0&W1988 COMPTES RENDUS IIEBDOUADAIttES ■ ,..-■- DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ^,êû/f'A,2^. PARIS. — IMPRIMERIE DE MALLET-BACHELIER^ nie du Jardinet, 12. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PUBLIÉS CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE LACADÉMIE OM Tiate 3a 4$ wuittct <835 , PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME TRENTE-HUITIEME. JANVIER. — JUIN 1884. PARIS, MALLET-BACHELIER , IMPRIMEUR-LIBRAIRE DE l'École polytechnique, du bureau des longitudes, etc., Quai des Augustins, n° 55. 1854 'l' T.r COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 JANVIER 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. -■^• MÉMOIRES ET COMMUIMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ZOOLOGIE. — Notes sur les collections rapportées en i853, par M. A. Delattre, de son vojage en Calijornie et dans le Nicaragua ; par S. A. Charles-L. prince Bonaparte. QuATEiÈME COMMUNICATION : Clianteurs suhulirostres. « Les Chanteurs subulirostres n'ont en Amérique que des représen- tants exceptionnels : un ou deux genres dans quelques familles, même des plus nombreuses; une seule espèce parfois dans les genres cosmopolites les plus riches. Examinant plus spécialement les Tdrdides, nous ne trouvons dans le nouveau monde ni Sylvien, ni Calamoherpien, ni Accentorien, et le seul genre Sialia parmi les Saxicoliens. Les Turdiens (i), à la vérité, y (i) Réduite dans ses limites naturelles, la sous-famille des Turdiens ne se composerait plus que des genres Zoothera, Oreocincla , Tardas, Geocichla et Cathariis de mon Conspectus ; mais je porte le nombre à douze par le démembrement que je fais du genre Tardas, en Tardas, Cichlherminia, Planesticus, Cichloselys, Merula, Myiocichla et Cichlalopia ; et de Zoothera, en Zoothera, Myiophaga et Cinclops, dont le dernier seulement reste avec les Cinclides. J'ai vérifié huit espèces du genre asiatique et océanien Oreocincla, dont deux se montrent accidentellement en Europe : deux de ces huit espèces, Or. varia, de Sibérie, et Or. horsfieldi, C. R., i854, i" ^emestra. (T. XXXVIII, N° 1.) 1 abondent; mais la collection que nous faisons connaître ne nous en a pas fourni un seul. de Java , ont quatorze pennes à la queue (toutes les autres , douze) ; deux , Or. mollissima, de l'Asie méridionale , et Or. spiloptera, de Ceylan , ont les parties supérieures unicolores ( les autres les ont lunulées comme les inférieures) ; Or. dauma ou parvirostris, de l'Inde, si recon- naissable par son plumage clair, sa queue courte et sa tache noire sur l'aile, est celle qui a le bec le plus grêle parmi les lunulées. Celle du Japon (Or. heinii. Caban.) paraît propre à cet archipel; tandis que la Nouvelle-Hollande nous en a fourni deux, Or. novœ-hollandiœ, . du continent australasien, et Or. lunulata, de la terre de Van-Diemen , que son gros bec a fait nommer macrorhyncha , par Gould , sur des exemplaires crus à tori de la Nouvelle-Zé- lande. Presque toutes ces espèces ayant reçu le nom de Turdus varias, et ayant été confon- dues et reconfondues par les auteurs eux-mêmes qui les avaient d'abord distinguées, nous renvoyons, pour leur monographie synoptique, mais complète, à la seconde édition du Conspectus. Mon genre Turdus restreint se compose des espèces européennes : i . viscivorus, L. ; — 2. pilaris, L. ; — 3. musicus, L ; — 4- diacus , L. (je ne connais pas T. illuminus , Naumann); — de l'espèce douteuse d'Asie : 6. T. hodgsoni, Horaeyer, qui porte seulement un peu plus de blanc que notre viscivorus à la penne extérieure de la queue ; — des africaines : 7. guttatus, Vig. ; — 8. strepitans , Smith. ; — g. simensis, Rupp., différant du précédent par sa couleur rousse inférieurement, et à queue très-courte; — des américaines : 10. musteli- nus, Gm. ; — 11. T. densus, Bp., nouvelle espèce de Tabasco, Mexique, distinguée par moi dans le Musée de Bruxelles. Simillimus T. mustelino , et sicut eum , rémige prima vatdc breviore quam quartam; secunda omnium longissima, rectricibusque aculis ; sed valde minor et maculis valde majoribus, crebrioribus, etiam in medio abdominis. 12. T. soliiarius, Wils. [minor, Gambel, nec Bp.), dont un exemplaire, tucen Suisse, est déposé au Muséum de Strasbourg; nouvelle preuve que les différentes petites espèces amé- ricaines prises constamment les unes pour les autres, et dont Svs-ainson n'a pas toujours figuré et décrit la même sous des noms identiques , se montrent accidentellement en Europe. i3. T, minor, Gm. et en tout cas, Bp. ex Gm., aux nombreux synonymes duquel il faut ajouter, d'après un exemplaire de l'Amérique méridionale, Turdus minimus , du respectable doyen de l'ornithologie française [Rev. zool. 1848, p. 5). C'est l'espèce trouvée par M. Deby dans les Ardepnes, en 1847, '^'"'' l'exemplaire fait maintenant partie du Musée de Selys; et très-certainement aussi la Mascicapa guttata de Pallas, quoique ce ne soit pas le Turdus pal- lasi de Cabanis, qui l'a nommé Turdus swainsoni ! ' 14. Turdus mlsoni, Bp. [mustelinus, Wils. nec Gm.) i5. Sylvia metpomene, Licht., Mus. Berol., de Xalapa, encore plus petit et à bec plus grêle que mon T. wilsoni. Deux autres espèces américaines de Turdiveri de mon Conspectus : T. herminieri, Lafr., et densirostris, Vieill., forment mon genre Cichlherminia. On ne peut éloigner de la deuxième le prétendu Mimus fuscalus figuré par Vieillot, pi. 57 bis des Ois. de l'Amérique septentrionale. C'est son Turdus cinereus [squamatus, Cuv., (3) » Parmi les Turdides saxicoliens , nous remarquons la Sialia macroptera, récemment distinguée par M. Baird à cause de ses longues ailes. Elle est, du wowftJTîMfPLafr.) qui appartient plutôt à ce groupe, quoique sa queue soit moins allongée et presque carrée. Malgré les efforts de plume et de pinceau du célèbre ornithologiste Audubon , le Turdus ncevius, Gm. ( Orpheus meruloides, Sw.), n'est pas une Grive ni même un Chanteur, mais un VoLucRE Tenioptérien, type de mon nouveau genre Ixoreus. Turdiis aurantius, Hartl., appartient au genre Catharus dont je crois connaître deux espèces, une du Mexique, l'autre de l'Amérique méridionale. Tardas femigineus, Wied, admis à tort dans mon Conspectus , doit être rayé de la liste des espèces. Les différents oiseaux que l'on m'a montrés sous ce nom , et sous ceux cités comme synonymes, étaient ou déjeunes Lîpaugicns de l'année, des Cichlopsis, des Myiadectes , ou tout au pltis des femelles de Myiocichla carbnnaria l Aux nombreuses espèces erratiques dont je forme le genre Planesticus, ajoutez : Tardas lerebouUeti, Bp., Mus. Strasb., ex Columbia. Médias [statura T. iliaci) : olivaceo- ardcsiacus : pileo genisqae rufesccntibus : gala candida, sed dense striata colore castaneo fasco ca^(V;> (hinc albo tantum ut bimaculata ) ; />ecforc lateribusque cinereo-olivaceis ; abdominc albido ; tectricibus caudœ inferioribus albis, hinc inde nigricantibus : remigum prima brevis- sima; secundo septimam paullo superante; tectricibus alarum superioribus macula parva fer- ruginea apicali (ob aelatem ?) ; inferioribus laridis : cauda nigricante, rectricibus acutis : roslro hrevi, compressa, maxilla incurva, nigricante , mandibula ad basim pallida : pedibusfuscis. Cette espèce, que je n'ai vue que dans le Musée de Strasbourg , quoique achetée à Londres en 1847, ^^* tJédiée au savant et zélé professeur Lereboullet. Qu'il accepte cette dédicace comme une faible compensation des récompenses plus brillantes, mais moins durables, qu'il a méritées. Avant de continuera énumérer les nouvelles espèces de Turdiens, établissons que le Tardas albiventer, Spix (un des trois confondus sous Tardas hamilis, Licht.), du Brésil, de Cayenne, et de Venezuela, est une bonne espèce citée à tort parmi les synonymes de Tardas crotopezus, 111., qui correspond au T. albicollis [non h. Valbiventer), Spix, différent de celui de Vieillot adopté par M. Cabanis et par moi. Cela posé , voici sa phrase caractéristique, suivie de celles de plusieurs autres très-proches : 1. Planesticas albiventer , Bp. Major: branneo-olivaceus , capile subfascescente : subtus cinnamomeo-cinereas ; gula albafusco-striala : abiiomine medio albicante. 2. Planesticus amaurochalinus, Bp. [Tardas amaurochalinusi Cab., Mus. Berol. et Hein.), ex Brasil., Montevideo? Médius : brunneo-vlivaceus, dorso subfulvescente : pileo cervi- ceqae cinerascentibus : loris fuscescentibus : jagalo vix albo; gala fusco-striata : pectore late- ribusque olivascentibas : crissa abdomineqae medio albis : tectricibus alarum inferioribus vi' viderufis : remigam prima sextam œquante; tertia omnium longissima. 3. Planesticus phœopygus, Bp. [Tardas phœopjgus , Cab. in Schomb, 11, p. 666), ex Cayenna, Guiana. Minimas : branneo-olivaceus, uropygio caudaque cinerascentibus : Jagalo erissoque albis : gula fusco-maculatn ; pectore abdomineqae albo-cinerascentibus , lateribas !.. (4) reste, beaucoup plus petite que la Sialia mexicana, Sw., commune en Ca- lifornie, où elle remplace V Oiseau-bleu, si bien vu des fermiers des États de concoloribus : tectricibus alarum inferioribus cinereis : remigum prima quintam œquantc ; se- ciinda omnium longissima. 4. Planesticux assimilis , Bp. {Tardas assimilis, Cah., Mus. Hein.), ex TLaVipa. Similis ï. crotopezo, sed dorso sine nitore olivaceo, etcauda minime cinerascente; colorihasT. amaii- rochalini, sed vegelioribus : maxilla fusco-cornea , mandibula palUdiore. Cum Merala tristi,Sw., haud confundendus. 5. Planesticus tristis, Bp. ex Sw. ( Tardas tristis, Cab.). Simillimus prsecedenti ; sed rostro breviore, fusco-nigricante, mandibulis concoloribus : alis caudaque longioribus : supra pal- lidior olivaceax, capitc caudaqae concoloribus nec cinerascentibus : striis galaribas minas numerosis et minus obscuris; pectore lateribusqaeflavido-brannescentibus, nec griseis. Le nom de Tardas poiteaui , Less. , s'applique , dans le Musée de Paris, à deux individus appartenant à deux espèces voisines, mais distinctes : le premier est un PL amaurochalinus ; le second, de Cayenne, est plus petit, à croupion grisâtre, à gorge presque noire mouchetée de blanc, à poitrine argentée; le reste des parties inférieures à peine gris; les couvertures sous-alaires sont d'un gris foncé : la première rémige égale en longueur la cinquième; la seconde est la plus longue. C'est, comme on voit. Tardas phœnpygus. Le Tardas helvolas , Licht., nu diffère pas de mon Planesticus grayi , du Mexique. On pourrait peut-être en distinguer, comme PI. laridas, la race moins grande de la Nouvelle- Grenade, plus pâle et moins roussâtre en dessous. Elle ressemble grandement au Tardas f as- cas , Cuv., Musée de Paris, du Brésil, dont T. pœcilopteras ,Çmv. non Vig., est évidemment le jeune, mais en diffère par le bec plus étroit, les teintes plus olives, les tarses bruns, la queue plus longue. Son bec plus allongé et le roux-jaunâtre de toutes ses parties inférieures le distinguent de PI. amaurochalinus. €es deux caractères le différencient également de PI. phœopygas, qui a, en outre, la gorge flamméchée de noir et de blanc, tandis qu'elle est décidément blanchâtre flamméchée de brun dans PL laridas et grayi. Le Tardas gymnopsis, Temm., de mon Conspectus, avait déjà été appelé en i845 T. gym- nophthalmus par Cabanis (Schomb. Reize, III, p. 665) ; et M. Lafresnaye, longtemps après, l'a nommé Tardas nadigenis. Tardas chopi, Vieill. ex Azara, doit maintenant s'appeler Planesticus rufiventris, Bp. ex Vieillot ( c'est Tardas rafivcnter aussi que le nomment Spix et Cabanis ) , l'oiseau du Brésil étant seulement un peu plus roux que celui du Paraguay. L'espèce est très-répandue dans l'Amérique méridionale, mais nous ne pouvons admettre, avec M. d'Orbigny, que/"/, croto- pezus soit sa femelle La femelle de PL lufiventris, comme celle des autres Planesticas, ne se distingue du mâle que par la taille un peu moindre. Aux nombreux Planesticus deVancien continent, ajoutez encore Planesticus cabanisi, Bp., de l'Afrique méridionale (Merala obscura? Smith, suivant Cabanis. — Turdus olivaceus, Licht., 1842, nec. L.) Major ; fusco- olivaceus : gala sparco-albida , fusco-striolata : abdo- mine medio tantum ferrugineo : crisso fusco : rostro Jlavissimo. J'ai reçu de Manille et de Java des exemplaires du véritable/"/, obscurus, ne différant en rien de cetix tués accidentellement en Europe. (5.) l'Est. L'une et l'autre espèce occidentale sont teintées de roux siu' les parties supérieures; mais la nouvelle en offre moins sur le dos; à peine en voit-on C'est de l'Abyssinie , non de l'Afrique méridionale , qu'est mon T. oUvacinus, confondu par Ruppel avec le grand olivaceus. Mon Turdns pelios n'est nullement de l'Asie centrale, mais de l'Afrique orientale et préci- sément du Fazuglo : je l'ai retrouvé depuis à Bruxelles sous le nom de T. sylvanus (cujus?), et à Francfort, sous celui de T. icterorhynchus, Pr. Wurtemberg (ubi?). Il sera donc néces- saire de le comparer de nouveau avec T. fybonianus, Smith { erythrorhynchus ? Rupp.), qui s'en distingue à peine par sa taille et par ses flancs orangés [lateribus vivide aurantiis). C'est aux Turdicns, dont les mâles sont pour ainsi dire des Merles, et les femelles de véri- tables Grives, que nous réservons le nom de Cichloselys, déguisant ainsi , comme sa modes- tic le fait de sa science , le nom d'un zoologiste cher à mon amitié. Sans parler de ses travaux hors ligne sur les Libellulides, celui qui le porle a contribué autant que qui que ce soit à perfectionner les classifications des Vertébrés, et à débrouiller les espèces de la famille dont nous nous occupons, ainsi que celles de beaucoup d'autres. Notre nouveau genre contiendra : 1. Turdiis cardis, Temm. PI. col. 5i8, du Japon, dans la Faune duquel pays il est aussi liguré sous ses diverses livrées. 2. Tardas wardi, Jerd. {micropus, la femelle; picanides, le mâle, Hodgson), 111. Ind. Zuol., t. 8, de l'Asie méridionale, superbe espèce que je n'ai connue que dernièrement. Mas nigerrimus; superciliis protractis, tectricum alarum et caudœ apicibus, remigum pri- mariarum hasi, et rectricum apice, internis, candidis : subtus a pectore albus, lateribus tan- tuni nigro-lunulatis : rostro, orbitis, pedibusque flavo-aarantiis. Fsem. cincrea; rostro pedibusque flavis. 3. Meruln hinnissii, Kelaart, de Ceylan. 4. Turdns sibiricus, Gm. [leucocillus, Pall. — atrocyaneus, Homeyer), de Sibérie et du Japon , très-accidentel en Europe ; figuré par Gould et par Schlegel. 5. Tardas matabilis, Temm., de Java, très-semblable au précédent, mais plus petit, etc. C'est plutôt aux Merles qu'aux Grives que devront réunir ces espèces ceux qui ne croiront pas opportun d'adopter notre nouveau genre. Observez toutefois qu'on ne peut en séparer Tardas dubius et fuscatus [naumanni et eanomas, Temm.), qui passent aux Oreocincles et aux vrais Grives. Il est inutile d'énumérer ici toutes les espèces composant le petit genre^ Merula restreint, dont je ne distrais pas avec Kaup et Reichenback le T. torquatas : bornons-nous à faire observer que Merula nigripilea, Lafr , est distinct de simillima, Jerdon, son plumage étant gris-plombé et non brun ; Que la femelle de mon Merula mandarinus, de la Chine, se trouve dans le Musée de Paris; et celle si remarquable de rufitorques dans celui de Bruxelles, d'où le vicomte Dubus a figuré les deux sexes dans la quatrième livraison de ses Esquisses ornithologiques malheureusement interrompues ; Qa'albicincta , albicollis, collaris ou nivicollis, ne peut guère s'éloigner de Geocichla cas- tanea ! (6) la trace sur les flancs, et celui même de la poitrine est comme partagé par une échancrure : le ventre est d'ailleurs exclusivement d'un blanc bleu- âtre (i). Ajoutons comme espèce très-voisine de T.fumidus, Muller, T. hypopyrrhus, Harti. [nigri- erissus, SchifF., Mus. Francf.), paiement de Java ; Similis M. fumidae; sed crisso fuliginoso plumis rachide tantum albo. Parmi les véritables Merles d'Amérique doit figurer aussi , avec ou sans synonymes , le Merle à calotte noire, du Brésil, Tardas atricilla , Cuv. Major : brunneo-olivaceus ; subtus cinerascens ; pileo nigricante ; crisso albicante : rostro pedibusqucflavis. Merula fuscatra, Lafr., est presque aussi grand que T. gigas, Fraser, et a le bec tout aussi jaune. Tardas vulpinus, Hartl., nouvelle espèce de Caraccas, qui rappelle, par ses formes, le genre africain Bessonornis, et porte jusqu'aux couleurs de certains Cossyphus, est pour nous le type du genre Cichlalopia à peine Turdien. Tardas flavipes, Vieill. [carbonarius, 111. •,ardesiacus, Cuv., nec Auct.!), est pourSchiff une Myiocichla; mais y est-il bien placé si le type de ce genre est, comme nous le croyons, sa Myiocichla ochrata, du Brésil [Tardas brunneas! Freyreiss, nec Anglorum exBodd.), nou- velle espèce à queue allongée et arrondie, qui n'est pas un Tardien, mais plutôt un Vireonien : Olivaceo-ferrugineus : gala pectoreque subaurantiis; abdomine sordide ptumbeo : rostro brevis- simo, maxilla nigra , mandibula flava. Il faut encore éliminer des Turdiens ma Gcocichla terrestris (Consp., p. 268), dont je constitue mon genre Cichlopasser. Le Tardas rubecalas, Horsf., de Java, ne doit pas être réuni , comme l'a fait Temminck, au T. citrinus , Lath., de l'Inde; étant plus petit, d'un roux plus ^ardent, et ne portant qu'une seule et large bande blanche sur l'aile. (1) Les Saxicoliens eux-mêmes n'ont point d'autres représentants en Amérique, et les autres sous-familles de Turdiens n'en ont, comme nous l'avons dit, point du tout. Nous profitons toutefois de l'occasion , pour signaler comme genres nouveaux : 1. Agricola , sagement créé par le voyageur-naturaliste Jules Verreaux, pour Saxicola infascata , et une seconde espèce de moitié plus petite, lui ressemblant par la couleur [Sax. baroica , Sm. ). 2. Sigelus, Caban., ayant pour type le prétendu Lanius si /ens ,La.Ùi., oiseau découvert par Levaillant, tant ballotté d'une famille à l'autre, et qui doit trouver ici sa place , quelle que soit celle qu'on lui ait assignée avant nous. Le genre Bradorriis, Smith, ne s'en éloigne pas beaucoup, et le Parisoma, Sw., dans son acception primitive, guère plus. 3. Oreicola, Bp. , que nous établissons pour les trois jolies petites espèces océaniennes de Pratincola de mon Conspectus. 4. Gervaisia, Bp., pour Je petit Saxicolien de Madagascar, rangé provisoirement parmi les Thamnobia : Tardas albospecalaris, Eyd. et Gervais, Mag. Zool., i836, Ois., t. 6^ et 65: Mas nigerrimus, coracinus, humeris latissime atbis. faem. fusca ; subtus cinerea, abdomine rafescertte : humeris aibis. (7) Le genre Notodela, Less., est un groupe artificiel; son type toutefois étant Lanius chalibœus ou leucopterus, Cuv., venu des îles de la Sonde au Musée de Paris, on doit le citer comme synonyme de Copsychus, dont les races ou espèces trop multipliées ne sont pas encore bien fixées; mindanensis, Gm., elle-même, qu'on retrouve à ventre gris, blanc ou noir, n'étant peut-être pas distincte de saularis, L. En fait d'espèces nouvelles , ajoutons d'abord : Une quatrième espèce de Thamnolœa, à joindre au Tardas cinnamomeiventris , Lafr., à la Saxicota alhiscapalata , Rupp., et à la T. semirufa, Rupp.; ce sera: Th. casiogastra, Bp. , Mus. Verr., ex Âbyssinia. Nigro-nitens ; uropygio abdomineque fulvo-cinnainomeis : humeris concoloribus ; saperciliis specaloque alaruin nullis. Une lro\%\ème Myrmecocichla, également d'Abyssinie , remplacera Myrin. œthiops, Licht., qui n'est que la femelle de M. formicivora. Nous l'avons nommée dans le Musée de Paris : M. qaartini , Bp. Fusco-nigricans; subtiis fusca, griseo-aurantio undulata : vitta jugutari lata cinnamomea : crisso aurantio : remigihus basi albis. Campicola bottœ, Bp., seconde espèce du genre rapportée, en 1889, au Musée de Paris, par le voyageur dont elle porte le nom. Sa grande taille et son front blanc suffisent à la faire reconnaître : et si je dis seconde espèce du genre, c'est que S. bifasciata, Temm., ne lui appartient nullement, n'ayant pas les caractères de S. pileata , dont le nom plus ancien est hottcntota , Gm. Rangez encore parmi les véritables Saxicola : Saxicola stHchlandi, Bp., de Damara, sur la côte occidentale d'Afrique, semblable à S. pallida, mais à bec beaucoup plus robuste, à queue plus courte, etc., espèce que j'offre sur la tombe à peine fermée de cet érainent ornithologiste si malheureusement enlevé à la science. Ex fulvo brunnea, subtus albida : remi gibus rectricibusqiie fuscis fulvo-marginatis : rostro corneo : pedibus nigris. Long, 'j pollicaris. On ne peut guère admettre comme espèces nouvelles les deux figurées par M. le baron de Muller, dans la première livraison de ses Oiseaux nouveaux d'Afrique. Sax. albicilla, de Mull. , Afr., t. 3,t>/x differt à S. stapazina, gala etjugulo magis nigris; rectricibus lateralibits (ob aetatem ? ) /ère ex toto albis. Sax. atricollis, de Mull., t. 4i ne me paraît pas différer de Saxicola lugens, Licht. (PI. col. 257), qu'il ne faut pas confondre, comme l'avait fait Temminck, avec la véritable leucomela, Pall. (Gould, Eur., t. 89). Nous regrettons de ne pouvoir admettre à plus forte raison le Spizaëtus zonuriis, t. i du même ouvrage. C'est évidemment le mâle en mue de Spizaëtus spilogaster, Dubus, publié par moi dans la Revue de Guérin, et que le baron eût pu voir dans le Musée de la ville même qu'il habite. Les Ruticilla, Brehm [Phœnicura, Sw.), forment un petit genre intermédiaire aux Saxico- lés et aux Lusciniés qui relient les Sylviens aux Saxicoliens. Comme les Rossignols sont plus proches des Sylviens, ainsi les Rouges-queues sont plus voisins des Saxicoliens ! Les espèces n'étant pas encore bien fixées, nous publions ici quelques observations sur les races locales. La Ruticilla phœnicura , Bp., exL., type du genre, se retrouve identique en Algérie, en Egypte, et même dans la Nubie : dans l'Inde, elle est un peu plus petite; le bandeau blanc du front est un peu plus étroit, mieux prolongé en sourcils, et le noir du col remonte p«ut- ( 8) être davantage. On peut avec plus de raison adopter cette fois une des espèces de Brehm : Ruticilla arhorca. Mus. Strasb., §•«/« nigenima; fronte latissime alba. En Abyssinie et au Sénégal se trouve une espèce à ventre roux, qu'il nous plaît de distinguer sous le nom de Ruticilla marginella, Bp. : elle a le noir de la gorge beaucoup plus profond et plus étendu, mais le caractère le plus important se montre sur les rémiges, qui sont bordées (les secondaires plus largement) de blanc argenté plus visiblement encore que dans l'espèce à ventre noir d'Europe. Il est trop douteux i\\\' erythacus , L., n'appartienne pas comme synonyme k phœnicura, pour pouvoir appliquer ce nom à cette espèce que nous nom- mons par conséquent S. tithys. Outre la S. phœnicura d'Europe, il existe en Algérie une espèce encore plus distincte noir- bleuâtre à miroir ?jlanc. C'est Ruticilla moussieri , Bp., Mus. Verr. (Traquet h bandeau, Moussier, 1846. — Erythacus moussieri , Léon Olph-Galliard , dans le Journal de la Société d'Histoire naturelle et agronomique de Lyon , 2 avril i852), ex Algeria. Nigra : subtus, cum uropygio, tectricibus caudœ, rectricibusque [mediis exceptis) intense rufis : vitta subfrontati in superciliis producta, colli lateribus , et speculo alnri latissimn candidis. .La R. erythronota, Gr., ex Eversm. Add. Pall. Zoogr. Fasc. 11. fig. bona {Motacilla sunamisica? Hablizl.), étant une espèce rare du Caucase, je l'ai ainsi caractérisée d'après un exemplaire du Musée Selys : Brunneo-cinerea ; subtus ex griseo albo-cinnamomea : dorso fulvo-rufo : alis albo-variis , sed speculo nullo. Le mâle adulte a le dessus de la tête et du col cendré; la gorge , la poitrine et les pennes latérales de la queue aussi rousses que le dos; le ventre et le sous-queue blanchâtres; les ailes et les deux pennes du milieu de la queue noires; les grandes couvertures alaires presque entièrement blanches , les extérieures surtout. La vraie R. aurorea, celle de Pallas, qui vit dans l'orient de la Russie asiatique, à la Chine {Pliœn. reevesi, J. Gr.) et au .Japon [Lusciota aurorea, Schleg. tab. 21 , D), dont les deux sexes sont si bien figurés dans la Faune de ce pays, par MM. Temminck et Schlegel , porte un véritable miroir sur l'aile. La R. leucopiera, Blyth , de Java et Malacca, que je ne connais pas, s'en rapproche au moins par ce caractère. J'ai dit la vraie aurorea, Pall., parce que ce nom a été déplorablement appliquée une espèce beaucoup plus grande de l'Asie occidentale, tellement différente, que nous ne la con- servons pas même dans le genre Ruticilla, mais la réunissons, quoique moins typique, à la R, leucocephala , dans le Chœmorrhous, Hodgson. Ces deux espèces à calotte blanche, ont une taille supérieure aux Ruticilla ; mais celle dont nous nous occupons s'en éloigne moins que l'autre, ne fût-ce que par ses rectrices non bordées de noir. Elle a été décrite et figurée par Guldenstedt sous le nom de erythrogastra, et c'est en même temps Y aurorea de plusieurs auteurs (Lichtenstein, etc.), la soi-disant variété ceraunia de Pallas, et la tricolor ou plutôt grandis de Gould, qui l'a depuis reconnue et admirablement figurée dans la quatrième livrai- son de ses Birds oj Asia . Après avoir éliminé cette espèce, et la nominale sous les deux noms de tricolor et grandis , il faut en outre purger le genre Ruticilla de cœrulcocephala , Vig., qui ne doit pas être sé- parée de sa rubeculoides. Mais qu'il Wt bien entendu que c'est cet oiseau, qui n'est pas un Muscicapide , qu'il faut rapprocher des Saxicoliens , parmi lesquels nous le placerons comme type du genre Adelara , Bp., en compagnie de celui que nous faisons sortir de Ruticilla. Ajoutez , par compensation , à ce petit genre restreint, la prétendue Saxicola familiaris, Éitt' (9 ) Steph. {OEnanthe cxplorator, Vieill.), d'après Levaillant, qui considère à torl comme sa femelle une véritable Saxicola nommée sper'ata par Latham , et sous le nom de laquelle se trouvent malheureusement confondues deux espèces, distinguées sur les lieux, il y a plus de vingt ans, par M, Jules Verreaux. Celle qui doit conserver le nom de S. sperata a le croupion roux, et la première rémige rétrécie en pointe vers le bout. L'autre à croupion blanc, a la première rémige sans ladite pointe, et la queue plus courte; d'où , si elle n'était pas encore nommée , notre espèce , qui ne se trouve que dans le pays des Namaquas, pourrait prendre le nom de Sax. brcvicauda ! Aucun de ces oiseaux n'est la Mntacilla coffra, L., qui doit avoir la gorge rousse, comme la queue et les sourcils blancs. La Riiticilla melanura, Less , i84o, ne diffère pas de frontalis , Vig., i83i, jolie espèce qui , par sa poitrine bleue et ses rectrices à large frange noire , se rapproche du genre Cyane- cula, dont cinq espèces pourront être distinguées indépendamment de la petite race de l'Inde : C. suecicà, L. [cyanecula, Meyer; 'ceolfi , Br.); — cœrulecala , Pall.; — cyane, Eversm., de la Sibérie occidentale; — dichrosterna , Cab., de l'Arabie, et la majm, d'Abyssinie. La pré- tendue Cyanecula fastuosa , Lesson, est une Niltava. Voici la phrase latine de R. frontalis , Blyth ex Vig. : Fulvo-castanea : capite, collo, inter- scapilio rtifo varia, et tectricibus alarum, cyancis : rectricibiis rufis fascia latissima terminait nigra. C'est sans doute le jeune de cette espèce asiatique, marquée par erreur comme africaine, qui se trouve conservé dans le Musée de Strasbourg, sous l'indication de Ruticilla fsemina , ex Abyssinia: Plumbeo-olivacea ; superciliis, genis, gula pectoreque cceruleo-plumbeis : uropygio, ahdomine, crissa, tectricibus alarum inferiaribus caudaque rufis : rectricibus mediis dunbus ex tnto , cœteris apice tantum nigricantibus. Ruticilla atrata. Jardine, qu'il ne faut pas confondre avec celle de Gmelin, synonyme de R. tithys , tandis que celle-ci est une bonne espèce plus voisine de R. phœnicura, porte à cause de cela, dans mon Conspectu^, le nom de R. indica , Blyth : mais l'un et l'autre noms doivent céder la place à rufiventris , Vieill., qui n'est ni un OEnanthe , comme l'a cru cet au- teur, ni une Thamnobia, comme le veut Swainson ; non un oiseau d'Afrique , quoique figuré comme tel par Levaillant, t. i88, i, mais bien cette Ruticilla d'Asie : Similis R. phœnicurae; sed valde obscuriar etfrnnte concolore. Sa femelle est plus différente; d'un gris-verdâtre où le mâle est noir, passant par degrés au jaune cendré de la partie postérieure du dessous du corps. Une espèce véritablement voisine de Vatrata , Gm., ou tithys, L., est la fuliginosa, Vig., aux synonymes de \a(\ae\\e , plumbea et rubicauda , il faut encore ajoutera, simplcx, Less., Rev. Zool., 1840 : Fuliginosa : remi gibus ferreo-fuscis : rectricibus, caudœ tectricibus, femn- ribusque rufis. Mous ne pouvons trouver de caractère différentiel entre Ruticilla cairii, espèce proposée par M. Gerbe et acceptée par M. Degland , dont les sexes et les différents âges ne se distin- gueraient pas entre eux ni des jeunes du Ruticilla tithys. Nonobstant la similitude du plu- mage, il esç toutefois difficile de concilier les mœurs sauvages et alpestres de la nouvelle espèce avec l'oiseau essentiellement domestique, dont un couple vient de se rendre célèbre en Allemagne , en bâtissant son nid et élevant sa couvée dans une locomotive de chemin de fer, malgré ses fréquents et rapides voyages. C. R., i854. 1" Semestre. (T. XXXVIII , N° 1.) 2 ( 'o) FAMIUA 17. Subfam. SS. Tvkmvs.. Subfam. 86. Saxicolin*. Subfam. S7. Sïlviisje. a. Monlicoleœ. b. Luscinieœ. a. Sylvieœ. b. Phyllopseusteœ. l, Zoothera, Vi^. 13. Monticola, Boie. 32. Hodgsonius, Bp. 49. Adophoneus, Kaup. 88. Phyllopseustc, Sleyer. 2. Myiophaga, Less. 14. Pctrocossyphus, Boie. 53. Ajax, Le55. SO. Curruca, Br. 86. Abrornis, Ho<%s. IS. Orocetes, Gr. 34. Myiomela, Hodgs. SI. Sylvia, B^. 87. Horornis, Hodgs. 5S. Pogonocicla, Cab. 82. Sterparola, Bp. 88. Geobasileus, Caban. 3. Oreocincla, Gould. 85. Pyrophthalma, Bp. 16. Grandala, Hodgs. 36. Sialia.Sw. 84. Melizophilus, Lcach. 4. Cichlherminia, Bp. S. Turdus.L. 17. Kittacincla, Gould. 37. Mltava, Hodgs. 6. Planesticus, Bp. 18. Copsychus , Wagl. 38. Petroica, Sw. 7. Cichloselys, Bp. 19. Gervaisia , Bp. 59. Erythrodryas, Gould. 8. Cichlalopia, Bp. 20. Bessonornis , Sm. 40. Miro, tejj. 9. Myiocichla, Schijfjf. 21. Thamnola;a, Cab. 41. Nemnra, Hodgs. 10. Merula , Raj-. 22. Droraolsea , Cab. b. Saxicoleœ. ' ■ '■ ' -■* V 11. Geocichla, Kuhl. 23. Parisoma, Sw. 24. Bradornis, Smilh. 28. Sigelus, Caian. 26. Agricola, Verr. 27. Myrmecocichla , Cab. 28. Campicola , Sw. 29. Saxicola, Bechst. ■ 50. Pratincola, Koc/i. 51. Oreoica, Bp. 42. Adelura, Bp. • 43. Chsemorrhous, Ho et le gluten fut dosé dans l'un et l'autre échantillon, » L'échantillon n° 3 fournit i4,9 de gluten ; » L'échantillon n° 4 "'en fournit que 9,5. » La même épreuve fut faite sur une tuzelle d'Aix dont la masse était fortement glacée; la tuzelle contenait i3,5 pour loo de gluten; les grains non cornés et demi-féculents qui en furent extraits n'en renfermaient que io,3. o Le blé roux anglais récolté dans l'arrondissement de Lille, que j'ai cité en premier lieu, devait contenir une assez forte proportion de grains fécu- lents et dépourvus de gluten ; il en était sans doute de même à l'égard d'autres blés du Nord que j'ai aussi examinés, et dans lesquels la propor- tion de gluten n'a pas dépassé 8 pour loo. » Le blé de Guyotville, récolté deux années de suite dans une contrée qui communique aux céréales d'admirables qualités, -ne permet pas de nier l'existence et la permanence de blés entièrement privés de gluten. La dimi- nution du gluten, à différents degrés, dans des blés de provenance très- diverse, me paraît aussi une conclusion nécessaire des faits qui précèdent. Ces blés produisent et versent forcément, dans le commerce, des farines d'une qualité correspondante. Dès lors, il peut arriver que la farine la plus fraîche, la plus belle et de la mouture la plus loyale, contienne, dans des cas que j'admets jusqu'ici comme exceptionnels, mais qui sont peut-être assez fréquents, une proportion de gluten qui descendra à 7, 8 et 9 pour 100. En matière d'expertise, cette donnée est de la dernière importance. J'ai eu entre les mains un Rapport très-consciencieux concernant une saisie de farines ; l'étude minutieuse du Rapport et des renseignements recueillis d'autre part, me portent à croire que le léger déficit de gluten constaté par les experts tenait à la nature même du blé. La rédaction du Rapport n'en a pas moins entraîné une amende forte, la confiscation des farines et l'emprisonnement de leur détenteur. » En présence d'une récolte insuffisante, on est exposé d'habitude à une recrudescence dans les tentatives de sophistication des farines : si les ex- perts doivent, en de pareils moments, redoubler de vigilance, il faut aussi que leurs conclusions tiennent compte de tous les faits acquis par la science et l'expérience. » Cette distinction en blés riches ou pauvres en gluten a encore de l'op- portunité, en ce sens que la farine des blés riches en gluten supporte mieux l'addition de la farine de maïs ou de la fécule de pomme de terre, et pro- bablement aussi de toute autre substance féculente. La panification se fait sans peine avec un mélange où ces substances entrent pour une forte pro- ( i5 ) portion dès que la farine du blé contient beaucoup de gluten. Sous ce rapport, les blés durs, dans lesquels tout l'azote se trouve représenté par un gluten énergique, l'emportent encore sur tous les blés tendres. » Toutefois, je dois ajouter que le gluten n'est pas indispensable à la panification. J'ai saisi l'occasion du blé de Guyotville pour faire du pain avec de la farine de blé sans gluten : la pâte se travaille plus difficilement; elle est très-courte, et son développement est moins vif et moins prononcé , mais il se fait encore avec assez de régularité. Ce pain offre aussi, à la mas- tication, des caractères particuliers; il s'arrête en quelque sorte au gosier, comme du pain très-sec et très-rassis. Il est probable qu'indépendamment de ses autres propriétés, le gluten contribue à rendre le bol alimentaire glissant et à lui faire franchir plus agréablement l'isthme du gosier. Je traduirais encore cette sensation en disant que ce pain prend beaucoup de salive ; le pain ordinaire en prend moins, et le pain de blé dur moins encore. » Je suis loin de tirer ici toutes les conséquences des faits que je viens de signaler; j'aurai lieu d'y revenir dans l'exposition de recherches beau- coup plus générales que j'ai pu faire, à différents points de vue, sur des blés récoltés sous deux latitudes assez distantes, l'Algérie et le nord de la France. Je soumettrai très-prochainement ces travaux à l'appréciation de l'Aca- démie; aujourd'hui, je me suis contenté de détacher de ces recherches un résultat isolé, d'où ressortent des indications spéciales et appropriées à la situation actuelle des subsistances, et qui corrige en outre assez notablement un point élémentaire de la science, admis quelquefois comme règle judi- ciaire ou commerciale. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Ministre de l'Instruction publique transmet la deuxième partie d'un Mémoire sur les Principes généraux de l'hydraulique ; par M. Kleitz, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. (Renvoi à l'examen de la Commission nommée le i8 juillet i853, pour la première partie de ce travail. Commission qui se compose de MM. Poncelet, Piobert et Lamé.) PHYSIQUE. — Note sur l'action calorifique et lumineuse de deux courants électriques simultanés; par M. A. Masson. (Commissaires précédemment nommés : MM. Becquerel, Regnault, Despretz.) a La Note communiquée à l'Académie des Sciences dans la séance du ( '6 ) 19 décembre par MM. de la Provostaye et Desains, m'oblige, pour détrnii"e toute incertitude sur les conséquences que je prétends déduire des expé- riences consignées dans mes deux derniers Mémoires , à résumer une nou- velle fois mes conclusions. » Dans mon premier travail (r), j'ai montré que deux courants électriques de sens contraires produits par des appareils d'induction pouvaient, sans se détruire, coexister dans un circuit gazeux formé par l'air raréfié. » Dans la partie commune aux deux courants, tout effet lumineux et dynamique disparaît ; mais les effets statiques persistent et sont manifestés par les auréoles lumineuses qui entourent les boules et les tiges polaires. » Un second Mémoire a été adressé à l'Académie pour la séance du 1 8 novembre; mais il n'a été rendu public que huit jours après, dans la séance du 5 décembre. » Après avoir avancé que le fait que j'avais découvert dans l'air ra- réfié devait naturellement conduire à un phénomène analogue pour les liquides et les solides, j'ai constaté et publié qu'en employant des appa- reils d'induction et non des piles, on pouvait produire dans un fil de platine des courants inverses et superposés sous l'action combinée desquels le fil restait froid. » Je n'ai donc pas contesté, comme on pourrait le supposer d'après la Note de MM. Desains et de la Provostaye, un fait que j'avais trouvé et généralisé. » J'ai contesté et je conteste encore la validité de l'expérience, au moyen de laquelle ces physiciens ont prétendu prouver que deux courants vol- taïques peuvent coexister en sens opposés dans un fil de platine, avec dis- parition complète de réchauffement. » Je maintiens, jusqu'à ce qu'ils aient prouvé le contraire, que dans leur expérience le fil de platine reste froid parce qu'il ne propage aucun cou- rant, et non pas, quoiqu'il soit traversé par deux courants opposés, comme ils l'ont supposé et non démontré. » M. A. Perrey adresse, de Dijon, un travail ayant pour titre : Note sur la fréquence des secousses de tremblements de terre, relativement aux pas- sages de la lune au méridien. Renvoi à l'examen de la Commission nommée à l'occasion de la présen- (i) Comptes rendat, séance du 7 février, tome XXXVI, page a55. ( '7 ) tation d'un premier travail de l'auteur, sur les rapports qui peuvent exister entre la fréquence des tremblements de terre et l'âge de la Lune. M. Lamé est désigné pour remplacer M. Arago dans cette Commission, à laquelle appartiennent encore MM. Élie de Beaumont et Liouville. Deux Notes relatives au legs Breant, adressées l'une par M. Maillard, l'autre par M. Salomok, sont réservées pour l'examen de la Commission qui sera chargée par l'Académie de prendre connaissance des différentes pièces destinées à ce concours. M. Raph. Perié, bibliothécaire à Cahors, adresse un opuscule imprimé sur le Traitement de la maladie de la vigne. Cette Note, qui ne peut, d'après une décision déjà ancienne de l'Aca- démie, relative aux ouvrages imprimés, devenir l'objet d'un Rapport écrit, est renvoyée, à titre de document, à l'examen de la Commission qui a été nommée dans la séance du 1 9 décembre dernier pour les communications concernant les maladies des plantes usuelles. Commission qui se compose de MM. Chevreul, Becquerel, Boussingault et Montagne. M. Lefebvre-Chabert présente plusieurs exemplaires d'un Mémoire imprimé relatif également au traitement de la maladie de la vigne, et y joint, comme pièces à l'appui, la copie des réponses faites à une série de questions adressées par lui à divers agriculteurs. (Renvoi à la même Commission.) CORRESPONDANCE . M. Despretz présente un Mémoire de M. le D"^ Boniteau, intitulé : Musique octale. Dans ce travail, M. Boniteau partage la gamme en quatre tierces mi- neures, si, ré, fa, la^ si, et chaque tierce en deux parties égales, en sorte que dans le système proposé, l'octave serait composée de huit tons égaux, équivalents chacun à trois quarts de ton. M. Boniteau croit trouver dans le chant naturel de l'homme et des oiseaux, des faits à l'appui de son opinion. Il pense aussi que l'application de sa méthode rendrait l'étude de la musique plus facile. M. Despretz, tout en rendant justice au zèle et à l'habileté de M. Boniteau, et sans discuter la musique octale, fait remarquer que ce sys- tème, comme tous les systèmes réformateurs de la gamme adoptée, aurait au C. R. . 1854, I" Semestre. {T. XXXVIIl, N» 1.) 3 •;'Sï ( «8) moins le grave inconvénient de rendre bientôt inintelligibles tant de chefs- d'œuvre produits depuis deux siècles. L'Institution hoyale de Londres adresse, pour la BibliotVièque de l'Institut, un exemplaire de la troisième partie des Comptes rendus de ses séances, et prie l'Académie de vouloir bien la comprendre dans le nombre des Sociétés savantes auxquelles elle fait don de ses publications. (Renvoi à l'examen delà Commission administrative.) GÉOMÉTRIE. — Note sur plusieurs théorèmes relatifs aux sjslèmes de droites situées dans l'espiice et sur les deux Méinoiies d'optique de Malus; par M. L.-L. Vallée. « Les surfaces réglées, ou engendrées par une droite, se divisent en deux classes : les surfaces développables , dans lesquelles deux génératrices consé- cutives se rencontrent, et les surfaces gauches, qui ont pour caractère que deux génératrices consécutives ne se rencontrent pas. » Si a, 6, c, etc., sont les constantes de l'équation d'une surface gauche, et qu'on leur donne la forme «,/(«), F (a), etc., puis, qu'on fasse varier le paramètre a par degrés infiniment petits de zéro à l'infini, on aura une suite de surfaces gauches, remplissant tout l'espace ou une partie de l'espace, et qui, deux à deux, seront en contact les unes avec les autres. Or les droites d'une de ces surfaces, en général, ne se rencontrent pas; les surfaces elles-mêmes, en général aussi, ne se rencontrent pas; donc le système entier des génératrices est un système de droites qui, généralement, n'ont ^ , aucun point commun entre elles. Des exemples rendent ceci fort clair. Prenons celui d'un hyperboloïde de révolution à une nappe dont r soit le rayon de la gorge et - l'axe imaginaire ; ne considérons dans cet hyperbo- loïde qu'une seule génération, et faisons varier le rayon r de la gorge de zéro à l'infini par degrés insensibles. Les génératrices rempliront tout l'es- pace; aucune d'elles, sur un même hyperboloïde, ne sera rencontrée par aucune autre; aucun point ne sera commun entre deux quelconques des hyperboloïdes : donc le système de droites composé de toutes les généra- trices d'une même génération, formant toutes les positions de l'hyperbo- loïde variable, ne présentera que des droites qui ne se rencontreront pas. » Considérons maintenant une surface développable S. Si a, J [a), V (a), etc., sont les constantes de l'équation de cette surface, et qu'on fasse varier le paramètre a par degrés insensibles de zéro à l'infini, la surface ( 19) développable S parcourra l'espace; deux quelconques de ses positions con- sécutives seront en contact, ainsi que les arêtes de rebroussement corres- pondantes, et ces arêtes formeront une surface ç : or on sait que ces droites toucheront aussi une surface (j>, et que si l'on passe de l'une d'elles à une de celles, en nombre infini, qui l'entourent, sa voisine, en général, ne la rencontre pas, mais qu'il y a deux sens déterminés où la rencontre a lieu. » De là, et de ce qui précède, suit ce nouveau théorème : qu'il j a deux genres de systèmes de droites situées dans l'espace : i ° celui des systèmes de droites consécutives qui, en général, se coupent dans deux sens et ne se coupent pas dans les autres sens : c'est le seul genre auquel puissent s'ap- pliquer les raisonnements de Malus ; 2° celui des systèmes de droites consé- cutives qui ne se rencontrent dans aucun sens. » Ainsi qu'on le voit dès le début du premier des Mémoires de Malus, il ne connaissait pas le deuxième genre de ces systèmes de droites, ce qui lui a fait dire à la fin du n*" 1 de son premier Mémoire, que toutes les fois qu'on considère un système de lignes droites émanant de tous les points d'une surface courbe suivant une loi analytique quelconque, ce système peut être regardé comme le lieu de l 'intersection de deux systèmes de surfaces déve- loppables. Il a, en cela, commis la faute d'étendre sa loi d'optique aux systèmes de droites qui ne se rencontrent pas. » Au n° 26 de son deuxième Mémoire, il fait luie seconde faute, relevée et rectifiée par M. Cauchy et par M. Dupin, laquelle, au contraire, restreint sa loi au cas d'une première réflexion ou réfraction. Cette erreur aurait été prévenue par la démonstration synthétique que nous avons donnée de son théorème (Mémoires sur la vision, n°' SS-go du tome XII du Recueil des Savants étrangers), attendu qu'elle établit l'orthogonalité des développa- bles dont la rencontre donne les droites qui se coupent et forment un sys- tème soumis à sa loi. Ce théorème d'orthogonalité peut s'énoncer ainsi : Les plans osculateurs de deux arêtes de rebroussement , aux deux points où elles sont touchées par une des droites dont il s'agit , sont rectangulaires entre eux. » A l'occasion de la vision, on a admis l'idée fausse qu'on ne pouvait avoir que des systèmes de droites consécutives qui se coupent dans deux sens, ce qui a conduit à supposer qu'un faisceau de rayons réfractés par un corps composé de lobes variables de densité satisfaisait, à la sortie comme à l'entrée de ce corps, aux conditions du beau théorème de Malus. Il fallait évidemment démontrer le fait que, tout à fait à tort, on supposait positivement établi. Nous le démontrons dans un ouvrage qui sera prochai- nement soumis à l'Académie. » ' '\ ( 20 ) H. Fraissinet adresse, de Béziers, une Note sur un moyen qu'il a ima- giné pour seconder l'action des freins, quand il s'agit d'arrêter un convoi marchant sur chemins de fer. Ce moyen consiste dans l'emploi d'ancres disposées de manière à pouvoir être jetées sur la voie, au moment où l'on reconnaîtrait la nécessité d'arrêter le train afin de prévenir un choc ou un déraillement. M. Pa»:card envoie une Note sur un nouveau système de navigation qu'il a imaginé. Dans ce système, le bâti qui contient la machine à vapeur, les marchandises et les matelots, se trouve élevé au-dessus de la surface de la mer, et repose sur une sorte de herse dont les barres transversales, mises en mouvement par la machine, portent à leur extrémité des globes-roues, c'est-à-dire des sphères creuses métalliques, garnies de palettes à leur pourtour, et remplies à l'intérieur d'un gaz plus léger que l'air, de manière à faire à la fois l'office de roues et de flotteurs. Cette Note ne paraît pas de nature à devenir l'objet d'un Rapport. M. A. Fraque propose une explication nouvelle pour certains phéno- mènes îliluviens. COMITÉ SECRET. A 4 heures, l'Académie se forme en comité secret. M. Brongniart, au nom de la Section de Botanique, présente la liste suivante de candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Jussieu : Au premier rang, M. L.-R. Tulasne ; Au deuxième rang, M. Moquin-Tandon ; Au troisième rang, ex œquo, et par ordre alphabétique : M. Duchartre, M. Trécul. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures et demie. E. D. B. COMPTE RENDU DES SÉANCES m L'ACADÉIDË DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 JANVIER 1854. PRÉSIDENCE DE M. ROUX. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ÉCONOMIE RURALE. — Cinquième Note sur les agents de la conservation des matières azotées dans les engrais; par M. Payen. « A aucune autre époque les résultats des recherches scientifiques n'ont été accueillis avec autant de bienveillance, ni expérimentés avec autant de zèle par les agriculteurs, que de nos jours. » Témoin des efforts heureux accomplis suivant cette direction dans plusieurs exploitations rurales, et de l'intérêt non douteux avec lequel les agronomes ont reçu nos précédentes» expériences sur les litières terreuses, je me suis efforcé de répondre à leur confiance en continuant mes investi- gations sur les effets de divers agents employés pour ralentir la fermenta- tion des engrais azotés et amoindrir soit les émanations incommodes, soit les déperditions ammoniacales. » Dans les essais dont je vais avoir l'honneur de rendre compte à l'Aca- démie, je m'étais proposé de déterminer par la même voie expérimentale : » i". Les analogies ou les différences que pourraient offrir les influences comparatives de l'hydrate et du carbonate de potasse dans les conditions C. K., i854, i" Semestre. (T. XXXVllI , N» fi., 4 ( 23 ) OÙ j'avais étudié, comparativement aussi, les influences de l'hydrate et du carbonate de chaux; » 1°. De constater l'action préservatrice que pdurrait exercer l'acide sul- furique sur les urines, dans les conditions où il s'était précédemment montré si énergique pour empêcher ou ralentir la putréfaction du sang; » 3°. D'examiner encore, à l'aide d'analyses comparées, les effets, sous les mêmes rapports, des suies de bois et de houille employées en quelques endroits pour diminuer les émanations infectes de l'urine : l'un de nos confrères, M. de Quatrefages, avait bien voulu m'engager à faire cette détermination afin d'apprécier l'utilité du premier de ces agents dans l'usage en question f » 4°- D'apprécier de même l'effet du sel marin ajouté sur les fumiers et de répondre ainsi au désir que m'en avait exprimé notre confrère M. de Gasparin ; » 5°. Enfin, de rechercher quel était l'effet produit par l'alun employé pour prévenir les émanations ammoniacales des urines alcalines. » Toutes ces analyses, faisant suite à la vingt-troisième série, publiée l'année dernière, ont été entreprises et achevées avec le concours de M. Moussette, jeune et déjà habile chimiste. » La vingt-quatrième série d'analyses eut lieu à dater du 6 octobre sur de l'urine de vaches. Tout le liquide fut divisé en échantillons de 5o cen- timètres cubes; l'un d'eux, comme terme de comparaison, fut analysé à l'état normal après avoir été mélangé avec de l'acide oxalique (i) en léger excès et o,3 de sable fin, puis évaporé à siccité. » Les autres échantillons furent mélangés avec les proportions indiquées ci-dessous de différentes substances, puis abandonnés pendant trente-six jours aux réactions spontanées, dans des vases incomplètement clos et comparativement avec un échantillon de la même urine exempte de toute addition. » Au bout de ce temps, chacun des liquides fut évaporé au bain-marie en facilitant, vers la fin, la division de la matière à l'aide d'un égal volume de plâtre. » Pendant toute la durée des réactions spontanées, la température a varié entre + i8 et -f- 24 degrés centésimaux. (i) Quelque temps avant l'époque où nous avons employé l'acide oxalique pour fixer l'azote ou l'ammoniaque , M. Ville m'avait communiqué l'application semblable qu'il en avait ■. faite j l'occasion de recherches sur la composition des eaux pluviales. ( ^3) » Le tableau synoptique ci-dessous présente les résultats obtenus, calculés jjour ICO centimètres cubes et rangés suivant l'ordre de la plus forte conser- vation à la plus faible, dans cette série d'analyses. VINGT-QUATRIÈME SÉRIE D'EXPÉRIENCES ET D'ANALYSES. AZOTE PERTE DRINE DE VACHES. pour 100 cent. cub. pour 100 d'azote. 100 centimètres cubes -H 2 grammes acide sulfurique (HO, SO^) 0,955 0,0 l". 100 centimètres cubes + acide oxalique et sable fin évaporés directement 0,980 0,qi5 2,6 4,1 100 centimètres cubes -1- 1 gramme acide sulfurique. . •»« i 100 centimètres cubes + 2 gramm. hydrate de notasse. 0,873 8,4 1 100 centimètres cubes + i gramm. hydrate de potasse. 0,498 47.8 s-.j 100 centimètres cubes + 2 grammes suie de houille.. . o,i4o 85,3 100 centimètres cubes + 2 grammes suie de bois. . . . 0, 102 89,3 4-. 100 centimètres cubes +- i gram. carbonate de potasse. 0,081 9^y5 100 centimètres cubes 4- 2 gram. carbonate de potasse. 0,072 92)4 » On peut tirer plusieurs conclusions nettes et des analogies remarqua- bles des résultats inscrits méthodiquement dans ce tableau, en les rappro- chant des essais précédemment effectués. » Nous diviserons en quatre groupes les résultats distincts correspon- dants aux quatre espèces d'agents employés. » Le premier groupe comprend les acides sulfurique et oxalique : on voit que la présence, ainsi que la réaction de 2 grammes d'acide sulfurique dans 100 centimètres cubes d'urine, a préservé cette urine pendant trente- six jours, de toute déperdition ammoniacale; une dose moitié moindre du même acide a conservé les 96 centièmes , ou n'a laissé perdre que 4 cen- tièmes de l'azote total ; enfin, l'acide oxalique, dans une évaporation directe, avait conservé plus des 0,97 de l'azote de l'urine. » Le second groupe montre l'effet de l'hydrate de potasse ou potasse caustique : on y remarquera l'action de 2 centièmes de cet hydrate, qui ont suffi pour préserver de déperdition pendant trente-six jours, et durant J'évaporalion finale au bain-marie, plus des 91 centièmes (0,916) de l'azote 4.. ( ^4 ) manifestant ainsi une efficacité analogue à celle de la chaux dans des cir- constances semblables, tandis qu'une dose insuffisante moitié moindre, ou seulement égale à i centième, du même hydrate de potasse, ne conserva que les o,52, c'est-à-dire laissa perdre les 48 centièmes des substances ammo- niacales ou de l'azote correspondant. » Le troisième groupe se compose des suies de houille et de bois : dans les proportions de 2 pour 100, on voit qu'elles ont laissé perdre respecti- vement, par la putréfaction en trente-six jours, et l'évaporation subsé- quente, les 85 et 89 centièmes de l'azote primitivement contenu. Ces sub- stances ont pu modifier l'odeur de l'urine, sans arrêter sensiblement les émanations ammoniacales. » Le quatrième groupe ne renferme que le carbonate de potasse em- ployé en doses de i et de 2 centièmes : dans ces deux proportions, le car- bonate a plutôt augmenté les déperditions qu'il n'aurait contribué à les amoindrir, puisque la perte s'est élevée à 92,4 pour 100. » C'est une chose digne de remarque, que l'influence du carbonate alcalin agissant dans le même sens que le carbonate de chaux pour accé- lérer les déperditions ammoniacales, tandis que la potasse caustique en égales proportions (2 centièmes) offre, comme l'hydrate de chaux, une énergie préservatrice très-notable. » La vingt-cinquième série d'expériences et d'analyses fut entreprise dans la vue de vérifier comparativement les effets de l'acide sulfurique et de la suie, puis de déterminer l'influence que pourrait exercer le sel marin à différentes doses; enfin, d'apprécier l'effet de l'alun. » Cent centimètres cubes d'urine ont été analysés directement à l'état normal et liquide, ou préalablement saturés par l'acide oxalique et mélangés de sable fin . f> Les réactions pour les autres mélanges ont duré trente et un jours en vases incomplètement clos. Le mélange avec l'alun seul fut évaporé, puis analysé après six jours. La température de l'air ambiant a varié de -+- 18 à -h 24 degrés pendant les réactions spontanées. » Voici les résultats classés méthodiquement comme dans le tableau ci- dessus; les analyses ont été faites dans les mêmes conditions que les précédentes. ( 25) VINGT-CINQUIÈME SÉRIE D'EXPÉRIENCES ET D'ANALYSES. DRIME DE VACHES. 100 centimètres cubes ^- 2 grammes d'acide sulfuri- que 100 centimètres cubes + i gramme d'alun de potasse (après six jours) 100 centimètres cubes après dessiccation, avec acide oxalique et sable fin 100 centimètres cubes d'urine analysée, normale à l'é- tat liquide 100 centimètres cubes -f- 5 grammes de sel marin. .. 100 centimètres cubes + 2 grammes de sel marin. . . 100 centimètres cubes évaporés sans addition 100 centimètres cubes -j- 2 grammes de suie de houille. pour 100 cent. cub. I ,5oo 1,4^6 1,454 1,428 I ,422 0,210 0,193 0,166 PERTE pour 100 d'azote. .,6 3,0 4,8 5,2 86,0 87,0 88,9 » A l'inspection de ces résultats, on voit que l'acide sulfurique occupe encore ici le premier rang parmi les agents de la conservation des matières azotées de l'urine ; l'acide oxalique et l'alun se placent très-près du précé- dent : il est vrai que, relativement au dernier, la durée de l'épreuve fut limitée à six jours au lieu de trente et un jours relativement aux autres. L'analyse directe de l'urine liquide et normale a laissé perdre un peu plus, ou 4j8 pour 100. » Dans les deux essais relatifs à l'emploi du sel marin, la proportion de ce sel eut une influence très-grande; car 5 grammes dans 100 centimètres cubes ont maintenu pendant trente et un jours, et après l'évaporation au bain-marie, près des gS centièmes de l'azote, tandis que 2 grammes dans le même volume d'urine n'ont eu presque aucun effet : ils n'ont maintenu que i4 centièmes dans les mêmes conditions, et l'urine abandonnée sans addi- tion dans le même temps, et évaporée de même, conservait 1 3 centièmes de l'azote total. )' On voit encore que, dans ces expériences et analyses comparatives, 2 grammes de suie de houille pour 1 00 centimètres cubes se sont montrés sans effet utile, et n'ont conservé que 12 d'azote pour 100 de la quantité totale primitive. ( a6 » La vingt-sixième série d'expériences eut pour but de comparer au même point de vue les influences de l'hydrate de chaux, de l'acide sulfurique et de l'acide oxalique. Elle a démontré, en outre, l'influence notable de la température sur ces réactions, ainsi que l'on pouvait s'y attendre. » La température de l'air ambiant a été, en moyenne, de + i5 degrés pendant les journées, et de -H 3 degrés durant les nuits, du 2 décembre au 9.6. L'évaporation au bain-marie eut lieu après ce laps de temps. VINGT-SIXIÈME SÉRIE D'EXPÉRIENCES ET D'ANALYSES nmSE DE VACHES. 100 centimètres cubes d'urine -f- 2 grammes d'acide sulfuri- que • 100 centimètres cubes d'urine évaporés après addition d'acide oxalique et sable 100 centimètres cubes d'urine analysés à l'état liquide normal. 100 centimètres cubes + i gramme de chaux hydratée 100 centimètres cubes d'urine abandonnés sans addition pen- dant les vingt-quatre jours pour loocent. cub. 1,575 1,571 1,570 1,555 I , i35 pour 100 d'azote . 0,0 o,3i o,3i 0,90 27,70 » On voit à l'inspection de ce tableau, que la propriété préservatrice des acides sulfurique et oxalique est très-énergique, et, à peu de chose près, égale ; que la chaux hydratée vient ensuite, et occupe un rang élevé parmi les agents antiseptiques, dans ces conditions où toutes les déperditions ont été considérablement amoindries en raison de l'abaissement de la tempéra- ture moyenne des jours et surtout des nuits. >) Dans l'application que l'on voudrait faire en grand de l'acide sulfu- rique pour la conservation des urines et des litières, cet agent énergique serait surtout utile s'il s'agissait d'employer comme engrais les mélanges sur des terrains suffisamment pourvus de carbonate de chaux; il y aurait tout intérêt évidemment à faire l'addition de l'acide le plus tôt possible après l'émis- sion de l'urine, afin d'en pouvoir ménager la dose. Mais, lors même que des composés ammoniacaux se seraient formés par la fermentation, l'acide ajouté en proportions suffisantes (probablement alors de 3 à 5 centièmes) fixerait l'ammoniaque et préviendrait ou ralentirait beaucoup les fermentations, .ainsi que les déperditions ultérieures. ( ^7 ) » Dans ces circonstances, l'acide sulfurique serait bien préférable à la chaux, qui doit toujours être ajoutée aux urines récentes; car, introduite après une fermentation plus ou moins avancée, cette base occasionnerait une déperdition notable en s'emparant de l'acide carbonique, et mettant l'ammoniaque en liberté. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Des inconvénients de la neige sur les chemins de fer actuels ; par M. Séguier. « Les perturbations apportées dans le service des chemins de fer par la neige viennent de se faire sentir, cette année, d'une façon plus fâcheuse que jamais. Non-seulement les convois ont été retardés dans leur marche, mais, dans certaines localités, la circulation a été et est encore complètement in- terrompue. La chute de neige si abondante qui vient d'avoir lieu ne peut pourtant pas être regardée comme un de ces faits exceptionnels qu'il faut subir à longs intervalles et contre lesquels la prudence humaine doit rester inactive. » Le développement que prennent chaque jour les voies ferrées qui ont déjà, et auront à l'avenir plus encore, des points culminants à franchir dans les pays de montagnes, ne permet pas de laisser cet admirable moyen de communication soumis à tous les inconvénients des neiges, puisque, pour les localités élevées, ce sera un fait météorologique habituel tous les ans pendant plusieurs mois. Il importe donc de rechercher s'il n'y a pas moyen de lutter efficacement contre l'invasion de la voie ferrée par la neige avec les forces mécaniques dont dispose une exploitation de chemin de fer; car il ne serait pas possible, partout et en toutes occasions, d'avoir recours aux bras d'hommes nombreux, comme certaines compagnies viennent de le faire, en réclamant auprès de l'autorité le concours des soldats pour déblayer les voies sur lesquelles le service était suspendu. » Nous croyons qu'un chemin de fer, avec un matériel approprié, pour- rait toujours tenir sa voie en état de circulation, et qu'il serait possible de k lutter, d'une façon assez puissante, contre l'invasion de la neige, pour em- pêcher l'encombrement de se produire au point d'arrêter le service. » Mais pour qu'il puisse en être ainsi, il faudrait renoncer au mode de traction actuellement en visage et arriver à celui que nous avons proposé déjà depuis plusieurs années. . ' « L'expérience, la discussion, les réflexions prolongées, le temps enfin qui mûrit les idées et permet à ceux qui les ont conçues d'en reconnaître les ( a8 ) défauts, n'ont apporté aucuns changements à nos convictions mécaniques en ce qui touche le mode de traction que nous avons appelé locomotion pa r laminage, système dans lequel le cheminement de la locomotive n'est plus, comme aujourd'hui, le résultat de l'adhérence de ses roues sur les rails par suite du poids seul de toute la machine, mais bien la conséquence forcée du rapprochement de deux rouleaux laminant entre eux un rail sur lequel la locomotive se toue comme les bateaux toueurs le pratiquent sur les fleuves à l'aide de la chaîne dormante qui leur sert de point d'appui. » Expliquons donc comment avec notre mode de traction l'inconvénient des neiges est combattu ; mais, avant d'entrer dans la courte discussion de cette question si pleine d'actualité, au moment où des voies ferrées sont exécutées ou projetées pour des pays qui semblaient devoir en être privés par suite de la nature même de leur sol, novis avons besoin de constater que le chemiufcment par la simple adhérence des roues sur le rail résultant du poids seul de la locomotive n'a point été la pensée première de la loco- motion sur voie ferrée. Le premier chemin de fer était à rails en crémaillères avec locomotive à roues dentées, et ce n'est que par suite d'une hardiesse suggérée par la pratique que l'engrenage des roues avec les rails a été rem- placé par le simple frottement de l'un sur l'autre; or nous croyons que la plupart des inconvénients des chemins de fer actuels dérivent de cette pre- mière témérité que la pratique de chaque jour fait pourtant accepter main- tenant comme mode normal de locomotion et le seul désormais qui doive être employé. » Cette observation faite, arrivons à l'inconvénient des neiges, et démon- trons rapidement qu'il tient au mode de cheminement actuel. Dès que la surface des rails est recouverte de neige, le coefficient du frottement de la roue contre le rail change ; il diminue notablement. L'emploi des traîneaux dans les pays où la neige reste sur la terre pendant ini certain temps, prouve combien est facile le glissement du fer sur une surface glacée; l'exercice du patinage, pendant lequel l'homme parcourt d'assez grands espaces avec une assez petite dépense de force musculaire, en est une autre preuve; aussi donc les locomotives actuelles perdraient-elles la faculté de remor- quer un convoi dès que les rails sont couverts de verglas ou de neige, si un sablier ne laissait écouler continuellement du gravier entre les surfaces frottantes de la roue et du rail ; dès lors une partie des avantages de la voie ferrée se trouve perdue, puisque c'est en quelque sorte sur une voie en- gravée que s'opère le cheminement. Mais là n'est pas encore la cause prin- cipale de l'obstacle opposé par la neige : il faut la chercher dans l'insuffi- ( 29) sance de la force initiale de la locomotive, qui ne peut être jamais au dé- marrage que le résultat de la pression de la vapeur sur la surface des pistons divisée par le coefficient de frottement résultant de la masse seule de la locomotive. Or, comme nous voyons que, même en temps ordinaire et dans les circonstances les plus favorables, la nécessité s'est fait sentir d'atteler les wagons entre eux avec des chaînes suffisamment molles, pour que le dé- marrage soit successif et que l'inertie totale du convoi soit partiellement vaincue par la locomotive, on concevra la difficulté qu'éprouverait une machine à lutter sans vitesse acquise contre une masse de neige de quelque importance, alors même qu'elle serait pourvue de socles on versoirs destinés à déblayer la voie à la façon d'une charrue qui retourne la terre pour ouvrir un sillon. Remarquons bien que la locomotive ordinaire n'aura jamais, pour ce service exceptionnel, que sa puissance habituelle diminuée de tout ce que la circonstance de la neige ou du verglas aura soustrait au coeffi- cient du frottement qui ne résulte que de sa seule pesanteur : avec le mode de traction que nous avons proposé, il en serait tout autrement. » Il est possible, en effet, de construire une machine spéciale à grands pistons, à longues manivelles, à très-petits rouleaux de laminage; la puis- sance d'une telle locomotive pourvue des organes convenables pour fouiller la neige et la rejeter sur les bas côtés de la voie, n'aurait que deux limites, et l'ingénieur pourrait les reculer à sa volonté : nous voulons dire la surface de ses pistons et la solidité de fixation au sol du rail sur lequel les rouleaux laminants prendraient leur point d'appui. Nous sommes convaincu que le passage d'une telle machine sur la voie à des intervalles de temps en rela- tion avec l'abondance de la chute de la neige, tiendrait la voie suffisam- ment libre pour que le service ne fût jamais interrompu. En effet, notre machine n'eût-elle pour ses pistons et manivelles que les proportions d'une locomotive actuelle, elle pourrait exercer un effort supérieur de toute la différence des rayons des roues motrices d'une machine ordinaire à celui des rouleaux laminants de notre moteur spécial; en autres termes, la puis- sance s'exercerait en raison inverse des vitesses de cheminement. Or, comme pour déblayer une voie on pourrait faire le sacrifice de la vitesse, une machine de dimension ordinaire pourvue de rouleaux laminants de petit diamètre, posséderait ainsi une puissance capable de lutter contre un amon- cellement de neige. » La traction par le laminage d'un rail pressé entre des rouleaux lami- nants aurait encore, si elle était adoptée, bien d'autres avantages. Pour ne pas rendre cette Note trop longue, nous nous bornerons à en indiquer un C. R., i854: I" Semestre. (T. XXXVIII, N» 2.) 