite, puis régulièrement. Entre 700" et 800°, le pouvoir thermo-électrique, qui est encore constant, a pour valeur — 0,0001?.. Considérons un mixte intermédiaire, par exemple 2Sn -1- 3 Se, qui peut être regardé comme un mélange intime équiinoléculaire des deux com- posés Sn Se el SnSe-. 11 est curieux de constater que la courbe qui corres- pond à ce mélange a à peu près la forme et les dimensions de celle qu'on obtiendrait en portant en ordonnée la somme algébrique des ordonnées des courbes qui se rapportent au protoséléniure et au biséléniure d'étain. SÉANCE DU 22 JUIN 1914. '899 pour la température considérée. Si l'on fait la construction, on s'explique très lîien pourquoi le pouvoir thermo-électrique du couple considéré passe rapidement de la valeur— 0,00004 à la valeur — 0,00024 quand on franchit la température de G4^", point de fusion du biséléniure. Les mélanges plus riches en sélénium que le biséléniure donnent des courbes très régulières présentant une ordonnée maximum au point de fusion. Ces mélanges sont peu conducteurs, d'autant moins que leur teneur en sélénium est plus forte. Si, pour une température t, on détermine le pouvoir thermo-électrique de chaque mélange, on peut construire une courbe en portant en abscisse le nombre d'atomes de sélénium contenu dans 100"' du mélange et en ordonnée le pouvoir thermo-électrique correspondant. La forme de cette courbe varie avec l. Pour t = 20°, elle est représentée par la figure ci-après. Elle part du point A qui correspond à l'étain pur, présente un point anguleux en C qui se rapporte au protoséléniure, traverse l'axe des abscisses en un point D, puis se termine en F qui se rapporte au sélénium pur. Le com- IQOO ACADÉMIE DES SCIENCES. posé SnSe- n'est indiqué par aucune particularité de la courbe. L'ab- scisse OD représente la composition d'un mélange qui, à 200°, a un pouvoir thermo-électrique nul. Pour une autre valeur de t, la courbe n'est évidemment plus la même, mais toujours elle présente un point anguleux pour l'ordonnée qui se rap- porte au protoséléniure. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des aUylcyclohexanones et des méthyl- aUylcycIohexanones. Note (') de M. R. Corxubert, présentée par M. A. Haller. Par une longue série de recherches sur des cétones très variées et en par- ticulier sur la cyclohexanone(-) et les méthylcyclohexanones (^), M. Haller a montré que toute cétone contenant le groupe _CH^— CO — GtP- pouvait être alcoylée sous l'influence de l'amidure de sodium et d'uniodure d'alcoyie en donnant une cétone renfermant le complexe -GK^— CO-GIV^— , les groupements R pouvant être identiques ou différents. Les présentes recherches ont eu pour but de préparer et d'étudier les aUylcyclohexanones que cette méthode permet d'obtenir à partir de la cyclohexanone et de ses trois dérivés monométhylés a, p et y. Ces quatre cétones ont conduit à tous les dérivés théoriquemcnl pos- sibles; l'allylation, tout en restant très aisée, est d'autant moins facile qu'elle est déjà plus avancée. Il se forme toujours deux corps au moins que l'on sépare par distillation fractionnée. (') Présentée dans la séance du iSjuin igi/t- (■-) A. Halleh, Comptes rendus^ t. 156, igiS, p. 1199. (') A. Haller, Comptes rendus, t. 157, iQiS, p. 179 el 787. SÉANCE DU 22 JUIN I914. 1° Cétones dérivant de la cyclohexanone. Cétone. iqoi Oxime. Célone. Cyclohexanone Monoallylcyclohexanone ('). {a) Diff. l'amené Formules. Ebcorr. à 15"". o mm 49 -4 Liquide. Odeur. Cristallise en F. Odeur, forte, de qA 16 43 i 2 I mobile \ 7"" } aiguilles 71° de menthe ^^ '^ I i: I 1 menthone " ' Diallylcyclohexanone {b) 118-120 i5 25-27 | a 1 mobile menthone Triallylcyclohe.vanone (c) i47-i48 '5 2S-29 1 75 Tétraailylcyclohexanone. . . . {d) 169-170 i4 28-24 "^ {a) rCH^-GH'-CH'i— CH-^— C0-CH(C=H5). (b) i-CH-^-CH'— CH=-CH(C^H») — CO-CH{C»H='). I I (c) rCH^— CH^- GH2— CH(G»H') - GO - G(C'H»)^ I . I {d) i-GH-^-ClP-GH^-C(G'lP)^— GO — G(G3H^)^ lobi peu agréiible un peu l désa- visqueux j gréable prismes 77° de menthe Ne donne pas d'oxime. Id. 2° Cétones dérivant de V y.-méthylcyclohej:anone. Cétone. DifV. ramenée Formule. Ébcorr. à lô"". Liquide. Cétone. Formule. Ebcorr. à lô"". Liquide. Odeur, o 01 cyclohexanone 57- 58 (4 monoallylcyclohexanone {a) 96- 97 i4 ^9 f g ^ mobile de menthe j g,, "c 1 diallylcyclohexanone. . . {b) laa-iaG i5 triallylcycioliexanone. . . (c) i5o i5 Oxime. Cristallise en F. cristaux mi 49° oscopiques 28 I 2 1 mobile de menthone Ne donne pas d I / légèrem. ) , , , , , 20 I 5- . } peu ai^reable Id. j ! vis([ueux ) Odeur. menthe sauvage oxime (a) ,-GH-^— CH>'-GH^— GH(G'H^)-CO — GH(GIP). (6) CH-^-CH^-GH'-GH(G'H») — CO-G(GFP)(G^H^ (c) ,-GH^— CH-^ — GH^-G{G'H»)- — GO-r,(GH')(C'rP) C) Les constantes de toutes ces cétones présentent des singularités. 1902 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3° Cétones dérivant de la <^-méthylcyclolieJcanone. Cétone. Oxime. Dllï. ramenée Formule. Ébcorr. à IG""". Cétone. cycloliexanone 0 monoallylcyclohexanone. . (a) ioo-io3 17 42 0 mm 60 16 diallylcyclohexanone . . . . {h) i2g-i3o 17 28 cl mobile Liquide. Odeur. Cristallise en F. Odeur. mobile , , ', fines aiouilles 8o°-86° pavot ( de menthe \ '^ faible. de menthe prismes 65° pavot S I ex un peu visqueux assez visqueux (rt) |- GH2- CH^- CH(CH') — GH^- CO — CHCC^H^). triallylcyclohexanone. . . . (c) i54-i55 16 26 tétraallylcyclohexunone. . {d) 179 16 aâ peu agréable Ne donne pas d'oxime. désagréable Id. (6) |- CH2- CH^ — GH{CH3) — CH(G3 H^) — CO — GH(G^H»). (c) I GH=— CH2- GH(GH') - CH(G3H5) — CO — G(G=H5)'. I _l {d) ,-CH2— GH-^-CH(CH^) — G(G'H'i)'-CO — C(C'H«)^ Le dérivé monoallylé semble être un mélange de la cétone indiquée et de son isomère pGH'-CH^— GH(CH^) — GH(C3H5) — CO — CH'. 4° Cétones dérivant de la y-niéthylcyclohexanone. Cétone. Cétone. cyclohexanone. Formule. Diff. ramenée Ébcorr. à 15"". Liquide, o mm o (>3 i4 Oxime. Odeur. Cristallise en F. Odeur. lonoallylcyclohexanone. . (a) io5-io6 16 4» l o l mobile de menthone aiguilles 97°-98'' pavot ;», I diallylcyclohexanone , {b) i3i-i33 17 26 1 g 1 mobile de menthone tables 73° pavot ■« c I triallylcyclohexanone ... . (c) i54-i55 i5 24 1 "^ i . ' peu agréable Ne donne pas d'oxime. a [ J J ^ ' ^ t^ ï visqueux ' "^ ° -3 I 3SSGZ tétraallylcyclohexanone . . id) 160 i4 16 I cr . v peu agréable ■' ■' ' j ' visqueux ' (a) p CH^— CH (GH^) — GH^ — CH'— CO - CH (C^'H^). Id. {b) |-CH2— CH(CH^)-GH2— CH(C3H')-CO-GH(C'H5). (c) rCH^— GH(GH3) — CH' — Ct^C'H'^) — GO — G(G^H'*)^ I I {d) pCH''— CH(GH3) — CH'— G(G=H5)«— CO — C(C3H=^)^ SÉANCE DU 22 JUIN ipi/j- IQoS Les dérivés allylés à satiété s'obtiennent avec un rendement théorique. En ce qui concerne les dérivés monoallylés, tous ont une odeur de menthe plus ou moins franche et donnent des oximes; ils s'obtiennent avec un ren- dement d'autant meilleur que le groupe méthyle est plus voisin du carbo- nyle. Le rendement est encore plus faible avec la cyclohexanone : Rendement en dérivé monoallylé. Pour 100. a-niétliylcycloliexanone 87 (3-mélhylcycloIiexanone 16 y-méthylcyclohexanone ' 16 Cyclohexanone 5 En ce qui concerne la réaction de condensation, elle est d'autant plus importante que le groupe méthyle est plus éloigné du groupe carbonyle et est plus importante encore avec la cyclohexanone fondamentale : Pour 100. a-métiiylcycloliexanone 2 (3-mélliyIcyclohexanone 7,5 y-métliylcyclohexanoue 16 Cyclohexanone 28 résultat identique à ceux obtenus par M. Haller pour la méthylation et l'éthylation de ces cétones. Enfin, la faculté à donner une oxime disparait à partir de la troisième substiliuion en ol. On publiera bientôt l'étude des différents produits d'hydrogénation et de réduction de ces cétones : allylcyclohexanols, propylcyclohexanoneselpro- pylcyclohexanols. CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle méllwde de tninsformalion de la barbaloïne en •^-barbaloïne. Note de M. E. Léger, présentée par M. E. Jungfleisch. En maintenant la barbaloïne pendant quelque temps à une température voisine de son point de fusion, j'ai pu la transformer en un isomère amorphe que j'ai nommé p-barbaloïne, isomère qui accompagne la bar- baloïne dans l'aloès du Cap et dans le Succotrin ('). (') Comptes rendus, t. Ho, p. 1179. 1904 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'action de l'anhydride acétique sur la barbaloïne, en présence d'acétate de sodium, permet d'effectuer plus facilement cette transformation. Si l'on maintient le mélange des trois corps susnommés à la température de 100° à 110°, pendant une heure, on obtient un liquide jaune qui, additionné de son volume d'eau, ne donne lieu à aucun dépôt; mais si l'on y ajoute une grande quantité d'eau, il se forme aussitôt un précipité jaune, poisseux, qui durcit peu à peu et devient susceptible alors d'être trituré, lavé et séché à l'air. Ce produit forme une poudre jaune, amorphe, se ramollissant vers 100", insoluble dans l'eau, très ^oluble dans l'alcool et l'éther, incapable de cristalliser dans aucun dissolvant. Il répond à la formule C-'H'^C^H^ 0)'0" qui correspond à une pentacétylbarbaloïne. Le dosage de l'acétyle a été effectué en chassant, par l'acide phospho- rique, l'acide acétique provenant de sa saponification alcaline et dosant volumétriquement cet acide dans le liquide distillé. AiviIysc. — Acctyle trouvé, 35,89; calculé, 35,t3('). Malgré l'exac- titude des résultats fournis par son analyse, ce dérivé acétylé ne représente pas un composé unique; il est constitué par un mélange des dérivés pentacé- tylés de la barbaloïne et de la p-barbaloïne, c'est ce que montre sa saponi- fication alcaline. J'indiquerai ailleurs les détails de cette opération ; qu'il me suffise de dire qu'elle conduit à l'obtention d'un produit jaune, poisseux, qu'on reprend par un mélange de 2™' de chloroforme et de i™' d'alcool méthylique. En amorçant la solution refroidie avec quelques cristaux de barbaloïne, on obtient du jour au lendemain une cristallisation en masse. L'aloïne déposée est purifiée par deux cristallisations successives dans le même solvant. La barbaloïne régénérée donne avec HCl et CIO'K le dérivé tétra- chloré caractéristique, cristallisant en tables dérivées d'un prisme clino- rhombique (Wyrouboff). En évaporant les eaux mères alcool inélbylique-chloroforme de la première cristallisation de la barbaloïne, on obtient une aloïne amorphe (') JjC dosage du chlore dans l'acélylchlorobarbaloïne m'avail déjà révélé l'existence de cinf| acélyles dans ce composé et, par suite, dans la barbaloïne, ce que la présente analyse vient confirmer {Comptes rendus, t. 127, p. 234). SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- igoS donnant avec H Cl et Cl O^ K le dérivé tétrachloré de la j3-barbaloïne, cris- tallisant, non pins en tables mais en aiguilles renfermant 5 H-0. Analyse.- Trouvé H-0: i4; calculé pour C«»H"Cl^0' + 5H=0 : 14,28. Les acétylés provenant de 10^' de barbaloïne ont donné, à la saponification, 2^,80 de barbaloïne régénérée, le reste étant constitué par de la |3-barba- loïne avec des preduits d'altération de ces aloïnes. Dans un travail récent ('), j'ai montré que les isomères des nataloïnes naturelles, obtenues par l'action de l'anhydride acétique sur ces aloïnes, sont susceptibles de se transformer les uns dans les autres. Il n'en est pas de même de la ^-barbaloïne; celle-ci, une fois formée, est incapable de fournir de l'acélylbarbaloïnc si on la soumet, do nouveau, à l'action de l'anhydride acétique; la transformation isomérique etl'ectuée est définitive. Il y a là une différence importante entre la barbaloïne et les nataloïnes. MINÉRALOGIE. — Sur la constitution minéralogique des Shetlands du Sud. Note de M. E. Gouroon. La géologie des Shetlands du Sud (Antarctique sud-américaine) est à peine ébauchée. En dehors de l'île Déception, que j'ai étudiée antérieure- ment ('"'), l'expédition antarctique française a visité deux autres localités, la baie de l'Amirauté et lîle Bridgman; elles font l'objet de la présente Note, avec un résumé des analyses des roches de cette région. La baie de l'Amirauté découpe, dans la côte méridionale de l'île du Roi- Georges, une profonde écliancrure en forme de T. Ses rives élevées sont constituées, dans la plupart des points que nous avons pu aborder, par une andésite à hypersthène et augite, tantôt en coulées nettes, tantôt en masses considérables dont le mode de gisement n'a pu être précisé. C'est une roche noire (devenant plus claire quand elle estsilicifiée), avec la tendance parfois à la structure columnaire. Au microscope, elle présente de grands cristaux de labrador à structure zonée, d'hypersthène et d'augite, dans une pâte vitreuse piquetée de lamelles feldspathiques et de grains de magnétite. Par suite d'altération, la roche contient soit du quartz, soit de la calcite. Des nodules di' calciNloiiio et des zéolitcs apparaissent fréquemment dans (') Comptes rendus, t. 158, p. 1189. (*) E. GouHDO.N, (Zoinfites remliis. ai féviiei' 191 (. G. lî., w^\'^, I" Semestre. (T. 158, N" 25.) 2^:j 1906 ACADÉMIE DES SCIENCES. ces roches et je ne ferai que rappeler les beaux minéraux (stilbite, heulan- dite, analcime, apophyllile, mésotype, scolésite, thomsonite) que j'ai décrits dans une Note antérieure (11 juillet 1910). 11 existe également des roches plus acides; c'est ainsi qu'une petite île montagneuse m'a donné une andésite quartzifiée, traversée par de nom- breux filonnets de quartz. Enfin, dans un nunatak perçant le glacier, j'ai trouvé un basalte à structure diabasique, dont la haute cristallinité fait penser à un d\ke. L'île Bridgman n'est qu'un débris d'un appareil volcanique aujourd'hui disparu; elle forme, en pleine mer, une pyramide de matériaux de pro- jection coupée par des lits de scories rouges et des coulées de lave; celle-ci est grise, pierreuse, parsemée de gros cristaux d'olivine; c'est une labra- dorite à olivine. Les analyses suivantes ont été faites par M. Lassieur et par M. Boiteau : a, trachy-andésite de l'Ile Déception. A, trachy-andésite de l'île Déception. c, andésite à hypersthène de la baie de l'Amirauté. d, andésite de l'île Déception. e, labradorite de l'île Déception. y, basalte doléritique de l'île Déception. g, labradorite à olivine de l'île Bridgman. a. b. c. d. e. /• g- SiO^. 69,01 67,7' 57,30 60,62 53 , 5o 49,84 54,24 Al-o^. "4,31 .4,65 '7-97 16,22 17,62 •9,37 17,20 Fe^O». 2,28 ',59 2,17 1,76 2,58 3,42 2,81 FeO... 2,89 3,29 3,79 5,67 6,07 3,69 4,98 MgO.. 0,62 o,85 2,57 1 ,62 4,39 4,7' 5,84 CaO... 2,11 2,34 6,72 4, .8 9,22 12,35 10,19 Na^O.. 6,3o 6,09 3,25 6,25 4,. 5 2,5o 2,9' K-^0... 2,07 '.99 0,96 1 ,20 0,75 0,87 0,92 TiO^. o,58 1 ,00 0,56 1,54 1,65 1,32 0,91 P=0'.. 0,12 0, i6 0,20 0,24 o,36 0, I 1 0,09 H^O... 0,09 ICO, 23 0, 16 4,26 99.75 0,56 0,00 ',79 99,97 0,09 99.83 99,86 100,29 1 00 , 1 8 1.4. ..4 1.5.2.4 II.4.4-4-Ô11.5.2.5 11.5.3.5 11 .5.4.4-5 II. 5. 4. 4 Les chiffres de la dernière ligne indiquent la place de ces roches dans la classification chimico-minéralogique. La caractéristique chimique de ces roches, dont la teneur en silice ne SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- I907 tombe guère au-dessous de 5o pour 100, réside dans les proportions relatives de la chaux et des alcalis (avec prédominance de la soude sur la potasse), qui en font une série calco-alcaline. CHIMIE VÉGÉTALE. — Influence du courant électrique contirnt sur F absorption des substances nutritives par fes plantes, ^ole de M. Chouchak, présentée par M. Th. Schlœsing fds. J'ai montré dans deux IVotes récentes (') que la vitesse d'absorption par les racines des plantes d'une substance nutritive (toujours à la même con- centration) varie avec les changements du milieu où plongent les racines, quand j'ajoute des sels quelconques. Dans les mêmes conditions, l'adsorjjtion de cette substance par les plantes tuées change parallèlement aux variations de cette vitesse d'absorption. Comme la concentration reste la même, il fallait chercher quelle pouvait être la cause de ces variations. .J'ai pensé aux forces électriques. Pour modifier l'état éleclri(jue des plantes, j'ai fait passer un courant très faible par ces plantes plongées dans une solution nutritive très diluée. Le courant électrique pouvait aussi favo- riser l'absorption des anions etdescalhions parles racines selon sa direction et en vertu de loi de l'éleclrolyse. L'expérience a montré que cette dernière action n'existait pas. Disposition des expériences. — 00-100 plantules de blé, bien lavées à l'eau distillée, sont enfilées sur un mince fil de platine et introduites dans un vase au fond duquel est disposé un second fil de platine. Les deux fils étaient réunis aux électrodes dune batterie de dix. accumulateurs. Far l'introduction de résistances supplémentaires, on variait l'intensité du courant de o. 5 à aSo millionièmes d'ampère dans des expériences avec les solutions nutritives. La résistance des plantes est très grande; elle dépassait 100000 olims. La solution était constamment agitée. On employait les sels suivants : (NH')-HPO*, NH*NO^ IvNO' etc., à la concentration de i"'Sà 3™sde sel par litre (avec 4"is-5™f par litre, l'expérience ne réussit pas; la conduclibilité de la solution étant beau- coup plus grande que celle des racines, le courant passe principalement par la solution ). La solution nutritive, toujours de même concentration, est renouvelée après chaque expérience. On dose en fin d'expérience les éléments absorbés pendant le même temps et sous l'inlluence de courants de sens et d'intensité dilFérent'^. Des expériences ana- logues étaient faites pour iuesurer l'adsorption par les racines des plantes tuées (immersion de 10 minutes dans l'eau bouillante). (') Comptes rendus, t. L56. 1918, p. 1696 et 1784. 1908 ACADÉMIE DES SCIENCES. Voici quelques résultats obtenus. Plantes vivantes : a. 81 plantes dans 181™' de solution de (NH^)'HPO' à i"s,53 de sel par litre, soit o"'s,o588 d'azote et o'^e, 14^ de P='0' dans les 181"°'; chaque expérience a duré 40 minutes. b. 80 plantes; la même concentration du même sel; durée 20 minutes. a. Les plantes sont relices au pôle -t-. Intensité, en micro-ampères i^o 4' 18,1 6,1 Azote absorbé, en milligrammes.. o,oio3 » 0,0108 o,oio3 P^O' absorbé, en milligrammes. . . 0.0090 o,oo5o o,go4i 0,0042 Les plantes sont reliées au pôle — . Intensité, en micro-ampères 6,1 18,1 38, o i43 Azote absorbé, en milligrammes. . o,oi38 0,0178 0,0192 0,0226 P^O' absorbé, en milligrammes. . . o,oo4o 0,0042 » 0,0042 b. Les plantes sont reliées au pôle — . Intensité, en micro-ampères o 2,10 6,5 16,0 Azote absorbé, en milligrammes . . 0,0028 o,oo65 0,0098 0,0128 Plantes mortes : a. 100 plantes dans 170""' de solution à 2"'*'',52 de NH'NO^ par litre, soit o™^, 075 d'azote ammoniacal dans les 170"''; durée 7 minutes. b. Mêmes conditions d'expérience, dosage d'azote nitrique. a. J^es plantes sont réunies au pôle — . Intensité, en micro-ampères 2,2 6,9 25, o 122,0 Azote ammoniacal absorbé, en milligiamines o,ooo5 0,0024 0,0073 0,0100 „ , , concenlr. d'azote dans les racines „ , „ Coei. de partage r-, ; r-, • 0,2 1,0 3,i 4)5 concentr. d azote dans 1 eau b. Les plantes sont réunies au pôle -h. Intensité, en micro -a m pères 352 ,0 112,0 3 0,6 2,16 Azote nilriqueabsorbé, en milligrammes. 0,0110 0,0110 0,0102 0,0086 Coefficient de partage 5,o3 5,o3 4)6 3,7 Les plantes sont réunies au pu le — . Intensité, en micro-ampères 210 Azote nitrique absorbé, en milligrammes 0,0082 Coefficient de partage 3, 58 SÉANCE DU 22 JUL\ I9l4- '909 Selon son intensité et son sens, le courant modifie donc la vitesse d'absorption des anions et des cathions : pour les cathions cette vitesse reste constante quelle que soit l'intensité du courant quand les plantes sont reliées au pôle -H, mais quand on relie les plantes au pôle — la vitesse d'absorption croît d'abord très vite avec l'intensité du courant jusqu'à un certain point; à partir de là cette vitesse devient faiblement croissante ou constante lorsque l'intensité continue à augmenter. Pour les anions c'est l'inverse qui se produit. La vitesse d'absorption n'est pas due à l'éleclrolyse : en effet, l'augmen- tation d'absorption due à l'accroissement de l'intensité du courant croit beaucoup plus vite que les quantités d'ions que ces accroissements d'inten- sité pourraient libérer d'après la loi de Faraday. On voit aussi que, pour le (NH')^HPO% la base est absorbée beaucoup plus vite que l'acide (c'est d'ailleurs général). Dans les plantes mortes le courant peut rendre le coefficient de partage d'une substance entre les racines et la solution plus grand ou plus petit que l'unité. En outre, il modifie l'adsorption et la vitesse d'adsorption des ions nutritifs selon la même règle que pour l'absorption, ce qui établit, par les plantes vivantes, encore une fois, la liaison étroite qui existe entre ces deux phénomènes. Tous ces faits font supposer que quelques substances colloïdales de la racine peuvent prendre, sous l'influence du courant, des charges électriques de signes et de grandeurs différents, ces charges ne pouvant dépasser une valeur limite. La variation des vitesses d'absorption des anions et des cathions dépend des variations de ces charges en valeur et en signe. Ces charges (quand le courant ne passe pas) sont directement obser- vables : en reliant les deux fils de platine aux bornes d'un électromètre capillaire, on constate l'existence d'une différence de potentiel. Cette diffé- rence est modifiée par l'addition de sels quelconques au liquide. (Formation d'une pile de diffusion.) lu cette variation change aussi la vitesse d'absorp- tion des cathions et des anions et d'après les mêmes règles que le courant. On voit ainsi que, si la vitesse d'absorption par les plantes des matières nutritives dépend de leur degré de concentration, comme M. Pouget et moi l'avons montré ('), un autre facteur (l'état électrique des racines des (') Complet renflas, l. V6k, 1912, p. 1709. 1910 ACADÉMIE DES SCIENCES. plantes) doit aussi largement intervenir dans l'absorption des ions nutritifs. I^a facilité avec laquelle on peut influer sur le dernier facteur permettra, en pratique, d'augmenter notablement la production végétale. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Un réactif de V activation et de ta fécondation sur les œufs de Batraciens dépouillés de leur gangue par le cyanure. Note de M. E. Bataillon, présentée par M. Y . Delage. Les œufs vierges, débarrassés de leur enveloppe de mucine par le cya- nure, se prêtent mieux à l'inoculation des cellules libres. Avec le matériel recueilli tel quel dans l'utérus, le sang et les pulpes diverses empruntés aux Invertébrés étaient restés inefficaces dans mes expériences antérieures. Cette année, les œufs nus de Rana fusca m'ont fourni des larves quand je les souillais, avant la piqûre, soit du contenu des vésicules séminales du Lombric, soit d'une pulpe de glande hermaphrodite à'Heli.r. Il est donc intéressant de noter que le deuxième facteur , non spécifique, dont j'ai parlé, peut être emprunté aussi bien à certains vers et mollusques qu'aux Vertébrés. Mais jusqu'ici je n'ai pas eu le même succès avec divers Cliitinophores (Ecrevisse, Dytique, Ascaris). Au cours d'essais infructueux sur le sang d^Ëcrevisse, il m'arriva de voir les œufs l'ierges nus se gonller et se détruire tous en moins de 3 minutes. Je m'assurai que ce sang était souillé de suc hépato-pancréatique . 11 va être établi que ce suc permet de reconnaître à coup sur les matériaux fécondés ou activés. Un stock de Rana fusca est fécondé avec du sperme très dilué. Au bout de 1 5 minutes, on le traite par le cyanure à 8 pour 1000. Après 2 heures et demie ou 3 heures, les gangues sont dissoutes. Les (i-ufs sont lavés rapide- ment à l'eau : ils ne sont pas encore divisés. Exposons-les par lots d'une douzaine au suc hépato-pancréatique. Dans chaque lot, un certain nombre (3 ou 4 dans une expérience) se gonflent, s'aplatissent; bientôt, leur mem- brane distendue éclate et finit par disparaître. Les autres restent turgides avec leur membrane intacte et tous se diviseront. On constate que les témoins conservés se développent dans la proportion des |. Ce sont les œufs fécondés qui sfuls résistent ait suc, et l'on peut ainsi en faire le triage avnnl la segmentation. SÉANCE i)U 22 JUIN I9l4- 19ÏI Mais celte résistance relève de Y activcuion seule et n'implique nullement l'appoint nucléaire du sperme ou d'une cellule étrangère. La même expérience a été répétée maintes fois sur des œufs vierges traités simplement par les chocs induits. Dégagés ensuite par le cyanure, ils résistent, tous, comme les fécondés. Ces matériaux réfractaires sont restés plus de i5 heures turgides et intacts dans le suc qui détruit les œufs vierges en 2 minutes. J'employais d'abord l'exlrail briil de deux liépalo-pancréas dans 20'"'' de NaCI à 7 pour 1000, ou dans 20''"' d'eau distillée. Mais j'usai ensuite avec le même succès du précipité alcoolique repris par l'eau. L'extrait de 2 glandes dans 20'"' d'eau distillée était additionné de 10 volumes d'alcool absolu. Le précipité desséché ■ était redissous dans 20""' de NaCI à 7 pour 1000. Le liquide en question, même dilué à yg, détruisait les œufs vierges comme le produit brut. Je le soumis à l'épreuve de la chaleur : s'il supporte impunément 57° pendant 10 minutes, 10 minutes à 65° le rendent absolument inaclif. Je n'ai nullement en vue l'analyse de ce système diastasique complexe. C'est un réactif appliqué à un cas tout spécial et il est fort probable qu'on trouverait ailleurs son analogue. L'action destructive qu'il exerce rappelant dans une certaine mesure le gonilement catalytique décrit par Loeb chez les œufs d'Echinodermes, j'essayai de produire l'activation par le contact très rapide de solutions très étendues : jusqu'ici mes tentatives sont restées sans succès. Mais l'épreuve de l'hépato-pancréas est un procédé d'analyse intéressant. J'ai signalé déjà, en 1906, un autre réactif de l'activation applicable aux petis œufs de Pelodyle ou de Calamité. Les fixateurs faibles (comme la liqueur de King) respectent la forme des œufs vierges, mais gonflent et déforment extraordinairement les a_"ufs fécondés ou activés. Par ce procédé, j'ai pu montrer depuis que le changement d'état n'est pas instantané et qu'il n'implique pas l'afflux de l'eau extéineure comme la cytolyse selon Loeb. Le suc hépato-pancréatique devait me permettre de préciser leraoment de la réaction sur les (Piifs au cyanure de Bana et de Bufo. Ici, les œufs nus étaient activés par les chocs induits ou la piqûre, à la sortie du cyanure. Je donne le schéma d'une expérience. 1912 ACADEMIE DES SCIENCES. Action du suc hépato-pancréatique sur les œufs activés de Rana fusca. Temps écoulé après Pourcentage l'ourcenlage éleclrisation ou piqûre tics œufs électrisés des œufs piques (en minutes). qui résistent. qui résistent. .") O o 10 O o 20 00 O (' ) 4o 90 O 75 I 00 o 90 1 00 1 00 On voit que la résistance n'est pas acquise instantanément ; que le trau- matisme laisse d'abord les reufs plus vulnérables (ici la résistance se dessine plus tardivement et plus brusquement). En général, j'ai donc préféré l'usage des chocs induits. Il y a là des variantes suivant l'état des œufs. Voici le délai minimum relevé pour trois types : Avec des stocks de Rana ftisca lavés très rapidement à la sortie du cyanure et immédiatement activés, tous les œufs résistaient au bout de 3o minutes. Dans les mêmes conditions, ce délai minimum était de 20 minutes pour les œufs de Biifo vulgaires; il tombait à 10 minutes pour ceux de B. calamita. La réaction, qui modifie le plasma et aboutit au soulèvement de la mem- brane sous l'afflux de l'eau, exige un délai qui paraît fonction de la taille des éléments (^- y En tout cas, V œuf activé se comporte vis-à-vis de notre réactif comme l'œuf fécondé. Et, sans attribuer un sens excessif à sa résistance, il serait difficile d'en tirer argument en faveur d'un accroissement de perméabilité. Je considère que la réaction consécutive à l'activa lion restaure la structure plasmatique alvéolaire qui fixera en particulier chez nos œufs les localisa- lions germinales (Brachet et Herlant). Au moins chez ces Batraciens, la flaccidité de l'œuf vierge perméable paraît s'opposer à la turgescence de (') Les liernies débiilent an point pi(HiL'. (') Il Y aurail ici Jsien des fails à développer. J'indiquerai ailleurs les difTéreiices essenlielles qui s'observeiU suivant que les œufs nus actionnés par l'électricité sont reportés dans l'eau, dans une solution saline ou dans une solution sucrée. Le réactif est ap[)liqué ici dans des conditions définies : les œufs au cyanure sont mis à l'eau itninédialeinent après ractivation. SÉANCE DU 22 JUIN igi^- IQlS Tœuf activé devenu semi-perméable : ici la déformation sous les fixateurs faibles devient compréhensible. En résumé, le suc ln'[HUo-pancréatique est un véritable réactif de racliva- tion pour les œufs nus sortis du cyatiitre. Il a été appliqué avec succès à quatre types d' Anoures. Les œufs vierges sont rapidement détruits; les œuf s fécondés résistent à ce point de vue, les œufs seulement activés se comportent comme les fécondés. Mais la résistance n'est pas immédiatement acquise. Il y a là une période critique qui exige d'autres procédés d'analyse. PHYSIOLOGIE. — Les effets comparés sur la pression du sang de la fatigue physique produite par une marche prolongée et de la fatigue psychique résultant d'un travail d'attention. Noie de M. J.-3I. Laiiv, présentée par M. Dastre. Nous avons indiqué dans une Communication antérieure (') que l'aug- mentation de la pression du sang constituait, avec le ralentissement du temps de réaction, un signe objectif de la fatigue dans les professions qui n'exigent pas d'efforts musculaires. Une question s'imposait: ces caractères étaient-ils propres à l'espèce de fatigue particulière que nous étudiions, ou à la durée du travail. IN'apparaîtraient-ils pas- chaque fois qu'un travail de longue durée est imposé à l'organisme ? La pression du sang a été l'objet de notre recherche. Nous avons tenu à comparer à cet égard le travail accompli par un marcheur — un soldat d'infanterie par exemple — et le travail accompli par un ouvrier sédentaire dont l'attention est spécialement requise dans l'accomplissement de sa tâche : le dactylographe. Il s'agissait de mesurer la pression du sang de soldats exécutant des marches militaires assez longues, et de dactylographes appliqués à leur travail pendant des séances ininterrompues. Dans les diverses séries de recherches, nous avons employé tantôt le tonomètre de Gartner, tantôt l'oscillomètre de Pachon. L'observation de 6 soldats qui, le 6 juillet 1913, ont fait une marche de 48'^'" avec leurs armes au complet et leurs musettes pesant 2''**, affirmait que le travail accompli n'a pas entraîné chez nos sujets une augmentation de la pression du sang. Les différences avant et après la marche sont pour (') Comptes rendus, séance du 9 mars \i^i'\, t. 158, p. 727. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 25.) 246 ,ql/^ ACADÉMIE DES SCIENCES. chacun: — i, —0,2, —2,7,0,0, +0,6. Un sujet-témoin, resté au quar- tier, et qui a vaqué toute la journée à des occupations tranquilles, a donné II 8 et 11,6, soit aussi une légère diminution. Nous avons prolité du séjour de ces soldats au camp de Mailly pour prendre la pression du sang de trois d'entre eux, avant et après des marches quotidiennes effectuées dans des conditions variées, mais représentant toujours un effort physique. Voici un extrait des résultats : Jours. 3. 1_ 2. Malin. Soir. Sujets. Avant. .\près. Variât. Avant. Après. Variât. Avant. Après. Variât, Avant. Après. Variât. Avant. .\près. Variât. \ ,, 10 I 12 10 — 2 II 10 — I 10 10 o 11,5 II — 0,5 2 11,5 9 —2,5 II II o 10,5 10 —0,5 10 II -+-1 10,5 10 — o,5 3 12,5 12,5 o 12 12 o i3 12 —I 12 10,5 —1,5 12,5 11,5 —I "35^37^ "35 "33 ^4^32 32 3i,5 34,5 32,5 Moy. 11,6 10,5 —1,1 11,6 II —0,6 11,5 10,66 —0,84 10,66 10,5 —0,76 11, 5 10, 83 —0,67 L'examen des deux séries d'expériences prouve que, dans la majorité des cas, la pression du sang diminue légèrement, dans un grand nombre de cas elle reste égale, et que, dans quelques cas très rares, elle s'élève faible- ment. Sur les 36 cas observés, il y a 22 diminutions, 10 égalités, 4 augmen- tations légères. Bien que nous ayons exclu de nos recherches les efforts intenses et courts, on peut rappeler que Potain est arrivé à des résultats analogues avec des sujets qui effectuaient une marche au pas de gymnastique pendant i5 mi- nutes. Ainsi, les conditions du travail du soldat en marche, quoique réglées de façon empirique, sont telles, qu'on n'observe pas d'augmentation notable de la pression du sang. Les résultats sont contraires si l'on observe des dac- tylographes qui, accomplissant des efforts musculaires minimes, doivent mettre enjeu une attention soutenue, faire des efforts constants de mémoire, réaliser des gestes menus mais très adaptés, enfin exercer leur faculté de jugement. Nos sujets étaient deux excellents dactylographes ayant plus de 10 ans de pratique et travaillant 7 heures par jour en deux séances : de 10'' à 12'', de i4'' à 19''. Nous les avons observés du samedi matin 3i janvier au lundi soir 8 février. Un sujet-témoin accomplissant un travail intellectuel varié SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- IQlS fut laissé libre d'agir et de se déplacer à sa guise. Nous ne donnerons, faute de place, que les résultats de 4 jours : Samedi 31 janvier. Lundi 2 février. Matin. Soir. Sujets. Avant. ,\prés. Variât. Avant. Apn-s. Variât. V 12,. 5 i3,5 +1 '9-, 73 12,75 o D ii,7'> 12,25 +0,5 12 i3 -M Total 24,25 25,75 24,75 25,75 23,0 25,20 25,25 25,25 Moyenne.. 12,12 12,87 +f'ï75 12,37 12,87 +o,5o ii,5 12,62 +1,12 12,62 12,62 Témoin... 11,75 11,75 o 11, 25 ir,5 -(-0,25 10 i'>75 -f-1,75 11, 25 ro,2 Samedi 7 février. Lundi 9 février. Matin. Soir. .Matin. Soir. Sujets. Avant. .\près. Variât. .\vant. .\prcs. Variât. .\vant. Après. Variât. Avant. Après. Variât. V II i3,25 -1-2,25 12,5 i3,5 -t-i 11,25 12,75 -(-i,5 12 i3 -t-i D 10,75 12 -t-i,25 12 i4 -1-2 iO)75 10,5 — 0,25 II 12 -i-i Total 21,75 25,25 24i5 27,5 22 23,25 23 25 Moyenne.. 10,87 12,62 -i-i,75 12, 25 i3,75 -)-i,5o 11 11,62 -1-0,62 11, 5 12, 5 4-1 Témoin... 11, 5 12 -l-o,5 12, 25 12, 25 o 10,70 11 -(-o,25 11 11,75 -1-0,75 Dans la série complète des expériences, on voit que sur les iG cas observés où rattenlion des sujets était fortement sollicitée, il y a i4 cas d'augmentation de la pression et 2 cas de non-vaiialion. Ces deux cas correspondent d'ailleurs à une décroissance du rendement. Chez le sujet-témoin qui accomplissait un travail uniquement intellectuel, mais varié, on constate 10 augmentations, 3 égalités, 3 diminutions. En effectuant la moyenne de la variation de la pression sanguine des sujets, groupés par catégories, on obtient : Soldats faisant des marches quotidiennes - — o,53 Un expérimentateur faisant ses recherches de laboratoire sans efforl ni contrainte -)-o,3o Dactylographes, travaillant 7 heures de faron intense -l-o,83 On voit (jue les travaux 011 Valtention continiiellemeni en éveil est dirigée vers un même objet sont ceux qui agissent le plus pour amener une aug- mentation de la pression du sang. Ainsi qu'il était à prévoir, nous avons observé que, parallèlement à 1916 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'augmentation de la pression sanguine, le temps de réaction augmentait de durée. Une telle régularité dans l'augmenlalion de la pression du snng ne peut cire indifférente au point de vue de la santé. Elle doit entrer en ligne de compte dans la fixation de la durée du travail. PHYSIOLOGIE. — Recherches sur VexcilahUitè des fibres pigmeiilo-molriccs. Note de M"* G. Kœ.mgs, présentée par M. Daslre. J'ai entrepris d'étudier sur la grenouille l'excitabilité des fibres pig- mcnlo-motrices et de mesurer cette excitabilité suivant les procédés indi- qués par L. Lapicque ( ' ). On sait que les mouvements des chromatophores sont sous la dépen- dance du système nerveux; cjue diverses actions sur les centres, tels que lumière, chaleur, etc., modifient la coloration par voie réflexe; ou a même constaté l'efl"et de l'excitation des nerfs centrifuges sur cette coloration, mais on ne possède aucune mesure précise de l'excitabilité des fibres ner- veuses pigmento-niotrices. Celle mesure présenle un certain nombre de difficullés. En premier lieu, les méla- nophores sont sous la dépendance de la clrculalion, l'arrèl du couranl sanguin entraîne leur contraction, il est donc opportun d'éviter toute liémorragie. De même une aciioji mécanique exercée sur la peau, la destruction des centres, déterminent la contraction. Pour éviter ces inconvénients, on opèi'e sur des grenouilles intactes, à cela près qu'on sectionne le scialique au niveau de la cuisse en évilnnt toute hémorragie. 1^'animal est maintenu sur une plancliette en liège au moyen de larges tresses; parfois aussi un capuclion do toile ren\eloppe jusqu au train jiostéritur. Les doigts entre lesquels s'élend la membrane interdigitale, qui fait rdijet de l'examen au microscope, sont munis de boucles de (il dans lesquelles on introduit les épingles destinées à maintenir la membrane en place au-dessus du trou rectangulaire percé dans la plaque de liège. Le tout est placé sur la platine du microscope. Les chromatophores ne réagissent pas pour une excitation unique; les nerfs qui les commandent rentrent donc dans la catégorie des nerfs appelés .par L. I^apicque nerfs itératifs (^). L'appareil d'excitation doit donc comprendre un insliiimenl destiné à produire des excitations rythmiques; dans le cas préseni, on a employé un métronome. (') L. Lapicque, C. B. Soc. BioL, ',4 juillet 1909; Comptes rendus, 20 mars 1905 et i^^juillet igiS. {^) I^. Lapicque, Comptes rendus, t. 155, i" juillet 1913, p. 70. SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- IQI? L'excitation porte sur le iioiil périphérique du scialique sectionné, au moyen de l'excitateur double inipolarisalile et de décliarges de condensateurs, suivant la méthode de L. Lapicque. Un premier fait est l'énorme pouvoir de sommation du système pigmen- taire. Par exemple, une série d'excitations durant 4 minutes au rythme de I excitation par seconde étant inefficace, on obtient une contraction avec une nouvelle série durant cette fois 5 minutes, au même rythme. Uue autre caractéristique des mélanophorcs observée déjà par plusieurs auteurs est la lenteur du retour de l'état de contraction à l'état normal d'expansion : il faut remettre la grenouille en lil)erté et attendre 3 oti 4 heures avant de revenir à l'étal initial. Quand on veut opérer au seuil il faut cesser l'excitation avant d'avoir obtenu aucun clTet, celui-ci se produit un certain temps après que l'exci- tation a cessé. La lecture du seuil est faite en observant à la chambre claire un groupe de mélanophores projetés sur un dessin préalablement effectué à l'état initial. On choisit sur la membrane interdigitale une plage bien repérée qu'on peut retrouver d'une expérience à l'autre. La comparaison se prolonge 5 minutes après l'excitation. En raison du temps considérable nécessaire pour ces essais j'ai dû renoncer à étudier dans son ensemble la loi reliant l'intensité liminaire à la durée de l'excitation, j'ai supposé que celte loi était de la forme connue pour les autres nerfs et, dans cette hypothèse, j'ai essayé de mesurer la chronaxie des fibres pigmento-motrices. Encore ne suis-je arrivé qu'à obtenir l'ordre de grandeur de cette chronaxie : elle est de l'ordre du j~^ de seconde. Cette chronaxie est faible, relativement à la vitesse de contraction : les mélanophores ne se contractent que très lentement, fait qui cadre bien avec leur grand pouvoir de sommation signalé plus haut, (".et hétérochro- nisme, qui se retrouve comme dans le cas des vaso-moteurs, joint au grand pouvoir de sommation, fait rentrer les fibres pigmento-motrices dans la loi générale des « nerfs itératifs ». J'ai fait également des recherches sur l'excitabilité des fibres chromato- mntrices chez le poulpe, mais il s'agit ici d'un mécanisme tout différent : les chromatophores réagissent à une seule excitation, et le retour à 1 état d'expansion s'effectue aussi rapidement que la contraction. La chronaxie est du même ordre que la précédente. Il est probable qu'il y a ici isochronisme entre la fibre nerveuse et l'organe contractile. I9I8 ACADEMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE. — Sur les modifications des urines dans V auaphylaxiv . Note de MM. J.-E. Abelous el C Soui.a, présentée par M. Charles Ricliet. L'injection d'urohypotensine ne détermine pas seulement des altérations dans le chimisme cérébral, comme nous l'avons montré dans une précé- dente Communication. Parallèlement à ces modifications, l'analyse des urines nous a permis de constater des changements intéressants dans leur composition et dans la valeur de certains coefficients urinaires. Les urines des lapins recueillies avec la plus minutieuse propreté et mises à l'abri des altérations bactériennes étaient analysées tous les cinq jours. Les résultats sont rapportés au kilogramme de poids vif et à 24 heures. Ces résultats sont exprimés en milligrammes. Jouis V. X. XV. W. XXV. X\\. XXXV. XL. XLV. L. LV. l'oids mo\en 20i3s 2106s 2210s 22o3« 2322« 24878 2572s 2710s 2740s 27408 2745s Quantité d'urine par kilog. el par 24 heures 65^"' 62'''»' 85"'" i33"^"'' i 17™" 1 j 2™' 97""' Ôi'--'"" 67"'' Ga^'^' 52'-"'' Azote total 455™i5 545"'s 622"'s 782">s 680"? SôS-'b 557'"8 575"'s ôgS-'s 547="b 473"'e Azote uréique SSg 463 476 672 007 425 447 477 ''<9o 468 4o4 Azote purique 38 4^ Sg 91 70 67 66 49 ^7 43 34 Azote ammoniacal •... 10 21 47 76 61 52 20 17 20 i4 5 Azote aminé 7 i3 18 20 11 11 7 7 7 5 4 Acide phospliorique total 88 68 57 oo 5i 52 49 90 86 io4 217 Chaux 127 123 i65 255 284 3i8 282 2o5 162 208 161 Magnésie 119 101 i23 \-]Z i4i i33 109 94 110 82 81 Rapport azoturique (pour 100) 85 85 76 78 74 75 80 82 82 85 85 Coefficient d'imperfection uréogénique (coefficient de Maillard) (pour 100) 4,i 6,9 12 i4,3 J2,4 12,9 5,7 4,7 ^>2 5,9 1,1 On voit d'après ce Tableau : 1° Que le poids des animaux n'a pas baissé à la suite de l'injection d'uro- hypotensine, mais au contraire a crû régulièrement, même pendant la période où la sensibilité anaphylactique est au maximum (20" jour). 2° Que l'excrétion urinaire a également augmenté jusqu'au 20'' jour et a décrit à partir de cette date pour redevenir normale vers le 5o^ jour.' 3" Que l'azote total et l'azote uréique ont augmenté parallèlement pour atteindre leur maximum au 20"' jour. D'autre part, le rapport azoturique atteint son minimum à ce même 20'' jour. SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- 19^9 4° Le coefficient crimperfeclion uréogénique, c'est-à-dire le rapport de la somme (azote aminé -4- azote ammoniacal) à l'azote total va croissant jusqu'au 20*' jour, et à partir de ce moment diminue rapidement, ce qui indique une uréogenèse plus parfaite. 5° Enfin, l'azote purique atteint aussi son maximum au ao*^^ jour, et son excrétion ne redevient normale qu'au 55''jour. Ces trois résultats rappro- chés les uns des autres nous montrent que le coefficient d'utilisation azotée devient de moins en moins bon jusqu'au 2o*" jour, pour s'améliorer ensuite graduellement et redevenir tout à fait normal au SS*" jour. 6° Les dosages d'acide phosphorique nous ont donné un résultat curieux. Le minimum est au 20'' jour et le maximum au 55*', c'est-à-dire au moment où la période anaphylactique a pris fin. Il semble qu'il se fasse une rétention de phosphore suivie d'une véritable débâcle à la fin. Nous croyons que cette rétention de phosphore est en rapport avec une régénéra- tion des cellules nerveuses qui se produit dans le décours de l'anaphylaxie, mais nous ne donnons cette opinion que sous réserve. 7° L'élimination urinaire de la chaux et delà magnésie n'autorise aucune induction précise. Cependant, en ce qui concerne la magnésie, si l'on se rappelle que les centres nerveux sont riches en magnésie, on pourrait penser que le chiffre maximum d'excrétion qui se produit au 20*" jour indique une altération des cellules nerveuses aboutissant à la mort d'un certain nombre de ces éléments. Cette hypothèse pourrait nous expliquer l'accroissement de l'azote pu- rique pendant les trois premiers septénaires. Mais il faut ajouter que ce dernier accroissement pourrait être la conséquence également de la leuco- cytose qui suit l'injection d'antigène; car on sait que toute lymphocytose s'accompagne d'une augmentation de la quantité des bases puriques dans l'urine. Quoi qu'il en soit, ces résultats, rapprochés de ceux que nous a fournis l'analyse chimique des centres nerveux, nous montrent combien une unique injection d'urohypotensine, tout en laissant aux animaux les appa- rences d'une santé parfaite, détermine pourtant dans le métabolisme céré- bral et dans le métabolisme général des modifications profondes et durables, qu'il n'est pas illogique de considérer comme en relation de cause à efl'et les unes avec les autres, les altérations de la nutrition générale étant la conséquence d'un métabolisme cérébral troublé. 1920 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANATOMIE COMPARÉE. — La civcumduction ne peut pas exister dans l'arti- culation temporo-maxillo-dentaire . Note de M. Pierre Koiiin, présentée par M. Edmond Perrier. Les appareils masticateurs des animaux, qu'ils soient constitués par des mâchoires dentées ou cornées, se sont tous adaptés à leur alimentation, d'après le principe de Lamarck. Les lois physico-cliimicpies générales ont présidé à cette adaptation pour régir l'organisation de ces appareils, c'est-à-dire la morphologie de chaque mâchoire ; aussi, à cause du principe de : l'action égale à la réaction dans tout système en équilibre, pouvons-nous dire qu'au cours du développement pliylogénique des mâchoires (lequel se fait pendant la période d'activité) les efforts masticatoires, supportés par chaque surface antagoniste, sont égaux et de sens contraire, la direction de ces efforts masticatoires restant toujours perpendiculaire aux surfaces antagonistes à cause de la loi du moindre effort. Il est évident, dans ces conditions, que pendant la période dynamique la résultante des efforts masticatoires supportés par chaque élément repré- sente son axe physiologique, \ec\ac\ àey\en\.V axe géométrique àe. cet élément à l'état statique. Ces axes sont toujours symétriques, comme les éléments auxquels ils appartiennent, par rapport au plan médian. Les axes physiologiques et les axes géométriques doivent toujours être confondus; tout écart à cette règle constituera une anomalie de forme ou de position, laquelle peut-être congénitale ou acquise. Comme c'est la fonction masticatrice qui détermine d'une façon impérative la morphologie des mâchoires, sans omettre Tinllucnce de la phonation, de l'affection du développement cérébral etc., sur cette morphologie, ce sera sur la physiologie pendant la période masticatrice que je ferai porter mes considérations. Appareil masticateur. — Au [loint de vue mécanique, les mâchoires d'un animal quelconque peuvent toujours être étudiées sous la forme de deux leviers symétri- ques soudés par leurs extréiiiilés actives, dentées ou coinéeF, au niveau desquelles se fait l'application de la résistance. L'autre extrémité de ces levieis en constitue le point d'appui sous la forme des articulations temporo-maxillaire? , tandis que la puis- sance est représentée par les muscles qui prennent leur application, d'une manière intermédiaire, au niveau des insertions musculaires. SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- I921 Grâce au sens dentaire et au sens musculaire ces leviers aux mâchoires, pendant la mastication, restent constamment en équilibre : aussi pouvons-nous affirmer que les directions des efi'orts masticateurs, appliqués aux surfaces articulaires antagonistes, dentaires et lemporo-maxillaires, aussi bien que celle de Veiïovl musculaire, sont toutes les trois toujours parallèles. Si ces conditions n'étaient pas réalisées l'adaptation (sous peine de mort) se ferait pour qu'elles le devinssent. A cause de ce parallélisme constant et de cette symétrie, les trajectoires que les efforts masticateurs font par- courir aux mandibules ne peuvent être que rectilignes. D'autre part, l'ensemble des surfaces articulaires dentaires et temporo-maxillaires forme, à cause de leur engrènement, des surfaces gauches engrenées, superposables et symétriques par rapport au plan médian. Ces surfaces gauches engrenées doivent toujours glisser l'une contre l'autre, c'est-à-dire se déplacer parallèlement pendant la période masticatoire, quand les dents glissent les unes contre les autres à la période de clusion, aussi bien qu'à la période d'éclusioii quand les aliments séparent les mâchoires, puisque la condition des efforts masticateurs, de direction égale et con- traire, doit rester satisfaite, et que les surfaces antagonistes constitutives de ces sur- faces gauches sont perpendiculaiies à ces directions, l'our que ces deux conditions soient satisfaites, la seconde d'ailleurs étant phylogéniquement la conséquence de la première, les trajectoires ne peuvent être que perpendiculaires ou parallèles au pian médian, par conséquent : impossibilité des mouvements de circumduction pour les mandibules engrenées. Conclusions. — L'articulation temporo-maxillo-dentaire étant le résultat d'une adaptation simultanée des surfaces articulaires, osseuses et dentaires, à une même fonction; il ne peut y avoir d'autonomie pour chacune d'elles. Conséquemment : L'étude séparée de la physiologie de l'articulation temporo-maxillaire, d'une part, et de celle des dents, d'autre part, a-t-elle conduit les savants à des interprétations erronées, qui leur ont fait admettre la possibilité de la circumduction, laquelle n'a jamais existé dans aucune mâchoire engrenée. Aussi tous les travaux qui ont pris pour base la circumduction ou pivo- tement de la mandibule, autour d'un condyle ou d'un centre imaginaire de rotation, doivent être repris. ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Recherches cytologiques dans le tétano$ humain. Note de M. Y. Maxouélia.v, présentée par M. E. Roux. En utilisant la méthode de fixation au sublimé à l'alcool acétique de Gilson et la méthode de Mann au bleu de méthyl-éosine pour l'étude histo-neurologique du tétanos humain, nous avons découvert dans le cyto- C. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N° 25.) 24^ it)-^j. ACADEMIE DES SCIENCES. plasme et dans les expansions cytoplasmiques des cellules nerveuses de la moelle épinière, surtout dans les neurones de la corne antérieure, des cor- puscules particuliers colorés en violet rouge ou rouge franc, de dimension inégale et de forme variable. Disposés d'une façon plus ou moins régulière, ces corpuscules paraissent en voie d'évolution : on peut, en effet, saisir les différentes phases de leur transformation; ils se colorent faiblement en rouge, à un autre stade, ils prennent le bleu, puis ils deviennent de plus en plus pâles. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que ces éléments manquent absolument dans les cellules nerveuses de la corticalité cérébrale, la corne d'Ammon, etc.; ils n'existent que dans les centres ponto-bulbo-médul- laires, et surtout dans les cellules nerveuses motrices, qui sont, comme on sait, en hyperactivité sous l'influence de la toxine tétanique. D'où viennent ces corpuscules? Normalement, la méthode de Mann ne décèle rien de particulier dans le cytoplasme de ces cellules; même les granulations de Nissl se colorent fort mal ou pas du tout avec celte méthode. Comme il existe entre nos corpuscules et les granulations de IVissl une analogie assez frappante, nous inclinons à penser que dans le tétanos humain, où les cellules motrices subissent des modifications pro- fondes, les corpuscules de Nissl présentent des réactions bisto-chimiques anormales; ils se laissent colorer par la méthode de Mann. Seulement, alors que les corps chromalopliiles de Nissl sont basophiles à l'état normal, nos corpuscules sont amphophilcs ou acidophiles. Colorons maintenant des coupes traitées par la méthode de Mann avec la méthode de Nissl. Nous verrons apparaître dans l'intérieur des cellules nerveuses un grand nombre de corps basophiles de Nissl qui n'étaient nullement colorés par la méthode de Mann ; nous devons conclure dece fait qu'il n'y a qu'une partie, plus ou moins considérable, des granulations de Nissl qui subissent les transformations que nous venons d'indiquer. La méthode de Nissl, qui permet de constater l'existence des lésions chromatolytiques des cellules nerveuses, ne montre pas ces lésions aussi étendues qu'on pourrait l'attendre. Il existe, en effet, un grand nombre de neurones où les corps chromatophiles sont très abondants. Enfin, les méthodes de Nissl et de Mann montrent des modifications importantes du noyau des cellules nerveuses, par suite de la diffusion d'une certaine paitie de la chromatinc du nucléole, le suc nucléaire se trouve plus ou moins fortement coloré. Le nucléole, qui normalement se colore en bleu foncé avec ces deux méthodes, présente quelques sphérules rouges par la méthode de Mann. SÉANCE DU -22. JUIN IQI^- '923 Que devient l'appareil neurofibrillaii'e des cellules motrices dans le tétanos humain"? Grâce à une technique appropriée, nous avons pu étudier avec soin cet appareil, et il ressort, de nos recherches, que les cellules motrices contiennent un réseau neurofibrillaire d'une grande richesse et d'une merveilleuse délicatesse, ce qui implique sa parfaite intégrité. Les faits que nous venons d'exposer nous autorisent à conclure : 1° Qu'il est possible de sei-endre compte par la méthode histologiqueque le passage de la toxine tétanique fait subir des modifications aux neurones moteurs périphériques consistant dans l'apparition, dans le cytoplasme et les expansions cytoplasmiques, de corpuscules qui subissent une série de transformations; ■2° Il nous parait digne de remarque que, pendant que le cytoplasme et les expansions cytoplasmiques du neurone moteur périphérique subissent des changements importants, le réseau neurofibrillaire qui existe dans les mêmes portions de ce neurone garde son aspect normal. MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. -- Râle de la dissociation des savons dans te mécanisme de V inaclivation des sérums par addition de sels, d'acides dilués, d'acide carbonique ou de globuline. Note de M. J. Tissot, présentée par M. d'Arsonval. Dans deux Notes précédentes j'ai indiqué le rôle de la dissociation des savons dans le mécanisme de l'inactivation des sérums par la chaleur et par dialyse. Les lois de la dissociation des savons interviennent également dans l'explication du mécanisme de l'inactivation des sérums par les autres pro- cédés, ainsi que le montrent les faits suivants : Inactivation des sérums par addition de sels. — A. Les sels précipitants, comme le sulfate de soude par exemple, inactivent les sérums parce qu'ils modifient l'état des deux complexes dont la réunion forme le complément. L'addition de sels en proportion croissante détermine, en premier lieu, la précipitation progressive des globulines liées aux savons les plus acides. Ce précipité de globulines se redissout, malgré la présence du sel précipitant, si l'on ajoute au sérum une faible quantité d'acali qui ramène le savon acide insoluble à l'état de savon neutre soluble. Dès que l'addition du sel précipitant commence à déterminer la précipi- 1924 ACADÉMIE DES SCIENCES. talion des globulines (partie médiane du complément), il se produit une modification corrélative de la partie terminale du complément caractérisée par une augmentation progressive de la proportion decholestérine directe- ment extractible par l'éther. Cette modification de la partie terminale du complément, liée à la préci- pitation des globulines, se manifeste également dans l'inactivation par dialyse ou par l'acide carbonique. B. L'addition de proportions croissantes de chlorure de sodium, à une solution d'oléate de soude dissociée, détermine progressivement la précipi- tation du sel acide. Si, au lieu d'agir sur une solution d'oléate de soude, le chlorure de sodium agit sur une solution de sérum-globuline obtenue par dialyse ou par précipitation du sérum par l'acide carbonique, l'effet est tout différent : la solution s'éclaircit progressivement au lieu de préci- piter. L'action que le chlorure de sodium exerce sur l'état colloïdal d'une solu- tion d'oléate de soude dissociée est donc toute différente de celle qu'il exerce sur l'état colloïdal d'un complexe de savon acide lié à un corps albuminoïde. 2" L'addition de proportions croissantes de chlorure de sodium (ou de chlorure de calcium, ou d'autres sels) au sérum y détermine un accroisse- ment considérable, progressif et proportionnel, de l'acidité décelable à la phénophtaléine. 3" L'addition de proportions croissantes de chlorure de sodium au sérum y détermine une diminution croissante de la proportion de cholestérine extractible directement par l'éther, jusqu'à sa disparition presque com- plète. 4" Les sérums des diverses espèces animales s'inactivent par un contact suffisamment prolongé avec le chlorure de sodium ajouté à saturation. L'ordre de rapidité avec lequel les différents sérums s'inactivent dans ces conditions est le même que l'ordre de leur rapidité d'inactivation par la chaleur ou par dialyse. Inacùvalion par l' acide carbonique et par les acides dilues. — On dissocie totalement une solution d'oléate de soude en y faisant passer suffisamment un courant d'acide carbonique. La solution devient d'abord laiteuse par formation d'un savon acide, puis la dissociation se poursuit jusqu'à la libé- ration totale de l'acide oléique. Dans le sérum suffisamment dilué avec de l'eau distillée, l'acide carbo- SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- 1925 nique, s'emparant de l'alcali du savon, détermine également la formation d'un savon acide insoluble entraînant la globuline. La précipitation de la globuline entraine un accroissement de la propor- tion de cholestérine directement extractible par l'éther ; cet accroissement indique une modification colloïdale, identique à celle déjà décrite plus haut, du complexe qui constitue la partie terminale du complément. Cette modi- fication est rendue apparente en agitant suffisamment, avec de l'éther, la partie terminale du complément, non resalée, pour en extraire la cholesté- rine. En même temps qu'on extrait la cholestérine, on détermine la forma- tion d'un précipité d'albuminoïde d'autant plus considérable que l'agitation est plus prolongée. Le chauffage, qui détermine une diminution de la proportion de cholesté- rine extractible directement par l'éther, détermine également une dimi- nution corrélative de la valeur du précipité que l'éther détermine dans la portion terminale du complément non resalé, ce qui indique une fixation plus intime des savons de chloi'estérine sur l'albumine, sous l'influence de la chaleur. Inaclivation par addition de globuline. — i° Quand on dialyse une solu- tion d'oléate de soude contre eau de source, le départ de l'alcali détermine la formation d'un sel acide moins soluble qui donne un aspect laiteux à la solution dialysée. L'activité hémolytique de celle-ci diminue progressi- vement jusqu'à l'inactivation. Les globulines étant des complexes de savons acides, inactivent, au moins e« partie, les sérums auxquels on les ajoute, en rendant acide le complexe de savon constituant la partie médiane du complément. Cette conclusion est appuyée, d'autre part, par l'action favorisante qu'exerce l'addition d'alcali sur le pouvoir hémolytique des complexes artificiels de globuline et de savon. 