. ^c- •t;.-^^r :%^\ -• >i^:/:^v^l .r>-f' •^f^-: :^"••^*4^■ ■■.<">■'' V*..-J 'mfiliit^ < \1 -/ y COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIEH-VILLARS ET C'', QDAI DES GRANDS-AL'GtSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE EN DATE DU 13 JUILLET 1835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT-SOIXAIXTE-CIIVQUIEME. JUILLET — DÉCEMBRE 1917. PARIS, GAUTHIER-VILLARS et G'*. IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE LAC ADfiMIK DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1917 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANGK DU LUNDI 2 JUILLET 1917. PRESIDENCE DE M. A. D'ARSONVAL. AIEMOIIIES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE DES SEMI-FLUIDES. — ÉqwUbre-limile {par délente), contre un mur vej-tical qui commence à se renverser, d'une masse sablonneuse dont la surface supérieure plane a une déclivité atteignant presque celle de terre coulante. Note de M. J. Iîoussinesq. I. J'ai considéré, dans une Note du i8 juin ('), l'équilibre-Iimite d'une paroi rugueuse verticale, mobile en charnière autour de sa base, soutenant un massif sablonneux d'un angle uniforme rfonne de frottement tant intérieur qu'extérieur, et dont le profil supérieur montant a une déclivité w égale- ment donnée. Pour déterminer par approximation la composante nor- male P (par unité d'aire), en jeu dans la rotation, de la poussée-limite qu'exerce le sable contre la paroi, j'ai pu intercaler idéalement ce massif (') Comptes rendus, l. 164-, 1917, p. 929. TT -1- 2 (0 U ~4 2 sincpi b ACADEMIE DES SCIENCES. réel entre divers massifs fictifs de mêmes figure et poids spécifique H que lui, et résistant, l'un, plus, les autres, moins, que lui à réboulement, mais dans chacun desquels un coin sablonneux contigu à la paroi (avec pointe en haut), d'une ouverture angulaire o, avait son angle de frottement, o', variable entre une plus forte valeur $ existant sous la paroi (générale- ment autre que l'angle tp, de frottement extérieur ) et la valeur constante, ©, relative à la face d'entrée du coin et au reste (homogène) du massif. Dans chacun de ces massifs fictifs, l'angle o d'ouverture du coin (ou champ d'hétérogénéité)^ un autre angle, w', dont o dépend, un troisième angle, e, mesurant V amplitude de l'hétérogénéité, enfin, la relation du frotte- ment extérieur au frottement intérieur sous la paroi, sont définis par les formules (i) et (2) de la Note citée : sino) . sincp -: ^SinW, —. — 3-=C0S£, , _ _ sincp siiiq> (•) — i- =; Costa — cp, + 20 — £). D'ailleurs, les composantes normales P des poussées exercées par unité d'aire sur la paroi,' à la profondeur verticale r sous le bord (ou bas) du talus, ont l'expression Allr, où A- désigne un certain coefficient, fonction des angles co, (p, $, cp, et, par conséquent, diffèrent suivant le massif fictif considéré. J'appelle, en particulier : i" Â-„, sa valeur la plus faible, relative au massif fictif plus résistant à l'éboulement que le massif réel et où, pour cela, çp, cp, sont pris égaux à l'angle de frottement connu de ce massif réel; 2° k, sa valeur particulière relative au massif fictif moins résistant à l'ébou- lement que le massif réel et où les calculs sont presque aussi simples que pour h\, vu qu'on y a, comme pour ^„, '^, := (p, £ — 0, mais où c'est $ qui est fait égal à l'angle connu de frottement du massif réel; 3° enfin. A', sa valeur pour les autres massifs fictifs moins résistants que le massif réel, avec $ encore égal à l'angle connu de frottement du massif réel, mais avec «p, cp, (ou S, £) variables en fonction l'un de l'autre. Dans ce dernier cas, la seule valeur k' qu'il y ail à relenir, quand on a pu la calculer, est la valeur minimum, la plus rapprochée possible de X„ et dont la combinaison avec A„, par voie de moyenne arithmétique entre les deux, constitue la meilleure approximation à notre portée du nombre K qui, en multipliant Ilr, donne la composante normale P de la poussée limite du massif rce/. Les formules (4) et (7) de la Note citée sont respectivement, SÉANCE DU 2 JUILLET I9I7. pour ces coefficients caractérisliques /„, /•, k' : :t. , , , . cosucostp cos- (9 4-3) (2) (pour 9,=

la somme des deux données co, a; et l'on trouvera successivement : sino) ou siii(cp — o()=isincp — «coso; sintij ou —. ^= I — a col©, sin^tor^i — aacoto, sin 9 ' ' ' . , /t: a , ,11 I sin- I (si I = 2a cotgy, to=r y'acz coto, et enfin, d'après la première (i), (4) 5= i / -col(p = (sensiblemeiU) t /— C0I9. Par suite, cos((B ± â) = coso ip ô sin cp m C0S9 ( i rp i5 langçp) z3 cosy 1 izpi/— lango )• Il vient donc, en observant que la petite différence a ^ cp — w est négli- geable à côté de 0, ou que w peut ici, dans (2), remplacer ç sans erreur sensible, cosoj co cos( (5) A-o = )s(to-i-o)p , , I , — — ^- — ^cos-&)( I — 2 i/2(ztanffw ). w — o)J ^ ^ ' De plus, la troisième formule (i), où î = c, donne • * sino / on . /a^ \ . / 52 \ sin«^ !; = (sin tp) I I H 1 = sin 9 H- (cos») I — tang© 1 = sin I 9 h tangcp 1 , 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. OU bien, vu finalement (4), W = «p H tangcp =rcp+ y :=cp-i- -z (cfi — w). 2 4 4 En retranchant w de part et d'autre, il vient donc, pour relier $ — oi à !p — CD, la formule simple 5 A (6) $ — w = -t(9 — 6J) ou

— w). III. La limite inférieure k^ du coefficient cherché K étant ainsi exprimée par le dernier membre de (5), la limite supérieure k, que nous tirons éga- lement de l'hypothèse ^, = (p, s'obtiendra par les mêmes formules, mais où ce sera O, devenu différent et que nous appellerons $', qu'on fera égal à l'angle de frottement donné. Et il lui correspondra de nouvelles valeurs (p', a', o', k, de ç, a, o, kg, reliées à cd et à$' de la même manière que cp, a, S, k^ le sont à w et à $ par les formules ci-dessus. On aura notamment, à raison de la dernière (6), (7) a' ou cp'— (0 — t(4>'— o) = pa, 6' == i / — col 9' = 1 /-^ a cotw, A- = (cos-ùj) (1 — 2 y/aoc' tangto) = (cos^w) ( 1 7=V^2« tangu ) . Enfin, la comparaison de la formule (5) de k^ à celle-ci de k montre que (8) — ; — - = ( I j= I 2 ^/aa tangw = (o, 21 1 1) y/aa tangco, rapport de l'ordre de petitesse de \fôi. IV. Voyons maintenant ce que sera la limite supérieure k' la plus petite possible, exprimée par le minimum du second membre de (3). La parité des deux équations (i) qui définissent £ et le complément de oj' montre que, vu les petitesses de cp — w et de $ — 9, £ s'exprimera en 9 et $ comme (- — (o' j s'est exprimé ci-dessus (II) en co et f. Il faudra donc faire tout à la fois, dans (3), (9) w'=y'2(cp — w)C0tCp, £ = V'2(4>— (p) col*. Or $ doit être, ici, pris égal à l'angle de frottement donné et la diffé - SÉANCE DU 2 JUILLET 1917. 9 rence *I> — w vaut précisément notre petite constante a. La variable indé- pendante 9, forcément comprise entre co et — (p = y a cosp.. Les deux relations précédentes (9 ) deviendront (11) w' = - — \'2 3: colo) sinjjL, s =: y'2a colo) cos rji. Rn portant dans (3) ces valeurs de cj' et de s, on observera (jue a, o — eu, «t — o sont négligeables devant y/a; ce qui permet, en particulier, de rem- placer o par w. Le sinus de l'arc (y — '^ "^ T ) ^'' '^^ cosinus des deux O -i- f.) arcs ( T — - — — ) et (w' — m -\- t) vaudront respectivement ± 4 /— colo) siii;j. j , sin [w 4- y/2 a col oj (si 11, a — cos;j.)|, cos I w ou bien cosco zç: sin w t / — colw sin,u. =: (cosw'l ( i qz i /— tang oi sin/J. 1 , (sin w) [i -)- cotw y/aa colo) (sinjn — cosit.)]. D'ailleurs, cos(o — x) se transforme d'une manière analogue et cosese réduit à l'unité. Enfin, le facteur 1 — sin cos(&)'— w + s) ou i — sinwcos(co' — oj + s) prend successivement les formes I — sin-w [i-t- cotw \/2=«col'.) (sinp. — cosfz)] =cos-t.) | i — y/aalangv,) (sin a — cos p.) J. La formule (3) devient donc, en multipliant comme à l'ordinaire les fac- teurs voisins de l'unité, (12) />'= cos^tij (i — 2 v'2a tangtij sinp). La plus petite valeur de k' se produit pour [/. = ^ ou pour 9 = *!>; elle est (i,3) /.'(minimum) = cosVj)(i — 2y/25c tangco) et se confond avec kg, sauf erreur négligeable à côté de \ a. G. R., 1917, a* Scmcslre. (T. 165, N» 1.) ^ lO ACADEMIE DES SCIENCES. La comparaison avec (8) donne donc, comme l'avait annoncé la fin (VII) de ma dernière Note, k' — k (l4) lim-r 7:^=0. Pour prévoir que la limite k^ donnait ici une poussée beaucoup plus approchée que la limite k, il aurait suffi d'observer que l'angle effectif de frottement est accru non seulement très peu [moins que du quart de a d'après (6)], mais aussi dans un coin d'/iétérogénéité tj-és petit, en devenant, pour Â-g, ç' au lieu de o ; tandis qu'en devenant (pour k) $ au lieu de f, avec le $ donné, il se trouve abaissé dans tout le massif et, presque partout, du cinquième de a d'après la première (7), c'est-à-dire au moins autant en moyenne, sinon beaucoup plus, qu'il avait été très localement surélevé pour k„. V. L'angle o, du frottement extérieur se trouvait éliminé de (3). Mais il est bon de savoir comment il varie avec ip pendant que $ a la valeur con- stante co ■+- Cf.. C'est ce qu'apprendra la quatrième formule (i), où les quasi- annulations de 0, £ et o — o, -+- 2û — z exigent visiblement une différence 9, — 9 comparable à$ — oouà$ — a) = a, c'est-à-dire négligeable à côté de y/a. Remplaçons-y, d'une part, au premier membre, o, par w-i-(o, — w) et $ par w -1- a; ce qui, changeant sincp et sin(I> en (sin co) [1 4- (œ, — &)) cotto], ( sinoj) (i + « cot w), donne, pour leur rapport, (i5) i-t-(csi — w — a)col(.). D'autre part, substituons dans le second membre, d'après la première (i), le complément de co' — w à (p -1- 20 et tenons compte des formules (i i), en négligeant la différence cp, — co comparativement à ya- Ce second membre se trouve ainsi réduit à cos[v''ia colto(sin/ji. — ces p.)J = i — a colw( sinp. — cosjjt. )-. Egalons-le à (i5) et il viendra presque immédiatement qj, — (j) = a[i — (sin|x — ces p.)'] = ^ a ces pi. sinp, ou, à raison des formules (10), (16) -(9, — oj) =:y/(4>— 9)(cp — c). SÉANCE DU 2 JUILLET I917. Il Ainsi, la demi-différence -(o, — (n) est moyenne proportionnelle entre les deux intervalles partiels (1> — o e^ o — co, dont la somme est (^ — m ou a. Quand 3 va de CD à $, cette demi-différence commence donc par dé- passer o — co, pour devenir égale à © — co au milieu de l'intervalle total, où 0, atteint son maximum — o, c'est- à-dire 1 5 tangjjL=r2, 4* — cp =z j (o — w) et <1> — oj=-(o — w), 4 4 comme l'indiquait, du reste, la première équation (7) ou (6). CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur une méthode nouvelle de destruction des tissus pour la recherche de Varsenic et Vexamen de leurs cendres. Note de MM. Armand Gautier et P. Ci.ausmaivx. L'un de nous a publié, en 1875, une méthode de destruction des matières animales dans les recherches médico-légales ('). Elle permet de retrouver dans les organes (foie, muscles, estomac, sang, etc.) la presque totalité de l'arsenic qui y a pénétré criminellement ou qu'on ajoute comme contrôle, tandis que les modes de destruction antérieurs faisaient perdre de 5o à 90 pour 100 de l'arsenic introduit. Plus tard avec quelques modifications de détail, spécialement dans le régime de l'appareil de Marsh, cette méthode a suffi à son auteur pour établir la présence normale de traces d'arsenic dans plusieurs organes animaux, spécialement dans ceux d'origine ectodermique (-). Nous rappelons que cette méthode déjà ancienne, mais à laquelle on n'en a pas substitué de meilleure depuis [\o ans, consiste essentiellement à (') Comptes rendus, t. 81, iSyS, p. 286, et Ann. de Chim.et de Phys., 5= série, t. 8, p. 384. (^) Bull. Soc. chini., 3" série, t. 29, p. 689 et 869; Comptes rendus, t. 129, 1899, p. 929 et 936. T2 ACADEMIE DES SCIENCES. détruire la matière organique où Ton veut rechercher l'arsenic, grâce à l'action d'acide nitrique mélangé d'un peu d'acide sulfurique, puis, après que s'est calmée la violente réaction du début, à terminer l'attaque par des affusions successives d'acide nitrique pur, en chauffant chaque fois assez fortement jusqu'à ce qu'enfin il ne reste plus qu'un charbon poreux qu'on reprend par l'eau bouillante. Elle dissout la totalité de l'arsenic ainsi passé à l'état d'acide arsénique ('). De cette solution acide on préci- pite par l'hydrogène sulfuré la totalité de l'arsenic à l'état de sulfure As S' qu'on réoxyde par l'acide nitrique bouillant; après avoir chassé à chaud par l'acide sulfurique la totalité de ce dernier, on étend d'eau et verse dans l'appareil de Marsh. Quoique très sûre quand on opère avec des réactifs absolument purs d'arsenic, cette méthode offre pourtant quelques difficultés que nous avons d'ailleurs déjà relevées en partie (^) : 1° Elle est d'une exécution laborieuse et assez délicate. La destruction de la matière organique par le réactif nitrosulfurique dégage d'abord d'abon- dantes vapeurs nitrées. Si l'on chauffe trop au début, on s'expose à perdre l'arsenic par déflagration ; si l'on chauffe insuffisamment, la reprise de résidu par l'eau bouillante fournit une solution brune qui laisse déposer à froid un dépôt difficile à traiter ; 2° La destruction de la matière organique par cette méthode exige tou- jours l'emploi de notables quantités d'acides (sulfurique et surtout nitrique) qu'il n'est pas facile d'obtenir à l'état de pureté absolue. Alors même que l'acide nitrique paraît tout à fait exempt d'arsenic, la nécessité d'en em- ployer de fortes doses pour attaquer les matières difficiles à détruire (tissu cellulaire, tissu nerveux, etc.) peut laisser dans l'esprit de l'expérimenta- teur des doutes sur l'origine des traces d'arsenic qu'il obtient; doutes très fâcheux s'il s'agit d'une expertise médico-légale; très préoccupants aussi s'il faut s'assurer de l'existence normale de quelques millièmes ou centièmes de milligramme d'arsenic dans loo^ d'une glande ou d'un tissu; 3° Après qu'on a détruit la matière organique par les acides et repris par l'eau les quelques grammes de charbon nitré résiduel, il faut, dans cette méthode, comme d'ailleurs dans toutes celles (|ui l'ont précédée, séparer l'arsenic de sa solution aqueuse par un courant d'hydrogène sul- furé qu'on doit laisser agir quelque temps pour être sûr de réduire As-O' (') Bull. Soc. chim., 3= série, t. 29, p. G42. (-) Bull. Soc. chim., 3° série, l. 29, p. 860. SÉANCE DU 2 JUILLET I917. l3 en sulfure As^S'. Or cet liydrogène sulfuré, si l'on ne prend pas les plus minutieuses précautions de purification, entraîne avec lui un peu d'hydro- gène arsénié qui passe dans la liqueur acide. Nous avons donné, plus tard, le procédé de purification de cet hydrogène sulfuré ('). On peut recourir aussi à H- S obtenu avec les sulfures alcalins; 4° Il faut enfin séparer du soufre formé, et d'autres impuretés mal définies, le sulfure d'arsenic formé et le faire passer de nouveau à l'état d'acide arsénique, exempt de tout produit nitrique, avant de le verser dans l'appareil de Marsh. Cette méthode est donc, comme on le voit, longue et délicate; elle peut laisser quelques doutes s'il ne s'agit que de traces d'arsenic à déterminer dans des tissus ayant, comme le tissu cellulaire, exigé pour se détruire beaucoup d'acide nitrique. Elle oblige à purifier absolument cet, acide, ainsi que l'acide sulfurique et l'hydrogène sulfuré employés; aussi voyons- nous, dans quelques dosages de contrôle publiés par nous-mêmes, les quantités d'arsenic recueillies à l'appareil de Marsh, dépasser de quelques millièmes, très rarement de quelques centièmes de milligramme, les quan- tités d'arsenic introduites (-). On reviendra plus tard sur ce point important. La méthode nouvelle que nous proposons aujourd'hui pour la destruc- tion des tiesus en vue de la recherche de l'arsenic, et au besoin des autres métalloïdes ou métaux lourds à oxydes fixes, fait disparaître toutes les longueurs et difficultés de la marche précédente. Elle est sûre, simple et rapide. La substance animale ou végétale où l'on veut faire cette recherche est portée à l'étuve et chauffée vers 3oo° jusqu'à ce qu'après boursouflement et foisonnement elle soit devenue broyable au mortier de porcelaine. On le mélange alors, au pilon, avec 2 à 3 pour 100 de son poids sec de chaux vive (^) qu'on éteint avec un peu d'eau. Après broyage, on place le mélange pulvérulent dans une capsule de porcelaine à fond plat et à bords surbaissés, qu'on introduit dans un petit four à moufle chauffé à une tem- pérature modérée, telle que le fond du four atteigne à peine le rouge nais- sant. La matière, qui boursoufle un peu au début, se brûle ensuite lentement (') Bull. Soc. chiin., 3= ?(irie, l. 29, igoS, p. 867. (') Bull. Soc. cliiin., 3" série, t. 29, igoS, p. 689 et 64i- (^) Les inallères grasses ou très riches eu phosphore telle que la matière cérébrale demandent une quantité de 3 pour 100 de chaux vive; mais généralement 2 pour 100 suffisent. On doit piendre la chaux pure du marbre ou mieux du nitrate. l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. et très aisément dans ces conditions presque comme le ferait une plaque d'amadou; l'opération n'exige aucune surveillance. Si l'on est parti de ioqs de matière primitive par exemple, au bout de 2 heures,'^ on obtient, en ayant soin de ne pas remuer, des cendres poreuses, blanches ou blanc grisâtre. Après refroidissement, on les pulvérise, on les reprend par l'eau, on acidulé franchement par quelques gouttes d'acide sulfurique; on porte à l'ébullition, filtre, lave, concentre la liqueur jusqu'à fumées blanches, étend le résidu acide de 8 à 10 volumes d'eau et verse directement dans l'appareil de Marsh. Une destruction de matière organique (estomac, foie, cerveau, etc.), ainsi conduite pour la recherche toxicologique de l'arsenic, peut se faire en 4 à 5 heures ; la formation de l'anneau d'arsenic à l'appareil de Marsh doit être continuée 3 à 4 heures. Une recherche médico-légale ou physiolo gique d'arsenic par cette méthode peut donc se faire aisément en une journée de 8 heures. Les anciennes méthodes exigeaient trois jours d'un travail pénible et d'une attention continue. Notre méthode est donc très rapide. Comme réactifs, 2^ à 3^^ de chaux pure et autant d'acide sulfurique suffisent. Nous éliminons tout emploi d'acides, nitrique, sulfurique ou sulfhydrique qui, même bien purifiés- lorsqu'il s'agit de traces d'arsenic, peuvent laisser de l'incertitude s'ils ont été employés en notables quantités. ' Il nous reste à établir que notre nouvelle méthode est très précise, qu'elle permet de retrouver les plus petites quantités d'arsenic introduites, comme contrôle, dans les tissus difficiles à détruire. Voici quelques-uns de nos dosages : A. Epreme de la méthode nouvelle sans addition d\irsenic aux substances étudiées : a. Pris : foie de veau, 5os : Arsenic trouvé o™? ,000 b. Pris : estomac de porc pesant 78" (on le lave soigneusement et le traite par la méthode ci-dessus) : Arsenic trouvé o™?,ooi ( ') (') Nous rappelons que ces petites quantités d'arsenic sont déterminées par com- paraison avec une série d'anneaux d'arsenic répondant à des volumes connus de liqueurs titrées versées à l'appareil de Marsh. SÉANCE DU 2 JUILLET 1917. l5 Il est probable que ce —; de milligramme répond à de l'arsenic normal ou provenant peut-être des aliments. Ces deux essais démontrent donc la pureté des réactifs employés. B. Dosage de poids connus d'arsenic introduits. — On a essayé sur divers organes l'addition de faibles, puis de plus fortes quantités d'arsenic, pour s'assurer si, dans l'un ou l'autre cas, on observe une perte d'arsenic. a. Pris : c/iair musculaire de veau, i25"; ajouté o'"s,oio d'arsenic (le As ajouté est toujours calculé en partant d'une liqueur titrée d'acide arsé- nieux) : Arsenic ajouté o™s,oio Arsenic trouvé o"?,o09 b. Chair de bœuf, pris io5^ : Arsenic ajouté o™s , 2.5 Arsenic trouvé o™8,2o c. Estomac de porc, 78^ après lavage : Arsenic ajouté : o™s, 5oo On a opéré ensuite sur la moitié des cendres : A rsenic calculé o"'s, 25 Arsenic trouvé o"8,25 d. Cervelle de mouton. — Pris loo^ à l'état frais, on ajoute i^^ d'arsenic à l'état de As-0'. On prend ensuite le r^ de la solution sulfurique des cendres, puis on verse dans l'appareil de Marsh : Arsenic calculé o^s, o5 A rsenic trouvé o"i>',o5 e. Foie de veau. — Pris 45^ à l'état frais. On ajoute i™^ d'arsenic As. Pris pour faire l'anneau le -^ de la solution totale : Arsenic calculé.. . o™s,o5 Arsenic trouvé o"ej04 On voit donc que, même lorsqu'il s'agit de millièmes de milligramme, comme dans le cas a, la perte (apparente) ne dépasse pas o'^s^ooi. Lorsqu'il s'agit de quantités plus grandes, il semble que la perte puisse être de quelques centièmes de milligramme, mais les cas c et d établissent que, même dans ce cas, les pertes d'arsenic semblent nulles (cas c et d). Il peut l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. arriver, sans doute fortuitement et par quelque erreur commise, que l'arsenic trouvé paraisse un peu faible. Nous l'attribuons surtout au maniement de l'appareil de Marsh. Dans aucun cas on n'a trouvé plus que l'arsenic introduit ('). La méthode de calcination à la chaux, que nous décrivons dans ce Mé- moire, permet aussi de retrouver et doser facilement tous les éléments minéraux à oxydes fixes préexistants ou non dans les organes durant la vie : acides borique, phosphorique, silicique, fluor, nickel, argent, cuivre. Mais cette méthode laisserait perdre le mercure et peut-être un peu aussi le plomb. La majeure partie de la chaux ajoutée reste à l'état de sulfate insoluble qu'il est facile de séparer. Pour la suite de la recherche de l'arsenic, nous avons déjà indiqué ailleurs (-) les précautions les plus indispensables pour le bon fonction- nement de l'appareil de Marsh : l'attaque du zinc par l'acide sulfurique étendu doit toujours se faire en refroidissant l'appareil. — Quand il s'agit de recueillir de très faibles quantités d'arsenic, on doit faire marcher l'appareil 4 heures environ. — Il doit être, dès le début, entièrement privé d'air. — Les gaz (H -i- AsH') qui en sortent doivent être desséchés sur un peu de potasse fondue ou de chaux sodée. — Le tube de dégage- ment des gaz doit, pour la recherche de l'arsenic physiologique, être capillaire, bien sec et chaulTé au rouge sur 8'"' à lo'™ de long. Il doit être un peu plus large, semi-capillaire, s'il s'agit d'une recherche toxi- cologique. — Si l'on devait doser une proportion un peu forte d'arsenic (deo™K^i à i'"s), il vaut mieux n'agir que sur une fraction des liqueurs étendues et, après le premier anneau formé dans la partie refroidie du tube, réchauffer de nouveau celui-ci au rouge sur une longueur de /i'^'" à 5"°, parce que la dissociation du As H' reste incomplète tant que ce dernier gaz est relativement abondant. (') On avait d'abord pensé qu'il conviendrait, après calcination à la chaux, de faire passer tout l'arsenic à l'élat d'acide arsénique en reprenant les cendres par l'acide nitrique, évaporant puis traitant par l'acide sulfurique. Cette méthode ue réussit pas; elle est pénible et délicate; toute hi chaux entrant en dissolution, on ne peut, sans pertes très notables, chasser AzO'lI, entièrement et verser ensuite dans l'appareil de Marsh. Les pertes peuvent être énormes; en voici un exemple : cer^-eltc de mouton, io4s; ajouté arsenic o"'S, loo; arsenic trotn'c o"',oo9. On pourrait, il est vrai, séparei' au préalable l'arsenic de la liqueui- acide par II-S; mais on retomberait ainsi dans les difficultés de purilicalion de H-S et dans des complications inutiles. (-) Bull. Soc. cliim., 3'' série, t. 27, p. io3o. SEANCE DU 2 JUILLET I917. 17 PHYSIQUE. — Des effets des chocs moléculaires sur les spectres des gaz. Note(')deM. G. Gouv. 1. Une raie spectrale n'est pas un rayon homogène, c'est-à-dire une suite indéfinie de vibrations égales. Elle en diffère à plusieurs égards, et, pour rendre compte de ce fait, on a souvent envisagé l'hypothèse suivante : Les molécules produiraient réellement des vibrations régulières, mais le résultat lînal serait m.odifié : 1° par l'effet Dôppler dû à la vitesse des molécules; 2° par les chocs qu'éprouvent ces molécules, chocs qui sont censés produire une variation brusque et fortuite de phase et d'amplitude. On ne peut espérer que cette hypothèse soit entièrement conforme à la réalité, mais il est utile d'en développer les conséquences et de les comparer aux faits d'expérience, en vue des progrès ultérieurs. Nous examinerons successivement, à ce point de vue, les interférences à grande différence de marche, la loi qui relie l'intensité de la raie et sa lar- geur à l'épaisseur de la couche de gaz, et les spectres continus qui accom- pagnent les raies et en sont une dépendance. 2. Nous considérerons, avec M. A. Michelson, la visibilité V des franges d'interférence, ainsi définie r— i" v = l'+i" r et I" désignant le maximum et le minimum d'intensité. Soient Vp et A„ la fréquence et la longueur d'onde de la vibration initiale. Une molécule, dont la vitesse c a une composante ç parallèle au rayon, envoie une vibration de fréquence v' au lieu de v„ (effet Dôppler), et l'on a (.) ^ = ^' c étant la vitesse de la lumière. Soient N le nombre total des molécules lumineuses et NF(v')(/v' le nombre de celles qui envoient ainsi, à un moment donné, des vibrations comprises entre v' et v'+ dV . On a, d'après la loi de Maxwell, (2) F(y)=24^exp. TIC {■') (') Séance du 20 juin 1917. /'SRT\'^ (-) Avec les notations usuelles, on a r =; ( — T. m C. R., 1^17, 2' Semestre. (T. 165, N« 1.) l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. La visibilité V, due à l'effet Dôppler seul, est, d'après (2), (3) V, = e.p.(_!i!;^) ('), en désignant par X la différence de parcours (dans l'air) des deux faisceaux interférents. 3. L'effet des chocs a été envisagé d'abord par M. A. Michelson dans ses beaux travaux sur les interférences, puis par d'autres savants (-). Ces formules, devenues usuelles, sont établies sur les bases suivantes : On peut toujours, par la formule de Fourier, représenter une radiation par la superposition de vibrations parfaitement régulières, dont l'intensité est fonction de la longueur d'onde A. Considérons la raie spectrale comme ainsi représentée par des courbes : (i) pour l'effet Dôppler seul; (2) pour l'effet des chocs seul; (3) pour les deux effets réunis. Mesurons sur cha- cune de ces trois courbes la largeur 20 de la raie à mi-hauteur. Pour la courbe (i), 0, résulte de ce qui précède; pour la courbe (2), on calcule 0^ en supposant que l'intervalle t de temps existant entre deux chocs est constant. On a, en appelant L le libre parcours moyen. / , _ i'>,i, \'7:Loge2 , _ i,3qi5r/.^ 2 C 7T L C On admet que l'on a toujours et, de plus, que la visibilité des franges est liée au paramètre 0 par la même relation pour les trois courbes ('). Il vient ainsi, pour Invisibilité réelle V.,, (4) V3=ex|). l'i Log,2 (les expressions sont seulement approchées; j'ai cherché à obtenir une meilleure approximation, C) Lord Rayleigh, Phil. Mai;.. 1889. On admet que l'inlensité moyenne du layon- nemeni des molécules ne dépend pas de ^', et qu'ainsi l'intensité du rayon considéré est proportionnelle à F (y') c/v'. (^) A. MiCHEi.sox, P/iil. Mag., 1891 et 1892, et Aslioph. Journ., 189,); O. ScmiK- ROCK, Ann. der Physik, 190G et 1907; Buisson et Fabry, Journal de Phys., 1912. C) Cette relation s'établit aisément, d'après l'expression de Oj et l'équation (3), pour la courbe (i ). SÉANCE DU 2 JUILLET I917. I9 4. On peut calculer la visibilité Vn pour les chocs seuls sans faire usage de la formule de Fourier. Considérons, comme plus haut, les molécules qui envoient les vibrations de fréquence v'. Examinons rell'et produit par l'une d'elles pendant l'intervalle t entre deux, chocs : soit a- l'intensité de chacun des deux faisceaux interférents qu'elle produit. Si t > '-■> il y a un éclairement uniforme à- pendant le temps ^j et l'intensité 4a^cos---^ pendant le temps c — — • Si t < — > il n'y a qu'un éclairement uniforme à- pendant le temps 21;. Désignons par N, et No, pour ces mêmes molécules et pendant l'unité de temps, les nombres des intervalles plus grands ou plus petits que — > et par t, et t^ les moyennes de z pour chacune de ces deux catégories. L'intensité d\ en un point quelconque sera (5) rfI = ia-N, (r, — — 1 cos-tt^-^ -i- 2«=N, - -1- 2«-N,t,. :4«-N, (t,— — ) COS-Tl — Pour une de nos molécules, la probabilité d'un choc pendant le temps dt est désigné par hdt. La probabilité qu'un de nos intervalles surpasse la valeur 1 est donc e-^'. On a, d'après cela. N, + N, N, "X' Te^'''^di : ;)■■' ^, J^ Ni \_h \c h N,=:ANF(v')e '■ rfv', \,= /jiVF(v')(,i L'équation (5) s'écrit (5 ùis) rfI = 2rt=NF(v') I + facos--^^ i ) c d'où il résulte (6) \\=:e~ '■. Le Tableau suivant a été calculé d'après cette formule e ■■ Idv (h\ hX c ' 1. V, o,368 o, 100 3. o,o5o 4. 0,018 5. o , 007 5. La limite pratique de visibilité des franges, résultant des chocs seuls, 20 ACADÉMIE DES SCIENCES. serait trois ou quatre fois plus éloignée que ce qu'indique l'hypothèse de l'égalité d'intervalles entre deux chocs ( ' ). Calculons maintenant V3. Soit X,„ la valeur de X qui correspond à un maximum; au minimum voisin, on a Puisque v' est très voisin de v^, il résulte de l'équation (5 bis), l'=2a^Nf F (y) >-'c L l"=::2rt'-i\r F(v') 2COs°7r — —Ile ' c 1 I-t- I 2 sin-T: — I ) f dv', d-)' X Remarquons que -~ est un nombre entier ('); il résulte des deux équa- ''(1 lions précédentes (7) V3=-=/ exp. -— ^-^(-^ ^ CÛS2- dv. 6. En général, h dépend de c, et par suite de | v' — v„ |. Il n'y a d'excep- tion que pour le cas limite où un gaz à molécules lourdes se trouve, en minime proportion, dans un gaz à molécules légères (mercure dans l'hy- drogène, par exemple). Nous reviendrons bientôt sur le calcul complet, nous bornant ici à indiquer qu'en attribuant à h la valeur A qui convient pour l'ensemble des molécules du gaz lumineux, on ne commet pas en général une erreur importante sur V3. Si nous supposons que ce premier gaz est mélangé, en minime propor- tion, à un second gaz qui a la vitesse moléculaire 11, on a (') <«' '=r7î('^)'^'«^^"=î('^)A/'^ (>) En efiet, dans celte hypothèse, on aurait t= j^ et la limite extrême serait AX _ c (-) Il faudrait écrire X,„± — à l'exponentielle, mais Terreur est insensible. (') Il en résulte en effet, d'après (5 bis), -jtt j dl = o sensiblement. (*) BoLTZMANN, T/icoric des gaz, \'<' Partie, Cliap. 1. SÉANCE DU 2 JUILLET I917. 21 L désignant le libre parcours moyen du second gaz; p, et p., les rayons des molécules des deux gaz. et a le rapport tit- II En supposant ainsi h constant, l'équation (7) s'écrit (9) Pour comparer les deux expressions (4) et (9) de V,, nous donnons ici quelques nombres calculés en admettant <• = m et pi^p.» et supposant L = À,, et (' = 1.3.10% ce qui n'est pas très éloigné du cas des flammes sodées : ^= 5.10'.- 8.10'. I.IO-'. 1,1.10'. 1.5.10'. ¥3(4) 0,89.5 0,093 0,024 0,0047 0,00028 ^3(9) 0,607 0,278 o,i5i 0,078 0,020 D'après la nouvelle formule, les visibilités o,5 et o,o5 devraient être obtenues respectivement pour les valeurs 3*^^,3 et 7''''% 6 données à X. Pour avoir les mêmes visibilités avec les mêmes valeurs de X, il faudrait, d'après (4), que l'on eût L = 2,5Ao ou L = 3,3lKg. L'ancienne formule donne donc de plus grandes valeurs de L en fonction de la visibilité, et l'écart est d'autant plus important que la visibilité est plus petite. Il serait encore plus grand si l'on se servait de la formule com- plète (7) au lieu de la formule approchée (9), qui donne des valeurs de V.i un peu trop petites pour les faibles visibilités. PRESEINTATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats à une chaire de Chimie organique instituée au Collège de France par arrêté ministériel en date du 23 avril 1917. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre- mière ligne, le nombre de votants étant 46, M. Ch. Moureu obtient 45 suffrages M. V. Grignard » i suffrage 22 ACADEMIE DES SCIENCES. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde ligne, le nombre de votants étant 3-, M. V. Grignard obtient 35 suffrages M. Barbier » i suffrage Il y a un bulletin blanc. En conséquence la liste, présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique, comprendra : En première ligne M. Cu. Moureu En seconde ligne M. V. Grignard PLIS CACHETES. M. J. Persoz demande l'ouverture d'un pli cacheté, reçu dans la séance du 27 juin 1864 et inscrit sous le n° 2213. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient une Note intitulée : Description des procédés employés pour déterminer la nature du tungstène. (Renvoi à la Section de Chimie.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un fascicule du Boletim bibliogrdfico da Ac.ademia uas scièngias de LiSIiOA. 2° Anais de Arzila. crunica inédita do sèculo xvi, por Bernardo Rodrigues, publiée par David Lopes. 3*^ Albert-Arthur-Alejxindre Girard, Mémoire présenté à l'Académie des Sciences de Lisbonne, par Paul Choffat. 4° Une série de Mémoires publiés de 1866 à 1916 par M. Henry Wilde, F. R. S., sur diverses questions de Physique, de Chimie, de Physique du globe et d'Astronomie physique. SÉANCE DU 2 JUILLET I917. 23 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Transcendantes de Fourier-liessel à plusieurs vai-iahks. Note (') de M. Michel Akimoff, pré- sentée par M. Appell. I. Notons d'abord les développements suivants, où c, désigne un poly- nôme (>) ^?("-i)-*-T("=-^)---?^(""-^)= ^ J/.(^.--^. ^«)"''- (^)- -^ 2' . I . 2. . .«' ' ■r^ ('/,+„, (x,, X2, -r,, )('„,(— -r,, —j-., — x„) (^) J/.(r,,X, Xn) — ^ 2''+-"'. 1.2. ..(/. + /h).1-2---'« ï« — 0 Si /!■ est un paramètre quelconque, on a les expressions plus générales Ji(x,, a^,, .... .r„) — _^ 2*+-^"'r(/:+ m-i-i).i.2...w ' m = 0 — » ] + ■ — «' + -*-— ^(" ) (5) , .„, . „ ^^ J/,+„,(«l,.ï'2 ■^n)- m =+ «o (8) "y m{m-—i'){m-—P)...[m-—{2A — 3)-]im{.ii.a:.i, x„) (/?« impair) (' ) Séance du 25 juin 1917. (-) Comptes rendus, t. 163, 1916, p. 26. (') Loc. cit. 24 ACADÉMIE DES SCIENCES. et m = » (2/.)^'(/»^— 2^)(/»^— 4=)...[m^— (2/. — 2)-] V (2/.)^ /?«•=— 2-) /«-— 4- ...lOT^— 2/. — 2)- , , N / -^ (9) -2 2j -^ ^J„,(/".r,.m.f,. ...,/«x„) (/«pa'O- m 111=1 II m = oc -^ 2/,— 1 ' «H— 1- /?i= — i= ...lm=— 2/,— a)= , , N / • •\ (10)2 2j — ~ TT-^ ^^ ^J,„(mj:,,/«xj, ...,mx„) (w impair), m iii=ik — i • sont égales à des polynômes en a;,, x.,, . . ., x^. En effet, d'après (i) et (2), la série (6) est égale à Vk{x^^ x.^, r„). Les séries (7) et (8) repré- sentent des polynômes u.,;,{œ,, x^, . . ., x„) el u.2,i-,(Xf, x.,, ..., a;„) respec- tivement de degrés 2k et 2/- — i qui vérifient la relation -7-^ = Xm/(_, (') et, comme les fonctions J,„(a;,,.r-2, . . .,a;„) elles-mêmes, les équations suivantes: Oh,,, _ (Pu,, , à' a, C-) du,, _du,, {lp-~lY—J-' àUlk [(2/» — 1)^— I^][(2y0 — ])'— 3-] O'u, dx^p-t da.\ 1.2.3 dx\ 1.2. 3. 4. a dx\ En s'appuyant sur ce que les séries connues^^ ^(/wpair) etV m' III = 1 (7/2 impair) sont égales à des polynômes en çp, on trouve que les séries (g) et ( I o) représentent des polynômes M ../((a;,, £t\,, ..., x^e\.^^\k-\i^^^,^i^^ •■^n) en x^^ X.2, ..., x,^. En remarquant que III = 00 =; 1 4- 2 ^ I,„ (m.r,, «ijTj, ..., inx„) coswÇ, 1 — Xi cos /( — Xj cos 2 M — ... — .r„ cos m= 1 OÙ 'C=^u — X, ûnu — — sin2« — ... ^sin^M et \x.\-\-\x.A-^ ... + \xl\<'\. ,J,y-{m---2'')(fn--^-)...\m"--^(il^-'^Y] _ *=i (2A- — i)^(m-^-i = )(m2-3'-)..-['«--(3/. -3)-] ,3, , • ^^ ^— ^ '-^ —-!■ 1 :^ LJ — , (3) („j impair), ( ' ) Api'F.i.i-, Annales de l'Ecole Normale, 1" série, l. !), 1880. (') kvpt.\x, Comptes rendus, t. 160, 191 5, p. 422. (') Kai'TEYn, Annales de l'École Normale supérieure, 3= série, l. 10, 1893, p. 1 18. SÉANCE DU 2 JUILLET 1917. 25 on voit que la sommeV "',('^'<' ^ai •■•' ^'^n) ^^^ égale à ^ • (=0 Les séries que l'on déduit de (7), (8), (9) et (10), en remplaçant JsaCJm J2)--M Jra) et i-,k^t(y,, y-i, ■■■,.yn) respectivement par ,€t h-+p+i{yi, j'i, ■ ■■,fn) J/.-,, {yi,j2,- ••. >■«).• représentent aussi des polygones. Je me borne ici à indiquer encore la formule d'addition ;/! = -+-» l"^«l 5 4 i9^>5 6 218 S 248,5 10 277 >2 319 i4 357 i5 3-5 20 297 24 236 SÉANCE DU 2 JUILLET 1917. V) L'examen de la courbe construite avec ces données indique la présence de deux points nettement anguleux : l'un correspondant à la neutralisation d'une molécule de SO' et à la formation du sulfate neutre de zirconyle, l'autre correspondant à la neutralisation d'une nouvelle demi-molécule de SO^ et à la formation du sulfate basique Zr^ „ -^,,. ZrO^. Je rappelle que la courbe des densités avait déjà signalé lexislence de cette combinaison. La neutralisation du sulfate neutre de zirconyle révèle la formation de ce même composé en employant 5""' de Zrx „„,_^ — : NaOïlilL. \v. ooo •• o .' 206 2 34- 4 44t 6 466 8 366 10 260 La courbe signale la présence d'un point anguleux correspondant à la neu- tralisation d'une demi-molécule de S0\ Si l'on oppose maintenant la formule des deux sulfates basiques ZF/?^,.ZrO-^ et [Zr;''^ \S0*- " I \S0'' et Vl .ZrOS il est facile de remarquer que le premier diffère de l'autre par o"""', 5 de SO' en moins; j'ai donc pensé que par hydrolyse le Irisulfate basique pourrait se transformer en Zr(^„„j.ZO-. L'expérience suivante a vérifié cette prévision Zr(^g„. .Zr O- est insoluble dans l'eau; j'en ai introduit i*= dans5o"° ,5 H-0 maintenue à 29°,5; la résistance a varié lentement (3 mois) de 275 à Go (ce dernier nombre est resté constant après plusieurs mois); d'autre part l'analyse a démontré l'absence complète de zirconium dans la liqueur, tandis qu'elle a révélé la présence de 8s,n5 pour 100 de SO'lt- (calculé pour la transformation : 9^,5 pour 100). Ces résultats indiquent : r" Que l'état le plus stable du système SO* et Zr O" est [z.-<;^^,ZrO^]; 2° Que les composés du radical zirconyle ont grande tendance à fournir 28 ACADÉMIE DES SCIENCES. le type suivant Zr<^ . .ZrO" (A étant un radical acide) Zl•OCl^ZrO^ ZrOBl■^Z.•0^ Zr^„,„.ZrO% etc. \S0' ' CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage du chlore libre dans les solutions d'hypochlo- rite. Note (') de MM. F. Dienekt et F. Wa\denbdi,ke, présentée par M. Carnot. Le titrage du chlore libre des solutions d'hypochlorite se fait soit en milieu acide, soit en milieu alcalin. La présence fréquente des chlorates fausse le dosage en milieu acide et la méthode la plus correcte devrait être celle en milieu alcalin. Malheureusement, quand il s'agit de solutions diluées d'hypochlorite, la méthode Penot (méthode à la touche) est directe mais peu sensible, tandis que dans celle utilisant l'acide arsénieux et l'iode on titre le chlore par dilVé- rence, ce qui amène des erreurs assez notables. Nous avons cherché un moyen de rendre la méthode Penot plus sensible, et voici comment nous y sommes arrivés : Dans les essais, non encore terminés, MM. Dienert et Schirmer, étudiant l'action des liypochlorites sur l'ammoniaque, ont trouvé que, par suite de formation de chloramine, un excès d'un sel ammoniacal (sulfate ou chlorhydrate) empêchait la décomposition des solutions diluées d'hypo- chlorite et la formation des chlorates. Nous avons alors pensé qu'en présence d'iode un excès de sel ammoniacal empêcherait la formation d'iodate en milieu alcalin, d'où possibilité de titrer directement l'iode dans un tel milieu au moyen d'acide arsénieux. L'expérience a vérifié nos prévisions et voici comment nous opérons : Dans un verre à précipité nous versons 5'"'' d'une solution d'hypochlorite que nous diluons dans une quantité d'eau distillée suffisante pour que la concentration en chlore libre de ce milieu n'excède pas 5oo"'k de chlore par litre. On ajoute dans le verre des doses croissantes de sulfate d'ammoniaque, quelques cristaux d'iodure de potassium et l'on litre l'iode mis en liberté par le chlore au moyen d'acide arsénieux t^-t- (') Séance du 21 juin 1917. SÉANCE DU 2 JUILLET I917. 29 Sulfale d'ammoniaque Chlore libre Chlore libre ajoulé. introduit. trouvé. o,5o i5,45 i.'},i5 1 ,00 » '4 !4o 1 , 5o » 1 4 , 5o 1 ,80 » i5,3o 2,00 » i5,4o 3,00 » i5 , 4o o,5o 5,2 5, 20 o,5o 2,6 2,60 o,5o • 1,4 1 ,4o o,5o 1,0 1 ,00 L'expérience montt-e qu'en prenant au moins i5o parties de sulfate d'ammoniaque pour i partie de chlore à titrer, on empêche la formation d'iodate et l'on peut doser directement le chlore en milieu alcalin par l'acide arsénieux. Il faut toujours employer les solutions étendues d'hypochlorite. Avec des solutions plus concentrées rammonia([ue est décomposée en partie et donne de l'azote et de l'acide chlorhydrique, d'où perte de chlore libre. Aussi, en opérant sans dilution avec des solutions contenant 3^ de chlore libre par litre, nous avons trouvé : Sulfate d'ammoniaque ajoulé. Chlore introduit. Chlore trouvé. 2?, 00 : i5"s, 45 15""?, l5 3s,oo i5°'»,4o i3™e, 3o On obtient des résultats identiques en employant le chlorhydrate d'am- moniaque. GÉOLOGIE. — Sur une nouvelle manière de comprendre la déformation de l'écorce terrestre : application au.x fossés d' effondrement. Note posthume de M. Albert Coch.vi.v ('), présentée par M. Pierre Termier. Il est généralement admis que la cause des plissements qui rident l'écorce terrestre réside dans la contraction du globe, due elle-même à son refroi- (') Albert Cochain, ingénieur au Corps des Mines, collaborateur à la Carte géolo- gique de la l*"rance, capitaine au 5o'' régiment d'Artillerie, a été inorlellemenl blessé à son poste d'observation, dans l'un des combats du printemps de 1917 et n'a survécu 3o ACADÉMIE DES SCIENCES. dissement. Mais la signification de nombreux traits de la surface de la Terre reste encore obscure. I^a localisation des plissements; la simulta- néité de la production des affaissements et des effondrements, d'une part, des plissements et des déplacements horizontaux indiquant des compres- sions latérales, de l'autre; la mise en marche des grands charriages : autant d'énigmes. Les hypothèses les plus diverses ont été émises sur le volca- nisme et sur l'origine des fossés d'effondrement, sans qu'aucune soit arrivée à s'imposer d'une façon impérieuse. 11 me semble que la remarque suivante est de nature à apporter, sur tout cela, un peu de lumière. Lors de la contraction du noyau, l'écorce terrestre solide se comporte à la façon d'une voûte sphérique, mais cette voûte est hétérogène. Dans les zones internes de J'écorce, soumises à des pressions énormes, les molé- cules des corps constituants sont aussi rapprochées que possible les unes des autres : ces zones forment la seule partie réellement solide de l'écorce. Les zones externes, composées de sédiments meubles et de roches peu compactes, n'interviennent pas dans la résistance aux pressions latérales. Elles sont incapables, en raison de leur peu de résistance à l'écrasement, de constituer une voûte : de même qu'il est impossible de bâtir une cou- pole avec du sable ou de l'argile. En poussant les choses à l'extrême, on peut comparer un fragment de l'écorce terrestre à une plaque de métal recouverte d'une couche d'argile. Dans un pareil système, la plaque de métal est seule capable d'opposer une résistance aux déformations qu'on tenterait de lui faire subir; l'argile ne peut que suivre passivement, en s'y adaptant le mieux possible, les déformations du métal sous-jacent. De même, dans l'écorce terrestre, la partie externe, que j'appellerai Vécorce passive, ne fait que suivre les déformations de la partie interne qui, seule, offre résistance aux pressions et que j'appellerai Vècorce résistante. Nous n'observons que les déformations de l'écorce passive ; ces défor- mations peuventnous donner des indications précieuses sur les déformations de l'écorce résistante, qui en diffèrent probablement beaucoup. 11 est à peu près certain que les déformations de l'écorce résistante sont plus simples; car les matériaux des zones profondes sont plus solides que ceux des zones que quelques lieures à ses blessures. Il était à peine âgé de 3o ans. Avant de mourii-, il a confié à l'un de ses camarades, en le priant de me la transmettre, une liasse de notes concernant la Géologie générale et les théories orogéniques, essai de rédaction où se manifestent à chaque page l'originalité de son esprit et son aptitude à aborder les plus hauts problèmes. Il était de ceux, dont nous attendions beaucoup et dont la mort semble un irréparable malheur. \_l\ote de M. Pierre Ter/nier.] SÉANCE DU 2 JUILLET I917. 3[ superficielles, opposent aux déplacements des réactions plus énergiques et cèdent moins capricieusement aux inilucnces secondaires. Un pas sera donc fait vers Tcxplication de l'architecture du globe terrestre lorsqu'on aura pu expliquer les déformations superficielles par des déformations profondes plus simples. .Fai essayé d'appliquer cette remarque générale à quelques piiénomènes géologiques et, tout d'abord, aux fossés d'effondrement. Les fossés d^ e(fondrement sont connus dans diverses régions du globe. Le phénomène atteint une ampleur inaccoutumée dans l'Afrique orientale. En Europe même, un excellent exemple nous est offert par le fossé rhénan. L'allure rectiligne et le parallélisme des failles bordières, la présence habi- tuelle de multiples gradins an voisinage de ces failles, la naissance, parfois, d'une voûte secondaire au milieu de la région afl'aissée, sont les traits caractéristiques. La tension superficielle paraît avoir joué un rôle impor- tant dans les débuts du phénomène. Lorsqu'on cherche à plier une barre, il existe dans cette barre une surface composée de fibres neutres, de part et d'autre de laquelle les efforts élastiques changent de sens : tension du côté de la convexité, compression du côté de la concavité, si la barre était primitivement droite. Si la barre a déjà une courbure, il suffit d'exercer des pressions sur ses deux extrémités et suivant sa longueur pour produire le même résultat. Cette barre nous offre l'image de l'écorce résistante. Pour représenter l'écorce passive, il suffit d'imaginer une couche de matière non élastique disposée sur la sur- face convexe. Cette couche va participer à la tension; mais, en raison de son peu d'élasticité, elle se fissurera. La tension de la partie supérieure de la barre s'accompagne, en effet, d'un 'allongement que la couche non élastique est incapable de supporter sans rupture. Imaginons maintenant, non plus seulement une barre, mais une plaque courbe soumise à des pres- sions latérales, parallèles et de sens contraire, qui tendent à la faire fléchir, à en accentuer la courbure. Si, pour une cause quelconque, la plaque a commencé à céder en un certain point, la flexion, par raison de symétrie, se propagera de part et d'autre de ce point, suivant une ligne perpendicu- laire à la direction des pressions. On obtiendra ainsi, sur la plaque, une bande de flexion^ qui sera rectiligne si la plaque est homogène et si les pressions sont parallèles. (]etle bande de flexion se traduirait évidemment, à la surface d'une couche non élastique disposée sur la plaque, par une fissure rectiligne perpendiculaire à la direction des pressions. Chaque fosse d'effondrement correspond en profondeur, dans l'écorce résistante, à une bande de flexion dirigée comme le fossé. Pour peu que la fissure s'écarte de 32 ACADÉMIE DES SCIENCES. la verticale, l'une des parois se trouve en surplomb et ne peut subsister. Sous l'effet de son propre poids, un coin se détaclie et glisse jusqu'à ce que les deux parois de la fissure initiale viennent s'appliquer l'une contre l'autre. Ainsi s'expliquent la formation des fossés et leur allure rectiligne. Si la fracture est très voisine de la verticale, il peut y avoir, dès le début, deux coins effondrés. D'autre part, le mouvement de llexion de l'écorce résistante n'est pas instantané; il peut continuer, après le premier effon- drement. Alors, la fissure initiale s'élargit; le coin primitif glisse suivant les mêmes surfaces; ou bien, si, par un processus quelconque, le coin s'est soudé au bord du fossé, une nouvelle surface de glissement peut prendre naissance, soit dans le coin lui-même, soit dans les roches encaissantes. D'où les gradins. Les voûtes secondaires résultent simplement de la com- pression exercée sur le coin par les parois entre lesquelles il descend. Cette compression peut aller jusqu'à gonfler en anticlinal les couches dont il est formé. Le prolongement du mouvement de flexion rend compte aussi des mouvements relatifs, intermittents et de sens variable, que les divers gradins prennent les uns par rapport aux autres. Quand une fissure inter- médiaire tend à se rouvrir, c'est tantôt un compartiment, tantôt l'autre, qui s'affaisse de façon à maintenir la fissure fermée. Enfin, si, après la formation du fossé, des sédiments se sont déposés au- dessus du coin effondré, et si, longtemps après, il vient à se former des gradins secondaires, les sédiments en question seront affectés par les failles qui séparent les gradins, au même titre que les terrains plus anciens. Mais si le mouvement a continué en utilisant la fracture principale, on verra les terrains les plus jeunes buter par faille contre les roches des bords du fossé. Beaucoup de particularités des fossés d'effondrement sont ainsi expli- quées par une seule et même cause : production, dans les zones profondes de l'écorce, d'une bande de flexion allongée et rectiligne, bande où la flexion, très lente, tantôt s'assoupit et tantôt se réveille, et se prolonge avec des intermittences, pendant .plusieurs périodes géologiques. SÉANCE DU 1 JUILLET I917. 33 PHYSIOLOGIE. — .1 propos des recherches récentes de M. Newton Harvey sur la hiophotogenèse. Note (M de M. Raphaël Dubois. J'ai montré antérieurement (-) que la lumière produite par les végétaux et les animaux résulte du conllit de deux substances isolables, chimiquement caractérisées, en présence de l'oxygène et de l'eau. L'une est une substance oxydante, que j'ai nommée lucïfèrase à cause de ses nombreux caractères communs avec les zymases oxydantes, en particulier avec les oxydones; l'autre est un corps protéique oxydable offrant les réactions générales des albumines naturelles ('). J'ai suivi, dans les deux séries animale et végétale, l'évolution du processus physiologique de. la hiophotogenèse et prouvé que partout il se montrait fondamentalement le même, mais que chez les Métazoaires à ce processus fondamental s'ajoutaient des fonctions accessoires de perfectionnement, n'enlevant rien d'ailleurs à la généralité du mécanisme intime que j'ai découvert. Sous ce rapport, comme d'ailleurs sous celui de l'analyse physique quali- tative et quantitative de la lumière physiologique, l'exactitude de mes résultats a été proclamée en France et à l'étranger. Dans une Note récente (*), M. Newton Harvey s'exprime ainsi : « The crédit of ihis discovery belongs entirely to Professeur Raphaël Dubois of the Uaiversity of Lyons », et, après avoir rappelé mes principales re- cherches sur les Pyrophores et sur la Pholade dactyle, l'auteur américain ajoute : «. There is absolutly no doubt on the existence of luciferase and luciferine and the possibility of separating thèse two substances. » M. Harvey ne s'est pas contenté de confirmer l'exactitude de mes résultats, il les a étendus d'une façon très heureuse, en montrant, par exemple, que la mouche lumineuse américaine commune contient la luci- ferine et la luciferase, que la luciferine d'une espèce de mouche lumineuse ( ' ) Séance du 11 juin 1917. (-) Voir La Bioplinlogcnèse {Revue générale des Sciences pures et appliquées, i5-3o septembre 1916. p. ,ïi 1-Ô16; Paris, O. Doin et fils, édit.). ( ') N'oir Rai'Hael iJuiiois, De la place occupée par la hiophotogenèse dans la série des phénomènes luniineu.r (Ann. de la Soc. linn., 12 janvier Kjr-'i) et La Vie et. la Lumière.,^. \Zo-\Zi (in Biblioliièque inlerii., l'aris, Aican, édit., 191/1). (') Newtox Harvey, The niecanisni of light production in animais {Science, n. s., vol. VV, n° 1128, 1906, p. 208-209). C. R,, i9[7, -i' Semestre. (T. 105, N' 1.; 5 34 ACADÉMIE DES SCIENCES. (P/iofinus) peut agir sur la luciférase d'une autre espèce (P/inli/ris) et ince versa, et aussi que la luciférase d'un I^ampyre peut agir sur la luciférine d'un Pyrophore. Il constate même qu'on peut obtenir de la lumière par l'action de la luciférase des Photinus (^Lampyrides) sur la luciférine de Photobactéries, c'est-à-dire par une luciférine animale agissant sur une luciférine végétale : dqns tous les cas, la présence de l'oxygène et de l'eau est nécessaire. L'auteur américain est même arrivé à imiter la réaction photogène physiologique en mélangeant du pyrogallol additionné d'eau oxygénée à un suc végétal (pomme de terre ou navet) renfermant une oxydase. Le pyrogallol + H- O-, d'après Harvey, représentant la luciférine et le suc végétal, la luciférase ('). Après ces conclusions si nettes, si absolument conformes à mes résultats personnels, on demeure étonné que M. Newton Harvey, dans une ÎNote subséquente (*), propose de remplacer les mots luciférase et luciférine par les expressions nouvelles àe photo génine e\. photophéline . A partir de ce moment, les explications des expériences du savant amé- ricain deviennent très confuses. II désigne sous le nom de luciférase ce que j'appelle luciférine, et réciproquement. Ainsi il conclut que la luciférase « qu'on trouve seulement dans les cellules lumineuses (!) » est la source de la lumière et, au lieu que la luciférine (qui, d'après Harvey, se trouverait distribuée abondamment dans toutes les espèces non lumineuses) soit un corps oxydable avec émission de lumière, c'est la luciférase qui serait détruite en produisant la lumière. La luciférine aiderait seulement et méri- terait pour cette raison le nom nouveau de photophéline (de phos, lumière, et opheleo, assister). Il V a toujours deux corps, l'un qui est oxydé avec production de lumière et r autre qui favorise cette oxydation en présence de l'air et de l'eau, mais M. Harvey fait jouer à ce que j'appelle luciférase le rôle que j'ai démontré appartenir à la luciférine et réciproquement, après quoi il propose deux mots nouveaux pour remplacer les dénominations françaises. D'ailleurs, il est impossible d'identifier ma luciférine avec la photophé- line de M. Harvey puisque la première est thermolabile et détruite à 70", tandis que la seconde serait thermostabile. Il s'agirait donc d'un agent (' ) Studies of bioluminescence ( The amer. Jniirn. ofPhysioL, vol. 'i-l, n° V, 1916). ( = ) The liffhl-producing substances phologenine and photo plie le in of luminoiis animais {Science, n. s., vol. kk, 11° ll'i-O, 1916). SÉANCE DU 2 JUILLET I917. 35 auxiliaire de la réaction photogénique, comme est, par exemple, l'amino- niaque. En outre, ma luciférine est autooxydalile puisqu'elle s'oxyde lentement à l'air sans donner de lumière, tandis qu'elle en; produit quand l'oxyda- tion est brusquée par la luciférase : c'est donc ce dernier corps qui méri- terait plutôt le nom àe photnphéline . Mais à quoi bon ces néolog-ismes, qui ne peuvent qu'embrouiller une question dont la solution a atteint les der- nières limites de l'analyse physiologique et chimique? La biophotogenèse est en dernier ressort classée, et définitivement classée, dans la catégorie des phénomènes désignés par Wiedemann sous le nom àe luminescences ; elle appartient au groupe des chimiluminescences par oxydation, ou chimioxylii- minescences. (3u peut ajouter <{ue si la ])iophotogenèse constitue un des plus beaux chapitres de la physiologie générale, c'est aussi une des rares fonctions vitales qui, en dernière analyse, ait pu être réduite à un simple phénomène physico-chimique. PHYSIOLOGIE. — Sur les propriétés venimeuses de la sécrétion parotidienne chez des espèces de Serpents appartenant aux Boidés et aux Uropeltidés. Note de M"" Marie Phisalix et do jVl. F. Caius, présentée par M. Edmond Perrier. L'un de nous a dernièrement montré ( ' ) que les Colubridés ne sont pas seuls, comme on l'admettait jusqu'alors, à posséder une glande parotide, et que celle-ci se rencontre avec la même fréquence dans la famille, des Boidés et dans celles qui s'y rattachent. (Quelle est la signification biologique de cette glande? sa sécrétion est-elle toujours toxique, et convient-il dans ce cas de substituer à la désignation de Leydig (qui prête à l'ambiguïté en laissant supposer une comparaison possible entre les glandes des Serpents et celles des Vertébrés supérieurs) celle de glande venimeuse? Dans le but d'élucider la question, nous avons recherché l'action de la sécrétion de la parotide chez toutes les espèces que nous avons pu nous procurer vivantes et en bon état. (') M'""^ Marie Phisalix, Sur la glande parotide %:enimeuse des Colubridés agly plies, et sur V existence de cette glande chez des espèces appartenant au.r Boidés et aux autres familles de Serpents qui s'y rattachent [Comptes rendus, l. iiiï, 19':^ p- 959)- 36 ACADÉMIE DES SCIENCES. En ce qui concerne les Boidés et les Uropeltidés, nos premiers résultais portent sur Ery.x- .lohni D. 1j., Silybura piilneyensis Bedd., Platypleclrurus madurensis Bedd. et P. trilineatus Gûnther. Sans entrer dans des détaiisphysiologiques qui feront l'objet d'une étude d'ensemble, nous donnerons cependant quelques cbiiTres qui permettront d'apprécier la liaute venimosité parotidienne des espèces précédentes. Les essais ont toujours été pratiqués avec des matériaux provenant de Serpents nouvellement capturés, et ont porté sur de petits Oiseaux qui sont, comme on le sait, tout particulièrement sensibles aux poisons des Vertébrés inférieurs. 1° Eryx Johni. ^— La ijlantle parotide, à l'état frais, pèse de ô™? à S'^s. L'extrait aqueux correspondant à deux glandes, soit i'^™',5 de liquide inoculé dans le muscle pectoral, Uie le Plocens baya Blytli (P^2o?) d'une manière foudroyante en moins d'une miniile. Une dose moitié moindre détermine de la dyspnée, du lioquet, du rhoncus, de riiypersécrétion nasale et de la narcose; mais ces symptômes disparaissent au bout de quelques heures, et le sujet guérit. 2° P/alyplectrurus trilinealiis. — La glande parotide est très petite et ne pèse que o™F, 25. L'extrait de quatre glandes, soit i*^™' de li((uide inoculé sous la peau du cou d'un petit passereau Culicicapa ceylonensis Swains (P = 7?), le tue instantanément. La rigidité cadavérique survient aussitôt, et l'on trouve le cœur arrêté en systole ventriculaire. 3° Platypleclrurus madurensis. — l'oids de la glande parotide o'"s, 5. L'inoculation de i''™' d'extrait, correspondant à six glandes, dans le muscle pectoral àe. Merula siinilliina Blyth (P=:6o5), détermine presque aussitôt de la narcose, de l'hypersécrétion nasale et de violentes convulsions. L'arrêt du cœur a lieu ventricules en systole. On note en outre un volumineux œdème hémorragique au lieu d'inoculation, et de la congestion des poumons. 4" Silyburn pulneyensis. — Poids de la glande parotide o"'^',5. ,cm> d'extrait correspondant aux deux glandes, et inoculé dans le muscle pectoral de Troclialoplero/i fairbanid Blauf (P^SyS^S), détermine comme symptômes immédiats de la djspnèe, de la narcose el une parésie fugace des pattes. Au bout de quelques heures la symptomatologie prend une allure spéciale : des périodes de veille, pendant lesquelles le sujet semble normal, alternent avec un état spasmodique, accompagné de narcose et d'une extraordinaire excitabilité réllexe. Le sujet meurt au bout de 20 heures dans des convulsions cloniques el toniques, présentant à l'autopsie de la diastole ventriculaire, de la congestion despoumons et de l'œdème hémorragique au lieu d'inoculation. Ces quelques fails sont éloquents, et non seulement ne laissent subsister SÉANCE DU 2 JUILLET 1917. 37 aucun doute sur la toxicité de la sécrétion parotidienne, mais ils la montrent si élevée qu'ils justifient, encore plus que chez la plupart des Colubridés aglyphes jusqu'ici essayés, le nom de glande venimeuse. Ils montrent en outre que la fonction venimeuse n'est pas seulement, comme on l'admet généralement, localisée aux Yipéridés ainsi qu'aux Colubridés, mais qu'elle s'étend encore à d'autres familles où l'on n'en avait pas encore jusqu'ici soupçonné l'existence. PHYSIOLOGIE. — Recherches sur le sérum de la murène (Muraena Helena L.). V action physiologique du sérum. Note (') de M. W. Kopaczewski, présentée par S. A. S. le Prince Albert de Monaco. Après avoir mis en évidence les propriétés toxiques du sérum de la murène (-), nous avons étudié ses propriétés physiologiques, savoir : l'hé- molyse, la bactériolyse, la précipitation et l'agglutination. Le sérum obtenu par le procédé indiqué dans notre première Note a été dilué de son volume d'eau salée à 8 pour 1000. Les globules rouges du cobaye ont été lavés trois fois avec la solution physiologique par centrifu- gations successives; la suspension employée pour les expériences était de I pour 100; des doses croissantes du sérum normal ont été mélangées avec i""' de cette suspension et le volume complété avec de l'eau salée. Ces mélanges ont été portés à l'étuve de 37°. 1. 2. 3 i. 5. 6. 7. érum. Sol. phys. Glc Ij. rouges. cm» 0,0 cm' + 1 ,0 cm^ pa s d'iiémolyse 0,1 + 0,9 4-1 hém olyse partielle 0,2 +0,8 -l-l hémolyse complète 0,4 +0,6 -f-l iJ. 0,6 -HO, 4 -l-l id. 0,8 -+-0,2 -l-I id. 1,0 id. Nous avons chauffé le sérum normal pendant un quart d'heure à j6" et répété les mêmes expériences. (') Séance du 2-5 juin 1917. (^) W. Kopaczewski. Comptes rendus, t. 16i, 1917, p. 968. 38 ACADÉMIE DES SCIENCES. Voici ce que nous avons observé : N". Sérum cliauflé. Sol. phys. Gliib. rouges, cm' vxn^ cni^ 1 0,0 +1,0 +1 pas d'hémolyse 2 0,1 +0,9 -+- 1 Id. 3 0,2 +0,8 +1 id. V 0,4 -!-o,6 H-i id. ■') 0,6 -HO, 4 -T- 1 id. () o,S +0,2 H-i id. 7 1,0 H- 1 id. Nous nous demandions alors si l'addilion de lécithine aurait eu comme effet de rendre au sérum ses propriétés hémolytiques. C'est pourquoi nous avons ajouté aux mélanges ci-dessus o'™',5 d'une solution de lécithine à I pour 10 000, préparée delà façon suivante : i^de lécithine pur d'œuf ayant été dissous dans loo"""" d'alcool méthylique pur, nous avons dilué i"""' de cette solution dans 100""' de l'eau salée. On porte les tubes de nouveau à l'étuve et au bout d'une heure on constate que l'hémolyse n'a pas eu lieu. On peut donc conclure que les propriétés hémolytiques du sérum sont détruites par le chauffage à 56° et que la solution de lécithine ne peut nulle- ment remplacer le complément détruit par le chauffage. Nous avons essayé si le sérum de la murène possède des propriétés bactérioly tiques. On enlève les voiles de trois tubes de bouillon d'une culture de 72 heures de Bacillus siihtilis, dont on centrifuge le reste; le résidu est repris trois fois par la solution physiologique et finalement suspendu dans 20°'°' de cette solution. On mélange ensuite des quantités variables et l'on complète le volume final avec de l'eau salée. Après 2 heures d'étuve à 37", aucune bactériolyse ne se produit; non plus après l'addition de lécithine. Nous avons également constaté que le sérum est sans effet lylique pour d'autres espèces microbiennes étudiées, bacille typhique et colibacille. Seul le Staphylococcus aureus est dissous après un contact de 8 heures, à 37". Voici ces expériences : N"'. Sérum. Sol. pliys. Suspension, cm' cni^ cm' 1 o,ù -1-1,0 +1 pas de Ijse ii 0,2 -(-0,8 +1 id. 3 0,4 -1-0,6 -4-1 id. 4 0,6 -1-0,4 -I- 1 lyse partielle S 0,8 -1-0,2 -h I lyse presque totale 0 1,0 -)-i lyse totale SÉANCE DU 2 JUILLET 1917. 3g Les expériences sur les propriélés lytiques du sérum de la murène nous ont permis de constater qu'il ne possède pas de propriétés précipitantes ni agglutinantes. Conclusions. — Le sérum normal de la murène possède des propriétés hémolytiques très accentuées; chauffé à 56° pendant un quart d'heure, il perd ces propriétés et la solution de lécithine ne peut plus remplacer le complément détruit. Ses propriétés bactériolytiquesnesontpas très marquées, seul le Staphy- lococcus aureus est dissous après un contact prolongé. Le sérum étudié ne possède pas de propriétés agglutinantes ni précipi- tantes. PARASITOLOGIE. — Sur la sensibilité du chimpanzé au paludisme humain. Note de MM. F. Mesnil et E. Roubaud, présentée par M. Laveran. Le paludisme se communique facilement d'homme à homme par inocu- lation de sang parasité; la voie intraveineuse paraît être la voie de choix. En revanche, on n'a, à notre connaissance, jamais réussi à transmettre le paludisme humain aux animaux ( '). A la vérité, on a décrit des parasites endoglobulaires voisins des hématozoaires humains chez divers singes, mais les auteurs sont d'accord pour en faire des espèces distinctes. Citons : Plasmodiurn koclii (Lav.) des singes africains, cercopitlièques et cynocéphales, aussi du chimpanzé, d'après Liihe; PL inui Ilalb.et Prow. ( =; PL cynomolgi Mayer) des macaques, espèce facilement inoculable aiiv macaques, cercopithèques et cynocéphales, mais qui ne paraît se déve- lopper ni chez l'orang-outang, ni chez le chimpanzé; EL pitheci Halb. et F^row. de l'orang-outang, non inoculable aux macaques. iNous trouvant dans des circonstances favorables pour reprendre des essais d'inoculation du paludisme humain, nous avons cherché d'abord à infecter le chimpanzé. Nous avions à notre disposition un individu, à la ménagerie de l'Institut Pasteur depuis plusieurs années, donc bien accli- maté et en assez bon état de santé, sauf une certaine faiblesse du train pos- térieur. Nous avons employé la voie intraveineuse comme devant être la plus efficace. (') \'oir à ce sujet A. Laveran, Traité du Paludisme, n' édition, p. i36-i44. 4o ACADÉMIE DES SCIENCES. L'animal, chimpanzé femelle de 9''8, a reçu le 22 mai, dans la veine du pli du coude, environ 8'^°'' de sang humain parasité, dilué dans une quantité égale d'eau citratée physiologique. Ce sang renfermait de nombreuses formes, en particulier des schizonles, de tierce bénigne {PI. viçax Gr. et Fel., ou var. terliana Lav.). Nous avons tenté l'inoculation bien que le malade ail pris la veille au soir 5o'^s de quinine, les parasites ne nous ayant pas paru altérés. Suivi avec soin du 28 mai au 6 juin, l'animal n'a montré dans son sang aucune forme parasitaire. A cette dernière date, ayant eu à notre disposition un cas encore plus favorable (individu en plein accès avec nombreux parasites de la tierce bénigne à tous stades, n'ayant pas pris de quinine), nous avons à nouveau inoculé le chimpanzé; il a reçu dans la veine du pli du coude 8*"'' à g"^"" de sang dilué dans une quantité égale d'eau physiologique citratée. L'examen journalier du sang, négatif du 7 au 16 juin inclusivement, a été positif à partir du 18. Le 18 juin les hématozoaires sont vus pour la première fois dans le sang : jeunes schizontes de 3 à 6 heures, à pigment peu abondant; l'hématie est hypertrophiée avec grains de Schiilîner. L'évolution se poursuit normalement suivant le type tierce : le 19 se difierencienl dé rares gamètes à pigment peu abondant comme celui des schizontes; le 20 apparaît un début de schizogonie, et dans la soirée de jeunes schizontes de deuxième génération sont visibles. C'est le 21 que se produit le maximum actuellement constaté de l'infeclion sanguine. Les formes sont assez nombreuses (en quelques endroits de la préparation, on compte jusqu'à un parasite par champ d'immersion), du type vivax. Elles deviennent plus rares à la troisième génération, très rares à la quatrième. A partir du 28 les examens sont négatifs. A aucun moment nous n'avons pu reconnaître de rosaces typiques. Les stades de division les plus avancés ne dépassent pas trois à quatre masses chromatiques irrégu- lièrement disposées, sans reliquat pigmentaire. Dans un seul cas, cinq éléments chro- matiques étaient visibles, mais le stade avait un aspect anormal. L'animal n'a pas manifeslé de réaction fébiile marquée. Du lendemain de sa première inoculation au 21 juin, la température a presque toujours oscillé entre 87,5 et 38,5, sans recrudescence particulière au cours de la poussée parasilaire. A partii' du 21 la tempéraluie oscille entre 36,5 et 87 ,5. Etant donnés le long séjour à l'Institut Pasteur du chimpanzé, l'absence constatée d'hématozoaires au commencement de l'expérience et pendant la période du 22 mai au 16 juin, les caractères de l'infeclion observée, nous sommes convaincus que cette infection est bien due à l'une de nos inocula- lions de sang parasité, et nous pensons que c'est la seconde inoculation qui a été positive : la période d'incubation étant de 12 jours, chill're moyen pour l'inoculation d'homme à homme. Il est possible que la première ino- SÉANCE DU 2 JUILLET I917. 4I culation, en déterminant la production d'hémolysines pour le sang humain, ait favorisé les résultats de la seconde. Nous espérons poursuivre ces recherches. MICROBIOLOGIE. — De la Stérilisation des liquides par la chaleur sous couche mince. Note de M. Henri Stassaxo, présentée par M. E. Roux. J'ai poursuivi la mise au point du procédé de la stérilisation des liquides chauirés sous une couche extrêmement mince (environ dix hauteurs de bactéries), et pendant un laps minime de temps. Dans cette méthode, qui a déjà fait l'objet d'une Communication som- maire à l'Académie ('), le liquide traverse, sous la pression uniforme d'un gaz comprimé inerte, l'azote, une cuve chauffante, formée par deux sur- faces métalliques rectangulaires absolument planes, superposables, tenues écartées par un cadre en papier d'une épaisseur de |-j^ de millimètre. Ce cadre limite à l'intérieur le périmètre de la cuve. La longue expérience que j'ai de cette méthode m'a montré que tous les avantages qu'on pouvait logiquement en attendre, sur les procédés usuels de stérilisation, se réalisent rigoureusement. Ils sont : 1° De porter le liquide aussi rapidement et aussi régulièrement que pos- sible à la température voulue. On sait qu'en vase clos, au bàin-marie ou à l'autoclave, l'équilibre thermique ne s'établit que très lentement à l'intérieur des liquides, et avec d'autant plus de lenteur que leur volume est plus grand ; 2" De pouvoir refroidir le liquide aussitôt qu'il a atteint la température convenable, en le faisant jjasser directement de la cuve chauffante dans un réfrigérant sous la même poussée de l'azote. L'effet nuisible de la chaleur est ainsi arrêté net, dès que sa besogne est accomplie. En opérant en vase clos, on ne peut guère réaliser ce dernier avantage du refroidissement rapide, pas plus que l'avantage résultant de l'élévation presque instantanée de la température ; 3° De permettre d'opérer sur un très grand volume de liquide. Dans la stérilisation en vase clos on est de suite arrêté par les dimensions du bain- marie ou de l'autoclave, quelles qu'elles soient. L'appareil de laboratoire l, ' ) Comptes rendus, t. 160, igrS, p. 820. C. R., 1917. 2- Semestre. (T. 165, N" 1.) t» 42 ACADÉMIE DES SCIENCES, dont je dispose, de modestes dimensions (27*^^"' x 1 7'''"), permet de stériliser aisément, par heure, plus de 100' de solution physiologique et de 3o' à 4o' d'émulsions bactériennes, sans dépasser la pression de 2''*'', ni trop élever la température. En comparant les résultats obtenus par ce procédé de la couche mince avec les résultats courants de la stérilisation en vase clos, il ressort, avec la plus grande évidence, que la durée du chauffage est le facteur principal des altérations provoquées par la chaleur dans les êtres vivants et leurs milieux organiques, de nature albuminoïde. Au contraire, le degré de la tempéra- ture, dans certaines limites bien entendu, n'y joue qu'un rôle secondaire. En voici quelques exemples des plus caractéristiques : I. Due ériuilsion tralbumine d'œuf à i pour loo dans de la solution physiologique, chauffée au bain-marie à 58° dans une boule de verre scellée à la lampe, sous le \ olume de 3oo'"', devient opalescente au bout de 2 lieures. Cette émulsion garde, par contre, toute sa limpidité lorsqu'elle est portée pendant une fraction de seconde à 7.5°. II. Une dilution de fibrinogène (plasma salé de sang de cheval, étendu de 19^°' d'eau à 5 pour 100 de NaCI) précipite en moins de i 5 minutes de séjour au bain-marie à 56°; le (ibriiiogène, au contraire, garde sa parfaite stabilité lorsqu'il est porté un instant à la température relativement élevée de 70°. III. 1' de toxine tétanique, chauffée au bain-marie à 55° pendant i heure, perd tout son pouvoir, même vis-à-vis des animaux les plus sensibles, le cheval et la souris. Cette même toxine passant dans mon appareil chauffé à 8o°j où elle atteint momenta- nément 68°, garde encore une partie de son activité. Une souris à qui on injecte o''™', 5 d'une toxine qui tue la souris témoin au ^000 "^ meurt pas, mais reste fortement para- lysée pendant plus de trois semaines. Chauffée seulement à 56°, 5 et à 60°, 5 par ce même procédé, la toxine tétanique qui tue une souris témoin au ^oWâ ''^ centimètre cube en deux jours n'accuse pas d'affai- blissement aux différentes dilutions de y^ à yjjVj. IV. Du sérum antitétanique de cheval, chauffé en couche mince à 67° pendant une fraction de seconde, se comporte absolument comme un échantillon non chauffé du même sérum. Chauffé au bain-marie à une température plus basse, 56°, mais pendant I heure i5 minutes, ce même sérum manifeste un léger affaiblissement. "V. Du lait de vache, stérilisé à 126»- 128° par ce procédé, n'accuse ni la couleur, ni le goût de cuit bien caractéristiques du lait stérilisé en bouteille à l'autoclave, à la température inférieure de 1 1 5°. Et ce qui est encore plus démonstratif pour la thèse que je soutiens, c'est que ce lait stérilisé en couche mince, même s'il est porté à une température plus haute, à i35°, se montre beaucoup moins touché par le chauffage vis-à-vis de la présure, que du lait simplement porté à l'ébullilion pendant quelques minutes. SÉANCE UU 2 JUILLET 1917. 43 Rri elVet ce lait, doiil la hlaiiclieui- ni le goût naturel ne Irahissenl ntilleiiieiil la forte épreuve ([u'il a supiiorlée, caille par addition île lab-fermenl presi|iie aussi vile f[ue du lait fiais, et forme un coag;uluni épais (|iii laisse exsuder à peine un sérum parfai- tement transparent, comme du lait frais. Le même lait, chaude i5 minutes au bain- niarie à 100", présente des coagulums plus tardifs, beaucoup moins compacts, accusant des stries à [instar des précipités; les sérums i[u ils exsudent abondamment sont ver- dàtres. Quant au lait stérilisé à l'autoclave, on sait qu'il ne coagule plus par addition de présure. \ l. Le principe qui découle si nettement et avec autant de constance de tous les nombreux et variés essais que j'ai faits du cliaulTage en couche mince trouve une nouvelle corilirmalion dans le fait suivant : Du lait cliaull'é à 75° au baiii-marie pendant 5 minutes, c'est-à-diie avant même que toute sa masse ait pris cette température, ne ilunne plus les réactions des diastases oxydantes et réductrices. Du même lait chaullé dans mon appareil, même à la tempé- rature de So", réagit encore très nettement aux réactifs employés pour mettre en évi- dence ces enz\ mes. Seul un léger affaiblissement se manifeste à l'égard de la peroxy- dase. La séance est levée à iG heures et (juarl. E. P. 44 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du i8 juin 1917.) Note de M""* Marie P/iisalix, Sur la glande parotide venimeuse des Colubridés aglyphes, etc. : Page 960, ligne 4 en remonianl, supprimer d'opisthoglyplies et. Page 961, supprimer les lignes 5 et 6. Même page, ligne f6, au lieu de madiaensis, lire naadurensis. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 9 JUILLET 1917. PRESIDENCE DE M. Ed. PERRIER. MEMOIRES ET COMMUlVICATlOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce le décès, survenu le i") juin 1917, de M. Hel- mert, Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Injhience des mnlières minérales .sur la germination des pois. Note de MM. L. Ma«>uei»ive et E. De.moussy. L'influence des sels métalliques sur la germination étant variable, ainsi que nous le démontrerons plus tard, avec la nature des mélanges dans lesquels ils se trouvent, il importe de déterminer d'abord, ce qui n'a jamais été fait jusqu'à présent, l'action que chacun d'eux exerce lorsqu'il est seul, en dissolution dans l'eau pure. C'est l'examen de cette question que nous allons exposer ici, en nous limitant aux principaux métaux usuels. Les expériences ont été conduites comme nous l'avons dit précé- demment ('); elles ont toujours été faites en double, en sorte que les nombres inscrits dans le Tableau suivant représentent les moyennes de vingt mesures. Les poids indiqués font connaître les quantités absolues de matière active, supposée anhydre, qui ont été ajoutées à l'eau mouillant le sable, par conséquent mises à la disposition de 10 graines. L'aluminium a été donné sous forme d'alun de potasse. (') Comptes rendus, t. ICi, 1917, p. 979. C. R., 1917, 2- Semestre. (T. 105, N" 2.) 7 46 ACADÉMIE DES SCIENCES. Longueur {en millimèlres) des racines, après 2^ heures de trempage et 6 jours de germination. Poids lie la matière aclivr (en mg). 0. 0,10 0,25 O.ôO 1. .!. 5. Na Cl 26 26 2.5 a6 26 33 4 r KCI 23 23 24 24 23 24 25 Am-SO' 26 26 23 26 3i 33 36 CaSO> 3o 42 58 79 74 75 78 SrCI- 25 3i 36 38 35 4^ 34 BaCl- 26 28 33 3i 26 25 19 MgSO' 27 25 27 3o 34 35 32 ZdSO' 24 a4 24 -34 ■'-" 19 '7 MnCr- 27 3o 3o 39 39 42 4o Âl^SO')^' 26 36 27 34 34 33 24 PbCI- 25 26 26 26 24 17 i5 Cu S0> 26 26 24 25 17 i4 10 Les écarts que Ton constate entre les résultats obtenus avec l'eau seule sont dus aux variations de la température et au plus ou moins grand étal de pureté des liquides ou du sable, qu'on ne saurait réaliser toujours avec la même perfection et qui, à ces limites extrêmes, n'est susceptible d'aucun contrôle précis. Dans chaque double série de i4 germoirs à 10 graines cliacun on a employé la même eau, un même lot de sable et des graines trempées ensemble dans le même flacon. L'efficacité d'une solution quel- conque se mesure alors par la différence entre le nombre correspondant et celui que donne l'eau pure sur la même ligne horizontale. Si Ion compare les résultats obtenus ainsi avec les différents métaux essayés on voit que, à part le cas exceptionnel du calcium, les différences restent assez faibles jusqu'à la dose de o™", o5 de sel par graine, ce qui correspond à TT-^ de son poids sec; néanmoins le faciès général desplantules change sensiblement quand on passe d'une série à l'autre, c'est ce que nous allons essayer de faire voir en donnant sur chacune d'elles quelques indica- tions complémentaires. ' Sodium. — Le chlorure de sodium pur reste indifférent jusqu'à la dose deo'"",i par graine, puis devient avantageux au-dessus : il se développe alors des radicelles et même des traces de poils, plus abondants avec o'"^,5 qu'avec o"'^', 2, mais il n'y a sans doute là (ju'une action secondaire, tenant à ce que le chlorure de sodium, faisant double décomposition avec les SÉANCE DU 9 JUILLET 1917. 4? matières miaérales contenues dans les enveloppes de la graine, met eu liberté un peu de chaux. On trouve, en effet, notablement plus de calcium dans l'eau de trempage des pois quand on Va salée au même titre que dans les germoirs, c'est-à-dire à raison de o», 5 par litre, que lorsqu'on l'emploi* pure. Potassium. — Le potassium, à l'état de chlorure et dans les mêmes con- ditions, est sans action jusqu'à la dose de o™s^5 par graine; on pouvait s'y attendre, puisque le potassium est le plus abondant des métaux contenus dans la graine, celui qu'elle abandonne avec le plus de facilité et, comme nous l'avons fait voir antérieurement, le plus mobile de tous ceux qui existent normalement dans les tissus végétaux ('). Les travaux de MM. Schlœsing fds (-) et Coupin (') nous ont appris qu'il peut agir sur les plantes, même en très faibles proportions, quand elles ont déjà acquis un certain degré de développement et en conséquence épuisé leurs réserves naturelles; les résultats précédents montrent de plus que sa présence est inutile tant que cette réserve est suffisamment abondante. Àjnmonium. — Le sulfate d'ammoniaque agit exactement de la même manière que le chlorure de sodium et probablement pour la même raison, en déplaçant un peu de chaux qui alors, se diifusant dans le liquide, exerce son action sur les racines comme si elle était seule. M. Devaux a observé des déplacements de ce genre ( '). Calcium. — L'influence tout à fait prépondérante de ce métal justifie de la façon la plus complète, en l'étendant jusqu'à des limites absolument imprévues, l'importance que tous les physiologistes s'accordent à lui attri- buer, depuis Bôhm jusqu'à M"'' Robert. A la dose de o'"s^oi par graine de sulfate ou de chlorure, ce qui correspond à o^s^ooS de métal, environ jj^ du poids de la semence sèche, il augmente la longueur des racines de près de moitié et commence à y faire apparaître des poils. La racine s'allonge davantage, en même temps que les radicelles et les poils deviennent plus abondants, quand la dose de calcium augmente, jusqu'à un maximum qui n'est pas compris dans le Tableau précédent, car la croissance est loin d'être terminée après 6 jours quand le liquide renferme plus de o^^a de sulfate de chaux par soucoupe. Le chiffre de 79°"" indiqué pour cette dose (') Comptes rendus, l. 138, 1914, p. i^oo. (-) Ibid., t. 130, 1900, p. 42Ï- (^) Ibid., i. 132, 1901, p. i58». C) Ibid., t. 162, 1916, p. 56i. 48 ACADÉMIE DES SCIENCES. ne représenle donc que le maximum d'élongation possible pendant ce temps dans les conditions les plus favorables. Les résultais sont du même ordre quand on élève des graines semblables en tubes de quartz. Dans So'"'' d'une solution renfermant o^s, i de sulfate de calcium par litre, c'est-à-dire, par rapport au métal, à la dilution de 3 cent-millionièmes, on observe déjà une formation de radicelles des plus caractéristiques : c'est le début de l'action. Avec une dose double la racine principale s'allonge et enfin, avec de plus fortes concentrations, on voit apparaître des poils, toujours absents dans l'eau pure et les liqueurs très étendues. L'intensité de cet effet ne le cède en rien, au point de vue quantitatif, à celle qu'on reconnaît aux métaux les plus actifs, et il est bon de remar- quer que, si faibles qu'elles soient, ces quantités ne représentent certaine- ment pas la limite de l'influence du calcium. On ne saurait affirmer, en effet, que lesimilieux de culture dont on se sert ne renferment pas déjà, au moment de leur emploi et à la suite des manipulations dont ils sont l'objet, une fraction des quelques millièmes de milligramme de calcium qui suf- fisent à les rendre actifs. Dans une Communication récente, M. Coupin(')a signalé ce fait curieux que les sels de calcium, employés en excès, entravent la formation des poils sur les racines de Lepidiian sativum. Si l'on rapprocbe cette observation de celles que nous venons de faire sur les pois, on est conduit à penser que la production des poils radicaux est, de la part du calcium, un témoignage d'action favorisante, par conséquent de dose appropriée aux besoins de la végétation, et l'arrêt de leur développement, a fortiori leur absence, une preuve d'intoxication par pléthore. Tous ces faits montrent que la matière végétale possède une affinité puis- sante pour la chaux; on peut s'en assurer autrement, en examinant, par exemple, le liquide qu'on obtient en laissant macérer des pois dans une solution étendue de gypse: après il\ heures on n'y trouve plus que des traces de calcium, à côté de proportions notables de potassium, de magné- sium, d'acide sulfurique et d'acide phosphorique. Cette absorption est en rapport direct avec la pauvreté excessive de la graine et surtout de ses cotylédons en chaux. Si, en effet, on analyse sépa- rément la graine décortiquée et ses enveloppes, en se bornant aux bases alcalino-terreuses qui s'y trouvent, on arrive aux résultats suivants : V') Comptes icndwi. t. 104, 1917. p. G.)i. SÉANCE DU 9 JUILLET 1917. l\g l'ropox'tion pour 100 il.- Cendres Chaux pour 100 .Magnésie pour 100 Poids absolus pai L" graine. totales de d'or- de d'or- !;iînncs. pou I- 100. cendres. ganes. rendres. ganes. Organes. Cliaux. Magnrsie Téi;uments. . . . I I ,Ô3 2,80 '9.90 o,56 '3,92 0,39 111 ï. >'.,58 m s 0,081 in:: 0,057 Colvlédoiis. , . . S8,48 2,95 l,.5l o,o4 7,82 0,23 1 12,00 o,o5o 0,259 Graine eiilièie. » 2,93 3,53 o,iA 8>49 0,25 126,58 0, i3 1 o,3i<) Un grain de pois ne renfermant donc que o"'s,o5 de cliaux, soit o"'^,o36 de calcium métallique dans ses réserves utilisables, il n'y a pas lieu de s'étonner outre mesure qu'une addition de o^^ooS du même corps, fraction imporlanle, près d'un dixième de cette quantité, produise un effet utile; cela prouve simplement que la graine ne renferme pas à l'état naturel une proportion de chaux assez forte pour subvenir à ses besoins. Le calcium est donc l'un des facteurs indispensables aux premiers débuts de la vie végétale el l'on conçoit sans peine que les plus faibles apports de ce métal par l'eau, le verre, les téguments, beaucoup plus riches en chaux que les cotylédons, les poussières ou toute autre cause imprévue, puissent jeter une profonde perturbation dans les résultats d'expériences où l'on ne s'est pas prémuni contre eux. Il convient en outre de remarquer que, si elle est générale, cette sensibi- lité extrême des plantes à la chaux constitue une difficulté des plus sérieuses pour l'étude des cultures qui, comme celle des Mucédinées, exigent l'emploi de liqueurs nutritives complexes, impossibles à décalcifier d'une façon absolue. Si l'on observe de plus que ces liqueurs ont été jusqu'à présent préparées avec de l'eau distillée dans le verre, que souvent on les a stérilisées dans le verre, que la recherche de traces de calcium, enfin, est difficile à côté d'un excès de magnésium, toujours présent dans de pareils mélanges, on devra reconnaître que, pour être probants, tous les travaux relatifs à l'influence de ce métal sur les champignons inférieurs sont à reprendre avec des méthodes plus parfaites. Stronliuni. — Le strontium est, après le calcium, mais bien loin derrière lui et très près du manganèse, le plus efficace des métaux essayés. Comme le calcium il détermine une production abondante de poils radicaux et n'est que peu toxique : observations conformes à ce qu'on savait déjà du rempla- cement possible du calcium par le strontium chez les êtres vivants, ainsi qu'aux résultats obtenus autrefois par M. Goupin ('). Baryum. — Beaucoup moins actif que les précédents, le baryum se montre ('j Comptes rendus, t. 130, 1900, p. 791, et t. 132, 1901, p. 645. 5o ACADÉMIE DES SCIENCES. toxique dès la dose deo^R, i de chlorure par graine. Les radicelles sont plus nombreuses que dans l'eau pure, mais il n'y a plus de poils et les racines noircissent à l'extrémité avec les fortes doses de 2"'- et 5'"*^ par soucoupe. Magnésium. — Le magnésium n'est guère plus efficace que le baryum; il est seulement moins toxique et ne forme pas davantage de poils. Zinc. — Inactif jusqu'à la dose de o"*'. o5 par graine, toxique au-dessus. Les racines restent glabres, les radicelles sont rares et la racine principale brunit à rexlréraité avec les fortes doses, comme dans le cas du baryum. Manganèse. — Agit à peu près comme le strontium ; sa toxicité paraît être du même ordre, par conséquent assez faible, mais il ne donne que des traces de poils. Alnminium. — Son action est peu favorable, analogue à celle du magné- sium, mais plus toxique. Les racines restent rabougries, les radicelles et les poils sont rares. Plomb. — D'abord indifférent, le chlorure de plomb devient fortement toxique à partir de o™*', i par graine. Les racines, tronquées avec les fortes doses, portent quelques radicelles, de plus en plus nombreuses à mesure que la quantité de plomb augmente, et des traces de poils. Cuivre. — Le cuivre, quoique réputé comme le plus toxique des métaux vulgaires, n'exerce qu'une action douteuse jusqu'à la dose de o"'s,o5 par graine ('), au-dessus de laquelle il devient foncièrement nuisible. L'arrêt du développement de la racine principale est alors compensé par une pro- duction abondante de radicelles aux points qui ne touchent pas au sable contaminé. La pointe de la racine devient noir bleuâtre avec les doses élevées, mais l'empoisonnement reste local. Dans ces conditions, c'est-à-dire avec un contact imparfait entre le sub- stratum et les organes naissants, ce qui réduit la surface d'absorption de la matière active à son minimum, l'effet du cuivre est donc moins éner- gique, en sens inverse, bien entendu, que celui du calcium ; nous revien- drons sur ce point intéressant. Remarquons à ce propos que les graines employées ici ne contenaient naturellement que 3'"« à 4'"" de cuivre au kilogramme, soit à peu près o'"^, ooo.5 par graine, alors qu'on en a signalé dans la même espèce jusqu'à 3o fois plus (Wkiimek, Die PJIanzeristoffe). (') Dans certaines de nos expériences le sulfate de cuivre s"est montré déjà nuisil>le à celle dose, mais jamais à celles de o'"s,oi et o^p.02 ; en tubes il est plus actil, comme le sulfate de calcium, mais toujours moins que celui-ci. SÉANCE DU 9 JUILLET I917. 5l De toutes ces observations nous pouvons tirer les conclusions suivantes : i" Le calcium paraît être le seul corps qui, en l'absence de tout autre, soit capable d'assurer la germination normale des pois, à son début. 2" L'action de ce métal se fait sentir à des doses extraordinairement faibles, inférieures à celles où la plupart des toxiques commencent à pro- duire un effet. 3° Au-dessous de leur dose toxique et dans les conditions de nos expé- riences, les métaux nocifs ne favorisent pas la croissance des racines. 4° Après le calcium, à la dose de ©"""'joS par graine, pour laquelle les toxiques employés n'agissent pas encore, viennent se ranger le strontium, le manganèse, l'aluminium, le baryum et le magnésium, beaucoup moins favorables, puis les métaux alcalins, le zinc, le plomb et le cuivre, qui semblent n'avoir aucun eft'et immédiat. Dans ce travail nous n'avons examiné que l'évolution des racines, premier stade de la germination; celle des tiges fera l'objet de recherches ultérieures. THERMODYNAMIQUE. — Sitr le Signe delà chaleur spécifique de la vapeur saturée, au voisinage de Vètal critique. Note (') de M. E. Ariks. Le résultat essentiel de la théorie exposée dans notre dernière Commu- nication {Comptes rendus, t. 164, 1917, p. 986) a été d'établir que la chaleur spécifique d'un fluide, liquide ou vapeur, est positive aux très basses températures, et tend à s'annuler pour T = o. Pour développer les conséquences de cette théorie à des températures plus élevées, nous avons été amené à admettre, d'ailleurs avec quelque réserve, que la chaleur spécifique d'une vapeur saturée était positive au voisinage de l'état critique. Nous avons donné les raisons, basées sur l'expérience, qui nous inclinaient à faire cette hypothèse : mais ce n'est qu'une hypothèse, comme nous avons eu le soin de le dire; sa vraisemblance peut être discutée, elle a même été contestée par certains savants. Presque en même temps (1890-1892), E. Mathias, P. Duhem et M. C. Raveau pensaient pouvoir établir que la chaleur spécifique d'une vapeur (') Séance du 2 juillet 1917. 52 ACADÉMIE DES SCIENCES. saturée devenait infinie et négative au point critique ('). Pour les justes raisons données par M. Raveau lui-même, nous nous reporterons seule- ment à son Mémoire, qui se distingue par la précision et la rigueur des raisonnements. Il y est bien démontré que cette chaleur spécifique tend vers Finfini négatif à mesure que la vapeur s'approche de l'état critique, mais c'est avec le concours d'une nouvelle hypothèse, à savoir que le coefficient angulaire -jy de la courbe de tension de vapeur, rapportée à l'axe des températures T et à l'axe des tensions P, conserve une valeur finie différente de zéro, même à la température critique. Cette hypothèse très naturelle, et qui s'imposerait même s'il s'agissait d'un point quel- concjue de la courbe, devient hasardée quand il s'agit d'un point si sin- gulier que son point d'arrêt, qui est le point critique. Au voisinage de l'état critique, bien des coefficients, en usage dans la Physique, tendent très rapidement vers une limite nulle ou infinie, et ce n'est pas quand on se propose de démontrer que précisément l'un de ces coefficients devient infini, qu'il pourrait être loisible d'admettre, a priori, qu'un autre de ces coefficients ne peut s'annuler. Cette nouvelle hypothèse ne simplifie pas, d'ailleurs, la recherche de la vérité. On sait, en effet, toutes les difficultés que présentent les observa- tions au voisinage immédiat de l'état critique, où les variations les plus inattendues et les plus rapides se produisent dans certains phénomènes. Le dP coefficient -j=, peut lui-même tendre vers une valeur limite, zéro par exemple, sans laisser à l'opérateur aucun moyen pratique de la mesurer. La question de savoir si la chaleur spécifique de la vapeur saturée est positive ou négative au voisinage de l'état critique ne peut être tranchée, croyons-nous, avec les seules ressources de la théorie, et nécessite l'inter- vention de l'expérience. La première de ces hypothèses n'est contredite, à notre connaissance, que par les déterminations de Mathias sur un seul corps, l'acide sulfureux. Ces déterminations ne nous paraissent pas très concluantes. Elles dérivent, d'une façon fort détournée, d'expériences qui (') E. Matiuas, Séances de la Société française de Physique, 1890, p. ii-i; Journal de Physique^ 1890, p. 4491 Comptes rendus, t. 119, 1S94, p. '\o'\ et S49; Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, l. 10, M. 1896. — F*. Duuem, Trw.aux et Mémoires des Facultés de Lille, 1891; Mécanique chimique, t. 2, 1892. j). 208 à 280. — C. Raveau, Journal de Physique, 1892, p. 461; Séances de la Société française de Physique, avril-novembre 1892, p. 260 el 266. SÉANCE DU 9 JUILLET 1917. 53 ont été conduites, sans doute, avec toute l'habileté désirable, mais qui sont très délicates, comme toutes celles concernant l'état critique. Si, de plus, l'opérateur doit faire l'application des mesures prises à des formules com- pliquées, avec intégrations et différentiations de fonctions empiriques com- prenant la chaleur de vaporisation, la tension de vapeur saturée, la densité du liquide et de la vapeur saturée, pour arriver h établir péniblement une nouvelle formule empirique dont la dérivée donnera la chaleur spécifique de la vapeur expérimentée, il faut bien reconnaître que toutes ces mesures, tous ces calculs ne peuvent inspirer une bien i^rande confiance dans les résultats finalement obtenus. Il semble que la question controversée peut être attaquée par l'expé- rience d'une façon plus directe et plus simple. Il ne s'agit, en somme, que de préciser le sens d'un phénomène sans avoir, d'ailleurs, à opérer au voisinage immédiat de l'état critique. Car si la chaleur spécifique de la vapeur saturée est infinie négativement au point critique, elle reste sur une certaine étendue de la courbe de saturation finie négativement avant d'arriver à s'annuler à une certaine température d'inversion Tj, qui doit être notablement inférieure à la température critique. Il suffirait donc de prendre une vapeur saturée, d'acide carbonique par exemple, à une température T', franchement inférieure à la température critique, mais encore notablement supérieure à la température présumée T„ d'inversion, et de soumettre cette vapeur, ne comportant qu'une trace du liquide qui l'a produite, à une détente brusque et prolongée. Si la chaleur spécifique du corps est négative, cette opération sensi- blement adiabatique aura pour premier effet une condensation de vapeur qui, après avoir atteint un maximum, finira par disparaître complètement à une température T" inférieure à T^, pour ne plus laisser que de la vapeur sèche. Si, au contraire, cette chaleur spécifique est positive, l'unique effet de cette détente adiabatique sera de faire disparaître très rapidement les traces du liquide et de surchauffer la vapeur sans qu'il ait été possible d'observer aucun commencement de condensation. Le résultat de l'opération sera donc bien différent suivant que la capacité calorifique, à l'état initial de la vapeur, sera négative ou positive. On pour- rait même, par un procédé d'approximations successives, déterminer dans une certaine mesure la température d'inversion T,,, si elle existe, car elle est toujours comprise entre les températures T' et T", qui sont accessibles à l'observation, et qu'on peut rapprocher graduellement. C. R., 1917, 2« Semestre. (T. 165, N" 2.) 8 54 ACADÉMIE DES SCIENCES. Quoi qu'il en soit, dans l'état actuel de nos connaissances, la question à élucider reste en suspens. Mais quelle que soit la solution que viennent lui donner des expériences instituées sur les bases que nous venons d'indiquer ou suivant toute autre méthode, cette solution ne pourra porter aucune atteinte à la rigueur de la théorie exposée soit dans notre précédente Com- munication, soit dans le Mémoire de M. Raveau, les deux hypothèses envi- sagées étant également compatibles avec les principes de la Thermodyna- mique. Elles indiquent, toutes les deux, l'existence de trois lignes adiabaliques tangentes à la courbe de saturation; mais, suivant le cas, le point de contact de la ligne supérieure se trouve au point critique pour lequel les deux chaleurs spécifiques du fluide se confondent, et il existe deux températures d'inversion (T, , T,) : ou bien ce point de contact, correspondant à une tem- pérature plus basse To, descend vers la droite sur la courbe de saturation; il existe alors trois températures d'inversion (T„, T,, T.j) et, à la température critique, les deux chaleurs spécifiques du fluide sont bien encore égales, mais infinies et de signes contraires, ce qui résulte immédiatement de ce que, quand le point représentatif de l'état du fluide passe de la gauche à la droite du point critique sur la courbe de saturation, l'entropie continue à croître au lieu de passer par un maximum, comme dans le cas précédent. RAPPORTS. Rapport sommaire de la Commission de Balistique, présenté par M. P. Appell. Le capitaine Risser a adressé à l'Académie, le 7 juillet 191 7, une Note relative à la recherche de la variation de la portée résultant de C effet du vent. CORRESPONDANCE . M. le Ministre de l'Instritction pcbliqie et des Beaux-Auts fait savoir à l'Académie que les pouvoirs de ses Membres qui, au nombre de huit, font partie de la Commission technique de la Caisse des recherches scienti- SÉANCE DU 9 JUILLET 1917. 55 fiques touchent à leur fin et demande que l'Académie procède d'urgence à une nouvelle élection. L'élection est fixée à la prochaine séance. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance : Le Tome I du Cours de Géométrie pure et appliquée de VÉcole polytech- nique, par Maurice ii'Ocagne. (Présenté par M. le général Bourgeois.) GÉOMÉTRIE. — Sur les courbes tautochrones . . Note (') de M. A. Thybaut, présentée par M. P. Appell. L'objet de cette Communication est la détermination et l'étude de toutes les convhes planes ou gauches qui sont tautochrones pour une force centrale proportionnelle à la distance; nous les appellerons plus simple- ment les tautochrones. Dans un Mémoire classique {Journal de Liouville^ l™ série, t. 9), Puiseux a traité le cas où les courbes sont situées dans un plan passant par le centre des forces; elles comprennent alors la droite, la spirale loga- rithmique, une autre spirale particulière, l'hypocycloïde et l'épicycloïde; mais, à notre connaissance, aucune recherche générale des tautochrones gauches n'a été publiée jusqu'à présent. Voici le résultat auquel on parvient : Si l'on prend pour origine le centre des forces O, on peut exprimer, sans aucun signe de quadrature., les coordonnées d'un point quelconque d'une tautochrone en fonction d'un paramètre; elles dépendent d'une fonction arbitraire de ce paramètre. Les tautochrones possèdent quelques propriétés caractéristiques qui généralisent certaines propriétés bien connues des tautochrones planes et, en particulier, des épicycloïdes : 1° Les tautochrones sont les courbes telles que chacun de leurs points et le point correspondant de l'une de leurs développantes soient conjugués par rapport à une sphère fixe S, réelle, de centre O. Cette sphère passe par le (') Séance du ?. juillet 1917. 56 ACADÉMIE DES SCIENCES. le point de tautochronisme; lorsqu'elle a un rayon nul, les tautochrones sont les courbes qui coupent sous un angle constant les génératrices des cônes de sommet O. 2° La sphère S intercepte sur chaque tangente à une taulochrone, à partir du point de contact M, deux segments MP, MQ dont le rapport A est constant. Ce rapport est un nombre réel, fini, différent de o et de — i, ou bien un nombre imaginaire de module i. Les tautochrones correspondant à l'hypo- thèse K = I sont les géodésiques des cônes de sommet O. 3° Considérons, en chaque point M d'une tautochrone, le plan tangent qui passe par O et la normale en M située dans ce plan. Il existe une sphère S' de centre O, qui intercepte sur chacune de ces normales deux segments MP', MQ' dont le rapport est constant et égal à — A. Lorsque A a la valeur i, le rayon de la sphère S' est infini; la réciproque est alors en défaut. En particulier, si À est réel, la sphère S' est réelle; le point M est situé sur deux sphères réelles dont les rayons sont constants et qui sont tangentes aux sphères fixes S et S', l'une aux points P et P', Taiilre aux points Q et Q'. Les deux sphères variables occupent donc la position des deux cercles variables qui interviennent dans la double génération des épicycloïdes. 4° Les plans osculateurs à une tautochrone gauche déterminent sur la sphère S un faisceau de circonférences ; sur les deux courbes sphériques qui constituent l'enveloppe de ces circonférences les arcs correspondants sont dans un rapport constant et égala A. La droite qui joint les points correspondants des deux courbes sphériques est tangente à la tautochrone. Parmi les tautochrones, on trouve une infinité de courijcs planes; elles sont situées dans chacun des plans qui coupent la sphère S ou qui lui sont tangents. Il y a aussi une infinité d'hélices ; elles sont tracées sur des quadriques de révolution circonscrites à la sphère S le long d'un parallèle réel; l'hélice circulaire en fait partie. Nous réservons pour un Mémoire détaillé les développements et les généralisations. SÉANCE DU 9 JUILLET 1917. 5^ MÉCANIQUE. — Tous les systèmes de ponts suspendus hyperstatiques connus sont les dérivés des ponts suspendus isostaliques et ces derniers ne sont que les cas particuliers d^un seul et unique système qui les comprend tous. Note (' ) de M. (i. LEixEKur.Ei, le Cocq, transmise par M. L. Lecornu. Dans une Communication précédente (-), on a montré que tous les systèmes de ponts suspendus rigides et isostatiques connus constituaient une famille bien définie, et qu'ils étaient tous des cas particuliers d'un ensemble formé de deux solides indéformables à trois articulations dont une commune. Depuis cette Communication, on a imaginé un nouveau dispositif d'exé- cution du système le plus général de pont suspendu rigide, à arcs doubles, isoslatiques et continus qui rentre naturellement dans la même famille ('). Il suit de là que l'unique théorie générale, de deux solides indéformables à trois articulations dont une commune, détermine comme cas singuliers les formules définissant les efforts développés dans les fermes de suspension de tous les ponts suspendus isostatiques. (]omme on le montrera plus loin, tous les systèmes de'ponts suspendus hyperstatiques ne sont que des dérivés des systèmes isostatiques; il s'en- suit que la même théorie générale donnera les formules applicables aux systèmes hyperstatiques en faisant entrer dans les équations de stabilité les conditions spéciales de non-isostaticité de chaque système dérivé. En conséquence, ces conditions spéciales font disparaître certaines équa- tions d'équilibre, et par suite exigent qu'on ait recours à d'autres équations complémentaires dérivant, non de la statique pure, mais de la résistance des matériaux. I']n résumé, cet exposé met complètement en évidence par une déduc- tion irréfutable la loi générale qui régit et lie les deux familles existantes d 3S ponts, suspendus isostatiques et hyperstatiques. On montre ainsi que tout système hyperstatique est, comme on l'a toujours reconnu pratiquement, hétérogène, peu perfectible puisque, en (') Séance du 20 juin 1917. (-) Co/My9, Annales des Mines, 7900. — Gl'm.let, /?er. Met., l. 1, 190^, p. 89. (*) H. Le Chatelier, Comptes rendus, t. 119. 189/i, p. 272. 64 ACADÉMIE DES SCIENCES. à 100°), les modifications sont plus profondes et permettent diverses consta- tations; certaines nous ont paru intéressantes à signaler, car elles apportent de nouveaux éléments d'information sur l'équilibre du sys- tème Fe-C-Mn et sur les constituants troostite et perlite. jo pgj, lecuit suivi de refroidissement très lent (75 heures) d'aciers contenant 7 pour 100 Mn et de o, 5 à i pour 100 C, on peut obtenir de la perlite lamellaire avec la martensite; les amas de perlite présentent des formes arrondies et noduleuses qui sont souvent considérées comme l'apa- nage exclusif de la troostite en milieu martensitique ou auslénitique; on peut alors remarquer que les lamelles de perlite on t une disposition rayonnée ou en éventail (fig. i); il semble donc que la forme extéi'ieure de l'amas soit sous la dépendance du mode de cristallisation de ces éléments. Fur recuit ordinaire ces aciers relournenl à l'étal aiisténilique avec variation corré- lative des propriétés mécaniques et physiques; en voici un exemple relatif à un acier à 8,6 pour 100 Mn et 0,8 pour 100 C : Struclure. Après refroidissement très lent., perlite -H martensite Après refroidissement de 5 heures à pnrtir de 1000° austénile pure Il y a à la fois adoucissement considérable et mise en solution de carbone. Si l'on suit, par la méthode diflférentielle, réchauffement de cet acier à l'état tlur, on note un point de transformation très net vers G^o". 2° Sur un acier à environ 12 pour 100 Mn et i pour 100 C on a pu par refroidissement très lent arriver à obtenir la coexistence de la perlite lamel- laire et de l'austénite séparées en général par une bordure mince de troostite (voir/?»-. 2). La perlite très bien caractérisée peut donc s'observer en même temps que l'austénite; ce n'est pas un caractère spécifique absolu de la troostite. La perlite présente parfois des formes arborescentes dans les- quelles la direction des lamelles est en relation avec l'orientation géné- rale des rameaux. Par recuit ordinaire tout redevient austénitique. 3° Enfin on peut trouver naturellement les complexes trooslile-perlilc- martensite-austénite, la martensite entourant les amas troosto-perlitiques; et alors il a été possible de constater que les directions des aiguilles de mar- tensite se prolongeaient dans l'austénite qui apparaît alors comme clivée dans trois directions; la figure 3, relative à un acier à 0,66 pour 100 Cet 9,8 pour 100 Mn refroidi lentement, montre cette genèse de la martensite qui résulte donc bien d'une transformation polymorpliique de l'austénite. En résumé on a réussi à trouver des exemples d'existence de la perlite Uurelé Hésislivité Brinell. (microhins : cm') 435 :jl , I 217 63,1 SÉANCE DU 9 JUILLET I917. 65 lamellaire en même temps que de la marlensile ou de l'auslénile, les amas de perlite présentant parfois les caractères morphologiques extérieurs habi- tuels de la troostite. Enfin, même en partant d'une haute température (i3oo"), on peut, en ralentissant suffisamment le refroidissement, arriver à provoquer, dans les aciers au manganèse primitivement austénitiques, partiellement l-'ii;. — Gioss. : J.00. Fis Gross. : 5oo. la transformation à température élevée (perlite, troostite), le surplus res- tant non transformé (austénite) ou subissant à basse température la trans- formation qui amène la naissance de la martensite. L'étude des aciers spéciaux ainsi préparés a été interrompue en 1914; elle sera continuée ultérieurement. CHLMIE PHYSIQUE. — Siu' une méthode de détermination des poids moléculaires. Note de M. Edouard Urbaix, présentée par M. Henry Le Chatelier. Un mélange de deux liquides non miscibles et volatils tous deux, en pré- sence de leur vapeur, est monovariant Le nombre des constituants est 2, le nombre des phases est 3, 3; = 4 — 3 = 1. T désignant la température d'ébuUilion du mélange et H la pression, T=/(H). 66 ACADÉMIE DES SCIENCES. Sous pression constante, la température d'ébuUition demeure constante. p et p^ désignant les pressions partielles à la température T, on devra avoir remarquons que si, par exemple, p est connu on aura p, = n —iK Il en résulte que T est certainement inférieure à la température débul- lition du constituant qui bout le plus bas ; il résulte également de la con- stance de T (jue, dans le distillât, les poids des deux liquides doivent demeurer dans un rapport constant. Ces résultats ont été obtenus en dehors de toute considération théorique par J. Pierre et Ed. Puchot ('). Berthelot fit remarquer que les quantités vaporisées sont entre elles dans le même rapport que les produits des densités de vapeur des deux liquides par leurs tensions actuelles dans les conditions de l'expérience. Soient d, p^ q la densité de vapeur, la tension et le poids de liquide pas- sant à la distillation pour loos de distillât, et d^ , yj, , ^, les données corres- pondantes de l'autre liquide, on a d-x p _ q ^\ x/'i ~ '/. Si d et ]> sont connus et le rapport — déterminé par l'analyse, on obtiendra r/, et par conséquent le poids moléculaire ; on aura, en effet, J. Pierre et Ed. Puchot {loc. cit.) signalent que, dans certains cas. la somme des forces élastiques déterminées isolément dépasse notablement la pression atmosphé- rique du moment. C'est sans doute cette observation qui a arrêté toute recherche dans cette voie; mais on doit remarquer que les systèmes étudiés par ces auteurs, c'est-à-dire eau et alcool amylique, eau et alcool butylique, sont assez mal clioisis. Kn elTet, ces alcools sont notablement solubles dans l'eau, et l'eau assez soluble dans ces alcools, et l'on n'a plus aflaire aux tensions de vapeur des corps purs, mais seulement ;i celles de leurs solutions réciproques. Il existe cependant de nombreux corps de Chimie organique dont la (') Ami, de Cliini. et de l'Iiys.. 4'' série, t. 20, 1S72, p. ly. SÉANCE DU 9 JUILLET 1917. 67 iniscibilité avec l'eau est tellement faible ({u'on pouvait espérer déterminer leur poids moléculaire par cette métbodc. r^es systèmes (eau et tétrachlorure, eau et benzène) sont dans ce cas. CCI'. C«116. Hauteur barométrique -ôa""^ -62"'" Tempérât, d'ébullitioii avec l'eau. 68» 69°, 2 Tension H-0 (Regnault) 2j4- aaà H—p 548 537 Composition du mélange pour 100 ( 4,4 11-0 8,7 H-O passant à la distillation \ g.5,6CCr* 91,8 C'H' Poids moléculaire obtenu id2,^ 79 Théorie : . . . lô'i 78 Les hydrocarbures paraissent bien justiciables de cette méthode ; c'est ainsi que le tétrahydrure de limonène a donné les résultats suivants : C"H-". Hauteur barométrique 76ô""",5 Température d'ébuUilion avec l'eau 98° Tension H-0 ( Regnault) 707 Il — /' .58,5 ,,..,., (61 HMJ Composition du mélange pour 100 mouTi Poids moléculaire obtenu i38, 2 Théorie 1 4o PALÉONTOLOGIE. — Sur la présence du genre Stromatoporella Nicholson ( ') dans le Sénonieii des environs de Martigues (^liuuches-du-Rhône). Note de M"*^ Yvo.wE Dehorne, présentée par M. Emile Haug. Le Sénonien marin des bords de l'étang de Berre, entre Martigues et la Mède, comporte, au delà de la zone à Lima ovata, de nombreuses alter- nances de bancs à Rudistes el de calcaires à Foraminifères, à Polypiers et à Nérinées. Les cpuclies les plus résistantes s'avancent dans les eaux, de l'étang en formant de petits promontoires, el c'est à l'extrémité de l'un d'eux que j'ai distingué des colonies massives de Stromalopores, dont les surfaces, irrégulièrement bosselées, présentent de larges et nombreuses astrorhizes. \\ n'a pas été possible de les dégager entièrement (') H. -A. Nicholson, A monograpk of the british Slroinatnporoids {Palœonio- graptiical Society, 1886-1892). 68 ACADEMIE DES SCIENCES. parce qu'ils forment, avec les débris d'Hippurites et avec les Polypiers qui les accom- pagnent, une roche extrêmement compacte. Les llippurites sont peu nombreuses et de petite taille, tandis que certains Poly- piers que Michelin (' ) a figurés dans son Iconographie sous, les noms de ChœleLc^ irregularis M\c\\., Ch. flabelliim M. et Ch. Coc/iiandi M. ( Reptonmhicava d'Orb.) y prennent un développement considérable. En plusieurs endroits, la roche est cou- verte de plaques de Litholhainniuni d'un rouge vineux. Les Stromatopores et les grands Cluvtétidés font défaut dans le calcaire marneux sous-jacent, mais on y trouve des Foraminifères en abondance et de petites colonies arborescentes d'un I^olypier qui me parait correspondre à V Alvéolites Massiliensis Mich. {Iconog. Zoopliyt., pi. 73, lîg. i) et qui figure dans la collection Munier- Chalmas sous les noms de Polytreinactis et de Rhodonactis (-). Coupe tangenlielle, grossie 7 fois. Je ne puis encore, à l'heure actuelle, préciser l'importance du dévelop- pement que les Stromatopores ont pu prendre dans la couche où j'ai relevé leur présence. En suivant le sentier qui longe la rive de l'étang et à quelque distance du premier gisement, j'ai trouvé quelques blocs isolés de Stroma- topores dont l'un, mesurant 24'^™x 20'^" x iS*^"", représente une colonie à peu près intacte; la surface ne possède pas ces éminences coniques réguliè- (') H.Michelin, Iconographie zoophylologique, Paris, 1840-1847 (pl.72, fig. 9; pi. 73, fig. 2 et 3). (^) Je montrerai dans un prochain travail, accompagné de planches photogra- phiques, combien ces petites colonies dendroïdes sont voisines des grands Cha'tétidés de la couche supérieure et pour quels motifs il convient de rattacher toutes ces formes aux Bryozoaires. SÉANCE DU 9 JUILLET I917. 69 rement dispersées qui caractérisent certaines espèces paléozoïques des genres Actinostroma Nich. et Stromatopora Ooldf. , ainsi que l'espèce céno- manienne Aclinostromaria stellala Mun.-Chalm.; elle est couverte de grandes astrorhizes aux branches abondamment ramifiées. La portion basale de la colonie semble dépourvue d'épithèque; les couches successives d'accrois- sement sont légèrement ondulées. On peut distinguer sans peine à la loupe et même à l'œil nu la structure du squelette : les laminœ et les latilaminœ assez nettement marquées, les piliers radiaux presque régulièrement parallèles et toujours bien distincts ne permettent pas de rapporter cette forme au genre Stiomatopora Goldf. D'autres caractères cependant, observables dans les sections minces et à un faible grossissement, leur sont communs : ce sont la présence de petites cloisons transversales ou tabulœ, d'une part dans les tubes zooidaux et d'autre part dans les branches des astrorhizes (voir la ligure). Cette dernière particularité m'a déjà permis de rapprocher Stromatopora Choffciti Ç') Y. Dell. sp. d'une espèce silurienne Stromatopora discoidea Nich. sp. et d'une forme du Jurassique supérieur du Sud-Tunisien, que je décrirai ultérieurement. Mais, tandis que, dans Str. Choffati, les tubes zooidaux ont de nombreux tabulœ et que les astrorhizes petites et peu branchues sont irrégulièrement réparties sur la surface de chaque lamina, les loges zooïdales de l'espèce sènonienne possèdent, au contraire, peu "de tabulœ et les nombreuses et larges astrorhizes des lam(nœ successives se superposent les unes au-dessus des autres : il en résulte que les portions centrales des systèmes astrorhizaux forment par leur empilement un tube vertical ou tube axial, dans lequel viennent confluer toutes les branches astrorhizales au niveau de chaque lamina ( - i. Nicholson a décrit une disposition analogie dans le genre dévonien Slromatoporella Nich. ('); voici d'ailleurs les caractères qu'il donne pour justifier la création de ce genre : « Astrorhizes superposées, largement développées, pourvues de cloisons internes ou tabulœ astrorhizales; tubes zooidaux irréguliers, souvent limités à un espace interlaminaire et ne pos- sédant qu un petit nombre de tabulœ; laminœ concentriques et piliers radiaux relativement bien développés. » (') Y. Dehorne, Note sur un Stronialopore nomeau du Lusitanien de (Jezinibia (Portugal) {Comptes rendus, t. IC», 1917, p. \\-j,fig. i). (-) Cette superposition des astroriiizes s'observe aussi chez un Stromatopora céno- tnanien : Actinostroma stellala M.-Ch. (voir Halg, Traité de Géologie, t. '2, PL CÂVII). (') Loc. cit., p. 92-90. * C. R,, 1917, 2' Semestre. (T. 10;., N' 2.) lO 70 ACADÉMIE DES SCIENCES, La structure résumée par celte diagnose ne difîérant pas de celle que j'ai observée chez le Strdrtlatopore sêtionien, il me parait logique de rapporter celte forme noLivelle au genre Stromatnporélla Nicholson. Les espèces de ce genre, jus(^il'ii présent décrites, appartiennent à l'époque primaire et aucune d'elles hé présente, avec l'espèce sénoniënné que je décris, des caractères parfaitement identifiables; je propose, par cOtiséquent, pour Cette dernière le nom de Strotnatoporella Haugi. ïl est irttéressafit de rappeler qu'un autre Stfomato'poridé que j'ai rap- porté au gëftt-e Actinostroma ( ' ) Nich. a été trouvé par M. le professeur Kilian dans le Sértonieii à Hippurites des environs de Martigues, près de la nouvelle gare, et que le genre Stromalopot-a Goldf. lui-même a des repré- sentants (-) jusque dans la période crétacée. ZOOLOGIE. — Ponte du Rhynchite coupe-bonrgon (Rhynchites conicus) et anatomie desalarve. ÎSote de M. L. Bordas, présentée par M. Edmond Perrier. Les Rliynchhes conicus sont de petits (Charançons de 3™*", 5 environ de longueur, de teinte bleue à reflets verts, avec pattes et rostre noirs. Ils font leur apparition en mai el juin et s'attaquent surtout aux bourgeons et aux jeunes pousses des pommiers, des poiriers, des cerisiers, des pêchers, etc. Ils ont apparu nombreux cette année et ont occasionné de grands ravages dans les jardins de Rennes et des régions avoisinantes. La femelle du Rhynchite dépose ses oîufs sur les bourgeons et courts rameaux des arbres fruitiers, quand ils commencent à développer leurs premières feuilles. Puis, au moyen de ses mandibules, elle forme une, quelquefois deux entailles, presque complètes, à la tige du bourgeon. La section ne présente qu'un étroit lambeau d'écorce incapable de maintenir le tronçon supérieur et de permettre le passage d'un afflux suffisant de sève pour sa nutrition. Aussi, ce bout terminal se dessèche-t-il rapidement et prend peu à peu une teinte noirâtre. Ses feuilles noircissent également, se ('j y. DËtioti.Nfe, Note sur une espèce nouvelle de S tromatoporé cttt calcaire à Hippurites : Actinostroma Kiliani {Comptes rendus, t. 104, Igiy, p. aaô). (') II. YArttî, On a mesozoic Stromatopora (/. Soc. Tolcyo^ vol. 10, igoS). — G. OsiMO, ÂKune huove Stromatopore g'iuresi e crétacée d. Sarde ffrla é d. Appen- ninti (H. Acc. Se. Torino. l. G), ii)io). — Y. DEHOnNE, loc. cil. SÉANCE DU 9 JUILLET 1917. 71 dessèchent, se recroquevillent et s'enroulent en cône. Parfois, le bourgeon atteint reste suspendu verticalement à l'extrémité du rameau pendant un temps plus ou moins long; mais, généralement, le vent le détache et le fait tomber sur le sol. L'orifice externe de la galerie, soigneusenient obtoré, est situé à environ 8""'° au-dessus de la section. On le reconnaît au début, quand le bourgeon commence à se dessécher, à la présence d'un petit point noirâtre faisant tache sur la teinte vert foncé du reste de l'écorce. La femelle, avec son rostre, pratique une p.etite galerie perpendiculaire à l'axe du bourgeon et y dépose son œuf. Ce dernier occupe la région axiale. Il est sphérique, transparent et de couleur jaune clair. Dans certains cas, surtout chez le pommier, l'œuf est situé non loin de la section, et la galerie, fusiforme, ovoide ou cyjiadrique, est généralement placée au-dessous de l'insertion d'une feuille ou à la naissance d'un bourgeon axillaire, parfois jnème en regard de ce dernier. Chez le pêcher, la piqûre du Rhynchitc est faite à quelques millimètres au-dessous d'une insertion foliaire. La partie lésée est reconnaissable à la présence d'un petit orifice situé au fond d'une dépression ombiliquée, entourée d'une auréole jaunâtre, qui tranche nettement sur la couleur vert pâle du reste du bourgeon. Les œufs sont généralement au nombre de deux à .chaque pousse. Ils sont situés dans deux loges, placées l'une au-dessus de l'autre et séparées par une mince cloison transversale. Les bourgeons de pêcher qui sont attaqués conservent pendant longtemps une teinte vert pâle; les feuilles se dessèchent et s'enroulent. Comme chez le poirier, la jeune larve se recourbe en arc, à extrémité céphalique tournée vers le sommet du bourgeon. Elle occupe une loge cylindrique comprenant tout le cylindre central, .une partie de la zone corticale interne et limitée par la région la plus externe de l'écorce. Dans certains cas (pêcher, poirier), le bourgeon est sectionné en deux points différents : une première section est à 4*^^"" ou 5"-"' du sommet du bourgeon; puis, une deuxième, la principale, à 8''^''' de la première. A 4™"" ou 5'^'^ au-dessus de cette dernière, un peu en arrière d'une feuille et d'un bourgeon axillaire se trouve déposé un œuf. Cette position est des plus favorables, car la jeune larve trouvera en ce point une nourriture abon- dante. Cette disposition est très fréquente dans le pêcher. La femelle du Ilhynchite pond rarement un œ i f unique dans le bourgeon sectionné. Elle en dépose souvent deux, trois, pla,cés à 6-"^ ou 7"'^''' les uns au-dessus des aitUres, à partir de la section. L'œuf pondu le dernier est yS- ACADEMIE DES SCIENCES. celui qui est le plus rapproché du sommet du bourgeon. Les larves se creusent une large galerie centrale provenant de la disparition de la région médullaire et de la zone corticale interne; seule l'externe persiste et réduit le bourgeon à une sorte de cylindre creux qui, au moindre choc, se brise et met en liberté la jeune larve. La partie inférieure du canal contient un amoncellement de matières excrémentitielles pulvérulentes. L'œuf du coupe-bourgeon est de couleur jaunâtre; sa coque est mince, souple et transparente. La loge qui le contient est large, spacieuse, dilatée en arrière et amincie en avant. Bien souvent elle est située au-dessous de l'écorce et empiète à peine sur la région médullaire. La durée de l'évolution de l'œuf varie avec la température. ()uand le bourgeon est bien exposé au soleil et bien abrité des courants d'air, l'œuf éclùt au bout du huitième jour. Au contraire, quand le rameau est placé à l'ombre et soumis à l'action du vent, son évolution est plus longue, et ce n'est qu'au bout de lo à i5 jours que naît la jeune larve. Entre ces deux limites extrêmes, j'ai pu observer de nombreux cas intermédiaires. La larve est recourbée en arc et a son extrémité céphalique tournée vers le sommet du bourgeon. Il arrive souvent que le bourgeon sectionné ne se détache du rameau que longtemps après la naissance de la larve. Dans ce cas, la galerie creusée peut atteindre 5'"" à 8"'™ de longueur. La la7re de Rhynchites conicus est apode, de couleur blanchâtre et présente les dimensions suivantes : longueur 3""" et largeur de i""° à i'"'"-^-. Elle est pourvue de 1 3 segments distincts et porte un sillon latéral et des sillons trans- versaux superficiels correspondant à la séparation des divers métamères. Soies peu nombreuses, dispersées çà et là, sans ordre, à la surface du corps. L'anus est situé, à l'extrémité postérieure du corps, au fond d'une petite dépression limitée par un bourrelet de petits tubercules. L'appareil buccal \ar\a[ve est surtout caractérisé par le grand développe- ment des mandibules qui ont la forme de deux lamelles triangulaires épaisses, chitineuses, légèrement incurvées et portant, du côté interne, de nombreux denticuleschitineux et tranchants. Chaque mandibule est consti- tuée par un gros tubercule conique, brunâtre, terminé par une pointe courte et acérée. I^a face interne présente une légère concavité limitée par deux rangées de denticules. Les antennes sont représentées par deux petits tubercules placés latéra- lement un peu en arrière des mandibules, comprenant deux articles dont le basilaire est large, conique et le terminal porte de nombreuses soies. L'une de ces dernières, placée sur le côté externe, constitue un organe tactile. Les SÉANCE DU 9 JUILLET 1917. 78 organes visuels 'sont constitués par deux taches pigmentaires localisées de chaque côté de la tète, en arrière des mandibules. L'app.vueil digestif de la larve de Rliyncliites com'cus diffère, par sa forme et ses dimensions, de celui de la plupart des autres Coléoptères. Il a cepen- dant un rapport très étroit avec celui des autres Curculionides, celui de l'Anthonome entre autres. Complètement étalé, il dépasse deux fois et demie la longueur du corps de la larve et sa partie terminale est caracté- risée par sa forme sinueuse. Uœsophage est un tube court, étroit, cylin- drique et terminé, en arrière, par une valvule œsophagienne. Uintesn'n moyen comprend deux parties : une région antérieure large, fusiforme, à surface externe lisse et une partie terminale étroite (un tiers du diamètre de la première), cylindrique, sinueuse et à parois irrégulières. U'inteslin terminal reçoit à son origine les quatre tubes de Malpighi et décrit ensuite plusieurs sinuosités. Il se dilate pour former une ampoule rectale ovoïde et débouche à l'extérieur par l'orifice anal entouré d'un bourrelet annulaire fonctionnant comme sphincter. Signalons, pour terminer, la présence de deux courtes glandes mandibu- laires filiformes qui s'ouvrent à la base des mandibules et aident puissam- ment ces dernières pour le creusement de la galerie larvaire. MÉDECINE. — Méningite céi'ébro-spinale et Météorologie. Note de M. Arthur Compto.v, présentée par M. Roux. Dans une précédente Communication (') j'ai montré l'influence de l'humidité et de la température atmosphériques sur l'apparition de la méningite cérébro-spinale. Depuis lors, toujours dans le Dorset (Angle- terre) entre le i"' juillet 191 5 et le 3o juin 19 16, j'ai eu à examiner 62 cas nouveaux dont la discussion m'a permis de confirmer et à certains égards de compléter les conclusions précédemment formulées. Ayant fait relever chaque jour en différents points de la région : 1° L'état hygrométrique, 1° La température atmosphérique, 3° L'activité solaire, 4° La quantité de pluie tombée, 5° La pression barométrique, (') Comptes rendus, t. ICI, 1915, p. 472. 74 ACADÉMIE DES SCIENCES. j'ai tracé les courbes qui représentent ces différentes {grandeurs en fonction du temps et noté sur ces diagrammes les dates d'apparition des cas de méningite cérébro-spinale, chaque cas étant noté sur le diagramme afférent à la localité où il était apparu. La comparaison de ces différents graphiques nous montre indubita- blement l'influence de ces différents facteurs. Voici la répartition des cas en relation avec les maxima et minima des diverses courbes : iS ombre de cas y associés IJiagramme. Signification de ses maxima et minima. pour 100. , maxima : humidité atmospliéiif(iie au voisinage de lùat hygrométrique. la saturation 97 ( miiûiraa : air relativement sec 3 liapport des tempe- / iqaxima ; lewpérature atmosphérique relativement ratures nocturnes constante 8.v et diurnes ( minima : température atmosphérique très variable. ;5 \ maxima : h heures et plus de soleil enregistré 18 .IctJsVité solaire.... \ ■ ■ j 1 -i • . • o ( minima : pas de soleil enregistre 02 / maxima : pluie le jour même ou dans les 24 heures r,, . \ qui précèdent 76 Pluie I ? . ^ , 1 • 1 . . , , 1 minima : pas de pluie le jour même ou dans les ' 24 heures qui précèdent 24 Pression baromé- ( maxima : hausse baroinétrique. 3i trique ( minima : dépression barométrique 6g Le début de la maladie (terme par lequel je désigne l'invasion des mé- ninges par le méningocoque provenant du rhinopharynx des porteurs de germes) coïncide donc toujours avec une humidité atmosphérique qui confine à la saturation, avec une période de grande égalité dans la tempé- rature et un minimum de soleil. Il est à noter que les trois circonstances ne sont pas dénuées de liens entre elles. Sans insister ici, je signale, par exemple, que les variations de température dans une atmosphère humide peuvent amener des précipita- tions atmosphériques qui modifient l'état hygrométrique; de même un temps brumeux coïncide nécessairement avec une forte liumidité et l'ab- sence de soleil. Ces facteurs, humidité, température et soleil, sont soumis à 4e grandes variations locales sous la dépendance des conditions géographiques (voisi- nage de la mer, vallées, collines, ventilation, etc.), tandis que la pression barométrique présente des variations locales faibles pour une région assez SÉANCE DU 9 JUILLET I917. 75 étendue, de sorte qu'en définitive c'est l'état hygrométrique qui se montre le l'acteur important dans l'éclosion de la maladie. La discussion complète de G2 cas (') nous amène à tirer quelques con- clusions pratiques relativement à l'installation des nouveaux camps ou à l'aménagement des anciens locaux occupés par les troupes. Cette installation doit être faite autant que possible dans des lieux secs où l'état hygrométrique est peu élevé en général. Deux villes relativement voisines peuvent présenter des conditions liygromélriques très diflérentes. A défaut de cela, assurer une ventilation intense à l'intérieur des locaux pour remédier au surpeuplement, éviter d"y faire sécher les capotes ou les vêtements mouillés, assurer le drainage à l'aide d'un système d'égouls et la ventilation sous les baraquements. Enfin il est même possible qu'il faille à cet égard envisager, dans cer- taines i'égions, l'abattement des forêts au voisinage des camps, celles-ci enlretetiant parfois une humidité excessive. A 16 heures et quart, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 16 heures et demie. A. Lx. (') In Mémoire détaillé avec loiUes les courbes paraîtra ailleurs. 76 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans les séances d'avril 191 7 {suite). Noie sur les conditions à remplir au point de vue des coups de béliers par les régulateurs des moteurs hydrauliques, par le comte de Spakre. Extrait du numéro du 3i mars 1917 de la Revue générale de r Electricité, l. 1, p. 483-489. Paris, 12, place de Laborde, 1917; i fasc. in-4°. Ministère des travaux publics. Mémoires pour servir à l'explication de la carte i;éologique détaillée de la France. Contribution à l'étude des faunes paléocrétacées du sud-est de la France, par W. Kilian : I. La faune de l'aptien inférieur des environs di' Montélimar {Drame) {Carrière de l'homme d'armes); II. Sur quelques ammonites de l'hauterivien de la Bégude {Basses-Alpes), par W. Kilian avec la collaboration de P. Rkboul. Paris, Inoprimerie nationale, I9i5; i vol. in-4°. En temps de guerre. Ce que toute femme doit savoir. Conférences faites à la Croix-Rouge, par Charles Richet : les antiseptiques — les anesthésiques — les ali- ments— Vhémorragie — la fièvre — V asphyxie. I^aris, Félix Alcan, 1917; i vol. in-i6. ('Présenté par l'auteur.) Université d'Aix-Marseille. Travaux de l' Observatoire de Marseille, fasc. IV. Toulouse, Edouard Privai, 1916; i fasc. in-4°. (Présenté par M. Baillaud.) Rapport sur la reconnaissance hydrographique de Vembouchure de la Gironde, exécutée en 19 12 par E. Fichot. Extrait des Recherches hydrographiques sur le régime des côtes, 19" cahier. Paris, Imprimerie nationale, I9i5; i fasc. in-4°. (Pré- senté par M. Lailemand.) Rapport sur la mission hydrographique de Madagascar en 1 887-1 888. par L. Favé. Extrait des Annales hydrographiques, 1898. Paris, Imprimerie nationale, 1890; I fasc. in-S". Abaque pour la détermination du point à la mer, par L. Favé et Rollet de l'Islk. Paris, L. Baudoin, 1898; i fasc. in-8°. Note au sujet de l'emploi des aérostats dans la recherche des dangers sous- niarins, par L. Favé et M. Rollet de l'Isle. Paris, Chapelot, 1902; i fasc. in-S". ( A suivre.) ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 16 JUILLET 1917. PRESIDENCE DE M. Camille JORDAN. MEMOIRES ET C03IMUi\ICATiOîVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le PiiËsiDK.vT souhaite la bienvenue à M. Sauveur, professeur de l'Université Harvard, qui assiste à la séance. PÉTROLOGIE. — Les ortho-amphibolites et les ortho-pyroxénites feldspathiques de Madagascar. Note de M. A, Lackoix. Les vastes espaces occupés à Madagascar par les roches métamorphiques, la complexité de celles-ci, et notamment la fréquence de leurs accidents minéralogiques, font de la Grande Ile une région particulièrement intéres- sante pour l'étude et pour la discussion de l'origine des schistes cristallins. J'ai montré antérieurement (') que, parmi ces roches métamorphiques, se rencontrent de nombreux calcaires, attestant localement une origine sédi- mentaire et aussi des roches entièrement silicatées (pyroxénites et amphi- bolites) dont il est possible de démontrer la connexité d'origine avec ces calcaires. Mais, en outre, il existe, et parfois dans les mêmes districts, des roches qui paraissent au premier abord très analogues aux précédentes, bien qu'elles aient une origine différente. Je les considère comme résultant de la transformation de roches éruptives; j'ai le dessein de le prouver dans la présente Note. Je rappellerai tout d'abord les observations qu'il est possible de faire sur les roches éruptives basiques rencontrées dans la traversée de l'île, de l'Ouest à l'Est, sur le parallèle du Betsiriry. Les formations sédimentaires, (') Comptes rendus, t. 157, igiS, p. 358. C. R., 1917, 2- Semestre. (T. 165, N* 3.) I ' ^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. triasiques et jurassiques, de la région sakalave renferment un grand nombre de dykes ( ') de roches variées parmi lesquelles dominent celles de la famille des gabbros, sous toutes leurs formes structurelles : gabbros, diabases, labradorites; il existe aussi de véritables laccolites remplis par le même magma (Fonjay, etc.). Ces sédiments sont horizontaux ou à peu près. Ils sont par places très failles, mais les roches éruptives ne présentent pas de déformations mécaniques appréciables; leur structure originelle est intacte; au point de vue minéralogique, les phénomènes d'ouralilisalion sont rares ou inexistants. Tout autre est la caractéristique de roches minéralogiquement et chimi- quement similaires, dont les dykes se rencontrent en non moins grande abondance (") au milieu des schistes cristallins dès que Ton aborde la falaise du Bongo Lava contre laquelle viennent butter les sédiments du Betsiriry; ces dykes sont particulièrement nombreux dans la région de Miandrivazo et ils se rencontrent jusque dans le voisinage de Betafo. La bordure du Bongo Lava a été le 'siège d'intenses phénomènes dyna- miques qui ont déformé toutes ses roches; ces déformations peuvent être facilement suivies dans toutes leurs étapes, en particulier au milieu des gra- nités : d'abord modifications visibles au microscope seulement (torsion, puis rupture des minéraux, développement modéré de structure cataclas- tique), puis modifications plus intenses transformant le granité por- phyroïde (entre Ambatomainty et Ankavandra par exemple), la pegmatite à muscovite (Marotseve aux sources du Manambao) en roches porphyro- clastiques à aspect de gneiss œillé ou même en roches rubanées compactes à apparence d'halleflinta. Toutes ces transformations sont restées dans cette phase purement structurelle ou bien ont été accompagnées de recris- tallisations qui conduisent progressivement à des gneiss à structure grano- blastique, ne se distinguant pas de ceux du centre de l'île. Les dykes de gabbros et de diabases présentent des modifications struc- turelles du même ordre, accompagnées de phénomènes d'ouralitisation, mais ceux-ci ne sont pas liés nécessairement à une déformation de la struc- ture; ils conduisent, dans les deux cas, à divers types d'amphibolites feld- ( ' ) Sur le Jurassique el le Crétacé se Irouvenl aussi, dans certaiues régions sakalaves, de grands épancliements volcaniques. (') En l'absence de sédiment daté, l'âge de ces roclies ne peut être fixé el les rjlallons éventuelles de tout ou partie d'entre elles avec celles de la région sédi- mentaire ne peuvent être établies. SÉANCE DU l6 JUILLET I917. 79 spatliiques. Les amphibolitessans feldspath dont j'ai signalé récemment (') la production aux dépens de webstérites des environs de Betafo sont un cas particulier de ces transformations qui prennent un développement d'une grande ampleur dans toute cette région. A l'est de Betafo, lesdykes basiques deviennent rares, puis disparaissent; la cristallinilé moyenne de la série métamorphique augmente; Tallure gneissique devient prédominante ou exclusive. Toutes les roches sont rubanées et il est impossible, sans une sérieuse discussion, d'établir une distinction entre granités et gneiss. Dans cette zone plus métamorphique, les roches basiques se présentent surtout sous forme de bancs intercalés d'amphibolites ou de pyroxénites feldspathiques, et c'est de celles-là dont je vais m'occuper. Les innombrables échantillons que j'ai examinés proviennent de toute l'étendue de l'axe de l'île, depuis les mines d'or d'Andavakoera jusqu'à Fort-Dauphin; ils se répartissent en un petit nombre de types bien carac- térisés. Plus à l'Est encore, se trouve la grande falaise, qui court parallèlement à la côte; dans les gneiss et les micaschistes de son pied et des échelons qui conduisent à l'océan Indien, on voit réapparaître en grande abondance les dykes de gabbros et de diabases, souvent intacts, mais présentant dans certaines régions toute la série des transformations énumérées plus haut. Ces phénomènes paraissent présenter un maximum de fréquence et d'inten- sité sur la côte nord-est, vis-à-vis l'île Sainte-Marie. Voyons maintenant en quoi consistent ces amphibolites et ces pyroxé- nites. Amphiboliles. — Les minéraux essentiels sont une liornblende verte et des plagio- clases (andésine àbytownile) avec quelquefois un peu de quartz, dediopside, de sphène, de litanomagnétile; de nombreuses variétés sont grenalifères et parfois très grenali- fères. De grandes variations s'observent dans les proportions relatives de l'amphibole et des feldspalhs. Deux types de structure sont à distinguer : 1° La hornblende est allongée suivant l'axe vertical; il en résulte une structure schisteuse ou rubanée; le feldspath est granoblaslique : Ce type est très abondant dans le Belsiriry; il se trouve aussi à Tananarive même (falaise d'Ampamarinana) ; sur la cote vis-à-vis Sainte-Marie; à la mine de cuivre d'Androlo [sud-ouest de Vohémar] (avec biotile); dans le pays Mahafaly, etc. Des variétés très riches en almandin sont à signaler dans la forêt de l'Est, à Salangina, à Andavakoera, etc. 2° La hornblende forme des grains; la rociie n'est que rubanée ou ne présente aucune (') Comptes rendus, t. KiV, 191 7, p. 970. 8o ACADÉMIE DES SCIENCES. orientation de ses éléments; la structure est uniformément granoblastique. La roche ressemble ejttérieurement à une diorite: tel est le cas pour les types, très leucocrales, que j'ai recueillis entre Betafo et Anjanaboanana. Plus fréquentes peut-être sont les variétés très mélanocrates (vallée de Loliosoha, au pied de l'Angavo; Vinaninkarena, au sud d'Antsirabé; pays Maliafaly, etc.); en général, elles sont noires, mais elles deviennent tachetées de blanc quand les feldspaths commencent à s'altérer. Dans la région de Benenitra et dans le pays Maliafaly, elles renferment fréquemment d'énormes phénoblastes de grenat (pyrope-almandin ) assez transparent pour pouvoir être employé comme gemme. Pyroxéniles. — Ces roches sont noires, à giain (in, souvent à peine rubanées; le pyroxène dominant est une augite pléochroïque dans les teintes vertes et rosées très analogues à celles de l'hyperstliène qui l'accompagne fréquemment. L'amphibole est d'un brun verdàtre ou brune; le plagioclase est d'ordinaire très basique (bytownite), bien qu'il existe parfois un peu de quartz. Deux types de structure se présentent : l'un, granoblastique, à grain très régulier, rappelle la structure des pyroxénites feldspa- thiques d'origine sédimentaire. Dans l'autre, le pyroxène et du grenat, incolore en lames minces, forment de petits grains arrondis curieusement contournés, se groupant à axes parallèles pour constituer de grands squelettes qu'englobent des grains de plagioclase [vallée de Loliosoha ('); pays Mahafaly]; exceptionnellement (rivière Manankaralahy), le grenat de\ient prédominant; la roclie est alors une véritable gre- natite, pyroxénique et feldspathique. J'ai étudié des séries d'échantillons provenant du Betsiriry et de la forêt orientale (-); dans un même gisement, ils consistent en gabbros et en diabases intactes, en amphibolites ou en pyroxénites feldspathiques, avec toutes les étapes du passage des uns aux autres; mais ces échantillons n'ayant pas été recueillis par moi, je ne puis pas affirmer qu'ils ont été prélevés dans les mêmes dykes; je ne puis donc donner la démonstration chimique de l'origine éruptive de ces amphibolites aussi complètement que pour celles considérées dans ma précédente Note. Je ne puis faire ici qu'une démonstration par analogie. Voici une série d'analyses (^) choisies de façon à représenter des échan- tillons variés au point de vue minéralogique et provenant de diverses régions de l'île. (') Le P. Muthuon, (|ui m'a comniuni<[ué celte roche, nie l'a indiquée comme con- stituant un dyke; des gabbros intacts se trouvent dans le voisinage. (-) J'ai traversé la grande forêt entre le lac Alaotra et la côte, dans une région riche en amphibolites (Salangina, etc.) et en dykes de diabases, mais ces dernières ne sont pas modifiées. (') Ces analyses ont été elTectuées par M. Raoult, à l'exception de celles mar- quées (B) ou (P), qui sont dues respectivement à M. Boiteau et à AL Pisaui. SÉANCE DU 16 JUILLET 1917. Si Amphibolites : 1. Raniarlina (Betsiriry), ir.44'-4-5; 2. Salanp^ina (forêt du Nord-Est) (grenatifère), 111. (4)(5).3',4 (P); 3. Mine d'Anda- vakoera (grenatifère), '111.5.4,4-5; 4. Ambatomainty (5"'"' nord-nord-est de Tananarive), 111.5.4.4-5 (P); 5. Androto (sud-ouest de ^ oliémar)(avec biotite), II'. 5.(3)4.4-5. Pyroxénites : 6. Lohosoha (grenatifère), '111. 4'- 4-4-5 (B); 7. Mont Andilarabé au sud d'Anlsakabary (hypersthène), I11.5.4.4-'> (P); 8. Ri- vière Manankaralahy (très grenatifère), 111. 4'- (3) 4-4-5; 9. Nord d'Anosi- ravo (vallée de Lohosoha), 111. 5. 4.4-5- 1. l. 3. 'i. 5. (i. 7. 8. 9. SiO- 54,10 53,75 5o,io 49,55 46,10 48,73 48,25 47.90 46-92 A1=0' i5,52 11,35 16,28 12,55 18, 36 i3,6o 17,54 12,81 i4,68 Fe-0^ 3,90 2,80 3,83 4,20 2,^6 7,i5 3, 80 4,93 1,o5 FeO 8,23 10,70 5,89 10,70 9,00 9,08 8,90 12,28 8,o4 MgO 3,63 6,i3 5,86 6,91 7,04 5, 02 7,85 3,i3 10,81 CaO 11,28 9,3o 12,78 11,70 9,00 9,47 9,71 9-20 10, 3o Na-0 1,06 2,37 1,90 2,00 3,o4 2,20 i,i6 1,96 2,01 k'-0 0,43 0,87 1,32 0,49 1,57 0,58 0,78 i,t3 0,62 TiO- 1,56 2,00 i,5o 1,64 2,22 3,3i 2,o5 5,55 1,17 P-0' 0,25 0,45 0,1 5 » 0,76 0,00. 0,06 0,61 0,16 11^ 0 à ro"»".. . 0,18) ( 0,06) ., ( o,o5 0,02) .^ ( 0,23 0,38 » a,, rouge. o, i5 ) °'9°) o,4oi °'") o,36 o,36S °'-^^| 0,42 .,16 100,29 100,62 100,07 100,29 y9'96 100,02 100,57 100, i5 100, 3o Les paramètres qui suivent l'indication de la localité soulignent l'analogie de composition que présentent entre elles ces roches; elles correspondent aux types chimico-minéralogiques les plus communs parmi les gabbros, les diabases et les labradorites de l'île, dont je donne ci-contre quelques analyses extraites de deux Notes antérieures (' ) et classées, comme les pré- cédentes, suivant la teneur décroissante en silice. Les variations en alumine dans ces deux séries correspondent à une inégale richesse en feldspalhs. Diabase : 10. Manambalo, 1I.'5.3'.4 1 1 1. /^f'^rar/ome; Andranomilevina, 11(111). '5. 3.'4 (B); 12. Diabases: Andohavary, 111.5.4.4-5; 13. Labra- clorite : Nord-ouest Analamainty, 111. 4'. 3 (4)-3(4)-B; Diabase : 14. Yava- tenina, 111.'5. 4.4-5 ; l-J- Gabbro à olivine : Ambohitrosy, 111.5.4-4-5; 16. Gabbro : Fonjay; '111.5.4.4-5 (B); 17. Diabase : Marovatana, 111-5. 3(4). 4-5 ; 18. Diabase ouralitisêe passant à l'amphibnlile : riv. Analari- dirana (Betsiriry), 111.5.4.4-5- (') Comptes rendus, I. 157, 1913, p. 14, el t. l.a'J, i9i4) P- 4'7- iSa ACADÉMIE DES SCIENCES. 10. 11. U. 13. 14. 15. IG. 17. IS, SiO- 53,30 .52, o5 5o,26 .5o,02 47, o8 47. uo 46, 3o 44,44 43,36 Al^O' 17,69 i3,6i 14,47 '2,8° '4,98 16,78 18,48 13,62 i4,i8 Fe^O' 3,3o 5,22 2,67 4,76 4,54 2,i5 1,66 0,00 7,28 FeO 5,55 6,54 10,20 S, 60 10, 85 8,70 5,63 12,08 9,98 MgO 4,46 5,23 6,91 4,09 3,97 9,18 10, i3 5,22 7,32 CaO 6,62 9,57 11, 3o 8,66 11,00 12,70 i3,5i 11, 5o ir,8o NaHJ 2,66 a, 54 1,91 1,88 1,88 3,42 3,18 2,68 2,48 K'0 2,i4 1,28 0,43 1,78 0,86 0,52 0,26 0,61 0,18 TiO- 0,81 1,77 1,07 3,3i 2,4o 0,26 0,70 2,9iS 2,63 I*-0"' 0,24 0,33 o,4i 0,48 0,54 o,o5 0,09 o,6r o,3i H-Oiiio5"... 0,70 0,16 o,i4 2,16 0,46 0,16 0.21 0,56 0,09 » an louge. 2,71 i,83 0,23 1,69 1,72 0,36 0,99 0,96 o,48 100,18 100, i3 99-99 100, 23 100,28 100,28 100, i4 100,26 100,09 A côté de CCS types extrêmement répandus à Madagascar, il faut citer comme particulièrement intéressante une roche assez rare et dont la compo- sition chimique correspond strictement à celle d'une roche exceptionnelle parmi les gabbros intrusifs de la région sakalave. Il s'agit d'une amplii- bolite feldspathique à hornblende d'un vert pâle et gros porphyroblasles d'almandin-pyrope rose clair. Cette roche (analyse 19) provient d'Andra- nozanga (pays Mahafaly) [II.5.(4)-5.5]. L'analyse 20 est celle de l'alli- valite constituant en partie le laccolite du mont Fonjay (II. 5. '5. 5) ; cette roche est formée de bytownite et d'olivine, avec fort peu d'augite; enlin l'analyse 21 représente une amphibolite feldspathique non rubanée, à faciès diorltique (hornblende et bytownite), se trouvant au milieu des quartzites d'Angavo, près Anjanaboanana; sa composition est voisine de celle des deux roches précédentes (IF. 5. '5. 5). SiO' , Al^O^ Fe-0' FeO MgO CaO Na-0 K^O TiO^ P^O' II-O à io5°.. . » au rouée 19. 20. 21. 22. 42,43 44,12 48, 5o 36,70 34,98 25,33 22, 5o 12,54 2,46 0,87 0,80 3,99 3,75 3,85 4,9' 18,52 9,74 9>5i 7,43 6,43 12,74 •■i,'9 .3,40 10,90 ',«9 1,16 0,82 1 ,22 0,54 0,17 0,35 1,87 0,09 0.20 0, 10 6,21 0,68 0,10 0,09 0,62 o,'9 o,9.") 0, 1 1 1 0,20 \ o,83 ! 1 ! 0,19 i 0,57 99'74 99,86 99,80 99,76 SÉANCE DU l6 JUILLET 1917. 83 On ne peut trouver de meilleurs exemples de roches de composition minéralogicjue différente en dépit d'une grande similitude de composition chimique. Le caractère exceptionnel de celle-ci (grande abondance de l'alumine et de la chaux entraînant la richesse en plagioclases) augmente la probabilité de l'identité d'origine première de ces trois roches. Il s'agit là de types gabbroïques, très leucocrates; l'analyse 22 repré- sente au contraire la composition d'une roche mélanocrate, d'une amphi- bolite (non feldspathique) à biotile, très grenatifère et riche en apatite, sphène, titanomagnétite, delà mine d'Andavakoera [lII(IV).5.(6).'4-3]; cette composition chimique est comparable à celle de certains gabbros du pays Mahafaly. De tout ce qui précède, on doit conclure que les roches décrites dans cette Note résultent de transformation moléculaire de roches de la famille des gabbros; par analogie avec ce qui a été démontré pour les types décrits dans ma Note précédente, il est vraisemblable que cette transfor- mation a été effectuée sans modification chimique notable. Il me reste à m'occuper de roches ayant une semblable origine, mais dans lesquelles une modification chimique est incontestable; il s'agit d'amphi- boliles à épidote qui, sur la côte Est et dans le Betsiriry, sont souvent associées aux précédentes. Elles en diffèrent surtout en ce que le plagio- clase est accompagué ou remplacé par de l'épidote ou de la clinozoïsite. L'analyse 23 correspond à une variété à grain fin (25'"" d'Ankiranomena) formée exclusivement par de la clinozoïsite et de la hornblende grano- blastiques avec un peu de titanomagnétite et de sphène. L'analyse 2Hi est celle d'une roche très mélanoci'ale à grands éléments (hornblende, pyroxène, épidote, sphène, ilménite, pyrite et peu de plagioclase) pro- venant aussi du Belsiriry, d'Ankarongana : SiO=. Al^O'. \-e-0'. FeO. .\[gO. CaO. Na-0. Iv^O. Ti 0^ P^O*. à 105°. auiouge. S. 23.... 46, 4o '8,47 3,83 7,o5 4)^2 16,80 o,53 0,82 ►, 1 1 0,09 o,i3 o,25 » =99,90 ■2Ï.... 39,48 i3,22 7,0.5 10,02 5,97 iS,58 1,23 0,67 2,53 o,38 0,08 0,20 0,38=^99,79 La très grande quantité de chaux que renferment ces roches pouvait faire penser à une origine sédimentaire. En réalité il n'eu est rien; ces compositions sont encore représentées par des paramètres [I11.5'.4-3J et [III(IV).5'.4-4-5] du groupe précédent, mais la comparaison avec l'analyse des ophites épidotisées des Pyrénées, dont je poursuis actuellement l'étude, montre que cette abondance de la chaux, accompagnée dans l'analyse 23 d'une élimination d'une partie des alcalis, est due à un enrichissement secondaire qui est caractéristique de ce genre d'altération . 84 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Un astronome-jardinier du \\\f siècle : Elzéar Féronce. — Calignon de Peynns et la réciprocalion du pendule. Noie de M. G.Bigouiîdan. Elzéar Fkronce, jardinier et astronome de Vizille, est souvent appelé Auzias ou Osias ('); il était de Picardie et travaillait de ses mains dans les jardinsdu château de Vizille (-), qui d'abord appartenait au connétable de Lesdiguières; il y resta dans la suite sous les divers successeurs du connétable. Féronce était doué à un degré peu ordinaire d'aptitudes astronomiques, car, d'abord dénué d'instruction, il étudia seul et se construisit un instrument qui lui servit à faire de nombreuses observations, d'ailleurs très appréciées de ses contemporains ('). D'après une lettre adressée par Jacques Valois (^)à J.-B. Morin en iG34, Féronce commença ses observations en 1622, et c'est ce que confirment les copies que nous en avons. Voici ce que dit Valois : ... Après avoir lecognu son inclination aux Malliématiques, et parlicnlièremenl à l'Astronomie, j'enseignay quelques principes, et luy donnay des livres en François sur cette matière. Il print plaisir de les lire et entendre jusques à tel poinct, que de soy mesme il apprint toute la pratique de la doctrine des triangles : il lit un octant de bois de plus de trois pieds de semidiamètre, marqué de sa main de toutes les minutes de chacun degré, duquel il se sert avec une précision merveilleuse de ses observations quand il en a le loisir. Ce seroit un homme propie à observer s'il esloit en lieu plain avec des instruments propres, et moyen de vivre sans lra\ailler de ses mains comme il fait. 11 se nomme Ozias Feroncé, Picard de nation; mondit sieur Gassend Ta souvent admiré. Ce seroit un homme propre pour telles observations, qui seroient suffisantes pour la restitution des tables planétaires. . . . Il a observé a\ec autant de précision qu'aucun autre de l'Europe (je l'ose dire), toutes les planètes, tant qu'il les a pu commodément soir à cause de la situation du (') Achard {Dict. des Hommes illustres de Provence, I, aùg) dit qu'en Dau|)liiné Saint Elzéar est vulgairement nommé Saint Auzias. (^) A l'origine le jardinier astronome fut connu des savants par l'intermédiaire de Jacques Valois; aussi l'appelle-t-on souvent le Jardinier de M. de Valois; mais cette expression ne doit pas élre entendue à la lettre. (') VHistorla cœleslis... de Tycho, publiée en 1672, cite Osias (p. 913) comme un des trois premiers astronomes français de son temps, à côté de Gassendi et de Boul- liau. Voir aussi BoaLi.i.ir, Astr. Pkilolaïcn, p. 17, 898, et le mss. 130'i-2de sa Corres- pondance, p. 9.7. (') Lettres escriles au S' IMoriii..., i()35, p. i(3. SÉANCE DU l6 JUILLET 1917. 85 lieu de sa demeure parmyles montagnes, qui Tonl empesché devoir Mercure f(ue fort rarement. Il a prins leur distance des estoilles fixas cognuës, par lesquelles j'av supputé leurs longitudes et latitudes; mais jamais la précision des tables n'a pu venir constammet à 2. minutes près, hormis Mars, auquel véritablement les tables Rodolfines conviennent avec le Ciel le plus souvent à une ou deux minutes près : mais nul des autres planètes n'a eu ses tables si bien compassées, que de venir à ceste précision constante. Quant à la I^une, il ne s'est jamais mis en peine de l'observer à cause de ses parallaxes, refractions et difficulté de trouver son centre en l'observant; mais depuis que j'av apprins vostre metliode et \ os pinnules, j'essayeraj' de la luy enseigner afin de la pratiqiier et s'en servir. Une longue lelli'e de Gassendi (Op., VI, 5i) à l'imprimeur Guillaume Blaeu, à Amsterdam, datée du i®"" octobre iG32, donne quelques renseigne- ments complémentaires : C'est vers l'âge de l\o ans que Féronce, ayant à sa charge femme et enfants, commença d'étudier, tout en travaillant assidûment aux jardins pendant le jour, (lies in hortis, noctes instudiis. Outre la Trigonométrie plane, il s'assimila si bien les principes de l'Astronomie qu'il défendait en connaissance de cause le mouvement de la Terre. Il avait construit et divisé lui-même le sextant de bois dont il se servait et qui avait un peu moins de 3 pieds de rayon, ayant fait jusqu'aux pinnules; et le tout si bien que les changements atmosphériques n'y appor- taient aucune modification. Ses observations comparatives s'accordaient avec celles de Tycho. Aussi Gassendi est heureux de les envoyer à Blaeu pour les imprimer sous ce titre : Planelarum distantiœ obsen'atœ Viziliœ — Cependant ce projet ne reçut pas exécution et les observations de Féronce sont restées inédites. Il observa les éclipses de Lune du 27 octobre 1682 et du 3 mars i635, détermina la latitude de Vizille ('), mais se spécialisa surtout dans les (') D"après Gassendi {Op., I\ , p. 97, 98), Féronce avait déterminé sa latitude par des observations d'étoiles circumpolaires et obtenu 45''5'|. Gassendi, étant \enu à Grenoble en 1624, détermina la même latitude par des hauteurs méridiennes du Soleil, prises avec un gnomon, les 27, 28, 29, 3o et 3i mars. et observa quelques distances des planètes à des étoiles. Quelques mois après, Gassendi détermina aussi la latitude de Grenoble (45°ii') par une hauteur méridienne du Soleil prise le 7 juillet 1624, avec le quart de cercle de \'alois. Revenu à Grenoble en 162.5, il y détermina de nouveau cette dernière latitude C. R., 191-, V Semestre. (T. 165, N» 3.) ^'-'' 86 ACADÉMIE DES SCIENCES. mesures de distances des planètes à des étoiles connues, comme on faisait alors, dans le but de calculer les longitudes et latitudes planétaires. L'ap- proximation est la minute d'arc, parfois la demi-minute. Ce que nous connaissons de ces observations couvre 20 années (1621 septembre 26— 1641 avril 9), etl'on peut supposer qu'elles se prolongèrent encore quelque temps. Nous ne les avons, en effet, qu'en copies dont la plus complète se trouve à la Bibliothèque nationale; elle est partagée en deux parties. Dans chacune les observations sont classées planète par planète, en suivant l'ordre chronologique, et couvrent les intervalles suivants : rieniirre partie. Oeuxièmc partie. ï) 1622 fév. '26 — 1682 juin. 22 1682 fév. 21 — i64o nov, 2 Z-" 1621 sept. 2(i — 1682 juin. 21 i682Janv. 2 — i64o sept. 15 cf 1621 ocl. ï — 1682 juin. .5 1682 janv. 1 — i64i avril 9 Q 1622 fév. 20 — i63o juin. 21 i633 fév. (j — i64i avril 9 ^ 1629 mars 3 — i63ojanv. 4 i634 avril 18 — 1684 avril 2!* C 1626 sept, l^i — 1682 janv. 2 La première partie se trouve dans le mss. 13058 (') du fonds fr., f°* 27,-400, et c'est évidemment la seule que Boulliau possédât en i645 (Voir Astr. Philolaica, p. SgS). La seconde, sans nom d'auteur et placée aujourd'hui dans Nouvelles acqui- sitions fr., n" 22763, f°* 2,-i3,, n'avait pas été reconnue jusqu'ici. Comme elle a des parties communes avec la première, l'attribution ne peut être douteuse. L'une et l'autre sont de l'écriture de Valois. avec un gnomon de plus de G toises, le 21 juin, et trouva 45" 12' 20'. En refaisant les réductions sur de meilleurs éléments, Pingre trouva 45''ii'49"- En laissant de côté les quelques observations de Valois, dans la suite on ne trouve plus que les suivantes qui aient été faites à Grenoble : 1632 avril 7-S. — Éclipse de Soleil observée par Honoré Gaultier, prieur de Roquefeuille. 1733 juin 8. — Eclipse du a' satellite de Jupiter, observée par le P. Sigalloux (Méni. Acad., 1742, p. 126). An XIll (du 8 fructidor au 4'' complémentaire). — Obsen,-ations météorologiques peut-être inédites, faites par Gagnon (Arch. Obs., F. 1, 22). (') Le Cat. gén. des mss. fr., avec suppi. fr., n"* 6171-13339. Paris iSgS, porte : XL (13038). Recueil d'observations astronomiques : « Observationes habitœ Vizl- liœ, vel Grationopoli.... 1622-1639. » En réalité les observations de Vizille sont celles de la première partie ci-dessus et ne vont que jusqu'à 1682. SÉANCE DU if) JUILLET I917. 87 Une copie de la première partie, faile par les soins de J.-N. Delisle, se trouve à l'Observatoire (/Irc/*. B.3., 11) : c'est sans doute celle dont parle [jalande ( Bihliogr., p. 209), qui n'avait pu retrouver celle de la Biblio- tlièque nationale et qui d'ailleurs dans son Astronomie (I, 162) place trop tard les observations de Féronce : au lieu de i65o il faudrait i63o. Nous ignorons la date de la mort de Féronce; mais dans une lettre du 12 juillet 16.54 Valois écrit (f" iHG du mss. f. fr. 13030) : « Nostre pauvre M. Ozias est aux abois. Il y a long temps qu'il ne travailloit plus à ses observations. » A la même époque, un voisin de Valois et de Féronce, Alexandre Cali- GNON ('), seigneur de Peyrins et ingénieur, souleva une question en rapport avec l'Astronomie et la fixité de la Terre, celle d'un mouvement journalier du pendule. Il crut observer, en ellét, que l'extrémité inférieure d'un long pendule au repos exécute spontanément chaque jour, dans le plan du méridien, une quadruple oscillation, de manière à se trouver en élongalion australe à minuit et à midi, en élongalion boréale à G'' et à 18'', comme si la Terre penchait alternativement vers le Sud et vers le Nord. Par l'intermédiaire de Jacques Valois, voisin de Calignon, ce phénomène, pratiquement capital au point de vue des observations astronomiques, fut signalé à Gassendi qui le publia en i643 et lui donna le nom qui est resté de réciprocation du pendule (-). En même temps il indique la relation de ce déplacement avec la doctrine de Copernic et son analogie avec le flux et reflux de la mer. La question, vivement discutée alors de l'immobilité de la Terre, attirail l'attention sur tout ce qui paraissait de nature à l'élucider. Partisans et adversaires de celte immobilité répétèrent l'expérience de Calignon, et il en résulta une bruyante discussion à laquelle prirent part Jean Caramuel, Gassendi, J.-B. Morin, etc. • (') Il était le fils aîné d'un personnage connu, SalTiei Calignon (i55o-i6o6), qui fut successivement ministre protestant, secrétaire du duc de Lesdiguières plus tard connétable, chancelier delà cour de Navarre sous Menri IV avant l'arrivée de ce prince au trône de France. Alexandre Calignon naquit à Saint-Jean, paroisse de N'oyron, près de Grenoble, et la terre de Peyrins, près de Romans, lui fut apportée par sa femme. (-) Novem Stella» circa Jovem vis^- Accessit Relatio obsen'alioni.t Pcrpendi- culoruni bis in die {œstus Maris insta/) récif rocaitlitim, factœ a /lobili Peirinsio. Paris, 1643, in-4" de 82 pages. Reproduit dans Gass., Op., IV, 5ii-.522. 88 ACADÉMIE DES SCIENCES. Quand on eut éliminé l'influence des causes visibles d'erreur (mouve- ments de l'air, température, humidité, etc.), la réalité du phénomène parut douteuse et son étude ne fut reprise que lorsqu'on eut perfectionné l'em- ploi du pendule pour la détermination de l'intensité de la pesanteur. Il n'y a pas lieu de rappeler ici les études ultérieures ('); disons seule- ment que la question est encore discutée aujourd'hui sous la forme à peine différente des variations de la verticale. PHYSIQUE. — Sur les interférences à grande différence de marche. Note (■) de M. G. Gouy. ' I. Dans une Note récente ('), nous avons établi l'expression de la visi-' bilité V3 des franges d'interférences, en tenant compte à la fois de l'effet Dôppler et de l'effet des chocs moléculaires. Pour une première approxi- mation, on peut regarder comme constante la probabilité hdt d'un choc pendant le temps dt [équation (9)]. Le problème est un peu moins simple si l'on tient compte de ce fait que // dépend de la vitesse de la molécule. Considérons un mélange de deux gaz; soient respectivement h\dt et A, dt les probabilités d'un choc pendant le temps dt d'une molécule du premier gaz, qui a la vitesse t-, ou bien qui a la composante |H|, avec une molécule du même gaz; soient h.,dt et Aj 6?/ les quantités correspondantes pour le choc de la molécule du premier gaz avec une molécule du second, dont la vitesse moyenne est u. Posons (' (' a = ^=-t X = ~ j M V 4 ..,..,\ . Sa^r^ + TT r^" (10) /'(.r) = e\p. ( — -a'-'j:'- H ^^= -\ e-'-' ds, '■ / 1\T.Cf.X J„ et désignons par (x) ce que devient/(j7) quand on y fait a = i . En appe- lant n, et «2 les nombres des molécules des deux gaz dans l'unité de volume, (') Voir G. WoLF, Mémoires sur le pendule. coUeclion de Mémoires relalil's à la Physi(iue..., t. IV et V. ^'oir aussi Méin. Acad., 1742, H, p. io5; ijo^- H) P- '•••; M, p. 25o. — Delambke, Hist. de l'Aslr. moderne, II, 269. (-) Séance du 9 juillet 1917. {') Comptes rendus, l, 105, 1917, p. 17. Les notations restent les mêmes. SÉANCE DU 16 JUILLET I917. on a ( ' ) — TC — /(', = 2 7:/lii'p; 9(x), K= - n,u{p^-hpi)-f{-v). et, d'après la loi de Maxwell, /(, = — e\p. — "^ ) / h'.ve " dx. «9 ^--\-^W)\D- .r e ~ dx. On a aussi h = A, -t- /(,. Si le premier gaz est en minime proportion dans le mélange, il vient (M) /( = 4 n-i II ( p, + p.,)- e.\p. B(l 1' /(a:)a.-e '^ ;■ \\{a). \,{b). V3(c). VjCa). V^)- V,(c). V„. Na Soooo » o>799 0,806 » 0,891 0,426 o,385 Na 40000 1) 0,696 0,704 » 0,268 o,3o[ 0,236 Na Soooo 0,589 0,587 0,59.5 0,194 0,178 0,206 o,i53 Na 80000 o,3oi 0,290 0,296 0,062 0,043 o,o54 o,o45 Na looooo 0,171 o,i54 0,159 0,026 o,oi4 0,019 » Lj 29800 o,36i o,56o 0,571 0,089 0,069 0,098 0,1 o3 Tl 46700 1) 0,898 0,895 » ■ 0,307 o,3i2 0,286 La dernière colonne donne les valeurs de la visibilité lues sur un Tableau graphique de M. A. Michelson, en fonction de X ('). La comparaison des valeurs observées V„ avec les valeurs calculées montre que, si l'on donne à h sa valeur théorique, les résultats sont très erronés; on est obligé d'attribuer à h des valeurs dix fois ou vingt fois plus grandes, pour que le calcul se rapproche de l'expérience. Le rapport plus exact serait voisin de \L\ pour Na, de 18 pour Li et de 21 pour Tl (^). .'L Nous pouvons utiliser aussi les résultats inscrits dans un Tableau graphique de M. A. Michelson, pour les raies produites par des décharges électriques ( ' ). Les abscisses représentent la pression, et les ordonnées la quantité " " "'''"> en appelant A la valeur de X qui donne la visibilité o,,5. D'après cela, on forme le Tableau suivant, pour la pression de o*''",26 ('): (') A. MiciiKLSON, P)nl. iMag., t. 3'i-, 1892. Les raies de Li el de Tl étant doubles, on a choisi une valeur de \ nù les deux composantes donnent des franges concor- dante'*, de même que pour Na. C) Le Tableau montre aussi que les calculs (i) el(c), moins laborieux que {a), pe-uvent suffire tant que la visibilité n'est pas très petite; (c) est préférable pour les visiblités inférieures à o,5. (^) Aslroplt. Journal. 1893. I^'auteur dil que la nature du gaz est d'importance secondaire el ne la spécifie pas; nous admettons que ce gaz est de l'azote. (*) Les }v(, ne sont pas indiqués et sont choisis ici d'après l'éclat des raies; il y a là une incertitude, assez peu importante, qui a sa répercussion sur les valeurs de A, de II et de a. four calculer ce^s dernières, on a très sensiblement, d'après (9), j^_ cLogp2 L'efTet Dôppler est ici négligeable devant Teiret total. On en déduit -=- par l'équation (8). SÉANCE DU 16 JUILLET 1917. 91 Arétul. Aj. A- Li 6,71.10-* 0,48 0,72 1,582 4.3.10'" j,8.io j\a 5,89 0,48 0,88 i,o53 4.1 4,7 Cd 6,44 .i>i2 0,74 0,791 1,9 2,9 Zn 6,36 0,81 0,70 o,846 2,6 4,3 (]u 5,70 0,91 o,63 0,848 '!,3 4)4 Mg 5,18 0,84 0,74 1,027 '^^^ ^'^ Ag 5,47 1,27 0,69 0,794 1,6 3,0 Au 5,84 '>79 «.(Jg 0,766 1,2 2,2 Les valeurs de h el de -^ inscrites ici sont beaucoup plus grandes que les valeurs calculées d'après la théorie cinétique, qui donne en ellet, à 2000** abs., pour cette dernière quantité, le nombre 3,9.10". La tempé- rature est ici très mal connue, surtout pour les quatre derniers métaux, pour lesquels on faisait usage d'une étincelle entre pôles métalliques; les quatre premiers étaient employés à l'état de vapeur dans un tube de verre. En évaluant à 800'' la température absolue de ceux-ci, et à 'iooo'' celle des autres, on trouverait pour -^ '-^^^ valeurs voisines respectivement de 8.10** et de 2.10* ou 3 ,10'^. Il faudrait donc, pour que l'hypothèse qui nous occupe rendît compte des faits, que la probabilité d'un choc fût plus grande que celle qu'indique la théorie cinétique, dans un rapport qui va de 3G à 5i pour les quatre premiers métaux, et, pour les autres, de 100 à 200, autant qu'on peut en juger. Nous retrouvons ici le même fait (jne pour les flammes, mais sur une échelle un peu plus grande. 4. Pour l'arc électrique, il résulte des nombres donnés par MM. Buisson etFabry(') que, dans le vide, l'arc au fer donne (pour la région de 53oo A), . des interférences dont la limite correspond à r- = 180000 environ, et que cette limite est moitié moindre pour l'arc sous la pression atmosphérique. Soient T, et T. les températures absolues de l'arc dans ces deux conditions; il résulte de la limite observée T, = 2700 " abs. On en déduit, d'après (9), /,m,8.,o'»fi-^V \ 1 i 1 / (') Journal (le P/iysitfue, 1910 el 1912. 92 ACADÉMIE DES SCIENCES. et -^ serait du même ordre. On voit que ^ et -7- sont encore beaucoup trop grands, à moins que To ne dépasse la valeur très élevée de 8000° ( ' ). M. Gastox Boxxier offre à l'Académie une Notice sur René Zeiller, dont il est l'auteur. Cette Notice renferme la biographie de notre regretté Confrère, le compte rendu de son œuvre scientifique et une liste chrono- logique complète de toutes les publications de René Zeiller ; elle est accom- pagnée d'nn portrait. ZOOLOGIE. — Sur révolution de rappareil à venin des Serpents (à propos d'une Note de M"*' Maute Phisaux). Note (-) de M. G. -A. Boui.Evr.EH. La Note de M""* Marie Phisalix (') me suggère quelques réflexions. Battue en brèche de tous côtés, la classification des Ophidiens en veni- meux et non venimeux, qui a eu cours si longtemps, s'écroule de plus en plus, en même temps que le conflit entre les caractères morphologiques et physiologiques s'accuse davantage au fur et à mesure des progrès de nos connaissances. Si l'action des venins des Protéroglyphes ou Elapins et des Solénoglyphes ou Vipérins justifie toujours la distinction physiologique eritre ces deux divisions, les résultats acquis en ce qui concerne les Aglyphes et les Opislhoglyphes tendent à prouver que cette action ne correspond pas aux données morphologiques sur lesquelles repose la classi- fication qui a cours aujourd'hui, et les recherches de M"'^ Phisalix nous montrent qu'il n'y a pas toujours de corrélation, chez les Aglyphes, entre la dentition et le développement de la glande parotide, comme elles nous avaient déjà montré que le perfectionnement morphologique de l'appareil venimeux tout entier n'est pas en rapport direct avec la toxicité du produit venimeux ('). La distinction entre Aglyphes et Opisthoglyphes est toujours très (') A ceUe lempéralure, — serait de l'ordre de io% d'après la théorie cinéliqiie. (^) Séance du 9 juillet 1917. (^) Comptes rendus, t. IGi, 1917, p. gSg. (') Aiin. des Se. nat., çf séiie, t. 19, 191a. p. io'|. SÉANCE DU iG JUILLET 1917. 93 précaire. Le sillon le long des dents postérieures qui caractérise ces derniers varie énormément selon les genres et nous savons qu'il peut même manquer parfois à titre d'exception, très rare il est vrai < '). M™"' Phisalix me semble faire fausse route quand elle suggère que la grandeur des dents maxillaires postérieures, séparées des autres par une barre, chez certains Aglyphes, indique à elle seule un rapprochement des Opistlioglyphes, rapprochement qu'elle exprime par le terme de « type préopisthoglyphe ». Cette disposition est loin d'être un caractère universel des Opisthoglyphes. 11 suffit de citer Macroprotodon , Dispholidus, Oxybelis, Dryopliiops , Chrysopelea comme exemples de l'absence de cette barre ou interruption dans la série dentaire, les trois derniers surtout, dont les dents cannelées sont à peine plus grandes que celles qui les précèdent. Il n'y a donc pas lieu de restreindre le nom àWglyphes aux formes plus ou moins isodontes. Les Opisthoglyphes constituent un groupement qui n'est justifiable (|u'au point de vue pratique dans l'état imparfait de nos connaissances. Le but à atteindre serait, après avoir rompu les deux séries parallèles que j'ai adoptées, de rapprocher chaque type d'Opisthoglyphes de l'Aglyphe dont il serait dérivé, ce qui n'est pas réalisable pour le moment ; il est inutile de faire remarquer que les essais dans ce sens faits autrefois par Schlegel, par Giinther et par Jan étaient basés sur des conceptions absolument fausses et conduisaient à une classification bien plus artificielle que celle qui a pré- valu depuis. Théoriquement, il est bien certain que l'absence de sillon ou rainure sur les dents est le caractère primitif. Ce sillon doit s'être développé graduelle- ment sur certaines dents, comme une foule de genres nous en offrent des exemples, devenant ensuite de plus en plus profond jusqu'au point où la dent s'est repliée pour constituer un crochet canaliculé ouvert en avant (la plupart des Protéroglyphes) ou complètement fermé, sauf aux extrémités (E/aps, Dendraspis, Solénoglyphes). Il n'y a aucune corrélation entre la grandeur des dents et leur transformation en crochets à venir : à preuve les Opistho- glyphes cités plus haut et certains Hydrophides dont les crochets antérieuif; sont bien petits en comparaison d'autres Protéroglyphes et des Soléno- glyphes. Au point de vue de l'évolution j'en suis toujours à l'opinion exprimée il (') GuNTHER, Biol. C- Ain. : /tept., 189."^, p. 166. — Bollknger, Cat. Sna/>es. l. :i, 1896, p. 202. C. R., 1917, 2« Semestre. {T. 1C5, N- 3.) l3 94 ACADÉMIE DES SCIENCES. y a 25 ans(') sur l'origine des Protéroglyphes et des Solénoglyphes. Les genres Ogmodon el Toxicocalamus nous donnenl une idée des formes de passage entre les Aglyphes et les Protérogiyphes, et une découverte toute récente vient confirmer en tous points la théorie de la dérivation des Solé- noglyphes des Aglyphes par l'intermédiaire des Opisthoglyphes. Il a été reconnu par mon fils E.-G. Boulenger (-) que le maxillaire, très raccourci, de Xenodon Merr^rni est mobile perpendiculairement à l'axe du crâne, et il suflll de se ligurer ledit oS plus raccourci encore, la suppression des petites dents antérieures et la cannelure des grands crochets pour concevoir les étapes qui ont conduit à l'appareil maxillaire des Vipères. Les objections qui ont été présentées, au point de vue physiologique ('), à cette théorie ne peuvent subsister, car si le venin de Cœlopeltis se rap- proche par sa nature et son action de celui des Protéroglyphes, des obser- vations récentes ont démontré qu'il n'en est pas de même pour d'autres Opisthoglyphes. Ainsi le venin de Dispholidus (') est du type Solénoglyphe et le fait que Oxyrhopus clœlia {') est réfractaire au venin des Solénoglyphes, tout en succombant à celui des Elaps, conduit à la même conclusion. RAPPORTS. Hajjpurl présenté au nom de la Section de Géométrie, pai' M. P. Appkli., sur un Mémoire de M. H. Duport, intitulé : Sur la loi de l'attraction universelle ("). La structure intime des corps, la continuité ou la discontinuité de la matière ont fait l'objet des hypothèses les plus variées et les plus conti'adic- toires. Suivant la commodité des raisonnements en Mécanique, en Physique et en Chimie, les savants et quek[uefois les mêmes savants ont adopté (') Cal. Siuilies, l. 1, 1893, p. 2, e\. Proc. Zoot. Soc. Lond., 189(3. p. 6i4- (-) Proc. Zool. Soc. Lond., 19 (5, p. 83. (^) C. PmsAi.ix, Jutait. Socde Biotogie, 1899, p. 2/io, et Huit. Mus. Paris, 1902, ]>. loj. — tli!\\iTT, Anii. Transv. .Mus., t. lî, 191 1, p. gS. (') l''iTz .SiMONS, Ànn. and Mag. Nal. Hist., l. 3, 1909, p. 271. (•') Vital Brazii., La défense contre VOphidisme (Saint-Paul, 1914). P- 200. C) Séance du 9 juillet 1917. SÉANCE DU \6 JUILLET 1917. gS successivement les deux concejjtions. Si, dans la théorie nialhéniatique ae l'attraction et du potentiel, dans létude classique du mouvement des lluides, etc., on admet la continuité, dans la théorie cinétique des gaz, dans la chimie atomique, etc., c'est la discontinuité qui est supposée. Avec l'hypothèse de la discontinuité, en admettant que la matière soit composée d'atomes, on avait fait jusqu'ici peu de recherches rationnelles sur les actions mutuelles qui peuvent s'exercer entre ces atomes, de telle façon que, dans toutes les circonstances, les grands principes expérimen- taux de la Mécanique et de la Physique soient respectés. Un savant français, M. Duport, professeur à l'Université de Dijon, a consacré la plus grande partie de sa vie à l'étude de cet important problème. En admettant que les forces qui s'exercent entre deux atomes dépendent de leurs positions relatives et de leurs vitesses relatives de rotation et de translation, M. Duport établit un ensemble d'équations fonctionnelles et d'équations aux dérivées partielles qui, par une résolution méthodique, donneront, d'après l'auteur, toutes les lois possibles, entre lesquelles l'expérience devra choisir. M. Duport présente à l'Académie le premier des Mémoires systématiques qu'il se propose de publier sur l'ensemble de ses travaux. Ce Mémoire a été analysé dans une Note insérée aux Comptes rendus, t. i(')4, I9i7,p. f)45. Les résultats (ju'il contient et les vues générales qui y sont développées sont, à un très haut point, dignes d'attention. Il convient d'encourager l'auteur dans cette voie féconde qui promet de conduire à des résultats importants et profonds, tant dans le domaine des Sciences mathématiques et physiques que dans celui de la Philosophie naturelle. ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection de huit de ses Membres qui feront partie de la Commission technique de (ti Caisse des recherches scientifiques. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant 38 : MM. Th. Schlœsing père, au litre de la Section d'Economie rurale; Edm. Pekrier, au titre de la Section d'Anatomie et Zoologie; Guiuxaru, au titre de la Section de Botanique; A. Laveras, au titre de la Section de 96 ACADÉMIE DES SCIENCES. Médecine et Chirurgie; MM. G. Lippmaw, A. Gautier, É. Picard, A. Lacroix, choisis en dehors de ces Sections, réunissent la majorité des suffrages. CORRESPONDANCE . M. He.vrv Bourget adresse un Rapport relatif à l'emploi qu'il a fait de la subvention qui a été accordée sur la Fondation Loutreidl^ en 1916, à rOitSEuvATOiRE DE MARSEILLE, pour la publication du Journal des Observateurs. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage en six volumes intitulé : Grandes voûtes , par Paul SÉJOunNÉ. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la convergence des séries trigonométriques conjuguées. Note (' ) de M. J. Priwaloff. Le but de la présente Note est de démontrer quelques propositions se rattachant au problème suivant : Soit (i) ^ ("" cosrt.r + bn sin/!.r) = \^ A,.,(a') n — \ ■ /i = 1 une série tri gonométrique qui est convergente dans V ensemble M de mesure m, m ]> G ; /a sé?-ie conjuguée (2) ^(rt„sin/ij- — 6„cos/ia;)=> A.„(.r) est-elle convergente presque partout dans M? Ce problème a été résolu par moi dans le cas où les séries (i), (2) sont toutes deux des séries de Fourier (Comptes rendus, t. I(i'2, 1916, p. \i'i). Maintenant je me propose de déduire quelques propositions plus générales. En désignant par s„{x) la somme des n premiers termes de la série donnée, par (7j,'''(a-) les sommes moyennes arithmétiques d'ordre p de la (') Séance du 9 juillet 191-. SÉANCE DU l6 JUILLET 1917. 97 série conjuguée, nous avons l'identité de M. Fejér (F) ^<.-(^):=^;o)(^) + ^. II en résulte immédiatement l'identité suivante : (F') ^r(^) = ^;r'(.o + (^) • Supposons que la série donnée soit convergente dans l'ensemble M de mesure m, w>o. Alors ~ — - tend vers zéro avec - presque partout dans M, comme je l'ai démontré dans la Note citée. Dans cette hypothèse, l'identité (F') revient à iim[ff,/"(^) — (T;r"{x)] = o presque partout dans M. En donnant à p des valeurs q, q — 1 , . . . , 2, i , nous avons la proposition suivante : I. Soit'S A„(x) une série trigonoinètrique qui est convergente dans l'cn- " = i « _ semble M de mesure m, /» >o; pour que la série conjuguée V A„(a-) soi/ convergente presque partout dans M, il faut et il suffit quelle soit sommable par le procédé de Cesàro d'ordre quelconque q presque partout dans M. GouoLLAUiE. — Soit V A„(.r) une série trigonomèlrique qui est convergente dans V ensemble M de mesure m, m > o ; pour que la série conjuguée V A„(a;) soit convergente presque partout dans M, il faut et il suffit quelle soit som- mable par le procédé de Riemann presque partout dans M . D'après le théorème I, nous pouvons résoudre le problème posé pour le cas où la série donnée est une série de Fourier d'une fonction sommable arbitraire. A cet effet, nous utiliserons la proposition suivante : II. Soit "y A„(a;) une série de Fourier d'une fonction sommable f{x); la 98 ACADÉMIE DES SCIENCES. série conjuguée ''^A„(.r) est sommahie simuUanètnent par les procédés de Poisson el de Cesàro d'ordre -i presque partout sur le segment o'^x'Sir. et représente "/(.i'-l-o. En vertu d'une proposition dé- montrée par M. Fatou, Q(p, x) tend vers la limite g{x) quand p tend vers l'unité presque partout sur la circonférence o£.r<2Ti. On peut écrire f{x + a)-f{x-a) '^1 o- — 2p ces a -•Il * 1 r- — I — rf I / r v rf 1 a. 1 I a n ç; — ' 2 ■37ïJ^ "^ ' I -H p-— 2p COStZ I — cosa := Ji(.t.') 4- J2(j-) + J3 {x) (on pose i — f- = s). On établit, après quelques calculs, que lîrn J, (.î) = o, lini J3(a;) := 0 £=0 i— 0 presque partout sur le segment o'S^x'iit.. Par conséquent 1 1 ni - / ^!— —^ dx ::,J 6 = 0 ~ f , ^ 2 tan" — SÉANCE UU l6 JUILLET 1917. 99 existe presque partout sur le segment o'S.r^2.~ et définit la fonction g(■i^). En désignant par t,,! r) la somme des n premiers termes de la série con- juguée nous avons COS ( " H ) : 7«(^) Cf. 2 lan'^ — 2 SUl — dx. Il en résulte, après quelques transformations élémentaires, presque partout sur le segment o^xîl-2~, -j'^f'^x) étant des sommes de Cesàro d'ordre 2. c. q. f. d. Enonçons, comme corollaire, que. si la série Irigonomêtriqite de Foiirier d'une fonction sommable ^ A„(^) est convergente dans C ensemble M de n = \ 90 mesure m, m^o, la série conjuguée 7 A„(x) est convergente presque 11 = 1 partout dans .M. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur Ics équations canoniques et sur les développements en série de la Mécanique céleste. Note de M. E. Vessiot. ! . Les formules \ J--k—'-!fk{a\ a„x bi, .. .,b„\t), v/. = ']>/,(rt, «„ : ^1 b„\t) ] (A- = i, 2, ...,«). qui définissent l'intégrale générale d'un système canonique f dxi, _ dFf.r,, !-■„'• y i- ••■, J„|0 dvi, _ () F (x, v„ ; r, y„ | t ) (2) ■ f//. ~ (^J^ ' dt ^ dx,, \ (k = i ") sont, pour un choix convenable des constantes d'intégration a/,, h/„ les équations d'une famille de transformations canoniques ('). De là découlent (') C'est un cas particulier de la propriété générale que j'ai signalé en \'èofj (Complet rendus, t. 125, 189-, p. 1019). J'appelle ici canoni'jtias les transformations qui repro- duisent Zy/,dxi à une différentielle totale prés. lOO ACADEMIE DES SCIENCES. toutes les théories classiques sur la transformation et l'intégration des sys- tèmes canoniques. Il suffit, par exemple, de chercher les formules (i) sous la forme explicite des transformations canoniques (^) y'~d^; '"'^-^H (/.•-., 2.. ..,,0 (qui résulte immédiatement de leur définition), pour être conduit à l'équi- valence du système (2) et de l'équation aux dérivées partielles d'Hamilton- Jacobi. Si l'on cherche à déterminer les formules (i)par les relations de crochets qui les caractérisent, on obtient aussitôt la seconde méthode d'in- tégration de Jacobi. La théorie des groupes de fonctions, de S. Lie, se pré- sente aussi naturellement, quand on applique, à la discussion des méthodes d'intégration, les notions de groupe de rationalité et de groupe spécifique (' ). 2. La même propriété fondamentale peut être utilisée avantageusement dans la recherche des développements en série de la théorie des pertur- bations. Soit alors (4) F:=F„+iiF,+ -i^F, + ..., I 1 . 2 u. étant le paramètre au moyen duquel on met en évidence Tordre de gran- deur des termes du développement de la fonction perturbatrice, relative- ment aux masses. Les variables a;,, ..., Xj, sont proportionnelles aux racines carrées des grands axes: y,, ..., y^, sont les longitudes moyennes; enfin .T^H-, , . . ., x„\ yJ,^.^, • ■ ■,y„ sont les éléments excentriques et obliques. F„ ne dépend alors que de a-,, ..., Xj,; F,, Fo, ... sont des séries entières en e*'*', . . ., e-'^/>; XJ,^^, ..., a„; JK/h-u • • •> .>'«> dont les coefficients dépendent ue Xf , . . ., .x'j,. On obtiendra les intégrales (i), développées suivant les puissances de [j., en intégrant, par l'algorithme taylorien, un système canonique auxiliaire dxt dH dvk d)A (5) — — = - — , — _ = j — (A- = I, 2, . . .. «), avec les conditions initiales qui donnent, pour u. = o, le mouvement ellip- tique ( 6 ) ,;■/. = .rj;. , J^. = _ _^ / .+- yf , j.^,_^^, = ^»^,,, y^^^,^ = y 0^^^ (') Annales de r/icole Normale supérieure^ 3" série, t. 29, p. ■?! 1. SÉANCE DU l6 JUILLET I917. lOI OÙ ^- = I, 2, ...,/>; h = I, -2, . . ., n — p-^ et où les lettres affectées de l'in- dice zéro sont des constantes. La fonction H, qu'on cherchera sous la forme (7) ll = llo-f-ij^ll, + -^^H,-^..., est celle des intégrales de l'équation auxiliaire (jui s'annule identiquement pour t = o. 3. Les fonctions H;; sont données par les quadratures (9) Tû=rG:^f/<, - 0 où les Ga sont définis, de proche en proche, par les formules \^ G, = F„ et où le trait placé au-dessus des lettres indique le changement de variables à F On peut, par suite, en écrire les expressions explicites suivantes, où nous mettons en évidence la seule variable d'intégration t, et où les crochets seront pris relativement k x,, . . ., x^,, ar^^,, . . ., x^; :-,, ..., z^„Y/,+,, ..., v„: (12) "ïî;=/ P7(7)rfT. w,= f ¥:{7)d7 + f dz' f {¥,(-), r,{r'))d7, 4. Il suffit de connaître H„, H,, ...,H;i_-| pour calculer les éléments a^/;, Va (^" = I5 '-i) • • •) «) jusqu'aux termes en u/, inclusivement, par de simples difl'érentiations. On trouve ainsi, plus généralement, pour une fonction (lueIconque/"(a',, ...jO-^; >',, ..., j„) de ces éléments, la formule explicite (-3) / = /+ ^ /"(F,(T),/(0)«?T " 0 ,1 i C. R., 1917, 2' Semestre. (T. IGd, N' 3.) l4 T^Lf <^''^(')'/('))^^^-*-^-/ '''/ [F.(-).(F.(T'),/(0)]f/T| I02 ACADEMIE DES SCIENCES. OÙ l'on doit, dans le second membre, faire .T/,= a;" (/• = i, 2, ..., n); -A- = yl (/i- = 1 , 2, ...,/)); V/H-A = xUa (A = 1 , 2, . . . , n - /;). Celle formule, 1res simple quand on s'arrête, comme nous le faisons ici, aux termes en [x^, a, sur l'emploi de la méthode classique, l'avantage de ne pas nécessiter des changements de variables successifs. N'introduisant que des crochets, elle permet le passage immédiat d'un système d'éléments canoniques à un autre. Elle met en évidence les propriétés classiques des développements des éléments canoniques : le théorème de Poisson, sur l'invariabilité des grands axes, en est une conséquence immédiate. Elle paraît aussi devoir être avantageuse pour les calculs pratiques, car elle per- mettra de prévoir à l'avance les termes du développement de la fonction perturbatrice devant fournir, dans les développements des éléments, des termes d'un type donné. THÉORIE DES NOMBRES. — Sur le développement en fraction continue d^une irrationnelle quadratique. Note ( ' ) de M. Amsler, transmise par M. G. Humbert. 1. Rappel de résultats connus. — Soit y(^, i) =^ az" -\- ibz -\- c =^ o une équation à coefficients a, h, c entiers, ayant une et une seule racine posi- tive w, ce qui entraîne ac <^ o. Une méthode connue permet d'approcher de co par une suite de fractions successives, en partant des fractions - et -; si /> : ^ est la dernière fraction écrite, et p' : q' la dernière fraction approchée de co dans l'autre sens que p: q,{& fraction qui suivra p : q sera la médiante, (p+/>'):(?"*~ •/ )' ^nlre p:qelp:q'. Il est clair que le calcul des termes successifs de la suite doit se combiner avec celui des expressions telles que /(p, q), puisqu'il est nécessaire de connaître l'ordre de grandeur des/> : ^ et de co. Soit par exemple l'équation 3s- -f- 8s — 7 = o; les calculs sont les sui- vants, si l'on écrit sur une première ligne les /{p, q) et, sur une seconde ligne correspondante, les p : q : (•)' 3 / 4 — 9 -3 1 1 12 1 -4 I 0 1 , 2 3 5 - 9 (2) _ _ _ _ — _ — ji- 0 1 1 •2 3 \ \o 73 (') Séance du g juillet 1917. SÉANCE DU l6 JUILLET 1917. Io3 La racine w a pour caractéristique (Clirislofrel) s' rj' £-y]'£^. .., d'où le développement en fraction continue (' ) i i H 2. Calcul direct de lu suite (i). — Appelons index successifs les termes de la suite (i ); nous allons voir qu'on peut les cs.\cn\eT directement ^ àpartirdes premiers, sans passer par la suite (2 ) et sans avoir à opérer de substitutions dans/(j:-,jK). Introduisons pour cela la notion de groupe d'index contigus. Soient J\p, g), /(/'i,'/i). /i/'2, q-i) trois index, qui ne sont pas nécessairement consécutifs, mais qui, écrits dans l'ordre où ils se présentent dans la suite (i), sont tels qu'on ait nous dirons que les trois index sont contigus ou forment un groupe d'index contigus. Par exemple, dans notre exemple numérique, les groupes succes- sifs d'index contigus sont (3,-7:4); (-7,4,-9); (4,-9,-3); (4,-3,i.); (-3, n, -■.?) ; .... Cela posé, on a les propriétés suivantes : 1° Entre trois index contigus /•, /•, , r^ existe la relation (3) /'--f- r\ -\- r\ — 2/7-, — 2/V.2 — 2/-i/-2= l\{b'^—-ac). 2" /• et r, sont de signes contraires; r -\- r^ ■+- r^ est pair. Voici enfin la Règle qui, étant donné un groupe de trois index /•, /•,, r.,, permet de calculer directement l'index, /•'", qui suit r.^ dans la suite (i) : écrire, dans leur ordre, les trois index /•, r,, /•;,, en permutant au besoin les deux premiers, de manière que les trois index ainsi obtenus /-, r', r" (où r" = r.,') présentent deux variations de signe; on a alors r'" par la relation (4) r"'+/-=:2(/-'+V'). Par exemple, soit à chercher l'index qui suit 12 dans la suite (i); 12 est le dernier index du groupe (—3, 11, 12) ; nous écrirons, en permutant — 3 (') Voir par exemple Hlrwitz, Math. Ann., t. 3!(, j). 279, et t. '1^0, p. 85. lo4 ACADÉMIE DES SCIENCES. etii.de manière à introduire deux variations, ii, —3, 12, d'où r=ii\, r = — 3, 7"= )2, et la formule (4) donnera immédiatement ,■"'=,8 — 11 = 7. On a ainsi un moyen rapide et direct de former la suite (i) seule; on en déduit immédiatement la suite (2), ou, si l'on préfère, la caractéristique de w, c'est-à-dire son développement en fraction continue. Un procédé analogue est applicable aux irrationnelles cubiques. 3. Autres propriétés des groupes d''inde.r. — Trois entiers r, ?-, , /.j, de somme paire, dont les deux premiers sont de signes contraires, engendrent une suite d'index, qui régit le calcul de la racine positive de l'équation (5) /'S-H- (/•,— /•, -H /•)- + ''1= O- Les groupes d'index se reproduisent périodiquement dès le premier; la suite des index est périodique, au moins à partir du troisième. Parmi les deux groupes r, ;•, , r„ et r, , r, r.,, un seul admet un précèdent^ c'est-à-dire est au moins le deuxième d'une suite de groupes d'index con- tigus. Supposons que le groupe r, /•,, r„ admette un précédent; calculons la racine positive de (5) : nous sommes conduits à une cliaîne périodique de groupes d'index contigus, p, p,, p,, chaîne que nous appellerons un cycle, et nous dirons que les formes (6) pa.---t- (p,— p,^-p).rJ + p,y■ SOnt rattachées à ce cycle. Les formes rattachées à un même cycle sont équivalentes (proprement ou improprement) les unes aux autres. Dans les formes (6) rattachées à un cycle, faisons la substitution |.r,j; X, -Y| ou la substitution |.r, r;Y, -X|. selon que la suite p, p,, p^ présente une ou deux variations; les formes obtenues, écrites en ordre inverse, sont rattachées à un cycle, dit conjugué du premier. On déduit de là, entre autres conséquences : le théorème de Lagrange sur la périodicité des quotients incomplets de w; la condition d'équivalence (propre ou impropre) de deux formes réduites [la forme (a, b, c) est réduite SÉANCE DU l6 JUILLET I917. Io5 si ac<^o]; la détermination de l'ensemble des réduites équivalentes (pro- prement et improprement) à une réduite donnée; la décomposition d'une substitution modulaire en ses éléments, c'est-à-dire son expression à l'aide des deux substitutions fondamentales classiques du groupe modulaire. HYDRAULIQUE. — Sur l'écoulement en déversoir par nappe libre avec contraction latérale. Note de M. V.-M. Hegly, transmise par M. A. Blondel. En employant un procédé analogue à celui de M. Bazin, nous avons pu exécuter, en 1915 et 1916, un premier groupe d'expériences sur des déver- soirs verticaux en mince paroi, à nappe libre et avec contraction latérale; ces déversoirs étaient établis dans un canal de section rectangulaire ayant 2"^ de largeur; les hauteurs h des déversoirs étaient de o"\8o et o^j'io, et les largeurs / de )'", 80, i"%6o, i™,20, o"',8o et o'",4o. Les coefficients de débit m, que nous avons calculés d'après les résultats des expériences, sont ceux de la formule classique de Dubuat q = mlh sj'i.gh. oMi 'O.A40 C.420 o4oo a38o O.tO OJO 0.50 0 40 0.50 Leur variation est tout à fait analogue à celle des coefficients de la nappe sans contraction latérale, c'est-à-dire qu'ils décroissent à partir des faibles charges pour croître ensuite avec la charge. Si, pour une même hauteur du déversoir, on trace la courbe relative à chaque largeur, on obtient un faisceau de six courbes limité par la courbe du déversoir sans contrac- tion latérale et dont la courbe inférieure est celle du déversoir ayant la plus petite largeur expérimentée. On voit dans ce faisceau le minimum accusé I06 ACADÉMIE DES SCIENCES. sur chaque courbe se déplacer vers les plus fortes charges quand la largeur du déversoir diminue. De plus, si l'on compare chaque courbe du faisceau pour la hauteur de o'",4o avec la courbe correspondante du faisceau pour o'",8[>, on voit que l'écart d'une courbe à l'autre va en diminuant avec la largeur, de telle sorte que pour la dernière largeur expérimentée, celle de o'",4o, les deux courbes se superposent exactement dans les petites charges et ne divergent que peu à peu quand la charge augmente. La figure ci-dessus montre les courbes limites de chacun de nos deux faisceaux; celui des déversoirs de o'",4o de hauteur serait compris entre les courbes \ et 3 et celui des déversoirs de o'",8o de hauteur entre les courbes 2 et ^. Le Tableau ci-après reproduit quelques-uns de nos coefficients : Déversoir de ■-!'" de largeur Déversoir a\ec contraction latérale. sans — -^ ^-^ , — — Charge A. contraction latérale. / = l'",l?0. /=!'", GO. /=1"',20. ; = Û°,SO. /=0™,40. Détersoirs rie o'". '|0 de hauteur. 0,10 0,408 o,43."> o,43i 0,434 0,4 16 0,408 0,20 0,444 0,435 0,428 o,4'7 o,4o6 0,393 o,3o 0,457 0,444 0,432 0,419 o,4o5 0,392 o,4o 3,470 0,454 0,440 0,42a o,4o5 0,391 o,5o 0,484 0,465 0,448 0,424 o,4o5 0,391 Déversoirs de o"',8o hauteur. 0,10 0,435 0,432 0,428 0,422 o,4i5 o,4o8 0,20 o,43i 0,424 o,4i8 o,4io o,4o3 0,394 o,3o 0,435 0,426 0,419 0,409 o,4oi 0,391 o,4o o,44o o,43o 0,422 0,409 o,4oo 0,391 o,5o 0,446 0,435 0,425 o,4'o o,4oo 0,390 Les différences que l'on constate dans les coefficients ci-dessus, pour la même charge et une même largeur, sont dues à la vitesse d'arrivée. Des considérations semblables à celles qui ont conduit M. Bazin à la formule SÉANCE DU l6 JUILLET 1917. I07 / étant la largeur réelle du déversoir et L celle du canal d'amenée. Nous avons constaté ([ue la valeur k = o, 55, proposée par M. Bazin pour la for- mule (i), s'appliquait également à l'expression (2), malgré la complication apportée dans l'écoulement par la contraction latérale. M. Bazin a proposé pour la valeur de [x la formule pratique ,,, , , „ , o,oo3 ( o ) /^- = o , 4o.j H — , qui est l'équation d'une hyperbole équilalère, dont un arc compris entre h = o'", 10 et h = o"\Go représente avec une exactitude très suffisante les valeurs de a. Après avoir comparé nos résultats avec ceux d'autres expéri- mentateurs, pour lesquels la largeur L était dilTérente de 2", nous pensons que la valeur de a' peut, avec une exactitude aussi grande que celle de la formule (3), être représentée par l'expression , , . , I> — / O,G03- (4) ix.'z=:o,^n.} —0,000— h- — j applicable pour des valeurs de — j — comprises entre o et 0,90, et pour des charges comprises entre o™,io et o"\Go. Nous croyons qu'elle s'ap- plique même pour des charges supérieures à o'^jCio ; mais au-dessous de h = o'", 10 l'erreur dépasserait i pour 100. En résumé et en réunissant lesformules (i>) et (4), le coefficient m pour des nappes avec contraction latérale, sur un déversoir vertical en mince paroi de largeur /et de hauteur /;, établi dans un canal rectangulaire de largeur L, est fourni pratiquement par l'expression : „ L — / 0,0027 o , 400 — o , 000 • — j 1 — - I laquelle, à la limite L — / = o, ou ^ = i , c'est-à-dire quand la contraction latérale est supprimée, reproduit bien les formules de M. Bazin. ASTRONOMIE. — Occultations obsen'ées pendant l'éclipsé totale de Lime du \ juillel 191 7. à V observatoire de Lyon. Note de MM. Luizet et Guillaume, présentée par M. B. Baillaud. Les observations suivantes ont été faites à la faveur d'une grande éclaircie, malgré qu'elles aient été gênées, parfois, par les nuages; ceux-ci io8 ACADEMIE DES SCIENCES. ont, d'ailleurs, voilé complètement quelques phénomènes, ainsi que le commencement et la fin de l'éclipsé. M. Luizet a observé à l'équatorial coudé (o™, 32 d'ouverture), avec un oculaire grossissant 76 fois; M, Guillaume à l'équatorial Brûnner (o"',i6 d'ouverture) avec un oculaire grossissant 100 fois. La désignation et la grandeur des étoiles occultées sont prises dans les zones de Cordoba. Etoiles. o -23, 14922. -28, 14932. -23, I 4936. Gr. Phén. Obs. T. m. de Lyon. -23, 149''- 1 — 23, 14943. — 23, 1492 ' • — 28,14949. — 23,i494i. -28,14945 — 28, i4g58. —28,14961. — 28,14960. -28, > 49.53. — 28,14977. — 28,14971. 9>' 9,8 10,0 8,1 9>6 8,1 9>4 9>5 8,9 9,8 9,8 9,9 8,1 8,9 8,5 L L L L G L G L L G L G L G L G L G L G L G L L 9.20.89,6 86.54,7 40.17 44-44,1 44.44,2 48.12,2 48,12,5 58. 18,8 10. 2.12,3 2.12,3 8. 4,6 3. 5,8 5.87,8 5.38,1 18.18,1 18. 10,7 18.33,6 18. 2^., 7 24.43,8 24.33,6 29.18,5 29. 18,6 5o.23, o 10.59.34,4 Remarques. étoile liés faible. disparition instanlanée. » nuages, disparition instantanée. » disparition instantanée. )) l'étoile s'éteint, étoile très faible, difficile, perdue au contact, mêmes remarques que pour la précédente. contact 4 secondes avant, étoile s'éteint, contact i',5 avant, disparition dans une dépression du limbe, nuages. Les images stellaires étaient bonnes et le limbe lunaire très net. La Lune a présenté les colorations habituelles des belles éclipses. SÉANCE DU l6 JUILLET 1917. 109 PHYSIQUE. — Appareil d'induction pour la recherche des projectiles. Note ( ' ) de M. St. Procopiu, présentée par M. Lippmann. Les appareils de recherche des projectiles, dans le corps des l)lessés, dérivent de rélectro-aimant à courant alternatif, ou de la balance électro- magnétique de Hughes (-). Avec l'électro-aimant on doit percevoir le pro- jectile par le toucher et, avec la balance d'induction, on le perçoit parle téléphone. J'ai construit un appareil, qui permet de lire à un galvanomètre la pré- sence du projectile et qui donne la possibilité d'en apprécier la distance. C'est un appareil basé sur Tinduction. Sur un noyau en fer de 1 1'"" de longueur et 2™ de diamètre il y a trois bobines, une centrale de 5*"" de longueur eu lil isolé de i'""',5 de diamètre et deux bobines latérales en lil fm, parfaitement identiques. Par la bobine centrale passe le courant alternatif de 3-6 ampères, ou un courant continu interrompu ; les bobines extrêmes sont les bobines induites, dont les enrou- lements sont faits dans le même sens. On a les quatre bouts I, 2, .3, 4; on connecte 2 avec 3. La force électromotrice d'induction entre 1 et 4 sera nulle, car les courants qui prennent naissance dans les deux bobines sont égaux, mais opposés. On peut utiliser les deux bouts libres l et 4 à un téléphone, mais pour qu'on puisse déceler les plus petits changements du champ magnétique j'ai utilisé le galvanomètre avec une soupape qui transforme le courant alter- natif d'induction en courant continu, aisément mis en évidence par le galva- nomètre. La soupape utilisée a été un détecteur à galène, de la télégraphie sans fil (''). Le courant passe du bout 4 à la pointe de cuivre D, au cristal de galène et au galvanomètre ('). On trouve quelquefois sur le cristal des points, qui laissent passer le courant dans un sens opposé, mais alors ces points ( ' ) Séance du 9 juillet 19 17. (-) G. Lippmann, Comptes rendus, t. 159, 1914, P- 627. — A. de la Baume-Pluvinel, l'oinptes rendus, t. 161, 191 5, p. [\o>.. (') Je dois rutilisalioii du détecteur à une suggestion de M. le Prof. !J'' llurmu- zescu. (*) St. Procopw, Bu/letin sciertlijù/ue de l' Académie roumaine, i3 décembre igiS. — M""" Paule Cou.et, Comptes rendus, t. 163, 1916, p. 90. C. R., 1917, 2' Semestre. (T. 105, N» 3.) 13 IIO ACADEMIE DES SCIENCES. sont de moindre sensibilité et seulement dans le cas qu'on presse le fil sur le cristal (' ). Une difficulté surgit : les deux bobines induites ne peuvent être parfaite- ment égales et un courant passe toujours par le galvanomètre. On fait la correction en intercalant dans le circuit du galvanomètre un potentio- mètre P avec une pile h. Si une balle se trouve dans l'axe de l'appareil, le champ magnétique alternatif du noyau produit dans la balle des courants induits qui donnent naissance à un champ magnétique, réagissant à son tour sur le champ magnétique du noyau de l'appareil; il se produit alors une dissymétrie qui fait que l'une des bobines induites l'emporte sur l'autre, et cela se traduit par une déviation du galvanomètre. La i^ileur maximum de la déviation se présente lorsque le projectile se trouve dans la direction de l'aaoe du noyau, de sorte qu'on peut repérer exactement l'emplacement du projectile. Pour avoir les conditions du meilleur rendement il faut que la saturation du noyau ne soit pas atteinte, donc courant primaire faible; que les bobines induites soient de petite longueur, et que la résistance du circuit galvano- mélrique soit faible (au-dessous de la résistance critique). Voici un exemple : pour une ballade i5r de mitrailleuse roumaine (paroi ferro- nickel), avec un galvanomètre de médiocre sensibilité (5.io~° -\- La dislance de la balle vis-à-vis de l'extrémité du noyau est donnée en centimètres et la déviation du galvanomètre, sur l'échelle à i™, est donnée en millimètres. Distance de la balle (en centimètres) lo 8 6 4 3 Déviations du galvanomètre (en millimètres) .. . 4 ^ 25 iio 200 La sensibilité pourrait être augmentée en utilisant un noyau en fils de fer doux et en réduisant la dissymétrie initiale. [^'appareil permet d'apprécier aussi la distance du projectile d'après la déviation galvanométrique. ( ' I S I' 1 'iiii!;opir. lac. I il SÉANCE DU l6 JUILLET 1917. 1 1 I CHIMIE PHYSIQUE. — Elude du systcme eau, oxalale (Vuranyle, oxalate de sodium. Note (') de M. A. Colani, présentée par M. A. Haller. On a décrit jusqu'ici deux oxalates doubles d'uranyle et de sodium : i" Na='(U0=)(C'0*)'.4H-0, préparé par Rosenheim et Lienau ( = ); par l'élude de la conductibilité des solutions d'oxalate d'uranyle et d'oxala Le de sodium, Lienau établit le caractère complexe de ce composé. Dittrich ( ') IV r 13 À E 12 D f. ^ 7 II P / 1 10 ,/ 1 S «9 / •g 1 / / S 7 / / -g ô 6 / / 5 s / / v / ^ J \ 3 B f •N *— ^ 7 i 7 / A / / - L /e •A 1 2 3 V 5 6 7 8 Bs'C'O' dans IÛO^''dsMluUoii déduit l'existence de ce corps de l'examen de la courbe de conductibililé et la confirme en déterminant quatre points de la courbe de solubilité. Wyrouboff( ') décrit un bydiale du même corps à 6H-0, 2° Na«(U0=)'(C'0')'.i3H=0. Wyrouboff l'obtient en faisant cristal- liser vers So" un mélange équinioléculaire des deux composants; en (') Séance du 2 juillet 1917. (-) RosENBEiM el LiESAL, Zeilschi . anoijj;. Chcin., l. 21), iSyg, p. ^Si; Lienal, Inaug. DisB., Berlin, 1898, p. ji el 59. (^) Dittrich, Zeitschr.physik. Chem., t. 29, 1899, p. 449, el Inaug. û/m., Leipzig, 1899, p. 34, 61, 65, 71. (') Wyrouboff, Bull. Soc.fr. Minéral., t. 32, 1909, p. 3.ji, 307, 364. 112 ACADÉMIE DES SCIENCES, augmentant la proportion d'oxalate sodique (i""'',5) il obtient le composé Na=(U0-)(C-0'')°-.6H'O. Les courbes de solubilité du système eau, oxalate d'uranyle, oxalate neutre de sodium m'ont donné des résultats assez différents dt ceux connus jusqu'ici. J'ai opéré à 1 5" et à 5o°. Mes déterminations sont résumées dans le Tableau suivant où je n'ai fait figurer que les points de transformation. Tous les cliiffres sont exprimés en grammes de sels anhydres pour loo" de solution. l'oiiils Solulidii. transformalion. UO-C-C. Na-C-O'. Pliase solide. Température i5°. uo=c^O'.3hm:) , NanU02)4(G^O')MilPO '■ '''°' '' ° ; Na=(U0')tC=0')-.5H^0 a o , 47 o j b 2,65 o,8o , c o •^ 1 ^9 s Tempéraltire ào". ^ ;'?° "" ! uo^GMj'..3ir-o ^' ^'\t y^° \w-{\}(y-Y(C'-0'Y.^nH_) : '^'f ■*' , j NaMU0-M(G-^0^)^5H-^0 : -^'^^ 9'i Na^G^O^ b o 4 1 28 i Les branches^de courbes AB, BC, CD et ah, hc sont très sensiblement des droites à peine inclinées les unes par rapport aux autres. Ces courbes montrent l'existence des combinaisons non encore connues Na='(UO»y(C-0')^iilI=0 et Na^(UO-)^(C»0*)' . 5H=0. En outre, pour le corps Na=(UO-)(C'0')-, j'ai obtenu un hydrate à 5H-{3; les cristaux préparés à Se" sont macroscopiquement identiques à ceux auxquels Wyrouboff assigne 6H^ O ; il n'a du reste dosé l'eau dans cette combinaison que par différence. En lui attribuant 4H-O Rosenheim et Lienau ont fait de même. Je n'aipu reproduire le sel Na"(U0^)-(C-0')\i3H^0 de Wyrouboff. A So", en faisant cristalliser une solution contenant 1"°' ou i"'"',5 d'oxalate de sodium pour 1""'' d'oxalate d'uranyle j'ai obtenu le corps Na'(UO^)(C'-0')'.5inO; SÉANCE DU l6 JUILLET 1917. "3 il en esl de même à -jb" avec le mélange équimoléculaire. Au contraire à 73" les premiers cristaux qui se déposent d'une solution à i^^^d d'oxalate de sodium pour 1°'°' d'oxalate d'uranyle répondent à la formule Na'"(U0')'(G^0')».i9.IP0; c'est peut-être un composé défini. Il se présente sous la forme d'une poudre cristalline indéterminable, alors que Na"(UO-)(G-0'')-. jH-0 esl formé de beaux cristaux; ceci rend peu vraisemblal)le l'hypotbèse d'un mélange de ce dernier sel double avec de Toxalate de sodium constituant le sel en Na'". L'allure des courbes de solubilité, confirmant les données de Lienau et Dittricb, indique bien la formation décomplexes; mais les solutions corres- pondant à la branche de courbe de ont encore des réactions des sels d'ura- nyle. Elles réagissent normalement avec les alcalis et avec le ferrocyanure de potassium; mais elles ne donnent plus qu'une coloration plus jaune par l'eau oxygénée et elles ne précipitent plus immédiatement, mais seulement à la longue, par les phosphates alcalins. Nous pouvons donc considérer ces corps comme des sels doubles ou comme des complexes très fortement dissociés. CHIMIE. — Les alcools et les hases du goudron du vide. Note ( ' ) de MM. Amé Pictet, O. Kaiskk et A. Labouchère, trans- mise par M. A. (iautier. Il existe dans le goudron du vide, ainsi que nous l'avons dit dans nos précédentes Notes (-), de petites quantités de composés oxygénés à fonc- tion d'alcools (environ 2 pour 100) et de composés azotés doués de pro- priétés basiques (environ 0,2 pour 100). Ces corps sont faciles à séparer des hydrocarbures qui forment le reste du mélange. Un simple traitement à l'acide chlorhydrique dilué extrait les bases; nous avons isolé les alcools en faisant bouillir ensuite le liquide avec du sodium; il se dégage de l'hydrogène et il se forme un dépôt d'alcoolates solides. On éloigne les hydrocarbures par décantation et par chauflage dans le vide et l'on ajoute de l'eau froide au résidu. Les alcools, mis ainsi en liberté, viennent (') Séance du 9 juillet 1917. (*) Comptes rendus, l. 157, 1913, p. 779 et i43(j; t. 160, 1914, p. 629; t. 1G3, 1916, p. 358. Il4 ACADÉMIE DES SCIENCES. surnager la solulion alcaline; on les débarrasse des dernières traces d'hydrocarbures par un nouveau traitement au sodium et une nouvelle hydrolyse, puis on les sépare les uns des autres par une série de distilla- tions fractionnées. Quant au mélange des composés basiques, nous l'avons soumis éga- lement à un premier fractionnement; puis chacune des fractions princi- pales a été additionnée d'une solution alcoolique d'acide picrique. Il se forme des picrates peu solubles, que l'on purifie par cristallisations dans l'alcool jusqu'à points de fusion constants; on en retire ensuite les bases par la soude. Nous sommes arrivés ainsi à isoler les corps qui figurent dans le Tableau suivant et que nous croyons pouvoir regarder comme autant de composés définis. Malheureusement leur faible quantité ne nous a permis jusqu'ici (sauf pour un seul d'entre eux) que d'établir leur composition et leurs principaux caractères chimiques. Nous devons remettre à plus tard de déterminer leur constitution. Alcools. Bases. Point Point Point d'ébuUition Point de fosion Kormules. d'élnillition. des acétates. '^ Foimules. d'ébuUition. des picrates C'H'^0... 0 0 .. .70-175 CH'N.. . 0 0 .... igH-'ioS 0 i-o G''H'"0 .. 1 85- 190 C« H' N . . . . .... 225 195 G'H'^0 ... 198-200 .. 21 3-21 5 ■->. 1 3-2 1 5 C'H'N .... .... 247-250 i84 CH'-O.. 236-229 CH'-N... . . . . 250-260 i84 G"H'«0... . . 226-228 240-244 C"H''N... . . . . 260-26.5 >73 C>-H'^>N... . . . . 270-280 166 Les deux divisions de ce Tableau montrent un parallélisme intéressant. Chacune d'elles débute par un corps en C' qui, par sa composition et par ses propriétés, se dislingue nettement des suivants, lesquels ont au contraire entre eux de grandes analogies et forment deux séries homologues (formule générale C"H^""'''0, pour les alcools; C"II-" "N, pour les bases). Le premier alcool^ C'H'*0, est le seul dont nous ayons pu fixer la cons- titution. C'est le p-mêlhylcyclohexanol (hexahydro-/;-crésol). (^eci résulte de la comparaison que nous en avons faite avec le produit synthétique pur que nous ont fourni les établissements Poulenc frères. Nous avons trouvé les deux échantillons identiques; leurs phényluréthanes, en particulier, fondent tous deux à 122", ainsi que leur mélange. Cet alcool ne décolore pas le permanganate à froid; il est saturé et stable. SÉANCE DU l6 JUII^LET I9I7. Il5 Il n'en est pas de même des alcools suivants ; ceux-ci présentent la par- ticularité de se convertir spontanément el assez rapidement en pliénols. Insolubles dans les alcalis lorsqu'ils sont fraîchement préparés, ils y devien- nent peu à peu solubles. Celte solution se trouble lorsqu'on y dirige un cou. rant de gaz carbonique, et il se précipite des corps huileux, à odeurs et propriétés phénoliques. Cette transformation en phénols a lieu dans une atmosphère d'anhydride carbonique, mais elle est plus rapide à l'air. Elle est accélérée aussi par la chaleur. Ainsi l'alcool C'° H" O est transformé pour un tiers de son poids lorsqu'on l'abandonne en vase clos à la tempé- rature ordinaire pendant un mois, et pour une moitié lorsqu'on le main- tient à l'ébullition pendant i/j heures à l'air libre. De plus, chaque alcool semble donner naissance à plusieurs phénols à la fois. Il ne s'agit donc pas d'une simple isomérisation, ainsi que nous l'avions pensé d'abord, mais d'un phénomène plus complexe, dont il nous restera à élucider le mécanisme. Il résulte de la formation même de phénols que les alcools du goudron du vide appartiennent, comme les hydrocarbures correspondants, à la série hydroaromatique. Les alcools de la série homologue C* à C" sont des composés non saturés. Leurs éthers acétiques (que l'on obtient facilement par l'action du chlorure d'acétyle) décolorent instantanément le permanganate de potasse en solu- tion sulfurique froide. Ces éthers sont des liquides incolores, volatils sans décomposition et doués d'odeurs agréables. Les hases du goudron du vide présentent entre elles à peu près les mêmes relations que les alcools. La fraction la plus basse (ig8''-2o3'') fournit à l'analyse des chiffres correspondant exactement à la formule C'H'N. Elle possède tous les caractères des aminés aromatiques primaires ; par diazo- tation et copulation avec le.^-naphtol. elle donne un beau colorant rouge. Nous en avons préparé un picrate qui est facilement soluble dans l'alcool et qui fond à 170°. Ces faits nous portent à voir dans celte fraction un mé- lange de tolindines. Nous n'avons cependant pas réussi à les séparer. Les bases suivantes sont, à l'inverse de la précédente, secondaires et non saturées. Ce sont des liquides incolores, insolubles dans l'eau et doués d'odeurs qui rappellent celles de la quinoléine et de ses homologues. Leurs picrates sont peu solubles dans l'alcool. Nous croyons que les alcools du goudron du vide existent comme tels dans la houille. En effet, l'extrait benzénique de la houille ('} contient (') IJjiliytfS rr/l /!!■:■ I.IG3. igiti. |). o5S. Il6 ACADEMIE DES SCIENCES. aussi des alcools dans une proportion presque identique, et bien que nous ne les ayons pas encore étudiés d'une manière approfondie, nous avons cependant constaté qu'ils possèdent des propriétés très semljlables, des points d'éhullition très voisins et la même faculté de se transformer rapi- dement en phénols, l'^n revanche, nous ne pensons pas qu'il en soit de même des bases. L'extrait de houille contient, il est vrai, des substances de nature basique, mais elles sont différentes de celles du goudron; cer- taines d'entre elles sont solides. Il est à présumer que ces alcaloïdes fossiles, de même que la plupart de ceux de nos végétaux actuels, ne sont pas vola- tils sans décomposition, même sous pression réduite. Nous n'aurions donc, dans les bases du goudron du vide, que les produits de cette décompo- sition. CHlMllî. — Action des acides sur le pouvoir rolaloire du saccharose et du sucre interverli en présence de sels soluhles. Note de M.Em. Saillard, présentée par M. L. Maquenne. Les sels solubles (chlorures, acétates, etc.) exercent une action sur le pouvoir rotatoire des solutions de saccharose et de sucre inverti : ils dimi- nuent la polarisation à droite des premièies et augmentent la polarisation à gauche des secondes. D'après nos essais, qui ont porté sur les sels intéressant les mélasses do betteraves ('), les sels solubles, pris en quantités équivalentes, agissent respectivement de la même manière sur le pouvoir rotatoire du saccharose et du sucre inverti, l'action sur ce dernier étant à peu près deux fois plus marquée que sur le saccharose. Les essais suivants ont été faits en partant d'une solution de saccharose pur intervertie par ébullition avec quelques gouttes d'acide chlorhydriquc. Après refroidissement le liquide était additionné d'un peu de noir et de kieselguhr, filtré et neutralisé exactement par la soude. A 5o""' de cette solution ou ajoutait le sel, éventuellement l'acide à étudier, et l'on complé- tait à lot)""'. Les lectures ont été faites à 20"; comme sel on n'a employé que le chlorure de sodium ordinaire; d'autres seront essayés. Action de l'acide sulfureux. — L'acide sulfureux ne change pas l'action ^') C(inij>/fs rendus, t. l(i:J, i()i"), p. Ji. SÉANCE DU l6 JUILLET I917. II7 du sel marin sur le pouvoir rotatoire du saccharose, aux doses employées. Jusqu'à 2^,5 de SO* pour loo""™', l'acide sulfureux ne change pas la rota- tion des solutions d'inverti pur (sans sel), mais il atténue l'action du chlo- rure de sodium, d'autant plus qn'il est en quantité plus grande. Pour une même dose de SO", l'action est plus faible quand il y a davantage de sel dans la liqueur. Gomme les solutions d'acide sulfureux laissent facilement dégager du gaz par l'agitation ou la filtration, les polarisations en milieu sulfureux sont instables; elles sont minima quand le liquide est saturé de gaz, puis, par départ de SO", tendent vers la polarisation que donne le mélange de sucre inverti et de sel, sans autre addition. Par exemple : ;' Inverti -+- 4° chlorure de sodium (dans 100'^™') — io,(i- I%e!nière série. ' Inverti -H 4° NaCl -+- SO' à refus (dans loo"""') —10, 34 ' Inverti + 4" Na Cl + SO- après agitation (dans 100™'). — 10,60 T- . , . • ( Inverti + ids chlorure de sodium (dans 100""') — 12, 35 UeuKienie série. , . - », ^, ^^„ , „ , , , ^, ( Inverti + los NaCl -+- SO- a refus (dans 100"" ) —12, 34 L'action est analogue quand la solution d'inverti contient à la fois du sel marin et de l'acide chlorliydrique. Action de l'acide acétique. — Aux doses essayées, l'acide acétique ne change pas la polarisation du saccharose additionné de chlorure de sodium ; il diminue le pouvoir rotatoire de l'inverti, seul ou additionné de sel marin, avec ou sans acide chlorhydrique : o ,, . . , . i Inverti sans addition (dans 100"^'"') — i 1 ,62 l^iemiere série. , . ^,.t..^. , ,. , I Inverti + 20s 0-11*0^ (dans 100"° ) —11, 24 r^ .. , . \ Inverti + 4° chlorure de sodium (dans 100""°) — 12, q4 JJeiivieme série ■ /Inverti + 4s NaCl -h 20"^™' C-H'O- (dans 100"^'"') —12,48 „ i Inverti -+- 4s Ma Cl + 5''"'' H Cl (dans 100™') — 13,4'3 iroisieme série. | ,,,,.^,1; ^ /jg ^^Cl -t- .5™' Hi;i + 20™' C^H'O^ —12,88 Action de r acide c/tlor/iydri(/iie. — On ne peut évidemment pas essayer son action sur le pouvoir rotatoire du saccharose, qui est interverti déjà à froid. L'acide chlorhydrique augmente la polarisation de l'inverti pur ou salé et le sel marin l'augmente encore davantage que la quantité équivalente d'acide chlorhydrique. C'est ce que montrent les nombres suivants : Inverti -4- 4? NaCl (dans 100'^"'') •— 13,!3 Inverti -t- 48 NaCl + io''°''HCl (dans ICO™') — i4,i5 Inverti H-i4s NaCl -i-io™' IICI (dans 100'"'") —16, 5 «. R., 1917, 2- Semestre. (T. ICk.. N- 3.) '6 Il8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Action de r acide carbonique. — L'acide carbonique ne modifie pas l'action du chlorure de sodium (4''' pour loo™') sur le pouvoir rotatoire des solutions de saccharose ou de sucre inverti. Toutes les expériences ont naturellement été faites sous la pression ordinaire, pour laquelle la solubilité de CO- est faible. En résumé : 1° Aux doses essayées, l'acide sulfureux et l'acide acétique (acides faibles) ne changent pas le pouvoir rotatoire du saccharose accompagné de sel marin; ils diminuent celui du sucre inverti, additionné de sel, avec ou sans acide chlorhydrique. Ils agissent comme antagonistes du chlorure de sodium et peuvent annuler son effet; •2° Au contraire, l'acide chlorhydrique (acide fort) augmente la polari- sation à gauche des solutions d'inverti accompagnées de sel ; 3" Les solutions de sucre inverti, salées et additionnées d'acide sulfureux, donnent une polarisation instable parce qu'elles perdent facilement une partie du gaz dissous ; 4° L'acide carbonique n'agit pas sur les solutions de saccharose ou de sucre inverti additionnées de sel marin. Ces essais ont été effectués avec la collaboration de M. Wehrung. l3 0TANlQtJE. — Sur la sexualité chez les Champignons Myxomycètes. Note de M. François-Xavier Skupienski, présentée par M. Gaston Bonnier. Pour l'étude de la sexualité chez les Myxomycètes j'ai choisi le Z)iV/ym2'H7« nigripps¥v\Q?,. Cette espèce se développe sur le bois pourri; c'est une des rares qui se cultivent artificiellement avec facilité sur la gélose additionnée d'une infusion de bois pourri. Je vais exposer ici le développement sexuel de cette espèce, que j'ai suivi expérimentalement, pendant plus de deux années, au Laboratoire de Botanique de l'Kcole Normale supérieure ainsi qu'au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau. JjCS spores sonl toujours associées avec une bactérie mobile, Jlacleriuin /Itiorescens, ffui sert de uourrilure au\ zoospores, myxamibes et plasuiodos. Toutes les opérations ont été faites aussi aseptiquement que possible. L'eau de condensation de la gélose et une infusion de chou ou de foin m'ont servi de milieu de culture pour la germination des spores. Le-; spores germent 6 à 8 heures après l'ensemencemenl, et doniierit des zoospores uninucléées, munies d'un fort cil vibralile. i à 5 heures après, les zoospores se divisent chacune en deu\ parties. Après cette première division qui, d'après Lister et Jalin, SÉANCE DU l6 JUILLET I9I7. II9 correspond à la réduction chromatique, le ci! vibralile de clia([ue zoospore-fille dispa- raît : la zoospore devient une niyxamibe. Chaque myxamibe (haploïde) continue à se diviser, ce qui assure la multipli- cation de l'espèce; j'ai cojnpté de quatre à cinq divisions pour une même zoospore- mère. Les jeunes myxamibes se déplacent dans le milieu nutritif et finissent par arriver presque toutes à la périphérie de la préparation, par suite du besoin d'ovygène. Ce besoin augmente quand le moment de la copulation approche : on voit alors très bien toutes les myxamibes arri\er au jjord de la lamelle et former une traînée compacte dessinant, pour ainsi dire, le contour de cette dernière. Les myxaniibes se nourj-issent de bactéries, mais à ce stade les vacuoles sont peu visibles; elles sont petites et peu transparentes, et c'est là un fait constant. Après un certain temps, les niy.xamibes se préparent à une nouvelle phase de développement : on les voit se grouper par paires et les deux myxaniibes d'une même paire, devenues gamètes, se fusionnent entre elles. J'ai pu con- sta ter ce fait maintes fois et c''est pour moi un point fondamental dans l'his- toire du développement de cette espèce. J'ai pu constater également qu'une myxamibe ne se fusionne pas avec n'importe quelle autre; elle se déplace, elle s'approche successivement puis s'éloigne de plusieurs myxaniibes, puis finit par s'unir avec l'une d'entre elles. J'explique ceci en admettant qu'une myx(unihe haploïde d'un sexe | que Pinoy définit par un signe (-h) ou ( — )| clierche une myxamibe d' un sexe diffèrent pour s'unir avec elle. Le Didymium nigripes possède donc, selon moi, des myxamibes de deux sortes ( + ) et ( — ), provenant, par une série de divisions multiplicatrices, de zoospores (-1-) et ( — ), lesquelles proviennent à leur tour de la division réductrice dont j'ai parlé plus haut. Une myxamibe (-f-) et une myxamibe ( — ) en s'unissant fusionnent leurs protoplasmes et leurs noyaux : il se fait ainsi un œuf ou zygote, par fusion de deux gamètes libres, mobiles et semblables. C'est la première fois que tel fait est signalé dans le genre Didymium ('). La fusion des protoplasmes peut être observée sur le vivant; elle est suivie d'une fusion nucléaire, qu'on no peut voir directement, mais qu'on peut reconnaître sur les préparations fixées et colorées, en tenant compte des faits suivants : 1" Les noyaux des zoospores et des myxamibes se divisent par karyokinèse : j'ai (') Jahn a observé la copulation des myxamibes haploïdes, donnant de « petits plasmodes», chez le Pliysniiim didermoides. Doflein qualifie ces petits plasinoiles de « zygotes M. I20 ACADÉMIE DES SCIENCES. vérifié le fait deux fois chez les zoospores et j'admets qu'il en est de même chez les myxamibes qui ne sont que des zoospores ayant perdu leur cil. 2° Le noyau du zygote se divise aussi par karyokinèse; j'ai vérifié le fait et j'admets qu'il en est de même dans les divisions nucléaires ultérieures. Dès lors, lorsqu'on a sous les yeux un individu muni de deux noyaux très rapprochés, souvent même au contact l'un de l'autre, la seule interpréta- tion possible est qu'il s'agit d'un zygote où la fusion nucléaire est sur le point de s'opérer. J'ai eu sous les yeux de nombreuses figures se rapportant à ce stade; par conséquent la fusion nucléaire ne fait pour moi aucun doute. Le zygote présente des caractères morphologiques très différents de ceux des myxamibes. 11 est plus volumineux, il émet des pseudopodes [)lus longs, il est plus vacuolisé et les courants proloplasrniqiies de va-et-ineni , qui n'existent pas chez les mya-amihes, sont ici très visibles. Ces caractères secon- daires permettent, sur le vivant, de distinguer des myxamibes les zygotes. Dès la formation du zygote les vacuoles deviennent grandes et claires; elles sont pleines de bactéries en voie de digestion. Ceci paraît en rapport avec la vie végétative très active qui va être celle du zygote devenant plasmode. La transformation du zygote en plasmode peut se faire par deux pro- cessus en apparence différents. Tantôt c'est un simple accroissement en volume du zygote, dont le noyau se multiplie indéfiniment par karyoki- nèse; tantôt on voit plusieurs zygotes ou petits plasmodes se fusionner entre eux. Je considère ce dernier phénomène comme un simple phéno- mène physique, attendu qu'il n'y a pas fusion de noyaux. Grâce à ce double processus, les myxamibes et les petits plasmodes disparaissent des cultures; celles-ci ne renferment plus que de grands plasmodes pluri- nucléés. Pinoy, étudiant d'autres espèces de Didymium, a, le premier, émis l'hypo- thèse d'une sexualité chez ces champignons : « Il y a lieu, dit cet auteur, de se demander si, pour la fructification, il n'est pas nécessaire qu'il y ait une conjugaison préalable des plasmodes de signes différents (+) et ( — ), de même ([u'il faut deu\ thalles différents, chez certaines Mucorinées, d'après les recherches de Blakeslee, pour la production de l'œuf. » On voit par ce texte que l'auteur est amené à supposer que c'est entre deux plas- modes (+) et ( — ), muni chacun de nombreux noyaux de même signe, que se fait la fusion sexuelle. Chez le Didymium nigripes, il n'en est pas ainsi : la fusion sexuelle SÉANCE DU l6 JUILLET I917. 121 s'effectue à un stade antérieur au stade plasmode, puisque ce sont des myxamibes uninucléées qui sont gamètes. On peut se demander s'il n'en est pas de même chez les Didyrnium étudiés par Pinoy. Les myxamibes qui n'ont pas joué un rôle sexuel sont destinées à dispa- raître, englobées el digérées par les plasmodes de formation sexuelle. Maintes fois j'ai observé des plasmodes saisissant à l'aide de leurs longs pseudopodes non seulement des myxamibes, mais aussi des zoospores attar- dées dans leur développement; j'ai pu même reconnaître, à l'intérieur des vacuoles d'un plasmode, des myxamibes en voie de digestion. Jalm a déjà observé des faits semblables. En résumé, j'ai démontré d'une façon précise et explicite que chez le Didymium nigripes il existe une sexualité très marquée. Des tnyxamihes- gamèles (-+-) et ( — ) se fusionnent, protoplasme à protoplasme et noyau à noyau, pour former une myxamihe-zygote ayant des caractères morpholo- giques spéciaux. Chaque zygote est l'origine d'un petit plasmode qui peut grandir isolément ou s'associer (sans fusion nucléaire) avec des plasmodes semblables, en donnant de grands plasmodes susceptibles de fructifier en sporanges. ZOOLOGIE. — Sur la valeur subjective de révolution de l'appareil venimeux des serpents et de l'action p/iysiologirpie des venins dans la systématique . (Réponse à M. G. -A. Boulenger.) Note(') de M""' Marie Puisalix, présentée par M. Edmond Perrier. La Note que M. G. -A. Boulenger a donnée (voir ci-dessus, p. 92) en réponse à la mienne (- ) aux derniers Comptes rendus de l'Académie, Sur dévolution de l'appareil à venin des Serpents, Note qu'il a eu l'cxtiéme cour- toisie de me communiquer préalablement à l'impression, me fournit l'occa- sion de préciser dès maintenant le peu de valeur que j'attache à l'appareil venimeux elà l'action physiologique des venins dans la systématique. Il a pu exister une période où l'on ne considérait comme venimeux que les Serpents dont la morsure pouvait nuire à l'homme; mais comme les Serpents ne font pas de l'homme leur proie ordinaire, et que les morsures qu'il peuvent lui infliger ont, à de rares exceptions près, un caractère plus (') Séance du g juillet kji-. {-) M""' I'hisai.ix, Comptes rendus, l. lOi, 1917. p. gSg, 122 ACADEMIE DES SCIENCES. défensif qu'agressif, il convient de considérer la fonction venimeuse par rapport aux animaux entre lesquels il existe des rapports biologiques, en particulier ceux des Serpents avec leur proie, et surtout vis-à-vis de l'in- dividu producteur du venin. L'organisme de ce dernier est en effet im- prégné par le venin, auquel il doit les caractéristiques de sa nutrition et la grande résistance qu'il possède à son venin propre, à ceux des autres ani- maux venimeux et aux poisons en général. Les travaux relativement récents sur les sécrétions venimeuses des Pro- tozoaires, travaux qui ont eu pour point de départ la découverte en j88o, par M. I^averan, de l'Hématozoaire du paludisme, ceux qui portent sur les autres groupes d'animaux venimeux, ceux mêmes qui se limitent aux Serpents : répartition de la grande parotide dans les diverses familles, mode d'action de sa sécrétion ('), concourent tous à faire considérer la fonction venimeuse comme l'exagération d'une fonction normale du protoplasme des organismes monocellulaires, ou de certains tissus, et la dégagent des appareils par lesquels elle se manifeste vis-à-vis des animaux. Pour préciser en ce qui concerne l'appareil venimeux des Golubridés Aglyphes, j'ajouterai que le terme de préopislhoghphe quêtai employé pour désigner cet appareil, quand il est représenté à la fois par une glande paro- tide venimeuse et des crochets maxillaires pleins (séparés ou non par une barre des autres dents), ne vise absolument que l'efficacité de la morsure venimeuse, la perfection avec laquelle le venin est inoculé, et non pas la parenté hypothétique des Aglyphes qui la possèdent avec ceux des Opis- thoglyphes qui n'en diffèrent que par le sillon de leurs crochets. Quanta l'étude des caractères physiologiques du venin, elle est relati- vement récente en ce qui concerne la sécrétion parolidienne; et si, en 1899, alors ({ue ces études débutaient à peine, j'ai pu croire avec C Phisalix, qu'elle pouvait être de quelque utilité en systématique, mes dernières recherches montrent qu'il n'en est rien : en ce qui concerne les venins, les types Elapiné et Vipérine (Cobra et Vipère) ne sont nue des vues de l'esprit dont le choix a été fixé par la constatation des principaux symp- tômes et du genre de mort auquel ces venins exposent; ce sont des commo- dités pour servir de comparaison et pour relier les résultats récents à ceux depuis plus longtemps acquis. En efTet, comme l'a aussi souligné M. Arthus, il existe entre ces types (') M""' PiusALix, Cumules rendus, t. I08, ivC-ij P- i4'^"J; ^'ull. du Mua., iiuii 1916 et 1917. SÉANCE DU l6 JUILLET I917. 123 arbitraires des intermédiaires; en un mot, les venins des Serpents ne se ramènent pas à deux types fixes et absolus : ils peuvent déterminer des symptômes communs avec l'un ou l'autre; mais ils ont en général une modalité particulière, qui peut même varier d'une espèce à l'autre d'un même genre : c'est ainsi que les venins des trois espèces de Zamenis jus- qu'ici essayés : Z. gcmonensis, Z. hippocrepis et Z. mucosus, ont comme le venin de Cobra une action paralysante sur la respiration, qui à elle seule suffit à entraîner la mort; et que, à cette action, s'ajoute, chez la dernière espèce, un pouvoir convulsivant aussi énergique que celui du venin de Viper a Russe Un ( ' ) . Enfin, l'immunité ne peut fournir qu'une présomption pour la ressem- blance des venins, puisque, comme je l'ai montré à propos de la résistance des Serpents aux venins des Batraciens, elle peut résulter aussi bien d'un antagonisme physiologique que d'une similitude relative (-). Ainsi, loin de « battre en brèche » la classification proposée par M. Bou- lenger, j'en dégage tout entière la fonction venimeuse; l'étudequej'en ai faite dans tous les groupes zoologiques montre qu'elle est autre chose, qu'elle est trop générale pour être enfermée dans des cadres, même élastiques; la disposition des organes producteurs de venin, l'évolution indépendante des appareils inoculateurs, la physiologie des venins et les phénomènes d'im- munité naturelle que présentent les animaux venimeux ne peuvent être d'aucune utilité, d'aucun emploi rationnel dans la classification. MICROBIOLOGIE. — Étuc/e bactériologique de la coagulation naturelle du latex rf'Hevea brasiliensis. Note (') de MM. Dejîier et VEKNrrr, présentée par M. Roux. Le latex à'Hevea^ recueilli dans des conditions de simple propreté, présente la blancheur du lait. Au microscope, il paraît constitué par un grand nombre de corpuscules arrondis dont les dimensions rappellent celles des cocci et qui, dans le liquide, sont animés de mouvements browniens. Abandonné dans une cuve, ce latex prend en général une teinte blanc jau- (') M""= Phisaux, Bull, de la Soc. de PcUli. exot., juin 1917. (») M™" Phisaux, Comptes rendus, t. l'tS, 1909. p. 807 et 1784; .lourn.de Phrsiol. <;t de Patli., n° .'), igoS. C) Séance du 9 juillet 1917. 124 ACADÉMIE DES SCIENCES.' nàtre en surface. Quelquefois même il devient noir ou vert, tandis qu'il coagule dans sa masse, en 4H heures environ, à la façon du lait. Les bactéries, qui, au début, constituaient une véritable rareté, se sont rapidement développées et, dans les examens en série, on note la présence d'une llore extrêmement polymorphe où toutes les espèces bactériennes se trouvent représentées. Ce mode de coagulation que nous appellerons spontanée ou naturelle est certainement, avec la coagulation par dessiccation, un des modes de prépa- ration de la gomme bruLe les plus anciennement connus, non seulement en ce qui concerne VHevea, mais encore à propos de nombre d'autres plantes à caoutchouc. Outre l'irrégularité des résultats obtenus, les odeurs de putréfaction qui se dégagent dans les fermentations qui se déclarent ont puissamment contribué à faire abandonner ce procédé de coagulation. Cependant la valeur industrielle des gommes obtenues dans ces conditions n'avait pas échappé aux industriels qui s'occupent de caoutchouc. L'action des bactéries sur le latex est à l'étude depuis quelques années et MM. Grantham et Eaton ont montré leur action tant sur les sucres que sur les aibuminoïdes qui peuvent disparaître en partie pendant le calan- drage et la dessiccation des gommes à la suite de leur attaque par les fer- ments. Le latex utilisé dans nos expériences provient de la plantation Bellan à Giadinh près Saïgon et nous a été gracieusement donné par M. Cliesnay, le directeur de celte plan- tation. Nos prises d'échantillon ont été faites aux heures habituelles, c'est-à-dire vers 7*' du matin. Le latex était recueilli dans de bonnes conditions de propreté sans toute- fois viser à la stérilité absolue. C'est ainsi que tout le matériel destiné à la récolte était stérilisé, du moins en ce qui concerne les gouttières et les godets. Le couteau du saigneur était arrosé d'alcool et flambé au moment de l'usage. Pour éviter une trop grande contamination, nous n'avons utilisé que la scarification inférieure des arbres. L'amorçage du latex était obtenu au moyen d'eau physiologique stérilisée et manipulée avec une pipette également stérilisée. Cette opération précédait la mise en place de la gouttière et du godet, de façon à ne recueillir qu'un latex non additionné d'eau. Enfin, pour limiter les chances de contamination, les godets étaient abrités des poussières de l'atmosphère au moyen de papier stérilisé. L'expérience a porté sur cinq arbres don- nant en moyenne de îo""'' à 20''"" de latex chacun. Ce dernier était recueilli dans un llacon stérile, transporte au laboratoire et finalement veisé dans une boite de Fètii pour la coagulation, laquelle s'opère en ^8 heures environ. Il a été fait six expériences d'une durée de 1 5 jours environ. Pour procéder à l'élude de la flore, on pratiquait deux prélèvements par 24 heures, ce qui représente avec l'examen du début cinq analyses par échantillon de latex. En dehors des examens directs ou colorés, il a été fait des ensemencements sur les milieux ordinaires : bouillon à l'air et bouillon sans air, gélose en longs culots pour la recherche des anaérobics ou SÉANCE DU l6 JUILLET I917. tn5 coulée en boite de Pétri. Rnfin, en dehors des milieux, ordinaires, il a été utilisé des milieux acides ou à base de sérum de latex. Ce dernier s'obtient par le chaufTage du latex, à 120° d;ins l'autoclave. A cette température le caoutchouc coagule, et par pres- sion on en extrait le sérum qui, gélose ou non, sera utilisé après stérilisation comme milieu de culture. Nous lavons isolé 'dans nos expériences vingt-six espèces aérobiques ou facultatives et un microbe anaérobique. Ces bactéries appartiennent à toutes les variétés. On y rencontre en effet des cocci se présentant en amas, en chaî- nettes ou associés par quatre éléments. Les coccobacilles sont représentés par deux variétés. Les bacilles sont extrêmement nombreux. Certains n'offrent aucune particularité bien caractéristique; d'autres sont chromo- gènes ou bien présentent une spore tantôt médiane, tantôt terminale. Au cours de nos recherches la flore nous a paru très variable. Exception doit être faite cependant pour un bacille qui a été isolé dans nos examens indistincte- ment quel que soit le milieu utilisé pour les recherches. Les caractéristiques sont les suivantes': bacille court, à bouts arrondis, il est très peu mobile et ne se colore pas par la méthode de Qram. Sur gélose ordinaire inclinée, ses cultures présentent l'aspect d'un enduit blanc grisâtre, sans | caractères déterminés. Il cultive abondamment sur le sérum delatex gélose tournesolé. Le milieu de culture vire au rouge, se décolore rapidement et présente une petite dislocation. La gélose tournesolée contenant du lactose ou du saccha- rose vire au rouge avec dislocation : cette dernière est particulièrement marquée avec le saccharose. Le lait tournesolé ensemencé avec cette bactérie vire au rouge et coagule. Ce microbe ne présente aucun pouvoir protéoly- tique vis-à-vis de l'albumine d'œuf coagulé. Par contre, il liquéfie la géla- tine en donnant un entonnoir de liquéfaction. Il y a production de gaz. Ensemencé dans des cuves de latex, ce microbe permet d'obtenir la coagulation complète du caoutchouc en 24 heures. Aussi depuis plusieurs mois ce nouveau procédé de coagulation est-il mis en œuvre à Nha-Trang. Pour obtenir des résultats parfaits il est bon néanmoins de prendre certaines précautions. 1° Loi-.sque la coagulation se fait lentement, il est utile d'ajouter une matière sucrée pour l'accélérer. Le sucrage est pratiqué depuis plusieurs années à Nha-Trang, lorsque l'expérience en démontre la nécessité. Le sucre est ajouté dans la proportion de i» par litre de latex : des propor- tions moindres sont cependant la plupart du temps suffisantes. MM. Gran- tham et Eaton ont fait des constatations analogues qu'ils ont signalées dans leurs travaux. C. R., 1917, 2* Semestre. (T. 165, N« 3.) '7 126 ACADÉMIE DES SCIENCES. a" Comme ces auteurs, nous avons constaté que la surface du latex coagulé présente une écume alcaline dans' laquelle il existe de grands bacilles très aérobiques gênant la coagulation à ce niveau. Le sucrage proposé par Grantham et Eaton entrave le développement de ces bactéries, mais les résultats sont encore meilleurs si l'on opère en milieu anaérobique. On réalisera aisément ces conditions en disposant à la surface du liquide un simple flotteur de bois qui gêne le développement de ces bactéries. Les gommes obtenues dans ces conditions sont blanches au début, puis le deviennent moins., Pour éviter cette transformation, il suffit de les stéri- liser àjla chaleur, ou de les traiter par une solution de formol. On arrive au même résultat en les tenant à l'abri de l'air pendant un minimum de 4 jours. 3° Les cuves en zinc ne peuvent être utilisées comme récipients à coa- gulation. Ce fait s'explique vraisemblablement par l'action toxique des sels de zinc suries microorganismes contenus dans le latex. histologie' PHYSIO -[pathologique. — Sur le mécanisme histolof^ique du comblement desl plaies chez l'homme. Note (') de MM. A. Policard et B. Desplas, présentée par M. Dastre. Les bourgeons charnus, agents du comblement d'une plaie, sont consti- tués par un tissu conjonctif spécial, dit de bourgeonnement . I. Etudié chez l'homme, dans des plaies de guerre en plein bourgeonne- ment, ce tissu a la structure suivante : 1° La couche superficielle, épaisse 'de i™" environ, apparaît rouge, sai- gnant facilement, très fragile. Elle est constituée par un tissu conjonctif lâche, typique, à fibrobiastes anastomosés par leurs prolongements, à sub- stance fondamentale abondante, parcourue par un réseau de fines fibrilles conjonctives, et dans laquelle on rencontre toujours des cellules migratrices et spécialement des polynucléaires plus ou moins abondants (peu dans les plaies en bon état, beaucoup dans les plaies atones et de mauvais aspect). Cette couche conjonctive est parcourue par des bouquets de capillaires sanguins, provenant du réseau artériel du muscle sous-jacent, montant droit sans aucune anastomose et se recourbant en crosse sous la surface. (') Séance du g juillet 1917. SÉANCE DU l6 JUILLET 1917. I27 Chaque bourgeon charnu est individualisé par un bouquet de ces capil- laires. 2° Vient ensuite une zone d'aspect blanchâtre, épaisse, suivant l'âge de la [plaie, de i""" à 3""", et constituée par du tissu conjonctif en évolution fibreuse, avec fîbroblastes peu abondants et substance fondamentale presque entièrement transformée en lames conjonctives épaisses, plus ou moins anastomosées, comme dans un derme jeune non remanié ou dans une apo- névrose. Cette couche pseudo-aponévrolique ne présente comme vaisseaux que les capillaires droits qui la traversent. De place en place, dans les couches supérieures de la zone, se trouvent des amas de lymphocytes. 3° Profondément, entre la Jcouche pseudo-aponévrotique et le muscle normal, existe une région d'épaisseur irrégulière et variable, souvent de 2'"™ à 5°"", constituée par du muscle en voie de sclérose. Cette région repré- sente le fond musculaire primitif de la plaie, les deux zones superficielles constituant au contraire un tissu néoformé. II. Ce tissu de ^comblement si complexe est l'aboutissant de trois pro- cessus élémentaires, d'apparitions [successives et qu'une étude méthodique d'un grand nombre de plaies de guerre d'âges variables nous a permis de dégager^: i" Un processus d'expansion et de multiplication du tissu conjonctif présent au début dans [le^ fond Ide la plaie. — Ce tissu conjonctif gonfle, devient œdémateux; les fîbroblastes se divisent (mitoses) et des fibrilles nouvelles se, forment. Il n'y a pas de rapports visibles entre la poussée conjonctive et les dépôts de fibrine qui peuvent exister à la surface de la plaie; il n'y a aucune apparence de culture des cellules conjonctives dans la fibrine coagulée'; celle-ci ne parait pas jouer un rôle direct dans l'édification du tissu de bourgeonnement. Ce processus est très précoce : il est décelable dès le deuxième jour. 2° Un processus^^^asculaire. J— A partir du réseau artériel de la surface musculaire cruentée, se fait une poussée vasoformative intense. Les vais- seaux néoformés croissent en ligne droite vers l'extérieur, entraînant avec eux leur adventice. Cette néoformation vasculaire, décelable dès la soixante- dixième heure, est caractéristique vers le cinquième jour; elle est fonda- mentale et commande en fait la formation des bourgeons charnus. 3° Un processus de néoformation conjonctive. — Parles capillaires droits arrivent des lymphocytes, qui émigrent dans le tissu conjonctif au niveau de 128 ACADEMIE DES SCIENCES. la base de la couche superficielle décrite plus haut (nids de lymphocytes) et évoluent en fibroblastes en provoquant dans la substance fondamentale l'édification de lames conjonctives. Ce processus se manifeste seulement vers le septième ou huitième jour environ; il commande la formation du tissu cicatriciel proprement dit. Le détail histologique de ces phénomènes a été l'objet d'études ulté- rieures. M. Pierre-Th. Dufour adresse une Note intitulée : Tracé mécanique de la perspective isométrique d'un terrain donné par une carte à courbes de niveau. La séance est levée à i6 heures et quart. E. P. ERRATA. (Séance du 3o avril 1917.) Note de M. de Sparre, Au sujet des coups de bélier dans une conduite formée de trois sections de diamètres différents pour lesquelles la durée de propagation est la même : Page 684, ligne 19, au lieu de l(t) = 2py„, lire t,(t) = — 1 pl{t) ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 JUILLET 1917. PRESIDENCE. DE M. Paul APPELL. MEWOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Ednoxd Perrikr rappelle en ces termes le centenaire d'un des Cor- respondants de rAcadémie, Ca/'/Fo"/, professeur à l'Université de Giessen: Je demande à l'Académie la permission de lui signaler un éphéméride qui m'a été rappelé de Genève et qui concerne l'un de ses Correspondants étrangers les plus éminents. Le naturaliste Carl Vo«;t est né à Giessen le 5 juillet 1817 ; le centenaire de sa naissance est tombé par conséquent entre nos deux dernières séances. Il est impossible d'énumérer ici tous ses travaux scientifiques qui ont porté à la fois sur la Zoologie, l'Anthro- pologie, la Géologie et la Physiologie; il était aussi peintre, philosophe et parlait avec la même facilité presque toutes les langues d'Europe. Son enseignement ardent et élevé fut un de ceux qui exercèrent la plus grande influence, non seulement sur les étudiants, mais sur les masses populaires elles-mêmes. Il avait fait ses études à Giessen et il travailla d'abord dans le laboratoire de Liebig, un des rares savants allemands qui, ayant quelque temps tra- vaillé à Paris, reconnaissaient franchement ce qu'ils devaient à la Science française ; il fut ensuite à Berne l'élève du professeur Valentin, puisl'élève et le collaborateur de Louis Agassiz dont la réputation devait devenir uni- verselle, et que l'empereur Napoléon Ht, également son ancien élève à Neufchàtel, avait songé à appeler en France comme directeur du Muséum vers i865. En i844; Cari Vogt vint à Paris où il demeura deux ans et où il se lia avec nombre de savants français, notamment Armand de Quatrefages qui lui conserva toujours une haute estime. En 1847, sa ville natale lui offrit une chaire; mais la révolution de 1848 18 G. R., 1917, 3' Semestre. (T. 165, N« 4.) OS li ikC j Li 3 R AR Y'.— l3o ACADÉMIE DES SCIENCES. » grondait en France et avait en Allemagne une puissante répercussion. Cari Vogt se fil l'éloquent propagateur des idées françaises et son influence fut telle qu'elle lui valut d'être condamné à mort dans plusieurs Etals allemands. Un de ses parenls réussit à le cacher, m'a-l-il raconté, parmi les piqueurs de chasse du roi de Hanovre. Il dut bientôt quitter l'Allemagne et se réfugia à Berne, d'où il alla à iNice reprendre au bord de la mer ses études de naturaliste. En i852, il fut appelé à professer à l'Uni- versité de Genève où il a résidé jusqu'à la fin de sa vie et où il ne cessa de se montrer un ami et un admirateur fidèle de notre pays. Lorsque la guerre de 1870 éclata, ces sympathies trouvèrent une occasion de s'affirmer d'une manière effective. Durant son séjour à Paris il avait fait la connaissance de jeunes gens qu'avait enthousiasmés la révolution de i8/|8 et dont il partageait les opinions libérales; mais il connaissait aussi l'Allemagne et sa préparation militaire; la déclaration de guerre l'épouvanta; le désastre de Sedan ne devait que trop justifier ses craintes. Dès le 6 septembre il écrivait à Etienne Arago, le conjurant d'user de toute son induence pour arrêter là la guerre et traiter ; il redoutait, si la guerre se prolongeait, la mutilation de la PVance. Nous n'avons pas à regretter les épisodes héroïques du siège de Paris et de l'armée de la Loire; mais Cari Vogt ne voyait que trop juste; au moins protesta-t-il de toute son énergie contre l'annexion violente, par l'Empire d'Allemagne, de l'Alsace et de la Lorraine. Plus tard, il ne cessa de flétrir dans ses lettres privées et dans ses écrits l'esprit de conquête de l'Allemagne. L'estime dont il jouissait à Genève, l'enthousiasme que suscitait son ensei- gnement, la netteté de ses vues lui valurent d'être nommé successivement recteur de l'Université, puis membre du grand Conseil de Genève et finalement Conseiller fédéral. Il aimait à protéger les jeunes et usait volontiers pour eux de son influence, même à l'étranger quand il le jugeait utile. Combien doivent leur nomination soit dans les hauts postes qui leur ont été attribués, soit même à l'Institut, à l'éloquence simple, sobre et loyale de notre confrère ! L'Académie des Sciences l'avait élu Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoologie le 27 juin 1887; il est mort à Genève, le 5 mai 1890. SÉANCE DU 23 JUILLET I917. l3l NAVIGATION. — A propos de l' extension, à ht mer, du régime des fuseaux horaires. Note de M. Ch. L.vllemaxd. Le 22 janvier de cette année, j'ai eu l'iionneur de présenter à l'Académie une Note de M. J. Renaud, membre du Bureau des Longitudes et directeur du Service hydrographique de la Marine ( ' ), sur les inconvénients de V/ieure vraie, alors exclusivement employée pour marquer le temps à bord des navires, et sur les avantages qu'il y aurait à lui substituer Vheiire du système universel des fuseaux horaires. Le 2 avril suivant, j'avais la satisfaction d'annoncer (-)qu'à la suite d'un vœu émis, le 14 février 1917, par le Bureau des Longitudes, sur la pro- position de MM. Renaud et Lallemand, le Ministre de la Marine avait prescrit d'employer, à partir du aS mars, l'heure des fuseaux sur nos bâti- ments de o-uerre et sur les navires mobilisés. Pour faciliter l'application de cette mesure, le Service hydrographique de la Marine vient de publier un planisphère des fuseaux horaires, dont j'ai le plaisir de mettre un exemplaire sous les yeux de l'Académie. Cette Carte, dressée par M. J. Renaud d'après les données recueillies par le Bureau des Longitudes, donne tous les renseignements utiles à l'appli- cation du système. On y a indiqué : 1° Par des teintes différentes, les pays qui ont adopté soit l'heure d'un fuseau, soit la moyenne des heures de deux fuseaux contigus, et les pays qui n'ont pas encore adhéré au système ; 2" Pour ceux de ces derniers qui ont une heure nationale, la différence entre cette heure et l'heure de Greenwich, considérée comme heure uni- verselle ; 3" Les limites séparatives des fuseaux, constituées : sur terre, par des frontières d'Étals ou de provinces; sur mer, par des méridiens équidis- tants de i5", ou, au voisinage des cotes d'un pays, par la limite des eaux territoriales de ce pays; 4° Le tracé de la ligne de changement de date, près de l'anli-méridien de Greenwich ; 5° Enfm, les numéros adoptés pour distinguer les fuseaux. Ces numéros s'échelonnent de 0 à 23, à partir de Greenwich et en allant (') Comptes rendus, t. IGV. 1917, p. 221. (') Comptes rendus, t. IC4, 1917, p. 5:5^. l32 ACADÉMIE DES SCIE^•CËS. vers l'Est. Le numéro d'un fuseau représente ainsi l'heure officielle dans ce fuseau, quand il est minuit à Greenwicli. D'où cette règle très simple : « Pour passer de la date et de l'heure d'un fuseau à la date et à l'heure universelle correspondantes, il faut retrancher de l'heure du fuseau le numéro de celui-ci ; puis, si ce numéro est supérieur à 1 2, ou bien si le lieu considéré se trouve, dans le fuseau 12, à l'ouest de la ligne de changement de date, il faut ajouter au résultat 24'', pour tenir compte du saut du jour. » La Carte dont il s'agit permet ainsi de connaître instantanément l'heure employée dans toutes les parties du globe, sur terre comme sur mer. A la suite de l'initiative prise par la France, l'Amirauté britannique a constitué, pour examiner la question de l'heure en mer, une commission officielle où, à côté de l'astronome royal, Sir Dyson, et sous la présidence de l'amiral Parry, chef du Service hydrographique, siégeaient des repré- sentants du lioard of Trade, de l'Administration des Postes, des ministères de l'Intérieur et de la Guerre, de V Ordnance Survey , de l'Office météorolo- gique, de la Société royale, de la Société royale d'Astronomie, de la Société royale de Géographie et de VEaslern Telegraph Company. M. J. Renaud a, en outre, été gracieusement invité à collaborer aux tra- vaux de la Commission. Réunie à Londres du 21 juin au 3 juillet dernier, celle-ci a finalejnent, à l'unanimité, recommandé l'adoption, sur les navires britanniques, des règles uniformes actuellement suivies en France à cet égard, savoir : a. Emploi systématique de l'heure des fuseaux pour les montres d'habi- tacle, avec indication de cette même heure sur les journaux du bord et sur les relevés d'observations météorologiques. Les appareils enregistreurs resteraient réglés sur l'heure de Greenwicli, mais le numéro du fuseau serait inscrit chaque jour sur la feuille ; h. ChiflVaison unique de 0 à 23, substituée à la double numérotation de 0 à 12, pour les 24 heures de la journée; c. Substitution du temps civil au temps astronomique dans les éphémé- rides nautiques; autrement dit, adoption de l'heure de minuit, aux lieu et place de celle de midi, comme origine du jour. Sur un seul point, la numérotation des fuseaux, la Conférence de Londres s'est légèrement écartée de la solution française ('). Elle a préféré désigner (') En réalilé, la Conférence s'est également prononcée, à runanimilé, contre l'em- ploi, jugé par elle sans intérêt, de Vltettre d'été à bord des navires. SÉANCE DU 23 JUILLET I9I7. l33 chaque fuseau par la correction même permettant de passer du jour et de l'heure de ce fuseau au jour et à l'heure correspondants de Greenwich. Les fuseaux successifs seraient ainsi numérotés, à partir de Greenwich : 0, -H 1 , H- 2, ..., + 12, en allant vers l'Ouest; — I, —2, ..., - 12, en se dirigeant vers l'Est. Cette solution, théoriquement plus simple que la solution française, offre l'inconvénient de nécessiter l'emploi des symboles + et — , pour lesquels il n'existe pas actuellement de signes spéciaux dans les codes télégraphiques et dont la signification exacte risque d'échapper à beaucoup des personnes appelées à les interpréter. L'emploi simultané des deux notations, sur le planisphère et sur les hoi- loges, paraîtrait de nature à tout concilier. Comme conclusion de ses travaux, la Commission de Londres, frappée des services rendus à la Science, en cette occasion et dans plusieurs autres, par le Bureau des Longitudes, a émis le vœu unanime de voir au plus tôt rétablir en Angleterre le linard of Longitudes, qui y a existé de 17 14 à 1828. A la suite d'un autre desideratum formulé par la Conférence, le Ministre de la Marine française, d'accord avecl'Amirauté anglaise, vient de prescrire l'indication systématique de l'heure universelle de Greenwich dans tous les télégrammes qui seront dorénavant échangés entre les Hottes alliées et les stations côtières des deux pays. En terminant, j'ai la satisfaction d'ajouter que, par une lettre du 22 juin dernier, notre Ministre de la Marine a été officiellement informé que la marine italienne adoptait, elle aussi, sans changements, les dispositions précédentes. La rapidité tout à fait exceptionnelle avec laquelle se sont propagées les réformes dont il s'agit montre qu'elles répondaient à de réels besoins. M. H. D01VIM.K fait hommage à l'Académie d'un Mémoire intitulé : Le Crétacé et l'Éocéne du Tibet central, publié à Calcutta dans Palœontologia indica ('). Il comprend la description de fossiles recueillis par l'expédition anglaise de i()o3 au l'ibel, dans l'Himalaya central au nord de Sikkim, à une alti- tude de Sgoo" à 6000'". Ces échantillons ont été communiqués par (') Palœontologia indica^ \e\\ séries, t. o, Mém. n" 3, 191O, p. i-oa; PI. I-A\l. l34 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Hayden, directeur du Geologtcal Survey de l'Inde, qui avait publié précédemment un important Mémoire (') sur la stratigraphie de la région. Les premières couches fossilifères appartiennent au Cénomanien avec une faune d'Ammonites caractéristique : Acanlhoceras Newholdi, Manlel- liceras laliclaviitin, M. discoidole, Twrilites costa/iis, T. ]}'iesiei, T. Desnoyersi . Lo Turonien est peu fossilifère : Inoceramiis cf. labiatus, var. lala, Plica- tula radiola, Pycnodonta vesicidosa. L'Emschérieu est représenté par des calcaires à peu près dépourvus de fossiles. LeCampanieu est caractérisé par de grandes Acléonelles (.4. cf. crassa), par des Rudistes ( Bournoiiia Ilaydeni, nov. sp., li. libelana, nov. sp.), par un grand Inocérame {Eudocastea Haydeni, nov. sp.) et par Pycnodonta vesicu/aris. C'est à ce niveau qu'apparaissent les Orbitoïdes (0. Vredenbw^i, nov. sp., remplaçant ici 0. Tissoti). Le Maëstrichtien présente les Foraminifères habituels à ce niveau, Omphalocyclus ?nacropora, Orbitoides média, 0. tenuislriata, avec Ilemi- pneustes tibeticus, nov. sp., et les derniers Piagioplychus (Pi. libeticus., nov. s.p.)