5 ( 3o ) d'une haute importance. Par l'adoption de ce système de traction, on pour- rait, en efFet, obtenir que les essieux qui supportent la locomotive ne pesas- sent pas plus sur les rails que ceux des wagons avec charge ordinaire; c'est-à-dire qu'on pourrait, pour l'établissement de la voie, borner l'échan- tillon du rail à la force suffisante pour porter les essieux des wagons sans être obligé, comme maintenant, de leur assigner des proportions capables de les faire résister au passage des essieux moteurs de la machine, chargés •• ordinairement d'un poids plus que double que tous les autres. » Le poids du moteur ne jouant plus, pour l'adhérence qui détermine le cheminement, le rôle principal, il sera très-possible de le diminuer. J'en- tends d'ici les habitudes prises qui me répondent que, pour faire une puis- sante et solide machine, il faut un générateur à grande surface, des pistons de grand diamètre, des cylindres de forte épaisseur, qu'aucune économie nouvelle de poids ne peut désormais être tentée pour aucun de ces organes. J'accepte l'objection et déclare ne vouloir rien changer à ces proportions consacrées par l'expérience, mais je soutiens qu'en divisant la locomotive en deux, c'est-à-dire en plaçant le générateur sur un train et le moteur sur un autre, il sera possible de répartir la charge totale sur un tel nombre d'essieux, que chacun ne subira qu'un effort voisin de celui que subit tout essieu de wagon chargé à l'ordinaire. On ne m'objectera pas davantage la difficulté de faire arriver la vapeur du générateur au moteur, alors que tous deux seront sur des trains distincts, puisque déjà cela se ])ratique pour les tenders pourvus de cylindres et de roues motrices sur quelques chemins. » Dans notre système, la compression des rouleaux laminants contre le rail étant, comme nous l'avons exposé dans de précédentes communi- cations, sollicitée par la résistance même du convoi, nous avons l'avantage de cheminer avec un frottement minimum des axes moteurs qui reste constamment proportionnel aux résistances mêmes variables du convoi entraîné. » Une telle division du générateur et du moteur présente, au point de vue de l'économie du matériel, d'utiles conséquences. » Un même générateur maintenu toujours en feu, et l'expérience pra- tique démonti'e que cette condition est bonne pour sa durée, eh le sous- trayantaux dislocations qui résultent des grandes variations de température, pourrait passer d'un moteur à un autre toutes les fois que ceux-ci auraient besoin d'être réparés; le nombre des générateurs pourrait ainsi devenir moindre que celui des moteurs: ceux-ci, installés dans des wagons vitrés comme les machines marines dans leur cabine sur les vaisseaux, seraient pré- ( 3, ) serves de toutes les influences extérieures si préjuo'iciables à la durée de leurs organes; les moteurs séparés des générateurs seraient abordables de tous côtés, tous leurs organes pourraient fonctionner sous la surveillance incessante d'un mécanicien. Comme cela se pratique dans les bateaux, les causes de destruction pourraient être combattues, même durant la marche, à mesure qu'elles se produisent : quelle facilité de surveillance et d'entre- tien d'une machine isolée, quelle difficulté, pour ne pas dire quelle impos- sibilité, pour les soins à donner à une machine accolée à son générateur! Mais il est temps d'arrêter ce parallèle entre notre œuvre personnelle et les constructions des habiles ingénieurs qui, chaque jour, rendent à la locomo- tion rapide de si importants services; notre vif amour du progrès ne nous rendra ni injuste, ni impartial ; et notre conviction profonde ne doit pas non plus, Messieurs, nous faire abuser de votre bienveillance à nous entendre. » NOmNATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre qui remplira, dans la Section de Botanique, la place vacante par suite du décès de M. de Jussieu. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5/|, M. L.-R. Tulasne obtient. . . 34 suffrages. M. Moquui-Tandon i8 M. Payer i Il y a un billet blanc. BI. L.-R. TcLASNE, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. L'Académie procède ensuite , également par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission de cinq Membres chargée de proposer une question pour sujet du grand prix des Sciences physiques qui sera décerné, s'il y a lieu, en i854- MM. Flourens, Milne Edwards, Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire, Duméril et Ad. Brongniart réunissent la majorité des suffrages. ■'*,- ( 30 MÉMOIRES LUS. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur de nouvelles combinaisons salicjliques; par M. Charles Gerhardt. (Commissaires précédemment nommés : MM. Dumas, Peloiize, Regnault.) « Les chimistes savent que les éthers salicyliques, dont on doit la con- naissance à M. Cahours, présentent une anomalie singulière dans l'histoire de ces combinaisons : ces éthers, en effet, bien qu'ils correspondent à des salicylates neutres, ont la propriété de se combiner avec les bases, et de produire des sels métalliques parfaitement définis. Ainsi, le salicylate de méthyle (huile de gaultheria) offre une composition semblable à celle du salicylate d'argent, C W 0=* ) C H' OM _ I O, salicyl. de méthyle, > O, salicyl. d'argent, et cependant le salicylate de méthyle se combine avec la potasse, la soude, la baryte, etc. Il en est de même du salicylate d'éthyle. Ces deux éthers se comportent donc comme de véritables acides. » Voici encore une autre anomalie. Lorsqu'on traite un éther ordinaire par le chlore ou par le brome, le premier effet de ces agents consiste tou- jours à opérer des substitutions dans les éléments éthyliques ou méthy- liques, de manière à donner des produits chlorés ou bromes que les alcalis ne transforment plus en alcool ou en esprit-de-bois, mais qu'ils conver- tissent, comme l'a démontré M. Malaguti, en acide acétique ou en acide formique. Les éthers salicyliques se comportent tout différemment : en agissant sur eux, le chlore et le brome commencent par attaquer les élé- ments salicyliques, et donnent ainsi les éthers de l'acide chlorosalicylique, de l'acide bromosalicylique, etc. » Cette différence de manière d'être tenant évidemment à une différence de constitution moléculaire, j'ai été conduit, en appliquant mes dernières théories aux éthers salicyliques, à les considérer non comme une molécule d'eau dont les a atomes d'hydrogène étaient remplacés, l'un par du salicyle et l'autre par du méthyle ou de l'éthyle , mais comme une molécule d'eau dont I atome d'hydrogène seulement était remplacé par le groupe méthyl- salicyle ou éthylsalicyle, c'est-à-dire par du salicyle contenant déjà lui- même du méthyle ou de l'éthyle en substitution à de l'hydrogène : C W ( CH') 0= ) hydrate de C H* (C« H^) O^ j hydrate H j ' méthylsalicyle, H ) ' d'éthylsalicyle. (33) Le salicylate de méthyle devient ainsi l'hydrate de méthylsalicyle, ou l'oxyde d'hydrogène et de méthylsalicyle; le saUcylate d'éthyle devient l'hydrate d'éthylsalicyle, ou l'oxyde d'hydrogène et d'éthylsalicyle. » On en déduit naturellement que, par exemple, la combinaison du sali- cylate de méthyle avec la potasse représente l'oxyde de potassium et de méthylsalicyle : C H* (CH')O^ ) oxyde de potasse et de R ) ' méthylsalicyle. » Or, puisqu'il est démontré, par mes expériences sur les acides an- hydres, qu'on peut remplacer l'hydrogène basique des acides ou le métal des sels par des groupes oxygénés benzoïle, cumyle, acétyle, etc., je devais pouvoir effectuer un semblable échange dans les éthers salicyliques, si mon opinion sur la constitution de ces corps était juste. » L'expérience a pleinement justifié mes présomptions. Rien n'est plus facile, en effet, que à'éthérifier les éthers salicyliques, comme on éthérifie l'alcool ou l'esprit-de-bois. Si, par exemple, on met l'alcool ou l'esprit-de bois en contact avec le chlorure de benzoïle ou le chlorure de succinyle, on obtient un dégagement d'acide chlorhydrique, ainsi que du benzoate d'éthyle, du succinate de méthyle, etc. Qu'on traite les éthers salicyliques par les mêmes chlorures, la réaction sera encore la même, et l'on obtiendra du benzoate d'éthylsalicyle, du succinate de méthylsalicyle, etc. En un mot, on peut, avec un éther salicylique et le chlorure d'un acide quel- conque, produire autant de composés qu'on obtient avec un alcool et un semblable chlorure. » Tous les composés que j'ai ainsi préparés sont parfaitement cristallisés. » liC benzoate de méthjrlsalicjle s'obtient en faisant réagir à chaud de l'huile de gaultheria et du chlorure de benzoïle, et cristallise en beaux prismes rhomboidaux, renfermant C H* (CH') O'' \ benzoate de méthylsalicyle, ou oxyde C W O ; ' de benzoïle et de méthylsalicyle. » Le benzoate d'éthydsalicjle se prépare par le même procédé au moyen de l'éther salicylique : C H* (C^ H*) O^ 1 benzoate d'éthylsalicyle, ou oxyde de C H» O j ' benzoïle ^t d'éthylsalicyle. ( 34 ) » Le cumînate de méthjbalicjle cristallise dans l'alcool bouillant en paillettes rhombes très-brillantes : C H* (CH*) O^ I cuminate de méthylsalicyle, ou oxyde QtojjHQ ) de cumyle et de méthylsalicyle. » Le succinate de méthylsalicyle s'obtient au moyen du chlorure de suc- cinyle que nous avons fait connaître dernièrement, M. Chiozza et moi; il se dépose, par le refroidissement de sa solution alcoolique, sous la forme de grosses lames rectangulaires composées de fibres juxtaposées qui se dé- tachent aisément. Il dérive de deux molécules d'eau comme l'acide succi- nique, qui, comme on sait, est bibasique : ^ ' > O. I succinate de méthylsalicyle, ou oxyde de C^H«(CH»)OM ' • 1 .i '1 1 1- 1 C* H* OM O succinyle et de méthylsalicyle. » Il serait aisé de multiplier ces exemples. » J'ai également essayé, dans le but de produire le chlorure de méthyl- salicyle, de soumettre l'huile de gaultheria à l'action du perchlorure de phosphore; mais, dans la réaction très-énergique de ces deux corps, le groupe méthylsalicyle se défait, et l'on obtient du chlorure de méthyle, ainsi qu'un chlorure nouveau, le chlorure de salicyle C W' O^ , , chlorure de salicyle. Ce corps n'est pas à confondre avec la substance à laquelle M. Piria a donné le même nom, et qui, dans mon opinion, représente l'hydrure de chlorosalicyle. Mon chlorure de salicyle est une liqueur fumante que l'eau décompose à la manière des chlorures de silicium, de phosphore, d'acé- tyle, etc., en acide chlorhydrique et en acide salicylique; il réagit, d'une manière violente, sur l'alcool et sur l'esprit-de-bois, en les transformant en éthers salicyliques; c'est même avec ce chlorure de salicyle qu'on prépare bien plus aisément le salicylate d'éthyle qu'au moyen d'un mélange d'acide salicylique, d'alcool et d'acide sulfurique. M. Drion, qui continue, dans mon laboratoire, l'étude des combinaisons que je viens de faire connaître, a également, avec ce nouveau chlorure de salicyle, obtenu le salicylate dainyle (hydrate d'amylsalicyle) que plusieurs chimistes avaient vainement cherché jusqu'à présent à préparer par les procédés connus. » Les résultats précédents me semblent venir à l'appui des vues que j'ai eu l'honneur d'exposer à l'Académie dans mes derniers travaux. » (35 ) ÉCONOMIE RURALE. — Recherches sur les maladies des ve'ge'laux, extraites du Journal des Observations agricoles et scientifiques faites dans dix départements de la France, pendant les mois de mai, juin, juillet, août, septembre et octobre i853; par^l. F.-E. Gcébijs-Méneville. (Extrait.) (Commissaires, MM. Dumas, Milne Edwards, Decaisne. ) a L'observation de nouveaux faits est venue, cette année, confirmer ce que j'avançais l'année dernière, que la grande épidémie qui sévit sur beau- coup de végétaux, et spécialenieut sur la vigne, a pour cause unique, ou du moins principale, un phénomène de température. Les observations sur lesquelles j'appuyais mes convictions, l'année dernière, sont devenues très- nombreuses en i853, par l'exploration que j'ai faite des départements du Var, des Bouches-du-Rliône, des Basses-Alpes, de Vaucluse, du Gard, de la Drôme, de l'Ardèche, de l'Isère, du Rhône et de la Seine. » Après avoir observé l'épidémie dans les Basses-Alpes, pendant tout le temps qu'a duré l'éducation des vers à soie et la confection de leur graine, je me suis décidé à faire une exploration des dix départements que je viens de nommer, en remontant du Midi vers le Nord. J'ai constaté ainsi, comme je l'avais fait en m'élevant dans les Alpes pour arriver aux altitudes où cesse la culture de la vigne, que la maladie tend à disparaître à mesure qu'on avance vers leur sommet, comme à mesure qu'on avance vers le Nord. Dans les Alpes, comme à Paris, la maladie n'existe pas. Dans les Alpes, comme à Paris, on ne la trouve généralement que sur les treilles abritées, exposées au midi ou au levant, ou dans les petits jardins des villes, où il y a une atmosphère artificielle qui fait que la maladie se montre à toutes les expositions. » Les cultures chez lesquelles j'ai plus particulièrement observé les effets de l'épidémie, sont : les prairies artificielles de sainfoin, les céréales, les melons, les courges, les tomates, etc. ; la vigne, les rosiers, les mûriers, les noyers et autres arbres fruitiers de toute espèce, et jusqu'aux aunes de nos vallons. Ainsi, les sainfoins, par exemple, après avoir pris un dévelop- pement magnifique de décembre à février, ont langui et se soiit couverts d'Oïdium, à tel point que l'odeur très-intense de vigne malade qu'ils exha- laient au moment où on les coupait a pu faire craindre que ce fourrage ne fût nuisible aux animaux domestiques. u Tous les blés, et surtout ceux des collines bien exposées, étaient admi- rables à la même époque, au moment où ils doivent être stationnaires et souvent sous la neige; mais ceux de la plaine, dans la grande vallée de la ( 36 ) Durance, ainsi que ceux des parties élevées du département, étaient restés petits, bas, et sans développement anormal. Plus tard, pendant les mois d'avril, de mai et même de juin, ceux des collines, des bonnes expositions, qui montraient déjà leurs épis et allaient fleurir, ont subi des températures plus ou moins basses, une humidité froide ; ils se sont couverts de taches d'un noir-roussâtre, leurs feuilles se sont roulées, et ils paraissaient, au milieu de pluies froides presque continuelles, souffrir d'une sécheresse prolongée. » Quant aux blés de la plaine, terrain froid et dont les récoltes sont tou- jours en retard de près de quinze jours, ils s'étaient développés lentement et comme à l'ordinaire ; les mauvais temps n'ont eu aucune action sur eux, et ils ont donné de bonnes récoltes, pendant que ceux des collines et des plateaux intermédiaires, qui étaient si beaux en décembre, janvier et février, n'ont pas même rendu la semence. » Une remarque fort curieuse qui montre bien que la maladie des blés est due à la température trop élevée de l'hiver, c'est qu'il a été constaté que tous les cultivateurs qui avaient semé leurs blés tardivement, par des causes indépendantes de leur volonté, ont eu une assez bonne récolte. » Les mûriers se sont développés de bonne heure et ils ont subi toutes les pluies froides qui ont désolé la première moitié de l'éducation des vers à soie. On en a vu de couverts de feuilles à Pâques. Plus tard, toutes les feuilles de ces arbres si utiles se sont maculées de taches rousses que j'ai étudiées avec grand soin. Chez beaucoup, la maladie était si intense, que les feuilles se roulaient et séchaient, en sorte qu'elles ont été impropres à la nourriture des vers à soie. Il en a été de même pour les noyers et beaucoup d'autres arbres dont les feuilles s'étaient couvertes de taches de rouille. » Quant à la vigne, elle a été plus fortement attaquée que jamais. Les pluies froides de mai ont bien retardé l'invasion de la maladie de quinze jours environ ; ce retard a bien donné un moment d'espoir aux agriculteurs, qui croyaient à la cessation ou à une forte diminution du mal ; mais ils ont bientôt reconnu que l'altération de cet arbuste était très-intense, plus in- tense que les années précédentes. Cependant, grâce à la constitution très- accidentée des départements que j'ai visités, j'ai pu voir, sur une grande comme sur une petite échelle, et dans des lieux très-éloignés, dans des cir- constances très-variées en apparence, que ma théorie de la caloricité ex- plique parfaitement tous les cas de maladie bien observés dans la grande culture. » Ainsi, il est actuellement positif que toutes les vallées parcourues par ( 37 ) un grand cours d'eau et orientées de manière à subir, pendant l'hiver sur- tout,>des vents froids et principalement ceux du nord, sont exemptes de la maladie d'une manière plus ou moins complète. Les versants des collines qui regardent le nord sont généralement dans le même cas, et certains pla- teaux plus ou moins élevés, soit dans l'extrême Midi, soit dans la France centrale, n'en souffrent que peu ou seulement dans les anfractuosités de terrain formant des abris. » En résumé, mes nouvelles observations me conduisent à persister dans l'opinion que j'ai émise l'an passé sur la question et qu'on trouvera for- mulée dans le Compte rendu de la séance du 6 septembre i8j2. » CHIRURGIE. — Sur tes moyens d'extraire de la vessie les corps étrangers autres que les pierres et leurs débris; par M. Leroy d'Étiolles. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires, MM. Velpeau, Lallemand.) « Ces corps arrivent dans la vessie tantôt par les voies naturelles, tantôt par des blessures; les premiers ont en général une forme allongée, et leur diamètre est inférieur à celui du canal par lequel ils ont pénétré : ce sont ordinairement des fragments de sondes, d'instruments brise-pierres, des tiges de fer, des épingles à cheveux, etc. Les instruments que j'ai imaginés pour opérer l'extraction de ces différents corps agissent de deux manières différentes : ils ploient, en dirigeant leurs pointes en arrière, les tiges asse» minces pour passer en double dans l'urètre ou dans un tube. Quant aux corps trop volumineux pour sortir ainsi ployés en deux, les instruments les saisissent, les font pivoter sur eux-mêmes, s'ils sont pris en travers, et les placent dans la direction de l'urètre qu'ils doivent parcourir. Cet effet est produit par des petites barrettes transversales semblables à de petits râteaux qui glissent sur les bords des gouttières dont sont creusées les pinces, les- quels râteaux, mus par de longues tiges, se prolongent à l'extérieur, poussent le corps jusqu'à l'extrémité de la pince dont les gouttières, coupées oblique- ment et échancrées d'un côté, favorisent le mouvement de bascule. Ces râ- teaux et cette coupe oblique des gouttières s'adaptent à toutes les pinces, mais plus particulièrement à celle en forme de brise-pierres qui est la plus usitée pour l'homme, et à la pince à anneaux qui convient pour les femmes. » J'obtiens encore le pivotement, le placement en long et la sortie des corps allongés par d'autres mécanismes. Un tube droit ou courbe est C. R..I854, i"Sem = i53 i5 mercure Sulfate de cuivre. . ' I Couple (Daniell). Zinc. Cuivre Sulfate de sine Sulfate de cuivre . . Eléments ihsrmo-élec- triques: bismuth et cuivre de o à -h ioo". = 55 = i65 • ,'fl3Wr' W*" (4ï ) I CoK/jfe (Joule). Éléments thermo-élec- triques : bismuth et cuivre de o à -)- loo". Zinc amalgamé Cuivre 1 SO' H > = in? Acide sulfurique — : — Sulfate de cuivre . . . l ^ loAq. ] I Couple {Grove). zinc amalgamé Platine 1 ,. . SO• III. oS'',345 ont laissé o^'',i93 d'argent. I. II. III. Calcul. C 12,70 » » C* i2,5o H 2 , 20 » » H' 2 , 08 0 » » • O' 2g , 1 7 Ag. ... » 56,12 55,94 Ag 56,25 100,00 » Ce sel est hydraté, et sa formule est C*H"0% AgO, H='0. En effet, chauffé à 100 degrés, il devient opaque, légèrement rougeâtre, et perd 4,79 pour 100 d'eau. Le calcul demande ^,6S. Le même sel déshydraté a été analysé : oS'',495 ont produit CO*... oS'',24o, et Aq... oS'',o83, ou, p. 100, C... 13,22 ; H... 1,86. Calcul: C...i3,ii; H... 1,64. » J'ai isolé, par l'acide chlorhydrique, l'acide contenu dans ce sel d'ar- gent. Par l'évaporation dans le vide de la liqueur filtrée, j'ai obtenu une masse de cristaux plats dont la surface est une lame cristalline marquée de stries quelquefois courbes. Cet acide, séché dans le vide, a été analysé : o8%3i8 ont donné C0^.. os%369, et Aq... o8%i5i. Expérience. Calcul. C 3i,64 C 3i,58 H 5,27 H» 5,26 0« 63, 16 100,00 » Cet acide a donc la composition de l'acide glycollique, extrait du sucre de gélatine; je crois même qu'il lui est tout à fait identique. L'acide gly- G. H., 1854, j"Senie*«re.(T. XXXVIII, N<>2.) 7 (46) collique, tel que M. Strecker l'a obtenu, refuse de cristalliser; mais, sans doute, il n'est pas pur. J'avais conservé de mon travail sur le sucre de géla- tine, que les publications laites en Allemagne m'ont forcé d'interrompre, quelques grammes de cet acide. Je l'ai neutralisé et précipité par le nitrate argentique. Le précipité, qui est floconneux, cristallise peu à peu ; je l'ai dissous dans l'eau chaude, et j'ai fait digérer le tout dans une étuve à une douce chaleur. J^a liqueur était noircie par ime notable quantité d'argent réduit. Filtrée chaude, elle a donné naissance à de beaux cristaux incolores et brillants, semblables par leur forme à ceux dont je viens de faire con- naître la composition. Ces cristaux séchés dans le vide, puis calcinés, ont laissé 56, o3 pour loo d'argent. De plus, j'en ai isolé l'acide par l'acide chlorhydrique. Cet acide cristallise très-bien dans le vide et ressemble en- tièrement à l'acide que j'ai extrait de l'acide tartronique; il en a aussi la composition. oS'',3o85 d'une préparation séchée dans le vide, ont donné CO"... o^',358; Aq... oS'', i5'2, ou, en loo parties, C... 3i,56; H... 5,45; calcul : C... 3i ,58; H... 5,20. L'acide glycollique pur cristallise donc très- bien dans le vide, mais il est déliquescent. » La matière insoluble provenant de la distillation sèche de l'acide tar- tronique, est probablement à l'acide glycollique ce que le lactide est à l'acide lactique. Cette matière bien lavée est sans saveur, mais en séchant elle prend im léger goiit acide, ce que j'attribue à une hydratation partielle. Il ne m'a pas été possible d'obtenir ce corps exempt d'eau, même en le faisant fondre à i8o degrés, et les analyses que j'ai faites, quoique concordantes, ne s'ac- cordent pas entièrement avec la formule C*H*0* que j'attribue à ce corps. J'ai obtenu : 1. II. Calcul. C... 4o,4o 40,39 C... . . 4i,38 H 3,77 3,80 H<.. . . .. 3,45 0.... . . » » 0» . . . . .. 55,17 100,00 » Cette matière, qu'on pourra donc appeler gljcollide, s'hydrate entière- ment par un très-long séjour dans l'eau chaude. On obtient ainsi un acide incristallisable qui, neutralisé par un alcali et précipité à chaud par le nitrate d'argent, donne des cristaux de glycoUate argentique. En effet, ces cristaux, lavés, séchés dans le vide et calcinés, ont donné 56, 18 pour 100 d'argent. En outre, décomposés par l'acide chlorhydrique, ils produisent un acide cristallisé, en tout semblable à l'acide glycollique. ( 47 ) » J'ai obtenu aussi la glycollamide, qui n'est pas le sucre de gélatine, mais qui en a exactement la composition, comme la lactamide est isomère (le l'alanine. Chauffe- t-on au bain d'huile le bitartronate d'ammoniaque sec, il fond vers i5o degrés, et dégage en bouillonnant une grande quan- . tité d'acide carbonique. Au bout de quelque temps, le dégagement gazeux se ralentit beaucoup. Si l'on interrompt alors l'opération, on a un sirop épais, incolore, déliquescent, qui est un sel ammoniacal, probablement du glycollate. Continue-t-on à chauffer une heure ou deux, le col de la cor- nue se tapisse de cristaux de carbonate d'ammoniaque ; le résidu se prend, cette fois, par le refroidissement, en une masse cristalline un peu brune. J'ai retiré de cette masse, par des cristallisations réitérées, de beaux cristaux in- colores, d'un corps très-soluble dans l'eau, peu soluble dans l'alcool, ayant une saveur fade et légèrement douce. Il grimpe souvent en cristallisant et présente alors les ramifications qui caractérisent le sel ammoniacal. La solu- tion de ce corps ne précipite ni le chlorure de platine, ni aucun sel métal- lique. Elle est légèrement acide au papier réactif. Par la potasse à froid elle répand une faible odeur de lessive; mais en chauffant, l'ammoniaque se dégage avec abondance. La glycollamide se produit encore en dissolvant le glycollide, dans l'ammoniaque, à l'aide de la chaleur. » L o^',S'i']5 de glycollamide préparée par le bitartronate d'ammo- niaque et séchée dans le vide ont donné CO^... o^',6i3; Aq... o^'jS'îb. » o8%4o6 du même produit, par la méthode de M. Peligot, ont donné oe',074 d'azote. » II. 0^^,575 de glycollamide préparée avec le glycollide et l'ammo- niaque, ont donné CO^.. 0^^673 et Aq... oS'',348. De plus, o«%35o du même produit ont donné 0^*^,0646 d'azote. I. II. Calcul. C 32,21 32,00 C 32,00 H 6,91 6,72 H'» 6,66 N 18,09 18,47 ^" '8,66 O » » O' 42,68 100,00 » J'ai chauffé la glycollamide avec une solution bouillante de potasse jusqu'à cessation de toute odeur ammoniacale. J'ai neutralisé la liqueur par l'acide nitrique, et l'ai précipitée par le nitrate d'argent. J'ai obtenu ainsi de beaux cristaux de glycollate argentique qui, calcinés, ont laissé 58,20 d'argent pour 100. De ce sel d'argent j'ai également retiré de l'acide glycollique en cristaux. 7.. ( 48 ) » Il me paraît probable que l'acide homolactique de M. Cloez est de l'acide glycollique impur. J'ai obtenu une fois le glycollate argentique en lames flexibles, semblables à l'homolactate d'argent anhydre; mais ces lames lavées sont devenues opaques et ont reproduit le glycollate d'argent hydraté en cristaux grenus. » La production des corps qvie je viens de décrire s'exprime par les équa- tions suivantes : G" H" O'" = C* H* O* + C" O* + H* 0% Ac, tartronique. Glycollide. C* H* O* + KO, H* O = G* H» 0% KO, Glycollide. Glycollate potassique. G«H«0'%N»H« = G*H"'N='0* -4- G= O^ -f- IP 0^ Bitartronate Am. GlycoUamide. G* H* O», + N* H» = G* H'" N» O*. Glycollide. GlycoUamide. M. Mariani, auteur d'une Note concernant le théorème sur la somme des trois angles d'un triangle, prie l'Académie de vouloir bien se prononcer sur la valeur de cette communication. M. Binet, à qui la communication de M. Mariani a été renvoyée à l'épo- que de sa présentation, est invité à faire savoir à l'Académie si cette Note est de nature à devenir l'objet d'im Rapport. M. CoLUN, qui avait présenté au concours pour le prix de Médecine et de Chirurgie de l'année i853, une Note sur divers instruments de chirurgie inventés ou perfectionnés par lui, exprime le désir de connaître le jugement qui aura été porté sur son travail . Le Rapport sur les concours de l'année sera'fait très-prochainement dans une séance publique, séance que la perte qu'a faite l'Académie dans la per- sonne d'un de ses Secrétaires perpétuels, M. Àrago, a forcément retardée. A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures. F. ERRATUM. (Séance du 2 janvier i854.) Page 17, ligne 6 (communications relatives au legs Breant), au lieu de M. Salomow, lisez M. Salomon Wolf. (49) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 2 janvier i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; 2* semestre i853; n° 26; in-4°. Mémoire sur le drainage; par M. le baron d'Hombiies-Firmas; f de feuille in-8". (Extrait du Bulletin de la Société d'Agriculture de l'Hérault, août à novembre i853.) Description générale des phares et fanaux, et des principales remarques exis- tant sur le littoral maritime du globe , à l'usage des navigateurs ; par M. COULIER ; 1 1^ édition. Paris, i853; i vol. in-12. Etudes micrographiques sur quelques fécules, thèse présentée à l'Ecole de Pharmacie le 3i décembre i853; par M. J.-LÉON SOUBEIRAN. Paris, i853; broch. m-l\°. Mémoire traitant de la guérison complète de toutes les parties de la vigne, adressé à Son Excellence le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Tra- vaux publics; par M. Lefebvre-Cuabert . Paris, i854; brochure in-4°. Maladie de la vigne, sa guérison radicale par un traitement simple et rationnel; par M. Raphaël Périé ; \ de feuille in-i 2. (Ces deux Mémoires sont renvoyés, à titre de documents, à l'examen de la Commission récemment nommée pour les communications relatives aux maladies des plantes usuelles. ) Musique octale [gamme de si, ré, fa, lo, si), chant naturel de l'homme et des animaux. Mémoire présentée l'Académie des Sciences, le 26 décembre i853; par M. le D' Boniteau; autographie in-4°. Annales de l' Agriculture française, ou Recueil encyclopédique d' Agriculture publié sous la direction de MM. LoNDET et L. BOUCHARD; 5* série; tome II; n° 12; 3o décembre i853; in-8°. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine, rédigé sous la direction de MM. F. Dubois (d'Amiens), secrétaire perpétuel, et Gibert, secrétaire annuel; tome XIX; n° 5; i5 décembre i853; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences , fondée par M. B.-R. de Monfort, rédigée par M. l'abbé MoiGNo; 2^ année (IIP vo- lume); 28® livraison ; in-S". s Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome YII; n° 9; 3o décembre i853; in-8°. ( 5o ) Revue médico-chirurgicale de Paris, sous la direction de M. Malgaigne; décembre i85'3; in-8°. Lectures on quaternions — Leçons sur tes quaternions, contenant l'expo- sition systématique d'une nouvelle méthode mathématique; par M. W.-R. HamilïON. Dublin, i85.3; i vol. in-8°. The nautical Almanach nautique , publié pour les années i856 et i 867, par ordre du Conseil de l'Amirauté. Londres, i853; 2 vol. in-8°. Astronomical.... Observations astronomiques faites par M. T. Catton, calculées par M. G. BiDDEL Airy, astronome royal. Londres, i853; broch. in -4°. Notices Comptes rendus des séances de l'Institution Royale de la Grande- Bretagne ; partie 3; novembre i852-juillet i853. Londres, i853; brochure in-8''. The astronomical... Journal astronomique dé Cambridge; n° 66; vol. III; n° 18; 8 décembre i853. Monatsbericht . . . Comptes rendus des séances de i Académie royale des Sciences de Prusse; septembre et octobre i853; in-8''. Bijdrage... Essai pour servir à l'histoire des poissons lophobranches de l'ar- chipel indien; par M. P. Bleekkr. Batavia, i853; broch. in-4". Vierde bijdrage... Quatrième essai pour servir à l'histoire de la faune ichthyologique des Celèbes; par le même; broch. in-8". Nalezingen Coup d'œil rétrospectif sur la faune ichthyologique de Banka; par le même; broch. in-8°. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' i53 à i55; 27, 29 et 3i dé- cembre i853. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n° i3; 3o décem- bre i853. Gazette médicale de Paris ; n° 53 ; 3i décembre i853. La Presse médicale. Journal des Journaux de Médecine ; n" 53; 3i décem- bre i853. L Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux- Arts ; 2* année; n° 53; 3i décembre i853. Le Moniteur des Hôpitaux. Journal des progrès de la Médecine et de la Chirurgie pratiques ; n°' i55 à 1 57 ; 27, 29 et 3 1 décembre i853. (5. ) L'Académie a reçu, dans la séance du 9 janvier i85zi, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de i Académie des Sciences, i" semestre i854; n" i; in-4°. Institut de France. Académie des Beaux-Arts. Discours prononcés aux funé- railles de M. Achille Le Clère, le lundi 26 décembre i853; i feuille in-4°. Institut de France, .académie des Beaux- Arts. Discours prononcés aux Juné- railles de M. VISCONTI, le mardi 3 janvier r854; i feuille in-4°. Annuaire pour l'armée i854, publié par le Bureau des Longitudes; i vol. in- 18. Histoire des progrès de la Géologie, de i834 à iSSa; par M. A. d'Archiac; publiée par la Société géologique de France, sous les auspices de M. le Ministre de l'Instruction publique; tome V. Formation crétacce a" partie). Paris, i853; i vol. in-8°. Suite à la Chimie de Berzelius. Traité de Chimie organique; parM. Charles Gerhardt; 3* et 4* livraisons. Paris, i853; in-8°. Histoire des Basques ou Escualdunais primitifs, restaurée d'après la langue, les caractères ethnologiques et tes mœurs des Basques actuels; par M. A. Bau- URIMONT. Paris, i854; ' vol. in-8°. Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille, dans le Hainaut français , dans la Flandre française et dans l' Artois, \ 7 16- 1 70 1 ; par M. Edouard Grap. ; tome I". Vaienciennes, 1847; ' ^'^^- 10-4"- Mémoire sur les Crustacés de la famille des Cloportides, qui habitent les envi- rons de Strasbourg; par M. A. Lereboullet. Strasbourg, i853; in-4". (Extrait des Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Strasbourg.) Pré- senté, au nom de l'auteur, par M. Duvernoy. Bapport sur les travaux du Conseil de salubrité et des Conseils d'arrondissement du département du Nord pendant l'année i852; n° XL Lille, i853; i vol. in-8'*. Monographie de la famille des Balistides; par M. Hollard; broch. in-8". Mémoire d'hygiène publique sur cette question : Bechercher [influence que peut exercer l'éclairage au gaz sur la santé des masses dans l intérieur des villes? par M. le D"' Évariste Bertulus. Marseille, i853; broch. in-a". Du traitement curalif du choléra-morbus épidémique et de sa prophylaxie , suivi de quelques réflexions sur son mode de transmission; parM. le D"^ Tourrette. Paris, i853; broch. in-8''. Etudes paléontologiques tendant à ramener au type peniadactyle les extrémités ( 52 ) des Mammifères fossiles; par MM. les professeurs N. JOLY et A. La.vocat. Toulouse, i853; broch. in-8°. Etudes anatomiques et tératologiques sur une mule fissipède aux pieds anté- rieurs; parles mêmes. Toulouse, i853; i feuille in-8°. Table des corrections àjaire subir au degré apparent indiqué par l'alcoomètre , pour obtenir le degré réel des liquides spiritueux à la température de 1 5 degrés centigrades. Paris, i853; in-12. Lithophotographie , ou Impressions obtenues sur pierre à l'aide delà photo- graphie; par MM. Lemercier, Lererours, Barreswil et Davanne; i*"" ca- hier; in-fol. A new theory — Nouvelle théorie des causes physiques du magnétisme ter- restre, avec quelques remarques concernant l'aurore boréale; par M. le capi- taine Inglefield, de la marine royale britannique. Londres, i85i; bro- chure in- 8". Beretning.,. Rapport sur les travaux de la Société royale économique de Norwége, pendant les années 1846 à i85o. Christiania, i853; petit in-fol. Kong Olaf. . . Le Saga du roi Olaf Trjggveson ; traduit du latin par M. Odd Snorreson. Christiania, i853; in-8°. Strengleikar. . . Vieilles chansons ou le livre des Lais, traduit du vieux fran- çais en norwégien, publié par MM. R. Reyser et C.-R. Unger. Christiania, i85o; in-8°. Om den spedalske... De l'éléphantiasis des Grecs; par M. C.-W. BOECK. Christiania, r842; in-8°. Syphilisationsforsôg. . . Recherches sur la syphilisation ; par le même. Christiania, i853; broch. in-8'*. Bidrag... Matériaux pour servir à [histoire du développement des Pectini- branches; par MM. KOREN et Danielssen. Bergen, i85i; in -8°; avec im sup- plément in-8°. Barlaams. . . Le Saga de Rarlaam et de Josaphat, traduit en norwégien, par le roi Haakon Sverressôn; traduit et publié par MM. R. Keyser et C.-R. Unger. Christiania, i85i; 1 vol. in-8°. Saga Olafs... Le Saga d' Olaf le saint; publié par le Collège académique de l'Université rojale de Norwége. Christiania, i853; i vol. in-S". Indberetning, .. Rapport sur un voyage scientifique fait à l'étranger aux frais de l'Université de Norwége. Christiania, i853; broch. in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 16 JANVIER 1854. PRÉSIDENCE DE M. ROUX. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Gaudichaud, décédé ce matin même i6 janvier. M. Flourens, à l'occasion delà lecture du procès-verbal, fait remarquer que le grand prix des Sciences physiques sera décerné dans la séance publi- que de l'année i855, et non de i854, comme on l'a imprimé par erreur. ZOOLOGIE. — Notes sur les Collections rapportées en i853, par M. A. Delattre, de son voyage en Calijbrnie et dans le Nicaragua; par S. A. Charles-L. prince Bonaparte. CiNQDiiME COMMUNICATION : Chantcurs subulirostres. a Une des principales améliorations que nous ayons fait subir à notre système ornithologique est sans contredit l'agglomération dans une grande famille naturelle sous le nom de Timaliides, d'Oiseaux jusqu'ici disséminés dans plusieurs, éloignées même l'une de l'autre, suivant leurs fausses ana- logies plutôt que d'après leurs véritables affinités. Tenant d'un côté aux TuRDiDES, de l'autre aux Troglodytides, qui, à la rigueur, pourraient en faire partie, cette famille, par ses formes diversifiées, représente à la fois les Garrulides et les Phyllornithides, et peut se résoudre en cinq séries parallèles. \Voir le Tableau ci-après (i) et la note qui le suit]. C. R. 1854, i" Semestre. (T. XXXVIII, N« 5.) 8 (54) 2^ a. n i ff5 C; «3 a. ts 19 IC ^^ kS o O X 13 TS n 3* 3 5 »' te o ^ C5 C% JS M l« iA* r* Cl O X V3 ns r- a* o n o 1 O o o tr o n o V Cl 2 1^ s ç-, V Cl o c S: c. o a* i-. ^Si C5 OC O B S ë X w a: c^ s Oi a a ^ 5* lO to IS kO >c l« lO p p ( en i. Tl 3 > « S kS ^ s > H •§ Os Ci o: ce en >c> ife> C< IS •• O !0 o O 63 n o •J *■ c p ■■ O s a S &3 ^r>^ " % f* &1 va -« ite l& .^ £• ll> C9 -4 o 0( >& 2 p a ^ S « 3. 2. "S ifit lË. i;» list M 04 01 CI 0< 0< 01 (4 01 oiteH>p-> •DiS-i. •5-■.■2S^3Ss• a ■ -2 cr _ ' o SB? 3 C5 0< r *5^ w a 01 te ^ r. o ••O«Ç3<(»Ç:>£»0«k9>> ? j 2. r:^ _i £• E. = g B fL o Cl. g is. B- 3 s "S. o il3l| — ^ te - ." '^ C^ g. i ? -S -s- s 5 B 3 3 3. " ' 3" - f- 5 3 W ¥ '-■S' "^ 5 • n g o: Oi o: o: o: o 03 M o oc :^ S 3 2 H as wî "' a. 3 — »^ M) « p en ^? =" S ~r C 3, 3 s a.35- -^ 5 M I ■■n s- -s 8 • ' ( 55 ) » La petite famille des TkOGLODYTIDES, appendice, pour ainsi dire, de la précédente, se compose des genres : Campylorhyncus , Spix [Picolaptes! Lafr. nec Less.) — ffeleodj'teSjCah., pour deux espèces, dont une nou- velle. — Preshys, Cab. — Pheiigopedius , Caban. — Cjphorinus, Cab., avec six espèces. — S alpine tes, Cab. — Thrjothonis , Vieill. — Telmato- lata comme on l'avait cru à tort, c'est à la prétendue histrionica de Sumatra qu'il faut réin- tégrer ce nom , laissant l'autre , dont rufuhis est synonyme, à la race plus petite de Bornéo. Dans le Musée de Francfort , existe une grande Lophocitta toute noire sans la grande tache blanche du col ni la petite sur l'œil , mais seulement avec un point blanc au-dessous, .l'ai quelques doutes sur la place accordée aux genres 2, Z , ^, Ae mon Tableau. Outre les deux Gamtlax perspicillatus distingués dans mon Conspectns , dans la diagnose du second desquels [rufifrnrts , Sw. — Turdus fuscifrons , Mus. Brux. , de la coll.ecnon Wil- lens), il faut lire « fronte et loris rufo-ferrugineis » et non nicris : une autre espèce au moins est confondue avec le premier. En effet, tandis que des exemplaires de Nankin , de moyenne et petite taille, sont « rectricihus omnibus apice nigricantihus », un grand individu du Masée de Strasbourg, est « rectricihus mediis cinereo-rufis , lateralibus nigricantihus ». Le même caractère se retrouve sur ceux que s'est procurés à Kiang , en i85i, M. de Montigny, consul lie France à Shangai , le même qui nous rapporte les précieux Yack [Poephagus grunniens) et deux cents oiseaux vivants de la Chine. Le septième genre du Tableau , Leucodioptron, a pour type un oiseau que Linné (Linné lui-même cette fois, car je n'ai pas l'habitude de rendre le grand homme responsable des erreurs du compilateur Gmelin ) a reproduit trois fois dans son Systema Naturœ. C'est à la fois son Lanius faustus et ses Turdus canorus et sinensis , mais non pas le Lanius chinensis de Scopoli, qui est un autre Garrulacien. C'est probablement Garrulax si- nensis, Gr., et certainement Garrulax canorus du Musée de Francfort. Pour qu'on ne le confonde plus avec son analogue dans la série des Cratéropodiens, le Malacocercus slriatus, Sw., du Bengale , qui a usurpé le nom de canorus, nous donnons ici les diagnoses des deux oiseaux. Leucodioptron canorum, Sc/ii^ff". ( Turdus canorus et T. sinensis, L. — Lanius faustus, L. Garrulax sinensis, Gr., nec Blyth.); Edwards, Birds., t. 184? ex China. Cinnamomeo-oli- vaceus, plumis hasi plumbeis , subtus vegetior, capitis collique stria mediana nigricante : arbitis sitperciliisque candidis : cauda rotundata, rectricihus obsolète fasciatis : rostro recto, pedihusque pallidis. Malacocercus striatds, Sw. [Gracula striata, Cuv., Martin à queue striée, Mus. Paris.), Bengal. Oncrco-cinnamomeus, subtus dilutior ; pileo albicante : cauda fusco-striata, apice nigricante : rostro pedihusque flavis. Ce Cratéropodien est très-proche de Malacocercus griseus, Jerd., lUustr. Ind. Zool., t. 19, que j'ai comparé dans les Musées de Francfort et de MM. Verreaux, et qui ne diffère guère que par sa tête concolore avec le dos : l'un ou l'autre est certainement Pastor terri- 8.. ( 56 ) dytes, Cab. , pour Y arundinaceus et le bewicki. — Tro^^lodytes ,'S'\é\\. , 1 807 [Anorthura, Rennie), — et Cistothorus, Cab., pour deux petites espèces à color, Hodgs. Le premier porte au Bengale le nom de Chotorrœa appliqué à tort à son congénère, le prétendu Cossyphus caudatus, Dum. Il ne faut pas confondre ces oiseaux avec un Calamoherpien que Blyth a nommé d'abord Dasyornis locustelkiides, puis Sphœnitra striata. Qu'il soit ou ne soit pas Mcgalurus striatus, Jerdon , cet oiseau constitue le genre Chœtornis avec le colluriceps que je ne connais pas. Le genre Malacias est basé sur le prétendu Cinclosoma capistratum, Vig. [Sibia nigriceps, Hodgs. — capistrata, Gr. — Actinodura nigriceps, Blyth), de l'Himalaya. Ru/us, dorso cine- rascente; pileo, genis, cerviceque nigris : fascia humerali alba : remigibus nigris griseo mar- ginatis : rectricibus nigris, mcdiis basi cinereo-rufis, omnibus apice late griseis. Alcopus melanocephalus a une taille plus forte. Dans Alcepus picaoides, Hodgs, la queue est très-allongée; la forme générale rappelle le Felivox carolinensis : il y a un miroir blanc sur l'aile. Le genre Pomatostomiis, Cab., se compose des Pomatorhinics tcmporalis, Vig. — P. riibe- culus, Gould, — et superciliosus, Vig., espèces ayant toutes du blanc à la queue. C'est P. isidori et non pas geoffroyi que l'espèce de la Nouvelle-Guinée a été nommée par Lesson , Zool. Coq., t. 29, 2. Fusco-cinnamomeus, alis rufescentibus, cauda rufa : subtils rufo-cinnamomeus, gula pectoreque dilutioribus. Ajoutez aux vrais Pomatorhinus : 1. Pom. bornensis, Cab., Mus. Hein, p. 20, très-voisin de montanus de Java. 2. Pom. melanunis, Blyth, Journ. As. Soc. XVI, p. 45i, de Ceylan, qui grimpe par habitude. Pom. erythrogenys, Vig., de l'Asie centrale, est ainsi caractérisé: Cinnamomeo-olivaceiis ; subtus albus : fronte, genis, Interibus latissime, crissoque rufis. La troisième série, celle des Mimiens , est exclusivement américaine : aucun autre Tima- LiiuB ne se trouve dans le nouveau continent. Comme les Garrulaciens représentent les Geais , les Brachipodicns, les oiseaux plus ou moins suceurs, et les Timaliens , les Brèves, les Mi- miens représentent parfaitement les Grives. Il est très-étonnant que M. Delattre ne nous en ait pas rapporté des pays qu'il a visités et où ils abondent. Nous renvoyons, pour l'étude des genres , au Tableau général de la famille , et pour celle des espèces ( négligée dans la pre- mière), à la seconde édition de mon Conspectus Avium. Le genre Melanotis est composé de deux espèces, M. Hartlaub ayant osé plus ((ue nous en élevant à ce rang le Melanotis à poitrine et ventre blanc, connu depuis longtemps dans presque tous les Musées, et qui ne diffère de Melanotis cœnUescens , Bp., absolument que par cette circonstance. Nous réduisons aux espèces des Antilles, T. plnmbeits, L., et T. rubripes, Temm., le genre Galeoscoptes, Cab., conservant Felivox (sans doute Pirrhocheira,'Ç\.t\c\\.) pour le célèbre Cat-bird {M. carolinensis, L. — T. lividus, Wilson), des États-Unis. Mimas fuscatus est, comme nous l'avons dit, une Cichlherminia. Mimas montanus, Townsend, un vrai Moqueur, différent du T. montanus, Lafr., dont le type nous a été conservé par les soins de M. O. des Murs. ( 57 ) bec court, Tr. stellaiis, Licht. (^^rew/wi/vs^ Nutt.),de l'Am. sept., et Tr. interscapularis, Licht., du Brésil. » Plusieurs sont tellement les analogues des Myiotherides, famille de Il est difficile de décider auquel des Minius à flancs grivelés du Chili doit être approprié le nom thenka de Molina; mais ce qui est cerlain, c'est que le prétendu Minius thilius de Gray, par compilation du même auteur, n'appartient pas même à la Famille, étant, comme nous l'avons vu, un Ictérien. Aux vrais Mimus enn'gistrés dans mon ouvrage, ajoutez: M. gracilis, Cab. , à queue allongée, elle Mimus columhian us, du même auteur, qui ne diffère évidemment pas de Mimus melanopterus, Lawrence, Ann. Lyc. N.-York, i845, p. 35, ex Venezuela. Dilute cinereus, subtus albus: alis nigris : rectricibus duabus mcdiis nigris, apice albis : cœteris dimidiato albis. Mimus saturninus, Licht., Wied. et Cabanis, qui est distinct de Mimus calandra, Lafr. Plus, deux espèces nouvelles de Port-Famine, en Patagonie , que je viens de trouver dans les magasins du Muséum de Paris. Je nommerai la plus jolie Mimus nebouxi ; elle est très- proche de M. tn'urus, mais en diffère par l'absence du châtain sur le dos. Après en avoir éliminé les espèces nominales et celles qui ne lui appartiennent pas, nous scindons le genre Mimus en deux , appliquant aux espèces moins typiques , propres aux îles Galapagos, et se rapprochant des Gobe-Mouches, par le bec court et déprimé, le nom d^Orpheus. Au genre Toxostoma, qu'il faut appeler Harporhynchus, Cab., ajoutez : Harp. lecontii, Bp., ex Lawrence, Ann. N.-Y. Lyc, i85i, p. 121, ex Califomia. Griseus; caudafasca; lostro gracili , valde incurva. Je pense que curvirostris, Sw., et vctula, Wagl., devront être réunis. Le genre, dans la série américaine des Mimiens, représente les Pomotorhinus indiens de celle des Cratëropodiens, à tel point que l'on ne s'étonne pas de voir nommé Promérops ! de la Californie, l'oiseau figuré à la pi. 47 (non 87) du voyage de la Pérouse C'est également des deux séries de l'ancien el du nouveau continent de nos Timaliides, que procède la famille des Troglodytioes. Déjà le genre Donacobius semblait parfaitement intermédiaire aux deux ; et voilà qu'un oiseau récemment reçu par les frères Verreaux , de la Nouvelle-Grenade , nous fournit un nouvel anneau pour resserrer cette chaîne non in- terrompue. Nous en formons le genre Boglodttes, qui se rapproche tout à fait de Campy- lorhyiichus : Rostrum robuslum : pedes validissimi : alœ brevissimce, rotundato-truncatœ ; remigum prima brcvissima , secunda longitudinc média inter primam et tertiam ; tertia , sexta et septima œqualibus, quarto et quinta omnium longissimis vix brevioribus : cauda longa, rotundata . Buglodytes alhicilius, Bp., ex S'° Martha. Chocoladinus, plumis margine rufis ; subtus cum vitta superciliari lacteus; uropjgio rufo : tectricihus alarum inferioribus candidis : rectricibus mediis chocoladinis , unicoloribus ; lateralibus nigricantibus, fascia latissima sub- terminali alba. (Magnitud., T. iliaci.) Quant à Donacobius , nous n'en connaissons qu'une espèce : D. atricapillus , Gr. ex L. Fusco-chocoladinus, pileo, genis, cerviceque nigricantibus, uropygio flavescente : subtus Jlavo- ( 58) VOLUCKES, qu'ils avaient été confondus avec eux par les meilleurs zoolo- gistes. Nous n'avons à enregistrer que : » r. Thrjothorus ludovicianus , Bp., ex La th. {littoraUs,Y'\e\\\.), ex cinnamomeus , lateribus nigro-lineolalis : spécula alari, rectricibusque lateralium apicibus, albis. D. albo-lineatus, d'Orb. (albo-vittatas, Lafr.), n'en différerait que par une ligne blanche sur chaque côté de la tête. Nous subdivisons la sous-famille des Brachypodiens en Brachypodés , Hypsipétés et Cri- ni gérés. Mon genre Meropixus a pour type un oiseau de Ceylan , introduit à tort dans le genre africain Parisoma, dont nous devons la connaissance à Levaillant (Afr. , t. i4o) , et dont Vieillot faisait, en compilant, une Mgithina, Gray un Parus, et Blyth un Pycnonotus. Ce sera Meropixus atricapillus , Bp. Vircscens , pileo nigro ; subtus flavissimus : rectricibus nigricantibus, macula magna apicali candida : rostro nigro. Ixidia, Hodgs, est également un vrai Brachypodien, qui a pour type le joli petit Afo/a- cnpteron aureum , Eyton, ou mieux Ixidia cyaniventris, Blyth, de Malacca et Sumatra. yiridis; capite, pectore abdnmincque cyaneis : crissa aureo. Ixocincla, Blyth, au contraire, a pour type un Hypsipété , que M. Cabanis considère comme nn Microscelis, et dont j'ai fait, à tort, un Brachypus, en imitant Teraminck. Ce n'est que fourvoyé par la similitude des noms , que l'on peut confondre Micropus, Sw., ou Microtarsus , Eyton, avec Microscelis , Gr. Ixocherus , Bp., a pour type un petit Brachypodien, dont j'ai fait double emploi; c'est à la fois Brachypus vidaa , de Bornéo , et Microscelis tristis , de Malacca, dans mon Con- spectus. Il se retrouve, en outre, dans le Musée de Paris, sous le nom de Ixos sylves. tris, Temm., de Sumatra. C'est à lui que Eyton a imposé le nom de Microtarsus metano- leucus (Proc. Zool. Soc, i83g, p. 102). Il ne faut pas le confondre avec Turdus mela- leucus, J. Gr. (Zool. Mise. , p. i), de la Chine, qui reste type et seul représentant du genre Microscelis, G. Gr. 'M. melanoleucus , G. Gr. Niger; subtus nigro-cinereus : capite maculaque humerali alba : alis brevibus; cauda truncata : rostro brevi apice compressa , pedibusque exilibus , flavis. Les autres espèces appartiennent au genre Galgulus , Kittlitz ; la quatrième même , squamiceps, Kittl., ne diffère pas de la troisième, amaurotis, appelée Turdus nigotori, Temm., dans le Musée de Paris; et la cinquième , Turdus philippensis , a été placée par Strickland parmi les Hypsipetes, où elle forme double emploi. Le genre Galgulus, en effet, tout comme Microscelis, par ses pieds mignons, est un Hypsipété. Hemixos l'est également, mais il ne reste qu'une espèce, la seconde intruse étant un Crinigéré: Criniger icterius , Strickl., de Ceylan. Flavo-virens , unicolor; subtus cum super- ciliis flavissimis. Il faut que M. Gray n'ait jamais vu sa prétendue Jorafamiliaris , ex Kittlitz, car, autre- ment , il n'aurait pu songer un moment à la placer dans ce genre , auquel elle ne ressemble nullement. C'est un Brachypodien voisin de Lœdorusa, dont le D' Schiff a judicieusement C 59 ) Am., s. etiam occid. Majusculus; rufus ; siihlus albus, lateribus crissot^ue nigro-vittatis : superciliis protractis niveis : remigibus fuscis, externe, uti rectrices, rufo nigroque Jasciatis . confectionné son genre Apalopteron. Voici la phrase spécifique que j'ai prise sur l'exem- plaire rapporté par M. Kittlitz , de Ravenzina : Jpalopteron familiare , Schiff., ex Kittlitz , Mfm. Ac. Petersb. , i835, sp. 235, t. i3. Majusculum : grisco-viride , uropygio Jlavirante : subtus sulphureum plumis basi giiseis : fronte genisque nigris flavo-marginatis (macula utrinque ad rostri basin etpostice). Aux véritables Tricophores, ajoutez: Tr. canicapillus , Hartl., Beytr. Orn. west. Afr. , p. 241, ex Sierra-Leone. Ixos susanii, Mull. in Mus. Verr. ex Sumatra. Rufus , pileo fuscescente , cauda inagis rufescente striis obsoletis : subtus albidus , pectore sabcinerescente , crissa subrufescente : rectricibus inferne griseis , rachide apicequc albis : rostro brcvi , pedibusquc nigris. Le genre Trichophoropsis , Bp. , a pour type un Crinigéré de Bornéo, dans la collection Verreaux. Rufo-olivaceus , pileo , remigibus caudaque fuscesccntibiis : superciliis albidis : subtus Jlavidus ; gula albn ; pectore cinereo; lateribus olivaceis : rectricibus , duabus mediis exceptis, macula candida magna interna apicali. Ce sera Tr. typus , Bp. , à moins qu'on n'identifie l'espèce avec Tricophorus pulverulentus , IVIull., du Musée de Leyde, qui , dans tous les cas, fait aussi partie du genre. Ajoutez : Trichophoropsis viridis , Bp. , Mus. Verr., ex Bornéo. Valde minor; olii'aceus : subtus vi- ridijlavus : loris genisque flavis : cauda unicolore. Ajoutez aux Timalicns : Timalia pyrrhophœa , Hartl., Rev. zool., i844> P- 4o'- > sp- 4' et comparez-la à Timalia squamifrons , Pucheran in Hombr. et J. Àffinis Napotherae coronatae, Mûll., sed rostro longiore, pedibus robustioribus, etc. M. Cabanis veut que ma Mixornis sumatrana , Consp., p. 2i'j , sp. 2, soit la vraie gu- laris, et, par une manœuvre qui lui est familière, il appelle ainsi javanica, Cab., ma Mixor- nis gutaris , sp. 1. La Mixornis chloris me semble une véritable Timalia. Par contre, Timalia macidata, Temm., n'est-elle pas un Macronus? Le genre Turdirostris , Hey. , réuni par Gray aux Macronus, est appelé Bessethera par Cabanis. Les deux phrases suivantes serviront à distinguer deux espèces généralement confondues. Turdirostris capistratus, Bp., ex Temm., de Java. Rufo-olivacea, subtus fulvo-badia ; pileo •nigro; superciliis genisque fulvo-badiis : gula albida; crisso fuscescente : remigibus rectrici- busque magis rufescentibus. Turdirostris capistratoides , Bp., ex Temm., de Bornéo. Fusco-castancus : pileo, cervice, genisque nigris : superciliis Juguloque candidis : pectore fulvo-badio ; abdomine jusco- castaneo. Ajoutez Turdirostris nigrn-capistratus , Verr. Mus. ( Macronus nigro-capistratus, Eyton , 1847), deMalacca. Fusco-castaneus, remigibus, rectricibusque obscurioribus ; subtus auran- (6o) » 2. Troglodytes leucogaster, Licht., dont le spilurus, Vig., ne me semble pas plus différer que le Troglodytes parkmanni, Aud., B. of Amer., in-8° éd., ii, p. i33, t. 122. Rufo-hrunneus; subtus alho-cinereus. tio-badiiis, lateribus crissoque fuscescentibus : pileo, cerviceque nigris : superciliis , gulaque hinc inde nigro-marglnata, albidis. La dixième espèce de mon Conspectus, Myiolhera poliogenys, Miill., de Sumatra, est une Brachypteryx : B. poliogenys, Bp., ex Miill. Briinnca, pilen rufescente,genisfusco-cinereis: subtus rufo-isabellina, etmttapectorali média alba : pedibus Jlavis, longissimis. N . B. Brach. malacccnsis , Hartl. , ne diffère pas de Br. poliogenys, figurée par Jerdon et Jardine. La septième prétendue Myiothera leucophrys, Temm., pi. col. 44^» •> ^^- Java, n'est autre chose que Y Alcippe sepiaria, Blyth , ex Brach. sepiaria, Hartl., de la p. 260 , qui se retrouve en triplicata à la p. sS 1 . Ajoutez Brachypteryx palliseri, Relaart, espèce rare de Ceylan , et Brach. supercilia- ris, Verr., du cratère de Golean Gede, la prétendue seconde espèce de Microura, de Mûller. Le genre Alcippe doit trouver sa place ici. Ajoutez : 1 . Alcippe solitaria, Cab., de Sumatra. 2. Alcippe dumetoria, Cab., de Java. 3. Alcippe poiocephala, 'B\yÛi. 4. Alcippe nigri/rons , Blyth, très-commune à Ceylan. .,<^/zw Aie. atricipiti , Jerd., sed pileo non omnino, /rente tantum, nigro invitlam transocularem hinc inde producta : cauda obs- curiore, et nigricante fasciala ; supra et in lateribus crissoque fusco-fulva : subtus pure alba : plumis axillaribus rufescentibus. Le type du genre Pellorneum étant peu connu, je le décris ici d'après les exemplaires du musée Verreaux : P.ruficeps, Sw.[Cinclidia punctata, Gould. — Hemipteryx nepalensis, Hod^s.). Ru/o-cine- reum, pileo cerviceque rufis; genis cinereo-rufis ; subtus cum fascia postoculari albo-rufum , pectore lateribusque fusco-guttalis. Il en est de même de Turdinus, Blyth, genre que peu d'ornithologistes connaissent. T. macrodactylus , Blyth. Chocoladinus, plumis capitis squamalim , dorsi lineatim, rufo- centratis : subtus cinereus fusco-nebulosus ; gula alba : macula infra et pone oculari nuda. Le genre Drymocataphus se compose de deux espèces : Brachypteryx nigro-capi- tata, Eyton, iSSg, de Malacca, et Dr. fuscocapillus, Blyth, de Ceylan. Similis pfœcedenti, sed superciliis concoloribus : cine- reo-olivaceus ; subtus cinereo-rufus : pileo fusco, plumis nigricante marginatis et pallide ttriatis : remigibus primariis marginibus pallidioribus : rectricibus extremis apice rufes- centibus. Le genre Clitunyx, Reich., confondu à tort avec Orthonyx, doit se composer de deux es- pèces : le prétendu Parus albicillus, Less. [senilis, Diibus), placé par Gray dans Certhiparus, devant en faire partie. Griseo-fuliginosus : capite corporeque subtus albis. Les Certhipari restants devront être mieux étudiés. (6i ) linea postoculari alha : tectvicibus caudce i/ijerioribus fasciatis : rectri- cibiis merliis taiitum Jascintis , cœteris juscis, extimis albido maculatis et apice cinereis (t). » La vingt et unième Famille, celle des Parides, se compose de deux (i) Une autre belle espèce mexicaine est celle qu'on a bien voulu me dédier dans le Musée de Francfort : SUitiira média : pallide cinerens, uropygio cinnamomeo, albo nigroque punctidntiis : subtiis albidus : cauda cinerea, supra nigro-faschlata ; rcctricibus lateralibus macula sitbapicali nigra, apicccjue late cinnamomeis. Ces oiseaux ont besoin d'une revue sévère : plusieurs espèces sont nominales; d'autres, telles que Thryothorus vcncznelanus , Cab. — Thryothnrus platensis , Wied. — Troglodytes alb'frons, Giraud , du Texas ( un des mexicanus des auteurs antérieurs), doivent être mieux étudiées. Thryothorus modulator, Lafr., est un Cyphorhinus. Le D' Hartlaub en a établi une autre de Colombie, dout j'ignore le nom, mais dont voici la phrase : Tolus cœsio-cœrulescens ; subcaudalibus albido nonnihil variegatis . Thryothorus coraya et Thr. genibarbis sont deux Pheugopcdius. Le premier des Campylorhynchus doit être : I. Turdus variegatus, Gm. [scolopaceus, Licht. — Campylorhynchus scolapaceus, Spix , Av. Bras., i, t. 79, i. — Opetiorhynchus turdinus, AVied), ex Bras.? M. Delattre a rapporté un Campylorhynchus voisin du capistratus, mais que je crois nou- veau : Rufus, nigro-guttatus et albo-lineatus, nucha para, pileo nigricante : subtus cum superci- liis latissimis albis : remigibus fuscis, maculis cxternis Itelvolis : rectricibus nigris, mcdiis undulatiSyfascia subapicali alba. MM. Verreaux ont reçu, de la Nouvelle-Grenade, une belle espèce élégamment tachetée qu'ils feront connaître sous le nom de Camp, pardus. La vingtième Famille, celle des Certhiides , ne contient que des oiseaux grimpeurs : sa première sous- famille à bec courbé, à narines découvertes, les Certhiens enfin, tiennent aux Troglodytes ']n%(\ae par les couleurs du genre type. La seconde, celle des Sittiens, a le bec droit et les narines couvertes de plumes comme les Garrulides et les Corbeaux. Les Certhiens se composent des genres : Certhia, L. — Caulodromus. Gr. — Salpornis, Gr. — Tichodroma, III., et Climacteris, Temm. Certhia discolor, Blyth, doit être rapprochée de C. nepalensis, Hodgs, dont elle diffère à peine parce qu'elle est obscure en dessous, et non blanche, à flancs ferrugineux. L'une et l'autre sont bien figurées par Gould dans ses Birds of Asia. J'.ii vu, chez MM. Verreaux, des exemplaires de Tichodroma muraria , à bec presque du double plus long des ordinaires : ils provenaient des Basses-Alpes. Les Sittiens comprennent les genres : Callisitta, Bp., non admis par Gould ; — Dendrophila, Sw. ; — Sitta, L. ; — Sittella, Sw., — et Acanthisitta, Lafr., qui se rattache en quelque sorte aux Clitonyx par les Certhiparus. Il est maintenant bien établi que la Sitta europœa, L. , celle qui vit en Suède, diffère autant de la Sitta uralensis, Licht., d'Asie, que de la Sitta cœsia, Wolf, du reste de l'Europe, y C. R., i854, \" Semestre. (T. XXXVIII, N» 3.) 9 {62 ) sous-familles, dont la première, des Pariens, tient par les formes et les cou- leurs, des Sittiens; la seconde, dés Régaliens , pourrait se rattacher aux Sflviens, des Turdides. Cette dernière n'a que trois genres : Regulus, Vieill., avec trois espèces; Reguloides, Blyth, ou Phjllobasileus, Cab., avec quatre; et Cephalopjrus , Bp., que nous instituons pour un joli petit Chanteur de l'Inde, qui n'est pas tout à fait une Mésange (i). » Le seul oiseau de ce groupe que contienne notre collection est le com- mun Reguloides calendula, Bp., ex L.,si répandu par toute l'Amérique du Nord. » Deux espèces de vrais Pariens se présentent à nous : » Parus rufescens, Townsend : Castaneus ; abdomhie medio tantum albo-cinereo : pileo, cervice, gula pectoreque nigris : genis, collique lateri- hus albis; et » Psaltriparus minimus, Bp. , ex Townsend . Ce Parien pygmée appar tien t aussi au nouveau genre que j'ai fondé pour Parus personatus, synonyme de Parus melanotis, Sandback, et que je ne crois pas devoir réunir, ni à Psaltria,T!evcim., ni à Orites, Blyth, genres tous si voisins (2). compris l'Angleterre : elle est caractérisée par ses flancs d'un châtain vif, tandis que l'asia- tique, d'ailleurs beaucoup plus petite, lésa à peine roussâtres. Dans une de mes dernières visites à Bruxelles, où je ne manque jamais de profiter de l'ai- mable hospitalité de la famille Drapiez , tout en parcourant le cabinet ornithologique de mon vieil et savant ami , j'ai pris les noms d'une quantité d'espèces nommées par lui , il y a quarante ans, qui, si elles ne sont pas nouvelles à l'heure où j'écris , l'étaient certainement pour la plupart à cette époque. Ces notes sont précieuses pour éclaircir plusieurs points de synonymie , car si toutes les espèces de M. Drapiez n'ont pas été publiées , la plupart ont transpiré; et il est important de les reconnaître, ne fût-ce que pour restituer au vénérable vieillard la part qui lui est due dans les progrès de la science. Sous le nom de Sitta ccerulea. Drapiez, nous trouvons une Dendrophila, de Java, semblable à la D. frontalis Horsf. [velata, Temm.) ; sed pileo ex toto crissoque nigris, pectore abdomi- neque albis nec cinnamomeis . Ne serait-ce pas aussi Silla azurea , Less. , rapportée à tort à D. flnvipcs , Sw., de l'Asie centrale ? (1) Parus Jlainmiccps, Burton. [Diccum sanguinifrons , Hey), Blyth., Catalog., sp. 553. ex Masouri , As. centr. Rostro brevissimo , gracili , acutissimo : alis longissimis : cauda hrevi. Minimus , flavo-virens ; siibtusflavissimus; sincipite mentoque fulvo-rubris : remigibtis rectricibusqiie nigris albido-limbatis . (2) \a!S Pariens SQ%\xh(!iW\if!nt en Pareœ et Mgithaleœ. Ces derniers n'ont que trois genres: Pannrus, Koch. — jEgithntus,\i^., — et Jntlin- scopus , Cab., pour une petite Mésange aquatique d'Afrique, placée par les compilateurs parmi les Drymoica! ( 63) » Nous partageons les Alaudides en Pyrrhiilaudiens et Alaudiens, et ces derniers en Calandrellés et vrais Alaudés. Un seul genre d'Alouettes, Otocorys, Bp., représente la Famille en Amérique; mais on peut en énu- Anthoscopus minutas, Cab. [Sjrlvia minuta, Shaw. — S. anthophila , Boie. — Parus fuscus, Vieill. , err. — Parus pensilis, Licht. — jEgithalus smit/ii, Jard. et Selb. — jEg. pensi- lis , Hartl. , 1844» — Drymoica minuta, Paroides smitlii et P. pensilis, Gr.). Lev. Afr. , I. 134.— Nat. Mise, t. 997.— Edinb. Journ. Nat. Se, n. ser. 1, t. 5.— 111. Orn., 3 t. 11, i, ex Afr. merid. — Parus capensis , Gm., est une seconde espèce du genre. Les jParefiF ont treize genres : Bacolophus, Cab., avec trois espèces. — Lophophanes, K.a.up, avec deux. — Machlolophus , Cab. — Melanoparus , Bp. [Pentlieres , Cab.). — Parus, L. — Cyanitrs, Kaup. — Penthestes , Reich. — Pœcila, Kaup. — Mgithaliscus , Cab. — Psal- triparus, Bp. — Psaltria , Teram. — Mecistura , Leach, — et Oritcs, Blyih , ex Moehr. Megistina , Vieill. , est fondé sur une espèce nominale. Certhiparus , I.afr. , n'appartient pas à la famille. Parus hudsonicus, Forst., Mill. Cymel. Phys., t. 21, n'est point le jeune d'une autre, mais bien une excellente espèce propre au Canada et aux contrées boréales de l'Amérique. Brunneo-cinereus ; subtus albo-griseus lateribus fusco-eastaneis : pileo cerviceque fusco- ferrugineis; genis albis : gula late nigra. Ajoutez aussi Par«j mo/îr«72tt.f, Gambel, Journ. Ac. Philad., t. 8, i. Cinereus; subtus albo-griseus, lateribus fuscescentibus : pileo, cervice, linea transoculari,Juguloque nigris; sii- perciliis , genis collique lateribus albis. Trois espèces Ae Pœcila à tête noire sans sourcils blancs, très-semblables à P. /j«/ajfn\5 d'Eu- rope, se trouvent aux États-Unis: I . P. atricqpillus, L.; — 2. P. carolinensis, Aud., qui ne se distingue guère qu'à sa petite taille, — et 3. P. septentrionalis, Harris.,qui se reconnaît à la teinte gris-roussâtre, à sa queue allongée à barbes externes des pennes extérieures entièrement blanches : les rémiges sont largement bordées de blanc. N. B. Ajoutez aux vrais Parus : 1 . Parus elegans , Lesson, bonne espèce depuis longtemps au Musée de Paris, et que les frères Verreaux viennent de recevoir en nombre des Philippines. 