2" L'inactivation d'un sérum par addition de globuline n'est pas défini- tive. La précipitation, par un sel, de cet excès de globuline, rend au sérum son activité. 3° L'addition de globuline à un sérum produit un effet vaiiable sur le complexe qui constitue la partie terminale du complément. La pro- portion de cholestérine extractible directement par l'éther diminue ou augmente selon que la proportion de globuline ajoutée au sérum est faible ou forte. 1926 ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉDECINE EXPÉRIMENTALE. — Des périodes de latence du Spirille chez- le malade atteint de jièvre récurrente. iNote de MM. Edm. Sergent et H. FoLEY, présentée par M. E. Roux. Diverses explications ont été apportées des périodes d'apyrexie accom- pagnée de gLiérison apparente dans la lièvre récurrente, ainsi que du méca- nisme des rechutes. Les uns ont voulu voir des formes de repos dans les Spirilles enroulés ou mis en boule ('). Des auteurs anglais décrivent des formes de résistance ou d'évolution sous l'aspect de granulations provenant des Spirocliètes (^) ; Novy et Knapp ont montré que !e filtrat obtenu à travers des bougies Berkfeld est infectant ('). Metchnikoll' pense que les Spiroclièles disparaissent par phagocytose dans la rate et que les individus résistants qui survivent causent les recliutes (*). D'après Gabritschewsky (^), Schel- lack, ce sont des bactériolysines qui détruisent les Spirilles, l'afTaiblissement de ces bactériolysines provoquerait la rechute. Au cours d'une épidémie de fièvre récurrente nord-africaine (due à Spi- rochœta herbera Sergent et Foley, 1910), nous avons voulu nous rendre compte du sort du virus dans l'organisme apyrétique, en état de maladie latente, depuis la fin du premier accès jusqu'au début de la première rechute, qui manque rarement. Nous avons employé comparativement les deux méthodes de la recherche morphologique et de la recherche expérimentale. On prélève du sang aux convalescents dans une veine du pli du coude. Avec chaque prélèvement on fait, d'une part, plusieurs préparations microscopiques et, d'autre part, (') M. Maver, Arcli. f. Scli. u. Iropenli., Append. I, 1908. (-) A. Breinl, Ann. of Trop. Med., t. I, n" 3, 1907, p. 433. — W.-B. Leishman, Journ. B. Arniy ined. Corps, t. XII, fév. 1909, p. i23-i35; Trans. of the Soc. of Trop. Med. a. Hyg., t. III, fasc. 3, janv. 1910, p. "g-gS. — A. Balfour, Brit. med. Journ., 1" avril 191 1. — H.-B. Fanthaim, Ann. of Trop. Med. and Paras., t. \, n°3, 191 1, p. 479. (^) G. Novv et R.-E. Knapp, VIT" Réunion annuelle de la Société de Bactériologie américaine in Bull. Inst. Past., t. IV, 1906, p. 242; Journ. of. inf. dis., t. III, mai 1906, p. 291, confirmés par A. Brkinl et A. Kinghorn {Liverp. Sch. of Trop. Med., l. XXI, 1906, p. 1). (•) Arch. de Wirchow, t. CIX, p. 188; Fortscli. d. Med., 1888, p. 83 ; Ann. Inst. Past., t. X, 1896, p. 654. (') Ann. Inst. Past., t. X, 1896, p. 63o. SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- 1927 on pratique une inoculation (de 10'"'' à 20°"' de sang) dans le péritoine d'un singe, animal sensible. Les prélèvements ont été faits presque tous les jours du deuxième au neuvième jour d'apyrexie ( '). Les résultats obtenus par l'observation morphologique et parla méthode expérimentale ont été dissemblables : 1° Les préparations de sang, fraîches ou colorées, examinées longue- ment par plusieurs observateurs, n'ont jamais montré de Spirilles, ni d'éléments figurés d'apparence anormale. 2° Les inoculations de ces mêmes échantillons de sang aux singes ont cependant infecté ceux-ci, sauf dans un cas où la rechute a été exception- nellement tardive (i3 jours). Bien entendu, le sang n'a pas été infectant quand il n'y a pas eu de rechute. Le Tableau suivant donne les détails : élèvemenl pratiqué Résultat Incubation au , ." j our de l'iaoculation cbez le singe Rechute du malade (l'apyre ." une assise de grosses cellules cunéiformes ; 3" une mem- brane basilaire ou propria: 4° du tissu conjonclif et des terminaisons trachéennes: .5° des muscles circulaires; fy' des faisceaux musculaires longituilinau\ et une très mince membrane ou tunique périloiiéale externe. MORPHOLOGIE DYNAMIQUE. — L(t vibration propulsive. Vol plané et vol battu chez les oiseaux. Note de M. Frédéru: Houssav, présentée par M. P. Villard. On distingue chez les oiseaux deux sortes de vol, le battu et le plané, différant à ce point que le dernier est considéré comme s'eifectuant sans travail musculaire, ce qui est un insoutenable paradoxe. On a tant écrit sur ces sujets qu'il m'est impossible d'en ébaucher ici une bibliographie; je le ferai ultérieurement, me bornant à présenter mes idées. La théorie que je veux émettre dérive directement de mes recherches sur les poissons ( ' ) qui déjà la faisaient prévoir, mais je n'ai pas voulu la produire avant de l'avoir confirmée par l'étude directe des faits et par une longue suite d'ob- servations et d'expériences. Pour la comtTiodité de l'exposé, séparons deux actes dans la piogressioti des oiseaux : i" une sustentation; 2° une avancée horizontale. Le premier (') HoissAV, Forme, puissance et stabilité des poissons. Paris, llermann. 1912. 1932 ACADÉMIE DES SCIENCES. est déjà bien exprimé dans son principe et rien de fondamental ne manque pour qu'il soit intelligible; le second me semble tout à fait incompris. On ne comprend bien que l'avancée descendante que je laisse absolument de côté, concentrant l'attention sur le vol borizontal ou ascendant. On a coutume de dire un hallemenl d'aite, traduisant ainsi la vision d'un corps fixe et d'une aile mobile. Or, dans le système d'un oiseau au vol, rien n'est fixe que relativement. Dans le plein vol, quand la vitesse acquise est déjà grande, on peut dire que, par son inertie supérieure et son eiïacement dans le vent relatif, le corps est relativement fixe sur sa trajectoire et l'aile relativement mobile. Mais il est plus fructueux de se représenter les cas où, la vitesse horizontale étant faible comme dans l'envol battu, l'aile sans doute est mobile, mais le corps aussi, car il effectue d'amples balancés sur l'axe des ailes qui est la région la plus fixée (films ralentis). Enfin, lorsque l'aile est fortement appuyée sur l'air par sa grande surface élastique, comme dans le vol plané, la région la plus fixe est l'aile et il vaut mieux alors se représenter le corps comme battant sur l'aile. Ce battement consiste dans le relèvement du corps, ou plutôt de sa partie arrière qui contient le centre de gravité, autour de l'axe des ailes et en sa retombée. Le relèvement se fait par la contraction de tous les muscles pectoraux et thoraciques moins un, le petit pectoral; le rabaissement a lieu presque exclusivement sous l'influence de la seule pesanteur. Le rylliine de soulèvement et do retombée du rorps est aisé à se figurer sur l'oiseau qui plane liorizonlalement en air calme, ce qui est, quoi qu'on dise, la plus jolie con- dition du vol. Si l'aile olfre un bon appui, ce balancement périodique ou vibratoire n'a pas besoin pour être puissant d'une grande amplitude, pas besoin de l'amplitude qui le rendrait visible et il suffit pour donner de l'avancée. Imaginons un oiseau parli d'un point élevé et acquérant par sa cluite la vitesse nécessaire à sa sustentation, immédiatement le balancement rythmique ou vibratoire agit. Je dis que c'est lui qui, à partir de ce moment, est créateur de la vilesse horizontale et qu'il suffit pour l'ei.- tretieii ou même l'amélioration de la sustentation initiale. Que le balancement périodique d'un système élastique, où tout est épaissi à l'avant, aminci à l'arrière, puisse être propulsif, j'en ai déjà donné et j'en donnerai encore prochainement des pieuves directes et expérimentales. Ce n'est, au reste, qu'un css particuiièreineril favorable des relations étroites et réversibles entre les phénomènes tourbillonnaires, la translation longitudinale et la vibration transversale qui forment la trame de mon livre sur les poissons. La vibration propulsive^ perpendiculaire à l'axe du mnuvonienl, manifeste chez les poissons, se retrouve sur les oiseaux, comme aussi bien ciiez lous les animaux lapides qui prennent appui sur le fluide même dans lequel ils sont immergés; elle a un caractère de grande généralilé; c'est un phénomène des plus linpoilaiils. SÉANCE DU '11 JUIN I9l4- IQ^S Par une série très continue dMntermédiaiies, le vol baltii se rattache au vol plant". La variable qui crée les diflférences est la surface relative et l'élasticité de l'aile qui, se réduisant, oITrenl un appui moindre et, par suite, une moindre fixité pour l'aile. L'air s'enfonce sons elle quand les muscles y veulent piendre appui pour soulever l'arrière du corps; d'où l'introduction progressive du battement qu'on ne doit jamais dire ramé, car jamais l'aile ne revient ouverte d'avant en arrière. Il s'agit toujours d'une vibration transversale d'amplitude et de fréquence variables. Entre les deux sortes de vol, il y a juste les mêmes dillerences qu'entre la marche sur neige épaisse et molle avec ou sans skis, la marche sur glace avec ou sans clous, el la marche sur grève résistante ou sur vase : la valeur de l'ap|)ui est seule en cause. Sans doute, le moindre appui exige un plus grand travail musculaire, mais celui-ci n'est nul dans aucun cas. La théorie est ainsi présentée dans son essentiel et dégagée des faits très nombreux dont elle sort et qu'elle relie parfaitement. Je voudrais cependant, par un seul cas très siîr, montrer le rapport entre les deux vols. Souvent les oiseaux rencontrent du vent qu'ils sont incapables de remonter; cela arrive par exemple avec du vent de 8" à la seconde pour les hirondelles, martinets, corneilles, choucas, avec du vent de iS" à 20"' pour les pigeons. Au moment où ces oiseaux sont immobilisés malgré leurs efforts, ils se mettent à planer et peuvent ainsi gagner contre le vent jusqu'à lassitude. Donc avec une même /o/re musculaire, le plané donne plus de vitesse que le battu; il est plus puissant, toutes choses égales d'ailleurs. Si l'on considère non plus un seul oiseau, mais l'ensemble des oiseaux, toutes choses ne demeurent pas égales d'ailleurs; le planeur ordi- naire, utilisant souvent son rendement supérieur, n'exerce pas autant sa musculature qui se développe moins, aussi est-il plus vite calé que les autres oiseaux par les circonstances difficiles. Dans le plané terminal dont nous parlons, on comprend que le vent accru donne une sustentation plus grande, l'aile devient plus fixe; d'autre part, le corps, elTacé avec force dans le lit du vent, ne retombe pas beaucoup et ne peut donc être relevé pour des battements de grande amplitude comme il en effectue dans l'envol; les battements corporels de faible amplitude sont seul permis, c'est le vol plané obligatoire. Un vent encore plus fort, bloquant le corps horizontal sans lui permettre de retomber du tout rendrait l'oiseau rigide, et ne lui permettrait plus aucune avancée. On comprend alors pourquoi les palmipèdes dont l'abdomen est long, iouid et difficile à bloquer sont capables de voler et de [)laner dans des venls calant tous les autres oiseaux. Il résulte aussi de tout cela que, par sa rigidité constitutionnelle, l'aéio- iq34 ACADÉMIE DES SCIENCES. plane est dans la condition de l'oiseau calé; sa carrière commence quand celle de l'oiseau finit; toutes les comparaisons faites jusqu'ici entre les deux systèmes reposent sur une extrapolation qu'il faudrait justifier. HYGIÈNE ALIMENTAIRE. — Delà tyrosùic cns/ft/lisee dans les fermen- tations microbiennes. Note de M. Maurice Piettre, présentée par M. A. Dastre. L'étude des matières alimentaires d'origine animale montre qu'elles peuvent s'altérer, sous l'influence des bactéries, suivant deux processus différents mais souvent simultanés, par souillures des surfaces ou infections des parties profondes. I. Nous avons montré que la putréfaction profonde se fait surtout par la voie sanguine et pendant la période de refroidissement du cadavre. Sur les cadavres des gros animaux toujours éviscérés aussitôt après l'abatage, les bactéries pénètrent par les vaisseaux et gagnent le centre des masses musculaires. Les souillures ont lieu, au contraire, au niveau des muqueuses intes- tinales sur les cadavres des petits animaux (volailles, gibiers) non éviscérés ou éviscérés trop tard. Cette toute première phase est caractérisée par une fermentation ammo- niacale et sulfhydrique qui s'accompagne d'un verdissement des tissus et surtout des graisses superficielles aux dépens de la matière colorante du sang. L'agent actif est un pro/eus que nous avons décrit ('). Plus tard, ou parfois en même temps, entrent en jeu d'autres espèces (staphylocoques, streptocoques, cocci divers, coli-bacilles) qui peuvent modifier la nature des fermentations, comme nous allons le démontrer. La putréfaction stipei-ficielle, essentiellement banale et contingente, se traduit par un ramollissement superficiel qui ne progresse que très lente- ment. Au point de vue de ses conséquences économiques elle est infiniment moins grave (jue la putréfaction profonde qui peut compromettre en quelques heures, si les conditions de température sont favorables, des masses énormes de viandes. (') Comptes rendus de la Société de Pathologie comparée (novembre-décembie 1912). SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- 1935 La connaissance de la putréfaction profonde permet de fixer d'une façon scientifique le rôle utile du froid dans la conservation des viandes. On peut en dégager trois conclusions importantes : i" Les muscles d'un animal sacrifié en bonne santé sont pratiquement stériles; 2° Les carcasses doivent être refroidies aussitôt après leur préparation pour diminuer ou éviter la multiplication des germes et leur pénétration dans les parties profondes par les vaisseaux; 3" On ne doit confier au froid que des viandes stériles en profondeur. IL En hygiène alimentaire l'examen des viandes soumises au froid est rendu extrêmement délicat par suite des modifications des caractères phy- siques, consistance, couleur, odeur. Des recherches bactériologiques seraient nécessaires dans chaque cas, ce qui est matériellement impos- sible. Nous avons donc recherché un indice permettant de reconnaître et d'étudier les lots suspects. Par des recherches très nombreuses, nous avons constaté que les viandes, volailles ou gibiers, soumis longtemps au froid et après une préparation défectueuse, présentent fréquemment dans leurs tissus de très petits amas blancs ou grisâtres ressemblant à de vrais corps étrangers. A la surface des muscles ce sont des grains de la grosseur d'une tête d'épingle, arrondis, enchâssés le long des fibres musculaires. Au centre on rencontre plus fréquemment des stries cristallines, soyeuses, luillantes, d'un blanc nacré. Tous les muscles peuvent en contenir, depuis les pectoraux si tendres du poulet jusqu'aux muscles si épais, si denses du gésier du canard et de l'oie. Les ganglions intermusculaires sont souvent riches en ces dépôts particuliers. Écrasés, ces grains se montrent formés de fines aiguilles brillantes, déviant fortement la lumière polarisée. Isolées en quantité suffisante, ces aiguilles sont solubles à chaud dans l'eau distillée et reparaissent par refroidissement; dissoutes très aisément dans l'ammoniaque, elles fournissent de superbes paillettes nacrées, soyeuses après évapoi-ation d'AzH'. Enfin la solution aqueuse additionnée de suc de Russules brunit rapidement et donne un dépôt noir de mélanine. Il s'agit donc bien de lyrosine cristallisée qui résulte de fermentations microbiennes comme l'indiquent les prélèvements faits au niveau de ces amas. On isole des proleus, et surtout diverses variétés de staphylo- coques; dans certains cas, les germes ne sont plus revivifiables par les cultures. 1936 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous avons retrouvé de la tyrosine même dans des produits soumis à la cuisson. Dans un fragment de jambon frigorifié pesant i^^,']oo après cuisson, nous avons isolé o,i4') de cristaux. ^ C'est l'action prolongée du froid qui provoque la cristallisation de la tyrosine et cette action appliquée à des solutions aqueuses de tyrosine permet d'obtenir à la longue une précipitation presque complète de ce corps. Cette notion explique l'intérêt qu'il y a à soumettre au froid les réac- tions diastasiques de digestion ou certaines fermentations microbiennes. Nous avons vérifié notamment que des digestions pancréatiques artifi- cielles, qui n'avaient pas donné à l'étuve de tyrosine visible, pouvaient en abandonner de cristallisée après refroidissement. D'ailleurs dans la pratique, nous avons constaté que sur les cadavres de poulets frigorifiés, l'intestin contient à l'état cristallisé, grâce au refroi- dissement, la tyrosine de digestion ou de fermentation. En outre, lorsque la mise au froid a été trop tardive ou la conservation mauvaise, on retrouve de la tyrosine dans l'épaisseur des parois intestinales, sur la face péri- tonéale, dans le péritoine lui-même, au niveau et dans l'épaisseur de la rate, du foie. etc. III. Au cours de ces recherches sur la putréfaction des viandes, nous avons eu à examiner des altérations très particulières des muscles sur des jambons conservés depuis i5 mois environ. A côté de fragments ramollis, pulpeux, il existait des masses ayant conservé leur forme, leur consistance, mais présentant des îlots blanchâtres, dans la direction axiale des muscles. Ces îlots qui remplaçaient des fibres musculaires étaient formés d'aiguilles cristallines, brillantes, soyeuses, faciles à identifier avec de la lyrosine. Dune de ces trabécules nous avons isolé o, 126 de tyrosine cristallisée. Il est difficile de ne pas rapprocher cette description sommaire de celle qui a été donnée du gras de cadavre ou adipocire, d'après les travaux de Chevreul. Mais dans notre observation il s'agissait d'un feu- trage d'aiguilles de tyrosine et non, comme on l'admet dans l'adipocire, de cristaux d'acides gras dont on ne peut s'expliquer la formation, ni par saponification des faibles quantités de matières grasses contenues dans les fibres musculaires, ni par dédoublement fermenlatif de la molécule albu- minoïde dans laquelle aucun procédé chimique n'a pu encore révéler la présence de chaînes de ce groupe. Conclusion. — La tyrosine peut donc être un excellent indicateur des SÉANCE DU 22 JUIN 1914. I937 fermentations les plus fréquentes dont les viandes de boucherie, volailles, gibiers, etc. sont le siège, elle est aussi un réactif précieux du froid qui, précisément, a pour effet d'atténuer les caractères physiques de ces fer- mentations. La présence de cette substance dans les muscles et dans tous les autres organes ne contenant pas normalement de produits de la digestion, justifie la suspicion de putréfaction et rend nécessaire, au point de vue de l'hygiène alimentaire, un examen approfondi dans chaque cas. GÉOLOGIE. — Les Sables des Landes dans leurs relations avec les terrasses de l'Adour. Contribution à rétude de leur origine et de leur âge. Note de M. J. Bi.AYAc, présentée par M. Pierre Termier. Les études dont je suis chargé par le Service de la Carte géologique de France en vue de l'établissement de la Carte au 3-75^75 m'ont amené à faire de nouvelles observations sur les relations des Sables des Landes et des terrasses de l'Adour, observations qui corroborent celles que j'ai récem- ment recueillies dans la basse vallée de la Garonne (*). La formation désignée sous le nom de Sables des Landes et sur l'origine et l'âge de laquelle les auteurs ne sonl pas encore d'accord comprendrait, d'après Jacquot, Raulin, MM. Linder, Fallot et d'autres, non seulement des sables siliceux, mais aussi des argiles à graviers et des graviers. J'ai montré que, dans le Médoc, entre Beautiran et le bec d'Ambez, celte forma- tion, pliocène pour les uns, quaternaire pour d'autres, en comporte, en réalité deux bien distinctes : i" des sables vraisemblablement d'origine éolienne et provenant des dunes du littoral; 2" des alluvions tluviatiles (^gra- viers, sables argileux et argiles à graviers) appartenant aux terrasses de la Garonne. Dans la partie du bassin de l'Adour, comprise sur la feuille au j^^^ de Mont-de-Marsan, on se rend compte aisément, grâce aux travaux de mes devanciers, qu'il y a, sur la rive gauche du fleuve, trois terrasses nettement élagées au-dessus de la plaine actuelle. La plus élevée, celle qui est visible au pic de Montsoué (167'") est, à la loiigiUule de Saint-Sever, à i5o™-i70"'. Je ne tliiai rien, aujourd'hui, de celle terrasse qui est (') J. Blayac, Relations des Sables des Landes avec les terrasses de la Garonne [Comptes rendus, décembre igiS). C. R., 1914, 1" Semestre. (jT. 158, N' 25.) 249 1938 ACADÉMIE DES SCIENCES. assez mal connue, liés cléniEinlelée et n'oflVe pas u" seul témoin sur la rive droite, dans la plaine landaise; son âge reste encore imprécis. La deuxième terrasse, celle de Saint-Sever est, à la même longitude, à une altitude de 9o"'-i20"'. (Quoique très entaillée par le ruissellement, on peut la suivre sur de grandes étendues de la rive gauche entre Saint-Sever et Mugron et au delà. Sur la rive gauclie, j'incline à croire que les dépôts indiqués sous les termes de glaises bigarrées, /«'. font partie de celte_terrasse : Ils sont formés d'argiles où se voient des lits de graviers de quartz roulés et de diverses roches pyrénéennes (quartzites) semblables à ceu\ delà terrasse moyenne. Ils affleurent sous les sables des Landes en maints endroits, constituant, suivant la juste expression de Jacquot et de Raulin, de remarquables oasis oii les cultures sont aussi variées qu'en Chalosse. Leur altitude, à la longitude de Saint-Sever ou de Mugron, est la même que celle de la deuxième terrasse en ces localités (exemple \ illenave, 1 14™; Beylongue, 90™). De l'avis même de .lacquot et Raulin ces dépôts m* n'appartiennent pas aux sables des Landes; ces savants les classent, avec doute d'ailleurs, dans le Mio- cène supérieur. Mais, par l'altitude régulièrement décroissante de leurs affleurements entre la longitude de Saint-Sever et la mer, sur la rive droite de l'Adour, il y a lieu de supposer que ces glaises bigarrées à graviers font peut-être partie de la terrasse moyenne du fleuve dont les crues de débordement ont pu aisément se répandre très au loin vers le Nord sur la plaine landaise exondée depuis la fin de l'Helvélien. Quoi qu'il en soit, les sables des Landes [sensu stricto) dépourvus de graviers et d'argile recouvrent directement ces sédiments /«* et en sont bien indépendants. La terrasse inféineure est à une altitude qui varie entre 4o" et 70'"; elle domine la plaine d'inondation de 10'" environ; elle a été parfaitement reconnue en bordure de la vallée (rive landaise) entre Saint-Sever et Goutz, par Jacquot et Raulin qui, à tort de toute évidence, l'indiquent surmontant les sables des Landes. Son âge est nettement précisé car c'est d'elle que proviennent les restes à'Elephas primigenius cités par Raulin aux environs de Mont-de-Marsan (' ). Cette terrasse n'a pas été signalée plus au Nord par mes savants prédécesseurs. Je l'ai suivie dans la vallée de la Midouze, affluent de l'Adour, qui l'a mise à jour sur une grande partie de ses berges entre Monl-de-Marsan et Tartas oii on la voit con- stituée par d'énormes amas de galets et graviers de quartz, de quartzite, de granité et d'autres roches pyrénéennes, même calcaires. A noter que le bassin de la Midouze est entièrement fait de terrains tertiaires (calcaires, mollasses, faluns, etc.). Tous ces éléments lithologiques sont d'ailleurs les mêmes que ceux de la terrasse inférieure qui borde la plaine d'inondation (Benquet, La Mothe, (ioulz, etc.). \\n remontant le cours de quelques rivières affluentes de la (') V. Raulin, P\' oies géologiques sur l' A(juilainc, 1 vol. in-S", 1869, p. 098. SÉANCE DU 2-2 JUIN igi/J- " 1939 rive droite de la Midouze, on peut encore voir les mêmes alluvions, mais d'un calibre de plus en plus petit, passer à des argiles à graviers et à des glaises exploitées pour la tuilerie. Ces dépôts alluvionnaires, toujours recouverts par les sables des Landes, ont une puissance qui, dans la vallée de la Midouze, à Meilhan, par exemple, atteint de i5"' à rH'". En raison de leur altitude régulièrement décroissante, il me parait certain qu'il faut leur attribuer les argiles de Magescq, localité située à iS""" de l'Adour, dans l'angle S.W. de la feuille de Mont-de-Marsan, où MM. Dubalen et Harlé ont découvert des restes remarcjuables A' Elephas primigenius ei àe Rhino- céros tichorinus^ sous les sables des Landes. Il faudra certainement considérer comme faisant partie de la terrasse inférieure les argiles à graviers que j'ai reconnues dans le cours inférieur des aflluents de la Midouze et qui, jusqu'à ce jour, avaient été confondues dans le complexe de la formation du Sable des Landes. Ces rivières, dans leur cours inférieur, ont creusé leur lit dans ces argiles à graviers; dans leur cours supérieur, elles ont entamé les argiles à graviers de la terrasse moyenne; aussi peut-on constater dans le lit et sur les berges des cours d'eau de nombreux graviers mélangés aux sables des Landes remaniés par l'eau cou- rante. Le mélange de sables et de graviers se trouve nettement cantonné aux abords immédiats des thalwegs; cest un dépôt allmionnaire récent. En résumé, aussi bien dans le bassin de l'Adour que dans celui de la Garonne, la formation désignée sous les termes de Sables des Landes doit désormais être subdivisée en deux parties bien distinctes et d'âge difTérent : 1° Un sable siliceux, vraisemblablement éolien, postérieur au dépôt de la terrasse inférieure des deux tleuves, c'est-à-dire de la terrasse à Elephas primigentus, et provenant sans doute des dunes du littoral. 2° Des alluvions fluviatiles déposées par la Garonne et par l'Adour (gra- viers, argiles à graviers), appartenant suivant leur altitude, soit à la ter- rasse inférieure, soit à la terrasse moyenne de ces deux cours d'eau. Les sables des Landes (sensu stricto), entièrement dépourvus de graviers, sont partout, dans la plaine landaise, nettement superposés à ces dépôts alluvionnaires. GÉOLOGIE. — Sur la distinclion de deux séries secondaires superposées aux environs de Vicdessos (Ariége). Note de M. Michel Longchambon, pré- sentée par M. Pierre Termier. La bande de terrains secondaires qui limite au Sud le massif granito- gneiasique des Trois-Seigneurs, depuis Miglos à l'Est jusqu'à Seix à l'Ouest, I94o ACADÉMIE DES SCIENCES. suggère à première vue l'idée d'un synclinal, afFeclé d'une série de replis fortement poussés au Nord. Cette allure est bien certaine au nord d'Aulus et, lorsqu'on descend la vallée entre Aulus et Ercé, on peut reconnaître dans les deux flancs de l'aire synclinale les diverses formations du Secon- daire nord-pyrénéen métamorphique, à l'exclusion de l'Albien. Dans la région de Saleix et de Vicdessos, la seule différence apparente Fchelle ■ '■ ^i. tti- tic; . go 000 * 1. Terrains primaires du massif des Trois-Seigoeurs (nappe B); '2. Terrains secondaires métamor- phiques et à roches vertes de la nappe B; 3. Terrains primaires de la zone primaire axiale- 4. Terrains secondaires de la bordure de cette zone ( série A); 5. Zones de mylonite; G et 7. Anti- clinaux et synclinaux du Secondaire de la nappe B; 8. Anticlinaux de la série secondaire A; 9. Surface de cliarriage. est l'existence des couches noires albiennes, semblant marquer l'axe d'un synclinal. Mais, si l'on examine attentivement la succession des couches à partir de cet Albien, tant vers le Sud que vers le Nord, voici ce qu'on observe sur le méridien de Vicdessos. Au Sud, il existe sous l'Albien une série régulière et normale, peu plissée, formée d'Urgo-Aptien calcaire, fortement imprégné de matière organique, puis de dolomies jurassiques noires et fétides et enfin du Lias noir schisteux et calcaire. Au contraire, au nord de l'Albien se rencontre immédiatement une série très plissée, débutant par une brèche marmoréenne, à laquelle font suite le Lias noir entièrement silicate et ses calcaires zones à minéraux (dipyre, etc.), puis les dolomies jurassiques blanches, marmoréennes, à actinote et dipyre, SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- '941 et enfin la brèche urgonienne très cristalline. Entre f A/bien de Vicdessos et la brèche du Lias, hase de la montagne d^Engral, il y a donc un contact anormal. D'ailleurs, quand on suit pas à pas ce contact depuis Sem jusqu'au petit col de Saleix, on reconnaît nettement l'individualité tectonique du flanc nord du pseudo-synclinal de Vicdessos. C'est l'aire synclinale tout entière d'Aulus, c'est-à-dire un complexe marmoréen avec roches vertes, qui vient reposer sur l'Alhien d'une série non métamorphique par l'intermédiaire, tantôt de la brèche du Lias, tantôt des dolomies jurassiques, et, en maints endroits, d'une lame de mylonite grossière, formée de fragments empruntés à toutes les roches nord-pyrénéennes. En résumé, il y a deux séries pétrographiques et tectoniques dans le Secondaire de Vicdessos : l'une est la couverture discordante du Primaire de Goulier et du Rancié, légèrement chevauchée par le granité aux environs d'Auzat. Elle n'est pas métamorphique et elle s'enfonce sous une série au contraire très métamorphique, extrêmement plissée et présentant, avec le massif granito-gneissique des Trois-Seigneurs, les relations d'une couver- ture normale. Cette conclusion confirme pleinement la conception d'une origine charriée pour le massif des Trois-Seigneurs, exposée par M. Léon Bertrand d'après l'étude des environs de Miglos-Larnat et d'Oust-Massat. En outre, en employant la terminologie créée par lui, comme le massif des Trois- Seigneurs appartient à la nappe B, il est naturel d'attribuer l'Albien de Vicdessos et les replis anticlinaux urgoniens de Saleix, du pic de Risoul et de Sem à la réapparition momentanée de la série A, disparue à l'Est depuis Larnat sous les ondulations de la nappe B. C'est ce que traduit la Carte schématique ci-dessus, destinée à préciser la portion correspondante de la feuille géologique de Foix. D'ailleurs, dans la notice tectonique accom- pagnant les coupes annexées à cette feuille, M. Léon Bertrand avait indiqué la probabilité de cette réapparition (Tectonique de la feuille de Foix : Bul. Serv. Carte géol. de France, n° 134, p. ll^). ig.'lS ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Sitr la signiftcalion tectonique des plis du faisceau du lilloral entre Nice et Menton. Note de M. E. Maury, présentée par M. Pierre Termier. L'ftxistence d'une grande nappe pyrénéo-provençale et de plis couchés inférieurs appartenant au même système, provenant de grands mouvements du Sud au Nord, vient d'être établie par MM. Léon Bertrand et A. Lan- fjuine, dans le sud-ouest des Alpes-Maritimes, à l'ouest du cours inférieur du Var. M. Léon J3ertrand et moi avons pensé qu'on devait rechercher la prolongation des mêmes faits dans la région plus orientale, à l'est du Var, qu'il avait étudiée autrefois; c'est le résultat de ces premières recherches, en partie faites en commun, que j'expose ici. Au sud de la grande cuvette synclinale de Berre-Conles, comprenant le Nummulitique et le Crétacé supérieur, il existe jusqu'au littoral une série de plis appelée par M. Léon Bertrand Faisceau du Littoral^ formée par des plis parallèles à la côte, c'est-à-dire de direction W-E ou WSW-ENE, et ayant pour noyau du Jurassique à faciès provençal. Parmi ces plis, les uns sont directement enracinés, tandis que d'autres sont des digitations d'une nappe pyrénéo-provençale qui s'est étalée au-dessus d'autres plis constituant le bord d'une chaîne formant le prolongement de celle des Maures. Ces plis, qui sont anté-miocènes, ont été ensuite en partie repris par les plissements alpins, de direction inverse, qui en ont déformé l'allure générale. Au milieu de ces complications, nous avons pu établir qu'il ne reste de cette nappe qu'une partie de ses digitations frontales, plongeant vers le Nord. Ces digitations, parallèles entre elles, ont même orientation que les plis enracinés inférieurs et, à cause des mouvements alpins qui les ont reployés vers le Sud, elles paraissent le plus souvent n'être que des plis autochtones de l'époque alpine. Nous avons pu reconnaître au moins cinq digitations principales qui sont, du Sud au Nord : 1" La partie supérieure de la Tête-de-Chien, au-dessus de Monaco ; 2° L'arête portant la ligne des forts de la Drelle au Mont Bataille, au- dessus de la Turbie; 3" La najtpe du Mont Agel ; 4" Celle du Monl Baudon ; 5° Celle du Mont Ungrand, ù Sainl-Siméon, la plus éloignée de la cùte et la moins développée. SÉANCE DU 22 JUIN IQlA- 1943 Celle du Mont Agel, la plus compliquée, est elle-même formée de plu- sieurs digitations, qui se sont produites soit par des replis secondaires, soit par glissement des assises, les unes sur les autres. Ces digitations, sur les- quelles sont bâtis les villages de Peille et de Paillon, sont très nettes vers rOuest, mais se rejoignent vers l'Est, près de Sainte-Agnès. Tous ces lambeaux isolés de la grande nappe sont caractérisés par leur même orientation et leur même plongement vers le Nord. On n'a jamais qu'un seul côté du pli, dont il manque tout le tlanc inverse; le Trias appa- raît le plus souvent à la base du Jurassique, mais extrêment laminé. En dehors de ces digitations, il en existe encore d'autres plus petites, repré- sentées aussi par du Jurassique ennoyé dans du Cénomanien. Enfin, dans la nappe du Mont Bataille, il existe, au-dessus de Saint-lloraan, une série d'autres digitations dans la masse même du Jurassique; sur une même coupe Nord-Sud, on y voit plusieurs répétitions des dolomies kimérid- giennes et des calcaires rauraciens et séquaniens, répétitions qu'on ne retrouve plus à l'Ouest. Au-dessous de cette grande nappe, les plis enracinés apparaissent du côté de l'Ouest. En allant du Sud au Nord, on trouve deux nappes enraci- nées couchées vers le Nord, dont il manque tout le flanc inverse à noyau Iriasique et infraliasique, celles de Beaulieu et du Mont Pacanaglia. Celte dernière conserve cependant une partie de son flanc inverse; en allant vers l'Est, il augmente de plus en plus et, après Eze, on voit, au contraire, manquer complètement le flanc sud, par suite de mouvements alpins. Plus au Nord, au confluent des deux Paillons de Contes et de l'Escarène, en amont de Drap, le pli du Mont Férion, bien enraciné, change de direc- tion pour devenir Ouest-Est; en même temps, il se renverse vers le Sud, au-dessus du vallon de Laghet et sur ce pli vient s'étaler la nappe du Mont Agel. Sur le sentier de Peillon à la Turbie, le passage de ce pli sous la nappe est très visible, et il est facile de suivre la ligne de séparation. Un peu plus à l'Est et au Nord, entre la chapelle de Saint-Pancrace et le pied du Mont Agel, on voit encore un témoin de la zone autochtone, constitué par un bombement de calcaire portlandien, entouré de tous côtés par le Crétacé, apparaissant comme une fenêtre au travers de la nappe déchirée du Mont Agel. 19/(4 ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — La tectonique de la sierra Morena. Note de M. Jean Groth, présentée par M. Pierre Termier. La sierra Morena est une région de plis hercyniens dirigés NW-SE à WNW-ESE, fortement pénéplaines, mais rajeunis à une époque récente. Au Nord, le synclinal dévono-carbonifère d'Almaden-l'uerlollano l;i séjiare des Montes de Tolède. A rouest de ce bassin, à Alniaden, aflleuie une série dévonienne que j'ai décrite sommairement dans une Note précédente (' ). Limité au Nord et à l'Est par des lignes de contact anormal, ce lambeau a été décroché par l'accident d'Alma- denejos de quelques kilomètres au nord du synclinal silurien d'Almadenejos-Braza- lorlas dont il n'est que le prolongement, h l'Est, à Puertollano, le synclinal silurien s'élargit un peu et contient du Sléphanien à peine plissé. Au sud de ce bassin, la large vallée de l'Alcudia constitue un anticlinal cambrien que j'ai pu suivre sur plus de loo'"" de longueur de Penalsordo au rio Jàndula. Entre l'anticlinal cambrien de l'Alcudia au Nord et l'axe granitique d'Hinojôsa- Villanueva de Côrdoba au Sud, on rencontre les hautes crêtes de la sierra Morena : sierra Madrofia, sierra de Almadén. Ce sont des murailles presque \erlicales de grès armoricain qui séparent les vallées profondément entaillées dans les schistes à Galy- mènes (valle del Escorial) ou dans les schistes à Goniatites (Guadalmez). Un régime de plis isoclinaux fait réapparaître trois fois le grès armoricain (Horcajo, El Hoyo). Cette région est limitée au Sud par un grand chevauchement que suit longtemps le rio Guadalmez.. Il met en contact anormal le Gothlandien avec des schistes sans fossiles assimilables au Précambrien. Toute cette région nord de la sierra Morena : bassin d'Almaden- PuertoUano, anticlinal de l'Alcudia, synclinal de <"iuadalmez-El Hoyo, subit un régime de plis isoclinaux affectés seulement d'accidents locaux tels que le décrochement d'Almadenejos ou le chevauchement du rio Guadalmez. Le centre de la sierra Morena est occupé par un axe granitique très important que j'ai recoupé à Villanueva del Duque Conquista, Villanueva de Cordoba et qui, suivant la carte géologique d'Espagne, se prolonge vers le Sud-Est jusqu'à Linares. Ces granités n'ont donné lieu qu'à un métamor- phisme de contact peu important. Ils constituent une grande plaine à reliefs très adoucis. Au sud de cet axe granitique, on rencontre une série sans fossiles de schistes ardoisiers, de grès et de quartzites que je rapporte jusqu'à nouvel (') Comptes rendus, t. 158, 8 juin 1914. SÉANCE DU 22 JUIN I9l4- 1945 ordre an Précambrien. L'absence de points de repère ne permettrait pas d'en étudier la tectonique sans l'existence d'un lambeau dévonien et surtout sans celle du bassin houiller de Belmez. J'ai pu suivre, du Zujar au Guadalquivir, ce bassin beaucoup plus étendu que ne l'indique la Carie géologique d'Espagne. Il atteint, d'ailleurs, le Guadalquivir, non pas près de Gordoue, mais à Adamuz en passant au nord des Uiiibrias. Au sud de ce bassin, commence une série métamorphique : micaschistes d'El Hoyo, pegmatites de la Sierra de les Santos, granités au confluent du Guadiatoet duGuada- nuno. Ce métamorphisme est anté-carbonifère. Dans la partie de la sierra Morena située au sud de l'axe granitique de Villanueva de Côrdoba, nous avons affaire à des plis dirigés NW-SE à WN\\'-ESE et, en général, fortement déversés vers le Nord (bassin de Belmez). Partout où des repères straligra- phiques permettent de les apprécier, on rencontre des accidents importants : une écaille entre Monlerrubio de la Serena et Peraleda de Zoucejo, un pli-faille à Espiel, un chevauchement à Villaharta, une série d'écaillés au sud-est d'Ovejo. Cette dernière région est une aire de surélévation des plis, fortement métamorphisée et où les rios entament profondément la pénéplaine rajeunie. Le bassin de Belmez, réduit à son flanc sud, se prolonge jusqu'à Adamuz en suivant la vallée du Guadalbarbo comme je l'ai indiqué en igiS ('). Son flanc nord a disparu et repose sur une série métamorphique qui recouvre elle-même la bande carbonifère du Castillo de Lara-Penas del Halcôn, située plus au Nord. A partir du barrage du Guadaraellato, un troisième lambeau houiller (Penas Rubias-Ermita de Alto Jesùs) suit pendant quelques kilomètres le bassin de Belmez-Adamuz qui s'ennoie ensuite sous le Néogéiie horizontal de la vallée du Guadalquivir. La région des Umbrias d'Ovejo présente donc une structure imbri- quée qui fait réapparaître trois fois une même série carbonifère à Procluctus semire- liculatu<; Martin (Pasada de las Mestas). La sierra Morena nous apparaît comme une région hercynienne constituée par des terrains sans fossiles : granités, séries métamorphiques, Précambrien et Cambrien de l'Alcudia. L'axe granitique de Villanueva de Côrdoba semble avoir joué dès le Cambrien le rôle de barrière émergée au nord de laquelle s'est déposée une série siluro-dévonienne qui a été plissée à l'époque carbonifère. Le Sléphanien de PuerLollano, resté subhorizontal, date l'âge des pHs hercyniens dans le sud de l'Espagne. Au Sud,' au contraire, une puissante série précambrienne et cambrienne a été fortement métamorphisée et plissée dans le géosynclinal de la sierra de los Santos. C'est transgressivement, sur ces couches déjà atteintes par le métamor[)hisme, que s'est déposé le Westphalien de Belmez. 11 a été plissé à son tour et une poussée venue du Sud a produit les accidents que j'ai sommairement décrits plus haut. (') ('comptes rendus, l. l'id, i) juin ii)i:>. C. H., it)ii. I-' Semeure. (T. 158, N° 2i.) >-5), (c), etc. D'ailleurs, les apparences correspondant à ces divers types de nébuleuses dépendent essentiellement de la puissance optique dont on dispose, et l'accroissement de puissance des instruments modifiera nos classifications, forcément grossières et temporaires; mais plus tard elles pourront donner une idée assez précise de ce que nous apercevons, et ce n'est pas là un mince avantage. 8. Divers observateurs préfèrent aujourd'hui exprimer l'éclat en gran- deurs stellaires; c'est, par exemple, ce que font M. O. Stone et les obser- vateurs de L. Me Cormick Observatory (-); voici le Tableau de corres- (') Die Klassifi.zierung der tdeinen Nebelflecken, in Publ. . . Kœnigsluhl-lleidcl- berg, Bd III, n" a, 1908, p. 109. (-) Publications of the Leander Me Cormick Obser^'alory, \o\. I, pari 6, 1898, p. 177. 1954 ACADÉMIE DES SCIENCES. pondance qu'ils ont formée entre les éclats estimés ainsi par eux et ceux indiqués par le G. C. au moyen des abréviations habituelles : Numéros G. C. L. Me Coriiiick. de comparaison. CiianilcuL' \ 15 12,0 1 3 B 12,9 19 cB i3,o 9 P B '3,3 99 pF i3,8 70 cF i4,3 8 F i4>o 17 vF 1/4,5 7 De même pour l'étendue, certains observateurs préfèrent l'indiquer en angle, en minutes et en secondes ('); c'est, par exemple, ce que font les observateurs de L. Me Cormick, de Strasbourg, etc. ; et cela est évidemment beaucoup plus clair que les autres notations, sauf peut-être pour le petit nombre de personnes auxquelles ces notations sont très familières. 9. On peut conclure de là, il me semble, que pour V éclat son expression en grandeurs, comme pour les étoiles, doit être préférée. Dans le cas de nébuleuses très étendues, etc., où cela ne serait guère possible, on aurait recours aux abréviations des Herschel, ou aux nombres qui en sont les équivalents. C'est ce qui a été fait, par exemple, par M. Merecki; cet obser- vateur désigne les objets les plus brillants (eB) par 1 et les plus faibles (eF) par 10; il me semble qu'il faudrait renverser, de manière de faire croître la valeur numérique avec l'éclat (^). Pour V étendue, l'expression en grandeurs angulaires parait préférable aussi; elle remplacerait les abréviations S=:small, pL^ pretty large, etc. : ces dernières sont au moins aussi vagues et surtout moins claires. La forme est difficile à indiquer en nombres; on pourrait la défiuir par les abréviations ordinaires, parallèlement à une notation numérique équi- valente. Par contre, les degrés de condensation et de rèsolubililé peuvent être (') Rappelons que J. Herschel rejetait cependant cette manière de faire, en raison des grandes discordances qu'il avait rencontrées dans ce genre d'estimations. Voir son General Catalogue (G. C), p. 10-11. (-) J. Herschel (G. C, p. lo) avait déjà fait une telle recommandation. SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- 'QSS marqués clairement par des chifïVes, ([ui devraient croître aussi dans le même sens que le degré de condensation et le degré de résohibilité. D'ailleurs, on pourrait conserver les abréviations très courtes comme I,, I2, . . ., B2, B3, . . ., (a), (è), . . . qui caractérisent les classifications de MM. Wolf et Bailey, de même qu'on emploie encore les chiffres I, II, III, ... de la classification de W. Herschel. 10. C'est conformément à ces principes qu'a été dressé le projet suivant des notations que je propose pour indiquer l'éclat, la forme, etc. des nébu- leuses et amas, particulièrement de ceux de forme régulière. ■Il .j 0 = ■<■— ÉCLAT KTENDUE FORME. CONDENSATION ( ' . nÉSOLUElLITIC. 5e 0 = ï^ = (')• (')■ (') 1... eeF eeS 0-5" eel linéaire complètement 1 obscur ceobsc. laiteux m 2... cF cS 5" 10" cl pre.sque linéaire ( rapp. ii(i) (3) tu \ presque obscur e ohsc. un peu moutonné mot t. 3... vF ce vS 10-'20 vl très allongé (rapp. ^ 5) " i beaucoup / moins clair \ ol>^r. nettement moutonne v. mott. 4... F a; -y. S ■20-3o 1 fort allongé (rapp. i 5) , un peu moins clair olisc. nn peu granuleux p. gran. 3... pF 0 pS ■30-1 Pl assez allongé (rapp. S 2) éclat tout à fait uniforme granuleux grau. G... pB ce pL l-> ell ellrplique, ovale un peu plus pb forlemenl granuleux V. gran. brillant 7... B « Q L ?.- '1 l! arrondi 1 nettement £ 1 plus brillant b paitiellenient résolu r 8... vB vL â-3o vB bien rond — \ ^ beaucoup plus brillant vb en grande partie résolu vr 9... en cl. jii . . . cl! |i;ii faitcmcnl ronil extrêmement plti* 1 brillant eb complètement résolu ci- (') L'éclat, l'étendue, etc. varient beaucoup avec Télal du ciel. Cel eut de vrail être indiqué, autant que possi ble, par des chiffres croissant avec la pureté du ciel. (-) Le sens de ces abréviations est donné plus loin. ( = ) Le rapport dont il s'agit ici est celui de la longueur à la largeur. (') Suivant l'exemple donné par H. Scliultz, on pourrait ajouter une étoil e (*) qua id l'objet considéré a un e étoile centrale. Ce projet, qui emprunte beaucoup à ce qui a été proposé jusqu'ici de divers cotés, n'emploie pour ainsi dire pas de signes nouveaux; et ceux dont il est fait usage sont, semble-l-il, disposés d'une manière plus symé- trique; par suite, ils seraient plus faciles à retenir. 19^6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le nombre des divisions, qui esl de 9, pourrait être porté à 10, si on le jugeait utile; ici, on a réservé le zéro pour remplacer toute indication qui viendrait à faire défaut. Avec ce système d'abréviations, le simple nombre « 4634^1 », par exemple, signifie : nébuleuse faible^ assez étendue (i' — 2'), très allongée, avec centre un peu moins clair, un peu granuleuse. Si l'on préfère les abréviations littérales, ce nombre /|G344 sera remplacé par ceci : F,pL, vl, obsc, p. gran. 11. Pour les abréviations, il y a intérêt à conserver au moins les princi- pales de W. Ilerschel, comme B Briglit, L I^arge, v very, p prelty, F FaiiU, S Small, c coiisiderably. e extremely, elc. Mais, comme parfois on esl obligé, par défaut de place, à augmenter beaucoup le nombre des abréviations, il serait utile de faire une distinction entre les abréviations principales, qui devraient être universellement adop- tées, et les abréviations secondaires. Pour toutes, d'ailleurs, il serait très utile de donner leur traduction dans les principales langues. A ces abréviations littérales, cB, pS, . . . , on joindrait, comme on l'a fait déjà, certains signes clairement représentatifs, comme un petit cercle Q pour désigner une nébuleuse planétaire, deux cercles concentriques (o) pour une nébuleuse annulaire, etc. On conserverait aussi les signes intro- duits récemment par M. Wolf pour caractériser les nébuleuses spirales; même il y aurait grand avantage à augmenter le nombre de ces signes représentatifs, indépendants des diverses langues, et compris immédiate- ment par tout le monde. •12. Voici enfin à peu près le Tableau des principales abréviations qui pourraient être universellement adoptées : A Arm. ch chevelure. Af form of Nebiila of An- Cum cumulus, clusler. dromedse. D double. B biiglil. d dianieter. b brigler. def defined. biN. binuclear. dif difTused. C coinpressed . diffic. difficull. c coiisiderably. dist. distance. Cl. chain. E exlended. SÉANCE DU 29 JUIN 1914. e extieiiiely. r' resolvable. ee excessively. R round. eil. elliptic. RH e\actlv round. exe. exceiilric. S s ni a 1 1 . F faint. s soulli. f follow ing. Sev. several. grad. gi-adiially. Susp. suspecled. gran. giaiiiilalo. Stell. stellar. lioin. liomogeiieous. Iri-N. tri nuclear. iiiv. iii\ olved. V very. irr. il regular. vv very very. I. large. var. variable. 1 liltle, leng. w wing. M iniddie. * a star. mott. mollled. *iO a star of 10''' magnitude. m much. * double star. N niicleiis. *♦ triple star. n norlli. ! remarkable. Neb. iiebiila. !! very much se. obsc. obscure. !!I a magnificenlorolherwise P poor. interesting object. P precediiig. elc M)-^7 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la dimélhylaUylacétophénone et ses produits d'oxydation. Note de MM. J. Meyeringii et A. Uai.ler. Le cai-actère non saturé de la dimétliylallylacétophénone préparée par l'un de nous et M. Ed. Bauer(') nous a conduit à étudier l'action des agents oxydants sur cette cétone, de façon à comparer les produits obtenus avec ceux qui prennent naissance en faisant agir les épihalohydrines sur l'isopropylphénylcétone sodée (^). .\près divers essais préliminaires, réalisés avec des solutions de permanganate de potassium dont la teneur variait de i à 4 pour 100, on s'est arrêté aux solutions à 3 pour 100 additionnées de os, 5 à 1^ pour 100 de potasse caustique. L'oxydant est ensuite ajouté petit à petit à l'aHyldiméthylacélophénone suspendue au sein de l'eau. On a soin de ne renouveler l'addition de la liqueur permanganiqiie que lorsque la solution est complètement décolorée. Après avoir ajouté une quantité d'o\ydant correspondant à a atomes d'oxygène, on filtre la solution et l'on extrait l'oxyde par de i'étlier. Evaporée, la liqueur éthérée abandonne un produit huileux qui se prend, à la (') A. Haller et Ed. Bauer, Comptes rendus, t. 158, p. SaS. ('-) M™" Ramart-Lucas et A. Haller, Comptes rendus, t. 138, p. iSoa. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N« 26.) 262 iy58 ACADÉMIE DES SCIENCES. longue, en un magma cristallin fondant vers 86°. Soumis à une série de crislollisa- tions dans l'éther et dans la ligroïne bouillante, ce corps finit par être obtenu sous la forme d'aiguilles blanches et très fines qui fondent à ioo°. "ti'analyse de ce corps montre qu'on est en présence du cétoneglycol déjà obtenu en chauffant Voxypropylène-diméthylacètophénone avec de l'eau et décrite sous le nom de -i-henzoYl-'^-méthyl-^.Si-penlanediolC). Formé en vertu de la réaction .Cil' XH' G«H^C0.C^CH2.CH = CIP + 112 0-1-0 = C«H\CO.C^CH'.CHOH — CIP.OII ce corps constitue de fines aiguilles, très solubles dans l'éther et l'alcool, presque insolubles dans la ligroïne à froid, mais solubles dans le carbure bouillant. Nous avons tenté de préparer un certain nombre de dérivés de cette molécule. Action du chlorure de benzoyle sur le cétoneglycol. — Quand on traite ce glycol par du chlorure de benzoyle en vue d'obtenir un éther benzoïque, il se transforme instantanément en un produit blanc fondant à 2i4°, pro- duit qui est identique avec celui provenant de l'action des acides ou des chlorures acides sur Voœypropylène-diméthytacétophénone (F. 5y°). Il a déjà été montré que ce corps (F. 2i4") est un dimère du composé fondant à 59° ('). Sous l'influence du chlorure acide il y a donc eu, d'abord, déshy- dratation du glycol suivie aussitôt de polymérisation de l'oxypropylène- diméthylacétophénone : C«11\C0.C— GH^GHOH.CH^OH -> C«H°.GOC— CH^CH-GH« ^GfP \/ O /CH' G"H^CO•C^CH^GH - o - GH^ /CH' CH^ — O — CH-CIP-C— COC«H'. ^CH^ (') Loc. cit. SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- 195o On peut cependant obtenir un dérivé benzoylé en opérant en présence de la pyridine. 2^ de glycol sont dissous dans 1 1" de pyridine et cette solution est addi- tionnée, peu à peu, de 3^ de clilorure de benzoylé. On a soin de refroidir le mélange au cours de la réaction. Il se forme un précipité de chlorhydrate de pyridine et, au bout de quelques heures, on verse le tout dans de l'acide sulfurique dilué. Il surnage un liquide qu'on recueille et qu'on abandonne à la cristallisation. On purifie les cristaux obtenus au moyen de la ligroïne bouillante. L'analyse conduit à un dérivé monobenzoylé du glycol qui peut posséder l'une ou l'autre formule : CHi'.co.c^cn^cnoH.CH^ococ«ii' ou C''H^CO.C^CH^CHO(COC«H')-CH'0^. Cet élher-sel cristallise au sein de la ligroïne en beaux cristaux fondant à 129". Saponifié par la potasse alcoolique, il régénère le céloneglycol avec ses propriétés primitives et de l'acide benzoïque. Action, de iisocyanate de phënyle sur le céloneglycol. — Qu'on opère à froid ou à chaud, l'isocyanate a toujours pour effet de déshydrater le cétoneglycol et de transformer l'oxypropylène-diméthylacétophénone produite en le dimère fondant à 21 4°. On observe donc le même processus que celui signalé avec le chlorure de benzoylé. Ce même dimère se forme d'ailleurs également quand on acidulé par de l'acide sulfurique les eaux alcalines mères provenant de l'oxydation de l'allyldiméthylacétophénone. Ces eaux mères renferment, à la faveur de l'alcali, une certaine quantité de cétoneglvcol qui, sous l'influence de l'acide ajouté, est mis en liberté et aussitôt déshydraté en oxypropylène-diméthylacétophénone dimérisée. Nous avons cherché à isoler dans ces oau\ mères la cétone-oxyde non dimérisée et fondant à 09°, afin de nous rendre compte si la formation du composé céloglycolique est précédée de celle de la célone-oxyde. Nous avons agité, dans ce but, ces eaux avec de l'éther qui aurait dissous celte cétone-oxjde, et avons évaporé la jiqueur élhérée. Le résidu, après solidification fondait vers 85° et possédait une odeur de dimélhylalhl- acélophénone. Après plusieurs cristallisations dans l'éther de pétrole il a finalement fourni le célone-glycol fondant à 100°. A aucun moment du traitement nous n'avons I<)6o ACADÉMIE DES SCIENCES. réussi à isoler le corps fondant à jg", c'est-à-dire l'oxj'propylène-diniélhylacétophé- none. Dans r oxydation permanganique de PaUyklimèlhylocètophènone h [\-hen- zoyl-[\-invlhy 1-1. \-penlanediol se forme direclement et n'est pas le résultat de t hydratation de l'oxypropyléne diméthy lacet ophciione qui aurait pu prendre naissance. Acide [\-henzoyl-[\-mèlhylpentane-i-ol-i-oique ou [\-henzoyl-\-Tnethyl-a.- oxyvalèrianique . Cet acide prend naissance quand, dans l'oxjdalion, on emploie une quantité de per- manganate de potasse cdrrespondanl à 3 atomes d'oxygène. L'opération doit encore êlre faite à froid. Après avoir séparé l'oxyde de manganèse, on épuise le liquide aciueux par de l'élher, pour enlever des petites quantités de glycol, et on le sursa- lure par de l'acido sulfuriqne. 11 se forn)e un précipité qu'on recueille et qu'on purifie eu le redissolvant dans le carbonate de soude et le rcprécipitanl au moyen d'un acide. Purifié par cristallisation dans l'eau bouillante, le nouvel acide se présente sous la forme de petits cristaux blancs, très solubles dans l'alcool et l'élher, infolubles dans l'eau froide, mais solubles dans l'eau chaude. H fond à iSa" et répond à la formule OlP.COC^Cll-.r.HOII COOII qui est celle d'un acide alcool cétone. H ne se conibinc pas à la semicarbazidi; et donne avec le chlorure de bcnzoyie et la sonde caustique ou la pvridiiie un produit mou, incrislallisable et qu'il n'a pas été possible d'obtenir dans un état do puielé suf- fisant pour l'analyse. Neiilralisé par l'ammoniaque, il fournit avec l'azotate d'argent un pré- cipite blanc, noircissant à la lumière, et dont la composition répond au sel /Cil' C^ll'.GO.C— CH^CIIOIi.CO^\g. ^CH'' Ainsi que nous l'avons fait remarquer, pour obtenir l'acide alcool cétone, il est nécessaire de conduire roxydation à froid avec une quantité de per- manganate ne dépassant pas la quantité ibéorique. Si l'on opère àcbaud, avec un excédent de permanganate, on obtient encore du glycolcétonique dans de certaines proportions, mais pas de célonalcool acide. Au lieu cl place de ce dernier, on ne trouve que de l'acide carbonique el de l'acide benzoïque combinés tous deux à la potasse. De l'ensemble des recberches que nous venons d'exposer, on peut tire les conclusions suivantes : SÉANCE DU 29 JUIN IQl/j- I961 1° L'oxydation, à froid, de l'aHyldimélhylacétophénone au moyen du permanganate de potasse conduit au glycol 4-benzoyl-4-mélhyl-2.i-pen- tanediol et à l'acide 4-benzoyl-4-mélliyl-a-oxyvalérianique. 1" Ce glycol est identique à celui obtenu par M""' Ramart-Lucas et M. A. Haller, en chaafTant avec de l'eau, sous pression, l'oxypropylène- dimétliylacctophénonc (F. 59°) préparée par l'action des épihaloliydrinos sur l'isopropylphénylcétone sodée. 3° Sous l'influence des chlorures acides, des acides et de l'isocyanate de phênyle, ce même glycol se transforme, par perte d'eau et condensation sur lui-même, en le dimère de l'oxypropylène-glycol, fondant à 214°. En opérant en présence de pyridine, on peut, toulefois, obtenir un dérivé monobcnzoylé du glycol. 