*, il faut ajouter un gros Gastropode cérithiforme Nerinea Ganesha déjà signalé par Noetling au Béloutchislan; Plicatula hirsuta et Kingena Ileberli complètent les analogies avec les faunes de l'Occident. Le Danien est tout particulièrement développé. Sa faune présente de grandes analogies avec celle des couches à Cardila Beauinonti q\ à première vue elle a les apparences d'une faune éocène. Parmi les fossiles les plus intéressants je citerai un Vêlâtes (F. tibeticus, nov. sp.) confondu à tort avec V. Schmideli, un Nautile à cloisons coudées et à section probablement ogivale, appartenant au groupe crétacé du A'^. fota, un Gastropode coni- forme à plis columellaires nombreux et Iransverses rappelant les Gosavsa du Crétacé (G. sa/sensi.s), les grandes Ovules du groupe Gisortia {Ow depressa, Oc. cf. ellipsoïdes), les grands Campanile rappelant les formes de la Craie supérieure de Perse (C. brève, C. brevius, nov. sp.). Les Orbitoïdes persistent à ce niveau ; elles sont représentées par des formes remar- quables par leur grande taille (17"""), leur minceur extrême et leur forme concavo-convexe : le Lepidorbitoides tibetica, nov. sp., a un réseau médian extrêmement fin, mais les logettes sont encore nettement arrondies en (' ) The geology of itic provinces of Tsang and il in cenlrnl Tibet (Mern. gent. .Stirf. fndici, l. 3(i, pari. 2, 1907). SÉANCE DU 23 JUILLET 1917. l35 avant quoique déjà un peu allongées. Mais dans le Lep. pulygonata, nov. sp., les loges s'allongent beaucoup plus, de manière à prendre une appa- rence presque rectangulaire; elles indiquent ainsi le passage aux Orl/io- phragrnina. On sait que ce genre apparaît en Aquitaine dès le Danien. A ces couches, dont les affinités avec le Crétacé sont bien marquées, suc- cèdent en concoi'dance, au moins apparente, des assises dont l'âge éocène n'est pas douteux : elles sont essentiellement caractérisées par Orbifoh'tes complanalus et Alveolina oblonga, fossiles qui, dans le midi de la France, se montrent dès l'Yprésien. Il y aurait donc une lacune correspondant au Tlianétien, niveau dont la faune n'est pour ainsi dire pas connue en dehors du bassin parisien; elle présente là les caractères d'une faune froide que l'on ne peut guère s'attendre à retrouver dans la Mésogée. On pourrait alors supposer ou qu'il existe une lacune dans la sédimentation, qui aurait échappé à l'observation, ou que les espèces que nous venons de citer ont apparu dans l'Himalaya avant l'Yprésien, ou bien encore que la faune du Danien aurait persisté sans modilication essentielle pendant le Thanétien. C'est le problème du passage du Crétacé au Tertiaire qui n'est pas encore résolu et qui se pose du reste dans des conditions analogues pour les couches de l'Afrique êquatoriale. GÉOLOGIE. — Sur rexlension vers Vouest des nappes de la Basse- Provence. Note de M. Emile Haug. L'existence, dans la Basse-Provence, de phénomènes de recouvrement, mise en évidence, en 1884, par Marcel Bertrand, n'est plus sérieusement contestée. Par contre, l'accord est loin d'être complet sur l'importance qu'il convient de leur assigner, et l'on sait que Marcel Bertrand lui-même hésita longtemps entre deux interprétations dont il avait public l'ébauche dès 1888. Dans la première, imaginée pour expliquer les particularités tectoniques de la chaîne de la Sainte-Baume, appliquée ensuite au massif d'Allauch, puis étendue à la région de Draguignan et à toute la Basse- Provence, les recouvrements étaient attribués à des plis couchés décrivant « une série de sinuosités, où chaque pli anticlinal se déverse sur le syn- clinal qui lui fait suite au nord ». M. E. Fournier poussa celte théorie des plis sinueux jusqu'à ses dernières conséquences et M. Repelin s'en faisait encore le défenseur en 1914 pour la région de Draguignan. Marcel Ber- trand avait cependant, dès 1888, entrevu la possibilité d'une autre inter- l36 ACADÉMIE DES SCIENCES. prélalion, qu'il appliqua tout d'abord au massif d'Allauch el qu'il étendit en 1899 aux chaînes voisines. C'était l'hypothèse d'une grande nappe de charriage, originaire du sud, recouvrant les terrains crétacés autochtones el ultérieurement plissée, en même temps que ceux-ci. Dès 1900, M. Re- pelin s'élevait contre l'extension de cette interprétation à la chaîne de la Nerthc et, la même année, M. Fournier publiait une Elude syntliétique sur les zones passées de la Basse-Provence, qui n'est qu'un long réquisitoire contre l'hypothèse d'une nappe générale de recouvrement. Mes premières courses dans la Sainte-Baume, en 191 1 et 191 2, m'avaient révélé un certain nombre de faits qui m'avaient paru inconciliables avec l'hypothèse d'une grande nappe originaire du sud. Mais une étude plus détaillée du massif, appuyée sur des levés géologiques au 7^^, m'amena bientôt à adopter, dans ses grandes lignes, la seconde interprétation de Marcel Bertrand. J'ai retrouvé dans la Sainte-Baume (' ), en superposition anormale, les trois séries distinguées par Marcel Bertrand dans la chaîne de l'Etoile et dans le massif d'Allauch : 1° la série autochtone; 2° la série renversée; 3° la série normale supérieure. Cette dernière, qui n'est autre que « la grande nappe de la Basse-Provence », comprend elle-même trois unités tectoniques distinctes, qui se comportent comme autant de nappes indépendantes : a. la nappe triasique, comprenant également les dolomies hettangiennes, souvent entièrement étirée; h. la nappe jurassique, fré- quemment réduite aux seules dolomies kimeridgiennes; c. la nappe cré- tacée, réduite quelquefois à l'Urgonien. J'ai établi récemment (-) la conti- nuité vers l'est de la nappe triasique avec le Trias de la dépression permienne et sa superposition directe, dans la région de Brignoles, à la série autochtone. La présente Communication a pour but de mettre en lumière un certain nombre de faits, qui fourniront, pour les régions situées à l'ouest de riluveaune, des arguments nouveaux en faveur de l'existence de la « grande nappe de la Basse-Provence ». Je ne m'étendrai pas longuement sur le massif d'Allauch ou de Gar- laban, qui a été décrit à trois reprises différentes par Marcel Bertrand et qui a fait également l'objet d'une publication de M. Fournier. J'en ai (') lïiMii.E IIalg, La /eclonir/i/e du massif de la Sainte-Baume [Bull. Soc. fiéol. de Fr., l^' série, t. 15, 1916, p. 1 iS-igo, /'/. //). (-) Emile IIaug, Sur la tectonique de la région de Brignoles ( Var) {Com/>tes rendus, t. ICI, 191^), p. 56'i). SÉANCE DU 23 JUILLET 1917. 187 entrepris le levé géologique au 10 000'', en m'altachant tout d'abord ù l'étude minutieuse des bandes de terrains charriés qui entourent, sur toute sa périphérie, le massif central autochtone. J'ai peine à comprendre aujour- d'hui que ces affleurements aient été pendant si longtemps attribués h un pli couché sinueux, partout déversé vers l'intérieur du massif et refermé sur lui-même, car je n'ai observé nulle part les charnières anticlinales et synclinales qu'on est obligé d'imaginer dans cette hypothèse. J'ai constaté, d'autre part, dans la région du Terme, la continuité parfaite des marnes batboniennes de la chaîne de rj'Aoile avec celles du col du Marseillais, à l'endroit même où, d'après les partisans du pli sinueux, les deux branches de l'anticlinal devraient s'affronter, en se soudant par la charnière. Par contre, j'ai pu presque partout vérifier l'exactitude des descriptions de Marcel Bertrand en ce qui concerne les allures de l'Aptien de la nappe renversée, et j'ai retrouvé, sur tout le pourtour du massif d'AUauch, les trois nappes secondaires du massif de la Sainte-Baume : a. la nappe triasique, réduite, en beaucoup d'endroits, à une bande étroite de Marnes Irisées; h. la nappe jurassique, représentée souvent, comme dans la Sainte-Baume, par une simple lame de dolomies kimeridgiennes (Lascours, le Four, Montespin), qui est quelquefois elle-même entièrement étirée (entre Camoin et Font de Mai); c. la nappe crétacée, dont les termes principaux, l'Urgonien, le Cénomanien et le Turonien ('), peuvent chacun se trouver en contact direct avec les dolomies kimeridgiennes, voire avec le Trias (les Gavots, Camoin). Le massif des Romans, improprement appelé massif de Saint-Julien, doit être envisagé, dans sa partie orientale, comme un vaste dôme ellip- tique d'Hettangien, flanqué au nord et au sud de Rhétien, de Marnes Irisées et de Muschelkalk, en succession renversée, série sur laquelle s'appuie au nord-est une épaisse lame de dolomies kimeridgiennes. A i'ouest du hameau des Romans, la disposition en dùme des dolomies hettangiennes est particulièrement nette; mais, au lieu de rencontrer du Rhétien ou du Trias supérieur au fond du vallon qui entame la voûte, on observe sous l'IIettangien des calcaires aptiens à Orbitolines. M. Bresson, qui en a le premier signalé l'existence, expliquait leur apparition au moyen (') Jai observé, enlre les fermes Camoin et Pont de Mai, une masse importante de poiidingues rouges, intercalée entre le Turonien à Radiolites et les calcaiies lacustres sannoisiens. Je l'attribue au Bégudien, dont la présence était jusqu'ici inconnue dans le massif d'AUauch. C. R., 1917, 2' Semestre. (T. 16S, N«4.) 19 l38 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'une faille dont je n'ai pu trouver aucune trace. En réalité, ce poinlement d'Aplicn ne peut s'interpréter que comme une petite fenêtre, laissant apparaître la nappe renversée sous la nappe triasique, comme l'avait fort bien reconnu Marcel Bertrand. La superposition de l'Hcttanj^ien et du Trias de Romans à l'Aptien de la série renversée entraîne de toute nécessité l'absence de racines de la zone triasique de l'Huveaune, ensemble dont personne ne conteste la continuité avec le massif des Romans, d'une part, avec la zone triasique de Rougiers et de Barjols, de l'autre. La chaîne de l'L^oile, qui fait suite à l'ouest au massif d'AUauch, a fait, de la part de Marcel Bertrand, l'objet d'une description détaillée. Depuis, Gaston Vasseur en a dressé une carte géologique sur la base du vieux Soooo" restée inédite, et il devait lui consacrer un Mémoire, qui n'a jamais été rédigé. Je compte prochainement publier quelques coupes laissées par mon regretté collègue et je mettrai en évidence, à cette occasion, les résultats nouveaux dont nous lui devons la connaissance. Ici je veux seulement dire quelques mots au sujet de la célèbre coupe de la galerie de Gardanne à la mer, relevée en détail par Vasseur et reproduite, d'ailleurs d'une manière assez peu exacte, par Boistel ('). La galerie, tex'minée en 1905, a coupé transversalement toute la chaîne de l'Etoile. Elle a passé sous le lambeau triasique de Saint-Germain, en traversant environ iSod"" d'Aptien de la série renversée, donnant ainsi une confirmation éclatante aux prévisions de Marcel Bertrand et iniligeanl un retentissant démenti à celles que M. Fournier avait ainsi formulées : « Quant à nous, nous n'hésitons pas à affirmer que la galerie rencontrera le Trias et peut-être même des termes plus anciens. ... Le Trias de Saint- Germain est enraciné et sera coupé par la galerie à la mer ». En réalité, le Trias de Saint-Germain est un lambeau de recouvrement, découpé par l'érosion dans la nappe triasique, qui affleure, sur le versant nord de la chaîne de l'Etoile, sous la forme d'un mince liséré de Marnes Irisées ou de dolomies hettangiennes. Marcel Bertrand avait annoncé en outre couime probable que la galerie ne traverserait pas l'Aptien et que la plus grande partie de son parcours se ferait dans les couches bégudiennes et fuvéliennes. Le percement de la galerie n'a pas confirmé cette prévision et n'a pas fourni la preuve que « le massif de l'Etoile est entièrement superposé au Crétacé ». Je vais montrer (') A. Boistel, liéstiUats géologiques du percement de la galerie de Gardanne à la mer {Bull. Soc. gàol. de Fr., 4° série, t. .5. igoô, p. 724-740, 4 fig-)- SÉANCE UU 23 JUILLET 1917. iSq que cette preuve est fournie, plus à l'ouest, par l'examen attentif des rap- ports de position qu'oflrent entre eux les terrains de la surface. La chaîne de l'Etoile se raccorde à l'ouest avec la chaîne de la Nerthe par une région déprimée, que franchit le chemin de fer d'Aix, par le défilé de Seplèmes, et la route de Marseille aux Pennes, parle col des Cadenaux. Si la surface topographique s'abaisse, la base de la nappe se relève, par contre, de telle sorte que les couches les plus élevées de la série autochtone, les brèches bégudiennes, apparaissent en fenêtres ou à travers des regards creusés dans la nappe par l'érosion ( ' ). La première de ces fenêtres, celle de Sénière, est plutôt l'élargissement d'une bande de Bégudien, souvent très étroite, que l'on peut suivre d'une manière presque continue depuis les enviions de la gare de Ijouc-Cabriès, à l'est, jusqu'à Taxil, à l'ouest. Au nord de Seplèmes, dans la tranchée du chemin de fer dont Marcel Bertrand a publié la coupe, la brèclie bégu- dienne est intercalée entre l'Aplien (avec calcaires marmorisés au contact) et le Balhonien marneux et plonge comme eux vers le sud-est. Plus à l'ouest il n'en est plus de même. Le Bégudien forme une voûte régulière, dont le flanc sud s'enfonce sous des calcaires séquaiiiens très spathiques, plongeant au sud, tandis que le flanc nord plonge sous des dolomies kimeridgiennes (cote 279), auxquelles font place, un peu plus à l'ouest, des calcaires blancs portlandiens ou valanginiens. Un lambeau de recouvrement de calcaires fortement spathisés, posé sur les conglouiérats bégudiens, témoigne de l'ancienne continuité des deux llanquemenls. La seconde fenêtre est visible au col même des Cadenaux, elle est tra- versée par la route. Le Bégudien apparaît au centre d'une voûte formée par les dolomies kimeridgiennes, qui occupent les hauteurs (^). Une troisième fenêtre est située plus à l'ouest, sur la crête même de la Nerthe, entre le château de Pierrefeu et le Jas de Rode. Les conglomérats bégudiens affleurent sur le chemin de crête sur près de i'"". Us forment ici aussi une voûte et s'enfoncent, partout où les contours de l'affleurement (') Telle n'est pas 1 iiUerpiélalion admise par \ asseur pour e\pli(|uer la présence des affleurements du Bégudien, dont il a figuré assez exactement les contours. Pour lui il s'agit de témoins, épargnés par l'érosion, d'une couverture de Bégudien, qui aurait recouvert en discordance angulaire les couches jurassiques fortement redressées. C'était là également la manière de voir de M. l'ournier. (-) Je compte donner prochainement une description détaillée de cette fenêtre et en expliquer les complications qui. par -places, pourraient faire croire à une super- position des brèches aux dolomies. l4o ACADÉMIE DES SCIENCES. sont visibles, sous des dolomies liettangiennes. Une excavation récente, creusée sur le bord de la roule, permet de voir la superposition sans aucune contestation possible. L'Hettangien, associé d'ailleurs à du Trias, repré- sente la nappe triasique, qui manque généralement dans les deux autres fenêtres et qui supporte ici directement, au nord et au sud, les dolomies kimeridgiennes de la nappe jurassique. Je n'ai observé nulle part de trace de la nappe renversée. A l'ouest du château de la Nerthe commence une longue dépression de marnes aptiennes, que Marcel Bertrand avait envisagée comme une appari- tion en fenêtre, au milieu des terrains de la série normale, de la série ren- versée sur laquelle repose la nappe. En réalité. l'Aptien du Rove repose, à l'extrémité orientale de la dépression, sur de l'Urgonien, qui fait partie dé la série normale. Il a été traversé, sur une grande épaisseur, par le puits du Logis Neuf, qui n'a pas rencontré son substratum. La dépression du Hove est limitée par deux failles verticales, parallèles sur une partie de leur parcours, qui mettent l'Aptien en contact avec les dolomies kimeridgiennes. Elle correspond à un eil'ondrement de la clé de voûte de la Nerthe, et ainsi s'explique le fait que le tunnel du canal de l'Estaque à l'étang de Berre n'a pas rencontré la brèche bégudienne. Au nord et au sud de l'axe de la Nerthe, le soubassement de la nappe apparaît en plusieurs endroits. Marcel Bertrand a reconnu toute l'impor- tance que présentent plusieurs pointemenls, au milieu de l'Urgonien, de couches plus récentes. J'ai visité ces affleurements et j'ai acquis la certitude que ce sont bien des regards, laissant voir le substratum de la nappe. Le pointement de calcaires à Hippurites situé dans un vallon au sud-ouest de Martigues, entre deux sommets cotés 120, constitués par de l'Urgonien subhorizontal, n'est nullement délimité par des failles verticales et ses con- tours sont très sinueux. Je n'ai rien à ajouter d'essentiel à ce qui a été dit au sujet des fenêtres de la Folie et de Valapoux, près de Carry, mais je tiens à signaler un affleurement de grès aptiens ou albiens en couches verti- cales, que M. Lutaud et moi avons découvert l'année dernière, à iGoo"* à l'ouest de Carry el à 3oo'" à peine du bord de la mer, en contact avec de l'Urgonien à peu près horizontal. Il est manifeste dès lors que la racine de la nappe principale de la Nerthe est située au large. Uette conclusion est à rapprocher de celle qui se dégage d'un fait important signalé récemment par M. Repelin : la présence, dans les îles Pomègues et Ratonnneau, d'Aplien fossilifère, recouvert par l'Urgonien. Au lieu d'attribuer, comme le fait M. Repelin, cet Urgonien SÉANCE DU 23 JUILLET 1917. ll\l à une nappe spéciale (« nappe de Ratonneaii »), bien distincte du dôme de Notre-Dame-de-la-Garde, je serais plutôt tenté de conclure que cet Urgo- nien charrié, de même que celui de la Nertlie et celui du massif de Car- piagne, représente la partie supérieure de la grande nappe de Provence, nappe dont les racines seraient ensevelies sous la iner et, plus à l'est, sous le bassin crétacé du Beaussel. CORRESPONDAIVCE. MM. E. Bataillox, Georges Frieuei. adressent des remercîments pour les distinctions que l'Académie a accordées à leurs travaux. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la mesure des ensembles linéaires. Note de M. Leau. La question de la mesure des ensembles n'est pas entièrement élucidée par la théorie due aux travaux successifs de MM. Jordan, Borel et Lebesgue. S'il peut sembler au moins prématuré de s'occuper des en- sembles qui échappent à cette théorie puisque aucun d'eux, comme l'a montré M. Lebesgue, ne saurait être effectivement construit avec les moyens actuels de l'Analyse, il y a lieu, ainsi que M. Borel a commencé de le faire, de comparer entre eux les ensembles de mesure nulle. Me limitant aux ensembles linéaires, je pose ainsi le problème : Une famille .? d'ensembles E est dite mesurable si l'on peut faire corres- pondre, à chaque ensemble de § un nojnbre pusilif ou nul (mais non pas tous nuls), sa mesure, qui satisfasse aux conditions suivantes : l. Deux ensembles de #, égaux, ont même mesure. IL Si l'ensemble somme ( A ) d'un nombr ■ fini ou (B )]d'une infinité énu- mérable d'ensembles de ,f (sans point commii 1 deux à deux) appartient à #, sa mesure est la somme de leurs mesures. 111. La mesure d'un ensemble particulier de §, de mesure non nulle, est un nombre positif arbitraire. 1^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. IV. Les mesures des ensembles de -'f sont complètement déterminées par les conditions précédentes. Si une famille satisfait à ces conditions, sauf à la deuxième (B) relative à la somme d'une infinité dénombrable d'ensembles, elle est dite semi-mesu- rahle; mais dans le cas d'une telle famille on peut affirmer que, pour cer- taines sommes d'une infinité énumérable d'ensembles, la précieuse pro- priété subsiste. Dèfinilions . — Un ensemble non borné constitue un milieu. TJn milieu admet la période de translation h si le déplacement h le superpose à lui- même. Un milieu est de translation lorsqu'il admet des translations h„ for- mant une suite qui tend vers zéro. Un cas particulier remarquable est celui où le milieu admet pour période la différence d'abscisses de deux quelconques de ses points; j'appelle un tel milieu homogène; à un changement d'origine près, c'est un module de points. Un milieu de translation est la somme de milieux homogènes, de même module de périodes; et réciproquement. Résultais. — Aux ensembles bornés situés dans un même milieu de trans- lation s'applique soit la méthode de M. Jordan, soit celle de MM. Borel et Lebesgue. On forme ainsi une première espèce de familles mesurables ou semi-mesurables. Une deuxième espèce est constituée par les systèmes de milieux homo- gènes deux à deux commensurables. Contrairement aux conventions faites ailleurs il a fallu donner ici des mots dmseiir et multiple des définitions conformes à celles en usage dans toute théorie de mesure de grandeurs; toute confusion est d'ailleurs évitée. De ces familles de milieux homogènes on passe ensuite à certaines familles de milieux plus généraux de translation : soit A un ensemble de points tel que la différence des abscisses de deux quelconques d'entre eux n'est jamais une période d'un milieu homogène M de la famille 5 donnée; les translations de chaque M engendrent à partir de A un milieu N (que l'on peut déplacer), dont l'ensemble est une famille ç, mesurable on semi-mesurable en même temps que §. lùivisageons enfin une de ces familles g. A chacun des milieux dont elle se compose sont attachés des ensembles bornés qui forment une famille de première espèce. D'elles toutes constituons une collection uni(iue. Elle est, elle aussi, mesurable ou semi-mesurable et peut même encore s'adjoindre de nouveaux ensembles. SÉANCE DU 23 JUILLET 1917. l4'i Exemples. — F. Soient des nombres premiers^,, yOo, .. .,/;„; le milieu con- stitué par les rationnels qui, irréductibles, admettent au déterminateur ^,, ^2, ••., /)„jusqu'aux exposants niaxima respectifs a,, aj, ..., a„ et les autres nombres premiers avec tout exposant est un uiilieu homogène M^,,». «„• Donnons-nous un ensemble A de nombres, algébriques pour fixer les idées, tels qu'il n'y en ait pas deux dont la différence soit un rationnel; a et h étant deux nombres (juelconques, le premier de A, le second de M^^, 2, »„' l'en- semble des a -H /; forme un milieu de translation Yi^,^ ^^^ et les ensembles inclus dans les H auxquels s'applique le procédé (généralisé) de M. Jordan forment une famille semi-mesurable. Si l'on prend comme unité l'ensemble des points de H,, „ . „ compris entre o et i, l'ensemble des points de H. , ,, situés dans les intervalles (o, - ), ( ^j -:; )> (—.' — )' •• ■ (v étant un entier supérieur à i) a pour mesure ~^ — :/*?'/**'• ••/'«"• II. Soit une suite m,, u.,, ..., «,„, ... d'en^tiers supérieurs à 1; posons cl^^ u^u.,...u,. On peut, a étant un nombre quelconque, le mettre d'une infinité de manières sous la forme a, a, a,,, «1 "2 dm les a,„ étant des entiers. Prenons u„^^df,^^^ et choisissons une variable posi- tive infiniment grande r„,^df,^_^, a et /> étant deux nombres positifs fixes, y.<^p. L'ensemble Ex des nombres a pour lesquels une représentation du type considéré satisfait à la condition lim -^ = A est un milieu homogène; la portion comprise entre deux bornes a la puissance du continu et a, au sens de MM. Borel et Lebesgue, une mesure nulle (ceci est suggéré par un exemple de M. Borel). (^es propriétés subsistent pour le milieu C formé par tous les points de tous les milieux E). Si A parcourt un milieu homogène, l'ensemble E> engendre un milieu homogène. Désignons par /(,, h.,, .... //„, n nombres qui ne sont pas liés par une relation lc,/«, = o à coefficients entiers non tous nuls. Le milieu M,,^ ,,. ^_ '77' v7"' '77 défini par x = kJ—/iA-\-...-i- /c,J~ h) («-72), les fractions - étant don- nées et les k des entiers arbitraires, est homogène, la famille des M est semi- mesurable. Si l'on prend comme unité la partie de M, , ,, située de o à i et si, ayant décomposé un intervalle en un noudire limité ou une infinité énu- l44 ACADÉMIE DES SCIENCES. mérable d'intervalles partiels, on en prend une suite S de longueur /, la partie de M„ „ „ située dans S a pour mesure /'^''^'' ' ''!" . Or on obtient la même mesure si Ton substitue aux milieux décrits par \ les milieux engendrés par E), prenant pour unité la partie de oïL, , , com- prise entre o et i et envisageant les points de Drc,,_ ^,^ ,,__ situés dans S. Je . '^''^'"'"''7" désigne ici par ;Ml avec les mêmes indices le milieuengendrépar E) quand A décrit un M. MÉGANIQUE APPLIQUÉE . — Determiiialion expérimentale du rendement (^machines et chaudières marines). Note ( ' ) de M. Tourmer. Les expériences de machines ellectuées à bord des navires se bornent à la détermination de la puissance et de la consommation par cheval-heure. Ce dernier élément est obtenu globalement. On n'a jamais tenté de faire le départ de ce qui revient, respectivement, à la machine et à la chaudière. En cas de mécompte, on ne sait où s'en prendre. C'est une lacune fâcheuse que le calcul du rendement peut combler. Tel est, avec la connaissance des pertes internes de la machine, l'objet d'une étude dont voici le résumé. " Rendement de la miichine. — Soient F la puissance, cr le poids de vapeur saturée sèche débité à la machine en i seconde, A la chute adiabatique de chaleur que subit le kilogramme de vapeur quand il se détend de la chau- dière au condenseur : L'énergie potentielle reçue par la machine, en i seconde, est rrr). .425. Le travail ed'ectif rendu par elle, en i seconde, est F. 73. Le rendement p de la machine est donc nr), .425 Hendement de la chaudière et rendement global. — On prouverait de même - (' ) Séance du i 1 juin 191; SÉANCE DU 23 JUILLET 1917. l45 y étant le poids de cliarbon brûlé en i seconde, et p^. le pouvoir calorifique de ce charbon. Ce dernier rendement, qui s'applique à l'organisme entier, est le rapport du travail recueilli au travail mis en liberté sur les gri-lles par la combustion du charbon. Hendetnenls de comparaison. — Les rendements (machine et chaudière) sont fonctions du vide, lis doivent donc être ramenés à une base commune, c'est-à-dire à une pression conventionnelle du condenseur (o''s, 10, par exemple), comme on fait en hydrographie quand on ramène à un niveau fixe la hauteur d'eau donnée par la sonde. Supposons qu'une machine étant en mouvement, la pression au conden- seur passe de/? à o'^»,io< n. Alors le rendement s'écrit _ (F -(-Al- ) 7.5 (ra -)- Aro) ( X H- A/, ) 425 Après diverses transformations, on obtienl pour la machine et la chau- dière les équations ci-après, où h^ représente l'ordonnée moyenne et y'^ la puissance du cylindre de basse pression (BP) : F .75 r ^P~\ , , , ' ^lOitMO) ^ 1 H^ — -7^ I t pour la chaudière ' '^1 Pc Calcul de ni. — Le débit de vapeur m s'obtient à l'aide des diagrammes et peut se calculer pour chacun des cylindres de la série. Le poids de vapeur agissante passe, pendant la détente, par un maximum qui est caractérisé par ce fait que la tangente ci la courbe en ce point, prolongée jmquaux axes, s'y trome partagée en deux tronçons égcmx. On détermine ce point à l'aide d'un double-décimètre et l'on note la pres- sion absolue et la fraction de course, ?',„, correspondantes. Enlin, en tenant compte du poids de vapeur condensée par la détente adiabatique, entre la chaudière et le point du maximum, on a : . y élaiil le poids spécifique, 5j(ke-scc, _ Y""')',,, -j^ — ' Xi le titre à l'origine, ( X:, le titre a I instant du niaxiimiiii. Mais on ignore généralement a;,. Force est donc de le tenir égal à i. G. B., 1917, 2* Semestre. (T. 165, N° 4.) 20 l46 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans ces conditions : „ikil-seci — V'"'; ZIL i . 00 (' (' étant le volume spécifique de la vapeur à l'instant du maximum. Erreur globale sur mk. — En agissant ainsi, on commet une double erreur : sur nr, par excès; sur A, par défaut. Ces deux erreurs se compensent à très peu près., et même complètement pour ie-s valeurs acceptables du titre. Il n'y a donc pas lieu, sauf en cas d'expériences très précises, de s'en préoccuper. T)étermitf.ation de X el fie v. — En partant d'une vapeur saturée sèche à l'origine, \ el c s'obtiennent, à vue ou par simple proportion, à l'aide du diagramme entropique ou des Tables de vapeur. Contrôle des pertes intercylindrùjiies. — Les débits de vapeur ayant été calculés avec trois cylindres, on devrait avoir : cr, = cr^ = 103 = cî. Cela ne se produit jamais, ou presque. Les tfois débits calculés étant inégaux, c' est le plus grand des trois quificce la valeur de cr. Et ainsi sont révélées les défectuosités de r appareil, défectuosités qu'on peut atténuer : en forçant le réchaulîage des cylindres de moindre débit; en visi- tant au plus tôt leurs garnitures de pistons. Adinhatisme des cylindres. — L'expérience apprend que le rendement de la maehineesl indépendant de la puissance et que si Ton corrige le rendement calculé des pertes internes, on obtient le rendement présumé maximum, de valeur constante. p Donc, après correction, le rapport —r- est constant. Par conséquent, le défaut d'adiabatisme d'une machine n'exerce aucune action sur son rende- ment, puisque à ct' <^ rrr correspond F' b), on aura :- -f- 2 f7/r i ' — r ■2 ' ' y a — b avec w En calculant la valeur de la vitesse le long du contour, on trouve que. SÉAJS'CE DU 23 JUILLET I917. l49 dans l'hypolbèse de la relation a — b nlj /> rt-T-6 qui est toujours remplie si le cylindre est extérieur à Taxe (/>a), on a trois cas à distinsjuer : i. (i<^b i-r \2 , le point d'arrêt se trouve entre l'axe et la position quil aurait dans le mouvement de translation le long du petit axe (comme dans le cas du cylindre circulaire). II. rt > è I 4- \ 2 , le point d'arrêt se trouve du côté opposé (comme dans le cas de la plaque"). III. a = è'^i 4- \ 2 , il garde sa position au bout du petit axe (comme si le cylindre était animé dun mouvement de translation dans la direction du petit axe). Le développement de cette Note paraîtra ailleurs. ASTRONOMIE. — Nouieau courant d'étoiles dans le Sagittaire. Note de M. J. Comas Soi.a, présentée par M. Bigourdan. Vm comparant, dans mon stéréogonioraètre, deux clichés du Sagittaire obtenus par moi le 17 juin 1912 et le 12 juin 1917, avec un objectif de !&"" de diamètre, 80"° de distance focale et 70 minutes de pose, on découvre, avec la plus grande évidence, l'existence d'un courant d'étoiles. Mes obser- vations se limitent à la région comprise entre i6''44'" et 17'' lo"" en ascen- sion droite, — ii"[\o' et — 28^20 en déclinaison. Dans l'impossibilité d'examiner stéréoscopiquement et à la fois le champ* tout entier, j'ai dû le diviser en quatre parties circulaires, qui comprennent presque la totalité de ce champ. Le tableau de fond stéréoscopique est l'ensemble des petites étoiles de la Voie lact^-e. En appelant A, B, C et D ces quatre parties examinées séparément au stéréogoniomètre, je trouve que le sens moyen du courant dans chacun deux correspond aux directions suivantes : A = 317°. b=.Sô'. C = 277°, 0 = 295°, Moy. 1^293'. Les différences ne sont pas attribuables. dans la plus grande partie du moins, aux erreurs d'observation : elles sont dues surtout à des différences l5o ACADÉMIE DES SCIENCES. réelles dans le mouvement du courant. Malgré cela, il n'y a pas moins d'évidence dans l'existence de ce mouvement propre commun général des étoiles plus brillantes (qui sont très nombreuses), par rapport aux plus petites étoiles des nuages de la Voie lactée. Quelques-unes de ces étoiles brillantes font exception au mouvement de ce courant, de même que les amas stellaires et les nébuleuses qui se trouvent dans la même région (M. 8 et M. 20). En général, les étoiles les plus brillantes ont les mouvements propres les plus forts. Le maximum de ces mouvements propres est de l'ordre de o",8 par an. Des observations postérieures m'ont démontré que ce courant est plus étendu encore; même, peut-être, est-il général. Au moins ainsi paraissent l'indiquer les observations stéréoscopiques, de concordance surprenante, que je viens de faire, en plus de celles du Sagittaire, de plusieurs régions de l'Aigle et Antinous, du Cygne, d'Andromède et d'Orion. La région de convergence de ce courant général (antiapex du Soleil) se trouverait entre la Vierge, la Chevelure et le Lion. De nouvelles observations sont indis- pensables pour arriver à des conclusions précises à cet égard. GÉOLOGIE. — Su?- une manière nouvelle de comprendre le volcanisme et les apparences pseudo-éruptives du granité. IXote de M . Adkien GuÉBHARD. Paraai les nombreuses donoiées admises comme évidentes sans démons- tration pour servir de point de départ aux interprétations de la Géophy- sique moderne, ligure en tête celle de la contracture, par refroidissement, non seulement de l'écorce terrestre, mais aussi de son noyau. Dans une • Note récente d'un haut intérêt, quoique fort discutable à cause de l'appli- cation qu'elle fait, suivant trop de précédents classiques, à la surface fermée qu'est le sphéroïde, des particularités observables dans la ilexion d'une barre ou d'une plaque à bords libres, Albert Cochain ('), tout en (') Un des plus biillants élèves de M. Teniiier, |)iéinaluréineiil enlevé à la Science avant d'avoir jju pousser plus loin son visible souci de suhsliluer aux envolées de l'imaglnatioii, dans les conceptions de l'orogénie, la rigueur des considérations phy- siques. C'est la lecture de sa Note Sur une nouvelle manière de comprendre la dèformallon de l'écorce terrestre : applicalion auxfaxsés d' effondrement {Comptes rendus, t. 16o, 1917, p. 29-82) qui m'a directement suggéré la moitié du titre et de la substance de la mienne. 1917- l'I substituant, pour la partie externe de l'écorce, la notion de « tension super- ficielle » à celle, opposée, de contracture, maintient celle-ci en ce qui con- cerne les parties profondes. Or une remarque de Physique élémentaire suffit à montrer combien ce postulat de la théorie des actions Langenlielles est, ici, pour le moins, invraisemblable. Si l'on remonte, en efi'et, à la formation originelle de la croûte, on est bien obligé de reconnaître que les premiers éléments de consolidation, pour pouvoir llotter à la surface de la fonte incandescente et la couvrir à la longue d'une pellicule continue, au lieu d'aller, au fur et à mesure, se refondre en profondeur ou nourrir au centre un noyau réfractaire, ont dû posséder forcément la propriété qu'a l'eau de prendre, aux approches de la congélation, une densité moindre. ( -ela ne saurait avoir, du reste, rien de bien surprenant, puisqu'il est connu que le fer, dont est formée la majeure partie du magma central, a précisément pour caractéristique, parmi tous les métaux, de présenter au moment de sa solidification un notable accroissement de volume. Or cette pellicule, peu à peu épaissie ab iiifero, au fur et à mesure que s'enfonçait vers le centre l'isogéotherme de solidification, dès qu'elle eut formé une croûte solide hermétique, se trouva, vis-à-vis de son contenu fluide, exactement dans les mêmes rapports physiques que la bombe rem- plie d'eau mise à congeler dans la mémorable «xpérience de ^'arsovie, si souvent répétée depuis 1828 ('). Des crevures périodiques furent fatales, avec extrusion violente du contenu (-). Est- il nécessaire d'insister pour faire voir, dans ce simple rapprochement, l'explication physique la plus élémentaire qui puisse être donnée de la cause immanente du volcanisme proprement dit ? Tout autre doit être l'interprétation de l'aspect fréquemment éruptif des ( ' ) Dans loutes ces expériences il fut constaté nue l'éclatement de l'enveloppe avait lieu bien avant la solidification complète de la masse, dont la partie centrale avait gardé sa lluidilé. L'énormité même de la pression développée s'oppose à la congélation du noyau. (^) <3n pourrait objecter l'expérience non moins mémorable des académiciens del Cirnenlo, qui constatèrent seulement l'accroissement du diamètre de l'enveloppe d'or de l'eau congelée. Cela ne laisserait pas de s'adapter mieux aux ingénieuses considéra- tions de A. Cochain que son postulatum classique. Mais quel est le physicien qui préférerait assimiler l'i-corci; résistante à l'or mime plutôt qu'au fer solide? Tout au plus y aurnit-il quelque vraisemblance à attribuer à la permanence de l'edet de dis- tension interne, entre les crises, les phénomènes connus de l'épirogénie. l52 ACADÉMIE DES SCIENCES, granités, puisque l'origine sédimentaire, dûment élablie, de la roche méla- morphisée, exclut pour elle une provenance nucléaire ignée. Or, avant qu'aient pu commencer à se déposer des sédiments, il a bien fallu que la croûte eût acquis une épaisseur assez considérable pour faire écran à la chaleur centrale au point de permettre la condensation de la vapeur d'eau et sa chute sur le plancher consolidé. Par-dessus les premiers produits de l'érosion directement arrachés à la croûte à peine altérée, d'autres vinrent s'entasser, de plus en plus différenciés par les modifi- cations de la température, l'apparition de la vie, les crises de détente de la pyrosphère ('); mais, pour aucun de ces agrégats nouveaux, la cohésion chimique, née par voie de précipitation aqueuse, ne put être comparable à la soudure autogène, par voie ignée, du plancher primitif, que A. Cochain a si bien qualifié d^écorce résistante (-). Hermétiquement comprimés contre celui-ci, dans les bas-fonds, par une surcharge indéfiniment croissante, les dépôts inférieurs ont dû voir fatalement leur résistance à l'écrasement sur- passée, à un moment donné, par l'énormité de la pression qui, les transfor- mant en fluides temporaires, ainsi que dans les expériences connues de Tresca, W. Spring, etc., les força à chercher du côté de moindre résis- tance, vers le haut, des issues pour fuir, portant au loin, en puissantes vagues souterraines, l'énorme potentiel de forces dégagé par l'inévitable effondrement de la superstructure, jusqu'à trouver enfin, dans des soulè- vements et disruptions compensatoires, la complète détente de la paît d'énergie non absorbée au travail de métamorphisation cristalline, qui est toujours observé expérimentalement dans ces circonstances. En entrant dans le détail de ce mécanisme, il n'est pas une des particula- rités avérées de l'étude des roches granitoïdes qui n'y trouve son explication toute naturelle. Mieux que cela : comme il est clair qu'il a dû arriver plus d'une fois, à mesure que s'élevait l'échelle de la lithogenèse, que la somme des poids des assises supérieures arrivât à surmonter la cohésion d'une couche ancienne appuyée sur une plus résistante, c'est dorénavant comme (') Ci'ises, peut être, point étrangères au long maintien et ;i l'uniformisation du climat cliaud des ères primitives. (-) C'est avec raison que A. Cocliain opposait la résistance de celle coiiclie de pre- mière considération à la friabilité de l'épiderme sédimentaire. 11 y a longtemps que j'applique une distinction de ce genre aux anomalies de rapports du Jurassique et du Crétacé de Provence. Mais (jue devient alors l'extraordinaire plasticité dont certain'^ théoriciens gratifient toute l'épaisseur de leurs nappes pour les faiie évoluer à l'air libre? SÉANCE DU 23 JUILLET I917. l53 simple cas particulier d'une loi toute générale que je puis présenter la conclusion à laquelle m'avait amené, quant au rôle du Trias dans la Tecto- nique provençale, une étude détaillée du terrain des environs de Castellane. Si, dans ma Noie du G avril 1914) je m'en tenais encore aux « contractures de la carapace » comme cause de la « mise sous pression du magma gypseux inférieur..., jouant le rôle pseudo-volcanique de piston hydraulique pour soulever les morceaux disjoints de la nappe craquelée », c'est présentement sans aucun autre appel qu'à la force connue de la pesanteur que je ferme presque matliématiquement le cycle énergétique complet d'une démonstra- tion purement physique substituée à l'hypothèse gratuite des « actions tangentielles » sur un des premiers théâtres de leurs prétendues manifes- tations. GÉOLOGIE. — Sur le faciès du Miocène inférieur au sud du Tell et la faune du Cartennien d'Uzès-le-I)uc (Algérie). Note de M. Marius Dallom, pré- sentée par M. H. Douvillé. Le Miocène inférieur présente, en certains points du bassin néogène qui s'étend entre les ridements de l'Atlas et les plateaux jurassiques, un faciès assez différent de celui du Cartennien des zones plus littorales du Tell ora- nais. L'une des localités les plus remarquables pour l'étude de celte for- mation est celle d'Uzès-le-Duc (ou Fortassa ), dans la moyenne vallée de la Mina, à 3o''°' au sud de Relizane; les premières assises miocènes, reposant en discordance sur le Nummulitique, y offrent une curieuse similitude de faciès avec les grès et marnes de l'Oligocène marin (Stampien), tant au point de vue de la nature des sédiments qu'à celui de la faune : il s'agit évi- demment de deux dépôts formés dans des conditions très analogues. Sur le flanc méridional du Koudiat el Hamra (418'") l'étage débute par des grès en bancs peu épais, grossiers, en partie constitués par des Lilho- ihainnium, des Bryozoaires et des débris de coquilles; dans ces grès s'in- tercalent de minces lits marneux qui prennent progressivement plus d'importance et passent plus haut à la puissante formation des marnes car- tenniennes, laquelle s'étend largement dans le bassin sud-tellien. Les grès de la base sont très fossilifères. Parmi les organismes inférieurs, en dehors des Algues calcaires, les Foraminifères sont très variés : Crislel- laires, Amphistégines, Hétérostégines de grande taille accompagnent une forme importante, Miogypsina irregularis Micht., apparue dès l'Aquitanien, C. B., 1917, -i' Semestre. (T. IG5, N* 4.) 2" l54 ACADÉMIE DES SCIENCES. mais surtout caractéristique du Miocène inférieur. C'est la première fois que le genre Miogypsina est signalé au sud de la Méditerranée; en Algérie, comme dans toute la région méditerranéenne, il paraît se substituera ce niveau au genre l^epidocydina, si bien représenté dans l'Oligocène et qui semble ici ne pas lui avoir survécu. Avec quelques rares Polypiers libres, Montlà-auhia , Trochocyathus, asso- ciés à Isis melitensis Groldf. , j'ai recueilli de nombreux Bryozoaires, parmi lesquels M. F. Ganu a reconnu plus de vingt espèces, qui existent pour la plupart dans le Burdigalien de Léognan, mais remontent presque toutes à des horizons plus élevés. Ce sont surtout les Echinides, parmi lesquels les Cidaridés tiennent une large place, qui permettent d'intéressants rapprochementsstratigraphiques; certaines formes très caractéristiques de la baee du Miocène dans l'île de Malte, la Sardaigne, le Piémont, la vallée du Rhône sont fort communes à Uzés-le-Duc, notamment Cidaris zea-mats Sism., Cyathocidaris avenionensis Desm., Leiocidaris Sismondai May., Dorocidaris Gattunga' Lamb., Fihularia Pellati Lamb., etc. En outre, les mêmes couches renferment des espèces spéciales apparte- nant aux genres Cif/aris, Diadema, Arbacina et une forme tout à fait parti- culière de Streptosomata qui, contrairement à ce i\m se passe chez tous les Echinothurides connus, portait des plaques à tubercules nettement et for- tement crénelés, caractère qui la place au moins dans une sous-famille ou une tribu nouvelle et certainement dans un genre nouveau pour lequel M. J. Lambert, qui a étudié très soigneusement les Echinides de ce gise- ment, veut bien proposer le nom de Dallonia. Les formes précédentes sont associées à Pentacrinus miocejncus de Lor. , P. cf. Diaboli Bayan, à de nombreux calices àWntedon et plusieurs espèces de Crenaster. C'est parmi les Lamellibranches qu'on observe le plus de points communs avec la faune typique du Cartennien : Spitndylus crassicostatus Lamk. est abondant avec E.rogvra mioiawinensis Sacco et Ostiva cf. frondosa de Serres. Les Pectinidés offrent des espèces spéciales à l'étage telles que Pecten pseudo-Beudanlr DeTp. et Rom., ainsi qn' Amussium denudatinn Reuss, Chiamys jiislianus Font., Macrochtnmys reslitulensis Font., .Equipecten mul- ti.scahrellits Sacco, .E. cf. bo/lenensis May. Les grés renfermant la faune précédente supportent des marnes assez .argileuses où s'intercalent encore vers la base de minces lits gréseux ; c'est à ce niveau qu'on observe, sur la rive gauche de l'Oued el Abd, des fossiles SÉANCE DU 23 JUILLET 1917. l55 et en particulier des Foraminifères parmi lesquels abonde une forme tout à fait spéciale du Miocène inférieur piémontais Batysiphon taurinensis Sacco, des Nodosaria, Dentalina^ etc. Les marnes cartenniennes sont riches en Ptéropodes, notamment en espèces du genre Vaginella ( V. depressa Daud., V. ucutissima Aud.), en Peclinidés lisses et en Mollusques pyriteux de très petite taille : c'est la faune habituelle des marnes à Atun'a .4/w/-/ Bast., dont la physionomie est étroitement liée au faciès profond de ce dépôt. L'intérêt du Cartennien d'Uzès-le-Duc est de présenter, dans ses assises inférieures, un type assez nouveau de l'étage, qui n'a rien d'analogue aux couches grossièrement détritiques à Glypéastres et grands Ostracés par lesquelles se manifeste le début de la transgression miocène au nord du Tell, ni au faciès des grès à Tellines et Turritelles, si commun au même niveau; il est bien différent, d'autre part, du Cartennien inférieur, vaseux, riche en Mollusques des faunes de Léognan et de la Superga, dont j'ai fait récemment connaître l'existence dans le massif de Miliana. C'est une formation de plage, qui rappelle les caractères de certains faluns et offre une remarquable association d'espèces qu'on n'a pas encore signalées en d'autres points de l'Algérie, mais qui caractérisent l'étage au nord de la Méditerranée. GÉOLOGIE. — Considérations sur le volcanisme. ?s"ote posthume de M. Ai.bkrt CocnAix, présentée par M. Pierre Termier. La diversité des roches vomies parles volcans, même par des volcans très voisins; le fait que cette diversité se concilie, pour les divers volcans d'un même groupe, avec une ressemblance générale, un air de famille ; enfin la variation des laves d'un même volcan au cours de son histoire géologique, conduisent à penser que chaque groupe de volcans, parfois même chaque volcan, a son réservoir spécial de laves, auquel il s'alimente. Comment de tels réservoirs ont-ils pu se constituer? Nous entrons là dans le domaine des hypothèses invérifiables et de la spéculation toute pure. On peut tout au moins se rendre compte de la possibilité du phénomène parle raisonnement suivant : Le point de fusion d'une roche est fonction de sa composition et de sa pres- sion. Sur la verticale d'un certain point de l'écorce, ces deux éléments varient avec la profondeur et l'on peut représenter la variation de la tem- pérature de fusion par une certaine courbe. La température est, elle aussi, fonction de la profondeur, et l'on peut également représenter sa variation i56 ACADEMIE DES SCIENCES. par une courbe. Si, entre deux profondeurs H et H', la courbe des tempé- ratures passe au-dessus de la courbe des points de fusion, les roches seront, entre ces deux points, à l'état liquide. A chaque point de la surface terrestre, on peut ainsi faire correspondre deux courbes. Pour deux points différents, les courbes sont dill'érentes. Pour un des points, elles peuvent se couper; pour l'autre, elles peuvent ne pas se rencontrer. Toutefois, pour deux points voisins, les courbes sont analogues; et, si l'on se déplace d'une façon continue à la surface de la Terre, les courbes correspondantes à chaque 35", le gaz étant de nouveau employé, la tension remonte à 61 ""°. Le patient est sauvé. Cas III. — 29 juin, ô"". Jambe droite écrasée, beaucoup de petites blessures traver- sant le tissu adipeux sous-cutané. Tension diastolique, 47™'"- Une injection intravei- neuse (dans le bras) de sérum n'élève pas la tension. Injection sous-cutanée d'èther sans elTet. Une augmentation de la respiration au moyen d'inhalation d'anhydride car- bonique amène immédiatement une augmentation de la tension. Le pouls, à peine perceptible au poignet, devient nettement plus vigoureux. A ii''3o'°, on continue l'inhalation de CO' pendant qu'on ampute la jambe et panse les autres blessures. Pas de réactions défavorables, bien qu'il soit à peu près certain que, dans des conditions ordinaires, c'est-à-dire sans respiration d'anhydride carbonique, l'opération aurait eu presque certainement une issue fatale. L'accroissement de la respiration par l'administration d'anhydride car- bonique est par conséquent du plus grand avantage dans les cas de choc. C'est le seul moyen connu jusqu'à présent de relever la tension artérielle dans les cas de choc profond. La tête du blessé doit être placée dans une caisse en bois d'une hauteur, largeur et longueur d'environ 35""° chaque. Le côté de l'entrée de la tête est divisé en deux parties. La partie inférieure est fixe et possède une ouverture demi-circulaire pour la face postérieure du cou. La partie supérieure est mobile; elle a unp ouverture demi-circulaire pour le devant du cou. Cette partie se rabat sur le cou comme une guillotine. On place du colon entre les bords de l'ouverture et le cou. 11 y a un trou de 2"'" de diamètre des deux côtés de la boite; ces trous peuvent être remplis de coton pour régler la quantité d'anhydride carbo- . nique et d'air. L'anhydride carbonique entre par un de ces trous. 11 sort d'un cylindre muni d'une soupape régulatrice. SÉANCE DU 23 JUILLET 1917. 167 En chemin il doit bouillonner à travers un vase à demi plein d'eau. Le volume de gaz employé peut se mesurer avec suffisamment d'exactitude en comptant le nombre de bulles par minute. Il faut employer une quantité de gaz suffisante pour que la respiration soit le double de ce qu'elle était. Le malade doit être placé dans une position inclinée, les pieds de 3o™ plus élevés que la tête. Il faut attacher la plus grande importance à n'inter- rompre que très progressivement l'inhalation d'anhydride carbonique. Il serait certainement avantageux de se servir de ces inhalations durant les opérations comme dans le cas III ci-dessus cité. L'inhalation d'anhydride carbonique peut être administrée sans autre appareil que la boîte ci-dessus décrite. Dans cç cas le malade respire l'acide carbonique qu'il produit lui-même. La séance est levée à iG heures et quart. A. Lx. l68 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans les séances d'avril 1917 (suite). Notice sur l'horizon gyroscopique Fleuriais, modèle de MM. Ponthus et Ther- rode, par L. Favè. Evtrait des Annales hydrographiques^ '90)- Paris, Imprimerie nationale, 190^; i fasc. in-8°. Service hydrographique de la Marine. Règlements des concours de chronomètres, compteurs, montres de torpilleurs et montres no-magnétiques. Extrait des Annales hydrographiques, 190G. Paris, Impiimerie nationale, 1906; 1 fasc. in-8°. Recherches sur les instruments et les méthodes propres à la détermination du point en ballon , par L. Favé. Extrait des Comptes rendus et mémoires du lll'^ Congrès international d'aéronautique à Milan. Poissj', Lejay et Lemoro, 1907; 1 fasc. in-8°. Marégraphe plongeur. Appareil enregistrant les marées sur les côtes et au large, par L. Favé. Extrait des Annales hydrographiques, 1908-1909-1910. Paris, Imprimerie nationale, 1910; i fasc. in-S". Le point sans l'horizon de la mer. Horizon gyroscopique de ramiral Fleuriais, modèle de MM. Ponthus et Therrode, parL. Favé. Paris, Chapelot, 19 10; i fasc. in-8''. Les problèmes des marées. Le marégraphe plongeur, par L. Favé. Extrait de la Revue générale des sciences, i5 février 1918. Paris, Armand Colin, igiS; 1 fasc. \n-l\°. (A suivre.) ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI r>0 JUILLET 1917. PRESIDENCIÎ DE M. Paul APPELL. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président lit la Note suivante de M. P. Vuillemin annonçant à l'Académie le décès de M. GrancV Eui-y : Un nouveau deuil vient de frapper l'Académie des Sciences on la personne du doyen de ses Correspondants de la Section de Botanique. Fr. -Cyrille (jiraxd'Eury, né à Houdreville (Meurlhe) le y mars 1889, s'est éteint à Malzéville le 22 juillet 1917. Elu Correspondant pour la Section de Botanique le 2 mars i885, Grand'Eury, fils de ses œuvres, s'était imposé à l'attention du monde scien- tifique en déterminant, d'après les empreintes végétales, la valeur pro- ductive des formations carbonifères. Partant de l'observation méticuleuse des débris fossiles sur le terrain, ses recherches ont été étendues du bassin houiller de Saint-Etienne aux gisements disséminés en diverses contrées de l'Europe et de l'Afrique. Conduites avec autant de perspicacité que de méthode, elles ont fourni des résultats définitifs, féconds en applications pratiques, précieux surtout par les horizons qu'ils ont dégagés dans le domaine de la (léologie et de la Botanique. Indifférent aux théories d'écoles, sachant qu'il n'y a pas de vérités contre la vérité, il exposait avec une parfaite sérénité les faits que d'autres pour- raient exploiter contre ses propres convictions. Reconstitution des plantes dont les fragments épars avaient été rangés dans des groupes distincts, évocation des sols et des forêts fossiles, de la végétation passée dont il précise l'allure et les conditions biologiques comme si elle avait vécu sous ses yeux, établissement d'une échelle chrono- C. R., 1917, î' Semestre. (T. 1C5, N» 5.) ^3 I^O ACADEMIE DES SCIENCES. logique des couches carbonifères d'après Tordre de succession des flores, démonstration de l'existence des Ptéridospermées reliant les Phanérogames aux Cryptogames, tels sont, entre autres, les fruits du labeur incessant que Grand'Eury n'abandonna qu'avec la vie. En 1912, Grand'Eury commençait la publication des Recherches géo- botaniques qui devaient être la magistrale synthèse de son œuvre. Le colla- borateur rêvé pour mener à bonne fin cette lourde entreprise l'a précédé dans la tombe. La mort de son fils unique, Maurice Grand'Eury, tombé au champ d'honneur, assombrit ses dernières années, sans briser son énergie. Le plan d'ensemble est tracé dans les premiers fascicules. Espérons que les notes et pièces justificatives laissées par notre regretté Confrère permet- tront l'achèvement de ce monument élevé à la gloire de la Science française et à la mémoire d'un de ses meilleurs serviteurs. PHYSIQUE. — Sur la propagation à grande distance de Fonde de bouche du canon. (Résumé.) Note de M. G. Bigourdan. On soutient parfois que l'onde de bouche du canon ne s'entend pas à plus de 20*"" ou 3o''™; et ce serait l'onde balistique, produite par des pro- jectiles ayant une vitesse supérieure à celle du son, qui seule atteindrait à de grandes distances, sSo'^™ par exemple. Des observations faites sur des tirs à blanc, sans projectile (et où par suite il ne peut y avoir d'onde balistique), sont opposées à cette opinion relative à l'onde de bouche. Parmi ces observations, rappelons d'abord celles qui ont été faites à diverses époques pour déterminer la vitesse du son dans l'atmosphère : i" Dans celles de l'Académie des Sciences (') en 1736, entre Mont- martre et Montlhéry d'un coté, Montmartre et Dampmartin de l'autre, des canons de 12 et même de 8 livres de balle sont entendus à 28''°' et 3i'^"'. L'inclinaison et l'orientation du canon paraissent sans influence. En outre, l'explosion d'une « boîte » d'artillerie, chargée de demi-livre de poudre, est entendue aussi à 28''™. 2° En Italie, Bianconi (1740) entend de même à plus de oo""". («) Mém. Àcad.,''i']l9,, H. i et M.|i28. SÉANCE DU 3o JUILLET I917. 171 3" A Cayenne ('), La Condamine (1744) entend et observe le bruit d'un canon de 12 livres de balle tiré à 4o'~'°. 4" Dans les expériences du Bureau des Longitudes (-) (1822), entre Villejuif et Montlhcry, des canons chargés de i'^^' de poudre sont cons- tamment entendus à plus de 18''"'. Pour conclure de là respectivement pour les charges et pour les distances d'aujourd'hui nous manquons de beaucoup de données. Ainsi il est possible que l'obus exerce une influence sur l'onde de bouche et l'atténue; mais ce n'est pas dans une forte proportion, comme du simple au double. La suppression de la flamme, souvent pratiquée aujourd'hui, peut aussi avoir quelque influence. D'autre part, nous ne connaissons pas comment varie la distance maxima d'audition quand la charge augmente; admettons en première approxi- mation qu'elle varie comme le carré de la charge. Or les fortes charges employées maintenant atteignent plus de 100 fois celles des expériences anciennes qui viennent d'être rappelées. Aussi paraît-il certain que l'onde de bouche des gros canons d'aujourd'hui peut atteindre de 200"^"' à 200'"". Cette conclusion se trouve confirmée par des tirs plus récents, exécutés, par exemple, à l'occasion des revues, et par suite avec des charges réduites, d'après les règlements. Ainsi, lors de la revue navale anglaise de Spithead, le 17 juillet 1867, la canonnade fut entendue en plusieurs endroits de l'Angleterre éloignés de 170'"" à 180'^'" du point de tir. Il résulte de notre conclusion que les déterminations directes de la vitesse du son dans l'atmosphère libre pourraient être faites aujourd'hui sur des distances bien supérieures à celles d'autrefois. D'ailleurs on jouirait d'avantages que l'on n'avait pas alors : facilité d'entente entre observateurs (téléphone, etc.), — possibilité d'enregistrer les départs et les arrivées de l'onde, ainsi que les conditions atmosphériques tout le long de la route suivie par le son, etc. (') Mém, Acad., 1740, p. 488. (-) Connaissance des Temps de iSaS, p. 336, ou Arago, Œuvres, l. M, p. i. î-a ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE PHYSIQUE. — La trempe de facier. Note ( ' ) de M. Hcvry Le CHATEMEit. Les récentes et très intéressantes expériences de MM. Porlevin (-), Chevenard ('') et Dejean (") donnent la démonstration expérimentale com- plète d'une ancienne théorie de la trempe proposée en iSgS par M. André Le Cliatelier, ingénieur de la marine ('). Dans la discussion d'un important travail de M. Cliarpy sur le même sujet, il disait : La trempe a pour elTel de maintenir le carbone à l'état où il se trouvait au-dessus de 700°, .... Mais les transformations du fer ne sont pas maintenues par la trempe, on en est tout au moins certain pour celle qui correspond à la disparition du magnétisme.... Celte transformation est caractérisée, comme toutes les transformations de l'acier, non seulement par un dégagement de chaleur au refroidissement, mais par des variations de volume.... Admettons que la trempe soit assez énergique pour abaisser cette tem- pérature jusqu'à 3oo°. Au moment où se fera le retour à l'état magnétique il se pro- duira la dilatation concomitante de cette transformation; mais celte dilatation pourra avoir une valeur différente de celle qu'elle a à 740' dans le cas du refroidissement lent, en raison des différences qui peuvent exister entre les coefficients de dilatation du fer à l'état magnétique et à l'état non magnétique. J'ai, depuis, développé à plusieurs reprises la même théorie, en opposition avec celle d'Osmond, et je la donne tous les ans dans mon Cours de Métallurgie générale à l'Ecole des Mines. Voici ce que je disais dans un article sur la trempe de l'acier publié en 1897 (") : La trempe empèclie le dédoubletnent de la dissolution de ferrite et de cémentile ;iu point de récalescence, mais elle permet dans celle dissolution le retour du fer à son étal normalement stable à froid. Plus récemment, dans un article sur la définition des constituants des aciers, je reprenais les mêmes idées (') : Laf martensile est une solution solide de carbone dans le fer, se distinguant de l'aus- lénile en ce qu'elle est très magnétique, puisqu'elle est le constituant essentiel des (') Séance du 16 juillet 1917. (-) Comptes rendus, t. ItiV, 1917, p. 885. (') Comptes rendus, t. Kio, 1917, p. Sg. ('') Comptes rendus, t. 16.'>, 1917, p. 182. (') /lui/. Soc. Encouragement, 1893, p. iS^o. ('') Itei'ue gén. des Sciences, t. 8, 1897, p. 18. (') /ievue de Métallurgie, t. o, 1908, p. 169. SÉANCE DU 3o JUILLET I9Î7. '73 aciers à aimants. La martensite peut être considérée comme une solution solide de carbone dans le fer a. C'est le produit normal de la trempe de tous les aciers à partir d'une température de 800° ou plus. Le refroidissement brusque empêche la solution austénilique de se dédoubler, mais ne réussit pas, en dehors de quelques cas excep- tionnels, à empêcher le fer y de revenir dans cette solution à l'état de fer a. Comment donc une théorie, déjà vieille de plus de vingt ans, pouvait- elle encore demander de nouvelles recherches. La raison en est que l'on n'avait pas réussi à constater directement la réalité de la transformation du fer pendant la durée très courte de la trempe. La chute de température se fait à raison de plusieurs centaines de degrés par seconde et l'observation de phénomènes aussi rapides exige des procédés d'enregistrement parti- culièrement sensibles. J'avais essayé, sans succès, d'observer le moment de la réapparition des propriétés magnétiques pendant la trempe de barreaux de i5""" de coté. Mais les inégalités de températures d'un point à l'autre de la masse dissimulaient le phénomène. M. Chevenard, en opérant sur des fils d'un diamètre 100 fois moindre et en utilisant pour caractériser la transformation du fer les changements de longueurs au lieu des variations du magnétisme, a levé des difficultés qui semblaient à première vue insur- montables et il l'a fait avec une précision extrême. Les mesures thermiques de MM. Portevin, Garvin et Dejean conduisent aux mêmes conclusions, quoique d'une façon moins nette. On peut donc considérer la question de la nature de la martensite comme définitivement tranchée. Mais on rencontre dans certains aciers trempés un autre constituant, la troostite, au sujet de laquelle quelques doutes subsistent encore. Elle se produit pour les vitesses moyennes de trempe, par exemple dans les gros échantillons d'acier 'dont la vitesse de refroidissement est d'autant plus lente qu'ils sont plus volumineux. Au point de vue chimique, celte troostite est certainement un mélange de cémentite et de ferrite en grains très fins. Toutes les mesures des propriétés physiques ont montré qu'il y avait à ce point de vue identité entre la perlite et la troostite. Les propriétés mécaniques seules diffèrent et le font considérablement. Les aciers-à outils trempés, puis revenus à 3oo", qui sont formés de troostite, ont une dureté infiniment plus grande que les mêmes aciers complètement recuits, qui sont formés de perlite; mais leur tlçnsité, leur conductibilité électrique, etc., sont identiques. Je rappellerai la théorie que je défends au sujet des conditions de forma- tion de la troostite, théorie qui manque encore d'une base expérimentale certaine. Le dédoublement direct de l'austénite en cémentite et ferrite 174 ACADÉMIE DES SCIENCES. donnerait toujours ces deux corps à l'état lamellaire et leur juxtaposition constituerait soit la perlite lamellaire, discernable au microscope, soit la perlite submicroscopique. Le dédoublement de la martensite donnerait au contraire la trooslite ou, par un revenu ultérieur à plus haute température, la sorbite granulaire d'Osmond. Si cette théorie est exacte, toutes les fois qu'on trouve dans un acier de la troostite, le métal a dû passer antérieu- rement par l'état martensitique. C'est là un point qui semble accessible à l'expérience. En résumé, l'action d'un refroidissement plus ou moins rapide sur un acide eutectoïde, c'est-à-dire à 0,8 pour 100 de carbone, donnerait lieu aux changements d'états suivants : Vitesse. Etat initial. Transformations. Etat final. Faible austénile auslénite, perlite perlite Moyenne. . id. auslénite, martensite, troostite troostite Grande. . . id. austénite, martensite martensite Enorme. . . id. néant austénite Le dernier cas, purement théorique, ne peut être pratiquement réalisé qu'en présence de 2 pour 100 de manganèse ou d'une proportion un peu plus forte de nickel. HYGIÈNE ALIMENTAIRE. — Sur les altérations du pain hiscuité. Note de M. Bam.anu. Le pain biscuité en usage dans l'armée est obtenu avec les mêmes farines que le pain de munition ordinaire; mais la cuisson, dans un four moins chaud, est plus prolongée. Il en résulte que le pain, dans son ensemble, est moins hydraté que le pain de munition et présente une croûte plus épaisse, par suite plus résistante aux influences des agents extérieurs. Préparé suivant les instructions ministérielles, avec de bons levains de pâte, il peut se conserver sans altérations pendant i5 à 20 jours. Depuis les chaleurs de l'été, des pains ayant beaucoup moins d'ancien- neté sont arrivés sur le front des armées avec des moisissures intérieures qui les rendaient impropres à la consommation. Ces moisissures' à duvet plus ou moins blanc, bleu, jaune ou vert sont dues à des cryptogames (Aspergi/lus favus, Mucor mucedo, PeniciUiuin glaucum, etc.) localisés dans les enveloppes des céréales. Ces organismes, qui résistent à une température de ii5"à 120°, sont SÉANCE DU 3o JUILLET I917. 176 encore actifs dans la mie dont la température au four n'atteint que 100° à 101°, mais non dans la croûte qui subit une température beaucoup plus élevée. Les altérations signalées se rattachent au taux de blutage à 85 pour 100 prescrit dernièrement, tau.v qui est en réalité de 88 à 90 pour 100, par suite des graines étrangères et des débris de toute nature qu'on trouve dans les blés actuels livrés aux meuniers. En attendant le retour définitif, pour l'armée comme pour la population civile, du pain de ménage à 70 pour 100, sur lequel j'attirais l'attention de l'Académie en 1895, et plus récemment dans les premiers mois de 1914, il conviendrait de s'en tenir aux prescriptions suivantes de l'Arrêté du Comité de Salut public, en date du lo décembre 1794 : « Les grains destinés à être réduits en farine seront livrés, aux meuniers, criblés et nettoyés. » Il sera extrait du quintal de froment, en toute farine, 80 livres; du quintal d'orge, 74 livres, et du quintal de seigle, 72 livres. » M, Y. Delage fait hommage à l'Académie du Tome XX (1915) de V Année biologique. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Observation des orages de 1 9 16 dans les départements de la Gironde et partie de la Dordogne. Expérience des paragrêles électriques. Rapport de M. F. CouRTY. (Présenté par M. J. Violle.) M. U. Bois adresse des remercîments pour la distinction que l'Académie a accordée à ses travaux. 176 ACADÉMIE DES SCIENCES^ ASTRONOMIE, — Observations sur l' éclipse de Lime du '^ juillet 191 7. Note (') de M. Albert Nodox, transmise par M. \N olf. Nous avons observé l'éclipsé totale de Lune du 4 juillet 1917 à Bordeaux. Cette observation a été faite alternativement à l'aide d'une lunette à fort grossissement et d'une seconde lunette à faible grossissement, qui nous ont permis d'étudier à volonté une partie déterminée de la surface solaire ou le disque dans son entier. Le phénomène, qui s'est développé dans un ciel très pur, nous a permis de noter des faits intéressants qui paraissent confirmer ceux que nous avions déjà énoncés, en mai 191 2, au Congrès lunaire de Barcelone. Ces faits sont relatifs à la probabilité d'une luminosité propre à la Lune elle-même. Nos observations antérieures n'avaient porté que sur l'étude de la lumière cendrée, et nous n'avions encore pu les contrôler lors d'une éclipse totale. Or nous avons pu observer, pendant la dernière éclipse, que la coloration rougeàtre de la surface lunaire pendant la totalité présentait une luminosité sensiblement plus grande sur le pour- tour de l'astre qu'au centre, et que cette luminosité décroissait régulière- ment des bords vers le milieu. Le tracé des principaux accidents de la surface lunaire était resté parfaitement visible pendant la durée de l'éclipsé. Afin de nous rendre compte de l'effet d'éclairement relatif qui peut être communiqué à une surface sphérique faiblement éclairée, nous avons disposé une sphère en laiton de 10"'" de diamètre dans une chambre noire dont un seul côté était ouvert, afin d'éviter tout effet de réflexion latérale sur la sphère, et nous avons éclairé celle-ci avec une source lumineuse dont l'éclat pouvait varier à volonté. Nous avons constaté, de cette façon, que l'hémisphère éclairé présentait une luminosité décroissante du centre aux bords, c'est-à-dire que l'effet était inverse de celui que présentait la surface lunaire éclipsée et la lumière cendrée de la nouvelle lune. D'autre part, on observe qu'une sphère uniformément recouverte d'une substance légère- ment phosphorescente, telle que celle des cadrans lumineux, présente, dans l'obscurité, une luminosité croissante du centre vers les bords, et que le pourtour de la sphère présente un éclat sensiblement plus grand que le centre. Ce fait s'explique, du reste, par l'action additive des radiations lumineuses sous une incidence rasante, telles qu'on les observe sur le pour- (') Séance du 28 juillet 1917. SÉANCE DU 3o JUILLET 19Î7. Î77 tour de la sphère. Il semblerait donc résulter des diverses observations précédentes que la surface lunaire possède un éclat qui lui serait propre, celui-ci pouvant provenir de substances douées d'une phosphorescence propre ou bien induite sous l'action des radiations solaires. Cette lumi- nosité de la Lune, dont l'éclat pourrait varier d'une époque à l'autre, donnerait une explication satisfaisante des divers phénomènes observés pendant les éclipses lunaires et pendant la nouvelle lune; les effets lumineux propres à l'astre étant susceptibles de s'ajouter à ceux qui peuvent être dus au faible éclairement provoqué par la lumière réfléchie par la Terre pen- dant la nouvelle lune ou réfractée par son atmosphère pendant une éclipse. Nous nous proposons d'entreprendre une étude spectroscopique de la lumière lunaire, afin d'y rechercher la présence éventuelle de bandes spectrales correspondant aux diverses formes de phosphorescence et de fluorescence connues. ASTROPHYSIQUE. — Lliistoire physique et balistique des t'olcans lunaires. rsote de M. Emile Belot, présentée par M. P. Puiseux. On peut mettre à profit les belles études de M. Puiseux sur la Lune et les notions de volcanisme naturel et expérimental développées dans deux Notes antérieures (1916,1. 1(52, p. GBg; t. [()3, p. 1 55), pour élucider l'ori- gine des cirques lunaires. Deux faits militent en faveur de l'origine volcanique des cirques : les cordons saillants, visibles à l'intérieur de quelques cirques dans le prolongement de cordons extérieurs, montrent que la crête circulaire a été surimposée au relief primitif. Les traînées extérieures, de Tycho ne peuvent avoir été transportées par le vent parce que les vents n'ont pas dû avoir d'action appréciable dans l'atmosphère très raréfiée de la Lune et que d'autre part l'expérience terrestre nous apprend que jamais les vents ne gardent une trajectoire rectiligne sur un parcours de 2000'"°. Les traînées rectilignes et radiales de Tycho doivent donc résulter d'une émission directe du volcan. Pour que le volcanisme puisse édifier un cirque dont le diamètre peut aller à iSo'^", la première condition est qu'il dure longtemps au même point. Sur la Lune dont la surface a une densité 2, la profondeur à laquelle on trouve la pression de 194""' (pression critique de l'eau) est de 5'"",8, tandis que sur la Terre cette profondeur n'est que o'^'",!. Le volcanisme G. B., 1917, 3' Semestre. (T. 105, N'5.) ^4 178 ACADÉMIE DES SCIENCES. durera sur la Lune tant que la température critique de l'eau (364°) existera à une profondeur moindre que 5'^", 8, c'est-à-dire beaucoup plus longtemps que sur la Terre après le début de la solidification de l'écorce. Cette profondeur et la faible cohésion du sol lunaire assurent aussi aux cheminées volcaniques un plus grand diamètre que sur la Terre. Après le déluge austral sur la Lune défini dans une Note antérieure {Comptes rendus, t. 104, 19 17, p. 997) son atmosphère devait être très raréfiée. Soient X, H la portée et la hauteur du sommet de la trajectoire dans le vide d'un projectile lancé avec la vitesse V„ dans une direction faisant l'angle a avec la verticale, on a (') Xrr -^sin2«=r4HlangOC (^Terre = 6^Lune). Avec Vfl ^ Soo" et a = iS", la portée d'un projectile terrestre, ayant un aussi mauvais coefficient balistique qu'une bombe volcanique, n'excéderait pas 4""". Avec les mêmes données sur la Lune, on aura par les formules (i) .km X:=75''"'. H = 70' Ainsi de telles projections volcaniques pourront édifier un cirque de i5o'"° de diamètre en ayant leurs trajectoires presque entières hors de l'atmosphère. Avec V„= 2''" et a = i5°, la portée sera de 1200'"'" d'après (i). Mais, en fait, la portée sera plus grande : car les formules (i) ne s'appliquent plus parce que V„ approche de la valeur qui assure la vitesse horizontale i'^'",G7 d'un satellite rasant la Lune sans jamais y retomber; ainsi s'expliquent les traînées rectilignes radiales de Tycho. Sur la Terre les masses énormes de vapeur d'eau rejelées par les volcans sont entraînées au loin par les vents sans retomber sur le cratère : sur la Lune, au contraire, l'absence de vent et d'atmosphère ainsi que le froid d'une longue nuit condenseront toujours l'eau dans les limites d'un cirque immense, ou sur sa crête. Le pilonnage du sol par les projections volca- niques donnera à la surface interne du cirque celte apparence unie qui dissimule l'érosion, tandis que l'eau entraînera les matériaux érodés vers la cheminée centrale qui les reprendra dans son action volcanique. Ainsi la crête C se formera aux dépens du sol primitif creusé de B en B'. Deux cas pourront alors se présenter : 1° La cheminée centrale ne peut résister à l'érosion convergente, elle SÉANCE DU 3o JUILLET I917. I79 s'écroule et disparaît sous répaisseur des sédiments : le fond est parfai- tement uni (Platon). 2" La cheminée centrale avec ses multiples orifices, étant tapissée de tuf siliceux comme dans les geysers ou ayant été remplie de lave, résiste à l'éro- sion et laisse en saillie un ou plusieurs pitons centraux (Théophile). La charge due à la crête montagneuse C aura d'ailleurs le plus souvent pour effet de faire fléchir en B" le fond du cirque comme dans tous les phéno- ,>^ ' A Schéma de l'cdificalion d un cirque lunaii'e. mènes orogéniques. La surface isotherme de 364° dont le sommet était monté de A en A' autour de la cheminée ne tardera pas, pour suivre la sur- face topographique, à présenter des sommets en C' par où s'amorcera le volcanisme secondaire V souvent constaté au sommet de la crête. Si un second paroxysme volcanique donne lieu à une seconde enceinte, en général à l'intérieur de la première (pour la clarté du dessin elle a été figurée en C") un lac L surélevé pourra s'établir entre C et C", comme le lac Titicaca est suspendu à près de 3000"^ entre deux cordillères. Que la crête interne vienne à céder, et un immense torrent s'élancera dans la direction du centre. Ainsi peut s'expliquer le sillon profond qui part d'une brèche de Petavius (cirque à double enceinte) pour atteindre le centre. Le lac ayant donné lieu à la brèche de Petavius paraît avoir eu la dimension du lac de Genève. Appliquons à Théophile (cirque de ioo''"Me diamètre) les données précédentes en admettant que sa crête circulaire ait 20'"" de largeur et que sa profondeur soit de 55oo°i. En égalant l'excavation de hauteur BB' au volume de la crête au-dessus de B, on trouve BB'= SBoo*". En réalité, le j8o académie des sciences. piton central ne dépasse pas 2000'". le reste (1800'") ayant été détruit soit par le pilonnage érosif, soit par un tremblement de Lune. La couleur sombre du fond des cirques s'explique puisqu'il est formé par des roches de profondeur. En résumé, la théorie précédente rend compte de toutes ces particularités des cirques lunaires où le volcanisme agit comme dans nos expériences de volcanisme de laboratoire : nous avons d'ailleurs pu reproduire le phéno- mène des pitons centraux chaque fois qu'une masse, ne pouvant être enta- mée ou projetée par l'action volcanique, est au centre du cratère expéri- mental. CHIMIE physique. — Sur la carburation du fer par es cyanures et cyanales alcalins. Note(') de M. Portevin, présentée par M. Henry Le Chatelier. On emploie, pour la cémentation superficielle du fer et de l'acier, les cyanures et les ferrocyanures alcalins, soit purs, soit mélangés d'autres substances, cette opération s'effectuant soit par immersion des pièces à cémenter dans les sels fondus, soit en incorporant ces sels dans des mélanges formant vernis dont on enduit la surface des pièces. Dans tous les cas, les cyanures sont chauffés à des températures de 800° à 900" en présence de l'air; on sait que, dans ces conditions, il y a oxydation avec formation de cyanates; en réalité, on a donc affaire à un mélange contenant au moins un cyanure et un cyanate. Il devenait intéressant de voir l'influence que pouvait exercer la présence de cyanate dans la carburation du fer par les cyanures. Or, dans une Note précédente ('), nous avons montré que le cyanate de potassium chauffé entre ySo" et 900° se décomposait avec formation de cyanure. Nous avons profité des études faites sur les variations de composition par chauffage de mélanges en proportions variables de cyanure et de cyanate de potassium pour examiner en même temps l'action carburante produite sur le fer. Le fer était introtliiit dans ces mélanges sous forme de petits éclieveau\ de fil de clavecin {o,o3 — 0,08 pour 100 C; 0,^1 pour 100 Mn) pesant 5^ à 6s; le poids du mélange salin étant en moyenne de 5os à 60». Les matières premières initiales /') Séance du 28 juillet 1917. (^) Comptes rendus, t. Ifil, igiS, p, 3o 0 100 200 300 400 soo eoo 700 joo MO 1000 itoo' Températures Fii;. 2. — Cmirbc 1 : Kcliiintilloii sphcriqiic D = 3o""". Hefroidisscinent -oo"-ino"= j"". Coui'be î; » D = 3o""". » = o^ao». Courlic 3 : » D = jo'"'". » = c)"'i_>-. L'écliellc des ordonnées n'est pas la même pour la courijc I que pour les courbes 2 el 3. Quoi qu'il en soit, tous ces échantillons sont formés au centre de troostite et de martensite. Ils possèdent entre 700° et 5oo° un point analogue au point A dont nous avons précédemment parlé, et à basse tempéra- ture (<;20o°) un point ([ui n'est probablement pas sans relation avec le point B des aciers précédemment étudiés. On peut tirer de ces essais les conclusions suivantes : i" Il n'y a pas de discontinuité entre le point de formation de la perlitect celui de la troostite (point A). Les deux constituants sont donc vraisem- blablement formés d'un agrégat de ferrite et de cémentite; mais tandis que la perlite renferme à peu près tout le carbone de l'acier, la troostite n'en renferme qu'une partie. Au-dessous du point A , le carbone, restant en solu- tion dans le fer qui entoure la troostite, le maintient à l'état d'austénite jusqu'à une température où la solution austénilique elle-même ne pouvant (') lievue de Métallurgie, l. 2, igoS, p. 701. SÉANCE DU 3o JUILLET 1917. l85 plus exister se transforme à son tour (point B) pour donner la martensite. 2" Il y a une discontinuité très nette entre le point de formation de la martensite et celui de la troostite. La nature de ces deux constituants est donc essentiellement différente. 3" Pour supprimer complètement la formation de la troostite et obtenir de la martensite pure, avec une vitesse de refroidissement donnée, il faut dépasser le point critique de chauffage d'une quantité d'autant plus grande que la vitesse de refroidissement admise est plus faible. Tout se passe comme si en chauffant un acier au-dessus du point Ac, il subsistait encore des germes ou éléments de carbure non complètement détruits qui facilite- raient au refroidissement la mise hors solution du carbure à l'état de troostite. CHIMIE MINÉRALE. — Action de facide T7iêtaphosphorique sur les oxydes de molybdène. Note (') de M. A. Colani, présentée par M. A. Haller. .]'ai étudié comparativement l'action de l'acide métaphosphorique fondu sur les oxydes d'uranium, de molybdène et de tungstène, métaux que l'on considère souvent comme voisins, surtout à cause des analogies que peuvent présenter les Irioxydes. J'ai déjà montré (-) que l'acide métaphosphorique au rouge, agissant sur le Irioxyde U0% donne le mélaphosphate ura- neux 2P-0',U0- avec perte d'oxygène et qu'on obtient le même métaphos- phate par l'action de cet acide sur le bioxyde U0-. Je vais examiner dans cette Note ce qui se passe avec les oxydes de molybdène MoO' et MoO". Oxyde MoO' : L'acide molyhdique anhydre se dissout assez facilement dans l'acide mélaphospho- liqiie fondu ; si l'on élève la lempéraluie au-dessous du rouge sombre, au point où lacide commence déjà à se volatiliser, on voit le liquide se colorer en vert, en même temps il y a un dégagement insensible d'oxygèiie. On peut mettre le phénomène en évidence soit en recueillant dans le vide le gaz dégagé (on opère alors dans une cornue de porcelaine), soit en dissolvant la masse dans l'eau après refroidissement et en titrant au permanganate son jiouvoir réducteur. En élevant la température au rouge on observe une réduction plus sensible; on finit alors par obtenir, la majeure partie de l'acide métaphosphoiique s'évaporant, un \erre vert insoluble dans l'eau et {') Séance du 16 juillet 1917. (-) \iin. de Chiin. el de Phys., 8" séiie, t. \'l, 1907, p. 102, et Thèse de doctorat, l'aiis, 1907, p. 4'^- C. lî., iijr;, 3' Semestre. (T. U:,, N° 5.) 23 l86 ACADÉMIE DES SCIENCES. les acides. Si l'on opère dans le vide, la volalilisalion de l'acide esl plus active et il se forme rapidement dans le col de la cornue un bouchon d'acide volatilisé qui aii-ête l'expérience. Il est donc impossible de savoir exactement quel esl le terme de celte réduction toujours faible, mais qui se produit même daus un courant d'oxygène au creuset de Rose. Pour ces expériences, je me suis servi d'acide molybdique purifié soi- gneusement par distillation de la chlorhydrine MoO^aHCl, puis, après élimination de l'acide chlorhydrique, calciné dans un courant d'oxygène et refroidi dans le vide. Avec cet acide j'ai trouvé : O perdu pour loo MoO'. Mesuré au MiiO'K. ,, , , ^ ^,, Mesure en volume. 0,8 1,8 1,5 1,3(1) 1,2 La formation de l'oxyde hypothétique Mo^O'' exigerait : perte de O calculée pour 100 MoO' : 1,8. Oxyde MoO' : Le bioxyde de molybdène anhydre, préparé et purifié suivant la méthode in- diquée par M. Guicliard (-), se dissout très péniblement dans l'acide métaphos- phorique en grand excès. Il faut cliaulTer longtemps au rnuge et à la fin assez fortement, mais ne pas pousser l'évaporation de l'acide jusqu'à l'obtention de verre insoluble. J'opère dans un creuset de Rose en or traversé par un rapide courant de gaz carbonique pour éviter toute action de l'air. Après refroidissement on reprend dans le gaz carbonique par de l'eau privée d'air; on a ainsi une poudre noirâtre inho- mogène et une liqueur. La partie insoluble est traitée par l'acide iiilrique qui dissout MoO- inaltaqué; il reste une poudre jaune que l'analyse a montré être du niétaphos- phate de sesquioxyde ('), SP^O', Mo-0''. En dosant, d'autre part, par le permanga- nate le pouvoir réducteur de la solution et le molybdène total qui s'y trouve, on constate qu'elle contient du molybdène correspondant à peu près à l'état d'oxyda- tion, Mo-0'. Comme on peut toujours admettre que le métaphosphate SP^O', Mo'O' ne s'est pas entièrement précipité et qu'une partie, restée dissoute dans l'acide méta- phorique, a passé en solution dans l'eau, il y a incertitude sur l'oxyde supérieur que donne Mo(3- en se scindant en deux et qui peut être aussi bien Mo-0= que MoO^, ou un oxyde intermédiaire. On voit donc que le bioxyde ne donne pas ici de sel, mais qu'il se scinde (') En chaullant dans un courant d'oxygène. (-) Ann. de Chirn. et. de Phys., -j" série, t. 23, 1901, p. 5i:j, et Thèse de doctoral, Paris, igoo, p. i8. (^) Comptes rendus, t. l.'SS, 19141 P- 499- SÉANCE DU 3o JUILLET I917. 187 en un oxyde inférieur Mo-Q^ qui donne un mélaphosphate et en un oxyde supérieur qui, dans les conditions de l'expérience, reste dissous dans l'acide métapliosphorique. Mes résultats viennent confirmer les idées de M. Gui- chard ( ' ) qui a été conduit à penser, à la suite de ses travaux et de ceux de Rlason et de Bailhache, que le hioxyde de molybdène ne peut donner de sels. Conclusions. — L'acide métapliosphorique au rouge agit sur l'oxyde MoO' en donnant une réduction faible, mais qui le rapproche pourtant jusqu'à un certain point de UO^, bien qu'il n'y ait aucun rapport entre les combinaisons formées par les oxydes MoO' et UO' avec l'acide phospho- rique. On ne peut, par contre, établir aucune espèce d'analogie entre UO", oxyde à fonction basique, qui donne de nombreux sels bien définis, et MoO- qui semble être un oxyde salin. CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage tripide du manganèse et du chrome dans les produits sidérurgiques. Note de M. Travers, présentée par M. H. Le Chatelier. On sait que Proctor Smith (^), reprenant le dosage du manganèse au persulfate, eut l'idée élégante d'ajouter au catalyseur le nitrate d'argent, grâce auquel le manganèse passe à l'état de MnO^H, qu'on peutdoservolu- métriquement. Divers auteurs (') ont décrit des modifications du mode opératoire; tous indiquent de faire bouillir plusieurs minutes la liqueur d'attaque, après addition de NO'Ag et de SO*Am. Si l'on applique la méthode dans ces conditions, les résultats obtenus sont trop faibles, et de plus irréguliers, comme le constate d'ailleurs Kunze (*). Kn prolongeant l'ébullition, on peut arriver à détruire entièrement MnO'H, bien qu'on indique que les persulfates ne réduisent pas MnOMv en milieu acide; le nitrate d'argent ne joue aucun rôle dans celte réduction; nous pensons qu'elle est due à la formation de H^O'; il est possible qu'elle n'ait pas lieu avec du persulfate pur. (') Comptes rendus, t. Ii8. 190G, p. 744. (-) /?. M., extraits i22, igoS. (') Rubricius (/?. M., extraits .^0, igoS; extraits 391, 1910), Wdowiszewskî (/?. M., extraits 719, igo8). (*) R. M., extraits 116, 1909. l88 ACADÉMIE DES SCIENCES. Comme liqueur réductrice, les auteurs ont utilisé Tarsénite de soude; nous verrons que cette même liqueur nous a permis de doser le chrome à la suite du manganèse. La réduction de MnO'H par As-0' ne correspond pas à une équation de réaction simple donnant naissance à l'un des oxydes MnO, MnO% Mn-Q', ainsi que le montre le titrage des deux liqueurs; il est vraisemblable qu'il se forme un mélange de sels des deux oxydes MnO, MnO- ; quelques instants après la réduction, la liqueur se trouble par apparition d'oxyde MnO"; ce trouble ne se produit ni en milieu phosphorique, ni en milieu sulfurique concentré, mais on observe dans ces deux cas l'apparition lente et progres- sive de la teinte améthyste des sels manganiques; puisque celte teinte ne se produit pas immédiatement après le titrage, il est naturel de penser que la réduction ne conduit pas à l'oxyde manganique Mn-O''. Nous avons d'autre part constaté qu'on n'obtient de résultats constants dans le titrage de MnO'H par As-O'', qu'en versant la liqueur arsénieuse dans MnO'K. On peut quand même utiliser le permanganate comme liqueur de retour, si l'on a employé un faible excès de réducteur; l'erreur commise dans ce cas est négligeable. Les considérations précédentes nous ont conduit au mode opératoire suivant : 1° Dosage du manganèse. — a. Acier au carbone : On attaque os, 2 d'acier par 20™' de NO^H de densité 1,1; on ajoute ensuite So"^™' d'eau froide de façon à amener la liqueur à environ [\0° et 5o°; on verse N , , * , _ 5cm" [VO'Ag — et !'■'"' à ('■'"^o de solution saturée de persulfate d'ammoniaque; on agite, et l'on attend 3 minutes après l'apparition de la couleur violette. On verse la liqueur dans 100"^"'^ d'eau froide ([5°) et l'on titre immédiatement avec la liqueur arsénieuse jusqu'à disparition de la teinte rose. Si la teneur en manganèse de l'acier est faible, il y a simplement décoloration; si elle dépasse o,5 pour 100, on obtient une teinte jaune verdâtre. 11 est commode d'utiliser une liqueur arsénieuse telle que i""' r= 0,100 Mn pour 100; elle correspond volume à volume à une liqueur de MnO'K renfermant o'"8,2Mn par centimètre cube; on l'obtient en pesant os,65o de As'O' pur pour 1'. Si l'on ne dépasse pas les proportions de catalyseur et de persulfate indiquées, et si la température de la liqueur au moment du titrage est inférieure à So", il n'y a aucune réoxydation pendant au moins plusieurs minutes; le dosage reste donc très précis . L'oxydation du manganèse peut se produire à froid, mais elle est plus lente. On peut l'accélérer au bain-marie (70°). h. Aciers spéciaux. — La méthode s'applique très bien aux aciers spé- SÉANCE DU 3o JUILLET I917. Ii^9 ciaux et remplace avantageusement la méthode Volhard, moins sensible et plus longue. Dans le cas des aciers au chrome, le persulfale oxyde le chrome ('). le virage au jaune franc il 11 chromale indique dans ce cas la limite du dosage du manganèse. Tous les aciers spéciaux (au Cr, W, V, Mo) s'attaquent commodément par l'acide azotique en s'aidant de persulfale, et au besoin de quelques gouttes de HF pur. Le dosage du manganèse reste précis tant que la teneur en chrome ne dépasse pas 5à6 pour 100. Au delà, et surtout pour de faibles teneurs en manganèse (^Ojroo pour 100), il doit être fait sur une prise spéciale, après séparation du manganèse à l'élat de bioxjde. Avec quelques modifications de détail, nous avons pu appliquer avec succès la méthode, aux fontes, fontes spéciales, minerais de fer et de man- ganèse, laitiers, laitons, bronzes. 2° l^OSAGE DU CHROME DANS LES ACIERS AU C.HUOME : En milieu de concentration acide suffisante (20'^'"' de NO' H à 36° B'pour loo'""' de liqueur), As-0' réduit quantitativement les chromâtes d'après l'équation théorique 3 A s^ 0^ + 4 CrO-^ = 3 As- O-' -+- 2 Gr2 O'. On verse un faible evcès de réducteur, et l'on revient avec la liqueur équivalente deiVInO'K. La liqueur arsénieuse étant à oS, 600 par litre, Cr pour 100 = 6 /( X O, i i4i « étant le nombre de centimèlres cubes de liqueur utilisés. La méthode s'applique en présence de tous les métaux étrangers, même du vanadium, qui accotnpagne le chrome dans beaucoup d'aciers à outils; il n'en serait pas de même d'une liqueur de sel ferreux, ou de chlorure lita- neux,qui réduirait en même temps l'acide vanadique. La liqueur arsénieuse présente d'autre part l'avantage d'être très stable. La méthode précédente permet de doser le manganèse et le chrome avec une précision relative voisine du ■— pour des teneurs de l'ordre de I pour 100. Dans le cas des aciers, même des aciers à outils, les deux chilFres peuvent être connus en un quart d'heure environ; la méthode est donc très intéressante pour les laboratoires sidérurgiques, où elle permettra une grande économie de temps. (') La présence de iNO^Ag n'est pas nécessaire à l'oxydation du chromate. igo ACADÉMIE DES SCIENCES. ANATOMIE COMPARÉE. — Rapports ontogéniques des ceintures pelvienne et thoracique chez les Vertébrés tétrapodes. ÎVote (') de M . L . Vialleton, présentée par M. Henneguy. Les ceintures pelvienne et thoracique offrent des rapports bien différents avec les principales ébauches embryonnaires de leur voisinage, notamment avec celle des muscles pariétaux et avec le cœlome. La connaissance de ces rapports éclaire beaucoup leur morphologie. Ceinture pelvienne. — Cette ceinture est intercalée sur le trajet des muscles pariétaux qu'elle divise en abdominaux et en caudaux. Chez les Urodèles elle est composée de l'ilion, placé dans le myosepte qui sépare le tronc de la queue, et de la plaque pubo-ischiale ou pelvienne, qui se sub- stitue aux muscles pariétaux dans toute sa longueur, les muscles abdomi- naux s'insérant sur son bord cranial ou pubien, les caudaux sur son bord caudal ou ischiatique. La cavité viscérale s'étend au-dessus de cette plaque, et les muscles de la racine du membre, placés sur la face interne dé cette dernière, sont sous-péritonéaux et situés en dedans de la paroi soma- tique. A partir des Sauriens, la plaque pelvienne se divise en un pubis et un ischion formant deux symphyses. Les muscles abdominaux, au lieu de s'attacher au bord cranial du pubis, comme chez les Urodèles, s'insèrent seulement au bord caudal de l'ischion. La branche transversale du pubis et la majeure partie de celle de l'ischion passent au-dessus d'eux et proé- minent sous le péritoine, dans la cavité abdominale, traversant complète- ment la paroi somalique. Chez les Mammifères, la plaque pelvienne reçoit les muscles abdominaux sur son bord pubien seulement, et se porte tout en arrière et en dehors de la cavité viscérale. Cette disposition est liée à l'évolution spéciale de la région pelvienne (cloisonnement" frontal du cloaque interne) et s'accom- pagne de rapports particuliers entre le sinus urogénital et le plancher pel- vien, qui sont toujours étroitement accolés. Ceinture thoracique. — Celle-ci ne traverse jamais la paroi somatique. Chez les Urodèles elle comprend un scapulum-suprascapulum, et une plaque ventrale. (') Séance du 23 juillet igi-. SÉANCE DU 3o JUILLET 1917. I91 Le scapulutii n'est point situé dans un myosepte, mais il est extérieur aux muscles. La plaque ventrale présente une partie antérieure (procora- coïde) et une partie postérieure (coracoïde) qui, chez les Anoures, rap- pellent assez bien le pubis et l'ischion à qui on les a comparés. Cependant Anthony et Vallois (1914) regardent le procoracoïde de ces animaux comme une partie du coracoïde et cherchent le procoracoïde vrai dans leur apophyse acromiale. Je suis de leur avis sur le premier point, mais j'ajoute qu'un procoracoïde distinct ne se rencontre chez aucun Tétrapode. Chez les Amphibiens, la ceinture n'interrompt pas les muscles pariétaux qui passent en dedans d'elle en formant, du pubis à l'hyoïde, une bande continue de myomères (muscles pubo-hyoïdiens). La ceinture est rattachée au corps par des fibres superficielles des myomères (muscles rhomboïdes, dentelés, releveurs du scapulum, etc.) et par un muscle branchial, le trapèze. Elle est placée immédiatement en arrière de la tête, en avant de la partie principale du cœlome, qui s'arrête à peu près à son bord caudal, mais elle entoure la partie craniale de la cavité viscérale (cavité péricar- dique de l'embryon). Chez les Sauriens, on trouve un vrai thorax formé par les côtes et le ster- num. On appelle première dorsale la première vertèbre dont les côtes atteignent le sternum, et l'on distingue en avant d'elle un certain nombre de vertèbres, prétendues cervicales, dont les côtes, bien que régulièrement croissantes, n'arrivent pas jusqu'au sternum. En réalité ce sont bien des vertèbres dorsales, comme le montre la présence entre leurs côtes de fibres intercostales et du cœlome, témoignant de la continuation à ce niveau de la paroi thoracique; mais cette paroi s'atrophie presque totalement dans sa partie ventrale où elle est remplacée par la plaque coracoïdienne qui s'implante au-devant du sternum. Toutefois cette plaque ne traverse pas complètement la paroi somatique, formée par le squelette et les muscles dérivés des myomères et des myoseptes, et n'atteint pas la séreuse dont elle est toujours séparée par le muscle transverse, seul reste de cette paroi dans ce point. L'union de la ceinture et du thorax, autour de la portion craniale du cœlome, produit une cage zono-thoracique, caractéristique des Saurop- sidés. La présence de la plaque sterno-coracoïdienne entraîne la régression d'une partie des muscles pariétaux qui forment deux groupes : l'un posté- rieur (muscles droits de l'abdomen), l'autre antérieur (muscles sterno- hyoïdiens). Ces derniers s'attachent au bord cranial de la cage zono-thora- cique, formé par les clavicules et l'épisternum, et qui constitue la limite caudale du cou. 192 ACADÉMIE DES SCIENCES. Chez tous les Mammifères, Monotrèmes compris, il y a un thorax complet, uniquement sterno-costal, et un diaphragme musculaire typique. La première côte forme l'orifice antérieur du thorax, qui est en même temps la limite caudale du cou. La ceinture offre deux types différents. Le plus souvent elle est réduite au scapulum appliqué contre le thorax et relié ou non au sternum par une clavicule; les pièces ventrales ont disparu. La ceinture des Monotrèmes constitue le second type. Souvent regardée comme formant la transition vers celle des Reptiles, elle diffère en réalité beaucoup de celle-ci. Placée tout entière en avant de la limite caudale du cou, elle est infra-cervicale et non post-cervicale et ne se combine point avec le thorax pour entourer la partie antérieure du cœlome, qui s'arrête immédiatement derrière elle. Ses apparences reptiliennes dépendent de deux facteurs principaux : 1" sa migration préthoracique, 2° l'orientation spéciale des membres antérieurs, comme le montre le cas de la Taupe où les mêmes conditions font réapparaître un coracoïde ventral, combiné avec la clavicule. EMBRYOGÉNIE. — Sur la si^7ii/icaCion des changements de couleur (jui se pro- duisenl normalement dans certains œufs non féconlés de Bombyx mori et sur la formation, dans cette espèce, de i^éritahles c/ienilles d'origine parthénogénésique. Note (') de M. A. Lécaii.i.ox, présentée par M. Hen- neguy. Dans une Note publiée en i9i6(-), j'ai exposé les résultats d'observations faites sur des œufs non fécondés de Bombyx mori. Comme de nombreux naturalistes l'avaient constaté avant moi, j'avais vu que certains de ces œufs subissaient des changements de couleur analogues à ceux qui se produisent dans les œufs fécondés qui évoluent régulièrement. Mais, par suite d'obser- vations insuffisantes, je n'avais pu, en présence des contradictions existant dans les travaux publiés jusqu'ici, me faire, au sujet de la signification réelle de ces changements de coloration, une opinion personnelle. Pendant les années 1916 et 1917, j'ai coiUinué mes recherches en leur donnant une extension beaucoup plus grande. Et je puis, actuellement, apporter des précisions importantes sur des faits qui paraissent jeter (') Séance du 20 juillel 1917. (^) Sur la ponte des œufs non fécondés et sur la jiarthénogenèse du Koml)v>i du nu'// ter (Comptes rendus, i. 162, 1916, p. 234). SÉANCE DU 3o JUILLET I917. igS beaucoup de lumière sur certains problèmes biologiques d'un grand intérêt et bien loin encore d'être résolus. Les œufs non fécondés que j'ai observés en 1916 et en 1917 furent fournis par 1 3o femelles appartenant à la même race univoltine que celles dont les produits m'avaient servi de matériaux d'études en 1914 et 191 5. Chaque femelle pojidant, lorsqu'on l'empêche de s'accoupler, en moyenne à peu près 200 œufs, 26000 de ceux-ci, environ, furent donc soumis à mes observations. Les résultats essentiels de mes nouvelles recherches sont les suivants : a. Pendant les premiers jours qui suivent le moment de la ponte, tous les œufs non fécondés, de même que tous les œufs fécondés, conservent leur coloration jaune clair caractéristique. Mais en réalité, si l'on tient compte des phénomènes qui se passent à rintérieur de l'œuf, il importe d'en distinguer deux groupes : celui où il ne se fait qu'une segmentation incomplète et anormale, où il ne se produira aucun changement de couleur et où des caractères de dégénérescence ne tarderont pas à apparaître, et celui où l'évolution dépassera le stade de la segmentation. Dans des cas exceptionnels, tous les œufs d'une même ponte rentrent dans le premier cas. /;. Dans le deuxième groupe qui vient dlêtre défini, la coloration rose ou rougeàtre succède à la coloration primitive jaune clair. Mais elle peut pré- senter, suivant les ojufs envisagés, tous les degrés de développement. Parfois il n'y en a que des traces à l'un des pôles de Yœnî ou en diverses régions de celui-ci; parfois, au contraire, elle envahit tout l'o'uf et l'on ne peut faire de distinction fondamentale avec les changements de couleur qui s'observent sur les (l'ufs fécondés. Et certains œufs dégénèrent à ce stade alors que d'autres continuent à évoluer plus ou moins régulièrement. En d'autres termes, le deuxième groupe d'œufs, distingué plus haut, peut se diviser à son tour en un troisième groupe comprenant les œufs dégénéres- cents et un quatrième groupe renfermant ceux qui continuent à évoluer. c. Les œufs du quatrième groupe prennent une coloration qui passe du rouge au gris ardoise. Ils peuvent aussi se subdiviser en un cinquième et un sixième groupe,' car une partie dégénère à ce stade, tandis que d'autres donnent naissance à des larves qu'on peut observer en ouvrant l'œuf. d. Enfin, dans le sixième groupe d'unifs, on peut faire une dernière sub- division, car certaines larves meurent dans l'œuf (7' groupe), tandis que certaines autres en sortent comme si elles s'étaient formées dans des œufs •fécondés (8* groupe). c. R., 1917, -i' ScineUre. (F. 105, N' 5.) 26 194 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tous les naturalistes qui ont étudié la question traitée ici n'ont pas observé les 8 stades qui correspondent aux 8 groupements qui viennent d'être indi- qués. Et il est assez piquant de constater que ce sont les travaux anciens qui les mentionnent (en particulier ceux de Barthélémy, .Tourdan, Cor- nalia, Siebold), tandis que les travaux les plus récents nient ou tendent à nier l'existence des deux derniers stades. Dans mes observations, j'ai constaté l'existence de nombreuses larves qui moururent dans l'aïuf. Pour beaucoup de pontes, je pus en compter de 12 à 20. Une seule ponte me procura des chenilles vivantes dont je pus élever complètement quelques-unes. La femelle qui la produisit, née le i4 juillet iyi6, pondit seulement 70 oîufs. Huit de ceux-ci donnèrent naissance, du i*^'' au 9 mai 1917, à des chenilles vivantes dont quatre s'éle- vèrent sans difficulté. Il convient de faire remarquer que la conservation des œufs non fécondés est plus difficile que celle des o-ufs fécondés; c'est ce qui semble expliquer en partie que de nombreuses chenilles paraissant bien conformées périssent dans l'œuf. En perfectionnant le mode de conserva- tion des œufs pendant la longue période de temps qui s'écoule entre le moment de la ponte et celui de l'éclosion, on obtiendrait vraisemblable- ment un nombre plus considérable de chenilles aptes à une vie normale. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur ks propriétés antiseptiques de l'air nitreux. Note de M. H. Colin, présentée par M. Branly. Au cours de ses recherches sur les différentes espèces d'air, Priestley ( ' ), toujours très attentif aux propriétés physiologiques, crut observer que l'air nitreux ']o\jLil à' \in pouvoir antiseptique remarquable « préservant les sub- stances animales de la putréfaction et rétablissant celles qui sont pourries dans leur premier état ». Lui-même décrit ainsi ses expériences : Je mis une souris morle dans l'air iiilreuv el je l'approchai du feu pour activer la piiuéfdclion. La diminution du volume dair fut considérable ... ; la souris ajanl été retirée au bout d'une semaine, je constatai qu'elle ne répandait aucune odeur. .le pris alors deux souris, l'une qui venait d'être tuée, l'autre en voie de putréfaction; je les mis ensemble dans l'air nitreux, à la température ambiante (juillel-aoùt 1772)...; après 10 jours, je retirai les souris et les trouvai entièrement saines; la première était très ferme et la cliair de l'autre n'avait pas d'odeur. (') JosKi'ii l^uiESTLKY, Obacnalions on différent kinds of air {Pkilusophical Tran- sactions, t. 02, p. 310). SÉANCE DU 3o JUILLET I917. 19") D'ailleurs Priestley a soin de faire remarquer que le pouvoir antisep- tique de l'air nitreux est très supérieur à celui de Vavv Jixe, étudié déjà par Macbride. Peut-être, ajoute-t-il, et l'on retrouve cette idée dans divers Ouvrages, pourrait-on arriver à conserver des fruits, du poisson, de petits oiseaux, dans un mélange d'air nitreux avec de l'air commun ou de l'air fixe. Depuis lors, on a fait de nombreuses recherches sur le pouvoir stérilisant des gaz ('), pour aboutir à la conclusion suivante : les gaz, qui, comme l'oxygène, l'oxyde de carbone, ont un faible coefficient de solubilité et ne confèrent à l'eau ni acidité, ni alcalinité, n'exercent qu'une action antiseptique insignifiante; l'anhydride carbonique lui-même, dont la solubilité est environ vingt fois supérieure à celle de l'oxygène, n'agit qu'à des concentrations élevées et, sans doute, en vertu seulement de son acidité. L'oxyde azotique est très peu soluble dans l'eau qui n'en dissout que -^ environ de son volume; il y a donc lieu de s'étonner qu'il jouisse de pro- priétés stérilisantes énergiques que ne possèdent ni l'oxygène, ni l'oxyde de carbone, ni même le gaz carbonique. Ces propriétés ne seraient-elles pas attribuables à l'acide azotique auquel le bioxyde d'azote donne facilement naissance en présence de l'oxygène et de l'eau? Priestley ne prenait aucune précaution spéciale pour éviter d'introduire de l'air commun en même temps que les cadavres de souris. Les cavités, l'intestin en particulier d'où part principalement l'infeciion, devaient fata- lement s'imprégner d'acide azotique, ce qui empêchait le développement des germes putrides. Et, en effet, dans les expériences rigoureuses qui suivent, l'oxyde azo- tique, à la pression normale, s'est montré sans aucune efficacité sur les bacilles les plus fragiles : cholérique, diphtérique, lyphique, pyocya- nique, etc.; après un contact de plusieurs jours avec Je gaz, les microbes expérimentés avaient gardé toute leur vitalité : ensemencés sur un milieu vierge, ils s'y développaient normalement; le bioxyde d'azote ne les avait pas plus atteints que ne l'eût fait un gaz inerte quelconque, hydrogène, azote, acide carbonique, à la pression ordinaire. Les vases d'expérience étaient de petits niatras de ijo*^'"' environ, portant, sur leur col, deux tubulures latérales renflées sur une longueur de 10"" et remplies d'ouate. Les matras une fois stérilisés au l'our, on inlniduit, par le col, la culture soumise à (') \oirG. Malfitano, Sul coinporlaniciilo dei Micioorgaiiisini all'azione dei Gas compressi. Pavia, 1897. 196 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'expérience; on ferme d'un boiiclion par-dessus le tampon d'ouate et on lute; on envoie alors un courant d'acide carbonique par les tubulures latérales, de façon à éli- miner toute trace d'air; on remplace le gaz carbonique par le bioxyde d'azote et l'on ferme les lubiiluies. Chaque fois que Texpérience a été bien conduite, les bacilles furent retrouvés intacts après plusieurs jours ; si, au contraire, de l'air s'introdui- sait dans le récipient, accident que révélaient parfaitement la coloration conférée à l'ouate par les vapeurs nitreuses et, plus encore, l'acidité azo- tique du milieu de culture, les microbes étaient tués. Le bacille pyocyanique se prête particulièrement bien à ces expériences : la pyocyanine sert d'indicateur; d'ailleurs, le bacille est suffisamment sen- sible, se plaçant au voisinage de l'h^berth, pour la résistance à l'acide cai^jo- nique sous pression ('). Si les bouillons gardaient leur pigmentation bleue, les germes étaient indemnes : transportés sur un milieu stérile, ils s'y déve- loppaient normalement; mais lorsque la teinte virait au brun, par suite d'une rentrée d'air, l'acide azotique avait stérilisé les cultures : un ense- mencement ultérieur n'était suivi d'aucun développement. Le pouvoir antiseptique attribué par Priestley à l'air nitreux revient donc uniquement à l'acide azotique qui se formait à la faveur de l'air humide introduit avec les cadavres d'animaux. MICROBIOLOGIE. — Recherches sur les micri)organrsmes symbiotiques dans /(i série animale. INote de M. Paii, Poutier, présentée par M. A. Dastre. Depuis que, par ses illustres travaux, Pasteur a prouvé le rôle des micro- organismes dans les phénomènes de fermentation et de maladie, bien des essais ont été faits pour rechercher l'intervention d'agents analogues dans les processus normaux de l'organisme. On voit ces tentatives reparaître périodiquement dans les publications scientifiques : microzymas de Béchamp, vacuolides de Raphaël Dubois, bioblastes d'Altmann, recherches de Galippe, de Gabriel Bertrand. L'émo- tion un instant soulevée dans les cercles scientifiques ne tarde pas à s'apaiser, et le dogme de l'asepsie des tissus sains continue à régner intangible. (') JJ.CoLi.N, Slérllisalion de l'eau par l'acide carbonique sous presaion [Comples rendus^ l. 161, 191'), p. 652). SÉANCH DU 3o JUILLET I917. 197 Seules quelques exceptions, curiosités locales, concessions à la théorie, plutôt tolérées qu'acceptées, s'égrènent sur les échelons inférieurs de la série des êtres vivants : bactéroïdes des nodosités des Légumineuses, Rhizortonia des tubercules des Orchidées, algues unicellulaires des Actinies et des Convoluta, etc. Quantaux Vertébrés, toutes les tentatives faites pour montrer, d'une ma- nière permanente, la présence de microorganismes dans leurs tissus à l'état de santé semblent n'avoir nullement entraîné la conviction des savants compétents. Il faut voir la cause de ces échecs, soit dans des erreurs grossières de technique, soit dans l'insuffisance des preuves morphologiques seules administrées souvent : un granule ou un filament produits du précipité réalisé par les réactifs fixateurs pouvant simuler à s'y méprendre de véri- tables mici'oorganismes. Seuls, à mon avis, des travaux étayés, à la/ois^ sur de multiples preuves morphologiques, bactériologiques et physiologiques parviendront à faire progresser la question. C'est dans cet état d'esprit que j'ai entrepris des recherches sur ce sujet depuis plus de 12 ans. Bien des fois abandonnées en raison de l'extrême difficulté d'atteindre la certitude; reprises ensuite avec une nouvelle tech- nique, elles étaient en bonne voie en 1914 lorsqu'elles furent interrompues p:ir les dramatiques événements qui durent encore. Beaucoup de mes cultures ont été perdues; j'ai pu en reconstituer quelques-unes. Je me décide à énumérer mes principaux résultats, bien que je ne considère nullement mon travail comme terminé. Preuves morphologiques . — Dans un travail antérieur (' ), j'ai montré que certaines larves xylophages présentaient des phénomènes de symbiose très évidents. r_,ei micro )rganismes sont très facilement décelables à l'intérieur des cellules; ils passent dans Yimago, on les retrouve dans l'œuf, et le jeune en est pourvu à la n lissance. C'est grâce à leur intervention que la larve peut se nourrir de substances sur lesquelles les sucs digestifs n'ont pas de prise. On remarque, chez ces insectes, une accumulation énorme de ces micro- organismes à l'intérieur des cellules du tissu adipeux cjui avoisine les organes génitaux. (') Recherches pkysiologi'iues sur les Champignons entomophytes. Paris, Lechevaliei-, 191 1 . igH ACADÉMIE DES SCIENCES. Chez presque tous les autres insectes examinés (larves ou imagos), on retrouve dans certaines cellules adipeuses des microorganismes très nette- ment définis. Chez les Vertébrés, le tissu graisseux fixé au liquide de Bouin et coloré à l'héinatoxyline ferrique montre des granulations extrêmement fines dans les travées du tissu conjonctif, mais rien ne permet d'affirmer que ce soient des microorganismes. Preuves bactériologiques. — Chez les insectes xylophages, j'ai montré que la culture des microorganisines symbiotiques s'obtenait facilement. Chez les autres insectes, la culture s'obtient assez facilement aussi dans la plupart des cas. Chez les Vertébrés, les organes prélevés avec une asepsie rigoureuse sont déposés sur des milieux très variés dont la simple énumération exigerait beaucoup trop de place. Les différents tissus cultivent avec une fréquence très inégale. Par ordre de fréquence, nous avons le testicule, l'ovaire, le nerf, le muscle. L'examen histologique des tissus qui ont cultivé montre que la culture pari toujours du tissu graisseux. Les granules des travées conjonctives se multiplient, forment des amas souvent importants dans les régions du tissu qui sont en contact avec V atmosphère et se transforment çà et là en bactéries. Nous retrouvons alors dans ce tissu ri'^re.vr«//H/v' une disposition analogue à celle qui existe normalement chez les insectes et je considère ce fait comme ayant une très grande importance. La culture se produit dans 4o pour (oo des cas environ pour le testicule. Je n'ai pu encore déterminer les conditions nécessaires pour obtenir un développement à coup sur, mais j'ai réalisé d'importants progrès à ce point de vue. Caractères des microorganismes obtenus. — Je mets à part les microorgà- nismes des larves xylophages que j'ai déjà étudiés et sur lesquels je revien- drai plus tard. Tous les autres microorganismes appailiennent au même groupe; ils ont des traits communs généraux et des différences secondaires qui sont mises en évidence surtout par les actions chimiques qu'ils exercent sur dilîérents composés. Tous sont aérobies. Leur forme est extrêmement variable. Un même microorganisme peut successivement et suivant le milieu de culture se présenter sous l'appa- rence de microcoque, de bacille ou de filament atteignant une très grande longueur. Voici une affirmation qui va éveiller la défiance dans l'esprit des bactériologistes qui se demanderont si mes cultures sont pures. Elles le SÉANCE DU 3o JUILLET 1917. I99 sont, sans aucua doute possible, c'est un point sur lequel on ne discutera certainement jamais : Sous forme de bacille et dans les cultures jeunes, le microorganisme est très mobile. Il se colore par la méthode de Gram, mais perd cotte pro- priété dans certaines conditions. Il est extrêmement résistant à l'égard des agents physiques : chaleur humide et surtout sèche, lumière, rayons ultra- violets (rayons abiotiques de Dastre); très résistant aussi à l'égard des agents chimiques et, en particulier, de la plupart des antiseptiques. BACTÉRIOLOGIE. — Essais de sérothérapie de la gangrène gazeuse che~ l'homme. Note de MM. Weinberg et P. Séguin, présentée par M. Roux. I. Quelques mois après le début de la guerre, l'un de nous a proposé de traiter la gangrène gazeuse par un sérum antlmicrobien qu'il avait pré- paré contre le li. perfringens. De nouvelles recherches sur la flore de la gangrène gazeuse nous ont montré qu'il était nécessaire, pour combattre cette infection, de préparer encore deux autres sérums, l'un anti-V. septique, l'autre anû-œdematiens . Nous avons utilisé ces trois sérums dans le traitement d'un certain nombre de cas de gangrène gazeuse déclarée, en les injectant soit isolé- ment, soit en mélange (sérum mixte). Des essais effectués, nous ne voulons retenir que 3o observations contrôlées par des recherches bactériologiques. Sur 3o cas traités, nous comptons 11 morts et 19 guérisons. Nos onze insuccès comprennent trois groupes : dans le premier rentrent cinq cas trop tardivement traités (septicémie dans quatre cas). Trois blessés du second groupe sont morts intoxiqués par un microbe contre lequel le sérum spécifique correspondant n'avait pas été injecté (une gangrène gazeuse à \ . septique et deux cas de forme toxique à /y. œdemaliens traités par le sérum Av\û-perfringens). Enfin, les trois autres malades du troisième groupe, bien que soulagés par l'injection du sérum spécifique, sont morts de complication secondaire (tétanos, streptococcie, broncho-pneumonie à li. faUax). Les dix-neuf guérisons observées correspondent à des cas de gangrène gazeuse avérée; quelquefois la situation fut considérée comme désespérée ou comme nécessitant une opération aussi hasardeuse que la désarticu- lation de la hanche. Chez dix malades, la sérothérapie a complété un trai- 200 ACADEMIE DES SCIENCES. tement chirurgical conservateur (débridement, grands nettoyages, exci- sions de tissus morts). Chez les neuf autres blessés, le chirurgien a dû recourir d'urgence à l'amputa tien. Dans la plupart de ces cas, la sérothérapie a paru produire les effets sui- vants : i" Amélioration rapide, parfois très frappante de l'état général du blessé. 2° Amélioration de l'étal local, consistant dans la disparition des gaz de la plaie, la diminution de la tension et du gonflement, la résorption pro- gressive de l'œdème. Dans les moignons d'amputation, tantôt pas de réci- dive, tantôt récidive légère cédant à un traitement sérique persévérant. 3" Dans les sérosités profondes, leucocytose intense et défense phagocy- taire locale énergique, amenant la disparition progressive des bacilles. 4° Deux fois la septicémie kB. per/ringens a. cédé(en6jourset en4jours) aux injections quotidiennes et massives de sérum anti-perfringens. 11. I.es injections de sérum doivent atteindre un double but : i° neu- traliser les toxines circulant dans l'organisme et arrêter la septicémie; 2° favoriser la défense locale en stimulant l'activité phagocytaire. Ces effets thérapeutiques ne peuvent être obtenus que si le chirurgien intervient tout d'abord en supprimant autant que possible les foyers gan- greneux, de préférence par des excisions larges et en dernier ressort par l'amputation, l^e chirurgien débarrasse ainsi l'organisme des tissus mor- tifiés où toute réaction de défense est impossible et permet au sérum d'ar- river jusqu'aux tissus avoisinants, en améliorant les conditions de la circu- lation locale dans le membre opéré. La pluralité des microbes pathogènes de la gangrène gazeuse, l'impossi- bilité d'établir un diagnostic bactériologique extemporané, enfin la nécessité d'instituer d'urgence un traitement sérothérapique nous ont amené à la pratique suivante : Chaque blessé atteint de gangrène gazeuse reçoit d'abord une injection de sérum mixte (6o""'-9o""' d'un mélange à égalité des trois sérums). Si le chirurgien est déjà intervenu, les injections locales, pratiquées dans les tissus autour de la lésion, compléteront heureusement l'acte opératoire. Sinon, le sérum sera injecté sous la peau du flanc ou même, si possible, dans la veine. SÉANCE UU 3o JUILLET 1917. 20I Il importe de procéder au plus tôt au\ prélèvements de sérosités, à l'hémoculture et à l'étude bactériologique du cas traité. Si l'étude bactériologique rapide permet d'identifier le microbe qui parait jouer le rôle principal, on pratiquera les injections ultérieures de sérum mixte en augmentant la dose du sérum correspondant à l'anaérobie mis en cause. Par exemple, si le cas est rapporté au IL perfj-ingens, on utilisera lors de la deuxième injection 100™' du mélange suivant : 80"'' de sérum Anû-perfringens, io™° de sérum anti-V. septique. 10""' de sérum Awû-cpdrmatiens . Si la llore est complexe ou si le diagnostic bactériologique demeure hésitant, il importe de continuer le traitement sérique en employant les trois sérums mélangés à égalité. Les injections de sérum seront continuées jusqu'à ce que l'état local et général du blessé donne pleine satisfaction au chirurgien. Dans les cas de septicémie, prouvée par l'hémoculture, seules les injections massives quotidiennes peuvent sauver le malade. Il faut contrôler le traitement par des hémocultures pratiquées chaque jour. Enfin le chirurgien ne doit pas perdre de vue que les blessés guéris de gangrène gazeuse restent souvent de grands infectés chez qui l'on peut craindre des complications redoutables comme le tétanos, la streptococcie, l'ostéomyélite à staphylocoque, etc. Conclusions. — Le traitement de la gangrène gazeuse doit être conduit à la fois par le chirurgien et le bactériologiste. Leur bonne collaboration doit amener une diminution de la mortalité dans la gangrène gazeuse déclarée. Sur GG gangrènes gazeuses, non traitées (Go), traitées par des sérums non spécifiques (3) ou accompagnées de complications secondaires mor- telles (3), nous comptons 35 morts. Sur 24 cas correctement traités, nous accusons 5 morts. Nul doute qu'avec plus d'expérience il soit possible d'obtenir de meil- leurs résultats. Nos essais, bien que limités à un petit nombre de cas, nous paraissent donc d'ores et déjà encourageants. Enfin, ayant pu établir expérimentalement le pouvoir préventif des sérums que nous avons préparés, nous espérons que les blessés bénéfi- cieront de la sérothérapie préventive antigangréneuse, comme ils béné- ficient déjà de la sérothérapie préventive antitétanique. C. R., 1917, 2' Semestre. (T. 165, N' 5.) 27 202 ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉDECINE. — Remarques sur les aspects parasitologiques du paludisme contracté en Macédoine. Note de M. P. Arma\d-Dei.ii,le, présentée par M. Laveran. Ainsi que nous l'avons signalé dans une Communication faite à la Société de Pathologie exotique, en collaboration avec MM. G. Paisseau et H. Lemaire('), une des caractéristiques du paludisme qui a frappé les hommes de l'armée d'Orient, en Macédoine, pendant l'été 1916, est la prédomi- nance presque exclusive du parasite de la tierce maligne, Plasmodium fal- ciparurn qui, en octobre, par exemple, a dépassé la proportion de 95 pour 100, d'après les constatations faites par nous au laboratoire d'armée. Cette variété (l'hématozoaire avait présenté une progression croissante par rapport au Pi. vivax. Nous avons signalé également que le parasite de la quarte (P/. malariœ) était tout à fait exceptionnel en Macédoine, et que dans les rares cas observés il paraissait d'importation africaine. Pour ce qui a trait au Pi. falciparum, il était apparu seulement au com- mencement de juillet, avait crû progressivementjusqu'au maximum observé en octobre, puis décru jusqu'en mars où il était devenu très rare, pour dis- paraître enfin complètement en avril. Le maximum à la fin de l'été n'a rien de sur[n"enant, tous les épidémio- logistes, après M. Laveran, ont signalé ces formes dans les fièvres estivo- automnales, mais ce qui nous frappe c'est la disparition absolue à partir d'avril; sur 1 16 constatations positives faites par nous pendant ce mois, pas une n'a montré de PL falciparum, toutes ont trait au PI. viia.v. Nos amis, MM. Abrami et Sennevet à Zeitenlick, Pagnier et Cazenave dans une am- bulance, nous ont dit avoir des statistiques semblables aux nôtres. Ce qui nous frappe encore plus, c'est que, depuis notre retour en France, nous avons appris que les examens faits à l'Institut Pasteur sur de nom- breux malades de l'armée d'Orient ont fourni les mêmes résultats. Le D'' Wurtz, chargé à Paris d'un service de paludéens évacués de Macédoine, a constaté également que chez ses malades, depuis le mois de décembre 1916, le PI. vivax s'était substitué presque complètement au PL falciparum, si commun pendant l'été de 1916 ; il a signalé de plus que, chez des malades atteints de fièvre pernicieuse, il n'avait trouvé que des parasites dits de la tiei-ce bénigne (-). (') Société de Pathologie exotique, mars igij. • O WuiiTZ, Paludisme de Macédoine {Monde médical, juillet 1917). — Wurtz et VAN Malleghem, Comptes rendus, t. 164, 1917, p. 797. SÉANCE DU 3o JUILLET I917. 2()3 Pour nolie part, éludiant des malades à la tin de juin et au début de juillet à l'hôpital dos paludéens de Vicliy, dont le laboratoire nous a été gracieusement ouvert par nos amis MM. Castaigne et Paillard, nous n'avons trouvé également que du PL viva.r. Or la plupart des hommes étudiés ce printemps avaient été contaminés de juillet à novembre 1916; ils ont donc été, du moins en très forte propor- tion, infectés par le PL faiciparum. A l'appui de cette affirmation, nous pouvons citer un certain nombre d'observations recueillies par MM. Pagnier et Cazenave sur des inlirmiers de leur ambulance, suivis jour par jour pendant plus de 8 mois. Ces malades, plus ou moins gravement contaminés, pendant l'été, par le PL falciparum, et traités par la quinine, ont cepen- • dant présenté cet hiver des accès de paludisme secondaire. A partir du mois de février 1917, on n'a plus trouvé dans leur sang que du PL vaux. Y a-t-il donc eu transformation du parasite? et que signifie cette trans- formation? Gomment se fait-il que ce soit la forme la plus résistante à la quinine qui disparaisse la première, tandis que le PL vivax, qui y est très sensible, persiste dans le sang d'une manière prolongée? La forme PL fal- cipariun est-elle simplement retenue dans les organes profonds? Nous savons que M. Laveran a toujours défendu la doctrine uniciste ( ' ), .et que Billet a gardé la plus extrême réserve sur la dualité possible des parasites de la tierce bénigne et de la tierce maligne. Il semble que le nombre considérable des cas de paludisme, développé chez des sujets neufs amenés en Macédoine par l'armée d'Orient, réalise une véritable expérience et iju a l'heure actuelle, les constatations plaident en faveur de la doctrine de M. Laveran. Je suis encore trop novice dans l'étude de ces questions pour oser me prononcer. Mais je me permets d'attirer l'attention des chercheurs sur ce point, le champ offert à leurs investigations étant particulièrement vaste en ce moment. A 16 heures et quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à i() heures et demie. E. P. (') A. LwiiisAN, Traité du Paludisme, 2' étliiion, Paris, 1907, p. i24-i34. 2o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans les séances d'avril 1917 [suite). Comment on peut expliquer tous les phénomènes observés dans le ciel et sur la terre, par J.-B. Silvani. Paris, Desforges, 1917; 1 fasc. in-S". Une Allemande à la cour de France, par le D'' Cabanes. Paris, Albin Michel, 1916; 1 fasc. in-i 2. Sur une nouvelle application du soufre. L'intramine^ le philothion et le soufre, par Rey-Pailhade. Elirait du Bulletin de la Société de thérapeutique, 10 janvier 191 7. Paris, Doin, 1917; 1 fasc. in-8°. Li. houille blanche et l'agriculture. Rapport établi à l'occasion du Congrès de la houille blanche qui devait être lenu à Lyon en septembre 191(41 P»'' Henri Cahen. Paris, 7, rue de Madrid, 1917; i fasc. in-S". Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne. Année 1915, 2"= semestre, 69° volume. Auxerre, Secrétariat de la Société, 1916; i vol. in-8°. 5«/' /ei AOUT 1917. PRESIDENCE DE M. Paul APPELL. MEMOIRES ET COMMIJIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PÉTROLOGIE. — Les roches grenues cVun magma leucitique étudiées à F aide des blocs holocristaltins de la Somma. Note de M. A. Lacroix. Dans une série de travaux, dont le plus ancien date de 1893, je me suis attaché à poser, puis à chercher à résoudre les problèmes nombreux et compliqués que soulève l'abondance et la variété des blocs de roches grenues dans les tufs volcaniques de la Somma. J'ai montré qu'en outre de ceux qui résultent de la transformation de calcaires et dont l'interpréta- tion a été donnée depuis longtemps, il faut distinguer trois catégories parmi ces roches. 1° Roches polvgènes. — Les unes provieniieiil rie la traiisforiiialioii du magma par la digestion d'enclaves calcaires; leur étude fournit des données précieuses pour l'élude du métamorphisme endonwrphe. Les autres résultent de la transformation totale de roches volcaniques antérieures, non plus par la portion fondue du magma, mais par ses émanations volatiles; l'éruption de 1906 a permis de suivre pas à pas les étapes, de celte transformation et a fourni des arguments précieux pour la démonstration de la réalité des transformations mélamorpliiqueN exomorplies par pneumalolvse. 2» Roches pneuinalogènes. — Ces roches se sont formées dans les cavilés des cal- caires mélaraorphiques par apport pneumatolytique, avec souvent réaction de la paroi ; elles fournissent des indications sur la genèse de ces fîlonnets pegmatiques c[ui sillon- nent parfois les calcaires mélamorphisés au contact du granité, notamment dans les Pyrénées. 3° Roches homœogènes. — Ce sont des formes grenues, non seulement des roches épanchées, mais encore de portions différenciées du même magma qui ne sont pas nécessairement venues au jour. G. R., igi-;, 5' Sen!9 9'25 1 1,60 1 1,32 8,17 8,02 7,84 9. '4 ;,' Ir. 0,98 0,65 0.57 o,5o 0,33 0,84 0,27 0,7 0,10 tr. 0,06 0,12 Ir. 0,10 Ir. tr. )> » 0,01 0,80 0,18 o,o3 0,36 0,58 0,49 » » » 0,38 o,o5 » » » n » 0,36 0,35 0,25 0,96 0,75 o,5o 0,37 0,89 2,4 100,32 99,82 100,72 99,86 (') 100,41 99,77 100, i5 99,91 99,3 (-) Monzonites. — Elles sont caractérisées par leurs grands cristaux aplatis d'ortliose, maclés suivant la loi de Carlsbad, et englobant du labrador; ils sont réunis par de l'orthose, de l'andésine et de la hornblende. Je ne connais pas à la Somma la forme volcanique de cette monzonite, mais la comparaison des analy.ses JO et 11 fait voir que sa composition chimique est identique à celle de la latite de l'Arso (Ischia), et cela explique l'abondance d'enclaves raonzonitiqnes dans les trachytes de cette île. Monzonites leucilujues. — J'ai donné autrefois le nom de soinmaïle à une roche qui n'a pas été trouvée jusqu'ici en dehors de la Somma; de couleur grise, elle ren- ferme : augile, divine, biotite, titanomagnétite, bytownite et leucite, <|u"englobent de grandes plages d'orthose; la structure est donc celle des mon/.oniles de Moazoni. Les analyses 13 à lo donnent la composition d'échaiilillons inégalement liches en élé- ments colorés; l'analyse 16 est celle d'une variété à plus gros grain, dépourvue d'oli- vine, mais renfermant beaucoup de biotite et de l'amphibole : sa richesse eh leucite la fait passer à la raissourite. Les leucittéphrites doléritiques, si abondantes à la Somma à l'élat de blocs, établissent le passage minéralogique entre les sommaïtes grenues très orthosiqiies et peu leacitiques et des types microliti(|ues leiicitujties et dépourvus d'orthose. Je désigne sous le nom A'ottajanite ces leucittéphrites, ayant la composition chimique des sommaïtes (analyses 17 et 18), avec une composition minéralogi(iue dififérente. Elles se distinguent des leucittéphrites du Vésuve actuel (•) Y compris : CO-, o,32 ; Zr 0% 0,02; BaO, o, i3. ( = ) Y compris : MnO, 0,8; BaO, 0,8; S0^ 0,4. SÉANCE DU 6 AOUT 1917. 209 {vési/vite.t) en ce qu'elles sont franchement mésocrates, un peu moins alumineuses, moins riches en potasse, et beaucoup plus calciques. Kentallénite. — Ce nom a été donné par Kynaston à une monzonite de l'Argyllshire (Ecosse), caractérisée par la grande abondance de l'augite, de l'olivine et de la biotite. J'ai rencontré ce même type à la Somma, mais il renferme en outre une petite quantité de leucile. C'est une sommaïle très mésocrate (analyse 12), pauvre en alcalis. 10. (P). Monzonite : II. 5'. 2. 3; 11. (Washington). Lafile de l'Arso (Ischia). 'II. 5'. 2. 3; 12. (P). Kentallénite leucitifére. III. 5(0). 3. 3. Som- /«fl//e;13. (P).(II)(III).6.3.2'; 14. (P) à grain fin. II.5'.3.3 ; 15. (R). III.5(G).3.2(3); 16. (P) à gros grain, passage à missourite : III. '7. (2)3. 2'. Oltajanites; 17. (P). (Lapilli, éruption Vésuve, 1906). III. G. 3. '3; 18. (P). Type doléritique de la Somma. 111. 6'. 3. 2'. 10. 11. n. 13. U. 15. IG. 17. 18. SiO- 55,9;} 56,75 48,85 5o,2o 5i,65 49i24 48,45 48, 'o 47>6i AI'O^ 18,60 18, o3 12,20 16, i6 17,50 i4,o3 i3,4o i5,3i 16,12 Fe-0^ 2,70 2,22 1,62 1.79 0,98 2,25 i,i5 3.20 0,91 FeO 3,68 3,o4 5,58 4,62 6,23 5,34 6,89 5,45 6,22 MgO 1,93 2,02 10,80 5,55 4,24 8,24 8,3o 7,55 7,27 CaO 4,47 4,68 i3,io 11,22 9,72 12,40 i3.4o 12.^5 12, 45 Na'^O 4,26 4,85 1,84 1,71 2,38 i,63 i,58 1,98 1,76 K-0 6,38 5,92 2,47 6,07 4,90 4,23 5,o5 4,22 4,73 TiO- 1,11 1.24 1,26 1,42 1,58 1,60 1,65 i,i5 1,26 P-0' 0,82 0,34 0,19 o,3i o,4i 0,75 0,77 0,12 0,38 CI 0,04 0,1 1 0,02 » » » 0,01 » » H^O à loS" I „ Q - a QQ (0,07) ■ o.oo 0,18 1 ,Q0 1,37 1,38 { .' 0.60 0,87 i,.jo » au rouge ) ^ ' \ o,53 \ ^ ' 99,94 99,38 99,88 100, 4j 100,92 100, 3i 100,84 100, 4o 100,28 Missourite. — Cette roche présente les mêmes caractères (|ue la missourite typique des Highwood Mountains; des cristaux, globuleux de leucite formenl des taches d'un blanc de lait sur un fond uoir de cristaux d'augite. L'examen microscopi(|ue montre çà et là fort peu d'orthose et de bytownite. La comparaison de son analyse (19) et de celle (21) de la leucitile du lac de Bolsena prouve que la missourite est bien à tous égards la forme grenue de ce type de lave. Missourites : 19. (R). Iir.8(9).2.2; 20. (Hurlbut). Shonkin Creek. Highwood Mountains, III ■(1V).8 . 2 . 2; 21. (Washington). Leucitite du M" Rado (Bolsena). III. 8. 2. 2. 2IO SiO=. .\PO'. Fe-O'. l'eO. 19.. . 45,68 12, i5 3,78 5,47 ^20.. . 46, o6 10,01 3,17 5,61 '21.. . 46,24 14,42 4,06 4,36 ACADEMIE DES SCIENCES. MgO. CaO. Na-U. K=0. TiO=. P=0\ BaO. 11-0. 7,63 i3,2o. 1,84 6,3o 3,4o 0,75 » 0,08 = 100,28 i4,74 10,55 i,3i 5,i4 0,73 0,21 0,32 i,44= 99^57 (') 6,99 i3,24 i,6.î 6,37 1,17 o,4i o,i3 1,35 = 100.41 (^) Puglianiles. — Je désigne ainsi des roches, à gros grain, d'augite aulomorphe, associée à des minéraux blancs que le microscope montre être de la leucite el de l'anorlhile (analyse 23). Certaines variétés (analyse 2i) renferment en outre un peu de biolite, de hornblende et d'orlhose. Les puglianiles sont, dans la série potassique, les homologues des mareugites dans la série sodique ( ihéralites). Shonkinile leucitique. — L'analyse 22 est celle d'une roche mésocrate, un peu micacée, ayant le même aspect et la même composition minéralogique que tes roches précédentes, sauf que le feldspath est de l'orthose; c'est donc une shonkinite leucitique. Sébastianite. — Très rapprochée au point de vue chimique des types précédents, mais complètement diflerente au point de vue minéralogique, cette roche, que j'ai découverte au-dessus de San Sebastiano, est constituée par de l'anorthite, plus ou moins automorphe, avec un peu d'augite et d'apatile, qu'englobent des lames à orien- tation parallèle de biotite. La leucite est absente; toute la potasse est dans la biotite: c'est un type liétéromorphe nouveau de la série leucitique. Pyroxénoliles. — Enfin, il me reste à signaler des roches encore plus mélanocrates. Les unes renferment un peu de leucite remplissant les intervalles de lames de biotite qui moulent de cristaux automorphes d'augite (analyses 26 et 27) ou les englo- bent pœcilitiquemenl (analyse 28); les autres sont holomélanocrates et ne renferment que de l'augile (analyse 30) avec parfois, exceptionnellement (analyse 29), un peu d'olivine et de biotite. 22. (P). Shonkinite leucitique ['IV.7'.'3.3]'IV.( i)2.2.'3.'2; Puglianites : 23. (P). III(IV).G(7).'4.2; 24. (R). fIY.7.(3)(4).2(3)J IV.(i)2.'2.3.2; 2,'). (R). Sébaslianite : IIP. 6(7). 4-2(3); Pyroxénolite à biotite: 26. (R). 111.(6)7.4.2'; 27. (P). f'IV.7.3'.2] 'IV.i'.2.2'.'2; 28.(P). [IY.8.2.2(3)] IV. i'. '2. 2(3). 1(2); 29. (P). Pyroxénolite à olivine : (IV)V. '2.2.2. ' (2) ; ■ 30. (P). Pyroxénolite {') : IV. 1.(1)2.3.(1) (2). (') V compris : SO^, o,o5; Cl, o,o3; SrO, 0,02. (-) S0^ 0,02. (') Les analyses de ces roches très pyroxéni(]ues luontrenl la nécessité de reprendre l'étude chimique des pyroxènes des roches volcaniques de la Somma el du Vésuve : aucune des nombreuses analyses publiées jusqu'ici n'y indique en elTet de titane, ni d'alcalis. SÉANCE DU 6 AOUT 1917. 211 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. SiO- 45,35 46,71 43, 5o 41,74 43,00 45,60 48, 4o 49,75 47,90 Al-0'' 9,46 12,80 . 9,91 i4,5o 14,87 io,4o 5,83 3,i5 6,58 Fe'O' 3,82 4,45 5,22 2,64 3,25 1,49 1,87 « i,52 FeO 4,5i 3,96 4.66 4,38 5,49 -i^SS 8,42 4,77 3,33 MgO 11,45 8,97 8,23 9,44 6,i5 i4,6o 17,10 20,80 i4,2o CaO '7,70 17,20 28,00 18,10 20,00 17,80 18,11 17,60 22, 5i Na-0 1,9.5 0,71 0,80 0,89 0,84 0,64 0,90 o,83 i,i4 K^O 8,10 2,98 2,i5 2,46 2,71 2,82 2,45 0,90 0,88 TiO' 1,59 2,o5 2,80 4,60 2,60 1,49 1,26 0,96 1,49 P'O' 0,10 0,10 0,07 0,70 0,88 0,60 0,20 o,o5 0,70 F o,4o 0,35 (Cl) » 0,79 1,22 I ,o3 1,21 )i 0,02 H-Oà io5° . . I ^ n { o,o5 0,02 ) ., l 0.34 } r \ 1,10 0,00 0,07 \ 0,10 0,10 < \ 0,62 « au rouge ) ' ( 0,22 0,20 \ { o,ai> (positif ou nul) le plus voisin de to; on pose f.> — 2a„±{i : w,), ( ' ) Mémoire sur les éc/uaiioiis modulaires { II. Acad. dei Lincei^ 1 877, el OEuvres, l. 2, p. 224). 212 ACADÉMIE DES SCIENCES. le signe ± étant tel que œ, soit positif; il est clair que w, est supérieur à i . On posera de même t.)i= 20f,± (l : Mj), ■ en désignant par 2a, l'entier pair (ici positif) le plus voisin de oj,, et ainsi de suite. De là le développement (' ) (i) w=2a„H ' (£, = ±i), =2 ia. 2(7, les «,• étant > o, sauf «„ qui peut être nul. Je me propose de donner ici une interprétation géométrique de ce déve- loppement; elle est analogue à celle que j'ai fait connaître, soit pour les fractions continues, soit pour la méthode d'approximation d'Hermite (-). 2. Introduction géométrique d' une suite de fractions. — SoitcGp le domaine (triangle curviligne) limité, au-dessus de l'axe des x, par la demi-circon- férence, C„, de centre (o, o) et de rayon i, et par les deux droites a-^± i, qui sont des tangentes de C„; les sommets de (Dg sont ce, (i, o), (— i , o). (î)o est le domaine fondamental du groupe automorphe (fuchsien), F, formé par les substitutions (2) ■-'=_L±1 (>.o-fjtv = -l-i), OÙ X, ..., p sont des entiers réels, et X -4- p et [x + '^ pairs, ou, ce qui revient au même, X -)- v et a -t- p impairs. Au groupe F correspond une division du demi-plan en une infinité de triangles cuvv'iWgnQS (k côtés circulaires, orthogonaux à Ox)\ on l'obtien- drait en prenant les symétriques de F par rapport à ses trois côtés, et opérant de même sur chacun des triangles ou domaines successivement obtenus : chaque domaine est ainsi adjacent à trois autres, le long de ses trois côtés respectivement. (') lîn réalité, Slephen Smith n'applique ce développement qu'à une irrationnelle quadratique, et seulement dans le cas où il est simplement périodique; les considé- rations dont il fait usage ne s'étendent nullement au cas général. (^) Comptes rendus^ t. 161, 191;"), p. 717; t. 162, 1916, p. 28 et 6~; Joarn. de Mathém., 7" série, l. 2, p. 79-154. SÉANCE DU 6 AOUT 1917. 2l3 Tout domaine, lO, est le transformé de 'ô„ par une, et une seule, substi- tution (2); il a donc ses trois sommets sur Oj7, et leurs abscisses sont M- F + P l'- ~~ 9 Pour les deux derniers, l'abscisse (rationnelle) est le quotient de deux entiers impairs; pour le premier, elle est le quotient de deux entiers (pre- miers entre eux) de parités différentes : ;//; des sommets de co se distingue donc des deux autres; nous l'appellerons la pointe de (0, et le côté opposé à la pointe sera la base de cD. Tout domaine (B est accolé, le long de sa base, à un autre domaine, cd', de même base; ainsi (0„ est adjacent par la base à tO^, de sommets (o, o), (i, o), (—1,0); les pointes de lô et de tû' ont pour abscisses A: a et v : p,. valeurs obtenues en faisant g = co et o dans (2), et l'on a Xp - [j.v = i. Sous une autre forme, si p:q el p' : q' sont les pointes de deux domaines adjacents par la base, on a pq' — qp' = rh i . Cela posé, suivons la droite a; = to, dans le demi-plan, de 00 jusqu'au point co de Oa;; écrivons les abscisses des pointes successives des domaines traversés; si une pointe se présente A fois de suite, nous n'écrirons son abscisse qu'M/?e fois. Nous arrivons ainsi à une série de fractions irréduc- tibles/Jo«m'e5 (la seconde seule peut être nulle) (3) dont les deux termes sont de parités contraires, et qui tendent évidemment vers O), en vertu des propriétés de la division considérée du demi-plan; la première, i : o, correspond au sommet 00 du premier domaine traversé; la seconde, la^^: i, correspond de même au second, et ia^ est manifestement l'entier pair le plus voisin de co. Un regard jeté sur la division du plan rend tout cela évident ( ' ). Je dis que la suite (3) coïncide avec la suite des fractions de Smith, c'est- à-dire avec les réc/«zVe.f successives qui proviennent du développement (i), précédées toutefois de la fraction i : o. A cet effet, admettons que les deux suites coïncident jusqu'au terme />: q I 2«o £ p 0 1 7' <] (') Steplien Sniilli considère un groupe, autre que F, dont le domaine fondameiUal est COo-H (©01 ce qui semble compliquer les résultats ; il n'introduit pas la droite .r ^oj, (jui joue le rôle fondamental (|uand w est quelconque. C. R,, 1917, 2- Semestre. (T. 1G5, N* 6.) '-^9 2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. inclusivement; nous allons calculer le terme suivant dans chaque suite et constater que ces deux termes coïncident. 3. Calcul du terme qui suit p:q dans (3). — Avec les notations précé- dentes, on a pq' — qp' = ± i, parce que les changements de pointe, dans les domaines successifs traversés par la droite a; = w, se font à la traversée d'une base, en sorte que p' : q' el p: q sont les pointes de deux domaines adjacents par la base. Soit donc pq' — ^y/ = y], où yj = ± i ; considérons la substitution modulaire \'\ 1 •' — ; ;' OÙ (5) pq' — '/p'^n\ elle appartient au groupe F, puisque/; et q sont de parités différentes, ainsi que/)' et q ; elle change donc en elle-même la division considérée du demi- plan. Soient tiV et (ô les domaines adjacents peu- la base dont les pointes sont p' : q' el p : q ] à ces valeurs de :;', la substitution (4) fait correspondre deux domaines de pointes, s, égales respectivement à o et œ, et adjacents par la base; ces domaines sont dès lors nécessairement ut)[, et t0„. Par la même substitution (4), la droite a- = w devient une demi-circon- férence, s, qui coupe 0:c aux points (répondant à :-'=cc ets'=a)) dont les abscisses sont (6) -,=— rj i-; z^——n' q p — i^q La droite a; = co /)«**(; de (D'à (0; doncZ^ suivie de z^'&z.,^ passe de (£)'„ à Oc)„: il en résulte, par l'examen même de la division du plan, que z^ est, sur Oa-, entre les abscisses — i et -f- i , ce qui entraine q' <^ q. Au sortir de (0„, 3 pénètre dans un domaine adjacent à cô„ le long d'un côté reçtiligne, c'est-à-dire dans un domaine de pointe co ; elle traverse ainsi des domaines successifs de pointe ce et pénètre ensuite dans un do- maine de pointe ia, en désignant par a un entier non nul : tout cela, encore une fois, est évident géométriquement. Quant à aa, c'est manifestement Ventierpair le plus voisin de z.^. Revenant de £ à la droite j:' = w par la substitution (4), on voit que cette droite, après la traversée de domaines de pointe p \ q, pénètre dans un domaine dont on obtient la pointe en faisant z = la dans (4); en d'autres SÉANCE DU 6 AOUT I917. 2l5 termes, la fraction P : Q qui suit/; : q dans la suite (3), a pour expression , _ P _ lap + n p' la désignant Ventier pair le plus voisin de z^, ce que nous écrirons, en employant la valeur (^(j) de :.^, (8) .«=r(_,£j^^). Le signe de 2.(1, qui n'est pas nul, est celui de z^; c'est donc celui de ''](P'~^'^^')('^/'^~p)j soit celui de yi'(y]' = zb i). On a ainsi, en multi- jjliant par •/]' les deux termes au second membre de (7), avec (.0) ' H"l = ^(^^^=^')-. ' *^\ p — Oiç 1 Comme q est supérieur à y', et |a|^o, on peut écrire (n) P = 2 I « I /J + -ory'/j', C} — i\a\q^-i:n'q'. Q étant ainsi positif, et P l'étant dès lors également. 4. Identité des deux suites. — Calculons de même le terme qui suit/? : q dans la suite de Smith. Supposons que, pour obtenir/? : o, et par le côté négatif si iaest — /]£„, c'est-à-dire que — (Py — Q/j) aura comme signe celui de la traversée de lO par la droite. Donc le signe de — {pq' — qp), qui est — /), est celui de la traversée de tO'. Et comme £„ a le signe de •/]«, il résulte de tout cela que t„ est — i si la droite x = w traverse de la même manière (positivement ou négativement) les domaines de pointe // : q' et ceux de pointe p : c/; £„ est -1- i dans le cas contraire. Réunissant tous ces résultats, on arrive à cet énoncé, où co désigne une irrationnelle positive quelconque : I. On suit la droite a; = co, dans le demi-plan sur lequel est tracée la division (a" 2) qui répond au groupe T, et l'on formela suite des abscisses, p '.q, des pointes distinctes des domaines successivement traversés dans la division ; cette suite coïncide avec celle des fractions successives que fournit le développement de Smith pour co . II. Le terme t„ : 2a„ auquel on s'arrête (^exclusivement), dans le développe- ment de Smith, pour obtenir la fraction p \ q est tel que : i" a„-4-i est égal au nombre des domaines de la division, traversés par la droite x = m et qui ont p : q pour pointe; 2° £„ est — r si la droite, suivie de a; à co, traverse de la même manière (soit positivement, soit négativement) les domaines de pointes p' '. q' et p : q, en désignant par p' : q' la fraction de Smith qui précède p : q : et £„ est -\- i dans le cas contraire ( ' ). La proposition H ne s'applique pas au terme i : o, mis en tête de la suite de Smith. On a ainsi l'interprétation géométrique des fractions que fournit le déve- loppement de Smitli, et celle de ses quotients incomplets. L'application à une irrationnelle quadratique est intéressante et la périodicité de son développement résulte presque immédiatement de ce qui précède. (') Une interprélalion analogue des ;„ s'appliciue au développement hermitien. 2l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les propriétés réfractaires de la silice. Note de MM. H. Le Ghatelier et B. Bogitch. L'emploi des briques de silice dans la construction des fours a seul permis la généralisation du chauffage à chaleur régénérée de W. Siemens. Avec les briques d'argile, les voûtes ne pouvaient supporter les températures ainsi obtenues et s'effondraient rapidement. Jusqu'ici cependant, on n'avait pas expliqué d'une façon certaine cette supériorité de la silice sur l'argile. Nos expériences récentes (') sur les propriétés réfractaires de l'argile permettent au contraire d'entrevoir une explication très précise. Les briques d'argile, comme nous l'avons établi, commencent à se ramollir entre 1 3oo° et i/joo". Elles ne peuvent plus alors supporter d'efl'orls importants sans céder d'une façon continue et indéfinie. Elles le font d'autant plus rapidement que la température est plus élevée, c'est-à-dire, elles se comportent comme une matière vitreuse, elles n'ont pas de véritable point de fusion, mais seulement un palier très étendu de fusibilité. Le pré- tendu point de fusion de la kaolinite pure, fixé à i 780° et identique à celui du quartz, déterminé de la même façon par l'emploi des montres de Seger, correspond en réalité à l'affaissement rapide de la matière sous une charge égale au poids même de l'éprouvelte, c'est-à-dire de l'ordre de i*^ par cen- timètre carré. Sous une charge 10 000 fois plus forte, c'est-à-dire de 10''^ par centimètre carré, l'affaissement du kaolin se produitavec la même vitesse, 400° plus bas. Pour expliquer la façon différente de se comporter de l'argile cl du quartz, on pouvait supposer que ce dernier présentait au contraire un véritable point de fusion, sans ramollissement préalable, indépendant par suite de la pression. Nos expériences ont pleinement confirmé cette pré- vision. Quand on écrase vers i5oo°un petit cylindre d'argile, on le voit gonfler en forme de tonneau, puis s'aplatir en une galette à bords arrondis, sans présenter à aucun moment de rupture proprement dite. Après refroi- dissement la masse écrasée a conservé toute sa dureté première. Au con- traire, avec la silice, la première action de la pression ne produit aucun effet appréciable. Mais en l'augmentant progressivement, ont voit brus- (') Coinples rendus, l. ICt, 1917, p. 764. SÉANCE DU 6 AOLT 1917. 219 quement réprouvelte se briser, on présentant les deux cônes de glissement qu'on observe dans la iiipluro par compression de toutes les matières dures. Les fragments brisés ne se ressoudent aucunement pendant le refroi- dissement. Ij'efïbrt nécessaire pour produiic cette rupture brusque décroit progressivement avec l'élévation de la température. Le Tableau et la courbe ci-dessous {fig- i ) résument les résultats de nos expériences sur une bonne brique de silice de fabrication américaine, Fig. I. — Résislance ',\ l'écrasement d'une brique de silice. marque « Star ». Les résistances à l'écrasement sont exprimées en kilo- grammes par centimètre carré. Tenipéralni-i l'.c'sistance. Tmipératiire. l'a-sislance. l5 170 520 i58 6-0 I oo 800 189 900 120 lO.TO 120 kK 1200 _85 1820 62 1/(60 5o I .")4o 3^ 1600 3o Ces nombres conduisent par extrapolation à une résistance de 12'*^ à 1700°, température habituelle des voûtes de fours d'aciéries. Cette 220 ACADEMIE DES SCIENCES. résistance correspond à peu près à dix fois l'effort que les briques sup- portent dans les voûtes. La stabilité de ces dernières est donc assurée. Cette résistance mécanique se conservant jusqu'à des températures élevées est une particularité toute spéciale aux briques de silice. On ne la retrouve pas non seulement dans les briques d'argile, mais même dans les briques de magnésie, dont le constituant essentiel, la magnésie, est cepen- dant bien moins fusible encore que la silice. Voici la raison de ces différences. Dans les deux cas, les briques ren- ferment des oxydes basiques étrangers à la matière i-éfractaire principale. Ces oxydes : alumine, chaux, oxyde de fer, alcalis, etc., donnent dans tons les cas naissance à une matière fusible, déjà liquide aux environs de 1200". Dans le cas de la magnésie, les grains solides de ce corps nagent dans le magma fondu et glissent facilement les uns sur les autres, comme le ferait du sable mouillé. La silice au contraire, du moins dans les briques bien, cuites, forme un réseau continu dans les pores duquel se loge la masse fondue, comme l'eau se loge dans les pores de la pierre ponce, sans en diminuer la résistance mécanique. La formalion de ce réseau, conséquence de la rccristallisation de la silice, est due, comme l'un de nous l'a fait voir ('), aux différences de solubilité des différentes variétés allotropiques de la silice. Le quartz, instable à haute température, se dissout dans le magma fondu et recristallise à l'état de cristobalite d'abord, puis de tridymite. Cette recristallisation de la silice et par suite la formation du réseau indéformable, exigent une cuisson effectuée à une température con- venable et suffisamment prolongée. Les briques peu cuites, dont le réseau n'est pas encore formé, sont composées de grains de quartz nageant dans la masse fondue; elles sont plastiques, comme les briques de magnésie ou d'argile. C'est là un fait bien connu dans les usines; les briques peu cuites sont fusibles et inutilisables. Lorsqu'on chauffe une bonne brique de silice, sa résistance diminue cependant avec l'élévation de la température. Cela lient à ce que, la solu- bilité de la silice croissant avec la température, il se produit une dissolution progressive du réseau cristallin tendant à le désagréger et même à le disloquer complètement. Cet effet sera d'autant plus retardé que le réseau sera mieux développé. C'est de là que dépend avant tout la qualité des briques de silice. L'étude des facteurs dont dépend la rigidité de ce réseau présente donc une importance de premier ordre. Les recherches dont nous (') H. Le (^.uatiïmer, Re^'iie de Métallurgie, t. 13, 1917, p. 33o. SÉANCE DU 6 AOUT I917. 221 rendons compte aujourd'hui ont pour objet d'éclaircir ce problème. Les principaux facteurs à envisager sont : La proportion des fondants; La température actuelle de la brique; La bonne formation du réseau; La désagrégation du réseau par gonflement ultérieur. Proportion des oxydes fondants . — Nous avons analysé quelques briques qui nous avaient été signalées comme ayant donné des résultats particuliè- rement satisfaisants à l'emploi. Le Tableau ci-dessous donne le poids pour 100 des oxydes basiques ainsi que le poids total des sulfates obtenus par une attaque à l'acide fluorhydrique, suivie d'une évaporation à sec après addition d'acide sulfurique : Marques. APO'. Fe^O^. CaO. MgOelK'O. ToUil. Sullales. Star 0,94 0,1 5 1,79 o,5o 3,38 9,06 Assailly 2,72 i,3o 0,20 0,20 4i47 i3,6o G. 1 1,02 0,60 1,48 0,00 3,10 8,4o La brique Star est celle dont la résistance a été donnée plus haut. La brique d'Assailly, dont la fabrication remonte à 3o ans, avait séjourné i an dans la paroi d'un conduit de gaz d'un four d'aciérie. C'est sur cet échan- tillon que l'un de nous (') a reconnu pour la première fois la transfor- mation du quartz en tridymite dans les briques longtemps chauffées. Enfin ta brique G. L est une brique de fabrication française, passant pour une des meilleures de celles que nous pioduisons actuellement. D'après ces chiffres, les bonnes briques de silice renferment entre 3 et 5 pour 100 d'oxydes basiques et le poids des sulfates varie de 8 à i4 pour 100. Le rapport du poids des oxydes à celui des sulfates varie nécessairement suivant la nature des bases. Mais comme leurs proportions relatives restent généralement comprises entre des limites assez resserrées, on peut admettre que le poids des oxydes représente une fraction sensible- ment constante du poids des sulfates, soit en moyenne 35 pour 100. Ce dosage des sulfates peut être fait rapidement et suffit pour apprécier la composition d'une brique de silice. Température. — La température à laquelle la brique est chauffée dépen (') H. Le Chatelier, Comptes rendus, l. 111. 1890. p. 120. C. K., 1917, 2' Semestre. (T. 165, N» 6., 3o 222 ACADEMIE DES SCIENCES. entièrement de l'usage auquel elle est destinée. Dans les fours à acier, elle doit supporter une température de 1700°. Les briques présentant la compo- sition ci-dessus indiquée possèdent, si elles ont été bien fabriquées, une résistance suffisante à la température en question. On emploie encore les briques de silice dans les fours à distiller la houille, où la température est moins élevée. On peut sans inconvénient accepter pour cet usage une pro- portion au moins double des oxydes basiques, ce qui facilite grandement la fabrication. Constitution du réseau. — C'est là la partie la plus délicate de la fabri- cation. Pour développer le réseau, il faut 'maintenir très longtemps la brique à une température où le magma fondu soit suffisamment fluide. L'expérience semble indiquer, comme conditions les plus favorables, un chauffage prolongé plusieurs jours à une température voisine de i/joC^. Cette température doit être inférieure à celle à laquelle le quartz employé se transforme directement et rapidement en cristobalite. Le réseau se forme exclusivement aux dépens des parties de silice qui recristallisent par disso- lution passagère dans la masse fondue. Enfin cette retristallisation sera d'autant plus complète et plus rapide, toute chose égale d'ailleurs, qu'il y aura dans le mélange soumis à la cuisson plus de quartz fin et même très fin. Il faut cependant une certaine propoition de gros grains pour empêcher la formation de fentes dont la propagation se fait trop facilement dans les matières uniformément fines. Désagrégation du réseau. — Lorsqu'il reste après cuisson des grains de quartz non transformés et qu'on chauffe ensuite brusquement la brique à une température à laquelle le quartz se transforme rapidement, le gonfle- ment qui accompagne cette transformation brise le réseau et enlève toute solidité à la brique. De plus, la pression qu'elle supporte dans la voûte s'oppose à son gonflement latéral et produit le phénomène d'écail/age ; elle tombe alors par petits morceaux, entraînant parfois en quelques jours la destruction d'une voûte qui aurait dû faire des mois de service. La photo- graphie ci-contre {/ig- 2) montre une brique semblable avant et après mise en place dans le four. On voit très nettement les fentes provoquées par ce gonflement. Ce défaut est peut-être le plus grave et certainement le plus fréquent de ceux que présentent les mauvaises briques de silice. Dans la fabrication normale d'une brique bien cuite, le même gonflement se produit au moment de la transformation directe des gros grains de quartz qui ne se dissolvent jamais (jue sur une très faible épaisseur, mais l'inconvénient SÉANCE DU () AOUT 1917. 223 n'est pas le même, parce qu'alors le gonflement de la brique peut se déve- lopper librement dans tous les sens et que d'autre part le pbénomène est assez lent pour permettre au réseau de se reformer sur les points où il a pu Fig. 2. — Iirii|iie insiiffisanimerU cuitf, écaillée par cljuullage rapide dans un fuiir d'ariérie. être brisé. Néanmoins ce phénomène inévitable diminue notablement la résistance mécanique de la brique. Voici maintenant le détail des expériences qui ont conduit aux conclu- sions précédemment énoncées. Elles ont porté sur des briques qui nous ont été fournies par les usines de la Marine, fonderie de Ruelle et fabrique de blindages de Guérigny, et pour lesquelles on nous a donné l'indication des qualités à l'emploi. Nous avons mesuré la proportion des sulfates, les densités absolue et apparente, la résistance à l'écrasement en kilogiammes par centiu)ètre carré à des températures déterminées et après un temps de chauffage égalemeitt donné. Densilé Késistaiice. .Marquos. Oualilé Sulfates ilisniue. appa- rente. Tempé- rature. Temps, Imur 1(1(1 Assailly. . . très bonne i3,6 2,3o 1,92 Star très bonne 9>o6 '.',33 1,66 G.I très bonne 8,/lo 2,33 1,88 lA. 15 très bonne i3,i 3,35 i.Go I 600 60 i5 1 600 5 1 600 60 I.") 1600 6n i5 I 600 60 D3o 90 170 33 3o i85 4" G2 9,0 ->- p. R A R Y^ \cP\ "V 3 '»' / "^> 224 ACADÉMIE DES SCIENCES. Marques. (Qualité. R. L très bonne G. A bonne D bonne G. A. I... . très mauvaise R. F très bonne G. A. 2. . . 1res mauvaise G. M médiocre R. L mauvaise (éclale) R. S. G. . . . mauvaise (fond) Densilé Résistance. appa- Tempé- SuUaies. absolue. venlc. ra tu re. Temps. lî. pour 100 0 lU • 4,3 2,4o I ,85 i5 265 1600 5 4> 1600 60 25 i4,o 2,4o ',77 i5 190 1600 60 21 8,4 2,45 '-73 i5 820 1600 5 55 1600 60 20 i4,5 2,46 i,8o i5 20 2 1600 60 4,4 .3,7 a, 48 1,84 i5 1600 195 11 ,2,8 2,48 1,78 i5 i48 1600 60 5 9,5 2,53 1,84 i5 84 1600 5 '7 1600 60 2 9,75 2,56 .,94 j5 35o 1600 5 18 1600 60 4,5 25,0 2 , 56 .,73 i5 57 i55o 60 22 1600 fondue Ces résultats permettent de formuler une conclusion pratique très pré- cise. Toutes les bonnes briques ont à iGoo", après une heure de chauiïage, une résistance à l'écrasement au moins égale à 10''° par centimètre carré. La prolongation du chauffage à cette température diminue peu leur résis- tance, à l'inverse de ce qui se produit pour les mauvaises briques. CHIMIE ORGANIQUE. — Siii- un nouveau cas de catalyse rèversibce : formation directe des nitriles à partir des aminés de même chaîne carbonée. Note de MM. Pâli, Sabatier et G. Galdiox. Les catalyseurs, par suite des combinaisons temporaires qu'ils con- tractent avec certains constituants d'un système chimique, facilitent la transformation de ce dernier et ils peuvent être regardés comme des paliers SÉANCE DU 6 AOUT I917. 225 inleniiédiaires de la chute ou de l'accroissement d'énergie de ce système. En accélérant, parfois dans d'énormes proportions, la vitesse des réactions, ils rendent pratiquement réalisables certaines d'entre elles qui, sans leur secours, ne le deviendraient qu'à des températures élevées incompatibles avec la stabilité des produits. Le plus habituellement on les voit intervenir utilement pour déterminer ou accélérer l'abaissement de l'énergie d'un système chimique, selon une réaction totale n'ayant lieu que dans un sens unique (oxydations, destruc- tion du bioxyde d'hydrogène, hydrogénation à froid de l'acétylène-, etc.). Mais il arrive très fréquemment qu'ils interviennent puissamment dans des réactions limitées, en accélérant chacune des réactions inverses et permet- taut ainsi d'atteindre rapidement la limite qui est, selon les conditions du système, plus ou moins favorable à l'une d'elles. En modifiant convena- blement ces conditions, on peut, dans divers cas, faire prédominer beau- coup l'une des réactions, qui se rapproche ainsi pratiquement d'une réaction totale, tandis que pour des conditions très différentes, la réaction serait en apparence inversée. Certains catalyseurs paraissent ainsi capables de déterminer deux sortes de travaux, inverses les uns des autres. Par exemple, l'oxyde de thoriuui, qui est un catalyseur habituel de déshydratation, peut aussi, dans certains cas, catalyser des hydratations directes [saponification des éthers-sels ('), retour de l'oxyde de phényle au phénol (-), etc. J. Le nickel divisé, qui est un agent si puissant d'hydrogénation directe, peut aussi, dans un grand nombre de cas, être employé comme catalyseur de déshydrogénalion (•'). L'iutervenlion d'un excès d'hydrogène et une température peu élevée sont habituellement des conditions favorables à la prédominance de riiydrogénation; au contraire, l'enlèvement rapide de l'hydrogène, l'abais- sement de la pression, l'élévation de la température concourent à accélérer la déshydrogénation qui peut devenir prédominante et même pratiquement totale, si la réaction positive ne s'exerce plus que dans une proportion minime. Parmi les hydrogénations directes que l'usage du nickel permet de (') Paul S.vbatieu et A. Mau-he, (Jo/nptes rendus, l. 130, 1910, p. 823. (-) Pall Sabatier el Léo Kspil, fJull. Soc. chim., 4" série, It 15, 191 'i- |>- -228. (^) Paul Sabatier, La Catalyse en Chiniic organique, p. 148 el sulv. 220 ACADÉMIE DES SCIENCES. réaliser, il faut ranger celle des nitn'les, que l'un de nous a accomplie, il y a une douzaine d'années, avec Senderens. Elle conduit régulièrement à Famine forménique primaire correspondante R.CN + 2H==R.CFP.NH^ L'aminé primaire ainsi engendrée est d'ailleurs, par suite de réactions secondaires, transformée partiellement en aminé secondaire et en aminé tertiaire ('). Une température de 200° convient bien pour effectuer la réaction. Nous avons pensé qu'en opérant sans hydrogène à une température plus haute, il serait possible de réaliser le passage inverse de l'aminé primaire au nitrile par élimination d'hydrogène, selon la formule R.Gl]^NIP=2n--t-r{.CN. La henzylamine C°H^CH-.NH^ (qui bout à i85°) nous a effectivement donné le résultat prévu. Les vapeurs de cette aminé étant dirigées seules sur une traînée de nickel maintenue à 3oo"-35o°, il y a production du nitrile benzoïque. Mais à cette température, l'hydrogène libéré réagit sur l'aminé pour donner du toluène et du gaz ammoniac, de sorte qu'il ne se produit pas de dégagement notable de gaz. La réaction d'ensemble peut être formulée : 3(C/IP.CI1^NIP) = C'-'H».CN + ^(C/'M-.CH') + aNH'. Le tiers de la henzylamine est ainsi transformé en nitrile benzoïque ou cyanobcnzéne C''H''.CN, liquide d'odeur agréable qui bout à 190°, 5 et peut être facilement séparé. Bouilli au réfrigérant ascendant pendant une heure et demie, avec une solution concentrée de potasse, il se dissout entièrement sous forme de benzoate. La liqueur, saturée avec précaution par de l'acide chlorhydrique, précipite V acide benzoïque^ qui, soumis à la sublimation selon le mode habituel, est recueilli sous forme de magnifiques aiguilles fondant exactement à 121'^, 5. Nous avons réalisé une réaction analogue avec Visoamy lamine PI13\ , ,„, ;CH.CII^CI1-.NI1^ (qui bout à 9')"). Les vapeurs de cette aminc ont été dirigées seules sur le (') F.\rr. Sahatier el Sknderens, Comptes rendus, i. 14-0, igoS, p. 482. SÉANCE DU 6 AOUT I917. 227 nickel réduit, maintenu vers 3oo". La réaction peut être représentée par la formule 3(C»H".NH») = r:"j3)CH.CfP.CN+2C5H'2-i-2NU^ On condense un liquide très ammoniacal qui contient, avec nne certaine dose A'isopentane G'H'^, bouillant vers 3i° et d'aminé non décomposée, le nilrile isovalérique, ou cyanure d'isohutyle^ liquide d'odeur non désagréable qui bout à 129°. Une partie de l'isopentane formé est détruite par le nickel avec dépôt de charbon diffusé dans le métal et dégagement d'hydrogène qui est rendu très éclairant par les vapeurs entraînées d'isopentane. Le liquide, bouilli au réfrigérant ascendant avec de la potasse concentrée, jusqu'à disparition de la couche huileuse surnageante, est saturé par l'acide chlorhydrique, qui libère l'acide isovalérique „„,yCH . CH^. CO" H, d'odeur désagréable caractéristique, bouillant au voisinage de 17:")°. La même réaction tentée sur la mélhylamine qui devrait fournir Vacide cyanhydvique, n'a pas donné de bons résultats, sans doute à cause de l'action spéciale que ce dernier exerce sur le nickel catalyseur. Le cuiVre employé comme catalyseur au lieu du nickel, à des tempéra- tures comprises entre 3oo° et Zioo°, fournit des produits beaucoup plus complexes, rappelant dans une certaine mesure ceux qu'il donne dans l'hy- drogénation directe des dérivés nitrés forméniques ('). Il conviendra de revenir sur ces divers points, ainsi que sur l'extension de cette transformation directe des aminés primaires en nitriles, qui jusqu'à présent n'avait jamais été aperçue. MÉTÉOROLOGIE. — Quelques mots sur I. influence possible des grandes canonnades sur la pluie. Note de M. H. Hildebrandson. La théorie la plus ancienne de la cause de la pluie est, comme on sait, celle de .James liutton de 1784. Selon lui, le mélange de deux volumes d'air, tous les deux saturés ou à peu près, est toujours accompagné d'une précipitation ou condensation. Nous savons à présent que le mélange de deux masses d'air saturées ne peut jamais produire une pluie intense, mais qu'il est seulement favorable pour former un nuage ou un brouillard. (') F. Sabatikr et Semuehe.ns, Coinples rendus, i. 135. igoa. p. 226. 22.S ACADÉMIE DES SCIENCES. Dès Tannée 1867, M. Pestin a pour la première fois appliqué les for- mules de la Thermodynamique aux phénomènes atmosphériques dans un Mémoire : Siii- les moi/vemen (s généraux de inimosphère, publié 'dans lM//«* météorologique de l'Observatoire de Paris. Dans ce Mémoire il a étudié les variations de température d'une masse d'air saturée ou non saturée, qui s'élève ou s'abaisse dans l'atmosphère, et il a montré que la cause prin- cipale des pluies réside dans le refroidissement dynamique d'un courant d'air ascendant. Un courant d'air descendant au contraire s'échauffe et ne peut pas, par conséquent, amener une condensation de la vapeur d'eau. Ces idées de Peslin ont été plus tard développées, comme on sait, par MM. Hann, von Bezold et d'autres, et il est à présent universellement admis : I" Que le mélange de deux masses d'air saturées ne peut jamais produire une pluie intense; 2" Qu'un courant d'air descendant ne peut pas causer de la pluie, mais qu'il doit, au contraire, augmenter la température et la sécheresse extrêmes dans les régions les plus hautes de l'atmosphère; 3" Que la cause principale et ordinaire de la pluie est le refroidissement d'un courant d'air ascendant. On a longtemps considéré qu'il suffisait de la moindre raréfaction de l'air saturé de vapeur d'eau pour provoquer la formation du brouillard. Des expériences plus récentes ont démontré qu'il n'en est pas ainsi. Déjà eu 1875 M. Coulier a prouvé que les poussières en suspension dans l'air sont une condition nécessaire pour la condensation. Elle s'effectuera d'autant plus facilement que l'air contiendra plus de poussière. Ces résultats de M. Coulier ont été coniirmés par plusieurs savants, par des expériences très variées de MM. Mascart, Vuessling, V. Helmholz, et surtout par celles de MM. Aitken et Melander. Plus tard, il est prouvé par M. Wigand qu'il y a certaines poussières, comme celle de charbon pur, qui ne causent pas de condensation. Les poussières hygroscopiques sont au contraire les plus efficaces. La fumée est très efficace à cause des particules hygroscopiques mêlées avec celles de charbon pur. Enfin, MM. J.-J. Thomson, Aitken, Langevin, Chauveau, M""" Curie et d'autres ont prouvé que les ions ou particules ionisées, formées par l'incan- descence ou par les rayons ultraviolets, et surtout celles ionisées négative- ment sont les plus efficaces pour condenser la vapeur d'eau. SÉANCE DU () AOUT 1917. 229 Or, de ce que nous savons des causes de la pluie, il semble évident que les décharges d'artillerie fréquentes et prolongées ont dans certaines condi- tions une influence sur les chutes de pluie. « La première condition est, comme dit M. Deslandres, que l'air soit humide et voisin de la satu- ration. Le canon intervient seulement pour accélérer, pour provoquer immédiatement la chute de la pluie, qui déjà était presque prête à tomber ». Il faut, en un mot, que le temps soit cyclonique avec des courants d'air ascendants ; dans un anticyclone avec ses courants d'air descendants et sa sécheresse très grande^ une condensation n'est jamais possible. A cet égard, nous avons une expérience directe faite en Amérique. M. Dyrenforth obtenait du gouvernement à Pezas une grosse somme pour essayer de provoquer la pluie par des explosions très violentes. La i-éussite aurait été de la plus grande importance, la région ayant souvent à souffrir de fortes sécheresses. L'expérience a été faite à San Antonio les 20 et 26 novembre 1892 par M. Dyrenforth et deux militaires employés comme aides et contrôleurs. Les explosions furent arrangées comme dans une bataille rangée; les caisses contenant du ros- selit formaient des lignes et des batteries. Au soir le 25, San Antonio était située entre une basse pression au Nord et une haute au Sud. Le temps était : la température 72°F.(+ 22^,2 C), le point de rosée 61° F. (+ 16°, iC.) et quelques nuages marchant de l'Ouest. Environ 2000''^ de rosselit furent brûlés et par-dessus on fit exploser i5o bombes et 8 ballons remplis de gaz fulminant, lancés vers les nuages, mais sans résultat. La journée suivante était claire. On brûle 2270''^ de rosselit, on lance 17.5 bombes et 10 ballons, mais le ciel resta clair. Enfin, pendant la nuit suivante, on tira avec 12 ballons i5o bombes et plusieurs milliers de pounds de rosselit, sans le moindre résultat. D'après tout ce que nous savons de la formation des pluies on aurait pu prévoir un tel échec. De ce qui précède on est certainement autorisé à croire avec M. Deslandres que l'influence des décharges d'artillerie fréquentes et prolongées sur la chute de la pluie est admissible et même probable dans certaines conditions atmosphériques, surtout s'il s'agit de pluies locales aux environs du champ de bataille. Nous croyons pourtant, avec M. Lemoine, que les pluies très fortes et très prolongées qui causent les inondations ne paraissent pouvoir s'appliquer que par l'action des grands courants atmosphériques ou des orages. Les pluies battantes ou averses de grêle ne se forment guère, d'autant que G. R., 1917, i' Semestre. (T. 165, iN» 6.) 3l 23o ACADÉMIE DES SCIENCES. nous en savons à présent, que par le mécanisme compliqué et grandiose au "sein d'un orage. La question soulevée par M. Sebert, sur les pluies provoquées par la canonnade à une grande distancé du champ de bataille, est plus difficile. Pour cela, il faut admettre que dé grandes masses d'air, en s'élevant au- dessus de la région où ont lieu ces explosions, soient emportées par des vents régnants à une certaine distance et y trouvent des couches d'air saturées d'humidité dans lesquelles il serait possible de provoquer des chutes de pluie. Pour vérifier cette hypothèse, Userait, comme le dit M. Sebert, nécessaire de faire des recherches spéciales. Cependant, les fumées se dissipent rapi- dement et il ne semble guère probable qu'une influence à grande distance soit possible. Il n'y a pas lieu de croire, d'après nos connaissances actuelles, que les pluies observées par M. Le Maout en France pendant la guerre de Crimée soient causées par les batailles du sud de la Russie. Evidemment les masses d'air n'ont pas été transportées le long de la surface terrestre au-dessus de hautes montagnes et de profondes vallées. Car, plus on s'élève dans l'atmosphère, plus on rencontre lé vent dominant de rOueit des zones tem- pérées qui devient plus constant au fiir et à' nlesure qu'on s'élève dan^ les couches supérieures. La constance de ce ventà'la hauteur des cirrus (7-10'"") est prouvée par les observations des nuages et la direction observée des ballons. Pendant l'expédition franco-suédoise de sondages aériens, orga- nisée par moi et mon ami regretté Teisserenc de Bort à Kiruna en Laponie, on a lancé 72 ballons-sondes, dont 47 sont retrouvés. De ces 47 ballons, seulement 3 ont été retrouvés à l'ouest du méridien de Kiruna; un a monté à plus de lo'""" et retomba à Kiruna; tous les autres ont été trouvés à l'Est iusqu en Finlande. Un transport d'une masse d'air à une grande distancé de l'Est à l'Ouest est en général impossible dans la zone tempérée à cause de la circulation générale de l'atmosphère. M. Sebert mentionne les poussières volcaniques qui flottent souvent pendant longtemps dans les régions les plus hautes de l'atmosphère et qui causent un voile gris couvrant le ciel, ou même tin brouillard sec et souvent des crépuscules rouges. Les éruptions de l'Etna en 1723, d'Islande en 1783, du Krakatau en i883 et de Viatmai en 1912 ont été suivies de phénomènes semblables.' L'éruption du Krakatau était la °plus formidable ; l'explosion lançait des masses volcaniques à une hauteur énorme et des quantités immenses de poussières très fines restaient flot- SÉANCE DU 6 AOUT 1917. 23 I tantes pendant plusieurs années dans les régions les plus hautes de l'atmos- phère. Encore en 1890 on les voit pendant les nuits claires comme des nuages argentés dont M. Jesse, à Berlin, mesurait la hauteur moyenne énorme de 82'^'". Par conséquent ces poussières avaient atteint la strato- sphère où les mouvements verticaux, n'existent plus et où la température (environ — 60") reste presque constante à toute hauteur. Or les poussières sont tombées extrêmement lentement et par très petites quantités dans l'atmosphère inférieure et n'ont pas pu causer des pluies dans les couches supérieures très sèches; d'ailleurs, les Fumées des mines les plus fortes n'atteignent guère une telle hauteur. IVOMIIVATIOIVS. M. E.-L. Bouvier est désigné pour faire une lecture dans la Séance publique solennelle des cinq Académies, qui aura lieu le 2,5 octobre pro- , il j ■ n-i '1(11)0 chain.r. , RAPPORTS M if;l I 11 'iii :i l'i . 1; ■■,I|).tb1 ;)t. Jn^diin-'- .■ ,,.,.',:ii: 'Il noilRlii Rapport sommane présenté au nom de la Commission de Balistique^ par M. P. Appell. M. René Garxier adresse, à la date du 3 août 1917, une Note détaillée Sur les valeurs limites de certains coefficients différentiels d'une trajectoire holistique. CORRESPONDANCE. MM. Gaston Jdlia, Jules-Matuieu Lambert adressent des remer- cîments pour les distinctions que l'Académie a accordées à leurs travaux. 232 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à l'Obser- vatoire de Lyon, pendant le premier trimestre de 1917- Noie de M. J. Guillaume, présentée par M. B. Baillaud. On compte (>4 jours d'observations dans ce trimestre et les principaux faits qui en résultent se résument ainsi : Taches. — L'activité, dans le pliénomène des taches, a été plus grande dans ce Iri- meslre que dans le précédent (') : l'augmentation est, relativement au nombre des groupes, d'environ un tiers, avec 89 au lieu de 68, et celle de i'aire tachée d'environ moitié, avec 9162 millionièmes au lieu de ^7' i- Il j a eu, d'ailleurs, deux, groupes visibles à l^œil nu et le second compte parmi les plus considérables enregistrés. Ces deux groupes sont les suivants du Tableau I : Janvier 3,5 à ■+- iS" de latitude. Février 9,4 à — 16° de latitude. Dans la répartition des taches entre chaque hémisphère, on note i groupe en moins au sud de l'équateur (3o au lieu de 3i), et 22 en plus au nord (Sg au lieu de 37). Enfin, leur latitude moyenne reste sensiblement stationnaire avec — '7°i4 ^t + i5°, 8 au lieu de — 17°, 8 et -f- i6°,o. Régions d'activité. — On a enregistré 1^7 groupes de facules avec une surface totale de 178,7 millièmes, contre 127 groupes et i3o,2 millièmes, précédemment. Leur distribution de part et d'autre de l'équateur accuse une augmentation de 4 groupes au sud (59 au lieu de 55), et de 16 au nord (88 au lieu de 72). .Tableau I. — Taches. Dates Nombre Pass. Latitudes aiuyennos. Surrnces Dates Nombre Tasâ. Latitudes Qioyentics. SurTaces ettrôuies d'obser- au uiér. — ■■■ .^ i.i».. — - oioyennes extrôtnes d'oliser- au mer. * — * — — — ■ moyennes d'obser?. vatluns. central. S. iN. réduites. d'obscrv. cations, central. S. ]\. reifuitcs. Janvier 1917. — 0,00. Janvier (suite). 29- 1 3 2,4 - ■Il 6 G-i3 8,5 +24 64 29-31 2 2,5 + 25 60 9-3 8,6 + i3 44 29- 9 7 3,5 -+-i5 1046 6-1 3 8,8 — ia 9 29- 5 4 4,1 -+-14 280 6-i5 11,4 -f-17 21 3i-ii 7 5,1 -H'4 45o 1 1 i',7 — 9 4 5-II 4 6,7 -+-12 18 II-15 12,0 — 16 10 (') Comptes tendus.^ t. Ki'i., 19 iG, p. 398. SÉANCE DU 6 AOUT I917. 233 l>ate« Nombre Pass. Latitudes nioyennei» Sur faces moyennes rôduitos.-^" extrêmes d'obser- au mér. d'ob^erf. Talions, central. Da tes ^■oInbre Pa^s LotiUidca n'Oyrrno?. SurCpccs extrêmes d'obser- au mer. d'observ. vatîons. ceniral. moyennes rêduilcs. Janvier ( suite). Février ( suite ). 9-18 5 12,8 -l-i5 100 21-26 5 25,5 -t-'9 16 9-i5 4 i3,5 -^■4 43 1 i 26,6 -t-i4 37 1 1-20 5 2 i5,o 16,3 -H 20 -I-I7 98 10 i- 4 3 27,7 -Hro 64 18-20 ~ I 24j- — 18°, 3 -t-i3°,9 18 I 17,7 -f-i5 3 i5 I .8,3 -1-28 2 Mars. — 0,0c i. i3-ii 5 19,2 — 20 64 I a-M 2 21,1 —23 7 28- 6 4 1,3 -1-32 8 20 I 21,9 —17 i4 24- 4 8 >,9 -1-21 95 iS-29 6 23,5 — II 85 3- 6 4 2,6 -hi4 285 20-3o 6 24,3 +27 i3i 26- 3 5 4,' — 21 43 20-3o 6 ■24,6 -24 28 28-10 8 4,7 H-25 139 29 I 24,6 -f-io 22 28 I 4,9 — 20 6 ai-^tg 4 25,6 -Hl I 28 27-11 10 5,8 -l-li i36 25-26 2 26,6 + 9 . '9 4 I 7,2 -(-20 60 3o- 2 4 28,1 — '9 9 i-i3 9 8,6 — 16 43o 3-4 2 3o,2 +29 23 io-i3 3 8,9 -(-i5 16 23- 2 7 3o,4 -hi3 53 14 1 9,7 -l-i8 ii3 234 5-17 10 Il ,4 -+-'9 16 j. — 17°,.; ! -1-17°, I 89 10-17 7 11,8 — 1 1 Février. — 0,00 10-16 16-19 6 4 11,8 i3,o -t- 7 -H 8 36 i34 a6- I 5 1,6 -(-12 ■^9 13-17 5 l3,2 -1-20 49 29-3 1 3 1,7 + 7 7 II-I3 2 i5,3 + 4 6 29 i 2,5 -24 3 18-19 2 i5,7 -14 3 30-7 6 3,0 -1-24 75 i3 I •7.' -H 6 i5 3o- 6 7 4,9 -1-23 l52 21 I 17,7 -f-20 6 3o-7 8 5,2 -1- I 82 i3-23 10 19,3 — lO 218 9-12 4 7,7 -f-i6 ii3 14-21 8 19,9 -f-i3 36 3-1 i 8 8,9 -t-I2 48 17-23 7 22, i -28 46 4-16 10 9,4 — 16 225o 18-26 7 22,5 — 14 •7 4-i5 9 10,0 + 7 54 20-3o 9 25,2 + 9 180 6-u 5 10,5 — 13 8 20-30 9 25,4 -H18 124 9-10 2 10,7 — 22 9 23-26 2 26,2 -f-ii 7 6-14 -7 J 11,4 -1-20 24 26-30 4 27,9 -H 9 24 14-17 4 I3,2 — 6 73 3o 28,4 -■4 9 10-14 4 i3,3 -4-21 28 26- 3 8 29,0 + 14 70 i3 I i3,S — 23 4 26- 4 9 29,7 -Hl4 180 14-22 8 '6,9 — i6 197 26-28 2 3o,i -1-24 i5 11-21 9 18,3 — 22 70 26- 2 7 3i,6 -1- 9 46 16-24 8 "9,9 — 12 78 26- 2 7 3i,7 +24 93 26-28 2 22,6 —27 9 18-24 2 23,9 — 18 5 24 j. —16" ,4 -t->5°,9 21-22 2 24,0 • + 9 8 234 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tai BLEAU II. — Distrib utio n des to fc/iCi e/f / 'atitu de. Sut 1. N. ^rd Totaux mensuels, 3o Surface» totales rédalteB. 1917. 90', 40* . 30". 20". \<1'. 0° . gumme. 10 Somme. 0". 20 2 lo-, i3 20- . 30 5 M' ï) . 90- )) Janvier.. . . » )» 3 6 1 2751 Février. . . . » » )> 5 1 5 6 I I I I 9 i4 25 5 7 6 12 3 5 » [ 0 25 :^4 3443 IVlars 29C8 Totaux.. , , U ,. lO 1 17 3 3o * 59 14 3i i3 I t) 89 9162 Tableau 111. — Distribution des facules en latitude. Sud. Nord. Totaux mensuels. Surfaces totale» réduites. Somme. 0-. : 10*. 21 1*. 30 •. *0" . 90". 24 )• I I 10 3 » 43 52,0 26 4 12 6 4 » 45 54,7 38 9 l5 J 7 1) 57 72,0 88 i3 38 23 ■ 4 » "47 ■78,7 f9i7. yo". fcO^ ."io'. 20". 10". 0". Somme. Janvier > » 11 10 » 21 Février » » 10 8 1 19 Mars... » » 7 II I 19 Totaux.... « )> 28 29 2 Sg CHIMIE PHYSIQUE. — Étude du sysléjne eau, oxalate (Puranyle, oxalate d'ammonium. Note (') de M. A. Cola.vi, présentée par M. A. Haller. On connaît jusqu'ici deux combinaisons de l'oxalate d'uranyle avec l'oxalaté neutre d'ammonium : 1° (iNH*)=(UO=)(C=0^)% 2H»0, décrite par Rosenheim et Lienau (-), puis' par WyroubofF ('). Antérieurement, Peligot (^) avait préparé l'hydrate à 3H*0 du même sel double, hydrate que je n'ai pu reproduire. 20 (NH\)''(UO=)(C=0')' obtenue par Wyrouboff vers 60° et à des températures plus élevées. L'étude des courbes de solubilité du système eau, oxalate d'uranyle, oxalate neutre d'ammonium, résumée dans le Tableau suivant, confirme ces résultats. En outre, ces courbes mettent en évidence une combinaison nouvelle (NHM'(UO^)-(C-0')% 3H-0; elles montrent qu'à 5o° il ne se (') Séance du, 234iiillet 1917. (') RosENHEiM et Lienau, Zeitschr. anorg. Cheinie, l. 20, 1899, p. 281. (^) Wyrouboff, Bull. Soc.fr. Minéral., t. 32, 1909, p. 35i. (*) Peligot, Ann. de Cliirn. et de Phys., .S" série, l. 5, 1842, p. 4'- SÉANCE DU G AOUT I917. 235 forme que des sels anhydres non encore connus et elles vérifient l'exacti- tude des résultats de Wyrouboff relativement aux températures d'existence du corps (NH')^UO=)(C=0^)^ Tous les résultats du Tableau sont exprimés en grammes de sel anhydre pour loos de solution. Pour l'isotherme de 75° je n'ai indiqué que les points de transformation relatifs à (NH")*(UO-)(C=0')^ Tempe- de trans- —^ — ^ rature. formation. UO-'C'O'. (N'H')'G=0>. Pliase solide. 1 l''l ^''"^ j (NH»)'(UO^)^(QO')% 3H^0 " 1 1 'Il «'^^ 1 (NH')MUO•^)(C20')^2H^O 1 e o 3,69 \ 1 p ''°° ° „. I UO'C^USSH^O ^ '" l't ! (NHM^(U0-^)MC20')' I E o 9,36 \ 75° j ' '^'f '^''° 1 {NH*)MUO^){C-^0*)' ^ ( e 29,-59 21,17 ) Les équilibres correspondant à la branche de courbe ci sont très longs, très difficiles à atteindre et les résultats sont incertains. Pour les oxalates alcalins à iS'^ ou à 5o° les équilibres entre la liqueur et la phase solide deviennent pénibles à obtenir dès qu'on approche du point où la phase solide passe à l'oxalate alcalin. Mais ici le phénomène est exceptionnel- lement marqué. D'autre part, si l'on attend trop longtemps, on est gêné par un commencement de décomposition de l'oxalate d'ammonium en ammoniaque volatile et en acide oxalique, de sorte qu'on trouve souvent dans les liqueurs un excès d'acide oxalique par rapport à l'ammoniaque et à l'uranyle. Ce qui gène l'obtention des équilibres, c'est très probablement la formation d'un composé complexe, plus difficilement dissociable par l'eau que les corps obtenus à température plus basse, ou en présence de moins d'oxalate d'ammonium. En effet, à la température ordinaire, on peut consi- dérer les composés obtenus comme des sels doubles ou comme des com- plexes très fortement dissociés, les solutions en équilibre avec la phase solide oxalate d'ammonium ayant encore* presque toutes les réactions des sels d'uranyle. A 75°, au contraire, si de telles solutions réagissent encore 236 ACADÉMIE DES SCIENCES. normalement avec le sulfhydrate d'ammoniaque ou avec le ferrocyanure de potassium, elles ne précipitent plus que difficilement et incomplètement par l'ammoniaque qu'il faut employer en très grand excès; par refroidis- sement à 5o° et au-dessous, la précipitation deviendra totale. 26 ?* 22 20 16 n ^ ^ Ç'^ ^ ^ / / / / / / ' / / , / / / / A- f 1 II ^d / / 1 / / / / / l 1 1 1 7 ^ it 6 8 E tO 12 I* ( N HM^ CD* pour mOS'-de soluùon On peut considérer le corps (NH*)^(UO^)(C^O*)% qui se forme seule- ment au-dessus de 5o°, comme un complexe d'indice de coordination 6 et l'écrire [UO=(C'0')'](]NH*)\ Mais, d'après les travaux de M. Pascal ('), l'indice de coordination maximum caractérise jusqu'ici pour l'uranyle des complexes où les réactions de ce radical sont complètement masquées. Cette remarque de M. Pascal n'a du reste été faite que pour les complexes minéraux. (') Pascal, Comptes rendus, l. 157, 191 3, p. gSa. SÉANCE DU 6 AOUT 1917. 287 CHiMic PHYSIQUE. — Sur la purification (les sels par chtirçage OU par cristal- lisation fractionnée. Noie (') de M. E. Rengade, présentée par M. H, Le Chatelier. En principe on nomme clairçage le déplacement, au moyen d'eau pure ou d'un solvant approprié, de l'eau mère impure imprégnant des cristaux. Par une extension naturelle on peut également appeler clairçage l'opé- ration qui consiste à traiter, par une petite quantité d'eau, ou de solvant à froid, un corps soluble mélangé d'une impureté également soluble, de manière à dissoudre totalement celle-ci tout en laissant la majeure partie du corps pur. l^a même purification peut également être réalisée par une cristallisation fractionnée, en dissolvant à la fois le corps et l'impureté dans nne quantité suffisante de solvant, et faisant ensuite recristalliser le corps pur soit par refroidissement, soit par évaporation, en s'arrêtant au moment où l'impu- l'cté est encore dissoute dans les eaux mères. 11 est d'ailleurs évident que, pour une même température finale, les deux opérations, clairçage ou cristallisation fractionnée, mettent à profit le même équilibre entre solvant et cristaux, et sont par suite théoriquement équivalentes, les seules différences, d'ordre pratique, ont trait, soit à la dépense de chaleur nécessitée par la dissolution ou l'évaporation dans la cristallisation fractionnée, soit, dans le clairçage à froid, à l'obligation d'attendre une diffusion complète, ce qui exige un temps plus considé- rable. Mais dans les deux cas, en supposant l'équilibre final parfaitement réalisé, les données quantitatives sont les mêmes. Nous raisonnerons donc uniquement dans le cas du clairçage. L'analyse de l'opération est plus ou moins complète suivant la nature de Vimpureté. Le cas le plus simple est celui où l'impureté est sans action chimique sur le corps principal; par exemple : deux sels ayant un ion commun. Nous étudierons le cas plus général de deux sels solubles à ions diiïérents, qui comprend d'ailleurs le précédent, comme nous le verrons. Les deux sels, en réagissant l'un sur l'autre, peuvent donner par double (') Séance du 3o juillet 1917. G. R., 1917, 2« Semestre. (T. 165, N* 6.) 32 i38 ACADÉMIE DES SCIENCES. décomposition deux autres sels, de sorte qu'on a à considérer un équilibre entre quatre sels et la solution. Pour fixer les idées, supposons du nitrate d'ammoniaque mélangé d'une petite quantité de chlorure de sodium, et proposons-nous de traiter ce mélange par une quantité d'eau infiniment petite au début, puis progressi- vement croissante, de manière à ne laisser que du nitrate d'ammoniaque pur. Pour une quantité d'eau assez faible il y aura sûrement un excès, soit des l'is Fin sels initiaux NO^Am et NaCl, soit de leurs produits de réaction NO'Na et AmCl; la composition de la solution en présence sera donc déterminée à une température constante et sera fonction de la température, quelle que soit la proportion des corps initiaux; en d'autres termes l'équilibre sera monovariant (nous supposons la pression constante). La règle des phases montre alors qu'il doit y avoir quatre phases en présence, c'est-à-dire, outre la solution, trois sels solides, et trois seulement. 11 y aura donc, de toute nécessité, réaction entre l'eau et les sels primitifs et formation d'un nouveau sel à l'état solide. Mais des quatre sels possibles, quels sont les trois qui vont subsister? En plaçant sur le porte-objet du microscope une goutte de liquide de clairçage et en y projetant successivement les quatre sels, on voit que NO^'Am, NO^Na, AmCl y restent inaltérés; au contraire une parcelle de NaC) est SÉANCE DU G AOUT I917. 2.3g immédiatement décomposée : des arborescences facilement reconnaissables pour AmCl surgissent à sa surface et s'accroissent rapidement, faisant dis- paraître en quelques minutes le cristal initial, en même temps que se déposent de beaux rhomboèdres de NO'Na (Jig- i, 2 et 3). Fis Donc, quand on traite, par une petite quantité d'eau, un mélange de NO' Am -t- NaCl à la température ordinaire, le dernier sel disparaît com- plètement et est remplacé par NO'Na -l- AmCl. D'autre part, l'analyse de la solution en équilibre lui donne la composition suivante rapportée à loo^ d'eau. A 16" : Milliatomes-grammes. NO' 2750 Cl 485 Am 2288 Na 9/I7 L'eau enlève donc au mélange primitif plus d'ions Na que d'ions Cl. Si alors nous augmentons progressivement la quantité d'eau, nous dissoudrons simultanément les trois sels NO'Am, NO'Na et Am Cl, le second en pro- portion plus considérable que le troisième, mais la composition du liquide restera constante jusqu'au moment où tout NO'Na sera dissous, et où il ne restera plus que le mélange NO'Am-t- AmCl. A ce moment, et en sup- 2/io ACADÉMIE DES SCIENCES. posant éloignée la solution précédente, on aura un nouvel équilibre mono- variant avec une solution de composition constante correspondant aux solubilités simultanées des deux sels ('), jusqu'au moment où AmCl sera dissous en totalité, laissant à l'état de pureté l'excès deNO'Am. Eli d'autres termes la purification demandée s'efTectuera en deux étapes successives, et il suffira de déterminer, par l'analyse, la composition des deux solutions saturées correspondantes pour pouvoir calculer la propoi'- tion minima d'eau nécessaire à la purification complète d'un mélange donné à une température donnée. Le même calcul s'applique évidemment au cas de la cristallisation frac- tionnée : soit par dissolution préalable du mélange solide; soit, ce qu'on fait le plus souvent en pratique, par addition d'une quantité convenable d'eau à la solution chaude dont l'évaporation à sec aurait donné ce même mélange, solution elle-même obtenue par double décomposition à chaud et filtration des sels solides formés. Les considérations exposées permettent donc, en définitive, de discuter quantitativement le problème de la préparation d'un sel pur par double décomposition saline réversible. GÉOLOGIE. — Existence d^un centre de symétrie approché dans la figure formée par les lignes directrices du système alpin ; interprétation tectonique de cette quasi- symétrie. Note posthume de M. Albert Cocuaix, présentée par M. Pierre Termier. Lorsque, sur une carte d'ensemble à petite échelle, on considère la figure formée par les lignes directrices principales du système alpin, on constate que cette figure possède un centre de symétrie approché, situé dans la partie médiane de l'Apennin. L'Apennin septentrional est symétrique de l'Apennin méridional; à la courbure des Alpes occidentales répond la courbure de la Calabre et de la Sicile; les Alpes orientales et une partie des Carpathes correspondent à TAtlas méditerranéen; la courbure des Carpathes orien- tales s'oppose à la torsion de Gibraltar, les Carpathes méridionales à la Cordillère bétique, enfin les Balkans aux Pyrénées. La symétrie n'est pas parfaite : tandis que les Balkans se raccordent au delà du Danube avec les Alpes de Transylvanie, il y a une lacune entre les Pyrénées et les Baléares. (') D'ailleurs différentes des solubilités de chacun des sels isolés. 4i SÉANCE DU 6 AOUT 1917. Mais elle n'en existe pas moins dans son ensemble, frappante tant par l'analogie des formes que par la siinililude des dimensions. ^y£ànées Fig. I. Il est impossible qu'une telle symétrie soit l'œuvre du hasard. Elle doit avoir pour cause déterminante une symétrie des déformations de Vécorce résistante, lesquelles, tout en entraînant celles de Vécorce passée, ne leur sont pas identiques. Or, j'ai montré dans deux Notes précédentes (') comment, de la considération des fossés d'effondrement et des volcans, on pouvait essayer de déduire le tracé des déformations de l'écorce résis- tante. Si j'applique cette méthode à l'Europe méridionale et à la région méditerranéenne, je suis conduit à envisager deux directions de dislocations récentes : l'une, la direction du fossé rhénan, qu'on retrouve en Limagne, dans les volcans d'Auvergne, et dans les volcans italiens (alignement Etna, Stromboli, Vésuve); l'autre, sensiblement perpendiculaire à la première, voilée dans l'Europe méridionale et dans la région méditerranéenne par les plissements et les effondrements de l'écorce passive, mais bien visible plus au ?s^ord, en Allemagne, en Autriche, dans la Russie méridionale, et corres- pondant à ce qu'Eduard Suess a appelé les lignes de Karpinsky. Je déduis de là que deux bandes de flexion, sensiblement rectangulaires, ont, sous l'Eu- rope et la Méditerranée, affecté l'écorce résistante; et, puisque le système des plissements alpins a, vers le milieu de l'Apennin, un centre de symétrie, les axes des deux bandes de flexion, que je dénommerai respectivement (') Albert Cochain, Cuinples rendue, t. 16-'), 1917. p. 29 et i5.j. 242 ACADÉMIE DES SCIENCES. bande rhénane et bande de Karpinsky^ doivent passer par ce centre de symétrie. Il faut donc se représenter la portion sud-européenne et nord-africaine de l'écorce résistante comme une sorte de pyramide quadrangulaire aplatie, aux dièdres très obtus, dont le sommet correspond au centre de l'Apennin. Par suite de la llexion, ces dièdres tendent à diminuer, à se faire moins obtus; les angles des faces tendent à diminuer eux aussi. Par suite, les axes des bandes de flexion de l'écorce résistante tendent à se rapprocher. Mais, dans l'intervalle qui les sépare, l'écorce passive n'est pas soumise aux mêmes efforts que l'écorce résistante : elle va rester en place, et tout se passera comme si, entre les axes des bandes de flexion, les parties profondes des zones de l'écorce cheminaient sous les parties superficielles. Celles-ci vont donc être charriées horizontalement vers les axes des bandes de flexion. Représentons ces axes par deux droites rectangulaires, se coupant en B, et considérons un point C situé sur la bissectrice de cet angle droit. Par suite de l'afl'aissement de la région intermédiaire entre les deux bandes de flexion, le point C de l'écorce résistante tend à se rapprocher du point B. Il y aura donc, dans l'écorce passive et au-dessus de C, charriage vers l'exté- rieur. De même, en deux points A et D de l'écorce passive, symétriques l'un de l'autre par rapport à la bissectrice, il y aura tendance à chafriage vers les régions tjui surmontent les axes. Ainsi se constituera un arc monta- gneux ACD dans l'écorce passive : et, tout le long de cet arc, les charriages, ou tout au moins le déversement des plis, seront vers l'extérieur, comme l'indiquent les flèches dans la figure ci-dessous. B Fig. ■>.. Ainsi s'expliquent séparément : Varc carpathiqiie, avec charriages vers le Sud dans les Alpes de Transylvanie, vers le Nord dans les Garpalhes septentrionales; Varc alpin, charrié vers le Nord en Suisse et en Autriche, SÉANCE DU 6 AOUT 1917. 243 vers l'Ouest et même le Sud-Ouest, dans les Alpes franco-italiennes; Varc calabro-sicilo-tunisien, avec charriages vers l'Est en Calabre, vers le Sud-Est et le Sud en Sicile et en Tunisie; Varc de Gibraltar, avec charriages vers le Sud en Algérie et au Maroc, vers le Nord-Ouest dans la Cordillère bétique et les Baléares. De nombreuses irrégularités restent toutefois à expliquer. Les Balkans et les Pyrénées, symétriques entre eux, paraissent dus à une cause spéciale. Pourquoi l'Apennin, charrié vers l'Est et le Nord-Est, passe-t-il par le centre du système? Comment rendre compte de quelques particularités de détail, telles que le plissement en retour, avec déversement vers l'Est, des Alpes piémontaises, les plissements provençaux, les effondrements tyrrhé- niens et adriatiques"? La théorie générale que je propose ne sera recevable que si elle donne des raisons plausibles pour toutes les irrégularités et pour la plupart des phénomènes secondaires. GÉOLOGIE. — La zone frontale des nappes prèyuhnaiiaises dans les }-èo;inns de Bao-lac et de Cao-hang. Note de M. J. Depkat, présentée par M. Pierre Termier. J'ai montré, dans mes travaux antérieurs, que la région cristallophyl- lienne et granitique du Tonkin central est entourée par une vaste zone courbe de nappes que j'ai appelée zone ou arc des nappes préyunnanaiscs. J'ai exposé longuement commentées nappes se sont étendues à l'Est entre Ha-giang et le Dong-quan, venant chevaucher la bordure de la région autochtone qui s'étend vers le K\vang-si et le Tonkin oriental. J'ai indiqué que mes premières études dans la région de Bao-lac m'assuraient de la con- tinuité de ces nappes vers le Sud-Est. Les recherches détaillées que j'ai entreprises dans les régions de Cao-bang et de Bao-lac ont pleinement con- firmé cette appréciation. Les deux coupes jointes à cette Note montrent l'allure des terrains, d'une part entre le Song-Gam et la frontière de Chine en passant près de Bao-lac; la seconde offre une section passant par le Pia-Oac. Nous sommes ici dans la région de bordure des nappes préyunnanaiscs. La première coupe montre une nappe préyunnanaise que j'ai vérifiée être le prolongement précis vers le sud-est de la nappe du Song-iVIien, cette nappe si bien individualisée que j'ai décrite antérieurement; ce sont également tes calcaires laminés, les mylonites, les brèches, qui sont la caractéristique absolue des nappes préyiin- 244 ACADÉMIE DES SCIENCES. nanaises el affectent le Carnbrien, le Silurien et le Carbonifère. L'empile- iiienL des écailles et leur pendagc régulier au Sud-Ouest est caractéristique. Cette nappe porte vers l'Ouest une énorme série cristallophyllienne très disloquée, renfermant de grandes lentilles écrasées des terrains cités plus haut, et des masses éruptives, comme le Pia-ya qui n'est aucunement un culot de granité perçant et métamorphisant des calcaires presque horizon- taux ainsi qu'on l'a décrit avantmoi, mais une masse exotique qui n'a f/?^c«« rapport de contact métamorphique avec les calcaires écrasés encaissant. Toutes les formations mylonitiques du Tonkin ont été signalées avant mes recherches comme des formations métamorphiques (Lantenois, Zeil), malgré l'absence de minéraux de contact, ce qui interdisait toute com- préhension de la structure du Tonkin, raison pour laquelle j'insiste sur ce fait. Vers l'Est, cette nappe chevauche une écaille dans laquelle les faciès lithologiques changent totalement, et qui est formée de Silurien (Ordovi- cien et Gothlandien) très abîmé, mais non mylonitisé, et fossilifère. Cette écaille, visible sur la figure i, a glissé sur la bordure renversée de la région autochtone orientale. La seconde coupe schématise la structure tectonique à 5o'*"^ au Sud-Est. Elle montre la nappe dite du Song Mien écrasée ici sous une nappe plus occidentale formée d'un empilement de longs plis couchés et laminés, toujours formés des types lilhologiques caractéristiques des nappes préyunnanaises avec des microgranites. Entre elle et cette nappe supérieure passe une masse cristallophyllienne et granitique, la niasse du Pia-Oac, qui n'est pas plus que le Pia-ya un culot granitique en place. A l'ouest du Pia-Oac une série de schistes et de calcaires écrasés non méta- morphiques, très typiques, s'enfonce sous les granités. Vers l'Est, nous retrouvons à l'est de Nguyên-binh l'écaillé intermédiaire vue dans la coupe précédente, formée d'Ordovicien et de Gothlandien fossilifères, très dislo- quée, mais non mylonitique. Enfin à l'Est, nous abordons la région autoch- tone, formée de plis serrés, mais où les fossiles siluriens se recueillent en abondance. Les différences entre les formations paléozoïquesde la région autochtone et les formations écrasées des nappes préyunnanaises sont tranchées, bien qu'il s'agisse des mêmes termes géologiques. Ainsi nous retrouvons les mêmes éléments tectoniques, avec naturellement des variations dans l'allure locale des accidents, qu'entre Ha-giang el le Dong-quan. ^ ers le Sud-Est j'ai observé des débris de la nappe du Song-Mien pinces dans des plis entre Thât-khé et Don-khé. J'apporterai une précision nouvelle à l'ensemble de mes descriptions SÉANCE DU 6 AOUT I917. 245 >*> C; 1; H tj 0 Got eur hlan, ^ \ '^ \ :^ CL lU ^ 0 ^ ^ •fe î ■" 5 c: c. 3-

  • •H) c .0 |. .?• 1) 5. ■S; "6 < 1^ •** ki o te 'S. «3 Hj Ci. i\: Ci C. n, 1917,2' ^eme&tre. (T. IGô, N* 6.) 33 246 ' ACADÉMIE DES SCIENCES. précédentes (') : c'est que les nappes de la rivière Noire sont les prolon- gements des écaillenienls de bordure de la région autochtone et vont, à mesure qu'on monte de la région de Tliaï-nguyên vers le Nord et le Nord- Est dans la région de Cao-bang, disparaître progressivement sous la nappe du Song-Mien qui est la plus inférieure, vers l'Est, des nappes préyunna- naises avancées stir la régio 1 autochtone. Je compte poursuivre incessam- ment ces études sur le terrain et me bornerai ici à cet aperçu général, déjà pressenti d'ailleurs. PHYSIOLOGIE. — Physiopatlwlogie de l'effort. Note de M. Jules Amar, présentée par M. Dastre. Nous définissons Veffori : une action musculaire maximum, générale- ment soutenue, parfois instantanée. L'objet de cette Note est de préciser les rapports de la respiration avec feff'ort, soit à l'état normal, soit à l'état pathologique. Technique. — Cette étude a été faite expérimentalement : on enregistre simultanément la courbe de pression de l'air dans les poumons, que j'ai appelée tonogramme; celle des variations d'amplitude du périmètre thora- cique ou pneumo gramme de Marej ; et enfin la courbe de l'elTort muscu- laire des membres supérieurs, évaluée en kilogrammes. Tantôt on soulève brusquement des haltères de lo**» à bras tendus, tantôt on exerce une pression continue ou une traction considérable, etc., exer- cices jiussi voisins que possible, par la forme et l'intensité, de ceux de la vie professionnelle, de la vie agricole notamment. En moyenne, cette intensité de l'efîort est comprise entre aS'^s et 4o''^. Nous n'insisterons pas sur la technique, exposée par nous ailleurs (-), et qui sera décrite dans un Mémoire spécial. Les observations ont porté sur des adultes bien constitués, et aussi sur des blessés de guerre présentant des affections respiratoires, des paralysies ou des troubles nerveux commotionnels. OiiSERVATlONS. — i" E(forts hrusqucs. — La durée de ces efforts est de 3 à 4 secondes, leur valeur de 3o'*s à 4<>'''^- On les renouvelle trois fois, à des intervalles de 2 secondes environ. Et l'on voit ceci : (' ) Les zones plissées intermédiaires entre le Yiinnan et le Haut-Ton kin ( Comptes rendus, I. IGO. 191 5, p.64o);5(///a structure de la zone interne des nappes préyunna- naises( Comptes rendus, l. IG2, 1916, p. 687); Etudes géolof(iques sur la région septen- trionale du Haut-Tonixin {Mém. Sen'. géologique Indochine, vol. IV, fasc. k, igiS). (') Jules Amar, Organisation physiologique du Travail, p. 84; Paris, '917, Dunod el Final, éditeurs. SÉANCE UL 6 AOUT 1917. 247 I/elVort est tout de suite un maximum, et sa courbe donne un plateau parfaitement horizontal. En regard, la courbe tonographique s'arrêle à une inspiration profonde, également en plateau rectiligne, et correspondant à 75'""' de mercure manométrique. Mais la courbe pneumograpliique esl ondulée, en inspiration aussi; elle est inconstante, et trahit une contraction décroissante des muscles du thorax. Il est manifeste que le volume d'air enfermé dans les poumons a servi à constituer une i-ésislance intérieure pour équilibrer la tension des muscles du tronc sollicités par l'eiFort. Mais celle tension dépasse la valeur aide, à laquelle elle retombe par adaptation. Il y a là un réflexe respiratoire défensif, grâce auquel l'organisme se pourvoit à l'excès en air pulmonaire pour sa résistance mécanique et son besoin d'oxygène. Nous avions montré, en 1910, que cet excès ou ce gaspillage caractérise toujours la mise en train de l'appareil musculaire ('). [Nos graphiques prouvent, au surplus, que la répétition de l'effort^ à valeur égale, conduit à une moindre fatigue respiratoire, environ les 60 pour 100 du début. 2° Efforts prolongés. — Par des exercices de pression ou de traction, dont la durée atteint 10 à 5o secondes, on a pu constater que Varrêt respiratoire a lieu en expiration vers le milieu de cette période, et d'autant plus près de l'inspiration précédente que refforl est plus grand. En d'autres termes, l'intensité de l'action musculaire règle le volume d'air qui restera comprimé dans les poumons. Pour des valeurs modérées, la respi- ration totale, avec toutes ses phases, mais très diminuées eomme amplitude, continue de se produire. Et voici des conséquences importantes des faits qui précèdent. Tout d'abord, la manifestation volontaire ou accidentelle d'un effort nécessite une contraction synergique des muscles, telle que le thorax subit une pression totale de 200''''' à 3oo''°. La ventilation pulmonaire demande environ V d^air dans une seule inspiration. Ce régime est physiologiquement possible quand les sujets sont bien portants. Tout autre est la condition de nombreux blessés de guerre. Sans entier ici dans le détail, nous dirons qu'il leur est rarement possible de dépasser un volume d'air inspiré de 2', et de soutenir la pression intra- thoracique nécessitée par des efforts supérieurs à 20''^. Ils doivent travailler en expiration ou même avec respiration entière. Conclusion. — Ainsi, contrairement à la notion courante, Vejforl mus- culaire n a pas toujours lieu en inspiration. 11 peut se manifester en période (') Comptes2_rendus,'j.. 151, igio, p. 680. 248 ACADÉMIE DES SCIENCES. respiratoire ou même en respectant'la respiration normale. C'est une question de degré et d'entraînement. En outre, il est indispensable de ne pas exiger de certains blessés de guerre des efforts rapides qui les mettent en arrêt inspiratoire , chose dangereuse pour leur état organique, et qui entraînerait des accidents. Et il est utile de surveiller l'éducation respira- toire pendant le travail ou les exercices sportifs, en vue de procurer à l'organisme le volume d'air dont ses réactions physiologiques ont besoin. CHIMIE BIOLOGIQUE. — La loi (Faction des masses régit-elle les réactions diaslasiques? Note de M. Octave Baii.i.v, présentée par M. Moureu. Cette question, posée par O' Sullivan et Thompson ('), a été étudiée par un grand nombre d'auteurs parmi lesijuels il convient de citer E. Duclaux, Armstrong, Senter, Bach et surtout Victor Henri, M"'' Philoche et Achalme et Bresson qui ont tous eu recours pour résoudre le problème à l'étude de la vitesse d'un certain nombre de réactions diastasiques. Il résulte des travaux de Seiiter ('^) et de Bach ('), que seule la réaction de décom- position de l'eau oxygénée par la catalase (ferment soluble du sang, de la levure, du foie, etc.) suit d'une manière satisfaisante la loi d'action des niasses, exprimée dans toutes les réactions diastasiques envisagées par les auteurs précités, par la formule monomoléculaire d'où A = - log t ^a Dans le cas des autres diastases (invertine, émulsine, maltase, laclase, lipase, zymase, etc.) les choses sont plus compliquées et les auteurs dont les formules rendent suffisamment compte des faits expérimentaux sont obligés d'introduire des données supplémentaires : Victor Henri {') admet l'hypothèse de combinaisons intermédiaires entre la diastase elle produit décomposé; Bodenstein part de i'h\potlièse d'une action empêchante sur la diastase de la substance sur laquelle elle agit et des produits de décomposition de cette substance; Achalme et Bresson (^) tiennent compte de la visco- sité du milieu, etc. L'étude do la vitesse des réactions diastasiques est donc bien loin d'avoir (') O' Sullivan et Tno.MPsOiN, Journ. of cliem. Soc, t. 57, 1890, p. 834. ('^) Senter, Zeits. f. physik. Client., t. kh, 1908, p. 267, et t. 51, 1905, p. 673. (') Bach, Ber. cl. deiitsc/i. ch. Ces., t. 38, igoS, p. 1878. (*) Victor Henri, Thèse, Paris, 1903. (^) AciuLUK et Brbssox, Comptes rendus, t. 152, 191 1, ji. i328 et iZlao, et Achalme, Ibid., p. 1621. SÉANCE DU 6 AOUT I917. 249 apporté une solution simple, claire et définitive à la question posée au début de celte Note. Pour des raisons d'ordre théorique, j'ai pensé que l'étude des états d'équilibre substituée à celle des vitesses, conduirait vraisemblablement à des résultats plus satisfaisants et n'entraînerait l'adjonction d'aucune donnée supplémentaire. Une telle étude nécessitait la possession de réactions diastasiques réver- sibles s' effectuant en milieu homogène. Or, on connaît depuis peu de telles réactions ainsi qu'il découle des remarquables expériences de M. Bour- quelot et de ses élèves ('); ce sont les réactions de synthèse et d'hydrolyse des glucosides a et [3 au moyen des glucosidases correspondantes. Je me contenterai de relater ici les résultats que j'ai obtenus à partir de l'une de ces réactions, particulièrement bien étudiée expérimentalement par MM. Bourquelot et \ erdon : la réaction bimoléculaire de synthèse et d'hydrolyse du méthylglucoside [iJ, CH^OH + G^H'^O" ^ C»H"O^CH3+H20, c'est-à-dire et pour se placer dans les conditions des expériences des auteurs précités, le phénomène d'équilibre auquel on aboutit quand on mélange a molécules d'alcool méthylique avec b molécules de glucose et c molécules d'eau, en présence d'émulsine. Si l'on appelle x la quantité de glucose disparue, exprimée en molécules, quand le système a atteint son état d'équilibre, la loi d'action des masses s'écrira ^ ' {a~ x)(b — x) soit et (2) x'^{K — i) — x(Ka -\~Kb + c) ->rKab^=o 2(IV-I) Par suite, si l'on calcule K à partir d'une expérience donnée choisie de façon à offrir toutes les garanties possibles de précision au moyen de la formule (1), puis qu'on porte la valeur trouvée dans la formule (2), on pourra, au moyen de cette dernière formule, prévoir les valeurs de x pour des expériences quelconques, c'est-à-dire pour des conditions initiales quel- conques. Si les valeurs de x ainsi déduites par le calcul concordent avec ('; Voir, à ce sujet, Ém. Bourquelot et Ém. Verdon, Comptes rendus, t. 1.56, igiS, p. 957; Ém. Bourquelot et M. Bridel, Ihid., l. 153, 1912, p. Sig; Éii. Bourquelot et J. CoiRRE, Ibid., t. 1.56, 191 3, p. 643; Ém. Bourquelot et Ém. Verdon, Journ. Ph. et Ch., t. 7, 1913, p, 19. 25o ACADEMIE DES SCIENCES. les valeurs expérimentales, on sera en droit de conclure que la loi d'action des masses régit la réaction diastasique envisagée. Le Tableau ci-dessous résume les résultats des calculs que j'ai effectués à partir des données expérimentales de MM. Km. Bourquelolet Em. Verdon, résumées dans leur Note du 23 mars iqiS, insérée dans ce Recueil : Tilre de l'alcool méthylique X d'après l'expérience 1 'aile avec Ok,20 Os, 40 0»,60 X en poids. a. r. il'éinulsine. d'émiilsine. d*émulsine. calculé. 10 0 ,807 4,9i3 0 , 00 ) 09 o , 00 1 1 5 0,00089 0 , 00 1 I I 20 0 , 60") 4,302 O,O02o3 0,00 20I 0,00 30 1 0,00 300 30 0 .894 3,-08 0,00275 0,00275 0 , 00 268 0,00278 iO I >•-' 3,t23 o,oo333 o,oo338 0,00337 o,oo333 50 I ,435 2,55i 0,00878 o,oo383 o,oo383 0,00 388 60 I ,683 1 .995 o,oo4 18 0, 00420 0,00421 0,00428 70 I -9"^ 1,458 0,00459 0,00459 0,00459 0, 00466 80 3 , 126 0,944 0, 00488 0,00490 0,00 488 0,00499 90 2 ,3i7 0,458 0,00 32 1 0, 00321 0,00333 o,oo528 93 2 ,405 0,225 0,00029 o,oo53o o,oo53i o,oo54i h est constamment égal à o,()o555. Quant à Iv = 4 je l'ai calculé à partir de l'expérience effectuée au moyen d'alcool à 3o pour loo, qui peut être considérée avec les expériences faites avec des alcools à [\o et 5o pour loo, comme offrant les meilleures garanties de précision ('). V examen de ce Tableau nous montre que les cinq premières imleitrs calculées de X concordent exactement avec les valeurs expérimentales cl que les cinq autres présentent avec ces dernières un écart de l'ordre de i pour i oo. Ces résultats seraient déjà amplement concluants si l'on tient compte que la loi d'action des niasses, surtout en milieu liquide, n'est qu'une loi approchée, mais ils le deviennent plusencore. si l'on observe que MM. Bour- quelol et Verdon font remarquer que la réaction ne leur semblait pas encore terminée, après plusieurs mois et lors de l'exécution des analyses, en ce qui concerne les expériences faites avec des alcools forts, pour lesquels effectivement les chiffres calculés sont un peu supérieurs aux chiffres expé- rimentaux. (') La première expérience pour laquelle l'eireur relative sur ,r pourrait n'être pas négligeable et les derniers essais pqur lesquels l'erreur relative sur le terme {l> — x) pourrait être très importante sont à écarter. SÉANCE DU 6 AOUT 1917. aSi COMITE SECUEÏ. lî APPORT (' ) de ta Commission chargée de proposer pour r année 191 7 la répartition du Fonds Bonaparte. (Commissaires : M. le Prince Bonaparte, membre de droit, et MM. d'Ar- sonval, président de l'Académie, Emile Picard, Bouvier, A. Lacroix, Hamy, Lallemand, A. de Gramonl; Ga>ton Bonnier, rapporteur.) La Commission a eu à evaminer vingt et une demandes de subventions. Voulant réserver pour l'après-guerre une part importante de l'annuité, et ajournant les demandes ayant pour but des achats d'appareils, la Commis- sion vous propose d'accorder : 1° Une somme de 2000''' à M. Eomovo Iîordage, chef de Travaux pra- tiques à la Faculté des Sciences de Paris, pour la publication de ses recherches histologiques sur les Métamorphoses des insectes. Cette demande est appuyée par notre confrère NL Bouvier ; 2'* Une somme de 2000"" à M. Ei>. Chauvexet, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Besançon pour la continuation de ses recherches sur lezirconium. Cette demande est appuyée par notre confrère M. Haller; 3° Une somme de 20oo'^'' à M. Gustave Oollfcs, président de la Société Géologique de France, pour la continuation de ses études de la bordure Ouest du Brissin parisien. Celle demande est appuyée par nos confrères MiM. Douiillé et fermier; 4" Une somme de 2000'' à .M. Uevki Proidevaux, archiviste-bibliothé- caire de la Société de Géographie, somme destinée à la Bibliothèque de la Société de Géographie, pour l'exécution d'un catalogue des périodiques que possède la Société, et qui s'élève à plus de huit cents publications. Cette demande est appuyée par nos confrères M. le Prince Bonaparte, MM. Ed. Perrier et A. Lacroix; 5° Une somme de 2000''' à M. ÉniLEGAOEOEAr, correspondant du Muséum d'Histoire naturelle, pour ses études sur les forêts submergées de Belle-Ile- en-Mer. Cette demande est appuyée par nos confrères M. le Prince Bona- parte, MVL Guignard, Gaston Bonnier, Mangin, Costantin et Lecomle ; ti" Une somme de 2000'"' à M. F. Gagxepaix, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, pour l'aider à la publication d'un Dictionnaire étymo- (') Séance du 3o juillet 1917. 252 ACADÉMIE DES SCIENCES. logique des genres botaniques, avec illustrations. Cette demande est appuyée par nos confrères M. le Prince Bonaparte, MM. Guignard, Gaston Bonnier, Mangin, Costantin et Lecomle ; 7° Une somme de 2000''' à M. L. .Ioubin, professeur au Muséum d'Histoire naturelle et à l'Institut océanographique, pour poursuivre à Messine les recherches qu'il a entreprises sur les Céphalopodes abyssaux: cette demande est recommandée par S. A. S. le Prince de Monaco; • 8° Une somme de 2000'' à M. W. Kiman, professeur à la Faculté des Sciences de Grenoble, destinée à la poursuite de ses études et de ses publi- cations sur les faunes fossiles et la stratigraphie du Sud-Est de la France. Cette demande est appuyée par nos confrères M. le Prince Bonaparte et M. A. Lacroix. En résumé, la Commission vous propose l'emploi suivant des sommes mises à la disposition de l'Académie par la générosité de notre confrère le Prince Bonaparte : fr i . M. lîOMOND BORDAGE 2 OOO 2. M. Ed. Chauvenet 2000 3. M. Gustave DoLLFLis 2000 4. M. Henri Froidevaux 20C0 .*). M. Emile Gadeceau 2000 6. M. F. Gagnepain 2000 7 . M. L. JouBiN 2000 8. M. W. KiMAN , 2000 Soil un lolal de 16000 A la suite de la distribution de 1916, il restait un reliquat de SSoco*^^. La Commission avait donc à sa disposition une somme de loSooo*^''. Si nos propositions sont acceptées, il restoia en réserve une somme de 89000''. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. M. le Président se fait l'interprète de l'Académie en remerciant M. le Prince Bonaparte de son inlassable générosité, qui rend des services si efi'eclifs a la recherche scienlihque. La séance est levée à i() heures et quai I . A. Lx. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 15 AOUT 1917. PRESIDENCE DE M. Pâli. APPELf.. MEMOIRES ET COMMLIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THÉORIE DES NOMBRES. — Sur la rédiiclion (mod 2) des /ormes qiiadrati(/ites binaires. Note de M. G. Humbert. l. Objet de la Note. — Stephen Smith a établi (') une théorie de la ré- duction, autre que celles de Gauss et d'Hermite, en restreignant d'abord la notion d'équivalence et en considérant l'ocjuivalence par rapport à un sous- groupe du groupe modulaire classique. On peut arrivera des résultats analogues, mais beaucoup plus simples, en choisissant un autre sous-groupe : celte considération de simplicité, toutefois, ne justifierait pas l'introduction de nouveaux types de réduites, après tous ceux qui ont déjà été proposés, si les réduites en question ne se présentaienl pas, naturellement et comme d'elles-mêmes, dans des recher- ches différentes : je veux parler de ces applications des fo'nctions elliptiques à la Théorie des nombres, dont Hermite a donné le premier exemple dans sa Lettre à Lioiwille. J'ai déjà indiqué ce lien (-), mais seulement dans un cas particulier; mon but est, aujourdhui, d'exposer d'une manière complète ce que j'appellerai la réduction (moda), parce que l'on y voit apparaître, comme dans le tra- vail de Smith d'ailleurs, mais d'une autre fai'on, certaines conditions de parité ou d'imparité. Les exemples d'applications se rattachant aux fonctions elliptiques seront réservés pour une Note ultérieure. (') Mémoire sur les équations modulaires (R. Acad. dei Lincei, 1877, el OEui.-res, t. II, p. 224). (*) Comptes rendus, l. 137, igiS, p. i358. G. R., 1917, i- Semes/re. (T. 11)5, N° 7.) 34 254 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2. Domaine fondamental et groupe. — Soit, dans le demi-plan analytique, cO„ le domaine limité (au-dessus de 0.r) par la demi-circonférence de centre (o, o) et de rayon i, et les deux droites .r = rh i, qui lui sont tan- gentes. C'est le domaine fondamental du groupe F formé par les substitu- tions modulaires où A, .. ., p sont des entiers réels, tels que X -f- p et [j. 4- v soient pairs ('). J'ai montré (-) le rôle de o?,, et de F dans le développement d'une irration- nelle en fraction continue de Smith; à tO^j et F correspond une division du demi-plan en une infinité de triangles, ou domaines, curvilignes, dont chacun, comme (O,, lui-même, équivaut à trois domaines du groupe modulaire ordi- naire : F est, en effet, un sous-groupe d'indice trois du groupe modulaire, mais un sous-groupe non invariant. Il suffit maintenant d'appliquer à 't^„ et à F des raisonnements faciles pour arriver aux résultats que nous avons en vue. .3. Formes définies (positives). — I. Ordre propre. — Une forme quadra- ti(jue binaire («, 6, c), primitive ou non, mais de l'ordre propre (a etc non pairs à la fois), sera dite réduite (mod 2) si a et c sont impairs et si son point représentatif est dans 0^, ou sur la partie du contour de o. Il y a une et une seule réduite équivalente (dans le sens ordinaire) à une forme donnée. Pour une réduite («, b, c), les trois minima, c'est-à-dire les trois plus petits entiers représentables /j/-o/j/'e/«e/, c), de l'ordre impropre (o et c pairs), est réduite (mod 2j) si les conditions 2° C) Nous dirons aussi que les substitutions | x, j; ^j; + vv, /jl^' -h pj)' | »onl de F. (■-) Comptes rendus, l. I60, 1917, p. 211. SÉANCE DU l3 AOUT 1917. 255 ci-dessus sont vérifiées ; a, cet a -h c — i\b\ sont encore les trois minima de la forme. Il y a ici (rois réduites équivalentes (dans le sens ordinaire) à une forme donnée. Remarque. — Si le discriminant ac — h"^ de celle-ci est du type 8«-l-7, on peut faire un choix entre les trois réduites et appeler réduite (moda) la forme équivalente unique (r/, h, c), vérifiant les conditions 2°, et pour laquelle a et c sont multiples de [\. Alors a et c, (af^c), sont les minima ^o(mod4), de la réduite; (t-h c — 2\b\ est le minimum ^5 2(mod4). 4. Formes indéfinies. — I. Ordre propre. — On dira que («, A, c) est réduite (nioda) si a et c sont impairs et si la demi-circonférence représentative de la forme, pénètre r/««5tûo- Analytiquement, les conditions de réduction sont donc : i" a eib impairs; ■1" L'une au moins des deux quantités a{a ±2h A- c) négative. On appellera réduites principales celles dont la circonférence représen- tative coupe le côté curviligne de (Dn, condition qui s'exprime par (1) (a + c)-— /|A- > o; celle qui la suit dans sa période sera du type (c, b', c'), cl, en vertu de l'égalité des déterminants, il suffira, pour la connaître, de savoir calculer h' . On le fera, sans ambiguïté, par les conditions h'-\-b=o (mod-jc); — | f | -H \/D < ^' < | c | -)- v'D, et ce procédé de calcul donnera la période des réduites principales (mod 2), pour lesquelles b > o. On aurait celles où 6 < o par un calcul pareil, ou encore en transformant les précédentes par la substitution |a;, j; y, — x\. Les réduites principales (a, b, c), où b > o, se présentent naturellement, comme nous le verrons, dans les applications; elles sont caractérisées par a et c impairs, |r/ 4- c| << ib. 6. Remarques. — Soit/= (a, j3, y) une forme (ordre propre") indéfinie, de déterminant D. Elle équivaut (sens ordinaire) à des formes oi, distinctes de ses réduites (moda), et dont la circonférence représentative pénètre dans iO„ : cela à cause des premières conditions, (« et c impairs), imposées aux réduites. Pour ces formes ç, l'un des coefficients r/, c est pair; on les obtiendrait, de proche en proche, par la méthode de Smith, et l'on reconnaît aisément que : 1° Si, dans la solution minimum positive , t„, w„ de V équation t'- — D«- = i , de Pell, «0 est impair, les formes a^ forment une chaîne fermée ; 2" SiUf, est pair, les (ù forment deux chaînes. En appelant /br/ne* c^ principales celles dont la circonférence représenta- tive coupe le côté curviligne de te„, on peut dire que les o principales, où Z> > o, forment une ou deux périodes, selon que «„ est impair ou pair; on les calculerait de proche en proche, dans une période, par le procédé du n" .5. 7. Formes indéfinies. -- 11. Ordre impropre. — On dira que (rt, b, c), où a et c sont pairs, est réduite (mod 2), si sa circonférence représentative pénètre dans (ôo» c'est-à-dire si l'une au moins des quantités a{a± 2b -h c) est négative. Elle sera réduite principale si (a + c)- — /JA^ <; o. En ce qui concerne le nombre de chaînes fermées que forment les réduites, il faut distinguer deux cas, D étant toujours le déterminant : SÉANCE DU l3 AOUT I917. 2)7 i" D^i mod/j- — Ce cas se subdivise lui-même en deux sous-cas, selon i[ue, dans la solution minimum positive, /,, «,, de l- — Dir = l\, on a «, inipair ou pair. 7.. Si «I est impair, les réduites équivalentes (sens ordinaire) à une forme donnée, forment uni', chai ne fermée ; de même les réduites principales où W^o forment une seule période, qu'on obtient parle procédé du n° 5. [3. Siu^ est pair, il y a trois chaînes fermées ; de même les réduites princi- pales où /> ]> G forment trois périodes (procédé de calcul du n" T) ). 2° D^o mod4. — Dans les formes (ordre impropre) correspondantes, h est pair; on peut donc écrire {a, h, c) 2'' (a' X- + ■?. />' .r V -t- c' j-^ ) , /i > 1 , a , h', c' n'étant pas tous pairs. Alors, si («', b' , c' ), de déterminant D', est de Yordre propre {a et c' non pairs à la fois), les réduites (mod 2) de («, h, c) seront : i" Les réduites (mod2) de (a',iy,c'), multipliées par le facteur 2''; elles forment une chaîne ; 2" Les formes p (n°6), équivalentes à [a\b',c'), multipliées par 2^; elles forment une ou deux chaînes, selon que f//,, solution minimum de /,," — Ti'u\^ = 1, est impaire ou paire. Si («', A', c') est de Vordr-e impropre, on a D'^^imod'i, puisque// est alors nécessairement impair; les réduites (mod 2) seront les réduites (mod 2) de («', b', c') multipliées par 2.''; elles forment une ou trois chaînes selon que u\ , solution minimum de l''^ — D'«,' = l\ est impaire ou paire. Dans tous les cas, les réduites principales où h'^o forment autant de périodes que l'ensemble des réduites forme de chaînes, et le procédé du n^o permet toujours de les calculer de proche en proche. /{emarf/ue. — La définition des réduites subsiste si le déterminant D est carré parfait; mais elles ne forment plus des chaînes fermées. Llles sont toujours en nombre fini. Les réduites principales («, b, c) seront, dans tous les cas, définies par les conditions suivantes : a et c sont de même parité et (a + c)- — L\b'^ est négatif. 258 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — D'un nouveau procédé de dosage drs matières réductrices de l'urine. Noie (') de MM. Charles Richet et Henry Cardot. Le principe du procédé que nous exposons ici est le suivant. Si, à une solution diluée de permanganate de potasse fortement acidifiée par Tacide sulfurique, on ajoute de l'urine en quantité suffisante, il y a décoloration immédiate, même à froid. Quand l'urine est très diluée, après décoloration la liqueur reste limpide, sans précipitation d'oxyde de manganèse. La décoloration est due à l'oxydation de diverses substances (créatininc, créatine, acide urique, etc.) contenues dans le liquide urinaire. L'urée est sans action sur le permanganate de potasse, de sorte qu'il semble qu'on puisse ainsi doser une partie des substances organiques autres que l'urée. L Mais la question est plus complexe qu'elle ne le parait d'abord. En effet la décoloration, autrement dit la réduction du permanganate de potasse, dépend à la fois du temps et de la température. Ainsi une liqueur, très colorée encore au bout de lo minutes, pourra être décolorée au bout d'une beure; une autre, colorée au bout d'une beure, sera décoloréeau bout de 10 beures. Toutefois, au delà de 24 heures, la durée du contact entre l'urine et la solution permanganique n'exerce plus d'iniluence notable : ce qui est fortement coloré au bout de 24 heures sera encore coloré après 3 ou 4 jours. On peut donc (d'une façon assez arbitraire, il faut le reconnaître) adopter la durée de 24 heures pour limite de la réaction de décoloration du permanganate de potassium. Ainsi définie, cette limite est relativement indépendante de la tempé- rature, entre 10° et 35". On n'observe guère de différence entre les tubes placés dans l'éluve à 35" et ceux qui sont restés au dehors. Il eût été désirable de pouvoir faire la réaction en quelques minutes, à la température de l'ébullition par exemple; mais, dans ce cas, l'urée elle-même est oxydée; or l'intérêt de ce nouveau procédé est de doser les matières extractives autres que l'urée. (') Séance du (i uuiU 191-. SÉANCE DU l3 AOUT 1917. 269 II. Après de nombreux essais, voici à quelles conditions techniques nous nous sommes arrêtés. Il faut entrer ici dans des détails assez minutieux: ils sont tous indispensables, si l'on veut obtenir des résultats précis, per- mettant des comparaisons et des conclusions. Le permanganate de potasse est dissous à la dose (leoB,63'2 par litre dans une liqueur contenant 3o pour 1000 d'acide sulfurique normal. Comme celle solution doit, pour l'usage, être titrée avec grand soin et qu'elle est altérable, on prépare également une , N solution d'acide oxalique exactement titrée à lo''"' de la solution oxalique dé- 100 colorent alors exactement 10'^'"' de la solution de permanganate. Celte liqueur oxalique ne s'altère pas et sert d'étalon pour déterminer, a\ ant chaque dosage d'urine, le titi-o de la li([ueur perinanganique dont on prépare à l'a\ance de grandes quantités; ce titre diminue peu à peu en fonction du temps, 10'^"' de la liqueur équivalant successivemcDl à 10""'; 9""', 9; g'^"'',8; etc., de la solution oxalique. Celle titration, facile et rapide, est faite suivant les méthodes classiques, et le chiiTre ainsi déterminé iudi(|ue le titre absolu, évalué eu acide oxalique, de la liqueur permanganique employée. Cela posé, une douzaine de tubes à essais étant placés sur un porte-tubes, on verse dans chacun d'eux 10""" de la solution permanganique. Le remplis- sage se fait à la pipette, ou mieux, avec des burettes spéciales débitant une quantité constante et exactement mesurée de liquide (lo"""' par exemple). On prend alors l'urine dont on veut étudier le pouvoir réducteur, et on la dilue dans neuf fois son volume d'eau distillée. On a ainsi une urine au ~, telle que i""' de cette urine diluée renferme 0"°', i de l'urine nor- male. Dans les tubes contenant chacun 10"'"' de la solution de perman- ganate, on verse successivement les quantités suivantes de cette urine diluée : o™',5; o™',G; o'^"",7; o'^^S; o'"",9; i™'; i'^'"',i; i'^"'',2; i""',3; I "'",'(; i""',5; i™',6. Les quantités d'urine ajoutées sont trop faibles pour que s'aperçoive avant quelques heures un changement quelconque dans la coloration; mais le lendemain, au bout de 24 heures, voici ce qu'on observe : Dans tous les tubes, il y a pour le moins un commencement de réduction ; mais les premiers tubes, ceux qui renferment le moins de liquide urinaire, sont restés fortement colorés, avec un dépôt brunâtre sur les parois et dans le fond du tube. En passant. d'un tube au suivant (c'est-à-dire contenant de plus en plus d'urine), la coloration se montre de plus en plus faible, jusqu'à n'être plus qu'une très légère nuance à peine rosée. Enfin, dans les derniers tubes, la décoloration est absolue : il y a fréquemment un dépôt manga- nique adhérant aux parois du tube ; mais le liquide est parfaitement inco- lore. 26o ACADÉMIE DES SCIENCES. La Kmile différentielle est toujours extrêmement nette entre le dernier tube coloré, et le premier tube incolore. C'est même un fait bien remarquable que la sensibilité de cette réaction, puisque, d'un tube à l'autre, il n'y a qu'une différence d'un centième de centimètre cube d'urine! Supposons, par exemple, que les tubes contenant i™',6; i''"'',5; i""',4; i""',3 d'urine au dixième soient tous décolorés, alors que les autres, à partir de i""',2; I™'', i; \™'; etc., soient encore colorés; nous dirons que la limite est entre i''™',3et i™',2, soit \''°'\i5. Par conséquent, i""', 20 d'urine diluée au dixième a réduit en i[\ heures lo""'' de la solution permanganique; soit donc 80' de cette solution pour i' d'urine. Si la quantité d'urine émise en 24 heures a été de i5oo""", il y aura eu en 24 heures excrétion de sub- stances réductrices capables d'être oxydées par 120' de la solution perman- ganique. Nous appellerons celte quantité indice maiiganique ei, dans le cas précité, nous dirons que l'indice manganique est de 80 pour l' d'urine et de 1 20 pour l'urine de 2I heures. Nous donnerons encore ici quelques autres indications techniques faciles à suivre : A. Il peiiL se faire que, pour une cause ou pour une aulre, la limite de tiécoloralion soil au-dessus de i'^'"'',6 ou au-dessous de o^''"',5. Ou est exposé alors à trouver au bout de ?,4 lieures soil tous les lulies restant encore coloits (dans le premier cas), soil lous les luhes égalenienl décolorés (dans le second cas). Dans l'un et l'autre cas, toute con- clusiou esl alors impossible. Aussi est-il prudent, s^uilout quand on a afl'aire à une ui'iiie dont pai- a\ance on ignore lotalenienl de quel ordre de grandeur csl l'indice nianganii[ue, d'en réserver une partie pour l'aire le lendemain un nou\eau dosage. l^'uriFie diluée au dixièine sera alois addilionnée de quelques décigiammes de lluorure de sodium en poudre, ce qui enipècheia toute alléiation mlcrohienne el ne changera en rien la valeur de l'indice manganique. Si, au boni de il^ lieures, tous les tubes sont encore colorés, on fera avec l'urine con- servée un nouvel essai, en partant de i""',6 el en vei'sant i""",^; i''"'",8; r'"'',9; etc. dans 10""' delà solution permanganique. Au contraii-e, si lous les tubes sont décolorés après 24 heures de contnci, on étendra l'uiine, déj;i diluée au dixième, de trois fois son volume d'eau distillée el l'on mellia siiccesslveuient dans une uouxelle série de tubes o'^'^S; o''"'\6; etc. de cette urine à ^L. H. Il arrive aussi parfais r|ue la réaclion de décoloration, qui débute toujours dans le tube par les parties exposées à l'air, se limite aux couches supérieures, le bas du tube reslaiU coloré. Pour remédier à ce minime inconvénient, il sera bon d'agiter les tubes à plusieurs reprises, par exemple 7 à 8 heures et 20 à 21 heures après le début de l'essai. C. La teinle rosée du dernier lube encore coloré est presque toujours exlrémeinent SÉANCE DU l3 AOUT 1917. 261 nette; il suffit, pour la constater, d'incliner légèrement le tube de façon que le liquide déborde un peu le dépôt maiiganique déposé sur les parois. On peut aussi décanter dans un autre tube une partie de la liqueur. Dans tous les cas, il faut absolu- ment éviter de la filtrer. JMi eiVet, qtiand la coloralion est très faible et qu'il n'y a plus que des traces de permanganate, la filti ation sur papier suflil à faire disparaître toute coloralion. D. En prenant une urine diluée au vingtième, on déterminerait l'indice manganique avec une précision double. H est possible que, dans certains cas, il soit Intéressant d'aller très loin dans la lirnllatloii précise de l'indice. Mais il nous a paru que l'approxi- mation donnée par l'urine au dixième est déjà très suffisante. En tous cas, même avec une urine diluée au vingtième, la limite de décoloration est très nette encore. III. On a donc, par ce titrage, obtenu un renseignement important. Il ne donne pas assurément le poids de telle ou telle substance déterminée de l'urine, ni tnème celui de plusieurs substances déterininées, considérées globalement. Il renseigne plutôt sur une fonction du liquide urinaire, la fonction de réduction, et peut-être aussi sur la quantité des matières orga- niques, imparfaitement oxydées, mais o'cydables, rendues par les urines. Quoique ayant fait de très notiibreux dosages nous ne pouvons encore apporter de résultats précis sur les variations de cette fonction, suivant les conditions de l'alimentation et l'état de santé ou de maladie. Nous pouvons cependant établir les faits suivants : 1° L'indice manganique pour les urines de 24 heures, chez l'individu sain, varie entre 5o et 25o ('). Le plus souvent, il oscille entre 80 et 160. 2° Chez le même individu, soumis à un même régime alimentaire, cet indice est assez stable. Quelquefois cependant, sans cause appréciable, il se modifie brusquement à tel ou tel jour. Mais cet abaissement anormal est suivi le lendemain d'un relèvement qui fait la compensation presque com- plète. 3" L'excrétion des substances réductrices est sans aucun rapport avec l'excrétion de l'urée, ou même, quelque singulier que cela paraisse, avec la quantité globale des matières organiques autres que l'urée. Cette excrétion paraît aussi être indépendante de l'excrétion des matières minérales. 4° Il s'agit donc là, en définitive, d'une fonction spéciale, indépendante des variations physiologiques connues de la composition du liquide urinaire. (') Cela signifie que l'urine de 2^ heures décolore 5o' ou 25o' de la solution manga- nique à 0,682 pour 1000. C. R., i9i7,2« 5en»«e l'Instruction pubmqce et des Beaux-Arts invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats à la Chaire de Zoologie {Vers el Crustacés) du Muséum d'Histoire naturelle. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Notice sur la vie et les travaux de J.-R.-A. Chauveau, par le professeur F.-X. Lesbre. MM. R. Jeannel, Auolphe Richard adressent des remercîments pour les distinctions que l'Académie a accordées à leurs travaux. THÉORIE DES NOMBRES. — Sur la suite (le meilleure approximalion absolue pour un nombre. Note(') de M. E. Caiien, transmise par M. G. Humbert. Etant donné un nombre s on sait former la suite des fractions — infé- rieures à s et jouissant de la propriété que : toute fraction inférieure à s et plus approchée de s que — a un dénominateur plus grand que n. (On suppose ainsi que, dans ce qui va suivre, les dénominateurs des fractions employées sont positifs.) C'est la suite de meilleure approximation par défaut S„. De même on sait former la suite de meilleure approximation par (') Séance du i6 juillet 1917. SÉANCE DU l3 AOUT 1917. 263 ■* excès Sg. Mais je me propose de former ici la suite de meilleure approxima- tion absolue, c'est-à-dire la suite des fractions— qui jouissent de la pro- priété que : toute fraction plus approchée de s que — j dans un sens ou dans r autre, a un dénominateur plus grand que n. Pour cela, je rappelle que dans S^ et S^ les termes se répartissent en groupes, les termes d'un groupe G,^ étant —^ étant la (X- -I- i)'""™^ réduite du développement a„ H 1 •• de s en fraction continuelle. Ce groupe (i^r appartient à S,,, si k est impair, à Se, si k est pair. Alors l'ensemble des termes des deux suites, rangés par ordre de dénominateurs croissants, est Gp, G,, Go, • ... Ceci posé on démontre que, pour former la suite cherchée, il faut dans chaque groupe G^ supprimer les «^ premiers termes, «^ étant l'entier déterminé par la double inégalité s^ désigne le quotient complet a,, H Remarquons qu'on tire de là ;; I < «/ < 2 2 Or (^;^^., est le nombre des termes du groupe G^.. On voit alors que : si le nombre Oy^,^, des termes du groupe G^ est impair, il faut supprimer les -^ premiers termes de ce groupe. Si ce nombre rt^^^, est pair, il faut supprimer les -^ ou les -^ — i premiers termes, le nombre exact étant en tout cas donné par les conditions ( i). On démontre que la suite de meilleure approximation absolue n'est pas en général fournie par un développement en fraction continuelle régulier. J'appelle ainsi un développement à quotients incomplets positifs ou négatifs, mais où la valeur absolue de tout quotient complet est supé- rieure à I. 264 ACADEMIE DES SCIENCES. Exempte. — Soit le nombre ^ = i + On a les groupes suivants : G„. G.. G,. G,. I 3 -+• G4. I 2 3 4 7 'o 43 23 33 43 53 96 iSg 182 225 I 12 357 9 16 23 3o 37 67 97 12- 157 * * * * * Les termes à supprimer sont marqués d'un astérisque. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur l' éclipse totale de lune du 4 juillet 1917. Note de M. Luc Pichrt, présentée par M. Baillaud. MM. Doublet, Gourtyet moi avons observé, à l'Observatoire de Bordeaux- Floirac, l'éclipsé de lune du 4 juillet dernier; nous avons constaté, pendant la totalité,' que les bords du globe lunaire étaient nettement plus éclairés que la partie centrale. ÎNous croyons que ce phénomène s'explique complètement par la réfraction des rayons solaires à travers l'atmosphère terrestre; nous avons noté, en efl'et : 1° Que le bord nord de la Lune a, pendant toute la durée de l'éclipsé totale, été plus éclairé que le bord sud; or la Lune passait au nord de l'axe du cône d'ombre; 2° Que le bord ouest a été le plus lumineux jusqu'au milieu de l'éclipsé, tandis que le bord est a été le plus éclairé dans la seconde partie de l'éclipsé, lorsqu'il se rapprochait de la surface du cône d'ombre. ACOUSTIQUE. — Sur la gamme des Allemands dite (^ harmonique y> ou « exacte » ou improprement « moderne », au fioint de vue de V acoustique musicale. Note (') de M. Gabuiel Sizes, transmise par M. C. Sainl- Saëns. Rien ne semble paraître plus paradoxal au xx* siècle que d'avoir à défendre la cause de la «musique moderne» après trois siècles révolus d'existence et après avoir provoqué au cours du siècle dernier les plus gran- dioses manifestations de l'art des sons. C'est qu'en dépit des travaux remar- (') Séance du 6 août 1917. SÉANCE DU l3 AOUT 1917. 265 quahles des plus illustres acousliciens et musicographes du xvin'' siècle (^français pour la plupart) certains acousticiçns allemands, particuliè- rement Hauptmann (i8j3) et Helmholtz (i863) ont voulu imposer à la musique une théorie subversive de toute pratique. Malgré les sévères et justes critiques sur Helmholtz de A. von Oettingen( 1866), H. Lotze(i868) et H. Riemanii (voir son Dictionnaire p. 34(3), ces théories exercèrent par la suite une influence néfaste sur le développement de la véritable théorie de la musique moderne, en créant le doute dans l'esprit même de musiciens sincères auxquels on a trop caché les anomalies graves de ce système, cependant reconnues depuis la plus liante antiquité. Dans son état actuel de complet épanouissement, on n'impose pas une théorie à un art qui s'est libéré de toute formule particulière pour les admettre toute^à la fois; on doit seulement chercher à comprendre et à expliquer celle qui régit ses phéno- mènes et à rendre cette théorie absolument conforme à sa manière d'être. Au sujet de la « tierce naturelle >> on a trop parlé de son emploi dans l'antiquité. Quelques auteurs grecs, particulièrement Archy tas et l' toi émée, en présentèrent quelques « essais » pour certains modes; mais ce dernier déclare formellement (Ptol., Il, 1, et Westphal, Metrik, 1, p. 436) que ces essais ne sortirent jamais du domaine de la théorie. 11 en fut de même pour Zarlino et pour Tarlini, qui ne la considérèrent que «pour connaître et juger de l'effet des rapports ». De tout temps la « tierce naturelle » fut rejetée de tout système musical à cause de l'impossibilité qu'elle créait pour l'accord des instruments, cependant encore bien rudimentaires. D'autre part l'étude expérimentale des « cordes » (') a démontré l'erreur acoustique d'une « échelle inférieure de sons », en rapport inverse de « l'échelle supérieure ». 11 s'ensuit que la thèse soutenue par H. Rie- mann, sur une proposition de Hauptmann, pour accréditer « le renverse- ment des rapports dans la génération des sons constituant l'accord mineur » est une véritable dénégation des lois de l'acoustique. Cet argument n'est destiné qu'à masquer une des imperfections llagrantes de la gamme dite « exacte », laquelle ne contient pas en soi les rapports nécessaires à la constitution de sa propre et véritable gamme relative mineure sur son sixième degré, gamme qui fut la gamme fondamentale de l'antiquité (^) : 1° dans la gamme d'w/, le rapport 5 : 3 donne un Icc un comma trop bas pour permettre la quinte juste avec le deuxième degré ré; 2° partant de la tonique la, le ré est un comma trop haut pour permettre la quarte juste. (') Comptes rendus, t. lo(), igiS, p. i23^. (-) Comptes rendus, l. IGi, 1917, p. 861. 266 ACADÉMIE DES SCIENCES. Plutôt que de renoncer à soutenir une gamme impraticable en soi, l'auteur a préféré lui opposer un^ utopie; celle d'une « prétendue gamme mineure relative d^ut : mi, ré, ut, si, fa, sol, fa, mi » à laquelle il prétend donner « la relation modale descendante » par « son renversement d'accord » /?»3 — ut^ — la.,. Elle n'a aucun caractère ni tonal ni modal; elle est la gamme Dorienne considérée en descendant contrairement à la doctrine grecque. Tandis que notre gamme est V Hypodorienne ou commune « à la Locrienne qui est au bas de l'échelle ». Au point de vue moderne la proposition de Riemann n'est qu'une pure mystification musicale. Eu résumé, on n'a pas pris garde que les acousticiens allemands woû?e7'«e5 cherchaient à introniser une nouvelle musique contre celle de tousles peuples civilisés, dans le seul but d'implanter leur Kultur à la place des justes doc- trines des peuples de race latine. Cependant que Hauptmann et Riemann n'ont écrit de la musique que d'aprôs l'inévitable gamme gréco-latine. Il est temps et il sera salutaire de dénoncer de tels faits. La musique exige, tant au point de vue de la mélodie que de l'harmonie, des intervalles comparativement identiques sur tous ses degrés chromatiques. Or, dans la gamme « exacte », tous les intenxdles ont deux valeurs, deux « mesures » qui différent de un comnia selon le degré sur lequel on les considère. A l'exception de l'octave, un intervalle quel qu'il soit, juste sur tels ou tels degrés est faux de un comma (plus grand ou plus petit) sur tel ou tel autre degré voisin. Tout commentaire devrait être inutile devant ce fait. La cause unique provient de l'introduction du cinquième harmonique dans la formation des rapports-intervalles. Dans la pratique les rapports 5:4 (tierce-maj.), 5 : 3 (sixte maj.), i5 : cS (septième maj.) sont trop petits de un comma. Leur « renversement » respectif : 8:5 (sixte min.), 6:5 (tierce min.), i6:i5 (seconde min.), 9:5 (septième min.) sont trop grands de un comma; on ne peut les transposer identiquement sur tous les degrés. Le ton mineur 10:9 est impraticable; le demi-ton diatonique, qui est le plus petit, devient le plus grand (demi-ton majeur); le chromatique qui est le plus grand, devient le demi-ton mineur. La hauteur comparative des notes diésées et bémolisées est renversée et leur intervalle varie de un comma selon le degré; ainsi ré\^ est plus haut que utU de i ,9 comma, tandis que mi\f est plus haut que ré # de 2,9 commas. Depuis des siècles la cause est jugée; l'opinion des Vincenzo Galilei, Descartes, Leibnilz et des grands acousticiens français, se résume dans celle de Chiadni (§ 21) : « Pour juger des qualités et des effets des sons, il faut leur attribuer les rapports provenant de l'échelle harmonique. Mais pour l'usage pratique, d est tout à fait impossible de s'en servir toujours dans SÉANCE DU l3 AOUT 1917. 267 ces rapports. Si Ton veut que chaque progression d'un son à un autre soit juste, le rapport au son fondamental ou hauteur ahsolue ne reste pas le même; mais en assignant à chaque son la valeur juste pour le fondamental, ils ne sont pas justes entre eux. » Avec la gamine des Allemands, la génération des i5 gammes majeures, partant à' ut, exige : 1° avec les dièses, cV élever de un comma les deuxième et septième degrés de chaque nouvelle gamme; 2" avec les bémols, d'abaisser de un comma les quatrième et sixième degrés de chaque gamme; '6° en créant deux autres sons (inférieur et supérieur), pour pouvoir abaisser ou élever d'un demi-ton mineur chacun de ces sons. Ces modifications inéluctables entraînent : 7 sons pour les notes naturelles, 7 pour les dièses, 7 pour les bémols, 28 pour les « deux défauts du comma » dans les quatorze gammes; et deux fois 28 autres pour leurs « deux altérations » inférieure et supé- rieure. Total : io5 sons différents par octave; sans détruire pour cela une seule des anomalies inacceptables signalées aupaiavant. Il faudrait : à un piano^le 7 octaves, 735 louches ; à un orgue, 490 tuyaux par jeu; accorder les deux cordes aiguës d'un violon à un « diapason » un comma plus bas que les deux cordes graves; pour la gamme relative mineure, abaisser la troisième corde de un comma; changer l'accord à chaque tonalité. Une série de i5 instruments à chaque musicien d'orchestre, plus 3 « trous ou clefs » nouveaux par octave ;i leur « perce », non compris les doubles-dièses et les doubles-bémols. On conçoit aisément que les paitisans de cette Kultur allemande s'op- posent énergiquement aux (( modulations » de la musique moderne et, à l'exemple de Blaserna dans Le son et la musique (p. 116 et 122), tran- sigent avec Hauptmann à 35 sonspar octave, ou avec Hclmholtz lui-même à 24; ce qui est l'aveu de l'inanité de leur système. Celte Note a pour but de fixer la valeur de tous ces arguments et d'en dégager la responsabilité des musiciens et de l'acoustique musicale. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Râle physiologique des symbiotes. Note (,') de M. I'aui. P(uitii:k, présentée par M. Dastre. Les caractères morphologiques et bactériologiques des microorganismes que j'ai pu isoler du tissu graisseux dans la série animale ont été donnés (') Séance du 6 août 1917. 268 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans une Communication précédente ('). Il me paraît extrêmement impor- tant d'étudier aussi leurs réactions physiologiques. Si, en effet, comme j'essaie de le prouver, on se trouve en présence de microorganismes symbiotiques, de « symhiolcs » comme je propose de les appeler, leurs actions sur les diflerents pi incipes immédiats de l'organisme reproduira probablement celles que nous voyons s'effectuer dans l'intimité des tissus. S'il en est bien ainsi, celle nouvelle preuve d'ordre physiolo- gique venant s'ajouter aux preuves mniphologique et bactériologique déjà données oblige, semble-t-il, à pieiidre les résultats que j'apporte en sérieuse considération. Ces symbiotes jouissent en effet des propriétés physiologiques suivantes: 1° D'opérer, lorsque le milieu est convenablement choisi, des actions synthétiques que nous comptons parmi les plus remarquables. C'est ainsi, par exemple, que les sucres sont polyniérisés pour donner un polysaccha- ride voisin du glycogène ; 2" D'utiliser les nitrates et d'en faire de l'c^ote organique ; or des recherches récentes ont montré que le même fait se produit dans l'or- ganisme des Mammifères. D'autre part, des recherches commencées dès 191 2 montrent que les microorganismes en question sont capables entre autres choses : i" D'opérer des phénomènes de désamination (transformation des acides aminés, libération d'ammoniaque), de décarboxylation, d'oxydation (oxy- dation de la glycérine en dioxyacétone) ('); 2" De transformer un sel neutre en carbonate alcalin; ainsi se trouve réalisé un milieu compatible ayec la vie des cellules et dans lequel peuvent s'opérer des tiansformations isomères allotropiques des différents sucres; 3" De créer avec des alcools des corps à fonction cétonique (^). Les différents symbiotes isolés dans la série animale présentent de nom- breuses actions communes, mais aussi des différences secondaires qui sont en rapport avec leur origine. C'est là, semble-t-il, un fait important qui s'ajoute aux précédents pour prouver qu'on trouve bien chez chaque espèce un symbiote spécifique, ce qui exclut la possibilité d'un parasite banal, accidentel. (') Comptes rendus^ t. 1G5, 1917, p. 197. (-) Il nie parait très probable que M. Gabriel Herlranil a eu enlie les mains un de ces symbiotes auquel il a fait produire celte rt'action : Sur une antienne expérience de Berthelol {Bull. Soc. c/iini., t. 27, 1902, p. 79). C) Ces reciierches seront publiées à part eu coUalioraliiui avec M. Bierry. SÉANCE DU l3 AOUT 1917. 269 Voilà, très ["ésumés, les principaux résultats obtenus : Un autre ordre de faits, en apparence 1res étrangers aux précédents, peuvent, comme je vais essayer de le démontrer, en être rapprochés avec grand profit. J'ai répété les expériences de Funck et celles de Wcill et Mouriquand sur les vitamines et la carence. J'ai retrouvé les résultats principaux de ces expérimentateurs; je les énumère en les faisant suivre de remarques per- sonnelles. Les animaux (pigeons), nourris avec des graines décortiquées, diminuent de poids et finissent par succomber avec des troubles particuliers de la motilité. Or des symblotes végétaux, analogues à ceux des animaux, existent dans les téguments des graines; ils semblent très rares ou absents dans la partie centrale de la graine. Les pigeons nourris avec des graines pourvues de leur enveloppe, mais chauffées en milieu humide à une température supérieure à 120", diminuent de poids et meurent avec les mêmes symptômes que précédemment. Les mêmes graines chauffées à 100° et même à iio" assurent la vie des oiseaux. Or les symbiotes, en milieu humide, résistent à 100" et même 1 10°, mais sont précisément détruits au delà de 120°. Le lait recueilli aseptiquement paraît toujours contenir des symbiotes localisés dans la partie grasse; or le lait chauffé à 100" et même 1 10" peut assurer la vie des Mammifères; mais chauil'é à 120'% il laisse les animaux dépérir (scorbut infantile). En résumé, la destruction ou l'élimination des symbiotes de l'aliment produisent parallèlement des phénomènes de carence. Sont-ce là de pures coïncidences? C'est bien difficile à admettre. Or un pigeon « carence », déjà paralysé et près de mourir auquel on administre des symbiotes sous une forme convenable, présente une amélio- ration rapide et extrêmement frappante. Sur ce point particulier, mes expériences ne sont qu'en très petit nombre et incomplètes; je les juge insuffisantes, mais d'autres sont en cours. Un dernier fait : les symbiotes des insectes xylophages, ceux du tissu graisseux des autres insectes et des larves; les symbiotes obtenus par cul- ture in situ dans le tissu graisseux des Vertébrés peuvent être mis en évi- dence par la méthode de llegaud pour la différenciation des mitochondries. Cette méthode microscopique est tellement élective à ce point de vue que je l'emploie toujours maintenant pour rechercher les bactéries sym- biotiques chez les insectes. C. K., 191 7, 2' Semestre. (T. 165, N» 7.i i'Ô 270 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Suj' les phénomènes biochimiques d''oxydo-réduclion. Note (') de MM. Abei.ous et Aloy, transmise par M. A. Gautier. Dans uneCommunication récente M. Bach (-) a fait connaître l'existence dans le lait d'un ferment soluble capable de réduire les nitrates alcalins en nitrites, mais ne manifestant ce pouvoir qu'en présence de certaines sub- stances jouant le rôle de coferments. L'hydrogénation des nitrates par les extraits de tissus ou d'organes ani- maux et végétaux est connue depuis longtemps. Sans remonter jusqu'aux travaux de M. A. Gautier qui le premier montra l'importance des phéno- mènes de réduction dans l'organisme vivant, nous rappellerons seulement que nous-mêmes avons fait voir, dans des recherches déjà anciennes, que les extraits d'organes animaux et végétaux pouvaient hydrogéner non seulement les nitrates, mais aussi les chlorates, réduire le nitrobenzène en phénylamine et l'acide picrique en acide picramique ('). Le fait nouveau découvert par M. Bach c'est le rôle des coferments. Pour lui, ces coferments seraient des aldéhydes ou des corps pouvant donner des aldéhydes par leur oxydation. Ces aldéhydes décomposeraient l'eau, et l'hydrogène libéré serait porté par le ferment sur le nitrate pour le trans- former en nitrite en formant de l'eau. En répétant les expériences de M. Bach sur le lait, nous avons pu con- stater qu'un très grand nombre de corps, en dehors des aldéhydes, agis- saient comme coferments. Nous citerons, entre autres, des aminés (benzyla- mine, dibenzylamine), les corps à noyaux hétérocycliques, tels que la quinoléine; des carbures terpéniques et même des composés minéraux comme les sels manganeux, toutes substances incapables à elles seules de réduire les nitrates. Il suffit donc d'ajouter au lait une substance susceptible de s'oxyder, pour que l'action hydrogénante puisse s'exercer et l'on doit, par suite, constater, en même temps que les phénomènes de réduction, la présence de produits d'oxydation. (') Séance du 6 août 1917. (^) BAr.ii, Comptes rendus, t. 162, 1916, p. 353; Arc/iù'es des Sciences /diysiijues et naturelles de Genève, l. 37, iqii. (') Abf.lous et Gérakd, Comptes rendus, t. 129, 1899 el l. 130, 1900. — Abelois ei Aloy, Existence c/ies les animaux et les végétaux d'une diastase oxydo-réduclrice {Com/)tes rendus, I. 137, 1900; t. 139, i9 van dcn in-, iiil- en doorvorr ot-t-r licl jdiir r9i."). riiiinla d'Albani, 1916; y, vol. in-f". Lnaario de lu rral Aatdcinia de ciencias, 1917. Madrid, huprunta Henaciniienlip, I vol. 8x 12. ERRATA. (Séance du 23 juillet 1917.) INnlc de M. Adrien (îi/chharf/, Sur nue uiauièrc nouvelle de comprendre le volcanisme el les apparences pseudo-cruplives du granité : i'af^e I.")!, noUî {-), .>." ligne, au licii dr considi'-ration, lire consolidalion. (Séance du (> aoùl n)i7.) Note de M. Jii/cs Amar, Physiopatliologie de l'ellort Page 2/|8, ligne t, au lieu de respiratoire, lire expiraloire. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 AOUT 1917. PRÉSIDENCE DE M. J. BOUSSINESQ. MEMOIRES ET C03IMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. OCÉANOGRAPHIE. — Premiers résultats de l'élude des courants de fond au moyen du bat/iyrhéométre. Note (') de M.Yves Delage. En 1912, j'ai présenté à l'Académie un instrument auquel je donnai le nom de bathyrhéométre, et qui était destiné à l'enregistrement continu de la direction et de la vitesse des courants de fond. Dans le Compte rendu du i5 avril de ladite année, on trouvera une description sommaire de cet appa- reil dont l'étude théorique a paru quelque temps après dans le n° 231 du 28 mai 191 2 du Bulletin de P Institut océanographique de Monaco. Depuis, j'ai eu l'occasion de présenter à l'Académie quelques-uns des graphiques obtenus, mais sans accompagner la présentation verbale d'une note écrite. Diverses circonstances, sur lesquelles il serait oiseuY de s'étendre, ont rendu très longues la mise au point de l'appareil et son utilisation pratique. J'ai dû lui apporter deux modifications essentielles. La première a consisté à substituer, au corps mort primitif maintenant l'appareil au fond de la mer et qui, très lourd, expose le bateau et l'équi- page à de véritables dangers au cours du relevage par mer houleuse, un appareil plus maniable. Il consiste en une caisse en bois très robuste, chargée de pierres, dont le fond mobile s'ouvre par la manœuvre même du relevage, abandonnant au fond la charge de pierres, ce qui allège l'appareil et rend le relevage beaucoup plus facile. J'ai imaginé pour ce but un sys- tème à déclenchement particulier, construit de manière à ne fonctionner que lorsque, pour la deuxième fois, au moment du relevage, l'appareil (') Séance du i3 août 1917. C. R., 1917, -i- Semc<:lre. (T. 105, N- 8.) Sy 27S ACADÉMIE DES SCIENCES. suspenseur du corps mort se trouve tendu, et cela automatiquement, sans l'emploi d'aucun émissaire envoyé du bord ni d'aucune manœuvre spéciale. On en trouvera la description dans un numéro des Annales de rinstilat océanographique qui doit paraître prochainement. La seconde modification a été nécessitée par une difficulté plus grave, et la solution que j'ai obtenue n'est pas encore parfaite, car je n'ai pu, vu les circonstances, recourir qu'à ce qui pouvait être exécuté par les moyens du Laboratoire, la construction des organes nouveaux nécessaires entraînant à des dépenses trop élevées. Cette difficulté résulte du fait que l'appareil, en outre de la pression exercée par le courant à laquelle il obéit et qu'il enre- gistre, subit les effets de mouvements tourbillonnaires, déterminant une agitation désordonnée très intense quand le courant est fort et se traduisant sur les graphiques par des tracés parasites qu'il est fort difficile de démêler. Pour réduire au minimum ces mouvements tourbillonnaires, j'ai d'abord raccourci notablement la tige du bathyrhéomètre, de manière à rapprocher le plus possible du joint à la cardan rattachant la tige au corps mort les axes du pendule et du cadre tournant. En outre, j'ai surmonté la sphère d'une tige de bois solidement rattachée à elle par une emplanture et par quatre fins haubans de fil d'acier et terminée par ce que j'ai appelé le panneau- girouette. C'est une large girouette de bois, de forme carrée, pivo- tant autour d'un axe porté par la tige et qui la traverse en son milieu, de façon que les parties situées symétriquement de part et d'autre de l'axe présentent des surfaces géométriquement égales. Par contre, au point, de vue mécanique, le système est dissymétrique par le fait que l'une des moitiés est alourdie par un lest en plomb caché dans son épaisseur. Par suite, la girouette s'oriente automatiquement dans le plan du couiant et, grâce au bord amont rendu tranchant, n'oppose à celui-ci qu'une faible résistance. Par contre, aux déplacements latéraux produits par les mouve- ments tourbillonnaires, elle oppose une résistance par toute sa surface, par suite du fait que, la pression latérale étant égale de part et d'autre de l'axe, elle reste orientée perpendiculairement à la direction des déplacements latéraux qui lui sont imprimés par ces mouvements tourbillonnaires. Ici encore, je renvoie aux Annales de Vinslitut océanographique pour le détail des descriptions accompagnées de figures. Après quelques essais en des lieux divers, je me suis résolu à limiter l'application du bathyrhéomètre à un point unique de la côte pour faire en ce point une étude détaillée du courant avec toutes ses variations selon l'heure et le coefficient de la marée. SÉANCE DU 20 AOUT I917. 