4" En oxydant l'allyldiméthylacétophénone à chaud, on constate encore la formation du cétoglycol, mais, en fait d'acides, on n'isole plus que de l'acide benzoïque et de l'acide carbonique. ÉLECTRICITÉ. — Analyse des réacûons de l'indiiil dans les allernateurs. Note de M. André Iîi-o.vdel ('). La théorie des alternateurs polyphasés, que j'ai exposée en 1899 (-), a introduit la distinction fondamentale entre la réaction directe de l'induit, la réaction transversale et les fuites. Je la compléterai ici, en considérant à part la réluclancc de l'entrefer (fortement accru dans les allernateu?s récents) et en séparant en deux parties distinctes les fuites de l'induit. Le circuit inducteur de chaque couple polaire comprend les culasses, noyaux et épanouissements; il se dérive à l'extérieur des pôles entre le parcours de fuitcsy, entre pièces polaires et le parcours du fïux principal qui traverse l'entrefer e ; avant d'entrer dans l'armature a, le flux subit des fuites/, entre les dents de l'induit. L'induit subit une autre fuite/^ (qui ne peut être fournie directement par les flux inducteurs), notamment autour de l'extrémité libre des bobines, en dehors des encoches; nous admettrons que ces fuites à travers l'air sont sensiblement indépendantes de tout phénomène de saturation et peuvent être représenléespar un flux<. = i-h Ac^^e^ A,,*^,, = ni — A]. ( 6 ) A ,■ $,■ + A e <^r -t- Af, *Pj^=ru\ les indices i, e, a s'appliquent respectivement aux inducteurs, à l'entrefer et à l'armature. Nous posons aussi Ai ■+- A/, A n + A r. A a -+- A /, ('1 = -J (',= =) l'i^^ -■ Ar, - Ar,_ Af, I. Fonctionnement à ride, -- Les équations précédentes permettent de calculer le fonctionnement à vide, en faisant — AI = o, et, par suite, $/, = o. Les résultats de ce calcul sont résumés dans la première colonne du Tableau ci-joint. H. Fonctionnement en courant totalement (/éwatté. — Imaginons que l'induit soit le siège d'un courant déwatté 1 par phase donnant lieu à. des KN v/'' conlrc-ampères-tours directs —AI, en posant A = ^(N nombre de fils périphériques de l'induit par champ bipolaire, K coefficient de chevau- chement). Nous calculerons, dans ce qui suit, les réactions produites dans l'alterna- teur par une faible variation du courant déwatté, afin de déterminer les grandeurs caractéristiques qu'on peut appeler self-induction et conlre- (impères-tours de l'induit. Supposons d'abord que le courant 1 subisse une variation AI assez petite pour qu'on puisse considérer les réluctances A. comme des constantes; il vient, en prenant les différences finies des équa- tions précédentes, et en supposant qu'on modifie, d'autre part, les ampères- (') Dans certains cas nous composerons y, el /^ en une cerl;iine somme que nous appellerons/ta'iei de dUpersioii totale de l'induit, avec le symbole s. SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- IQ^S tours excitateurs, (7) A,;,, (8) A4), = AO»,, + A«l».ç, (9) AO»,- — A, + A«I>,„ (10) c'R , A$/ + A/, AO/, = A « /, (11) ^a^A<ï),— ,•(!,, A„ = AAI. Nous distinguerons trois hypothèses : 1° Excitation constante de l'inducteur A/// ^ o; 2° force électromotrice induite E constante, c'est-à-dire flux utile constant: A$„=o('); 3° flux inducteurconstant : A$,=^ o. Les deux premières hypothèses ont seules un intérêt direct pour la pratique; la dernière nous sert seulement pour calculer les coefficients oc et 7^ de Potier, afin de les discuter plus loin . Dans le Tableau ci-joint, la deuxième colonne indique les incornues calculées et les colonnes 3, 4> 5 les résultats du calcul. Ces résultats motivent les remarques suivantes : Première hypothèse : Ini = o. Excitation constante. — Le flux utile est réduit de -A«D„ = AAI Le rapport —r-p constitue la self-induction apparente de l'induit lorsque l'excitation de l'alternateur est fixe ; c'est cette quantité que nous désignons dans notre théorie par self-indurtion directe totale L.^: et qui intervient en cas de variation du courant déwatté dans la marche des machines synchrones accouplées sous potentiel constant aux bornes. Deuxième hypothèse : A$„= o. Flux utile constant. — 11 faut alors augmenter l'excitation de la quantité An<=:AAI A, m (') En courant dowatté, rerieur relative commise en négligeant I devant E est - ( -pr ) , donc très faible; elle est d'ailleurs compensée plus ou moins dans les géné- ratrices parle flux inducteur traversant les parties libres des enroulements. |n = 1^1 1 ^ s / s ■& 3 £ q H. o > H c u o-^ I ? îj — ^ + rrr - + ^^ ." « + •-. .' 3 H ^ <: <] I <1 S ai <\'- « 'T~~^' ' ' ^, ^' «? c^ "1 i^ V 1 V. ~ 1 — '- ' '' cr U^ f^ f^ '" + + 1 ••; ^ -f- '■^ ^ ^^j-^ vjl^ q^ =, _ < _ O _ + : - - -?; - - i - ^- + + + -^ n^' 1 - -1 ■'• "i ' L J I 1 1 1 IS < <1 + I J -^ »l < ^"■?: .^^ + e y sïk e a 3 e e e ■S ."^ J' '- II II ll__ II H II e e e^ e a; ^ «■ SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- I9^, comme plus haut, mais en ayant soin de remarquer que seules les fuites/^, donnent lieu dans le noyau de l'induit à un flux s'ajoutant au flux trans- versale, et contribuant ainsi à la saturation de l'induit. La force électro- motrice résultante est proportionnelle au flux total résultant du flux inducteur, qui n'est pas modifié puisqu'il n'y a aucune réaction sur les inducteurs, et de la résultante vectorielle des flux transversaux. Le diagramme fondamental que j'ai indiqué en 1889 permet précisé- mehtde faire cette composition des flux, ou inversementde déduire les deux composantes du flux, de la connaissance du flux total (proportionnel à la force électromotrice apparente totale) et de l'angle de décalage interne. Quelques auteurs ont cru pouvoir remplacer cette composition vecto- rielle de flux par une composition vectorielle directe et transversale des forces magnétomotrices de l'induit; mais même, en la réalisant seulement pour l'induit, l'entrefer et les pièces polaires, cette manière d'opérer n'est pas légitime, parce que le flux total de l'induit se divise extérieurement en deux chemins de réluclance diflerente, le chemin de réaction directe et le chemin de réaction transversale, dont les réiuctances magnétiques entrent en ligne de compte pour produire le décalage; on ne pourrait composer vectoriellement les forces magnétomotrices, même dans l'induit seul, que si ces deux chemins étaient d'égale réluclance, ce qui n'est presque jamais le cas ('). En pratique, le cas le plus intéressant est aujourd'hui celui d'une force électromotrice constante indépendante du débit; le flux dans le noyau in- duit est alors constant lui-même si l'on néglige rl et l'efl'et desfuites/3 (pra- tiquement toujours très faibles) appliqués au courant total résuliant des composantes actives et réactives. On peut alors appliquer à l'induit une perméabilité constante, quel que soit le décalage du courant, et cela est très important. On peut d'ailleurs, après un premier calcul fait d'après la valeur ainsi adoptée pour le flux du noyau induit, faire un calcul correctif tenant compte des chutes de tension K^ 4- / _ , dont il s'agit. (') On peut, par construction, augmenter ou diminuer plus ou moins la réluclance du chemin direct en réduisant ou augmentant la section des noyaux et de la culasse, sans modifier pour autant la réiuctance transversale; on peut, inversement, modifier la réiuctance transversale en modifiant la forme et la saturation des cornes polaires sans modifier la réiuctance du flux direct. SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- '9'^7 Un remarquera, en terminant, que ce calcul des flux et forces électro- motrices transversales met en évidence une self-induction transversale totale complètement différente de la self-induction obtenue par la construction de Potier et que les ampères-tours transversaux correspondent à une valeur a ^ o du coefficient de réaction de Potier. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les surfaces telles que les sphères oscula- trices aux lignes de courbure d'une série forment un système O ou un système 2I. Note de M. G. Gch:habd. J'emploie les notations suivantes pour les surfaces rapportées à leurs lignes de courbure : je désigne par u et v les paramètres de ces lignes, par M le point qui décrit la surface; quand u varie seul, le point M décrit la première série de lignes de courbure ; si v varie seul, il décrit la seconde série. La tangente aux lignes de la première série décrit une congruencc dont le second foyer est lî ; en partant de M, dans le sens des h, on déduit parla méthode de Laplace une suite de réseaux qui s.ont désignés par R, R,, Ro, ... ; dans l'autre sens, on obtient une suite de réseaux désignés par S, S,, S,, .... Je désigne par C et D les centres de courbure de la surface ; C est le point où la normale à la surface touche son enveloppe quand u varie seul; en faisant la transformation de Laplace du côté des c, on obtient, en partant de C, une suite de réseaux C, , Cj, ... ; de même, en partant de D et en transformant dans le sens des u, on a la suite de réseaux D,, D^, — On sait que la droite DD, passe par R, et, d'une manière générale, D^D/,.^, passe par R^., de même la droite C^C^^, passe par S^^. La loi d'orthogonalité des éléments fait cotrespondre au réseau C, la congruence RR, ; au réseau C, la congruence R,_,R, ; de même à D, correspond S,^^,S,; à R,- cor- respond C, C,vo à S, correspond D,D,^_,. La sphère osculatrice aux lignes de la première série a son centre en C,; elle touche son enveloppe en deux points 5 et -V, situés sur RR, ; le cercle osculateur à la première ligne de courbure passe par M, ■^, ?>' . Le cercle qui a pour pôles -1 et -i', correspond par la loi d'orthogonalité des éléments à la sphère osculatrice G,. Je suppose que les sphères osculatrices C, forment un système O ; le ré- seau C, sera un réseau C, il sera applicable sur un réseau (1\ ; si l'on trans- IC)68 ACADÉMIE DES SCIENCES. porte C, sur C, en supposant la sphère osculatrice entraînée avec C,, la sphère C,, dans la nouvelle position qu'elle occupe, va passer par un point fixe. Pour déterminer de pareils systèmes, je prends la configuration corres- pondante dans l'espace à cinq dimensions. A la sphère osculatrice corres- pond un élément O (on peut prendre indifféremment un réseau ou une congrucnce puisque la loi d'orthogonalité des éléments permet de passer de l'un à l'autre). A la sphère osculatrice correspond donc un réseau O dé- crit par un point O; soient OA la première tangente de ce réseau, A le second foyer de OA; A A, la tangente autre que AO au réseau A. A la con- grucnce OA correspondra le premier cercle focal de la sphère (Ci), c'est- à-dire le cercle osculateur M■^.^'\ au réseau A correspond la sphère des centres qui a pour centre C et pour rayon CM; à la congruence AAi cor- respond le cercle-point M, situé dans le plan tangent à la surface. 11 en résulte que la congruence AA, doit c/re une congruence I. Cela posé, en pre- nant les notations de mon Mémoire de iQoS {Ann. Éc. Norm. sup.), les paramètres directeurs 0,, ..., 0- de AA, sont donnés par les formules : (■) on vérifie que (^) On doit avoir d'où '"=1- I an .. ;; 7)7, ^" à6, .. /' à'\os,n au âv 10? vg^^-^o ou ie,h=o. Les formules (i) montrent alors que -r- = o, n est une fonction de c qu'on peut réduire à une constante, par un choix convenable de la variable c. On aura simplement (3) 0,= ^- ou On devra avoir -^ o, ou a'-+ c--h ^- + /n"=^ o. ^ l du I Les quantités ^^ satisfont à l'équation = miic. au ai' SÉANCE DU 29 JUIN igiA- 19^9 On est donc ramené à trouver une équnlion de Moutard admcllant cinfj solutions H,, ..., ^5 satisfaisant aux conditions C'est le quatrième cas particulier de mon Mémoire de 1903 (Ann. Ec. Norm. Slip., p. 260). Soient maintenant L une congruence I conjuguée au réseau O, B le second foyer de L, l'autre tangente de B passe par A; elle a un second foyer B, ; le réseau B, est harmonique à la congruence A A , ; donc ce réseau B, est :i\. Inversement, je considère le système LBB,; il y a une seconde con- gruence A, A' harmonique à B, qui est une congruence I; l'autre tangente du réseau A' rencontre OL en un point O'; ce point O' décrit un réseau O qui possède la même propriété que le réseau () qui a servi de point de départ. Il ne reste plus qu'à traduire ces résultats dans l'espace ordinaire pour montrer l'équivalence des doux problèmes posés. On a les théorèmes suivants : Soù M une surface telle que les sphères osculalrices aux lignes de courhiire de la première série forment un système O; le cercle qui a pour pâles -■> et ?>' est un cercle O (cercle de Ribaucour); ce cercle est normal à une infinité de sur- faces : soit H une de ces surfaces ; la deuxième sphère osculatrice de H forme un système 2I; le centre de celte sphère est situé sur la normale (]D à la surface M; cette sphère touche son enveloppe en deux points M et M'. La surface M' possède la même propriété que la surface M. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur l'influence du temps dans les déformations rapides des métaux. Note de MM. (jeokuës Cuakpv et Axdré Coiixr. De nombreuses études ont été effectuées relativement à l'influence du temps sur les déformations des métaux lorsque les durées de production de ces formations varient de quelques secondes à quelques heures et même davantage. Mais en ce qui concerne les déformations produites pendant des intervalles de l'ordre du ™^| ou du -^j^ de seconde, telles que celles réalisées dans les essais dits par chocs, les résultats connus sont beaucoup plus rares 1970 ACADÉMIE DES SCIENCES. et souvent contradictoires. Nous nous sommes proposé d'apporter une contribution à l'étude de ces questions en envisageant plus .spécialement le travail absorbé par la rupture à la flexion de barreaux enlaillés, en raison de l'importance que prend depuis quelque temps ce mode d'essai des matériaux. Nous avons fait aussi quelques essais de traction et de flexion sur barreaux non entaillés, pour rapprocher ces épreuves classiques du nouveau procédé. Les essais sur barreaux entaillés ont souvent jusqu'ici montré des irré- gularités qui ont conduit certains expérimentateurs à considérer comme suspecte la méthode elle-même, mais qui, à notre avis, prouvent, au con- traire, qu'elle constitue un réactif très sensible à certaines modifications des métaux qui échappent aux épreuves ordinaires de traction ou de flexion sans entaille. Pour démontrer l'exactitude de cette manière de voir, il fallait arriver à préparer des métaux donnant sûrement, dans des conditions d'essai déter- minées, des résultats compris entre deux limites bien définies et peu éloîgnées l'une de l'autre; c'est ce que nous avons réalisé après une longue série d'expériences dont la description ne peut trouver place ici et fera l'objet d'une autre publication. Disposant ainsi de barreaux dont la régularité était numériquement définie, nous avons pu rechercher si une modification des circonstances de l'essai et notamment de la vitesse produisait une variation du travail de rupture nettement supérieure aux dilTérences observées entre plusieurs barreaux essayés dans les mêmes conditions. Nous avons effectué plusieurs séries d'expériences qui toutes conduisent à la même conclusion et dont nous résumons ci-dessous les principaux résultats : 1° Dans une première série d'essais, nous avons comparé les travaux absorbés par la rupture de barreaux entaillés soumis au choc d'un même mouton tombant de hauteurs diflérentes. SÉANCE DU 29 JUIN 1914. 1971 Nombre Valeurs exUèmes de Hauteur Vitesse Durée de la Métal barreaux de — ^ _- de Hésilieuee Écart résilience employé. essayés, chute. initiale, restante, moyenne. l'essai. moyenne. moyen. observées. a. Mouton-pendule de 65''t'('). ( 7 m 6,45 ni .1,25 m 10,28 m 10,76 sec 0,0012 9.76 ±0,61 10, 3i- 8,91 Acier 0,.. . 7 4,3i 9,20 s, 20 8,70 0,001 5 9,55 ±0,71 10,79- 8,01 / (-1 \ J 2,20 6,57 5,11 5,84 0,0022 9.97 ±0,34 10,67- 9.29 b. Moulon-pe idule de 96^25 c^). Acier C . . . \ 5 1 5 3,87 I , i5 8,87 4,83 7,55 1,83 8,2. 3,33 0,00 36 0 , OOyo '7.98 17.28 ±o,i3 ±0,56 18,10-17,8 i8,i5-i6,68 Acier 0 . . . ( 5 1 5 3,87 o,58 8,87 3,44 8,i4 0,70 8,5o 2,07 0 , 00 1 5 0,0062 9.98 9.79 ±o,.5 ±0.19 10,08- 9,59 10,21- 9,5i Cuivre .... i.^ 3,87 0,71 8,87 3,80 7.99 1 ,20 8,43 3,5o o,oo35 0,0120 12, i4 11,12 ±0,27 ±0,29 12,61-1. ,83 I . ,42-10,71 Acier E. 4 2,95 ■ 7.21 5,28 6,24 o,oo33 4 1 ,55 5,26 2,22 3,74 o,oo56 c. Mouton vertical de i3''S ('). 22,24 ±1.99 25,70-19,37 20,98 ±0,70 21, 76-. 9, 57 La résilience diminue donc un peu quand la durée de l'essai augmente, mais les dift'érences observées restent très faibles, quoique les hauteurs de chute aient varié dans le rapport de i à 4- 2° Dans une deuxième série d'essais, nous avons fait varier à la fois le poids du mouton et la hauteur de chute. (') Hauteur de chute maxima 6"\5o. Barreaux de 3o x 3o x 160, entaillés à mi- épaisseur. (^) Hauteur de chute niaxima 3", 87. Barreaux de 3o x 3o x 160, entaillés à mi- épaisseur. (^) Muni d'un enregistreur de vitesse Amsler-Laffon . Hauteur de chute maxima 2™, 95. Barreaux de 10 x 10 x 53,3, entaille de 2™"' de profondeur. 1972 ACADEMIE DES SCIENCE?. Nombre \ a eurs extrêmes Mélal (le Hauteur barreaux de essayés, cliule. Vilesse Durée (le l'essai. liésilience moyenne. Écart moyen. Je la résilience observées. employé. initiale. restanle. LMyonoe. a. Mouton-pendule de (j6''s, '20 et de 48''" ('] Acier C. 5 D) 3,87 8,87 7.96 m 8,4- sec 0,0017 18,61 ±[ ,04 20,20- 16,52 5 >,49 5,20 2,08 3,64 o,oo4 1 19,20 ±1 ,70 21,96- >6,99 b. Mouton-pendule de 96''"', 25 et de 22'' de la densité, les deux savants français avaient fourni les éléments de la formule du débit en volume V,, en fonction du rapport p, des pressions yo^ et yj,, que Hirn attribue à Weisbach et à Zeuner et qu'il tente de vérifier : (0 v, = /«„«;, Sp'-Yv/2o-ECT,(i-pT), '-y^J- Cette formule est particulière à un orifice dont le débit est permanent (') Hugoniot, Comptes rendus, t. 103, p. 871, 5i4- (-) Journal de l'Ecole Polytechnique, '•11' Cahier, i88g. SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- '975 et adiabatique ; elle est intolérablement inexacte pour la plupart des autres. J'ai proposé (') de lui substituer une formule absolument générale que je transcris ici pour le débit en poids. C'est un quadrant d'ellipse, terminé pour les débits régularisés par la tangente au sommet et dans lequel le débit I, est l'ordonnée et le rapport R, = i — p, de la perte de charge po — p, à la charge />o ^st l'abscisse : (2) \t/>iSy/li/[{J i_ !lLn,] xrtv/a^poWo, 2a (3) li=:\/mS a yjigp^rso (débit limite). Le premier facteur de I, ne dépend que des R, et le second de ra^, p^. Pour les gaz, cr,, dépend de />„, T,,; pour la vapeur, xs„ est une fonction dejOo seul, mais il peut être modifié suivant l'état de sursaturation ou de surchauffe. Cette formule présente l'avantage de ne renfermer que deux coefficients m et a dont le premier dépend de l'orifice et le second de la nature du n lide. Coefficient m. — Dans mes expériences delà rue Coligny (-) j'ai déter- miné le coefficient m du débit des divers orifices de Hirn, en prenant la précaution d'en immerger l'aval pour éviter la déformation variable d'un jet liquide dans l'air. Si les valeurs o,65 et 0,70 pour les orifices en minces parois ont échappé à une interprétation rigoureusement précise, les valeurs i,o35 et 1,0373 pour les orifices coniques de demi-angle 9° et i3° prouvent que les masses se dirigent vers le sommet du cône et franchissent normalement la calotte sphérique limitée par son dernier parallèle. Ces coefficients sont, en effet, les rapports des surfaces de la calotte et du cercle qui lui sert de base. Pour un orifice adiabatique m = i, le dernier élément doit être cylindrique et la section de jauge est ainsi rendue plane. Et tout cela laisse bien peu de place au préjugé d'une section contractée plane, constituée sur le jet aval des orifices et servant de jauges à leur débit. Coefficient a. — C'est le demi-axe de l'ellipse des débits d'un orifice adia- batiquement convergent; c'est aussi l'abscisse du maximum de débit pour les deux courbes, et sa valeur commune Rl= i — pi. doit annuler dès lors la (') H. Paiiexty, Comptes rendus, t. 113, p. 184. igS. ('-) H. Pare.my, Comptes rendus, t. 119, p. 4' 9- 1976 ACADÉMIE DES SCIENCES. dérivée des deux expressions équivalentes (4) ^('-y)^f._iiY et pour m = . liiZlll = ( , _ « )r ; rt, fonction du rapport i — y des coefficients c et C, est comme ce rapport pratiquement constant pour tous les corps. Il passe de la valeur 0,47^4 pour l'air et l'acide carbonique à la valeur o,4758 pour la vapeur d'eau saturante. On peut donner de a une autre curieuse interprétation. C'est pour un orifice adiabatique le coefficient de la réduction qu'éprouve du chef de la compressibilité un fluide qui se détendrait de la pression /?„ au vide absolu. C'est pour /j, =p le rapport des ordonnées de la parabole du débit d'un fluide incompressible et du débit limite d'un fluide compressible (5) \ — m\/ig[p^ — p^)m,,. (6) ]i^=a\Jm\/-îgpaT^„. , . la l (7) j- = —= et pour m = \ — = a. Vitesses, températures et poids spécifiques. — J'ai observé (') que dans les équations du type transcendant la vitesse est l'intégrale en p, de l'inverse du débit et j'ai obtenu de manière analogue, pour représenter la ^vitesse en partant de l'ellipse, une sinusoïde dont le point d'inflexion correspond à l'ordonnée du maximum de débit : (8) U,= moV/2^ECT„(i-pr, U,,= ;«a/ (9) ^'^H/^ [—(?«- 2^ ECTo 2 — y k^-^/ /la 2 v m On détermine les coefficients m„ et k en identifiant dans l'hypothèse adiabatique m ^ r les vitesses limites à la vitesse U^ du son à la tempéra- ture Tl : (.0) T. = T„pT, ■iY=ToiiLZ_Z]. 2 - y ('I) ro,=:ro„p'-T, ro,.= ro/^^'^^''-^^^ 2-y La Note précitée de M. J. Boussinesq me dispense de justifier analylique- (') H. Parenty, Comptes rendus, t. 113, p. 790. SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- 1977 ment et de louer /«ybr/nM/e si simple d'une ellipse, excellente réduction de l'ancienne et belle formule théorique due à Saint-Venant et Wantzel. Il me paraît cependant indispensable de rappeler que sa forme généralisée s'est appliquée avec précision à d'innombrables expériences sur le débit des gaz et de la vapeur (' ). ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Corres- pondant, pour la Section d'Astronomie, en remplacement de Sir DaiidGill, décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre de volaqts étant 3 1 , M. F.-W. Dyson obtient 3o suffrages M. H. Slruve » i suffrage M. F.-W. Dysox, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. CORRESPOIVDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° V Agave, culture et exploitation, par Félicien Michotte. (Présenté par M. Prillieux.) 2° Le fascicule 2, Tome IV de la Flore générale de l' Indo-Chine, publiée sous la direction de M. H. Lecomte. Loganiacées (/in), Genttanacées, par P. Dop et Gagnepain; Boraginacées, par Gagnepain et Courchet. (Présenté par M. Mangin.) 3° Le Tome III (1912-1913) des Travaux du Laboratoire centrai. d'Électricité, publiés par P. .Tanet. (Présenté par M. Bouty.) (') H. Pare.nty, Observations sur les expériences de M. Râteau concernant le débit de la vapeur et leur concordance avec les formules de M. H. Parenty {Ann. des Mines, novembre 1902). — H. Parenty, Comptes rendus, t. 107, p. 160. 1978 ACADÉMIE DES SCIENCES. GEOMETRIE. — Sur la courbure jinnnalc des contours fermés . Note de M. A. Buhi.. Dans les Comptes rendus du 1 1 mai j'ai formé une intégrale double inva- riante pour toutes les cloisons Y tangentes entre elles le long d'un contour fermé Y et s'exprimant par la torsion géodésique totale dudit contour. J'ai obtenu depuis un résultat tout à fait analogue pour la courbure normale de y. La méthode consiste toujours en l'application d'une certaine extension de la formule de Stokes, extension représentée par l'égalité (i) de ma précédente Communication. Je suppose encore qu'il s'agisse d'une cloison z ^^/{x^y) limitée par un contour y se projetant sur Oxy sui\ant la courbe fermée Y {ce, y) = o. Alors, si l'on considère les angles élémentaires de courbure géodésique, de torsion géodésique et de courbure normale, on a — = P, djc -h Q, dy 9g On ~ - S, dp -\- 'ï^dq^ S^dp + 'i\dq, s;. T, dp 4- ^ dq. O Les coefficients p,, Q,, S,, T,, Sj, T2, Q, sont des fonctions explicites de a;, y, p, q, mais non de z; elles sont bien simples à obtenir et d'autant plus inutiles à réformer ici que leur expression détaillée n'intervient pas dans le résultat qui suit. Si maintenant on applique la formule (i) de ma Noie du 1 1 mai à l'ex- ds . . ^ pression de — > il vient, après de nombreuses réductions, r d_s_ _ f fiiçh _ r r Jy Pn J Jr P1P2 J Jr r s — I 0 s t 0 — Pi Q. 0 0 0 0 s. T, dv dy. L'élément superficiel de T est r/cr; les rayons de courbure principaux correspondants sont p, et p^. Telle est la formule qui est, pour la courbure normale, ce que la formule d'Ossian Bonnet est pour la courbure géodésique. SÉANCE DU 29 JUIN 1914. I979 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les zéros de /a fonction 'C(s) de Riemann. Note de M. R.-J. Backllxd, présentée par M. Emile Picard. Soit N( T) le nombre des zéros non réels de la fonction ^(5) = 'C(a -■[- il), dont les ordonnées vérifient la condition o<;/-(,)= i,(,_,)7:^-^r(^0Ç(.) sont précisément les zéros non réels de ((*). Donc, si le nombre T n'est pas égal à l'ordonnée d'un de ces zéros, la fonction E(^) admet exaclemenl 2N(T) zéros à l'intérieur du rectangle 11 ayant pour sommets les poii;ls 2 — i'T, 2 -\- i'T, — I 4- /T, — I — /T, tandis qu'elle ne s'annule pas sur son contour. D'après le principe connu de Cauchy, on aura donc 2 T. A,5 arg. ^(5) désignant l'accroissement que prendra l'argument de la fonc- tion ^(5) lorsque le point s décrit le contour du rectangle R dans le sens direct. Mais, puisque la fonction ?(.«) est réelle tant sur l'axe réel que sur la droite cr = -, elle prendra des valeurs conjuguées en deux points quel- conques symétriques par rapport à l'une de ces droites, elARarg.H(5) est donc égal à quatre fois l'accroissement A4„{:arg.^(5) que prendra arg.(^(5) lorsque s décrit la portion ABC du contour de R, où A = 2, B = 2 + jT, C = - + iT. Par suite, l'égalité précédente peut s'écrire N(T):^-A,,..;arg. ;(^). 7Î En évaluant l'accroissement de arg. Fl - j à l'aide de la formule de Stir- ling, on en tire pour j\(T) cette expression ( ' ) (I) N(T) = — log— - — + | + P(ï) + ofl 271 27: 27: 8 \r (' ) Suivant l'exemple de M. Landau, nous désignerons par O(^) toute fonction de x dont le quotient par jc reste fini lorsque x tend vers oc. 1980 ACADÉMIE DES SCIENCES. OÙ (2) P(T) = ^A^Bcarg.Ç(.9). 71 Pour trouver une limite supérieure de |P(T)|, nous faisons d'abord observer que, si la partie réelle de la fonction '((.v) RÇ(5)= -l-[Ç(CT-i-,V)-HÇ{^- it)] s'annule n fois sur ABC, on a |AA„oarg.'((5)| o. Pour évaluer une limite du nombre des zéros de RC(^) situés sur le segment BC, nous allons considérer la fonction /(.) = ^[ç(. + /T) + ç(.s--rr)], qui, pour 5 = a, se confond avec R'C(a' + iT). Si /désigne le nombre des 3 zéros de f{s) compris dans le cercle |.y — 2|^-> on aura évidemment Il s'agit donc de trouver une limite supérieure du nombre /. A cetelTet, nous appliquerons à la fonctiony"(*) le théorème de M. Jensen; /(s) étant holomorphe dans le cercle \s — 2| 5 2 dès que T > 2, ce théorème nous donne los: — '"S 3 où w= 1/(2)1 = |R(:(2 + /T)|, et M = inax 1/(3 + 2e'?) |, pourolcp^aTr. Or la quantité m reste, pour toute valeur de T, supérieure à une certaine limile positive, et, d'autre part, le module de '( (.v) vérifie pour o;;:a<4 l'inégalité K(-v)|aoo), qui est un peu plus précise que celle qu'a obtenue dernièrement M. Gross- mann (') à l'aide de la méthode de M. v. Mangoldt. Dans une Note antérieure (-) nous avions trouvé par un calcul direct i\(l00) = 29, N(200)=r79. et d'autre part nous avions démontré, en nous servant de la méthode donnée par M. Lindelôf ('), que les 29 premiers zéros non réels de 'Ç{s ) sont tous situés sur la droite ct= -• En continuant les calculs par la même méthode, à laquelle nous avons d'ailleurs apporté diverses simplifications, nous avons vérifié que les 5o zéros suivants sont également situés sur la droite a = -, qui contient ainsi au moins tous ceux parmi les zéros non réels de la fonc- tion ^^(5) dont les ordonnées sont comprises entre les limites — 200 et + 200. (') Ueber die Nullstellen der Riemannschen ^-Funktion tind der Dirichletschen h-Funktionen : Dissertation (Gôltingen, igiS). (^) Einige mimer ische Rechnungen die NuUpunkte der Riemannschen ti-Fiink- tion betreffend {Ofversigt af Finska Vetenskaps-Societetens Fôr/iandlingar, LIV, A, 1912). (') Quelques applications d'une formule sommatoire générale {Acta. Soc, Scient, Fenn., t. XXXI, 1902). C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N« 26.) 255 1982 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sw une éi'aliiation des potentiels. Note de M. Theodor Poeschl, présentée par M. Emile Picard. La remarque suivante se rattache aux Notes de MM. Franck, Pick et lilaschke, qui ont paru récemment dans les Comptes rendus. Le plus remar- quable résultat de ces Notes qu'on peut exprimer sous la forme (cf. /. c.) admet (sous certaines conditions) une généralisation immédiate à plusieurs dimensions. Je me propose ici d'énoncer cette extension pour deux dimen- sions. Les solutions de l'équation aux dérivées partielles s'annulant à la limite d'un domaine donné dans le plan r, y, peuvent être exprimées sous la forme que l'on connaît de la théorie des potentiels ^(.v,y) = ~j I losjja, -0 ) di d-u ( /• = \l{-r-tf-^{y-rif) Posons / / (log - j r/ç dl\ ~ m{x, y) OÙ 0) est positif et fini pour toutes les valeurs de .r, j, et log- /■ .'^ \/&)(a-i-) V^co étant encore positif, il suit pour toutes les valeurs de a, y, y normale, c'est-à-dire / / 9- (Vt d(i = I . Nous écrirons donc * ( ^, j ) = -f^^^ ^— \ f^/{ l-n) dl dr, . et supposerons la fonction $ aussi normale; au surplus, nous ne regar- SÉANCE DU 29 JUIN igi/j. I983 derons que des fonctions poui' lesquelles le f dans (i) est positif . Il s'ensuit 1= / l *b-dxdy = -^_ I f f I f f '^f'^^f\d\dr\di^df\xdxdy = T^ I / / / //i ^/^ dix di, d-n I I 9 ©, dx dy, OÙ cpi=cp(?i,f;i.'2--,7), /i=/(?i-^u)- D'après la relation de Schwarz / / = négatif n'est pas identique avec la condition de la convexité de la surface correspon- dante. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une méthode directe du calcul des variations. Note de M. Leomda Tonelli, présentée par M. Hadamard. En nous référant pour les notations à une Note précédente ('), nous allons (') Séance du iSjuin i<^\^. 1984 ACADÉMIE DES SCIENCES. nous occuper des fonctions minimant l'intégrale -5( i) = / /(x,y, y')f/.r, pour voir si elles satisfont à l'équation d'Euler. 1. Soient vérifiées la condition II et la condition r : pour chaque point (x, y) du champ considéré, il n'y a pas d'inter- valles de valeurs jK) où la /y'-{x, y, y') est toujours ^o. Si existent, en outre, tes intégrales *- Il • rt o// j'o ="^0 (^) ^*^ une fonction absolument continue, et si ron a toujours ,b [&)/3,(x, y„,/J -H 'Wfy,{œ.r„y'„ )] d.r — o. X où co est une fonction quelconque ayant une dérivée co' finie et continue dans tout r intervalle (a, h) et satisfaisant à la condition w(fl) = co(6) = o, la fonction y ^ a partout une dérivée f nie et continue et satisfait à Inéquation d^Eulerf.-^f^o. 2. Soient vérifiées la condition I' et la condition ir : on a toujours y > — N et la partie principale de f, pour Ij^'J— voc, est, tant au point de vue du calcul de la fonction elle-même que de celui de ses dérivées, P(a--, j)|j'|'"^, a étant >o et P une fonction finie et continue avec ses dérivées partielles des deux premiers ordres. En outre, soit toujours F > o et lim «?., | vl'"*"" = 30, où m^. désigne le minime de P pour toutes les abscisses de (rt, h) et pour toutes les ordonnées en valeur absolue =1^1. Alors, chaque fonction Y (^) absolument continue qui minime r intégrale -"i a, dans tous les intervalles où elle reste intérieure au champ considéré, une dérivée finie et continue et satisfait, dans ces mêmes intervalles, à l'équation différentielle d^Euler. 3. Soient vérifiées les hypothèses I" : /j- >>o, et 11. Si Y e^ R sont deux nombres positifs, pris d'avance arbitrairement, on peut SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- 19^0 déterminer un nombre cl ^ o tel que, P, (.r, v, ), Po {■v>Y-,), étant deux points quelconques du rectangle a^x^b, (j)5 Y, qui satisfont aux conditions .r^ — Xi\ <, d. , admet, dans tous les intervalles où elle reste intérieure au champ donné, des dérivées première et seconde finies et continues, et satisfait, dans ces mêmes intervalles.^ àV équation différentielle d' Euler. 6. Dans les conditions du théorème précédent et si, en outre, la variation seconde de ^, débarrassée des termes en o\, 0,",, est toujours positive, non nulle, il n'y peut avoir qu'une seule fonction minimante (^absolument continue ) . 7. Si l'on a vérifié les hypothèses F, H' ou T , II, III^ ou bien I", II, III^, il existe toujours, du moins, une extrémale qui joint deux points quelconques P,(a;,jc,), ^nix^y^) tels que a^x. <^x.,^b. 1986 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la fonction 'C(s) de Riemann. Note (') de M. Harald Iîohr, présentée par M. J. Hadamard. 1. Pour l'étude de la fonction 'Ç(^s) =- s (a -1- zV), il suffît de considérer le demi-plan (t> -> car, si l'on connaît la fonction 'Ç{s) dans ce demi-plan, on peut, à l'aide de l'équation fonctionnelle de Riemann, qui relie entre elles les valeurs de Zêta aux deux points * et i — s, étudier la fonction dans le demi-plan restant (t<; -• 2. Dans quelques Mémoires antérieurs (-), j'ai étudié la fonction ^(5) dans le demi-plan a->i par une méthode arithmétique, fondée sur la théorie des approximations diophantiques. Parmi les résultats obtenus, résultats qui, à certains égards, sont d'un caractère définitif, je me per- mettrai de rappeler le suivant : Soit L = 'K*'^») l'ensemble des valeurs que prend '( {s) sur- la droite (7 1= a,,, et soit W = W (o-o) l'ensemble des valeurs que prend C(^) dans le voisinage immédiat de la droite a ^ (7„, c'est-à-dire l'ensemble W des valeurs w telles que, pour tout § > o, l'équation 'Ç{s) = w ait au moins une racine dans la bande i, il existe dans le plan complexe un ensemble y^rme V = V(a-„), défini d'une manière géométrique, savoir, comme un ensemble résultant de la multipli- cation d'une infinité des cercles^ tel que l'ensemble U soit partout dense dans V et que l'ensemble W soit identique à V. 3. La méthode arithmétique, employée dans les Mémoires cités, est de telle nature que son application à l'étude de la fonction '((*) semble d'abord devoir être limitée au domaine a^i. Cependant, dans un Mémoire qui vient de paraître ('), M. Courant et moi-même nous avons réussi, en in- troduisant des notions empruntées au calcul des probabilités, à généra- liser cette méthode en sorte qu'elle devienne applicable non seulement pour (') Présentée dans la séance du 22 juin 1914- (*) Voir surtout Sur la fonction Ç(i) dans le demi-plan ff > 1 {Comptes rendus, t. loi, 1912, p. 1078). (^) H. BoHR el R. CouHANT, IVeue Anwendungen der Théorie der Diophantischen Approximalionen auf die Riemannsche Zetafunktion {Journal de Cretle, I9i4i p. 2/19-274). SÉANCE DU 29 JUIN I914. I987 I * le demi-plan a^i, mais pour fout le demi-plan i^-- A l'aide de cette méthode généralisée, nous avons démontré, dans le Mémoire cité, le théo- rème suivant : Théorèjie I. — Soit - <^ C7(,< I , r ensemble des valeurs que prend Z (s), sur la droite a- = c7„ est partout dense dans tout le plan complexe. 4. Du résultat, rappelé ci-dessus, sur la fonction 'Ç{s) dans le demi-plan (T > I , il s'ensuit en particulier que si l'on connaît, pour une valeurde a^'^i, l'ensemble U = U(a-,) des valeurs de Z (s) sur la droite a- = a-,,, on en peut immédiatement déduire l'ensemble \^= ^^ (7,,) des valeurs que prend !^ (5) dans le voisinage immédiat de la même droite g ^g„\ en effet, W est l'en- semble/e/v/^e le plus petit qui contient U, c'est-à-dire ^^ = L -l- U', où U' désigne l'ensemble dérivé de U. Si ce rapport entre l'ensemble L((Jo) et l'ensemble W(a-„) subsistait, non seulement pour C7„> i mais encore pour (7„ > -j il résulterait immédiatement du théorème I que, ^^our - - serait inexacte), mais j'ai réussi à démontrer, à l'aide de la méthode arithmétique généralisée, c/ue pour - <^c7„<^i t ensemble W((7u) contient certainement toutes les valeurs diffé- rentes de zéro; en d'autres termes, j'ai démontré le théorème suivant : Théorème II. — Soit - <; x - -; la démonstration, que nous en avons donnée dans cette hypothèse, était une démonstration analytique basée sur des résultats connus en relation avec le célèbre théorème de MM. Picard-Landau. 5. La méthode arithmétique me permet de donner au théorème II une forme beaucoup plus précise, que voici : TiiiiORÈiME III. — Soù « :^ o, - < a < j5 < I ei soit N(T) le nombre des racines de l'équation ï,(s) = a dans le rectangle a<^î7<AT. On voit l'intérêt de ce résultat en le combinant avec cet autre fait, qui est une conséquence immédiate d'un théorème général de M. Landau et moi- même ('), sur les séries de Dirichlet, que N(T) = 0(T), c'est-à-dire quil existe d'autre part une constante positive K = K (o , a , P) telle que pour T suffi- samment grand N(T) o, T= oc • on voit que^ dans toute bande a <^ a <; p, où - <^ a <; [îi ■< i , /e nombre des zéros de C(*), s'il en existe^ est infiniment plus petit que le nombre des racines de l'équation C(i) = a pour toute valeur a différente de zéro. (') II. BoHR et E. Landau, Ein Satz iiber Dirichletsche Reihen mit Anwendung auf die Z-Funktion und die h-Fu/i/ctionen (Rendiconti Palermo, t. XXXVII, 191/4)- (^) Rendiconti Palermo (t. c), (^) H. BoHR et E. Landau, Sur les zéros de la Jonction Ç(«) de Riemann {Comptes rendus, i. l.'iS, 1914, p. 106). SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- 19^9 PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur le problème des deux lignes élec- triques branchées en série. Noie de M. André Léauté, présentée par M. Emile Picard. Nous nous proposons ci-dessous d'indiquer dans le cas général la solution du problème de la propagation des ondes électriques sur une ligne formée de deux tronçons. Nous avons, dans une Note antérieure ('), ramené la question à la déter- mination de coefficients A, tels que, si t',(.'r), v^{œ)^ Wy{x') et w.,{x) sont quatre fonctions données, on ait, de x =: o k x = l,, 4- « + » V AAsinex — t',(j.), V A - A cossj: = ^^'li^i'), et, de ^ ^ /, à ^ = 4, 2 A cosY)(j- — l-i) = i'2(Jî), V A-sinY)(.r— /,) = (ï',(j'), en définissants, y], X: en fonction de 5 par les égalités £^= — yiXi.y"— -/ip,*, -0' = — y,/îi- — y-ip,*, A = ^r^^ . et en prenant pour s toutes les racines de l'équation (E) tang£/, langY)(/, — /,) = ^'- Or, nécessairement, chaque coefficient A se compose de quatre termes, dont le premier correspond au cas ^, = ^3 = 1^2 = 0, le second au cas f;^ = Wo = i>, = o, et ainsi de suite ; nous n'examinerons que le premier, les trois autres cas se traitant de façon semblable. Soit donc w, = Co = w., = o, et posons Sur une surface de Riemann constituée par deux feuillets plans, se raccor- (') Nous conservons les notations de cette Communication : Comptes rendus, t. 158, 1914. p. 1334. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 26.) 256 1990 ACADEMIE DES SCIENCES. dant le long du segment de droite l o, —j'y' ) > ^ ^^t une fonction uniforme de r; si l'on forme une surface semblable pour z et, si l'on convient d'asso- cier les feuillets de ces surfaces en sorte que, pour s infini, - soit positif, on peut considérer les deux fonctions ci-dessous comme fonctions uniformes de ; : 7t(;) = ^; y,(7[e','^-e-'.''][e<'«-'.'^-e-('.- '.'•^] '^{z) = l ^e ','';[y,a4-y,T]e-".-','^-[y,<7-y,T]e c'est-à-dire t'i(a) sous la forme (S) y^^l^ —L-j sinc-p. (',(//) f/fxsin£.r. — * et l'on est ainsi conduit, pour t'^ = (v, = hc^^ — o, à (i) A — y, — / sin£|if|(//)(/f^. On vérifie ensuite que, sur le second Ironçon (/,, Z,), V A cos Y] ( g- — /a ) = O, — go (') E. PicAKD, Traité d'Analyse, t. II, p. 181. SÉANCE DU 29 JUIN I914. I99I en suivanl à peu près la même marche que ci-dessus et en prenant pour ^{z) la fonc- tion Enfin, par un procédé semblable, on constate que -t- X ^A-/.C()S£X =0, sur le premier tronçon, — oc -t- 00 7 A — sinYi(.r — /., ) ==0, sur le second. Il se présente toutefois une difficulté, provenant de ce que rinlervalle (— /,, -H /, ), dans lequel on effectue le développement (S), est ce que nous avons, dans un travail antérieur, appelé intervalle limite ('). Comme tou- jours en pareil cas, la formule (i) doit être modifiée par une intégration par parties. Cette opération une fois faite et après addition des quatre termes corres- pondant respectivement à H, = (^2 = tV2 = o, à v.^ = w.^=n>f = o, etc.j on obtient la valeur définitive suivante . _ £0 I ^ — T" i?77 s F'{5) f ' COSIU. . . . f'cOiEU. , , , y,/ — p^i',(fj.)rf,a — yjA,,ç / — — i- ir, (p.) f/fz f'- s'mnifx — l.,) ... , .,, /"'■' sinr/(/^ — /.>) , , . 1 "'^V S vAlJ-)dy.-yT,}.,sJ S- .r,(^)rf^ , '1 '1 -M qui fournit la solution générale du problème. On peut démontrer que le développement trigonométrique ainsi trouvé est le seul possible, en partant de la relation que voici : / p,\ r'' cosî,,^ (;os£,,x '0 valable pour/j ^ q, et en imitant les méthodes classiques. (') Cf. André Léauté, Sur l'utilisation en Physique des séries trigonomélriques {Ann. de Chini. et. de Pays., 8' série, t. XXV, 1912). 1992 ACADEMIE DES SCIENCES, PHYSIQUE. — Sur l'évaporation des sphérules de mercure maintenues en suspension dans un milieu gazeux. Noie (') de MM. A. Schidlof et A. Karpowicz. Depuis Télé igiS nous avons mis au point une méthode de détermination de la charge élémentaire, en étudiant la chute et l'ascension d'une petite goutte de mercure entre les plateaux d'un condensateur en acier. Le principe de la méthode et le mode opératoire nous avaient d'ailleurs déjà donné des résultats satisfaisants avec des gouttes d'huile {'^). Les résultats complets de nos observations semblent confirmer, approximativement du moins, les chifîVes publiés antérieurement. Nous nous contentons ici d'attirer l'attention sur une particularité cu- rieuse qui a rendu nos expériences plus difficiles, en a diminué la précision et a compliqué nos calculs. Dès le début des recherches, nous avons observé que la vitesse de chute d'une goutte de mercure diminue continuellement et indéfiniment. En même temps on observe que les sphérules renvoient de moins en moins de lumière et finissent par devenir invisibles dans les conditions d'éclairage et de grossissement dont nous disposons. On constate de plus que la décroissance d'une goutte est ralentie si l'on a soin, entre les observations, d'intercepter le faisceau éclairant, au moyen d'un obturateur. Les courbes suivantes donneront une idée de l'allure du phénomène, tel qu'il se produit sous l'influence ininterrompue de la lumière, malgré l'interposition d'une épaisse cuve d'eau sur le trajet du faisceau éclairant. Parmi les différentes explications qui se présentent à l'esprit, la plus simple et la plus plausible est d'admettre que les gouttelettes de mercure, sous l'action de la lumière, se volatilisent peu à peu, même si le plateau in- férieur du condensateur est déjà recouvert, par endroits, de grosses gouttes de mercure qui saturent l'atmosphère. Nous nous sommes néanmoins demandé si l'explication précédente était la seule possible, et si une modification progressive de la surface des gouttes, due à l'oxygène ou à l'humidité de l'air, ne pourrait pas produire les mêmes effets, en diminuant par exemple la mobilité des gouttes. Pour trancher la question, nous avons remplacé l'air que nous avions (') Présentée dans la séance du 22 juin i9i4. C^) Comptes rendus, t. 150. igiS, p. 3o4. SÉANCE DU 29 JUIN igi/i- 1993 dans notre condensateur par un gaz inerte (azote) soigneusement desséché par l'anhydride phosphorique. Les résultats ont été exactement les mêmes et n'ont fait que confirmer nos expériences précédentes dans l'air. Or cette diminution progressive des sphérules de mercure n'a pas été observée par M. Ehrenhaft qui vient de publier ses observations sur des gouttes de mercure ('). Il y a donc sur ce point une divergence manifeste entre ses observations 60 §40 S 30 0 /' D faites dans l'air ji a. .l'dinte \ ^ V^ ^ "^x, ^■~»^ 30 60 90 Durée des observations (en minutes } et les nôtres. En comparant de plus près les dispositifs expérimentaux respectifs, nous croyons avoir trouvé la raison de cette divergence. M. Ehrenhaft produit la pulvérisation du mercure au moyen d'un arc voltaïque, tandis que nous avons employé dans le même but un pulvérisa- teur (^méthode de Millikan). Si l'on est à peu près sûr qu'un pulvérisateur en verre ne peut produire de modifications chimiques dans une goutte de mercure, il n'en est peut-être pas de même d'un arc voltaïque, même si cet arc est produit dans une atmosphère d'azote ou d'anhydride carbonique. Dans ce dernier cas on aurait affaire non pas à des gouttes de mercure, mais à des sphérules de matière non volatile et mai définie dont la densité movenne varierait avec le rayon de la sphérule, et cela expliquerait les écarts que présentent alors les expériences avec la théorie généralement admise du mouvement brownien dans les gaz. En outre, cela expliquerait (') Comptes rendus, t. 158, i^i[\, p. 1071; Verhandl. der Detilschen Pliysikal. Ges.. t. XN', 1913, p. 1187; Ibid., p. i35o; Wien. Akadeinie Ber., I. CXXIII, 1914. p. 55. 1994 ACADÉMIE DES SCIENCES. la constatation, apparemment paradoxale, du Mémoire cité ('), que les particules de plus faible vitesse de chute avaient une plus petite mobilité que les particules de chute plus rapide. Les conséquences numériques tirées de l'application des lois de Stokes-Cunningham perdraient donc leur valeur. Remarquons cependant que les données calculées d'après les écarts browniens et les valeurs de la différence de potentiel nécessaire pour équi- librer le poids de la sphérule ne dépendent pas de sa densité moyenne et échappent à l'objection précédente. Toutefois, on peut se demander si les observations présentent une précision suffisante pour en tirer la valeur absolue de la charge de l'électron. En outre, il faudrait être certain que tout saut brusque de la différence de potentiel d'équilibre est nécessai- rement dû à une variation de la charge, de la sphérule; il se pourrait fort bien que quelques-uns de ces sauts soient dus à une faible variation de sa masse. Or, dans la méthode d'observation adoptée par l'auteur, les chan- gements de masse, s'ils se produisent, passent ou bien inaperçus, ou bien sont traités r/yon'orj comme des écarts statistiques de la vitesse de chute. En résumé, si les expériences de M. Ehrenhaft présentent certainement un grand intérêt et méritent une étude approfondie, nous ne pensons pas cependant que, dans l'état actuel de cette question, elles puissent être envi- sagées comme une vérification indiscutable des vues théoriques de ce savant. ÉLECTRICITÉ. - Variations de résistance des cristaux et forces électro- motrices résiduelles. Note de M""" Paule Collet, présentée par M. J. VioUe. Les substances à étudier sont mises en plaques, serrées entre des élec- trodes métalliques. On établit entre les bornes des électrodes une diffé- rence de potentiel connue. Le courant excitateur ainsi obtenu traverse la plaque pendant un temps déterminé (3o* à lo™). Avant et après l'excitation on mesure la résistance de la plaque au moyen d'un faible courant obtenu dans le circuit par application d'une force élec- tromotrice connue. La déviation o du galvanomètre varie en raison inverse de la somme des résistances du cristal et du galvanomètre. Enfin, on mesure la f. e. m. résiduelle en fermant le cristal seul sur le galvanomètre après (') Wien. Akademie Ber., l. GXXIll, 1914- Y- 'oj- SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- 199^ cessation de l'excitation. La déviation résiduelle obtenue dénoie une f. e. m. qu'on peut calculer; cette f. e. m. est du reste temporaire de même que la variation de résistance. Les cristaux ou corps étudiés sont le tellure, la zincite et la pyrolusite, la galène, la chalcosine, la chalcopyrite, la pyrite de fer et les sulfures de molybdène et de bismuth. Deux séries d'expériences ont été faites. Dans la première, les électrodes sont des plaques métalliques faites, si possible, du métal dont on étudie un sel (cuivre, fer, zinc ou plomb). Dans la deuxième, les éleclrodes sont des plaques de zinc ou de plomb fortement amalgamées. Des vis permettent d'assurer les contacts. Première série. — Les résultats sont souvent irréguliers. Avec la zincite on obtient des variations brusques et temporaires de la résistance; avec la galène de brusques diminutions de résistance qui sont durables. Avec certains des cristaux cependant la résistance est réduite de façon progressive par l'excitation. T^'efTet dépend de la durée et du potentiel d'excitation; il atteint son maximum, pour un potentiel- donné, après 5 à 8 minutes. Par exemple, le potentiel étant 3 volts, la résistance varie de ^ de sa valeur avec le sulfure de molybdène, de | avec le sulfure de bis- muth et la pyrite de fer, de ~ avec la chalcopyrite. Cet effet persiste en partie. Avec les sulfures de molybdène et de bis- muth,-^ environ de la variation demeure; avec la pyrite de fer, j; avec la chalcopyrite, la résistance revient presque à sa valeur initiale. En tous cas, après cessation de l'excitation, le retour à la valeur stable de la résistance se traduit en fonction du temps par des courbes d'allure exponentielle. Avec la chalcopyrite, en particulier, ces courbes s'échelonnent régulière- ment les unes au-dessus des autres suivant la durée et le potentiel de l'exci- tation. La f. e. m. résiduelle n'est sensible de façon nette qu'avec le sulfure de bismuth et la pyrite de fer. Son maximum est de .) x 10 ^ volt environ, et elle est de sens inverse au courant excitateur. Elle s'évanouit très vite avec le sulfure de bismuth (2 = 8 x 10" ohms) et persiste plus longtemps avec la pyrite de fer (r, = 27000 ohms, r^ = 28000 ohms). Deuxième série . — Les électrodes étant amalgamés, on constate que les résistances des plaques sont beaucoup plus faibles : 20000 ohms pour le 1996 ACADÉMIE DES SCIENCES. sulfure de bismuth; 434 et 5oo ohms pour la pyrite de fer. Les résistances mesurées dans le premier cas étaient donc au moins pour les -^ des résis- tances de contact. De plus, les résistances ont acquis une grande constance ; elles ne varient presque plus par excitation. Les forces électromotrices résiduelles se manifestent d'autant plus nette- ment que les résistances des plaques cristallines deviennent moindres et que les irrégularités d'expérience se font plus rares. Aussi faut-il, lorsqu'on veut étudier la diminution de résistance au moyen des déviations du galvano- mètre, éliminer les variations dues à la force électromotrice résiduelle, dont l'effet tantôt s'ajoute au courant de mesure et tantôt s'en retranche. La variation de résistance est toujours une diminution; déjà sensible avec la chalcosine, la pyrite de fer et le sulfure de bismuth, elle devient plus nette avec la chalcopyrite et la pyrolusite; mais, sauf lors des pre- mières mesures qui provoquent parfois une diminution notable et durable de la résistance, les variations ne dépassent jamais 3 à 4 pour 100. Les caractères de ces variations sont les mêmes que dans la première série d'expériences. Quant aux forces électromotrices résiduelles, elles demeurent faibles avec la zincite et la molybdénite, irrégulières encore, bien qu'assez intenses, avec la galène (2 x 10"' volt) et la pyrolusite. Mais avec la chalcopyrite, la chalcosine, la pyrite de fer, le sulfure de bismuth et le tellure, les résultats sont très nets. Les forces électromolrices sont de sens inverse au courant excitateur et égales dans les deux sens. Leur valeur initiale croît régulièrement avec le potentiel et la durée de l'excitation, en atteignant un maximum pour chaque potentiel, au bout d'un temps d'excitation qui varie de 2 à 4 minutes. Les maxima atteints pour des potentiels d'excitation de 0,8 volt varient de i,5 x io~' (sulfure de bismuth) à 2 x 1 o~' volt (chalcosine). Après cessation de l'excitation, ces forces électromotrices décroissent exponentiellement en fonction du temps. Quelles que soient la durée et le potentiel de l'excitation, le temps nécessaire pour que la fonction électro- motrice soit réduite de moitié est à peu près constant pour chaque plaque étudiée : 10 secondes pour le sulfure de bismuth, 20 secondes pour la chalcopyrite, i5 à 3o secondes pour la chalcosine, 3o secondes pour la pyrite de fer et i minute pour le tellure. Les conclusions à tirer sont les suivantes : i" Importance prépondérante des contacts, dans la valeur absolue de la SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- '997 résistance et dans les phénomènes irréguliers et étrangers que présentent les résistances cristallines. En effet, une fois les contacts améliorés, les phénomènes se simplifient et deviennent réguliers. 2° Existence d'une force électromotrice résiduelle de sens inverse au courant qui vient de traverser le cristal, et qu'on peut essayer de rattacher à des phénomènes de polarisation ou à des phénomènes thermo-élec- triques. CHIMIE PHYSIQUE. — Influence des dissolvants sur l' activité optique des camphorates de méthyle acides ortho et allô et campliorale neutre. Note de MM. J. Mi\Guix et R. Bloc, présentée par M. Haller. Dans notre deuxième Communication ('), nous avons montré que l'acti- vité optique des éthers camphoriques de la série orlho est très notablement modifiée quand on passe du solvant alcool aux solvants benzène et toluène; que celle de la série allô reste sensiblement constante, et qu'enfin, la modi- fication, chez les éthers neutres, se fait dans le même sens que dans la série ortho, mais à un degré moindre. Cette Note renferme les résultats obtenus avec un grand nombre d'autres dissolvants. Comme précédemment, nos déterminations ont été faites en employant, pour les éthers acides, 2s,i4, c'est-à-dire ^— et pour l'éther neutre 2^,28, qui correspond aussi à La dissolution est effectuée dans 20™' du solvant et l'on observe avec un tube de 20'™, en lumière jaune, à la température moyenne de 16°. (') Comptes rendus, t. I08, p. 1278. C. R., 1914, i" Semestre. (T. 158, N" 26.) ^JT 1998 ACADÉMIE DES SCIENCES. Carapliorale de méthylc ^ — ^ — Camphorale nculie Dissolvants nrtlpo. allô. de niétliyle. o , 0 , o f Acide forinique a=8.i6 a=6.6 « Acétone 8.5o 8.20 oi := 8.3o Alcool méthylique 9 7.44 8.58 i> éthyliqiie 9 7 -40 8.56 » propylique 8.56 7.50 8.40 » butyrique normal. . . 9- ^ 7.5o » )i isobutylique 9 7-46 » » heptylique » 7-48 » Acétate de méthyle 9.4 " 8.3o « Acétate d'élliyle 9 8.3o 8.5o Propionate d'éthyle 9 8.3o « Ether ordinaire 9- 10 7-44 " Acide acétique 9«36 6.3o 8.3o » propionique 9-44 6.3o » » butyrique 9-48 6.3o » Acétate de benzyle 10 9-3o » Cliioroforme 10.10 7 9-6 Ether de pétrole - — 5.6 ' » » '^ 200 lodure de méthyle 10. i4 7.00 8.34 » d'éthyle 10. i4 7.3o » » de propyle 10. i4 7.30 » Cyclohexane 5.8 » » 200 Acétophénone 10. 4o 10 10. iS Chlorure de carbone 10. 44 7 -14 * » Alcool benzylique io.5o 9-4o 10.20 Cymène 11. 4 8.10 » Cumène 11.46 8.4o » Xylène ' i i . 52 8.46 i o . 3o Toluène 12 7.56 « Nitrobenzine 12.26 7 10.24 Benzine 12. 38 7 -40 i' Sulfure de carbone 12 5o 7-48 10.40 Cinnamène 18.46 7.20 » En examinant ce tableau, on se rend facilement compte que les divers dissolvants exercent sur le dérivé ortlio une influence très variable et que tous ceux qui renferment le noyau benzénique l'exaltent considérablement. Ces dissolvants ont aussi une influence propre sur le dérivé allô, mais SÉANCE DU 29 JUIN I914. 1999 beaucoup moins prononcée et en particulier, le noyau benzénique ne se distingue pas comme dans le cas du camphorate ortho. La liste des solvants, établie d'après l'ordre croissant des déviations polarimétriques correspondant à l'orthocamphoi-ate, est tout à fait diffé- rente de celle qui convient à l'allocamphorate. Ceci montre le caractère général de la différence, déjà signalée, dans l'action modificatrice des mêmes dissolvants chez les isomères en question. L'allure identique des dissolvants de même série et à même fonction (alcools, étliers, sels, acides, iodures d'alcoyles), vis-à-vis le composé ortho et vis-à-vis le composé allô, semble indiquer que la cause modifi- catrice, apportée par ces divers solvants, est en rapport étroit avec leur fonction chimique. Enfin, les déterminations, effectuées sur l'éther neutre, montrent que son activité optique est toujours comprise entre celle de l'éther ortho et celle de l'éther allô, parfois très voisine de la moyenne arithmétique des deux. CHIMIE PHYSIQUE. — Siii: l' injlammabilité des mélanges de grisou et de divers gaz. Note (') de M. LEPitiNCE-RijfGUET, présentée par M. H. Le Chatelier. I njlamrnabilité des mélanges de formène, d'oxygène et d'' azote. — On a déterminé les courbes des limites inférieure et supérieure n^ et ri^ d'inflam- mabilité lorsqu'on fait varier le dosage d'azote. Ce sont deux courbes qui se coupent. La limite supérieure est toujours la limite de propagation correspondant au diamètre de l'éprouvette, 26""'" parce que l'air qui se mélange à l'orifice facilite l'allumage. On a ramené la limite inférieure à la limite de propagation correspondante. La limite inférieure varie d'abord très peu; elle est la même dans l'oxygène et dans l'air, h^intersection des deux courbes se fait pour une composition CH* + 2 0'% c'est-à-dire pour les proportions répondant à la combustion complète, avec 6,70 pour 100 de CH% 29,3 pour 100 d'azote et 64 pour 100 d'air : la limite supérieure dans l'air pour i3, 10 pour 100 de CH"*; la limite supérieure dans l'oxygène répond à 3 CH* 4- 2O-, elle donne une flamme fuligineuse et un dépôt de carbone. J'ai tracé les courbes (y = .--=-r, x = -=rr ) qui sont données ci-après : (^) Présentée dans la séance du 33 juin igiq- 2000 ACADEMIE DES SCIENCES. On remarquera qu'au delà de a; = 3,78 qui correspond à la composition de l'air, les courbes inférieure et supérieure sont presque rigoureusement symétriques par rapport à j = o, 5. Injlarnmahilité des mélanges de formène, d'oxygène et d'acide carbonique. — Les résultats concernant l'acide carbonique ont été déterminés, soit à / CH- la station d'essais de Liévin, gracieusement mise à ma disposition, sur le mercure humide, soit à l'aide d'une burette spéciale ne contenant que 10 pour 100 d'eau et en notant à chaque fois le volume d'acide carbonique dissous par l'agitation. Soit z le rapport -rp-, on remarque que la courbe /(y, ") n'est autre que la courbey(>', œ) dont les abscisses sont multipliées par o, 56 (il y a SÉANCE DU 29 JUIN I914. 200I de légers écarts qui paraissent principalement imputables aux erreurs d'expérience, bien que la présence de CO" soit a priori de nature à modifier les conditions de combustion). On en conclut qu'un mélange contenant plusieurs gaz incombustibles se comporte sensiblement comme si chaque élément incombustible était remplacé, suivant une proportion déterminée, par l'un d'entre eux. J'ai encore vérifié, et ceci est une conséquence de la loi précédente, que les courbes/^jK, ;) obtenues pour des mélanges de grisou, d'acide carbo- nique et d'air ou d'azote et d'oxygène dans un rapport constant, ne sont autres que la courbe /{y, :■) précédente déplacée parallèlement à elle- même, sous réserve des mêmes petits écarts. Dans l'air, l'intersection des courbes se fait pour 7,90 pour 100 de CH% 16,5 pour 100 de C0-. Je dois à l'obligeance de M. Taffanel une série d'expériences de con- trôle sur le mercure avec inflammation par étincelle. Des essais ont également été efl'ectués avec la l'apew d'eau. Ces essais sont rendus délicats parce qu'ils sont accompagnés d'une variation importante de température, au cours de laquelle l'eau abandonne la majeure partie des gaz qu'elle dissolvait; on y a remédié, soit en ne laissant en contact qu'une très faible quantité d'eau, soit en comparant les variations des limites inférieure et supérieure qui font connaître à la fois le coefficient de dissolution et le coefficient dû à la vapeur d'eau. J'en ai donné antérieurement les résultats. L'influence de la vapeur d'eau sur la limite supérieure se déduit des lois qui précèdent, de même que l'influence de la température, et l'on a dans l'air : «'= /('„ + a' t — b'o avec rt'nn G, 0036, Ô'rrro, 27. C'est ainsi qu'a été calculé n^ pour les courbes précédentes. Pratiquement, la connaissance d'une seule courbe permet, en résumé, de résoudre tous les problèmes relatifs à l'inflammabilité des mélanges grisouteux, tels que : analyse de ces mélanges par la méthode des limites d'inflammabilité inférieure et supérieure, danger créé dans les feux de mine par une arrivée d'air ou un dégagement de grisou, inflammabilité des mélanges plus lourds que l'air que donnent certains dégagements instan- tanés, etc. 2002 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE GÉNÉRALE. — Bromuration du cobalt et du nickel en présence d'oxyde d'éthyle. Note de MM. F. Ducelmez et A. Raynaud, présentée par M. A. Haller. I. Quand on traite le cobalt pulvérulent par le brome sec en présence d'éth«r anhydre, d'après le mode opératoire déjà indiqué par nous ('), la réaction est assez vive et Ton ne tarde pas à voir se déposer au fond du récipient une substance verte, tandis que l'éther présente la même colo- ration. Cette réaction s'effectuant facilement à la température ordinaire, alors qu'il a été indiqué que le cobalt n'est attaquable qu'au rouge par la vapeur de brome (^), nous avons d'abord vérifié directement l'action du brome sec sui»le cobalt très finement divisé ('). Nous avons constaté que l'attaque de ce métal, pratiquement nulle à la température ordinaire, commençait à être sensible à la température d'ébullition du brome. L'éther favorise donc d'une façon toute spéciale cette bromuration : en chauffant la substance verte ainsi préparée, pour volatiliser rapidement l'éther, nous avons obtenu du bromure de cobalt anhydre, pur : Analyses. — -~^ ,— Théorie I. II. pour CoBr-. Cobalt 27,1.5 27,33 27,00 Brome 78.02 72,93 73, 00 100, 17 100,2.") Ce corps pulvérulent, d'un beau vert, est très hygroscopique; laissé à l'air, il ne tarde pas à prendre superficiellement une teinte rose. Cette bromuration facile pouvant être due à la formation d'un composé d'oxyde d'éthyle avec le bromure métallique, ainsi que nous l'avions constaté précédemment pour le manganèse {loc. cit.), nous avons cherché à isoler cette combinaison possible. Les meilleures conditions pour l'obtenir sont de faire réagir le brome et Je cobalt dans la proportion exigée pour CoBr\avec cependant un léger excès d'halogrne, (') F. DucELLiEZ et A. Raynauu, Comptes rendus, t. 158, 1914, P- ^7''- ('-) Berthelot, Afin, de Ch. et de Plu, 2"= série, t. XLIV, i83o, p. 391. (•') Ce cobalt chimiquement pur était préparé comme l'un de nous l'a indiqué dans sa thèse (F. Ducelliez, Thèse^ ign)- SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- 20o3 d'éviter un trop grand excès d'éllier, dans lequel le corps est assez soluble. et une élévation de température pouvant détruire le composé (il faut plonger le flacon dans un mélange réfrigérant et n'ajouter le brome que par petites portions). Au bout de 12 heures, le corps est complètement déposé sous forme de matière verte de consistance butyreuse, très instable. Placé rapidement sous une cloche à air sec contenant du suif pour absorber l'éther libre, ce produit a donné à l'analyse : Théorie pour 1. ■ II. CoBr-(C»Hi"0). Cobalt 20,00 20,1 3 20,1 3 Brome 54, 19 54,23 54, 61 Ether 25,81 (par difl'érence) 24 à 25 (par distillation) 25,25 La combinaison répond donc à la formule CoBr^(C'H"'0). II. JNous avons obtenu avec le nickel des résultats analogues, mais la combinaison du bromure et de l'étber est plus stable que la précédente. Nous l'avons préparé à froid en laissant agir, sous une cloche sèche con- tenant du suif, du nickel et du brome en présence d'éther. Lorsque l'excès d'éther a été absorbé ou décanté, on isole une substance brune qui, placée sur plaque poreuse, devient très rapidement jaune clair. Cette substance donne à l'analyse Théorie pour M iBr^(C'H'»0), Nickel i9>99 20, 1 3 Brome 55,8 23 à 24 54 , 60 Ether (par distillation ) . . . 25,25 C'est donc bien la combinaison NiBr-^(C'H'»0). Conclusions. — La bromuration du nickel et du cobalt est donc possible à la température ordinaire en présence d'oxyde d'éthyle, elle est due à l'existence des combinaisons CoBr-(C*H"'0), NiBr^(C^H'"0) que nous avons pu isoler. La décomposition par la chaleur de ces combinaisons fournit un moyen pratique de préparation des bromures anhydres CoBr^ etNiBr-. 200/| ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE. — Revision du poids atomique de r uranium. Note (') de M. O. IIo.xigschmid, présentée par M. Cli. Moureii. La théorie de la désintégration de Rutherford, qui explique la destruc- tion des éléments radioactifs, permet de calculer leurs poids atomiques lorsque Ton connaît ceux de l'élément initial de chaque série et celui des par- ticules a d'hélium. La détermination expérimentale directe des poids ato- miques de l'uranium et du radium présente un intérêt particulier en ce qu'elle permet de voir dans quelle mesure la théorie s'accorde avec les faits. La différence entre les poids atomiques de l'uranium et du radium doit être égale à 3 X 4,002 = 12,006. D'après les nombres admis par la Com- mission internationale, elle est de 238,5 — 226,4 = 12, i. Cette concor- dance avec la théorie disparaît si l'on admet le poids atomique 225,97 que j'ai déterminé pour le radium comme moyenne de 17 analyses de RaCl- et de RaBr^ effectuées d'après les méthodes les plus récentes et sur des sels de radium spectroscopiquement purs (-' j. Le nombre admis pour l'uranium repose sur les déterminations de Richards et Mérigold qui ont analysé le bromure d'uranium. Leurs expé- riences ont été faites dans des appareils en verre et en porcelaine qui sont légèrement attaqués par le brome et par le bromure lui-même, pendant la préparation de celui-ci; il en résulte que le bromure contenait une petite quantité de bromures alcalins et d'oxybromure dont la première seule a pu être évaluée. Pour éviter la formation de ces impuretés, j'ai opéré dans un appareil en silice qui m'a permis de préparer UBr' en chauffant un mélange de UO" et de charbon de sucre dans la vapeur de brome, de purifier ce composé par sublimation, soit dans la vapeur de brome, soit dans l'azote; de le fondre dans un petit tube de silice et, enfin, d'enfermer celui-ci dans un pèse-tube, toutes ces opérations étant effectuées sans que l'appareil fût ouvert à l'air extérieur. L'oxyde d'uranium employé piovenail de deuu. préparations dilTérenles. Dans la première, du nitrate d'uranyie déjà très pur, de Joacliimslhal, a été transformé succes- sivement en uranate d'ammoniaque, puis en chlorure d'uranyie; celui-ci a été traité par l'hvdrogèiie sulfuré et par le carbonate d'ammoniaque. Le sulfure d'uranium, (') Présentée dans la séance du 22 juin igi^- (■-) O. iloNiGSCiiMiu, Monalshefte f. Cftemie, t. XXXIII, 1912, p. 253. SÉANCE DU 29 JUIN 1914. 20o5 précipité par le sulfure d'ammonium, après lavages, a été transformé en nitrate, puis en oxalate. L'oxalate a donné, par calcination, de l'oxyde qui a été lavé à l'acide chlorhydrique étendu, puis redissous dans l'acide nitrique. Le nitrate, soumis à plu- sieurs cristallisations et essoré dans des vases en platine, a été transformé en nitrate dihydraté, dans le vide, suivant les indications de P. Lebeau; le dihydrate a été repris par l'éther et la solution éthérée traitée par l'eau; enfin, après plusieurs nou- velles cristallisations du nitrate, on a repréparé de l'oxalate, puis de l'oxyde, par cal- cination du précédent. Dans la seconde préparation, de l'oxalate uranopolassique déjà fractionné a été transformé en oxalate uraneux; celui-ci, redissous dans l'oxalate d'ammonium, puis reprécipité par l'acide nitrique, a été traité par l'eau oxygénée en solution nitrique. Le nitrate d'uranyle obtenu a subi ensuite les mêmes purifications que la première préparation. Dans une première série d'expériences, le bromure d'uranium sublimé a été distillé, fondu et solidifié dans la vapeur de brome; on a observé un léger rochage dû à un dégagement de vapeur de brome dissoute, lors de la solidification. L'analyse du bromure a été faite suivant la métbode bien connue de Richards. Huit analyses, portant sur des quantités de bromure variant de 5^,13497 ^ 3^,28480 et provenant des deux préparations d'oxyde, ont donné, par le rapport de UBr* à AgBr, pour le poids ato- mique de U, des nombres compris entre 238, 06 et 238, 10 dont la moyenne est de 238, 08. Le rapport de UBr^ à Ag, déterminé directement, a donné des nombres compris entre 238, 07 et 238, 1 2 dont la moyenne est 238, 09. Dans une deuxième série d'expériences, le bromure sublimé a été distillé, fondu et solidifié dans un courant d'azote : on a observé la formation d'une petite quantité de tribromure non volatil qui reste comme résidu dans la sublimation du tétrabromure. Quatorze analyses, où le poids de bromure a varié de 2^,82823 à 5^,33502 ont donné, par le rapport de UBr* à AgBr, pour le poids atomique de U, des nombres compris entre 238, i5 et 238, 21 dont la moyenne est 238, 18. La détermination directe du rapport de UBr' à Ag a donné des nombres compris entre 238,i5et 238, 18 dont la moyenne est 238,17. La première série d'expériences, où le brome peut être en excès, donne une limite inférieure du poids atomique de l'uranium. La deuxième série, où les conditions sont inverses, porte sur un bromure très pur et la moyenne des résultats qu'elle a donnés, soit 238,175, représente certaine- ment la valeur la plus vraisemblable actuellement pour le poids atomique de l'uranium. C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N» 26.) 258 2006 ACADÉMIE DES SCIENCES. CRISTALLOGRAPHIE.— Sur la déshydratation du gypse. Note de M. C. Gaudefrov, présentée par M. Wallerant. On sait que le gypse chauffé au-dessus de roo" perd lapidement son eau de cristallisation. M. Le Chatelier a montré que la déshydratation se fait en deux temps : i" départ de i""",5 d'eau et formation de l'hémihydrate SO'Ca, o,5H-0; 2" formation de l'anhydre soluble ('). Le corps ainsi nommé est différent de l'anhydrite naturelle qui est beaucoup moins soluble, et, comme je le montrerai, notablement plus dense. La transformation de l'hémihydrate en anhydre soluble est réversible. J'ai constaté, en effet, que ce dernier corps reprend o™"',5 d'eau aux envi- rons de 110° lorsqu'on rend l'air de l'étuve très humide en y faisant bouillir de l'eau. La réhydratation se fait en quelques minutes, et le retour à l'anhydre est aussi rapide. Première conséquence de cette observation : l'héinihydrate qui est instable en présence de l'anhydrite C) est donc stable en présence de l'anhydre soluble. Autre remarque : la température à laquelle se produit l'anhydre soluble dépend de l'état hygrométrique de l'étuve. 11 n'est donc pas étonnant que les chiffres donnés par divers expérimentateurs varient énormément. On a pu chauffer du gypse pendant plusieurs heures à i5o" et n'obtenir que l'hémihydrate parce que l'étuve était remplie de la vapeur d'eau dégagée dans la première transformation ; et, par contre, on peut obtenir l'anhydre à 1 10" en quelques minutes en étalant le gypse sous une faible épaisseur. Contrairement à une opinion admise, l'absorption de vapeur d'eau par l'anhydre soluble et même par l'hémihydrate peut se faire dans l'air libre à la température ordi- naire. Par exemple le plâtre, qui a été cuit en peu de temps à une température infé- rieure à iSo", reprend à l'air de 5"°' à |™°' d'eau. Le plâtre industriel aussi contient plus d'eau que n'en réclamerait la formule SO'Ca, o,5H-0. Lorsque la réhydratation est faite sous une cloche humide, le plâtre reprend presque entièrement en quelques jours les 2°""' d'eau perdues. A la fin, la réaction devient très lente, ce qui peut être attribué à la formation d'une petite quantité d'anhydtile. (') Lk Chatelier, Recherches expériinenlales sur la constitution des mortiers hydrauliques^ 1887. (^) Sur la métaslabilité de l'hémihydrate, cf. : .I.-IL Van 't Hoff, Untesuchungen u. d. Bildungsverhàllnisse der ozeanischen Salzablagerungen . Leipzig, 1912, p. 171. SfiANCE DU 29 JUIN I9l4- 2007 Les densités de l'anhydrite (f/ = 2,45) et de l'héiniliydrate ('•/= 2,63), que j'ai prises sur ces corps à l'état de poussière méritent d'être comparées avec les densités des autres formes du sulfate de chaux. Densité. Vol. moléculaire. S0'Ca,2lP0 .Gyp-^e 3,82 74 S(3*Ca, iH^O lléniihydrale métaslal)le 3,63 55 SO'Ca Anhydre .soliible 2,45 55 » Aiiliydiite ^iQG 46 On notera cotte icncontrc inattendue : l'anhydre soluble est moins dense que rhéniihydrate. Il se trouve de plus que leurs volumes moléculaires sont très voisins, en sorte que la transformation de l'un en l'autre se fait sans contraction ou sans dilatation notable. Les figures qui se forment sur le gypse par la déshydratation permettent de savoir si l'anhydre soluble se forme directement à partir du gypse. Elles sont de deux sortes très différentes d'aspect : les rosaces et les aiguilles (Cf. Weiss, Sohncke, Lacroix) ('). Aussi M. Groth (-) s'est-il demandé si les unes ne sont pas constituées par Thérnihydrate et les autres par l'an- hydre. Il me semble cependant que ces deux sortes de figures ne diffèrent qu'en apparence, et sont toutes deux constituées originairement par de l'hémihydrate. Pour les aiguilles, il n'y a pas de difficulté. Elles naissent entre 100° et ir)o° dans la masse des cristaux de gypse, c'est-à-dire dans un milieu d'où l'humidité ne se dégage que difficilement. L'anhydre ne peut se former dans ces conditions. Je dois même à M. Tronquoy un renseignement décisif : on peut obtenir ces aiguilles sur du gypse placé dans l'eau bouillante. Il n'y a donc pas de doute, les aiguilles sont formées par de l'hémihydrate. Quant aux rosaces, on les obtient à l'air sec. Cette circonstance est moins défavorable à la formation de l'anhydre. Néanmoins, on peut produire de nombreuses formes intermédiaires entre les rosaces et les aiguilles. Par exemple, en milieu très humide, on obtient des figures très allongées, mais encore distribuées en secteurs dont les éléments ressemblent à ceux des rosaces et leur correspondent. On trouve de ces figures allongées dans la (') Weiss, Zeits. d. deulschen geologischen Gesellschaft, t. -\X1\, 1877, p. 210. — SoHNCKB, Zeitsclir. f. Kryst., t. XXX, 1899, p. i. — A. Lacroix, Comptes rendus, t. 126, 1898, p. 36o et 553. (") P. Groth, Chemische Kryslallog raphie , 1" partie, p. 38i et 397, 20o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. masse des crislaux à côté des aiguilles. Enfin, beaucoup d'aiguilles sont entourées d'une gaine de fibres disposées comme celles des figures allongées. L'anhydre soluble ne se formerait donc qiiepar l'inli^rmédiairede Thémi- bydrate. PHYSIOLOGIE. — Du rôle des glandes surrénales dans l'action des substances vaso-constrictives. Les substances vaso-constriclives indirectes. Note de M. E. Glev Il y a des réactions vaso-motrices dépendant de l'excitation des nerfs splanchniques qui ne sont point des réactions purement nerveuses, mais qui se produisent en partie grâce à un mécanisme humoral, par la mise en jeu de la sécrétion des glandes surrénales ('). De même, il est des actions vaso-motrices d'origine toxique qui ne sont pas dues, contrairement à ce qu'on admet, à l'influence directe des substances toxiques sur les appareils vaso-moteurs, mais qui paraissent causées par une décharge d'adrénaline dans le sang, décharge immédiatement consécutive à l'excitation que déter- minent ces substances sur les glandes surrénales. J'ai fait actuellemenl cette démonstration pour deux poisons cardio-vasculaires très énergiques, l'anagyrine et la nicotine, que j'ai d'abord choisis parce qu'il a été prouvé qu'ils conservent, l'un et l'aulre, toute leur puissance après qu'on a détruit complètement le système nerveux bulbo-médullaire, c'est-à-dire tous les centres vaso-moteurs, par le procédé que j'ai fait connaître en 1889 ('); dès cette é|)oque, j'avais déjà constaté le même fait pour la strophantine. On ne pouvait alors attribuer la persistance de l'effet vaso-conslricleur, caractéristique de l'action de ces substances, qu'à une action directe de celles-ci sur les centies ganglionnaires périphériques ou sur les fibres lisses elles-mêmes des vaisseaux ou sur ces deux appareils à la fois ('). (') Voir E. Gi.EY et Alf, Quinquaud, Influence de la sécrétion surrénale sur les actions vaso-motrices dépendant du splanchnique {Comptes rendus, i. 157, j9i3, p. 66). (') E. Glev, Procédé de destruction complète de la moelle chez les Mammifères. Application à l'étude analytique des actions vaso-motrices {Comptes rendus de la Soc. de Biol., t. XLl, 16 février 1889, p. iio-ii3). — Pour l'anagvrine, la preuve a été donnée par Gley ( 1892) et pour la nicotine par Werlheimer ( 1891 ). (^) Voir E. Gley, Recherches sur les actions vaso-motrices de provenance péri- phérique {Arck, de PhysioL, 3° série, t. IV, 1894, p. 702-716). l'ig. I. — Action de l'anag^iine après deslruclion compléle tlii bulljeelde la moelle. Chien bâtarde, 3 ans, lo^Sj chiuriilosé à i''3o". — Section des deux pneumogastriques à 2''3o"'. Section du bulbe et respiration artificielle à 2''35". Démoellation de 2'' 35'° à ?.''bo"'.- Injection intraveineuse de ooo"'"'' de liquide de Ringer-Locke à 2'"oi"'. Pression dans le bout central de l'artère carotide gauche [Carot. g. b. c.]. A 3>'5", de -I- en +, injection de oe,oiji de chlorhydrate d'anagyrine. — La ligne des secondes indique le zéro de la pression, — Trace' réduit d'un tiers ainsi que les suivants, Kig. 3. — Action de la nicotine aprcs deslructidii complète du bulbe cl de la moelle. Chien fox bâtarde, 2 ans. p'^s, chloralosé à i^'iô". — Section des deux pneumogastriques et du bulbe, respiration artificielle. Démoellation. Fin des opérations à i^bh'". Au cours de celles-ci et quand elles sont terminées, il a été injecté .5oofiii' de liquide de Ringer-Locke. Pression dans le bout central de l'artère carotide gauche {Carot. g. b. c. ). A 3'' 34™, en -1- -H, injection de o»,oio de nicotine. 20I0 ACADEMIE DES SCIENCES. Les e\])ériences nouvelles que je vais relaler iiioilifienl absolument nos idées â ce sujet. Ces expériences ont été réalisées sur le cliien anesthésié. Apiès section du bulbe, la respiraliiin artificielle étant établie, et de^liuclion de la moelle, ou injecte la dose forte d'auagjrine ou de nicotine nécessaire pour que la pression s'élève de lO"" ou 20"" de merciiie ( voiry?^'. 1 et 3); on enlève alors les deux surrénales et, quelques miniiles après, on f.iit une seconde injection de la même dose; ro|iération a presque Fig. 3. _ Action de l'aiiagyrine après démoellalion, suivie de l'extirpation des deux surrénales. Suite de la figure i. En + +. à 4''9'", injection de onooS de cliloi- liydrate d'anagyrine. La surrénalectomie a été faite i:'t minutes avant, de 3''25» à 3''55"'. Une injection de oB.ooi pratiquée à 4\ n'a produit qu'un eiïet insignifiant (une élévation de pression de 8"'°>). 'MiifUiyàt*. Fig. 4. — Action de la nicotine après démoellalion, suivie d'exlirpatinn des deux surrénales. Suite de la figure 3. En +4-, à 4*'6". injection de ob.oio de nicotine : un des clVets de la nicotine, l'accélération des battements du coeur, se produit encore, mais l'action sur la pression artérielle est insignifiante. complètement supprimé {fig. 2 et 4) l'effet vaso-constricleur si caractéristique ('). F^a légère action qu'on peut encore constater, plus marquée dans le cas de l'anag)- nne {/ig". 2), doit être attribuée à l'excitation des appareils ganglionnaires périphé- riques ou des fibres musculaires lisses; mais combien faible est celte action directe par rapport à celle qui dépend de la sécrétion d'adrénaline! La question est maintenant de savoir si cette donnée nouvelle s'applique à d'autres substances; des recherches se poursuivent sur ce point dans mon laboratoire. De l'extension plus ou moins grande de celte donnée il résultera qu'il y a lieu de répartir les poisons cardio-vasculaires en deux classes principales d'après leur mode d'action : ceux qui agissent directe- (') Dans une autre série d'expériences, en cours d'exécution avec mon collabora- teur QuiiKiuaud, nous déterminons la valeur physiologique du sang veineux sur- rénal, qui contient le produit de sécrétion des glandes surrénales, comparativement avant et après l'injection de ces substances vaso-constrictives. Déjà W.-B. Cannon, J.-C. Aub et C.-A.-L. Binger (/. of Pharmacol. and euper. llierapeulics, t. 111, 1912, p. 379-385) ont vu qu'à la suite d'une injection de nicotine le sang veineux cave contient plus d'adrénaline; le fait était démontré par l'action inhibilrice de ce sang sur les contractions d'un segment d'intestin. SÉANCE UU 29 JUIN I9l4- 20II ment sur l'appareil neuro-musculaire des vaisseaux et ceux qui agissent indirectement en provoquant une sécrétion d'adrénaline. D'ores et déjà nous connaissons deux substances appartenant à cette seconde classe. Et ainsi se découvre un ordre de faits nouveaux dans le mécanisme des actions vaso-motrices d'origine toxique et médicamenteuse, en même temps que s'accroît encore par là l'importance fonctionnelle, déjà si grande, des glandes surrénales. ANATOMlE COMPARÉE. — Sur une erreur d'inler pré talion assez fréquente en anatomie comparative. Note de M. J. Chaîne, présentée par M. Edmond Perrier. Des recherches obtenues en comparant les unes aux autres les dilTérentes dispositions présentées par un même organe chez diverses espèces animales, on déduit généralement des considérations sur Je développement phylogé- nique de cet organe. Une des conséquences de celle manière de faire est que, fréquemment, on considère l'état présenté par un être inférieur comme un des stades par lequel est passée la disposition actuellement réalisée chez un autre sujet plus haut placé que lui dans l'échelle zoologique ( ' ). Pour mieux fixer les idées, supposons un organe quelconque, examiné dans une série d'animaux aussi complète que possible, nous aurons les divers états a, b, c, d it: correspondant aux animaux A,B,C,D X en allant, par exemple, du haut en bas de l'échelle animale, et supposons aussi que l'étude en cours amène à conclure pour a. D'autre part, le déve- loppement ontogénique du même organe a, examiné dans l'espèce A, montre que cet organe passe successivement par divers états qui rappellent (') Des auteurs, il esl vrai, se sont déjà élevés contre une telle interprétation; aussi, si je reprends la question, c'est pour continuer le combat contre cette tendance, qui persiste encore aujourd'hui, et pour ajouter certains arguments à ceux déjà fournis. Ici, j'expose les faits d'une façon rertainemenl un peu trop dogmatique; vu la place dont je dispose, il m'est difficile d'agir autrement. Du reste, j'écris sur ce sujet un Mémoire plus détaillé qui paraîtra prochainement. 20I2 ACADEMIE DES SCIENCES. des dispositions présentées à l'état adulte par d'autres espèces, B, D, L, M, par exemple, mais sansleurêtre exactement superposables; soient P,S, X, [i ces stades embryonnaires correspondant aux états adultes b, d, l, m. De l'ensemble de ces {faits on conclut au développement phylogénique de a : on considère m comme la disposition initiale et/, r/, b comme des étapes successives par lesquelles est passé m lors des transformations qui l'ont conduit à l'état a. Il y a là une grave erreur. Pour que m, /, c/, b soient des stades par les- quels puisse être passé a, il faudrait que A ait successivement revêtu les - formes M, L, D, B. Or cela est absolument impossible, puisque M, L, D, B sont tous des êtres vivant à la même époque que A et que les ancêtres phylogéniques de ce dernier se sont forcément échelonnés dans le temps. Pour mieux préciser, envisageons une forme Y, plus ancienne que X, n'existant plus aujourd'hui et d'où X dérive. Dans la suite des temps, \ , a donné naissance à de nouveaux types qui, eux-mêmes, ont été l'origine de différentes séries; par suite de ces transformations, qui n'ont pas été simul- tanées, se sont constituées des espèces qui, en définitive, ont toutes Y, pour ancêtre. Bien entendu ces formes ne sont pas en série linéaire. Soient X, D„C„B„Â,. Il est à remarquer que X,, ..., D,, C,, B,, A, sont les formes originelles et que les êtres qui en sont dérivés ne leur sont plus entièrement semblables. Depuis cette époque, en effet, le temps a fait son œuvre et l'évolution a toujours laissé son empreinte, légère quelquefois, il est vrai, mais suffisam- ment cependant, pour que certaines différences soient acquises. Chaque type X,, . . ., D,, C|, B|, A, a donc varié et, par suite, pour chacun d'eux, s'est instituée une lignée de variations, plus ou moins longue suivant les cas, allant de la forme initiale à celle qui existe maintenant; soient X,X, . . ., C,C, B,B, A, A ces diverses petites séries. Il en résulte qu'aujourd'hui ce ne sont plus les formes X,, . . ., C,, B,, A, que nous avons sous les yeux, mais bien X, .. ., C, B, A qui en dérivent. Mais alors, en reprenant l'exemple de ci-dessus. M, L, D, B ne peuvent pas être les ancêtres de A, puisque c'est M, qui a donné L,, L, qui a fourni D,, ..., B, qui a engendré A,, et qu'il y a eu les divers déplacements M, M, ..., B,B, A, A; autrement dit, il n'y a pas de ligne directe entre M et A. Si donc, de A, à M,, il y a l'ascendance de fils à père, aïeul, bisaïeul, etc., entre A et M, il n'y a plus qu'une parenté collatérale; A, B, ..., M sont simplement cousins. SÉANCE DU 29 JUIN igi-\. 20l3 Mais les organes de X,, . . ., (_],, B,, A, ont varié en même temps que ces formes et comme elles; à la série j;,, ..., c,, ft,, «, s'est donc substituée la série .v, . . ., c, b, «, par suite delà formation des différentes lignées .r,.r, ..., c,r, b,b, a,a. Si dona, il n'y a que parenté collatérale entre M, L, D, B, A, il en sera évidemment de même entre les organes m, /, d, b, a de ces êtres. Par suite, a ne sera jamais passé par les états b, d, /, m, pas plus que A est passé par les formes B, D, L, M; il pourra tout au plus y avoir un certain air de famille entre ces divers organes comme il y en a un entre les animaux qui les portent, b, d, /, m ne sont donc que des copies plus ou moins approchées des stades par lesquels est passé a. ZOOLOGIE. — Sur un cas d'hermaphrodisme d'un Scyllium slellare L. Note de MM. A. Vayssière et Ci. Quixtaket, présentée par M. Edmond Perrier. Les cas d'hermaphrodisme dans le groupe des Sélaciens sont excessive- ment rares, aussi avons-nous pensé qu'il y aurait quelque intérêt à étudier celui que nous avons constaté au mois de mars dernier chez une roussette, Scyllium stellare L., capturée dans le golfe de Marseille. Voici le résumé de cette étude qui va être publiée dans un autre Recueil. Cet animal, qui avait 32''"' de longueur, offrait à l'extérieur une différence bien marquée dans la forme de ses nageoires abdominales; celle de gauche était celle d'une femelle normale, celle de droite plus développée possédait un ptérygopode. A l'inlérieur du corps, la différenciation sexuelle était aussi nette. Sur la ligue médiane, un peu en arrière de la cavité péricardique, se trouvait un ovaire d'un développement moyen, mais offrant, soudé à son extrémité libre, un testicule bien conformé flottant dans l'abdomen. En avant de l'insertion de l'ovaire, se trouvait le pavillon unique des deux oviductes; ceux-ci qui présentaient une taille normale étaient disposés sur les côtés de la masse viscérale, un peu dorsalement. La glande coquillicrc de l'oviducte de droite avait la forme ordinaire, mais celle de l'oviducle de gauche était trois fois plus longue, d'un moindre diamètre et un peu diffuse. Inférieurement, les deux oviductes se réunissaient l'un à l'autre et leur orifice était placé en arrière de l'anus. L'appareil mâle n'était développé que du côté droit; le testicule soudé à c. R., 1914, 1" Semestre. (T. 158, N- 26.) 23^ 20l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'extrémité de l'ovaire doit être considéré comme représentant celui de droite, car le fin canalicule elTérent qui en sort, après avoir traversé la masse de la glande femelle, vient aboiilir à Tépididyme volumineux qu'on trouve de ce coté. Celle partie de l'appareil offre la Qiême structure que si l'on avait afTaire à un individu mâle normal; le canal déférent, après avoir décrit un 1res grand nombre de circonvolutions et avoir augmenté pro- gressivement de diamètre, devient moins sinueux et finalement recliligne. 11 a alors une largeur considérable et va se terminer en caecum, au niveau de l'orifice anal. Sur toute la longueur de celle dernière partie très renflée du canal déférent, côlé ventral, adhère la poche séminale qui vient s'ouvrir inférieu- rement au sommet d'une forte papille; c'est à l'extrémité postérieure de cette poche que vient s'ouvrir la portion très étroite et très courte de l'ex- trémité du canal déférent, mettant ainsi ce dernier en rapport avec l'exté- rieur. Enfin, sur le côté interne de la portion renflée de ce même conduit génilal mâle de notre animal, parallèlement à la poche séminale, on a l'uretère, retenu au conduit par des replis mésentériques. Cet uretère de droite, au lieu d'aller déboucher dans la partie inférieure de la poche séminale, comme cela a toujours lieu chez les mâles, va se joindre à l'uretère de gauche pour former un court canal commun qui s'ouvre dans le cloaque, au sommet d'une papille, en arrière de l'orifice génital femelle. En résumé, notre animal, au point de vue femelle, y compris tout l'appa- reil néphridien, présentait intérieurement les dispositions d'un individu normal appartenant à ce sexe ; il avait en sus, du côté droit seulement, un organe génilal mâle complet, mais n'ayant aucune relation avec le système urinaire. ZOOLOGIE. — Swr /e^Siboglinidae, type nouveau d'hiverlèbrés recueilli par Vexpédilion élu Siboga. Note de M. Maurice Cadli.erv, présentée par M. E.-L. Bouvier. En étudiant les Polychètes sédentaires du Siboga,yA\ rencontré un type de Vers(') qui ne rentre dans aucun des groupes connus. Malheureusement (') Ce terme n'a pas de sens taxonomi(|iie précis el f;iil allusion seiilemenl à la forme générale de l'animal. SÉANCE DU 29 JUIN IQlA- 20l5 l'état des matériaux ne m'a permis que des constatations incomplètes et d'interprétation difficile. L'animal habite un tube jaunâtre, filiforme (longueur : jusqu'à 100""" à 120'"™; diamètre : o'"'", 12 a o""°,3o) transparent, portant une annulation serrée, régulière (qui rappelle celle des Rhahdopleura) et, en outre, dans la portion occupée par le Ver, des bandes transversales jaunes équidistantes. J'avais diagnostiqué, tout d'abord, ces tubes comme ceux d'un Chétoptérien (cf. Telepsavus, Phyllocliaetoplerus). Il s'agit en réalité d'un type tout à fait spécial auquel je donnerai le nom générique de Sibuglinum ('). L'animal atteint plusieurs centimètres de longueur, mais aucun exemplaire n'a pu être étudié entier, tous ayant plus ou moins macéré; sur quatre ou cinq seulement, j'ai pu pratiquer un examen suffisant {in loto et sur coupes) de la partie (un tiers ou un quart environ) que je regarde comme antérieure. 1. On distingue (/îg. i) un très long tentacule impair T replié sur lui-même en festons irréguliers ou en hélice et portant, suivant une de. ses génératrices, une frange de longues barbules latérales (_//g. 2); à son inté- rieur, courent deux vaisseaux longitudinaux. 2. Il s'insère dorsalement (?), non loin de l'extrémité antérieure d'une première région très musculeuse et rappelant le gland des Entéropneustes (G, /ig. r, coupes /ig. 4-5). L'ectoderme y est serré, riche en cellules glan- dulaires, avec des variations de structure assez complexes; au-dessous se trouve une forte musculature longitudinale, et, intérieurement à celle-ci, une cavité centrale c, bordée de cellules qui forment peut-être un revê- tement endothélial continu. La portion médiane est occupée par une cavité distincte t-, remplie de fines granulations et limitée par une sorte de basale anhyste, à la face externe de laquelle on aperçoit des noyaux plus ou moins espacés, paraissant appartenir à un endothélium; la cavité i> me paraît de nature vasculaire. Dans la partie antérieure du gland, la face profonde de l'ectoderme forme une courbe finement fibrillaire n, qui me paraît de nature nerveuse (cf. Ëchinodermes, Entéi-opneustes, etc.). Une (') De Slboga et Xi'vîv, fil. — Ce nom, de formation, un peu barbare, rappelle l'ori- gine et l'aspect de l'animal, sans rien suggérer de ses affinités. Le Siboga a recollé ces tubes en assez grande abondance dans diverses stations (n"* 48, 52 208, 210flr, 212, 271, 295), toutes abyssales (462"'-2o6o"' ; fonds de vase), des mers de l'arcliipel ma- lais. 20l6 ACADEMIE DES SCIENCES. constriclion très nette sépare le gland des régions suivantes ; les muscles forment à ce niveau un plancher transversal. 3. En arrière, commence une longue région, caractérisée par de volu- iniueuses glandes ectoderniiques (g, //g. 3, 6-8), formant deux (et même 1. Sihoglinum dans son tube, G. 21. — 'l. l'oiilon de icut.TCule avec les barbulcs, C joo. — '■\. Disposition des organes glandulaires g'. G. 20. — -4-5. Coupes ti-ansversales dans le gland (la coupe /| passe par l'inserlion du lenlaculc t], G. 210. — G-8. Trois coupes, à diverses hauteurs; * cellules glandulaires annexes (?). — G : fig. 6, 3oo; fig. --S, jio. quatre) rangées longitudinales et constituées par de grandes cellules rete- nant fortement l'Iiémalun (assez mal conservées d'ailleurs). Ces glandes débouclient latéralement au dehors et produisent sans doute les bandes jaunes signalées sur le tube; à partir d'un certain point, elles font saillie dans la cavité centrale c (Jig. 8). L'ecloderme dessine dorsalement deux bourrelets épais (renfermant les glandes précédentes); ventralement, il est SÉANCE DU 2g JUIN I9l4- 2017 mince, tlbrillaire eL forme une bande ciliée, qui diminue progressivement de largeur et finalement disparaît; tout l'cctodeime est alors épais et [forme des festons très glandulaires autour des orifices des organes g (ffg- "r'^'^- On trouve, ici encore, une cavité centrale c, de section sensiblement circulaire, et dont le diamètre varie en sens inverse de l'épaisseur de l'ectoderme. Elle est bordée, comme dans le gland, par des couches musculaires (surtout des fibres longitudinales, mais moins puissantes) et par les mêmes cellules à allure endolhéliale. Suivant l'axe, on trouve deux cavités superposées c, avec le même contenu granuleux et la même nature de paroi que dans le gland {fig. 6-8). — Chez deux exemplaires, d'ailleurs très mal conservés, j'ai liouvé, dans la cavité centrale, c, des ovules à divers stades de croissance. La lacune la plus paradoxale dans ces constatations est l'absence de tube digestif et de bouche. Je ne puis reconnaître l'intestin dans les cavités v\ je n'y ai vu, en effet, aucun orifice externe ; de plus elles ne montrent, à l'inté- rieur de la basale signalée, aucune trace d'épilhélium, sur des individus suffisamment bien conservés {cî. fig. 6) ])Our qu'il soit invraisemblable d'admettre que cet épithélium ait intégralement disparu post-moi-tem. L'absence de tout intestin serait absolument déconcertante; pcul-être est-il localisé dans les portions postérieures du corps que je n'ai pu observer sur aucun exemplaire. En l'absence de toute donnée sur la seconde extrémité, on peut contester, il est vrai, que l'orientation adoptée soit correcte et que l'extrémité étudiée ici soit effectivement l'antérieure. Mais les difficultés d'interprétation (et d'attribution de l'animal ii un groupe connu) ne seraient pas moindres si on la considérait comme postérieure. Je ne me dissimule pas ce que les faits apportés ont d'incomplet et d'énig- matique. La description précédente, que je ne puis étendre davantage ici, suffit à montrer que l'animal en question s'écarte de tous les types actuel- lement connus, il me paraît prématuré d'engager une discussion, dès à pré- sent, sur ses affinités; j'y reviendrai lors d'une description plus détaillée qui sera donnée dans les Résultais de la Sibuga-Expeditie. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Recherches expérimentales sur la greffe de cornée. Note de MM. Box.vefo\ et Lacoste, présentée par M. Dastre. Au cours de trois années de recherches, nous avons réalisé chez le lapin trois sortes de kératoplasties : 20l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. 1° Des kératoplasties autoplastiques : Le lambeau de cornée prélevé sur l'un des yeux est transplanté sur une perte de substance de même dimension creusée sur l'autre œil. 2" Des kératoplasties hétéroplastiques : a. Hétéroplastie lapin-cobaye; b. Hétéroplastie lapin-poule. L'évolution macroscopique de ces diflerentes greffes, étudiée depuis les premières heures jusqu'au sixième mois, permet de les confondre dans une même description : après une période variable (4 à i5 jours) d'œdème et d'opalescence, les greffons- récupèrent progressivement une transparence complète. Au bout de six mois, il devient difficile de délimiter leur emplace- ment, tant la soudure est complète. Toutefois le pourcentage de ces cas favorables est plus élevé dans l'autoplastie que dans l'hétéroplastie (auto- plastie, 70 pour 1000 ; hétéroplastie lapin-cobaye, l\o pour 1000; hété- roplastie lapin-poule, 25 pour 1000). Les phénomènes histologiques qu'on observe sur les cornées en expé- rience, aux différents stades de l'évolution des transplanls, méritent d'être étudiés séparément pour chacun de ces trois groupes. 1° Àuloplaslie. — Dès la vingt-qualiième lieuie, la plupart des cellules fixes du transplant sont frappées de mort (karyolise, piénose). Les débris en sont déblayés (raréfaction cellulaire). Vers le quatrième jour, apparaissent des cellules conjonctives jeunes, au niveau des angles de soudure : ce sont des libroblastes qui, venus du porte- greffe, envahissent le grefion.Ges cellules fusiformes et allongées se transforment pro- gressivement; elles se renflent, s'étalent et reproduisent finalement la forme des cellules fixes normales disparues. Cette évolution dure trois mois. A partir de ce moment la structure du greffon est entièrement normale. Le revêtement épilhélial de la greffe se soude dès les premières heures à celui de l'hôte. 11 ne présente à aucun moment de signes de nécrose ou de desquamation et per- siste indéfiniment, sans modification apparente. 2° Hétéroplastie lapin-cobaye. — L'évolution est identique, mais ici les carac- tères analomiques précis qui différencient la cornée du lapin (épiihélium et cellules fixes) de celle du cobaje, permettent de suivre pas à pas l'évolution de chacun de ces éléments; les cellules fixes du greffon-cobaye se nécrosent en masse et sont éliminées; des éléments fibroblastiques fusiformes les remplacent; mais leur évolution au sein de la greffe reproduit des cellules fixes du type lapin. Au bout de trois mois, la totalité du parenchyme du greffon-cobaye est repeuplée par des cellules fixes du porte-greffe lapin. Seul le revêtement épithélial du cobaye, soudé dès la vingt-quatrième heure à celui du lapin, persiste indéfiniment avec ses caractères histologiques propres. SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- 2019 3° Héléroplaslie lapin-poule. — Les cellules du transplant meurent et ne sont pas remplacées. La raréfaction cellulaire persiste dans le grell'on, car il ne se produit aucune prolifération fibroblastique envaliissanie. Le revêtement épithélial de la grefle se nécrose et s'exfolie, mais il est remplacé par un épilliélium vivacedu Ivpe lapin. Le grelTon réduit à une carcasse conjonctive se résorbe progressivement. Conclusions. — L'inclusion dans une cornée saine d'un fragment de cornée vivante ne réalise pas l'accolement pur et simple des deux tissus avec suivie du greffon. Il se produit au contraire une véritable assimilation du transplant dont les éléments conjonclifs nécrosés sont remplacés par un tissu de régénération venu du porte-greffe. Celte proposition se vérifie dans les transplantations auto-plastiques comme dans les hétéroplas-lies. Elle explique dans une certaine mesure les échecs cliniques de la kéralo- plastie; la présence d'un tissu cualriciel opaque autour du greffon devant nécessairement entraîner, par le mécanisme plus haut décrit, l'opacification secoiidaire du transplant. A un point de vue plus général, nos expériences tendent à prouver : 1" Que seul le tissu épithélial est susceptible de conserver, au cours de la transplantation, sa vitalité et sa personnalité celluleusc; 2° Que cette propriété de suivie épilhéiiale n'est pas le propre des greffes autoplasliques, mais qu'elle s'étend aussi à certaines héléroplasties. A cet égard, il serait inléressantde vérifier si tous les épi ihéliums jouissent des propriétés du revêtement épithélial de la cornée et quelles seraient les espèces animales susceptibles de fournir aux tissus humains des élémenls d'association hislologiquement et fonctionnellenicnt viables. Enfin, les phénomènes de régénération cellulaire et d'assimilation des greffes s'observent-ils sur les autres tissus au même degré qu'au niveau de la cornée"? Les conditions de la suivie des tissus sains transplantés dans un milieu pathologique n'ont pas encore été déterminées. Au point de vue biologique comme au point de vue pratique, celte question présente un très grand intérêt. PHYSIOLOGIE. — Oscillalions Tylh.mi(jUies de la lonicilè des ventricules sur le cœur isolé de lapin. Note de MM. H. Busouet et î>l. Tiffenkau, pré- sentée par M. Charles Riche t. G. Fano (' ) a décrit le premier des oscillations rythmiques de la tonicité (') G. Fano, Siille oscillazioni dcl tono nuricolare del cuore [Lo Sperimenlale, t. LVII, 1886, p. àoi-594). 2020 ACADEMIE DES SCIENCES. sur les oreillettes de la tortue. F. Botlazzi (') a retrouvé ce pliéuomcnc sur les oreillettes de la grenouille et du crapaud et l'a attribué à des contrac- tions rythmiques du sarcoplasma (la fonction fondamentale relevant des fibrilles striées). On sait, d'ailleurs, que cette même activité sarcoplasma- tique expliquerait diverses modalités de contraction des muscles squelel- tiques, telles que le dicrotisme de la secousse vératrinique, la contracture de Tiegcl, le tétanos rythmique des muscles de la pince de l'ccrcvisse (Ch. Richet), etc. Le ixAe attribué au sarcoplasma dans le fonctionnement des muscles de l'oreillette et du squelette impli(pinit la possibilité d'un rôle analogue dans le fonctionnement du ventricule, riche lui aussi en substance non différenciée. Au cours d'expériences multiples, se comptant par cen- taines, faites sur le cceur isolé de lapin, il nous a été donné d'observer sur les ventricules (-) des phénomènes susceptibles d'être assimilés ou com- parés aux oscillations rythmiques de la tonicité des oreillettes. Oscillation de la tonicité ventricitlaire sans variation de l'amplitude des systoles. — Ce phénomène est idenlique à celui qu'a décrit Fano sur les oreillettes de la tortue. Si ion réunit d'une part les pieds et d'autre part les sommets des systoles succes- sives (représentant la fonction fondamentale dont l'amplitude ne varie pas), on obtient deux lignes parallèles qui, considérées dans la même oscillation de tonicité, ont leur concavité tournée vers le bas (■*). Chez la tortue, le jihénoniène décrit par Fano s'obtient dans des conditions bien définies et qu'il est facile de reprodniie à volonté. Au contraire, les oscillations de la tonicité ventricnlaire chez le lapin sont d'un déterminisme impossible à fixer. On les observe à titre de rare exception (i fois sur 80 cœui's environ). Elles sont toujours très fugaces; le muscle ventriculaire décrit i, 2, 3 oscillations toniques, puis reprend son rythme normal; parfois le phénomène se manifeste de nouveau sur le même cœur quelques minutes après sa p.remière appaiilion. Oscillations concomitantes de la tonicité et de l'amplitude vent/iciilaiies. — Elles diffèient des précédentes par- la présence, dans la même oscillation, de varia- tions concomitantes et en sens inverse de la tonicité et de l'amplitude des systoles, les contractions les plus amples étant celles dont le pied se trouve sur le niveau le plus bas et réciproquement. Si, dans une oscillation déterminée, nous parlons de la systole la moins haute, nous voyons que les suivantes ont le sommet de plus on plus i';levé et le pied de plus en plus bas; on arrive ainsi à nu niaximum d'amplitude coïn- (') !■". BoTTAZZi, The oscillations of the auricular tonus in the batrachian licart ivitli a theory of the fonction of sarcoplasma in muscalar tissues {Journal nf Phy- siology, t. XXI, 1897, p. 1-21). (') Les battements étaient inscrits par la mélhode mvographique. (') Des ginphiques repiésentant les divers phénomènes déciits dans la présente Note seront publiés dans un autre Recueil. SÉANCE DU 29 JUIN I914. 202I cidant avec le minimum de lonicité à partir desquels les phénomènes s'inversent gra- duellement, la tonicité augmentant pendant que décroît l'amplitude. Si, sur le graphique, on réunit d'une part les sommets et d'autre part les bases des systoles, les deux lignes obtenues, au lieu d'être paiallèles comme dans le pre- mier cas, divergent dans la période où la tonicité diminue et où l'amplitude augmente et convergent dans la phase inverse. Ces oscillations combinées de la tonicité et de l'amplitude sont, comme celles du premier groupe, des hasards rares d'expérience. Mais, au lieu d'être fugaces comme celles de la catégorie précédente, elles se répètent d'une manière très régulière et véritablement rythmique pendant 5 à i5 minutes. Résumé. — Les ventricules du co^ur isolé de lapin présentent parfois des oscillations de tonicité analogues à celles que Fano a décrites sur les oreillettes de la tortue. Le muscle ventriculaire peut également être le siège d'un phénomène plus complicpié, rare dans son apparition, mais persistant dans sa durée, caractérisé par des oscillations rythmiques de la tonicité et de VampUlude., l'une augmentant pendant que l'autre diminue. Le déter- minisme expérimental de ces diverses oscillations est inconnu; il est néanmoins intéressant de signaler leur existence en tant que modalité, non décrite encore, du fonctionnement ventriculaire. GÉOLOGIE. — Sur l' existence d^ une Jlorule carbonifère (^^vestphalienne?) à Melesse {Hle-el -Vilaine), ^^ote de M. T. Bézier. Le 8 septembre 1890, j'avais l'honneur d'adresser à l'Académie une Note dans laquelle j'annonçais la découverte que j'avais faite en 1889, dans la nouvelle carrière de calcaire de Quenon, en Saint-Aubin-d'Aubigné (calcaire considéré jusqu'alors comme dévonien), d'une faune nettement carbonifère et synchronique du niveau de Visé. Aujourd'hui, je puis faire connaître que les plantes fossiles plutôt pauvres et mal conservées que j'avais trouvées en 191 '2 dans les arkoses charbon- neuses des environs du village de Couyet, à Melesse, à 2'"",5oo ouest de Quenon, mais que des travaux récents viennent de montrer dans les grès psammitiques et les schistes au contact de ces arkoses, appartiennent à un horizon rapproché du premier, probablement au Westphalien. C'est du moins l'opinion de M. Edouard Bureau qui, après étude des fossiles que j'ai soumis à son examen, y a reconnu des portions de tiges de Calamités, des débris de Macrostac/iya Sch., des fragments à'Eremopteris Schimp., parmi lesquels : Splienopteris artimisiœfolia Sternb., etc. ; enfin, un' C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N" 26.) 260 2.022 ACADEMIE DES SCIENCES. ensemble lui permettant de croire que ce que j'avais trouvé semblait se rapporter plutôt au Westphalien qu'à tout autre sous-étage carboniférien. Cette découverte, qui complète celle de 1889, présente l'intérêt parti- culier de révéler pour la première fois (à ma connaissance du moins) l'existence d'une florule carbonifère dans le département d'llle-el-^ ilaine, en attendant que de nouveaux documents permettent au savant et obligeant professeur du Muséum de fixer indubitablement le niveau auquel ce gîte doit être rapporté. GÉOLOGIE. — 5m/- quelques renseignements nouveaux relatifs à la géologie et la pétrographie du Congo. Note de Vl. 11. Tronquoy, présentée par M. Fr. Wallerant. La constitution géologique de notre colonie du Congo qui nous a été révélée par le travail de Barrât, les missions A. Fourneau, Clozel, capitaines Jobit, A. Chevallier, H. Courtet, capitaine Cambier, colonel MoU, capitaine Coite, colonel Lenfant, G. Bruel, capitaine Périquel, et les explo- rations et communications de M. H. Arsandaux, n'est pas encore entièrement connue. Non seulement nos connaissances actuelles sont limitées aux observations qu'on a pu faire stir des échantillons jalonnant des itinéraires nombreux mais effectués (sauf ceux de M. Arsandaux) dans un autre but que celui de l'étude du sol, et par conséquent incomplètes et sans aucune précision relativement aux contours des divers terrains ou massifs signalés, mais encore, il est certaines régions sur lesquels aucun renseignement n'a été recueilli. M. il. Arsandaux qui, à la suite de plusieurs voyages, s'est tout parti- culièrement occupé de la question, a montré quelle était, au Congo, l'im- portance des formations granitiques, et a reconnu que bien des roches, décrites comme terrain sédimentaire métamorphique, n'étaient en réalité que des modifications du granité dont les variétés broyéessont extrêmement répandues. II signalaient, en igiS, trois régions principales à l'attention des explo- rateurs : i" Toute la partie orientale de l'Oubangui-Chari-Tchad; 2° La portion médiane du territoire situé entre le Chari et le Logone; 3" La partie périphérique à l'ouest au sud et au sud-est du massif gra- nitique de la boucle de l'Ogooué. SÉANCE DU 29 JUIN IQl/l- 202^ Des documents nouveaux, recueillis par M. le lieutenant Guillemet de la mission de délimitation Congo-Cameroun (igiS) ainsi que ceux que m'ct communiqués M. A. Mercier, me permcltent de donner quelques précisions relativcnîent aux deux dernières des trois régions ci-dessus signalées. Le lieutenant Guillemet a parcouru la région en grande partie inexplorée située entre Goré et l'Oubangui et a visité une partie des bassins de la Penndé, affluent de droite du Logone, et de la Nana Barga, affluent du Bahr Sara-Uuahm qui se jette lui-même dans le Cliari. Tout le pays situé aux environs du méridien de Goré entre les parallèles 6 et 8 est granitique. Au nord et à l'est de (ioré, on rencontre des grès, mais le pays est en grande partie couvert par la latérite. Quant à la région qui sépare le Chari du Logone au nord du 9"" paral- lèle, elle est recouverte de formations alluvionnaires, et envahie par les eaux pendant une grande partie de l'année. L'extension du granité (sud de Goré) ne peut surprendre, puisque cette région est comprise entre deux très importants massifs granitiques : celui du Yadé, à l'Ouest, et celui qui s'étend aux environs de Fort-Cranq^el et Fort-Sibut, àl'Est. La plupart deséchanlillons recueillis sont des granités généralement de couleur claire, souvent riches en fer titane et en sphène; leur caractéris- tique chimique est leur pauvreté en magnésie. Les variétés écrasées et les liions subordonnés de gabbro et diabase paraissent beaucoup moins fré- quents qu'entre l'Abanga et l'ivindo (massif nord del'Ogooué); par contre, les échantillons à grain fin, à structures granulitique et aplitique, sont nombreux, paraissant indiquer la bordure d'un massif. Au nord de Goré, le lieutenant Guillemet a recueilli un véritable micro- granite à pâte ti'ès fine et dont les phénocristaux atteignent i"" de lon- gueur. Cette roche, par elle-même banale, mais d'un type qu'on n'a pas, à ma connaissance, rencontré jusqu'ici au Congo, permet de croire qu'on est là en bordure du massif du Yadé, dont la partie centrale s'élève jusqu'à une altitude de i4oo"'. La profonde dépression qui sépare ce massif de celui de l'Est et dans laquelle coule le Bahr-Sara serait originelle et non due à un décrochement ou à un effondrement postérieur à leur formation, et ils posséderaient, l'un par rapport à l'autre (bien que peut-être réunis en profondeur), une individualité plus grande que celle des massifs nord et sud de rOgooué. Quant aux renseignements recueillis par MM. les lieutenants Karcher (de la Sangha à l'ivindo), Berraud (de l'ivindo aux monts de Cristal) et 2024 ACADÉMIE DES SCIENCES. Schnebelin (du Congo à la Lobaye, entre la Sangha et l'Oubangui), tous faisant partie de la récente mission de M. l'administrateur Periquet, ils ne font dans leur ensemble que confirmer les résultats précédemment acquis. M. Mercier, au cours d'une tournée géologique effectuée en igij, a recueilli des échantillons qui permettent de préciser la bordure sud-est du grand massif granitique de la boucle de l'Ogooué (toute la bordure sud- ouest restant inconnue), ainsi que les limites relatives des grès (Brazza- ville) et des calcaires (Mindouli). Le granité vient jusqu'à 25""" nord de Sibiti et 35""" ouest de Pengala. La région de Sibiti est, comme celle de Pengala, constituée par des grès; les calcaires ('), qui ne paraissent pas s'étendre au Nord, n'ont été rencontrés qu'à mi-chemin, entre Sibiti et Midouli. Les grès sont en grande partie blancs et grossiers, comparables à ceux qui couvrent presque entièrement le moyen Congo; les grès rouges ne se trouvent que sous les grès blancs et ne sont visibles qu'à la faveur de coupures naturelles; c'est tout à fait, d'ailleurs, ce qui se passe dans les environs de Brazzaville, où les grès rouges, moins abondants qu'on ne le croit généralement, ne se rencontrent que dans le fond des vallées. Enfin, bien que la roche n'ait pas été rencontrée en place, il n'est pas sans intérêt de signaler l'existence au nord de Bikié (nord de la ligne Si- biti-Pengala) de blocs volumineux d'une labradorite holocristalline à un seul temps de cristallisation qui, au dire des indigènes, se rencontreraient dans le lit des rivières qui descendent du Nord. Il serait intéressant de vé- rifier et préciser ce gisement, mais il est possible que, en réalité, ce soit là simplement un type spécial de diabase en filon mince et subordonné au granité. GÉOLOGIE. — Les terrains paléozoïques cl le Trias dans la région de Hoa-Binh et de Cho-Bo (^Tonkin). Note de M. Jacqiies Depijat, présentée par M. H. Douvillé. I. Les terrains paléozoïques offrent, d'après mes dernières recherches, un très important développement dans la basse Rivière Noire, sur la feuille de Son-Tây. J'ai pu, par des coupes nombreuses, vérifier qu'on retrouve là les séries que j'ai décrites plus au Nord-Ouest sur la feuille deA'an-Yên. Ces terrains, qui forment entièrement la région montagneuse située dans la (') Un lambeau calcaire subsiste dans les environs immédiats de Pertrala. SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- 2025 boucle de la Rivière Noire, sont charriés en bloc sur le Secondaire, ainsi que je l'ai indiqué récemment. Je résumerai la succession stratigraphique d'après les diverses coupes relevées : La base del'Ordo^'icien est formée de cornéennes et de micaschistes dans la région de Tu-Ly. Comme du côté de Van-Yên, on observe ensuite des schistes noirs ardoisiers, des quartzites clairs sans fossiles que suit l'horizon des schistes marneux bariolés à Strophomena expansa, Streptorh. sarmen- tosus et Ort/iis budleig/ierisis. J'ai trouvé ensuite près de Cho-Bo, de Lang- Ti'ai et dans la montée de Hoa-binh à Tu-iy, des schistes bleuâtres à Ortliis testudinaria Daim, avec Grammysia prisca Mansuy, Diclyonema sp. Au- dessus, dans la belle coupe de Hoà-binh à Tu-ly, vient une série de couches schisteuses roses et jaunes à Spirifer hijugosiis Me Coy, Sp. crispas His., et un petit Spirifer voisin du Sp. plicatellus Linné de Wenlock. Les schistes bleuâtres de la montée de Cho-bo à Mo-né constituent la base du Gothlandien. J'ai recueilli : Stroph. imhrex Pander, Rafinesquina cf. dehoidea Conrad, Raf. cf. lineatissima Sali., Raf. cf. umbrella Sait., Choneles slrialella Daim., Chonetes hoabinhensis Mansuy, Atrypa reticularis Linné (forme naine). Puis viennent les couches (marnes roses) à Poleumita asiatica et Modio- morpha hrevis Mansuy que j'ai fait connaître dans la région de Van-\ên et qui se représentent ici sous le même aspect, avec bancs de calcaires à Poly- piers (^4A'. j-epens, Favosites aspera) et de calcschistes gris. Sur celte série se développent, en formant dans la région une puissante individualité géographique, les calcaires à Favosites gothlandica avec la riche faune de Polypiers coutumière au Tonkin; j'y signalerai une espèce nouvelle -.Miche- lina expansa Mansuy. Près de Tu-ly sont intercalés dans ces calcaires des marnes sèches et des quartzites clairs à grain fin à Orbiculoidea tonkineiisis Mansuy et Lmgula Sysmondsi 'èall., espèce du Gothlandien de l'Inde. Au-dessus des calcaires à Polypiers se développent des schistes bleus durs sans fossiles et le Dévonien, mais tpès disloqués. J'y ai retrouvé les élé- ments de ma belle série de Muong-Thé, mais séparés, laminés, brisés, empilés en écailles. J'ai retrouvé les horizons suivants, que j'avais déjà reconnus, dans la région de Muong-Thé (') : (') .Sur les terrains [laléozoïques de /a Rivière Noire [végion eu\ie la IVonlièie laotienne el le Fleuve fiouge) {Comptes rendus, 17 février igio)elNoleSur les ter/ai/is primaires dans le lYord-Annam et dans le bassin de la Rivière Noire, etc. {Mémoires du Service géologique de l'Jndo-C/iine, t. IK fasc. 2, I9i3, p. 5). 2026 ' ACADÉMIE DES SCIENCES. 1° Les grès jaunes à Spirifer cabedanm et les marnes grises ou jaunes à Actinopt. texturata Phillips. 