279 On trouvera dans le mémoire des Annales les conclusions auxquelles je suis arrivé et qui ne sont valables que pour le lieu étudié, lequel est la basse d'Astan située à ?i milles environ au nord de Roscoff et à Test de l'île de Batz, en un endroit où la profondeur moyenne est d'une trentaine de mètres et où les courants sont très vifs. Je prendrai ici pour exemple des graphiques récemment obtenus en un lieu situé à i5oo" environ au large du précédent et où la profondeur atteint 4'^'" au-dessous du niveau de demi-marée sur un fond ferme et régulier de coquilles brisées. Ces graphiques sont relatifs à la période intermédiaire à la morte eau et à la vive eau et représentent un enregistrement continu de 38 heures, com- prenant trois flots et trois jusants avec des coefficients respectivement égaux à 46, 43, l\i. Voici les remarques auxquelles conduit l'examen de ces graphiques. Ils ont à première vue un aspect étrange et très différent de celui auquel on pourrait s'attendre. Le style, au lieu d'inscrire une ligne mince, forme un tracé large et déchiqueté sur ses bords résultant de ce que les mouve- ments tourbillonnaires déterminent des oscillations pendulaires de part et d'autre de la position moyenne. C'est cette position moyenne qu'il faut envi- sager pour lire sur les graphiques la direction et l'intensité des courants. Graphiques d'orientation {Jig. i). ~ Le graphique présente deux séries opposées, l'une de trois flots, l'autre de trois jusants. Sauf quelques minimes difterences, les tracés des trois flots sont identiques entre eux ainsi que ceux des trois jusants, et il suffit de décrire les deux tracés constituant une marée complète. Le courant de flot débute en direction EG"S où il persiste pendant envi- ron 2 heures* puis il s'infléchit vers le Sud et jusqu'à l'étalé de pleine mer court en directions i8"E. Mais à l'approche de l'étalé, au lieu de continuer à tourner dans le même sens, il tourne en sens contraire des aiguilles d'une montre, repasse par l'Est et le Nord pour se continuer avec le courant de jusant qui commence en direction O9" \. Le jusant conserve cette direc- tion pendant i heure i5 minutes, puis se détourne peu à peu vers le Sud pour courir en direction O 20° S et finalement se continuer avec le courant de flot, achevant ainsi le tour complet en sens inverse des aiguilles d'une montre. Le passage du flot au jusant est lentetprend environ i heure i5 minutes, celui du jusant au flot ne dure que 35 minutes. Le passage du jusant au flot et celui du Ilot au jusant, quoique différents en durée, ont le même carac- a8o ACADEMIE DES SCIENCES. tère d'ascension par petites saccades; mais il est possible que cela soit dû à l'inertie du cadre tournant qui ne prend chaque nouvelle position d'équi- libre qu'après un décalage de quelques degrés. Quand nous parlons ainsi de flot et de jusant, il faut entendre la direction Fis. I. du courant dans le sens de la mer montante et de la mer descendante, mais il n'y a nullement synchronisme entre les deux phénomènes : il y a un fort décalage, quelque peu variable suivant le coefficient de la marée et suivant le lieu, mais de même sens dans toute la région ici considérée. Nous allons retrouver ce décalage plus lisible sur le graphique d'intensité et nous en reparlerons à son occasion. Graphique d'intensité {fig. 2). — L'aspect des flots et des jusants est très différent sur ce graphique. Les flots sont plus étroits à la base que les jusants, ce qui est l'expression de ce fait que leur durée est moindre : 5 heures 4 minutes contre 7 heures 32 minutes pour les jusants. Leur foime générale est celle d'une dent aiguo, tandis que les jusants dessinent une sorte de dôme plus large et moins élevé. Partant de l'étalé de basse mer, le tlot dessine une ascension rapide jusqu'au maximum de la demi-marée, représentée par une pointe ou par deux pointes très rapprochées ; mais cette ascension n'est pas régulière : elle est coupée i heure i5 minutes envi- ron avant le maximum par une brusque diminution de vitesse d'une durée d'environ i heure, pendant laquelle l'ordonnée diminue de ;|^ à f de sa hauteur maxima, puis remonte brusquement pour atteindre le maximum de demi-marée. Entre la demi-marée de flot et l'étalé de pleine mer la réduction progressive de la vitesse du courant est de même coupée, SÉANCE DU 20 AOUT 1917. 28 1 5o minutes avant la pleine mer, par un accident sous la forme d'une re- prise d'accélération positive représentée par une dent aiguë. Pour les jusants on observe, partant de l'étalé de pleine mer, une accélé- ration progressive du courant d'une durée de 3 heures et quelques minutes, coupée vers son milieu par un petit décrochement horizontal. A partir du Fie. 2. maximum, la réduction de la vitesse jusqu'à l'étalé de basse mer se fait en deux phases successives : la première de i heure 3o minutes, en pente très douce représentant un dôme très surbaissé et légèrement incliné, la deuxième représentée par une chute rapide, coupée environ i heure 3o mi- nutes avant l'étalé, par une reprise d'accélération positive d'une durée de moins de i heure, suivie d'une descente très rapide jusqu'à Pétale. Au moment des étales, quand le sens du courant change, on observe une courte période d'indécision (10 minutes). La deuxième étale de pleine mer présente sur le graphique une période d'indécision beaucoup plus longue (55 minutes), due certainement pour la plus grande part à l'inertie du cadre qui, pour une raison quelconque, n'a pas tourné dès le renverse- ment du courant. Il n'y a pas synchronisme entre les heures de renversement du courant, représentées par les points où la courbe rejoint la ligne des abscisses et les heures des pleines mers et des basses mers données par l'Annuaire. Le renversement du flot au jusant se fait 22 minutes avant létale de haute mer et le renversement du jusant au flot 55 minutes après l'étalé de basse mer : c'est à ce décalage entre les mouvements verticaux d'ascension et de 282 ACADÉMIE DES SCIENCES. descente de la marée et les mouvements horizontaux des flots et des jusants qu'est due la différence de durée entre le flot et le jusant, toujours au profit de ce dernier (la durée des jusants : 7 heures 32 minutes contre 5 heures 4 minutes pour les flots). 11 résulte de là que la direction du courant est celle du jusant pendant une partie du temps où la mer monte. Voici, en centimètres par seconde, calculées d'après les formules dont on trouvera le détail dans le mémoire des Annales de l Institut océanographique, les vitesses maxima du flot et du jusant suivant les coefficients de la marée : Coeflicienl. . . 46; ilôt 7'5(')> jusant 71; Coefficient... 43; flot 78; jusant 72; Coefficient... 42; Hot 68; jusant 65. En comparant les deux graphiques on constate que le moment où, sur le graphique d'orientation, le courant de flot passe de la direction £6° S à la direction Si8"E correspond au maximum de courant : ainsi la vitesse augmente tant que le courant de flot suit une direction Eô^S et diminue au contraire à partir du moment où il suit la direction S 18° E. Par contre, pour le courant de jusant, la partie finale décalée vers le Sud et qui suit la direction O 23" S correspond sur le graphique d'intensité au inoment où, après avoir diminué de vitesse progressivement après la demi-marée, il reprend une accélération positive avant de diminuer de nouveau pour tomber à la vitesse nulle de l'étalé. On voit par cet exposé qu'il s'en faut de beaucoup que les courbes d'orientation el d'intensité du courant revêtent l'allure simple et régulière que pourrait faire supposer l'observation globale du phénomène. Mais un fait est à noter expressément : c'est que les accidents rompant sur les gra- phiques la monotonie des courbes correspondent à des réalités. Cela est prouvé par le fait qu'ils se retrouvent presque identiques à eux-mêmes à toutes les marées d'une même expérience et assez semblables, quoique non identiques, à toutes les expériences en un même lieu. Par contre, leurs différences en divers lieux sont considérables et il serait tout à fait illégitime de généraliser les caractères des courants de marée décrits dans cette Noie. Elle a pour but non de définir les caractères généraux des courants de (') Ce chiffre est aberrant, par une exception unique dans toutes mes expériences, pour une raison que je n'ai pu démêler : naturellement les vitesses maxima varient toujours dans le même sens que les coefficients. SÉANCE DU 20 AOUT I9I7. 283 marée, mais de faire connaître ce que le bathyrhéomètre sera capable de nous apprendre lorsqu'on l'appliquera avec l'assiduité et la continuité nécessaires en des points suffisamment nombreux et variés. MM. J.-Re\é Be.xoit et Ch.-Ed. Guillaume font hommage à l'Académie d'un Volume intitulé : La mesure rapide des bases géodésiques (:V' édition). PLIS CACHETES. M. Re\é Oarmezix du Rousset demande l'ouverture de trois plis cachetés, dont deux ont été reçus dans la séance du 29 mai 1917 et inscrits sous les n°* 8399 et 8400 et le troisième a été reçu dans la séance du 4 juin 1917, et inscrit sous le n° 8402. Ces plis, ouverts en séance par M. le Président, renferment des Notes intitulées : Pli n° 8399 : Application du deuxième corollaire de liosscha aux circuits émetteurs de téléphonie sans /il; Pli n" 8400 : Générateur mécanique d'ondes entretenues ; Pli n° 8402 : Sur un générateur d'oscillations entretenues à régulation automatique pour téléphonie sans fil. (Renvoi à l'examen de M. G. Lippmann.) CORRESPONDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de \a (Correspondance : Le fascicule XIII des Eludes de Lépidoptérologie comparée, par Ciiaiu.es Obkrtiuju. (Présenté par M. E.-L. Bouvier.) M. W. KiLiA.v adresse des remercîments pour la subvention qui lui a été accordée sur le Fonds Bonaparte en 1917- 284 ACADEMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Les inflexions des directions tectoniques dans le nord de l' Annam et leurs relations. Note (') de M. J. Deprat, présentée par M. Pierre Termier. Il y a plusieurs années, j'avais étudié, dans le nord de l'Annam, entre Dong-hoi et Thanh-hoa, une double inflexion très nette des directions tec- toniques. Dans ma course récenteentreVinh. Thanh-hoa et la chaîne anna- mitiquej'ai pu compléter mes observations sur cette déviation intéressante. Entre la chaîne annamitique et la mer, la série stratigraphique est celle que montre en gros la petite carte ci-dessus au ..ouôuou' ^^ série la plus (') Séance du 6 aoùl 1917. SÉANCE DU 20 AOUT I9I7. 285 interne est cristallophyllienne et granitique, avec, dans la région de Phu-qui et la bordure ouest de la vallée du Song-Con, un développement considé- rable de masses de cipolins résultant du métamorphisme des calcaires golhlandiens. A l'ouest et au sud de Vinh, des formations siluriennes, dévo- niennes etdinantiennes, ces dernières très développées sous forme de grès (prises autrefois pour du Trias) et des schistes marneux fossilifères, pro- longent la série occidentale du Song-Con. Des masses granitiques apparaissent fréquemment au milieu (Kim-lu, Ma-he, Bên-thuy, Porte d'Annam,etc.). LeDinantien offre despoudingues très développés au sud de Vinh; à l'Ouest, dans la région de Dông-xuân, Nghia-dông, il forme une longue bande de grès, arkoses, quartzites, poudingues, très écrasés, appuyée contre une bande de microgranites (Diêu-set, Dông-bao, N. Thanh-tuy),qui va de Son-la à Vinh par le Truong-bon. Vers l'Est, le Trias inférieur occupe la plus grande part de la région entre Phu-qui et Hoang-mai, Phu-dien, JVly-ngoc, Do-cam, sous forme de grès, quartzites, poudingues, avec rares niveaux schisteux, surmontés par une série de marnes et calcaires marneux fossilifères; puis vient une puissante série anisienne avec deux horizons calcaires épais séparés par des schistes et des grès marneux; le premier horizon calcaire offre la faune à Omphaloptychia orientaUs que j'ai décou- verte il y a plusieurs années; le deuxième offre la faune à Cuccoceras yoga. Il y a un peu de Ladinien (couches à Myoph. inœquicostata). Enfin dans la province de Thanh-hoa, au nord et à l'ouest de Hoang-mai, apparaît du Rhétien houiller. Ceci posé, si l'on jette les yeux sur la carte ci-contre, on voit immédiate- ment l'ensemble de ces formations décrire une double inflexion en forme de Z très accusé : les angles de rebroussemcnt sont très marqués. La série calcaire anisienne qui forme des lignes de crête en saillie les dessine admi- rablement. Le rebroussemcnt Nord à hauteur de Phu-qui et de Hoang-mai est des plus nets; celui du Sud est marqué près de Shuong-long par un bel anticlinal à la voûte démantelée qui s'incurve rapidement sur une courte distance. Ainsi les lignes directrices orientées dans le Thanh-hoa nord- ouest-sud-est passent brusquement au nord-est-sud-ouest du parallèle de Phu-qui Hoang-mai à celui de My-ngoc Phu-dien, puis un rebroussemcnt brusque les ramène dans leur direction primitive qu'elles conservent ensuite jusqu'au Quang-tri. L'angle Nord, c'est-à-dire le premier rebroussement, est marqué, près de Phu-qui, par une quantité de coulées basaltiques très récentes, remplissant la vallée du Song-Con. J'ai vu à Phu-qui même le point de sortie d'une de G. R., i9i7,2- Semestre. (T. 165, N'8.) 3(S 286 ACADÉMIE DES SCIENCES. ces coulées et la base de celle-ci reposant, par l'intermédiaire d'un lit de scories, sur une nappe d'alluvions en galets très récente. Ces basaltes paraissent être sortis par de simples fissures, sans appareil volcanique. Leur décomposition donne une excellente terre, pour la culture du café en particulier. Il me semble que ces basaltes ont trouvé une issue grâce à la fissuration de l'écorce au point de rebroussement aigu des directions tectoniques. Ces rebroussements paraissent dus à une contraction de l'écorce suivant l'allongement du méridien. Ils appartiennent à une phase distincte et posté- rieure à celle qui a donné naissance aux plis. Ceux-ci sont simples dans le Trias et le Rhétien, plissés en anticlinaux et synclinaux très allongés et réguliers, sans déversements ni aucun étirement. Les plis sont plus com- plexes dans le Paléozoïque, bien que jamais cette complication ne soit grande. Ce système tectonique est complètement difïerent et indépendant des plissements de type alpin du Tonkin que j'ai fait connaître antérieu- rement. Une conséquence assez importante de l'allure de ces plis, au point de vue pratique, est que la limite du Rhétien houiller est rejetée en mer dans cette région au sud de Hoang-mai et qu'en dehors du lambeau de Bien Son il est certain qu'on ne peut rechercher d'affleurements charbonneux, car ils sont, s'ils existent, noyés au large dans le golfe du Tonkin ('). En outre, mes observations m'ont montré que le Rhétien n'existe nulfe part vers la chaîne annamitique à l'ouest de Phu-dien, puisqu'on ne trouve dans cette direction que des terrains de plus en plus anciens. BOTANIQUE. — Sur ta sexualité chez- les Clminpignons Ikisidiomycèles. Note (-) de M""" Matuilde Bensaude, présentée par M. J. Costantin. Les recherches de Van Tieghem, Brefeld, Costantin et Matruchot ont montré, pour un certain nombre de Basidiomycètes, que le cycle du déve- loppement est ininterrompu, et qu'on peut obtenir la fructification des car- pophores sur le mycélium provenant de la germination des spores. Au point de vue cytologique, les travaux de Wager, Dangeard, Sappin-Ti'ouffy, Maire, Ruhland, Blackman, Christman et autres ont fait connaître que ce (') On trouve sur les plages de nombreux petits galets de houille. (■^) Séance du i3 août 1917. SÉANCE DU 20 AOUT I9I7. 287 cycle comprend en réalité deux tronçons : l'un à cellules ou énergides uninucléées, l'autre à cellules toutes binuclrées, dont les noyaux syner- giques (dicaryon de Maire, noyaux con/iii;i/esdes auteurs) se divisent par des mitoses simultanées et parallèles (divisions conjuguées des auteurs). Deux stades sont particulièrement intéressants à connaître dans ce cycle: 1° le passage du tronçon binucléé au tronçon uninucléé; 2° le passage du tronçon uninucléé au tronçon binucléé. Le premier est aujourd'hui bien connu : il se fait par une fusion caryogamique intracellulaire des éléments du dicaryon de la cellule-mère des spores (baside ou téleutospore). Le second passage n'a été observé (jue chez quelques Urédinées, où les premiers dicaryons naissent par une plasmogamiede doux cellules de la base des files d'écidiospores : une des cellules déverse son contenu dans l'autre qui, dès lors, renferme deux noyaux associés et synergiques, dont les descendants se fusionneront dans la téleutospore. Chez les Basidiomycètes proprement dits, le mode de formation des dicaryons et l'endroit précis où ils apparaissent sont encore inconnus aujourd'hui ('). Sur les indications et avec les conseils de M. le professeur iVIalruchot, nous avons cherché à élucider ce point de l'évolution des Auto- basidiomycètes. L'étude cytologique du mycélium d'une espèce de Coprin nous a permis d'abord de constater que le mycélium primitif, toujours dépourvu d'anses, est uninucléé, tandis que le mycélium ultérieur présentant des ponts d'anastomose entre cellules voisines a des cellules constamment binucléées. Dans un Clament en voie de transformation , le premier dicaryon se forme immédiatement avant la première anse. En outre, il existe un rapport étroit, et jusqu'ici insoupçonné, entre le dicaryon et l'anse d'anastomose : Panse est un organe préposé à la division conjuguée. Dans une cellule binucléée, on voit à un momenl donné les deux noyaux se rappro- cher du centre de la cellule; pendant ce ten'ps, un bourgeon en forme de bec recourbé en arrière se forme sur le flanc de la cellule et l'un des noyaux s'y engage. Puis; les deux éléments du dicaryon se divisent simultanément, l'un dans l'anse, lautre dans la cellule. Vers le centre de chacun des fuseaux, une cloison apparaît, ce qui détermine la formation de trois cellules: une cellule distale, contenant le dicaryon (ils supérieur; une cellule proximale, renfermant un des élérrents du dicaryon fils inférieur; enfin la petite cellule du bec. séparée de la cellule distalc par une cloison basilaire, et conte- nant l'autre élément du dicaryon inférieur. Les deux noyaux de ce dernier dicaryon, (') Maire et miss Nichols émettent l'un et l'aulre l'hypothèse que les dicaryons naissent par division d'un noyau quelconque du mycélium à énergides uninucléées. 288 ACADÉMIE DES SCIENCES. séparés un instant, se retrouvent bientôt, car le bec, devenant anse d'anastomose, se fusionne avec la cellule proximale el y déverse son contenu. En conséquence, l'anse est toujours un témoin de l'existence, présente ou passée, d'une division conjuguée, el ne peut exister qu'entre deux cellules binucléées. Origine du dicaryon. — Il faut distinguer entre les cultures effectuées à partir d'une spore unique (cultures monospermes) et les cultures à partir de nombreuses spores (cultures polyspermes). Lorsqu'on arrive à isoler une spore el à la faire germer séparément, on voit les pre- miers tubes germinalifs, d'abord apocytiques, donner bientôt un mycélium cellulaire primitif, formé d'hyplies enclievêlrées, fréquemment reliées entre elles par des anas- tomoses transversales. Mais, dans une telle cullure monosperme, jamais le /nycélium primitif ne se transforme en mycélium adulte, ni ne fructifie : de nombreuses cultures d'origine monosperme, conservées pendant plus de six mois, sont ainsi res- tées à l'état de mycélium dépourvu d'anses el de dicaryons, el toujours stériles. Au contraire, dans une cullure polysperme, efTecluée par ensemencement de tout un loi de spores prises au hasard, on voit les mycéliums primitifs, d'abord dislincls, s'enclievêlrer; des fusions s'opèrent entre hyphes d'un même thalle et entre hyphes de thalles voisins, en sorte qu'il est bientôt impossible de distinguer ceux-ci les uns des autres; mais ultérieurement, on voit toujours apparaître du mycélium à anses et cellules binucléées, el, si le milieu nutritif est assez abondant, ce mycélium envahit toute la culture et forme des carpopliores dès la troisième ou quatrième semaine. De ces expériences il semblait bien résulter que, chez le Coprin ici étudié, le mycélium à cellules binucléées et les fructifications n'apparaissent qu'à la suite d'un mélange de thalles d'origines diverses. Dès lors, il conve- nait de réaliser l'expérience fondamentale, l'expérience pour ainsi dire cruciale, fondée sur la cullure mixte. Nous avons réussi à obtenir, à partir de spores différentes, deux cultures monospermes dont les thalles maintenus isolés restent toujours primitifs et stériles, mais qui, mélangés en culture mixte, deviennent toujours et à coup sûr adultes et fertiles. L'expérience a réussi une quarantaine de fois et n'a jamais échoué. Ces deux cultures monospermes présentent d'ailleurs des caractères morphologiques un peu différents. Conformément à la termino- logie adoptée par Blakeslee pour les Mucorinées, on peut dire que l'un des thalles est ( + ) et l'autre ( — ) : l'espèce est hétérothallique ('). Que se passe-t-il à la rencontre des deux thalles? On les voit se rappro- (' ) Brefeld dit avoir obtenu des fructifications de Coprins à partir d'une seule spore : il s'agit sans doute d'espèces liomolhalliques. SÉANCE DU 20 AOUT I9I7. 289 cher, s'intriquer en un point, et bientôt après on voit apparaître les premiers filaments pourvus d'anses et à cellules binucléées. Il s'est lait, au point de contact des deux mycéliums différents, une plasmogamie entre une cellule (4-) et une cellule ( — ), avec déversement du contenu de Tune dans l'autre. Ainsi prend naissance le dicaryon et avec lui le mycélium adulte, prélude de la fructification. Les oïdies, qui naissent en grand nombre sur certains filaments latéraux différenciés du mycélium primitif, et qui, ainsi que l'a constaté Van Tie- ghem, manifestent la même tendance à l'anastomose que les autres cellules mycéliennes, peuvent jouer le même rôle sexuel qu'une cellule quelconque du thalle sur lequel elles sont nées. l'^n résumé, de tout ce qui précède il résulte que, pour que le mycélium du Coprin ici étudié acquière des cellules binucléées et puisse ultérieure- ment fructifier, la condition nécessaire et suffisante est que deux thalles primitifs de signe différent, c'est-à-dire de sexualité complémentaire, se trouvent en contact. Il se fait entre une cellule du thalle (+) et une cellule du thalle ( — ) une plasmogamie déterminant la formation d'un dicaryon; celui-ci est le début d'un tronçon binucléé, dont le terme final est la baside. C'est la première fois que la notion de la sexuahté des thalles se trouve introduite dans l'histoire des Champignons Basidiomycètes; elle promet de se montrer féconde en conséquences de toute nature. EMBRYOGÉNIE. — Sur la biologie des chenilles et des papillons de Bombyx mori ayant une origine parthénogénésique. Note ( ' ) de M. A. Lécaillon, présentée par M. Henneguy. Dans une Note toute récente (') j'^i signalé que j'avais pu élever quatre des chenilles sorties des œufs pondus par une femelle de Bombyx mori dont l'accouplement avait été empêché. A plusieurs points de vue de grande importance scientifique, il y avait intérêt à suivre d'aussi près que possible les transformations de ces chenilles, (') Séance du 3o juillet 1917. (') Comptes rendus, l. 1G3. 1917, p- i9'2. 290 ACADÉMIE DES SCIENCES. à déterminer leur sexe et à étudier leur reproduction et leur descendance. Voici le résumé des observations que j'ai faites jusqu'ici à ce sujet : i" De même que les Vers à soie ayant une origine normale, les quatre chenilles en question s'alimentèrent facilement avec des feuilles de mûrier blanc, noir ou rouge. Leur croissance fut relativement un peu plus lente que celle des chenilles normales, surtout pour l'une d'elles, et dura en moyenne 45 jours. Sur ce point il convient de dire que la croissance des Vers à soie normaux peut se prolonger aussi très souvent de manière ana- logue (si l'élevage a lieu à une température relativement basse ou si la nourriture u'ost pas assez abondante, par exemple). Au moment où elles firent leur cocon, trois des chenilles avaient une grosseur de même ordre que celle des vers normaux, et la quatrième une taille beaucoup plus petite (elle ne pesait pas 2''' au moment où elle fila son cocon). 2° La durée de la nymphose atteignit en moyenne i(3 à 17 jours et fut aussi un peu plus longue que la normale. 3" Sur les quatre papillons produits, trois étaient des mâles et un seul une femelle. L'un des mâles était de taille extrêmement petite et fut inca- pable de s'accoupler. Les trois autres papillons ne se distinguaient pas, en apparence, des papillons d'origine normale; ils se montrèrent aptes à , s'accoupler immédiatement et aussi vigoureux que les autres. 4° La reproduction des deux mâles et de la femelle fut étudiée de la manière suivante : Le premier mâle, mis en présence d'une femelle ordinaire, s'accoupla immédiatement et aussi longtemps qu'un mâle normal. La femelle ayant été fécondée par lui pondit environ 3oo œufs dont un seul resta jaune clair, c'est-à-dire échappa à la fécondation, tandis que tous les autres éprouvèrent les changements de couleur normaux. Après la première ponte, il y eut un nouvel accouplement, puis une nouvelle ponte de 56 œufs dont 4 seule- ment ne furent pas fécondés. Le deuxième mâle d'origine parthénogénésique se comporta comme le premier : ici la femelle fécondée par lui pondit environ 25o œufs dont 10 ne furent pas fécondés. La femelle d'origine parthénogénésique fut d'abord laissée isolée. Elle pondit d'abord 45 œufs, puis ensuite 63 œufs. Après ces deux pontes elle fut mise en présence d'un mâle ordinaire, s'accoupla et pondit encore 195 œufs. Je constatai, fait assez inattendu, qu'un seul des œufs pondus avant SÉANCE DU 20 AOUT 1917. 291 l'accouplement subit quelques changements de couleur. Des taches de couleur rose parurent à Fun des pôles de l'œuf. Tous les autres œufs conser- vèrent leur couleur jaune primitive, fait qui ne se produit que rarement dans les pontes de femelles normales qui n'ont pu s'accoupler. Les œufs pondus par la femelle d'origine parthénogénésique après son accouplement subirent les changements de couleur des œufs fécondés ordi- naires, à l'exception de 6 qui conservèrent la couleur jaune clair. 5° Les conclusions principales qui se dégagent de mes observations sont les suivantes : a. Dans les chenilles nées par parthénogenèse chez le Bomby.v mori, les deux sexes sont représentés. Barthélémy, en 1809, et Siebold, en 1874, ont constaté aussi ce fait. b. L'évolution des chenilles, des chrysalides et des papillons ayant une origine parthénogénésique, ne diffère pas très notablement de celle des individus ayant une origine normale. c. Les individus d'origine parthénogénésique qui sont bien constitués se reproduisent exactement de la même manière que les individus ordinaires. d. L'aptitude à la reproduction par parthénogenèse n'est pas plus accentuée, semble-t-il, chez les femelles d'origine parthénogénésique que chez celles qui proviennent d'œufs fécondés. La séance est levée à i5 heures et demie. A. Lx. Î92 ACADEMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans lks séances de mai 191 7. Cours de géoinélrie de la Faculté des sciences ; Principes de géométrie analy- tique, par Gaston Darboux. Paris, Gaiitliier-Villars, 1917; i vol. in-S". (Présenté par M. Emile Picard.) Conditions et essais de réception des métaux, par Georges Charpy, avec préface de Henry Le Ciiatelier. Paris, Dunod et Pinat, 1917; 1 fasc. in-f". (Présenté par M. Le Cli;ilelier.) //rt vie et les travaux de l'ingénieur hydrographe en chef Philippe Hatt^ par J. RiîNAiiD. Extrait de l'Annuaire pour l'an 1917, publié par le Bureau des longitudes. Paris, Gautliier-Viliars, 1917; i fasc. Storia délia chimica. XIL Petrolii ed emanazioni terrestri e loro origine, par IciLio GLiARESCiii. Torino, LInione Torinese, 191 7 ; i fasc. in -8°. ( Présenté par M. Hailer.) Science française, Scolas/ique allemande, par G. Paimm.aud. Paris, Félix Alcan, 1917 ; I vol. in-16. Les bases de la théorie géologique des tremblements de terre, par F. de Montessus DE Bai.i.ore. Extiail des Annales de Géographie, t. XXV, 1916. Paris, Armand Colin, 1916; I fasc. in-S". Appareils de marche à c trier de décharge pour fractures et lésions diverses du membre inférieur, par Jules Regnault. Extrait du Paris-Médical, janvier 1917. Paris. ,L-B. Baillière; i fasc. in-4". Observatoire de Toulouse. Catalogue photographique du ciel. Coordonnées rec- tilignes. Tome VI : zone +4° à +6°: 1" fasc. : de 6''8'" à 24"*. Paris, Gauthier- Villars, 1916; I fasc. in-4''. ( A suivre.) ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANGK DU LUNDI 27 AOUT 1917. PRESIDENCE DE M. Ed. PERRIER. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PÉTROLOGIE. — La composition et les modes d'altération des ophites des Pyrénées. Note (') de M. A. Lacroix. L'une des particularités les plus frappâmes de la géologie des Pyrénées réside dans l'abondance des intrusions de roches éruptives au milieu des formations calcaires secondaires du versant français de la chaîne; ces roches ont été désignées sous les noms compréhensifs cVop/tites et de Iherzolites. J'ai consacré une partie des étés de 1889 à 1900 à en étudier les gisements déjà signalés et à en rechercher d'autres. J'ai ainsi découvert de remarquables phénomènes de contact et aussi des types éruptifs nou- veaux. Ce qui concerne le métamorphisme a fait l'objet de Mémoires détaillés (^); j'avais commencé l'élude minéralogique et chimique des roches intrusives elles-mêmes (^); ce travail a été interrompu par d'autres recherches, je me propose aujourd'hui de le terminer. Bien que l'on puisse observer parfois l'opliile el la Iherzolite dans les mêmes lieux et naême à quelques mètres de distance l'une de l'autre, il ne m'a été possible de trouver aucune coupe fixant d'une façon définitive leur âge relatif; par contre, j'ai (') Séance du 20 août 1917. (') Notamment : Les phénomènes de contact de la Iherzolite et de quelques ophites des Pyrénées {Bull. Cart. géol. France, n" k% t. 6, 1894, p. 807-466 -t- 3 pi.). (■') Etude minéralogique de la Iherzolite des Pyrénées et de ses phénomènes de contact (Nouvelles Archives du Muséum, t. 6, i894j p. 209-808 -(- pi. 5 à 10); Les roches basiques accompagnant les Iherzolites et les ophites des Pyrénées (C. fi. Congrès géol. internat. 1900, Paris, 33 p. -H 6 pi.). C. R., i9.7,2« Semcêtre. (T. 165, N«9.) ^9 294 ACADÉMIE DES SCIENCES. rencontré dans quelques Iherzoliles des filons minces de roches spéciales qui, pour avoir une composition minéralogique diilerente de celle des opliites, n'en présentent pas moins une grande parenté cliimique avec elles, de telle sorte qu'il est légitime de penser que la dilTérenciation du magma a fourni d'abord les roches les plus basiques, c'est-à-dire les Iherzoliles, et ensuite les roches feldspathiques ; ce sont ces dernières qui font l'objet de la présente Note. M. Michel-Lé vy a donné des ooAùe5 une description (') qui, bien que datant du début des études pétrographiques modernes, subsiste dans ses grandes lignes. H a fait voir que ces roches sont constituées par un pyroxène, généralement ouralitisé, et un plagioclase, associés à de l'ilménite, à de la magnétite, et parfois du quartz; leur structure a servi de type pour la définition de la structure ophitique. Au point de vue minéralogique, les variations des ophites sont assez faibles; leurs plagioclases, parfois schillérisés, renferment, en général, de 4o à 60 pour 100 d'anorthite (andésine à labrador). Le quartz n'est jamais abondant; il accompagne aussi bien le labrador que l'andé- sine, il leur est postérieur. Un caractère, passé jusqu'à présent inaperçu, consiste dans la nature du pyroxène ; l'angle 2V y est généralement petit et parfois presque nul; ce pyroxène appartient donc au groupe pigeonite (enstatite-augite de Wahl); il est riche en magnésie. L'olivine d'ordinaire serpentinisée existe dans quelques gisements, notamment au col de Lurdé, donc l'ophite est mélanocrate, alors que d'ordinaire le feldspath et le pyroxène existent en proportion à peu près égale. En général, les plages de pyroxène, englobant ophitiquement les lames de plagioclase-, se touchent presque; c'est pourquoi la couleur des ophites fraîches est d'un vert noir uniforme, mais dans quelques types, sou- vent quartzifères (Gastenerreca près Baigorry; Saint-Béat, etc.), le pyroxène, tout en conservant sa structure ophitique, possède des formes i _ géométriques distinctes (cristaux de i"" : ^'(010), w(llO), ViWV), aplatis et maclés suivant A' ( 100), allongés suivant c. Une autre variété doit être signalée qui est caractérisée par une horn- blende brune (avec biotitc, sphène, pyrite), associée au pyroxène et loca- lement ophitique par rapport au feldspath [Port de Saleix (Ariège); i'^up à Bézins-Garraux (flaute-(iaronne)J. Au Port de Saleix, contrairement à ce qui se passe ailleurs, la roche est hétérogène aux points de vue minéralo- gique et structurel. Certaines variétés, gabbros ou diorites, sont amphi- (') Bull. Soc. géol. France, t, 6, 1877, p. i56. SÉANCE DU l'J AOUT 1917. îgS boliques, micacées el péridotiques, et alors grenues ou pœcililiques; dans ce dernier cas, le plagioclase englobe les minéraux colorés très abondants. Les analyses 1 à 4 montrent que les ophites se rattachent au même type chimico-minéralogique (III. 5. 4-4-5), commun dans les gabbros et les basaltes. La silice, la chaux varient peu; la magnésie est assez abondante; le rapport des métasilicates de chaux et de magnésie (et de fer) virtuels a les valeurs suivantes : i : i,5i; 1:2; i ; 3; i :a,i9, qui expliquent les propriétés optiques du pyroxène. Cette observation fait comprendre aussi la présence, dans cette série, de types à hypersthène qui n'offrent pas de dilTérences chimiques importantes avec les ophites. A Serreingen Sentenac, en effet, j'ai trouvé une roche dont la structure granulitique rappelle celle de la bcerbachite; le feldspath (labrador) est accompagné d'augite et d'hypersthène. Cette roche étant trop altérée, je me suis adressé pour l'analyse à une autre semblable provenant de Treilles (Aude), et qui appar- tient à la môme série, bien qu'elle se trouve dans les schistes cristallins; la basicité du feldspath (69 pour 100 d'anorthite) s'explique par la teneur en silice, un peu plus faible dans cette roche que dans les ophites ; le rapport des métasilicates est i : 3,24- Ainsi, tant que la proportion du métasilicate de magnésie (et de fer) ne dépasse pas par trop celle du métasilicate de chaux, il se forme un pyroxène magnésiocalcique, à petit angle des axes, puis, quand cette teneur franchit une certaine limite, le métasilicate pure- ment magnésien et ferrugineux s'isole sous forme d'hypersthène. De même les gabbros et les diabases de Guinée renferment de la pigeonite seule, des microperthites de ce pyroxène et d'hypersthène ou enfin de l'hypersthène en cristaux indépendants. Aucold'Eret, près de l'étang de Lherz, j'ai rencontré un type mélanocrate à grands éléments : des cristaux automorphes d'olivine, à inclusions ferru- gineuses, et d'augite sont enveloppés pœcilitiquement par une hornblende brune, en plages de 1"^; le tout est enveloppé, pœcilitiquement encore, par de la bytownite. C'est une wehrlite feldspathique^ plutôt qu'une horn- blendite. L'analyse 7 montre sa parenté avec l'ophite de Lurdé, dont elle diffère par un peu moins de silice et beaucoup plus de magnésie. A son voisinage, j'ai recueilli des blocs d'une hornl)lendite micacée feldspathique, à structure pœcilitique, trop altérée pour pouvoir être analysée. Aiiatyses ('). — Ophites : t. quarlzifère à cristaux autoniorplies de pyroxène (plagioclase ^o pour 100 An.). Caste nerreca (Basses-Pyrénées). '111. (4) 5. 3(4). 4(5 )i (') Ces analyses on l été ed'ec tuées par M. Raoul t ou par M. Pisani ( P). 296 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2. un peu quarlzifère (plagioclase 57 pour 100 An.). Aucazein ( Ariège). 111. '5. 4. 4-5 3. (P). non quarlzifère (plagioclase 55 pour toc Au.). Pouzac (Hautes-Pyrénées) 111.5.4-4-5; 4. à olivine (plagioclase 55 pour 100 An.). Col de Lurdé (Basses Pyrénées) ['(V. 5. 4. 4-5]' IV. 1 (2). (1)2.2. 2 ; 5. Gabbro amphibolique, faciès de varia lion de l'opliile amphibolique de l'analyse 9. Porl de Saleix (Ariège). 111, 5. 3'. 4 6. Gabbro à hyperstliène ( plagioclase 69 pour 100 An. ). Treilles ( Aude). III. '5. 4. 4-5 i 7. Welirlile feldspalhique. Col d'Erel (Ariège). IV. i (2) . 3 . 2 . 2. 1. 0 3. 4. 5. 6. 7. SI02 52,00 3o,84 5o,5i 48,54 45,84 46, 5o 43,04 Al^O^.., . .1,68 13,71 i5, 10 9,53 ■ 0,48 '5,39 6,53 Fe^O^ 3,33 9,5i 3,58 7>7' 2,40 7,40 3,83 7, «4 4,57 6,43 4,54 7,36 2,54 FeO 9,00 MnO » » 0,1! H 0,18 )> » MgO 6,73 6,88 8,40 ■3,71 12,67 7,52 21 ,56 CaO 9,5o i?.,8o 11,10 1 1 ,yo 11,90 1 1 , 20 11,46 Na^O . -2,55 ',95 2,20 1,28 2,22 .,62 i,43 K'O.... • 0,74 0,70 0,57 0,70 0,90 0,33 0,61 Ti02 2,00 1 ,60 0,99 1 ,00 3,5o 4,80 2,40 P205 o,i3 0, 1 [ 1) o,i3 0,27 0, 16 0,23 Cl 0 » » )> 0,23 » » H2 0 à io5" o,[6 0,12 / i,3o \ o,i3 0,26 0,14 o,oO « au rouge. . . 1 ,76 1 00 , I 2 0, '9 \ ( " ,42 0,88 0,61 1,26 1 00 , I 9 I 00 , I 5 100,01 100,33 100,17 1 00 , 12 Cette description ne donne qu'une idée insuffisante des ophites, car je ne les ai considérées jusqu'ici qu'à un état de fraîcheur assez rarement réa- lisé. Presque toujours et dans presque tous leurs gisements, non seulement le pyroxène est ouralitisé, mais les feldspaths ont subi des transformations donnant à ces roches l'aspect tacheté qui, dès 1784, a conduit Palassou à les appeler ophites, par comparaison avec la peau des serpents. Deux types de transformation doivent être considérés. 1° Dipyrisation. — Les feldspaths sont transformés en grands cristaux de dipyre ('), d'un blanc de neige, en même temps que l'ouralitisation devient complète. C'est une altération d'origine superficielle, se propa- geant le long de diaclases, parfois remplies (vallées de Suc, de Castillon) par des baguettes de dipyre produit par circulation aqueuse. L'analyse montre la constance du chlore (dipyre) absent de la roche normale; la comparaison des analyses 3 et 8 fait voir une augmentation de la soude (') J'ai décrit déjà les élapes de celle Iranslormation {Bull. Soc. franc. Miner., l. 14., 1891, p. 16, el l. 39, 1916, p. 74). SÉANCE DU 27 AOUT 1917. 297 dans Tophite dipyrisée; l'épigénie se résume, au point de vue cliiinique, en une fixation deNaCl. J'attribue au ruissellement superficiel ce phéno- mène que j'ai observé aussi dans d'autres roches feldspathiques (gneiss, amphibolites, etc.) de la même région (ravin du Bastard, près de Lherz). 1° Epidotisation. — La roche est tachetée de jaune et de vert; quand l'altération est incomplète (Biarritz; Lacour, etc.), le feldspath est parfois en partie damouritisé; l'épidole, très abondante, peut être accompagnée de quartz, de pyrite. L'ophite de Saint-Béat est très favorable à l'étude de ce mode d'altération, à cause de sa richesse originelle en feldspath. Ou bien (analyse 11), l'épidote est accompagnée seulement d'un peu d'albile, ou bien (analyse 10), il existe en outre du dipyre. Cette épigénie consiste dans l'élimination partielle des alcalis, la suroxydation du fer, dans une augmentation importante de la chaux; dans le cas de formation consécu- tive du dipyre, la diminution d'alcalis est moindre en raison de la fixation de NaCl. De ces deux modes, le plus fréquent est celui de l'épidotisation simple, son exagération entraîne la formation de veinules d'épidole, associée à de l'asbeste, de l'albite, de l'hématite spéculaire, de la calcite, du sphène, du quartz, etc. L'ophite amphibolique d'Eup, à la fois dipyrisée et épidotisée, est traversée par des filonnets à faciès syénitique, plus ou moins rubanés et hétérogènes, à structure grenue, formés d'albile, de dipyre, d'épidote, avec un peu de biotile, de sphène, de pyrite ( p). Ophiles dipyrisées : 8. (P). Fouzac; 9. (P). Port de Saleix. Opliites épidotisées : 10. (avec dipyre). Sainl-Béal (Haule-Garonne) ; II. (sans dipyre). Id. 8. Si02 48,71 A1203.. l5,2I FeîO^... 3,3o FeO (J,3o MnO o,i5 MgO.... 7,60 CaO 10, 3o Na^O 3,52 K^O 0,74 TiO^ i,ao PîQs 0,07 CI i,.4 S » H»U à loj" ) , 1,40 » au rouge \ 99>64 9. 10. 11. 47,45 5o,94 5o,64 17,22 11,83 12,75 i,5o 6,28 6,07 6,55 5,47 4,70 n. d. )) » 7,95 5,6, 4,93 11,85 14, 5o 17,60 3,37 .,53 0,49 0,1)2 0,27 0,22 1.75 2,20 1,80 0,07 0,16 0, la 0,75 0,53 » » 0,27 » 0,80 î 0,66 0,09 0,86 lOû, 18 100,25 100,27 298 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il me reste à m'occuper des fiions minces traversant les llierzolites. Au Tue d'Ess (Haute-Garonne), au Tue des Commères en Castillon (Ariège), etc., les roches qu'ils constituent sont noires, denses, à aspect d'amphibolites; leur texture rubanée est due à des déformations méca- niques; elles sont essentiellement constituées par une hornblende brune, bleuâtre sur les bords (sorétite), par de la titanomagnétite se trans- formant en sphène et par une petite quantité de plagioclases de basicité variée et fréquemment dipyrisés. Ces feldspaths peuvent même manquer presque complètement. L'analyse 12 met en évidence une grande ressem- blance chimique avec les ophites, mais le pourcentage en silice est moindre, celui du titane plus grand; malgré une teneur plus élevée en alumine, ces roches sont beaucoup moins feldspathiques que les ophites, parce que l'abais- sement de la teneur en silice a permis la production d'une hornblende très alumineuse renfermant à l'état potentiel la plus grande quantité du plagioclase que décèle le calcul. (]e sont des hornblendites Jeldspathiqiies. Au Tue d'Ess, et aussi à Argein, se rencontrent en outre des filons minces de diorites pegmatoïdes formées d'oligoclase-albite et de hornblende, avec parfois du sphène, de la biotile, de l'apatite. Au Tue d'Ess, elles passent à des oligoclasiles dont le feldspath présente des clivages de plus de 10"", localement transformés par cataclase en une masse saccharoïde. L'ana- lyse 13 donne la composition d'un type très leucocrate de ces diorites qui sont le terme le plus siliceux delà diffèrencialion du magma. Ces hornblen- dites et ces diorites peuvent être respectivement comparées aux issues el aux plagiaplites en filons dans les dunites de l'Oural. 12. Hornblendite feklspatliiqiie. Tue d'Ess (Haule-Garonne). 111. 5. '4-5; 13. Diorile très leucociale. Argein. 1 (11). '5. 2(3). 5. H^O. SiO^ APO^. Fe^O'. FeO. MgO. CaO. Na^O. K'O. TiO». P'O*. Cl. U)?"~'rougèî H... 4i,Go iO,i4 3,oo 7,3o 8,98 12,04 2,83 0,43 5, 20 o,3o o,5o 0,17 i,3i) = 99,97 13... (il, 20 18,45 1,21 1,09 1,74 7,76 6,68 0,6g tr. 0,07 ). 0,08 0,88 = 99,85 THÉORIE DES NOMBRES. — Quelques propiiétès (les formes quadratiques binaires indéfinies. Note de M. G. IIumbeiit. 1. Objet de la Note et notations. — Mon but est de faire connaître des formules où figurent les coefficients des réduites principales (mod2) indé- finies (') de déterminant donné : celles qui vont suivre sont des relations Comptes rendus, l. 1G5, 1917, p. 203. SÉANCE DU 27 AOUT 1917. ^ 299 entre les coefficients des réduites principales de déterminant N et ceux des formes positives réduites de déterminant — N ; j'ai déjà publié ( ' ) quelques formules de ce type, mais bien moins j^énérales et moins nettes. Je rappelle qu'une forme indéfinie, (a, />, c), est réduite principale (mod 2) si a -+- c est pair et (a -t- c)- — 4^^" négatif. Dans ce qui suit, je n'aurai à considérer que les réduites principales pour lesquelles b est positif: cette condition (h'^o) Sera sous-entendue partout. J'ai d'ailleurs montré que, dans une même classe, les réduites principales où h est positif forment des périodes distinctes, dont les termes se calculent très simplement, de proche en proche. On verra intervenir, pour une réduite principale, la quantité 2e - |rt + c|; nous la désignerons par 2p; ainsi, par délinition, (i) (3 = *-i|a + c|, et P est toujours positif, puisque b et ^h- — (a + c)- le sont. Nous désignerons par V et > des sommes étendues aux coefficients N N de toutes les réduites principales de déterminant N, la première portant sur les réduites (a, b, c) de Vordre propre (a et c impairs), la seconde sur celles de Vordre impropre (a et c pairs); ainsi V 2,3 ei V 2(3 représenteront les sommes 'S' ib — \a -h c\, étendues aux réduites princi- pales {a, h, c), de déterminant >[, respectivement de Tordre propre et de l'ordre impropre. La lettre V sera réservée aux sommes portant sur les coefficients des formes positii'es réduites de déterminant (négatif) donné. Il n'interviendra ici que des classes de formes positives de Vordi-e propre; on désignera par m, et «i,, avec mf^m^, les deux minirna impairs^ par m le minimum joatr d'une telle classe, en sorte que, par exemple. S m C) Comptes rendus, i. 157, igiS, p. i35.S. 3oo ACADÉMIE DES SCIENCES. sera la somme des deux minima impairs, étendue à toutes les classes de formes binaires positives (ordre propre) de déterminant — i\, c'est-à-dire de discriminant -f- N. r Pour représenter des sommes d'autres espèces, on emploiera le signe V . 2. Formates de départ. — E\\&?, conc&rneni cevl&ïne?, fonctions nianériques remarquables dont j'ai déjà parlé C); les notations sont celles de mes Communications antérieures. Nous partirons donc des formules, dont les deux premières sont des défi- nitions, (2) ^(^.) = 22'7'"-J-^^(-0"sin2A^, (3) 5,(j;)=:a2 5r*'i±-L^sin2/;x, h = i (4) -x0, + 5,0 = 0', M=l 5', ( .r +-)—«',(- ) « , m l\ I, • , / >;t'"i-" en représentant par ( — | l'unité ( — i)" Les formules (2), (3), (4) figurent dans mes Notes précédentes (-). 3. Faisons d'abord, dans (6), a: = -; il vient, après une transformation facile de l'exposant de (— i) au second membre, m,— m, N = i uy La définition (3) de s, (a;) donne aisément (8) ip,,o)-v,(î)]=,2>-^i|S;;;„*.„. * = 1 (') Comptes rendus, l. L^iS, 1914, P- 220 el 198; l. 163, 1916, p. 412. (') Dans les Comptes rendus ( l. 163, 1916, p. 412) le signe — a été oublié au pre- mier membre de (4) ci-dessus. SÉANCE DU 27 AOUT I917. 3oi Egalons maintenant les coefficients de (f* aux deux membres de (7); le coefficient est en évidence au second membre; pour l'avoir au premier, il faut poser de toutes les façons possibles, (9) HTz:h-+('îl: + \) (■?.!: + \-\- 10), (h^ o, klo, p^o) et prendre la sommet] 4(2/ •+ i), étendue aux décompositions (9) de N : si p = o, le coefficient 4 doit être divisé par 2. Posons, pour abréger, d ^ 2k + 1 \ r/, — 2k -h i -h 2 p, les cl, d, sont po- sitifs, impairs, et d ^ d,. Nous ferons apparaître les réduites principales en écrivant (9) : ce que nous écrirons encore N = h'- — «e, en désignant par b, a, c, dans cet ordre, les trois parentbèses au second membre de (9 bis). Ou voit que a. b, c sont entiers, b positif, a + c pair, et positif ou nul; de plus, la quantité b (a + c), égale à d, est impaire. La forme indéfinie (r/, b, c), de déterminant N, est réduite principale, car b est positif, a + c pair et (a + c)- o, et le facteur /j étant remplacé par 2, si a -f- c = o. On fait disparaître l'anomalie en introduisant les réduites principales, de déterminant N, pour lesquelles a4-c<;o, et qu'on obtient évidemment en changeant les signes de « et de r dans les réduites où a -h c^ o; le coefficient en question est ainsi 2^ 6— -|« + c|. c'esl-à-dire ^2(3, la somme portant cette fois sur les réduites principales des deux ordres, de déterminant N, pour lesquelles p est impair. c. R., 1917, i' Semefitre. (T. Ui5, N« 9.) ^{0 3o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. On est donc enfin conduit à la formule, qui exprime l'égalité des coeffi- cients de q^ aux deux membres de (7), où les V ont le sens indiqué au n" 1 . 4. En égalant, dans les deux membres de (5), les valeurs principales pour x = o, puis les coefficients de q^ dans les deux membres nouveaux, et remplaçant /.'(o) par sa valeur déduite de (2), on arriverait de même à la formule , (,., • -2'p*rp=s(w)'"- Enfin, dans (4), faisons les mêmes calculs; nous trouvons au second membre, on prend o, si N n'est pas carré, et — 2N, si N est carré : la même convention s'applique aux formules qui suivent. 5. Formules définitives . — En combinant (10), (11) et (12), on obtient N 4N Il est facile de passer des classes positives de discriminant 4N à celles de discriminant N; distinguant ensuite des cas selon la valeur de IN(mod/(), on arrive aux formules définitives : (i5) V a^S =: ^2(m.,— ;»,) (^^j ponrN — 2oii3 (Tnod4). (16) V a|3 := ^2/« (— ] + (o, — 2N) pour N = I ou o (niod4), N N ('7) 51 'P ~ S^'^'"'"*"'"'"^ '"^(~/ "*" ^"' ""^'^^ pourN=ioiio (mod4). SÉANCE DU 27 AOUT I917. 3o3 b]nfîn, dans les cas de N^o(mod4) ou ss i (mod8), on peut, grâce à (10), décomposer le premier membre de (17) en y distinguant les réduites principales (ordre impropre) pour lesquelles - (« + c) est impair et celles où il esl pair ; nous désignerons par ^ et V , respectivement, des sommes étendues aux réduites principales (ordre impropre) de déter- minant N, et pour lesquelles - (a + c) est respectivement impair ou pair. On a ainsi (.8) 2 ^?=S •■"(1) '-' 2 m 4M — I m. ^■'^^ 2;,/-?=S^-"U 8M+1 Telles sont les formules qu'on avait en vue; elles comprennent toutes celles qu'on peut tirer de (10), (i i) et (i^), et aussi celles, moins complètes et d'une forme toute différente, que j'ai publiées ailleurs ('). Elles donnent, on le voit, des relations linéaires très simples entre les coefficients des réduites principales indéfinies de déterminant N et ceux ( mi ni ma) des formes réduites positives de déterminant — N. La nature des fonctions y et s, qui ont servi à les établir expliquent, a priori, comment il ne figure, aux premiers membres, que l'expression 2p. Dans la formule (18), le premier membre s'applique aux réduites prin- cipales de déterminant 4M, de l'ordre impropre (2a', aè', ac'), où a' -{- c' est impair : la forme (a', //, c'), de déterminant M, est donc ce que j'ai appelé, dans ma dernière !\ote, une forme 9 principale. Désignons ici par semi-réduiles principales les formes indéfinies (nécessairement de l'ordre propre) pour lesquelles a' -\- c' est impair, è' positif, et |rt' + c'| inférieur à 26'; par > "une somme étendue aux coefficients des semi-réduites prm- M cipales (a', //, c' ) de déterminant M : la formule (18) s'écrira, si l'on intro- duit, au second membre, les classes positives de discriminant M, 1 y^'ih'-\a'+c'\ = ^^{, -h {int + /// — I m , — //( I ) ( (') Journal de AJalhcmatii/iies. 6" série, t. i. 1908, p. S-g. Les réduites principales n'y sont pas introduites. 3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans une Noie prochaine, j'indiquerai des formules d'une aulie naluie, dont certaines étendent aux réduites principales indéfinies les tliéorènies célèbres de Kronecker sur les nombres de classes de formes définies. MÉTÉOROLOGIE. — Cunuibution à V influence présumée de la canonnade sur la chute de la pluie. Opinion de M. C. Saint-Suèns. Note de M. H. Dl:slandres. Dans la séance du 23 avril 191^, j'ai exposé plusieurs raisons scienti- fiques à l'appui de la relation suivante, généralement admise par les artilleurs : la canonnade prolongée provoque souvent la chute de la pluie. La question ainsi soulevée a donné lieu à de vives controverses, et des météorologistes éminents se sont déclarés hostiles à toute action de la canonnade. Cependant les faits qui conduisent à l'opinion contraire sont multiples; et, dans cet ordre d'idées, je suis conduit à communiquer la lettre suivante, qui m'est adressée par notre confrère de l'Académie des Beaux-Arts, M. C. Saint-Saëns. La lettre, à tous égards intéressante, apporte au sujet une contribution fort utile : « Le 7 août lyi". » Mon cher confrère, » Je vois avec grand plaisir que votre opinion est identique à la mienne, » en ce qui concerne l'influence du canon sur le temps. » Voici sur quoi s'est basée la mienne ; » Au temps du roi Louis-Philippe, la fête nationale avait lieu en juillet, » en commémoration des « Trois Glorieuses », elle se terminait par un » grand feu d'articfie, lequel avait lieu, si j'ose le dire, avec orchestre. )) C'est-à-dire qu'en ce temps-là, on trouvait que le feu d'artifice, par » lui-même, ne faisait pas assez de bruit; et dans l'intervalle des grosses » pièces, pendant que fusées volantes et bombes ascensionnelles silhouet- » taient et éclairaient l'espace, on tirait continuellement des coups de » canon; c'était un tapage infernal. Or, presque toujours, à la suite du » feu d'artifice, éclatait un orage épouvantable. Le mois de juillet est » spécialement orageux dans la région de Paris; mais, d'ordinaire, » les orages survenaient dans l'après-midi, et l'orage du soir était spécial » à la fête. w Pour vous comme pour moi, il est clair que le canon tiré dans le SÉANCE DU 27 AOUT I917. 3o5 1) (Icserl du Sahara n'y amènerait pas la pluie; il ne peut raineiicf que » dans certaines conditions, comme telles maladies qui ne surviennent » que si le terrain est préparé. » La remarque dernière de la lettre, présentée avec la verve habituelle à son auteur, doit retenir l'attention. La pluie ne suit pas toujours la canon- nade; elle tombe seulement lorsque le terrain est préparé, lorsque les con- ditions de l'atmosphère sont favorables. Dans ma Note du 23 avril, j'ai bien spécifié, semble-t-il, que le canon n'est pas la cause première de la pluie; il a simplement pour effet de provo- quer, de déclencher sa chute plus tôt et avec une intensité plus grande (' ). La guerre actuelle, extraordinaire par sa longueur et par la violence de la lutte d'artillerie, fournira finalement, je l'espère, les éléments d'une conclusion ferme sur le point en litige. Il suffira, pour une même région du théâtre des hostilités, de ranger d'un côté les jours avec forte canonnade et de l'autre les jours avec faible emploi du canon, puis de rechercher dans chaque groupe la proportion des jours qui ont été pluvieux (^). Il est pro- bable que la proportion sera plus élevée pour le groupe des jours qui ont subi fortement les effets du canon. D'autre part les adversaires d'une action notable de l'artillerie ont opposé des passages d'auteurs anciens (Pline, Plutarque) qui ont annoncé aussi des pluies extraordinaires consécutives aux grandes batailles, à une époque où le canon n'était pas inventé. Mais l'explication du phénomène que j'ai présentée n'exige pas l'emploi de la poudre, elle suppose seulement une forte ionisation de l'air, attribuée en partie au frottement des projectiles. Or les anciens usaient abondamment d'armes de jet, javelots, pierres et llèches, lancés à la main, avec la fronde, avec l'arc et l'arbalète, et souvent le nombre de ces projectiles était si grand que le ciel en était obscurci. Là encore l'ionisation de l'air peut suffire à expliquer une infiuence exercée sur la chute de la pluie. (') L'inlensilé de la pluie est plus grande dans les environs du champ de bataille; mais, si l'on considère une vaste étendue de terrain, la quantité annuelle d'eau préci- pitée peut rester sensiblement la même. (-) Il est possible que l'action de la canonnade se fasse sentir parfois non le jour même, mais le lendemain, et l'on sera conduit probablement à considérer l'état du ciel dans les 48 heures qui suivent chaque canonnade. 3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉDliClNE. — lioutons fl' Orient expérimentaux chez les singes ; mullipii- cation des boulons primaires par auto-inoculations chez un Cercopilliecus mona. Note de M. A. Laveran. Depuis que C. Nicolle et Sicre ont montré que le bouton d'Orient était inoculable au Macacus sinicus ('), bon nombre d'observateurs ont vérifié le fait; il a été prouvé en outre que beaucoup d'espèces de singes, autres que Macacus sinicus, étaient sensibles à Leishmania tropica qui est l'agent du bouton d'Orient. J'ai inoculé, pour ma part, les espèces suivantes avec succès : Macacus sinicus, M. cynoinolgits , M, rhésus, Cercopithecus patas, C. mona, Cercocebus fuliginosus, Mormon maimon (mandrill). Dans mes recherches sur la leishmaniose cutanée du singe et du chien j'ai obtenu d'excellents résultats en employant la technique suivante. La face externe d'une des cuisses de l'animal à inoculer est rasée et stérilisée. Je fais alors, avec un vaccinostyle flambé, trois piqûres assez profondes et j'introduis dans chacune d'elles, à l'aide d'une pince à mors lins, un très petit lambeau dun tissu envahi par Leishmania tropica; le virus est foui'ni par des souris infectées au moyen de cette Leishmania (-). Chez les animaux inoculés ainsi je n'ai jamais eu d'insuccès ; l'incubation est courte (8 jours environ); les boutons, gros et de longue durée, ont tout à fait l'aspect et l'évolution des boutons d'Orient chez l'homme. Chez deux M. rhésus, la durée de la dermatose a été de 60 jours dans un cas, de 80 jours dans l'autre; chez un C. patas, cette durée a atteint 178 jours, et un C. mona inoculé le i'^'" mars 1917 n'est pas encore guéri, au bout de six mois. L'observation de ce dernier cercopithèque présente des particu- larités intéressantes, je la résume. Un Cercopilliecus mona, mâle, pesant 3''8,4oo est inoculé le i'"' mais 1917 sur une souris infectée par Leislimania tropica; je fais, par le procédé indiqué plus haut, trois inoculations à la face externe de la cuisse droite. — 8 mars : nodules de la grosseur de grains de millet au niveau de deux des piqûres; la ponction de ces nodules donne des Leishmania non rares. — 16 mars : les deux boulons ont grossi, Leishmania très nombreuses. — 20 mars : les deux premiers boutons ont pris le (') C. Nicolle el A. Sicre, Sociélé de Biologie, ao juin 1908, et Arch. de l'insl. Pasteur de Tunis, juillet 190S. (-) A. Laveran, Société de Patliologie exotique, 12 avril iQiO : liullctin, t. !), p. 266. SÉANCE DU 27 AOUT 1917. 3o7 volume de pelits pois, et un nouveau boulon s'est développé au niveau de la troisième piqûre d'inoculation, Lcishniariia nombreuses dans les trois boutons. — 27 mars : deux, des boulons ont pris le volume de noisettes, le troisième est plus petit. Les bou- lons sont indurés, il n'y a pas trace d'ulcération de la peau; Leishmania très nom- breuses dans deux boulons, moins nombreuses dans le troisième. — 5 avril ; boutons toujours très gros, indurés à la base, ramollis au sommet où la peau, amincie et rou- geâtre, est en voie d'ulcération; Leishmania nombreuses dans deux boutons, non rares dans le troisième, mélangées à du pus. Klat général très satisfaisant. — 9 avril : les trois boutons sont ulcérés; une des ulcérations a l'étendue d'une pièce de 5o cen- times; les ulcérations qui ne sont pas recouvertes de croûtes saignent facilement, Leishmania assez nombreuses dans l'exsudal (pus et sang). — 18 avril : à la face externe de la cuisse droite, en avant des trois boutons ulcérés, on compte cinq bou- tons secondaires, indurés, qui ont le volume de petits pois; Leishmania assez nom- breuses dans les boutons ulcérés et dans les boulons secondaires. — 32 avril : les boutons ulcérés ne se recouvrent pas de croûtes, ils saignent facilement, d'autant plus que le singe gratte souvent sa cuisse. Les boutons secondaires augmentent de nombre et de volume. — 26 avril : les trois ulcérations se recouvrent de bourgeons charrfiis; les boutons secondaires s'élargissent; I^eishmania non rares dans deux des boutons ulcérés, rares dans le troisième, assez nombreuses dans les boutons secondaires, non ulcérés. — 16 mai : les trois boutons ulcérés se sont recouverts de croûtes brunâtres, peu épaisses; les ponctions faites sous ces croûtes donnent des Leishmania rares et souvent en mauvais état. — 3o mai : les trois boutons primaires sont en bonne voie de cicatrisation, on n'y trouve plus de Leishmania; les boutons secondaires aug- mentent de volume et se couvrent de croûtes brunâtres; de nouveaux boulons appa- raissent à la face externe de la cuisse droite. Pendant le mois d'avril le singe qui res- sentait évidemment des démangeaisons au niveau des boutons, se grattait fortement la cuisse droite et il est vraisemblable que telle est l'origine des boutons secondaires. — 20 juin : deux, des boutons primaires sont encore indurés à la base et recouverts de croûtes. Les boulons secondaires continuent à se multiplier. — g juillet : les boutons secondaires sont disséminés sur toute la surface externe de la cuisse droite, ils sont indurés et recouverts de croûtes brunâtres, isolés ou agglomérés; les plus petits ont le volume de grains de millet, les plus gros celui de petits pois; la ponction de deux de ces boutons donne des Leishmania non rares. — 16 juillet : les trois boutons pri- maires sonl cicatrisés; les boutons secondaires de la cuisse sont toujours en voie d'évolution; à côté des boulons déjà ulcérés et recouverts de croûtes, on dislingue de nouveaux éléments. Il est difficile de compter les boutons secondaires qui sont agglo- mérés sur quelques points; il y en a une vingtaine. La ponction de quatre de ces bou- lons donne des Leishmania non rares. On constate à la naissance de la queue, à la face dorsale, l'existence d'un bouton qui a le volume d'un pois et qui ponctionné donne des Leishmania non rares. L'apparition de ce boulon confirme l'opinion émise plus haut, relative à des auto-inoculations. — 21 juillet : le bouton situé à la base de la ((ueue grossit; ponctionné, il donne des Leishmania assez nombreuses. — 26 juillet : deux boutons secondaires de la cuisse donnent, à la ponction, des Leishmania assez nombreuses; le bouton de la queue en donne de nombreuses, il est donc en pleine évolution alors que les boutons primaires sont cicatrisés. — i"' août : les boutons secondaires de la cuisse sont toujours gros, saillants recouverts de croûtes brunâtres 3o8 ACADÉMIE DES SCIENCES, sous lesquelles on trouve du pus; quatre de ces boutons ponctionnés donnent des Leislinianici assez nombreuses, mais souvent en mauvais état. Le boulon de la queue a pris le volume d'une noisette, croûte brunâtre avec du pus épais au-dessous; /^eis/i- tnania assez nombreuses. — ii août : même état; trois boutons de la cuisse ponc- tionnés donnent des Leishinania non rares; le Ijoulon de la queue en donne encore de nombreuses. — 18 août : plusieurs boutons de la cuisse sont écorcliés et saignent facilement. Le boulon de la queue, encore gros, est recouvert d'une croûte épaisse, adliérente; f^eishrnania non rares dans deux, boutons de la cuisse et dans le bouton de la queue. — 25 août : même état, Leishinania non rares dans le bouton de la queue; trois boutons de la cuisse ponctionnés ne donnent |)lus de parasites, ce qui paraît indi- quer que l'infection est à son déclin. En réstniié, après une incubation de 7 jours, on a vu se développer chez le singe, aux points d'inoculation, des boutons qui ont pris successivement le volume de grains de millet, de grains de chènevis, de petits pois et de noisettes et qui, ponctionnés, ont donné à plusieurs reprises des Leishmania nombreuses. Au bout d'un mois, les boutons se sont ulcérés et les ulcéra- tions, encore riches en Leishmania, ne se sont pas recouvertes immédia- tement de croiltes, contrairementàce qui arrive en général. 8 jours environ après l'ulcération des boutons primaires, on a vu apparaître, à la face externe de la cuisse droite, de petits boutons dont le nombre s'est élevé progressivement à une vingtaine. Ces boutons secondaires, qui donnaient à la ponction, comme les boutons primaires, des LeisJimania nombreuses, ont augmenté de volume et se sont ulcérés à leur tour. Knfin un bouton typique s'est développé à la base de la queue, sans qu'on puisse préciser la date de son apparition, attendu qu'il avait déjà le volume d'un gros pois, et qu'il était en voie d'ulcération, quand son existence a été constatée. A différentes reprises ce dernier bouton a donné, à la ponction, des Leish- mania nombreuses, comme les boutons primaires et secondaires de la cuisse. Six mois après l'inoculation, la dermatose n'est pas guérie. Les ulcéra- tions primaires de la cuisse sont seules cicatrisées; les boutons secondaires (cuisse et base de la queue) sont ulcérés et recouverts de croûtes et, dans le produit d'excrétion du bouton de la queue, on trouve encore des Leishmania non rares. Chez l'homme, le développement de boutons d'Orient secondaires pou- vant être attribués à des auto-inoculations est fréquent, mais, comme il s'agit presque toujours de malades qui se trouvent dans des foyers d'endémicité de la leishmaniose cutanée, cette étiologie, si probable qu'elle soit, ne peut pas être donnée comme certaine. Chez le cercopithèque dont je viens de résumer l'observation, le rcMe des SÉANCE DU 27 AOUT I917. SoQ aulo-inoculalions iic semble pas pouvoir être mis en doute. Les boulons secondaires ont commencé à se montrer 3f) jours après l'apparition des boutons primaires, alors que ces derniers étaient ulcérés; contrairement à ce qui arrive en général, les ulcérations n'étaient pas recouvertes de croûtes, mais à nu, et dans les excréta on trouvait des Leishmania nom- breuses, l'enfui on a noté que, pendant la quinzaine qui a précédé l'appari- tion des boutons secondaires, le singe se grattait beaucoup, en particulier à la face externe de la cuisse où, vraisemblablement, les boutons primaires donnaient lieu à des démangeaisons. La conclusion pratique à tirer de ce fait est que les malades atteints de boutons d'Orient doivent être mis en garde contre les auto-inocuialions consécutives au grattage, auto-inoculations qui aggravent notablement cette dermatose en multipliant les lésions et en augmentant leur durée. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les divers modes de dédoublement des aminés par catalyse : retour à l'aniline des anilines substituées. Note (') de MM. Paul Sabatier et G. Gal'dio.v. Le nickel très divisé qui provient de la réduction récente de l'oxyde au-dessous de 700°, et qui, en présence d'hydrogène à basse température (généralement inférieure à 200°), est un puissant catalyseur d'hydro- génation, peut également, surtout en l'absence d'hydrogène, provoquer très fréquemment des dédoublements moléculaires. Dans le cas des aminés, ces dédoublements peuvent être de natures variées, et ils pro- viennent soit d'une désliydrogénation, soit d'une séparation d'ammoniaque ou d'une molécule d'aminé moins complexe que l'aminé primitive et capable de résister elle-même à l'action destructive du métal. Désliydrogénation des aminés. — I^c nickel agissant au-dessus de 3oo" peut réaliser la soustraction d'hydrogène, selon plusieurs modes tout à fait distincts : i" L'enlèvement d'hydrogène peut n'atteindre que le groupe hydro- carboné de la molécule, et n'intéresse pas les résidus amide ou imide qui y figurent : la fonction aminé est maintenue dans la nouvelle molécule. C'est ce qui a lieu avec les diverses aminés issues des composés hydiocychques : la cyclohexylamine C^H".NH- est, sur le nickel à SSo", ramenée à ( ' ) Séance du 20 noùt 1917. C. n.,1917, r Semestre. (T. IGO, N' 9.) 4l ,ilO ACADÉMIE DES SCIENCES. Vaniliiie CH'.NH", stable à cette température, réaction inverse de celle qui, au-dessous de i8o°, transforme cette dernière en cyclohexylamine. De même la. pi péridi ne revient à la pyridine (Ciamician), la têlrahydro- quinolèine ou la décahydroquinoléine reviennent à la quinoléine (Sabatier et Murât). 2" La déshydrogénation peut atteindre à la fois le groupe amide en même temps que le terme hydrocarboné immédiatement voisin. C'est la réaction que nous avons décrite dans une Note récente ('), par laquelle une aminé primaire issue d'un alcool primaire, R.CH-.NFP, fournit, sur le nickel à Soo'-SSo", le nilrile R.CN, réaction vérifiée pour la benzylamine et l'isoamylamine. A ce sujet, il convient de remarquer que ce passage de l'aminé au nilrile avait été réalisé antérieurement, par une sorte de déshydrogénation indirecte, en traitant l'aminé par le brome en présence d'une solution alcaline (Hoffmann) (-) : il y a formation intermédiaire de dibromamine d'où l'alcali enlève deux molécules d'acide bromhydrique. La réaction n'est d'ailleurs applicable qu'aux aminés forméniques de rang élevé, tandis que pour celles possédant moins de cinq atomes de carbone l'action de l'alcali procure simultanément l'hydratation du nilrile et conduit ainsi au sel de l'acide correspondant. Mais l'insuccès que nous avons éprouvé dans la déshydrogénation de la mélhylamine, et également de l'éthylamine, peut s'expliquer facilement par l'instabilité propre de ces aminés, que le nickel au-dessus de 3oo" tend à scinder avec élimination d'ammoniaque, ainsi que nous l'indiquerons ci-dessous. 3" La soustraction d'hydrogène peut intéresser simultanément le groupe amide, en même temps qu'un atome de carbone non voisin : dans ce cas, on réalise une cyclisation de la molécule. C'est ainsi que la méthylorthololuidine, soumise vers 33o" à l'action du nickel, donne de Vindoi (Carrasco et Padoa) (^). Sèparalion d'ammoniaque. — Dans beaucoup de cas, le nickel tend à réaliser la séparation d'une molécule de gaz ammoniac, stable vis-à-vis du métal pour les températures inférieures au rouge : mais s'il n'y a pas d'hy- (') Paul Sabatier et G. Gaudion. Comptes rendus, t. IG.'l, 1917, p. 2j4- {''■) Hoffmann, Ber. chem. Gcs.,t. 17, 1884, p- 190J. (") Cauuasco et r^AUOA, Lincei, t. 15, (2), 1906, p. G99. SÉANCE DU 27 AOUT 1917. 3ll drogène amené de l'extérieur, cette séparation exige qu'un atome d'hydro- gène soit fourni par un groupe hydrocarboné de l'aminé. C'est ce qui se produit au-dessus de 3oo'^ avec la plupart des aminés for- méniques, primaires, secondaires ou tertiaires : le départ de la molécule danimoniac entraîne la formation d'un résidu élhylénique qui peut d'ail- leurs subir pour son propre compte une dislocation profonde avec sépara- lion de charbon, d'hydrogène, et émiettement plus ou moins important de la chaîne ('). Ainsi avec l'éthylamine, on aura la réaction l'éthylène étant lui-même totalement détruit à Soo", avec dépôt de char- bon, et dégagement d'un mélange d'éthane, de méthane et d'hydrogène. La présence d'hydrogène facilite la séparation d'ammoniaque, et conduit au carbure saturé ou à un mélange de carbures saturés issus de l'émiette- ment de ce dernier. Dans le cas de la benzylarnine , la tendance au dédoublement en toluène et gaz ammoniac est très intense en présence d'hydrogène, et nous avons indiqué dans la dernière Note que tout l'hydrogène issu de la production du nitrile est utilisé pour former du toluène et de l'ammoniaque {loc. cit., p. 226). Quand on opère sans précautions l'hydrogénation du nitrile benzoïque, le rendement en benzylamine est très faible, parce que celle-ci se scinde en toluène et ammoniaque (-). \SaniIinr et les aminés aromatiques qui en proviennent par substitutions forméniques dans le noyau (toluidines, xylidines, etc.) sont au contraire très résistantes vis-à-vis du nickel, qui à 35o° n'exerce sur elles qu'une action négligeable. Il faut atteindre environ 5oo° pour obtenir une décom- position pyrogénée, d'ailleurs complexe, qui donne lieu à un dépôt abon- dant de carbone, coïncidant avec le départ de gaz ammoniac et la formation des hydrocarbures aromatiques correspondant à lamine, benzène à partir de l'aniline, toluène à partir des toluidines, etc. Séparation iVamine aromatique. - La même stabilité n'appartient plus aux diverses aminés issues de l'aniline par des substitutions forméniques dans le groupe amide, telles que la méthylaniline, la diméthylaniline, etc. (') I'aui. Sabatier et Senderens, Ann. de Chim. et. de Phys., 8"= série, t. '1, igoS, p. 436. ('-) Paul Sabatier et Senderf.ns, Comptes rendus, t. IW, 190», p. 486. 3l2 ACADÉMIE DES SCIENCES^ Ce sont en réalité des dérivés phényliques d'aminés forméniques, et l'on peut s'attendre à y trouver la fragilité de ces dernières vis-à-vis du nickel à 35o°. L'expérience a vérifié nettement cette prévision. Les vapeurs de méthylaniline C'H'.NH.CH' (qui bout à igS") ont été dirigées sur une traînée de nickel réduit, d'activité vérifiée, maintenue vers 35o° : on observe un dégagement régulier d'un gaz d'odeur ammonia- cale prononcée qui, après lavage à l'eau, possède une composition voisine de celle du méthane. Le liquide condensé contient, à côté d'une certaine pro- portion de benzène et de méthylaniline survivante, de l'aniline CH^NH^ qui forme le produit principal et peut être facilement caractérisée par la formation d'un sulfate solide qui remplit la masse quand on ajoute goutte à goutte de l'acide sulfurique additionné de trois fois son volume d'eau : une goutte du liquide donne d'une façon intense toutes les réactions de l'aniline. La dose de benzène corrélative de celle d'ammoniaque, assez importante quand le nickel est neuf, diminue rapidement, lorsqu'il est devenu charbonneux, l'aniline demeurant alors le produit exclusif de la réaction. Celle-ci peut être représentée par la formule schématique C« H' , NH . CH» — C^' Il • . mv- + CHS mais les groupes méthylène ainsi libérés sont partiellement détruits en charbon et hydrogène qui hydrogène le reste en méthane, ou bien qui agit sur la molécule primitive de méthylaniline pour la transformer en benzène, gaz ammoniac et méthane CH'.NH.CH' + aH-i^OH^ + NH'H-CH*. Ce dernier effet ne tarde pas à devenir peu important, et le régime qui s'établit correspond à peu près à la réaction 2(C''H».NH.CH^j = G + CH'-r sCCMi^NH^). L'absence de l'odeur désagréable caractéristique dans le produit obtenu montre qu'il ne s'est pas formé de trace appréciable de la carbylamine, qu'aurait pu fournir la réaction de déshydrogénation CHI'. Nil . CH^ = 211- -H G» H'. NC. Pl.énvl- carbvlamiiie. La dimcthylaniline C*H^N(CH')- (qui bout à 195°) a fourni des résul- tats tout à fait analogues à ceux de la méthylaniline. En envoyant ses SÉANCE DU 27 AOUT 1917. 3l3 vapeurs sur le nickel à 35o°, on obtient une réaction qui est sensiblement représefitée par la formule C«H5.N(CH3)2=: C''H^NIP+ C + CH'. Le gaz dégagé, qui provient de la séparation des deux groupes CH-, ne contient pas d'étiiylène et présente à peu près exactement la composition du méthane. Surtout au début de l'action, une portion de l'hydrogène, dégagé par suite du charbonnement du nickel, fournit du gaz ammoniac et du benzène, l'aniline étant pourtant le produit presque exclusif de la réaction. IJélhylaniline C"H^NH.C-H' (qui bout à 206") se comporte d'une manière semblable. Avec le nickel à 3oo°-3jo", la réaction peut être écrite C'IIMVII.CHs.CFP^C^Hs.NH^-t-CH^ : CU^ litliyli'ne. Mais l'éthvlène libéré de la sorte subit sur le nickel la destruction totale que nous avons rappelée plus haut, et fournit du charbon, avec un mélange d'éthane, de méthane et d'hydrogène. Aucune trace d'éthylène ne survit. Ici encore, surtout au début, une partie de l'hydrogène sépare de l'ammo- niac et du benzène. Mais le produit recueilli est presque entièrement formé d'aniline, dont le sulfate se sépare de suite à l'état solide quand on ajoute goutte à goutte de l'acide sulfurique un peu dilué. Une réaction tout à fait analogue a lieu avec la diéthylaniline (qui bout à 216") C' H ' . N ( CH' . CtP)2 = C H^ N H^ -1- 2 ( CH^ : CH» ). I/élhylène engendré est totalement détruit comme dans le cas précédent, en donnant lieu aux mêmes effets. Le liquide condensé, qui ne renferme qu'une petite dose de benzène, est constitué par de Vanih'ne à peu près pure. On voit donc que l'action catalytique du nickel, agissant seul vers 35o°, permet de réaliser le retour régulier des méthyl- et éthylanilines à l'aniline, et l'on peut sans témérité prévoir qu'il en serait de même pour les aminés issues de substitutions forméniques plus complexes dans le groupe amidé de l'aniline. M. BERGONit: fait hommage à l'Académie d'un Rapport sur l' organisation el le fonclionnement de la cure des séquelles de blessure par le travail agricole. 3l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. CORRESPOND AIVCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° La distillation fractionnée et la rectification, par Charles Mariller. 2" J. DE Parrel. Précis d'anacousie i^ocale et de labiologie. (Présenté par M. Ed. Perrier.) GÉOLOGIE. — La formation du Karoo dans le Congo occidental. Note de MM. F. Delhaye et Sluys. Les terrains calcaires occupent au Bas-Congo la partie centrale de la région des Cataractes, mais ils débordent largement dans les bassins du Niari et du Djoué. La formation calcaire, y compris le conglomérat infé- rieur, constituait le système schisto-calcareux de Pecliuel et de Dupont. Ces terrains étaient rapportés avec doute au Dévonien. M. J. Cornet, qui a esquissé la constitution géologique du système schisto-calcareux, a montré que la formation calcaire reposait par l'intermédiaire d'un conglomérat important sur les couches de Nsé/iélolo, qu'il a rattaché à son système méta- morphique, et qu'elle était recouverte en discordance par la puissante série de Kundelungu. Cette dernière série comprend : à la partie inférieure, des schistes et des grès sans galet {système de la Mpioka)-^ à la paiiie supérieure, des grès grossiers feldspathiques avec galets [système de Vlnkissi). La formation calcaire dépasse 5oo'" d'épaisseur; elle correspond à une phase de sédimentation continue efîectuée dans un bassin peu profond où de faibles variations de profondeur ont eu une influence sur la structure que devaient prendre les roches calcaires. On peut distinguer sur l'épaisseur cinq niveaux qui passent de l'un à l'autre par gradation ménagée. Ce sont dans l'ordre de formation : 1° Calcaires inférieurs. — Ils commencent par un horizon très constant formé par 1 1™ de calcaire à texture très serrée, de couleur gris bleu ou rose, stratifié en lits réguliers généralement réunis pour constituer des bancs puissants. Au-dessus le cal- caire devient argileux, et passe à un horizon de schistes calcareux, siliceux à la partie supérieure. SÉANCE DU 27 AOUT 1917. ^^l5 ■'." Hoches (h Ihilu. — Elles sont formées d'alternances répétées sur environ 200'". (le calcaires argileux stratifiés en bancs minces, de schistes calcareuv et de grcs ou de psamiiiites calcareux. 3" Calcaires oolitlndre\v-C. Lawson; — Mémoire 69 : Bassins houillers de la Colombie britannique, par D.-B. Dowling. Ottawa, Imprimerie du Gonvernemenl, 191 7 ; 2 vol. in-S". Archii'es russes d'anatomie, d'histologie et d^embryotogie, par A. -S. Dociei., l. I, fasc. 2. Pelrograd, Yakor, 1916; s fasc. in-8". Smilhsonian Miscelianeous collections; vol. dk, n° 5 : Cambrian geology and paleontology ; 111, n° o, Cambrian Irilobiles, by Cbarles-D. Walgott. Washington, 1916; I fasc. in-8°. Annual report 0/ the director Kodaikanal and Madras ohservatories for 1916. Madras, Government prcNS, 1917; 1 fasc. in-4". Annual report of the archaeological department southern circle. Madras,' of the year igiS-igiô. Madras, Government press, 1916; 1 fasc. in-4°. Heale commissione per lo sludio del régime idraulico del Vo. Idrometro di Cre- mona. E Ifemeridi dal 1868 a/ 1910. Parnia, Donati, 1917; i fasc. in-4°. Richesses thermales et avenir de Dajc, par F. Garrigou. Dax, Juslère, i883; i fasc. in-8°. Maison d' Amérit/ue. Projet de création à Paris d'une association analogue à l'Union Panaméricaine de W ashington, par R. L. Lomba. Paris. Imprimerie des arts et manufactures, 1917; 1 fasc. in-S". Le Lion. Synthèse et analyse. Une visite à Jésus-Chriit, par Alexandre de Scev, Montbéliard. Paris, Paul Dupont, 19J0; 1 vol. in-8". U. S. Depailmenl of labor. Wholesale Priées 1890 lo iSgS. Wasliinf;ton, Govern- ment Piinling Office, 1916; 1 vol. in-8°. (A saitre.) ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCP: du lundi 5 SKPTEMBRK 1917. PRÉSIDENCE DE M. .1. BOUSSINESQ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THÉORIE DES NOMBRES. — Quelques propriétés des formes quadratiques binaires indéfinies (' ). Note de M. G. Hoibkrt. 1. Les formules qui vont être développées se rapportent toujours aux réduites principales (moda) indéfinies. Elles appartiennent à deux types. Dans le premier type, les premiers membres sont des nombres algébriques de réduites : les réduites principales de déterminant N y apparaissent par- tagées en deux catégories, et c'est la différence entre les deux nombres correspondants de réduites qui intervient. Aux seconds membres figure soit le nombre total des classes positives de déterminant — N, soit un nombre analogue algébrique. Quant aux formules du second type, on peut les regarder comme une extension aux formes indéfinies, la seule qui ait été proposée jusqu'ici à ma connaissance, des théorèmes de Kronecker sur les formes définies. Les notations sont toujours celles de mes Notes précédentes. 2. Si l'on pose, avec Hermite (*), (0 ' 6 = 42]'/"'*' *(-')"««, OÙ rt„ = V (— i) '■= , cette dernière somme portant sur les diviseurs, r/, de [\n -f-3, inférieurs à leurs conjugués, j'ai fait connaître ('), avec l'indi- (') Comptes rendus, t. lOo, 1917^ p. '^98. (^) Journal de Liouville, 1" série, t. 9, p. i45; OEu^-res. t. 2, p. 246. (^) Comptes rendus, t. 158, 1914, P- 297. G. R., uj<-,i- Semestre. (T 16S, N' 10.) 13 322 ACADÉMIE DES SCIENCES. ciition de leur origine, les expressions de 15 r,, et BOy), : (^0 B-o, = .',2;'(-')^'/^S[(-n'^-']. (3) Bôr,,=-— 42''/"-f^$f-')".2/K Les suivantes dérivent d'une source analogue : (4) B9,=42;'/'^^S(- >i = 0 (5) BO 1 )', + 4 >j 7 ' j^ L(-')' +(-1)* -'J- N = 0 Dans ces formules, V a la même signification que dans ma dernière Note; X porte sur les classes positives, de discriminant 8M + 7 et de Vordrc impropre; l^.^ et |j.. désignent les deux minima seso (mod/() d'une de ces classes ([j., ^ a^). Indiquons encore le développement (6) -V/,(..)?jff^ := const. 4- 4 7 a" ■ X COS/;!,r -H X C(is;jlj' -t- cos m'.r -i- co« y."./- ,' , .N = 1 .\ N S" porte sur les classes positives, de discriminant N et de Vardre impropre; [ji, [j.\ i)." sont les trois minima d'une de ces classes. Enfin, si F(N)etF,(N) désignent, selon l'usage, les nombres des classes positives, de discriminant N, respectivement de l'ordre propre et de l'ordre impropre, la constante, au second membre de (G), a pour expression 42'^/nF(N)-3F,(N}], avec F^o) — o; F, (o) I I ■! ',\. Formules du premier type- ~- Dans (5) et (4), remplaçons B par sa valeur (i); égalons ensuite les coefficients des mêmes puissances de fj dans SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE I917. 323 les deux membres, et, au premier, introduisons les réduites principales indéfinies ( ' ) par le procédé de ma dernière Note. Nous trouvons ainsi trois formules, car (5) en fournit deux, selon qu'on y considère les termes en q ' ou en q '. Pour simplifier nous poserons \- + c\- n,(,o^2'(-r)' "^('')=2'(V)' K(/o=2'(-') ■' n n n toujours avec nos notations; les trois formules obtenues s'écrivent : (7) H,(8/i + 3)z=2F(8/i + 3), (S) H,(8«+7)=:2 ^' [,-(_,)>"' _(-,V'=], i-h 'H., — m (9) K(4« + 3) = o. |§ (-iV*' Opérons de même sur (2); nous trouvons une formule analogue qui s'applique aux réduites principales, de déterminant IN et de l'ordre impropre, pour lesquelles -(« + c) est impair. Introduisons alors Xessemi- r«///?/cj principales (a', //, c) et posons H,(/0 = V ( ^ ' 3=2//-|«'+c'|, n la somme s'étendant aux semi-réduites principales (-) («', //, c') de déterminant n, nous aurons la relation (10) H^(«)^2^[l-(-.)"^]. J'ai déjà donné la formule (7), qui est une transformation d'un résultat d'IIermite, au Tome 158, ipi^j P- i36i, des Comptes rendus; on peut en obtenir trois autres de même nature, en faisant a? =: 7 dans (6), et distin- 4 (' ) Ce sont celles («, h, c), pour lesquelles « -f- c est pair, 6 > o et («+ cY —f\ l>- < o. (^) Rappelons que ( «', 6, c') est semi-réduite principale si «'+ c' est impair, //> o 324 ACADÉMIE DES SCIENCES. guant des cas suivant la valeur de N ( mod 4 ) : (il) . H,(4« + 2) = 2F(4«-+-2), (la) H,(8/î + 5) = 2F(8« H- 5), (i3) H(,(8« + i) =2F(8/i-+-i). Dans la dernière, H„(8« + i)est la somme V (^j- )> étendue à celles des réduites principales (a, />, c), de déterminant 8« -f- 1 et de l'ordre im- propre, pour lesquelles -(a ~hc) est pair. 4. Les formules (7) à (i3) sont bien du type que nous avions annoncé; elles sont remarquablement simples et se traduisent élégamment en langage ordinaire; l'équation (11), par exemple, s'énonce ainsi : l'tirmi les réduites principales (a, b, c), indéfinies ('), de déterminant lin -h 2, le nombre de celles où la quantité, toujours impaire^ b — -\(i -\- c\ est de la forme 4/ -f- i , diminué du nombre de celles où elle est de la forme ] k — \, est égal au double du nombre des classes positii'es de discriminant 4 '* + ^ • On a ainsi d'intéressantes relations entre certains nombres de réduites principales indéfinies de déterminant N etdes nombres de réduites positives de déterminant — 1\. On en obtiendrait d'analogues, grâce à des formules nouvelles qui concernent la fonction numérique C d'Hermite (loc. cit.)-, par exemple : iv(4/0 = 2("i)"rF(/0-3F,(«)+S(-'Fl; le premier membre devant être augmenté de + i , si n est carré. Par d'autres procédés, enfin, et en partant toujours des propriétés de nos fonctions numériques 'j', y , ..., s, on établirait diverses équations, telles que celle-ci : 4fH-3 ■-'=-s'' / 2 OÙ (—0^ ) ^M ~ ) ^^^^ ^^^ symboles classiques de Jacobi. 5. Formules du second type. — Tout d'abord, en appliquant aux seconds ( ' ) Il est inutile d'ajouter de l'ordre propre, car il n'y a pas d'ordre impropre pour les déterminants ^ 2 ou 3 (mod !^). SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE I917. 325 membres de (7), (i 1 ), (12), (i3), certaines des formules de Kronecker, on peut en déduire, pour les premiers membres, des relations du même genre. Par exemple, si ^i{n) désigne la somme des diviseurs impairs de /i, on aura ('), par (i i) et (12), H,(/,M4-2) -)- 2ll,(4M + 2 -2^) + 2H,(/iM + 2 — :',')+. ..:rr2C?,(4M + 2), H2(8M + 6 — iM-i- 2lli(8M +6 — 3'^)-+- 2H,(8M + 6 — 5^) +...= (p,(8M + 6). Ce sont des relations où les deux membres sont du type même de Kronecker; seulement H,(LiM + 2), par exemple, est la différence entre deux nombres de réduites principales de déterminant 4M + 2, au lieu d'en être la somme, comme le demanderait l'analogie directe. On peut obtenir, de la manière suivante, d'autres relations de même nature. l'xrivons que BOr],, dont (3) fournit le développement suivant les puis- sances croissantes de .^ ^ la dernière somme s'étendant aux décompositions en facteurs 8M-\-5 = fId,, avec r/ << d, . 6. Pour terminer, j'indiquerai des relations analogues, mais où les pre- miers membres portent sur certains coefficients des réduites principales, coefficients qui ne sont plus ici des unités. Posons, afin d'abréger, n n nous aurons, parmi d'autres formules, ('4) 2' (-')"L(4N + i-/,/r^) = -2(-i)>-V'^(f/,_,/)|'z_iy // = (), ±1, ±2. ... la somme, au second membre, portant sur les décompositions puis ('5) 2' (-')"I^(4N-/iA;)=-82^(^.-â)(-.)"^'''"'"", /j=0, ±1.±2, ... la somme, au second membre, portant sur les décompositions (iC) Nz=:r>],; -î<ô,, où, de plus, 0 et â, sont de parités contraires. Dès lors, le second membre de (li) est nul, si N est impair. Enfin 2 P(8M-(,/,+.n = 8VôM-.)^'^^^'^'-". 2* + l = ±i.±:i, ... le second membre portant sur les décompositions (i(î), où N = 2M. 7. Nous arrêterons là ces exemples. Ils suffisent, croyons-nous, pour con- firmer l'importance, dans les applications arithmétiques, des fonctions numériques remarquables dont nous avons si souvent parlé, et aussi pour montrer l'utilité que présentait notre définition des formes indéfinies SÉANCE DU '") SEPTEMBRE I9I7. 327 réduites, ou seini-réduites, principales (mod 2) ; ces réduites, on l'a vu dans cette Note et dans la précédente, s'offrent de la manière la plus naturelle et permettent de donner un énoncé simple et élégant à des résultats d'appa- rence compliquée, (jue, sans leur secours, nous aurions dû souvent laisser dans l'ombre. ZOOLOGIE. — Sur certaines catégories à établir parmi les Poissons habitont les eaiir douces. Note ( ') de M. G. -A. lîocLEivGEn. Quand, pour l'étude de la distribution géographique, il importe de répartir les Poissons en marins et d'eau douce, une difficulté se présente du fait qu'un nombre considérable d'entre eux se rangent à la fois dans les deux catégories : tels que les Saumons et les Anguilles, selon l'époque de leur existence, certaines Truites et J:]pinoches dont la même espèce se divise en races les unes à vie mixte, les autres entièrement dulcaquicoles. Pour d'autres encore on a proposé une division intermédiaire, dite des Poissons d'eau saumâtre {^), vague et incorrecte dans son application, car beaucoup des espèces qui y sont comprises se rencontrent aussi en pleine mer et remontent les cours d'eau bien au delà de l'inlluence des marées, comme, par exemple, certains Bars et Muges. Même le terme dulcaquicole ne peut pas toujours être pris dans le sens absolu, puisque diverses espèces auxquelles il s'applique normalement peuvent s'établir dans des mers peu salées, comme la Baltique, tandis que d'autres, qui ne s'aventurent jamais au delà de l'embouchure des rivières, se sont adaptées à la vie dans des eaux dont la salure est supérieure à celle de la mer, ainsi qu'il a été constaté chez certains Cichlides d'Afrique. La conception du véritable Poisson d'eau douce est plutôt théorique. Quand dans un groupe, famille ou sous-fauiille, aucun représentant n'est marin, nous sommes autorisés à conclure que ce groupe a pris son essor en eau douce; ses aucêtres peuvent avoir vécu dans la mer, peu importe, mais comme tel il a toujours été dulcaquicole et les fossiles sont souvent là pour le prouver. Je propose donc de désigner cette catégorie sous le nom de Poissons limnogèxes, par opposition à tous les autres, thalassogènes. 11 est important de faire cette distinction, car la dispersion des premiers (') Séance du 27 août tgi-. (') Gu.MiiER, Stiidy of Fis lies, 1880, p, 25i, 328 ACADÉMIE DES SCIENCES. comparés aux seconds a été régie par des conditions toutes différentes, ainsi que le démontre leur distribution, indépendante des mers dans lesquelles se déversent les cours d'eau qu'ils habitent, mais se rattachant à la configuration des terres et des bassins hydrographiques aux périodes géologiques qui ont précédé l'époque actuelle. Comme exemple je citerai la grande famille des Silurides, exclusivement dulcaquicoles à l'exception des deux sous-familles des Plotosinés et des Ariinés, dont les i-eprésentants sont marins et ne font que remonter cer- taines rivières; or ces derniers sont identiques ou très voisins sur les deux côtes de l'Atlantique, tandis que dans les autres sous-familles aucun genre n'est commum à l'ancien et au nouveau monde. Kn ce qui concerne les Poissons thalassogènes représentés dans les eaux douces, trois grandes divisions s'imposent : Catagames, Anagames, Méno- GAMES. Les Catagames, qui passent une partie de leur vie en eau douce et se reproduisent en mer, et les Anagames, qui se comportent inversement, répondent aux Gatadromes et Anadromes de la plupart des auteurs; mais, à la suite des objections qu'a faites G. Gilson (') au sens souvent donné à ces derniers termes, qu'il réserve pour exprimer la montée et la descente d'un même poisson (migrations anadromiques ou catadromiques), j'ai proposé (-) de leur substituer les dénominations ci-dessus, comme plus expressives et permettant de conserver les autres dans le sens qui leur con- vient le mieux. Je propose de désigner comme Ménogames (^) les Poissons originai- rement catagames ou anagames qui ont abandonné les migrations pour s'établir définitivement en eau douce, soit spontanément*, soit à cause d'un emprisonnement dans des lacs autrefois en communication avec la mer. Comme exemples du premier cas, de beaucoup les plus nombreux, on peut citer le Carcharias zaïnbesensis, les Tiygon des fleuves de l'Amérique du Sud; beaucoup de Clupéides, de Truites, de Gobiides, de Pleuronecles, d'Epinoches, de Lophobranches, de Tétrodons, etc.; comme exemples du second le Carcharias nicaraguens/s, certaines races de Petromyzoïi marinas, de Sa/mo sa/ar et de Cutius quadricornis, cas fort intéressants d'adaptation forcée. (') Inn. Soc. Zool.-Malac. Belf;., t. 'i-3, 1908. p. 10. ( = ) The Fielil, t. 111, 190S, p. 52/4. {^) De f/Evio, ntaneo, el de Yv-yoç, nnpliœ. SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE IQI7. 3lC) Si je suis d'accord avec la plupart des auteurs quant à l'origine des Poissons catagames et ménogaines, il n'en est pas de même en ce qui con- cerne les Salmonidés, rangés le plus souvent, par Gùnther entre autres, parmi les Poissons d'eau douce proprement dits, pour deux raisons appa- remment : d'abord parce que ces poissons frayent en eau douce, ensuite parce que la plupart des espèces sont exclusivement dulcaquicoles. Mais alors que penser des Aloses, qui se comportent comme les Saumons et les Truites, bien qu'on s'accorde à les considérer comme d'origine marine, et des types ménogames que Gùnther réunissait, à l'exception des Galaxias et des Épinoches d'eau douce, dans sa division des Poissons d'eau sau- màtre, quoique dans bien des genres les espèces soient nombreuses en eau douce et établies souvent fort loin de la mer. Ce qui me semble tendre à prouver l'origine marine des Salmonidés c'est que, outre le fait qu'un certain nombre ne quittent jamais la mer et descendent même à de grandes profondeurs, la distribution de certaines espèces anagames du genre Salmo, dépendant des océans, contraste nettement avec celle des poissons limno- gènes : ainsi le Saumon proprement dit, S. salar, vit à la fois en Europe et dans l'est de l'Amérique du Nord, et des espèces de la section Oncor/iync/ius sont identiques à l'est et à l'ouest de l'océan Pacifique; tout comme aux Antipodes la distribution des Galaxias s'explique non pas par une conti- nuilé continentale hypothétique (Antarctis), comme on l'a suggéré, mais par la conclusion que les espèces, aujourd'hui pour la plupart confinées dans les eaux douces, sont dérivées de formes marines, comme il en existe d'ailleurs encore (' ). Pour donner un exemple de l'application des catégories ainsi définies, j'ai dressé la liste suivante des groupes représentés dans les eaux douces de l'Afrique, dont je viens d'achever la revision (*) : I. TllALASSOGÈNES DULCAQUICOLES : A. Catacames : Pristidœ, Elopidœ, Si/ivùhr (Plotosi/iœ, Ariinœ), Sy//ibr(/n- chi'dœ, Anguillidœ, Scombresocidœ (Hemir/ui/np/ius), Centrarchidœ^ Sciœnidw, Serranidœ (Mo?'one, Amhassis, Therapon), Scorpididœ, l'ristiponiatidœ, Sparidœ. L'arangidœ, iHeuronectidœ^ Gobiidœ, Alherinidœ, Mugilidœ{Mugil), /'o lynemidœ , Sp/iyrœn idœ . (') \'oir BouLENGER, .\alure, t. 67, 1902, p. 84. (^) Catalogue of the Fresluvater Fishes of Africa in thc British Muséum, \ vol. 1909-1916. C. F.., 1917, 1' Semestre. (T. 105, N° 10 ) 44 33o ACADÉMIE DES SCIENCES. B. Anacaaies : Clupeidœ (Clupeà). C. MénO(;.\mi;s : Carchariidœ, Clupeida', Salmonidœ, Galaiviidœ, Scombre- socidœ {Zenarchopterus')^ Syngnalhidœ, Centrarchidœ, Sernifu'dœ [Lates, Luciolates), Scorpididœ, Gobiidœ, Atherinidœ, Mugilidœ (^Agonostoma), Gatrosleidœ, Blenmidœ, Tetrodonlidcc. II. LiMNOcÈNEs : l'olypteridœ (*), Lepidosir-enïda', Mormyridœ (" ) , Notop- teridœ, Osteoglossidœ, Pantodontidœ (*), Phrdctola'rnidœ (*), Knenrda'('), Cromerilda' (*), Choracinidœ, Cyprinidœ, Siluridœ, Cypiinodonlidœ (?), Na/ididcf, Cichlidœ, Ospliromenidœ , Anahantidœ, Ophiocephalidœ, Mastacem- belidœ ('). Si l'étude de la distribution des Poissons tlialassogènes dulcaquicoles relève de celle de la faune marine, il en est tout autrement pour les limno- gènes, ainsi que le démontre l'exemple des Siluridescité plus haut. Il s'agit de découvrir quelle est l'origine des divers types : se sont-ils formés là où ils habitent actuellement, ou ont-ils émigré, et par quelles voies, d'autres parties du monde? C'est un problème de grand intérêt, mais encore bien difficile à attaquer, vu l'imperfection des données paléontologiques, à défaut desquelles il est le plus souvent impossible de conclure; néanmoins, je me suis efforcé, il y a quelques années (-), de rassembler tous les documents qui portent sur cette question et d'en tirer parti pour spéculer sur l'origine des divers groupes de Poissons d'Afrique, à une époque où l'on discutait encore l'hypothèse d'une origine marine pour expliquer le caractère de la faune du Lac Tanganika ('). (') Les familles marquées d'un astérisque sont propres à l'Afrique. (-) Rep. Brit. Assoc, igoS, p. 4i2. (') Comme appendice à cette Note, et pour mieux fixer les idées, voici la liste des Poissons tlialassogènes dulcaquicoles de France : Gatagames : Anguilla vulgaiis, Pleuronectes flesus, Mugil capilo, M. cephaliis. Anacames : Petromyzon niari/ius, P. Jlnriatilis, Avipenser stiirio, Cliipea alosa, C. Jinta, Salnio salar, S. trutta^ Coregonus oxyr/ty/ichus. Ménogames : Petromyzon Plnneri, Salmo imita, var. lacusiris, fario. S.atpinus. var. salvciinus, Tliyinallus rulgarà, Coregonus Itiraretus, C. bezola, Alherina moellon, CoUiis gobio, Gastros/eus aculealus, G. jjungilius. IJlennius /râler, Lola vulgaris. SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE 1917. 33 1 CORRESPONDAIVCE. MM. Edmond Bordage, Gagnepain adressent des remercîments pour les subventions qui leur ont été accordées sur le Fonds Bonaparte en 191 7. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la classification des points transcendants des inverses des fonctions entières ou mêromorphes . Note (') de M. Georges Rémou.xdos, transmise par M. Hadamard. i. Dans la thèse intéressante de M. Félix Iversen (Helsingfors, iqi/i), on trouve une étude approfondie et détaillée des singularités des inverses des fonctions mêromorphes u =f(^z) avec des résultats intéressants et une classification des points transcendants de ces fonctions multiformes, fondée par M. Boutroux (^Annales de f Ecole Normale, 1908) (-), et perfectionnée par M. Iversen. Or j'ai étudié (^Ann. Fac. Se. Toulouse, 2* série, t. 9) les points critiques transcendants des inverses des fonctions algébroïdes (dont les fonctions entières ou mêromorphes sont des cas particuliers) et donné une classifi- cation des points transcendants basée sur la densité asymptotique des branches r- = 'X)(n) qui tendent à l'infini lorsque le point u tend vers le point Ug sur un chemin aboutissant à «„. M. Iversen considère l'ensemble (E) des déterminations de 2 = 's(u) qui sont finies en «„ [racines de i/„ =/(:;)], selon que cet ensemble est fini ou infini, sans tenir compte des grandes variétés que peut présenter la densité asymptotique de ces racines. Gomme, dans mon travail ci-dessus cité, je me bornais au cas oii/(;) est d'ordre fini et que, d'autre part, j'ai pu perfectionner et généraliser ma classification, je l'exposerai ici sous une forme qui complète et précise celles de MM. Boutroux et Iversen. (') Séance du i3 août 1917. (^) Voir aussi 1'. Boltroux, Leçons sur les fondions définies par les éi/uations différenlielles du premier ordre, l'aris, 1908, el Sur les fonctions inverses des fonc- tions entières {Comptas rendus, t, 143, 1907, p. i4o6), 332 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2. Pour fixer les idées, liornons-nous à une fonction entière m =/(=), considérons son inverse :; = <û{u) et désignons par [J.(r) un ordre de /(:'), qui, dans le cas de l'ordre fini, est bien déterminé et égal à un nombre constant p ; dans le cas de l'ordre infini, iJ-{r) est une fonction type intro- duite par MM. Blumentlial (') et Kraft pour régulariser la marche du module maximum de /'(s). On sait que, en général, la densité des racines de l'équation (i) /■( = ) = « est d'ordre {J-Çr), c'est-à-dire que, si nous désignons par n le nombre des racines de (i) contenues à l'intérieur et sur la périphérie du cercle | s | == r, on a (2) « < /■i^w''^^ à partir d'une valeur de /• (pour toutes les valeurs suffisamment grandes), (2') «> Z-!^- "■''"' pour des valeurs infiniment grandes de ;•. Il ne peut y avoir exception que pour deux valeurs au plus de // (l'infini compris), pour lesquelles on pourrait cesser d'avoir (2') à partir d'une valeur de )• (d'après le théorème généralisé de M. Picard) (-). 3. Degré et ordre algébrique. — Considérons un point ?/„ du plan // et soit /«„ le nombre des racines dont le module est égal ou inférieur à r. Si, /•croissant indéfiniment, /?„ l'este fini, le point «„ est nécessairement trans- cendant [voir ma Thèse, celle de M. Iversen (p. 23), ainsi que mon travail ci-dessus ciléj pour la fonction inverse z = a-(?<),parce que la valeur Misera asymptotique pour la fonction u=^J\z)\ dans ce cas, le point u„ (point directement critique de MM. Boutroux et Iversen) sera dit de degré algé- brique fini ^oxxxXd, fonction :; = ©(«/). Si n^^w^ reste pas fini, nous dirons que son degré algébrique est infini et, dans ce cas, nous introduirons une autre notion, celle de l'ordre algébrique : En désignant par [J-o('') un ordre (fonction-type) de la densité des racines de l'équation /"(:;) = «„, nous dirons que le point u^ est d^ordre algébrique iJt-,(/") pour z = o(«), puisque (') Principes de la théorie des fonctions entières d'ordre infini (Collection de monographies sur la théorie des fondions, publiée sous la direction de M. l'>niile Borel, Paris, 1910). (-) Voir le uièine Livre de M. Blunientiial (^ Chapitre VII). SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE I917. 333 cette ([uantité lJ-„(r) détermine la densité asymptotique des branches de s = 'f (m) qui sont finies (et, par consé([uent, algébroïdes) dans le voisi- nage de u ^^ u„. 4. Desré et or. Irc transcendant. — Les éléments lranscendai\ts nous sont fournis par la quanlilé n — /i„ = N(r) qui se rattache (') à la densité asymptotique des branches de 2^»(a) qui tendent vers Finlini sur un chemin du plan // aboutissant au point u^, et exprime, pour ainsi dire, la dif- férence entre la densité générale des racines d'une équation f(z.) = // et la densité spéciale ( ^\vn peut être exceptionnelle au sens du théorème de M. Picard) des racines de réquationy(:; ) = '), c'est-à-dire : atteint le maximum. Il en est de même, à fortiori, si le degré algébrique est Jim. IL Tout point w„ indirectement critique {'-) [d'après la classification de M\L Boutroux et Iversen (voir la thèse de M. Iversen, p. 4'">)] est d'ordre algébrique u.('") \maximum\, tandis que s') pour 100 de nickel. Aciers au manganèse. — Les mêmes remarques, que nous venons de faire pour les aciers au nickel, s'appliquent intégralement aux aciers au manga- nèse relativement peu carbures (carbone <^ o, 1 pour 100) {fig. 2). De o à 3,5 pour 100 de manganèse, ces aciers sont perlitiques et à point A. De '^,5 à II pour 100 ils sont martensitiques et à point B. En outre, de 3,5 à 4 pour 100 il existe une région. intermédiaire dans laquelle les aciers possèdent les deux points A et B et sont formés de troostile et de martensite. 336 ACADEMIE DES SCIENCES. Pour les aciers plus carbures, de 0,7 à i pour 100 de carbone {ftg. 3), la zone intermédiaire (à points A et B) prend une importance consi- Aciers au Manaanése G = 0.3 a 0 A °/ Aciers au Manaanèse C = 0.7i 10% LPo M MnZ Ferrite » Perlite ou Troostile tensile FiK. Perlite TroosttciMartensite Troostite « Auslénits Kis. 3. dérable. A égalité de teneur en manganèse, la température du point A 0.2 OA OG 0 8 10 Carbone Z Fil;. 4- — OiagrainiTie des conslituaiUs des aciers au manganèse bicji iccuils : a, Perlile et ferrite ou céraenlite; b. Martensile; c. Marlensite et troostite; d. Austénitc; e. Auslcnilc et troostite. s'élève, alors que celle du point 13 s'abaisse. Enfin, on peut, par des refroi- dissements convenables, arriver à faire produire le point A dans les aciers SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE I917. 337 pour lesquels le point B se trouve au-dessous de 0°. On obtient ainsi des aciers à troostite et auslénite. La figure 4 résume nos remarques. Elle se divise en trois sections. Première section (a). — Aciers à faible teneur en manganèse (aciers à point A). Ces aciers sont perlitiques. Deuxième section (b, c). — Pour des teneurs plus élevées en manganèse, les aciers présentent le point B. Ces aciers sont martensitiques avec ou sans troostite suivant qu'on a pu, en outre, faire produire ou non le point A. Troisième section (d, e), — Dans les aciers à teneur encore plus élevée en manganèse, on ne peut faire apparaître le point B que par des refroidisse- ments au-dessous de la température ordinaire. Ces aciers sont austénitiques. Ils renferment de la troostite lorsqu'on a pu faire produire le point A. La ligne en pointillé divise le diagramme en deux parties : 1° La partie située à droite et en bas de cette ligne (régions a, c, e) est celle des aciers susceptibles de donner le point A (perlite ou troostite); 1° Les régions b el d dans lesquelles il est presque impossible de faire produire le point A (aciers martensitiques ou austénitiques sans troostite). INDUSTRIE. — Sur r exploitation économique des tourbes de Châteauneuf-sur- Rance (Ille-et-Vilaine). Note (') de MM. C. Galai.ve, C. Lenokmaxd et C. HouLBERT, présentée par M. Edmond Perrier. M. Eckenberg, de Londres, a démontré qu'une tourbe chauffée sous pression, à une température supérieure à i5o° C, perd sa consistance gélatineuse et peut être ensuite facilement séchée par compression. Pour des raisons purement techniques, le procédé Eckenberg n'a pu recevoir, jusqu'à ce jour, d'application industrielle; le produit qu'il fournit possède cependant des propriétés fort intéressantes; ce n'est plus la tourbe : c'est une substance nouvelle à laquelle, pour la commodité de notre exposé, nous donnons le nom de tourhon; voici ses principales propriétés : i" Le pouvoir calorifique du lourbon est supérieur d'environ 10 pour 100 à celui de la tourbe simplement desséchée el peut atteindre 6.5oo cal-kg ; c'est un demi- coke. C) Séance du 27 août 1917. C. R., 1917,2' Semestre. (T. 165, N« 10.) 'l^ 338 ACADÉMIE UKS SCIENCES. 2» L'hydrocellulose étant détruite par le passage à l'autoclave, le lourbon ne reprend plus riuimidité après dessiccation. 3° Nous avons constaté que le tourbon^ obtenu avec les tourbes de Chàteauneuf, était tout particulièrement riclie en produits volatils. Voici, à titre d'exemple, une moyenne d'analyses effectuées ii l'usine à gaz, à l'Ecole nationale d'Agriculture et à l'École de Médecine et de Pharmacie de Rennes : Pour 100. Matières volatiles 6i ,3 Gendres 3, i Charbon fixe 36,6 Ces chiffres se rapportent au tourbon anhydre. Encouragés par ces résultats, voici comment nous avons réalisé la prépa- ration économique du tourbon : Au lieu de prendre les tourbes naturelles à 85 ou 90 pour 100, nous enle- vons d'abord, par un pressurage à froid, la plus grande quantité d'eau possible. Les nouvelles presses continues (syst. Mabille, Aurep, etc.), donnant des pressions atteignant facilement 5o''« à 100''*'' par centimètre carré, permettent d'obtenir des briquettes ne renfermant plus que 60 pour 100 d'eau. Nous partons de ces briquettes. Après les avoir placées sur des chariots, en couches séparées par des claies, nous les introduisons dans des autoclaves horizontaux chauffés pendant 20 minutes, par la vapeur, à i6o°7 Au sortir des autoclaves, la tourbe cuite peut être une deuxième fois passée dans les presses, mais cette opération n'est pas nécessaire. Débarrassé de \a matière gélatineuse, le produit sèciie rapidement, soit à l'air libre, mieux encore dans des couloirs chauffés par les gaz du foyer. . Récupération de la chaleur. — Nous récupérons la plus grande partie de la chaleur perdue en disposant les autoclaves en batteries, par couples, et en les reliant par une tuyauterie appropriée, de manière à pouvoir utiliser successivement la vapeur de détente et l'eau chaude condensée au fond de chacun d'eux. Le calcul qui suitjustifie l'économie du procédé. Pour simplifier les calculs, nous admettons que la chaleur spécifique de la tourbe brute est égale à celle de l'eau; nous nous tenons toujours ainsi dans des conditions moins avantageuses que les conditions réelles. Imaginons ioo''s de tourbe dans notre autoclave, jiour porter ces ioo''s de tourbe à 160", il faudra jiroduire I Go X 100= lOooo'-'i. La chaleur de vaporisation île l'eau, à cette température, étant de [\i^a^'\ il nous SÉANCE DU i SEPTEMBRE 1917. 339 faudia donc employer 16000- 2 K„ - , — ; — — = 52"-, 3 lie vapeur. D'aulre part, on sait que, praliqiiemenl, i''s d un charbon fournissant G5oo"' (') est capable de vaporiser 6^^ d'eau environ; il nous faudra donc, e« charbon, pour vapo- riser nos 82''?, 5 d'eau dans les conditions indiquées : 32,5 :51'g.4. (^r, comme nos 100''" de matière première contenaient /(O pour 100 de charbon (nous sommes partis d'une tourbe-briquette à 60 pour 100 d'eau); avec un seul autoclave, pour une dépense de 5^^,l\, on obtiendra donc 4o''^ de charbon; la dépense sera 5,4 I ■ — — = - approxinialu emeni ; 40 7 le rendement, environ 87 pour 100. Par l'emploi d'un deuxième autoclave, nous récupérerons une partie de Vènergie dépensée et nous augmenterons le rendement. Etablissons la communication du premier autoclave (dans lequel la tourbe est chaufTée à 160°), avec un deuxième chargé de bri(|uettes; nos 32'6 le 3 » (hiver court) 1908-1909 — i4>o le I » (hiver de durée normale) On voit que les hivers très froids ont jusqu'alors leur minimum dans la première ou la seconde décade de janvier. Les froids rigoureux de 191 7 se sont produits relativement tard et l'on pouvait espérer que l'hiver serait court : il n'en fut rien. Le carnet du temps de l'Observatoire de Lyon mentionne, par contre, pour l'hiver et le printemps, un très grand nombre d'observations de phé- nomènes optiques, arcs-en-ciel, halos, parhélies, etc., et nous croyons devoir appeler l'attention sur les deux observations des 29 mars et 29 avril (nota- tion en temps moyen local). 1917 MARS 29. — Saint-Genix-Laval. — A S*", vent W modéré ; ciel uniformément couvert de nimbus; pellicule de neige sur le sol; visibilité des Alpes. A 9'', 6 une neige fine commence à tomber; les flocons grossissent de plus en plus et atteignent leur maximum entre 1 1"", 5 et 1 1'', 8 ; à la*", 2 la neige s'arrête, le venta tourné SSE très faible. Deséclaircies apparaissent vers i5''-i6''; fracto-cumulus et cirrus de WNW. A 16'', arc langent circumzénithal. A 16'' Se" on observe le [grand halo, le halo or- dinaire, un parhélie; J'arc tangent est très brillant. A 18'', couvert; cirro-stratus, cumulus et alto-cumulus de WNW; vent S modéré : journée froide. Mont Pilai. — Neige la nuit, 2""", 8; givre; nimbus, brume, brouillard sur la plaine ; couvert avec légère brise de W; minimum — 4°iO ; neige fine à i i'',3o ( i™'",4)' 1917 AViUL 29. — Sainl-Genis-La<,'al. — A 8*", jbeau, forte brume à E; dès 12'', il semble s'annoncer un changement de temps, un ou deux cirrus vers E et quelques stratus à l'horizon SW ; les cirro-stratus gagnent et sont assez étendus à 18'', au mo- ment où apparaissent quelques cumulus à W. Très belle journée, chaude, ensoleillée ; un peu de brise toute la journée. Halo solaire à i5''2o"; Halo lunaire à ai"" 4o"°- SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE 1917. 345 Monl-Pilat. — Le même jour, un ohservateui- fie la Commission météorologique de la Loire. NLTranchand, qui fait des observations excellentes et assez complètes sur le Monl-Pilal (altitude i36o'"), notait : temps chaud, i3°,8 à i2h; cirrus venant de W; régime général de vent modéré, 3™ à 4'", entre SE et S; Jbrnme sur la plaine. Alpes visibles. Mais en outre, de 12'' à i4''. M. Trancliand notait autour du Soleil une apparence fort exceptionnelle de halo présentant toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. La mesure angulaire ne fut pas effectuée, malheureusement, par l'observateur et, a posteriori, d'après ses souvenirs, on peut établir que le cercle était beaucoup plus grand que celui du halo ordinaire (22°), moins grand cependant que celui du grand halo (4'^°)- S'agit-il du troisième arc-en-ciel, direct^ pour des rayons faisant environ 4 1° avec la ligne de visée du Soleil? Noté quand l'observateur est au sommet du brouillard et non, à proprement parler, par temps de pluie : la chose est très probable sans être certaine. Les arcs de troisième et de quatrième ordre, avec des gouttes placées entre le Soleil et l'observateur, supposent des conditions particulièrement rares pour que toute la lumière ne soit pas interceptée : on admet générale- ment que les colorations correspondantes sont faibles. Il serait à souhaiter que l'on fit une liste des observations de ces phénomènes exceptionnels, et les remarques de notre excellent collaborateur pourraient alors trouver leur place naturelle dans cette monographie. HYGIÈNE ALIMENTAIRE. — De l' u/ilisali'on du Marron d'Inde. Note (') de M. A. Goris, présentée par M. Roux. Au cours de recherches déjà lointaines sur la composition chimique du Marronnier d'Inde {/Esculus Hippocastanwnlu .) nous avions été amené à envisager l'utilisation possible des différentes parties de cet arbre (-). Dans cette Note nous laisserons de côté tout ce qui concerne l'emploi du bois ou de l'écorce pour ne retenir que l'importance du fruit comme res- source alimentaire. Nombreux sont les savants qui se sont occupés de cette (') Séance du 27 août 1917. (-) .\. GoRis, Sur la loc tlianlioii de l'esculine et du tanin dans le Marro.inier {Comptes rendus, t. 136, igoS, p. 902); Thèse de Doctorat es Sciences^ Paris, igoS. — A. Goris et L. Crété, Sur l'huile de marron d' Inde {Bull. Se. pharniacol..^ 1. 14 1907, p. 6S. C. R., 1917, 2- Semestre. (T. 165, N° 10.) 4t) 346 ACADÉMIE DES SCIENCES. question ( ' ) et qui n'ont pu donner une solution pratique à leurs recherches de laboratoire. Nous-même n'avions pas cru devoir publier nos résultats parce que l'enquête économique à laquelle nous nous étions livré avec M. Ch. Lacourte nous avait conduit à conclure que l'emploi du marron d'Inde ne pouvait être rémunérateur à cause des frais de main-d'œuvre et de transport. Si cette Note n'a pas le mérite d'une grande nouveauté, elle a du moins celui de l'actualité; nous ne serions pas revenu sur des faits que nous n'avions pas cru devoir publier il y a quinze ans, si la question de l'emploi du marron d'Inde ne se posait à nouveau comme il y a quelque cent ans (Parmentier, 1771). Le marron d'Inde est une graine entourée d'un tégument de couleur spéciale bien connue et composée uniquement de deux cotylédons inti- mement soudés et d'une radicule logée dans une dépression de la graine. U n'y a pas d'albumen. Le tégument renferme de l'esculine et un tanin particulier : l'acide esculitannique. Il n'a aucune valeur économique. Par contre, il est gênant pour un traitement éventuel de la graine. A l'état frais, il s'enlève assez facilement, mais dans la graine séchée il est très adhérent à la masse cotylé- donaire; il rend le broyage assez diftîcultueux et ses débris se trouvent mêlés à la farine. La partie cotylédonaire sèche renferme : Matières grasses 2 à 3 pour 100 Matières azotées 6à 7 » Amidon 20 à 3o » avec substances amères du groupe des saponines et substance colorante. On n'y trouve, contrairement à l'opinion de certains auteurs : ni esculine, ni tanin; ceux-ci appartiennent exclusivement au tégument. L'huile ne présente pas un bien grand intérêt. La proportion en est trop faible pour légitimer une extraction industrielle; d'ailleurs elle est difficile à extraire du marron frais. Elle forme en effet, grâce à la saponine, une émulsion si tenace que les solvants ordinaires des matières grasses n'arrivent pas à la dissoudre. (') Bon (1720), Marcandier (1757), Parmentier (1771), Balhié (pluviôse an V), Juge de Saint-Martin (1822), Vergnault-Romagnési (1826), Pottier (i836), Mottet (1837), Couverchel (1846), Salesse (1845), Chf.yalier (18/48), Flanuin (1849), Calmus (i85o), Lepage (i856), de Callias (1857), Ad. Thibikrge et Bemilly (1857). SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE 1917. 34? Les saponines ne peuvent avoir un intérêt industriel que comme subs- tance aphrogène. On peut les isoler au besoin du avdrvon /rais. Pendant la dessiccation ou la fermentation ces substances s'altèrent considérablement sans disparaître tout à fait; le traitement par les solvants devient alors possible. A un autre point de vue, ces saponines ont une action physiologique intense qui donne aux; préparations médicamenteuses du marron d'Inde leur action spécifique dans les états congestifs du système veineux (hémor- roïdes, varices, phlébites, pousse du cheval). Ces propriétés pharmaceu- tiques, comme leur amertume, s'opposent surtout à l'utilisation du marron d'Inde. L'emploi de la pulpe ou de la farine est donc impossible sans un traite- ment préalable destiné à enlever ces substances. On a préconisé pour cela divers traitements : l'épuisement à l'alcool (Baume), les lavages à l'eau simple (Parmentier, Baume), alcaline (Pottier, Flandin), acide {Vergnaud- Romagnési). Sans entrer dans le détail de toutes les expériences faites à ce sujet, nous pouvons dire que nos essais personnels nous ont fait donner la préférence aux lavages à l'eau acide. Nous avions employé l'eau chlorhydrique au j^, mais il est évident qu'un autre acide pourrait remplir le même but. Le traitement est plus rapide que le traitement à l'eau pure, moins coûteux que l'emploi de l'alcool. Il donne une jfarine plus blanche que les lavages à l'eau alcaline. On peut de cette façon obtenir au laboratoire 20 à 25 pour 100 d'une belle farine blanche sans goût, ni odeur. Les grains d'amidon sont irréguliers : les uns petits, arrondis ou ovoïdes; d'autres volumineux, piriformes ou elliptiques, à hile linéaire ou étoile fortement visible et placé dans la partie la plus large du grain. Stries peu visibles. On peut s'assurer que les saponines sont enlevées des eaux de lavages en recherchant soit leurs propriétés biologiques (hémolyse des globules rouges), soit leurs propriétés physiologiques (action stupéfiante sur les poissons). Cette farine pourrait être utilisée à la préparation de l'alcool et même pour l'alimentation. Il existe au Musée de l'École de Pharmacie des pâtes alimentaires préparées avec cette farine. D'ailleurs il y eut autrefois, aux environs de Paris, des féculeries installées pour le traitement du marron d'Inde (De Callias). Elles ne purent réussir pour les raisons économiques que nous avons indiquées plus haut. 348 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le résidu de rexlraction de l'amidon, le toiu'teau, après traitement, est également dépourvu d'amertume; il pourrait très vraisemblablement encore servir de nourriture pour le bétail. M. SiD.vEY A. Reëve adresse une Note en langue anglaise intitulée : La valeur absolue de r entropie. « M. F. Hesselgren adresse un Mémoire sur la gamme musicale instru- mentale. (Renvoyé à l'examen de M. Saint-Saëns. La séance est levée à i5 heures trois quarts. E. P. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 10 SEPTEMBRK 1917. PRESIDENCE DE J[. Pall APPELL. MEMOlllES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIQUE. — Siv lliétérop;énéilé des aciers. Note de MM. H. Li: Ciiatei.ier et E.-L. Dupuv. Dans une étude antérieure ('), l'un de nous, en collaboration avec M. Lemoine, a précisé les conditions d'emploi du réactif de M. Stead pour caractériser l'hétérogénéité des aciers phosphoreux. En modifiant la compo- sition de ce réactif, il a été possible d'en augmenter encore la sensibilité et de déceler l'hétérogénéité des aciers non phosphoreux. \ oici la composition du nouveau réactif : Alcool étiij'liqiie à gS" loo'^"'' Eau 10"^""' Chlorure de euivie cristallisé i8 Acide picritjiie oS,5 Acide chlorhydiique conceiilre. . . . i'^'"',5 à 2'^"'", 5 Les proportions de chlorure de cuivre et d'acide picrique peuvent varier de moitié au double sans modification notable des résultats. Les propor- tions indiquées d'alcool et d'eau doivent au contraire être soigneusement observées. Le mélange indiqué correspond à l'alcool à 87°, 5 renfermant en poids 82,5 pour 100 d'alcool absolu. Mais c'est la teneur exacte en acide chlorhydrique dont dépend avant tout la perfection d'action du réactif; elle doit, dans chaque cas particulier, être fixée par tâtonnement. On prépare séparément deux dissolutions renfermant l'une i""" d'acide chlorhydrique et l'autre 3""'. On les mélangeenproportions variables et l'on essaie leur action (') Comptes rendus, t. IGt, igiS, p. 878. C. R., 1917, 2* Semestre. {T. 165, N°ll.) 4? dJO ACADEMIE DES SCIEN'CES. pendant une durée variant de lo secondes à i minute. Plus la température est élevée, moins l'action a besoin d'être prolongée. La solution à i*""' d'acide chlorhydrique ne donne presque pas de dépôt de cuivre; celle au contraire à 3""' donne un dépôt uniforme sur tout l'échan- tillon. En parlant de la solution la moins acide et la mêlant avec des proportions croissantes de solution plus acide, on voit se former localement un dépôt cuivreux brun, non métallique et mat, dont la nature n'a pu être déterminée (oxyde, oxychlorure ou hydrure). Pour une certaine concen- tration, on observe le maximum d'opposition entre ces plages brunes et les parties du métal non attaquées, qui ont conservé tout leur poli. On peut s'arrêter à cette composition du réactif, très satisfaisante si l'on se contente de l'examen direct de l'échantillon. Pour la photographie, il est préférable d'opérer un peu différemment et d'augmenter encore la proportion d'acide. On voit alors le dépôt brun faire place à un dépôt brillant de cuivre métallique, qui est moins facile à distinguer des régions également brillantes où le fer n'a pas été recouvert. La proportion d'acide continuant a croître, le dépôt de cuivre s'étend peu à peu sur tout l'échantillon. On s'arrête à la composition du réactif pour laquelle l'hétérogénéité du dépôt commence à devenir difficile à distinguer. On porte alors l'échantillon dans une solution saturée de bicarbonate de soude (lo pour loo) et l'on fait passer pendant quelques secondes un courant de o'""'',i par centimètre carré de l'échantillon, celui-ci étant placé à l'anode. Le cuivre est alors oxydé et devient noir mat dans les parties où son dépôt est le plus épais; il est au contraire redissous en laissant réappa- raître la surface brillante du fer, là où l'épaisseur du dépôt est moindre. Cette seconde opération allonge l'expérience, mais elle donne des oppo- sitions beaucoup plus nettes qu'avec la liqueur d'attaque moins acide. Avec ce réactif, tous les aciers accusent une hétérogénéité très nette, même pour des teneurs en phosphore inférieures à o,oi5 pour loo, ce qui correspond à une pureté supérieure à celle des meilleurs aciers industriels (outils, canons, etc.) {fig. i). Ce réactif donne des structures macroscopiques beaucoup plus nettes que l'acide sulfurique ou l'iode habituellement employés. La figure 2 représente en vraie grandeur le culot d'un embouti pour tube sans soudure. L'emploi de ce réactif a cependant l'inconvénient d'exiger un polissage préalable de la surface, opération toujours très longue; pour l'attaque à l'acide, au contraire, on peut se contenter d'un simple doucissage. Les attaques sont plus nettes sur les métaux trempés, puis revenus SÉANCE UU lo SEPTEMBRE I917. 35 1 vers Soo", que sur les métaux totalement recuits, ou totalement trempés. Les traitements thermiques ne modifient cependant ni la forme, ni les dimensions des zones qui prennent le dépôt de cuivre. La structure reste dans tous les cas la même avant et après le traitement thermique. Les recherches faites pour préciser la nature des impuretés, dont l'inégale ré- partition provoque rhétérogénéité accusée par ce réactif, n'ont abouti à aucun résultat certain. Les additions de silicium ou de manganèse n'ont pas accentué cette hétérogénéité, comme le font les additions de phosphore. \ ■ 'î^ 'JaS"''Wt'- ~. Avis ? jHS;a&tî V>. v'îj'ii Acier non phosphoreux laminé. G r . 10. i''ig. 2. — Eniboiili Or. I. ,l^;g^^||^:v^lSI»|; "?^''i^ViV'i \: A. -.V;», "-''•'1.' ii ;>'*'/-''• ■;'V;" ■ ' ■•- -P Kig. 3. •Culot fondu à 0,4 de carbone. Gr. 10. / On ne peut pas non plus attribuer cette hétérogénéité à l'inégale réparti- tion du carbone. Dans les aciers peu phosphoreux, la régularité de la perlite est absolue, cela suffit pour établir l'uniformité de répartition du carbone. Le dépôt de cuivre se fait aussi bien sur la perlite que sur la ferrite. Il y a cependant des irrégularités d'un point à l'autre des échantillons et plus encore d'un échantillon à l'autre. Ici le dépôt sera plus abondant sur la perlite que sur la ferrite. La largeur des bandes sombres ou brillantes dépasse d'ailleurs de beaucoup les dimensions habituelles des grains de perlite. 352 ACADÉMIE DES SCIENCES. La seule conclusion nette de nos expériences est que les zones parallèles observées sur les aciers laminés proviennent de l'allongement de zones hétérogènes formées au moment de la solidification première du métal fondu. La figure 3 donne la coupe d'un petit lingot de i''' prélevé au moment de l'arrêt d'une coulée d'acier Martin à o,4 pour loo de carbone. Les parties noires cuivrées correspondent aux arêtes de solidification des cristallites, les parties blanches correspondent à la fin de la solidification, c'est-à-dire aux régions où la ségrégation accumule la plus forte proportion d'impuretés. Les zones blanches prennent généralement une importance plus grande autour des soufflures, ce qui ferait penser à une certaine inter- vention des gaz dissous. Dans les gros lingots d'aciérie, qui pèsent loooo fois autant que les petits lingots d'épreuve dont la pliotographie est donnée ici, les dimensions des zones cuivrées et non cuivrées doivent être infiniment plus grandes, ce qui leur permet de conserver, après laminage, des largeurs comprises entre o""", i et i™"'. Aussi, pour l'examen de l'hété- rogénéité des aciers industriels, ne doit-on pas employer de grossissements supérieurs à lo diamètres. GÉOLOGIE. — A propos des Noies posthumes d^ Albert Cochain. Note de M. Pikure Termiek. Les quatre iNotes posthumes ( ' ) que j'ai pu extraire de la liasse de Notes géologiques laissée par le regretté Albert Cochain sont le développement d'une idée originale et ingénieuse, l'idée de séparer, dansTero/re terrestre, deux zones de cohésion très différente : une zone supérieure, dite écorce passive^ et une zone profonde, dite écorce résistante. Nous n'avons aucun moyen direct de savoir si cette idée est juste; et nous ne pouvons essayer de la juger que par la conformité de ses conséquences avec les faits observés. Cochain en a tiré une explication très satisfaisante des fossés cVeffoiidre- menl; des diverses particularités que l'on observe, le plus souvent, le long de ces fossés ou dans leur intérieur; de la liaison manifeste entre les fossés et les volcans; de quelques-uns des phénomènes qui accompagnent le volca- nisme. Dans ses deuxpremièresNotes, tout me semble digne d'être retenu, ou presque tout. (') Albert Cochaix, Comptes rendus, i. 1C5, 1917, p. 29, i55, 2^0 et 340. SÉANCE DU lO SEPTEMBRE 1917. 353 Il a voulu aller plus loin, et les deux autres Notes ne visent rien moins que rédification d'une théorie orogénique. Ayant longuement considéré le dessin des plissements alpins, il a remarqué, ce dont personne ne s'était avisé jusqu'ici, que ce dessin possède un centre de symétrie approché, centre qui est situé vers le milieu de l'Apennin. Une telle symétrie ne peut pas ètrel'efrel du hasard. Pour l'expliquer, Cochain failappel à l'hypothèse de deux bandes de Jlexiun, sensiblement rectangulaires, affectant l'écorce résistante. Cela suffit pour que, dans l'écorce passive, des arcs plissés se produisent, et pour que, le long de ces arcs, des charriages, c'est-à-dire des déplacements relatifs de l'écorce passive et de l'écorce résistante, prennent naissance, charriages dirigés vers l'exlérieur. Si tout, dans les deux bandes de flexion, avait été rigoureusement symétrique, le dessin des Alpes eût ressemblé à un trèfle à quatre feuilles, ayant pour axes de symétrie les axes des deux bandes. Mais l'inégalité de ces bandes; le fait que, le long de chacune d'elles, la flexion, ou, si l'on veut l'intumescence, se propage, au lieu d'être instantanée et simultanée; enfin le défaut de synchronisme dans la propagation des deux intumescences, ont eu nécessairement pour consé- quences les défauts de symétrie observés et quelques-unes des particularités tectoniques actuellement connues dans le système alpin. La concordance entre la théorie et une partie des faits est vraiment impressionnante. Je dis une partie des faits. Mais il est tout un côté de la tectonique alpine que la théorie de Cochain laisse dans l'ombre. Cette théorie ne rend pas compte de l'extraordinaire ampleur des phénomènes de charriage. Elle ne nous apprend pas pourquoi le déplacement horizontal a pu atteindre, dans certaines régions, l'énorme grandeur (ju'on lui connaît aujourd'hui et qui s'exprime en centaines de kilomètres. Elle est donc, somme toute, insuffisante et demande à être complétée. Je ne crois pas que de simples flexions, de simples intumescences de l'écorce résistante suffisent à produire des chaînes de montagnes, telles que les Alpes, l'Apennin, l'Atla&j l'Himalaya. Si nous pouvions descendre jusqu'à l'écorce résistante, nous verrions sans doute, sous ces chaînes et dans cette écorce résistante, les déversements et les charriages se dessiner, moins amples et moins compliqués que dans l'écorce passive, mais analogues à ceux que nous observons au voisinage de la surface actuelle. De la tentative de théorie orogénique ébauchée par Cochain, je garderai ridée de faire se rencontrer, sous la région méditerranéenne, et sensi- blement sous l'Apennin, deux vagues soulevant les zones profondes de l'écorce : l'une, la vague alpine, dirigée à peu près Est-Ouest et cowcAee vers 354 ACADÉMIE DES SCIENCES. le Nord; l'autre, de direction à peu près perpendiculaire, et qui serait la réplique, en Europe, delà vague andine dont l'empreinte, sur le continent américain, est si marquée. Cette deuxième vague serait couchée, elle aussi. Nul, mieux qu'Albert Cochain, n'eût été capable de compléter, ainsi ou autrement, sa théorie et de la rendre adéquate à l'explication de tous les phénomènes alpins. En perdant si prématurément un esprit d'une telle ouverture, une intelligence d'une telle vivacité, la science géologique a beaucoup perdu; et quand je songe à tout ce qu'aurait pu produire un savant qui délnitait de la sortQ, j'ai l'impression désolante d'une diminution de lumière, d'un recul dans l'ignorance et dans la nuit. CORRESPONDANCE . M. le Président du Comité d'ougamsation du premier Congrès géxéu.h. DU Géxie Civil, NATIONAL ET INTERALLIÉ adrcssc le programme de ce congrès. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance : L'essor des industries chimiques en France. Ressources et avenir de ces indus- tries. Industries chimiques étrangères, par 1£ugène Grandmougin. GÉOMÉTRIE. — Sur les systèmes orthogonaux. Note(') de M. H. DupbRT. J'exposerai dans cette Note une méthode nouvelle pour la recherche des systèmes orthogonaux. Elle consiste à traiter ce problème comme une application du cas d'intégration des équations de Laplace. Je donnerai trois exemples. I. Considérons le système réversible de Darboux (-). On sait que, si l'on désigne par /, m, n les variables d'Olindes Rodrigues, ce système se ramène, (') Séance du 3 septembre 1917. (-) Comptes rendus, t. ikl, 1908, p. 2S7, SaS. 867. 899. SÉANCE DU lO SEPTEMBRE I917. 355 par un choix convenable des paramètres c, c\ c" des surfaces ortliogonales, aux équations l ^ c' c", m =. c" c, Il = cc'y Si l'on désigne par lï , u", v, v", tr, n' les composantes des rotations, on a «' = |c"(.-c"-), >- = |6'"(i + r'^'), „.. =|r'(>-c"^), «"— |c''(i4-c'-), .." — j^c(i — c"-), «•'= |c-(i + c"-) (A = H- c'-c"2+ c"-c-+ c-c"). Je me sers ensuite des équations dp , , dc'= /^"' |i =-,.,.■ dp' ;^^= '■■''■■ dp" de = P"'' t; =-^-- p'- ' ''p. J'en tire et/j satisfait aux trois équations de Laplace d-p dp d^w' de de' de' de d^/> dp c/'^c" i- pwtv= o, -f-yOl'c" = o. de de' de" de d-p dp d^^w' dp rfi^c" de' de" de' de" de" de' Les équations s'intègrent et l'on en tire P = \V (,_c"^)(c") + (c"^-Hc-)"f(c')+ (i-c"n F'C'^)]---^' Ces formules se permutent par le changement de F(c) en W(^c'), puis en '(?i)L(p,P2), R et L étant arbitraires. GÉOMÉTRIE. - Sui- les ombilics de la sur/ace pin forme. Note de M. Pikrre Humbert, présentée par M. P. Appell. Les coordonnées de la ligure piriforme d'équilibre d'une masse fluide rn rotation prennent une forme assez simple, quand on introduit la représen- tation paramétrique de l'ellipsoïde de Jacobi critique au moyen des fonc- tions elliptiques. Si nous désignons par a'^j-^u la fonction \'pu — e^, les coordonnées carté- siennes d'un point ( », r) du jacobien seront A Vil-- A^)(C^-AM B V'(A^- - B-^)(C-— en c et les coordonnées du point correspondant du piroïde [c'est-à-diie du point situé sur la normale au point («, c) du jacobien] seront (1) • V- v-t-e-j^Hi;'/. (•), Z-;+£^ll(//. <■) C. R., 1917, 5- Semestre. '(T. 1G5, N» 11.) /l» J58 ACADEMIE DES SCIENCES. avec "("' '•) = -'""-%.!„. -C^)(.^„..-C=)- Dans ces formules, a est une constante dépendant de l'ellipsoïde de réfé- rence, et £ est une constante arbitraire ('). Cette forme nous conduit tout de suite à un résultat intéressant : si Ton calcule les dérivées partielles du premier ordre de X, \ , Z, en se souvenant (|UC d lia ' on voit que ces six dérivées se composent de termes contenant tous un facteur soit a'^o", soit a'o„c. Elles s'annulent donc toutes aux points ■^■2oU = 'j'jof' = o, qui sont, dès lors, des ombilics du piroïde. Or les points du jacobien critique définis par s'oo» = cj'oof = o sont justement les ombilics de cet ellipsoïde, et nous pouvons énoncer le théorème suivant : Les points correuponrlant aiiv ombilics du jacobien critique sont des ombilics pour le piroïde. Considérons à présent une autre des figures d'équilibre de Poincaré, d'ordre supérieur; ses coordonnées seront encore données par les for- mules (i), où l'on fera, si la figure est d'ordre 2/j, ( J;i„ Il — y.ji . . . m,. Il — y.p) (:il„i' — Cx) . . . (o';^ i' — x,,) et si elle est d'ordre -ip -\-\, II(«, r;i :- -isoll S'so' Les six dérivées partielles du premier ordre s'annulent encore pour ■^.,f,u = s'ont' = O, et le théorème énoncé ci-dessus s'applique non seulement à la figure piriforme, mais à toute figure d'équilibre voisine des ellipsoïdes de .Tacobi. (') Les résullals qu'établit celte Noie ne supposent pas ([iie la cinislaiile £ soit pelile, comme l'exige la théorie statique. SÉANCE DU lO SEPïEMIîRE 1917- SSg ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Suj- àï i.oi.nii de voisinage dans les ensembles abstrails. Noie de M. Maiiuce Foéchet, présentée par M. Hadaniard. Dans une Cnaiimuiicalion au Congrès inlci 11, 1 i^nal des malliéniaticiens à Home, M. F. Riesz avait généralisé la conception des classes {^) que j'avais préseniée dans ma Thèse (Paris, 1906). Alors que celle-ci élail ha-ée sur la notion des suites conver- gentes, M. F. Riesz s'appujait sur la notion d'/i' .>nt-liniile. Il supposait que dans ses classes, ([ue nous appellerons classes (iR.), n ' luinalion quelconque des élé- nienls-limiles de chaque ensemble élail donnée, sali-liiisanl seuknicnl à quatre condi- tions très simples. Cherchant à dégager de la nolion de voisinage ce qu'elle a de vérilablemenl essen- tiel, je l'ai eniplo»ée dans ma Thèse dans un sens lies général, que jai encore élargie dans une Note récente des Transactions of the American Malh. Soc. (lyiy)- Je pro- pose maintenant la définition suivante qui eiiginlu; les deux définitions (|ue j'avais ainsi successivement adoptés et qui fournit aus^i hi définition d'une classe ]duS géné- rale que les classes de F. Riesz. Nous dirons qu'tine classe d'éléments est une classe (x"-») (*) si dans une telle classe les éléments-limites de chaque ensemble sont définis de la façon suivante : A tout élément A de la classe est atlacln'e iine famille arbitraire d'en- sembles V^ appelés voisinages de A. Un étémenl A sera dit élément-limite d'un ensemble E, si cet ensemble con- tient des éléments aussi vqisins de A que l'on teut, c'est-à-dire a un élément (autre que A), au moins, en commuti avec tout voisinage de A. On voit facilement que toute classe de F. Riesz [et par suite toute classe {<^)\ est une clas.?e (%>). Mais pour que la définition des éléments- limites des ensembles tirés d'une classe permette de considérer celle-ci comme tine classe (t?), il n'est pas nécessaire que les quatre conditions de V. Riesz soient vérifiées. Les deux suivantes sont seules nécessaires et suffi- santes : 1° Tout élément-litnite d'une partie duii < nsemble E est élémenl-liinile de l'ensemble total E. 2° Le fait, pour un élément A, d'être éléménl-limite d'un ensemble E, ne dépend que des éléments de E autres que A. La première est la première (') Celte notaliun b"étend donc à des classes |jIus générales que dans mes deux NJérnoires ci-dessus mentionnés. 3Go ACADÉMIE DBS SCIENCES. condition de F.Riesz; la deuxième est une conséquence des trois preniièies conditions de F. Kiesz, qui ne leur est pas équivalente. Pour (ju'nne classe (\'') soit une classe de F. Riesz, il faut et il suftil ([ue l'arbiliairc dans le choix des familles de voisinages soit soumis aux liois conditions suivantes (que nous énoncerons en supposant, ce qu'on pcul toujours faire, que les voisinages de A ont été débarrassés de A lui-ménic ) : a. L'ensemble commun à deux voisinages de A contient entièrement un voisinage de A. h. 11 n'y a aucun élément qui soit commun à tous les voisinages do A. c. Quels que soient les éléments distincts A, B, l'un au moins des voisi- nages de A ne comprend entièrement aucun des voisinages de B et inver- sement. Dans un grand nombre de questions intervient cette cinquième hypothèse indépendante des quatre conditions de F. Uiesz : Tout ensemble dérivé est fermé. Alors : d. La condition nécessaire et suffisante pour qu'elle soit vérifiée dans une classe {v) est que, pour tout élément A et tout voisinage V^^ de A, il existe un voisinage V^"' de A dont tout élément B possède au moins un voisinage Vl°' appartenant entièrement à V^. ie allonge; il n'esl pas nécess'aire'de le rectifier; en l'additionnant de HCi concentré, on .sépare facilemenl, par décanlalion, le tétraclilorure de carbone entraîné. (-) .\ou5 signalons que Temploi de la litiueiir tilaneuse nous a permis de faire une série de réductions intéressantes. Treadvell, dans son Ouvrage classique d'^malvsc (|uantilalive. signale son application au dosage du fci- ferriqiie eldu fer total ; on jieul l'utiliser aussi au dosage des chromâtes, du cuivre (à l'étal de CuCI'). SÉANCE DU lO SEPTE.MURE 1917. 3G3 liqueur dans un excès de lessive pui'c de [lotasse bouillante; le dosage est fait sur une partie aliquote. La liqueur renfermant le molybdène est diluée et acidulée faiblement par II Cl (i""'HCI libre pour loo*^'"' de liqueur); après refroidissement, elle est réduite par un excès de TiCI' (^solution telle que i'"'' corresponde environ à 0^,001 de fer). L'excès est oxydé par une liqueur de FeCl' à I» de fer [lar litre, en présence d'un indicateur, le sulfdcyanure de potassium on ammonium. Celuj-ci n'est ajouté qu'après la réduction, on verra plus loin pourquoi. Le virage est plus net, en dépassant légèrement avec FcCP jusqu'à teinte rouge faible et revenant avec quelques gouttes de TiCl*, jusqu'à l'obtention du y«Mrte oy caractéristique. En parlant de liqueurs de molybdates ;ilcalins dont le litre en molyb- dène était exactement connu, nous avons vérifié que la réduction se passait exactement suivant puur (les cuncentralions en molybdène inj.fieures «()",o5o par litre, el une acidité correspondante à i""' II Cl libre en\ iroii po^ir loo""' de licjueur. Les résultats obtenus dans le titrage concordent au -^ en valeur relative avec ceux que Ton calcule d'après réqualioii(i); ^ux erreurs d'expérience près, qui peuvent atteindre le —^, on peut dope affirmer que la réduction conduit bien à Mo-'O*; l'emploi de FeCl' comfne liqueur de retour est légitime, parce que l'oxydation de Mo-0' par Fe(ùl' dans les conditions indiquées plus haut, est insensible. Si la concentration en molybdène de la liqueur, on l'acidité, dépassent les limites données, l'oxydation de Mo- O* par Fpiv,' est plus importante et l'approximation des résultats obtenus en admettant la formule (i) diminue; la métliode ne peut donc pas s'appliquer aux fjerromolybJènes. Nous avons dit que l'indicateurne devait être ipis qu'à la lin de la réduC' tion ; on en trouve la raison dans une étude attentive de la réaction colorée de KCNS et du molybdène. MoO'ne donne aucune coloration aveclvCNS, mais si l'on ajoute 2 à 3 gouttes dune solution étendue de Tit^P, on obtient une teinte vermeille; l'addition de nouvelles gouttes de TiCl' la fait monter et passer au rouge sang quand la teneur en molybdène dépasse quelques dixièmes de milligramme de molybdène. La coloration obtenue n'est pas stable; au bout de quelques minutes, elle décroît pour se fixer finalement au jaune or. On peut reproduire les mêmes phénomènes par de nouvelles additions 364 ACADÉMIE DES SCIENCES. progressives de TiCI% en attendant après chaque essai que la teinte ait passé au jaune or. Quand tout l'acide molvl^dique a été réduit à Téiat de Mo-0% on n'obtient plus de variation de la teinte, qui reste jaune or. Si Ton mettait KCNS avant le dosasse, il serait difficile d'avoir une idée de la fin de la réduction en raison de la décroissance lente de la teinte rouge. Par contre, si l'on veut rechercher des traces de molybdène, on mettra IvCNS avant de verser TiCP, car la montée de la teinte par addition pro- gressive de TiCl' est caractéristique (') et permet de reconnaître moins de o«, oooi de molybdène dans 5oo""' de liqueur. Kn particulier, on pourra se servir de cette réaction pour déceler des traces de réoxydation de Mo-0 ' par FeCl'. C'est ainsi que Ton peut voir que, dans les conditions décrites pour le dosage, il n'y a réoxydation que de o"'8,i à o"^8, 2 de molybdène. 2° Dosage du vanadium. — Y-0' est réduit par TiCI' àl'état de V-0'. Dans les conditions décrites par le dosage du molybdène, FeCP ne réoxyde pas Y-0*; on utilise donc FeCP comme liqueur de retour, avec KCÎNS comme indicateur qu'on pourra mettre dans ce cas avant le dosage. Cette méthode constitue un progrès très net par rapport à la méthode classique de Lindemann, où l'incertitude de la touche au ferrocyanure entraîne une certaine imprécision. Si l'acier renferme à la fois molybdène et vanadium, les deux sont dosés simultanément; le dosage du molybdène par différence connaissant le vanadium (déterminé colorimétriquement par la réaction de H-O") est alors moins précis, le vanadium intervenant avec un coefficient double de celui du molybdème. Si l'acier renferme du tungstène, on devra l'éliminer par insolubili sation, TiCf* réduisant WO' à l'état d'oxyde bleu; nous signalons à ce propos, que TiCf permet un dosage colorimétrique très précis du tungstène pour des teneurs en tungstènjs inférieures à i pour 100; on apprécie i"'^ WO' dans 200''"'' de liqueur. (') La réaction cole|ilfiMljre 1917. (-) Comptes rendus, t. 1V3, igoG, p. 187, et fUdl. Soc. ^éol. France, j,' série, t. 8, 1908, p. 122. (') Bull. Soc. géol. France, 4' série, 1. S, iqoS, p. 53-55, ia3-ia4, etc. (*) L. JoLEAiD, Comptes rendus, t. Ii7, 1908, p. 480, et Élude f^éologique de la chaîne A'uniidicjue et des monts de Constantine ( Thèse Fac. Se. Paris, 1912, p. 356- 367, 387-389). {') L. JoLEAUD, Comptes rendus, t. 138, 1914- P- ii3o, et Bull. Soc. i,'éol. France, 4° série, l. li, p. 42S-429. (") Louis Gentil, Thèse de doctorat. Alger, 1902; Comptes rendus, t. I.'îl, 1910, p. 701, et t. loG, 1913, p. 965; Le Maroc physique, Paris, Alcan, 1912; etc. (•) L. Joi.EAi'D, t^omples rendus Soc. géol. France, 1914, p. i44- (*) Fsquisse géolof^ique du hassin de la Se/house et de quelques régions voisines (Thèse Fac. Se. Paris, 1913, pi. II). (') Au cours d'un voya^'e elTectué dans le nord-ouest du Maroc avec iM . M. Lugeon, nous sommes ariivés à des conclusions identi(pi('>. G. R., 1917,2' Semeslre. (T. 1G5, N° 11.) 49 36G ACADÉMIE DES. SCIENCES. Dans le djebel Kecliabla, à mi-distance entre Tunis et Bizerle. les calcaires liasiques f<3rnienl un élroil lainhi'au de recouvrement au sommet du djebel Sfaïa, où ils cou- ronnent les argiles du Miocène moyen. Les mêmes calcaires constituent, un peu plus au Nord, la masse principale du djebel Achkel, dont le point culminant domine par .joo™ d'à pic le lac d'eau douce de Bizerle (garaet Achkel). Leurs strates jjiLsentent un jilongement général vers le Nord et la plaine quaternaire qui s'étend plus au Sud masque évidemment un coussinet d'argiles vindoboniennes s'insinuant entre le Lias et le petit dôme de calcaires sénoniens de Mateur. L'abrupt nord du djebel Achkel montre que les assises liasiques se relèvent, si bien que leur piolongement dans l'espace passerait par-dessus le Miocène moyen de la rive septentrionale de la garaet. Le Lias se retrouve dans la même situation tectonique plus au Sud, sur le parallèle de Tunis, dans le djebel Maïana, près de Tebourba : à sa base apparaissent desscliistes et des grès paléozoïques. Lias et Paléozoïque reposent sur des argiles vindoboniennes que cachent les alluvions quaternaires de la plaine; au-dessous de ces argiles afileurt nt les calcaires sénoniens de Tebourba. Nous avons retrouvé les mêmes calcaires liasiques sur des marnes mésocrétacées à Mortoniceras injlatuni dans le vallon de l'oued el Kranga, vers l'aïn es Stabria, à 4''™ a" nord de Chaouach, petit village indigène voisin de Medjez el Bab. Si le Néocrétacé est nettement subordonné au Miocène à Tebourba et à Mateur, il lui est, au contraire, superposé à l'ouest de Bizerte, au djebel Mellaha, au djebel l?ou Hallouf, à rhenchir Mesleni, etc., où il forme des plis imbriqués, dont les barres cal- caires sénoniennes, plongeant au Nord, sont sé'parées par des lames d'argiles \indobo- niennes. Ces dislocations peuvent avoir été déterminées par de simples replis du substratum autochtone de la nappe liasique, mais elles peuvent aussi indiquer que le Néocrétacé de Bizerte forme lui-même une nappe inférieure à celle de l'Aclikel. Le Yindobonien subordonné au Lias ne serait alors qu'un coussinet interposé. En ce cas le Miocène de Bizerte serait le seul terrain apparent du sulistratum des nappes de la région. Enfin le Trias, qui n'aflleure nulle part au contact du Lias ou du Paléozoïque, cons- titue une nappe indépendante, supérieure à la nappe liasique, mais qui s'insinue, sous la forme de lambeaux discontinus, dans le Miocène intercalé entre le Lias et le Néo- crétacé. Le fait est particulièrement net dans le djebel Kechabta, sur les rives de l'oued Ellil : là, le Trias plongeant au Nord s'enfonce nettement dans les argiles vin- doboniennes. Il en est de même encore au sud du douar Mellaha. Au nord-ouest de Bizerte, vers Beclialeur, le Trias ne reparait que tout à fait au sommet de la série des imbrications du Néocrétacé et du Nummulitique qui s'étagent du djebel Mellaha au djebel Sfaïa. 11 en est de même à l'ouest de Mateur, où le Trias firend un grand développement dans les vallons des oueds el Gouss et Touïl. Ces vallons sont reliés au Trias de Bechateur par celui de Sidi Naceur : ils font partie de la même zone tectonique que les grands aflleurements de Trias île Saint-Jose))h-de-Thil)ar el de Souk Ahras ( '). Dans le subsli-atuni de ces marnes bariolées, on observe, notamment dans le djebel el Grefa. à l'ouest de Mateur, des brèches de calcaires néocrétacés-nummulitiques en (') L. .l()LKAi;ii, Âss. franr. Asrinc. Se, 43" session, Le Havre, 1914, P- 379. SÉANCE DU lO SEPTEMBRE I917. ^67 recouvi'emeiil sur les argiles vlnclohoiiiennes. l'his au sud-ouest, le long du chemin de Tebouisûulv à Saint-Josepli-de-Tliibar, on voii, dans le Trias, de véritables fenêtres où apparaissent les marnes ciétacées. Ainsi donc, deux et peut-être trois nappes de charriage se sont étendues sur la région de Bizerte. La plus élevée est i'orniée par le Trias, la seconde par le Lias et les schistes paléozoïques; une troisième, peut-être, enfin, par le Néocrétacé et le Numniulitique. Ces nappes sont posterieures.au dépôt des argiles du ^'indobonien et antérieures à la formation des sables et des grès sahéliens : elles ont été poussées du NNWvers le SSE. iXous avons pu les suivre ainsi dans toute la région de Bizerte. ANTHROPOLOGIE. — La dent de sagesse, qui est fonction du mode d'alimentation, nest plus en roie d'atrophie. Note (' ) de M. 3fAitr.E:i. Rauoouis, transmise par M. Chai:les Itichet. L'angle que fait la In'anchc montante de la mandibule avec le bord alvéolaire de cet os est d'étendue très variable, au moins chez les Mammi- fères supérieurs. Son amplitude est d'environ 60°. Elle va de 90° (angle droit) à i5o° (angle très obtus, ouvert en haut et en avant). 11 est facile de constater, quand on examine la mâchoire inférieure des animaux dont nous parlons, qu'un seul groupe d'espèces présente, en dehors des Singes supérieurs et de l'espèce humaine, un angle ayant de gS" à 120°, tandis que chez tous les autres Mammifères il varie de 120° à i5o''. A ce point de vue, il existe donc des types à angle voisin de l'angle droit, et d'autres à angle nettement obtus. Les premiers sont tous des Carnivores, allant de 93" (Glouton) à 120° (Chien). Les autres, de 120'' à i5o" (Cheval, etc.), sont des Herbivores. Les Suidés, dits Omnivores, ont d'ailleurs un angle intermédiaire ( i35" environ). Il résulte de ces constatations matérielles que cet angle mari/laire an/é- rieur, en ce qui concerne son étendue, est surtout fonction du régime ali- mentaire de l'animal considéré, et, en particulier, est en relation avec la façon dont cet animal prépare sa nourriture dans la cavité buccale, c'est-à- dire avec les muscles masticateurs. Il est facile de voir que, plus l'espèce est herbivore, surtout s'il s'agit d'une domestiquée, plus l'angle est grand. Comme les végétariens sont, dans l'échelle zoologique, au-dessous des car- (') Séance du ■).■] août igi". 368 ACADÉMIE DES SCIENCES nivores, il faut en déduire que cet angle n'a pu se rétrécir qu'avec l'appa- rition de ralimenlation carnée, qu'on peut appeler carnivorisme . D'autre part, une étude comparée de la troisième grosse molaire, dans la série des Mammifères, permet de constater que, plus un animal est Carni- vore, plus cette dent tend à ?,'' atrophier (Loup, etc.) et même à disparaître complètement (Panthère, Lynx, Chat, etc.). C'est donc un même phénomène sous deux formes différentes. Les deux processus anatomiques sont par suite connexes, étant la consé- quence même du rôle joué par la mandibule. Une fois de plus, la fonction a fait les org;anes. En appliquant ces données à l'espèce humaine et surtout aux hommes préhistoriques et modernes, il est aisé de vérifier qu'au Paléolithique infé- rieur la troisième grosse molaire (dent dite de sagesse) était plus volumi- neuse (Piltdown, La Naulette, etc.) qu'aujourd'hui (loi de Gaudry et Depéret) et qu'elle a ensuite diminué de volume. La formule des molaires est passée de M-'>M=>M' àM' 6 heures, jusqu'à la mort. Cai'ciclères des inouvcinoits d'origine iniisciil, k'iinnklijkc Académie van Wcten- scliappen, 28 avril, 27 mai, 3o septembre, 10 novembre 1916, (-) H. Sjebeck, PJUiger's Arc/iii', t. l'i-8, 1913. p. 443. (^) Séance du 3 septembre 1917. C. R., 1917, 2' Semestie.'S'i'- 105, N« 11.) 5o 374 ACADÉMIE DES SCIENCES. gonistes vis-à-vis du bacille de Shiga. Sa recherche est particulièrement aisée dans les cas d'entérite banale consécutive à une dysenterie; chez les convalescents ne présentant pas cette complication la disparition du microbe anti suit de très près celte du bacille pathogène. Malgré de nombreux examens, je n'ai jamais trouvé de microbes antagonistes, ni dans les selles de dysentériques à la période d'étal, ni dans les selles de sujets normaux. L'isolement du microbe anti-Shiga est simple : on ensemence un tube de bouillon avec quatre à cinq gouttes de selles, on place à l'étuve à 87° pendant 18 heures puis on filtre à la bougie Chamberland L„. Une petite quantité d'un filtrat actif ajoutée, soit à une culture en bouillon de bacilles de Shiga, soit à une émulsion de ces bacilles dans du bouillon ou même dans de l'eau physiologique, provoque l'arrêt de la culture, la mort des bacilles puis leur lyse qui est complète après un laps de temps variant de quelques heures à quelques jours suivant l'abondance plus ou moins grande de la culture et la quantité de filtrat ajoutée. Le microbe invisible cultive dans la culture lysée de Shiga car une trace de ce liquide, reportée dans une nouvelle culture de Shiga, reproduit le même phénomène avec la même intensité : j'ai effectué jusqu'à ce jour, avec la première souche isolée, plus de 5o réensemencements successifs. L'expérience suivante donne d'ailleurs la preuve visible que l'action anta- goniste est produite par un germe vivant : si l'on ajoute à une culture de Shiga une dilution d'une culture précédente lysée, de façon que la culture de Shiga n'en contienne qu'un millionième environ, et si, immé- diatement après, on étale sur gélose inclinée une gouttelette de cette culture on obtient, après incubation, une couche de bacilles dysentériques présentant un certain nombre de cercles d'environ i™'" de diamètre, où la culture est nulle; ces points ne peuvent représenter que des colonies du microbe antagoniste : une substance chimique ne pourrait se concentrer sur des points définis. En opérantsurdesquantitésmesurées, j'ai pu voir qu'une culture lysée de Shiga contient de cinq à six milliards de germes filtrants par centimètre cube. Un trois-milliardième de centimètre cube d'une cul- ture précédente en Shiga, c'est-à-dire un seul germe, introduite dans un tube de bouillon, empêche la culture du Shiga même ensemencé largement; la même quantité ajoutée à 10°"'' d'une culture de Shiga la stérilise et la lyse en cinq ou six jours. Les diverses souches du microbe anti que j ai isolées n'étaient primitive- ment actives que contre le bacille de Shiga; par culture en symbiose avec les bacilles dysentériques type Hiss ou Flexner j'ai pu, après quelques SÉANCE DU lO SEPTEMBRE I917. 37$ passages, les rendre antagonistes pour ces bacilles. Je n'ai obtenu aucun résultat en opérant sur d'autres microbes : bacilles typhiques et para- typhiques, staphylocoques, etc. L'apparition d'une action antagoniste contre le bacille de Flexner ou celui de Hiss s'accompagne d'une dimi- nution puis d'une perte du pouvoir contre le Shiga, ce pouvoir reparait d'ailleurs avec son intensité primitive après quelques cultures en symbiose; la spécificité de l'action antagoniste n'est donc pas inhérente à la nature même du microbe invisible, mais acquise dans l'organisme du malade par la culture en svmbiose avec le bacille pathogène. lin l'absence de bacilles dysentériques le microbe anti ne cultive dans aucun milieu, il n'attaque pas les bacilles dysentériques tués par la chaleur, par contre il cultive parfaitement dans une émulsion en eau physiologique de bacilles lavés : il résulte de ces faits que le microbe antidysentérique est un bactériophage obligatoire. Le microbe anti-Shiga n'exerce aucune action pathogène sur les animaux d'expérience. Les cultures lysées de Shiga sous l'action du microbe invi- sible, qui sont en réalité des cultures du microbe anti, jouissent de la pro- priété d'immuniser le lapin contre une dose de bacilles de Shiga tuant les témoins en cinq jours. J'ai recherché si l'on pouvait mettre en évidence un microbe anti chez les convalescents de fièvre typhoïde : dans deux cas, une fois dans l'urine, l'autre fois dans les selles, j'ai réussi à isoler un microbe filtrant doué de propriétés ly tiques nettes vis-à-vis du bacille paratyphique A, mais toutefois moins marquées que chez le microbe anti-Shiga. Ces propriétés se sont atténuées dans les cultures suivantes. Eu résumé, chez certains convalescents de dysenterie, j'ai constaté que la disparition du bacille dysentérique coïncidait avec l'apparition d'un microbe invisible doué de propriétés antagonistes vis-à-vis du bacille pa- thogène. Ce microbe, véritable microbe d'immunité, est un bactériophage obligatoire; son parasitisme est strictement spécifique, mais s'il est limité à une espèce à un moment donné, il peut s'exercer tour à tour sur divers germes par accoutumance. Il semble donc que dans la dysenterie bacil- laire, à côté d'une immunité antitonique homologue, émanant directement de l'organisme du sujet atteint, il existe une immunité antimicrobienne hélérologue produite par un microorganisme antagoniste. Il est probable que ce phénomène n'est pas spécial à la dysenterie, mais qu'il est d'un ordre plus général car j'ai pu constater des faits semblables, quoique moins accentués, dans deux cas de fièvre paratyphoide. 376 ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉDECINE. — Sur remploi de t'iodurc d'amidon dans le traitement des plaies infectées. Note de M. Auguste Lu.>iiÈnE, présentée par M. A. Laveran. La plupart des antiseptiques efficaces sont doués d'affinités chimiques énergiques qui les font réagir non seulement sur les microbes, mais aussi sur les tissus de l'organisme. En se combinant avec les matières albuminoïdes, ces antiseptiques sont détruits rapidement et perdent leurs propriétés désinfectantes; leur action s'épuise souvent en quelques minutes^ de sorte que les microorganismes qui ne sont pas immédiatement tués par les substances bactéricides peuvent ensuite continuer à pulluler et la stérilisation des blessures n'est point obtenue. C'est pour remédier à celte insuffisance des antiseptiques que Carrel a institué la méthode des irrigations dans laquelle la désinfection est réalisée par des apports successifs et répétés de solution active au sein des plaies. Ce procédé comportant des dispositifs assez compliqués et ne pouvant pas toujours être appliqué, il nous a paru intéressant de rechercher d'autres moyens de faire agir les agents microbicides d'une façon prolongée et continue sur les blessures infectées. Mous avions déjà préconisé, il y a plus de deux ans, à cet effet, l'emploi d'un mélange d'une partie de chlorure de chaux pour quatre parties d'acide borique qui dégage peu à peu de l'acide hypochloreux. Ce mélange permet en général de stériliser assez rapidement les plaies, mais il présente l'incon- vénient de s'altérer, d'être un peu irritant et d'épuiser trop vite encore son pouvoir bactéricide. Le problème consistait à trouver une substance qui, suffisamment stable et très active, ne soit pas immédiatement détruite par les tissus et dont l'action puisse être mise en œuvre, le cas échéant, pendant plusieurs heures et même plusieurs jours. L'iodure d'amidon nous a paru devoir remplir ces desiderata, comme l'établissent les expériences suivantes : Dans deux llacons nous avons introduit lo*-' de tissu musculaire haché, ayant subi déjà un commencement d'altération. Dans le premier de ces flacons nous avons ajouté 100'™' d'eau iodée renfermant 2.5'"» d'iode libre; dans le second, le même volume de liquide a été additionné d'un poids d'iodure d'amidon correspondant à la même teneur en iode. Ces mélanges étant agités à plusieurs reprises, nous avons constaté qu'au bout d'une SÉANCE DU lO SEPTEMBRE 1917. 377 deini-heure l'iode libre renfermé dans le premier flacon avait complè- tement disparu et que le lendemain ce mélangé était en pleine putré- faction, tandis qu'un mois après l'expérience le contenu du deuxième flacon avait conservé sa coloration bleue et n'avait subi aucune altération. Nous avons déterminé, par les méthodes habituelles, le pouvoir anti- septique de l'iodure d'amidon. Nos expériences ont montré que l'iodure d'amidon dont la teneur en iode correspond à rj^ suffit, après 24 heures de contact à l'étuve à 87°, pour tuer le streptocoque, le pyocyanique et le coll. Le staphylocoque ne résiste pas aux liqueurs renfermant dix fois moins de substance active. Des plaies expérimentales infectées faites à des animaux ont été ensuite traitées par l'iodure d'amidon soit à l'état de poudre, soit inclus dans de l'empois gélatineux. Les blessures soumises à l'action de ces produits ont été très rapidement désinfectées et, en général, ne renferment plus de microbes au troisième pansement. Devant ces résultats, nous avons appliqué cette substance au traitement des plaies de guerre qui ont été très vite stérilisées toutes les fois qu'il s'est agi de blessures des parties molles, par abrasion des tissus et sans' fistules ou trajets profonds inaccessibles à l'antiseptique. On sait que l'amidon peut fixer de 18 à 20 pour 100 d'iode. Mais à cette concentration la substance iodée est irritante et il convient de se tenir au litre de i pour 100 environ, largement suffisant d'après les essais ci-dessus. Il est possible aussi d'utiliser l'iodure d'amidon en irrigations suivant la méthode de Carrel, et à cet effet nous avons employé la liqueur suivante : Amidon soliible 205 Eau bouillante looos Sol M lion iodo-iodurée à i pour 100 5o'^^"' Ce liquide renferme par litre 0^, 5o d'iode, sinon en dissolution parfaite, du moins à un état de division extrême permettant même sa filtration à la bougie; il semble avoir une puissance antiseptique analogue à celle de la solution de Dakin et n'est pas irritant pour les téguments qu'il est dès lors inutile de protéger; il ne brûle pas les draps ni les objets de literie qui sont rapidement détériorés par l'hypochlorite. La cicatrisafion des plaies ainsi traitées semble s'efTectuer d'une façon particulièrement rapide. '■ ' ?î r? A R y, 3^8 ACADEMIE IJES SCIENCES. MÉDECINE. — Origine des afjînilés spécifiques entre les produits microbiens pathogènes et l'organisme animal. Note de M. J. Danysz, présentée par M. A. Laveran. Les expériences sur les propriétés physico-chimiques des arséno-benzènes et sur les transformations de ces substances dans l'organisme, relatées dans des Notes antérieures ('), ainsi que les idées générales que nous avons pu en déduire, nous ont permis d'envisager à un nouveau point de vue les résultats d'expériences déjà anciennes sur la virulence des paratyphiques pour certaines espèces animales, de compléter ces expériences et de préciser les conditions dans lesquelles ces microbes peuvent devenir pathogènes pour des espèces vis-à-vis desquelles ils étaient inolîensifs à l'origine. Expériences. — Un paratvpbiqiie, isolé d'une épidémie spontanée de campagnols et complètement inoffensif pour le Mus decumanus et le Mus ratUis, est devenu peu à peu de phii en plus pathogène (par ingestion) pour ces espèces à la suite d'une série de passages alternés : i.° in vitro dans un bouillon de culture préparé avec la cliairdes animaux de ces espèces incomplètement digérée; 2° en sacs de collodion enfermés pour 2'\ heures dans la cavité péritonéale de ces animaux. On arriva ainsi à obtenir des cidtures dont une petite dose tuait par ingestion les campagnols et les souris blanches en 4 à 6 jours et les rats en 6 à 12 jours. Ces cultures ont été conservées en ampoules scellées |)endant i à 10 ans et essayées, quant à leur virulence, une ou deux fois par an. lîlles ont conservé toujours leur virulence et sont môme devenues Un peu plus pathogènes pour les souris; en même temps, elles perdaient progressivement leur virulence pour les rats, de sorte qu'après 10 ans elles étaient devenues complètement avirultntes pour ces animaux. Quand on faisait des passages i/i vitro d'une culture virulente pour les deux espèces, dans du bouillon ordinaire, la \irulence pour les rats restait constante pendant 1 ou 2 ans, mais finissait aussi par diminuer et par disparaître au bout d'un temps plus ou moins long. Ainsi on constate : 1° Que la substance microbienne virulente pour les souris est diiïërente de celle qui est virulente pour les rats; '2° Que le microbe peut produire, accroître et perdre cette substance pathogène spécifique; 3° Qu'il a acquis progressivement cette propriété en se nourrissant de la substance rat, et qu'il l'a perdue en cessant de s'en nourrir. (') Comptes rendus, t. J63. 1916^ p. 246, .jo5, gSb; t. 164., 1917, p. ~^6. SÉANCE DU lO SEPTEMBRE 1917. ^~9 En analysant ces fails d'expérience on est obligé d'admettre que, pour se nourrir de la substance rai, le microbe a été obligé d'apprendre à fixer cette substance par une affinité cbimique spéciale, et le fait qu'il est capable de multiplier la substance fixatrice, même quand il est transporté dans un milieu nutritif non spécifique, nous oblige à admettre que celle fixation est intracellulaire. Ainsi, en dernière analyse, la substance du microbe acquiert une affinité spécifique pour une substance rat, et c'est grâce à cette affinité acquise que le microbe, ou plus exactement sa substance spécifique, peut fixer et digérer la substance rat et la rendre assimilable. Or, il est évident que les affinités doivent être toujours réciproques et que, par conséquent, la substance fixatrice du microbe devenue libre par bactériolyse (endotoxine) peut se fixer par la même affinité et provoquer des réactions de même nature sur les substances extra ou intracellulaires du rat, quand elle se trouvera dans l'organisme de cet animal. La substance rat peut donc être considérée comme un antigène pour le paratyphique en question, et cet antigène provoque la formation d'un anticorps (substance fixatrice) exactement de la même façon et par le même mécanisme que la substance fixatrice du microbe devient antigène pour le rat et provoque dans l'organisme du rat la formation d'un anti- corps spécifique. On peut donc affirmer que le microbe devient pathogène pour une espèce animale exactement de la même façon et par le même mécanisme que l'organisme de cette espèce devient à son tour pathogène pbur le microbe. Le procédé que nous avons employé pour rendre virulent pour les rats le paratyphique primitivement pathogène seulement pour les campagnols ne s'applique pas seulement à ce cas particulier. Dujardin-Beaumetz a rendu virulente, pour le mouton el pour la chèvre, une culture de la péri- pneumonie qui était considérée comme exclusivement pathogène pour les bovidés, en cultivant ces microbes dans un bouillon préparé avec la chair et le sérum de mouton incomplètement digérés, et l'on savait depuis Pasteur que le charbon peut devenir avirulent el réacquérir la virulence perdue par des passages sur les animaux les plus sensibles. Les processus peuvent varier dans chaque cas particulier, dans leurs détails, mais le principe doit être d'ordre général. La condition indispen- sable à un microbe pour devenir pathogène el à un organisme de produire un anticorps spécifique, consiste dans la pénétration, dans le milieu inté- 38o ACADEMIE DES SCIENCES. rieur du microbe ou dans celui de l'organisme, d'une substance à l'état colloïdal, c'est-à-dire incomplètement digérée et dont la cellule doit par- faire la digestion. Et c'est ainsi qu'un microbe que la digestion gastro- intestinale transforme complètement en acides-amines ne peut pas devenir patbogènc par ingestion pour l'espèce qui a été capable de le digérer com- plètement et qu'un microbe nourri exclusivement avec des acides-amines provenant d'une albumine animale ne peut pas devenir pathogène pour cet animal. La séance est levée à i() heures. E. P. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 SRPTEMBRI-: 1917. PRÉSIDENCE DE M. Camille JORDAN. MEMOIRES ET COMftlUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, PÉTROLOGIE. — Les péridotites des Pyrénées et les autres roches intritsives non feldspathiques qui les accompagnent . Note (') de M. A. Lacroix. Parmi les roches non feldspathiques qui font partie de la même série géo- logique que les ophites (^) des Pyrénées, seules les péridotites constituent des masses intrusives indépendantes. Lherzolites. — Ces roches ont une composition minéralog-ique moyenne (olivine prédominante, bronzite, diopsidechromifère, picotite) etune'struc- ture très constantes, sur lesquelles je n'insisterai pas, les ayant décrites antérieurement. Je ferai seulement remarquer que dans la Iherzolite de la vallée de Suc (Ariège), il existe des ségrégations de certains minéraux : olivine (Fontète rouge) ou pyroxènes; dans ce dernier cas, il y a prédominance de la bronzite (Porteleny près Vicdessos) ou du diopside chromifère (') à plans de séparation nets suivant p (Fontète rouge); il en résulte des webstérites analogues à celles de Webster (Caroline du Nord). (') Séance du 27 août 1917. (-) Comptes rendus^ t. 163, 1917, p. 298. (') L'existence de cette roclie fournit rexplicatioii d'une erreur de J. de Charpen- tier sur la constitution de la Iherzolite qui pendant 5o ans s'est maintenue dans la science. La Iheizolile a reçu son nom de de La Mélherie (1797), mais le premier auteur qui l'ait décrite est Le Lièvre (1787) ; celui-ci, avec une intuition remarquable, an- nonça qu'elle était composée par du péridot et identique aux nodules à olivine des basaltes. La monographie de Picot de Lapeyrouse (1788) vint embrouiller la question, et lorsqu'en 1812, J. de Charpentier la reprit, ce fut pour déclarer, en s'appuyant sur C. R.,iij>~,,n' Semestre. (T. 1G5, N' 12.) 5l 382 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les analyses 1 à 3 montrent la fixité décomposition du type commun de llierzolile. Les massifs de Moncaup, du Tue d'Kss (Haute-Garonne) et du Moun-Caou (Basses-Pyrénées) sont formés par une Iherzolite se distinguant du type normal par l'abondance de cristaux de bronzite, réunis par de l'olivine et de la bronzite (avec fort peu de diopside et de picotite), granu- lées par des actions mécaniques : la structure est porphyroclastique plutôt que porpliyroïde. Malgré ces différences minéralogiques, la composition chi- mique (analyse 4) est à peu de chose près la même que dans le type normal ; si l'on ne tenait compte que des caractères minéralogiques, on serait porté à considérer cette roche comme une harzburgite, mais j'estime que cette dénomination doit être réservée aux péridotites presque dépourvues de chaux et ne différant des dunites que par une quantité plus élevée de silice, cause de la production de la bronzite. La teneur en silice plus grande que dans la Iherzolite caractérise la webstérite à bronzite dominante ; elle est accompagnée (analyse 8) d'un léger accroissement des proportions de l'alumine et de la chaux avec diminution corrélative de la magnésie; l'exagération de ces deux dernières particularités, en même temps que l'augmention des alcalis, caractérise la webstérite à diopside dominant (analyse 9). Cortlandites . — A Caussou, une péridotite à gros grain est formée d'olivine jaune et de hornblende noire (jaune orangé en lames minces), uniformément grenues ('); il n'existe que des traces de diopside et pas de spinelle; à Argein, dans une roche de même composition, la hornblende constitue des cristaux de plusieurs centimètres englobant pœcilitiquement l'olivine. Ce sont là des cortlandites, ne se distinguant des Iherzolites, au point de vue chimique, que par moins de magnésie, plus de chaux, de titane et d'alcalis (analyses 4 et 5); la roche de Caussou est plus alumineuse, celle d'Argein plus pauvre en silice et plus ferrugineuse. Dans les deux cas, l'augmentation de la chaux a suffi pour empêcher la production du spinelle, toute l'alumine entrant dans la hornblende. l'autorité d'IIaiiy, que la Iherzolite n'était que du pyioxène en roche. La collection d'Haiiy renferme un échantillon étiqueté de sa main « Iherzolite, pjroxène en roche »; or il est constitué non par la Iherzolite, mais par le second type de webstérite décrit ci-conlie; sa détermination était donc exacte, mais son extension à la Iherzolite, faite par de Charpentier, ne l'était pas. (') Une très petite quantité de la même hornblende est fréquente comme accident ininéralogique dans la Iherzolite de la plupart des gisements pyrénéens. SÉANCE DU 17 SEPTEMBRE I9I7. 383 Ces cortlandiles sont à comparei- à une roche de la série ancienne en dyke dans les schistes métamorpliiques de l'étang du Diable (Salnt-Bartliélemy ). D'énormes cristaux d'une amphibole d'un gris vert pâle y enveloppent de l'olivine, un peu d'Iiypersthène et de spinelle; ils sont associés à de la biotite et à du clînochlore (analyse 9). [JierzoUtes (') : 1. (analyse ancienne complétée). Lherz, IV( V) . i . '4 • ' • ' ; 2. For- te teny, I\ '. 1 .4- ' • •' ; 3. Prades, I\ ( V). i . (4) (5) . i . i ; 4. à grands cristaux de bron- zite, Moncaup, (I\ ) V. i .3'. i . i'; Cortlandiles : 5. Caussou, IV. i' . 4'. i . 1'; 0- Argein, lV(V).(i)2.4. i'(i)2; 7. lilang du Diable, IV. 1.4.(1)2; ]]'ehslérUes .-8. Bronzile dominante, Porteleny, IV. 1'. i .2(3). (2)3; 9. à diopside dominant, Fontète rouge, IV. 1.1(2). 2. 3. 1. -2. 3. 4. 5. . 6. 7. S. (I. SiO- 44.*'4 44- 'o 4>ii" 4i)08 43,44 3(),So 4-^r4'> 5i,i)6 11,70 AI2O» 5,85 6,1)5 4,79 5,00 6, 9.2 4,38 6,84 7-58 (1,90 Fe-O'.... 2.8J J.-Ci 3,01 3,18 2,16 4.81 2,79 4,47 3, 17 FeO i,5o 3,87 4,28 5,3o 6,41 8,40 8,93 3,24 2,68 MgO 38,76 3(">,2Î 39,95 î5,5o 34,25 3o,C3 3o,20 26,04 18,57 Ca O ',47 3,3o 3, 40 4i''o 1,70 5,90 i,36 6,10 14,70 Na-0 o,fr ",19 i>,3o 0,24 0,84 1,18 ",77 ii,25 1,11 K-0 0,07 i>,i4 ",17 o,i3 (1,25 0,73 o,63 (1,14 ",'7 TiO- » tr. n. d. Ir. 1,00 i ,gii 0,4" l'- " Cr-0' 0,20 0,10 0,11 0,16 o,o& 0,0g » » 0,11 P-'O-»..., » » >i » 0,10 0,09 o,o5 ti'. tr. IM n O 0,10 0,19 n . d . 0,17 » u » « 0,11 H'O à io5" l l 0,07 ) 5 , \ 0,08 o,i3 0,06 < o,3o 0,35 0,68 ( . \ 0,80 2,14 » au rouge., t { 1,23 \ ' ( 1,80 0,21 1,01 99,85 roo,20 99,79 100, 38 !oo,a3 100, o5 100, 3( 100,12 100,29 Ariègites. — Dans les Ihefzolites de TAriège, il est fréquent de voir des bandes de couleur difTérente, constituées par des roches dépourvues de péridot et que j'ai désignées autrefois sous le nom à'ariégite : il s'agit là de diiTérenciations effectuées sur place, mais ces mêmes roches forment aussi de véritables filons que je n'ai jamais observés en dehors de la Iherzolite. Les ariègites doivent être divisées en deux groupes. Le premier est constitué par du pyroxène monoclinique (diopside vert ou brunâtre à plans de séparation h') et beau- coup de spinelle verl; il existe parfois en outre de la bronzile et souvent un grenat pyrope, rosé ou jaunâtre, pouvant devenir très abondant (Pic de Géralde; Lherz). Ces ariègites sont à grain moyen, mais il existe aussi (Moncaup) des variétés pegma- loïdes; toutes présenlent de fréquentes déformations mécaniques accompagnées de structure kélvphitique dans lesquelles apparaît un plagiociase basique (-). (') Ces analyses et les suivantes ont été faites par M. Raoull, à l'exception de 1 et 13 dues à M. Pisani; elles complètent ou rectifient celles publiées en igoo. (-) Voir C. /?. Congrès géologique inlernalional, 1900. Paris. 384 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le second type se distingue par la présence de la uièine amphibole que dans la coitlandile; le spinelle peut manquer quand le pjrope devient très abondant. La caractéristique chimique desariégites est fort remarquable; elle réside en premier lieu dans la haute teneur non plus seulement de la magnésie, mais de la chaux, le rapport de ces deux oxydes étant d'ailleurs variable, l'ariégite du Moun Caou doit à sa richesse en magnésie (analyse 10) de renfermer plus de bronzitc que de diopside, contrairement à ce qui s'observe dans tous les autres gisements. Une seconde caractéristique des ariégites consiste dans le pourcentage élevé en alumine qui entraîne l'abondance du spinelle et du grenat; il en résulte aussi que dans ces roches dépourvues de feldspath, au moins à l'état primaire, le calcul met en évidence une grande quantité de feldspaths virtuels, de telle sorte que si, au lieu d'être resté emprisonné dans des laccolites, le magma s'était épanché sous une forme volcanique, il eiit donné des laves à faciès basaltique. Les ariégites ont une composition chimique comparable à celle des basaltes mélanocrates que j'appelle ankaramites. Les ariégites amphi- boliques renferment plus d'alcalis et surtout beaucoup de titane; elles établissent le passage aux hornblendites spéciales décrites plus loin. La considération de ces roches montre le caractère artificiel de la division des roches éruptives en feldspalhiques et en non feldspathiques, quand on demande à une classilîcation des vues sur leurs relations magmatiques et non pas seulement sur leur composition minéralogique. Des ariégites non ampbiboliques ont été rencontrées ailleurs que dans l'Ariège ; la roche de l'Oural, que M. Duparc a décrite sous le nom d'ostraite, est une ariégile particulièrement riche en spinelle. C'est aussi à ce même type pétrographique que doivent être rapportées les roches grenatifères de la brèche diamantifère de l'Afrique australe; j'ai exprimé depuis longtemps (') l'opinion que ce sont non des éclogites, mais des enclaves homœogènes de la kimberlite. '»^ Ariégites: iO. riche en bronzite, Moun Gaou, 111. 5. 5. '5; îl. type normal, Lherz ['lV.5.4(5).'5]'IV.i.2.2.i; 12. riche en grenat, Pic de Géralde, ['1V.(5)6./1 (5).'5] 'IV. j (2). 2. 2. (1)2; 13. transformée en kéljphile, Tue d'Iîss, 'III. 5. (4)5. 4-5 ; Arié- gites ainphiboli<]ues : 14. avec un peu de plagioclase, Lherz; 'III .5 .4(5).4-5; lo. à grenat, Escourgeal, III'. 5 .4 . 4-5 ; 16. riche en grenat et sans spinelle, Lherz, III'. '6. 4. 4-5 (passage aux Iherzites). ('} Huit. Soc. franc. Miner., t. 21, 1898, p. 21. SÉANCE DU 17 SEPTEMBRE I9I7. 385 10. Si 02 41-:*^ Al^O^.. i('),2'. Fe^O» 4, ai Fc O > , 20 MgO ■>..',,&'> CaO 7,44 Na^O 0,7', KW (>,i) Ti02 o,gn P205 ir. Mn O « H - O à 1 o 5° o , o(J » au rouge. ... o,53 ioo,3o II. 1-2. 13. 11. 1.5. IG. ■ 4;), 44 4>,i4 14, jo 42,2-. 4(i,oo 12, 3 0 io,8(; 12,94 if>,84 18,73 i4, (9 ■ 3,71 2,So 1,5' ■2,10 2 , '>'.) 1,02 <,9i ■f , ri 3,;S 4,08 6, '9 :.«7 7,36 18,97 14,97 I9,2> ii>77 9,72 i'.,47 i3,()ci lO. io II, oi 1 2 , 80 11,34 12,94 o.S; i,oi I ,01 0,S8 ' , 4!) 1,80 0, 10 o,i5 0,20 0,38 0 , ) 1 1,07 5 FeM^3 FeO MgO GaO Na20 K'O TiO^ P205 F Cl ir^O à io5°.. i> au TOUS 17^ KS. 19. ÎU. 21. 1 I . Kl (0,76 ■i7,52 3o,5o 33,96 r "1 , i) I 11,67 iî,47 5,16 9,22 1,58 i,o1 5,36 14,53 1 0 , 3 1 Cl, )5 6,58 11,12 8,23 10,02 1 1,36 1 3,62 10, ,18 6,5o 8,71 1 0 , 70 1 1 ,3o i3 ,10 17, 5o i5,16 '•>■,■' 9 ï,39 ■>. , 19 1 , 12 1 ,60 1,85 >,2l i,3i (i,8o 0,80 4 . 60 5, io 5,3o 7,40 6,40 0,07 0,08 0,52 4,55 2,55 o,36 0,17 » 0,34 0,21 M » » 0,23 0 , 1 3 » o,!-;. 0,09 1.38 0,17 <',9' 1,11 0,89 1,81 ",93 1110,28 i(jo,58 100,35 100,-13 (') 100, I7 M. A. Laveraiv, en présentant un volume, s'exprime en ces termes : J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'un volume que je viens de publier; il a pour titre : Leishmanioses^ et pour sous-titres : Kala-azar, Bouton d'Orient, Leishmaniose américaine. Les leishmanioses ne sont pas des maladies nouvelles, mais c'est seule- ment en 1903 que les protozoaires, connus aujourd'hui sous le nom de Leishmania^i qui sont les agents de ces maladies, ont été découverts. Les leishmanioses affectent deux types cliniques principaux : la forme viscérale ou « kala-azar » et la forme cutanée ou « bouton d'Orient ». Une s'agit, pas de maladies rares, spéciales à quelques régions des pays chauds, le kala-azar notamment a une grande extension à la surface du globe, non seulement en Asie et en Afrique, mais aussi dans l'Europe méridionale : Italie du Sud, Sicile, Malte, Grèce. La leishmaniose de la peau et des muqueuses est très répandue dans l'Amérique du Sud. Bien que \l\ années seulement se soient écoulées depuis la découvcrLe des Leishmania, un grand nombre de travaux ont été publiés sur ces proto- zoaires et sur les maladies qu'ils produisent; il m'a semblé que le moment était venu de résumer dans un travail d'ensemble l'état de la question. (') Y' compris MnO, 0,09. 388 ACADÉMIE DES SCIENCES, CORRESPONDANCE . M. le Skcrétaihe PERPÉTUEL présente à lAcadémie un volume imprimé efface à une subvention accordée sur le Fonds Loulreuil. Ce volume, relatif à la Deuxième expédition ontm-ciique française (jgoi^- 1910) commandée par le D'' Jean Ciiarcot, et publié sous la direction de M. L. JoiJisiN, contient les documents scientifiques suivants : Spongiaires, par E. TopsENT. — Molliisfjites ampJiineiires et 'gastéropodes, par A. VAYSsn'.RE. — Crustacés schiz-opodes et décapodes, par M. Coutièue. — Cumacés, par M. W.-J. Cai.man. — Acariens, par M. A. Berlese. — Minéralogie-Géologie , par E. GouRDON. MM. Chauvenet, Henri Froidevaux adressent des remercîments pour la sul)venlion qui leur a été accordée sur le Fonds Bonaparte en 1917. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le Tome I (Mémoires) des Annales du liureau central météorologique de France pour 191 1 , publiées par A. Angot, Directeur. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Un n')Ui,'e(iu procédé d'évaluation numérique des coefficients des séries. Note ( ' ) de M, Michel Petrovitcu. L'évaluation numérique des coefficients d'une série de puissances se fait par des procédés usuels, soit en calculant individuellement cliaque coefficient par une formule explicite r/„=cp(/i) où l'on fait successivement « = o, i, 2, ..., ou bien en calculant a„ à l'aide de la suite déjà connue de coeffi- cients rt„_i, «„--2, ... par une fornude de récurrence a„=^ ^i^^, f'«-f > ^«-25 • ••)■ Le procédé indiqué dans la présente Note consiste à calculer tous les coef- (') Séance du 10 seplernl)re 191 SÉANCE DU 17 SEPTEMBRE I9I7. 389 /icienls Of, a.,, «:,,-•• à l'dit/e de la suite de décimales successncs d'une seule expression numérique rattachée à la fonction à développer. Il s'applique : 1" A toutes les fonctions /(•'') dont les coefficients du développement (i) /( .r ) = (?„+ a,. r + rt2.r--f-.. . sont tous des nombi-es entiers (que, pour fixer les idées, nous supposerons réels); 2" A toutes les fonctions /"(.r) dont les coefficients du développement (i) se laissent enliériser par une opération déterminée A[/] effectuée sur la fonction /(.r), en ce sens que le résultat de cette opération soit une série (2) A[/]r=>.„+"A,a.' + /.,.r^4-... à coefficients A„ tous entiers.^ en relation déterminée 0 == o avec les coeffi- cients a„. Il existe de telles opérations entiérisantes ^\f\ dans une foule de cas. Ainsi : 1° Dans le cas des a„ tous entiers on a A[/] =/; lorsqu'ils n'ont (ju'un nombre limité de décimales, on aura A[/] = io"/- (««- io-*'X„=:o). g étant un entier convenablement choisi; 2" Pour toute fonction algébriquey(*) développable en série ( i ) à coef- ficients commensurables, on a N étant un entier convcnajjlemcnt choisi (théorème d'Kisenstein); 3" Lorsque a„ est la racine carrée d'un nombre entier, on aura, d'après un théorème connu, [moàf{xc"}Ydt («;^_>,„ = o); 0 /(" l'our ft \i- ■ on a (avec les restrictions évidentes pour les constantes a, [i, A); ' G R., 1917, 2» Semestre. (T. 165, N" 12.) ^2 390 ACADEMIE DES SCIENCES. 5" l our on aura ^[f] = f e''J\u-l) ■h (/(! «„ — ),„= o); 6° Le facteur œ„ étant choisi de nianièi'e que le produit co„rt„ soit un nombre entier et que la série (y ( ^ ) =: 0),, -t- W, X + Wo-î^- + . . . converge pour | a; | £ r , on aura (d'après la formule de Parseval) A[/] = — / f{xé')'^{c'>i)dt {M„a„ — l„=o); 7" On connaîtra A\f] pour les diverses combinaisons de cas précé- dents, etc. Formons l'expression intégrale V(r. 7, «, ^)=-^ f [/{re")-/{o)]yie-'')dt des Notes précédentes (') en y remplaçant la fonction /(.») par l'expres- sion A[y'J, ci-dessus indiquée, rattachée à la fonction y considérée. L'ex- pression V ainsi obtenue apparaîtra sous la forme d'une intégrale définie simple ou multiple, ou même, dans certains cas généraux, sous la forme explicite finie. Des résultats démontrés dans nos deux Notes citées s'ensuit le théorème suivant, résumant le procédé de calcul que nous avons en vue : Le coefftcienl a„(n ^ i, 2, 3, ...) de la série f ( .r ) = «0 + atu- + a, .v- + . . . sera la solution en a„ de V équation (i ^ o (^ordinaire ou fonctionnelle) apt'ès y avoir remplacé \„par le nombre entier composé du groupe de décimales de V formé de la ';i(n — i) // + I n(n -{- ]) h décimale inchisive- jusqn'ci la ment (le nombre entier h étant choisi comme il a été indiqué dans les Notes citées). ( ') Sur quel., ovaire; t, testicule; sp. spicule copulateur; U.S., partie élargie de l'utérus, remplie de spermatozoïdes chez la femelle très jeune; v, vulve. étaient des femelles. Dans ce cas, quand le parasite est miir, la femelle de Sciara se pose sur le bois, allonge l'abdomen et insinue son extrémité postérieure dans une crevasse, entre les fibres du bois. Dans cette position, elle contracte son abdomen et donne l'impression d'une femelle normale qui pond. Si l'on écarte les fibres du bois, on voit, entre les segments termi- naux de l'abdomen dévaginé de la Sciara, une petite hernie mobile, qui se rompt tout d'un coup et laisse échapper le parasite. Une fois sorti, le Nématode expulse ses œufs, comme dans le cas précédent. Très souvent, on trouve des femelles de Sciara qui, n'ayant pu libérer leur abdomens,' sont mortes dans cette position et décèlent les endroits où se trouvent les SÉANCE UU 17 SEPTEMBRE I917. 4oi Nématodes avec leurs pontes. La femelle de Sciara se comporte donc envers son parasite comme vis-à-vissa propre progéniture. Une seule Sciara (larve ou adulte) peut fournir i à 5 Nématodes femelles. Quand un hôte renferme plusieurs de ces femelles {fig. 2), celles-ci sont plus petites et renferment moins d'œufs mûrs. Les œufs, une fois pondus, se contractent, expulsent les deux globules polaires et com- mencent à se segmenter; quelques jours après, ils renferment un jeune Nématode, mobile, enroulé en spirale. Le plus jeune Némalode que j'aie rencontré dans l'hôte est identique à ceux qu'on peut extraire des œufs. L'infection de l'hôte se produit probablement par la peau; car les larves de Sciara, qui présentent les jeunes parasites, portent aussi, sur leur cuti- cule, de petites cicatrices^ en forme de taches noires. Ce Nématode, que je nomme Aproctonema entomophagum n. g., n. sp. et qui ditrère sensiblement des autres genres connus, tant par sa structure que par son cycle évolutif, ne peut guère être rapproché que de quelques formes aberrantes, telles que Mermis, Al/actonema, Bradynema, Atracto- nema et Sphœrularia, toutes parasites des Insectes. PARASrrOLOGIE. — Les Anophèles français, des régions non palustres, sont-ils aptes à la transmission du paludisme? ^ole de M. K. Roubaud, présentée par M. A. Laveran. La distribution géographique des Anophèles déborde notablement en Europe celle de l'endémicité palustre. Sur le territoire français, en parti- culier, non seulement leur persistance en grand nombre, dans les régions anciennement insalubres comme les Bombes, la Sologne, etc., a été mise en évidence par différents auteurs, mais même on peut affirmer leur exis- tence constante partout où l'on pi'end soin de les rechercher systématique- ment. Cependant, les épidémies palustres ne semblent pas avoir reparu d'une façon notable durant ces dernières années, malgré un constant apport de virus du aux paludéens coloniaux. On pouvait dès lors penser que l'extinc- tion du paludisme dans nos régions y était liée à une sorte d'immunité naturelle des Anophèles. Grassi, Schaudinn et d'autres auteurs ont ainsi admis l'existence de races de Moustiques spontanément réfractaires à l'infection palustre, et dont le rôle aurait été prépondérant dans la dispari- tion progressive de l'endémie. On a même pu fonder espoir sur la diffusion artificielle de ces races pour la prophylaxie antîf)aludique. 4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. J'ai recherché si celle opinion était fondée en souineltanl à l'infeslalion expérimentale des moustiques {Anophèles macuUpennis ) recueillis à l'élat de larves dans la région parisienne. Les porteurs de virus qui se sont bénévo- lement offerts aux expériences étaient des soldais de l'armée d'Orient en convalescence ou en Iraitemenl pour paludisme à rinslilut l'asleur. Sur six expériences actuellement réalisées, quatre ont donné des résultats positifs. T. Expériences portant surV\?i.%vcv' J 5'i (1)2 3 4567 8i) Échelle générale du fondamental. { Partie primaire ou inférieure. ) 6 7 8 9 10 \-i IG 10 12 nn'l .20. 15 16 1 échelle ...?8 .30. si_f 90 ..a.. 27 /«- sol_ ., 9'i 10' 30 10 32 ,V2 36 iii^ 16' 4.8 /l> i8vf 6' 7' 8' 18 21 24. 27 2S 30 32 36 48 56 partielle médiane inférieure 2 4 Harmoniques supérieurs. mi- 20^^ 60 64 24' 72 Sl'L^ 28' 84 l 5o/! prédominant. Échelle supérieure. j 32 3G 48 50.. y "'0 ) ''éo /«o sol,, solî .60 36' 108 42"! 128 48' 144 168 192 200.. io/j soll 192' 200" 576 600 40... ..214. 2i4' 640 5 150 10 ...224 240 256 si., ul- 9 II sii, r ,s-/„ o' 56' [ôo' ut. Sl^ 90.. /(Il sol, 64' 85'i 96' 180 192 256 283 12. Son prédominant médian 280 288 300 * , , ,» .100. sol\ 224' 240' 256' 672 560.. réi 56o' 1680 .112. .576.. 576' 1728 720 ..48.... ...600.. rt'l Goo' 1800 ...120.. 768 266' f 800 .800 9b0.. soll S'i 800' 960' 2400 2880 ..160 192.. res 2S0' 840 ..f>r, ...1024.. Il h I024' 3072 re^ 28S' 864 re; 3oo' 900 .60.. 128... ut., 100' 128' 300 384 .20 .360 400.. /«* ■■lodernie. Autour de l'orifice, le bourrelet s'éjiaissil et se dresse comme un rempart, dominant le viteilus; l'orifice, situé d'abord en son niilieu ou même à sa partie interne, est repoussé en arriére et en bas par le développement rapide de sa lèvre antérieure qui, en se renversant, forme comme un toit qui le dérobe à la vue. B. E.rcimcn hislologiqiie. — 1° Les coupes montrent qu'à la lacune extérieure, incomplètement circonférentielie et interrompue par des ponts, correspond dans la profondeur une rainure vérilaljlemeul circulaire ; elle sépare de la cuvette vilelline périphérique un amas central de blastomères, déjà difi'érenciés en un ecloderme super- ficiel et une masse compacte d'endoderme vitellin; celle-ci, de forme conique à base dorsale, adhère en bas au vilellu'^. Il y a peu do sphères vileliines en suspension dans la cavité. 2° Le blastoderme s'allonge en un mince feuillet de deux à trois couches cellulaires au-dessus d'une région du fossé qui, de ce fait, se détermine comme postérieure; cette région se dilate peu à peu en une vésicule qui remplit finalement la moitié du germe. La moitié antérieure contient la zone cellulaire compacte autrefois centrale; celle-ci s'aplatit, s'élargit et s'émiette; elle laisse maintenant passer' sous elle, comme sur- ses parties latérales, un prolongement de la vésicule postérieure qui va rejoindre la partie antérieure atrophiée de la rainure circulaire. La croissance ilrr blastoderme se fait surloirt par r,Tj)por l de cellules éinigrècs du syncylirrm viteilirr, et l'ectoderme lui-même paraît s'adjoindre des cellules ^itellines sur son poirrtour. Dans la région blastoporique, celles-ci sortent très nombreuses du reirrpart vitellin et se disposent en deux lames sirperpost es, dont la supérieure allorge la quille lihisloder ririque tandis que l'irrfér leur e, séjiarée de la première par un espace vide de cellules, liri forme la doublure endotierruiquo (|r]'(ui a coulume de considérer comme le résrrltatde sorr invaginalion. La cavité gastiulaire, prodtiilo par la cyliilatiim du syncyliiim vitellin et située entre celui-ci et les cellules endodermo-vitelliucs oiirigrées à la face profonde du blastoderme, comprend dans son évolution deux pliases distinctes. Dans la première, la gaslrula c&i péridiscuidale, ou, si Ton veut, périhldstodcrmique, largement ouverte à Textérieur; dans la seconde, elle est eiiihryonruiire, c'est-à-dire localisée dans la région postérieure qui for- mera reiubiyon; elle prend alors la forme d'une vésicule à blastopore étroit et le i>lus souvent fissuraire. Ces deux phases sont antérieures de toutes SÉANCE DU 24 SEPTEMBRE I917. 4l3 façons à la gaslrula classique, dans laquelle je ne vois qu'un espace semi- lunaire sous-caudal, e\tra-embryonnaire, où le tube digestif se formera plus tard, comme sur la face dorsale le tube médullaire, par un processus semblable de creusement en gouttière et de coalescence des bords. La gastrula péridiscoïdale, observée chezScyllium, peut être considérée ihêon'quemenl comme normale dans les œufs télolécithes; en elTet si, par la pensée, on élargit au maximum le bouchon vitellin blastoporique d'un œuf à segmentation totale et inégale, comme celui des Ampbibiens, et si l'on réduit par suite l'ectoderme à une plaquette dorsale, on obtient un blastopore inversé, dont l'endoderme vitellin périphérique est séparé de l'ilot blastodermique central par un espace annulaire. On retrouve, chez les oiseaux, des traces jusqu'à présent contestées de cette gastrulation : la gouttière du croissant de Koller, la fissure primitive et la cavité sous-germinale (gastrulaire) de Duval, la fente péridiscoïdale prise généralement pour un artefact. Chez les Reptiles, où la complication est plus grande, on peut homologuer la plaque primitive au rempart vitellin sous-blastoporique des Sélaciens et chercher la véri- table gastrula avant la formation de la queue et du sac mésodermique. Les œufs épiboliques des Ganoïdes et des Ampbibiens, avec leur sillon blastoporique équatorial, transverse ou en fer à cheval, sont à mi-chemiu de la gastrulation embolique et de la gastrulation péridiscoïdale. HYGIÈiNE ALIMENTAIRE. — Sur le taux (le blutage et le rendement alimentaire du blé. Note de M. Louis Lvpicqi'e, présentée par M. Maquenne. On voit fréquemment exprimer en ce moment l'opinion que l'utilisation du blé comme nourriture de l'homme est maxima pour une extraction limi- tée de farine, de sorte qu'il serait avantageux, quand l'approvisionnement est faible, d'en rester au taux d'extraction qui fournit, sinon du pain blanc, du moins un pain à peine bis. Cette opinion est donnée comme un fait expérimentalement démontré. Or, je ne connais pas une seule expérience qui la confirme, et les chiffres mêmes des expériences qu'on invocjue pour l'appuyer, celles de Snyder en particulier, sont nettement en sens contraire. Il est parfaitement vrai que le pain blanc, à^oirffe^^rt/, nourrit plus que le pain bis, et celui-ci plus que le pain (de quelque nom qu'on l'appelle) dans le(]uelest incorporé tout le son. Les propagandes passionnées qui, à diverses reprises et en divers pays, ont proclamé des vertus nutritives supérieures pour un pain plus ou moins complet, ne sont pas fondées en thèse générale. C. R., 1917, 2' Semestre. (T. 1G5, N» 13.) 55 /,l/j ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans une alimentation mixte suffisamment abondante et variée, de petites différences d'azote ou de phosphates sont d'ordre secondaire, et pratique- ment négligeables : la cellulose, avec son rôle mécanique utile, ne fait pas défaut lorsqu'on mange des fruits ou des légumes; enfin la question des vilaiiiines ne se poseraitque pour un régime composé exclusivement de pain. On peut s'en tenir, comme mesure de la valeur nutritive, à la considération de l'énergie mise à la disposition de l'organisme. Celle-ci est d'autant plus orande que le pain est plus complètement débarrassé des enveloppes du grain, à peu près inassimilables pour Thomme. Mais le rendement alimentaire du blé, la quantité de subsistance humaine que fournira une quantité donnée de blé, c'est, non pas la valeur alimentaire du pain, mais le produit de cette valeur par la (juantité de pain obtenue. Ce calcul, élémentaire, semble avoir été négligé jusqu'ici. Voici ce qu.'il donne sur les chiffres de Snyder ( ' ). Il s'agit des calories nettes, c'est-à-dire de la différence entre les chaleurs de combustion du pain ingéré et des matières fécales correspondantes ou supposées telles. Les expériences portent sur trois sujets, quatre espèces de blé, et pour chaque blé trois sortes d'extraction : à savoir du pain de farine hianclie, à 70 ou 72 pour 100; du pain Gra/iain, qui comprend le grain tout entier, et une sorte intermédiaire, dénommée froment enlier, mais d"où l'on a retiré « une partie du son ». Celte dernière sorte donne toujours des valeurs intermédiaires aux deux autres, mais je ne trouve pas dans Suyder sou taux d'extraction, probablement variable: je ne puis donc faiie pour elle le calcul nécessaire, et je dois m'en tenir au pain blanc et au pain véritablement total. La moyenne générale de toutes les expériences donne pour le pain blanc, par gramme, S'^^^G; pour le pain Graham, 3^-''', 3. A poids égal, le pain complet est le moins nourrissant. Mais rapportons ces valeurs à un même poids de blé, il vient, pour le pain blanc à 72 pour 100 : 3''=i,6 X 72 :^ 2.59''«i ; pour le pain complet : 3c»', 3 X ioo = 33o'-»'. Il résulte de là qu'en arrêtant l'extraction à 72 pour 100, on a eu non un bénéfice, mais un déficit de 71'^''', soit près de 22 pour 100. Je ne prétends pas en conclure qu'il est actuellement indi(]ué de fabriquer le pain avec la totalité du grain, mais on doit cesser d'opposer aux extractions élevées un argument inexistant. Quand l'extraction augmente, le rendement augmente jusqu'au bout. Il y a même une expé- (') Studics on llie digcslibility and niilrilive value of bicad. U. S. Dep. of Agriculture, Wasliinglon, Go\ernment priuliiig office, igoS et igoS. SÉANCE UU 24 SEPTEMBRE I917. 4l5 rience de Snyder où celui-ci a ajouté i4 parties de gros sons à 8() parties de farine à 70 pour 100, négligeant les produits intermédiaires qui sont précisément les plus intéressants quand on discute le taux du blutage. Les résultats sont les suivants : Calories nettes par gramme de farine blanche 3,721 Par gramme de mélange 3 ,3g5 En faisant le calcul pour les quantités d'aliments disponibles, il vient : S6s de farine blanche 820''''' lOoB de mélange 33g<^"',5 Même dans ce cas absurde, il y a encore gain à ajouter le son. Pour en revenir à la question telle qu'elle se pose aujourd'bui en France, l'extraction à 85, sur blé moyen, donne certainement un bénéfice sur toute extraction inoindre. Les expériences que j'ai en cours, avec plusieurs collaborateurs, ne sont pas encore assez avancées pour que je puisse chiffrer exactement ce béné- fice. Comme ordre de grandeur, je pense que sur les cinq parties qu'on ajoute en passant du taux 80 au taux 85, il y en a quatre qui sont effectives, ce qui donne une amélioration de 5 pour 100 sur le rendement du blé. Lorsqu'il s'agit de déterminer jusqu'où pratiquement il convient de pousser l'extraction, un point capital à connaître est la teneur du blé en matières nutritives pour l'homme. On admet généralement une teneur de 85 pour 100. Des expériences assez prolongées déjà pour être significatives, effectuées sur le principe des rations d'entretien équivalentes, nous ont donné sur un blé indigène moyen, consommé en totalité, une valeur nutri- tive égale à près des ^ de la farine blanche. Il n'est pas sans intérêt de faire remarquer que les expériences de Snyder donnent un rapport tout à fait voisin de celui-là, et même supérieur, -^ d'après les moyennes citées plus haut. S'il en est bien ainsi, l'extraction à 85 apparaît encore comme modérée. La meunerie la plus perfectionnée, il est vrai, ne peut obtenir celte extrac- tion sans laisser dans la farine quelques centièmes d'enveloppes, dont les ferments ont une action fâcheuse pendant la panification. Mais la panifica- tion à l'eau de chaux que nous avons récemment indiquée, M. Legendre et moi, supprime, ou tout au moins atténue, cet inconvénient de façon à le rendre tout à fait supportable; la clientèle des boulangers qui appliquent ce procédé a fait entendre dans ce sens un avis fort net. Il n'y a donc aucune raison, si nous risijuons de manquer de blé, de revenir à un taux inféiieur d'extraction. 4l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. HYGIÈNE ALIMENTAIRE. — Sui' Vemploi des glucoscites de chaux dans la panification. Note (') de M. Georges A. Le Rov, présentée par M. Moureu. Les glucosales de chaux peuvent être employés avec avantage, au point de vue du goût, de Talibilité, de la conservation, en lieu et place de l'eau de chaux, pour améliorer le pain fabriqué avec des farines blutées à un taux élevé d'extraction, telles les farines à 85 pour loo, prescrites à l'heure actuelle. Les glucosates employés pour cette panification sont préparés selon les méthodes classiques; en faisant digérer, à froid, une solution aqueuse de glucose commercial (vérifié exempt des traces d'arsenic qui se rencontrent quelquefois dans ces produits) avec un lait de chaux. On obtient ainsi, après filtration, des solutions limpides de glucosates, qui, selon les proportions respectives mises en œuvre, contiennent, pour une ou deux parties de glucose, une partie de chaux. Ces solutions peuvent être obtenues, ainsi, assez concentrées; elles sont donc plus facilement maniables en panification que l'eau de chaux, dont les solutions aqueuses ne peuvent, on le sait, ren- fermer par litre que i^^ de chaux (environ). Les sucrâtes ou saccharates de chaux, qui peuvent être aussi employés, sont moins avantageux, vu leur solubilité moindre que celle des glucosates. Par ailleurs le sucre est, à l'heure actuelle, de prix élevé. Dans mes essais de panification avec les glucosates de chaux, j'ai employé pour loo''^ de farine à 85 pour loo, panifiée avec les doses habi- tuelles d'eau, de levure et de sel marin, des quantités de solution de glucosate représentant loo^ de glucose et 5o^ de chaux : ce qui correspond par kilogramme de pain fabriqué à environ i' de glucose et ©^',5 de chaux. Le pain ainsi fabriqué soumis à l'examen de praticiens-boulangers (qui m'ont assisté pour la panification) a été apprécié comme étant de qualité encore plus nettement améliorée que le pain fabriqué, dans les mêmes con- ditions, avec l'eau de chaux. La fermentation panaire, qui paraît légèrement retardée avec l'eau de chaux, parait au contraire facilitée par le glucosate. La séance est levée à 1 5 heures trois quarts. E. P. (') Séance du 17 septembre 1917. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCR DU LUNDI I- OCTOBTiK 1917. PRÉSIDENCE DE M. Camille JORDAN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel dépose sur le bureau un volume intitulé : Les Fondations de V Académie des 5c?"encei(i88i-i9i5), rédigé par M. Pikrre Gaija, secrétaire-rédacteur de l'Académie, et imprimé aux frais de celle-ci. La préface suivante, signée par les deux Secrétaires perpétuels, indique le but de cet ouvrage : « Il est arrivé à nos commissions de prix de désirer des précisions sur les conditions mises par les donateurs à leurs libéralités, et d'avoir besoin de la liste des bénéficiaires antérieurs de telle ou telle fondation. Le présent ouvrage, fait avec beaucoup de soin par M. Pierre Gauja et complétant celui publié jadis par Ernest Maindron sur ce sujet, fournira immédiatement la réponse à ces questions. Les documents qu'il contient seront en outre précieux pour l'histoire même de l'Académie. » S'il avait été possible d'accroître encore ce volume, la préface toute naturelle en eût été l'éloge des donateurs de l'Académie, lu dans la séance publique annuelle du i8 décembre 191 1 par Gaston Darboux, et inséré dans le tome 52 de la deuxième série des Mémoires de V Académie des Sciences. On y aurait trouvé l'expression d'une profonde gratitude pour les généreux donateurs, avec de judicieuses remarques sur l'évolution que le temps doit amener dans la forme de quelques-unes des libéralités qui nous sont faites. « Récompenser des travaux, disait notre regretté confrère, l'Académie s'est » toujours montrée disposée à le faire. Elle le fera encore à l'avenir. Mais » provoquer, subventionner et encourager des recherches, cela est mieux » encore. » Les fondations ayant ce dernier objet peuvent être relatives à un ordre particulier de recherches, ou avoir un caractère plus général. C- B., Kji;, J- Semestre. (T. IC'i, N* 14,) 56 4x8 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'Académie en possède déjà d'importantes, dont on trouvera l'historique dans ce volume, et il, est à souhaiter que leur nombre augmente ('). » L'Académie serait heureuse aussi que des dons lui permissent de par- ticiper elle-même à la création de centres de recherches devant être pour- suivies sous sa direction. Plusieurs grandes sociétés savantes de l'étranger ont pu entrer dans celte voie que les conditions de nos donations ne nous ont pas jusqu'ici permis d'aborder. De tels centres seraient très utiles après la guerre actuelle, alors qu'un effort considérable sera nécessaire, qu'il s'agisse de science pure ou de travaux scientifiques faits en vue d'applica- tions industrielles. » Le Secrétaire perpétuel est certain d'être l'interprète de l'Académie en félicitant M. Pierre Gauja du zèle et de rintelligence qu'il a mis à composer cet ouvrage qui rendra de grands services à nos commissions de prix. M. l'abbé Verschaffel a droit aussi aux remercîments de l'Académie pour avoir imprimé ce livre à Abbadia, au milieu des difficultés de l'heure présente. M. Emile Picard, en déposant deux brochures sur le bureau, s'exprime comme il suit : J'ai l'bonneur d'offrir deux brochures à l'Académie. L'une, intitulée : Les sciences mathémaliques en France depuis un demi- siècle, est un nouveau tirage d'une étude que j'ai insérée dans un ouvrage publié en 191 G par divers littérateurs, savants el artistes, sous le titre : Un demi-siècle de cii>ilisation française (1870- 191 5). L'autre, intitulée : La vie el l'œuvre de Gaston Darboux, est une repro- duction de l'article que j'ai publié dans la Revue des Deux-Mondes quelques semaines après la mort de notre regretté confrère. (') Depuis que ce livre esl lerminé, l'Académie coinple une nouvelle fondation de ce genre, grâce à la générosité de M''-' Beauregard qui lui a remis aSoo'''' de rente, destinés à constituer un Fonds Clcnieiit Félix, pour encourager des recherches sur l'électricité. SÉANCE DU I"' OCTOBRE I917. 419 PLIS CACHETES. M. Jea\ Malburet demande l'ouverture d'un pli cacheté accepté en la séance du 12 février 191 7 et enregistré sous le n° 8365. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient la description d'une méthode photographique de recherche des astéroïdes. (Renvoi à l'examen de M. B. Baillaud.) CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Les Rapports scientifiques sur les travaux entrepris en igiS au moyen des sulnentions de la Caisse des recherches scientifiques. 2 " Devoirs et périls biologiques, par le D' Grasset. (Présenté par M. Ch. Richet.) 3° Edmond Delorme. Chirurgie de guerre. Les fractures. Déplacements, séquelles, décalcifications, raideurs articulaires consécutives. (Présenté par M. A. Laveran.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un procédé de sommation des séries trigonométriques. Note de M. Axoelesco, présentée par M. Appell. Considérons le développement bien connu , , sina . . „ • , s (i) = sinoc -H /■ sin2:< -t- . . .+ r" sin(« 4- 1 )«■+-... , I — ■>. r cosst + /■- où X et r sont des quantités réelles. La série du second membre est unifor- mément convergente, pourvu que | /• | <; i . En multipliant les deux membres de (i) par (i — r), on déduit (1 — /•) sin a . . c. 3 ^ sina -i- 2r sin — cos — a + . . . -t- 2;' : — 2/' cos« -i- r' 22 " sin - cos /, 2 \ 420 ACADÉMIE DES SCIENCES. OU bien a. (i — /■)cos- , ^ ■ (2) = cos \- r cos h . . . + /■" cos n -\ — a +. . . . I ^ 2/-cosa -h / - 3 2 \ 3/ Multiplions encore les deux membres de celle dernière égalité par cos -' ih. et intégrons de o à 2-; comme / cos p H — \ a. cos — rfa = o pour />I^ I , il nous restera .■27t (l— 7-)C0S=- / de =^ 71. . / I — 2 /• cos a. -\- r^ La quantité sous le signe d'intégration admettant, par rapport à a, la période 2tz, on aura „27t (1 — r)cos' (3) - / ^ -dcf.=.i, cl a; < 3 71. TtJ^ I — 2/' cos(a — ,r ) + /- Cette égalité n'est valable que pour |7-[ <; i. Si l'on fait tendre r vers -1- i, l'intégrale (3) devient une intégrale singulière, car, dans l'intégration, seul l'élément correspondant à a = a; compte. Comme la quantité sous le signe d'intégration est une fonction paire en (a — .x) et positive, on déduit, à l'aide du premier théorème de la moyenne, que l'intégrale ■ir. (i — r)cos' — — ■K J^^ ' 1 — 2 /• cos (a — j? ) -h /-^ tend, quand on donne à ;• des valeurs tendant vers i par des valeurs infé- rieures à I, vers -[/(a;-f-o) + f{x — o)J en tout point de discontinuité de première espèce de la fonction /(a;) bornée et intégrable; cette conver- gence est uniforme à l'intérieur de tout intervalle de continuité. Consi- dérons le développement en série trigonométrique de/(aT), f{x)z^ h «1 cos a; -h Zi, sina: + . . . + ci„ cosnx -\- bnsinnx -\- . . . , et posons A„ = a„ cos /ix -^ bn si n 11 x ; SÉANCE DU l" OCTOBRE I9I7. ^21 on voit alors, à l'aide du développement (2), que l'intégrale (4) repré- sente la somme de la série Ao+-A,H- -r(A,4-A2)+ - /--(Aï + A3) +...+ -/-"{A„+A„_^, )+.... 2 2 2 2 L'intégrale (4) correspond donc à un procédé de sommation des séries Irigonométriques. En cherchant, plus généralement, la somme de la série -+- -/■(Ai + A2 + . . .-f- A,,) +. . .+ -/•"(A„H-.. .4- A„+,,_,) 4-..., l'intégrale on trouve que cette séi'ie est représentée, pour les valeurs de |/| < i, par aie • p ^ { ■ P ■ P — 2 ^i-K-x sin ^a (i-r)(sin^« — /-sin — ^ / /(« -h X) ^ ■ —^ ' ^ — X a 1 n 2 _ ^ sin- - a 2 PouryD = I et/j = 2, cette intégrale se réduit respectivement à l'intégrale de Poisson et à l'intégrale (4); pour/)> 2, et;- tendant vers i. le noyau de cette intégrale singulière, qui reste une fonction paire en a, ne garde plus un signe constant./; étant un nombre fini, en partageant l'intervalle d'inté- gration — X 'a 2- — X par les points racines de l'équation ■ P sin — c/. . , a \ 2 sin- — 2 . p ■ P — 2 ' sin — a — /• sin a I =: o, on pourra encore conclure, par l'application du premier théorème de la moyenne, que cette intégrale tend, lorsque /■ tend vers -l- i, vers f{x) étant une fonction bornée et intégrable. Bien entendu nous suppo- sons, comme dans la méthode classique relative à l'intégrale de Poisson, qu'on se donne d'abord la valeur de la variable x et ensuite qu'on fait tendre /• vers + 1. Lorsque le nombre p croit indéfiniment, le premier théorème de la 422 ACADÉMIE DES SCIENCES. moyenne n'est plus suffisant pour prouver la convergence de l'intégrale (5), pour /• tendant vers -\-ï. Remarquons que, si dans ce cas nous faisons 7- = o, rintégrale (5) se réduit à l'intégrale de Fejér. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une décomposition d'un intervalle en une infinité non dénomhrable d'ensembles non mesurables. Note de MM. W. SiERPiNSKi et N. LusiN, présentée par M. Hadamard. Le but de celte Note est de démontrer l'existence d'une décomposition de l'intervalle (o, i) en une infinité de puissance du continu d'ensembles sans points communs deux à deux et tels que la mesure extérieure de chacun de ces ensembles est égale à i. La démonstration de cette existence utilisera le théorème de M. Zermelo, d'après lequel il existe un ensemble bien ordonné de puissance du continu. Soit i2o le plus petit nombre transfini tel que l'ensemble de tous les nombres transfinis a < ii„ ait la puissance du continu. Il existe donc un ensemble bien ordonné du type ù^ ( I ) J?!, a:.i, ^"j, ... 1 -Tm, . • • > .*'«> ■ • • ( of <. -"0 ) contenant une et une seule fois tout point x de l'intervalle (o, i). Or,. l'ensemble de tous les ensembles parfaits contenus dans (o, i) ayant la puissance du continu (et d'après c.c = c, c désignant la puissance du continu), il existe un ensemble bien ordonné du type îî^ (2) P„ P,, P3, ..., P«, ■•., P», ••• («„, ..., p5, ... {'i„ existe dans Pa, puisque l'ensemble parfait Pa a la puissance du continu et (3) est SÉANCE DU I" OCTOBRE I9I7. 4^3 un ensemble du type a <; i2„, donc, d'après la définition du nombre Q„, de puissance inférieure à celle du continu.] Nous avons donc ainsi défini un ensemble bien ordonné de points diffé- rents de (o, i) (4) /'l. Ih, p. Pm: •■■, Pa («<",)) du tj^pe Q„. Soit maintenant P un ensemble parfait, situé dans (o, i). La suite (2) contenant P une infinité de puissance du continu de fois, l'ensemble des indices successifs a satisfaisant à la condition P„= P sera évidemment du type ûj. Soient y-u y-i, «3, — «w, ••■, «[i, ■■■ (?><^-i,) ces indices et posons P^, — <]\i{^') ( poi' i\3 < iio ) • A tout ensemble parfait P de ( o, i) correspondra donc un ensemble bien ordonné de points différents (5) f/,(P). 7,(P), .... r/,„(P), ..., 7^(P), ... ((3 *a ' '^a ! ■ • • I *« > • • ■ ■ 'V ' • • • V H ^- — 0 ;) formeront, comme on le voit sans peine, un ensemble £„, possédant des points communs avec tout ensemble parfait de(o, i) (puisque tout ensemble parfait contient une infinité de puissance du continu de sous-ensembles parfaits). Les ensembles >.% ( a <^ ii^ ) sont de mesure extérieure égale à i, sans points communs deux à deux. OPTIQUE. — Détnonstration expérimentale de la constance de intesse de la lumière réfléchie par un miroir en mouvement. Note de M. Q. 3Iajorana, transmise par M. G. Lippmann. Cette recherche se rattache à la question de savoir si la vitesse de la lumière est une constante, comme le voudrait le deuxième postulat de la SÉANCE DU l'""' OCTOBRE I9I7. 425 théorie de la relativilé. On a commencé, par raison de moindre difficulté expérimentale, à étudier la vitesse de la lumière émise par une source fixe, et réfléchie par un miroir en mouvement; on essayera ensuite de répéter la même recherche, pour le cas d'une source terrestre en mouvement. Bien que la question puisse semhler déjà résolue par les expériences de Galitzine et Wilip (miroirs en mouvement et examen de la lumière par des réseaux de diffraction), ou même par celles de Stark et Paschen sur les rayons canaux, les conclusions qu'on peut tirer de ces expériences ne sont pas très sûres. Je me suis proposé d'examiner la lumière réfléchie sur un miroir en mou- vement par une méthode interférentielle simple, dont on va exposer le prin- cipe. Il est facile de voir que si l'on admet que la vitesse d'un rayon de lumière de fréquence n ne change pas, par la réflexion sur un miroir en mouvement, tandis que, par l'efl'etDoppler, la fréquence devient n' = n(i-+-^), où [3 = - {v étant la composante de la vitesse de l'image selon le rayon réfléchi, et c la vitesse de la lumière), la nouvelle longueur d'onde sera A' = A(i -- p). Si, au contraire, on admet que, à la vitesse c de la lumière incidente, on doit ajouter ladite composante (hypothèse de Stewart, Thomson, Com- stock, etc.), la fréquence nouvelle est encore ti' = n(( + p), mais la lon- gueur d'onde reste inaltérée et égale à A. Ces deux hypothèses correspondent, respectivement, au deuxième postulat de la théorie de la relativité, et à une sorte de théorie émissive ou cmanalive de la lumière, dont on a un exemple dans l'étude critique de W. Ritz. On a tiré parti de ces considérations dans la disposition expérimentale suivante : La lumière employée esl celle de l'arc à mercure dans le vide (ligne verte, 7. = b[\'oV-V). On fait tomber un rayon de cette lumière sur une roue de 38"" de diamètre, dont la périphérie est munie de 10 petits miroirs uniformément espacés sur la péripliérie même. Les plans des miroirs sont normaux au plan de la roue et sont légèrement et également inclinés sur le rayon de la roue passant par chacun des miroirs. Des miroirs fixes ramènent la lumière, successivement, sur un certain nombre des miroirs mobiles de la roue (ordinairement !\), de sorte que, si la loue fait un ncmibre de tours par seconde ^=(3o, la composante de la vitesse de l'image du derniei' miroir mobile, selon le rayon réfléchi par ce miroir, est de pres(jue 4oo'" par seconde. Naturellement la lumière qu'on peut recueillir par la réflexion du dernier miroir mobile est consti- tuée par une série de lueurs presque instantanées de nombre 10^^ par seconde. Cette lumière, qui semble à l'œil tout à fait continue, esl beaucoup plus faible que la lumière incidente, mais suffisante pour les observations. C. R., 1917, 2- Semestre. (T. 165, IN' 14.) ^7 426 ACADÉMIE DES SCIENCES. Foui- examiner la lumière réfléchie par le dernier miroir mobile, je me suis servi de l'iiilerféroraèlre de Michelson, avec une grande difTérence de marche entre les rayons inlerférenls (10'"' à Sa""). Dans ces conditions, si l'on observe avec une lunette les franges circulaires à l'infini, il est possible d'apercevoir un déplacement de celles-ci, même si la longueur d'onde incidente varie seulement de quelques millionièmes de sa valeur. Et, précisément, si /est la difTérence de marche des deux rayons interférents. À la longueur d'onde du rayon employé, c la composante de la vitesse de l'image du dernier miroir mobile, suivant le rayon réfléchi, et c la vitesse de la lumière, /='- ■^ l c sera le nombre de franges qui passent à travers le fil du micromètre oculaire de la lunette, lorsque la roue passe de l'immobilité au mouvement rotatoire. Si l'on fait tourner la roue dans un sens, et ensuite dans le sens opposé, avec la même vitesse, on observera, évidemment, le déplacement d'un nombre double de franges, c'est- à-dire 2/. Ceci est vrai si l'on admet la constance de c; mais si c était variable, ou si proprement à la valeur c = 3. 10'" cm : sec, on devait ajouter les 45o ra : sec, cor- respondant à la composante de vitesse de l'image du dernier miroir, dans la direction du rayon réfléchi, aucun déplacement de frange ne serait observable. Of l'expérience, conduite de la manière susdite, lorsque /= ijio""", donne un déplacement, très nettement observable, compris entre 0,7 et 0,8 frange, quand la roue passe de la vitesse de 60 tours par seconde dans un sens à une vitesse égale et contraire. Le calcul fait prévoir un déplace- ment de 2/= 0,71, qui est donc en bon accord avec l'expérience. Il est permis, par conséquent, de conclure que : dans les conditions indi- quées, la vitesse de propagation de la lumière nesl pas influencée par la vitesse de déplacement des miroirs sur lesquels elle se réfléchit. Je me propose, prochainement, d'examiner avec le même dispositif, le cas où une source terrestre est mise artificiellement en mouvement. PHYSIQUE. — Sur r effet thermoélectrique par étranglement dans le cas du mercure. Note (') de M. Carl Benediks, présentée par M. Henry Le Chatelier. (Extrait.) L'effet thermoélectrique dont j'ai démontré l'existence est étroitement lié à l'effet Thomson, dont il peut être considéré comme le renversement. Il est facile de voir que si l'on convient de considérer la force électromo- (') Séance du 17 septembre 1917. SÉANCE DU I"' OCTOBRE I917. 427 trice développée comme positive, quand le courant va du froid au chaud, le signe de cette force doit être le môme que celui de l'efTet Thomson. Pour vérifier cette indication, on peut substituer à l'efîet Thomson, qui n'a pas été mesuré sur un grand nombre de métaux, le second coefficient ^ du pouvoir thermoélectrique du métal considéré opposé au plomb. Ce coeffi- cient est toujours de même signe querellct Thomson. J'ai fait celte com- paraison sur une trentaine de métaux et d'alliages, et l'accord a toujours été complet. Mais pendant longtemps des objections ont été faites à la réalité de l'existence de l'effet Thomson. Clausius, Wiedemann le considéraient comme un vague effet Pellier occasionné par l'hétérogénéité de la struc- ture des métaux industriels. Ces critiques ont persisté jusqu'au jour où Haga réussit à observer l'effet Thomson dans le mercure liquide. Les mêmes objections pouvant être faites au nouvel effet thermoélec- Irique, il m'a semblé nécessaire d'en démontrer également l'existence dans le cas du mercure. Une première expérience a été faite avec une petite cuve en verre renfer- mant une lame de mercure de o""", i d'épaisseur, qui était suspendue dans un champ magnétique. En la chauffant dissymétriquement, on observait dans un champ de 5oo gauss des déviations sur l'échelle de 19""". En répé- tant l'expérience dans un champ nul pour apprécier l'importance des courants d'air produits par le chauffage, la déviation ne dépassa pas i""",5. On constata enfin que le sens de la déviation change avec le signe du champ magnétique, comme le veut la théorie. Mais dans tous les cas la déviation observée était de signe contraire à celle que fait prévoir le sens de l'effet Thomson, tel que l'indique Baedeker (0?'e elektrischen Erscheinungen in melallischen Leitern, j). 76, 191 1, Braunschvveig). J'eus beau répéter et varier les expériences, il me fut impos- sible de rétablir l'accord et je perdis un temps considérable à ces tentatives. Je me décidai alors à mesurer directement l'effet Thomson sur l'échantillon de mercure qui avait servi à mes expériences. Je le trouvai de signe con- traire à celui qu'indique cet auteur. Vai faisant le relevé bibliographique des recherches antérieures, je reconnus qu'elles étaient 'toutes d'accord avec les mieruies ; Haga (1886), Schoutt (1907) et Cermak (1910); les indi- cations de Baedeker étaient complètement inexactes. On peut donc affirmer que le nouvel cfiet thermo-électrique par étran- glement existe également dans les métaux liquides et que son signe y est bien conforme à celui que fait prévoir la théorie. 428 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les tentatives faites pour manifester l'existence de cet effet au moyen du galvanomètre, en appliquant le principe d'étranglement, c'est-à-dire en produisant un changement brusque de section dans un tube capillaire rempli de mercure, n'ont pas donné de résultats certains. Les parois du tube de verre modifient la répartition des températures dans la colonne de mercure, compensant en partie l'effel du changement brusque de section. On obtient le même résultat négatif avec les corps solides, quand on les enduit de verre autour du point d'étranglement. Une croix de platine, qui donnait primitivement à l'air libre une déviation de 223""", fut recouverte, au point de jonction des deux fils, d'une couche très mince de verre fondu. La déviation tomba immédiatement à ^B"™, soit à moins du cinquième de sa valeur primitive. PHYSIQUE. — Sur tes spectres des rayons X des éléments isotopes. Note de MM. Manne Siegbahn et W. Stexstrom, transmise par M. Villard. Nous savons, par les recherches de MM. llutherford et Andrade, que les spectres des rayons Y de RaB et RaC présentent un accord (') essentiel avec les spectres des rayons X de leurs isotopes. Il n'est pas facile déjuger de la latitude de cet accord, quant à la valeur numérique des longueurs d'onde, par des mensurations pratiquées dans des conditions différentes. Il semble pourtant que la différence éventuelle est inférieure aux limites de l'erreur. Une comparaison des spectres des rayons y des matières radioactives avec les spectres des rayons X de leurs isotopes paraît moins aisée qu'une étude analogue des spectres des rayons X d'isotopes différentes. En vue d'une telle étude il y a d'abord les deux isotopes : plomb-RaG, parce que le RaG existe en pureté et en quantités suffisantes et que, d'autre part, le poids atomique en est bien défini. On sait que M. O. Hœriigschmid, en utilisant le minerai uraninite pur, cristallisé, provenant de Morogoro, est parvenu à produire une préparation d'une pureté exceptionnelle. Grâce à l'aimable complaisance du professeur Hœnigschmid, nous avons été à même de comparer les spectres des rayons X de celte préparation de RaG ('^) avec celui du plomb ordinaire. ( ' ) Voir M. SiEGD.viiN, Ber. iiber die Rôntgcnsp., etc. {Jalirb. il. liad. unci E/ef^tro/ii/:, ï9>6). (-) Le poiils atomique de la préparation était, selon les constatations de M. Hci'nig- sclimid, de 206, o5, tandis que celui du plomb ordinaire est de 207,18. SÉANCE DU I"' OCTOBRE I917. ^29 Notre étude porte aussi bien sur toute la série L que sur les lignes les plus fortes (a, j^) de la série M. Dans l'un et l'autre cas, les deux spectres furent reproduits sur une même plaque, dans des conditions absolument identiques. En interceptant les rayons au moyen d'un écran de plomb, nous avons obtenu qu'une bande au centre de la plaque fût éclairée pai- le spectre des rayons X du Ra G, tandis que le spectre du plomb se reproduisait sur les parties extérieures. Dans aucun des cas on n'a eu à constater de dépla^ce- ment ni d'autre changement des lignes spectrales. Nous constatons donc, comme résultat fmal, que les longueurs d'onde des spectres des rayons X des isotopes plomb-HaG, avec l'exactitude acquise d'environ 0,0001.10-* cm, s'accordent ensemble, il avait été, comme on le sait, constaté déjà auparavant que les spectres ordinaires, visibles et ultraviolets, sont également identiques, de sorte que la diffé- rence dans les oscillations atomiques, produite par la masse difl'érente du noyau delatome, échappe à nos mensuralinns, supposition à laquelle pré- disposaient déjà des réflexions purement théoriques. CHIMIE PHYSIQUE. — Marlensùe, trooslile, sorbite. Note de M. P. Dejean, transmise par M. Henry I^e Chatelier. Nous avons indiqué dans une Note antérieure (') les relations existant entre les points critiques de refroidissement des aciers et la production des constituants micrographiques troostite et marlensite. L'interprétation des résultats obtenus dépend essentiellement, dans la forme, de la définition admise pour les constituants; c'est pourquoi nous n'avons pas cru inutile de revenir ici sur celte question. Tout le monde est bien d'accord sur les propriétés physiques de la niar- teusite; (juantà sa nature chimique, il semble que la seule théorie actuel- lement admissible est celle que M. Le Chatelier a soutenue depuis fort long- temps en opposition avec celle d'Osmond, et qu'il a rappelée dans une Communication récente (^ ). La question de la troostite est beaucoup plus complexe. C'est encore M. Le Chatelier qui, en 1908 ('), montrait la question sous son véritable (') Comptes rendus, t. 165, 191 7, p. 182. (-) Comptes rendus, t. 16.o, 1917, p. 172. {'■') Revue de Métallurgie, t. 5, 1908, p. 169-170. 43o ACADÉMIE DES SCIENCES. jour. Parlant du constituant qu'il désignait alors sous le nom de consti- tuant X, il disait : Il est caractérisé dans tous les cas par la propriété générale de prendre une colo- ration noire très intense, quand on attaque la surface polie du métal par les réactifs acides les plus faibles employés dans la mélallographie du fer. Ce constituant a reçu suivant les occasions, les noms de trooslite, osrnondite, Iroosto-sorbite et quelquefois même de sorbite (Stead). Ces dilTérenls noms se rapportent surtout aux conditions dillerentes dans lesquelles on l'obtient. Trooslite. — Nous appelons troostile le constituant, facilement attaquable par les réactifs micrographiques, qui s'obtient lorsqu'on trempe un acier (préalablement chauffé à une température au moins égale, à celle du point critique Ac,), avec une énergie insuffisante pour obtenir de la martensite pure. Il se présente généralement sous forme de taches à contours arrondis ou quelquefois même bordées d'aiguilles, réparties sur un fond de mar- tensite ou d'austénite. C'est ce constituant qu'on pourrait appeler aussi trooslite de trempe dont nous avons noté la formation au point A. Il corres- pond assez bien à la troostite d'Osmond et à la troosto-sorbite de Kour- batoff. C'est un agrégat ultramicroscopique de carbure de fer et de fer. Sorbite. — Nous réservons le nom de sorbite à un constituant chimi- quement et physiquement à peu près identique à celui dont nous venons de parler et qui s'obtient par traitement thermique au-dessous du point critique Ac, d'un acier préalablement trempé. Ce constituant, appelé quelquefois trooslite de revenu, ne diffère guère du précédent que par son mode de formation et son aspect micrographique. Tandis que la trooslite de trempe se présente ordinairement sous forn)e de taches foncées sur fond clair, la troostite de revenu (sorbite) constitue généralement le fond même de la préparation. Elle résulte de la décomposition, in situ, de la marten- site. Sa formation n'a pas de relation avec le point A tel que nous l'avons défini antérieurement. Ce constituant de revenu ainsi défini correspond assez exactement à la sorbite de Stead ('). On pourrait même réserver le nom de sorbite au constituant des aciers revenus au voisinage du point critique et de prendre celui à^osmondite pour le constituant beaucoup moins bien foriné qu'on trouve dans les aciers revenus à une température plus basse (3<)o° à 4oo"), suivant la proposition que faisait en 190H M. Le Chatelier. (') Soibilic Steel rails [ffon and Sleel Institule, septembie igoS). SÉANCE UU l"' OCTOBRE I917. 4'^I Les diagrammes de la figure i résument assez simplement nos travaux sur les points critiques A et B, si l'on admet les définitions que nous avons données plus haut, et qui, sans être rigoureusement classiques, se réfèrent aux meilleurs auteurs en la matière : MM. (Jsmond, Le Chatelier et Stead. Aciers sans Austenile ; . y Iroosllte et iViarlcnsite Marlensile L séende m Auslénile w MaTrlensitu ÏAâ Tronslite WA Pei.]ile Aciers Spéciaux à Austenile : mm Trooslile el Auslénile Auslénile ^ Sens des Tempéralures dé croissantes. 0" Dans celte même hypothèse, ils sont également d'accord avec les expé- riences récentes de MM. Portevin, Garvin et Chévenard. La formation de la perlite et celle de la troostite étant caractérisées par le même point (point A), il est facile de concevoir qu'on peut passer de l'un à l'autre de ces constituants en modifiant légèrement les conditions de leur production. PHYSIOLOGIE . — Sur une méthode nouvelle cVinscription graphique en physiologie. Note de M. L.-C. Soula, présentée par M. Charles Richet. La méthode est basée sur le principe suivant : Si l'on monte sur un circuit de pile un microphone et un solénoide dans l'axe duquel est placé un aimant, toutes les variations de résistance produites dans le microphone par des pressions extérieures détermineront des modifications correspon- dantes du champ magnétique; un fer doux placé devant l'aimant, s'il est muni d'un stylet, devra donc pouvoir inscrire les pressions subies par le microphone. 432 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour que l'inscription ait une amplitude suffisante, il est nécessaire que les variations du champ magnétique soient relativement très grandes, par suite que les variations d'intensité du courant de pile soient très marquées. Il importe donc que la partie inscripteiir du circuit présente une résistance faible par rapport à celle du microphone. Si, par exemple, les pressions qu'on exerce sur le microphone font varier sa résistance dans les limites 40™ à loo'" et que l'inscripteur employé ait une résistance de 5'", les varia- tions de résistance du circuit total oscilleront de (4o + 5)" à (100 + 5)'", ce qui réaliserait des conditions excellentes. N'ayant pu disposer que d'un inscripteur très résistant, j'ai utilisé un transformateur pour rendre les variations mieux inscriptibles. Le dispositif employé a donc comporté : 1° Un primaire, sur lequel était monté le microphone explorateur (courant de pile de deux à quatre éléments de i,25 volt en série); 3° Un secondaire, sur lequel était monté l'inscripteur. Ce mode opératoire peut présenter des inconvénients; mais il serait possible d'y remédier, à l'aide d'une instrumentation plus souple que celle dont j'ai disposé. Les graphiques que je présente à l'Académie ont été recueillis avec des appareils de contention rudimentaires ou même sans appareils de contention . J'ai cru devoir communiquer mes premiers résultats, quelque incom- plets qu'ils soient, en raison de l'impossibilité momentanée oii je me trouve d'en obtenir de meilleurs, parce que, en dehors de son originalité, par la sensibilité et la possibilité d'inscription à distance qu'elle apporte, la méthode nouvelle me paraît devoir rendre des services et mériter d'être portée à la connaissance des physiologistes. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Parasitisme des graines toxiques ou riches en huiles essentielles. Note (') de M. V. Gauim>e, présentée par le prince Bonaparte. Dans une Note du 2 août 191 5 sur le Parasitisme des graines et son impor- tance en Biologie générale, l'ai idiii connaître que les graines normales, en une proportion très considérable, renfermaient des parasites. J'ai indiqué (') Séance du 24 seplecnbre 1917. SÉANCE DU I"" OCTOBRE 1917. 433 également quels étaient, suivant moi, les modes de colonisation des graines, ainsi que l'action tératogène qui pouvait en résulter. Je signalerai aujour- d'hui la présence de parasites dans les graines toxiques ou riches en huiles essentielles. I. — Graines toxiques. 1° Fése de Caiabar [Physnslignui venenosum (Balf.)]. — Cette graine ren- ferme plusieurs principes toxiques : l'ésérine, la calabarine, l'éséri- dine, etc. Elle donne facilement des cultures dans lesquelles domine la forme bacillaire. 2° Fèves de Saint-fgnace [Semences du Strychnos Ignatii (Bergius), Ignatia amara (L.), Ignalia Philippinica (Lour)] renferment 0^,860 de strychnine et 2^,165 pour 100 de brucine (Bourquelol). Cette graine donne des cultures très riches en microorganismes, dans lesquelles domine également la forme bacillaire. Quand on laisse suffisamment vieillir ces cultures de façon à obtenir la désintégration des tissus, on voit apparaître, en vertu de la microbiose, des organismes extrêmement petits évoluant vers la forme bacillaire. 3° Noir vomique \Stiychnos nux vornica (L.)| renferme 0^,743 de strychnine et i*'',625 de brucine pour 100 (Bourquelol). Ces graines four- nissent des cultures abondantes dans lesquelles la forme bacillaire domine. Après deux ou trois mois, on voit apparaître également des organismes extrêmement petits provenant de phénomènes de micvobiose. Ayant injecté, sous la peau d'un cobaye du poids de 5oo«, i'"'' d'une cul- ture de noix vomique, vieille d'un peu plus de deux mois, celui-ci n'a mani- festé aucune réaction, ce qui tend à démontrer que les alcaloïdes avaient été détruits par les microorganismes et que ces derniers n'avaient aucun pou- voir pathogène. On sait, du reste, cjue des champignons inférieurs, ainsi que des microorganismes, peuvent se développer dans des solutions d'alca- loïdes. 4° Mon ami, M. le professeur Guignard, a bien voulu me confier un cer- tain nombre de spécimens de haricots à acide cyanhydrique (Phaseolus lunatus L.)-, dont il a magistralement étudié les propriétés toxiques dans un travail publié en igoG, in Ihdletin des Sciences pharmacologiques. G H., 1917, 2- Semestre. (T. 1C5, N° 14) 58 /iH4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Haricots de liirmanie (vavièlé blanche). — La proportion d'acide cyanhy- drique dosée par M. Guignard variait entre o^, 020 et o",o3o pour 100. Les cultures ont donné des résultats positifs dans lesquels les formes bacillaires sont en majorité. Dans les ensemencements sur gélose, les microorganismes dus à la microbiose se sont montrés extrêmement abondants. Variété ronge. — Donne également des cultures, mais présentant des caractères un peu différents de celles obtenues avec la variété blanche. On y remarque de très gros bacilles sporogènes, donnant naissance à des spores proliférant à leur tour et s'organisant en chaînettes plus ou moins longues. Nous avons également rencontré dans nos cultures des tubes mycéliens extrêmement fins et qui nous ont paru devoir être rapprochés du genre Nocardia. Haricots de Java (variété blanche), quantité d'acide cyanhydrique non dosée. Cette variété a donné des cultures plus tardives que la précédente. Elles renfermaient des bacilles grêles, sporogènes et un nombre considérable de microcoques évoluant vers la forme bacillaire {microbiose). Sur gélose on obtient des cultures pures de diplocoques. Variété rouge. — C'est la forme bacillaire qui domine dans les cultures ; cependant, par ensemencement sur gélose, on obtient, comme précédem- ment, une culture pure de diplocoques. Variété tigi-ée. — Cultures riches en bacilles sporogènes; microcoques évoluant vers la forme bacillaire et résultant vraisemblablement d'un phénomène de microbiose. Champignons inférieurs d'espèces non déter- minées. IL — Graines riches en huiles essentielles. Les huiles essentielles jouent généralement, dans les cultures, le rôle d'antiseptiques, l^asteur a démontré depuis longtemps que le suc d'oignons s'opposait complètement à la formation de la levure de bière et, en 1887, j'ai signalé que l'ail jouissait du même pouvoir inhibiteur vis-à-vis des microorganismes. Les graines, riches en huiles essentielles, donnent plus difficilement des cultures que les graines toxiques et il faut attendre sou- vent longtemps que ces huiles essentielles se soient évaporées, à la tempé- rature de l'étuve, pour obtenir des résultats positifs. SÉANCE DU I*"'" OCTOBRE I917. 4^5 1° If. Taxas haccata (L. ). — Alors que la baie donne facilement des cul- tures, la graine, riche en huile essentielle, ne fournit des résultats positifs qu'après plus de deux mois d'attente. Dans mes expériences j'ai observé des microcoques très réfringents et ne prenant pas la matière colorante. On constate également leur existence dans les cellules de la graine. Ils évoluent vers les formes diplobacillaire et bacillaire. Ces micrôorganismes sont vraisemblablement d'origine intracellulaire. 1° Noix muscade |Graine du Myristica fragrans (Yiouilu-^n). M. Moschata (Thunb.), M. aromatica (Lam.), M. officinalis (L.)]. — Ce n'est qu'après 5 ou 6 mois d'attente que les ensemencements ont donné des cultures con- stituées par de très nombreux diplocoques formant des colonies blanches, arrondies, d'aspect gras. Ces microorganismes étaient doués de mouve- ments; la forme létragène était assez fréquente. 3'^ Fés-e Tonka [Diplerix odorala(\^\\.A), Coiimarouna odorala (Aubl.)|. — Bien que très riche en huile essentielle, la fève Tonka donne des cultures positives entre le douzième et le quinzième jour, avant la complète évapo- ration des gouttelettes d'essence. Cultures riches en bacilles présentant les mêmes caractères dans les divers milieux employés. On conçoit que pour les graines riches en huile essentielle, le procédé consistant à immerger les fragments de graine dans un liquide nutritif ne soit pas à recommander, les huiles essentielles venant former une couche isolante à la surface du liquide et modifiant ainsi les conditions habituelles de culture. Il vaut mieux employer des milieux solides ou recourir au procédé que j'ai indiqué en 1891. /(" Poivre noir [Piper nigrum(L.)].— Le poivre renferme une huile essen- tielle, delà résine et un alcaloïde, la pipérine. On savait depuis longtemps que les macérations de poivre donnaient naissance à de nombreux microor- ganismes, mais on pensait que ceux-ci avaient été apportes par les germes de l'air. Au bout de peu de jours, nos cultures ont donné des résultats posi- tifs. Elles renfermaient un grand nombre de bacilles formant de longues chaînettes. Sur les milieux solides ces bacilles constituent des groupes énormes et deviennent sporogènes. On observe en outre des microcoques d'une extrême petitesse, évoluant vers la forme bacillaire. 5° Si je signale ici les graines du caféier [Coffea arabica (L.)], c'est 436 ACADÉMIE DES SCIENCES. qu'elles donnent très facilement des cultures et que celles-ci renferment un bacille chromogène donnant une très belle coloration verte. On voit, par les expériences brièvement rapportées ci-dessus, que le parasitisme des graines est un fait d'oi'dre général et que celles renfermant des substances toxiques ou des huiles essentielles ne font pas exception à la règle. PARASITOLOGIE. — Nouvelle méthode de destruction des Moustiques par ralternance de leurs gîtes. Note de MM. Edm. Sergent et Et. Sergent, présentée par M. Laveran., Sous le climat méditerranéen, la durée moyenne de la vie des larves de Moustiques dans l'eau est de trois semaines (de i6 à aS jours) avant la métamorphose en Insectes parfaits ailés. Nous avons proposé d'appeler gîtes à Moustiques les collections d'eau propices à la reproduction de ces Insectes. Les gites sont quelquefois énormes : lacs, étangs, marais inabordables, puissants cours d'eau. Seuls les travaux des ingénieurs modifieront ces grands gîtes en transformant la face du pays. Mais souvent des gites d'étendue très restreinte suffisent à infester toute une région. Dans nombre de villages les gîtes à Moustiques du paludisme sont alimentés uniquement par l'excédent d'eau qui s'écoule des sources, des fontaines, des abreuvoirs et lavoirs, des canaux d'irrigation. Des rigoles se creusent, elles s'étalent parfois en mares qui présentent les conditions d'un bon gîte à Anophélines : eau permanente, renouvelée, sans fort courant. Dans nos premières campagnes antipaludiques en Algérie, depuis 1902, nous avions employé contre ce genre de gîtes les mesures anlilarvaires classiques : maçonnerie et bétonnage des radiers, curage, entretien, faucardement, désherbage, pétrolage, sup- pression des trous de sabots des troupeaux, régularisation des cours d'eau, comble- ment, drainage. Depuis 10 ans (') nous expérimentons avec succès dans le Tell algérien un nouveau procédé plus simple. (') Compagne antipaludiqiie de 1908 (Alger, Veuve Heintz, 1909, 217 pages), p. 170; Annales Institut Pasteur, t. 2'i, janvier 1910, p. 66, et novembre 1910, p. 918; Ibid., depuis 1908 {passim). SÉANCE DU l"' OCTOBRE 1917. 437 Soit un cas fréquent : le gile formé par Feau qui s'écoule d'une source. Au lieu de laisser la source donner naissance à un unique ruisseau , creusons deux fossés qui recevront à tour de rôle, chacun pendant une semaine, toute l'eau de la source. Un simple petit barrage de terre (ou une vanne) dirige l'eau à volonté dans l'un ou l'autre fossé. Pendant la semaine où il est en- service, chaque fossé devient un gîte : des Anophélines pondent, des larves éclosent. Puis vient la semaine de repos : l'eau n'arrive plus, le fossé sèche sous le soleil estival, les larves meurent faute d'eau. Tour à tour chaque fossé est rempli d'eau pendant une semaine et s'assèche pendant la semaine suivante : tout le travail consiste en quelques coups de pioche tous les 8 jours pour démolir un barrage de terre dans un fossé et le refaire dans le fossé voisin (ou bien ce sont deux vannes à manoeuvrer). On peut varier le dispositif : au lieu de creuser deux fossés, on peut épandre l'eau successivement à droite et à gauche du canal d'écoulement par une série de barrages dérivatifs. La rotation est calculée de façon à ce que l'eau épandue soit bue par le sol, ou évaporée, en moins de 8 jours, et l'eau n'est rejetée sur le même terrain que plusieurs semaines plus tard : ici encore, un petit barrage de terre dans le fossé, à construire ou à détruire chaque semaine. Cette technique donne des résultats excellents, ne nécessite que peu de surveillance, et réduit les frais d'une façon considérable. D'après les calculs les plus modérés, la dépense est réduite au moins au dixième de ce que coûtent les mesures antilarvaires ordinaires. En résumé, un gîte à Moustiques n'est dangereux que s'il est permanent. Dans des cas très fréquents, un remède consiste à remplacer ce gîte continu par deux gîtes alternatifs. En pays méditerranéen, les larves de Moustiques ont besoin d'un gîte qui subsiste environ trois semaines. Rompons la permanence du gîte en le dédoublant, chacun des doubles ne recevant de l'eau que pendant une semaine. 438 ACADÉMIE DES SCIENCES HYGIÈNE ALIMENTAIRE. — Sur la digestîhilité du pain ri la meilleure utilisation du froment. Note de M. Gabkiki. Bertrand, présentée par M. Maquenne. Dans une Note récente ( ' ) M. Lapicque, en se fondant sur les expériences de Snyder, a appelé l'attention de l'Académie sur l'avantage qui paraît résulter, au point de vue calorimétrique, de l'emploi des farines à haut taux d'extraction dans la fabrication du pain. Des expériences très nombreuses ont été effectuées en Amérique, de 1899 à 1905, par Snyder, Woods et Merrill, en vue de résoudre la question de savoir quelle est la farine qui donne le meilleur pain, et elles ont nettement établi, confirmant en cela les recherches chimiques de A. Girard et de Fleurent (^), la supériorité de la farine blanche sur celles à taux d'extraction élevé ; il m'a paru nécessaire de les levoir au point de vue de l'utilisation du grain. Après en avoir examiné avec soin les protocoles, j'en ai retenu un peu plus d'une soixantaine, dont les résultats vraiment comparables peuvent servir de base au calcul des coefficients recherchés. Ces expériences sélec- tionnées se groupent en sept séries, dans chacune desquelles il a été fait usage d'une même sorte de grain, ayant fourni des farines à 72, à 85 et à 100 pour 100 de taux d'extraction. Dans chaque série, trois ou quatre sujets étaient soumis successivement au régime de ces farines transformées en pain ; par des analyses chimiques et des déterminations calorimétriques effectuées sur l'aliment et sur les produits d'excrétion, on mesurait alors la perte de substance et la perte d'énergie qu'avait subies chaque farine pendant son passage à travers l'organisme. C'est en multipliant les chiffres ainsi trouvés par les taux d'extraction que j'ai obtenu les nombres suivants, que j'appelle coefficients de digestibilité du froment consommé sous forme de pain. Le calcul a été fait à la fois pour les matières protéiques (Prot.) et pour l'énergie totale, celle-ci évaluée comme d'ordinaire en calories (Cal.). (') Comptes rciulKs, 1. Kio, 1917, p. 4i3. {-) Le iHiin (le fraitient. \rAr ¥\en\e\\\\ l*aiis. 1911. Pain à 85 Vo- Pain à Prot. 100 Vo- Prot. Cal. cal. 73,8 76,. 76,5 84,2 68,3 72,7 77,6 80,7 73,3 76,3 83,8 85,1 68,7 73,7 81,3 82,7 60,4 74,5 63, 0 82,3 67,7 71,2 77>3 80,6 SÉANCE UU l""'' OCTOBRE I917. 439 Pain à "■.! "/„. D'iipios : Prot. Cal. Woods el Merrill (') 64,4 65,2 Snyder : blé dur de printemps duN.-E. (-) 61,4 64,9 Snyder : blé dur de printemps (^) . 63,6 65,5 Snyder : blé tendre d'hiver du Michigan (3) 66,8 66,8 72,8 74,8 79,4 82,6 Woods et Merrill : même blé que dans les 1''"^ expér. deSnyder(''). 67,6 66,9 Snyder : blé d'Orégon (^) 61,1 68,4 Snyder : blé d'Oklalioma (') 65,5 66,3 Soit, en prenant les moyennes générales : Mat. prot. Calories. Pain de farine à 72 pour 100 64,33 66,27 » à 85 pour 100 69,28 74i'9 » à 100 pour 100 76,84 82,59 Ainsi , quand on passe du pain blanc provenant de farine fine à 72 pour 100 au pain bis obtenu avec de la farine à 85 pour 100, comme celui qui est actuellement réglementaire, il est bien vrai qu'on augmente, en calories, le coefficient de digestibililé du grain de froment de près de 8 pour 100 en valeur absolue, soit environ 12 pour 100 en valeur relative. L'avantage parait donc rester aux farines à taux d'extraction élevé, mais il y a d'autres considérations qui tendent à le réduire dans une proportion notable. C'est d'abord la mauvaise qualité du grain, qui augmente le rapport du poids des enveloppes à celui de l'amande, ensuite l'accroissement du tra- (') A report of investigalions on tlie digestibilily and nutritive value of bread (^Department of Agriculture, ^^'ashinglon, 1900). {-) Studies on bread and bread niakiiig al the Universily of Minnesota in 1899 and 1900 {Ihid., 1901). C) Studies on tlie digcslibility and nutritive value of bread al the University of Minnesota in 1900-1902 {/bid., igoS). (') Studies on tlie digestibilily and nutritive value of bread at the Maine agri- cultural Station in 1889-1903 {fbid., 1904). (^) Studies on the digestibilily and nutritive value of bread and of macaroni al the University of Minnesota in 1903-1905 [Ibid., igoi). 44o ACADÉMIE DES SCIENCES. vail nécessaire à la digestion d'aliments plus chargés de matières inertes. Si tout ce qui disparaît dans le tube digestif était appliqué par l'orga- nisme à sa nutrition, le coefficient de digestibilité se confondrait avec ce qu'on peut appeler le coefficient d'utilisation et il y aurait un intérêt évident pour l'homme à tirer du grain 85 pour loo de farine au lieu de 72. Mais, avec le pain à 85, la partie non digérée du bol alimentaire est, d'après les chiffres relevés dans les expériences américaines, de trois à quatre fois plus grande que celle laissée par le pain à 72. Le travail perdu par la mastication, le brassage et le transport intestinal de cet e'*eès de substance inerte vient naturellement se déduire des 8 pour 100 calculés ci-dessus. On peut alors se demander si le bénéfice restant suffit à com- penser, d'une part les inconvénients multiples que présente le pain à 85 pour 100 et d'autre part la diminution de substance alimentaire qu'en- traîne pour les animaux de la ferme un taux d'extraction si élevé. La question reste indécise au point de vue théorique. En se contentant de retirer 80 parties de farine de 100 parties de grain (supposé pesant 77''^ par hectolitre) on atteindrait, ainsi que le montrent les tableaux précédents, un coefficient de digestibilité d'environ 72 pour 100, encore voisin de celui que possède la farine à 85, par conséquent un coeffi- cient d'utilisation à peu près égal, et l'on supprimerait la plus grande partie des défauts du pain actuel, tout en augmentant dans une proportion notable (J en poids, davantage en pouvoir nutritif), la fraction du grain laissée à la disposition du bétail, facteur également indispensable à l'ali- mentation et à la production agricole. MÉDECINE. — Rèsiihats (le la imccinalion anlilyphoïdlque aux armées pendant la guerre. Note de M. II. Vincent, présentée par M. Charles Richet. L'histoire médicale des guerres a mis en évidence la fréquence extraor- dinaire de la fièvre typhoïde parmi les soldats combattants. Dans plusieurs d'entre elles (guerre lurco-russe de 1877, campagne de Bosnie, expédition de Tunisie, guerre hispano-américaine, guerre de Madagascar, guerre anglo-boer), le chiffre des morts par fièvre typhoïde a presque égalé et parfois dépassé celui des décès déterminés par le feu de l'ennemi. Pendant la présente guerre, la marche générale des maladies typhoïdes SÉANCE DU I"' OCTOBRE 1917. 44 1 (fièvre typhoïde et fièvres paratyphoïdes A et B) dans les armées du front français a été la suivante : 1° grave poussée épidémique débutant en novembre 1914 et déjà très atténuée en mars-avril 191 5. La vaccination préventive n'a pu être effec- tuée sur le front pendant cette période, par suite des nécessités de la guerre ; 2° recrudescence eslivo-automnale beaucoup moins sérieuse en 191 5, due surtout aux fièvres paratyphoïdes; 3° à partir de ce moment, diminution rapide de la fièvre typhoïde et des fièvres paratyphoïdes A et B; état sanitaire très satisfaisant. A la suite de mes missions antityphiques aux armées, la vaccination spécifique contre la fièvre typhoïde a commencé d'une manière très active au mois de février 1910. La vaccination mixte contre les fièvres paraty- phoïdes A et B ou contre les trois maladies a été faite à partir des mois d'aoùt-septembre de la même année. Avant la guerre, et depuis l'année 191 1, plus de 200000 hommes sta- tionnés en France, en Algérie-Tunisie et au Maroc avaient reçu du vaccin antityphoïdique préparé par le Laboratoire de l'Armée, au Val-de-Grâce. Environ 20000 hommes avaient été également vaccinés contre la fièvre typhoïde et les fièvres paratyphoïdes A el B, à l'aide du vaccin triple pré- paré au même laboratoire. Depuis le 3 août 1914 jusqu'au i®"" septembre 191 7, le Laboratoire de Vaccination antityphoïdique du Yal-de-(iràce a envoyé aux armées du front 5.J13073 doses de vaccin. Depuis plus de deux ans, l'armée française du front bénéficie d'un état sanitaire très remarquable : la fièvre typhoïde et les fièvres paratyphoïdes ne s'y manifestent plus qu'à un degré de fréquence très faible. Cependant toutes les conditions y sont réunies pour favoriser l'éclosion, l'extension et la gravité de ces maladies : immenses masses d'hommes accumulées sur des espaces restreints, et en nombre tel qu'on n'en a jamais observé de semblables en aucune guerre; renouvellement incessant des effectifs; longue durée de la guerre, et combats presque sans répits; contact étroit des troupes et danger permanent de contagion interhumaine par les malades et les porteurs de germes ; contamination formidable et continue du sol par les déjections de ces derniers; puUulation des mouches, etc. C. R., 1917, 5- Semestre. (T. 165, N" 14 ) ^9 442 ACADÉMIE DES- SCIENCES. Or la rareté des atteintes, et plus particulièrement celle des décès, sont devenues telles, eu égard aux énormes effectifs mis en ligne, que la fièvre typhoïde et les fièvres paratyphoïdes n'entrent plus, à proprement parler, dans les préoccupations du Service de Santé. Après avoir marqué, par leur très grande fréquence pendant l'hiver igi4-i9i5, le danger redoutable dont elles menaçaient les armées combattantes, ces maladies peuvent être considérées comme pratiquement vaincues. L'application de la vaccination préventive a soulevé initialement des difficultés résultant de l'état de guerre. Dès que les injections ont pu être opérées dans les armées d'une façon systématique (février igiS), leurs résultats se sont manifestés d'une manière caractéristique : trois semaines après, en effet, la courbe de la morbidité et de la mortalité s'est infléchie brusquement. La morbidité pour maladies typhoïdes, rapportée à looo hommes, a été la suivante pendant la période épidémique : Novembre 1914 6,12 Décembre igi4 7,24 Janvier igiô 7 Elle s'abaisse pendant les mois suivants à 4,38; 2,49; 1,6, ..., remonte un peu à 2,47 et 2,G5 en août et septembre, puis décroît de plus en plus. A partir de février 1916, le pourcentage des cas, pour 1000 hommes, descend au-dessous de l'unité, et se maintient de plus en plus bas. Pendant l'année 191 7, les pourcentages mensuels sont extrêmement faibles. Ils sont successivement, à partir de janvier, de: 0,106; 0,048; 0,026; 0,028; o,o36; 0,064 ; 0,068; o,o63 pour 1000 hommes. Si l'on envisage la mortalité par maladies typhoïdes on constate, avec non moins de netteté, les effets de la vaccination sur les fièvres paratyphoïdes, aussi bien que sur la fièvre typhoïde. Cette vaccination s'est de plus en plus généralisée aux armées. La rareté des cas et des décès a été directement en raison du nombre de vaccinations et revaccinalions. La courbe qui traduit cette mortalité, après avoir offert un fastigium très élevé pendant la période de non-vaccination (hiver 1914-1915), descend presque verticalement, et d'une façon remar- quable, dès que les vaccinations, faites à cette époque à deux injections, ont été opérées, à la suite de mes interventions aux armées. Elle se maintient, depuis lors, à un étiage tellement bas qu'on est obligé de l'évaluer par rap- SÉANCE DU l" OCTOBRE 1917. 443 porta \QOQOi) hommes. Le pourcentage, même réduit à cette éclielle, est, du reste, fort souvent ramené à une fraction d'unité, ainsi que le montre le graphique ci-dessous : 110 100 90 80 70 60 SO 16 30 30 \ 0' i«N Um"" w. Guerre CONTRE l' Allemagne \ Arm*a MORTALITÉ PAR MALADIES TYPHOÏDES AUX ARMEES FIÈVRES TYPHOÏDE, PARATYPHOiDE S. etc MORTALITÉ POUR 100000 HOMMES \ < \ \ î # =1 1 ( 1 = M ^ ^ ^ "s- i_ E E i «t 1 ^ 1 < 4 i 1 a. ,:Si-^^&: Tlf- * i ^ ^ j -13 e 1 â 1 1 & i a -à ■4 1 < 4 Ê El i l ii Ê c "-i ;4_ 1 Peut-on apprécier approximativement le bénéfice sanitaire dû à la pro- phylaxie spécifique"? Sarts donnera ces évaluations une rigueur à laquelle elles ne sauraient prétendre, on peut cependant noter ce qui suit. La moyenne mensuelle des cas de maladies typhoïdes observés pendant la période hivernale de 1914- 191 5 (novembre à janvier inclus), période de non-vaccination ou de vacci- nation incomplète, a été de 678,(1 pour looooo hommes; celle des décès, de 98, G pour looooo hommes. Sur cette base, et en admettant F hypothèse où 4 à 5 millions d'hommes auraient passé sur le front, le total des cas qui seraient survenus pendant les trente-huit mois actuels de guerre, eût dépassé i million; et celui des décès, i45ooo. Pour aussi élevés qu'ils soient, ces nombres ne tiennent pas compte, cependant, des facteurs aggravants si importants que constituent la longue persistance des hostilités et l'influence de la saison estivo-automnale, pendant ces trois années successives. Ces conditions entraînent toujours, en effet, comme on lésait, une augmentation iutense de la fréquence et de la sévérité de la fièvre typhoïde. 444 ACADÉMIE DES SCIENCES. - La pratique de la vaccination a donc économisé, à l'armée et au pays, un chiffre extrêmement élevé de cas et de décès dus aux maladies typhoïdes. Abstraction faite des conditions favorisantes si redoutables créées par la guerre violente et prolongée, et en prenant comme terme de comparaison l'état sanitaire de l'armée française avant la guerre, état indiqué par la Statistique médicale officielle pour l'année 191 1 (la dernière année publiée), on voit qu'actuellement les cas de maladies typhoïdes obse/ve's dans les armées du front sont près de sept fois moins nombreux et les décès huit fois et demi plus rares (ju^en temps de paix. CHIRURGIE. — Sur l'origine cutanée des streplocoques adaptés dans les plaies de guerre. Note de MM. G. Levaditi et L. Deliîez, présentée par M. Laveran. Dès le début de nos recherches sur la flore microbienne des plaies de guerre [février 1917 (')] nous avons été frappés de l'importance du strep- tocoque quant à l'insuccès des sutures secondaires (précoces ou tardives). Conformément aux faits observés par Tissier(^), et indépendamment de cet auteur, nous avons constaté que la grande majorité des blessures qui ne se réunissaient pas contenaient du streptocoque, décelable soit par culture, soit par ensemencement de bourgeons, alors même que la courbe micro- bienne des frottis était à zéro. Il s'agissait de streptocoques en longues chaînettes, la plupart hémolysants et de faible virulence. Dans la suite, nous avons tenté : i" de préparer un sérum contre ces variétés de streptocoques, capable de provoquer, sinon la stérilité de la blessure, du moins une certaine atténuation du microbe, permettant la réunion secondaire; 2° de réaliser un vaccin; 3" de trouver une méthode d'intra-dermo-réaction, dont l'application, soit chez le blessé, soit chez l'animal (cobaye), puisse renseigner sur le degré de virulence du strepto- coque et, conséqueminent, sur l'opportunité de la suture; 4° de déterminer l'origine du coccus en chaînettes. Quelques-unes de ces recherches sont actuellement en cours; d'autres ( ' ) Conférence tenue à La Panne, le 9 juin 191 r . (') TissiEit. •(/(/(. Inst. Pdst., n° 12. — t)HBi;viu: et Tissieh, lii/tt. Soc. C/iir., 20 mars 1917. SÉANCE DU r'' OCTOBRE 1917. 