2** Le Dévonien moyen bien développédans la coupe deHoà-binh à Tu-ly m'a offert la succession suivante : a. Marnes roses à Mytilarca {Plethomytilns) oviformis Hall, Goniophora spatulala Mansuy, Schizodus sp., Leptodomus cf. constrictus Me. Coy, Meriiletla sp. h. Marnes gréseuses grises à Liopterisd. Rajinesquei Hall, Sphenotus sp., Anondo/opsis sp., Edmundia sp., Spirifer midus Sow. Les marnes roses à Plelhomylilus oviformis sont identiques à celles du Muong-Thé et pour compléter l'analogie avec la faune de Hamilton nous avons dans l'horizon }> Liopteris ci. Rafinesquei Hall, espèce de Hamilton. Ainsi s'affirment de plus en plus les affinités du Dévonien moyen tonkinois avec la faune de Hamilton. Spirifer nudus est une espèce intéressante aussi par les rappro- chements qu'elle appelle. c. La série dévonienne offre encore des couches à Lingula cf. Le<\isii au- dessus des couches précédentes, comme à Muong-Thé. J'ai observé le Trias largement développé sur la feuille de Son-Tay et dans le nord de celle de Phu-Nho-Quan au sud de la boucle du Sông-Bo (^Rivière Noire). Je désire surtout indiquer la découverte du Ladinien très intéressant par sa faune. D'abord près de Souéi-yut, des grès jaunes m'ont offert Lima striata Schloth., Pecten cf. subdemissiis Munst., c'esl-à-dire des espèces de Saint-Cassian. Près de Lang-Sang, les calcaires anisiens sont suivis d'une épaisse série de schistes gréseux et marneux, riche en Daonellaindica^'Mwev, avec abon- dants individus de Rimkinites n. sp., Pro/rac/iyceras, Cladiscites ViUanovœ de Vern., Anolcites sp., Sageniles sp., Procladicites n. sp., Atractites sp., Koninckina n. sp., Mentzelia sp., Rh. (Norel/a) tonkiniana Mansuy, Astarte triasina Rœm. Cette faune sera décrite en détail, mais je tiens à faire remarquer de suite l'intérêt qui s'attache à la découverte des Rimkinites de ITndc et surtout à leur association avec Protrach. Vil/anowe, espèce du Muschelkalk d'Espagne et avec laquelle les exemplaires tonkinois sont complètement identiques. Je rappellerai à ce sujet que dans le Carnien (Tuvalien)du Phuc-yèn (Tonkin), j'ai fait connaître la présence des couches à Tropites de l'Inde dans lesquelles on trouve avec des espèces indoues des EiUomoceias très voisins de formes siciliennes el Palicites Mojsisovicsi Gemm. également abondant en Sicile. SÉANCE DU 29 JtIN I9l4- 2027 11 esl inléressanl de constater dans le Ladinien, aussi bien que .dans le Caraien tonkimoie, la même association d'Ammonites indoues el méditer- ranéennes, mélangées de Brachiopodes, de Lamellibranches et de Gastro- podes de Saint-Cassian. GÉOLOGIE. — Sur les terrains sèdimentaires du sud et de l'ouest, de Mada- gascar. Note de M. J. (Iihaud, présentée par M. H. Douvillé. Les failles séparant, comme je l'ai montré précédemment ('), le massif crislallophyllien des terrains sèdimentaires effondrés, se poursuivent dans toute la partie occidentale de File. Une grande faille, formant souvent muraille, peut être suivie sur plus de Soo'''", de Ranohira, à l'est doisiers el de scliisles charbonneux, de 3oo™ d'épaisseur (couches supérieures de l'Ienapera) représentant le Permien ; 3° Une puissante masse de grès micacés verdâlres, avec schistes feuilletés (niveau de Ranohira étudié par M. Zeiller (-), niveau à Reptiles et Glossopteris de la Saka- mena, du Menamaty et grès jaunes à mica blanc de Beroroha et de la Malio), d'une épaisseur totale de loo™ à 600", qui est triasique. (') Comptes rendus, t. 13't, p. i545. (-) Zeiller, Comptes rendus, 34 juillet 191 1, p. 280. 2028 ACADÉMIE DES SCIENCES. Au-dessus de cette formation continentale, on observe en discordance très nette une masse de sables et d'argiles sableuses à stratification entre- croisée qui forme le sud du Menabé et la partie orientale du Bemaraha. A la partie supérieure de ces sables à suintements bitumineux, s'intercalent des grès calcaires à Rbynchonelles du Bajocien dans le Menabé, entre Mandabé et Mahabo, et des calcaires à Liogryphea suhlobala du Lias supé- rieur dans l'Ambongo. On peut en conclure à une transgression marine progressant du Nord au Sud, atteignant l'Ambongo au Lias supérieur et le Menabé au Bajocien. Le Jurassique moyen est bien représenté dans le Menabé. J'y ai observé nn niveau de marnes brunes et de calcaires jaunes à faune oxfordienne de la Dhosa oolithe de l'Inde (') : Macrocephalites transiens^ Perisphinctes indogermanus, P. subevolutus, P. joarensis, P. siib?'ota, Peltoceras arduen- nense. La chaîne du Bemaraha est uniquement formée, à l'ouest de Mian- drivazo, par le Jurassique inférieur calcaire qui atteint Soo"' de puissance et se termine par les calcaires blancs bathoniens à Rhynchonella cf. Edwardsi, R. ohsoleta. Ce faciès se poursuit dans l'Ambongo, où le Bajocien débute par des calcaires en grandes dalles à Rhynchonella Ferryi. Le Jurassique supérieur gréso-calcairedans le Menabé est bien développé au sud de la Tsiribihina, vers Berevo, où il est formé surtout par de puis- santes marnes brunes à gypse elBelem ni/es cf. katrolensù, Liogryphea irnhin cata, et des grès ferrugineux (Antsoa), qui représentent sans doute le Jurassique et l'Infracrétacé. Dans le nord de l'Ambongo et le Boueni occidental, l'Eocrétacé, très développé, forme la majeure partie des terrains. Il comprend à l'Ouest, des calcaires marneux blancs, tendres et des marnes à Pseudobehis semica- naliculatus^ Serpules, Phylloceras et, vers Soromare et Hopy, des marnes à Pseudobehis pistilliformis, Duvalia cf. dilatata du Néocomien. Ces marnes sont intéressantes au point de vue économique, car elles renferment un niveau très important de nodules phosphatés contenant de 45 à 5o pour loo de phosphate tricalcique. Dans les grès ferrugineux recouvrant ces marnes et formant les plateaux de l'Ankarano sont intercalés des sables avec grès calcaires oolilhiques à Astarte Herzogi, Arca Kraussi an Barrêmien supérieur ou de l'Aptien. f.,e Crétacé supérieur existe dans la région de l'Onilahy, à l'ouest de (') La plupart des fossiles ont été déterminés par M. Douvillé à qui je tiens à exprimer ma reconnaissance. SÉANCE DU 29 JUIN I914. 2029 Betioky (Lagniro, Menerandroe). Des marnes gréseuses à oolithes ferru- gineuses à la base, à lits gypseux à la partie supérieure, contiennent de grands Inocérames, Forbesiceras Largitlierti, Acanlhoceras, du Cénoma- nien; les fossiles sont souvent imprégnés de phosphate de chaux. Dans le Menabé, le Crétacé supérieur forme le plateau de la Mangitraka, au nord de Mahabo : des marnes à Pycnodonta vesicularis, Arctostrea Defrancei^ A. ungulata, du Maëstrichtien, supportent des grès calcaires et des cal- caires jaunâtres sublithographiques. L'Eocène est nettement transgressif dans le sud-ouest de Madagascar; dans la région d'Ampanihy, il repose sur le gneiss, avec lambeaux de Permien pinces par failles. Il comprend des grès variés qui forment les collines des environs d'Ampanihy et les calcaires coquillers à Cérithes lutétiens du Plateau calcaire. Après les grès calcaires aquitaniens à Lépidocyclines du Faux-Cap, on n'observe pas de dépôts marins autres que les plages soulevées d'Andraho- manana et les grès calcaires récents de Fort Dauphin. GÉOLOGIE. — Sur V ampleur de la nappe de Mordes. Note de M. Maurice Lugeon, transmise par M. Pierre Termier. On sait que les hautes Alpes calcaires de la Suisse sont formées par des nappes empilées. La plus basse est celle de Mordes. J'ai montré, il y a deux ans ( '), que la série renversée de cette masse recouvrante repose sur le Flysch autochtone par l'intermédiaire d'un coussinet de granité et de gneiss mylonitisés, parfois réduit à quelques mètres de puissance. De nouvelles recherches m'ont permis de suivre la lame de mylonite, dont l'épaisseur tombe parfois à quelques décimètres, sous tout le Sex Trembloz et jusque dans le cirque des lacs de FuUy. Ici, elle disparaît; et avec elle disparaît aussi le Nummulitique renversé de la nappe, tandis que les termes sédimentaires de la série autochtone diminuent extraordinai- remenl de puissance. Seule demeure la série crétacique renversée, dont le terme le plus jeune est constitué par les calcaires aptiens. Jusqu'où va-t-elle, celte série? Autrement dit, comment se rattache la nappe aux grandes unités internes de la chaîne? On sait (jue j'ai émis (') Sur la tectonique de la nappe de Mordes et ses conséquences {Comptes rendus, t. lo5. 3o sept. 1912, p. 623). C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158, N° 26.) 261 2o3o ACADÉMIE DES SCIENCES. l'hypothèse <{uc la hime cristalline mylonitiséede la base appartenait au massif du Mont Blanc. En suivant pas à pas l'Aplien l'enversé, on constate qu'il se marmorise peu à peu vers le Sud, vers la racine. Jamais il ne manque, formant une corniche située à quelques mètres au-dessus de la masse des gneiss en dis- cordance des Aiguilles Rouges. Il en est séparé par une épaisseur très faible de Trias autochtone. Non loin de là, dans la vallée du Rhône, existe un marbre célèbre exploité à Saillon. C'est un calcaire rubané, à fond blanc ou ivoire, strié de vert ou de violet, ou bien une roche de couleur verte. Sa position sur le Trias autochtone a fait que, jusqu'à ce jour, les auteurs l'ont considéré comme triasique ou jurassique. Mais nos recherches nous monlrent que ce calcaire rna/'morisé, mylonitisé, de Saillon, n'est que l'Aplien de la base de la nappe de Mordes, Ainsi, non seulement, nous arrivons à déterminer rigoureusement l'âge de ces fameux marbres qui rappellent beaucoup le Lochseitenkalk de la base de la nappe glaronnaise; mais encore, ayant pu suivre sans disconti- nuité la transformation graduelle de l'Aptien type, de la Denl-de-Morcles à ce marbre, nous pouvons démontrer que la nappe s'enracine dans la vallée du Rhône. La nappe prend ainsi une ampleur inattendue. Son flanc renversé pénètre dans la terre, juste dans la prolongation du synclinal de Chamonix. Or dans ce synclinal, à la Bathiaz près de Martigny, et au col de la Forclaz près de Trient, existent les mêmes marbres rubanés. Le synclinal de Mordes ne peut donc être que le synclinal de Chamonix ou une partie de celui-ci (dans l'hypothèse d'un synclinal complexe) et la nappe de Mordes se montre bien comme un repli de V enveloppe sédimentaire du massif du Mont Blanc. La lame de roches cristallines mylonitisées de la nappe provient du liane nord du massif. Elle est l'homologue de ces lames de gneiss signalées par Bertrand et Ritter dans le Mont Joly. Une série de conséquences découlent de cette découverte. Nous avions émis l'hypothèse que le synclinal de Mordes, qui se con- tinue dans le synclinal de la Dent-du-Midi et qui se prolonge dans le syn- clinal du Reposoir, ne pouvait être que l'embouchure du synclinal plus ou moins complexe de Chamonix. Il en est bien ainsi. L'ensemble de la zone subalpine française n'est donc représentée, en Suisse, que par les masses autochtones qui s'appuient sur le vieux sol hercynien de la prolongation des Aiguilles Rouges et sur celui du massif de l'Aar. Le grand pli couché SÉANCE DU 29 JUIN igi/j. 2o3l de la Dent-de-Morcles, qui monte à l'assaut de la masse rigide des Aiguilles Rouges, représente un élément tectonique plus interne. Cet élément nait au col du Tamié près d'Albertville, en Savoie; il forme toute la cliaine des Aravis, le Mont Joly, le désert de Plate, le Buet, le Mont lluan, la Dent- du-Midi, entin le massif de Mordes, pour disparaître dans la Lizerne sous les nappes des Diablerets et du Wildhorn. Il ressort dans les plis couchés et plongeants du massif du Balmhorn; et le synclinal de la Jungfrau serait bien, ainsi que l'a pressenti A. Buxtorf, l'homologue, pour ne pas dire la continuation, du synclinal de Chamonix. Le synclinal du Reposoir, très court au col du Tamié, se creuse de plus en plus du Sud-Ouest vers le Nord-Est. Le balcon de la nappe paraît avoir son ampleur maxima dans le voisinage de la vallée du Rhône. GÉOLOGIE. — Les rapports des gisements pélrolifèrès avec /es transgressions et les régressions marines. (Contribution à la recherche de V origine des pétroles.) Note de M. Jean Chautard, présentée par M. De Launay. L'hétérogénéité des travaux géologiques publiés sur les diverses régions pétrolifères rend très difficile l'interprétation de ces travaux et ne permet pas d'y rechercher la vérification des hypothèses formulées sur l'origine organique ou inorganique des pétroles. Au cours de récents voyages, j'ai réuni une série d'observations qui permettent de déterminer quelques caractéristiques géologiques des gise- ments de pétrole. Je me suis efîorcé de rechercher, par ce moyen, si, comme l'a laissé espérer M. De Launay, la Géologie, appliquée à l'élude détaillée des gisements, peut prétendre à trouver ou à contrôler la solution du problème de l'origine des pétroles. Il faut admettre que, dans tous les gisements connus, les roches pétroli- fères se rencontrent dans des séries sédimentaires à caractères spéciaux, séries auxquelles j'ai donné le nom de complexes pétrolifères. Dans la plupart des gisements, les roches pétrolifères ne sont pas celles où les pétroles se sont originairement formés, c'est-à-dire leurs roches mères, mais des roches où ils se sont concentrés au sortir des roches mères. Toutes les roches pétrolifères des gisements sont sédimentaires; les roches érup- tives légèrement imprégnées, signalées dans quelques localités, sont an contact de complexes pétrolifères. Ces complexes renferment tous des dépôts de faciès lagunaire halogène avec des récurrences de dépôts marins 2o32 ACADÉMIE DES SCIENCES. et continentaux; ils correspondent à des formations de lagunes au cours de régressions intermittentes ; ils contiennent des eaux salées, vraisembla- blement fossiles, et tout un cortège de substances satellites à la fois des hydrocarbures et des dépôts lagunaires. Les roches pétrolifères sont, le plus souvent, en concordance directe avec les éléments lagunaires des complexes, parfois elles sont en discordance ou ne prennent contact avec eux que grâce à des plis couchés ou des charriages. Les deux régions à régressions intermittentes typiques signalées par Suess sont la région méditerranéenne et la région du golfe du Mexique; elles renferment, la première de l'Eocène au Pliocène, la seconde du Crétacé au Miocène, une succession quasi ininterrompue de dépôts lagu- naires, de gisements et de complexes pétrolifères distribués au voisinage des anciens rivages au cours des régressions et transgressions intermit- tentes. Ces caractères ne sont pas localisés à ces deux régions pétrolifères ; s'ils s'observent dans les gisements crétacés ou tertiaires du Mexique, du Texas, de la Louisiane et dans les gisements néogènes du Caucase, on les retrouve en Californie, du Crétacé au Pliocène, ainsi que dans les gisements carbonifères du Texas, de l'Oklahoma, du Kansas et de West Virginie, et dans ceux, plus anciens, de Pennsylvanie et du Canada. Dans certaines lagunes miocènes de la Louisiane, l'intermittence ne s'observe plus quand les gisements de pétrole font place à de puissants gisements de sel avec traces d'hydrocarbures. Les grands dépôts salifèresdu Permien et du Trias de l'Europe centrale ne contiennent que des traces de pétroles ; les phéno- mènes nécessaires à la concentration des pétroles ne s'y sont pas mani- festés; de plus, les lagunes où ces dépôts se sont formés se sont asséchées lentement et régulièrement sans avoir le caractère d'intermittence propre aux lagunes pétrolifères. Les régressions intermittentes ont eu vraisemblablement une double influence : tout d'abord, elles ont favorisé l'accumulation de débris orga- niques autochtones ou apportés dans les lagunes littorales et récifales; ensuite, ces débris organiques ensevelis dans des dépôts halogènes mal consolidés ont été, à la faveur de récurrences marines ou d'apports conti- nentaux, recouverts de sédiments imperméables qui, aussi bien que les eaux, ont pu les protéger contre les actions oxydantes de l'air et leur permettre de se bituminiser. Les complexes pétrolifères de tout âge renferment des fossiles. L'absence de fossiles dans les roches pétrolifères et l'absence de pétroles dans des SÉANCE DU 29 JUIN I9l4- 2o33 roches très fossilifères s'expliquent, parce que les fossiles sont des restes solides d'organismes, et, pour cette raison, n'ont pu émigrer et se con- centrer avec le pétrole qui serait le reste fluide des mêmes organismes. On ne peut établir de relation générale entre les complexes pétrolifères et les phénomènes de plissement, de dislocation ou de volcanisme; la Géologie ne fournit ainsi aucun argument favorable à l'origine inorganique des pétroles ; il semble bien que le seul caractère géologique commun aux gisements de pétroles soit leur localisation au contact de complexes lagu- naires intermittents. On peut donc estimer que le pétrole des gisements connus provient de décompositions de matières organiques interstratifiées dans des sédiments lagunaires au cours de régressions intermittentes. Ces données permettent de conclure à une origine organique des pétroles, mais elles laissent entièrement posés les. problèmes de la nature, du processus et des causes des décompositions qui ont abouti à m forma- tion des pétroles et, incidemment, à la différenciation des pétroles et des bitumes des schistes. Elles permettent, toutefois, de penser que, dans la nature, on pourra saisir les solutions de ces problèmes en cherchant, dans des dépôts modernes analogues aux dépots des complexes, les témoins des divers états par lesquels a dû passer la matière organisée avant de se pré- senter, dans les gisements ou dans les roches mères, à l'état de pétrole formé ou de pétrole en puissance. SISMOLOGIE . — Sur les effets, en Portugal, du mégaséisme du 1 '"'' novembre i ySo . i\ote de M. Peueira de Sousa. Le marquis de Pombal fit faire, aussitôt après l'horrible catastrophe du tremblement de terre du i'"'' novembre 1755, une enquête sur toutes les paroisses du pays, afin de rechercher la distribution de son intensité. L'idée de procéder à une semblable enquête à cette époque éloignée est la preuve d'une grande intuition scientifique. J'ai eu la chance de trouver ce docu- ment dans les Archives nationales de Lisbonne, il m'a permis de tracer les isoséistes de ce tremblement de teri'e, d'étudier sa propagation et la liaison de celle-ci avec la tectonique du pays. Zone épicentrale. — La disposition des courbes isoséistes confirment la 2o34 ACADÉMIE DES SCIENCES. conclusion à laquelle j'étais déjà arrivé ('). Le mégaséisme semble être parti de reffondrement en ovale, compris entre le sud de la Péninsule ibérique et le Continent africain, à l'ouest du détroit de Gibraltar, lequel je désigne sous le nom A^ effondrement en ovule litsitono-liispano-marocain. Les dislocations observées par M. CliofFat (-) dans la région de l'Algarve, la disposition des formations géologiques et des montagnes de cette région qui forment à peu près un arc concave vers le Sud, le grand nombre d'aftleuremenls de roches éruptives; le prolongement sous-marin vers l'ouest-sud-ouest du cap de Saint- Vincent, formant le banc de Gorringc qui sépare deux abîmes de 5ooo'"; l'histoire signalant que celte région a été ravagée par plusieurs mégaséismes, que des îles ont été submergées près du cap de Saint-Vincent, ainsi que l'île de Cadiz, etc. (') : tout cela me fait considérer cette partie de l'Atlantique comme une zone d'effondre- ment. La nature volcanique des îles Canaries, de l'archipel de Madère situé sur le prolongement de cette direction, justifie aussi ma manière de voir. Bas Algarve. — C'est dans cette partie de l'Algarve que la zone isoséiste d'intensité X (dernière échelle de Mercaili) est la plus étendue. La ligne isoséiste X y forme différents arcs concaves vers le Sud. Le mégaséisme s'étant propagé vers le Nord a contourné du côté Ouest les chaînes de mon- tagnes de l'Algarve et du sud de l'Alemtejo, appartenant surtout au Culm, on y a observé à peine les intensités VI et VIL Golf Bejense. — Au nord de l'Algarve, il y a eu de nouveau augmenta- lion d'intensité dans le bassin du Sado et de la rivière de Marateca, où la mer tertiaire et peut-être la quaternaire sont entrées. C'est une région limitée en partie par des failles, c'est-à-dire un efl'ondrement, et à cause de cela je la désigne sous le nom de golf Bejense. Bordure occidentale mésozoïque et cènozoïque . — Le golf Bejense reste en partie séparé de la mer par les chaînes de montagnes du Cercal et Gran- dola où en général on constate une intensité VII, tandis que, du côté Ouest, (') ^'.-L. I^EREiRA DE SocsA, E (] eitos de terremolo de ij^b nos const.rucçdes de Lisboa, 1909; Le raz de marée du grand treinblemeni de terre de i-55 en Por- tugal {Comptes rendus, t. 152, 24 avril 191 1, p. iiag-iiSi). (^) Paul Choffat, Notice sur la carte liypsométrirjue du Portugal {Comm. da Coni. dos T. géologiques, t. VII, fasc. 1, 1907, p. 54 el 55). (') Louis Gentil et Pkreira de Sousa, Sur les effets au Maroc du grand tremble- ment de terre en Portugal ( 1 joj ) ( Comptes rendus, t. 157, 3 novembre 191 3, p. 8o5 ). SÉANCE DU 29 JUIN IQl/i- 2o35 la région littorale présente l'intensité VIII et IX. Ces chaînes de montagnes et celle d'Arrabida du côté Sud sont parallèles à la côte et, en conséquence des dislocations et des affleurements éruptives, il me semble qu'elles limitent un efTondremcnt. Entre le cap Espichel et le cap de Roca, on remarque une nouvelle zone de grande intensité, où Cascaes a le degré X. L'existence de filons éruptifs de dislocations doivent faire considérer cette région comme limitant un nouvel effondrement, quoique la chaîne de montagnes d'Arrabida du côté Nord et celle de Cintra soient transversales (du type atlantique). Cepen- dant, quelques petites élévations existent entre ces chaînes, présentant l'intensité VIII, qui séparent la zone séismique de Cascaes de celle de Lis- bonne, ville qui présente seulement l'intensité X dans une partie, compre- nant surtout celle qui est bâtie sur les alluvions. Du cap de Roca jusqu'au cap Carvoeiro une nouvelle région séismique se manifeste, présentant principalement l'intensité IX; elle est pleine d'affleu- rements éruptifs et de dislocations. On observe par conséquent que toute la région littorale depuis le cap Saint-Vincent jusqu'au cap Carvoeiro peut être considérée comme présen- tant des traces d'effondrements, sièges de tremblements de terre sous- marins. - Au nord du parallèle passant par le cap Carvoeiro, d'autres zones séis- miques se manifestent dans la bordure occidentale mésozoïque et céno- zoïque, comme Alcobaca, villa Nova d'Ourem, Coimbra, etc., mais elles sont éloignées de la côte. Meseta. — Dans la partie portugaise de la Meseta, on observe aussi plusieurs zones séismiques, d'intensité moindre. La plus remarquable est la région séismique de Manteigas dans la partie plus élevée de la chaîne de montagnes d'Estrella (2000'"). M. Jui.es Andkade adresse deux Notes intitulées : Sur une classe de courbes gauches et sur la cycloïde sphérique, et Sur les mesures dynamique et statique d^iin même frottement . A 16 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 1 7 heures et quart. G. D. 2o36 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. q (Séance du 22 juin 191/4-) Note de M. G. Uumhert, Sur quelques fonctions numériques remar- uables : Page i84i, ligne 6 en remontant, changer — p en -t-yo dans l'exposant de e. Même page, ligne i en remontant, au lieu de H(.r), lire \\{.v). Page 1842, ligne 3, après <]^{x), mettre le signe =. Page 1843, ligne 19, au lieu de a''- -\- b^^^c^, lire a- -\- h'-^c-. Page 1845, ligne 2, au lieu de 4/"', lire 4'''- FIN DU TOME CENT-CINQUANTE-HUITIÊME. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES TABLES ALPHABETIQUES JANVIER — JUIN 1914. TABLE DES MATIERES DU TOME 138, Pages. Absorption des gaz. . — ■ Sur l'absorp- tion des gaz par le charbon aux basses températures; par M. Georges Claude 86i — Expériences sur l'absorption des gaz par la houille; par M. F. Leprince- Ringuet SyS Absorption des radiations. . — ■ Sur l'application de la spectroscopie à l'étude des équilibres chimiques. Les systèmes formés par l'acide oxalique et les selsd'uranyle; par MM. Victor Henri et Marc Landau i8i — Influence de la liaison éthyléniquo et des groupes carbouyl et carboxyl sur l'absorption des rayons ultra- violets; par MM. Jean Bielecki et Victor Henri 667 — Contribution à l'étude de la tauto- mérie. Étude quantitative de l'ab- sorption des rayons ultraviolets par lesdérivésde l'acide acétylacétique; par MM. Jean Bielecki et Victor Henri 866 — Errata relatifs à cette Communica- tion 983 — Contribution à l'étude de la tautomé- C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158.) Pages, rie. Etude quantitative de l'absorp- tion des rayons ultraviolets par les dicétones de la série grasse; par M. Jean Bielecki et Victor Henri. . . 1022 — Calcul du spectre d'absorption d'un corps d'après sa constitution chi- mique; par MM. Jean Bielecki et Victor Henri 1 1 14 — - Étude de la diazotation par la mé- thode spectroscopique; par M. E. Tassilly 335 — • Vitesse de diazotation de quelques aminés; par M. E. Tassilly 4^9 — . Sur le pouvoir absorbant de l'arc vol- taïque pour ses propres radiations; par M. G. Gouy io57 — Sur un nouveau spectre d'absorption de l'oxygène dans l'ultraviolet extrême; par MM. Léon et Eugène Bloch 1 161 Voir Résonance optique. Académie. — État de l'Académie au I*' janvier 1914 5 — Errata relatifs à cette liste 96 — Allocution prononcée par M. P. Ap- pell en prenant possession du fau- teuil de la présidence 13 262 ^J30^ 2o38 TABLE DES MATIERES. Pages. — M. le Président annonce qu'en raison des fêtes de Pâques la séance du lundi i3 est renvoyée au mardi l4 avril 985 — M. le Président annonce qu'en raison des fêtes de la Pentecôte, la séance du lundi l^'' juin est renvoyée au mardi 2 juin l473 Voir Association internationale des Académies, Caisse des recherches scientifiques. Candidatures, Commis- sions, Congrès, Conservatoire des Arts et Métiers, Décès de Membres et de Correspondants, Elections, Fonds Bonaparte, Histoire des Scien- ces, Mémoires présentés, Nécrologie, Plis cachetés. Solennités scientifiques. Acides organiques et leurs sels. — Recherches sur les sels acides des acides bibasiques. • — Sur les cam- phorates droits. — II. Camphorates d-métalliques divers; par MM. E. Jungfîeisch et P. Landrieu 445 — Recherches sur les sels acides des acides bibasiques. — III. Oxalatesj par M. E. Jungfleisch et Ph. Lan- drieu 1 3o6 — Sur une nouvelle méthode de prépa- ration de l'acide tricarballylique ; par M. H. Gault 632 — Sur l'emploi do l'oxyde manganeux pour la catalyse des acides : prépa- ration d'acétones grasses et ary- liques; par MM. Paul Sabatier et A. Mailhe 83o — Sur l'emploi de l'oxyde manganeux pour la catalyse des acides : prépa- ration d'aldéhydes et d'acétones pentamélhyléniques. Formation des cyclopenty lamines; par MM. Paul Sabatier et A. Mailhe 986 — Su^ quelques sels organiques ura- niques des monoacides de la série grasse; par M. G. Courtois i5ii — Sur le glyeolate, le lactate d'uranyle et sur quelques sels d'uranyle des polyacides de la série grasse; par M. G. Courtois 1688 — Recherches sur les acides y-halogénés acycliques; par M. Henri Wohlge- muth i577 Voir Absorption des radiations, Cycles mixtes. Aciers. — Sur la fragilité produite dans Pages, les fers et aciers par déformation à différentes températures; par M. Georges Charpy 3ll — Nouvelles recherches sur les points de transformation et la structure des aciers nickel-chrome; par M. Léon Guilkt 421 Acoustique. — Agrandissement -ou réduction des phonogrammes; par M. Georges A. Le Roy i']5 — Etude expérimentale du récepteur téléphonique; jpar MM. Léon Bou- thillon et Louis Drou'ét i568 Voir Téléphone. Acoustique physiologique. — Etude et traitement du bégaiement par la Photographie; par M. Marag^.. 780 — Sensibilité de l'oreille physiologique pour certains sons musicaux; par M. Marage i438 Adsorption. — Mesure absolue de coefTieients d 'adsorption; par M. J. Bancelin 791 Aérodynamique. — Sur les mouve- ments fluides à tourbillon constant; par M. Victor Valcovici 169 Aéronautique. — Sur le mode de cons- truction des dirigeables souples; par M. Paul Renard 1778 Alcaloïdes. — Sur un alcaloïde retiré du Galega officinalis ; par M. Georges Tanret 1182 — Sur la constitution de la galégine; par M. Georges Tanret 1426 Alcools. — Passage des éthers dimé- thyliques des glycols acétyléniques à ces glycoles; par M. R. Lespieau.. 707 — Sur quelques dérivés de l'octadiine- 2.6-diol-i.8; par M. R. Lespieau . . 1187 — Sur les isomères stéréochimiques de quelques y-glycols; par M. Georges Dupont 714 — Sur la constitution du linalol; par MM. Ph. Barbier et R. Locquin. . . . i554 — Contributions à l'étude du benzhy- drol; préparation du benzhydrol ou du tétraphényléthanc symé- trique (suite); par MM. Paul Saba- tier et M. Murât 534 Voir^mirfuie de sodium Ethcrs-oxydcs. Aldéhydi;?. ■ — • Voir Acidts. Aliments. — Sur la glaciation du vin, du lait et d'autres liquides alimen- taires; par M. H. Parenty 921 TABLE DES MATIERES. Pages. — Contribution à l'étude d'une maladie des cidres appelée verdissement • par M. Warcollier 973 y OIT Biologie, Physiologie, Technologie. Altitude. — • Observations sur l'action physiologique du climat de grande altitude; par M. H. Guillemard . . . . 358 — Dosages comparatifs de l'oxygène et de l'acide carbonicjue des sangs artériel et veineux à Paris, à Clia- monix et au mont Blanc; par MM. Raoul Bayeux et Paul Che- vallier gSS — Rpcherrhes comparatives sur la con- centration du sang artériel et du sang veineux à Paris, à Chamonix et au mont Blanc, par l'étude rétrac- tométrique du sérum ; par MM. Raoul Bayeux et Paul Chevallier i5ll Amidure de sodium. — Alcoylation des cyclopentanoncs et rupture de la chaîne cyclique des dérivés tétra- alcoylés, en a et a', par l'amidure de sodium; par MM. A. Haller et R. Cornubert 298 — Synthèses au moyen de l'amidure de sodium. Dérivés de la [3-méthyl- clylcopentanone; par MM. A. Hal- ler et R. Cornubert 1616 — Synthèses au moyen de l'amidure de sodium. Sur des alcoylcyclopen- tanones obtenues par hydrogéna- tion de dérivés non saturés suivie ou non d'alcoylation; par MM. A. Haller et R. Cornubert 1789 — Synthèses au moyen de l'amidure de sodium. Préparation de quelques homologues supérieurs des mono- et diméthylcamphres ainsi que des eamphols correspondants ; par MM. A. Haller et Jean Louvrier. . . . 754 — Synthèse au moyen de l'amidure de sodium. Préparation de cétones allylées dérivés des alcoylacétophé- nonesetde lapinacoline; par MM. A. Haller et Ed. Bauer SaS — Action de l'amidure de sodium sur les allyldialcoylacétophénones. Mé- thode générale de synthèse des trialcoylpyrrolidones; par MM. .4. Haller et Edouard Bauer 1086 — Action de l'amidure de sodium sur quelques dicétoncs 1.5 ; par M. Edouard Bauer 1680 2089 Pages. — ■ Synthèses au moyen de l'amidure de sodium. Action des épihalo- hydriues sur les dialcoylacétophé- nones. Oxypropylène-dimcthylacé- tophénone et dérivés; par M™® Ra- mart-Lucas et M. A. Haller 1 302 Aminés. — Sur les hydrates d'aminés primaires; par M. Félix Bidet 876 — Migration d'un méthoxyle au cours du dédoublement d'un hydrate d'ammonium quaternaire par la méthode d'Hofmann; par M. M. Tifjeneau i58o Voir Absorptiot\ des radiations. Acides, Bases organiques. Analyse mathématique. — Voir Calcul des probabilités. Calcul des variations, Ensembles, Equations différentielles. Equations fonction- nelles. Equations intégrales. Espace fonctionnel. Fondions, Géométrie, Groupes, Physique mathématique. Séries, Théorie des nombres. Anaphylaxie. — Un nouveau type d'anaphylaxie. L'anaphylaxie indi- recte : leucocytose et chloroforme; par M. Charles Richet 3o4 — De l'anaphylaxie générale. Intoxica- tion pliosphorée et chloroforme; par M. Charles Richet 1 3 1 1 — Modifications du chimisme cérébral dans l'anaphylaxie; par MM. J.-E. Abelous et C. Soula 1817 — Sur les modifications des urines dans l'anaphylaxie; par MM. J.-E. Abe- lous et C. Soula 1918 — Sur les altérations de la gaine de myéline produites par divers poi- sons nerveux; par M. L. Lapicque, M™' M. Lapicquî et M. R. Legendre. i Sga ANATOMIE. — La circumduction ne peut pas exister dans l'articulation temporo-maxillo- dentaire; par M. Pierre Robin 192O — Sur une erreur d'interprétation assez fréquente en anatomie compara- tive; par M. J. Chaîne 201 1 Anatomie pathologique, — Recher- ches cytologiques dans le tétanos humain; par M. 1'. Manouélian. ... 1921 2o4o TABLE DES MATIERES. Pages. Anatomie végétale. — Remarques générales sur la place et les carac- tères de classification des Mimu- sopécs;parM. Marcel Dubard 47 — Remarques anatomiqucs sur quel- ques types de carpophores; par MM. Gaston Bonnier et Jean Frie- del 386 — Sur les relations dos principaux genres de Mimusopées entre eux et avec les Sidéroxylées; par M. Mar- cel Dubard 796 — La constitution et l'évolution mor- phologique du corps chez les plantes vasculaires; par M. Gustave Chau- veaud 343 — Nouvelles observations sur l'embryo- génie des Crucifères; par M. R. Souèges i35G — Sur le développement de l'appareil fructifère des Marchantiées; par M. Robert Douin l435 Ane. — • Voir Absorption dès radiations. Arc a mercure. — Sur la possibilité d'un arc alternatif dans la vapeur de mercure; par MM. Eugène Darmois et Maurice Leblanc fils — Sur le fonctionnement de l'arc alter- natif à vapeur de mercure; par MM. Eugène Darmois et Maurice Leblanc fils AsPERGILLUS NIGER. ZinC Ct AspCC- gillus. Les expériences de M. Cou- pin et de M. Javillier; par M. Ch. Lepisrre — Une cause d'erreur dans l'étude de l'action biologique des éléments chimiques : la présence de traces de zinc dans le verre; par M. M. Ja- 258 401 67 Pages. villier 140 — Utilité du zinc pour la croissance de VAspergillus niger (Slerigmalocystis nigra V. Tgh.) cultivé en milieux profonds; par M. M. Javillier 1216 — L'argent peut-il, à une concentration convenable, exciter la croissance de VAspergillus niger? par M. Gabriel Bertrand I2l3 A'^SOCIATION INTERNATIONALE DES Académies. — L'Académie royale des Sciences de Berlin annonce qu'elle a nommé M. Diels président ct M. Waldeyer vice-président du Comité de l'Association interna- tionale des Académies 538 ASTRONOMIE. - Sur un projet de « Monument de l'heure »; par M. L. Lecornu 18 - Errata relatifs à cette Communica- tion l52 - Sur la détermination du coefficient thermométrique des vis de micro- mètre; par M. G. Bigourdan 219 - Sur un astrolabe à miroirs; par M. Henri Chrétien 1 145 - Sur un astrolabe photographique; par M. René Baillaud 1249 Voir Calendrier, Comètes, Cosmogonie, Eclipses, Etoiles, Géodésie, Lati- tude, Longitude, Lune, Mécanique céleste, Nécrologie, Observatoires, Physique céleste, Planètes, Réfrac- tion, Soleil. Atome. — Sur la chaleur de Joule con- sidérée comme chaleur do Siemens; par M. L. Décombc gSS B BACTERIOLOGIE. — Essais do traitement du charbon bactéridicn par les injections do cultures pyocyaniques stérilisées ; par MM. Charles et Louis Fortineau. Voir Microbiologie. Bases organiques. — Sur une nou- velle classe de substances azotées : io35 les célisocélimincs; par MM. Charles Moureu et Georges Mignonac iSgS - Sur la diagnosc des bases pri- maires, secondaires ct tertiaires; par MM. Chartes Moureu et Georges Mignonac 1 624 Voir Alcaloïdes. TABLE DES MATIERES. BIOLOGIE. Pages. — Étude expérimentale d'un instinct; par M. Etienne Rabaud 53 — L'huître portugaise [Gryphea angii- lata, Lam.) tend-elle à se substituer à l'huîtreindigène [Ostrea edulis L.)'.' par M. J.-L. Dantan 36o — Développement expérimental des ergots et croissance de la crête chez les femelles des Gallinacés; par M. A. Pézard 5i3 — Recherches sur la télégonie; par M. Etienne Rabaud 1204 ■ — Nouvelles observations sur la vivipa- rité chez les Onychophores austra- liens; par M. E.-L. Bouvier i547 — Un réactif de l'activation et de la fécondation sur les œufs de Batra- ciens dépouillés de leur gangue par le cyanure; par M. E. Bataillon. . . . 1910 — Recherches expérimentales sur la greffe de cornée; par MM. Bonnejon et Lacoste 2017 Voir Embryogénie parthénogenèse. Biologie végétale. — Symbiose et tubérisation chez la Pomme de terre; par M. J. Magrou. . . . 2o4l Pages. 5o BOTANIQUE. - M. Gaston Bonnier fait hommage du Tome II de sa Flore complète (illustrée en couleurs) de France, Suisse et Belgique 3i4 - M. Ed. Prillieux fait hommage à l'Académie, en commun avec M. P. Marchai, du Tome premier des «Annales du Service des Épiphyties ». 537 Voir Anatomie végétale, Biologie végé- tale, Champignons, Chimie végétale. Cultures, Cytologie, Flore tropicale, Hybrides, Pathologie végétale, Phy- sique végétale. Bl'LLCTIN BIBLIOGHAPHIQUE. 78, "" i5i, 214, 291, 379, 442, 656, 75i, 906, 1048, io83, ii35, 1295, i386, i544, 1606, 1734, i838, 1947. c Caisse des recherches scientifiques. — M. le Secrétaire perpétuel pré- sente à l'Académie le Rapport an- nuel pour 1913, sur le fonctionne- ment de la Caisse des Recherches scientifiques : par M. Abcl Flourens. 1646 — M. A. Lacroix est élu membre de la Commission technique de la Caisse des recherches scientifiques 1862 Calcul des probabilités. — Sur quel- ques problèmes de probabilités géométriques et les hypothèses de discontinuité; par M. Emile Borel. . 27 Calcul des variations. — Sur une mé- thode directe du calcul des varia- tions; par M. Leonida Tonelli '776 — Sur une méthode directe du calcul des variations; par M. Leonida Tonelli. 19^3 Calendrier. — M. Ch. Laltemand pré- sente des documents relatifs à la Il réforme du calendrier » 537 Campiikes. — Voir Acides, Amidure de sodium, Polymorphisme. Candidatures. — MM. Bazy et Paul Reclus prient l'Académie de les compter comme candidats à la place vacante, dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. Lucas-Championnière 23 — Liste de candidats à la place vacante dans la Section de Médecine, par le décès de M. Lucas-Championnière 1° M. Charles Ricltet; 2° MM. Bazy, Delorme, Pozzi, Quénu, Reclus i5o Voir Commissions. Capillarité. — Sur l'altération spon- tanée des surfaces liquides; par M. C. Cloarec 482 — Sur une transformation moléculaire des couches minces étendues sur l'eau; par M. Henri Labrouste 627 — Sur la loi de Tate et la variation de la grandeur des gouttes avec la vitesse de la chute; par M. P. Vaillan.t. . 936 — Sur l'évaporation des sphérules do mercure maintenues en suspension dans un milieu gazeux; par MM. A. Schidlof et A. Karpowicz 1992 2o42 TABLE DES MATIERES. Pages. Carbures d'hydrogène et leurs déri- vés. — Préparation par catalyse de la décahydroquinoK'ine et de la décahydroquinaldinejpar MM. Paul Sabaiier et M. Murât 809 — Composés iodés obtenus avec l'orllio- nitraniline et l'acide orthonitrosul- fanilique; par M. Ptiul Brenans .... 717 — • Sur la préparation du butine pur; par U.M.Picon 1184 — Préparation du pentine normal. Remarques sur les points de fusion et d'ébullition des premiers termes des carbures acétyléniques vrais normaux; par M. M. Picon i346 ■ — Hydrogénation par le sodammonium des carbures cycliques. Préparation du tétrahydrure de naphtaline; par M. Paul Lebeau et M. Picon i5i4 — L'isomérie éthylénique des biiodures d'acétylène; par M. G. Chavanne etM"'' J. Vos i582 — L'isomérie éthylénique des a-bromo- propènes; par M. G. Chavanne 1698 — Sur le jî-pentène et quelques-uns de ses dérivés; par M"^ H. van Ris- seghem 1694 — Les deux formes stéréoisomériques du dibromure de benzoylphényl- acétylène; par M. Charles Dufraisse. 1691 — Dérivés du cyclopentadiène et de son dimère; par MM. V. Grignard et Ch. Courtol 1763 — Bromuration du benzène et de ses homologues, action catalytique du manganèse; par MM. L. Gay, F. Ducelliez et A. Rayiiaud 1804 Voir Aminés, Pélroles, Polymorphisme. Catalyse. — Hydrogénation cataly- tique des liquides, sous l'influence des métaux communs, à tempéra- ture et sous pression modérées; par M. André Brochet l35l Voir Acides, Carbures, Chimie analy- tique. Cycles mixtes. CÉTONEs. — Synthèses au moyen des dérivés organométalliques mixtes du zinc. Dicétones i .4-acycliques; par M. E.-E. Biaise 5o4 — Sur les dérivés hydroxylaminiqucs des dicétones 1.4 et le iV-oxy-2.5- diméthylpyrrol; par M. E.-E. Biaise. 1686 — Sur la synthèse d'une méthylcyclo- penténone; par M. Marcel Godrhol, 56o Pages. — ■ Hydrogénation directe par catalyse des acétones diaryliquns et des alcools aryliques; préparation des hydrocarbures polyaryliqucs; par MM. Paul Sabatier et M. Murât 760 — Synthèse de ■('"'dicétones acétylé- niques; par M. Georges Dupont. .. . i349 — Sur la tnuyone et la thuyamcnthone ; passage direct de l'une à l'autre; par M. Marcel Godchot 1 807 — Sur des allylcyclohcxanones et des méthylallylcyclohexanones; par M. R. Cornubert 1900 — Sur la diméthylallylacétophénone et ses produits d'oxydation ; par MM. J. Meyeringh et .4. Haller '957 Voir Acides, Amidure de sodium. Chaleur. — Voir Aciers, Astronomie, Atome, Clironométrie, Fusion, Phy- sique du globe. Thermodynamique. Champignons. — Sur le chondriome des Basidiomycètes; par M. J. Beau- verie 798 — L'évolution et les affinités des Pro- tistes du genre Dermocystidium : par M. Paul de Beauchamp iSSg — Deux Chytridiacées nouvelles; par M. P. Hariot 1 705 — Sur quelques faits relatifs à la for- mation du périthècc et la délimi- tation Jcs ascospores chez les Ery- siphaceœ : par M. N. Bezssonoff . ... 1128 Voir Biologie véoétale. CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage physico-chimique des sulfates ; par MM. A. Lassieur et André Kling. 487 — Nouveau procédé de recherche et détermination des hydrocarbures gazeux dissous dans les eaux miné- rales; par M. Enriquc Hauser 634 ^-^ Sur la précipitation de l'alumine en présence de fluorures; par M'''^ //. Cavaignac 948 — Sur une méthode de dosage de traces d'arsenic de l'ordre du millième de milligramme; par MM. L. Moreau et E. Vinel 869 — Sur un nouveau néphélomètre pou- vant servir en Chimie analytique; par M. F. Dienert 1 1 1 7 TABLE DES MATIERES. 2043 CHIMIE BIOLOGIQUE. Voir Aliments, Aspergillus niger. Chimie physiologique, Diaslases, Fer- meidalions. Levures, Sérums, Syn- thèse biochimique. Paees. CHIMIE INORGANIQUE. — Sur les chaleurs de formation et sur quelques autres propriétés des pro- tosulfures alcalins; par MM. E. Rengade et iV. Costeanu 946 Al. — Voir Chimie analytique. As. — Sur le point de fusion de l'arse- nic; par M. R. Goubau 121 — Au sujet de la Note de M. R. Goubau sur le point de fusion de l'arsenic; par M. Piètre Jolibois 184 Ba. — \oir Carbures, Co, Mn, Ai. Voir Chimie analytique. C. — Voir Chimie organique. Cd. — Recherches sur le cadmium; par M. Manuel Veres Sg Cl. — Action du chloroforme sur les sulfates métalliques. Méthode de préparation de chlorures anhydres; par M. Auguste Conduché 1 180 Voir Cu, Co. — Bi'omuration du cobalt et du nickel en présence d'oxyde d'éthyle; par MM. F. Ducelliez et A. Raynaud. 2002 Cr. — Sur l'absorption d'acide carbo- nique de l'air par l'hydrate de chrome; par Mil. Z. lovilchilch. . . . 87a — Métaphosphates ferreux et chro- meux; par M. A. Colani 794 Voir Aciers. Cu. — Sur l'oxydation et la réduction du cuivre; par M. Jacques Joannis. 1801 — Influence de l'agitation sur la disso- lution du cuivre dans l'acide ni- trique; par M. Maurice Drapier. . . . 338 — Sur la chaleur de formation de quel- ques combinaisons du chlorure cui- vrique avec le chlorure d'ammo- nium; par MM. A. BouzaI et Ed. Chauvenel _ 4° — Sur les carbonates basiques de cuivre; par M. V. Auger 944 Voir Chimie physique . Di. -^ Voir La. F. — Le fluor dans les eaux douces; | Pages, par MM. Armand Gautier et P. Clausmann iSSg Fe. — Sur le sulfate ferreux et ses hydrates ; par M. R. de Forcrand. ... 20 — Sur le sulfate terreux et ses hydrates; par M. R. de Forcrand 20 — Métaphosphates ferreux et chromeux par M. A. Colani 794 — Sur l'azoture de fer; par MM. G. Charpy et S. Bonnerot 994 Voir Acisrs. Ce. — Extraction du germanium des eaux de Vichy; par M. Jacques Bardet 1 278 Gl. — Voir Poids atomiques. II. — Influence catalytique du kaolin sur la combinaison de l'hydrogène et de l'oxygène; par M. Jacques Joannis 5oi — Réduction par l'hydrogène des oxydes de cuivre et de nickel en présence d'un déshydratant; par M. E. Berger 1 798 Ir. — Sur les chlorures d'iridium; par M. Marcel Delépine 264 — Sur le chloro-iridatc et le chloro- iridite de lithium; par M. Marcel Delépine 1276 K. — Sur la constitution du potassium- carbonyle; par M. A. Joannis 874 — Sur le tétroxyde de potassium; par M. de Forcrand 8^3 — Sur le trioxyde de potassium et la stabilité des peroxydes alcalins; par M. R. de Forcrand 991 La. — Action du brome sur les hy- droxydes de lanthane et des didymes; par M. Philip.-E. Brow- ning 1679 Mn. — ■ Sur la préparation des hydrates du sulfate de manganèse; par M. R. de Forcrand 1 760 — Bromuration du manganèse en mi- lieu éthéré; par MM. F. Ducelliez et A. Raynaud 676 Voir Acides, Carbures, Cu, Fe. Mo. — Préparation du métaphosphate de sesquioxydc de molybdène; par M. A. Colani 499 N. — • L'azote brut (azote -f- gaz rares) dans les mélanges gazeux naturels; par MM. Charles Moureu et Adolphe Lepape 839 Voir Chimie organique. 2o44 TABLE DES MATIERES. Ni. — Détermination du poids ato- mique du nickel; par MM. Œchsner de Coninck et Gérard — Sur la réduction du protoxydo do nickel et sur l'cxistonco d'un sous- oxyde; par MM. Léo Espil et Paul Sabalier — Bromuration du cobalt et du nickel en présence d'oxyde d'éthyle; par MM. F. Ducelliez et A. Raynaud. . Voir Aciers. O. — Voir Cu, H. P. — Voir Emission. Pb, — Sur les écarts de poids atomiques obtenus avec le plomb provenant de divers minéraux; par M. Maurice Curie — Sur le poids atomique du plomb de la pechblende; par M. O. Hônig- schmid et M}^'^ Stéphanie Horovitz. — Errata relatifs à cette Communica- tion S. — Action du chloroforme sur les sulfates métalliques. Méthode de préparation de chlorures anhydres; par M. Auguste Conduché Voir Cl, Chimie analytique. Th. — Voir Poids atomique. Ti. — Perfectionnement dans la prépa- ration de quelques métaux purs; par M. Maurice Billy U. — Le sulfocyanure d'uranyle; par M. Paul Pascal — Revision du poids atomique de l'uranium; par M. O. Hônigschmid. Voir Absorption fies radiations, Acides. Va. — Perfectionnement dans la pré- paration de quelques métaux purs; par M. Maurice Billy Zr. — Sur deux combinaisons du chlo- rure de zirconium avec la pyridine; par M. Ed. Chauvenel Voir Aciers, Chimie analytique. Mé- taux, Poids atomiques. Radioactivité. Pages. l345 G68 2002 1676 1796 1948 II80 578 1672 2004 578 128 CHIMIE ORGANIQUE. Sur la constitution des chlorures de cyanogène gazeux et liquide; par MM. V. Grignard et E. Bellet 457 Sur une nouvelle classe de substances azotées : les cétisocétimines; par Pages. MM. Charles Moureu et Georges Mi- gnonac iSgS - Sur le sous-azoture de carbone. Ac- tion de l'ammoniac et des aminés; par MM. Charles Moureu et Jacques- Ch. Bongrand 1092 Voir Acides organiques et leurs sels, Alcaloïdes, Alcools, Amidure de sodium, Aminés, Bases organiques, Carbures d'hydrogène et leurs dérivés, Chimie analytique. Catalyse, Cétones, Ethers, Nilriles, Urée. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. Sur lo rôle et l'état dn fluor dans l'économie animale; par M. Ar- mand Gautier 159 Errata relatifs à cette Communica- tion 38o Dosage rapide de l'acide borique normal ou introduit dans les sub- stances alimentaires; par MM. Ga- briel Bertrand et H. Agulhon 201 A propos du dosage de l'acide bo- rique dans les substances alimen- taires ou autres; par M. Jay 357 Sur la teneur en acides gras et en cholestérine des tissus d'animaux à sang-froid; par M"® Jeanne Weill. . 642 Dosage des acides monoaminés dans le sang; par M. L. Lematte i379 Analyse quantitative gravimétrique de l'urée dans l'urine; par M. jR. Fosse i588 Sur le sucre du plasma sanguin; par M. H. Bierry et M" (Kritzinger), faites à l'Observatoire de Besançon; par M. P. Chofardel. . 998 — Observations de la comète Kritzinger (19141). faites à l'équatorial coudé de l'Observatoire de Lyon; par M. J. Guillaume 999 - — Observation de la comète Kritzinger faite à l'Observatoire de. Marseille Pages, (équatorial d'Eichens deo™,26 d'ou- verture) ; par M. Esniiol 999 — Observation de la comète Kritzinger (1914 a), faite à l'Observatoire de Marseille au chercheur de comètes; par M. Coggia 1000 — Errata relatifs à cette Communica- tion 1 1 36 — Eléments et éphéméridesde la comète Kritzinger (1914 «) ) par M. P. Cho- fardet 1 1 07 — Observations et remarques sur la comète Kritzinger (1914 «). faites à l'Observatoire de Besançon avec l'équatorial coudé; par M. P. Cho- fardet l863 — Observations de la comète Zlatinsky (1914 b), faites à l'équatorial coudé de l'Observatoire de Nice ; par M. A. Schaumasse 1480 — Observations de la nouvelle comète 1914 b (Zlatinsky), faites à l'Obser- vatoire de Besançon, avec l'équato- rial coudé; par M. P. Chofardet. . . . 1488 — Observations de la comète Zlatinsky (1914 b), faites à l'Observatoire de Lyon; par M. J. Guillaume l56o — Observation de la comète b 1914 (Zlatinsky), faite à l'Observatoire de Marseille au chercheur de comètes; par M. Coggia . 1647 Go.viMissioNs. • — MM Emile Picard et P. Painlevé sont adjoints à la Commis- sion des Poids et Mesures 235 — Prix Serres : MP.L Bouchard, Perrier, d'Arsonval, Laveran, Delage, Dastre, Henneguy 676 — Prix Jean-Jacques Berger : MM. de Freycinet, Darboux, Gautier. Emile Picard, Carnot, Violle, Tisserand . . 676 — Commission chargée de présenter une Question de prix Alhumbert, pour l'année 191 7 : MM. Ph. van Tieghem, Darboux, Lippmann, Gautier, Emile Picard, d' Arsonvul, A. Lacroix. . . , 676 — Commission chargée de présenter une Question de grand prix des Sciences physiques, pour l'année 191 7 : MM. Ph. van Tieghem, Gautier, Per- rier, dArsonval, Guignard, Bouvier, A. Lacroix 676 — Commission chargée de dresser la liste des candidats à la place de Secré- taire perpétuel pour les Sciences TABLE DES MATIERES. Pages, physiques, vacante par le décès de M. Ph. van Tieghem : MM. Armand Gautier, Barrais, Guignard, Th. Schlœsing père, Perrier, Guyon.. 147? — Commission du Fonds Bonaparte ... pour 1914 : M. le Prince Bonaparte, MM. Darboux, Violle, Villardi MM. Perrier, Guignard, HalUr; M. Adolph». Carnot i47îi — Grand prix des Sciences mathéma- tiques. Prix Francœur, Poncelet : MM. Jordan. Emile Picard. Appell, Painlevé. Humbert. Hadamard. Dar- boux. Boussinesq, Vi ille 394 — Prix Montyon. Fourneyron, Henri de Parvilie : MM. Boussinesq. Deprez, Léauté.Sebert. Vi ille Lerornu. Schlœ- sing. Haton de In Goupillière. Berlin. 894 — Prix extraordinaire de la Marine. Plu- mey : MM. Grandidier. Boussinesq, Deprez, Léaulé. Guyou, Sebert, Hait, Berlin. Vieille, Lallemand, Lecornu. 894 - — Prix Pierre Guzman, Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen : MM. Wolf, Deslandres, Bigourdan, Baillaud, Hamy, Puiseux. Darboux, Lipp- mann, Emile Picard 894 • — Prix Tchihatchef , Gay, Binoux, Dela- lande-Guérineau : MM. Grandidier, Bassot, Guyou, Hait, Brtin, Lalle- mand, Ph. van Tieghem. Perrier, le Prince Bonaparte. Cette Commission est é8;alement chargée de présenter une Question de prix Gay pour l'année 1917 894 — Prix Hébert, Hughes, Victor Raulin, La Caze : MM. Lippmann, Violle, Amagat , Bouly , V illard , Branly, Boussinesq, Emile Picard, Carpen- tier 394 — Prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), La Caze : MM. Gauli.^r, Lernoine, HalUr Le Chalelier, Jung- fleisch, Moureu, Schlœsing, Carnot, Maquenm SgS — Prix Fontannes : MM. Lacroix, Bar- rois, Douvillé.W altérant, Termier. De Launay, Perrier. Zeiller, Bouvier. . SgS — Prix Dcsmazières, Montagne, De Coincy : MM. Guignard, Bonnier, Prillieux. Zeiller. Mangin. Costantin, Ph. van Tieghem. Perrier, Bouvier. . i()5 — Prix Savigny, Cuvier, Thore : MM. Ranvier, Perrier, Delage, Bouvier, 2047 Pages. 395 Henneguy, Marchai, Grandidier, Miintz. le Prince Bonaparte Prix Montyon, Barbier, Bréant, Go- dard, du baron Larrey, Bellion, Mège : MM. Bouchard. Guyon. d'Arsonval, Laveran,Dastre, Charles Richel, Chau- veau, Guignard, Roux, Labbé, Hen- neguy 466 Prix Montyon (Physiologie expéri- mentale), Philipeaux, Lallemand, La Caze, Martin-Damourette, Pou- rat : MM. Chauveau Bouchard. d'Ar- sonval. Roux. Laveran. Dastre. Hen- neguy. Cette Commission est égale- ment chargée de présenter une Ques- tion de prix Pourat pour l'année 1916 466 Prix Montyon (Statistique ) : MM. de Freycinet, Halon de la Goupillière, Darboux. Emile Picard. Carnot, Labbé le Prince Roland Bonaparte. 466 Prix Binoux, Histoire des Sciences: MM. Ph. van Tieghem, Darboux, Grandidier, Emile Picard, Appell, Bouvier, Bigourdan. 466 Médaille Arago, Médaille Lavoisier, Médaille Berthelot : MM. Appell, E. Perrier, Darboux, Ph. van Ti».- ghem 466 Prix Henri Becquerel, Gegnor, Lan- nclongue. Gustave Roux, Trémont : MM. Appell. E. Perrier, Darboux, Ph. van Tiegltern, Emile Picard, Zeiller 466 Prix Wilde : MM. Ph. van Tieghem, Darboux, Grandidier, Lippmann, Emile Picard, Guignard, Lacroix . . 538 Prix Longchanipt ; MM. Chauveau, Guignard, Roux, Prillieux, La- veran. Dastre. Mangin 538 Prix Saintour . MM. Ph. van Tieghem .\rmand Gautier, Guignard, Miintz, Roux. Bouvier, Termief 538 Prix Henri de Parvilie (Ouvrage de Science) : MM. Appell, Edmond Perrier, Darboiur, Ph. van Tieghem, Emile Picard, Armand Gautier, Aholphe Carnot 538 Prix Houllevigne : MM. Darboux, Lippmann. Armand Gautier, Emile Picard. Perrier, Violle, Deslandres . . 612 Prix Caméré : MM. Léaulé, Carnot, Humbert, Vieille, Le Chalelier, Car- pentier, Lecornu 612 2o48 TABLE DES MATIERES. Pages. — Prix Jérôme Ponti : MM. Emile Pi- card. Guignard, Zeiller, Bouvier, Ma- queiuie, le Prince Bonaparte, \' il- lard 612 — Prix Bordin (Sciences naturelles) : MM. Armand Gautier, Lacroix, Bar- rois, Le Chatelier, Termier, Moureu, De Launay 612 Congrès. • — • M. le Président de l'Associa- tion française du Froid invite l'Aca- démie à se faire représenter au Troi- sième Congrès du Froid, qui se réu- nira à Reims du 1 5 au 20 octobre I914 12/(9 Conservatoire des Arts et Métiers. — Liste de candidats présentée par la section de Chimie pour la Chaire de Chimie appliquée aux Industries des chaux et ciments, céramique et verrerie du Conservatoire des Arts et Métiers : lo M. O. Boudouard; 1° M. Granger. i5o — Liste présentée par l'Académie à M. lo Ministre du Commerce et de l'Industrie : 1° M. Granger ; 2° M. O. Boudouard 167 — M. le Ministre du Commerce et de l'In- dustrie invite l'Académie à lui pré- senter une liste de deux ou trois can- didats à la Chaire de Mécanique, va- cante au Conservatoire des Arts et et Métiers par le décès de M. Carlo Bourlet 775 — Liste des candidats à la Chaire de Mécanique vacante au Conserva- toire des Arts et Métiers par le décès de M. C. Bourlet : 1° M. Bou- langer ; 2° M. Husson 923 Cosmogonie. — M. Pierre Duhem fait hommage du Tome II de son Ou- vrage intitulé ; Le Système du Monde Histoire d'.s doctrines cosmo- logiques de Platon à Copernic 1754 Courant alternatif. • — ■ Sur la réso- nance des harmoniques 3 des alter- nateurs triphasés ; par M. B. Swyn- gedauw 1 1 3 — Résonance des harmoniques 3 des transformateurs en courant tri- phasé; par M. B. Swyngedauw 4^4 — Sur le contrôle de l'isolement d'un réseau triphasé à point neutre isolé; par M. B. Swyngedauw l5oo — Sur l'influence du montage des trans- formateurs triphasés dans les trans- Pages. ports d'énergie à haute tension; par M. André Blondel 453 — Sur l'analyse harmonique des cou- rants alternatifs par la résonance; par M. André Blond-l 1640 — Analyse des réactions de I induit dans les alternateurs; par M. André Blondel 1961 — Sur les courants de Foucault dans un tore de fer doux plein et l'influence de l'hystérésis; par M. A. Dejretin. . l885 — Sur la possibilité d'un arc alternatif dans la vapeur de mercure; par MM. Eugène Darmois et Maurice Leblanc fils 258 — Sur le fonctionnement de l'arc alter- natif à vapeur de mercure; par MM. Eugène Darmois et Maurice Le- blanc fils 4oi Voir Emissions, Téléphone. CRISTALLOGRAPHIE. • Sur les structures cristallines mises en évidence par la diffraction des rayons Riintgen; par M. G. Friedel. l3o • Sur la mobilité des molécules dans un cristal solide; par M. Fréd. Walle- ranl 1 143 — Sur la déshydratation du gypse; par M. C. Gaudejroy 2006 Cristaux liquides. — Sur un brusque changement de la forme des cristaux liquides, causé par une transforma- tion moléculaire; par M. O. Leh- mann 889 — Sur les effets de succion observés dans les cristaux liquides en voie de bour- geonnement (formes myéliniques) ; par M. O. Lehmann 11 00 Voir Minéralogie, Optique cristalline. Polymorphisme, Powoir rotatoire, Bésistance. Croissance. — Les lois de croissance physique pendant l'enfance et l'a- dolescence; par MM. G. Kimpflin. . 801 Crustacés. — Trochicola enterica nov. gen. nov. sp., Eucopépodc parasite de l'intestin des Troques; par M. Bobert Dollfus i528 TABLE DES MATIERES. Pages. — Sur un type nouveau de Crustacé para- site d'Alcyonaires de l'Antarctique; par M. Ch. Gravier 354 — Recherches sur l'ontogénie des Cari- dea; relation entre la niasse du vitel- lus nutritif de l'œuf etl'ordred'appa- rition des appendices abdominaux; par M. E. Sollaud 971 — • Sur les « tubercules oculaires » des Crustacés podophtalmes; par M. H. Coutière 886 Voir Embrijogênie. CnYoscopiE. — • Application de la cryo- scopie à la détermination des sels doubles en solution aqueuse ; par MM. E. Cornée et G. Urbain 1 1 19 Cultures. — Sur la production d'hy- brides entre l'Engrain [Triticum monococcum L.) et différents Blés cultivés ; par M. Blaringhem 346 — Sur le rajeunissement de la Pomme de terre ; par MM. A. Sartory, J. Gra- tiot et F. ThiébauU 45 Voir Biologie végétale. Cycles mixtes. — Hydrogénation di- recte par catalyse des acétones dia- ryliques et des alcools aryliques ; préparation des hydrocarbures poly- 2049 Pages, aryliques; par MM. Paul Sabalier et M. Murât 760 — Sur la susceptibilité des lactones éthyléniques de fixer les composés méthyléniques sodés; par M. Mili- voye Losanitch i683 CvcLOPENTANE. — Voir Amidwe de sodium. Cytologie. — Transformations évolu- tives et cycliques de la structure péridinienno chez certains Dinofla- gellés parasites; par M. Edouard Chatton 192 — Le fuseau dans les microsporocytes du Larix; par M. R. Devisé IQ'^S — • Isochromaticité des grains de ségré- gation mûrs des cellules connectives rhagiocrines et des formations col- lagènes figurées du tissu conjonctif ; par M. J. Renaut 1766 — • Sur quelques faits relatifs à la for- mation du périthéce et la délimita- tion des acospores chez les Erysipha- eese; pa.rM.N.Bezssonoff 11 23 — Nouvelles observations sur l'embryo- génie des Crucifères; par M. R. Souèges i356 Voir Anatomie pathologique. D DÉCÈS. — M. le Présiderez exprime les sen- timents de l'Académie à l'occasion du décès de M. Ph. van Tieghem. . . . 1229 — M. G. Darboux ajoute des paroles de regrets 1225 — M. le Président annonce le décès de M. Suess, Associé étranger 11 37 — ■ M. le Président annonce la mort de Sir David Gill, Correspondant pour la Section d'Astronomie 217 — M. le Scerétaire perpétuel annonce le décès de M. Harry Rosenbusch, Cor- respondant pour la section de Mi- néralogie 320 Voir Nécrologie. DÉCHARGES. — Sur Un phénomène lu- mineux explosif dans l'azote raréfié; par M. J. de Kowalski 625 — Influence du diamètre sur la difYé- rence de potentiel aux bornes des tubes au néon. Observation relative aux aurores boréales ; par M. Georges Claude 479 — • Sur le rendement lumineux des tubes à néon en fonction de leur diamètre; par M. Georges Claude. . 692 Voir Arc à mercure, Etincelle, Ondes hertziennes, Oscillographe. Densités. — Le propane pur; poids du litre normal; par M. Jean Timmer- mans 789 — Densité et masse atomique du néon; par M. A. Leduc 864 Voir Métaux. Diastases. — L'influence des acides sur l'activité de la maltase dialysée; par M. W. Kopaczewski 640 — La présure du Rhizopus nigricans; par M. Maurice Durandard 270 — Si'r l'activité de la lipodiastase des graines de ricin, à basse température; par M. A. Blanchet 895 2o5o TABLE DES MATIERES. Pages. — Essai de la diastase amylolytique du pancréas; par M. P. Macquaire . . . . 