44 î nous ont déjà fourni des résultats précis, telle l'intra-dermo-réaclion. Celle-ci montre que penddnl dévolution de la slreplococcic, il s'opère une vaccination active de l'organisme, en même temps (juune atténuation évidente du virus. De ces deux facteurs dépend le succès des sutures secondaires des blessures à streptocoque. Pour l'instant, nous désirons préciser l'origine du coccus en chaînettes. Dès février 1917, il nous est apparu que le rôle de la peau dans la conta- mination des plaies était capital. Nous avons insisté sur l'existence àc flores cutanées propres à certains groupes d'individus, flores dont la transmission est favorisée par la vie en commun (cantonnements, lits, etc.). Il y a des peaux à Friedlimder, des peaux à perfrin'gens, comme il y a des peaux à streptocoque. Et ceci nous explique pourquoi, en dehors des influences tel- luriques ou autres, les plaies de certaines unités vivant dans le même secteur sont plus riches en telle ou telle variété microbienne que les blessures d'autres unités. La notion de porteurs de germes, si riche de conséquences dans le domaine de quelques maladies contagieuses., semble donc devoir être introduite dans celui des traumatismes de guerre. Depuis l'arrivée des contingents anglais à l'ambulance Océan, le nombre de plaies streplococciques a augmenté considérablement : de 19 pour 100 qu'il était chez les Belges du même secteur, il est monté à 56 pour 100. L'ensemencement des squames cutanées prélevées loin des lésions, et cela dés Ventrée du blessé à l'ambulance, a prouvé (jue le streptocoque provient de la peau. En elîet, parmi 07 examens pratiqués chez les Anglais, 3i ont permis de déceler le streptocoque sur la peau, soit dans une proportion de 54 pour 100. Dans 4-'^ cas, il fut possible d'examiner simultanément la plaie et la peau : 17 fois les squames ont fourni une culture strepto- coccique positive (37 pour 100). Enfin, chez 3i blessés dont la peau ren- fermait le streptocoque, la plaie était streptococcique dans une proportion de 38 pour 100. Il en résulte que le pouvoir d'adaptation du streptocoque cutané dans la blessure est considérable chez les Anglais, puisqu'il dépasse le tiers des cas. Des recherches parallèles ont été pratiquées sur des contingents belges. Ici, la notion d'une flore cutanée particulière à des groupes d'individus vivant ensemble apparaît d'une façon éclatante. Ainsi, chez des militaires cantonnés à l'arrière du front et ne vivant pas dans les tranchées, les résultats positifs n'ont pas dépassé 12 pour 100; par contre, sur un con- tingent de 5o hommes ayant quitté les tranchées depuis environ i mois et 446 ACADÉMIE DES SCIENCES. qui avaient cependant pris des bains, le streptocoque a été décelé sur la peau 3i fois, soit dans 62 pour 100 des cas (54 pour 100 chez les Anglais). La vie aux tranchées parait donc favoriser manifestement la streptococcie cutanée. D'un autre côté, si l'on compare ces chiffres à ceux fournis par les con- tingents anglais, on est frappé de ce que, à fréquence égale du strepto- coque cutané chez les combattants, les plaies des Anglais sont bien plus souvent streptococciques que les blessures des Belges, toutes choses égales d'ailleurs, et cela dès le début (56 pour 100 au lieu de 19 pour 100). Nul doute que cette différence soit attribuable à la sensibilité particulière de la race anglaise à l'égard du streptocoque. On ne peut s'empêcher de rapprocher ce fait de la fréquence et surtout de la gravité de la scarlatine chez les Anglais. On connaît le rôle important joué par le streptocoque dans les complications de cette maladie. Or, si la scarlatine est grave chez les Anglais, c'est que chez eu\ l'organisme est plus sensible à l'égard du coccus en chaînettes. L'insuffisance de la défense antistreptococcique des plaies de guerre semble dlon ^ o^ co ^JT co o" M o C) c" ^ r^ O < ^ i l r- O - CO =^ ir> U5 c. Cl SÉANCE DU ou demi-ton majeur ou chro- matique. La différence entre le linin et Vapotome donne le comma • Apotonie. /«, (lima) .«o/*" — fa^ (lima) xol (comma ) Apotome. 12 3 4 5 6 7 8 I ! I Ton. C'est la syntaxe de Pylliagore ; aussi peu connue que la génération des rap- ports qui constituent les deux gammes majeure et mineure, qu'intention- nellement on a si souvent proclamée être d'une complication inextricable. Génération des rapports el intervalles de la gamme consonante exacte pythagoricienne, complémentaires du tétracorde primordial. Konclioiis des sons ro si' la mi" mi la^ si ré' 9 ^ Té 3 27 7. 32 3 81 ^ 128 3 2i3 2 2oG Rapports des sons -y<.-^--->':-z=-— x- = —:>^-— -j-y:.-— -— - X - = 7-^ X - = -rr^ ' ' 8 I 9 I 16 I 2/ 2 6» I 81 I 128 i 2^3 ul^-ic.re-iit.. ut^-/a.fa-ut„ iil^-mi .mi-ut^ ut,-si.si-ut^ Inlervailes fies rapports... 2''°M. 7»m. 6'« M. 3°» m. 3"M. 6'«m. 7'= M. 2'"' m. l'iinliiit-i octave (') octave octave octave Par cette série de rapports à base de ton 9 : 8 qui progresse par octaves et quintes, on ne saurait mieux démontrer la parenté jumelle « harmonique et arithmétique » indispensable aux rm/aè/e* rrt^^ori*co/j*onani5. La preuve de leur perfection musicale réside dans leur transposition identique sur tous les termes de la géniale équation pythagoricienne. C'est un monument inattaquable qui abrite l'instinct des musiciens depuis plus de 23 siècles et au seuil duquel s'évanouissent toutes les absurdités humaines. (') C-'est-à-dire : 2'''' majeure ^ plus 7" mineure • — = r= -, rapport d'octave ,, 1 11 1 1 1 Q 9 81 80 2 , , ,. iiisie. (laiiime de lleluilioilz : on a -^ -I- ^ = v- et non -7— nn-, c est-a-dire un 8 .') 40 '|0 I comma — c.tcrclani l'octave. D'où, le 2^ terme de l'équalion étant faux de 81 ; 80, tous les ter/lies /le la progression harmonique sont faux de 81 : 80. SÉANCE DU 8 OCTOBRE I917. 4(>7 Ce fut une véritable aberration du sens musical sinon acoustique, que de faire accroire : que les tieixes pythagoriciennes sont dissonantes, alors qu'elles sont toutes Aeus. en fonction de quinte ; cohésion liarmoni(|ue importante que ne peuvent avoir celles de la gamme des Allemands, puisqu'il manque à la tierce majeure le comma qu'a en trop la mineure. Ce sont des espèces de tierces différentes parmi les nom- breuses tierces naturelles. On a trop caché celte vérité. Pourquoi vouloir ([ue les consonances des octaves supérieures de Véclielle soient « moins harmoniques en soi » que celles des octaves inférieures? Cela n'a jamais été l'impression des musiciens qui, à juste titre, ont passé outre pour faire de la bonne musique. Il serait raisonnable de tenir un peu compte de leur opinion ; ce qu'on n'a jamais fait. En dehors de « l'efTet des rapports », la théorie des « nombres simples » (résolue depuis longtemps par de remarquables acousticiens, notamment Descartes, Leibnitz, J.-J. Rousseau, Chladni, et plus récemment par Uarbereau, (^ornu et Mercadier, etc.) n'est pas plus applicable à l'art des sons que le serait de limiter l'art pictural au seul emploi des sept couleurs fondamentales. La « loi de résonance (') » nous a montré la véritable « élasticité harmonique » des sons musicaux; le vieux préjugé n'est plus admissible « quant à la pratique des agrégations harmoniques ». Une erreur très grave, d'un fait cependant bien simple, est résultée du « désintéressement volontaire manifeste » apporté à Tétude de la gamme pythagoricienne. A priori \\ apparaît que « l'enharmonie produite par une note dièse et sa note supérieure bémolisée » est de an comrna^ tandis qu'e//e esl de deux commas. On a voulu ignorer : que les degrés intermédiaires dièse et bémol, que les Grecs ne distinguaient pas dans leur notation, sont respectivement les degrés diatoniques des gammes auxquelles ces notes appartiennent; et que, si l'on écrit dans la gamme d'//r majeur qui com- porte les sept notes bémolisées : toute note qui se transforme enharmoniquement en sa note inférieure dièse s'élève de un conmia et non de un demi-comma. Si l'on fait le contraire, avec la gamme d'«/^ majeur qui comporte les sept notes diésées : leur enharmonie avec la voisine supérieure bémolisée abaisse le son de cette note de un comma. Dans notre transformation moderne des «o/ej f/i'a^o/u'yaei de la gamme naturelle à'ut majeur en double- dièse et en double-bémol: ré par exemple s'' élève de un comma pour devenir ut double- dièse et il s'abaisse de un comma pour devenir mt double-bémol. Il est indis- cutable que « l'enharmonie musicale » est bien de deux commas ou quart de ton des (Irecs. Du fait de ces deux nouvelles altérations que ne pouvaient prévoir les pythagoriciens, il faut ajouter i4 nouveaux sons aux 21 de leur gamme, ce qui donne 35 sons par octave. Ainsi complétée, elle devient la véritable (') Comptes rendus^ t. 161, igiS, p. 634 et 781, et t. 162, 1916, p. 63^; 468 ACADÉMIE DES SCIENCES, flamme consonante harmonique exacte de la musique. Celle des Allemands contient des consonances, mais dans l'acception sincère des termes; elle n'est pas une gamme musicale consonante et elle est absolument inexacte ( ' ) . Tableau de la première moitié de la gamme cluoma-commaliqiic pyttiagoricienne moderne. oeml-toru cA'z^matUfU-&s =» . »^ commao ^^-'-^' ^ tij^ ■ — ' l' " ' ■"•' Vim — '^^^ IJf>^T-g r-^ Demù-Coiii dictConiaLLe^ MÉTALLURGIE. — L'essai de dureté des métaux à la bille Brincll. Note (-) de M. Guillery, transmise par M. Henry Le Cliatelier. L'ingénieur suédois Brinell a proposé de mesurer la dureté des métaux par la pénétration d'une bille sphérique. Le quotient de la pression par la surface de la calotte sphérique imprimée, sensiblement indépendant des conditions de l'expérience, donne 1« nombre de dureté. En fait, ce nombre varie un peu avec les conditions de l'expérience. Pour avoir des résultais strictement comparables, il faut définir ces conditions. Dans le cas de l'acier, on les fixe comme suit : Diamèlie de la bille lo™"" Pression totale 3ooo''e Durée de la pression au moins 5 minutes Les deux premières conditions sont assez faciles à réaliser. La troisième condition, théoriquement très simple, est pratiquement irréalisable en dehors de laboratoires scientifiques où l'on ne tient pas compte du prix du temps. Mais, dans une usine, le nombre journalier des essais à la bille dépasse parfois loooo; il est impossible de les faire durer chacun 5 minutes. On se contente habituellement de lo secondes plus ou moins bien contrô- lées; cela peut entraîner des erreurs sur les mesures, atteignant jusqu'à 8 pour loo. Voici quelques chiffres obtenus avec une vitesse constante de mise en charge, la pression étant supprimée aussitôt les 3ooo''s atteints. (') Comptes rendus, t. 165, igi". p. 264. ('-) Séance du i*" octobre 19 17. SEANCE DU 8 OCTOBRE I9I7. 4^9 Vitesse Diiieté de mise en charge l)i;iiiiclie ISiiiiell Ténacité Krreiir (kg: sec). (mm). liiiL-nr. (kg.nim-). Krreiir. ( kg : mm-). ICrrcnr. pour- 1(111. Acier doux. o 4)74 o iSg o 55,6 o o 12,5.... 4 > 72 0,02 161 2 56,3 0,7 i,'.'. 25 4.70 0,04 i63 4 57,0 1,4 2,4 i5oo .'1,60 o,i4 171 8 09,8 4i2 7,1 Acier mi-dur trempé rei'enu. o 4 ''-'94 o 2f2,5 o 74i3 o o 12,5.... 4.074 0,020 217 4,5 76,0 1,7 3,2 20 4.059 o,o35 221,5 9 77.'' 3,3 l\,'i i5oo 3,970 0,118 227 i4,5 79.4 5,4 7 Un dispositif mécanique très simple permet d'annuler cette cause d'erreur. Si l'on supprime l'efTort, aussitôt les 3ooo''*^ atteints, le diamètre de l'empreinte sera trop faible, d'une quantité rfD. Si, d'autre part, au lieu d'arrêter TelVort à 3ooo''", on le pousse à 3ooo -f- a'P, on auguientera le dia- mètre de l'empreinte. Pour une valeur convenable de JP, l'erreur résultant de la durée insuffisante de l'action de la pression pourra être exactement compensée. On a sensiblement la relation rfP _ 2rfD Sooo D Avec une mise en charge de i Soo''^ par seconde on a, pour le premier acier du Tableau, f/D := o,i4; d'où „, ., 2 X o, i4 t„ dV ■=. Sooo — -, — -, — = i77''5. 4,74 11 est possible de réaliser un appareil dans lequel la pression maximum atteinte soit automatiquement réglée par la vitesse de mise en charge. Supposons la pression Iransinise à la bille par un piston hydraulique sans frotle- inenl, dont l'étanchéité est assurée par une lame de caoutchouc. La pression exercée sur le piston est limitée par le soulèvement d'une soupape, constituée par une sphère S {^fig. i) portant sur un siège à angle vif. La pression nécessaire pour soulever la soupape est alors rigoureusement définie par la section libre du siège et par refforl exercé sur la sphère. Cet elTort est produit par des ressorts dont on peut faire varier à volonté la tension au moyen des vis de serrage \', et la longueur utile au moyen des écrous intérieurs E, qui se vissent sur les spires mêmes du ressort au repos. Cela 470 ACADÉMIE DES SCIENCES. donne pour le réglage deux variables indépendantes : longueur et tension du ressort. L'effort s'opposant au soulèvement de la soupape dépend de la hauteur de ce soulève- ment, qui augmente rallongement et par suite la tension du ressort. On règle l'appa- reil par tâtonnement de façon à avoir, sur un acier donné, les diamètres normaux d'empreintes pour deux vitesses de mise en charge variant dans le rapport de i à 3o. L'appareil se trouve du même coup réglé pour toutes les vitesses intermédiaires comme le montrent les chiffres du Tableau suivant : Vitesse de mise en charge en kilogrammes par seconde. .. . loo 200 3oo 600 1000 i5oo 0000 Diamètre d'empreinte 4,38 4,37 4,4o 4,39 4,4» 4,39 4,39 Théoriquement, un réglage nouveau devrait être fait pour chaque mêlai diflerent. En fait, pour les aciers ordinaires au carbone et pour les aciers spéciaux (aciers nickel-chrome, aciers chromés) soumis à un traitement thermique quelconque, le même réglage suffit. Les résultats suivants en donnent la preuve : SÉANCE DU 8 OCTOBRE 1917. 4?! Vitesse Je mise en charge ( kg : sec ). iSalure Je l\icier. 12,5. tOO. 600. :îCOO. Ktalon Brinell . Doux 5,67 5,66 5,67 5,68 5,66 Demi-dur, trempé, revenu 4i4o 4!36 4)36 4)36 4)36 Nickel-chrome naturel 3,63 3, 60 3,59 3,62 3,58 Nickel-chrome revenu a, 61 2,62 2,62 2,63 2,60 Cet appareil fonctionne depuis plusieurs mois sans s'être jamais déréglé. Pour des pièces de forme semblable et faciles à manier, le billage se fait à raison de 600 empreintes à l'heure. Les dix secondes employées à chaque opération se décomposent ainsi : 8 secondes pour les manipulations et •2 secondes pour la mise en pression. GÉOLOGIE. — Le pic du Teyde et le cirque de kis Canadas à Tènériffe. Note de M. Lucas-F. Navarro. De très nombreux travaux ont été publiés sur le volcan du Teyde; ils sont incomplets et parfois contradictoires, car ils résultent de visites trop rapides effectuées depuis plus d'un siècle par des naturalistes de tous les pays. J'ai entrepris une monographie de ce volcan, sur lequel je me pro- pose de donner quelques précisions. Le Teyde se dresse au centre d'un cirque ou caldeira, comme le Vésuve à l'intérieur de la Somma. Le grand axe de cette caldeira (ir)""") est orienté SE-NW de la Boca de Tauze au Cabezôn. On peut évaluer son diamètre moyen à environ 10'"'", son contour primitif à au moins 75'"", sa superficie à ii>5'""\ Le contour de la caldeira est complet sur les trois cinquièmes de son développement; sur le reste, qui va du nord-nord-est au sud-est du pic, les matériaux des éruptions, qui se sont produites au milieu de la caldeira, ont rempli la cavité et forment un talus continu allant du pic aux remparts extérieurs. Ce rebord atteint sa hauteur maxima (2700"") dans la montagne de Guajara, située au sud-est du pic; sa hauteur va ensuite en diminuant des deux cùtés, jusqu'à ce que la crête disparaisse à environ 2000™ sous la couche de lave des éruptions intérieures. La partie interne de ce rebord possède des parois presque verticales qui dominent le fond de la caldeira, dont l'altitude oscille entre 2000'" et 2100"'. Le pic a la forme d'un cône assez régulier, dominant le .sol de la caldeira d'environ 1700'". Son altitude maximum est de 3707'". La régularité de ce 472 ACADÉMIE DES SCIENCES. cône est rompue par trois protubérances : la plus grande, le Pico Viejo ou Ghaliorra, sur le versant Ouest-Sud-Ouest, a 3io5"' d'altitude; une autre, est la Monlana hlanca à l'Est (2735'" ); la dernière, la montagne ('umplida, au Nord (-jS^q'"). Une légère dépression, la Hambleta, entoure à 3500"" le cône dans le secteur qui va de l'Est au Sud et Sud-]']st. C'est là la limite où l'on rencontre le dernier vestige de végétation, la Viola cheironthifolia. A partir de ce point, se dresse le cône de détritus appelé Pan deAzucar (Pain de Sucre), terminé par un cratère presque circulaire (La Corona) ayant un diamètre de 70'"; son bord le plus élevé (3707'") se trouve à l'Est, le plus bas (3G92'") au Sud-Ouest; le fond de la dépression est à 3682"\ La partie occidentale des parois internes du cratère est rocheuse et escarpée, alors que la partie orientale consiste en un talus ébouleux plein de fumerolles et de dépôts de soufre. Les produits des éruptions intérieures de la grande caldeira ont couvert presque tout le sol de celle-ci et même ont dépassé ses parois sur une portion du contour comme il a été dit plus haut. Entre la paroi escarpée et ses produits plus récents, se trouve une étroite dépression irrégulière, plate, qui dessine un arc de plus de 4o'"" et porte le nom de Las Canadas. Étranglée en quelques points par l'es matériaux intérieurs qui arrivent jusqu'à la paroi de la Somma, élargie en d'autres endroits, celte dépression se divise en diverses canadas ayant chacune un nom particulier. La marche y est très pénible; le sol, constitué par du sable volcanique très fin, y absorbe la chaleur du soleil, la tempéiature y monte jusqu'à :j/|°C., tandis fjue l'ail' extérieur, à i'" du sol, atteint seulement 27"C. Pendant la nuit, nous avons enregistré des minima de quelcjucs dixièmes de degré centigrade seulement au-dessusde 0°. Le Pic du Teyde est dans une phase de fumerolles permanentes peu actives. Les éruptions historiques se sont presque toutes produites à l'exté- rieur de la caldeira; quant à celle du Ghahorra (1798), elle a eu pour siège le versant méridional du cratère de ce nom et ne s'est pas pioduitepar conséquent au Teyde proprement dit. Les fumerolles, qu'on appelle dans le pays ruirices (nez), s'élèvent sur la paroi extérieure du cône à partir de 3ooo'"; des taches blanches et jaunftlres indiquent la place d'autres fumerolles, éteintes. Les fumerolles actives" deviennent de plus en plus nombreuses et évidentes à mesure qu'on se rapproche du sommet. Le Pan de Azucar en est criblé et à son sommet est transformé en une argile humide imprégnée d-'opale. On peut dire que l'intérieur du cratère n'est qu'une seule fumerolle, surtout dans sa partie SÉANCE DU 8 OCTOBRE I917. 4?^ orieritiile. Le sol osl tonné par une bouc argileuse, imprégnée de soufre cristallisé, de silice colloïde et de taches verdàtresoù prédomine le chlorure de fer et d'ainmonia(pie. I^a température des fumerolles augmente avec l'altitude; elles atteignent 81° C. sur la cime. A l'altitude de 2 'loo'". la paroi de lacaldeira est constituée par un trachyte hololeucocrate de couleur claire finement poreux, assez vitreux avecphéno- cristaux de sanidine ayant jusqu'à 1"". Il n'existe pas d'éléments colorés. La portion inférieure de cette paroi est formée par un trachyte phonolitique bleuâtre renfermant ([uelques microlites d'augite a^gyrinique et un petit nombre de phénocristaux de hornblende se transformant sur les bords en augite et magnétite. Cette roche constitue des bancs superposés en grand nombre. Des produits de projection, intercalés entre le trachyte hololeucocrate et le trachyte plionoliti(jnc, sont peu abondants. En quelques endroits les tufs qu'ils constituent atteignent jusqu'à 3o™ d'épaisseur et sont recou- verts d'une couche d'obsidienne jaspée de rouge et de noir. Cette unifor- mité de composition est rompue par places (Canada de las Pilas) par des coulées de labradorite ou de basalte : elles s'observent entre la partie supérieure du trachyte phonolitique et la zone des tufs. Tout cet ensemble de matériaux se déverse vers l'extérieur de la caldeira pour couvrir toute l'île, à l'exception d'Anaga au Nord-Est, de Teno au l\ord-(_)uest et peut- être de quelque petite étendue au Sud vers iVdejo. Ce manteau trachytique est recouvert çà et là par les produits des éruptions modernes de plus en plus basiques (andésites, labradoiites, basaltes). La masse de la caldeira renferme de nombreux dykes phonolitiques et trachytiques; il existe des brèches à volumineux éléments qui sont conso- lidées par places par des dykes phonolitiques, notamment les Roques dans les Canadas occidentales tpii forment une crête partant de la paroi de la caldeira au sud du pic, la traversant dans la direction N-S et disparaissant sous les matériaux du Pico Viojo. La caldeira se présente dans son ensemble comme un colossal cratère explosif, ce qui est en accord avec la nature des roches (jui le constituent. Les produits meubles des éruptions ont été en grande partie emportés par l'érosion et nous ne voyons plus aujourd'hui que le squelette de l'énorme volcan. c. K., 1917, i' Semestre. (T. 1(J5, N" 15.) i 6^ ■474 ACADÉMIE DES SCIENCES. EMBRYOGÉNIE. ~ Sur ht circulation embryonnaire priniitii,'e des Poissons Télèosléens (^étude de V embryon de l'Épinoche : Gasterosteus gymnurus Ciw.). Note de M. R. Anthony, présentée par M. 1''. Perriér. On peut distinguer trois périodes dans le développement de la circulation chez l'Epinoche : i" celle des stades cardiaques; 2" celle de la circulation primitive caractérisée par l'existence d'un circuit très simple, mais complet; 3" celle enfin de la deuxième circulation qui conduit par ses complications successives à la circulation de l'adulte. Ayant au cours de deux années suivi d'une façon continue, le dévelop- pement embryonnaire de ce Poisson (observations portant sur dix séries d'œufs fécondés artificiellement), j'ai pu constater que la période que j 'appelle /^ériWe de la circulation primitive est toujours nettement délimitée. TjCs débuts de la circulation qui concordent chez l'I'^pinoche avec l'appa- rition du pigment dans l'œil s'observent entre le If et le 11* jour suivant les cas. Le cœur, nettement rejeté à gauche, se présente à ce stade sous l'aspect d'un tube coudé dont l'angle coïncide sensiblement avec le bord du tube nerveux, sa partie auriculaire étant presque transversale et dépassant partiellement les limites du corps embryonnaire, sa partie ventriculaire étant presque longitudinale et coïncidant à peu près à sa terminaison avec la ligne médiane du corps. Les premiers vaisseaux qui apparaissent sont deux petits canaux trans- versaux bien endigués qui continuent le ventricule et sont situés à peu près au niveau des vésicules auditives. Ce sont les arcs vasculaires branchiaux n° 1 dont le développement précoce a été constaté chez tous les Téléostéens. Hienlôt leur font respectivement suite deux vaissaux convergents qui, "après un certain trajet, se réunissent et constituent l'aorte. En même temps que se forment ces vaisseaux du corps embryonnaire, on voit à l'entrée du cœur les éléments sanguins animés, sous l'impulsion des battements cardiaques, d'un mouvement de va-et-vient très net, former soit deux, soit trois courants principaux. Bientôt l'un de ces courants, le moyen (ou le postérieur quand il n'y en a que deux) augmente de netteté alors que les autres tendent à s'immobiliser. Il correspond Pi la terminaison d'une grosse veine qui non encore endiguée parcourt à gauche le vitellus en décri- vant un arc de cercle cjui présente en avant un double coude. Les parties moyenne et postérieure de cette veine vilelline qui, se reliant à l'aorte par l'intermédiaire d'une veine sous-caudale^ d'une veine anale et d'une veine SÉANCE DU 8 OCTOBRE I917. 475 sous-intestinale^ prend sont origine dans la région postérieure du corps, constituent chez l'adulte la veine ventrale médiane. Un circuit complet nettement asymétrique dans la plus grancje partie de son trajet veineux est donc ainsi constilné [cœur, arcs rasculaircs bran- Fig I. — Uepiésentation schématique de la circulition embryonniilre primitive du Gasteroscetis gymnuriis Cuvier. — O, oreillette; V, ventricule auquel font suite les arcs vasculaires branchiaux n° I, qui se continuent par les racines aorliques: A, Aorte à laquelle font suite les veines camlale, anale (a) et sous-intestinale; r. veine vitelline; C, place où apparaîtront les 1 onduits de Cuvier. Les vaisseaux veineux sont en noir. Les flèches indiquent le sens du courant. chiaux n" I , racines d'origine de T aorte, aorte, veine sous-caudale, veine anale, veine sous-intestinale, veine vitel/ine, cœur (\oir fi ff. i)], et les choses restent toujours au moins quelques heures en cet état. Au cours de la période suivante et avant même que se produise l'éclo- sion, cette circulation primitive se compliquera du fait : 1° du dévelop- pement d'un réseau vasculaire vilellin d'ahord unilatéral (gauche), puis bilatéral. Ce réseau, d'origine purement veineuse en arrière, sera artériel en avant puisque constitué par des ramilicallons de l'artère mésentérique 47(î ACADÉMIE DES SCIENCES. l)ranclie de l'aorte (observation corroborant celle de Wintrebert relative au Cnrassius aiiratiis 1^.); 2° du développement des vaisseaux cardinaux antérieurs et postérieurs qui donnent naissance aux conduits de Cuvier d'abord asymétriques aussi, situés à gaucbe, l'un derrière l'autre (le droit en arrière) sur le vitellus, mais ne communiquant point avec le réseau vasculaire vitellin ; 3° du développement des artères céphaliques. La symétrie définitive de l'appareil circulatoire s'établit assez tardivement. La circulation primitive de l'Epinoclie se rapproclie infiniment comme on le voit de celle de V Amphiorus {\'o\v Jig. 2). Et, si l'on connaissait rig. 1. — ItepréseiitaLion srliémalique de la circulation de VAmpliioxus. — n, dernier vaisseau branchial afîérent avec son bulbe contractile (6); e, dernier vaisseau brancliial eiïérent se jetant dans la racine aortique droite; A, aorle; SI, veine sous-intcslinale; V, veine ventrale avec, en C, la place où existe le cœur chez l'em- bryon de Téléostéen; /, intestin; P, pharynx; F, foie. Les vaisseaux veineux sont en noir. Les flèches indiquent le sens du courant. d'une façon précise l'ontogénie de l'appareil circulatoire de cet animal, le rapprochement pourrait sans doute être encore bien plus étroit. On sait en efîet que dans l'ensemble le développement de V Amphioxiis se poursuit d'abord de façon asymétrique et que cette asymétrie primitive, qu'on a utilisée en vue d'éclairer les hypothèses relatives au mode de passage du type Invertébré au type Vertébré (Ed. Perrier), laisse chez l'adulte des traces non négligeables. Les Gastéroïdés ne pouvant à aucun point de vue être considérés comme des types archaïques, il y aurait lieu de rechercher si cette disposition asymétrique primitive que l'on constate au cours du développement de leur appareil circulatoire [le cœur serait rejeté à droite au lieu de l'être à gauche chez VApekes.quadracus Mitch. (J.-A. Ryder)] n'est pas un fait généial de l'embryogénie des Téléostéens. SÉANCE DU 8 OCTOBRE I9I7. 477 ENTOMOLOGIE. — Phénomènes de transformation de tissus larvaires en tissus à réserves observés pendant les métamorphoses des Insectes métaboles. Note (') de M. Edmond Bordaoe, présentée par M. E.-L. Bouvier. Pendant les métamorphoses des Insectes métaboles, lorsqu'est venu le moment où les tissus larvaires doivent disparaître, il m'a été donné de constater la généralité cj'un processus que j'avais déjà signalé chez des Insectes amétaboles, quand, à l'époque des mues, il est nécessaire qu'il y ait disparition des tissus qui emplissent la cavité du moignon d'un appen- dice autotomisé appelé à être régénéré. En réalité, l'expression disparition ou destruction de tissus n'est pas très adéquate; car le processus en question est un processus mixte se rattachant à la fois à l'histolyse et à l'histogenèse. Il consiste en la transformation sur place de la majeure partie des tissus larvaires, dans le cas des Insectes métaboles, ou des tissus du moignon d'un membre aiitotomisé, dans le cas des Insectes amétaboles, en tissu adipeux. Il serait préférable de dire en tissus à réserves, parce que le tissu en question contient non seulement de la graisse, mais aussi une grande quantité de matières albuminoïdes. Cette substitution d'un tissu à réserves, qu'on pourrait a.'^^ii&Xev tissu adipeux secondaire, à divers tissus larvaires au nombre desquels figure en abondance du tissu musculaire, s'opère sans doute grâce à des diastases contenues dans- le liquide cavitaire et provenant, soit du tissu à réserves d'origine embryon- naire i^tissu adipeux primaire), soit des disques imaginaux. La transforma- tion donne des nappes syncytiales ou des cellules séparées (trophocytes). Il ne faudrait pas croire que ce tissu de substitution n'a qu'une existence éphémère et qu'il est appelé à être complètement résorbé avant la fin de la période nymphale. Certes, une partie de ces substances albumino-adi- peuses est utilisée, ainsi qu'une bonne portion du tissu adipeux primaire, pour la nutrition des formations imaginales; mais il en reste néanmoins de grandes quantités qui demeurent inaltaquées et passent chez l'imago. Le tissu adipeux secondaire fait son apparition sous un aspect absolu- ment identique à celui qui correspond au stade de développement où en est arrivé le tissu adipeux primaire. Et c'est précisément ce qui rend le plus souvent inutile tout essai de distinction entre ces deux tissus. Cette dernière n'est guère possible qu'en des régions où la transformation des (') Séance du !■=' ortoln-e 1917. 478 ACADÉMIE DES SCIENCES. tissus larvaires en tissu adipeux secondaire ne s'est pas encore effectuée sur toute l'étendue de la plage musculaire ou épithéliale soumise au processus de substitution. J'ai pu m'assurer que le curieux phénomène que je suis le premier à signaler était observable chez les Coléoptères ( Anobium, Donacia), chez les Lépidoptères (Pieris, Hyponomeuta) , chez les Névroptères (Phrygnnea), chez les Hyménoptères (Polisles, Formica) et chez les Diptères {Calliphora , Lucilia^ Phonnia, Sarcophaga., Drosop/iila, Diplosis). Et, comme les Insectes sur lesquels ont porté mes recherches ont été pris au hasard, il ne me semble nullement téméraire de conclure à la généralité du processus en question pour tous les Insectes métaboles. Le phénomène de transformation des tissus lai'vaires est très net chez les Diptères. Chez les Cécidomyides {Diplosis), il produit des nappes syncy- tiales, tandis que chez tous les autres Diptères que j'ai cités précédemment, et qui sont des Muscides, le tissu adipeux secondaire se présente finalement sous la forme de cellules séparées (trophocyles). Eu ce qui a trait à la transformation de faisceaux musculaires en troplio- cytes, les Muscides appartenant aux genres Lucilia et /Vwmn'a fournissent d'admirables exemples, que reproduisent avec la plus grande fidélité les très belles photographies que M. Cintracl a exécutées d'après quelques-unes de mes préparations. Chez les Diptères, la transformation des tissus larvaires en tissus à ré- serves s'opère de façon intense au cours de la période de quatre à cinq jours comprise entre le moment où la larve devient inactive et celui où elle passe à l'état de pupe. Quoique encore très marquée, cette transformation est un peu plus difficile à observer chez la pupe. Et c'est probablement pourquoi le phénomène est demeuré très longtemps inaperçu. En effet, les recherches des auteurs qui ont étudié les métamorphoses au point de vue histologique ne semblent point avoir porté sur cette importante période de passage de la larve à la pupe. Il est aussi d'autres causes qui ont retardé le moment de la constatation du processus. Elles sont d'ordre technique et je les indi- querai dans le travail d'ensemble que je prépare actuellement. Des coupes effectuées dans des pupes de Diptères et dans la chrysalide des autres Insectes métaboles m'ont mis en présence d'un processus du domaine de l'histolyse proprement dite, et par cela même bien plus sinqjlc que celui que je viens de décrire de façon sommaire. Il doit s'agir du pro- cessus auquel Anglas a donné le nom de lyocytosc. Les tissus larvaires qui en sont le siège, au lieu de donner des trophocyles et des nappes syncjy^tiales SÉANCE UU .S OCTOBRE 1917. 479 persistantes, se dissolvent immédiatement et entièrement sous l'action de sécrétions, probablement déversées par d'autres tissus dans le liquide cavi- taire. Quant à la pliagocytose, son action ne semble certaine que chez les Mus- cides. Elle ne débuterait d'ailleurs que quelques heures après la formation de la pupe, de l'avis unanime de tous les auteurs qui se sont occupés de la question. Dès maintenant, je suis persuadé que l'importance du rôle qu'on lui attribue a été exagérée. En terminant, j'attirerai l'attention sur un fait qui n'avait pas encore été remarqué et à la constatation duquel je dois la découverte du processus étudié dans la présente Note. Si nous prenons une larve de Calliphora ayant atteint son entier développement et entrant dans la période d'inactivité, et si nous la coupons longitudinalement, nous constatons que le tissu adipeux n'est représenté sur la coupe que par deux colonnettes s'étendant sur toute la longueur du corps. Par contre, la coupe d'une pupe à peine formée et encore blanche contient une énorme quantité de trophocytes. La larve a cependant été soumise à un jeûne naturel absolu. De plus, au dire de tous les auteurs, les cellules adipeuses des Muscides ne présentent jamais de phénomènes de division pouvant accroître leur nombre. Comme l'hypo- thèse d'une génération spontanée de cellules est inacceptable, on se trouve logiquement amené à la conclusion suivante : les nombreux trophocytes nouvellement apparus, et qui se présentent d'emblée avec des dimensions comparables à celles des trophocytes préexistants, proviennent de la trans- formation d'éléments cellulaires des tissus larvaires dont le rôle actif a pris fin. Cette conclusion, la seule admissible, est basée sur un raisonne- ment inattaquable qui, par lui-même, suffirait déjà pour réfuter a pnori toutes les objections que l'on pourrait essayer de formuler contre les idées que je viens d'exposer. MÉDECINE. — Sur la spondytotliérapie des troubles mthèniques et vasomoteurs posl-traumaliques ou commotionnels. Note de MM. Baudissox et A. Marie (de Villejuif), présentée par M. Edmond Perrier. Les recherches antérieures du professeur Abrams, de San-Erancisco, ont depuis longtemps attiré l'attention sur l'action régulatrice des stimulations centrales par martèlements exercés par l'intermédiaire des vertèbres sur les divers étages du névraxe en vue de provoquer des actions réflexes vaso- motrices ou vasotrophiques viscérales diverses. 48o ACADÉMIE DES SCIENCES. Sous le nom de spondytothérapie, Abrams a publié un exposé d'ensemble de ses méthodes en 1912 {Philospolispress, San-Francisco). La percussion des vertèbres à divers étages de l'axe spinal étant la base de ces méthodes, M. Baudisson a construit un appareil vibrateur élec- trique spécial avec diapason permettant des alternatives de courant extrê- mement fréquentes et réglables mathématiquement sur le son du diapason. L'emploi de cette méthode semble particulièrement indiqué pour les blessés de guerre et malades atteints de troubles asthéniques post-trauma- tiques et commotionnels. Principales api'Licatioks : Neurasthénie. — Vibration de toute la colonne vertébrale et du crâne (occiput et front) de 2 à 6 minutes en changeant de point d'application toutes les 2.1 secondes. Cœurs el vaisseaux dans les états de dilatation passive surtout, vibration de la 7" cervicale durant 2 à 4 minutes. Foie, reins et autres organes abdominaux. — Vibrations des i'*^, 2" et 3' lombaires. Dystrophie neuro -musculaire périphérique. — Vibration des tendrons et plaques motrices terminales du plexus. Des applications contrôlées ont été faites dans les services militaires du centre neurologique de Marseille avec l'agrément de M. le D'' l^icard et dans le service du D'' Auguste Marie (de Villejuif). Les résultats furent particulièrement encourageants dans quelques cas d'hypertension centrale et périphérique. Les contrôles (par la radiogra- phie des dilatations aortiques et de la tension périphérique par l'appareil de Pachon) ont montré des rectifications typiques enregistrées par les gra- phiques joints (pouls passant de 88 à 90 de moyenne à 74 et 78 et se maintenant; tension tombant de 18 et 20 à 10 et i5). Les contrôles radiologiques sont dus à M. le D'' Chabry, du centre de la XV*" région. La séance est levée à 16 heures et quart. E. P. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 OCTOBRE 1917. . PRÉSIDENCE DE M. Camille JORDAN. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président souhaite la bienvenue à Sir Almroth Wright, qui assiste à la séance. PÉTROLOGIE. — Les laves leucitiques delà Somma. Noie (' ) de M. A. Lacroix. Il est généralement admis .(-) que les laves leucitiques dont les dykes, les sills et les coulées constituent l'ossature de la Somma ont la même composition que les laves actuelles du Vésuve. D'autre part, les analyses récentes de ces dernières roches n'ont mis en évidence que de petites varia- tions chimiques entre les leucitléphrites émises par les diverses éru[)lions du Vésuve datant de la période liistorique. Deux analyses publiées dans une Note précédente conduisant à mettre en doute la première de ces conclusions, je me suis proposé de rechercher quelle est la composition chimique des principaux types des vieilles laves de la Somma. Ne pouvant, dans les circonstances actuelles, entreprendre de nouvelles recherches sur le terrain, je me suis contenté d'étudier les matériaux, très considérables d'ailleurs, provenant de mes explorations antérieures et de plusieurs collections réunies au Muséum depuis plus d'un siècle. Toutes ces roches ont été examinées en lames minces, groupées par types, et un échantillon représentatif de chacun de ceux-ci a été analysé. (') Séance du 8 octobre 1917. (-) U. S. WASiit.NGTON, The roman coniagmativ région (Carnegie Inxlitiilion oj Il asliinglan, u" 'iu , 1906). G. R.. -017. f Semestre. (T. ifi5. N- 161 t)/| 482 ACADÉMIE DES SCIENCES. <^)iielques mois seulement sur les laves actuelles du Vésuve bien souvent décrites. Ces leucittépliriles peuvent être rapportées à deux types principaux, en rapport avec le mode de dynamisme qui les a amenés au jour. !L'un d'eux, caractéristique des épanchements lents du type de l'éruption de iSgS, est caractérisé par des pliéno- cristaux de leucite macroscopiques, associés à des phénocristaux d'augite, d'olivine et quelquefois de plagioclases qui ne sont le plus souvent visibles qu'avec le secours du microscope ('). Dans le second type, les phénocristaux visibles à l'œil nu appar- tiennent surtout à Taugite ; ceux de leucite, d'olivine, de labrador sont peu nombreux et de très petite taille. Ce type est fourni par les grandes éruptions paroxysmales du genre de celles de 1872, de i(i3i et aussi par les épanchements par fissures de basse altitude (1760, 1794, 1861). La lave de 1906 occupe une position intermédiaire entre ces deux types principaux. Dans chacun d'entre eux, et suivant les conditions de la conso- lidation, toutes les variétés possibles de cristallinité s'observent dans la pâte, depuis des roches très riches en verre (bord des coulées, scories de projection) jusqu'à d'autres qui sontliolocristallines [partie centrale des grandes coulées de i63i (la Scala)]. Cette variation dans la nature des phénocristaux entraîne des variations systématiques dans la nature des microlites, puisque la composition globale de ces laves reste sensible- ment constante; la pàtedu premier type est pauvre en leucite et riche en augite, alors que l'inverse a lieu pour celle du second. A cette composition minéralogique, il faut ajouter, pour certaines des coulées refroidies lentement, de nombreux minéraux formés parautopneumatolyse {^) dans les pores ou dans les fentes (néphéline, sodalite, orthose, microsommitp, fayalite, biotite. hornblende, etc.). Au cours de l'éruption de 1906 et de quelques autres grands paroxysmes, le\ésuve a rejeté des blocs de laves de cristallinité variée renfermant de petites masses, de quelques millimètres, de quelques centimètres ou de quelques décimètres cubes, d un verre noir, à cassure coiichoïdale, à aspect d'obsidienne, faisant gelée sous l'action des acides; elles sont tantôt isolées et tantôt régulièrement distiibuées. Analyses des laves du Vésuve actuel {vésuviles). — 1. Éruption de i63i (La Scala), II (Ill).(7)(8).2.2 (3); 2. Éruption de 1872 (près l'Observatoire), II (III). 7.2.2 (3)i 3. Eruption de igoS (Atrio del Cavallo), II. 7. 2. 2 (3) (analyses par M. Washington, op. cit.): k. Eruption de 1906 (près de Boscotrecase), II'. 7. 2. 2 (3); 0. Bloc de la uiènie éruption. II'. '8. 2. 2; 6. Nodule de verre résiduel dans la roche o, II. '7.1. 4 (analyses par ÎNl. Fisani). ( ' ) Je ne parle j)as des minéraux, tels que l'apaiite, la titanomagnétite, qui existent dans toules les roches étudiées dans cette Note. (-) A. Lacroix, Etude minéralogique des produits silicates de l'éruption du Vésuve (avril 1906). (Conséquences théoriques à en tirer à un point de vue général.) [IMouvclles Arcliivesdu Muséum, t. 9, 1907(1 à 172, pi. I à 10).] SÉANCE DU l5 OCTOBRE I917. 483 1. SiO* 47,7. Al*03 17, (u Fe2 03 .,._46 FeO 5,68 MgO i,8o CaO 9,49. Na^O 2,75 K'0 7,04 TiQî 0,37 ZiO^ 0,06 P205 0,77 Ba 0 0,26 IPO à 105° tr. )) au rouge n. d. 2. 3. ■i. :>. 6. Î7,65 48,50 47,89 48,20 53, jo 18, i3 17, iO i8,i(i 18,12 20 , 70 2,03 2,48 1,32 3,29 0,07 0,48 l),IO 7,75 4,3o 1,77 1,19 l,-'7 3,79 4,64 1,77 9,01 8,i(j 9.18 8,1o 3,1 S •^,78 2,(r, 2,78 2,5l 9,10 7,47 7,93 7,'^ 8,99 5.84 .,i3 I, il 1,16 1,^9 0,47 o,o> tr. » » » o,5o 1 .Of 0,2J 0,1s J) o,'4 0,08 n.d. n.d. » 0,1 3 0, 1 1 0,12 1 0,04 \ 0,93 H 0,70 99. ) 3 1110,47 99' 9' 100,66 100, 4' 99, ""î Ces analyses montrent que les leucittéplirites du Vésuve se trouvent à la frontière des groupes leucocrate et mésocrate; elles sont dopotassiques, mais à la limite du groupe sodipotassique; leur caractéristique réside dans leur richesse en leucite et dans la valeur du rapport des alcalis à la chaux feldspathisable qui les réunit toutes dans le même rang, le deuxième : je les désigne sous le nom de vésmiles. Le verre dont il vient d'être question n'est pas seulement une curiosité minéralogique, il présente un grand intérêt théorique. Ses propriétés physiques et sa composition chimique montrent qu'il ne constitue pas une obsidienne de leucittéphrite. Tandis qu'en effet le verre noir résultant de la fusion complète et du refroidissement brusque de la vésuvite englobante a une densité de 2,6G et un indice de réfraction de i,56i5 ( Na), la densité du verre naturel est de 2,52 et son indice de i,bib[\. L'analyse (i fait voir que sa composition chimique diffère essentiellement de celle de la vésuvile par une proportion plus grande de silice, d'alumine et surtout de soude, par une teneur moindre en potasse, en magnésie et en chaux. On doit le considérer comme le résidu d'une différenciation, par cristallisation, du magma épanché; il représente en quelque sorte 1' « eau mère » de celui-ci restant après la production de la vésuvite. Sa composition est tics voisine de celle (') de la phonolite qui se trouve à l'état de blocs dans les tufs de la Somma; c'est en un mot une véritable obsidieruie phonolitique. Sa pro- (') SiO'56,io; Al''0^22,65; Fe«0'o,59; FeO .,48; MgO 0.63; Ca O 2, 27 Na-U 8,27; K^O 7,09; TiO- 0,07; Cl o,.5o; H^O o. 10 = 99,74. 484 ACADÉMIE DES SCIENCES. chiclion est donc une réminiscence et une réduction, à une échelle minuscule, du phénomène (|ui, dans une période ancienne de l'histoire du volcan, a produit une roche dosodique aux dépens d'un magma qui n"a fourni en dehors d'elle que des roches sodipotassiques et dopo- tassiques; elle explique l'existence à la Somma de cette phonolite néphé- linique, comme égarée au milieu d'un cortège déroches leucitiques. Les leucittéphrites de la Somma, bien que qualitativement semblables aux vésuvites, en diffèrent quantitativement; elles sont à rapporter à trois types principaux. L'un d'eux, caractérisé par des phénocristaux macros- copiques de leucite, est comparable au premier type du Vésuve, mais ses cristaux leucitiques sont plus gros, et ils sont en outre accompagnés de phénocristaux d'olivine, d'augite et de bytownite, plus petits, mais visibles à l'œil nu; tous sont disséminés dans une pâte, tantôt grise et poreuse, tantôt noire et compacte, très riche en plagioclase et en augite et générale- ment pauvre en leucite. Un second type est noir foncé; il ne contient guère que des phénocristaux d'augite, comme le second type du Vésuve ; le micros- cope montre en outre des phénocristaux plus petits de biotite en voie de résorption et de très rares cristaux de leucite; ce dernier minéral est con- centré dans la pâte en cristaux très menus, avec beaucoup d'augite et de ma- gnétite et peu de plagioclase ; la roche fait penser tout d'abord à une leucitite, bien que la composition chimique conduise à une autre conclusion. A ces deux types doivent être rapportés les lapilli scoriacés, noirs, de la Somma; ils ont été rejetés en grande quantité, avec ceux du magma neuf, par les explosions de 1906. TJn dernier type est celui que j'appellerai doléritique ; il est holocristallin et généralement de couleur claire. La bytownite, très abondante, est seule automorphe, elle est accompagnée de cristaux d'augite, d'olivine et de biotite qui, très fréquemment, au moins sur leur périphérie, enveloppent pœcilitiquement ou ophiliquement du feldspath, de la leucite; la plus grande partie de la leucite a cristallisé ensuite et, quand il existe de l'orthose, ce minéral est le dernier formé. Cet ordre de cristallisation n'est pas absolument rigoureux et il est probable que, comme dans les dolérites basaltiques, la cristallisation de tous les minéraux a été presque simultanée. Le grain est généralement assez gros : il existe des passages insensibles à la sommaïte par exagération des proportions de l'orthose aux détriments de la leucite; dans ces variétés de transition, la leucite simule fréquemment des phénocristaux. SÉANCE DU l5 OCTOBRE 1917. 485 Analyses des laides de la Somma (') {ottajaniles). — A cristaux porpliyriqnes de leucile. 1. P'" di Nasone (dyke), II. 5(6). 3. a'; 2. Ottajano (bloc), II(III). 5'. 3.2(3) ; 3. dolérilique (passage à sommaïle), ravin de Pollena, 11(111). 5'. 3. 2 ; k. compacle à faciès basaltique (à biotite el sans olivine) sous le canal délia Menala (coulée), 1I( 111). '6.3. 2 ; 3. lapilli scoriacé, projection de 1906, Ottajano, 111. '6. 3. '3; G. doléri- lique, III, 6'. 3. 2'; 7. doléritique, riche en augite (sans olivine), III. 6. 3'. (2)3 ; Ottaja- niles doléritiques passant à vésuviles; 8. avec taches de verre résiduel, 111 .y. '3 .2(3) ; 9. 111. 7(8). 2(3). 2'. I. 2. 3. 4. 5. 6. 7. S. 9. SIC- ^Ojio 48,46 5o,oC 47,70 48,10 47,61 45,60 46,74 46, 3o AI^O' 17.46 16,59 16,02 17,49 iJ,5i 16,12 16, 38 17,03 i5,53 Fe^O^..... 3,20 3,83 1,94 5,43 3, 20 0,91 4,75 2,66 3,28 FeO 4,70 4,95 5,i4 3,94 5,45 6,22 4,78 6,43 5',87 MgO., 4,35 5,41 5,70 4,99 7,55 7,27 3,27 5,40 5,14 Ga 0 10,34 10,74 10, 3o 10,90 r'-,45 12, 45 17,40 11,80 i3,3o Na^O 2,04 1,80 1,73 1,52 1,98 1,76 1,69 2,16 1,98 K^O 5,G6 4,85 5,55 5,82 4.22 4,75 ;!,93 5,71 G, 20 Ti G- i,Go 1.40 1,60 i,3o i.i5 1.26 i.Sci i,3o r ,20 P^O' 0,82 0,68 0,43 0,71 0.12 o,38 0,41 i).57 o,(')7 Ba G 0,06 tr. 1^,07 0,00 n. d. n. d. o.oi) tr. 0,07 0,03 H-Oàio5''. 0,08 0,81 0,16 0,24 ) ^, ■ , \ 0,04 » rouge.. 0,82 0,58 1,16 0,91 | ' ' ) 0,12 o,35 » 100,23 100, 2o('^) 100,16 100,95 100, 4o 100,23 100,26 100,20 100,37(3) Ces analyses montrent que les leucittéphrites de la Somma sont très ana- logues entre elles au point de vue chimique, à l'exception du n° 7 exception- nellement riche en chaux et pauvre en magnésie, et qu'elles diffèrent des vésuviles en ce qu'elles renferment moins de potasse et plus de chaux; la chaux feldspalliisable notamment y est plus abondante, il en résulte que le rapport des alcalis à celte chaux feldspathisable est plus petit que dans les vésuviles et classe uniformément ces roches dans le troisième rang; c'est là la caracté- ristique de ce que j'appelle les ottajanites, formes d'épauchemenl des som- maïtes, plus plagioclasiques et moins leuciliques que les vésuviles. Il existe d'ailleurs des passages entre ces deux types; ils sont réalisés par les roches analysées en 8 et en 9. Je ne connais en place que le type I, qui constitue de nombreux dykes, et le type II, qui forme surtout des coulées ; les ottajanites doléritiques n'ont été rjcueillies qu'à l'état de blocs; elles me semblent devoir provenir de dykes profonds ou de sills. En résumé, au point de vue pélrographique, le Vésuve el la Somma sont (') Analyses faites par M. Haoull à l'exception de 5 et 6 dues à M. Pisani. ('■') Y compris CO-, G, 10. (') Y compris Cl, 0,21; S0\ o, 12. 486 ACADÉMIE DES SCIENCES. caractérisés par des types différents de leucittéphrites. L'existence des roches 8 et 9 fait penser qu'il existe probablement de véritables vésuvites à la Somma; mais je ne pense pas que le Vésuve actuel ait émis à'ottaja- nites ('). J'ai résumé dans le Tableau suivant toutes mes observations (^) sur les roches de ce centre volcanique en y faisant figurer sur une même ligne horizontale les roches de même composition chimique; elles constituent soit des termes de structure différente, soit des types hétéromorphes, tels que la campanile, riche en leucite et la poUénite, dépourvue de ce minéral. On voit combien est compliquée la constitution pétrographique de ce grand volcan et combien elle s'éloigne de l'unité dont il a été question au début de cette Note. Phase ;;renue (ou microgrenue). Intrusions non décapées. ( blocs projetés) Phase microlilique. Ëpancheinents (dykes superficiels, coulées, projections). Peu ou pas de leucite. Sanidinite sodalit. iMonzonite Microsyénite à idocrase Leucite. Syi'-nile Ieucitic|ue Microsyén. népliél. à pseudo-leucite Kentallénite leucitiqne Sommaïtes Sébastianite P\ loxt-nite à biolite Pyroxénite Missouriie Slionkinite leucil. Puglianlte PyroxPn. leucil. Peu - j I — en anorthite ou pas de leucite. Leucite. virtuelle. *Plionolite *Leucitphonolite (ponces de Poinpéi) 1.6. 1.4 J.6.I.3 *Trachytephon. 1.6.2.3 II. 5. a. 3 (3) II -1.7-8.1-2.2-3 *Pollénite 'Campanile Ollajanilcs II. 6-7. 1-2.3 II. 5-6. 3. 3 111.5-6.3.2(3) Vésuvites II -II 1.7-8. 2. 2-3 (') III. 8-9. 2. 2 ■IV.7-S.3.3 111.0--. i. 2-3 à biolite * Roches volcaniques n'existant que sous forme de matériaux de projection. (') Si l'on en juge par son analyse de la lave de i63r, il est vraisemblable que la plupart des analyses des laves du Vésuve publiées par C.-W. Fuchs (Zeitscli. d. d. geol. Gesellsch., t. 34, 35 et 37, 1866, 1867, 1869) sont fautives. (') Pour la description des roches volcaniques non étudiées dans cette Note, voir mon Mémoire de 1906, cité plus haut, et, pour les roches grenues, la Note précédente des Comptes rendus, t. 165, 19 17, p. 2o5. Je ne considère ici que les roches normales, à l'exclusion des types métamorphiques ou pneumatolyliques. (') La tavolatite du Latium est la forme d'épanchement de celle syénite leucitique. (') Les leucitiles du Latium constituent la forme d'épanchement de la missouriie. SÉANCE DU l5 OCTOBRE 1917. 4^7 Ces conclusions niinéralogiqaes démontrent la nécessité de reprendre Tétude géologique de la Somma afin d'etaljlir, en particulier, l'importance relative de ces divers types pétrographiques, de déterminer leur ordre de mise en place, de rechercher dans les ravins profonds de la montagne des affleurements possibles des types grenus, de voir enfin si, parmi les laves noires, on ne trouverait pas l'équivalent microlitique (épanché) des termes les plus basiques de la série pétrographique, termes que je n'ai rencontrés jusqu'ici que sous une forme grenue (intrusive). ASTRONOMIE. — Observations de nébuleuses faites à T Observatoire de Paris. Note de M. G. Bigourdan. Les mesures micrométriques de nébuleuses que j'ai faites à l'Observa- toire de Paris, de 1884 à 191 1, ont été publiées successivement, heure par heure d'ascension droite, à mesure de leur achèvement; et le dernier Volume du tirage à part (Tome III, -i^ Partie, XII''o'» à XlV'o'") a paru en 1913 ('). Il restait à donner l'ensemble des éléments de réduction, permettant de vérifier les calculs : c'est ce que contient principalement le Volume que je présente aujourd'hui et qui forme la première Partie du Tome I. Ces éléments de réduction y sont précédés de remarques générales sur la constitution des nébuleuses et sur le but des mesures précises de ces astres (Chap. I). Un second Chapitre indique l'accroissement graduel du nombre des nébuleuses connues : si l'on exclut les amas, la première nébuleuse décou- verte est celle d'Orion, trouvée au moyen de la lunette. Lacaille et Messier en découvrirent les plus brillantes, mais c'est surtout avec W. Hers- chel que cette branche de l'Astronomie prit un grand développement. Aujourd'hui on peut évaluer à i5ooo environ le nombre de ces astres qui ont été catalogués. Le Chapitre III indique les observations précises de nébuleuses faites jusqu'à 1913, époque où fut commencée l'impression du Volume, et termine ainsi les généralités. Voici le sommaire des Chapitres suivants : IV. Description de l'instrument employé. V. Préparation du travail. Méthode d'observation, etc. VI. Réduction des observations. Étoiles de comparaison. (') Comptex rendus, i. 156, 1910, p. 499-5oo. 488 ACADÉMIE DES SCIENCES. Enfin lo appendices donnent les lectures du mouvement diurne, les coïncidences, etc. Le 7'^ donne les positions des nébuleuses nouvelles découvertes dans le cours du travail, au nombre de SSg, et le 8" donne des mesures complémentaires de tout l'ensemble. Il est suivi d'un errata général que les délais d'impression ont permis de dresser, et auquel sont priés de se reporter ceux qui auront à employernos mesures. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les propriétés réfraclaires de la magnésie. Note de MM. H. Le Chatelier et B. Bogitcu. La magnésie, dont les propriétés réfractaires ont depuis longtemps été signalées par M. Schlœsing, est aujourd'hui couramment employée à la fabrication des matériaux léfractaires très réputés. Leur emploi dans les fours d'aciérie s'est rapidement généralisé parallèlement au développement des procédés basiques. Dans ce mode de traitement, l'affinage du métal est obtenu en présence d'un laitier riche en chaux, c'est-à-dire très basique, d'où le nom du procédé. Grâce à cette teneur élevée en chaux, on peut éliminer de la fonte, non seulement le carbone, le silicium et le manganèse, mais encore le phosphore qu'il serait impossible de faire disparaître en présence d'une scorie riche en silice. L'emploi des laitiers basiques serait impossible dans un four dont les parois seraient entièrement construites en briques siliceuses ou argileuses; ces matériaux se dissoudraient trop rapidement dans le bain calcaire. Les briques de magnésie, au contraire, constituées elles-mêmes par un oxyde basique, résistent parfaitement. Dans tous les fours basiques, la partie inférieure des parois verticales et souvent la sole elle-même sont con- struites en magnésie. La voûte, par contre, est toujours faite avec des briques de silice. Les briques de magnésie passent pour être très réfractaires; la magnésie pure fond seulement vers 2400°, c'est-à-dire à une température supérieure de 700° à celle des fours d'aciérie; mais la magnésie employée pour la fabrication des briques n'est jamais pure. Elle renferme des proportions variables d'oxyde de fer qui colorent plus ou moins fortement les briques en brun. Ce fer se trouve dans le minerai à l'étal de carbonate de fer isomor- phiqucment mêlé au carbonate de magnésie naturel. Elle contient encore de la silice et un peu d'alumine provenant soit de silicates jnaguésiens associés au carbonate, soit des cendres du combustible employé dans la SÉAÏICE DU l5 OCTOBRE I917. 489 première cuisson. Toutes ces impuretés augmentent nécessairement la fusi- bilité de la masse. Il nous a paru intéressant d'étudier les propriétés réfrataires des briques de magnésie, comme nous l'avions fait précédemment pour celles d'aï gile et de silice. La méthode expérimentale employée a été la même que celle de nos premières recherches. Nous donnerons par la même occasion des résultats relatifs à une brique de fer chromé. On emploie ces briques dans la construction des fours pour séparer les briques de magnésie de celles de silice. Le contact direct de matériaux basiques et acides provoquerait leur fusion mutuelle. Le fer chromé au contraire ne réagit ni sur la silice, ni sur la magnésie. Les matières essayées ont été soit les briques industrielles, soit des échantillons préparés au laboratoire. Pour obtenir un terme de compa- raison, on avait essayé de préparer un bloc de magnésie très pure en fondant au four électrique de la magnésie précipitée; mais à la haute température nécessaire pour cette fusion, la chaux des parois du four et les impuretés qu'elle renferme se volatilisent et vont souiller le produit fondu. On a obtenu ainsi une matière renfermant seulement g4 pour 100 de magnésie et tout juste comparable aux bonnes briques de fabrication industrielle. Nous donnerons dans un premier Tableau la liste des produits essayés, dans un second, leur analyse chimique et dans un troisième, leur résistance à l'écrasement mesuré à différentes températures. Liste des produits essayés, 1. Brique de Slyrie, cuite à i45o°, fabriquée en 1890, qualité normale. II. Bonne brique d'Eubée, fabriquée en 1910. m. Brique G, bonne fabrication actuelle. IV. Brique B, médiocre, addition dans la pilte de 3 pour 100 de pyrite grillée. V. Magnésie pure, fondue au four électrique et souillée par cette opération. VI. Matière première des briques B, agglomérée au four électrique. VII. Brique de fer chromé. Analyse chimique. I. II. III. IV. V. VI. vu. Magnésie 86,7 gS,^ 89,4 81,2 93,7 88,5 12, 3 Cliaux 1,0 3,7 4,5 4,8 2,.7 4,5 5,8 Oxydedefer (Fe-0=).. 6,0 o,5 1,1 4,2 0,0 1,4 i5,5(FeO) Alumine 0,6 0,2 0,8 1,0 1,1 0,0 10,9 Silice 6,7 2,8 4,2 ■ 8,8 8,2 6,5 4,7 Oxyde de chrome » » » » » » 5o o Oxyde de manganèse.. » » » » » » 1,5 Total 101,0 100,6 100,0 100,0 101,0 100,9 100,7 G. R., 1917, -2' Semestre. (T. 165, N« 16.) 6,') 49° ACADÉMIE DES SCIENCES. Résistance à l'écrasement en kilogrammes par centimètre carré. Tempérnlui'p \h'. lÛOU". I:i00". 1500". lOllO". 1 145 85 66 3,6 1,8 II 420 » » i85 8 111 390 » j. >9o 4j8 \\ 23o » Il 16 3,5 V )i » » !>9o 6,6 VI 53o » » » 3,5 VII 260 120 6 2 1 Pour les deux premières briques, celles de Styrie et dT>ubée, les expé- riences ont été en réalité plus nombreuses que celles portées au Tableau ci- lOUC dessus. Elles ont permis de tracer la courbe complète des résistances méca- niques (voir la figure). Ces deux courbes sont caractérisées par une chute SÉANCE DU l5 OCTOBRE I917. 491 brusque de résistance à récrascment qui se produit entre i.îoo" et i4oo" pour la brique de Styrie, la moins pure des deux, entre i5oo" et 1600" pour celle d'Eubée. Toutes les briques de magnésie présentent cette chute brusque de résistance à une température plus ou moins élevée suivant leur degré de pureté. Tout se passe comme si, à une certaine température, les matières étrangères fondaient brusquement de façon à laisser les grains de magnésie isolés dans un magma fondu. Elles sont alors dans le même état que du sable humide et ne possèdent plus qu'une résistance mécanique très faible. Les meilleures briques de magnésie présentent à 1 600" une résistance à l'écrasement bien inférieure à celle des bonnes briques de silice. De plus, à ces températures élevées, la déformation des briques de magnésie se fait comme pour celles d'argile, elles cèdent progressivement au lieu de se rompre brusquement comme les briques de silice. Pendant le refroidisse- ment la matière écrasée se ressoude et reprend sa dureté après la solidifi- cation du magma fondu. Ces résultats expliquent comment les briques de magnésie résistent moins bien dans les parois des fours que celles de silice, bien que leur tem- pérature de fusion, lorsqu'on l'observe en dehors de tout effort mécanique, soit très notablement supérieur, 2o5o" au lieu de 1730". L'allure delà chute de résistance dans la brique de fer chromé est ana- logue à celle des briques de magnésie, mais avec une température beau- coup plus basse pour hi perte rapide de solidité, 11 00" au lieu de iSSo" à 1 55o° suivant la pureté de la magnésie. THÉRAPEUTIQUE EXPÉRIMENTALE. — Des antiseptiques réguliers et irrèguHers. Note de MM. Charles Richet et Henrt Cardot. L Dans une Note antérieure ('), nous avons montré qu'il y a des anti- septiques à action régulière et d'autres à action irrégulière. Il est inutile d'insister pour montrer à quel point est essentielle pour le chirurgien cette notion de la régularité ou de l'irrégularité d'un antisep- tique. Quand un antiseptique est irrégulier, on n'est jamais sûr du résultat qu'on va obtenir, tandis que, quand l'antiseptique est régulier, on en peut connaître à l'avance la dose convenable. 11 est évident que le chirurgien ne peut prévoir l'action d'un antiseptique déposé sur une plaie que si les effets en sont constants, exactement liés à la dose. (') Comptes rendus, l. 16i, 1917, p. 669. /|92 ACADÉMIE DES SCIENCES. H. Mais il faut s'entendre sur le mol d'anliseplique régulier. Car jusqu'à présent celte notion de la régularité ou de l'irrégularilé d'une action toxiqlie n'a pas été introduite dans la Science ('). Le degré de régularité peut être défini par la grandeur de l'écart relatif moyen. Soit une série de tubes identiques, ensemencés de la même manière, contenant la même quantité du même liquide nutritif, et fermentant, pen- dant le même temps, à une température rigoureusement égale. On devrait au dosage trouver dans chaque tube une môme quantité d'acide formé (-). De fait cette quantité n'est jamais la même dans les divers tubes. Tou- jours le croît a été différent, très peu différent, mais différent, dans chacun des tubes. Chaque tube en effet présente une acidité spéciale, laquelle plus ou moins s'écarte de la moyenne ; la moyenne de ces écarts est V écart moyen. 11 faut aller plus loin. Et en réalité, plus le chiffre absolu de l'acidité est considérable, plus l'écart absolu est grand entre les divers tubes ; plus aura crû la différence entre le^ tubes qui poussent vite et ceux qui poussent lentement (au moins dans certaines limites). Par conséquent il faut rapporter à l'unité d'acidité cet écart absolu; ce qui nous donnera l'écart moyen relatif. Soient A l'acidité et £ l'écartmoyen, l'écart relatif sera -^- Ce sera, si l'on veut, l'écart absolu moyen, mais rapporté à l'unité d'acide formé. Les chiffres sont d'autant plus significatifs qu'ils portent sur un plus grand nombre de dosages. Cependant déjà il suffit de 6 à 7 dosages pour avoir une première approximation, que ne changeront pas essentiellement les dosages ultérieurs. (On verra que nous ne sommes pas satisfaits d'un si petit nombre de dosages, et que dans certains cas nous avons réuni plus de i3oo dosages pour obtenir un chiffre moyen.) Bien des conditions influent sur cet écart; la quantité et la qualité de semence introduite, la rapidité du croît, la température, le volume du liquide fermenlescible, le nombre d'heures pendant lesquelles le liquide a fermenté. Nous n'entrerons pas dans ces détails minutieux (que nous avons cepen- . ■ ■ ; — ■ . . — . — . — (') On pourra sans doute l'appliquer à la toxicologie. L'étude de la variabilité de la dose toxique mortelle est à peine ébauchée. Or la variabilité, c'est l'écart moyen. (-) Nous mesurons le degré d'activité d'un antiseptique par l'influence, inhibante ou ralentissante, qu'il exerce sur la fermentation du petit lait (transformation de lactose en acide lactique), mesurée par la quantité de potasse nécessaire pour la neu- tralisation du li(|uide. SÉANCE DU l5 OCTOBRE 19Î7. ^g'^ dant étudiés), car, quoique très importants au point de vue de la théorie, ils n'ont pas à Tlieure actuelle d'intérêt pratique immédiat. Nous nous pro- posons ici uniquement d'étudier les variations.de l'écart moyen (relatif) selon les diverses substances antiseptiques introduites dans la liqueur feruientescible. Si l'écart moyen a été très petit, c'est que le croît d'acidité dans les divers tubes est demeuré à peu près le même. Si l'écart moyen a été très grand, c'est au contraire que le croit dans la fermentation des divers tubes a été très différent. Fermentation régulière pour un croît égal ou presque égal dans tous les tubes. Pour un croît très variable, fermentation irrégulière. Par conséquent on pourra mesurer la régularité d'un antiseptique d'après l'écart moyen. Les écarts faibles indiqueront les antiseptiques réguliers; aux écarts forts répondront les antiseptiques irréguliers. Voici un Tableau qui représente l'écart moyen trouvé dans les fermen- tations lactiques avec divers antiseptiques. On verra qu'il s'agit d'un très grand nombre d'expériences. Nous avons utilisé les dosages faits il y a quelques années par l'un de nous, pour d'autres recherches. La quantité de liquide fermentescible était alors de 25™', au lieu de 10™', et le liquide à fermenter était du lait intégral dilué dans son volume d'eau, au lieu d'être du petit-lait ( ' ). Nous supposerons l'écart moyen des témoins égal à 100. Dans ce cas, voici l'écart moyen dans la fermentation des liquides additionnés d'une substance étrangère (-). Nous n'avons pas introduit dans nos moyennes tous les dosages effectués; car il ne faut pas tenir compte des expériences où la fermentation avec anti- septique est aussi active que la fermentation normale. De même quand, par suite d'une très forte dose, la fermentation est à peu près nulle, les varia- tions d'acidité sont trop petites pour être correctement appréciées. (') Ch. Richet, Fermentation lactique et doses minuscules {Travaux du Labora- toire de Physiologie, t. VI, 1909, p. 295-872). (-) On remarquera qu'il ne s'agit pas seulemenl de substances antiseptiques, car les recherches antérieures n'avaient pas été faites au point de vue de l'antisepsie. Ni i'arséniate de [potasse ni le chlorure de potassium ne peuvent être regardés comme antiseptiques, mais leiii- action sur la fermentation n'en est pas moins digne d'être notée, au moins pour ce qui concerne l'écart moyen. V.n outre, nous n'avons pas encore pu introduire dans notre recherche certains anti- septiques, soit parce qu'ils sont volatils, comme la térébenthine, l'iode, Teau oxygénée; soit parce qu'ils sont rapidement décomposables, comme l'ozone, les hypochlorites, les permanganates. D'autres méthodes seront nécessaires pour mesurer leur écart moyen. 494 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ivcarl moyen relatif j» Niiiiibie si récart nio\en relatif Substances introduites de des témoins dans le liquide' fermentescildc. ilosages. est égal à 100. Azotate d'argent 246 870 Arséniale de potasse 348 f\8o » Bichlorure de mercure 346 ^'i6 Sulfate de zinc 5o6 429 Bromhydrate et chlorhydrate de quinine. 69 425 Sulfate de cadmium 478 ^89 Sulfate de cuivre 1 338 SaS Phénol i6r 3i7 Chlorure de baryum 167 3i2 Chlorure de magnésium 92 3i5 Créosote i64 210 Nitrate de thallium 4i4 200 Nitrate de plomb 660 170 Oxychlorure de vanadium ( ') i32 i5o Chlorure de potassium 1062 iio Fluorure de sodium 2i4 83 De ces chiffies tout d'abord un grand fait, très important au point de vue de la physiologie générale, se dégage : c'est que toute substance anor- male ajoutée au liquide nutritif normal tend à rendre la fermentation moins régulière que dans le liquide nutritif normal. Cette loi, sur laquelle nous reviendrons, dépend probablement d'une variable accoutumance des indi- vidus microbiens. En ne tenant pas compte des substances qui ne peuvent pas, pour des raisons multiples, être considérées comme des antiseptiques, nous pouvons classer les antiseptiques proprement dits, d'après ce Tableau, de la manière suivante : AntUeptiques extrêmement réguliers. . Fluorure de sodium. / Nitrate de plomb. Antiseptiques assez réguliers Créosote. ' Chlorure de magnésium. ,....,. i Phénol. Antiseptiques irreguUers 1 ^ i<- 1 ' '' ( bullale de cuivre. é' Sels de zinc. ... , ,. ] » d'argent. AnliseplKiues très irres'iilters \ , ' ' ^ J » de mercure. » de cadmium. ( ') Expériences peu comparables aux autres, car la fermentation a porté sur 5oo"" de liquide dans chaque flacon. SÉANCE DU l5 OCTOBRE I917. 495 T. a régularité de la fermentation avec le fluorure de sodium est tout à fait remarquable. Ce sel est même la seule substance qui, ajoutée au petit lait, liquide nutritif normal, augmente la régularité de la fermentation. Alors que, pour les témoins, l'écart moyen est 100, il n'est que 83 pour les liqueurs contenant du fluorure de sodium. Avec cet antiseptique, la dose efficace (pour le ferment lactique) est faible, voisine de 3*-' par litre; et le prix de revient est insignifiant. Il semble donc, en se plaçant au point de vue de la thérapeutique expérimentale (que la clinique chirurgicale devra confirmer), que le fluorure de sodium, qui respecte les zymases, sera un antiseptique de choix. La créosote a montré un écart moyen assez faible. Si, dans le Tableau donné plus haut, elle a un écart moyen de 210, c'est que, par exception, les témoins pris comme terme de comparaison avec la créosote avaient alors un écart extrêmement faible, bien inférieur à la moyenne normale des témoins. Quant aux sels de mercure, d'argent et de zinc, ils témoignent d'une irrégularité énorme, qui devrait, semble-t-il, les faire bannir de la pra- tique; car, avec ces sels métalliques (quand on est à la limite de la dose antiseptique), on ne sait jamais si la liqueur fermentera intensivement ou ne fermentera pas du tout. III. Si, au lieu de prendre l'écart moyen des tubes qui nous ont servi de témoins pour tel ou tel antiseptique, on prend pour terme de comparaison l'écart global de tous les témoins réunis, lequel est voisin de o,oô (pour i""' de potasse neutralisant l'acide formé), on a des chiffres un peu diflerents de ceux qui sont dans le Tableau précédent. C'est encore l'écart moyen relatif, mais apprécié par une autre méthode de calcul. Nous n'en donnerons pas ici le détail pour ne pas multiplier les chiffres. En prenant la moyenne des nombres obtenus par ces deux méthodes, on arrive aux conclusions numériques suivantes, qui indiquent, avec une approximation suffisante, la régularité ou l'irrégularité d'un antiseptique. Soit 100 l'écart moyen, c'est-à-dire le degré de régularité d'action, dans les liqueurs normales, non additionnées d'antiseptiques. Avec tels ou tels antiseptiques cet écart moyen a été (en chiffres ronds) : 49^ ACADÉMIE DES SCIENCES. Azotate d'argent , , 63o Bicliloriire de mercure. 5jo Sulfate de cadmium 5oo Sulfate de zinc 4' 5 Phénol 3^0 Sels de quinine 34o Sulfate de cuivre 280 Azotate de plomb 170 Créosote 1 4o Fluorure de sodium 90 Tels sont les chiffres (qui résument nos loooo dosages) qu'il importe de retenir. Ils mettent en pleine lumière, d'une part, l'admirable régularité du fluorure de sodium; d'autre part, les aberrations singulières qu'on observe avec les sels d'argent et de mercure. Il nous paraît peu vraisemblable que ces données sur la régularité ou l'irrégularité de tels ou tels antiseptiques ne comporteront pas quelque application à la pratique chirurgicale de l'antisepsie. CORRESPOND AIVCE . M. le Secrétaire perpétuel annonce le décès de M. Charles-Eugène Bertrand, Correspondant pour la Section de Botanique, survenu le 10 août 1917, à Lille. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance : i" Lf labourage en Egypte, par Charles AuDErsEAu Bey et Victor Mosséri; Le réservoir souterrain de l'Egypte^ par Chari-Es Audebeau Bey ; Utilisation du réservoir souterrain de VÉgypte, par Victor Mosséri. (Présentés par M. H. Lecomte.) 2° Une collection d'ouvrages et fascicules imprimés contenant les travaux de botanique de M. Henri Jumelle. (Présenté par M. le prince Bonaparte.) SÉANCE DU l5 OCTOBRE 1917. 497 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Les fondions ahéliennes non singulières à muUiplicai ion complexe. Noie de M. G. Scorza, présentée par M. G. Humberl. On sait, d'après un théorème classique de M. Hutîibert, que si une fonction abélienne à deux variables indépendantes est à multiplication complexe, il y a entre ses périodes une relation singulière (au moins); tandis qu'une fonction elliptique, qui est toujours non singulière, peut bien être à multiplication complexe. Il y a lieu alors à poser cette intéressante question : Une fonction ahèliennc non singulière à p variables indépendantes (p"^ 2) peut-elle être à multiplication complexe? La réponse, affirmative, est donnée par les propositions suivantes, aux- quelles je suis arrivé par les études ultérieures accomplies sur la théorie générale des matrices de Riemann. Soity(;i,, «2, ..., M^,), (/>> 2), une fonction abélienne non singulière et à multiplication complexe. Alors : I. L'équation caractéristique de toute substitution linéaire homogène S sur les variables uj, qui répond à une multiplication complexe def, est à diviseurs élémentaires linéaires et ses racines distinctes sont deux et deux seuls nombres quadratiques imaginaires conjugués. Si tes ordres de multiplicité de ces racines sont tetp — t, l'entier t dépend de f et non pas de la substitution S. II. Les tableaux de toutes les substitutions linéaires, qui répondent aux multiplications complexes def, sont des combinaisons linéaires homogènes à coefficients entiers : ( a) P,>P2>P3>...>P„>.... Les P sont des ensembles parfaits; l'ensemble P„ne contient aucun point de E,, Ej, E3, .. ., E„. Nous en conclurons qu'il existe des points qui font partie de P„, quel que soit n; ce sont les points du segment (o, i) qui ne font partie d'aucun des ensembles E„, quel que soit «, ce qui est contradictoire avec le fait que le segment (o, i) est la somme E, -f- Ej -t- E3 -h Ainsi l'hypothèse f^ = ïî^ conduit à une contradiction. Observons que le théorème de Kônig peut être démontré sans l'axiome du choix, puisque la supposition qu'il est faux (c'est-à-dire la supposition que c = 5V(v/ï-.). On peut donc poser (i) V, = V(v/'2 — i)-t- a («positif). La condition pour que la masse projetée échappe aussi à l'attraction du Soleil est ViH- V> -— (v/2 — I ) ( V et V, en Um : sec). V/R Remplaçant Vi par sa valeur (i) et V par sa valeur i / — —, on a (2) R^('^iË/"+aj>3o(v/5-i). Cette inégalité sera d'autant plus facilement satisfaite que le satellite sera à plus faible distance a d'une planète de grande masse M située à grande distance du Soleil. La première de ces conditions explique que la densité des météorites soit, en général, assez élevée : car outre que, dans notre théorie, ils proviennent de couches profondes, on sait que, dans un système, les satellites peu éloignés du centre sont plus denses que ceux qui sont à grande distance. La seconde condition (grande distance du Soleil) explique le fait que, d'après Strutt, le fer météoritique ne contient pas de matière radioactive, ce qui exclut son origine terrestre puisque sur la Terre les roches simi- laires en contiennent une forte proportion. 11 est probable, en ell'et, que les éléments radioactifs à fort poids atomique doivent être d'autant plus abondants qu'on se rapproche du centre d'un système; dès lors, les satellites éloignés du Soleil doivent en être dépourvus. En cherchant à vérifier les conditions (i) et (2) pour les satellites principaux Titan, Titania, Triton dans les systèmes de Saturne, Lhanus et Neptune, on trouve que, sur un tiers environ de leurs orbites, ils peuvent émettre des projections qui, avec V, = 2'"",36, sont lancées sur des orbites hyperboliques autour du Soleil. Si d'ailleurs ces orbites étaient primiti- vement elliptiques, elles peuvent par les perturbations des grosses planètes devenir hypeiboliques, ainsi que Callandrean en a démontré la possibilité pour les comètes. Dans les deux cas, le système solaire et les systèmes stellaires voisins SÉANCE DU l5 OCTOBRE 1917. 5o3 échangeront des matériaux solides, en général denses, ayant le caractère de roches de profondeur et provenant des satellites des planètes éloignées. Le nombre des systèmes stellaires voisins du nôtre, celui des satellites dans chaque système stellaire, le nombre des volcans (60000 sur la Lune) et des projections de chaque volcan de satellite expliquent suffisamment la grande fréquence des météores. Il est très remarquable que, dans un système, les plus petits astres, où les forces physiques n'ont pas de contrepoids dans la pesanteur, soient capables des effets les plus grandioses (cratères volcaniques de i5o'"" de diamètre comme sur la Lune, projection par leurs volcans de masses volumineuses, expulsion de matière solide hors de leur système stellaire) alors que les planètes, en raison même de leur masse limitant le champ des forces physiques, sont incapables de telles actions. GÉOLOGIE. — Découverte de débris meuliers hitéciens à V'est de Sens (^Yonne). Note deM"'=A. Hure et de M. G.-F. Dollfus, présentée par M. H. Douvillé. En cherchant sur les plateaux des environs de Sens remplacement de stations préhistoriques, nous avons rencontré, avec assez d'abondance, des fragments d'un calcaire lacustre meuliérisé, fossilifère, dont la faune est celle du calcaire grossier de Paris, spécialement du Lutécien supérieur. Ces débris démontrent le prolongement ancien, au Sud, du calcaire de Provins (Seine et Marne) à Lophiodon, et celui du calcaire de Saint-Parres près Nogent-sur-Seine (Aube) dont la faune malacologique est bien la même. Les gisements découverts les plus importants sont ceux du plateau de la Chatière, du Bosquet du Lys au-dessus de iMàlay-le-Petit sur la rive droite de la Vanne, vers 200'" d'altitude, puis sur le plateau du Haut de Villiers au-dessus de Villiers-Louis; au bois Mitois au-dessus de Fonlaine-la-Gail- larde. Au sud de la Vanne des fragments, peu nombreux, montent à 212™ au bois Houssaye, à La Mattre, au Val Péronne au-dessus du bourg de Véron-sur-\ onne . Evidemment le lac lutécien s'étendait largement au sud des affleurements de la falaise tertiaire qui était jusqu'ici considérée comme leur limite, mais aucune preuve n'en avait été donnée. Les débris découverts varient depuis la grosseur dune noix jusqu'à celle de la tète et plus, ils sont tabulaires ou 5o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. noduleux, très durs, celluleux, d'un jaune ferrugineux; la cassure montre tantôt un silex jaune compacte, tantôt une masse caverneuse dans laquelle il reste parfois des enclaves de calcaire farineux; les fossiles sont à Tétat de moules avec empreintes reconnaissables. Le gisement de Màlay est à la base de la terre végétale, au-dessus des sables sparnaciens fort étendus sur ces plateaux; parfois les blocs se ren- contrent plus bas, sur l'argile à silex, entraînés par la dénudation au- dessous de leur niveau originel, on en trouve des témoins dans les anciennes constructions et murs de clôtures de la région. La faunule est la suivante : Planorbispseudo-ain/noiiiiis, Sclilolli. type et var. Planorbis {Segmentina) Chertieri Deshayes. Vû'ipara Orbignyi Desli. sp. {Paliidina) lypeel var. novigenUensis Desli. Limiiea Ber\'illeil)e?,\\. (incl. L. JMichelini De^h.). Bithinella (Slatioia) DeschiensiDesh. sp. {Paliidina). Rilhinella (Poljcirsi/s) varicosa Ch. d'Orb. {Palitdeslrina). Hydrobia sextomus Lamarck. sp. (Biilimiis). Pomatias Sandbergeri Noulel 1867. Glandina sp. (fragments). Hélix sp. (fragments). Les dépôts sparnaciens sont variés dans la région; ce sont des argiles rouges, grises ou jaunes, plus ou moins plastiques, mêlées de sables sili- ceux plus ou moins grossiers, gris, jaunes ou rougeàtres, avec bancs gré- seux épars et parfois éléments granitiques, grains de fer pisolithiques ou silex roulés, plus rarement on y rencontre des amas ligniteux comme à Dixmont, Yillechétive, etc. On rencontre encore sur les mêmes plateaux du Sénonais des amas spo- radiques importants de sables et grès blancs appartenant à l'horizon des sables de Fontainebleau (Stampien). Un lambeau notable se rencontre au- dessus de Màlay-le-Petit à la cote ISAoùil repose sur les dépôts sparnaciens. Dans la région, les grès de l'Eocène se distinguent de ceux de l'Oligocène comme étant plus grossiers, plus durs, fistuleux, jaunâtres, en blocs médiocres, à cassure lustrée et conchoïde, renfermant des cailloux de silex à patine noire comme ceux exploités en bancs épais à Nemours et à Mon- tereau. Les grès supérieurs sont blanchâtres, moins durs, en blocs de grande dimension, à cassure perpendiculaire, avec galets jaunes ou blan- châtres, fragmentés, altérés, l'aspect est bien différent. Les poudingues et grès stampiens sont assez nombreux en blocs isolés SÉANCE DU l5 OCTOBRE I9I7. ' 5o5 OU groupés, alignés en bandes transversales; à part ceux de Mâlay nous en avons reconnu à Saint-Martin-du-Tertre, Villeneuve-sur-\ onne, etc.; nous examinerons quelque jour leur extension. La première édition de la Carte géologique, feuille de Sens (1874), établie sur des documents anciens, avait figuré sous la lettre M une vaste surface avec la désignation d'argile à silex et à meulières, confondant ainsi l'argile à silex d'altération de la craie et celle provenant de l'altération du calcaire de Beauce; cependant, dans l'ouest de la feuille, l'argile à silex réelle, très développée, est complètement omise et au nord elle est confondue avec le limon à silex superficiel. Dans la seconde édition (1907) il n'est plus figuré aucune argile à silex ni à meulières; tous les plateaux sont uni- formément couverts par les sables et glaises de l'argile plastique. Nous pensons qu'aucune de ces méthodes de représentation des couches n'est valide. Sans doute l'argile à silex est un produit d'altération de la craie encore en voie de formation et nous la trouvons aujourd'hui très bas dans les vallées, mais il n'est pas possible de la négliger complètement dans une Carte géologique détaillée; c'est un facteur trop important pour l'agricul- ture, l'hydrologie et la technologie. On voit l'argile à silex servir de base aux dépôts sparnaciens et couvrir à elle seule d'immenses surfaces, maré- cageuses en hiver et fendillées en été; elle ne donne pas, comme le Sparna- cien, de matériaux utiles aux briquetiers, mais elle fournit des matériaux d'empierrement de bonne qualité pour nos routes; nous estimons même que le but de la Carte ne serait pas rempli si l'on se contentait de rappeler la présence de l'argile à silex par un signe indiquant la présence d'un faciès d'altération de la craie; il est nécessaire de colorier d'une nuance spéciale l'extension d'un résidu aussi important. La légende suivante résume la constitution des terrains supérieurs du Sénonais : a- Limons des vallées, tourbes, tufs, vases grises. rt"' Limon des plateaux., silex, remaniés, outils préhistoriques. a'" Dlhivinm sableux et graveleux des vallées, outils paléolitiques. m- Sables granitiques de la Sologne et de l'(Jrléanais (Burdigalien). nii llalcaire dur de Champigny-sur-Yonne (Calcaire de Beauce : Firmitien). mx\ Sables et gré s de Fontainebleau (Stamplen). Cl Calcaire meuliérisé de Mâlay-le-Petit (Liitécien). gjv Sables, argiles, ligniles, galets de Montereau (Sparnacien). Cy Argile à silex en place (résidu crétacé décalcifié). C. R., 1917,2' Semestre. (T. 165, N" 16.) 67 5o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Sur la découoerte d'une lentille de houille en Tunisie. Note ( ' ) de MM. L. Gentil et L. Joi.kai-d, présentée par M. Haug. La présence des terrains carbonifères dans l'Afrique du Nord a été signalée pour la première fois d'après des vestiges de plantes du Culm, rapportées par le botaniste Balansa, du Haut Atlas de Marrakech (-). L'occupation des oasis sahariennes a permis de révéler le grand développe- ment du Dinantien dans les régions de Colomb-Béchar et de Béni Abbès; puis le lieutenant Poirmeur et M. G.-B.-M. Flamand ont reconnu le Westphalien, avec très minces couches de houille, dans la Hammada située à l'ouest de Béchar ('). Depuis, le Carbonifère fossilifère a été déterminé par l'un de nous dans le Haut Atlas occidental, dans la Meseta marocaine et dans l'Amalat d'Oudjda (*). Le même terrain était entrevu par Marcel Bertrand dans la Kabylie du Djurdjura (^) et récemment décrit, au col des Oliviers, sous la forme de schistes à végétaux et lydiennes avec lâches d'anthracite gra- phiteuse ( "). Mais si l'on excepte les minces filets de houille des confins algéro- marocains et les traces charbonneuses du col des Oliviers, le Carbonifère apparaît partout ailleurs comme stérile, du moins en l'état actuel des recherches faites dans ces terrains paléozoïques. On a pu dire ainsi que l'Afrique du Nord était dépourvue de charbons fossiles en dehors des lignites de Smendou et de Marceau en Algérie et de ceux actuellement exploités au cap Bon, en Tunisie. La découverte d'une lentille de houille aux environs de Medjez el Bab semblerait devoir ranimer à ce sujet des espoirs si longtemps déçus. Nous devons à M. l'ingénieur Berthon, chef du Service des Mines de la Régence, la bonne fortune d'avoir pu examiner une lentille de houille qui, sans importance économique, n'en offre pas moins le plus vif intérêt au point de vue de la recherche des combustibles minéraux dans le Nord de la (') Séance du i"' octobre 1917. (*) Voir à ce sujet Louis Gentil, Explorations au Maroc, Paris, 1906, etc. (3) G.-B.-M. Flamand, Thèse, Lyon, ign, p. 170 et suiv. (*) Lotis Gentil, Ann. géog., t. 16, 1907, p. 70-77, el .'Vowc. Arch. Missions scientif., t. 16, 1908, p. 190-216. (■■) Bull. Soc. géol. Fr., 3>- série, 1897, p. i335. ('■) L. JoLEAUD, Thèse, Paris, 1912, p. 60. SÉANCE DU l5 OCTOBRE I917. 5o7 Tunisie. M. Berthon s'est attaclié, depuis une dizaine d'années, à réunir de nombreux documents sur la géologie tunisienne en vue de la publication d'une carte à .,„„'„„„. Cette initiative des plus méritoires l'a conduit à faire des levés dans la région de Medjez el Bab et il a eu l'extrême obligeance de nous accompagner sur les lieux avec M. Mocqueris, ingénieur de la Com- pagnie de Bône-Guelma, chargé de l'exploitation de la lentille de charbon, à peu près épuisée aujourd'hui. Celte lentille a été trouvée à 12''"' au nord-iiord-ouest de la gare de Medjez el Bab, entre les points de coies 3'i-2 el 4-83 de la caiit- à ,„,',,|,|, el pré-; du oonflueiit de l'Oued el Melali ei de l'Ouid t'I kranga La série straligrapliique recoupée entre la voie lerrée el c- gi-eni. ni cli.irbonneu v est la suivante, considérée de la base au sommet : marnes bleues à Mortoniceras inflatani, de l'Albien ; marno-calcaires du Cénomanien; marnes grises el calcaires blancs à Inocérames du Sénonien; enfin, marnes noirâtres et calcaires massifs de l'Eocène. Du Trias lagunaire, constitué par des marnes bariolées et des gypses salifères, forme çà et là de petits lambeaux isolés, tandis que, dans Test, il afileure sur d'assez vastes étendues; il se montre toujours en superposition anormale, alors que le Crétacé et l'Eocène forment une succession normale. Enfin, nous avons reconnu de petits témoins de calcaires liasiques superposés aux marnes albiennes. La lentille de cliarboii a environ 20"' dans le sens N.-S. et lo™ dans le sens transversal. Son épaisseur maximum est de o",8o. On en a extrait environ 20 tonnes d'un charbon qui, soumis à l'analyse, a donné la composition suivante : Moyennes ( '). Humidité i,g8 1,60 3,69 1,60 » 'iQÔ? Matières volatiles . . 'm,o2 49i8o 5o,65 49i4o » 48i49 Carbone fixe 53,99 48,21 (i^,i' 47)5o « 49, 5o Gendres 0,01 0,89 2,35 i,5o o,63 0,976 Coke 55,98 48,60 » j> j) 52,29 Ce charbon noir, brillant, exlraordinairement ]iur, de densité t,55, se rapproche, d'après ces analyses, des flénus gras. On voit qu'on est en présence d'une véritable houille et nous ne doutons pas, pour notre part, que la lentille de Medjez el Bab appartienne au terrain houiller, malgré les apparences stratigraphiques. Elle se trouve en efTet incluse, comme incrustée, dans les marnes de l'Albien. M;iis un examen attentif montre, de façon très nette, qu'elle a été enfoncée dans les marnes (') Ces analyses, effectuées par le Service des Mines, la CompagnieBône-Guelma et la Compagnie du Gaz de Tunis, nous ont été obligeamment communiquées par M. l'ingé- nieur Berlhon. ^O^ ACADÉMIE DES SCIENCES. à Mortontceras injlatum. Elle est très étirée et, de sa surface, émanent des apoplijses d'un charbon finement pulvérisé. Le centre de la masse donne, au débit, des morceaux de houille compacte, tandis que les bords sont réduits, sur une certaine épaisseur, en un charbon très menu. La texture de celte lentille apparaît comme celle d'un grand cristal de feldspath, d'un granité écrasé et laminé, cristal fortement clivé et diaclasé, entouré d'une association microgrenue des débris de sa trituration partielle. Des surfaces miroitantes témoignent encore du laminage de cette masse charbonneuse. Il résulte de tout ce qui précède une seule interprétation possible de l'origine de la houille à Medjez el Bab. La lentille charbonneuse a été arrachée à quelque gisement houiller par une nappe de charriage, trans- portée par elle et incrustée dans les marnes albiennes. On se trouve de ce côté dans la zone des nappes sur lesquelles nous avons déjà appelé l'atten- tion de l'Académie ('), mais il nous est impossible de dire, en l'état actuel de nos observations, si le paquet de houille a été transporté par la nappe jura-paléozoïque du Djebel Achkel ou par la nappe triasique. De toute façon, cette houille vient du Nord, d'une zone autochtone inconnue, et l'épaisseur, l'homogénéité de la lentille indiquent qu'elle a été arrachée à des lits assez puissants de ce combustible minéral. AGRONOMIE. — Les graines de betteraves à sucre. Note de M. Emile Saillard, présentée par M. Tisserand. Avant la guerre, on ensemençait en France environ 210000 hectares de betteraves à sucre. A raison de 20**^ à 20'"^ de semences par hectare, cela représentait une consommation annuelle d'environ 5 millions de kilo- grammes, dont les \ environ venaient de l'étranger et en particulier de l'Allemagne. Pendant les dix années 1904-1913, nous avons fait des essais culturaux pour comparer les variétés françaises aux meilleures variétés allemandes. Ces essais étaient faits, chaque année, dans une dizaine de fermes à betteraves et portaient sur 12 à i4 variétés, dont 637 françaises. A chaque variété, il était réservé, dans chaque champ, une parcelle de 10'', ou mieux deux par- celles de S^. Les betteraves récoltées étaient pesées à la bascule de la fabrique. On nous envoyait, aux fins d'analyse, 5o à 73 betteraves pour chaque par- celle de 10* et ces échantillons étaient tous prélevés de la même façon. Le dosage du sucre des betteraves a été fait par la méthode de double diges- , (') Comptes rendus, t. 165, 1917, p. 365. SÉANCE DU i5 OCTOBRE igi^. éiog tion aqueuse à chaiîd Degener-Saillard ('). Les résultats obtenus ont été groupés par périodes de 5 années consécutives d'essais et rapportés aux trois meilleures variétés allemandes, lesquelles nous ont servi d'étalons de mesure. En 1910, je tirais de ces essais les conclusions suivantes (") : « En ipo'), les meilleures variétés françaises produisaient moins de sucre par hectare (environ 140'"^ en moins) et accusaient une richesse saccharine plus faible (0,9 pour 100 en moins). A l'heure actuelle, elles produisent autant et quelquefois plus de sucre par hectare et leur richesse n'est plus que o,3 à 0,4 pour 100 inférieure. On peut donc produire en France des graines valant celles qui nous venaient d'Allemagne. » En 1916 et en 1917, on n'a guère employé en France que des graines russes et des graines françaises, surtout des graines russes. Faute de main-d'œuvre, nous n'avons pu continuer nos essais culturaux comparatifs sur les variétés de betteraves; mais nous avons continué à suivre le développement de la récolte de betteraves, comme nous le faisions, chaque année, avant la guerre, depuis 1901. Des fermes réparties sur les divers points de la région bettcravière nous envoient, chaque semaine, en août et septembre, des échantillons de 25 bet- teraves consécutives toujours prélevées sur la même ligne du même champ (pour chaque année). Avant la guerre, il y avait i4 fermes qui nous en- voyaient des échantillons. En 1916 et en 19 '7-, il y en avait 9. Je laisse de côté l'année 191 5 qui a été une année de maladies cryptogamiques. .T'ai déjà récapitulé les résultats des dix années d'essais (1904-1913) ('). Voici les résultats moyens de 1916 et 191 7, comparés à ceux des dix années (1904-1913). A la fin de septembre, on a trouvé environ 71000 betteraves par hectare (moyennes des dix années 1904-1913) et environ 64900 betteraves par hectare (moyennes des années 1916 et 1917)- (ME. Sah-Larb, Betterave et sucrerie de betterave, p. 85. (-) E. Saillard, Journal d'Agriculture pratique, 1='' juillet igiS, et Rapport sur les Essais culturaux faits sur les graines de betteraves à sucre, publié en 191 5. {') E. Saillard, Le développement de la betterave à sucre pendant la végétation (années igo^-igiS), brochure publiée en igi^. 5lO ACADEMIE DES SCIENCES. lOliilioralioii de siirre Poids Uicliessc saccharine Siirrc des des par par heclaïc par racine racines décolletées. racines décolletées. racine décollelép. cl par semaine. cl pai s( iiiainc. du 1" aoùL iniM-13. 191C-17. 1!!04-13. 1916-17. 19n'f-l:î. 1916-17. 1904-13.1916-17. 1901 l.i. 1916-17. e g pour 100 iiotir 100 e e kg kf g e T= naine. i32 » 12,29 " 'ojQ^ )) 192 175 i3,39 i3,23 2.5,69 22, .58 48' » 6,77 » 3= » 229 21/4 14,13 '3,i4 32,91 28,04 5o6 354 7,23 5,46 4<^ ')) 273 201 i4i78 i4,o3 4o,i5 35,44 5)1 465 7.24 7,4» 5" » 321 295 i5,io i4,5o 48,10 42,80 069 53i 7,90 7,36 6" » 368 342 i5,29 14,43 55,74 49,20 528 376 7,64 6,45 7" » 409 4o6' i5,L'i5 "4)52 62,33 09,17 . 463 653 6,09 9,92 8" ), 440 479 15,67 14,87 68,58 68,12 448 532 6,20 8,95 9= » 468 472 16,00 16, o3 74,70 75,78 425 491 6,12 7,66 Les résultats des dix années (igoLi-i()i')) ne sont pas tout à fait com- parables à ceux des deux années 191(5 et 191 7. Us sont en outre plus précis parce qu'ils portent sur un plus grand nombre d'années. L'examen des uns et des autres permet néanmoins quelques conclusions : i" Les betteraves à sucre ont été pratiquement aussi riches en lyiGel nji'] que pendant les dix années qui ont précédé la guerre. La production de sucre par hectare a peut-être été un peu plus faible; mais il faut noter que les conditions de culture ont été moins favorables, à cause de l'insuffisance des engrais et des façons aratoires, donnés, au surplus, trop tardivement. Sans avoir recours aux graines allemandes, on peut donc obtenir de la bette- rave à sucre sensiblement les mêmes résultats qu'avant la guerre. (La pré- sente métliode de comparaison ne permet pas une plus grande précision.) 2" Pendant les dixannées (i9o4-i9i3)rélaboration de sucre par semaine et par hectare ou par racine a été maximum au commencement de sep- tembre ( 569''''' par hectare, 78,95 par racine). Pour les deux années 191G et 191 7, la semaine d'élaboration maximum est venue un peu plus tard. Les chiffres qui précèdent se rapportent à de bonnes cultures et dépassent les moyennes courantes. SÉANCE UU l5 OCTOBRE 1917. 5ll ENTOMOLOGIE, — Sur V apparition du Carausius morosus cf el sa longévité. Noie (') de M. G. Foucher, présentée par M. E.-L. Bouvier. Comme complément aux études faites en igi/i» '915, i9i(^, '917» sur la vie des Orthoptères, principalement du Carausius morosus Briinner, je crois utile de signaler un fait curieux concernant la longévité des deux mâles de cette espèce, que j'ai pu obtenir dans mes nombreux élevages. Le Carausius morosus est un remarquable exemple de parthénogenèse. î^e P. Pantel, introducteur de cette espèce en Europe, vit seulement quelques mâles après de nombreuses générations, et ces mâles se dévelop- pèrent mal formés, incapables de procréer. Meissner, à la suite d'élevages considérables, affirme avoir obtenu deux ou trois mâles, mais sans apporter aucune preuve de son alTirmation. M. le professeur Blanc, de Lausanne, obtint un seul mâle la sixième année de son élevage, et M"^ Elkind, son assistante au laboratoire de zoologie, dans sa a Disser- tation sur les tubes ovariques et l'ovogénèse che/. le Carausius liilaris », présentée à la Faculté des sciences de l'Université de Lausanne, en vue d'obtenir le grade de docteur es sciences, remarque que certaines femelles ont été soumises à un jeûne plus ou moins prolongé, afin d'étudier la répercussion de la privation de nourriture sur le développement des ovules. Mais M"" Elkind ne semble pas établir de relation entre l'apparition de ce mâle unique et la présence des femelles privées de nourriture; bien plus, elle ne spécifie pns si ce mâle a été engendré par une de ces femelles souffrantes, ou s'il est sorti d'un œuf de femelle vivant normalement. M. le professeur Bouvier obtint en 191 >, au Muséum d'Histoire natu- relle de- Paris, un exemplaire mâle dont la durée d'existence fut assez courte. Je résolus de tenter les mêmes expériences que M. le professeur Blanc, en m'attachant surtout à justifier la théorie : « les Mères en bon état de prospérité procréent des femelles, les Mères soutirantes procréent des mâles. » J'avais obtenu dans trois générations successives un nombre incalculable de femelles, je séparai du groupe général quatre de celles-ci bien conformées, et pendant plus de deux mois je les lis jeûner et souffrir de privations répétées. Le 28 juin 191G, un mâle splendide apparaissait à l'état parfait au milieu de 112 femelles réservées à cause de leur beauté; tous étaient nés de ces quatre femelles torturées. La photographie en a été (') Séance du 8 octobre 1917. 5l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. donnée clans le Bulletin de la Société nationale d'Acclimatation de France, numéro de novembre 1916. Au commencement de juillet, voulant tenter une seconde fois cette expérience, mais avec cet élément nouveau : la présence d'un mâle; je plaçai ce Carausius cf avec deux femelles dans un insectarium spécial, et je constatai de fréquents accouplements, surtout le soir de 8'' à 11''. Ces accouplements sont assez semblables à ceux du Cyphocrania gigas, mais durent beaucoup moins longtemps, i heure 10 minutes à i heure 3o mi- nutes au maximum, l'accouplement du Cyphocrania dépassant facilement 12 heures. Les deux femelles moururent au mois d'octobre, et les œufs ainsi fécondés furent conservés. Au mois de septembre, remarquant l'extrême vigueur de ce mâle, je mis dans sa cage deux nouvelles femelles; il les féconda fréquemment comme les deux premières, et celles-là, après avoir pondu un nombre considérable d'œufs précieusement conservés, moururent en janvier 1917. Pendant tout le temps de vie de ces quatre Carausius 9 , je m'ingéniai à ne leur donner que le minimum de nourriture nécessaire. Vers la fin de janvier, le Carausius C? commença à perdre une partie de son agilité, plusieurs visiteurs le trouvèrent moins rebelle à se laisser prendre, et au matin du 2 février 1917, je le ramassai presque sans vie au fond de l'insectarium; il avait donc vécu 7 mois et 2 jours. J'ai voulu poursuivre mes expériences en me servant cette fois des omfs pondus par les quatre femelles fécondées; placés dans l'insectarium au commencement de février, ces œufs dans le cours d'avril-mai donnèrent naissance à environ 1100 petites larves, qui prospérèrent rapidement, la nourriture et l'eau leur étant fournies à satiété. J'éliminai les femelles au fur et à mesure qu'elles arrivaient à l'état parfait, espérant toujours obtenir quelques mâles dans le nombre des in- sectes qui parcouraient l'insectarium; mon attente ne fut pas complètement trompée, car le 3o juillet un mâle apparut à l'état d'imago, sans que rien dans sa forme précédente ne pût me faire soupçonner sa présence. Mesurant (jyram alors que la femelle a 80™" de longueur, il est d'une extrême finesse, et d'une agilité remarquable; quand on veut le saisir, il court rapidement sur la main de l'observateur, grimpe sur les vêtements et s'échapperait vite si l'attention était un peu distraite, tandis que la femelle, au moindre con- tact, se met en état de catalepsie volontaire, et fait la morte pendant des heures, quelquefois pendant une journée entière. Les antennes du mâle mesurent 42"'", soit les | de la longueur totale de SÉANCE DU î5 OCTOBRE 1917* 5i3 rinsecte, alors que les antennes de la femelle ont seulement^ de sa longueur entière. Dans le jour le mâle se cache très bien, surtout dans les coins obscurs de l'insectarium, il fait parfois corps compact avec la boiserie, la femelle se contentant de rester au milieu des branches du lierre. Depuis le 3o juillet ce mâle vit dans l'insectarium en compagnie de trois femelles que je nourris abondamment; rien ne leur manque comme boisson, comme nourriture, et la chaleur est, autant que possible, voisine de i5°. Je réserve les œufs pour avoir la contre-partie des deux expériences précé- dentes. J'ai étudié pendant longtemps la biologie de certains Orthoptères, Mantes, Phyllies, Cyphocrania, etc. et toujours j'ai vu les mâles ne dépas- sant pas 4 semaines de vie à l'état parfait; en outre, dans ces espèces, la proportion des mâles est presque égale à celle des femelles; chez les Phyllies, les mâles sont même plus nombreux. D'où vient donc la longévité extraordinaire des seuls Carausius c? que j'ai pu obtenir. Le premier a vécu assez longtemps pour pouvoir féconder deux générations de femelles adultes, et je ne pourrais affirmer que [sa mort soit due uniquement à une cause naturelle, l'extrême rigueur de l'hiver 1916-1917, difficilement com- battue par la pénurie du charbon, ayant peut-être abrégé sa vie. Le second, arrivé le 3o juillet à l'état parfait est encore aujourd'hui, 7 octobre, dans toute sa splendeur; il est aussi frais, aussi vif que les premiers jours de son existence d'insecte reproducteur. Dès maintenant je note avec soin toutes les phases de sa vie, très dégireux de savoir, s'il est possible d'établir une relation de cause à effet, entre la longévité de cet insecte et son apparition après plusieurs générations parthénogénétiques. Mais il reste aujourd'hui établi, comme un fait certain, que le Carausius mâle n'est plus une rareté, et comme un fait possible, que les souffrances dé la mère influencent le sexe dans une mesure insuffisamment déterminée. PHYSIOLOGIE. — Sur le venin de la Murène (Murœna Helena L.). Note (') de M. W. Kopaczewski, présentée par M. Laveran. Pour obtenir le venin de la murène on enlève les palais de 10 murènes de tailles différentes, on les hache finement et on les broie avec du sable de mer traité de la façon suivante : (') Séance du S octobre 1917. G. R., 191 7, 2' Semestre. (T. 16.S, N* 16.) 68 5l/i ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce sable préalablement tamisé est bouilli avec de l'acide cblorhvdrique pur; on le lave ensuite dans l'eau courante jusqu'à disparition totale de la réaction acide. On le sèche et l'on humecte loo^ de ce sable avec 20"'' d'eau salée additionnée de 10 pour 100 dé g^lycérine pure; on filtre au bout de ■1 heures, on ajoute de nouveau 10"""" du liquide et l'on filtre. Cette opéra- tion est répétée 4 ou ;> fois. Au bout de 8 heures on recueille le liquide filtré qu'on précipite par trois volumes d'alcool absolu : il se forme un pré- cipité blanc granuleux, peu abondant. On le filtre, on le sèche dans le vide à la température du laboratoire (27° à 3o°) et l'on obtient de cette façon environ 0^,1 /[d'une substance blanche amorphe se détachant ducristallisoir en paillettes. Le venin ainsi obtenu est soluble dans l'eau salée à 7,5 pour 100. On éprouve sa toxicité chez les cobayes par des injections intrajugulaires. 1° Cobaye Sa.)? : 5"'s,o. Secousses cloniques au bout de 2 minutes ; mort en 4 minutes. 2" Cobaye 38os : 2'"s,5. Inquiétudes pendant 3 minutes; secousses violentes de plus en plus fortes; mort en 5 minutes. 3° Cobaye 320? : !™i',5. Au bout de 2 minutes cris plaintifs; se couche sur le côté; secousses assez fortes; se remet, survit. 4° Cobaye 4008 : i'"?,5. Secousses clouiques jiersistantes et mort en 10 minutes. 5° Cobaye t\'\0' : i"",o. Polypnée; tremblements; survie. Nous n'avons pas pu constater, avec des doses très fortes du venin, une mort instantanée comme dans les cas d'intoxication par le sérum de la murène. Nous avons soumis le venin à l'influence de la température et nous avons constaté que, par le chauffage de i5 minutes à 56" C, son action n'est pas affaiblie. Cobaye 4'2o3 : i™s,5. Inquiétude; au bout de 5 minutes secousses violentes; se remet; mort en 36 heures. Cobaye 375s : i™e,8. Secousses violentes et mort 5 niinules iipièà. Après le chaufl'age de i5 minutes à 73" on constate encore les propriéLcs toxiques marquées. Cobuye, 45ù8 : i'"», 5. Poljpnée; quelques secousses assez fortes; survie. Cobaye, 52os : i™8, 8. Au bout de 5 minutes secousses assez fortes caractéristiques et l'épétées (ao à la miiuite); se remet; meurt en 3o heures. Seule l'ébullilion abolit les propriétés toxiques du venin. Si nmis examinons ses propriétés hémolytiques, nous constatons que i"'" SÉANCE DU l5 OCTOBRE I917. 5l5 de venin hémolyse i''"' d'une solution à i pour 100 de globules rouges du cobaye au bout de 3o minutes de contact à 4o" C, (' ). Les propriétés hémolytiques persistent après cliaufTage pendant i5 mi- nutes à 56° ou 75". Nous ne nous croyons pourtant pas autorisé à conclure à un parallélisme entre les phénomènes d'iiiloxitation et d'iiéniolyse. Conclusions. — Le venin de la murène est mortel à la dose de i'"",5 pour un cobaye d'un poids de 400^ à 5oo*. La mort survient dans des secousses cloniques violentes au bout d'un temps variable, jamais instantanément. Ce venin est remarquablement thermostabile ; après le chauffage de i5 minutes à 73", il possède encore ses propriétés toxiques; seule la tem- pérature d'ébullition fait disparaître sa toxicité. Le venin de la murène a un pouvoir hémolytique assez remarquable qu'il conserve même après le chauffage à 73" C. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la cristallisation de P hémochromogéne acide. Note de MM. Ch. Dbébé, L. Baudoux et A. Schneider, présentée par M. A. Daslre. 1° Mode de préparation des cristaux. — Le procédé suivant permet d'obtenir facilement l'hémochromogène acide à l'état cristallisé : On met dans un tube à essai une petite pincée d'hémine parfaitement cristallisée, préparée par le procédé de Schalfejew-Nencki, et l'on verse sur ces cristaux une dizaine de centimètres cubes d'alcool méthylique à 60 pour 100. On introduit alors une trace d'hydrosulfite de sodium en poudre et l'on scelle immédiatement le tube à la lampe. Après refroidisse- ment de l'extrémité soudée, le tube est plongé dans de l'eau chaude (60° à 65") et fréquemment agité pendant i5 minutes. Le tube, retiré du bain- tnarie, est abandonné au repos. Généralen)ent, au bout de 1 2 à 24 heures, on peut apercevoir de nombreux cristaux d'hémochromogène déposés à la sur- face du verre sur toute la hauteur qu'occupe la liqueur. Quand les cristaux n'apparaissent pas dans ce délai, on provoque leur formation en imprimant au tube quelques fortes secousses et le laissant ensuite au repos pendant un ou plusieurs jours. (') \V. koi'A<;ZK\vsKi. Comptes rendus, t. lO.'i. iQ'J. p. Sj. 5l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ajoutons qu'en opérant avec de l'hémine recristallisée (débarrassée de ce qu'on appelle la carcasse par le procédé à la quinine), il nous a semblé que les cristaux d'hémochromogène se produisaient encore plus aisément qu'avec le produit brut et offraient une plus grande régularité de forme. 2° Caractères des cristaux. — Les cristaux ainsi obtenus se présentent sous forme de tables soit d'un rose pur, soit d'un rouge vif, soit d'un rouge légèrement brunâtre, suivant leur épaisseur. Il s'agit, comme le montre la figure i, de tablettes losangiques dont presque toujours la taille surpasse beaucoup celle des cristaux d'hémine. M. le D'' P. Koller, assistant de Minéralogie à l'Université de Fribourg (Suisse), qui a bien voulu examiner les cristaux avec nous, a fait les con- statations suivantes : les cristaux sont nettement pléocbroïques. Ils appar- tiennent au système rbombique. Les angles aigus du losange ont pour valeur 84°2o'. En debors de ces cristaux de forme simple, on observe assez fréquem- ment des cristaux tels que ceux que montre la figure i. Ils sont constitués, Kig. 1. Ki£ d'après M. Koller, par trois cristaux simples à plans disposés perpendi- culairement les uns par rapport aux autres : ce sont donc des macles. 11 convient de noter que les figures i et 2 sont des reproductions de SÉANCE DU l5 OCTOBRE I917. 5l7 photographies non retouchées. Tous les cristaux ont été photographiés à travers la paroi à courbure cylindrique du tube scellé, avec un agrandis- sement d'environ 100 diamètres ('). 3° Nature des cristaux. — Les cristaux dont nous venons de parler prennent naissance dans un milieu qui se trouve posséder, naturellement, une très légère acidité, et l'on peut rendre la réaction franchement acide (en ajoutant à l'alcool un peu d'acide acétique ou même d'acide chlor- hydrique) sans empêcher l'apparition de ces cristaux. C'est donc bien à un dérivé acide de l'hémine que nous avons affaire. En outre, les cristaux se forment dans une liqueur qui présente la couleur et les caractères spectroscopiques de l'hémochromogène acide (^). Par conséquent, on est amené à les considérer comme étant des cristaux d' hémochromo gène acide. Il y a lieu, toutefois, d'examiner encore le point suivant : l'hémochromo- gène en question étant obtenu par réduction à'acétylhémine., les cristaux ne sont-ils pas constitués par un hémochromogène acétylé et chloré? L'existence d'un groupe acétyle ne nous semble pas admissible pour les raisons que voici : Diverses recherches, dues notamment à Zaleski (1904) et à Marchlewski et Hetper (1907), ont montré que le corps qu'on désigne sous le nom à'acétylhémine n'est pas 1111 composé acétylé. De fait, nous avons obtenu des cristaux d'hémochromogéne sem- blables à ceux précédemment décrits (formes simples) en substituant à l'acétylliémine soit de la ^-hérnine de Morner ('), soit de Vacélonhéniine de Merunowicz-Zaleski, préparées toutes deux sans emploi d'acide acétique. Quant à la présence du chlore, elle nous paraît, au contraire, très vraisemblable; mais nous 11e sommes pas actuellement en état de dire s'il peut s'agir de clilorhydrate d' hémochromogène ou simplement à^ hémochromogène chloré, le chlore, dans ce dernier cas, étant uni directement au fer, suivant l'hypothèse proposée par Meruno- wicz et Zaleski (1907) pour interpréter la constitution de l'hémine. (') Le cristal qu'on voit dans le compartiment de droite de la figure i est le plus grand que nous ayons observé. La photographie montre deux cristaux d'hémine (fragmentés?) qui s'y trouvaient accolés. (') Cf. Dhéré et Vegezzi, Sur l' hémochromogène acide {Comptes rendus, t. 163, 1916, p. 18) et Dhéré, Nouvelles recherches sur l' hémochromogène acide (C. R. Soc. de BioL, t. 79, 1916, p. 1087). (') Avec la [j-hémine, nous avons observé aussi d'autres formes cristallines sur les- quelles nous reviendrons dans une publication plus étendue. 5,1.8 ACADÉMIE DES SCIENCES, CHIRURGIE.' — Du processus de régénération osseuse chez l'adulte. Note (' ) de MM. Heitz-Boyer et S<;heikevitch, présentée par M. Quénii. Il est classique, depuis les travaux d'Oliier, d'attribuer au périoste le rôle prédominant et pour ainsi dire spécifique dans l'édification osseuse ('), qu'il s'agisse de l'ostéogénèse physiologique de croissance chez l'enfant et l'adolescent ou de l'ostéogénèse de réparation chez l'adulte. Il est vrai que, la croissance une fois terminée, la couche fertile « ostéo- gène » du périoste disparaît sur un os normal; mais pour Ollier, cette couche peut reparaître sous l'influence d'une irritation pathologique, et le périoste, ainsi redevenu fertile temporairement, demeure chez l'adulte comme chez l'enfant l'agent essentiel de l'ostéoformation. Cette notion, qui domine à l'heure actuelle la chirurgie osseuse, nous a paru controuvée par de nombreuses observations faites sur les lésions osseuses de guerre, et un ensemble de constatations nous ont conduits à nier que le périoste adulte, soi-disant « réactivé », fut « créateur d'os ». Ce rôle chez l'adulte appartient à Vos lui-même: c'est dans Vos irrité, atteint d'ostéite, que prend naissance le processus d'ossification encore mysté- rieux ('•'), qui envahira secondairement les tissus environnants paraosseux et avant tout autre le périoste. Ce processus exige, pour se produire, la présence de l'os enflammé joenc/a/iï un temps sufjisammenl prolongé . L'en- vahissemenl des tissus adjacents se fait à la manière d'une véritable néo- plasie ossifiante (*), se développant le plus souvent sous la forme à^exos- tose (l'endostose est plus rare et se produit alors dans le canal médullaire), (') Séance du 8 octobre 1917. (°) Ollier accordait bien aussi un certain pouvoii- ossiliaiU ii la moelle et même à l'os; mais combien ilétait pour lui précaire et aléatoire à côté du rôle capital, indis- pensable, qu'il attribuait au périoste. (■') Nous ne voulons pas, en effet, dans celte courte Noie, envisager le mécanisme intime.de cette, ossification, en particulier la possibilité ou non d'un stade cartila- gineux intermédiaire. (*) Le mot paraît pasiiculièrement e\act sur des préparations histologiques, où ces priilongemenls osseux semblent faire réellement irruption dans les tissus adjacents, l'envahissant comme un néoplasme; l'aspect de certaines coupes ferait penser à un ostéome vrai et même à certains sarcomes ossifiants (dits encore ostéoïdes). SÉANCE DU l5 OCTOBRE 1917. .^19 nôoplasie envahissante par continuité dans la majorité des cas, mais souvent aussi par co/?//^;///e (noyauv osseux dissémin/'s) ('). Ainsi, rossification du périoste chez l'adulte est un phénomène passif, secondaire à une irritation de l'os adjacent où est né le processus généra- teur; la faculté de s'ossifier ne lui est pas spécifique, mais commune à l'ensemble des tissus conjonctifs, sous cette réserve qu'entre tous le périoste demeure à tout âge le plus apte à l'ossification, à cause de son voisinage immédiat avec l'os, de son abondante trame fibreuse, de sa richesse en vaisseaux : la conservation de la membrane périostique garde donc pour le chirurgien une valeur très grande. En résumé, le processus de l'ossification chez l'adulte, dohl l'expression la plus complète est la régénération osseuse, est pour nous un phénomène exclusivement pathologique^ inflammatoire d'un bout à l'autre, et non le réveil de propriétés physiologiques disparues. Le primum movens de cette Ossification, toujours accidentelle, part d'un os atteint d'ostéite dont l'action de présence doit s'exercer un temps suffisamment long sur les tissus périosseux : envahis par une véritable néoplasie inflammatoire ossifiante, ils serviront de substratum à l'édification du nouvel os. Le périoste adulte offre pour le développement de cette néoformation un terrain éminemment favorable, mais il n'a pas sur le processus osseux une action génératrice, qui appartient seulement à l'os. De ces idées nous tirons des conséquences pratiques relatives à la chi- rurgie de guerre : • - • ; Il ne faut pas enlever trop tôt les esquilles et fragments diaphysaifès parce qu'ils n'ont pas eu le temps d'amorcer la néoplasie ossifiante dans les tissus voisins, tandis que l'ablation retardée permet à l'ostéogénèse de se produire. Cette conception permet encore de comprendre la guérison paradoxale des pseudarlhroses à la suite du développement d'une infection atténuée. Peut-être aussi jette-t-elle quelque lumière sur le mécanisme encore obscur des greffes osseuses, le greffon provoque des phénomènes d'ostéite qu'on constate dans sa propre substance et autour de lui et élabore ainsi la néoplasie ossifiante. On sait d'ailleurs que les greffes réussissent avec de l'os dépériosté. (') Histologiqueinenl, le processus cellulaire et trabéculaire rappelle par beaucoup de points celui décrit dans l'ostéome musculaire; aussi bien, si ce terme, pris dans un sens inllaramatoire, n'avait été l'objet de vives critiques en particulier de M. Quénu, aurions-nous été tentés de comparer l'os adulte néoformé à un véritable ostéome. ^20 ACADÉMIE DES SCIENCES» Enfin le cal ou tissu de cicatrice des fractures fermées n'est lui-même qu'un phénomène d'ostéite traumatique. M. L. Hartmann adresse une Note sur La décroissance systématique de la force vive dans le choc élastique des corps de la nature. (Renvoyé avec d'autres Notes antérieures sur le même sujet à la Section de Mécanique.) La séance est levée à i6 heures et quart. A. Lx. ERRATA. (Séance du lo septembre 1917.) Note de M. P. Wintrebert, L'automatisme des premiers mouvements du corps chez les Sélaciens : Page 370, ligne 17, au lieu de au-dessus, lire au-dessous. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 22 OCTOBRE 1917. PRÉSIDENCE DE M. Camille JORDAN. MEMOIRES ET COftlMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. L. GuiGNARD donne lecture de la Notice suivante : L'Académie a appris tout récemment le nouveau deuil qui l'a frajjpée dans la personne de Chari,es-E. Bertua.vd, Correspondant de la Section de Botanique depuis 1904. Le décès de notre Confrère, à Lille, remonte au 10 août dernier. Les circonstances tragiques qui ont entouré celte mort, comme celle de Gos- selet, ne peuvent qu'augmenter encore les regrets et la pénible impression qu'elle nous cause. C.-E. Bertrand était enfermé dans Lille depuis le 10 octobre 1914- H n'avait pas voulu s'éloigner de la ville menacée par l'ennemi et, jusqu'à la fin de la dernière année scolaire, malgré le mauvais état de sa santé et au milieu du danger et des pires souffrances, il avait eu l'énergie de continuer son enseignement et de poursuivre ses travaux. Ce sentiment du devoir, cette fermeté d'âme et ce calme courage n'étonneront aucun de ceux qui l'ont connu. Né à Paris en i85i, C.-E. Bertrand fut reçu docteur es sciences en 1874- Après un séjour de quelques années à la Sorbonne, en qualité de prépa- rateur, il était appelé, en 1878, à occuper la chaire de Botanique de la Faculté des Sciences de Lille. Tout en se dévouant entièrement à ses fonc- tions professorales et en formant des élèves parmi lesquels plusieurs, tels que Maurice Hovelacque et O. Lignier, aujourd'hui disparus, ont laissé un nom dans la science, il s'adonna sans relâche aux études qui l'ont classé parmi les botanistes les plus en vue de notre épo,que. La guerre seule avait pu interrompre momentanément le cours de ses publications. G. R., 1917, !• Semestre. (T. 165, N° 17.) ^9 522 ACADEMIE DES SCIENCES. La majeure partie de ses travaux se rapporte à la Paléontologie végé- tale; mais, avant de s'occuper plus spécialement de cette partie de la Bota- nique, il avait commencé par acquérir une pleine connaissance de l'Ana- tomie et de la Morphologie générales des plantes vivantes. Au cours de ses recherches dans cette direction, il a été amené à étudier d'une façon toute particulière le développement et la constitution du sys- tème vasculaire dans les différents groupes de végétaux. Les idées nouvelles qu'il a tirées de cette étude ont tout de suite fixé l'attention et mis en évi- dence l'originalité de son esprit, en même temps que l'intérêt de ses con- ceptions. Elles ont permis, notamment, d'interpréter d'une façon rationnelle la structure si spéciale des faisceaux foliaires des Cycadées vivantes, restée jusque-là incomprise, parce qu'on n'avait pas su la rattacher à celle de certains types fossiles. D'autres Mémoires ont été consacrés par G.-E. Bertrand à la constitution de ce même système fasciculaire chez les Fili- cinées actuelles; ils ont fourni une base solide pour la comparaison des Fougères vivantes avec les représentants fossiles du même groupe. A un autre point de vue, G.-E. Bertrand s'est appliqué à déterminer les caractéristiques que l'Anatomie comparée des organes végétatifs peut apporter à la définition des espèces et des genres d'un même gToui)C naturel. Son travail sur les Conifères et les Gnétacées est un des premiers qui aient montré toute l'importance des recherches de cette nature. Aujourd'hui, les observations qui ont été effectuées dans cette voie ne se comptent plus. Pour comprendre l'organisation des végétaux appartenant à des groupes différents et élucider leurs rapports, il pensa qu'il fallait faire ce qui n'avait pas encore été fait : à savoir l'élude monographique approfondie de types aberrants et exceptionnels et, par comparaison, celle des végétaux fossiles que l'on avait rapprochés de ces groupes. Tous les naturalistes connaissent le merveilleux parti que les zoologistes ont tiré de la monographie des espèces animales dites aberrantes ou anomales. Le plus souvent, ces formes aberrantes ne semblaient telles que parce qu'elles étaient mal connues ou incomprises. Or, c'est précisément dans ces formes qu'une étude attentive a révélé, cachée par certaines particularités organiques résultant de l'habitat ou du mode de vie, la forme primitive de l'organisation du groupe naturel auquel elles appartiennent. Appliquée par G.-E. Bertrand aux Gymnospermes et surtout aux Lycopodiacées, qu'on regarde comme les plus élevées des Gryptogames vasculaires, cette méthode d'investigation lui a permis de montrer que. SÉANCE DU 22 OCTOBRE I917. 52.3 comme chez les animaux, l'anomaiie de certaines formes n'était due qu'à des particularités anatomiqucs secondaires liées au mode de vie parasite, humicole ou aquatique, ou bien qu'elle cachait un type très simple jusqu'alors incompris. C'est ainsi, par exemple, que l'organisation et les affinités réelles de certaines Lycopodiacées, les Tmésiptéridées, ont pu être interprétées par lui d'une façon pleinement satisfaisante. Il est ressorti de cette étude que les genres actuels de la classe des Lycopodiacées, presque tous très isolés les uns des autres, sont les derniers représentants de familles anciennes distinctes qui, par extinction, sont devenus mono- types dans la nature actuelle. Entraîné de plus en plus, par ces études comparatives, vers les recherches purement paléontologiques, C.-E. Bertrand reprend avec un soin minutieux l'observation de certaines Lycopodiacées arborescentes de la période houillère du genre Lepidodendron^ déjà étudié par les auteurs les plus habiles, tels que Williamson, et il y trouve la matière de nouvelles découvertes. Il montre aussi que les /mi?/« actuels présentent d'intéressantes relations avec les Leindodendron, dontils peuvent être considérés comme un dernier représentant de taille singulièrement réduite. Mais, parmi beaucoup d'autres questions de paléobotanique dont il s'est occupé, celle qu'il a étudiée avec le plus de sagacité et de persévérance est relative à l'origine des bogheads et des combustibles analogues. Comniencée avec B. Renault, il y a plus de 25 ans, cette étude a été poursuivie par C.-E. Bertrand jusqu'à ces dernières années. Elle a montré que les bogheads sont essentiellement composés d'organismes microscopiques représentés par des algues, dont les thalles gélatineux, en forme de sphérules creuses, végétant comme « les fleurs d'eau » sur certains points des lacs permiens, s'accumulaient par lits successifs innombrables, en formant les bogheads, tels que ceux de l'Autunois et de l'I^cosse et ceux de la Nouvelle-Galles du Sud. Ainsi s'est trouvé mis en évidence, pour la première fois, le rôle colossal des infiniment petits dans la formation de certaines roches charbon- neuses. Ces recherches, singulièrement délicates, sur les « charbons d'algues » ont conduit C.-E. Bertrand à entreprendre, comme en formant le com- plément nécessaire, l'étude de la constitution intime des schistes bitumineux qui avoisinent les couches mêmes des bogheads, et celles d'une importante série de combustibles fossiles plus ou moins analogues à ceux-ci et formés comme eux d'une masse homogène, apparemment gélatineuse à l'origine. 524 ACADÉMIE DES SCIENCES. On ne saurait s'étonnerque, dans un ordre de recherclies aussi difficiles, les découvertes fondées sur les observations môme les plus multipliées et les plus approfondies, ne rencontrent pas toujours d'emblée un assentiment unanime. Pour répondre à quelques objections, d'ailleurs sans jurande importance, qui avaient été élevées sur certains points, et pour donner de nouvelles preuves, aussi frappantes que possible, de l'exactitude de ses observations, notre (^'-onfrère s'était proposé de publier toute une série de pbotograpbies à grande échelle qu'il avait exécutées dans ces dernières années. La mort ne lui a malheureusement pas laissé le temps de réaliser ce projet. C.-E, Bertrand a disparu avant l'heure, en pleine activité scientifique; mais l'importance de son œuvre n'en est pas moins considérable : sa mémoire restera comme celle d'un des meilleurs serviteurs de la Science française. ÉLECTRICITÉ. — Influences électromètalliqties exercées à travers des feuilles isolantes de très petite épaisseur. Note de M. Edouard Brani.y. La radiotélégraphie, basée à son origine sur l'emploi des contacts imparfaits, n'y a pas encore renoncé. En ce qui les concerne, elle s'est, jusqu'ici, surtout préoccupée de rechercher des associations conductrices capables d'assurer une bonne réception de signaux. Les couples adoptés ont été nombreux et variés, et les conditions de leur usage ne sont pas habi- tuellement uniformes. Si, à certains d'entre eux, une faible pression de contact suffit, à d'autres il en faut une qui doit être incomparablement plus grande. La différence de potentiel appliquée peut être, d'autre part, com- prise entre des limites dont la nature des conducteurs fait varier l'étendue. En outre, toutes choses égales d'ailleurs, il y a lieu de s'intéresser, en pratique, à l'amplitude des changements de résistance dus au rayonnement électrique et à la rapidité des retours après l'effet produit. On comprend alors qu'en raison du grand nombre des variables à faire entrer en ligne de compte, les classifications imaginées pour constituer des groupes d'appareils similaires risquent d'être fort imparfaites. En tout cas, l'étude de la conductibilité de couches minces isolantesinler- calées entre deux disques métalliques est susceptible d'apporter des indica- tions nouvelles, car elle facilite l'expérimentation. On reproduit en cllet, avec des feuilles de mica qu'on peut mesurer et modifier, des particularités signalées pour tel ou tel groupe où l'isolant reste inaccessible. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1917. 525 Il en esl ainsi, par exemple, de la conductibilité unipolaire du couple galène-fil de platine ou galène-fil de cuivre. ( le couple peut, sous une pression de contact convenablement réglée, laisser passer facilement un courant électrique (juand la galène est reliée à l'un des pôles de la source, tandis que le fil métallique communique avec l'autre p(Me, la source ayant une force électromotricc voisine de i volt ; au contraire, le courant de la source est fort réduit et même quelquefois annulé, dans les mêmes conditions de contact, si son sens est changé. Or une conductibilité unipolaire semblable s'observe avec une feuille de mica interposée entre deux disques métalliques de substances difîérentes, spécialement choisies. Une démonstration de cette nouvelle conductibilité unipolaire va résulter de la description détaillée du phénomène observé. La feuille de mica, dépolie sur ses deux, faces el sans trous perceptibles à l'examen optique, a une épaisseur de 4 à 5 millièmes de millimètre; les deux disques, parfai- tement plans sur les surfaces en regard 'qui sont en contact avec le mica, sont serrés entre le piston ella plate-forme de la pompe à ga/. comprimé des essais antérieurs ('). Le disque supérieur, encastré dans la plate-forme, a 32""" de diamètre; le diamètre du disque inférieur n'est que de 12™". Ce dernier diamètre a été jiris, le plus souvent, aussi petit, parce (|u'une réduction de la surface qui doit être entourée par une cir- conférence en couleur, en vue de Texamen dans la lumière polarisée, facilite une exploration optique minutieuse. Trois expériences consécutives vont être faites avec la mêmç feuille mince de mica et, pour chacune de ces expériences, le disque inférieur, qui est en argent pur, restera aussi le même. Le disque supérieur sera seul changé. I. Le disi(ue supérieur est un dis([ue L étant la longueur de la conduite et a la vitesse de propagation, le coup de bélier est égal à (^) Si l'on considère au lieu de cela une conduite où l'épaisseur des parois, et par suite la vitesse de propagation, va en diminuant, du distributeur à la prise d'eau, on serait porté à croire que le coup de bélier maximum ne peut qu'être diminué de ce fait. Il n'en est toutefois rien et il peut au lieu de cela être augmenté, par suite de cette diminution de la vitesse moyenne de propagation d'une façon très notable. Pour le montrer je suppose, comme dans ma Communication du 3o avril dernier, dont je conserve toutes les notations, une conduite formée de trois sections de longueurs, /, /' et /", pour lesquelles la durée de propagation est la même ( '). S'il s'agit d'une fermeture en un temps inférieur à 0, le coup de bélier ^^,, à la fin de la n'"'"" période, est donné par la formule que j'ai établie dans (') Séance du i5 octobre 1917. (') r, étant la vitesse de régime et g la gravité. ( ■*) On a donc — = —^ =: — j- =: 9. 534 ACADÉMIE DES SCIENCES, cette Communication ( ' ) : (0 où l'on a (2) ^;=(-')" 'V . « / . ( /( — 1 ) X , sin • — sin 4a 2 2 . . . /. sin/. sin — 2 ( = ), COS- — : 2 (! + «)(. +P) L'équation (i) peut d'ailleurs s'écrire ï' — (— iV'-' — o a I a COS (2// — l) - sin- — sin- — COS — 2 2 2 mais en tenant compte de (2) on a I + a . ., / a -+- [3 -i- «(3 H- '« . "a / a H- ô -I- ocS sin--cos — := °',^'+,^\v^(.-^a)(.-^P), de sorte qu'il vient en lin de compte f'-r_,V'.'^r_ ^ , a(i + P)\/^i + a)(i + (S) p + «? a-i-(3 + a(3 COS (2 /; — ^ 1) ~ Mais si le diamètre de la conduite est constant et que la vitesse de propa- gation varie seule d'une section à la suivante ('), cette variation étant toujours assez faible, on pourra poser a = — = I — s, a (3 = '-V = .-r„ (') Et que j'avais déjà signalée dans une Note du 19 mai igiS. (') Je rappelle que si a, a', a" sont les vitesses de propagation et d, d\ d" lés dia- mètres pour la première, la deuxième et la troisième seClion à partir du distributeur, on a a"d'' ad'^' ^^ a'd»-' (') Par suite de la variation de l'épaisseur des parois. SÉANCE DU 22 OCTOBRE I9I7. 535 î et Y) étant assez petits pour qu'on puisse négliger les termes du second degré en £ et yj. On aura alors, avec cette approximation, _ I / 2 £ — n \ or(i + j3)\^(i-<- a)(i + h) _ 4 / 7 £ -t- Yi cos - « + (3 + «(3— 3 1 3;' a + p + «{3 3 de sorte qu'on aura en déllnitive Si par exemple on suppose (' ) a=rii82, «'=1060, a"=:g62, on aura £1=0,1082, rj = 0,0920; on en déduira - = 58°22',i z= 60° — i°37',9, et l'on aura par suite ce qui donne r„ = (- ,)— ^ (o,3/i6 + ,,243 cos ï^ On voit, sur cet exemple, que la diminution de l'épaisseur des parois de la partie supérieure de la conduite peut, dans le cas d'une fermeture brusque, augmenter le coup de bélier maximum de plus de 5o pour 100. Dans le cas général d'ailleurs la formule (4) donnera sensiblement pour le coup de bélier maximum rtl'„ fÔ 5£ + 2-0^ 3 ^M^^riT — ; (')• D'autre part on sait que, dans une conduite d'épaisseur constante, le coup de bélier maximum se transmet intégralement, dans le cas d'une fermeture brusque, dans toute la conduite. Au lieu de cela, dans une conduite dont les parois ont une épaisseur variable, le coup de bélier maximum s'atténue (') Je prends des chifTres se lapporlanl à une .onduite existanle. (-) Dans l'exemple considéré, celte expression donnerait ^511^1,589 — -■ 536 ACADÉMIE DES SCIENCES. très notablement, même dans le cas d'une fermeture brusque, à mesure qu'on s'éloigne du distributeur. Si, en effet, on désig;ne par H^, la valeur du coup de bélier à la jonction de la première et de la deuxième section ii la fin de la /«"""' période ('), et par K^^ la valeur du coup de bélier à la jonction de la deuxième et de la troisième section à la tin de la n'*"" période ("), on trouve K'« = (-0 Il -i a v„ o — ^--^ ;5 ^ — !— ^Cûs(2/i -!- l) _ a 4- [3 + «(3 II formules qui, si l'on suppose la conduite de diamètre constant, et que l'on néglige, comme précédemment, les termes du second degré en £ et y], deviennent en; k;, = (-o'-3 -3--2(^,-7-^jcos(2«+,)-J. On déduit de là, pour les valeurs maxima que puissent prendre H' et K', l^M = — o CHIMIE PHYSIQUE. — Sur r/iéférogénéité des aciers. Note (') de MM. G. Chaupy et S. Bo.werot. Depuis la publication de la première Note de MM. Le Chalelier et Lemoine sur l'Iiétérogénéité des aciers, nous avons effectué sur ce sujet de nombreuses expériences dont il peut y avoir intérêt à rapprocher les résultats de ceux tout récemment publiés par MM. Le Chalelier et Dupuis. Le mode opératoire que nous avons adopté après divers essais consiste à faire agir sur l'acier un réactif cuprique (généralement celui de LeChatelier et Lemoine) pendant un temps déterminé et à enlever ensuite le dépôt de . . 0 (') Donc ic\ pour t ^= nO -\ (-) Donc ici pour t =: n 0 -h 0 . (■■') Séance du i5 octobre 1917. SÉANCE DU i2 OCtOBRE 19174 53; cuivre par dissolution dans l'ammoniaque. On obtient ainsi des préparalions parfaitement nettes, dans lesquelles les parties primitivement cuivrées sont creuses et viennent en noir sur la photographie, et l'on retrouve des con- trastes très marqués même sur des échantillons qui paraissent s'être recou- verts d'un dépôt de cuivre à peu près uniforme. C'est ainsi qu'on peut nettement percevoir la différence d'action du réactif sur les parties plus ou moins carburées. Le dépôt de cuivre se forme presque simultanément sur la perlite et sur la ferrite dans les aciers demi- durs recuits. Mais, après dissolution du cuivre par l'ammoniaque, la perlite Fig. i. Attaque à l'acide azotique. G = -200. Attaque au réactif cupiiquc. G = 200. apparaît en blanc et la ferrite en sombre; de sorte qu'au microscope, la pré- paration représente l'image négative de ce ([u'on obtient avec les réactifs courants, acide azotique, iode, acide picrique qui laissent la ferrite en blanc et colorent la perlite. La ligure i donne un exemple des préparations ainsi obtenues. G. R., »9i7, 7' Semestre. (T. 1C5, N" 17.) 7 ' 538 ACADÉMIE DES SCIENCES. 11 semble que ces faits et d'autres du même ordre puissent être inter- prétés en admettant que l'action sélective des divers réactifs microgra- phiques sur l'acier est déterminée avec plus ou moins d'activité par les dif- férents corps alliés au fer; mais, alors que pour l'iode, l'acide picrique, l'acide azotique, etc., la proportion de carbone et l'état sous lequel se trouve ce métalloïde ont une action incomparablement plus grande que celle des autres éléments alliés, le contraire s'observe pour les réactifs cupriques dont l'action est modifiée beaucoup plus énergiquement par le phosphore et par d'autres éléments que par le carbone, sans cependant que l'influence de ce dernier soit nulle. Au cours de la solidification de l'acier, la plupart des éléments associés au fer se répartissent inégalement entre lesdendrites de première solidifica- tion et le cément solidifié en dernier lieu. On obtient donc entre ces deux parties des contrastes extrêmement nets, qui se conservent sans modifica- tion sensible au cours du forgeage ou du laminage. On peut suivre facile- ment la déformation graduelle de ces dendrites en prélevant des échantil- lons successivement sur un lingot, puis sur les billettes et barres qui en dérivent aux divers instants du laminage. La figure 2 reproduit une série de figures ainsi obtenues, correspondant : (A) au lingot naturel, dans lequel on voit très nettement les dendrites de solidification qui se déforment et s'orientent graduellement à mesure que l'on allonge le métal par laminage; (B) dans le rapport de 5 à i ; (C) dans le rapport de 3o à i ; (D) dans le rapport de i5o à i. Les traitements thermiques usuels et même d'autres beaucoup plus pro- longés et énergiques ne modifient pas seiisiblementles figures ainsi obtenues tant sur le lingot que sur les barres plus ou moins corroyées, parce qu'ils ne modifient que l'état et dans une certaine mesure l'emplacement du carbone, liindis que la plupart des autres éléments ne subissent aucune modification. L'aspect du métal observé au microscope se modifie donc profondément, mais les stries mises en évidence par les réactifs cupriques et observées à très faible grossissement ne sont > i du système IS, on a expliqué plus haut comment on pourrait déduire de la forme w une nouvelle forme w, de classe c — /•; les intégrales du système correspondant 2,, d'ordre c — r, sont aussi des intégrales du système S. On pourra recommencer la même opération sur 1q forme w,, et ainsi de suite. Les différents cas qui peuvent se présenter sont beaucoup plus nombreux, que pour une forme linéaire, et seront l'objet d'un Mémoire plus étendu. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1917. 543 THÉORIE DES NOMBRES. — Siir les systèmes cycliques triples de Steiner('), Note (-) de M. S. Bavs. .,' 1. Représentons par o, 1,2, ..., 6/1 des éléments en nombre N ^=6n-^ i.. Disposons les ~ triples contenant l'élément O en figure triant gulaire. Le schéma que nous donnons, pour N=i3, de cette disposition triangulaire dispense de toute explication sur sa construction. Dans ce schéma nous représentons, pour simplifier, par o', i', 2' les éléments 10, II, 12 et nous négligeons d'écrire dans chaque triple son premier élé- ment O (') : ' A 12 i3 23 J 14 24 34 i5 25 35 45 16 C'l7 26 27 36 37 46 • 47 56 57 67 B' 18 19 28 29 .38 39 i8 4.9 .0 58 59 68 69 78 79 89 10' 20' 30' 40' 50' 60' 70' 80' 90' 11' 21' 3.' 4.' 5i' 61' 7'' 81' 91' o'i' b1^' 22' 32' 42' 52' 62'^, 72' 82' 92' 0'2' l'2'c Chaque série cyclique de triples a trois de ses triples dans ce triangle fondamental, placés dans les cases homologues des triangles AOB, BOC, COA. Une série cyclique étant déterminée par l'un quelconque de ses triples, les triples de la médiane AO et de l'intérieur du triangle AOB peuvent ainsi suffire à représenter les «(6n — i) séries cycliques possibles avec les n(6n — i)(6n + i) triples de G/î 4- 1 éléments. L'étude de ce triaiigle ABC fait voir aisément que : (a) seules les (') \oir, sur la théorie des systèmes triples de Steiner, le Chapitre qu'y consacre Netto dans sa Combinatorik. (-) Séance du !"■ octobre 1917» ' ■•'•, (') Les triples en caractères gras sont ceux, situés sur les médianes AA', BB',' GC» Le point O est l'intersection des trois médianes. ^44 ACADÉMIE DES SCIENCES. séries Oa[3 (les séries cycliques déterminées par le triple Oap) situées sur les médianes AO et OC contiennent des triples ayant un couple commun; par contre toutes les séries Oa^ situées k l'inférieur du triangle AOB, mais non sur la médiane OC', peuvent servir à former des systèmes de triples cycliques; (b) si Ton remplace une des n séries Oa^ d'un système cyclique par une autre série équidistante verticalement de la médiane OC, on obtient encore un système cyclique. J'appelle conjuguées deux séries équidistantes de OC et systèmes conjugués deux systèmes de triples dont toutes les séries sont respectivement conjuguées. Une série cyclique se transforme en sa conjuguée par la substitution \x, N — .r]; par suite : Les systèmes cycliques de triples de Steiner vont par couples ; les deux systèmes d\in même couple n'ont aucun triple commun, mais sont éguii'alents et se transforment l'un dans l'autre par la substitution |ar-, N — a*] (" ). On peut donc, dans la recherche des systèmes cycliques différents, se limiter à l'étude des séries antérieures au triangle AOC, avec faculté de remplacer dans chaque système une ou plusieurs de ses séries, mais non toutes, par les conjuguées. En ramenant au problème de Hefflor ('-) la recherche des systèmes cycliques du triangle AOC, on a un procédé rapide permettant d'obtenir systématiquement tous ces systèmes. 2. Un système de triples formé au moyen des séries dn [triangle AOC fournit 2""' systèmes cycliques qui peuvent être différents. Une classe particulière de substitutions, les substitutions métacycliques , aide à réduire considérablement le nombre de ces systèmes éventuellement différents. L'emploi méthodique de ces substitutions et de quelques théorèmes nouveaux ( ') relatifs à leur effet sur les séries ou systèmes cycliques permet de grouper l'ensemble des systèmes cycliques en classes de systèmes équiva- lents (par une substitution métacyclique). Il suffit alors de reconnaître si les systèmes de deux classes différentes sont différents ou non. Le procédé des trains de White (*), dont je me suis (') 11. S. Wliile ( Trans. of the A. M. 5., t. IV, igiS, p. i3) ;i remarqué le cas particulier du théorème pour N = i3. (^) Math. Annalen, t. i9, 1897, p. 101, ou Netto, Combiiiatori/c, p. 22/1. (^) Rn particulier le théorème donné par H. S. While {toc. cil.) et qu'il énonce ainsi : Triple-sysleins of the Netto type on i3 éléments occiir in pairs, the two of a pair havinff the sarne group, but having no triadin roninion, est entièrement établi pour un système cyclitjue quelconque. (*) Loc. cit. SÉANCE DU 22 OCTOBRE Ï917. 545 servi, en transposant aux séries cycliques la transformation que White effectue sur les triples, montre, du moins pour les premières valeurs de N, que les systèmes de deux classes différentes sont toujours différents . Il semble donc probable que, si deux systèmes cycliques sont équivalents, ils peuvent en tout cas se déduire l'un de l'autre par une substitution métacyclique. Mais ce théorème est encore à démontrer. En outre, les trains obtenus font reconnaître que, sauf deux exceptions, le système de 7 éléments et un système noté par Ko(f/) de 3i éléments, aucun des systèmes trouvés n'a d'autres substitutions qui le transforment en lui-même que celles du divi- seur métacyclique qui appartient à sa classe. J'ai ainsi les résultats sui- vants : Pour N = y, l'unique système de Steiner qui existe est cyclique. Son groupe connu, d"ordre 168, contient le diviseur métacyclique J|j", i + .a;|, |.r, 3-^| | d'ordre 21, qui est le demi du groupe métacyclique de 7 éléments. Pour N =: i3, 1 système cyclique. Son groupe est le diviseur métacyclique d'ordre 3q : \\jr, I -+- j-|, |.r, ovr|j. Pour N = 19, k- systèmes cycliques. L'un ne possède que le groupe cyclique Jx, i -H j" j, deux possèdent le diviseur métacyclique d'ordre 57 : j|jr, i + j-], |.r, 2"j?|J et un le diviseur métacyclique d'ordre 171 : 'Ijc, ih-x|, \.f, 2^a;|[. Pour N ^ 25, 12 systèmes cycliques. Chacun possède uniquement le groupe cyclique. Pour N := Si, 80 systèmes cycliques répartis en S groupes. 3 groupes sont d'un même type, et 3 autres groupes d'un même type également; 2 groupes à part donnent les systèmes qui offrent le plus d'intérêt. 63 de ces systèmes ne possèdent f[ue le groupe cyclique; 10 d'entre eux ont le diviseur métacyclique d'ordre gS : j [x, i + a.J, | jt, 3"'cr|j, un le diviseur d'ordre 465 : | |a?, i-i-a;|, \x, 3-.i|J et le groupe du système désigné par K,{d) contient le diviseur d'ordre i55 : j(,r, 1 + j:\ \x, S^j:]}. Les trains des deux systèmes qui font exception ont entre eux une ressemblance étroite; ceux du sys- tème iii{d) permettent d'obtenir assez facilement le groupe de substitutions qui appartient au système. Ce groupe est d'oi-dre 9.999.360 = 2*^. 168. 3o.3i. MÉCANIQUE. — Sur le mouvement uniforme d'un fil dans un milieu résistant. Note de M. H. Larose, présentée par M. Jordan. Le fil d'un poids uniforme, flexible, inextensible, est animé dans son plan d'un mouvement horizontal de translation uniforme vers la droite de vitesse c et d'un glissement sur lui-même de vitesse c, ; le régime permanent est supposé atteint. L'origine est le point le plus bas de la courbe à tangente horizontale et à tension t C. R., 1917,2' Semestre. (T. 165, N* 17.) 72 546 ACADÉMIE DES SCIENCES. finie ('), l'axe des x horizontal vers la droite. J'a\e desy en sens inverse de la piesan- teur, les s comptés positivement vers la droite à partir de l'oiigine, «', sera positif ou négatif sui\ai)l (jue le glissement a lieu dans le sens des .s décroissants ou crois- sants,/? est le poids du fil par unité de longueur, p le rayon de courbure, '\i l'angle avec Ox de la tangente, T la tension. Le frottement transversal sur un élément est supposé ne dépendre que de la composante transversale de la vitesse de l'élément et proportionnel à son carré ; la direction asymptotique commune aux deux branches de courbe fait avec Ox l'angle $ 4>:=2arctaBg^tang5 . (o;;s9±:sin5 =;\/2Sln29/ : j— t J^ t sinaA- 9 ■do. py . . r { c.olo , i-^ = 2 sin 2 y / T — '- rfcB, t J l A-C9 •' Ay t \ cos 9 sine 2siil20 U{?. 0,ix,-), cos- LogU = 2p.y'sin 2Ô ,9 cosY) Log cot — + sinY) arc tang(tang9 cosi^) ') Le cas bien connu d'une tension nulle au point le plus bas, la courbe du fil se réduit alors à une droite, sert à déterminer les coefficients de frottement. ^ (») Lord Kelvin, Papers, 2. — Longridge et Brooks, Society of Telegraph Engi- neers, t. 6. — Werjner Siemens. Ibid. SÉANCE DU 22 OCTOBRE I917. 547 Pour la branche gauche 6 sera remplacé par l'angle complémenlaive 0' et o décrira le deuxième quadrant. Le rayon de courbure à l'origine est celui de la chaînette MJ = y, u = o = ':) ; il n'y a pas de point d'inflexion. S'il n'y a pas de glissement, les deux branches sont hyperboliques ou paraboliques en même temps; hyperboliques avec une vitesse v finie, si le frottement longitudinal est négligé; toujours paraboliques si a^aa' et si a-<^2T', paraboliques pour v'^^v^, hyperboliques pour c^c,,, t'o étant la vitesse correspondante à 7Ï (7- &o^ - — arc lang l<7 Avec glissement, la branche droite (>igne supérieur) ou la branche gauche (signe inférieur) sera parabolique si ' o > o) est extérieure à la chainette Ô = 7) pour G ^ j elle a un point /)4H ACADÉMIE DES SClEWclES- double sur Oy rjui va de l'cc à O quand 0 croît de y à -> la boucle eêt inté- rieure à la chaînette, le rayon de courbure est minimum en O si ^^']6''l\3' et si 9 > 76°43' il y a sur la boucle deux points d'ordonnée finie r„, à cour- bure maxinnum ('); les intégrales deviennent elliptiques pour 0 = i5° (-), $ = 54''44'8" dans ce cas particulier pour la branche droite, avec -^ pour angle du module ,.py— ^(9. 73°) I H — — :— — ■■ ) t cosiD°sina £1 t T (v/3 ou i)(v/3 — i^j Acpcot9 + E{o) — e(^] et pour la branche gauche, avec — pour angle du module, pr _ A(9', 75°) o + es : 7Ï, 0_0 [ 00573° sin 01 -Zi! ou -l^ = (/3ou-i)(s/î+i)\à!f'col'y-hE{w')-E('^ cl ' V ^ pM = i,i']5t, — /jM'z;: 3,925^. F(o) 4-,K'-F(a)'). HYDRAULIQUE. — Sur les coups de bélier. Note (•') de MM. C. Camichei., D. Eydoux et M. Gariei,, présentée par M. Boussinesq. Cette Note résume une partie des résultats de nos recherches sur les coups de bélier. Ces phénomènes peuvent se diviser en deux classes : ondes se propageant avec une vitesse finie, et oscillations en masse ( '). Les premiers se produisent dans les conduites entièrement purgées d'air, les seconds dans les conduites munies de réservoirs d'air, de cheminées d'équilibre ou de pare-chocs. Les conduites peuvent être classées en conduites à «/rac/m^/jyize constante, pour lesquelles la constitution est la même sur toute la longueur, (') Ô croissant de o à -, le demi-plan supérieur des xy sera balayé parles courbes complètes ( o < G- t I et par les boucles des courbes [ -7 < Ô < — V "4/ ' V4 2 (-) Celte valeur de Q correspond, avec les cordages métalliques usuels pour le dra- gage des câbles sous-marins, à une vitesse de dragage d'environ o^jS par seconde; pour de pareils cordages ff' est de l'ordre de 105. ('') Séance du i5 octobre 1917. {^) Comptes rendus, t. 161, iQiS, p. S/jS et 4i'-î' SÉANCE DU 22 OCtOBRE 1917. S^f) Cl conduites à caractéristiques i^anables, que l'on rencontre le plus souvent dans l'industrie. Les conclusions de nos travaux relativement aux conduites en tôle d'acier, sans cheminées, ni réservoirs d'air, concernent : 1° les méthodes expéri- mentales; 2° la vitesse de propagation de l'onde; 3° les variations de pres- sion produites, au voisinage du distributeur, par des fermetures ou des ouvertures; 4" la transmission du coup de bélier le long de la conduite; 5" l'influence de la perte de charge ; 6° les phénomènes de résonance. Méthodes expérimentales. — Nous avons conduit, simultanément, des expériences de laboratoire, sur une clnile artificielle de 17™, 3 et d'une puissance de 4 chevaux, et de grandes expériences industrielles, dans une usine d'une puissance totale de 21000 chevaux, répartie en deux chutes distinctes ayant respectivement 120™ et sâo" de hauteur. Au laboratoire, la faible hauteur de chute et les faibles débits dont on dispose amènent à employer des conduites travaillant par exemple à o'~5, 16 par milli- mètre carré, alors que l'on admet, pour les conduites industrielles, 6''b à 8''5 par mil- limètre carré. Mais comme, dans la théorie du phénomène, la compressibililé de l'eau et la dilatation de l'enveloppe interviennent dans un même terme, il en lésulte que les conditions spéciales dans lesquelles travaille le métal de la conduite au labo- ratoire n'altèrent pas les phénomènes. La technique expérimenlale créée au labora- toire a pu être transportée, sans aucun changement, dans les usines. Pour obtenir des relevés exacts des pressions, nous avons recherché la valeur maximum de la dérivée de la pression par rapport au temps, que peut enregistrer un manomèlre déterminé. La perturbation o que le manomètre peut produire dans une conduite est donnée par la formule - "ia «' et / étant les nombres impairs, r — sjm- — ri-, ia et ih sont les deux côtés de la plaque. Enfin, l'origine est au centre de celle-ci. On peut vérifier, en appliquant le théorème de Cauchy généralisé (-) au reste de la série double correspondant à /• > R, que la série est unifor- mément convergente d'une valeur quelconque de c à c = o, donc que la fonction w^ ainsi définie est continue. (') Comptes rendus., l. lOi, '§174 p- 73i- (-) GouRSAT, Cours d'Analyse, U 1, p» 4«4' Gauthier-Villars, 1910, "^ 'O V. ,"o^ C L I B R A R Yir-j 552 ACADÉMIE DES SCIENCES. , Celle expression peut s'écrire, en développant sh arc au dénominateur, rc s!) rc H — ^ '- cil rc (2) ir„=: > > — — -— — ' , , cos»;xcos/!r. '^ + 3! 5! 7! P Faisons dans la série c=o, nous obtenons, eji tenant compte de w = 7 au' 3P I X -+- 2 /Jt. •^ -^ COS /?? X COS /? V m II Changeons ces notations pour revenir à celles de Navier (') et de Saint- Venant (-) : n charge agissant dans le sens des déplacements, qui est égale à — P, puisque P était comptée dans le sens donnant des tensions positives à la face supérieure, côtés de la plaque aelh, t demi-épaisseur, , ... in'i: n'-n E , )> + u m et n nombres impairs, m = > n — —j—, a, = -^liu.- —, origine à l'angle de la plaque. Toutes ces transformations faites, on trouve en %:< V (— 0 ' (— 0 - . ni'nx . n'nr W' = l «'=11 I ^ . ,., ' a- b- qui est bien la formule de Navier et de de Saint-Venant. Cette formule ayant été considérée comme fausse dans ces derniers temps (^), il paraît utile de montrer que, si la manière dont elle a été établie peut prêter à quelques critiques, elle est cependant exacte. Tout le monde étant d'accord pour reconnaître l'exactitude de la formule de la plaque rectangulaire mince posée et uniformément chargée dans un rec- tangle, il suffit de montrer que si cette formule est juste quand ce rectangle est fini, celle à laquelle on est conduit, quand ce rectangle est infiniment petit, est encore exacte. L'expression de Navier (*) . rmix . nr^y sin sin ^- (.5) „.__6^vy f L ^^ » ■K'^a.s-'^.^Zi (ni'- n-y niTt.i' cos itnr cos — r^- (') Flexion des plaques élastiques, 1820 (Bibliothèque de l'Ecole des Ponts et Chaussées). (2) Note, par de Saint-Venant. Traduction de V Élasticité, de Clebsch. Dunod, i883. (■■') Annales des Ponts et Chaussées, 1912, 4' trim., p. 483. (') Ouvrage cité à la note ('), p. 743 m^ et p. ']!\%d^. SÉANCE DU 22 OCTOBRE I917. 553 peut encore s'écrire, en remplaçant les difTérences par des intégrales définies . //?7T,r . m: Y sin sin ■ 6p v V ^ ^ r ■ niT.x , r . nr.y , a- ' b^ Pour obtenir les ordonnées correspondant à un rectangle f/^r'^^' sup- portant une pression />, prenons la difTérentielle du second membre, en écrivant la différentielle de chacun de ses termes. On trouve une expression qui se réduit à (4) en y faisant ,r'= -^ y' = ~ et en posant II = pdx'dy . Pour que ce calcul soit légitime, il suffit d'après le théorème sur la diffé- rentiation des séries que la série double de (4) soit uniformément conver- gente et la série double de (5) convergente. On reconnaît, que ces deux séries sont uniformément convergentes, en remarquant que (7) 21 \ a- C'- est absolument convergente. On constate ce fait en appli(iuant le théorème de Cauchy généralisé; c'est même un exemple souvent utilisé comme appli- cation. La série ( 7) étant absolument convergente, les séries (/(j et (5) sont uniformément convergentes ('). De même on verrait que -^ et -^ sont donnés par des séries uniformé- ment convergentes pour la plaque mince. Mais ce même procédé ne permet plus d'être affirmatif pour les dérivées secondes. Effectivement, comme de Saint- Venant l'a rémarqué (-), la série des courbures tend vers l'infini au point chargé. ASTRONOMIE. — Parallaxe de V étoile P d'Ophtuc/ius. Note de M. J. Comas Soi,à, présentée par M. Bigourdan. J'ai appliqué le procédé stéréoscopique, tel que je le pratique, à la déter- mination de la parallaxe de l'étoile, à grand mouvement propre, ('■) GouRSAT, Cour'! d' Analyse, l. i, p. 70, IHeniarque 1. Gauthiei-Villais, 1910. C) Ouvraj;e cité ;i la iiole {'), de la page précedenle, p. 897, au bas. C. R., 191 7, 2' Seme«*re. (T. 165, N* 17.) 7'' 55/i ACADÉMIE DES SCIENCES. P d'Ophiuchus, récemment découverte par M. Barnard Quoique les plus grands avantages de ce procédé ne correspondent pas précisément à la détermination des parallaxes stellaires, j'ai cru intéressant d'en faire une application pour montrer son haut degré de précision et de simplicité dans les observations des déplacements relatifs des étoiles. Les observations, faites avec mon stéréogoniomètre, se rapportent à la détermination de la direction du mouvement de l'étoile P, composé du mouvement propre et du mouvement parallactique. J'ai adopté pour mou- vement propre et pour direction de celui-ci, relativement à ré,toile de comparaison adoptée, les valeurs io",25 et 356°, 4- Neuf clichés, de 3o minutes de pose chacun, ont été faits à l'Obser- vatoire Fabra (Barcelone), avec l'équatorial aslrophotographique de 38"'" de diamètre et '5^,8o de distance focale, aux dates suivantes : 191 7, juin 16, 3o; juillet 17; août 9, 10, 20, 25; septembre 8 et 25. Sur 33 combinaisons de ces clichés, j'ai fait un grand nombre d'observations stéréoscopiques de direction du mouvement de l'étoile P relativement à l'étoile Bonn 4- 4''5 356o, qui ne semble pas avoir de parallaxe sensible par rapport à la plupart des étoiles du fond du tableau. En raison des heures auxquelles ont été faites les photographies, l'effet de la réfraction atmosphérique est négligeable dans les résultats. Mon procédé, tant d'observation que de calcul, a été développé, avec tous les détails, dans les Mémoires de l' Académie i-oyale des Sciences et Arts de Barcelone, vol. XII, n" 23, et vol. XIII, n° 20. Voici la formule employée : Soient A la latitude de l'étoile; y l'angle (jue fait la direction de son mouvement propre avec l'écliptique; /?i la valeur de ce mouvement pen- dant l'intervalle f — t des deux photographies examinées; 4^ l'angle que fait la direction du mouvement avec le cercle de latitude qui passe par l'étoile, angle donné par le stéréogoniomètre; et p la parallaxe cherchée; on a m(co.sy — siny lang iL) P~ [sin/tt' — sin «O — tangii/ siii y. t cos ni' — cos. /il) Les valeurs angulaires nf' et nt sonl comptées à partir de la date de l'oppo- sition en longitude de l'étoile observée par rapport au Soleil. A chaque observation stéréoscopique j'ai donné un poids égal au Icrnie {s\n nt' — ain/it ). SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1917. 55S De l'ensemble des observations stéréoscopiques faites sur les combinai- sons de ces neuf clichés, j'ai obtenu la paralla\e/> = 0",4I8, avec une erreur probable de o ", 024. Quoique cette erreur probable soit faible, elle est loin d'être totalement altribuable à l'observation stéréoscopique. En efTet, tandis que l'erreur moyenne de la parallaxe déterminée par une seule observation complète de l'angle de direction du mouvement de P, pour l'unité de poids, est de o",o3, les différences intrinsèques qu'on trouve dans les combinaisons des différents clichés (différences qui se conservent dans les reproductions sur verre) donnent une erreur moyenne, pour l'unité de poids, de o", i5. Cette différence est, sans doute, sensiblement indépendante de la plaque et des manipulations photographiques; peut-être est-elle due à des réfractions anomales de notre atmosphère ou à des réfractions d'origine cosmique, comme je l'ai signalé dans une Note, publiée il y a quelque temps dans les Cornpl es rendus. En tout cas, ces causes d'erreur n'ont rien k voir avec la méthode d'observation employée. Notre extrême sensibilité au relief reste, encore une fois, bien démontrée par le fait qu'elle est stéréoscopiquement sensible dans le mouvement de l'étoile P d'Ophiuchus sur deux photographies séparées par un intervalle de 20 heures seulement. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Champ èlerimmagnétique d'un élément de courant constant dans un milieu unisotrope biaxe. Note de M. Marcel Iîrillouix. 1. On n'a pas réussi jusqu'à présent à former l'expression du champ électromagnétique produit par une source quelconque dans un milieu biaxe; on ne connaît qtie la forme de la surface d'onde, mais non la répar- tition des amplitudes. La difficulté provient des discontinuités que pré- sentent les formules proposées jusqu'à présent le long des axes optiques. J'indique dans cette Note le résultat que j'ai obtenu, par une voie directe et classique, pour un premier cas très simple, celui d'un doublet électrique placé à l'origine des coordonnées dont le moment varie proportionnellement au temps ; l'élément de courant, qui joint une des masses électriques à l'autre, est alors constant. 2. Notations principales : a^ b ^ r, vitesses de propagation principales; 556 ACADÉMIE DES SCIENCES. \\, M, force électrique, force magnétique; £ -+- /£', moment électrique du doublet; t', intensité de l'élément de courant multipliée par sa longueur; a, [i, Y< direction de l'élémenl de courant. Notations aumliaires : A, o, C, direction des axes optiques. a \Jb^ — c- A = - — — ) 0 ^«2— c' c V'«-— b- C — y ' l = Aj' + C;, Ç — A.r-C;. A^c^+C^a^ ^^_ .a^C*-A^c^ ■îbkC\/k-c-+a-C- o.èACv/A^c^ + C'rt- I G-^— A= /'^-2AC' *?- 9.AG ' U = Pç + QÇ. W = J'Ç + Qï, 11 = p^-h qZ-, w=pt, + qi. Les relations de toutes ces grandeurs avec les axes optiques sont faciles à reconnaître. 3. È(juatiùns du champ. Résultats : I JE, ()M, dMj ,. /E,\ — ■ o'v. -i; =0, ()M, _ ()E2 _ f)E3 d< "~ (^r c'y ' liv. (M,) =0. Dans le problème particulier qui m'occupe, les forces électriques dérivent d'un potentiel très simple : C'est le champ magnétique seul qui est compliqué : '~ dx c'- dz H h-^ à Y H' ' ~ dy ^ '^- àJ- n ~ c'- ôl n' d I '^''— dz "^ ^-^ <9y R r/- (;.r ]r SÉANCE UU 11 OCTOBRE 1917. 557 b'—a"- d' 1 / 1 a-b- d.cdj] VU C'est dans rinlégralion de cette équation, sans singiilarilés le long des axes optiques, que réside toute la difficulté. La solution est *= 1' \ («A + yC) / ■■■ -r- + (yC — cxA ./ ^ ( — '^(r'-+ï^)(j— r^)[2ÔACRv/«-^C^ + c^A^ aACr Jf 4. Circuit ^ni. — L'expression ainsi obtenue pour le champ magnétique d'un élément de courant constant permet d'écrire immédiatement, sous forme d'intégrales simples, les forces magnétiques dues à un circuit de forme quelconque parcouru par un courant uniforme et constant. 11 suffit d'ajouter les forces magnétiques dues à tous les éléments. Le circuit peut être fermé, et alors le champ électrique est constant; ou ouvert et terminé par deux capacités dont la charge croît proportionnellement au temps, et alors le champ électrique s'obtient également par addition des champs électriques dus à chacun des doublets élémentaires. CHI.MIE ORGANIQUE. — Transformation d'aminés secondaire et tertiaire aliphatiques en nitrile. Note de MM. Ai.i>h. Mailhe et F. de Godon. La transformation d'une aminé secondaire ou d'une aminé tertiaire aliphatique en nitrile n'a jamais été réalisée. Cette réaction semble impossible a priori. On ne conçoit pas très bien en efîet qu'on puisse obtenir un nitrile à parlir d'un corps qui ne possède pas une fonction azotée primaire. D'autre part, l'attache des résidus hydro- carbonés à l'azote semble être très solide. En réalité, cette attache est plus apparente que réelle, et il est possible de scinder d'une manière normale la molécule d'aminé secondaire ou tertiaire en les transformant en nitrile cor- respondant selon l'équation (C"H»" + ')^NH= C"H--^"-n ll2+C"tF"iN, (C"HV'+i)3N =2C"JI^"+ IP+G''H2«N. Lorsqu'on dirige sur une trahiée de nickel, chauffé à 320°-33()" (icmpé- 558 ACADÉMIE DES SCIENCRS. rature prise dans la rigole qui porte le tube), des vapeurs de diisoaniyl- amine, bouillant à 187°, on constate un dégagement permanent de gaz. Ce gaz soumis à l'analyse montre qu'il est formé de carbure éthylénique absor- bable par le brome (20-22 pour 100) et (78-80 pour 100) d'hydrogène. Le liquide recueilli, soumis au fractionnement, laisse passer d'abord vers 35°-4o° une petite dose d'isoamylène, puis le thermomètre monte tout d'un coup jusque 120° et il reste stable jusqu'à i4o°î laissant passer 60 pour 100 du liquide recueilli. Ensuite la température s'élevant, il passe de la diiso- amylamine non transformée et il reste une queue de distillation bouillant de 200" à 245". La portion du liquide bouillant de 120" à 140" a été traitée par de l'acide chlorhydrique dilué pour détruire l'aminé secondaire qu'elle pouvait contenir. Il est resté un liquide qui a bouilli entre I27"-I29°, à odeur peu agréable d'essence d'amandes amères. C'est Tisoamylnitrile (CH')-CHCH-CH. Nous l'avons identilié par sa transformation en isoamylamine, en l'hydro- génant sur du nickel divisé à 1 80°- 190". Les queues de distillation, bouillant de 200° à 245°, contiennent la ti'iiso- amylamine que nous avons isolée, et dont nous avons fait le chlorhydrate. Cette expérience montre qu'il est possible de passer d'une aminé secon- daire aliphatique au nitrile correspondant à l'aminé primaire, par simple passage de ses vapeurs sur du nickel chauffé à 32o°-33o''. Les réactions qui expliquent cette transformation peuvent s'écrire ainsi : [(CH')2.GH.GH^CH2]2NH = (CH3)^CH.GH2=CH2^-(GIl»)^GH.CH^CN-^- 11-. 3(G°H")2NH = 2(G^H")•■'N^-NH^ Une partie de l'amylène se détruit, au contact du nickel, en charbon et hydrogène. Afln de voir s'il était possible d'isoler une certaine quantité d'aminé primaire qui pourrait être l'étape intermédiaire de la formation du nitrile, nous avons abaissé la température de la réaction, d'abord jusqu'à 25o", puis jusqu'à 280". Nous n'avons pas recueilli d'isoamylamine; il s'est formé une faible quantité d'isoamylène et un peu de nitrile; la majeure partie de la diisoamylamine est restée inchangée. Le cuivre n'a pas fourni de résultats appréciables. Il était tentant de pousser la réaction plus loin et de voir comment se comporterait l'aminc tertiaire, la triisoamylamine. Cette ])ase bout à 23")". Ses vapeurs ont été dirigées sur du nickel divisé chauffé à 3(.io"-37o°. Un SÉANCE DU 22 OCTOBRE I917. SSg dégagement permanent de gaz a eu lieu. Il était encore formé de carbures élhyléniques absorbables par le brome et d'hydrogène. Le liquide recueilli, soumis à la distillation, fournit de l'iseamylnitrile et de la triisoamylamine non modifiée. Celte réaction montre qu'on peut passer d'une aminé tertiaire au nitrile correspondant à l'aminé primaire, selon la réaction [(CH')-CiI.Cll-.Cin]^N = 2(CH^)-CH.CH = CH2+3H^-H(ClF)^CII.CIi-CN. Il sera intéressant de voir si cette réaction nouvelle, aussi curieuse qu'inattendue, peut être généralisée, en l'appliquant aux autres aminés secondaires et tertiaires. CHIMIE ORGANIQUE. — Condensation^ sous radian de la potasse, du cyc/o- hexanol avec V alcool butylique secondaire ; synthèse du cyclohexyl-l\-bu- tanol-3. Note (') de M. 3Iarcel Guerbet, présentée par M. Moureu. Dans une Communication récente (-), je montrais que le cyclohexanol ^£[".011, chauffé vers 21 5°, en présence de potasse caustique, avec l'alcool isopropylique CH' — CH OH — CH% se condense avec lui pour donner l'alcool cyclohexylisopropylique C'H" — CH- — CH OH — CH^ Je viens montrer aujourd'hui que, dans les mêmes conditions expérimen- tales, le cyclohexanol se condense avec l'alcool butylique secondaire en donnant un alcool cyclohexylbulylique encore inconnu. Comme mes expériences antérieures ( ') permettaient de le prévoir, l'enchaînement des deux molécules d'alcools se fait aux dépens du groupe- ment fonctionnel du cyclohexanol; mais la question se posait de savoir en quel point de la molécule de l'alcool butylique secondaire se fixait le reste cyclohexyle. Nous allons voir que cet enchaînement se réalise par celui des deux carbones, voisins du groupement fonctionnel, auquel est attaché le plus d'hydrogène. La réaction peut être formulée de la manière suivante : CH" — OH + CH'— CHOH — CH^— CH'=HM;>-ï-C«H" — CH»— GHOII-CIl-^-CH^ Cyrloliexanol. Alcool butylique secondaire. CycloliPxyl-4-butanol-3. Cette expérience achève de démontrer que, dans ces réactions de conden- sation, le cyclohexanol, alcool cyclique, se comporte exactement comme (') Séance du 1 5 octobre 1917. (-) Comptes rendus, l. Itil, 1917, p. gSa. (') Comptes rendus, t. 132, 1901, p. 685; I. 1V3. 1909, p. 129; l. I.ÏO, 1919, p. i83; l. \'6k, 1912, p. 222; l. 1.00. 1912, p. ii;J6. 56o ACADÉMIE DES SCIENCES. le ferait un alcool secondaire de la série grasse de même richesse en car- bone. T.e cyclohexyl-/|-butanol-3, formé dans cette réaction, est un isomère du cyclohexyl-4-butanol-2, obtenu par M. Vavon (') en hydrogénant le ben- zylidène acétone. Cyclohexyl-\-hutanol-'i. — Pour l'obtenir, on prépare une série de tubes scellés renfermant chacun 8» de cyclohexanol, 5^' d'alcool butylique secon- daire et S'^ de potasse caustique, préalablement déshydratée par fusion. On les chauffe à 2io''-22o° durant 24 heures. Le produit de la réaction est alors traité comme il a été dit pour la préparation de l'alcool cyclohexylisopro- pylique et l'on purifie le cyclohexylbutanol par une série de distillations fractionnées sous pression réduite. Cet alcool est un liquide incolore, d'odeur faible. Il bout à 126"-! 27° à la pression de 3i""". Il répond à la formule (]'"H=''0. Sa densité à 0° est égale à 0,9463. Oxydé par le mélange chromique, il fournit d'abord l'acétone correspon- dante, la cyclohexyl-4-butanone-3 C«H" - CH" - CO — CtP- CH'. Celle-ci, oxydée par le même réactif, donne un mélange d'acides qui n'ont pu être exactement séparés les uns des autres. Les propriétés de ces acides, la teneur en baryum de leurs sels de baryte, montrent qu'ils sont formés sur- tout des acides acétique et hexaliydrophénylacétique, mélangés, sans doute, d'une petite proportion des acides propionique et hexahydroben- zoïque. L'oxydation s'est donc réalisée surtout suivant la relation C<'H"-CtP-C0-CH=-CH=-i-30 = G«H"— CH^- GO^H + CH^- CO^H. La constitution de la cyclohexylbutanone et du cyclohexylbutanol obtenus se trouve par là même établie. Vélher acétique du cycloliexyl-l\-bulanoi-'i C"'H'''. C'-H'O', obtenu dans l'action de l'anhydride acétique sur le cyclohexylbutanol, est un liquide incolore, d'odeur agréable. Il bout à i29°-i3o° à la pression de 3i™"\ he phényluréthane du cyclohexyl-f\-butanol-'i a été préparé en mélangeant molécules égales d'isocyanate de phényle et de cyclohexylbutanol. Après 3 jours de contact à froid, le mélange s'est pris en une masse de cristaux que l'on a purifiés par cristallisation dans l'alcool à ()5". (') (Comptes rendus, l. loi, 191'., |>. 1705. SÉANCE DU 22 OCKjBRE I917. 56l Ce pht'nyluréthane répond à la formule C0(' ^ piouia ' ^1 se présente en petites aiguilles prismatiques incolores et fond à 76°. La cychhexyl-^-butanone-i C«H" - CH- - GO - CH^ - CH^ est un liquide incolore d'odeur faible et agréable, très peu soluble dans Teau. Elle bout à i23°-i24° sous la pression de 3i""". Sa densité à o^est 0,917. Elle ne se combine pas au bisulfite de sodium. La semicarbazone C« H" - CH^ — G = N — Ml - CO — NH^ s'obtient en faisant réagir à froid molécules égales de chlorhydrate de semi- carbazide, d'acétate de sodium et de cycloliexylbutanone, dissous dans le moins possible d'alcool. Elle se dépose, après quelques jours, sous forme de petites aiguilles prismatiques incolores. Elle fond à i45°-i4<>". GÉOLOGIE. — Sur la structure et la composition pétro graphique du pic du Teyde. Note ( ') de M. Lucas-F. IVavarro. La composition pétrographique du pic du Teyde qui se dresse au milieu de la caldeira de Ténériffe est complexe. Le Pan de A-zucar est couvert dans ses deux tiers inférieurs par des matériaux meubles de ponces; son tiers supérieur est complètement altéré par les fumerolles; il s'est produit ainsi une argile rouge, localement recouverte de hyalite, partout impré- gnée d'opale; au voisinage des fumerolles actives, elle est transformée en une boue rendue corrosive par de l'acide sulfurique et recouverte d'abon- dants cristaux dendritiques de soufre. A l'extérieur du Pan de Azucar, mais non loin de la Rambleta, se trouvent d'autres fumerolles moins actives que celles du cratère, mais qui déposent encore beaucoup de soufre. Dans l'une d'elles, aujourd'hui éteinte, appelée Montana Pria (Montagne froide), on observe une quantité considérable de gypse. De la Rambletai5'est épanchée sur les flancs du volcan des torrents d'une lave noire qui les cou\rent d'un manteau continu; c'est une hyaloandésite contenant de fins microlites feldspathiques et un peu de magnétite dans du verre sur lequel se détachent de grands cristaux de plagioclase et d'augite (') Séance du i5 octobre 1917. C. R., 1917, 3' Semestre. (T. 1G5, N" 17.) . 74 562 ACADÉMIE DES SCIENCES. verdâtre. D'autres coulées sont formées par un trachyte vitreux, riche en phénocristaux de sanidine avec un peu de hornblende, de magnélite et de menus microlites feldspathiques groupés en faisceaux. Du côté Nord, ces matériaux descendent jusqu'à la Canada, mais partout ailleurs ils s'arrêtent à une altitude plus élevée, car ils ont été érodés, laissant voir au-dessous d'eux le squelette du Teyde, qui se reconnaît à sa couleur rouge et aux genêts qui y poussent en abondance. A l'extrémité des courants de lave on remarque des bombes volcaniques fragiles qui ont jusqu'à 65™". Le Chahorra ou Pico Viejo, dont le contact avec le vrai Teyde est caché sous un manteau de lave, présente un cratère presque circulaire à parois verticales et à fond plat où ne se voit aucune fumerolle. La dépression ne mesure pas moins de 800'" de diamètre; du côté de l'Ouest, il en existe une autre secondaire de loo" à i5o'" de diamètre avec quelque 60'" de profondeur. La différence de hauteur entre le bord du cratère et la dépres- sion qu'il domine n'a pas moins de 160'". Les parois de ce cratère sont formées par des phonolites, des trachyphonolites et des trachyandésites. La Montana Blanca, cet autre accident important du Teyde, est consti- tuée par plusieurs mamelons couverts de ponces ('j, légèrement rou- geàtres, mélangées à des fragments d'obsidienne noire. Ces matériaux résultent de très grandes explosions, car ils couvrent le fond de la caldeira sur ô""" dans la direction du Nord-Est. Les épanchements de lave sont peu importants, ils consistent en un hyalotrachyte rougeâtre, poreux, sur lequel ne pousse aucune végétation. Cette roche ne renferme que quelques cristaux de sanidine et d'anorthose, dans un verre parsemé de fins microlites feldspathiques et de ponctuations ferrugineuses. I^a Montaùa Rajada (Montagne crevassée ) est une large coupole d'obsi- dienne, qui a dû s'élever en masse, sans explosion, et qui, par refroidisse- ment, s'est fendue d'une façon capricieuse; les fentes ainsi ouvertes sont parfois de véritables abîmes. Elle est localement recouverte par les lapilli de la Montana Blanca qui a comblé une partie de ses dépressions. Le fond de la grande caldeira, depuis le pied du Pic jusqu'aux Canadas, est un véritable océan de laves, d'où s'élèvent çà et là de nombreux cônes de débris de diverses dimensions; ils présentent trois aspects suivant leur (') Cette ponce est exploitée; il en est exporté environ i.mj tonnes par an en Angle- terre et aux l'^tats-lJnls. SÉANCE DU 22 OCTOBRE I917. 563 composition pétrographique : trachyphonolite gris, très altéré complète- ment couvert par le genêt blanc de Teyde (Sparlocytisus Nubigenus, Webh et Bert.) surtout abondant au pied du Pico Viejo; phonolite tegyrinique bleuâtre, se débitant en polyèdres ou en grandes dalles, elle aussi couverte de genêts, mais moins abondamment ([ue la roche précédente; enfin, liyalotrachyte rougeâtre cellulaire de la Montana Blanca dépourvu de toute végétation. Enfin la lave de la violente éruption historique du Pico \iejo est noire, dense; elle s'étend depuis le versant sud du volcan jusqu'à la paroi même de la Canada dans un secteur de 4o". C'est une labradorite augitique vitreuse, finement cristalline, très pauvre en phénocristaux. Reste à discuter la question de l'âge relatif de ces divers matériaux. Le grand volcan qui constitue la caldeira s'est édifié sur les restes d'éruptions sous-marines (Téno et Anaga) dont l'âge ne peut être fixé en l'absence de tout sédiment. Ces éruptions datent probablement du Tertiaire moyen. Les roches qui constituent les parois des Canadas (trachyphonolites et trachytes en coulées ou en filons) me paraissent dater du début de l'époque quaternaire. Les matériaux de l'intérieur de la caldeira sont tous posté- rieurs à cette venue, à l'exception des rochers appelés Roques, qui sont contemporains des parois du grand cirque. A l'intérieur de celui-ci les formations les plus anciennes sont probablement ce que les naturels du pays ont appelé Pico Viejo. ( F^e pic du Teyde proprement dit s'est formé sur le versant oriental du Pico Viejo et de l'époque de son activité maximum doit dater la plus grande partie des laves phonolitiques qui recouvrent le sol de la caldeira. C'est à travers ces laves que se sont produites plus tard les éruptions qui ont édifié la Montana Rajada, la Montana Blanca et postérieurement divers cônes parasites (Montana Negra, las Mostazas, Abejeras, los Tomillos, la Cruz, de las Lajas, etc.) formés de lapilli. Le Teyde, qui est probablement en activité ininterrompue depuis le Quaternaire moyen, a fourni à une époque très moderne les laves noires andésitiques, qui forment son manteau extérieur. Enfin, la dernière érup- tion est celle du Chahorra, datant de 1798, qui a donné des matériaux basiques, comme toutes les éruptions historiques qui se sont produites en d'autres points de l'île. 564 ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Su7- la présence du Cambrien inférieur à l'ouest de Yunnan fou. Note de M. J. Deprat, présentée par M. Douvillé. Pendant une excursion en novembre 1916,] ai pu reconnaître la présence du Cambrien inférieur dans la direction de Ta-li fou, dans une région que je n'avais encore pu aborder. Très puissant, comme dans tout le Yunnan orientai, cet étage offre la même série de grès, marnes, schistes, et grau- wackes de tous genres, avec un épais horizon calcaire. A Kiong-tchou-sseu notamment, à une douzaine de kilomètres à l'ouest de Yunnan fou, j'ai retrouvé la faune géorgienne à Redliclda chincnsis et Palœolenus Douvillei. Devant rentrer à Hanoï, je n'ai pu poursuivre cette étude que je comptais reprendre durant l'été de 1917. Mais un résultat important est déjà acquis : d'abord le Cambrien forme entre Ngan-ning et Yunnan fou une chaîne puissante de terrains plissés orientés Sud-Sud-Ouest Nord-Nord-Est et allant rejoindre vers le Nord la bande cambrienne que j'ai tracée sur ma carte en 191 2 aunorddelan-Kai-tseu. Cette bande relaie à l'Ouest la bande carbo- niférienne et permienne du Si-chann ; ensuite j 'ai pu me rendre compte que le Cambrien paraît offrir une grosse extension entre Yunnan fou et Ta-li fou. Ceci est important, car une grande partie des terrains que Leclère avait signalés comme permiens à la suite de son voyage, devront vraisemblablement rentrer dans la rubriijue « Cambrien ». Cette période paraît donc avoir accu- mulé dans tout le Yunnan une masse énorme de sédiments et offrir dans cette province une extension géographique très grande. D'autre part, ces nouveaux gisements géorgiens de l'Ouest paraissent, d'après mes premières recherches, devoir fournir des fossiles en bon état et abondants. BOTANIQUE. — Sur l excrétion acide des racines. Note de M. Henri Coupin, présentée par M. Gaston Bonnier. C'est une notion classique que les racines (du moins certaines d'entre elles, car les auteurs ne précisent généralement pas ou se bornent simple- ment à citer celles du Haricot et du Maïs) excrètent un liquide acide, susceptible d'agir sur les particules du sol. Pour le constater, on recom- mande de faire pousser les racines dans une atmosphère humide et de les faire ranq^er sur du papier de tournesol bleu mouillé, ce qui permet, d'une part de constater que le papier rougit, et, d'autre pari, de voir, dit-on. SÉANCE DU 32 OCTOBRE 1917. 565 que l'excrétion s'efFectue par les poils radicaux. En réalité, si l'on emploie une pareille méthode, on n'obtient que des résultats souvent nuls ou, tout au moins, contradictoires d'un échantillon à l'autre, ce qui fait qu'on ne peut en tirer la moindre indication nette et explique, sans doute, pourquoi on n'a publié sur la question, cependant intéressante, qu'un nombre très restreint de travaux. En examinant les choses de plus près, on ne tarde pas à voir que le procédé au papier de tournesol est beaucoup trop grossier, car, ou bien le contact entre lui et la racine ne se fait pas, ou bien, au con- traire, il a lieu si intimement que la racine est lésée. Pour obvier à ces inconvénients, j'ai modifié la technique de manière à la rendre d'une extrême sensibilité: cette technique consiste à employer de la gélose à i pour 100 (dans de l'eau de source, solution nutritive faible) et colorée en un beau bleu avec du tournesol. On obtient ainsi une gelée transparente qu'on peut couler dans des tubes à essais et dans laquelle les jeunes germinations s'enracinent très bien. Pour éviter l'intervention des bactéries, on stérilise les tubes à l'autoclave et l'on n'y place que des germinations obtenues asepliquement par la stérilisation superficielle des graines, leur gonflement dans de l'eau stérilisée et leur germination sur du coton hydrophile, également stérilisé. Les choses étant ainsi disposées, on ne tarde pas à voir le pourtour de la racine s'entourer d'une zone rose, puis celle-ci s'étendre peu à peu à presque tout le tube, indiquant la production d'un liquide acide, dont la nature (acide malique?) n'est, d'ailleurs, pas encore connue. Sur les 26 semences que j'ai mises en expérience (Ricin, Betterave, Pin pignon. Avoine, Mais, Pois, Radis, Sarrasin gris, Sarrasin de Tartarie, Belle- de-nuit, Blé, Moutarde, Scorsonère, Cresson alénois, Lupin blanc, Chou, Soleil, Chanvre, Luzerne, Chicorée, Carotte, Oignon, Fève, Tomate, Courge, Epinard), toutes, sans exception, ont donné un résultat positif. Comme elles ont été choisies un peu au hasard dans les principaux types biologiques des plantes, il semble vraisemlilable d'admettre, ce qui n'avait pas encore été montré, que la production d'un liquide acide par les racines est un fait général, ou, du moins, extrêmement répandu, quoique, parfois, réduif à des traces (Chou, Scorsonère, Luzerne, Carotte, Oignon). Dans les mêmes expériences, on remarque que cette production acide commence dés que la racine sort de la semence et se poursuit jusquà la fin de son existence. Dans quelques cas, cependant, l'excrétion semble s'arrêter de bonne heure (Scorsonère, Betterave, Carotte, Oignon). Les principales différences qu'on rencontre d'une racine à l'autre tiennent à Viutcnsilê de 566 ACADÉMIE DES SCIENCES. Vacidité de l'excrétion, laquelle se constate assez vaguement, d'ailleurs, par la teinte plus ou moins rose de la gelée tournesolée. Il semble, par exemple, que cette excrétion est moins intense chez le Blé, l'Avoine, la Betterave, la Moutarde, le Chou, la Scorsonère, la Luzerne, l'Oignon, que chez le Lupin blanc, le Maïs, le Ricin, le Pois, le Soleil, la Courge, où elle est [jarliculièrement forte. Mais ce sont là des notions qui gagneraient à être précisées par des dosages. Pour compléter les études précédentes, j'ai efTectué une autre série d'expériences en déposant une épaisse couche de gelée tournesolée sur des lames de verre et en amenant les racines à croître à sa surface, le tout étant placé dans l'air humide. Dans ces conditions, on se rend compte que, con- trairement à ce que disent tous les Ouvrages classiques, Vexcrètion ne s'effectue pas paj- les poils radicaux, lesquels conservent toujours leur aspect blanc, ou, tout au plus, se teintent de bleu de tournesol, lequel ne vire jamais au rosé. L'excrétion a lieu, en réalité, par les cellules superficielles de l'écorce, aussi bien dans la région couverte de poils absorbants que dans celle qui n'en possède pas encore (entre la pointe et la région pileuse) et dans celle qui n'en possède plus (région dénudée). Elle s'effectue, d'ailleurs, aussi bien chez les racines qui, dans la gelée, présentent des poils absor- bants (Radis, Belle-de-nuit, Avoine, Cresson alénois. Courge) que chez celles qui n'en émettent pas (Maïs, Pin pignon, Moutarde, Ricin, Pois, Lupin), ce qui est une confirmation indirecte de ce que j'ai dit plus haut de la non-intervention des poils radicaux dans l'excrétion acide. Par le môme dispositif, on peut constater que la production d^un liquide acide est pcwticulièrement intense sur les parties superjicielles de l'écorce ijui ont été lésées et qui, dès lors, se montrent en rouge foncé. C'est là un cas très fréquent et qui se comprend si l'on remarque que les racines sont revêtues de tissus très peu consistants. Il se constate particulièrement dans l'expé- rience classique au papier de tournesol, dont les aspérités suffisent à érafler la surface et aussi, vraisemblablement, dans le sol, dont les particules ou la surface des roches sont si souvent anguleuses. On peut aussi le provoquer expérimentalement en pratiquant de fines égratignures longitudinales superficielles avec une aiguille lancéolée. Je croirais même volontiers que les corrosions si souvent décrites (d'une manière peut-être exagérée) du fait des racines sur diverses roches (marbre, etc.) sont plutôt dues aux cre- vasses superficielles produisant un liquide acide de l'écorce qu'à l'excrétion naturelle de ce liquide, laquelle est presque toujours d'intensité assez faible. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1917. 56; ciliMii: laor.OGlQUE. — Influence, de Ici glycérine sur C actwilè de V inverline . iNote de M. E>i. Boukouelot, présentée par M. Moureu. Lorsqu'à une solution aqueuse de certains glucobioses, tels que le gen- tiobiose ou de certains galactobioses, tels que ceux dont la synthèse biochi- mique a été réalisée dans mon laboratoire, on ajoute le ferment susceptible de les hydrolyser (gentiobiase, galactobiase ), l'hydrolyse ne va pas jusqu'au bout : elle est, comme on le sait aujourd'hui, limitée par la réaction con- traire qui croit peu à peu, à mesure qu'augmentent les produits de l'hydro- lyse, jusqu'à compenser cette dernière. Une paraît pas en être ainsi pour l'hydrolyse, par l'invertine, du sucre de canne en solution aqueuse. D'après plusieurs savants, et mes recherclies confirment leur opinion, la réaction se poursuivrait jusqu'au dédoublement total; du moins n'a-t-on pu démontrer d'une façon certaine qu'une portion de ce sucre reste inattaquée. On comprend d'après cela qu'on n'ait pas réussi (et j'ai fait moi-même sur ce point de nombreux essais infructeux) à effectuer la synthèse du sucre de canne en faisant agir l'iuvertine dans des solutions aqueuses des composants de ce sucre : glucose et lévulose, alors que nous avons, mes collaborateurs et moi, effectué, par le même procédé, la synthèse d'autres disaccharides analogues. Je suis convaincu, cependant, que l'invertine aussi bien que les ferments qui nous ont servi dans ces synthèses, et que les ferments des glucosides et des galactosides d'à Icools, possèdent des propriétés hydrolysantes et synthétisantes. Mais on peut se demander si l'équilibre propre à l'action de l'invertine dans l'eau n'est pas, à cause de cette eau, tellement rapprochée de la fin de l'hydrolyse qu'elle paraît se confondre avec elle. Dans cette hypothèse, il était tout indiqué de chercher à réaliser la syn- thèse biochimique du sucre de canne non plus dans l'eau, mais dans un liquide indifférent, capable de dissoudre le glucose et le lévulose, sans qu'il fût besoin de l'additionner d'eau. La glycérine m'a paru remplir ces conditions : elle dissout les deux sucres et l'on peut, si on le juge à propos, l'additionner de minimes quantités d'eau. Il fallait seulement employer une invertine ne renfermant pas de glucosidase, sans (juoi il se fût formé des polyglucoses, ce qui eût com- 568 ACADÉMIE DES SCIENCES. pliqué les résultats. Précisément, l'invertine qui me sert depuis longtemps pour la recherche du sucre de canne dans les plantes, et qui est obtenue en partant de la levure haute tuée par l'alcool, est dans ce cas. On a d'abord opéré sans addition d'eau. A une solution de poids égaux de glucose et de lévulose dans de la glycérine neutre, chimiquement pure, on a ajouté de l'invertine et l'on a abandonné le mélange pendant plus d'un mois à la température du laboratoire : il n'y a pas eu de réaction synthéti- sante. On a opéré ensuite avec la même glycérine additionnée de 2 et de 3 pour 100 d'eau : les résultats ont été également négatifs. On a alors essayé l'expérience au point de vue hydrolytique, ajoutant de l'invertine à une solution de sucre de canne dans le même véhicule addi- tionné ou non de 2 ou 3 pour 100 d'eau. Comme on pouvait s'y attendre, il n'y a pas eu d'hydrolyse. Avant d'aller plus loin, il était nécessaire de savoirs! la glycérine pouvait par elle-même affaiblir l'activité de l'invertine. A cet effet des expériences d'hydrolyse pour lesquelles on a fait varier les proportions de glycérine ont été instituées comme il suit : Saccharose 4° Solution d'invertine 10™" Glycérine pure, de o""' à 5o™' l^lau distillée, q. s. p. f 100''"' Toluène xxx gouttes La solution d'invertine a été préparée en faisant macérer dans de l'eau distillée, pendant i5 heures, de la levure haute tuée par l'alcool à 95*' et desséchée. On a fait dissoudre le saccharose dans i5'°'' d'eau; on a ajouté la glycérine, puis la solution d'invertine; après quoi, on a complété avec de l'eau le volume de 100'"'° et ajouté le toluène. On a mélangé et aban- donné à la température du laboratoire; celle-ci a atteint durant certains jours 22^,5 pour descendre dans les derniers temps à i4'' et même à i3". Pour apprécier les progrès de l'hydrolyse, on a examiné au polari- mètre {l=-2), à des intervalles convenables, les mélanges lillrés. Les résultats de ces observations sont rassemblés dans le Tableau suivant : SêANCË DU 22 OCltÔBKË tgi^. ^Jlg t)un-o. Volume île glycérine piiic pour lOO"^™' (lu mélange : la réaction. IKm'. 10""'. 20™'. .30""'. SOcm'. o , " / o , o , 0 / o heure -i-.5.i6 -h5.i6 +5.i6 4-5.i6 -i-5.i6 6 » -1-3.56 H-il..38 -^1.48 -t-5.io -f-5.i2 23 » -1-2. 10 +3.38 -+-4.18 -H4.54 +5.4 46 » -+-0.32 -!-2.36 -^3.38 -1-4.30 -1-4-58 4 jours — I. 2 -1-1.16 -1-2.40 -t-3.52 -1-4 -48 6 » — i.3o -1-0.22 -l-i.5o -1-3.22 4-4-42 7 » — 1.38 -Ho. 4 -1-1.36 -1-3. 6 » g » — t. 38 — o.3o -i-i. -1-2.36 -1-4. 3o 12 » » — 0.56 -ho.26 -1-2. 6 « 18 » » — 1.22 — 0.l4 -H 1.20 » 26 » » — 1.38 » » -1-3.46 27 » » — 1.40 — 0.52 -t-O.32 » 3o » » — i,4o — 1. 2 -1-0.22 » 34 » » » — 1.8 -t-o.io -1-3. 3o Ces résultats montrent nettement que Factivité de l'invertine est aiï'aiblie par la glycérine, l'afFaiblissement étant d'autant plus fort que la proportion de glycérine est plus élevée. Sans glycérine, l'hydrolyse était complète en 7 jours; tandis qu'en présence de 10 pour 100 en volume de glycérine, il a fallu 27 jours environ pour arriver au même résultat, et que le 27' jour, dans le mélange à 5o pour 100 de glycérine, l'hydrolyse n'avait atteint que 21,6 pour 100 du sucre. Reste à savoir si cet affaiblissement est dû à une destruction progressive du ferment ou une action empêchante particulière de la glycérine. BACTÉRIOLOGIE. — L'emploi de l'eau de Javel du commerce dans le traitenienl des plaies infectées. Note de M. Cazi\ et M"® S. Kroxgold, présentée par M. Roux. Ainsi que M. Borrel l'a iiinnlié e.\[)érimentalement, les spores contenues diiu.s la Ilmi'c J(? jardin, plongées dans des dilutions d'eau de Javel au y^^ au -^^ et au j^. après une demi-heure de contact, ne donnent plus de culture dans la gélose Veillon, tandis qu'elles cultivent encore dans le bouillon; mais, après trois heures de contact, elles se montrent stériles même dans ce dernier milieu. L'eau de .Tavcl eiiiployce contenait 27'', i63 de chlore aclif et 23'', 7 de C. R., 1917, r Semestre. (T. Itô, ^• 17.) 7'' r)70 ACADÉMIE DES SCIENCES. soude par litre. PartaiU de ce fait expérimental, nous avons adopté, pour nos solutions antiseptiques d'emploi chirurgical, l'eau de Javel diluée dans la proportion de iS^ pour i' d'eau stérilisée. Dans une Communication antérieure à l'Académie des Sciences ( ' ), nous avons signalé le haut pou- voir bactéricide de cette solution d'eau de Javel à i5 pour looo, parfaite- ment tolérée par les tissus même en applications continues. Depuis, nous avons enregistré les résultats de 5io cas de blessures traités par la solution d'eau de Javel (à i5 pour looo), à l'hôpital de l'Ecole Polytechnique (ambulance de M'""" Messimy) depuis le mois de septembre 191 5 jusqu'au mois de juin 1917, et, par un grand nombre d'examens bactériologiques de plaies, nous avons démontré son action spécifique sur un groupe de bac- téries : anaérobies. Ces 5 10 cas comprennent : )55 fiactiires compliquées ou fractures articulaires, avec grands délabremenls^ mortification el nécrose plus ou moins étendue des tissus. 286 plaies très infectées des parties molles, vastes arrachements musculaires par projectiles ayant pénétré profondément, parfois avec section de vaisseaux importants. 44 amputés venant de la zone des armées avec des plaies opératoires suppurées. Il s'agissait iJes malades infectés, affaiblis par une suppuration antérieuregraveel souvent prolongée (lambeaux de qualité douteuse, fusées purulentes dans les gaines tendi- neuses et les loges musculaires, etc.). 25 blessés, porteurs de plaies multiples, sétons des parties molles, plaies plus ou moins superficielles des niasses musculaires, fragments de projectiles et débris vesti- mentaires, quelquefois avec un léger dégagement gazeux à l'ouverture de la plaie. Parmi ces 5io blessés il y a eu seulement 3 morts; un porteur de plaies multiples par éclats d'obus est mort du tétanos 8 joiirs après son entrée à l'hôpital; un autre, porteur d'une fracture compliquée de jambe avec plaies très infectées par éclats d'obus, est mort 48 heures après l'ampu- tation; le troisième, arrivé sans pouls avec des blessures multiples des membres inférieurs et du bassin par éclats d'obus, est mort le dixième jour à la suite d'un ictère grave. Sur les 5o7 autres blessés graves ou sérieux, tous guéris, deux amputations ont été faites à cause de l'étendue des lésions et non en raison de leur septicité. 33 blessés au moins, malgré les lésions vasculaires qu'ils présentaient et l'état d'attrition des muscles, n'ont pas fait de gangrène gazeuse. L'emploi de l'eau de Javel du commerce diluée, dans le traitement des plaies infectées, a été dit inutilisable à cause de ses propriétés irritantes ou ('} M. (IazIiN et M"'- S. IvKON'GOi,!), Cuiiiplei; rem/iis, t. 162, igiG, p. 89. SÉANCE DU 22 OCTOBRE I917. 57 1 caustiques. M. Daufresne (') croit même l'avoir démontré expérimenta- lement par l'action sur les tissus. Or, nous avons comparé l'action sur la peau humaine de la solution de DaUin, de l'hypochlorite de soude chirur- gical de Daufresne (^) et de l'eau de Javel du commerce ramenée par dilu- tion au titre de o,5o pour 100 d'hjpochlorite de soude qui est celui de la solution de Dakin et du liquide de Daufresne. Nous avons constaté, comme M. Daufresne, que la solution d'eau de Javel à 0*^,50 pour 100 d'hypochlo- rite de soude, altère la peau. Ce n'est pas cette dilution à os, 5o pour 100 que nous utilisons pour l'usage chirurgical, mais bien la solution contenant i5''' d'eau de Javel par litre d'eau et renfermant seulement 0^,427 d'hjpo- chlorite de soude pour 1000, soit 12 fois moins que les liquides de Dakin ou de Daufresne. Notre dilution d'eau de Javel mise en contact avec des fragments de peau n'altère nullement celle-ci même après un contact de 24 heures, tandis que la même peau est sensiblement modifiée si elle reste 2 heures dans la solution de Dakin ou de Daufresne. Les coupes histologiques démontrent l'action nuisible des liquides contenant qs, 5o pour 100 d'hypochlorite de soude. Le tableau ci-dessous résume les résultats de nos expériences. Tous les essais ont été faits sur 3'*^ de peau humaine pour 100'''"' de solution. Eau de Javel Durée à 15 pour 1000 de contact. Solution Dakin. contenant — Hypochlorite Daufresne. Ce, 427 pour 10(10 Après Eau de .lavel à 0,50 pour 100 d'hypoclilorite. d'hypochlorite. U 10 pour 1000. Etat de la peau. i Décoloration, derme gonflé, début d'e\- ) foliation de l'épiderme, gélificalion par- \ Aspect sain Aspect sain tielle. ] Hislolyse et exfoliation avancées. Gélificalion plus complète. ! Dissociation totale de l'épiderme, gélid- ] -, . . r» ■ i , ,. f ■ n 1 f Légère Décoloration cation complète, digestion partielle du >,.,.• • .-i 1 ' ' " "^ \ décoloration imperceptible fragment. ) (') La Presse médicale, 23 octobre 1916, p. 474-476. (») Les hypoclilorites de Dakin et de Daufre'^ne ont été préparés et titrés avec grand soin par M. Travers, de l'Institut Pasteur. 57a A.CADÉMI8 UEi SGlENCeS, Durée dfl contact. Solution Dakin, Eau de Javcl à lô pour 1000 — Hypochlorite Daufresne, conLenant Après Eau de Javel à 0,50 pour ICO d'hypochloritc, O',427d'hypocliloriieet à lOpourlOOO, Examen histologiqiie de la peau. l Destruction totale de l'épiderme et de la I ^ . . • ■ c ■. 1 .,,.,.. I Derme et épidémie partaite- \ couche derrao-papiilaire. Les faisceaux / , , I . . ., , , T- \ nient normaux avec glandes 2a heures ' du tissu conionctif du derme mortifies } , . <■ 1 1 ^ I .,,,.. ,1 sudoripares prolondes, glan- / et partiellement dissocies, quelques l , ,, - -i f ' 1 des sébacées et poils, \ glandes sébacées. ) Conclusions. — La solution antiseptique d'eau de Javel à i5 pour 1000, contenant 0^,427 d'Iiypochlorite, a fait ses preuves sous nos yeux. En raison de son maniement simple, nous pensons qu'il serait utile pour les blesses que son emploi se généralisât. La solution de Dakin s'est montrée irritante et son action bactéricide, au point de vue pratique de la désin- fection des plaies, inférieure à celle de l'eau de Javel à i5 pour 1000. Nous croyons devoir attribuer les propriétés caustiques du liquide de Dakin à la trop grande proportion de l'hypochlorite de soude. CHIRUKGIE. — Sur le traitement des plaies de guerre par l'action combinée des radiations visibles et ultraviolettes. Note (') de MM. Charles Benoit et AxDRft HixBRONNER, présentée par M. Dastre. L'action favorable des rayons solaires pour le traitement des plaies est bien connue. En nous basant sur le fait, nous avons chercbé à combiner à l'action des rayons visibles, qui constitue la presque totalité du speclre solaire, l'action spécifique additive d'une proportion importante de rayons à courte longueur d'onde, c'est-à-dire de rayons ultraviolets. La source lumineuse employée a été la lampe à mercure Cooper-Hewitt, très riche en rayons photochimiques. Nos expériences ont été poursuivies depuis plus de deux ans; plusieurs centaines de cas ayant été traités, il est permis d'en induire les résultats probants exposés ci-dessous. 1° Plaies atones ou ulcérées. — Il importe, pour leur traitement, de réveiller la vitalité du milieu et d'en modifier la surface. A cet effet, la (') Séance du i5 septembre lyiy, SÉANCE DU sa OCTOBRE I9I7. 57v'J lampe est placée à petite distance ou même au contact de la plaie, en inter- calant toutefois un écran à double lame de quartz qui, par une circulation d'eau, évite l'échauiïement. La durée d'irradiation sera de 2 à 3 minutes pendant deux ou trois jours. On laisse ensuite reposer la plaie pendant deux jours (pansement : gaze aseptique sèche tous les jours). La plaie en évoluant passe rapidement du grisâtre au rouge brun, puis au rouge vif. La suppuration est inodore dès le deuxième jour, et diminue après le sixième jour. Des plaies datant de plusieurs mois, rebelles à tout traitement ou topique, ont été transformées en une quinzaine de jours en plaies franches et vivaces. 2° Plaies récentes à i^aste surface. — Il importe, pour leur traitement, d'employer des irradiations d'intensité moyenne s'étendant à la fois, à la plaie elle-même et à la plus grande partie possible des téguments voisins. Les deux premiers jours, l'appareil est placé à 5o"" pendant 2 à 3 minutes. On accoutume ainsi les téguments en évitant les érytlièmes. On diminue ensuite progressivement la distance à 4 puis So"™; en augmentant par contre la durée de l'irradiation jusqu'à 10 minutes (pansements secs stéri- lisés). La suppuration est abondante dès le début, l'irradiation provoquant une phagocytose très active. Le pus, d'abord riche en micro-organismes, n'en renferme plus vers le septième jour que 2 à 4 P^r champ micros- copique. La suppuration disparaît ensuite presque complètement. La plaie est alors inodore, indolore, sans bourgeons exubérants. L'action ultraviolette dans tous ces cas s'est montrée cicatrisante, stéri- lisante et analgésiante au plus haut point. Les gains obtenus pour la durée de la cicatrisation ont varié suivant les cas de 5o à 60 pour 100. Le processus de cicatrisation résultant de l'action ultraviolette est tout particulier. Non seulement les cicatrices sont souples, sans adhérences et sans indurations chéloïdiennes, mais encore, au lieu d'une cicatrice fibreuse comblant peu à peu la surface, on constate le rétrécissement progressif de celle-ci, au point que des plaies de 5'"' à 10'™ de diamètre se sont résolues en cicatrices ne dépassant pas parfois i"" de diamètre. En môme temps que les irradiations locales, on a toujours effectué simul- tanément des irradiations plus étendues, ou même .donné des bains de lu- mière complets, avec comme résultats une amélioration remarquable dans l'état général : l'appétit augmente avec les forces, la circulation sanguine activée favorise la disparitigp des oedèmes, des yaideurs, des troubles tro- phiques. $74 ACADÉMIE DES SCIENCES. .'i° Traitemeiu dès fractures. ~ Les fractures sont très heureusement influencées par l'ultraviolet. > Dansi les fractures fermées, l'e^^altation de la vitalité produite dans le membre largement irradié provoque une consolidation rapide et un cal solide. Des fractures non consolidées depuis plusieurs mois ont donné un calxésistant après 25 à 3o jours de traitement. . Dans les fractures ouvertes, le traitement par l'ultraviolet facilite une plus rapide détersion des foyers, accélère l'élimination des esquilles et aide à la consolidation. A i6 heures l'Académie se fornae en comité secret. COi>IITE SECRET. Rapport du Conseil de la Fondation Loutreuil. (Membres du Cionseil : MM. d'Arsonval, l'Emile Picard, Jordan, l*e Gliatelier, le Prince Bonaparte; A. Lacroix, rapporteur.) Pour la troisième fois, le Conseil de la Fondation Loutreuil vient faire connaître à l'Académie les subventions qu'il a attribuées sur les fonds disponibles; poqr la troisième fois, ses travaux ont été effectués en temps de guerre, enfin les pouvoirs de ceux de ses membres qui sont élus par l'Académie (pour une période triennale) arrivent à expiration. Il a paru au rapporteur que ces diverses circonstances lui imposaient le devoir de présenter eu premier lieu quelques remarques, les unes d'ordre général, les autres déterminées par les circonstances actuelles. ; M. Loutreuil a été très large et en même temps très exphcite dang la définition des buts de sa fondation. ■ 'i'« Le revenu annuel sera consacré à encourager, dans les établissements de hante culture scientifique de Paris et de province (autres que les Universités), ainsi que par les savants et chercheurs libres,, indépendants de ces établissements : le progrès des sciences de toute nature; la création SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1917. S^O et le développement de Toutillage des laboratoires; le développement! des collections, bibliothèques et publications siavantes; les reclierches el les voyages scientifiques; la création de cours d'enseignement et à permettre de donner des allocations pécuniaires à des savants, attachés ou non à ces établissements et dont les ressources sont souvent inférieures à leur mérite. » Ce n'est certainement pas sans intention que dans cette énumération, « le progrés des sciences de toute nnturey> a été placé en première ligne, aussi est-ce avec la certitude d'entrer dans les vues du généreux donateur que le Conseil eût été heureux de pouvoir aider surtout des recherches originales. Il a eu le regret de constater que jusqu'ici les demandes concernant des travaux à exécuter sur un programme bien défini n'ont été présentées qu'en nombre infime. Depuis trois ans, le plus grand nombre des demandes ont eu pour objet des constitutions ou des perfectionnements d'outillage, plus souvent destinés à l'enseignement qu'à un travail personnel. Les heures tragiques que nous vivons sont sans doute pour quelque chose dans cette disposition regrettable; nous espérons qu'elle s'atténuera dans l'avenir. Nous avons relevé dans plus d'une demande cette impression qu'une subvention accordée à un établissement constituait une sorte de droit pour les établissements similaires à recevoir ultérieurement des subventions d'une valeur au moins équivalente; une demande renferme même l'expres- sion de « compensations dues ». C'est là une erreur qu'il importe de dis- siper. En instituant le comité consultatif et en désignant ceux des établisse- ments publics qui doivent y être représentés d'une façon permanente, M. Loutreuil n'a pas entendu conférer à ces établissements un droit à de périodiques subventions; il a voulu seulement faire bénéficier sa fondation de la compétence de ces grands établissements, leur donner une marque de sa confiance et de son estime et aussi leur assurer des facilités particu- lières pour la défense de leurs intérêts, mais il n'a en aucune façon voulu faire de la Caisse de la Fondation Loutreuil le prolongement de leur budget normal. Le règlement approuvé par l'Académie impose aux bénéficiaires de Èûb- ventions l'obligation de faire connaître danï le délai d'un an quel emploi ils ont fait des sommes accordées; tous les bénéficiaires, à beaucoup près, n'ont pas rempli ce devoir et parmi ceux qui y ont satisfait, beaucoup se ^70 ACADÉMIE Des ëCIENCËSi sont conlenlés de déclarer qu'en raison dos circonstances, de l'aug'menta- tation du prix des matières premières, de la raréfaction de la main- d'œuvre, les appareils projetés n'ont pu être construits, l'eNécution du programme subventionné étant ainsi remis à l'après-guerre. Tout cela se comprend, mais il a paru au Comité consultatif et aussi au Conseil qu'il n'y avait pas lieu de répéter l'expérience et qu'il était opportun de repousser, jusqu'à nouvel ordre, les demandes de subventions comportant l'achat d'appareils, à moins que des garanties spéciales ne soient fournies sur la possibilité de réaliser immédiatement leur construction. Enfin, alors que toute la jeunesse studieuse et un grand nombre de savants d'âge mûr combattent ou travaillent pour la défense nationale, il n'a pas semblé désirable d'engager la totalité des crédits mis à notre disposition en faveur de ceux que leur âge retient loin du front. Une fois la paix venue, des besoins nouveaux, des besoins considérables, auxquels les finances publiques ne pourtont satisfaire, surgiront de toutes parts; il faut dès à présent constituer des réserves pour cet avenir que nous espérons victorieux et prochain. Telles sont les causes pour lesquelles la liste des subvenlioiis .nccordées cette année a été très réduite. 1. — Demande des Etablissements désignés par le testament. i" Muséum national tV Histoire naturelle. — Sgoo*^'' à M. le professeur Louis Roule pour l'achèvement de ses recherches sur les migrations des Salmonidés. L'an dernier, une subvention a été accordée à ce savant pour étudier la migration de ponte et le repeuplement du saumon dans nos rivières de Bretagne. La question est importante au double point de vue de la biologie pure et de la pratique. M. Roule a pu montrer que dans le nord-ouest de la France, contrairement aux opinions ancienne!--, les miginlions lepicduc- trices sont de plusieurs types, que les repiodiicleurs ne pondent babiluel- lemenl qu'une fois, qu'ils sont attirés uniquement vers les eaux contenant un maximum d'oxygène dissous, que la première croissance, en eau douce, dure de un à deux ans et la seconde croissance, en mer, de trois à quatre ans en moyenne. Celte nouvelle subvention permettra à M. Roule d'achever ce travail dans les rivières à saumon du midi de la France et de continuer SÉANCE DU 22 OCTOBRE I917. 877 ses recherches sur les causes de l'absence de ce poisson dans les bassins fluviaux méditerranéens ainsi que de l'écliec des tentatives de peuplement qui y ont été faites. 2" Conseil central des Observatoires. — 8000''' à 1' Observatoire de Lvo.v, pour l'installation d'une ligne téléphonique. L'Observatoire de Lyon a des besoins de bien des sortes. Fm particulier, les recherches météorologiques doivent y entrer dans les voies nouvelles; l'annexion à l'Observatoire de Saint-Genis-Laval et à celui du parc de la Tête d'Or d'un observatoire de montagne peut donner d'importants résultats; c'est pour relier téléphoniquement avec Saint-Genis la station que M. Jean Mascart, directeur de ces Observatoires, organise au Mont Pilât, que la subvention est accordée. iSoo'^'' à M. IIemry Iîourget, directeur de l'Observatoire de Marseille, pour aider à la publication du Journal des Observateurs . Celte entreprise a non seulement un intérêt astronomique, mais encore un intérêt national. En dépit des difficultés résultant de la guerre, ce journal progresse, son programme se précise et il n'est pas douteux qu'il ne soit appelé à rendre aux astronomes les plus grands services; il leur en rend déjà. Les circonstances actuelles ne lui permettent pas de se passer d'une subvention : nous avons la certitude (jue celle que nous lui donnons sera bien employée. 3° École Polytechnique. — looo*^'' à M. le professeur A. Colson pour ses recherches de Chimie physique sur la particule dissoute et le contrôle expé- rimental des théories relatives aux dissolutions. Cette subvention aies mêmes motifsque celle accordée l'année dernière; elle aidera ce savant à achever ses travaux. 4° Ecole nationale i^étérinaire de Lyon. — rjooo'''' à cet établissement pour la constitution d'une installation radiologique. Une telle installation estd'une importance primordiale pour le diagnostic des maladies des animaux, aussi bien que pour les recherches anatomiques et physiologiques. Grâce à cette subvention, l'Ecole pourra se procurer un matériel dont il est privé et que ses ressources normales ne lui permet- traient pas d'obtenir avant longtemps. 35o'^'^ à M. le professeur Chari.es Porcher. C. R., 1917, v Semestre. (T. 165, N- 17.) 76 5 8 ACADEMIE DES SCIENCES. C;3Ue pelite subvention a pour but de compléter celle de SSo*^'' accordée l'année dernière pour l'achat d'appareils destinés à des recherches sur le lait; la hausse sur toutes choses l'a rendue nécessaire. 5" École nationale l'étérinaire de Toulouse. — Soûo*^' à cet établissement pour l'achat d'un appareil de projection automatique à enregistrement permettant l'utilisation de films cinématographiques. L'intérêt de cet appareil au point de vue de l'enseignement est incontes- table, soit pour l'étude du mouvement normal des animaux et pour celle des allures anomales, des boiteries, etc., soit pour des démonstrations d'obstétrique, d'opérations chirurgicales, etc. Toutes les demandes précédentes ont été examinées et transmises avec avis favorable par le Conseil des établissements intéressés qui est le répondant de chacun des bénéficiaires. II. — Demandes des Établissements appelés au Conseil consultatif par le Président de l'Académie. i" Conservatoire des Arts et Métiers. — Sooo'^'' à M. le professeur Lëo\ GuiLi.Et pour l'organisation d'un laboratoire de métallographie. L'application des méthodes minéralogiques à l'étude de la structure des métaux ot en particulier des aciers n'a pas seulement fourni aux théoriciens des vues nouvelles sur la constitution des alliages métalliques; elle a donné aussi de précieux résultats pratiques. Le microscope est devenu pour les métallurgistes un guide sûr qui n'a pas tardé à prendre une importance capitale dans les usines. Il est indispensaljle de vulgariser les méthodes, de les mettre à la disposition du plus grand nombre, (rcst dans cette intention que M. Guillet, dont la compétence en cette matière est bien connue, se propose de créer au Conservatoire une installation destinée au public nombreux qui suit son enseignement. M. Guillet est un homme de réalisation qui, malgré les difficultés présentes, exécutera sans retard le programme exposé; c'est sur cette assurance donnée par M. Le Chatelier que la subvention est accordée. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 19x7. 679 III. Demandes adressées directement. ï° "iooo" à MM. Ciiaiii.es Ai.i.laud et le D'' R. Jea.wki., chargés de missions scientifiques. Les naturalistes qui vont an delà des mers faire des explorations scienti- fiques trouvent assez facilement des concours officiels grâce auxquels ils peuvent mènera bien leurs reclierches sur le terrain, mais lorsqu'il s'agit de piiblii'r le résulliil de euis (frorls, ils se heurtent le plu^ soiixcnl à d's difficultés con^idéiahles, les adiuinistraUntis qui les ont aidés an départ se désintéressant trop souvent des résultats obtenus. Ils ont donc besoin d'un secours extérieur. MM. AUuaud et .leaunel ont exploré les trois grands massifs montagneux de l'Afrique orientale : Kilimandjaro, Kenya, Ruwenzory, ils sont actuel- lement à même de faire connaître la description des nombreux matériaux recueillis par eux. Ils ont commencé la publication de la zoologie qui com- prendra huit volumes, constitués par des fascicules indépendants. Chacun d'eux doit être consacré à un groupe spécial dont l'étude a été confiée aux meilleurs spécialistes. (Quarante-trois fascicules ont vu le jour déjà, grâce surtout à une subvention du Fonds Bonaparte. La somme que nous accordons aujourJ'hui à MM. AUuaud et Jeannel leur servira à l'impression d'une série de fascicules nouveaux consacrés à l'entomologie. Les membres de la Section de Zoologie ont été' unanimes à insister sur l'intérêt que présente cette publication. 2° iooo''"à M. Hexhi Bi.oxdel. Depuis plusieurs années, M. Blondel apporte une importante contribu- tion aux déterminations des éléments des orbites des planètes faites à l'Ob- servatoire de Marseille sur l'initiative de MM. L. Fabry et H. Bourget et au calcul de leurs éphémérides. M. Blondel est un travailleur bénévole non rétribué; la subvention, qui a été demandéepour luipar M. Bigourdan, lui servira à l'acquisition d'une machine à calculer et de livres indispen- sables à la continuation de son travail. 3° aono'"" à l'Institut d'Hydrologie et de Climatologie. Cet Institut, dontHa création date de quelques années, est rattaché pour ordre au Collège de France. La subvention accordée sera employée à la 5^d ACADÉMIE DES SCIENCES. réfeclion des analyses conccrnanl la chimie et la biologie des eaux miné- rales de France. Ce travail, déjà commencé dans les laboratoires dirigés par MM. Monreii, d'Arsonval, Bordas, a dû être interrompu, la guerre ayant privé l'Institut d'Hydrologie des fonds que lui allouaient nos grandes stations thermales. Il importe que cette œuvre se poursuive sans arrêt en vue de l'après-guerre pour que les stations thermales françaises puissent rendre tous les services que l'on attend d'elles. Cette demande a été défendue par M. d'Arsonval. If 2000''' à MM. li. Ledoux-Lebard et A. Dauvilliek, pour leurs recherches sur les rayons X. Ces deux savants ont publié dans les Comptes rendus àeV\caàèm\e. une série de Notes intéressantes sur la physique des rayons X très pénétrants et sur les applications biologiques et médicales de ces rayons. Ces recherches sont le résultat de l'initiative privée, elles demandent, pour être continuées, une instrumentation perfectionnée que la présente subvention, recom- mandée par M. d'Arsonval, permettra d'obtenir. 5° 2000*^'' à M. A. Paii,i,ot, directeur de la Station entomologique de Bourgogne, pour l'achat d'un matériel destiné à des recherches bactério- logiijues. Depuis 191 2, M. Paillot a abordé l'étude des microbes des insectes, domaine scientifique encore à peine exploré. Les recherches déjà publiées par ce biologiste sur les microbes du hanneton et des chenilles font pres- sentir que la dore microbienne des insectes est d'une extrême richesse et d'une grande complication. Son étude jettera un jour nouveau sur la bio- logie de ces infiniment petits; elle conduira à la spécification des microbes uliles, ceux qui sont parasites d'insectes nuisibles aux plantes cultivées, et aussi les microbes nuisibles qui vivent en parasites dans les insectes utiles. Après avoir travaillé à l'Institut Pasteur de Paris et à l'Institut bactériolo- gique de Lyon, M. Paillot doit continuer ses éludes dans la nouvelle station entomologique, récemment organisée à Saint-Genis- Laval près de Lyon; il lui faut créer de toutes pièces l'installation et l'outillage nécessaires. MM. Bouvier et Marchai se sont intéressés à cette demande. G" 1000'' à M. J. DE TiiÉXAC pour des recherches sur le traitement des ulcères variqueux et tuberculeux. SÊAPJdE bu 1i OCTOBRE t^f). 3^1 M. de Thézac est une figure sympathique, c'est un humanitaire quia con- sacré sa vie et la totalité de ses ressources à soulager les misères et à mora- liser les pécheurs bretons; il a fondé et il dirige dans ce but onze Abris du Marin en Bretagne ; il a eu l'occasion de constater la fréquence des ulcères variqueux et tuberculeux chez ses pensionnaires. Il s'est livré à de patientes recherches pour les atténuer et les guérir; elles l'ont amené à constater que ce résultat peut être obtenu par un traitement héliothérapique à l'aide de lentilles très larges et à très long foyer. Faute de ressources, il a dû jusqu'ici opérer avec un matériel de fortune; M. ^ ves Delage, qui a vu M. de Thézac à l'œuvre, a pu apprécier la valeur du traitement, effectué en grande partie avec des appareils qu'il lui a prêtés. Notre confrère a chaudement recommandé cette demande qui a été accueillie avec sympathie. 7° 3ooo'^'' à MM. Albert Portkvix, ingénieur des Arts et Manufactures, chef de travaux à l'Ecole centrale et Marcki.Garvix, ancien élève de l'Ecole polytechnique, adjoint au chef des travaux pratiques de Mécanique de cet établissement, pour des recherches sur le choc des corps. L'objet de ces recherches sera l'étude expérimentale des phénemènes qui se produisent dans le choc des corps solides : déformations permanentes au point de choc ; mouvements vibratoires dont l'énergie ne peut pas être récu- pérée sous forme de mouvements du centre de gravité; éventuellement dégradation d'énergie accompagnant tout transport d'énergie d'un point à un autre d'un même corps. Ces études visent une application pratique très importante concernant la mesure de la dureté des aciers par la perte de force vive qui se produit dans leur choc par une pointe de diamant. MM. Portevin et Garvin sont de jeunes ingénieurs qui se sont fait connaître déjà par des recherches originales; ils ne rencontreront' aucune difficulté pour trouver le local nécessaire à leurs recherches, mais il leur faudra y installer les appareils indispensables. M. Le Chatelier se porte leur garant. Les subventions accordées s'élèvent à la somme de 4/850'^''; nous en don- nons la récapitulation dans le Tableau suivant : 582 ACADÉMIE DES SCIENCES. 1° Etablissements désignés par le lestament Loutreuil. Muséum national d'Histoire naturelle MM. Roule 3ooo Observatoire de Lyon Sooo Observatoire de Marseille Bourget 1 5oo Ecole Polytechnique Colson i ooo Ecole vétérinaire de Lyon Sooo » Porcher 3.5o Ecole vétérinaire de Toulouse Sooo 2° Établissements admis |iar le Président. Conservatoire des Arts et Métiers M. Guillel 5ooo 3° Demandes directes. MM. Alluaud et Jeanne! 5ooo Blondel i ooo Institut d'Hydrologie et de Climatologie Sooo Ledoux-Lebard et Dauvillier 2000 Pailiot 2000 de Thézac 1 000 Porlevin et Garvin Sooo Total 4/ 85o La séance est levée à 16 heures et quart. E. P. SÉANCE DU 22 OCTOBRE 1-917. 5B3 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçcs dans les séances de juin 1917. Deux conférences sur la noniographie, par Maurice d'Ocagne : I. Principes de nomograpliie : II. Application des nomogrammes à alignement aux différents cas de résolution des triangles spkériques. Extrait de L'Enseignement mathématique (i5 novembre igrô et janvier-mars 1917). Paris, 1917; 1 fasc. in-8". Solution d'un problème remarquable relatif à la nouvelle table de diviseurs des nombres, par Ernest Lebon. Extrait des Rendiconli délia R. Aceademia dei Lincei (1='' avril 1917). Rome, Pio Befani, 1917; 1 fasc. in-8°. Recherches analytiques sur les carrés magiques, par le D" Prompt, Paris, Gauthier-Viliars, 1917; i fasc. in-8°. La presse clandestine dans la Belgique occupée, par Jean Massart. Paris-Nancy, Berger-Levrault, '917; 1 vol. in-8°, Canada. Ministère des mines. Rapport sur les dépôts salifères du Canada et l'in- dustrie du sel, par L. Heber Coi.e. Ottawa, Imprimerie du Gouvernement, 1917; 1 vol. in-8'>? Canada. Ministère des mines. Ressources du Canada en pétrole et en gaz naturel, par Frederick G. Glapp et autres, vol. I. Ottawa, Imprimerie du Gouvernement, 191 7 ; I vol. in-8°. La vie et la lumière, par Raphaël Dubois. Paris, Félix Alcan, 1914? ' vol. in-8°. lowa geological Survey. Vol. XXV. Annual report, igi^i ^vith accompanying papers. Des Moines, lowa geological Survey, 1916; i vol. in-4°. L' alimentation de la France et les ressources coloniales ou étrangères, par Daniel Bellet. Paris, Félix Alcan, 1917; i vol. in-12. (Présenté par M. Armand Gautier.) Annales de l'Université de Lyon. Fasc. 40. Monographie de la faune de mammi- fères fossiles du ludien inférieur d' E uzet-les-Bains {Gard), par Charles Depéret. Lyon, Rey, et Paris, J.-B. Baillière, 1917; i vol. in-8°. Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles- lettres du département de l'Aube. Tome LUI, >." série; année 1916. Troyes, J.-L. Paton, 1917; 1 vol. in-8°. La science et la navigation; — Le naufrage de la « Méduse «, à propos de son centenaire, par E. Doublet. Bordeaux, Gounouilhou, 1917; 2 fasc. Rapport sur les concours de réglage de chronomètres de l'année 1916; — Obser- vations météorologiques faites aux fortifications de Saint-Maurice pendant l'an- née 1915; — Résumé météorologique de l'année igiS pour Genève et le Grand Saint-Bernard, par Raoul Gautier. Genève, Société générale d'imprimerie, 1916; 3 fasc. 584 ACADÉMIE DES SCIENCES. De VexlracUon de quelques projectiles à l'aide de l'électro-vibreur du prof. Bergonié^ par le D'' J.acrent Moreau. Extrait des Archives d'électricité médicale et de physiothérapie (mars 1917). Bordeaux, 1917; i fasc. Résultats dos campagnes scientifiques accomplies sur son yaclit par Albert I''", prince souverain de Monaco; fasc. L ; Crustacés décapodes {macroures marcheurs) provenant des campagnes des yachts « Hirondelle » et « Princesse-Alice » (i885- igiS), par E.-L. Bouvier. Imprimerie de Monaco, 1917; i vol. in-4". (Présenté par le prince de Monaco.) Universidad de Montevideo. Facullad de medicina y ramas anexas. Horario de ojicinas y horario y progranias de los cursos del ano 1917. Montevideo, Imprenta nacional, 1917; i fasc. Indice gênerai de lo contenido en las publicaciones de la real Sociedad espanola de historia natural. Madrid, Museo nacional de Ciencias naturales, 1917; i fasc. Etats-Unis. Sénat. Report of the national Academy of sciences for the year 1916. Washington, Government prinling office, 1917; 1 fasc. Collected papers from the research laboratory Parke, Davis and C". Détroit, Mich. D"' E.-M. Houghton, director. Reprints- Volume k, 1916; i vol. in-S". 7 ransactions of the royal Society of Edinburgh. Vol. LI, parts II and III. Edin- Ijurgh, 1917; 2 vol. in-f". Matériaux pour la carte géologique de la Suisse; nouvelle série, XXX° livraison : Les Hautes-Alpes calcaires entre la Lizerne et la Kander, par Maurice Llgeon. Berne, A. Francke, 1916; i vol. in-4°. Annalen der schweizerischen meteorologischen Zentral-Anstalt, 1915. Ziiricii, Ziirclier und Furrer, 1916; i vol, in-f°. " ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 20 OCTOBRE 1917. PRESIDENCE DE M. Ed. FERMER. MÉMOIRES ET COMMUMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Au début de la séance M. le Président annonce en ces termes le décès de M . Dastre : MkS chers C0NIT.ÈRES, Il y a quinze jours notre Confrère Albert Dastre assistait à notre séance plein de vie et avec l'allure de jeunesse que vous lui connaissiez. Le lendemain, comme il traversait le quai du Louvre pour se rendre à l'Aca- démie de Médecine par le pont des Saints-Pères, un camion militaire arrivant à fond de train le renversait, lui broyait une jambe; on le relevait évanoui et on le transportail à l'hôpital de la Charité où il est mort, il y a juste huit jours, de pneumonie ayant à peine, durant quelques heures, repris sa connaissance. Tous ceux, qui ont connu Albert Dastre savent combien est grande la perte qu'ont faite en lui la Science, l'Enseignement supérieur, l'Académie des Sciences et l'Académie de Médecine. Il a été inhumé à Ermont où il habitait et où il avait exercé les fonctions de premier magistrat de la commune. Mais auparavant une cérémonie .funèbre avait eu lieu à la Charité, où des discours ont été prononcés par M. le D'' Delezenne au nom de l'Académie de Médecine, par M. le professeur Houssay au nom de la Sorbonne, par M. Linossier au nom de la Société de Biologie qu'il avait présidée depuis sept ans et par un membre de l'Association des étudiants. Dastre avait été mon condisciple à l'Ecole Normale supérieure; comme étant celui des Membres de notre Académie qui l'avait le mieux connu j'ai été chargé de rappeler, en son nom, son œuvre scientifique si considérable et si rigoureusement conduite et de dire combien nous avions été émus de G. R.. 1917, 7' Semestre. (T. 165. N» 18.) 77 586 ACADÉMIE UES SCIENCES. celte mort tragiqae d'un Confrère qui avait toutes nos sympathies; je ne répéterai pas ici ce que j'ai dit jeudi dernier; mais nous ne pouvons reprendre ici nos travaux sans dire publiquement combien nous ressentons le deuil qui vient de nous atteindre, et sans adresser à la famille de notre Confrère l'expression de notre profonde et douloureuse sympathie. S. A. S. le prince Albert de Monaco fait hommage à l'Académie du fascicule LI des Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht, qui a pour titre : Pycnogonides provenant des campagnes scientifiques de S. A. S. le prince de Monaco (iSSS-igiJ) ), par E.-L, Bouvier. CORRESPOND AJVCE . M. le Secrétaire perpétuel annonce le décès en janvier if)i7, de M. Yermoloif, Correspondant pour la Section d'Economie rurale. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance, une brochure de M. R. Aintiiony intitulée : La morphologie du cerveau chez les singes et chez rAo:n/we. (Présenté par M. Ed. Perrier.) MM. Henri Blondel, He.vrv Bourget, A. Colso.v, Ch. Porcher, Louis Roule, M. le Directeur de I'Observatoiri'; de Lyo.v, M. le Directeur de I'École .\atio.\ale vétérinaire de Toulouse, M. le Président de 1 Œuvre des Abris-du-siarin adressent des remcrcimcnts pour les subventions qui leur ont été accordées sur la Fondation Lou treuil. PHYSIQUE. — Recherches expérimentales sur la gravitation. Note (') de M. V. Cremieu, transmise par M. E. Boiily. Dans une Noie antérieure ("), j'avais cru pouvoir conclure de certaines expériences que : dans un champ ^^ravillque très convergcnl un corps {') Séance du i" octobre 1917. (-) Comptes rendus, l. 143, 1906, p. 887. SÉAN'.E OU 29 OCIOBRE I917. 587 plongé dans un liquide se trouve soumis à quelque chose de plus que la difTérence entre la poussée hydrostatique et l'attraction newtonienne. La découverle des effets de la flexion aux points d'attaclie du fil d'une balance de torsion (') m'a montré que la force supplémentaire, que j'avais ainsi cru voir, était due, dans les expériences au sein des liquides, à la variation de ces effets de flexion aux points d'attache, sous l'action de la poussée hydrostatique. J'ai repris alors ces expériences de gravitation au sein des liquides, en m'efforcant d'éliminer celte cause d'erreur. Les difficultés sont telles qu'après trois ans d'efforts infructueux, je considère une mesure précise de gravitation comme irréalisable au sein d'un liquide. Au cours de ces essais, j'avais construit des balances de torsion sensibles à lo"' erg. Les couples d'attraction réalisés atteignaient io~- erg. J'aurais donc pu mesurer des variations du Yin^^oa- ^'^'s les eflets perturbateurs ont toujours é.lé supérieurs au — ' — d'er*"" 1 ou 0 ^ »• Pour continuer l'étude expérimentale de l'attraction newtonienne, j'ai alors entrepris de vérifier si le mouvement du corps attirant ne modifierait pas l'attraction qu'il exerce. Deux séries d'expériences ont été efl'ectuées. Dans la première, une balance de torsion, a^ant un levier FF {Jig- i) de 80'="' de longueur, portait des masses AA pesant 20s ciiacune. Cette balance, portée par un fil de platine L et enfermée dans une boîte métallique, était sensible à 10^" erg. En dessous de l'une des masses A, se trouve disposé, à l'intérieur d'une autre enve- loppe métallique, un cylindre de plomb G, de 2.5'='" de diamètre, pesant 5o''S. Ce cylindre peut tourner autour d'un axe horizontal, qui était mis soit dans la direction XX, parallèllement à FF, soit perpendiculairement à FF. en X'. Dans les deux cas, le plan vertical contenant le centre de la masse A passait par le centre du cylindre. Le flux total de force entre C et A était de 2. 10-^ dyne, et, appliqué normalement au plan ALF, il aurait produit un couple de y-^ d'erg, que la balance aurait accusé par une déviation de plusieurs mètres sur l'écholle d'observation placée à 6"" de l'appareil. D'ailleurs, la balance était sensiblement apéiiodique, et les conditions de stabilité réalisées telles que je pouvais avoir une immobilité complète de la balance pendant des périodes de plusieurs heures. Cette stabilité n'est troublée que par des micro- séismes accidentels. Un séismographe témoin, du genre de ceux que j'ai précédem- ment décrits (^), me renseignait au cas où un micioséisme intervenait au cour.s d'une expérience. (]elle-ci consistait à observer d'abord le >pot pendant quelques minutes, pour (') Comptes rendus, t. liS, 1909, p. 1 161. (-) Comptes rendus, t. l.ïG, igiS, p. S3a. 588 ACADÉMIE DES SCIENCES. s'assurer de son immobilité, puis à mettre le disque C en mouvement à l'aide d'un moteur électrique à courant continu, et à observer si la balance était ou non entraînée. La vitesse de rotation était de ôoo t : m au début et a été portée à i ooo et 1 200 t : m ensuite. M A H -^ X Les effets observés ont été constamment nuls, aussi bien dans la position XX que dans la position X' de t'axe de rotation. Au cours de sa révolution diurne, la Terre produit, dans la portion de l'espace occupée par la Lune, un efiet de balayage par les lignes de force gravifique, qui est comparable à celui réalisé dans l'expérience que je viens de décrire lorsque l'axe de rotation est dans la position XX. On peut comparer l'intensité de ce balayage dans le cas de l'expérience et dans le cas Terre-Lune, par exemple en divisant le produit (^masse x vi- tesse angulaire) par le carré de la distance. SÉANCE DU 29 OCTOBRE 19I7. 58f) On trouve ainsi : Expérience - X 1 o' 9 Terre-Lune 8 xio' Ainsi l'effet serait environ 100 fois plus intense dans l'expérience que dans le cas Terre-Lune. Connme la sensibilité do la balance employée aurait permis d'apprécier un effet de l'ordre du -j-^ du flux total allant de C à A, on peut conclure que, flans des conditions de sensibilité très supérieures à celles réalisées par le système Terre-Lune, le mouvement relatif des corps qui s^ attirent gra\ijiquernent ne modifie pas V attraction mutuelle, que le mouvement ait lieu dans un plan contenant la droite qui joint les corps, ou perpendiculairement à cette droite. CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la distillation des mélanges sulfonitriques. Noie ( ' ) de M. Paul Pascal, présentée par M. H. Le Chatelier. Nous nous proposons de donner dans la présente Note un résumé rapide des recherches que nous avions entreprises sur les propriétés thermiques des mélanges sulfonitriques. En prenant pour constituants indépendants l'eau (H) et les acides sul- furiqu-e et nitrique (S et N) nous avons représenté dans le diagramme I la surface des points d'ébullition sous la pression normale; dans le dia- gramme II, l'abaque des concentrations en acide nitrique des vapeurs émises. Sur ce dernier nous avons tracé en outre les « trajectoires de dis- tillation » décrites par le point figuratif de trois liquides particuliers pen- dant leur ébullition, ainsi qu'une courbe remarquable CG dont nous allons voir la signification. On peut faire sur ces figures les remarques suivantes : i" Pour une très large étendue du diagramme les mélanges ternaires possédant une teneur donnée en acide sulfurique présentent encore une température maxima d'ébullition. La concentration correspondante se déplace vers les acides faiblement nitriques au fur et à mesure que monte le titre en acide sulfurique; la température du maximum, après avoir subi un très léger fléchissement dans la zone des acides faiblement sulfuriques, (') Séance du 22 octobre 191 7. ,^r)o ACADÉMIE DES SCIENCES. remonte ensuite jusqu'aux environs de iGo° pour G5 pour loo de SO' H" ; à ce moment le maximum disparaît. On a constaté qu'une diminution de pression, sans rien changer à l'allure générale du phénomène, donne lieu à une concentration légère en acide nitrique des vapeurs dégagées du liquide. 2° L'addition d'acide sulfurique aux acides nitriques forts n'en modifie pas d'abord beaucoup la température d'ébullition ni la concentration des vapeurs. Celle-ci est d'ailleurs presque uniquement fonction de la teneur en eau pour la majeure partie du diagramme. On remarquera par contre la rapidité de variation du point d'ébullition dans la zone des mélanges servant à la nitralion du coton; conformément aux idées de Saposchnikoff, ce fait expliquerait la difficulté relative de fabrication des nitrocelluloses intermédiaires entre les coUodions et les nitrocelluloses au maximum. SÊANCK nu 29 OCTOBRE 1917. Ôgt 3" La distillation progressive d'un mélange sulfonitrique peut se faire de deux façons très différentes. Quand l'acide initial est peu hydraté (point figuratif à droite de la courbe C), la concentration de la vapeur émise diminue sans cesse. Au contraire, pour toute une série d'acides riches en eau (point figuratif à gauche de C), la concentration en acide nitrique de la vapeur passe par un maximum. On peut démontrer qu'il ne coïncide d'ailleurs pas avec un maximum de concentration du liquide en ébullilion, ni avec un maximum de concentration du liquide condensé. Ces graphiques donnent tous les éléments nécessaires à la théorie de la concentration en cornue des acides nitriques faibles et de la dénitralion en colonne des mélanges sulfonilriques. ^9^ ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Obtention d' acidylhydroxamides à partir des semicarijaz-ones d'acides a-cétoniques. Note (') de M. J. IÎou«aui,t, présentée par M. A. Haller. J'ai récemment montré (-) que les semicarbazones des acides a-célo- niques, oxydées par l'iode et le carbonate de soude, donnent des acidyl- semicarbazides(I), premiers représentants d'une nouvelle série organique, isomères des acides acidylsemicarbaziques (II) déjà connus, R.CO.NH.NH.CO.NH^ '^• {C'H'.CW.NWy-CO le phénacétylhydroxamide C'H'.CH^CO.iNHOH, traité parla potasse alcoolique, subit une décomposition complexe et fournit en particulier de l'acide benzoïque, de l'acide phénylacélique, et de l'acide cyanbydrique. Cette formation d'acide cyanbydrique est liée évidemment à la formation d'acide benzoïque; elle lient àla production préalable d'un composé inter- médiaire inconnu, où l'azote s'est introduit dans la chaîne carbonée en séparant le dernier carbone, qui s'isole ensuite, par hydratation, à l'état de cyanure. Et cette réaction, bien que très différente quant aux produits linaux, présente un caractère commun au point de vue du rôle de l'azote, avec celle qui donne la dibenzylurée à partir de l'acide phénacétylhydroxa- niique. J'ajouterai encore qu'il y a là iin rapprochement à faire avec l'isomérl- sation des oximes céloniques connue sous le nom de [ieckmannisation. En terminant je ferai remarquer que les deux séries d'hydroxamides ont chacune une personnalité très marquée, et que mes efforts pour passer, par tautomérisation, de la série acide à la série basique, ou inversement, sont restés infructueux. Les deux séries sont doncseulementisomères, mais non tautomères. Conformément aux désignations adoptées pour les semicarbazides, les composés de la forme acide conservent \f;\n- nom à' acides acidylhydroxa- niiques, et ceux de la forme basique doivent être dénommés acidylliydro- xamides. PHYSIQUE Di' GLOBE. — Sur la variation diurne du potentiel en un point de ralmospJière, pur ciel serein. Note de (- ) M. A.-lî. Chauveau, présentée par M. J. VioUe. 1. On sait que, par ciel serein, le potentiel eu un point de l'atmosphère peu éloigné du sol accuse une variation diurne très prononcée, à double période, et caractérisée principalement par ses deux mininia dont l'un cor- ('; TiiiiiLE et l'ii:KAiiii, Liebig's Ànnalen, t. 30!l, 1899, p. 2o3. (-) Séance du '.2 octobre 1917. SÉANCE DU 29 OCTOBRE IQI?- ^f}^^ respond au\ heures cliaudcs du jour, tandis que l'aulrc, vers la fin de la nuit, est assez voisin, surtout en été, du minimum de la température. Deux niaxima les encadrent; le premierse produit quelques heures après le lever du Soleil, le second suit de plus près son coucher. Nous avons montré autrefois ( ') : 1° quà uneallitude suffisante^ l'oscilla- tion tend à devenir simple par la disparition du minimum de jour, rien n'étant changé pour le minimum de nuit; 2° que la même modification se produit dans les stations basses pendant la saison froide, dont le régime est ainsi nettement différent du régime d'été. Nous en avions conclu que la loi véritable de la variation est représentée par une oscillation simple, avec maximum de jour et minimum de nuit, et que cette loi se complique dans les stations basses par suite d'un effet perturbateur creusant dans le maximum de jour un minimum en rapport avec l'élévation absolue de la température ou quelques-uns des phénomènes concomitants (évaporation plus active, intensité plus grande de la radiation solaire, sécheresse plus prononcée). Tout essai d'explication de la variation diurne doit donc distinguer lici- tement la loi générale et la perturbation localisée au voisinage du sol. Il nous a semblé que ce but pouvait être atteint en faisant intervenir sim- plement : pour la loi générale, des déplacements de masses positives d'ori- gine atmosphérique; pour la perturba lion, des déplacements de masses négatives provenant du sol lui-même. 2. Les masses positives, dont le déplacement suivant la verticale peut rendre compte de l'oscillation simple, sont les ions positifs, ions ordinaires et ions lourds, que l'action du sol négatif maintient en ea?ce'j dans les régions inférieures de l'atmosphère. Une augmentation de cet excès positif dans les couches basses doit résulter des actions concordantes de l'attraction élec- trostatique et de la pesanteur sur lésions lourds positifs et sur les particules chargées positivement. Toute cause d'augmeiitallon du nombre des gros ions et des particules, telle que la formation de brumes légères ou l'accroissement du degré hygro- métrique, aura donc pour cllet d'accroître l'excès positif dans les couches d'air voisines du sol, sous la double iniluence de la pesanteur et de l'attrac- tion électrostatique. Dans ces conditions, pour tout point situé à une (') Comptes rendus, t. 117. iSyî.'p. iGog; t. !2*, 1899, p. 5oo, el l. 131. 1900 p. 126^ et 1298. JljG ACADÉMIE DES SCIENCES. certaine distance du sol, le potentiel doit diminuer à mesure que s'enrichit cil charges positives la masse d'air qui s'étend au-dessous. Si ces considérations sont exactes, elles fournissent une explication immédiate et simple, par l'eiret du refroidissement de la nuit, du minimum des premières heures du matin (en moyenne vers 4 heures). Plus tard, après le lever du Soleil, les courants ascendants qui prennent naissance disloquent la couche brumeuse fortement positive des régions basses et partiellement l'entraînent. La densité positive des couches d'air diminue au voisinage du sol, augmente plus haut : le potentiel croit. Si la station est à une altitude suffisante pour que les influences secondaires que nous examinerons plus loin ne puissent pas se faire sentir, l'accroissement se poursuivra tout le jour, jusqu'au moment où les courants descendants du soir ramèneront vers le sol les masses positives. Le potentiel commence alors à décroître, et sa chute se poursuit jusqu'au minimum du matin, par l'effet du mécanisme indiqué plus haut. 3. Pour interpréter la perturbation résultant du voisinage du sol, et qui se traduit par une diminution du potentiel pendant les heures chaudes du jour, au fort du courant ascendant, il suffit de supposer que des masses négatives provenant du sol lui-même peuvent être entraînées à leur tour par ce courant. Plusieurs phénomènes se présentent comme susceptibles d'expliquer la iihération, en quelque sorte, de ces masses négatives terrestres. Tout d'abord, l'évaporation; car, bien que l'entraînement de charges électriques par la vapeur qui s'élève d'un liquide électrisé n'ait jamais été sûrement démontré par l'expérience, il est difficile de le rejeter a priori, comme invraisemblable. En second lieu, l'action photoélectrique de la radiation solaire sur la surface du sol, suffisamment établie par Elster et Geitel et d'autres phy- siciens. Enfin, l'entraînement des poussières. Les trois hypothèses ont été faites. Une condition qui résulte de nos observations paraît trancher la question en faveur de la dernière. L'effet se montre nul, ou peu sensible, à une altitude relativement peu considérable, telle que le sommet de la Tour Eiffel. Or, rien ne peut limiter ainsi l'entraînement des charges portées par la vapeur d'eau, si ces charges existent, ou de celles qui résultent de l'effet photoélectrique; tandis que, dans les conditions ordinaires, la plus grande partie des poussières du sol SÉANCE Dt' 29 OCTOBRE tgt^. 5g') ne s'élcve pas jusqu'à ■5oo'"('). Et si l'on remarque que le minimum d'après midi se creuse moins au-dessus d'une campagne herbeuse (d'après nos observations à Trappes) que dans l'intérieur d'une grande ville, où les poussières sont abondantes, qu'il s'atténue considérablement ou disparaît au-dessus des champs de glace des régions polaires ((I.-C. Simpson et Rouch) et des hautes montagnes (Le Cadet), on est conduit à penser que, là où il n'y a pas de poussières, l'influence perturbatrice disparait en très grande partie. Nous ne disons pas cependant qu'elle disparaît tout entière; car, dans nos observations mêmes, certains résultats sur lesquels nous reviendrons semblent montrer que, au moins comme effet secondaire, l'action photo- électrique peut intervenir. BOTANIQUE. — La trace foliaire des Rosacées. Note (^) de M. F. Morvim.ez, présentée par M. Guignard. Le type moyen{''). — Nous prenons comme point de départ de cette élude un type moyen qu'on retrouve dans des espèces appartenant aux différentes séries des Rosacées. Il est caractérisé par une trace libéroli- gneuseplissée, affectant plus ou moins grossièrement la forme d'un Q.(Jig.l). Les sorties se font en deux points : l'un tout à fait antérieur (m) : région marginale; l'autre plus postérieur (e) : pli direct {pli externe ou saillant). Le premier fournit des éléments à toutes les nervures, le deuxième ne four- nit des éléments qu'aux plus importantes d'entre elles. Ces deux régions, plus extérieures que le reste de la chaîne, sont séparées par une région plus intérieure («) : pli inverse ( pli interne ou rentrant). Beaucoup de Rosacées possèdent de plus, en avant de la ligne des marges, des éléments libéroligneux qui tendent à fermer la trace foliaire en avant (demi-arcs antérieurs droit et gauche, figure I : a, a'). En outre, la trace foliaire présente des variations sur les points suivants : Variation.!; portant sur la continuité de la trace foliaire. — i° La trace foliaire (') Nous avons pu constater autrefois la quantité remarquablement faible tics pous- sières qui, au sommet de la Tour Eiffel, s'accumulaient sur des objets abandonnés pendant plusieurs mois dans une pièce mal close, au temps où les visiteurs n'avaient pas accès au voisinage de cette pièce. Le contraste avec les résultats que tout le monde connail au voisinage du sol était des plus frappants. (') Séance du 22 octobre 1917. (') Les indications bibliographiques seront données ultérieurement dans un Mé- moire détaillé. â â' VI IX ê> %~,^'^ c; (Si v,^ Xffi v^, IV^. la'c ,.%^ Traces foliaires de Rosacées. S l'ig. I. e^rjje moven. — l'u. II. EiioboLrya jaiionica. — Fig. III, Sorbus aucuparia (milieu du pétiole). — Fig. IV, Sorlias alni/olia. — Fi^. V, Parcours des faisceaux du S. alnifolia dans la nervure médiane. — Kig. VI. Holodiscus discotor (var.). — Fig. VII, Spirœa iilmaiia. — Fig. VIII, Agriinonia eiipaloria. — Fig. IX, Sanguisorba canadenaiit . — Kii;. .\, Jiubtts fruclicosus (région iiié(liai:e du pétiole)- — Fig. M, fiubus pariifoliiis (^oniniet du péliole). — Fig. XII, fluùnt fruclicosus fid.). — Fig. XIIl. Spirœa aruncus (au-dessous du point d'émission des racliis latiraux). Le rùté droit de la figure présente des processus moins avancés que le cùté gauclie. — Fig. XIV, Spircea ariinciix ( Ijase du pétiole). Le côté gauche de la figure représente un niveau inférieur à celui du côté droit. Le bois a été figuré par hqc teinte noire uniforme; le /ilicr par un pointillé. Les lignes poin- tillécs H// rcpréscnirnt hi portion de la trace foliaire qui se rend dans la grosse nervure immc- ilialcment supérieure: m. région marginale; /. pli interne; e. pli externe. sÉA^CE DU 29 OCTOBRE 1917. Sgg peul être plus condensée que dans le type moyen que nous venons de décrire : au lieu d'un arc plissé, largement ouvert en avant, nous trouvons cliez Kiiohotrya Japonica une trace foliaire complètement fermée par la soudure des demi-arcs antérieurs {fig.W). a° La trace foliaire peut être moins condensée que dans ce Ivpe moyen : •a. Dans la plupart des types ligneux et à fruit charnu, la continuité de la trace foliaire est rompue suivant les plis internes, d'où trois massifs : l'un médian, posté- rieur, les deux autres latéraux et antérieurs {Jig. III). (Sorbiers à feuilles ponnéeti.) b. Dans les types herbacés à fruit sec, le massif postérieur est représenté à son tour par trois faisceaux distincts (Jig. \\\). (Spircea ulmaria, Potenlilla anserina) el quelquefois davantage. Le genre Rosa présente, suivant le niveau étudié, tantôt un massif postérieur unique, tantôt un massif postérieur représenté par trois faisceaux. ]'ariaUoiis portant sur l'inte/isité des plissements. — 1° L'intensité des plissements peut être suffisante pour amener eu contact les plis internes droit et sauclie chez certaines Spirccs de la section des Holodiscus (fig. VI). ■i° Inversement, elle peul être très faible, el la région qui sépare le pli externe de la région marginale (pli interne) peut être assez réduite et entraînée dans l'émission d'une nervure : les deux régions d'émission sont alors réduites à une seule. Enfin, les plis- sements peuvent être difficiles à constater. Cette réduction se produit dans les deux catégories de traces envisagées plus haut: a. Dans les traces à massif postérieur unique, chez le Sorbiis alnifolia , le Cerasus avitini, etc. b. Dans les traces présentant trois à cinq faisceaux postérieurs chez les Agrimonia, les Sanguisorba. Dans certains cas, on constate l'existence de faisceaux antérieurs [fig. V, m) ayant le même rôle que dans les chaînes fortement plissées : ils fournissent ici aussi des élé- ments à toutes les nervures, alors que le faisceau postérieur renforce seulement les traces foliaires les plus importantes [par des faisceaux tels que p (Jig. V)]; mais le faisceau antérieur m est entraîné entièrement au moment de l'émission d'une grosse nervure; il est remplacé dans la nervure étudiée par un faisceau m' (\'o'w Jig.\ ). Dans d'autres cas, les faisceaux antérieurs ne se foiment plus et la trace foliaire est réduite à un arc ouvert unique (Malus), ou même it un faisceau unipolaire (Pirus, Ouillaya), si l'exemple pris appartient à la série à faisceau postérieur unique. Dans la série à faisceaux postérieurs multiples, nous trouverons des exemples analogues (Acœna, Fragaria, Waldsteinia dans la plus grande partie du pétiole) { ' ). Variation de l'étendue du rachis ou de la nervure dans taiiuelle les plissements sont visibles. — Chez les Rubus (Jig. X) et les Sjiirées des sections Aruncus el Sorbaria, les plissements ne sont généralement pas \ isibles. Ils n'appar.iissenl qu'un peu au-dessous du point d'émission des folioles latérales et disparaissent au-dessus de ce niveau. Dans les types les plus simples, les plissements ainsi formés ont les mèiries caractères (Jig. XI) que dans les types décrits plus haut. (') Souvent, au sommet du pétiole, les faisceaux antérieurs se difiérencient sur un court espace. 6oo ACADÉMIE DES SCIENCES. Multiplication des plissements. — Chez beaucoup de JRubus, on constate l'apparia tion d'un nouveau pli externe {fig. XII, e') portant sur un faisceau détaché du fais- ceau antérieur; ce pli est séparé delà région marginale par un nouveau pli interne (i^). Chez les Spirées de la section Aruncus, le nombre des plissements augmente encore {fig- XIII). Au niveau de l'émission des rachis secondaires, on remarque qu'un certain nombre de plis externes (i, 2, 3) s'agencent symétriquement par rapport à l'un d'eux ( f/'' pour le côté droit, /j>" pour le côté gauche), qui fait plus fortement saillie. Il semble qu'outre la surface de symétrie principale (C S), on constate l'existence d'une autre surface de symétrie (p.''//"). A mesure que l'on s'élève vers l'extrémité, le nombre des plis diminue progressivement. La trace foliaire des Aruncus se forme à partir d'un certain nombre de faisceaux sortant de la tige {fig. XIV). Chacun se divise en deux portions, l'une antérieure, l'autre postérieure. La trace foliaire est constituée, pour sa partie postérieure, par les faisceaux postérieurs et, pour sa partie antérieure, par les faisceaux antérieurs qui ré- sultent de cette division. De part et d'autre d'une ligne passant par les faisceaux extrêmes (VI'', VI"), on trouve donc des éléments empruntés aux mêmes faisceaux sortants. PHYSIOLOGIE. — Recherches sur. e sérum de Ici murène (Murœna Helena /-.). La toxicité et les propriétés physiques du sérum. Note (') de M. W. KopAczEwsKi, présentée par S. A. S. le prince Albert de Monaco. Après avoir étudié les propriétés physiologiques (-) du sérum de la murène nous allons étudier ses propriétés physiques, savoir : les caractères physiques généraux, l'influence du temps, de la lumière, de la tempéra- ture, de l'absorption et de la dessiccation. Caractères physiques. — Le sérum de la murène, obtenu par le procédé indiqué dans la Note précédente (') est un liquide absolument transparent, opalescent et d'une couleur jaune pâle. Desséché dans le vide à la tempé- rature du laboratoire (27° à So'^C), ce sérum a montré une teneur moyenne en matières sèches de 8,4i pour loo dont o,34 pour 100 de cendres. Sa densité moyenne est de 1,0192 à 27" C. Sa tension superficielle, mesurée à l'aide d'un stalagmomètre de Traube est de 45,18 dynes à 27° C. Stabilité. — Le sérum est mis en ampoules scellées et conservé un temps variable à l'abri de la lumière du jour; au bout d'un certain temps on éprouve sa toxicité chez les cobayes en injections intrajugulaires. (') Séance du 22 octobre 1917. (-) W. koi'AczBwsKi, Comptes rendus, t. 165, 1917, p. 37. (") W. KoPACZEwsKi, Coinptes rendus, t. 104, 1917, p. 963. SEANCE DU 29 OCTOBRE 1917. 601 1. Sérum conservé 5 jours : Cobaye, 425s. _ o'=°'',i. Secousses violentes; mort en 5 minutes. ^ 2. Sérum conservé 10 jours : Cobaye, 2755. — o"""",!. Secousses violentes et mott I minute après. 3. Sérum conservé 20 jours : Cobaye, 4io». — 0™% 1 . Secousses, convulsions et mort au bout de i minute. k. Sérum conservé 3o jours : Cobaye, 5765. — o""^',!. Dyspnée; 5 minutes après quelques secousses; toux; tremblements; polyurie; survie. 5. Sérum conservé 3o jours : Cobaye, 58os. — o"'"%2. Secousses violentes au bout de 2 minutes. Poiypnée. Au bout de 10 minutes nouvelles secousses. Se remet lentement, survit . A rencontre des faits, observés par Cosmovici ('), Gley et Camus (*), Grimard et Dtimarest ('), nous constatons l'extraordinaire stabilité du sérum au point de vue toxique. Influence de la lumière. — Pour éviter Faction de la température, nous avons plongé les ampoules scellées du sérum dans des cuvettes remplies d'eau; cette-eau était changée de façon à ne jamais dépasser la température de 40° C. Les ampoules ont été exposées pendant 12 heures par jour aux rayons solaires. Voici les faits observés : 1. Sérum irradié 2^ et conservé .5o heures : Cobaye, 4508. — o"^"', (. Mort en 2 minutes. 2. Sérum irradié 48 et conservé 5 jours : Cobaye, 5oos. — o'^"'',i. Dyspnée; quelques secousses, tremblements; survie. 3. Sérum irradié 48 et conservé 5 jours : Cobaye, 56o6. — 0'^°'', 2. Secousses violentes ; survie. 4. Sérum ii-radié 48 et conservé 5 jours : Cobaye, 48o5. — o'=°'',.5. Secousses violentes et répétées; mort ^n 5 minutes. Il y a donc une action destructive nette. Nous étudierons prochainement l'influence des difl'érentes radiations sur la toxicité du sérum de la murène. Influence de la température. — Nous avons d'abord étudié l'influence des congélations successives, de la température de .56° C. et de la température d'ébullition, ensuite de la température de 75° C. , afln de préciser davantage le point de destruction des propriétés toxiques du sérum. i. Sérum congelé trois fois : Cobaye. 52oS. — o'™',!. Mort instantanée- 2. Sérum chaufTé i5 minutes à .56° C. : Cobaye, 425*^- — o'''"',i. Mort instantanée. C) Cosmovici, Thèse, Faculté des Sciences, Paris, igiS, C) GiET et Camis. Recherches sur l'action physiologique des ichtyoloxines, 1912. C) Grimard et Dumarest, C. R. Soc. BioL, 1897, p. 4'5. C. R., 1917, i- Stmestrt. (T. 1G5, N* 18.) 79 fio2 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3. Sériuii cliaiirté i5 minutes à -5° C. : Cobave. fiiC. — o'^°'\i. Polvpnée légère; survie. * k. Sérum chaude i5 miiuiles à -5° C. : Cobaye, •lijo'^'. — o'^^o. r^olv|)iiée; paralysie passagère; survie. 0. Sérum porté à rébullltion : Cobaye, 440S. — o'^'"',5. Pas île réaction cai actéri.slique. G. Sérum |)orlé à rébullltion : Coba ve, ôoos. — o'="'',S. Pas de réaction caractéristique. Nous constatons donc qtie les propriétés toxiques, quoique fortement . diminuées, persistent après le cliaulTage de lA minutes à 70° C, tandis que les propriétés hénioiyliquës n'existent plus, ainsi que nous l'avons signalé dans nos iVoles précédentes, il n'y a donc aucun parallélisme entre ces deux ' phénomènes. Absorpfi.0/1. — Parmi les poudres indilTérentes, nous avons étudié le noir animal et le kaolin purs exempts de cendres, ajoutés dans la proportion de 5i pour 100 du liquide. 1. .Sérum traité par le noir animal : Cobaye 3ôo5. — o'^"',2. Mort en i.o minutes. •2. Sérum traité par le kacilin : (jobaye fi~0'. — o""'".2. Mort en ■■> minutes. Conclusions ( ^ ) . Le sérum de la murène possède la propriété remar- (piab'le de garder sa toxicité même après 3o jours de conservation dans l'obscurité. Par contre les rayons solaires exercent une action destructive ' nette, La température de congélation est sans effet sur la toxicité, celte toxicité disparait au voisinage de -5" C. Le phénomène d'absorption par les poudres est sans influence sur la toxicité. On peut dessécher le sérum de la murène sans affaiblir d'une façon appréciable ses propriétés toxiques. (') Dessiccation. — On dessèche 2"™' du sérum frais dans le vide à 27''C. Au bout lie 36 heures on suspend la substance jaunâtre qui se détache en paillettes dans les 2""' d'eau distillée et l'on éprouve la toxicité : Cobaye 240s. — o'""'", 1. Convulsions au bout de 2 minutes; dyspnée; survie. Cobaye aSoS. — o"^"'", 2. (Convulsions violentes; dyspnée; convulsions nouvelles; mort enio minutes. Cobaye 200s. — o'''"',3. Mort instantanée. SÉANCE DU 29 OCTOBRE 1917. 