1289 — Présence simultanée de l'urée et de l'uréase dans le même végétal; par M. R. Fosse i374 — Sur la thermorégénération de la sucrase; par MM. Gabriel Bertrand et M. Rosenblatl i455 — Errata relatifs à cette Communica- tion 1 60S — Peut-on étendre la thermorégénéra- tion aux diverses diaatases de la le- vure? par MM. Gabriel Bertrand et M. Rosenblatl 1828 Voir Synthèse biochimique. Diélectriques. — Sur le pouvoir induc- teur spécifique des liquides; par M. C. Gutton 621 — PropagnUon de l'électricité à travers l'huile do paraffine; par M. G. Gouré de Villemontée i4'4 — Propagation de l'électricité à travers l'huile de paraffine; par M. G. Gouré de Vilemontée iSyi Dissolution. — Voir Chimie inorga- nique (Cu) . Dynamique chimique. — Vitesse de réaction dans les hydrogénations catalytiques en présence de noir de platine; par M. G. Vavon 409 — Etude de la limite de quelques réac- tions au moyen de la balance hy- Pages. drostatique; par M. Jules Roux l5o6 — Expression des vitesses de transfor- mation des systèmes physico-chi- miques en fonction de l'affinité; par M. R. Marcelin 116 — Influence de la température sur les vitesses de transformation des systèmes physico-chimiques; par M. R. Marcelin 407 — Échange de matière entre un liquide ou un solide et sa vapeur saturée; p .r M. R. Marcelin 1674 — Remarques sur le mécanisme de la réaction chimique; par M. Georges Baume 1 177 Voir Absorption des radiations. Dynamique des fluides. — Sur la voix chuchotée et en général l'écoule- ment d'un fluide sous pression dans un capsulisme allant de zéro à à l'infini; par M. Henri Frossard. . .. 782 — Sur une loi expérimentale de l'écoule- ment des gaz et de la vapeur à tra- vers les orifices; par M. //. Parenty.. 1973 — Sur un régulateur du débit de l'eau des rigoles et des réservoirs à ni- veau libre; par M. H. Parenty i3i7 Dynamos. — • Sur une disposition de bagues ou de balais pouvant rem- placer le collecteur dans les dynamos électriques; par M. //. Parodi 697 E Éclipses. — Observation do l'éclipsé partielle de Lune du il mars 1914, faite à l'Observatoire de Lyon; par M. J. Guillaume 776 — Observation de l'éclipsé do Lune du 12 mars 1914 à l'Observatoire de Bordeaux- Floirac ; par M. F. Courty 776 — Sur l'observation faite à Marseille do l'éclipsé do lune du II mars Iijl4; par M, Henry Bourget 777 Élasticité. — Voir Chronométrie . Élections. — M. yl. Lacroix est élu Se- crétaire perpétuel pour les Sciences physiques, en remplacement de M. Ph. van Tieghem 1646 — M. le Ministre de l'Instruction pu- blique adresse ampliation du Décret approuvant l'élection de M. A. Lacroix 1737 M. A. Lacroix adresse des remercie- ments à ses confrères '737 M. Charles Richel est élu Membre de la Section de Médecine et Chirurgie, en remplacement do M. Luias- Championnière 167 M. le Ministre de l'Instruction pu- blique et des Beaux-Arts adresse am- pliation du Décret qui porte appro- bation de l'élection de M. Charles Richet 217 M. Vasssur est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie en remplacement de M. Gosselet 96 TABLE DES MATIERES. 2o5l Pages. — Errata relatifs à cette élection 216 — M. H. Parenty est élu Correspondant pour la Section de Mécanique, en remplacement de M. Duhem 320 — M. £mi7e l'ungestélu Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoo- logie, en remplacement de M. E. Metchnikoff 922 — M. F. Becke est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Rosenbusch, décédé 1 144 — M. Jacques Loeb est élu Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoolo- gie, en remplacement de Lord Ave- bury 1479 — M. F.-W. Dyson est élu Correspon- dant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de Sir David GUI.. l^TJ ^'oi^ Commissions. ELECTRICITE. Electricité atmosphérique. • — Sur un éclair en boule; par M. Albert Baldit 1542 Electrodynamique. — Interprétation cinématique du théorème de Poyn- tingj par M. Th. De Donder 687 Electrolyse. — Sur le nickelage de l'aluminium; par MM. J. Canac et E. Tassilly 119 Électron. — Sur les quantités minima d'électricité et l'existence de quan- tités (quanta) plus petites que la charge d'un électron; par M. Félix Ehrenhajt 1071 — Sur les vitesses initiales des électrons photo-électriques; par M. G.- A. Dima 1 578 Électrostatique. — Sur la mesure de potentiels électriques à distance sans fil; par M. B. Szilard 56 1 Voir Ions. Électrotechnjque. — Sur la réso- nance des harmoniques 3 des alter- nateurs triphasés; par M. Swynge- dauiv Il3 — Résonance des harmoniques 3 des transformateurs en courant tri- phasé ; par M. Swyngedauw 484 — • Sur l'influence du montage des transformateurs triphasés dans les Pages, transports d'énergie à haute ten- sion; par M. André Blondel 453 — Sur la production et l'effet des har- moniques supérieurs dans les trans- ports d'énergie à haute tension; par M. André Blondel 6o3 — Errata relatifs à cette Communica- tion 752 — Analyse des réactions de l'induit dans les altez-nateurs; par M. André Blondel 1961 — Sur la résistance des limiteurs de ten- sion à intervalle explosif; par M. Swyngedauw 255 — Au sujet de la propagation des sur- tensions sur une ligne électrique hétérogène; par M. André Léauté. . 1166 Voir Arc, Atome. Courant aUernatif. Décharges. Diélectriques, Dynamos, Galvanomètre. Hydrologie, Ions, Magnétisme, Mécanique, Ondes hert- ziennes. Oscillographe, Photo-électri- cité, Résistance, Téléphone, Thermo- électricité. Embryogénie. — Sur les analogies de structure qui existent entre l'ovaire de certains Insectes (les Collem- boles) et celui de certains Crustacés entomostracés (les Chirocéphales) ; par M. Lécaillon 280 Voir Anatomie végétale. Emission. — Sur la détermination des pouvoirs émissifs dans l'infra- rouge; par M. Maurice Drecq 1019 — Effets des variations de voltage sur l'intensité des radiations d'arc ob- tenues avec un dispositif alimenté par du courant alternatif; par MM. Maurice Hamy et Millochau. . io85 — Sur la répartition de l'énergie dans les raies D du sodium; par MM. R. Ladenburg et F. Reiche 1788 — Sur un rayonnement accompagnant l'oxydation du phosphore; par M. A. Blanc 1492 — Le mécanisme du rayonnement lu- mineux et le quantum d'entropie; par M. Jacques Duclaita: 1 876 Emulsions. — Compressibilité osmo- tique des emulsions considérées comme des fluides à molécules visibles; par M. Jean Perrin 1 168 2o52 TABLE DES MATIERES. Pages. — Étude expérimentale de la compres- sibilité osmotique des émulsions/ par M. René Costanlin Il 71 — Fluctuations de concentration dans une émulsion colloïdale; par M. René Coslanlin i34i Ensembles. — Sur un ensemble super- posable avec chacune de ses deux parties; par MM. E. Mazurkiewicz et W. Sierpinski 618 — Exemples de fonctions dérivées; par M. Arnaud Denjoy ioo3 Equation caractéristique. — Sur les rapports entre le covolume h et les constaHtes critiques ; par M. L. Gay 34 Équations différentielles. — Sur les équations différentielles du pre- mier ordre et du premier degré; par M. Jules Drach 926 — Sur les intégrales quasi périodiques d'équations différentielles linéaires; M. Ernest Esclangon 1254 — Sur certaines intégrales d'un sys- tème de deux équations différen- tielles ordinaires de premier ordre satisfaisant à des conditions ini- tiales singulières; par M. Alfred Rosenblalt 556 • — Sur certaines extensions do la for- mule de Stokes; par M. E. Goursat. 26 — Sur les extensions de la formule do Stokes, les équations de Monge- Ampère et les fonctions analytiques de deux variables; par M. A. Duhl. 324 — Sur la forme intégrale des équations de Monge-Ampèrc; par M. A. Ruhl. I005 — Sur la méthode de Laplace; par M. J. Darmois 546 — Sur quelques transformations de Bâcklund ; par M. J. Clairin 923 — Sur certains systèmes d'équations aux dérivées partielles du second ordre à deux variables indépen- dantes; par M. J. Clairin 1 147 — Sur les propriétés analytiques des solutions des équations aux déri- vées partielles; par M. Maurice Gevrey 1 652 — Sur l'intégration de certains sys- tèmes d'équations différentielles; par M. E. Carlan 326 — Sur la théorie générale des systèmes d'équations aux dérivées partielles; Pages, par M. Gunther 853 — Sur la théorie générale des systèmes d'équations aux dérivées partielles; par M. Gunthir 11 08 Equations fonctionnelles. — Sur une équation fonctionnelle et les courbes à torsion constante ; par M. W. de Tannenberg i486 — Sur la série de Laplace; par M. T. -H. Gronwall 1488 — Sur une équation fonctionnelle; par M. C. Popovici 1 866 Équations intégrales. — Sur le noyau symétrique gauche dans la théorie des équations intégrales; par M. Th. Anghelulza 243 — Sur l'évaluation approximative de la plus petite valeur caractéristique de quelques équations intégrales; par M. Ph. Franck 55i — Sur l'application de la méthode de Fredholm aux marées d'un bassin limité par des parois verticales; par M. F. Jager 616 — Sur une formule directe pour la solu- tion d'une équation intégrale d'Abel; par M. Patrick- J. Browne. . i562 — Errata relatifs à cotte Communica- tion 1839 — Sur les équations, intégro-différen- tielles; par M. Ludwig Schlesinger . . 1872 Équilibres chimiques. — Étude de l'équilibre entre le chlorure de plomb et le chlorure de potassium en solution aqueuse; par M™'' De- massieiix i83 — Étude de l'équilibre entre le chlorure de plomb et le chlorure de sodium en solution aqueuse; par M""*^ De- massieux 702 — Équilibre de carburation des aciers dans les mélanges fondus de chlo- rure et de cyanure de potassium; par M. A. Portevin I025 — Sur les lois du déplacement de l'équi- libre chimique; par M. A. Ariès. . . . 49^ Voir Absorption des radinlior.s, Syn- thèse biocldmiquê. Errata. — 79, i52, 216, 292, 38o, 752, 907, ii36, i388, 1608, 1735, 1839, 1948, 2o36. Espace fonctionnel. — Sur quelques mesures dans l'espace fonctionnel; par MM. Ph. Frank et G. Pick io4 TABLE DES MATIERES. 2053 Pages. — Sur l'évaluation des tlistanccs dans l'espace fonctionnel; par M. G. Pick. 549 — Évaluation d'intégrales doubles des fonctions convexes; par M. W. Blaschke 778 — Nouvelles évaluations de distances dans l'espace fonctionnel; par M. W. Blaschke 1 149 — Sur une évaluation des potentiels; par M. Theodor Poeschl 1982 Lthers-sels. — Sur le processus de la saponification des éthers-sels et des amides par l'acide sulfuriquc concentré; par M. J. Bougaull l424 — Equilibre à la température ordinaire des formes énolique et aldéhydique pour le forniylsuccinate d'éthylc et le formyléthylsuccinate d'éthyle; par M. E. Carrière 1429 • — Ethérification de la glycérine par l'acide acétique en présence de cata- Pages. lyseurs; par MM. J.-B. Senderens et Jean Abouleiic 58l Ethers-oxydes. — Sur les éthers- oxydcs du carvacrol; par MM. Paul Sabatier et A. Mailhe 608 Étincelle. — Sur la résistance des limiteurs de tension à intervalle explosif; par M. Swyngedauw 255 — L'étincelle oscillante comme source économique de rayons ultraviolets; par M. J. de Kowalski i337 — Sur les spectres d'étincelle de quelques éléments dans l'ultraviolet extrême; par MM. Léon et Eugène Bloch i4l6 Étoiles. — M. A. Verschajjel adresse le Tome XII des Observations faites à l'Observatoire d'Abbadia 3l5 ÉvAPORATioN. — Evaporation des li- quides et des solides faiblement sur- chauffés; par M. R. Marcelin i4i9 Voir Capillarité. Fatigue. — - Cardiogrammes de fatigue ; par M. Jules Amar ^16 — Les signes objectifs de la fatigue dans les professions qui n'exigent pas d'efforts musculaires; par M. J.-M. Lahy 7-^7 • — Les effets comparés sur la pression du sang de la fatigue physique pro- duite par une marche prolongée et de la fatigue psychique résultant d'un travail d'attention; par M. J.- M.Lahy 191 3 Ferments. — Contribution à l'étude d'une maladie des cidres appelée verdissement; par M. W arcollier . . . 973 — Sur un ferment contenu dans les eaux, agent de déshydratation de la glycérine; par M. E. Voisenet. . . . njj — Nouvelles recherches sur un ferment contenu dans les eaux, agent de déshydratation de la glycérine; par M. E. Voisenet 734 — De la tyrosine cristallisée dans les fermentations microbiennes ; par M. Maurice Piettre 1934 — Sur les ferments du lait chez les Touareg; par M. G. de Gironcourt. . 737 C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158.) Voir Levures, Sucres, Synthèse biochi- mique. Flore tropicale. — Le genre Tanu- lepis à Madagascar; par M. P. Choux 423 — Trois nouvelles espèces de Chlaena- cées ; par M. F. Gérard 1 704 Fonctions. — Sur les zéros de la fonc- tion Ç(s) de Riemann; par MM. H. Bohr et E. Landau 106 — Sur les zéros de la fonction Ç (s) de Riemann; par M. G. -H. Hardy 1012 — Sur une propriété de la fonction | (t) de Riemann; par M. B. Bouliguine. 1666 — Sur les zéros de la fonction Ç (s) de Riemann; par M. R.-J. Backlund. . 1979 — Sur la fonction ^ (s) de Riemann; par M. Harald Bohr 1986 — Sur les fonctions abéliennes singu- lières de trois variables; par MM. G. Humbert et Paul Lévy 1609 — Sur les fonctions de Green et de Neu- mann ; par M. Paul Lévy 1 008 — Observations au sujet d'une Note de M. Paul Lévy intitulée : « Sur les fonctions de Green et de Neumann » ; par M. J. Hadamard loio 264 2o54 TABLE DES MATIERES. Pages. Formule d'interpolation pour la dé- rivée d'un polynôme trigonomé- trique ; par M. Marcel Riesz 1 1 52 Sur les polynômes trigonométriques; par M. Frédéric Riesz i657 Surxine généralisation des polynômes d'Hermite; par M. Angelesco '770 Observations sur une Communica- tion de M. Angelesco intitulée : « Sur une génération dos polynômes d'Hermite » ; par M. Appell '773 Sur une question concernant les fonctions entières; par M. G. Polya. ■ 33o Sur l'extension d'un théorème de Laguerre; par M. R. Jeniszch 780 Sur les points critiques des fonc- tions inverses des fonctions en- tières; par M. A. Hurwitz 1007 Sur la convergence des séries de fonc- tions analytiques; par M. Georges Rémoundos 248 Sur les séries de fonctions multi- formes dans un domaine; par M. Georges Rémoundos 92g Sur une propriété des fonctions à nombres dérivés finis; par M. Ar- naud Denjoy . .' 99 Sur la représentation conforme ; par M. Ernsl Lindelôf 245 Sur la meilleure approximation des fonctions analytiques possédant des singularités complexes; par M. Serge Bernslein 467 Sur ime généralisation d'un pro- blème de Tchébischefï et de Zolo- tareff; par M. A. Pchéborski 619 Sur une limili.' intérieure des change- ments de siane d'une fonction dans Pages, un intervalle; par M. Michel Fekele. 1256 — Nombre des changements de signe d'une fonction dans un intervalle et ses moments; par M. Léopold Fejér iSaS — Sur un problème de M. Baire; par M. N. Lusin 1 258 — Sur les fonctions à singularités dis- continues; par M. W. Goloubeff . . . . ïioy Fonds Bonaparte. — M. Bierry adresse un Rapport relatif à l'emploi qu'il a fait de la subvention qui lui a été accordée sur le Fonds Bonaparte en 191 2 23 — M. Alphonse Labbé adresse un Rap- port sur l'emploi qu'il a fait de la subvention accordée sur le Fonds Bonaparte en igiS i4o5 — M. J. Peltegrin adresse un Rapport sur l'emploi qu'il a fait de la sub- vention accordée sur le Fonds Bonaparte en 1 9 1 3 1 559 — M. R. Coquidé adresse un Rapport sur l'emploi qu'il a fait de la subven- tion accordée sur le Fonds Bona- parte en 191 3 1770 FnoiD. — Voir Absorption, Aliments, Congrès. Fusion. — Sur le point de fusion de l'arsenic; par M. R. Goubau 121 — Au sujet de la Note de M. R. Goubau sur le point de fusion do l'arsenic; par M. Pierre Jolibois 184 — Sur la chaleur de fusion des sels hydratés et des hydrates en général; par MM. Ch. Leenhardt et A. Bou- taric 474 ^'oi^ Métaux. Galactosides. — Voir Synthèse biochi- mique- Galvanomètre. — Microampèremètre enregistreur à inscriptions photo- graphiques et mesures qu'il permet d'effectuer; par M. Albert Turpain. Gaz rares. — M. Charles Moureu fait hommage d'un Mémoire sur « Les gaz rares des grisous » Voir Décharges, Poids atomique. GÉODÉSIE. — M. Ch. Lailemand pré- 141 1 1753 sente un exemplaire du Compte rendu des travaux effectués en 191 3 par le Service du Nivellement général de la France 920 — Sur la compensation d'un quadrila- tère; par M. F. La Porte 1667 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Los sablcs des Landes dans leurs relations avec les terrasses de l'Adour. Contribu- tion à l'étude de leur origine et de leur âge; par M. J. Blayac 1937 TABLE DES MATIERES. 2055 i8;jo i-u Pages. - Les anciennes nappes alluviales et terrasses du Rhône et de l'Isère, près de Valence ; par M. de Lamolhe. - Oscillations des lignes de rivage plio- cènes du Roussillon; par M. O. Mengel .^ - Sur les plages soulevées de la côte de l'Estérel; par M. Léon Lutaud 1726 - Sur les relations entre la forme des côtes du littoral méridional de l'Angleterre et leur constitution géologique; par M. Robert César- Franck I I 32 - Sur les relations entre la constitu- tion géologique de l'île de Wight (Hampshire) et la forme de ses côtes, par M. Robert César-Frank 1 72? Voir Glaciers. GÉOLOGIE. Prolongement oriental de la forma- tion ferrugineuse du synclinal de May (Calvados); par M. L. Caijeux. 1292 Sur la présence de Calymmene Blu- menbachi Brongn. dans le Gothlan- dien de Bretagne; par M. F. Ker- forne i i 58 Sur l'existence d'une florule carbo- nifère (westphalienne ?) à Mclesse (IlIe-et-Vilaine); par M. T. Bézier. . 2021 Horizons fossilifères nouveaux dans le Muschelkalk supérieur des envi- rons de Bourbonne-les-Bains; par M. G. Gardet i832 Sur la coupe du Lias, de l'Infralias et du Trias de Lorraine dans le son- dage du Bois Chaté; par M. René Nicklès 288 Les sables des Landes dans leurs relations avec les terrasses de l'Adour. Contribution à l'étude de leur origine et de leur âge; par M. ./. Blayac i gîy Sur la distinction de deux séries se- condaires superposées aux environs de Vicdessos (Ariège) ; par M. Michel Lortgchainbon '939 Oscillations des lignes de rivages pliocènes du Roussillon; par M. O. Mengel 1 44 Sur l'iiistoire des dernières glacia- tions rhodaniennes dans le bassin Pages, de Belley; par MM. Maurice Gi- gnoux ot Paul Combaz i536 Les anciennes nappes alluviales et terrasses du Rhône et de l'Isère, près de Valence; par M. de Lamolhe, i83o Sur les modifications apportées aux nappes provençales par les mou- vements alpins; par M. J. Repelin. . 211 Sur la constitution géologique de la partie septentrionale du départe- ment du Var; par M. J. Repelin. . . . 285 Sur les accidents secondaires qui ont affecté le massif autochtone de la Lare, près la Sainte-Baume; par M. J. Repelin 526 La zone des collines jurassiques de Nans (Var) ; par M. Emile Haug .... 74 La zone triasique de l'Huveaune; par M. Emile Haug 878 Sur la prolongation de la nappe des Bessillons dans le sud-ouest des Alpes-Maritimes, jusqu'à la vallée du Var; par MM. Léon Bertrand et Antonin Lanquine 876 Nouvelles observations sur la tecto- nique du sud-ouest des Alpes- Maritimes; par MM. Léon Bertrand et Antonin Lanquine l46o Tectonique des environs de Castel- lane (Basses-Alpes) ; par M. Adrien Guébhard 1 040 Sur la signification tectonique des plis du faisceau du littoral outre Nice et Menton; par M. E. Maury. . 1942 Sur l'ampleur de la nappe de Mordes; par M. Maurice Lugeon 2029 Crétacé des environs de Comillas (province de Santander); par M. Louis Mengaud i43 Sur la tectonique des environs d'In- fiesto, Arriondas et Rivadosella {.-isturies) ; par M. Louis Mengaud. . i38i La nappe de charriage du Montsech, en Catalogne; par MM. Charles Jacob et Paul Fallot 1 122 Sur la tectonique des Pyrénées cata- lanes et la prétendue « nappe du Montsech »; par M. Dalloni 1724 Les schistes à goniatites de Guadal- mez; par M. Jean Groth 525 La Sierra Morena; par M. Jean Groth. 1722 La tectonique de la Sierra Morena; par M. Jean Groth 1944 2o56 TABLE DES MATIERES. Pages — • Sur la tectonique de la sierra de Ma- jorque (Baléares); par M. Paul Fallot 645 — Sur la stratigraphie de la Sierra de Majorque (Baléares) ; par M. Paul Fallot 817 — Sur la géologie du djebel Filfila (Algérie) ; par M. L. Joleaud 288 — Sur la détermination orientale de la chaîne Numidique (Algérie); par M. L. Joleaud ii 3o • — Le Néocomien bathyal dans l'ouest de l'Algérie; par M. Dalloni i383 — Sur la structure du Plateau des Béni Mtir (Maroc central) ; par M. Louis Gentil i46 — Sur quelques renseignements nou- veaux relatifs à la géologie et la pétrographie du Congo; par M. R. Tronquoy 2022 — Sur rOuadai; par MM. Azéma et Jamot 437 — Sur les terrains sédimentaires du sud et de l'ouest de Madagascar; par M. J. Giraud 2027 — Sur le Trias d'Ismid;par M. jV. /liai;/. l459 — Les horizons à Fusulinidésd'Alkasaka (Japon) comparés aux horizons à Fusulinidés de Chine et d'Indo- Chinc; par M. Jacques Deprat 209 — Sur la présence du Rhétien marin avec charbon gras, sur la bordure occidentale du delta du l'icuve Rouge (Tonkin); par M. J. Deprat. 8i5 — Les accidents tectoniques et les zones d'écrasement de la basse rivière Noire (Tonkin); par M. J. Deprat. . 1602 — Les terrains paléozoïques et le Trias dans la région de Hoa-Binh et de Cho-Bo (Tonkin); par M. J. De- prat 2024 Voir Géographie physique, Hydrologie, Minéralogie, Nécrologie, Paléonto- logie, Pétrographie, Pétroles, Phy- sique du globe, Sismologie, Volcans. GÉOMÉTRIE. — Sur les courbes à torsion constante; par M. Gambier — Sur les courbes de Bertrand et les courbes à courbure constante; par M. Gambier 97 236 Pages. — Sur les courbes algébriques à torsion constante, de genre non nul; par M. Gambier 32i — Sur les courbes algébriques à torsion constante, réelles et nonunicursales; par M. Gambier 61 3 — Sur la torsion géodésique des con- tours fermés; par M. A. Buhl i323 — Sur la courbure normale des con- tours fermés; par M. A. Buhl 1978 — Sur une méthode géométrique de for- mation de quelques surfaces réglées d'ordre supérieur; par M. A'. Bartel. 1875 — Sur une propriété caractéristique des surfaces à courbure totale néga- tive constante; par M. Ch. Plâtrier. 24 — Sur une famille de systèmes triple- ment orthogonaux; par M. E. Keraval 238 — Sur les involutions n'ayant qu'un nombre fini de points unis, appar- tenant à une surface algébrique; par M. Lucien Godeaux 85 1 — Sur les surfaces algébriques doubles ayant un nombre fini de points de diramation; par M. Li(cif» Godeaux. 1261 — Sur les réseaux et les congruences asymptotiques; par M. C Guichard. ■J'jl — Sur certaines congruences spéciales de cercles et de sphères; par M. C. Guichard 1247 — Sur les surfaces telles que les sphères osculatrices aux lignes de courbure d'une série forment un système (> ou un système 2I; par M. C. Gui- cliard 1 967 Voir Cinématique. (Jl.\ciers. — Sur les encoches du ver- rou glaciaire; par M. E. Bénévent . . 742 Glucosides. — Voir Synthèse biochi- mique. Gonocoque. — Sur la résistance du gonocoque aux basses tempéra- tures; par MM. Auguste Lumière et Jean Chevrolier 1 39 — Quelques considérations nouvelles à propos des cultures de gono- coques; par MM. Auguste Lumière et Jean Chevrolier 1287 — Sur la vitalité des cultures de gono- coques; par MM. Auguste Lumière et Jean Chevrotier 1 820 — A propos des vaccins antigonococ- ciques; par M. E. Roux 235 TABLE DES MATIERES. Pages. — Traitement Je la blennorragie par la méthode des virus-vaccins sensibi- lisés; par M. Louis Cruveilhier 1284 Groupes. — La Géométrie intrinsèque et la première proposition fonda- mentale de Sophus Lie; par M. G. Kowalewski 2057 Pages. 554 H Histoire des Sciences. — M. Gautliier- Villars fait hommage à l'Académie d'un portrait de A. Cauchy 167 — M. Alfred Rébelliau fait connaître à l'Académie que M'n'= V" Walter et sa famille ont offert à la Biblio- thèque de l'Institut un portrait de César-Maurice Despretz l556 Voir Cosmogonie. Histologie. — Sur le chondriome du corps de Malpighi de l'œsophage; signification des filaments de Herx- Iieimer; par MM. Max Kollmann et Louis Papin 57 — La glande endocrine de l'intestin chez l'homme ; par M. P. Masson. . Sg — La région auditive interne de l'or- gane de Corti; par M. Vasticar 1208 — L'appareil de soutien de la région acoustique interne; par M. Vasticar. 1280 — Les formations nucléaires de la cellule auditive interne; par M. Vasticar. . l447 — Sur quelques particularités de la fibre nerveuse des batraciens et sur les soi-disant altérations de la gaine de myéline considérées comme condi- tionnant des changements d'excita- bilité des nerfs; par M. J. yageotte.. l447 Houille. — Sur les dissolvants de la houille ; par M. Léo Vigrion 1421 — Préparation synthétique d'un gaz de houille; par M. Léo Vignon 1809 — Hélium des grisous et radioactivité des houilles; par MM. Charles Mou- reu et Adolphe Lepape 598 — M. Charles Moureu fait hommage d'un Mémoire sur « Les gaz rares des grisous » 1753 Voir Absorption. Hybrides. — Sur la descendance des Haricots ayant présenté des cas de xénie; par M. Jean Daniel 4i8 — Sur la production d'hybrides entre l'Engrain (Trilicum nionococcumli.) et différents Blés cultivés ; par | M. Blaringhem 346 Hydrates. — Voir Aminés, Fusion. Hydrodynamique. — Sur le calcul de plus en plus approché des vitesses bien continues de régime uniforme par des polynômes, dans un tube prismatique à section carrée; par M. J. Boussinesq 1748 — Sur la vitesse moyenne ou de débit et la vitesse maximum ou axiale, dans un tube prismatique, à section régulière d'un nombre quelconque m de côtés ; par M. J. Boussinesq. ... 1846 — Sur la résistance hydrodynamique dans le mouvement non uniforme; par M. Victor Valcovici 68 j Hydrologie. — ^Utilité des nappes phréa- tiques, pour les villes bâties sur les terrasses alluviennes des vallées; par M. F. Garrigou 73 — Sur huit cartes hydrographiques de la région normande; par M. Henri Bresson I o45 — Sur la Beatus-Hôhie (Suisse) et l'eau- dc-fond (Grundwasser) des calcai- res; par M. E.-A. Martel 746 — Sur les gouffres des formations ter- tiaires et la résurgence de Vertus (Marne) ; par M. E.-A. Martel l463 — De l'importance du dosage des chlo- rures pour La surveillance et l'ap- préciation des eaux d'alimentation; par M. F. Malméjac 65o — Le manganèse dans quelques sources du massif vosgien; par MM. F. Ja- din et A. Aslruc 908 — Sur la recherche du bore dans les eaux minérales; par MM. Fonzes-Diacon et Fabre 1 54 1 — Le fluor dans les eaux minérales; par MM. Armand Gautier et D. Claus- mann l63l \ Dir Chimie analytique. Uvr.iÈNE. — Voir Aliments, Hydrologie, Technologie. 2o58 Hystérésis. — Sur les courants de Foucault dans un tore de ter doux TABLE DES MATIERES. Pages. Pages. plein et l'influence do l'hystérésis; par M. A. Defrelin i885 I Indice de réfraction. — Étude de la dispersion des rayons ultraviolets par les corps organiques ; par M. Victor Henri Insectes. — Sur une chenille de Lycé- nide élevée dans des galles d'Acacia par des fourmis du genre Creinasto- gaster; par M. F. Le Cerf — Observations et recherches expéri- mentales sur le cycle évolutif du puceron de la Betterave Aphis 1892 1 127 ei'onymi Fb.; par MM. A. Malaquin et A. Moitié 1371 — L'intestin terminal et les glandes rec- tales de quelques Carabides; par M. L. Bordas igSo Voir Embryogénie. Interférences. — Voir Nébuleuses. Ions. — Sur les couples à flammes chlo- rées; par M. G. Moreau 260 — ■ Sur une nouvelle forme de vent électrique; par M. S. Rainer 565 Latitude. — Les variations diurnes de la latitude; par M. Jean Boc- cardi 396 Levures. — Recherches sur les matières grasses formées par V Amylomyces Rouxii; par M. R. Goupil âaj — Sur les rapports des substances pro- téiques de la levure avec la sucrase; par M Pierre Thomas 1 697 — Nouvelles observations sur la produc- tion de l'acide pyruvique par la levure ; par MM. A. Fernbach et M. Schoen 1719 Voir Fermentations. Longitudes. — Sur une méthode photo- graphique directe pour la détermi- nation des différences de longitudes; par M. G. Lippmann 909 Lune. — M. Puiseiux présente deux fas- cicules de la Carte photographique et systématique de la Lune, établie par M. C. Le Morvan 398 — Les variations diurnes de la latitude ; par M. Jean Boccardi 896 Longueurs d'onde. — Vérification ex- périmentale du principe de Doppler- Fizeau; par MM. Ch. Fabry et H. Buisson 1 498 — Mesures interférentielles de vitesses radiales et de longueurs d'onde dans la nébuleuse d'Orion; par MM. H. Bourget, H. Buisson et Ch. Fabry. . 1269 M , MAGNETISME. Contribution à la réalisation de champs magnétiques élevés. Concen- tration des ampères-tours dans un très petit volume; par MM. JL Deslandres el A. Perot Projet d'un électro-aimaiil suscep- tible de donner un champ magné- ■ tique de 100 000 gauss; par MM. H. Deslandres et .4. Perot 658 Sur le champ moléculaire et l'action magnétisante de Maurain; par M. Pierre Weiss 29 Propriétés magnétiques des métaux alcalins en combinaison; parM.Paiti Pascal 37 Les propriétés diarnagnétiques des éléments suivent une loi périodique ; par M. Paul Pascal 1895 TABLE DES Pages. — Susceptibilité magnétique de quelques alliages faiblement magnétiques; par M. Eugène-Louis Dupuy 798 — Sur l'aimantation des mélanges li- quides d'oxygène et d'azote, et l'in- fluence des distances mutuelles des molécules sur le paramagnétisme; par MM. Albert Perrier et H. Ka- merlingh Onnes 94' ■ — • Sur l'interprétation des propriétés magnétiques des mélanges d 'oxygène et d'azote; par MM. Albert Perrier et H. Kamerlingh Onnes 1074 Voir Hystérésis. Magnétisme terrestre. — Valeur des éléments magnétiques à l'Observa- toire du Val-Joyeux au i" janvier 1914; par M. Alfred Angot — Perturbations de la déclinaison ma- gnétique à l'Observatoire de Lyon (Saint-Genis-Laval) pendant le quatrième trimestre de 191 3; par M. Ph. Flajolet — Perturbations de la déclinaison ma- gnétique à Lyon (Saint-Genis-Laval) pendant le premier trimestre de 1 9 1 4 ; par M. Philippe Flajolet 1732 Magnéto-optique. — Étude précise du deuxième groupe de bandes de l'azote, dans le champ magnétique. Reconnaissance de la nature des déplacements; par MM. //. Des- landres et L. d'Azambuja l53 • — Étude précise des spectres de bandes, dits « spectres de Swan », dans le champ magnétique. Division et pola- risation des raies spectrales; par MM. H. Deslandres et V. Burson .... — ■ Simplification et régularisation des bandes spectrales par le champ magnétique; par M. R. Fortrat. . . . 76 19 i85i 334 Mammifères. — Sur le sang du Mam- mouth; par M. Jean Gautrele.A. . . . 693 MÉCANIQUE. — Un nouveau système de halage funi- culaire électrique des bateaux; par M. Ed. Imbeaux 46i Mécanique analytique. — Sur la so- lution analytique du problème res- MATIÈRES. 2059 Pages, treint des trois corps; par M. G. Armellini 253 — Un théorème général sur le problème des n corps; par M. G. Armellini.. 680 — Le problème des deux corps de masses variables; par M. G. Armellini l565 — Sur les transformations canoniques des équations du mouvement d'un système non holonome; par M. A. Bilimovilch 1 064 — Quelques réflexions sur certains ré- sultats de Henri Poincaré concer- nant la Mécanique analytique; par M. Emih Picard I24l — Distribution de la poussière cosmique dans le plan invariable du système solaire; par M. B. Fessenkoff looi Mécanique céleste. — Sur la capture des comètes par Jupiter; par M. B. Fessenkoff 54l — Le problème des petites planètes; par M. Louis Fabry i48l Mécanique physique. — \o\t Métaux. MÉCANIQUE rationnelle. — Sur l'ho- mogénéité des équations et sur la simplificaton des problèmes quand certaines quantités deviennent petites; par M. E. Guyou Sag Voir Chronométrie, Cinématique, Dy- namique des fluides. Hydraulique, Hydrodynamique, .Moteurs, Résis- tance des matériaux. Médecine. — Interdépendance de l'hy- potension artérielle périphérique et de l'hypertension artérielle viscérale; par M. A. Moutier l44o — Sur le stigmate de l'hypertension artérielle; par M. A. Moutier 690 — L'action de quelques substances pharmaceutiques sur le développe- ment du cancer expérimental; par M. Théodor Mironescu 893 — Décroissance de laradiosensibilitédes tumeurs malignes traitées par des doses successives et convenablement espacées des rayons X : auto-immu- nisation contre les rayons; par MM. Th. Nogier et Cl. Regaud 1 711 — Accidents nerveux produits à distance par les projectiles de guerre; par M. 0. Laurent ion — Transmission à l'homme et au singe 2o6o TABLE DES MATIERES. Pages. 1926 i36 du typhus exanthématique par les poux d'un malade atteint do fièvre récurrente et par des lentes et poux issus des précédents; par MM. Edm. Sergent, II. Foley et Ch. VialaUe.. .. — Des périodes de latence du Spirille chez le malade atteint de fièvre récurrente; par MM. Edm. Sergent et H. Foley ■ — Leprazellcn et plasma zellen ; par MM. R. Argaud et /. Braiill ■ — Les spirilles de la fièvre récurrente sont-ils virulents aux phases sucy^es- sives de leur évolution chez le pou? Démonstration de leur virulence à un stade invisible; par MM. Charles Nicolle et Georges Blanc i8i5 — Essai de traitement de l'épilepsie dite * essentielle par le venin de crotale; par MM. A. Calmelte et A. Mézie. . 846 — Le tréponème de la paralysie générale par MM. C. Levadili et A. Marie (de Villejuif) i59? — Sur la pathogénie du choléra; par M. H. Violle 1710 Voir Gonocoque, Pathologie. Mémoires présentés. — Sir William Ramsay signale le projet de ré- forme du Calendrier proposé par M. Alexandre Philip 85o Métaux. — Sur les températures mi- nima de recuit; par MM. Hanriot et Lahure 262 — Sur l'écrouissage ascendant et de- scendant; par MM. Hanriot et La- hure 404 — Sur le revenu et le recuit après trempe des alliages cuivre-étain et cuivre- zinc; par M. A. Portevin 1 174 — Sur l'influence du temps dans les dé- formations rapides des métaux; par M. Georges Charpy et André Cornu. 1969 — Densité de quelques métaux à l'état liquide; par MM. A. Jouniaiuc et Paul Pascal 4 1 4 — Errata relatifs à cette Communica- tion 1 608 Voir Aciers. MÉTÉOROLOGIE. Observations faites à l'Observatoire de Lyon pendant l'ouragan du 22 Pages, février 1914; par M. Philippe Fla- jolel 744 — Sur la prévision du temps; par M. Gabriel Guilbert 1470 — Sur un enregistreur de l'intensité des chutes de pluie; par M. Ernest Esdangon 1467 Voir Electricité atmosphérique, Radio- activité, 1171 Molécules. — Étude expérimentale de la eompressibilité osmotique des émulsions; par M. René Costantin. . — Compressibilité osmotique des émul- sions considérées comme des fluides à molécules visibles; par M. Jean Perrin n 68 Voir Emulsions. MICROBIOLOGIE. - Entraînement et séparation de mi- crobes en suspension dans l'eau sons l'influence d'un courant d'air; par MM. A. Trillat et M. Fouassier 5i8 - Action du refroidissement sur les gouttelettes microbiennes ; par MM. A. Trillat et M. Fouassier.. i44i - Sur l'ontraînement de germes mi- crobiens dans l'atmosphère par pulvérisation d'eau polluée; par M. L. Cavel 896 - Expériences sur la vie sans microbes. Élevage aseptique de cobayes; par MM. Michel Cohendy et Eugène Wollman i283 - Étude de l'action métabiotique des rayons ultraviolets. Production de formes de mutation de la bactéridie charbonneuse; par Mni^ Victor Henri io32 - Action de l'uranium collo'ïdal sur le bacille pyocyaniquej par M. H. Agulhon et M"" Th. Robert 349 - Du pouvoir bactéricide considérable dubiiodure de mercure; par MM. //. Stassano et M. Gompel 1716 Voir Gonocoque. MINÉRALOGIE. Un gisement d 'iodargyrite en France ; par M. Georges Friedel 1811 TABLE DÈS MATIERES. 2061 Pages. — Sur les Minervites; par M. Armand Gautier 91a — Les zéolites du rio do Peixe (Brésil) j par M. Albertos Betim Paes Leme. . ii& — Sur la constitution minéralogique des Shetlands du Sud (lie Déception); par M. E. Gourdon 583 — Sur la constitution minéralogique des Shetlands du Sud ; par M. E. Gour- don 1 905 Voir Cristallographie, Pétrographie, Phosphorescence. Mollusques. — Sur l'existence de sper- matophores chez quelques Opis- thobranches; par MM. Rémy Perrier et Henri Fischer 1 366 Voir Biologie, Protozoaires. Morphologie dynamique. — La vibra- Pages, tion propulsive. Vol plané et vol battu chez les oiseaux; par M. Fré- déric Houssay igSi — Calcul de l'augmentation du charge- ment ou de la vitesse pouvant être obtenue par l'accroissement de di- mensions des navires; par M. L.-E. Berlin 1049 — Errata relatifs à cette Communication. I055 Moteurs. — Sur une nouvelle formule exprimant la puissance indiquée d'un moteur à quatre temps en fonction d'éléments expérimen- taux; par M. G. Kcenigs 1877 — Sur l'essai des huiles de graissage • pour moteurs à explosions ; par M. G. Lumet iji, N Navigation. — Sur l'instabilité dont les paquebots sont menacés à la suite d'un abordage; par M. Bertin i545 — M. L.-E. Bertin présente la nouvelle édition de la Marine moderne l4o4 NÉBULEUSES. — Sur le poids atomique du nébulium et la température de la nébuleuse d'Orion; par MM. Ch. Fabry, II. Bourget et H. Buisson.. . 1017 — Mesures interférentielles de vitesses radiales et de longueurs d'onde dans la nébuleuse d'Orion; par MM. Ch. Fabry, II. Bourget et //. Buisson. . 1268 — Sur les poids atomiques des éléments des nébuleuses; par M. J.-W. Ni- cholson l322 — Sur les diverses classifications de né- buleuses et amas stellaires, et sur les abréviations employées pour décrire ces objets; par M. G. Bigourdan. . . . 1949 Nécrologie. — M. le Secrétaire perpé- tuel annonce que la Notice sur Auguste Michel-Léfy, dont M, De Launay a donné lecture dans la séance du 8 décembre I9l3, est en distribution 38l — M. B. Baillaud donne lecture d'une Notice sur Sir David Gill 217 — M. Puiseux donne lecture d'une Notice sur M. R. Radau 217 — ■ Eduard Suess : l'œuvre et l'homme; par M. Pierre Termier 1245 Voir Décès. Nerfs. — Voir Anatomie pathologique. NiTRiLEs. — Sur les nitriles salieyliques j par MM. Cousin et Volmar gSo o Océanographie. — Sur la troisième campagne de l'Hirondelle II (26^ de la série complète) ; par S. A. S. Albert, Prince de Monaco i474 — Sur un sondeur piézométriquc; par M. Alphonse Berget i465 Observatoires. • — ■ M. A. Verschaffel adresse le Tome XII des Obsenra- C. R., 1914, 1" Semestre. (T. liS.) tions faites à l'Observatoire d'Ab- badia 3l5 M. A. Verschajjel adresse un Cata- logue d'étoiles de l'Observatoire d'Abbadia i389 Sur l'emplacement à donner à l'Ob- servatoire astronomique du mont Blanc; par M. M.aurice Hamy .... I236 265 2062 TABLE «ES MATIERES. Pages. Oiseaux. — Les caractéristiques des Oi- seaux marins; par M. A. Magnan. . 8o5 Voir Biologie. Ondes hertziennes. — Sur la propa- gation des ondes hertziennes le long d'un fil enroulé en hélice; par M. F. Bourcier 1882 — Influence do l'état de l'atmosphère sur la propagation et la réception des ondes hertziennes; par MM. R. Clarlé et E. Rothé 699 OPTIQUE. Optique géométrique. — Méthode pour le réglage d'une lunette en autocol- limation; par M. G. Lippmann — Nouveau dispositif de miroirs pour phares et autres projecteurs de lu- mière; par M. Edouard Cannevel. .. 934 XoiT Absorption des radiations, Astro- nomie, Chimie analytique, Emission, Longueur d'onde, Magnéto-optique, Optique géométrique, Photohimie, Physique mathématique, Bayons X, Réflexion, Réfraction, Résonance optique. Spectres. Optique cristalline. • — Du pouvoir rotatoire dans les cristaux biaxes; par M. Fred. Wallerant Voir Cristaux liquides, Polymorphisme. Pages. Oscillographe. — Sur un oscillographe cathodique; par M. Alexandre Du- four OxYDAsES. — Sur le mécanisme des phé- nomènes d'oxydation et de réduc- tion dans les tissus végétaux; par M. J. Wolff 91 1339 I 125 PALÉONTOLOGIE. — Sur les Rhinocéridés du bassin de Mayence; par M. F. Roman 1224 — Sur l'origine de slames cunéiformes des molaires d'éléphants; par M. Sabba Stsfanescu 1 0^3 — Horizons fossilifères nouveaux dans le Muschelkalk supérieur des environs de Bourbonne-les-Bains; par M. G. Gardet 1 832 — Sur la reconstitution d'un squelette de Felsinotherium Serresi, sirénien pliocène des sables de Montpellier; par M. Charles Depérst i858 Paléontologie végétale. — Relations des empreintes de Corynepteris avec les Zygopteris à structure conservée; par M. Paul Bertrand 7/J0 — Existence de nombreuses traces d'Al- gues perforantes dans les minerais de fer oolithique de France; par M. L. Cayeux .i539 — Sur la présence de Calymmene Blu- menbachi Brongn. dans le Gothlan- dien de Bretagne; par M. F. Ker- forne l458 — Sur l'existenee d'une florule carboni- fère ( westphalienne ? ), à Melesso (Ille-et-Vilaine);'par M. T.Bézier. . Parasitologie. — L'agent du debab d'Algérie est le Trypanosoma souda- nense (Laveran) ; par M. A. Laveran. 96 — Infection naturelle du rat et de la souris au moyen de puces de rat parasitées par Herpetomonas Pal- toni; par MM. A. Laveran et G. Franchini . 45o — Infection de la souris au moyen des Flagellés de la puce du rat, par la voie digestive; par MM. A. Laveran et G. Franchini 770 — Nouveaux faits tendant à démontrer que le kala-azar méditerranéen doit être identifié au kala-azar indien; par M. A. Laveran 1060 — Sur le cycle évolutif chez les Myxo- sporidies; par M. Jivoin Georgévilch. 190 — Recherches sur l'évolution de l'Hypo- derma bovis (de Geer) et les moyens de le détruire; par M. Adrien Lucet. 812 — Recherches sur l'évolution de l'Hypo- derma bovis et les moyens de le dé- truire; par M. Adrien Lucet 968 Voir Protozoairis. TABLE DES MATIERES. 2o63 Pages. Parthénogenèse. — La Parthénoge- nèse rudimentaire chez le Faisan doré {Phasianus pictus L.); par M. Lécaillon 55 — Sur l'existence de phénomènes de parthénogenèse naturelle rudimen- taire chez le Crapaud commun (Bufo vulgaris Laur.) ; par M. Lé- caillon 1 928 ■ — Sur l'existence d'un rythme pério- dique dans le déterminisme des premiers phénomènes du dévelop- pement parthénogénétique expé- rimental chez l'Oursin; par M. M. Herlant 1 53 1 — Sur les phénomènes de parthéno- genèse naturelle rudimentaire qui se produisent chez la Tourterelle rieuse [Turlur risorius Sws.); par M. Lécaillon 1714 Pathologif. — Voir Anatonuè patholo- gique. Pathologie végétale. — Essais d'im- munisation da la Rose trémière contre la maladie de la rouille (Puccinia Malvacearum Mont.) ; par MM. Jakob Eriksson et Cari Ham- marlund 420 — Sur l'apparition de sores et de mycé- lium de rouille dans les grains de céréales; par M. Jacob Eriksson. ... 1 194 — Sur l'efficacité des germes de rouille contenus dans les semences des Graminées pour la propagation delà maladie; par M. J. Beauverie 1 196 Voir Botanique. Pétrographie. — Sur la sédimentation carbonatée et la genèse des dolo- mies dans la chaîne pyrénéenne; par M. Michel Longchambon i3l — Sur le rôle de la magnésie dans les cycles sédimentaires} par M. Michel Longchambon 267 — Sur la structure primitive des dolo- mies pyrénéennes; par M. Michel Longchambon 953 — Les phénomènes métarmophiques à l'île de Sériphos (Archipc-l) ; par M. Const.-A. Ktenas 720 — Sur les relations pétrographiques existant entre l'île de Sériphos et les formations environnantes; par M. Const. A. Ktenas 878 — £rrata relatifs à cette Communication. 1735 Pages. — Sur l'Ouadaï; par MM. Azéma et Ja- mot 437 — • Sur quelques renseignements nou- veaux relatifs à la géologie et la pé- trographie du_Congo; par M. R. Tronquo;/ 2022 — • Les latérites de Guinée ; par M. A. La- croix 835 — ■ Nouvelles observations sur les roches éruptives du sud et de l'ouest de Ma- dagascar; par M. J. Giraud i585 Voir Minéralogie. Pétroles. — Sur l'existence possible de gisements pétrolifères dans l'Indo- Chine française d'après les indices toponymiqucs ; par M. Paul Du- randin [85o], 900 — Les rapports des gisements pétroli- fères avec les transgressions et ré- gressions marines (Contribution à la recherche de l'origine des pé- troles) ; par M. Jean Chautard 2o3i Phonographe. — Voir Acoustique. Phosphorescence. — Sur des calcites très phosphorescentes sous l'action de la chaleur; par M. F. Pisani. . . . 1121 Photochimie. — Non-influence de l'oxy- gène sur certaines réactions photo- chimiques; par MM. Marcel Boll et l 'ictor Henri 32 — Sur la phototropie des systèmes inor- ganiques; par M. José Rodriguez Mourelo 122 — Sur la vulcanisation des solutions de caoutchouc par les rayons ultra- violets; par MM. André Helbronner et Gustave Bernstein i343 — Action des rayons ultraviolets mono- chromatiques sur l'amylase et la lipase du suc pancréatique; par M. et M™*! Chauchard i575 — Action des rayons ultraviolets mo- nochromatiques sur les tissus. Me- sure de l'énergie de rayonnement correspondant au coup de soleil; par MM. Victor Henri et Venceslas Moycho 1 509 — Sur les divers modes de photolyse de l'acide oxalique par les rayons ultraviolets de différentes lon- gueurs d'onde; par M. Daniel Ber- thelot 1791 — Etude de la dispersion des rayons ultraviolets par les corps orga- 2o6/( TABLE DES MATIERES. niques; par M. Viclor Henri Photo-électriciçé. — Sur l'action sé- lective des métaux dans l'effet photo-électrique; par M. G. Rsboul. — Sur les vitesses initiales des électrons photo-électriques; par M. G. -A. Dima Photographie. — Simplification du procédé pour obtenir un cliché pho- tographique; par M. Ch. Gravier.. — Sur une réaction colorée présentée par l'hydroquinone à l'état solide; par M. Maldiney Voir Astronomie. Pages. • i8Q2 477 1573 400 1782 PHYSIOLOGIE. — De la décroissance, en fonction des intensités d'excitation, du rapport de la période latente à la période totale d'établissement pour les sen- sations lumineuses; par M. Henri Piéron 274 — Changement d'excitabilité des nerfs conditionné par une altération de leur gaine de myéline; par M. L., M™e M. Lapicque et M. R. Legendre. 8o3 — Recherches sur l'excitabilité des fibres pigmento-motrices; parM^'^G. Kœnigs 1916 — Action sur certains organismes d'un courant d'eau artificiel; par M. Ma- rage 884 — Variations de la ration alimentaire et du poids du corps sous l'action du rayonnement solaire dans les diverses saisons. Nutrition par la chaleur; par M. Miramond de Laro- quette 586 — Sur l'économie d'aliments réalisable par l'élévation de la température extérieure; par M. Louis Lapicque. . 732 — Influence des climats et des saisons sur les besoins alimentaires; par M. E. Maurcl 1201 — Tables des croissances comparées des nourissons élevés au sein et au biberon durant la première année de la vie; par MM. Variât ot Fli- niaux i36i — De la non-accoutumance héréditaire des microorganismes (ferment lac- tique) aux milieux peu nutritifs; par M. Charles Richet '749 Pages. — L'accoutumance héréditaire aux toxiques, dans les organismes inté- rieurs (ferment lactique) ; par M. Charles Richet 764 — Du rôle des glandes surrénales dans l'action des substances vaso-con- strictives. Les substances vaso- constrictives indirectes; par M. E. Gley 2008 — Culture des ganglions spinaux dans du plasma hétérogène; par MM. G. Marinesco et J. Minea 588 -^ Oscillations rythmiques de la tonicité des ventricules sur le cœur isolé de lapin; par MM. H. Busquet et M. Tifjeneau 2019 Voir Altitude, Anaphylaxié, Biologie, Venins. Physiologie végétale. — De la survie des tissus végétaux après le gel; par M. W. Russell 5o8 — Sur les modifications produites dans la structure des racines et des tiges par une compression extérieure; par M"" E. Bloch 1701 Physiothérapie. — Sur la variation des dépenses énergétiques de l'homme pendant le cycle nycthéméral; par M. J. Bergonié 961 — De la répartition rationnelle des re- pas chez l'homme dans le cycle nyct- héméral; par M. J. Bergonié 1079 Voir Biologie. PHYSIQUE. — De l'action de la pesanteur sur les mélanges gazeux, notamment dans l'atmosphère terrestre; par M. G. Gouy 664 — Sur un dispositif manométrique pour l'étude des très petites déforma- tions du caoutchouc; par M. Le Bouchet 1495 Voir Absorption, Acoustique, Atome, Capillarité, Chaleur, Electricité, Ma- gnétisme, Optique Physique biolo- gique. Physique céleste. ■ — Le Soleil et sa chaleur. Sa contraction et sa durée; par M. Alex. Véronnet 398 — Des causes explicatives de la cha- leur solaire; par M. Alex. Véronnet. 1649 TABLE DES MATIERES. 20f)5 Physique du globe. — Le refroidis- sement de la Terre; évolution et durée; par M. Alex. Véronnet. . . . — Essai d'une théorie physique de la formation des océans et des conti- nents primitifs; par M. Emile Belot. — Sur l'état thermique de l'atmosphère; par M. A. Boularic — Influence de la polarisation de la lu- mière diffusée par le ciel sur les valeurs obtenues pour la constante solaire ; par M. A. Boularic Physique mathématique. — Sur l'ap- plication de la méthode de Ritz à certains problèmes de Physique mathématique et en particulier aux marées; par M. F. Jager — Sur les équations aux dérivées par- tielles de l'équilibre limite d'un mas- sif sablonneux, compris entre deux surfaces à profil rectiligne : l'une, face postérieure d'un mur de sou- tènement; l'autre, surface supé- rieure libre du massif; par M. E. Balicle — Sur le problème des sphères pui- santes et la théorie de la gravitation j par M. A. Korn — Sur la théorie mathématique du fonctionnement des lignes élec- triques formées de deux tronçons différents; par M. André Léauté. . . . ■ — - Sur le problème des deux lignes élec- triques branchées en série; par M. André Léauté — Rapport sur un Mémoire de M. Louis Roy intitulé : « Sur le mouvement des milieux visqueux et les quasi- ondes »; par M. P. Duhèm — Sur le mouvement à trois dimensions des milieux visqueux indéfinis; par M. Louis Roy — Sur les quasi-ondes à trois dimen- sions ; par M. Louis Roy — Diffusion de la lumière par un corps transparent homogène; par M. Léon Brillouin Voir Calcul des probabilités. Physique physiologique. — Sur le pouvoir de pénétration des rayons violets et ultraviolets au travers des feuilles; par M. P.- A. Dan- geard — De l'influence des rayon ultraviolets Pages. 538 047 652 i6oo ii6o 856 932 i334 1989 3i5 ii58 1263 i33i 369 Pages, sur la coloration des poils des lapins et des cobayes; par M. S. Sécerov . . 1826 — Variations de la conductivité élec- trique des humeurs de l'organisme; par M. A. Javal 4^8 — Remarques sur la structure spec- trale des corps de la famille des hémoglobines; par M. Fred VUs.. . . 1206 — Détermination photographique des spectres de fluorescence des pig- ments chlorophylliens; par M. Ch. Dhéré 64 — Errata relatifs à cette Communica- tion 1 52 Voir Acoustique physiologiqne. Physio- logie, Sérums. Physique végétale. — Recherches sur les pigments des chromoleu- cites; par M. V. Lubimenko 5io Planètes. — Observation de l'occul- tation de la planète Mars, du 3o mai 1914, faite à l'Observatoire de Lyon; par M. J. Guillaume i559 . — Les durées de révolution des satel- lites d'un même système présentent entre elles une harmonie qui se tra- duit par le fait que leurs différences secondes successives sont dans le même rapport que les termes de la progression : i, 3, 9, 27, 81...; par M. J. Delauney i4o5 — Le problème des petites planètes ; par M. Louis Fabry 1481 Plis cachetés. — M. H. Parenty de- mande l'ouverture d'un pli cacheté renfermant une Note « Sur la con- centration par le froid des extraits végétaux liquides » et donne lec- ture de son contenu 900 Voir Aliments. — M. A. Périgaud demande l'ouver- ture d'un pli cacheté contenant une « Note relative à un procédé séro- thérapique pouvant être essayé contre les cancers et contre d'autres maladies infectieuses » 1769 Poids atomiques. — Densité et masse atomique du néon; par M. A. Leduc. 864 — ■ Applications des lois de transparence de la matière aux rayons X, à la fixation de quelques poids ato- miques contestés : cas du thorium 2o66 TABLE DES MATIERES. Pages. et du cérium; par MM. Louis Be- noist et Hippolyte Copaux 689 — Application des lois de transparence de la matière aux rayons X, à la fixation de quelques poids ato- miques contestés : cas du gluci- nium; par MM. Louis Benoist et Hippolyte Copaux SSg — Détermination du poids atomique du nickel; par MM. Œchsner de Coninck et Gérard i345 — Sur les écarts de poids atomiques obtenus ayec le plomb provenant de divers minéraux; par M. Mau- rice Curie 1676 — Sur le poids atomique du plomb de la pechblende ; par M. O. Hônig- schmid et M"^ Stéphanie Horovitz. 1796 — Errata relatifs à cette Communication. 1948 Voir Nébuleuses. Poissons. — Sur les phases larvaires et la métamorphose des poissons apodes appartenant à la famille des Némichthydés : par M. Louis Roule. . 352 — Sur l'influence exercée sur la migra- tion de montée du Saumon ( Salmo salar L.), par la proportion d'oxy- gène dissous dans l'eau des fleuves; par M. Louis Roule i364 — Sur les Poissons abyssaux apparte- nant à la famille des Eurypharyngi- dés ; par M. Louis Roule 1821 — Sur les Athérinidés des eaux douces de Madagascar; par M. Jacques Pellegrin 432 — ■ Sur les Chétognathes des croisières de S. A. S. le Prince de Monaco; par MM. L. Germain et L. Joubin i452 Pages. — Sur un cas d'hermaphrodisme d'un Scyllium stellarc L.; par MM. A. Vayssière et G. Quintaret 20i3 Voir Protozoaires. Polymorphisme. — Sur les propriétés cristallographiques de la benzine bichlorée; par M. Fréd. Wallerant. . 385 — Sur le polymorphisme du camphre par M. Fréd. Wallerant 597 — Contribution à l'étude du polymor- phisme; par M. Fréd. Wallerant. . . . i473 Pouvoir rotatoire. — Du pouvoir ro- tatoire dans les cristaux biaxes; par M. Fréd. Wallerant 91 — Les isomères optiques de l'homona- taloïne et de la nataloïne; leurs transformations réciproques; par M. E. Léger 1 189 — Influence des dissolvants sur l'acti- vité optique des éthers campho- riques; par MM. J. Minguin et R. Bloc 1 273 — Influence des dissolvants sur l'acti- vité optique des camphorates de méthyle acides ortho et allo et cam- phorate neutre; par MM. J. Min- guin et R. Bloc 1997 Voir Acides, Sucres. Protozoaires. — Sur un nouveau Pro- tiste du genre Dermocystidium para- site de la Truite; par M. Louis Léger 807 — L'autogénèse des ncmatocystes chez les Polykrikos; par M. Edouard Chalton 434 — Sur les formes d'involution d'un Infusoire cilié dans le rein d'un Cé- phalopode; par M. Bernard Collin. . 891 R Radioactivité. — Sur la mesure de po- tentiels électriques à distance sans fil; par M. B. Szilard 56i — Sur un paratonnerre au radium; par M. B. Szilard 695 • — Décomposition du gaz ammoniac sous l'action de l'émanation du radium et influence de la température sur les effets chimiques produits par les rayonnements des corps radioactifs; par M. Eugène Wourtzel 571 — Sur une réduction de l'oxyde de car- bone par l'hydrogène provoquée par l'émanation du radium; par M. Otto Scheuer 1887 — Sur les propriétés électrochimiques du radium B et du thorium B; par M. Z. Klemensiewicz 1889 Voir Poids atomiques. Rayons cathodiques. — Voir Oscillo- graphe, Rayons X. • — Vérifications nouvelles TABLE DES Pages, des lois de transparence de la ma- tière aux rayons X, dans le cas spécial des complexes minéraux; par MM. Louis Benoist et Hippolyle Copaux 559 — Application des lois de transparence de la matière aux rayons X, à la fixation de quelques poids atomiques contestés : cas du thorium et du cérium; par MM. Louis Benoist et Hippolyle Copaux 689 — Application des lois de transparence de la matière aux rayons X, à la fixation de quelques poids atomiques contestés : cas du glucinium; par MM. Louis Benoist et Hippolyte Copaux 859 — Sur la spectroscopie des rayons de Ri intgen ; par M. M. de Broglie 177 — Observations fluoroscopiques par vision directe des spectres des rayons de ROntgen; par MM. M. de Broglie et F.-A. Lindemann 180 — Sur l'obtention des spectres des rayons de Riintgen par simple pas- sage des rayons incidents au tra- vers de feuilles minces; par M. M. de Broglie 333 — Sur les spectres des rayons de Riint- gcn, rayons émis par des anticathodes do cuivre, de fer, d'or; par M. M. de Broglie 623 — iîrrato relatifs à cette Communication. 907 — Sur un nouveau procédé permettant d'obtenir très rapidement les spec- tres des rayons de Rcintgen; par MM. M. de Broglie et F.-A. Lindemann 944 — Sur la spectroscopie des rayons se- daires émis hors des tubes à rayons de Runtgen, et les spectres d'absorp- tion; par M. M. de Broglie i493 — Sur l'analyse spectrale directe par les rayons secondaires des rayons de Rontgen; par M. M. de Broglie. . 1 785 RÉFLEXION. — Sur la loi de la réflexion de lumière par les substances mates; par M. B. Fessenkojf 1271 MATIÈRES. 2067 Pages. RÉFRACTION. — Sur la rétraction astro- nomique; par M. Charles Arnaud. . . 168 Reptiles. — ■ Propriétés venimeuse de la salive parotidicnne d'une cou- leuvre aglyphe, Coronella austriaca Laurenti; par M™'^ Marie Phisalix. i45o — Effets des venins sur la coagulation du sérum de cheval par le chauf- fage. DifTéreneiation des venins de Vipéridés et de Colubridés; par M.L. Massai lo3o Résistance des matériaux. — Sur le calcul des efforts développés par le retrait du ciment dans les cons- tructions en béton armé; par M. Charles Babul 685 — Retrait du béton armé. Son in- fluence sur les efforts développés dans les constructions en béton armé; par M. Considère 1096 — ■ Déformations et fatigues* du béton armé. Application aux voûtes; par M. Considère 1 55o — Mesure du retrait, des efforts, de l'élasticité et de la résistance du béton dans les constructions en béton armé; par M. Considère 1756 Résistance électrique. — Variations de résistance des cristaux et forces électromotrices résiduelles; par M"« Paule Collet 1994 Résonance optique. — Photométrie de la résonance superficielle de la va- peur de sodium sous l'excitation des raies D. Finesse des raies de résonance; par MM. L. Dunoyer et B.-W.Wood 1068 — • Rectification à notre Note intitulée: « Photométrie de la résonance su- perficielle de la vapeur de sodium sous l'excitation des raies D. Fi- nesse des raies de résonance »; par MM. L. Dunoyer et R.-W. Wood 1265 — La résonance optique de la vapeur de sodium sous l'excitation d'une seule des raies D; par MM. R.-W. Wood et L. Dunoyer 149" Sang. — Voir Altitude, Mammifères. SÉRIES. — Sur des transformations de fonctions qui font converger leurs séries de Fourier; par M. Jules Pal. 101 2o68 TABLE DES MATIERES. Pages. — Sur la convergence absolue des séries trigonométriques ; par M. Serge Bernstein 1661 — Sur quelques méthodes de sommation et leur application à la série de Fourier; par M. T.-H. Gromvall. . . . 1664 — Sur une propriété des polynômes de BernouUi; par M. Ch.-H. Miinlz 1864 — Sur la série de Laplace; par M. T.-H. Gromvall 1488 — Sur la convergence des séries procé- dant suivant les polynômes d'Her- mite ou les polynômes analogues plus généraux; par MM. P. Appell et J. Kampé ds Fériet 38 1 — Sur un développement en série des puissances d'un polynôme; par M. Richard SupparUschilsch i655 — Sur la relation entre certaines mé- thodes pour la sommation d'une sé- rie divergente; par M. Charles-N. Moore 1 774 — Sur les séries de facultés; par M. N.- E. Norlund 1252 — Sur les séries de facultés et les mé- thodes de sommation de Cesàro et de M. Borel; par M. N.-E. Norlund.. iSaS SÉRUMs. — Inactivation des sérums parla chaleur. L'alexine ou complément est constituée par l'union de deu.x complexes, l'un formé par les savons de soude du sérumunis à la globuline (portion médiane du complément), l'autre par les savons de cholestérinc unis à l'albumine (portion terminale du complément) ; par M. J. Tissot. . l5i5 — Mécanisme de 1 inactivation des sé- rums par dialyse. Conditions qui ré- gissent la dissociation des savons dans le sérum; par M. J. Tissot .... 