6u3 EMBRYOGÉNIE. — Sur l'apparition de '< Bivoltins accidentels » dans les races itnivoltines de Bombyx dit Mûrier et sur F explication rationnelle de ce phé- nomène. Noie ( ') de M. A. Lécaii.i.o\, liansiiiise par M. Henneguy. On désigne sous le nom de Bivoltins accidentels. les vers à soie.de deuxième génération ([ui s'observent parfois dans les races univoltines'. L'apparition de cette génération supplémentaire a été constatée depuis fort longtemps par les sériciculteurs, mais jusqu'ici elle n'a pas été expliquée lationnellenient. Dans leur Traité sur le Ver à soie, E. M-aillot et F. Lambert résument ainsi la question (^) : Sans cause apparente on voit une partie des graines de races annuelles écloie 10 ou \:i jours après la ponte; ce fait arrive surtout si celle-ci s'est produite dans une salle sèche et chaude; ces cas de bivoltinisme s'observent bien souvent chez les Papillons qui sortent les premiers des cocons; tout ou partie de la ponte peut fournir ainsi des bivoltins. Ces auteurs ajoutent que le bivoltinisme accidentel est un phénomène inexpliqué et qu'on ne peut produire à volonté. J'ai fait, sur cette question, des observations et des expériences dont voici les résultats : 1" [^a race univoltine, que j'ai prise comme sujet d'étude depuis 191 '1, m'a fourni, en 191 7, trois cas de bivoltinisme. Le pren)ier fut celui du couple de Bombyx le plus précoce qui parut dans mes élevages, le icS juin. Les œufs fécondés provenant de ce couple commencèrent à éclore 10 jours après la ponte (dans les conditions habituelles ce fait n'aurait dû se pro- duire qu'au bout d'environ 9 mois et demi). Huit jours jilus tard, 377 che- nilles étaient nées, tandis que 10 autres étaient mortes dans l'œuf. Sur 400 œufs environ qu'avait pondus la femelle, (pielques-uns seulement res- taient au stade habituel des onifs univoltins normaux qui doivent hiberner. Deux autres femelles de Bombyx, nées le m et le 27 juin, dont l'accou- plement fut empêché, pondirent des œufs dont certains produisiient des chenilles qui périrent à l'approche du nioinent de l'éclosion (on sait que dans les œufs non fécondés de Bombyx, il en est souvent quelques-uns où se forment des chenilles (jui meurent presque toujours dans l'o'uf). Je con- sidère qu'il y a eu ici bivoltinisme pai'ce que les chenilles s'étaient déve- loppées durant les quelques jours qui suivirent la ponte au lieu de se (') Séance du 22 oclobre 1917. / {■) Traité sur le ver à soie du Mûrier, 1906, p. 77. 6o4 ACÀ.DÉMIK DES SCIENCES. former seulement au bout de 9 à lo uiois comme dans les œufs non fécondés ordinaires des univoltins. 2° Dans le but de rechercher si la température de la salle où se produit la ponte des œufs peut provoquer l'apparition du bivoltinisme, j'ai institué des expériences dans lesquelles les cocons, puis les papillons et les œufs d'une autre race univoltine (') furent placés dans une salle spéciale de mon laboratoire où fut toujours maintenue une température de 25° à 3o°C., c'est-à-dire de plusieurs degrés au-dessus de celle à laquelle, dans mes élevages, a habituellement lieu la ponte des œufs. Aucun liivoltin n'apparut dans ces conditions. 3* On peut, semble-t-il, expliquer rationnellement la formation des bivoltins en s'appuyant sur les considérations suivantes : a. Les embryons, chenilles, chrysalides et papillons qui dérivent des différents nnifs pondus par une même femelle de Bombyx qui ne s'est accouplée qu'avec un seul mâle sont loin d'être identiques entre eux au point de vue morphologique comme au pointde vue physiologique. Le temps que met l'embryon pour se former dans l'œuf, en particulier, est très inconstant, même lorsque les conditions de milieu, dans lesquelles les divers embryons se développent, sont les mêmes pour tous. Pour ne citer qu'un exemple, je me bornerai à mentionner que Téclosioud'œufs pondus en iQia par une femelle de Bombyx faisant partie de mes élevages fut échelonnée, en 1916, depuis le 8 avril jusqu'au 27 mai. Dans la pratique séricicole, pour éviter les inconvénients qui résultent de faits analogues, on se contente de recueillir le gros des chenilles qui paraissent les premiers jours de l'éclosion et l'on rejette les œufs qui restent. La dillérence remarquable que l'on constate ainsi entre les divers individus dérivés des mêmes parents est incontestablement due au fait que les ovules d'une même femelle ne sont pas identiques les uns aux autres, non plus que les spermatozoïdes d'un même mâle. Les œufs fécondés et les êtres auxquels ils donnent naissance sont aussi, par suite, fort différents les uns des autres. b. Quand les œufs d'un Bombyx se transforment pour donner en appa- rence subitement des chenilles bivoltines accidentelles, l'action directe du milieu n'est pas la cause déterminante de ce phénomène. On doit, au con- traire, admettre qu'au moment où ces œufs furent pondus ils portaient déjà en eux les qualités nécessaires à le\ir nouveau mode d'évolution. Et (') Ces cocons furent obligeamment mis à ma disposition par M. Ducliein, directeur de l'Ecole d'Agriculture d'Ondes. SÉANCE DU 29 OCTOBRE I917. 6o5 quand on les observe, on constate qu'ils ne passent pas, lorsqu'ils se trans- forment, par la gamme fies couleurs habituelles. Ils prennent seulement une couleur rose et ensuite laissent voir très rapidement, par transparence, les chenilles qui se développent dans leur intérieur. Ce fait semble aussi appuyer l'hypothèse qui précède. c. Eu ayant recours à l'action du froid, d'une haute température, du brossage, de l'électricité, des acides, on sait depuis longtemps provoquer l'éclosion précoce des œufs univoltins ordinaires. Mais il s'agit ici d'une action violente que l'on ne peut invoquer en aucune manière pour expliquer la production des bivoltins accidentels. Dans ce dernie'r cas, c'est l'intluence directe et prolongée des conditions dans lesquelles on pratique l'élevage des Bombyx qui retentit sur la composition des œufs en voie de formation et sans doute aussi des spermatozoïdes qui se développent. d. Dans mes élevages, les œufs conservés pour la reproduction demeurent, pendant les trois premiers mois qui suivent la ponte, à une température qui atteint souvent 3o"C. Pendant l'hiver, le thermomètre de la salle où ils se trouvent ne descend pas au-dessous de T)" ou 6°. Il est probable que, dans ces conditions, les embryons univoltins sont influencés au point que ceux d'entre eux déjà doués du pouvoir de se transformer un peu plus vite que les autres exagèrent cette tendance. Il en dérive linale- ment,,au printemps suivant, des Papillons dont la descendance immédiate est plus ou moins complètement bivoltine accidentelle. Tous les cas de bivoltinisme qui se produisent semblent susceptibles d'être expliqués ainsi. Et le phénomène doit être d'autant plus marqué, dans un élevage donné, que l'on prend davantage d'année en année, comme individus reproducteurs, les Papillons qui paraissent les premiers. CHIRURGIE. — Prothèse rationnelle du membre inférieur : un modèle pratique de Jambe. Note (') de M. Jules Amar, transmise par M. Quénu. Il a été antérieurement fait cette remarque qu'aucun des appareils de prothèse pour membre inférieur, connus à ce jour, ne permet une locomo- tion à peu près normale (-). l,es causes en sont au nombre de trois : 1° Le fourreau (cuissard ou jamhier) est mal appliqué au moignon. Il (') Séance du 22 octobre 1917. (') Jules Amar, Comptes rendus, l. 164, 1917, p. 241 6o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. s'appuie à des points choisis arbitrairement, et n'utilise ni toute la puis- sance ni toute la sensibilité de ce moignon. 2° La jambe arlificieUe est généralemeitt trop lourde. Son poids dépasse 3''^ et, dans les cas d'amputations de cuisse, il atteint parfois 4""^ à S''^. De là une inertie considérable pendant la marche, rendant celle-ci d'autant plus pénible cpie le moignon est plus court. La progression s'elïcctue alors par impulsions saccadées qui, lançant le membre artificiel, l'abandonnent aussitôt à l'action de la pesanteur. 3° Enfin les orticulations ne sont jamais calculées, quant à leurs excur- sions et points d'arrêt, à leurs positions lelalives sur l'axe vertical du membre, à la solidarité de leurs mouvements. D'autre part, on ne tient pas assez compte de l'inclinaison du moignon, de la rétraction musculaire, et des angles de flexion qui sont nécessaires à l'exécution automatique du pas, si l'on veut éviter de « boiter » ou de « faucher » et pouvoix, en toute sécurité, se livrer aux différents exercices professionnels. Mais, jusque dans les modes d'attache par bretelles et ceinture, on semble négliger ou ignorer les lois naturelles de l'activité du membre inférieur. Le système de jambes, qui fait l'objet de cette Communication, répond aux conditions anatomiques, physiologiques et mécaniques de la Prothèse. Description. — Nous décrirons brièvement le modèle-type complet, celui pour amputations de cuisse. On a fait usage, pour sa construction, d'un métal inaltérable, qui réunit les qualités de l'acier à la légèreté la plus grande possible. Et la loi physio- logique observée consiste à alléger progressis'ement l'appareil depuis le moignon jusqu'à l'extrémité libre de la jambe. A cet effet, on forme le pied de deux moitiés symétriques, en métal embouti, et l'on y loge un mécanisme relié avec le genou. Ici, l'articulation a l'aspect d'une sphère dont la partie médiane est occupée par une came spéciale, laquelle reçoit la commande de lavant-pied. Lorsqu'on se trouve à la dernière phase du pas, la médio-tarsienne joue pour donner l'impulsion au corps, et aussitôt elle fait tourner la came à l'angle de llexion convenable. Dans ces condi- tions, la marche s'effectue sans raideur, et surtout sans l'obligation de « faucher ». Une butée, que présente la came, limite la flexion de sécurité à 3o", et un second mécanisme, commandé au cuissard, permet de porter à 90° pour s'asseoir, ou de laisser entièrement libre la flexion du genou, ce qui est utile pour actionner une pédale de bicyclette, de machine, etc. SÉANCE DU 29 OCTOBRE I917. 607 La partie jambière de l'appareil est constituée par deux tubes que joignent solidement des entretoises, et qui dissimulent les organes de transmission. Le cuissard est doublé intérieurement d'une coiffe métallique démontable, faite sur le moulage exact du moignon. Il porte à sa base un système de galets doubles sur lesquels roule la bretelle se rendant à la cein- ture ou à l'épaule, de telle façon qu'il y ait compensation des segments dans toutes les positions du membre ou du corps. Pour l'esthétique, on a fixé autour des liibes jambiers une guêtre-molle- tière, en tissu spécialement apprêté afin de la rendre élastique, indéformable el légère (90*^ en moyenne). Pour un anqjulé de cuisse de taille ordinaire, le modèle de jambe pèse environ 1800 grammes. Sa stabilité et sa parfaite simplicité le destinent tout particulièrement pour les exercices agricoles, comme l'ont prouvé des essais avec notre pelle dynamograpbi(|ue ('). Dans le cas des amputations au-dessous du genou., on simplifie le montage, et l'on adopte, au niveau de la fêmoro-libiale, des articulations tangentes. Résumé. — En somme, les caractéristiques du nouveau modèle de jambe, soumis à l'Académie, sont les suivantes : Avantages mécaniques. — Grande résistance, légèreté, simplicité de construction, facile remplacement des organes faits en séries. Avantages anatomo-physiologiques . — Parfaite application du cuissard au moignon, locomotion régulière où se coml)inent, sans efl'ort, les flexions du genou et du pied; marche aisée sur* un sol incliné, sur escalier; attitudes commodes pour ouvriers et cultivateurs. Et l'on doit ajouter l'avantage économique, puisque, la molletière enlevée, on travaille avec une jambe robuste et inaltérable aux intempéries. m A i5 heures trois quarts l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 16 heures. A. Lx. (') On trouvera les détails el la figure dans un Ouvrage tout récent. 6o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans li!s séances de juillet 1917. René ZeiLler, par Gaston Bonnieb. Exlrail de la Revue générale de botanique. Paris, Librairie générale de renseignement, 1917: 1 fasc. in-S". ( Présenté par l'auleiii.) Recherches expérimentales sur te tétraèdre terrestre et distribution des terres et des mers, par Pierre-Th. Dufour. Paris, Masson, 1917; 1 fasc. in-4°. IVouveau procédé permettant d'obtenir les perspectives-reliefs des formes géo- graphiques représentées sur les cartes hypsométriques, par Piehre-Tii. Dufour. Paris, Delagrave, 1917; i fasc. in-i-". Grandes voûtes, par Paul Séjourné; tomes 1, Il et 111 : Voûtes inarticulées: tome IV : Voûtes articulées; tome V : Ce que l'expérience enseigne de commun à toutes les voûtes; tome VI : Appendice; Pratique des voûtes. Bourges, Tardy-Pigelet et (Ils, 1913-1916; 6 vol. in-^". Cours de géométrie pure et appliquée de l'École polytechnique, par Maurice d'0c.4Gne; tome I. Paris, Gaiilliier-Viliars, 1917; i vol. in-8°. (Présenté par M. le général Bourgeois.) Rnletim hibliogràfico da Academia das sciéncias de Lisboa. Segunda série, vo- lume I, fasc. n" 3. C.oimbra, Imprensa da Universidade, 1916; i vol. in-4''- Memoirs of llie geological Survey of Indîa. New séries, vol. V, memoir n" 3, plates 1 to XVI : Le crétacé et l'éocène du Tibet central, by Henri Douvillé. Calcutta, Geolo- gical Survey, 1916; 1 fasc. in-f". (Préseirté par l'auteur.) Observation des orages de 19 16 dans les départements de la Gironde et partie de la Dordogne. Expérience des paragréles électriques. Rapport de M. F. Courty. Extrait du Rulletin de la (Commission météorologique de la Gironde (année 1916). Bordeaux, Gounouilliou, 1917; 1 fasc. in-S". (Présenté par M. Violle.) L'année biologique. Comptes rendus annuels des travau.r de biologie générale, publiés sous la direction de Yves Delage. Vingtième année : igiS. l'aris. Lliomme, 1917; I vol. in-S°. ( Présenté par M. Delage.) Anais de Arzila, cronico inédita do século AVI por Bernardo Rodrigues, publi- cada per ordem da Academia das sciéncias de Lisboa et sob a direcçâo de David Loi'ES, tomo 1 (i5o8-i525). Lisboa, Academia dîs sciéncias, 1915; 1 vol. in-4". {.4 suivre.) ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI li NOVEMBRE 1917. PRESIDENCE DE M. (amilm-, JOUDAN. MEMOIRES ET COiMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétairi: pkrpétuel annonce que l'ouvrage intitulé : Les fonda- tions de. l Académie des Sciences (l^%l-ïC)l'^), par M. Pierre Gaima, est en distribution au secrétariat. GÉOLOGIE. — L' Eocène inférieur de C Aquitaine, et sa faune de Nummulites. Note de M. H. Douvillé. J"ai signalé dans une Note précédente l'inilaence quelquefois fâcheuse en Géologie des idées généralement admises; la ([uestion de l'Eocène inférieur en Aquitaine en est un exemple. Ce niveau est bien représenté par le gisement de Bos d'Arros dont la faune a été décrite par Al. Uouault dès i85o ('); d'Archiac (Monograpltic, p. 124, iJi, i53) en a décrit en i853 les espèces caractéristiques, Xumrnulites Lucasanus et Assilina granulosa-Leymeriei . Malheureusement, de La Harpe, dans ses importants travaux sur les Nummulites, a confondu A'. Lucasi avec N. perforatus ( "), et comme cette espèce caractérise le Lutétien supérieur, Bos d'Arros se trouvait placé à ce niveau; tous les géologues qui ont suivi ont accepté cette assimilation. Ce gisement est aujourd'hui perdu, mais rÉcole des Mines possède une bonne série de fossiles en provenant, recueillis anciennement par Etallon; (') Ment. Soc. géol. (le France, 2" série, t. 3, ■.','■ Partie. {^) NunimulUes du comté de Nice et éclielle des l\laniinulitcs {Bull. Soc. vati- doise des Se. nul., vol. 16, n" 82, p. rioo) . G. H., lyi;, 2- Semestre. (T. 165, N° 19.) 80 6lO ACADÉMIE DES SCIENCES. j'avais pu y trier un petit nombre d'échantillons se rapportant à N. Lucasi; je les ai communiqués à mon regretté ami Boussac qui désirait les étudier et il a reconnu : i° que c'était une espèce bien distincte de N. perforatus, les granules étant principalement sur les filets, tandis que dans cette der- nière espèce ils sont dans leurs intervalles, et qu'elle était représentée par des formes microsphériques B et mégasphériques A; 2° que de toutes les espèces granuleuses, « c'est celle qui présente les caractères les plus pri- mitifs (') ». Elle était donc moins évoluée que A', hevi^alns^ dont l'appari- tion caractérise le Lutétien inférieur, d'où cette conséquence que son niveau devait être considéré au moins comme Y présien. Mais Boussac n'ose pas aller jusque-là et il se borne à faire descendre le niveau en litige dans le Lutétien inférieur. Cependant de La Harpe avait déjà cité dans ces couches à Piétat A^ pla- iiulalus et j'avais moi-même retrouvé cette espèce à la gare de Gan, mais Boussac se refusait à accepter ces déterminations, en s'appuyant sur de légères différences dans l'épaisseur de la lame spirale, caractère qui, comme je l'ai déjà indiqué, semble n'avoir qu'une valeur secondaire. Une découverte très importante de M. Stuart Menteath venait du reste de changer complètement la face de la question; une coupe relevée par lui en i882(-) permettait de distinguer, au-dessous du poudingue dePalassou, trois systèmes de couches : L Couches supérieures de Gan, comprenant les argiles sableuses du n" I de la coupe, souvent colorées en jaune ou en rouge par l'oxyde de fer, et les marnes de la partie supérieure du n" 2; elles renferment la faune dite de Bos d'Arros. Epaisseur : 200'" environ. IL Couches rfiorenn.es de (ian, correspondant à la plus grande partie du n" '2; ce sont des marnes d'un gris bleuâtre, devenant schisteuses et assez dures vers la base.' Epaisseur : /joo™ environ. IIL Couches inférieures de (îan, constituées par les assises n"" 3 et 4 : argiles sableuses très fossilifères avec intercalations de couches minces plus dures ; les Nummulites y abondent ainsi que les Assilines. .Te reviendrai plus loin sur les caractères de cette faune. !']paisseur : :îoo"' environ. (') Eludes paléontoLogiques sur le JViimniulilùjue alpin (Mém. Carie gcol. détaillée de la France, igt i, p. .53). (^) Stuart Munteatii et Douvir.LÈ, Le terrain éocènc de lios d'Arros {Comptes rendus, i. 1,5G. 191 3. p. ôg^). SÉANCE DU 5 NOVEMBRE, 1917. 61 I J'ai fait observer précédetnmenl (') que ces couches étaient en réalité inférieures au Lutétien, dont les niveaux inférieurs sont bien caractérisés dans la localité peu éloignée de Saint-Barthélémy. En les rangeant dans le même étage, on arrivait à lui donner une épaisseur inadmissible ; il fallait donc les faire descendre dans rEocène inférieur, et je me suis demandé alors quelle était-, au point de vue slratigraphique, la position réelle de ces couches. M. Garez, dans son monumental ouvrage sur les Pyrénées (-), a montré que les couches de Bos d'Arros se prolongeaient vers l'Est, par Pontacq, Ossun, Bénac et Orignac, tout en diminuant d'épaisseur et en prenant un caractère plus littoral. On distingue toujours, au-dessous du poudingue de Palassou, les trois mêmes systèmes de couches, la partie moyenne étant toujours formée par le prolongement des marnes bleues; le système supé- rieur devient sableux, tandis qu'à la base on voit affleurer des calcaires à Alvéolines avec grains de quartz. La faune est toujours la même, N. Lucasi et Ass. graniilosa-Leymeriei ( '); elle est citée au delà de la vallée de l'Adour et plus loin encore jusqu'à la vallée de l'Arros où à Gourgue on voit apparaître les Milioles dans le système inférieur. Les .affleurements disparaissent sous le plateau de Lannemezan, mais après une courte interruption, on les retrouve au delà, bien caractérisés, dans les petites Pyrénées de la Haute-Garonne et de TAriège: il me suffira de citer les travaux de Leymerie (18G2), de Pouech (iSGg), de Roussel ( ■) (1887 et 1904). Les coupes sont ici très intéressantes, parce qu'elles montrent une continuité parfaite entre le Crétacé et le Tertiaire, les couches de passage, constituées par des calcaires à Miliotites et des calcaires à Eclunanthus, présentant le même faciès dans les deux terrains. Au sommet, dans la Haute -Garonne, les poudingues de Palassou alternent à leur base avec des couches marines, tandis que plus à l'Est, dans l'Ariège, ils renferment des inlercalations de calcaire lacustre avec faune lulétiennc. Les couches situées au-dessous, qui se prolongent jusque dans les Corbières et la Montagne noire, ont été réparties avec raison par les géologues qui les ont étudiées dans les trois étages Yprésien, Sparnacien (') C. /?. xommairc des séances de la Soc. ^t'ol., 7 avril igiS el 21 juin 1910. (-) Méni. Carte f;éol. dél. de la France, 1904, fasc. 2, p. 920. (') Les délerminalions citées par M. Carez sont un peu anciennes et auraient besoin d'être revisées : -V. sc.aher est cerlainenienl N. Lucasi. (•) Tableau stratigraphique des Pyrénées {Bull. Carte géoL, n° 97). 6l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. el Tlianétien. Au sommet ce sont des manies, des grès et des calcaires avec iV. ataciciis et Velales Schmiedeli; au milieu c'est un niveau surtout formé de marnes bleues ou grises, tandis que la base est caractérisée par des calcaires à Miliolites et par Oriolampas Michclini. Dans ces couches, d'Archiac a cité N. Lucasi et Ass. Levmeriei ('). On voit que nous retrouvons partout les trois mêm'^es systèmes de couches el que leurs affleurements peuvent être suivis d'une manière presque continue sur toute la bordure des Pyrénées jusqu'à Bos d'Arros et jusqu'à Gan. Nous serons en droit d'en conclure que là également ils représentent les trois étages de rÉocène inférieur, Yprésien, Sparnacien, Thanétien, tandis que les premières assises du poudingue de Palassou représentent le Lutétien. L'attribution au Thanétien des couches n°* 3 et 4 de Gan est paz'ticu- lièrement intéressante, parce qu'elle nous montre qu'à cette époque la famille des ÎNumniulites était déjà largement développée; je vais passer rapidement en revue les formes principales de ce niveau. Une petite espèce est assez voisine des formes crétacées : c'est le couple globulusB-diieltardi A, avec ses filets du type radié simple. A. côté on dislingue des formes plus grandes, plus évoluées : c'est le groupe du iV. atacicus, B et A, avec ses nombreuses variétés : les formes types assez renflées présentent des filets réguliers, convexes en avant sur le bord externe, puis se rejetant plus ou moins en arrière en se rapprochant de la région centrale; ils dessinent ainsi une sorte de tourbillon. Dans certaines variétés de l'Yprésien (Montagne noire, Bos d'Arros), plus rares, les filets présentent des ondulations accentuées et deviennent ainsi for- tement méandriformes. Des formes un peu plus grandes et plus minces se distinguent par des filets moins raides, moins réguliers et comme tremblés, c'est le lype p/anulatus bien connu, représenté d'abord par la variété incras- sata^ de La Harpe, signalé déjà par cet auteur à Piétat près Bos d'Arros et dans le sondage de Cussac {^■). Celte forme existe à Gan dès la base du niveau inférieur 4a. Une dernière forme, plus grande, plus évoluée, apparaît dans les couches yprésiennes de Bos d'Arros; elle est très voisine de N. distans (') D'.\rchiac, Méni. Soc. géoL, i' série, t. (i, ■)." Partie. (■) Cet échantillon a été figuré par de La llaipe; le dessin examiné à la loupe est complètement dépourvu de granules; il en est de même pour un échantillon du même sondage que j'ai sous les yeux. C'est donc à tort que Benoist a attribué celte variété à sa V. aquilanicux^ caractérisée précisément par la présence des granules. SEANCE DU 5 NOVEMBRE 1917. 6l3 de Grimée avec sa forme extrême A^. irregularis. Les filets sont })lus irré- guliers, plus contournés et plus serrés dans la partie centrale. A peu près à tous les niveaux, on rencontre des formes très plates, à spire très lâche, et de taille plus ou moins grande, N. Murc/n\wni\ formant presque le passage aux Operculines. Ce qui donne à la faune primitive de Gan un caractère tout particulier, c'est que toutes les formes sont accompagnées de variétés grajiulruses, les granules apparaissant d'abord au centre, puis envahissant les filets. Ainsi à côté du couple glohulus-Guettardi, nous distinguerons d'abord des formes présentant au centre un granule plus ou moins nettement délimité (N. mamillaris Rutimeyer); ces formes sont extrêmement variées, princi- palement dans la partie orientale du golfe ( Payrouliès, Gouiza) ; à côté des formes typiques renllées, on en rencontre d'autres de plus en plus aplaties, à spire lâche et à filets ondulés. D'autres granules apparaissent ensuite dans la partie centrale, ils deviennent de plus en plus nombreux, ils gros- sissent et finissent par envahir toute la surface; comme l'a très bien indiqué Boiissac, ils sont placés sur les filets mêmes ou quelquefois font saillie sur les côtés. Ils sont disposés sur une spirale régulière correspondant à la spirale d'enroulement de la coquille. On observe ainsi un passage bien net du couple globulus-duetlardi à N. mamillaris et à A'. LucasiM et A. -Y. atacici/s est de même accompagné, dès î a, de formes granuleuses, dans lesquelles les granules plus ou moins développés sont disposés sur les filets ou à côté des filets exactement comme dans le groupe précédent ; quelquefois même ils sont placés dans les intervalles des filets ; certaines formes granuleuses un peu plus grandes, comme N, aquitanicus (' ) parais- sent se rattacher au groupe de N . plamdatiis . En outre des formes que nous venons de citer, la faune thanétienne renferme en abondance Assilina granuIosa-Leymeriei avec des variétés inermes (cf. plaiwspira) et des variétés granuleuses où les granules sont disposés en spirale comme dans A'. Lucasi. 11 faut encore ajouter des Oper- culines très voisines de Dp. canalisera. La faune des couches supérieures, yprésiennes, difi'ère peu de celle des couches inférieures ; A'. Lucasi paraissait rare dans les couches de Bos d'Arros, mais elle a été trouvée abondamment dans les couches jaunes un peu plus élevées, à la gare même de Gan ( n" I de la coupe ). En réalité la (') Cité par Benoisl à Fabas (Haute-Garonne) dans les couclies à Operculines. IP 6l4 AGAOÉMIE DES SCIENCKb. seule difTérence paraît résulter de l'apparition dans ces couches des grandes formes de A', distans et X. irregularis. Les couches de (ian se prolongent également vers TOuestdans la région de iSavarrenx où M. Garez a recueilli X Lucasi à Ogenne et Méritein. Elles sont bien développées dans le Bordelais où elles ont été rencontrées dans tous les sondages. Ce sont les giès à Numinulites de Benoist, qui se montrent avec une épaisseur de i5o"' ( ' ) environ au-dessous des calcaires lutétiens de Blaye à Aheolina elongata. J"ai entre les mains une bonne série de fossiles provenant de cette couche, recueillis autrefois par ]3enoist. La faune est exactement celle de (îan : N. "lobidus-duettardi avec tous les passages aux formes typiques de N. Lucc/ii A et B, X. atacicus avec ses variétés granuleuses, N. p/anulatus et formes de passage à N. (K/iiitaincus- girondicus, Assilina granulosa-Leymeriei, avec ses formes inermes (-). 11 est curieux de constater que cette faune disparaît presque complète- ment dans les couches plus littorales du Uoyannais, où les sables les plus inférieurs ne renferment que N. globulus, X. phiindatns et Operculiiiu aina- lifera, de même que X. planulatiis a seul pénétré plus au Nord dans les couches plus froides du bassin parisien. Les calcaires gréseux verdàtres avec N. planulaUis et Aheolina oblonga, remaniés à la base du calcaire de Saint-Palais, représentent probablement le sommet de rÉocène inférieur, et ces deux assises à N. pianidatus du Uoyannais semblent bien correspondre aux deux niveaux signalés dans la (Ihalosse par Jacquot et Munier-Cbalmas {'), couches inférieures à X. pianidatus, Alveolina oblonga et Oriolampas Michelini, sûrement thané- tiennes, et calcaires blancs à X. pianidatus, X . Murchisoni e\. Alv. oblonga qui représentent probablement l'Yprésien. (3n voit donc que rÉocène inférieur est largement développé dans le golfe aquitanien, sa faune paraît avoir peu varié pendant cette période contrairement à ce qui se passe dans le bassin parisien. Mais déjà on a reconnu que le Sparnacien n'était qu'un épisode saumàlre et n'avait qu'une (') De 3/46'" à .>o5">, dans le sondage du parc bordelais ; de 148™ à 290"', dall^ relui de Cussac. (-) Benoist a cité à tort dans ces couches yV. perf(jralits. qu'il considérait, avec Ions les géologues de celle époque, comme la compagne de A'. Lucasi. Un carton de cette l'orine étiquetée par Benoist. que j'ai sous les yen\. ne contient que des variétés de N. Lucasi. (^) Comptes rendus, l. 102, i8Sf>, p. nfii. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE Ï917. 6l5 valeur locale ; de même le Thanélien du nord de la France correspond à une invasion des courants froids venant des régions horrales*, et dont l'influence ne s'étendait probablement pas jusqu'au golfe de l'Aquitaine. 11 est donc probable que dans la Mésogée les couches à A''. jo/<:m«/<7/i« représen- teront tout ri^ocène inférieur ; le faciès calcaire, correspondant à rétablissement d'un climat plus chaud, aurait peut-être apparu dans la Mésogée dès l'Yprésien, et seulement à l'époque du Lutétien, plus au Nord, dans l'Aquitaine (calcaire de IJlaye) et dans le bassin de Paris (calcaire grossier). La faune de l'Éocène inférieur, que nous venons de passer en revue, est des plus remarquables par sa richesse en Nummulites et par la variabilité extrême des types qui la constituent. C'est là un nouvel exemple de l'épa- nouissement exubérant que présente assez souvent les formes jeunes, lorsqu'elles se trouvent brusquement placées dans des conditions favo- rables; il suffit de rappeler le développement extraordinaire que présentent les Ammonites, à leur apparition dans le Trias. ZOOLOGIE. — Sur la classification des Eupotamonea, Crabes d''eau douce de la famille des Potamonidès . Note de M. E.-L. Bouvier. Au cours des recherches que je poursuis actuellement sur les Crustacés recueillis en 1912 par MM. AUuaud et Jeannel dans les hauts massifs mon- tagneux de l'Afrique orientale, j"ai dû examiner un certain nombre de Pota- monidès, et cette étude m"a conduit à passer en revue les formes très diverses qui constituent ce groupe. La Note que j'ai rhonneurde présenter résume la première partie des résultats systématiques qui sontle fruit de cette revision. Les Potamonidès sont des Crabes d'eau douce plus ou moins capables de s'adapter à la vie terrestre dans les lieux humides. Ils habitent exclusi- vement les pays chauds et l'unique espèce de nos régions ne remonte pas au nord des contrées les plus méridionales de l'Furope; leur domaine embrasse les zones tropicales et subtropicales de toutes les parties du globe, depuis la plaine jusqu'à des altitudes assez grandes; ils y présentent une diversité de. formes telles que, dans son importante monographie de la famille, M"'' Mary Rathbun ( ') les répartit en 19 genres ou sous-genres ( ') M.-J. Hathblx, Les Crabes d'eau douce (/Vo«r. A/c/i. du Muséum, 4" série, i. (). 7 et 8, 1 904-1 goG). 6l6 AGADÉMia DES SCIENCES. qui comprennent ensemble plus de 32o espèces. Bien rares sonl les familles de Crustacés qui atteignent ou dépassent un si haut degré de richesse. Depuis Henri Milne-Edwards ( ' ), tous les zoologistes s'accordent pour distinguer les formes de l'Ancien ("ontinent de celles du Nou\er.;;-}.!o;K!e et pour les réunir dans des sous-familles différentes; mais dans tous les sys- tèmes proposés jusqu'ici, les relations entre ces groupes étaient masquros par un choix défectueux ou par une subordination défectueuse des carac- tères. Pourtant M. Ortmann (-), et un peu plus tard M"'' Ralhbun, ont fait de sérieux efforts pour établir dans cette famille des groupemenls naluiels; le premier de ces auteurs la divise en quatre sous-familles {Potamoninœ et Deckeniina> pour les espèces de l'Ancien-lNionde, Potamocarcininœ et Tri- cltodaclylinœ pour celles du Nouveau) en prenant pour caractère fonda- mental la forme du méropodite des maxillipèdes externes, et en second lieu, la position des orifices respiratoires afférents; M"'' Ralhbun donne le pas à ce dernier caractère, ce qui lui permet de séparer tout d'abord les Deckeniinœ, puis elle fait intervenir la largeur du front, ce qui amène l'iso- lement des (iecarcinucinœ, également de l'Ancien-Monde; elle sépare ensuite les Trichodaclylinœ à cause de la longueur du méropodite de leurs maxillipèdes; enfin elle divise en deux sous-familles, Potamoninœ et l'seudolhelphiisimi' (^Potamocarcininœ de M. (Jrtmann), d'après la structure du méropodite des mêmes appendices, les autres espèces caractérisées par la grande largeur de cet article. Ces systèmes ne sont pas sans valeur et ils ont rendu d'importants ser- vices; mais ils dissimulent les affinités des sous-familles et bien souvent ils groupent des espèces à tous égards très différentes. Ce dernier point a été mis en évidence d'une manière fr'appante par M. Alcock (') dans son excellente revision des Potamonidés de l'Inde; il résulte, en effet, du travail de ce zoologiste c{ue les divers genres ou sous-genres de Potamoninœ réunissent fréquemment les espèces les plus disparates, et que les vraies Parathel- phuses se composent en réalité d'un certain nombre d'espèces des genres ou sous-genres Paralhelphusa, Polamon, Potamonaules, Geothelphusa tels que les conçoivent les précédents auteurs. C'est en suivant une indication qui lui avait été donnée par M. Caïman (') II. IVln.>E-r^u\\.vuu.s, Oltservaiions sur lea affinités zoologiques et lu classi Jiva- lion des Crustacés {Ann. Se. nal, :ool., 3" série, l. 20, i853). (-) A.-E. Ori.mann, Carcinologisclie Sluilien {Zool . Jahrii.. Sysl. B. iO, 1897). (') A. Ai.cocK, Catalogue of tlie Indian Decapod Crustacea in the (Collection oj tlic hi'lian Muséum. l'art. I, Hisc. 2 : Pnlainonidd' : 1910. \ SEANCE DU 5 NOVEMBRE I917. 617 que M. Alcock est arrivé à ce résultat. Stiaipson avait noté que le dernier article du palpe mandibulaire est simple chez certains Potamoiiidés, tandis que chez d'autres il est profondément divisé en deux lobes lamel- leux qui. embrassent la partie antérieure du tranchant mandibulaire; sur la suggestion de M. Caïman, M. Alcock a recherché ces deux caractères si différents chez les Potamonidés indiens et cette étude comparative a été féconde en heureux résultats; les groupements génériques proposés par M. Alcock sont de toute évidence, beaucoup plus naturels que ceux adoptés jusqu'à lui. L'essai de M. Alcock se limitait aux espèces indiennes, c'est-à-dire à une petite partie seulement des Crabes d'eau douce de l'Ancien-Monde; il était intéressant de savoir s'il pouvait être étendu, avec profit, aux Potamonidés du monde entier. Grâce aux riches collections du Muséum, déterminées avec un soin minutieux par M"* Uathbun, j'ai abordé ce problème et je suis arrivé aux résultats suivants. Les Potamonidés forment deux groupes divergents que j'appelle Eupota- monea, Parapolamonea, représentés l'un et l'autre dans l'Ancien-MiJude et dans le Nouveau. Les espèces du premier groupe (^Eupntamonea) se dis- tinguent toutes par la structure et la disposition du dernier article de leur palpe mandibulaire qui est simple, allongé, lamelleux et qui se place en avant et un peu en dessous du bord antérieur de la mandibule; elles se font remarquer en outre par leur hiatus orbitaire interne qui est presque toujours fort large, par la forme régulièrement triangulaire de l'abdomen du mâle et du dernier article de cet abdomen, enfin par la structure des verges (appendices abdominaux de la première paire ) qui s'atténuent en pointe. Ce groupe comprend deux sous-familles, les l'otamu- niiuv où le méropodite des maxillipèdes externes est pour le moins aussi large que long, où les segments abdominaux sont toujours libres, où la verge s'atténue régulièrement en pointe, et les Trichodactylîna' qui se distinguent par la longueur prédominante du méropodite, par la fusion fréquente des segments abdominaux 2 à 6 et par la structure des verges qui se terminent en fuseau aigu. Les Potanioninœ habitent l'Ancien-Monde, les Trichodaclylinœ le Nouveau; l'intermédiaire entre ces deux sous-t'amilles est VErimetopus lirazzœ A. Milne -Edwards, qui se trouve en Afrique orientale dans la région du Congo. Les espèces du second groupe {Parapolamoned) sont toutes remarquables par la structure du dernier article de leur palpe mandibulaire qui est large- ment et profondément bilobé et qui présente avec le tranchant mandibulaii'e G. R., 1917, 2- Semestre. (T. KîS, N* 19.) °I 6l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. les rapports indiqués plus iiaut ; elles se distinguent en outre par la réduction de leur hiatus orbitaire qui est étroit ou nul, et par Findépendance con- stante de tous leurs segments abdominaux. On doit les répartir également en deux sous-familles, les Gecarcinucinœ qui habitent TAncien-Monde el les Pseudolhelphiisinœ qui se localisent dans le Nouveau. Dans la première, les verges s'accroissent régulièrement en pointe comme chez les Polamoninés, mais l'abdomen du mâle se rétrécit fréquemment dans ses deux tiers posté- rieurs, le sixième segment s'allonge et le dernier présente la forme d'une languette; dans le second, les verges se dilatent et sont brusquement tronquées au sommet, tandis que l'abdomen du mâle reste triangulaire, comm.e chez les Potamoninés et Trichodactylinés. I^e passage entre les deux groupes n'est pas aussi net que dans la série précédente ; pourtant l'abdomen de plusieurs Gécarcinucinés ( Harythelphusa naper le méropodite des chélipèdes de cette espèce ne présente pas trace de la forte épine antéro-dorsale qu'on observe dans toutes les espèces indiennes décrites sous le nom d' Acanthothelphusa; par contre, il est armé en dessous et en avant d'une autre dent ou épine qui semble bien manquer à ces dernières; j'ajoute que celles-ci ne portent pas d'épine accessoire au bord interne du carpe, tandis que cette épine est très bien développée dans V Acanthothelphusa nilolica. 11 y a donc lieu de séparer complètement ces deux formes, de laisser le nom d\Acanthothrlphusa aux espèces qui présentent les mêmes caractères que 1'.^. nilotica et de réunir les autres dans un groupe subgénérique nouveau pour lequel je propose le nom de Lnbothelphusa ; ces dernières sont indiennes et se répandent vraisem- blablement dans toute l'Indo-Australie; les Acanthothelphusa., au contraire, semblent localisées en Afrique et dans les lies avoisinantes de la merdes Indes; ainsi que j'ai pu le constater avec les matériaux du Muséum, elles sont représentées par six espèces que M"*^ llallibun mettait au nombre des Paratlielphuses : V Acanthothelphusa antogilensis Haihh. qui habite Mada- gascar^ et cinq espèces africaines, les Ac. niloticaEdw., PœcïleiA. M.-Edw., Chai-anesi A. M.-Edw., Campl Wnlhh. et Marrhei Wnlhh. Le genre llydrothelphusa comprend lui-même trois sous-genres : les Hydro- thelphusa s. str. représentés par une espèce malgache (T/.ao-j'fo A. M.-Edw.), les Platythelphusa A. M.-Edw. qui habitent les lacs de l'Afrique orientale, et les Erimetopus Rathb. dont on ne connaît qu'une espèce (E. Brazzœ A. M.-Edw.) qui semble particulière au Congo, hes Erimetopus se distin- guent de ces deux derniers sous-genres par l'épine antéro-dorsale du méro- podite de leurs chélipèdes: ce caractère les rapproche des Lobolhelphuses, mais ils ressemblent à V llydrothelphusa avilis par la puissante garniture de granules qui occupe leur bord frontal et par la faible dimension transver- SÉANCE DU 5 NOVEMBRE I9I7. 621 sale de leur carapace; enfin ils tiennent également des Acanthotheiphuses à carapace étroite, surtout de VA. antogilensis qui se distingue comme elles par l'atrophie à peu près complète de la crête ihelphusienne. Ainsi les Erimelopiis présentent des affinités multiples avec les autres Hydrothel- pliuses; d'ailleurs, comme l'ont noté A. Milne-Edwards et M"''Rathbun, ils ressemblent étrangement aux J/7'eAonenl pour l'Iadasl rie nationale, janvier-février 1917. 622 ACADÉMIE DES SCIENCES. libres spéciales d'Agriculture qui donnent renseignement à tous les degrés et qui rendent de réels services. En dehors de ces écoles spéciales, sous l'influence de la Société des Agri- culteurs de France et des unions de syndicats qui s'y rattachent, des cours d'Agriculture ont été adjoints aux classes ordinaires dans un grand nombre d'établissements libres d'enseignement primaire supérieur. Leur importance est généralement rehaussée par des examens-concours conliés à des délégués de la Société. L'Union des syndicats agricoles du Sud-Est a de même encouragé pour les jeunes filles des cours ménagers agricoles post-scolaires et leur a assuré une sanction ])ar des examens de deux degrés différents. Enfin, depuis 191 3, un enseignement agricole post-scolaire par corres- pondances été organisé par l'Union du Sud-Est des syndicats agricoles dont le siège est à Lyon. Les élèves adhérents reçoivent chaque mois de l'Union le programme d'études avec l'indication d'un devoir écrit qui leur est ensuite renvoyé corrigé : des moniteurs émanant du syndicat local dirigent ce travail sur place. Ces divers enseignements agricoles, dus à l'initiative privée, appar- tiennent à des types très dirtérents : dliférents, non seulement d'après les buts variés qu'on se proposait d'atteindre, mais aussi d'après les besoins spéciaux qu'on voulait satisfaire et suivant les régions où l'on était installé. Les jeunes gens qui veulent devenir vraiment agriculteurs et non pas fonc- tionnaires peuvent prendre ainsi, suivant leurs projets d'avenir, une instruc- tion spéciale plus ou moins développée, tantôt plus ibéorique, tantôt plus pratique. On voit qu'aujourd'hui l'enseignement agricole libre a fait ses preuves; malgré toutes sortes de difficultés il a produit de très grands résultats. Il est plus ((ne jamais désirable de le laisser se développer sous toutes ses formes. Il réalise pour l'Etat, au milieu de formidables difficultés financières, une économie très sérieuse, car il peut vivre sans aucune subvention, surtout à cause des exploitations agricoles rémunératrices jointes aux diverses écoles. Il mérite de n'être pas ignoré. Au lendemain de la guerre, la Erance aura besoin d'utiliser les forces vives de tous ses enfants : l'agriculture doit être chez nous une base essentielle des renaissances sociales et nationales. SÉANCE DU ■) NOVKMBRL: 11)17. Gl'i H APPORTS. Rapport somniaire de la Commission de /{alis/ique^ par M. P. Appei.i,, La Commission a vcrii le 29 octobre 1917 un Mémoire de M. Esclasuo.v, Sur certains phénomènes de condensation qui accompagnent les projectiles en marche; le problème de la stabilisation de certains projectiles. CORRESPONDANCE. • M. le SkcuCtaire df. i/Acadé.mie impériaii: du Jai>o.\- fait part de la morl du baron Dairoku Ki/aichi, président de celte Académie, survenue le 9.0 août '917, à Tokyo. M. LoLis Roci.E adresse uu Rapport relatif aux travaux qu'il a exécutés à l'aide de la subvention qui lui a été accordée sur la Fondation Loutreuil., en 1916. MM. Andrade, L. Gentil, A. Guim.aumix, H. Jimeli.e, di: Lamothe, ^\. MoM.iARD, V. MoREAu, A. ScHAUMAssE, ViLLAT adrcssent des remer- cîments pour les distinctions que l'Académie a accordées à leurs travaux. MM. Marcei, Garvix et Albert Pokticvix, MM. R. Ledoux-Lebard et A. IIauvii.liek adressent des remerciments pour les subventions qui leur ont été accordées sur la Fondation Loutreuil. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance ; i" (lenera Insectorum, dirigés par F. Wytsman. 64'' fascicule, Coleoptera, fam. Pselaphidœ, par H. Rai'it.av. (Présenté par M. E.-L. Bouvier.) ()24 ACADÉMIE DES SCIENCES. 1" La statique des fluides. Lu liquéfaction des gaz et /'industi-ie du froid, par E.-H. Amalat et L. Décombe. (Présenté par M. H. Le Chatelier.) 3" Problèmes d'après guerre. La réforme de Vèducation nationale., par Geor(;es Heusent. GÉOMÉTRIE. — Sur une équation fonctionnelle et les courbes unicursales spl/ériques. Note (') de M. W. de Taxxesber*;. 1. Les équations paramétriques d'une sphère de rayon égal à Tunité, mises sous la forme ordinaire, sont a + i' Soitç(z) une fonction entière de degré n de la variable j-ce/le t, mais ayant pour coefficient des nombres complexes. Soit '>|^(/) la fonction conjuguée de ^(t). Posons _ o(/) __ SI- n. les équations (i) deviennent - + -^ = ^ — h — -' '-'r^ — n (2) ^ [ '-'^ f5 ' '■--•- 15 ' et définissent une courbe unicursale spbérique de degré 2/1, dépendant de (2n -+- 1) paramètres. Cette courbe est imaginaire si t est une variable réelle, mais elle est évidemment /-éelle si / est une imaginaire de la forme t = iO. Un cas particulièrement intéressant est celui où car alors les expressions de .r, y, :; sont des polynômes de Fourier. Nous (') Séance du ag octobre 1917. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1917. ^25 sommes donc conduits à résoudre l'équation fonctionnelle (I) lL-j(,).i,,_<)-+-.l,(,)ç;(_<)|^(,_Zn", où z>(t) désigne une fonction entière à coefficients complexes de la variable réel/e l et où '^(^t) désigne la fonction conjus^uêe de ^{f). 2. La résolution de l'équation fonctionnelle (I) résulte immédiatement de la proposition suivante : Si On{t) est la solution la plus générale de degré n de l'équation (I), celle de degré (n -^ j) est définie par F équation (3) o„^,{t)z=\r>„{t) + fi,„{t)]e'^.. ■(a„ = C0MSt.). Cette relation de récurrence permet de calculer successivement les termes de la suite (o,. 9., ..., o,„ ...). Il suffit de remarquer que 3. Si, pour la symétrie, on pose <, = <„ = .. .= /„= ^ la relation (3) devient (4) ?«+i{0 = [?«(OH-««'^«(0]e''^" et fait correspondre à la fonction cherchée une fonction de n variables indé- pendantes /,, ..., /„, définie par la relation de récurrence (4). Cette fonc- tion o„(/ ) a la forme 9„ ( 0 -- - f''- '';' i'> ■ ■ • t'n" (/},„^o ou p,„=i), to étant une fonction linéaire des paramètres 7.„, a,, . . ., a„. On peut obtenir l'expression générale de o„(t) en remarquant qu'elle se déduit immédiatement de la fonction correspondante v„{')^i'.>i';'t7 ■■■<':;■■ La relation de récurrence pour cette dernière est l'„^,= (i — <„)F„ + a„(i -t- «,) (I -r- <,)... (I + /„), d'où |-„= a„ {, — (,){> — t,)...{l-tn) — 3!, (l -^lt)[l — /,) . . .(1 — In) -+- Cf.„_, ( 1 -H i| ) ( I -H /, I . . . U — <„-i ) ( 1 — ^, -~y.„ {,-H<,)(i-f-^-| {i-i- t„). C. R., 1917, 5- Semestre. (T. 165, N» 19.) ^'^ 62f) ACADÉMIE DES SCIENCES. Ayant obtenu la fonction çp„(/) des n variables /,, — /„, il suffira de supposer <, = ^, = . . . = i„ =r /! pour obtenir l'expression cliercbée. 4. Incidemment, on peut remarquer que la l'onction o„(/) des n variables indépendantes/,, /j, .. ., /„ satisfait à o„ ( 0 •% (- ' ) + ?„(- t ) 'i,,!/) = ( 1 — /j ) (i — /i ) . . . (i — /?,)•■ On on déduit Irois fonctions.»-, y, z des variables /,, /^, ..., t,^ vérifiant l'équation X' -H y- + ;- = I . Ces trois fonctions sont réelles si (/„, = ''0„,), 0„, désignant une variable réelle. HYDKAULIQUE. — S'w A\v coMjD.y r/e bélier; calcul des pressions en un point quelconque de la conduite. Note (') de MM. C. Camichei., D. EvDorx et M. Gauiei,, présentée par M. Boussinesq. Variations de pression au voisinage du distributeur. — Nous avons vérifié — - ^ eu gnant la longueur totale de la conduite. Si l'on veut plus de précision et en même temps si l'on désire connaître la période apparente de la conduite, il faut employer les formules de M. de Sparre, relatives aux conduites subdivisées en deux ou trois tron- çons (-); nous avons montré que ces formules sont très bien vérifiées par l'expérience. Pour les ouvertures, les mêmes formules s'appliquent. L'un de nous (' ) Séance du i5 octobre 1917. (-) Comptes rendus, i. 1o(i, 1913, \t. 1 ou ; t. 163, hjiO, p. 9.^9; l. 164-, 1917, p- 77 et 683. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1917- 627 a démontré el vérifié (lue si l'on a "'", ■< i, dans une conduite à carac- téristiqne constante, le coup de bélier d'ouverture est indépendant de la vitesse c, qui s'établit dans la conduite et égal à — v„, la durée d'ouverture étant inférieure à ^^• a Transmission du coup de bélier le luni; de ta conduite.. — Dans le cas d'une conduite à caractéristique constante, nous avons vérifié par l'expé- rience ([u'on peut calculer le coup de bélier ç^ à une époque l, en un point de la conduite situé à une distance a- du flistributeur, en appliquant la formule en posant F(/)---.:,+j,+...-£„, ^1, ;.,..., E„ désignant les coups de bélier au distributeur aux époques T, TH , •■•1 rH-(« — 1) — avec t< — ■• a (in On calcule par une méthode analogue les coups de bélier aux divers points d'une conduite à caractéristiques variables. Au point de vue de la répartition du coup de bélier, nos expériences ont mis en évidence trois cas de répartition remarquables : a. Transmission intégrale^ c'est le cas dune conduite à caractéristique constante, que l'on ferme dans un temps égal à — > le coup de bélier se transmet intégralement jusqu'au point situé à une distance - de la chambre de mise en charge. h. Répartition linéaire, c'est le caractère général des oscillations en masse (') qui se produisent dans les conduites munies de réservoirs d'air importants, de cheminées d'équilibre, de pare-chocs. Celle réparlillon linéaire ne doil pas èlie coiifuiidue avec la répai litiun linéaire (le> maxinia fie surpression ('^), mise en évidence par M. de Sparre dans les conduites enlièrenient piu;;ées. réparlilion que nous avons vérifiée expérimenlalenient. c. Hi' partition sinusoïdale. — Ou déuionlre facilement que, lorsque la (') Comptes rendus, l. Kîl, 191 J, p. 343. (-) Bulletin de la Société liydmtcchnique de France, n° 1. igiJ. 628 ACADÉMIE DES SCIENCES. courbe des pressions au distributeur prend la forme d'une sinusoïde, la pression et la vitesse le long de la conduite ont une répartition sinusoï- dale. Pour le vérifier, nous avons opéré sur une couduile de io:V" de longueur pour laquelle les amplitudes des coups de bélier produits ont été observées au distributeur et au premier tiers anionl. La fermeture était très rapide. Le rapport des amplitudes aux deux postes, d'abord égal à i (transmission intégrale), diminuait lentement et tendait vers 2, ce qui est bien conforme à la répartition sinusoïdale. Comme la courbe des pressions tend toujours, quel que soit le phénomène initial, à prendre l'allure sinusoïdale, il peut se produire dans certains cas des surpressions plus grandes que celles prévues par la répartition linéaire; c'est ce qui donne de l'intérêt à la répartition sinusoïdale. Influence de la perte de charge. — Une élude très complète a montré à l'un de nous que, pour les fermetures et ouvertures lentes ou rapides, les formules ordinaires donnaient, pour les premiers parcours de Tonde, des résultats concordant avec l'observation, à condition de prendre comme pression initiale la pression statique >„ diminuée de la perte de charge. Dans le cas d'une conduite de aao™ de longueur, de 80""" de diamètre intérieur et de 5'"™ d'épaisseui-, l'accord entre le calcul et l'observation a été très satisfaisant pen- dant quatre parcours aller et retour de l'onde le long de la conduite. Résonances. — \\\\ employant la méthode du robinet tournant ( ' ) sur des conduites à caractéristiques variables, nous avons trouvé que la première résonance correspond à la période apparente et les autres aux harmoniques impairs de la période 4 zl ~' Pour la conduite citée (-), nous avons obtenu comme résonances : Fériode apparente 0,70 Troisième harmonique o, 3 1 Cinquième harmonique 0,18 Pour cette conduite, la période 4 ^ — est o^igS. Nous avons constaté, pour les harmoniques impairs de la conduite pré- cédente, les phénomènes du doublement de la pression statique et du mini- mum de débit comme dans ie cas des conduites à caractéristique unique ('). (') Comptes rendus, 1. IGl, i9i5, p. 343. C) Comptes rendus, t. 165, 1917, p. 54^^- (") Comptes rendus, t. 161$, 1916, p. 22'). SÉANCE DU 5 NOVEMBRE I9I7. 629 l'iiiii- monlrer rimportance de la période ;i|>|)arente et de ^a résonance citons l'expérience sui\aiUe : Sur une coiidiiile ayant 35o"' de loiigueui' et i'", >o de dianièlie et pour laquelle la pression slati<[ue au distributeur est lao" d'eau, nous avons provoqué la résonance au moyeu d'un robinet dont la lumière n'avait que ■>.!'""' x 48"""- soit 10"°' environ, et (|ui tournait avec une vitesse telle (|ue la durée séparant deuK ouvertures consécutives était r, .)6 (voir première Note : Vitesse de propai;alion). \ous avons créé ainsi des variations de pression dont iamplilude totale représentait une colonne (Veau de -.'."■,. jo de hauteur. L'expérience n'a pas été poussée plus loin. On trotivora, dans un Mémoire qui sera prochainement publié dans un autre Recueil, le détail des recherches qui viennent d'être résumées. ASTRONOMIE. • — Absorption de Veau sur la Lune et les planètes. ÎNote de M. A. Véro.mxet, présentée par M. P. Puiseux. Il semble bien établi que la surface de la Lune est aujourd'hui complè- tement dépourvue d'eau et que le travail d'érosion y fut toujours peu actif dans le passé (' ' ). D'autre part, nous connaissons la capacité d'absorption des roches de l'écorce terrestre par suite du refroidissement. Le calcul montre alors que, la masse de la Lune étant plus petite et sa surface relativement plus grande, l'importance de ses mers dut être beaucoup plus faible que sur la Terre et que son écorce a pu absorber toute l'eau supcrlicielle. Il suffît d'admettre pour cela que la constitution de la Lune est analogue à celle de la Terre et formée à peu près des mêmes éléments. M. A. Gautier a montré (^) que i'^k de firanit chauflé de lo" à 230" dégage 2^,3 d'eau et 7*^,3 de 25o" à 1000", soit 9%(j en tout. On peut regarder ce dégagement comme régulier jusqu'à 900" et le prendre égal à is par 100". Ce nombre est à multiplier par -i pour le porphyre et par 2,5 pour d'autres roches. Il mesure la quantité d'eau absorbée par le refroidis- sement des roches à partir de leur point de fusion. D'autre part, Lord Kelvin a déterminé la loi de décroissance de la tem- pérature superficielle d'un astre dans des conditions qu'on peut regarder comme suffisamment approchées de la réalité en première approximation. La fusion des roches ayant lieu vers 900°, la température initiale de l'écorce (M i'. PuiSELx, IhtU. de lu Soc. astron. de France, avril 19J6. (-) Bull. Soc. chim. de France, t. 25, p. 281 et :'(02. 63o ACADÉMIE DES SCIENCES. a dù atteindre au moins ce minimum. J'ai calculé dans cette hypothèse la température en profondeur de kilomètre en kilomètre. En prenant pour zéro la température superficielle et un accroissement superficiel de i" par 33™, ou 3o" par kilomètre, on obtient : kilomètres o lo 20 3o '(O ■">> Oo 70 80 Température o 292,7 53g, 8 710,4 817,1 SUS;, 4 889,6 896,7 899,3 La densité de l'écorce peut être prise égale à 2,. t. l£n calculant alors en profondeur, de kilomètre en kilomètre, la quantité d'eau absorbée à la suite de cette chute de température, 011 trouve, dans le cas du granit, une quan^ tité de 43' par centimètre carré de surface, ce qui correspond à une couche d'eau de 430"" de hauteur. En admettant comme température initiale une température suffisamment élevée, 3ooo° par exemple, l'accroissement de température devient sensi- blement linéaire jusqu'à 900°, c'est-à-dire jusqu'à 3o'>'". On obtient alors 34' par centimètre carré et une hauteur d'eau de 34o'". Les deux limites de la hauteur d'eau absorbée sont donc très rappro- chées, 340™ et43o"'. Cette hauteur dépend peu de la température initiale hypothétique. Comme l'absorption serait de ioo™-pour les quatre premiers kilomètres dans le granit et que le taux d'absorption par les couches sédi- mentaires géologiques a été certainement beaucoup plus considérable, mais plus difficile à évaluer, on peut considérer une absorption de 400'" comme un minimum. On aura donc finalement, pour la liauteur d'eau absorbée par le refi'oidissement de l'écorce terrestre, h = 4ooa, où a sera le coefficient moyen d'absorption par kilogramme des roches de l'écorce. Il est compris entre i et 2,5, ce qui donne une hauteur comprise entre 400™ et 1000™. D'après de Martonne ( Céogniphie physique) la profondeur moyenne des mers et des océans est de 365o"' et ils occupent 0,725 de la surface du globe, ce qui donnerait une couche uniforme de 2700™ environ. La couche d'eau terrestre initiale, avant toute absorption, aurait donc été de 3 100'" à 3700'". Il est inutile de faire intervenir l'eau de constitution des roches, qui dépend de la masse et non de la surface. Considérons maintenant la Lune ou une autre planète. Supposons d'abord que les éléments soient les mêmes que ceux de la Terre et dans les mêmes proportions. La quantité d'eau existante y sera proportionnelle à la masse. La profondeur de la couche primitive sera proportionnelle à la masse divisée par la surface, c'est-à-dire au produit du rayon par la densité. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1917. G'^I OU encore à la pesanteur à la surface de l'aslre. D'autre part, la profondeur de la couche absorbée sera à peu près la mcmo que pour la Terre, le temps et la chute de température étant à peu près les mêmes. En appelant y la pesanteur à la surface de l'astre, la profondeur moyenne de la couche d'eau restante sera donnée, d'après les nombres obtenus ci-dessus, par la formule H = (2700 -+- f\OQX)-/ — 'lOOlZ. Pour la Lune on trouve qu'il n'y a plus d'eau si a = i , 3 valeur comprise entre les limites d'absorption des roches de l'écorce i et a, 5. Il est donc possible et probable que ce sont les roches de son écorce qui ont absorbé toute l'eau de notre satellite, par diffusion lente, au fur et à mesure du refroidissement. Pour Vénus la masse est voisine de celle de la Terre. La hauteur d'eau primitive et actuelle serait à peu près la même que pour la Terre, 23oo'". Les conditions superficielles y seraient les mêmes, sauf pour la température qui atteindrait 90" à l'équateur et 70" à la latitude de 45°, d'après la tem- pérature du Soleil et sa distance à Vénus. Ces conditions furent celles de la période secondaire sur notre globe, alors que le Soleil était un peu plus gros et un peu plus chaud. Vénus doit donc être entourée complètement d'une épaisse couche de nuages, ce qui explique le pouvoir réflecteur con- sidérable de sa surface (0,88), le même que celui des nuages. Pour Mars la hauteur d'eau restante, avec les limites de a, serait com- prise entre 230"" et 63o™, avec un maximum de 900"" seulement au début. L'extension des mers a donc toujours été beaucoup plus faible que sur la Terre. Elle l'est encore davantage maintenant, ce qui explique la faible teneur en vapeur d'eau de son atmosphère, d'autant plus que sa tempéra- ture à l'équateur est probablement déjà descendue après de 20° au-dessous de zéro, état que la Terre n'atteindra que dans quelques millions d'années. Enfin pour Mercure la profondeur moyenne de ses eaux serait comprise entre 5oo'" et 860™, mais sa température serait voisine de 220° à l'équateur et de 190" encore à 45°. Comme la densité de Mercure est plus forte que celle de la Terre, la proportion des éléments légers doit y être moindre. En supposant la profondeur de 4oo"', la pression de cette couche serait seule- ment de i(Jkg: cm*. Elle serait complètement vaporisée à celte haute température. 11 n'y aurait pas encore d'eau condensée à la surface de Mercure et la planète n'aurait pas d'enveloppe nuageuse comme Vénus, ce qui expliquerait son faible pouvoir réflecteur o, iG. La période astrono- mique de formation n'y serait pas encore terminée. Les périodes géolo- giques n'y seraient pas commencées. A F 632 ACADÉMIE DES SCIENCES. La quanlilé d'eau initiale a été supposée proportionnelle à la niasse. Mais la densité de la Lune et de Mars est plus faible que celle de la Terre : o,(3i et 0,69. On peut y considérer les éléments légers, et l'eau en parti- culier, comme plus nombreux et proportionnels au volume. On obtient pour la bauteur d'eau la même formule que ci-dessus, mais où y est rem- placé par le rayon. Il faut alors a= 2,5 pour que l'absorption de l'eau soit complète sur la Lune. Cette valeur est dans les limites pratiques. Dans ce cas la bauteur d'eau sur Mars serait comprise entre 1000"' et i3oo"'. MAGXÉTIS.ME. — Etat mas^nèliqne de basaltes groë/ilandais. Note (') de M. Paui. Mebcantox, présentée par M. Lippmann. Si les variations de longue périodicité des éléments, déclinaison et incli- naison, du magnétisme terrestre nous sont relativement bien connues pour les trois derniers siècles et quelques rares points du globe, nous ignorons en revanche presque tout de ces variations au cours des âges anciens sur l'ensemble de la Terre. Dans une série de publications, et particulièrement dans La méthode de Folgheraiter et son rôle en géophysique (-), j'ai montré tout l'intérêt d'une étude systématique de l'aimantation naturelle des laves pour la résolution du problème. Certaines laves, en ellel, à la faveur des innomjjrables grains de magnélile donl elles sonl pétries, prennent dans le champ magnétique terrestre, au refioidissement et à partir de la température de réapparition du magnétisme fort (point de Curie, magné- tite =580°), une aimantation permanente notable, et d'après tout ce f|u'on en sait singulièrement tenace. Elle est dirigée comme le champ lui-même quand la pâle est homogène et de température uniforme. Si à cette même température la lave était bien solidifiée et si elle est restée in situ depuis lors, l'examen magnétométrique d'un échantillon quelconque, prélevé après repérage exact de son orientation géographique, indiquera, sans équivoque, la direction du champ terrestre à répo(iue du refroidisse- ment. Cette méthode séduisante a fourni déjà des renseignements précieux. 11 faut se garder cependant de l'appliquer à la légère; les cas semblent assez rares où les conditions théoriques sont parfaitement réalisées. Les coulées de lave épaisses ne présentent en général ni Thomogénéité de composition de la pâte, ni surtout l'uniformité de refroidissement exigées. Souvent les (') Séance du 29 octobre 1917. (") Arc/u\'es de (ienèvc, [f période, t. 22, 190-. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1917- itzberg en 1910, m'avaient donné des indications discordantes : cer- tains dénonçaient une inclinaison magnéti(jue boréale; d'autres, mais d'une autre coulée, une inclinaison nettement australe. J'ai profilé de mon passage à Godhavn, dans l'île deDisco (Groenland ouest), au cours de l'expé- dition suisse transgroënlandaise (1912-1913), pour récolter quelques échan- tillons des basaltes tertiaires qui étagent leurs puissantes assises dans cette région. Ne songeant d'ailleurs à faire qu'un contrôle sommaire de leurs sens d'aimantation selon la verticale pour savoir s'ils révéleraient aussi des inclinaisons australes, et manquant d'outillage et de loisirs, je me suis borné à détacher des parois du canyon de la Rôd-Klv des blocs diaclasés naturellement dans le plan horizontal et à repérer exactement leurs faces supérieure et inférieure. Je n'ai pas eu le temps non plus d'étudier comme ill'eût fallu la disposition des coulées dont provenaient les échantillons. Ceux-ci, au nombre d'une dizaine, sciés à l'émeri par M. Foretay, étudiant, avec toutes les précautions voulues pour l'exact repérage des faces géogra- phiquemenl horizontales, ont fourni huit blocs cubiques variant entre 20™'" et jo""" de longueur d'arête. Je les ai soumis à l'examen d'un magnéto- mètre sensible,spécialement construit sur mes indications par M. S.Meystre, ingénieur, dans mon laboratoire. Approchés le plus possible de l'instru- ment, sur un support permettant de lui présenter successivement leurs six faces, ces cubes ont provoqué des déviations allant de quelques millimètres à près de •20''"', sur une échelle placée à 168'='". Voici les résultats, très résumés : «. Les blocs n"' 1 et a avaient leurs faces liorizontales inférieures magnéliquemenl Nord, leurs faces supérieures magnétiquement Sud; Vinclinaisoii aurait donc été boréale lors de leur refroidissement. b. Les blocs n°» 2, 3, 4, 6, 7, 8 avaient leurs faces horizontales inférieures magnéli- quemenl Sud, les faces opposées i\ord; l'inclinaison aurait donc été australe lors de leur refroidissement. c. Même pour les petits cubes l'aimantation était très irrégulière, quoique fournis- sant sans ambiguïté les indications consignées sous a et b. Les cubes n°' i et V étaient magnétiquement les plus homogènes. C'est pourquoi j'ai déterminé sommairement leur intensité d'aimantation rémanente; elle valait 0,006 C. G. S. en moyenne pour le n" 2 et 0,004 C. G. S. pour le n° 4. Ces valeurs sont très voisines de celles trouvées C. R., 1917, i' Semestre. (T. 165,1N* 19.) ^3 (>'^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. par Pockels chez des basaltes d'Allemagne qui avaient l'ic soumis, il est vrai, à des champs quelque vingt fois plus forts que le champ terrestre. M. le professeur D"" Sigg, de Lausanne, ;i bien voulu, d'aulre part, ana- lyser l'échantillon n° 2, chimiquement et micrographiquement. Cette analyse, très soignée, a dénoncé un basalte franc, pétri d'abondants granules de magnétite. Kn conclusion, il s'avère que certains basaltes de Disco, à l'instar de cer- taines diabases de l'Isfjord du Spitzberg, présentent une aimantation de sens opposé de celle que le champ terrestre engendrerait aujourd'hui. îl vaut donc la peine de s'assurer, par des études multipliées, si c'est à un renversement réel du champ terrestre ou au contraire à quelque cause rele- vant de la méthode même que tient ce résultat frappant. CHIMIE INDUSTRIELLE. — Su?- la teneur en azote de houilles oxydées. Note de M. P. AIaui.f.r, présentée par M. Henry Le Chatelier. La houille retient toujours une certaine quantité d'azote, quantité qui, pour le charbon pur, varie de 0,70 à 2, "io pour 100 environ, suivant les échantillons, les teneurs les plus élevées appartenant souvent aux houilles du niveau stéphanien. On doit donc forcément tenir compte de la présence de l'azote dans l'étude de la formation, de l'altération et de la composition chimique des combustibles houiilers. Ce point de vue a, depuis longtemps, attiré l'atten- tion des chimistes ( '). Des analyses précises, confirmant les vues de M. H. Fayol, m'ont permis de montrer jadis que l'action de l'air sur la houille a pour principal effet d'oxyder et de déshydrogéner la matière organique, avec formation de matières ulmiques, et j'ai affirmé la généralité du phénomène (-). Les chiffres que je publie aujourd'hui peuvent, dans les limites de mes expé- riences, donner une idée des modifications de la teneur eu azote provoquées par cette décomposition. Ces chiffres sont des résultats de recherches (') Notamment, dans ces derniers temps, M. \\\\\\\i\rA {Comptes rendus, t. lo.'i, tgta, p. i3j4, et Thèse de doctorat, I9i3). (-) Contribution à Vétude des comixistibles {Bulletin de la Société rrencouran^e- ment, 189»), et H. Fayoi. {Société de /'Industrie minérale. 1879). — Cf. G. CiiAiiPYjet iVI. Goiir.HOT, Sur l'o.rydation de la houille (Comptes rendus, t. 163, 1916, p.74'J). SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1917. ^>^5 entreprises, en 191 i, sur certains écliantillons, et interrompues par la guerre Les échantillons examinés venaient de Decazeville. On sait que la houille de Decazeville s'échauflo facilement sous l'action de l'oxygène, jusqu'à prendre feu spontanément. Or, à raffleurement de Combes, dans le voisi- nage d'une iatercalation de grès, on trouve des charbons à tous les degrés d'oxydation. C'est là que furent recueillies les prises d'essai, depuis le charbon à peu près intact, présentant 8000'^'' à l'état pur, et 36 pour 100 de matières volatiles, jusqu'à des charbons profondément altérés, donnant 520()'''' et 32 pour 100 de matières volatiles. Les teneurs en azote du Tableau ci-dessous ont été déterminées à l'aide de la méthode de Ivjeldahl. La complaisance de M. Kling m'a permis de les contrôler dans ces derniers temps. Les proportions de matières ulmiques, mises en évidence, ont été évaluées approxinaativemenl, en comparant colorimétriquement des solutions alcalines colorées par un poids déterminé d'acide uknique de la houille. On a pris toutes les précautions voulues pour peser l'eau hygroscopique et les cendres (' ). iloriillc de Decazeville Ilullillc pure. O.'iygéne H ouille brute. Découverte et soufre Matières liau lie par ulmiques Cendres hygrosco- Combes. Cai-bunc. Hydrogène. Azole. dilïérencc. pour ItO. pour 100. pique. 1... Si,.',o 5,00 I , 70 1 1 , f)o < 0,-5 4,3 3,9 li. . . 80, 20 .5 ,00 1 .(i.j 1 3 , 1 . J 1 ^''7 4,-- 3... 70,00 3,9" 1 ,60 21 ,D0 •"> 10,1 14,0 V. _v 7-.ï,6o 3,60 ' '70 22, 10 3o ■2 .80 1 2 ,0 .">... n » 1 .70 » 5o 'X,\ 19.0 «... » » 1,80 )i 60 21 i5, 1 7. . . .. )j 1 ,90 " 6.3 <)'9o lj,0 8... ''>i>90 3 ,00 2,5o 2g , 60 70 1 I , .")0 i5.o J'ai trouvé des résultats analogues avec la houille de Commentry : azote de la houille pure, 1,72 pour 100; azote de l'acide ulmicjue de la même houille, 1,80 pour 100. En somme, les chiffres précédents montrent, une fois déplus, l'oxydation et la déshydrogénation du charbon sous l'action de l'air. La décomposition a eu, sans doute, pour effet de perdre une quantité importante de matière (') \'. Maiilkk, Anrude.f de'i Mines, 1913. r)3G ACADÉMIE DES SCIENCES. organique, et, par conséquent, de Tazote, comme le témoigne la teneur élevée en cendres des échantillons très altérés. Mais, abstraction faite des cendres et de Teau, la proportion centésimale d'azote a gardé à peu près le même taux dans les échantillons oxydés que dans le charbon intact; sauf pour les houilles les plus profondément altérées, et presque complètement transformées en matières ulmiques. où la teneur en azote parait cependant s'accroître en se rapprochant des teneurs rencon- trées dans les matières ulmiques ordinaires, d'origine végétale. Cette constatation, si d'autres expériences la généralisaient, ofîrirait quelque intérêt soit au point de vue chimique, soit au point de vue des emplois pratiques qu'on peut être amené à rechercher pour des houilles très oxydées, devenues d'assez mauvais combustibles. GÉOLOGIK. — Siv les conditions acluelles de gisement el sur F origine lointaine des lignites triasiques des Alpes-Maritimes. Note de M. E. HIauky, présentée par M. Pierre Termier. Les grands besoins en charbon qu'entraînent les circonstances actuelles ont eu pour effet de provoquer de nouvelles recherches dans des régions où se trouvent d'anciens gisements abandonnés jusqu'ici comme peu rému- nérateurs; c'est ce qui a lieu dans les Alpes-Maritimes où il existe du lignite dont on connaît de nombreux o-isements. M. V . Jeaiicard a donné (') les détails les plus inlérossanls sur ces lignites el il a fait une bonne description du bassin de Vescagne. dans la liante vallée de la Gagne, pour lequel il existe depuis longtemps une concession. M. \' . .leancard en a fait une étude géologique complète et a déterminé l'âge des deux niveaux principaux qui affleurent et qui n'ont pas malgré tout une épaisseur considérable. Il conclut de son étude (|ue ce lignite occupe la partie supérieure des marnes irisées du Trias, presque immédiatement an-dessous des argiles vertes du Hliétien, un peu au-dessus des gypses. C'est bien à cette zone du Trias qu'il faut rapporter le lignite de Vescagne. En même temps M. V. .leancard a donné aussi dans sa Note une carte de la région, où sont marqués les divers gisements de ce lignite connus à l'époque; certains gise- ments nouveaux ne figurent donc pas sur celte carte. Je me propose de compléter l'étude de M. .leancard par quelques indica- (') I'. Jeancard, Noie sur l'afjleureinenl charbonneux de ] esca:;ne (Bit//. Sor. zéol. de France, 4'" série, t. 2. 1902, p. pSS). SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 19I7. ^37 lions relatives à la leclonique, d'après les découvertes récemment faites dans la région. Depuis l'étude de M. Jeancard, qui devait naturellement supposer que les assises de Vescagne étaient bien en place, les recherches géologiques de MM. Léon Bertrand et Lanquine ont fait connaître que les plateaux de Grasse appartiennent géologiquemenl à une nappe pyrénéo-provençale, qui, venant du Sud, s'est étalée vers le iNord en formant de nombreuses digitations. La racine de cette nappe n'est pas visible aujourd'hui. Les assises lignitifères de Vescagne ne sont donc pas en place; elles pro- viennent d'une région plus au Sud, où le bassin de lignite dont elles dépen- dent devait se trouver. Si, à Vescagne, les assises ont été un peu déplacées les unes par rapport aux autres, malgré quelques accidents locaux, cela lient à ce que la masse des terrains secondaires a été déplacée tout entière vers le Nord, d'un mouvement d'epsemble et sans grand laminage des assises. Mais ailleurs le laminage intense est la règle; aussi les autres gise- ments sont-ils très discontinus et le lignite y est-il presque toujours com- plètement broyé. Ainsi à Aspremont, où l'on exploite un gisement récemment découvert, le Trias contenant du lignite repose sur les assises crétacées, ou même sur les couches du Nummulitique à Nummuliles striatus. Un peu au sud du gise- ment, au point où le Trias est coupé par la route de Nice à Aspremont, il est facile de voir que tout le Trias supérieur et le Rhétien sont réduits à 3'" ou '1'" d'épaisseur, entre les dolomies hettangiennes placées au-dessus et les calcaires marneux du Turonien fossilifère situés au-dessous. Au mont Agel, autre gisement récemment signalé, pareil fait se présente. Ici les argiles triasiques à lignite sont très étirées et peu épaisses; elles reposent sur le Cénomanien. En étudiant chacun des gisements connus, on observe un fait tout à fait intéressant : c'est qu'il n'existe du lignite que dans les digitations, très nom- breuses, de la grande nappe pyrénéo-provençale, toutes couchées vers le Nord et le Nord-Lst. Les affleurements charbonneux sont toujours à la base de ces digitations, aussi bien dans la région de Grasse que dans le faisceau des plis du littoral. Dans lesautres plis de la zone alpine, plus récents que la nappe et qui sont poussés vers le Sud et le Sud-Ouest, on ne trouve plus de gisement continu de lignite dans le Trias et toujours ce Trias est considérablement laminé; le lignite ne s'y présente plus qu'en amas de courte longueur et presque toujours reposant sur des assises du Crétacé supérieur. 638 ACADÉMIE DES SCIENCES. Un autre l'ait important à noter, c'est que, dans la région des Alpes- Maritimes où le Trias occupe son plus grand développement, là où la série est complète, avec une grande épaisseljr et où toutes les assises sont peu inclinées et très peu plissées, c'est-à-dire dans la région au sud de Grasse, on ne trouve plus de lignite. Cela semble s'accorder avec les résultats tecto- nicjues. Les plis de la nappe pyrénéo-provencale contenant du Trias à lignite dans leur axe ne proviennent donc pas de cette zone, cependant située au Sud, mais plutôt d'une zone plus méridionale encore, origine des racines des plis qui ont formé les digitations de la nappe : c'est sur les bords de l'anticlinal des Maures et de l'Estérel que devait se trouver le bassin à lignite : vers le milieu du Tertiaire, les plissements pyrénéens ont charrié vers le Nord les dépôts de ce bassin. Cette notion de l'origine lointaine des lignites peut conduire à d'utiles conséquences, au sujet de la manière d'en rechercher et d'en exploiter les gisements. La couche charbonneuse est très discontinue; elle disparaît entièrement sur la plus grande partie de la zone charriée, à cause du lami- nage des argiles du Trias; elle peut apparaître en noyaux plus épais dans certains points et former ainsi des sortes de poches assez volumineuses, mais de peu d'étendue. C'est dire que l'exploitation de ce lignite, dont l'épaisseur maxima semble être donnée par les coupes de \ escagne, demande une grande prudence. On s'exposerait à des mécomptes si l'on attribuait une trop grande étendue à chacun de ces gisements. Il y a lieu de tenir compte aussi de la qualité habituellement médiocre du combus- tible, qui est souvent pyriteux, et qui se mélange plus ou moins intimement avec les argiles encaissantes, par suite du charriage et du laminage de ces couches triasiques. GÉOLOGIE. — Sur la prcsrnce du Pemiien à llongay el la structure de la bor dure de la région rhétienne du littoral tonkinois dans les haies d'Along e du Fai-tsi-long. Note de M. J. Deprat, présentée par M. Pierre Termigr Devant attendre de compléter mes études commencées dans la région de llongay, delà baie d'Along et des grandes îles du littoral tonkinois, pour en publier une description détaillée, je désire actuellement mettre en lumière les faits saillants qui régentent la structure de cette région. i" Contact du Rhèticn et des terrains paléozoïques. — Le terrain houiller rhétien dont le type le plus net se trouve représenté dans les dépôts de SÉANCE DU ■"} NOVEMBRE 1917. 689 Hongay s'étend, comme cela est connu depuis longtemps, de Sept Pagodes à Ké-bao. Ce Rhélien est en contact, dans toute la région de la cote, avec les calcaires ouralo-permiens de la baie d'Along et du Fai-tsi-long. On avait admis ( ' ) que la bordure méridionale du Rhétien coïncidait avec une grande faille, la faille du littoral, qui aurait été un grand accident tectonique. Mes observations m'obligent à renoncer à cette vue et à considérer cette limite autrement que comme une faille ; en olTet, partout où j'ai abordé le contact du Rhétien et de la région paléozoïque des îles, j'ai vu le Rhétien reposer transgressivement sur les terrains paléozoïques sous-jacents. La ligne de contact a été, grâce à l'érosion, dessinée d'une façon régulière, simulant un grand arc de cercle à faible courbure, à convexité tournée vers le Sud et passant par Hongay, et Ion avait admis une grande ligne de faille dans cette trace du plan de transgression ('). J'ai pu relever nombre de coupes ne laissant place à aucune interprétation et montrant les grès rhétiens Trace du ptan de transgression NO- OP. Calcaires uuralopermiens; Pg. Perniien gréseux à Productus graciosus; Bh^ Uliétien houiiler: dd^ cavilés remplie'^ par les dépôts meubles riiéliens et déblayés par l'érosion. reposant sur les calcaires ouraliens qui plongent dessous. La figure ci-jointe en est un exemple. Les sédiigents rhétiens reposent tanlôl sur les calcaires ouraliens à Fusulinesj tantôt sur des lambeaux de grès permien à faciès gréseux, comme celui que j'ai observé à Hongay même. Ce Permien est intéressant parce que son faciès lithologique est celui des grès de Luang-Prabang. J'y ai recueilli : Productus graciosus, Productus sp., avec une faune de Lyt- tonia sp., Retzia sp., Orthothetes sp., Spiriferiiia sp., Meekella cf. ufensis Tscli., Fenestella sp. L'étude de cette faune sera reprise ultérieurement. La transgression rhétienne masque souvent le Permien gréseux et le plus souvent elle avance directement sur les calcaires ouraliens de la baie d'Alons'. (') LantI'XOIS, Mémoires de la Société géologii^/ue de France, /J^série, 1. 1, Méni. i, p. 4o. •34o A<.ADÈM1E DES SCIENCES. Kii résumé, on doit relenir les deux, faits suivants : présence du Pei mien à faciès gréseux dans la région de Hongay et substitution, à la grande faille (lu littoral, de la longue trace d'un plan de transgression. Je reviendrai plus tard en détail sur ces faits. 2° Ceci m'amène à envisager un autre point de vue concernant cette région. Une notion généralement admise au sujet de la baie d'Along est que cette masse curieuse de rochers découpés, verticaux, dans lesquels pénètre la mer, est le résultat d'un afi'aissement du littoral ayant permis l'envahissement par celle-ci de ce labyrinthe d'îles si singulier. Or c'est l'iuverse qui s'est produit. J'ai observé dans toute l'Indochine, comme au Yunnan, des indices d'une netteté remarquable d'un relèvement général de la région; la côte n'a pas échappé à ce mouvement et se trouve entraînée à émerger lentement. Près de Hongay même, à l'île des Cerfs, des terrasses marines très récentes sont maintenant en étages surélevés au-dessus de la mer. I^.n réalité, dans la baie d'Along, il y a réapparition d'une topo- graphie postpermienne et antérhétienne par le processus suivant : les dépôts rhétiens ont rempli les cavités d'une région calcaire profondément sculptée par l'érosion et actuellement les courants déblaient ces dépôts meubles, mettant au jour la vieille topographie d'âge permien des cal- caires; en sorte que le modelé si curieux des îles de la baie d'Along ne date pas de l'époque actuelle, mais de temps extrêmement reculés; et de plus la baie d'Along émerge lentement, loin d'être le résultat d'un eflbndrement ; sa profondeur est, du reste, très faible, .l'ai déjà montré, au \unnan, un phénomène semblable : la réapparition actuelle d'une vieille topographie karstique des calcaires ourahens et permiens inférieurs par déblaiement des grès sableux du Permien supérieur ('). D'autre pai-t, mes études, récentes dans la région de Lang-son m'ont montré, de laron identique, rOuralien calcaire très sculpté dont les accidents topographiques sont peu à peu dégagés par l'érosion du Trias plus meuble qui les ennoie. Nous nous trouvons ainsi transportés dans des temps très reculés, au milieu d'une topographie d'origine prodigieusement lointaine, exhumée par le travail de l'érosion dans des conditions spéciales dues au relèvement rapide d'origine épéirogénique. (') Étude géologique du yunnan oriental, p. 26. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1917. 6/j l CYTOLOGIE. — Sur la mètachromaline et le chondriome des (^hara. Note (') de M. Marcel Mikande, présentée par M. Guignard, Au cours de recherches cytologiques sur les Chara., je nie suis assez lon- guement arrêté sur l'étude de la niétachroniatine et du chondriome, qui, dans ces plantes, ne me semble pas avoir été faite, et qui, d'ailleurs, d'une manière générale, constitue une question encore très controversée. J'ai examiné un certain nombre d'espèces de Chara, notamment des va- riétés des ('. fœtida, fragilis et hispida. Aucune ne m'a paru présenter, dans les divers organes de la plante, sur le vivant et à l'état figuré, de la sub- stance métachromatique, c'est-à-dire des corpuscules de matières douées de métachromasie sous l'influence de certains colorants basiques. De la substance métachromatique existe cependant en abondance, mais sous forme de solution dans les vacuoles, et, pour l'étudier, il faut avoir recours au procédé classique des colorations vitales. Le fdament primitif des Chara, issu de l'œuf et attenant encore à lui, se prête admirablement à l'observation; ce filament, formé de quelques cel- lules, oftVe notamment une longue cellule inférieure sans chlorophylle, hyaline, où le mouvement protoplasmique se prête à une étude commode; les longs rhizoïdes hyalins, issus en verticille du premier nœud de celte plantule, fournissent aussi un remarquable sujet d'étude. Dans la plante adulte, certaines espèces possèdent des entre-nœuds qui, quoique cortiqués et chlorophylliens, permettent cependant, avec certaines précautions et de la patience, d'étudier le protoplasme à l'état vivant; dans certaines espèces, les jeunes cellules des extrémités des rameaux, parfois en file de deux ou trois et assez longues, ne sont pas cortiquées et laissent bien voir, sous la couche protoplasmique chlorophyllienne immobile de la périphérie, la masse hyaline protoplasmique interne en mouvement. Les petites cellules nodales, les cellules jeunes et en divisions du sommet de la tige fournissent aussi d'intéressantes observations.- De bonne heure, ainsi qu'on lésait, le protoplasme des cellules de Chara, surtout dans les longues cellules internodales, se creuse d'une grosse vacuole centrale. Autour de cette grosse vacuole, une couche hyaline (') Séance du 29 octobre 1917. G. R., 1917, 2- Semestre. (T. 165, N- 19.) 84 642 ACADÉMIE DES SCIE.NCES. protoplasmique est en mouvement rapide entraînant, dans sa marche, des microsomes et des corpuscules de grosseurs variées. Le suc vacuolaire présenle une puissante léciplivilé pour les colorants vitaux. Dans les plantules, c'est la cellule de hase, liyaline, (|ui se colore avec le plus d'inten- sité; au premier âge, le suc vacuolaire prend simplement la couleur bleue du bleu de crésyl ou du bleu de méthylène; les vacuoles des petites cellules du nœud inférieur à rhizoïdes et du nœud supérieur à jeunes rameaux verticillés et les cellules en file de ces rameaux font virer la couleur vers le violet ou le rouge, accusant ainsi la présence de métachromaline bien formée. Un peu plus tard, toutes les cellules, et surtout la cellule hyaline, accusent, dans leurs vacuoles, la présence d'une matière métachroma- tique. Dans les lonys rhizoïdes hyalins, l'axe est occupé par des files de vacuoles de toutes tailles et parfois par une ou plusieurs longue? cavités vacuolaires; ces vacuoles se colorent presque toujours en violet, violet rouge ou rouge sous l'inlluence des colorants bleus. Dans les tiges adultes enfin, les vacuoles forlement métachromatiques s'observent dans les entre-nœuds et les nœuds pas trop âgés: les cellules corticantes des entre- nœuds même jeunes ont peu de métachromaline et souvent en sont privées; les longs articles internodaux adultes ne possèdent généralement aucun pouvoir réceptif et ne se colorent donc même pas. Si, après avoir traité la plante par un colorant vital, le bleu de crésyl, par exemple, on la soumet, sous le microscope, à l'action de l'alcool ou d'un fixateur quelconque, le mouvement protoplasmique s'arrête instantanément et l'on voit se former, dans toutes les vacuoles colorées, un précipité dont la forme varie un peu avec le réactif employé; en même temps, la vacuole se décolore complètement, et le colorant se por- tant exclusivement sur les corpuscules précipités leur donne une couleur violacée ou rougeàlre. Le précipité est ordinairement formé par des corpuscules irréguliers parfois assez gros, souvent accompagnés d'une grande quantité de granulations qui peuvent être très petites, isolées ou groupées en amas; les corpuscules ont quelquefois la forme de màcles, d'aiguilles violettes ou rougeâtres, isolées, en amas, en aigrettes. En trai- tant ensuite par l'eau, les éléments du précipité prennent tout d'abord une teinte plus franchement rouge, puis se dissolvent peu à peu, de la périphérie au centre. Avant leur dissolution complète, un nouveau traitement par le bleu ne les colore plus que très faiblement et sans métachromasie. L'observation du mouvement protoplasmique sous l'action des colorants vitaux est très instructive. .Te n'en puis résumer ici que les traits principaux. Autour des vacuoles, le protoplasme en mouvement reste, le plus souvent, incolore, mais il n'est pas rare de voir se colorer en bleu (bleu de méthylène, de crésyl) beaucoup de fines granulations. Le système vacuolaire d'une cellule, même dans les longues cellules inlernodales où une observation rapide ne semble montrer qu'une seule grande vacuole axile, est ordi- nairement plus compliqué : ce système, changeant sans cesse d'aspect, est formé de nombreuses vacuoles périphériques entraînées dans le mouvement; de traînées vacuo- laires, de filaments, cà et là ramifiés et anastomosés, fins canaux v cuolaires dont I SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1917. , ^43 beaucoup communiquent avec la grande vacuole ; ces fins canaux, en perpétuelles trans- formations, présentent parfois des fragments isolés et se brisent souvent en fines i;ra- nulations en file, puis disséminées. Dans les cellules jeunes, l'appareil vacuolaire est souvent formé d'un réticulum de fins canaux en perpétuel état de changement de forme. Cet appareil est toujours riche en métachromaline. Il est certain que, dans quelques cas, on serait tenté de confondre cet appareil avec un chondriome dont il a l'aspect. Mais il faut remarquer que les fixateurs n'en fixent jamais la forme fugitive. Les précipités métaclnomatiques persistent parfois, en plus ou moins grande quantité, dans les matériaux fyiés par des méthodes diverses; mais par leur répartition irrégulière, leur forme, même celle des plus petits corpuscules, ces précipités ne me semblent pas pouvoir être confondus avec les ligures que font apparaître les méthodes mitooliondriales. Je ne crois pas que, dans les C/uira, le système vacuolaire puisse t'-tre confondu avec un système chondrial. D'autre part, ce dernier système existe dans ces plantes. On peut le mettre en lumière, de préférence par la méthode de Regaud, dans toutes les cellules pas trop âgées, et dans la couche protoplasmique des articles internodaux qui, à l'état vivant, est animée de mouvement. Le chondriome est formé par de iines mitochon- dries granuleuses ou en très courts bâtonnets répartis dans tout le proto- plasme, avec, parfois, dans les cellules jeunes, accumulation autour des noyaux. Je n'ai jamais observé de formes en filaments (chondriocontes) ou en chapelets de granulations (chondriomites). ZOOLOGIE. — Sur r/inhitat f/u Thon (Orcynus thynnus L.)ef ses f/éplace/nents litlnrauv dans la Méditerranée occidentale française. Note (') de M. Loris ftoui.E, présentée par M. Edmond Perrier. Plusieurs de mes constatations antérieures, ayant porté sur le Thon erra- tique (ou hors de sa période reproductrice), m'ont conduit à soupçonner chez ce poisson l'existence d'une sténothermie complexe, qui le porte à se maintenir dans des eaux relativement lièdes et de densité élevée. Mes observations présentes, dont je résume ici les résultats principaux, ont eu pour objet d'étendre cette dernière notion. L'époque choisie a été le mois de septembre dernier, et la localité le port de Carro, principal centre de la pêche du Thon sur le littoral de la Provence, placé auprès du cap Couronne, et non loin des embouchures du Rhône, à la jonction de la côte Nord (') Séance du 29 octobre 1917. 644 ACADÉMIE DES SCIENCES. du ^olfe de Marseille et de la côte Est du golfe de Fos. Cette situation particulière explique la diversité et rimporlance des courants qui battent cette région, et dont on doit distinguer deux groupes principaux : les courants d'entre Est et Sud, les plus fréquents et piesque constants en profondeur, qui amènent des eaux tièdes et denses venant du large; les courants d'entre Nord et Ouest, dont les uns charrient un mélange variable d'eaux douces du Rhône et d'eaux marines, dont les autres, plus rares, amènent, sous l'action du vent du Nord-Ouest, les eaux denses du fond du golfe de Fos. L'œcologie actuelle du Thon sur celte côte ollVe un intérêt évident, en raison des déplacements manifestés par elle. Les anciennes madragues, autrefois installées en série jusqu'au fond du golfe de Marseille, ont toutes disparu au cours du deinier demi-siècle, à cause de la diminution croissante des passages de ce poisson. Le Thon ne s'y montre presque plus aujourd'hui. En revanche, il continue à fréquenter les abords de Carro et ceux du sud de la Camargue, en présentant toutefois des alterna- tives de présence et de disparition qui ne s'accordent, ni avec celles du mouvement de la navigation auxquelles on attribue parfois une influence considérable, ni avec celles des vents et de la houle, ni avec celles de la venue ou du départ des bandes de petits poissons dont les Thons font leur nourriture. Une première série de mes recherches a consisté à examiner si ce contraste s'accordait, ou non, avec des diflerences quelconques entre les états physiques des eaux des deux régions. Or je n'ai rien constaté de tel pour la température, qui, pen- dant la majeure partie du mois considéré, est restée élevée partout, et souvent égale ou supérieure à 22° depuis la surface jusqu'à 25™ de profondeur. Mais, en revanche, j'ai observé des dissemblances dans la densité in situ (').Sauf à une époque de varia- tions météorologiques vers le milieu du mois, les chiffres de densité in silii, de la surface à 25'", dans la région de Carro, ont atteint et dépassé 1,0270, atteignant même 1,0279 (/ : 17° à 10" de profondeur), et correspondant à des chiffres de salinité compris enlie 87,82 et 88,98, les chiffres les plus fréquents étant supérieurs à 38. Par contre, sur la côte Word du golfe de Marseille, les chiffres de densité in situ les plus fréquents restent compris, aux températures susdites, entre 1,0260 et 1,0270, avec cette circonstance complémentaire que les couches marines entre 10'" et 35"' ont habituellement une densité et une salinité moindres que les superficielles : consé- quence probable d'épanchements sous-marins provenant des nappes phréatiques du rivage. Une seconde série d'études a porté sur l'examen des conditions qui régissent la venue des Thons en bandes nombreuses auprès du rivage dans les environs de Carro, à l'exclusion des autres régions des deux golfes avoisinanls, et qui permettent de mettre en pratique un procédé de pêche (la sinche) consistant à cerner ces troupes de poissons. Ces venues accidentelles ne se produisent qu'à de rares intervalles; depuis le i"^"' janvier 1917, elles n'ont eu lieu que trois fois, les lo-ii mai (capture de 1 100 thons), les 17-18 mai (capture de 600 thons), le 28 août (capture de 870 thons). (') Lcr> |irises d'échantillons d'eaux ont. été ellecluées avec la bouteille Hichard; les mesures de densité ont été faites avec le densimètre Thoulet, en tenant compte des corrections. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE I917. 645 Elles se manifeslenl aux pécheurs par l'apparilion de Tlions dans les eaux liUorales superficielles. Or un ras de ce genre s'est offert au début de septembre, mais n'a pu conduire à une sinclie, car les poissons se sont dispersés. Celte époque fut précisé- ment celle du mois où les eaux marines, dans ces parages, ont accusé le maximum de densité in situ (1,0273 à la surface et 1 ,0279 à 10"' de profondeur, pour une tempéra- ture de 18°, 2 à la surface et de 17° à 10™). Cette constatation, s'ajoutant à celle qui montre la présence habituelle des Thons comme propre. à la région où peuvent s'établir les plus hautes densités et les fortes salinités, conduit aux conclusions suivantes : I" Pendant le mois de septembre 1917, et dans la région considérée, les Thons ont manifesté leur présence dans des eaux dont la température n'est pas descendue au-dessous de 17" et 18°, dont la densité in situ s'est main- tenue auprès et au-dessus de 1,0270, et dont la salinité s'est maintenue à son tour auprès et au-dessus de 38 pour 1000. Cette notion, s'ajoutant à celles de mes recherches antérieures, porte à présumer que l'habitat essentiel et permanent d'Orcynus thynnus, espèce pélagique de surface et de profondeur, n'est pas quelconque, mais qu'il est constitué par les eaux tièdes et denses des courants venus du large, et, pour la région considérée, d'entre Sud et Est, à l'exclusion des eaux littorales plus ou moins modifiées par leur contact avec le rivage ou par tout autre circonstance. Lorsque ces courants portent vers la côte, ils amènent des Thons avec eux, et les y laissent tant que leur influence se fait sentir : ce qui rend compte des appa- ritions et des disparitions brusques de ces poissons, ainsi que des circons- tances qui les accompagnent. 2'- Une telle liaison de cette espèce à un habitat aussi spécialisé corrobore l'opinion que j'ai exprimée à plusieurs reprises sur les déplacements et les migrations des Poissons, et basée sur mes recherches concernant les Saumons et les Muges. Ces déplacements ne reconnaissent point pour unique cause l'organisme seul et ses facultés propres, indépendamment du milieu extérieur; ils se subordonnent par contre à l'action directe et dift'é- rentielle de ce milieu, (jui les conduit selon ses variations particulières. En som me, les migrations et les déplacements périodiques des Poissons peuvent être pris pour des résultantes de tropismes divers, séparés ou associés à plusieui's degrés. 3" En ce qui concerne la pratique de la pêche du Thon, où les pêcheurs ne vont qu'à l'estime et sans autres renseignements que ceux tirés de l'état apparent des eaux et du rendement des jours précédents, il y aurait avan- tage à se guider au moyen d'indications thermométriques et densimétriques. (')4(i ACADÉMIE DES SCIENCES. (ju'il ne serait pas iiialaiso aux inléressés d'obtenir avec une précision suffi- sante. ZOOI,OGIE. — Un nouveau type de diniorphisme évolutif chez une Annélide polychète (Spio marlinensis Mesn.). Note de MM. F. Mrsnii. et M. Caui.lerv, présentée par M. Yves Delage. L'un de nous a décrit l'an dernier (') la ponte d'une Annélide, Splo mar- linensis, qu'il connaissait depuis de nombreuses années et qu'il avait ren- contrée en avril 1916 en assez grande abondance, au contact même de ce ver qui creuse ses tubes dans un sable gris compact (sablon) de l'anse Saint-Martin. Les o'ufs de cette ponte évoluent en une larve typique de Spionidien, munie de trois paires de rames composées de longues soies pro- visoires échinulées, et qui, à ce stade, quitte la ponte pour mener une vie pélagique. A côté de ces pontes (A), on en trouvait un petit nombre d'autres (B), nettement différentes, dont la nature exacte n'avait pu être précisée. Or, en août 1917, alors que les pontes A étaient rares, les pontes B étaient très communes, et renfermaient tous les stades d'un Spionidien (jusqu'à des individus ayant i4 à i5 segments sétigères) qui, par ses particularités mor- phol_ogiques, ne peut conduire qu'au même Spio maftinensis. Au reste cette espèce est la seule du groupe qu'on rencontre dans la plus grande étendue du sable où nous trouvions les pontes A et B. Nous arrivions donc à la conclusion inattendue que, à ta même espèce, Spio martinensis, correspondent deux pontes évoluant de façons tout à fait différentes- La ponte A, par sa forme cylindrique aplalie, sa coloration jaunâtre, orangée sous une certaine épaisseur, rappelle un félu de paille et mesure 10""" à 16'"'" de long sur i"'"',2S à i^^jSo de large. Les œufs, jaune orangé pâle, d'un diamètre de loof- environ, sont plus ou moins nettement répartis en deux masses longitudinales. Les larves sortent, comme il a été dit, au stade où elles ont trois segments sétigères. Con- servées en cristallisoir, elles s'allongent; de nouveaux segments se délimitent; en dehors du pigment crème prototrocal, on voit apparaître des taches paires de pigment à partir du troisième sétigère; le nombre des yeux passe de 6 à 4, peut-être par fusion des deux paires externes; les quatre cirres anaux, représentés par des corpuscules bacillipares, se précisent un peu. (') F. Mr^nm., huK. Soc. zoo/. France, t. kl, 1916, p. 82. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1917- ^^'] On voit ilimc se dessiner quelques-uns des caractères spécifiques du -Spin mar/ificn.tis. La punie B a In nii-me forme, mais est plu^ petite (longueur 10™"' au plu-,; largeur o""', 65) ; elle est blanchâtre et simule assez bien un brin de foin. Les œufs. neltemoiit moins nombreux, de i iîol'' environ de diamètre, y forment une double rangée longitudinale d'une quinzaine de groupes bien individualisés, comprenant G à 12 œufs et enveloppés chacun par une fine membrane aniij'ste. Dans chaque groupe, il ne se développe généralement qu'une partie des œufs, donnant des larves qui ne lardent pas à tourner en rond avant la rupture de la membrane où elles sont enfermées. Libérées ensuite, ces larves restent dans l'enveloppe générale de la ponte. Elles se distinguent alors des larves A par divers caractères : énorme développe- ment du vestibule buccal; cavités cœlomiques segmentaires vastes: moindre dévelop- pement des couronnes ciliées protolrocale et pygidiale; grandes dimensions de la cavité digestive. Celle-ci est fréquemment distendue par des masses ingérées, où on reconnaît aisément des œufs non évolués, et, à un stade ultérieur, des larves- sœurs dont on dislingue en particulier les yeu\ et les taches pigmentaires. Les larves B, grâce à ce régime de cannibalisme (ou d'adelp/iophas^ie), excluent longtemps à l'intérieur de la ponte, acquérant de nouveaux segments jusqu'à une quinzaine. Le nombre des larves renfermées dans une ponte est d'autant moindre (|u'elles sont à un stade plus avancé. Elles n'oftVent jamais trace des longues soies pro\isoires échinulées, si caractéristiques de toutes les larves spionidiennes. Les soies encapuchonnées apparaissent au 10'' segment sétigère. Il existe six yeux (la paire intermédiaire commence à régresser vers la fin de la vie larvaire). Sur les flancs du prostomiuni, à la base des futurs tentacules, se montrent deux taches pigmentaires blanc crème, ainsi f|ue sur la face dorsale des segments 4 et suivants et sur la face ventrale du segment terminal. Il se diftérencie quatre cirres anaux, les deux dorsaux nettement plus fins que les ventraux qui sont bourrés de corpuscules bacillipares. Par tous ces caractères, cette larve condu'il directement Çsans interposition d'une phase pélagique) au S/no martiiiensis, dont les formes jeunes ont même pigmentation, mêmes taches oculaires (4 yeux et 2 rudimentaires), mêmes cirres anaux et mêmes soies; le premier segment à soies encapu- chonnées recule graduellement du douzième au quatorzième (exception- nellement quinzième); les soies perdent graduellement la troisième dent du vertex. Ainsi, Tune de ces pontes (A) a été observée directementau contact de Spio martinensis^ et les œufs de l'autre (B) évoluent nettement vers la même espèce. Nous répétons d'ailleurs que, dans le sable exploré, il n'y a pas d'autre Spionidien à qui l'on puisse rapporter les œufs et les larves d'après leurs caractères précis. Spio martinensis se trouve donc avoir deux modes de développement tout à fait distincts, l'un conduisant à une larve typique de Sponidien, à vie 648 ACADÉMIE DES SCIENCES. pélagique, l'autre tout à fait anormal et jusqu'ici unique dans la famille, à développemeiU inlra-nidamentaire et à régime adelphophagique. Cette dualité rappelle celle du développement de Salamandra maculosa et de S. (lira, dualité réalisée expérimentalement chez S. atra. Nous avons étudié attentivement un grand nombre de Spio martinensis pour rechercher si, sous cette désignation unique, il n'y avait pas deux espèces très voisines; mais nous n'avons pas réussi à trouver de distinction morpho- logique. Tout ce que nous avons pu constater est que Spio martinensis présente des individus génitalement mûrs dès un stade de i''"',5 avec une cinquantaine de sétigères, alors qu'il atteint 3'^'" avec 85 à 90 sétigères. Les pontes B, plus petites, se rapportent bien aux individus de 5o séti- gères et les pontes A aux individus ayant acquis leur complet accroisse- ment. Le nombre des œufs, leur taille et leur couleur, dans les deux pontes, correspondent bien avec ces observations ('). Nous sommes donc en présence d'un exemple nouveau de dimorphisme évolutif (rentrant dans le cadre des faits groupés par A. Giard sous le nom de pœcilogonie) chez les Annélides polychètes (-). Malheureusement, comme dans les cas précédemment signalés, la vérification expérimentale précise du rapport des deux générations n'a pas été pratiquement possible. PHYSIOLOGIE. — Forme de l'air vibrant intralaryngien. Note do M. Marage, présentée par M. Y. Delage. Les figures que l'on trouve dans les Ouvrages d'Anatomie et de Physio- logie ne donnent qu'une idée très vague de la forme que possède l'air vibrant dans l'espace compris entre les ventricules de Morgagni et les quatre bandes vocales inférieures et supérieures. Pour remédier à cet inconvénient, j'ai pris, avec du plâtre, le moulage intérieur d'un larynx humain et j'en ai fait faire des reproductions en bronze. Sur les figures on voit, en vraie grandeur^ en arrière ( 1 }, en avant (2) et (') I^es enveloppes nidamentaires paraissent sécrétées par des poches glanduleuses métamériques, analogues à celles des Polydores, el que nous signalons pour la pre- mière fois chez Spio niarlinensis. (") Voir Gaulleuv el MKSMt., Les formes épiloijnes et t'évolulion des Cirratutiens (Ann. Univ. Lyon. 1898). SÉANCE DU 5 NOVEMBRE I917. 649 de profil (3) la forme de la colonne d'air intralaryngienne; on aperçoit très nettement, sur les côtés, les ventricules de Morgagni et l'on comprend alors pourquoi Savart comparait le larynx à un appeau. Sur ce premier moulage, j'en ai pris un deuxième en caoutchouc, de Kacc pustéricurc. Face anlérieure. manière que l'on retrouve alors la cavité laryngienne telle qu'elle existe réellement quand l'organe est au repos. On peut, sur ce moulage, mesurer le volume d'un ventricule; il est, sur la pièce, de o*""', 7, c'est-à-dire environ le quart d'un dé à coudre. Mais il ne faut pas oublier que, pendant l'émission de la voix parlée ou chantée, le larynx entier change de forme à chaque note et à chaque voyelle, G. R., 1917, 1' Semeslre. (T. 165, N* 19.) S.'ï 6So ACADÉMIE DES SCIENCES. et que, par conséquent, le volume des ventricules est variable ('). Si l'on éclaire, par la trachée, ce moulage en caoutchouc, on fait com- prendre immédiatement ce qu'est la glotte, c'est-à-dire l'espace compris etitre les cordes vocales; de plus, si l'élève regarde cette image dans un l'ace latérale. miroir laryngien, il saisit facilement ce qu'un médecin peut voir au laryngoscope. Lorsque le professeur joint, à l'explication de ces moulages, la projection cinématographique des cordes vocales, l'auditoire se fait une idée très exacte du larynx et ne l'oublie plus. (') Comptes rendus, l. l'iit. 1909, p. 986. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE I917. <)5l Ces moulages ont été pris il y a plusieurs années, avec le concours de M. Traniond. J'en parle aujourd'luii, parce que j'ai constaté par expérience qu'ils peuvent rendre de grands services dans l'enseignement. CHlMli; BIOLOGIQUE. — Sur la dégradation diaslasique de l'inuline dans la racine de chicorée. ÎNote de MM. .1. Woi.ff et B. Gesun, présentée par M. Roux. Bien que l'inuline représente une matière hydrocarbonée de réserve importtinte chez un grand nombre de végétaux, c'est surtout l'amidon qui a retenu jus({u'ici l'attention des chercheurs. L'étude de la transformation de l'inuline sous l'influence des diastases a été abordée pour la première fois par J. Reynols Green (' ). Cet auteur a mis en relief le rôle physiologique d'un enzyme spécifique de l'inuline, auquel il a donné le nom d'inidase et dont la fonction essentielle, selon lui, serait de transformer Tinuline en lévulose. Nous avons de notre côté étudié les produits de dégradation de l'inuline par les diastases qui l'accompagnent, en nous adressant de préférence à la racine de chicorée, qui est l'une des racines où l'inuline s'accumule le plus au moment de la maturité. Nous savons déjà par les observations de l'un de nous Ç-) qu'aussitôt après l'arrachage des racines, le suc qui peut en être extrait se coagule aisément et se prend même en masse, et que cetts tendance à la coagulation s'atténue avec le temps. Ainsi, trois à quatre semaines après l'arrachage, une partie de l'inuline se dépose encore (sans se prendre en masse) dans le jus aban- donné à lui-même, tandis qu'une autre partie a déjà subi une modification profonde. Bien qu'à cette période la transformation de l'inuline soit déjà très avancée, il est encore difficile de mettre en évidence, à ce moment, l'action des diastases saccharifiantes; mais si un mois après on examine un nouveau suc provenant du même lot de racines, on constate une proportion de sucre réducteur beaucoup plus considérable et une activité diastasique sacchari- fiante beaucoup plus grande. (') The solahle ferments and fernientalion, p. 73. Cambridge, 1899. (-) J. ^^^JLl'^• Comptas rendus, I. If)2. ii|ifi. ]>. ji4. 652 ACADÉMIE DES SCIENCES. En comparant les résiillals exprimés en lévulose, obtenus sur deux sucs préparés à un mois d'intervalle, nous trouvons que le premier suc bouilli ou non bouilli ne change pas sensiblement après un séjour au bain-marie, à 5o" pendant 2^ heures, tandis que dans le même temps la teneur du deuxième suc en sucre réducteur augmente de 6s, 5o pour loo. L'examen du deuxième suc nous montre en outre une plus forte propor- tion d'inuline transformée, mais non saccharitiée. 11 résulte enfin de Pensemble de nos observations que la dégradation de l'inuline se poursuit dans la racine d'une façon continue sous l'influence d'agents diastasiques pour aboutir au terme hexose. Nous avons 'choisi le nom d\niilides pour les produits intermédiaires non réducteurs qui prennent naissance au cours de cette action. Les changements survenus en un mois dans la nature des hydrates de carbone de la racine de chicorée sont très appréciables, comme on peut s'en convaincre par un essai de fermentation. En ramenant les résultats ( toujours exprimés en lévulose) à iook de matière hydrocarbonée, nous trouvons, pour la matière fernienlée du suc, un mois après la récolte ^'j ,8 pour loo et deux mois après la récolte 58, o pour loo. La dilt'é- rence los, 2 représente les inulides nouvelles formées aux dépens de l'inuline. Ces inulides (') peuvent être transformées en sucre réducteur grâceaux propriétés liydrolysantes du suc lui-même. Les levures les plus diverses les font fermenter avec autant de facilité que du saccharose ou du maltose. De plus, l'emploi de levures variées permet de reconnaître qu'il y a des inulides inégalement résistantes qui rappellent les différentes dextrines par leurs états divers de condensation. C'est ainsi que nous avons pu déterminer trois groupes de ces « inulides » corres- pondant au travail de trois levures : A, B, C. Les quantités d'alcool obtenu pour loo* d'hydrates de carbone sont, en efl'el, respectivement : 33, a; 37,3; l\:>,,2, correspon- dant à : 66,4; 74)6; 84,4 tle matière fermentescible. En déduisant de chacun de ces résultats le lévulose préexistant dans le suc et le lévulose provenant de l'hydrolyse d'une partie des inulides, soit 19,8 pour 100 de la matière hydrocarbonée, on aura : 46)6; 54,8; 64,8 de matière fermentescible due à des inulides différemment attaquées par les levures employées; c'est-à-diie qu'avec les levures B et G on attaque respectivement S,.; et 18,2 pour 100 de matière de plus qu'avec A. L'action hydrolysante du suc de chicorée sur les inulides contenues dans ce même suc est due à une diastase qui semble identique à la sucrase de la (') La synanlrine de Tanret appartient certainement au groupe des « inulides d. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1917. 653 levure. En effet, bien que l'hydrolyse des inulides soit plus lente, on obtient des résultats du même ordre en traitant soit les inulides, soit une solution de saccharose, par une macération aqueuse de levure ou par le suc frais de chicorée. Avec l'exlrait de levure agissant à 5i° sur les inulides à 10 pour ioù environ, nous avons obtenu, au bout de ^o heures, des quantités de sucre réducteur variant de 48,7 à 6s, 8 pour 100 ('); en agissant sur le saccharose à 5 pour 100 dans les mêmes conditions de température et de temps, nous avons obtenu l'hydrolyse presque complète, Par contre le suc frais de chicorée, comme l'extrait de levure, est abso- lument sans action sur l'inuline pure. Cette dernière constatation n'est pas en contradiction avec les observa- tions de Bourquelot (-), qui a obtenu la saccharification de l'inuline par VAspergillus niger; il est probable que, dans ce cas, la moisissure com- mence par transformer l'inuline en inulides, justiciables de la sucrase. Les faits que nous avons observés in vitro permettent ainsi d'expliquer les transformations qui interviennent avec le temps dans la racine de chicorée. Nous comptons publier ailleurs les détails de nos expériences. A iG heures l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 17 heures. E. P. (') Les quantités les plus grandes sont obtenues en opérant l'hydrolyse en présence d'acide acéti(|ue à i pour 1000. Voir Thèse de A. I'ernbach, Sur la sucrase, i8qo. (■) Les ferments soluhles de /'Aspergillus niger {Bull. Soc. niyc. France. I. 9, 4" fasc, iSgS). (y)\ académie des sciences. BULLETIN BIBMUGRAPBI4;UE. Ouvrages reçus dans les séancks be .uiilkkt 1917 {suite el fin). Academia das sciências de Lisboa. Boletiin da sei^unda classe. Aclas e pareceres escudos, documenlos e nolicias. Vol. VIII (i9i3-i9i4)- Coimbra, Imprepsa da Uni- versidade, igiS; i vol. in-8°. Canada. Ministère des mines. Report on tlie building and ornemenlal Slones of Canada, vol. IV, by Wm. A. Parks; — Rapport sommaire de la division des mines pour l'année civile terminée le 3i décembre i<)i5; — Annual report on Ihe mine- rai production of Canada during Ihe calendcr year igiS; — Réduction électro- therniiijue des minerais de fer en Suède, par Ai.krkd Siansfirl»; — Recherches sur les tourbières et l'industrie de la tourbe au Canada (1913-1914), par Alepu Anrep; — The Coal-Fields and Coal laduslry of Easlern Canada, by Francis W. Gray; — Géologie de la région, de Field, Colombie britannique et ilberta, par John A. Allan; — Géologie du district minier de Frauklin, Colomliie britannique, par Charles Walks Drvsdali:. Ottawa, Imprimerie du Goiiveruemenl, 1917, 8 vol. iii-8°. Smillisonian conlribiilions le knowledge, vol. 33, n" 3. A Contribution to ihe comparative hislology of the fémur, by .1. S. Foote. City of Washington, 1916; I vol. in-4°. Annual Report of the board of scientific advice for India, for llte year iQiâ- 1916. Calciilla, Superintendeiit Government prinling, India, 1917; i vol. in-8". Tables giving the times of rising and setling of the sun and moon 1917 a/u/ 191S. Washington, Government piiiiting Offit;e, 1917; i fasc. Department of commerce. Burean of fisheries. Alaska /isheries and fur indus- tries in 191.5, by Ward T. Bowei! and Henry D. Aller. Washington, Government printing (office, 1917; i fasc. in-S". The Tokyo impérial Universily calendar (2à'j5-2Ô'-6). Tokyo, Universily; i vol. in-S". Tlie danish Ingolf-Expedilion. Volume IV, 'i-. Annelids. I. By Hjalmar Ditlevsen. Copenhagen, Bianco Luno, 1917; i vol. in-4°. Nieuwe verhandelingen van hel balaafsch genootschap der profondervindelijke Wijsbcgeerle te Rotterdam. Tweede Heeks : Zevende jDeel, T^eede Stuk. Hotter- diim, W. J. van llengel, 1917; i vol, iii-f°. SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1917. 655 OUVRAGKS REÇUS DANS LES SÉAXCES u'aOÙT 19I7. Notice sur la vie cl les Iraraii.v de J.-B.-A. C/iaui'eaii, par F.-X. Lesbre. Lyon, A. Rey, 1917; i fasc. in-8". Bureau international des poids et mesures. La mesure rapide des bases géodé- sif/ties, par J.-He.né BENOir et Cii.-Im). Guillaume, l^aris, Gauthier- Villars, 1917, 5" édi- tion; 1 vol. in-S". Etudes de Lépidoplérologie comparée, par Charles Obkrthur, fascicule XllI. Rennes, 1917; i vol. in-8°. (Présenté par M. Bouvier.) 18"= région. Service central de radiographie et d'électrothérapie militaire. Complé- ment du 82= rapport. Organisation et fonctionnement de la cure des blessures par le trat'ail agricole (Circulaire du lo mai iç)i'])' (Présenté par M. Bergonié.) La distillation fractionnée et la rectification, par Charles Mariller. Paris, Dunod et Pinat, 1917; i vol. in-8°. Précis d'anacousie vocale et de labiologie; méthode orale d'éditvation auditive., d'initiation phonétique et de lecture sur les lèvres., par G. de Parrel. Paris, Maloine, 1917; I vol. in-8°. (Présenté par M. Ed. Perrier.) Cent mille hflos de pommes de terre à l'hectare; nouveau système de culture à grand rendement, par E.-S. Bellenoux. Paris, Charles Aniat, s. d., 2" édition; I vol. in-8''. Soi.rante quintau.v de blé à l'hectare: nouvelles idées, nouveau système, par Sekrant-Bellenoux. Paris, Charles Amat, s. d.; i vol. in-8°. Grande guerre igi/i-io-iô-i 7 .... Nomenclature des journaux, revues pério- diques français paraissant en France et en langue française à l'étranger, par I'Argus de la presse. Paris, bureaux de V Argus, 1917; i vol. inS". Office colonial. Ministère des colonies. Statistiques de la navigation dans les colo- nies françaises pendant tannée I9i4i publiées sous l'administration de M. GASïOi> DouMERGUE, ministre des colonies. Paris. Office colonial, 1916; 1 vol. in-8''. Géologie des formations aurifères de la Nouvelle-Zélande, par René de Bonand. Paris, Déranger, 1917; i fasc. in-S". Études sur la période pléistocène {quaternaire) dans la partie moyenne du bassin du Rhône, par W. Kilia.n et J. Hévil. Grenoble, Allier, 1917; i fasc. in-8''. /.e doyen Louis Landouzy , de V Institut. Discours prononcé à l'Académie de Reims par Hb>'ri Henrot. Reims. Léon Michaud, 1917". 1 fasc. {A suivre.) 65G ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRA TA. lire (Séance du 3o avril 1917.) Note de M. de Spnrre, Au sujet des coups de bélier, etc. : Page 684, ligne 7 en reiuonlaiil, au lieu de £(o=-^^j-A(^-3&)--/.(o+r.+ ^^ 1. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 NOVEMBRE 1917. PRÉSIDENCE DE M. Camille JOUDAX. MEMOIRES ET COMMUINICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ZOOLOGIE. — Sur la classification fies Parapotamonea, Crabes d'eau douce de la famille des Potamonidés. Noie ( ' ) de M. E.-L. Boivièr. Dans les Parapotamonea qui constiluent le second groupe de la famille des Potamonidés, les formes particulières à l'Ancien-Monde ont été excel- lemment étudiées et groupées par M. Alcock qui a établi pour elles la sous-famille des (iecarcinucina\ Je ne crois pas toutefois qu'on puisse dis- tinguer cette sous-famille de celle des Polamoninu' d'après le nombre des articles des palpes mandibulaires : il est bien vrai que les deux premiers articles de ces appendices sont toujours fusionnés et confondus cbez les Gecarcinucinœ, mais on ne saurait dire, avec le distingué carcinologiste anglais, qu'ils restent toujours indépendants et presque toujours mobiles l'un sur l'autre cbez les Potamoninœ. C est bien là, en effet, leur caractère dans les espèces du sous-genre Potamon, qui est incontestablement le plus primitif de la famille, mais dans tous les autres sous-genres, les espèces que j'ai eues sous les yeux se faisaient remarquer par la fusion plus ou moins complète, généralement très complète, des deux premiers articles de leurs palpes. Au surplus le troisième article ne présente jamais, sauf parfois à l'état d'ébauche, la profonde division en deux grands lobes qu'on observe chez les Gécarcinucinés, et cela suffit pour rendre toujours facile la distinc- tion des deux sous-familles. [^a sous-famille ne comprend que les deux genres (iecarcinucus Edw. et l'arathelphusa Edw. Alcock. Le premier se distingue surtout du second par (') Séance du 5 novembre 1917. C. R., 1917, a- Semestre. (T. 165. N° 20.) 86 658 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'avance des orifices respiratoires alTérents, avance qui met plus ou moins à découvert l'extrémité distale élargie de l'endopodile des maxillipèdes anté- rieurs; d'ailleurs il est d'autres différences moins constantes entre les deux genres : les Gecarcinucus ont le bord frontal plus étroit que les Parathel- phuses, ils sont d'ordinaire bien plus épais à cause de la dilatation de leurs régions branchiales, souvent enfin leurs pédoncules oculaires sont plus réduits et remplissent moins complètement les orbites. Les espèces de (iecarcinucus sont peu nombreuses et toutes localisées, semble-t-il, dans l'Indo-Australie. Ainsi que j'ai pu m'en convaincre en examinant le type du Muséum, il faut ranger dans ce genre l'espèce décrite par M"^ llathbun sous le nom de Pntamon {Geolhelphusa) Perrien. (]ette espèce est indiquée comme provenant du Congo, mais le renseignement me paraît douteux, car l'étiquette sur laquelle on l'a relevé ne porte pas le nom du récolteur. En fait, le Gecarcinucus Perrieri ressemble beaucoup au G. Ingrami Caïman et provient sans doute comme lui de la région indo- australienne. Le G.Ingrami\\dih\\.e\A Nouvelie-Guinée; comme le précédent, il présente une crête anléro-latérale très nette et une dent épibranchiale, ce qui l'éloigné des formes typiques (G. Jacquemonti FAw . , G. Edwardsi Wood-Mason) où ces caractères font défaut, et le rapproche de celles où la crête fort apparente est crénelée (G', steniops Wood-Mason); M. Alcock a établi pour ces dernières le sous-genre CyUndrothelphusa et range les autres dans le sous-genre Gecarcinucus s. sir. Mais les CyUndrothelphusa me pa- raissent être bien plutôt des Parathelphuses; comme chez ces dernières, l'abdomen des femelles se distingue par sa grande largeur et par la termi- naison largement arrondie de son dernier segment, tandis qu'il est étroit et se termine par un article longuement triangulaire dans les Gecarcinucus Jajcquemonli. Edwardsi, Ingrami^ sans doute également dans le G. Perrien dont on ne connaît pas le type mâle. En réalité, comme le dit justement M. Alcock, il y a tous les passages entre les Gecarcinucus et les Parathelphusa. Le genre Parathelphusa est singulièrement plus étendu que le genre Gecarcinucus, car il comprend les nombreuses espèces à palpes mandibu- laires bilobés que l'on avait coutume de distribuer parmi les Potamoji, Potamoiiaules, Geolhelphusa, Parathelphusa et Perithelphusa, c'est-à-dire dans les cinq sous-genres qui constituaient jusqu'alors le genre Polamon. M. Alcock a montré que certaines espèces indiennes des quatre premiers sous-genres n'ont rien de commun avec les Potamoninés, j'ai constaté le même fait pour nombre d'autres, et j'ai reconnu aussi que les Perithelpliusa du Muséum (borneensis von Martens, silvicola de Man) sont également des SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1917. ÔSp l'arathelplaisa. Dans ma Note précédente, j'ai montré que toutes les espèces africaines réparties jusqu'ici dans ce genre sont, en fait, des Acanthothel- phuses, c'est-à-dire de vrais Potamoninés, de sorte quele genre semble être e.vclusivement indo-australien comme les (iecarcinucus. Les Parathelphuses présentent des variations morphologiques analogues à celles des PoUtmina- et ces variations ont permis à M. Alcock d'établir dans le genre un certain nombre de divisions subgénériques : Parai helphusa s. str., />'anthe//)/iiisa. Oziol/ielp/iusa, Liolhelphusa, Clobilhelphusa, Phricothelphusa. De même que les (iecarcinucus se rapprochent à beaucoup d'égards du genfc africain Deckenia^ les Parathelphusa s. str. ressemblent aux Acanthotlielphusa afri- cains par les bords latéro-antérieurs dentés, épaissis ou crénelés de leur carapace, aux Lobothelp/iusa indiens par ce dernier caractère et par la présence d'une épine dorsale vers l'extrémité distale du méropodite des ché- lipèdes. Par le développement ou l'atrophie plus ou moins grande de leur crête post-frontale, les 5ar///™. (')• Dans ces conditions 898 I , ■7 étant exprimé en millimètres; si l'on exprime de même p en millimètres (c'est-à-dire, comme il est nécessaire, avec les mêmes unités que a), V est obtenu en centimètres par seconde. Dans le Mémoire in extenso qui paraîtra incessamment dans les Annales de P Institut océanographique (t. 7, fasc. 1 1 ), j'ai donné un Tableau où V est calculé d'avance pour toutes les valeurs que peut prendre p de millimètre en millimètre, jusqu'au maximum correspon- dant à l'angle pour lequel le pendule heurte ses butoirs. L'appareil a été installé à la station de KoscofF sur un châssis en fer, scellé dans le parapet d'une vaste terrasse servant de toit aux stalles de travail, à l'angle de cette terrasse le plus éloigné des constructions voi- sines (yïg'. i). Il m'a été possible d'observer f/ ACADÉMIE DES SCIENCES. d'être entravé par le givre, n'est peut-être pas, sous les autres rapports, pré- férable à ceux utilisés actuellement. M. J. CosTAXTix présente à l'Académie un Ouvrage qu'il vient de publier intitulé : La vie det Orchidées. Il y expose à jj^rands traits l'bistoire si curieuse de ces végétaux dont la biologie est si extraordinaire. Ils vivent en associa- tion avec des Champignons et ils ne peuvent se passer de cette symbiose. L'histoire de cette découverte a été très curieuse et les praticiens (Neu- mann, Rivière, Dominy) y ont eu une grande part, c'est la partie tout à fait nouvelle de cet Ouvrage; sans comprendre ce qu'ils faisaient, ils ont découvert une technique mystérieuse pour faire germer les graines, pour produire des hybrides merveilleux; mais ils n'expliquaient guère leur mé- thode. La découverte de la symbiose par Noël Bernard devait tout éclaircir et élucider une question capitale de la biologie. M. Charles MorREr, en offrant à l'Académie, en son nom et au nom de l'éditeur, M. CiAiirniEn-ViiXAUs, la cinquième édition de ses Notions fondamentales de Chimie organique, s'exprime en ces termes : L'édition actuelle, où l'on retrouvera la simplicité et l'esprit de généralisation qui sont la raison d'être de l'Ouvrage, est notablement plus volumineuse que les précédentes. INous avons ajouté quelques dévelop- pements nouveaux à la « Théorie atomique » en ce qui concerne la valence, dont la variabilité, pour tous les éléments, ne peut plus être contestée, et en ce qui a trait aux grandeurs moléculaires, domaine captivant entre tous, où les Physico-chimistes ont réalisé dans ces derniers temps de si belles conquêtes. L'article « Stéréochimie » a été entièrement refondu. Sous sa foi'me nouvelle, nous pensons qu'il résume fidèlement les divers aspects de ce sujet délicat. A la suite des Chapitres successifs consacrés à l'étude des Fonctions, et que nous avons tenus soigneusement au courant des nouveautés essentielles, nous avons cru devoir présenter une vue d'ensemble des « Matières colorantes ». Ce groupe de corps, un peu spécial, en ce sens que la couleur est souvent le seul caractère commun à des substances par ailleurs fort différentes, apparaît aussi intéressant pour la Chimie pure qu'il est éminemment utile par les applications de ses innombi'ables représentants. SÉANCE UU 12 NOVEMBRE 1917. 667 De plus en plus, nos connaissances sur les relations entre les propriétés physiques des corps et leur structure moléculaire se multiplient et se précisent. Dans cet ordre d'idées nous avons présenté, au Chapitre des « Préliminaires » et « Théories générales », toute une série nouvelle de données et de considérations diverses, notamment sur la densité, la solubilité, le point d'ébuUition, la réfraction, l'aimantation, l'absorption et l'émission des radiations, la conductibilité électrique des substances organiques. Il nous a semblé aussi que le moment était venu d'aborder dans un Ouvrage élémentaire, du point de vue de la Chimie organique, le problème général du mécanisme des réactions. Cette étude nous a permis de faire ressortir, par la seule considération de la vitesse, de la limite et de l'équilibre chimique, la différence réelle qui éloigne, bien qu'elles obéissent aux mêmes lois, les réactions de la Chimie minérale de celles de la Chimie organique, où la lenteur des transformations, due à la nature spéciale du carbone, contraste singulièrement avec la brutalit/- de la plupart des actions minérales. Le sujet nous a naturellement conduit à traiter maintes questions qui s'y rattachent, en particulier celles des réactions intermé- diaires et de la catalyse. On nous saura peut-être gré d'avoir émaillé noire texte, dans la mesure du possible, de brefs renseignements historiques. On y trouvera en abondance des noms d'auteurs et des dates et, pour les grandes décou- vertes, quelques courts aperçus. L'impartialité la plus absolue a été notre guide, et nous accueillerions avec reconnaissance toute observation qui tendrait à rectifier des erreurs. Le Prince Iîoxaparte fait hommai;e à l'Académie du /i" fascicule de l'ouvrage qu'il publie sous le titre de Noies ptéridohgiques. Dans ce fasci- cule l'auteur étudie et identifie 23.S groupes d'espèces et 90 de variétés de fougères. Il donne les diagnoses originales de 17 espèces nouvelles et de 29 variétés provenant surtout de Madagascar. ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'une Commis- sion de six membres, qui devront être choisis par parties égales dans la 668 ACADÉMIE DES SCIENCES. Division des Sciences mathématiques et la Division des Sciences phy- siques, et qui sera chargée de présenter des listes de candidats pour l'élec- tion de deux Associés étrangers. MM. Emile Picard, Bigocroax, Iîram.v pour les Sciences mathéma- tiques; MM. Armand Gautier, A. Lacroix, Termier pour les Sciences physiques, réunissent la majorité des suffrages. L'Académie décide qu'en l'absence de M. le Président et de M. le Vice- Président, cette Commission se réunira sous la présidence de M. Camille Jordan. PLIS CACHETES. M. A. EscAicii demande l'ouverture d'un pli cacheté reçu en la «éance du 12 février 191 7 et inscrit sous le n" 8363. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient une note intitulée : Un nomeau réactif des oxydants et ses applications. (^Renvoi à l'examen de M. Ch. Moureu.) M. Camillic Savoire demande l'ouverture d'un pli cacheté reçu dans la séance du i4 décembre 1908 et inscrit sous le n" 7417. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, renferme une note inti- tulée : Considérations générales sur une nouvelle conception de la thérapeutique de la tuberculose et sur un nouveau mode de traitement de cette affection. (Renvoi à l'examen de M. A. Laveran.) CORRESPONDANCE. MM. Robert Jonckheere, J. Pavillakd adressent des remercîments pour les distinctions que l'Académie a accordées à leurs travaux. MM. L. (iuiLLET, A. Paillot adrcsscut des remercîments pour les subventions qui leur ont été accordées sur la Fondation Loutreuil. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE I917. ^^9 THÉORIE DES FONCTIONS. — Les fonctions prolongcables. Note de M. Maurice Frécuet. Dans un article récent ('), M. Georg Polya a cherché à Ipréciser le sens qu'il faut attacher à cette proposition bien connue : une série entière n'est pas, en général, prolongeable au delà de son cercle de convergence. Autrement dit, parmi les fonctions holomorphes dans le même cercle de convergence C, l'ensemble E de celles qui ne sont pas prolongeables au delà de C est plus vaste que l'ensemble e de celles qui le sont. Le sens de cette assertion ne peut être éclairci par la comparaison des puissances des ensembles E, e : ceux-ci ont tous deux la puissance du continu. M. Polya fait alors intervenir la notion d'élément-limite d'un ensemble de fonctions ayant C pour cercle de convergence. Il montre qu'en définissant les éléments-limites (ou d'accumulation) au moyen de voisinages convenablement choisis, on peut obtenir les propositions sui- vantes : L'ensemble K est partout dense et n'a que des éléments intérieurs. L'ensemble e n'a que des éléments isolés. Ces propositions sont très intéressantes et méritent d'être retenues. Mais font-elles réellement toute la lumière sur l'obscurité initiale? Nous en doutons, car un raisonnement très simple va nous montrer qu'en choisis- sant d'une certaine autre façon la définition des éléments d'accumulation, on arrive à des conclusions dont l'énoncé constitue le contre-pied de celui de M. Pôlya. En effet, les deux ensembles E, e ayant la puissance du continu, faisons correspondre les éléments de E aux points d'une droite indéfinie D et les éléments de c aux points, non sur D, d'un plan P passant par D. Puis dans la classe E -1- e des fonctions dont le cercle de convergence est C, appelons distance de deux de ces fonctions la distance des deux points correspondants du plan P. En définissant alors les éléments-limites par l'intermédiaire de la distance comme d'ordinaire, on obtiendra deux propositions qui seront celles de M. Polya où l'on aurait permuté E et e. Bien entendu, M. Polya objectera que la définition des éléments-limites (') Ueber (lie Potenzreilien deren Koin'ergenzl.rcis natiirlic/ie Grenze ht {Ida mathcincUica^ lîand, il, p. gg-118). 670 ACADÉMIE DES SCIENCES. (fue nous employons est absolument artificielle et ne convient nullement à la nature des éléments envisagés. Et il aura pleinement raison. Seulement notre exemple montre que la nébulosité qu'il s'agissait de dissiper n'a été que déplacée. Au lieu d'avoir à éclaircir le sens des expressions « plus général », « ensemble plus vaste », il faut définir le sens à attribuer aux mots « voisinages non artiliciels, convenant à la nature des éléments envi- sagés ». Toutefois cette nouvelle position du problème constitue peut-être un progrès. PHYSIQUE. — Nouvelles recherches expérimentales sur la gra\.i talion. Note (' ) de M. V. Ckk.mieu, présentée par M. E. Bouty. Dans une précédente JXote (-), j'ai décrit la première série d'expé- riences que j'ai effectuée pour vérifier si l'attraction neAvtonienne agissant entre deux corps n'était pas modifiéejpar le mouvement de ces corps. La première série a donné des résultats négatifs. Dans une seconde série d'expériences, j'ai vérifié si Tonne modifierait pas l'attraction mutuelle de deux corps, en balayant l'espace qui les sépare par des lignes de force émanées d'un troisième corps animé d'un mouvement rapide. Le dispositif étail le suivant : Une balance de torsion a été consliluée avec une tivçe métallique rigide FF {fig- 2) de 25"" de long, portant en ÂA deux, petites masses dor pesant 2S chacune, fixées à 2'™ de l'axe l^F. Autour de FF, concentriquement à l'enveloppe métallique ([ui protège la balance, on peut déplacer une sphère de bronze M, pesant l'^s, et dont le centre est situé à 6'"' de la niasse inférieure A, dans le plan horizontal passant par le centre de A. En plaçant M dans un plan vertical faisant 45° avec le plan FFA, on obtenait sur une échelle placée à 6"", «ne déviation de yâ""", ce qui correspondait pour la balance à une sensibilité au rôToVôôiî d'erg. La balance, assez amortie, pouvait cependant faire cinq à six oscillatiims complèle> avant de s'arrêter. La pseudo-période de ces oscillations était de 2 minutes. Le cylindre tournant C des expériences précédentes était placé en dessous de la balance, au voisinage immédiat de la partie inférieure de son enveloppe protectrice et de manière que l'axe LFF passe par le centre du cylindre C. l'axe de rotation \\ fai- sant 45° avec la droite joignant les centres de M et A. Par suite, la rotation du cylindre C produisait un balayage de l'espace compris (') Séance du i'' octobre i9f7. (-) Comptes rendus, t. 165, 1917. p. 586. SÉANCE DU 12 ?sOVEMBRlî 1917. '>7I entre M el A, par des lignes de force gravitique dont le plan ('ais;iil 4'>'' avec les lignes du force allant de M à A. L'expérience consistait, comme précédemment, à observer la position d'équilibre de M !f^a lA < H Kig. ■ (>)• la balance pendant quelques minutes, soit par des lectures d'élongations successives, soit en attendant le repos complet. Puis on mettait le disque en rotation. Les effets observés ont été constamment nuls. Le système solaire présente un analogue de cette expérience, dans le balayage produit par les lignes de force gravilique entraînées par le Soleil dans son mouvement de rotation propre, dans la région qui sépare la Terre de la Lune. Mais les rotations sont si lentes, les distances si considérables, \ oir aux Errata, p. 688, une rectification relative à la figure i. 672 ACADÉMIE DES SCIENCES. comparées avec celles réalisées dans rexpérience, et l'angle du plan de balayage si différent, qu'un calcul analogue à celui fait précédemment indi- querait pour l'expérience une sensibilité inlîniment supérieure à celle réa- lisée astronomiquemenl. Remarquons seulement que dans l'expérience, le flux entre M et A est du même ordre de grandeur que le flux émané du cylindre C, dans la région MA. D'ailleurs aux vitesses de rotation employées, (1000 t : m) le flux mobile présentait une variation par seconde égale à 60 fois la valeur du flux MA. Enfin, les conditions de sensibilité réalisées auraient permis de voir des effets de l'ordre du 7^, de l'effet d'attraction gravifique entre M et A. Ces quelques chiflVes déterminent dans quelle mesure on peut affirmer que les effets cherchés sont nuls. RADIOLOGUE. — Dosimétrie en \- Radiothérapie : Choix du rayonnement optimum. Note (') de M. Guili.eminot, transmise par M. \ illard. J'ai montré, dans un travail présenté antérieurement (-), comment on peut apprécier l'efficacité ou la nocivité d'un rayonnement X sur les diffé- rents tissus et à des profondeurs variées connaissant la quantité et l'inten- sité du rayonnement incident. Je dois indiquer à présent, en me plaçant à un point de vue essentielle- ment pratique, comment on peut tirer de ces notions des indications pré- cises sur le choix du rayonnement à employer pour la radiothérapie des différentes affections qui en sont justiciables. Le problème de la radiothérapie se ramène à quelques propositions très simples. 11 y a deux cas à considérer : i" Lésions superficielles intéressant seulement les téguments. — (1 y a lieu de donner des doses efficaces élevées aux quelques premiers millimètres traversés, et il n'y a aucune utilité à agir dans la profondeur. On commence à faire œuvre thérapeutique utile à partir de 25 à 3o M' par séance. Il y aura intérêt en ce cas à prendre un rayonnement incident peu pénétrant et non filtré, par exemple : /joo M (3 | H) de n" 4 ou 5oo M (4 H) de n" 5-(i. (') Séance du 29 octobre 1917. (-) Comptes rendus, t. 163, 1917, p- 462. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE I917. <37''5 Si l'on voulait produire le même eiiet avec du n° 7-S filtré par 3""" d'alu- minium, il faudrait plus de 1200 M (9 ^ H ). 2° Lésions prof ondes avec peau saine. — Va\ ce cas, quel que soit le rayon- nement employé, il est deux règles qui dominent toute la technique, à savoir : i" Ne pas donner aux couches les plus sensibles de la peau, c'est-à-dire aux cellules de Malpighi, plus de 23 à 3o M' par séance ou plus de ^5 à 80 M' par mois en trois séances. 2° Arriver, tant par le choix du rayonnement que par l'emploi de plu- sieurs portes d'entrée, ii la dose efficace profonde nécessaire pour atteindre, au niveau de la lésion, au moins le seuil de l'action thérapeutique. Le Tableau ci-dessous a pour but de montrer les doses maxima qu'il ne faut pas dépasser en se conformant à la première de ces règles. Oiialilc incsmée Oualilé. avant le liltro. après le filtre. Doses ellioares mesurées en M', c'est-à-dire en ^I absorbes par unité millimétrique de tissu albuniinoïdiquc. tie ' M II CUT.I \" t 370 3 \" ."-0 i'jj i \" 7 Oio j N" 7-8. Tillre o, ■).. . <)00 -\ >i I . . . . 1260 10 u 1,5.. I C j o 1 3 » -i . . . . mo i" - 2780 22 : ■i-j. ')3 5o 2() T^ ^ •9,9 •)0,(i 21 21,4 ■Il >/i , I "► 2., 6 ■'-3, "> 2 1 , 3 à 1' '■',9 I.'|,2 13 16 lC,(i 17.7 18.', 18,9 20,9 22,8 M' 4,7 G,(j 7,9 9,1 10,2 1 1 ,o5 12.2 13, i I l , I 17 20 2, 36 ■i,9 1 , 9G «,' 7,1 7,9 9.3 10,35 j I I 1,2 18, t a i^ •; I I 4; n 5,5 (3,3 7,J 8,3 à G'". M' o,58G 1 ,38 2,00 2,7' 3,5 3,91 4,8 5,5 fi se?) I2,C, 0,286 0,84 1,34 1,86 2 , 1 5 ■-"•.77 3,2 3,8 \ 3,5 (?) 10,4 Il indique pour 2.5 M' d'efficacité au niveau de la couche de Malpighi : d'une part la dose correspondante des rayonnements incidents variés, et d'autre part les doses efficaces agissant dans ces conditions aux diffé- rentes profondeurs. Ce Tableau fait voir que si l'on traite un tissu pathologique situé à 6™ ou 8™' de profondeur par exemple, il serait impossible d'atteindre par séance et par porte d'entrée avec du n° 4 une dose efficace supérieure à un ou deux tiers de M', tandis qu'un rayonnement n° 7-8 filtré par 3™" d'alu- minium permet d'atteindre de ^ à 6 M', ce qui donne la possibilité, en 4 ou 5 séances, d'obtenir la dose thérapeutique qui paraît avoir son seuil, du c. R., 1917, J- Semestre. (T. IGS, N« 20.) 88 (')7/i ACADÉMIE DES SCIENCES. moins pour certaines cellules (cellules des ganglions lymphatiques, des glandes sexuelles), aux environs de '.o à 3o M'. D'après cela, on devrait en principe, dès lors que la couclie de Malpighi est indemne et qu'on veut agir plus profondément que cette couche, recourir au maximum de filtration, mais il est évident que, pour les faibles profon- deurs, rellét utile pouvant être atteint avec une dépense d'énergie radiante plus faible, des raisons pratiques peuvent tempérer cette règle absolue. Il peut aussi, dans certains cas, être avantageux d'éviter les rayonnements trop pénétrants pour ne pas agir sur des tissus sains situés plus profon- dément. GÉOLOGIE. — Sur les éruptions du littoral de l' Algane {Portugal). Note (' ) de M. Pereira de Sousa. L'Algarve offre de nombreux affleurements de roches éruptives basiques (laccolites, filons, necks, etc.). Dans la zone des couches de Silves (Trias et Infralias) qui bordent la Méséta, on observe généralement des laccolites. Par contre, ce sont des filons qui traversent les schistes carbonifères, les couches de Silves et quelquefois le Lias, surtout près de la côte occidentale (région Bordeira- Aljezur). Ils paraissent contemporains des éruptions de la Serra de Monchique, dont l'âge est difficile à préciser. Cependant, certaines don- nées stratigraphiques et morphogéniques semblent devoir faire considérer cette série comme au moins post-liasique. Au bord de la mer, sur les côtes méridionales et occidentales de l'Al- garve, on voit des filons ou dykes qui me semblent appartenir à une autre formation éruptive, actuellement effondrée sous la mer. i^ntre ces deux groupes de filons, se placent, en grand nombre, des che- minées d'éruption ou necks, dont l'une d'elles traverse les couches à peu près horizontales de l'Helvétien à Villa Nova de Portimào. Cet affleurement éruptif de Portimào est le plus moderne qui ait été découvert jusqu'ici au Portugal, car on n'y connaissait pas encore de roches éruptives traversant des terrains incontestablement tertiaires. L'Algarve nous apparaît donc offrir au moins deux séries d'éruptions: l'une, la plus ancienne, est post-liasique; Taulre, la plus moderne, est holvéïienne ou post-helvétienne. (') Séance du .") noxenibre 191 /• SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 19I7. ^; > Les roches éruplives du littoral sont basiques, souvent à olivine, parfois à caractère laiiiiiroplivrique par suite de l'existence de beaucoup de hornblende. l'"lles contiennent fré(|ueniment de la néphéline dans la région de \ila de Bispo. Maeplierson {') a déjà décrit, sans toutefois les spécifier, des roches à néphéline dans cette région (basaltes népliéliniques, basalte feldspathique à verre néphéli- nique). Je viens moi-même d'v découvrir plusieurs autres afileurenients de ces mêmes basaltes ainsi que diverses roches intéressantes à néphéline pœcilitique. La Carte géologique du Portugal (-) indique, dans cette région, queli|ues affleure- ments d'ophite et de basalte. Les ophites anciennes, généralement en laccolites, représentent, en réalité, tous les termes de transition entre des labradorites microliliques et des types véritablement ophitiques (diabases). Quelquefois elles renferment de l'olivine, souvent transformée en bowlingite, et de l'augite. On observe dans la région de Vila do Bispo une essexile constituée par un grand nombre de cristaux amphiboliques aulfunorphes (barkévicite) accompagnés d'augite. de péridot, d'apatite et d'iiménile; tous ces minéraux englobent de i;rands cristaux allongés et enchevêtrés de labrador; l'orlhose et la néphéline remplissent des espaces intersertaux (400™ du nord-nord-ouesl du point géodésique INlilrei, au sud-est de Vila do Bispo). Les filons du littoral de l'Algarve sont constitués généralement par des labradorites ou des basaltes, passant parfois à des diabases ou, encore, à des caraploniles et à des monchiquites, plus rarement à des limburgites. Cependant, dans la région de Vila do Bispo, il existe des filons de néphéliiiite à olivine avec barkévicite et biolile (65o™ sud, 76° est de IFéglise de Vila do Bispo), et de téphrite à o/ji-me (basanite néphélinique). forme microlitique de l'essexite signalée plus haut; la néphéline xénomorphe y englobe pœcilitiquement les autres éléments (entre Monte Granja et Monte dos Amantes au sud-sud-ouest de Vila do Bispo). D'autres roches (basalte feldspathique, peut-être néphélinique) existent encore sur le littoral sud de l'Algarve (Cabeça Nines, près de Sagres, etc.); les plus remar- (|uables sont des basaltes micacés, qui forment surtout des necks (Chapelle de San Pedro, près de la route Portimào Lagos; Vila Nova de Porlimào). A signaler enfin des necks de limburgite (Taipa, près de l'ortimào, etc.). En résumé, l'existence, sur le littoral de TAlgarve, de roches à feldspa- thoides en tout point semblables à celles des Açores, de Madère, des Selva- gens, des Canaries et du Cap-Vert, de même que l'existence deraffleuremenl éruptif, helvétien ou post-helvétien de Portimào, autorisent à conclure que l'Algarve a été aussi le théâtre d'éruptions à comparer à celles qui ont donné naissance aux iles de la partie orientale de l'Atlantique central. (') J. MAcruiiiisoN, Éludes des roc/ies éruplives, recueillies par M. Chojijal dans les ajjleurenients secondaires au sud du Sado {Coin, da Comissào dos irabalhos i;éolo^icos de Porlui(nl, t. 1, fasc. 2, 1887). (-) Dklgaoo et Choffat. Carie géologique du Portugal ( Lisbonne, 1891)). •376 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'Al2:arve appartient à la même province pélrographique que ces îles; on y trouve comme dans certaines de celles-ci (Cap-^ ert) des roches plus anciennes, grenues, (syénites néphéliniques, etc., de la Serra de Moncliique) et aussi des roches volcaniques, quelques-unes plus modernes; celles du littoral de l'Algarve doivent être rapprochées des plus basiques de celles des îles. ENTOMOLOGIE. — La sériciculture à Madagascar. Note de M. Fauchère. Ayant été chars^é de réorganiser le service de sériciculture dans le centre de Madagascar, j'ai eu l'occasion de faire un certain nombre d'observations nouvelles qui font l'objet de cette Note. Les races de Sericaria mori introduites à Madagascar proviennent du midi de l'Europe et étaient toutes des races dites monovollines, c'est-à-dire n'ayant ({u'une génération par année. Après une période d'environ deux années, ces races adaptées aux conditions climatériques du centre de l'île sont devenues franchement polyvoltines, donnant six générations par an. Contrairement à l'opinion courante que les races polyvoltines donnent en quantité et en qualité des récoltes inférieures j'ai pu observer que les races ainsi acclimatées fournissaient des cocons identiques à ceux de ces mêmes races restées monovoltines, leur soie étant considérée par les industriels français comme de toute première qualité. D'autre part, tandis que les œufs de vers monovoltins doivent être hibernes pour éclore régulièrement, ceux des races acclimatées à Mada- gascar éclosent très régulièrement 12 à i3 jours après la ponte sans qu'il soit nécessaire de les soumettre à l'action du froid. Au contraire, cette action semble nuisible, car les œufs de vers à soie que j'ai exposés dans des chambres à ■+■ 5" environ n'éclosaient plus régulièrement. De même qu'en Europe, les vers à soie à Madagascar sont attaqués par plusieurs maladies, notamment par la pébrine qui est le plus redoutable ennemi du sériciculteur malgache. Cette affection est aggravée dans les pays tropicaux par ce fait que les générations d'insectes se succèdent toute l'année sans interruption et aussi par l'incurie des éleveurs indigènes. J'ai été amené à rechercher des moyens pratiques pour limiter l'exten- sion de la pébrine et permettre la production de cocons exempts de germes de maladie. C'est ainsi que j'ai pu observer que la transmissibilité de cette afleclion SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1917. 677 est plus difficile qu'on ne l'admet en général. En élevant les vers à soie pat- familles séparées, j'ai pu obtenir dans le même local des familles presque complètemen [exemptes de sujelspébrinés, alors que les individus composant les familles voisines étaient tous infectés. J'ai donc été amené à faire de ce système d'élevage une règle absolue pour la production de la graine à la station séricicole de Nanisana, près Tananarive. Dans le grainage proprement dit j'ai perfectionné, pour l'adapter aux conditions de la sériciculture tropicale, le système de grainage cellulaire employé en Europe. Au lieu de mettre les couples de papillons sur des morceaux d'étoile appelés cellules, ils sont disposés sur des feuilles de papier reposant sur des planchettes, puis recouverts d'une sorte d'entonnoir en fer-blanc, qui assure un isolement complet des femelles. Ce perfectionnement a l'avantage d'éviter le mélange des o'ufs qui se produit presque fatalement dans le système ordinaire. En outre, il permet de préparer une très grande quan- tité de graines dans un espace restreint. Ces remarques s'appliquent uniquement au Sericaria n/ori, car il existe en outre une espèce de ver à soie indigène, llorocera madagascariensis, qui fournit une soie grossière, et dont les mœurs et le mode de vie sont très différents. ANATOMIE COMPARÉE. — Sur le nerf optique luminaire et sur le nerf optique ganglionnaire. Note de M. INicola Alberto Barbieki, présentée par M. Ed. Perrier. Le nerf optique laminaire se rencontre chez plusieurs poissons et chez plusieurs oiseaux, le nerf optique ganglionnaire chez tous les mollusques céphalopodes. \. Poissons. — Le nerf optique présente deux formes bien distinctes, l'une cylindrique et l'autre laminaire. Les gadidés, les murénidés, les poissons cartilagineux possèdent l'optique cylindrique, les autres poissons l'optiq^ue laminaire. Un profond sillon qu'on l'encontre aussi dans l'optique des ruminants, caractérise la terminaison de l'optique cylindrique. Ce sillon manque complètement dans le nerf optique laminaire. Celui-ci ( lahrax lupus) est constitué depuis son émergence jusqu'à sa terminaison de huit à dix lames accolées et continuées les unes dans les autres grâce à 6-» ACADEMIE DES SCIENCES. leurs bords arrondis. Le nerf optique se trouve ainsi transformé dans une membrane plusieurs fois pliée sur elle-même. Cette membrane se laisse facilement étaler et prend alors l'aspect d'un éventail ouvert du côté céré- bral. Les optiques laminaires très longs, d'un poids presque égal au poids de l'encépbale, se croisent, mais ils ne forment pas le chiasma. De même les nerfs optiques cylindriques se croisent sans former le chiasma. e c. n o Kig. I. Kig. 2. Fig. I. — Nerf npiiqui' laminaire des poissons. — /. i., feiiilkt inleriie de la réline; /. c, feuillet externe; §•., granulalions; c/i . . choroïde; s., sclérotiijiie: e. c, espair clioroTdicn dépourvu de rétine; II. o., icrniiriaison ovale de l'iialopode^. — g. o., ganglion nptiijuf /., filn'illes conjcinclives: n. o.. iierl' opliquc; se sclérotique. De la face externe rugueuse de la capsule ganglionnaire partent de nom- breuses fibrilles conjonctives qui fixent le ganglion optique à la sclérotique. La sclérotique est constituée de deux calottes sphériques, et seulement dans la calotte externe se terminent les fibrilles conjonctives. Le ganglion optique repose avec sa face externe sur la sclérotique, et il s'en sépare facilement. Bref, le nerf optique, en se terminant dans un ganglion incapsulé et fort éloigné de la sclérotique, ne peut pas rejoindre la rétine. Si l'on ïwç. les yeux des mollusques céphalopodes dans l'alcool ( ' ), on (M Pour bien élutlier les rapports analomiques du corps vitré avec la rétine, et de la rétine avec la chornrde il est nécessaire de fixer les globes oculaires dans l'alcool à 90° et de pratiquer des injections réitérées d'alcool à 90" dans la chambre posté- rieure des veux. (ISo ACADEMIE DES SCIENCES. peut isoler le corps vitré avec toute la rétine, laquelle ne contracte pas la moindre insertion sur la choroïde. Ces faits anatoniiques confirment ce que j"ai déjà annoncé sur la diffé- rente composition chimique du nerf optique et de la rétine, et sur la termi- naison non rétinienne dunerf optique (Comptes rendus, t. 15''i, i()i-!, p. 1867 et i532, et XI*" Congrès international de Piiysiologie, Groningue, i9i3). BIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — L' instinct paralyseur des Hyménoptères vulnérants. Note(') de M. Etien.\e Uabaid, présentée par M. Yves Delage. Suivant l'opinion courante, le venin des Hyménoptères vulnérants n'aurait qu'une action locale ou, du moins, qu'une diffusion très lente. Ces insectes n'obtiendraient donc l'immobilité rapide de leurs victimes qu'en piquant directement les ganglions nerveux ou leur voisinage immédiat et en pratiquant autant de piqûres qu'il y a de ganglions. De plus, les Hymé- noptères reconnaîtraient les points précis correspondant à ces ganglions, sans être guidés par la configuration externe de leurs proies, grâce à un sens tactile spécial siégeant à l'extrémité de l'abdomen. Sauf Marchai (1887) qui, s'appuyant sur les faits, a formulé quelques réserves quant à la réalité de cette extraordinaire précision, la plupart des observateurs admettent la thèse dans son ensemble. Nul ne l'a jamais sou- mise au contrôle expérimental. Or il s'agit précisément de savoir si une piqûre détermine une paralysie rapide, quel que soit le point du corps sur lequel elle porte ou seulement quand elle porte sur un point particulier, à l'exclusion des autres. Pour réa- liser l'expérience, les Pompileset les Araignées offrent d'assez grandes faci- lités. En introduisant chacun d'eux dans un tube étroit, qui le maintienne sans le comprimer, on laisse à découvert l'abdomen des unes et l'on garde la possibilité de diriger le dard des autres. Supposant, avec nombre d'auteurs, que l'aiguillon des Pompilcs traversait sans peine les téguments abdominaux des Araignées, j'ai commencé par mettre un Priocnemis variahilis Rossi en contact avec un Misumenavatia Clerck presque adulte : le Priocnemis nsi\)as piqué. Serait-ce vraiment qu'il n'a pas trouvé le point privilégié sur l'abdomen de sa victime ? Non, le dard demeure dans sa gaine, tout simplement parce qu'il ( ' ) Séance du à no\eiiil3ie 1917. SÉANCE DU 12 NOVEMBRE I917. <'i^ I rencontre une résistance insurmontable. Dès que la résistance diminue suffisamment, il fait saillie et on le voit ijlisser entre la paroi du tube et l'abdomen de l'Araignée. J'ai échoué pour la même raison avec des Araignées variées. Pour tourner cette difficullé inattendue, mais l'ort ins- tructive, j'ai tout d'abord utilisé des Araignées d'assez petite taille relati- vement aux Pompiles. f^es résultats obtenus ont été fort encourageants, puisqu'une seule piqûre de l'abdomen entraînait la paralysie. Néanmoins, en raison de l'exiguïté des victimes, ces résultats n'appor- liient pas avec eux une démonstration sans réplique. II fallait trouver, sur Tabdomen d'Araignées de taille correspondant à celle des Pompiles, un point vulnérable éloigné des centres nerveux. Or, chez la plupart des Araignées, la région de l'orifice anal et des filières est un lieu de moindre résistance. Là, le daid des Pompiles traverse le tégument et paralyse les victimes rapidement, presque instantanément. Le temps écoulé entre la piqûre et la paralysie est sensiblement aussi court que quand le dard pénètre par un point ou un autre du céphalo-thorax. Cette fois les résultats sont tout à fait démonstratifs; je les ai obtenus avec six espèces de Pompiles sur une quarantaine d'Araignées, appartenant à dix-neuf espèces, quelques-unes d'un volume très supérieur à celui des Pompiles. Chez deux d'entre elles ([uclques secondes se sont écoulées entre 1 opération et la paralysie ; mais celle-ci est survenue brusquement, foudroyant l'Araignée qui courait rapidement sur la table. Le venin des Pompiles possède donc, relativement aux Araignées, un grand pouvoir de diffusion. Il s'ensuit que le dép<~il de ce venin à proximité des centres nerveux n'est pas nécessaire pour provoquer la paralysie. L'étude anatomique des Araignées permet d'ailleurs de se rendre compte que, dans les conditions normales, le dard n'atteint pas fréquemmentle ganglion. Celui-ci est, en elTel, protégé par un plastron résistant qui le déborde en tous sens, et particulièrement en arrière; par suite quand le Pompile pique la membrane abdomino-thoracique, le dard, dirigé presque verticalement en haut, passe très loin du ganglion. Il ne s'en rapprocherait, s'il avait une longueur suffisante, qu'en glissant au contact de la face interne du ster- num, et parallèlement à lui, ce qu'il ne peut faire. En réalité, si le Pompile pique certains points de préférence à d'autres, il ne choisit nullement les points correspondant aux centres nerveux ; son aiguillon transperce les surfaces vulnérables qu'il rencontre. Le Cerceris, avec le Bupreste pu le Charançon, ne fait pas autrement. ()uanl à l'efîet produit par le venin inoculé dans la région anale, il C. R., 1917, 2' Semestre. (T. 165, N' 20.) ^9 682 ACADÉMIE DES SCIENCES. présente tous les degrés de la paralysie, jusqu'à la mort. Dans plusieurs cas, les viclimes, quoique inertes, vivaient encore au huitième jour, au moment où je les ai plongées dans l'alcool, en vue d'une détermination ultérieure. Ces différences ne tiennent nullement, d'ailleurs, aux espèces mises en présence ; Marchai (1887 et 1893) en a observé d'analogues dans les conditions naturelles et en a conclu qu'il n'existait aucune séparation tranchée entre les tueurs et les paralyseurs. De plus, les Peckhani (1898) et Maigre (1903) ont constaté que les larves d'Ammophiles se développent aussi bien sur un cadavre que sur une chenille simplement paralysée. Des données complémentaires permettent de généraliser ces résultats. La force de pénétration du dard des divers Hyménoptères vulnérants n'est guère supérieure, toutes choses égales, à celle du dard des Pompiles. J"ai pu m'en assurer en faisant piquer des Araignées de même espèce {Tegenaria parietina) et sensiblement du même âge par des Cerceris, des Philanthes, des Bembex, des Sphex, des Tachytes, des Eumènes; le tégument des chenilles, même de petites dimensions {Olei/ireutes, Carpcapsa, Slrenia), leur résiste également. Et ceci s'accorde avec les relations des Peckham, de Marchai, de Maigre spécifiant que les Ammophiles piquent les chenilles au niveau des intervalles segmentaires où la peau est le plus mince: en outre il ressort de récits de Fabre, et contrairement à ses affirmations, que les larves de Cétoine elles-mêmes ne sont pas molles en tous points. Il faut donc renoncer à distinguer les victimes qui n'auraient qu'un petit nombre de points vulnérables de celles qui seraient vulnérables par la surface entière de leur corps. En aucun cas, l'abdomen du paralyseur ne cherche ni ne reconnaît un point déterminé; il se déplace à l'aventure et l'aiguillon ne pénètre que s'il rencontre une surface de moindre résistance : la rapidité de la rejiconlre est essentiellement fonction de la position relative initiale de l'agresseur et de la rictime, ainsi que du nombre des points rulnérables. Parmi ces derniers, il n'en est pas de privilégié; les dispositions anatomiques du système nerveux ne jouent qu'un rôle secondaire; où que l'aiguillon pénètre, le venin produit un effet rapide, quel que soit le paralyseur et quelle que soit la victime. Non seulement je n'ai trouvé aucune spécificité entre Pompiles et Araignées, mais encore le venin des Pompiles peut paralyser de jeunes larves de Cryllidés en pénétrant par le cou, ou des chenilles en pénétrant à la région moyenne du corps; de même, l'un quelconque des vulnérants ci-dessus énumérés paralyse une Araignée en la piquant dans la région anale. Le venin est plus ou moins actif, la paralysie plus ou moins marquée et plus ou moins durable; il peut y avoir des cas SÉANCE DU 12 NOVEMBRE 1917. 683 d'immunité, mais le pouvoir de diffusion ne diffère pas sensiblement d'un animal à l'autre. Tels sont les faits essentiels qui ressortent de mes expériences; ils pro- jettent à coup sûr quelque lumière sur une question jusqu'ici fort débattue. Joints à d'autres encore inédits ils aideront à établir, dans ses traits géné- raux, une théorie scientilîque de l'instinct. lîMBRYOGÉNiE. — Sur les caractères spéciaux (jue présentent, aux diffé- rents stades de leur développement, les Bivoltins accidentels qui se produisent chez le Bombyx du Mûrier. Note de M. \. Lécaillox, présentée par M. Henneguy. .T'ai exposé, dans une Note récente ('), des faits relatifs à l'apparition de Bivollins accidentels dans une race univoltine de Vers à soie et à l'explication qu'on peut en donner. Lorsque, en Sériciculture, ces Bivoltins se produisent, on n'en fait pas l'élevage. Tour recueillir les cocons peu nombreux qu'ils pourraient fournir, il serait en effet indispensable de recommencer une série de travaux coûteux. Mais, au point de vue biologique, les Bombyx en question sont intéressants parce qu'ils semblent représenter, dans l'échelle dps transformations que peut subir une race ■univoltine pour engendrer une race bivoltine bien constituée, un échelon important. Et comme, d'autre part, il existe aussi, chez le Bombyx du Mûrier, de nombreuses races et variétés qui se sont formées, suivant des processus inconnus, au cours des siècles pendant lesquels l'homme s'est bidonné à la Sériciculture sous les climats les plus divers, il est permis de penser que, si le cas des Bivoltins accidentels était bien élucidé, il permettrait de mieux comprendre les autres phénomènes de variation qui se sont produits ou qui peuvent encore se produire dans l'espèce dont il s'agit ici. Pour celte raison je crois utile de faire connaître quels furent les caractères •spéciaux des Bivoltins qui apparurent dans mes élevages et que j'ai étudiés à tous les stades de leur développement. a. Les trois pontes où j'ai observé des cas de bivoltinisme accidentel étaient constituées par des œufs si pauvres en matière colorante jaune, qu'ils paraissaient presque complètement blancs. Elle? différaient donc nettement, par leur composition chimique, de celles des Univollins ordinaires qui, (' ) Comptes rendus, t. i(i5, 1917, p. 600. 684 ACADÉMIE DES SClKMCKS.. dans mes élevages, avaient la couleur jaune habituelle. Or l'accumulation de matière jaune, dans le vitellus des œufs de Bombyx, se produit en conséquence de réactions chimiques qui ont lieu, pendant la période d'ovogenèse, dans l'organisme et dans les ovules eux-mêmes. 11 est donc juste de dire que les conditions d'élevage où sont placés les L nivoltins agissent, quand elles déterminent la production de Bivoltins accidentels, en modifiant d'abord la composition de l'œuf. On peut même ajouter que cette modification porte avant tout sur la composition chimique du vitellus. />. Pendant le développement embryonnaire des Bivoltins accidentels on n'observe, dans l'cr-uf, cjue les faibles changements de coloration que j'ai signalés précédemment. Dans la ponte fécondée qui, dans mes élevages, produisit 377 chenilles bivoltines, voici quels furent ces changements : au quatrième jour après la ponte, quek|ues œufs passèrent de la teinte jaune très pâle à la couleur faiblement rosée; au cinquième jour, un assez grand nombre d'autres 7 jours et n'avoir atteint que la moitié environ de la taille normale; 2 s'échappèrent au moment de la montée et 8 périrent avant de subir la première mue. Or dans lous les élevages il peut y avoir de semblables déchets avec des Vers à soie appartenant à des races bien constituées. d. Aux autres stades du développement, c'est-à-dire chez la chrysalide et le papillon, je n'ai pas remarqué de différence appréciable entre les Biv.ol- tins accidentels et les Univoltins uormaux. L'accouplement et la ponte des ipufs n'eurent rien de spécial non plus chez les premiers. Le nombre d'as-ufs pondus par les femelles bivoltines accidentelles correspondit également à celui que l'on trouve chez les L'nivoltins ordinaires. A 16 heures et quart, l'Acadénije se forme en comité secret. La séance est levée à 16 heures trois quarts. A. Lx. 686 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. UuVRAIiES REÇUS DANS LES SÉANCES AGIT 1917 {suile tl fin). Les Serbes: population rurale et urbaine, vie intellectuelle, religion, politique. Conférence faite à Lyon, le 28 mai 1917, par Iovax Zljovic. Paris, Laliure, 1917; i fasc. Charles de Lasteyrie, agronome, économiste et naturaliste, candidat à l'Institut national, par Louis de Nussac. Extrait du Bulletin de la Société scientifique, histo- rique et archéologique de la Corrèze, t. \XXL\', p. 282-294. Brive, 1917. Observations séisme graphiques faites à l'Observatoire météorologique d'Upsala de, septembre 1912 à avril 1917, par Sve.\ Landin. Upsala, Observatoire météorolo- gique, 1917; 1 fasc. Canada. Ministère des mines. Commission géologique; Mémoire 7o, n° 10 de la série anthropologique : L'art décoratif chez les tribus indiennes du Conneclicut, par Frank-G. Speck. — Division des mines; n° 214 : Industries métallurgiques du cuivre au Canada, par Alfred W. G. Wilson; — n° 333 : Recherches sur le cobalt et ses alliages, faites à l'Université de Oueens, de Kingston, Ontario: troisième partie : Galvanoplastie au cobalt, par Herbert T. Kalmus; — n" 386, bulletin n° 12 : Recherches sur un gise- ment de phosphate signalé dans V Alberto, pai- Hlgii S. de Schmid; — Commission géologique; n" 103< : La région cuprifère de U hitehorse, territoire de Yukon, par H. -G. Me. Connell; — n° 1236, mémoire 32, n° 25, série géologique : Portion des divisions minières de Portland canal et de la Skeena, district de la Skeena, C. B., par R.-G. Mr. Connell; — n° lo95, mémoire 41. n" 38, série géologique : Flore car- bonifère des « Assises ci fougères » de Saint-Jean I\ouveau-Brunswick, par Marie (L Stopes; — n° 146'i-, mémoire (18, n° .')9, série géologique : Une reconnaissance géologique entre Golden et Aamloops, C. B., le long du chemin de fer canadien du Pacifique, par Réginald-.^ldwobtii Daly. <>lia«a, Imprimeiie du Gouvernement, 1917; 8 vol. in-S". Report of the eighty-si.il/i meeting of the Britisli .issociation for the advance- menl of science : Netvcastle-on-Trne : 1916. London, John Murray, 1917; i vol. in-8°. Results of atmospheric-electric observations madc aboard the Galilée (1907-1908), and the Carnegie (1909-1916), by L. A. Hauer and W.-F.-G. Swan.n; — Tlie magne- tic work of the Galilée (1900-1908), by L.-A. Baler, W.-J. Peters and J.-A. Fle- ming; — The magnetie nork of the Carnegie (1909-1916), by L.-A. Bauer, W.-J. Peters. J.-P. Ault and J.-A. Fleming; Some discussions of ihe océan magnetie work SÉANCE DU 12 NOVEMBRE I9I7. 687 (1905-1916), by L.-A. Bal'er and W.-.l. Pkters. Washington, Carnegie Institution, s. d. ; 3 vol. in-40. Tlie John Crerar Lihrarv: twenly-second annaal report for Lhe year 1916. Chicago, 1916; I f'asc. Nuove ossercazioni di leralologia florale iiidla Digitalis purpurea /-,., par Gio- vanni-Battista de Toni. \enezia, Carlo Ferrari, 1917; 1 fasc. in-S". Junta de Ciencies nalurals de Barcelona. Musei Barcinonensis scienliaruni natura- lium opéra; séries zoologica, II : Inslruccions als recol. leclors d'Ans, per I. de Sagarka; — VII : Les serps de Cnlatuiiya, Nota monogràlîca per Joaqlim Maluquer i NrcoLAf. Barcelona. Museu Mariorell, 19(7; 2 fasc. in-8°. Reiisla do Museu Paulista, publicada por II. von Iherim;, vol. 1\. Sào Paulo, Diario officiai, 191 4; i vol. in-8°. Icônes plantarum formosanarum nec non et conlribuliones ad Jloram formo- sanam. auctore Bu.nzo IIavata, vol. VI. Taihoku, published by the bureau of produc- tive industries, Government of Formosa, 1916: i vol. in-8°. An account of llte crustacea of /Vonvay witli short descriptions and figures of ail the species, by G.-O. Sars; vol. VI : Copepoda cyclopoida, parts VII and VIII : Cyclopidae {concluded), ascomyzonlidae : — parts IX and X : Ascomyzontidae {concluded), acontiophoridae. myzopontiidae. dyspontiidae, Artotrogidae, can- cerillidae: — parts XI and XII : Clausidiidae. lichomolgidae {part). Bergen, Mu- seunn, 1917; 3 fasc. in-8°. Bergens Muséum. Aarsberetning for \^\4-iQi\h\ — iarsherelning for I9i5- 1916. Bergen, John Griegs, 1913 et 1916; 2 fasc. in-12. Bergens Muséums Aarbok 1914-1915; 2 det og 3 die liefte; — 1915-1916 : Hislo- risk-antikvarisk raekke; — Naturvidenskabelig raekke: i. og 2. Iiefie. Bergen. •John Griegs, igiJ-igiG; 5 fasc. in-12. Stalisliek van den liandel en de in- en uilvoerrechten in I\ederlandsch-Indië. over het jaar igij; deel 1. en 2''. Batavia, G. Kolll, 1916; 2 vol. in-4". (588 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du 29 octobre 1917.) Note de M. V. Crèiwea, Rccherclies expérimentales sur la gravitation : l'âge 588, figure. La figure insérée à ladile page se rapporte à une deuxième Note tle Tauleur qui paraît dans le présent Compte rendu. La figure i ci-dessous doit remplacer celle de la première Note, parue le 2g octobre '9>7- ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI I î) NOVEMBRE 1917. PRÉSIDENCE DE M. l'.u i. PAINLEVÉ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. , THÉORIE DES NOMBRES. — Sur le développement, en fraction continue de Stephen Smith, des irrationnelles quadratiques. Note de M. G. Humbert. l. Objet de la Note. — Ayant eu, pour certaines vérifications, à déve- lopper des irrationnelles quadratiques en fraction continue de Smith, j'ai été frappé du nombre considérable de quotients incomplets égaux à 2 que présentent les parties périodiques de ces développements; de même, dans les développements analogues en fraction continue ordinaire, se mani- feste, bien qu'à un moindre degré, une fréquence nette des quotients incomplets 2 et i. Les deux faits ont d'ailleurs entre eux une relation étroite. L'explication du premier est l'objet de cette Note. Dans une première partie, j'expose, pour le développement de Smith ^un nombre quadratique, des résultats assez analogues à ceux de la théorie des fractions continues classiques; dans la seconde, je considère simultanément les développements de plusieurs irrationnelles quadra- tiques associées, en nombre égal, selon les cas, à trois, deux, ou même à un, dont la première est arbitraire et qui sont modulairement équivalentes entre elles : chacune d'elles, dans son développement de Smith, donne lieu à une période, et je fais connaître, pour la somme totale des quotients incomplets de ces périodes, une formule très simple, d'où l'on conclut de suite que, parmi ces quotients, il en est nécessairement d'égaux à 2. C'est évidemment l'explication du fait signalé plus haut. Dans une prochaine Note, j'indiquerai des relations qui lient les périodes d'un groupe d'irrationnelles associées et la période du développement de l'une d'elles en fraction continue ordinaire. G. R., 1917, r Semestre. (T. 105, N° 21 ) 9*^ 690 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2. Périodicilé. — Soit (a, b, c) une forme quadratique binaire indéfinie, de déterminant D non carré, et proprement ou improprement primitive; je désignerai ses racines par co' et w, en supposant w > o ; C sera la demi- circonférence décrite, dans le demi-plan, sur le segment w'w, de Ox, c®mme diamètre. r sera, comme dans des Notes antérieures (I et II) ('), le groupe des substitutions modulaires (Xp— f^V=l), où A + p et (j. + V sont pairs; à F con-cspond une division, A, du demi- plan en triangles curvilignes (ibid.). On voit immédiatement que les substitutions \œ, r; Ax + vy, u-x -h py qui changent (a, b, c) en elle-même, et qui sont de F (c'est-à-dire pour les- quelles A -4- p et IX 4- V sont pairs) sont les puissances de l'une d'entre elles, S. Cela posé, il est évident que C et la droite x — co, quand on suit ces lignes dans le demi-plan en se dirigeant vers le point w de O:^', Unissent par tra- verser les mêmes triangles de la division A, et par les traverser de la même manière (Note I). Or si G traverse «„ -i- i triangles de pointe jo„ : qn^ et dans un certain sens (positif ou négatif), C traversera aussi, dans le même sens, a„+ I triangles de pointe ( p„ ; q,t)'è, transformée de p„ : 7,, par S : cela ré- sulte de ce que la substitution modulaire S, qui est de F, n'altère ni C, ni la division A. Dès lors, l'interprétation géométrique (Note I) des ■211,, et des i„ montre immédiatement que, dans le développement de Smith, ponr co, (■) " = ^^«'+^.._ U' = ±'), il y aura, à partir d'un certain rang, une périodicité pour les 2a,, et une périodicité correspondante pour les t„. Si là période est 2»l,,+ 2 «li- rions la désignerons par 2wj^' 2 m", (£;:-±l), (') Comptes rendus, l. 163, 1917, p. 211 el 253. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1917- 691 Cl la période ainsi déterminée, à l'aide de S, sera dilc la période normale de fo. 3. Période mijiima. — Comme c'est le cas pour les fractions continues ordinaires, la période normale n'est pas toujours la période niininia. 1° Si a et r sont de même parité, la période normale est la période mi- nima quand l'équation /' — D;r=: — i n'a pas de solutions entières; quand elle en a, la période normale est la période ininima répétée deux fois. 2<* Si a et c sont de parités contraires, la période normale est toujours la période minima. Le npmbre des £, égaux à + i est toujours pair dans la période normale, toujours impair dans la période minima, quand celle-ci n'est pas la période normale. 4. Périodicité simple. — La condition nécessaire et suffisante pour que co (positif ) ail un développement périodique simple est que co^i, co'-<^i. Pour étendre ce résultat au cas de co négatif, il faut adopter, pour to, un développement (0 où les 2a, soient tous négatifs : ce serait celui de |co| où l'on aurait changé les signes de tous les ({uotients incomplets, 2a,, sans toucher aux £,. Alors : La condition nécessaire et suffisante pour ipie co (c/e signe quelconque ) ait son déi'eloppement de Smith simplement périodique s'exprime par \(m\^ j , I co I <:^ I . Ou encore : Les formes (a, h, c) dont une racine donne lieu à une fraction de Smith sinipleme?it périodique sont les réduites ou semi-réduites principales (mod2j; la racine en question est, en valeur absolue, la plus grande des deux racines. Piappelons que (a, h, c) est réduite principale si l'on a r/ + c pair et (a + (?)- — 4^' négatif; semi-réduite principale si a + c impair et (a + c)- — '[Ir r c est pair ou impair. h. Propriétés du déi,'eloppement . — Soit (P) lal' ic^^ . . . -?«;; la période normale du développement de co, racine positive de {a, b, c) : 1" Le nombre des réduites principales ( si a -i- c pair), ou celui des semi- 692 ACADÉMIE DES SCIENCES. réduites principales (si rt + c impair), qui équivalent à (r/, b, c) dans Y [c'est-à-dire qui équivalent à (a, b, c) par une substitution où A + p et a-f- V sont pairs] est le double du nombre, n, des termes de la période normale (P). ■2° Le nombre total des réduites (ou semi-réduites) principales et secon- daires, qui équivalent à (o, è, c) dans F, est la somme S(a/,-i- i) étendue aux quotients incomplets, ia^, de (P); celui des réduites (ou semi-réduites) secondaires est i (^//, — i). 3° Le nombre des réduites (ou semi-réduites) jo/v'wrv'^a/e* (a, p, y) équi- valentes à («, b, c) dans F, pour lesquelles ay < o, est le double du nombre des i^ égaux à -1- i dans (P); celui des (a, |î, y) analogues, pour lesquelles ay > o, est le double du nombre des e égaux à — i . 4° Le développement de la)'|, où w' est la seconde racine de (o, b, c), a pour période normale (P) retournée, c'est-à-dire 2a5" • 2af,"j,' ... 2 a 2' 201^". Il va sans dire que deux irrationnelles quadratiques, équivalentes dans F, donnent lieu à la même période normale, à une permutation circu- laire près. 6. Irrationnelles associées. — Soit C une classe primitive de formes indé- finies de déterminant D : les formes de C se répartissent en sous-classes, C, dont cbacune renferme les formes de G qui s'équivalent dans F. D'après les résultats de la Note II, le nombre des G' se détermine ainsi : 1" Si G est une classe proprement primitive, il y a deux ou trois sous- classes G', selon que «„ est impair ou pair, dans la solution positive mini- mum (t„, //„) de /- — Dm- = i ; 2" Si G est une classe improprement primitive, il y a une ou trois sous- classes G', selon que u, est impair ou pair, dans la solution positive mini- inuiii (/, , it,) de t'- — D;r' = 4- Ghoisissons maintenant, dans G, une forme {a, b, c) quelconque, ayant une racine positive, w; elle appartiendra à l'une des sous-classes G'; dans cbacune des autres sous-classes, choisissons de même arbitrairement une forme, dont la racine modulairement équivalente à co soit positive. Nous avons ainsi des irratioimelles quadratiques w, w', ..., en nombre égal à trois, deux ou un, modulairement équivalentes, et nous dirons que 10', ... SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1917. .69.3 sont associées à (o, on que to, w', ... foriueiit un gi'oujip de nombres (quadralifiues) associés. A ces nombres répondent respectivement, dans leur développement de Smitli, des périodes normales : celles-ci demeurent les mêmes, à une per- mutation circulaire près, quand on choisit différemment les formes de racines w, w', . . . dans les mêmes sous-classes. 7. Formules fondameni aies. — Représentons ces périodes normales par i 2 rt",' 2 «f^= ... 2 a^" \ ___ l ^'_. ((//, «; , . . . >o; c,, £,',...= 3: 1). •^On ce Tableau ayant trois^ deux ou une lignes (n° 6").' Désignons par ÎN(+) et N( — ) les nombres totaux des £,-, s' , . . . du Tableau (T) qui sont respectivement -f- 1 et — i ; par R^ les réduites ou semi-réduites principales (a, [5, y) d^s sous-classes C, pour lesquelles a(a-|-2^ + YXo etaY>o; par R, celles analogues avec ay <; o. Il résulte aisément du n" 5 (3°), que les nomlnes totaux des R„ et des R, sont respectivement N( — ) et N(-t-). Si maintenant on effectue sur une Ro la substitution modulaire qui transforme les points o, i, ccdeOa? en i,:o, o respectivement, cette R„ devient, soit une R,, soit une réduite ou semi-réduite secondaire apparte- nant à une des sous-classes C, ; et réciproquement. On en conclut que le nombre, Nf — ), des R„ est égal à celui, N(-i-), des R,, augmenté du nombre, —{a, — i ), des réduites secondaires considérées (n°."), 2°). La somme 1 porte ici sur l'ensemble des termes ar/,, -la^ , . . . du Tableau ( T). On a donc la formule fondainentale qui, combinée avec la relation évidente Z, = N(— ) -t- N(-i-), donne les deux relations (2) ■ lai- 2N(-), (3) 2(«,— 2)=-2N(+). Le nombre N(-)-)est, par sa relation avec les R,, égal à celui des réduites de (iauss pour la classe C; il n'est donc jamais nul; il est même pair, puisque, dans toute période normale, le nombre des e égaux à -t- i est pair (n" 3). 694 ACADÉMIE DES SCIENCES. La formule (2) donne un résultat intéressant, d'énoncé facile; la for- mule (3) fournit la solution de la question posée au début de cette Note. Elle montre, en effet, que Z(a, — 2) est négatif, et même supérieur à 4 en valeur absolue; donc, les quotients incomplets ar/,, aa), ... de (T) ne peuvent être tous supérieurs à 2 ; il, y en a an moins 2 A (+), donc sûrement quatre, égaux à 2. Ainsi, quand on développe en fraction de Smitli une irrationnelle qua- dratique quelconque, co, et ses associées (celles-ci étant en nombre deux, un ou zéro), dans l'ensemble des périodes normales obtenues il y a néces- sairement des quotients incomplets, 2a,, égaux à 2. 8. Corollaire. — Si (a, h, c) est improprement primitive et si ;/, est impair dans la solution positive minimum (^,, «,) de /- — Dm- = 4, w n'a pas d'associée (n° 6), et son développement contient dès lors quatre quotients incomplets 2, au moins. Par exemple, soit (a, h, c) = 2X- — 6xy — Gy''; D = 21 ; », = i ; oj, qui est - (3 -+- V2i), n'a donc pas d'associée. Sa période normale est et elle contient quatre 2. D'ailleurs N(+)r=2; N(-) = 4; i«,= 8; v(„._2)^_/,^ ce qui vérifie (2) et (3). Je réserve d'autres exemples pour la prochaine Note. MÉCANIQUE PHYSIQUE. — Expériences de M. Carrière sur le mouvement aérien de balles sphériques légères, tournant autour d'un axe perpendiculaire au plan de la trajectoire. Note de M. Paul Appell. M. Z. Carrière a étudié expérimentalement les trajectoires aériennes de balles sphériques homogènes légères, tournant autour d'un axe perpen- diculaire au plan de la trajectoire du centre; il a trouvé des formes de trajectoires (jui varient très notablement avec la grandeur et le sens de la rotation {Journal de Physique, t. 5, mai-juin 1916, p. lyS). Lorsque la rotation co est nulle, on admet ordinairement que la résis- tance de l'air se traduit par une force U, fonction croissante de la vitesse V du centre, appliquée en ce point et dirigée en sens contraire de Y. Dans ce cas, le calcul semble en accord avec l'expérience de M. Carrière. Lors{jue co est différente de zéro, la raison des changements observés SÉANCE DU 19 NOVEMBRE I917. 6g'") doit être cherchée surtout dans le frottement de l'air sur la surface de la balle. D'après des expériences de Zahni (Alinospheric friction witii spécial l'cferences to Aeronautics, Université catholique d'Amérique) citées par M. G. Eiffel dans son Ouvrage sur la Résistance de l'air (Dunod et Pinat, 1910, p. iod), la loi de ces frottements élémentaires est loin d'être simple et il paraît bien difficile d'en tirer des conséquences rigoureuses dans la question actuelle. Je pense qu'on pourrait arriver à expliquer les formes de trajectoires trouvées par M. Carrière, en admettant, pour représenter l'efl'et global de la résistance et du frottement de l'air, l'hypothèse suivante. Le mouvement du centre de gravité est le même que si ce point était sollicité par le poids et par une force R, croissant avec la vitesse V de ce point, faisant avec le vecteur opposé à V un angle aigu a, positif ou négatif suivant le sens de la rotation w, nul avec eu, et variant avec w. Cette hypothèse revient à dire que tout se passe comme si, la résistance R étant opposée à V quand a» ^ o, la rotation co faisait tourner le vecteur R, en sens contraire de w, d'un angle aigu a fonction de w. Sur une petite étendue de trajectoire, co restant sensiblement constant, l'angle aie serait aussi. Je compte développer, dans un autre Recueil, les conséquences de celte hypothèse. Si l'on admet que R croit proportionnellement à ^ , a étant constant, les équations du mouvement prennent une forme linéaire facile à intégrer. En supposant la loi de R quelconque, les formes rectilignes de trajectoires trouvées dans certains cas par M. Carrière s'expliquent aisé- ment : les conditions dans lesquelles elles se produisent permettent de déterminer a. ÉLECT10i\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Correspon- dant pour la Section de Rotaniijue, en remplacement de M. Julius Wiesne/\, décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant 4}y, M. Farlow obtient 38 suffrages M. Scott » I suffrage M. Fari.ow, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. 6()G ACADÉMIE DES SCIENCES. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance : Stanislas Meumeu. Histoire géologicjae de la mer. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les séries des polynômes de Legendre. Note (•) de M. W.-H. Youn«. 1. Dans la recherche de conditions suffisantes pour la convergence de (!) ^an\\,{coiO), n = 0 où, la série étant une série de Legendre, (2) «..,=•(/(+ i) f /{cos,0)P„{cos.e)s.\n9ilO. on n'a pas, jusqu'à présent, tenu compte de la condition nécessaire que le terme général de la série tende vers zéro, ou, dans le cas de la série (i), que (3) lini^ = o. Dans une Note récente, j'ai montré la simplification qui provient de l'introduction de cette condition nécessaire parmi les conditions suffi- santes; il s'agissait d'une série trigonomctrique qui, intégrée terme à terme, converge vers une intégrale dans un intervalle (a, |3). J'ai nommé une telle série une série It. F. Dans la présente Note, j'emploie la théorie des séries R. F. pour démontrer le théorème suivant : TiiÉoiiiùME. — La série de Legendre de /(cos^)), si elle vérifie la condi- tion (3), se comporte en un point intérieur (au sens étroit) de l'intenrilfe (o < a; <[ ~), comme la série de Fourier de y^(cosô). (') Séance du 29 oclobre 1917. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1917. ^97 2. Heine a donné l'expression asyniptotiqiie suivante : (4) P„(cOs9)r.:Q„(5) + 0«"% OÙ (5) Qn=\/ -^— fi (' — 1 h — )cosM„+ ( ^ + — )col(/slno,„ + C « ' \/coséc'' 9 cos 01,, ; A, l) et C étant des constantes, indépendantes de n^ et «« = (« + ;;)5-5- Posons 0 = i>; ; nous obtenons, après un calcul facile, DO ac * _ (G) \Ain^2c 7 rt„Q„^/ [ A,, cos«c + B„ sin« -3 i -{- C cosécr^i ; \ ^,, /; - cosw,,, « = i « — 1 rt — I OÙ, en raison de ( 3), (7) iini A„ ^ liin B„ ^: o. n — 30 3. Nous allons montrer que la série ao 00 (S) ^ V„ = V j A„cos«c + B„ sin«3 | est une série U. F. dans l'intervalle fo < r < M- La série intégrée de la série (i) converge uniformément vers / /"cosO r/0 dans tout intervalle (2a, 2^) où o <[ 2a < G <; 2^ < t. Ainsi, si nous désignons par 0,(2:;) et 0.(2^) les fonctions continues, (9) CP,r=2«''(P«-'^")' n = 1 (10) a.) = ^rt„rt ^ cosco„, n = 1 nous obtiendrons dans tout intervalle (a, Jî ), où o <^ a <; ; < [i <; - , /_, / \'„ f/; = / ; v'*'"^2; [/(C0S2;) — 91(2;)] — G coséc2; Oo(ac) I f/s. (1 = 1 C. K., 1917. a- Semestre. (T. 1C5, N' 21.) yl G9H ACADÉMIE DES SCIENCES. La série (8 ) est donc la série K.F. dans l'intervalle f o < r- < ^ j de la fonction qui se trouve sous le signe / dans ie second membre de (11). '1. La théorie des séries R,F. nous apprend que la série (8) se comporte, en chaque point - où a^^^jB, exactement comme la série de Fourier de la fonction associée, l'allé converge donc en tout point c: pour lequel les séries de F'ourier des fonctions suivantes^sont convergentes : v/siiT'2:-/(cos2c), ^/sin^o j 3,(2:). coséca; 0)2(2^) ; cette convergence aura lieu quand les séries de Fourier des fonctions sui- vantes sont convergentes : /(G0S2;), o,(2c) el 00(2:). .5. Mais les deux dernières séries convergent uniformément, çi, et z,., étant des intégrales. Pour démontrer ceci, calculons, en utilisant ( \) el (.)), -^;p„(cos())-o„(5)i = «coséc&;cos9P„-p„_,;- -^=0/^^ Par suite, et en raison de (3), la série dérivée 'de (9) converge unifor- mément. La somme ç, de la série (9) est donc une intégrale. D'autre part, ^., est aussi une intégrale, car (lo) est obtenue en intégrant terme à terme la série de Fourier d'une fonction de carré sommable. 6. Nous avons donc démontré que la série R.F. (8) se comporte en chaque point de (a, (3) comme la série de Fourier de /(cos2:). Mais, notre série de Legendre (1) est la somme de la série R.F. et d'une série uniformément convergente. Le théorème du paragraphe 1 est donc démontré. De plus, même si la condition (3) n'était pas vérifiée, la conver- gence de la série de Legendre par les moyennes de Cesàro résulte immédia- tement de celle de la série de Fourier. 7. Faisons les remarques suivantes : Tout d'abord, il ne serait pas nécessaire de supposer connue la propriété des séries intégrées des séries de Legendre, (|ui vérifient (3), d'après laquelle ces séries convergent vers une intégrale. Il suffirait de recourir à la seconde série intégrée, qui converge uniformément vers / dfi / /■(cosO)û?0 SÉANCE DU K) NOVEMBRE I917. 699 en raison de (2) et de (3). dette propriété apparaît alors comme corollaire. D'autre part, l'expression (2) n'entre dans notre raisonnement que dans rétablissement de cette dernière propriété. Par suite le théorème du para- graphe 1 reste vrai pour toute série de la l'orme (i) qui vérifie (3), sans nécessairement vérifier (2), pourvu que la série intégrée converge vers une intégrale dans l'intervalle considéré. Finalement il importe de remarquer que notre raisonnement s'applique, mutalis mulandis, à un grand nombre de séries d'autres fonctions. MÉGANIQUE RATIONNELLE. — liéducliori de l'équation des jacohieiis rritù/Kes . Note de M. Pikrre Hi'mbert, présentée par M. AppcU. Les axes de l'ellipsoïde de référence étant d', b', o, considérons ré([ua- tion des jacobiens critiques telle que l'a donnée Poincaré, ,^ ^ R,S, RS ' ' 3 2/1 + 1 pour une figure d'équilibre d'ordre pair, où R = {p^-y.,)ip'--y.,).... Prenant pour variable p- = r, nous poserons ¥{r)^\Jr{r-b'){r~-a-), R S et nous désignerons par M la quantité — ^, c'est-à-dire l'une ou l'autre des expressions /■ r" dl (r— a') {,---/>-) r" dt qui sont égales par suite de la première équation de Poincaré, H, S, _ RA 3 ~" 5 ■ Nous supposerons M déjà calculé en fonction do /•, et nous chercherons à réduire «i"(p) à une forme simple. Désignons par A et B les polynômes de degrés respectivement inférieurs à ceux de R' et de R, tels que AR + BR' = I ; 700 ACADÉMIE DES SCIENCES. et rappelons les équations de condition qui existent entre a^, Ir et les a, OU a, a, — 6^ a,— rt- K'(a,) F(^,) H' (a,)' De ces équations on peut aisément tirer la formule suivante (') (a) B(o) B(6^) B(«-^) _ R(o) "*" HY/Ô '^ '^(«') ~ °' Ceci posé, nous écrirons RS R"- di ■' /•" AR + i R^ r AR + BR' rf£ F 11-' / aL ■2 /t -H I ~ T J^. ÏF(7]T(T) ou, après une intégration par parties, RS BR R- r dl i A + R' BF' (3) RS BR R- /• t « -+- I 3 r 11 F V R RF La décomposition en éléments simples nous donnera A + B' _ _ A^ _ Ëil! ~ _ v" R"(«/) '^(^.) R ~ R' ' HIV"" — J IV-(a,)(/- — 2^,)' D'après (i), cette dernière somme est égale à B(«,)F'(z,) Zd R'(a,)F(a,)(/- y-.) égale elle-même à B(/-)F'(/-) i_ R(r) F(/-) 3 /■R(o) I R(A^; I B(«^) /?■- lU^-) /■ — rr" H(n-) comme on le voit en décomposant en éléments simples la fraction ration- nelle 2 B(/-)F( /■)!■•'(/■) • R(/)F=(r) ,(') \oir, pour la démonslration, la Noie : Simplification d'une formule de M. tJit[)ouuo\- (Comptes rendus, t. 1()2, igiG- p. 4')- . * SÉANCE DU 19 NOVEMBRE T917. 70I En portant ces expressions dans (3) et tenant compte de (2 ), il viendra f*^ RH R'- r dt\ 1 F' H(o) 3 B(o) rTm " '.îF 2 J,. F j 2 F H(o) "^ 4< H(o) a"- — b- \i{a'-) _ H ( b'- ) 4 {t — a^){t~b'- et, par conséquent, RS RB R'- B(o) R\ J 3 B(o) i a^ — b^ \y>{a') B(//^) •2rt-Hi ~ îF "^ 4F R(o)^ 4 (■itl\{o)^ 1 {t — a'){t — b'')l\\{a^) \\{h'-) En remontant par un calcul inverse, on voit que l'expression qui multi- R - plie -^M est égale à F' lî(o) ^ BP _ A + B' F R^ÏÏJ "^ ^ RF ^' R ■ Portant enfin dans c^ et posant 2 R (o) n{r) nous obtenons, après réduction, f (,.) = _ î!!ill[2Mn"— P]. C'est l'expression que nous nous proposions d'obtenir. Elle est beaucoup plus simple que celle qu'a donnée M, Liapounov, où figurent des fonctions symétriques des racines du polynôme R, d'un calcul long et ardu. Celle-ci pourra se calculer sans que l'on connaisse les racines de R. RADIOLOGIE. — Nomd appareil, fluorométrique pour le dosage des rayons X. Note de M. H. Ghilleminot, transmise par M. Villard. Le dosage de l'efficacité d'un rayonnement X sur les différents tissus de l'organisme implique seulement deux mesures, comme je l'ai indiqué anté- rieurement (') : 1° La mesure de l'intensité du rayonnement incident; 2° La détermination de sa qualité. En effet, connaissant ces deux mesures, on a tous les éléments nécessaires (') Comptes rendus, t. lOo, ■y!7, |). 4'J2. 702 ACADEMIE DES SCIENCES. pour connaître la répartition au moins approximative des doses efficaces dans les tissus. Or si la détermination de la qualité est des plus faciles à l'aide du radio- chromoniètre de Benoist ou de ses dérivés, celle de la quantité est beaucoup plus difficile. Le médecin qui dose, avec les procédés couramment employés et à l'aide de l'unité H, l'énergie radiante qu'il croit distribuer aux tissus patholo- giques, commet habituellement de très grosses erreurs d'appréciation en plus ou en moins, d'où les accidents et les échecs. L'une des principales causes de ces erreurs est que la radiothérapie pro- fonde exige des rayons très pénétrants et très filtrés, et que ces rayon- nements n'agissent pas assez sur les réactifs chimiques pour permettre la précision des doses. La méthode fluoroscopique ne présente pas cet inconvénient. J'ai décrit antérieurement (') un fluoromètre à étalon de radium. 11 a l'inconvénient de nécessiter un étalon d'un prix, élevé. J'ai cherché à substi- tuer un étalon himineux au radium, et à éviter les inconvénients des pre- miers essais qui avaient été faits il y a longtemps dans cette voie par Con- tremoulins et que j'avais tentés moi-même sans arriver à une précision suffisante. C'est cet appareil nouveau que je présente aujourd'hui. On regarde au moyen d'une lunette monoculaire ou binoculaire une lunule de verre dépoli ou d'opaline divisée en deux moitiés. Une moitié est éclairée en arrière par la luminescence d'un petit écran de platinocyanure de baryum irradié par le rayonnement X étudié; l'autre moitié est éclairée par une lampe électrique étalon fonctionnant sous un voilage rigoureusement déterminé et dont le rayonnement traverse des écrans de verre bleu, jaune et vert appropriés de manière à obtenir une teinte exactement semblable à celle de la lluorescence du platino-cyanure. Entre ces écrans et la lunule se trouve placé un diaphragme réglable accolé à un verre dépoli qui permet de modifier l'intensité de l'éclairement dans un rapport qui varie de i à 12 environ. Les deux principaux inconvénients des appareils fluorométriques sont les suivants : i" L'écran de platino-cyanure de baryum risque de brunir si on l'expose trop longtemps au rayonnement. Cet inconvénient n'est pas négligeable (') Hadloinélric Ihiiiioscoijiqiie, 19111. Steinlieil, ùdileur. SÉANCE DU If) NOVEMBRE 1917- ']o'^ dans le niiorouicLrc à radium, car il se peut qu'on oublie do rejeter l'étaloii de radium après son emploi. Jl est presque réduit à néant ici, la mesure se faisant en quelques secondes à ,-)o^''" du foyer anticatliodique. l'rali(pi('uuMit, la constance de Técran est suffisante [)Our donner toutes garanties aux mesures pendant un temps prolongé. 2° L'étalon lumineux peut se uiodifier avec l'usage. J'ai évité cet incon- vénient en permettant une vcrilicalion périodique avec un second étalon lumineux dont l'emploi rare assure la constance relative. Ce deuxième étalon est placé, avec ses verres de couleur appropriés et ses verres dépolis, dans un tube de cuivre cpii vient s'adapter à l'extrémité de la lunette de visée des rayons X. Une clef permet de relever l'écran de platino-cyanure pour rendre le champ libre. Dans ces conditions, le voltage des deux lampes étant amené au chiil're indiqué, l'égalité des plages doit être obtenue pour une ouverture déter- minée du diaphragme. Si elle ne l'était pas, on modifierait l'étalon courant en élargissant ou en rétrécissant un dianliraguie fixe adhérant au premier verre dépoli. Le constructeur peut lui-même annuellement vérifier le deuxième étalon à l'aide d'un fluoromètre au radium. Appareillage accessoire. — A. L'appareil peut servir de qualitomètre grâce à un filtre d'aluminium qu'on peut, à l'aide d'une clef, abaisser devant l'écran de platino-cyanure. B. Une règle à calculs de quantité permet de connaître l'intensité du rayonnement à toutes distances auxquelles on traite les malades. C. Une règle à calculs de qualité indique, en fonction de l'intensité avant et après le filtre, la force de pénétration du rayonnement par l'expression de la fraction transmise. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le mode de décomposition pyrogénée du rnëthanol à haute température . Note de M"'' Egla.vtine Peytral, présentée par M. A. Haller. Quand un composé gazeux est porté brusquement à une température élevée, il se produit généralement une série de réactions rapides dont la nature peut parfois être déterminée, en joignant à la connaissance de la 7o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. masse des corps qui ont pris naissance, celle des coefficients de réaction, après refroidissement du système au bout d'un temps très court. Ainsi le méllianol se décompose à température élevée et dans un temps très court, en donnant de l'hydrogène, du méthanal et de l'oxyde de car- bone; or ces corps peuvent se produire soit conformément aux deux réac- tions siinuUanèes (,) CU'OH = IICHO-H H% (2) CII'OH = CO +2H^ soit par suite des réactions successives (i) CH='OH = IICHO+ HS (3) HCHO = CO -+- M-. Dans le premier cas, le rapport des masses d'oxyde de carbone et d'aldéhyde formées est indépendant dr la durée des réactions, alors que, pour des réactions successives, ce rapport varie avec cette durée et lui est sensiblement proportionnel, quand elle est petite. Soit, en ell'et, x la masse moléculaire d'aldéhyde formée, au bout d'un temps très court A^, et z la fraction de x d'aldéhyde décomposée pendant ce temps suivant la réac- tion (3). La masse d'aldéhyde libre entre les époques zéro et It étant sen- siblement égale à -> on a, en désignant par cla constante de la vitesse de la réaction (3), d'où z= c— \l, 2 ^ = '-\t. Or, en faisant passer, pendant un temps déterminé, un courant rapide et constant de vapeurs d'alcool méthylique dans un tube en platine, de 2""" de diamètre intérieur, ciiauffé, sur une longueur de 11"", vers ii5o". à l'aide d'un bec Bunsen à flamme étalée, on a obtenu les résultats con- signés sur le Tableau suivant. Sur ce Tableau, c, désigne le rapport de la masse moléculaire d'oxyde de carbone à celle de l'aldéhyde trouvée dans les produits des réactions, et p., le rapport -^ d'aldéhyde décomposée sui- vant l'équation (3) à celle de l'aldéhyde formée suivant la réaction (i); eniin, n est le nombre moyen de molécules-milligrammes de gaz qui ont passé dans le tube, par seconde. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1917. 7o5 ,K\périenccs. I. II. III. ~ IV. V. VI. pi i6,7;> ■?.,-:> 2,3.5 2,93 0,87 0,99 0, 0.9't 0,73 0,70 0,74 0,47 Oj.jo n 0,66 0.86 0,93 0,93 1,(3 1,19 fio, o,t)2 o,63 o,6J 0,69 o,.58 o,f)o Toutes choses égales, la durée moyenne des réactions est inversement proportionnelle à «; il en résulte que le produit np.j doit être constant, d'après ce qu'on a vu plus haut, si les réactions qui se produisent sont les réactions (i) et ('^) : l'expérience montre qu'il en est ainsi. Au contraire, les différentes valeurs de p, ne sont nullement constantes. Dans la décomposition rapide du méthanol, dont il vient d'être question, la molécule de cet alcool se déforme donc le moins possible, en donnant un corps qui est encore un composé ternaire ; le méthanal et de l'hydro- gène. Je poursuis l'étude de ces décompositions pyrogénées. GÉOLOGIE. — Le Djebel Tekzim (^Djebilet, Maroc occidental). Note (' ) de M. P. Russo, transmise par M. Ch. Depérel. La chaîne des Djebilet forme au Maroc central une bande monta- gneuse orientée K-W. Le massif principal de cet ensemble est le Djebel Tekzim (1057") dont j'ai pu étudier la plus grande partie. Le Tekzim est une arête orientée, comme la plupart de celles qui forment les- Djebilet, N^E-SS^^ obliquement par rapport à l'axe général de la chaîne, et constituée par un anticlinal couché disparaissant au Sud sous des dépôts récents, coupé au contraire vers le Nord et surplombant la plaine dite El Bahira, dans la région d'Anakyr. La voûte de ce pli, inclinée vers l'Ouest, a été partiellement érodée, mais montre fort bien le noyau central. L'anticlinal est bordé vers l'Est par un synclinal qui, dans la partie nord- orientale de la montagne, s'élève jusqu'au sommet, donnant lieu à un phé- nomène dinversion du relief. Les terrains qui constituent le Tekzim sont de deux sortes : à la base, des schistes plus ou moins gréseux, bruns, gris ou noir rougeàtres; au sommet des calcaires successivement gris noirs et blancs. (') Séance du 12 no\embre 1917. C. R., 1917, V Semestre. (T. 165, N* 21.) 9^ yo6 ACADÉMIE DES SCIENCES. J'ai disliiii^ué dans cet ensemble i\ couclies, dont quelques-unes seule- ment sont fossilifères. La série schisteuse inférieure pourrait être silurienne, mais à partir des schistes gréseux n° 5, les fossiles indiquent nettement l'étage coblencienqui comprend aussi la majeure partie des calcaires, sauf probablement les cal- caires clairs n° 14 qui font sans doute déjà partie de la série mésodévo- nienne. L'ensemble des couches, mesuré dans la région nord-est, où elles sont à peu près horizontales, offre une puissance totale d'environ "ioo"'. , J'ai relevé de bas en haut la série détaillée suivante : 1. Schistes noirs. 2. Schistes et calcaires noirs. '■i. Schistes gris. k. Schistes micacés verts et ronges. 3. Schistes rougeâtres gréseux. G. Schistes bruns gréseux. 7. Scliistes micacés gréseux : Spirifer Esquerrce De Vern. 8. Calcaires gréseux rouge tendre : Ort/iis Beaumonti De \ern.; Spirifer n. sp., court, à 4 plis sur le bourrelet et sur le sinus, identique à une espèce non décrite de Ferrones (collection ICcoJe des Mines et l'niversité de Lyon). !). Calcaires noirs. 10. Grès rouges. 11. Calcaires gris et noirs. 12. Calcaires marmoréens gris, rouges et roses. 13. Calcaires durs chamois clair : Orthis Beaumonti De Vern.; Spirifer sp. peut être du groupe Pellicoi De Vern.; Posidonoinya Par gai De Vern. li. Calcaires gris clair marmoréens : Tiges d'encrines indéterminables. Il paraît intéressant de noter ce fait qu'au Tekzim, comme dans la Mon- tagne Noire, au pic de Bissous, les calcaires inférieurs sont de couleur sombre, ceux du sommet étant au contraire de couleur claire ou à peu près blanche. On remarquera l'analogie des fossiles de ces terrains avec celles des ter- rains de même âge des Asturies, ce qui n'a rien d'étonnant étant donné que les deux régions appartiennent à la même grande province zoologique. D'après les fossiles indiqués ci-dessus, suivant les déterminations de M. Ch. Depéret, il semble que nous ayons alfaire à une série de niveaux paléontologiquement peu différents, appartenant tous au Coblencien. En effet le Spirifer Esquei'rœ provient du Dévonien inférieur des Asturies (Sabero, Ferrones) de même que VOiihis lieaumonti. La première espèce se rencontre aussi au col d'Aubisque dans les Pyrénées et à Néhou dans la Manche, la seconde dans le Coblencien de la Mayenne. On peut donc SEANCE DU 19 NOVEMBRE 1917. 707 constater une grande affinité entre le massif du Tekzim et ces diverses régions. Je rappellerai que M. L. Gentil a signalé vers le fort du 8 mars (région nord-ouest do Lîen Ahmed, Maroc central) une faune coblencienne qui parait très rapprochée de celle du Tekzim. J'ai moi-même trouvé dans le Djebel Ivrarro, à mi-distance entre le Tekzim et le gisement de M. Gentil, et également à 6'"" à l'ouest de Ben Ahmed, des calcaires rouges à tiges de crinoïdes écrasées et de gros Ortlw- ceras restés indéterminés. Il est donc permis de voir là une longue bande de 80*"" de Dévonien inférieur parallèle à la côte actuelle de l'Atlantique. PALÉONTOLOGIE. — Sur un nouveau procédé de reproduction des cloisons d'Ammonoidés. Note posthume de M"'' S. CoiiMMK, présentée par M. Emile Haug. J'ai décrit, il y a un an, un procédé de. reproduction des cloisons d'Am- monoidés consistant à prendre une empreinte galvanoplaslique, qui, redressée sur un plan, peut être tirée à la presse comme une épreuve de gravure ('). Les paléontologistes se sont servis parfois de moulages métal- liques de fossiles, notamment pour obtenir des contre-empreintes de mou- lages: mais l'on n'avait jamais, à ma connaissance, essayé d'imprimer sur papier la trace laissée sur une pellicule galvanoplastique par la ligne de suture des cloisons d'une Ammonite. J'ai fait ressortir tout le parti qu'on pouvait tirer de ce procédé et la possibilité de l'étendre à d'autres empreintes organiques fossiles présentant un faible relief, comme les empreintes de feuilles. J'ai essayé depuis, au cours de ce genre de recherches, d'employer, au lieu de la galvanoplastie, le collodion que Nathorst avait préconisé pour les plantes fossiles, sinon pour les cloisons de Céphalopodes. Son procédé, qui consistait à photographier la pellicule à l'aide d'un éclairage oblique, devait donner des déformations, puisque la plaque photographique repro- duit les ombres du relief et non le relief lui-même. .l'ai pensé qu'un meilleur parti pouvait être tiré de ce mode d'empreintes en plombaginant préalablement la cloison avec soin. Voici comment j'opère : J'étends une couche de collodion d'épaisseur ( ' ) Sur un /loui'eau procédé de reprodaclion des cloisons ci' Antinonoïdés {Conip/es rendus, t. 162, 1916, p. 769). 7o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. moyenne sur la surface d'une cloison que j'ai d'abord plombaginée. Après dessiccation, la pellicule soulevée montre, en noir, la trace de la cloison dessinée par la poudre de graphite enlevée à la fine rainure dans laquelle elle s'était logée. Placée entre deux lames de verre, cette pellicule peut aisément être photographiée par transparence ou bien par réflexion en la posant sur un papier blanc devant l'objectif. Ce procédé, très simple, beaucoup plus pratique que celui que j'ai précé- demment décrit en utilisant le concours de la galvanoplastie, a l'avantage d'être rapide et très peu coûteux. Il est susceptible de donner de très déli- cates reproductions, lorsque la cloison de l'Ammonite est finement gravée à la surface du fossile. PALÉONTOLOGIE. — Application des empreintes au cotlodion à la reproduction des cloisons des Ammonoïdês. Note de M. Constant Niroi.Esco, présentée par M. Emile Haug. L'étude des Ammonoïdês nécessite la reproduction rigoureuse des plus infimes détails de la coquille de ces Céphalopodes. Aux dispositifs employés pour la figuration de leurs cloisons par le dessin direct ou à la chambre claire, dont les différents auteurs se sont contentés depuis d'Orbigny et (^►uenstedt, s'est ajouté, en 1898, le procédé R. Nicklès (') par photogra- phies successives et partielles et, en 191G, celui des empreintes galvano- plastiques. Plus récemment. M"'' Coëmme, l'auteur de ce dernier pro- cédé, avait imaginé en outre (-), peu de temps avant sa mort, d'utiliser, sur les conseils de M. Haug, des empreintes au collodion. Elle s'est servi à cet effet d'un dispositif très ingénieux consistant dans le noircissement à la plombagine des creux cloisonnaires. L'application d'une couche de collo- dion sur la partie à reproduire permettait ensuite la fixation du tracé, la pellicule portant, une fois enlevée, l'empreinte en noir de la ligne de suture. Le procédé des empreintes au collodion avait du reste été employé précédemment par divers auteurs à des objets bien différents : par J. -IL Berry dans des études d'histologie animale; par M. -A. Gaillard dans (') R. NiCKLks, Applicalion de la pholoifraphie an dessin des cloisons des Animo- niles {Bull, \ssoc. amicale des lilèves de VÈcolc des Mines, l'aris. iSga), (-) Voir la IS'ole ci-dessus. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE I917. 709 l'examen des champignons épiphytes; par L. BuscalionielG. Pollaccidans leurs recherches sur les plantes actuelles et sur l'épiderme humain; par L. Joslet A. -G. Nathorst dans l'étude des plantes fossiles. Après de nombreux essais je me suis arrêté à une technique complète- ment différente de celle de mes prédécesseurs et voici le procédé de repro- duction des cloisons que j'emploie actuellement. J"ai préparé le collodion dont je me suis servi en dissolvant du pyroxylène (colon- poudre) ou du celluloïd (mélange complexe de fulmicoton et de camphre) dans un mélange à parties égales d'acétone et d'acétate d'amvle. Le liquide incolore, sirupeux, plus ou moins dilué qui en résulte, est alors associé à io-i5 pour 100 d'huile de ricin ou de glycérine. Le produit nljtenu est étalé sur la surface à étudier; exposé à l'air, il se transforme en une membrane solide, adhérenle, qui détachée donne une pelli- cule transparente, avec la solution ricinée. et laiteuse-opaque, avec la solution glycé- rinée, fine, souple, élastique reproduisant fidèlement les détails et portant en saillie ou en creux l'empreinte de la cloison. La prise de cette pellicule est lente, mais l'em- preinte n'en est que plus parfaite. Par contre, le collodion officinal en solution alcool- étliérée, que j'avais d'abord employé et que j'ai dû abandonner, se prend rapidement et donne une pellicule moins fidèle, trouble et tiès riche en bulles. Le collodion est hygroscopique; hydraté il donne des pellicules opalescentes, ou même laiteuses- opaques lorsque la quantité d'eau absorbée est grande; aussi les pellicules transpa- i^en tes ne sont obtenues qu'avec des solutions fraîchement préparées et sur des surfaces dépourvues de toute trace d'eau. Supposons que la cloison à reproduire se présente en creux; elle est brossée, débar- rassée minutieusement sur toute sa longueur des impuretés, témoins du test ou de la gangue. Si la cloison est fine et faiblement en creux, on la colore avec un mélange de noir de fumée dans de l'huile de lin, lorsque l'échantillon présente une couleur claire, avec du vermillon lorsqu'elle est foncée ; ensuite, afin d'éviter tout étalement ultérieur, on la saupoudre d'un fixatif qu'on laisse sécher et l'on fait tomber quelques gouttes d'uu collodion à o,5-i pour i 00 limpide et sans bulles, gouttes qu'on promène en don- nant à l'éclianlillon des inclinaisons variables, sur la surface cloisonnaire, qu'on recouvre largement du liquide, en ayant soin de le l'aire pénétrer dans les moindres sinuosités. Lorsque celte première couche est solidifiée, on applique successivement à l'aide d'un pinceau plusieuis autres couches d'un collodion à 10-12 pour 100, en opé- rant légèrement et avec rapidité pour ne pas occasionner la dissolution partielle ou totale de la couche précédente déjà solidifiée. Dans le cas où le creux cloisonnaire est profond, on ne le colore pas, la plus grande épaisseur de la pellicule communiquant au tracé de la cloison une teinte plus foncée qui permet la reproduction. Le collodion lluide donne une meilleure empreinte, une pellicule très mince (quelques centièmes de niilliniètre) et sans bulles; pour cette raison on doit l'employer surtout dans le cas des empreintes de cloisons colorées, car avec les gouttes on ne peut limiter la quantité du liquide agglutinatif. Après quelques heures d'exposition à l'air, au bout desquelles le dissolvant est complètement évaporé, on délimite sur la membrane, à l'aide d'un scalpel, une surface englobant largement la cloison et l'on détache avec soin une pellicule uniforme, d'épaisseur variable suivant la taille de l'individu et les yiO ACADÉMIE DES SCIENCES. caractéristiques de la cloison, à laquelle on donne une foriiie conveliable, pour qu'elle puisse, sans déformation, être parfaitement étalée. Mise sous presse (io''s en\iron ) pen- dant quelques heures, puis naontée entre lame et lamelle et lulée, elle constitue un négatif dont on peut se servir pour faire soit un cliché, soit, une projection plioto;i,'ra- phiqtfes. 11 est indispensable de l'agrandir suffisamment, d'employer le papier au ferro- prussialei de dessiner minutieusement el uniformément le tracé cloisonnaire, afin que l'épreuve définitive, réduite par le photoi;raveur, ne contienne que fortement réduites les rares erreurs qu'on a pu commellre. Si l'échantillon est orné de tubercules on procède en deux temps : i° on détache la pellicule en ayant soin de laisser les tubercules recouverts de leur membrane de collo- dion et on la reproduit; ■2° on reporte sur la reproduction chacune des coid'es en col- lodion des tubercules, sur lesquels la cloison chevauche, à sa place respective el l'on photographie l'ensemble. Ert fésuiné, le" procédé des empreintes au collodion doit être préféré à tout autre, parce qu'il permet d'éviter le travail fastidieux et minutieux de la chambre claire; celui des photographies successives, trop coûteux et demafidant une grande habileté photographique; celui plus fidèle, mais moins' pratique, de la galvanoplastie, procédés sujets tous à des erreurs dues aux raccords des dessins ou des photographies, et parce qu'il s'applique à tous les échantillons sans qu'on doive tenir compte de la forme, de la dimension, de la composition lithologique, de l'ornementa- tion, etc., de ce que la cloison est simple ou complexe, externe ou interne, en creux ou en saillie. Ce procédé se distingue en outre par la facilité, et la rapidité du travail. Les dessins obtenus présentent une fidélité telle que deux 'eiïipreintes d'une même cloison, faites dans les mêmes conditions, sont rigoureusement semblables. Les pellicules une fois préparées peuvent être manipulées sans difficulté, conservées et communiquées. ANTHROPOLOGIE. — Rochers à cavités rupitlif ormes el pédif ormes en Macé- doine grecque. Note de M. Etienxk Patte, présentée par M. Emile llaug. Dans le massif montagneux des Krusa-Balkans (Grècg), situé à Go'"' au nord de Salonique, on rencontre en grande quantité des roches gneissiques, des micaschistes et des talcschistes, qui semblent par places passer aux schistes argileux à allure sédimentaire ('). Ces micaschistes opposent aux agents destructeurs des l'ésistances très différentes, certains donnant très facilement une poussière impalpable. 11 se forme ainsi, principalement sur (') Hieo ne permet d'affirmer l'âge archéen des terrains crislallophyUiens des Balkans (IIaug, Traité de Géoloi;ie). . SEANCE DU 19 NOVEMBRE I917. îl Coupt' /O O i Coupe o .maan A 1 O è O I 0 magm o O o ECHELLE-^ ";^ i;;. 1 : lîocher cnlre Bai^ili ri k'araminlli. et coupe en long de la grande cupule. — lig. 2 : l'.ochcr dans le village d'Usemli, avec cupules sur deux lignes parallèles. — Fig. ^ : Kocher .m sud de Pankaraslili; coupe par le rentre d'une cupule et situation des cupules sur le rcpcbcr. — Kig. 1 : Itoclier du groupe de Ivamberli. avec pieds, cupules conjuguées et lignes parallèles de cupules. — Fig. '> : Même groupe avec pieds ( profondeur de I' — S"°) ; coupes de cupules moyenne et grande. — Fig. (i : Sième groupe; lignes parallèles de cupules. — Fi:;. 7: Même groupe; pclites cupules au fond de grandes (a= position douteuse de la 7' cupule ). (uJ L i S R A R Y'^;] ^^/•^ as; . si.. <5»y 712 ACADÉMIE DES SCIENCES. les pentes, des rochers groupés ou isolés qui émergenl du sol comme des petits récifs de forme tabulaire. C'est sur de seuiblables rochers que j'ai observé en plusieurs points du massif des cavités en forme de cupules et de pieds humains. Ces dernières n'ont été observées qu'en un seul point associées aux premières; celles-ci sont beaucoup plus fré((uentes et se rencontrent soit isolées, soit groupées en plus ou moins grand nombre. Le groupement le plus important de ces roches à cavités se trouve dans la montagne non loin de Kamberli, au nord des sources du Galilvo; les rochers de schiste sont étages sur la pente de la montagne qui descend vers la vallée de cette rivière. Sur six groupes consé- cutifs de ces groupements de rochers on voit des cavités des deux sortes. Les cupules varient de dimensions et de forme : Le diamètre varie de 2'"^ ou 3''" à 17"" environ, les plus nombreuses ont de 'i'"" \\ 5"" de diamètre; certaines étant à peine marquées, leur profondeur varie de o"" à 6"" au moins. Leur forme varie beaucoup et peut être celle d'une coupe, d'un calice, être conique ou à bords droits (/ig- 3). (icnéralemcnt, elles sont sur la partie plane du rocher; il en est quelques-unes qui sont sur une partie très inclinée et ont pourtant un fond horizontal, d'autres qui ne peuvent pas retenir d'eau. On peut noter aussi les particularités suivantes : Une cupule provient de l'agrandissement local d'une rainure naturelle. Sur un rocher on voit à côté de pieds et d'autres cupules deux couples de cupules conjuguées, celles-ci assez rapprochées communiquant entre elles par un petit canal (Jîg. '()• ^^^ '^^ autre on voit au fond de deux grandes cupules une cupule plus petite {J'g- "])■ l'^nfin les cupules sont groupées de façons fort différentes et en nombre très variable, de i à plus de 5o. Quelquefois on peut observer des cupules disposées suivant deux lignes parallèles {fig- 2, 3, 4 et G). Les pieds varient également de forme : celle-ci toujours allongée rappelle plus ou moins nettement celle de l'empreinte d'un pas humain; leurs dimensions varient aussi beaucoup, de 4"" à i4''"' de largeur, de 10'"' à 45''" de longueur; leur profondeur peut dépasser 8'"'. Leurs grands axes ont souvent une direction parallèle. Des cavités analogues se rencontrent également sur des rochers de struc- ture semblable au pied des montagnes qui bordent à l'ouest le bassin d'ef- fondrement de Monastir. Toutes ces cavités sont absolument comparables à celles que leD'" Marcel Baudouin a signalées à maintes reprises, spéciale- ment en Vendée ('). Rien ne permet ici de déterminer leur âge. (') M. li.vuuouiN, Moulages de gravures sur rochers {cupules et pieds) décou^'erles à l'île d'Veu (Vendée) {Comples rciidas, I. 1V8, 1909, p. 442-444); Découverte SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1917. ' 7^3 PHYSIQUE COSMIQUE. — Orages niagnctiques, f acides et lâches solaires. Note ( ' ) de M. Henryk Akctowski. De 1882 à 1900, K.-W. Maunder (") enregistre 16 gra/uls orages magné- tiques observés à Greenwich. La somme des aires projetées des taches solaires (ombre et pénombre) observées ces jours d'orages magnétiques étant exprimée par loo, les nombres correspondants des sept jours précédant ces dates sont : Jours — 7 — tî — 5 — 4 — 3 — 2 — 1 o Taclies.... JS 7J 7J 86 99 99 102 100 et les moyennes des neuf jours suivant ceux des grands orages magnétiques sont : Jours -t-i +2 -+-3 -4-4 -i-j -1-6 -1-7 +8 -t-9 Taclies 98 84 72 61 J2 44 38 35 3i En moyenne, il y a donc un maximum de taches solaires la veille des jours d'orages magnétiques. Mais ce maximum n'est pas parfaitement caractéristique, attendu que les deux jours qui le précèdent ainsi que les deux jours qui le suivent fournissent des valeurs pratiquement identiques. De plus, la courbe exprimant les chiffres graphiquement n'est pas symé- trique : il y a moins de taches après l'orage magnétique qu'avant. Ces faits confirment les résultats obtenus par Loomis (") et par Lord Kelvin ( '). Prenant maintenant en considération les chiffres relatifs à chaque orage magnétique, nous constatons que dans un seul cas seulement, dans le cas de l'orage du i3 février 1892, le maximum de taches a coïncidé avec l'orage; que dans trois cas (17 avril 1882, 17 novembre 1882 et 9 sep- d\ine pierre à sculptures de Ivpe néolilhirjue sous des dunes anciennes des marais de ]'endée {Comptes rendus, l. 160, igiâ, p. (Ji4); Découvertes d'un menhir à scul- ptures, tombé sous les dunes de l'intérieur du marais de Mont Saint-llilaire-de-Rie: ( ] endée) {stratigraphie néolitir/ue) {Revue anthropologii/ue, t. SG, 19HJ, n"* 7 et 8, p. 273-291); Les sculptures, et gravures de pieds humains sur rochers : Congrès de Tunis, iç)\3 {A. F. A. S., i()i'\, hors volume). (') Séance du 12 novembre 1917. {-) M. iV. /?. Astron. Soc, 1904, p. 4. (■') {mer. ./. Se. t. .'JO, 1870, p. 167. (') ./. Inst. Electr. En g., t. ïiW, 1916, p. 424- C. R., 1917, -i' Semestre. (T. 1C5, N' 21.) 9^ -14 ACADÉMIE DES SCIENCES. lembre 1898) le maximum a été observé un jour après et dans trois cas (2 octobre 1882, 12 mars 1892 et 20 juillet 189/1) un jour avant l'orage. Donc dans moins que la moitié des cas seulement, le maximum de taches correspond à la veille, au jour de l'orage ou au lendemain. Dans cinq autres cas nous l'observons 2, 3 ou 4 jours avant et, enfin, dans les quatre cas restants, il ne peut être question de corrélation, les maxima s'observant 6 jours avant ou 4, 6 et môme 8 jours après la date de l'orage magnétique. Pourtant, si nous remarquons que l'orage magnétique ne peut pas être provoqué par l'ensemble des taches, distribuées au hasard sur le disque solaire, mais seulement par l'une d'elles émettant, par hypothèse, un pinceau de rayons fi dévié de sorte que la Terre le traverse, il devient évident qu'un maximum de taches dénote simplement une plus grande probabilité qu'un tel cas se produise. I n autre facteur de corrélation nous est fourni par les statistiques des facules solaires. Dans le cas des iG grands orages magnétiques discutés, des minima caractéristiques de facules (aires projetées) s'observent depuis le quatrième jour avant la date de l'orage jusqu'au jour suivant cette date comme suit : Jours — .'1 — 'î —•>■ —I o -I- 1 Nombre de cas i 1 "^ 4 •' '^ Les orages magnétiques sont donc favorisés par la coexistence d'un maximum de taches et d'un minimum de facules. Les quotients des aires occupées par les facules et les taches le prouvent avec plus d'évidence. Les moyennes fournissent en efl'et les chiffres suivants : Jouis avant Forage ... . — 7 — fJ — h — 4 — 3 — 2 —1 0 Rapports 1,28 or.g? i.tuS 0,87 o,83 0,69 o.ij; 0,70 Jours après l'orage. .. . -i- 1 +"?. +3 +'\ -1-."' -1-6 -1-7 -l-S -4-9 Uapports 0.7.S 0,79 o,92 i ,o3 1,21 i,45 1,72 1,99 1,74 En moyenne, la veille d'un jour d'orage magnétique est donc caractérisée par un minimum du rapport des aires de facules et de taches. Ayant montré précédemment (') qu'un maximum de développement de taches est suivi d'un maximum de développement de facules, survenant en moyenne 9 jours plus lard, fait également vérifié par les chiffres précédents, il semble qu'on est justifié d'admettre que ce doivent être les taches en voie de formation qui agissent de préférence sur le magnétisme terrestre. (' ) \ oir Comptes re/i'/us, t. IGi, 191 ">■ [>. 43">. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE I9I7. 7l5 On est donc tout naturellement porté à se demander si les voiles facu- laires, venant plus tard, et d'autres voiles de vapeurs, moins apparents, n'absorbent pas les émissions, et si, de par ce fait, ce n'est pas tout à fait exceptionnellement que les taches peuvent projeter dans l'espace les pin- ceaux d'électrons qui, par hypothèse, provoquent lés orages magnétiques. La grande luminosité des facules pourrait être attribuée à la môme cause. Ce serait un phénomène d'électro- ou de radio-luminescence. BOTANIQUE. — Embryogénie des Alismacècs. Développement du proembrvon chez /(? Sagittaria sagitttefolia L. Note de M. R. Sol'èges, présentée par M. Guignard. Hofmeister (') et la plupart des embryologistes venus après lui ont désigné sous le nom de proeinhrvon ou préembiyon le groupe cellulaire constitué par le suspenseur et la cellule embryonnaire encore indivise ou ayant de très peu dépassé le stade de la première division. Ainsi défini, ce terme manque de précision et il devient difficilement applicable à tous les cas. Le seul critère qui permette de reconnaître le passage de l'état proem- bryonnaire à l'état embryonnaire proprement dit est le changement de symétrie. Dans cette Note, ne seront résumées que les observations se rattachant au développement du jeune embryon, pendant tout le temps qu'il reste symétrique par rapport à un axe. Parmi les travaux antérieurs concernant l'embryogénie des Alismacées, les plus remarquables sont ceux de Ilanstein (-) et de Famintzin (') sur YAlisma Plantago et celui de Schalîner ( ') sur le Sagiltaria variabilis. En ce qui concerne les premiers stades du développement, les obsej-vations de Hanstein sont nettement erronées; celles de l'amintzin et de Schairner sont exactes et concordantes; elles laissent néanmoins subsister quelques points mal déterminés et surtout ont le tort de laisser croire ({u'entre les Mono- \^ ) llotMin^tEii, A encre /Jeoùachliinffen iiber liinhryobiUlting der Pluiitcioi^anteii {Jalirb. fiir tviss. Bot.. 1. 1, iS58): Nette [leitrc'i^-e ztir Kenntnissder fiinhryobildun^ {.ibhandl. der Sdclis. Geseltsch. der tFV.w.. iSôg et i86i). (-) J. IIansteix, Die Enlwicklnng des Kcimes der MonoAotylen tttid Dikolylen (Bot. Abhaiidl., t. 1, Bonn. 1870). (■■') A. Famintzi.n, Embryologische Sttidien (.Mt-inoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg; 7' série, t. 2C, n" 10, 1S79). (•) J.-H. ScHAFKXER, Contitbiition to thc life-history of Sagittaria variabilis (Dni. Gazet., l. 23, 1897, p. aja). -l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. colylédones et les Dicotylédones existent de grandes différences dans les règles qui président aux premières étapes de l'embryogenèse. La cellule-ii'uf du Sai^ittaria se divise transversalement et donne naissance à une cellule apicale et une cellule basale. Celle-ci, voisine du micropyle, ne se divise plus dans la suite; elle devient considérablement i;rosse et présente tous les caractères bien connus des cellules géantes ; elle ne disparaît que dans le voisinage de la maturité. Cette différenciation si précoce de la cellule basale est un phénomène important. Il en résulte que la cellule apicale devient, au point de vue embryogénélique, l'homologue de la cellule œuf ou cellule embryonnaire primordiale, telle qu'on la rencontre dans d'autres groupes, chez le Myosurus miniinus ou le Capsella Bursa-pastoris, par exemple (' ). Elle suit les méines lois de dévelojjpernent. Elle se divise transversalement pour donner naissance à deux cellules superposées. Ni l'amintzin, ni Schaffner n'ont pu apporter la preuve irréfutable de cette cinése; les figures mitoliques que j'ai pu observer ne laissent plus subsister aucun doute sur le cloisonnement transversal de la cellule apicale et sur la véritable origine de la cellule médiane du proembryon tricel- lulaire. Les deux éléments superposés ainsi engendrés se cloisonnent, l'inférieur transver- salement, le supérieur verticalement pour constituer la tétrade. Les deux cellules supérieures juxtaposés de cette tétrade donnent naissance au cotylédon ; la cellule placée au-dessous engendre la moitié supérieure de l'axe lopocotylé et le cône végé- tatif de la tige; aux dépens de la cellule inférieure, voisine de la vésicule micropylaire. se différencient la moitié inférieure de l'axe hypocotylé, l'hypophyse et le suspenseur proprement dit. Le mode de cloisonnement de ces quatre éléments est le même que celui des élé- ments de la tétrade du Myosurtis ininiinits. Au stade octocellulaire, les deux éléments supérieurs juxtaposés ont engendré des quadrants cotvlédonaires, l'élément intermé- diaire s'est cloisonné verticalement, l'élément inférieur, au contraire, s'est segmenté transversalement pour donner naissance à deux cellules superposées. Au stade où l'embryon comprend seize cellules, les quadrants, par segmentation transversale, ont engendré des octants; les deux cellules juxtaposées placées au-dessous se sont cloi- sonnées verticalement et ont donné naissance à quatre cellules circumaxiales ; la cel- lule inférieure, issue du cloisonnement transversal de l'élément inférieur de la tétiade, s'est segmentée à son tour verticalement et sa sœur a pris une nouvelle cloison hori- zontale séparant encore deux cellules superposées. A ce moment, le proembryon, à part la vésicule micropvlaire, se compose de six étages cellulaires. Si l'on réunit en un seul les deux étages de la partie cotylédonaire, on peut dire que, depuis le stade tétrade jus(|u'au stade de l'embryon à seize cellules, (') Noir R. SorÈCKS, Iteclierclies sur l'embryngcnif des ReiKmciilacces (liiiU. Soc. Bot. France, t. 58, 191 1, p. 5,'i6); Les premières dii'isinns de l' 39 , S 22 )> 4o,4 34 » , 40,9 27 » ii,i >. I tévj it-r 40i7 (') Mu.Mz, Les vignes. Recherches expéiinientalcs sur leur culture et leui exploi- t'Uiin. l'jris, iSg.ô. y20 ACADÉMIE DES SCIENCES. On atteint alors un équilibre de dessiccation variable avec Tétat bygro- métrique; le marc contient encore environ ij pour loo d'eau. D'après cela on peut conclure qu'une station suffisamment prolongée, sous un bangar bien aéré, permettrait facilement d'abaisser la teneur en eau d'un marc non tassé à 23 à 3o pour 100. Composition. — hans le marc dessécbé à ii5 ", on a dosé et analysé les cendres. Le carbone et l'hydrogène ont été également déterminés, on a ti'ouvé : I. 11. Moyciinc. Carbone 4S,'9 48,34 48, ^i Hydrogène 5,52 5,38 5,45 Azote 2,35 2,45 2,4o Cendres 11, Go » 11,60 Les éléments minéraux sont contenus dans les proportions suivantes : SiO'- 2,27 CaO 2,64 MgO 0,20 APO^-H Fc-0^' 1 ,77 K = 0 2,34 Na'0 0,16 SO' 0,29 P^O-' I ,08 Ce marc est particulièrement minéralisé; la teneur en cendres des marcs examinés par Miintz oscille autour de 6 pour 100 et les teneurs en potasse et acide phosphorique sont diminuées dans le même rapport. l'otivoir calorifique. — Le marc desséché à 1 1 5" a été brûlé dans la bombe calorimétrique. On a trouvé, à volume constant, un pouvoir calorifique de 4698"' : I. II. Moycniir. 4724^"' 4671^" 4698"' La chaleur de combustion à volume constant ne diffère pas de la même ciialeur à pression constante. Le pouvoir calorifique, toute l'eau étant volatilisée, doit être diminué de 297'", ce qui ramène le pouvoir calorifique réel à 44oo^»'. Le calcul de la température théorique de la flamme, qui constitue une caractéristique intéressante de combustibles, conduit à 19)0°, en suivant les indications données par M. Mahler (' ). (') Revue uim'erselle des Mines, 4° série, t. o, 190'!, p. I . SÉANCE DU 19 NOVEMBRE I917. 72 I D'après ces données, l'utilisation des marcs comme combustibles peut certainement être réalisée dans des gazogènes appropriés, car leurs constantes tbermiques, leur composition cbiniique, leur teneur en cendres, rapprochent tout à fait les marcs de la tourbe, avec l'avantage pour ceux-ci de se prêter à une dessiccation plus rapide. Des essais dans ce sens doivent être entrepris prochainement avec les marcs de la dernière récolte. Remarquons que la combustion permet de récu])érer la plus grande partie du phosphore et de la potasse dans les cendres et quç seul l'azote est perdu. Une tonne de marc à 2.") pour 100 équivaut comme pouvoir calorifique à o', f de charbon. Avec une production, en année movenne normale, de 5o millions d'hectolitres de vin et une récupération de 17''^',^ de marc frais par hectolitre, l'ensemble des marcs français représente un pouvoir calori- fique équivalant théoriquement au moins à iGoooo' de charbon. ZOOLOGIE. — Sur les rapports de parenté du Saumon ( Salmo salar L.) et des Truites d'Europe (Salmo trutta /,., Salmo fario L. et var.) IXote de M. LoLis Roule, présentée par M. Edm. Perrier. Une Note récente ('), due à M. (i.-A. Boulenger, remet en question cet intéressant problème. L'auteur, après avoir établi judicieusement (-) plu- sieurs catégories parmi les Poissons des eaux douces, place le Saumon {Salmo sala?-) avec la Truite de mer (Salmo trutta) dans celle qu'il nomme des (c thalassogènes dulcaquicoles », en leur attribuant une origine marine. Antérieurement, M. Meek (The Sligrations of Fish. 1916) s'était rangé à une opinion similaire, en lui ajoutant que, les Saumons du Pacifique (Oncorfiyncus) et ceux de l'Atlantique s'étant séparés depuis le Crétacé, les premiers, en raison de leur courte existence juvénile en eaux douces, (') Comptes rendus, t. 105, 1917, p. 327. (■-) Tout en acceptant dans leur ensemble la plupart des vues f|ue M. G. -A. l!oii- lenger expose avec compétence, je me sépare de lui quant à certains des termes qu'il crée à leur endroit. Je reconnais avec lui Tutilité d'exprimer au moyen de ces termes les lieux, de ponte des poissons miy;raleurs, mais j'estime que les expressions inaganies (reproduction ascendante) et (Jatagiii)ies (reproduction descendante) n'ont pas de sens sufllsamment précis, .le leur préfère les termes Polainotoijues (ponte en eaux douces) et Tlialassolofjues (ponte en eaux marines), dont j'ai jiroijose l'emploi voici plusieurs années. G. B,, 1917, 3' Semestre. (T. 165, N« 21.)] 9^ 722 ACADEMIE DES SCIENCES. ont mieux conservé lélat primitif que les seconds, et que ceux-ci, au cours du Miocène, se sont subdivisés à leur tour en deux séries, l'une du nord- atlantique conduisant à Salmo salar. l'autre du nord-méditerranéen abou- tissant à Sti/rnu Irutta et à Salmo fario. Ces hypothèses phylogénétiques s'accordent avec la notion générale, iiabituellement admise, de l'origine marine des faunes d'eaux douces. Pourtant, dans le cas spécial ici visé, elles ne tiennent pas coniple de tous les faits. Selon leur esprit, en effet, les formes migratrices de Sa///to représenteraient un état intermédiaire à la vie permanente en eaux ma- rines et à la vie permanente en eaux douces. Or plusieurs particularités s'opposent à cette manière de voir : \° Salmo salar ne se rencontre que dans les bassins livdrograpliiques qui dépendent de l'océan Atlanli(|ue au-dessus du /j'" latitude Nord; il manque à la INIédilerranée, ainsi que Salmo triitta. contrairement aux autres Tnigraleiirs potamoloques, Estur- geons et Aloses, de l'Europe occidentale. Par contre, les Truites à \ie permanente en eaux douces (Salmo fario e\. ses variétés) habitent non seidement ces bassins, mais encore plusieurs de ceux qui se déversent dans la Méditerranée occidentale; elles s'étendent même jusqu'à l'Afrique septentrionale. Leur aire d'habitat étant plus vaste ([ue celle des formes migratrices, et moins circonscrite, on peut en conclure que 1 espèce à grande répartition possède une \aleur primitive par rapport aux espèces de répartition restreinte. 2" J'ai montré précédemment que Salmo salar n'installe ses fravères que dans des eaux riches en oxygène dissous, et que ses migrations reproductrices se dirigent de la mer vers ces dernières. Les Truites agissent de même dans le seul milieu des eaux douces, mais se contentent d'une richesse moindre. Comme la proportion d'oxygène dissous est. dans les deux cas. supérieuie à celle des eaux marines, il paraît rationnel d'admettre que l'espèce la moins exigeante à cet égard soit la plus piimilive. 3° Les Salmoninés qui pondent en eaux douces se font remarquer par la grosseur de leurs œufs, riches en deutolécllhe, contrairement aux Salmoninés marins, dont les œufs dépassent rarement i™"' de diamètre. Or. les formes migratrices sont précisément celles dont les œufs sont les plus volumineux. Ceux de Salmo salar mesurent en moyenne 5""", 5 à 6""" de diamètre, alors que ceux des Truites restent habituellement compris entre 4"°™ et 5'"™. Ici encore, il est licite d'accorder aux espèces pourvues des œufs les moins volumineux une valeur primitive par rapport à celles dont les œufs parviennent à des dimensions plus fortes. Ces divers faits conduisent à empêcher de suivre l'hypothèse relative à l'origine marine directe du Saumon. Le contraire paraîtrait plus rationnel; et les notions acluellement acquises sur la morphologie et la biologie de ces êtres aboutissent à d'autres conclusions. Les représentants européens actuels du genre Salmo composent, à mon avis, plusieurs variétés distinctes, dont les différences sont plus biologiques SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1917. /^S que morphologiques. On peut les grouper iirtificiellemeul en un certain nombre d'espèces ; mais, dans leur série réelle de complexité, Stdrno salar el Salmo Irulla n'apparaissent point comme formes transilionnelles conduisant d'Safmo farïo. Il est loisible de reporter aux régions arctiques, en se basant sur la zoogéographie, le centre primitif de création ancienne; toutefois l'extension de Taire d'habitat, si l'on en juge d'après la distribution actuelle, a été accomplie par les variétés des eaux douces courantes plulùl que par les lacustres et les migratrices, et la période glaciaire a sans doute joué dans ce phénomène un rôle prépondérant. En somme et pour résumer, tout en convenant que l'origine première et lointaine de l'ensemble des Salmo- nidés ait été marine, le Saumon et la Truite de mer, dans le genre Salmo tel qu'il se trouve actuellement composé, ne doivent pas être pris pour des espèces marines qui s'adaptent à la vie en eau douce, mais pour des formes d'eau douce secondairement et partiellement adaptées à une vie de croissance dans les eaux marines, comme les Truites des lacs subissent une croissance similaire dans certaines cuvettes lacustres. La migration complexe du Saumon est un phénomène de complément, non pas un phénomène primitif. PHYSIOLOGIE. — Résistance absolue drs muscles après atropine ou lésion des nerfs. Note de M. Jules Amar, présentée par M. Laveran. La résistance absolue d'un muscle est celle qu'il oppose à la rupture par traction. Mn pratique, on a fixé dans un étau le genou d'une grenouille, détaché le gastrocnémien jusqu'à l'os sésamoïde qui termine le tendon d'Achille, pour saisir cette extrémité dans un petit étau à main auquel est suspendu un plateau à poids. De la grenaille de plomb est mise avec pré- caution dans ce plateau pour amener, sans secousse, la rupture du muscle. Si l'on a procédé soigneusement, le gastrocnémien se coupe au niveau de sa plus grande section, mesurée au préalalde à l'aide d'un palmer. On trouve amsi un diamètre de /j™'" à 7"'™, d'où se déduit la section ^7—-. 4 Toutes nos expériences sont faites rapidement, sur l'animal vivant, auf(uel on épargne la moindre hémorragie el les inutiles lacérations. Leur objet a été de déterminer k valeur exacte de la résistance à la rupture du muscle intact, en la rapportant au millimètre carré de section,, et de com- pare rT état normal aux_ nombreux états pathologiques résultant de lésions nerveuses, de destruction de la moelle épinière, d'atrophies plus ou hioins 7^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. avancées. On a, par exemple, ankylosé en extension complète, pendant 3 semaines, le genou de deux grenouilles, employant à cet effet une sorte darc en aluminium appuyé sur les segments fémoral et jambier. Voici, maintenant, les données moyennes tirées de 60 expériences sur Ranci temporaria; le muscle étudié est le gastrocnémicn : Rcsistani e à lu rupture Poids Section -^ — ^ Omclilions de (lu pur de l'animul. gaslrocnémicn. totale. iiiilliiiKJtic carre. I'(xpérii.nce. B mm' B g ( 3o ■>.- ri35 42 Muscle droit intact. ( 3o 27 I i3o '|2 Muscle gauclie intact. ( 3o 25,3 1012 4o Muscle droit intact. I 3o 20,3 960 38 Muscle gauche tiraillé. ( 20 14 8/40 60 \ Muscles droit et gauche j 20 i4 845 60 I sont maigres et vivaces. ; 20 16 930 58 Muscle droit intact. 1%.. 20 1*3 925 58 Muscle gauche à nerfs sec- f lionnes. ' 25 20 900 45 Muscle droit intact. o. 25 20 885 44 Muscle gauche à nerfs sec- f lionnes. ' 45 34 iSgo 4' Muscle droit intact. 6. \ 45 34 i325 09 Muscle gauche à sarco- [ lemme entamé. ! 35 28 1180 \2 Muscle droit intact. 7. \ 35 18 730 4o Muscle gauche (ankylosé du ' ■ genou durant 21 jours). ' 28 22 I 325 60 Muscle droit intact ('). 8. 28 18,7 935 5o Muscle gauche à nerfs sec- ' lionnes depuis 100 jours. La section des nerfs moteurs de la patte postérieure, et après cicatrice de la peau, n'a été suivie, durant les 100 jours d'observation, d'aucune restau- ration fonctionnelle, le pied demeurant invariablement inerte et tombant. Rappelons enfin que |Werlheim, ensuite Marey, avaient obtenu une résistance moyenne de l\o^ et 30^ au millinJètre carré, en opérant sur des muscles de cadavre encore frais. Conclusions. — Du précédent Tableau il ressort en toute évidence que : 1° L'amaigrissement saisonnier, 011 la maigreur individuelle des grc- (') Mais un peu amaigri par rapport à ce qu'il était. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1917. 72$ nouilles, ne diminuent point la résistance de leurs muscles gastrocnémiens; au contraire, elle passe de '\o^ à Go^ par millimètre carré en moyenne. L'évolution du sarcoplasma, que Gaule, après Miescher, attribue à l'autolyse, ne modifie guère la ténacité du myoplasma, des fibres contractiles propre- ment dites ; cette ténacité peut èlre évaluée à 60^ au millimètre carré. 2" La force absolue de rupture d'un gastrocnémien varie de 800^ à 14008 et sa section de i4'""'' à 34"""'. soit une force unitaire de 4j^7 donnant environ 360"*^ pour la résistance à la rupture des muscles jumeaux d'un adulte. 3" La lésion ou la section des nerfs, quand elles sont récentes, afl'ai- blissent peu la résistance musculaire. 11 en est de même quand on a soumis le muscle à une traction préalable inférieure au poids qui produirait sa rup- ture, ou quand on a entamé superficiellement l'enveloppe de sarcolemme. 4° Mais une vieille lésion nerveuse s'accompagne d'une atrophie muscu- laire grave, qui abaisse de 20 a 25 pour 100 la résistance absolue. L'alrophie due à une ankylose exige aussi du temps; au bout de 3 semaines, elle n'a diminué que de 5 pour 100 la résistance du gastrocnémien. On est donc amené à ne pas exagérer les effets des blessures ou trauma- tismes quelconques sur l'appareil névro-musculaire, à condition de rétablir à temps les voies de réparation organique, et d'assurer l'exercice graduel de la fonction menacée. PHYSIOLOGIE. — Heclierches sur le sérum de la Murène (Murncna helena). L'équilibre moléculdire et la toxicité du sérum. Note de M. W. Koi»a- czEwsKi, présentée par S. A. S. le prince Albert de Monaco. 11 était intéressant d'examiner les relations entre la structure moléculaire et la toxicité du sérum de la murène. Chaque fois que le sérum a été soumis il l'iniluence des agents physiques dont les résultats ont été publiés précé- demment ('),'nous avons étudié le sérum à l'ultramicroscopc et photogra- phié les images observées (-). Voici ce que nous avons constaté : Dans le cas où le sérum a été inactivé, soit par les rayons solaires, soit (' ) KoPAC/.KwsRi, Comptes rendus, t. 165, 191 "7 p. 600. (-) Les documents pholograplii(|ues parailront procliainement dans un autre UecueiL 72() ACADÉMIE DES SCIENCES. par les rayons ultraviolets extrêmes ou par une conservation prolongée, nous avons observé l'apparition des agglomérations : tout d'abord les mi- celles séparées se réunissaient par ^-6 pour former finalement soit de gros amas à structure granuleuse, soit des grains très lumineux, qui à leur tour se rassemblaient en amas amorphes. l'ar contre, dans les cas où malgré l'influence des agents physiques, comme les rayons X, les rayons ultraviolets longs, le sérum est resté toxique, nous n'avons jamais vu de changements appréciables. Les recherches remarquables de Danysz ( ' ) sur la formation m vi/?r> des complexes entre les toxines et les antitoxines nous ont suggéré l'idée d'étudier l'action réciproque du sérum de la murène et du sérum normal d'un animal d'expérience à l'ultramicroscope. A cet effet nous avons placé une goutte de sérum de la murène frais à proximité immédiate d'une goutte de sérum de lapin. Au moment de le couvrir avec une lamelle, nous avons commencé l'observation à l'ultramicroscope et nous avons constaté la formation rapide d'agglomérations qui, en se réunissant et en perdant leur mouvement brownien, formaient après lo minutes de contact des masses nébuleuses. C'était une véritable précipitation ultramicroscopique. Le sérum du cobaye ou du lapin in toxiques est optiquement presque vide : l'ultramicroscope avec notre grossissement (167 diamètres) ne nous a décelé que des micellcs excessivement petites en mouvement très vif. La même apparenceaété observéeavecle sérum dulapin sensibilisé et examiné après le choc anaphylactique. En présence de ces faits nous avons cherché à les corroborer, en sou- mettant le sérum de la murène à l'influence des agents qui soit empêchent, soit facilitent la formation des complexes entre les colloïdes dont le signe visible est l'apparition des agglomérations micellaires. Les recherches de Perrin (-) Victor Henry (^) Hardy, van Bemmclen, W. Ostwald, Traube, Michaelis, etc., ont prouvé que parmi ces agents sont surtout à retenir la tension superficielle, la viscosité cl la charge élec- trique. Si la formation des amas micellaires provoqués par la température, la lumière ou l'hysteresis peut être empêchée en augmentant la viscosité' ou en diminuant la tension superficielle, on devrait avoir le sérum d'une toxicité normale, à la condition bien entendu que tout se passe comme si l'appari- (') Danysz, Annales de Vlnslilut Pasteur. ("-) I^i;niii>, IjCS aïomes (r9i3)^et Journal de Chimie physiijue. (^) V. IIeniu el A. Maveii. Soc. de Biol.. 1906, 2, p. ./i-^"j. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE I917. 727 lion d'agglomérations et la disparition de la toxicité soient uniquement le résultat d'une modification d'équilibre moléculaire. C'est ce que nous nous sommes efforcé de prouver. Il va sans dire (|ue les expériences de ce genre, étant donnée l'introduction dans le sérum de substances différentes, qui souvent peuvent ne pas être indiilérentes au point de vue chimique, sont très délicates, et il fallait multiplier le nombre d'expériences témoins pour éviter les causes d'erreurs. Finalement en nous servant d'une suspension de cholestérine à 1 pour 100 et d'une solution colloïdale d'oléate de soude à 2 pour 100, toutes les deux substances étant électronégatives et sans iniluence notable sur la viscosité naturelle du sérum, nous avons pu modifier sensiblement la tension super- ficielle du sérum dans les deux sens. En augmentant d'environ 4 dynes la tension superficielle du sérum de la murène par l'addition de cholestérine, nous avons pu inactiver le sérum par le chauffage de i "> minutes à 5G", température à laquelle le sérum normal résiste parfaitement. En diminuant d'environ 24 dynes la tension superficielle du sérum de la murène par l'oléate de soude, nous n'avons pas pu conserver la toxicité primitive du sérum après le chauffage à 70" C, quoique ce sérum pro- voquait chez le cobaye des symptômes d'intoxication indiscutables. C'est pourquoi il nous a semblé que le point thermique où la toxicité du sérum diminue doit être plus rapproché de 56° que de 75°. Cet experi- msntum cfucis nous a prouvé que la toxicité faiblit entre 60" et Go°. Avec la disparition ou la conservation de la toxicité primitive du sérum de la murène concordaient les résultats ultramicroscopiques, c'est-à-dire l'apparition ou l'absence des agglomérations micellaires. Conclusions. — Chaque fois que le sérum de la murène, soumis à l'influence des agents physiques tels que la chaleur, les rayons ultraviolets extrêmes ou la conservation prolongée, a été inactivé, on observe des chan- gements profonds dans sa structure ullramicroscopique : les micelles séparées et en mouvement brownien vif, se groupent par plusieurs unités tout en perdant leur mouvement. Une véritable précipitation ultramicroscopique a lieu si l'on mélange le sérum de la murène avec le sérum d'un animal d'expérience. Im niodifiant la tension superficielle du sérum de la murène soumis à l'inlluence des agents physiques destructifs, on peut volontairement faciliter ou retarder l'apparition des agglomérations micellaires et, ipso facto, faciliter ou retarder la disparition de cette toxicité sérique. 728 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Essai de synthèse ln'ochimique des diglucosides d\ilcoo/s pnlyvalenls. Diglucoside !i du glycol. Note 1') de MM. Em. Iîouhquemu- et .^I. Briui:l, présentée par M. Moureu. La synthèse biochimique d'un diglucoside d'alcool polyvalent présente des difficultés particulières qu'un peu de.réfiexion permet de prévoir. Supposons qu'il s'agisse d'obtenir le diglucoside ["i du glycol étbylé- nique Cil" O^CH-0 — CH-O.C H" O', qui est comparable à l'éthcr diéthylique de cet alcool. Le glycol possédant deux fonctions alcooliques primaires et symétriques, il semble, d'après ce que nous savons, qu'en faisant agir la glucosidase ^ (émulsine) sur une solution de glucose dans du glycol étendu d'eau, et en prolongeant suffisamment la réaction , on doive obtenir aisément un mélange de monoglucoside ^ et de diglucoside fl. Remarquons d'abord que si les proportions respectives du glucose et du glycol en dissolution sont telles que le nombre de molécules de sucre n'est pas supérieur à celui des molécules de l'alcool, on n'obtient dans ces con- ditions, comme des expériences antérieures l'ont démontré, que du mono- glucoside C'*H"0\CH^O.CH^OH. Il ne peut se produire de diglucoside que si la proportion de glucose est suffisamment élevée; si, par exemple, elle est telle que le nombre des molécules de la matière sucrée est double de celui des molécules de glycol. Mais alors on se heurte à des difficultés d'autre sorte, qui tiennent à ce que le seul produit qu'on puisse employer comme glucosidase p, l'émul- sine, renferme des hexobiases (gentiobiasc, cellobiase ) dont l'activité syn- thétisante croit avec la concentration du glucose dans l'eau du mélange, de sorte que s'il se forme du diglucoside du glycol, il se formera en même temps du gentiobiose, du cellobiose, etc. On ne peut même pas affirmer avec certitude que, en ajoutant la propor- portion élevée de glucose que nous venons d'indiquer, il se formera du diglucoside. En effet, les ferments autres que la glucosidase [i, en provo- quant la formation d'hexobioses (gentiobiose, cellobiose) peuvent, selon les lois de partage fermentaire que nous avons décrites, employer à cet objet assez de glucose pour que le nombre des molécules de ce sucre laissées à la disposition de la glucosidase soit inférieur au nombre de molécules de (') S(iance du i.> novembre 1917, SÉANCE DU 19 NOVEMBRE I917. 729 glycol. En tout cas, on devra obtenir un mélange de glucosides et d'hexo- bioses difficiles à séparer. Les expériences de synthèse que nous exposons ci-dessous établissent que les choses se passent réellement ainsi; elles démontrent en même temps, comme on l'a déjà fait par des expériences d'hydrolyse ('), que l'émulsine est bien un mélange complexe de plusieurs ferments. On a préparé une première solution A ainsi composée : B mol Glucose pur a/ilivdre 3oo ( 2 ) Glycol élhylénique 5o ( 0,966) Eau q. s. p. f. 5oo''"'', soit 263 ( 17 ,66) A cette solution, dans laquelle il y a un peu plus de deux fois autant de molécules de glucose que de molécules de glycol, on a ajouté 2^, r)od'émul- sine, après quoi on l'a abandonnée h la température du laboratoire (12" à 18°) . Rotation de la solution filtrée avant toute réaction (pour /= 2) : + 62" 16'. Pour savoir quelle serait l'action de l'émulsine en l'absence de glycol, on a mis en train deux autres expériences dans l'une desquelles (B) le glycol était remplacé par un égal volume d'eau, alors que dans l'autre, (C), il l'était par un égal volume d'acétone. Dans cette troisième expérience, le glycol, liquide indifférent par rapport aux hexobiases, était donc remplacé par un liquide semblablement indifférent. Les hexobioses 3 ayant un pouvoir rotatoire inférieur à celui du glucose (H- J2°, 5) et les glucosides !i étant lévogyres, on comprend que la rotation droite des solutions devait diminuer dans les trois cas. Les réactions synthétisantes se sont prolongées pendant 2 mois en- viron, après quoi on a trouvé comme rotations (pour /= 2) : Diininiillon. o , o . A -f-42.34 '9.'|2 B +53 9.16 C -+-32 . 36 9 • 3o On voit ainsi, en comparant l'essai A aux deux autres, que la glucosidi- fication du glycol y correspond à une diminution de la rotation de 10" environ, l'action des hexobiases seules correspondant à une diminution un (') !■'«. BouRyuEi.oi el II. IIlïnissrY, L'cmulsinc, telle qu'on l'oOtient avec tes amandes, est un mélange de plusieurs ferments {Société de Biologie, i r st-rie, t. o, 1903, p. 219). C. R., 1917, a» Semestre. (T. 165, N« 21. ) qS 73o ACADÉMIE DES SCIENCES. peu supérieure à <)". Glucosidase '^j et hexobiasos doivent donc exercer simullanément leur action synlliêtisanle. On a essayé de séparer les produits formés en opérant de la façon sui- vante : Après avoir porté le mélange A à l'ébuUition, on l'a filtré, puis dilué à 25oo""' avec de l'eau, après quoi on l'a additionné de levure haute pour détruire le glucose en excès. La fermentation terminée, on a liltré de nouveau et, après avoir constaté que le liquide débarrassé de glucose était lévogyre (a = — \i' pour / = 2), on l'a concentré au bain-marie sous pres- sion réduite, ce qui a fourni 1 13" d'un extrait semi-liquide que l'on a épuisé successivement par l'étlier acétique, l'alcool absolu et l'alcool à gS*^^. Les trois liquides d'épuisement ont été abandonnés dans le laboratoire pendant près d'une année. Les parois du llacon qui renfermait la solution dans l'alcool à gS*" se sont peu à peu couvertes de petits cristaux qu'on a pu détacher en partie. Ces cristaux possédaient une saveur d'abord légère- ment sucrée puis amère; ils présentaient le phénomène de multirotation, déviant à gauche sitôt après la dissolution pour dévier ensuite à droite avec un pouvoir rotatoire définitif de + 8",:)'|. p]n un mot, ces cristaux étaient du gentiobiose. Aucun des essais que l'on a fait depuis pour isoler à l'état cristallisé les produits dissous dans les autres véhicules n'a réussi. 11 a été seulement constaté qu'on avait dans tous les cas affaire à un mélange d'hexobioses réducteurs et de glucosides du glycol, sans qu'il soit encore possible d'af-» firmer qu'il y ait eu formation de diglucoside. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Un nomeau ferment des leucocytes du sang rt du pus : la lipoïdase. \ote (') de MM. IVoel Fiessixcer et René Clogxu," présentée par M. Quénu. Les Uucacytes du sang et du pus ont la propriété d'élaborer des dia- stases. On connaît déjà les oxydases, peroxydases, protéase, lipase, etc. des leucocytes. iNous avons l'intention de démontrer que les leucocytes du sang et du pus peuvent aussi réaliser l'hydrolyse des lipoïdes et en parti- culier de la lécilh'ine par une action fermentative. .1 . Origine de nos recherches. — Poursuivant des études microchimiques (') Séance du 12 novembre 1917. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE I917. 7^1 des cellules du pus, nous avons remarqué que celles-ci conliennent assez fréquemment des enclaves soudanophiles ( colorables en rouge orangé par le rouge de Soudan) et des enclaves chromophiles (colorables en bleu par le bleu de ISil). L'analyse nous montra que, si les premières étaient des graisses neutres, les secondes avaient les propriétés des lipoïdes. Or on observait souvent sur le leucocyte, par une double coloration vitale, toutes les transitions entre ces deux types d'enclaves et, en étudiant l'auto- lyse du leucocyte, on pouvait constater la disparition des enclaves lipoides et l'augmentation des enclaves graisseuses, comme s'il se faisait progres- sivement une transformation des lipoides en graisses neutres. Nous nous sommes demandé si le leucocyte n'élaborait pas un ferment capable de réaliser cette transformation. 2. Technique de nos recherches. — Les leucocytes que nous avons recueillis provenaient du sang veineux ou du pus. Nous obtenions les premiers par hémolyse des globules rouges dans l'alcool au ^, centrifu- gation rapide, puis suspension dans du sérum citrate. Celte technique n'altère pas les leucocytes au point de vue fermentatif, comme nous le permettent d'affirmer nos recherches antérieures. Les leucocytes du pus étaient simplement lavés dans le sérum citrate à deux reprises et dilués ensuite dans ce liquide. On numérait ensuite la suspension leucocytaire d'épreuve de façon à connaître la densité. On ajoutait la suspension leucocytaire à i""' d'une solution de lécithine chimiquement pure au j^ faiblement alcaline (0^,12 de carbonate de soude pour 100). La préparation était faite aussi stérilement que possible et, pour empêcher le développement des bactéries, chaque tube recevait 2""' de chloroforme. L'expérience était poursuivie de 8 à jo jours à l'étuve à 37" avec de nombreux témoins chauffés à 56", (io" et 65°. A la fin de l'expérience, on concentrait ~ du mélange et Ton caractéri- sait la choline suivant la technique recommandée par Gab. Bertrand et P. Thomas en recherchant, après action de l'iode, les cristaux de Florence diodhydrate d'iodure de choline. La réaction traduit bien l'existence d'un ferment des leucocytes comme le prouve la destruction au départ de ce ferment par le chaull'age 3o mi- nutes à 56°-6o''. Ce ferment hydrolyse la lécithine comme la soude à chaud et l'apparition des cristaux de Florence prouve que cette hydrolyse a libéré la choline. 732 ' ACADÉMIE DES SCIENCES. 3. nésuUats. — 1° Les leucocytes du sang et des suppurations aiguës ont la propriété de sécréter un ferment qui, en milieu faiblement alcalin, hydro- lyse la lécithine. 2° Pour que l'expérience soit démonstrative il faut qu'elle soit pro- longée pendant lo jours et soit pratiquée avec une masse globale d'au moins 2 à 4 millions de leucocytes pour i""' de lécithine au ~. 3" Ce ferment est détruit par un chauffage à 56°-Go'' pendant 3o minutes. 4° Ce ferment n'agit pas dans les solutions fortement alcalines ou acides. 5" I^a présence de formol entrave considérablement son action. (3" Les globules rouges en grande quantité exercent une action empê- chante. Il semble qu'il en soit de même pour le sérum normal. '•j° JNous avons dépisté ce ferment dans les leucocytes normaux du sang de l'homme, du chien et du chat, dans les leucocytes des suppurations aiguës aseptiques de l'homme (abcès provoqué) et septiques (pus d'abcès chaud de différentes origines). 8" Ce ferment existe certainement dans les polynucléaires comme le prouvent les expériences faites avec des suppurations aigui's exclusivement à polynucléaires. 11 semble absent chez les lymphocytes de certains épan- chements chroniques (pleurésie). Mais des études que nous continuons sont encore nécessaires pour fixer les propriétés des espèces leucocytaires. 9° La thermolabilité de cette lipoïdase semble la distinguer de la lipase leucocytaire, beaucoup plus thermoslabile. MÉDECINE. — La vaccinothérapie de V entèrococcie . Note (') de MM. Em. Thiercelin et C. Cépède, présentée par M. Edmond Perrier. L'entérococcie, all'ection à tableaux cliniques extrêmement variables, est due à l'entérocoque protéiforme, microbe saprophyte devenant pathogène. Les manifesiations localisées de l'entérococcie : plaies de guerre (Wright), conjonctivites, pharyngites, otites, laryngites, broncho-pneumonies, pleu- résies, pleuropéricardites, endocardites, arthrites, méningites, hépatites, péritonites, entérites, appendicites, embarras gastriques, dermatoses, etc. peuvent se compliquer de septicémie consécutive (entérococcémie). Celle-ci (') Séance du 12 novembre 1917. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE I917. 733 peut se produire d' emhicc (entérococcémic primùùe) et avoir une çravité très variable : parfois, les symptùnies en sont peu accusés : infection d'ori- gine gastro-intestinale (inappétence, constipation, diarrhée, très légère fièvre vespérale). D'autres fois, les symptômes sont intenses; la maladie, très grave, se termine souvent par la mort (forte fièvre à type continu, rémittent, intermittent ou extraordinairement irrégulier); Fentérococcie simule alors la fièvre typhoïde, la tuberculose aiguë, le paludisme ou la fièvre de Malte. Uinfecfion peut être endogène, due à l'exaltation de la virulence de l'entérocoque saprophyte du malade (grippe); elle peut être exogène (^plaies de guerre : Wright; infections alimentaires : Sacquépée). Diagnuslic. — L'entérococcémie primiti\e est définie par V hémoculture. L'entérocoque s'observe dans le sang à l'examen direct, mais surtout après culture de 24 à 4'^ heures en bouillon peptoné. L'examen des urines (bac- tèriuroscopie) peut faciliter le diagnostic. Thiercelin a montré que dans toutes les entérococcies, même les plus bénignes, l'organisme se débarrasse de lentérocoque par de vraies dé- Toxines. — Les entérotoxines sont thermostabiles (Thiercelin, Jouhaud, Sacquépée, Rosenthal, etc.). L'entérocoque résiste étonnamment aux antiseptiques; aussi, la chimiothérapie de l'enlérococcie est-elle excessi- vement délicate. Des guérisons spontanées nous ont fait induire que l'enté- rococcie est justifiable de la vaccinothérapie et que nous pouvons, par elle, armer le clinicien. Vaccin. — L'emploi de l'éther, qui a permis à A incent une fabrication très simple des vaccins antityphique, antiparatyphique et anticholérique, n'a pu être adopté. L'entérocoque résiste à cet antiseptique après une action prolongée. Xous avons recouru à la chaleur. L'entérocoque n'est tué qu'au delà de 80° C. La toxine vaccinante étant thermostabile, nous avons porté nos microbes à io5", bien que l'ébullition suffise à stériliser nos cultures. Le vaccin est préparé par ensemencement sur gélose-bouillon, à 87", pendant 48 heures. Un lavage élimine l'exotoxine athrepsiante. Les colonies sont émulsionnées dans du sérum physiologique. Après numé- ration, l'émulslon, riche de 100 it 5oo millions par centimètre cube, sui- vant les cas traités, est autoclavée à io5" pendant une demi-heure. 734 ACADÉMIE DES SCIENCES. Administration du vaccin. — L'administration buccale du vaccin est jusqu'ici la règle générale. Ce procédé est employé avec succès depuis des années par le D' L. Fournier dans la vaccinothérapie de la typhoïde et de la staphylococcie. La dose quotidienne est de loo""' pour l'adulte, de So""' pour l'enfant, en deux prises une heure avant les deux grands repas. l^a vaccinothérapie par voie buccale est très bien acceptée, efficace, comme le montrent nos guérisons, sans réaction appréciable et toujourst sans danger. Nous l'avons expérimentée sur nous-mêmes. Nous admi- nistrons le vaccin, depuis quelque temps, par la voie hypodermique. Depuis plus d'un an, notre vaccin est prescrit à un très grand nombre de malades, soit à l'hôpital, soit en ville. Vac(:[.\oïiii':i!\pm:. — Les résultats de notre vaccinothérapie sont tous très appréciables et quelques-uns même très remarquables. Voici quelques cas typiques. 1° Entcrococcies locales. — Soldat, plusieurs mois de front, blessé, atteint d'entérite muco-membraneuse à selles sanguinolentes, maigrit très vite, s'anémie; état fébrile persistant, à type irrégulier. Son urine est chargée d'entérocoques. L'absorption de 20""' de notre vaccin fort fait tomber la lièvre de 39", 2 à 37", avec suppression des symptômes intestinaux; euphorie très nette. 2° Entérococcémie légère. — Jeune femme (3o ans), cachectisation lente (plusieurs années), fièvre vespérale faible, grippes répétées, anémie, etc. Toutes les médications furent stériles. L'urine est très riche en entéro- coques. Sous l'effet du vaccin : température normale, disparition de l'anémie, euphorie, suppression de l'amaigrissement; accroissement : en 8 jours i''''',8oo, en 1 3 jours 2"*^, en 27 jours 2'^°, 600. — Le niari de la précédente (35 ans), symptômes analogues. Par notre vaccinothérapie, amélioration immédiate, augmentation de poids : 700*^ en i5 jours, euphorie. — Jeune femme (34 ans), professeur; entérococcémie légère et chronique : rate hypertrophiée, amaigrissement 7'"^ en 8 mois, malgré les vacances (2 mois). Au vaccin : en période de travail, elle prend 800*^ en 1 5 jours; l'anémie s'amende; euphorie. 3° Entérococcémie grave. ~ Jeune fille ( i4 ans), symptômes simulant la tuberculose à forme rapide. Bactériuroscopie, hématoscopie, hémocul- ture : cnléroroque. SÉANCE DU 19 NOVEMBRE I917. 735 Vaccinot/iprapie : AtLénuation rapide des syinptùnies. Pronostic restant grave Progrès très sensibles : augmentation d'appétit, état fébrile per- manent, irrégulicr; poussées intermittentes (4o,2-, 1\o,l\\ 4o,i). La fièvre s'atténue. Amélioration de l'état général. Départ pour la campagne où se continue notre médication pendant quelques jours. Convalescence bril- lante : 3 mois et demi après l'état le plus grave (20 juin), la malade passe de 3G'^s,(3oo à '46''b gagnant 9'^^,4oo. Celte augmentation de poids se con- tinue avec admirable euphorie après cessation de la vaccinothérapie. Vaccin polyvalfat : Préparé en slock-vaccin en cultivant plusieurs races d'entérocoque protéiforme. — Autovaccin" : Préparé avec le microbe du malade prélevé t.\^ heures avant l'emploi. En cas d'urgence, ce délai peut être extrêmement raccourci, l'entérocoque donnant de belles cultures en quelques heures. Entérococcémie secondaire . — Elle s'installe à la suite d'infections pri- maires dues au colibacille, au bacille d'Éberth, aux paratyphiques, etc. Nous étudions toute une série de vaccins mixtes dans lesquels nous associons l'en- térocoque à ces divers agents d'infection primaire. Dans la tuberculose compliquée d'entérococcie traitée par notre vaccin, le poids du malade a augmenté, l'appétit est revenu et, à l'examen micros- copique des crachats, la flore entérococcique associée a diminué considéra- blement et la réduction du nombre des bacilles de Koch est frappante. Nous avons administré notre vaccin à un grand nombre de tuberculeux. Les résultats obtenus sont des plus encourageants. A 16 heures et quart l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 16 heures trois quarts. E. P. :36 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLI06RAPBIQUE. Ouvrages reçus dans les séancks de septembre 191 7. L'essor des industries chimiques en Fiance. Ressources et ai-enir de ces indus- tries. Industries chimiques étrangères, par EuGfcNE Granumongin. Paris, H. Dunod ei li. Final, 1917; 1 vol. in-8°. Leishmanioses. Kala-Àzar. Bouton d'Orient. Leishmaniose américaine, par A. Lavekax, membre de l'Inslilul. Paris, Masson, 1917; 1 vol. in-S". (Présenté par l'auteur.) Deuxième expédition antarctique française (1908-1910) commandée par le Ly .Jean Chariot. Documents scientifiques : Spongiaires, parE. Toi-se.nt; Mollusques ampliineures et gastéropodes, par A. N'ayssière; Crustacés schizopodes et décapodes, par M. CourifeUE; Cumacées, par W.-J. Calman; Acariens, par A. Berlese; Minéra- logie-géologie, par E. GouRDON. I^aris, Masson, 1917; 1 vol. in-4°. Ministère de l'Instruction publique. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par A. Akgot. Année 191 1 : Mémoires. Paris, Gaulhier-Villarf, 1916; I vol. in-4°. Comité royal ihalassograpliique italien. Mémoire XXI : Les buts et l'activité ilu comité royal thalasso graphique italien, par Giovan.m Magrini. Venezia, Carlo Fer- rari, 1916; I fasc. in-4°. Piesulls of researclies on tlie eleclrodynamic \\a\\e-llieory of pliysical forces : bul- letin n° 2 : Discovery of the physical cause of magnetism, by T. J. J. See; bulletin n" 3 : DiscOveries in cosmical magnetism, by T. J. J. See. Lv'nn, Massachusetts, U. S. A., Thos. P. Nicliols, 1917; 2 fasc. in-4°. ( A suirre.) ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCR DU LUNDI 26 NOVEMBRE IÎ)I7. PRÉSIDENCE DE M. Camille JORDAN. ME>I(HIVES ET COMMlIi^ICATlOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THÉORIE DES NOMBRES. — Sur le déyeloppemenl , en fraction continue (le Slephen Smith, des irrationnelles quadratiques. Note de M. , c), donc appartenant à une des sous-classes C, en les/. -H S/,/'' W/, — y 1 p ; q désignant la fraction indéfinie ci-dessus, arrêtée au terme £^_, : la,,, inclusivement, et// : q' la fraction arrêtée au terme précédent. Les/), ...,q' étant positifs et £/, étant 4- i, on voit que w/, est racine d'une équation as^'-f- [3: -I- Y = o, où a>o, y, c) = (i, — 3, — fi); ordre propre; D = i5; dans l\ — 15//^ = I, ona «„ impair (tig— 1); donc co, ou 3 + y'TS, n'a que l'associé w' = 4 + V'^- La période ordinaire, pour co et eu', est 6,1: les périodes normales de Smith sont respectivement 6"^ 1" 2- 2~ 2- 2- 1- 1^ et 8-. On vérifie de suite (2), (3), (6), (7), (8), car N(+) = 2, N(-).= 7, 2«,= i4, i(«,-i)-=5, ■i(a,-2)=-4, 2A,= 7, i(A,-.)=5. Pour la formation individuelle des A,, par la règle du n" H, la première période de Smitli donne les nombres i et G, car le dernier terme 2^ doit être considéré comme suivi du premier, (j"*"; la seconde période nedonne rien puisqu'elle ne renferme pas de signe +. On a bien trouvé ainsi les termes, I et 6, de la période ordinaire. Deuxième exemple. — {a, b, c) = (1, — 4» -I- 3); ordre propre, D = i3; «u pair, d'après les Tables; doncco = 4 +v i^ a deux associés, a)' = 3 -t-yTJ; w = „ -, qui équivaut, dans F, à — ^ La période ordinaire est G, I, I, I, 1,^6, I, I, I, I (période minima doublée); les périodes nor- males, pour o), o)', oj", sont respectivement 8~ 2"*" i~ 8" 2+ 2~; ... (période ininitDa doublée), 6"^ 2~ 2 *■ 2~ 2" 2~ 2~ 2^ 2" 2'*' 2^ 2"*"; 3"^ 2" 2^ 2~ 2~ 2~ 2~ 2"*" 2~ 2"^ 6"^ 2"-; qui est la même que la précédente, à une permutation circulaire près; cela tient ici à ce que (a, 6, c") équivaut à — (a, b, c). On vérifie encore les relations (2), . . ., (8); par exemple on a bien 2iA/=2fl,, ou 2 .20 =: io, -I- i4 -I- i^ ; etc. De même, par la Règle du n" 12, la première période de Smith donne, pour les A,, les termes i , i ; la seconde, 6, i , i , i ; la troisième i , i , i , G ; d'où l'ensemble exact des A,. ■^42 ACADÉMIE DES SCIENCES. Troisième exemple. — (o, h, c) = (2, -5, -G); ordre impropre 0 = 3;; dans la solution minimum de t- — 3yii'^ = l\, u, est pair («, = 24), et co a deux associés 5 + V/37 , , 7+\/37 .-'^q_ "+V^3^ a 2 (o o La période ordinaire de w est 5, i, i, 5, 1,1 (période minima doublée); les périodes normales de Smith sont respectivement, pour oj, w', oj", 6- 2+ 6- 2+ 6+ 2- 6+ 2- a"*" 2~ 2~ 2" i~ i~ 2^ i~ 2" 2" 2~ a"; on a également doublé les périodes minima, qui présentaient chacune un nombre impair de — ; d'ailleurs, on devait le faire a priori, puisque /* — 37M'' = — I est soluble en nombres entiers (n° 3). Toutes les vérifications se font encore ici. Quatrième exemple. — (a, b, c) = ('->, — i, — 2); ordre impropre; D = 5;«, est impair (/- — 5 «- = 4 donne en eiïet w, = i, /, = 3); donc I -h v/5 , j , w = î— n a pas d associe. La période ordinaire de w est i, i; la période normale de Smith est i~ 2"^ 2- 2"^. Elle conduit bien aux termes i et i pour la période ordi- naire. CHIMIE INDUSTRIELLE. — La fabrication des briques de silice. Note de MM. H. Le Chatemer et B. Bogitch. Au cours d'études antérieures, nous avons cherché à défink par des mesures précises quelques-uns des facteurs qui enlrenl en jeu dans la fabrication et l'emploi des briques de silice pour fours d'aciéries. Nous avons fait connaître les conditions de transformation des différentes variétés de silice l'une dans W\\\.r& {Comptes rendus, t. 163, 1916, p. 94*^) et \n variation de résistance mécanique des briques de silice en fonction de la température (Comptes rendus, I. 165, 1917, p. 218). Nous nous pro- posons d'étudier aujourd'hui un facteur non moins important de la quahié de ces produits : la constitution physique et chimique de la pâle soumise à la cuisson. Rappelons d'abord les règles généralemcnl admises pour la fabrication SÉANCE DU 26 NOVEMBRE I917. 74^ de ces briques* On emploie des quailz ne renfermant pas plus de 3 pour 100 d'oxydes basiques (ter, alumine et alcalis), additionutj^ de 2 pour 100 de chaux éteinte, de façon à obtenir tinalement une brique ne renfermant pas plus de 5 pour 100 d'impuretés. Au delà de ce chiffre, la brique deviendrait trop fusible pour être employée dans les fours d'aciéries, où elle doit supporter couramment une température de i ■joo". Nous étudierons successivement : i'^ La composition granulométrique du mélange; 2" L'état chimique de la silice; 3° La nature des oxydes fondants employés comme liants. Composilion granulomélrique. — C'est un usage général de faire entrer dans la composition de la pâte une certaine proportion de gros grains, atteignant parfois jusqu'à io'""\ Cette praticpie, d'origine purement empi- rique, a en fait pour objet d'empêcher la propagation des fentes qui tendent à s'amorcer pendant la cuisson et se propageraient trop facilement dans une pâte à grains fins et homogène. Il faut, pour les arrêter, des obstacles disséminés dans la masse. Ces gros grains jouent le même rôle que les trous que l'on perce dans les vitres pour arrêter le développement accidentel d'une fente. Par contre, le gonflement, qui accompagne la trans- formation du quartz en silice à faible densité, tend à provoquer des fentes d'autant plus facilement, que les grains sont plus gros. Il y a donc un juste milieu à garder; la dimension de ^""" semble dans tous les cas suffisante. Il est indispensable d'autre part d'avoir dans la pâte une forte propor- tion de quartz impalpable. C'est là une condition trop souvent méconnue. Nous avons été conduits à cette conclusion, il y a déjà plus d'un an, au cours d'études entreprises par l'un de nous, en collaboration avec M. Bied, ingénieur aux usines du Teil. Nous avons signalé ce résultat dans notre dernière étude sur les propriétés réfraclaires de la silice (Comptes rendus, t. IG.), 1917, p. 222). Nous disions : « La recristallisation de la silice sera d'autant plus rapide, toutes choses égales d'ailleurs, qu'il y aura dans le mélange soumis à la cuisson plus de quart/, fin et même très fin. » Donnons d'abord les raisons théoriques (jui ont été le point de départ de nos expériences actuelles. Comme nous l'avons indiqué précédemment, la solidité à haute température des briques de silice est due à la formation d'un réseau de tridymite qui résulte de la dissolution passagère du quartz, suivie bientôt de la cristallisation de tridymite moins soluble. Le magma visqueux dans lequel se fait cette dissolution n'attaque que très lentement et sur une faible épaisseur les grains de quartz. 744 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'examen de lames minces découpées dans les briques montre que, dans les conditions hal:yluelles de cuisson, celte dissolution ne se produit guère sur une épaisseur de plus de ^ de millimètre. Les grains de moins de o™'",o3 se dissoudront seuls complètement et seront les éléments les plus actifs de la formation du réseau. Les parties arrêtées par le tamis n° 200, de 4900 mailles au centimètre carré, avec ouverture de mailles de o°'"',o5, resteraient à peu près inactives. Il est d'ailleurs nécessaire que dès la première cuisson de la brique, vers 1 400", ce réseau soit déjà très développé, car aux températures plus élevées des fours à aciers, voisines de 1700", il se dissoudra partiellement dans le magma en raison de la solubilité croissante de la silice avec la température. Si, par exemple, ce réseau ne représente que lo pour 100 de la quantité totale de silice, les 2 pour 100 de chaux ajoutée feront 20 pour 100 de son poids et suffiront pour le faire fondre complètement. Les gros grains de silice nageront alors dans un verre plus ou moins liquide et la brique aura perdu toute solidité, elle s'écoulera tout entière sous son propre poids, en formant une matière granuleuse semi- plastique. C'est là un accident qui s'observe parfois dans la voûte des fours d'aciéries, quand la proportion de lin cnqiloyée dans la fabrication des briques a été insuffisante. Si ce raisonnement suffit pour établir la nécessité de l'impalpalile, des expériences directes étaient indispensables pour en fixer la proportion convenable. Nous avons préparé au laboratoire de petites briquettes, en prenant comme impalpables des slirnes de mines d'or débarrassées de la majeure partie de leurs impuretés par un lavage à l'acide et, comme grains plus gros, un quartzile de facile transformation par la chaleur, écrasé par un concasseur à mâchoires de laboratoire. Le produit était passé à travers un tamis de quatre mailles au centimètre carré, de telle sorte que les plus gros grains pouvaient avoir 4""" de côté. On y laissait toutes les grosseurs plus fines produites en même temps par le concassage, jusqu'à une petite quantité d'impalpable qui venait s'ajouter aux slimes. L'addition de chaux a été de 2 pour 100 et le moulage effectué à la main. La cuisson a été faite dans un four industriel, cuisant la brique de silice en 5 jours et arrêtant le feu sur la montre 19, théoriquement i5oo", en réalité à une température comprise entre i4oo° et i /j^o", l'écart entre le point de fusion des montres dans les cuissons lentes et leur fusion rapide dans les expériences de gradua- tion variant de 5o° à 100°. A cette série faite avec les slimes, comme impalpable, nous avons com- paré des briquettes de composition tout à fait semblables, moulées et cuites dans des conditions identiques, diilérant seulement des précédentes par la SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1917. 745 substitution aux slimes de poussière de quartz assez fine, mais non impal- pables, obtenue par le tamisage au tamis 100 des parties les plus fines pro- venant du concassage des quartziles donnant la partie grossière du mélange. Autrement dit, on a remplacé des grains de Tordre de grandeur du 7^ de millimètre par des grains de l'ordre de grandeur du -^ de millimètre. Voici les résultats : lîosistance in kilos Cioiillc iiioiil l)eiiMU' il froid Composition linéaire « - -1 des mélanges. pour Km. appnrenle. vriiic. desséché. ciiil. à llilHI". ^.5 quartzite cru . q5 impalpable .5,2 i,(')3 a, .35 i5 i65 3o 2 chaux 75 quartzite cru . 25 fin I. 11 2,33 10 60 8 2 cliaux 25 quartzite cru . 70 impalpable 3,9 1,36 ^,35 9 i35 lo 2 chaux ' a5 quartzite cru . 75 fin M » 2 , 33 6 52 3 2 chaux ' Les résistances sont exprimées en kilos par centimètre carré. Les chiffres obtenus à 1600" se rapportent à l'écrasement produit après i heure de chauffage à la température indiquée, le temps nécessaire pour atteindre cette température ayant été d'une demi-heure. Ces expériences conduisent à quelques conclusions très nettes. 1" La substitution au fin, tel que peuvent les donner les meules, d'im- palpable produit dans les tubes broyeurs à silex augmente considérable- ment la résistance mécanique des briques à la température à 1600", c'est-à-dire l'une des qualités les plus importantes pour leur bon usage. 2" La proportion de 20 pour roo d'impalpables donne des résultais bien supérieurs à celle de jS pour 100. Les briquettes les plus riches en impal- pables présentaient toutes des amorces de fentes. Pour contrcMer ce résultat et s'assurer de la convenance de la proportion de 23 pour 100 d'impalpables, on a refait des briquettes avec un autre quartzite d'une transformation moins facile et on les a données à cuire dans trois usines différentes, où la température de cuisson, très voisine, était comprise entre 1400" et 14JO'. Les résultatsont été également satisfaisants : C. R., 1917, î' Semestre. (T. 165. N» 22.) 97 ^46 ACADÉMIE DES SCIENCES. Gonflement Densité lîésislance en kilos Composition linéaire — ■-■ — — "^ "■ — -^ des mélanges. pour 100. apparente. vraie. à froid. à ICUO'. 75 quarlzite cru 3,7 1,60 2,35 120 24 25 impalpable 4,1 1.60 2,36 i5o 28 2 chaux 4,5 1,78 2,37 25o 25 Dans la dernière expérience, les briquettes, au lieu d'être moulées à la main, l'avaient été sous une pression de 200"*'^' par centimètre carré. La densité apparente et la résistance à froid ont été considérablement aug- mentées, mais la résistance à chaud n'a pas été modifiée. C'est d'ailleurs là un fait connu : les briques fabriquées industriellement à la presse ne font pas un meilleur usage que les briques moulées à la main. C'est donc une erreur de vouloir apprécier, comme on le fait souvent, la qualité d'une brique par sa résistance à froid. État chimique de la silice. — Le gonflement qui accompagne la transfor- mation du quartz en silice à faible densité tend à diminuer la compacité et la solidité des briques. On pouvait supposer qu'en prenant pour les grains grossiers du mélange du quartz déjà transformé par une cuisson préalable, on améliorerait la qualité des briques. Les expériences ont été faites dans des conditions identiques à celles de la première série, à l'état près du quartz grossier. Dans toute cette étude, on s'est d'ailleurs astreint à ne jamais faire varier à la fois qu'un seul des facteurs du phénomène étudié. Gonllement Densité Késislance en kilos Composition linéaire — "- -^ — -■ — n " ■ lies mélanges. pour 100. apparente. vraie. à sec. à froid. à 1600°. 70 qiiarlzile cuit \ 23 impalpable ; 3,2 i .Jr] 2,33 10 120 25 a chaax ) 33 qaarlzile ruit \ 73 impalpable 3,o J,35 •'•,34 8 180 lô 2 chaux ; Les résultats sont encore très satisfaisants, mais cependant nettement inférieurs à ceux obtenus avec le quartz cru. Il ne semble doBc pas avanta- geux, au moins pour les quartz facilement transformables, de leur faire subir une calcinalion préalable à température élevée pour les transformer en silice à faible densité avant de les introduire dans la pâte de la brique. Naiure du fondant. — Si un long usage a consacré Tusage de la chaux SÉANCE DU 26 NOVEMBRE I9I7. 7/17 comme agglomérant des briques de silice, on peut concevoir la possibilité d'employer d'autres fondants. Nous avons essayé l'emploi d'argiles très fusililes, à la fois ferrugineuses et alcalines. On les a introduites à la dose de (i pour 100, correspondant à une proportion de 2 pour 100 d'oxydes basiques : alumine, fer et potasse. ('■onllenient. Densité liésislance en kilos Composition linéaire —». — -^ —^ ■ lies mélanges. pour 100. apparente. vraie. à sec. à froid, à IGOO'. 2.5 quartzile cuit \ 7.5 impalpable 5,o i,;'io 2,35 9 i5o 9,5 6 arifile ' 2.5 quartzile cru 1 70 impalpable ■ 5,2 i,43 3,36 9,5 160 6 (i argile I 25 qaartzile cru 1 -afin ^ ). » 2,34 7 55 2 6 argile ' 73 quartzite cru. ....... . . 20 impalpable 5,o i,.5o 2,34 '9 'lo 16 6 argile ' Ces résultats sont inférieurs à ceux donnés par la chaux. Le dernier mélange donne cependant encore une belle résistance à chaud. Mais, fait très important à noter, toutes les briquettes préparées avec de l'argil fusible ne se brisent pas brusquement dans l'essai à 1600", comme les bri- quettes à la chaux; elles cèdent progressivement, comme le font les briques argileuses proprement dites, en supportant cependant des pressions bien plus fortes que ces dernièi'cs. La conclusion pratique à tirer de cette étude est que, dans l'état actuel de nos connaissances, la meilleure composition de pâle pour la préparation des briques de silice doit comporter 20 pour 100 de quartz impalpable, c'est-à-dire dont les grains soient de l'ordre de grandeur du -^ de milli- mètre et 73 pour 100 de quartz grossier, dont les plus gros grains ne dé- passeraient pas 5'"". La préparation de cet impalpable nécessite l'emploi du tube broyeur à galets de silex, mais semble cependant pouvoir être obtenue économi- quement en partant de sables naturels très fins. Le quartz grossier semble devoir être préparé plus avantageusement avec les cylindres broyeurs qu'avec les meules, le plus souvent employées aujourd'hui, en raison de la forme lamellaire que le premier appareil donne aux grains brisés. c y48 'académie des sciences. Dans une prochaine communication, nous étudierons les conditions de cuisson et la nécessité de coordonner la formation du réseau de tridymite avec la transformation directe des ^ros grains. ZOOLOGIE. — Sur les échanges de faune entre la mer el les eaux douces et les conséquences qu'ils entraînent au point de vue de la sexualité. Note de M. Edmond Perrier. L'opinion est généralement répandue que les eaux douces ont été peuplées par une immigration d'animaux marins; mais le retour à la mer d'animaux acclimatés dans les eaux douces parut, au premier abord, peu vraisem- blable, au moins en ce qui concerne les formes animales relativement peu élevées. L'opinion de M. Roule que ce sont les Truites de rivière iSalmo fario) qui ont donné naissance aux formes marines connues sous le nom de Salmo salar et de Salmo trutta, contrairement à ce que pensent les zoolo- gistes tels que Boulenger et Merk, étonnera donc probablement au pre- mier abord. Ce retour à l'élément primitif s'est cependant produit plus d'une fois et a eu dans certains cas une importance exceptionnelle. Sans parler des grands Reptiles tels que les Plésiosaures, les Ichthyosaures de l'époque jurassique; des Mosasaures et des Clidastes de la période crétacée, des Tortues et des Serpents de mer actuels, ce retour s'est produit pour des formes animales inférieures et d'une remarquable façon. La migration des formes marines peu actives dans les eaux douces entraine des conséquences qui permettent de les reconnaître et auxquelles échappent les animaux actifs : Lrs mâles disparaissent et les femelles deviennent Jierma- phrodites. Leur hermaphrodisme est en général d'un type spécial : chaque individu commence par être mâle, puis devient femelle, on lui donne le nom d^ hermaphrodite protandre. C'est ainsi que les Vers annelés d'eau douce ou terrestres (Lombriciens, Sangsues) sont hermaphrodites, tandis que les Vers annelés marins qui leur correspondent ont des sexes séparés; de même les Mollusques pulmonés tels que les Lymnées et les Physes des eaux douces, les Escargots et les Limaces qui sont terrestres, sont herma- phrodites, tandis que les sexes sont séparés chez les Gastéropodes marins. Ces faits concordent avec ce que l'on sait de la caractéristique des sexes. Chez les animaux invertébrés les mâles sont plus petits que les femelles, dans des proportions parfois inouïes (Chondracanthus, Gy^j'e, Bonellie, etc.); ils n'ont qu'une faible aptitude à accumuler des réserves alimentaires et les SÉANCE DU 26 NOVEMBRE I9I7. 749 dépensent sonvenl en ornements inutiles, comme le font aussi les mâles des Vertébrés; les mêmes caractères distinguent les spermatozoïdes des œufs qui ont la même origine, mais les œufs accumulent des réserves souvent très abondantes, tandis que les spermatozoïdes en sont totalement dépourvus, et la même règle s'étend aux végétaux. Il suit de là que l'existence des mâles est relativement précaire. Or quand un animal passe de la mer dans les eaux douces, il passe d'un milieu à régime constant dans un milieu à régime éminemment variable; ses conditions d'alimentation deviennent incertaines; les deux sexes sont atteints, mais les mâles, plus fragiles, cessent d'exister; les femelles résistent, mais pendant leur période de croissance elles ne peuvent alimenter suffisamment leurs éléments génitaux encore indifférents : ils évoluent donc d'abord en spermatozoïdes, et deviennent des œufs seulement quand la croissance est achevée. Cette interprétation est corroborée par ce qui arrive pour les animaux aquatiques qui se fixent aux objets submergés, tels les Cirripèdes et les Tuniciers; chez eux aussi, l'alimentation devenant précaire, les mâles disparaissent et les femelles deviennent hermaphrodites protandres : la réa- lité dé la disparition des mâles est attestée par leur persistance à l'état rudi- mentaire et, semble-t-il, accidentelle chez certaines espèces de Cirripèdes {Scalpellum^ etc. ). Un autre exemple analogue est fourni par les Vers nématodes qui sont probablement des Arthropodes ayant subi du fait du parasitisme une dégé- nération permanente, analogue à la dégénération temporaire des larves d'Insectes vivant dans les fruits, dans les bois, dans les substances orga- niques en décomposition ou nourriespar leurs parents, larves que nous dési- gnons aussi sous le nom de vers. Les sexes sont séparés chez les Nématodes parasites: mais certains de ces animaux reprennent leur liberté et passent ainsi de la vie plantureuse des parasites à la vie libre où la nourriture devient pour eux aléatoire. M. Maupas a montré que, chez ces Nématodes libres, on trouve successi- vement tous les passages des formes sexuées à celles où les mâles deviennent rares, où les femelles deviennent hermaphrodites protandres, les mâles subsistent, mais n'accomplissant plus leurs fonctions, et disparaissent fina- lement; finalement les femelles deviennent parthénogénétiques. L'existence de telles séries conduit à conclure que l'hermaphrodisme est non pas un état primitif, mais un état acquis à la suite d'un changement défavorable à l'alimentation des conditions d'existence. Les animaux her- maphrodites qui vivent dans un milieu plantureux n'ont pu, en conséquence, l'acquérir qu'en dehors de ce milieu et l'ont ensuite gardé, ce mode de 75o ACADÉMIE DES SCIENCES. leproduclion leur étant favorable. Or il y a des parasites hermaphrodites, Iqs Trématodes elles Ceslodes; ils se rattachent naturellement aux Turbel- lariés dérivant eux-mêmes des Sani^sues; il y a aussi des Vers hermaphro- dites marins, notamment les Turbellariés que bien des affinités relient aux Trématodes, par eux aux Sang^sues et originaires, par conséquent, des eaux douces. Les plus remarquables des hermaphrodites marins sont les Gasté- ropodes opisthobranches et les Ptéropodes. Il est établi que ceux-ci dérivent de ceux-là (Bouvier, Vayssière, Pelseneer); il est certain d'autre part que les Mollusques opisthobranches dérivent des Prosobranches; mais il n'y aurait aucune raison pour qu'ils u'eussenl pas conservé la sépa- ration des sexes s'ils en descendaient directement, si leurs ancêtres n'avaient pas, à un certain moment,^ subi un changement de régime, et l'on arrive à cette conclusion que les Opisthobranches dérivent, à leur tour, de Gasté- ropodes prosobranches qui ont émigré dans les eaux douces dont quelques- uns ont conservé la respiration branchiale ( Paludines), les autres ayant donné naissance aux Mollusques pulmonés dont la Lymnée des étangs, les Escargots et les Limaces sont les types bien connus. Ces Pulmonés, con- trairement aux Prosobranches marins et conformément à la règle, sont hermaphrodites. Il devient dès lors probable que les Opisthobranches dérivent des Pul- mo'nés et) ce qui confirme cette opinion, c'est qu'ils ont perdu la branchie des Prosobranches, ce qui n'a pu se faire qu'à la suite d'un changement de milieu respiratoire. Lue branchie nouvelle s'est formée plus tard aux dépens des téguments et en arrière du cœur, tandis que la branchie pri- mitive disparue était en avant. Les Mollusques gastropodes prosobranches marins auraient d'abord émigré vers les eaux douces ou vers la terre en devenant pulmonés; ces Pulmonés, redevenus marins, auraient produit les Opisthobranches d'abord littoraux, les Oncidium constituant un terme de pnssage. Les Opisthobranches auraient enfin quitté les rivages, ])Our de rampants devenir nageurs et constituer la classe des Ptéropodes. C'est d'ailleurs de la haute mer que son t venues les deux classes pi-incipales des Mollusques, les Céphalopodes et les Gastéropodes; c'est là seulement que leurs formes primitives ont pu acquérir, sous l'action de la pesanteur, l'encombrant cône dorsal qu'il leur a fallu enrouler en spirale d'abord (lie/lerophon), puis en hélice afin de reporter en avant, pour la maintenir à découvert (Lang), l'ouverture de la chambre branchiale d'abord posté- rieure comme elle l'est demeurée chez les Céphalopodes, presque tous pélagiques. L'histoire des Gastéropodes n'est autre chose que celle des étapes SÉANCE DU 2lj NOVEMBRE tgiy. 7.^ successives de ce déplacement qui a été réalisée par- la contraction perma- nente de Tune des moitiés du corps entraînant l'avortement gfadwel des organes qu'elle contenait (Uémy Perrier) et le croisement en huit de la chaîne nerveuse viscérale dont M. Bouvier a suivi "lés transformations successives. '■ '/.l'dâr^i ZOOLOGIE. — Sut- la distribution des Crabes d'eau douce dt la fuîniUe des Potamonidcs, Note de M. E.-L. BôrviKit; ^^-"'i •!>. ' Des deux Notes que j'ai récemment consacrées (') à î'éliide k^'étémà- tique et à l'évolution des Potamonidés on peut tirer, je crois, les conclu- sions suivantes : ■.'•£(•!• .. j Les seules Potamonidés à distribution géographique large appar- tiennent aux: types les plus primitifs de la famille, c'est-à-dire au genre Potamon; ils sont répandus exclusivement dans toutes les régions suffi- samment chaudes de l'Ancien-Monde (Afrique et Indo-yVustrajie) el représentés par les Potamon s. str., ou leurs descendants du sous^genre Geothelphusa. "' . , Les deux groupes entre lesquels se divise la famille, Etipotamonea el Parapotamonea, sont l'un et l'autre représentés dans l'Ancien-Monde et le Nouveau, mais les formes de l'Ancien-Monde appartiennent exclusivement aux types plus ou moins primitifs de la famille, Potamoninés pour Içs Eupo- tamonea, Gécarcinucinés pour les Parapotanionea, tandis que celles du Nouveau sont exclusivement des types à évolution terminale, Triclipdacly- linés pour les Eupotamonea, Pseudothelphusinés pour les Parapotaïnonea. Le continent africain avec ses annexes méditerranéennes et les îles avoi- sinantes de l'océan Indien (Madagascar, les Seychelles) est exclusivement peuplé par les Eupolamonea de la sous-famille des Potamoninés dont la plupart des genres ou sous-genres lui sont propres (Potamqnaule^.Àcan- ihot/ielp/iusa, Hydrothelpliusa, Platythelplnisa, Erimetopus, Deckenia^. (') Sur la classification des Eupolamonea, Crabes d'eait douce di; la famille des Potamonidés {Comptes rendus, t. 165, 1917, p- <3i3-62j) ;.^«r la classification des Parapolamonea... [Ihid., p. 657-659). Dans la première de ces Notes, il f'aitt rem- placer anlogileiisis par antongilensis, et, page 620, au lieu du passage suivant ; « Le genre Hydrothelphusa comprend lui-même trois sous-genres », lire : « Le genre Hydrolhelphusa comprend trois autres sous-genres ». ' 752 ACADÉMIE DES SCIENCES. Au contraire la région indo-au-ilralienne ne possède en propre qu'un petit nombre de Potamoninés ( Potamiscus dans le genre Potamon, Loho- t/telp/iusa), tandis qu'elle est exclusivement la zone où vivent les Para- polamonea primitifs, c'est-à-dire les Gécarcinucinés. Lqs Eupotamonea du Nouveau-Monde ou Trichodaclylinés se rattachent par des liens multiples et étroits aux Eiipolamonea du continent africain, surtout aux Erimelopus congolais, ils sont localisés dans l'Amérique du Sud depuis le Brésil, jusqu'au Chili vers le Sud et jusqu'au Nicaragua vers le Nord, hes Parapotomonea amér'\CA\ns ou l'seudothelphusinés se rattachent d'ailleurs à ceux de la région indo-australienne (Gécarcinucinés), mais par des liens plus lâches et moins apparents; ils habitent surtout la côte paci- fique et les régions centrales de l'Amérique sans dépasser l'Amazone vers le Sud, comme l'a noté M. Ortmann. Ainsi chacune des deux subdivisions de la famille des Potamonidés pré- sente une double distribution qui n'est pas sans analogie avec celle des Ecrevisses si bien synthétisée par Huxley, mais tandis que le premier groupe de ces dernières occupe l'hémisphère nord (Astacidés vrais) et le second l'hémisphère sud (Parastacidés), chacune des deux subdivisions des Potamonidés se partage entre l'ancien et le nouveau Continent, et se subdivise à son tour pour se localiser en cer(ains points de ces vastes régions. Comment interpréter ces faits"? Pour les Potamonidés plus que pour les autres Crustacés d'eau douce, les océans constituent des barrières infran- chissables, car ces animaux ne présentent pas de formes larvaires el deviennent de petits crabes marcheurs sous l'abdomen de leur mère, tandis qu'ils peuvent se répandre sur les continents à cause de leur adaptation facile aux lieux simplement h.umides. Issus d'espèces marines, comme tous les Crustacés d'eau douce, ils ont certainement pris naissance dans la Thétis, c'est-à-dire dans la ceinture océanique ancienne dont la Méditer- ranée actuelle est l'un des restes; certainement aussi leur adaptation dulcicole était réalisée déjà aux temps miocènes, car on a trouvé des Potamons fossiles (du sous-genre Polamonautes suivant toute apparence) dans les dépôts miocènes d'eau douce de Sigmaringen, d'CS£ningen et de Castellina maritima. Mais il est difficile de fixer exactement l'étendue des aires où s'est produite leur adaptation; étant donné qu'actuellement leurs formes primitives (Potamun, Geoihelphusa) sont localisées dans l'Ancien- Monde, on pourrait croire que cette adaptation s'est produite jadis dans les mêmes zones, sur les bords de la Thétis, et qu'ensuite la famille s'est SÉANCE DU 26 NOVEMBRE I917. ^53 répandue en évoluant dans les terres émergées qui se trouvaient à la place occupée aujourd'hui par lAmérique; mais il est possible aussi que l'adap- tation se soit produite en tous les points continentaux anciens baignés par la Thétis et qu'ultérieurement, par la formation de barrières maritimes nouvelles, les espèces primitives du Nouveau-Monde aient évolué sur place et se soient transformées en Trichodactylinés et Pseudothelphusinés. Cette dernière hypothèse me parait la plus rationnelle, car il est probable que les ancêtres marins des Potamonidés étaient répandus partout dans la Thétis; elle sera justifiée si l'on trouve dans les couches géologiques américaines des Potamons ou d'autres Potamonidés primitifs ('). Ce qui est bien certain par contre, c'est que les formes primitives de l'Ancien-Monde ont évolué sur place, les unes dans toute l'étendue de leur domaine et par des modifications légères qui ont conduit au\ l'otamon s. str. et Geothelphiisa actuels, les autres plus profondément et indépendamment dans les deux régions qui constituent l'Ancien-Monde, c'est-à-dire dans l'Afrique et l'Indo-Australie. Il n'est pas douteux [qu'à partir d'un certain moment des périodes miocène ou pliocène, la mer des Indes isola complè- tement ou à peu près ces deux régions, mais avec une extension occidentale moindre qu'à l'époque actuelle, car la faune potamonienne des Seychelles et de Madagascar ne diffère pas du tout de la faune africaine. Les Etipotamonea d'Afrique ne ressemblent en rien aux Pseudothelphu- sinés d'Amérique, mais, par les Erimetopus et autres Acanthothelphuses, présentent pour ainsi dire tous les passages aux Trichodactylinés; même aux âges tertiaires, où le Brésil et les régions avoisinantes formaient avec l'Afrique un continent brésilo-éthiopien ( Archhelenis de von Jhering), l'évolution de certains Potamoninés en Trichodactylinés devait vraisem- blablement déjà se produire dans les régions occidentales; cette évolution est devenue totale à partir de l'époque où l'effondrement de l'Atlantide a introduit une immense barrière océanique entre l'Amérique et le conti- nent africain. C'est aux Gécarcinucinés, c'est-à-dire aux Parapolamonea indo-australiens que se rattachent évidemment les Pseudothelphusinés, mais il n'est pas possible d'établir exactement les relations de ces formes américaines avec les descendants indo-australiens de leurs ancêtres. L'histoire des révolutions (') C. Heller a décrit el figuré sous le nom de GeollielpUusa chilensis un repré- sentant chilien du genre Polamon: mais cette espèce n'a pas été retrouvée depuis et son origine paraît justement douteuse à M"' Ratiibun. C. R., 1917, a- Semestre. (T. 165, N- 22.) 9^ ■^54 ACADÉMIE DES SCIENCES. du globe dans la région Pacifique à l'époque lerliaire reste encore dans les ténèbres, et s'il est vrai qu'alors, coninic le croit von .Ihering, un immense continent péninsulaire (Pacila) s'avançait de l'Amérique vers la région ma- laise, les îles aujourd'hui situées à la place de ce continent semblent com- plètement dépourvues de Potamonidés. Ces Crabes abondent, par contre, depuis l'Inde et les Philippines jusqu'en Australie; ils remontent au Nord jusqu'au Japon et s'avancent au Sud- Ouest jusqu'aux Fidji, sans jamais cesser d'appartenir complètement aux types |indo-australiens les plus caractéristiques. (]es lacunes zoologiques, jointes à celles de la géologie, ne permettent pas d'établir l'histoire des Pseudolhelphusinés aussi nettement que celle des Trichodactylinés, mais étant données les ressemblances lointaines de ces crabes avec les Gécarci- nucinés indo-australiens, on doit croire qu'ils ont été isolés de ceux-ci bien avant l'époque où l'eftondrement de l'Atlantide sépara pour toujours les Trichodactylinés de leurs ancêtres africains. Ainsi l'Amérique héberge deux sortes de Potamonidés dont les origines et les affinités sont très dilîérentes : les Trichodactylinés, qui sont des Eupotamonea d'origine brésilo-élhiopienne; les Pseudothelphusinés, qui se rattachent aux Parapotamonea indo-australiens; ces deux populations che- vauchent l'une sur l'autre depuis le Nicaragua jusqu'à l'Amazone, la première débordant au Sud cette région commune, la seconde du côté du Nord jusqu'au Mexique inclusivement. C'est à torique M. H. von Jhering, contrairement aux idées de M. Ortmann ( '), tient pour légères les dissem- blances qui existent entre ces deux groupes, mais je ne crois pas que cette erreur soit de nature à modifier beaucoup son schéma de l'Archhelenis, car les Trichodactylinés ont pu se répandre vers le Nord par voie terrestre ou par des changements dans la distribution des eaux douces; par contre, il y a lieu de penser qu'il fut un temps où l'Archhelenis atteignait les nom- breuses régions pacifiques de l'Amérique méridionale, où les Trichodacty- linés sont très nombreux. D'autre part, il semble bien que l'Archhelenis ne s'étendait pas, comme le figure M. von Jhering, jusqu'à l'intérieur de l'Hindoustan, car la faune potamonienne de cette région du globe est absolument autre que celle de l'Afrique; aux temps tertiaires où se diffé- rencia la faune indo-australienne des Cécarcinucinés, la mer des Indes, (') Voir ;i ce sujet ; A.-li. Oiitmann, Tlie gcograpliiral Disi ribiiLi'ui of l'resln\-ali-r Decapods [Proc. amer, philos. Soc, vol. 41, 1902) et H. von Jherim;. l/c/i/ic/ni/s iiitd trc/iino/i'!, iqo-). SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1917. ySS dans ses régions septentrionales, devait se rapprocher beaucoup de sa configuration actuelle. Kn dehors de ces observations, les schémas géograpiiiques établis par M. von Jhering répondent fort bien à la distribution actuelle des Potamo- nidés et il faut, pour une part, en attribuer le mérite, comme celui qu'on trouvera peut-être dans cette Note, au travail monumental où M"'"Rathbun a décrit et figuré avec tant de soin les très nombreuses espèces comprises jusqu'alors dans la famille (' ). GÉOMÉTRIE. — Sur les réseaux C tels que Vèquation de Laplace qui y correspond soit intégrablc. \ote de M. C. Gi'h:iiard. A tout réseau C correspond, par orthogonalité des éléments, une con- i;ruence C ; une telle congruence est harmonique à une infinité de réseaux O. il est clair que, si léquation du réseau C est intégrable, il en est de même de celles des réseaux O que l'on obtient ainsi et inversement. Il suffit donc de partir des réseaux O qui possèdent la propriété indiquée, de prendre les congruences harmoniques, puis d'appliquer la loi d'orthogonalité des élé- ments. Je vais prendre successivement les six types de réseau O qui possè- dent la propriété indiquée. (Voir ma Note du 1 8 juin. ) 1° Le réseau O est/jB, — yjB'. Les congruences harmoniques à un réseau yoB' sont — (/,' — 1)3, —{p-i)p' ou ~p^fi'. Les réseaux C qui leur correspondent par orthogonalité des éléments (') Depuis l'époque où j'ai lodigé ces lignes eL publié les deux |)récédentes Notes, mon excellent collègue du Brilish Muséum, M. Caïman, Qi'a fait savoir f]ue M.AlcocK. en 1910, avait consacré un opuscule à la classification des Potamonidés [A. Alcock, On llie ctassificalion of the Polamonidœ {Telpli(isidœ) {Records of tlie Indiaii Muséum, t. .5, p. 253-26i)]. Je suis aux regrets d'avoir laissé échapper ce travail. qui est très nourri et fort clair, mais satisfait de voir que mes conclusions syslé- matique-i s'accordent, pour le principal, avec celles d'un carcinologiste aussi aveili que M.Alcock. D'ailleurs, ajanteu sous les yeux les nombreux types de M"'' llatlibun. j'ai pu modifier nos connaissances sur les Acantliotlielphuses, sur les prétendues Paratlielpliuses africaines, sur les Péritlielphuses et les Gecarci/iuciis, ce qui a eu pour résultat de donner un intérêt tout spécial à la distribution des deux groupes de la famille. M. Alcock a établi le sous-genre l'arapotanion pour deux Hydrotliel- pluises du Yunnan Fu, dont le fouet antennaire est réduit à l'état de vestige. 756 ACADÉMIE DES SCIENCES. appartiennent aux types (!) -(/>-l)A. -(/;_,) A'. -p.\. De même le réseau O étant — />B' les réseaux C correspondants appar- tiendront aux types (2) (P-OA, {p-i)\'. /'A'. Les réseaux C chercliés appartiennent à la fois aux types (i) et (2); on a donc les ty^pes possibles suivants : KA, — KA; IvA, — KA'; KA. — (Iv-+-t)A', KA', — KA'; KA', — (l\+i)A'. K —p — i OU p; les types KA', — (K + i) A' et (R + i)A', — KA' ne sont pas considérés comme distincts, car ils ne diffèrent que par l'échange des variables indépendantes. 2" Le réseau O estpA', — pB. Les congruences harmoniques à un réseau pA sont — /?a', -(/> + !)«'. — /J(3'. Les réseaux correspondants appartiennent aux types -/>B', _(/,-4-i)B', -^p\'. Les congruences harmoniques à un réseau — pB sont (/>_,), 3 ou p[i auxquels correspondent des réseaux ( /> — I ) A ou pA, D'où les types possibles suivants : KA, —kl!'; KA, — (K-hi)H'; KA. — (K+OB', KA, — KA'; KA. — (K-i-i)A'. 3" Le réseau O estjoA, — (/? + i)^- D'un réseau OpA on déduit des réseaux C appartenant aux types — /.B, -(p-i-,)l\. _(/, + ,) H'. De môme ceux qu'on déduit d'un réseau O — { p -h i )Vi sont p\. (/' + .)A. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE I9I7. 7')7 D'où les lypes/)o*«è/e.« suivants : K\. _(k — ,)B: I\.\, -KB; KA. — (K + i)B, KA, — kB'; kA. _(k + i)B. V' Le réseau O eslpA' — (p -+■ i)B'. La première propriété conduit à des réseaux C qui sont -pB', _(/, + ,)B', -p\'. La deuxième donne des réseaux C qui sont p\. p.V. (/> + .) A'. D'où les types possibles suivants : I<;A. — KB ; KA. -(K-*-i)B'; KA, -KA'; KA', — KA'; kA'. — (K + r)A': KA', -(K--i)B'; KA', — KB'; KA', -(K-hi)B'. 5" Le réseau O est pA', — />B'. La première propriété conduit à des réseaux C de types -/>B'. _(;, + ,)B', ^pX'; la seconde, à des réseaux (/*-.)A. (/>-i)A'. /;A'. D'où les types possibles suivants : kA. _(k-f-i)B': KA. — (K + 2)B'; KA, _(K-hi)A'; KA . — KB'; KA', — (K-hi)B'; KA', — (K-^2)B': KA, — KA': KA'. _(K + i)A'. 6" Le réseau O est /j A, — pB. A la première propriété correspondent des réseaux -pW, -(/^ + i)B, — (/,4-l)H'; à la deuxième, des réseaux (/.-i)A, pA. D'01'1 les lypes possibles suivants : KA. -KB; KA. _(K-Hi)B: K\, _(K-f-j)lî; KA, _(K-+-i)B': KA, _(K4-9,)IV. -58 ACADÉMIE DES SCIENCES. En résumé, on trouve seize types possibles qui sont: 1. IvÂ, -{K-i)B; i». KA. -(K+,)A'; 0 KA. -KB; 10. KA. — KA ; 3. KA, -(Iv + OB; il. KA'. -(K-.)H'; '*. KA, — (K-^2)B; 12. KA', - KB' ; o. KA. -(K)B'; l:?. KA', -(K-+-i)B'; (i. KA, ~(K + i)B'; V*. KA', -(K + 2)H'; 7. KA, -(K-+-2)B'; 15. K.\', ~ KA' ; 8. KA, — KA'; 1(>. KA', -(K + ,)A'. Remarque. — • La discussion qui précède montre que tous les réseaux C appartiennent à l'un des seize types indiqués; elle ne prouve pas que tous ces types existent. Toutefois, je suis, dès maintenant, en mesure d'établir que tous ces types existent et de donner, sous forme explicite, l'expression des coordonnées d'un point qui décrit de pareils réseaux. ELECTIOINS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Associé étranger en remplacement de M. Suess, décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant /(i. Sir Archibald Geikie obtient '^6 suffrages M. Ed. Pickering » i « M. Vito Volterra » i » M. Edison » i suffrage Sir A!rciiiba.lu Geikie, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la llépublique. CORRESPOIVDAIVCE , M. le comte de Spaure, M. W. Kiman prient l'Académie de vouloir bien les compter au nombre des candidats à l'une des places vacantes de membre non résident. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE I9I7. '/Sp MM. Armacvat, Eo3ii: Bonxeau, Guili.oiikot, A. Piorm, Francis Kathery, F. GoMEs Teixeira, g. Vavox, C. de Wattevili.e adressent des remerciments pour les distinctions que l'Académie a accordées à leurs travaux. M. Paci. Pelse.neer adresse, par l'intermédiaire de M. (7;. Pèrez, des remerciments pour la distinction que l'Académie a accordée à ses travaux. M. le Ministre dei/Instruction purlioie, au nom de M. le Ministre des Finances, invite l'Académie à lui désigner un de ses membres qui devra occuper, dans la Commission de Contrôle de la circulation monétaire j la place vacante par l'expiration des pouvoirs de M. A. llaller. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance : i" Océanogi-aphie, par J. df, ScrioKAr.SKY (en langue russe). (Présenté par M. Cil. Lallemand.) 2" Le de\'oir agricole et les blessés de guerre, par Jci.ks Amau. Préface de Fersa.M) David. (Présenté par M. Tisserand.) 3° L'enseignement de la Chimie industrielle en France, suivi d'une étiquete, sur l'enseignement chimique et technique, par Eugène Gramimoucin. (Présenté par M. Blondel.) 4" Contribution à l'étude de la résistance à la marche d'un navu-e, par Cii. DOYÈRE. 5" Une série de Mémoires de M. l\. KoiiiLEn sur les lîchinodermes. (Renvoi à la Commission du prix Saintour.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Expression de la fonction de Legendre de seconde espèce. Note de M. IMerre Homrert, présentée par M. Appell. On sait que la fonction de Legendre de seconde espèce, ^6o ACADÉMIE DES SCIENCES, peut être mise sous la forme suivante : /„-, est un polynôme de degré n — i , que l'on a exprimé de diverses façons au moyen des polynômes de Legendre de degrés inférieurs. Nous nous pro- posons d'en donner une expression très simple, ne contenant que P„(^) et le polynôme B„(s)y de degré inférieur à n, tel que A„{z)\>„{z)+B„(z)l\{z)^i. A„ étant un polynôme de degré inférieur à « — i . l . Entre deux polynômes B correspondant à deux polynômes de Legendre de degrés « — i et /i + i existe la formule de récurrence suivante : On démontrera celte formule en prouvant que le premier membre, qui est un polynôme d'ordre m — i, est nul pour in valeurs distinctes de z, à savoir les « + i racines de P„+,(^) et les // — i racines de P,, ,(z). Soit, par exemple, x une racine quelconque de P„+, (z) : on a B„+,{=«) et le polynôme devient On constatera aisément que celle expression est nulle en se servant des formules de récurrence entre les polynômes de Legendre et leurs dérivées; et l'on opérera de façon identique pour une racine de ?„_,(; ). Sachant alors que P„(i) = i et P„(— i ) = (— i)", nous déduirons de cette formule que B„(i) = i et B„( — i) = (— i )" \"-<-i 2. Ceci posé, nous écrirons, la variable d'intégration étant (, ou, après une intégration par parties, n„(r.)_ H„(-r , /-rA„-+-B;, !'„( = ) (c.^-i)P„(;) /- I a„+b;, _ 2„, qui se déplace d'un mou- vement continu sur une poutre A13 posée sur deux appuis. Le polygone des moments lléchissants, construit pour une position quelconque du système, donne comme valeur du moment qui se produit, sous un essieu déter- miné A, portant la chargeai/,, la longueur MN. Mais, si l'on observe que, dans le déplacement du système, la longueur ?sH reste constante, on est conduit à substituera l'étude de la variation de MiN celle de l'ordonnée MH. Jl est facile de démontrer que le lieu du point M est une parabole. Prenons pour axe des .r la droite CL parallèle à SO, et pour axe des y la verticale CA du point d'appui A. Désignons par : ■a la distance SO du pôle à l'origine du polygone des forces, P la résultante des n charges, / la longueur CL, SÉANCE DU 26 NOVEMBRE I917. 76^ ^4 la distance GH, comptée sur Taxe des .r, entre Tessieu K et la résul- tante P. Les triangles semblables CMH el CDL donnent .r ^ l ' Les triangles semblables (IDL et S«0 donnent DL _ P D'où résulte, après élimination de DL, p équation d'une parabole. Le paramètre de cette parabole est indépendant de la cbarge p/, consi- dérée et dépend seulement de la résultante P. On conclut de celte remarque importante que les courbes qui seraient obtenues en appliquant le théo- rème successivement à tous les essieux du convoi, ne sont en réalité que les différentes positions d'une même parabole; il suffit dès lors, pour avoir les moments fléchissants relatifs aux différents essieux, de construire une seule parabole : celle qui passe par les points C et L et qui a pour équation à la condition de compter les ordonnées à parliide droites convenablement tracées; ce qui permet, comme le constate M. Maurice Levy, de résoudre graphiquement, d'une manière simple et rapide, un très grand nombre de problèmes relatifs aux charges roulantes. Le théorème de Culmann se déduit très simplement du théorème précé- Jent. En effet, le maximum de l'ordonnée cl p .'■ = ^ t' — (A'/. -^ •'") I -^ a lieu pour /—:,'/, — .»• — .(■ ou - z.r-t-sJ:, a 2 c'est-à-dire lorsque le milieu de la poutre coïncide avec le milieu de Gll. D'où le théorème connu : 764 ACADÉMIE DES SCIENCES. Lorsquun com'oi parcourt, (Vun mouvement continu, une poutre posée sur deux appuis, le maximum du moment fléchissant, sous un essieu déterminé, se produit lorsque le milieu de la poutre est à égale distance de l'essieu considéré et du centre de granté de l'ensemble des charges. PALÉONTOLOGIE. — A propos de la constitution microscopique du squelette des Stromatoporidés. Xote de M""^ Yvo\.\e Dehorne, présentée par M. Emile Haug. Au cours des recherches que je poursuis depuis quelques années sur les Hydrozoaires fossiles et en particulier sur les Stromatoporidés, j'ai décou- vert quelques faits intéressants sur la nature du squelette de ces orga- nismes. On sait que les Stromatoporidés sont des Hydrozoaires fossiles vivant en colonies et que ces colonies, de forme jet de [taille variables, sont con- stituées par un réseau de mailles plus ou moins régulières; on admet d'une manière générale que ce squelette était primitivement calcaire. LesHydrac- tinidés et les Milléporidés auxquels Nicholson (') les a comparés avec juste raison, possèdent, les premiers, un squelette chitineux, les seconds un squelette calcaire. Cependant Hydraclinia calcarea Cart., du cap Palnias, a un réseau squeleltique entièrement calcaire et, dans la majorité des cas, la charpente chitineuse d'Hydractinia echinala Flem. est fortement im- prégnée de matière calcaire. J'ai pratiqué quelques sections minces dans des échantillons de celte dernière espèce, qui ont été recueillis à Roscofl' par M"'' Lucienne Dehorne. Les plages calcaires se trouvent localisées dans les assises les plus anciennes; elles sont bien mises en évidence par la couleur brune de la chitine et sont surtout bien développées dans les parties les plus épaisses du squelette; on y voit de petites fibres calcaires briller à travers les filets chitineux qui les soutiennent. Le tissu squelettique du genre Millepora Lin. présente, d'après Mo- seleyC^), la même constitution que celui du genva HelioporaYil. et de la plupart des Anthozoaires. Il est formé par des petites lames d'une matière (') 11. -A. NiCHOLSO.N, ,( monograpli of Ihe Britislt Stromatoporoida { The palaonlo- grapliical Society, 1S86-1S92). (-) H.-N. MosELEY, Report on cerlain hvdroid, alcyonarian and madreporian Carats {Zoolog. Challenger h.rped.^ Pari \'1I, 1880). SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1917- 765 libro-cristalline (voir Moseley, loc. cit.^ PI. \III, fig. 8), dont la compo- sition chimique diffère peu de celle du cœnenchyme des Anthozoaires : carbonate de chaux, phosphate de chaux, matière organique et eau. Dans le genre Sporadopora Mos., le ctLnenchyme est constitué par des grains minuscules, très serrés, blancs et brillants, donnant au squelette un aspect saccharoide. La structure microscopique du tissu cœnostéal des Slrornatoporidés de Tère primaire a été bien décrite par iSicholson (/oc. cit.)\ l'auteur a fait remarquer toutes les difficultés que comporte cette étude, la texture véri- table étant souvent masquée par une recristallisation secondaire. Quand le squelette et le remplissage des cavités sont constitués par de la calcite, le premier ne se distingue bien de Tautre que par son aspect plus sombre, dû sans aucun doute au résidu charbonneux laissé par la matière organique. Aussi y a-t-il peu d'avantages à faire des coupes très minces. Dans d'autres échantillons moins altérés, le squelette est constitué par des grains de car- bonate de chaux excessivement petits qui circonscrivent de petites plages claires, de fac'on à donner à la fibre un aspect nuageux ou vacuolaire très caractéristique. Les Slrornatoporidés de l'ère secondaire, qui sont moins modifiés par la fossilisation, présentent de grandes variétés de structure : chez Stromalo- pora Choffali ( ' ), le squelette parait constitué par une accumulation de granules calcaires et de faisceaux de fibres courbes formant panache. Dans Hurgundia Tri/iorc/uV lyiun.-Chalm. (/), le stroma se réduite des amas de granules calcaires de grosseur diverse, sur lesquels empiète la calcite du remplissage. La constitution microscopique des piliers radiaux et des planchers laminaires àWctinostromaria stellata M.-Ch. (Cénomanien, île Madame, Charente-Inférieure) (^) diffère à peine de celle que présente le cœnenchyme des Madréporaires actuels (et en particulier de Porites incrus- ttins Defr., in M. M. Ogilvie (''), p. 220, fig. G")) : autour d'une ligne sombre axiale rayonnent des faisceaux de fibres calcaires en forme (') YvoNJiK Dehohne, 5«/' un Slromalopoïc nomcau du Lusitanien de Ceziinhia {Portugal) {Comptes rendus, t. 16i, 4917. p. 225). (') Yvonne Deiiorne, Sur un Siromatoporc milléporoïde du l'ortlandicn [Comptes rendus, t. 162, 1916, p. 43o). (') Yvonne. Dkhoune. Sur un ictinostromidc du Cénomanien {Comptes rendus, t. ICI , H)i5, p. 733). ( ') M.. M. Ofin.viE, On llie microscopic and syslematic sludy of llie niadreporariau types of corals {Pliilos. Trnns , 15., vol. 187, 1896). 766 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'aiguilles; en examinant cette ligne sombre à un fort grossissement, j'ai constaté qu'elle est formée de petits grains calcaires incolores, entassés irré- gulièrement les uns contre les autres et que les points d'accolement des libres irradiantes et de ces granules sont autant de points soml)res dont l'ensemble constitue précisément cette ligne noire médiane; Miss Ogilvie lui donne le nom d'axe de calcificalion ; on la retrouve dans la muraille zoécialedes Bryozoaires et je lui ai reconnu une structure semblable : grains polyédriques incolores autour desquels se groupent des faisceaux de fibres cristallines ( '). Certains Stromatoporidés paléozoïques offrent la même particularité et Nicholson y a vu les vestiges d'un système tubulaire intrasquelettique ana- logue à celui des Distichopora Lam. actuels. Je crois pouvoir établir que la morphologie microscopique de la paroi qui dépend étroitement du mode de fossilisation, puis des modifications ultérieures à cette fossilisation, ne peut apporter que des caractères de médiocre importance dans la diagnose d'une famille ou d'un genre. On ne peut nier que son étude comparée n'ait contribué, dans une certaine mesure, à définir certaines formes d'affinités douteuses, mais son applica- tion systématique serait fertile en erreurs : un Stromatoporidé typique, Actinostromavia steUala, deviendrait, par exemple, un Madréporaire. D'autres caractères tirés de la physionomie générale du réseau squelel- tique sont seuls capables de donner la définition approchée des organismes fossiles qui font l'objet de mes recherches; ce sont no.tamment les modifica- tions apportées dans cette charpente calcaire : 1° par l'individualisation des Zoïdes; 2° par leur mode de groupement; 3'' par le processus d'accroissement de la colonie entière, qui permet de reconstituer l'aspect des surfaces hydrorhizales vivantes. (') Cuniings el (ialloway ont inouiré qu'une classification des Bryozoaires Trepos- tiiinata en Integrata (li^ne noire médiane présente) el en imalgnmata (pas de lii;ne noire, confluence aijsolue des parois zoéciaies) n'avait aucune valeur parce que la présence de celte ligne est inconstante et que les menus grains calcaires qui la com- jiosent, variant en nombre et en taille, lui donnent une épaisseur différente pour chaque genfe et même pour chaque espèce. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE I917. 7(37 ZOOLOGIE. — Sur la reproduction parthénogénétique de VOliorhynquc sillonné (Oliorliynchus sulcatus l'ohr.). Note de M. J. Feataud, présentée par M. 1'. Marchai. Les exemples connus de reproduction parthénogénétique normale sont rares chez les Célêoptères. Jobert( iSSi) (' ), .Jolicœur et Topsent(i 892)(*) ont étudié un cas de ce genre chez le (iriUouri (^Adoxus i-iiis Fourcroy). Plus récemment, Ssilantjew (1905) ('), ^^'assiliew (1908) (*) et Grandi (1913)0 ont constaté l'absence apparente des mâles et la reproduction courante par parthénogenèse, dans trois espèces d'Oliorhynques, le niJC(( Bohem., le crlhricollis Gyll. et le lioustici Linn. IJOtiorhynchus sulcatus Fabr., bien connu en France par ses ravages sur la vigne, observé par de nombreux auteurs, était jusqu'à présent considéré comme doué d'une Reproduction sexuée constante. Les différences exté- rieures indiquées dans les livres entre mâles et femelles ( étroitesse relative des élylres et dépression légère du sternite anal chez le mâle) sont cependant assez vagues; elles ne portent pas sur des caractères essentiels et ne dépassent guère les variations qui se montrent entre les individus du même sexe femelle. L'invasion grave qui s'est produite, au cours des dernières années, dans le vignoble de Saint-Pierre-d'Oléron (*), m'a permis d'observer un très grand nombre d'exemplaires de cette Otiorhynque, en pleine nature et en captivité, pendant les années 1914? 191^ et 1917. Or, parmi les milliers d'individus que j'ai examinés, et dont quelques-uns présentaient assez (') JoDERT, lieclierches pour servir à l'histoire de la génération chez les Insectes [Comptes rendus^ l. !>3, i88i, p. 975-977). (-) Jolicœur et Topsent, Etudes sur l' Ecrivain ou Grioouri {Adoxus vitis¥o\ivcv.) {Mém. Soc. zool. de France, t. 3, 1892). (') Ssilantjew, Ueber einem sicher koiistalierten Fait der Parlhenoqenese bei eineni Kiifer {Otiorhynchiis lurca Boliem.) {Zool. Anzeiger, t. 90. p. 583-586). (') Wassiliew, Ein neuer FaU. von Parthénogenèse in der Familie der Curcu- tioniden (Zool. Anzeiger, l. 3'»., p. 29-81). (') Grandi, Un nuovo caso di partenogenesi ciclica irregolare fra i Coleolteri {lioll, Labor. di Zool. gen. e agraria, l'orlici. t. 7. 1918). (") J. FEYTAtD, UOliorhynque sillonné dans l'ile d'Oléroii (Bull. Soc. de Zool. agricole, 1914, p- 7-i4j 21-25, 53-55); Sur li/n'asion d'Otiorhynques de Saint- Pierre-d'Oléron {('. R. Acad. d' Agriculture de France, t. 2, i9i<3, p. SSg-S^S). 768 ACADÉMIE DES SCIENCES. bien les variations extérieures indiquées comme distinclives des mâles, je n'ai trouvé absolument que des femelles. La dissection soigneuse de plus de 3 000 individus m'a permis de cons- tater le fait avec encore plus de précision. A défaut d'accouplements, j'avais remarqué dans mes élevages, à diverses reprises, des clievauchements, qui pouvaient être le prélude d'un acte sexuel. Les Insectes ainsi rapprochés ont été recueillis; disséqués par la suite, ils furent toujours reconnus, les uns et les autres, comme des femelles. J'ai d'ailleurs examiné des lots d'O. sulcalus prélevés dans des conditions très variées d'époque, d'heure, de lieu, sans que le résultat soit modifié : jamais il ne me fut donné de mettre la main sur un seul mâle. Deux questions s'étaient offertes à mon esprit : i" L'existence des mâles ne serait-elle pas beaucoup plus brève que celle des femelles et limitée aux premières semaines de l'apparition des Insectes"? En ce cas, j'aurais dû en trouver dans les lots recueillis tout au début de l'apparition, en mai, ce qui n'est pas ; 2° les Otiorhynques de mes élevages provenant de la chasse nocturne organisée par le Syndicat de défense, je devais me demander si les mâles ne se tenaient pas à l'écart des festins nocturnes pris par les femelles sur le feuillage et s'ils ne restaient pas cachés nuit et jour sur le sol. En ce cas, l'exauien des lots prélevés sous les mottes aurait dû me donner une certaine proportion de mâles, alors qu'il ne m'a fourni que des femelles, comme celui des autres lots. Bien plus, en 1917, un groupe de jo Otiorhynques prélevé tout au début de la saison, en mai, a pondu des œufs féconds et m'a donné déjeunes larves parfaitement viables, bien qu'un examen rétrospectif de tous les individus m'ait démontré que tous étaient des femelles. Un lot équivalent, prélevé à la même époque, avait été conservé, en vue de recherches anatomiques, après fixation au sublimé acétique et au liquide deBouin. Pour éviter toute cause d'erreur dans le cas improbable, mais possible où les femelles de mon élevage auraient subi le contact de mâles au vignoble, pendant les quelques jours (4 ou 5 au plus) écoulés entre leur sortie du sol et leur capture, j'exa- minai des frottis du contenu des réceptacles séminaux du lot témoin, et je n'y trouvai pas trace de spermatozoïdes. Les observations que j'ai faites, en 1914, 191(3 et 191 7, sur les lots à' Otiorhynchus sulcalus Fabr., recueillis à Saint-Pierre-d'Oléron et con- servés en élevage au laboratoire, montrent donc que ce Coléoptèrese repro- duit de façon courante, sinon constante, par parthénogenèse, comme SÉANCE DU 2t) NOVEMBRE 1917. 7^9 VOUorhynchus turca Bohem., VO. cribricoUis Gyll. et l'O. ligustici Linn. Elles ajoutent aux trois espèces parthénogénétiques déjà connues une qua- trième espèce, qui est d'ailleurs Tune des plus communes et l'une des plus dangereuses de la faune française. Au point de vue pratique, le fait a une grosse importance. Tous les indi- vidus, ou presque, étant des femelles et chacun pondant plus de i5o œufs, on comprend que la multiplication annuelle est très active, si les conditions du milieu favorisent l'espèce, et que les foyers d'invasion se développent alors, en tache d'huile, avec une très grande rapidité, si l'on n'intervient pas énergiquement pour enrayer le fléau. 11 est vraisemblable que les mâles existent, mais ils sont sans doute fort rares et n'apparaissent que sporadiquement, à certaines générations. La parthénogenèse de VOtiorhynchus sulcalus Fabr. et de ses trois congé- nères précités doit être rattachée, au moins provisoirement, au type de la parthénogenèse cyclique irrégulière, bien que l'existence des mâles reste à préciser. BIOLOGIE. — Sur la précipita lion de V hydrate de fer colloïdal par le sérum humain^ normal ou syphilili(iue{*). Note (- ) de M. A-m-HUiiVERNES, pré- sentée par M. Roux. On distribue dans une série de petits tubes, 2"°' d'une suspension fine d'hvdrate de fer jaune, préparée avec 0% 22 j d'acétate ferrique pour 25o""' d'eau distilée. Dans ces petits tubes, on ajoute de gauche à droite, du sérum humain normal en quantités de plus en plus petites, mais diluées dans une; solution de chlorure de sodium à 9 pour 1000, de manière que le mélange, sérum humain et eau chlorurée, forme un volume constant de o™', 2. Les résultats obtenus, après un séjour de/jo minutes à l'étuve à 37°, sont repré- sentés par le graphique L L'action du sérum sur la suspension fine revêt un caractère périodique : (') lui ces deriiiéies amiëes 011 a proposé diverses mélliodes sérocliimiques. poui' (lilFérencier le 5ériic7i s\ pliilitique du sérum normal. (Bruck, Mac Donagli, etc.) Ces inélliodes, esseniiellement basées sur les modificalions qualitatives et quantitatives des protéines du sérum, sont peut-être à rapproclier du procédé d"étude ((ue nous indi- quons, mais s'en distinguent en tout cas essentiellement, par le choix des ni03ens employés. (■-) Séance du 19 novembre 1917. C. FI., 1917, 5' Semettre. (T. 165, N* 22 ) I<>0 770 ACADEMIE DES SCIENCES. la floculation est nulle dans la zone AB qui correspond aux plus fortes doses de sérum; elle est complète de C à D et redevient nulle de R à F, pour réapparaître de G à H et disparaître à partir de 1. ( )n peut ajouter que si Ton continuait le graphique vers la gauche avec des doses supérieures aux doses maxima que nous avons employées, on verrait encore d'autres Ouantilés dérioissantcs de séinm liiimain en ccntimclrc chIjc. 0.3 I Floculation ^^ inillf. O.Z 1.5 B M s Si. \7 SI 90 l'iooulallon, compK'le. ' tS5 Sî. 170 O.î 2300 J en 6 H Gu.\PHlûiiK I- — Suspension ol)leiiuc avec ot. >2') d'acétate do 1er pour aSoii''. L'expéiience comporte autant de tul)PS qu'il y a de lignes verticales, mais pour la netteté du graphique, on a indiqué quelques doses seulement de la progression décroissante des doses du sérum employé. La progi-ession complète c*t donnée par la série des nombres suivants : (1.^ o. > !(,■? (1,^ o,'i '). • "1,^ o,' 0.3 o,*» !).:» o,'.! a, .:'i O.aJ o.> ci.lD ; ^7- -7- -r- —r- — r — 1 ,D • .1 1 D n - !i I" II i ' I ( 17 o. ' 0,2 O.' 11,1 11.' 0,1 11,2 n.? 11,2 ii.j 11.1 .p.! 11.1 U.2 0,1 II.T :fo •\V !)" i3o [/,o il» •l'iO :;(io MV oscillations; mais Tétude de ces oscillations qui répondent à de plus grandes quantités de séium, n'est pas nécessaire à la démonstration qui va suivre. Et même on va limiter la zone d'observation à la partie du graphique comprise entre les deux points A et F. Une suspension d'hydrate de fer moins concentrée est préparée avec o«,o4 d'acétate ferriquepouraoo''"'" d'eau distillée; on y ajoute, comme tout à l'heure, des quantités décroissantes de sérum allant, en centimètres cubes, de — à -^^- On obtient le tracé du graphique II. 2 17,6 . Si maintenant on augmente la concenlraliou en hydrate de fer, on voit sur les graphiques III, lY et V le tracé se déplacer vers la gauche. Dans celle zone d'expérimentation et pour une même dose de sérum humain normal (tracé plein), la précipitation croil en même temps que la concen- tration d'hydrate de fer. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1917. 77 1 En remplaçant dans les mêmes proportions le sérum normal par du sérum syphilitique, on voit (jue le tracé de iloculation du sérum syphili- tique (tracé pointillé des içraphiques II, III, IV et V ) est nettement reporté à gauche et que, quel que soit le degré de concentration de la suspension de Dans rliai|iie mii|iliii|iie les i|iiaiililés de -ci'uin liuniairi vuiit en ilécroissaiU île ul"l\3 , 01 J I I"CuIat.ion ';. i.ullc. I' l',o5 acétate de fer GUAPllIQUE III. us.io acétate de fer Ghaphique IV. on. lu acétate 'jtlAriItQUE de fi.T Les sinp^iision-i ont et; obteiiisj en parlant des doses d'acétate ferri([ue iiidl((uées ci-dessus (pour ajo'""'''). fer colloïdal, une différence entre le sérum syphilitique et le sérum normal se manifeste par un écart de stahilité; le sérum syphilitique, à dose égale, dans la zone où nous l'observons, semble plus précipitant. Il est visible que le choix des dilutions permettra de régler l'expérience de manière à pro- duire la floculation avec le sérum syphilitique sans l'obtenir avec le sérum normal. Réglagk de l'expériexce. — Préparation de (n suspension hydro-acéto-Jerrique colloïdale. — On broie au mortier l'acétale ferrique pur (os,o4 ou os, o5 ou os, 1, etc.), suivant les doses indiquées sur les graphiques, avec une petite quantité d'eau distillée. On décante. On remet quelques centimètres cubes d'eau distillée, on broie, on décante, et ainsi de suite une dizaine de fois, jusqu'à ce qu'il n'y ail plus de poudre au fond du mortier et que tout Facélale ferrique soit passé en suspension. On porte le volume de celle-ci à aJo'"'' en y ajoutant de l'eau distillée. On porte à l'ébullilion la suspension d'acétate feirique dans une capsule de porce- laine. On laisse bouillir to minutes à grand feu en maintenant le niveau du liquide par des additions successives d'eau distillée. L'odeur de l'acide acétique n'est plus sensible. On laisse refroidir et l'on lamène exactement à 25o'^"''avec de l'eau distillée. On a un liquide ocre jaune et opalescent. Celle préparation est délicate et, en partant d'un même poids d'acétate, on obtient des suspensions un peu did'érenles les unes des autres. Il s'agit ici d'un phénomène général : la difficulté de reproduire des suspensions colloïdales d'état identique. 772 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ces variations, d'ailleurs, n'empêchent aucunement le phénomène qui vient d'être décrit; elles peuvent seulement le déplacer un peu vers la droite ou vers la gauche du graphique; il reste donc nécessaire de ne pas trop limiter le champ d'observation, c'esl-à-dire de ne pas trop restreindre le nombre des doses progressivement variables du sérum examiné si l'on veut suivre les péf iodes de leur action flocvilante sur les sus- pensions fines colloïdales. On a observé d'autre part que les sérums exercent des actions du même ordre, mais avec des périodicités particulières, sur les suspensions fines les plus différentes, depuis le talc jusqu'à l'or colloïdal. Conclusions. — En résumé, 4e sérum humain, en présence d'une suspen- sion colloïdale d'hydrate ferrique, y détermine, ou non, un précipité, sui- vant un rythme périodique qui diffère selon que le sérum est normal ou syphilitique. C'est à un moment de cette courbe périodique qu'on verra que la suspen- sion colloïdale est moins stable avec le sérum syphilitique qu'avec le sérum normal. On a laissé entrevoir dans cette Note que la précipitation d'une suspen- sion fine comme moyen de reconnaître le sérum syphilitique, s'observe avec des suspensions de natures chimiques différentes; d'où il résulte que le clioix de la suspension dépend surtout d'un état physique approprié. La suspension colloïdale de fer dont on vient de parler est-elle celle dont l'état physique est le mieux approprié? Il y a peut-être lieu de lui substituer, dans la pratique, une suspension encore plus sensible. Mais déjà les résultats obtenus avec le fer avaient une grande importance théorique puisque ce sont eux qui nous ont appris quil est possible de préparer une suspension fine d'une stabilité déterminée qui floculera avec une certaine dose de sérum syphilitique et ne fioculera pas a^'ec une même dose de sérum normal. CHIRURGIE. — Sur la publication de MM. Heitz-Boyer et Scheikevitch concernant le rôle de l'os dans l'ostéogenése chez l'adulte, les rapports de Vostéogenèse avec l'infection et les applications qui en découlent. Note ( ' ) de M. J. Du<:ciNG. Le travail original de MM. Heitz-Boyer et Scheikevitch, présenté le 8 octobre 1917 par M. le professeur Quénu à l'Académie, nous suggère (') Séance du 5 novembre 1917. SÉANCE DU 26 NOVEMBRE I9I7. 773 quelques rêllexions et quelques objections que nous serions heureux d'exposer ici. Partant de cette constatation intéressante que chez l'adulte le processus de régénération osseuse se manifeste par une véritable « néoplasie ossifiante » issue de l'os sous l'inlluence de l'infection qui en est « l'excitant spécifique « les auteurs en arrivent aux importantes conclusions pratiques qui vont suivre. i" En ce qui concerne le traitement des blessures osseuses récentes, pas d'esquillectomie primitive, car les fragments osseux enlevés n'ont pas eu le temps d'amorcer dans le périoste la « néoplasie ossifiante ». 2" En ce qui concerne le traitement des pseudarthroses et le traitement immédiat des fractures de guerre, la conception nouvelle légitime l'emploi de l'osléosynthèse métallique sous condition que l'infection soit atténuée, puisque cette infection représente alors le « stimulant spécifique » de l'os- téogénèse. 3" En ce qui concerne la pratique des greffes dans un but de jonction osseuse ou de remplacement osseux : a. Il faut greffer de l'os pur, puisque l'osléoformation appartient exclu- sivement à l'os et que le périoste ne joue pas le rôle essentiel qu'on lui attribue dans la transplantation osseuse. j />. Une infection atténuée n'est pas absolument nuisible à la réussite des greffes; bien plus elle peut les favoriser puisqu'elle représente « l'excitant spécifique » de l'ostéogenèse. 4° En ce qui concerne la formation du cal dans les fractures fermées, la « néoplasie ossifiante » excitée par l'ostéite traumatique peut encore donner des explications pathogéniques intéressantes. A la conception des auteurs concernant l'ostéogenèse chez l'adulte, nous n'avons rien à objecter; ces notions sont excessivement intéressantes, il est fort possible qu'elles soient entièrement vraies; des expériences ultérieures pourront d'ailleurs les corroborer ou les infirmer. Des conclusions présen- tées par les auteurs nous acceptons la première, la deuxième, la quatrième, uiaisnousne saurions admettre sans restrictions les deux affirmations émises dans la troisième ( transplantation de l'os pur, rôle secondaire du périoste dans la greffe osseuse, influence favorable de l'infection). 1° Est-il facile de greffer de l'os pur et le rôle du périoste a-t-il été exa- géré dans la transplantation osseuse? D'une longue série d'expériences personnelles sur les greffes ostéo-articu- laires, il résulte : •^"4 ACADÉMIE DES SCIENCES. a. Que l'os transplanté sans périoste se greffe très difticileiuenl; h. Qu'un fragment ostéo-périostique se greffe, au contraire, avec beau- coup plus de facilité; c. Qu'une partie du transplant ostéo-périostique grellé dégénère néan- moins et rapidement, mais que les parties qui continuent à vivre remportent de beaucoup sur les parties qui meurent; d. Que la partie osseuse de ce transplant meurt on presque totalité et qu'elle est remplacée partiellement par de l'os nouveau parti du périoste (ceci au moins cliez des lapins adolescents). De l'ensemble de ces constatations nous retenons surtout que le Irans- plant osseux se greffe plus difficilement que le Iransplant ostéo-périoslique et que, lorsque ce dernier est grefTé, les parties qui dégénèrent le plus sont les parties osseuses. 2" Une infection atténué* est-elle ou non nuisible à la réussite des greffes osseuses; interprétation de certains faits troublants. MM. Heitz-Boyer et Scheikevitch s'expriment en ces termes : « Le rôle ostéo-génétique de l'ostéite s'accorde en particulier avec le fait troublant déjà signalé par Albee et personnellement observé par l'un de nous, de greffes qui, au lieu d'être entravées par une légère infection, en ont été plutôt favorisées. » A notre avis, non seulement l'infection ne peut favoriser la greffe, mais elle l'empêche radicalement, tout greffon infecté meurt sans exception ; ceci mérite quelques explications. Tous les transplants atteints par l'infection ne subissent pas le même sort: les uns, profondément infectés, s'éliminent spontanément ou nécessitent une intervention chirurgicale destinée à les enlever; les autres, légèrement atteints, peuvent être conservés dans les tissus, ils sont en état de tolérance subaseptique, mais qui dit tolérance ne dit pas greffe^ il faut réserver ce der- nier mot pour les transplantations dans lesquelles le greffon continue à vivre sa vie propre au sein des tissus qui le su[)portent. Une confusion semble s'établir dans l'esprit de certains chirurgiens entre la tolérance et la greffe; celte confusion est d'autant plus excusable que le transplant toléré asepli- quement ou subaseptiquement peut servir de prothèse idéale à l'édification d'un nouveau bloc osseux ou ostéopériostique parti du porte-greffe et qui se substitue au transplant insidieusement et progressivement au fiir et à mesure qu'il l'élimine. 11 se peut même dans certains cas que le transplant toléré constitue, parce que légèrement infecté, l'excitant spécifique de Heitz-Boyer et Scheikevitch SÉANCE DW 26 NOVEMBRE I917. 775 el l'on peut avoir alors l'impression très nette, mais fausse que l'infection, loin de nuire à la greffe, la favorise au contraire. Jusqu'à preuves plus amples, nous restons ferme dans nos conceptions qui sont les suivantes : 1" Si l'on veut pratiquer une greffe osseuse, il est préférable de trans- planter un fragment pourvu de son périoste. 2" L'asepsie absolue esl la meilleure condition de succès pour obtenir une greffe véritable. '^" Dans les cas où il existe une infection du greffon, ou bien il est éliminé ou bien il est toléré, mais alors il n'est plus un véritable corps étranger pouvant, il est vrai, servir de prothèse idéale à l'édification d'un fragment semblable parti du porte-greffe et pouvant même quelquefois, lorsqu'il est très légèrement infecté, jouer à l'égard de ce dernier le rôle cVercitant spê- cifique. !\° Il y a avantage en définitive, lorsqu'on veut pratiquer une greffe osseuse, à transplanter aussi aseptiquement que possible un fragment ostéo- périoslique, ayant les dimensions et la forme du fragment à remplacer et qui, véritable f^reffe lorsque l'intervention réussit, représente une opération suivant les goûts de la chirurgie moderne et suivant les espoirs de la phy- siologie générale des greffes. M. Raphaël Dubois adresse une Note sur le pain décliloruré calcique. (Renvoi à l'examen d'une Commission spéciale.) M. J.-P. AxASTAv adresse une note intitulée : Sur une méthode d'oxy- dation des carbures du pétrole. (Renvoi à l'examen de M. Ch. Moureu.) M. Edmk Bo.wEAi- adresse une note intitulée : Horizon gyroscopique réjlé- rhissant à polodie méridienne. (Renvoi à l'examen de M. l'amiral Fournier.) A 16 heures et quart l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 16 heures et demie. A. Lx. y~G ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOSRAPBIQVK. Ouvrages reçus dans les séances de SEPiEMitiiE 1917 (suite). La force et le droit. Le prétendu droit biologi'iue, par R. Anthony. Paris, Alcan. 191- ; 1 vol. in-i6. (Présenté par M. Edmond l^errier.) Au voisinage des liniitesde la germination dans les graines de 'L^[\\A\viTn salivuni. par Pierre Lesage. Extrait de la Revue générale de Botanique, t. XXIX (1917), p. 97. Paris, Librairie générale de l'enseignement, 1917; 1 fasc. in-8". Courants électriques, courants hydrauliques, par A. Despalx. Paris, Alcan, 191 4; 1 fasc. in-8». Qu'est-ce que l'électricité? Qu'est-ce que le magnétisme? par A. Despaux. Paris, Dunod et Pinat, 1917; i vol. in-8°. Mémoires de l'Académie de Stanislas (1916-1917). Nancy, Berger-Levranll, 1917; I vol. in-S». Observatoire central de l'Indo-Chine. Service météorologique. Régime pluviomé- trique de V Indo-Chine, par G. Le Cadet. Hanoï-Haïphong, Imprimerie d'Extrême- Orient, 1917; I fasc. in-ij". Etude photographique de l'amas d'étoiles Messier 67 : N. G. C. 2ti82; 1900,0 (S'-^S^SS^ + ia"! i'6") et {7''37'"9',7i — i4°35'57",7), par le R. P. S. Chevauer. lîxtrails des Annales de l'Observatoire de Zô-.Sè, t. VIII, 1912, et t. IX, 1913. Cliang-haï, Zi-ka-wei, imprimerie de T'ou-sè-\vé, s. d.; a fasc. in-/|°. ( A suivre.) ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI r> DÉCEMBRE 1917. PRESIDENCE DE M. Pail PAINLEVE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse ampliallon du décret qui porte approbation de l'élection que l'Académie a faite de Sir Archibald Ceikie pour occuper la place d'Associé étranger vacante par le décès de IVI. Suess. Il est donné lecture de ce Décret. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation fonctionnelle se présentant dans la théorie de la distribution de l'électricité avec la loi de Neumann. Note de M. Emile Picard. 1. J'ai étudié dans mon cours en 1908 le problème de la distribution de l'électricité, en envisageant une loi d'attraction relative à un potentiel plus général que le potentiel newtonien, je veux parler du potentiel (envisagé d'abord par Neumann) de la forme -/,/■ (I) — - (/.>o) La loi des attractions électriques correspond alors à la fonction de la dis- tance d fe-'''-\ ,. , I — • -r- au lieu cil" — -• dr \ r I r- J'ai montré (' ) que le problème général de la distribution électrique (') E. PfCARD, Sur la clistriljution de l'électricité avec la loi de I\eitmaiiii et sui- te pouvoir refroidissant d'un courant fluide {Annales de l'École Normale supc- rieure. 3" série, t. 2.D. if)o8). C. R., IJI7, !• 5eniesire. (T. 165, N» 23.) lOI 778 ACADÉMIE DES SCIENCES. avec le potentiel (i) se ramène à une équation intégrale de Fredholm. Le problème est d'ailleurs différent du cas classique, car il y a ici à trouver une co\xc\\e superficielle à la surface du conducteur et une distribution à Vin- tèrieuT du conducteur, V électricité , pour k ^ o, ne se portant pas uniquement à la surface. Dans le Mémoire cité, j'ai seulement énoncé certains résultats concernant une équation fonctionnelle qui se présentait dans mon analyse, résultats que j'avais démontrés dans mon cours. Je vais ici indiquer ces démonstrations. Posons et désignons par s un point quelconque de la surface du conducteur. L'équation fonctionnelle en question est l'équation intégrale du type de Fredholm : ^ ( 2 ) p,- '- f f f{ r ) cos 'h.o„ de = U,, OÙ <]/ désigne l'angle que fait avec la normale intérieure en s la droite joi- gnant le point s à l'élément c?a-, et U, une fonction donnée sur la surface. Il s'agit de démontrer que les valeurs singulières de À, c'est-à-dire les valeurs de X, pour lesquelles l'équation sans second membre (3) p^.__ / //(/•) COS'];. p,f/<7z=o' adm-et une solution p non identiquement nulle, sont réelles et on/ une râleur absolue supérieure à r unité. 2. Rappelons d'abord quelques propriétés du potentiel de simple couche \r étant la distance du point (x, y, z-) à l'élément ch]. Ce potentiel satisfait à l'équation AV = /-"V; en outre il est continu pour le passage à travers la surface, mais il n'en est pas de même pour la dérivée normale. En désignant par '^ et ^ les dérivées limites pour l'intérieur et l'extérieur de la surface (la normale étant prise vers l'intérieur), on a en un point s de la surface 'llL^'Jl — r r du dii '' *" d\' d\ r f ., , SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1917. 779 On peut d'ailleurs écrire V' = \, à cause de la continuité pour le passage par la surface. Si donc 3 satisfait à l'équation ( 3 ) pour une certaine valeur / „ de A, sans être identiquement nul, on aura d\' d\ _ /d\' r/\\ Démontrons tout d'abord que A„ ne peut être complexe. Soit en efTel Aj,^a4-/|3, on aura p=:p,-i-ip2, d'où deux potentiels V, et V, cor- respondant à p, et p.. On écrira les deux équations résultant de (4) en posant V = V, 4- A^. Multipliant ces équations par V„ et V,, les retran- chant et intégrant après multiplication par d'y, on obtient la relation La quantité entre crochets est donc nulle, puisque ^ est supposé différent de zéro. De même, en multipliant les mêmes équations par V, et Y.,, les ajoutant et intégrant après multiplication par rfc, on obtient la relation Comme n'est pas égal à — i , on déduit de ( 5 ) et de (6) (E) l Mais pour une fonction U satisfaisant à AU = k-\J, la formule de Green donne de suite ^» mmf- m- m- -•] •'•"'^- -f/^ i^"— On en conclut que dans la première des équations (E) les deux termes sont négatifs, tandis qu'ils sont positifs dans la seconde. Les quatre inté- grales figurant dans les équations (E) sont donc nulles séparément. Il en résulte, au moyen de l'équation (7), que les potentiels V, et Vj sont iden- 780 ACADÉMIE DES SCIENCES. tiqueinent nuls dans tout l'espace et par suite que la densité p est nulle, ce qui est contraire au fait que A„ est une valeur singulière. Tous les A singu- liers sont donc réels. 3. Montrons maintenant que, A„ étant une valeur singulière, on a rM>'' Tégalité étant exclue. A cet effet, revenons à l'équation (4), dont nous multiplierons les deux membres par Y (ou son égal V ), et intégrons après multiplication par da\ on a >.„ = fP"^"'-fP'^'" Or nous avons vu qu'on avait l'inégalité tandis que // et il résulte aussi de la formule de (Ireen, qu^aucune de ces intégrales n'est nulle. Donc la valeur absolue de A^ est supérieure à l'unité, et A = dz i n'est pas une valeur singulière. 3. Pour le problème concernant la distribution électrique, l'équation fonctionnelle intéressante est l'équation (2) pour X = i, c'est-à-dire l'équa- tion {8) p,^-^ f f'/{r)cos6.p,dv=li,. La recherche de p se fait ici très facilement. Il suffit de développer, dans l'équation (2), p suivant les puissances de X; les coefficients se calculent de proche en proche. On est assuré, d'après le théorème ci-dessus, que la série o) fjue pour le potentiel newtonien -• il en est de même d'ail- SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE I917. 781 leurs de tous les problèmes aux limites concernant l'équation AV=r/.^V (/.^=o); ils sont beaucoup plus simples que les problèmes analogues relatifs à l'équation de Laplacc AVrro. comme j'en ai fait depuis longtemps la remarque. M. le Secrétaire perpétuel présente, de la part de M"'' Du/iem, le tome V de l'ouvrage intitulé : Le système du monde. Histoire des doctrines cosmologiques de Platon à Copernic, par PiF.Rr.F. Diuem. M. >V. lîiLiAx fait hommage à l'Académie d'une Notice sur ses travaux et ses publications scientifiques. ÉLECTIO.\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Vice- Président pour l'année 1918. M. L. GuiGXABD réunit l'unanimité des sufl'rages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection de deux membres des Commissions administratives pour l'année 1918. MM. P. Appei.l et Edmond Perrier réunissent la majorité des suflVages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Associé étranger en remplacement de M. Hittorf. décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant '(3, M. Vito Volterra obtient 38 suffrages Sir Norman Lockyer » 3 » M. Edison » i sullVage M. Ed. Pickering » i » 782 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. ViTO Voi/rEKUA, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la République. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la désignation dun délégué à la Commission de contrôle de la circulation monétaire, en rem- placement de M. A. Haller^ membre sortant et rééligible. M. A. Haller réunit l'unanimité des suffrages. CORRESPONDANCE. Sir Archibai.u Geikie, élu Associé étranger, adresse des remercîménls à l'Académie. M. Charles HIarie adresse le Deuxième Rapport général présenté au nom de la Commission permanente du Comité international des Tables annuelles de constantes et données numériques. L'Académie royale des Sciences de Turin fait part à l'Académie du décès de son Président, M. le sénateur Lorenzo Camerano. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Docteur Cabanes. Légendes et curiosités de l'/iistoire, quatrième série. (Présenté par M. Edmond Perrier.) M'"- V^'' TissoT adresse des remerciments pour la distinction que lAca- déraie a accordée aux travaux de son mari. MM. Dklorme, CiesEPPi; Favauo, (]». Fiïémoxt, H. Gougerot, Amédke GuiLLET, LÉON ImHERT, R. MiCIIEL, II. MoilESTIX, SaVÈS, StODEL, G. SlGOT E. Weill adressent des remerciments pour les distinctions que l'Aca- démie a accordées à leurs travaux. SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE ÏQiy. 788 M. JuMKx Se.\sevi:b adresse des lemerciments pour la distinction que l'Académie a accordée aux travaux de son fds, Georges Sexsever, décédé. M™*" V"= Ci'sco adresse également des remercîments à l'Académie. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Suj- une question d'' analyse indéterminée. Note de M. \V. de Ta.nnemberg, présentée par M. Appell. Te me propose la solution du problème suivant, qui intervient dans quelques questions relatives aux courbes gauches. Il s'agit de déterminer trois polynômes entiers œ, y, z de degré in par rapport à la variable indépendante 0 et vérifiant l'équation (1) .r-^+y^ + ;-=P% OÙ P désigne un polynôme donné de degré 2// en ô et ne s'annulant pour aucune valeur réelle de la variable 0. On peut évidemment supposer le coefficient de 0-'' égal à l'unité. Le polynôme P mis sous la forme d'un produit de facteurs réels du second degré a alors la forme P=--{.a\-l\){a\-l\)...{al-tl), avec 'a = i{ S + b,,) ( A- = 1 , 2, . . . , « ). rt/., />/, désignant des nombres réels donnés. Ceci posé, formons deux suites de fonctions u^„ c^, définies par (/? =: I, 2, . . . , /i). OÙ x„, a,, ..., a„ désignent (n-i-i) paramètres arbitraires. Considérons d'abord les fonctions (Uj„ i'^,) contime fonctions des n variables indépen- dantes (t,, ^2, . .., t„) et désignons par m|,, r^, ce qu'elles deviennent quand on change t,, t.,, . . ., /„ en (— t,, —t.,, . . ., — t„). On vérifie aisément que et par suite (11) «„(■;,-!-('„«'„ ^i-". Soient x,y, z les fonctions de t,, t-., ..., t„ définies par les équations \ P — ; = 2 «„i';,, \ .'- -T- iy = -îii„ ti„, { P + - = 2 (■„ ii„ , Kr — (■ r = 2 (•„ (■„ , 784 ACADÉMIE DES SCIENCES. qui sont compatibles en vertu de l'équation TU ). Il est évident que Si maintenant on pose il est clair que x, y, z deviennent des fonctions entières réelles de 0 et de degré 2.n. La méthode précédente donne donc une solution de l'équa- tion (I) dépendant de (n -H i) paramètres a„, a,, . . ., a„. L'expression générale de u„, r„ en fonction de /, . . ./„ peut être obtenue simplement par un procédé que j'ai indiqué (' ). ASTRONOMIE. - Les méléoritcs el l'excenti-icitè terrestre. Note de M. J. Iîosler, présentée par M. H. Deslandres. On sait que la masse de la Terre s'accroît chaque année, du fait des étoiles filantes, des bolides et des aérolithes, d'une quantité assez notable : on l'évalue à 2 millions de tonnes. Cette augmentation continue et iVmw- sïble tend évidemment à diminuer, si rien d'autre n'intervient, le grand axe de notre orbite; mais on peut aussi se demander quelle doit être son influence sur l'excentricité. Certes, si les météores étaient animés, comme les molécules d'un gaz, de vitesses distribuées au hasard, leurs effets seraient ceux d'un milieu résistant : une réduction lente de l'excentricité. Toutefois les étoiles filantes et les aérolithes possèdent en majorité, semble-t-il, des mouvements de même sens que celui de la Terre elle-même (- ), de sorte que l'hypothèse faite plus haut n'est sans doute plus exacte, et la question mérite d'être étudiée de plus près. Soient m, la masse delà Terre, a, et e, le demi-grand axe et l'excentricité de son orbite initiale: m.,., «j, e.. les quantités correspondantes relatives à un météore venant rencontrer la Terre et/ son inclinaison orbitale. Appliquons les principes des forces vives et des aires, en négligeant mr, ainsi que é\ et en posant m, = «, = i, avec p., = «^(i — e'i). On trouve, toutes réductions faites, (o, étant l'anomalie vraie de la Terre (') Comptes rendus, t. 163, 1917, p. 625. (-) Pour les aérolitlies, voir le Mémoire de II. -A. Newlon cilé plus bas. Pour les étoiles filantes, M. 11. JeflVeys {Monlhly I\oliccs, t. 77. décembre 1916, p. 96) a inonlré que leurs orbites devaient être en grande majorité direcles, d'après les obser- vations de l>enninï. SEANCE DU 3 DECEMBRE I9I7. 785 lors du choc : — -^ —^1 M cosf,),( I —\'/>,co>i) — 2sin',),i/ 2 On remarque que Ae^ contient e, en facteur. Si donc, à un instant donné, l'orbite d'une planète était devenue rigoureusement circulaire, les chutes météoriques ne sauraient faire naître une excentricité ayant cessé d'exister cl de toute façon, plus e, est petit, plus ses variations sont faibles. Mais ce sont les circonstances réalisées en fait dans la Nature qui méritent surtout d'attirer l'attention. L'époque de l'année, définie par oj,, joue évidemment, dans chaque cas isolé, le principal rôle. Toutefois, il est vraisemblable que la fréquence des météores n'est pas dans son ensemble liée aux saisons et qu'au cours des longues suites de siècles nécessaires à l'établissement de l'état de choses actuel, les chutes ont dû se répartir à peu près uniformément sur toute l'orbite terrestre. Les étoiles filantes semblent démentir cette hypothèse, mais les essaims les plus abondants sont d'origine relativement récente et il faut songer qu'il tombe tous les ans des trillions de météores, vestiges d'essaims jadis plus compacts; quant aux aérolithes, il est bien peu probable que les irrégularités, du reste douteuses, indiquées par la statistique (') aient une signification réelle, ni surtout permanente. Ainsi donc, une compensation doit s'établir avec le temps, dans Ae,, entre les termes périodiques : le terme séculaire en e;, de coefficient C =: 4 — 3\ /»2 cosi, est alors le plus intéressant; suivant qu'il est positif ou négatif, on peut prévoir pour e, une tendance à la diminution ou à l'augmentation. On constate sans peine que C est positif pour les quatre essaims les plus connus et pour les principales comètes périodiques (de distance périhélie peu supérieure à i); mais nous nous occuperons pour l'instant du cas des aérolithes. Nous avons, en ce qui les concerne, un document précieux : (') Farrixgton. Météorites (^Chicago, 191 5), p. 191. C.R., 1917, 7' Semestre. (T. 165, N» 23.) I02 786 ACADÉMIE DES SCIENCES. la statistique de H. -A. Newton ('), portant sur tous ceux que l'on a vus tomber et dont on possède des échantillons, accompagnés des données nécessaires. H. -A. Newton a publié une figure représentant la sphère céleste (|avec un rayon égal à i) en projection stéréographique, la vitesse de la Terre passant par le point de vue : à chaque aérolithe correspond un point donnant la direction de sa vitesse héliocentrique déduite de l'obser- vation. Il est facile de tirer de là, dans chaque cas, l'inclinaison orbitale. D'autre part, a étant l'angle de la vitesse et du rayon vecteur, on peut écrire grâce à la loi des aires : G = /( — ^ i / ■'> 1_ si n 3! cos /. V " "1 Or le lieu des points tels que sinacos/ = const. est évidemment, sur la sphère, un cercle parallèle au plan de projection et projeté stéréographi- quement suivant un autre cercle : on peut donc aisément compter les aéro- litlies pour lesquels C a une valeur donnée. H. -A. Newton admettait qu'en première approximation, on peut regarder les orbites comme paraboliques; faisons aussi cette hypothèse, généralement considérée comme assez voisine de la vérité et traçons le cercle pour lequel C =^ o. Si l'on compte les aérolithes situés à son intérieur, on en trouve 3i sur i iG en tout; les 82 autres, favorables à une diminution séculaire de C, sont donc en majorité bien nette. Mais la proportion ci-dessus, 71 pour 100, ne suggère pourtant pas une idée exacte de la réalité. Il ne suffit pas de compte?- les aérolithes qui ont un effet positif ou négatif; il faut aussi avoir égard à la grandeur absolue des effets. Nous avons alors, dans ce but, partagé la sphère céleste en 18 zones, limitées en projection par des cercles concentriques. Nous avons ensuite dénombré les météores intérieurs à chaque zone et multiplié les chiffres obtenus par la valeur moyenne de C. Enfin nous avons fait séparément les sommes des produits positifs et négatifs, sommes proportionnelles aux effets séculaires de tous les aérolithes de chaque catégorie (C>o et C 3 28,92 — 2 1 28,75 4,89 22 28,46 — 3o 38,58 — 33 28,58 6,38 33,5 28,24 6,63 35 28,78 6,58 38,5 28,90 7.09 ^U 28,54 7,87 44 28,83 8,08 44,5 28,20 7,92 44,5 28,20 8,06 .-)2 27,85 9, -13 58 27,70 10,87 SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 1917. 789 III, Equilibre tnonovarianl. Phases solides : sel double, SO'Na"-' : - Mi-lanye salin initial. T. Sel double -i- SO'Na' 29 » 00 ,3 Il 38,5 » 46 SO'Ani' -^ SO'Na- excès 5o Sel double H-SO'Na^ 58 Cenli -iriol. dans 100» sol iition . 0«Am'. SO'N'a-. 10,55 18,46 12,32 '7'75 14,54 16,67 18, i3 i5,o8 21,08 .3,73 25, 3i 12,34 I\. Equilibre monovarianl . Phases solides : sel double, S(3*?S'a^. loH^O : Centi-mol. dans lOQs sololion. Mélange salin initial. T. SO'Am-. SO'Na'. Sel double + SO*Na=. ioH=0.. . . — 13 - 2,98 » -f- I 22,02 5,2t SO'Ani--+-SOv\a-. loH^O excès. -i-IO 18,47 8,22 » ... 1 1 17,-0 9,o5 » ... 16, 36 10,46 Sel double + SO*Na^ 10 HM)... 14 16,26 10, So » .... '9 1^,36 i3,o5 y> .... 25,5 10,06 18,82 V. Équilibres monovariants correspondant aux points d'èbullition. — Les solutions saturées de sulfate de soude seul, de sulfate d'ammoniaque seul et du mélange des deux sulfates, bouillent respectivement, sous la pression atmosphérique, aux températures de 108'^, 9, 102° et 1ii°\ à ces trois points, que nous désignerons parC, M, B, correspondent les concentrations suivantes : Phases solides Point C... SO'Am'- » M . . . . SO'NV .. B . . . . . SO-Na%SO*Ai Cenli -mol. dans IOOk sol ution. T. SO'.Vm^ SG'Na-. 108,9 39,22 0,0 102 0,0 21 ,0 I 1 1 3. ,75 I 1 ,25 Les courbes BC, BM, qui rejoignent les points B et C, et les points B et M, représentent les points d'èbullition des solutions saturées de sulfate d'ammoniaque avec des quantités variables de sulfate de soude et ceux des solutions saturées de sulfate de soude en présence de quantités variables de sulfate ammoniacal. Ces équilibres sont monovariants. 79° ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE INDUSTRIELLE. — Nouvel appareil de fraclionnemenl pour les pétroles et autres produits r^otatils. Note (') de M. E. Uildt, présentée par M. A. Gautier. Lorsqu'il s'agit de séparer des pétroles bruts ou des huiles lampantes, on a recours à des appareils de distillation simple fonctionnant dans des condilions de vitesse et de dimensions déterminées. Les résultats ne sont pas toujours comparables. Pour les essences légères, on opère générale- ment par fractionnements dans des appareils dérivant plus ou moins de la colonne Le Bel-Henninger, en protégeant ces colonnes contre les remous extérieurs. Il n'est pas toujours possij^le d'obtenir un fractionnement complet avec une seule colonne. Le présent appareil évite les inconvénients des variations atmosphériques, les difficultés du réglage et les corrections thermométriques. Le principe n'en est pas nouveau; il est basé sur la séparation des liquides vaporisables suivant leur température d'ébullition : et si ses éléments en verre ont la forme des appareils à pointe de Vigreux, dans l'industrie rien n'empêcherait d'employer des éléments métalliques avec des plateaux quelconques. Le support de l'appareil est à six brûleurs servant à chauffer six matras en série, donc six éléments semblables donnant sept fractions qui, dans le cas des essences légères par exemple, correspondent à des écarts de tem- .péralure de 20"* en 20", soit : >i5o'', i3o°-i5o", I lo'-iSo", 90°-! 10°. 7o"-90". 50^-70". < âo". Les six éléments ne différant que par quelques détails secondaires, il suffira de décrire complètement l'un d'eux. Il se compose essentiellement d'un tube à pointes internes, à cinq plateaux, soudé dans le col d'un ballon où l'on a introduit d'avance une fraction de pétrole bouillant entre deux températures bien déterminées. Ce ballon est cliaun'é directement; les vapeurs produites se condensent dans un tube àrcOux soudé latéralement à la partie supérieure du ballon et refroidi par un manchon à circulation d'eau. Le tube de ^ igreux central se trouve ainsi chauffé dails ses différents plateaux à des températures régulièrement décioissantcs, la température la plus basse du plateau supérieur étant bien (') Séance du 2 A, /; = — (T — A) et si A > T. « = -^(A-T). La solution est ensuite concentrée par ébullition dans un verre de Bohème, puis évaporée au hain-marie dans une capsule jusqu'à consistance sirupeuse. On ajoute alors S*^"'^ d'eau et l'on continue l'évaporation pour chasser complètement les acides volatils. L'extrait sec est ramené à l'état sirupeux par quelques gouttes d'eau, puis on y incorpore 2''s environ de noir animal pur, et, à la pâte ne ire, on ajoute du sable pur et sec pour la diviser et faciliter son extraction de la capsule. On fait tomber le mé- lange dans un vase d'Erlenmayer à angle arrondi; on rince la capsule avec un peu de sable et enfin avec 2.5""' d'alcool à gS" qui serviront à l'extraction des acides libres. J'our faciliter cette extraction, on introduit dans le vase 5o? de grains de plomb n° V auxquels on imprime un mouvement circulaire de manière à bien diviser les agglomé- rations sablonneuses; puis on ajoute C)o"^' d'éther ordinaire et Ton agite pendant quelques minutes pour bien mettre en contact le liquide éthéro-alcoolique avec le dépôt. On laisse un peu reposer, on décante sur un filtre plat et l'on achève l'épuise- ment du dépôt par trois lavages successifs avec i. ")''"'' d'un mélange alcool-éther à volumes égaux. Le liquide filtré contient les acides lactique, succinique et malique, tandis que l'acide tartrique, à l'étal de crème de tartre, est resté dans le dépôt. On distille le dissolvant jusqu'à n'avoir plus que quelques centimètres cubes d'alcool un peu coloré en jaune brun; on décolore par os, 2 de noir et lo''"'' d'eau, on filtre et on lave à l'eau un peu chaude. La solution aqueuse des acides est concentrée par ébullition puis saturée, en pré- sence de phénolphtaléine, de façon que la coloration rose fournie par un excès de o'^"'',,'> de liquide alcalin persiste pendant i5 secondes environ dans le liquide bouillant. On concentre la dissolution des sels calcaires jusqu'à 8'"' à Ç)™\ on ajoute une goutte d'acide acétique à 5o pour 100 et l'on procède à la- séparation du lactate de chaux en versant rapidement 90""' d'alcool à gS" un peu chaud. Dans ce liquide, alcoolique à 85° environ, le lactate de chaux reste en solution, tandis que le malate et le succinale se précipitent complètement. On chauffe à l'ébuUilion pour achever la coagulation du précipité, on laisse un peu refroidir et l'on filtre, en lavant avec de l'alcool à 85" chaud- Le dosage de la chaux dans le liquide filtré donne la quantité correspondante d'acide lactique. Le précipité resté sur le filtre est redissous dans l'eau bouillante (sauf un léger résidu contenant surtout du phosphate de chaux) et cette nouvelle solution est con- centrée à 8^"' environ; on y ajoute i"^™' d'acide acétique glacial, puis 90'^'"' d'alcool à 95" qui précipitent le malate de chaux seul, ou bien le malate et le citrate si le vin contient de l'acide citrique. Comme précédemment, on chaufte à l'ébullition, on filtre et on lave à l'alcool à 85° légèremeut acétique. En dosant la chaux dans ce liquide filtré, on a l'acide succinique correspondant, et en faisant la môme opération pour le préci- pité resté sur le filtre et qu'on a redissous dans l'eau chaude, on détermine l'acide malique. On peut contrôler ce dernier dosage en titrant préalablement l'acide malique par le permanganate dans la solution aqueuse privée d'alcool, concentrée, acidifiée par de l'acide sulfurique et portée à l'ébullition. En général les deux résultats sont assez SÉANCE DU li DÉCEMBRE 19X7. 79/) concordanls, mais c'est le do-sage par la chaux, qui est le plus lidèle. La dilTéieiice est très nette quand il y a de l'acide citrique avec l'acide niali(|ue et le permanganate ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Sur la non-existence du Crétacé dans Vile de llierro {Canaries). Note (*) de M. Ferxaxdi'.z L. Xavahro. Le savant botaniste J. Pittard a rapporté, il y a (juelques années, de l'île de Hierro un Oursin cénomanien que MM. Cottreau et P. Lemoine ont montré (') être Discoidea puhinata Desor, var. major. Peu après la publi- cation de cette Note, j'ai fait remarquer (') combien était singulière cette découverte dans une région où des géologues tels que W alter, Knebel et J. Gonzales n'avaient rencontré que des matériaux éruptifs; je l'avais moi- même parcourue sans y avoir rencontré aucun sédiment, sauf quelques croûtes d'un travertin récent non fossilifère que les gens du pays appellent « caliche « et qui ne peuvent même pas être utilisées pour la fabrication de la chaux tant elles sont peu importantes. Des informations que je reçus plus tard de l'île, puis une rapide visite que j'y fis en igi i confirmèrent mon point de vue; j'ai attendu cependant pour le faire connaître avec plus de détail que j'aie pu procéder sur place à une nouvelle étude tout à fait com- plète. Je suis retourné à Hierro en juillet dernier et j'ai minutieusement parcouru pas à pas tout le Barranco de la Caleta, indiqué comme localité du fossile; j'ai en outre sillonné de courses toute l'île, interrogé les habitants sur l'existence de matériaux sédimenlaires qui n'auraient pu leur échapper, à cause de la valeur que possède la chaux dans ce pays qui en est privé. Je puis aujourd'hui affirmer de la façon la plus formelle qu'il n'existe pas de Crétacé dans l'île de Hierro. Deux hypothèses peuvent être émises pour expliquer cette méprise. Le fossile en question proviendrait-il des calcaires quon apporte de Fuerteventura pour la fabrication de la chaux dans deux fours qui se trouvent précisément, l'un dans le Barranco de la Caleta, et l'autre dans le Barranco de Montana Blanca, qui en est très voisin ; cela n'est pas vraisemblable, car le Crétacé n'est pas connu à l'île de Fuerteventura. Une seconde hypothèse est plus vraisemblable, c'est que cet oursin faisait partie du lest d'un bateau; en effet « La Estaca », (') Séance du 26 novembre 1917. (-') J. Cottreau et Paul Lemoine, Sur la présence du Crétacé aux tles Canaries (Bull. Soc. géol.cJe Fr., .'î'" série, l. 10, 1910, p. 267). (') liol. de la fi. Soc. espanola de llistoria nalural, l. 11, 191 1, p- i3i et 27.5. SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE I9I7. 797 voisine du Barranco de la Caleta, est l'unique port de l'île, c'est là où les bateaux jettent leur lest et Ton peut y rencontrer le mélange le plus extra- ordinaire de roches étrangères à Tile. MM. Cottreau et Lemoine ont fait d'ailleurs remarquer que quelques-uns des caractères de leur échantillon avaient été effacés par usure, ce qui indique qu'il a été roulé. J'ai cru devoir relever ce fait, minime en apparence, à cause des consé- quences d'une importance considérable qui en ont été tirées à divers points de vue et notamment pour la discussion de la question de l'Atlantide. ZOOLOGIE. — Sur le cycle évolutif ck Myxidium gadi (ieorgéiitc/t. Note de M. F. GEOR>- "t'J, p. 192 el ?8y. 8oo ACADÉMIE DES SCIENCES. il en fut de même pour Jourdan, en liSGi, chez une race polyvolline do Chine. Cependant en présence du doute jeté sur la valeur de ces obser- vations, par des travaux plus récents, et aussi en considération de l'impor- tance que les recherches de parthénogenèse expérimentale ont prise depuis quelques années, et de la nécessité d'en interpréter les résultats en tenant compte des propriétés fondamentales de l'élément reproducteur femelle, j'ai pensé qu'il était indispensable de comparer un certain nombre d'œufs non fécondés, provenant de diverses races ou variétés de Bombyx, à ceux qui, jusqu'ici, m'avaient servi de sujet d'étude. a. J'ai d'abord examiné trois pontes, de 4oo œufs chacune environ, fournies par des Bombyx univoltins produisant des cocons jaune paille, qui me furent remis par M. Duchein, directeur de l'école d'Agriculture d'Ondes, et dont la race a été créée ou améliorée à la station séricicole de Montpellier. Dans la première ponte, 12 pour 100 des O'ufs à peu près éprouvèrent des changements de coloration semblables à ceux que j'ai observés et décrits précédemment. Actuellement (le début de ces observations date de la deuxième quinzaine de juillet 1917, c'est-à-dire de !\ mois environ); ils sont tous dégénérés ou en voie de dégénérescence. Dans la deuxième ponte, un seul œuf prit une couleur rose, puis dégénéra rapidement. Dans la troisième, aucun changement de teinte ne se pro- duisit. b. Dans dix pontes non fécondées, provenant de Bivoltins accidentels nés dans mes élevages, les divers pourcentages des œufs qui subirent des changements de coloration furent respectivement représentés par les chiffres 66, 27, 25, 24, 18, 16 (pour deux cas), il\ (pour deux cas) et 7. Les pontes dont il s'agit ici, datant seulement de la deuxième quinzaine d'août 1917, et ayant été depuis lors conservées à une température relati- vement basse, ne comptent encore aujourd'hui (2;> novembre) que peu d'œufs en dégénérescence. Il est donc possible qu'elles produisent, au prin- temps prochain, quelques chenilles plus ou moins aptes à vivre. c. Dans une race polyvoltine de Chine, dont 20 cocons furent obligeam- ment mis à ma disposition par M. Lambert, directeur de la station sérici- cole de Montpellier('), j'ai observé cinq pontes non fécondées contenant (' ) Suivant des renseigiienienls fournis par M. Lambeil, celle race, élevée il Monl- pellier depuis 00 ans, esi devenue bivolline et tend même, par quelques-uns de ses SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE I917. 801 ensemble environ i5oo œufs. Les ctiillVes indiquant les divers pourcentages do'ufs qui changèrent de couleur varièrent de 2,16 à (i. Pour les mêmes raisons qui viennent d'être données au sujet des pontes de Bivoltins acci- dentels, les pontes en question sont très peu dégénérées à la date actuelle. d. On retrouve donc, dans les divers cas nouveaux que j'ai examinés, les mêmes faits essentiels que j'avais constatés antérieurement. Et il n'y a pas lieu de suspecter les résultats concordants annoncés depuis longtemps par les auteurs cités plus haut. Chez tous les Bombyx, l'aptitude à la parthéno- genèse est réelle; il y a seulement de nombreuses variations portant sur le degré de développement que cette aptitude présente. Les transformations parthénogénésiques qui se produisent dans l'œuf peuvent s'arrêter à un stade qui semble pouvoir être extrêmement précoce, ou aller jusqu'à la production d'une larve capable de vivre et d'évoluer tout aussi bien que celles qui proviennent d'œufs fécondés. PHYSIOLOGIE. — 5m/' le rôle des nageoires dans les Poissons lèlèoslèens à vessie natatoire. Note (') de M. L. Bovta.v, présentée par M. Yves Delage. Cette Note est destinée à montrer, contrairement aux idées actuellement admises, que si les mouvements des nageoires, chez les Poissons téléostéens à vessie natatoire, sont utiles, ils ne sont pas indispensaJdes pour maintenir le décubitus abdon^inal, même chez les Poissons où le centre de gravité se trouve au-dessus du centre de poussée. Prenons d'abord comme exemple le Muge (Mugil capilo). Ce Poisson a la forme d'un fuseau allongé. Son centre de gravité est reporté très haut du côté de la face dorsale et très en avant du côté de la tête (-). produits, à devenir univoltine. Il est intéressant de rapprocher ce cas de ceux signalés par M. Fauchera ( Comptes rendus, t. 163, 1917, p- 676). L'explication que j'ai donnée de la formation des Bivoltins accidentels semble bien aussi permettre de com- prendre les cas observés par MM. Lambert et Faurlière. (') Séance du 26 novembre 1917. (') Je préciserai celle indication dans un Mémoire plus étendu. C'est le Poisson dans lequel j'ai trouvé, jusqu'à présent, le centre de gravité reporté le plus haut, en l'étudiant comparativement avec les autres types, en nollabililé négative, à 10"" au-dessous de son plan d'équilibre. C. R,, 1917, 2' Semestre. (T. IGô, N' 23.) lo/j Soi ACADÉMIE DES SCIENCES. Je résumerai ainsi mes expériences sur un lot de ces Poissons : 1° Section des membres pairs (bras et jambes). — L'animal reste en équilibre dans le décubitus abdominal et les nageoires qui subsistent lui permettent de se déplacer facilement dans le plan horizontal. 2° Section des nageoires impaires. — Même résultat. S" Section des membres pairs et des nageoires impaires, sauf la caudale. — Même résultat. 4° Section de toutes les nageoires paires et impaires. — Ici l'observation doit se décomposer en trois temps : 1° Aussitôt après l'opération, l'animal reste en équilibre dans le décubilus abdo- minal. ■2" Quelques minutes après, l'animal tend à se retourner el, s'il est en notlabililè positive, il gagne la surface, le ventre en l'air. 3° Au bout de quelques jours, s'il se rétablit de ses blessures, il nage en bon équi- libre dans le décubitus abdominal à l'aide des mouvements répétés de la portion posté- rieure du corps qui supplée à l'absence de nageoires'. Rli;MARQUE. — Dans le troisième el le quatrième cas, la stabilité longitudinale est conservée, mais le plan d^ équilibre est modifié et le Poisson, dans le décu- bilus abdominal, nage obliquement dirigé vers le fond, la tête en avant. Le Labre (Labnis Bergjlta), que j'ai étudié à Roscoff, donne le même résultat. Le Poisson rouge [Carassiits auratiis) présente un cas encore plus inté- ressant. Si l'on place un de ces animaux, acclimaté en aquarium, dans une chambre noire, et qu'au bout d'un jour ou deux on éclaire vivement l'inté- rieur de l'eau à l'aide d'une source électrique puissante, on constate que te Poisson reste, parfois, complètement immobile pendant un temps assez long. Une photographie, dont la pose peut s'élever, dans les circonstances favorables, jusqu'à i minute, ne révèle aucun déplacement dans le plan horizontal et vertical, ni aucun mouvement des nageoires. Si l'on considère qu'un Poisson rouge, mort ou anesthésié, monte le ventre en l'air à la surface, s'il est en iloltabilité positive, ou se couche au fond sur le flanc, s'il est en Hottabilité négative, le fait sur lequel j'appelle l'attention semble paradoxal. Même si l'on admet que le Poisson est placé dans un plan où sa densité SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1917. 8o3 «■'gale celle de l'eau, il reste à expliquer pourquoi il ne se couche pas sur le liane et ne s'incline pas en avant. Des mouvements imperceptibles des nageoires ou du tronc sont bien peu probables et se traduiraient par un certain flou dans les contours de l'image photographique. Les opercules des ouïes continuent au contraire à battre et leur mouvement me paraît expliquer le phénomène. En uf.slmi, : i" Les nageoires, dans un Poisson bien vivant, ne sont pas indispensables pour assurer l'équilibre dans le decubitus abdominal. 2° Même dans les Poissons où le centre de gravité est reporté très haut et où l'équilibre dans la position normale est très instable, la stabilité lon- gitudinale et transversale peut être maintenue, après suppression de toutes les nageoires, soit par les mouvements de godille de l'extrémité du tronc, soit par le seul mouvement des ouïes, dans le cas du Poisson rouge. PHYSIOLOGIE. — Sur le mécanisme de la toxicité du sérum (te la murène. Note (') de M. W. Kopaczewski, présentée par S. A. S. le Prince A. de Monaco. Nous avons observé (') l'apparition des agglomérations micellaires chaque fois où, sous l'influence des différents agents physiques, le sérum de la murène perdait ses propriétés toxiques. Cette constatation nous a suggéré l'hypothèse qu'on doit chercher l'explication de la toxicité sérique dans une réaction d'ordre physique colloïdal. Dans ce cas, trois facteurs peuvent intervenir pour faciliter ou empêcher la formation des complexes coUoï- daux : la viscosité, la tension superficielle et la charge électrique. Et en effet, nous avons démontré (') qu'en modifiant la viscosité ou la tension superficielle du sérum de la murène, soumis à l'influence des agents phy- siques destructifs, on peut volontairement faciliter ou empêcher l'appari- tion des agglomérations micellaires et, ipso facto, faciliter ou empêcher la disparition de cette toxicité sérique. D'autre part, dans les réactions de précipitation des colloïdes la tension (') Séance du 26 novembre 1917. (-) KoPACZEWSKi, Comptes rendus, l. IG.'i, 1917, |). jaS. (') koPACZEwsKi, toc. cit. 8o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. superficielle après la précipitation doit être sensiblement identique au liquide intra-micellaire; si donc l'intoxication par le sérum de la murène des animaux d'expérience est une réaction physique de précipitation, la tension superficielle du sérum après l'intoxication doit avoir baissé. Nous avons observé un fait analogue dans le choc provoqué par Vanaphyla- toxine (' ). Cosmovici (-), dans un travail fait sous la direction de Portier, a observé cet abaissement dans l'intoxication par le sérum de congre ou d'anguille; nous l'avons constaté de nouveau ici : la tension superficielle du sérum de cobaye tombe de 68,90 à 65,22 dynes après l'intoxication par le sérum de la murène. Nous avons cherché à constater la formation d'un complexe colloïdal par le transport électrique, mais sans résultat, quoique ce transport ail été effectué tout en évitant l'électrolyse. Toutefois d'après les travaux les plus récents de : Henri, Meyer, Bottazzi, Hardy, W. Oswald, la formation de ces complexes peut avoir lieu sans qu'on puisse nécessairement la constater au moyen de transport électrique. En suivant l'hypothèse que la toxicité du sérum est due à sa structure moléculaire siii generis nous avons trouvé à son appui des faits observés auparavant par Gley ('), Camus et Gley (*), Briot (^) sur la toxicité du sérum de la lamproie, de la raie, de la torpille et surtout dans le fait connu de la toxicité du sérum de poisson non venimeux : de congre et d'anguille. Nous avons vérifié la toxicité du sérum de la raie décrite par Camus et Gley C^) et nous avons expérimenté le sérum du ScylUum catulus, qui s'est montré pourvu d'une toxicité assez accentuée. Cependant chez les poissons cités, à l'exception du congre et de l'anguille appartenant à la même famille que la murène, cette toxicité n'est jamais si foudroyante. Nous savons que le sang des serpents est toxique et Cal- mette(') a constaté que le sérum antivenimeux est en même temps anti- toxique contre la toxicité du sang des serpents. Nous avons après beaucoup de difficultés immunisé des lapins contre 9 (') KoPACzEWSKi et Mltiekmilch, C. K. Soc,. Dioi.. vol. 7", i^\li, p. 4'7- >.{,}) CosHOyici, Thèse de la Facuité des Sciences c/e Paris, iç)i~i. (M Gley, Soc. Bio/., vol. 78. igio, p. 116-188. (*) Camus et Gley, Soc. Biol., vol. 78, igiô, p. 2o3. ('") Briot, irch. P/iysioL, voi. 0, iQoS. p. 271. C) Camus et Gley, loc. cil. (') Calmette, Les venins. Masson, 190-. SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE I917. 80J à i5 doses mortelles du sérum de la murène, et le sérum obtenu possédait des propriétés préventives contre le venin et contre le sérum de la murène. Ces faits montrent que le venin doit être en relation étroite avec la toxicité sérique. Pliisalix et Bertrand (') concluaient à la présence du venin dans le sang des serpents grâce à une sécrétion interne; par contre, Calmette a très justement réfuté cette hypothèse, étant donné que le sérum perd ses pro- priétés toxiques après le chauffage à 60°, tandis que le venin résiste parfai- tement à cette température. En ce qui concerne le sérum de la murène, nous avons constaté que non seulement le venin est de beaucoup plus thermostabile que le sérum, mais que les symptômes d'intoxication et le tableau à l'autopsie diffèrent sensi- blement. Nous savons, en plus, que le venin est précipitable par l'alcool; or, après la précipitation du sérum par l'alcool, on retrouve les propriétés toxiques dans le filtrat (-). Ce n'est donc pas le venin, tel quel, qui se trouve dans le sang. Est-ce donc, comme le veut Calmette, une substance diastasique qui en même temps soit une partie essentielle dans la constitution complexe du venin des serpents ? Nous savons que les diastases sont précipitables par l'alcool, qu'une action diastasique en l'absence d'électrolytes spécifiques est improbable (Bertrand) et qu'en tous cas le facteur temps est essentiel dans les réactions diastasiques. Or le choc toxique provoqué par le sérum de la murène est pour ainsi dire instantané, le sérum dialyse est toxique et, après la précipi- tation par l'alcool, ce n'est pas le précipité qui est toxique mais bien le filtrat. Eliminons donc une action diastasique d'un ferment hypothétique. Résumons. Une relation entre venin et la toxicité sérique de la murène est indiscutable. Est-elle due à une substance qui intervient ici? Et serait-ce une substance dans le genre des proferments, un provenin? Nous n'en savons rien, et nous n'en voyons aucun indice précis. Dans tous les cas, la toxicité d'une telle substance hypothétique serait liée à sa structure moléculaire et à ses propriétés colloïdales. Ce fait est nettement établi par les expériences sur la tension superficielle, la viscosité et la structure micellaire des sérums expérimentés. (') PiusALix et Bertrand, Arcli. Plivsiol., 1894. (') KoPACZEwsKi, Comptes rendus, t. ICV, 1917, p. 968 et t. 163, 1917, p- 600. 8o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Conclusions. — Après l'intoxication des animaux d'expériences par le sérum de la murène, la tension superficielle de leur sérum baisse. Le sérum dé quelques poissons non venimeux (Scylliutn catt/liis, Raie, Torpille) s'est montré toxique pour les cobayes, mais cette toxicité est de beaucoup inférieure à celle de la murène. La toxicité sérique semble être en relation étroite avec le venin, ainsi que le prouvent les expériences sur l'immunisation. Le sérum de lapin immunisé contre 9 à i5 doses mortelles de sérum de la murène possède également des propriétés antivenimeuses. La toxicité extraordinaire du sérum de la murène n'est pas due à la présence du venin, tel quel, dans le sang; parce que ce sérum perd sa toxicité presque totalement après le chauffage à 65", tandis que le venin résiste à cette température. Ce n'est pas une substance diastasique dans le sens de Calmelte, étant données la toxicité du sérum dialyse ou précipité par l'alcool et la rapidité du choc d'intoxication. Etant donnée la toxicité du sérum des poissons non venimeux, il faut plutôt admettre que la toxicité du sérum de la murène réside dans une structure moléculaire, sui generù, de sorte que l'injection de ce sérum dans le sang hétérogène provoque, liné rupture d'équilibre moléculaire qui se traduit expérimentalement par l'apparition des agglomérations micellaires et par l'abaissement de la tension superficielle du sérum de l'animal intoxiqué. Mais cette toxicité est exagérée grâce au venin, avec lequel elle doit être en relation étroite. La nature de cette relation reste à éclaircir. À 16 heures et quart l'Académie se forme en comité secret, il^a séance est levée à 16 heures et demie. E. P. SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1917. ^O; BULLETIN BIBLiaGRAPBIQUS. Ouvrages reçus dans les séances uf. septembre 1917 {suite et fin'). IMiiiisIère de rAgriculture. Direction générale des eau\ el forêts. Service çle> grandes forces hydrauliques (région du sud-ouest) : Résultats obtenus pour le bas- sin du Salât pendant Vannée 1911, t. III, fasc. 0.1914-1916; — Résultats obtenus pour le bassin du Salât pendant l'année 1912, t. IV, fasc. D, 1914-1916; — Résul- tats obtenus pour les bassins de la Nive, du Saison et du Gave dOloron. pendant les années 1910 el igiq- '• V, fasc. K\ — Résultats obtenus pour le bassin du Salai, pendant les années UjiS et 1914. t- V, fasc. D; — Résultats obtenus pour les bassins de l'Ariège et de l'Aude, pendant les années rgiS e< 191^, t. V, fasc. E; — Résul- tats obtenus pour le bassin du Salai, pendant les années 1913 et 1916, l. \'I, fasc. D. 6 cartons de documents en feuilles in-8". List of the geological Society of London. September, 1917. London; i fasc. în-i2. Tlie frontiers of language and nationality in Europe, by Léon Domixiax. New- Vork, American geographical Society, J917; i vol. in-^". Brothers or the brolherhood of nian, by J. D. Lawrence. Santa-Monica, California, 1917; I fasc. Gli elenienti per lo studio delta renstenza al moto dei solidi nei Jlnidi. par GiisEPPE Candiaxi. Padova, Societa cooperativa, 1917; x fasc. in-12. iJibliografia gênerai de temblorcs y terreniotos por Fi de Moxtessus ue Ballore; sépliraa parte : primera entrega; i", -i" y 3" partes. Santiago de Cliile, Imprenta universitaria, 1917; i vol. in-S". Equilibiio cosinico: parte 1 : L'erpiilibrio nel mondo fisico, par Ai.essaxdro Vecbluo. Feltre, Castaldi, 191 6; 1 fasc. in-S". Ouvrages reçus haxs les séaxoes d'octobre 1917. Observations de nébuleuses et d'amas stellaires. par G. Bigourdax, t. I, 1" partie, introduction. Paris, Gauthier-\ illars, s. d.; i vol. in-4°. Les sciences mathématiques en France depuis un demi-siècle, par Kmii.e Picard. Paris. Gauthier- Villars, 1917; i fasc. in-S". La vie et l'/ruvre de Gaston Darbou.v. par Emile Picard. Paris, Gaulhier-Villars, 1917; I fasc. in-^". (Extrait des Annales scientifiques de l'École normale supé- rieure.') 8o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ministère de rinstiuclion publique el des Beaux-Ails. Caisse des recherches scien- tifiques. Rapports scientifiques sur les travaux entrepris en igiS au moyen des subventions. Melun, Imprimerie administrative, igi^; ' vol. in-4''. Devoirs et périls liiologi'jues, par le D'' Grasset. Paris, Félix Alcan, 1917; i vol. in-4°. (Présenté par M. Charles Richet.) Chirurgie de guerre. Les fractures, déplacements, séquelles, décalcifications, raideurs articulaires consécutives, par Edmond Delorme. Paris, Fournier, 1917; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Laveran.) Œuvres de Charles Hermite, publiées sous les auspices de rAcadémie des Sciences, par Emile Pii:ari), l. IV. Paris, Gauthier-Villars, 1917; 1 vol. in-8". Tliirly-first annual report of the bureau of american ethnology to the secre- tary of the Smilhsonian institution ([909-1910). Washington, government printing Office, 1916; I vol. in-)°. Les institutions scientifiques, agricoles et forestières de l'Inde anglaise, par AuG. Chevalier. Hanoï-Haiphong, Imprimerie de rExlrème-Orient, 1917; 1 fasc. in-S". (Présenté par M. Guignard.) (Extrait du Bulletin économique de l' Indo-Chine.) Les eaux souterraines des Etats-Unis, spécialement dans les terrains quater- naires, par Ed. Imdeaux, Stockholm, Gederquisto grafiska akliebolag, 1917; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Termier.) Le réservoir souterrain de l'Egypte, par Charles Aijdebeau; L'utilisation du réservoir souterrain de l'Egypte, par Victor M. Mossébi; Le labourage en Egypte, par Charles Al'debeau et Victor Mosséri. (Extrait du Bulletin de l'Institut égyptien, 1914-1916). 3 fasc. in-8°. (Présentés par M. Lecomte.) Cours de Chimie (Lois générales, métalloïdes) à l'usage des candidats aux grandes écoles, par Marcel Boll. Paris, Dunod el Pinal, 1917; 1 vol. in-12. (Présenté par M. Haller.) Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I"', prince souverain de Monaco; fascicule LI : Pycnogonides provenant des campagnes scientifiques de S. A. S. le Prince de Monaco (iSSS-igiS), par E.-L. Bouvier. Impri- merie de Monaco, 1917; i fasc. in-f°. (Présenté par S. A. S. le Prince de Monaco.) La morphologie du cerveau che: les singes et chez l'homme, par R. Anthony. Paris, Alcan, 1917; i fasc. in-8". (Présenté par M. Edmond Perrier.) (Extrait de la Revue anthropologique.) [A suivre.) ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 10 DÉCEMBRE 1917, PRÉSIDÉE PAR M. ED. PERRIER. En ouvrant la séance M. Ed. Perrier donne lecture de l'allocution sui- vante de M. A. d'Aksoxvai,, Président de l'Académie, retenu loin de Paris par l'état de sa santé. Messieurs, L'an dernier, en pareille circonstance, mon cher et vénéré prédécesseur, M. Camille Jordan, souhaitait à celui qui allait le remplacer à ce fauteuil la grande joie qui lui était refusée, celle de pouvoir saluer l'aurore delà définitive victoire. Hélas! cette joie n'aura pas été mienne! Mais pour longue qu'elle soit, l'attente ne saurait entamer notre inébranlable foi dans l'avenir qu'assure la vaillance de nos armées et de celles de nos amis ! Je suis certain de traduire votre unanime pensée en adressant l'expression chaleureuse et émue de notre admiration et de notre reconnaissance à tous ceux qui combattent pour la libération de nos foyers, pour la défense du droit et de la liberté. Pendant que sur l'immense front qui s'étend de la mer du Nord iV l'Euphrate, par milliers, tombent, héroïquement et dans une auréole de gloire, les défenseurs de la plus noble des causes, la mort, sournoisement, ne cesse de faucher parmi nous. Aussi cette séance solennelle, qui devrait être une fête destinée à mettre en lumière et à glorifier les efforts des chercheurs, chaque jour encore à l'œuvre pour augmenter le patrimoine scientifique de notre Pays et de l'Humanité tout entière, est-elle trop souvent dominée et remplie par révocation de ceux des nôtres qui nous ont été enlevés ! Cette année, la tâche de votre Président est particulièrement doulou- reuse. Armez-vous de patience, la liste funèbre est longue : sept de nos confrères, six de nos correspondants manquent à l'appel. Et d'abord, nous avons été frappés à la tête. Dans une Académie, les Secrétaires perpétuels, seuls éléments permanents du Bureau, sont les C.K„lgt^,i•Seme4l^e.^r.l65,N'24) Io5 8lO ACADÉMIE DES SCIENCES. gardiens des traditions qui, si souvent, nous tiennent lieu dérèglements; ils organisent le travail, servent d'arbitres dans les discussions et à ces fonctions intérieures ils joignent celles de représentants de nos affaires étrangères, ils gèrent aussi nos finances. Ces devoirs, si délicats et si complexes, Gaston Darboux les a remplis pendant seize années avec la maîtrise, l'autorité, le dévouement dont vous avez été les témoins. Ce que fut l'homme, le professeur, le grand savant, le profond géomètre, il ne m'appartient pas de vous le dire. Son éminent successeur, M. Emile Picard, va vous l'exposer avec l'autorité qu'il tient à la fois de sa compé- tence, de son propre talent et de son ancienneté parmi nous. Vous me permettrez seulement de vous rappeler que le rôle de Darboux a été actif et brillant aussi au delà de nos frontières; sa notoriété scienti- fique universelle lui donnait une place en vue dans les réunions interna- tionales, où il se plaisait à nous représenter et où il savait faire écouter notre voix. Il fut l'un des organisateurs et le président de la première assemblée générale de l'Association internationale des Académies; il avait fondé de grandes espérances sur cette institution, pensant que les relations cordiales entre les savants des différentes nationalités, qui devaient en être la première conséquence, exerceraient ensuite une salutaire influence sur les relations mutuelles des peuples. Cette noble illusion s'est évanouie à la lueur des premiers incendies de la Belgique et de la France envahies. Nous devons songer à ce que seront après la guerre les ententes scientifiques internationales; il me semble voir se dresser dans l'avenir vi.s-à-vis l'un de l'autre deux groupements nécessaires : l'un réunissant en un seul faisceau tous ceux qui, avec nous, ont un commun idéal de véi'ité, de justice et d'honneur, et, en face, — les autres. Dans notre Section de Géographie et de Navigation, le général Bassot représentait, depuis 1893, cette science si française par ses origines qu'est la Géodésie. Entré au Service géographique de l'armée en 1H70, peu avant la guerre, Bassot y a conquis tous ses grades; il en a été le directeur de 1898 à 1908. La détermination des longueurs d'arc de méridien a été le principal objet de ses travaux. Il a été le collaborateur du général Perrier dans toutes les opérations de la mesure de la nouvelle méridienne de France. Il a dirigé ensuite la mesure de la chaîne d'Alger à Laghouat, prolongeant le méridien de France à travers l'Algérie; plus tard, il a collaboré à cette jonction géodésique et astronomique de notre grande colonie africaine et de l'Espagne qui est célèbre dans les Annales de la Géodésie. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. 811 Sous son active direction fut élaboré au Service géographique de l'armée le programme, et commencée la réalisation, d'une carte de France au ^^^^ dont l'urgence n'est pas douteuse. L'achèvement de la nouvelle méridienne de France posait une question importante. L'arc du Pérou mesuré de 1735 à 1744 PVattevili,e depuis 1904, ont considérablement contribué au progrès de nos connais- sances relatives aux spectres de flamme et à la structure de la flamme elle- même. Utilisant un dispositif déjà employé par M. Gouy, il a reconnu que les diverses régions de la flamme manifestent, au point de vue spectral, des caractères nettement tranchés. Les plus fortes raies de lare sont présentes dans la flamme, tandis que la région la plus chaude, celle qui avoisine le cône bleu, donne un spectre à peu près identique à celui d'une étincelle rendue oscillante par l'introduction d'une self-induction dans le circuit de décharge d'un condensateur. M. de \^ atteville a obtenu, avec un réseau concave, ou des prismes, les spectres de la plupart des métaux usuels, dont les nombreuses raies ont été mesurées par l'auteur. Il a montré que les spectres de flamme sont très notablement plus riches en raies qu'on ne l'admettait, et que ce n'est le cas, lorsque la substance est simplement introduite dans la flamme déjà formée. Par e.vemple, dans la région comprise entre 56oo et 2230 U.A., M. de Walteville a pu mesurer, pour le fer, plus de 700 raies. Ces spectres s'étendent, en outre, fort loin dans l'ultraviolet. Les régions diverses de la flamme émettent des séries dilTérentes de raies spectrales. Si l'on forme une image de la flamme assez petite pour se projeter en entier sur la fente du speclrographe. on observe que les spectres des métaux alcalins sont divisés, longiludinalement, en trois bandes parallèles qui correspondent aux trois régions principales de la flamme. Les lignes dont la longueur est égale à celle de l'ensemble de la flamme appartiennent à la série principale de l'élément considéré, tandis que celles qui s'arrêtent aux deux étages inférieurs se rangent dans les séries secondaires. La relation mathématique qui existe entre les longueurs d'ondes de ces raies permet de supposer que l'atome se trouve à un degré de fractionnement particulier aux différentes régions de la flamme. Pour tous les métaux étudiés, de simples variations d'ordre thermique ayant paru suflisantes poar produire les différences spectrales constatées, M. de Walteville a fait une double série dessais et de vérifications de cette hypothèse. Il a, d'abord, photographié à l'aide d'un dispositif strobosco- C. R., 1917. ■• Semestre. (T. 16% N' •^*.) ïoy 842 ACADÉMIE DES SCIENCES. pique, sur la même plaque, les spectres correspondant à des phases diffé- rentes d'un arc alimenté par le courant alternatif. Certaines des raies du spectre, très intenses au moment où le courant est maximum, peuvent disparaître complètement, tandis que d'autres raies beaucoup moins fortes ne varient pas d'éclat avec la phase de l'arc. Ces dernières, émises même pendant le changement de sens du courant, sont celles que les flammes montrent avec le plus de facilité. Les expériences de M. de Watteville sur la variation du spectre de l'arc alternatif ont été reprises, et confirmées, aux Etats-Unis, par M. Crew. Poursuivant le même ordre d'idées, M. de Watteville a construit un appareil au moyen duquel on observe l'étincelle électrique, un temps assez court après sa production, pour permettre d'enregistrer le spectre émis par la vapeur métallique incandescente qui persiste après le passage de la décharge, c'est-à-dire après la suppression du courant qui a donné naissance «u phénomène. Ces essa's, interrompus par la guerre, ont déjà montré des variations spectrales analogues à celles qui existent dans l'arc alternatif. L'appareil convient d'ailleurs également à l'étude des spectres de phosphorescence et a permis à son auteur de montrer que le spectre émis par la fluorine verte, sous l'influence de la lumière de l'étincelle de divers métaux, est indépen- dant de la nature des électrodes. Il n'y a donc pas, dans ce cas, de phéno- mènes de résonance entre les raies du spectre excitateur et celle du spectre . excité. M. de Watteville a étendu aux métalloïdes ses recherches sur les spectres de flamme et il a réussi à obtenir, soit des spectres de raies, encore inconnues, soit. des bandes à peine entrevues avant lui. l'^n collaboration avec M. A. de Cramont, il s'est livré à l'étude comparée des spectres de bandes du silicium et du phosphore dans la flamme et dans l'étincelle oscillante, en opérant, toujours par les procédés photographiques, et en atteignant des régions très réfrangibles de l'ultraviolet. I^es mêmes bandes ont été obtenues dans ces sources lumineuses de nature, en apparence, si différentes. Enfin on doit à MM. Hemsalech et de \\ atteville toute une série d'inté- ressants travaux publiés en commun, relatifs aux spectres des flammes plus chaudes que celle du gaz d'éclairage et de l'air, et à leurs divers centres d'émission. Ces dernières expériences ont été réalisées au moyen d'un ingé- nieux dispositif qui consiste à faire passer, au préalable, sur un arc ou une étincelle électrique jouant le rôle d'un pulvérisateur, l'un des gaz qui doit alimenter la flamme. La faible quantité de matière entraînée suflit à donner SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. H '|3 naissance à son spectre de llamme. On peut, ainsi, opérer à sec sur des quantités infimes de matières, ce qui est avantageux lorsqu'on a affaire à des métaux précieux ou rares. lui attribuant à M. Chaules de Watievii-lk le prix II. de Parville, la Commission estime que l'yVcadémie reconnaîtra le mérite de travaux importants en Spectroscopie, qui ont contribué d'une manière notable au développement de cette Science. L'Académie adopte les propositions de la Commission. PRIX HUGHES. (Commissaires : MM. Lippmann, Violle, Villard, Branly, Jïoussincsq, Kmile Picard, Carpcntier; Bouty, rapporteur, j M. Ami';uék (iiiiLi.ET a été successivement préparateur au laboratoire de \1. Lippmann, secrétaire de la Faculté des Sciences de Paris, enfin maître de Conférences à ladite Faculté, attaché à la chaire de M. Lippmann. L'enseignement de ce maître éminent a profondément agi sur M. Cuillet, qui s'est de bonne heure attaché à mettre en œuvre certaines méthodes suggérées ou traitées théoriquement par M. Lippmann et auxquelles il a très utilement donné une forme pratique. Il est l'auteur de nombreux Mémoires relatifs aux branches les plus diverses de la Physique. Malgré des occupations professionnelles qui, en dehors des vacances universitaires, ne lui laissaient que de très rares heures de liberté, M. Guillet, grâce à une volonté persévérante et à un labeur incessant, est parvenu à créer des méthodes originales et à réaliser des dispositifs élec- tromécaniques qui n'ont pu être amenés à leur forme définitive sans de longs et pénibles tâtonnements. On peut dire que M. Guillet, en même temps (ju'il se propose un problème à résoudre et qu'il en aperçoit théori- quement la solution, conçoit du même coup la disposition des appareils à créer, sous leur forme la plus élégante et la plus simple. Il est impossible d'entrer ici dans le détail de l'œuvre scientifique de M. Guillet. J'insisterai particulièrement sur une étude générale des vibrations amorties (Leçons professées à la Faculté des Sciences) et sur l'usage qu'il a fait des phénomènes d'induction pour des mesures absolues très variées. Frappé de ce fait que toutes les méthodes pour la détermination 844 ACADÉMIE DES SCIENCES. de rohni n'avaient porté jusque-là que sur de faibles résistances, il s'est proposé de réaliser directement un kilohni absolu (Thèse de doctorat). Ce travail avait été précédé d'une étude a[)profondic de l'entretien des oscil- lations d'un pendule géodésique, en remplaçant les petites impulsions données par le jeu de l'ancre, par la décharge à travers de petites bobines agissant sur un barreau de fer doux de quantités égales d'électricités contraires, produites par induction à l'instant des passages en sens inverse du pendule par sa position d'équilibre. De là à l'électro-diapason, il n'y a qu'un pas et M. Guillet a fait une étude complète de cet appareil. Ulté- rieurement, il applique les phénomènes d'induction à la détermination de la constante d'un électrodynamomètre absolu; à la construction d'une machine à plan de référence électrique propre à répéter une même trans- lation donnée; à la mesure de petites longueurs et de la constante d'"^ oung qui s'y rattache, si ces longueurs sont des allongements élastiques. M. GuiixET met en outre en évidence le rôle de l'amortissement, dans l'essai des fers et crée en conséquence une méthode d'essai entrée immé- diatement dans la pratique industrielle. Il aperçoit enfin le parallélisme des phénomènes électriques d'induction et des phénomènes mécaniques, de telle sorte qu'à chaque problème de l'un de ces deux ordres correspond un problème de l'autre ordre et que la solution expérimentale de l'un quel- conque d'entre eux entraîne immédiatement celle de l'autre. Ainsi l'auteur cherche et découvre les relations variées qui lient les unes aux autres les questions en apparence les plus diverses et son esprit inventif en tire des dispositifs expérimentaux imprévus. Je signalerai encore les travaux suivants d'ordres divers : Réalisation du mouvement circulaire uniforme par actions périodiques synchronisantes. Trieurs par synchronisation. Combinaison de deux séries harmoniques (électrocorde). Roue à denture harmonique. Application à la construction d'un chrono- mètre de laboratoire à mouvement uniforme et continu. Interrupteur de bobine d'induction constitué par l'arc primaire. Sur une forme simple de magnétomètre. Appareil pour la mesure de g par la chute d'un corps dans le vide. Electromètre absolu fondé sur l'attraction d'un plan électiisé sur une sphère. Méthode mathématique pour le calcul des fonctions introduites par cette étude et celle de l'attraction de sphères égales. La perfection de ces travaux si divers, la méthode suivie par l'auteur pour les relier entre eux: et en tirer des conséquences plus ou moins loin- SÉANCE DU lo DÉCEMBRE I917. 845 laines révèlent un physicien accompli et justifient amplement l'attribution du prix Hughes à l'auteur de ce bel ensemble de recherches. L'Académie adopte la proposition de la Commission. CHIMIE. PRIX MONÏYON. - ARTS INSALUBRES. (Commissaires : MM. Armand Gautier, Lemoine, Haller, Le Chatelier, Schlœsing père, Carnot, Maquenne; Moureu, rapporteur.) L'étude des moyens à mettre en œuvre pour protéger nos troupes contre les gaz nocifs est plus que jamais à Tordre du jour. C'est dans ce domaine, cette année encore, que la Commission demande à l'Académie de récom- penser quelques auteurs de travaux intéressants. Elle propose la répartition suivante : Le prix, de la valeur de deux mille cinq cents francs, est décerné conjoin- tement à MM. Marius Pico.m et Marcei. Laxte\ois, pharmaciens aides- majors; Une première mention honorable, de la valeur de quinze cents firmes, est accordée à M. Chari.es Dcfraisse, pharmacien aide-major; Une deuxième mention honorable, delavaleur de w/7/p/;y//;«, est accordée à M. Pierre Savès, sous-lieutenant d'infanterie. Prix. — Au moment où l'ennemi a commencé à faire usage de matières as{)hyxianles par l'émission de vagues ou par bombardement avec des projectiles chargés de ces produits, MM. Marius Picox et Marcel Lax- TExois ont été appelés à examiner, sous la direction du professeur Lebeau, les valeurs relatives de diverses formules d'imprégnation pour les masques destinés aux hommes de troupe. Outre les essais physiologiques personnels auxquels ils ont dû se livrer, ils ont établi des méthodes de mesure d'effi- cacité, qui ont rendu les plus grands services aussi bien au cours des 846 ACADÉMIE DES SCIENCES. recherches expérimentales que dans le contrôle de la fabrication des masques. Ces travaux ont permis ultérieurement de poursuivre l'examen des masques ayant subi l'action des gaz nocifs et de déterminer, par la me- sure de l'efficacité restante, la valeur de protection pratique des appareils employés. MM. Picon et Lanlenois ont, en outre, entrepris une étude approfondie des matières transparentes susceptibles d'être utilisées pour les viseurs des masques, et cette étude a abouti à une amélioration notable et à un con- trôle plus étroit des fabrications. Ils ont enfin contribué, par leurs recherches, à la constitution des types d'appareils spéciaux pour assurer la protection des ouvriers d'usines contre les gaz ou vapeurs insalubres résultant des fabrications du matériel de guerre. Depuis deux ans et demi, MM. Marius Picon et Marcel Lantexois ont poursuivi ces travaux, aussi utiles pour la Défense nationale qu'ils sont délicats et pénibles à exécuter, dans un esprit d'étroite collaboration. Votre Commission vous propose à l'unanimité de leur décerner en commun le prix Montyon. Première me/i/ion honorable. — Depuis plus de deux ans M. Charles Di'FRAissE a poursuivi avec succès, dans le laboratoire de M. Moureu, difîérenles recherches sur la chimie de guerre. Nous n'en retiendrons ici qu'une méthode fort originale de mesure du pouvoir lacrymogène des matières agressives, dont il avait commencé l'étude avec le regretté sous- lieutenant Bongrand (tué à l'ennemi en avril 1916), et dont il a réalisé par la suite une excellente mise au point. Le procédé a permis .de faire un classement rationnel de ces substances, et il est couramment utilisé dans les laboratoires d'études chimiques de gucne. Pour reconnaître ces mérites, nous proposons de décernera M. Charles Di'FRAissE la première mention honorable du prix Montyon. Deuxième mention honorable. — M. le sous-lieulenanl Pierre Savès a été affecté, dès le début, aux recherches relatives à la protection collective contre les gaz asphyxiants. Sous la direction du professeur Dcsgroz, il a contribué à l'établissement des méthodes employées non scidcmenl pour la neutralisation des gaz nocifs proprement dits, mais encore pour celle des autres substances asressives. Mn outre, ayant été chargé de réaliser SÉANCE DU lo DÉCEMBRE I917. 847 l'applicalion de ces métliodes dans les conditions mêmes où elles doivent être mises en œuvre, M. Pierre Savès s'est acquitté de sa mission en faisant preuve de connaissances scientifiques, de qualités de sang-froid et d'ingéniosité auxquelles il est juste de rendre hommage. Nous vous proposons de lui décerner la deuxième mention honorable du prix Montyon. L'Académie adopte les propositions de la Commission. PRIX JECKEIl. (Commissaires : MM. Armand Gautier, Lemoine, Le Chatelier, Moureu, Schlœsing père, Carnot, Maquenne; Haller, rapporteur.) L'œuvre de M. Emile Rlaise commencée en 1893 s'est poursuivie d'une faron ininterrompue jusqu'à cejour, partout où ses fonctions l'ont successive- ment fixé. Ses premières recherches sur l'action de l'hypoazotide sur l'acide cainpholénique ont été faites en collaboration avec son maître, M. Béhal. Celles qui ont suivi ont porté sur l'étude de certains produits de dégradation du camphre, notamment sur les acides {i[î-dimélhyllévulique Yy^iméthyl- hcxanonoïque et ax-diméthylgiutarique, dont il a réalisé la synthèse, apportant ainsi une contribution notoire à la question si controversée, à l'époque, de la constitution du camphre. A ce même groupe d'élndes se rattachent des travaux exécutés en colla- boration avec M. Blanc sur la conslilulion de la camphénylone et des aminocampholènes. î^a synthèse de l'acide térébique et des recherches sur les acides %'(j et ^[3-diméthylglulariques, et sur l'acide tétraméthyl-^-oxy- glutarique y trouvent également leur place. D.ins un autre ordre d'idées et à la suite des belles recherches de M. Gri- gnard sur les organomagnésiens, M. Biaise a élucidé le rôle qui revient à l'éther dans la préparation de ces composés mixtes. 11 a ensuite fait voir que les dérivés organomagnésiens réagissent : i" sur les nilriles en donnant des cétones; 2° sur les éthers cyanacétiques pour fournir des éthers |B-céto- niquesdu type acidylacétiquc; 3" sur l'éther éthoxycrotonique ponr donner naissance à des cétones non saturées; '1° sur l'éther semioxalique qui est converti en cétonos-alcools, etc. L'ne nouvelle série de recherches, non moins fécondes en résultats, a été consacrée à l'emploi des dérivés organomélalliques mixtes du zinc, au lieu 848 ACADÉMIE DES SCIENCES. et place des dérivés magnésiens dont rexlrême activité est souvent un obstacle à leur emploi. Les principaux groupes de combinaisons ainsi obtenues comprennent : les cycloacélols mixtes qui se forment quand on fait agir les composés organozinciques >^n\' . sur les chlorures correspondant aux éthers-sels des acides-alcools a, H.CH — COCl, cycloalcools qui se dédoublent en une CO-R célone touten régénérant l'acide-alcool primitif; le?, aldéhydes miï s'obtien- nent par actioji des dérivés organozinciques sur le chlorure de l'acide formoxy-isobutyrique et dédoublement subséquent du cycloacétol formé, synthèse qui revient à la fixation du groupement fonctionnel Cx .. sur le radical carboné R du composé mixte Zn(^ . variable à volonté; les cétones p et Y chlorées, les cétones-alcools ^, les cétones éthyléniques a^, les acides a-cétoniques, les dicétones y, s, C, y], etc. Par l'emploi du zinc comme agent de condensation, M. Biaise a réussi a améliorer beaucoup le procédé de synthèse dont le principe est dû à Reformatsky, notamment en ce qui concerne la préparation des cétones allylées, celle des éthers ^-cétoniques et des acides-alcools à fonction pri- maire, toutes préparations qui s'effectuent en faisant agir respectivement, en présence du métal, de l'iodure d'allyle et des éthers bromes sur les nitriles, ou bien encore le trioxyméthylène sur ces mêmes éthers bromes. Les études de M. Biaise concernant l'action de la chaleur sur les acides- alcools ne sont pas moins dignes d'intérêt. Il a en effet montré que cette action varie suivant la nature de ces molécules à fonction mixte. Appliquée aux acides-alcools secondaires, elle constitue à la fois une méthode de préparation des aldéhydes et un procédé de dégradation méthodique des acides gras, tandis qu'exercée sur certains acides-alcools tertiaires elle provoque la formation des stéréoisomères instables des acides non saturés. L'auteur a pu préparer de la sorte l'acide angélique. Un important Chapitre de l'œuvre de M. Biaise a trait à des réactions de cyclisation, grâce à l'emploi judicieux des mêmes dérivés organozinciques mixtes. Il a été démontré qu'avec les acides céloniques cette cyclisation s'effectue toujours do manière à donner une chaîne fermée à 5 ou G atomes de carbone. Dans le cas des dicèfoncs, on observe ce même fait et Ton ne peut obtenir que des cyclopenlénones et des cyclohexénones. L'auteur a en outre établi que les acides-alcools £ à chaîne normale sont les derniers qui SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 849 soient capables de se iactoniser. Après avoir donné en collaboration avec M. (lault une niélhode de préparation des acides dicétopiméliques, les deux savants ont réussi à les transformer, par cyclisalion, en acides pyrane- dicarboniques qui sont les représentants les plus simples d'un noyau encore inconnu, celui du pyrane. La question, si captivante, des transpositions moléculaires en Chimie organique, n'a pas manqué d'attirer l'attention de M. Biaise. Avec INI. Luttringer il a d'abord fait voir qu'un acide éthylénique quelconque était transformable, par migration de la double liaison et hydratation, en y-lactone. Avec M. Courtot il a signalé le premier exemple de migration du car- boxyle, en s'adressantà l'acide phényloxypivaliquequi, par déshydratation, conduit à l'acide dimélhylatropique. Il a également mis en évidence la migration des alcoyles dans la déshydratation de certains acides-alcools et cétones-alcools, et établi avec M. Guérin que, dans ce qu'on appelle la « migration de Beckmann », c'est l'alcoyle le plus léger qui tend à former l'acidyle de l'amide obtenue. A propos de certaines cétones polychlorées, il a enfin mis en évidence que la migration du chlore se produit par chauffage prolongé, au bain-marie, en solution acétochlorhydrique. C'est ainsi que CHC1-. CO . CH-.CH' se transforme en CH-CI. CO.CHCI.CH'. i^ans l'énumération des nombreux travaux de M. Biaise nous ne nous sommes attaché qu'aux recherches, qu'aux découvertes les plus saillantes du savant. Bien des études isolées, et en particulier celles concernant une nouvelle méthode de préparation des 4 alcoyl-quinoléines, celles relatives à la caractérisation des lactones par leur transformation en hydrazino- lactones, etc., méritent encore d'être mentionnées. Cette grande somme de labeur n'a pu être réalisée uniquement par M. Biaise. Il y a associé ses élèves, et est devenu chef d'Ecole. Ses disciples, MM. (iuérin, Courtot, Maire, Gault, Kœhler, Wohigemulh, Marcilly, Luttringer, Bagard, Herman, Letellier et Savariau, ont continué à suivre le sillon tracé par le maître. Consacrant tout le temps que lui laissent ses fonctions de professeur à la reclierche et au travail ^Ic laboratoire, M. Biaise est un vivant exemple de ce (jue l'Université et nos Ecoles de haut enseignement sont en droit d'attendre de leurs maîtres : c'est d'être des initiateurs, des chercheurs et des pionniers de la Science. l'.'n considération de la belle carrière scientifique qu'ofï're l'auteur des C. R., 1917, 2' Semestre. (T. 16j, N- 24.) ' lO .S5o ACADÉMIE DES SCIENCES. multiples études originales que nous venons d'énumérer,la Commission est unanime à proposer à l'Académie de décerner le prix Jecker à M. Emile IÎlaise. maître de conférences à la Faculté des Sciences de Paris. L'Académie adopte la proposition de la Commission. FONDATION CAHOURS. (Commissaires : MM. Armand Gautier, Lemoine, Ilaller, Le Chatelier, Moureu, Schlœsing père, Carnot, Maquenne.) Les arrérages de la fondation sont attrilniés à M. Adolphe Lepape, sous- lieutenant d'infanterie, attaché au laboratoire de recherches de chimie de guerre à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris, qui a publié, seul ou en C(dlaboration avec M. Moureu, une série de recherches sur la radioactivité et les gaz rares des mélanges gazeux souterrains (gaz iherniaux, grisous). PRIX BElîTIIFLOT. (Commissaires : MM. Armand Gautier, Haller, Le Chatelier, Moureu, Schhesing père, Carnot, Maquenne; liCmoine, rapporteur.) [^c prix Berlhelot doit, d'après les termes de sa fondation, être attribué à des travaux de synthèse chimique. Parmi les recherches de ce genre faites dans ces dernières années, la Commission a particulièrement, distingué celles de M. Gustave Vavon, agrégé préparateur de chimie à l'Fcole normale supérieure, recherches qu'il a effectuées à l'Ecole normale supérieure dans le laboratoire de M. Lespicau. Elles ont porté sur la fixation directe de l'hydrogène à froid sur un grand nond)re de corps organiques sous l'influence catalvtique du noir de platine : l'absorption du gaz est accélérée par une agitation continuelle : on peut la suivre en mesurant la diminution de volume. A la suite des belles expériences de catalyse de MM. Sabatier et Sende- rens, plusieurs synthèses de corps organiques avaient déjà été réalisées par différents chimistes au moyen de l'action de présence du noir de pla- tine. Mais M. Vavon a généralisé cette méthode, en a fait une élude appro- SÉANCE DU lo DÉCEMBRE I917. 85l fondic, Ta rendue très pratique et l'a appliquée à la synthèse de 43 corps difl'érents dont i5 n'avaient pas encore été obtenus par les chimistes. Ce sont surtout les aldéhydes et les cétones des diverses séries qui ont fait l'objet des expériences de M. Vavon. Les aldéhydes aromatiques, sous l'inlluence du noir de platine à froid, se changent avec une extrême facilité en alcools avec des rendements quantitatifs. Pour les aldéhydes de la série grasse, l'hydrogénation est plus lente, mais conduit encore à de très bons rendements. Les célones de la série grasse ont de même été changées en alcools secon- daires, en particulier l'acétone ordinaire que Friedel avait transformée en alcool isopropyliqne par l'amalgame de sodium, mais avec un rendement assez minime. Pour les cétones cycliques, la transformation réalisée par M. Vavon est presque intégrale. Les cétones élhyléniques ont présenté un intérêt particulier parce qu'on a pu obtenir à volonté l'un des corps intermédiaires entre la cétone primi- tive et le produit de l'hydrogénation complète : ainsi, avec la benzylidène acétone, on a préparé successivement la phénylbulanone, puis les deux alcools phénylbulanol et cyclohexylbulanol. Pour les cétones terpéniques, l'hydrogénation à froid en liqueur neutre, comme l'effectue M. X'avon, présente d'incontestables avantages, en raison de l'extrême sensibilité de ces corps aux réactifs : on a pu fixer sur eux, comme pour les cétones élhyléniques, un nombre plus ou moins grand d'atomes d'hydrogène; on a pu en outi^e, par la mesure du pouvoir rotatoire, suivre en détail la marche de la réaction. La plupart de ces expériences ont été faites en ajoutant un dissolvant au corps à hydrogéner : l'iniluence de ce dissolvant a été étudiée de très près; elle s'exerce non seulement sur la vitesse, mais parfois aussi sur l'orientation de la réaction. L'une des parties les plus intéressantes des recherches de M. Vavon a consisté à préciser l'inlluence de la quantité et delà qualité du catalyseur. La réaction est naturellement d'autant plus rapide que le poids de cata- lyseur employé est plus grand. Son activité diminue d'une façon continue avec les progrès de la réaction. Mais la faligue du catalyseur n'est que temporaire : on le revivifieà peu près avec son activité primitive en le chaullant seulement une demi-heure vers 200". En outre, on peut ralentir les réactions en chauffant le noir de platine à une température un peu plus élevée, tout comme on modifie dans les 852 ACADÉMIE DES SCIENCES. mêmes conditions les propriétés des \accins : c'est vers 3oo" que se produit cette modification. Elle permet, pour le limonène par exemple, de rendre le catalyseur inapte à effectuer une hydrogénation difficile, tout en gardant son aptitude pour le premier degré d'hydrogénation. Si l'on chauffait jusque vers Soo", il se changerait en mousse de platine et perdrait alors presque toute son activité. On voit que ces recherches très soignées forment un bel ensemble de synthèses chimiques et que la Chimie physique y a déjà une part importante. ■M. Gustave Vavo.v étendra certainement ses études dans ce sens lorqu'il ne sera plus absorbé, comme il l'est maintenant, par la chimie de guerre. La Commission propose de lui décerner le prix Berthelot. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX H(3LZEAU. (Commissaires : MM. Armand Gautier, Lemoine, Haller, Moureu, Schlœsing père, Carnot, Maquenne; Le Chatelier, rapporteur.) M. A.\'i»iiK Sênkchai., jeune savant plein d'avenir, est mort glorieusement au champ d'honneur dès les débuts de la campagne, le 2,5 septembre iQi/i- Réformé antérieurement en raison de l'état précaire de sa santé, il aurait pu continuer tranquillement ses travaux de laboratoire. Il n'a pas voulu profiter de cette situation; il avait d'ailleurs toujours manifesté l'intention de reprendre du service le jour où la patrie aurait besoin de ses services. Aussitôt la déclaration de guerre, il fit des démarches pour obtenir l'annu- lation de sa réforme. Incorporé au 2o5'' régiment d'infanterie, il fut envoyé sur le front après quelques semaines passées au dépôt. Frappé au cours d'une patrouille, au Coda, près de Berry-au-Bac, il expira presque immédiatement. Après avoir présenté plusieurs Notes à l'Académie des Sciences, en collaboration avec M. Colin", du laboratoire de M. Bonnier, il entra au laboratoire de M. Lrbain, où il prépara une thèse sur les composés du chrome; la rédaction seule en est restée inachevée. I*"nfin il a donné, en collaboration avec M. Urbain, un important volume intitulé : Intiodiictiun à la chimie des complexes. En lui décernant le prix Houzeau, l'Académie des Sciences voudra honorer un jeune savant qui fut un brave dans toute l'acception du terme SÉANCE DU lo DÉCEMBRE 1917. 853 et qui avait le rare mérite de s'intéresser avec succès à tous les domaines de l'activité intellectuelle et artistique. L'Académie adopte la proposition de la Commission. MIl^ERALOGlE ET GEOLOGIE. PRIX DELESSE. (Commissaires : MM. Barrois, Douvillé, Wallerant, Termier, de Launay, Haug, Edmond Perrier, A. Lacroix; Depéret, rapporteur.) La Commission propose d'attribuer le prix à M. Louis Gentil, pro- fesseur adjoint à la Faculté des sciences de Paris, pour l'ensemble de ses recherches à la fois de Géologie et de Géographie physique dans l'Afrique du iNord et plus spécialement au Maroc. Né sur la terre d'Afrique, M. (ienlii a consacré à lélude de cette terre toute sa vie scientifique. Attaché de bonne heure au Service de la Carte géologique d'Algérie, il procède au levé géologique de la feuille de Miliana, puis appelé aux fonctions de préparateur au Collège de France, il oriente ses études vers la Pétrographie, et sous la direction de son maître Fouqué, il entreprend l'exploration d'une région volcanique intéressante et peu connue du littoral oranais : le volcan de Tifarouine et le centre éruptif de la basse Tafna. Comprenant que l'étude pétrographique d'un volcan est inséparable de ses relations stratigraphiques, M. Gentil élargit son cadre dans une belle élude géologique d ensemble du bassin de la Tafna et de toute la région littorale de la province d'Oran, du méridien de Sidi-bel-Abbès à la frontière marocaine. Ce travail apporte des progrès remarquables sur la géologie de cette vaste région depuis les schistes primaires des Traras jusqu'aux terrains miocènes, ceux-ci très complelsavec leurs trois divisions : Burdigalien, Vindobonien, Sahélien. Ce dernier ternie est le plus intéressant en raison de la grande rareté du faciès marin du Miocène supérieur en dehors de l'Algérie. C'est du Miocène que datent les principaux mouvements orogéniques de 854 ACADÉMIE DES SCIENCES. la région avec plis couchés el nappes de charriage du Lias sur le Miocène, accompagnés de puissantes éruptions d'abord basaltiques et rhyolitiques, que suit l'édification du grand volcan andésitique de Tifarouine ayant donné lieu à des brèches d'explosion comparables à celle du Canlal. Puis succèdent des coulées de roches quarlzifères : rhyolites etdacites interca- lées dans des tufs dont la dispersion atteint plus de Sgo"^™. Après un calme contemporain du Pliocène, l'activité interne reprend à l'époque quater- naire sous forme de volcans les uns leucitiques (Aïn Temouchent), les autres basaltiques (basse Tafna). C'est une belle Monographie d'une région volcanique peu connue, où la série des éruptions est remarquablement précisée. Mais ces travaux de géologie algérienne n'étaient que le prélude d'autres explorations plus importantes qui exerçaient sur l'esprit de M. (ientil une irrésistible attraction : je veux parler de l'exploration physique et géolo- gique du Maroc. Dès l'année 190 'i et sans attendre la pénétration française dans l'empire chérifien, l'explorateur se met en route, adoptant résolument le costume marocain qui, uni à une connaissance étendue de la langue arabe, le déro- bait plus aisément à la curiosité soupçonneuse des indigènes, toujours en garde contre la pénétration du roumi. En 1904, M. Gentil explore la région de Tanger et traverse le massif dangereux de l'Andjera, de Tanger à Tétouan, mettant en relief le rôle orogénique du P>iff occidental et sa dispo- sition en arc qui le fait se raccorder avec la Cordillère bélique à travers le détroit de Gibraltar, déterminé par Verinoyage transversal de la chaîne. La même année, M. (jrenlil, attaché à la mission de Segonzac, commence l'exploration du Haut-Atlas, dont il peut faire, non sans péril, la traversée dans six cols difîérents, échelonnés entre la côte atlantique el le méridien de Demnal. Il a pu ainsi reconnaître et étudier plusieurs itinéraires entière- ment nouveaux et préciser la structure de la grande chanie niaiocaine avec ses plissements tertiaires d'allure jurassienne, progressivement abaissés vers le rivage atlantique et brusquement coupés sur le revers Sud par des accidents, qui mettent en contact les terrains primaires avec les jilatcaux crétacés du Sous. C'est dans l'une de ces recoupes de la chaîne que M. (îcntil a fait l'importante découverte d'un riche gisement de Graplolites dans des schistes noirs dont l'âge silurien a été ainsi précisé. Kemonlanl la grande vallée de l'oued Sous, M. Gentil pénètre dans la région séparative des sources de cette rivière et de l'oued i3râa, jusque-là vierges d'explorations. Il peut ainsi k premier toucher el é/udier le grand SÉANCE DU lO DÉCEMBRE .1917. 855 iv)lcaii du Siroua, énorme édifice Irachy-andésilique comparable à ri'Ana et au Canlal et posé sur une base de 20'-"% comme un Irait de jonction Iransverse entre le Haut-Atlas et rAnli-Atlas. Le Siroua constitue, sui- vant l'expression de de Lapparent « l'un des traits les plus remarquables du continent africain ». Deux ans après (1907), M. Gentil traverse le Maroc central de Mazagan à Marakesch, à travers le plateau crétacé des Reliamna, mais il est obligé de revenir à la côte à la suite de l'assassinat du D'' Maucbamp. L'interven- tion française au Maroc, due à cet événement, est pour M. (îenlil une occasion d'aborder le Maroc par l'Est, en suivant courageusement pas à pas les progrès des colonnes militaires. C'est ainsi qu'il étudie les volcans leuci- liques et basaltiques de l'amalat d'Oujda et traverse le massif montagneux des Beni-Snassen avec ses calcaires liasiques et sa bordure miocène pro- longeant celle du bassin de laTafna. Entre temps il est chargé de recherches iivdrologiques pour l'alimentation en eau des troupes d'occupation. L'année suivante (1908) amène M. Gentil dans le Maroc occidental, au moment de la conquête du pays des Cliaouia : il étudie la géologie du bassin de rOum-Rbia avec son sous-sol primaire aux plis hercyniens, dans lequel il définit une vieille pénéplaine antétriasique, une Mesela marocaine consti- tuant l'avant-pays de l'Atlas tertiaire. Le pays des Zaër, juscpi'à lui géolo- giqueinent inconnu, lui montre en 1909 la continuation de cette chaîne hercynienne percée en ce point par une large ellipse granitique. Puis une nouvelle exploration ramène M. Gentil dans le Sud marocain, de Safià Agadir et lui permet de nouvelles précisions sur la terminaison du Haut-Atlas, par ennoyage sous l'Atlantique. Ne pouvant ici entrer dans le détail des nombreux voyages ultérieurs accomplis jusqu'au début de 191 7, je ne puis manquer de mettre eu lumière les recherches persévérantes de M. Gentil sur le seuil de Taza et sur le pas- sage de la Méditerranée miocène en un large délroil Sud-RiffaJn^ soupçonné par Suess, mais dont M. Gentil a apporté le premier la preuve directe. .Te noterai également les beaux aperçus tectoniques de ce géologue sur la région littorale marocaine : le IlilT, le massif des Rebdana,les Beni-Snassen et sur la constance de la poussée rrrs le Sud sur toute la longueur de ces massifs. Ainsi l'œuvre de M. Gentil se montre tout à fait remarquable au point de vue des connaissances qu'il apporte sur la structure générale et la consti- tution géologique de cette immense contrée. Elle est non moinsintéressante au point de vue de la Géographie physique, tant pour le tracé d'itinéraires 856 ACADÉMIE DES SCIENCES. nouveaux précisés par des levés rapides à la boussole et au baromètre que pour les observations sagacessur les aspects des pays traversés, sur les rap- ports du relief et de la inorpbologie avec la nature du sous-sol, sur l'hydro- grapbie superficielle et souterraine, sur le lapis végétal et sur les cultures. On peut faire une mention spéciale des études de M. Gentil sur Torigine des tirs ou terres noires phosphatées très fertiles de la région littorale. Ces diverses observations de Géographie physique sont résumées et synthéti- sées dans un beau volume écrit par M. Gentil et intitulé : Le Maroc physiijue Si l'on ajoute à ces travaux les nombreuses recherches de Géologie appli- quée, telles que les études d'alimentation d'eau potable de Tanger et de Rabat, et les recherches minières sur les terrains à phosphates d'Kl-Boroudj, on pouri'a conclure ([ue M. Lotus (iicxiii, a joué un rôle de tout premier ordre dans la coiujitêle scientifique du Maroc. Le prix Delesse apparaît comme la juste récompense de l'étonnante activité et de la valeur scien- tifique du courageux explorateur. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX FONTA^JNES. (Commissaires : MM. Bari-ois, Wallerant, Termier, de Launay, Haug, Perrier, A. Lacroix, Depéret ; Douvillé, rapporteur.^ M. Jn.Ks-MATHiEi) Lambkkt, après dos travaux intéressants de Géologie pure, s'est particulièrement consacré à l'étude des Echinides fossiles ; il a publié à ce sujet un très grand nombre de Notes et Mémoires. Ces travaux s'étendent à tous les terrains depuis le Secondaire : il a aboi'dé la question des origines des Echinides de cette période on étudiant les espèces fossiles de l'Infralias et du Lias ; il a ensuite décrit les b'chinides du Vésulion de Saint-Gauthier, du Jurassique de la Haute-Marne, du Juras- sique supérieur de la Tunisie. Pour le Crétacé on peut citer difîérents Mémoires sur les espèces de l'Aptien de Grand Pré, de la Craie de 1'^ onne, de l'Aube et du Cotentin, du ('rétacé supérieur de la Haute-Garonne, du Pisolilhique et tout parti- culièrement ses importantes monographies du genre Micrastcri^i lo espèces), du genre EcJiinocorysÇjo espèces) et d'une partie des ('/VA//zVA''* (55 espèces). Dans des terrains plus récents, il a décrit les Echinides de l'Eocène des SÉANCE DU lo DÉCEMBRE 1917. 857 Corbières et du Bordelais, et par sa monographie des Clypéastres il a abordé Tétude des formes miocènes, que Colteau n'avait pas eu le temps d'entre- prendre ; il y a consacré toute une série de monographies relatives à la Catalogne, à la Sardaigne, à la Touraine et au bassin du Uhône, com- prenant ensemble 5o planches et plus de 5oo pages de texte. En dehors de France ses études ont porté sur les Echinides du Callovien du Portugal, de la Oaie de (iosau, de celle de Ciply, du Tertiaire de la Patagonie, des Antilles anglaises, de Timor, du Soudan, de Rio del Oro, etc. ; une série de Notes ont été consacrées aux Echinides fossiles de Madagascar. Le nombre et l'importance de ces publications lui avaient acquis une réputation mondiale : c'est ainsi qu'il a été chargé par l'administration du Musée royal d'histoire naturelle de Belgique de la description des Echinides crétacés de ce pays, et par le gouvernement suédois de l'étude des Echinides rapportés par l'expédition antarctique suédoise. Plus récemment il avait entrepris, en collaboration avec M. Thiéry, de résumer tous les travaux publiés sur les Echinides dans un ouvrage intitulé « Essai de nomenclature raisonnée des Echinides ». Cette publication est déjà très avancée, quatre fascicules ont paru ; elle a été malheureusement interrompu par la guerre. Les travaux de M. Lambert se distinguent par leur extrême précision, indispensable dans l'étude d'animaux de forme et d'ornementation aussi variées que les Echinides; peut-être pourrait-on leur reprocher l'emploi d'une terniinologie un peu compliquée, quelquefois diflicile à comprendre pour les non initiés. Mais cette légère critique n'enlève rien au mérite de l'auteur, qui a su brillamment continuer les traditions des échinologues français : il a été ainsi appelé à recueillir la succession scientifique de son maître Cotteau; d'abord son émule, il est devenu ensuite son digne conti- nuateur. Il faut ajouter que M. Lambert est un magistrat distingué ayant toujours résidé en province, loin des centres universitaires et sans aucune attache scientifique officielle. C'est grâce à sa vocation de naturaliste qu'il a pu, malgré ses lourdes occupations judiciaires, poursuivre et mener à bonne fin ses travaux de Paléontologie. Aussi votre Commission a été unanime à vous proposer de décerner le prix Fontannes à M. Jui.Es-3lArHiEU Lamkkrt, président du Tribunal civil de Troyes, pour l'ensemble de ses travaux. L'Académie adopte la proposition de la Commission. C. R., 1917, 2- Semestre. (T. 165, N« 24) I I I /^^ -nk rf' ^ , L i S R A R Y i _ 858 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX VICTOR RAULTN. (Cominissâires : MM. Barrois, Douvillé, Walleranf, Tcrmier, de Laiinay, Haug', l'Edmond Perrier, A. Lacroix; Ch. Depéret, rapporteur.) L'histoire de la période quaternaire soulève d'importants problèmes relatifs aux changements des lignes de rivage et aux phénomènes de creu- sement et de remblaiement des vallées fluviales. C'est à l'étude de ces ques- tions aussi intéressantes que délicates que M. le général de division Léox DE Lamotiiè a consacré la majeure partie de son activité dans le domaine géologique. Son premier travail sur ces sujets, daté de iSç)"], a trait à l'étude des terrains de Ij-ansporl de la haïUe Moselle et de qitehiues vallées adjacentes. Ayant parcouru les vallées du versant occidental des Vosges de très bonne heure, M. de Lamothe décrit leurs terrasses d'alluvions anciennes et leur diluvium des plateaux et des pentes avec leurs blocs erratiques, générale- ment attribués à un transport glaciaire. Il s'attache à démontrer, par l'étude de la position et de l'origine de Ces blocs, que leur transport peut s'expli- quer par des phénomènes torrentiels, accompagnés, il est vrai, de soulève- ments et d'affaissements alternatifs du sol, avec fractures en gradin et ayant abouti à un moment donné à l'établissement d'un régime de lacs de vallée, vidés enfin par un dernier soulèvement, (^uel que soit le sort définitif de cette théorie, dont les principes sont en opposition si curieuse avec les idées adoptées par le général de Lamothe dans ses travaux ultérieurs, il n'en restera pas moins des données solides, précisées par une belle carte d'en- semble, sur l'emplacement d'une multitude de blocs erratiques, qui sont déjà en partie disparus ou menacés d'une disparition prochaine par la main de l'homme. Mais le général de Lamothe ne tarda pas à donner sa véritable mesure deux ans plus tard dans l'étude dos anciennes plages et terrasses du bassin de /'/«("/•(Algérie). A la suite des théories de M. Penck, on admettait assez généralement que les terrasses étagées sur les flancs des vallées fluviales avaient eu pour cause originelle l'avancement et le recul des glaciers dans les hautes vallées, chaque période d'avancement correspondant à la cons- truction d'une terrasse et chaque recul glaciaire à un creusement de la vallée. Le mérite de M. de Lamothe a été de montrer, contrairement à cette hypothèse, que c'est à des déplacements verticaux du rivage de la mer (ju'ii faut attribuer la formation des terrasses : chaque niveau de la mer SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 869" correspond à une plage sur le littoral el à une nappe alluviale dans l'inté- rieur des vallées. C'est ainsi que l'auteur a reconnu à l'embouchure de l'Isser une série d'anciennes plages marines échelonnées aux altitudes respectives de 2o5"', t4o"', ioo'", 53'", .)o'", i5"', auvcpielles correspondent des terrasses d'allu- vion de même altitude relative au-dessus du thalweg actuel, et dont la plupart se relient tangentiellement à la plage correspondante. Ces obser- vations, auxquelles la précision cartographique donne une importance capitale, démontrent que l'action glaciaire, agissante l'amonl, est étran- gère aux phénomènes de creusement des vallées, dont la cause doit cire recherchée exclusivement à l'avril dans les changements du niveau de base nuirine. ^ . Dans un travail consécutif (1901), M, de Lamothe a étendu la portée de ses observations en montrant que des terrasses alluviales semblables à celles d'Algérie et de mêmes altitudes relatives, étaient observables non seulement dans le bassin de la Méditerranée (vallée du Rhône), mais encore dans le bassin de la mer du Nord (Moselle, vallée du Rhin) démontrant ainsi la généralité et la valeur constante de l'abaissement successif des lignes de rivage sur une très grande étendue descôtes marines. Les niveaux relatifs des terrasses au-dessus des thalwegs actuels dans les vallées préci- tées sont définitivement fixés à 200™, i45"', loo"", 58™-6o"', 3o'° et 20'" et la concordance de ces chifl'res est vérilablement impressionnante dans sa généralité. Si l'on essaie de remonter jusqu'à la cause de ces changements de niveau de base, on se trouve en présence de deux hypothèses possibles : l'une admettant le soulèvement graduel et répété des continents par des mouve- ments dits épeirogéniques ; l'autre préférant, avec Ed. Suess, considérer l'abaissement el le relèvement général de la surface de la mer par des mou- vements dits euslatiques^ dont l'origine d'ailleurs ne saurait appartenir en propre à la mer, mais dépend des énormes effondrements qui se sont pi'o- duils dans le fond des océans jusqu'à une é|)oque très récente : la terre s'écroule, la mer suit. Entre ces deux théories, le général de Lamolhe choisit la théorie eustatique. Il en trouve la preuve dans la remarquable concordance de la hauteur relative des terrasses dans les quatre bassins de risser, de la Moselle, du Rhin à Bùle et du Rhône à Valence auxquels il ajoute le bassin de la Somme dans un travail plus récent. Cette concordance ne peut s'expliquer que par une seule et même cause agissant de la même manière dans ces diverses vallées et cette cause doit être par suite le déi)la- 86o ACADÉMIE DES SCIENCES. cément vertical de la ligne de rivage, dont on a la preuve formelle à l'em- bouchure de risser. Il est permis de dire qu'à la suite des travaux de M. de Lamollie, la théorie glaciaire de l'origine des terrasses a subi un véritable effondrepient, dont il parait difficile qu'elle puisse jamais se relever. Dans un important Mémoire publié en 1911 sur les anciennes lignes de rivage du Sahel d^ Alger et d'une partie de la côte algérienne, le général de Lamothe a repris l'étude détaillée des anciennes plages sur toute l'étendue des côtes de l'Afrique française algéro-tunisienne. Il a essayé de montrer l'existence d'une série de terrasses marines (terrasses d'abrasion et plages) à niveaux décroissants depuis l'altitude de SaS™ jusqu'à la ligne de rivage Tsactuellc en passant par les temps d'arrêt intermédiaires de 265"', ■jo4'", iZjS"', io3'", 60"', ')!'" et 18™. Abordant ensuite un nouveau point de vue, M. de f^amothe s'attache dans ce Mémoire à reconstituer les faunes marines successives de chacune de ces époques. Ces faunes, peu nombreuses et peu caractérisées en ce qui concerne les niveaux les plus anciens, deviennent par contre tout à fait riches et spéciales pour les deux niveaux de 3o"' et de 18'", qui contiennent l'un et l'autre une faune chaude, caractérisée par le Stromhus bubonius et quelques autres espèces de la faune des Açores, du Sénégal et de la côte de Guinée. Ces faunes, surtout riches à Arzeu et à Monastir, où elles comptent près de 3oo espèces, sont analysées avec le plus grand soin au point de vue de leur origine géologique et de leurs rapports avec les faunes actuelles. C'est un chapitre très intéressant et très nouveau. On peut lui ajouter, comme une sorte d'annexé de même ordre, l'étude analytique faite par le général de Lamothe (en collaboration avec M. Daut- zenberg) des Mollusques recueillis dans les marnes pliocènes inférieures du Sahel d'Alger, dont la riche faune ne compte pas moins de 335 espèces. Je terminerai ce rapide aperçu des travaux de M. de Lamothe en appe- lant l'attention sur une Noie où il s'attache à démontrer le passage du Rhin par la vallée du Doubs et la Bresse à l'époque du Pliocène supérieur. On observe le long de la vallée exclusivement calcaire du Doubs divers lam- beaux de terrasses (notamment à 60"* et 140"" d'altitude relative) contenant des jaspes à Radiolaires et des quartzites gris tout à fait spéciaux à la haute vallée du Rhin, tandis que d'autres (protogine, quartzites blancs micacés) ont leur origine dans le haut Rhône. Ainsi le Rhin, ou au moins un fleuve rhoflano-rliénan, au lieu de s'écouler par l'Alsace, se détournait à partir du Siiudgau [)ar l(\s vallées de l'yMlaine et du Doubs pour aboutir à la Bresse auprès de Dole où il a constitué le delta caillouteux triangulaire de la forêt SÉANCE DU lO DKCEMBRE I917. 86 1 de Chaux et de la forêt d'Ame. C'est seulement à l'époque quaternaire que le Rhin a abandonné ce premier trajet pour s'écouler en Alsace en aval du coude de Bàle, où a dû se faire la capture du haut Rhin par une rivière alsa- cienne. L'ensemble de ces travaux, dont l'intérêt est très général, a retenu l'at- tention de la Commission qui propose le nom du général Léon de Lamothe pour l'attribution du prix Victor Raulin. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRL\ JOSEPH LABBE (Commissaires : MM. Barrois, Douvillé, AVallerant, de Launay, Haug, Perrier, A. Lacroix, Depéret ; Termier, rapporteur.) La Commission des prix de Minéralogie et Géologie est unanime à pro- poser l'attribution du prix Joseph Labbé à M. Georges Friedei,, ingénieur en chef au Corps des Mines, directeur de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne, pour ses nombreux et importants travaux de géologie sur la région de Saint-Etienne et pour la part qu'il a prise dans la direction scientifique des recherches qui viennent d'aboutir à la découverte d'un bassin houiller à l'est de Lyon. Dès 1902, M. Friedei a appelé l'attention des géologues sur une roche singulière qui apparaît, le long du bord sud du bassin houiller de Saint- Etienne, entre le Houiller et son substratum de micaschistes, et que les travaux souterrains de la mine de Montrambert ont traversée en passant du terrain houiller au terrain cristallin. Cette découverte a été le point de départ de toute une série de controverses extrêmement utiles et fécondes. En 1905, il a été démontré que la roche en question est un granité écrasé, ou, comme on dit souvent, une mylonite de granité: et tout de suite on s'est aperçu que les mylonites, ou roches écrasées, jouent un rôle très important dans la géologie de la région. Simultanément, les géologues suédois découvraient la nature mylonitique des roches qui forment la base des terrains charriés, en Laponie suédoise. Et c'est ainsi que les mylonites sont entrées dans la science tectonique, où on les considère aujourd'hui comme un des témoins les plus sûrs des grands déplacements horizontaux, comme un dos indices qui peuvent le mieux nous guider dans nos tentatives de recons- titution des anciennes chaînes. Depuis 1904, M. Friedei a été conduit à s'occuper des recherches qui 862 ACADÉMIE DES SCIENCES. visaient , sur la rive gauche du Rhône, la poursuite du prolongement du bassin houiller de Saint-Etienne sous les terrains tertiaires de la plaine. Ces recherches, commencées autrefois près de Chamagnieu sur le conseil de Griiner, puis continuées, entre Chamagnieu et Communay, sous la direction de M. Grand' Eurj, avaient été reprises en 1892, puis de nouveau abandonnées en 1894, bien quele terrain houiller eût été recoupé dans tous les sondages. La reprise de 1904 fut plus persévérante. Elle aboutit enfin, au bout de neuf ans, à la rencontre de la houille, près de Mions, dans des conditions de profondeur très acceptables. Cette première découverte heureuse fut suivie de quelques autres. Plusieurs sondages sont encore en marche. Nous savons dès maintenant que le bassin houiller, surélevé et réduit à une bande très étroite au voisinage du Rhône, s'approfondit et s'élargit au delà de Communay ; qu'il se prolonge très loin vers le nord-est, tout au moins jusqu'à Leyrieu ; qu'il s'épanouit, sur son bord nord, jusqu'à s'approcher très près des faubourgs orientaux de Lyon ; enfin, qu'il prend, sous la plaine tertiaire, une très grande épaisseur, un étage productif, contemporain probablement des étages supérieurs de Saint-Etienne, venant se superposer à l'étage de base, seul connu à Communay. Les reclierches sont rendues très difficiles par l'extrême variabilité de l'épaisseur des morts- terrains, notamment de l'Oligocène ; et les explorateurs ont constamment besoin de faire appel aux lumières de la Géologie. M. Friedel est un des géologues qui ont exercé, sur ces recherches, la plus heureuse influence. Il n'a jamais douté du succès final et il a su inspirer cette même confiance au.v explorateurs, en dépit de ce fait décourageant que, dans les premiers sondages, on rencontrait le Houiller sans y ren- contrer de la houille. Il a grandement contribué à faire régner, dans le développement de la, campagne de sondages, une méthode scientifique précise, tenant compte de tous les faits connus, ne laissant rien au hasard et évitant avec grand soin de trop abandonnera l'imagination. Pendant de longues années encore, cette méthode sera nécessaire pour déterminer les limites, la consistance et la richesse du nouveau bassin houiller. La Commission a donc pensé qu'il était juste d'attribuer à M. (ii:oi(c.Ks Fkieoei. un prix fondé pour les géologues qui contribuent à mettre en valeur les richesses minières de la France ; elle est heureuse de récompenser ainsi, à une heure où les richesses minièresparaissent plus importantes quejamais, un savant dont elle admire depuis longtemps les travaux et dont elle estime profondément le caractère. L'Académie adopte la proposition de la Commission. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. t^63 PRIX JAMES HALL. ('Coiniiuspaires : MM. Barrois, Douvillé, Wallerant, Terniier, de Launay, Edmond Peirier, A. Lacroix, Depéret; Emile Haug, rapporteur.) L'Académie est appelée à décerner pour la première fois le prix quin- quennal .lames Hall, fondé par iM'"" Joséphine Hall Bishop, en souvenir de son père, l'illustre géologue américain James Hall, directeur du Musée d'Histoire naturelle de l'Etat de New-York, correspondant de l'Académie de 1884 à 1898, auteur de travaux classiques sur la Paléontologie et la Stratigraphie des terrains primaires de l'Amérique du Nord. James Hall était venu plusieurs fois en France et avait en haute estime l'I^xole française de Stratigraphie. Le prix qui porte son nom est destiné à récompenser la meilleure thèse doctorale de Géologie passée au cours des cinq dernières années. La Commission n'a éprouvé aucune hésitation dans l'attribution du prix et son choix s'est porté à l'unanimité et sans discussion sur le nom de Jka\ lîot'ssAc, préparateur à la Sorbonne, puis maître de conférences de (iéo- logie à l'Institut catholique de Paris, blessé mortellement le 12 août i()i() prèsde la cote 3i4, sur la rive gauche de la Meuse. Jean Boussac était l'au- teur d'une thèse de doctorat soutenue en 191 2 devant la Faculté des Sciences de l'Université de Paris sous le titre d' lila/es slraligrap/iù/ties sur le Niimmu- lilique alpin. C'est un important volume in-4° de plus de 600 pages, accom- pagné de nombreuses planches, aussi remarquable par la forme que par le fond. Le sujet était extrêmement vaste et particulièrement difficile à traiter. L'auteur a consacré plusieurs années à visiter la plupart des affleurements du Nummulitique alpin, il a réuni de riches collections de roches et de fossiles et a étudié avec le plus grand soin les matériaux paléontologiques accumulés dans les musées. La revision des faunes lui a permis de préciser l'âse de nombreux gisements encore très discutés et lui a fourni les bases d'une chronologie rigoureuse, l'élude sur le terrain l'a amené à suivre pas à pas les modifications de faciès que subit chaque étage. Mais la reconsti- tution des limites d'extension et des conditions bathymétriqucs des mers au cours des phases successives de la période nummulitique est rendue sin- gulièrement malaisée par suite des phénomènes de charriage dont la région alpine a été le théâtre et qui ont souvent inversé les rapports primitifs de position des terrains. Il était nécessaire de dérouler les nappes et de les 864 ACADÉMIE DES SCIENCES. replacer dans leur situation originale. Cette tâche ne pouvait être accomplie que par un observateur rompu à toutes les difficultés de la tectonique et Jean Boussac se révéla tout de suite comme tel. Les grandes cartes qui accom- pagnent son Ouvrage projettent un jour tout nouveau sur le problème des nappes et mettent en évidence un résultat capital : dans les Alpes occiden- tales, les limites des zones isopiques sont obliques par rapport aux lignes tectoniques qui délimitent les nappes; ce ({ui revient à dire que la ligne axiale des grands refoulements ne coïncide pas nécessairement avec celle des géosynclinaux préexistants. Tj'analyse méthodique des faunes et des faciès a fourni à Jean Boussac les bases d'un exposé synthétique de l'histoire des Alpes pendant l'époque nummulilique. Il est rare de trouver réunies chez un naturaliste et déve- loppées à un si haut degré des qualités d'analyste et un esprit de synthèse, qui s'excluent si souvent. Les Études slraligraphiques sur le Nummulitique alpin et les travaux paléonlologiques de l'auteur révèlent une maturité d'esprit qui, chez un jeune homme de l'j ans, lient du prodige. Le plus bel avenir scientifique semblait réservé à .Iioan Iîoussac. Le sort des batailles en a décidé autrement. Le 22 août 1916 le sergent Boussac mourait à l'ambulance de Ville-sur-Cousance des suites de ses blessures, après avoir reçu la médaille militaire. L'Académie adopte la proposition de la Commission. BOTANIQUE. PRIX DESMAZIERES. (Commissaires : MM. Cuignard, Gaston Bonnier, Coslantin, Lecomte, Dangeard, Edmond Perrier, Bouvier, le prince Bonaparte; Mangin, rapporteur.) Votre Commission a retenu pour le prix Desmazières, le travail de M. Cari. Ha\'si':\ 0.sri;.vFELD, inspecteur du Musée botanique de Copen- SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 865 hague, intitulé De danske Fanrmdes Vlanklon i Aarene iSpS-Hjoi. — Phyloplanlton og. Protozoer. (Le Plancton des mers danoises de 1898 à 1901. Phytoplanctoii et Protozoaires.) C'est la pieiuière fois qu'un travail de ce genre est soumis à votre juge- ment, mais l'importance des études planctoniques, trop négligées en France, justifie le choix de votre Commission. Le travail de M. Ostenfeld, publié en danois, estaccompagnéd'un résumé français très complet et très clair qui permet de se faire une idée précise de l'œuvre de l'auteur. Pour connaître la nature et les variations du domaine floristique des mers danoises, on a établi onze stations en diverses régions du royaume, et les pêches effectuéespendantdeux ans ont été complétées par des récoltes faites au large et dans les divers canaux qui partagent le Danemark en un certain, nombre d'îles. Plus de 750 pêches ont été analysées. Après un résumé des observations antérieures sur les eaux danoises, l'auteur examine, avec un sens critique très sûr, l'action des divers facteurs sur la vie des organismes et il complète ses observations par des vues très originales. Le facteur lumière, dont l'influence se manifeste parfois d'une manière spéciale, a moins d'intérêt dans les mers danoises que dans les mers plus méridionales, d'abord à cause de la faible transparence de l'eau et ensuite parce que les eaux sont peu profondes, la profondeur ne dépasse ordinai- rement pas 40™. La température est plus importante à considérer, c'est elle qui détermine la succession des formes dans chaque région. Knfin la salinité joue un grand rùle dans cette succession à cause de la situation du Dane- mark au débouché de la Baltique, à faible salinité, dans la mer du Nord à salinité plus forte. Bien (jue le mélange des eaux ne se fasse que graduel- lement, en raison d'un courant de surface à salinité faible qui s'éloigne de la Baltique etd'un courant d'eau plus salée profonde! dirigé en sens inverse, la résistance très inégaie des organismes aux variations de salinitéprovoquc des modifications importantes dans la composition du plancton. Au sujet de l'adaptation des organismes à la vie planctonique, l'auteur critique avec raison les vues de Chun relatives au développement de plus en plus considérable des cornes chez les Cefatiuni, à mesure que la visco- sité diminue. Nous devons cependant signaler que M. Ostenfeld, comme ses devanciers d'ailleurs, ne tient pas compte, à propos de la viscosité, de l'influence des substances mucilagineuses sur sa variation. Ces substances sont souvent assez abondantes dans l'eau de mer pour donner, par l'alcool, C. R.. 1917, y' Semestre. (T. t6n, N» 24.) 112 866 ACADÉMIE DEb SCIENCES. un volumineux procipilé qui fait croire à l'exislence d'un riche plancton. Le mode d'apparition et la succession des espèces présentent des diffé- rences que l'auteur analyse avec soin . Si les espèces holoplancloniques existent toujours dans le plancton avec des périodes de développement variable, les espèces méroplanctoniques n'apparaissent qu'à une période donnée en passant par un maximum que l'auteur désigne sous le nom de « période de floraison ». Un grand nombre d'espèces n'ont qu'une période de (loraison, d'autres en ont deux, et pour les distinguer M. Osenfeld désigne les premières sous le nom de monacmiques {('iHCtoceros dii/ynitts, C. débile) et les secondes sont diacmiques (C. /aciniosits, C\ cunisetus). Les conditions d'apparition de chaque espèce sont ensuite discutées avec les caractères biologiques qui leur sont propres; cette partie du travail, la plus importante, renferme beaucoup d'observations originales relatives à l'influence des divers facteurs, mécaniques et physiques, et nous donne un tableau très complet de la flore des mers danoises aux diverses périodes de l'année. Avec les tableaux qui marquent le degré de fréquence de chaque espèce, l'ensemble constitue un document de premier ordre pour l'éco- logie des Diatomées et des Péridiniens. L'Ouvrage est complété par une deuxième Partie consacrée aux Proto- zoaires. Malgré son intérêt nous ne pouvons que signaler celte élude, mais nous devons mentionner le Chapitre concernant les parasites du plancton. Ce sont surtout des Chytridinées dont l'évohition est d'ailleurs très mal connue à cause delà difficulté de cultiver les hôtes qui les hébergent. En résumé, le travail de M. Ostenfeld, très documenté, riche en observa- tions originales, présenté avec beaucoup de clarté, est digne des suffrages de l'Académie, et votre Commission vous propose à l'unanimité d'attribuer le prix Desmazières à M. Carl Uaksen Ostenfei.u. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX MO^TA(;NE. (Commissaires : MM. Cuignard, Gaston Bonnier, Costantin, Lecomte, Dangeard, Edmond Perrier, Bouvier, le prince Bonaparte ; Mangin, rapporteur.) C'est encore à des recherches sur la llore plancloniqne tpie votre Com- mission s'est arrêtée pour le prix Montagne en retenanl l'o'uvre de SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 867 M. J.Pavim.auh, professeur adjoint à rUiiiversitéde Montpellier : Rrc/ierc/ics sur les hialonu'cs pèlagiqurs du ^itlfc ilu Lion et Recherclics sur les l'êri- ffinieiis du iiolfe du Lion. Dans ces Mémoires, l'auteur résume ses recherches de dix années d'explo- ration des parages maritimes du port de Cette ; il donne un catalogue de la flore marine très complet et jusqu'à présent unique pour notre littoral méditerranéen. L'examen do la succession périodique des espèces succède à l'étude des Diatomées; les Péridiniens ne se prêtent pas à des considérations floris- tiques, car ils ne forment, dans nos eaux littorales, que des individus, rare- ment des essaims, dispersés au milieu d'une population où dominentles Dia- tomées associées à des Tintinnides, desKadiolaircs et des (Crustacés. Il esl regrettable que l'auteur n'ait pas songé à grouper sous forme do tableaux la succession des Diatomées pélagiques, car il est difficile de retrouver dans son exposé, d'ailleurs remarquable, les formes dominantes et les formes accessoires et de reconstituer la physionomie de la flore marine à un moment déterminé. C'est un défaut, passager sans doute, commun aux botanistes qui se bornent à donner les listes de plantes d'une contrée, sans marquer leur degré de fréquence et leur influence sur la physionomie de la végétation. La partie systématique est intéressante, chaque espèce étant indiquée brièvement avec son liabitat lorsqu'elle est bien connue, mais accompagnée d'observations originales quand elle esl inccrlaitie ou nouvelle. C'est ainsi que M. l'avillard réunit sous le même nom, Hactyliosolen mcdilerruneus, des formes jusqu'alors spécifiquement distinguées : 1). /Jergonii, I). lenuis, D. meleugris ; le genre liacteriastrum est reuianié d'après une critique très serrée et s'enrichit d'un certain nombre d'espèces nouvelles ; de nouveaux arguments justifient la création du genre Schroderella aux dépens du Deto- nula Sc/trôderi. Dans un chapitre spécial sur l'épiphytisme chez les Diatomées pélagi(|ues, M. Pavillard décrit avec précision les associations symbiotiques que cer- taines Diatomées contractent avec des hôtes variés. Beaucoup d'entre elles étaient imparfaitement connues et, par des observations cytologiques faites sur le vivant, l'auteur complète et précise les observations d'une manière très heureuse et donne les caractères d'espèces nouvelles : le Jiicoeca medileraneu épiphyte assez éclectique sur Skeleloiierna coslatuni, Nifzsc/u'a scrruta, (eralaulina, Jiergonn', etc. ; le Solenicula seligera qui parait étroi- tement adapté aux Daclyliosolen. Si les Péridiniens ne joueul dans la Dore planctonique qu'un rôle accès- 868 ACADÉMIE DES SCIENCES. soire, ils sont par contre très intéressants au point de vue biologique, et le Mémoire de M. Pavillard est très riche en données nouvellessur ces curieux organismes. Signalons d'abord la description de genres nouveaux et d'espèces nou- velles (35 environ), puis des observations taxinomiques par un remanie- ment critique de certains genres ou de groupes spécifiques. On peut ne pas accepter touteslesidéesdel'auteur, maisellessont exposées avec une si com- plète connaissance des données bibliographiques sur les formes en discus- sion qu'elles forcent l'attention et dans la plupart des cas elles conduisent à la conviction. Le domaine biologique n'a pas été négligé. A propos des Dinophysées, l'auteur discute avec sagacité les modalités de la division cellulaire proposées par Schiitt et les particularités de structure observées par Stein et Bûtschli. Il montre que Meunier seul avait soupçonné la liaison qui existe entre le phénomène de la division et l'élargissement préalable du corps marqué par une bande hyaline qui côtoie la suture longitudinale. La notion des indi- vidus mègacytiques, introduite par M. Pavillard, marque nettement les rap- ports de l'accroissement intercalaire méridien des Dinophysées et de la division. L'auteur établit que la valve nouvelle, qui s'ajoute sur la valve maternelle, a d'emblée ses dimensions définitives conlrai'rement à l'opinion de Schiitt, mais elle laisse en dehors d'elle la bande d'accroissement qui se présente comme une frange bientôt déchiquetée, le long de la ligne de suture. En résumé, par la documentation complète, par la précision des descrip- tions, par l'originalité des vues d'ensemble sur certains groupes mal déter- minés, l'œuvre de M. J. Pavillard mérite vos suiTrages et votre Commis- sion, à l'unanimité, vous propose d'attribuer à ce savant le prix Montagne pour l'ensemble de ses recherches. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX JEAN THORK (Commissaires : MM. Guignard, Bonnier, Mangin, Costantin, Lecomle, Edmond Perrier, Bouvier, le prince Bonaparte; Dangeard, rapporteur.) On sait, depuis les recherches de Sappin-Troufîy, récompensées autrefois par l'Académie, que chez les Urédinées les cellules dans la première partie du développement qui s'étend jusqu'à la basedel'écidojne renferment qu'un SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I9I7. 869 seul noyau : de la base de l'écide jusqu'à la téleulospore, les cellules possèdent deux noyaux; ces deux noyaux s'unissent dans la téleutospore en un noyau double de copulation; celui-ci, lors de la division, subit la réduction chromatique. M™® Vale.vtink Mokeau, docteur es sciences, dans un travail récent, a étudié, avec de nombreux détails, l'origine du tronçon binucléé des Uré- dinées, d'abord chez quelques espèces pourvues d'écides et ensuite chez d'autres espèces qui en sont dépourvues : au cours de ses investigations, elle a découvert une forme à''EndophyUum dont tout le développement s'effectue avec des cellules à un seul noyau. La partie la plus importante du Mémoire concerne l'étude delà réduction chromatique : la première division du noyau double de copulation est ce que l'on est convenu d'appeler uue mitose hétérotypique, alors que la seconde division est une mitose homéotypique : la réduction chromatique s'opère donc chez les Urédinées avec des caractères exactement semblables à ceux que l'on observe chez les plantes et les animaux supérieurs. En raison de l'intérêt de ces recherches qui ont exigé, pour être conduits à bonne fin, un labeur patient et des connaissances histologiques étendues, la Commission propose d'attribuer cette année le prix Thore au Mémoire de M""" Vai,e\ti\e More*u intitulé Les phénomènes de la sexualité chez- les Urédinées. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX DE COINCY. (Commissaires : MM. Cuignard, Gaston Bonnier, Mangin, Costanlin, Dangeard, Edmond Perrier, Bouvier, le prince Bonaparte; Lecomte, rapporteur.) M. AivDRÉ Guii.i.AUMiN, préparateur au Muséum d'histoire naturelle (actuellement mobilisé, capitaine au 102'' de ligne, croix de guerre), a eu, dans son étude de la famille des Burséracées, le mérite de ne pas se cantonner exclusivement, soit dans l'étude anatomiquè des organes, soit dans les caractères de classification, et les l'i Notes ou Mémoires consacrés par lui aux Burséracées constituent, dans leur ensemble, une véritable monographie de cette famille végétale. Le travail le plus considérable (Thèse de doctorat es sciences, 1910) est consacré à l'étude détaillée de la structure et du développement d'un 870 ACADÉMIE DES SCIENCES. grand nombre d'espèces, car jusqu'à ce moment on ne possédait que des observations isolées qu'il était nécessaire d'étendre et de coordonner. M. André Guillaumin a montré que le caractère analomique principal, c'est-à-dire la présence de canaux sécréteurs dans le liber, se retrouve sans exception chez toutes les plantes de la famille. Il a constaté en outre que les faisceaux libéro-ligneux internes et anor- maux signalés déjà chez quelques Burséracées n'existent en réalité que chez les genres dont la ileur appartient au type trimère, ce qui constitue une nouvelle preuve de concordance entre les caractères morphologiques et la structure des plantes. Enfin, en décrivant les curieux embryons à cotylédons contournés et plissés que contiennent les graines et en suivant la germination de ces dernières, il a pu faire ressortir l'intérêt que présentent les phénomènes du développement au point de vue de la distinction des genres. En ce qui concerne spécialement la classification, M. André Guillaumin a fourni de nombreuses Notes sur les Burséracées des diverses parties du monde, et ses observations sur les espèces d'Asie et d'Afrique se trouvent résumées, soit dans la Flore générale de r Indo-Chine, dont il est un actif collaborateur, soit dans les Novitales planta- Africanœ. Il a d'ailleurs très judicieusement étendu ses investigations aux familles que les botanistes s'accordent habituellement à considérer comme voisines des Burséracées, afin de constater la réalité ou l'inexactitude des affinités signalées, et il a pu montrer que dans un Tableau général des Phanérogames, les Burséracées viennent s'intercaler entre les Rutacées, d'une part, dont elles ont les loges ovariennes biovulées et les caractères chimiques et, d'autre part, les Anacardiacées avec lesquelles, comme on le sait depuis longtemps, elles partagent la propriété d'avoir des canaux sécréteurs dans le libor, mais dont elles se distinguent nettement par leurs loges ovariennes biovulées. L'étude des faits biologiques ([ui président à la distribution de ces végétaux sur le globe a permis à M. André (luillaumin de distinguer sept zones principales de dispersion correspondant à deux types de végéta- tion, suivant qu'il s'agit des grands arbres des forêts ou de la végétation arbustive maigre et rabougrie de la savane tropicale. Enfin, dans un dernier ordre d'idées, M. (iuillaumin a condensé en un Mémoire spécial très instructif et très documenté toutes les connaissances relatives aux produits utiles des Burséracées. Il a ainsi complété très heu- reusement ses éludes antérieures sur cette famille, dont il a eu l'occasion de mettre en évidence l'unité chimique, en décrivaiil les bois, résines. SÉANCE DU U) DÉCEMBRE 1917. ^7» encens, myrrlies et éléniis que fournissent ses divers représentants. Il suffit de citer le bois d'Okoumé, dont la Côte occidentale d'Afrique exporte actuellement des quantités considérables et qui est fourni par un arbre de grande taille de cette famille pour souligner rimportance spéciale de celle partie du travail. M. A.xDKÉ GuiLLADMiiV a douc publié sur les Burséracées une série d'études qui se complètent et dont l'ensemble constitue une véritable monographie de la famille. C'est pourquoi votre Commission vous propose de vouloir bien lui accorder le prix de Coincy. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX DE RUFZ Di: LAVISON. . (Commissaires : MM. (iuignard, Mangin, Costanlin, Lecomte, Dangeard, Edmond Perrier, Bouvier, le prince Bonaparte ; Gaston Bonnier, rapporteur.) M. Marin Moi.maru, professeur de physiologie végétale à la Faculté des Sciences de Paris, a présenté à l'Académie ses travaux de recherches publiés de igi^ à i9i(j, et qui correspondent à neuf Mémoires ou Notes. Signalons seulement dans ce Rapport les trois principales séries de recherches. Dans les Recherches physiologiques sur les galles, l'auteur a tout d'abord établi une double comparaison entre les caractères de structure d'un organe normal et ceux d'une galle édifiée à ses dépens; puis entre les caractères physiologiques de ces deux ensemides de tissus. A ce dernier point de vue, M. MoUiard a constaté que les galles se distinguent des organes sains par une diminution des sucres complexes et, au contraire, un taux plus élevé des sucres réducteurs. De même, l'azote protéique est en quantité beaucoup plus faible dans les galles qui renferment par contre une plus forte propor- tion d'azote nitrique, d'azote ammoniacal et d'azote aminé. II est curieux de remarquer, comme le fait l'auteur, que des différences analogues existent entre la composition chimique des fruits et celle des organes végétatifs de la même plante. M. MoUiard a abordé ensuite le problème capital du déterminisme des galles. II a montré dans ce Mémoire que les produits de sécrétion qui pro- viennent de cultures pures du Rhizobiwn rndicicola sont capables de pro- 872 ACA.DÉMIE DES SCIENCES. voquer sur les racines de Pois des phénomènes d'hypertrophie analog;ues à ceux des galles, liaisons remarquer que depuis celle publication, l'auteur a réussi à obtenir, chez le Papaver Rliœas, la production artificielle d'une liyper- trophie placentaire identique à celle qui s'observe dans les galles naturelles de ces fruits. Un autre travail de M. Molliard est intitulé Vhumus considéré comme source de carbone pour les plantes vertes. Depuis que certaines matières orga- niques, relativement simples, telles que les sucres, sont absorbées par les plantes supérieures' et peuvent constituer pour elles des aliments, on s'est demandé s'il n'en était pas de même pour des substances plus complexes et particulièrement pour les matières humiques; mais, si de nombreux travaux ont mis en évidence l'action de l'humus sur la végétation par les substances minérales et azotées qu'il contient, la nutrition carbonée de la plante aux dépens de la matière humique n'était ni démontrée ni infirmée. L'auteur a cherché à apporter une réponse à cette question en comparant la quantité de carbone contenue dans les plantes développées sur du terreau stérilisé, à l'abri du gaz carbonique de l'air, à la quantité de carbone contenue dans la plantule; la diflerence, qui représente le carbone provenant des substances constitutives du terreau et utilisé par la plante, a toujours été considérable, mais on peut s'assurer qu'elle provient exclusivement du gaz carbonique que dégage toujours le terreau, si complètement stérilisé qu'ilsoit: l'humus nintervient pas directement dans la nutrition carbonée des végétaux supérieurs. Dans un important travail paru en 191 1, Mameliet Pollacci ont conclu à l'assimilation directe de l'azote libre de l'air parles plantes vertes, et leurs résultats ont jeté quelque doute sur la notion admise depuis Boussingault de la non-intervention de l'azote libre dans la nutrition des végétaux supérieurs. M. Molliard a repris la question dans un Mémoire quia pour titre : A'a:o/e libre et les plantes supérieures., en s'adressant au Radis dont il a effectué de nombreuses cultures pures dans des conditions variées (^assimilation chloro- phyllienne favorisée par la circulation d'air chargé de gaz carbonique ou assimilation réduite en présence de glucose, doses variables de chlorure d'ammonium dans le milieu nutritif, etc.) ; comparantl'azoteinitial contenu dans la plantule et dans le milieu à l'azote final qui se trouve dans la plante .développée ou qui reste dans la solution, l'auteur n'a pu, dans aucun cas, constater autre chose que l'identité parfaite entre les deux résultats et il a pu conclure, avec toute sécurité, que le liadis est incapable de fixer Paz-oie SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 87^ libre de Vair. Cette conclusion doit s'appliquer à toutes les plantes supé- rieures normales, autres que les Légumineuses. l^a Commission, considérant les résultats obtenus par les recherches qui viennent d'être résumées et aussi ceux obtenus par l'auteur dans les six autres publications, décerne à M. AIarix Molmaru le prix de Rufz de Lavison. L'Académie adopte la proposition de la Commission. AIVAT03I1E ET ZOOLOGIE. PRIX CUVIKR. (Commissaires : MM. Ranvier, Edmond Perrier, Henneguy, Marchai, Crandidier, Laveran, le prince Bonaparte; Delage et Bouvier, rappor- teurs.) La Commission s'est trouvée en présence de deux noms également dignes de fixer son attention : M. Ph. Dautzenbekg et M. Paul Pelseneer. Son embarras a été grand, car ces deux savants lui ont paru également dignes de recevoir le prix. Après examen attentif de la situation, il lui a paru impossible de faire passer l'un avant l'autre, étant donné surtout que la prochaine occasion de décerner le prix à un zoologiste ne se représen- tera qu'en 191g. Elle a donc pris la décision de partager entre eux le prix, dont le montant a été porté, pour la circonstance, à 2000''. L'attribution du prix par moitié à MM. Dautzenberg et Pelseneer sou- ligne d'une façon élégante le fait que ces deux savants, Belges l'un et l'autre, se complètent l'un par l'autre d'une façon très remarquable. Ils ont tous les deux consacré une vie de labeur hautement désintéressé à l'étude des mollusques. L'un, M. Dautzenberg, s'appliquant à l'étude de la conchylio- logie, l'autre, M. Pelseneer à celle de la morphologie et de l'embryogénie : à eux deux, ils forment un ensemble harmonieux et complet, en sorte que l'attribution ainsi faite paraîtra pleinement justifiée et significative. C. R., 1917, r Semestre. (T. 165, N« 24.) H'^ 8^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Voici maintenant les rapports sur les titres particuliers de l'un et de l'autre. Rapport de M. ^ov\i¥.n sur les travaux de M. Va. Dautzenberg. L'année dernière, votre Commission vous proposait d'attribuer le prix Cuvier à M. Edouard Chevreux pour ses longues et patientes recherches sur les Crustacés amphipodes, et vous avez ratifié celte proposition par vos suffrages; cette année, nous vous proposons de décerner la même haute récompense à M. Pu. Dautzenberg pour ses travaux de Conchyliologie et nous sommes bien sûrs que vous accorderez à notre choix l'accueil très lionorable qu'il mérite. Car le rôle joué par M. Dautzenberg dans le domaine de la Conchylio- logie n'est pas moins important que celui de M. Chevreux dans le domaine des Amphipodes. L'un et l'autre ont consacré une grande partie de leur laborieuse existence à leurs études favorites, l'un et l'autre ont relevé ces «tudes dans notre pays où ils sont devenus des maîtres spécialistes, l'un et l'autre enfin, pour la valeur de leurs travaux, ont acquis un juste renom à l'étranger comme en France. Ajouterai-je que l'un et l'autre ne remplissent aucune fonction de l'Etat et qu'ils se sont livrés à leurs recherches pour satisfaire des goûts profonds; ils ont trouvé leur récompense dans leurs propres travaux, et c'est une raison pour que nous leur accordions aussi les nôtres. On peut envisager la longue carrière scientifique de M. Dautzenberg sous trois aspects différents. Comme conchyliologiste descripteur, le can- didat que nous proposons à vos suffrages se place au tout premier rang. 11 a le sens des affinités naturelles, et sous la simple enveloppe qu'est une coquille il sait percevoir les caractères intimes qui permettent de donner au Mollusque sa vraie place zoologique, ce qui est peut-être plus difficile dans ce groupe que partout ailleurs et réclame une pénétration spéciale. Cette faculté précieuse, tout à fait caractéristique du vrai naturaliste, M. Daut- -zenberg l'a mise en évidence dans les très nombreux Mémoires qu'il a publiés depuis près de quarante ans, mais surtout dans une œuvre monu- mentale qui suffirait à elle seule pour lui mériter vos suffrages, à savoir l'étude des matériaux conchyliologiques, recueillis par S. A. le prince de Monaco durant ses multiples campagnes. Cette œuvre est certainement la plus vaste et la plus sérieuse qu'on ait consacrée à la conchyliologie de i'Atlantique septentrional, depuis les îles du cap Vert jusqu'aux régions SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 875 arctiques, enlre les côtes européennes et celles du continent américain, en passant par les abysses intermédiaires. Comme dans tous les travaux de l'auteur, les descriptions s'y présentent remarquablement lumineuses et précises; mais ce qui distingue surtout cette étude et ce qui fait apparaître sous un autre aspect le talent de M. Dautzenberg, c'est une érudition pro- fonde qui restitue h chaque espèce l'intégrité de son histoire. Il n'est pas toujours facile de reconnaître une forme dans le dédale de sa synonymie et le chaos de descriptions ou de figures trop souvent insuffisantes; il faut pour cela un esprit critique sans cesse en éveil et une connaissance appro- fondie de toute la littérature; il faut aussi un très grand nombre de maté- riaux de comparaison. Mais M. Dautzenberg ne recula jamais devant les sacrifices quand il s'agissait de ses recherches préférées; il a réuni à grands frais une collection incomparablement riche et une bibliothèque spéciale, qui ne le cède en rien, pour la richesse, à sa collection. Et c'est ainsi qu'il a pu reconstituer l'histoire complète des espèces qu'il passe en revue dans son monument conchyliologiquc. De tous les Mémoires publiés à la suite des campagnes monégasques, celui-ci est à coup sûr le plus important et le plus digne d'admiration. Enfin M. Dautzenberg est un maître dans toute l'acceptation du terme. Il fut l'ami et le collaborateur des Crosse, des Eischer, des Locard et de tous les grands conchyliologistes aujourd'hui disparus; il sert de guide à tous les jeunes qui entrent dans cette carrière, il les aide de ses conseils et leur ouvre libéralement ses collections et sa bibliothèque; les meilleurs parmi ceux qui se dévoilent actuellement comptent au nombre de ses disciples. El avec quelle grâce il les accueille! Lorsque l'auteur du présent Rapport voulut étudier, avec Henri Fischer, l'organisation des Gastéropodes primitifs du genre Pleurolomaria, il eut l'agréable surprise de recevoir, sans en être prévenu, un magnifique exemplaire de Pleurotomaria Beyri-ic/n. hes Pleuro- tomaircs étaient rarissimes à cette époque et le sont encore de nos jours, on ne les obtenait qu'à haut prix; mais M. Dautzenberg n'avait pas reculé devant une forte dépense pour faire à des anatomistes le présent d'une pièce qui devait mettre au jour l'organisation de ces ancêtres attardés parminous. Sous une autre forme, M. Dautzenberg n'a pas cessé de venir en aide aux zoologistes de sa spécialité; collaborateur inlassable du Journal de Conchy- liologie^ il devint le directeur de ce recueil après la mort de Paul Fischer et, pour mener à bien cette tâche, i! choisit pour associé Henri Fischer, le fils de l'éminent conchyliologiste; Henri Fischer vient de disparaître à son tour, en pleine maturité de son talent et, pour l'heure, c'est M. Dautzenberg 8;6 ACADÉMIE DES SCIENCES." qui continue seul l'œuvre entreprise par ses amis et devanciers. 11 le fait malgré son âge et ses fatigues, dans le seul but de contribuer au développe- ment de sa science favorite. Voilà une carrière bien remplie et qu'on pourrait citer comme exemple. Nous vous proposons delà couronner par une digne récompense en décer- nant un prix Cuvier à M. Ph. Daitzexberg. Rapport de M. Delage, sur les travaux de M. P. Pelseneer, professeur à l'École normale primaire de Gand. Depuis 1888, M. Paul Pëlse.veer s'est consacré d'une manière presque exclusive à l'étude des Mollusques; les mémoires ou travaux importants qu'il a publiées sur les animaux de cet embranchement s'élèvent actuel- lement déjà à près d'une centaine; ils témoignent à la fois d'une activité scientiBque continue et d'une intelligence très claire de ce que doit être la Zoologie à notre époque. M. Pelseneer s'est en effet efforcé de nous faire comprendre l'organisation des Mollusques et de mettre un ordre judicieux et logique dans nos connaissances relatives aux divers éléments dont se compose le groupe; il a cherché en même temps à mettre en lumière le rapport existant entre les structures et les conditions d'existence de ces organismes, ayant comme préoccupation constante d'aboutir à des consi- dérations biologiques d'intérêt général. Les recherches de M. Pelseneer ont porté essentiellement sur la morpho- logie des Mollusques; il n'est point de catégorie importante de ces animaux qu'il n'ait étudiée à ce point de vue, et il s'est servi des nombreuses données nouvelles auxquelles l'ont amené ses investigations pour étager une classi- fication rationnelle de l'embranchement. Parmi les résultats les plus heureux auxquels M. Pelseneer est arrivé dans cet ordre d'idées, il faut signaler avant tout : 1° La démonstration, par l'examen du système nerveux, que, ainsi que l'avait déjà supposé Huxley, le pied des Céphalopodes est représenté par les bras et par l'entonnoir; 2" La conclusion, amenée par l'étude des Ptéropodes recueillis par le Challenger, que l'ordre des Ptéropodes de Cuvier est artificiel, les Théco- somes ayant l'organisation générale des Tectibranches du groupe des Bulléens, les Gymnosomes au contraire se rattachant aux Aplysiens; 3° La découverte de la possibilité d'arriver à une classification naturelle SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. t<77 des Lamellibranches en se basant sur les caractères fournis par les bran- chiesi cette classification, établie d'après l'examen d'un nombre considé- rable de genres, et confirmée par l'étude des riches matériaux rapportés par l'expédition du Siboga, est admise aujourd'hui par la plupart des zoolo- gistes; 4° La démonstration de l'unité de l'embranchement des Mollusques (niée par certains auteurs) par l'étude comparée des types les plus archaïques des divers groupes; 5° La confirmation de la répartition naturelle des Gastéropodes en Stréptoneures à système nerveux croisé et en Euthyneures à système nerveux décroisé; 6° L'explication la plus plausible des causes du phénomène delà torsion chez les Gastéropodes; cette explication établie par M. Pelseneer sur des données anatomiques, est admise, de préférence à celles qui avaient été données antérieurement par divers auteurs, par presque tous les zoologistes, et M. Robert a montré que les faits embryogéniques étaient entièrement en sa faveur; 7" La démonstration que chez les Lamellibranches, l'hermaphrodisme dérive toujours d'une mono-sexualité antérieure; il est vraisemblable qu'il s'agit d'un phénomène général pour tous les animaux, et d'aucuns le désignent même aujourd'hui sous le nom de loi de Pelseneer. Après avoir publié, outre les travaux fondamentaux auxquels il vient d'être fait alUision, de nombreuses Notices relatives àl'anatomieetà l'élho- logie des Mollusques, M. Pelseneer a résumé les résultats acquis par ses devanciers et par lui-même en un Ouvrage aussi concis que lumineux inti- tulé : Introduction à l'étude des Mollusques, véritable vade-mecum de la Malacologie moderne ; plus tard il faisait paraître le volume consacré aux Mollusques dans le grand Traité de Zoologie de Ray Lankester; cet Ouvrage peut être considéré comme étant un des meilleurs de cette impor- tante collection; il donne l'impression que les Mollusques sont parmi les animaux aujourd'hui les mieux connus et les mieux compris. Après avoir basé ses investigations morphologiques presque exclusive- ment sur l'anatomie, M. Pelseneer a publié en 191 ( un Mémoire des plus importants ayant pour titre : Recherches sur l'embryologie des Gastro- podes. C'est le résultat de dix années de recherches comparatives sur le déve- loppement de nombreuses espèces, étudié autant que possible sur le vivant; l'auteur s'est principalement attaché à envisager les rapports entre 878 ACADÉMIE DES SCIENCES. les divers modes d'évolution et les conditions biologiques variées dans lesquelles se fait cette évolution ; ce point de vue particulièrement original, bien différent de celui qui a guidé jusqu'ici les embryologisles, a cet avan- tage de permettre de bien mettre en évidence la part qui revient dans le phénomène au facteur hérédité d'une part, au facteur adaptation de l'autre et de séparer ce qui est le fait de la phylogénie de ce qui résulte de la convergence. En étudiant simultanément l'embryologie de forme apparte- nant à des groupes différents systématiquement et élhologiquement, M. Pelseneer a pu démontrer le bien-fondé de la classification des Gastéro- podes telle que l'anatomie l'avait fait concevoir; s'élevant aussi à des consi- dérations plus hautes, il a montré combien dans l'embryogénie les faits qu'il a constatés plaident en faveur de la prédominance dans l'évolution des facteurs Lamarckiens sur les facteui's Weismanniens. Ce Mémoire a valu en Belgique à son auteur le prix décennal des Sciences zoologiques. M. Pelseneer s'est empressé de consacrer le montant de ce prix, majoré de deux années de son traitement à l'Kcole normale primaire de Gand, à la fondation d'un prix académique auquel il a donné le nom de Ptix Lamarck. Il est pénible de devoir constater que malgré sa très grande valeur comme zoologiste M. Pelseneer ait été laissé par les gouvernants de son pays dans nue position subalterne qui n'est nullement en rapport avec ses capacités, et qu'il ait été victime de la sincérité de ses opinions philosophiques. Tous les efforts des centres zoologiques belges pour le faire nommer à un poste plus digne de sa science ont échoué. Nous estimons qu'en décernant à M. Pavi. Pei.sexeer un prix Cuviernous faisons un acte de justice et que nous récompensons comme elle le mérite l'œuvre fructueuse et hautement remarquable d'une vie consacrée entière- ment à la recherche désintéressée de la vérité. L'Académie adopte les propositions de la Commission. PRIX SAYIGNY. (Commissaires : MM. Ranvier, Edmond Perrier, Delage, Henneguy, Marchai, Grandidier, Laveran, le prince Bonaparte; E.-L. Bouvier, rapporteur.) Votre Commission vous propose d'attribuer le prix Savigny à M. le D' R. Jkannki, pour son exploration zoologique, effectuée avec M. Ch. Alluaud, SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. 879 dans les grands massifs montagneux de l'Afrique orientale et pour ses recherches sur certains des animaux articulés qui proviennent de ces explo- rations. Le voyage de MM. Ch. Alluaud et R. Jeannel en Afrique orientale a été effectué en 1911-1912 avec le but spécial d'étudier la faune et la flore des hautes montagnes à neiges éternelles qui se dressent sous l'équateur. Déjà de nombreux explorateurs se sont succédés sur les hauts massifs de l'Afrique tropicale, soit en Abyssinie, soit sur les montagnes Ruvsenzori, Kenya et Kilimandjaro en Afrique orientale; mais il en est bien peu qui aient pu vaincre les difficultés d'un séjour prolongé au-dessus des forêts. D'autre part, si de nombreuses et importantes recherches ont été faites par des naturalistes sur le Kilimandjaro et le Ruwenzori, nous ne connaissions à peu près rien de la faune et de la flore des monts Kénva et Aberdare. C'est avec le désir de combler ces lacunes que MM. Alluaud et Jeannel ont entrepris leur voyage. Leur but a donc été d'abord l'exploration du Kenya et de la chaîne de l'Aberdare; de plus ils ont porté leur attention principa- lement sur la petite faune, toujours peu connue, sur les espèces endogées et cavernicoles, tant sur les hautes montagnes que dans les grottes du littoral. Avec ces l'écoltes et celles des précédents explorateurs, les botanistes et les zoologistes ont maintenant en main des matériaux déjà tfès abondants sur les trois grands massifs alpins de l'Afrique tropicale : Ruwenzori, Kenya et Kilimandjaro. Dans une publication qui ne comprendra pas moins de 8 volumes, tous commencés, MM. Alluaud et Jeannel réunissent actuellement les nombreux Mémoires-consacrés à leurs récoltes. La plupart de ces Mémoires (43) sont ou seront l'œuvre de savants spé- cialistes français ou étrangers dont ils ont obtenu le concours. Mais nos deux explorateurs sont en même temps des entomologistes distingués et ils ont largement concouru, par leurs recherches, à la publication de cette œuvre considérable. Outre un fascicule important qui contient la liste des stations et la carte des régions parcourues, ils ont étudié en commun les grottes de l'Afrique orientale et publié sur ce sujet absolument nou- veau un Mémoire qui renferme une foule de renseignements biologiques relatifs aux dix grottes qu'ils ont explorées et à la faune très curieuse des Arthropodes qui habitent ces grottes. Le Mémoire que M. Santschi a consacré aux Fourmis est riche en observations biologiques recueillies par les deux explorateurs sur les Fourmis elles-mêmes, sur les xénopliiles qui 88o ACADÉMIE DES SCIENCES. fréquentent leurs nids et sur les curieux. Cremalogaster qui habitent les galles des Acacias. Personnellement, M. Jeannel a consacré quatre Mémoires à l'étude des matériaux récoltés au cours de la campagne. L'un de ces Mémoires est relatif aux larves d'Hyménoptères proctotrupides qui vivent en parasites dans les Cicadelles de l'Afrique orientale ; un deuxième à la description d'un Strepsiptère nouveau, Tettigoxenos cladoceras dont l'hôte reste malheureu- sement inconnu. Deux autres, consacrés aux Hémiptères, sont des œuvres de grande envergure qui ont demandé à M. Jeannel un long travail, de profondes recherches et une habileté de dessin extraordinaire; le premier est une revision complète des Pentatomidesde l'Afrique orientale; il forme un fascicule de 1 14 pages accompagnées de 4 planches; le second, actuelle- ment sous presse, ne compte pas moins de 200 pages et de 8 planches; il traite des Réduvides des mêmes régions et doit être regardé comme une contribution maîtresse à l'étude de ces Hémiptères piqueurs et suceurs de sang. De cette série de Mémoires publiés par MM. AUuaud et Jeannel ou par les collaborateurs qu'ils ont asiociés à leur œuvre, on peut dégager dès maintenant les considérations générales suivantes : Au point de vue biogéographique, l'Afrique orientale doit être subdivisée en deux régions différentes. Les espèces d'Insectes de l'Ouganda sont le plus souvent apparentées à celles du Congo ou de l'Ethiopie; celles de l'Afrique orientale proprement dite, c'est-à-dire des régions situées à l'est des grands lacs, ont plus d'affinités avec les espèces du Mozambique et de l'Afrique australe. La faune de l'Ouganda est un prolongement oriental de la faune éthiopienne, tandis que la faune de l'Afrique orientale allemande et anglaise n'est qu'un prolongement septentrional de la faune australe. Le « Nandi escarpmenl » situé au nord-est du Victoria-Nyanza se trouve aux confins de ces deux faunes. Les hautes montagnes à neiges éternelles de l'Afrique orientale sont peuplées d'espèces alpines dont l'aspect rappelle étonnamment celui des espèces alpines européennes. Mais ce ne sont là que des exemples d'adap- tations parallèles dans des groupes phylogéniques difTérents. 11 existe bien quelques rares espèces archaïques qui se trouvent à la fois en Europe et sur les hauts sommets de l'Afrique (Planana gonocephala Dug., Scolopendrclla vulgaris Hansen); ce sont là d'anciennes relictes. Mais l'immense majorité des espèces alpines de l'Afrique orientale appartiennent à des groupes tropicaux, tous différents des groupes qui ont donné les espèces alpines de SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. 881 riiurope. C'est le cas des Opilionides, des Dermaptères, des Diptères, des l'sélaphides et des Carabiques. Il faut enfin ajouter que ces considérations, qui sont vraies pour les trois massifs Ruwenzori, Kenya et Kilimandjaro, ne semblent pas se vérilier entièrement en ce qui concerne les hauts sommets de l'Abyssinie. A cette œuvre de haute valeur et qui doit marquer parmi les explorations zoologiques, M. Jeannel a pris une part égale à celle de M. Alluaud; vous avez déjà témoigné à celui-ci votre estime en lui accordant une récompense, nous vous proposons d'en témoigner une égale à son collaborateur en attri- buant à M. R. Jeannei, le prix Savigny. I/Académie adopte la proposition de la Commission. MEDECINE ET CHIUURGIE. PRIX MO.TIYON. (Commissaires : MM. Guyon, d'Arsonval, Charles Richet, Armand (iautier, Edmond Perrier, Guignard; Laveran, Quénu, Roux et Henneguy, rapporteurs.) La Commission propose de décerner : I" Les trois prix de la valeur de deux nulle cinq cents francs : A M. le D"^ Hippoi.YTE HIoRESTix, chirurgien des hôpitaux de Paris, pour ses travaux sur l'autoplastie de la face chez les blessés de guerre; A M. le D'' Ed. Déforme, médecin inspecteur général de l'armée, parti- culièrement pour ses recherches relatives à la décalcification consécutive aux traumatismes de guerre; A M. le D"" AuiicsTE PettiTj chef de laboratoire à l'Institut Pasteur, pour ses recherches relatives au mode d'action de divers microorganismes sur les éléments anatomi([ues ; 2° Les trois mentions de la valeur de quinze cents francs : A MM. les D'* Léo\ Imbcrt, professeur à l'Ecole de médecine de Mar- C. R., 1917, - Semetlre. (T. 16i, N' 24 ) « l4 882 ACADÉMIE DES SCIENCES. seille, et Pii^RKK Uéal, dentiste des hôpitaux de Paris, pour leurs travaux relatifs à la chirurgie maxillo-faciale ; A M. le D'' F. Rathery, professeur-agrégé à la Faculté de médecine de Paris, et ses collaborateurs : MM. L. Ambard, chef de laboratoire à la même Faculté; P. Vansteesberghe, chef de laboratoii'e à la Faculté de médecine de Lille, et R. Michei,, interne des hôpitaux de Paris, pour leur ouvrage intitulé : Les fièvres paratyphoïdes Ji à l'hôpital mixte de Ziiydcoote de décembre 1914 À février 1916; A M. le D' GusEi>i»E Favaro, professeur à la Faculté de médecine et chirurgie de Padoue, pour son ouvrage intitulé : Ricerche intorno al ciiore dei vertebrati. Rapport de M. (^vÊw sur les travaux de M. Hippolyte Morestin sur la chirurgie maxillo-faciale. Depuis le commencement de la guerre M. le D' Hippolyte Moresti.v, chirurgien des hôpitaux de Paris, a consacré toutes ses forces et son talent à la réparation des blessures de la face et des mâchoires. Jusqu'à ces dernières semaines, tant au Val-de-Gràce qu'à d'autres formations, il avait opéré près de liooo blessés (2940). Quant aux résultats, tous les chirurgiens et médecins ont pu les vérifier soit à la Société de Chirurgie, soit à l'Académie de Médecine. M. Morestin n'a pas fait moins de 70 présentations ou communications à la Société de Chirurgie. Il a été le vulgarisateur, sinon le promoteur, des transplan- tations cartilagineuses, pour la réparation des boîtes crâniennes, des pertes de substance du nez, des mâchoires, etc. M. le D' Hippoi.YTE Moresti.v a acquis dans les réparations maxillo- faciales une véritable maîtrise reconnue de tous; il s'est dévoué corps et âme à une tâche difficile, ingrate, exigeant une énorme patience; il s'est acquis la l'econnaissance de milliers de blessés. Rapport de M. Ql'é.ni' sur les travaux de M. En. Delormk. Le plus original des Mémoires de M. le D"' Ed. Delorne, médecin- inspecteur général de l'armée, me paraît être celui qui a trait à la décalci- fication; il contient des vues personnelles et des docucuments originaux sur un sujet jusqu'ici peu étudié. La décalcification des os, à la suite des plaies de guerre, intéressant les SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 883 troncs nerveux avait été spécialement remarquée. M. Delorme a étendu ces recherches; il a examiné i35o épreuves radiographiques. A la main, l'ostéoporose s'est montrée dans la moitié des lésions anciennes du métacarpe, dans le cinquième des lésions des phalanges; à l'avant-bras, dans plus de la moitié des cas; au brffs, dans près de la moitié. Au pied et à la jambe, dans la moitié des cas. L'ostéoporose est donc une séquelle très fréquente des traumatismcs de guerre en général, et des traumatismcs des os en particulier. Elle est plus spécialement observable dans les épiphyses, tanlôt transitoire, tantôt per- manente. M. Delorme s'est livré à quelques recherches sur la pathogénie. Les troubles de la circulation artérielle lui paraissent incriminables, cependant sur sept cas de ligatures artérielles des membres, M. Delorme n'a trouvé qu'un seul exemple de décalcification. Les altérations anciennes des nerfs paraissent avoir bien plus d'importance. Dans les lésions anciennes des nerfs des membres supérieurs, Delorme sur 54 cas a rencontré 4i fois l'ostéoporose soit dans les '; des cas et 28 fois dans 37 cas de blessures du sciatique et de ses branches. Quel est le traitement de l'ostéoporose? M. Delorme énumère : les courants de haute fréquence, les cures solaires, l'emploi de chlorure de calcium, des sels de manganèse, de phosphates calcaires, etc. ; il ne conclut pas et n'apporte pas au point de vue thérapeutique de résultats personnels. Ce Mémoire est accompagné de quelques belles radiographies {i3). Dans un chapitre ultime, M. Delorme envisage les conséquences de Tatropliie calcaire au point de vue de la solidité du squelette, du rétablisse- ment des mouvements articulaires et enfin du traitement des pseudar- throses. S'appuyant sur les nombreux cas d'articulations qu'il a déraidis par une méthode de force, M. Delorme conclut que l'os ostéoporosé a une force de résistance qui n'est pas notablement amoindrie; par conséquent, l'ostéo- trophie calcaire ne s'oppose pas à la mobilisation orthopédique des join- tures. Peut-elle être un obstacle à l'application des traitements directs des pseudarthroses? M. le D' Ed. Dei.orme n'a pas de documents à ce sujet. I'"n somme. Mémoire intéressant renfermant des observations et des documents personnels. 884 ACADÉMIE DES SCIENCES. Happort de M. Rorx sur V étude faite par M. Auguste Pettit (lu mode d'action de divers ?nicroorganismes sur les éléments anatomiques. I. Dans une première série de recherches, à l'occasion d'une épizootic qu'il a dépistée, M. le D'' Auguste Pettit, chef de laboratoire à l'Ins- titut Pasteur, fait connaître le développement, dans les tissus de la Truite, de l'Ichthyosporidium, singulier microorganisme qui doit prendre place dans le groupe des Haplosporidies, aux confins des règnes animal et végétal. L'affection se propage par la voie digestive. De petits élé- ments sphérulaires, représentant l'agent d'infection, se multiplient dans le mucus stomacal, pénètrent, sans les léser manifestement, entre les cellules épithéliales, gagnent de proclie en proche la sous-muqueuse, la musculature et enfin la séreuse qu'ils effondrent; ils tombent ainsi dans le ccelome d'où ils gagnent ensuite les divers viscères pour s'y transformer en kystes. A en juger d'après le nombre des parasites qu'un poisson héberge au niveau des divers viscères, il n'est pas probable que l'Ichthyosporidium élabore une toxine active; chez les Truites mortes d'ichthyosporidiose, des parenchymes sont remplacés presque en totalité par les parasites et le tissu réactionnel dont ils déterminent la formation, de telle sorte que la mort est due plutôt à la suppression physiologique des organes qu'à une action toxique; notons, enfin, que les graisses élaborées par le parasite provoquent l'apparition de cellules géantes. II. De nombreux travaux avaient établi la fréquence et la gravité des altérations régressives au cours des trypanosomiases. M. A. Pettit a montré -fju'en réalité ces modifications se compliquent d'une transformation lym- phoïde qui frappe le foie, le poumon, la rate et les surrénales. Ces trans- formations histologiques retentissent sur le sang qui est le siège, à certains moments, d'une mononucléose marquée; en somme, trypanosomiases cl leishmanioses se traduisent par une sorte de double leucémie tissulaire et sanguine, dont la cause doit être attribuée à une toxine élaborée par les microorganismes en question : l'injection à la souris d'extraits de corps de Irypanosomes suffit, en effet, pour provoquer la transformation lymphoïdc du foie et de divers autres organes. III. La spirochélose ictérohémorragique (dont avec Louis Martin l'au- teur a révélé l'an passé l'existence dans l'armée et la population française) offre l'exemple d'une maladie dont les lésions sont superposables chez SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I9I7. 885 l'homme et chez le cobaye, d'où des conditions d'étude particulièrement favorables. Les lésions les plus graves siègent dans le rein; vient ensuite le foie, dont les altérations, conjuguées avec celles du parenchyme rénal, caractérisent la phase d'iiépato-néphrite. D'autre part, deux processus impriment un caractère particulier aux lésions : l'abondance, absolument exceptionnelle, des caryocinèses dans les cellules hépatiques et rénales et, plus spécialement, l'extension et l'intensité de la réaction hématophagique, cause première de l'ictère auquel la maladie doit son nom. Toutes ces lésions sont en rapport avec l'élaboration d'une toxine qui a permis à Louis Martin et à l'auteur de préparer un sérum thérapeutique, actuellement en usage dans les armées française et belge. Au cours des recherches que je viens de résumer et d'autres encore dont il n'est point question ici, un fait a frappé A. Pettit : c'est la variété des réactions cytologiques vis-à-vis des microorganismes; l'auteur a été ainsi conduit à étudier une question laissée jusqu'à présent dans l'ombre, celle de l'immunité cellulaire : Pour le rat, notamment, il a montré que l'immu- nité naturelle dont cet animal jouit vis-à-vis de la toxine diphtérique n'est pas due à des substances spécifiques; en effet, ce poison traverse le corps de ce rongeur, en conservant intactes ses propriétés essentielles, après avoir baigné les cellules et on le retrouve inchangé dans l'urine; l'état réfractaire que le rat présente à l'égard de la toxine diphtérique est, en réalité, dû à la résistance propre des éléments anatomiques de l'organisme; en d'autres termes, il s'agit là d'une immunité cytologique. La Commission propose de décerner un prix Monlyon à M. le D'' Adgiste Pettit pour l'ensemble de ses travaux. Rapport de M. QrÉsu sur les travaux de MM. Léon Imbert et Pif.rue Real. Le petit volume de MM. les D'* Léox Imbert, professeur à l'École de médecine de Marseille, et Pierre Réai., dentiste des hôpitaux de Paris, publié dans la collection Horizon, a trait surtout aux fractures de la mâchoire inférieure par projectiles de guerre. La caractéristique de ces fractures est la perle de substance fréquente de l'os, compliqué ou non d'une perte de substances des parties molles. Toute la complexité théra- peutique découle de ce fait; il faut maintenir les fragments dans leurs rapports normaux avec la mâchoire inférieure, il faut s'opposer aux dévia- tions immédiates causées par l'aclion musculaire, aux déviations secon- daires et tardives créées par la rétraction cicatricielle, il faut plus tard 886 ACADÉMIE DES SCIENCES. remplacer les pertes de substance par des appareils prothéliques sans parler des complications qui viennent plus ou moins tard s'ajouter aux conséquences premières de la lésion maxillaire, à savoir la constriclion des mâchoires et la pseudarlhrose. Tous ces chapitres sont abordés et traités clairement, une large part est faite aux appareils si ingénieux que les prothésistes ont inventés pour le traitement des fractures du maxillaire à toutes les périodes. Le traitement chirurgical n'en est pas négligé; un chapitre est consacréà l'ostéo-synthèse et aux greffes osseuses. Au précis dont je viens de faire l'analyse. MM. Lftox Imbrrt el Pierre Réai, ont ajouté : un mémoire publié dans les Bulletins de la Société de Chirurgie sur le traitement des pseudarthroses du maxillaire inférieur par l'ostéo-synthèse; ce mémoire renferme deux observations originales; un mémoire sur les fractures latérales de la mâ- choire inférieure avec perte de substance publié dans V Odontologie avec cinq observations; un mémoire sur le traitement prothélique des fractures du maxillaire inférieur; un article de la Presse médicale sur la constriction des mâchoires par blessures de guerre et un autre article sur le même sujet dans le Paris médical. L'ensemble de toutes ces publications sur les différentes parties d'un même sujet, les observations qui s'y trouvent viennent nous confirmer dans cette opinion que le précis d'abord analysé, loin d'être une compi- lation, n'est que le résumé condensé d'observations personnelles. Rapport de 3f. Laverax sur l'Ouvrage de MM. V. RAriiEr.Y, L. AMiiARD, P. Vax- STEENBEiiGHE et R. Mk.hel intitulé: « Les fièvres paratyphoïdes B à l'hôpital mixte de Zuydcoote, de décembre i<^i4 à février igiO ». Pendant l'épidémie de 1914 à 1916, les auteurs ont observé à l'hôpital de Zuydcoote, près de Dunkerque, 108H cas de paratyphoïde B ; il y a eu 74 décès, ce qui donne une mortalité de 6,70 pour 100. L'ouvrage dans lequel M. le D' Fraxcis Ratherv, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, et ses collaborateurs MM. L. Ambard, chef de labora- toire à la même Faculté, P. Vanstef-xeerchk, chef de laboratoire à la Faculté de médecine de Taille, eUR. Î^Iichel, interne des hôpitaux de Paris, ont résumé les nombreuses observations qu'ils ontfaites à Zuydcoote constitue une monographie très complète de la paratyphoïde B. Parmi les chapitres les plus intéressants, je citerai ceux qui sont consacrés à l'étude des formes cliniques, à la bactériologie el au traitement. Les auteurs ont SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 887 eu souvent recoiu's à la vaccinotliéraple : trois injections de i""' d'autolysat ou trois injections de o™\5, i""' et i'""\5; ils croient pouvoir conclure à reflicacité de cette méthode de traitement. Rapport de M. Hensekiy sur les travaux de M. Giuseppe Favaug. M. GiisEPPE Favaro, professeur à l'Université de Padoue, a consacré deux gros volumes à l'étude de l'anatomie du cœur dans la série des Vertébrés : le premier a trait aux Poissons, Batraciens, llcptiles, Oiseaux et Mammi- fères; le second est réservé à l'Homme. Dans ce travail, où l'historique tient une large place, l'auteur décrit avec détails la constitution macrosco- pique du cœur et sa structure histologique. Il s'est attaché à établir que, dans tout le système vasculaire, y compris le co?ur, on retrouve la même constitution. Les vaisseaux embryonnaires et les capillaires de l'adulte sont formés par un endothélium auquel se surajoutent, dans les artères et les veines, des tuniques d'origine mésènchymateuse, l'une dense cori'espondant à l'intima de l'endothélium, l'autre lâche, ou tunique adventive. Au niveau du cœur, la tunique dense est représentée par la tunique propre de l'endo- carde, la tunique lâche parle tissu conjonctif interstitiel du myocarde. La tunique lâche est très développée par suite de l'infiltration de fibres muscu- laires striées; la tunique interne est au contraire très réduite, surtout chez les Vertébrés supérieurs. De bonne heure, en divers points du co^ur, se produisent, par proliféra- tion de l'endothélium, des épaississements qui prennent le caractère de syncytium et auxquels s'ajoutent des éléments mésenchymateux. Aux dépens de ces épaississements se différencie un tissu spécial, que l'auteur désigne sous le nom de parathélial, qui forme les appai^eils valvulaires et les autres formations endocardiques. Ce tissu revêt un aspect différent suivant les régions du cœur et suivant les animaux. 11 peut former un tissu conjonctif vésiculaire, cartilagineux ou osseux. La structure fondamentale de ce tissu est une substance mucoïde ayant une grande affinité pour les couleurs basiques. L'Académie adopte les propositions de la Commission. 888 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX BARBIER. (Commissaires: MM. Guyon. d'Arsonval, Laveran, Charles Richet, Quénu, Edmond Perrier, Guignard, Roux, Henneguy; Armand Gautier, rapporteur.) MM. E. Weii.l, professeur de clinique infantile à la Faculté de Médecine de Lyon, et Georgks Mouriquaxu, agrégé de cette Faculté et médecin des hôpitaux, ont présenlé pour concourir au prix Barbier, en 1917, un assez grand nombre de mémoires successivement publiés par eux : au Bullelin de ta Société médicale des hôpitaux de Paris, à la Revue de Médecine, aux Comptes rendus de la Société de liiologie, aux Archives de Médecine et de Pharmacie militaires, etc., Mémoires ou Notes résumées dans un travail général paru dans la Hevue de Médecine du 1" janvier 1916 et ayant pour titre : Les maladies par carence. Les maladies ainsi dénom- mées par ces auteurs se dilTérencient des maladies dues aux infections et auto-intoxications, en ce qu'elles relèvent, non de l'introduction dans l'organisme d'un microbe infectieux, de l'action d'un poison ou agent nocif, ni même d'excrétions ou sécrétions anormales, mais de la déficience du manque dans l'alimentation d'un agent, d'une substance étrangère qui semble indispensable à l'assimilation normale. Les travaux de Fraser et Stanton, Suzaki, MoszkoAvski, Shimamura et Odake, Eijkmann et surtout du médecin polonais C. Funk (de Londres; avaient établi que la maladie coloniale nommée />eWèm (caractérisée par l'inapétence, les paralysies, l'asystolie progressive, les troubles de la sensibilité, l'anasarque) était attribuable à l'alimentation presque exclu- sive des populations asiatiques en riz décortiqué ou poli. Suzaki, Shima- mura et Odake avaient aussi montré qu'il suffit d'ajouter un peu de riz non décortiqué à la ration de ces malades pour faire disparaître les troubles du béribéri; ils donnèrent à l'agent hypothétique doué de cette singulière activité le nom à'orizanine. C. Funk parvint le premier à extraire du son de riz une substance à laquelle il imposa le nom de ritamine. Il reconnut ensuite qu'une vitamine analogue se rencontre dans la cuticule d'autres céréales, et il la retrouva même dans la levure de bière. Ajoutée à l'alimentation des sujets bériberiques, la vitamine suffit à atténuer rapidement et faire disparaître le syndrome spécifique. A côté de celte maladie coloniale, ( !. Funk pensa qu'on pouvait placer le scorbut. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. 889 le rachitisme cl peut-être la pellagre, qu'il attribua au manque dans l'alimentation de certaines substances essentielles à l'assimilation, d'où le nom de maladies par déficience. Les recherches expérimentales et cliniques de M. E. Weill et G. Mou- riquand ont appelé de nouveau l'attention sur le mécanisme de ces maladies qu'ils appellent maladies par carence. Leurs recherches semblent bien établir que la vitamine de Funk existe dans la plupart de nos ali- ments frais et se comporte comme une sorte de ferment ou d'excitant nerveux de l'assimilation. En effet, les vitamines agissent même à très faibles doses; une longue ébullition les détruit ; elles perdent rapidement leur activité vers 120°. Elles ont été retrouvées dans toutes les céréales examinées. Leurs farines trop bien blutées, leurs graines privées de tout épisperme, alors même qu'on les emploie successivement ou simultané- ment chez la poule ou le pigeon, laissent aboutir l'animal à la déchéance organique avec troubles polynévri tiques ou cérébelleux. Les paralysies et convulsions disparaissent dès qu'on fournit des produits cuticulaires à ces animaux; la décortication des graines de légumineuses a conduit ces auteurs aux mêmes conclusions. La stérilisation de la viande, surtout sa conservation après qu'elle a été portée à 1 15°- 120", produit aussi chez le chat qui s'en nourrit des phénomènes de carence comme si, dans ce cas encore, la chaleur détruisait un ferment analogue à la vitamine des céréales. Il semble en être de même pour l'alimentation exclusive par le lait complètement stérilisé. Sans repousser l'emploi passager des aliments carences, il importe donc, suivant MM. Weill et Mouriquand, de se préoccuper du rôle désavantageux de leur consommation trop longtemps prolongée à l'exclusion des autres aliments frais, par exemple chez le jeune nourrisson, le soldat au front, le marin, etc. L'addition au régime des aliments frais naturels, ou cuits seulement peu de temps à 100°, atténue et fait disparaître chez eux les troubles dits de carence. En établissant que le syndrome bériberique peut apparaître sur les poules, les pigeons, etc., par l'emploi exclusif de n'importe quelle céréale décortiquée avec soin ou simplement stérilisée par la chaleur, MM. Weill et Mouriquand ont singulièrement élargi nos idées sur le mécanisme des maladies par carence, idées jusque-là presque uniquement fondées sur l'étiologie d'une maladie coloniale, le béribéri ; en établissant expérimen- talement que les troubles par carence ne pouvaient être attribués à une C. R., 1917, -i' Semestre. (T. 16'>, N° 24.) Il5 890 ACADÉMIE DES SCIENCES, alimentation exclusive privant les animaux d'une substance indispensable dont le manque provoquerait les troubles de carence, en montrant enfin que chez le lapin, en particulier, la stérilisation ou décortication des graines de légumineuses alimentaires provoque des altérations osseuses du type scorbutique, ces auteurs ont contribué pour une bonne part à définir ce groupe de maladies àiies par déficience ou carence. Uemarquons toutefois que Tidéc d'attribuer ces troubles au déficit d'un excitant ou ferment existant dans la cuticule des céréales ou d'autres graines comestibles appartient à Suzaki, Shimamura et Odake. L'extrac- tion, la découverte de la vitamine est de C. Funk; il la considéra comme une base instable de la famille pyrimidique qu'il rapproche des purines; il montra surtout que quelques milligrammes qu'on en injecte sous la peau du pigeon bériberique rétablissaient rapidement l'appétit et la santé de l'animal. Que la vitamine se conduise comme un ferment, une diastase qui ne concourt pas par elle-même directement à la structure des tissus, mais qui ■ assure seulement l'assimilation normale; ou bien qu'elle se comporte, comme un aliment indispensable, même à très faibles doses, à la façon du tryptophane ou de la lysine qui dès qu'ils manquent entièrement, commedans les produits de la digestion de l'hordéineou de la maïsine, font apparaître de véritables troubles de déficience, tandis qu'ajoutés à la ration alimentaire aux plus faibles doses, ils rétablissent aussitôt la santé (E. G. Wilcock et F. G. Hopkins; B. Osborne; Lafayetle et Mendel), diastases ou aliments spécifiques indispensables, même aux plus faibles doses, les vitamines jouent dans la nutrition animale un rôle jusqu'ici trop méconnu. MM. ^\eill et Mouriquand ont eu le mérite de rappeler sur elles l'atten- tion, de confirmer les découvertes de leurs prédécesseurs et de les géné- raliser. Ils ont établi expérimentalement que les syndromes de carence apparaissaient chez les animaux quelle que soit la céréale alimentaire dont on les nourrit; qu'il en est de même des graines de légumineuse décor- tiquée; qu'il y a aussi troubles de carence si l'on élève les animaux avec des viandes ou du lait longtemps stérilisés; que ces phénomènes dispa- raissent dès qu'on revient aux légumes verts, à la viande fraîche ou au lait normal. Leurs travaux concourent donc à éclairer l'étiologie de ces affec- tions : béribéri, scorbut, peut-être aussi scrofulose, enfin maladie de Barlow du nourrisson exclusivement nourri de lait stérilisé. Tous ces troubles de la santé semblent bien, d'après l'ensemble de ces travaux, devoir être réunis sous ce vocable caractéristique de maladies par SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 891 carence. C'est tout un champ nouveau et imprévu ouvert à nos conceptions de pathogénie générale. En raison de ces considérations, la Commission propose de décerner le prix Barbier à MM. E. Weill et Geokges Mouriqia.vb. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX BRÉANT. (Commissaires : MM. Guyon, d'Arsonval, Charles Richet, Armand Gautier, Edmond Perrier, Guignard, Henneguy; Laveran, Quénu et Roux, rapporteurs.) La Commission propose de ne pas décerner de prix cette année et d'accorder à titre d'encouragement sur les arrérages de la fondation : Deux mille francs à M. Jean Danysz, chef de service à l'Institut Pasteur, pour ses recherches sur les arsénobenzènes ; Deux mille francs à M. le D'' H. Gougerot, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, pour ses recherches de dermatologie; Mille francs à MM. les D'" ^Iairice Courtois-Suffit, médecin des hôpi- taux de Paris, et Rexé Giroux, interne a l'hôpital Duhois, pour leur ouvrage intitulé : Les formes anormales du tétanos. Rapport de M. Laveran sur les travaux de M. Jean Danysz. Les recherches de M. Jean Daxysz, chef de service à l'Institut Pasteur, sur les arsénobenzènes présentent, au point de vue pratique comme au point de vue théorique, un grand intérêt. M. Danysz, en introduisant différents métaux, et notamment l'anti- moine, dans l'arsénobenzène désigné souvent parle chiffre 000, a réussi à obtenir des composés ayant des propriétés curatives remarquables; il a déterminé exactement les proportions dans lesquelles cette addition devait être faite pour obtenir le maximum d'clTet curatif dans certaines maladies. Le produit 219, qui est un composé d'arsénobenzène, de bromure d'argent, de cuivre et d'antimoine, est employé avec beaucoup de succès dans le traitement de la syphilis. D'après les recherches de M. Danysz, les troubles observés après l'injec- tion intraveineuse des arsénobenzènes et de leurs dérivés, ainsi que les 892 ACADÉMIE DES SCIENCES. phénomènes d'intolérance de certains sujets, sont causés par la formation de composés insolubles des arsénobenzènes sous rinlluence de l'acide car- bonique, de l'oxygène et de différents sels contenus dans le plasma sanguin. Les précipités ainsi formés produisent des embolies. Dans la grande majo- rité des cas, ces précipités se redissolvenl rapidement sous l'action de cer- taines bases dérivées des acides aminés du sang. Les nouveaux composés sont solubles en milieu neutre; ils peuvent être éliminés par les reins et les muqueuses intestinales. Les accidents qui surviennent parfois à la suite des injections intra- veineuses d'arsénobenzènes ayant, au point de vue clinique, une grande ressemblance avec ceux qui sont connus sous le nom de aises anaphylac- tiques, M. Danysz sesl demandé si, dans les deux cas, la pathogénie n'était pas la même: il croit pouvoir conclure par l'affirmative et il préconise un traitement préventif des accidents dus aux arsénobenzènes, qui est calqué sur celui des accidents anaphylactiques provoqués par des albuminoïdes. Rapports de MM. Rorx et Qiént sur les travaux de M. le If H. Gougerot. Rapport de M. Roux . — M. le médecin majorH. Gougerot, chef d'un centre dermatologique important, a eu l'occasion d'observer un grand nombre de dermo-épidermites survenues chez des blessés. Chez les uns, les lésions de la peau existaient autour des trajets lisluloux ou des surfaces suppurantes; chez d'autres elles apparaissaient plus ou moins longtemps après la guérison des blessures. Ces dermo-épidermites sont d'aspect varié; elles persistent pendant des mois et exigent un long séjour des malades à l'hôpital. Elles présentent donc un grand intérêt tant au point de vue médical qu'au point de vue militaire. M. Gougerot estime que ces dermo-épidermites sont causées par des microbes, le plus souvent par des streptocoques et des staphylocoques. Ces bactéries se développent sur des peaux prédisposées, par l'intoxication consécutive aux longues suppurations qui ont suivi les blessures. M. Gor- GEROT, en inoculant dans la peau les microbes précités, a obtenu des lésions semblables à celles présentées par les blessés. Kn partant de ces données, l'auteur a institué un traitement approprié aux diverses formes de dermo-épidermites et il est parvenu à les guérir dans un temps relativement court. Son Mémoire renferme un grand nombre d'observations; il se termine par un tableau sur lequel on voit que des malades traités sans succès, parfois pendant plus d'une année, ont été guéris après quelques semaines, une fois la nature de l'affection reconnue. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 893 Rapport de M. Quénii. — Sous le titre de La dermatologie en clientèle, M. le D'H. GoroEnoT. professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris, a publié un volume de 7 {o pages avec 180 figures qui n'est que la réunion de conférences faites à la clinique de la Faculté de l'hôpital Saint-Louis. Comme le dit lui-même l'auteur dans une préface : « Ce livre est le pendant du traitement de la syphilis en clientèle qu'a déjà couronné l'Académie des Sciences ». Il ne renferme pas seulement des conseils et des formules, il cherche à faire comprendre la variété des indications thérapeutiques qui résultent de l'origine diverse et de la nature différente des manifestations cutanées. Il donne le moyen de reconnaître les différentes dermatoses, de remonter à leur origine d'ordre local ou général, afin d'instituer un traite- ment causal et de ne pas faire simplement du médecin un rédacteur d'or- donnances. Ce petit livre a mis au point nos connaissances en dermatologie; il est intéressant à parcourir, rempli de quelques vues neuves sur les infections cutanées et spécialement sur les mycoses; c'est avant tout un exellent livre d'enseignement et de diffusion. Rapport de M. Rorx sur l'oiurage de MM. Mairice Couutois-Suffiï et René Giuolx, intitulé : « Les formes anormales du tétanos ». Depuis le début de la guerre, il a été décrit un "type spécial de tétanos, dans lequel les contractures restent le plus souvent limitées au membre blessé et s'accompagnant d'accès spasmodique plus ou moins fréquents, sans phénomènes durables de généralisation. Cette forme de tétanos se rencontre chez les blessés ayant reçu tardivement du sérum antitétanique ou en ayant reçu une dose insuffisante. MM. les D'* Maurice Courtois- SiFFiT, médecin des hôpitaux de Paris, et René Ginoix, interne à l'hôpital Dubois, qui ont été des premiers à signaler ce type de tétanos, en ont fait une étude approfondie, en rassemblant tous les documents publiés jusqu'ici. ils montrent que ce tétanos partiel, s'il n'est pas convenablement soigné, peut se généraliser et amener la mort du malade. Après avoir exposé les caractères des tétanos atypiques, les auteurs montrent comment on peut les traiter en combinant la médication spécifique à celle des symptômes. La lecture du volume de MM. Maurice Coi ktois-Si ffit et Rcné Giroux, sur les formes anormales du tétanos, est fort utile à tous ceux qui ont à soigner des blessés. 894 ACADÉMIE DES bCIENCES. La Commission attribue aux auteurs, à titre d'encouragement, une somme de mille francs sur les arrérages du prix Bréant. L'Académie adopte les propositions de la Commission. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Guyon, d'Arsonval, Laveran, Charles Richet, Quénu, Armand Gautier, Edmond Perrier, (juignard, Roux, Hen- neguy.) Le prix n'est pas décerné. PRIX MEGE. (Commissaires : MM. Guyon, d'Arsonval, Laveran, Charles Richet, (^uénu, Armand Gautier, Edmond Perrier, Guignard, Roux, Hen- neguy. ) Le prix n'est pas décerné. PRIX BELLION. (Commissaires : MM. Guyon, d'Arsonval, Lavei'an, Cliarles Richet, Quénu, Armand Gautier, Edmond Perrier, Guignard, Roux; Hen- neguy, rapporteur.) En 1896, M. le professeur Chantemesse appela l'attention de l'Académie de Médecine sur la transmission delà fièvre typhoïde par des Huîtres prove- nant de parcs contaminés. M. le D"" Mosny, chargé d'une mission à cet égard, montra que l'eau de nombreux parcs de notre littoral contenait le Hacillus coli commuais . Depuis celte époque, l'origine ostréaire de la fièvre typhoïde s'est affirmée par des observations multiples. En dépit de toutes les mesures préconisées pour assurer la pureté des parcs, l'Huître, par suite de sa grande teneur en bacilles, indice certain de sa contamination par les matières fécales, constitue pour la santé publique un danger aussi grand que l'eau potable la plus impure. M. Pail Fabbk-Dojiergi'e, inspecteur général des pêches maritimes, a étudié, depuis plusieurs années, le mode d'alimentation de l'Huître et le mécanisme de sa contamination, ainsi que les moyens susceptibles de la débarrasser complètement des microbes infectieux qu'elle peut renfermer avant d'être livrée à la consommation. Il résulte de ses observations et de ses SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. SqS expériences que les microbes siègent principalement dans le tube digestif de l'Huitrc et dans l'eau contenue entre les valves de sa coquille. Des Huîtres contaniinces, mises dans de Feau de mer bien lillrée et renouvelée, évacuent complètement en 4 jours le contenu de leur tube digestif avec les bacilles qu'il renferme. Au bout de 6 à 7 jours, le Mollusque peut être considéré comme complètement épuré et rendu inofTensif pour l'alimentation. Ces faits ont été entièrement confirmés par MM. Bodin et Cbevrel de Kennes, qui ont montré en outre que les Huîtres, artificiellement infestés par des déjec- tions de typhiques, ne renferment plus, après un séjour de 3 jours dans l'eau pure, de traces du bacille d'Eberth décelables par la culture. Partant de ces données scientifiques fournies par l'expérimenlalion, M. Fabre-Domergue a imaginé un dispositif qui permet d'obtenir facilement le procédé qu'il a dénommé stabulation , c'est-à-dire le séjour des Huîtres dans de l'eau de mer pratiquement stérile afin d'obtenir l'épu- ration bactériologique de leur tube digestif et de l'eau contenue dans leur coquille. INous ne pouvons décrire ici en détails les appareils de M. Fabre- Domergue dont le principe est le passage de l'eau de mer, destinée aux bassins de stabulation, sur un filtre à sable non submergé, dont la consti- tution a été si minutieusement étudiée par MM. Miquel et Mouchet. Il existe deux sortes de bassins de stabulation : 1° le bassin à circuit ferme dans lequel l'eau de mer artificielle est reprise après passage sur les Huîtres, filtrée à nouveau et repasse ainsi indéfiniment; cette disposition est celle qui peut être installée facilement et sans grands frais chez les entreposilaires .des villes, vendant les Mollusques non préalablement épurés; 2° le bassin à circuit ouvert qui devrait fonctionner cbez tous les ostréiculteurs du littoral, et pour lequel on prend directement l'eau à la mer : celle-ci est filtrée, passe sur les Huîtres et est ensuite rejetée au debors. Bien que les Mollusques ne prennent aucune nourritui'e pendant leur séjour dans les bassins, la stabulation n'exerce aucune influence sur leur saveur et leur valeur marcbande. Le principe de la stabulation n'est que le perfectionnement d'une pratique depuis longtemps connue des ostréiculteurs : le dégorgement; mais, tandis que celui-ci s'opère dans une eau non stérile et n'a pour effet que de débarrasser l'Huître des impuretés grossières qu'elle renferme, la stabu- lation, faite en eau renouvelée et dépourvue de microbes, détermine l'épu- ration complète. Le procédé de M. Fabre-Domergue est simple et peu coûteux; il peut être employé n'importe où et permet aux ostréiculteurs et aux commerçants 896 ACADÉMIE DES SCIENCES. qui en font l'application de vendre des Huîtres absolument saines sans augmentation sensible de prix. Il a été l'objet d'un contrôle extrêmement sévère d'une Commission nommée par le Ministre de la Marine et fonc- tionnant concurremment avec une délégation des marchands d'Huîtres pari- siens. Il est déjà entré dans la pratique et il devrait être appliqué d'une façon courante. Il est à désirer que l'Administration de la Marine impose la construction de bassins de stabulation aux concessionnaires de parcs à Huîtres, ce qui simplifierait les manipulations desenlrepositaires des villes. ceux-ci n'ayant plus qu'à veiller à la bonne conservation des produits épurés reçus directement des parcs. Les hygiénistes, que la contamination bactérienne des Huîtres a f^i longtemps préoccupés, sero.Tt reconnaissants à M. l'Inspecteur général des pêches maritimes de les avoir mis en possession d'une méthode scientifique et pratique leur permettant d'écarter tout danger pour la consommation d'un Mollusque aussi important pour l'alimentation et dont l'élevage est une source de richesse pour nos populations maritimes. La Commission, à l'unanimité, propose d'attribuer le prix Bellion à M. Pail Fabre-Domergue. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX DU BARON LARREY. (Commissaires : MM. Guyon, d'Arsonval, Laveran, Charles Richet, Armand Gautier, Edmond Perrier, Guignard, Roux, Hen- neguy; Quénu, rapporteur.) La Commission a eu à examiner un volumineux Mémoire de M. le D' P. Chavigxy, médecin chef du centre médico-légal de Nancy, sur les muti- lations volontaires par armes à feu. Il s'agit d'un travail médico-légal sur un sujet fort important et délicat qui a préoccupé l'opinion du public et du gouvernement en même temps que celle des médecins. M. Chavigny a repris l'historique de la question, discuté les travaux antérieurs, ajouté des expé- riences personnelles sur le tatouage produit par l'arme à feu; il conclut en excusant les erreurs qui ont pu être faites au commencement de la guerre et qui étaient pour ainsi dire inévitables; ses recherches cliniques et expérimentales rendront, espère-t-il, ces erreurs plus rares. Ce Mémoire nous a paru réaliser un effort scientifique et mériter l'attri- bution du prix. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 897 La Commission propose en outre d'accorder des mentions honorables à M. le D"" Lëo.v Rivet, préparateur à la Faculté de médecine de Paris, pour son ouvrage intitulé : Le guide du médecin aux tranchées, et à M. le D'' André ToiRNADE, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Toulouse, pour son ouvrage intitulé : La pratique de r hygiène en campagne. L'Académie adopte les propositions de la Commission. PRIX ARGUT. (Commissaires : MM. Guyon, d'Arsonval, Laveran, Charles Richet, Quénu, Armand Gautier, Kdmond Perrier, Guignard, Roux, Henneguy.) Le prix n'est pas décerné. PHYSIOLOGIE. PRLX MONTYON. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Roux, Laveran, Henneguy, Charles Richet; Edmond Perrier, rapporteur.) La Commission propose d'attribuer le prix à M. l'abbé Gabriel FoL'CBi:ii, conservateur des collections d'histoire naturelle de l'Institut catholique, pour ses Etudes biologiques sur quelques Orthoptères, Mémoire publié en 19 lO. M. l'abbé Foucher s'est adonné depuis quelques années à l'élevage d'insectes particulièrement rares en Europe à l'état vivant, bien que quelques espèces, notamment des genres Bacillus et Leptynia, habitent le midi de la France, à partir du versant méridional du Plateau Central et l'Espagne. Il s'agit des Phasmides qui doivent leur nom scientifique, dérivé du grec çaTax qui signifie apparition fantôme, à leurs formes étranges, simulant, chez les l'hyllies, une feuille avec une étonnante perfec- tion et chez la plupart des autres formes une branche sèche comme c'est le cas des Cyphocrànes, ou verte comme c'est le cas pour les Bacillus àw G. R. 1917, ->' Semtttre. (T. 165, N' 24.) I 16 898 ACADÉMIE DES SCIENCES. midi de la France. Le mimétisme s'étend chez les Phyllies jusqu'aux œufs qui simulent des graines de Conium maculatum ou de Mirabilis jalopa. Les éludes de M. l'abbé Foucber ont porté sur des Phyllies \enanl de Ceylan, des Cypbocrànes venant d'Amboine et qui peuvent atteindre jusqu'à 2.j"" de long, des Carausius morosus venant de Madras. Ce n'est pas la première fois que des Phyllies arrivent en France vivantes. En 1894, Charles Brongniart en présenta à l'Académie des Sciences plusieurs qui vécurent quelque temps dans les serres du Muséum où on les nourrissait de feuilles de goyavier. La difficulté de se procurer des feuilles de goyavier était un obstacle sérieux à l'élevage à Paris de ces ani- maux. M. l'abbé Foucher l'a heureusement tournée. Les Phyllies se contentent de feuilles de hêtre pourpré, de chêne, de ronce; les Cyphocrànes acceptent les feuilles de hêtre pourpré et de ronce; les Carausius mangent indifféremment les feuilles de lierre, de lilas, de troène, de chêne. Aucune difficulté par conséquent pour l'élevage de ces animaux, au point de vue de l'alimentation, mais il leur faut de la chaleur, et une température inférieure à 20" est déjà dangereuse pour eux. M. l'abbé Foucher les a élevés dans de larges vitrines convenablement chauffées; certaines serres du Muséum pourront leur convenir. Les élevages de M. Foucher lui ont permis de suivre ses animaux depuis leur éclosion jusqu'à la ponte; il a noté le nondjre des mues (jui est de cinq pour les mâles, de six pour les femelles de Phyllies. Les rudiments d'ailes commencent à apparaître dès le troisième et grandissent jusqu'à l'étal adulte; il y a donc là, comme chez les Ephémères, un dévelop- pement graduel des ailes et non un saut brusque correspondant à l'état nymphal comme chez le plus grand nombre des Insectes. M. l'abbé Foucher a pu vérifier le fait de la régénération des membres jusqu'à l'état adulte; mais ils ne se régénèrent plus lorsque létal adulte est atteint. Comme l'avait vu M. Edmond Bordage, les tarses des membres régénérés n'ont que quatre articles au lieu de cinq; il semble qu'il y ait là retour à un état ancestral des Orthoptères. Mais un des résultats intéressants des recherches de M. Foucher consiste en ce que, dans un lot de femelles de Carausius dont il avait à dessein restreint l'alimentation, il a obtenu des œufs qu'elles avaient pondus el qui se développaient parthénogénétiquement, un mâle. L'existence des mâles dans cette espèce, comme pour d'autres phasmides était demeurée douteuse. Ce résultat ouvre l'espoir que des études suivies réservent encore à leur auteur d'autres surprises. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 899 Ainsi que je l'ai fait remarquer à plusieurs reprises (^'), les mâles chez les Invertébrés sont généralement plus petits que les femelles, parfois mani- festement avortés; ils sont souvent plus brillants et pourvus d'ornements ou d'appendices spéciaux, mais ces particularités distinctives sont obtenues aux dépens des réserves que les femelles accumulent dans leurs œufs, et l'emploi inutile de ces réserves, qu'on pourrait qualifier de gaspillage, donne aux mâles une fragilité particulière; dans les types où les conditions d'existence sont devenues précaires, comme c'est le cas pour les animaux peu actifs qui passent de la mer dans les eaux douces plus ou moins capri- cieuses, ou émigrent sur la terre ferme (Lombriciens, Mollusques pulmonés) ou pour ceux qui se fixent au sol (Cirripèdes, Tuniciers, etc.), les mâles disparaissent et les femelles, au lieu de produire des œufs, ne produisent que des éléments mâles dans le temps où s'achève leur croissance {hermaphro- disme prolandre)'^ le fait de l'existence chez certains Cirripèdes de mâles avortés et inutiles, les femelles étant hermaphrodites protandres, suffit à prouver que l'hermaphrodisme n'est pas chez elles un état primitif, mais un état acquis; enfin, quand les mâles ont disparu ou deviennent rares, les femelles deviennent parthénogénétiques (Phasmides, divers Nématodes libres). La tendance de l'organisme masculin à gaspiller ses réserves en formations ornementales se retrouve, comme on sait, chez les Vertébrés. Du rapprochement de ces faits on pouvait conclure qu'en forçant ces femelles parthénogénétiques à diminuer, en les alïamant, les réserves de leurs œufs, ces œufs pourraient produire à nouveau des mâles. Les résultats obtenus dans ce sens par M . l'abbé Gabriel Foucher sont un encouragement pour de nouvelles recherches propres à préciser le déterminisme des sexes. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX LALLEMAND. (Commissaires : MM. Edmond Perrier, d'Arsonval, Roux, Laveran, Charles Richet; Henneguy, rapporteur.) La fréquence des blessures des nerfs périphériques est considérable depuis le début de la guerre; on estime de 18 à 20 pour 100 les lésions des troncs nerveux dans les traumatismes des membres. Les rares cas observés avant la guerre n'avaient pas permis une étude complète des blessures des nerfs; Cj Voir nolanimeni la lecture faite à la Séance publique annuelle des cinq Académies en 1900, La Parure. 900 ACADÉMIE DES SCIENCES. il a fallu établir la signification exacte des symptômes si variables et diverse- ment associés que Ton rencontre chez les blessés et rattacher chacun de ces symptômes à la lésion déterminante. C'est à cette tâche que se sont consa- crés d'éminents cliniciens, M. et M"" Déjerine, MM. P. Marie, Babinski, Claude, et leurs élèves. M. le D' J. Tixel, chef du Service neurologique de la IV* région, a réuni dans un Ouvrage didactique toutes les données nou- velles fournies par les nombreuses observations recueillies depuis le début des hostilités. Sur 628 cas, dont l'étude constitue la base de son travail, l'auteur a enregistré 409 blessures des nerfs du membre supérieur, dont i46 intéres- sent le nerf radial, et 219 blessures des nerfs du membre inférieur, celles du nerf sciatique étant les plus fréquentes. Dans la première partie de son Ouvrage, M. Tinel passe en revue les lésions des nerfs blessés, les processus de dégénération et de régénération, les méthodes d'examen des blessés, et les diverses formes cliniques qu'on peut rapporter à quatre syndromes fondamentaux et principaux en rapport avec des lésions nerveuses différentes : syndromes d'interruption, de com- pression, d'irritation et de régénération. I^a seconde partie est consacrée à l'étude des blessures de chaque nerf des membres supérieurs et inférieurs. L'auteur, se conformant à la règle suivie par son regretté maître Déjerine, à savoir : qu'il n'est pas de bonne clinique en neurologie sans anatomie pré- cise, montre comment, à l'aide de notions très simples d'anatomie et de physiologie, peuvent être résolus presque tous les problèmes cliniques, et comment il suffit de recourir aux éléments de l'histologie et de la physio- logie nerveuses pour en déduire les règles logiques d'un traitement physique ou chirurgical. Les conclusions du travail de M. Tinel sont réconfortantes. Le pronostic des lésions nerveuses périphériques est en général favorable. Tout nerf périphérique atteint par un traumatisme tend à se régénérer pourvu que l'état général du blessé puisse supporter les frais de cette restauration. D'après sa statistique personnelle, l'auteur estime à'6o ou 70 pour 100 le nombre des régénérations spontanées. Les cas de lésions nerveuses néces- sitant une intervention chirurgicale, libération ou suture, ne paraissent donc pas dépasser 3o à 4o pour 100. La suture nerveuse réussirait à peu près toujours, les insuccès étant d'environ de 12 à i5 pour 100; ce n'est que plusieurs mois après la suture qu'on peut être fixé sur le succès de l'opé- ration, le travail de régénération d'un nerf étant extrêmement long. Le traitement électrique des membres blessés répond à trois indications prin- cipales : entretenir la contractilité des muscles paralysés, activer la SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 901 régénération, calmer la douleur. (Quelle que soit la richesse des ressources thérapeutiques fournies par l'électricité sous toutes ses formes, il ne faut pas oublier que le massage et la mécanothérapie en sont le complément indis- pensable. L'Ouvrage de M. J. Tisel, illustré de nombreuses figures originales, riche en documents de tout ordre, exposés avec une grande clarté, sera un guide précieux pour les neurologistes et les chirurgiens qui ont à traiter les blessures des nerfs. La Commission propose de décerner à son auteur le prix Lallemand. Elle propose en outre d'attribuer une mention très honorable à M. le D'' Stephe\ Ciiauvet, ancien interne des hôpitaux de Paris, pour son travail sur V Infantilisme hypophysaire. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX POURAT. (Commissaires : MM. Edmond Perrier, d'Arsonval, Roux, Laveran, Henneguy; Charles Richet, rapporteur.) Votre Commission propose de donner le prix à MM. Henri Bierry, maître de conférences à l'Ecole des hautes études au Collège de France, et Albert Raxc, chef de travaux à l'Ecole des hautes études à la Sor- bonne, qui, à l'instigation de noire regretté confrère A. Dastrc, ont fait, dans le laboratoire de physiologie de la Sorbonne, de très délicates et minu- tieuses expériences, commencées depuis longtemps, sur une des questions les plus difficiles de la Chimie physiologique, celle qui avait fait la grande préoccupation de Claude Rernard, la glycémie. MM. Hexri Bierrt et Albert Raxc ont montré que, dans le sang, il existe, à côté du glycose libre, du glycose combiné, mais si fortement com- biné, qu'on ne peut plus le déceler qu'en détruisant les matières albuminoïdes avec lesquelles il s'est engagé en combinaison stable. De sorte qu'en fin de compte il faut admettre que le sucre fait partie de la molécule protéique. Ce sucre proléidique est en aussi grande quantité (dans le sang du chien) que le sucre libre ; soit à peu près o, 5o pour loos du poids sec du sang. Ces faits importants, qui montrent qu'il est des corps de transition entre les matières protéiques et les sucres, permettent de comprendre comment la nutrition avec des matières azotées seules peut donner des hydrates de carbone à l'organisme. L'Académie adopte la proposition de la Commission. 9o: ACADÉMIE DES SCIENCES. PPiIX PHILIPEAUX. (Commissaires : MM. Edmond Perrier, d'Arsonval, Roux, T.averan, Charles Richet; Henneguy, rapporteur.) M. le D'' Georges Stodel, maître de conférences de physiologie à rÉcole des hautes éludes à la Sorbonne, a présenté au concours du prix Philipeaux l'ensemble de ses travaux sur les colloïdes en Biologie, et sur différentes questions de Physiologie. Dans toute une série de Mémoires et de Notes il a appliqué à la Phy- ^ioloo-ie les méthodes de Chimie physique, et ce, en particulier, pour l'étude des colloïdes. Il montre que tous les constituants élémentaires des oro'anismes vivants sont des colloïdes, et sont à l'état de suspensions ultra- microscopiques; le proloplasma vivant lui-même peut être considéré comme colloïdal; les liquides de l'organisme sont tous colloïdaux. Il s'en- suit que toutes les réactions chimiques qui se passent dans ces milieux participent des propriétés chimiques des colloïdes. Celles-ci permettent de faire la théorie des actions diastatiques, celles des toxines et des anti- toxines, des agglutinines, des précipitines, etc. Puis, ses recherches ont surtout porté sur les colloïdes minéraux et en particulier sur le mercure colloïdal, qu'il a été le premier à préparer en appliquant la méthode électrique et en arrivant à surmonter toutes les difficultés créées "par l'état liquide de ce corps. M. Stodel a étudié les diffé- rentes propriétés du mercure colloïdal sans oublier le point de vue théra- peutique. 11 a montré tous les avantages qu'on pouvait tirer de ce corps dans le traitement de la syphilis, et en particulier dans les néphrites syphi- litiques. Ce sont ces recherches qui ont été^le point de départ des travaux de plusieurs thérapeutes, parmi lesquels le professeur Carrieu de Mont- pellier, qui a montré qu'on pouvait traiter avec succès le tabès par des injections intra-rachidiennes de mercure colloïdal. L'activité de M. Stodel s'est portée aussi sur l'étude des rayons ultra- violets, et avec M. Victor Henri il a appliqué leurs propriétés abiotiques à la stérilisation de l'eau et de liquides organiques comme le lait. Avec M. Guisez il a étudié les injections massives de liquides dans le poumon par la voie intra-trachéale; et, toujours soucieux des applications pratiques, il a montré quel parti on pouvait tirer de cette méthode dans le traitement de différentes maladies du poumon, en particulier dans celui de la gangrène pulmonaire dont il réalise la guérison. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. 9o3 Enfin, dans le domaine de la Physiologie pure, M. Stodel a apporté des contributions intéressantes à la question du rôle du labyrinthe dans l'équilibre. Il a établi que des Grenouilles, qui ont perdu le sens de l'équilibre par destruction du labyrinthe, récupèrent ce sens au bout d'un certain temps; si à ce moment, et même plusieurs mois plus tard, on pro- cède à l'ablation des hémisphères cérébraux, tous les troubles réappa- raissent. Il y a donc eu véritable rééducation. Il a publié également des Notes sur différents points de la sécrétion urinaire, sur l'élimination des» ferments par la bile et par le suc pancréatique, sur l'amylase fécale et sur la coagulation du sang". La Commission propose d'attribuer le prix Philipeaux à M. Georges SrouEL. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX FANNY EMDEN. (Commissaires : MM. Edmond Perrier, d'Arsonval, Houx, Laveran, Henneguy, Charles Richet.) Le prix n'est pas décerné et il est renvoyé à 1918. STATISTIQUE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. de Freycinet, Haton de la Goupillière, Emile Picard, le prince Bonaparte, Tisserand; Carnot et VioUe, rappor- teurs.) La Commission propose à l'Académie de décerner : 1° Le prix de la valeur de mille francs à. MM. Henri Abraham, profes- seur à la Faculté des sciences de Paris, et Paix Sacerdote, professeur au Collège Chaptal, pour le Itecuril de constantes physiques, qu'ils ont publié sous les auspices de la Société française de physique; 9o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2° La mention de la valeur àe cinq cents francs à M. le D'' Jules Dei.obei., médecin inspecteur des enfants du premier âge, pour ses recherches rela- tives à la protection des enfants du premier âge dans le département de l'Oise. Rapport de M. J. Violle sur le Recueil de constantes physiques, de MM. Henri Ai!i\aiiam et Paul Sacerdote. MM. Henri Abraham, professeur à la Faculté des sciences de Paris, et Paul Sacerdote, professeur au Collège Chaptal, ont puhlié un Recueil de constantes physiques . qui n'est pas seulement une statistique exacte de toute les constantes nécessaires au physicien. On y trouve pour chaque constante la valeur offrant actuellement la plus grande probabilité et le degré même de cette probabilité. Une telle supériorité sur les recueils déjà existants n'a pu être obtenue que par le concours de plus de cent membres de la Société française de Physique, dont chacun s'est astreint à ne présenter que les meilleurs résul- tats acquis relativement aux quantités dont il fait l'objet de ses propres études. La mise en o'uvre de tous ces matériaux était une difficile et ingrate besogne. Leur plan général établi, les deux savants auteurs ont passé cinq années à édifier, avec le précieux concours de M. Gauthier-Villars, un ouvrage d'une valeur inappréciable dans tout laboratoire. Voulant reconnaître le rare et utile mérite de MM. Henri Abraiiasi et Paul Sacerdote, votre Commission vous propose à l'unanimité de leur décerner le prix Montyon (Statistique). Rapport de M. Adolphe Carnot sur la brochure de M. le />'" .Jiles Delobel, médecin inspecteur des enfants du premier âge, intitulée : « Vingt-cinq années (1889-1913) de protection des enfants du premier âge dans le département de l'Oise ». Le D'' Jules Delobel a mis à profit, pour la rédaction de son étude statis- tique, les rapports annuels présentés au Conseil général du département de l'Oise par l'inspecteur départemental des enfants assistés. Il a groupé les résultats fournis par ces rapports, d'abord en tableaux numériques, puis en graphiques, comme exprimant mieux que les premiers le sens des varia- tions observées au cours de la période de vingt-cinq ans qu'il a envisagée. Les trois premiers tableaux ou graphiques font connaître le nombre des SÉANCE DU lO DÉCEMBRE Î917. 9o5 enfants placés en nourrice et surveillés par le service départemental depuis leur admission jusqu'à Tàge de deux ans, ainsi que le nombre des enfants retirés avant l'expiration de ces deux années et celui des enfants décédés avant cet âge. Le Tableau n° IV montre que la mortalité générale annuelle a été fort élevée (de i3 à i4 pour 100) de 1889 à iBqS, mais qu'elle s'est notable- ment abaissée ensuite et surtout à partir de 1908, en se fixant entre 4 et 5 pour 100. Cette amélioration très importante est la conséquence de la suppression de l'usage du biberon à tube, suppression qui a été conseillée avec insistance par les médecins inspecteurs et vivement recommandée par l'inspecteur départemental et par les arrêtés du préfet de l'Oise. L'inter- diction absolue de ce biberon a enfin été prononcée, pour tous les départe- ments, par la loi de 1908, votée sur la demande de l'Académie de Médecine. Elle a eu les plus beureux effets dans le département de l'Oise pour la diminution de la mortalité infantile. Les Tableaux de Va XIII donnent, pour les aS années d'observation, des renseignements sur Voi-igine des nourrissons placés dans l'Oise, provenant de ce département même et, en plus grand nombre encore, de celui de la Seine; ils indiquent le pourcentage de leur /norlalùé, en même temps que leur se.re, leur élat civil et leur mode d'alimentation. Les principaux faits à signaler sont les suivants : 1° La mortalité a été sensiblement plus grande pour les garçons que pour les filles, du moins entre 1898 et 1909, sans qu'on ait pu en déterminer la cause. 2" Il y a eu une différence notable, au même point de vue, entre les enfants légitimes et les enfants naturels. Le pourcentage de la mortalité a été, pour les premiers, de 6,97 et de 9,80 pour les seconds. Mais ici les explications abondent, fondées sur les difficultés de l'existence pour les fiUes-inères, sur leur misère fréquente pendant la durée de la grossesse, sur leur abandon souvent complet, etc. 3° YJ allaitement artificiel, qui est le plus général dans l'Oise, a eu de mauvais résultats jusque vers 1900, comme il a été dit plus haut. Depuis cette époque et surtout après l'exclusion du biberon à tube, la mortalité est devenue aussi faible avec le biberon que par l'allaitement au sein. Bien que celui-ci soit presque toujours préférable, il a donné lieu, pendant les années 1901-1905, à une mortalité plus élevée, dont la raison n'a pas été découverte. C. R., 1917, V Semestre. (T. 165, X° 24.) "7 9o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. î^es derniers Tableaux sont relatifs à l'organisation du service de V Inspec- tion médicale dans l'Oise, au nombre des enfants yisités et non visités et aux dépenses de l'ensemble des services. Entre 1889 et iQiS, les dépenses se sont progressivement élevées de iSogo*^"^ à 32 0oo''. On voit donc que le département a donné de plus en plus d'attention et un concours croissant à un service jugé très important. Mais il faut aussi remarquer que la surveil- lance des nourrissons ne lui a coûté que la modique somme annuelle de 8'^'',95 en moyenne par enfant. L'auteur en conclut avec raison que beaucoup d'autres départements de France devraient profiter de l'exemple et tenter de mettre "aussi en pratique la loi Tbéopbile Uoussel, qui, sans obérer leurs finances, assurerait la préservation d'un grand nombre d'existences. Mieux que jamais, dans les circonstances présentes, on doit comprendre le prix qu'il faut attacber à la conservation pour notre pays du plus grand nombre possible de ses enfants. La Commission propose d'accorder à l'auteur, M. le D'' Jules Delobei,, la mention de 5oo''. L'Académie adopte les propositions de la Commission. HISTOIRE ET PHILOSOPHIE DES SCIENCES. PKIX BINOUX. (Commissaires : MM. Grandidier, Edmond Perrier, Bouvier, Bigourdan, de Launay; Emile Picard et Appell, rapporteurs.) ht prix de la valeur de deuœ nulle francs est décerné à M. F. (îosiEs Teixeira, recteur de l'Université de Porto, pour ses Obras sobre mathe- maiica. Une mention honorable est accordée à M. Albert Bordeaux, ingénieur- conseil des mines, pour son Histoire des sciences physiques, chimiques et géologiques au xix'' siècle. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 907 /{apport de il. Api'ell sur les travaux de M. F. Gomes Teixkira. Dans le Tome I de V Intermédiaire des Mathématiciens, notre confrère M. Haton de la Goupillière attirait rattenlion des géomètres sur les avan- tages qu'il y aurait à réunir dans un Traité spécial l'étude des courbes remarquables qui, depuis des milliers d'années, ont été Tobjet des recherches des mathématiciens anciens et modernes. Le travail ainsi proposé comme une œuvre utile répondait en eiVet à un besoin universellement reconnu. Sans doute des monographies de courbes de certaines espèces ou même des travaux plus complets ont été publiés à diverses époques. En rappelant l'Ouvrage de Newton Enumeralio linearum terlii ordinis, nous citerons le Livre de Basset : Elementary Treatise on cubic and quartic curves, puis les Notes de bibliographie des courbes-géomé- triques de Brocard; l'Ouvrage de P. Tannery : Histoire des lignes et des surfaces courbes dans l'antiquité, et la publication de Gino Loria relative à certaines courbes spéciales algébriques ou transcendantes. Mais il manquait un Ouvrage systématique el complet formant un catalogue ordonné de toutes les courbes remarquables, indiquant leurs équations et leurs pro- priétés essentielles, avec une Notice bibliographique des auteurs qui les ont étudiées. C'est cet Ouvrage qu'a composé le professeur F. Gomes Teixeira, recteur de l'Université de Porto, directeur des Annaés scienti/icos da Acade- mia Polytechnica do Porto, auteur d'un Traité d'Analyse mathématique, chef de l'Ecole mathématique portugaise. Une première ^édition parue en 1897 a été depuis réimprimée et complétée et, à l'heure actuelle, les Obras sobre malhematica, dont cette étude systématique des courbes est l'objet principal, en sont à leur septième volume. L'œuvre de M. Gomes Teixeira constitue également une histoire des Mathématiques envisagée sous un point de vue spécial. On retrouve en effet, en étudiant les diverses courbes qui se sont introduites en Géométrie, l'illustration des progrès de la Géométrie pure, de la Géométrie analytique, de l'Analyse infinitésimale, de l'Algèbre et de la théorie des invariants et covariants, de la théorie moderne des fonctions, de la Mécanique, de la Physique et de l'Astronomie. Il nous est impossible de donner une analyse de la substance si riche des sept volumes. Bornons-nous à indiquer que, parmi les courbes algébriques planes, l'auteur étudie d'abord les courbes remarquables du troisième ordre, la cissoide, la strophoïde, les cubiques de Rolle, d'Agnesi, de go8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Descartes, de Newton, de Chasles; puis les courbes spéciales du quatrième ordre, les spiriques de Perseus, les cassiniennes, la lemniscale, la cardioïde, les ovales de Descartes, la conchoide de Nicomède, les quar- liques bicirculaires, etc. ; viennent ensuite des courbes spéciales du sixième ordre ou d'ordre supérieur : la courbe à longue inflexion de Watt, Tastroïde et les courbes qui lui sont parallèles, etc., les anallagmatiques, les conchoïdes, les paraboles des divers ordres, les rosaces, les courbes triangulaires, les développées, les courbes de direction ; enfin l'auteur donne des indications générales sur les courbes algébriques, leurs singularités, leur genre, leur représentation paramétrique. Viennent ensuite les courbes transcendantes, les cycloïdes, les épicycloïdes et les hypocycloïdes, les sinusoïdes, les logarithmiques, les spirales, les tractrices, les courbes de poursuite, les développantes, les caustiques, etc. M. Gomes Teixeira ne se borne pas aux courbes planes : il consacre plusieurs chapitres aux courbes gauches, d'abord aux courbes algé- briques telles que cycliques sphériques, fenêtre de Viviani, courbes tétraédrales, etc., puis aux courbes transcendantes, courbes de Bertrand, courbes à courbure ou à torsion constante, hélices de diverses natures, chaînette sphérique et courbe du pendule sphérique, polhodie et herpolhodie, etc. Le Tome VII se termine par un appendice sur les problèmes célèbres de la Géométrie élémentaire non résolubles par la règle et le compas : dupli- cation du cube, division de l'angle, quadrature du cercle, avec leur histoire, leurs solutions approchées et la démonstration de leur impossibilité. Hermite pensait ( ') que les nombres et les combinaisons de l'analyse ne sont pas le produit de notre esprit, qu'ils existent en dehors de nous et que nous nous bornons à les étudier, de la même manière que les physiciens et les naturalistes étudient les phénomènes du monde dit matériel. Cette doctrine peut être appliquée également aux êtres géomé- triques et particulièrement aux courbes qui ont fait l'objet de tant de recherches, qui ont été étudiées par les savants de toutes les époques et qui ont pris dans la Science une place qui ne leur sera plus enlevée. En dressant un catalogue raisonné de ces courbes, en donnant leur histoire dans un important ouvrage, M. F. Go.>ies Teixeira a rendu à la Science un grand service, que la Commission propose de reconnaître en lui décernant le prix Binoux. (') Bulletin des Sciences mathématiques, 2^ série, t. 30, 1906, p. 8. SÉANCE DU lO DECEMBRE I917. poi) Happait de M. Éihii.e Pic.vud sur le trm'ail de M. Albeut Bordeaux intitulé : « Histoire des Sciences physiques, chimiques et géo- logiques au XIX'' siècle ». Dans un travail manuscrit très étendu, M. Albert Bordeaux, ingénieur- conseil des mines, trace une large esquisse des progrès de la mécanique, de la physique, de la chimie et de la géologie au xix® siècle. C'était là une entreprise audacieuse. Quoique certains jugements de l'auteur puissent prêter à discussion, son exposé des progrès de la science au siècle dernier est très vivant et témoigne d'une vaste érudition dans un domaine extrê- mement étendu. Le travail se termine par une suite de biographies qui seront très utiles. Votre Commission propose de décerner à M. Albert Bordeaux une mention honorable. L'Académie adopte les propositions de la Commission. 3IEDAILLES. MÉDAILLE BERÏHELOT. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Painlevé, Emile Picard ; A. Lacroix, rapporteur.) La médaille Berthelot est décernée à : MM. Marius Picon et Marcel Lastenois, lauréats du prix Montyon des Arts insalubres; M. Gustave Vavon, lauréat du prix Berthelot. f)IO ACADEMIE DES SCIENCES. PIUXGEAEUALX. PRIX FONDE PAR LIFTAT. Grand prix des Sciences physiques. (Commissaires : MM. Edmond Perrier, Roux, Delage, Bouvier, Henneguy, Marchai; Laveran, rapporteur.) L'Académie avait mis au concours la question suivante : Modifications présentées par les trypanosomes dans le corps des insectes. M. ËHii.E KouBAUD, attaché au service de Microbiologie coloniale de l'Institut Pasteur, a publié sur cette question une série de travaux d'un grand intérêt; ses recherches, longues et difficiles, ont été faites en Afrique équatoriale. Le développement des trypanosomes pathogènes chez les tsétsés ou Glossina a lieu, suivant les virus, dans l'intestin de ces mouches, dans les glandes salivaires ou dans la trompe; à M. Roubaud revient le mérite d'avoir signalé ce dernier mode de développement et de l'avoir bien décrit. L'évolution est localisée d'emblée à la trompe ou bien cette localisation ei-t précédée par un stade intestinal. M. Roubaud a bien mis en évidence l'influence des conditions météoro- logiques (humidité, température) sur le développement des trypanosomes chez les glossines. De cette notion découle celle des races géographiques de glossines qui rendent possible ou impossible le développement d'un virus donné, et par suite facilitent ou contrarient l'extension des trypanosomiases que propagent les tsétsés. Amené à comparer le développement des trypanosomes dans les glos- sines avec celui de flagellés banaux chez de nombreuses espèces de mouches, M. Roubaud a fait ressortir les affinités qui existent entre tous ces parasites des insectes, confirmant ainsi les idées émises par bon nombre d'observateurs sur l'origine invertébrée des trypanosomes sanguicoles. Enfin, M. Roubaud a fait connaître l'existence d'un stade d'enkyslement chez des trypanosomes d'insectes non piqueurs. Chez les trypanosomes sanguicoles, ce stade, qui n'existe pas, semble avoir été remplacé par l'ino- culation au vertébré. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 9I I La Commission estimant que ces recherches constituent une importante contribution à l'étude des modifications des Irypanosomes dans le corps des insectes, propose de décerner le Grand prix des Sciences physiques à M. Emile Roubaud. L'Académie adopte la proposition dé la Commission. PRLX ALHUMBERT. (Commissaires : MM. Lippmann, VioUe, Bouty, A. Lacroix, Wallerant, Villard, Branly.) L'Académie avait mis au concours la question suivante : Elude de V action du champ magnétique sur les liquides cristallins. Aucun mémoire n'a été présenté. L'Académie maintient la question au concours et décernera le prix, s'il y a lieu, l'année qui suivra la fin de la guerre. PRIX SERRES. (Commissaires : MM. Edmond Perrier, d'Arsonval, Guignard, Laveran, Bouvier, Daslre, Henneguy, Charles Richet; Delage, rapporteur.) M. Jëax-Ei'gèxe Bataili.ox, doyen de la Faculté des Sciences de Dijon, a reçu, en 1909, le prix Houlevigue, et a été, en 1914; proposé pour le prix Serres qui fut néanmoins attrihué à M. Prenant. En 1916, il a été élu cor- respondant de notre Académie et, à ces diverses occasions, des rapports ont été fournis par M. Paul Marchai et par moi-même sur les titres de M. Bataillon. Le rapport de M. Paul Marchai étant en date de l'année dernière et très soigneusement documenté fournit un exposé des titres de M. Bataillon qui ne le cède en rien à celui qu'on pourrait faire aujourd'hui. Ce ne sont pas les quelques Notes présentées à l'Académie par M. Bataillon depuis cette date qui ont pu changer la situation; et, dans ces circonstances, faire un nouveau rapport serait une superfétation parfaitement inutile. A l'unanimité, la Commission a été d'avis de décerner le prix Serres à M. Bataillon comme récompense pour l'ensemble de ses très remarquables travaux d'Embryogénie expérimentale. 912 ACADÉMIE DES SCIENCES. 11 n'est pas dans les habitudes de décerner des prix aux Correspondants, mais la Commission a jugé qu'une exception pouvait être faite dans les cir- constances actuelles, étant donné surtout que la présente attribution de ce prix est la suite naturelle de la présentation qui avait été faite en iQi/h alors que M. Jeax-Eugèxe Bataillon n'était pas encore Correspondant. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX PETIT D'ORMOY SCIENCES MATHÉMATIQUES PUKES OU APPLIQUÉES. (Commissaires : MM. Boussinesq, Emile Picard, Appell, Painlevé, Humbert, Bigourdan; Jordan, rapporteur.) La Commission propose de décerner le prix à feu Pierre Duhem, membre non résident de l'Académie, professeur à la Faculté des Sciences de Bor- deaux pour l'ensemble de son œuvre et en particulier pour son Ouvrage intitulé : Le Système du monde. Histoire des doctrines cosmologiques de Platon à Copernic. L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRIX PETIT D'ORMOY SCIENCES NATURELLES. (Commissaires : MM. Guignard, Roux, Bouvier, Dastre, Douvillé, Mangin ; Termier, rapporteur.) La Commission du prix Petit d'Ormoy (sciences naturelles) propose, à l'unanimité, de décerner ce prix, en la présente année 191 7, à l'en- semble de l'œuvre scientifique d'HENRv Dufet, mort en 1906 à l'âge de 37 ans, maître de conférences à l'École Normale supérieure et professeur de Phy- sique au lycée Saint-Louis. L'œuvre d'Henry Dufet est considérable ; et malgré la charge très lourde de son double professorat, ce savant perspicace, infiniment conscien- cieux, passé maître dans l'art de mesurer avec précision et d'observer avec discernement les phénomènes physiques, a tenu dans la Science française une des premières places. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. gi'i Comme Mallard et comme VVyroubofl", dont il fut l'ami et qui avaient pour lui la plus haute estime, Dufet consacra à la Cristallographie tout le temps que ses obligations professionnelles lui laissaient. Comme eux, et sur une voie parallèle aux leurs, il s'attacha à l'étude complète des cristaux ; non seulement à l'exacte description de leurs formes géométriques et de leurs diverses propriétés physiques, mais aussi, et surtout, à la recherche des liens qui doivent rattacher les propriétés physiques à la forme exté- rieure. Il fut philosophe on même temps que physicien ; et les phénomènes, qu'il Savait si bien observer et décrire, l'intéressaient d'autant plus qu'ils éclairaient davantage la question fondamentale, encore si mal connue, de la structure cristalline. Il commença par étudier, après Mallard, les propriétés physiques des mélanges isomorphes, et chercha à exprimer par une loi la relation entre les propriétés du mélange et celles des corps constituants. Une fonction linéaire lui parut suffisante pour représenter cette relation ; et la formule très simple qu'il donna, établie sur des expériences précises, a été, depuis lors, confirmée par toute une série de travaux. Il se livra ensuite à l'examen critique et comparatif des deux procédés de détermination des indices de réfraction, la réfraction prismatique et la réllexion totale. Pour les cristaux durs ou les lames de clivage de cristaux tendres, les deux procédés conduisent au même résultat à moins d'une unité de la cinquième décimale ; mais la différence devient très sensible lorsqu'on a affaire à des cristaux tendres soumis au polissage : preuve certaine que, dans ce polissage, les cristaux tendres subissent une défor- mation permanente qui pénètre plus ou moins loin dans leur masse. Entre temps, Dufet s'était mis à étudier et à décrire un très grand nombre de corps nouveaux, préparés par les chimistes, mais jusqu'à lui très mal connus. Ses descriptions, qui sont de véritables modèles de précision, de concision et d'élégance, paraissaient périodiquement, sous le titre Notices cristallo graphiques, au Bulletin de la Société française de Minéralogie. Chaque corps cristallisé y était étudié dans sa forme géométrique et dans ses pro- priétés optiques. Dufet se préparait ainsi à la lâche que devait lui confier, vers 1893, la Société de Physique et qui allait absorber sept années de sa vie laborieuse. Cette lâche consistait dans la publication d'un Recueil des constantes optiques de tous les corps cristallisés. Le Recueil fut publié en 1900; il comprenait trois gros volumes. La somme de travail qu'a exigée la rédaction de cet énorme ouvrage est vraiment prodigieuse. « Non seulement — a dit, de cette œuvre capitale, le meilleur connaisseur qui ait C. R., 191-, 2" Semestre. (T. 16\ N» 24.) I 18 9l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. été appelé à la juger, ^Vyroubort — non seulement toutes les sources dissé- minées dans les publications scientifiques de tous les pays ont été consultées: mais les données fondamentales ont été recalculées, souvent corrigées, toujours appréciées au point de vue de la confiance qu'elles méritent. Pour quelques-unes des plus importantes, comme les indices de la calcite et du quartz, de nouvelles mesures de haute précision ont été faites. On demeure confondu devant cet effort, auquel Dufet ne pouvait consacrer que peu de temps et qui ne l'absorbait cependant pas tout entier, car, pendant ces sept années, il n'a cessé de publier d'importants Mémoires. » Après la publication du Recueil des conslanles optiques, Dufet continua de nous faire connaître les propriétés cristallines de corps nouveaux. En 1901, il décrivit les sulfates de terres rares, néodyme, praséodyme et samarium. La onzième série de ses Notices cristallographiques parut en 190,3. Sa der- nière œuvre, enfin, fut une élude sur la polarisation rotatoire dans certains cristaux biaxes, étude entreprise à la suite de la découverte très impor- tante, faite en igoi par Pocklington, du pouvoir rotatoire dans le sucre de canne clinorhombique et dans le sel de Seignetle orlhoi'hombique. Après avoir perfectionné la méthode d'observation, de façon à pouvoir examiner des lames épaisses, même dans des corps relativement très biréfringents, Dufet reconnut que les observations de Pocklington étaient exactes et que le pouvoir rotatoire existe dans d'autres corps biaxes, comme l'acide tar- trique et le rhamnose. Des corps biaxes hémièdres peuvent être actifs sans que leurs solutions soient actives : tels sont le sulfate de magnésie à sept molécules d'eau et le phosphate sodico-strontique. Le pouvoir rotatoire des biaxes actifs n'est pas le même pour les deux axes ; il arrive même que, lévogyre suivant l'un des axes, un cristal soit, suivant l'autre axe, dextro- gyre. Tels sont les résultats, tout à fait inattendus, des recherches de Dufet, les dernières recherches, hélas ! qu'il ait faites. Ils suffisent à montrer que l'ingénieuse explication proposée par Mallard n'est point générale : elle est sans doute vraie pour le quartz ; elle est eu défaut pour les biaxes actifs et probablement aussi pour la plupart des uniaxes. « Dufet — a dit très justement Wyroubofl' — était un analyste habile, un observateur de premier ordre ; il était doué de cet esprit scientifique qui sait se tenir à égale distance des exagérations du calcul et de l'expé- rience. » Cet homme infiniment modeste, qui, de son vivant, n'a guère connu les honneurs, mérite d'être cité en exemple, pour la noblesse de sa vie, la sûreté de sa méthode scientifique, la grandeur nonpareille de son désin- SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. ()l5 téressement. La Commission demande à l'Académie de lui décerner le prix Petit d'Ormoy, regrettant que cette récompense soit aussi tardive. Puisse ce témoignage de sympathie, d'estime et de reconnaissance, apporter à M-ne Hejiry Dufet, dans le grand chagrin que vient de lui causer la mort glorieuse de son fils devant Tennemi, un peu de réconfort et do con- solation ! L'Académie adopte la proposition de la Commission. PRLX SAINTOUR. (Commissaires: MM. Jordan, Boussinesq, Lippmann, Appell, Bigourdan, Baillaud; Emile Picard, rapporteur.) Depuis les travaux de Riemann et le Mémoire de Darboux sur les fonc- tions discontinues, la notion d'intégrale définie semblait avoir été appro- fondie autant qu'il est possible. M. He.vki Lebesgue, maître de conférences à la Sorbonne, a montré qu'il n'en était rien. L'idée de fonction sommable qu'il a introduite dans la Science est plus générale que celle de fonction intégrable au sens de Riemann, au moins pour les fonctions bornées. Une conséquence de cette notion généralisée de l'intégrale est que toute fonc- tion bornée sommable est la dérivée de son intégrale indéfinie, sauf peut-être pour un ensemble de points de mesure nulle. Ces travaux ont eu de nombreuses applications, et les idées nouvelles ont montré leur fécondité entre les mains de M. Lebesgue et de ceux qui l'ont suivi. La théorie des séi'ies trigonomélriques notamment s'est trouvée renouvelée. Loin de conduire à des complications nouvelles, l'emploi de l'intégration des fonctions sommables apporte d'heureuses simplifications. En même temps que la notion d'intégrale définie, M. Lebesgue appro- fondissait les notions d'aire et de surface, et là encore il obtenait des résul- tats très importants. L'œuvre considérable de M. Lebesgue contient d'autres travaux que ceux auxquels nous venons de faire allusion; mais c'esten visant uniquement ses études sur les p)'incij)es du Calcul in/initésimal, que Votre Commission vous demande à l'unanimité d'attribuer le prix Saintour à M. Hemu Lebesgue. L'Académie adopte la proposition de la Commission. 9l6 ACADÉMIE DES SCIENCES, PRIX HENRI DE PARVILLE. (Commissaires: MM. d'Arsonval, Painlevé, Appell, Armand Gautier, Adolphe Carnot; A. Lacroix, Emile Picard, rapporteurs.) La Commission propose de décerner : Un prix, de la valeur de 2000''', à M. Charles de la Vallée Poussin, professeur à l'Université de Louvain, correspondant de l'Académie, pour son Cours d'analyse infinitésimale et ses Leçons sur les intégrales de Lebesgue, les fonctions d'ensemble et classes de Baiie; Lin prix, de la valeur de icoo'"", à M. D. Bois, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, pour ses nombreux ouvrages consacrés à l'horticulture et à la vulgarisation des produits végétaux des colonies; Un prix, de la valeur de oog*^'', à M. IV. Lallié, pour son ouvrage intitulé : Les moteurs agricoles. Rapport de M. Emile Picakd sur les travaux de M. Charles de la Vallée Poussin. On doit à M. Charles de laVallée Poussin un Cours d' analyse infinitési- male, qui en est à sa troisième édition. Dans cet ouvrage remarquablement rédigé, l'auteur, après avoir traité des parties classiques de l'analyse, conduit sans efforts le lecteur jusqu'aux travaux modernes les plus délicats concernant les intégrales définies et la théorie des ensembles. Plus récem- ment, le savant professeur de l'Université de Louvain a publié des leçons, qui se recommandent par les mêmes qualités, sur les intégrales de Lebesgue, les fonctions d'ensemble et classes de Baire. Il a semblé à votre Commission que ces volumes, œuvre personnelle en même temps que de haute vulga- risation, rentrent éminemment dans les conditions de la fondation de Parville; elle est unanime à vous proposer de donner un prix de 2000^' à M. Charles de la Vallée Pousslv. Rapport de M. A. Lacroix sur les travaux de M. D. Bois. Assistant de culture au Muséum d'Histoire naturelle, ancien professeur à l'Ecole coloniale, secrétaire-rédacteur de la Société nationale d'horti- culture de France depuis la mort de notre confrère Duchartre, M. D. Bois SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 917 a consacré une grande partie de son activité scientifique à populariser les produits végétaux des pays tropicaux et en particulier ceux de nos colonies, à acclimater certains d'entre eux en France pour les faire entrer dans l'alimentation (le crosne par exemple), et aussi à faire connaître au plus grand nombre les notions les plus essentielles de l'horticulture. C'est à cette tendance de son esprit que sont dus les nombreux volumes publiés par M. Bois et dont certains ont eu plusieurs éditions : Nouveaux légumes d'hiver (1889); Atlas des plantes de jardins et d' appartements (trois volumes avec 32o planches exécutées d'après nature, 1890); Les Orchidées (1892): Dictionnaire d^ Horticulture (i 893-1899); Le potager d\in curieux (1889, 1892, puis 189g); Le petit jardin (1888, 1899, puis 1908); Les végétaïux., leur rôle dans la vie quotidienne (1909); Les produits coloniaux (1912), etc. Tous ces Ouvrages présentent le même caractéristique : bonne docu- mentation botanique, jointe au souci de mettre en évidence le côté pra- tique de la question. M. Bois ne fait pas seulement de l'érudition, il décrit surtout ce qu'il a vu, ce qu'il a appris dans sa pratique du Jardin des Plantes de notre Muséum national, où il est entré en 1872 sous le profes- sorat de Decaisne. dans les jardins botaniques de l'Europe qu'il a parcourue dans tous les sens et aussi dans ceux d'Extrême-Orient, de l'Indochine à Java. Cet ensemble de travaux de sérieuse vulgarisation mérite d'être récom- pensé, aussi votre Commission est-elle unanime à vous proposer l'attribu- tion à M. D. Bois d'un prix de Parville de 1000'^^. L'Académie adopte les propositions de la Commission. PRIX LONCHAMPT. (Commissaires : MM. Edmond Perrier, Roux, Laveran, Dastie, Mangin, Charles Richet; Guignard, rapporteur.) Le prix n'est pas décerné. giH ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX HENRY WILDE. (Coniiiiissaires : MM. Grandidier, Lippmann, Guignard, Violle, A. Lacroix, Bigourdan; Emile l'icard, rapporteur.) La Commission propose de décerner : L'n prix, de la valeur de deux mille francs, à M. A. Claude, membi-e adjoint du Bureau des longitudes, pour ses recherches d'astronomie et de physique; Cu prix, de la valeur de deux mille francs, à M. Georges Sagnac, pro- fesseur adjoint à la Eaculté des Sciences, pour un appareil intéressant la défense nationale. L'Académie adopte les propositions de la (Commission. PRLX: GUSTAVE ROUX. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Painlevé, Emile Picard, Appell, Edmond Perrier ; A. Lacroix, rapporteur.) M. Joseph Guyot, préparateur à l'Ecole normale de Fontenay, est un jeune physicien d'avenir; il a publié dans les Comptes re/îrf//.y plusieurs Notes sur des questions d'électricité. Au moment de la guerre, il préparait une thèse dans le laboratoire de notre confrère, M. Bouty. Mobilisé comme sergent, il a été gravement malade à la suite des souflVances endurées pen- dant la retraite deCharleroi et a été versé en 1916 au Laboratoire de chimie de guerre de l'Ecole Normale. H y a rendu des services distingués sur les- quels il n'y a pas lieu d'insister pour l'instant. M. Joseph Guyot remplit les conditions exigées pour l'obtention du prix Gustave Roux. La Commission propose de l'attribuer à ce bon travailleur, oomme encouragement pour l'avenir. L'Académie adopte la proposition de la Commission. SÉANCE DU lo DÉCEMBRE 1917. 919 PRIX THORLET. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Painlevé, Emile l'icard, Appell, Edmond l'errier; A. Lacroix, rapporteur.) r^a Commission propose de décerner le prix à M. Adolphe Richard, répétiteur à l'École centrale des arts cl manufactures, comme témoignage d'estime à ce vieux savant qui continue à travailler activement à l'inven- taire des périodiques scientifiques existant dans les bibliothèques de Paris. L'Académie adopte la proposition de la Commission. F0IVDAT50IVS SPECIALES. FONDATION LANNELONGUE. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Painlevé, Emile Picard, A. Lacroix, P. Appell, Edmond Perrier.) Les arrérages de la fondation sont partagés entre M""'' Cusco et RtcK. PRIX DES GRANDES ECOLES. PRIX LAPLACE ET KIVOT. Eb raison des circonstances actuelles, ces prix, réservés aux premiers élèves sortant de l'École polytechnique, n'ont pu être décernés cette année. gao ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX DE L'ÉCOLE NORMALE. (Commissaires : MM. Lippmann, Appell, Edmond Perrier, Violle, Villard, Puiseux; Emile Picard, rapporteur. j L'attribution de ce prix, réservé à un normalien tué ou blessé au champ d'honneur, est renvoyée après la fin des hostilités. FONDS DE RECHERCHES SCIEi\TIFIQLES. FONDATION TREMONT. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Painlevé, Emile Picard, A. Lacroix, Appell, Edmond Perrier.) Une subvention de la valeur de mille francs est attribuée à M. Charles Frémo\t, chef de travaux pratiques à TÉcole nationale supérieure des mines, pour ses recherches relatives au travail des métaux. FONDATION GEGNER. Commissaires : MM. d'Arsonval, Painlevé, Emile Picard, Appell, h>dmond Perrier; A. Lacroix, rapporteur.) M. Ferdivand Gon.n'ard, ingénieur des arts et manufactures, ancien ingénieur des hospices de Lyon, lauréat de l'Institut, ayant figuré jadis sur une liste de présentation à une place de Correspondant dans la Section de Minéralogie, est connu pour d'intéressantes et patientes recherches de cris- tallographie géométrifjue, ainsi que par ses travaux d'histoire naturelle sur les minéraux de notre Plateau central; il a publié dans les Comptes rendus de nombreuses Notes, puis deux volumes sur la minéralogie du Puy-de- Dôme, du Rhône et de la Loire. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 921 La Commission est unanime pour proposer à l'Académie d'attribuer à M. Ferdi\a\d Gowakd un prix sur la fondation Gegner comme témoi- gnage de haute estime pour une longue vie de travail dont tous les loisirs ont été consacrés au cuite désintéressé de la Science. L'Académie adopte la proposition de la Commission. FONDATION HENRI BECQUERtlL. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Painlevé, A. Lacroix, Emile Picard, Appell, Edmond Perrier; Delage, rapporteur.) La Commission propose de décerner à M. Ber.vard Colli.v, sous-direc- teur de la station zoologique de Cette, mort au champ d'honneur, un prix de la valeur de i5oo'"' sur les arrérages de la fondation Henri Becquerel. Après avoir obtenu à Dijon la licence es lettres, M. Bernard Collin renonça rapidement aux études littéraires qu'il avait entreprises pour se consacrer à la Botanique sous la direction de M. le professeur Flaliault, à la Faculté de Montpellier. Mais finalement il s'orienta vers la Zoologie, pour laquelle se développa en lui un goût très vif, et, sous la direction de son nouveau maître, M. le professeur Duboscq, se lança dans l'étude de la Pro- tistologie, à laquelle il est resté attaché jusqu'à sa mort. Ses recherches ont porté avant tout sur les Tentaculifères et se trouvent presque toutes condensées dans son Étude monographique sur les Acinétiens, qui comprend deux parties. La première partie est relative aux variations et aux facteurs tératogènes. (]hez les Ciliés, l'augmentation des dimensions moyennes s'observe dans les cultures peu prospères, peut-être à cause delà rareté des phénomènes de division, surtout parce qu'alors se produisent des divisions très inégales dont les deux individus sont respectivement la souche d'une race naine et d'une race géante. Chez les Acinètes, Collin a montré que l'accroissement de taille se produit sous la seule influence de la nutrition intensive. La divi- sion étant toujours inégale (bourgeonnement), la jeune larve, dont le cyto- plasme est rajeuni, épuré, a des possibilités évolutives indépendantes de celles du parent : la limite de croissance est individuelle. La suractivité trophique se manifeste non seulement par le volume inusité du corps proto- plasmique, mais aussi par Taccroissement du nombre des suçoirs et des vacuoles excrétrices, ainsi que par le changement de forme consécutif à la C. R., 1917, 2' Semestre. (T. 16:., N' 34.) I I9 g22 ACADEMIE DES SCIENCES. perte plus ou moins complète de l'appareil de fixation. Collin a pu obtenir par surnutrition des animaux méconnaissables, les uns ayant 200 fois le volume d'un très grand exemplaire normal, d'autres ne présentant plus un seul caractère générique ou spécifique, permettant de l'identifier avec le type dont il provient. Jl a montré qu'on pouvait créer expérimentalement des races sans style avec caractères spéciaux héréditairement transmissibles, et incapables de faire retour au type normal. C'est un cas très net de persis- tance héréditaire d'un caractère acquis. La deuxième partie de ses recherches (Morphologie, Physiologie, Systé- matique) a été présentée comme thèse de doctorat (1912). Ses observations ont porté sur 62 formes différentes, dont 19 sont nouvelles. Il traite les questions si largement que son travail est un véritable Traité des Infusoires. Toutce qui concerne la cuticule, l'ectoplasme, l'endoplasme, le noyau, est une mise au point s'appliquant au groupe entier. De même pour toute la question de la fécondation. En ce qui concerne le bourgeonnement, il a établi, contre l'idée classique de la correspondance des axes du parent et de l'embryon, l'orientation per- pendiculaire de la larve et du parent qui la produit, de sorte qu'on ne peut homologuer directement le bourgeonnement d'une Acinète avec la division «gale ou inégale d'un Cilié. « Il est curieux, dit-il, que, pour découvrir l'analogue d'une semblable disposition, il faille laisser de côté tout l'en- semble des Protistes et se reporter au bourgeonnement latéral de certains Cœlentérés (Hydra, Lizzia). » Après avoir trouvé les larves de beaucoup d'espèces, il a été amené à les classer en embryons monaxones typiques et atypiques, et en embryons bilatéraux par inflexion et par compression. En s'appuyant sur ses décou- vertes, en particulier le rudiment buccal, il a établi solidement l'origine des Acinétiens, qui sont de la même souche que les Téritriches, et il a essayé de les classer en séries naturelles correspondant à leur évolution. La connaissance qu'il avait du groupe entier des Infusoires lui a permis d'étudier les Ciliés avec le même esprit généralisaleur. Il a apporté de nou- velles preuves à l'appui de l'origine polyphylétique des Astomes. Il a montré que chez Anoplophrya l'échange des macronucléus, signalés par A. Schneider (de Poitiers), et auquel Maupas ne pouvait croire, est réel, mais n'a point de signification sexuelle, car il est suivi de leur destruction. Pour être condensées en quelques Notes, les recherches de Collin sur les Rhizopodes n'en sont pas moins importantes. C'est à lui qu'est dû ce que l'on sait de l'évolution des Mastigamoebiens. Le cycle décrit par Gold- SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 923 schmidl n'est autre chose qu'une grosse erreur, l'auteur allemand ayant pris pour la Gamétogénèse l'évolution d'une Chytridinée parasite. Chez les Péridiniens, Collin a fait connaître, en décrivant un EUobiop- sidé nouveau, la structure précise de ces êtres problématiques : ils ont des noyaux somatiques et des noyaux reproducteurs avec centrosomes. En collaboration avec son maître, le professeur Duboscq, il a fait con- naître, chez un parasite des Tintinnides, un cas unique de sexualité chez les Péridiniens, avec réduction chromatique précédant la conjugaison. Enfin Collin avait comuiencé l'élude des Schizophytes, dont il a fait con- naître des espèces nouvelles parasites des Batraciens. Bernard Collin était, avant l'ouverture des hostilités, préparateur au titre d'Université, puis il remplat^a Calvet comme chef de travaux, sous- directeur de la station zoologique de Celle, et fut en même temps chargé d'un cours de Protistologie et son enseignement a été très remarquable. Sergent au 21* d'infanterie, après une année de combats dans les tran- chées, il fut tué dans la nuit du 28 au 29 septembre 1915 à Notre-Dame- de-Lorelte, en conduisant sa section à l'assaut des positions allemandes. (^u'il soit permis à l'auteur de ce Rapport de rappeler qu'en présentant à l'Académie la dernière Note de Bernard Collin (mars 1913), il avait cru devoir citer une phrase de la lettre accompagnant cette Note. Le jeune sergent disait : «. (^ue n'étant pas sûr du lendemain, il tenait à commu- niquer à l'Académie le résultat de ses dernières recherches, bien qu'elles fussent encore incomplètes. » Quelques mois après, il tombait frappé. par un projectile allemand. Il laisse en mourant la réputation d'un maître dont les travaux remar- quables font comprendre ce que la Science a perdu par celle fin préma- turée. L'Académie adopte la proposition de la Commission. FONDS BONAPAUTE. (Commissaires : M. le Prince Bonaparte, membre de droit, et MM. d'Ar- sonval, président de l'Académie, Emile Picard, Bouvier, A. Lacroix^ Hamy, Lallemand, A. de Gramonl; Gaston Honnier, ra[)porleur.) La Commission a eu à examiner vingt et une demandes de subventions. Voulant réserver pour l'après-guerre une part importante de l'annuité, et 9^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. ajournant les demandes ayant pour but des achats d'appareils, la Commis- sion vous propose d'accorder : 1° Une somme de 2000'''' à M. Edmond Bordage, chef de travaux pra- tiques à la Faculté des Sciences de Paris, pour la publication de ses recherches histologiques sur les métamorphoses des insectes. Cette demande est appuyée par notre confrère M. Bouvier; 2° Une somme de 2000*"'' à M. Ed. Chauvenet, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Besançon pour la continuation de ses recherches sur lezirconium. Cette demande est appuyée par notre confrère M. llaller; 3° Une somme de 20oo'''' àM. Gustave Dollfus, président de la Société Géologique de France, pour la continuation de ses études de la bordure Ouest du Bassin parisien. Cette demande est appuyée par nos confrères MM. Douvillé et Termier; 4° Une somme de 2000''" à M. Henri Froidevaux, archiviste-bibliothé- caire de la Société de Géographie, somme destinée à la Bibliothèque de la Société de Géographie, pour l'exécution d'un catalogue des périodiques que possède la Société, et qui s'élève à plus de huit cents publications. Cette demande est appuyée par nos confrères M. le Prince Bonaparte, MM. Ed. Perrierel A. Lacroix; 5" Une somme de 2000'''' à M. Emile Gadeceau, correspondant du Muséum d'Histoire naturelle, pour ses études sur les forêts submergées de Belle-Ile-en-Mer. Cette demande est appuyée par nos confrères M. le Prince Bonaparte, MM. Guignard, Gaston Bonnier, Mangin, Costantin et Lecomle ; 6° Une somme de 20oo'''' à M. F. Gagnepain, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, pour l'aider à la publication d'un Dictionnaire étymo- logique des genres botaniques, avec illustrations. Cette demande est appuyée par nos confrères M. le Prince Bonaparte, MM. Guignard, Gaston Bonnier, Mangin, Costantin et Lecomte; 7" Une somme de 2000*^'' à M. L. Jocibin, professeur au Muséum d'Histoire naturelle et à l'Institut océanographique, pour poursuivre à Messine les recherches qu'il a entreprises sur les Céphalopodes abyssaux: cette demande est recommandée par S. A. S. le Prince de Monaco; SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. psS 8° Une somme de 2000''' à M. W. Kiman, professeur à la Faculté des Sciences de Grenoble, destinée à la poursuite de ses études et de ses publi- cations sur les faunes fossiles et la stratigraphie du sud-est de la France. Cette demande est appuyée par nos confrères M. le Prince Bonaparte et M. .4. Lacroix. En résumé, la Commission vous propose l'emploi suivant des sommes mises à la disposition de l'Académie par la générosité de notre confrère le Prince Bonaparte : fr 1. M. Edmond Bordage 2000 2. M. Ed. Chalvrnet 2000 3. M. GlSTAVE DOLLFLS 2 000 V. M. Henri Froidevaux 2000 o. M. Emile Gadeceau 2000 (5 . M . F. Gagnepain 2 000 7. M. L. JouBiN 2000 8. M. W. KiLiAiN , 2000 Soit un total de 16000 A la suite de la distribution de iQiO, il restait un reliquat de idooc*^'. La Commission avait donc à sa disposition une somme de Io5ooo'^ Si nos propositions sont acceptées, il restera en réserve une somme de 89000*^''. L'Académie adopte les propositions de la Commission. FONDATION LOUÏREUIL. (Membres du Conseil : MM. d'Arsonval, Emile Picard, Jordan, Le Chatelier, le Prince Bonaparte; A. Lacroix, rapporteur.) Pour la troisième fois, le Conseil de la Fondation Loutreuil vient faire connaître à l'Académie les subventions qu'il a attribuées sur les fonds disponibles; pour la troisième fois, ses travaux ont été effectués en temps de guerre, enfin les pouvoirs de ceux de ses membres qui sont élus par l'Académie (pour une période triennale) arrivent à expiration. 11 a paru au rapporteur que ces diverses circonstances lui imposaient le devoir de présenteren premier lieu quelques remarques, les unes d'ordre général, les autres déterminées par les circonstances actuelles. Çfl6 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Loutreuil a été très large et en même temps très explicite dans la définition des buts de sa fondation. « Le revenu annuel sera consacré à -encourager, dans les établissements de haute culture scientifique de Paris et de province (autres que les Universités), ainsi que par les savants et chercheurs libres, indépendants de ces étabUssements : le progrès des sciences de toute nature; la création et le développement de l'outillage des laboratoires; le développement des collections, bibliothèques et publications savantes; les recherches et les voyages scientifiques; la création de cours d'enseignement et à permettre de donner des allocations pécuniaires à des savants, attachés ou non à ces établissements et dont les ressources sont souvent inférieures à leur mérite. » Ce n'est certainement pas sans intention que dans celte énumération, « le progrés des sciences de totile nature y> a été placé en première ligne, aussi est-ce avec la certitude d'entrer dans les vues du généreux donateur que le Conseil eût été heureux de pouvoir aider surtout des recherches originales. Il a eu le regret de constater que jusqu'ici les demandes concernant des travaux à exécuter sur un programme bien définf n'ont été présentées qu'en nombre infime. Depuis trois ans, le plus grand nombre des demandes, ont eu pour objet des constitutions ou des perfectionnements d'outillage, plus souvent destinés à l'enseignement qu'à un travail personnel. Les heures tragiques que nous vivons sont sans doute pour quelque chose dans cette disposition regrettable; nous espérons qu'elle s'atténuera dans l'avenir. Nous avons relevé dans plus d'une demande celte impression qu'une subvention accordée à un établissement constituait une sorte de droit pour les établissements similaires à recevoir ultérieurement des subventions d'une valeur au moins équivalente; une demande renferme même l'expres- sion de « compensations dues ». C'est là une erreur qu'il importe de dis- siper. En instituant le comité consultatif et en désignant ceux des établisse- ments publics qui doivent y être représentés d'une façon permanente, M. Loutreuil n'a pas entendu conférer à ces établissements un droit à de périodiques subventions; il a voulu seulement faire bénéficier sa fondation de la compétence de ces grands établissements, leur donner une marque de sa confiance et de son estime et aussi leur assurer des facilités particu- lières pour la défense de leurs intérêts, mais il n'a en aucune façon voulu SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 927 faire de la Caisse de la Fondation Loutreuil le prolonfi;ement de leur budget normal. Le règlement approuvé par l'Académie impose aux bénéficiaires de sub- ventions l'obligation de taire connaître dans le délai d'un an quel emploi ils ont fait des sommes accordées; tous les bénéficiaires, à beaucoup près, n'ont pas rempli ce devoir et parmi ceux qui y ont satisfait, beaucoup se sont contentés de déclarer qu'en raison des circonstances, de l'augmenta- tation du prix des matières premières, de la raréfaction de la main- d'œuvre, les appareils projetés n'ont pu être construits, l'exécution du programme subventionné étant ainsi remis à l'après-guerre. Tout cela se comprend, mais il a paru au Comité consultatif et aussi au Conseil qu'il n'y avait pas lieu de répéter l'expérience et qu'il était opportun de repousser, jusqu'à nouvel ordre, les demandes de subventions comportant l'achat d'appareils, à moins que des garanties spéciales ne soient fournies sur la possibilité de réaliser immédiatement leur construction. Enfin, alors que toute la jeunesse studieuse et un grand nombre de savants d'âge mûr combattent ou travaillent pour la défense nationale, il n'a pas semblé désirable d'engager la totalité des crédits mis à notre disposition en faveur de ceux que leur âge retient loin du front. TJne fois la paix venue, des besoins nouveaux, des besoins considérables, auxquels les finances publiques ne pourront satisfaire, surgiront de toutes parts; il faut dès à présent constituer des réserves pour cet avenir que nous espérons victorieux et prochain. Telles sont les causes pour lesquelles la liste des subventions accordées cette année a été très réduite. I. — Demande des Etablissements désignés par le testament. 1° Muséum, national d'' Histoire naturelle. — 3ooo''' à M. le professeur Louis Roule pour l'achèvement de ses recherches sur les migrations des Salmonidés. L'an dernier, une subvention a été accordée à ce savant pour étudier la migration de ponte et le repeuplement du saumon dans nos rivières de Bretagne. La question est importante au double point de vue de la biologie pure et de la pratique. M. Roule a pu montrer que dans le nord-ouest de la France, contrairement aux opinions anciennes, les migrations reproduc- trices sont de plusieurs types, que les reproducteurs ne pondent habituel- lement qu'une fois, qu'ils sont attirés uniquement vers les eaux contenant f)28 ACADÉMIE DES SCIENCES. un maximum d'oxygène dissous, que la première croissance, en eau douce, dure de un à deux ans et la seconde croissance, en mer, de trois à quatre ans en moyenne. Cette nouvelle subvention permettra à M. Roule d'achever ce travail dans les rivières à saumon du midi de la France et de continuer ses recherches sur les causes de l'absence de ce poisson dans les bassins fluviaux méditerranéens ainsi que de l'échec des tentatives de peuplement qui y ont été faites. 2° Conseil central des Observatoires. — 8000'^'' à 1' Observatoire de Lyo.v, pour l'installation d'une ligne téléphonique. L'Observatoire de Lyon a des besoins de bien des sortes. En particulier, les recherches météorologiques doivent y entrer dans les voies nouvelles ; l'annexion à l'Observatoire de Sainl-Genis-Laval et à celui du parc de la Tête d'Or d'un observatoire de montagne peut donner d'importants résultats; c'est pour relier téléphoniquement avec Saint-Genis la station que M. Jean Mascart, directeur de ces Observatoires, organise au Mont Pilât, que la subvention est accordée. i5oo''' à M. Henry Iîourget, directeur de l'Observatoire de Marseille, pour aider à la publication du Journal des Observateurs. Cette entreprise a non seulement un intérêt astronomique, mais encore un intérêt national, lin dépit des difficultés résultant de la guerre, ce journal progresse, son programme se précise et il n'est pas douteux qu'il ne soit appelé à rendre aux astronomes les plus grands services; il leur en rend déjà. Les circonstances actuelles ne lui permettent pas de se passer d'une subvention : nous avons la certitude que celle que nous lui donnons sera bien employée. 3° École Polytechnique. — looo*^'' à M. le professeur A. Colson pour ses recherches de Chimie physique sur la particule dissoute et le contrôleexpé- rimental des théories relatives aux dissolutions. Cette subvention aies mêmes motifs que celle accordée l'année dernière; elle aidera ce savant à achever ses travaux. 4" École nationale vétérinaire de Lyon. — doog*^'' à cet établissement pour la constitution d'une installation radiologique. Une telle installation estd'une importance primordiale pour le diagnostic des maladies des animaux, aussi bien que pour les recherches anatomiques et physiologiques. Grâce à cette subvention, l'Ecole pourra se procurer SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I9I7. 929 un matériel dont il est privé et que ses ressources normales ne lui permet- traient pas d'obtenir avant longtemps. SSo*^"^ à M. le professeur Ciiaiu.ics Porcher. Cette petite subvention a pour but de compléter celle de BSo*^'' accordée Tannée dernière pour l'acbat d'appareils destinés à des recherches sur le lait; la hausse sur toutes choses l'a rendue nécessaire. 5" Ecole nationale vélèrinaire de Toulouse. — Sooo'^'^ à cet établissement pour l'achat d'un appareil de projection automatique à enregistrement permettant l'utilisation de films cinématographiques. ^j'intérêt de cet appareil au point de vue de l'enseignement est incontes- table, soit pour l'étude du mouvement normal des animaux et pour celle des allures anomales, des boiteries, etc., soit pour des démonstrations d'obstétrique, d'opérations chirurgicales, etc. Toutes les demandes précédentes ont été examinées et transmises avec avis favorable par le Conseil des établissements intéressés qui est le répondant de chacun des bénéficiaires. II . — Demandes des Etablissements appelés au Conseil consultatif par le Président de C Académie. i" Conservatoire des Arts et Métiers. — oooo'^'' à M. le professeur Léok GfiLi.ET pour l'organisation d'un laboratoire de métallographie. L'application des méthodes minéralogiques à l'étude de la structure des métaux et en particulier des aciers n'a pas seulement fourni aux théoriciens des vues nouvelles sur la constitution des alliages métalliques; elle a donné aussi de précieux résultats pratiques. Le microscope est devenu pour les métallurgistes un guide sûr qui n'a pas tardé à prendre une importance capitale dans les usines. 11 est indispensable de vulgariser les méthodes, de les mettre à la disposition du plus grand nombre. C'est dans cette intention que M. Guillet, dont la compétence en cette matière est bien connue, se propose de créer au Conservatoire une installation destinée au public nombreux qui suit son enseignement. M. Guillet est un homme de réalisation qui, malgré les difficultés présentes, exécutera sans retard le programme exposé; c'est sur cette assurance donnée par M. Le Chatelier que la subvention est accordée. C. R., 191-, 2' Semestre. (T. 165. iN* 34.) I20 g3o ACADÉMIE DES SCIENCES. III. Demandes adressées directement. j" looo"' à MM. Charles Alluaud et le D'' R. Jeaxxei., chargés de missions scientifiques. Les naturalistes qui vont au delà des mers faire des explorations scienti- fiques trouvent assez facilement des concours officiels grâce auxquels ils peuvent mènera bien leurs recherches sur le terrain, mais lorsqu'il s'agit de publier le résultat de leurs efforts, ils se heurtent le plus souvent à des difficultés considérables, les administrations qui les ont aidés au départ se désintéressant trop souvent des résultats obtenus. Ils ont donc besoin d'un secours extérieur. MM. Alluaud et .leannel ont exploré les trois grands massifs montagneux de l'Afrique orientale : Kilimandjaro, Kenya, Ru^venzory, ils sont actuel- lement à même de faire connaître la description des nombreux matériaux recueillis par eux. Ils ont commencé la publication de la zoologie qui com- prendra huit volumes, constitués par des fascicules indépendants. Chacun d'eux doit être consacré à un groupe spécial dont l'étude a été confiée aux meilleurs spécialistes. Quarante-trois fascicules ont vu le jour déjà, grâce surtout à une subvention du Fonds Bonaparte. La somme que nous accordons aujourd'hui à MM. Alluaud et Jeannel leur servira à l'impression d'une série de fascicules nouveaux consacrés à l'entomologie. Les membres de la Section de Zoologie ont été unanimes à insister sur l'intérêt que présente cette publication. 2° looo"" à M. Henri Blondel. Depuis plusieurs années, M. Blondel apporte une importante contribu- tion aux déterminations des éléments des orbites des planètes faites à l'Ob- servatoire de Marseille sur l'initiative de MM. L. Fabry et H. Bourget et au calcul de leurs éphémérides. M. Blondel est un travailleur bénévole non rétribué; la subvention, qui a été demandée pour lui par M. Bigourdan, lui servira à l'acquisition d'une machine à calculer et de livres indispen- sables à la continuation de son travail. 3° SoGo'"" à l'Institut d'Hydrologie et de Climatologie. Cet Institut, dont la création date de quelques années, est rattaché pour ordre au Collège de France. La subvention accordée sera employée à la réfection des analyses concernant la chimie et la biologie des eaux miné- SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. qIi raies de France. Ce travail, déjà commencé dans les laboratoires dirigés par MM. Moureu, d'Arsonval, Bordas, a dû être interrompu, la gueire ayant privé Tlnslitut d'Hydrologie des fonds que lui allouaient nos grandes stations thermales. Il importe que cette œuvre se poursuive sans arrêt en vue de l'après-guerre pour que les stations thermales trançaises puissent rendre tous les services que l'on attend d'elles. Celte demande a été défendue par M. d'Arsonval. '\° ^Goo^'' à MM. l\. Ledoux-Lebard et A. Dauvii.lier, pour leurs recherches sur les rayons X. Ces deux savants ont publié dans les Comptes jrndus de V Académie une série de Notes intéressantes sur la physique des rayons X très pénétrants et sur les applications biologiques et médicales de ces rayons. Ces recherches sont le résultat de l'initiative privée, elles demandent, pour être continuées, une instrumentation perfectionnée que la présente subvention, recom- mandée par M. d'Arsonval, permettra d'obtenir. 5° 2000''' à M. A. Paii.lot, directeur de la Station entomologique de Bourgogne, pour l'achat d'un matériel destiné à des recherches bactério- logiques. Depuis 191 2, M. Paillot a abordé l'étude des microbes des insectes, domaine scientifique encore à peine exploré. Les recherches déjà publiées par ce biologiste sur les microbes du hanneton et des chenilles font pres- sentir que la flore microbienne des insectes est d'une extrême richesse et d'une grande complication. Son étude jettera un jour nouveau sur la bio- logie de ces infiniment petits; elle conduira à la spécification des microbes utiles, ceux qui sont parasites d'insectes nuisibles aux plantes cultivées, et aussi les /?«'cro6e5 nuisibles qui vivent en parasites dans les insectes utiles. Après avoir travaillé à l'Institut Pasteur de Paris et à l'Institut bactériolo- gique de Lyon, M. Paillot doit continuer ses études dans la nouvelle station entomologique, récemment organisée à Saint-Genis- Laval près de Lyon; il lui faut créer de toutes pièces l'installation et l'outillage nécessaires. MM. Bouvier et Marchai se sont intéressés à cette demande. G" 1000'' à M. J. DE TiiÉZAC pour des recherches sur le traitement des ulcères variqueux et tuberculeux. M. de Thézac est une figure sympathique, c'est un humanitaire qui a con- sacré sa vie et la totalité de ses ressources à soulager les misères et à mora- 932 ACADÉMIE DES SCIENCES. liser les pêcheurs bretons; il a fondé et il dirige dans ce but onze Abris du Marin en Bretagne ; il a eu roccasion de constater la fréquence des ulcères variqueux et tuberculeux chez ses pensionnaires. Il s'est livré à de patientes recherches pour les atténuer et les guérir; elles l'ont amené à constater que ce résultat peut être obtenu par un traitement héliothérapique à l'aide de lentilles très larges et à très long foyer. Faute de ressources, il a dû jusqu'ici opérer avec un matériel de fortune; M. ^ ves Delage, qui a vu M. de Thézac à l'oïuvre, a pu apprécier la valeur du traitement, effectué en grande partie avec des appareils qu'il lui a prêtés. Notre confrère a chaudement recommandé cette demande qui a été accueillie avec sympathie. 7° 3ooo''' à MM. Albert Portevix, ingénieur des Arts et Manufactures, chef de travaux à l'École centrale, etMAncEi.GARvix, ancien élève de l'Ecole polytechnique, adjoint au chef des tiavaux pratiques de Mécanique de cet établissement, pour des recherches sur le choc des corps. L'objet de ces recherches sera l'étude expérimenlale des phénemènes qui se produisent dans le choc des corps solides : déformations permanentes au point de choc ; mouvements vibratoires dont l'énergie ne peut pas être récu- pérée sous forme de mouvements du centre de gravité; éventuellement dégradation d'énergie accompagnant tout transport d'énergie d'un point à un autre d'un même corps. Ces études visent une application pratique très importante concernant la mesure de la dureté des aciers par la perte de force vive qui se produit dans leur choc par une pointe de diamant. MM. Portevin et Garvin sont de jeunes ingénieurs qui se sont fait connaître déjà par des recherches originales ; ils ne rencontreront aucune difficulté pour trouver le local nécessaire à leurs recherches, mais il leur faudra y installer les appareils indispensables. M. Le Chatelier se porte leur garant. Les subventions accordées s'élèvent à la somme de 47800'^''; nous en don- nons la récapitulation dans le Tableau suivant: SÉANCE DU io DÉCEMBRE 1917. I" ICtablissemenls désignif par !e leslament Loutreuil. fr Muséum national d'Histoire naturelle MM. Roule 3ooo Observatoire de Lyon 8000 Observatoire de Marseille Bourgel 1 5oo Ecole Polytechnique Colson 1 000 Ecole vétérinaire de Lyon 3ooo » Porcher 35o Ecole vétérinaire de Toulouse 5ooo î° Étabh'ssements admis par le Président. Conservatoire des Arts et Métiers M. Guillet 5ooo 3" Demandes directes. MM. Alluaud et Jeannel 5ooo Blondel i 000 Institut d'Hydrologie et de Climatologie .5ooo Ledoux-Lebard et Dauvillier 2000 Paiilot 2000 de Thézac i 000 Porlevin et Garvin 3 000 Total 47830 933 934 ACADÉMIE DES SCIENCES. PROGRAMME DES FONDATIONS (') POIR LES ANNÉES 1919. 1920, 1921, 1922... ('). Nota. — Les parties du texte ci-dessous qui sont imprimées en italiques sont extraites littéralement des actes orii;inaux. MATHEMATIQUES. PRIX PONCELET (2000 fr.) 1868 (3). Prix annuel destiné à récompenser l'auteur, fronçais ou étranger, du travail le plus utile pour le progrès des mathématiques pures ou appli- quées. Le lauréatreçoit, en outre du montant du prix, un exemplaire des œuvres complètes du général Poncelet. L'Académie décerne ce prix alternativement sur le rapport de la com- mission des prix de mathématiques — il en sera ainsi en 1920 — et sur celui de la commission des prix de mécanique — il en sera ainsi en 1919. (') Pour plus ample informé, consulter : Les fondations de pria à l'Académie des Sciences (1714-1880), par Ernest Maindron; l'aris, Gautliier-\ illars, 1881; el Les fondations de f Académie des Sciences (iSSi-igiô), par Pierre Gauja; Paris, Gaulhier-Villars, 1917. (■') Les concours de 1918 étant clos le 3i décembre 1917, la liste des prix proposés pour 191 8, publiée dans le précédent programme, n'est pas reproduite. (') La date ainsi indiquée pour chaque fondation est celle de l'acte initial : testa- ment, donation, etc. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. qSS PRIX FRANCŒUR(iooofr.) 1S82. Prix annuel de mille francs, qui sera décerné^ par l Académie des Sciences, à V auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des sciences mathé- matiques pures ou appliquées. Le laurèatisera choisi de préférence parmi déjeunes savants dont la situation n'est pas ericore assurée, ou parmi des géomètres dont la vie, consacrée à la science, n aurait pas suffisamment assuré le repos et l'aisance de leur existence. MECANIQUE. PRIX MONTYON (700 fr.) .819. Prix annuel en faveur de celui qui s'en sera rendu le plus digne en inven- tant ou en perfectionnant des instruments utiles au pro grés de F agriculture, des arts mécaniques et des sciences pratiques et spéculatives. PRIX FOURNEYRON (1000 fr.) 1867. Prix biennal de mécanique appliquée. Queslion posée pour 191 7 et reportée à 1920 : Etude théorique et expérimentale de la question des turbines à combustion ou à explosion. 936 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX PONCELET (2000 fr.) 1868. Prix annuel destiné à récompenser fauteur, français ou étranger^ du travail le plus utile pour le progrès des mat hèmatiijues pures ou appliquées. Le lauréat reçoit, en outre du montant du prix, un exemplaire des œuvres complètes du général Poncelet. L'Académie décerne ce prix alternativement sur le rapport de la com- mission des prix de mathématiques — il en sera ainsi en 1920 — et sur celui de la commission des prix de mécanique — il en sera ainsi en 1919. PRIX BOILEAU (i3oo fr.) 1882. Prix triennal à décerner, s'il y a lieu, en 192 1, pour des recherches con- cernant les mouvements des fluides^ recherches n'ayant pas encore étéVobjet d'un prix, et qui seront jugées suffisantes pour contribuer au progrès de V hydraulique ; les recherches, si elles sont théoriques, devront avoir été vérifiées par des résultats d'expérience ou d'observation. PRIX HENRI DE PARVILLE (i5oo fr.) ..89.. Prix annuel alternatif, destiné à récompenser des travaux originaux de physique ou de mécanique. Le prix sera attribué, en 1920, à des travaux de mécanique et, en 1919, à des travaux originaux de physique. PRIX PIERSON-PERRIN (5ooo fr.) 1898. Prix décerné, chaque deux ans, au Français qui aura fait la plus belle découverte physique, telle par exemple que la direction des ballons. II est attribué alternativement sur la proposition de la commission des prix de mécanique — il en sera ainsi en, 1921 — et sur la proposition de la commission des prix de physique — il en sera ainsi en 1919. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. 937 ASTRONOMIE. PRIX LALANDE(54ofr.) i8o2. Prix annuel, qui consiste en une médaille d'or ou la valeur de cette médaille, à donner à la personne qui, en France ou ailleurs {les seuls membres résidents de V Institut exceptés), aura fait F observation la plus intéressante ou le mémoire le plus utile au progrès de V astronomie. Dans le cas où il n'aurait été ni fait aucune observation assez remarquable, ni présenté aucun mémoire assez important pour mériter le prix, celui-ci pourra être donné , comme encouragement, à quelque élève qui aura fait preuve de zèle pour l'astronomie. PRIX DAMOISEAU (2000 fr.) i863. Prix triennal sur question posée. Question proposée pour 1920 : Perfectionner en quelques points importants les travaux de Poincaré et de M. Liapounoff sur les figures d'équilibre relatif d'une masse fluide en rotation, soumise à F attraction newtonienne. V Académie appelle particulièrement l'attention sur la question de la sta- bilité et l'étude des oscillations infiniment petites autour d'une figure stable. PRIX BENJAMIN VALZ(46ofr.) 1874. Prix annuel destiné à récompenser des ti-avaux sur l'astronomie, conformé- ment au prix Lalande. PRIX JANSSEN (Médaille d'or) 1886. Prix biennal, à décerner, s'il y a lieu, en 1920, à la personne qui, en France ou à l'étranger (/e? m^mbrjs d", l'Institut exceptés), sera V auteur C. R.. n)i7, r Semestre. (T. 16ô, N" 24.) 121 938 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'un travail ou d'une découverte faisant faire un progrès direct à l'astro- nomie physique. PRIX PIERRE GUZMAN (looooofr.) .889. Ce prix sera donné, sans exclusion de nationalité, à celui qui trouvera le moyen de communiquer avec un astre, c est-à-dire faire un signe à un astre et recevoir réponse à ce signe. — .fexclus, a spécifié la fondatrice, la planète Mars, qui parait suffisamment connue. Tant que la solution demandée ne sera pas obtenue, les intérêts seront cumulés pendant cinq années et formeront un prix décerné à un savant , français ou étranger, qui aura fait faire un progrés réel et sérieux, soit dans la connaissance intime des planètes de notre système solaire, soit dans les relations des planètes de ce système avec la Terre, au moyen d'instru/nents de physique ou d'optique plus perfectionnés, ou partout autre mode d'inspection ou d'investigation. — Ce prix quinquennal sera décerné, s'il y a lieu, en 1920. PRIX (;. DE PONTÉCOULANT (700 fr.) 1901. Prix biennal destiné à encourager les recherches de mécanique céleste. Il sera décerné, s'il y a lieu, en 1919. GEO(;iivi»niE. PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU (1000 fr.) 1872. Prix biennal à décerner, s'il y a lieu, en 1920, au royageur français ou au savant qui, l'un ou P autre, aura rendu le plus de services à la t'rance ou à la science. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I9I7. tjBg PRIXGAY(i5oofr.) 1873. Priv annuel de géographie physique, décertu' confonnènientaii prof^ranune donné par la commission nonunée à cel effet . Question posée pour 1919 : Étude sur la géographie physique de V Afrique du Nord et principalement de la Mauritanie. Question posée pour 1920 : Distribution géographique des plantes des pays chauds présentant une utilité pratique. FONDATION TCHIHATCHEF (3ooo fr.) 1893. Fondation dont les arrérages sont destinés à offrir annuellement une récompense ou une assistance aux naturalistes de toute nationalité qui se seront le plus distingués dans l' exploration du continent asiatique ou des des linut'rophes, notamment des régions les moins connues, et, en conséquence, à l'exclusion des contrées suivantes : Indes britanniques, Sibérie proprement dite, Asie Mineure et Syrie, régions déjà plus ou moins explorées. Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque des sciences naturelles, physiques ou mathématiques; seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles que : archéologie, histoire, ethnographie, philologie, etc. Il est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés devront cire le fruit d'observations faites sur les lieux nv-mes, et non des ivuvres de simple érudition. PRIX BINOU\(2ooofr.) ,889. Prix biennal à décerner, s'il y a lieu, en 1920, et destiné à récompenser l'auteur de travaux sur la fiéograpliie ou la navigation. 94o ACADÉMIE DES SCIENCES. NAVIGATION. PRIX DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS I>E NATURE A ACCROITRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. l834. Prix annuel, décerné par l'Académie et inscrit au budget de la Marine. PRIX PLUMEY (4ooo fr.) 1859. Prix annuel, destiné à récompenser rameur du perfeclionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribué aux progrès de la navigation à vapeur. PHYSIQUE. PRIX L. LA GAZE (loooofr.) i865. • Prix biennal à décerner, s'il y a lieu, en 1920, pour le meilleur travail sut la physique. Les étrangers pourront concourir. La somme ne sera pas parta- geable et sera donnée en totalité à r auteur qui en aura été jugé digne. PRIX KASTNER-BOURSAULT (2000 fr.) 1880. Chaque année, un prix Kaslner-Boursaull est décerné par l'une des Académies française, des Beaux-Arts et des Sciences, à tour de rôle. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 94 1 h' Académie des Sciences décernera le prix, en 1919, à V auteur du meil- leur travail sur les applications diverses de l'électricité dans les arts, l'industrie et le commerce ; elle a la liberté de mettre d'autres sujets au concours pour ce prix, mais la donatrice a formé le vœu qu'elle le consacre plus particulière- ment à des ouvrages sur l'électricité. PRIX GASTON PLANTÉ (3ooofr.) 1889. Prix décerné tous les deux ans — il le sera, s'il y a lieu, en 1919 — à fauteur français d' une découverte , d^une invention ou d'un travail important dans le domaine de l'électricité. PRIX HÉBERT (looo fr.) 1891. Pria: annuel, destiné à récompenser Fauteur du meilleur traité ou de la plus utde découverte pour la vulgarisation et Remploi pratique de C électricité. PRIX HENRI DE PARVILLE (iSoofr.) .891. Prix annuel alternatif, destiné à récompenser des travaux originaux de physique ou de mécanique. Le prix sera attribué, en 1919, à des travaux originaux de physique et, en 1920, à des travaux originaux de mécanique. PRIX HUGHES (25oofr.) 1898. Prix annuel destiné à récompenser l'auteur d'une découverte originale dans les sciences physiques, spécialement P électricité et le magnétisme ou leurs applications. 942 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX PI?:RS0N-PERRIN (5ooo fr.) 1898. Prix décerné, chaque deux ans, au Français qui aura fait la plus belle découverte physique, telle, par exemple, que la direction des ballons. Il est attribué alternativement, sur la proposition de la commission des prix de mécanique — il en sera ainsi en 1921 — et sur la proposition de la commission des prix de physique — il en sera ainsi en 1919. FONDATION DANTON (i5oo fr.) 1903. Le revenu accumulé de cette fondation est utilisé tous les cinq ans — il le sera, s'il y a lieu, en 1928 — à encourager les recherches relatives aux phénomènes radiants. PRIX VICTOR RAULIN (i5oo fr.) 1905. Ce prix annuel alternatif est spécialement destiné à des Français et a pour but de faciliter la publication de travaux relatifs aux sciences naturelles sui- vantes : 1° géologie et paléontologie (tousjes deux ans); 2" minéralogie et pétrographie (tous les quatre ans); 3° météorologie et physique du globe (tous les quatre ans). L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, en 1922, à des travaux de météorologie et physique du globe. // sera attribué au travail, manuscrit ou imprimé depuis V attribution du prix à un travail sur la même branche, qui sera jugé le plus digne, et ne sera délivré à V attributaire qu'après la remise par lui à l' Académie d^un exem- plaire imprimé (textes et planches); si le travail primé était manuscrit au moment de r attribution du prix, l'édition portera dans son titre la ment /on : « Académie des Sciences. — Prix Victor Raulin. » FONDATION CLÉMENT FÉLIX (25oo fr.) "9'7- Les arrérages de cette fondation seront donnés, chaque année, par F Aca- démie, s'il Y a lieu, sans pouvoir être partagés, à un savant français s'adon- SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I9I7. 94'^ nant à V étude de l électricité et ayant déjà fourni des preuves de sa valeur en vue de lui faciliter la continuation de ses recherches concernant principalement les applications de l'électricité. CHIMII^. PRIX MONTYON DES ARTS INSALUBRES .8,9. Un pri\ de aSoo fr. el une menlion de i5oo fr. Prix annuel à celui qui découvrira les moyens de rendre queUpie art méca- nique moins malsain . PRIX JECKER (loooofr.) i85i. Prix annuel debliiic à récompenser Cauleur de l'ouvrage le plus utile sur la chimie organique, ou, à défaut, l'auteur des travaux les plus propres à liàter les progrès de la chimie organique. PRIX L. LA GAZE (loooofr.) i865. Prix biennal à décerner, s'il y a lieu, en 1920, pour le meilleur travail sur la chimie. Les étrangers pourront concourir. La somme ne sera pas partageable et sera donnée en totalité à V auteur qui en aura été jugé digne. FONDATION CAHOURS (3ooo fr.) 1886. Le revenu de cette fondation est distribué, chaque année, à titre d^encou- ragement, à des jeunes gens qui se sont déjà fait connaître par quelques tra- vaux intéressants et, plus particulièrement . jxtr des recherches de chimie. 944 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX BERTHELOT (5oofr.) 1906. Prix décerné lous les quatre ans — il le sera, s'il y a lieu, en 1921 à des recherches de synthèse chimique. PRIX HOUZEAU (700 fr.) igo-'i. Prix annuel institué en faveur d'un jeune chimiste méritant. MINERALOGIE ET GEOLOGIE. PRIX GUVIER (iSoofr.) 1889. Prix annuel, accordé à fouvrage te plus remarquable en histoire naturelle soit sur le règne animal, soit sur la géologie. L'Académie le décerne, deux années consécutives sur le rapport de la commission des prix d'anatomie et zoologie — il en sera ainsi en 1919 et 1920 — et la troisième année sur le rapport de la commission des prix de minéralogie et géologie — il en sera ainsi en 1921. PRIX DELESSE (i4oofr.) i883. Prix à décerner tous les deux uns — il le sera, s'il y a lieu, en 1919 — à Fauteur français ou étranger d'un travail concernant les sciences géolo- giques ou, à défaut^ d'un travail concernant les-sciences minéralo giques . Il pourra être partagé entre plusieurs savants. S'il n y avait pas lieu de décerner le prix, V Académie pourrait en employer la valeur en encouragements pour des travaux concernant également les sciences géologiques ou, à défaut, les sciences minéralo giques. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. 945 PRIX FONTANNES (2000 fr.) i883. Prix triennal à décerner, s'il y a lieu, en 1920, à rauteur de la meilleure publication paléontologique . PRIX VICTOR RAULIN (iSoofr.) 1905. Ce prix annuel alternatif est spécialement destiné à des Français et a pour but de faciliter la publication do travaux relatifs aux sciences naturelles sui- vantes : 1° géologie et paléontologie (tous les deux ans); 2° minéralogie et pétrographie (tous les quatre ans); 3" météorologie et physique du globe (tous les quatre ans). L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, en 1920, à des travaux de minéralogie et de pétrographie et, en 1921, à des travaux de géologie et paléontologie. // sera attribué au travail, manuscrit ou imprimé depuis V attribution du prix à un travail sur la même branche, qui sera jugé le plus digne, et ne sera délivré à l'attributaire qu'après la remise par lui à l'Académie d'un exem- plaire imprimé (textes et planches); si le travail primé était manuscrit au moment de V attribution du prix, l'édition portera, dans son titre, la mention : a Académie des Sciences. — Prix Victor Raulin. » PRIX JOSEPH LARRÉ (1000 fr.) 1908. Prix biennal, à décerner, s'il y a lieu, en 1919, fondé conjointement par la Société des Aciéries de Longwy et par la Société anonyme métallur- gique de Gorcy, et destiné à récompenser les auteurs de travaux géologiques ou de recherches ayant efficacement contribué à mettre en valeur les richesses minières de la France, de ses colonies et de ses protectorats, ou, à défaut de titulaire pour P objet indiqué, à récompenser l'auteur de tout travail fait dans l'intérêt général. C. R., 1917, 2- Stm»stre. (J. 16i, N* 24.) 123 946 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX JAMES HALL (700 fi.) ■1911. Prix quinquennal à décerner, s'il y a lieu, en 1922, destiné à récompenser la meilleure thèse doctorale de géologie passée au cours de cette période de cinq ans. BOTANIQUE. PRIX DESMAZIERES (1600 fr.) i855. Prix annuel accordée l' auteur français ou étranger du meilleur ou duplus utile écrit, publié dans Vannée précédente, sur tout ou partie de la cryplo- gamie. PRIX MONTAGNE (iSoofr.) 1862. L'Académie décerne, chaque année, s'il y a lieu, un prix de i5oo fr. ou deux prix, l'un de 1000 fr. et l'autre de joo fr., à V auteur ou aux auteurs de découvertes ou de travaux importants sur les végétaux cellulaires . PRIX JEAN THORE (200 fr.) i863. Prix à décerner, chaque année, au nom de Jean Thore, médecin et botaniste, à l'auteur du meilleur mémoire sur les algues fluviatiles ou marines d'Europe, ou sur les mousses, ou sur les lichens, ou sur les champignons d'Europe, ou sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce des insectes d'Europe. Il est attribué alternativement sur le rapport de la commission des prix de botanique — il en sera ainsi en 1919 — et sur celui de la commission des prix d'anatomie et zoologie — il en sera ainsi en 191H. SÉANCE DU lo DÉCEMBRE I9I7. 9^7 PRIX DE LA FONS MÉLICOCQ (900 fr.) 1864. Prix à décerner lous les trois ans — il le sera, s'il y a lieu, en 1919 — au meilleur ouvrage de botanique sur le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais,, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. PRIX DE COINGY (900 fr.) 190.3. Prix annuel donné à l auteur d un ouvrage de plianérogamie, écrit en lalin ou en français . PRIX JEAN DE RUEZ DE LAVISON (5oo fr.) Prix à distribuer tous les deux ans — il le sera, s'il y a lieu, en 1919 — et destiné à récompenser des travaux de physiologie végétale. Le prix ne poun-a être partagé ; il devra, autant que possible, être décerné au cours des années impaires et ne pouira être attribué qu'à un Français. ECONOMIE RURALE. PRIX RIGOT DE MOROGUES (2000 fr.) i834. Prix décennal à décerner, s'il y a lieu, en 1923, et réservé à l'auteur de Vouvrage qui aura fait faire le plus de progrés à l'agriculture en France. 948 ACADÉMIE DES SCIENCES. AIVATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX CUVIER (i5oo fr.) 1839. Prix annuel, accordé à l'ouvrage le plus remarquable en histoire naturelle, soit sur te règne animal, soit sur la géologie. L'Académie le décerne, deux années consécutives sur le rapport de la commission des prix d'anatomie et zoologie — il en sera ainsi en 1919 et 1920 — et la troisième année sur le rapport de la commission des prix de géologie — il en sera ainsi en 192 1. PRIX DA GAMA MACHADO (1200 fr.) i852. Prix triennal, à décerner, s'il y a lieu, en 1921, et destiné à récompenser les meilleurs mémoires écrits sw la coloration des robes des animcaix, inclusive- ment l'homme, et sur la semence dans le régne animal. FONDATION SA VIGNY (iSoofr.) i856. Le revenu de cette fondation doit être employé à aider les jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subventions du gouvernement et qui s'occu- peront plus spécialement des animaux sans vertèbres de l' Egypte et de la Syrie, qui voudraient publier leur ouvrage et se ù-ouve?-aien! , en quelque sorte, les con- tinuateurs des recherches faites par M. Jules-César Savigny sur ces contrées. PRIX JEAN THORE(2oofr.) i863. Prix à décerner, chaque année, au nom de Jean Thore, médecin et botaniste, à l'auteur du meilleur mémoire sur h-s (dgiics /(uviatiles ou marines d'Europe. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 949 OU sur les mousses, ou sur les lichens, ou sur les champignons d'Europe, ou sur les mœurs ou Vanatomie d'une espèce des insectes d'Europe. Il est attribué alternativement sur le rapport de la commission des prix de botanique — il en sera ainsi en 1919 — et sur celui de la commission des prix d'anatomie et zoologie — il en sera ainsi en 1920. MEDECirVE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON 18.9. Trois prix de 25oo fr. Trois mentions honorables de i5oo fr. Citations. Prix annuels en faveur de qui aura trouvé dans Vannée un moyen de perfec- tionnement de la science médicale ou de l art chirurgical. PRIX BARBIER (2000 fr.) i832. Prix annuel pour celui qui fera une découverte précieuse pour la science chirurgicale, médicale, pharmaceutique et dans la botanique ayant rapport à l'art de guérir. PRIX BRÉANT (looooofr.) 1849. Prix de cent mille francs à celui qui aura trouvé le moyen de guérir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes de ce terrible fléau . Jusqu'à ce que ce prix (100 000 fr.) soit gagné, l'intérêt sera donné en prix à la personne qui aura fait avancer la science sur la question du choléra ou de loule autre maladie épidémique . Ce prix annuel, formé des intérêts du capital, pourra être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicalement les dartres ou ce qui les occasionne. g5o ACADÉMIE UES SCIENCES. PRIX GODARD (looofr.) 1862. Prix qui, chaque année, sera donné au meilleur mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. PRIX CHAUSSIER (loooofr.) i863. Prix à décerner tous les quatre ans — il le sera, s'il y a lieu, en 1919 — pour le meilleur h\Te ou mémoire qui aura paru pendant ce temps et fait avancer la médecine, soit sur la médecine légale, soit sur la médecine pratique. PRIX MÈGE (loooofr.) 1869. Prix unique à donner à l auteur qui aura continué et complété V essai du docteur Mège sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrés de la méde- cine, depuis la plus haute antiquité jusqu'à nos Jours. V Académie des Sciences pourra disposer en encouragement des intérêts de la somme, jusquà ce qiî elle pense devoir décerner le prix, PRIX DUSGATE (2600 fr.) 1872. Prix quinquennal à délivrer, s'il y a lieu, en 1920, à l'auteur du meilleur ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort, et sur les moyens de prévenir les inhumations précipitées. PRIX BELLION (i4oofr.) 1881. Prix annuels à décerner aux savants qui auront écrit des ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l atmlioration de V espèce humaine. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. gSl PRIX DU BARON LARREY (ySo fr.) 1896. Prix annuel décerné à un médecin nu à un chirurgien des armées de terre ou de mer pour le meilleur ouvrage, présenté à r Académie au cours de l'année, et traitant un sujet de médecine, de chirurgie ou d'hygiène militaire. PRIX ARGUT (1200 fr.) 1902. Prix biennal à décerner, s'il y a lieu, en 1919, au savant qui aura fait une découverte permettant de guérir, par la médecine, une maladie ne pouvant, jusqu'alors, être traitée que par la chirurgie et agixmdissanl ainsi le domaine de la médecine. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON (700 fr.) 1818. Prix annuel joow/- l'ouvrage le plus utile sur la physiologie expérimentale. PRIX LALLEMAND (1800 fr.) i852. Prix annuel destiné à récompenser ou encourager des travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots. PRIX L. LA GAZE (loooofr.) i865. Prix biennal, à décerner, s'il y a lieu, en 1920, à l'auteur de l'ouvrage qui aura le plus contribué aux progrès de la physiologie. Les étrangers pourront concourir. Le prix ne sera pas partageable entre plusieurs. 952 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX POURAT (.000 fr.) 1876. Prix annuel sur une question de pliysiologie à l'ordre du jour, laquelle question sera proposée soit par le Président, soit par un membre de la section de physiologie. A partir de 19 19, le prix ne sera pas décerné tant que le revenu de la fondation ne sera pas suffisant pour porter la valeur du prix à 2000 fr., conformément au désir exprimé par le fondateur. PRIX MARTIN-DAMOURETTE (1400 fr.) i883. Prix biennal de physiologie thérapeutique. Il sera décerné, s'il y a lieu, en 1920. PRIX PHILIPEAUX (900 fr.) 1888. Prix annuel de physiologie expérimentale. PRIX FANNY EMDEN (3ooo fr.) 1910. Prix biennal, à décerner, s'il y a lieu, en 1919, et destiné, par sa fonda- trice, M""" Juliette de Reinach, à récompenser le meilleur travail traitant de rhypnotisme. de la suggestion et en général des actions physiologiques qui pourraient être exercées à distance sur Forganisme animal. SÉANCE DU H) DÉCEMBRE 1917. 953 STATISTIQUE. PRIX MONTYON 1817. Un prix de 1000 fr. Deux mentions de 5oo fr. Prix annuel destiné aux rechcrc/ies statisliques de toute nature. HISTOIKE ET PHILOSOPHIE DES SCIEi\CES. PRIX BINOUX (2000 fr.) 1889. Prix annuel destiné à récompenser l'auteur de travaux sur l'histoire et a philosophie des sciences. MEDAILLES. MÉDAILLE AKAGO ,887. (^.ette médaille est décernée par l'Académie chaque fois qu'une découverte, un travail ou un service rendu à la science lui parait digne de ce témoignage de haute estime. G. R., 1417, i' Semestre (T. 165, N' 24.) '23 g.'),'» ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉDAILLE LAVOISIER 1900, Cette médaille est décernée par rAcadéinie tout entière, comme cela a lieu pour la médaille Arago, aux époques que son Bureau juge opportunes, aux savants qui ont rendu à la chimie des services éminents, sans distinction de nationalité. MÉDAILLE BERTHELOT 1902. Chaque année, sur la proposition de son Bureau, l'Académie décerne un certain nombre de médailles Berlhelot aux savants qui ont obtenu, cette année-là, des prix de chimie; à chatpie médaille est joint un exemplaire de l'ouvrage intitulé : La Synthèse chimù/ue. PRIX GEIVEUAUX. PIUX FONDE PAR L'ETAT i 3oo() fr.j 1795. Prix annuel, institué par la Convention nationale (loi du 3 brumaire an IV sur l'organisation de l'Instruction publique) et inscrit au budget de l'État. L'Académie le décerne au concours sur des questions choieies par elle d'a))i'ès les propositions d'une commission prise alternativement dans la division des Sciences mathématiques (le prix j»orte alors le nom de Grand l'Kix DES ScMiNCES MATHÉMATIQUES) et dans la divisiou des Sciences physiques (le prix porte alors le nom de Grand prix des Sciences physiques). SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. pSS 1° Grand prix dks Sciences mathk.matiqces. Question posée pour 1920 : Perfection îier la ihènrie des foiiclio/ts d' une rarlahlc (jui sont susceptibles (le représentations par des séries Irigononu'tricpu's de plusieurs ara;uments fonctions linéaires de cette variable. 2" Grand prix des Sciences physiques. Question posée pour 1919 : Recherches sur les migrations géographiques et bathymètriques des poissons et sur les conditions qui les régissent . PniX Ar.HUMlBEPvT (1000 fr.) Prix quinquennal, fondé pour les progrès des sciences et décerné à des mémoires sur des questions particulières propres à compléter l'ensemble de nos connaissances. Ces questions sont choisies par l'Académie alternativement dans le ressort de la division des Sciences matliématiques — il en sera ainsi pour 1927 — et dans celui de la division des Sciences physiques — il en sera ainsi pour 1922. Question posée pour 191 7 et renvoyée à l'année qui suivra la fin de la guerre : Elude de l'action du champ magnétique S'ir les liquides cristallins. PRIX BORDIN (3ooo fr.) i835. Prix annuel sur questions posées. Les sujets mis au concours auront toujours pour but Vintèrél public, le bien de V humanité, les progrès de la science et V honneur national. Ils sont choisis par l'Académie sur la proposition de commissions prises alternativement parmi les membres de la division des Sciences mathématiques — il en est ainsi pour 1919 — et parmi ceux de la division des Sciences physiques — il en est ainsi pour 1920, 956 ACADÉMIE DES SCIENCES. Question posée pour 1919 : Dans la théorie des intégrales de différentielles totales de troisième espèce et des intégrales doubles relatives à une fonction algébrique de deux imriables indépendantes , on a démontré l'existence de certains nombres entiers, dont la valeur est difficile à obtenir el peut dépendre de la nature arithmétique des coefficients de V équation de la surface correspondant à la fonction. L^ Académie demande une étude approfondie de ces nombres dans des cas particuliers étendus. Question posée pour 1920 : Étude des brèches sédimentaires . PRIX SERRES (7500 fr.) 1868. Prix triennal à décerner, s'il y a lieu, en 1920, sur V embryologie générale appliquée autant que possible à la physiologie et à la médecine. PRIX THEURLOT 1868. Fondation constituée par un capital de cinquante mille francs., dont le revenu capitalisé sera attribué, au bout d'une période qui ne pourra jamais être moindre de vingt-cinq ans, à celui des constructeurs d'instruments de précision qui aura rendu à la science et aux savants les plus grands services par l'ingéniosité de ses inventions . La première période de vingt-cinq ans se terminera en 1929. PRIX VAILLANT 1872. Le maréchal Vaillant, au moyen du le^s qu'il a fait à l'Académie, a \o\\\\x fonder un prix qui sera accordé par elle, soit annuellement, soit à de plus longs intervalles. Je nindique, dit-il, aucun sujet pour le prix, ayant toujours pensé laisser une grande société comme l' .Académie des Sciences appré- ciatrice suprême de ce quil y avait de mieux à faire avec les fonds mis à sa SÉANCE DU lo DÉCEMBRE 1917. y5-] disposition. L' Académie des Sciences fera donc tel emploi qui lui semblera le plus convenable de la somme que je mets à sa disposition. L'Académie a mis au concours, pour l'année 1919, un prix de 4 000 fr. sur la question suivante : Découvrir une couche p/iotograpltique, sans grain visible, el aussi sensible que le gélatinobromure actuellement en usage. PRIX PETIT D'ORMOY -"/ a. Deux prix de 10 000 fr. Fondation dont les arrérages doivent être employés par l'Académie en prix et récompenses, suivant les conditions quelle jugera convenable d'établir, moitié à des travaux théoriques, moitié ti des applications de la science, à la pratique médicale, mécanique ou industrielle. L'Académie a décidé qu'il serait décerné tous les deux ans : i'' Un prix de loooo fr. pour les sciences mathématiques, pures ou appliquées; 2° Un prix de 10 000 fr. pour les sciences naturelles. Les prix Petit d'Ormoy seront décernés, s'il y a lieu, en 1919. PRIX ESTRADE-DELCROS (8000 fr.) 1876. Chaque année, l'une des cinq Académies décerne un prix l\strade-Delcros au concours sur tel sujet qu'elle a jugé devoir choisir . Ce prix ne peut être fractionné. L'Académie des Sciences l'attribue, tous les cinq ans, alternativement à des travaux ressortissant à la division des Sciences mathématiques — il en sera ainsi en 1923 — et à des travaux ressortissant à la division des Sciences physiques — il en sera ainsi en 1928. 958 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX LE CONTE 1876. Un prix de 5oooo fr.; encouragements. Le produit net du revenu de cette fondation doit être distribué par l'Aca- démie, de trois ans en trois ans, sans préférence de nationalité. Savoir : Un huitième à titre d' encouragement ; Tout ou partie des sept autres huitièmes en un seul prix : \° Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en mathématiques, phy- sique, chimie, histoire naturelle, sciences médicales; 1° Aux auteurs d\ipplications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là ■ L'Académie décernera le prix Le Conte, s'il y a lieu, en 1921. PRIX JEAN REYNAUD (loooo fr.) • 1878. Chaque année, l'une des cinq Académies décerne un prix Jean Reynaud. L'Académiedes Sciences le décernera, s'il y a lieu, en 1921. Ce prix sera accordé au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de rinstitul. qui se sera produit pendant une période de cinq ans. — // ira toujours Cl une œuvre originale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. — Les membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours: — Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun ouvrage ne semblera digne de le mériter entièrement, sa valeur sera délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique. PRIX DU BARON DE JOEST (2000 fr.) 1880. Tous les ans, unedes cinq Académies décerne un prix du baron de Joest, à celui qui dans Vannée a fait la découverte ou écrit V ouvrage le plus utile au SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 9^9 bien public, avec faculté de ne distribuer ce prix qu'après rnâme deux ans si r Institut le trouve nécessaire. Tj' Académie des Sciences décerne ce prix, tous les cinq ans, alternative- ment à des travaux ressortissant à la division des Sciences mathématiques — il en sera ainsi en 1926 — et à des travaux ressortissant à la division des Sciences physiques — il en sera ainsi en 1921. PRIX HOULLEVIGUK (5ooo fr.) 1880. Prix annuel, décerné, à tour de rôle, par l'Académie des Sciences et par l^ Académie des Beaux- Arts. L'Académie des Sciences décerne ce prix, tous les deux ans alternative- ment à des travaux ressortissant à la division des Sciences mathématiques — il en sera ainsi en 1922 — et à des travaux ressortissant à la division des Sciences physiques — il en sera ainsi en 1920. PRIX JEAN-JACQUES BERGER (iSooo fr.) uSSi. Prix annuel, qui sera successivement décerné par les ciiK/ Académies aux œuvres les plus méritantes concernant la ville de Paris. Le prix sera toujours décerné intégralement. Cependant, dans le cas où ledit prix ne serait pas décerné, aucune œuvre ne paraissant digne de l'obtenir, tout ou partie de sa l'aleur pourra être délivrée, à titre d'encouragement, aux œuvres les meilleures quoique non jugées dignes du prix. Les concurrents devront Justifier de leur qualité de Français. Aucun programme ne sera imposé et ce sera l'œuvre ressortissant à l' Académie décernant le prix, qui sera seule admise au concours. L'Académie des Sciences décernera le prix, s'il y a lieu, en 1919. 960 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX PARKIN (3400 fr.) 1886. Ukompense ou pri.r altrihué, tous les trois ans, au meilleiu- travail en français, en allemand ou en italien. Sur les effets curai ifs du carbone sous ses diverses formes el plus particulière- ment sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans le choléra^ les diffé- rentes formes de fièvre ou autres maladies; Ou bien, Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies épidé- nu'ques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle d'ouragans et de perturbations atmosphériques anormales; Et de telle façon que les récompenses ou prix soient décernés la troisième et ta sixième année de chaque période de neuf ans aua- travaux sur Je premier des sujets mentionnés ci-dessus — il en sera ainsi en 1924 et 1927 — etla neuvième année au second — il en sera ainsi en 1921. Chaque travail sera en outre soumis à la condition que l'auteur le publie à ses frais et en présente un exemplaire à l'Académie dans le délai de trois mois après la proclamation de la récompense ou du prix. PRIX SAINTOUR (3ooofr.) 1887. Prix annuel attribué alternativement à des travaux ressortissant à la divi- sion des Sciences mathématiques — il en sera ainsi en 1919 — et à celle des Sciences ph_ysiques — il en sei'a ainsi en 1920. PRIX HENRI DE PARVILLE (i5oo fr.) 1891. Prix annuel destiné à récompenser V ouvrage de science qui en paraîtra le plus digne; livre de science original ou livre de vulgarisation scientifique. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. 961 PRIX LONCHAMPT (4ooofr.) 1896. Prix donné, chaque année, à l'auteur du meilleur mémoire sur les maladies de l'homme, des animaux et des plantes, au point de vue plus spécial de l'introduction des substances minérales en excès comme cause de ces maladies. PRIX HENRY WILDE. •897- Un prix de 4ooo fr. ou deux prix de 2000 fr. Prix décerné chaque année ^ sans distinction de nationalité, à la personne dont la dècom'erle ou l'ouvrage sur Vaslronomie^ la physique, la chimie, la minéra- logie, la géologie ou la mécanique expérimentale aura été jugé le plus digne de récompense^ soit que cette découverte ou cet ouvrage ait été fait dans Vannée même, soit qiCil remontât à une autre année. PRIX CAMÉRÉ (4ooofr.) 1904. Prix biennal, qui sera décerné, s'il y a lieu, en 1920, et qui ne peut être donné qu'à un ingénieur français, quil soi/ ingénieurdes mines, des ponts et' chaussées ou ingénieur civil, ayant peisonnellement conçu, étudié et réalisé un travail quelconque dont l'usage aura entraîné un progrès dans Vart de construire. PRIX GUSTAVE ROUX (lôoofr.) 1911. Prix annuel destiné à récompenser un jeune savant français dont les travaux auront paru retnarquahles à V Académie. En aucun cas, le prix ne pourra être * divisé. PRIX THORLET (1600 fr.) 1912. Prix de vertu, annuel. C. R., 1917, 1' Semestre. (T. 1G5, N» 24.) 124 962 ai.,adémie des sciences. FOIVDATIOIVS SPECIALES. FONDATION LANNEr.ONGUE (2000 fr.) 1903. Le revenu annuel de cette fondation est donné, au clioix de l'Académie et sur la proposition de sa commission administrative, à une ou deux personnes au plus, dans l'infortune, appartenant elles-mêmes ou par leur mariage, ou par leurs père et mère, au monde scientifique , et de préférence au milieu scientifique médical. PItIX DES GRAADES ECOLES. PRIX LAPLACE i836. Prix consistant en un exemplaire des œuvres de M. de Laplace \Traitè de Mécanique céleste (5 vol. ), Exposition du système du monde (i vol.), Théorie des probabilités (i vol.)], et donné, tous les ans, par les mains du Président de l' Académie, au premier élève sortant de l' Ecole polytechnique. PRIX L.-E. RlYOT (aSoofr.) 1890. Le revenu de cette fondation est partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'École polyteclmique avec les n"' I et 2 dans les corps des mines et des ponts et chaussées. Les 71°' I reçoivent -jSo fr. et les n°' 2 reçoivent 'ïoo fr. qui leur sont remis, au nom de L.-E. Rivot, en son vivant professeur à l'Ecole nationale supérieure des Mines, pour les aider à acheter des livres de sciences et à faire des voyages d'études. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. 9^3 PlllV DF. L'RCOLE NORMALE (2000 fr.) 1916. Prix unique, qui sera décerné, s'il y a lieu, après la guerre, par TAca- démie, grâce à un don du Comité des Annales scientifiques de FEcolc normale supérieure, à un normalien tué ou blessé au champ d'honneur, en 'récompense ou en rue de travaux scientifiques. FONDS DE RECHERCHES SCIEIVTll lOUES. FONDATION TKÉMONÏ (looo fr.) .847. Fondation destinée à aider., dans ses travaux, tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera nécessaire pour atteindre un but ulde et glorieux pour la France. Comme de telles découvertes ont lieu rarement, lorsque la rente n'eatra pas son emploi, elle sera capitalisée avec le fonds et deviendra ainsi plus digne de son but. FONDATION GFGNEll (4000 fr.) 1868. Fondation constituée par un capital d'un revenu de quatre mille francs destiné à soutenir un savant pauvre qui se sera signalé par des travaux sérieux et qui, dés lors, pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur du progrés des sciences positives. 964 ACADÉMIE DES SCIENCES. FONDATION JÉROMK PONTI (35oo fr.) 1879. Le revenu de celte fondation doit être employé par l'Académie, selon quelle le jugera à propos, pour encourager les sciences et aider à leurs progrès. L'Académie attribue, tous les deux ans, une somme de 35oo fr. sur la proposition d'une commission choisie alternativement dans la division des Sciences mathématiques — il en sera ainsi en 1922 — et dans la division des Sciences physiques — • il en sera ainsi en 1920. FONDATION HENRI BECQUEREL (3ooo fr.) 1905. Le fondateur, feu Antoine-Henri Becquerel, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, a laissé à celle-ci k soin de décider le meilleur usage qu'' elle pourra faire des arrérages du capital qu^û lui léguait, soit pour établir une fondation ou un prix, soit dans la manière dont elle distribuera périodi- quement les arrérages dans le but de favoriser le progrès des sciences. FONDS BONAPARTE (5oooo fr.) 1908. Les subventions que l'Académie des Sciences peut distribuer, grâce à la généreuse libéralité de l'un de ses membres, le Prince Bonaparte, ont pour but de provoquer des découvertes en facilitant les recherches des travailleurs ayant déjà fait leurs preuves en des travaux originaux et qui manqueraient de ressources suffisantes pour entreprendre ou poursuivre leurs investigations. Les subventions peuvent être demandées directement par les candidats ou proposées par un membre de l'Académie. La demande doit contenir un exposé précis des travaux projetés et indiquer la somme jugée nécessaire pour les réaliser. Tout membre de Tlnslitut qui désire proposer une sub- vention ou appuyer une demande doit le faire par écrit, et son avis motivé est mentionné dans le rapport général d'attribution. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. g65 Toutes les demandes ou propositions doivent parvenir au Secrétariat de rAcadémie avant le i"' janvier; passé cette date, elles sont renvoyées à l'année suivante. Les subventions sont au minimum de 2000 fr. Les membres de l'Institut qui auront appuyé une demande devront, dans les deux ans qui suivront l'attribution, remettre une note écrite indiquant l'emploi qui aura été fait des fonds accordés. Obligations des bénéficiaires. — Toute personne qui aura reçu une subven- tion sur le Fonds Bonaparte devra adresser à l'Académie : 1° au bout de douze mois, un rapport succinct relatif à la manière dont elle aura employé les ressources mises à sa disposition et aux premiers résultats obtenus; 2° dans un délai de deux ans, un résumé des travaux effectués à l'aide de la subvention; ce résumé sera écrit spécialement pour l'Académie et sera accompagné d'une liste bibliographique, s'il y a lieu. Son étendue ne devra pas dépasser deux pages in-Z^". L'ensemble des rapports constitue une publi- cation spéciale qui porte le titre de Recueil du Fonds Bonaparte. L'Académie se réserve d'insérer dans ses publications ordinaires les travaux d'une plus grande étendue, qui lui paraîtront mériter une mention particulière. La primeur desdécouvertes, sous quelque foi'mequece soit, sera réservée à l'Académie. La non-observation de cette clause entraînerait pour l'auteur la perte du droit de recevoir de nouvelles subventions. La même sanction serait appliquée à tout bénéficiaire qui n'aurait pas fourni de rapport dans les délais voulus. FONDATION LOUTREUIL (i25ooo fr.) 1910. Cette fondation a pour but d'encourager, dans les établissements de haute culture scientifique de Paris et de province (autres que les Universités), ainsi que par les savants et chercheurs libres, indépendants de ces établis- sements : le progrès des sciences de toute nature; la création et le dévelop- pement de l'outillage des laboratoires; le développement des collections, bibliothèques et publications savantes; les recherches et les voyages scienti- fiques; la création de cours d'enseignement. Elle permet de donner des 966 ACADÉMIE DES SCIENCES. allocations pécuniaires à des savants, attachés ou non à ces établissements, et dont les ressources sont souvent inférieures à leur mérite. Les demandes de subventions doivent être adressées au Secrétariat de l'Académie avant le 3i mars. Elles indiquent le but et l'objet des recherches à entreprendre, leur intérêt scientifique, leur durée probable, les dépenses qu'elles peuvent entraîner. S'il s'agit d'un accroissement de collections, de bibliothèques ou bien de constructions, elles indiquent les lacunes qu'il s'agit de combler, l'utilité des dépenses projetées, etc. Si la demande émane d'un établissement, elle doit être accompagnée, en outre, du procès-verbal de la séance du Conseil de cet établissement dans laquelle la demande a été votée. Aucune demande de subvention permanente n'est acceptée. Dans le cas où tel établissement de haute culture scientifique jugerait immédiatement utile la construction de bâtiments destinés à abriter, soit une cellection, soit l'outillage d'un laboratoire de travaux ou de recherches scientifiques, et dans le cas où cette construction ne pourrait être assurée assez rapidement par l'Etat ou la ville intéressée, le revenu de la fondation pourra, si le Conseil de la fondation l'autorise, être affecté, jusqu'à concur- rence de un cinquième, à gager un ou plusieurs emprunts contractés par l'établissement, à l'effet d'assurer cette construction. Les demandes de subventions sont examinées par un Comité consultatif, composé d'un repi'ésentant, élu pour trois ans, du Muséum d'histoire naturelle, désigné par ses professeurs; du Collège de France, désigné par ses professeurs des sciences; du Conseil central des Observatoires; du Conseil de perfectionnement de l'École polytechnique; de chacune des Ecoles vétérinaires d'Alfort, Lyon et Toulouse, choisi par les professeurs de ces écoles; de l'Institut national agronomique, désigné par ses profes- seurs. Le Président de l'Académie des Sciences pourra ajouter à cette liste des inventeurs ou savants notoires n'appartenant à aucun établissement, et des représentants d'établissements scientifiques non dénommés ci-dessus. L'attribution définitive des subventions est faite par un Conseil de six membres pris dans l'Académie, suivant les conditions fixées par le testa- ment. Obligations des bénéficiaires. ~ Toute personne ou tout établissement qui a reçu une subvention sur la fondation Loutrcuil est tenue d'envoyer, au bout d'un an, s'il s'agit de recherches scientifiques, et de six mois s'il s'agit d'accroissementde matériel ou de constructions, unrapportsur l'emploi qu'il SÉANCE DU lO DÉCEMBKE 1917. ' 9^7 en a fait. S'il s'agit d'une subvention destinée à des recherches, les résultats de celles-ci doivent être indiqués. Quand l'emploi des fonds exige plus d'une année, il y a lieu de faire un rapport annuel; la non-exécution de cette clause entraînera la suppression de toute subvention ultérieure. Le rapport général du Conseil et les rapports annuels des savants ou établissements subventionnés feront l'objet d'une publication spéciale qui portera le titre de Recueil de hi Fondation Loutreiul. L'Académie se réserve d'insérer, dans ses publications ordinaires, les travaux d'une grande étendue qui lui paraîtront mériter une mention spéciale. La publication de tous travaux, subventionnés par la fondation Lou- treuil, devra porter mention, après le titre, qu'ils ont été entrepris avec l'aide de cette fondation. FONDS CHAULES BOUCHARD (5ooo fr.) '9'7- Madame Charles Bouchard, en souvenir de son mari, ancien président de l'Académie des Sciences, met à la disposition de celle-ci une somme de cinq mille francs, destinée à subventionner des recherches de médecine ou de physiologie. 968 ACADÉMIE DES SCIENCES. CONDITIONS GÉNÉRALES DES CONCOURS. Les pièces manuscrites ou imprimées, 'destinées aux divers concours de l'Académie des Sciences, doivent être directement adressées par les auteurs au-Secrétariat de l'Institut (Académie des Sciences) avec une lettre adressée à MM. les Secrétaires perpétuels de l'Académie des Sciences, constatant l'envoi et indiquant le concours pour lequel elles sont présentées. Les ouvrages imprimés doivent être envoyés au nombre de trois exemplaires. Les manuscrits doivent être écrits en français. Par une mesure générale, l'Académie a décidé que la clôture de tous les concours aura lieu le 3i décembre de l'année qui précède celle où le concours doit être jugé. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des ouvrages on mémoires envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat. Le même ouvrage ne pourra pas être présenté, la même année, aux concours de deux Académies de l'Institut de France. L'Académie se réserve d'examiner, sans aucune condition de candi- dature, les titres des savants qui pourraient mériter des prix. Le montant des sommes annoncées pour les prix n'est donné qu'à titre d'indication, subordonnée aux variations du revenu des fondations. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des récompenses, des encouragements, des mentions ou des subventions n'ont pas droit à ce titre. Nota. — L'Acaflémie a supprimé, depuis l'année 1902, la formalité qui rendait obligatoire l'anonymat pour certains concours, avec dépôt d'un pli cacheté contenant le nom de l'auteur. Celte formalité est At\t\\\it facultative. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 969 LECTURES. M. ÉsniE Picard, Secrétaire perpétuel, lit une Notice historique sur Gaston Darbou.v, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences. A. Lx et E. P. C. R., 1917, i' Semestre. (T. 165, N' 24.) 12!> 970 ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLEAU DES PI\IX ET SUnVEI\TIOI\S ATT SU HUÉ S. ANNÉE 1917. MATHÉMATIQUES. Prix Francœuk. — Le prix est décerné à M. Henri Villat 819 Prix Bokdin. — Le prix est décerné à M. Gaston Julia 819 Prix Vaillant. — Le prix n'est pas décerné, 8a4 MÉCANIQUE. Prix Montyon. — Le prix est décerné à M. René de Saussure 824 Prix Fouhneyron. — Le prix n'est pas dé- cerné 82!) Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M . Jules Andrade 8a6 Prix Piekson-Perrin. — Le prix n'est pas décerné 826 ASTRONOMIE. Prix Lalande. — Le prix est décerné à M . Robert Jonckheere 827 Prix Damoiseau. Le prix n'est pas décerné . 828 Prix Valz. — Le prix est décerné à ,M . Alexandre Scliaumasse 828 Prix Pierre Guzman. — Le prix n'est pas décerné 829 Prix G. de Pontéooulant. — Le prix n'est pas décerné S2;i GÉOGRAPHIE. Prix GaY. — Le prix est décei-né à M. Henri Jumelle 82 9 Fondation Tohiuatohef. — Le prix est dé- cerné à Sir Mark Aurel Stein 83o NAVIGATION. Prix de six mille francs. — Le prix est partagé entre MM. Camille 7'issot et G. Sugot 832 Prix Plumet. — Le prix est partagé entre MM. G. Sensever, L. BalUf et Edme Bonneau 887 PHYSIQUE. Prix Gaston Planté. — Le prix est décerné à M Henri Armagnat 838 Prix Hébert. — Le prix est décerné à M . Hyacinthe Guilleminot 84o Prix Henri de Parville. — Le prix est dé- cerné à M. Charles de Watleville 84 1 Prix Huohes. — Le prix est décerné à .M . Amédée Guillet 843 CHIMIE. Prix Montyon (Arts insalubres). — Le prix est partagé entre MM. Marius Picon et Marcel £an9 FONDATIONS SPÉCIALES. Fondation Lannelongue. — Les arrérages sont partagés entre M°"' Cusco el Biick giç) ACADEMIE DES SCIENCES. rniX DES GRANDES ÉCOLES. Prix Laplace et RivoT. — Les prix ne sont pas décernés 919 Prix de l'École normale. — Le prix n'est pas décerné 920 FONDS DE RECHERCHES SCIENTIFIQUES. Fondation Trémont. — Une subvention est attribuée à M. Charles Frémont 920 Fondation Geqner. — Un prix est attribué à M. Ferdinand Gonnard 920 Fondation Henri Becquerel. — Un prix est décerné à M. Bernard Collin 921 Fonds Bon.\I'ARTE. — Ltes subventions sont accordées à MM. Edmond Borddge, Ed. Chauvenet, Gusta\'e Dollfus, Henri Froi- devaux, Emile Gadeceaii, F. Gagnepain, L. Joubin, W . Kilian gaS Fondation Loutreuil. — Des subventions sont accordées à M. Louis Boule; à rOb- servatoire de Lyon ; à MM. Henry Bourget, A. Colson; à l École nationale vétérinaire de Lyon ; k ^L Charles Porcher ; j, l'École nationale vétérinaire de Toulouse: i M. Léon Guillet; à MM. Charles Alluaud et H Jeannet ; à M. Henri Blondel; à l'ins- lilut d'Hydrologie et de Climatologie; k MM . B. Ledoux-Lebard el A, Dauvillier ; à MM. A.Poillol,J. de Thézac; à MM. Al- bert Portevin el Marcel Ganin 925 SÉANCE DU lO DÉCEMBRE I917. 973 TABLEAU DES FONDAI lOIVS pour les années 19 19, 1920, 1921, 1922. MATHF.MATlyUKS. 1919. Piux Frani'.ceuh. lO'JU. Prix Poni;elet. MrcANlQUF.. 1919. Prix Montyon ijjij 1919. Prix Poncklet .',36 19'20. Pnix FouRNEYRON. — Étude théorique et expérimentale de la question des tur- bines à combustion ou à explosion n'Ab 19'2Ù. Prix Henui hk Parville ySG 19'21. Prix Boileau (,36 1921. Prix Pierson-Perrin gSO ASTRONOMIE. 1919. Prix Lalande 937 1919. Prix Benjamin Valz 937 1919. Prix G. de Pontécoulant yjS 1920. Prix Damoiseau. — Perfectionner en quelques points importants les trai'aux de Poincaré et de M ■ Liapounoff sur les figures d 'équilibre relatif d'une masse fluide en rotation, soumise à l'attraction netvlonienne. L'Académie appelle par- ticulièrement l'attention sur la question de la stabilité et l'étude des oscillations infiniment petites autour d'une figure stable 937 1920. Prix Janssen 937 1920. Prix Pierre Guzman 938 GÉOGRAPHIE. 1919. Prix Gay. — Étude sur la géogra- phie physique de l'Afrique du Nord et principalement de la Afaurilanie gSg 1919. Fondation Tchihatciief , . . . 989 1920. Prix Delalande-Guérineau 938 19'2IJ. Prix Gay. -- Distribution géogra- phique des plantes des pays chauds pré- sentant une utilité pratique gSg 192IJ. Prix Binoux 989 NAVIGATION. 1919. Prix de six mille francs, destiné à récompenser tout progrès de nature à accroilre l'efficacité de nos forces navales, i^!^) 1919. Prix Plumey 9^0 physique. 1919. Prix Kastner-Boursault 9^0 1919. Prix Gaston Planté 941 1919. Prix Hébert 941 1919. Prix Henri de Parville 941 1919. Prix Hughes 941 1919. Prix Pierson-Perrin 942 1919. Fondation Clément Kelix 942 192(1. Prix L. La Gaze g'io 1922. Prix Victor Raulin. — Météorologie et Physique du Globe 9^2 l',i23. Fondation Danton 942 chimie. 1919. Prix Montyon. — Arts insalubres 943 1919. Prix Jeckeh 9(3 1919. Fondation Cahours 943 1919. Prix Houzeau 944 1920. Prix L . La Gaze 943 1921. Prix Berthelot 944 minéralogie et géologie. 1919. Prix Delësse y4i 1919. Prix Josiiru Labre 940 974 ACADEMIE DES SCIENCES. 1920. Prix Fontannes 1920. Prix Victor Kaulin. et Pétrographie 1921. Prix Cuvier 1922 Prix Jamks Hall ... — Minéralogie 9^5 9 M 946 BOTANIQUE. 1919. Prix Desmaziérks 94'' 1919. Prix Montagne 946 Piux Jean' Thore 9^6 Prix de la Fons-Mélicooq <)'i7 Prix de Coincy 947 1919. 1919. 1919. 1919. Prix Jkan de Rupz de Lavison., ÉCONOMIE HIIRAI.E. 1923. Prix Bioot de M drogues 947 ANATOMIE ET Z.OOLn(;lE. 1919. Prix Cuvier 948 1919. Fondation Savigny 9'iS 1920. Prix Jean Tiioue mÎ^< 1921. Prix da Ga.ma Machado... 91 -'.N 1919. 1919. 1919. 1919. 1919. 1919. 1919. 1919. 1919. 1920. MÉDECINE ET CHIRURGIE. Prix Montyon . i/iy Prix Barbier i|'|.) Prix Bréant 949 Prix Godard g.'îo 9f)<) 9^J 95o 1)5 1 95- 9^" Prix Chaussier. Prix Mèoe Prix Bellion Prix du baron Larrkv. Prix ,\rqut Prix Dusqatk l'IlYSlOI.OOlR. 1919. Prix Montvov 1910 1919 1919 • 931 Prix 1. allemand ipi Prix Piiiliteaux g52 Prix Fanny Emoen gSo 1920. Prix L. La Gaze gSi 1920. Prix Martin-Damoubette .... Çib-?. Prix Pourat i^rt statistique. 1919. Prix Montyon histoire et philosophie des sciences. 1 919 Prix Binoiix 953 953 MÉDAILLES. 1919. Médaille Araqo 963 1919. Médaille L.u'OIsieh 9.')4 1919. Médaille Bertiieloi 9f)4 prix généraux. 1919. Prix fonde par l'État : Grand Prix DES Sciences rhysiques. — liec/terches xur tes migrations géographiques et batliy- mélrigues (tes poissonset sur les conditions ijui les régissent 954 1919. Prix Bordin (Sciences iiiatliématiques). — Dans la théorie des intégrales de dif- férentielles totales de troisième espèce et des intégrales doubles relatives à une fonction algébriijue de deux variables indépendantes, on a démontré l'existence de certains nombres entiers, dont ta valeur est difficile à obtenir et peut dépendre île la nature arithméti'/ue des coefficients de l'équation de la surface correspondant à la fonction. L'Académie demande une étude appro- fondie de ces nombres dans des cas par- ticuliers étendus 1919. Paix Vaillant. — Découvrir une couche photographique^ sans grain visible, et aussi sensible que le gélatinobromure actuellemeni en usage 1919. Prix Petit d'Ormoy 1919. Prix jEAN-.)AcyuKS Berger 1919. Prix Saintour (Sciences iiiatliéina- li(|ues) 1919. Prix IIenhi de Parville 1919. Prix Lonchampt 1919. Prix Henry Wilde 1919. Prix Gustave Boux 1919. Prix Tuorlet . 1920. Pri.»; fondé par l'État : Grand Prix des Sciences mathématiques. — Perfec- tionner la théorie des fonctions d'une variable qui sont susceptibles de repré- sentations par des séries trigonométriques de plusieurs arguments fonctions li- néaires de cette variable 904 1920. Prix Bordin (Sciences physiques). — Étude ries brèches sédimentaires gS.i 1920. Prix Serres gSG 1920. Prix HouLLEviGUE (Sciences physiques). 9.59 1920. Prix Saintour (Sciences physiques). . gfio 1920. Prix Camkré gOi 1921. Prix Le Conte 95S 1921. Prix Jean Heynaud : . . . . 968 1921. Prix du baron de Joest (Sciences physiques ) gaS 1921 ! Prix Parkin 960 1922. Prix Aliiumbert (Sciences physiques). g5:) 1922. Prix Houllevigue (Sciences malhé- ■ maliques ) ■. gây yaa 9^7 9^7 9S9 t)Go 960 9C1 96' 96' gljl SÉANCE DU lO DECEMBRE 1917. 975 19-3. Phix Estkade-Delgkos (Sciences ma- ihciuatiques. (P/ 19i4. Piîix Parkin y(Jo 1926. Prix du Baron dk Joest (Sciences inuLbcinaliques) '. qSS 1927. Prix Aluumbert (Sciences matbénia- liques) OÎJ.'i 1927. I^Hix Parkin..; 9''" 1928. Prix Estrade-Dklcros (Sciences pliy- siques) li 17 1929. Pri.k I'ueurlot |)"''| Prix Aluumbert (Sciences physiques). — Étude de l'action du champ magné- tique sur lea liquides cristallins i)j'i FOîlDATIOINS SrihCIALES. 1919. Fondation Lannelongue 962 PRIX DES GRAISDES ÉCOLES. lyr.l. Prix Laplace 962 lill'J. Prix L.-E. RivoT .. 962 Prix de l'École Normale 968 FONDS DE UKCHERCHES SCIENTIFIQUES. 1919. Fondation Tremont 963 191'.). Fondation Geqner 968 1919. Fondation Henri Becquerel 964 1919. Fonds Bonaparte 964 1919. Fondation Loutreuil 965 1919. Fonds Charles Bouchard 967 I9,'0. Fondation Jérôme Ponti (Sciences physiques ) 964 1922. Fondation Jérôme Ponti ( Sciences mathématiques) 964 Conditions générales des Concours .\vis relatif au titre de Lauréat de l'Académie. 968 968 976 ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX POUR 1919, 1920, 1921, 1922. 1919. mathématiques. Prix Francœur. MÉCANIQUE. Prix Momyon. Prix Poncelkt. astronomie. Prix Lalande. Prix Benjamin Valz. Prix G. de PoNfFxouLANT. GÉOGRAPHIE. Prix Gay. Fondation Tchihatchei». NAVIGATION. Prix de six mille francs, destiné a récom- penser tout progrés de nature à accroître l'effica- cité de nos forces navales. Prix Plumey. physique. Prix Kastner-Boursault. Prix Gaston Plantk. Prix Hébert. Prix Henri de Parville. Prix Huqhes. Prix Pierson-Pebrin. Fondation Clément Félix. CHIMIE. Arts insalubres. Prix Montyon Prix Jecker. Fondation Cahours Prix Houzeau. minéralogie et géologie. Prix Delesse. Prix Joseph Labbé. botanique. Prix Deshazières. Prix Montaine. Prix Jean Tiiore. Prix de La Fons Mélicocq. Prix de Coinoy. Prix Jean de Rufz de Lavison. anatomie et zoologie. Prix Cuvibr. Fondation Savigny. MÉDECINE ET CHIRURGIE. Prjx Montvon. Prix Barbier. Prix Bréant. Prix Godard. Prix Ciiaussier. Prix Mèoe. Prix Bellion. Prix du baron Larrey. Prix Arol'T. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE i9»7- 977 PHYSIOLOGIE. Prix Montyon. Prix Lallkmand. Prix Philipeaux. Prix Fanny Emden. STATISTIQUE. Pnix Montyon. HISTOIRE ET PHILOSOPHIE DES SCIENCES. Prix Binoux. MÉDAILLES. Medaillf. Araqo. Médaille Lavoisier. MÉDAILLE BeRTHELOT. PRIX GÉNÉRAUX. Grand Prix des Prix fondé par l'État Sciences mathématiques. Prix Bordin (Sciences mathématiques) Prix Vaillant. Prix Petit d'Ormoy. Prix Jean-Jacques Berqei!. Prix Saintour (Sciences mathématiques). Prix Henri de Parville. Prix Lonchampt. Prix Henry Wilde. Prix Gdstavk Roux. Prix Thorlet. FONDATIONS SPFXIALES. Fondation Lannklonoub. PRIX DES GRANDES ÉCOLES. Prix Laplace. Prix L.-E. Rivot. fonds de recherches scientifiques. Fondation Trémont. Fondation Geoneh. Fondation Henri Becqderel.. Fonds Bonaparte. Fondation Loutrbuil. Fonds Charles Bouchard. 1920. Prix Pongelet. Prix Henri de Parville. Prix Damoiseau. Prix Janssen. Prix Pierre Guzman. Prix Delalande-Guêrineau. Prix Gay. Prix Binoux. Prix L. La Gaze (Physique). Prix L. La Gaze (Chimie). Prix Fontannes. Prix Victor Raulin (Minéralogie et Pétro- graphie. Prix Jean Thore. Prix Dusoate. Prix L. La Gaze. Prix Martin-Damourette. Prix fondé par l'État : Grand Prix des Sciences mathématiques. Prix Bordin (Sciences physiques). Prix Serbes. Prix Estrade-Delcros ( Sciences physiques). Prix Houllevigue (Sciences physiques). Prix Saintour (Sciences physiques). Prix Caméré. Fondation Jérôme Ponti (Sciences physiques). 1921 Prix Boilrau. Prix Pierson-Perrin. Prix Bkrthelot. Prix Cuvier. Prix da Ga.ma Machado. C. R., 1917. a- Semestre. (T. 165, N» 24.) Prix Le Conte. Prix Jean Reynaud. Prix du baron de Joest (Sciences physiques). Prix Parkin. I2t 97» ACADÉMIE DES SCIENCES. 1922. Prix Victor Raulin ( Minéralogie et Physique du Globe). Prix James Hall. Prix Alhumbbrt (Sciences physiques). Prix Houllbviqub (Sciences mathématiques). Fondation Jérôme Ponti (Sciences mathéma- tiques). 1923. Fondation Danton. Prix Bigot de Morooues. I Prix Estrade-Delcbos (Sciences inalhéma- I tiques). 1924. Prix Parkin. Prix du baron de Joest (Sciences mathéma- tiques). 1927. Prix Alhumbert (Sciences mathématiques). | Prix Parkin. 1929. Prix Theurlot. SÉANCE DU lO DÉCEMBRE 1917. <>79 BULLETIN BIBLIOeRAPHIQOK. Ouvrages reçus dans les séances d'octobre 1917 {suite et fin). Le Maraichinage, coutume du pays de Mont {Vendée), par le D' Marcel Baudoin. Paris, Maloiiie, 1917; i vol. in-12. (Présenté par M. Charles Richet.) f^a détermination du sexe, par Jules Regnault, coin nanication faite à la Société de pathologie comparée, le 10 juillet 1917. i fasc. Raspail et Pasteur. Trente ant de critiques médicales et scientifiques {i%%[^-\^i\), par Xavier Raspail. Paris, Vigot, 1916; i vol. in-S". Canada. Ministère des mines. Commission géologique : mémoire 57 : Le corindon, gisement, distribution, exploitation et usages, par A.LPRED 'Ernest Bahlow; — mé- moire 82 : District de Rainy rii'er, Ontario. Géologie superficielle et sols, par W.- A. JoHNSTON. — Division des raines, n" 308 : Rapport sur les minéraux non métal- liques employés dans les industries manufacturières du Canada, par Hovvells Fréchette; — n° '4I'* : Recherches sur le cobalt et ses alliages, faites à l'Université Queens. de Kingston, Ontario, pour la division des mines, du ministère des mines: cinquième partie : les propriétés magnétiques du cobalt et du Fe'Go, par Herbert T. Kalmis et K.-B. Blacke; — n" 432 : The mining of Thin-Coal Seams as applied to the Eastern Coal-Fields of Canada, by J.-F. Kellock Brown. Ottawa, Impri- merie du Gouvernement, 1917; 5 vol. in-S". Summnry report of the geological surcey department of mines for the calendar year 1916. Ottawa, J. de L. Taché, 1917; 1 vol. in-S». Bibliography of the published Writings of Henry Fairfield Osborn. New-York, 1916; I vol. in-S". Report of the commissioner of éducation for the year ended june 3o, 1916. Washington, Government printing office. 1916 et 1917; 2 vol. in-8°. The american ephemeris and nautical almanac, 1919. Washington, Government printing office, 1917; 1 vol, in-S". Compania administradora del Guano, limilada. Ssccion lécnica. Informe preli- minar sobre la causa de la mortalidad anormal de las aves ocurrida en el mes de marzo del présente ano. Lima Gil, 1917; i fasc. in-S». 980 ACADÉMIE DKS SCIENCES. La energia estatica aplicada a la dinamica, par José dr Abllcea. S. 1. n. d.; I fasc. in-12. Studio sulla trisezione dell angolo, per Giuseppe Jannelli. Falermo, lipogiafia pontificia, 1917; i fasc. in-4°. La cuadratara del circula, por 1^0CENCI0 Andion San José de Costa Rica. 1917; I fasc. in-f°. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANGK DU LUNDI 17 DÉCEMBRE 1917. PRESIDENCE DE M. Ed. PRRRIER. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le MixisTRE DK l'Instruction publique adresse ampliation du décret, en date du 5 décernbie 191 7, qui porte approbation de l'élection que l'Académie a faite de M. Vno Voi.terra pour occuper la place d'associé étranger vacante par le décès de M. Hittorf. Il est donné lecture de ce décret. M. le Secrétaire perpétuel présente, de la part de M. l'abbé Verschaffel, le Catalogue de 7443 étoiles de repère, comprises entre — ■?Pl^^' et —cfiS', appartenant à la zone ptiotographique de San Fernando. Les observations dont on a déduit les positions de ce catalogue ont été effectuées à l'Obser- vatoire d'Abbadia; elles ont commencé en 191 2 et se sont poursuivies, non sans quelques difficultés, jusqu'en 1916. BOTANIQUE. — Sur le développement et la structure de V ovule chez les Apocynacées et les Asclèpiadacèes . Note de M. L. Guignard. Après les nombreuses observations dont l'ovule a été l'objet chez les plantes les plus diverses, il est permis de s'étonner que, dans deux familles aussi importantes que les Apocynacées et les Asclèpiadacèes, la constitu- tion de cet organe ne soit pas encore établie d'une façon certaine. Pour se convaincre de l'insuffisance de nos connaissances sur le sujet, il suffira de rappeler les opinions singulièrement divergentes auxquelles a conduit son étude. C. R., 1917, 2' Semestre. (T. 165, N' 25.) 127 ij82 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les premières recherches qui méritent d'être mentionnées sont dues à Vesque ('). Après avoir fait remarquer, non sans raison d'ailleurs, les difficultés de l'observation dans le cas actuel, il admet que, dans le Vinca fnùior, l'ovule oflVe les mêmes caractères que chez les autres Gamopétales. Le nucelle s'y montre très réduit et constitué simplement par la cellule mère du sac embryonnaire revêtue d'une assise épidermique; il se recouvre de bonne heure d'un volumineux tégument, traversé par un canal micro- pylaire très étroit. L'étude sommaire d'une autre Apocynacée, le Sti-u- phantlnis dic/iolomus, et celle plus complète d'une Asclépiadacée, le Cero- pegia Sandersoni^ conduisent l'auteur à affirmer que la structure de l'ovule ne présente, dans les deux familles, aucune différence digne d'être men- tionnée. De ses observations sur le Vinceloxicum, en 1892, G. Chauveaud C^) conclut que l'ovule de cette plante ne ressemble en aucune façon à celui des autres Angiospermes. En ell'et, « l'épiderme du mamelon ovulaire ne se recouvre jamais en un point quelconque de sa surface; il ne se forme pas de tégument. Cet épiderme ne se détruit pas davantage, ainsi qu'on l'admettait d'après Yesque; au contraire, il se cloisonne et, par son déve- loppement, il contribue à accroître l'épaisseur du tissu tout à fait homogène qui entoure le sac embryonnaire Le nucelle est réduit à une cellule sous- épidermique qui, d'ailleurs, sans se cloisonner, devient directement le sac embryonnaire. Dans cette plante, le nucelle et le sac embryonnaire sont donc absolument une seule et même chose ». Quant à la formation du canal micropylaire, elle serait due à un prolon- gement du sac embryonnaire lui-même, écartant les cellules du tissu (jui le revêt à son sommet. En somme, l'ovule n'oilVirail, ici, ni nucelle proi>remenl dit, ni tégu- ment; la formation du sac embryonnaire, non précédée de divisions dans sa cellule mère sous-épidermique, ne rentrerait pas non plus dans la règle qu'on sait être générale chez les Gamopétales. L'origine du canal micro- pylaire serait, en outre, tout à fait exceptionnelle. (') \es(jue, Sur le développement du sac embryonnaire des Pliunéroi^ames angiospermes {Ann. des Se. nal. : Bot.., 6° série, l. 8, 1879, p. 364). ( ^) G. GiiAUVBAUD, Sur la structure de Povule et le développement du sac em bryon- naire du Dompte-venin (Vinceloxicum) {Comptes rendus., l. Il'i, 1892, p. 3i3). — Delà reproduction chez les Dompte-venin {Tlièse de doctorat en médecine; Paris, 1892). SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I917. 983 Imî iç}(v>, TIi.-(j. Frye (') constate, chez quelques Asclepias, que le mamelon ovulaire a la forme d'une prolubrTance dans laquelle se diffé- rencie, vers le sommet, et sous répidcrme, la cellule mère primordiale du sac embryonnaire ou archéspore. Avec l'assise cellulaire qui la recouvre, l'archéspore constitue le nucelle, lequel ne forme pas de saillie à la surface du mamelon ovulaire. Le tégument prend naissance grâce à Taccroissement du tissu entourant le nucelle, et celui-ci se trouve bientôt enfoncé dans l'ovule où il n'est plus représenté alors que par le sac embryonnaire. La différcncialion de cedernier est précédée de la division de l'archéspore en quatre cellules filles ou macrospores; seulement, les deux bipartitions successives de l'archéspore et la formation du sac aux dépens de la cellule inférieure ne sont pas toujours aussi régulières que chez les autres Gamo- pétales. La même année, très peu de temps avant la publication de ce travail, P. Dop avait résumé, dans une Note préliuiinaire ("), ses observations sur l'ovule et le sac embryonnaire du Stapelia i^ariegata. Mais l'année sui- vante ('), après les avoir étendues à une quinzaine d'autres Asclépiadacées, il changeait complètement ses conclusions premières en ce qui concernait le mode de formation du sac embryonnaire, conclusions qui n'étaient, d'ailleurs, qu'un retour aux idées erronées de Vesque sur l'origine de cet organe. Les résultats de ce second travail sont tout différents de ceux de Frye sur la même famille. Pour Dop, en effet, l'ovule est formé par un nucelle sans tégument et, par suite, relativement volumineux. L'enfonce- ment du sac embryonnaire dans l'ovule est dû à la multiplication des cellules épidermiques qui surmontent l'archéspore à l'origine. Il se produit ainsi, au-dessus du sac embryonnaire, une sorte de coiffe dans laquelle se creuse le canal micropylaire. La formation du sac embryonnaire lui-même ne serait conforme ni à la description de Chauveaud, ni à celle de Frye. En effet, la cellule sous- épidermique spéciale, différenciée au sommet du mamelon ovulaire, commencerait par donner, à l'aide d'une première cloison transversale, une ( ' ) Tii.-C. Frve, a morphologicril Sliidy of certain Asclepiadaceœ {Bot. Gazette^ t. 31, tiéceiiibre 1902). (^) Paul Dop. Sur le développement de l'ovule des Asclépiadces (Comptes rendus. t. 133, 1902, p. Soo). ( ') Paui. Dop, Recherches sur la structure et le développement de la fleur chez les Asclépiadées ( Thèse de doctorat de la Faculté des Sciences. Paris, igoS). q84 ACADÉMIE DES SCIENCES. « calotte », qui n'existe pas chez les Gamopétales. La cellule sous-jacente à la calotte serait la véritable cellule mère primordiale du sac, laquelle, au lieu de former quatre cellules filles superposées, n'en fournirait que deux, l'inférieure s'agrandissant ensuite en sac embryonnaire. L'auteur considère le cas du Vi/icefoxicum, étudié par Chauveaud, comme une anomalie et ne fait pas mention des recherches de Frye sur les Asclepias. En 1905, Frye publiait, en collaboration avec E.-B. Blodgett ('), une Note très succincte sur VApocynum androsœmifolium. Les quelques lignes relatives à l'ovule, ainsi que les figures qui s'y rapportent, font admettre une ressemblance complète, au point de vue de la structure de cet organe, entre cette plante et les Asclepias. Enfin, en 1912, dans un travail sur la polyembryonie du Vinceloxïcum (-) , Seefeldner, étudiant d'abord le développement de l'ovule et du sac embryon- naire, est d'avis, comme Chauveaud et Dop, qu'il ne se forme pas de tégu- ment ovulaire dans cette plante et que son absence, constatée d'ailleurs dans d'autres cas, doit vraisemblablement être rapportée à un phénomène de régression. C'est donc le nucelle qui représenterait la masse principale de l'ovule. D'autre part, l'archéspore, au lieu de rester indivise, suivant la manière de voir de Chauveaud, se partage en deux cellules, dont la supé- rieure se résorbe, tandis que l'inférieure fournit le sac embryonnaire : opinion qui se rapproche de celle de Dop, sans pourtant lui être identique, puisqu'il n'y aurait pas formation préalable d'une calotte. Cet aperçu historique suffit à montrer les contradictions qui existent sur tous les points de la question. Elle méritait donc d'être étudiée à nou- veau, d'abord chez les espèces déjà observées, ensuite chez d'autres représentants des deux familles dont il s'agit. Mes recherches ont porté sur une vingtaine de genres indigènes ou exo- tiques. Leur exposé détaillé devant paraître prochainement, avec figures, dans un autre Recueil C*), la présente Note en indiquera seulement les prin- cipaux résultats. Apocynacées. — Dans celte famille, où les espèces étudiées appartenaient (') Th.-C. Fryk and Ei,kanor-B. Blodgett, Contribution 0/ llie life. history of Apocynum androsa'inifolium [Bol. Gazette, t. 40, igoS). (^) G. Seefeldnkr, Die Polyembryonie bei Gynanchum Viiiceto\ieiini (L.)Pers. (Sitsungsb. Kais. Akad. der Wissensclt.^ iVien; Mat/i. natiinv. Kl., t. \i\, Abtli.I, 1912). (') Mémoires de l' .académie des Sciences. SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1<)17. gSS aux trois tribus des Carissées, Piumiérées et Échitidées, le nombre des ovules dans cliaciin des deux carpelles est très variable et leur développe- ment ne se montre pas partout identique. L'ovule naît sur le placenta sous la forme d'un mamelon hémisphérique de grosseur variable; tantôt il reste court, tantôt il s'allonge plus ou moins en un corps cylindrique, dont le sommet devient légèrement conique et se dirige vers le haut de la cavité carpellaire. La première diiïérenciation qui se remarque dans le tissu homogène du mamelon ovulaire est celle de la cellule mère primordiale du sac embryonnaire ou archéspore, formée sous l'épiderme au sommet. A partir de ce stade, le développement se continue avec des caractères qui diflèrent suivant les cas. On sait que, chez la plupart des Gamopétales, le nucelle est simplement constitué par l'archéspore et par l'épiderme qu'elle soulève et qui se cloisonne radialement pour la revêtir sur toute sa surface. Sa grosseur est, par suite, assez faible et sa structure très simple. Chez beaucoup d'Apo- cynacées, le nucelle n'est représenté sur le mamelon que par une protubé- rance encore plus réduite, et sa différenciation est d'autant moins prononcée que le développement du tégument est plus précoce ; d'où il résulte que le nucelle peut même arriver à n'être plus apparent à la surface du mamelon ovulaire. Tantôt, eu effet, l'assise épidermique forme autour de l'archéspore, jusqu'à la base, un revêtement continu, bien distinct du tissu tégumentaire qui l'environne, et le nucelle peut être considéré comme complet (Acokan- thera, Leiiconotis, Gerbera, Amsonia, Tabernœmontana, etc.). Tantôt cette assise est moins différenciée vers la base de l'archéspore, partiellement enfoncée dans le mamelon ovulaire, ou même y disparaît, et le nucelle n'a qu'un épidémie plus ou moins incomplet {Vinca, Nerium, Mande^'illa, etc.). Tantôt encore l'archéspore n'a pas d'autre épidémie que les quelques cellules qui la surmontaient à l'origine ( Apocynum). Dans ce dernier cas, le nucelle ne dessine de protubérance à aucun moment à la surface du mamelon ovulaire : réduit à son archéspore et aux quelques cellules épider- miques situées au-dessus de cette dernière, il reste enfoncé totalement dans le tissu du mamelon ovulaire qui s'accroît de très bonne heure pour donner le tégument, avec lequel il peut être considéré comme concrescent. Mais, malgré celte concrescence, on peut toujours reconnaître, au sommet de l'archéspore, les cellules épidermiques primitives et, même après que les bords du tégument ovulaire se sont rejoints au-dessus d'elles pour former le canal micropylaire, on en aperçoit souvent encore des vestiges. Le développement et la structure du nucelle ne sont donc pas identiques 986 ACADÉMIE DES SCIENCES. chez toutes les Apocynacêes, puisque ccl organe peut y présenter tous les deo'rés de réduction. Quant à l'évolution de l'archcspore elle-même, elle paraît être des plus uniformes, comme chez les autres Gamopétales, car elle se divise en quatre cellules filles ou macrospores, dont l'inférieure est celle qui s'accroît norma- lement en sac embryonnaire. AscLÉpi.vDACÉEs. — A l'invcrse de ce qu'on observe dans la précédente famille, l'ovaire, avec ses deux carpelles et, plus tard, le fruit présentent dans celle-ci la plus grande uniformité. 11 en est de même pour les ovules, toujours très nombreux dans chaque carpelle; de sorte que, pour connaître la structure de l'ovule et son développement dans toutes les Asclépiadacées, il suffirait d'étudier une espèce quelconque de cette famille. En raison des divergences d'opinion et des contradictions, qui ont été rappelées précédemment, mes observations ont porté non seulement sur le Vincetoxicum et V Asclepias, mais aussi sur un assez grand nombre d'autres genres (^Periploca, Mnrsdenia, Gomp/iocarpux, Sarcolobus, Hoya^ Stapelia, Ceropegia, Boucerosia, Arauja, Calotropis). Partout, le développement et la structure de l'ovule présentent les mêmes caractères que chez V Apocynum. C'est ce qui explique comment Frye et Blodgett, après avoir étudié ce dernier, ont cru pouvoir assimiler complète- ment la structure de l'ovule chez les Apocynacêes et les Asclépiadacées, alors qu'il ne faut voir dans l'/l/jocynMm qu'un terme de passage entre les deux familles. Chez les Asclépiadacées, en effet, on n'observe jamais de nucelle faisant saillie à la surface du mamelon ovulaire; mais le nucelle n'en est pas moins représenté par Farchéspore et l'épiderme rudimentaire qui la recouvre au sommet. Cet épidémie subit le même sort que celui qui forme un revête- ment complet ou incomplet chez les Apocynacêes : il disparaît pendant le développement du tégument qui vient bientôt le recouvrir. En ce qui concerne l'évolution de l'archéspore et la formation du sac embryonnaire, les particularités qu'elles offrent parfois n'autorisent en aucun façon à penser qu'elles ne rentrent pas dans la règle commune aux Gamopétales. En définitive, il n'est pas plus exact d'admettre, comme on l'a fait, que l'ovule des Asclépiadacées est dépourvu de nucelle, que de prétendre, inversement, qu'il est constitué entièrement par un nucelle et un funicule, le tégument faisant complètement défaut. La réduction du nucelle, chez les plantes dont il vient d'être question, ne SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I917. 987 saurait être considérée comme un caractère d'infériorité organique, qui ne s'expliquerait d'ailleurs par aucune hypothèse plausible. Au contraire, elle doit être interprétée comme une condensation du développement, en rapport avec une accélération dans la formation du tégument ovulaire. Par son existence constante chez toutes les Asclépiadacées, ce caractère offre un intérêt tout particulier : il coïncide avec le très haut degré de différencia- tion que présente la morphologie florale dans toutes les espèces de ce groupe, l'un des plus élevés dans la série des Gamopétales. ZOOLOGIE. — Sur la conformation des phalangettes chez certaines Grenouilles d'Afrique. Note (') de M. G. -A. Boui-enger. Le fait bizarre d'os perçant les téguments et apparaissant à nu sans se nécroser est connu de longue date chez un Batracien Urodèle de la pénin- sule ibérique et du Maroc, le Molge Waltlii, dont les extrémités très pointues des côtes peuvent projeter comme des épines au centre de mame- lons glandulaires qui forment une série de chaque côté du corps, ce qui a valu à ce Triton le nom de l'ieurodeles. Aucune explication n'a encore été donnée de la signification physiolo- gique de ce phénomène, qui ne s'observe que sur certains individus parvenus à une taille considérable ; mais c'est certainement à tort qu'on l'a cru d'ordre pathologique. L'extrémité perforante est d'ailleurs d'un tissu plus dense que le reste de la côte et dépourvue de toute adhérence aux muscles. A l'extrême Orient de la région paléarctique, la même particu- larité se retrouve chez un autre Urodèle, assez voisin du Pleurodèle, au(piel j'ai donné le nom de Tylotolrilon Andersonii ('-). Plus tard, j'ai eu l'occasion de décrire deux Batraciens Anoures de la famille des Ranidés, Gampsosteonyx Batesii et Trichobatrachus robastus (^) du Gabon et du Cameroun, chez lesquels des os sont également exposés. Dans leur cas il ne s'agit plus des côtes, mais des phalangettes des orteils, en forme de griffes acérées et plus ou moins rétractiles. Cette forme de phalangette si différente de celle de la plupart des Ranidés, chez lesquels elle est plus ou moins obtuse ou légèrement élargie à l'extrémité, comme (') Séance du 3 décembre 1917. {-) Ann. and Mag. /\at. Hist., 6' série, l. 10, 1892, p. 3o4. (') Proc. Zoul. Soc. Loii'l.., 1900, p. 442. et i9oi,p. 709. 988 ACADÉMIE DES SCIENCES. chez l'homme, ou 011 forme de T ou d'Y cliez certaines espèces à exlrémilés digitales dilatées en disques, semblait constituer un caractère générique de première importance. Il n'en est rien pourtant. Je me suis aperçu derniè- rement que les j)halangettes sont pointues cl courbées à l'extrémilé chez le Jiana jnascarcniensis d'Afrique (') et ses proches voisins que je propose de grouper en un sous-genre sous le nom de Ptychadena, ce caractère ostéo- logique étant acconq)agné d'un autre qui réside dans la ceinture pectorale, dont les clavicules (souvent nommées précoracoïdes) sont grêles, un peu courbées et largement séparées sur la ligne médiane, comme cela a été signalé chez le sous-genre voisin Ilildrhrdndlia Nieden (^). Les genres Hylamhates et Cassina, tous deux propres à l'Afrique, étaient depuis longtemps connus comme présentant cette exception dans la famille des Ranidés d'avoir les phalangettes pointues et en forme de gridés, comme chez les Rainettes ou Hylides. Ce caractère indique pcul-èlre une connexion phylogénélifjue entre certains Ranidés assez disparates habitant exclusive- ment la région éthiopienne. La tendance des phalangettes à se transformer en griffes atteint son apogée chez une grenouille si voisine àe Rana mascareniensis (\nc:\\G en a même été considérée comme simple variété : //. fiibroni Hallow., de l'Africjue occidentale. J'ai constaté que chez cette espèce les phalangettes des orteils (') Ainsi que l'avait lecnnmi Cope {Proc. Ac. Philad., 1862, p. 34i)- C) Zool. Anz., t. 3*2, 1908, p. 654. L^'oblilération des sutures enlie les clavicules, les coracoïdes el les oinoj)!ates, comme le décrit et le figure Nieden, est sans doute une anomalie individuelle, cir je ne la retrouve pas chez les individus de li.ornalissima Bocage que j'ai examinés. L'auteur ajoute à la définition de son genre llildebrandtia l'absence de la membrane ou palmure qui sépare les métatarsiens externes chez les Rana pro|)i-ement dits, mais qui ferait défaut chez les espèces rappoitées au genre Pyxicepkaliis Tscliudi. En ce qui concerne le genre Ranci, celte réunion des méta- tarsiens externes par les téguments épaissis n'a pas l'importance qui lui a été alliibuée, car, pour ne citer qu'un exemple, chez /?. {I^y.ciccphaliis) lahrosa Cope, si voisin de R. nalalensis '?^m\l\i el de A'. />e/a/n/tf/iV Tsciiudi, la membrane pénètre assez avant entre ces mélatarsiens, el il s'établit ainsi un Irait d'union entre les deux extrêmes, il en est de même chez R. subsigillata A. Dum., dont les clavicules sont courbées comme chez Hildehrandlia, mais beaucoup plus robustes; à ces caraclèies s'ajoute le grand développement de la branche zygomalique du squamosal qui s'unit par sutuie au maxillaire, comme chez //. adsjjersa Tschudi. Celle combinaison de caractères me semble justifier rétablissement d'un sous-genre nouveau pour lequel je propose le nom de Aubria, en souvenir du voyageur Aubry-Lecomte, auquel nous devons la décou- verte de R. subxigillala et les premiers renseignements sur la faune herpétologique du Gabon, SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I917. 989 sont non seulement courbées en griffes, mais que leur pointe acérée perce souvent les ti'i^Miments tout comme je l'ai signalé chez Gompsosleonyœ et Triclwbatraclius. Il ne s'agit pas d'une lésion accidentelle, comme cela se voit parfois chez divers Batraciens à la suite d'usure ou d'ulcères afi'eclant les extrémités digitales, et comme on l'a suggéré pour (iampsosteonyx ('), mais bien d'une perforation normale sinon constante, car elle s'observe sur des individus parfaitement sains et provenant de localités variées. J'ajou- terai que je retrouve la même forme de phalangettes et la même tendance à percer la peau chez le genre Scotobleps du Gabon et du Cameroun. Comme pour les autres Batraciens à os perforants, le but de cette confor- mation nous échappe. Mais la petite découverte queje viens de faire sur R. //«y>/'o«/indi([ue clairement, vu les affinités incontestables de cette espèce, que le caractère en question ne saurait être pris en considération au point de vue générique, pas plus que la condition des côtes du Pleurodèle ne justifie sa séparation, même sub-générique, de l'espèce algérienne Molge Poireti dont il est si voisin sous tous les rapports. La même conclusion s'impose dans le cas du genre lidbina, récemment proposé par ^ an Den- burgh (-) pour une grenouille d'Asie que j'ai décrite sous le nom Rana Holsli. Ce genre Ra hi na esl fondé sur un caractère sexuel secondaire, le mâle étant pourvu d'une épine osseuse au pouce (l'extrémité du premier métacar- pien), perçant la peau, épine dont la fonction est assurément la même que celle des aiguillons cornés et caducs qui arment le doigt interne de certains Laptodactylus d'Amérique et qui servent à renforcer l'amplexus pendant l'accouplement, au point qu'on se demande comment la femelle ne suc- combe pas aux blessures d'une [)areille étreinte ('). Cette épine au pouce de la « grenouille à poignards », comme la nomme Van Denburgh, qui ne saurait ;i elle seule justifier le genre lialtina, a d'ailleurs son parallèle en (') F. MocQUAtu). //////. Mua., 1902, p. 4i4- (*) Proc. CaliJ . Acad., 4° série, l. 3, igta, p. 196. (') C'est à tort f|ii'on a attrilxié à c«s organes un rôle oflensif, connue le rapporte Armand David en parlant de son Haiia spiiKi^a de Chine ( />. lioulerif^eri Gthr.), « très grande grenouille qui a la poitrine hérissée d'épines contre lesquelles l'anirnal serré sa pioieenli-e ses bi-as » {Journ. ?>" voyage, t. 2, p. 210), et comme le croyait lludsun, qui nous raconte comment une f,M''^"'5"'llG de l'Argentine, Leplodactylus oce//a<^/.î(désignée sous le nom [)rovisoire de Rana luclalor), l'aurait attaqué en sai- sissant deux de ses doigts (Nalurathl in La Plata, p. 70); enfin Van Denburgh parle des éperons de Rana llohli comme d'une arme défensive. L'explicatifm de ces faits C. R., 1017, 1' Semestre. (T. U;.",, .\' 25.) I ïB 99© ACADEMIE DES SCIENCES. Afrique, car elle est semblable chez le mâle du genre Tympanoceros Bocage que je ne crois pas pouvoir séparer de Pctropedctes Reichen. (' ), chez lequel elle fail défaut. Pareil éperon se retrouve chez certains Ilyln de l'Aniéiique tropicale, H. {Cauphias) guatemalensis Brocchi (') nous en offre Texeniple le plus frappant, mais il est recouvert par la peau. HYGIÈNE ALIMENTAIRE. — Sur les altérations du pain de guerre. Note de M. Iîalcaxd. Le pain de guerre actuel c[ui, depuis 1894, a remplacé l'ancien biscuit de troupe est en galettes carrées de 5o" obtenues avec des farines tendres bien affleurées et dépouillées de produits bis. Spécialement destiné aux armées en campagne, ce pain, d'une épaisseur moyenne de o"',o2"), doit se conserver un an. Or on a constaté pendant l'été la présence de moisissures sur des galettes n'ayant que trois à quatre mois de fabrication. Ces altéra- tions avaient d'autres causes que celles signalées dernièrement sur des pains biscuités ('V lîUes ne se rattachaient pas au blutage, cjui a été main- tenu à 70 pour les farines de pain de guerre, mais à la provenance des farines et à une quantité d'eau anormale contenue dans le pain. A défaut de nos farines tendres auxquelles une longue expérience a donné la préférence, on a eu recours, depuis la guerre, à des farines d'Algérie, trAmérique, d'Australie et des Indes dont le gluten se com- ])orte dinëremmenlà la panification. I^e pain de guerre, au moment de la mise en caisse, doit contenir 10 à 12 pour 100 d'eau. Il en contient généralement beaucoup plus. ninl iiilerpiétés est Irc'S siiiiple : à défaut tle femelles, les mâles, clans la frénésie du iiU, se cramponiieiU î\ loiiles sortes d'animaux, ou même d'objets, tels qu'un bâton qu'on leur tend, ainsi que, parmi les Anoures d'Iîurope, notre crapaud commun nous permet de le constater tous les ans au printemps. (') Voir Boiil-KNGER, Proc. zool. Soc. Lond., igoo, p. 439. (-) Miss, scient, au Mejcique : Batraciens, p. 62, pi. \II, fig. 3 (1882). (^) Comptes rendus, t. ICi, 1917, p. \~\. SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I917. 99I KXKMPLES vins DANS DIVERS CENTliES DE FABRICATION. Uliilen Eau contenue dans lÛO* de pain des — -^ — -^ farines à la surtie à la mise en caisse pour 100. du fniir. après ressuage. Blés de France. a6 1 3 , 5o I o , 00 28 i3,5i 11,00 3o I '1 , -^2 11,00 H lés azolit/iics. 3o 1 .5 , 46 1 3 , (io 3o '9, ' 1 1 5,00 3i 19. "33 13,90 37 indéterminé i3,54 27 n i5,oo 27 i . . . » 13,70 3o » 1.5 ,00 3i » 1 3 , 38 82 » i4 ,00 32 » i5,oo 33 » 1 4 , 00 35 » i3,68 36 » '4 j43 Dans les caisses contaminées, on a trouvé jusqu'à 18 pour 100 d'eau. Les fabricants mis en cause ont prétendu que cet excès d'eau venait des caisses en sapin qui leur avaient été remises incomplètement sèches. Allé- gation non justifiée : les galettes au centre des caisses étaient plus moisies et contenaient plus de 3 pour 100 d'eau que celles qui touchaient aux join- tures où l'air extérieur a pu lentement pénétrer; et il n'y avait dans les caisses que 12 a 1 3 pour 100 d'eau ('). On évitera les incidents signalés en adoptant provisoirement de petites galettes pointilléesde 7^3 8^, ayant approximativement en longueur o"',o.So, (') C'est la teneur habituelle des caisses neuves, seules employées, où sont logées les i^alelles après un ressuage de quelques jours. Ces caisses plongées dans l'eau en con- tiennent jusqu'à 00 pour 100 et reviennent à leur poids primitif après une dizaine de jours d'exposition à l'air. 992 ACADÉMIE DES SCIENCES. en largeur o"',o3o et en épaisseur o'",oi5. Ces galettes, à la sortie du four, ne contiennent que 3 à 4 pour loo d'eau et n'en reprennent graduellement 12 à i3 pour loo qu'après un long séjour en magasin. M. A. Gka\didiek fait homuiage à l'Académie d'un volume qu'il vient de publier en collaboration avec M. Giull.vlmI': Gkandidiek : Histoire pliysiijue, naturelle et politique de Madagascar. Volume IV : Ethnographie de Mada- gascar. Tome III : Les habitants de Madagascar. La famille malgache {fin). Rapports sociaur des Malgaches. Vie matérielle à Madagascar. Les croyances et la vie religieuse à Madagascar. CORRESPOND AIVCE . M. ViTo VoLïERKA, élu associé étranger, adresse des remercînients à l'Académie MM. Emile Blaise, Fabre-Domeugue, M. Lantexois, Adolphe Lepape, C.-H. Ostenfeld, Mauii's Picon, Albert Haxc adressent des remercîments pour les distinctions que l'Académie a accordées à leurs travaux. M. R. Anthoxy adresse un Rapport relatif aux recherches qu'il a exécu- tées à l'aide de la subvention qui lui a été accordée sur le Fonds Bonaparte en 1914- ANALYSE Mathématique. — Sur les substitutions rationnelles. Note de M. P. Fatoit('). I. Soient la substitution rationnelle :;,=/(:); a un point double de multiplicateur s tel que |.?| •< i ou 5''= i, et posons z,=f{z), z,^f(z,)=f,(z), ..., ,.„ = /(=„_,)=/„ (5). (') Cf. p. Fatou, Sur les solutions uni/ormes de certaines équations fonction- nelles {Comptes rendus, t. 14-3, 1906, p. 546); Sur les substitutions rationnelles (Comptes rendus, l. 16'i, 1917, p. 806). SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I9Ï7. 99^ Nous disons qu'un point m appartient au domaine D^ du point a s'il est le centre d'un cercle dans lequel les fonctions /',/,, ..., fn tendent unifor- mément vers a. Le domaine ouvert D^ admet comme frontière F un ensemble parfait, donc sans points isolés (en exceptant le cas des substi- tutions linéaires). En un point yo de F les fonctions/,, ne peuvent pas former une suite normale, au sens de M. Montel; il s'ensuit (ju'elles prennent toutes les valeurs sauf deux au plus dans un cercle quelconque de centre p. Pour qu'il y ait une ou deux valeurs exceptionnelles, il faut et il suffit que la substitution se ramène, par une même substitution linéaire effectuée sur z et ;,, à l'une des deux formes 2,;= polynôme en ;; (valeur exceptionnelle 00) OU ;, =: k ;*'" (valeurs exceptionnelles o et o) ). Réciproquement, tout point p autour duquel les /'„ ne forment pas une suite normale est frontière des domaines tels que D^ ou de ceux qui corres- pondent à un cycle limite de points périodiques (a,, a^, .. ., a^) et qu'on définit d'une manière analogue. S'il y a plus de deux points limites ordinaires ou périodiques, un seul des domaines correspondants peut être d'un seul tenant, les autres étant formés d^une infinité de régions sans connexions entre elles. Exemple : ^, = :;' — i ; on a ici le point limite = = 00 et le cycle limite (o, — i). Les domaines D„, D.., sont formés d'une infinité de régions dis- tinctes et simplement connexes. Le domaine D^ est au contraire d'un seul tenant. On montre que tout point du plan appartient à D„, D—,, D., ou à la frontière. 11. Il résulte de ce qui précède que la frontière F est l'ensemble dérivé des antécédents d'un point quelconque du plan autre que les points exceptionnels, s'il y en a. En particulier F est le dérivé de l'ensemble des antécédents d'un quelconque de ses points. Si l'on considère le domaine restreint d^ du point a, d'un seul tenant avec a, et sa frontière J\ f est dérivé des antécédents d'un de ses points, obtenus par les branches des fonctions inverses des /„ qui ne font pas sortir de d^. Parmi les points frontières se trouvent des points doubles à multiplica- teur > I en module. Il y a en général de tels points, comme il résulte de la relation 994 ACADÉMIE DES SCIENCES. i; étendue aux points doubles de la substitution, A' degré de /"(s). Cette relation est en défaut s'il y a un * = i. Si elle a lieu, on en conclut facile- ment qu'il y a un j .V ! > I. Soient ^ un tel point, /■ un petit domaine entou- rant fl; /•,, r.,, ..., /•„, ... ses conséquents; pour n assez grand chacun des /•„ recouvre tout le plan sauf l'entourage des points exceptionnels, s'il y en a. Même propriété pour les points d'un cycle à multiplicateur > i . Quant aux points doubles pour lesquels s''=i, ils sont en même temps points frontières et points limites. III. Soit (a,, et.,, ..., y.j,) un cycle de points périodiques à multiplica- teur <^ I. On démontre que l'un au moins des domaines D^p D,; , ..., D„ renferme un point critique de la fonction inverse àe f i^z) ('). Le nombre (les cycles de cette espèce est donc limité. Il en est de même si l'on considère les cycles de multiplicateur inférieur ou égal à i en module. Les cycles de points périodiques, étant en nombre illimité, sont, à partir d'un certain rang, à multiplicateur ■< i et font partie de F. Ils sont denses sur F. La propriété énoncée au paragraphe II pour les points ^ subsiste pour tous les points frontières. On peut, grâce à cela, préciser ce qui a été dit pour l'exemple de I. Ces domaines partiels qui constituent D,, el D, sont tels que tout point frontière de l'un d'eux est limite d'une infinité de ces petits domaines dont les dimen- sions linéaires tendent vers zéro. Entre tous ces petits domaines viennent s'infiltrer des points du domaine d'un seul tenant D„ sans qu'il soit possible d'entourer aucun d'eux d'un contour appartenant à D, (qui est simplement connexe à proprement parler quand on le représente sur la sphère), sans les entourer tous. On voit combien est compliqué ce mode de division du plan. IV. Les propositions précédentes sont à rapprocher des cas particuliers déjà étudiés par nous, dont l'étude est d'ailleurs facilitée par la remarque suivante : si la région définie par |y'(s)|<^i appartient au domaine du point double a (à distance finie), tout point qui n'est pas dans D^ est un point frontière ou éventuellement un point de D^ . Nous avons donné de nombreux exemples dans lesquels le domaine d'un point a comprend tout le plan, sauf un ensemble parfait discontinu. 11 peut ( ' ) Ce fait se déduit aisément des théorèmes de M. iMonlel sur les suites normales de l'oiictions analytiques. SÉANCE DU 17 DÉCEMBHE I917. QpS arriver aussi que le domaine Y)^ compionne tout le plan sauf une frontière formée d'un conlinu linéaire, par cxciupio un segment de droite. En voici un exemple simple : soit P(s) le polynôme (|ui exprime sinXM en fonction de sin ;/ = ;(/(■ impair) ou cos/-« en fonction de s = cosh(X- pair). La substitution r| = P(^G) possède lo point à Tinfini comme point limite unique, D^ comprenant tout le plan sauf la coupure (— i, + i). HYDRAULIQUE. — Sur la déterininatioji des dimensions les plus avantageuses des [)iincipau.v éléments d'une installation de force hydraulique. Note de M. E. lÎATici.E, présentée par M. (1. Jordan. Soient N,-, Q, la puissance installée et le débit correspondant; N,„, Q,„ la puissance et le débit moyens; Q,„, la moycime des carrés des débits; H la cbute totale brute; //, et /?,„ les pertes de charge maxima et moyenne dans le canal de dérivation; h\ et ^',„ les pertes de charge maxima et moyenne dans la conduite forcée; d le diamètre de la conduite de dérivation dans le cas d'une conduite circulaire débitant à pleine section, ou le diamètre d'une conduite circulaire donnant, à pleine section, le même débit et la même perte de charge que le canal de dérivation; d' le diamètre de la con- duite forcée, supposée unique pour simplifier l'exposé; / et /' les longueurs de la dérivation proprement dite et de la conduite forcée. Le coût annuel de l'installation pourra toujours, avec une approximation suffisante, être mis sous la forme \'^y. + â /r/ + (3' /' d' -^ y . I o HQ,-, les coefficients a, j3, ^', y se déterminant d'ailleurs facilement après une étude préalable sommaire. Les valeurs les plus avantageuses de r/, d' et Q,, qu'il s'agit de déterminer, sont celles qui rendent minimum le prix du P . . cheval-an ^- Les variables indépendantes étant /*„,, A'„^ et Q, dans le cas ■ ' //( d'une dérivation en charge, A,, A„, et Q,dans le cas d'un canal à écoulement libre, on écrira que 1) V { à \' \ ô V ô I' -rr~ \ — =0 ou — — — - ^ 0 ; — r— :r;— =0 et — — ^r— = o. On a d'ailleurs les relations N,„=ioHQ,„ — io(/i„, -1- /(„,)Q„, (pour une iléiivalion en charge), N,„=ioHQ„, — io(/;, -l-/f',„)'V,// (poui- un canal à écoulement libre) N,„ 5 io/(,„Q,„ 5 ioh'„,Q,„ P ot + y. loHQ, N,„ ~ 10(11 — 6^)0,,,' C)96 ACADÉMIE DES SCIENCES. avec Les deux premières conditions de minimum donnent, dans le cas d'une dérivation en charge, d'où (2) en appelant z la perte de charge totale. En annulant la dérivée de celte nouvelle expression de ^— , par rapport à Q,-, on a (a + y.,oHQ,)^r=y.,oHQ,„. Or le régime du cours d'eau étant naturellement supposé connu, on peut construire la courbe des débits ordonnés par rapporta leur durée. Qi est doue une fonction du nombre de jours n pendant lequel il est assuré. On a d'ailleurs r/Q,„ — 2^ dQi et dQf„, — ^^ dQf, d'où Q,„ et (^,„, en fonction de n. En tenant compte de la valeur de f/Q,„, la troisième condition de minimum s'écrira ( 3 ) a + y . 10 HQ, = y . I o 110,„ — - • Telle est l'équation fondamentale qui détermine le débit maximum le plus favorable de l'installation. Les relations (i) s'écrivant d'ailleurs P _ (3f/« _ P'nf'" _ t^ + y.iollQ, on pourra facilement calculer d et d' par approximations successives en partant de :; = o; avec les valeurs de d et d' on aura une nouvelle valeur de z, d'où une deuxième valeur de d et d'] et ainsi de suite. Les valeurs approchées successives convergent rapidement. On remarque qu'on a -,~\—,'-- =const. y f (■ SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I9I7. ()97 Dans le cas d'un canal à écoulement libre, les relations ( i) sont rempla- cées par les suivantes : Pi bld I &'l'd' ( I ') -jzi — ^ — — . N,„ ,") io/(,Q,„ 5 io/ï,'„Q/„ Les relations (2) et (3 ) subsistent et les relations (4) deviennent ^'^' N„, r>ocQ;-(>„, ~ ôoc'QlA)'- ioQ„,(H — 6:)' L'équation (3 ) est absolument générale; elle s'applique au cas d'une usine accolée au barrage, avec conduite forcée (/=o, l' -r^ o) et au cas d'une usine accolée au barrage avec accès direct de l'eau aux turbines (/=p,/'=o). On remarquera que les équations (i) et (i') peuvent s'écrire 3W + (37V ^ :; (5) H— 3 D'où nous concluons que : dans une inslallalion réalisant le minimum du prix de revient du cheval-an. le rapport du coût annuel de la dérivation totale {canal et conduite forcée) au coût annuel de P installation est le //uinluple de la perte de charge moyenne relative. ÉLASTICITÉ. — Sur la démonstration rigoureuse des formules des poutres et des plaques. Note de M. Mes.vager, transmise par M. Blojidel. Les différents auteurs, qui ont fait application des séries aux calculs des formules d'élasticité pour les poutres et les plaques épaisses ('), ont tous admis implicitement, du moins dans ce que j'ai lu d'eux, qu'une série, qui est uniformément convergente dans un certain domaine et seulement conver- gente sur la frontière, ne présente pas de discontinuité entre ce domaine el sa frontière. Je vais montrer par un exemple que cette supposition n'est pas toujours vraie. Je donnerai ensuite un moyen d'établir les formules d'une façon rigoureuse., qui a en même temps l'avantage de les remplacer, partie par une expression en termes finis, partie par une série plus rapidement convergente et représentant une fonction continue dans le domaine et aux frontières. (') M. RiBiÊRE, Thèse. 1888; Gounouilliou, Bordeaux. — M. Filon, Philosopliical Transactions, juin 1902. C. R., 191-, 2* Semeslre. (T. 165, N* 25.) I 29 998 ACADÉMIE DES SCIENCES. Soit la série ; = 7 /( J, "' t cosrn.i\ m J(yi m) étant une fonction continue. Je définis cette fonction de la façon suivante : y étant fixe, quand m varie d'une façon continue pour ml^y, /(m,y) — i; pour v'Sm'^y ^ \, /(w, y) = i — (m y); pour m>j, /(m, y) = o. Dans le domaine o<< y< ^^ola série est convergente, car le coefficient a un signe constant et pour limite o. La série est uniformément convergente de o h y = Y, car le reste est constamment nul quand le rang du terme est plus grand que Y. La fonction est donc continue dans ce domaine. Pour V = 3c , on a ;= / cos III. c = — o. .5, m d'après la règle de la moyenne arithmétique. Or on peut montrer que la série ne tend pas vers cette limite (même en lui appliquant la même règle, ce qui ne change pas sa somme, quand la série est convergente). La somme de celle-ci se compose en effet, pour toutes les valeurs entières de j', de la somme de m cosinus d'arcs en pro- gression arithmétique, somme dont l'expression est de la forme A siii (/» -I- 1 ,5)a' — 0,5. La valeur de la série oscille donc constamment de -- o,5 -+- A à — o,5 — A, lorsque j' varie. Elle n'a donc pas de limite. 11 y a donc discontinuité entre la valeur de la fonction lorsque a; croit de plus en plus et la valeur à la fron- tière J' = GO . Les formules obtenues jusqu'à présent sont donc douteuses. Procédé rigoureux. — i" Je considérerai l'action de forces isolées; le cas de forces réparties peut s'en déduire par sommation. Les formules si remar- quables de M. Boussinesq pour le solide indéfini, limité à un plan, sollicité par une force isolée, sont utilisables pour l'étude des solides limités à deux plans, à condition d'exercer siîr le second plan les tensions données par les formules du solide indéfini. On peut appliquer, si l'on veut, un nombre quelconque d'efforts sur l'une ou l'autre surface du solide limité à deux plans, à condition de toujours faire correspondre sur la face opposée à chaque effort les tensions données par les formules du solide indéfini. SÉANCE DU I- DÉCEMBRE I9I7. 999 ■2° Je puis ensuite ajouter, sur les surfaces, des tensions égales et de signe contraire à celles que j'ai fait correspondre aux efforts isolés. Si je réussis à résoudre le problème de l'équilibre sous ces tensions au moyen de séries uniformément convergentes partout, en additionnant les solutions corres- [londant à tous les problèmes partiels envisagés, j'aurai résolu rigoureuse- /WCT/ le problème relatif à l'action des etVorts isolés donnés, car toutes les autres tensions extérieures auront disparu. PiŒMiÈRE APPLICATION. — Cfts le pltis Simple : Élasticité à deux dimensions, problème de la poutre sollicitée symétriquement par rapport à f origine et à son axe longitudinal . 1° Je considère un solide indéfini, formé des points v^c),sollicité par des forces normales, dirigées vers l'extérieur, appliquées aux points x =^ Ko, y = o (K nombre entier quelconque) et v déterminant les tensions de M. Boussinesq. Je détermine directement les tensions par leurs formules générales en séries trigonomélriques de période a, en les astreignant aux mêmes valeurs sur y = o et à l'infini i N.= h ^- V ( I — /(^ ) p-"^ cos/iX, i a n\ c'"^ s\nii\. a\ec -V 1= , 1 a ^ a Cette manière d'obtenir ces séries donne lieu à l'objection précédemment développée. On peut la lever de la façon suivante. Les premiers termes des séries des ?s sont la partie réelle, de la puissance n(— Y -+- i\) de e. On peut donc obtenir la somme de leurs séries par la formule des progres- sions géométriques. Par dérivation des deux membres des formules réelles ainsi déterminées, on obtient la somme des seconds termes des séries des IN et celle de la série de T. Tous calculs faits, le système (i) devient 1^- <-li V .. cos\ cil Y — I cliY — cosX (cil \ — cosX)- I ' , I ( shY . cosXchY — I I (^^ ' ^-~ ;7 jcliY- c.sX "^ icl.Y— cosX)-^J' I' sin \ sli \ (I (cil Y — cnsX)- lOOO ACADÉMIE DES SCIENCES. expressions en termes finis, continues, sauf pour chY — cosX = o, c'est- à-dire pour les points d'application des forces. En dehors de ces points, elles coïncident avec les valeurs (i) même, ainsi qu'on le vérifie facilement, sur la frontière y = o; donc les séries (i) ne peuvent présenter de discon- tinuité à cette frontière. Par raison de symétrie, les forces aux points de dis- continuité X = lv«, V = o sont toutes égales entre elles et normales à y = o, donc elles sont égales à F, puisqu'à l'infini la pression se réduit à F : a. Je développerai ailleurs ce qui concerne le cas 2''. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à l'Obser- vatoire de Lyon , pendant le deuocième trimestre de 191 7. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. U. Baillaud. 11 y a eu 86 jours d'observations dans ce Irimestre, et l'on en déduit les principaux faits que voici : Taches. — A pari une grande accalmie dans la première décade du mois d'avril, la production des taches, dans ce trimestre, a été non seulement très active, mais elle s'est accrue, malgré une surface totale moindre, que l'absence de formations aussi importantes que les grands groupes de janvier et féviier exjjiique, puisqu'ils entraient pour plus d'un tiers dans l'aire totale du premier trimestre ('). On a, au total, enregistré 98 groupes et 8461 millionièmes, au lieu de 89 groupes et 9162 millio- nièmes. Dans leur répartition entre les deux hémisphères, on noie 48 groupes au Sud et 5o au Nord, au lieu de 3o et 59 respectivement. La latitude moyenne des taches est'restée stalionnaire, d'une part, à — 17°, 4 et a diminué, d'autre part, en passant de -t- i.j", 8 à + i3'',6. Régions d'actu'ilé . — On a noté i83 groupes de facules a\ec une aire totale de 241,3 millièmes, au lieu de i47 groupes et 178,7 millièmes. L'augmentation de ces phénomènes a été d'environ un tiers dans l'hémisphère austral ( 86 groupes au lieu de Sg), et d'un dixième seulement dans l'hémisphère boréal (97 groupes au lieu de 88). (') Voir Comptes rendus, t. 165, 1917, p. 202. SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I917. lOOI Tableau I. - - Tacl es. Dates •ilréiues d'obserf. Nombre d'obser- ralions. l'ass. au luér. central. .atiludes ai S. ojeîines. .N. Surfaces moyennes réduites. liâtes pMrômes tl obscrv. Nombre d'obser- vations. Pass. au mer. cenlral. l.aliludcs moyennes. Si mo rc rfaces S. N. luitc?. K\r\\ 19 17. - .,. m. Mai suite ). 3- 7 4 4 > i — '0 G 10-19 '.) 14,3 — iG 172 6-10 t 5,2 -1-1 5 12 i3-iii t) '4,8 -1- 9 55 5- 7 3 5,4 — 11) , 1 1- 1 7 5 17,6 —28 68 !< t 7,3 — - 4 13-19 () 18,3 -m8 12 ■i- 8 5 8,6 -t- 5 21) 24 I 18,8 — -U 45 I4 t 11,4 -!-l8 3 ■ i4-2J 7 19,1 -i-i8 94 I I- >o 10 14,3 -(-18 3i8 15-23 <; 19,6 -1- 6 i35 '.i-'9 1 1 i5,i — 9 43 17-21 5 '9,9 — iS 47 1 1-19 9 l5,2 -14 3o 17-26 / 21,4 -t-io 1 1 1 1 1 -22 12 16,7 -t-ii> 58 1 25-2G 2 22,5 -1-10 I ■> I I-2>. 12 17,1 — 17 37 26-27 2 23,7 -r- S 8 1 5 1 18,8 -26 7 24-27 4 24,8 22 24 i3-i5 S 18, S -'4 '9 2 3-2 5 3 27,5 — 18 12 1 1-19 '1 >9,-^ -t- 7 3i 2 1 27,9 -^1 "1 33 20 1 ■9,2 — 2J ■/ 2 3- 3 10 28,5 — 2J 293 14-23 10 19,4 — 9 11 23- I 7 28,9 -r G 8G ■.'0-2) 2 »9,7 -!-2I 3 26- ■> 6 29,' — >3 i38 14-26 i3 20,0 — -'S 43 23- ; 10 29,' -i-iG 9' 1 9-2G 8 21,1 -!-20 56 25- 3 8 29,8 -T-i5 23 16-27 12 22,3 ■+18 278 24- 5 II 3o,o — 5 2G6 26 1 23,8 — 7 10 2G- I 4 3i,G ^14 iG 19-21 i 23,9 — H", 7 25- G 1 1 3i,G — 15 28! I9-JO 12 2 6 25,1 26,9 27,1 — 12 -^23 iSl > iG 26- G 10 26J. 3i,G — G 97 25-26 2Ï- 2 — 18°, 1 -t-iî" ^ 24- 4 II 3oj 28,7 — 1 s '77 27- 7 10 Juin 2,0 — iG — iG". ,» -r-l3",2 198 29-3 1 ■,, 2,5 — 2(, 5o Mai. Il, (in. '7 I 3,3 -1- 3 5 28-30 j 1 ,2 -i3 8 7 1 3,5 H- 20 5 26- 7 12 >,' — '- 1 3l2 i-ii 8 5,8 — 9 97 ■)- s 6 2,5 -4-17 55 ! 1 1 G, 2 -t-21 18 26- 5 10 2,6 — -Il 5i i 1-1 > i3 6, G — 22 109 3o- 4 4 1,4 — ' ; 22 G 1 8,5 -t-iG G 29-10 M 5,4 — 18 '4'. 9-' 1 li 8,7 H-lS 85 1- 7 5 G,o -i3 7 3-1") i3 9,3 -t- 10 106 l-IO 10 6,3 'O iS 4 i5 12 10,5 — 11 70 j— 7 5 «,4 -^ 17 7 i3 I 10, G — 22 3 7-'i 9 10,3 — 12 9'' iG 1 12,8 -28 4 5-17 i3 II, G -^18 1 17 7-17 10 i3,G — 2i 34 7-10 I '?. '3,3 -^ 9 280 8-20 i3 ■ 4,4 -t-'9 342 7- 9 3 13,4 -.-23 1 1 i4~i9 G '4,9 — 3 24 I002 ACADEMIE DES SCIENCES. Tableau I. — Taches (suite). Dates Nombre l'ass. I.aliludes a uyennos. Surfaces Dates Nomlirr l'ass I.otitiides moyenne^. Surraro' exlrôuies d'ubserr. d'obser- Talions. au mér. central. S. N. moyeunes rcdaites. extrêmes d'otiser- d'observ. vations. au mer. contrat. S. .N. moyennes réduite-. .luiii ( suite). .1 11 i n 1 sititc ). 9-20 12 l5,0 -H 7 ()3 ■/G-3o ) 26, I 22 17 ;)-20 12 .5,. — 1 i 286 ■u- 2 12 26,6 -;-io I 5 5 i5 ! 16,0 + '7 3 12-22 2 26,8 -m8 ' / 1 1-22 I >. 17,8 — 19 122 26-27 2 27,3 -1- 5 5 16-24 8 19, ■> -i-18 53 24-25 2 27,3 — 9 10 15-2:1 1 1 10, i -m8 212 14-25 12 20,5 -Mo 128 26-28 3 ■^9,5 — 22 17 27-28 ■2 22,4 -H ri i5 29-30 2 29.6 — '4 rS 17-29 i3 23,4 -H \"> 36o 26- 5 10 3o,o -t-io 2I 19- 1 i3 25,3 -24 220 ioj. — 16".. 1 -hiS" '' 19-30 12 25,4 — S II 1 Tableau 11. — Distribution des taches en latitude. Sud. Nord. Tnlal m:. 9 Avril Mai .)ttin Totaux. . . , 30°. 20*. to", 0'. Somme. - 3 i3 i3 5 6 8 '_> 18 18 /' 10 (i 4 17 19 7 1 t 21 9 48 5o '9 2~ 26 36 36 98 SurracBA tolala:* rédutiei. 1933 3279 3249 S461 Tableau III. — Distribution des facules en latitude. 20\ 10", 0". Sotnme. Avril Mai Jttiti Tu taux.. . . 9 1 3 '1 26 10 (4 j 28 i3 1 1 5 'Î2 32 38 12 86 Surfaoea total «« réduits:. 78,8 8j,6 r:.7 CHIMIE INDUSTRIELLE. — La fahricalwii des briques de silice. Note de M. PiiiLii'PON, présentée par M. Henry Le Chalelier. Au cours de recherches poursuivies à l'usine des Dunes, pendant les années 1916 et 1917, nous nous sommes proposé de définir, par des mesures précises, les conditions dont dépend la qualité des hriques de silice, c'est-à-dire de Caire l'élude scientifique de leur fabrication. Les SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I9I7. IOo3 résultats numériques de nos mesures, les tableaux graphiques les repré- sentant, et les photographies des échantillons seront donnés ultérieuremenl dans un Mémoire détaillé. Nous reproduirons seulement ici les conclusions de ces recherches. Les qualités mesurées ont été : la résistance mécanique à l'écrasement, après dessiccation et après cuisson, le gonilement pendant la cuisson et la température de fusion. EnGn des essais d'emploi dans les fours à acier ont servi à contrôler les résultats des expériences de laboratoire. Ces qualités ont été rapprochées des conditions dont elles dépendent : nature des quartz, finesse de broyage, proportion de chaux employée et d'eau du gâchage, température de cuisson. Les essais ont porté sur des quartz du Massif central en gros cristaux, sur des quartz rubannés de l'Allier, des quartzites de Normandie et des grès du Pas-de-dalais. La matière à mouler était malaxée avec un lait de chaux, pendant dix minutes, dans un broyeur à meule. Chaque essai était effectué avec 200''^ de matière. Les briques étaient ensuite moulées à la main. Elles étaient séchées sur des plaques de fonte, à une température d'environ 100°, puis cuites à i3oo° dans un four à flamme renversée. Les essais de compression ont été faits en plaçant deux demi-briques l'une au-dessus de l'autre, suivant la technique du Conservatoire des Arts et Métiers. Pour les essais de fusion nous avons découpé dans les quartz ou dans les briques d'essais des montres de même volume que les montres témoin. L'ensemble des montres placé dans un cylindre de corindon a été chauffé progressivement dans un four à acétylène et air comprimé ou oxygène. Les températures de cuisson ont été contrôlées à l'aide du pyromètre Le Chalelier. Les conclusions de nos études sont les suivantes : i" La résistance à la compression des briques après séchage et après cuisson est d'autant plus grande que les quartz qui les composent sont plus finement pulvérisés. Par exemple, les briques faites en farine impalpable, avec une addition de 2 pour mode chaux, ont donné 18'^» de résistance après séchage et Sao"^*^ après cuis.son. Des briques semblables composées de grj^ins passant au tamis 100 et restant sur le tamis 120 (grains d'envi- rons o^^.iS), ont donné une résistance inférieure à 2'^^^ après séchage et iG'^s seulement après cuisson à i'joo". IOo4 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2" Tous les quartz étudiés, très différents comme aspect physique et comme orii^ine géologique, sont susceptibles de donner des briques résis- tantes, à condition qu'ils soient réduits en éléments impalpables. La résis- tance minimum trouvée dans nos essais pour des briques faites avec ces quartz impalpables a été de aoo'^spar centimètre carré pour une variété de quartz. 3" Le gonflement ou dilatation à la cuisson des briques formées de grains identiques est d'autant plus grand que les grains sont plus gros. Le gonflement des briques formées de poudre impalpable est pratique- ment nul. 4° La résistance des briques après séchage et après cuisson est d'autant plus grande que la quantité d'eau ajoutée à la pâte est plus élevée. 5° Toutes choses égales d'ailleurs, la résistance des briques après séchage varie comme la quantité de chaux ajoutée. La résistance des briques après cuisson croît jusqu'à i pour loode chaux. i;ile reste sensiblement constante entre i et -2 pour loo et semble décroître au delà de 2 pour loo. Pour lun des quartz essayés par exemple, nous avons trouvé : 1 io''S pour les bririiies faites sans atldilion de chaux, 28o''S 1. avec 1 pour 100 de cliaiix, 3oo''~' . a\ec 2 pour loo de cliaux. 26o'~8 o avec ■!..") poui- 100 de rliaiiN. * 6" Chaque unité dq chaux ajoutée au quartz abaisse sou point de fusion d'environ 20°. iXous avons enfin étudié les phénomènes de durcissement des briques de silice sous l'action de la chaleur. Nous avons cuit, à des températures croissantes, des briques formées de quartz impalpable et d'autres briques formées de grains passant au tamis 100 et restant sur le tamis 120. Le moulage était fait avec une addition de 2 pour 100 de chaux. Nous avons constaté que les briques faites en impalpable commençaient à durcir dès 800". A 1200*^, elles donnaient iqo''^ de résistance par centi- mètre carré et, à i3oo", 270'^^. Au contraire, les briques formées de grains plus grossiers n'ont com- mencé à durcir qu'au-dessus de 1100° et, à iSoo", elles n'avaient qu'une résistance de -jo^^. Dans une dernière série d'essais nous avons moulé un grand nombre de SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I917. IOo5 briques en faisant varier les proportions relatives de l'impalpable et des grains, ainsi que la grosseur des grains. Nous avons trouvé que les briques les moins fusibles étaient celles qui renfermaient le minimum d'impalpable. La dimension maximum des gros grains à admettre dans une bonne brique nous a paru être de 8""". Comme conclusion de tous ces essais, nous avons réalisé une bricpie qui constitue notre fabrication courante actuelle. Les matières premières employées dans nos fabrications sont des quartz à gros éléments cristallins, des quartzites ou des grès. Ces substances ont au minimum 9G pour 100 de silice. Les briques fabriquées avec l'un ou l'autre des quartz paraissent sensible- ment équivalentes. Ces mômes quartz nous donnaient autrefois des briques de valeur très différente, qui étaient quelquefois francbement mau- vaises et de plus très difficiles à cuire quand nous n'avions pas la possibi- lité de les constituer avec une certaine fraction d'impalpable. ( 'es briques qui recevaient à l'époque 2 pour 100 de chaux étaient beau- coup plus fusibles que nos briques actuelles, qui ne reçoivent qu'une addi- tion totale de 0,6 pour 100 de chaux, soit 2 pour 100 dans la farine. Nos briques sont formées de 3o pour 1 00 d'impalpable et de 70 pour 1 00 de grains de i^^^àS""". F^es briques sont cuites à i joo" dans un four tunnel ; elles ont une résis- tance de 200'''' à 25o''s par centimètre carré, un gonflement moyen à la cuisson de 1.6 pour 100, une densité absolue inférieure à 2,4, une densité apparente de I, g environ. Leur point de fusion est d'environ 1780°. Ces briques ont supporté jusqu'ici plus de 200 coulées au four Martin et nous espérons qu'elles permettront de dépasser 3oo coulées. Elles sont enfin couramment employées dans les fours des forges où elles ont avantageusement remplacé les briques alumineuses utilisées jusqu'ici. GÉOLOGIE. — l.cs collines enregistreuses du Massif central : La colline archéo- granitique, houillère, oligocène, phonolitique, glaciaire et alluviale de liort (Corrcze). Note de M. Ph. Gla-ngeaid, présentée par M. Pierre Terniier. Le Massif central possède, en dehors des collines témoins bien connues de sa périphérie, un certain nombre d'autres collines, de constitution plus C. R.. 1917, i' Semestre. (T. 165, N- 25.) 1 JO IOo6 ACADÉMIE DES SCIENCES. complexe et particulièrement instructives en ce ([u'elles ont enregistré plusieurs des principaux événements dont ce massif a été le théâtre dans la série des temps géologiques. Je les désignerai sous le nom de collines enre- gistreuses, et la colline de Borl peut en être prise comme le type synthétique le plus remarquable. Cette colline est célèbre par la coulée de phonolile qui la couronne et par sa colonnade de prismes (orgues), de So™ de haut, qui, sur un front de i5oo"', domine la ville de Bort et la Dordogne de plus de 35o"'. Mais elle présente en outre un grand nombre de caractères géographiques cl géologiques. A cheval sur la grande traînée houillère qui divise le Massif central en deux secteurs actuellement si différents : le secteur occidental qui est resté Plateau central du début du Tertiaire, relativement peu modifié, et le sec- teur oriental, qui, avec ses lacs tertiaires, ses volcans, ses glaciers, est le vrai Massif central, la colline de Bort constitue, ainsi que M. Boule l'a bien mis en lumière, un observatoire de premier ordre. Elle se dresse en eilet au centre de V/icmicycle volcanique de 80^"^ compvenanl les trois plus grands volcans de la France (Mont-Dore, Cézallier et Cantal), tandis qu'elle a vue à l'Ouest sur le Plateau corrézien. Par suite de celte situation privilégiée, celle colline a constitué un centre de convergence pour les coulées occidentales des volcans précités et pour les glaciers qui vinrent ensuite les recouvrir et atteindre la colline elle- même, sur laquelle, après avoir contribué à la polir et à l'isoler de la contrée environnante, ils abandonnèrent des moraines, à plusieurs niveaux. Le travail d'usure et de mise en relief fut complété pendant les périodes inter glaciaires par les rivières et les torrents issus des mêmes régions volca- niques, qui ont laissé leurs traces sous forme de six terrasses étagées sur les lianes de la colline. Cette triple convergence de laves, de glaciers, de rivières et de torrents glaciaires vers Bort a conduit à l'état de choses actuel. Et il me paraît ulile de souligner que, si cette ville est devenue ainsi un nœud hydrologique important, elle est en voie de devenir également un nœud de voies ferrées et, ainsi que je le montrerai bientôt, le centre le plus considérable de houille blanche du Massif central. On a là un des plus beaux exemples de liaison entre la géologie et la géographie, et de préparation à la vie industrielle et économique d'une région par les agents physiques. Voici les caractères les plus saillants de la colline de Borl. Le substraium SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I917. 1 007 ('Si formé par le llouiller^ ellondré entre des failles et encadré à l'Ouesl par (lu î2[ranite, à l'Est par des schistes à séricite et des gneiss (il est schématisé sur la coupe). L'ensemble du support est recouvert presque entièremenl par des argiles salileuses oligocènes signalées par M. Boule, argiles l)utant par failles {/) à l'Ouest, contre le granité, dans lesquelles j'ai recueilli des nodules calcaires et dont l'épaisseur atteint 60'". UOligocène qui cons- titue une grande partie du substratum immédiat de la coulée phonolitique, qui l'a protégé contre l'érosion et permis sa conservation, faisait partie de o 86tl ^'';>-. E:S'CE DU 17 DÉCEMBRE I917. IOO9 mesurait plus de ^o**"' ; il f'tail donc plus lon^ que le plus ^rand glacier alpin actuel {^\&c\ev d'Aletscli dojil la longueur n'atteint que 2")''"'). Les attributions des niveaux supérieurs pourront, sans doute, être mieux précisées par des arguments paléontologiques, mais je crois avoir établi que la colline de Bort porte les traces ou les restes de quatre phases glaciaires et de trois phases inier glaciaires. Comme elle a enregistré en outre des mouve- ments permo-triasiques^anté-oligocèm's, et [josl -oligocènes et qu'elle ne com- prend pas moins de quinze formations géologiques différentes^ on peut dire qu'elle offre en grand intérêt et qu'elle est probablement la plus variée du Massif Central. PHYSIQUE DU GLOBE. — Perturbations de la déclinaison magnétique à Lyon (Saint -Genis- Laval) pendant le deuxième trimestre de 1917. Note de M. Pli. Fi,AJOLET, présentée par M. B. Baiilaud. Le dépouillement des courbes du déclinomètre Mascart, pendant le deuxième trimestre de i;)i 7, fournit la répartition suivante des jours per- turbés : Totaux du Éclielle. Avril. Mai. .luin. Iriineslre. 0 Jours parfaitement calmes . ... G 4 "^ '^ 1 Perturbations de i' à 3' ^ 12 6 ?2 2 11 3' à ;' 10 .8 10 28 3 " 7' il i5' i) 7 6 2'f. 4. » i.y à 3o' 1 o o I Il n'y a eu qu'un seul jour de forte perturbation (18'), le G avril. BOTANIQUE. - Sur l'élaniine et le développement du pollen des Sauges. Note (') de \I. Paii, Guériv, présentée par M. Guignard. Les Sauges, au nombre de 5oo espèces environ, ont été particulièrement bien étudiées par J. Briquet (-). Il les a groupées en buit sous-genres, les caractères de l'étamine servant surtout de liase à cette classification. D'après (') Séance du 3 décembre 1917. (■-) J. BRrQiET, Die naiiuliclien Pllanzeiifainilien (Engler et Pranll), f.abiato;. IV, 3 A, 1S97, p. 270-3.86. lOIo ACADEMIE DES SCIENCES. cet auteur, la branche inférieure du connectif, ou rectiaire, porterait, chez certaines espèces, une loge plus ou moins rabougrie; chez d'autres, une loge pourvue de pollen. La loge en question serait à moitié avortée, un peu pol- linifère dans le Sahia officinalis L. La plupart des auteurs classiques semblent n'avoir pas tenu compte de ces observations et mentionnent encore, dans l'anthère des Sauges, même chez la Sauge officinale, l'existence d'une seule loge fertile; la seconde loge serait stérile, l'étamine ne comportant, dans ces conditions, que deux sacs polliniques. Les recherches que nous venons de poursuivre nous paraissent de nature ii élucider, d'une façon définitive, la question du degré de fertilité de la loge portée par la branche inférieure du connectif chez certaines espèces du genre Salvia. Examinons, tout d'abord, le développement de la loge normale, portée par le bras supérieur du connecûf ou pol/ina leur. En deux régions opposées de l'anthère, une première di\ision langentielle de plu- siedrs cellules sous-épidermiques isole, vers i'inlérieur. suivant la règle habituelle, une rangée de cellules-mères primordiales du pollen. La nouvelle assise sous-épider- mique se cloisonne de même que précédemment et, des deux assises ainsi constituées, I rn terne se subdivise à son tour pour donner, intérieurement, l'assise nourricière, l'entre celte dernière et l'épiderme, il n'existe ainsi que deux assises : l'assise transi- toire, à cellules toujours très petites, et la future assise mécanique. I^es cellules-mères primordiales, isolées dès le premier cloisonnement de l'assise sous- épidermique, ne se subdivisant pas ultérieurement chez certaines espèces, constituent finalement, sur la coupe transversale, une seule rangée de cellules-mères définitives (la pollen. On compte une vingtaine de ces cellules chez S. splendens Sell., '.o à •>S> chez .S. ojjicinalis L., S. verticillala L., S. cacalicefolia lîenth., et 3o environ dans les .S. interrupta Sch., 5. napifolia Jacq., S. canariensis L. Olie/. d'autres Sauges [S. semiatrata Zucc, S. conferliflora I^ohl. N'., longi- styla Benth.), les cellules-mères primordiales se cloisonnent de façon à donner deux rangées de cellules-mères définitif,-es du pollen. Dans l'un et l'autre cas, ces cellules sont disposées en un arc à branches rapprochées en forme d'Li, séparées pai un mamelon, toujours très développé, de cellules paren- cliymateuses, analogues à celles du tissu du connectif, constituant l'organe désigné par A. Chatin (') sous le nom de placcnloïde et représenté par cet auteur chez .S', fulgens {'!). Les cellules de l'assise nourricière, plus on moins grandes suivant les espèces, acquièrent toujours, en définitive, un développement plus considérable au voisinage du phicentoule où elles se montrent très allongées, dans le sens radial, au stade de la première division des cellules-mères définitives du pollen. Leurs noyaux, le plus (' ) Al). (,iiATi>. /><■ t' Anilicre, p. 45-5o, pi. W 11; l'aris, 1870. SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1917. lOU souveul au nombre de 2, quelquelois de 3, rarement de 4. =""l liabilucUenieiil pourvus de plusieurs nucléoles; distnicls, à l'origine, ces iioyauv se fusionnent frétiueinmeiil, dans la suite, en une masse plus ou moins confuse. La résorption successive de l'assise transitoire et de l'assise nourricière est suivie, très tardivement, de celle, à peu près complète, des placenloïdes. A la maturité de l'anthère, le j^rain de pollen n'est pourvu que de deux noyaux, l'un végétatif, l'autre générateur, la division de ce dernier ne devant s'ell'ectuer (jue dans le tube pollinique. Parmi les Sauges dont la seconde loge est considérée par certains auteurs comme stérile, par d'autres, comme rabougi^ie, ou faiblement pollinifère, la Sauge officinale peut être choisie pour l'étude du développement de cette seconde moitié de l'anthère. Le développement s'eflectue, cliez cette espèce, d'une façon identique, et en parfaite concordance, dans les deux loges d'une même anthère. Toutes les cellules-mères défi- nitives du pollen, au nombre de i4, en moyenne, sur une section transversale, donnant naissance à quatre grains de pollen, on peut dire que celle pettite loge est pollinifère, dans toute la mesure du possible. Son pollen oiVrant la constitution de celui de la grande loge, il ne semble pas y avoir de raison pour que, dans la suite, il soit moins fécond que celui de la loge principale. L'étude comparative des deux loges de l'anthère aux divers stades de leur dévelop- pement, chez les 5. interiupta Sch., S. Iriloba L., .S. plebeia H. Dr., et à l'état mùr dans les S. Candelahvum Boiss., S. Uivandultcfolia Vahl, S. grandifloraE\.\\'mo. S. potentillœfolia Boiss. et Heldr., nous a conduit :'i des résultats analogues à ceux que vient de nous offrir le S. ojjlcinalis L. Chez le S. caiiariensis L., la branche inférieure du connectifporte assez, souvent, à son ex.trémité, une logette excessivement réduite, pourvue d'une assise mécanique, et dont les grains de pollen, au nombre seulement d'une trentaine parfois, sont identiques à ceux de la grande loge. Dans le S. splenclens Sell,, la brancije conneclivale inférieure, d'ordinaire stérile, s'est montrée, tout à fait exceptionnellement (une fleur sur 25o), renflée en une loge à deux sacs polliniques, pourvue d'une assise mécanique, et renfermant d'assez nom- breux grains de pollen. Ces grains, beaucoup plus gros que ceux de la loge normale, possédaient un énorme noyau végétatif dont le nucléole était aussi gros que le noyau , générateur lui-même. En résumé, les observations qui précèdent monlienl que le développe- ment du pollen peut s'effectuer, chez les Sauges, de façon différente, sui- vant l'espèce considérée, les cellules-mères définitives du pollen constituant tantôt une seule assise, tiantôt deux assises. Elles établissent, en outre, (|u"à des degrés divers, la branche connec- livale inférieure, ou vectiaire, des Sauges peut être pollinifère. Tout à fait exceptionnel dans le .S. xplendens Sell., plus fréquent chez le .s', canariensis E. , IOI2 ACADEMIE DES SCIENCES. le cas est constant chez un certain nombre d'autres espèces. Toujours beaucoup plus petite que la loge principale, la loge portée par le vectiaire se trouve, soit réduite à un seul sac ]io\\unquc ( S. canariensis h.), soit pourvue de deux sacs (5. officinalis L., S. interrupto Sch., S. triloba L., S. plebeia R. Br., etc.). La Sauge officinale et un certain nombre d'autres Sauges doivent donc être considérées comme munies d'anthères biloculaires, mais à loges de volume inégal. BOïANiQLrE. — Hérédité de l'abréviation du développement chez- la Carotte et la Betterave cultivées. iNole de M. Lit.iex Damek, présentée par M. Gaston Bonnier. Dans une précédente ÎNote ( ' ), j'ai étudié un certain nombre de modifi- cations de nutrition provoquées par le climat marin et le sol sablonneux chez des plantes transportées de Rennes à Erquy et j 'ai montré que la plupart de ces variations n'étaient pas héréditaires, mais disparaissaient par la culture à l'intérieur des terres. Etendant le champ de ces observations, j'ai étudié l'hérédité d'autres phénomènes qui paraissent plus fréquents au bord de la mer, en particulier l'hérédité de l'abrévation du développement chez la Carotte et la Betterave présentent accidentellement des pieds annuels sans valeur utilitaire ou à valeur très réduite. La plupart des praticiens se gardent bien de se servir de ces pieds annuels comme porte-graines, per- suadés qu'ils donneraient une descendance défectueuse ; quelques-uns cepen- dant soutiennent que leur graine reproduit la race pure. Dans le but de résoudre expérimentalement la question, j'ai récolté, sur un pied unique, des graines de Carotte et de Betterave annuelles et je les ai semées compara- tivementavec des graines de Carotte et de Betterave bisannuelles, provenant séparément d'un même pied. Bien entendu, j'avais, dans les deux cas, pris toutes les précautions voulues pour éviter tout croisement, toute adultéra- tion de la graine. Pour la Carotte, je semai comparativement 200 graines de chaque type, à Erquv et à Rennes: pour la Betterave je fisTexpérience à Erquy seulement, mais sur un demi-hectare, dans les conditions habituelles de la grande culture. (') Lucien Daniel, Cultures expérimentales au bord de la mer {Comptes rendus, t. I' Semestre. (T. 16., N° 25.) l3l IOl4 ACADÉMIE DES SCIENCES. outre le semis avait donné Heu à une production assez inattendue de carac- tères nouveaux. Quant aux graines de la Carotte normale bisannuelle, elles avaient fourni 64 types purs et un type annuel. En ce qui concerne les graines de Betteraves annuelles, cueillies sur des pieds très précoces ayant bien mûri, l'hérédité du caractère annuel s'est montrée de lî pour loo dans les conditions de l'expérience. Les racines des pieds annuels de deuxième génération étaient tuberculisées, mais moins fortement que les autres; la forme et la couleur ne s'étaient pas modifiées d'une façon sensible. La variation était très inférieure à celle des Carottes. Les Betteraves provenant des graines des pieds bisannuels avaient fourni la race pure sans aucun pied aberrant. Il résulte de ces premières expériences, qui seront continuées, que : 1*^ L'on doit éviter soigneusement de se servir des graines des Carottes et des Betteraves annuelles; leur mélange avec des graines pures constitue une fraude et doit être réprimé ; 2" L'abréviation du développement est partiellement héréditaire et cette hérédité varie avec les milieux de culture, à une première génération; 3" La sensibilité à la variation est spécifique et plus grande chez la race de Carotte que chez la race de Betterave étudiées; 4" L'abréviation du développement varie avec les individus et peut être accompagnée de variations inattendues montrant que la stabilité de la race a été profondément ébranlée. EMBRYOGÉNIE VÉGÉTALE. — Embryogénie des Alisincicées. Différenciation du cône végétatif de la tige chez le Sagitlaria sagittiefolia L. Note de M. U. SoiTicGEs, présentée par M. Guignard. On sait (') que la cellule apicale, issue du cloisonnement transversal de l'œuf, contribue seule à l'édification de l'embryon et donne tout d'abord naissance à une tétrade proembryonnaire constituée par deux cellules supé- rieures juxtaposées et deux cellules inférieures superposées. Le cotylédon se développe aux dépens des deux premières, le cône végétatif de la tige se (') \'\. ^ovkGES, ÈmOryogénic des Alismacées. Dévcloppcnicnl iAiER. Xur h'nlwic/dunffsgesc/iic/ile inonolMlyledoner Keimc nehls Beinerktinf;en iiber die Hildung der Samciideckel {Hol. Zeitung, l. 32, p. 63 1 ; Leipzig, 1874). (^) J.-M. jCorLTnR and W.-.I.-G. !>.\nd, The origin of Ihe monocotytedony {Bel. Gazct., t. .')7, I9i4i p- •'>'7)i et .(.-M. Coiij.kr, The origin of the monocoiylcdony {A/mais 0/ l/ie Missouri bolcinica/ Gardai. I. 2, féviier-avril 1915, p. 182). SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I917. IOI7 supérieurs, ontogénéliquement identiques aux quatre octants cotylédo- naires supérieurs des Monocotylédones. Toutes ces observations, venant à l'appui des considérations dun ordre plus général dernièrement émises par Worsdell('), semblent démontrer que l'organisation du sommet de l'embryon, par un phénomène d'accélération, représente une image très raccourcie de l'organisation de la partie, dite de la tige de la plante adulte. Chez les Dicotylédones, la disposition des deux cotylédons autour de l'axe embryonnaire rappelle la disposition générale des feuilles, verticillées ou spiralées, autour de la tige. Chez les Monocoty- lédones, le mode de croissance est généralement monopodique et se retrouve dans l'embryon où l'axe principal avorte en donnant le cotylédon terminal, tandis que, latéralement, se différencie [un nouvel axe de crois- sance qui se comporte comme le premier (-). CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la constitution de l'acidité pie des vins sains et des fins malades. Note ('j de M. J. Laborde. L'acidité fixe des vins est, en principe, la différence entre l'acidité totale et l'acidité volatile. Bien que ces trois données analytiques soient un peu conventionnelles, parce que les méthodes acidimétriques employées n'ont qu'une précision relative, il y a intérêt à savoir dans quelles proportions entrent les divers acides fixes pour constituer le chiffre d'acidité fourni par le dosage en bloc. Cette question peut être résolue maintenant d'assez près, comme je vais le montrer, en utilisant la méthode d'analyse que j'ai fait connaître dernièrement ('), et qui divise l'acidité fixe en deux parties prin- cipales : 1" l'acidité soluble dans l'alcool-éther due aux acides lactique, succinique, malique et citrique; 2° l'acidité insoluble comprenant l'acide lartrique à l'état de crème de tartre et un léger supplément d'acidité qui sera considéré plus loin. (') ^V . -C U oiisnij.L, T/ie morphot<):;y nf ihc moiwcolylcdoiioiis cinbryo and of thaï of the Grass in parlicular ( intials of Botany, t. 30, rgiG. p. ôog). (-) Les observations résumées dans celte ^'ole seront publiées, avec figures à l'appui, dans un autre Recueil. ( ') Séance du 3 décembre 1917. ( ■•) Comptes rendus, t. 165. 1917- V- 70'- loi 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'ar conséquent, en ajoutant à l'acidité soluble, l'acidité de l'acide lartrique à l'état libre et retranchant l'alcalinité des cendres on doit Irouvei- des cliilVres trt's voisin> de ceux. (|ue donne le dosage global de l'acidité fixe dans un vin blanc ou dans un vin rouge supposé privé de matières lannoïdes. Le Tableau suivant permet de faire cette comparaison pour rjHcIques vins de nature assez variable : Vins rouges. l'.ironde Doriloi;iii' Naluie lies dosages. 1916. 191."). Alcool >o°,4 8<',o \c)dité totale 4>4 3,.3- » volatile o,54 'j70 » ll\e 3,92 1 ,87 Matières lannoïdes 4 > 'o 3, tin Aride lactique 190 i,4o » succinitjue <>,~b o,G.") » malique i , 1 j o.45 » tartriquo 2,04 1 ,66 » citrii|ue » » \iidité sulfurique des divers acides fixes. .. . 3,86 2,71 .Mcalinité des cendres . . o,63 i ,35 Acidité libre 3,23 1 ,36 i> insoluble supplé- mentaire 0,27 ",19 0,60 0,20 0,40 0,10 Vins routes. \ illS l.li a 11 es. VIgéric — -i«^-- -^ 191- i Gircimle Aude — —_-— _— — 1915. 1916. M" 1. !!■' '2. lO".! 10°, 5 10". 2 9°. 9 5^.97 4:32 7^49 6^37 0,72 0,42 o,36 0,39 5,2."» 3,90 7, ,3 5,98 » )> 2,87 2,5o 1 ,06 1 ,(,5 o,S4 0,84 0,69 0,61 0,71 0,63 2,80 o,5o 4,26 3,4. 2,80 . 2,88 2,80 ■' ' '1 7 ]} » .,66 r , 10 5 , o5 •>'97 - 7,20 6,55 0,61 0.49 3,48 0)9i 6,34 1 .01 t; 1 1 5,54 Acidité retrouvée 3,5o i,55 5,o4 3,68 6,79 5,64 •1 non retrouvée . . 0,42 o,32 0,21 0,22 o,5| 0,34 On voit ([ue l'acidité sulfurique des divers acides fixes dosés diminuée de l'alca- linité des cendres donne déjà des cliiflVes très voisins de ceux de l'acidité fixe globale. L'écart diminue encore quand on ajoute le supplément d'acidité obtenu en retranclianl de l'acidité insoluble dans le liquide éthéro-alcoolique, mais soluble dans l'eau cliaude. l'acidité de l'acide tartrique total à l'état de crème de larlre dosée séparément. Celle acidité supplémentaire est due à de très petites quanlilés des divers acides solubles uon entraînées par le dissolvant, de tannin, de phosphates acides, etc. Quant aux proportions d'acidité fixe non retrouvées, elles sont relativement faibles et plus i>elites pour les vins blancs que pour les rouges. La dirt'érence est en rapport avec les doses de matières lannoïdes beaucoup plus grandes dans les vins rouges que dans les blancs. L'acidité de ces matières compte dans l'acidité fixe, mais il est difficile de savoir exactement dans quelle mesure, l'-lle osl ce])endanl assez faible, car, pour une dose moyenne de 4^' d'œnotanin et matière colorante, la diiVérence d'acidité entre le SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I917. lOIf) vin'primilif et le vin décoloré au noir pur, ne (lé[>asse pas quelques décigrammes par litre. Isn considérant les divers constituants de laoidité fixe, on voit que l'acide lactique existe souvent en quantité notable dans les vins étudiés, même dans ceux qui n'ont pas souiïert de l'influence des ferments filiformes. La proportion d'acide succinique ne varie pas beaucoup, tandis ([ue pour l'acide nialique, on a des cliiflres très diflé- rents qui dépassent quelquefois ceux de l'acide tartrique. C'est le cas des deux vins d'Algérie de 1914 obtenus avec des vendanges peu mûres et en partie altérées par la pourriture grise. Ils contenaient aussi des doses assez fortes d'acide citrique dont une fraction provenait vraisemblablement d'une addition légale faite en vue de fixer la couleur. Influence des ferments filiformes du ihd . — Les microbes anaérobies du \in qui sont la cause de maladies plus ou moins graves peuvent faire varier cimsidérablemenl la constitution de l'acidité fixe. Je considérerai dans le Tableau ci-dessous quelques exemples se rapportant d'abord à la désacidification partielle des vins nouveaux, puis aux maladies de la tourne et de l'amertume des vins en bouteille. Désaciililicalion trnii vin nouveau de l'.llî stérilisé en linutoilles des décembre juin dosages. 101-2. 1913. Acidité totale 'J,27 4,81 » volatile 0,42 0,72 » fixe ."),S5 4,09 Acide tartrique 2,04 2,04 » malique 4i99 1,20 » succinique.... 0,67 0,67 " lactique i,oj 2,7.4 Sucre réducteur 3,(}0 3, 00 Dans la désacidification du vin de 1912 riche en acide malique. l'acidité totale, après avoir diminué de 1^,46 par litre pendant les six premiers mois de l'expérience, a récu- péré ensuite >ine partie de sa perte, ^ràce à la production d'acidité volatile et d'acide lactique aux dépens de divers éléments du vin, notamment de l'acide malique et du sucre. La disparition de l'acide malique a été très rapide au début, sans être complète cependant au bout de 4 ans. D'après certains auteurs qui ont déjà étudié ce pliénoméne. la destruction aurait lieu suivant la formule C'H'O' =; CMi^O' -t-CO-. où le rapport acide lactique à acide malique est égal à 0.67. Or, dans la première phase de mon expé- rience, le rapport est de o.^â seulement; ce n'est qu'après une attaque plus avancée de nus en Ijuuleilles en nature. \ins 1 louinés Vins 1 n" 1. il met- n" 1, n" -2. Il' î. 5,9.5 4^32 5, (0 5,64 4 '60 1,44 2,56 2,40 1 ,62 1 ,26 3,8r 1,76 2,70 4,02 3,4« 2 , 04 néant traces ...4 ''97 0,42 0,36 0,67 1,08 1 ,20 o,65 0,78 0,69 0,68 0,72 3,82 2,40 2,24 3,68 3,06 2,3o néant néant traces traces I020 ACADEMIE DES SCIENCES. l'acide iii}li(|iie qu'il arrive à 0,60; mais alors une partie de lacide lactique formé provient très certainement du sucre qui avait été attaqué à son tour. L'acide lartrique et l'acide succinique n'ont subi aucune variation pendant toute l;i durée de l'expérience. Pendant que la maladie de la tourne se développe, l'acide lartrique et l'acide nialique disparaissent tiés facilement, mais l'un plus complètement que l'autre ; tandis qu'ils sont plus ou moins respectés dans les vins qui deviennent amers. Par contre, la pro- duction d'acide lactique parait plus importante dans ces derniers; on en a d'ailleurs signalé des quantités plus importantes encore. Cette diflerence dépend, sans doute, de la constitution initiale du vin en même temps que de l'action microbienne; mais, d'autre part, les ferments de la tourne étant plus actifs que ceux de l'amertume, il est possible que celte action se porte sur l'acide lactique formé au début, lorsque les acides lartrique et malique font défaut dans les vins tournés. Quant à l'acide succi- nique, il parait être réfractaire à toute influence des ferments d'altération. Conclusions. — Les résultats qui précèdent montrent que : 1° on peut actuellement déterminer avec assez de précision la constitution de l'acidité fixe des vins; '2° l'acide lactique lient souvent une place importante dans cette acidité; 3° l'acide malique, comme l'acide tartrique, varie avec l'origine du vin et l'influence des ferments filiformes, mais le premier est en général plus facilement attaqué que le second par ces ferments; 4° la pro- portion d'acide succinique est peu variable parce qu'elle ne dépend que de la fermentation alcoolique et que cet acide résiste aux actions microbiennes, lesquelles n'en produisent pas, en quantité sensible, dans les vins qui ne contiennent que des traces de sucre. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Contribution à l'étude des ferments alcooliques. Note de M. E. Katser, présentée par M. L. Maquenne. L'emploi des levures sélectionnées dans les industries de fermentation a appris que ces ferments exercent souvent une influence très grande sur la qualité des boissons fermentées. Ces levures jouent encore un rôle dans les réactions secondaires, surtout si l'on prolonge le séjour sur lie pendant un certain temps ; l'analyse des eaux-de-vie obtenues permet, en effet, de constater des différences sensibles dans les divers composants du coefficient non alcool. Dans la fabrication du cidre et du poiré, on a souvent eu recours à l'en- semencement de levures de vin. SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1917. 102I Nous avons comparé le même moût de pommes obtenu avec les variétés : Saulet, Lanquart, Cébin et douce de Bretagne à poids égaux, en y ense- mençant une levure devin (Cliampaguej, une levure de cidre (Calvados) et une levure de poiré (Eure). La fermentation a porté sur un litre et demi pour chaque levure, le moût stérilisé à l'auloclave avait une richesse saccharine de 1 1 ,4 pour 100 et une acidité malique de 6.1 G pour 1000 ; il a été transvasé aseptiquemenl dans des ballons à long col à tubulure latérale, dans lesquels le liquide ne présentait qu'une surface limitée de 35°°™ à l'air; trois ballons {bis) sur les six ont été additionnés d'une solution stérile de phosphaté d'ammoniaque, de faron à apporter 1 pour 1000 d'azote, l'ensemencement a eu lieu en novembie 191G avec une goutte de levure pure, préalablement lajeunie; les ballons furent abandonnés 24 heures à l'éluve à 25° pour faire partir la fermentation et placés ensuite dans une armoire où ils ont subi toutes les variations de température de l'hiver dernier (5° à 12") ; l'expérience a duré un an, et en été la température a monté à 18°. La fermentation a montré un dégagement gazeux jusqu'à la fin d'avril 5 les ballons phospbatés ont eu une fermentation plus rapide et plus régulière malgré la température basse ; l'évaporation n'était que de 25""' à 26™' par ballon. L'analyse a été faite après un an, l'acidité totale et l'acidité volatile ont été dosées en se servant de pliénolphtaléine comme indicateur. Ouantilcs par lit'r-e. Acidité volatile en acide acé- tique Alcool pour 100 en volume. . . Levure 1. de vin. 1 his' Levure de cidre, ï. -^ bis. Levure 1 de poiré. 3 61s. ,84 10.91 6,47 10,54 •3,99 10,92 ,.43 0,071 o,368 0,110 o,o52 o,o65 ,93 (j,20 6,85 6,-'7,o i53,o 2i3,o i.i>9,5 Coefficient non alcool. . . 755,45 375,62 576,10 488,72 667,61 559,61 On voit que les trois levures se différencient nettement ; toutes ont pro- duit, malgré le faible contact à l'air, beaucoup d'aldéhyde; l'addition de phosphate a diminué leur proportion, surtout pour la levure de vin; les éthers sont en faible quantité à l'opposé des aldéhydes, fait déjà signalé en collaboration avec M. Demolon ('); toutefois, l'addition de phosphate les a augmentés pour les levures de cidre et de poiré: c'est la levure de vin qui donne le plus d'alcools supérieurs, la levure de cidre le moins; le phosphate a contribué à les diminuer, d'accord avec la théorie d'Khrlich pour leur formation. La somme des impuretés est donc la plus élevée pour la levure de vin et il en résulte que, selon le but que l'on se propose, il peut être avantageux d'employer telle ou telle levure sélectionnée. L'emploi de ces dernières doit se faire en connaissance de leurs pro-=: priétés ; il existe certes, parmi les nombreuses espèces de levures de vin et de cidre, des levures qui se seraient comportées différemment que celles de notre expérience, et cela sans faire intervenir le facteur important de l'ac- coutumance. (') Comptes rendus, l. li'J. 1907, p. 2o5. SÉANCE DU 17 DECEMBRE I917. 1023 MÉDECINE. — Propriétés physiologiques et applications médico-chirurgicales du gaiacol et de l'acide henzoique . Noie de M. Louis 3lF..\riÈRE, présentée par M. Laveran. C'est au cours de cette guerre, après la bataille de la Marne, que nous eûmes à imaginer, au centre hospitalier de Compiègne, un procédé d'anti- sepsie contre la putréfaction in vivo des tissus, avec le souci de ne rien employer qui fût un to\ique du protoplasma cellulaire. Le gaiacol et V acide benzoïque, parfois associés à Veucalyptol, nous donnèrent ce résultat, vérifié sur plusieurs milliers de blessés. L'usage de ces substances, employées larga manu, à la façon des anti- septiques chirurgicaux usuels, leurs propriétés actives, leur non-toxicité pour la cellule ont été surabondamment démontrés ('). Nous voudrions indiquer ici les propriétés biologiques générales, et for- muler les applications de notre métbode. Action conservatrice sur les tissus . — i*" Dans un volume déterminé dune solution contenant : Eau 1000 Gaïacol 5 Alcool i \ci(le benzoïque i nous plaçons un morceau de joue de veau, pesant plus d'une livre, ou encore un lambeau de peau humaine ayant 17 x 10 x i™', et disséqué chez un sujet atteint de gangrène et en pleine putréfaction cadavérique. Ces pièces se trouvent en état de parfaite conservation depuis plus de quinze mois. Laissées à l'air, elles se dessécheraient en prenant l'aspect des viandes boucanées. Il suffirait de leur redonner leur eau de constitution pour les voir reprendre leur volume et leur couleur anléiieure. 2° On peut « momifier » complètement le tissu en prenant le liquide suivant : (') biillriin de r Académie de Médecine, .î4 août el 2 novembre igiS. I024 ACADÉMIE DES SCIENCES. Gaïacol, eucalyplol, baume du l'érou, iodol'orme (de chaque) los Etiier alcoolisé à lo pour loo looos Un fragment de peau, desséclié après immersion prolongée dans ce liquide, a subi un embaumement qui le rend absolument imputrescible. Les pièces anatomiques que j'apporte permettent de se rendre compte des phénomènes décrits. Ce qui précède explique la désinfection des plaies, car les tissus attrits, fover de cultures microbiennes, sont momiiiés et rendus imputi'escibles, tandis que lescellules sous-jacentes sont « excitées ■>■> parle pouvoir cytogénique des corps employés. On le reconnaît à la belle cou- leur rouge carmin des chairs après détersion delà plaie. La marche est différente, pour ces antiseptiques, de ce qu'elle est pour les hypochlorites, vu que ces derniers dissolvent et entraînent les tissus attrits. Et elle offre un second avantage, celui de la sécurité en chirurgie de guerre lorsque les blessés sont évacués sans surveillance. Supposons, en effet, un vaisseau ouvert et momentanément obturé par un caillot. Lne action dissolvante rapide peut amener un désastre» et l'on sait combien il faut prêter attention à l'hémostase, à quel point les hémorragies secondaires sont parfois à redouter. Le caillot momifié, au conlraire, ne se dissout pas rapidement, et laisse aux cellules sous-jacentes le temps de proliférer. En outre, les antiseptiques que j'utilise, chimiquement stables, ne se décom- posant que lentement au contact de l'albumine, permettent de ce chef des pansements conservant pendant plusieurs heures leur pouvoir bactéricide. Ceci est de la plus haute importance jpour le pansement de guerre et les évacuations. Action stérilisante sur les humeuis. — D'autre part, la solution gaïacol- acide benzoïque (à 3-1 pour 1000) possède des propriétés stérilisantes sur le milieu humoral. Là, aussi bien que sur les tissus, elle arrête les phéno- mènes de protéolyse. Lin dé de sang humain, projeté dans une certaine quantité de solution, après agitation vigoureuse, montre toujours l'aspect rutilant et normal des hématies, cela durant plusieurs heures. fn vitro, la solution ci-dessous notée, et contenant une proportion double de principes actifs, dans une proportion à parties égales ou des deux tiers de solution pour un tiers de sang, entrave le phénomène de coagulation plutôt qu'elle ne le favorise. iNous fûmes donc tentés d'utiliser le gaïacol et l'acide benzoïque associés, en injections intra-veineuses, d'abord sur le lapin. SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1917. I025 i" On injecte, au niveau de la veine auriculaire d'un lapin de a''», 10'"'' du liquide suivant : gaïacol, lO"; acide benzoïque, a»; alcool, 8^; eau, 1000''. L'animal n"a réayi d'aucune façon, et garde, depuis deux mois, un excellent appétit et une vigueur remarquable. 2° On injecte, de jour en jour, à des doses variant de lo""' à 20"'"', une quantité totale de 65""' de la solution, dans la veine auriculaire d'un lapin qui pèse 2'''''.45o. Malgré ce volume de liquide relativement élevé, l'animal reprend son état normal au bout de 3o à l\o secondes. La non-toxicité du gaïacol associé à l'acide benzoïque, leurs propriétés protectrices du protoplasma et de l'équilibre humoral, conseillent d'en généraliser l'emploi. Si l'on choisit convenablement le véhicule de ces sub- stances, elles peuvent être introduites au niveau du cerveau, des méninges, de la moelle, de la cavité pleurale, de la vessie, du canal de l'urètre, de la cavité vaginale, intestinale, de la cavité pharyngienne, des bronches, soit par voie d'inhalations, soit de vapeurs ou liquides pulvérisés. Conclusions . — En résumé, l'expérience a largement démontré que le gaïacol et l'acide benzoïque, associés à divers autres corps de la série aromatique, ont des vertus antiseptiques très puissantes. Et, contraire- ment à tant d'antiseptiques, ce ne sont pas des toxiques pour la cellule, car ils en activent la vitalité, ils en stimulent les réactions défensives. \'is-à-vis du milieu humoral, ce sont des microbicides non hémolysanls, et sans inconvénient pour l'équilibre osmotique. A l'égard de la théi'apeutique, ils sont d'un emploi aisé à discipliner, puisque leurs propriétés biologiques et leur définition chimique sont claire- ment établies. Leur non-toxicité pour le protoplasma cellulaire unie à une puissance bactéricide incomparable in l'ii'o constitue un fait d'une haute portée scien- tifique que je me suis efTorcé de mettre en évidence. Il en découle : possibilité avec choix du véhicule approprié, d'utiliser ces antiseptiques au niveau de cavités et d'organes où il eût été folie d'employer des antiseptiques toxiques. Mes expériences sur l'animal, prouvant que la voie sanguine nous est ouverte, augmentent nos possibi- lités en thérapeutique générale et tracent une voie nouvelle aux recherches ultérieures qui découlent des trois ordres de faits suivants : non-toxicité, puissance bactéricide éprouvée, possibilité d'utiliser la voie sanguine. Ï026 ACADÉMIE DES SCIENCES. iXoiis tenons à ajouter que les multiples applications de ces antiseptiques font en ce moment l'objet de recherches de laboratoire très approfondies. HYGIÈNE ALIMENTAIRE. — Vanalyse photographique des œufs frais ou conservés. Note (' ) de M. Georges-A. Le Roy, présentée par M. G. Lippmann. Vendre comme frais des o:ufs de poule provenant de pontes remontant à plusieurs semaines ou mois est une fraude fréquente, surtout à l'heure actuelle, où les conséquences de l'état de guerre ont raréfié cette denrée et en ont accru le prix. On sait que pour différencier les œufs entre eux, on emploie dans le commerce le mirage, ou examen optique des œufs, pratiqué par transpa- rence et basé principalement sur les dimensions de leur chambre à air. J'ai cherché, en vue des expertises légales sur les œufs, à instituer une méthode plus précise pour réaliser la mesure de leur chambre à air, et obtenir son enregistrement graphique, de façon à constituer une pièce à conviction durable et comparable. J'ai obtenu ce résultat par l'emploi de la Photographie combinée avec des dispositifs particuliers d'éclairage et d'agencement des œufs et au. moyen des plaques de sensibilité exti'ême. De celte manière j'ai pu idéaliser la reproduction photographique, par transparence, de groupements d'œufs et de leur chambre à air, reproduits en vraies grandeurs et mesurables au moyen d'un graphique métrique, superposé ou inhérent à l'image pho- tographique. La technique opératoire peut se résumer comme suit : Soil les six œufs qui cousliluenl liabituellenieul chacun des quatre prélèvenienls prescrits par la loi en matière de répression des fraudes. Ces six œufs sont encastrés et fixés, au moyen d'un mastic opaque, dans six fenêtres ovales pratiquées dans une plaque métallique du formai pliolograpliique normal (18'^'" x 24'") ; ces fenêtres corres- pondent au tracé de six rayons équidislanls parlant du centre de la plaque. Les six -a'ufs y sont placés, leur gros pôle orienté \ers le centre de la plaque, et d'après (') Séance d*i 3 décembre rgr SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE I917. IO27 mirage préalable repéranl la clianibre à air. La plaqiiejsiipporlaiil lessix œufse^l fixée à l'une des extrémilés crime caisse piismati{(ue en bois ( voir la figure ) fonctionnant comme chambre noire à trois corps; nn châssis négatif, incluant la plaque pho- lo;;raphique, est fixé à l'autre extrémité. Au milieu de la caisse est une planchette supportant un objectif, choisi aussi Inmineuv que possible et travaillant à pleine ouverture. L'objectif est situé de façon à se trouvera deux fois sa distance focale principale des iimfs et de la plaque sensible, four elTectuer l'opération on éclaire les œufs avec une lumière intense, réalisée soit par une lampe à arc actionnée par un cou- rant continu d'une quarantaine d'ampères et munie d'un contlensateur optique de 3o"" de diamètre, soit plus écononii([uenient par une série de lampes à incandescence à fila- ment métallique, groupées sur un support commun et actionnées par courant alternatif survolté par transformateur; le support des lampes est mécaniquement maintenu en mouvement lent de rotation, de façon à égaliser l'éclairement et à ventiler les n'ufs; on peut également utiliser d'autres sources d'éclairage telles que le magnésium, la lumière solaire, etc. Avec les plaques de sensibilité extrême (plaques Lumière, éti- quettes violettes, la pose est de r à 3 minutes. Certains o'ufs présentant souvent des ditlérences d'opacité résultant de l'épaisseur de leur coquille, on égalise ces dilTérences d'opacité en all'aiblissanl la coquille par immersion dans l'eau acidulée chlorhydriqué, puis on consolide, si besoin, par application d'un vernis transparent. Ou encore on utilise des caches opaques apposées sur les ""ifs trop transparents. Le cliché obtenu par développement classique sert tel, ou est employé pour tirer les épreuves sur papier. Pour mesurer sur le cliché ou sur les épreuves positives les dimensions des œufs et de leur chambre à air, on leur superpose un graphique métrique portant des repères et des cercles concentriques, équidistants de i""" à 2™'", gra- phique exécuté photographiquemeni sur pellicule. Mais ce graphique peut être imprimé en négatif ou en positif à même la photocopie pendant son tirage, comme il peut aussi être imprimé sur le cliché ou phototype, par impression préalable au châssis-presse sous un négatif, avant son emploi dans la chambre noire. J'ai constaté, au cotirs de ces essais, que l'emploi de la radiog^ra- I028 ACADÉMIE DES' SCIENCES. phie ne pouvait, pour cette application, que donner des images déformées, bien inférieures aux images graphiques obtenues par la méthode photo- graphique qui vient d'être décrite. A 16 heures et quart l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 1- heures et quart. K. P ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2i DÉCEMBRE i917. PRESIDENCE DE M. Paul APPELL. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PÉTROLOGIE. — Les formes grenues du magma leucitique du volcan laziale. Note de M. A. Lacroix. Le grand volcan laziale, dont certaines coulées sont descendues jusqu'aux portes de Rome, partage avec la Somma la particularité de renfermer parmi ses matériaux de projection une quantité considérable de fragments et de blocs de roches grenues; dans ces deux centres volcaniques, ces enclaves appartiennent aux mêmes groupes pétrograpliiques : roches sédi- mentaires (calcaires) métamorphiques; roches grenues, polygènes, pneu- matogènes et homœogènes. Me limitant pour l'instant à ces dernières, je me propose de montrer dans cette Note que leur élude chimique, complétant la description minéralo- gique que j'en ai donnée jadis ('), conduit à des conclusions du même ordre que celles exposées récemment pour la Somma (^). Les matériaux de ce travail ont été recueillis par moi à diverses reprises, soit dans la grande enceinte du Campo d'Annibale et notamment sur les flancs du Monte Cavo, soit dans le tuf connu sous le nom de peperino; pour ce dernier, les localités que j'ai plus particulièrement explorées sont les environs de Marino, les alentours des lacs d'Albano et de Nemi (en particulier entre Ariccia et Castel Gandolfo). (Quelques brèves indications sur la nature des laves du volcan laziale sont tout d'abord nécessaires; ses roches sont bien connues depuis les travaux ( ' ) Les enclaves des roches volcanccjues, iSgS. (') Comptes rendus, l. i6o, 1917, p. 2o5. C. R., 1917, î- Semestre. (T. 1G5, N» 26.) i33 ti lUy/J X'^bs C ^o^y. Lj L ! B R A R Y! — lo3o ACADÉMIE DES SCIENCES. géologiques et minéralogiques de M. V. Sabatini (') et les analyses de M. H.-S. Washington (^). Les laves épanchées sous forme de coulées sont des leucititts, dépourvues de péridot ou peu péridotiques; elles se rapportent à deux types de compo- sition voisine : l'un (Capo di Bove), pour lequel M. Washington a fait revivre le nom de cècilite jadis proposé par Cordier, est caractérisé par l'abondance de la mélilite ('); l'autre ne contient pas ce minéral, mais parfois une quantité variable et faible de plagioclases qui, d'après les observations de MM. Sabatini et Viola, confirmées par les miennes, parait avoir, au moins en partie, une origine secondaire immédiate (pneumaloly- tique) et résulter alors de la transformation de la leucite (Arcioni près Rocca di Papa, etc.). A ces roches, il faut ajouter cette leucittéphrite (^tavolatite) dont les gros cristaux de leucite sont accompagnés d'autres, plus petits, d'orthose de plagioclases et surtout d'haûyne; elle est plus riche en éléments blancs que les leucitites; elle se trouve en blocs dans les tufs de Tavolato. J'ai rencontré au Monte Cave des blocs d'une leucitite qui, au contraire, est mélanocrate, riche en olivine accompagnant des phénocristaux de leucite et d'augite (zonée) dans une pâteholocrislalline de leucite et d'augite englobées pai' des plages pœcilitiques de biotite, de néphélineet de labrador (peu abondant). Les analyses ci-contre donnent la composition de ces diverses roches. On voit par comparaison avec les analyses des laves récentes du Vésuve données dans ma Note précédente que les leucitites de l'Arcioni ne difi'èrent pas de celles-ci au point de vue chimique; elles constituent donc, parmi les leucitites, une forme héléromorphe des vésuvites : comme elle est très abon- dante au lac de Bracciano, je propose de la désigner sous le nom de brac- cianite pour la distinguer du type (cècilite) de Capo di Bove. Quant à la leucitite à olivine du Monte Cavo, bien que plus riche en silice que les précédentes, elle renferme beaucoup d'olivine et doit à sa pauvreté en alumine, à sa richesse en chaux et en magnésie, à sa teneur moindre en alcalis, de présenter un caractère mélanocrate, intéressant à signaler pour la discussion des roches grenues. Celles-ci formant trois groupes : (') / vulcani deli llalia centrale. Vulcano taziale, Rome, 1910. (-) T/ie roman conutgmaLic région, Washington, 1906. (") Peut-être n'est-il pas sans intérêt de rappeler que la découverte de la mélilile dans cette roche a été faite par un précurseur de la minéralogie niicrogTa])liique, le rr^iiuriliste rochelois Fleui iau de Belleviie [Mémoire sur les minéraux microscopiques et en particulier sur la séméline, la mélilite, etc. (J. de P/irs., t. ol, 1800)]. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. ïo3l syénites, missourites et enfin types holomélanocrates généralement consti- tués par de l'augite et de la biolite, et si semblables aux roches analogues de la Somma que je n'insisterai pas sur eux ( ' ). Analyses (^). — Leucitites : 1. Braccianite., Arcioni. II. 7. 2. 2; 2. Cécilile. Gapo di Bove. II(III).8(9).2.2, par M. Washington; 3. Leucitite à olivine (R), Monte Cavo. Il"l(I\ ).