1707 — Rôle de la dissociation des savons dans le mécanisme de linactivation des sérums par addition de sels, d'acides dilués, d'acide carbonique ou de globuline; par M. J. Tissol.. . . 1923 Sismologie. — Sur la distribution mon- diale de la sismicité; par M. de Mon- lessus de Ballore 440 — - Sur les phénomèues lumineux ayant accompagné le tremblement de terre de la Rauhc Alb, le iG novrmbru I fjl I ; par M. delMunlessus de Ballore. 741,1 — Sur l'origine épirogéniquc probable dos tremblements do terre du dé- Pages, troit de Cook (Nouvelle-Zélande); par M. de Montessus de Ballore. . . . i835 — Sur les effets, en Portugal, du mé- gaséisme du i^' novembre 1755; par M. Pereira de Sousa 2o33 Soleil. — Observations du Soleil, faites à l'Observatoire de Lyon, pendant le quatrième trimestre de igiS; par M. J. Guillaume 544 — Observations du Soleil, faites à l'Ob- servatoire de Lyon, pendant le pre- mier trimestre de 1914; par M. J. Guillaume 1648 — Sur le spectre de la chroniosphère; par MM. P. Salet et Millochau 1000 — Sur la recherche expérimentale d'un champ électrique solaire; par M. //. Deslandres n37 — £rrata relatif à cette Communication. 1898 Voir Physique du globe, Spectroscopie aslranomique. Solennités scientifiques. • — M. Léo Vignon fait part de l'inauguration d'une plaque commémorative de l'élection de MM. Guy et Depéret. .. i558 — M. Ch. Depéret invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration du monument d'Ampère, à Polcy- mieux 177° Spectroscopie. — -Sur les spectres d'étin- celle du nickel et du cobalt dans l'ultraviolet extrême ; par MM. Léon et Eugène Bloch 784 — Sur les différents spectres du mercure, du cadmium et du zinc; par M. J. de Kowalski 788 Voir Absorption , Physique physiolo- gique, Ultraviolet, Rayons X. Spectroscopie astronomique. — Sur l'emploi du prisme objectif à la dé- termination des vitesses radiales; par M. Maurice Ilamy 81 — Sur l'inclinaison des raies spectrales et l'accélération équatorialc de la rotation solaire; par M. Georges Meslin 1 56o Voir Nébuleuses, Soleil. Statistique. — Sur huit cartes hydro- graphiques de la région normande; par M. Henri Bresson io45 Sucres. — Sur la constitution de l'ho- rnonataloïne et de la nataloïne; par M. E. Léger i85 — Les isomères optiques de l'homona- TABLE DES MATIERES. Pages, taloïne et de la nataloïne; leurs transformations réciproques; par M. E. Léger 1 1 89 — Nouvelle méthode de transformation de la barbaloïne en jî-barbaloïne; par M. E. Léger I goS — Sur quelques produits de la décom- position du di-xlrose en milieu al- calin; par MM. .^1. Fernbach et .1/. Schoen 1J7G Synthèse biochimique. — Influence du titre alcoolique sur la synthèse biochimique de l'éthylglucoside a et du propylglucoside a; par MM. i?m. Bourquelol et A. Aubry 70 — Équilibres fermentaires. Pieprise de l'hydrolyse ou de la synthèse par suite de changements apportés dans la composition des mélanges; par MM. Em. Bourquelol et M. Bridel. .. 206 — I. Equilibres fermentaires. — II. Par- tages et déplacements dans un milieu 2069 Pages, alcoolique renfermant du glucose et deux ferments glucosidi fiants; par MM. Em. Bourquelol et M. Bridel. 870 Synthèse biochimique, à l'aide de l'é- mulsine, du monoglucoside j3 du gly- col ; par MM. Em. Bourquelol et M. Bridel 898 Synthèse biochimique, à l'aide de la glucosidase a, du monoglucoside a du glycol; par MM. Em. Bourque- lol et M. Bridel 1219 Synthèse biochimique de l'o-méthoxy- benzylglucoside [i et du m-nitro- benzylglucoside ji; par MM. Em. Bourquelol et Alcjc, Ludwig 1087 Synthèse biochimique de l'anisylgluco- side 'i (p-méthoxybenzylglucoside p; par MM. Em. Bourquelol et Alex. Ludwig 1 377 Synthèse biochimique du méthyl- galactoside a; par MM. H. Hérissey et A. Aubry 204 Technologie. — Le retour au pain de ménage; par M. J.-A.-F. Balland. . 188 — Sur la baisse du gluten des farines; par M. Balland i to3 — A propos de la diminution du gluten des blés français; par M. Emile Fleu- rent 1 59 1 TÉLÉGRAPHIE SANS FIL. — Enregistre- ment des radiotélégrammes au moyen du télégraphone de Poulsen; par M. P. Dosne 47^ — Enregistrement graphique des radio- télégrammes ; par MM. A. Touleigne, F. Ducretet et £. Roger 112 — Dispositif pour étudier la puissance des oscillations captées dans une ré- ception de télégraphie sans fil; par M. Paul Jégou 1 784 — Dispositif hydrodynamique pour l'amplification et l'enregistrement des signaux radiotélégraphiques; par M. F. Charron 1267 Voir Chronnitiétiie. TÉLÉPHONE. — Étude expérimentale du récepteur téléphonique; par MM. Léon Boutkillon et Louis Drouel 1 568 Théorie des nombres. — Sur quelques C. K., 1914, I" .Semestre. (T. 158.) fonctions numériques remarquables par M. G. Humberl 220 — Errata relatifs à cette Communication. 38o — Sur quelques fonctions numériques remarquables; par M. G. Humberl.. 298 — Errata relatifs à cotte Communica- tion 2o36 — Sur la distribution des nombres pre- miers; par M. J.-E. Lilllewood. . . . 1869 — Sur les congruenccs d'ordre supé- rieur; par M. A. Châlelel 25o — Sur la représentation d'un nombre entier par une somme de carrés; par M. R. Boulyguine 828 — La fonction eulérienne généralisée; par M. Marris Hancock 469 TnÉuMOi HiMiE. — Etude calorimétrique du système eau-raonométhylamine; par MM. E. Baud, F. Ducelliez et L. Gay 629 — Errata relatifs à cette Communica- tion 824 — Sur la chaleur de formation de sul- fure de manganèse; par MM. S. Wologdine et B. Penkiewilsch 498 Thermodynamique. — L'échelle diffé- rentielle des températures j par 266 2070 TABLE DES Pages. M. Thadée Peczalski 1 164 — Sur les lois du déplacement de l'équi- libre ciiimique ; par M. A. Ariès. . . 492 — Le mécanisme du rayonnement lumi- neux et le quantum d'entropie; par M. Jacques Duclaux 1879 Voir Moteurs. Thermo-électricité. — Etude thermo- électrique des mixtes sélénium- antimoine; par M. H. Pélabon 1669 — Sur le pouvoir thermo-électrique des séléniuresd'étain;parM./f.Pé/a6o/i. 1897 Toxines. — Sensibilisation de l'orga- nisme à certains produits bactériens par l'hématolyse; par MM. W.-J. Penfold et //. Violle 521 MATIERES. Pages. — De l'action des substances oxy- dantes sur les toxines in vivo; par M. Marcel Belin 966 Trigonométrie. — Nouvelles Tables trigonométriques fondamentales ; par M. H . Andoyer 241 Tuberculose. — Recherches sur la pul- vérisabilité de la salive et des cra- chats tuberculeux par les courants aériens; par M. P. Chaussé i34 — Nouvelle démonstration expérimen- tale de l'existence d'un stade lym- phatique généralisé, précédant les localisations dans l'infection tuber- culeuse; par MM. A. CalineUe et V. Grysez i3l5 u Ultraviolet. — ■ L'étincelle oscillante comme source économique de rayons ultraviolets ; par M. J. de Kowalski 1 387 — Sur les spectres d'étincelle de quel- ques éléments dans l'ultraviolet; par MM. Léon et Eugène Bloch l4l6 Voir Absorption des radiations, Indice de réfraction. Photo- chimie, Physique physiologique. Urée. — Analyse quantitative gravimé- trique de l'urée; par M. R. Fosse. . 1076 — Sur l'activité chinxiquo du xanthy- drol et son application au dosage de l'urée; par M. R. Fosse l432 V Vaccins. — ■ Sur la vaccination antity- phique par voie gastro-intestinale; par MM. Auguste Lumière et Jean Chevrolier A oir Gonocoque. Venins. — Voir Reptiles. Vers. — Sur deux cas d'incubation chez des Némertiens antarctiques; par M. Louis Joubin Vigne. — Sur l'adaptation de la vigne aux difîércntos conditions de vie créées par des tailles d'époques dif- 197 430 férentes et de ses conséquences sur l'évolution des hydrates de carbone de réserve; par M. J .-L. Vidal. ... 881 — Des effets culturaux de l'époque de la taille de la vigne et de leurs rap- ports avec les effets physiologiques; par M. J.-L. Vidal 1 192 Viscosité. — - Voir Physique inathé- inatique. Volcans. — L'exhalaison du Kilauea en igio; par M. Albert Brun l49 ZOOLOGIE. — Sur les aiboglinidœ type nouveau d'Invertébrés recueilli par l'expédi- tion du Siboga; par M. Maurics Caullery 2014 Voir Cœlentérés, Crustacés, Insectes, Mammifères, Mollusques, Oiseaux, Poissons, Protozoaires, Reptiles, Vers. TABLE HES AUTEURS. MM. Pages. ABELOUS (J.-E.) et SOULA (C). — Modification du chimisme cérébral dans l'anaphylaxie 1817 — Sur les modifications des urines dans l'anaphylaxie 1918 ABOULENC (Jean) et SENDERENS (J.-B.). — Ethérification de la glycé- rine par l'acide acétique en pré- sence de catalyseurs 58 1 ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE BERLIN (L') annonce qu'elle a nommé M. Diels président et M. Waldeyer vice-président du Comité de l'Association internationale des Académies * 538 AGULHON (H.) et BERTRAND (Ga- briel). — Dosage rapide de l'acide borique normal ou introduit dans les substances alimentaires 201 AGULHON (H.) et ROBERT (M'ie Th.). — Action de l'uranium colloïdal sur le bacille pyocyanique 3^9 ALBERT DE MONACO (S. A. S. Le Prince). — Sur la troisième cam- pagne de VHirondelle II (26"^ de la série complète ) 1 474 AMAGAT (E.-H.) est élu membre de la Commission chargée de juger le concours des prix Hébert, Hughes, Victor Raulin, La Caze 394 AMAR (Jules). — Cardiogrammes de fa- tigue 426 ANDOYER (H.). — Nouvelles Tables trigonométriques fondamentales.. 241 ANDRADE (J.). — Étude de nouvelles méthodes de compensation et quel- ques ajustages thermiques iyi — Adresse deux Notes intitulées ; « Sur une classe de courbes gauches et MM. Pages, sur la cycloïde sphérique », et a Sur les mesures dynamique et statique d'un même frottement » 2o35 ANDRÉ (G.). — Sur le développement du bourgeon chez une plante vivace (Châtaignier commun) l5l7 — Sur la vitesse de l'hydrolyse et du dé- placement par l'eau des matières azotées et minérales contenues dans les feuilles l8l2 ANGELESCO. — Sur une généralisation des polynômes d'Hermite 177° ANGHELUTZA (Th.). — Sur le noyau symétrique gauche dans la théorie des équations intégrales 243 ANGOT (Alfred). — Valeur des élé- ments magnétiques à l'Observa- vatoire du Val-Joyeux au i ^^ janvier 1914 76 APPELL (Paul). — Observations sur une Communication de M. Angelesco relative aux polynômes d'Hermite. 1773 — M, le Vice-Président fait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie et les changements sur- venus parmi les Membres et les Correspondants pendant le cours de l'année 1913 l3 — Discours prononcé en prenant pos- session du fauteuil de la Présidence. 17 — M. le Président annonce à l'Académie la mort de Sir David Gill, Corres- pondant pour la Section d'Astro- nomie 217 — M. le Président annonce à l'Académie le décès de M. Sue«s, Associé étranger. 11 37 — Fait l'éloge funèbre de M. Ph. van Tieghem, Secrétaire perpétuel, dé- 2072 MM. Pages, cédé 1229 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les concours : du Grand Prix des Sciences mathéma- tiques, des prix Francœur, Poncelet. 894 — Du prix Binoux(Hisloire des Sciences). 466 — Des médailles Arago, Lavoisier, Ber- thelot 466 — Des prix Henri Becquerel, Gegner, Lannelongue, Gustave Roux, Tré- mont 466 — Du prix Henri de Parville 538 — M. le Président souhaite la bienvenue àM. P.Du/(em,Membrenon résident. Sag — M. le Président annonce à l'Académie qu'en raison des fêtes de Pâques, la séance du lundi i3 est remise au mardi 1 4 avril 985 — M. le Président annonce à l'Académie qu'en raison des fêtes de la Pente- côte, la séance du lundi l^'' juin est renvoyée au mardi 2 juin i473 — Fait hommage à l'Académie du Rap- port de M. Walther von Dyck sur V Enseignement des Sciences mathéma- tiques, naturelles et techniques dans les écoles supérieures 1064 APPELL (Paul) et BEGUIN font hom- mage à l'Académie d'un article de l'édition française de V Encyclopédie des Sciences mathématiques relatif à \' Hydrodynamique 920 APPELL (Paul) et KAMPÉ DE FÉ- RIET (J.). — Sur la convergence des séries procédant suivant les po- lynômes d'Hermite ouïes polynômes analogues plus généraux 38 1 APPELL et LAMBERT font hommage d'un article de l'édition française de l'Encyclopédie des Sciences mathé- matiques relatif aux fonctions sphé- riques 657 ARABU (N.). — Sur le Trias d'Ismid . . 1459 ARGAUD (R.) et BRAULT (T.). — Leprazellen et plasmazellen i36 ARIÉS (A.). — Sur les lois du dépla- TABLE DES AUTEURS. MM. Pages, cément de l'équilibre chimique. . . . 492 ARMELLINI (G.).— Sur la solution ana- lytique du problème restreint des trois corps 253 — Un théorème général sur le problème des n corps 680 — Le problème des deux corps de masses variables 1 565 ARNAUD (Charles). — Sur la réfrac- tion astronomique 168 ARNOUX (René) adresse une Note inti- tulée : Sur l'impossibilité du vol humain SgS ARSONVAL (d') est élu membre des Commissions chargées de juger les concours : des prix Montyon, Bar- bier, Bréant, Godard, du baron Lar- rey, Bellion, Mège 466 — Des prix Montyon (Physiologie expé- rimentale), Philipeaux, Lallemand, La Gaze, Martin Damourette, Pou- rat 466 — Du prix Serres 676 — Est élu membre des Commissions chargées de présenter une question : de prix Pourat pour 1916 466 — De prix Alhumbert, de Grand Prix des Sciences physiques 676 ASTRUC (A.) et JADIN (F.). — Le manganèse dans quelques sources du massif vosgien 903 AUBRY(A.) et BOURQUELOT (Em.). — Influence du titre alcoolique sur la synthèse biochimique de l'éthyl- glucoside a et du propylglucoside a. 70 AUBRY (A.) et HÉRISSEY (H.). — Synthèse biochimique du méthyl- galaetoside a 204 AUGER (V.). — Sur les carbonates ba- siques de cuivre 944 AZAMBUJA (L . d') et DESLANDRES. — Étude précise du deuxième groupe de bandes de l'azote dans le champ magnétique. Reconnaissance de la nature des déplacements .... i53 AZÉMA et JAMOT. — Sur l'Ouadaï . . 437 B BACKLUND (R.-J.). — Sur les zéros de la fonction t (s) de Riemanu 1979 BAILLAUD (B.) Ut une Notice sur Sir David Gill 217 Est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours des TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. prix Pierre Guzman, Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen 894 BAILLAUD(JuLEs). — Dispositif simple pour l'enregistrement des signaux horaires rythmés 1780 BAILLAUD (René) . — Sur un astrolabe photographique 1249 BALDIT (Albert). — Sur un éclair en boule 1 542 BALLAND (J.-A.-F.). — Le retour au pain de ménage 188 — Sur la baisse du gluten des farines. . i io3 BALLIF (L.). — Sur les surfaces engen- drées de deux façons différentes par le mouvement d'une courbe indéfor- mable 1484 BANCELIN (J.). — Mesure absolue de coefficients d'adsorption 791 BARBIER (Ph.) et LOCQUIN (R.). — Sur la constitution du linalol i554 BARDET (Jacques). — Extraction du germanium des eaux de Vichy .... 1278 BARRE (M.). — Sur quelques chro- mâtes doubles 495 BARROIS est élu membre des Commis- sions chargées de juger les con- cours : du prix Fontannes SgS — Du prix Bordin (Sciences naturelles). 612 — Est élu membre de la Commission chargée de dresser la liste des can- didats à la place de Secrétaire per- pétuel vacante par le décès de M. Ph. van Tiegheni 1478 BARTEL (K.). — Sur une méthode géo- métrique de formation de quelques surfaces réglées d'ordre supérieur. . 1875 BASSOT est élu membre des Commis- sions chargées de juger les Con- cours : du prix extraordinaire de la Marine, du prix Plumey 894 — Des prix Tchihatchef, Gay, Binoux, Delalande-Guérineau 894 BATAILLON (E.). — Un réactif de l'ac- tivation et de la fécondation sur les œufs de Batraciens dépouillés de leur gangue par le cyanure. . . . 1910 BATICLE (E.). — Sur les équations aux dérivées partielles de l'équilibre limite d'un massif sablonneux, com- pris entre deux surfaces à profil rec- tiligne, l'une, face postérieure d'un mur de soutènement, l'autre, surface supérieure libre du massif 856 BAUD (E.), DUCELLIEZ (F.) et GAY 20^3 MM. Pages. (L.). — Etude calorimétrique du système eau-monométhylamine . . . 629 — £rrata relatif à cette Communication. 824 BAUER (Edouard). — Action de l'ami- dure de sodium sur quelques dicé- tones 1.5 1680 BAUER (Edouard) et HALLER (A.). — Synthèse au moyen de l'amidure de sodium. Préparation de cétones allylés dérivés des alcoylacétophé- nones et de la pinacoline 825 — Action de l'amidure de sodium sur les allyldialcoylacétophénones. Méthode générale de synthèse des trialcoyl- pyrrolidones 1 086 BAUME (Georges). — Remarques sur le mécanisme de la réaction chimique. 11 77 BAYEUX (Raoul) et CHEVALLIER (Paul). — Dosages comparatifs de l'oxygène et de l'acide carbonique des sangs artériel et veineux à Paris, à Chamonix et au mont Blanc 9^8 — Recherches comparatives sur la con- centration du sang artériel et du sang veineux à Paris, à Chamonix et au naont Blanc, par l'étude réfrac- tométrique du sérum i522 BAZY prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre des candi- dats à la place vacante, dans la Sec- tion de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. Lucas-Championnière. . 28 — Est présenté en seconde ligne pour la place vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. Lucas-Championnière. 1 5o BEAUCHAMP (Paul de). — L'évolu- tion et les affinités des Protistes du genre Dermocyslidium iSSg BEAUVERIE (J.). — Sur le chondriome des Basidiomycètes 798 — Sur l'efficacité des germes de rouilles contenus dans les semences des Gra- minées pour la propagation de la maladie 1 196 BECKE (F.) est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en rem- placement de M. Rosenbusch Ii44 BEGHIN (H.) et APPELL (Paul) font hommage d'un article de l'édi- tion française de l'Encyclopédie des Sciences mathématiques relatif à V Hydrodynamique 920 BELIN (Marcel). — De l'action des TABLE DES Pages. 966 742 559 689 ^074 MM. substances oxydantes sur les toxines in vivo BELLET (E.) et GRIGNARD (V.). — Sur la constitution des chlorures de cyanogène gazeux et liquide 45? BELOT (Emile). — Essai d'une théorie physique de la formation des océans et des continents primitifs 647 BÉNÉVENT (E.). — Sur les encoches du verrou glaciaire BENOIST (Louis) et COPAUX (Hip- polyte). — Vérifications nouvelles des lois de transparence de la matière aux rayons X, dans le cas spécial des complexes minéraux — Application des lois de transparence de la matière aux rayons X, à la fixa- tion de quelques poids atomiques contestés : Cas du thorium et du cérium — Application des lois de transparence de la matière aux rayons X, à la fixa- tion de quelques poids atomiques contestés : Cas du glucinium 869 BENOIT (P.). — La formation du gono- phore chez Tuhiilaria indivisa 888 BERGER (Ernest). — Oxydation du cuivre : influence de la température et de la pression 1 5o2 — Réduction par l'hydrogène des oxy- des de cuivre et de nickel en présence d'un déshydratant 1798 BERGET (Alphonse). — Sur un son- deur piézométrique l465 BERGONIÉ (J.). — Sur la variation des dépenses énergétiques de l'homme pendant le cycle nycthéméral. . . . — De la répartition rationnelle des repas chez l'homme dans le cycle nycthé- méral BERNSTEIN (Gustave) et HEL- BRONNER (André). — Sur la vul- canisation des solutions de caout- chouc par les rayons ultraviolets. . BERNSTEIN (Serge). — Sur la meil- leure approximation des fonctions analytiques possédant des singulari- tés complexes 467 — Sur la convergence absolue des séries trigonométriques 1661 BERTHELOT (Daniel). — Sur les di- vers modes de photolyse de l'acide oxalique par les rayons ultraviolets de différentes longueurs d'onde. ... 1791 961 1079 1343 AUTEURS. MM. Pages. BERTIN (L.-E.). — Calcul de l'augmen- tation du chargement ou de la vitesse pouvant être obtenue par l'accroissement de dimensions des navires I049 — Errata relatif à cette Communication. 1 136 — Présente la nouvelle édition de la Marina nouvelle l4o4 — Sur l'instabilité dont les paquebots sont menacés à la suite d'un abordage. 1 545 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : du prix Montyon, Fourneyron, Henride Parville 394 — Du prix extraordinaire de la Marine, du prix Plumey 394 — Des prix Tchihatchef, Gay, Binoux, Delalande-Guérineau 394 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Gay pour 1917 394 BERTRAND (Gabriel). — L'argent peut-il, à une concentration conve- nable, exciter la croissance de \'As- pergillus niger ? I2l3 BERTRAND (Gabriel) et AGULHON (H.) — Dosage rapide de l'acide bo- rique normal ou introduit dans les substances alimentaires 201 BERTRAND (Gabriel) et ROSEN- BLATT (M.). — Sur la thermoré- génération de la sucrase i455 — £rrata relatif à cette Communication. 1608 — Peut-on étendre la thermorégénéra- tion aux diverses diastases de la levure ? 1823 BERTRAND (Léon) et LANQUINE (Antonin). — Sur la prolongation de la nappe des Bessillons dans le sud -ouest des Alpes -Maritimes, jusqu'à la vallée du Var 376 — Nouvelles observations sur la tecto- nique du sud-ouest des Alpes-Mari- times 1460 BERTRAND (Paul). — Relations des empreintes de Corynepteris avec les Zygopteris à structure conservée.. 740 BETIM PAES LEME (Alberto). —Les zéolites du rio do Peixe (Brésil) .... 4i6 BÉZIER (T.). — Sur l'existence d'une florule carbonifère (westphalienne?) à Melesse (lUe-et- Vilaine) 2021 BEZSSONOFF (N.). — Sur quelques faits relatifs à la formation du péri- TABLE DES AUTEURS. MM. Pages, thèce et la délimitation des asco- spores chez les Erysiphaceœ 1 123 BIDET (Feux). — Sur les hydrates d'aminés primaires 876 BIELECKI (Jean) et HENRI (Victor). — Influence de la liaison éthylé- nique et des groupes carbonyl et carboxyl sur l'absorption des rayons ultraviolets 667 — Contr ibution à l'étude de la tautomé- rie. Etude quantitative de l'absorp- tion des rayons ultraviolets par les dérivés de l'acide acétylacétique. . . 866 — Errata relatifs à cette Communica- tion 983 — Contribution à l'étude de la tauto- mérie. Etude quantitative de l'ab- sorption des rayons ultraviolets par les dicétones de la série grasse 1022 — Calcul du spectre d'absorption d'un corps d'après sa constitution chi- mique 1 1 1 4 BIERRY (Henri) adresse un Rapport relatif à l'emploi qu'il a fait de la subvention qui lui a été accordée sur le Fonds Bonaparte en 1912 . . . . 28 BIERRY (Henri) et FANDARD (M"" Lucie). — • Sur le sucre du plasma sanguin 61 — Sucre protéidique et sucre virtuel.. . 5l6 BIERRY (H.) et GRUZEWSKA ( jjme 2). — Dosage des matières sucrées dans le foie 1828 BIERRY (Henri) et RANG (Albert). — Sucre protéidique du plasma sanguin 278 BIGOURDAN(G.). — Sur la détermina- tion du coeflicient therinométrique des vis de micromètre 219 — Sur les diverses classifications de né- buleuses et amas stellaires, et sur les abréviations employées pour décrire ces objets '949 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : du prix Pierre Guzman, Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen 894 — Du prix Binoux (Histoire des Scien- ces) 466 BILIMOVITCH (A.). — Sur les trans- formations canoniques des équa- tions du mouvement d'un système non holonome 1 064 3ILLY (Maurice). — Perfectionnement MM. dans la préparation de quelques mé- taux purs BLAISE (E.-E.). — Synthèses au moyen des dérivés organométalliques mixtes du zinc. Dicétones 1.4-acycIiques. — Sur la cyclisation des dicétones 1.4. . — Sur les dérivés hydroxylaminiques des dicétones 1.4 et le N-oxy-2.5-di- méthylpyrrol BLANC (A.). — Sur un rayonnement ac- compagnant l'oxydation du phos- phore BLANC (Georges) et NICOLLE (Ch.). — Les spirilles de la fièvre récur- rente sont-ils virulents aux phases successives do leur évolution chez le pou? Démonstration de leur viru- lence à un stade invisible BLANCHET (A.). — Sur l'activité de la lipodiastase des graines de ricin à basse température BLARINGHEM (M.). — Sur la produc- tion d'hybrides entre l'Engrain {Triticuin monococcum L.) et diffé- rents blés cultivés BLASCHKE (W.). — Évaluation d'inté- grales doubles des fonctions con- vexes — Nouvelles évaluations de distances dans l'espace fonctionnel BLAYAC (J.). — Les Sables des Landes dans leurs relations avec les ter- rasses de l'Adour. Contribution à l'étude de leur origine et de leur âge BLOC(R.) etMINGUIN (J.). — Influence des dissolvants sur l'activité op- tique des éthers camphoriques. . . . — Influence des dissolvants sur l'acti- vité optique des camphorates de méthyle acides orlho et allô et cam- phorate neutre BLOCH (M-ne E.). — Sur les modifica- tions produites dans la structure des racines et des tiges par une compression extérieure BLOCH (Eugène) et BLOCH (Léon). — - Sur les spectres d'étincelle du nickel et du cobalt dans l'ultraviolet extrême — Sur un nouveau spectre d'absorption de l'oxygène dans l'ultraviolet ex- trême — Sur les spectres d'étincelle de qucl- 2075 Pages. 578 5o4 708 i686 1492 i8i5 895 346 778 ii49 1937 1273 1997 1701 784 1 161 ^076 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ques éléments dans l'ultraviolet ex- trême 1 4 1 6 BLOCII (Léon) et BLOCH (Eugène). — Sur les spectres d'étincelle du nickel et du cobalt dans l'ultra- violet extrême 784 — Sur un nouveau spectre d'absorption de l'oxygène dans l'ultraviolet ex- trême 1 1 0 1 — Sur les spectres d étincelle de quel- ques éléments dans l'ultraviolet ex- trême Iql6 BLONDEL (André). — Sur l'influence du montage des transformateurs triphasés dans les transports d'éner- gie à haute tension 453 — Sur la production et l'effet des har- moniques supérieurs dans les trans- ports d'énergie à haute tension. . . . 6o3 — Errata relatifs à cette Communi- cation 762 — Sur l'analyse harmonique des cou- rants alternatifs par la résonance. . 1640 - — Analyse des réactions de l'induit dans les alternateurs 1961 BOCCARDI (Jean). — Les variations diurnes de la latitude 896 BOHR (Harald) . — Sur la fonction t [s) de Riemann 1986 BOHR (H.) et LANDAU (E.). — Sur les zéros de la fonction J (s) de Rie- mann 1 06 BOLL (Marcel) et HENRI (Victor). — Non-influence de l'oxygène sur cer- taines réactions photochimiques.. 32 BONAPARTE (Le Prince) fait hom- mage d'un Mémoire intitulé : Fou- gères du Congo belge de l'Herbier du Jardin botaniquede l'Elatà Bruxelles. 96 ■ — ■ Fait hommage d'un Mémoire relatif aux Fougères d' Ajrijue de l'Herbier du Muséum 843 — Est élu menabre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Tchihatchcf , Gay, Binoux, Delalande-Guérineau 3g4 — Des prix Savigny, Cuvier, Thore. . . . ZçjS — Du prix Montyon (statistique) 4^6 • — Du prix Jérôme Ponti 612 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Gay pour 1917 894 BONGRAND (Jacques-Ch.) et MOU- REU (Charles). — Sur le sous-azo- MM. Pages. ture de carbone. Action de l'ammo- niac et des aminés 1 092 BONNEFONet LACOSTE. — Recher- ches expérimentales sur la greffe de cornée 201 7 BONNEROT (S.) et CHARPY (G.). — Sur l'azoture de fer i»94 BONNIER (Gaston) fait hommage du Tome II de l'Ouvrage Flore complète (illustrée en couleurs) de France, Suisse et Belgique 3i4 — Est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours des prix Desmazières, Montagne, De Coincy SgS BONNIER (Gaston) et FRIEDEL (Jean). — Remarques anatomiques sur quelques types de carpophores . . 386 BORDAS (L.). — L'intestin terminal et les glandes rectales de quelques Carabides 1980 BOREL (Emile). — Sur quelques pro- blèmes de probabilités géométriques et les hypothèses de discontinuité. . 27 BORGNIS adresse une Note relative au Spiritisme 596 BOUCHARD est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Monlyon, Bar- bier, Gréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mège 466 — Des prix Montyon (Physiologie expé- rimentale), Philipeaux, Lallemand, La Caze, Martin-Damourettc, Pou- rat 466 — Du prix Serres 676 — Est élu membre de la Commission chargé de présenter une question : de prix Pourat pour 1916 466 BOUCHET (L.). — Sur un dispositif ma- nométrique pour l'étude des très pe- tites déformations du caoutchouc. . i495 BOUDOUARD est présenté en première ligne par la Section de Chimie pour la Chaire de Chimie appliquée aux Industries des chaux et ciments, céramique et verrerie, du Conserva- toire des Arts et Métiers. . . '. i5o — Est présenté on seconde ligne par l'Académie pour la même Chaire . . 167 BOUGAULT (J.). — Sur le processus de la saponification des éthers-sels et des amides par l'acide sulfurique concentré 14^4 TABLE DES MM. Pages. BOULANGER est présenté en pre- mière ligne pour la Chaire de Mé- canique du Conservatoire des Arts et Métiers gaS BOULYGUINE (B.). — Sur la repré- sentation d'un nombre entier par une somme de carrés .128 — Sur une propriété de la fonction ; {l) de Rieman 1 666 BOULVIN (J.) fait hommage, par l'or- gane de M. L.-E. Bertin, de la troisième édition de sa Théorie des machines thermiques 96 BOURCIER (F.). — Sur la propagation des ondes hertziennes le long d'un fil enroulé en hélice 1882 BOURGET (Henry). — Sur l'observa- tion faite à Marseille de l'éclipsé de lune du 1 1 mars 1914 777 BOURGET (H.), BUISSON (IL) et FABRY (Ch.). — Sur le poids ato- mique du nébulium et la tempéra- ture de la nébuleuse d'Orion 1017 — Mesures interférentielles de vitesses radiales et de longueurs d'onde dans la nébuleuse d'Orion 1269 BOURQUELOT (En.) et AUBRY (A.). — Influence du titre alcoolique sur la synthèse biochimique de l'éthyl- glucoside a et du propylglucoside a. 70 BOURQUELOT (Em.) etBRIDEL (M.). — Équilibres fermentaires. Reprise de l'hydrolyse ou de la synthèse par suite de changements apportés dans la composition des mélanges. . 206 — I. Équilibres fermentaires. — II. Partages et déplacements dans un milieu alcoolique renfermant du glu- cose et deux ferments glucosidifiants. 370 - — Synthèse biochimique, à l'aide de l'émulsine, du monoglucoside [î du glycol 898 — Synthèse biochimique, à l'aide de la glucosidase a, du monoglucoside a du glycol 1219 BOURQUELOT (Em.) et LUDWIG (Alexandre). — Synthèse biochi- mique de l'o-méthoxybenzylglucosi- de [i et du m-nitrobenzylglucoside fi. 1037 — Synthèse biochimique de l'anisylglu- coside P (p-méthoxybenzylgluco- side jî) 1877 BOUSSINESQ (J.). — Sur le calcul de plus en plus approché des vitesses C. R., 1914, I" Semestre. (T. 158.) AUTEURS. 2077 MM. Pages, bien continues de régime uniforme par des polynômes, dans un tube prismatique à section carrée 1748 — Sur la vitesse moyenne ou le débit et la vitesse maximum ou axiale, dans un tube prismatique, à section régu- lière d'un nombre quelconque m de côtés 1846 — ■ Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : du Grand Prix des Sciences mathéma- tiques, des prix Francreur, Pon- celet 394 — Des prix Montyon,Fourneyron, Henri de Parville 094 — Du prix extraordinaire de la Marine, du prix Plumey 894 — Dos prix Hébert, Hughes, Victor Rau- lin, La Gaze 894 BOUTARIC (A.). — Sur l'état thermique de l'atmosphère 652 — Influence de la polarisation de la lu- mière diffusée par le ciel sur les va- leurs obtenues pour la constante solaire 1 600 BOUTARIC(A.)etLEENHARDT(CH.). — Sur la chaleur de fusion des sels hydratés et des hydrates en général. 474 BOUTHILLON (Léon) et DROUET (Louis). — Étude expérimentale du récepteur téléphonique 1 568 BOUTY est élu membre de la Com- mission chargée de juger le Concours des prix Hébert, Hughes, Victor Raulin, La Gaze 894 BOUVIER (E.-L.). — Nouvelles obs r- vations sur la viviparité chez les Onychophores australiens i547 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : du prix Fontannes SgS — Des prix Desmazières, Montagne, De Coincy SgS — Des prix Savigny, Cuvier, Thorc. . . 895 — Du prix Binoux (Histoire des Sciences) 466 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours du prix Saintour 538 — Du prix Jérôme Ponti 61 2 — ■ Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de Grand Prix des Sciences physiques. 676 BOUZAT (A.) et CHAUVENET (Ed.). — Sur la chaleur de formation de 267 2078 , TABI MM. quelques combinaisons du chlorure cuivrique avec le chlorure d'am- monium BRANLY est élu membre de la Com- mission chargée de juger le Con- cours des prix Hébert, Hughes, Vic- tor Raulin, La Gaze BRAULT (L.) et ARGAUD (R.). — Leprazellen et plasmazellen BRENANS (Paul). — Composés iodés obtenus avec l'orthonitraniline et l'acide orthonitrosult'anilique BRESSON (Henri). — Sur huit cartes hydrographiques de la région nor- mande BRICARD (R.).— -Sur un mouvement doublement décomposable BRIDEL (M.) et BOURQUELOT (Em.). — Equilibres fermentaires. Reprise de l'hydrolyse ou de la synthèse par suite de changements apportés dans la composition des mélanges — I. Equilibres fermentaires. — II. Par- tages et déplacements dans un milieu alcoolique renfermant du glucose et deux ferments glucosidi- fiants — Synthèse biochimique, à l'aide de l'é- mulsine, du monoglucoside P du gly- col — Synthèse biochimique, à l'aide de la glucosidase 01, du monoglucoside 1 du glycol BRILLOriN (Léon).— Diffusion de la lumière par un corps transparent homogène BROCHET (André). — Hydrogénation catalytique des liquides, sous l'in- fluence des métaux communs, à tem- pérature et sous pression modérées. BROGLIE (Maurice de).— Sur la spec- troscopie des rayons de Rôntgen.. — Sur l'obtention des spectres des rayons de Rôntgen par simple pas- sage des rayons incidents au travers de feuilles minces — Sur les spectres des rayons de Rônt- gen, rayons émis par des anlica- thodes de cuivre, de fer, d'or — Errata relatifs à cette Communication. — Sur la spectroscopie des rayons secon- daires émis hors des tubes à rayons de Rôntgen, et les spectres d'absorp- tion E DES auteurs: Pages . 40 i36 717 1045 IIO 206 370 898 1219 i33i i35i 177 333 623 907 1493 MM. Pages — Sur l'analyse spectrale directe par les rayons secondaires des rayons de Rôntgen 1785 BROGLIE (Maurice de) et LINDE- MANN (F.-A.). — Observation fluoroscopique par vision directe des spectres des rayons de Rôntgen. 180 — Sur un nouveau procédé permettant d'obtenir très rapidement les spec- tres des rayons de Rôntgen 944 BROWNE (Patrick-J.). — Sur une for- mule directe pour la solution d'une équation intégrale d'Abel iSôa — Errata relatif à cette Communica- tion 1839 BROWNING (Philip-E.). — Action du brome sur les hydroxydes de lan- thane et des didymes 1679 BRUCK (Paul). — Éléments de la co- mète 1914 a (Kritzinger) 997 BRUN (Albert). — L'exhalaison du Kilauea en 1910 149 BUHL (A.). — Sur les extensions de la formule de Stokes, les équations de Monge-Ampère et les fonctions analytiques de deux variables .... 324 — Sur la forme intégrale des équations de Monge-Ampère 1 006 — Sur la torsion géodésique des contours fermés : 1 323 — Sur la courbure normale des contours fermés 1 978 BUISSON (H.), BOURGET (H.) et FABRY (Ch.). — Sur le poids ato- mique du nébulium et la tempé- rature de la nébuleuse d'Orion. . . . 1017 — Mesures interférentielles de vitesses radiales et de longueurs d'onde dans la nébuleuse d'Orion 1269 BUISSON (H.) et FABRY (Cn.). — Vé- rification expérimentale du principe de Doppler-Fizeau 1498 BURDEL (A.) et DHÉRÉ (Ch.). —Sur la cristallisation d'une oxyhémocya- nine d'Arthropode 978 BURSON (V.) et DESLANDRES (IL). — Étude précise des spectres de bandes, dits « spectres de Swan », dans le champ magnétique. Division et polarisation des raies spectrales. i85i BUSQUET (H.) et TIFFENEAU (M.). — Oscillations rythmiques de la to- nicité des ventriculss sur le cœur isolé de lapin 2019 TABLE DES AUTEURS. 2079 c MM. Pages. CALMETTE (A.) et GRYSEZ (V.). — Nouvelle démonstration expériinen- talr de l'existence d'un stade lym- phatique généralisé, précédant les localisations dans l'infection tuber- culeuse 1 3 1 5 CALMETTE (A.) et MÉZIE (A.). — Essai de traitement de l'épilepsie dite essentielle par le venin de crotale. 846 CAMAS (E. de) adresse une Note inti- tulée : « Les poids atomiques dé- duits de la théorie électromagné- tique. Classification des corps sim- ples 595 CANAC (J.) et TASSILLY (E.). — Sur le nickelage de l'aluminium lie) CANNEVEL (Edouard). — Nouveau dispositif de miroirs pour phares et autres projecteurs de lumière .... 984 CARNOT (Adolphe) est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : dos prix Jecker, Ca- hours, Montyon (Arts insalubres), La Caze Sg? — Du prix Montyon (Statistique) .... 400 — Du prix Henri de Parville 538 — Du prix Caméré 612 — Du prix Jean-Jacques Berger 67G ^- Et de la Commission du Fonds Bona- parte 1479 CARPENTIER est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Hébert, Hughes, Victor Raulin, La Caze 394 — Du prix Caméré 612 CARRIÈRE (E.). — Équilibre à la tem- pérature ordinaire des formes éno- lique et aldéhydique, pour le for- mylsuccinate d'éthyle et le formyl- éthylsuccinate d'éthyle 1429 CARTAN (E.). — Sur l'intégration de certains systèmes d'équations diffé- rentielles 826 CAULLERY (Maurice). — Sur les Si- boglinidœ, type nouveau d'Inver- tébrés recueilli par l'expédition du Siboga 201 4 CAVAIGNAC (M»e H.). — Sur la préci- pitation de l'alumine en présence de fluorures 948 MM. Pages. CAVEL (L.). — • Sur l'entraînement de germes microbiens dans l'atmo- sphère par pulvérisation d'eau pol- luée 896 CAYEUX(L.). — Prolongement oriental de la formation ferrugineuse du syn- clinal de May (Calvados) 1292 — • Existence de nombreuses traces d'Al- gues perforantes dans les minerais de fer oolithique de France iSSg CÉSAR-FRANCK (Robert). — Sur les relations entre la forme des côtes du littoral méridional de l'Angleterre et leur constitution géologique Il 32 — Sur les relations entre la constitution géologique de l'île de Wight (Harap- shire) et la forme de ses côtes 1728 CHAINE (J.). — ■ Sur une erreur d'inter- prétation assez fréquente en anato- raie comparative . : 201 1 CHARPY (Georges). — Sur la fragilité produite dans les fers et aciers par Jj déformation à différentes tempéra- tures 3 1 1 CHARPY (Georges) et BONNEROT (S.). — Sur l'azoture de for 994 CHARPY ( Georges ) et CORNU (Andhé). — - Sur l'influence du temps dans les déformations rapides des métaux '909 CHARRON (F.). — Dispositif hydro- dynamique pour l'amplification et l'enregistrement des signaux radio- télégraphiques 1267 CHATELE T (A.). — Sur les congruences d'ordre supérieur 25o CHATTON (Edouard). —Transforma- tions évolutives et cycliques de la structure péridinienne chez certains Dinoflagellés parasites 192 — L'autogénèse des nématocystes chez les Polykrikos 4^4 CHAUCHARD (M. et M^e). — Action des rayons ultraviolets monochro- matiques sur l'amylase et la lipase du suc pancréatique 1675 CHAUSSÉ (P.). — Recherches sur la pulvérisabilité de la salive et des cra- chats tuberculeux par les courants aériens 1 34 2o8o TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. CHAUTARD (Jean). — Les rapports des gisements pétrolifères avec les transgressions et les régressions ma- rines. (Contribution à la recherche de l'origine des pétroles.) 2031 CHAUVEAU est élu membre des Com- missions chargées de juger les Con- cours : des prix Montyon, Barbier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mège 466 - — Des prix Montyon (Physiologie expé- rimentale), Philipeaux, Lallemand, La Caze, Martin-Damourettc, Pou- rat 466 — Du prix Lonchampt 538 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Pourat pour 1916 466 CIIAUVEAUD (Gustave). — La cons- titution et l'évolution morpholo- gique du corps chez les plantes vas- culaires 343 CHAUVENET (Ed.). — Sur deux com- binaisons du chlorure de zirconium avec la pyridine 128 CHAUVENET (Ed.) et BOUZAT (A.). — Sur la chaleur de formation de quelques combinaisons du chlorure cuivrique avec le chlorure d'ammo- nium 40 CHA VANNE (G.) et VOS (M"'' J.). — L'isomérie éthylénique des biiodures d'acétylène i582 CHAVANNE (G.). — L'isomérie éthy- lénique des a-bromopropènes 1698 CHEVALLIER (Paul) et BAYEUX (Raoul). — Dosages comparatifs de l'oxygène et de l'acide carbo- nique des sangs artériel et veineux à Paris, à Chamonix et au mont Blanc 958 - — Recherches comparatives sur la con- centration du sang artériel et du sang veineux à Paris, à Chamonix et au mont Blanc, par l'étude réfractomé- trique du sérum 1 522 CHEVROTIER (Jean) et LUMIÈRE (Auguste). ■ — Sur la résistance du gonocoque aux basses températures. 1 39 — Sur la vaccination antityphique par voie gastro-intestinale 197 — Quelques considérations nouvelles à propos des cultures de Gonocoques. 1287 — Sur la vitalité des cultures de Gono- MM. Pages. coques 1820 CHOFARDET (P.). — Observations et calcul des éléments paraboliques de la comète 1914 o (Kritzinger), faits à l'Observatoire de Besançon 998 — Eléments et éphémérides de la co- mète Kritzinger (1914a) 1 1 07 — Observations de la nouvelle comète 1914 b (Zlatinsky), faites à l'Obser- vatoire de Besançon, avec l'équa- torial coudé 1 483 — Observations et remarques sur la co- mète Kritzinger (1914 «). faites à l'Observatoire de Besançon, avec l'équatorial coudé i863 CHOUCHAK. — Influence du courant électrique continu sur l'absorption des substances nutritives par les plantes 1 907 CHOUX (P.). — Le genre Tanulepis à Madagascar 4^3 CHRÉTIEN (Henri). — Sur un astro- labe à miroirs i ' 47 CLAIRIN (J.). — Sur quelques transfor- mations de Biicklund 923 — Sur certains systèmes d'équations aux dérivées partielles du second ordre à deux variables indépen- dantes 1 1 47 CLARTÉ (R.) et ROTHÉ (E.). — In- fluence de l'état de l'atmosphère sur la propagation et la réception des ondes hertziennes 699 CLAUDE (Georges). — Influence du diamètre sur la différence de poten- tiel aux bornes des tubes au néon. Observation relative aux aurores boréales 479 — Sur le rendement lumineux des tubes au néon en fonction de leur dia- mètre 692 — Sur l'absorption des gaz par le char- bon aux basses températures 861 CLAUSMANN (P.) et GAUTIER (Ar- mand). — Le fluor dans les eaux douces i389 — Le fluor dans les eaux minérales. ... i63l CLOAREC (C). — Sur l'altération spon- tanée des surfaces liquides 482 COGGIA. — Observations de la co- mète 1918 / (Delavan), faites à l'Observatoire de Marseille (cher- cheur de comètes) 24 — • Observation de la comète 191 4 '» TABLE DES AUTEURS. 2081 MM. Pages. Kritzingcr, faite à l'Observatoire de Marseille au chercheur de co- mètes 1 000 — Errata relatifs à cette Communica- tion II 36 - — Observation de la comète 1914 b (Zlatinsky), faite à l'Observatoire de Marseille au chercheur de co- mètes 1 647 CUHENDY (Michel) et WOLLMAN (Eugène). — Expériences sur la vie sans microbes. Elevage aseptique de cobayes 1 283 COLANI (A.). — Préparation du méta- phosphate de sesquioxyde de mo- lybdène 499 — Métaphosphates terreux et chromeux. 794 COLLET (M"« Paule). — Variations de résistance des cristaux et forces électromotriccs résiduelles 1994 COLLIN (Bernard). — Sur les formes d'involution d'un Infusoire cilié dans le rein d'un Céphalopode 891 COMBAZ (Paul) 3% GIGNOUX (Mau- rice). — • Sur l'histoire des dernières glaciations rhodaniennes dans le bassin de Belley i536 COMBES (Raoul). — Sur la présence, dans des feuilles et dans des fleurs ne formant pas danthocyane, de pigments jaunes pouvant être trans- formés en anthocyane 272 COMITÉ DU MONUMENT ÉLEVÉ A LA MÉMOIRE DE MAREY (Le) invite l'Académie à se faire repré- senter à l'inauguration, qui aura lieu le mercredi 3 juin, dans le jardin de l'Institut Marey 1480 CONDUCHÉ (Auguste). — Action du chloroforme sur les sulfates métal- liques. Méthode de préparation de chlorures anhydres 1 1 80 CONSIDÈRE. — Retrait du béton armé. Son influence sur les efforts déve- loppés dans les constructions en béton armé 1 096 — Déformations et fatigues du béton armé. Application aux voûtes.... i55o — Mesure du retrait, des efforts, de ^ l'élasticité et de la résistance du bé- ton dans les constructions en béton armé 1756 COPAUX (Hippolyte) et BENOIST (Louis). — Vérifications nouvelles MM. Pages, des lois de transparence de la matière aux rayons X, dans le cas spécial des complexes minéraux SSg — - Application des lois de transparence de la matière aux rayons X, à la fixation de quelques poids contestés : Cas du thorium et du cérium 689 — Application des lois de transparence de la matière aux rayons X, à la fixation de quelques poids atomiques contestés : Cas du glucinium 859 COQUIDÉ adresse un Rapport sur l'em- ploi de la subvention accordée sur le Fonds Bonaparte en 1 9 1 3 1 770 CORNEC (E.) et URBAIN (G.). — Ap- plication de la cryoscopie à la dé- termination des sels doubles en solu- tion aqueuse 1 1 1 9 CORNU (André) et CHARPY (Geor- ges). — Sur l'influence du temps dans les déformations rapides des métaux 1 969 CORNUBERT (R.) et HALLER (A.). — Alcoylation des cyclopentanones et rupture de la chaîne cyclique des dérivés tétraalcoylés, en a et a', par l'amidure de sodium 298 — Synthèses au moyen de l'amidure de sodium. Dérivés de la ^-méthylcy- clopeçtanonc l6l6 — Synthèses au moyen de l'amidure de sodium. Sur des alcoylcyclopenta- nones obtenues par hydrogénation de dérivés non saturés suivie ou non d'alcoylation 1739 CORNUBERT (R.). — Sur des allyley- clohexanones et des méthylallylcy- clohexanones 1 900 COSTANTIN (J.) est élu membre de la Commission chargée de juger le Con- cours : des prix Desmazières, Mon- tagne, De Coincy ogS COSTANTIN (René). — Étude expéri- mentale de la compressibilité osmo- tique des émulsions 1 171 — Fluctuations de concentration dans une émulsion colloïdale i34l COSTEANU (N.) et RENGADE (E.). — Sur les chaleurs de formation et sur quelques autres propriétés des pro- tosulfures alcalins 946 COURTOIS (G.). — Sur quelques sels organiques uraniques des mono- acides de la série grasse l5ii 2082 TABLE DES MM. Pages. ■ — Sur le glycolate, le lactate d'uranyle et sur quelques sels d'uranyle des polyacides de la série grasse 168^ COURTOT (Ch.) et GRIGNARD (V.). — Dérivés du cyclopentadiène et de son dimère 1 763 COURTY (F.). — Observation de l'éclipsé de Lune du 12 mars 1914 à l'Observatoire de Bordeaux-Floirac. 776 COUSIN et VOLMAR. — Sur les nitriles salicyliques gSo COUTIÈRE (H.). — Sur les « tuber- cules oculaires » des Crustacés po- AUTEURS. MM. Pages, dophtalmes 886 CRUSSARD (L.). — Les déflagrations en régime permanent dans les mi- lieux conducteurs ii5 — Limites d'inilammabilité et retard spécifique d'inflammation 34** CRUVEILHIER (Louis). — Traite- ment de la blennorrhagie par la mé- thode des virus- vaccins sensibilisés. 1284 CURIE (Maurice). — Sur les écarts de poids atomiques obtenus avec le plomb provenant de divers miné- raux 1676 D DALLONI. — Le Néocomien bathyal dans l'ouest de l'Algérie i383 — Sur la tectonique des Pyrénées cata- lanes et la prétendue « nappe du Montsech » 1724 DANGEARD (P.-A.). — Sur le pouvoir de pénétration des rayons violets et ultraviolets au travers des feuilles. 869 DANIEL (Jean). — Sur la descendance des Haricots ayant présenté des cas de xénie 41*^ DANTAN (J.-L.). — L'huître portu- gaise {Gryphea angulata, Lam.) tend-elle à se substituer à l'huître indigène (Ostrea edulis, L.) ? 36o DANYSZ (.1.). — Composés de chlore, brome et d'iode de dioxydiamido- arsénobenzol et d'argent 199 DARBOUX (G.). —M. le Secrétaire per- pétuel annonce à l'Académie que la Notice de M. De Launay sur Auguste Michel-Lévy est en distri- bution 38 1 — M. le Secrétaire perpétuel annonce que le Tome III des Procès-verbaux des séances de l'Académie, tenues depuis la fondation de l'Institut jusqu'au mois d'août i835 est en dis- tribution au Secrétariat 637 - — M. le Secrétaire perpétuel annonce que le Tome LII (2^ série) des Mémoires de l'Académie des Sciences est en distribution au ecrétariat 657 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome l.^.o des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat 1738 ■ M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. Verschajiel, xin « Cata- logue do i3532 étoiles comprises entre + 5° r5' et — 3° i5' », publié par l'Observa toire d'Abbadia i389 M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie la deuxième édition de l'Ouvrage de M. Ernest Lebon : « Savants du jour : Emile Picard ». . 1770 ■ M. le Secrétaire perpétuel signale un manuscrit intitulé : Le pétrole dans V Indo-Chine française. Indices de gisements pélrolijères au Tonkin, en Annam et au Laos, par Paul Durandin 85o ■ M. le Secréltiire perpétuel présente à l'Académie le liapport annuel pour 191 3, adressé au Président de la République française, sur le fonc- tionnement de la Caisse des Re- cherches scientifiques, par M. Abel Flourens . président du Conseil d'ad- ministration 1646 Prononce quelques paroles de regrets à l'occasion de la mort de M. Ph. van Tieghem i235 Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : du grand Prix des ciences mathé- matiques, des prix Francœur, Pon- celet 394 Des prix Pierre Guzman, Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen 394 Du prix Montyon (Statistique) 466 Du prix Binoux (Histoire des Scien- TABLE DES AUTEURS. 2o83 MM. Des médailles Lavoisier, Arago, Ber- thelot Des prix Henri Becquerel, Gegner, Lannelongue, Gustave Roux, Tré- mont Des prix Wilde, Henri de Parville. . . Du prix HouUevigue Du prix Jean-Jacques Berger Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Alhumbert Est élu membre de la Commission du Fonds Bonaparte pour 1914 M. le Secrétaire perpétuel signale par- mi les pièces imprimées de la Corres- pondance : Une publication du Co- mité international des Poids et Me- sures; des Ouvrages de M. Joseph Révil, de M™'' Paul Limoine, 97. — Des publications relatives à Henri Poincaré, à Victor Grignard, à Er- nest Solvay; des Ouvrages de MM. Emmanuel de Margerie, Georges Cha- bot, Augustin Guy au, U. Leconte, A. Perret- M aisonneufe, SgS. — De M. F. Courty, A. Turpain, Fritz Sicin- heil, 538. — De MM. Henri Bresson, V. Domj-Hénault, H. GalL P.-A. Guye, 676. — De M. Le Morvan. 85o. — Un manuscrit de M. Paul Du- randin, 85o. — De MM. Hanriot, P. Carré, A. Seyewetz, E. Charabot, Pages. 466 466 466 538 612 676 676 1479 A. Hébert. Marcel Boll. u Du Service géographique de l'Année^ 1294. — De V Association internationale des Académies, de MM. O. Madsen, Ai- mé Bonpland, R. Schorr, Jacques Pellegrin, Jacques Liouville, 1821, — De MM. Henrich Gerhartz, E. Dou- blet, i4o5. — De MM. J. Dejerine, L. Venninel G. Chesneau, Emm. de Margerie. 1480. — De M. Abel Flou- rens, 1646. — De M. Ernest Lebon, 1770. — De MM. Félicien Michotte; P. Dop et Gagnepain; Gagnepain et Courcliet, P. Janet DARMOIS (Eugène) et LEBLANC (Maurice.). — Sur la possibilité d'un arc alternatif dans la vapeur de mercure — Sur le fonctionnement de l'arc alter- natif à vapeur de mercure DARMOIS (J.). — Sur la méthode de 1977 258 401 MM. Pages. Laplace 546 DASTRE est élu membre des Commis- sions chargées de juger les Concours : des prix Montyon, Barbier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mège 466 — Des prix Montyon (Physiologie expé- rimentale), Philipeaux, Lallemand, La Caze, Martin-Damourette, Pourat 466 — Du prix Longchampt 538 — Du prix Serres 676 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Pourat pour 1916 466 DÉCOMBE (L.). — Sur la chaleur de Joule considérée comme chaleur de Siemens 988 DE DONDER (Th.). — Interprétation cinématique du théorème de Poyn- ting 687 DEFRETIN (A.). — Sur les courants de Foucault dans un tore de fer doux plein et l'influence de l'hys- térésis 1 885 DELAGE est élu membre des Commis- sions chargées de juger les Con- cours : des prix Savigny, Cuvier, Thore 895 — Du prix Serres 676 DE LAUNAY est élu membre des Com- missions chargées de juger les Con- cours : du prix Fontannes.^ SgS — Du prix Bordin (Sciences naturelles). 612 — Notice sur Auguste Michel-Lévy 38i DELAUNEY (J.) adresse les résultats de ses études sur les Statistiques des perturbations météorologiques 905 — - Les durées de révolution des satel- lites d'un même système présentent entre elles une harmonie qui se tra- duit par le fait que leurs diltérences ' secondes successives sont dans le même rapport que les termes de la progression : 1,8,9, 27, 81 i4o5 DELÉPINE (Marcel). — Sur les chlo- rures d'iridium 264 — Sur le chloro-iridate et le chloro- iridite de lithium 1276 DELORME est présenté en seconde ligne pour la place vacante, dans la Sec- tion de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. Lucas-Champion- nière 1 5o 2o84 TABLE DES MM. Pages. DEMASSIEUX (Mme). _ Étudo de l'équilibre entre le chlorure de plomb et le chlorure de potassium en solution aqueuse i83 — Etude de l'équilibre entre le chlorure de plomb et le chlorure de sodium en solution aqueuse 702 DEMOUSSY (E.) et MAQUENNE (L.). — Sur la mobilité de la potasse dans les tissus végétaux 1400 DENJOY (Arnaud). ■ — Sur une pro- priété des fonctions à nombres dé- rivés finis 99 — Exemples de fonctions dérivées ioo3 DEPÉRET (Charles). — Sur la recons- titution d'un squelette de Felsino- therium Serresi, Sirénien pliocène des sables de Montpellier i858 — Invite l'Académie à se faire repré- senter à l'inauguration du monu- ment d'Ampère, à Poleymieux 1770 DEPRAT (J.). — Les horizons à Fusu- linidés d'Alkasaka (Japon) com- parés aux horizons à Fusulinidés de Chine et d' Indo-Chine 209 — Sur la présence du Rhétien marin avec charbon gras, sur la bordure occidentale du delta du Fleuve Rouge (Tonkin) 81 5 — Les accidents tectoniques et les zones d'écrasement de la basse rivière Noire (Tonkin) i6oa — Les terrains paléozoïques et le Trias dans la région de Hoa-Binh et de Cho-Bo (Tonkin) 2024 DEPREZ (Marcel) est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Montyon, Fourneyron, Henri de Parville.... 894 — Du prix extraordinaire de la Marine, du prix Plumey 894 DESLANDRES (H.). — Sur la recher- che d'un champ électrique solaire. . 1187 — Errata relatifs à cette Communica- tion i388 ■ — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Pierre Guzman, Lalandc, Valz, Damoiseau, Janssen 3g4 — Du prix Caméré 612 DESLANDRES (H.) et d'AZAMBUJA (L.). — Étude précise du deuxième groupe de bandes de l'azote dans le champ magnétique. Reconnaissance AUTEURS. MM. Pages, de la nature des déplacements i53 DESLANDRES (H.) et BURSON (V.). — Etude précise des spectres de bandes, dits « spectres de Swan », dans le champ magnétique. Divi- sion et polarisation des raies spec- trales i85i DESLANDRES (H.) et PEROT (A.). — Contribution à la réalisation de champs magnétiques élevés. Concen- tration des ampères-tours dans un très petit volume 22G — Projet d'un électro-aimant suscep- tible de donner un champ magné- tique de 100 000 gauss 658 DEVISE (R.). — Le fuseau dans les mi- crosporocytes du Larix 1028 DHÉRÉ (Cit.). — Détermination pho- tographique des spectres de fluo- rescence des pigments chlorophyl- liens 64 — Errata relatifs à cette Communication. i52 DHÉRÉ (Ch.) et BURDEL (A.). — Sur la cristallisation d'une oxyhémo- cyanine d'Arthropode 978 DIENERT (F.). — Sur un nouveau néphélomètre pouvant servir en Chimie analytique 1 1 1 7 DIMA (G. -A.). — Sur les vitesses ini- tiales des électrons photo-électriques 1 578 DOLLFUS (Robert). — Trochicola enterica nov. gen. nov. sp., Euco- pépode parasite de l'intestin des Troques i SaS DOSNE (P.). — Enregistrement des ra- diotélégrammes au moyen du télé- graphone de Poulsen 473 DOUIN (Robert). — Sur le dévelop- pement de l'appareil fructifère des Marchantiées i435 DOUVILLÉ (Henri) est élu membre de la Commission chargée de juger el Concours du prix Fontannes .... SqS DRACH (Jules). — Sur les équations différentielles du premier ordre et du premier degré 926 DRAPIER (Maurice). — Influence do l'agitation sur la dissolution du cuivre dans l'acide nitrique 338 DRECQ (Maurice). — Sur la détermi- nation des pouvoirs émissifs dans l'infra-rouge 1019 DROUET (Louis) et BOUTHILLON (Léon). — Étude expérimentale TABLE DES AUTEURS. 2o85 MM. Pages, du récepteur téléphonique i568 DUBARD (Marcel). — Remarques générales sur la place et les carac- tères de classification des Mimu- sopées 4? — Sur les relations des principaux genres de Mimusopées entre eux et avec les Sidéroxylées. 796 DUCELLIEZ (P.), BAUD (E.) et GAY (L.). — Etude calorimétrique du système eau-monométhylamine. 629 — Errata relatifs à cette Communica- tion 824 DUCELLIEZ (F.) et RAYNAUD (A.). — Bromuration du manganèse en milieu éthéré 676 — Bromuration du cobalt et du nickel en présence d'oxyde d'éthyle 2002 DUCELLIEZ (F.), RAYNAUD (A.) et GAY (L.). — Bromuration du ben- zène et de ses homologues, action catalytique du manganèse 1804 DUCLAUX (Jacques). — - Le méca- nisme du rayonnement lumineux et le quantum d'entropie 1 879 DUCRETET (F.), TAULEIGNE (A.) et ROGER (E.). — Enregistrement graphique des radio-télégrammes.. 1 1 2 DUFOUR (Alexandre). - — Sur un oscillographe cathodique i3j9 DUFRAISSE (Charles). — Les deux formes stéréo-isomériques du dibro- mure de benzoylphénylacétylène. . 1691 DUHEM (Pierre). — Rapport sur un Mémoire de M. Louis Roy intitulé : « Sur le mouvement des milieux vis- queux et les quasi-ondes » 3i5 — Fait hommage du Tome II de son Ouvrage intitulé ; Le Syslème du MM. Pages. Monde, Histoire des doctrines cos- mologiques de Platon à Copernic. . . . lySi DUNOYER (L.) et WOOD (R.-W.). — Photométrie de la résonance super- ficielle de la vapeur de sodium sous ■ l'excitation des raies D. Finesse des raies de résonance 1068 — Rectification à notre Note intitulée : « Photométrie de la résonance su- perficielle de la vapeur de sodium sous l'excitation des raies D. Fi- nesse des raies de résonance 1265 — La résonance optique de la vapeur de sodium sous l'excitation d'une seule des raies D i490 DUPONT (Georges). — Sur les iso- mères stéréochimiques de quelques Y-glycols 714 — i'ynthèse de Y-dicétones acétyléni- ques ■ i349 DUPUY (Eugène-Louis). — Suscep- tibilité magnétique de quelques alliages faiblement magnétiques. . . . 7g3 DURANDARD (Maurice). — La pré- sure du Rhizopus nigricans 270 DURANDIN (Paul). — M. le Secré- taire perpétuel signale un manuscrit intitulé : Le pétrole dans l'Indo- Chine française. Indices de l'exis- tence de gisements pélrolilères au Tonkin, en Annam et au Laos 85o — Sur l'existence possible de gisements pétrolifères dans l' Indo-Chine fran- çaise d'après les indices topony- miques 900 DYSON (F.-'W.) est élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de Sir David Gill. . . . 1977 EHRENHAFT (Félix). — Sur les quantités minima d'électricité et l'existence de quantités (quanta) plus petites que la charge d'un électron 1071 ERIKSSON (Jacob). — Sur l'apparition de sores et de mycélium de Rouille dans les grains des céréales 1 194 ERIKSSON (Jacob) et HAMMAR- LUNG (Carl). — Essais d'immuni- C. R., 1915, 1" Semestre. (T. 1f)S.) sation de la Rose trémière contre la maladie de la Rouille [Puccinia MaU'acearum Mont.) 420 ESCLANGON (Ernest). -— Sur les inté- grales quasi périodiques d'équa- tions différentielles hnéaires 1254 — Sur un enregistreur de l'intensité des chutes de pluie 1467 ESMIOL. — Observation de la comète Kritzinger faite à l'Observatoire de 268 2o86 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. Marseille (équatorial d'Eichens de 0°',26 d'ouverture) 99g ESPIL (Léo) et SABATIER (Paul). — MM. Pages. Sur la réduction du protoxyde de nickel et sur l'existence d'un sous- oxyde 666 F FABRE et FONZES-DIACON (H.). — Sur la recherche du bore dans les eaux minérales l54l FABRY (Ch.), BOURGET (H.) et BUISSON (H.). — Sur le poids atomique du nébulium et la tem- pérature de la nébuleuse d'Orion. . . 1017 — Mesures interférentielles de vitesses radiales et de longueurs d'onde dans la nébuleuse d'Orion i 268 FABRY (Ch.) et BUISSON (H.). — Vérification expérimentale du prin- cipe de Doppler-Fizeau ■498 FABRY (Louis). — Le problème des petites planètes 1 48 1 FALLOT (Paul). — Sur la tectonique de la Sierra de Majorque (Baléares) . 