(7)8.2.2. 1. 1. Si02 4;, 20 45,99 Al^O'... 17, 6G 16, 56 Fe=0' 3,5i 4,17 FeO.... 4,5o 5,38 MgO 4,20 5,3o CaO 9, '2 'Oi47 Na^O -2,25 2,18 K^O 7,63 8,97 TiO- 1,19 0,37 P20=. o,58 0,56 Zr02... 0,0', » Ba O " j ' 9 0,25 U' 0 à io5" 0,72 » » au rouge o,57 o,45 .S. 49, 10 9, 49 3, 17 4, ,70 10, 3i 14 : '\^ Oj ,95 5. , 5o I, ,20 0, ,38 0 ,06 0. 1 1 0. , 5i 99,76 100, 65 199,96 Svénites. — Ces roches sont grises, tachetées de noir, à grain moyen; leurs minéraux colorés sont : augite, mélanite, biotite d'un brun vert en proportions à peu près égales; les minéraux blancs (') : leucite, haûyne, orthose, apatite. A part celle-ci, aucun de ces minéraux n'est automorplie; leur cristallisation a été à peu près simultanée, sauf pour l'orlhose qui, par places, est le dernier formé; quelques cavités miarolitiques montrent tous ces minéraux avec des formes géométriques nettes. Par réduction du pourcentage en ortliose, ces syénites passent à une missourite très leucocrate; elles s'en distinguent par la présence du mélanite qui manque en général dans les missourites. Inversement, une variété de (') Je signalerai cepemlanl une roche formée de biolite d'un brun rouge el de .spi- nelle d'un vert presque noir que j'ai recueillie à Ta vola to : SiO- 25 ,7 i ; Al-0' Sa , 3o; Fe-O» 7,60; FeO 3,67; .MnOo,i4; xMgO iS,io; Ca02,9o; K^O 5,78; Na^O i.8o. P. f. 1,27. Total 99,96. (■-) Analyses par M. Pisani (P) ou par M. Raoult (R). (') Beaucoup de syénites leucitiques du Laliuni renferment de la wollaslonite; je laisse de côté ce lyp"^ pétrograpliii|ue. considérant que la wollaslonite est due à une dissolution du calcaire par le magma; c'est une roche à joindre aux types endo- polygènes, qui feront l'objet d'une étude ultérieure. loSa ACADÉMIE DES SCIENCES. syénite ne renferme ni augite, ni leucite, mais davantage de mélanite; en ou tre, les cristaux (i',a^) de ce grenat sont très nets; peut-être est-ce dans la destruction de cette roche qu'il faut chercher l'origine des cristaux libres de ce minéral qui, localement, abondent dans le peperino (Frascati, lac d'Al- bano, etc.). Les analyses ci-dessous donnent la composition de ces syénites. On remarquera l'analogie de leur composition et de celle de la tavolatite qui est seulement un peu plus leucocrate (voir sa composition chimique dans ma précédente note); elles en constituent la forme grenue. Elles sont à comparer aux syénites leucitiquesdela Somma; je ferai remarquer à nou- veau la constance du grenat mélanite dans ce type pétrographique; elle souligne sa parenté avec les borolanites anciennes d'Ecosse. Syénites leuciliques : 4. Ariccia (P); 5. Albano (R). II.7'.2.2; (i. Syé- nite à haiiyne et mélanite ('), Rocca Priora. II. 8. '2. '3 (P). Si 02 AI^Qs Fe'Os FeO Mg O CaO Na^O K'-O Ti02 PsQs Cl F... S03 •.. BaO H2 0 à io5° » au rouge 100, 2fi 10(1. 06 99,83 Missoiirites. — Les types les plus abondants parmi les roches grenues du volcan laziale sont les missourites : elles sont constituées par de la leucite grenue xénomorphe, de l'augite (d'un gris verdâtre en lames minces, ver- dissant sur les bords qui sont pléochroïques et possèdent un angle d'extinction surg-' (010) supérieur à 45"), de la biotite et de l'apatite. Un type moyen renferme à peu près les mêmes proportions de minéraux colorés que la missourite typique des Highwood Mountains (Montana), mais avec plus de mica et point d'olivine. Il existe tous les termes de passage pos- (') La liauyne de cette roche est altérée; dans la roclie intacte la teneur en soude doit être plus élevée que dans celte analyse. !i. 5. 0. .i6,So 46,10 46, 1 1 19,10 20,6.1 20,01 ■2,90 4,21 3,98 2,89 2,09 2,07 2,20 1,76 1,32 8,3o 8,62 8,3i 2,5o 2,75 4,3o 10,80 9,32 8,83 I,II 1 ,20 1,32 o,3o 0,23 0.22 0,08 o,.8 » o,i5 0,63 0, 1 1 0,23 o,i3 » n. d. » n. d. 3,00 1 0.68 j 3,25 SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1917. Io33 siblc entre celte roche moyenne et d'autres, leucocrates (elles contiennent un peu d'augite et d'apatite, mais pas de biolite) ou mélanocrates, toujours très micacées ; celles-ci passent progressivement aux types holomélanocrates dont il a été question plus haut. Dans ces roches riches en minéraux colorés s'observent de grandes variations dans les proportions relatives de l'augite et de la biotite; ce mica est tantôt uniformément réparti et tantôt localisé en plages de plus de i"^^'" englobant pœcilitiquement la leucite et l'augite automorphes; quand il est très abondant et uniformément réparti, il s'oriente et la roche prend un aspect de micaschiste rappelant celui de la sébastianite de la Somma. Quelques-unes de ces missourites sont à si grands éléments qu'elles constituent de véritables pegmatites leucitiques. Il faut aussi signaler des variétés microgrenues, des micromissourùes, parfois un peu grenatifères, dans lesquelles des phénocristaux de biotite, d'augite et de leucite sont porphyriques au milieu d'une pâte holocristal- line de même composition, dont la leucite est riche en inclusions d'augite. Il m'a paru inutile de faire analyser les roches à peu près uniquement constituées par de la leucite; les analyses ci-dessous donnent la composition de types de plus en plus riches en minéraux colorés. Missourites : leucocrates ] 7. (P) et 8. (R) Albano. 11(111). 8. '2. 2; méso- crates ; 9. Nemi (P); 10. riche en augite (micromissourite) Albano; i I . très micacée (R). Monte Albano. III.8.2.2; mélanocrates: 12. à grandes lames pœcilitiques de biotite (R) ; très micacées et schisteuses, Monte Cavo : 13. (P)el l4(R)[IV.8.2(3).2]IV.i(2).2(3).2.'i(2). 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. SiO- 5o.5o 49,64 49jiâ 4^,90 40)8o 49, 00 47,62 45,44 Al^O' 16,4" 16,76 i3,oo 14,12 14,85 9,i5 9,00 8,3o Fe^O^.... ?.,i2 2,49 1,88 2,7J 4,09 2,86 1,70 2,44 FeO 1,44 1,54 3,42 4,5o 5, 14 2,44 3,42 3,85 MgO 3,85 4,24 7,8J 9,10 12,52 '0,72 '1,7'^ 17, 85 CaO 10,64 10,84 >3,4o 12,93 9,90 18, i4 iG,So i5,4o Na-0 1,10 1,74 r,o5 i,li 1 . 'n 0,62 1,02 0,68 K-0 11,20 10,39 6,38 6,7J 7,08 5,75 4,32 3,91 TiO- 0,53 0,80 i,S4 ',61 2,40 0,80 1,26 1,60 P-O'... 0,49 0,38 0,23 o,iS 0,79 0,22 0,20 0,09 Cl » Ir. » o,o3 0,09 tr. » » F )i » 0,48 0,23 0,42 o,t8 0,35 0,77 H^O à 105" ) - [ 0,18 ) „ ^. \ 0,34 0,04 ) \ 0,10 2,23 „ 2,37 o,6j ' 0,20 » au rouge.. ] I 0,93 ] ( 0,47 o,3j ] ( o,il5 ]oo,5o 100, i3 100,33 100,22 100,40 100,37 ('j 100,59 100,61 (') \ coMH)i]5 I'>a, N- 26.) l34 Io38 ACADÉMIE DES SCIENCES. de remplir le tube avec de riiuile de vaseline dont la viscosité freine de façon très efiicace les mouvements désordonnés de la bille, sans modifier sa posi- tion moyenne. C'est au secteur ainsi muni de son niveau amortisseur, remplaçant le fil à plomb, que j'ai donné plus particulièrement le nom de mésorhéomêlre. Pour exécuter une expérience, on procède de la façon suivante : le bateau étant ancré en plein courant, avec une longueur de câble juste suffisante pour le maintenir afin de limiter au mieux les embardées, et le fil d'acier ayant été au préalable divisé par des traits de peinture, de 5" en 5'", on immerge d'abord le poids à quelques décimètres au-dessous de la sur- face, puis à 5™, lo'", i5™, etc., par la manœuvre du petit treuil, en le laissant à cbaque station juste le temps nécessaire pour faire une lecture et la noter en même temps que l'heure exacte. Lorsqu'on est arrivé au fond, on remonte par une manœuvre inverse, de 5™ en 5'", aussi vite que pos- sible, de manière à avoir pour chaque niveau de 5'" en 5'" deux lectures : l'une en descendant, l'autre en montant, et séparées l'une de l'autre par un intervalle de temps aussi faible que possible. On va voir dans un instant l'utilité de cette manière de procéder. Une demi-heure après, lorsque le courant de marée s'est modifié dans un sens ou dans l'autre, on recom- mence une double série de mesures, et ainsi de suite autant de fois que l'on veut pendant toute la marée. J'ai d'abord fait un certain nombre d'expériences préliminaires en vue de déterminer les conditions optiraa non seulement de l'instrument de mesures, mais aussi de l'appareil immergé, forme, poids, surface. Puis j'ai commencé les expériences définitives et je donne ci-dessous comme exem[)le les résultats de l'une d'elles. Elle a été faite le i '\ novembre de cette année, avec le plateau à ailerons stabilisateurs, sur la basse d'Astan, à 3 milles environ de la côte, par une profondeur de 3i™ au commencement et 32'", 25 à la fin de l'expérience, par une marée moyenne ayant pour coefficient 82; le temps était beau et la mer modérément agitée. Le Tableau ci-dessous donne, pour chaque profondeur, l'angle observé ainsi que la racine de la tangente de cet angle, qui est proportionnelle à la vitesse du courant, et cette vitesse elle-même, obtenue en multipliant y/langa par le coefficient constant C ('). Cj Dans le cas actuel ou a L. = i / ^ , „ =: 1 / 7, — -r- = ba,oD7 (en Ulules L. (j. b. y o/ib y 1,0^x1,20x3740 ' SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. ' loBp Profoiuleui- Descente: (''ôo" Moulée: i''3H» Descente: i'''|'" .Montée: o''jo"' en mètres .ivant la domi-niarée. avant la demi-marée. a\ant la dcnil-marée. avant la denii-niaiée. au-dessous Durée: 10 miciutes. Durée: 27 minutes. Durée: 12 minutes. Durée: i3 minutes. de la — -^ — - ^ — ~ — - ^ — — — « — - ^^— — — —^ — ■ ■ Vitesse surface. Anglea. V'^S*- \itessc. Vnglea. \tgi. Vitesse. Anylei. ^tga. Vitesse. Anijleï. stgj. \'itesse. moyenne. O 4> U 0,7900 67,2') (j'i i.oooo 83,07 5i),6<) ■ 1 7 o,.'55o( 29,80 20 o,Go33 5i,3o 3i "j?/-^' ''5,9! 4' 1,0000 83,07 jt>,02 10 7 o,3,ïo'( 2g, So i.).3o' o,52'J(î l'ii*^" J').3o' 0,7522 G3,99 :'|0 0,91(10 77,91 54, 12 i5 7.30' 0,3628 3o,85 i3 0,5171; 44iU'5 29.30' 0,7632 63,tjg 34 o,82i3 69,87 62,19 20 7.30' o,3()2S 3o,85 i4 0,4993 4^i48 2S.3o' 0,7377 6:!, 70 29 0,7445 ')3,3a 49i*'-5 23 10 o,4i99 '5,70 II. 3n' o,45n 38,38 28. 3o' 0,7377 62,75 26 0,698'] .59,40 49>o6 3o II o.'i'iog 37,50 II 0,4409 37,50 28. 3o' 0,7877 62,73 28. 3o' 0,7877 62,75 5o,i2 Les mesures étant prises en C.G.S., les vitesses sont obtenues en centimètres par seconde. Rappelons que le mille marin à l'heure ou le nœud de vitesse des marins correspond à 5i"",4t par seconde. Ce Tableau donne lieu à diverses remarques. 1° La vitesse du courant à une même profondeur va toujours en croissant de la première expérience à la dernière. ( lela s'explique aisément si l'on remarque que les quatre expériences se placent entre l'étalé de basse mer et la demi-marée suivante, c'est-à-dire dans une phase où la vitesse du courant va en s'accélérant de façon progressive; 2" Si l'on compare la vitesse à des profondeurs croissantes, on voit que sa variation, quoique généralement positive, n'est pas du tout régulière : pendant la descente elle est faible et souvent nulle; pendant la montée, au contraire, elle est presque toujours très notable. En somme, rien de bien net ne pourrait être déduit de la comparaison de ces chiffres. Cela tient à ce que la variation dépend de deux variables indépendantes qui tantôt s'ajoutent, tantôt se retranchent l'une de l'autre. En effet, par le fait que, au fur et à mesure que l'expérience progresse, on se rapproche de la demi-marée, la vitesse du courant croît avec le temps. Ce phénomène est bien connu, et l'on en a donné une valeur approximative en disant que, dans les G heures qui séparent une étale de l'étalé suivante, la vitesse varie proportionnellement aux nombres i, 2, 3, 3, 2, i, la vitesse maxima 3 correspondant à la demi-marée. Mais ces données ne sont pas assez précises pour permettre d'isoler celte variable par le calcul. D'autre part, à mesure qu'on s'éloigne de la surface, la vitesse du courant va en diminuant; elle diminue donc avec le temps pendant la descente et se retranche de la variation positive due au progrès de la marée; au con- traire, elle augmente avec le temps pendant la montée et s'ajoute alors à la variation due au progrès de la marée. Io4o ACADÉMIE DES SCIENCES. Ainsi, si l'on compare la différence due à la profondeur entre lo'" el 20™ par exemple, on voit que la valeur correspondant à 20'" sera, par rapport à la valeur correspondant à 10'", trop forte pendant la descente et trop faible pendant la montée, d'où les incohérences marquées par la courbe que four- niraient les chiffres absolus du Tableau. Mais si l'on fait la moyenne des valeurs observées à la montée et à la descente pour chaque profondeur, on voit que les variations surajoutées, dues à l'accélération du courant avec le temps, tendent à s'annuler par le fait que, à la descente, l'appareil passe par exemple, par 10'" avant d'arriver à 20'", tandis qu'à la montée il passe par 20" avant d'arriver à i o™. Pour que la correction soit parfaite, il faudrait que l'accélération de lavitesse du cou- rant de marée avec le temps soit figurée par une droite oblique et que la durée du passage d'un niveau à l'autre soit constante. Or, aucune de ces con- ditions n'est remplie, mais, en raison du peu de durée de chaque expérience, l'erreur moyenne n'est pas très grande. Les dernières colonnes du Tableau qui donnent les moyennes des quatre expériences montrent en effet d'une façon frappante une variation progressive et continue, qui tranche sur l'inco- hérence des autres colonnes et qui peut être considérée sans grosse erreur comme représentant la variation de vitesse suivant la profondeur, indépen- damment de la variation de vitesse due aux progrès de la marée ('). Il résulte de là que pour obtenir du mésorhéomètre des indications valables, il faut faire toujours les observations par paires, les deux d'une même paire étant aussi rapprochées que possible l'une de l'autre dans le temps. J'arrêterai ici cette étude préliminaire, conscient que des expériences nombreuses et très variées sont nécessaires pour fournir les éléments d'où l'on pourra peut-être déduire la loi de variation du courant suivant la profondeur et établir la formule permettant de calculer sa vitesse à un niveau quelconque, quand on connaîtra par le locli sa vitesse à la surface et parle bathyrhéomètre sa vitesse au fond. (') Seul, le dernier chiffre de la deuxième montée (28°, 5) est aberrant : il est plus fort que le précédent, bien qu'il dîit être plus faible de par l'un el l'autre facteur. Gela tient à ce que la variation de la marée avec le temps ne se fait pas de façon pro- gressive, mais par à coups. Tous les pêcheurs savent bien qu'au moment où une bouée commence à émerger par suite de l'approche de l'étalé, on la voit parfois disparaître de nouveau sous l'eau pendant plusieurs minutes, par suite d'un regain momentané de vitesse du courant. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. lo/jl ZOOLOGIE. — Sur l'origine marine du genre Salmo. Note (') de M. G. -A. Boulenger. Je demande à l'Académie la permission de revenir sur la question de l'origine marine du genre Salmo pour répondre aux objections de M. Louis Roule ('). M. Roule nous dit que Salmo salar « ne se rencontre que dans les bassins hydrographiques qui dépendent de l'océan Atlantique au-dessus de 42° latitude nord », mais que, « par contre, les Truites à vie permanente en eau douce (Salmo fario et ses variétés) habitent non seulement ces bassins, mais encore plusieurs de ceux qui se déversent dans la Méditer- ranée occidentale; elles s'étendent même jusqu'à l'Afrique septen- trionale ». Il pense que « leur aire d'habitat étant plus vaste que celle des formes migratrices, et moins circonscrite, on peut en conclure que l'espèce à grande répartition possède une valeur primitive par rapport aux espèces de répartition restreinte ». Ceci n'est pas tout à fait exact. M. Roule ne peut ignorer qu'aucun Salmo du groupe de S. fario, ni rien qui s'en rapproche, n'existe à l'état indigène dans le Nouveau-Monde. La distribution de 5. fario, prenant ce terme dans le sens le plus large, s'étend de l'Islande et du nord de l'Europe à l'Atlas, à l'Asie Mineure, à la Ti^anscaucasie, au nord de la Perse, au versant nord de l'Hindou Kouch entre Sooo" et 35oo'" d'altitude. Son aire s'étend donc sur environ ()o" de longitude et 40° de latitude. 5. salar habite l'Europe depuis l'Islande, la Laponie et le nord de la Russie jusqu'au nord du Portugal, l'Amérique du Nord depuis le Labrador et la baie d'Hudson jusqu'à la baie de Deiaware, entre 39° et 65° latitude nord, une étendue de i4o° de longitude et 35° de latitude. L'argument est renversé. Chacun de ces types, à exigences assez différentes, a étendu son aire géographique aussi loin que ses facultés d'adaptation le lui ont permis, voilà tout. La moindre extension vers le Sud des formes anagames comparées aux ménogames s'explique tout simplement par l'origine incontestablement (') Séance du i- décembre 1917. (^) Comptes rendus, 1.163, 1917, p. 721. Io42 ACADÉMIE DES SCIENCES. arctique des Salmonidés telmatotoques et potamotoques (*). On ne peut douter que les formes méridionales de .*>. Initia soient dérivées de celui-ci par une foule d'étapes à passages insensibles, comme le prouve la difficulté de définir les races si nombreuses de cette espèce polymorphe et plastique, et il ne faut pas oublier que, contrairement à la règle, certaines Truites septentrionales, à peine séparables de la var. fo/'io, descendent dans les estuaires; aussi que S. fario introduit aux antipodes est redevenu une Truite anagame ou Truite de mer. Pour le Saumon, la barrière a été la température de la surface de la mer et des cours inférieurs des rivières au Sud de 4o° latitude nord, température à laquelle les Truites plus méridio- nales, toutes ménogames, ont pu se soustraire grâce à l'altitude des cours d'eau ou des lacs dans lesquels elles sont parvenues à se cantonner. Tout ceci, à mon avis, confirme pleinement la théorie de l'origine arctique et marine du genre Saimo, admise d'ailleurs de plus en plus généralement aujourd'hui. A l'appui de cette théorie je pourrais faire appel à certains caractères morphologiques indiquant la dérivation de S. fario de S. tvutta^ mais ils ne seraient pas aussi frappants que l'exemple tiré du groupe si naturel des SaImo qui habitent le versant Pacifique de l'Amérique {S. quinnal, S. Gaird- neri, S. iritleas, etc.) et qui reproduisent parallèlement, et plus en grand, la série Atlantique. La réduction des rayons blanchiostèges doit être consi- dérée comme une spécialisation, le nombre de ces rayons étant plus élevé chez les formes primitives de Malacoplérygiens(Halécoïdes d'Agassiz). Or, nous trouvons un nombre supérieur (12 a 20) chez celles des diverses espèces du versant Pacifique qui sont le plus essentiellement marines, plus encore que noire Saumon d'Europe, tandis qu'il est réduit (10 à 12) chez les espèces ménogames dont la forme terminus (S. Ne/soni) habite le Mexique près du tropique du Cancer, le point méridional extrême de la distribution des Salmonidés potamotoques. Cette série me paraît abso- lument démonstrative. Le second argument, tiré d'observations faites [lar M. Roule sur le (') Il me semble qu'on peut, selon les cas, se servir à la fois des termes proposés par M. Roule et par moi, ceux-ci exprimant la migration, le voyage de noces, ce que ne font pas ceux-là, qui exigent l'adjonction des mois migra leurs ou sédenlaires pour rendre la même pensée. Il n'y a pas double emploi. Le terme potamotoques est inadmissible pour les lormes exclusivement lacustres; je propose donc celui de telmatotoques pour les désigner. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. lO/jS degré de richesse en oxygène dissous des eaux où frayent le Saumon et la Truite en France, observations qui auraient besoin d'être vérifiées sur d'autres points de l'habitat de ces deux espèces ( ' ), tombe quand on envisage les Salmonidés dans leur ensemble, y compris les types exclusivement lacustres, qu'on peut diviser en oxthétoques (qui frayent près des rives, comme Salino alpinus, var. salvelinus, Coregonus lavaretus et C. hiemalis) et en balhytoques (qui frayent dans les profondeurs, comme Coregonus fera et C. hezola). Je considère ces derniers comme biologiquement les plus éloignés de la souche. Je suis surpris que M. Roule fasse appel à la grosseur des œufs pour la solution du problème en question. La dimension minime des œufs chez les Salmonidés thalassotoques ne peut être invoquée, car ceux-ci sont assez éloignés des genres potamotoques et ne peuvent être considérés comme représentant leurs ancêtres, étant sous \àc\\ des rapports plus spécialisés : ils appartiennent à des lignées d'évolution distinctes, comme l'indique la classification que j'ai proposée en 1904. Selon M. Roule, les œufs de Saumon mesurent de 5'"'" à 6""", tandis que ceux des Truites restent habituellement compris entre 4°"" et 5"*™, et il est d'avis que, chez les Salmonidés qui pondent en eaux douces, les espèces à œufs les moins volumineux sont les plus primitives. Ces données ne s'ac- cordent pas du tout avec celles que fournissent les auteurs qui se sont livrés à une étude spéciale de la question. Je renvoie surtout à l'ouvrage très documenté de Francis Day, Briiish and Irish Salmonidœ. Il est à noter que la grandeur des œufs peut varier avec la taille du poisson. C'est ce qu'ont bien établi les observations faites à l'établissement de pisciculture de sir James Maitland, à Howeitoun, en Ecosse, où il a été reconnu que le Sulmo fario de la race levenensis produit, selon la taille à laquelle il est parvenu, des œufs variant entre 4'"'") J et 7°"" de diamètre. D'après Fatio, les œufs mesurent de 4™"S 7 à 6™'", 5 chez la Truite ménogame de Suisse et, (') Mes doutes sont déjà confirmés. Depuis que j'ai ùcril celte Noie, M.J.-A. Hutton, dont l'opinion fait autorité en tout ce (|ui concerne la biologie du Saumon, m'a informé qu'il vient de rentrer d'une visite d'inspection aux frayères de la Wye (aftlueni de la Severn) où il a vu ce poisson déposer ses œufs en eaux très rapides et très riches en oxygène ainsi qu'en d'autres à courant très faible et par conséquent moins cliargées de cet élément. Ce dernier fait n'est pas nouveau pour lui, il l'a constaté maintes fois au cours d'observations s'étendant sur plusieurs années; il a aussi eu l'occasion de voir le Saumon et la Truite ménogame établir leur frayères à quelques mèlres l'un de l'autre, en eau en tous points semblable. Io/}4 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'ordinaire, 5'""' à 6™" chez le Saumon du Rhin. Donc, selon cet auteur, dont les travaux sur les Salmonidés de Suisse jouissent d'une l'éputation méritée, pas de difTérence constante entre les deux espèces sous ce rapport. Livingston Stone a pu constater que certaines races de S. fontinalis des Etats-Unis pondent des œufs de moitié plus petits que la normale. Enfin, et ceci est absolument concluant, à l'encontre de la théorie que je combats, chez le S. salar ménogame de l'Amérique du Nord les œufs sont plus petits que chez le S. salar anagame, dont on le considère unanimement comme dérivé. La forme migratrice, à œufs plus grands, est la plus primitive. J'ajouterai que chez les Corégones, plus spécialisés, à beaucoup d'égards, que les Saumons et les Truites, et qui sont compris parmi les « Salmoninés qui pondent en eau douce », les œufs ne mesurent que 2"" à 3""\5 de dia- mètre, même chez les plus grandes espèces telles que le Coregonits clupei- formis des grands lacs de l'Amérique du Nord, qui peut atteindre le poids de i6^^{'). Comme le genre Coregonus constitue dans son ensemble un groupe plus évolué que le genre Salmo f *), la petitesse relative des œufs, chez les ana- games comme chez les ménogames, est en contradiction avec les vues que je me suis efforcé de réfuter. On ne connaît encore aucun exemple, appuyé sur des arguments sérieux, d'un poisson d'eau douce, d'un groupe fixé comme tel, ayant fait retour à la vie marine. Certains Salmonidés feraient exception selon M. Roule; or, tout ce que nous savons de leur morphologie et de leur biologie démontre qu'il n'en est pas ainsi. (') Guntlier, en i866, a fait allusion à la petitesse des œufs de Brachymystax parmi les caractères génériques de ce type ménogame faisant, au point de vue mor- phologique, le passage de Salmo à Coregonus. (-) Argentina, Osmerus, Salmo, Coregonus, Thymallus représentent, au point de vue biologique, les degrés de l'échelle de la vie exclusivement marine à la vie exclusivement dulcaquicole chez les Salmonidés. Il est à noter qu'en dedans du cercle polaire toutes les espèces passent au moins une partie de leur vie en mer. « I^a distri- bution actuelle des espèces et les allures remuantes de celles qui vivent encore dans les eaux salées, ainsi que l'étude comparée des modifications apportées, dans les formes et les dimensions, par les conditions d'éloignement et d'élévation du lieu de séques- tration, semblent établir d'une manière péremptoire que la plupart des Corégones habitant aujourd'hui les eaux douces, jusqu'à de grandes distances des mers, doivent avoir une origine commune, à la fois marine et septentrionale, et descendre de types anciens relativement peu nombreux et peu à peu modifiés en divers sens dans difle- rents milieux, d (V. Fatio, faune des Vertébrés de la Suisse, t. 5, p. 57.) SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. Io45 Gomme le dit M. Edmond Perrler ( ' ), les Plésiosaures, les Ichtliyosaures, les Mosasaures, ainsi que les Tortues et les Serpents de mer actuels, sont les descendants de types d'eaux douces, eux-mêmes issus de types ter- restres; donc, en tant que Reptiles, et à moins de remonter à l'origine des Vertébrés, aucun n'a fait retour à la vie marine, contrairement au cas qui se présenterait dans un même ordre, une même famille de la classe des Poissons, lesquels, à l'inverse des Reptiles, ont pris naissance en eaux marines. Il y a là une différence, bien établie par la Paléontologie, qu'il ne faut pas perdre de vue et que M. Perrier a omis de faire ressortir en invo- quant cet argument à l'appui de l'opinion de M. Roule. M. Yves Dei.age fait hommage à l'Académie des deux Mémoires qu'il vient de publier sous le titre : Étude du bathyrhéomètre et premiers résultats de son emploi, et Adaptation du bathyrhéomètre à V anémomètre . M. Charles Uiciigt offre à l'Académie l'Ouvrage suivant : Physiologie. Travaux du laboratoire de M. Chaules Ricuet. Tome VII. \Vivisection. Anaphylaxie. Humorisme. Leucocytose.] i vol. in-S", de 452 pages. Paris, F. Alcan, 1917. ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Correspon- dant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Vasseur, décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant 3 1 , M. Georges Friedel obtient 3o suffrages M. Bigot » I suffrage M. Georges Fbie»ei>, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. (') Comptes rendus, t. 165, 1917, p. 748. C R., 1J17, t' Semestre. (T. 165, N« 26.) l35 Io46 ACADÉMIE DES SCIENCES. F*LIS CACHETES. M. (lASTox JuLiA demande rouverlure de quatre plis cachetés reçus dans les séances des 4 ju'Oi 27 août, 17 septembre et 10 décembre 1917, et inscrits sous les n»'' 8401, 8431, 8438, 846C). Ces plis, ouverts en séance par M. le Président, renferment les Notes suivantes : 1° Sur les transformations ponctuelles (pli n*^ 840 1 ) ; 2" 5m;' les suhstilutions rationnelles (deuxième Note) ( n° 843 1 ) ; 3° Sur les substitutions rationnelles (n" 8438); l\° Sur l'itération des fractions rationnelles r;, = ç>(c) (n" 8466). (Renvoi à l'examen de M. (t. Humbert.; M. G. Mazères demande l'ouverture dun pli cacheté reçu dans la séance du 17 septembre 191 7 et inscrit sous le n° 8437. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient une Ps'ote intitulée : Métroradioscope différentiel. (Renvoi à l'examen de M. M. Hamv.') CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance : 1° Mauricr C.vui.ij:r,Y. Les Universités et la rie scientifif/ue aux Etals-Unis. (Présenté par M. E. Roux.) 2° Société ciiimii.iuf. hf, Fi'.vnce. Le centenaire de Charles Gerhardt. (Pré- senté par M. A. Haller.) 3° S. JosKFA loïEYKO. La scieiice du travail et son organisation. 1 vol. in-12, de 260 pages, Paris, F. Alcan, 1917. (Présenté par M. Charles Richet.) SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1917. I047 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sitr la convergence des séries de Fourier et des séries de Taylor. Note de MM. (Î.-H. Haudy el J.-E. Lutléwood, pré- sentée par M. liadamard. I . M. Fatou a considéré dans sa Thèse ( ' ) les séries trigonométriques (1) - A^-h V A„— -a^-{-'^{an cosnO + h„ sinnO) satisfaisant aux conditions (2) lim/((7„^i), \\in/i/>„--o; et il a donné une condition nécessaire et suffisante pour qu'une telle série, qui est évidemment la série de Fourier d'une fonction sommable/(G), soit convergente. Nous allons généraliser le résultat de M. Fatou en remplaçant les conditions (2) par les conditions plus générales que [na,, \ et \nh„ | soient bornées. On a, en effet, le théorème suivant : Théorèmf, I. — Pour que la sérif «0 -t-^(a„ cos/i 0 + h„ iinnO) '-^f{0), où (3) |««„|{ry.)-^^l fU)dl -.0 rX ■'0-ï tende vers une limite déterminée quand a tend vers zéro. a. La condition est suffisante. C'est une conséquence presque immédiate des théorèmes connus concernant la sommabilité des séries divergentes. D'après un théorème de M. Lebesguc (-), l'existence de la limite (4) en- traîne la sommabilité de la série y A„par les moyennes de Cesàro d'ordre -i. (') Acta inallu'tnalica^ t. 30. (■-) Malhcmatische trtna/rn, l. (il. lo48 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mais, |«A„| étant borné, la sommabililé de la série entraîne sa conver- gence ('). On pourrait l'établir autrement en démontrant (au moyen de Tintégrale de Poisson, comme le fait M. Fatou) l'existence de la limite lîmV A„/", et en faisant application d'un tbéorème de Littlewood (-). b. La condition est nécessaire. La démonstration se fonde sur le lemme suivant : La série V A„ étant convergente, on a tu lim m-i'y al' k,,^ o, l'-NIFORMEMENT POUR TOUTES LES VALEURS ENTIÈRES POSITIVES DE/». Cela étant, UOUS posons d'où pour les valeurs suffisamment petites de y.], et nous supposons, pour sim- plifier l'écriture, que a„ = o. Alors on a a.(..)=.VA„ii;^=V_,.V^ H- I)! .^ i',-y.A„ <^y 1 {ma)-'' ( 3 /' + I ) ! < £ e"'*< j e'' (') Hardv, /•'/•'/c. Loncldii Malh. Suc. t. S. (-) Pioc. Loiidon Malh. Suc, t. !t. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. Io49 pour m > rn„{t). Donc .l'-V A„ ^-Hse'-'+E pour w >-/»o(î). l-ifi nombre positif 0 étant donné, on peut prendre / t '-' -A- o o et l'on en tire pour JH > /;/,|(o), c'est-à-dire pour o <; y. < y-„{^)'i ce qui achève la démon- stration du théorème. 2. Dans le même ordre d'idées, nous avons démontré un théorème ana- logue concernant les séries de Taylor. TiniouKME II. — Suit \na„\ <^ i . Alors, pour que la série 7 a„snit convergente, il faut et il suffit que a.(.r) = — 1—2 ;r~~r ('-■'•■""') (kl<0 tende vers une limite dètern inée quand x tend vers un suivant un chemin simple continu quelconque C. (Test une généralisation des théorèmes \{) et 50 de notre Mémoire : Co/i- trihulions lo the arithmetic tlieory of séries ('). Là, nous avons supposé que na„ tend vers zéro. Nous dirons que le chemin C est régulier s'il s'approche du point x=^ i dans une direction déterminée (qui peut d'ailleurs être tangente au cercle \x\ = i). Cela étant, il suffit, en particulier, pour la convergence de la série ^ f/„, que /'(r ) = V a„.c" tende vers une limite déterminée quand x tend vers un suivant un chemin régulier quelconque C. Mais cette condition n'est pas nécessaire. Si l'on pose I .11- ( Il Iol:/; /■ -iii — \n,.-=^e'' , n,.~' ''■"'°, il faut mesurer le temps avec une erreur relative de moins de ap~^ """'. A ce point de vue le pendule, en raison de la longue durée de son fonc- tionnement, semble reprendre l'avantage; par application de la méthode (les concours de de Mairan il se prête à une comparaison directe de sa période avec celle du pendule unité, si bien qu'alors on obtient tout à la fois les valeurs de n et de n' pour les deux pendules, entre deux coïncidences, c'est-à-dire au cours d'une même duréeet par suite une valeur apparemment fort exacte de T. Mais tout cela ne va pas sans difficultés. Aucune des conditions de la théorie ne se trouve pleinement réalisée : le pendule n'oscille pas autour d'une droite horizontale, mais sur un couteau dont le profil est mal défini, s'appuyant sur un plan matériel dont la dureté relative, la courbure et la pente interviennent; il se meut d'ordinaire au sein de l'atmosphère et non point dans le vide; il n'est pas indéformable; le support n'est pas inébran- lable; la pression atmosphérique, l'état hygrométrique et la température, et peut-être le pendule unité, varient au cours de l'opération qui est fort longue, etc. Toutes cesiniluences perturbatrices, signalées par divers physi- ciens français et anglais, ont été systématiquement étudiées par Bessel, à l'occasion des recherches patientes qu'il a poursuivies à l'Observatoire de Kônigsberg; les procédés de correction qu'il a élaborés, et qui exigent l'emploi d'un pendule à réversion de forme extérieure symétrique et à couteaux inter.-ihan ^enbles , mettent en saisissant relief les causes d'erreur de tous ordres qui interviennent dans la méthode du pendule et les complications que la recherche de leur élimination entraîne. Avec le tube de Newton, rien de pareil; aucune difficulté de construction; plus de réaction possible du support soit par entraînement, soit par trépi- dation du sol, puisque le mobile est libéré de tout contact avec l'extérieur; aucune déformation élastique à redouter; élimination de toute action de viscosité, de pression ou autres, puisque rien n'est plus aisé que d'opérer dans le vide en raison de l'extrême simplicité de l'appareil et de la brièveté de l'expérience, etc. A un aulre point de vue, un tel appareil installé dans un laboratoire four- enlre deux déterminations île la période loSa ACADÉMIE DES SCIENCES. nirait, par l'adoplion d'une cliute de hauteur fixe, non pas à proprement parler un étalon de temps, mais une durée invatiable ulïle. Voici, en principe, commenl j'ai disposé les choses, dans des essais con- cluants réalisés en 191 2 : Une pile P et un électro-aimant E fonl partie d'un circuit comprenant les contacts f, (station su])érieure) et c-, (station inférieure) d'abord fermés. Le corps Si de forme spliérique, suspendu ii la lame ressort A,B, par le fil ff, fléchit cette lame vers le bas: dès qu'on produit la ruptuie du fil a, le ressort A,B, se relève et le circuit s'ouvre en c,, le départ du corps est donc signalé par le retour à sa position de repos de l'ar- mature de Vélectro E. Bientôt, le ressort A,B,, prenant appui en c, sur l'extrémité de la vis v», rétablit le circuit de la pile, et arme l'électro. Dès que le corps par\ient en S,, au terme de sa chute, la lame ressort AoB, est lléchie vers le bas, le circuit se trouve ainsi ouvert en c^ et un nouveau retour de l'armatuie à sa position de repos signale l'arrivée du mobile. Comme l'électro fonctionne rigoureusement dans les mêmes conditions, à lows les points de vue, au départ et à l'arrivée il ne saurait intro- duire de relard qui lui soit propre ('). Rien n'est plus simple que de substituer des signaux lumineux aux signaux élec- triques ou encore d'employer ces signaux simultanément : il suffit de faire servir les ruptures du circuit en c,, c.^ ù produire des étincelles entre les pôles d'un petit écla- teur excité par une bobine d'induction convenable ('-). J'indiquerai ailleurs le détail de la construction et de l'installation de l'appareil, de la mesure de la hauteur de chute et surtout de la mesure du temps conduisant à l'approximation que l'on est endroit d'exiger pour g. Par cette Note, je désire surtout suggérer, qu'en raison des progrès accomplis dans la mesure des longueurs cl des durées brèves au cours des xviii'" et xix'' siècles, le tube de Newton doit désormais prendre la place qui lui revient dans nos techniques. (' ) Dans d'autres essais, j'ai employé deux électros et un corps S en fer très doux; le circuit de l'électro placé à la station inférieure n'est fermé qu'au moment où le mobile prend contact avec lui et le corps se trouve du même coup immobilisé par attraction. (-) On peut aussi se servir de la disparition ou de l'apparition, commandée par le corps, d'une fine image produite par un faisceau permanent de lumière dirigée au moyen de lentilles et de deux prismes à réflexion totale. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. I0.t3 ASTRONOMIE. — Sur une (lèlermination à Vaslrolahe à prisme de la latitude de r Observatoire de Paris. Note de M""' E. Cha.\do\, présentée par M. B. Baillaud. Les observations ([ue j'ai faites à l'astrolabe à prisme grand modèle de MM. Claude et Driencourt, dans le courant de l'année 1916, m'ont con- duite à une nouvelle détermination de la latitude de l'Observatoire de Paris. Je rappelle que le principe de l'astrolabe à prisme repose sur la méthode des hauteurs égales de Gauss généralisée. Du 3i mai au 7 août, 19 séries d'observations ont donné un total de 819 étoiles. Ces observations, faites avec le grossissement i5o, ont été enregistrées au moyen d'un manipulateur électrique sur le chronographe imprimant de P. Gautier. Pour dresser le cahier de calages, je me suis servie de la liste générale provisoire d'étoiles fondamentales préparée par M. Lagarde et publiée dans la Connaissance des Temps de 1914- Les positions des étoiles que j'ai observées ont été prises dans le Catalogue de Lewis Boss. On sait que chaque observation à l'astrolabe fournit une équation de la forme (E) .r sinZ + y cosZ + AS,jr:= f/, OÙ c? et Z sont fonctions de la latitude et des coordonnées équaloriales de l'étoile observée ; x, y et iS„ sont inconnues, y en particulier est la <[uantité dont il faut corriger la valeur approchée admise pour la latitude dans le calcul de d et de Z. C'est la méthode de Cauchy-Tisserand que j'ai employée pour la résolu- tion des 19 systèmes d'équations (E). On trouvera dans le Tableau suivant les valeurs obtenues ainsi pour la latitude de l'Observatoire de Paris (façade méridionale). Dans la colonne e,„ figurent les erreurs moyennes correspondantes. C. R,, 1917, 2* Semestre. (T. 165, N' 26.) ' '^*' loS/} ACADÉMIE DES SCIENCES. Dates lun;. Nom lire Mai Jdin Juillet 3i. 20. 22 . 3o. Août 'fi- ai . 26. 29. 3i. 3. .5 . 6. toiles. Latitii 1.- /. e,„. I. --/. 26 48*! 5o'. n",:;,s ± 0 t 1 — o"i7 38 1 ,00 :±i 0, i3 + 0,21 4o I ,2| -t- 0, 12 — o,o3 28 r.,3: nz 0, 10 — 0, (6 27 1,20 ± 0, i3 + O.OI 47 i,oS ± 0, •7 -4- o,.3 4i 1, \-?. ±. 0, 14 -t- 0,09 38 0 , 9.") ± 0, '7 +• 0,26 47 1 ,o5 ±1 0, 12 + 0, 16 4^! I,2S -f- 0, '7 — 0,07 44 .,43 -±^ 0, 10 — 0,22 44 [,2.-) ± 0, i5 — 0,0^ 49 i,o4 ± 0, i4 -1- 0,17 ^1 1,36 -±^ 0, i3 — 0,1 5 02 1 ,33 ' 0, i5 — 0,12 53 1,36 zz 0, 16 — 0, i5 y 2 1,12 Hz 0, 1 1 -h 0,09 49 ',•9 ± 0, i3 -\- 0,02 50 45. 00. 1 1 . t6 zt 0, 16 -+- 0 , 0.') La moyenne L de ces valeurs particulières de la latitude est 48050' II", 21 (pour 1916,5). La concordance des valeurs individuelles est satisfaisante, ainsi que le prouvent les écarts L — /; elle pernaet de penser qu'il serait intéressant de poursuivre ces déterminations tout le long de l'année dans le but d'étudier la variation de la latitude. Les déterminations précises de latitude, effectuées depuis i85r à l'Obser- vatoire de Paris, sont tirées, pour la plupart, d'observations méridiennes faites aux cercles de Gambey, de Fortin, de Rigaud et au Grand Cercle méri- dien. La moyenne des valeurs de la latitude, fournies par ces divers instru- ments de i85i à 1H92, est 48°5o' I i'',o7 (façade niéridionalo). La détermination la plus récente faite de 1899 ^' ^9"' ^^ Cercle méridien du Jardin est basée sur des observations d'étoiles très voisines du pôle dans deux positions à peu près symétriques par rapport au cercle horaire de (>'' ou 18''. Elle a donné, pour la latitude de la façade méridionale de l'obser- SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I9I7. Io55 valoire, 48''5o'ir',3. \ Annales de l' Observatoire de Paris, 1900 ( Observations). \ ASTRONOMIE. — Sur la loi des densités à l'intérieur d'une masse gazeuse. Note (') de M. A. "Véroxxet, présentée par M. P. Puiseux. Depuis la découverte de la leuipérature critique, on admet généralemeot (jue le Soleil et les étoiles sont presque totalement à l'état gazeux. Il en est peut-être de même pour de grosses planètes, comme Jupiter, ou pour d'autres astres à faible densité et plus mystérieux, les nébuleuses et les comètes. Pour se faire une idée des conditions physiques qui doivent se ren- contrer à l'intérieur, on a d'abord appliqué la loi des gaz parfaits /jf = RT. Mais les conditions à la surface et au centre restaient très mal définies, même en admettant des hypothèses arbitraires, comme celle d'un équilibre adiabatique, qui suppose des modifications physiques assez rapides pour ■que les pertes ou échanges de chaleur n'aient pas le temps de se produire. On trouvait au centre des températures invraisemblables de 10 à 100 mil- lions de degrés, nécessaires pour que la densité n'y soit pas infinie (-). Les expériences d'Amagat sur les hautes pressions ont assigné aux gaz un volume limite v„ et une densité maximum p^. La formule des gaz réels peut s'écrire simplement (Dupré, 1864) (1) /j(f— ('„) = HT ou /W —] — \ p p" / i'""- Supposons la température uniforme et calculons dp, que nous portons dans la formule (2) di} — — yrjclr, qui donne l'accroissement de pression par rapport au rayon dans urîe masse sphérique. Nous obtenons la formule remarquable (3) (•/û = ap(i — p)- dr. (') Séance du ly décembre 1917. (^) J. Homer Lane, Amer. Jourtud, 1' série. L .'il), i8-a, p. 57. — SirW. Thoiiso.n, Phil. Mag., .5"= série, vol. 23, 1887, p. a^^y. — T.-J.-J. Ske, .à.-itr. Nack., n" V0.Ï3, vol. 169, igo"). p. 821. Io5Ô ACADÉMIE DES SCIENCES. OÙ l'on a pris comme unité de densité la densité limite du gaz et comme unité de longueur z-, le rayon de l'astre. On a La constante a qui détermine complètement la courbe des densités dépend donc du potentiel de gravitation de l'astre et delà constante du gaz. Elle résume les conditions astronomiques et les conditions physiques. Supposons en plus que, au moins sur une certaine épaisseur et en première approximation, la pesanteur y reste constante (on verra que cette condition est pratiquement et largement réalisée), on obtient (4) p"=ap'(i-p)(i — 3p). Il y a inflexion de la courbe des densités pour (5) ? = -■> d'o-ii p;^, = , _ dp 4 dr -V.. Les formules plus compliquées de Van der Vaals, etc. conduisent au même résultat. La variation maximum de la densité dans le cas du Soleil est p,'„:=57o, en prenant [J- = i, poids moléculaire de l'hydrogène dissocié, T = 6ooo° et R ^= 8,32 x lo" en C. G. S. La densité varie donc tellement vite en ce point qu'elle passerait de o à po pour une augmentation en pro- fondeur de -i-;; seulement du rayon ou de laSo''™ sur 700000''"'. A partir d'une certaine profondeur, d'une certaine pression, la densité tend donc très rapidement vers la densité maximum limite ('). Les calculs pratiques confirment ce résultat. On obtient une densité des I à 530*"", et des ■— à 2100''°^ seulement au-dessous de la couche d'inflexion. La hauteur de la couche où la pression serait égale à une atmosphère, serait de 1900'''" et l'étude des raies brillantes de la couche renversante indique à son niveau une pression de l'ordre de quelques atmo- sphères. Si, au lieu d'hydrogène, on suppose ces couches formées d'oxygène ou d'azote dissociés, ces nombres sont à diviser par iG ou \l\. Les profon- deurs ci-dessus sont réduites à 35''", i/jo''"' et iSo'^'". On voit qu'on avait le droit de considérer y comme constant. Il y aura donc toujours, dans une masse gazeuse importante (on aurait (') Celle idée esldéjà présentée comme probable dans un Iravail de M. Eddinglon (Montlily Notices, novembre 1916). SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. loSy pour Jupiter la laèiiie A^arialioii kilométrique), formation d'un véritable noyau presque homogène, à densité aussi faiblement croissante que pour un liquide ou un solide, et se comportant de même. Ce noyau sera surmonté d'une atmosphère où la densité et la pression varieront rapidement, en pro- gression géométrique. Ce saut de densité sera presque aussi accentué qu'entre notre atmosphère et la mer. Les vapeurs du noyau se difluseroni dans l'atmosphère et s'y condenseront en brouillards et nuages (photo- sphère et couche renversante). Les mouvements de l'atmosphère pourront arriver à découvrir le noyau dans les taches. En tout cas, on doit considérer la photosphère comme reposant directement sur le noyau, à la façon des brouillards plutôt que des nuages. Dans l'expression (3^, considérons y contenu dans 7. comme variable. La dérivée logarithmique donne (G) pL;: = ^L^li^yl. p p ' — p y Dans cette exjn-ession, le second terme est toujours égal à i au centre et reste positif jusqu'à ce que la densité descende à p = 7;D (D étant la den- sité moyenne). Le premier terme est tcmjours nul au centre avec p'?-. Au voisinage du centre, p" aura donc toujours le signe de p', c'est-à-dire sera nésratif. La courbe des densités aura sa concavité tournée vers le bas. Pour p < ^D et p < -p^, les deux termes du second membre sont néga- tifs et p" est positif. Il y aura donc toujours un point d'inilexion dans la courbe des densités. Il y aura donc toujours une sorte de noyau au centre de la masse gazeuse, quelle que soit la faiblesse de la masse totale. ACOUSTIQUE. — Le son du canon à grande distance. Note de M. V. ScHAFFEBs, présentée par M. Branly. J'ai constaté qu'un vent contraire et une température élevée favorisent très nettement la propagation à grande distance du bruit du canon. D'autres personnes ont fait la même constatation dans le Kent, du moins en ce qui concerne le vent (voir le Times du 24 août 191 7). La maison que j'habite est dans le Sussex (Angleterre), à iGS"*"' du front de Flandre, à i4o" d'altitude et à S"^"" de la mer. Déjà, pendant l'été de igiS, j'avais entendu assez souvent la canonnade Io58 ACADÉMIE DES SCIENCES. et rarement, au contraire, pendant Ihivei- suivant. On sait que le grondement des bombardements de la Somme eut ici une intensité et une persistance qui attirèrcntl'attention générale pendanttout Tété et l'automne (le i(ji(J. Or, en juin et juillet, le vent eut constamment une composante W, août n'eut que 4 jours à composante E, septembre et octobre n'en comptèrent pas beaucoup plus. L'Iiiver et le printemps suivants furent remarquables par l'absence presque complète du bruit du canon; et ces deux saisons furent anormalement froides. Par exemple, nous n'avons pas entendu ici les bombardements qui accompagnèrent l'offensive anglaise du mois d'avril 1917 devant Arras. L'été venu, les grondements se firent entendre de nouveau, mais moins fréquemment qu'en 1916, et pas une seule fois on ne les aperçut avec cer- titude quand le vent avait une composante E. L'agitation de l'air ne semble pas être un obstacle insurmontable. Plus d'une fois, notamment les iG, 18, i3 et 24 août 1917, j'ai reconnu le canon dans les intervalles de silence du vent, même pendant de véritables tempêtes. Il est utile de remarquer que l'élévation de la température près du sol et l'accroissement de la vitesse du vent (contraire) avec l'altitude n'ont pas seulement pour effet, comme on l'a dit, d'incliner en arrière le front de l'onde sonore au départ, mais aussi de le redresser à l'arrivée, quand il redescend avec une inclinaison opposée. Par conséquent, les deux causes agissent dans le même sens, au départ et à l'arrivée, pour reporter plus loin sur le sol l'incidence de la direction de propagation. On s'est beaucoup occupé, il y a une vingtaine d'années, de grondements mystérieux qu'on perçoit quelquefois au bord de la mer par temps chaud et calme. On ne croyait pas pouvoir les rapporter à des exercices de tir ou à des orages, parce qu'il était aisé de vérifier qu'il n'y en avait pas eu (/ans le voisinage. Ce que nous avons appris pendant la guerre actuelle rend très probable qu'en réalité il ne s'agissait pas d'autre chose, mais que la source était à chercher beaucoup plus loin qu'on ne croyait. Ainsi, sur la côte belge (où on les appelle mistjwej/'ers), le temps par lequel ils se font entendre remplit justement le plus souvent ces deux conditions (haute température etventd'E) qui doivent permettre l'audition des tirs etïectués soit dans l'estuaire de la Tamise, soit au loin dans la Manche. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. loSg OPTIQUE. — Sur remploi du stéréoscope pour r examen de prnjeclions superposées. Noie de M. Hkxky Hibeht. Si la projection ortliogonalc d'une surface quelconque, représentée par des courbes de niveau, donne dans la majorité des cas des figures 1res claires et très faciles à interpréter, il n'en est plus de même lorsqu'on se propose de représenter, sur la môme feuille de papier, deux surfaces superposées : par exemple, la surface topographique et la surface, supposée continue, soit des eaux souterraines, soit d'une couche géologique. A plus forte raison, la projection deviendrait indéchiffrable si l'on voulait repré- senter à la fois ces trois surfaces superposées. Je me suis posé la question de savoir si une telle représentation pouvait être rendue parfaitement claire, et il m'a semblé que la solution du pro- blème résidait dans la transformation des deux ou trois projections super- posées en deux vues, destinées à être examinées simultanément au stéréo- scope. Grâce à ce procédé, qui, à ma connaissance, n'a pas encore été employé, la fusion stéréoscopique des deux vues rend les projections super- posées absolument indépendantes l'une de l'autre, puisqu'elles apparaissent en relief. On voit tout de suite que les deux images sréréoscopiques sont de très faibles déformations des projections orthogonales. En effet, les plans des unes et des autres étant parallèles, toute courbe de niveau d'une projection est représentée, sur les vues stéréoscopiques, par une figure homothétique. D'autre part, comme il sera aisé d'exagérer le relief à son gré, on pourra non seulement faire valoir les détails restés invisibles sur les projections, mais encore on pourra rendre celles-ci aussi indépendantes l'une de l'autre qu'on le voudra. La transformation des projections orthogonales superposées en vues stéréoscopiques est des plus simples, puisqu'il n'y a à se préoccuper, pour la construction de chaque courbe, que du rapport de réduction et de la position du centre de la feuille de papier sur laquelle sont les projections. Chaque courbe étant, par rapport à celle d'une cote immédiatement inférieure, supposée rapprochée de l'observateur d'une quantité propor- tionnelle à l'équidistance graphique (quantité choisie arbitrairement une fois pour toutes) le rapport de réduction est donné par la formule -.> dans laquelle a est une variable égale à la distance de la feuille de papier aux io6o ACADÉMIE DES SCIENCES. yeux de l'observateur, et/ une constante égale à la distance comprise entre les yeux de l'observateur et les vues stéréoscopiques. Quant au centre M de la feuille de papier il se déplace le long de la nor- male aux vues stéréoscopiques qui passe par le milieu de la ligne joignant les centrés optiques O et O' des deux yeux. Par suite, sa projection m se trouve toujours sur l'horizontale xy passant par les centres S et S' des vues stéréoscopiques. De plus, il est d'autant plus à gauche (pour l'œil droit) ou plus à droite (pour l'œil gauche) de S et de S' que la variable a est plus petite. On obtient sa position soit par construction (intersection de OM et de O' M avec x y), soit par le calcul (mS = -^, formule dans laquelle r/est une constante égale a — ^ 1 • La construction des deux vues est d'autant plus simplifiée que la projec- tion de chaque courbe destinée à l'œil gauche est rigoureusement superpo- sable à la projection correspondante destinée à l'œil droit. La seule diffé- rence entre deux courbes correspondantes est que la projection du centre M, au lieu d'avoir la même position par rapport à S et à S', est placée symétriquement par rapport au milieu de la droite joignant ces deux points. Dans la pratique, il y a avantage à dessiner, très agrandies, les images stéréoscopiques et à les réduire pholographiquement. Il y a aussi intérêt à ne pas mettre les deux vues correspondantes sur le même support, d'abord afin que chacun puisse les placer à l'écartement le plus favorable, ensuite et surtout pour qu'on puisse intervertir la position des deux vues et avoir ainsi un relief inversé, plus commode pour l'observation de certains détails. Ce procédé, donnant des dessins d'un relief aussi saisissant qu'on le veut, serait sans doute avantageusement employé pour la construction des cartes aéronautiques. PHYSICO-CHIMIE. — Sur une relalion entre les propriétés réfractives et la constitution chimique des corps gras. Note de M. C. CuÉxXEVEAr, présentée par M. J. Viol le. Chimiquement, ou peut considérer un corps gras (_ graisse ou huile) comme constitué par des glycérides d'acides gras saturés, solides à la tem- pérature ordinaire, et par des glycérides d'acides gras non saturés, liquides à la même température. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1917. I061 J'ai pu mettre en évidence certaine relation entre les proyjriétés réfrac- tives et cette constitution, en admettant qu'un corps gras, à l'état liquide, peut être physiquement considéré comme une solution d'un ou plusieurs glycérides saturés dans un ou plusieurs glycérides non saturés. II résulte de cette assimilation du corps gras à une solution les quelques conséquences intéressantes suivantes : 1° L'application de la loi des solutions est immédiate et donne Ip --J— + ^p -—jr- = 100- '= 100. La formule précédente permet de connaître l'indice de réfraction N du corps gras, si l'on sait sa teneur en glycérides, ou, inversement, connaissant l'indice de réfraction du corps gras, de déduire la proportion centésimale en glycérides solides et liquides. Il faut avoir pour cela les pouvoirs réfringents spécifiques des glycérides purs, (luelques-uns sont connus, ceux des glycérides saturés; les autres, ceux des glycérides non saturés autres que l'oléine, peuvent être estimés d'après leur réfraction moléculaire qui est la somme des réfractions atomiques et de la réfraction des doubles liaisons étliyléniques. En s'adressant, par exemple, à une graisse fondue, de constitution plus simple qu'une huile, on peut très bien vérifier la loi des solutions : Gljcérides p. 100 solides liquides 11 — 1 n' — I - — — ■ Graisse. 0. Saindoux '(0° Suif de bœuf ^\o° 2° L'explication du peu de différence entre les indices de réfraction des corps gras découle immédiatement du peu de différence entre les propriétés réfractives des glycérides. 3° Si l'on considère que l'indice d'iode I (constante industrielle la plus importante du corps gras) donne la teneur en glycérides non salures, on a et la loi des solutions peut se ramener à la forme \ - 1 = A + BI, C. R., 1917, r Semestre. (T. 16.i, .N» 26.) I ', solides P- 41 5i,7 liquides P- 39 48,3 N -1 «■-1 calculé. 0, 4^93 o,.|.')84 --^— ^ — D. 0,89 0.89 d 0,499 0 , 5o3 d'. o,5oS uliscrvé 0,4.191 o,45SG fo52 ACADÉMIE DES SCIENCES. c'est-à-diie qu'il y a une relation linéaire entre l'indice de réfraction et l'indice d'iode d'un corps gras. Cette relation met enjeu deux coefficients A et B qui pourraient, jusqu'à un certain point, caractériser le corps gras. l\° Un certain nombre d'huiles végétales, parmi les plus usuelles, peuvent se grouper suivant une même loi linéaire entre leurs indices de réfraction et leurs indices d'iode (valeurs moyennes). Les huiles siccatives ou demi-sic- catives se trouvant, à la température de i.^", sur une première droite, les huiles non siccatives se trouvent sur une seconde droite plus inclinée que la première sur l'axe des abscisses; de plus, au fur età mesure que la tempéra- ture augmente, les deux droites tendent à devenir identiques, comme le montre le Tableau suivant : Huiles 0. siccatives on clrnii-siccalivc^-. non siccalives. o ij.... N — I = 0,4(367 -T- 0.000079I N — 1 == 0,4466 + 0,000289! o,4638 + 0,000082! 0,444° + 0,000289! 2 2. aô.... 0,4609-1-0,0001011 o,44o4 + o>ooo32o! 'io.... 0,45514-0,0000981 0,4351-1-0,0000841 Cm.... o, 445o -f- o, ooni i3I o, 445o -t- o, oootiS ! Ce groupement des huiles usuelles en deux classes, suivant leur siccati- vité, et le changement de ce groupement avec la température, peuvent s'expliquer par l'assimilation de l'huile à une solution de glycérides et par la faible variation de la réfraction spécifique d'un corps dissous avec la température. 5" L'addition à la loi des solutions pour les indices de réfraction et pour les indices d'iode d'une troisième relation entre les deux indices, analogue à la relation précédente, peut permettre de connaître la teneur et d'affirmer la nature d'une huile qu'on suppose mélangée à une autre huile, du moins s'il s'agit d'huiles courantes. CHIMIE ORGANIQUE. — Séparation des aminés secondaires pr-oi'enanl de l'hydrogénalion catalylique de l'aniline. Note de M. Gustave Foitqce, transmise par M. Paul Sabatier. L'hydrogénation catalylique de l'aniline, pratiquée suivant les indi- cations de MM. Sabatier et Senderens ('), fournit, en même temps que la (') Paul Sabatier el Senukriins, Comptes re/i/liis, t. 1:58, 1904, p. 457, el A/irt. d ■ Chim. cl de Pliys., Si' scrie, I. k, igoS, p. 376. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1917- Io63 cyclohexylamine, de la dicyclohe\ylamine, de la cyclohexylaniline, de la diphénylamine et quelques produits accessoires, benzène, cyclohexane, ijoudrons. La séparation par simple distillation fractionnée de quantités quelque peu notables des trois aminés secondaires n'étant pas pratique, j'ai été amené à établir un procédé de séparation méthodique, en mettant à profil les faits suivants : 1° L'hydrate de dicyclohexylamine est une base forte, qui fournit un carbonate solide, soluble dans l'eau, et trois sulfates solubles, non hydro- lysables, le sulfate neutre, le sesquisiilfate et le bisulfate. 2" La cyclohexylaniline ne donne pas de carbonate. Elle fournit un sulfate neutre, un sescjuisulfate et un bisulfate, hydrolysables, mais solubles dans Teau acidulée par l'acide sulfurique. 3'' L'aniline ne donne pas de carbonate. 4" Le sulfate de diphénylamine n'a pas été isolé. Mode opératoire. — P.ir une première distillation, sous la pression ordinaire, on sépare les produits de l'hydrogénation qui passent au-dessous de 210°. Ceuv-ci, distillés de nouveau, fournissent trois portions : La première, constituée par les produits qui passent au-dessous de 190°, ne renferme pas d'aminés secondaires; La seconde a, mélange d'aniline et de dicyclohexylamine, passe de 190° à 210° ; Enfin, la portion non distillée. On réunit cette dernière au résidu de la première distillation, et l'on distille le mélange sous pression réduite, à So"'" par exemple. Sous cette pression, tout passe au-dessous de 180". sauf les goudrons qu'on rejette. Le produit est un liquide lufileux. légèrement ambré, qu'on soumet à une nouvelle distillation sous la pression ordinaire, à l'effet d'obtenir quatre portions : Celle qui passe au-dessous de 190", ne renfermant pas d'aminé secondaire; celle // qui passe de 190" à 210", mélange d'aniline et de dicyclohexylamine ; celle cqui passe de 210» à 265°, constituée par de la dicyclohexylamine et de la cyclohexylaniline; enfin, la portion non distillée f/. Cette dernière est un mélange de dicyclohexylamine, de cvclohexylaniline et de diphénylamine, qu'il convient de distiller sous pression réduite, pour le débarrasser de quelques goudrons. Après ces fractionnements, qui ont été combinés de façon à réduire au minimum les quantités de produits distillés sous pression réduite, on réunit les portions « et // d'une part, c et d d'aiUre part. On se trouve alors en possession de deux mélanges : l'un qui ne renferme que de l'aniline et de la dicyclohexylamîne, l'autre qui est constitué par de la dicyclohexyl- amine, de la cyclohexylaniline et de la diphénylamine. lo64 ACADÉMIE DES SCIENCES. On soumet séparément chacun de ces mélanges à l'action de l'acide carbonique (' ). l-'our cela, on place le produit, avec cinq fois son volume d'eau, dans un grand llacon bouché par un bouchon de liège dans lequel s'engage un siphon et un tube plongeant jusqu'au fond, amenant l'anhydride carbonique. On ajoute une quantité d'élher suffi- sante pour que le mélange d'aminés surnage, on chasse l'air du flacon et l'on bouche. L'acide carbonique est absorbé régulièrement pendant plusieurs heures. On agite de temps en temps pour dissoudre le carbonate formé. (^uand l'absorption du gaz a cessé, on siphonne la solution de carbonate, on la filtre et on la sature exactement au tournesol par de l'acide sulfurique. On évapore au bain-marie, jusqu'à formation de cristaux à la surface de la solution. Par refroidissement, il se forme des octaèdres brillants de sulfate neutre de dicyclo- hexylamine. On peut concentrer l'eau mère plusieurs fois pour obtenir de nouvelles quantités de cristaux. Quand cette eau mère est devenue trop colorée par les produits d'oxydation d'une très petite quantité d'aniline ou de cyclohexylaniline entraînées, on l'additionne d'un excès d'acide sulfurique, il se produit presque immédiatement un abondant dépôt de bisulfate de dicyclohexylamine, sel beaucoup moins soluble que le sulfate neutre. En décomposant ces sulfates, dissous dans un peu d'eau tiède, par la quantité cor- respondante de soude, on met l'aminé en liberté, sous forme d'une huile qui surnage. Par refroidissement, si la température ambiante n'est pas trop élevée, cette huile se prend en une masse cristalline, par suite de la formation d'un hydrate de dicyclohexyl- amine, fusible à 23". (^uand ce phénomène se produit, on lave les cristaux avec de l'eau froide et on les fond. On sépare l'ainine par décantation, on la dessèche, en la ciianflant légèrement dans lin ballon à diitiller, tout en y faisant barboter un courant d'air, puis on distille sous pression réduite. On obtient ainsi la dicyclohexylamine pure, sous forme d'un liquide incolore, légèrement oléagineux, bouillant à i35", sous 20™™. L". résidu de l'action de l'acide carbonique peut être, soit une solution éthérée d'aniline, soit un mélange de cyclohexylaniline et de diphénylamine avec de l'élher. Pour séparer ces deux dernières aminés, on distille au bain-marie pour récupérer l'élher, et l'on chautl'e leur mélange au bain-marie, pendant 2 heures, avec 10*°' d'acide sulfurique à 2 pour 100; on laisse refroidii' et l'on filtre. On chaufi'e le résidu avec 2'"' d'eau et, après refroidissement et filtration, on le traite de nouveau par 2*"' d'acide sulfurique à 2 pour 100 et, ainsi de suite, tant que les liquides filtrés donnent la coloration orangée caractéristique de la cyclohexylani- line (-), par un mélange de 10 parties d'acide sulfuri(jue avec i partie d'acide azo- tique et 9 parties d'eau. Dès que la coloration fournie par ce réactif est salie par la coloration bleue due à la diphénylamine, on cesse de recueillir les liquides filtrés. Ceux-ci, réunis et évaporés au bain-marie, jusqu'à cristallisation à la surface, four- nissent par refroidissement des niasses mamelonnées de cristaux de sesquisulfate de (') P. Sab.\tier et Senderens, Ann. de Chim. et de Phvs.. 8"^ série, l. l, 1905, p. 379. (-) P. Sabatier et Senderens, Ibid., p. 382. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I9I7. Io65 cyclohexylaniline. Les eaux mères en iloiinent encore plusieurs fois par évaporalion, jusqu'il ce qu'une dernière concentration amène le dépôt d'un peu de bisulfate de dioycloliexy lamine. Four retirer la cycloliexyliinillne de son sesquisulfate, il suffit de traiter ce sel par un excès d'ammoniaque à 22°, étendue de son volume d'eau. En cliauflanl légèrement l'aminé se sépare sous forme de goulleietles huileuses, (|ui se rassemblent au-dessus de l'eau ammoniacale, si l'on maintient les produits à une douce chaleur. Par décantation, on lecueilie cette aminé, on la dessèche en la chauffant légère- ment, loiit en y faisant barboter un courant d'air, puis on distille sous pression réduite. On obtient ainsi la cyclohexylaniline pure, sous forme d'un liquide oléagi- neux incolore, très réfringent, qui bout à iSy", sous 20""". Le résidu solide du traitement par l'acide sulfurique étendu est constitué par de la diphénylamine souillée par de petites quantités de goudions. On la purifie par distillation et cristallisation dans l'êther. GÉOLOGIE. — Observations géologiques f ailes aux environs de Honjleur {Cal- vados). Noie (') de M. G. -F. Doi.lfcs, présentée par M. H. Douvillê. Les renseignements que nous possédons sur la géologie de Honfleur sont anciens et fort réduits. Il y a quelques mots, pas très exacts, dans les descriptions du Calvados par de Caumont et Hérault ; des indications con- tradictoires dans d'Archiac, Lennier, et des modifications à apporter à la Carte géologique de France. La coupe des falaises vers l'Ouest est fort analogue à celle de La Hève, mais moins complète et moins accessible; cependant si l'on se dirige à l'ouest de la ville on trouve à 200"^ de l'ancienne tour un lavoir ancien sur la haute plage, établi dans la glauconie de la base du Cénomanien; l'escarpement au-dessus, haut de i5'", et dont les couches paraissent bien en place, montre une craie glauconifère à silex noirs, assez gros, à croûte grise, diffuse, renfermant Ammonites Jiolomagensis. La craie verte argileuse du lavoir se continue sur 'loo™ environ et l'on voit surgir au-dessous une argile plastique noire qui a fourni autrefois Ammonites ros- tratus, c'est l'étage vraconien; la craie glauconieuse se poursuit dans la hauteur, elle est ici jaunâtre, calcaire, passablement disloquée et fissurée, les bancs plongent au Sud-Est; Morièrey a signalé des affaissements locaux en 1847. Au phare du Bas-Bu tin (borne i'''", 800 de Honfleur) l'escarpement montre (') Séance du 17 décembre 1917. Io66 ACADÉMIE DES SCIENCES. une argile grise, foncée, avec de petits lits de sable fin, jaune et gris que nous attribuons au Gault. Au delà de ce point, toujours vers l'Ouest, la série crétacée est masquée par un massif limoneux très important, formant falaise, haut de 8™ à lo"; ce limon, faiblement altéré au sommet, est com- posé de plusieurs lits d'un brun jaunâtre clair séparés par des niveaux caillouteux de silex brisés et émoussés. C'est le lœss des vallons de la Seine Inférieure et de l'Eure, les coquilles terrestres sont nombreuses : Pitpa muscorum, Hyalina nilens. La disposition des couches montre que le dépôt plonge sous la ligne du rivage, au-dessous de la mer; c'est cependant un dépôt terrestre en liaison avec le diluvium des vallées et nous avons ici une preuve nouvelle de l'affaissement général du pays depuis le pléistocène; l'analogie est complète avec le dépôt limoneux typique de Saint-Pierre- d'Elbeuf décrit par MM. Chédeville et Germain, et avec les amas limoneux exploités dans les briqueteries de la Seine-Inférieure que j'ai indiquées sur la feuille de Rouen. .l'ai admis que ces limons, spécialement épais au débouclié des vallées secondaires dans les vallées principales, s'étaient précipités à la faveur d'un changement de vitesse lors de la réunion des eaux; la topographie au Bas-Butin n'indique plus aucune des conditions requises, aucune vallée n'est voisine et la topographie de l'embouchure de la Seine devait être ii ce moment fort différente de celle qu'elle présente aujourd'hui. Au-dessous de Vasouy, la falaise est formée par de grands éboulis de craie dans lesquels j'ai recueilli Arn. Mantelli, puis au-delà réapparaît un affleurement d'argile à silex du Cénomauien, enfin on découvre à l'Ouest des sables gris et ferrugineux, grossiers, assez épais, avec grès, dans lesquels j'ai trouvé Rliynchonelhi sukata Park., espèce du Gault; c'est un niveau d'eau important. C'est dans une couche argileuse, subordonnée, que de Chancourtois a découvert sur la route de Honfieur à Trouville ÏOslrea aqiiila^ au même niveau qu'au Havre et qu'on peut rapporter à l'A p tien. 1mi continuant vers l'Ouest, la falaise s'abaisse, on arrive aux marécages de Pennc-d('-Pie et aucune observation n'est plus possible, on ne voit pas les sables blancs et les argiles bariolées qui tiennent la place du Néocomien à La Hève; c'est seulement en arrivant à la Poterie, sous Criquebeuf (7''"* de Honileur), que l'argile du Kiniéridgien apparaît sur la plage, disparais- sant de même, mais vers l'I^st, sous les fonds tourbeux de Penne-de-Pie. Ainsi la partie supéiùeure du Kiméridgien désignée sous le nom d'argile de Honfieur n'est pas visible à Honileur, et il n'y a aucune raison de la faire SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. loCJ; figurer sur la carte; Lennierapeusé qu'elle y était masquée par des éboulis, d'Archiacl'y a cherchée en vain, et nous n'avons pu retrouver aucun témoi- gnage certain tle son atneuremcnt, Hérault Ta peut-être confondue avec l'argile du (laull; cependant elle existe certainement à proximité en mer, et un forage exécuté à l'est de la jetée a donné à M. Arnoux : sables d'allu- vions Ji"\ argile kiméridgienne avec calcaire dur noduleux intercalé 3o"', sables de Glos, jaunes brunâtres, coquilliers, peu puissants; enfin argile grise, ferme, attribuée à l'argile de Dives. L'argile de Honlleur a été in- diquée dans des coups de sonde au banc d'Amfard et à celui de Rattier dans la direction du Havre. Au bord de la grande route à Penne-de-Pie, à 4'""S*^oo de Honfleur, on voit affleurer, à 25'" d'altitude, une argile glauconifère semblable à celle du lavoir de la plage; on peut en déduire une pente générale des couches de 5""" par mètre vers l'Est, Sud-Est. D'autre part, si l'on monte à la chapelle de la Côte de Grâce, un peu avant d'arriver à la table d'horizon, qui est à l'altitude de 89°", on observe dans la tranchée de la route un changement marqué dans la nature de la craie : elle y est marneuse, jaune, tendre, prescjue sans silex ni fossiles, et elle offre tous les caractères du Turonien; comme vers 70"' d'altitude nous avons encore recueilli Am. {Puz-usia) subplanulata, espèce du Cénomanien, nous pensons que l'épaisseur de la craie cénoinanienne peut être évaluée à Honfleur de 80'" à 85'". Le plateau de la cote, à 100'" d'altitude, montre une argile à silex puissante, dont les éléments supérieurs appartiennent certainement au Sénonien; ce sont de gros blocs, non transportés, massifs, d'un silex jaunâtre, cireux, avec une croûte blanchâtre de nature caracté- ristique. Je n'ai rien vu d'attribuable au Tertiaire. Si l'on voulait appliquer ces renseignements à un projet de tunnel sous l'estuaire de la Seine, du Havre à Honfleur, projet dont la presse s'est occupée à plusieurs reprises, on pourrait rappeler que le sous-sol est formé de trois masses minérales qui sont, en parlant de la plus ancienne : i" l'argile kiméridgienne; 2" les sables et argiles du Crétacé inférieur; 3" la craie glauconieuse. Toutes ces couches sont régulièrement inclinées au Sud-Est; si l'on réfléchit que la sûreté d'exécution d'un long tunnel commande de se maintenir dans une même masse minérale et que les sables et argiles aquifères du Crétacé offriraient des difficultés très coûteuses d'exécution, presque impossibles à surmonter, on reconnaît qu'il n'y a d'utilisable que l'argile jurassique ou la craie, mais que, pour passer à 4o"' au moins au-dessous de la Seine, il faudrait pour demeurer dans la craie Io68 ACADÉMIE DES SCIENCES. faire un immense détour, au moins jusqu'à Tancarville, et qu'on perdrait beaucoup de terrain pour établir les voies d'accès, en sorte qu'il convient surtout d'examiner le passage à travers l'argile kiméridgicnne; mais il faudrait s'y enfoncer à Griquebœuf et non à Honlleur, pour ressortir à Ingouville et ce tracé ne permettrait pas de rampes d'accès, mais condui- rait à des ascenseurs aux deux extrémités, ce qui réduirait sensiblement le rendement utile; tous les détails ne pourraient d'ailleurs être précisés avant l'établissement préalable de forages littoraux multiples. MÉTÉOROLOGIE. — Sur les variations diurnes du veni en altitude. Note (' ) de MM. L. Duxoyer et G. Reboul. Les résultats d'assez nombreux sondages aérologiques nous ont permis de fixer le sens des variations diurnes du vent en altitude et d'en préciser l'ordre de grandeur; ces variations peuvent, la nuit, avoir une assez grande importance au point de vue pratique et ont parfois occasionné des acci- dents. I. Les faits que des sondages quotidiens mettent rapidement en évidence sont les suivants : L'intensité du vent, pendant la nuit, présente aux altitudes de 200'° à looo"" un maximum d'intensité très net. Ces variations du vent en altitude, comme d'ailleurs celles du vent au sol, sont assez souvent masquées par des perturbations plus importantes, apportées au mouvement des couches atmosphériques par le déplacement de cyclones ou d'anticyclones. Elles sont surtout nettes par une journée de beau temps avec vent d'Est, faible ou modéré. Exemple : ( ' ) Séance Ju 19 novembre 1917. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. Io6r, S0M»Ai;i£S I)i: 9 ET Ui: 10 SDlTEUBHt 19llJ. Aliiuule en mitres. HeuiT. ino. ■MO. 300. /|0(l. rm. () sepii con. •nnbrc 7011. 1916. 800. 900. 1(100. 1500. -vm. - ., '"i a . 00 ■ ENE 8 ENE 12 ENE "1 I". "1 >4 12 V. 1 2 E 8 » C) » n 9-3o ^ ENE 6 ENE 8 ENE 8 ENE 10 ENE 10 ENE S ENE ENE 10 E 1 0 10 E i4 '1 >, n i ENE ENIÎ ENE ENE ENE ENE ENK ENE ENE ENE E !•: M. 0^ 6 8 8 9 10 8 9 10 10 10 •4 ' '1 .\ < ENE ENE ENE ENE ENE ENE ENE ENE ENE IvNE ESE ENE .,,. 0 j 6 10 12 12 10 10 10 10 10 8 8 ■ 4 i8.:.o j ENE ENE ENE ENE ENE ENE ENE ENE ENE E ESE ESE 10 10 10 1 5 1.5 18 iS 18 18 1.5 8 1 2 20. 3o 1 NE 10 NE 10 NE NE 20 NE 22 NE 22 NE 22 NE 20 E 16 E 16 ESE 10 ESE 12 10 seplcmbrc 1910. )i iiW 1-: !•: E E E E 1-: E ESE ESE E ESE 1 . 0 j 6 12 18 i8 20 22 iG 16 10 10 10 10 , ( !•: li E 1-: ESE lîSE F.SE ESE ESE ESE E !•: ■ 'M 6 10 12 12 12 10 ICI 10 10 8 8 ,s , ( ESE ESE ESE KSE ESE ESE i:sE ESE ESE ESE ENE ENE • '^ \ G 10 10 8 8 G G 6 G 6 8 10 .3o j i<: !•: I-: E E E 1-: E ENE ENE ENE ENE 6 8 8 8 G G G 6 6 6 8 S V * ENE ENE ENE ENE KNE H NE ENE ENE ENE ENE ENE ENE .ou ^ r 4 6 G 4 (i r 1 8 8 S 8 8 G •-; NE I E 2 E 2 I-: 2 I-: 2 SE •> 0 SE ENE 3 ENE 5 ENE 7 ENE 6 NE 4 .40; NNE 3 NNE 3 NNE 3 NNE 3 NNE 3 NNE 3 NNE 3 NNE 3 NNE 0 NNE 0 0 N 3 NW 3 ,T 1 N N N N N N N N N N NNW NNW I...J 4 -1 G (i G G ; 7 ; - 1 5 On voit que dans la journée du 9 septembre la vitesse du vent ne dépasse pas 10'", alors que dans la nuit du 9 au 10 elle atteint 22™ aux altitudes de 400"" à 800'" ; ce maximum semble avoir lieu vers 21''. (') Vitesse en mètres par seconde. C. K., 1917, ■>' Semestre. (T. 165, N* 26.) 138 1070 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le phénomène, qui est surtout net par vent d'l\-L, se produit également par régime de vent d'Ouest, exemple : Sondages di' i5 et di 16 septembre 1916. \ltilude en métrés. Heure. 100. 200. 300. 'lOO. 500. 600. 700. SOO. 'JOO. 1000. 1500. ■iOOC i i5 sepleinhre 1916. Il Ht 1 NW N\\ NW NW \W NW N^^ NW NW N\V NW » i» . 0 ' 4 4 4 6 6 f 4 4 4 4 4 4 » S. 45 ' 7 NW 2 N^^ 4 4 NW 4 NW 4 NW 4 N 4 N 6 N G N 6 » NW NM NW N^^ NW N^\ \ N N N N » (). to j ■ 3 3 0 0 3 3 - 3 4 4 4 4 6 n , . ,. i NE NE NE N N N \ N N N N )) " ■ " 1 r I 2 3 , 3 / 4 .5 5 4 f 4 n iS.IO J W 4 6 6 W 8 8 W 6 W 6 6 6 W G 19- 0 i W ■ s 8 W 12 12 12 12 10 1 0 I 2 W 12 W 10 W 16 septembre 1916. ( ,s^A' s^^' sw sw sw sw nw n\\ nw N^^ n\\ » ' j 3 6 9 II 12 I r 10 8 8 9 II » Aux altitudes de :ioo"' à 1000'", il y a encore maximum de la vitesse dans le courant de la nuit. Toutefois le régime de venl Ouest étant souvent lié dans nos régions à la présence d'une dépression, les variations diurnes de la vitesse du vent en altitude sont assez souvent masquées dans ce cas par les perturbations atmosphériques qu'amène l'approche de cyclones. Le Tableau suivant résume, en les classant d'après le régime de venl. les sondages nocturnes effectués dans le courant d'une année : les cas dlls favorables sont ceux pour lesquels se manifeste l'existence d'un maximum de vitesse aux altitudes de 200"" à 800*", les autres étant appelés déftwo- rahles. _ . N. Cas favorables 1 3 f'.as défavorables ."i Pourcentage des cas ravoral)le5 72 Régime du \ Cill NE. F. S. SW. w . x\v. 34 .4 :•, 2G iG 12 .") I 7 ' i i(> S 83 93 42 65 Go Go SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE I917. IO71 On voit que le pourcentage des cas favorables est beaucoup plus grand par vent d'Est que par vent d'Ouest. II. Dans les exemples précédents, le maximum nocturne de la vitesse se produit dans la première partie de la nuit, mais il peut arriver que ce maximum se manifeste à la fin de la nuit et persiste aux premières heures du jour. Exemple : SiiNDAdKs i>r 9 Kl' 10 AOi r 1916. AlLilude en mclres. Ikinr. 100. mi. oUO. iOO. 500. GOO. 70!.i. SOO. 000. :000. VMM). ?oon. <) ((Otit 191 G. •' ■•>( SE Sli Sli Sh: SE SE SE SE SE SI'. SE 1 .1 . 3o l 2 2 '.>. -2 3 -i 2 2 2 2 2 " 20. O \ SE SE SE SE SE SE SE SW SW SW SW ( 3 O O .3 J 0 .) O O .5 i\ 10 noiH 1916. ^ ( w N\ w \v ^^■ SW sw sw sw sw sw sw "'■"'/ 2 8 11 14 1 1 1 4 6 7662 2 \ W W AA W >\ S\\ SW S^\ sw sw sw SW' ' ■' ( 8 8 i/| i-'i 12 7 7 3 .; 3 3 3 \ SW SW .>w sw SW » ' » " » >' V 10.0 ( ., _ _ £, ~ j a o J 0 3 " » » ;> » ' '' ( s^^■ sw sw sw^ sw sw sw sw sw sw sw / 4 .) .j .j 0 0 h 7 7 7 b » Sur 160 exemples de sondages nocturnes, répartis sur une année d'observations, iio présentent le maximum dans la première partie de la nuit. BACTÉRIOLOGIE. — Variélé érythrogéne du bacille pyocyaiùqiie. \ote de M. C. Gkssard, présentée par M. E. Roux. .T'ai montré autrefois que le bacille pyocyanique produit, en plus de la pyocyanine et du vert fluorescent, un troisième pigment, « pigment jaune verdàtre qui passe au rouge avec le temps » ; j'ai indiqué un milieu pour obtenir ce pigment, à l'exclusion des deux autres, avec le bacille pyocya- nique ordinaire, mais ce n'était qu'en petite quantité ('). Un germe m'est ( ') Nom'elles recherches sur le microbe pyocyanique {Ann. Inst. Pasteur, t. h, 1890, p. 88; par. IV. p. 97). 1072 ACADÉMIE DKS SGIENCEb. venu entre les mains, chez qui prédominait, au grand avantage de mes recherches, la fonction chromogène qui correspond au pigment en ques- tion : je l'ai dû à Tobligeance de M"" A. Raphaël, qui l'avait isolé d'une plaie el justement identifié sur la production de pyocyanine en milieu approprié. Ce germe, quand il me fut remis, faisait de la pyocyanine et de la fluo- rescence verte dans le bouillon ; il n'y fait plus aujourd'hui que de la fluo- rescence, sans que le temps y apporte d'autre modification que la teinte feuille morte bien connue des cultures fluorescentes âgées. Transporté du bouillon dans une solution de peptone ( peptone pancréatique à 2 pour 100), il donne lieu aux constatations suivantes. C'est d'abord une coloration jaunâtre, de jaune terne à jaune verdâlre, uniformément répartie; puis, au bout d'un temps qui varie avec les conditions d'aération du milieu, une zone rouge est manifeste à la surface, au lieu du bleu vert qui s'y voit avec un germe ordinaire; le rouge s'étend finalement à toute la masse liquide. Toutefois, pour une certaine hauteur de cette dernière, la couche profonde, purgée d'air par la pullulation microbienne aérobie, conserve la couleur jaune initiale du pigment au minimum d'oxydation et le rouge n'y apparaît que par l'agitation et la rentrée de l'air : dans les mêmes conditions, le bleu de la pyocyanine présente, coirime on sait, un phénomène analogue. Sur pomme de terre glycérinée et sur blanc d'œuf coagulé, on peut observer cette même succession de jaune et de rouge, sans mélange de pyocyanine. Mais c'est la peptone susdite, moyennant addition d'un dixième de glycé- rine et solidification par la gélose en tube incliné, qui assure dans le moindre temps l'évolution complète du pigment pour aboutir, au terme de juxtapositions partielles de jaune et de rouge en rapport avec les vicissi- tudes de l'aération, à une coloration uniforme de toute la gélose en un beau rouge vif, de nuance variable de vin ou de groseille. Rien ne rappelle donc l'aspect accoutumé des cultures pyocyaiiiques, sur celte gélose-peptone glycérinée, le réactif que j'ai cependant préconisé pour la production de pyocyanine parle bacille, quand tous les autres milieux y sont réfractaires ; mais il suffit d'une macération, de peu de durée, de la masse rougie dans le chloroforme, pour permettre d'authentiquer l'espèce en décelant du bleu pyocyanique d'existence constante, mais en minime quantité dans cette conjoncture et dissimulé par suite sous l'autre pigment en excès. Ainsi, pas de pyocyanine ou des traces seulement dans les milieux où ce pigment se montre d'abord et abondamment avec le bacille ordinaire, substitution dans ces mêmes milieux et prédominance du pigment qui jusqu'ici n'y figurait bÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1917. IO73 qu'accessoiremcnl, nulle réaction distinctive en bouillon, telles sont les propriétés caraclérisliques du nouveau germe : à vrai dire, après un certain nombre de passages par divers milieux artificiels. Par rapport à cette |)eptone, qu'on dirait à Ijon droit le milieu spécifique du bacille pyocyanique, à l'occasion d'un germe qui déjà y faisait défaut aux réactions habituelles, j'ai distingué naguère la variété dite niélanogène('), d'après la coloration (ju'elle y fait apparaître. Du nouveau germe aussi doit procéder une variété nouvelle, que j'appellerai érylhrogène. En sorte que trois variétés du bacille pyocyanique sont désormais à considérer, d'aprc.s les couleurs des cultures en eau peplonée : la variété pyocyanogène, typi- de l'espèce, avec le bleu de la pyocyanine, la variété mélanogène avec le noir de la mélanine, la variété érythrogcnc avec le pigment rouge dont l'étude reste tout entière à faire. D'autre part, ces variétés se subdivisent en races, d'après les couleurs des cultures en bouillon (-), races dont j'ai décrit quatre types que j'ai reconnus identiques dans les variétés pyocya- nogène C) et mélanogène (■'). Quant à l'éryllirogène, j'ai vu, comme j'ai dit plus haut, déjà pour l'unique échantillon en ma possession, que primiti- vement de race A, qui donne pyocyanine et fluorescence verte dans le bouillon, il a dégénéré, au cours des réensemencements successifs, en race F, qui n'y produit que de la fluorescence ( ' ). Ces faits sont en faveur de l'emploi séparé du bouillon et de la pcptoni- pour les cultures microbiennes. C'est en tout cas une technique qui s'impose pour les cultures pyocyaniques. Aussi bien le mélange si usité des deux milieux, appliqué ici, ne confond pas seulement leurs réactions colorées respectives; mais souvent encore les réactions propres de la peptone, où le diagnostic bactérien est directemenlintéressé, y sont totalement annihilées, au profit des réactions banales et équivoques qui appartiennent au bouillon. Sans doute d'autres produits microbiens que les pigments prêteraient à des considérations et à des sanctions pratiques analogues. (') Variété mélanoLiène du bacille pyocyanique (An/i. Iiisl. l'axleur, l. 15, 1901, p. 817). (') Simple décoclion, d'une demi-heure, de viande de Ijceuf ou de veau, pour un rendement de poids double, de Ijouillon qui est neulralisé, sans plus. (') Des races du bacille pyocyanique {Ann. Insl. Paslcur, l. 5. 1S91. p. 65). (') Mémoire cité, p. 816. (■') Tous les réiidtals rapportés dans celle Note su|ipoienl une teiupcralui !■ de Se^-SS». 1071 ACADÉMIE DES SCIENCES. THÉRAPEUTIQUE. — Une nouvelle métliode de chimiothcrapie générale : V oxydothérapie . Note ( ' ) de M. Belix, présentée par M. Leclainche. Dans une série de Noies coniniuniquées anlérieuremenl à rAcadémiedes Sciences, j'ai montré qu'il est possible, expérinientalenienl, d'influencer très favorablement l'évolution de certaines maladies infectieuses par les injections des substances oxydantes (-). J'ai repris ces expériences au cours de la campagne, en cherchanl à traiter de cette façon différentes maladies infectieuses du cheval. La substance oxydante employée a été le permanganate de potassium, en solutions à dif^ férents titres, injectées par les voies sous-cutanée, intramusculaire ou surtout intraveineuse. Ce procédé de traitement a été employé à l'exclu- sion de tout autre. Voici, très brièvement résumés, les résultats obtenus : Tétanos. — 1" (>oiiU\iclures cervicales, doiso-loniljaires el tiisnuis accusés. Solu- tion de MnO'K à ttô injectées dans la jugulaire, 5'"'' à 8'"'' chaque jour : disjîarition temporaire des contractures. Mort le quatrième jour. 2° Mêmes contractures, trismus un peu moins accusé. liijcctions intraveineuses de solutions de MnO'K à j^ à raison de 12""" le premier jour, 20'^"'' le deuxième, 20"^"'' le troisième. Mort accidentelle le quatrième jour. 3° Forme aiguë paraissant devoir entraîner la mort rapidement. Traitée par des solutions de MnO'K : lo*^"'' le premier jour, 20'="' le deuxième, 3o'^"'' le troisième, 40'^"' le quatrième, 5o""' les cinquième el sixième jours. Bien que l'animal soit placé dans les plus mauvaises conditions hygiéniques, dès le troisième jour du traitement les contractures commencent à s'atténuer notablement; guérison complète en trois semaines (^). 4° Forme suraigué, mui t en trois jours. Le persel, employé comme dans le cas pré- cédent, a eu une action nelte le premier joui', mais il a été inactif dans la suite; ce résultat est d'ailleurs conforme ii ce qui a été constaté expérimentalement. 5" Tétanos localisé au nieniliie antérieur droit. Injection dans la masse des muscles anconés de 5o'^'"" d'une solution de MnO'K à rlir '■ foiinalion d'un abcès de fixation, guérison en 12 jours (''). I iO Gourme. — Allection ancienne se traduisant par une livperlliermie peu accusée, un jelage abondant, une toux quinleuse, disparition de ces troubles en 6 jours après injection (|uolidienne de 6''"' de MnO'K en solution à -ji^, voie veineuse. (') Séance du 17 (léceini)re 1917. (-) M. l)i;i.iN, Action des substances oxydantes sur les to.rines in \ivo {Comptes rendus, l. l.'iG. mji3, p. i2()0 et 1848. et t. 158. i9i4- p- 966). (■') M. Bkijn, Société Centrale de Médecine vétérinaire, :>i juin 1917. (*) M. BEi.rx, Ibid., 3o juillet 1916. SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1917. 107$ Typho-anéinic. — Forme grave, traitée par des injections intraveiiif uses des solu- tions de MnO'K à ry^ à raisonne 10'''"' chaque jour pendant - jours : état général meilleur dès le deuviènie jour du Irailemenl. abaissement régulier de la courbe ther- mique. Une injection sous-culanée de /(O"" dune solution à =^ faite le quatorzième jour détermine la formation d'un volumineux œdème; une ponction a permis d'évacuer dans la suite un liquide abondant, légèrement louche, sans élément purulent : action très favorable sui- l'évolution de l'alFection. Fièvre typhoïde. — L'action des solutions de MnO''K à jiïï injectées dans la jugulaire à raison de 20''°'' chaque jour pendant 4 jours, et de 10°""° pendant les trois jf)urs suivants, s'est traduite par un abaissement rapide de la courbe thermique, ainsi f|ue des courbes se rapportant aux respirations et aux pulsations et par une amélioration presque immédiate de l'état général. M. le professeur Mohiaut, de l'Université de I.ouvain, a bien voulu me faire savoir i[u'il a traité récem{)i3ul par celte méthode aS chevaux; il a obtenu la guérison de tous ses malades. Itkuinalisnie aigu. — 1" Mn(_>''K ^, injections sous-cutanées de lo'^^'"' à gauche cl à dr.)ite du poitrail : luènie action locale que dans le cas de lypho-anémie ; amélio- ration dès le lendemain du traitement, guérison en 8 jours. ■>." Glisz deux autres malades, 10'""' d'une même solution SDnl injectés sous la peau de l'encolure, en quatre points, à raison de 3"™', 5 à cliaffue point d'injection : guérison en 5 et 9 jours. Angine. — tjuérison obtenue chez trois sujets récemment atteints à l'aide d'injections faites en quatre points autour de la gorge à raison de o"^"', Sou i*^™' de solution à Jj à chaque point d'injection. Ces résultats cliniques sont donc en tous points confornaes ;iux résultats expérimentaux que j'ai fait connaître : action également favorable sur l'évolution de maladies infectieuses de types divers; action d'autant plus nette que cette méthode est employée plus tôt. La diversité des substances chimiques employées: chlorate, permant;a- nale, terpène ozone, semble prouver que le seul élément agissant est l'oxygène. Tout concourt à faire admettre que son action s'exerce sur les toxines comme je l'indiquais dans la conclusion de mes expériences. Con- trairement à ce que pensent quelques auteurs ('), certaines toxines micro- biennes, sinon toutes, sont oxydables in n\o. 11 paraît désormais aussi rationnel d'admettre l'oxydation normale par les organismes de toxines microbiennes jque l'oxydation des bases toxiques qui s'accumulent dans les tissus quand les oxydations sont enrayées on (') H. OoniF.NXOLRT, Thèse de Paris. 1912, p. 8(i. 1076 ACADÉMIE DES SCIENCES. deviennent insuffisantes. Il est donc logique d'aider les malades à lu lier contre les maladies infectieuses en leur fournissant des substances oxydantes (jui augmenteront considérablement ces oxydations, suivant un mécanisme (ju'il conviendra de préciser. Les résultats expérimentaux et cliniques que j'ai relatés s'expliquent vraisemblablement par ce fait que, les toxines étant rendues inactives, l'organisme parvient à se débarrasser avec beaucoup plus de facilité des agents microbiens. La thérapeutique anlitoxique basée sur V oxydalion apparaît donc aussi indispensable que la thérapeutique anli- microhienne faisant intervenir la phagocytose ; l'une et l'autre pouvant vraisemblablement se compléter très beureusement. Les agents thérapeutiques qui peuvent être employés paraissent assez nombreux : le permanganate de potassium, qui agit par son oxygène et, peut-être aussi, par son manganèse comme aulo-oxydateur; Mélamet (' ) l'a utilisé de façon encourageante, en injections intramusculaires, dans le traitement de la gonococcie. Le chlorate de sodium pourrait être utilisé avantageusement (-). Le persulfate de sodium a donné de bons résultats entre les mains de L. Bérard et A. Lumière. V ozone peut être employé. Les mitaur colloïdaux agissent très vraisemblablement par oxydation. he pinéne est un auto-oxydateur qui peut expliquer l'action de l'essence de térébenthine employée pour produire les abcès de fixation. Ces substances thérapeutiques n'agissent vraisemblablement que par leurs propriétés oxydantes; elles constitueraient des agents oxythérapiques d'autant plus actifs qu'ils seraient employés plus tôt, avant la fixation des toxines sur les centres nerveux, comme cela ressort nettement des expé- riences que j'ai relatées. Je propose de donner à cette nouvelle méthode de chimiothérapie géné- rale antitoxique le nom à^oxydothèrapie. La séance est levée à 16 heures et demie. A. Lx. (') L. Bëraru el A. Lmii'RE, Lyon cliirurgical, n° h, oclolire 191J, p. l\o!\~!iic>. (-) M. Brun, Société de Pathologie comparée, décembre igiâ. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 31 DECEMBRE 1917. PRESIDENCE DE M. Ed. rERKIEU. MEMOIRES ET COMMLIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Pr.ÉsiDEXT annonce à l'Académie le décès de M. J.-L. IIenalt, Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoologie. PHYSIQUE DU GLOBE. — l.' éruption du volcan de Quelzallepequc et le trem- blement déterre destructeur de San Salvador (^juin-juillet 191 7). Note de M. A. Lacroix. Au début de juin, des télégrammes provenant de l'Amérique centrale ont annoncé la destruction de la ville de San Salvador par un tremblement de terre et par une éruption volcanique. Le tremblement de terre n'était pas pour surprendre, le Salvador est une terre classique d'instabilité séis- mique; treize fois (') déjà la capitale de la petite république a été complètement détruite par des tremblements de terre, mais l'information concernant une éruption volcanique paraissait suspecte. San Salvador se trouve bien, en effet, à quelques kilomètres d'un volcan, mais la seule éruption connue de celui-ci date de plus de 2G0 ans, et depuis lors il sem- blait être en sommeil. J'ai réuni quelques documents qui permettent d'élucider le problème. Au cours de l'été, M. Lallemand m'a communiqué une lettre d'un ingénieur salvadorien, M. Luis Matamores, témoin d'une partie des événements ; (') i538 (ou 1539), IJ76, lôgS (ou lagi), i656, 1609, 1707, 1719, 1798, 1806, i8i5, 1839, i854, 1878. C. R., 1917, 1' Semestre. (T. 165, N» 27.) l3<) 1078 ACADÉMIE DES SCIENCES. cette lettre laissant dans l'ombre quelques points importants, notre con- frère a bien voulu transmettre à son correspondant un questionnaire et aussi une demande d'échantillons de roches. Au moment où sa réponse nous parvient, je puis la compléter grâce à des renseignements et des photographies que m'a obligeamment communiqués M. Pedro Jaime Matheu, Consul général de Salvador en France. Ouelques mots toul d'abord sur la région de San Salvador : elle est enlièrement volcani(|ue. A. Dollfus et de iMont Serrât ont donné (') sur elle quelques détails, complétés plus lard par iM. F. de Montessus de Ballore {-); plus récemment, M. Karl Sapper a fourni un supplément d'information (') résultant en partie d'une exploration faile en 1888 par une Commission scientifique salvadorienne composée de MM. Sanchez, Barbarena, .1. l^uenle et Figeac. Le massif de San Salvador est formé par deux montagnes; le volcan de San Salvador •est un pic aigu dont la silhouette rappelle celle du Vay de Dôme et de la Soufrière de la Guadeloupe (dôme andésilique?) ; le volcan de Boqueron ou de Quetzaltepeque, •qui lui est accolé du côté du Sud-Ouest, a une forme arrondie; son sommet est creusé d'un cratère elliptique d'une profondeur d'environ 4oo°' ('). Au fond de ce cratère, •et comme dans un puits de verdure aux parois presque verticales couvertes d'énormes pins {Pintts leniiifolia), apparaît ou plutôt apparaissait avant l'éruption, un lac aux eaux vertes. Sur le ilanc méridional de la montagne se remarque, au-dessus de Santa Tecla, le petit cratère adventif de la Joya qui semble avoir été le siège de quelques fumerolles en 1876. Sur le flanc nord, le long d'une ligne joignant le cratère à la ville de Quetzaltepeque, quatre autres petits cratères, les Boqueroncitos, sont étages les 11ns au-dessus des autres, diminuant de diamètre de haut en bas. A la base du volcan {'') se dressent tiois cônes de cendre ; l'un, ayant loo"' de hauteur, à 2''™ nord de Nejapa (5'"" ouest de Quetzaltepeque) aurait été, en 1806, passage et allant s'étendre jusqu'à Sitio grande et Matazano. De violentes^ secousses du sol et de sourds grondements ont accompagné l'épanchement incandescent. Le 9 juin, à 3'', une haute colonne de vapeur blanche s'éleva dti Boqueron : dans l'après-midi, elle prit une couleur plus foncée. Quelques jours plus tard, plusieurs personnes se risquèrent au cratère d'où s'élevait de temps en temps un panache blanc. Le lac paraissait en ébullition; il s'en dégageait des boudées de vapeur; la description qui m'en a été donnée et une photographie que j'ai pu voir m'ont rappelé certains des^ Io8o ACADÉMIE DES SCIENCES. pliénomènes dont j'ai été le témoin en igoo, sur les bords du cratère de Saint- Vincent, la topographie de ce dernier est assez semblable à celle qui a été décrite plus haut. Pendant toute cette période, la montagne était fréquemment couverte de nuages orageux sillonnés d'éclairs. Il Y eut un peu de répit dans cette activité explosive vers le 1 5 juin, puis le 4 juillet, alors que des bouches nouvelles ne s'élevaient plus que des fumerolles, des explosions extrêmement violentes se sont produites au cratère central. Quand l'ascension de la montagne fut possible, on constata que le lac avait disparu ('), la végétation forestière était anéantie, le fond du Boqueron était rempli de fragments rocheux au milieu desquels s'édi- fiait un petit cône de débris; il en parlait des explosions soulevant des blocs qui atteignaient ou dépassaient les bords du cratère pour retomber ensuite dans la cavité, alors que des cendres fines étaient entraînées au loin parle vent. Dans cette période d'activité décroissante, les explosions avaient lieu toutes les 5 ou G minutes, leur intensité était variable, les détonations accompagnant les plus importantes étaient entendues de San Salvador; entre chaque explosion, le cratère devenait clair et il était facile d'en distinguer tous les détails. L'unique échantillon de lave que j'ai examiné a été recueilli dans la coulée : il possède un aspect basaltique (°); sa surface est lisse et mame- lonnée, sa cassure huileuse. Au moment de son émission, cette lave devait être très fluide, aussi me semble-t-il que les projections incandescentes signalées par les observateurs aux bouches nouvelles ont dû revêtir le carac- tère strombolien; l'examen des cendres émises par elles serait intéressant à faire comme contrôle de cette opinion. D'abondantes sublimations salines ont couvert la coulée; elles ont été rapidement enlevées par la pluie; l'examen chimique des eaux de lessivage de la lave étudiée montre que ces sublimations étaient constituées en grande partie par du chlorure (salmiac) et du sulfate d'ammonium, associés à un peu de chlorure de sodium. Les cendres du Boqueron (recueillies à lo*"" du cratère) sont sableuses (') De vieilles relations espagnoles citées par Palacio font penser que tel était en 1676 l'éial cl a cratère du Boqueron, qui semble avoir élé modifié aussi pai- Téruption de lOôg. La formation du lac est donc postérieure à celte date, et il est vraisemblable qu'il sera rapidement reconstitué si l'activité éruplive ne continue pas. (^) Je léserve pour une Noie ultérieure l'étude de celte lave qui semble être une andésite augiliqite plutôt qu'un basalle. Le seul éclianlillon que je possède est trop vitreux pour- que l'examen microscopique seul puisse permellre de résoudre la ques- tion. SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE I9I7. I081 et formées par de petits fragments anguleux (') de lave, plus cristalline que celle de la surface de la coulée; leur forme permet d'affirmer qu'ils ont été lancés par des explosions brisantes de nature vulcanienne et cette interprétation est corroborée par l'examen des photographies d'explosions prises des bords du cratère. Ces photographies représentent des nuées à circonvolutions nettes offrant un asj)ect presque solide au départ, s'éclair- cissant rapidement à mesure qu'elles se dilataient en s'appauvrissant en matériaux solides. Les données qui viennent d'être exposées permettent de caractériser nettement l'éruption; celle-ci a débuté par de violentes secousses séismiques dont le maximum a coïncidé avec la production d'une déchirure du sol qui a permis la sortie de matériaux gazeux, puis d'une grande quantité de matière fondue. La fissure s'est ouverte sur le flanc nord du volcan du Boqueron,dans la même direction radiale que celle de la dernière éruption du volcan en 1609 (mais l'épanchement s'est produit d'unpointsituéà une altitude plus élevée). C'est là le mécanisme des éruptions de l'Etna. Une fois terminés les phénomènes stromboliens des bouches nouvelles et aussi l'épanchement de la lave, c'est-à-dire une fois la fissure obturée, l'activité s'est localisée dans le cratère central, où elle a pris une forme vulcanienne. Nous retrouvons là l'ordre de succession qui a caractérisé l'éruption du Vésuve en 1906 (-). Au point de vue humain, le phénomène destructeur a été le tremblement de terre; la ville de San Salvador a été pi'esque entièrement ruinée; la plupart des maisons privées ont été détruites, ainsi que certains des monu- ments publics; comme cela arrive toujours en pareille circonstance, une partie des dommages a été due à des incendies consécutifs à l'écroulement des maisons. Il est bon de noter que, de même qu'à San Francisco, à Kingstown, etc., lors des dernières catastrophes séismiques dont ces (') L'examen de la forme el du degré de crislallinilé des débris de lave consti- tuant les cendres des éruptions que j'ai suivies (Martinique, Saint-Vincent, Vésuve, Etna, Stromboli) ou dont je connais le mécanisme (Réunion, N'ulcano, etc.), me fait ])enser que ce genre de matériaux volcaniques peut fournir de précieuses indications sur la modalité des phénomènes qui les ont produits. Il est bon de ne les étudier qu'après les avoir débarrassés par tamisage ou lévigation des portions les plus fines. (-) Il faut aussi signaler la production de pluies boueuses dans la période explosive (notamment à Santa Tecla, dans la nuit du 7 au S juin) et aussi de torrents boueux, plus ou moins chauds, phénomène secondaire fréquent dans les régions tropicales au ciurs des éruptions donnant d'aiiondantes émissions de cendres. Io82 ACADÉMIE DES SCIENCES. villes ont été les victimes, les constructions en ciment armé ont bien résisté. Des ravages analogues se sont produits dans les villes et villages voisins ( Santa ïecla, (^uezaltepeque, Armenia, etc. ) dans un rayon d'environ aS'"". Des pertes de vies humaines ont été à déplorer, les pertes matérielles ont atteint au moins une soixantaine de millions. L'action propre à l'éruption a été limitée à la destruction par le feu de toute la région (éloignée de la capitale) envahie par les laves et aux dom- mages subis par les plantations (caféiers) dans un rayon de 4'"" environ, là où la chute de cendres a été particulièrement intense, avec une atténua- tion progressive au delà de cette distance. L'éruption qui vient d'être décrite ne tire pas seulement son intérêt du fait qu'elle constitue le réveil d'un volcan considéré comme éteint; elle apporte aussi une donnée précise pour la discussion depuis si longtemps ouverte au sujet des relations possibles des séismes et du volcanisme là où il existe. M. de Montessus de Ballore a Iraité la question en ce qui concerne les séismes de San Salvador (') et il semble bien conclure pour la négative, tout en ne cachant pas les arguments en faveur d'une liaison possible, dans ce cas particulier, entre ces deux ordres de phénomènes; les événements de 1917 viennent s'ajouter à ces arguments, consistant essentiellement en ce qui s'est passé en 1659 et en 1879-1880 (destruction de San Salvador et éruption de la lagune voisine d'ilopango). Il y a là au moins trois exemples indiscutables de séismes destructeurs d'origine nettement volcanique. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur un cas particulier de diffraclion des images des astres circulaires. Note de M. Maurice Uamy. Des considérations particulières mont conduit à penser qu'il y aurait avantage, à divers points de vue, pour mesurer le diamètre mal connu du Soleil, à observer l'astre au foyer d'une lunette dont l'objectif est recouvert d'un écran opaque, percé d'une fente longue et étroite. L'interposition d'uu pareil diaphragme, dans le trajet des rayons, a pour effet de pro- voquer une dilatation de l'image, dans le sens perpendiculaire à la fente, et l'étude de cette déformation ne présente pas d'intérêt particulier. Dans le sens parallèle à la longueur de la fente, les choses se passent, au con- (') Ae.v Ire m II le in dits de Terre, l'aris, 190O, p. 38() (Jl 3i)i, SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE I917. Io83 Iraire, tout aulrenient et la distance angulaire des bords de l'image, consi- dérée au niveau de sou centre, présente alors un rapport étroit avec le diamètre de Fastre. L'examen théorique du sujet est intimement lié à la solution du pro- blème suivant : Un astre circulaire, de diamètre 21, étant observé au foyer d'une lunette diaphragniée par une fente recliligne, trouver les variations de l'intensité knnineuse, dans le sens parallèle à la longueur /de la fente, dans une direc- tion faisant l'angle

    1 , que les valeurs de '^ considérées, touten étant supérieures à t, au signe près, sont du même ordre de grandeur, le rapport a = %-^ restant compris par exemple entre i et 2. Dès que / atteint quelques centimètres, le nombre m peut devenir fort I08/i ACADÉMIE DES SCIENCES. élevé. Celte circonslance permet de calculer des expressions asymploliques faisant connaître la valeur de I, avec une faible erreur relative, en appli- quant des théories exposées dans mon Mémoire sur l'approximation des fonctions de grands nombres ('). On est conduit à considérer trois cas distincts, suivant que a- est inférieur, supérieur ou égal à i. 1° X- < I . Il y a lieu, dans ce cas, de partir de l'expi'ession (i) de I et de modifier le ciiemin d'intégration comme il suit. Décrivons du point // = a, comme centre, une demi-circonférence cr de rayon infiniment petit, du côté des ordonnées positives. La fonction sous le signe / étant holomorphe, dans le voisinage de la valeur» = a, on peut remplacer le diamètre de cette demi-circonférence, (|ui fait partie du chemin d'intégration donné, par la courbe elle-même. Appelons D le contour d'intégration ainsi obtenu. On peut alors écrire -1=1 , ; (lu — / ; , roS ■) III (// — y. \ (fil. Gonsidérons l'intégrale J=/ 7^ -sin 2 III (il — i piircx cl appU(iuées. i (jot SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE 1917. lo85 Déformant convenablement le contour D, H se décompose en deux par- lies, chacune de la forme f/{ii)z,"{ii)du. où n représente un grand nombre, | 9(«J | prenant sa plus grande valeur, le long du chemin d'intégration, à lextrémité d'où pari la variable. J'ai montré (') comment on calcule de pareilles intégrales avec de faibles erreurs relatives. Finalement on arrive à la formule m (3 ) — - 1 =: 2 m 7T \ 1 — y.'- — - \ COS -f + 2//< (l + Z) COS 7-t-2«/(l — Oi) I 4 ' /n-( i - y.)- ' i)i-[\ — y.)- ^ ) r( et ■/]" étant des quantités dont il serait facile de calculer les premiers termes et telles que les produits mri et mr(' restent finis lorsque m aug- mente indéfiniment. Mais cela suppose essentiellement que le point u=. % reste à distance finie des points m = — i et // = + i . 2° a- > I . Dans ce cas, —^ I est la partie réelle de l'expression en posant J . (ii — y.)- Cette intégrale se calcule exactement comme H et a même expression ana- lytique. On trouve I \cos V -i- 2 //( (1 + :x) cos \4 -T- 2imi — y.) les produits mv]' et mr/' restant finis, lorsque m augmente indéfiniment, à condition que a ne tende ni vers -i- i . ni vers — i . 3° a = I. Les moyens employés ci-dessus ne réussissent plus. On peut ( ' ) Loc. cit., p. 25 1 . G. U., 191-, 1' Semestre. (T. 16i, .N» 27.) l4o I(>86 ACADÉMIE DES SCIENCES. tourner la difficulté ( ' ), niais il est bien préférable de partir alors de la formule (2). L'intégrale / \ 1 — "' — ; ^-^r; • ^ =:— r + 2V27L/W I -i- -. i- . . . , £- |_ lO/H J le produit par m^ des lerines négligés entre crochets restant fini lorsque m augmente indéfiniment. L'expression de l'intensité lumineuse, dans le voisinage immédiat du bord géométrique deTimage, peut s'obtenir en développant l'expression (2) de I suivant les puissances de o — e, ce qui conduit à calculer les dérivées de I pour o ^ z. Négligeant de faibles erreurs relatives de l'ordre de i-, on trouve intégrale qui se calciiic [mr des moyens analogues à ceux déjà indiqués (') Comptes rendue, t. IC'i. 1917, p. '\~)~. SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE 1917. I087 ci-dessus. Finalement on arrive à l'expression suivante valable pour p'ii : m-/d"l\ ■'. [■2",Y X \/27t/« — COSJO — ^ ~\llj> —-. — — ( cos/j- — sin/j —)-+-. le produit par />i- des ternies négligés entre crochets restant fini lorsque /n augmente indétîniment. Supposons p voisin de s; a est alors voisin de i. Nous avons dit cjue rintégraie H, lorsque a<;i, est décomposable en deux parties. Le développement asymptotique de Tune procède suivant les puissances de — — et celui de l'autre suivant les puissances de 7/( ( I -H a ) ^ m{i — x) Le premier développement est valable, dans le cas qui nous occupe, lorsque m est grand; mais lo second n'est utilisable que si m(i — oi.) est, de plus, un nombre élevé. La formule (3) n'est donc valable que sim(i — a) ou ~j(z — 3) est un nombre élevé et, dans celte hypothèse, tous les termes sont très petits par rapport aux deux premiers. La conclusion concernant l'expression (f\) de I, lorsque a >> 1, est iden- tique. Dans le cas où /= 1'", A = o'"-, 5, si l'on désigne par 1 la distance angu- laire, exprimée en secondes d'arc, du point où l'on examine l'intensité, au bord géométrique, î-'(e-o) = 3oa". Les formules (3) et (4) sont alors largement applicables, même à I du bord géométrique, et les termes contenant T\'~m en facteur sont négligeables vis-à-vis des autres. Nous reviendrons prochainement sur les conséquences découlant de nos formules. Io88 ACADÉMIE DES SCIENCES. THERMODYNAMIQUE. — Sur la nécessité cl améliorer l' équation (Vélat de Clausius. iXolc (') de M. E. Ariks. Dans quatre de nos récentes Communications ('), nous avons signalé les propriétés assez remarquables dont jouissait l'équation d'état de Clausius HT o{T) dans l'hypothèse où la fonction fp était de la forme (=*) ?('n = ;^- Nous avons monti'é notamment que cette équation s'accordait avec les nombreuses lois sur les états correspondants qu'on déduit du principe général de Van der Waals, principe qu'il convient d'énoncer comme il suit. Pour tous les fluides d'une même atomicité, pris sous leurs poids molécu- laires, l'équation d'état est la même, pourvu qu'on adopte, comme unités de température, de pression et de volume, la température critique du corps T^, sa pression critique P,. et son volume moléculaire critique Cc. Les trois variables ordinaires T, p et c sont alors remplacées par les variables réduites t, r. et v, définies par les relations (3) .= f, .-f. V=:f. Il restait à soumettre la théorie au contrôle de l'expérimentation. Ce contrôle peut s'exercer largement sur les formules pratiques qu'on peut tirer de l'équation d'état, cl qui sont fort nombreuses. C'est un travail qui promettait d'être fructueux : aussi l'avons-nous entrepris. La formule qui donne la tension de la vapeur saturée d'un liquide est l'une des plus simples et en même temps des plus importantes parmi celles qu'on tire de notre équation d'état. C'est donc sur elle que nous avons porté tout d'abord nos investigations. Nous l'avons déjà donnée dans l'une des Communications précitées (^'). En désignant par H ce que devient la variable réduite -r, quand elle se rapporte à l'état de saturation, la tension (') Séance du 24 décembre 1917. (-) Comptes rendus, l. 163, 1916, p. ~3-, 968, el l. IGi. 1917, p. i34, 261. (^) Comptes rendus, t. 163, 1916, p. 964. SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE 1917. I 0S9 (le la vapeur saturée d'uu liquide s'exprime au moyen du syslcniL- (;,) U^rV, ./■ — 7"+'. quiest complèlement défini quand on connaît 1\, P,..«. Los deux premières constantes sont généralement connues; Z est une fonction de r, dont on ne peut donner une expression algébrique, mais dont la valeur, correspon- dant à chaque valeur de ,r, est donnée par la Table de Clausius('). On voit par ces équations, qu'à des températures réduites égales, la ten- sion réduite de vaporisation est la même pour tous les corps dont l'équation d'état comporte le même exposant n dans la fonction o, et que, par suite, cet exposant est une fonction du degré d'atomicité des corps, si le principe de Van der Waals leur est applicable. Pour contrôler à la fois cette première conséquence du principe de \ an der Waals et la loi de variation de la tension de vapeur, exprimée par le système des deux équations (4), il y avait lieu d'entreprendre nos recherches par groupes de corps de même atomicité; il était tout indiqué de les commencer par l'étude des corps monoatomiques. Il en existe trois, le crypton, le xénon et l'argon, dont les tensions critiques T,. et P^. sont connues, et qui ont été l'objet d'observations soignées, fixant la tension de leur vapeur sur une assez grande étendue de l'échelle thermométrique. Un examen attentif de ces observations vient confirmer dune façon très sensible, pour les corps monoatomiques, la loi des états correspondants. Il restait à savoir s'il existe pour ces corps une valeur unique de l'exposant n permettant au système des équations (4) de bien représenter les tensions de vapeur observées. A proprement parler, aucune valeur de n ne peut convenir. Celte cons- tatation assez décevante ne doit cependant pas décourager le chercheur. Les essais auxquels nous avons dû nous livrer conduisent, en effet, à des remarques de haute importance. Deux de ces essais méritent l'atten- tion : ils ont été faits avec les exposants n = - et « = ^- Le Tableau ci-après permet de comparer, dans les deux cas, les valeurs observées et les valeurs calculées de la tension réduite de vapeur pour les trois corps. {') AnnaLi de Chimie el de Physiqui-, j" série, l. 30, p. 433 à 4â'. Uinis la Tab de Clausiiis, .r esl ce qu'il désigne par — et Z ce qu'il désigne |)ar jr- • logo ACADEMIE DES SCIENCES. n cale. P (alni.). Il oba. („.;). (,.4; CrypLon (Rams.iy el Travers, 1901). 111,0 0,0277 0,39 0,0072 o,oo5o 0 , 0080 121,1 0,0756 . ,00 0,0184 0,0142 0,0197 124,7 0,5927 I ,32 0,024 0,019 ( ) , 026 • 35, 1 0,6.|2I 2,63 0,048 0,042 o,o54 147,2 0,6996 5 , 26 0,096 0,090 o,,io7 161,8.5 0,7692 10,53 o,'94 0, 189 0,210 170, 8_ 0,81.8 '5,79 0,291 0,277 0,293 179,35 o,8524 21,05 o,388 o,38o o,4o8 i85,9 o,S836 36,32 o,485 o,484 o,5o5 191 ,(i 0 , 9 I 06 3 1,58 0,582 0,583 0,601 196,6 0.9344 .36,84 0,679 0,673 0,695 201 , 1 0,9558 42,11 0.776 0.775 0,787 207,60 0,9869 5o,oo 0, 92 1 0,910 0,933 210,4 1 , 0000 54,26 1 ,000 1 ,000 1 ,000 A'énoii (Ramsav ' et Travers, 1901). i48,8 0,5. 73 0,39 0 , 0068 0,0039 0,0064 i63,5 o,.5684 1 ,00 0,0174 0,0106 0,0174 168,7 o,5864 1,32 0,023 0,017 0,023 182,8 0,6355 2,63 o,o46 o,o38 0,049 '99.5 0,6935 5,26 0,092 0,086 0,099 219. à o,763o .0,53 0,184 0,184 0,206 233,0 0,8.00 '5,79 0,276 0,273 0,297 243,6 0,8468 21 ,o5 0 , 368 0,368 0,395 232,.') 0.8777 26,32 0, 460 o,465 0,486 a6o, I 0,9042 3i,58 0,552 o,.567 0,572 267,. 0,9285 36,84 0,644 0,654 0,670 273,6 0,95. 1 42,11 0,736 0,753 0,785 281,8 0,9796 5o,oo 0,874 0,894 0,899 287,67 I , 0000 07,24 1 ,000 1 .000 1 ,000 Argon (Ramsav el Travers, 1901, tie T = = 79.0 à T = 126,7. Grommkli.n, 1910, de T = i32,2 à Tz=.,5o,6). 79>o 0, 5246 0,39 0,0081 o,oo46 0,0087 87,1 0,5783 1 ,00 0,0208 0,0145 0,0207 97.8-> 0,6497 2,63 o,o55 0,047 0,009 107,2 0,71.8 5,26 0, 1 10 0,1 o4 0, 123 118,5 0,7869 10,53 0,220 0,223 0,246 126,7 o,84i3 '5,79 0,329 0, 353 0,071 .32,. 0,8778 22,18 0,462 o,465 o,5o6 i38,3 0,9183 29,26 0,610 o,6i3 o,63o .43,2 o,g5o8 35,80 0,747 0,752 0-799 '47.5 0.9794 42,46 o,885 0,891 0,896 .00,3 0,9980 47, 5o 0 , 990 0,989 0,997 .5o,6 1 ,0000 48,00 j ,000 1 ,000 1 ,000 SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE 1917. ÎOi(I Dans le premier cas (« =^ M, il résulte de cette comparaison que si, aux basses lenipéralures, l'écart entre les deux valeurs est d'abord accentué, il s'atténue cependant assez rapidement, et qu'à partir de ^ = 0,70 jusqu'à T = I (état critique), on constate un rapprochement des plus remarquables entre les tensions observées et les tensions calculées. On pouvait se demander s'il ne sérail pas possible d'obtenir un accord plus satisfaisant en motliliant légèrement l'exposant --Il n'en est rien, bien au contraire. Toute augmentation de l'exposant n'a d'autre elfet que d'aggraver les divergences aux basses températures et de rompre les con- cordances aux hautes températures. L'effet d'une diminution se présente un peu autrement, mais sans donner un i-ésultat plus acceptable. L'expo- sant n = ?) par exemple, donne lieu aux tensions réduites consignées dans le Tableau. Elles sont bien en accord avec les tensions observées aux températures les plus basses, de t = o,5o à 0,60; mais au delà, elles s'élèvent d'une façon exagérée, principalement pour l'argon. Les enseignements à tirer de ces constatations sont les suivants : Pour obtenir une formule plus exacte de la tension de vapeur saturée, il convient de donner une forme plus générale à l'équation de Clausius, tout en conservant à la fonction -i l'expression (2) qui paraît s'imposer. Il y aura intérêt à ce que la nouvelle équation ne perde aucune des précieuses (jualités dont jouit celle qu'il s'agit d'améliorer. Cette équation devra donc [)oiivoir s'intégrer facilement par rapport au volume, de façon à donner l'expression très importante de l'énergie libre; jointe à ses deux dérivées, prises également par rapport au volume et égalées à zéro, elle devra fournir entre les trois constantes critiques trois relations simples propres à déter- miner ces constantes ; elle devra, par un changement des variables T, c, p en trois nouvelles variables 07,7, s, pouvoir se transformer en une équation réduite, identique à celle qui dérive de l'équation (i), ce qui permettra d'utiliser la Table de Clausius pour le calcul des formules qui serait extrêmement compliqué sans le secours de cette Table. Toutes ces conditions sont entièrement remplies, si l'on remplace dans l'équation (i) les deux constantes a et ^i p.'ir deux fonctions de la tempéra- ture. Telle est la modification que nous proposons d'apporter à l'équation de Clausius; elle ne peut évidemment avoir qu'une heureuse influence sur les formules à déduire de l'équation ainsi généralisée. On pourrait, au pre- mier abord, croire que le bénéfice de cette généralisation sera perdu par la difficulté que présentera la détermination de deux nouvelles fonctions. 1092 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous espérons pouvoir montrer, dans une prochaine iVote, qu'en procédant avec méthode, les complications à prévoir seront facilement vaincues. ÉLECTRICITÉ. — Mesure directe de l'angle de décalage intérieur d'un alter- nateur et de la « lorsance » (réactance transversale globule). Note ('") de M. A. lÎLOXDEL. Le diagramme des alternateurs que j'ai donné dans une Note précé- dente (^) permet, comme je l'ai déjà signalé autrefois C*), de déterminer un coefficient global de self-induction transversale représentant tous les effets de réaction transversale et des fuites qui s'ajoutent à cette dernière pour produire le décalage des pôles de l'induit par rapport aux pôles de l'induc- teur. Ce décalage provenant d'une torsion du (lux principal, j'appellerai iorsance la réactance correspondant à rdlet d'auto-induction produit par tout l'ensemble des flux qui se ferment autour de l'induit par l'air, par les encoches et par les pièces polaires, quand cet induit est parcouru par un courant purement watté, c'est-à-dire en phase avec la force électro- motrice interne ou force électromotrice joubertique. Je me propose d'indi- quer pour cette mesure divers dispositifs expérimentaux qui peuvent s'appliquer à un alternateur en service. D'après le diagramme que je reproduis ici, OA représente la tension U aux bornes; OP le courant débité I, décalé d'un angle o par rapport à U; la force électromotrice joubertique OM ( ') s'obtient en portant à partir de A un segment puis de B un segment perpendiculaire à OP et ayant pour expression BM — «L;T, (') Séance du 17 déceiiibÈe 1917. ('■') Comptes rendus, l. loi), igi/J, p. ^~o. (^) L'Industrie àlectrù/ue, novembre 1899, e^X. Proceedings of llie International Hlectricat Congicss, Sainl-Louis 1904. Dans ces deiiv éludes j'avais décrit l'emploi d'un conlacl lournant plus compliqué que le présent dispositif, mais qui peut être employé avantageusement comme méihode de zérOj surtout si l'on a soin de brancher le galvanomètre en dérivation sur la seli-induction d'un circuit dérivé accordé à la résonance sur l'harmonique fondamental. (') C'est-à-dire la force électromotrice interne que supposerait pour produire ce lé^ime la lliéorie ancienne de Jouhert. SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE 1917. logS en appelant r la résistance totale équivalente (c'est-à-dire comprenant la résistance ohmique et les effets de l'hystérésis et des courants de Fou- cault), co la vitesse de pulsation et coL, la lorsancc. Ampères-Toùrs Réciproquement, si l'on a mesuré par une expérience directe l'angle •ji = MOP, le courant I, et si l'angle de décalage extérieur o a été déter- miné par un phasemètre quelconque, on peut construire BM en traçant simplement par B une perpendiculaire à OP jusqu'à sa rencontre avec OM; le quotient bm" DP donne alors immédiatement une valeur de la torsance correspondant aux conditions d'utilisation de la machine et aux conditions magnétiques du circuit. Pour utiliser celte propriété, d'ailleurs évidente, il faut seulement pou- voir déterminer l'angle .]; de décalage interne; j'ai recours, dans ce but, à une méthode stroboscopique assez simple pour qu'on puisse l'appliquer aisément à toute machine existante. Sur l'arbre de l'alternateur, on fixe par une vis un disque bien centré, muni de traits équidistants en nombre égal à celui des pôles de la nia- C. B., 1917, 2' Semestre. (T. 165, N 27.) l4l ÏO()/( » ACADÉMIE DES SCIENCES. «hine ('); autour de ce disque, ou en avant de lui, on dispose un anneau ^,, .. ., 'J^, , (cycle de M. Fatou) [ç=/^(;'), r,=/(ç,_,), ..., :=/(?,_,), |/„(r)|<.|. C'est bien dans le domaine restreint d'un au moins des "C, que se trouve un point critique de la fonction inverse de /{:■). C'est une précision (') Séance du 24 décembre 1917. (-) J'utilise deux méthodes difFérentes, distinctes toutes deu\ des résultats de M. Montel. SÉANCE DL' 3l DÉCEMBRE 1917. 1099 apportée au l'ésultat de M. Fatou (§ lll de sa Note). J'en déduisais la linii- lation du nombre des points limites et des groupes circulaires limites. >° Je donnais la relation V 1- i ^ o et j'en concluais qu'il pom (lit tiy avoir pas de point double à \s\ ; i . lu aussi qu'il pouvait y avoir jusqu':'i /" points doubles à l^l <; I pour une fraclion de degré /■. Donnant alors la condition nécessaire et suffisante pour que le domaine restreint d'un point limite soit aussi le domaine total de convergence vers ce point, j'en déduisais que, dès que le nombre de ces points limites est assez élevé, il y avait lieu de distinguer du domaine restreint le domaine total de convergence qui peut se composer alors d'une infinité d'aires. Je donnais l'exemple simple = 1 = — ^- ^ qui s'est montré intéressant à plus d'un titre ('). C'est là un résultat moins précis que celui énoncé par M. Fatou (lignes en italique du § I). Mais, depuis le dépôt de ce premier pli, en rédigeant un Mémoire détaillé (-), je déduisis de la condition précédente un résultat qui comprend en particulier celui de M. Fatou. Je passe sous silence les autres résultats de cette Note. A cette époque j'ignorais les travaux de M. Montel. Mon attention sur eux fut attirée par sa Note du L\ juin i()i7. Je les étudiai à ce moment dans un tirage à part que M. Montel voulut bien m'envoyer. Le 27 août, dans mon deuxième pli, je les utilisais et je faisais connaître les propriétés essentielles de l'ensemble parfait F que M. Fatou vient de donner. Je l'ai introduit d'une façon plus générale (l'appelant E'), sans me préoccuper des points doubles à |*K i qui, je le savais, pouvaient ne pas exister. Je l'ai étudié en lui-même. Je reconnus son rôle dans la délimitation des domaines de convergence, et sa complexité, dans ce pli et dans celui du 17 septembre. Les propriétés des paragraphes I, II, III, de la Note de M. Fatou, s'y trouvent avec d'autres. J'oubliais à ce moment qu'il pouvait y avoir deux valeurs exceptionnelles dans l'exemple z■^ ^ X-s^'" et ses équivalents. En rédigeant plus tard, je m'en rendis compte, et je réparai monomis- sion (d'ailleurs légère, puisque l'exemple z^^kz^"', qui se ramène à Z| = Z'^'", est banal), un peu tardivement c'est vrai, ;\ cause des préoccu- (') Depuis, l'applicalioii de la règle de Newlon aux équations alg2 m'a donné, de ces circonstances, d'autres exemples intéressants. j'-)-3; :;. =; ^ peiil d'ailleurs s'v ramener. 2 ' (^) Déposé au Secrétariat de l'Académie le 24 décembre 1917. IIOO ACADEMIE DES SCIENCES. palions de ma Thèse, dans mon pli du lo décembre. Dans ce dernier pli j'étudiais aussi les points doubles à j'' = i et les groupes circulaires limites à 5'' = I en reconnaissant que ces points étaient points limites et points de F, et que leur domaine contenait aussi un point critique pour l'inverse de ./(^). J'en ai donné des exemples pour lesquels j'énonce des pro- priétés précises de l'ensemble F. En particulier j'ai indiqué r-, = s -1- s', qui, comme s, = — — — ^j présente les qualités de distribution des domames que M. Fatou indique dans :;, = ;-— i ('§ I et II de sa Note). J'en ai aussi indiqué d'autres. J'avais aussi reconnu que F pouvait être un segment de droite, et donné l'exemple simple z^ = z'- — 1 (xo décembre) auquel se ramène, comme je viens de le vérifier, l'expression decos2« en cosw (Fatou, § IV). Enfin, je puis dire aussi que F peut se composer d'une infinité dénombrable de continus linéaires deux à deux extérieurs (et des points qui pourraient être points limites pour l'ensemble de ces continus) délimitant par leur ensemble un domaine D„ ayant une connexion infinie, chacun de ces continus délimitant une région intérieure simplement connexe, ces continus se groupant de telle façon que tout point de l'un d'eux est limite pour une infinité de continus distincts du premier, extérieurs au premier, à la façon déjà connue pour les points d'un ensemble parfait discontinu. Exemple : 3, = A ( ^ — 2« ^ -t- rr' ^ j, a réel positif et A réel positif assez grand déterminé dès que a est donné. J'ai encore obtenu, depuis le 10 décembre, d'autres résultats que je ne puis exposer dans cette Note. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Transrendantes de Fourier-lSessel à plusieurs variables. Note (') de M. Akimoff, présentée par M. Appel). M. Pérès a indiqué (-) pour les transcendantes 5^{œ^,x.,, ...,.r„) les relations suivantes : (O 77^= r(J'.-/'— ■'/.+/') (/> = ", 2 ")• (3) ki,, — -[x,(J/,_-, + J/,+,) -+-2j:.,(J;,_2-i-J/,+2) + ----!-"-'?H(J/.-" + J/.+n)]- (') Séance du 2l\ ilOceiiibre 1917. (') Comptes rendus. I. IGl, iiir5. j). 16S. SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE 1917. HOI qui conduisent à un système d'équations aux dérivées partielles admettant ■2.71 solutions linéairement indépendantes dont l'une est la transcendante i,Xxt,x.,, . ..,x„) elle-même, k étant un paramètre quelconque, les inté- grales --- " - - a '^ 'du. (3) ^. / 0 (4) ■i~ i ,! ^(,.-l)^^(,„-l,)....^^(,..-±) (5) -^ f c- ^" "■' ' ' "■ " '•" - '■" -''il-'-' du, p = e" , a et ,3 désignant deux constantes telles que la partie réelle de x„z"= R(.r„a") < o, R(a-„P'') < o. vérifient les relations (1) et (2 ). Iji posant 277' 3 = K . e " {p =.0, 1 , 2, . . ., Il — t] on déduit de (3) et (4 j les -2/1 solutions du système (1) et (2) : (6) }f{.Vt,.T,. ...,x„)—h(-Vi,^2- ■■■,-i\i), i'"'\-^i^^-2 x„)(/«=i,3,..., a/i — 0, liées entre elles par les relations (7) i,r''U:^^-2^ ••■• x„) = e-*'"J-'i'[^i, -x„ ..., (-,)'— ,r„]. L'intégrale (5) fournit des solutions s'exprimant linéairement au moyen de (6). Ainsi : (S) -^ e- '■' - "■ - ■ ■'"■u-'--'du _ J-/.[-g|, —•■'•:; {—i)"~'-ru] — e'''~'hc(-i^,,->^i- ■■■,■'■„) , 1^ ^ :>/siny;-7i ^ '' Les fonctions (G) sont linéairement indépendantes, sauf pour les valeurs entières de /i. (') Pour /i zrzi. Ie^s égalités (7) el (8) sont indiquées par Sonine (Mallieinalischc Aiinalen, Band Ki, 1880, p. 2(). C. R., 1917, 2- Semestre. (T. IGô, N» 27.) l42 II02 ACADEMIE DES SCIENCES. On prend alors pour nouvelle solution la fonction (8) ou la fonction plus simple . cos f,T:h('\..r„ ■■.,.cJ-J,^[.r,, - .r, (_,)'-t,yj (9) «AV'^M '"21 •••■ -^nj — s,\n/:- généralisant les transcendantes de Hankel et Neumann. On peut trans- former les intégrales (3), (4) et (5) de telle manière que le chemin d'inté- gration soit réel('). En s'appuyant sur les égalités f„_, = -^- V. -+-... -h n— Il /„ on trouve, pour les fonctions ((>), {S) et (9), les développements en séries multiples suivant les produits de fonctions cylindriques (-). Rappelons encore la formule ('lr.^ ],(r r r \'- ^ '''■+'" ('^'i' -^3, ■ ■ • -, ^n) ''/ :(— ^1, —■'■2 —■'■„) ( /r + ni + 1 ) . I . 'i . . . m (' ') <'s= ■■ / «et le point II = () étant situé dans l'intérieur du contour d'intégration ('). Indiquons comme exemple le développement de l'équation du centre sui- vant les sinus des multiples de l'anomalie moyenne 'Ç /, = » --«i A' »■ étant l'anomalie vraie, et V,..= — I)''-'- / ,„ c". n (, ^.^/jz^^iy C) Ai'i'Ki.L, (Joinj)t>-, rendus, t. ((iO. nji.j, p. 423. — Akijioff, Comiites rendus, 1. 163, ii)iG, |). 26. (-) Loc. cil., Jeko\\ski, /liillelin dex Sciences malhcmaliques, 2" série, l. Vl, 1917, p. 58. (•') Compics rendii';, t. Ki.'i. 1917, p. 20. SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE I9Ï7. Moi D'après les formules (10) et (i i ), on relrouve pour les coefficients de siii/. r (/. =1, -i, ■■■) les siTies de puissances de e olitenues dans les Ouvrages de Laplace( '), Le \ errier (- ) et Tisserand (' ). ÉLASTICITÉ. — Sur la démonstration rigoureuse des formules des poutres ri'ctangulaires el des plaques. Note de M. Messager, transmise par M. Blondel. ,)"ai donné précédemment ( ' ) une méthode générale pour établir cette démonstration et commencé, à titre d'exemple justificatif, une application. Je la termine ci-dessous. 2" Soit h la hauteur de la poutre. Le système (i) fournit pour les ten- sions sur la base supérieure de cette poutre, correspondant aux forces V 1T.I1 a agissant sur la base inférieure de a en rt, en posant H \ \, = - -H l!l V (, i- «H)^--'"'c<)s«\, F '. I 1 a II (3) 2F V «H(ï-"'Mn/*\. « = 1 Sur la base inférieure on aura le système (4), où JN^ a la même valeur et où T aura le signe contraire pour les tensions correspondant aux forces F, opposées aux premières. En appelant (3) et (4') ces équations dans lesquelles on a changé le signe du second membre, nous obtenons le sys- tème des tensions sous lequel il nous reste à étudier la poutre. Prenons d'autre part les formules générales des tensions péi'iodiques de période a en x, symétriques par rapport à Ox et Oy. Elles conviennent (') Traite de Mécanir/iie céleste. Livre II. n" ii. {') .-innales de l'Obsers.'atoire de Paris, t. 1, p. 198-20/1. (' ; Traité de .Mécani' = — 0,5/1, ce qui donne un système (7). Identifions les équations (6)^avec les équations (3') et les équations (7) avec les équa- tions (4'). Nous trouvons Do = > Co ■— O, a (8) ^ A„cli« 1- D„( /( — sh« — — acli/i — j == — (1 + «11)6--"" . A„ sn n h- U„ ii — cli« ^h /i — == /; lie-"". ■?. \ 2 2 2 ' a Le déterminant esto,5(nH — sh/iH ), il est toujours positif puisqu'on ne doit considérer que les valeurs de /i>o; de plus, les seconds membres étant ^o, il y a toujours un système de valeurs finies, non nulles, pour A„ etD„. Pour n très grand, les termes qui contiennent des puissances de e formeront seuls la partie principale de la valeur. On voit immédia- tement qu'elle contient e au degré — i, j/îH. En substituant dans (5), on aura la solution, si toutes les séries de ce système et les dérivées auxquelles on a dû recourir pour établir les formules (5) sont uniformément conver- gentes dans toute l'étendue du solide et à ses frontières/ = ± h. Considé- rant la moitié du solide dans laquelle on a i-]>o, ce qui renseignera sur l'ensemble par raison de symétrie, la puissance de é- est n\ — i,5«H. A cause de }' <^o,j/i ou \ <[ o,5H, elle est toujours au plus égale à — «II. Donc les séries et leurs dérivées sont toutes uniformément convergentes dans ce domaine. Tous les problèmes à deux dimensions sur les poutres indéfinies de hau- teur constante, formées de travées de longueurs égales, toutes sollicitées SÉANCE DU Si DÉCEMBRE I917. I Io5 de la même façon par un nombre fini de forces normales, pourront être résolus rigoureusement do la même manière. Car la première partie de la solution sera toujours donnée par un nombre fini de fonctions qui se déduiront des équations (2) par un simple changement d'origine, ce qui remplacera seulement cosnX par cos/iXcos«X, — sinnXsin^X,, X, étant une quantité fixe. Les coefficients de cosnX et sinnX conservent la forme des coefficients précédents de cosnX à un facteur près "Si. Les expres- sions (5) sont remplacées par des expressions renfermant huit termes qui contiennent les valeurs distinctes de (sli ou cil) /A (sin ou cos)/iX et /A(sli ou cli)/(V(sin ou cos)«\. Les coefficients A„, B„, . . ., G„, H„ de X, entrent devant les sb et cb dans \. en différences A„ — 2D„, B„— 2C,,, E„ — 2H„, F„ — 2G,,, et dans T en différences A„ — D„, B„ — C„, E„ — H„, F,; — G„ comme dans (.")). La symétrie par rapporta 0.r ayant disparu, on trouve huit équations dans le système (^8) pour déterminer les huit inconnues A„, B„, .... H„. Le déterminant est différent de zéro et les seconds membres ne sont pas tous nuls. Les puissances de H et de Y diffèrent entre le numérateur et le déno- minateur de la même quantité que précédemment. Il y a donc toujours une solution et une seule jouissant des mêmes propriétés. Remarque. — Les tensions de NL Boussinesq, appliquées aux points .r := Ka, y =^ O, peuvent s'écrire par application directe de ses formules et de celles de Flamant (' ) n — jo ' r. jLd \{.r— ua )- + }'■]-' ' r. Z* ( (,r — «r^- 4- j -]' ' I n=T — se n=: — » (0) 2I'" 'S-' {.V — 'fi),}'- •'■=t2 lA ■'' — "«) En les rapprochant des formules (2) on trouve un moyen de sommer des séries moins particulières que celles de forme analogue, envisagées par M. Estanave dans son Livre Sur la sommation de quelques séries trigo- nométriques. f^es formules ( i ) sont les séries de Fourier. (') Comptes rendus, i. 11 V, 1892, p. 1460; An/ici les des Ponts et Chaussées, n" 7-8, 1893, p. 254. Ilo'i ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉLECTRICITÉ. — Complément à la lliéorie de M. lilondel sur la réaction d'induit des alternateurs. Note(') de M. AxnKÉLÉ.vurÉ, transmise par M. Blonde! . La théorie de M. Blondel sur la réaction d'induit des alternateurs conduit au diagramme bien connu, qui est tracé ci-dessous; les notations sont les suivantes : OA = U, dillerence de poteiiliel aux Ijornes; AB ^ RI, chute de tension par effet Joule, courants de Foucault et livstérésis ; BG =r oj/l, force électro motrice due aux fuites propres de rindull ; CN =tI,, force électromolrice de réaction transversale; ON, force éleclromotrice directe; !(,. I,, composantes active et réactive {-) de l'intensité dans Tincluit. Tous les vecteurs représentent les amplitudes efficaces de quantités sinusoïdales. Je me propose, en vue d'une application, d'utiliser ce diagramme à l'élude de la puissance fournie par un alternateur supposé fonctionner avec une tension et une excitation constantes, mais sous un déphasage variable. Si l'on remarque, comme l'a indiqué M. Blondel, que dans le cas où la différence de potentiel aux bornes est indépendante du débit, il en est sensi- blement de même du flux dans le noyau induit ('), on obtient, par des con- sidérations dont le détail sera donné dans un autre Recueil, une relation (') Séance du 17 décembre 1917. (-) On entend par coinposanlo active celle qui est en ptiase avec la force électro- motrice directe. (") l>ans la plupart des cas léels, l'erreur est inférieure à •?, poni' 1000. SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE 1917. II07 linéaire entre la valeur de la force électromotrice directe cl celle de Tinten- sité réactive. Soit ÔÎN = A - m,. celte relation, dans hujuelle A et B sont des constantes. On en peut déduire le lieu géométrique (jue décrit l'extrémité M du vecteur représentant la force électromotrice joiihertiqiic, quand, dans le diagramme ci-dessus, on fait varier le déphasage en maintenant fixes la tension aux bornes et l'excitation. Le lieu est un limaçon de Pascal, défini comme suit : Par l'origine O du diagramme ci-dessus, menons une droite faisant avec OA et au-dessus de lui l'angle complémentaire du décalage Interne de Talternateur. Sur cette droite marquons un point situé à une distance a de l'origine du côté des r négatifs et, de ce point comme centre, traçons un cercle C de rayon égal à À, les deux quantités u. et X étant déterminées en fonction des paramètres A et B, du décalage interne [i, du coefficient de réaction transversale t et de l'impédance par les égalités T— lî A= 5—, p. = z u B . / '' T-t5 . , sinp I ^ — sinp Z ^ z TmiORÈME l. — Le limaçon de Pascal, lieu géométrique de V extrémité du vecteur représentant la force électromotrice joubertique, est la podaire du cercle progressivement. Deuxième groupe : N° 1272. — C.orde, partant de la mamelle gauche et aboutis-^ant au passage des sangles du même côté. Abcès nombreux et très gros, qui suppurent abondamment. Même traitement que pour le n° 16!)8 et aux mêmes dates. Les deux premières injections ayant déterminé une forte réaction locale (gros œdème, très sen- sible) et générale (fièvre, abattement, anorevie), on réduit la dose à a''™', 5 pour les troisième et quatrième injections, et l'on termine par une injection de 5'^™' (réactions faibles). Guérison totale en 5o jours. La troisième dose a été suivie d'un abcès de la caisse gauche, dont la guérison s'est opérée avec celle des lésions antécédentes. .N° 1279. — Corde, avec abcès multiples et volumineux sur la croupe ; suppuration abondante. Mê:ne traitement que pour le n° IG'JS, et aux mêmes dates. Guérison presque totale en 5o jours; à ce moment, il ne reste qu'un nodule indolore et en voie de régression, dms le flanc gauche, .\ucune réaction, ni locale, ni générale. Troisième groupe : N° 1711. -^ Corde et abcès, à la face interne du membre posté- rieur droit. Livré à la boucherie, après un mois, en raison de la multiplicité des acci- dents. Traileinenl interrompu, obser\ation sans valeur. \'^* 18'J!) et 1836. --.Mêmes léiions(i3 eti4abcès, respectivement). Le premier animal guérit en 4o jours (1 5""' de suc; 4 injections). Le second en 4?- jours ( 12'™', 5 de suc ; 4 injections). Aucune réaction, ni locale, ni générale. Techniquf. pnopnsTE. — Nous conseillons d'opérer, dans l'avenir, comme il suit : Injecter, d'abord, 2"'"' (sous la peau de l'encolure), pour làterla seniibililé du sujet. .Après 4-8 jours, selon les cas, porter la dose à 5'"»'. Après 8 jours encore, administrer 10""'. L^ne ou deuK nouvelles injections de lo'^'^' pourront être éventuellement indiquées. Nous éludions, en ce moment, les mo\ens de combattre des insuccès possibles et de diminuer la durée du traitement. Nous proposerons, en terminant, d'appeler le suc de levure autolysée : rivoUine ; ce terme (dénué de tout caractère extra-scientifique) constituera à la fois un hommage et une abréviation. IIl6 ACADEMIE DES SCIENCES. BACTÉRlOLOniE. — Qu est-ce que ks boues activées ? N Oie (')de]VI. F.Diéxert, présentée par M. Roux. Depuis quelques années on a préconisé l'épuration des eaux d'égout par les boues activées. Le principe de ce système est le suivant : On fait passer de l'air dans l'eau d'égout pendant le temps nécessaire pour nitrifier l'ammoniaque qu'elle contient. Avec les eaux d'égout de Paris il faut 3o heures environ pour nitrifier les lo'"" d'ammoniaque par litre cju'elles contiennent. On décante cette eau qu'on remplace par une autre eau d'égout qu'on aère dans les mêmes conditions. En poursuivant cette opé- ration, on arrive après i5 à 20 jours à obtenir la nitrification de 10"^''' d'ammoniaque par litre après i heure et demie d'aération au lieu de 3o heures et la quantité de boues a augmenté. Dans la pratique, quand la nitrification est arrivée à cette activité, on dit que les boues sont activées. Que se passe-t-il et qu'est-ce que ces boues activées? Dans une eau d'égout il y a du bicarbonate de chaux. L'aération entraîne le gaz carbonique, il se précipite du carbonate de chaux qui, grâce au phénomène de l'adsorption, très intense dans ces conditions, entraîne une partie des matières organiques en suspension et en dissolution. Tous ceux qui se sont occupés deboues activéesont reconnu que la matière organique était entraînée dans les boues. Nos essais faits à la Ville de Paris ont montré que l'alcalinité de l'eau d'égout tombe de 180°^" de chaux à Go"'s après i heure et demie d'aération. D'autre part, les boues activées renferment, approximativement, 30 pour 100 de matières minérales formées surtout de carbonate de chaux, 20 pour 100 de matières albuminoïdes et 3o pour 100 de matières non albuminoïdes. Quant au phénomène intense d'adsorption qui se manifeste quand le bicar- bonate de chaux se décompose, il est facile à mettre en évidence quand on analyse les dépôts de carbonate de chaux trouvés le long des aqueducs de la Ville de Paris. Pendant ces deux lieurcs d'aération des eaux d'égouts les trois quarts des matières albuminoïdes et ammoniacales sont entraînées dans les boues. Nos essais ont montré cpie plus il y a de boues, plus la nitrification est rapide. La boue est dite activée quand, dans la cuve où se fait l'aération, il y a assez de particules de carbonate de chaux, sièges d'une fermentation (') Séiince du 9.4 iléceiuljie 1917. SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE Ï917. III7 nitrique, pour oxyder l'ammoniaque. Elle résulte de deux phénomènes bien connus : décomposition du bicarbonate de chaux, entraînement des matières organiques par le carbonate de chaux qui se dépose. D'autres phénomènes microbiens se produisent dans ces boues sur les- quels nous n'insisterons pas. MÉDECINE. — Localisation des corps étrangers du globe oculaire et des muscles de tœil. Note (') de MM. J. Belot et H. Fraudet, transmise par M. d'Arsonval. La présente Note a pour objet d'indiquer la méthode radiographique que nous employons depuis dix-huit mois, avec un succès constant, pour la localisation des corps étrangers du globe oculaire et de la région orbitaire. Celte méthode suppose la vision conservée au moins pour un œil, ainsi qu'une certaine mobilité de l'œil blessé. En principe, elle consiste à rechercher, en utilisant les mouvements de l'œil, si le corps étranger tourne du même angle que lui autour d'un de ses axes convenablement choisi. Si la rotation est la même, on peut affirmer que le corps étranger est dans le globe oculaire ou dans la partie de ses muscles qu'on peut pratiquement confondre avec lui. Elle nécessite cinq radiographies de localisation : trois latérales et deux frontales. Radiographies de localisation latérales. — La plaque est placée parallèleineiil au plan médian du sujet, du côté de Fœil blessé, son plan perpendiculaire à Taxe trans- versal de l'œil. I^e focus est centré sur la direction Je cet axe à une grande distance de la plaque (So"^"" au moins), pour que l'image radiographique de la région orbitaire intéressée se confonde sensiblement avec sa projection orthogonale. Un tiroir rend possible la substitution des plaques sensibles, tout en conservant l'immobilité absolue du crâne du blessé. Un fil métallique tendu sur le tiroir peimet il'oblenir, sur la plaque, la direction de l'axe antéro-postérieur de l'œil, (|uand le blessé « regarde à l'horizon », On exécute, sur trois plaques dillérenles, trois radiographies distinctes, en l'aibaiit viser au blessé pour chacune d'elles un point assez éloigné, bien défini, mobile le long d'une règle divisée située sensiblement dans le plan médian du blessé, perpendiculaire à l'axe antéro-postérieur de l'œil regardant à l'horizon et située à distance connue du centre de l'œil. L'une des radiographies est elTectuée, l'œil regardant à « l'horizon^», l'autre l'œil regardant en « haut», la troisième l'œil regardant en « bas ». (') Séance du 34 décembre 1917. C. H., 1917, -i' Semestre. (T. 165, iN- 27.) I 44 IIl8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Étude des clichés latéraux. — On établit un calque unique des trois clichés, puis on construit sur une feuille de papier l'angle de rotation totale de l'œil, somme des deux rotations coniptéesà partir de sa position initiale. Cet angle est déterminé par la connaissance des positions successives du point visé sur la règle. Sur le calque, les trois images du corps étranger coïncident ou non. Si elles coïncident, le corps étranger se trouve dans les parties molles qui n'ont pas participé aux mouvements de l'œil, dans le squelette ou sur l'axe transversal choisi pour axe de rotation. Si elles ne coïncident pas, le corps étranger se trouve dans le globe ou dans ses muscles. On construit alors le cercle passant par trois points correspondants des trois ombres. On reporte ensuite le calque sur l'angle de rotation totale, le centre coïncidantavecle sommet del'angle. Si les trois droites, que déterminent les deux rotations élémentaires, passent par les points correspondants des images du corps étranger, on peut affirmer avec la plus entière certitude que le corps étranger se trouve dans le globe oculaire. Le calque latéral donne la projection du corps étranger sur le plan sagittal, et le situe par rapport aux diamètres anléro-postérieur et vertical. Radiographies de localisation frontales. — Le blessé esl placé de façon que la plaque soit parallèle au plan frontal, en avant de l'œil blessé, aussi près de lui que possible, l'axe antéro-postérieur de l'œil perpendiculaire à son plan. Un croisillon métallique solidaire du support de plaque est soigneusement centré sur la pupille et placé entre l'œil et la plaque. Le focus est centré sur l'axe antéro-postérieur. en arrière du blessé, à une distance aussi grande que possible de la plaque, et telle que les deux groupes de radiographies (latérales et frontales) donnent des images de la légion oculaire également agrandies. Cet agrandissement est d'ailleurs négligeable, dans les conditions indiquées. Le blessé étant bien immobilisé, on elTectue deux radiographies ; pendant la première, l'œil blessé regarde « à Tliorizon « ; pendant la seconde il regarde « en dedans». On exécute le calque de ces radiographies frontales. Dans le cas oii le calque latéral a donné la certitude d'un corps étranger du globe oculaire, la première radiographie frontale termine la localisation; la seconde est une vérification. Si, sur le calque latéral, les trois ombres se confondent, le calque frontal permet d'affirmer si le corps étranger est intra ou extra-oculaire. En effet, si les deux ombres sur le calque frontal sont confondues et sensiblement en coïncidence avec le point de croisée des deux fils repères (croisillon centré sur la pupille), le corps étranger se trouve au centre de rotation de l'œil. SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE I917. IIT9 Si les deux ombres ne sont pas confondues et que la seconde ait, [»;ir rap- port à la première, subi un déplacement conforme à la rotation de l'œil (adduction), on pourra conclure que le corps étranger se trouve sur l'axe transversal de l'œil et dire sur quelle portion. La situation du corps étranger intra-oculaire rapportée aux axes de l'œil est toujours une localisation géométrique précise. Celle-ci permet le plus souvent de déduire si le corps étranger se trouve dans la paroi, du globe s'il est irien, cristallinien, vitréen, rétinien, etc. Localisation d'un corps étranger des muscles de Pœil. — Si, sur les radiogra- phies latérales, le déplacement du corps étranger n'est pas une rotation autour de l'axe transversal du globe égale à la sienne, ce corps étranger, bien que mobile, n'est pas dans le globe oculaire. S'il s'est déplacé dans le même sens que l'œil et que les radiographies latérales et frontales le situent dans le voisinage immédiat de celui-ci, on peut le localiser dans les masses cellulo-adipeuses, englobant l'organe. Enfin, il peut avoir subi un déplacement notable s'il se trouve dans un des six muscles de l'œil. On peut alors le localiser dans tel de ces six muscles. Pour cela on tient compte de sa situation sur les deux radiographies latérale et frontale, l'œil regardant à l'horizon, puis on recherche si, dans les deux groupes de radiographies, les déplacements du corps étranger sont compatibles avec les allongements et les raccourcissements des muscles ayant produit le mouvement de l'oîil correspondant. CHIRURGIE. — V antisepsie par le chloroforme . Note (') de M. A. Cabaxes, présentée par M. Quénu. Traitement des collections purulentes et des plaies infectées, par tes injections d'oxygène alcoolo-chloro formé . — Un courant continu de gaz antiseptique est amené à l'intérieur des cavités purulentes, après intervention chirur- gicale large, par un ou plusieurs tubes de caoutchouc stérilisés. L'anti- septique gazeux, plus difFusible que l'antiseptique liquide, se répand dans les moindres recoins et y circule constamment. Un mélange d'oxygène et de vapeurs d'alcool et de chloroforme est utilisé de préférence. Le chloroforme, en inhalation, se montre souvent toxique chez les sujets (') Séance du i'\ décembre 1917. I I20 ACADEMIE DES SCIENCES. dont les organes d'excrétion ou de sécrétion interne sont insuffisants; mais son application à l'antisepsie chirurgicale ne comporte pas d'incon- vénients. Il peut être employé sous forme de solutions, mélangé à l'eau, l'éther, l'alcool, ou d'émulsions. Il peut être vaporisé : après avoir imprégné d'une solution cliloroformo- alcoolique, à i pour 6, la région à désinfecter, le chirurgien dirige sur les tissus malades le jet d'un appareil à air chaud. Les résultats obtenus par cette méthode ont amené l'auteur à en adopter une autre qui est le perfec- tionnement delà première : les vapeurs de chloroforme mélangé à l'alcool sont amenées dans les cavités purulentes par un courant continu d'oxygène. Un procédé nouveau d'antisepsie permanente par injection de gaz est ainsi réalisé. La technique du traitement des collections purulentes et des plaies infectées par les injections d'oxygène alcoolo-chloroformé, est des plus simples, mais un peu spéciale. Un ballon élastique ou un obus à mano-détendeur fournissent l'oxygène, qui barbote dans un flacon laveur rempli d'un mélange de chloroforme et d'alcool dans les proportions de i'™' pour Ô'"''. Le gaz, chargé de vapeurs antiseptiques, est amené dans la plaie ou la cavité purulente par un tube injecteur en caoutchouc, assez résistant pour n'être pas écrasé par le panse- ment qui recouvre la région malade : le meilleur tube injecteur est une sonde de Nélaton. Les résultats du traitement par l'oxygène alcoolo-chloroformé sont cons- tants : les sécrétions purulentes diminuent très rapidement; les plaies ont un aspect rouge vif. Le chloroforme exalteles réactions leucocytaires, l'oxy- gène active l'hématose : l'état général des malades atteints de suppurations même très graves s'améliore très rapidement. La fièvre disparaît en quel- ques jours. Le laboratoire indique constamment, surtout au début du traite- ment, l'importance des phénomènes de phagocytose et de cytolyse. Les avantages du traitement se résument en quelques mots : il est indo- lore et même calmant; il permet de réaliser l'antisepsie permanente en pansement sec, le meilleur des pansements. Ce travail est basé sur douze observations dont neuf de pleurésie puru- lente. SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE I917. II2I MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. — Leucocytothérapie ou pyothérapie aseptique. Son emploi dans certaines lymphangites du cheval. Note de M. J. Hridrê, présentée par M. Roux. Depuis quelques mois, deux auteurs, expérimentant indépendamment l'un de l'autre, M. Belin et M. Velu, emploient avec succès la pyothérapie dans le traitement de la lymphangite épizootique du cheval : du pus recueilli dans les lésions lymphangitiques est dilué dans réther,puis dans l'eau physiologique phénolée. La dilution est injectée sous la peau ou dans la jugulaire des chevaux malades, à des intervalles de quelques jours et à des doses variant entre 2"^'"' et G*""' correspondant de -j^ à -^^ de centimètre cube de pus initial. Pour ces auteurs, l'action de la pyothérapie est due aux microbes spéci- fiques renfermés dans le pus; en l'espèce, aux cryptocoques. Ils considèrent la dilution de pus comme un « pyovaccin » et la méthode de traitement comme une « vaccinothérapie » dérivée de la méthode de Wright. Cependant, dans une de ses dernières Notes, M. Velu annonce que le « pyovaccin » n'a pas une action rigoureusement spécifique et qu'il se montre efficace dans des affections qui n'ont rien de commun avec le cryptocoque, agent de la lymphangite épizootique : fistules rebelles, suppu- rations diverses. D'autre part, M. Belin a traité, par la même méthode, des chevaux à lym- phangite ulcéreuse, en prélevant le pus nécessaire dans les lésions dues à cette affection. Or on sait que, dans les lymphangites ulcéreuses, quelle qu'en soit la cause (bacille de Preisz-Nocard ou autres bactéries), le pus renferme souvent une si faible quantité de germes que le simple examen microsco- pique ne peut les mettre en évidence et qu'un ensemencement est indispen- sable pour déceler leur présence. Ces deux faits : non-spécificité du pyovaccin à cryptocoques et efficacité, dans la lymphangite ulcéreuse, d'un pyovaccin si pauvre en germes ont attiré mon attention. Je me suis demandé si ces dilutions de pus ne devraient pas leur efficacité, non aux agents microbiens spécifiques qu'elles ren- ferment, mais aux leucocytes ou aux débris leucocytaires et aux produits qui en dérivent; si, en d'autres termes, les mêmes résultats satisfaisants ne seraient pas obtenus par l'injection de pus rigoureusement aseptique comme celui des « abcès de fixation ». II22 ACADEMIE DES SCIENCES. Pour vérifier le bien-fondé de cette hypothèse, j'ai soumis au traitement suivant un certain nombre de chevaux à lymphangite épizootique et à lymphangite ulcéreuse : chaque cheval reçoit, sous la peau du poitrail, r^',5 d'essence de térébenthine. Au bout de quatre ou cinq jours, on prélève aseptiquement, à la seringue, dans l'abcès provoqué, 6""' de pus que l'on mélange immédiatement à 24'™' d'eau physiologique, phénolée à 5 pour 1000. La dilution est faite dans une fiole contenant, avec le liquide stérile, quelques billes de verre qui aident à obtenir, par agitation, un mélange assez homogène. Cette dilution au cinquième est injectée sous la peau, aux doses de 3"" à .")""', à desintervalles de sixà dix jours. Chaque cheval peut recevoir ainsi une dilution du pus qu'il a fourni. Neuf chevaux à lymphangite épizootique ont été traités par ces injec- tions et, afin d'apprécier plus j ustement l'efficacité du traitement, tous soins locaux furent suspendus. La dilution injectée est vite résorbée et il ne reste généralement aucune trace de l'injection. Une seule fois, un léger œdème se produisit dans la journée et disparut en 24 heures. On n'observa jamais les réactions qui ont fait abandonnera Velu les injections sous-cutanées de son « pyovaccin ». Une amélioration dans l'état des lésions n'est nettement constatée qu'après la deuxième injection. Mais, à partir de ce moment, l'affection évolue, chez la plupart des malades, avec une rapidité remarquable vers la guérison : la plaie initiale se cicatrise, le cordon lymphatique devient indolore à la pres- sion, diminue de volume, puis disparaît; les abcès en formation s'ouvrent spontanément; les ganglions hypertrophiés, s'ils ne sont pas le siège d'abcès, reviennent à l'état normal; seuls, les noyaux purs persistent, sans tendance à l'abcédalion et régressent lentement. (Il est facile, si on le juge utile, de les énucléer.) Cos résultats confirment ceux qui ont été publiés par les auteurs cités. La même expérience a été pratiquée sur six chevaux à lymphangite ulcé- reuse. Les injections ont amené une cicatrisation rapide des plaies ulcé- reuses, bien qu'aucun soin local n'ait été apporté. Toutefois, étant donné que dans cette forme de lymphangite, il n'est pas rare d'observer des rechutes après plusieurs semaines de guérison apparente, je ne puis con- clure actuellement à une guérison radicale de l'affection. Je n'aborderai pas, dans celte Note, le côté théorique de la question. Au point de vue pratique, il y aurait intérêt à connaître la part respective qui revient, dans la guérison, à l'abcès de fixation et aux injections de pus. Si l'on s'en rapporte à un auteur qui a étudié l'action leucogène des abcès de SÉANCE DU 3l DÉCEMBRE I917. I I a3 fixation, G. Audain, reffel de rinjection d'essence de térébenthine, au moins en ce qui concerne l'hyperleucocytose consécutive, atteindrait son maximum à la 72'' heure et disparaîtrait ensuite peu à peu. Je dois ajouter qu'un des chevaux à lymphangite épizoolique a été soumis d'emblée, sans abcès de fixation, aux injections de pus aseptique recueilli sur d'autres malades. Le résultat n'en a pas moins été satisfaisant. En résumé, la pyothérapie, qui s'est montrée efficace dans certaines affec- tions du cheval, ne saurait être rattachée à la « vaccinothérapie ». Elle doit son action aux leucocytes du pus et à leurs produits. Des résultats absolument comparables à ceux qui ont été publiés sont obtenus par des injections de pus aseptique. La « pyothérapie aseptique » sera employée avantageusement dans les lymphangites du cheval et dans les affections où les pyovaccins ont déjà fait leurs preuves. 11 est permis de penser qu'elle est susceptible d'une application plus générale. M. Georges Cargili. adresse une Note relative à L' amélioration du pain de guerre par la dessiccation. La séance est levée à i5 heures trois quarts. A. Lx. II 24 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du 3 décembre 191 7.) Noie de M. ./. Bosler, Les météorites et l'excentricité terrestre Page 780, ligne 4, au lieu de At-J, lire [Ae'jJ (val. moy. de Ac^). Même page, même ligne, au lieu de ej, lire e\. Même page, ligne 6, après chutes météoriques, ajouter séculaires. Même page, ligne 7, après variations, ajouter moyennes. KIN DU TOME CENT-SOIXANTE-CINQUIEME. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TAHLKS ALPHABÉTIQUES. JUILLIiT — niiCKMlillK 1917. TAIÎLE DKS ilIATIEUKS DU TOME 16^. A Pages. Académie. — M. E.-L. Bouvier est dési- gné pour faire une lecture dans la Séance publique solennelle des cinq Académies, le 25 octobre ' ii — M. le Président annonce à l'Académie (juc la séance publique de 1917 aura lieu le lundi 10 décembre j i'j — yi. L. Guignard est élu vice-président pour l'année igiS 7S1 — Allocution de M. d' Arsonval lue par M. Ed. Perrier à la séance publique. Soij — ^I. Emile Picard lit une nolici- historique sur M. G. Darboux 'jti'i — M. le Secrétaire perpétuel dépose sur le bureau un volume intitulé : « Les Fondations de l'Académie des sciences (iSSi-igiD) », rédigé ])ar M. Pierre Gaiija 1 1 7 — M. le Secrétaire perpétuel annonce que cet ouvrage est en distribution .... Gi"j — M. le Secrétaire perpétuel présente, de la part de M. l'abbé Verschcfiel, le Catalogue de 7443 étoiles de repère, comprises entre — C'°45 et — 9O15' 0^' — M. Emile Picard fait hommage de ses deux brochures intitulées : « Les C. R., 1917, ■• Semestre. (T. tG5.) t'ages. Sciences mathématiques en France depuis un' dcmi-sièele ■> et « La vie et l'œuvre de Gaston Darboiix ». . . . 4 '8 ^r. le Président souhaite la bien- venue : à M. Sauveur, professeur di' l'Université Harvard fj"j - à Sir Almroth Wright 48l — .M. le Ministre de l'Instruction pu- 'olique et des Beaux-Arts adresse ampliation du décret qui autorise l'Académie à accepter la donation qui lui a été faite par M""= Marie- Céleste Beaur égard 5 4 o N'oir Caisse des recherches scientifiques, Ctllège de France, Commission ad- ministrative. Commission de contrôle de la circulation monétaire. Commis- sions, Congres, Déc.'-s, Elections, Fondation Loutreuil, Fonds Bona- parte, I\Iuscum d'Histoire naturelle, Xécrologie, Plis cachetés, Prix, Rap- ports Acides organiques. — Obtention d'acidylhydroxamides à partir des semicarbazones d'acides a-cé Io- niques; par M. J. Bougault 592 Voir Anlisepliques , Vins. ^33I^Z tI26 TABLE DES MATIÈRES. Aciers. — JIccaiiismc de la Irompe des aciers au carboim; par M. P. Che- venard — La trempe de l'acier; par M. Henri/ Le Chatelier — Sur les aciers au manganèse; par M. -1. Poitevin — Sur la carburation du fir par les cyanures et cyanates alcalins; par M. Porlcvin — Sur la formation de la troostite et de la martensite; par M. P. Dejean — Sur la classilication des aciers au nickel et des aciers au manganèse ; par M. P. Dejean — Marlcusite, troostite, sorbite ; par U. P. Dejean — Sur riiétérogénéitè des aciers; par MM. H. Le Chatelier et E.-L. Dupiiy. — Sur l'hétérogénéiLé des aciers; par MM. G. Charpy et S. Jionnerot. . . . Voir Cliiinie analytique. Acoustique. — Sur la propagation à grande distance de l'onde de bouche dans le tir du canon; par M. G. Bi- gourdan — Le son du canon à grande dis- lance; par M. F. Sthaffers — Sur la gamme des Allemands dite (i hnrmonique » ou « exacte » ou im- proprement i( moderne », au point de vue de l'acoustique musicale; par M. Gabriel Sizes — Modilications pratiques à la loi « de résonance des corps sonores » et rectification à la Note sur les gongs chinois; par M. Gabriel Sizcs — - Sur la gamme pythagoricienne au point de vue de l'acoustique mu- sicale; par M. Gabriel Sizen Acoustique physiologique. — Forme de l'air vibrant intralaryngien ; par M. Marage AÉnoDYN.\MiQUE. ■ — Sur la position du point d'arrêt dans le mouvement di^ rotation uniforme; par 5L ^'iclor Vàlcoviei Alcools. — Sur le mode de décompo- sition pyrogénée du métlianol à haute température; par jM"'= Eglan tine Peytral Voir Houille, Le^'ures, Synllu:ic liiu- diimiquc. Alcèdre. — Sur une question d'analyse Pages. 59 172 (i2 180 182 349 536 170 1067 2(34 403 465 Ù\S 147 703 783 3i6 410 16 ),'j 1026 Pages indéterminée; par .'\L \V. de Taimen berg .^ Alimeists. — Sur les altérations du paii biscuité; par M. Balland 174 — Sur les altérations du pain de guerre; par M. Balland 990 — ■ Amélioration du pain de guerre ])ar neutralisation des ferments du son; par MM. Lapicque et Legendre . . . . — Sur le taux de blutage et le ren- dement alimentaire du blé; par M. Louis Lapicque — Sur l'emploi des glucosatcs de ch'aux daus la panification ; par M. Georges- A. Le Roy — - Sur la digestibilité du pain et la meil- leure utilisation du froment; par M. Gabriel Bertrand — De l'utilisation du marron d'Inde; par M. ^1. Goris — L'analyse photographique des o'uls frais ou conservés; par M. Gcor^eii- A. Le Boy Voir Biologie i>cgétale,Ecunuinie rurale, \ ins. Alteuîvwteurs. — Mesure directe de l'angle de décalage intérieur d'un alternateur et de la « torsancc » (réactance transversale globale); par M. A. Blondel i ocj2 — Complément à la théorie de M. Blon- del sur la réaction d induit des aller- naleurs; par 'SI. André Léauté I loG Aminés. — Sur un nouveau cas de eata- , lysc réverï^ible : formation directe des nitriles à partir des aminés de même chaîne carbonée ; par MM. Paul Sabatier et G. Gaudion 224 — Sur les divers modes de dédouble- ment des aminés par catalyse : re- tour à l'aniline des anilines substi- tuées; par MM. Paul Sabatier et G. Gaudion — Transformation d'amiues secondaire et tcrtiaiii' aliphatiipies eu nilrile; par MM. Al pli. Maillie et /■'. de Go- don — Séparation des aminés secondaires provenant de l'hydrogénation cata- lyticfue de laiiiline; par M. Gustat'e Fouque Voir Houille. Analyse mathématique. — \'oir En.senibles, Equations dijjérenliellcs, jOf) j'jy TABT,E DES Poses. Eqiialionf! jowliotiin>lte.s, Fniirlioiif. .S'/'/'/cs. AXATUMIH. Anatomie i:oMi>ARiri:. — Happoils oiilo- Lirniqnos des coinl\iri'S pelvienne cl thoraci(|ue clioz les \ i'iiél)rés tétra- podes; par M. L. \'iitlliioit njn - • Sur le nerf npticpie liiiuinaire el sur le iiorF opli(|ue ganslionnaire; pnv M. .\'icol(i-Alherlo Baihicri I)-; Vdii- Aiilhmpolo^ie, Jialraciemt. Anatomie ykgktalf. — lia trace foliaire des Rosacées; par M. P. Morvillez. . 597 -— Sur le développenienl et la structure de l'ovule chez les Apoi ynacées et les Aselépiadacées; par M. /l. Giii- f:nar(l ; |S i - vSur l'étaïuiue el le développement du polliii des Saunes; par M. Paul (.'ti 'riii 1 oo(j A: Lumière ''>~ii — Des antiseptiques réguliers et irré- guliers; par MM. Charle.i Richel et Henry Cardol .\\)\ — L'emploi de l'eau de Javcl du ATR.\ciENS. • — Sur la conformation des phalangettes chez certaines Gre- notiilles d'.Vfrique; par M. G.-A. Boulenger 1 096 9*7 BIOLOGIE. M. y t'es Delage fait hommage du tome XX (igiS) do l'Année biologique )■.. \'iiir Embryogénie, Inslinel. Micnibia- logie, Parasilisnie. IjinroniE viiGt-TALE. — Hérédité de l'abréviation du développement chez la Carotte et la Betterave culti- vées; par M. Lucien Daniel niopuOTOGENÈSE. — A propos dcs re- cherches récentes de M. Newton llarvcy sur la biophotogenèsc; par II28 TABLE DES MATIERES. Pages M. Raphaël Dubois . BOTANIQUE. Voir Anatomie végétale. Biologie végé- tale, Champignons, Chimie végétale, Cytologie, Embryogénie, Flore tropi- Pages. cale. Fougères, Orchidées, Patholo- gie végétale. Physiologie végétcle. Bulletin eibmographique. - ao/i, 275. 320, 447, 583, GSf), - 76,168, 608. Gf)4, :3r., -c, S07 c Caisse des nEciiEncnES scientifiques. — M. le Ministre dsV Instruction pu- blique et des Beaux- Arts invite l'Aca- démie à lui désigner six de ses Membres qui feront partie de la « Commission technique de la Caisse des recherches scientifiques » 54 — MM. Th. Schlœsing pure, Edm. Perrier, Guignard. A. Laveran, G. Lippmann, A. Gautier, E. Picard, A. Lacroix sont élus ()'j Caoutchouc, — Etude bactériologique de la coagulation naturelle du latex d'Hevea brasiliensis; par MM. De- nier et Vernel i23 Carbures d'hydbogène. ■ — Nouvel ap- pareil de fractionnement pour les pétroles et autres produits volatils; par M. E. Hildt 71)0 (Catalyse. — Voir Aminés. Chaleur. — Voir Ariers, Carbures d'hy- drogène. Chimie industrielle. Kcuiiu- mie rurale, Industrie. Champignons. — Sur la sexualité chez les Champignons Myxomycètes; par M. François-Xavier Skupienski .... 118 — ■ Sur la sexualité chez les Champignons Basidiomyeètes; par M)^'^ Malhilde Bensaude 98O Voir Levures. CHIMIE ANALYTIQUE. Sur une méthode nouvelle de des- truction des tissus pour la recherche de l'arsenic et l'examen de leurs rendres; par MM. Armand Gautier et P. Clawimann Dosage du chlore libre dans les solu- tions d'hypoehlorite; par MM. /■'. Dienerl cl F. \yandenbulke jS — Dosage rapide du manganèse et du chrome dans les produits sidérur- giques; par M. Travers 187 — Nouveau dosage volumétriquc du molybdène et du vanadium dans les aciers; par M. Travers 3G2 — • Sur une nouvelle séparation de l'ctain et du tungstène dans les wolframs sLannifères; par M. Travers Î08 — Sur la sensibilité de la méthode géné- rale d'extraction des alcaloïdes dans l'eau ; par M. L. Launoy 3Go Voir Vins. — Errata relalifs à cette Communiea- liou j |8 CHIMIE BIOLOGIQUE. Voir Diastases, Levures, Synthèse bio- cltimiqne, Syphilis. CHIMIE INORGANIQUIL - M. Action de l'acide métaphosphorique sur les oxydes do molybdène; par M. A. Colani - Zr. .Sur le sulfale acide de zireonyle; par M. Ed. Chauvenet Voir Aciers, Antiseptiques, Chimie ana- lytique. Chimie industrielle. Chimie physique. Houille. Solutions. Chimie industrielle. — Sur les pro- priétés réfractaires de la silice; par MM. H. Le Chatelier et Ji. Bogiich . . - Sur les propriétés réi'raelaircs de la magnésie jiar MM. //. Le Chatelier i85 TABLE DES MATIERES. Pages. clB.eogileh jSS — • La fabrication des briques do silice; par MM. Le Chalelier et B. Bogilcli. 7 '(.i — La fabrication des briqiirs do silice; par M. Philippon loo? Voir Cliiinie physique, Itoiiille. CHIMIE ORGANIQUE. — M. Charles Moureu offre en son nom et au noni do l'éditeur, M. Gauihier- Villais, la cinquième édition do ses (( Notions fondamentales de Chiniii' organique » G66 Voir Acides, Alcools, Aliinenls, Ami- nés, Antiseptiques, Caihiires d'hy- drogène. Chimie analytique. Chimie i'égétale, Cylohe.ranc, Diastases. Houille, Indices de réjnution, Syn- thèse biochimique. Chimie physiologique. — D'un iimi- veau procédé de dosage des matièri's réductrices de l'urine ; par MM. Char- les Richet et Henry Cardol — Sur la cristallisation de l'hémocliro- raogène acide; par MM. Ch. Dhérr L. Baudoux et A. Schneider CHIMIE PHYSIQUE. - Sur la distillation des mélanges sulfo- nitriques ; par M. Paul Pascal Voir Aciers, Carbures d'hydrogène, Chimie iiulustrielle, Diastases, Equi- libres cliiniiques. Indices de réfraction, Poiils moléculaires. Pouvoir rotatoire. Solutions, Chimie végétale. • — Sur l'cxcrélion acides dos racines ; par M. Henri Coupiu — Sur une nouvelle piaule à acide cyaii- liydrique, VIsopyrum jumarioides L. ; par M. Marcel Mirnnde Voir Diastases. Cmni-itGiE. — Du procossus de réiréné- ralion osseuse clie/ l'adulti-; par MM. Heitz-Boyer et Srheiket'itch. . . . - ■ Sur la publIc.TtioTi de MAL lleitz- :>'jS 589 3iS 1029 Pasc";. Boyer et Scheikevitch concernant le rôle de l'os dans l'ostéogenèsc che7. l'adulte, les rapports de l'ostéogo- nèse avec l'infection et les appli- cations qui on découlent; par M. J. Ducuing Voir Antiseptiques, Plaies. Prothèse, Radiologie. Collège de Fr.\nce. — Liste de candi- dats à une chaire do Chimie orga- nique au Collège de France : 1° M. Charles Moureu, 1° M. V. Grignard. Colloïdes. — Voir .Syphilis. Commission .administrative. — MM. P. Appell et Edmond Perrier sont élus membres des Commissions admi- nistratives pour l'année 1918 Commission de B.\listique. — Rapports sommaires présentés au nom do la Commission de Balistique ; par M. P. Appell 5/|, a3i, Caî, Commission de contrôle de l.\ circi- lation monétaire. — M. le Minis- tre des Finances invite l'Académie à élire un membre de la Commission de Contrôle de la circulation moné- taire — M. ^4. Haller est élu à nouveau Commissions. — • MM. Emile Picard, Bi- gourdan, Branly, Armand Gautier, A. Lacroix, Termier sont élus mem- bres d'une Commission chargée de présenter des listes de candidats pour l'élection de deux _ Associés étrangers' Congrès. — M. le Président du Comité d'organisation du premier Congrès général du Génie civil national et in- terallié adresse le programme de ce congrès t'.iusTALLOcnAPHiE. — ■ Voir Electroma- gnétisme. Crustacés. ■ — ■ Sur la classification des Crabes d'eau douce do la famille des Potamonidès; par M. E.-L. Bouvier. — Sur la classification des Parapota- monea, Crabes d'eau douce de la fa- mille des Potamonidès; par M. E.-L. Bouvier — Sur la distribution des Crabes den\i douce de la famille des Potamonidès; par M. E.-L. Bouvier l^iLTiiiES. — Voir Biologie végétale. 772 7«I 1 oqG 7^0 782 CG7 <> I Oi5 0-5t CvCLOIlEXANE ET SES DÉRIVÉS. Cou- TABLE DES MATIERES. Paffes. dcnsation, sous l'aclicn de la po- tasse, du cyclohoxanol avec l'alcool butyliquc secondaire; synthèse du cyclolicxyl-l-butanol-'t; par M Mar- cel Gucibel Voir ÂDiiiics. CYTOT.or.ii'. Sur le mouvement pi'opre ^•).) Pnges. des ehromafopliore?; par M. f. Saii- vageau ï5S — Sur la métaehromalinc et le clion- (Iriome des Cliarn; jiar M. Marcel Mirande <> , i \'iiir Diasiases. T) Pi':rts. — De M. A. Dasire, Membre de la Section de Médecine el Chirurç;ie. 'iS ') — De M. Helnicr/, Correspondanf. pour la Seclion de Géograpliie et Navi- «ralion '[') — De M. François-Cyrille (irnnd'Euri/, Correspondant pour la Section do Dolnuique ifif) — De M. ( hurles-Eugène Bertrand, Cor- respondant pour In Section de Rota- nique îi)0 — De M. Yennoloff, Correspondant pour la Section d'Economie rurale 586 — De M. L.-J. Renard, Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoo- logie TO77 • — Du baron Dairoku Kikuchi, président de l'Académie impériale du Japon. . . Cit'i — Do M. I.orenzo Camerano, présideni de l'Académie royale des Sciences de Turin 7S2 Voir Nécrologie. DiASTASEs. ■ — La loi d'action des masses ri''!;il-elle les réacljons illaslasif|ues? par M. Oela^'e Bailljl ' IS — - Sur les phénomènes liiocliiniiqnes d'oxydo-réduclion; par MAT. Ahé- lous et Ahy '70 - Influence de la glycérine sur l'aelivilé do l'imerline; par M. Em. nourqtw- Inl 1f,7 - Sur la dégradalion diatosique de l'imiliiie dans la racine de chicorée; par MM. ./. Wolfl et B. Geslin iVn — Un nouveau ferment des leucoeyles du sang et du pus : la lipoïdase; par MM. No'él Fiest-inger et René Clogne. 73o Diélectriques. — Conductibilité élec- trique du mica; par M. Edouard Branly /i 5o — Influences élcctrométalliques exer- cées à travers des feuilles isolantes de très petite épaisseur; par M. Edouard Branhj 'y?.t\ DVNAMIOLF. DES FLUIDES. Voil' AcTO- dijnawiqne, fliidraiiti(/iie. Economie nrnALE. ■ — Les graines de betterave à sucre; i>ar M. Emile Saillard ônS — Sur l'ulilisalion du marc de raisiji comme combustible; par M. Ç. Ma- tignon et M"'' G. Marchai 7 1 S Voir Aliments, Cultures, Enseigne- ment, Industrie. El-^sticité- — • Sur la plaque rectangu- laire épaisse posée, chargée en sou centre et la plaque mince corres- pondante; par M. Mesnager 55i — Sur la démonstration rigoureuse des formules des poutres et des plaques ; par M. Mesnager 997 — Sur la démonstration rigoureuse des formules des poutres rectangulaires et des plaques; par M. Mesnager. . iio3 Elections de membres et de Cor- respondants. — Sir Arcidbald Gei- kie est élu Associé étranger en remplacement de M. Suess., 758 — AL Vito Voll^rra est élu Associé él ranger en remplacement de M. llillnrj 781 — M. Georges Friedel est élu Correspon- dant pour la Section de Minéralogie en remplacement de M. Vasseur .... lo.^5 TABLE DES MATIERES, I l3l Pages. M. Varions' est élu Coriospondant pour la Section île Ijolauique en rcmplacoincnl do M. JiiUus IVjes/fcc. 6yG ÉLECTRICITÉ. Electricité atmosphérique. • — Sur la \ariatiou diurne du polcntiel 111 lui point de l'aUnosphèrc, par ciel serein; par M. A.-B- Chau\-c''> ■ — Transcendantes de Fourier-Bessil à plusieurs variables ; par M. Michel Akimoff 1 1 ( m ■ — Les îonctions abéliennes non singu- lières à multiplication complexe; par M. G. Scorza /i97 — Expression de la fonction de Lc- gendrc de seconde espèce; par M. Pierre Humberl 7'j;) — Sur la classification des points trans- cendants des inverses des fonctions entières ou méromorphcs; par 51. Georges Rémoundos i ; i — Les fonctions prolongeables ; par M. Maurice Fréchel Glif) — Sur les substitutions rationnelles; par M. P. Fatou (jija — Sur les substitutions rationnelles; par M. Gaston .îulia icyS — Rapport de M. G. Hiiw.hert sur une Comniuiiiealion de M. Gaston Julia, intitulée ■ « Sur les substitutions ra- tionnelles " I otjG Fondation Loutreuii.. — Rapport du Conseil de îa Fondation Loutreuii; par M. A. Lacroix 57^, iji5 - M. H. Bowgel adresse un Rapport relatif à la subvention accordée en i<,)iG à l'Observatoire de Marseille. ijG — M. Louis Roule adresse un Rapport relatif aux travaux exécutés avec la subvention accordée sur la Fonda- tion Loutreuii ùii Fonds Bon.\parte. — Rapport de la Commission chargée de proposer pour l'année 1917 la répartition du Fonds Bonaparte; par M. Gaston Bonnier aSi, Qiâ - M. R. Anthony adresse un Rapport relatif à l'emploi de la subvention accordée sur le ionds Bonaparte . en 191 7 991 Fougères. — Le Prince Bonaparte fait hommage du 4® fascicule de ses 'I Xotes ptéridologiques >' GG7 GÉNIE CIVIL. — Voir Congrès. GEOLOGIE. Découverte de débris mculiers luté- cicns à l'est de Sens (Yonne) ; par Mi"=^.H«rcct M. G.-F.Dollfus. . . . Observations géologiques faites aux environs de Honfleur (Calvados) ; par M. G.-F. Dollfus Les collines enregistreuses du Massif central : La colline arcbéograni- tique, houillère, oligocène, phonoli- tique, glaciaire et alluviale de Bort (Corrèze); par M. Ph. Glan^eaud . . yiiG: Le Tertiaire du golfe aquitanien et ses différences de faciès; par M. H. Douvillé 529 L'Eocène inférieur de l'Aquitaine, et sa faune de Nummulites; par M. H. Douvillé G09 Sur l'extension vers l'Ouest des nappes de la Basse-Provence; par M. Emile Haug i35 Sur les conditions actuelles de gise- ment et sur l'origine lointaine des lignites triasiques des Alpes-Mari- times; par M. E. Maury CSG Sur les éruptions du littoral de l'Al- garvc (Portugal); par M. Pereira de Sousa C74 TABLE DES MATIERES. l'ages. — Sur le faciès du Miocène inféric.ir au sud du Tell ot la faune du Cartennien d'Uzcs-lp-Diic (Algérie); par 51. Ma- rins Dulloni I )3 • — Sur l'existence do nappes de char riage dans la région de Bizerte (Tu- nisie) ; par MM. L. Gentil et L. Jo- letiud 365 — Sur la dcco\ivcrlo d'une lentille de houille en Tunisie; par MlM. L. Gen- til et L. J'oleaud 5oG — Le Djebel Tekzim (Djebilet, Maroc oci'idcnlal) ; par M. P. Russo 705 — Le pic du Teydc et le cirque de las Canadas à Tcncriffc ; par M. Lucn-<- F. NM'nrrc '171 — Sur la structure et la composition pélrographiqae du pic du Teydc ; par M. Lucas-F. Nnvurro .561 — Sur la non-existence du Crétacé dans l'île de Hierrc ; Canaries ) ; par M. Lucan-F. Navarro 79G — La formation du Karoo dans le Congo occidental; pav MM. F. Dclhaye et Sluys 3 1 4 — La vallée d'érosion du Congo et ses antécédents tectoniques; par MM. F. Delho,yc et M. Sluijs 1 108 — L3 zone frontale des nappes pré- yuannaisos dans les régions de Bao- lac et de Cno-bang; par M. J. Deprat 2 J 3 — Les inflexions dos directions tecto- niques dans le nord de l'Annam et leurs relations; par M. ./. Deprat. . . . jS j — Sur la présence du Cambricn inférieur à l'ouest de Yunnan ton; par M. ,/. DeprcU ; 564 — Sur la présence du Pcrmien a Hongay ot la structure de la bordure de la région rhétienne du littoral tonki- nois dans les baies d'A-Iong et du Fai-t;;i-long; par M. J. Deprat.... G 18 Voir Ci'nnirirplins;énie, Magnélixiiic, \ > II 33 Pages, terrestre. Paléontologie, Pélrologie, Volcans. CiioMÉTRii:. — Sur les courbes lauto- chrones ; par M. A. Thyhaiit 55 Ckométrie infinitésim.\le. — Sur les systèmes orthogonaux; par M. //. DnporI 35; — Sur les ombilics do la surface piri- forrae; par M. Pierre Ilumherl 357 — Sur une équation fonctionnelle et les courbes unicursales sphériques; par ]\L TT. de Tannenherg Gt ; — Sur les réseaux C tels que l'équation de Laplace qui y correspond soit iulégrable; par M. C. Guichard 755 Gi';o:MOBrnocÉNiE. — Existence d'un centre de symétrie approché dans la . figure formée par les lignes direc- trices du système alpin; interpréta- lion tectonique de cette quasi-symé- trie; par M. Albert Cochain ■> Jo — Essai d'explication de quelques par- ticularités dans la tectonique du système alpin; par Jf. Albert Co- chain j/Jo — A propos des Notes posthumes d'Al- bert Cochain; par M. Pierre Termier. 35i ■Voir Volcans. GnAViTATioN. — ■ Recherehes expéri- mentales sur la gravitation; par M. V. Crémieu 586 — Errata relatifs à cette Communica- tion G88 — - Nouvelles recherches expérimentales sur la gravitai ion ; par M. T'. Criniieu G70 — Mesure de l'intensilé du ehamp do pesanteur : Pendule de Calilée oL tube do Newton; par î\[. Aniédre Guillet io'>o Voir Rapports. (liEnnE. — Voir Acoustique, .Himenis, Electromagnélisnie , Météorologie , Phnlnlhérapie, Plaies. H Histoire des Sciences. Un astro- nome-jardinier du xvii'^ siècle Elzéar F^ronce. — Calignon do Poy- rins et la réciprocation du pendule; par M. G. Bigoiirdan C. H., lyi-, -• Semestre. (T. 16r..) H M. le Secrétaire perpétuel présente, de la part do M"" Duliem, le tome V de l'iluvrage intilulé : « Le système du monde. Histoire des doctrines cosmologiqucdo Platon à Copernic»; i^iG Il 34 TABLE DES MATIERES. Pages. par M. Pierre Diihein 7S1 HisToi.ooiE. — Voir Pluies. ■ IfouiLLE. — Li>s alcools ft les hases du fçoutlroii du vidf ; par MM. Aîné Pir- tet, O. Kaiser, et A. Lnhouclière 11 1 — Sur la teneur en azote de houilles oxy- d écs ; par M. P. Mahler 034 ] [ydeaulioue. • — ■ Sur l'écoulement en déversoir par nappe lihre avec con- traction latérale; par M. V.-M. Hegly I o5 — Influence de la variation de l'épais- seur des parois sur le coup de bélier dans une conduite torcée; par M. de Sparre — ■ Sur les coups de hclier; par MM. C. Camiehcl, D. Ei/ihiix vl M. Gariel. . — Sur les coups de hélier; ealeid des pressions on un point qinlcontpie de la conduite; par MM. ('. Cainieliel, D. EijdoiiX et M. Gariel — Sur la détermination des dimensions les plus avantageuses des princi- paux éléments d'une installation de force hydraulique; par ]\r. /?. Ba- liele lIvniKNr. — • Voir Alinienls, Pages. 5.',?! CaG 99' I Indices de réfbaction. — • Sur luie re- lation entre les propriétés réfrac- tiyes et la constitution chimique des corps srras; par M. C. Chéneveaii. Industhie. ■ — • Sur l'exploitation écono- mique des Tourbes de Château- neuf-sur-Rance (Ille-et- Vilaine) ; par MM. C. Galaine, C. Lenormand et C. Houlberl ■ — ■ Errata relatifs à cette Communica- tion Voir Caoulelioue. Insectes. — Ponte du Pdiynchite coupe- bourgeon (Rhynehiles eonicus) et ana- tomie de sa larve; par M. L. Bordas. — Phénomènes de transformation de tissus larvaires en tissus à réserves loGo 337. observés pendant les métamor- phoses des Insectes métaholes; par M. Edmond Bordage 1 77 — Sur l'apparition du Caraiisiniis iimro- sus (5' et sa longévité; par M. G. Faucher ' 5i i — La sériciculture à Madagascar; par M. Fauchère 676 — Sur la reproduction parthénogéné- tique de l'Otiorhynque sillonné {Oliorhyncluis sulcalus Fabr.) ; par M. .7. Feyiaud 7G7 Voir Embryogénie, Instinct. Instinct. — ■ L'instinct paralyseur des Hyménoptères vulnéranls; par M. Etienne Rahaud G80 ♦ Latitude. — Sur vuie délerminalion à l'astrolabe à prisme de la latitude de l'Observatoire de Paris; par Mme E. Chandon i ()53 Levures. ■ — ■ Contribution à l'étude des ferments alcooliques ; par M. E. Kayser 1 020 Lune. • — Occultations observées pen- dant l'éclipsé totale de Lune du /[ juillet 1917, à l'Observatoire de Lyon; par MM. Luizet et Guillaume. 107 Observations sur l'éclipsé de Lune du 4 juillet 191 7; par M. Albert ]\o- don 1 76 Sur l'éclipsé tol;ale de lune du 4 juil- let 191 7; par M. I,uc Picart 9.64 L'histoire physique et balistique des volcans lunaires; par M. Emile Belol. 177 M Magnétisme terrestre. — État ma- gnétique de basaltes groënlandais; par M. Paul Mercanton 032 Perturbations de la déclinaison ma- TABLE DES MATIERES. ii35 Pages, gnétiquf à Lyon (Sainl-Gcnis-Laval) pendant li; deuxième Irimestre de 1917; par M. Ph. Flajolel I0(»,i Maladies imectieuser. — • Méningite cérébro-spinale et Météorologie; par M. Arthur Cumpton 7*^ Voir Médecine, Microbiologie, Séro- Ihérapie, Parasilologie, Tuberculose, Vaccins. MATHÉMATIQUES. - BL Emile Picard dépose sur le bu- reau le Tome IV des « Œuvres d Hcrmite » Voir Algèbro, Analyse mathémalique, Géométrie, Théorie des nombres. il 9 Pages. MÉCANIQUE. Mécanique analytique. — Réduction de l'équation des jacobiens critiques par M. Pierre Uumberl Ogg Mécanique appliquée. — ■ Tous les systèmes de ponts suspendus hyper- statiques connus sont les dérivés des ponts suspendus isostatiques et ces derniers ne sont que les cas parti- culiers d'un seul et unique système qui les comprend tous; par M. G. Leinekugel le Cocq ^7 — Détermination expérimentale du rendement (machines et chaudières marines) ; par M. Tournier I 1 1 Voir Métallurgie. Mécanique oes semi-i-luides. — Equi- libre-limite (par détente), contre un mur vertical ([ui commence à se renverser, d'unir masse sablonneuse dont la surface- supérieuri; plane a une déclivité atteignant presque celle de Icrre-coulantc; par M. J. Boussinesrj ' — Expériences de M. Carrière sur le mouvement aérien île balles splié- riques légères, tournant aulour d'un axe perpendiculaire au plan do la trajectoire; par M. Paul ApjielL . . ■ l'»|i Mécanique rationnelle. — Sur le mouvement uniforme d'un fil dans un milieu résistant; par M. //. /-a- rose ^4^ Voir Aérodynamique, Elasticité, Hy- draulique, Géométrie, Océanographie, Rapports, Statique graphique. MEDECINE. Mécanotiiékapie. — ■ Sur la spondylo- thérapie des troubles asthéniques et vasomoteurs post-traumatiques ou commotionnels; par MM. Baudis- son et A. Marie (de Villejuif) 479 — Boutons d'Orient expérimentaux chez les singes; multipheation des boutons primaires par auto-inocu- lations chez un Cercopilhecus mono; ]>ar M. A. Laveran joti ■ >L A. Laveran fait hommage d'un volume intitulé : « Leishmanioses. Kala-azar, Bouton d Orient, Leish- maniose américaine » 187 Voir Chirurgie, Mécanothérapie, Micro- biologie, Pholothérapie, Radiothé- rapie, Traumalisnies. Métallurgie. — L'essai de dureté des métaux à la bille Brinell ; par M. Guillenj 468 Voir Aciers, Chimie analytique. Météorites. — L'échange de matière solide entre les systèmes ;stellaires par les météorites i à. ^trajectoire hyperbolique; par M. Emile Belol. . Ml — Les météorites et l'excentricité ter- restre; par M. ./. Bosler 7^4 MÉTÉOROLOGIE. — (hirl(|iiis mots sur l'inlluenee pos- sibli- des grandes canonnades sur la pluie; pur ^i. H. Uildebrandsson . . — Contribution à l'influence présumée de la canonnade sur la chute de la pluie. Opinion de M. C. Saint-Saëns; par M. fl. Deslandres \'oir Electricité atmosphérique. Maladies infecticnses, Vents. MÉTÉOROLOGIE OPTIQUE. • HivCI I9I7 '■ Halos et arc-cn-ciel; i>ar M. .lean Mascarl • . )0i ii36 TABLE DES MATIERES. MICROBIOLOGIE. Pages. De la slérilisation des liquides par la elialcur sous couche niinei'; pur M. Henri Stassaiio .i i Recherches sur les niieroorgaiiismcs symbioliques dans la série ani- male ; par M. Paul Portier 196 rtôl(^ physiolo},nque des symbiotcs; par M. Paul Portier 267 Sur un microbe invisible autagouisLc! des bacilles dysentériques; par M. F. d'Herelle 373 Origine des affinités spécifiques entre les produits microbiens pathogènes et l'organisme animal; par M. J. Pages. Danysz 078 Voir Antiseptiques, JJactérioloiiie, Fer- mentations, Maladies infectieuses. Plaies, Sérothérapie, Vaccins. Minéralogie. — Voir Cristallographie, Diélectriques, Pétrologie. Muséum d'histoire naturelle. — ■ M. le Ministre de l'Instruction pu- blique et des Beaux-Arts invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats à la Chaire de Zoolo- gie (Vers et crustacés) 262 Liste de candidats présentés : i" M. Charles Gravier, 1° M. Louis Fagc. 4^9 N Navigation. — A propos de l'extension, à la mer, du régime des fuseaiRC ho- raires; par M. Ch. Lallemand NÉBULEUSES. — Observations de nébu- leuses faites à 1 Observatoire de Paris; par M. G. Bigourdan Nécrologie. ■ — • M. Gaston Bonnier oiïrc une notice sur Be}w Zcillcr- ■ — M. Edmond Perricr prononce l'éloge 487 92 funèbre de M. A. Daslre 585 — M. Edmond Perrier rappelle le cente- naire de Cari Vogt 129 — M. P. Vuillcmin adresse une notice sur M. Fr.-Cyrille Grand' Eurij 169 — M. L. Guignard donne lecture d'une notice sur M. Charles-E. Bertrand. 621 Voir Décès. Nerfs. — Voir Anatomie comparée. o OcÉANOGHAPiiiE. — Premiers résultats de l'étude des courants de fond au moyen du batbyrhéomètre ; par M. Yves Delagc — • Le mésorhéomètrc, instrument de mesure de la vitesse des .courants intermédiaires entre le fond et la surface ; par M. Yves Delage Voir Vents. OPTIQUE. — Démonstration cxpcrimeiitale do la io35 constance de vitesse de la lumière réfléchie par un miroir en mouve- ment; par M. Q. Majorana 4'^^ Voir Astronomie, Spectres, Stéréoscope. Orchidées. — M. .7. Costantin présente un [Ouvrage intitulé : « La vie des Orchidées » G6G PALEONTOLOGIE. — Sur la présence du genre Stromato- porella Nicholson dans le Sénonien des environs de Martigues (Bouches- du-Uhône) ; par M'i^ Yvontie Dchorne 97 TABLE DES MATIERES. Pages. - A propos de la cous li tu Lion micro- scopique du squelette des Slroraa- loporidOs; par M"" Yvonne Dehornc. - M. If. Dom'illc l'ail hoiiiiiiagc à l'Aca- démie d'un Mémoire intitulé : « Le Crétacé et l'EDcène du 1 ibct c(-ulral », publié à Calcul la dans PaUionlologia irtdica Considéra lions sur les Reptiles per- mo-lriasiques de l'ordre des Cotylo- saurieiis; par M. G.-A. Boidenger. . - Sur un nouveau procédé de repro- duction des cloisons d'Ammono'idés; par M''*^ 5. Coëmme - Application des empreintes au col- lodion à la reproduction d es cloisons des Ammonoidés; par ^I. ConslanI yicolesco Voir Géohaic. PATHOLOGIE. \ oir Diitslascs, Maladies injcLiunmes, Microbiologie. Patuologif. ANiMAi.i;. — Une douvcIIl' maladie du Spratt [Clupea spratki] causée par un Copépodc parasite (Lenia-enicus iurdinœ] ; par M. Mai- tCI V,ù 708 Parasitologie. — Sur la sinsibililé du chimpanzé au paludisme humain; par MM. F. Mesnil et E Roubaiid. 'j\) — Kcmarqucs sur les aspects parasitolo- giques du paludisme contracté en Macédoine ; par M. P. Arinand-Delillc. 202 — Les Anophèles français, des régions non palustres, sont-ils aptes à la transmission du paludisme ? par M. E. Houhaud |Oi — Remarques au sujet de la Note de M. Roubaud ; par M. .4. Laveran. . /|('j ■ — Nouvelle méthode de destruction des Moustiques par l'alternance de leurs gîtes; par I\IM. Edm. Sergent et Et. Sergent 430 -- Parasitisme normal et microbiosc ; par M. V. Galippe 1C2 — Parasitisme des graines toxiques ou riches en huiles essentielles; par M. 1'. Galippe 102 Voir Microbiologie, Pathologie ain- inale, Palliologic végétale. PAKTHtNOGENi.sE. — • Voir Embryogénie. ccl Baudouin Voir Médecine, Vétérinaire (Art.) — L^nc nouvelle maladie du Spratt {Clupea spralta) causée par un Copépodc parasite [Lernœenicus sardines); par M. Marcel Baudouin. Patuologie végét.\le. — Production artificielle d'une galle; par M. Ma- rin Molliard I 187 Pages. 410 410 ibo PÉTKOLOGiE. — • Les ortho-amphibolitcs et les ortho-pyroxénites feldspa- thiqpies de Madagascar; par M. A. Lacroix 77 — Les roches grenues d'uu magma leu- citique étudiées à l'aide des blocs holocristallins de la Somma; par M. .4. Lacroix 2o5 — La composition et les modes d 'alté- ration des ophites des Pyrénées; par M. A. Lacroix aQj t — lies péridotites des Pyrénées et les autres roches intrusives non feld- spathiques qui les accompagnent; par M. A. Lacroix '38 1 — • Les laves leucitiques de la Somma; par M. A. Lacroix 481 — Les formes grenues du magma leuci- tique du volcan laziale; par M. A. Lacroix 1 029 \'oir Géologie, Magnétisme terrestre, Volcans. Photothérapie. — Sur le traitement des plaies de guerre par l'action combinée des radiations visibles et ultraviolettes; par MM. Charles Benoit et André ïlelhronner J72 PHYSIOLOGIE. - Sur une méthode nouvelle d'inscrip- tion graphique en physiologie; par M. L.-C. Soula 43i - Physiopathologie de l'cfrort; par M. Jules Amar 'llfi - Êrraia relatifs àcotti' Comuiunicatioii. 27G - Résistance absolue des muscles après atrophie ou lésion des nerfs; par M. Jides Amar 723 Voir Acoustique physiologique, Ali- inen/s, Analomie comparée. Anthro- pologie, Antiseptiques, Bioplwtoge- ii38 TABLE DES MATIERES. Pages. ncse, Chimie physiologique, Chirur- gie, Cytologie, Poissons, Radiologie, Sang, Toxiques, Tuberculose, ^'etiins. Physiologie végétale. — Influence des matières minérales sur la germi- nation des pois; par MM. /.,. Ma- qucniie ot E. Demousstj .15 PHYSIQUE. — M. Charles Marie adresse le deuxième Kapport général présents au nom de la " Commission permanente du Comité international des Tables annuelles de constantes et données numériques » 782 Voir Accus/ique, Electricit:}, Grai'ila- ticn universelle. Optique, Radiologie, Rapports. PmsiQUE COSMIQUE. — AbKor|Uion de l'eau sur la Lune et les planètes; par M. -1. Véronnel 629 — Sur la loi des densités à lintérieur d'une masse gazeuse; par M. .1. Véronnet io55 Physique du globe. — \oii- Eleclri- cité atmosphérique. Magnétisme ter- restre. Sismologie, Volcans. Physique rnYsiOLOGiQUK. — Voir Acoustique physiologique. Poids moléculaires. • — Sur une mé- thode fie détermination des poids mo- léculaires; par M. Edouard Urbain. Plaies. ■ — Sur le mécanisme histolo- giquc du comblement des plaies chez l'homme; par MM. A. Policard et B. Desplas — Sur l'origine cutanée des strepto- coques adaptés dans les plaies de guerre; par MM. C. Levadili et L. Delrez Voir Photothérapie. Plis cachetés. — M. .1. Persoz demande l'ouverture d'un pH cacheté con- tenant une Note intitulée : «Descrip- tion des procédés employés pour déterminer la nature du tungstène ». — M. René Darinezin du Roussel de- mande l'ouverture de trois plis ca- chetés renfermant des Notes inti- tulées : i" « Sur l'application du riG Pages, deuxième corollaire de Bosscha au.x circuits émetteurs de téléphonie sans fil »; 2" « Sur un générateur méca- d ondes entretenues »; 3° « Sur un générateur d'oscillations entretenues à régulation automatique pour télé- phonie sans fil )i 283 — M. Jean Malburel demande l'ouver- ture d'un pli cacheté contenant la description d'une méthode ] hol;,'- graphiquederecherche desastéroides. 4 '9 — M. ^1. Escaïch demande l'ouverture d'un pli cacheté contenant une Note intitulée : « Un nouveau réactif des oxydants et ses applications ». 668 — M. Camille Savoire demande l'ouver- ture d'un pli cacheté contenant une Note intitulée :« Considérations géné- rales sur une nouvelle conception de la thérapeutique de la tubercu- lose et sur un nouveau mode de traiteme/it de cette affection » 668 — M. Gaston Julia demande l'ouver- ture de quatre plis cachetés, con- tenant des Notes intitulées : 1° « Sur les transformations ponctuelles »; 9° « Sur les substitutions ration- nelles » (deuxième Note); :>" » Sur les substitutions rationnelles »; .î" « Sur l'itctration des fractions rationnelles Si = o (:) « lO.lO — M. G. Mazèrés demande l'ouver- ture d'un pli cacheté renferniaiil une Note intitulée : « Métroradio- scope différentiel » 1046 Poissons. — • Sur certaines catégories à établir parmi les Poissons habi- tant les eaux douces; par M. G. -A. Boulenger 327 — Sur l'habitat du Thon [Urcynus thyn- nus L.) et ses déplacements litto raux dans la Méditerranée occiden- tale française; par M. Louis Roule. . 643 — Sur les rapports de parenté du Sau- mon [Salmo salar L.) cL des Truites d'Europe (Salmo Imita L., Salmo fario L. et var.) ; par M. Louis Roule. 721 — ■ Sur l'origine marine du genre Salmo; par M. G.-A. Boulenger i <->] i — Sur les échanges de faune entre la mer et les eaux douces et les consé- quences qu'ils entraînent au point de vue de la sexualité; par M. lùl- inond Perricr 748 TABLE DES Pn- — Ij'oulomnlismn des im^mirrs nioii- vcnirnls du corps chez les Sélacions (Scijlliiim canicula fhiv.); par M. P. Wintrehrii i'i'.l — F.rrala rolalifs à ootlr (joniniuiiiia- lion V)(i - — Sur le rôle des nageoires dans les Poissons léléostéens à vessie nata- toire ; par R[. L. Boulait 8oi Voir Venins. PoiVOIR IIOTATOIRE. ActioU dcS acides sur le pouvoir rotatoire du saecliarose et du sucre interverti MATIÈRES. It39 Pages, en présence de sels solubles; par M. Em. SaiUnrd 1 16 l'nix KT SUBVENTIONS. — l'rix et sub- ventions atlrilniés eu 191 7 97" — Tableau des fondations pour les an- nées igig et suivantes 97'î Photozoaibes. — Sur le cycle évolutif de Myxidium gadi Georgévitch; par M. F. Georgémich 797 Prothèse. — Prothèse rationnelle du membre intérieur : un modèle pra- tique de jambe; par M. Jules Aiitnr. G0I R rîADioAcTiviTÉ. — • Influence de sub- stances radioactives sur la perméa- bilité des reins au glycose; par MM. H.-J. Hamburger et D.-.T. de ^yaard Radiologie. — Localisation des corps étrangers du globe oculaire et des muscles de l'oeil; par MM. J. Belot et H. Fraudel — Sur la méthode de stéréoscopie monoculaire particulièrement ap- plicable à la radiographie; par MM. J.-B. Tauleigne et G. Mcizo. — Nouvelle méthode d'extraction sous écran radioscopique : procédé des concordances ou des ombres liées; ,93 par M. Mazérès ?)97 Voir Eleclroop/ique, Plis cachetés, Rn- diolhcrapie. PiADioTHÉKAPiE. — Dosimctrie en X- ' radiothérapie dans les services de l'armée; par J\r. H. Guilleminot JGa — Dosimétrie en X- Radiothérapie : Clioix du rayonnement optimum; par M. H. Guilleminot 672 — Nouvel appareil fluorométrique pour le dosage des rayons X ; par M. //. Guilleminot 701 R.\prc>RTS. — Rapport sur un Mémoiri' de ]\L //. Duport intitulé : « Sur la loi de l'attraction universelle »; par U. P. Appel' (9 Sang. — Voir Chimie physiologique, Diasiases, Sérum, Tuberculose. Séries. — Sur la convergence des séries trigonométriques conjuguées; par M. J. Priwalojl ". (,G — Sur un procédé de sommation des sé- ries trigonométriques; par M. An- gclcsco 1 1 9 — Sur la théorie des séries trigonomé- triques; par M. W.-H. Young îGo — .Sur la convergence des séries de Fou- rier et des séries de Taylor; par MM. G.-H. Hardy et J.-E. Litlle- syood 1 " 1 7 — Un nouveau procédé d'évaluation numérique des coefTieients des sé- ries; par M. Michel Pelroi'ilch 388 — Sur les séries des polynômes de Le- gendre; par M. U'.-W. Yonng 69G SÉROTHÉRAPIE. — Essais dc sérothéra- pie de la gangrène gazeuse chez l'homme; par MM. ^Veinberg et P. Séguin 1 1)1) SEni'i.NTS. — - Sur l'évolution de l'appa- leil à venin des Serpents (à propos d'une Note de M"^ Marie Phi- snli.v] ; par M. G. A. Boulenger . . . 92 — Sur la valeur subjective de l'évolu- tion de l'appareil venimeux des ser- pents et de l'action physiologique des venins dans la systématique (Réponse à M. .1. Boulenger); par TABLE DES MATIERES. M"^ [Marie Phisalix 121 Voir Venins. Skkum. — • Voir Séiothhaiiir. Sijpliilis, Toxiques. Soleil. • — Observations du Soleil, faites à l'Observatoire de Lyon, pendant le premier trimestre de 191 7; par M. J. Guillaume 9,32 • — Observations du Soleil, faites à l'ob- servatoire de Lyon, pendant le deuxième trimestre de 1917; paT M. J. Guillaume i ono — Orages magnéliqucs, faciiles et ta- ches solaires; par M. Ileniyk Avr- iowski 7 1 3 Solutions. — Étude du système eau, oxalate d'uranyle, oxalate de so- dium; par M. A. Colani 1 1 1 — Etude du système eau, oxalate d'ura- nyle, oxalate d'ammonium; par M. .1. Colani ■?^\ ■ — Sur la purification des sels par elair- çage ou par cristallisation fraction- née; par M. E. Rengade 3''i7 — Équilibres monovariants dans le système ternaire, eau, sulfate do Pages, soude, sulfate d'ammoniaque; par MM. C. Mnlignon et F. Meyer 7S7 Spectres. — Des effets des chocs mo- léculaires sur les spectres des gaz; par M. G. Gouy 17 — Sur les interférences à grande diiTé- renee de marche; par M. G. Gouy. . 88 Statique graphique. — Théorème sur les charges roulantes; par M. F - lix Ventre -fii STKnFOscopiE. — Sur l'emploi du sléréc- scope pour l'examen de orojeclion?; par M. Henry Hubert i n'u) Voir litidiohgie. .SucnES. — Voir Economie rurale. Poii- i'oir rotatoire. Synthèse ciociiimque. • — • Essai de synthèse biochimique des diglueo- sides d'alcools polyvalents; Diglu- coside [i du glycol; par MM. Em. Bourquelol et M. Bridcl 728 Syphilis. — Sur la précipitation de l'hydrate do fer colloïdal par le sé- rum humain, normal ou syphili- licpie; par M. Arthur Vcrne.^ '^Cif) Théorie des nombres. — Sur le déve- loppement en fraction continue d'une irrationnelle quadralique; ])ai' M. Amsler i o>. — Sur la fraction continue de Stephen Smith; par M. G. Humberl an — Sur la réduction (mod 2) des formes quadratiques binaires; par M. G. Jlumhert 2 53 — Quelques propriétés des formes qua- dratiques binaires indéfinies; par M. G. Humbert 29K — Quelques propriétés des formes qua- dratiques binaires indéfinies; ])ar M. G. Humbert ! ■ i — Sur le développement, en fraclion continue de Stephen Smith, des irra- tionnelles quadratiques; par M. (î. Hum,bert (189 — Sur le développement, en fraclion continue de Stephen Smith, des irra- tionnelles quadratiques; par M. G. Humbert 737 — Sur la suite de meilleure apjiroxima- tion absolue pour un nombre; par M. E. Cahen 262. — Sur les systèmes cycliques triples de Steiner; par M. S. Bays î 1 '• Thérapeutique. — • Voir Antiseptiques, Vétérinaire (.477). Thermodynamique. — Sur le signe de la chaleur spécifique et vapeur saturée au voisinage de l'élat cri- tique; par M. E. Ariès n — Sur la tension de la vapeur satu- rée des corps monoatomiques el sur la nécessité d'améliorer l'équa- tion d'état de Clausius; par M. E. Ariès I "88 Voir Physique cosmique. Tuermo-électricité. — L'effet thermo- électrique par étranglement; par M. Cari Benediks 3c)i — Sur l'effet thermo-électrique par étranglement dans le cas du mor- eiire; par M. Cari Benediks ^^20 TABLE DES MATIERES. 1 1 4 I l'ilLTCS. Toxiques. — Rcclicirhcs sur le sci'uin de la Murène [Murœna Helena L.). L'action physiologique du sérum; par M. ir. Kopaczi'ivski — Sur le venin de la Murène [Mwa-iia Helena L.); par M. W. Kojm- cze^vski — Rcchcrehes sur le sérum de la Mu- rène [Mtirii'na Helena L.). La toxi- cité et les propriétés physiques du sérum; par M. IK Kopaczewski. . . . — Ucchorches sur le sérum de la Mu- rêne (Murœna Helena). L'équilibre (lOO l'ages. moléculaire et la toxicité du sérum; par M. W. Kopaczeivski 7^5 — Sur le mécanisme de la toxicité du sérum de la Murène; par M. W. Kopaczewski 80 3 Traumatismes. — Observations sur le choc traumatique; par M. Witliain Tosvnsend Parler 1 0 1 TuuERCutosE. — Recherches sur les leucocytes du sang des tubercu- leux; par MM. P. Brodin et F. Saint- Girons 1 1 1 1 Vaccins. — Résultats de la vaccina- tion antityphoïdiquc aux armées pendant la guerre; par M. //. Vin- cent — La vaccinothérapic de rentérococcic; par MM. Eni. Thiercelin et C. Cé- pcdc Venins. — Sur les propriétés venimeuses de la sécrétion parotidiennc chez des espèces de Serpents appartenant aux Boidés et aux LTropeltidés ; par M"nc Marie Phisalix et M. F.-C. Caius ^'oir Serpents, Toxique'^. Vents. — Utilisation du bathyrhéo- mctre pour l'anémométrie dans les régions froides; par Jf. Yves Delage. — Sur les variations diurnes du vent en altitude; par MM. L. Dunoyer et G. Rcboiil Vi:r.s. — Sur un Némalode nouveau, Aproctoncma entomoplicguiii n. g., n. sp., parasite d'une larve d'un Dip- tère ; par M. D. Keilin Vi.TKitiNAiRE (Art.). — L^ne nouvelle mé- thode de chimiothérapie générale : l'oxydothérapic ; par M. Belin. . . . — Trailenienl de la lymnhangite é|ii- /onliijue au moyiu du suède levure aulolysée; par JIM. Maurice Ni- y\o 7^2 GiÇ) inr)8 ^•99 l'Ci colle, Fuijel. el Truclic I ' 1 1 — Leucocytothérapie ou pyothérapie aseptique; Son emploi dans certaines lymphangites du cheval; par M. J. Bridré i ! -i l Vins. — ■ Méthode nouvelle de séparation et de dosage dos acides lactique, suc- eiuique et malique conleuus dans les vins; par M. J. Laborde. ....... 79') : — Sur la constitution de l'acidité fixe des vins sains et des vins malades; par M. J. Laborde 1 01 7 Volcans. ■ — • Sur une nouvelle manière de comprendre la déformation de l'écorce tciTcstre ; application aux fossés d'effondrement; par M. Al- bert Cochain i'j — Sur une manière nouvelle de com- prendre le volcanisme et les appa- rences pseudo-éruptivcs du granité; par M. Adrien Guébhard rjo — Errata relatifs à cette Communica- tion .'7'' — Considérations sur le volcanisme; par M. Albert Cochain 1 J J — L'éruption volcanique et le liein- hlement de terre destructeur de San Salvador en juin-juillet Ii,)t7; par M. A. Lacroix 1077 Voir Lune. ZOOLOGIE. Noir AiuUumie comparée, AnnéliJc z liairaciens. Crustacés, Embryogénie, Insectes, Parasitologie, Poissons, Ser- pents, Vers. C. R., 1917, 2' Semestre. (T. liiï.) 147 TABLE DES AUTEURS. .\ MM. l'.iLCo^. A1!I:L01S .1 AL(IV. — Sur 1rs pli,- noiiu'Mii's l>iocliitiiiiiU('S d'oxydo- rédiiolioii '70 Ar.lîAHAM (Hknri) cl SACERnoTK iPaii.). — Le prix Monlyon (Sta- lisli([Uf) leur osl cli'n'crné ()0\ AK]>tn ALOY et ABELOUS. — Sur les phé- nomènes biochimiques d'oxydo- réduclion , '711 .■VMAR (.Ivir.sl. — Physinpnthologie de l'efïorl ' îl'i — Erralit relatiis à celle Coninniiiiea- tion '7<'i — Prothèse rationnelle du membre in- férieur : un modèle pratique de jambe Oo > -- Résistance alisoliie des niuscks après atrophie ou lésion des nerfs 71! AMBAP.l) iL.j. — Voir Hiilhcnj. AMSLER. — Sur le développement eu fraction continue d'une irrationnelle quadratique ni' AXASTAY (J.-P.) adresse une .Note intitulée : « Sur une méthode d'oxv- .\l\l. Pages. dation des carbures d.i pétrole».. 77") AXDRADE (.Jules). — Le prix PoneehM lui est décerné i^>C< ANGELESCO. — Sur un procédé de sommatid^n des séries trigonomé— triques î n) ANTHONY (R.). — Sur la circulai ion embryonnaire primitive des Pois- sons Téléostéens (élude de l'embryon (le l'Epinoche : Gastcrotiteiis ^yinn- iirus Cuv.) /| 71 — • Adresse un Rapport relatif à l'emploi de la subvention qui lui a été accor- dée sur le Fonds Bonapaiieen 1914. ',1'J ' APPELL (P.). — Rapports sommaires présentés au nom de la Commission de balistique 5'\, a3i,62j, 109G — Piapport présenté au nom de la Sec- tion de Géométrie, sur un Mémoire de M. H. Diiporl, intitulé : « Sur la loi de l'attraction universelle ». . 9Î — Expériences de ISL Carrière sur le mouvement aérien de balles sphé— riques légères, tournant autour d'un axe perpendiculaire au plan de la trajectoire Ih) i — Est élu membre de la Commission administrative pour l'année 191 S. . 780 Rapport sur le concours du prix l!i- noHX i.iiil I ARCTOWSKI (Henuyk). — Orages ma- gnétiques, facules et taches solaires. 71 1 ARIÈS (E.). — Sur le signe de la cha- liiir spécifique de la vapeur salurée, an voisinage de létal critique 5l — Sur la néessité d'améliorer l'éipialion d'état de Clausius inSS .VI;MA(;NAT (Hemu). — Le prix Cas- ion Planté lui est décerné. S'il^ AllMAND-DELILLE (P.). — Remar- 1144 MM. TABLE DES AUTEURS. Pases qucs sur les aspects parasitolo- giques du paludisme contracté en Macédoine MM. Piiges. AI^SONVAL (D). — Allocution lue dans la séance publique du lundi lO dé- cembre 119 B IjAILLAUD (F).). — Rapport sur le con- cours du prix Lalande f>'>~ BAILUY (Octave). — La loi d'action des masses régit-elle les réactions diastasiques ? 2I8 BALLAND. — Sur les altérations du pain biscnilc i~'] — Sur les al Icra lions du pain de ?;uerre 990 BALLIF (L.) et SENSEVER (Ci.or- CF.s). — Une partie du prix Phiniey leur est attribuée Sjy BARBIERI (Nicor-A Alberto). — Sur le nerf optique laminaire et sur le nerf optique ganglionnaire C77 BATAILLON (Jean-Eugèise). — ' Le prix Serres lui est décerné 911 RATICLE (E.). — Sur la détermination des dimensions les plus avanta- geuses des principaux éléments d'une installation de force hydrau- lique 995 BAUDISSON et MARIE (A.) (de Ville- juif). — ■ Sur la spondylothérapie des troubles asthéniques et vaso- moleurs post-lraumatiques ou com- motionnels ^79 BAUDOUIN (Marcel). — La dent de sagesse, qui est fonction du mode d'alimentation, n'est plus en voie d'atroi^hie 367 — Une nouvelle maladie du Spratt [Clupea spralla) causée par un Copé- pode parasite (Lernœenicus sar- dinx) 410 BAUDOUX (L.), DHÉRÉ (Cu.) et SCHNEIDER (A,). — Sur la cris- tallisation de l'hémochromogène acide j i 5 BAYS (S.). — Sur les systèmes cy- cliques triples de Steiner 543 BELIN. — ■ Une nouvelle méthode de chimiothérapie générale : l'oxyda- thérapie 1 07/] BELOT (Emile). — li'histoirc phy- sique et balistique des volcans 1. maires 177 — L'échange de maliore solide entre les systèmes stellaires par les mé- téorites à trajectoire hyperbolique. '')0i BELOT (J.) et FRAUDET (H.). — Localisation des corps étrangers du globe oculaire et des muscles de l'ccil 1 I 17 BENEDIKS (Carl). — Leflel tliernio- cK'Clrique par étranglement li)I — Sur l'cIVet ihermoélectriqac par étranglement dans le cas du mer- cure 1 ''0 BENOIT (Charles) et HELBRONNER (André). — Sur le traitement des plaies de guerre par l'action com- binée des radiations visibles et ultraviolettes 572 BENOIT (J.-René) et GUILLAUME (Ch.-Ed.) font hommage d'un Vo- lume intitulé : « La mesure rapide des bases géodésiqucs » (5'^ édition). 283 BENSAUDE (M"« Matuilde). — Sur la sexualité chez les Champignons Basidiomycèles .'SG BERtUjNIÉ l'ait hommage d'un « Rap- port sur l'organisation et le fonc tionnement de la cure des séquelles de blessure par le travail agricole ». 3i3 BERTRAND (Charles-Eugène). — Sa mort est annoncée à l'Académie. 49'' — Son éloge funèbre est prononcé par M. L. Gui^nard 52 1 BERTRAND (Gabriel). -- Sur la digcstibililé du pain et la meilleure utilisation du froment 13S BIERRY (Henri) et RANC (Albert). — Le prix Pourat leur est décerné. (|Oi BIGOURDAN (G.). — Un aslronome- jardinier du xvii'^ siècle : Elzcar Féronce. — Calignon de Peyrins et la réciprocation du pendule 84 ■ — Sur la propagation à grande dis- tance de l'onde de bouche du canon. 170 — • Observations de nébuleuses faites à rtJbservatoircde Paris... 487 TABLE DES MiM. Pascs, — Est élu membre il une Commission chargée de présenter des listes de candidats pour l'élection do ileux Associés étrangers OCi- lîIKET (Lkon). • — Une mention hono- rable lui est accordée dans le con- cours du prix du baron Larrey. . . . S96 l'.IyAlSE (Emile). — Le prix .Teeker lui est décerné S'iy liLONDEL (A.). — Mesure dircrle de l'angle de décalage intérieur d'un alternateur et de la « torsance 1 (réactancc transversale globale) ... 1 099, — Rapport sur le concours du prix (lai- ton Planté S'iS HLONDEL (Henui). — Une subven- tion lui est accordée svir la Fonda- tion Loutreuil ^79, g'io liOClTCII (B.) cl LE CHATELIER (H.). ■ — • Sur les propriétés réfrac- taires de la silice 2 1 S — Sur les propriétés rélraclaires de la magnésie 188 — La fabrication des briques de silice. 7I2 lîOlS (D.). — Un prix Henri de Parville (Ouvrage des Sciences) lui est dé- cerné .• 916 BONAPARTE (Le Phince) fait hom- mage du 4"^ fascicule de ses a Notes ptéridologiques » GG" — Rapports sur les concours : du prix Gay 8.'9 — De la Fondation Tchihatchcf Sjg BIINNEAL^ (Edme) adresse une Note inlilulée : « Hori?.on g'.vroscopiquc réfléchissant à i^olodie méridienne )i. 775 — Une partie du prix Plumey lui est attribuée 8^7 BONNEROT (S.) et CHARPY (G.). — Sur l'hétérogénéité des aciers 530 BONNIER (Gaston) offre une Notice sur René Zeillcr 92 — Rapport de la Commission chargée de proposer pour l'année 1917 la répartition du Fondu Bonaparte. 231, 913 — ■ Rapport sur le concours du prix de Ruiez de Lavison 871 BoRDAtjE (Edmond). — Phénomènes de transformation de tissus lar- vaires en tissus à réserves observés pendant les métamorphoses des Insectes métaboles /J 77 — L'ne subvention lui est accordée sur le Fonds BonapnrI,' 201, 924 AUTEURS. • 1145 MM. Pages. BORDAS (L.). — Ponte du Rhynchite coupe-bourgeon [Rhy nchites conicus) et anatomic de sa larve 7" BO fîDEAUX (Albert). — Une mention honorable lui est accordée dans le concours du prix Binoux 9"*^ BOSLER (.T.). — Les météorites et l'excentricité terrestre 78 ^ — Frralii relatifs à celle (Communica- tion ri2Î BOUGAULT (J.). — Obtention d'aei- dylhydroxamides à partir des semi- carbazones d'acides x-cétoniques . . 592 BOULENGER (G.-A.). — Sur l'évo- lution de l'appareil à venin des Ser- pents (à propos d'inie Noti' de Mme Marie Phhali.i) 92 — Sur certaines catégories à établir parmi les Poissons habitant les eaux douces 327 — Considérations sur les Reptiles pcrmo-triasiques ■ de l'ordn' des Cotylosauriens i\'')C) — Sur la conformation des phalan- gettes chez certaines Grenouilles d'Afrique , 987 — • Sur l'origine marine du genre Salmo. lo-ji BOURGET (Henry) adresse un Rap- port relatif à l'emploi de la subven- tion accordée sur la Fondation Lou- treuil, en 191G, à l'Observatoire de Marseille ■. . . 96 — Une subvention lui est accordée sur la Fondation Loutreuil .... 577, 928 BOURQUELOT (Ém.). — Influence de la glycérine sur l'activité de l'inver- tine '507 BOURQUELOT (Ém.) et BRIDEL (M.). • — • Essai de synthèse biochimique des diglucosides d'alcools polyva- lents. Diglucoside 3 du glyeol 728 BOUSSAC (Jean). — Le prix James Hall lui est décerné SCî BOUSSINESQ (J.). — Équilibre-limite (par détente), contre un mur ver- tical qui commence à se renverser. d'une masse sablonneuse dont la surface supérieiirc plane a une dé- clivité atteignant presque celle de terre coulante 5 — Rapports sur les concours : du prix Fourneyron 826 — Du prix Pierson-Pervin 82G BOUTA N (L.). — Sur le rôle des na- :^^ACr s^ ^R W ^a*- /: 1 1 /,(■) TABLE DI£S AUTEURS. MM Pa gooircs flans It-s Poissons Iplôosléens à vessifi iiatatoirr BOUTY. — Rapport sur Ir concours : du prix Iluglics BOUVIER (E^L.) est désigné pour faire une lecture dans la Séance pidiliquc solc'uuf'llf des cinq Aca- démies — Sur la classificalion des Eiipota- monca. Crabes d'eau douce de la famille des Potamonidés — Sur la classification des Parapola- iiioiiea, Crabes d'eau douce de la famille des Potamonidés — Sur la distribution des Crabes d'eau douce de la famille des Potamo- nidés — Rapports sur les concours : du prix Cuvier — ■ Du prix Savigny s BBANLY (ÉDOUARn). — Conducli- liililé rlc'Clrique du mica Oi f'K S7 > 1)0 MM. r^iges. — Influences éleelromélallicpies exer- cées à travers des feuilles isolantes de très petite épaisseur 'y \ - Esl élu membre d'une Conimissiou cliargée de présenter des listes de candidats pour réicelion de deux Associés élranaers l'ifj" ni'.IDEL (M.) el BOURQUELOT (Ém.). — Essai de syntbèse biocbimiqur des diglucosidcs d'alcools polyva- lents. Diglucosidc [i du glycol .... 7.'^ lîRIDPiE (.r.). — Leucoeytolbérapic ou pyothérapie aseptique Sou emploi dans certaines lympliau- giles du clieval I 1 M liRILLOUIN (Marcel). — Chanq. éleelromagnétique d'un élément de courant constant dans un milieu anisolrope biaxe '')')'> BRODIN (P.) et SAINT-tiIRONS (F.). — Recherches sur les leucocytes du sang des luberculeux I T I I c CABANES (A.). — L'antisepsie par le chloroforme 1 1 1 1| CAHEN (E.). — Sur la suite de meil- leure approximation absolue pour un nombre '.'G), CAIUS (F.) et PIIISALIX (M'>i'= M.\- rie). — Sur les propriétés veni- meuses de la sécrétion parotidieune chez des espèces de Serpents appar- tenant aux Bo'idés et aux Uropel- lidés :'i) CAMERANO (Lorf.nzo). — Sa mort est annoncée à l'Académie 7S ) CAMICHEL (C), EYDOUX (D.) et GARIEL (M.). — Sur les coups de bélier .'î'iS — Sur les coups de bélier; calcul des pressions en un point quelconque de la conduite d'Ci CARDOT (Henry) et CARDOT (M""> Cuarlotte). — Analogie entre les ferments lactiques et les .Strepto- coques, au point tle vue de l'action des antisepliqui's '■>':> CARDOT (Henry) cl RICHET (Char- les). — D'tin nouveau procédé de dosage des malicres réductrices de l'urine 258 — Des antiseptiques réguliers et irré- guliers J 1) I (JARGILL (Georges) adresse une Noie relative à « L'amélioration du pain de guerre par la dessiccation ». . . . 1 i< '> CARNOT (Adolphe). — Rapport sur le concours du prix Monlyon (Sta- tistique) : l)f)î CAULLERY (M.) el MESNIL (F.). — Un nouveau type de dimorphisme évolulif chez une Annélide poly- elu''1e [Spio inaiiinensis Mcsn.) ("1 ](") CAZIN et KBONGOLD (M»'^ S.). — L'emploi de l'eau de .lavel du com- merce dans le Iraitemeiil des plaies infectées "ifii) CÉPÈDE (C.) et THIERCELIN (Ém.). — La vaccinolbérapie de l'cnléri)- coccie 7'')C> CHANDON (M'"» E.). — Sur une déter- mination à l'astrolabe à prisme de la lalllnde de l'Observaloire de Paris loV. CHARPY (G.) el BONNEROT (S.). — Sur l'Iiélérogénéité des aciers 'i'!!') CHAUVEAU (À.-B.). — Sur la varia- TAMMÎ UIÎS MM, l'igps. Imil lliurnr illl ni_»lrlllli_'I rll llll piillil ilo 1 atmosphère, par ciel serein. . . . Vji CJIAUVENET (Ed.). — Sur le suUale aeide de zirconyle î3 -^ l'iii' siibvenlion lui est aeconléi' sur 11' l'oiids HoiuifHirle v jl, ij> î ClIAUVET (Stki'iien). — lye inciilioii très honorable lui est accordée dans le concours du prix Lalliinand ij'" C1IAV1(;.\Y (P.). -- Le prix du baron Larrey lui esl décerné SyG CIIÉNEVEAU (C). — Sur une relation entre les propriétés réfractives et la constitution chimique des corps gras ioGo CHEVEiNARD (P.). — Mécanisme de la trempe des aciers au carbone.. 5y CLAUDE (A.). — Un prix Henry Wilde lui est décerné y i >> CLAUSMANN (P.) et GAUTIEU (Ar- mand). ■ — • Sur une méthode nou- velle do destruction des tissus pour la recherche de l'arsenic et lexamen de leurs cendres 1 1 CLOGiNE (René) et FIESSINGER (Noël). — Un nouveau ferment des leucocytes du sang et du pus : la lipoïdase "jo COCHAIN (Ai.ueut). — ■ Sur une nou- velle manière de comprendre la dé- formation de l'écorce terrestre : application aux fossés d'effondre- nn>nl •>') — Considérations sur le volcanisme. ... l5j — Existence d'un centre de symétrie approché dans la figure formée par les lignes directrices (hi systèmr alpin; interprétation tectonique de cette quasi-symétrie a.jo — Essai d'explication di' ipickpies jiar- AUTEURS. . Il/|7 MM. l'.iscs. liciilarilés dans la lecliiiii(|iir du système alpin ''> ii> CUEJIME (M"<= S.). - Un nouveau pro- cédé de reprodueliou des cloisons d'Ammouoïdés 7fiy C(_»LANI (A.). — Éliule du système eau, oxalatc d'uranylc. oxalate de sodium MI - ■ Action de l'acidr mélapliospliorique sur les oxydes de molybdène iS'î — Ht.ide du système eau, oxalate d'uranylc, oxalate d'ammonium.. jH't COLIN (H.). — Sur les propriétés anti- septiques de l'air nitreux 1 9 i COLLIN (Bernard). — Un prix lui esl accordé sur les arrérages de la Fon- dation Henri Becquerel ''> 1>ALL()M (.Mariu>). — Sur le faciès du Miocène inférieur au sud du Tell et la fauni' du Carhunit 11 il'Uzès- le-Duc (Algérie) 1 J '> DA.NtJEAHI). — Rapport sur le con- cours du prix .Jean Thore Sl'.S DANIEL (Lucien). — Hérédité de l'abréviation du développement chez la Carotte et la Betterave cultivées. iur2 DANYSZ (J.). — Origine des aflinités spécifiques entre les produits mi- crobii'us pathogènes el l'organisme animal !1 78 - Un encouragement lui est aeeortié sur les arrérages du prix Bréant 8y 1 DARMEZIN DU ROUSSET (René) II 48 TABLE DES MM. Pages. 283 585 901 S73 demande l'ouverture de trois plis cachetés DASTRE (A.). — Son éloge funèbre est prononcé par M. E. Perrier DAUVILLIER (A.) et LEDOUX-LE- BARD (L.). — Une subvention leur est accordée sur la Fondation Lou- treuil 58o, DAUTZENBERG (Pn.). — Un prix Cu- vicr lui es t décerné DEHORNE (M"'= Yvonne). — Sur la présence du genre Slromatoporelta Nicholson dans le Sénonicn des environs de Marligues (Bouches- du-Rhône) • — A propos de la constitution micro- scopique du squelette des Stroma- toporidés DEJEAN (P.). — Sur la formation de la troostite et de la martensite. . . . — Sur la classification des aciers au nickel et des aciers au manganèse. . • — Martensite, troostite, sorbite DELAGE (Y.) fait hommage du Tome XX (191 5) de «l'Année bio- logique » • — Piemiers résultats de l'étude des courants de fond au moyen du bathyrhéonièlrc — Utilisation du bathyrhéomètre pour l'anémométrie dans les régions froides ■ — ■ IjC mésorhéomètre, instrximent de mesure de la vitesse des courants intermédiaires entre le fond et la surface — l''ait hommage à l'Académie de deux Mémoires : « Étude du bathyrhéo- mètre et premiers résultats de son emploi », et « Adaptation du ba- tliyrhéomèlre à l'anémomètre ». . . . • — Rapports sur les concours ; du pri.x Cuvicr • — • Du prix Serres ■ — De la Fondation Henri Becquerel. . . . DELHAYE (F.) et SLUYS. — I.a for- mation du Karoo dans le Congo occidental -^ — La vallée d'érosion du Congo et ses antécédents tectoniques DELOBEL (Jules). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix est accordée dans le concours du prix Montyon (Statistique) 9(1 1 67 764 182 334 4'29 175 ■•';7 65(| 10^5 87G 9" 9'n 01 4 1 108 AUTEURS. MM. Pages. DELURME (Ed.). — Un prix Montyon (Médecine et Cliirurgie) lui est dé- cerné 881 DELREZ (L.) et LEVADITI (C). — Sur l'origii!e cutanée des strepto- coques adaplés dans les plaies de guerre 414 DEMOUSSY (E.) et MAQUENNE (L.). — Influence des matières miné- rales sur la germination des pois. . 43 DE.^'IER et VERNET. — Étude bac- tériologique de la coagulation na- turelle du latex d'Hevea brasi- liensis laS DEPÉRET. — • Rapports sur les con- cours : du prix Delessc 853 — ■ Du prix Victor Raulin 858 DEPRAT (J.). — La zone frontale des nappes préyunnanaises dans les régions de Bao-lac et de Cao- bang a/jj — Les inflexions des directions tecto- niques dans le nord de l'Annam et leurs relations 28,1 — Sur la présence du Cambrien in lé- rieur à l'ouest de Yunnan fou 5(') \ — Sur la présence du Permien à Hou- gay et la struclure de la bordure de la région rhétienne du littoral ton- kinois dans les baies d'Along et du Fai-tsi-long 638 DESLANDRES (H.). — Contribution à l'influence présumée de la ca- nonnade sur la chute de la pluie. Opinion de M. C. Saint-Saëns 3o'| DESPLAS (B.) et POLICARD (A.). -- Siir le mécanisme histologique du comblement des plaies chez l'homme 1 . . . i^G DHÉRÉ (Ch.), BAUDOUX (L.) et SCHNEIDER (A.). — Sur la cris- tallisation de l'hémoehromogène acide 5 1 5 DIÉNERT (F.). — Qu'est-ce que les boues activées ? i 1 1 (i DIÉNERT (F.) et WANDENBULKE (F.). — Dosage du chlore libre dans les solutions d'hypochlorite 28 DOLLFUS (G.-F.). — Observations géologiques faites aux environs de Honfleur (Calvados) ioG5 — • Une subvention lui est accordée sur le Fonds Bonaparte aSi, 924 DOLLFUS (G.-F.) et HURE (Mi'c A.). TABLE DES AUTEURS. MM. Pases. • — Découvpi'tc Jo débris meuliers lutéciens à l'est de Sens (Yonne) . . l'io;! D(HIVILLË (ir.) fait hommage à l'Aca- déniic d'un Mémoire inlilulé : « Le Crétacé et l'Eocènc du Tibet central n, iSj — Le tertiaire du golfe aquitanien et ses différen(u:s de faciès _ :">■),<) — L'Eocène inférieur do l'Aquilaine, et sa faune de Nnmmulites Ooi) — Rapport sur le concours : du prix Fontannes SjG DUBOIS (RArnAKi.). — A propos des recherches récontes de M. Newton îïarvey sur la biophotogenèse 33 ■ — Adresse une « Note sur le pain dé- chloruré calcique » 77'5 DUCUING (J.). — Sur la publication de MM. Heiiz-Boyer et Scheike- vilch concernant le rôle de l'os dans l'ostéogcnèsc chez l'adulte, les rap- ports de l'ostéogenèse avec l'infec- tion et les applications qui en dé- coulent 77'2 DUFET (feu Henry). — Le prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles) lui est décerné 912 DUFOUR (PiKRnn-Tn.) adresse une MM. Note intitulée : « Tracé mécanique de la ferpective isométrique d'un (errain donné par une carte à courbes do niveau » ■. DLM-'IÎAISSK (Chaules). — Une nicu- llon honorable lui est attribuée dans le concours du prix Monlyon (Arts insalubres) DUJIEM (PiEnnE). ~ Le Tome V de son Ouvrage : « Le système du monde. Histoire des doctrines cos- mologiques de Platon à Copernic » est présenté à l'Académie — Le prix Petit d'Ormoy (Sciences nia- thémaliques pures et applii[uées) lui csl décerné DUNOYER (L.) et REBOUL(G.). — Sur les variations diurnes du vent en altitude 7 . DUrORT (H.). — Sur la loi de l'attrac- tion universelle; Rapport par M. P. Appell — Sur les systèmes orthogonaux DUPUY (È.-L.) et LE CHATELIER 'I49 Pages, (H.), aciers. Sur l'hétérogénéité des 12S s;-, 781 'JI' loOS 9i 35', 349 E ESCAICH (A.) demande l'ouverliiro d'un pli cachelé qui contient ime Note intitulée : « Un nouveau i'éactif des oxydants et ses applications ». EYDOUX (D.), CAMICHEL (C.) et 668 CARTEL (M.). — Sur les coups de bélier 5(8 Sur les coups de bélier; calcul des pressions en un point quelconque de la conduite GaG FARRK-nOUMERGUE. — Le prix 1 S.l- lion lui est décerné Si| | FAGE (Louis) est présenté en seconde ligne pour une Chaire de Zoologie {Vers et Crustacés), vacante au ^Liséuni d'Histoire naturelle '['<[) FARLOW est élu Correspondant pour la Section de Botanique, en rempla- cement de M. Julius Wiesner 6t)5 FATOU (P.). — - Sur les substitutions rationnelles ijç).). FAUCHÈRE. — La sériciculture à Madagascar (■>7C C R., 1917, •• Semestre. (T. ll'ji.) l'AVATit > ((itusEPPE). — Une menlion lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirur- gie) SS) FAYET, NICOLLE (Maurice) et TRUCHE. — Traitement de la lymphangite épizootique, au moyen du suc de levure autolysée 11 1 1 FEYTAUD (J.). — Sur la reproduction parthénogénétique de l'Otiorhynque sillonné ( Otiorhijnchus sulcatus Fabr.) 767 FIKSSINGER (Aoei) et CLOGNE i4« I IDO TABLE DES AUTEURS. MM. Pagos. (Kené). — Un nouveau ferment des leucocytes du saui; el du pus : la lipoïdase 7 '" FLAJOLKT (Pu.). — Pcrlurlialious de la déeliuaisou niagnélique à Lyon ( Saint-Genis - Laval ) peudani le deuxième trimestre de 1917 i'">[) FOUCHEU (Gabriei.). — Sur l'appari- tion du Caraiixius moro.ws (5 et sa longévité... 5l l — Le prix Monlyou (Pliysiolopie) lui est décerné !^'.(7 FOUQUE (Gustave). — Séparation des aminés secondaires provenant de 1 liydrogénalioii cataiylique de l'aniline loGi) VPxAUDET (H.) et HELOT (.J.). — Localisation des corps étrangers MM. Pages. du globe oculaire et des muscles de l'œil i 1 17 l'MîÉCIIET (Maurice). — Sur la notion de voisinage dans les ensemliles abstraits 'iSo — Les fonctions prolongeables C)C>\) FIIÉMONT (CuAULEs). — Une subveu- lion lui est accordée sur la Fonda- tion Trémont \)>" FIÎIEDEL (Georges) est élu Corres- pondant pour la Section de Miné- ralogie, en remplacement de M. Viia- seiir 1 0 /j 'j — Le prix .Josepli Lalibé lui est dé- cerné i^fii FI'.OIDEVAUX (Henri). — Une sub- vention lui est accordée s ') 1 , G.M.ATM' (C.), LEiNGliMANl) (C.) et IIOULBERT (C). — Sur l'exploi- tation, économique des tourbes de Cbàleauneuf-sur-1'auci' ( liie-et- Vilaine) h'.fiala relatifs à celte Conimunlca- I ion GALIPPE (V.). ~ Pai'asitisnir n.irnial el mierobiose — Parasitisme des graines to.xiqins ou riebes en liinles essenlielles GAlill'L (M.). CAMICHEL (G.) et KYDtlUX (I).). — Sur les coups île bélier — Sur les coups de bélii'r; cilriil des preRsio7is eu un point (pich |iic de la conduite ■• GAHRKIOU (I'.). adresse une Note inti- tulée : « Traitement rapide et 1 co- noniiquc des vidanges » GAKVIN (Marcel) et POliTI'.Vl.X (Albert). — Une subvention leur est accordée sur la Fondation Lou- Ireuil ''iSi, GAUDIU.X (G.) et SABATIEll (Pai i.).— ('..t;. Sur un nouveau cas de catalyse irré- virsible : l'ormalion directe des ni- Irlles à partir des aminés de luème cbaîne carbonée ■'■' J — Sur les divers modes de dédou- blement des aminés par catalyse : retour à l'anilini^ des aniliiu-s subs- tituées 'Inq GAU.IA (Pierhe). — M. le Srirtlaifc lierpélucl dépose sur le bureau un \'olume de M. Pierre flaiijci. « Les Fondations do l'Académie » î 1 7 l'..\U'riFPi (Armand) est élu membre: de la Commission tecbniqui' de la Caisse des recberches scientirKiirt'S. 9") - Il nue ('omniission cbargée de pré- senter des listes de candidats pour l'éleeliou de deux Associes étrangers. 0('i7 --- Kapport sur le concours du pvi.x liarbler 8S8 GAUTlEll (Akmanm)) et CLAUSMANN (P.). — • Sur une niétbode nouvelle de destruction des tissus pour la recherche de l'arsenic et l'examen de leurs cendres 11 GEIKIE (Sir Ahciiibald) est élu asso- cié étranger en remplacement de M. Siiess 7')S GENTIL (Loris). — L.' prix Delesse lui est décerné SV. GENTIL (L.) et JOLEAUD (L.). — Sur TABLE DES AUTEURS. I l5l MM. P.ige5. l'i'xistrnco de nappes do charriage dans la réjçion de lii/.crle (Tunisie). jGJ — : Sur lu déeouveilc d'une li'iilille île houille vu Tunisie joG C.KdlUiKVlTCll (F.). — Sur le cyele évohilif de Mi/.iidiiiiii j^ndi Gcor- ïévileli 797 CKSia.N (li.) et WOLF r< (.].). — Sur la dégradation diastasique de 1 iiuiline dans la raeine de chicorée 6)1 (IFSSAlîn (('..!. — Variété érythrogène du bacille pyoeyanique 1071 ClIiljrX (Ukné) et CUUIITUIS-SUF- Fir (M.wuici:). — Un encourage- ment leur est accordé sur les arré- rages du prix BréanI' S()i GLANr.KAUD iT'n.). ^ Les cnlliiM-s enregistreuses du Massif central : La colline arehéograniticjue, houil- lère, oligocène, phonoh'tique, gla- ciaire cl alluviale de Bort (Corrèze). ioo5 GODOX (F. de) et MAILHE (Ai.pn.l. — Transl'orniation daniines secon- daire cl tertiaire aliphalii[ues en • ni I rite 557 i;i)Mi;S TICIXHUÎA (F.). — Le prix Hinoux lui est décorné yo" CttN.NAHD (Fkhdinand). — Un prix lui esl accordé sur la F'ondalio?! Cogner 1) M (JKKIS (A.). — De lulilisation du Mar- ron d'hido 1 i j C.Ol'tiElUn" (IL). — Uii eucourage- nieiil lui est accordé sur les arré- lages du prix liréanl Siji lidUHSAT lE.!. — Sur linlégralion de certains systénics d'éendanl l'éclipsc totale do Lune du \ juillel 11)1 7, à l'Observatoire de Lyon 107 (iUlLLAUMIN (Anduk). — L- prix de Coincy lui est décerné 8(')i) GUILLEMTNOT (IIvAntNTnK).-— Dosi- métrii: eu X-radiothérapie dans les services de l'armée JG.i Il52 MM. Pa — Dosimétrio in X-radiothérapic : Choix du rayoïmcment optimum. . — Nouvel appareil fluorométrique pour le dosage des rayons X — Le prix Hébert lui est déeirnc GUILLERY. — L'essai de dureté dis métaux à la bille Brinell GUILLET (Amédée). — Mesure de l'in- tensité du ehamp de pesanteur ; TABLE DES AUTEURS. • " MM. Pages. Pendule de Galilée et tube de Newton lOjo — Le prix Hughes lui est déeerué 8|3 GL'ILLET (Léon). — ■ Une subvcnliou lui est accordée sur le Fonds Bona- par/c 57«, (jjij GUY(JT (JosEi'ii). — Le prix Gustave lloux lui est décerné yi8 (■.72 4 es il HALLEPi {A.) csL délégué à la G )m- mission de contrôle de la tirculati jn monétaire yH'i — Kapport sur le concours du prix Jecker 8/J7 HAMBURGER (IL-J.) et WAARD ' (D.-J. de). ■ — Influence de sub- stances radioactives sur la perméa- bilité des reins au glycosc 372 IIAMY (Maurice). — Sur un cas parti- culier de diffraction des images des astres circulaires i oHi — Piapport sur le concours du prix Valz 828 HARDY (G.-H.) et LITTLEWOOD (J.-E.). — ■ Sur la convergence des séries de Fourier et des séries de Taylor 1047 HARTMANN (L.) adresse une Note sur « La décroissance systématique de la force vive dans le choc élastique des corps de la nature » 5io HAUG (Emile). ■ — ■ Sur l'extension vers l'ouest des nappes de la Basse- Provence 1 j j — Rapport sur le concours : du prix James Hall SG3 HEGLY (V.-M.). — Sur lécoulcmeut en déversoir par najjpc libre avec contraction latérale i o5 HEITZ-BÛYER et SCHEIKEVITCH. ■ — ■ Du processus do régéuéraliuu osseuse chez l'adulte 5iS HELBRONNER (André) et BENOIT (Charles). — Sur le trailemeiiL des plaies de guerre par l'action combinée des radiations visibles et ultra\'iolcttos 072 niOl'iELLE (F. d). — Sur un microbe iuvisiblc antagoniste des bacilles dysentériques 376 HELMERT. — Sa mort est annoncée à l'Académie 45 HENNEGUY". — • Rapports sur les con- cours : du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 887 — Du prix Bellion 894 — Du prix Lallemaud 81)9 — Du prix Philipeaux 902 HESSELGREN (F.) adresse un Mé- moire sur « la gamme musicale ins- trumentale » 348 HILDEBRANDSSON (H.). — Quelques mois sur l'influence possible des grandes canonnades sur la pluie.. 227 HILDT (E.). — ■ Nouvel appareil de fractionnement pour les pétroles et autres produits volatils 790 HOULBERT (C), GALAINE (C.) et LENORMAND (C). — Sur l'exploi- tation économique des tourbes de Chàteauneuf-sur-Rance (Illc-ct- Vilaine) 337 — Errata relatifs à celte Communica- tion 148 HUBERT (Henry). — Sur lemploi du stéréoscope pour l'examen de pro- jections superposées io59 FIUMBËRT (G.). ~ Sur la fraction con- tinue de Stcpheu Smith 211 — Sur la réduction [modo.) des formes quadratiques binaires 253 — Quelques propriétés des formes qua- dratiques binaires indéfinies 298 — 1,'uelques propriétés des formes (pia- dratiques binaires indéfinies 021 — Sur le développement, en fraction continue de Stephen Smith, des irrtaionnelles quadraticiues . G89 — Sur le développement, en fraction TABLE DES AUTEURS. Il53 MM. Pages, conliiiuc ili; SlcpliL'ii Siuilli, des iiTalioimelIcs quadratiiiucs 'j'] — Hai>i)Oi'l sur iiui; Conmiunicaliou do M. Cc(slun .lidia, iiililuléc : « Sur les substitulious rationnelles » . . . . loijG — • llai)j)orl sur le concours du prix lior- diii y II.) IIL'.MJJERT (PiiiniiK). — Sur les oinbi- M M . lies do la surface pii'il'oruic — • llcduction de l'équation dos jacu biens c<-itiqucs — Expression de la lonclion de Lo- i;endrc de seconde espèce IILHiE (Mii« A.) el DOLLFUS (G.-F.) — Découverte de débris nieulior. lulccicns à l'est de Sens (Yonne). Pages. 50 j IMBERT (Léon) et REAL (runuiE). — Une ineulion leur est accordée dans 11' concours du pri.x Moulyon (Mode eiuc et Chirurgie) aa-i J JEAN.NEL (R.). — Le prix Saviguy lui est décerné lîji'* JEAINNEL (R.) et ALLUAUD (Char- les). — Une subvention leur est accordée sur la Fondation Lou- trcuil 57y, ij îo .!( »LEAUD (L.) et GENTIL (L.). — Sur l'existence de nappes de charriage dans la région de Bizerte (Tunisie) . jG3 — ■ Sur la découverte d'une lentille de houille en Tunisie 5o6 JONCKHEERE (Robert). -- Le prix Lalaude lui est décerné 8'8 JORDAN (C.\mille).— M. le Présidenl souhaite la bienvenue à M. Sauveur, professeur de l'Université Harvard.. 77 — M. le Présidpnt annonce à l'Aca- démie que la séance publique de 1917, aura lieu le lundi 10 décembre. 1 '\\\ — M. le Président souhaite la bienvenue à S'vc Ahnroth Wri^lit 'fHi — Préside une Commission chargée de présenter des listes de candidats pour l'élection de deux Associés étrangers 6(17 - Rapport sur le concours du prix Petit d'Ormoy (Sciences mathématiques pures et appliquées) 91 '2 .J(_)UBIN (L.). — Une subvention lui est accordée sur le Fondu Bonaparte. •25 1, 9'>1 •JULIA (Gaston) demande l'ouverture de quatre plis cachetés i o |G — ~ Rapport de M. G. Uumhert sur une Connnunication intilulée : « Sur les substitutions raticnuelles » i"9'> — Sur les substitutions rationnelles . . 1 098 — Le prix Bordin lui est décerné 819 JUMELLE (Hemu). — Le prix (iay lui est décerne S'^g K KAISER (O.), PICTET (Amé) et LA- BOUCHÈRE (A.). — Les alcools et les bases du goudron du vide. ... 1 1 '1 KAYSER (E.). — -Contribution à l'étude des ferments alcooliques 1 020 KKILIN (D.). — • Sur un Nématodo nou- veau, Aproctonenui entomophagum n. g., n. sp., parasite d'une larve d'un Diptère J99 KILIAN (W.) prie l'Académie de vouloir Ijion le compter au nombre des can- didats à l'une des places vacantes de Membre non résident 768 — Fait hommage d'une « Notice snr ses travaux et ses publications scientifiques » 78 1 - Une subvention lui est accordée sur le Fonds Bonaparte aSi, 9'25 KOPACZEWSKI (W.). — Recherches sur le sérum de la Murène [Mursena ii54 M 1^1- Pages Ihiciiii I..I. liMiliiiii ]i|iysiiiliii;i(|iic (lu séruiii — Sur le veiiiu do la Murèni; (Muneiia Heleiia h.) — rU'chei'i'lies sur le séruui tl(: la Mu- rène (Miini'iM Jlcleiia L.]. Lii (oxi- cifé et les [iropriélcs physiques du sérum — ^'l'ieeherehes sur le sérum de la Mu- TABLE DES AUTEURS. MM. ■'7 '") 1 ■; Ooo rêne [Mura'im Heleiid L.j. L équi- libre luoléeidaire et la loxieiLé du sérum Sur le mécanisme de lu toxicité du sérum de la Murène KI!(li\LiOLD (Mi'e S.) et CAZIN. — L'emploi de l'eau de Javel du com- merce dans le traitement des plaies infectées Pages. So'j 'Jti'J L LABOKUK (.J.). - Méthode nouvelle de séparation et de dosage des acides lactique, sueeinique et ma- liquc contenus dans les vins 798 — Sur la constitution de l'acidité hxe des vins sains et des vins malades. . 1017 LABOUCHliRE (A.), PICTET (Ame) et KAISER (G.). — Les alcools et les bases du goudron du vide 1 1 ■> LACRUIX (A.). — Les ortho-amphibo- lites et les ortho-pyroxénites feld- spalhiqucs de Madagascar 77 — ■ Les roches grenues d'un magma leuci- tiquc étudiées à l'aide des blocs holocristallins de la Somma 2o5 La composition et les modes d'alté- ration des ophiles des Pyrénées ... . 'Hji — Les péridotites des Pyrénées et les autres roches intrusivcs non fekl- spathiques qui les accompagnent . . 'ISi — - Les laves letieitiqnes de la Somma . . . '|8i — Les formes grenues du magma leu- ei tique du volcan la/ialc i(i>i) — L'éruplion volcanique du volcan île Quetzallepeqiic et Ip tremblenieul de terre destructeur de San Salva- ('or (juin-juillet 1917) 1077 — Est élu membre de la Commission technique de la Caisse des recher- ches scientifiques 9 j — Et d'une Commission chargée de présenter des listes de candidats pour l'élection de deux Associes étrangers Gli7 — Rapport du Conseil de la Fondation LouIretiU '1' \, \)' '1 l!aiq><)rt sur l'ai Iriliulion de l:i nu ilaille lîerthelol '[("i rva|q)orls sur les cnueours ; du ^r\\ Henri di^ l'arville ((luvi'a{;e i\r Sciences) ijiG — - Du prix Gustave Roux — Du prix Thorlet — D;_' la Fondation (ieguei' — M. le Secrétaire perpétuel dépose nu Volume intitulé : « Les Fondations de l'Académie des Sciences (1881- 1915) », rédigé par M. Pierre Gaula. — M. le Secrétaire perpétuel annonce le décès de M. Charles-Eugène Ber- trand, Correspondant pour la Sec- tion de Botanique — ■ Et de M. Yermolojl. Correspondant pour la Section d'Economie rurale.. LALLEMAiND (Ch.). — A propos de l'extension, à la mer. du régime des fuseaux horaiies LAMBERT (Jules-Mathiel.). — Le prix Fontannes lui est décerné, . . . LAMOTIIE (Léon de). — Le prix Vic- tor Raulin lui est décerné LANTENOIS (Guarles) et PICON (]SL\Rius). — Le prix Montyon (Arts insalubres) lui est décerné. . . . LAPlCt^IE (Louis). — Sur le taux de blutage et le rendement alimen- taire du blé LAPICQUE (Louis) et LliGENDRE. — Amélioration du pain de guerre par neutrahsation des ferments du son LAROSE (H.). — Sur le mouvement uniforme d'un lil dans un milieu résistant LAUNOY (L.l. — Sur la sensibilité de la méthode générale d'extraction des .-dealoi'des dans l'eau LA\ l'IliAiS (A.) est élu membre de la (jorumission technicpie de la C:\isse lies reelierehes scienli l'iiiues — - Fait hommage d'un Volume intitulé : u Leisbmanioses. Kata-a/.ar, roulon ',)!'• ',)i'.> *.)'-'* 1'- 58G l'ji 856 808 815 ii'J 'j I J 'Kio TABLE DES AUTEURS. I l5: MM. Piises. J Orient, Lcislimauloso aiiiL'i'ioiuno ". 'ISj — Boutons dOi'ionl oxpcrinunlnux (■lirz les singes; innlliplieiiiion des lnMildus |iiimaires par auto-inoeu- lalioMs elle/, nn (erropilhenis iiioiin. ! ■ — l'unuirques au sujet il'uue Noie de M. Roiihdiiil sur les Anophèles des régions non palustres :\o'} — Rapports sur les eoncours : du pri.x Monlyon (Médeeine et Cldrurgie) . . SStj Ou prix lîréani Si)i — - Du <'irau Si'is ■-! I 8 i88 l'w^cs. M'.l se,,, 8'..JJ s';- LECOMTE (H.). — llapport sur le con- cours du prix de Coincy LI'.C.OUNU. — Happort sur le concours du prix Poncelet Ihi prix Plumey Ll'.DOUX-LEBARD (K.) et DAUVIL- LIEB (A.). — Une subvention leur est accordée sur la Fondation Lon- Ireuil ')8o, ipi LF.(;ENDRE et LAPICQUE (Lcns). — Amélioration du pain de guerre par neutralisation des ferments du son 'i I () LEINEKUGEL LE CUCQ (G.). — Tous les systèmes de ponts suspendus hyperstatiques connus sont les dé- rivés des ponts suspendus isosla- tiques et ces derniers ne sont que les cas particuliers d'un seul et unique système qin les comprend tous 57 LEMOINE (Georges). — L'enseigne- ment agricole libre (\?.i — Rapport sur le concours du prix Ber- thelot 8'')0 LKNORMAND (C), GALAINE (G.) et HOULBERT (G.). — Sur l'exploi- tation économique des tourbes de C.hàieauneut-snr-lîauce (lUe-cl— \'ilaine) .'^>37 --- Eiraltl relatifs à cotte (Jommunica- tion '{'\% LEPAPE (Adolpue). — ■ Les arrérages de la Fondation Cahours lui sont attribués S'io Ll', l'ftY (Georces-A.). — Sur l'emploi des glucosates de chaux dans la panification /ilC) — L'analyse photographique des œufs frais ou conservés 1 03G LEVADITI (C.) et DELREZ (L.). — Sur l'origine cutanée des strepto- coques adaptés dans les plaies de guerre ^ j /i LIPPMANN (G.) est élu membre de la Commission tochnii^uo de la Caisse des recherches scientifiques. 96 — I^apport sur le eoncours du prix de sir nulle francs (Navigation) H'Vi LITTLEWOOD (J.-E.) et HARUY (G. -H.). — • Sur la convergence des séries do Fourior et di's séries de ii56 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. Taylor 10^7 LUIZET et GUILLAUME. — Occulta- lions observées pendant l'éclipsé totale de Lune du 4 juillet 1917, à l'Observatoire de Lyon 107 LUMIÈRE (Auguste). — Sur l'emploi de l'iodure d'amidon dans le Irai- MM. Pages, toment dos plaies infectées 37G LUSIN (N.) et SIERPINSKI (W.). — Sur une décomposition d'un inter- valle en une infinité ]ion dénom- lirablc d'ensembles non mesuraliles. /l9a — Sur une propriélé du eotilinu 4l)^ M MAIILER (T.). — Sur la teneur en azote de houilles oxydées Tili MAILHE (Alimi.) et GODON (F. de). — Transformation d'aminés secon- daire et tertiaire aliphatiques en nilrile 557 MA.IORANA (0-). — Démonstration expérimentale de la constance de vitesse de la lumière réfléchie par un miroir en mouvement 4'^ 1 MALBURET (Jean) demande l'ouver- ture d'un pli cacheté qui contient la description d'une méthode pho- tographique de recherche des asté- ro'ides 4 1 9 MANGIN. — Rapport sur le concours : du prix Desmazièrcs 865 — Du prix Montae;ne 866 MAQUENNE (L.)^ct DEMOUSSY (E.l. — Influence des matières mir.c- ralcs sur la sjermination des pois.. 45 MARAGE. -~ l'orme de l'air vibrant inlralaryngicn 648 MARCHAL" (M"'; G.) et MATIGNON (C.). — Sur l'utilisation du marc de raisin comme combusiible 718 MARIE (A.) et BAUDISSON. — Sur la spoudytothérapie des troubles aslhéniques et vasomoteurs post- traumatiques ou commotionnels. . 479 MARIE (Cu,\ni.Ks) adresse le « Deuxième Rapport général » présenté .lu nom de la Commission permanente du' Comité international des Tables an- nuelles de constantes et données numériques 782 MASCART (Jean). — Hiver 191 7 : Halos et arc-en-ciel 'i4'! MATIGNON (C.) et MAliCHAL (M"« G.). — Sur l'utilisation du marc de raisin comme combustible. 718 MATIGNON (C.) et MEYER (F.). — ]v|iiilibres monovariauts dans le système teçnaire, eau, stilfate de so'ide, sulfate d'ammoniaque 7S7 MAURY (E.). — Sur les conditions actuelles de gisement et s.ir l'ori- gine lointaine des ligniles triasiques des Alpes-Maritimes 6'ÎG MAZÉRÈS. — Nouvelle méthode d'ex- traction sous écran radioscopiq^ie, procédé des concoi'danccs ou des ombres liées ^9" — • Demande l'ouverture d'un pli cacheté qui contient ime Note intitulée : « Métroradiosoope différentiel » 1046 MAZO (G.) et TAULEIGNE (J.-B.). — Sur la méthode de stéréoscopie mo- noculaire particulièrement appli- cable à la radiographie ^95 MENCIÈRE (Louis). — Propriétés physiologiques et applications mé- dico-chirurgicales du ga'iacol et de l'acide benzoïque ii09> MERCANTON (Paul). — État magné- tique de basaltes groënlandais. . . . Ci'i? MESNAGER. — Sur la plaque rectan- gulaire épr.isse posée, chargée en son centre et la plaque mince cor- respondante 55i — • Sur la démonstration rigoureuse des formules des poutres et des plaques 997 — Sur la démonstration rigoureuse des formules des poutres reetangidaires et des plaques i i ol MESNIL (F.) et CAULLERY (M.). - - Un nouveau type de dimorphismc évolutif chez une Annélide poly chète {Spio martinenfiLi Mesn.) 6|6 MESNIL (F.) et ROUBAUD (E.). — Sur la sensibilité du chimpanzé au pahidisme humain 09 MEYER (F.) et MATIGNON (C). — MM. TABLE DES AUTEURS. Pages- Équilibres monovarianta dans le système ternaire, eau, sulfate de soude, sulfate d'ammoniaque 787 MICHEL (R.). — Voir Ralhery. MINISTRE DES COLONIES (M. le) adresse un Rapport général su» la Mission de délimitation Afrique équatoriale française-Cameroun.... 1097 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PU- BLIQUE (M. le) invite l'Académie à désigner un de ses membres qui fera partie de la Commission de Contrôle de la circulation moné- taire 739 MIMSTRE DE L'INSTRUCTION PU- ' BLIQUE ET DES BEAUX-ARTS jM. le) invite l'Académie à dé- signer huit de ses Membres qui feront partie de la Commission technulue de la Caisse des recherches scienliliijues 54 — Adresse amijliation du décret, en date du 16 octobre 191 7, qui auto- rise l'Académie à accepter la dona- tion qui lui a été taile par M™* Ma- rie-Céleste Beaure^arii pour l'insti- tution d'une fondation Clément Félix 540 — Invite l'Académie à lui présenter nue liste des candidats à la Chaire de Zoologie (Vers et Crustacés) ilu Muséum d'Histoire naturelle 262 — Adresse ampliation du décret qui porte approbation de l'élection que l'Académie a faite de Sir Archi- bald Geikie pour occuper la place d'Associé étranger vacante par le décès de M. Suess 779 1 l5j MM. Pages. — .adresse ampliation du décret qui porte approbation de l'électioa que l'Académie a faite de M. Vilo Vol- terra pour occuper la place d'Asso- cié étrange.' vacante par le décès de U.Hilior/ 981 MIPIANDE (Marcel). — Sur la méta- chromatine et le chondriome des Chara 64 1 — Sur une nouvelle plante à acide cyanhydrique, Vlsopyrum furna- rioides L 717 MOLLIARD (Marin). — Production artificielle d'une galle 160 — Le prix de Rufz de La vison lui est décerné 871 MOREAU (Mm« Valentine). — Rap- port sur le concours du prix Jean Thore 868 MORESTIN (Hippolyte). — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 881 MORVILLEZ (F.l. — La trace foliaire des Rosacées 597 MOUREU (Cuarles) est présenté en première ligne pour une cliitiib de Chimie organique du Collège de France ■ 21 — Offre, en son nom et au nom de M. Gauthier-Villars, la cinquième édition de ses « Notions fondamen- tales de Chimie organique » 666 — Rapport sur le concours du prix Moulyon 'Arts insalubres) 845 MOURIQUAND (Georges) et VVEILL (E.). — Le prix Barbier leur est décerné 888 N NAVARRO (Lucas-Febnandez). — Le pic du Teyde et le cirque de las Canadas à Ténériffe 471 — Sur la structure et la composition pétro graphique du pic du Teyde. . 56i — Sur la non existence du Crétacé daui l'île de Hierro (Canaries) 796 NICOLESCO (Constant). — Applica- tion des empreintes au collodion à la reproduction des cloisons des Ammonoïdés 708 NICCLLE (Maurice), FAYET et TRU- CHE. -- Traitement de la lym- phangite épizootique, au moyen du suc de levure autolysée Ill4 NODON (Albert). — Observations sur l'éclipsé de Lune du 4 juillet 191 7. . 176 C. K., 1917, 2' Semettre (T. 165.) 149 i58 TABLE DES AUTEURS. O MM. OSTENFIELU (Carl Hanseinj. — Le prix Uesmaiières lui est décerné., Pages. 864 Pages. PAILLOT (A.). — Une subveuliuii lui est aceordée sur la Fondation Lou- treuil 58o, y 'j i PASCAL (Paul). — Sur la distillation des mélanges sulfonitriques 5b>9 PATTE (Etienne). — Hochera à cavités ciipuliturines et pédiforraes en Macédoine grecque 710 PAVILLAlïD (J.). — Ll- prix Mon- tagne lui est décerné Stj; PELSENEER (Paul). — Un prix Cu- \ ier lui est décerné IS73 PEREIRA DE SOUSA. — Sur les éruptions du littoral de l'AIgarve (Portugal) 674 PERRIER (Edmond) annonce le décès de M. Helmert 4» — Rappelle le centenaire de Carl Vogt. lag — Prononce l'éloge funèbre de M. Al- bert Dastre 585 — Sur les échanges de faune entre la mer et les eaux douces et les consé- quences qu'ils entraînent au point de vue de la sexualité 748 — Est élu membre de la Commission technique de la Caisse des recher- ches scientiUques g5 — Est élu membre des Comnaissions administratives pour Pannée 191 8. 780 — Rapport sur le concours du prix Montyon (Physiologie) 897 — Donne lecture de l'allocution de M. A. d'Arsonval dans la séance pu- blique du 1 o décembre 809 PERSOZ (J.) demande l'ouverture d'un pli cacheté qui contient une .\ote intitulée ; « Description des procédés employés pour déterminer la nature du tungstène » 22 PETROVITCH (Michel). — Un nou- veau procédé d'évaluation numé- rique des coefficients des séries. . . . 388 PETTIT (Auguste). — Un prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) lui est MM. décerué 881 PEYTRAL (M"« Églantine). — Sur le mode de décomposition pyrogénée du niéthanol à haute température. . 703 PiriLIPPON. — La fabrication des briques de silice 1 002 PHISALIX (M°ie Marie). — Errata relatifs à une Note du iS juin 191 7, « Sur la glande parotide venimeuse des Colubridés aglyphes, etc.» 44 — Sur la valeur subjective de l'évolu- tion de l'appareil venimeux des Serpents et de l'action physiolo- gique des venins dans la systéma- tique (Réponse à M. G.-A. JSou- lenger] 121 PHISALIX (M'as Marie) et CAIUS (F.). — Sur les propriétés venimeuses de la sécrétion parotidienne chez des espèces de Serpents appartenant aux Boidés et aux Uropeltidés .... 35 PICARD (Emile). — Sur une équation fonctionnelle se présentant dans la théorie de la distribution de l'élec- tricité avec la loi de Neumann 777 — ■ Offre à l'Académie deux brochures intitulées : a Les sciences mathéma- tiques en France depuis un demi- siècle » et 0 La vie et l'œuvre de Gaston Darbuux » 4'8 — Dépose sur le bureau le Tome IV des « Œuvres à'Hermite » 449 — Est élu membre de la Commission technique de la Caisse des recher- ches scientifiques 95 — Est élu membre d'une Commission chargée de présenter des listes de candidats pour l'élection de deux Associés étrangers 667 — M. le Secrétaire perpétuel annonce que l'Ouvrage intitulé : » Les fonda- tions de l'Académie des Sciences (1881-1915) ». par M. Pierre Gauja, est en distribution au Secrétariat.. 609 TABLE DES AUTEURS. MM. Pajçes. — M. le Secrétaire perpétuel présente, de la part de M. l'abbé Verschtiffel, < le (I Catalogue de 1743 étoiles de repère, comprises entre — 2" 45 et — 9° 1 5 » ()8 1 — Présente le Tome V de 1" n Histoire des Théories cosmogoniques de M. Pierre Duhem « 781 — - Rapports sur les concours : du prix Francœur 819 — Du prix Vaillant 824 — Du prix Damoiseau 828 - — • Du prix Pierre Guzman 829 — Du prix G. de Pontécoulant 829 — Du prix Binoux gog — Du prix Saintour 91 5 — Du prix Henri de Parville (Ouvrage de» Sciences) 916 — Du prix Henry Wilde 918 — - Du prix de l'École Normale 920 — Lit une Notice historique sur Gaston Darhoux gCg PICART (Luc). — Sur l'éclipsé totale de lune du i juillet 191 7 264 PICON (Maeius) et LANTENOIS (Charles). — Le prix Montyon (Arts insalubres) lui est décerné. ... 845 MM PICTET (Amé), kaiser (O.) et LA- BOUCHÈRE (A.). — Les alcools et les bases du goudron du vide. . . . POLICARD (A.) et DESPLAS (B.). — Sur le mécanisme histologique du comblenieut des plaies chez l'homme .- PORCHER (Charles). — Une subven- tion lui est accordée sur la Fonda- tion Loutrcuil 578, PORTEVIN (Albert). — Sur les aciers au manganèse — • Sur la carburation du fer par les cya- nures et cyanates alcalins PORTEVIN (Albert) et GARVIN (Marcel). — Une subvention leur est accordée sur la Fondation Lou- treuil ..! 58o, PORTIER (Paul). — Recherches sur les microorganismes symbiotiques dans la série animale — Rôle physiologique des symbiotes. . PRIWALOFF (J.). — Sur" la conver- gence des séries trigonométriques . . PROCOPIU (St.). — Appareil d'induc- tion pour la recherche des projec- tiles II 59 Pages. 126 g'îg 62 180 932 196 267 96 109 QUÉNU. — Rapports sur les concours : du prix Montyon (Médecine et Chi- rurgie) 88a, Q 885 — Du prix Bréant 8gi, 892, SgS — Du prix du baron Larrey 896 H RABAUD (Etienne). — L instinct paralyseur des Hyménoptères vul- nérants 680 RANC (Albert) et BIERRY (Henry). — ■ Le prix Pourat leur est décerné.. 901 RATHERV (F.), AMBARD (L.), VANS- TEEXBERGHE (P.) et MICHEL (R.). — - Une mention leur est accor- dée dans le concours du prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) 8K2 REAL (Pierre) et IMBERT (Léon). — Une mention honorable leur est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) . . 882 REBOUL (G.) et DUNOYER (L.). — Sur les variations diurnes du vent en altitude i '^68 REEVE (SiDNEY-A.) adresse une Note intitulée : « La valeur absolue de l'entropie » 348 RÉMOUNDOS (Georges). — Sur la classification des points transcen- dants des inverses des fonctions entières ou méromorphes 3ji RENAUT (J.-L.). — Sa mort est annon- cée à l'Académie io77 RENGADE (E.). — Sur la purification des sels par clairçage ou par cristal- lisation fractionnée 237 RICHARD (Gustave). — Le prix 1 1 Oo TABLE DES AUTEURS. MM, Pages. Thorlet lui est décerné 919 RICIIET (Chaules) offre un Ouvrage inliuilé « Pliysiologie. Travaux du laboratoire do M. Charles hichel. TomeVII Vivisectiou Anaphylaxie. Humorisme. Leucocyiose » io45 — Rapport sur le concours du prix Pourat 90 1 RICIIET (Charles) et CARDOT (Henry). — D'un nouveau pro- cédé de dosage des matières réduc- trices de l'urine 258 — Des antiseptiques réguliers et irré- guliers 49' ROUBAUD (E.). — Les Anophèles français, des régions non palustres, sont-ils aptes à la transmission du paludisme ? 4<^i — Le Grand prix des Sciences physi- ques lui est décerné 910 ROUBAUD (E.) et MESNIL (F.). — Sur la sensibilité du chimpanzé au paludisme humain 39 MM. Pages. ROUIE (Louis) adresse un Rapport relatif à l'emploi de la subvention accordée sur la Fondation Loutreuil en 1916 623 — Sur l'habitat du Thon [Orajnus Ihynnus L.) et ses déplacements httoraux dans la Méditerranée occi- dentale française 643 — Sur les rapports de parenté da Sau- mon {Salmo scilar L.) ot des Truites d'Europe {Salmo trutla L., Salmo fario L. et var.) 721 — Une subvention lui est accordée sur la Fondation Loutreuil.... 576, 927 ROUX (E.). — Rapports sur les con- cours : du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 884 — Du prix Bréant 891,892, 893 RUSSO (P.). — Le Djebel Tekzim (Djcbilot, Maroc occidental) 705 RUCK (M"«). — Une partie des arré- rages de la Fondation Lannelongue lui est attribuée 919 SABATIER (Paul) et OUDION (G.). — Sur un nouveau cas de catalyse réversible : formation directe des nitriles à partir des aminés do mfme chaîne carbonée 224 — Sur les divers modes de dédouble- ment des amincs par catalyse : retour à l'aniline des anilines substi- tuées 309 SAGNAC (Georges). — Un prix Henry Wilde lui est décerné 918 SAILLARD (Em.). — Action des acides sur le pouvoir rotatnire du saccha- rose et du sucre interverti en pré- sence de sels solublcs 116 — Les graines de betteraves à sucre.. . . 5o8 SAINT-GIRONS (F.) et BRODIN (P.). — Recherches sur les leucocytes du sang des tuberculeux 1 1 1 1 SAUSSURE (René de). — Le prix Montyon (Mécanique) lui est dé- cerné 824 SAUVAGEAU (C). — Sur le mouve- ment propre des chromatophores. . l58 SAUVEUR. — M. le Président lui sou- haite la bienvenue 77 SAVÈS (Pierre). — Une mention hono- rable lui est accordée dans le con- cours du prix Montyon (Arts insa- lubres) 845 SAVOIRE (Camille) demande l'ouver- ture d'un pli cacheté qui renferme une Note intitulée : « Considérations gi^nérales sur une nouvelle concep- tion de la thérapeutique de la tu- berculose et sur un nouveau mode de traitement de cette afîeition ». 668 SCIIAFFERS (V.). — Le son du canon à grande distance 1057 SCHAUMASSE. — Le prix Valz lui est décerné •. 828 SCHEIKEVITCH et HEITZ-BOYER. — Du processus de régénération osseuse chez l'adulte 5i8 SCHLŒSING (Th.). est élu membre de la Commission technique de la Caisse des recherches scientifique?. gS SCHNEIDER (A.), DHÉRÉ (Ch.) et BAUDOUX (L.). — Sur la cristal- lisation de l'hémochromogène acide 5l5 SCORZA (G.). — Les fonctions abé- liennes non singulières à multipli- TABLE DES AUTEURS. T lOI MM. Pages cation complexe 497 SEBERT. — Rapports sur les concours : du prix Montyon (Mécanique) 854 — Du prix do .lit mille francs (Naviga- tion) 8:^ i SÉGUIN (P.) et WEINBERG. — Essais de sérothérapie de la gan- grène gazeuse chez l'homme 199 SÉNÉCHAL (André). — Le prix Hou- zeau lui est décerne 85a SENSEVER (Georges) et BALLIF (L.). — Une partie du prix Plumey leur est attribuée 887 SERGENT (Edm.) et SERGENT (Et.). — Nouvelle méthode de destruc- tion des Moustiques par l'alter- nance de leurs gîtes 436 SERGENT (ET ) et SERGENT Edm.). — Nouvelle méthode de destruction des Moustiques par l'alternance de leurs sîtes 4^6 SIEGBAHN (Manne). — Sur les spectres de haute fréquence 69 SIEGBAHN (Manne) et STENSTRÔM (W.). — Sur les spectres des rayons X des éléments isotopes. . . . 4^8 SIERPINSKI (W.) et LUSIN (N.). — Sur une décomposition d'un inter- valle en une infinité non dénom- brable d'ensembles non mesurables. 422 — Sur une propriété du continu 498 SIZES (Gabriel). — Sur la gamme des Allemands dite « harmonique » ou . « exacte » ou impropreeent « mo- derne », au point de vue de l'acous- tique musicale 264 — Modifications pratiques à la <■ loi de résonance des corps sonores >; et rectification à la Note sur les gongs chinois 4o5 — Sur la gamme pythagoricienne au point de vue de l'acoustique musi- cale i6ô SKUPIENSKI (Francois-Xavieb). — Sur la sexualité chez les Champi- gnons Myxomycètes 118 SLUYS et DELHÀYE (F.). — La for- MM. Pages, mation du Karoo dans le Congo occidental ^ ' 4 — La vallée d'érosion du Congo et ses antécédents tectoniques lloS SOL A (J.-Comas). — Nouveau courant d'étoiles dans le Sagittaire l49 — Parallaxe de l'étoile P d'Opliiuchus.. 55") SOUÈGES (R.). — Embryogénie des Alismacées. Développement du pro- embryon chez le Sagittarin sagitlx- folia'h 7i5 ^ Embryogénie des Alismacées. Diffé- renciation du cône végétatif de la tige chez le Sagittaria sagittsefo- HaL loi4 SOULA (L.-C). — Sur une méthode nouvelle d'inscription graphique en physiologie 43.1 SPARRE (de). — Errata relatifs à une Note du So avril 1917 : " Au sujet des coups de bélier dans une coi duite formée de trois sections de dia- mètres diflérents pour lesqvielles la durée de propagation est la naême ». 128, 656 — Influence de la variation de l'épais- seur des parois sur le coup de bélier dans une conduite forcée 533 — Prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre des candidats à l'une des places vacantes de Membre non résident 758 STASSANO (Henri). — De la stérili- sation des liquides par la chaleur sous couche mince 4l STEIN (Mark Aurel). — Un prix lui est accordé sur la Fondation Tchi- hatchef 83o STENSTROM (W.) et SIEGBAHN (Manne). - — Sur les spec'res des rayons X des éléments isotopes. . . . 428 STODEL (Georges). — Le prix Plii- lipcaux lui est décerné 9"* SUGOT. — Une partie du prix de six mille francs (Navigation) lui est attribuée 833 TANNENBERG ("W. de). — Sur une équation fonctionnelle et les courbes unicur^alee sphériques 624 — Sur une question d'analyse indéter- minée 783 TAULEIGNE (J.-B.) et MAZO (G.). — iiHi TABLE DKS AUTEURS. MM. Pages. Sur la méthode