645 — Sur la Stratigraphie de la Sierra de Majorque (Baléares) 817 FALLOT (Paul) et JACOB (Charles). — La nappe de charriage du Mont- sech, en Catalogne 1222 FANDARD (M"e Lucie) et BIERRY (Henri). — Sur le sucre du plasma sanguin 61 — Sucre protéidique et sucre virtuel. . . 5l6 FEJER (Léopold). — Nombre des chan- gements de signe d'une fonction dans un intervalle et ses moments. . i328 FEKETE (Michel). — Sur une Hmite inférieure des changements de signe d'une fonction dans un intervalle. . . 1256 FERNBACH (A.) et SCHOEN (M.). — Sur quelques produits de la décom- position du dextrose en milieu alca- lin 976 — Nouvelles observations sur la produc- tion de l'acide pynivique par la le- vure 1719 FESSENKOFF (B.). — Sur la capture des comètes par Jupiter 54l — Distribution de la poussière cosmique dans le plan invariable du système solaire 1 001 — Sur la loi de la réflexion de lumière par les substances mates 1271 FISCHER (Henri) et PERRIER (RÉ- my). — Sur l'existence de spermato- phores chez quelques Opistho- branches 1 366 FLAJOLET (Philippe). — Observations faites à l'Observatoire de Lyon pen- dant l'ouragan du 22 février 1914. • 744 — Perturbations de la déclinaison ma- gnétique à l'Observatoire de Lyon (Saint-Genis-Laval) pendant le qua- trième trimestre de igiS 819 — Perturbations de la déclinaison ma- gnétique à Lyon ( Saint-Genis- Laval) pendant le premier trimestre de 1914 1732 FLEURENT (Emile). — A propos de la diminution du gluten des blés français iSgi FLINIAUX et VARIOT. — Tables des croissances comparées des nourris- sons élevés au sein et au biberon durant la première année de la vie. i36l FOLEY (H.), SERGENT (Edm.) et VIALATTE (Cii.). — Transmis- sion à l'homme et au singe du ty- phus exanthématique par les poux d'un malade atteint de fièvre ré- currente et par des lentes et poux issus des précédents g64 FOLEY (H.) et SERGENT (Edm.). — Des périodes de latence du spirille chez le malade atteint de fièvre ré- currente 1926 FONZES-DIACON (M.) et FABRE. — Sur la recherche du bore dans les eaux minérales i54l KORCRAND (R. de). — Sur le sulfate ferreux et ses hydrates 20 — Sur le tétroxyde de potassium 843 — ■ Sur le trioxyde de potassium et la stabilité des peroxydes alcalins. ... 991 — Sur la préparation des hydrates du sulfate de manganèse 1 760 FORTINEAU (Charles et Louis). — Essais de traitement du charbon bactéridion par les injections de TABLE DES MM. Pages, cultures pyocynaniques stérilisées. lo35 FORTRAT (R.). — Simplification et régularisation des bandes spec- trales par le champ magnétique .... 334 FOSSE (R.). — Analyse quantitative gravimé trique de l'urée 1076 — Présence simultanée de l'urée et de l'uréase par le même végétal l374 — Sur l'activité chimique du xanthydrol et son application au dosage de l'urée. 1 432 — Analyse quantitative gravimétrique de l'urée dans l'urine l588 FOUASSIER (M.) et TRILLAT (A.). — Entrainement et séparation de mi- crobes en suspension dans l'eau sous l'influence d'un courant d'air. 5i8 — Action du refroidissement sur les gouttelettes microbiennes i44i FOURNIER (Henri) adresse une récla- mation de priorité relative au vol plané et au vol à voile SgS FRANCHINI (G.) et LAVERAN (A.). — Infection naturelle du rat et de la souris au moyen de puces de rat parasitées par Werpeto/noKasPd/iorai. 45o — Infection de la souris au moyen AUTEURS. 2087 MM. Pages, des Flagellés de la puce du rat, par la voie digestive 770 FRANCK (Pu.). — Sur l'évaluation approximative de la plus petite va- leur caractéristique de quelques équations intégrales 55 1 FRANCK (Ph.) et PICK (G.). — Sur quelques mesures dans l'espace fonctionnel 1 04 FREYCINET (de) est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : du prix Montyon (Sta- tistique) 466 — Du prix Jean-Jacques Berger 676 FRIEDEL (Georges). — Sur les struc- tures cristallines mises en évidence par la diffraction des rayons Rdnt- gen l3o — Un gisement d'iodargyrite en France. 181 1 FRIEDEL (Jean) et BONNIER (Gas- ton). — Remarques anatomiques sur quelques types de carpophores. 386 FROSSARD (Henri). — Sur la voix chuchotée et en général l'écoulement d'un fluide sous pression dans un capsulisme allant de zéro à l'inflni . . 782 GAILLARD (A.) adresse une Note rela- tive à un dispositif éleclromagné- liqiie destiné à prévenir les collisions en mer en temps de brouillard i6o5 GAMBIER (Bertrand). — Sur les courbes à torsion constante 97 — Sur les courbes de Bertrand et les courbes à courbure constante 236 — Sur les courbes algébriques à torsion constante, de genre non nul 321 — Sur les courbes algébriques à torsion constante, réelles et non unicur- sales 6 1 3 — Sur les surfaces susceptibles d'être engendrées de plusieurs façons différentes par le déplacement d'une courbe invariable 11 55 GANDILLOT (Maurice) adresse une Note relative à Un moyen d'évaluer à distance la vitesse des corps lumi- neux en mouvement 1O47 GARDET (G.). — Horizons fossilifères nouveaux dans le Muschelkalk supérieur des environs de Bour— bonne-les-Bains l832 GARRIGOU (F.). — Utilisation des nappes phréatiques par les villes bâties sur les terrasses alluviennes des vallées 73 GAU (P.-E.). — Sur les transformations générales des systèmes différentiels. 676 GAUDEFROY (C). — Sur les figures de déshydratation du ferrocyanure de potassium T22 — Sur la déshydratation du gypse 2006 GAULT (H.). — Sur une nouvelle mé- thode de préparation de l'acide tri- carballylique 632 — Sur l'éther oxalacétique 711 GAUTHIER-VILLARS fait hommage à l'Académie d'une eau-forte repro- duisant un portrait de Cauchy 167 GAUTIER (Armand). — Sur le rôle et l'état du fluor dans l'économie animale 1 59 — Errata relatifs à cette Communiea- 'X' C^^ 2o88 TABLE DES AUTEURS. 612 G76 1478 MM. Pages, tion 38o — Sur les Minervites 912 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), La Caze 3g5 — Des prix Saintour, Henri de Parville. 538 • — Des prix HouUevigue, Bordin (Scien- ces naturelles) — Du prix Jean-Jacques Berger — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Alhumbert, du Grand prix des Sciences physiques 676 — Est élu membre de la Commission chargée de dresser la liste des can- didats à la succession de M. Pli. van Tieghein comme Secrétaire perpé- tuel GAUTIER (Armand) et CLAUSMANN (P.)- — Le fluor dans les eaux douces 1389 — Le fluor dans les eaux minérales i63i GAUTRELET (Jean) et NEUVILLE (Henri). — Sur le sang du Mam- mouth GAY (L.). — Sur les rapports entre le covolume b et les constantes criti- ques GAY (L.), BAUD (E.) et DUCELLIEZ (F.). — Etude calorimétrique du système eau-monométhylamine. . . . — Errata relatifs à cette Communica- tion GAY (L.), DUCELLIEZ (F.) et RAY- NAUD (A.). — Bromuration du benzène et de ses homologues, ac- tion catalytique du manganèse GENTIL (Louis). — Sur la structure du Plateau des Beni-Mtir (Maroc central) 146 GEORGÉVITCH (Jivoïn). — Sur le cycle évolutif chez les myxospori- dies GÉRARD et ŒCHSNER DE CONINCK — Détermination du poids atomi- que du nickel 1345 GÉRARD (F.). — Trois nouvelles es- pèces de Chlsenacées 1704 GERMAIN (L.) et JOUBIN (L.). — Sur les Chétognathes des croisières de S. A. S. le Prince de Monaco i452 GERMANN (Albert F.-O.). — Errata relatifs à une Communication du 593 34 629 824 1804 190 MM. Pages 17 novembre iQiS 1948 GEVREY (Maurice). — Sur les pro- priétés analytiques des solutions des équations aux dérivées partielles.. i652 GILL (Sir David). — Sa mort est annoncée à l'Académie 217 GIGNOUX (Maurice) et COMBAZ (Paul). — Sur l'histoire des der- nières glaciations rhodaniennes dans le bassin de Belley i 536 GIRAUD (J.). — Nouvelles observa- tions sur les roches éruptives du sud et de l'ouest de Madagascar 1 585 — Sur les terrains sédimentaires du sud et de l'ouest de Madagascar 2027 GIRONCOURT (G. de). — Sur les fer- ments du lait chez les Touareg 737 GLEY (E.). — Du rôle des glandes surré- nales dans l'action des substances vaso-constrictives. Les substances vaso-constrictives indirectes 2008 GODCHOT (Marcel). — Sur la syn- thèse d'une méthylcyclopenténone. 5o6 — Sur la thuyone et la thuyamenthone : passage direct de l'une à l'autre. . . . 1807 GODEAUX (Lucien). — Sur les involu- tions n'ayant qu'un nombre fini de points unis, appartenant à une sur- face algébrique 85 1 — Sur les surfaces algébriques doubles ayant un nombre fini de points de diramation 1261 GOLOUBEFF (W.). — Sur les fonc- tions à singularités discontinues.. . . 1407 GOMPEL (M.) et STASSANO (H.). — Du pouvoir bactéricide considé- rable du biiodure de mercure 1716 GOUBAU (R.). — Sur le point de fusion de l'arsenic 121 GOUPIL (R.). — Recherches sur les ma- tières grasses formées par l'Amylo- inyces Rouxii 522 GOURDON (E.). — Sur la constitution minéralogique des Shetlands du Sud (Ile Déception) 583 — Sur la constitution minéralogique des Shetlands du Sud igoS GOURÉ DE VILLEMONTÉE (G.). — Propagation de l'électricité à travers l'huile de paraffine i4l4 — Propagation de l'électricité à travers l'huile de paraffine i57i GOURSAT (E.). — Sur certaines exten- sions de la formule de Stokes 26 TABLE DES MM. Pages. GOUY (G.). — De l'action de la pesan- teur sur les mélanges gazeux, no- tamment dans l'atmosphère terres- tre 664 — Sur le pouvoir absorbant de l'arc voltaïquc pour ses propres radia- tions 1057 GRAMONT (Arnaud). — Errata rela- titsà une Note du 22 décembre 191 3 : « Sur le spectre de bandes de l'alu- minium, etc. » 79, 292 GRANDIDIER (Alfred) est élu mem- bre des Commissions chargées d : juger le Concours ; du prix extraor- dinaire de la Marine, du prix Plu- mey 39/I — Des prix Tchihatchef, Gay, Binoux, Delalande-Guérineau 394 — Des prix Savigny, Cuvier, Thore. . . . 395 — Du prix Binoux (Histoire des Science^ . 466 — Du prix Wilde 538 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Gay pour 19 17 894 GRANDIDIER (Alfred) et GRANDI- DIER (Guillaume) font hommage à l'Académie du Volume IV, Tome II, de l'Ethnographie de Madagascar, intitulé : Les habitants de Mada- gascar. Leur aspect physique. Leurs caractères intellectuels et moraux. La vie sociale à Madagascar : la famille malgache 1 3 1 7 GRANGER est présenté en seconde ligne, par la Section de Chimie, pour la Chaire de Chimie appliquée aux Industries des chaux et ciments, céramique et verrerie du Conserva- toire des Arts et Métiers i 5o — Est présenté en première ligne par l'Académie pour la même Chaire. . . 167 GRATIOT (J.), SARTORY (A.) et THIÉBAUT (F.). — Sur le rajeu- nissement de la Pomme de terre.. . . 45 GRAVIER (Ch.). — Sur un type nou- veau de Crustacé parasite d'Alcyo- naires de l'Antarctique sud-améri- caine 354 - — Sur les Madréporaires recueillis par la seconde expédition antarctique fran- çaise (1908-1910) 1369 GRAVIER (Ch.). — Simplification du procédé pour obtenir un cliché pho- tographique 400 AUTEURS. 2089 MM Pages. GRIGNARD (V.) et BELLET (E.). — Sur la constitution des chlorures de cyanogène gazeux et liquide 4^7 GRIGNARD (V.) et COURTOT (Ch.). — ■ Dérivés du cyclopentadiène et de son dimère 1 763 GRONWALL (T.-H.). — Sur la série de Laplace 1488 — Sur quelques méthodes de somma- tion et leur application à la série de Fourier 1664 GROTH (Jean). — Les schistes à gonia- tites de Guadalmez 525 — La Sierra Morena 1 722 — La tectonique de la Sierra Morena. . 1944 GRUZEWSKA (M""^ Z.) et BIERRY (H.). — • Dosage des matières su- crées dans le foie 1828 GRYSEZ (V.) et CALMETTE (A.). — Nouvelle démonstration expérimen- tale de l'existence d'un stade lym- phatique généralisé, précédant les localisations dans l'infection tuber- culeuse i3i5 (^rUÉBHARD (Adrien). — • Tectonique des environs de Castellane (Basses- Alpes) 1 040 (;UÉPIN (A.) adresse une Note inti- tulée : Les porteurs de germes blen- norrhagiques 1733 GUÉRITOT adresse une Note intitulée : Sur une méthode expérimentale de dé- termination des courbes métacentri- ques de l'aéroplane 1 946 GUICHARD (C). — Sur les réseaux et les congruences asymptotiques 772 — Sur certaines congruences spéciales de cercles et de sphères 1247 — Sur les surfaces telles que les sphères osculatrices aux lignes de courbure d'une série forment un système O ou un système 2I 1 967 GUIGNARD est élu membre des Com- missions chargées de juger les Con- cours : des prix Desmazières, Mon- tagne, de Coincy 395 — Des prix Montyon, Barbier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mège 466 — Des prix Wilde, Saintour, Lon- champt 538 — Du prix Jérôme Ponti 612 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de 2090 TABLE DES MM. Pages. Grand Prix des Sciences physiques. 676 — Est élu membre de la Commission chargée de dresser la liste des can- didats à la place de Secrétaire per- pétuel vacante par le décès de M. Ph. van Tieghem i478 — Et de la Commission du Fonds Bona- parte 1479 GUILBERT (Gabriel). — Sur la prévi- sion du temps 1 470 GUILLAUME (J.). — Observations du Soleil, faites à l'Observatoire de Lyon, pendant le quatrième tri- mestre de 1913 544 — Observation de l'éclipsé partielle de Lune du 1 1 mars 1914. faite à l'Ob- servatoire de Lyon 776 — Observations de la comète Kritzingor (1914 a), faites à l'équatorial coudé de l'Observatoire de Lyon 999 — Observation de l'occultation de la planète Mars, du 3o mai 1914, faite à l'Observatoire de Lyon i559 — Observations de la comète Zlatinsky (1914 b), faites à l'Observatoire de Lyon 1 56o — Observations du Soleil, faites à l'Ob- servatoire de Lyon, pendant le pre- mier trimestre de 1914 1648 GUILLEMARD (H.). — Observations sur l'action physiologique du cli- mat de grande altitude 358 GUILLET (Léon). — Nouvelles re- cherches sur les points de transfor- AUTEURS. MM. Pages, mation et la structure des aciers nickel-chrome 4i2 — • Sur les alliages de cuivre, de nickel et d'aluminium 704 GUNTHER. — Sur la théorie générale des systèmes d'équations aux déri- vées partielles 853 — Sur la théorie générale des systèmes d'équations aux dérivées partielles. iio8 GUTTON (C). — Sur le pouvoir induc- teur spécifique des liquides 621 GUYON est élu membre de la Commis- sion chargée de juger le Concours : des prix Montyon, Barbier, Bréant, Godard, du baron Larrey, Bcllion, Mège 466 — Est élu membre de la Commission chargée de dresser la liste des can- didats à la place de Secrétaire per- pétuel vacante par le décès de M. Ph. van Tieghem 1478 GUYOU (E.). — Sur l'homogénéité des équations et sur la simplification des problèmes quand certaines quantités deviennent petites 529 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours ; du prix extraordinaire de la Marine, du prix Plumey 394 — Des prix Tchihatchef, Gay, Binoux, Delalande-Guérineau 394 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Gay pour igiS 394 H HADAMARD. — Observations au sujet d'une Communication de M. Paul Lévy 1 01 o — Est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours du Grand Prix des Sciences mathéma- tiques, des prix Francœur, Pon- celet .' 394 IIALE (George-E.) adresse deux fasci- cules des Contributions jroin the MountWilson Solar Observatory . . . . 996 HALLE R (A.) est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours : des prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), La Caze. 395 — Est élu membre de la Commission du Fonds Bonaparte pour 191 4 '479 HALLER (A.) et BAUER (Ed.). — Synthèse au moyen de l'amidurc de sodium. Préparation de célones allylées dérivées des alcoylacétophé- nones et de la pinacoline 820 — Action de l'amidure de sodium sur les allyldialcoylacétophéiiones. Mé- thode générale de synthèse des trialcoylpyrrolidones 1086 ITALLEP. (A.) et CORNUBERT (R.). — Alcoylation des cyclopentanones et rupture de la chaîne cyclique des dérivés létraalcoylés, en 2 et a', par TABLE DES MM. Pages, l'amidure de sodium ^gS — Synthèses au moyen de l'amidure de sodium. Dérivés de la [j-méthyl- cyclopentanone 1616 — Synthèses au moyen de l'amidure de sodium. Sur des alcoylcyclopenta- nones obtenues par hydrogénation de dérivés non saturés suivie ou non d'alcoylation 1739 HALLER (A.) et LOUVRIER (Jean). — Synthèses au moyen de l'amidure de sodium. Préparation de quelques homologues supérieurs des mono et diméthylcamphres, ainsi que des camphols correspondants 764 HALLER (A.) et MEYERINGIl (J.). — Sur la diméthylallylacétophé- none 1957 HALLER (A.) et RAMART - LUCAS (Mme). — Synthèses au moyen de l'amidure de sodium. Action des épihalohydrines sur les dialcoylacé- tophénoncs. Oxypropylène - dimé- thyl-acétophénone et dérivés i302 HAMMARLUND (Carl) et ERIKSSON (Jakob). — Essais d'immunisation de la Rose trémière contre la ma- ladie de la Rouille (Puccinia Mah'a- cearuin Mont.) 420 HAMY (Maurice). — Sur l'emploi du prisme objectif à la détermination des vitesses radiales 81 — Sur l'emplacement à donner à l'Ob- servatoire astronomique du mont Blanc 1256 — Est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours : des prix Pierre Guzman, Lalande, Valz, Damoiseau, .Janssen jgi HAMY (Maurice) et MILLOCHAU. — Effets des variations de voltage sur l'intensité des radiations d'arc obtenues avec un dispositif alimenté par du courant alternatif io85 HANCOCK (Harris). — La fonction eulériennc généralisée 469 HANRIOT et LAHURE. — Sur les tem- pératures minima de recuit 262 — Sur l'écrouissage ascendant et des- cendant 404 HARDY (G.-H.). — Sur les zéros de la fonction 'Ç (s) de Riemann ioi2 HARIOT (P.). — Deux Chytridiacées nouvelles 1 703 AUTEURS. 2091 MM. Pages. HATON DE LA GOUPILLIÈRE est élu membre des Commissions char- gées de juger les Concours : des prix Montyon, Fourneyron, Henri de Parville 894 — Du prix Montyon (Statistique) 466 HATT est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours ; du prix extraordinaire de la Marine, du prix Plumey 394 — Des prix Tchihatchef, Gay, Binoux, Delalande-Guérineau 894 — Est élu membre de la Commission chargé de présenter une question de prix Gay pour 1917 394 HAUG (Emile). — La zone des collines jurassiques de Nans (Var) 74 — La zone triasique de l'Huveaune. . . . 373 HAUSER (Enrique). — Nouveau pro-' cédé de recherche et détermination des hydrocarbures gazeux dissous dans les eaux minérales 634 HELBRONNER (André) et BERN- STEIN (Gustave). —Sur la vulca- nisation des solutions de caoutchouc par les rayons ultraviolets i343 HENNEGUY est élu membre des Com- missions chargées de juger les Con- cours : des prix Savigny, Cuvicr, Thore Sgj — Des prix Montyon, Barbier, Brcant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mège 466 — Des prix Montyon (Physiologie expé- rimentale), Philipeaux, Lallemand, La Caze, Martin-Damouretle, Pourat 466 — Du prix Serres 676 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Pourat pour 1916 466 HENRI (Mme Victor). — Étude de l'action métabiotiquc des rayons ultraviolets. Production de formes de mutation de la bactéridie char- bonneuse io32 II1:MII (Victoii), — Étude de la dis- persion des rayons ultraviolets par les corps organiques 1892 HENRI (Victor) etBIELECKI (Jean). — Influence de la liaison éthylé- nique et des groupes carbonyl et carboxyl sur l'absorption des rayons ultraviolets 567 - — Contribution à l'étude de la tauto- 2092 TABLE DES MM. Pages, mérîe. Etude quantitative de l'ab- sorption des rayons ultraviolets par les dérivés de l'acide acétylacétique. 866 — Errata relatifs à cette Communica- tion 983 — Contribution à l'étude de la tauto- mérie. Etude quantitative de l'ab- sorption des rayons ultraviolets par les dicétones de la série grasse 1022 — Calcul du spectre d'absorption d'un corps d'après sa constitution chi- mique 1114 HENRI (VicTOii) et BOLL (Marcel). — Non-influence de l'oxygène sur cer- taines réactions photochimiques . . 32 HENRI (Victor) et LANDAU (Marc). — Sur l'application de la spectro- scopie à l'étude des équilibres chi- miques. Les systèmes formés par l'acide oxalique et les sels d'uranyle. 1 8 1 HENRI (Victor) et MOYCHO (Ven- CESLAs). — Action des rayons ultra- violets monochromatiques sur les tissus. Mesure de l'énergie de rayon- nement correspondant au coup de soleil 1 509 HÉRISSEY (H.) et AUBRY (A.). — Synthèse biochimique du méthylga- laetoside a 204 HERLANT (M.). — Sur l'existence d'un « rythme périodique dans le détermi- nisme des premiers phénomènes du développement parthénogénétique expérimental chez l'Oursin 1 53 i HÉROUARD (Edgard). — Pcecilo- gonie psedogénésique chez Chry- saora isocèles 810 IIÔNIGSCHMID (O.). ~ Revision du poids atomique de l'uranium 2004 AUTEURS. MM. Pages. HÔNIGSCHMID (O.) et HOROVITZ (M"^ Stéphanie). — Sur le poids atomique du plomb de la pechblende 1 796 — Errata relatifs à cette Communica- tion 1948 HOROVITZ (Stéphanie) et HONIG- SCHMID (O.). — Sur le poids ato- mique du plomb de la pechblende . . 1 796 — Errata relatifs à cette Communi- cation 1948 HOUSSAY (Frédéric). — La vibration propulsive. Vol plané et vol battu chez les oiseau.x 19^1 HUMBERT (G.). — Sur quelques fonc- tions numériques remarquables. . . . 220 — Errata relatifs à cette Communica- tion 38o — Sur quelques fonctions numériques remarquables 293 — Sur quelques fonctions numériques remarquables 1841 — Errata relatifs à cette Communica- tion 2o36 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : du Grand Prix des Sciences mathéma- tiques, des prix Francœur, Pon- celet 394 — Du prix Caméré 612 IIUMBERT (G.) et LÉVY (Paul). — Sur les fonctions abéliennes singu- lières de trois variables 1609 HURWITZ (A.). — Sur les points cri- tiques des fonctions inverses des fonctions entières 1007 HUSSON est présenté en seconde ligne pour la Chaire de Mécanique du Conservatoire des Arts et Métiers. . 928 I IMBEAUX (Ed.). — Un nouveau sys- tème de halage funiculaire électrique des bateaux 461 lOVITCHITCH (MiL.-Z.). — Sur 1 al)- sorption d'acide carbonique de l'air par l'hydrate de chrome 872 JACOB (Charles) et FALLOT (Paul). — La nappe de charriage du Montsech, en Catalogne 1222 JADIN (F.) et ASTRUC (A.).— Le man- ganèse dans quelques sources du massif vosgien 903 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. JAGER (F.). — Sur l'application de la méthode de Fredholm aux marées d'un bassin limité par des parois verticales 6l6 — Sur l'application de la méthode de Ritz à certains problèmes de Phy- sique mathématique et en particu- lier aux marées I i6o JAMOT et AZÉMA. — Sur l'Ouadaï . . 437 JANDRIER (Ed.) adresse une Note intitulée : « Considérations sur les poids atomiques des corps appar- tenant aux séries M- O, MO et RPO^B i385 JAVAL (A.). — Variations de la conduc- tivité électrique des humeurs de l'or- ganisme 428 JAVILLIER (M.). — Une cause d'er- reur dans l'étude de l'action biologi- que des éléments chimiques : la pré- sence de traces de zinc dans le verre. l4o — Utilité du zinc pour la croissance de VAspergillus niger {Sterigmatocys- tis nigra \ . Tgh.). cultivé en mi- lieux profonds 121 6 JAY. — A propos du dosage de l'acide borique dans les substances alimen- taires ou autres 357 JEGOU (Paul). — Dispositif pour étu- dier la puissance des oscillations captées dans une réception de télé- graphie sans fil 1 784 JENTZSCH (R.). — Sur l'extension d'un théorème de Laguerre 780 JOANNIS (A.). — Sur la constitution du potassium-carbonyle 874 JOANNIS (Jacques). — Influence cata- lytique du kaolin sur la combinaison 2093 MM. Pages, de l'hydrogène et de l'oxygène .... 5oi — Sur l'oxydation et la réduction du cuivre 1 801 JOLEAUD (L.). — Sur la géologie du djebel Filfîla (Algérie) 283 — ;'ur la détermination orientale de la chaîne Numidique (Algérie) ll3o JOLIBOIS (Pierre). — Au sujet de la Note de M. R. Gouhau sur le point de fusion de l'arsenic 184 JORDAN est élu membre de la Com- mission chargée de juger le Concours du Grand Prix des : ciences mathé- matiques, des prix Francœur, Ponce- let 394 JOUBlN(Louis). — Sur deux cas d'incu- bation chez des Némertiens antarc- tiques 430 JOUBIN (L.) et GERMAIN (L.). — ^ur les Chétognathes des croisières de S. A. S. le Prince de Monaco .... lt^S1 JOUNIAUX (A.) et PASCAL (Paul). — Densité de quelques métaux à l'état liquide 4l4 — £rraio~relatifs à cette Communica- tion 1608 JUNGFLEISCH (E.) est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours des prix Jecker, Ca- " ^ hours, Montyon (Arts insalubres), La Caze SgS JUNGFLEISCH (E.) et LANDRIEU (Pb.). — Recherches'''sur les sels acides des acides bibasiques. — Sur les camphorates droits 445 — Piecherches sur les sels acides des acides bibasiques 1 3o6 K KAMPÉ DE FÉRIET (J.) et APPELL (P.). — Sur la convergence des séries procédant suivant les polynômes d'Hermite ou les polynômes ana- logues plus généraux 38 1 KARPOWICZ (A.) et SCHIDLOF (A.). — Sur l'évaporation des sphérules de mercure maintenues en suspen- sion dans un milieu gazeux 1992 KERAVAL (E.). — Sur une famille de systèmes triplement orthogonaux. 238 C. R. isi4, I" Semestre. (T. 158.) KERFORNE (F.). — Sur la"présenco de Calyminene Blumenbachi Brongn. dans le Gothlandien de Bretagne.. l458 KIMPFLIN (G.). — Les lois de la crois- sance physique pendant l'enfance et l'adolescence 8oi KLEMENSIEWICZ (Z.). — Sur les pro- priétés élcctrochiniiques du radium B et du thorium B 1889 KLING (André) et LASSIEUR (A.). — Dosage physico- chimique des sul- 269 2094 MM. Pages, fates 487 KŒNIGS (G.). — Sur une nouvelle for- mule exprimant la puissance indi- quée d'un moteur à quatre temps en fonction d'élénaents expérimentaux. 1877 KŒNIGS (M"" G.). — Recherches sur l'excitabilité des fibres pigmento- motrices 1916 KOLLMANN (Max) et PAPIN (Louis). — Sur le chondriome du corps de Malpighi de l'œsophage; significa- tion des filaments de Herxheimer. . 57 KOPACZEWSKI (W.). — L'influence des acides sur l'activité de la mal- tase dialysée 640 — Recherches sur la composition de la scille : le principe toxique iSao KORN (A.). — Sur le problème des sphères puisantes et la théorie de la TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. gravitation 982 KOWALSKI (J. de). — Sur un phéno- mène lumineux explosif dans l'azote raréfié GîS — Sur les différents spectres du mercure, du cadmium et du zinc 788 — L'étincelle oscillante comme source économique de rayons ultraviolets. l337 KOWALEWSKI (G.). — La Géométrie intrinsèque et la première proposi- tion fondamentale de Sophus Lie. . 554 KTENAS (CoNST.-A.j. — Les phénomè- nes métamorphiques à l'île de Séri- phos (Arcliipel) 720 — Sur les relations pétrographiques exis- tant entre l'île de Sériphos et les for- mations environnantes 878 — Errata relatifs à cette Communica- tion 1735 LABBÉ (Alphonse) adresse un Rapport sur l'emploi qu'il a fait et sur les expériences qu'il a exécutées à l'aide de la subvention qui lui a été ac- cordée sur le Fonds Bonaparte en 1913 i4o5 LABBE (Léon) est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Montyon, Bar- bier, Gréant, Godard, du baron Larrey, Bellion, Mège 466 — Des prix Montyon (Physiologie expé- rimentale), Philipeaux, Lallemand, La Caze, Martin-Damourette, Pourat 466 — Du prix Montyon (Statistique) 466 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Pourat pour 1916 466 LABROUSTE(Henri).— Sur une trans- formation moléculaire des couches minces étendues sur l'eau 627 LACOSTE et BONNEFON. — Re- cherches expérimentales sur la greffe de cornée 2017 LACROIX (A.).— Les latérites de Guinée. 835 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : du prix Wilde 538 — Du prix Bordin (Sciences naturelles). 612 ■ — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Alhumbert, de Grand Prix des Sciences physiques 676 — Est élu membre de la Commission technique de la Caisse des recher- ches scientifiques 1862 — Est élu secrétaire perpétuel, en rem- placement de M. Ph. van Tieghem. . 1646 — Adresse des remercîments à ses Con- frères, à l'occasion de son élection comme Secrétaire perpétuel ^7^7 — M. le Secrétaire perpétuel signale par- mi les pièces imprimées de la Corres- pondance : Diverses publications de la Société d'Histoire naturelle d'Autun; de MM. Jean Escard, Mau- rice d'Ocagne, Fritz Sarasin et Jean Roux, Paul Stroohant i863 LADENBURG (R.) et REICHE (F.). — — Sur la répartition de l'énergie dans les raies du sodium 1 788 LAHURE et IIANRIOT. — Sur les tem- pératures minima de recuit 262 — Sur l'écrouissage ascendant et descen- dant 404 LAHY (J.-M.) — Les signes objectifs de la fatigue dans les professions qui n'exigent pas d'efforts musculaires. 727 — Les effets comparés sur la pression du sang de la fatigue physique produite TABLE DES AUTEURS. 2095 MM. Pages, par une marche prolongée et de la fatigue psychique résultant d'un travail d'attention I9l3 LALLEMAND (Ch.) présente des docu- ments relatifs à la réforme du ca- lendrier 537 — Sur le cadran de 24 heures 753 — Brrato relatifs à cette Communication. 907 — Sur la question du litre 1297 — Présente à l'Académie un exemplaire du Compte rendu des travaux effec- tués en 1913 par le service du Nivel- lement général de la France 920 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : du prix extraordinaire de la Marine, du prix Plumey 394 — Des prix Tchihatchef, Gay, Binoux, Delalande-Guérineau 394 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Gay pour 1917 394 LAMBERT et APPELL font hommage d'un article de l'édition française de y Encyclopédie des Sciences mathéma- tiques sur les Fonctions sphériques . 657 LAMOTHE (de). — Les anciennes nappes alluviales et terrasses du Rhône et de l'Isère, près de Va- lence i83o LANDAU (E.) et BOHR (H.). — Sur les zéros de la fonction ^ [s] de Riemann 106 LANDAU (Marc) et HENRI (Victor). — Sur l'application de la spectro- scopie à l'étude des équilibres chimi- ques. Les systèmes formés par l'acide oxalique et les sels d'uranyle 181 LANDRIEU (Ph.) et JUNGFLEISCH (E.). — Recherches sur les sels acides des acides bibasiques. — Sur les camphorates droits. II. Campho- rates d-métalliques divers 445 — Recherches sur les sels acides des acides bibasiques i3o6 LANQUINE (Antonin) et BERTRAND (Léon). — Sur la prolongation de la nappe des Bessillons dans le sud- ouest des Alpes-Maritinaes, jusqu'à la vallée du Var 376 — Nouvelles observations sur la tec- tonique du sud-ouest des Alpes- Maritimes 1460 LAPICQUE (Louis). — Sur l'économie d'aliments réalisable par l'élévation MM. Pages, de la température extérieure 73* LAPICQUE (Mme M.), LAPICQUE (Louis) et LEGENDRE (R.). — Changement d'excitabilité des nerfs conditionné par une altération de leur gaine de myéline 802 — Sur les altérations de la gaine de myé- line produites par divers poisons nerveux 1 592 LA PORTE (F.). — Sur la compensa- tion d'un quadrilatère 1667 LA RIBOISIERE (J. de) et LASSUS (J. de) adressent une Note inti- tulée : « Sur un nouveau moteur rotatif sans mouvement alternatif». 1047 LASSIEUR (A.) et KLING (André). — Dosage physico-chimique des sul- fates 487 LASSUS (J. de) et LA RIBOISIERE (J. de) adressent une Note inti- tulée : « Sur un nouveau moteur rotatif sans mouvement alternatif ». 1047 LAURENT (O.). — Accidents nerveux produits à distance par les projec- tiles de guerre 121 1 LAVERAN (A.). — L'agent du debab d'Algérie est le Trypanosoma sou- danense (Laveran) 96 — Nouveaux faits tendant à démontrer que le kala-azar méditerranéen doit être identifié au kala-azar in- dien 1 060 — Fait hommage à l'Académie du Tome VI du Bulletin de la Société de Pa- thologie exotique 675 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des des prix Montyon, Barbier, Bréant, Jodard, du baron Larrey, Bellion, Mêge 466 — Des prix Montyon (Physiologie expé- rimentale), Philipeaux, Lallemand, La Caze, Martin-Damourette, Pou- rat 466 — Du prix Lonchampt 538 — Du prix Serres 676 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Pourat pour 1916 466 LAVERAN (A.) et FRANCHINI (G.). — Infection naturelle du rat et de la souris au moyen de puces de rat parasitées psiT Herpetomonas Pattoni. 45o — Infection de la souris au moyen des 2096 MM. TABLE DES AUTEURS. Pages. 770 1166 i334 1989 Flagellés de la puce du rat, par la voie digestive LÉAUTÉ (André). — Au sujet de la propagation des surtensions sur une ligne électrique hétérogène — Sur la théorie mathématique du fonc- tionnement des lignes électriques formées de deux tronçons différents. — Sur le problème des deux lignes élec- triques branchées en séries LÉAUTÉ (Henry) est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Montyon, Fourneyron, Henri de Parville 894 — Du prix extraordinaire de la Marine, du prix Plumey 894 — Du prix Caméré 612 LEBEAU (P.) et PICON (M.). — Hy- drogénation par le sodammonium des carbures cycliques. Préparation du tétrahydure de naphtaline l5i4 LEBLANC fils (Maurice) et DARMOIS (Eugène). — Sur la possibilité d'un arc alternatif dans la vapeur de mercure 258 — Sur le fonctionnement de l'arc alter- natif à vapeur de mercure 401 LÉCAILLON. — La Parthénogenèse rudimentaire chez le Faisan doré [Phasianus pictus L.) 55 — Sur la fécondité du Négril des luzer- nes (Colaspidema atra Latr.) 187 — Sur les analogies de structure qui exis- tent entre l'ovaire de certains in- sectes (les CoUemboles) et celui de cer- tains Crustacés entomostracés (les Chirocéphales) 280 — Sur les phénomènes de parthéno- genèse naturelle rudimentaire qui se produisent chez la Tourterelle rieuse (Turtur risorius) Sws 171 4 — Sur l'existence de phénomènes de par- thénogenèse naturelle rudimentaire chez le Crapaud commun (Bufo vulgaris Laur.) 1928 LE CHATELIER (Henri) fait hom- mage à l'Académie d'un Volume qu'il vient de publier sous le titre : La silice et les silicates 675 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), La Caze 895 • — Des prix Caméréj Bordin (Sciences MM. Pages. naturelles) 6l4 LE CERF (F.). — Sur une chenille de Lycénide élevée dans des galles d'Acacia par des fourmis du genre Cremastogaster 11 27 LECORNU (L.). — Sur un projet de et Monument de l'heure » 18 — Errata relatifs à cette Communica- tion 1 52 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Montyon, Fourneyron, Henri de Parville 894 — Du prix extraordinaire de la Marine, du prix Plumey 874 — ■ Du prix Caméré 612 LEDUC (A.). — Densité et masse ato- mique du néon 864 LEENHARDT (Ch.) et BOUTARIC (A.). — Sur la chaleur de fusion des sels hydratés et des hydrates en général. 474 LEGENDRE (R.),LAPICQUE (M"'' M.) et LAPICQUE (Louis). —Change- ment d'excitabilité des nerfs con- ditionné par une altération de leur gaine de myéline 8o3 — Sur les altérations de la gaine de myéline produite par divers poisons nerveux 1 592 LÉGER (E.). — Sur la constitution de l'homonataloïne et de la nataloïne. i85 — Les isomères optiques de l'homona- taloïne et de la nataloïne; leurs transformations réciproques 1 1 89 — Nouvelle méthode de transformation de la barbaloïne en [i-barbaloïne . . 1908 LEGER (Louis). — Sur un nouveau Protiste du genre Dermocystidium parasite de la Truite 807 LEHMANN (O.). — Sur un brusque changement de la forme des cristaux liquides, causé par une transforma- tion moléculaire 889 — Sur les effets de succion observés dans les cristaux liquides en voie de bourgeonnement (formes myéli- niques) 1 1 00 LEMATTE (L.). — Dosage des acides monoaminés dans le sang l379 LEMOINE (Georges) est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours des prix Jecker, Ca- hours, Montyon (Arts insalubres), La Caze 895 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. LE MORVAN (C). —M. Puiseux pré- sente les deux premiers fascicules de la Carie photographique et systé- matique de la Lune, établie par M. C. Le Morvan SgS LEPAPE (Adolphe) et MOUREU (Charles). — Hélium des grisous et radioactivité des houilles 698 — L'azote brut (azote + gaz rares) dans les mélanges gazeux naturels SSg — Font hommage d'un Mémoire sur les gaz rares des grisous 1 753 LEPIERRE (Charles). — Zinc et Aspergillus. Les expériences de M. Coupin et de M. Javillier 67 LEPRINCE-RINGUET (F.).— Expé- riences sur l'absorption des gaz par la houille 573 — Sur les limites d'inflammabilité du grisou 1 793 — Sur l'inflammabilité des mélanges de grisou et de divers gaz 1999 LE ROY (Georges-A.). — Agrandisse- ment ou réduction des phonogram- mes 1 75 LESPIEAU (R.). — Passage des éthers diméthyliques des glycols acétylé- niques à ces glycols 707 — Sur quelques dérivés de l'octadiine-a. 6-diol-i.8 1187 LEVADITI (C.) et MARIE (A.). — Le tréponème de la paralysie géné- rale I SgS LEVY (Paul). — Sur les fonctions de Green et de Neumann 1008 LÉVY (Paul) et HUMBERT (G.). — Sur les fonctions abéliennes singu- lières de trois variables 1609 LICHTENSTEIN (Léon). — Errata relatifs à une Note du 29 dé- cembre 191 3 intitulée : « Intégra- tion de l'équation \^u = ke" sur une surface fermée » 79 LINDELÔF (Ernst). — Sur la représen- tation conforme 245 LINDEMANN (F. -A.) et BROGLIE (Maurice de). • — ■ Observation fluo- roscopique par vision directe des spectres des rayons de Rùntgen. ... 180 — Sur un nouveau procédé permettant d'obtenir très rapidement les spec- tres des rayons de Rôntgen 944 LIPPMANN (G.). — Méthode pour le ré- glage d'une lunette en autocoUima- MM. tion. 2097 Pages. 88 — Sur une méthode photographique directe pour la détermination des différences de longitudes 909 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Pierre Guzmann, Lalande, Valz, Damoiseau, Janssen 394 — Des prix Hughes, Hébert, Victor Raulin, La Caze 394 — Du prix Wilde 538 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une question de prix Alhumbert 676 LITTLEWOOD (J.-E.). — Sur la distri- bution des nombres premiers 1869 LIVET (G.) adresse une Notice sur l'ali- mentation iodée 905 LOCQUIN (R.) et BARBIER (Ph.). — Sur la constitution du linalol l554 LOEB (Jacques) est élu Correspondant pour la Section d'Anatomie et de Zoologie, en remplacement de Lord Avebury. . . . -. i479 LONGCHAMBON (Michel). — Sur la sédimentation carbonatée et \i ge- nèse des dolomies dans la chaîne pyrénéenne 1 3 1 — Sur le rôle de la magnésie dans les cycles sédimentaires 267 — Sur la structure primitive des dolo- mies pyrénéennes 953 — Sur la distinction de deux séries se- condaires superposées aux environs de Vicdessos ( Ariège) 1939 LOSANITCH (Milivoye). — Sur la susceptibilité des lactones éthylé- niques de fixer les composés méthy- léniques sodés i683 LOUVRIER (Jean) et HALLER (A.). — Synthèses au moyen de l'ami- dure de sodium. Préparation de quelques homologues supérieurs des mono et diméthylcamphres, ainsi que des camphols correspondants. . 754 LUBIMENKO (V.). — Recherches sur les pigments des chromoleucites .... 5 1 o LUCET (Adrien). — Recherches sur l'évolution de l'IIypoderma bovis (de Geer) et les moyens de le dé- truire 812 — Recherches sur l'évolution de VHy- poderma bovis et les moyens de le détruire 968 2098 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages, LUDWIG (Alexandru) etBOURQUE- LOT(Em.). — Synthèse biochimique de l'o- méthoxybenzylglucoside p et du m-nitrobenzylglucoside [3. . . . 1087 — Synthèse biochimique de l'anisylglu- coside fi (p - méthoxybenzylgluco- side p ) 1 377 LUGEON (Maurice). — Sur l'ampleur de la nappe de Mordes 2029 LUMET (G.). — Sur l'essai des huiles de graissage pour moteurs à explo- sions 172 LUMIÈRE (Auguste) et CHEVRO- TIER (Jean). — Sur la résistance MM- Pages, du gonocoque aux basses tempéra- tures 1 39 — Sur la vaccination antityphique par voie gastro-intestinale 197 — Quelques considérations nouvelles à propos des cultures de gonoco- ques 1287 — Sur la vitalité des cultures de gono- coques 1820 LUSIN (N.). — Sur un problème de M. Baire i258 LUTAUD (Léon). — Sur les plages sou- levées de la côte de l'Estérel 1726 M MACÉ (E.) adresse une Note intitulée : « Saccharomyces viridis, levure verte de l'eau, à pigment donnant les réac- tions spectrales de la matière chloro- phylienne » goS MACQUAIRE (P.). — Essai de la dia- stase amyloly tique du pancréas. . . . 1289 MAGNAN (A.). — Les caractéristiques des Oiseaux marins 8o5 MAGROU (J.). — Symbiose et tubérisa- tion chez la Pomme 5o MAILHE (A.) et SABATIER (Paul). — Sur les éthers oxydes du carva- crol 608 — Sur l'emploi de l'oxyde manganeux pour la catalyse des acides : prépa- ration d'acétones grasses et ary- liques 83o — Sur l'emploi de l'oxyde manganeux pour la catalyse des acides : prépa- ration d'aldéhydes et d'acétones pentaméthyléniques. Formation des cyclopentylamines 985 MALAQUIN (A.) et MOITIÉ (A.). — Observations et recherches expé- rimentales sur le cycle évolutif du puceron de la Betterave [Aphis evo- nymi Fb.) 1371 MALDINEY. — Sur une réaction colorée présentée par l'hydroquinone à l'état solide 1782 MALMÉJAC (F.). — De l'importance du dosage des chlorures pour la surveil- lance et l'appréciation des eaux d'alimentation 65o MANGIN (J.) fait hommage à l'Aca- démie d'un Mémoire intitulé : La flore planctonique de la rade de Sainl- Vaasl-la-Hougue i558 — Est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : de prix Desmazières, Montagne, De Coincy 395 — Du prix Lonchampt 538 MANOUÉLIAN (Y.). — Recherches cytologiques dans le tétanos hu- main 1 92 1 MAQUENNE (L.) est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Jecker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), La Caze. 395 — Du prix Jérôme Ponti 612 MAQUENNE (L.) et DEMOUSSY (E.). — Sur la mobilité de la potasse dans les tissus végétaux 1400 MARAGE. — Étude et traitement du bégaiement par la Photographie. . . 780 — Action sur certains organismes d'un courant d'eau artificiel 884 — Sensibilité de l'oreille physiologique pour certains sons musicaux i438 MARCELIN (R.). — Expression des vi- tesses de transformation des sys- tèmes physico-chimiques en fonc- tion de l'afTinité n6 — Influence de la température sur les vitesses de transformation des sys- tèmes physico-chimiques 407 — Évaporation des liquides et des so- lides faiblement surchauffés i4i9 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. — Échange de matière entre un liquide ou un solide et sa vapeur saturée. . . 1674 MARCHAL (P.) fait hommage d'un Mé- moire intitulé : Contribution à l'étude de la biologie des Chermes 461 — Est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours des prix Savigny, Cuvier, Thore og5 MARCHAL et PRILLIEUX (Ed.) font hommage du Tome I des Annales du Service des Epiphyties. . 537 MARCILLE (R.). — Sur les matières azotées du moût de raisin 1 199 MARIE (A.) et LEVADITI (C). — Le tréponème de la paralysie générale. iSqS MARINESCO (G.) et MINEA (J.). — Culture des ganglions spinaux dans du plasma hétérogène 588 MARTEL (E.-A.). — Sur la Beatus- Hohle (Suisse) et l'eau-de-fond (Grundwasser) des calcaires 746 — Sur les gouffres des formations ter- tiaires et la résurgence de Vertus (Marne) 1 463 MASSOL (L.). — Efiets des venins sur la coagulation du sérum de cheval par le chauffage. Différenciation des ve- nins de Vipéridés et de Colubridés. . io3o MASSON (P.). — La glande endocrine de l'intestin chez l'homme 59 MATRUCHOT (Louis). — Variations culturales progressives du Cham- pignon basidiomycète charnu [Tri- choloma nudum) 724 MAUREL (E.). — Influence des climats et des saisons sur les besoins alimen- taires 1 201 MAURY (E.). — Sur la signification tec- tonique des plis du faisceau du lit- toral entre Nice et Menton 1942 MAYER (André) et SCHAEFFER (Georges). — Teneur des tissus en lipoïdes et activité physiologique des cellules. Cas de la régulation thermique 365 MAZURKIEWICZ (E.) et SIERPINS- KI (W.). — Sur un ensemble super- posable avec chacune de ses deux parties 618 MENGAUD (Louis). — Crétacé des en- virons de Comillas (province de Santander) i43 — Sur la tectonique des^environs d'In- ■ fiesto, Arriondas et Rivadesella 2099 MM. Pages. (Asturies) l38l MENGEL (O.). — Oscillations des lignes de rivages pliocènes du Roussillon. i44 MESLIN (Georges). — Sur l'inclinai- son des raies spectrales et l'accélé- ration équatoriale de la rotation solaire l56o MEYERINGH (J.) et HALLER (A.). — Sur la diméthylallylacétophénone et les produits d'oxydation 1957 MÉZIE (A.) et CALMETTE (A.). — Essai de traitement de l'épilepsie dite essentielle par le venin de cro- tale 846 MIGNONAC (Georges) et MOUREU (Charles). — Sur une nouvelle classe de substances azotées : les cétisocétimines iSgS — Sur la diagnose des bases primaires, secondaires et tertiaires 1624 MILLOCHAU et HAMY (Maurice). — Effets des variations de voltage sur l'intensité des radiations d'arc ob- tenues avec un dispositif alimenté . par du courant alternatif io85 MILLOCHAU et SALET (P.). — Sur le spectre de la chromosphère 1000 MINEA (J.) et MARINESCO (G.). — Culture des ganglions spinaux dans du plasma hétérogène 588 MINGUIN (J.) et BLOC (R.). — In- fluence des dissolvants sur l'activité optique des éthers camphoriques. . 1273 — Influence des dissolvants sur l'acti- vité optique des camphorates de méthyle acides ortho et allo et cam- phorate neutre '997 MINISTRE DU COMMERCE ET DE L'INDU TRIE (M. le) invite l'Aca- démie à lui présenter une liste de deux ou trois candidats à la Chaire de Mécanique, vacante au Conser- vatoire des Arts et Métiers par le décès de M. Carlo Bourlel 775 MINISTRE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE, DES POSTES ET TÉLÉGRAPHES (M. le) com- munique deux Rapports sur les constatations faites à l'occasion de coups de foudre l48o MINISTRE DE L'INSTRUCTION PU- BLIQUE ET DES BEAUX-ARTS (M. le) adresse ampliation du Dé- cret qui porte approbation de l'élec- 2IOO TABLE DES AUTEURS. MM. Pages, tion que l'Académie a faite de M. Charles Richet pour occuper, dans la Section de Médecine et Chirurgie, la place vacante par le décès de M. Lucas-Championnière 217 — Adresse ampliation de Décret ap- prouvant l'élection de M. A. Lacroix comme Secrétaire perpétuel, à la place de M. Ph. van Tieghem 1737 MIRAMOND DE LAROQUETTE. — Variations de la ration alimentaire et du poids du corps sous l'action du rayonnement solaire dans les di- verses saisons. Nutrition par la chaleur 586 MIRONESCU (Theodor). — L'action de quelques substances pharmaceu- tiques sur le développement du cancer expérimental SgS MOITIÉ (A.) et MALAQUIN (A.). — Observations et recherches expé- rimentales sur le cycle évolutif du puceron de la Betterave (Aphis evonymi Fb.) 1871 MONTESSUS DE BALLORE (de). — Sur la distribution mondiale de la sismicité 44o . — Sur les phénomènes lumineux ayant accompagné le tremblement de terre de la Rauhe Alb, le 16 novembre igii ; 749 — Sur l'origine épirogénique probable des tremblements de terre du détroit de Cook (Nouvelle-Zélande) i835 MOO R E (Cn .-N.) . — Sur la relation entre certaines méthodes pour la somma- tion d'une série divergente '774 MOREAU (G.). — Sur les couples à flammes chlorées 260 MOREAU (L.) et VINET (E.). — Sur une méthode de dosage de traces d'arsenic de l'ordre du millième de milligramme 869 MOULIN (Marcel). — Sur les courbes terminales des spiraux; influence des termes du second ordre 1014 — Influence de la raquette sur le déve- loppement concentrique des spiraux des chronomètres ii 1 1 — Sur la position du centre de gravité des spiraux munis de courbes termi- nales théoriques 1 4f>9 MOURELO (José Rodriguez). — Sur la photo tropie des systèmes inor- MM. Pages, ganiques 122 MOUREU (Charles) est élu membre des Commissions chargées de juger les Concours : des prix Jeeker, Cahours, Montyon (Arts insalubres), LaCaze. SgS — Du prix Bordin (Sciences naturelles). 612 MOUREU (Charles) et BONGRAND (Jacques-Ch.). — ■ Sur le sous- azoture de carbone. Action de l'ammoniac et des aminés 1092 MOUREU (Ch.) et LEPAPE (Ad.) — Hélium des grisous et radioactivité des houilles SgS — L'azote brut (azote -(- gaz rares) dans les mélanges gazeux naturels. 889 MOUREU (Charles) et LEPAPE (Adolphe) font hommage d'un Mé- moire sur les gaz rares des grisous. . . 1 753 MOUREU (Charles) et MIGNONAC (Georges). — Sur une nouvelle classe de substances azotées : les cétisocétimines iSqS — Sur la diagnose des bases primaires, secondaires et tertiaires 1624 MOUTIER (A.). — Sur le stigmate de l'hypertension artérielle 590 — Interdépendance de l'hypotension artérielle périphérique et de l'hyper- tension artérielle viscérale l44o MOYCHO (Venceslas) et HENRI (Vic- tor). — Action des rayons ultra- violets monochromatiques sur les tissus. Mesure de l'énergie de rayon- nement correspondant au coup de soleil 1 509 MUNTZ (A.) est élu membre des Com- missions chargées de juger les Con- cours : des prix Savigny, Cuvier, Thore SgS — Du prix Saintour 538 Ml'JNTZ (Ch.-IL). — Sur une propriété des polynômes de Bernoulli 1864 MURAT (M.) et SABATIER (Paul). — Préparation par catalyse de la déca- hydroquinoléine et de la décahy- droquinaldine 309 — Contributions à l'étude du benzhy- drol; préparation du benzhydrol ou du tétraphényléthane symétrique (suite) 534 — Hydrogénation directe par catalyse des acétones diaryliques et des alcools aryliques; préparation des hydrocarbures polyaryliqucs 760 TABLE DES AUTEURS. 2I0I N i\IM. Pages. NAGEOTTE (J.). — Sur quelques par- ticularités de la fibre nerveuse des batraciens et sur les soi-disant alté- rations de la gaine de myéline, con- sidérées comme conditionnant des changements d'excitabilité des nerfs. l444 NEUVILLE (Henri) et GAUTRELET (Jean). — Sur le sang du Mam- niouth SgS NICHOLSON (J.-W.). — Sur les poids atomiques des éléments des nébu- leuses 1 322 NICKLES (René). — Sur la coupe du Lias, de l'Intralias et du Trias de Lorraine dans le sondage du Bois Chaté 288 NICLOUX (Maurice). — Les lois d'ab- sorption de l'oxyde de carbone par le sang m vivo 363 NICOLLE (Charles) et BLANC (Geor- Hni. Pages. GEs). — Les spirilles de la fièvre récurrente sont-ils virulents aux phases successives de leur évolution chez le pou ? Démonstration de leur virulence à un stade invisible 181 5 NODON (Albert) adresse une Note intitulée : « Recherches sur une gamme harmonique naturelle »... SgS NÔRLUND (N.-E.). — Sur les séries de facultés I25î — Sur les séries de facultés et les mé- thodes de sommation de César j et de M. Borel ; i325 NOGIER (Th.) et REGAUD (Cl.). — Décroissance de la radiosensibilité des tumeurs malignes traitées par des doses successives et convenable- ment espacées des rayons X : auto- immunisation contre les rayons .... 1 7 1 1 o ŒCHSNER DE CONINCK et GE- RARD. — • Détermination du poids atomique du nickel i345 ONNES (H. Kamerlingh) et PERRIER (Albert). — Sur l'aimantation des mélanges liquides d'oxygène et d'azote et l'influence des distances mutuelles des molécules sur le para- magnétisme 94 1 Sur l'interprétation des propriétés magnétiques des mélanges d'o.xy- gène et d'azote 1074 P PAINLEVÉ est adjoint à la Commis- sion des Poids et Mesures 235 — Est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours du Grand Prix des Sciences mathéma- tiques, des prix Francœur, Pon- celet 394 PAL (Jules). — Sur des transformations de fonctions qui font converger leurs séries de Fourier lOi PAPIN (Louis) et KOLLMANN (Max). — Sur le chondriome du corps de Malpighi de l'œsophage; significa- tion des filaments de Herxheimer. . 67 C. R., igi'i, I" Semestre. {T. 158). PARENTY (H.) est élu Correspondant de l'Académie pour la Section de Mécanique 320 — Demande l'ouverture d'un pli ca- cheté et donne lecture d'une Note « Sur la concentration par le froid des extraits végétaux liquides ». . . . 920 — Sur la glaciation du vin, du lait et d'autres liquides alimentaires.... 921 — Sur un régulateur du débit de l'eau des rigoles et des réservoirs à ni- veau libre l3i7 — Sur une loi expérimentale de l'écou- lement des gaz et de la vapeur à 2-;() 2I02 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages, travers les orifices 1973 PARODI (H.). — Sur une disposition de bagues ou de balais pouvant rem- placer le collecteur dans les dyna- mos électriques 697 PASCAL (Paul). — Propriétés magné- tiques des métaux alcalins en com- binaison ; . . . . 37 — Le sulfocyahure d'uranyle 1672 — Les propriétés diamagnétiques des éléments suivent une loi pério- dique 1895 PASCAL (Paul) et JOUNIAUX (A.). — Densité de quelques métaux à l'état liquide 4' 4 — Errata relatifs à cette Communica- tion 1 608 PCHÉBORSKI (A.). — Sur une géné- ralisation d'un problême de Tchébis- cheff et de Zolotareff 619 PECZALSKI (Thadée). — L'échelle différentielle des températures 1 164 PÉLABON (H.). — Étude thermo-élec- trique des mixtes sélénium-anti- moine 1669 — Sur le pouvoir thermo-électrique des séléniures d'étain 1897 PELLEGRIN (Jacques). — Sur les Athérinidés des eaux douces de Ma- dagascar 432 — Adresse un Rapport sur l'emploi qu'il a fait de la subvention qui lui a été accordée sur le Fonds Bona- parte en 1913 i iSSg PENFOLD (W.-J.) et VIOLLE (H.). — Sensibilisation de l'organisme à cer- tains produits bactériens par l'hé- matolyse 52 1 PENKIEWITSCH (B.) et WOLOG- DINE (S.). ^ Sur la chaleur de formation de sulfure de manganèse. 49^ PÉRIGAUD (A.) demande l'ouverture d'un pli cacheté contenant une a- toire de Ksara, 1064. — De MM. Ch. Alluaud et R. Jeannel. 1 107 - — Son éloge funèbre est prononcé par M. Paul Appell et par M. G. Dar- houx 1229, I2£5 VARIOT et FLINIAUX. — Tables des croissances comparées des nourris- sons élevés au sein et au biberon durant la première année de la vie. i36i VAS S EUR est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en reiji- placement de M. Gosselet, élu Mem- bre non résident 96 • — Errata relatifs à cette élection.... 216 VASTICAR. — La région auditive interne de l'organe de Corti 1208 — L'appareil de soutien de la région acoustique interne 1280 — Les formations nucléaires de la cel- lule auditive interne i44 VAVON (G.). — Vitesse de réaction dans les hydrogénations catalytiques en présence de noir de platine 409 VAYSSIÈRE (A.) et QUINTARET (G.) — • Sur un cas d'hermaphrodisme d'un Scyllium stellare 201 3 VERES (Manuel). — Recherches sur le cadmium 39 VÉRONNET (Alex.). — Le Soleil et sa chaleur. Sa contraction et sa durée. 398 — Le refroidissement de la Terre. Évo- lution et durée 538 C. R.. i;)t:Î, 1" Semestre. (T. I."i8.) AUTEURS. 2Iog MM. Pages. — Des causes explicatives de la chaleur solaire 1649 VERSCIIAFFEL adresse le Tome XII des Obsen>alions faites à l'Observa- toire d'Abbadia 3i5 — Adresse un Catalogue de iZ 532 étoiles comprises entre -\- 5° i5' et — 3° i5'. i389 VIALATTE (Ch.), SERGEiNT (Edm.) et FOLEY (H.). — Transmission à l'homme et au singe du typhus cxanthématique par les poux d'un malade atteint de fièvre récurrente et par des lentes et poux issus des précédents 9(J4 VIDAL (J.-L.). — Sur l'adaptation de la vigne aux différentes conditions de vie créées par des tailles d'épo- ques différentes et de ses consé- quences sur l'évolution des hydrates de carbone de réserve 881 — Des effets culturaux de l'époque de la taille de la vigne et de leurs rap- ports avec les effets physiologiques. 1 192 VIEILLE est élu membre des Com- missions chargées de juger les Con- cours : du Grand Prix des Sciences mathématiques, des prix Francœur, Poncelet 3g I — Des prix Montyon, Fourneyron, Henri de Parville 394 — Du prix extraordinaire de la Marine, du prix Plumey 394 — Du prix Caméré 612 VIGNON (Léo). — Préparation synthé- tique d'un gaz de houille 1809 — Sur les dissolvants de la houille. ... l42l — Informe l'Académie de l'inaugura- tion d'une plaque commémorative de l'élection de MM. Gouij etDepéret. 1 558 VILLARD est élu membre des Commis- sions chargées de juger les Con- cours : des prix Hébert, Hughes, Victor Raulin, La Caze 394 — Du prix Jérôme Ponti 612 ■ — Et de la Commission du Fonds Bona- parte i47'J VILA (A.) et PIETTRE (M.). — Obser- vations sur le fibrinogène et le plas- ma oxalaté fi37 VINET (E.) et MOREAU (L.). — Sur une méthode de dosage de traces d'arsenic de l'ordre du millième de milligramme 8G0 VIOLLE (J.) est élu membre des Com- 271 21 lO TAULE DES AUTEURS. MM. Pages, missions chargées de juger les Con- cours : des prix Hébert, Hughes, Victor RauHn, La Caze 894 — Du prix Houllevigue 621 — Du prix Jean-Jacques Berger 676 — Est élu membre de la Commission du Fonds Bonaparte pour 1 9 1 4 '479 VIOLLE (H.) — Sur la pathogénie du choléra 1710 VIOLLE (H.) et PENFOLD (W^.-J.). — Sensibilisation de l'organisme à cer- tains produits bactériens par l'hé- matolyse 52i VLES (Fbed). — Remarques surla MM. Pages, structure spectrale des corps de la famille des hémoglobines 1206 VOISENET (E.). — Sur un ferment, contenu dans les eaux, agent de déshydratation de la glycérine. ... igS — Nouvelles recherches sur un forment contenu dans les eaux, agent de déshydratation de la glycérine 784 VOLMAR et COUSIN. — Sur les nitrilcs salicyliques gSo VOS (M"e J.) et CHAVANNE (G.). — L'isomérie éthylénique des biiodurcs d'acétylène l582 w WALLERANT (Fréd.).— Du pouvoir rotatoire dans les cristaux biaxes. . 91 — Sur les propriétés cristallographiques de la benzine bichlorée 385 — Sur le polymorphisme du camphre . . 597 — Sur la mobilité des molécules dans un cristal solide Ii43 ■ — Contribution à l'étude du polymor- phisme 1473 — Est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours du prix Fontannes 395 WARCOLLIER. — Contribution à l'étude d'une maladie des cidres appelée ferdissemeril 973 WEILL (M»e Jeanne). — Sur la teneur en acides gras et en cholestérine des tissus d'animaux à sang froid 642 WEISS (Pierre). — Sur le champ molé- culaire et l'action magnétisante do Maurain 29 WOHLGEMUTH (Henri). — Recher- ches sur les acides ^-halogènes acy- cliques i577 WOLF est élu membre de la Commission chargée de juger le Concours : dos prix Pierre Guzman, Lalandc, Valz, Damoiseau, Janssen 894 WOLFF (J.). — Surle mécanisme des phénomènes d'oxydation cl de ré- duction dans les tissus végétaux. . . il 25 WOLLMAN (Eugène) et COIIENDY (Michel). — Expériences sur la vie sans microbes. Élevage aseptique de cobayes 1283 WOLOGDINE (S.)et PENKIEWITSCH (B.). — Sur la chaleur de formation de sulfure de manganèse 49^ WOURTZEL (Eugène). — Décom- position du gaz ammoniac sous l'action de l'émanation du radium et influence de la température sur les effets chimiques produits par les rayonnements des corps radioactifs. 571 WOOD ;R.-W.) et DUNOYER (L.). — Photométrio de la résonance super- ficielle de la vapeur de sodium sous l'excitation des raies D. Finesse des raies de résonance. , 1068 — Rectification à notre Note intitulée : «1 Photométrie de la résonance su- perficielle de la vapeur de sodium sous l'excitation des raies D. Finesse des raies de résonance»... 1*65 — La résonance optique de la "vapeur de sodium sous l'excitation d'une seule dos raies D 149" YEGOUNOW (Michel) adresse une Note intitulée : 0 Loi de la crois- sance des colonies microbiennes ». . YUNG (Emile) est élu Correspondant 905 pour la Section d'Anatomie et Zoologie, on remplacement de M. E. Mfiritnikojj, élu Associé étranger. . 922 TABLE DES AUTEUliS. 21 I I MM. Pages. ZEILLER est élu membre des Com- missions chargées de juger les Con- cours : du prix Fontannes SgS — Des prix Desmazières, Montagne, De Coincy SgS — Des prix Henri Becquerel, Gegner, MM. Pages Lannelongue, Gustave Roux, Tré- mont 466 — Du prix Jérôme Ponti 612 ZELITHEN (H. -G.) fait hommage d'un Ouvrage intitulé : Lehrbuch der ab- zdhlenden Melhoden der Géométrie. . 1862 SAUTIllER-VILLAIlS, IMrlil.MKl'R-I.IBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L ACADEMIE DES SCIEN'CES. 55437 Paris. — Quai des Grands-Augustins, 55. •^ *■ ^^ iM^: >:>-< •►,■*■< /.^' >••' > ., y -^^■^ >■ %-'