2. Parus nuchalis, Jerd., 111. B. of Ind. , t. 5 , de l'Inde méridionale. Ma vingt-deuxième Famille, celle des Malurides, peut se considérer sous le notaàeMalu- riens (dans tous les cas synonyme) comme une branche de la grande Famille des Tordides, se rattachant à ceux-ci encore mieux que les Troglodjtiens ne le font aux Timaliides. En effet, elle ne se compose quedes trois genres : Malurus, Vieil!., Stipilurus, Less., etAmytis, Less., dont le dernier est tout autant un Calamoherpien qu'un Malurien. Voici quelques phrases caractéristiques de ces jolis petits oiseaux, comme échantillons de celles que je voudrais leur voir à tous : 1. Malurus cyancus, Vieill., ex Gm. Nigro-cyaneus ; abdomine latissime albido : pileo genis, dorsoque argenteo-cœruleis : alis fuscis : cauda longula apice albida. > 2. Malurus splendens, Blyth, ex Quoy et Gaira. Nitide cyanea; genis argenteo-cœruleis : loris, corona cervicali et torque pcctorali nigro-holosericcis : alis glaucis : cauda fusco-cœrulea . 9-- ( 64 ) mérer quatre races dont une à peine distincte de 10^ alpestris, d'Europe, et d'autres non moins semblables entre elles; ce sont : » I . Olocorys cornuta , Bp., ex Wils., que Cabanis s'approprie, [/^lauda 3. Malaras hrowni, Vig. et H. Minimum ; nigerrimus, dorsnitrnpygincjiiefiilvo-aiirantiis: alis fiiscls : crissa alhn. La Famille snivante, celle des Cijiclides, est mieux caractérisée. Sa première sous-famille, les Cincliens, tient un peu encore aux Turdides, comme le rappelle le nom vulgaire de son type, Merle d'eau. La seconde, au contraire, celle des Eupétiens , se rattache aux Berge- ronnettes. Les genres Cinclus , Bechst., Rainphocincliis , Lafr., et Cinc/ops, Bp,, forment seuls le groupe des Cincliens. Les Eupétiens comprennent, aujourd'hui pour nous, outre le genre E upetes , Temm., Grnllina , Vieill., Henicurus , Temm., et Ephthianurn, Gould. Il faut se garder d'y joindre, comme je l'ai fait, d'après M. Gray, V Ajax diana, Less., (]ui est un Saxicolien, voisin du genre Myiomela. Nous le vîmes pour la première fois dans le Musée de Berlin, sous le nom de Myinthcrn frontalis, Temm. , ex Java, et nous nous aperçûmes de suite de l'erreur. Ajax diana, Less. (Lanius Notodela diana, Less., Mus. Paris.). Intense cyanea , capistro nigrn, fronte alba : rectricibns , rxtimis et mediis exceptis , macula magna candidn pngonii e.xterni ad basin : rostro elongato, comprcsso, pedibusquc nigernmis. C'est par le petit genre Eplithrianura que la Série linéaire nous conduit aux Motacil- i.iDES. Leur première sous-famille, les Motacilliens , se compose des genres : Motacilla, Scopoli, ex L. — Nemoricola,Yi\y\.h.. — Pallenura, Bp., ex Pall., dont une race, peu ou point distincte de celle de Java, est fort commune à Madagascar. Cinerea, dorso oli- vacco : abdomine Jlavissimo ; gula pcctoreque albidis, collari iiigro : remigibus fuscis bnsi albis : rectricibns nigris apice albis ; extima ex loto alba. Budytes , Cuv. Ajoutez : Mntacilla ophthalmica , ou lunulata, 0. des Murs, in Lefevre , Voy. en Abyssinie, vi, p. g4 > f- 7 ) *^' aux vraies Bergeronnettes : M. lichtensteini , Cab., la soi-disant Mot. capcnsi^ adulte, Licht., de Nubie [maderaspa- tana , Ehrenb. nec Auct.; capensis, Rupp.) , puisque sa M. vaillantii est évidemment la même que M. vidu/i , Sundeval , de mon Conspectus. Le fait est que la véritable Mot. capensis, L. (afra, Gm., — M. capitis BonœSpei, Br.), a, dans tous les états, l'apparence du jeune âge. Voici la phrase caractéristique de l'adulte : Fusca; subtus alba, torque augaito, fusco, abdomine flavescente : icapularibus longissimis ; apice tectricum majonim alarum albicnntibus : rectricibus dttabus utrinque extimis albis. L'Aguimp du Cap [cafra? Verr., Mus. Paris.) est, comme on voit de suite en les com- parant, plus grand que l'espèce d' Abyssinie; son bec est plus long, ses tarses beaucoup plus forts, et ses flancs noirs et non blancs. Les Anthiens sont constitués des genres : I. Macronyx, Sw., aux couleurs de Siurnclla el aux formes intermédiaires entre les .4n- ( G5 ) alpestris, ex America, Auct.) Wils., Am. Orn., t. 5, /j. — Aud., Am. B., t. loo, des États-Unis, la plus grande de toutes. » 2. Olocoijs chrjsolœma, Bp., ex Wagl., également usurpée par Ca- banis {Jlaudn alpestris, ex Mexico, Auct.), Pr. Zool. Soc, iSSy, p. m, sp. 2 1 , du Mexique, plus petite, etc. » 3. Alauda rufa, Aud., nec Lath., changée depuis en Al. flava, Gm., mais bien à tort, puisque l'oiseau que Gmelin a appelé ainsi, d'après la pi. col. 65o,a, venait de Sibérie et était par conséquent, Y Otocorjs al- pestris! Nous nous abstenons de lui donner un nom scientifique, n'étant pas sûr qu'elle diffère de chrjsolœma. Elle est figurée par Audubon sur la thiens et les Alaudiens. On n'en connaît que trois espèces, la cz-ofea , Less. , ne différant pas (le \dL flav'wcntris , Sw. 2. Corydnlla, Vig., dont le type est représenté PI. col. ici. 3. Agrodroina , Sw., auquel genre il faudra joindre, comme troisième espèce, VJlauda .tpraguii, Aud., B. of Ani., l" éd., vu, p. 335, t. 486, i843, qui n'est certainement pas une Otncorys. 4. Anthiis , Bechst , et 5. Pipastes , Kaup, pour les Dendronanthus , Blyth; et peut-être, quand les espèces étrangères seront mieux étudiées, quelques autres petits genres, mais non ceux de Kaup, qui ne me semblent pas naturels. Il ne sera pas impossible de bien déterminer les espèces en décrivant avec soin les couleurs. M. Delattre n'a rapporté de San-Francisco que V Anthus ludovicianus , qui semble le même dans toutes les parties des États-Unis et le long des deux Océans, soit qu'on l'ait appelé ruber, riifus, rubens, pipiens, ac/uaticus on hypogœus. Brunneo-olivaceus, pluinis capitis et dorsi mudio nigricantibus ; subtus pallide rufus,jugiilo (gala et pectore puris) nigro-guttatis , tateribus pallide fusco-striatis : tcctricibus, remigi- busqxie albido-marginatis : rectricibus nigricantibus, extima dimidinto alba et apire albo; secunda apicc tantum externe alba : ungue postico elongato, curvo. Aux races encore mal déterminées de ce genre, ajoutez comme bonne espèce : Anthus euonyx, Cab., Hein. Mus., p. 14, sp. io4, de Java. < Étudiez mieux Anthus immutabilis , Degland; Anthus tristis , Mus. Baillonii, semblable au pratensis, mais beaucoup plus petite et à teintes obscures, le roux comme le gris. Effacez Anthus leucophrys, Vieill., qui n'est nullement figuré dans la Gai. des Oiseaux (la pi. 262 représentant une Bergeronnette) ; et dont le bec robuste et allongé nous indique un tout autre oiseau. Le prétendu Anthus représenté Gai. des Oiseaux, t. 161, est la Certhi- lauda garrula, Smith [albifasciata, Lafr.) , femelle. Anthus rufigularis , Brehm, ou cecilii, Audouin , ne serait-il pas distinct A' Anthus cer- l'inus, ex Pall., qui est le pratensis d'Eversmann ? Ses ailes et sa queue sont plus longues : sa couleur tend au roussâtre et non à l'olivâtre : ses sourcils et sa gorge sont d'un gris-rougeâtre, et cette dernière sans grivelures. Les sourcils du cervinus à ailes et à queue courtes, à teinte olivacée, sont fauves et les côtés de sa gorge très-évidemment grivelés. (66) pi. 497 > sous le nom de Western Shore-Lark, et provient du Texas. Com- parée à VOt. cornuta , elle en diffère par sa petite taille et par toutes les pennes de la queue sombres, unicolores, cellesdu milieu n'étant pas claires comme les couvertures. » 4- Olocoiys occidentalis , Mac Call, Pr. Ac. N. Se. Phil., V, 118 (Juin, i85o), de Santa-Fé, diffère de YOt. a//?eiYm en plumage d'hiver, parce qu'elle n'a pas les sourcils ni la gorge jaunes : elle a plus de noir sur les joues, moins sur la poitrine, et une légère teinte roussâtre sur les parties supérieures; le blanc du front est plus distinct; le bec plus court et plus courbé. Elle diffère de la précédente ( dont il est malheureux que son auteur ait traduit le nom anglais pour l'appliquer en latin à celle-ci) par sa taille plus forte et par ses rectrices médianes plus claires que les autres, et de la couleur des couvertures de la queue. » Nous avons déjà dit que Jlauda spraguii (par erreur spengleri et spraugeri) n'était pas un /flnudien, mais lui Anthien (i). » (i) Otocorys albigula, Bp., ex Brandt, est une espèce nominale synonyme de Otocorrs scriba ou penicillata. Alanda biloba, Rupp,, est ou la même ou plutôt Ot. bilopha, Bp. , ex Temm. (bicornis, Hempr. ). Les P/rrhulaudiens ne se composent que du genre Pyrrhulauda, Smith, 1829, que M. Jules Verreaux avait, d'une manière plus expressive, sinon plus grammaticale, nommé Pyrgilauda, noms auxquels le classique M. Cabanis veut en vain substituer son euphonique Coraphites. Ajoutezà mes espèces: Coraphites melanaiichen, Cab., Mus. Hein., p i34, sp. 664, d'Afrique. Les Alaudiens, des genres Otocorys, Bp., et Calandrella , Kaup, 1829, changé en Calan- dritis par Cabanis en 1 85 1 , formant à eux deux la série des Calandrelleœ : les genres Rampho- corys, Bp. — Melanocorypha, Boie. — iW/ra/za, Horsf. — Megalophonus, Gr. — Annoma- nes, Cab. — Alauda, L. — Lullula , Kaup. — Galerida, Boie. — Certhilauda, Sw. — Alœmon, Keys . et Bl . , formant la série des Alaudeœ. Ajoutez en espèces nouvelles : 1. La Calandre d'Abyssinie, Melanocorypha albo-terminata, Cab. {Al. calandra? Rup-p.). 2. Melanocorypha tnrquata, Hodgs., de l'Afghanistan. Similis M. calandrae .serf niinor et pallidior : nigredine laterum in pectorc haud interrupta (hinc torquata ! ) ; rectrice extima mi- nime alba. Il ne faut pas confondre cette petite Calandre claire à collier non interrompu, avec la Melanocorypha mongolica, qui porte le nom de torquata, Gm. , dans le Musée de Paris. Al. cincrea, dont Calandrella ruficcps, Brehm, esl synonyme , est avec brachydactyla ou arenaria, le type du genre Calandrella ; ajoutez-y sibirica, bagueira, pispoletta, et une nouvelle de Cabanis, Calandritis minor, du nord-est de l'Afrique. C'est aux dépens de ce genre Calandrella ( Coryphidea, Blyth), que Cabanis a institué son nouveau genre Annomanes, pour des oiseaux beaucoup plus proches des vraies Alouettes que ne sont les Calandrella : son type est Al, deserti, lÀcht. (ne pas confondre avec Al. déserta- (67) GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE. — Sur les rayons vecteurs associés et sur les avantages que présente l'emploi de ces rayons vecteurs dans la physique mathématique ; par M. Augustin Cauchy, « La théorie de la lumière, comme la théorie des corps élastiques, pré- sente deux cas distincts, et il peut arriver de deux choses l'une : ou la propagation du mouvement s'effectue en tous sens, suivant les mêmes lois, et alors le corps transparent devient ce que j'ai nommé un corps isophane, et le cot'ps élastique ce que j'ai nommé un corps isotrope; ou cette condi- tion n'est pas remplie. Ajoutons qu'im corps peut être isophane ou isotrope, non autour d'un point, mais seulement autour d'un axe dont la dii-ection est donnée. D'ailleurs on peut établir les équations d'équilibre ou de mou- vement que présente la mécanique moléculaire, à l'aide de deux méthodes différentes. Celle de ces deux méthodes qui paraît la plus rigoureuse, consiste à considérer les corps comme des systèmes de points matériels sol- licités par des forces d'attraction ou de répulsion mutuelle. Lorsqu'on la suit, les formules auxquelles on parvient sont celles que j'ai données dans le Mémoire du i" octobre 1 827. L'autre méthode opère comme si les corps étaient des masses continues. Elle s'appuie sur la notion fondamentale de la tension ou pression dans un corps solide. Cette pression ou tension, dont rum, Stanley), ou isabcllina,TeTam . Il faudra y ajouter Al.palUda, Ehrenb.,etla ciiina- momea décrite ici par moi, il y a trois ans , dans mon Mémoire sur les Tangaras. Comme Brandt et Cabanis l'observent avec raison , YJlauda leucopiera , Pall. , dont sibi- rica, Gm. , est le jeune, est une grosse Calandrella , mais non pas une Calandre. Ajoutez en Alouettes plus typiques: Alauda varia, Strickl. , de Damara. Alauda spleniota , Strickl. , semblable à la ruficeps , Rupp. , mais ayant une tache noire et non rousse de chaque côté de la poitrine. C'est sans doute \ Al. riificapilla de Smith , mais non celle de Stephens, qui est la rufipilea , Vieill. Alauda erythrochlamys , Strickl. , espèce très-remarquable par son bec allongé, qui indique le passage aux Certhilauda. C'est pour nous une Galerida , Boie , genre qui a pour syno- nymes CalendiUa , Sw. , Erana , Gr. , et Hclerops , Hodgs. Cabanis voudrait appeler Geocora/j/itti les Mirafra , Horsf., 1820; Chersomanes, les vrais Certhilauda; , Sw. 1827 (je dis vrais Certhilaudœ , parce qu'on a rangé sous ce genre des VoLUCRES d'Amérique ! ), et en séparer les Alœmoii, dont Al. duponti est le type, sous le nom de Thinotretes inventé par Gloger en 1842. Espèce ou variété, mon Alauda cantandta en au^si commune aux environs de Paris que dans ceux de Rome : je l'ai retrouvée dans le Musée Bâillon, à Abbeville, sous le nom de A. moreatica. Je ne connais pas Alauda tigrina , Vieill., deXénériffe, mais c'est sans doute le jeune d'une bonne espèce. ( 68 ) . il m'a semblé utile d'introduire la considération dans la mécanique molé- culaire, et dont j'ai indiqué les propriétés principales dans le Mémoire du 3o septembre 1822, diffère de la pression telle qu'on l'envisageait dans l'hydrostatique, en ce qu'elle est généralement, non plus normale, mais oblique aux faces qui la supportent. Elle n'est pas distincte de la force récemment appelée par M. Lamé force élastique. Il suffit d'établir des rela- tions linéaires entre les projections algébriques des pressions ou tensions supportées en un point donné d'un corps élastique par trois plan§ rectan- gulaires, et les six coefficients que renferme la condensation ou dilatation linéaire, supposée infiniment petite, pour obtenir les équations homogènes que l'on a considérées comme propres à représenter l'équilibre ou le mou- vement intérieur des corps élastiques. » Nous joindrons ici une remarque qui n'est pas sans importance. Le mot axes d élasticité, employé par les auteurs des divers ouvrages ou Mémoires publiés sur la théorie des corps élastiques, n'a pas toujours été bien défini, et on lui a donné des acceptions diverses. Pour éviter toute confusion, nous adopterons les définitions que je vais indiquer. )' Rapportons les positions des divers points d'un corps à trois axes rec- tangulaires des X, y^ z. L'un de ces axes, l'axe des x par exemple, sera un axe d'élasticité, si le système est isotrope autour de cet axe, ou, ce qui revient au même, si l'on n'altère pas les équations d'équilibre ou de mouve- ment, en faisant tourner le plan des^z autour de l'axe des x. » D'autre part, le plan des jz, perpendiculaire à l'axe des x, sera un plan principal d élasticité si l'on n'altère pas les équations d'équilibre ou de mouvement, en changeant le signe de x, ou, ce qui revient au même, en échangeant entre eux le demi-axe des x positives et le demi-axe des x négatives. » Ces définitions étant admises, si chacun des trois plans coordonnés est un plan principal d'élasticité, les trois axes coordonnés pourront ne pas être des axes d'élasticité. » Étant données les équations générales d'équilibre ou de mouvement d'un système de points matériels, on peut demander les conditions que doivent remplir, dans ces équations supposées linéaires, les coefficients sup- posés constants pour que le système offre un ou plusieurs plans principaux, ou bien un ou plusieurs axes d'élasticité, et, par suite, les conditions à remplir pour que le système soit isotrope autour d'un point quelconque, ou autour d'un axe donné. » J'ai indiqué dans d'autres Mémoires un moyen facile d'effectuer cette (69) recherche. J'ajouterai, aujourd'hui, qu'on peut encore résoudre très-sim- plement les problèmes de ce genre, en s'appuyant, comme je vais le dire, sur la considération des points associés et des rayons vecteurs associés. » Les positions de deux points mobiles étant rapportées à trois axes coor- donnés rectangulaires ou obliques, ces deux points mobiles seront nommés points associés lorsque les coordonnées rectilignes de l'un seront des fonc- tions linéaires et homogènes des coordonnées de l'autre. Alors aussi les rayons vecteurs menés de l'origine à ces deux points seront nommés rayons vecteurs associés. » Les coefficients constants des coordonnées de l'un des points dans les expressions des coordonnées de l'autre changeront généralement de valeurs, non-seulement si l'on échange les deux points mobiles entre eux, mais en- core si l'on fait tourner les axes autour de l'origine, ou si l'on échange entre elles deux parties d'un même axe, par exemple le demi-axe des abscisses positives et le demi-axe des abscisses négatives. Ces changements de valeurs ])euvent d'ailleurs se déduire des formules générales qui servent à la trans- formation des coordonnées ; mais, sans recourir à ces formules, j'ai reconnu qu'on peut établir directement plusieurs théorèmes dignes de remarque spécialement relatifs au cas où les axes coordonnés sont rectangulaires. Parmi ces théorèmes je citerai les deux suivants : » i" Théorème. Si l'on fait tourner autour de l'origine les trois axes coordonnés supposés rectangulaires, la somme des trois coefficients qui affecteront les coordonnées d'un point mobile, dans les expressions des coordonnées de même espèce d'un point associé, demeurera invariable. » 2' Théorème. Les trois axes coordonnés étant supposés rectangulaires, si l'on fait tourner autour du premier le plan des deux autres, de manière à ce qu'il décrive, avec un mouvement de rotation direct, un certain angle ç, non- seulement le coefficient de la coordonnée d'un point mesuré sur le premier axe dans l'expression de la coordonnée de même espèce d'un point associé, restera invariable, mais, de plus, les huit autres coefficients qui affecteront les coordonnées du premier point dans les expressions des coordonnées du point associé vérifieront quatre conditions très-simples en vertu desquelles, de quatre fonctions linéaires, mais imaginaires, de ces coordonnées, la pre- mière restera invariable, tandis que les deux suivantes varieront dans le rapport de 1 à i_ , et la dernière dans le rapport de i à i_a . » Si, pour plus de commodité, on nomme x, y, z les coordonnées d'un premier point, x, y, z les coordonnées du point associé, et (x, x), (x,jr), (x, 2.), C. R., 1854, ^•"SemetUe.ÇÏ. XXX.VUt , WS.) lO ( 70 ) les coefficients de x, j, z, dans l'expression de x; si, d'ailleurs, dans les trois symboles qui précèdent, on remplace x par y ou par z, quand les coefficients sont pris dans l'expression de y ou de z, les quatre fonctions linéaires mentionnées dans le second théorème seront (x, j) + i(x, z), (y, x)4-i(z, x), (y. j-)-(z, z) + i[(y, z)+ (z» j)]' quand l'axe de rotation sera l'axe des x. Alors atissi la première de ces fonctions devant rester invariable, sa partie réelle (y, j) -+- (z, z) devra être invariable elle-même ainsi que la différence (y, z) — (z, j); et comme (x, x) devra encore rester invariable, on pourra en dire autant de la somme (x, x) + (y, j) + (z, z). » 11 y a plus : cette dernière somme devra rester encore invariable, si l'on fait tourner successivement autour de chaque axe le plan des deux autres, et, par suite, si l'on fait tourner les trois axes d'une manière quel- conque autour de l'origine. Donc le premier théorème est une conséquence du second. » D'ailleurs, le second théorème se déduit très-aisément de cette seule remarque, que dans le cas où l'on fait tourner autour de l'axe des x le point dont les coordonnées sont x, j, z, la distance de l'origine à ce point pro- jeté sur le plan des j-z est représentée, en grandeur et en direction : i° avant la rotation, par la quantité géométrique j -\- zi; a° après la rotation, par le produit de cette quantité géométrique et du facteur I — y — e ■ , y étant l'angle décrit avec un mouvement de rotation direct par le plan desj^z. » Concevons maintenant que l'on construise une sphère qui ait pour centre un point donné d'un corps homogène, et que l'on détermine en grandeur comme en direction la pression supportée au point dont il s'agit, par une petite face perpendiculaire à un rayon de la sphère. Ce rayon, que nous suppose- rons infiniment petit, venant à changer de direction, la pression variera elle-même, conformément au théorème que j'ai donné en 1822; et pour énoncer ce théorème, il suffira de dire que, le rayon de la sphère venant à se mouvoir, la pression sera représentée par un rayon vecteur associé. » Il y a plus : le même théorème continuera de subsister si, à la pression supportée par une face perpendiculaire au rayon de la sphère, on substitue (7') le déplacement apparent de l'extrémité de ce même rayon dans une défor- mation infiniment petite du corps solide, mesurée par un observateur placé au centre de la sphère. Donc ce déplacement pourra encore être représenté par un rayon vecteur associé au rayon de la sphère. » Enfin, comme deux rayons vecteurs associés à un troisième sont néces- sairement associés entre eux, il est clair que la pression ou tension, et le déplacement apparent dont il s'agit, seront encore deux quantités repré- sentées par deux rayons vecteurs associés. » De cette seule considération, jointe au second des deux théorèmes gé- néraux énoncés ci-dessus, on déduit immédiatement, et avec la plus grande facilité, les équations qui expriment les projections algébriques des pres- sions ou tensions en fonctions linéaires des projections algébriques des déplacements apparents dans un corps isotrope autour d'un axe donné. » Lorsque les conditions d'isotropie sont i emplies par rapport à deux axes rectangulaires, elles le sont encore par rapport à un troisième axe perpendiculaire aux deux autres, et alors on retrouve les conditions d'iso- tropie du corps autour d'un point quelconque, telles qu'on les obtient en faisant usage ou de la méthode que j'ai donnée en 1829, ou de celles qui ont été proposées plus tard par moi-même, ou par d'autres géomètres. » Je remarquerai, en finissant, que la théorie des points associés peut être employée avec succès dans un grand nombre de problèmes de physique mathématique. Ainsi, par exemple, dans un cristal à un axe optique, les rayons vecteurs menés à des points correspondants de la surface de l'onde et de la surface caractéristique sont des rayons vecteurs associés. » RAPPORTS. MÉc&mqvE APPLIQUÉE. — Rapport sur diverses communications Jaites par M. RuAULx, ancien maître de poste, sur un moyen de locomotion rapide par L'emploi des animaux. (Commissaires, MM. Arago, Poncelet, Piobert, Séguier rapporteur.) « L'Académie nous a chargés de lui faire un Rapport sur un système de locomotion au moyen duquel un cheval installé sur un véhicule, agissant par son poids, tantôt sur un plancher mobile, tantôt sur une roue à tam- bour, etc., communique le mouvement aux roues motrices par l'intermé- diaire de cordes , courroies ou chaînes sans fin passant sur des poulies de différents diamètres, afin d'établir le. rapport convenable entre la vitesse du moteur et celle du convoi. 10.. ( .72 ) M L'auteur a rais, dès i844» sous les yeux des Membres de l'Académie, un spécimen de son système, dans lequel un chien, employé à la manière de ceux des cloutiers, faisait cheminer le véhicule à quatre roues qui le portait. Le but que s'était proposé M. Ruaulx, de faire marcher une voi- ture avec une vitesse supérieure à celle que l'animal lui imprimerait direc- tement en cheminant sur le sol, étant rationnel, l'expérience est venue confirmer ses prévisions. » D'un autre côté, il est incontestable que le travail des animaux, agissant par leur poids et leur force musculaire, combinés comme lèvent M. Ruaulx, peut être de beaucoup supérieur à celui qu'ils produiraient par la traction ordinaire; mais les résultats des expériences connues relatives à l'emploi des animaux et au degré de fatigue journalière dont ils sont régulièrement susceptibles, ne permet pas d'admettre, à priori, que si cet emploi du cheval peut être avantageux sous le rapport de la rapidité de la translation, il le soit également sous celui de la production d'un travail moteur soutenu, et de l'effet utile et économique ; de sorte qu'il est impossible à vos Commis- saires de se prononcer relativement aux applications que l'on voudrait faire du système aux petites communications dans lesquelles on aurait d'ailleurs intérêt à arriver sans le secours de la vapeur aux lignes principales des chemins de fer. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Sur les résultats de la section et de la galvanisation du nerf grand sympathique au cou; par M. le D"" E. Brown-Séqcard. (Extrait. ) (Commissaires, MM. Magendie, Serres, Flourens.) I. Section du nerf grand sympathique au cou. « Je dois dire tout d'abord que, pour ce nerf de même que pour tous les autres nerfs, il y a deux sortes d'effets qui suivent sa section. Les uns sont immédiats, et, en général, très-peu durables; les autres se montrent après que les premiers ont cessé, et ils persistent très-longtemps. Les premiers résul- tent de l'excitation du nerf au moment où on le coupe; ils ne diffèrent guère des effets de la galvanisation du nerf, si ce n'est par leur durée, qui est bien moindre. Les autres effets qu'on observe sont les véritables conséquences de la cessation d'action du nerf, consécutive à sa section : ce sont les seuls ( 73 ) dont j'aie à m'occuper maintenant. Avant de les exposer, je dois dire que tous les faits qui suivent s'observent sur la moitié de la tête du côté où le nerf est coupé. » 1°. La pupille se resserre, ainsi que Pourfour-du-Petit l'a découvert. Je ferai voir, dans un autre travail, que Fexplication de ce resserrement, donnée par Valentin et admise par plusieurs physiologistes, et notamment par MM. Budge et Waller, n'est pas parfaitement vraie, et que l'abondance de sang en circulation dans l'œil est en grande partie la cause de la contraction des fibres musculaires circulaires de l'iris. Bien que resserrée, la pupille reste mobile, ainsi que John Reid l'avait déjà fait remarquer. » 2°. En même temps que ces fibres iriennes se contractent, plusieurs des muscles du globe oculaire, des paupières et de la face se contractent aussi. ... » 3°. Le sécrétion des larmes et celle du mucus palpébral sont augmen- tées. Biffi a prétendu, relativement à la sécrétion lacrymale, qu'elle n'est pas modifiée, et que c'est seulement par suite de la position du globe ocu- laire que les Iqirmes coulent sur la joue et paraissent être plus abondantes. Je me sais assuré que les sécrétions de mucus et de larmes sont réellement augmentées. » 4"- Diverses altérations pathologiques se produisent quelquefois, et ont été signalées; mais comme elles ne sont pas constantes, je me bornerai à énu- mérer les principales. La cornée perd de son brillant, elle s'aplatit, elle s'ulcère parfois ; l'iris change de couleur, le mucus palpébral devient puru- lent^ la conjonctive s'enflamme. Ce dernier fait est celui qui s'observe le plus fréquemment. Il est constant chez les chiens, suivant John Reid ; il ne se montre que quelque temps après l'opération, et disparaît, en général, après une ou deux semaines. » 5°. Si l'on tue l'animal, on remarque, ainsi que M. Bernard l'a trouvé, que les mouvements réflexes peuvent avoir lieu plus longtemps dans la moitié de la face du côté de l'opération que dans l'autre côté. J'ai observé qu'il en est de même, pendant l'agonie, pour les mouvements volontaires et respi- ratoires que pour les mouvements réflexes, après la mort. » 6°. IjCS vaisseaux sanguins se dilatent dans toute la moitié de la tète, le sang y afflue et la température s'élève. Ces faits, entrevus par Dupuy, ont été retrouvés par M. Cl. Bernard, qui a attiré sur eux l'attention des phy- siologistes. Dans un Mémoire spécial sur ce sujet, je ferai voir que l'élé- vation de température dépend uniquement de l'afflux de sang, et que cet ( 74 ) afflux résulte de ce que les vaisseaux sanguins étant paralysés, ouvrent une plus large voie au sang. » 7**. Les propriétés vitales des nerfs sensitifs de la face du nerf optique et du nerf auditif paraissent notablement augmentées. Relativement à la sensibilité de la face, je dois dire que M. Bernard avait déjà observé son augmentation. J'ai découvert les deux autres faits. Cependant je ferai remar- quer que John Reid avait déjà dit que probablement c'était parce que la lumière affectait désagréablement l'animal, que l'œil était tiré en arrière et les paupières tenues demi-closes. » 8°. Après la mort, les nerfs moteurs et les muscles de la face et de l'œil, en y comprenant l'iris, conservent plus longtemps leurs propriétés vitales. J'ai vu quelquefois l'irritabilité musculaire durer un quart d'heure et même une demi-heure de plus que sur le côté sain. » 9°. La rigidité cadavérique à la face survient plus tard que du côté sain et elle dure plus longtemps. Je dois dire qu'il faut que la température de l'air ambiant ne soit pas trop basse pour que ce résultat s'observe. J'ai trouvé de plus, nombre de fois, que la putréfaction tarde plus à se montrer et paraît moins rapide du côté de la face correspondant au nerf coupé que de l'autre côté. » En résumant les résultats de la section du grand sympathique au cou, pu mieux de l'ablation du ganglion cervical supérieur, nous dirons que la quantité de sang qui circule dans la moitié de la tête, correspondant au côté où l'opération a été faite, est augmentée, et que la température et les propriétés vitales des muscles et des nerfs moteurs, sensitifs et sensoriaux, sont aussi augmentées. J'essayerai de montrer prochainement que ces der- niers effets sont, au moins en grande partie, la conséquence pure et simple de la paralysie des vaisseaux sanguins et de l'afflux sanguin qui en résulte. » Les résultats de la galvanisation du nerf grand sympathique au cou, que je vais maintenant exposer, vont montrer que la contraction des vais- saux sanguins s'accompagne de phénomènes inverses de ceux qui suivent leur dilatation. IL. Galvanisation du nerf grand sympathique au cou, quelque temps après sa section. » i". La pupille se dilate, ainsi que Biffi et Morganti l'ont trouvé. » a°. Le globe oculaire, qui était tourné en arrière et en dedans, reprend sa situation normale, ainsi que M. Bernard, M. Waller et moi-même l'avons vu. ( 75 ) » 3°. Les paupières s'ouvrent et les contractions des muscles de la face et de l'oreille cessent d'exister, ainsi que M. Bernard et moi l'avons vu. » 4°- La vascularisation diminue, ainsi que je l'ai découvert. Quelquefois, les vaisseaux se contractent au point que le calibre des petites artères et des veinules disparaît complètement. Si, alors, on coupe ces vaisseaux, ils ne donnent pas de sang. Chez les animaux vigoureux, la vitesse de la contrac- tion est quelquefois très-grande : j'ai vu, en un tiers de minute, une artère, qui avait au moins trois fois son calibre ordinaire, revenir à ce calibre. Dans quelques cas, la contraction des vaisseaux a déjà commencé à se mani- fester en moins de deux secondes de galvanisation. , ., - » Quand on cesse la galvanisation, les vaisseaux ne tardent pas à se dila- ter de nouveau, et, souvent alors, ils acquièrent un degré de dilatation plus grand qu'avant l'application du galvanisme. Si cette application dure très- longtemps, les vaisseaux se dilatent, même pendant qu'on continue de la faire. '^ » 5°. J'ai trouvé que la température s'abaisse pendant la galvanisation.' L'abaissement s'opère lentement, mais il arrive à être assez considérable pour que l'oreille et la narine se trouvent à une température inférieure de I à a degrés centigrades à celle des mêmes parties du côté sain. La tempé- rature m'a toujours paru être en relation directe avec la quantité de sang circulant ou ayant circulé dans les parties qu'on examine. » 6°. Il en est de même de là sensibilité que pour la température, ainsi que je l'ai trouvé. Cependant la diminution de sensibilité qui suit la galva- nisation est plus lente encore à devenir manifeste que la diminution de température. . III. Galvanisation au cou du grand sympathique non coupé ou aussitôt après sa section. » Je dois dire tout d'abord que plusieurs des effets qui suivent la galva- nisation du nerf quand il a été coupé depuis quelque temps, se montrent aussi quand on le galvanise sans le couper. La seule différence est dans leur degré, qui est moins considérable. » Si l'on galvanise le nerf pendant longtemps et énergiquement sur ini animal vigoureux, on trouve tous les faits suivants : » 1°. Quand on asphyxie l'animal, les derniers mouvements volontaires, respiratoires, convulsifs et réflexes, se montrent du côté sain ; en d'autres termes, tous ces mouvements cessent alternativement du côté opéré avant de cesser du côté sain. (76) » i". La sensibilité, pendant l'asphyxie, disparait dans le côté opéré avant de cesser dans le côté sain. » 3°. Après la mort, l'excitabilité des nerfs moteurs et la contractilité musculaire disparaissent plutôt du côté opéré que de l'autre côté. » 4°. La rétine et l'iris perdent leurs propriétés vitales plus vite du côté de l'opération que de l'autre. » 5". La rigidité cadavérique vient plus tôt et elle dure moins dans les muscles du côté opéré que dans ceux de l'autre côté. Il paraît en être de même pour la putréfaction. » J'ajouterai que, quand on galvanise les filets du nerf grand sympathique qui, des ganglions abdominaux, vont aux artères et aux veines de l'un des membres abdominaux, on obtient sur les vaisseaux, sur les muscles et sur les nerfs du membre des résultats analogues à ceux que l'on observe à la tête lorsqu'on galvanise le grand sympathique au cou. » Des faits contenus dans le Mémoire actuel, je conclus : » i". Que la galvanisation du nerf grand sympathique au cou est suivie de la contraction des vaisseaux sanguins, d'une diminution dans la quantité de sang qui circule dans ces vaisseaux, d'un abaissement de température et d'une diminution dans les propriétés vitales des tissus contractiles et ner- veux du côté de la tète correspondant au nerf galvanisé ; » 2°. Que la section du grand sympathique au cou est suivie de la dila- tation des vaisseaux sanguins, d'un afflux de sang, d'une élévation de tem- pérature et d'une augmentation des propriétés vitales des tissus contractiles et nerveux du côté de la tête correspondant au nerf coupé. » NAVIGATION. — j4 ppareil de sauvetage pour la marine ; par M. Tremblât. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Duperrey, Morin.) a Origine. — L'histoire des sinistres maritimes qui, chaque année, enlè- vent à leur pays et à leur famille un si grand nombre de marins, prouve que la plupart de ces marins périssent dans les naufrages en se dévouant pour établir les premiers moyens de communication avec la terre, ou parce que ces moyens de communication ne sont pas établis assez promptement. Que de fois n'a-t-on pas dû, après avoir acquis une semblable conviction, for- mer ce vœu naturel, et pourtant resté encore sans exécution : » Mettre à bord de chaque navire un appareil de sauvetage destiné à éta- (77) hlir une communication avec la terre, rlernier espoir d'un équipage naufragé, ainsi qiionj a déjà placé des bouées de sauvetage de jour et de nuit, dernier espoir du matelot tombé à la mer! » Ces réflexions, faites à la fin de l'année iS/ji, en présence d'un na- vire naufragé, ont été l'origine d'un travail qui a eu pour résultat plusieurs appareils, expérimentés à Toulon de i85o à i853, par ordre de Son Excel- lence le Ministre de la Marine et des Colonies, devant une Commission mixte composée d'officiers de marine et d'officiers d'artillerie. Parmi ces appareils, il en est im sur lequel j'arrêterai votre attention; c'est celui dont je vais faire la description : » Description. — Cet appareil, appelé caisse de sauvetage, servant à lancer une corde armée d'un grappin, porte avec lui tout ce qui est néces- saire au tir : force motrice, grappin, corde, affût, accessoires. ' » La fusée de guerre de 1 5 millimètres, le plus gros calibre actuellement en usage, est employée comme force motrice. L'obus que ces projectiles auto-moteurs portent en tête est remplacé par des crochets en fer et un cha- piteau en bois de forme ogivale. Ce chapiteau est percé, suivant son axe, d'un trou central destiné à recevoir les instructions écrites à envoyer, soit de bord à terre, soit de terre à bord. Cette fusée est dirigée par une ba- guette à laquelle est attachée une chaîne en fer qui reçoit la corde à trans- porter. L'extrémité de cette corde est recouverte en basane sur une longueur de 2 mètres pour la garantir du feu. La fusée est ainsi convertie en un véritable grappin porte-amarre, dont toutes les parties peuvent sup- porter un effort de 1 000 kilogrammes. Les trous par lesquels doivent s'échapper les gaz enflammés sont filetés à leur partie inférieure et bouchés par des tétons taraudés en bronze, ainsi que le trou central destiné à recevoir la baguette. Ces tétons taraudés auront un double effet : rendre les préparatifs du tir plus prompts, les bouchons en liège dont on se sert habituellement étant souvent cassés, et alors très-difficiles à enlever; faire du grappin porte-amarre un corps inerte à l'abri du feu et de l'humi- dité. » Description. — La corde, logée dans la caisse, est enroulée en bobine autour d'un arbre en bois, qui, retiré après l'opération, laisse un creux dans lequel se placent les verges des grappins; le développement commence par la couche centrale, à travers un trou de même diamètre ménagé dans la cloison antérieure de cette caisse. » La résistance de la corde, de i3 millimètres de diamètre, a atteint, dans des expériences faites à Toulon, le chiffre de 1600 kilogrammes; on C..R..1854 i"Seme«re. (T.XXXViII,N»5.) II (78) pourra donc facilement donner à cette corde une résistance normale de 1 ooo kilogrammes. » Le pointage en hauteur se fait à l'aide d'un double quart de cercle tracé sur un des côtés de la caisse. Sur ce même côté sont placées deux tringles pour le pointage en direction ; sur le couvercle est adapté un auget dont les côtés sont mobiles et à rabattement : c'est dans cet auget, comme affût, qu'est placé le grappin de sauvetage. » Les trois coups tirés avec cet appareil ont donné les résultats suivants : RÉCAPITULATION. ANGLE de tir. CORD Dia- mètre. ES DÉVELOPPÉES. Lon- . Poids, gueur. PORTÉE. DÉVIA- TION. OBSERVATIONS. / i"coup. "0 i8 nov. i85o. 0 52 V mill. .3 ent arrièr mèi. 440 e. kll. 44 met. 396 met. 6 Tir de bord à terre. 0, 0 j 2' coup. • ?T3 1 i8 déc. i852. •2 s j 5o 7 576 21 56o (') Idem. ^ [ 3* coup. 1 i8 déc. i853. Vent debout. 1 5o i3 3i8 3o,8 3io 5 Tir de terre à bord (2). (i) Le nayire étant , p endant ce tir, resté mouillé sur une seule ancre, on n'a pu, à cause des embardées (mouvement circulaire du bâtiment autour de son ancre ), déterminer la ligne de tir, et, par suite, la déviation , qui a été très-faible. (2) Cette corde a été déposée sur le pont du navire servant de but. » But. — Dans le tir de bord à terre, le grappin, s'enfonçant profondé- ment dans les vases ou s'accrochant aux anfractuosités du sol, est destiné à fixer la corde sur une côte, qui est un but immanquable; la puissance de l'appareil est augmentée en raison de l'intensité du vent contre lequel l'é- quipage a vainement lutté. » Dans le tir à bord, le grappin sert à fixer la corde au navire sur lequel elle est tombée, et l'appareil est lancé cotître le vent. » Emploi. — Cet appareil, placé à bord de chaque navire, ne servira' pas seulement à établir une communication avec la côte, il pourra encore être employé dans les cas suivants : ( 79 ) » i". A communiquer avec un bâtiment que l'état de la mer empêcherait «l'approcher: on ne serait plus exposé à" voir un navire ne pas porter secours à un autre bâtiment en péril, parce qu'il y aurait danger à le faire, ainsi que cela s'est produit dernièrement ; » a°. A lancer une remorque à un bâtiment, opération qui n'est pas tou- jours facile ; » '5°. A sauver un matelot tombé à la mer et que le mauvais temps oblige quelquefois à abandonner, triste et sauvage nécessité qui doit disparaître ! Une disposition très-simple des bouées de sauvetage permettrait d'utiliser, dans ce but, le grappin porte-amarre. Le matelot qui tombe à la mer, quand le navire est sous voiles, sait que les bouées de sauvetage le suivront, qu'il n'aura qu'à se placer sur l'une d'elles et à s'y cramponner en attendant qu'une embarcation vienne le prendre et le ramener à bord ; mais il sait aussi que si le vent est trop violent, la mer trop grosse, il ne peut être secouru ; c'est une triste nécessité, mais qui, heureusement, peut disparaître. Voici le moyen que je propose pour arriver à ce but : » application. —Imaginons que les deux bouées de sauvetage suspendues à l'arrière du navire soient reliées par un cordage lové sur chacune d'elles, et dont les extrémités seraient fixées sur leur tige. Lançons ces bouées, ainsi installées, au moment où le marin tombe à la mer, et voyons-le se saisir de l'une d'elles : il défera la glène de corde amarrée sur cette bouée qui, naturellement, s'éloignera de l'autre, et lui-même pourra distancer les deux bouées reliées par leur corde de réunion, de manière à former un but d'une grande étendue, siu- lequel on dirigera le grappin porte-amarre. Le cordage sauveteur, projeté par ce graj^pin, étant déposé sur le cordage de réunion des bouées, il n'y aura plus qu'à haler sur le premier pour faire crocher le grappin dans le second, et ramener ainsi le marin, sans compro- mettre, dans de vaines et dangereuses tentatives, la vie de ceux qui brû- laient du désir de voler à leur secours. » Faits. — Pour convaincre chacun de l'utilité du grappin de sauvetage et de l'importance de la question des porte -amarres, il suffirait de laisser parler les faits ; mais l'espace nous manque. Je me contenterai de signaler les naufrages des navires de guerre français la Truite, le Superbe, le Rhône, la Marne, le Papin, le Caraïbe, Ulctnène, etc., et celui, plus récent, du brick français le Précurseur qui, en octobre iSSa, fit côte à quelques mètres des jetées du Havre. » Conclusion. — Il est à désirer que les Sociétés de sauvetage et les capitaines des navires de guerre et de commerce de toutes les natiou!> II.. ( 8o) suivent l'exemple qui vient de leur être donné par la Société de Boulogne et par M. le commandant des yachts de Sa Majesté, en demandant à Son Excellence le Ministre de la Marine et des Colonies l'appareil si simple et si puissant à la réussite duquel ont concouru un grand nombre de mes cama- rades delà marine et de l'artillerie. » Nous ne devons pas gémir plus longtemps sur les terribles catastrophes dont chaque jour nous apporte la nouvelle, mais bien nous hâter d'en pré- venir le retour. » A la veille de quitter la France pour plusieurs années, je viens placer sous la protection bienveillante et éclairée de l'Académie des Sciences cette solution toute pratique de l'important problème des porte-amarres de sauvetage. » PHYSIOLOGIE. — Mémoire sur la respiration et la chaleur moyenne dans le choléra; par M. Doyère. (Commissaires, MM. Andral, Rayer, Serres, Balard.) Ce travail très- étendu, et qui fait suite aux recherches que l'auteur a précédemment soumises au jugement de l'Académie, devant être pjrochai- nement l'objet d'un Rapport, nous nous bornerons à en reproduire aujour- d'hui le titre. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. BOTANIQUE. — Monographie de lajamille des ^4 ristolochiées . Première partie : comprenant le tableau méthodique du grand genre aristoloche et sa division en genres naturels, la description et l'illustration d'un tiouveau genre, celles d'un grand nombre d'espèces nouvelles d' Aristoloches , et l'analyse d'environ soixante espèces du même genre déjà connues; par M. P. DucHARTRE. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à l'examen de la Section de Botanique.) « La famille des Aristolochiées est formée, pour la majeure partie, par le grand genre Aristoloche, dont les espèces se sont beaucoup multipliées depuis trente ans par suite des recherches faites par les botanistes voya- geurs. Ce genre difficile n'a jamais été l'objet d'un travail spécial, ce cpu explique l'absence complète de classement méthodique pour les plantes qui le composent. Voici les divisions que l'étude attentive de ses espèces me permet d'y établir. ( 8i ) » Je détache d'abord sous le nom d'Olostylis un genre nouveau, fondé sur une plante qui a été trouvée par Gardner dans la province de Goyaz, au Brésil. Ce genre est caractérisé par la colonne des organes sexuels, sini- " plement élargie à son extrémité en pavillon, et marquée au pourtour de son élargissement de six festons opposés aux étamines. Ce caractère coïn- cide avec un calice campanule dès sa base, sans étranglement au-dessus de sa portion inférieure où est logée la colonne. Le port de la plante qui en forme le type la distingue aussi des Aristoloches. Je la nomme Olostylis reniformis. » Après cette séparation il ne reste plus, sous le nom d'Aristoloches, que des plantes dont la colonne est lobée au sommet, et dont le calice est res- serré en tube plus ou moins allongé au-dessus d'un renflement inférieur où est logée la colonne. » I. La première différence qu'on remarque dans l'organisation florale des diverses espèces du genre Aristoloche consiste dans le nombre des lobes de la colonne. En effet, quelques-unes d'entre elles ont leur colonne divisée seulement en trois lobes, tandis que celle de la grande majorité est fendue en six lobes. Les espèces à colonne trilobée ont six étamines rapprochées par paires en trois groupes opposés aux lobes. Elles se subdivisent en trois sections. i°. L'une a pour type l'Aristoloche serpentaire, et se distingue : soit par sa colonne profondément partagée en trois grands lobes, plus ou moins tronqués, dont le bord épaissi en bourrelet est ondulé ou flexueux; soit par son calice à limbe petit et comme bilabié avec une de ses lèvres généralement fendue ou en chevron ; soit enfin par sa capsule, dont les six valves s'ouvrent par le sommet, à la maturité, et s'étalent en étoile, laissant au centre une columelle qui tombe ensuite. Elle ne comprend que de petites espèces herbacées, propres à l'Amérique septentrionale. » -2°. La seconde section a la colonne simplement fendue en trois lobes droits, triangulaires-lancéolés, sans bourrelet marginal ; le tube de son calice est fortement coudé, et se termine par un limbe généralement à trois lobes, ou réduit à un anneau qui ne présente que de simples indices des trois lobes. Elle comprend des arbrisseaux grimpants de l'Amérique du Nord et du Népaul; son type est l'Aristoloche siphon, aujourd'hui très- répandue dans les jardins. » 3°. La troisième section se distingue par une colonne fendue jusqu'au delà de son milieu en trois grands lobes droits, légèrement fendus eux-mêmes à leur extrémité, et dont les bords se déjettent en dehors. Son calice tubu- (8a ) leux, brusquement coudé, se termine en une lanj^uette trifide au sommet. Son type e^tX A ristolochia sericen , Benth., de l'Amérique du Nord. » II. La grande majorité des Aristoloches est caractérisée par une colonne • divisée supérieurement en six lobes, à chacun desquels correspond une étamine. L'analyse de toutes les espèces, dont les grands herbiers de Paris et celui de M. de Candolle m'ont offert des échantillons, m'a fait recon- naître entre ces nombreuses espèces deux types fondamentaux. » A. Dans l'un {Gymnolohus), la colonne des organes sexuels est divisée supérieurement en six lobes, dont la face extérieure est creusée plus ou moins profondément d'un sillon médian, ou d'une dépression longitudinale bordée de deux bandes saillantes étroites, à surface papilleuse, qui consti- tuent les lignes stigmatiques ou le vrai stigmate. Ces lignes stigmatiques descendent vers l'intervalle qui sépare les anthères, et elles s'y réimissent, celles d'un lobe avec celles des deux lobes adjacents. Cette organisation est particulière aux Aristoloches des pays chauds de l'Amérique. Ces plantes se subdivisent en deux sections, d'après le nombre de leurs étamines. En effet, quelques-unes d'entre elles forment un petit groupe remarquable par une colonne à cinq étamines seulement, ce qui entraîne l'existence de cinq lobes à son extrémité, et de cinq valves à la capsule. Dans la seule espèce dont j'ai pu voir le fruit mûr, les yalves s'ouvrent à la maturité par le sommet, et en se détachant des cloisons, ou par déhiscence septifrage. Ces espèces se font reconnaître extérieurement par une bractée située à la base de l'ovaire, ou un peu plus bas sur le pédoncule. Ce petit groupe comprend les y/ ristolochia pentandra. Lin., hastata, Rth., brevipes, Benth., etc. J'en décris quatre espèces nouvelles. » Toutes les autres Aristoloches américaines ont six étamines, pas de bractée basilaire, et la capsule normale du genre a six valves s'ouvrant pai déhiscence septicide. J'établis parmi elles une subdivision fondée sur les diverses formes du calice. » B. Le second type floral des Aristoloches [Dip/olohus] consiste en une colonne à six lobes, présentant chacun à sa base un repli saillant transver- sal ; ces six replis constituent par leur réunion une sorte de collerette à six grands festons situés entre les étaminçs et les lobes. C'est sur leur bord libre que sont situées les lignes stigmatiques. Les espèces qui présentent cette organisation appartiennent à l'ancien continent. Ce sont les Aristoloches proprement dites ou les plus anciennement connues. Elles se subdivisent en deux sections. i°. Chez plusieurs d'entre elles il existe une sorte de collet. lnK-^ (83) grêle, allongé, ou de pédicule entre le sommet de l'ovaire et la portion inférieure renflée du calice. De ce nombre sont les Aristolochia bracteata, Retz, Kotschyi, Hochst., indien. Lin., etc. 2°. Chez toutes les autres la por- tion basilaire renflée du calice repose immédiatement sur le sommet de l'ovaire. Telles sont les espèces les plus anciennement connues : Aristolo- chia Cleniatitis , Lin., hnga. Lin., altissiina, Desf. , inauioruni. Lin., etc., espèces propres aux parties tempérées de l'ancien continent, tandis que celles de la division précédente se trouvent généralement dans les régions intertropicales. » ' CHIMIE APPLIQUÉE. — Recherche de l'ioile dans L'air, les eaux. Le sol et les produits alimentaires du Jura, du feulais, de la Lombardie , de l'Jllemagne et de la Belgique,- par M. Ad. Chatin. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires précédemment nommés : MM. Thenard, Magendie, Dumas, Élie de Beaumont, Regnault, Bussy.) « Dans le but de rendre plus complètes mes recherches sur l'iode, tant au point de vue de la statistique chimique qu'à celui de l'hygiène, j'ai exploré, en i852, le Jura, le Valais, la Lombardie et l'Allemagne. •> Après avoir parcouru l'Italie septentrionale, de Domo-d'Ossola et de Côme à Venise, complétant ainsi, à travers la presqu'île italienne, la ligne que j'avais suivie, l'année précédente, par Aoste, Ivrée, Turin, Alexandrie et Gênes, j'ai visité Trieste, d'où je me suis avancé jusqu'à Hambourg en passant par Laybach, Graetz, Bruck, Vienne, Brunn, Austerlitz, Prague, Dresde et Berlin. Les points autour desquels ont porté mes études, en ren- trant de Hambourg à Paris, sont : Hanovre, Minden, Munster, Dusseldorf, Cologne, Aix-la-Chapelle, Bruxelles, Arras et Amiens. On comprend que cet itinéraire m'ait permis de tracer, sur la carte de l'Europe, une de ces grandes lignes de la distribution réciproque de l'iode et du goitre qui devront être un jour complétées. » Mes observations se partagent en deux groupes, suivant qu'elles se rapportent à des faits généraux ou à des faits spéciaux. » faits généraux. A Auxonne et à Dôle, la proportion de l'iode com- mence à s'abaisser au-dessous de celle observée à Dijon, et quelques cas de goitre se montrent. Dans le Jura, les petites vallées groupées de Lons-le- Saulnier à Salins ont des eaux calco-magnésiennes pauvres en iode et un nombre de goitreux assez considérable; le contraire a lieu sur les plateaux (84) élevés. La proportion de l'iode va en s'abaissaiit à Genève, à Thonon, à Evian, à Monthey, à Martigny, à Sion, à Brigue, et des différences à peu près correspondantes se montrent dans la population, chez laquelle des crétins s'ajoutent aux goitreux. » Pavie, Milan, Bergame, T^odi, Crémone, Mantoue, Brescia, Peschiera, Vérone, Padoue et Vicence ont une atmosphère et un sol plus iodurés que la vallée du Rhône ; mais les eaux y sont à peine meilleures, et l'on peut dire que le goitre y atteint encore, en moyenne, un cinquième des femmes. Ce- pendant, à en croire les assurances données par beaucoup d'habitants, les goitreux seraient étrangers à la population propre à chacune de ces villes : les Milanais disent que leurs goitreux sont des Bergamasques, et Vérone assure que les siens viennent de Milan. » Inconnu à Venise, le goitre se montre assez fréquent à Trieste, qui reçoit les eaux peu iodurées de la montagne. Cette maladie devient très- commune à Laybach, frappe presque toutes les femmes de la belle ville de Graetz, qu'on peut regarder comme étant le quartier général des goitreux de l'Allemagne, diminue à Bruck, à Vienne, où l'on compte cependant en- core beaucoup de personnes atteintes, malgré que la ville, située dans la grande plaine sèche et à peine ondulée du Danube, soit admirablement percée. Brunn et Prague ne sont pas mieux partagées que Vienne. Les goi- treux, encore assez communs à Dresde, deviennent plus rares à Berlin, et disparaissent à Hambourg; de cette ville à Paris, on n'en trouve presque aucun. » Presque partout, après avoir fait la part de quelques conditions géné- rales, et surtout de l'humidité des lieux, on arrive à ce résultat, qu'il y a correspondance, parallélisme entre l'état d'ioduration de l'air, des eaux, du sol et de ses produits, et le chiffre des individus atteints par le goitre. » Cependant j'ai cru reconnaître qu'à la latitude correspond un ensemble de conditions agissant dans le même sens que l'altitude ; de telle sorte qu'à altitude et à ioduration pareilles, il y aurait moins de goitreux au nord qu'au midi. C'est un point à vérifier par des observations faites, les unes plus au nord, les autres plus au sud que celles auxquelles je me suis livré jusqu'à ce jour. 1) hes faits spéciaux observés dans ce voyage sont au nombre de trois : L Saint-Maurice en Valais contraste, par le petit nombre de ses goitreux, avec Monthey en aval, Martigny en amont, et Lavey en face; cependant il est dans la partie la plus encaissée et la plus étroite de la vallée du Rhône. Cet état coïncide avec cette circonstance, que Saint-Maurice boit des eaux ( 85 ) de puits, qui se sont chargées d'assez d'iode dans une roche calcaire ferru- gineuse. II. Venise ne ressemble en rien, par sa population sèche et net- veuse, aux contrées qui l'entourent; mais Venise, qui respire, au milieu de l'Adriatique, .une atmosphère assez iodurée, est heureusement contrainte de s'alimenter d'eaux pluviales, et consomme beaucoup de poisson de mer. III. Le fait le plus remarquable est celui relatif à Fully et à Saillon, com- munes du Valais, dont j'ai déjà exposé séparément l'histoire {Comptes rendus, tome XXXVI, page 652 ). » De l'ensemble de mes observations, dont un grand nombre ont porté sur les eaux minérales, résulte la confirmation de ces faits : » L'insuffisance de la proportion d'iode qui entre dans le régime des habitants, est la cause principale du goitre et du crétinisme ; il sera quel- quefois facile d'approprier aux besoins des populations les eaux minérales iodurées qui, par une circonstance providentielle, jaillissent en grand nombre des contrées où les eaux potables sont le moins chargées d'iode. » CHIMIE AGRICOLE. — De la composition des blés; par M. E. Millon. (Extrait.) (Commissaires, MM. Chevreul, Pelouze, Peligot.) « Un séjour de trois ans à Lille, et le concours obligeant des principaux agriculteurs de celte ville et de ses environs, m'ont donné toute facilité pour analyser les principales variétés de blé qu'on récolte dans l'arrondis- sement. Nulle part peut-être cette culture n'a été l'objet de remarques plus intéressantes et mieux suivies ; des propriétaires éclairés y mettent le plus grand soin à choisir et à renouveler leurs semences ; ils tiennent compte du sol, de la fumure, de la rotation, du rendement, et plusieurs d'entre eux (i) ont déjà publié, sur cet important sujet, des travaux bien dignes de figurer dans l'histoire générale du blé. C'est à eux que je me suis adressé pour obtenir les échantillons svir lesquels ont porté mes analyses. » Ces premiers résultats ne modifiaient pas assez les indications géné- rales fournies par le travail de M. Peligot pour que j'aie pensé qu'il fîût urgent ni même utile de les publier. Peut-être ne m'y serais-je jamais dé- cidé, sans de nouvelles observations, faites en Algérie, sur le même sujet, durant un séjour assez prolongé. Le contraste des deux cultures et des deux climats, l'opposition naturelle des produits et quelques remarques neuves (i) Je citerai notamment MM. J. Lefebvre, Demesmay, Lecat et Desquiens. C. R., i854, i"S«m«««.(T. XXXVU1,N»5.) . la ( 86 ) qui découlent du rapprochement, ont excité mon intérêt à ce point, que je publie le tableau complet des nombres observés dans mes analyses, et que, si multipliées qu'elles semblent, je ne les juge pas encore suffisantes. J'ai le ferme désir d'en exécuter un nombre bien plus considérable, afin d'ar- rêter certaines vues sur la nature et le classement des blés, et de donner alors des conclusions définitives. Aujourd'hui, ce ne sont encore que des propositions réclamant une expérience plus variée et plus suivie. » Je n'insisterai pas, dans cet extrait, sur les procédés analy tiques ; la plupart ne diffèrent pas de ceux que j'ai déjà employés pour l'eau, les sels, la graisse, le ligneux et l'azote, dans des travaux analogues. Si quelques-uns de ces procédés sont d'une imperfection visible, il ne faut pas oublier qu'ils ont surtout pour objet de fournir des termes de comparaison ; en représen- tant les différences par un chiffre, on cherche à rendre la comparaison plus facile. S'il est dangereux de considérer ces chiffres comme exprimant une vérité absolue, il ne l'est pas mouis d'abandonner la méthode suivie pour en adopter une nouvelle aussi défectueuse et souvent plus défectueuse que la première. L'intérêt principal de ces recherches, qui s'appliquent à un produit naturel aussi varié que le blé, réside dans leur continuité, dans leur grand nombre et dans la similitude des opérations. Dans tous les cas, si quelque invention d'analyse simplifie, abrège ou précise le travail, il convient de ne l'introduire qu'à la suite d'une comparaison suffisante avec la marche ancienne. , » Le dosage du gluten, rapproché du dosage de l'azote, m'a fourni des indices précieux sur la nature intime dès blés; j'ai déjà consigné aussi des relations intéressantes entre le poids du gluten humide et celui du gluten sec. Sans entrer ici dans le détail de la règle que j'ai adoptée pour doser le gluten, sous ces deux états, je rappellerai que le gluten se dessèche mal à la température de l'eau bouillante et qu'il se décompose par son immer- sion dans le bain d'huile à + i35, tandis que la farine dont il provient résiste à + i6o degrés. » Il y a longtemps que je désirais déterminer exactement la densité des blés, et, dès l'année 1849, M. Izârn a eu l'obligeance d'appliquer le volum- nomètre à cette détermination sur quelques-uns des blés que j'avais ana- lysés. Je consigne pour le moment, sans autre réflexion, les nombres qu'il a bien voulu me fournir. » Voici maintenant les deux tableaux dans lesquels se trouvent inscrits les blés du Nord (tableau A), et les blés de l'Algérie (tableau B) dont j'ai fait l'analyse. (87) 1 ^11 c^ Mco, m Cl M os r» i-^ ■-^ co ft ■'fl-fO en a eo CO eo t £ a a a a a a a Ml 00 00 Oi 00 00 (M S. es o e ■" "" "■ ^ Oï (O o Oi ooo il ^^^3-CO tO c *» s s • -2 â I g — Cfl L-Tl CO co CO u g li^co n» ^_. vn lO 00 ^ _ co m r^ I>. o l"^CO ■'^OO co es o Cï . ■^ Irt \n •"«■ Oi 00 O o - o s s- es — es es es es a s O. i o ■o- co 00 O - O 00 O O ■ !>. r^ — co 00 m 1- - î - a . ^ 5 3 - H - '-' " — ■- - "- ^ ^ K cA S g „ -=r co o "■^- r^ r^ •^^ t^ZD '■^ 00 - - a - -- - a a 25 — •- ■- M M B- -■ — •-" —1 V 1 Cl o — kn r^ ■ai R3 «5 ai O K O H ■< O c 1 s; fc • M ui V ' e g>^-< K 1 a,-o c - e « t. s s a n «t H H to rt ■« ts ce . u fe E a « ■S 1 Y s «" " = .«1-2 « c s a ?. a. '•a a t3 c cd c M ■ 03 13 £ » c "S .S '5 5 "^ ••a a •D S ^1 •=« * ' .— •J t-« (1 S- B ^ • CL o en E I -"= î ■z> s a 45 b - : 2 tû « g oj : j5 ^ c -Ci CJ — •-T_'^ ° c ? S M-5 « - c ^ 'Se -S "-" vin hCO 4j V • in g" S fi I l tu g S 5 e-o £ s o « «3 c J 3 ■ •• 3 -— 3.(,„ — "^ .t^ C K K Z g 2 Z 12.. ( 88 ) » En considérant le dosage de chaque principe en particulier, on est d'abord conduit aux remarques suivantes : » Eau. La quantité d'eau que les blés abandonnent à l'action de la chaleur est surtout sous la dépendance de la température et de l'état hygro- métrique de l'atmosphère. A la suite de ces deux causes principales et dominantes, il faut faire intervenir encore la nature du grain. Des expé- riences très-multipliées que je ne consigne point ici, m'ont prouvé que le blé tendre retient environ i,,5 pour loo d'eau de plus que le blé dur; et le blé dont le périsperme est lisse et mince retient sensiblement moins d'eau que celui dont le périsperme est épais et plissé. Je me borne à ces indica- tions sommaires : les relations de l'eau et du blé, auxquelles j'ai déjà consacré une longue étude, fournissent im sujet inépuisable et très-fertile en conséquences pratiques qu'il ne conviendrait pas d'exposer ici. )> Cendres. Les sels obtenus par l'incinération des blés ne varient dans les blés du Nord que de 1,87 à 1,70 pour 100; dans les blés de l'Algérie, cette variation est plus étendue, elle va dé i ,44 à i,io. Mais il est possible que cette différence tienne aussi aux soins avec lesquels les blés du Nord sont dépiqués. Les blés de l'Algérie sont foulés, sur le sol, par le pied des mulets ou des chevaux, et les poussières abondantes, que le vent soulève et transporte au loin, peuvent aussi se déposer sur le grain et augmenter le poids des cendres. » Ligneux. La proportion de ligneux varie seulement, dans les blés du Nord, de 1,71 à 2,00 pour 100; dans les blés du Sud, les nombres oscillent entre des limites bien plus étendues, entre i,4o et 2,35. Mais pour les uns et les autres, cette quantité de ligneux est en rapport avec le volume des grains et l'épaisseur des téguments. Plus le grain est petit, plus le chiffre du ligneux s'élève. » Graisse. La matière que dissout l'élher est comprise, pour les blés du Nord, entre i ,41 pour 100 et i ,80 ; jx)ur les blés du Sud, entre 1 ,88 et 2, i o. La matière grasse, qui entraîne avec elle la matière aromatique, offre donc peu de variations entre les blés d'une même latitude; mais les blés du Midi sont incontestablement plus riches en principes de cette nature, et ce ré- sultat concorde avec ce qu'on sait de la saveur excellente du pain fabriqué avec la farine du blé dur. » Azote et gluten. L'azote des divers blés dont la culture est suivie dans l'arrondissement de Lille diffère très -peu : il est compris entre 1,637 ^* 1,929 pour 100, soit 10,23 et i2,o5 de principe albuminoïde. Dans les blés du Sud, au contraire, ces différences dans le poids de l'azote combiné (89) sont énormes; elles montent de i,588 (moins d'azote que dans le blé le moins azoté du Nord) à 2,72g: te principe albuminoïde varie presque du simple au double. Les variations sont encore bien plus considérables pour le chiffre du gluten qui peut disparaître complètement. » Je reviendrai plus loin, afin d'en tirer parti, pour la classification des blés, sur les chiffres que fournissent les déterminations de gluten et d'azote ; si l'on s'arrête, en les résumant, aux comparaisons qui précèdent, on est frappé de voir que les blés propres à l'arrondissement de Lille (n"" 1,2, 3, 4j 5, 6 et 7) diffèrent très -peu entre eux; ils ont un cachet prononcé d'uniformité, et la composition chimique permettrait à peine de les distin- guer les uns des autres. Au contraire, les blés des contrées méridionales sont caractérisés par une dissemblance qui porte également sur l'extérieur du grain et sur les principes qui s'y trouvent contenus. En Afrique, le cli- mat n'égalise pas, ne rapproche pas les nombreuses variétés de blé que la culture y perpétue : on serait tenté d'ouvrir, sur ce fait, une comparaison entre les blés et les races humaines dont le type distinct se reconnaît encore, sur le sol algérien, après des siècles d'acclimatement. N'est-ce pas aussi un mystère qui couvre la création des variétés de blés et qui nous les montre petits ou volumineux, l'un féculent comme un tubercule, l'autre cassant comme de l'écaillé ; ceux-ci blancs, incolores, ceux-là colorés en jaune, en rouge, en brun? Certaines localités, certains plateaux, les mêmes peut- être qui ne s'épuisent pas en fortes générations d'hommes et fournissent sans cesse à l'émigration, ne sont-ils pas en possession du privilège de four- nir les semences nécessaires au renouvellement du grain et au maintien de sa fécondité? Les céréales ne s'amélioreront-elles pas par le transport du pollen et par l'hybridation ainsi que les races par le croisement? » Ce sont des faits d'un ordre trop différent pour que j'essaye d'en dé- couvrir davantage les analogies et d'en établir solidement le parallèle. Je sais bien d'ailleurs que ces spéculations répugnent beaucoup à la sévérité de la science actuelle. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Du meilleur mode de préparation pour le perchlorure de for liquide qui s'emploie dans le traitement des varices, des hémor- ragies et des nnévrjsmes ; par M. Burin du Buisson. (Extrait.) (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Velpeau.) «... On purifie une solution de protosulfate de fer du commerce par de la limaille de fer et l'addition d'un peu d'acide sulfurique d'abord, puis, 'M. (9o) après avoir filtré, par un courant lent de gaz suifide hydrique, on filtre et l'on peroxyde par l'acide nitrique ; on précipite la solution par un léger excès d'ammoniaque, et on lave avec soin le peroxyde de fer gélatineux obtenu. » On sature ensuite, aussi bien que possible, de l'acide chlorhydrique blanc et pur par l'hydrate ferrique ci-dessus, en laissant digérer, d'abord à froid, puis au bain-niarie d'eau bouillante. On filtre la solution et l'on com- mence à évaporer la liqueur à un peu moins de moitié sur un feu doux, puis on continue l'évaporation au bain-marie, comme l'a conseillé M. Gobley pour la préparation de chlorure ferrique cristallisé, en ayant soin d'éloigner les vapeurs aqueuses qui donneraient lieu à la formation d'acide chlorhy- drique et à un dépôt d'oxydo-chlorure insoluble. Lorsque le liquide a ainsi acquis la consistance d'un sirop épais ( à cet état il se fige par le refroidisse- ment, sans cependant se prendre en masse solide), on cesse l'évaporation, et l'on ajoute au liquide un excès d'hydrate gélatineux délayé dans un peu d'eau pure; on agite pendant un quart d'heure, et on laisse ensuite en repos le mélange pendant plusieurs heures. Nous ajoutons après l'eau distillée nécessaire pour amener la solution chloro-ferrique à la densité de 3o degrés Baume (1261 l'eau = 1000), et nous l'abandonnons au contact de l'excès d'hydrate pendant huit jours; après quoi nous filtrons et nous laissons en- core reposer le liquide filtré pendant quinze jours, puis nous filtrons une dernière fois pour séparer un peu d'oxydo-chlorure qui s'est précipité. u En opérant ainsi, on obtient un perchlorure de fer liquide de couleur brune foncée, vu en masse, qui ne contient qu'une très-faible quantité d'a- cide libre, et qui, grâce à ce petit excès d'acide, peut se conserver un temps très-long sans déposer sensiblement. » L'innocuité du perchlorure de fer liquide ainsi obtenu a été plus que suffisamment démontrée dans la pratique de l'Hôtel-Dieu de Lyon, i" par la guérison d'un anévrysme du pli du coude obtenue par M. Valette; 1" par une observation de M. Barrier, chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, au sujet d'un malade atteint d'une grosse tumeur anévrysmale du tronc brachio- céphalique, dans laquelle il a été injecté, en trois ponctions faites à quinze jours d'intervalle, plus de quatre-vingts gouttes du nouveau liquide coagu- lateur, sans accidents sérieux, et à la suite desquelles la position du malade que nous voyons tous les jours, a été plutôt améliorée qu'empiréé; 3° enfin, par plus de quarante malades atteints de varices, opérés par MM. Valette, Pétrequin et Desgranges, avec le plus heureux succès, sauf un vieillard, et sur lesquels il a été fait environ quatre-vingt-dix injections du même liquide. •#■ ( 9' ) M Ce même perchlorure, largement employé dans les hémorragies de toute sorte, a toujours procuré aux chirurgiens et aux médecins les avantages qu'ils étaient en droit d'en espérer. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur les divers mojens de mettre le feu aux mines par l'électricité ; par M. Savare. (Commissaires, MM. Poncelet, Regnault, et M. le Maréchal Vaillant.) M. Paul Kastcs soumet au jugement de l'Académie des Recherches con- cernant la théorie des nombres. (Commissaires, MM. Cauchy, Lamé, Binet. ) L'Académie reçoit diverses communications relatives au legs Breant, et adressées par MM. Arnaud, Paulet, Claude, Clarvot, Petsch, et Metz. M. Petsch, qui , dans sa Lettre, demande quelques renseignements con- cernant les conditions du concours et l'admissibilité des étrangers, prie qu'on veuille bien lui faire parvenir ces renseignements par la voie de l'Am- bassade de France à Berlin. M. Metz, qui écrit d'Oberabsteinach, dans le grand-duché de Hesse, paraît n'avoir eu, relativement au prix proposé, que des renseignements très-peu exacts, puisqu'il énonce l'intention formelle de conserver le secret du remède dont il se dit possesseur. Outre ces communications manuscrites, l'Académie a reçu, pour le même concours, un Mémoire imprimé ayant pour titre : « Traitement rationnel du choléra par l'emploi méthodique de l'ipécacuanha et de la saignée. » Le nom de l'auteur est renfermé sous pli cacheté. I^a Note de M. Paulet est accompagnée d'une boîte renfermant plusieurs fruits d'une plante grimpante de l'Amérique tropicale ; fruits que l'auteur a vu employer contre le choléra avec succès, à l'île de Cuba, suivant un mode d'administration qu'il indique. Ces fruits sont renvoyés à l'examen d'une Commission composée de MM. Brongniart et Decaisne. Toutes ces pièces sont réservées pour l'examen de la future Commission. . M. Demonville adresse un Mémoire intitulé : « Méthode astronomique pour calculer le diamètre réel de la Lune, en prenant une base de 33 de- grés sur l'équateur ». M. Demonville prie l' Académie, en cas qu'elle ren- ( 92 ) voie ce Mémoire à l'examen de la Commission nommée pour sa précédente communication, de vouloir bien ajouter un troisième Membre aux deux qu'elle avait alors désignés. M. Laugier est adjoint aux deux Membres précédemment nommés, MM. Binet et Babinet. M. Derbiat envoie de Bordeaux une Note relative à la direction des aérostats. ( Benvoi à l'examen de la Commission nommée dans la séance du 1 7 jan- vier 1 853, pour une communication de M. Hugtiet sur le même sujet. ) M. Dessoye, en adressant de Toulouse un nouveau Mémoire imprimé, concernant la question de la maladie de la vigne, y joint un résumé manu- scrit de ses observations sur ce sujet. (Benvoi à l'examen de la Commission nommée pour les diverses communi- cations relatives aux maladies des plantes usuelles.) CORRESPONDANCE. Lettre de M. le Ministbe de l'L\structio.\ publique. « Paris, le i4 janvier i85/|. « Messieurs les Secrétaires perpétuels, j'ai l'honneur de vous communiquer, par ordre de l'Empereur, une Lettre de M. le comte de Moltke, Ministre de Danemark à Paris, et un Bapport adressé à S. M. par la Commission des pétitions établie près le Conseil d'État, concernant une demande formée par la veuve du savant danois OErsted, à l'effet d'obtenir qu'il soit disposé en sa faveur, à raison des travaux de feu son mari, du grand prix de 60 000 francs fondé en l'an X par le premier Consul, pour celui qui, par ses expériences et ses découvertes, ferait faire à l'électricité et au galvanisme un pas com- parable à celui qu'ont fait faire à ces sciences Franklin et Volta, et ce, au jugement de l'Académie des Sciences. » Je vous prie de présenter ces pièces à l'examen de l'Académie et de me faire connaître son avis sur la suite qui pourrait être donnée à la demande de madame OErsted. » L'Académie nommera, dans la prochaine séance, une Commission char- gée de préparer un Bapport en réponse à la question présentée par M. le Ministre. ( 93 ) M. LE Ministre d'Etat annonce qu'il a fait exécuter, pour la galerie des hommes célèbres, à l'Institut, le buste en marbre de feu Richard, et que ce buste, aujourd'hui terminé, va être envoyé très-prochainement. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, un exemplaire du XIP volume des Brevets d'invention pris sous l'empire de la loi de i844- M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur, M. J. Traviés, un exemplaire du portrait de feu M. Àrago, portrait dessiné d'après le plâtre moulé au moment du décès. M. Mante, photographe, adresse une réclamation relative à la présenta- tion qui a été faite, dans la séance du rg décembre dernier, d'une nouvelle série de planches photographiques représentant des objets d'histoire natu- relle, publiées par MM. Rousseau et Deveria. Une portion de la réclamation porte sur les termes dans lesquels cette présentation a été mentionnée par un journal consacré à la photographie (la Lumière), et l'Académie n'a pas à s'occuper de ce point; mais le Compte rendu indique les planches en question comme obtenues par le procédé de M. Niepce de Saint-f^ictor : M. Mante déclare que ces épreuves, exécu- tées dans ses ateliers, sont obtenues par un procédé qu'il a découvert par suite de recherches qui lui sont communes avec MM. Riffault et Pernel. Il ajoute, à l'appui de cette assertion, que les planches présentées sont signées de son nom et de celui de M. Riffault. « A l'occasion de cette réclamation, M. Milne Edwards prend la parole et dit qu'il ne connaît pas l'article du journal la Lumière dont l'auteur de la Lettre parle, mais que celui-ci ne lui paraît pas avoir été bien renseigné au sujet de l'indemnité accordée à M. Rousseau. Le Rapport fait, il y a quel- ques mois, par une Commission dont M. Milne Edwards était l'organe, avait pour objet un ouvrage de MM. Rousseau et Deveria obtenu par la photo- graphie ordinaire, et ne porte pas sur la série de gravures photographiques publiée plus récemment par les mêmes auteurs et exécutée par le procédé inventé par M. Niepce de Saint-Victor. En présentant à l'Académie, dans la séance du 19 décembre, une des livraisons de ce dernier ouvrage, M. Milne Edwards a eu soin de rappeler que le mérite de cette invention appartient à M. Niepce, et il regrette qu'aucun des prix dont l'Académie C. H., 1854, i"Seme«re.(T. XXXVni, N^S.) '^ (94) dispose ne soit applicable à une découverte de ce genre, car le service rendu par M. Niepce lui paraît digne d'une récompense éclatante. Quant à l'indemnité pécuniaire qu'il a demandée dernièrement pour M. Rousseau, elle était destinée, non pas à récompenser une invention qui n'appartient pas à ce naturaliste, mais à fournir à celui-ci les moyens de continuer des essais divers relatifs à l'application de la photographie à l'iconographie zoolo- gique. Les résultats obtenus dans cette voie, soit par M. Rousseau lui-même, soit par d'autres personnes dont il s'était assuré le concours, et notamment par MM. Deveria, Bisson, Mante et Rififault, sont certainement fort remar- quables, mais laissent encore beaucoup à désirer aux yeux du naturaliste ; et c'est pour faire entreprendre de nouveaux essais et dans l'espoir d'obte- nir de meilleurs résultats, que M. Milne Edwards et plusieurs autres Membres de l'Académie ont demandé à la Commission administrative de venir en aide à M. Rousseau, dont les travaux, entrepris dans l'intérêt de la science seulement, ont été pour celui-ci la cause de dépenses Irès-considé- rables et n'auraient pu être continués sans un secours de ce genre. » « M. Ghevreul partage l'opinion que M. Milne Edwards vient d'expri- mer. La Commission administrative, à laquelle avait été renvoyée la propo- sition faite à l'Académie par les naturalistes appelés à juger l'utilité de la publication de M. Rousseau, n'a voulu, conformément à l'opinion de ces naturalistes, qu'encourager cette publication dont l'auteur fait les frais. S'il eût été question de donner, non un encouragement, mais une récompense pour une invention, M. Chevreul aurait proposé de la donner à M. Niepce de Saint-Victor, qui, en développant le germe d'un art que l'on doit à son oncle, est l'auteur des progrès que l'Académie a constatés depuis les publi- cations que M. Niepce de Saint-Victor a faites de la manière la plus géné- reuse, puisqu'il a publié toutes ses découvertes et notamment la manière de préparer l'excellent vernis dont j'ai communiqué, en son nom, la composi- tion à l'Académie. M. Chevreul serait heureux si ceux de ses collègues qui sont plus que lui dans le cas d'apprécier les services que M. Niepce de Saint-Victor a rendus aux sciences naturelles, le jugeaient digne d'tme récompense de l'Académie. » M. DE Paravey adresse une Note ayant pour titre : « Art médical de la Chine : i" sur la racine mamiron, objet d'un grand commerce au Thibet, et utile pour les maladies des yeux ; 2" sur la racine décomposée d'une sorte de mélèze, et nommée pe-fou-ling, qui se vend lui prix énorme e'. ( 95 ) s'emploie en Chine pour les maladies de poitrine, ainsi qu'une boisson d'écorcede pin ; 3** sur les jeunes pousses, ou sang coagulé, des bois de cerfs, employé aussi en médecine et vendu fort cher. » M. l'abbé Javelot, qui avait adressé, dans une des précédentes séances, une Note sur un cadran portatif solaire, sans boussole, entretient aujour- d'hui l'Académie d'un moyen qu'il croit nouveau pour arriver à connaître les heures de la nuit par l'inspection des étoiles, à l'aide d'un petit calen- drier indiquant, pour des jours déterminés, l'heure à laquelle un certain nombre d'étoiles, aisées à reconnaître, passent dans le prolongement d'une verticale menée par l'étoile polaire. M. Marcel prie l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte d'un ouvrage de M. Fisher, de Philadelphie, ayant pour titre : Mathématiques simplifiées. M; Liouville est invité à prendre connaissance de cet ouvrage, qui a été présenté à l'Académie dans la séance du la décembre dernier, et à en faire, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal à l'Académie. M. Brachet adresse une Note concernant une modification qu'il propose pour la construction des microscopes, modification qui consisterait à substituer, aux miroirs éclairants ordinaires, des miroirs à échelons. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. E. P. B. ?' i3. ( 96 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 9 janvier i85/i, les ouvrages dont voici les titres : On the.... Sur i uranographie de Saturne; par M. D. Lardner. Londres, i853; broch. in-4°. (Extrait du tome XXII des Mémoires de la Société royale astronomique.) Conalus prœmissus redactionis novœ generum nonullorum Liclienum; auctore J.-M. Norman. Christianiae, i852; broch. in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences, Jon- dée par M. B.-R. de Monfort, rédigée par M. l'abbé MoiGKO ; 3* année, IV* volume; i" livraison; in-8°. .Journal d' Agriculture pratique, Moniteur de la Propriété et de i Agricul- ture, fondé par M. le D' Bixio, publié sous la direction de M. Barral; 4* série; tomel; n° i; 5 janvier 1 854; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie , de Toxicologie , et Revue des nouvelles scientifiques nationales et étrangères ; par les Membres de la Société de Chimie médicale; n° i; janvier i854; in-S". La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* année; 2" série, 1'* livraison ; 5 janvier i854; in-8*'. Revue de thérapeutique médico-chirurgicale; par M. A. Martin-Lauzer ; n° i; I*' janvier i854; in-8°. Revue thérapeutique du Midi. Journal des Sciences médicales pratiques; par M. le D"^ Louis Saurel; tome V, n° 12; 3o décembre i853; in-8°. Gli esperimenti Expériences sur la formation des montagnes; Note de M. GORINI. Milan, iSSa; broch. in-8°. Società Rapport fait à la Société d'encouragement des Sciences, Lettres et Arts de Milan, par la Commission qu'elle avait chargée de suivre les expériences de M. le professeur GORINl; broch. in-8°. ( 97 ) L'Ateneo.... LAlhenœum ikilien. Recueil de Documents et Mémoires concev' riant les progrès des Sciences physiques; rédigé par MM. S. DE LUCA et D. Mùller; n°3; i5 décembre i853; in-8°. Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n" 888. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; iV" i à 3; 3, 5 et 7 janvier i854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n° i4; 6 janvier i854. Gazette médicale de Paris; n° i; 7 janvier i854. L'Abeille médicale. Revue clinique française et étrangère; n*" j ; 5 jan- vier 1854. La Lumière. Revue de la photographie; 4® année ; n" i ; 7 janvier 1 854- La Presse médicale. Journal des journaux de Médecine; n" i ; 7 jan- vier 1854. L Athenœum français. Revue universelle de la Littérature , de la Science et des Beaux- Arts; 3* année; n° i; 7 janvier i854. Le Moniteur des Hôpitaux. Journal des progrès de la Médecine et de la Chirurgie pratiques ; n*" i à 3; 3, 5 et 7 janvier i854- L'Académie a reçu, dans la séance du 16 janvier i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; i**^ semestre i854; 11° 2; in-4°. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d 'invention ont été pris sous l'empire de la loi du 5 juillet 1 844 5 publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics; tome XII. Paris, i853; in-4''. Aide-mémoire général et alphabétique des ingénieurs; par M. G.-TOM Richard. Paris, i854; 2 vol. in-8°, avec un atlas de 1 12 planches; in-8''. Mémoire rédigé sur les programmes de prix proposés par la Société d'encou- ¥ (98) ragement pour l'industrie nationale, pour des expériences et des recherches sur l'origine et la marche de la maladie de la vigne et pour des moyens pré- ventifs oucuratifs appliqués à In combattre; par M. Dessoye. Toulouse, i853; broch. in-4°. Recherches sur le polymorphisme; par.M. J. NiCKLÈS; in-S"; une feuille et demie d'impression. Annales de la Société impériale d'Horticulture de Paris et centrale de France; décembre i853; in-8°. Mémoires de In Société d'émulation d'Abbeville, i844 à 1848. Abbe- ville, 1849; ' '^^^^ 11-8°. Mémoires de i Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; 6* sé- rie : Sciences mathématiques, physiques et naturelles ; tome Vil. Première par- tie : Sciences mathématiques et physiques; tome V; 5* et 6* livraison. Saint- Pétersbourg, i853;in-4°. Bulletin de la Classe physico-mathématique de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; tome XI. Saint-Pétersbourg, i853; in-4°. Bulletin de la Classe historico-philologique de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; tome X. Saint-Pétersbourg, i853; in-4°. Portrait de François Arago; par M. J. TraviéS, d'apj*ès le plâtre moulé au moment du décès. Bibliothèque universelle de Genève; décembre i853; in-8°. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine, rédigé sous la direction de MM. F. Dubois (d'Amiens), secrétaire perpétuel, et Gibert, secrétaire annuel; tome XIX; n° 6; 3i décembre i853; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences , fondée par M. B.-R. DE MoNFORT, rédigée par M. l'abbé MoiGNO; 3* année, IV* vo- limie; 2® livraison ; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VII; n" 10; 10 janvier i854; in-8°. La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* an- ittée; 1'' série; 2* livraison; in-8*'. (99) Nouveau journal des Connaissances utiles ; n° 9; janvier i854; in-S". Eevue de thérapeutique médico-chirurgicale; par M. A. Martin-I.AUZEK ; n" 2; 1 5 janvier i854; in-S". Norway... La Nonuége et ses glaciers, exploration faite en i85i, suivie des journaux d'excursions faites par l'auteur dans les hautes Alpes du Dauphiné, de Berne et de la Savoie; par M. J. FORBES. Edimbourg, i853; i vol. in-8°. Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n° 889. Nachrichten . . Mémoires de l'Université et de l'Académie royale des Sciences de Gôltingue; n"' f et 2 ; 2 et 9 janvier i854; in-S". Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n"* 4 ^ 6; 10, 12 et i4 jan- vier i853. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n° \5; i3 jan- vier 1854. La Presse médicale. Journal des Journaux de Médecine; n" 2; i4 jan- vier 1854. La Lumière. Revue de la Photographie ; 4* année; n" 2; i4 jan- vier 1854. L'Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux- Arts; 3' année; n° 2; i4 janvier i854. Le Moniteur des Hôpitaux. Journal des progrès de la Médecine et de lu Chirurgie pratiques ; n°' 4 à 6 ; 10, 12 et 1 4 janvier i854- Le Propagateur; n° 9 ; i 5 janvier 1 854 • Réforme agricole, scientifique, industrielle; n° 63; novembre i853. ( loo ) C 'O QC^ CTî U1*N w SJ - Tt •o .o .0 00 "X! 4ivtû O cote t£! -Ps-Pn 00 S5 CC^J <^ O~.V0 00 00 - (J»-|i> o OJ Ol W OlO CTi a» OJ OJ o» OJ -CM o O-.^ - ^ o te Oi 00 OC'^ CXO Cl M o OJ C.VO -O0O-OG~-OW»OD I I + -PnO o I I I I + i + I M + I ++ I I + + + + + + + I *v>0 -o ' ^j w o -< - oo.p>^3 o - -P-. y»^3 000 M-JVO OJU Oins o (O WWSS WCTîCl»4i>- WO OJODCiOi CC-Ps ■ 00 p- > 0 55 " f A H 1 ra. 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SÉANCE DU LUNDI 23 JANVIER 1854. ' PRÉSIDENCE DE M. ROUX. M. LE Ministre de l'Instruction publique transmet une ampliation d'un décret impérial, en date du i6 courant, qui approuve la nomination de M. Tulasne à la place devenue vacante dans la Section de Botanique par suite du décès de M. de Jussieu. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Tulasne vient prendre place parmi ses confrères. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CRISTALLOGRAPHIE OPTIQUE. — Expériences sur la production artificielle du polychroïsme dans les substances cristallisées; par M. de Senakmont. « Des recherches sur la cristallisation, que je poursuis depuis plusieurs années, m'ont conduit à m'occuper de l'absorption de la lumière dans les cristaux colorés, et du polychroïsme qui l'accompagne. » On sait que cette propriété singulière, propre à beaucoup de minéraux et de produits artificiels, consiste essentiellement en ce que les deux rayons lumineux, résultant delà double réfraction, éprouvent, à l'inté- rieur du cristal, une extinction inégale dans leurs éléments colorifiques ; de sorte qu'un filet incident de lumière blanche et naturelle est séparé à l'é- mergence en deux filets différemment colorés, en même temps qu'ils sont polarisés à angle droit. C. a., i854, i« Semestre. (T. XXXVIII, N» •S.) l4 ( I02 ) » On peut se demander si un pareil phénomène a pour cause nécessaire et exclusive la coloration, soit de la substance même du cristal, soit de quelque autre matière qui lui serait chimiquement combinée, et s'il ne peut jamais être l'effet de deux causes diverses et coexistantes; d'une fonction biréfringente exercée par la matière cristalline proprement dite, et d'une fonction absorbante exercée par quelque substance colorée étrangère à la cristallisation, accidentellement répartie dans ses interstices, à la manière des souillures que les cristaux empruntent à des eaux mères impures? » Cette question ne peut être décidée que par la synthèse; elle serait résolue, si l'on parvenait à introduire dans les sels cristallisés toutes espèces de matières tinctoriales, incapables de former avec eux une union chimi- que, mais pouvant s'y incorporer par une sorte d'imprégnation. » Or le problème, posé en ces termes, paraît plus simple qu'il ne l'est en réalité. Car le dichroisme venant, pour ainsi dire, choisir dans chacun des rayons réfractés des couleurs différentes, pour les faire disparaître, il est impossible que sa cause reste tout à fait indépendante de celle qui, dans la réfraction cristalline, dédouble ainsi les rayons lumineux. L'agent de l'absorption, quel qu'il soit, doit être, au contraire, connexe, et, en quelque sorte, subordonné à la cristallisation ; et, s'il peut résider dans des parti- cules colorées non cristallisées, il faut au moins que leur agencement con- tinue jusqu'à un certain point le milieu cristallin, qu'elles soient symétri- quement coordonnées par le fait même de leur interposition entre les matériaux essentiels de l'édifice moléculaire , et tellement adaptées à sa structure, qu'elles participent à son arrangement régulier. » Il s'agissait donc de trouver des principes colorants assez subtils pour être, en quelque sorte, assimilés par les cristaux pendant leur formation, pour se répartir presque moléculairement dans leur intérieur, sans s'accu- muler trop grossièrement dans quelques parties de leur masse; et il fallait rencontrer des sels d'un tissu moléculaire assez lâche pour se constituer en cristaux réguliers suffisamment homogènes, au milieu d'eaux mères forte- ment colorées, par conséquent très-impures, sans que leur formation fût pourtant accompagnée d'un travail d'élimination assez énergique pour expulser complètement toutes les matières qui leur seraient étrangères ; enfin, même après toutes ces conditions remplies, il restait encore douteux que, dans le milieu mixte ainsi produit, le polychroïsme fût observable ou même développé; car rien ne prouve qu'il soit inhérent à toute espèce de coloration, et ses conditions efficientes réelles nous sont absolument in- connues. ( '03 ) » Ce n'est donc qu'après des essais infinis que je pouvais espérer de réa- liser ces conditions multiples, et presque contradictoires. Avant de rien con- clure d'un résultat négatif, û Mlait mettre en présence et associer, deux à deux, trois à trois, une grande variété de sels, de matières tinctoriales di- verses; et quoique, dans cette œuvre de patience, où je marchais d'abord en aveugle et presque au hasard, j'en sois arrivé aujourd'hui à entrevoir un fil conducteur,, il n'est peut-être pas temps encore de présenter dans leur ensemble, à l'Académie, des résultats trop incomplets, et je me bornerai aujourd'hui à énoncer le fait capital qui résulte de toutes mes expé- riences. » Une matière colorante, disséminée avec continuité à l'intérieur d'un cristal, entre ses lames d'accroissement, mais absolument étrangère à sa substance, inerte chimiquement, et s'éliminant spontanément par quelques dissolutions suivies de cristallisation dans l'eau pure, peut néanmoins lui communiquer au plus haut degré les propriétés du polychroisnie, et une énergie d'action absorbante comparable, sinon supérieure, à celles des substances naturellement colorées où elle se manifeste de la manière la plus prononcée. » Comme preuve de ce que j'avance, j'ai l'honneur de déposer sur le bu- reau de l'Académie de volumineux cristaux d'azotate de strontiane, formés dans une teinture concentrée de bois de campêche, amenée au pourpre par quelques gouttes d'ammoniaque. Ils prennent ainsi une couleur comparable à celle de l'alift de chrome, et un polychroisme assez prononcé pour montrer d'une manière évidente les phénomènes suivants : » 1°. La lumière naturelle blanche y développe, par transmission, sous certaines incidences, une couleur rouge, et, sous d'autres, une couleur bleue et violette. » 2°. Observés avec un prisme biréfringent, ces cristaux se dédoublent en deux images, l'une rouge, l'autre d'un violet foncé, selon l'épaisseur; et ces images échangent leurs couleurs, en passant par l'égalité, à mesure que la lame cristallisée tourne dans son propre plan. » 3". Deux pareilles lames parfaitement transparentes, superposées dans une orientation parallèle, laissent passer en faisceau pourpre une portion de la lumière blanche incidente; superposées dans une orientation croisée, elles l'arrêtent à la manière des tourmalines, ou au moins la réduisent à une nuance violette tellement obscure, qu'on peut la considérer comme éteinte. » 4°> Un dernier phénomène viendrait d'ailleurs, s'il en était besoin, fournir une démonstration palpable de l'étroite connexité qui s'est établie, i4.. ( io4 ) dans ce milieu mixte, entre l'absorption déterminée ainsi artificiellement, et les propriétés biréfringentes naturellement préexistantes. » On peut, en effet, détacher de ces cristaux des lames parfaitement ho- mogènes et pures, faiblement inclinées sur les axes optiques ; or, en pla- çant très-près de l'oeil une lame de ce genre, éclairée par la lumière blanche et naturelle, qp voit alternativement, dans la direction de chacun de ces axes, une tache orangée brillante traversée par une branchq hyperbolique. Celles-ci s'épanouissent à droite et à gauche de la section principale, sous la forme de pinceaux courbes, mi-partis de violet et de bleu sombre, et par- tagent le champ de la lame en deux régions, où les nuances pourpres se dégradent régulièrement, de part et d'autre de leur limite commune. » Les houppes sombres, interrompues par la tache lumineuse, sont d'ailleurs frangées vers la pointe d'un peu de jaune et de bleu, coloration toute locale, et qui tient manifestement à la dispersion des axes optiques correspondants aux différentes couleurs. Cette dispersion est, en effet, assez prononcée dans l'azotate de strontiane. » Ces apparences, tout à fait caractéristiques du polychroïsme dans les cristaux à deux axes optiques, absolument semblables à celles que le D' Brewster a d'abord observées dans la cordiérite, que M. Haidinger a retrou- vées dans l'andalousite du Brésil, et qui sont assez reconnaissables dans certaines variétés d'épidote', se manifestent avec une tout autre magnificence dans les grandes lames qu'on peut ainsi facilement préparer avec l'azotate de strontiane. Il est inutile d'ajouter que, dans leur état Naturel, les cris- taux incolores ne montrent rien de semblable, et que les axes optiques n'y deviennent visibles qu'à la lumière polarisée au moyen des appareils ordi- naires. » D'autres matières colorantes convenablement choisies, d'auti'es sels cristallisés, produisent à divers degrés des effets analogues; mais je réserve ces détails pour l'époque où j'aurai pu réunir les éléments d'un travail plus complet sur ces phénomènes, dont l'étude exige de longs tâtonnements, et des préparations chimiques laborieuses. » Puisque j'ai commencé à entretenir l'Académie de mes recherches sur la cristallisation, qu'il me soit permis d'ajouter quelques mots sur un fait appartenant à un tout autre ordre d'expériences, mais qui n'est pas sans intérêt par lui-même ; je veux parler de l'influence qu'exerce, dans certains cas, sur la cristallisation, par sa présence seule au sein d'une dissolution, une matière elle-même cristallisée, incapable d'agir chimiquement sur la li- queur, différant complètement du sel dissous par sa composition, mais de ( «o5 ) forme à peu près identique. Cette influence est telle, qu'elle imprime à tous les cristaux formés une orientation déterminée. » Ainsi, de l'azotate de soude en rhomboèdres de 106" 33', se dépose sur des cristaux de chaux carbonatée, de manière que les axes de figure et les sections principales des individus juxtaposés soient parallèles; et cette orien- tation a lieu, non-seulement sur les faces du rhomboèdre de io5°5', mais sur les faces des rhomboèdres plus aigus ou plus obtus, sur celles des prismes hexagonaux ou des scalénoèdres de la chaux carbonatée, quoique ces formes secondaires ne paraissent pas jusqu'ici appartenir à l'azotate de soude. » M. ViCAT demande l'ouverture d'un paquet cacheté dont l'Académie avait accepté le dépôt dans sa séance du 7 mars i853. Le paquet, ouvert en séance, contient la Note suivante : Résumé d'études et recherches touchant l'action destructive que l'eau de mer exerce sur les silicates connus, en construction, sous les noms de mortiers hydrauliques , ciments et gangues à pouzzolanes quelconques. « Ces recherches ont conduit aux résultats préliminaires suivants, savoir ; » 1°. Que les hydrosilicates doubles d'alumine et de chaux sus-nommés sont des combinaisons très-peu stables ; » 2°. Que tous, sans exception, quels qu'en soient l'âge et la dureté, étant réduits en poudre aussi fine que le comportent les moyens méca- niques et sous cette forme noyés dans une quantité d'eau pure suffisante, y abandonnent une notable quantité de chaux, lorsqu'ils n'ont subi en au- cune manière, ou du moins que très-incomplétement, l'influence de l'acide carbonique ; » 3°. Que si, dans les mêmes circonstances, on substitue à l'eau pure, une dissolution très-étendue de sulfate de magnésie, la plus grande partie et souvent la totalité de la chaux de ces silicates passe à l'état de sulfate, à moins qu'il ne s'y soit introduit de l'acide carbonique, dans lequel cas il reste en chaux carbonatée tout juste ce que cet acide est capable de neu- traliser; » 4°- Que toutes les pouzzolanes, quelles qu'en soient l'origine et la com- position, n'exigent, pour leur saturation complète, qu'une quantité de chaux bien moindre que celle qu'on leur donne en pratique, eu égard surtout à leur défaut de finesse et à la manière grossière dont on confectionne les mélanges; ( io6) » 5°. Que l'affinité de l'acide carbonique pour la chaux combinée, dans ces divers silicates, est si puissante, qu'à l'aide d'un certain degré d'hu- midité et lorsque son introduction est possible, il la neutralise toujours en totalité, laissant en dehors tous les autres principes qui, combinés ou non entre eux, ne se trouvent plus alors qu'à l'état de mélange dans le composé. » Il suit de ces résultats : que l'eau de mer détruirait tous les ciments, tous les mortiers et toutes les gangues à pouzzolanes possibles, si elle péné- trait dans le tissu des masses immergées. Or, comme certains de ces com- posés résistent parfaiteme.it à vme immersion constante tant dans les eaux de l'Océan que dans celles de la Méditerranée, nécessité est qu'ils ne soient pas pénétrés par l'eau de mer. Son introduction est donc empêchée par leurs surfaces, et la cause de cet empêchement réside principalement dans un enduit superficiel de chaux carbonatée , qui se forme, soit antérieure- ment, soit postérieurement à leur immersion, et augmente en épaisseur avec le temps; à cet empêchement principal s'ajoutent, dans quelques cir- constances: 1° l'effet d'une espèce de cémentation produite par l'introduc- tion d'une certaine quantité de magnésie dans le tissu superficiel où elle passe à l'état de carbonate ; a° l'effet des incrustations et des végétations sous -marines. » Mais il n'est pas donné à tous ces enduits de se maintenir avec une égale persistance autour des masses enveloppées ; les différences observées, sous ce rapport, tiennent, tantôt à la constitution chimique et à la cohésion propre des silicates, tantôt à leur situation sous-marine, relativement aux coups de mer, et aux galets qu'elle lance ; de là les différences observées par les constructeurs dans la durée des bétons cjont les silicates forment la gangue. » Les développements qui expliquent en quoi consiste cette constitution chimique des silicates résultants, comparée à celle de ceux qui ne résistent pas, et qui montrent le rôle prépondérant de la silice dans ces phénomènes ; et, de plus, l'exposé d'une méthode simple et certaine de classer tous les composés de ce genre sous le rapport de leur aptitude ou non-aptitude aux travaux à la mer, en abrégeant considérablement le temps qu'exigent les épreuves en mer libre, forment, avec les considérations préliminaires, le sujet d'un Mémoire auquel le soussigné travaille depuis plusieurs années , et dont il prend date par le dépôt de cette Note. » (Vicat. Grenoble, 23 fé- vrier i853.) ( I07 ) M. Flourens, au nom de l'auteur, M. d'Omalius d'Halloy, fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de V Abrégé de Géologie que vient de publier le savant Correspondant de l'Académie. RAPPORTS. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur plusieurs Mémoires, présentés par M. Violette, sur les charbons de bois. (Commissaires, MM. Thenard, Piobert, Balard rapporteur.) « Quand on chauffe fortement le bois à l'abri du contact de l'air, il se transforme en une matière noire et cassante, brûlant sans flamme et sans fumée, en produisant une température plus haute que celle qu'on eût pu se procurer avec le bois lui-même; on obtient le charbon. » Ce charbon est loin de contenir autant de carbone qu'en renfermait le bois qui l'a fourni. Ce n'est pas, en effet, sous la forme d'eau seule que se sont dégagés l'hydrogène et l'oxygène, autres principes constitutifs du bois. Des produits divers d'origine organique, du goudron, de l'acide acétique, de l'esprit-de-bois, des gaz combustibles, de l'oxyde de carbone et des cai- bures d'hydrogène, ont entraîné, sous la forme volatile, une partie de ce carbone, et le charbon obtenu, au lieu de représenter les -^ du poids du bois soumis à la carbonisation, se trouve réduit à 1 5 ou 1 7 pour 1 00 dans les procédés de carbonisation ordinaires, ou à 27 ou 28 pour 100 par des mé- thodes plus perfectionnées, mais qui ne peuvent être appliquées très en grand. » Quand on réfléchit au mode suivi pour la carbonisation, on comprend que ces pertes sont en quelque sorte nécessaires, et qu'il est bien difficile de les éviter, et même de les atténuer notablement. Chauffé en masse du centre à la circonférence, comme dans la carbonisation en meules, ou de la circonférence au centre, comme dans les fabriques d'acide pyroligneux, le bois est en partie transformé en un charbon élevé déjà lui-même à la tem- pérature rouge, quand d'autres por^jons de ce bois n'ont pas encore laissé dégager toute la quantité d'eau dont une température graduellement élevée détermine la production . Or, si l'on se rappelle que le carbone décompose, au rouge, la vapeur d'eau, en produisant de l'oxyde de carbone et des hydrogènes plus ou moins carbonés, on explique d'une manière toute natu- relle les pertes que l'on obtient, pertes qui, dans la carbonisation du bois en vases clos, n'ont pu être atténuées qu'en utilisant, comme combustibles, les gaz qui se dégagent pendant l'opération. ( io8 ) » Ces inconvénients, déjà graves au point de vue de l'économie de la production, quand le charbon doit être employé dans l'économie domes- tique ou dans l'industrie, le deviennent bien plus encore lorsqu'il doit ser- vir à la fabrication de la poudre de guerre, et surtout de la poudre de chasse. ^ » On sait que l'inflammation rapide de la poudre et l'effet balistique qu'elle peut produire dépendent, à un haut degré, outre la composition, la grosseur, la densité du grain, etc., de la facile combustibilité du char- bon qu'elle contient. Or cette combustibilité diminue d'une manière rapide à mesure que le charbon a été plus fortement chauffé. De là la nécessité, dans les fabriques de poudre, de modifier les procédés de car- bonisation et de faire le triage des produits obtenus. En séparant avec soin les produits d'une carbonisation incomplète, appelés brûlots ^ ceux que produit une carbonisation trop avancée et qui fournit un charbon noir et trop dense, on recueille une certaine quantité de charbon roux propre à la fabrication de la pondre de chasse; mais on conçoit bien que ce produit ne peut être obtenu qu avec une composition qui est loin d'être homogène, et au moyen d'une assez grande dépense de chaleur et de temps. » M. Violette, aujourd'hui Commissaire des Poudres et Salpêtres à Lille, a cherché à obtenir d'une manière sûre, prompte et économique, des pro- duits toujours identiques à eux-mêmes et propres à la fabrication d'une poudre de chasse supérieure et d'une portée constante. Il a eu recours, pour résoudre ce problème important, à l'emploi de la vapeur surchauffée, véritable gaz permanent dans de certaines limites de température, et dont MM. Thomas et Laurens avaient déjà tiré parti pour la révivification du noir animal employé pour la décoloration des sucres et d'autres essais de carbonisation, mode de chauffage avec lequel on peut régler la température en chauffant d'une manière variable le serpentin où passe la vapeur, ou ou- vrant plus ou moins le robinet qui la distribue et qui, faisant pénétrer à la fois l'agent calorifique dans toute la masse qu'il s'agit de chauffer, per- met de la maintenir, à i degré près, à»une température comprise entre loo et 35o degrés, pendant tout le temps qu'on le désire, en éliminant constam- ment les composés volatils qui se produisent. « L'appareil qu'il avait construit à la poudrerie d'Esquerdes, dont il était directeur, a justifié, dans une application en grand, les espérances qu'a- vaient fait concevoir les produits qu'il avait obtenus en petit, et il a rendu compte, dans un Mémoire présenté à l'Académie il y a quelques années, des» résultats importants qu'il avait constatés. ( I09 ) 0 Nous n'avons pas à parler ici de ce Mémoire et de ces résultats. Ils ont obtenu, qu'on nous permette de le dire, mieux encore que la sanction de l'Académie, ils ont reçu celle du temps, de l'expérience et du succès ; car l'Administration, après avoir fait construire à Saint-Chamas un nouvel ap- pareil fondé sur le même principe, tend à introduire le même mode de car- bonisation dans d'autres poudreries. Aussi n'avons-nous à rappeler ici cette innovation heureuse que pour féliciter M.Violette d'avoir su en assurer le succès et de l'avoir rendue tout à fait pratique. » Les avantages obtenus par M. Violette dans la fabrication des charbons roux par la vapeur surchauffée, l'ont amené à l'appliquer à d'autres usages. » L'Académie sait qu'il l'a proposée plus tard pour la cuisson du pain et du biscuit, la dessiccation du bois, la cuisson ou, pour mieux dire, la dessiccation du plâtre, et surtout pour la distillation des amalgames et la séparation du mercure d'avec les métaux précieux qu'il a dissous. Nous n'avons pas à nous occuper encore de ces nouvelles applications auxquelles on en a ajouté d'autres, telle que la distillation des corps gras par exemple, et qui en attendent bien d'autres encore, car ce mode de chauffage nous pa- raît encore bien loin d'avoir dit son dernier mot industriel. Nous devons nous borner à entretenir ici l'Académie de deux nouveaux Mémoires très- importants présentés en dernier lieu par M. Violette, comme complémen- taires du premier, et relatifs aux propriétés des charbons de bois obtenus dans des circonstances diverses. » Au moyen de recherches multipliées, exécutées avec beaucoup de soin et résumées dans de nombreux tableaux méthodiques, où se trouve représenté, par une série de nombres, le résultat d'un travail de plusieurs années, M. Violette a étudié les charbons obtenus dans des conditions va- riées, provenant des bois les plus divers, et il a analysé, à des points de vue nouveaux, les phénomènes de l'inflammation de la poudre. » M. Violette a d'abord recherché quelles modifications apportaient, dans les charbons provenant d'un même bois, les différentes températures auxquelles ils avaient été obtenus, et cela au point de vue du rendement du bois en charbon, de la conductibilité pour la chaleur, de la combus- tibilité et de l'inflammation du charbon obtenu. » Depuis la température de 1 5o degrés, où le bois de bourdaine, sur lequel il a opéré, se bornant presque à se dessécher, se transforme en ce charbon imparfait que les charbonniers appellent brûlot, jusqu'aux températures les plus élevées, il a étudié la carbonisation de ce même bois dans des limites G. 11., 1854, i-'-Semesi/e. (T. XXXVUl, N04.) l5 de températures produites jusqu'à 36o degrés par la vapeur surchauffée, et appréciées directement par le thermomètre à mercure, et, pour les autres, comprises entre des points fixes, représentés par la fusion de l'antimoine, du cuivre, de l'argent, du fer et même duplatine, qu'il est parvenu, du reste, à fondre dans des creusets et dans des fourneaux ordinaires. Il a vu qu'à 280 degrés, le charbon commence à être friable; il est roux, encore inflam- mable, et propre à la fabrication des poudres de chasse. Un peu au-dessous de 280 degrés, le charbon est encore résistant, incuit, il se rapproche du bois ; au delà, il prend une teinte plus foncée, et à 35o degrés il devient du charbon tout à fait noir. » Dans les températures très-élevées, comprises entre 1000 et 1 5oo degrés, le charbon est devenu très-noir, très-serré, très-résistant, très-peu inflam- mable. Quand il a été chauffé à la température de la fusion du platine, il se laisse très-difficilement rompre ; il fait entendre un son métallique en tombant de haut, brûle difficilement dans la flamme d'une bougie, où il rougit comme du fer en se consumant très-lentement, et s'éteint aussitôt en dehors de la flamme. Ces propriétés le rapprochent, comme on le voit, de l'anthracite le plus pur. » Le rendement du bois de bourdaine en charbon varie considérable- ment avec la température. Il est de 4° pour 100 quand on carbonise à 280 degrés, il se réduit à i5 pour 100 aux températures les plus élevées. » A température égale, la manière dont on conduit l'application de la chaleur exerce aussi sur le rendement l'influence la plus notable. Par une carbonisation lente, exécutée à une température inférieure à celle de la fusion de l'antimoine, on obtient deux fois plus de charbon que dans mie carbo- nisation qui serait exécutée dans les mêmes limites de température, mais d'une manière très-rapide. On conçoit combien cette observation est im- portante, et combien la pratique peut en faire son profit. » Obtenus a des températures diverses, les charbons, abstraction faite de leurs propriétés physiques, diffèrent aussi très-notablement les uns des autres par leur nature. Le charbon roux obtenu à 270 degrés contient 70 pour 100 de charbon, 27 pour 100 d'hydrogène et d'oxygène dans les proportions constitutives de l'eau, et 1,6 pour 100 d'hydrogène en excès. A mesure que la température de la carbonisation a été plus élevée, on voit le charbon augmenter. Dans celui qui est produit à la température de 35o degrés, et qui commence à devenir propre à la préparation des poudres de guerre, on trouve déjà 77 pour 100 de charbon, 20 pour 100 des prin- cipes constitutifs de l'eau, et 2 pour 100 d'hydrogène en excès. Des traces ( II' ) de cet hydrogène persistent encore dans les charbons obtenus au delà de i5oo degrés, mais l'oxygène a tout à fait disparu. » Dans les conditions qui doivent accompagner leur construction en grand, les appareils pour la carbonisation du bois par la vapeur surchauffée ne peuvent atteindre, sans éprouver de détérioration notable, la tempéra- ture nécessaire pour obtenir les charbons noirs à 85 pour loo de carbone employés pour les poudres de guerre. M. Violette a eu l'idée de faire concourir à la fois un échauffement direct et modéré du vase qui contient le bois, et l'emploi de la vapeur surchauffée. En opérant ainsi, il a pu, à une température inférieure à 44^ degrés, point de fusion de l'antimoine, obtenir un charbon identique, quant à ses proportions et à sa nature, à celui qu'on aurait obtenu avec du bois carbonisé à la température de 1 200 degrés. Ainsi, à mesure que la vapeur surchauffée facilite le départ des matières volatiles, soustrait le bois à carboniser à l'influence des vapeurs qu'il a déjà produites, et le place ainsi dans un espace vide de ces produits, la dé- composition est accélérée avec une économie notable de combustible, par un genre d'action que nous retrouvons partout en chimie, et qui amène naturellement à se demander ce qu'il arriverait si la carbonisation avait lieu dans un vase tout à fait.clos. » L'induction porte à répondre que la décomposition devrait, dans ce cas, se trouver retardée, et le rendement notablement augmenté; et c'est, en effet, ce qu'a constaté M. Violette. En variant ce genre d'expériences, déjà réalisées par notre confrère M. Cagniard-Latour, il a constaté de nou- veau qu'en vase clos, et à une température de 3oo degrés, le bois entre presque en fusion, au point de s'affaisser sur lui-même en s'agglutinant au tube auquel il adhère très-fortement, et que le produit, miroitant, caver- neux, dur et cassant, ressemble, quant à l'aspect extérieur, à de la houille grasse fondue. Mais c'est là que s'arrête la ressemblance; car ce charbon, qui ne contient que 67 pour 100 de carbone, renferme encore 27 pour 100 d'oxygène, et se montre ainsi bien différent des houilles proprement dites. » A la température de 180 degrés, on obtient une matière semblable, par les propriétés physiques, au charbon roux qui aurait été produit à 280 degrés dans les circonstances ordinaires, mais dont la composition diffère assez peu de celle du bois pour qu'on puisse le regarder comme du bois lui-même, devenu seulement friable, éminemment combustible, et déjà parfaitement apte, du reste, à remplacer le charbon roux propre- ment dit. Si l'on parvenait à organiser un appareil qui carbonisât en grand de cette manière, la fabrication de la poudre pourrait ainsi obtenir, avec i5.. (lia) loo kilogrammes de bois, gS kilogrammes de ce nouveau charbon, au lieu de 35 à 4o kilogrammes qu'elle en retire aujourd'hui. C'est là un nouveau perfectionnement dans la fabrication de la poudre que suggère M. Vio- lette, et qu'il lui appartient de réaliser et d'introduire aussi dans la pra- tique. » Ces chai:bons obtenus en vases clos lui ont paru différer encore des résultats de la carbonisation du même morceau de bois , exécutée dans les conditions ordinaires, par la quantité plus considérable de cendres qu'ils contiennent. M. Violette pense qu'il faut attribuer cette différence à ce que, dans la carbonisation à vase ouvert, une partie notable des principes inor- ganiques du bois a été entraînée d'une manière mécanique, ou dégagée sous la forme de produits volatils analogues aux hydrogènes carbonés, arsé- niés, etc. Sans nier la possibilité de semblables pertes, nous pensons cepen- dant que c'est surtout dans l'attaque du verre dans lequel M. Violette a exécuté ses essais qu'il faut chercher la cause de ces grandes différences ; nous pensons que ses charbons se sont enrichis de toute la potasse et de la silice empruntées au verre qui a été attaqué, et que la carbonisation en vases clos de nature métallique lui aurait probablement fourni d'autres résultats. » M. Violette ne s'est pas borné à étudier les variations qu'apportent dans les charbons de bois les circonstances de leur production ; il a cherché quelles étaient celles qui provenaient de la nature du bois, et de la partie du végétal où il avaitété pris. La carbonisation de soixante-douze espèces de bois, tant indigènes qu'exotiques, également desséchés, et opérée par immersion pendant trois heures dans de la vapeur surchauffée à 3oo degrés, a montré que ces bois ne donnaient pas, à beaucoup près, les mêmes quantités de charbon. L'ébénier, qui fournit 5o pour lOO de charbon, et le marronnier, qui en fournit 3o seulement, offrent deux points extrêmes dont la diffé- rence, quoique plus considérable qu'on n'eiit été tenté de le soupçonner, s'explique cependant d'une manière toute naturelle par les différences que M. Payen a constatées dans la composition des différents bois. L'analyse de ces soixante-douze espèces de charbons a montré que ces différences dans le rendement correspondaient aussi à des différences notables dans la nature et la richesse en carbone qui peut varier de 76a 52 pour 100. » Les expériences directes de M. Violette lui ont fait connaître, ainsi qu'on devait s'y attendre, que la tendance des charbons à absorber l'humi- dité allait décroissant à mesure qu'ils avaient été obtenus à une température plus haute; que cette faculté était moins développée dans le charbon com- (1.3) serve entier que dans le charbon pulvérisé , circonstance qui doit mettre en garde le fabricant de poudre contre les provisions de charbons pulvérisés d'avance. Elles lui ont permis de vérifier que la conductibilité pour la chaleur allait croissant à mesure que la température à laquelle il avait été produit était plus élevée ; de telle sorte que le charbon des cornues de gaz a les 0,84 du pouvoir conducteur du fer. Elles lui ont montré que la conductibilité pour l'électricité allait aussi croissant dans le même sens. La lumière électrique , obtenue avec des charbons fabriqués à 1 5oo degrés, était beaucoup plus vive, plus brillante, se continuait sans intermittence, en même temps que le charbon avait une durée beaucoup plus grande ; circonstance qui pourrait engager à préparer des charbons de bois pour cet usage dans les fourneaux servant à la fusion de la fonte. Elles lui ont prouvé aussi que la densité des charbons croissait avec la température où la carbonisation avait eu lieu, et que la faculté de continuer à brûler quand ils présentent un point en ignition, qui doit avoir avec cette conductibilité et cette densité des rapports nécessaires, croissait et décroissait dans le même sens. » Mais c'est surtout relativement à l'inflammabilité comparative des divers charbons que ses expériences signalent de plus grandes divergences et pré- sentent des résultats plus immédiatement applicables à l'analyse des phé- nomènes de l'inflammation de la poudre. Le charbon qui prend feu le plus aisément au contact de l'air, quand on le chauffe sur une lame de tôle nageant sur un bain métallique dont la température est graduellement élevée, est précisément celui qui a été obtenu à la température la plus basse ; il s'enflamme spontanément quand on le place sur un bain de sal- pêtre en voie de fusion, sel qui fond, comme on sait, à la température de 340 degrés. Celle de 370 degrés est déjà nécessaire pour déterminer l'inflammation du charbon noir employé pour la fabrication des poudres de guerre. Les autres charbons, ceux qui sont produits à la température de 1000 à i5oo degrés, ne prennent feu que sur un bain d'étain chauffé au rouge, et cette température est elle-même insuffisante pour faire brûler le charbon fait à la température de fusion du platine. )) On conçoit, en voyant cette inflammabilité du charbon se manifester à 340 degrés, combien il faut être en garde contre les accidents que peut produire, dans les poudreries, soit le choc des gobilles en cuivre qui servent à pulvériser le charbon, soit la condensation de l'humidité et de l'air dans ses pores, dont les effets ont été constatés dans le temps par les recherches du colonel Aubert. ( "4 ) » Cette facile inflammabilité des charbons ne varie pas seulement avec la température à laquelle ils ont été obtenus; le charbon d'agaric de saule, qui déjà se montre inflammable à 3oo degrés, tend à prouver que l'état moléculaire du corps organisé n'est pas sans influence sur le phéno- mène. » Cette température, à laquelle le charbon absorbe l'oxygène de l'air, est, du reste, moins élevée que celle qu'il doit posséder pour déterminer la décomposition du salpêtre. Le charbon ne déflagre au contact de ce sel qu'à une température supérieure à 38o degrés et peu inférieure à 43a degrés, température de fusion de l'antimoine. )j Quant au soufre, quoiqu'on admette jusqu'ici qu'il s'enflamme déjà à l'air libre, à i5o degrés, il ne brûle, d'après les expériences directes et mul- tipliées de M. Violette, qu'à a5o degrés au minimum. Mais si sa combusti- bilité à l'air est encore plus grande que celle du charbon, il est, d'une autre part, moins apte que lui à décomposer le salpêtre; ce n'est qu'à l^ii degrés, température de fusion de l'antimoine, que le soufi'e produit une défla- gration que le charbon réalise au contraire à 38o degrés. » On voit maintenant, d'après ces déterminations des températures aux- quelles se produit chacun de ces phénomènes, en quoi consiste l'inflamma- tion de la poudre. Elle brûle d'abord comme une allumette ; le soufre s'allume le premier et enflamme le charbon, et la température que déter- mine cette première combustion effectuée aux dépens de l'air qui enveloppe les grains, donne lieu à une déflagration ultérieure du salpêtre, par le char- bon et le soufre réimis. La température de aSo degrés est donc suffisante pour l'inflammation de la poudre, ainsi que l'a constaté directement M. Violette, circonstance qui indique à son tour combien, dans sa fabrica- tion, les précautions pour empêcher l'exhaussement de la température doi- vent redoubler dans l'exécution des travaux qui ont pour objet la pulvéri- sation et le maniement soit du soufre, soit du mélange de soufre et de charbon ainsi que de la poudre déjà fabriquée. Cette inflammabilité de la poudre est, du reste, modifiée par l'état pulvérulent ou granuleux qu'elle peut affecter, ainsi que parla grosseur de ces grains eux-mêmes, et ces poudres en grains présentent ime inflammabilité moins prononcée que les poudres en poussière. » La poudre, on le sait, quoiqu'elle ne constitue qii'un simple mélange, est constituée en quelque sorte en proportions atomiques que nécessite la nature des réactions bien déterminées dont s'accompagne sa combustion, nature, du reste, malgré les beaux travaux publiés sur ce sujet, appréciée (ii5) peut-être encore d'une manière un peu incomplète et qui fait regretter que MM. Feuillet et Peligot n'aient pas jusqu'ici publié les résultats des expériences qu'ils ont exécutées sur ce sujet. La pratique semblerait donc devoir amener partout à des nombres identiques, et fournir des produits doués du même pouvoir balistique; il n'en est pas ainsi cependant. La com- position des poudres diffère d'un pays à l'autre d'une manière sensible, ainsi que l'a constaté M. Violette dans ses analyses nombreuses : et, malgré l'uniformité du dosage adopté en France, et le même mode de fabrication, la Direction des poudres, qui fait connaître les portées des poudres obte- nues dans les différentes poudreries, signale tous les ans des différences notables. Comment en serait-il autrement? s'est-on expliqué suffisamment quand on a dit que la poudre de chasse devait contenir 78 de salpêtre, 10 de soufre et la de charbon? Mais, de quel charbon parle-t-on? Peut-on obtenir le même résultat avec celui que l'on emploie dans certaines pou- dreries, et qui contient 84 pour 100 de carbone, ou bien avec ce charbon roux, qui, lorsqu'il a été bien fait, n'en contient que 68 pour 100? Qui ne comprend combien est illusoire un dosage qui, tout en respectant les pres- criptions des règlements, emploie comme identiques des matières qui peu- vent différer de 16 pour 100 sur le carbone réel qu'elles contiennent, combien devant cette grande cause d'irrégularité disparaissent en quelque sorte celles qui proviennent du soufre et du salpêtre, et combien paraissent relativement peu utiles les précautions que l'on prend pour assurer la pureté et l'identité de ces produits ? » N'est-il pas évident que si l'on veut obtenir des poudres identiques, il faut de deux choses l'une : ou analyser le charbon de manière à faire varier les dosages selon sa nature, chose qui serait en ce moment peu pra- ticable, ou bien employer un charbon toujours identique à lui-même, ce que l'appareil de M. Violette permet de réaliser d'une manière régulière. » Mais il ne suffit pas qu'une poudre soit toujours semblable à elle-même, il faut qu'elle soit la meilleure possible. Or, à cet égard-là, n'y a-t-il plus rien à faire ? Les procédés et les dosages employés aujourd'hui ne laissent-ils absolument rien à désirer? Ce legs de l'Orient, qui nous a été conservé par les alchimistes, la chimie actuelle ne pourrait-elle l'améliorer comme elle l'a fait pour les autres arts industriels? Il est permis de croire le contraire et de penser qu'un travail de révision pour le dosage des poudres, qui aurait pour but de mettre les quantités de soufre et de salpêtre en rapport avec les proportions des principes constitutifs des charbons reconnus comme les meilleurs, pourrait amener à l'amélioration générale de ces sortes de (ii6) produits. En variant ces dosages, M. Violette a obtenu des poudres qui, au lieu de 357 mètres, vitesse de la balle indiquée au pendule balistique avec la poudre fabriquée d'après le dosage réglementaire, lui communi- quaient des vitesses de Syo mètres, supériorité déjà notable et qui pourrait probablement être encore dépassée. Sans doute que, lorsqu'il s'agit de pro- cédés qui ont, en quelque sorte, reçu la sanction des siècles, il ne faut in- nover qu'avec une extrême prudence. Rien ne nous dit à priori qu'ainsi modifiée la poudre ne sera pas brisante, plus hygrométrique, trop peu ré- sistante, et qu'à ces dosages nouveaux qu'on pourrait proposer, nos de- vanciers n'ont pas renoncé, après les avoir essayés, et cela pour de bonnes raisons. Mais il s'agit d'apprécier la portée de ces objections, et de con- stater si ces inconvénients, s'ils se présentaient , ne constitueraient pas des difficultés à vaincre plutôt que des obstacles sérieux à surmonter. C'est à l'expérience seule à prononcer à cet égard et à nous apprendre, étant donnée une poudre constituée théoriquement de manière à produire le plus grand effet balistique, quelles sont les modifications que nécessite son em- ploi pour tel ou tel usage, et à enseigner le moyen de la rendre propre à cet emploi, en modifiant soit le dosage, soit les procédés de fabrication. » Ce sont là des recherches auxquelles le zèle et le talent d'investigation dont M. Violette a fait preuve ne feront pas défaut, pour lequel il trou- verait au besoin un stimulant de plus dans les encouragements que l'Aca- démie ne peut manquer de lui accorder, et que M. le Ministre de la Guerre croira peut-être convenable de provoquer lui-même. » Les recherches de M. Violette ont déjà reçu, par leur insertion dans les Annales de Chimie et de Physique, la plus grande publicité qu'elles puissent recevoir. Sans cela, nous n'aurions pas hésité d'en demander l'in- sertion dans le Recueil des Mémoires des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. Sur la proposition de M. Payen, l'Académie décide qu'une copie de ce Rapport sera adressée à M. le Ministre de la Guerre. ("7) IVOMEVATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission composée de cinq Membres qui sera chargée de préparer lui Rapport en réponse à la question posée par M. le Ministre de l'Instruction publique, concernant la demande par laquelle Madame veuve OErstedt réclame, en vertu des découvertes de son mari sur l'électricité et le magné- tisme, le prix proposé en l'an X par le Gouvernement français. MM. Regnault, Becquerel, Pouillet, Thenard et Despretz, ayant réuni la majorité des suffrages, composeront cette Commission. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE. — Expériences prouvant qu'un simple afflux de sang à la tête peut être suivi d'ejfets semblables à ceux de la section du nerj grand sympathique nu cou; par M. le D"' E. Bkown-Séquard. (Commissaires précédemment nommés : MM. Magendie, Serres, Flourens. ) « Dans mon dernier Mémoire, j'ai rapporté tous les phénomènes, décou- verts par moi ou par d'autres physiologistes, à la suite de la section ou de la galvanisation du nerf grand sympathique au cou, et j'ai annoncé que les résultats, alors obtenus, ne dépendaient pas de propriétés spéciales à ce nerf. Je viens aujourd'hui taire voir qu'un simple afflux de sang à la tète, produit par une cause tout autre que la section de ce nerf, est suivie des mêmes effets. » Après la section du nerf grand sympathique, au-dessus du ganglion cervical supérieur, la portion périphérique de ce nerf (ainsi qu'il arrive pour tout autre nerf) perd ses propriétés vitales. Les effets durables qu'on observe après cette opération, sont donc les conséquences de la paralysie ou cessa- tion d'action de ce nerf. Cette paralysie existant, il est tout simple que les vaisseaux sanguins, que le nerf animait, soient paralysés, et, conséquem- ment, qu'ils se dilatent. Leur dilatation ouvrant une plus large voie au sang, celui-ci y circule en plus grande abondance, et, par suite, on observe dans les parties, alors abreuvées de suc nourricier, une augmentation no- table de vitalité. C'est par la même raison que, dans les expériences que je vais rapporter, un afflux de sang par une cause purement physique a produit les mêmes effets. » Si l'on prend un animal (surtout un lapin) par les deux membres pos- C. R., i854 , i" Semesire. (T. XXXVIII , N» 4. ) J 6 (,i8) teneurs et qu'on le tienne suspendu, la tète en bas, on observe une série de phénomènes, presque identiques à ceux qui suivent la section du grand sympathique au cou. » 1°. La pupille se resserre presque autant qu'après la section de ce nerf ou même qu'après l'ablation du ganglion cervical supérieur. Si le grand sympathique a été préalablement coupé d'un côté, la pupille, qui était déjà resserrée, se resserre encore plus. » 2°. Le muscle droit interne et l'oblique inférieur se contractent, et le globe oculaire est tiré en dedans et tourne autour de son axe médian (du nerf optique au centre de la cornée). Les paupières se ferment à demi et même un peu plus qu'après la section du grand sympathique. Il y a de légers mouvements convulsifs dans les différents muscles du globe oculaire. Plu- sieurs muscles de la face, et surtout ceux des lèvres et des narines, se con- tractent aussi ou plutôt présentent des tremblements. » 3". Un larmoiement manifeste existe comme après la section du sym- pathique. » 4°- Les vaisseaux sanguins (les artères comme les veines) se dilatent notablement. » 5°. La température des narines, de la bouche et surtout celle des oreilles s'augmente notablement. Dans un cas, j'ai vu la température de l'oreille d'un lapin s'élever, en dix minutes, de aô^ à 87 degrés centigrades, l'air ambiant étant à 9 degrés centigrades. Sur im autre lapin, chez lequel le ganglion cervical supérieur, du côté droit, avait été extirpé, j'avais trouvé, avant de suspendre l'animal la tête en bas, 35 degrés centigrades dans l'oreille droite et a6 degrés dans l'oreille gauche. Après dix minutes de suspension, j'ai trouvé 89 degrés dans l'oreille droite et 36 dans l'oreille gauche. En général, la suspension est suivie, en huit ou dix minutes, d'une augmentation de température aussi grande que celle qui suit l'ablation du ganglion cervical supérieur. » 6°. La sensibilité de la face et des oreilles s'augmente manifestement. Autant que l'état d'émotion de l'animal, pendant l'expérience et aussitôt après, m'a permis d'en juger, la sensibilité visuelle et la sensibilité auditive m'ont paru aussi augmentées. Quant à la sensibilité de la rétine, cela ne paraît guère douteux; car si l'on tue l'animal, on voit les mouvements de l'iris, produits consécutivement à l'excitation de la rétine par une lumière vive, durer plus longtemps qu'à l'ordinaire. » 7°. Si l'on asphyxie un animal après l'avoir tenu un quart d'heure suspendu, on trouve que les mouvements volontaires, respiratoires, convul- ("9) sifs et réflexes, ont plus de durée qu'à l'ordinaire. Il en est de même de la durée des propriétés vitales de l'iris, des muscles et des nerfs moteurs de la tête; c'est surtout la durée de l'irritabilité musculaire qui est très-notable- ment augmentée. J'ai trouvé, dans un cas, une différence d'une heure dans la durée de cette propriété chez un lapin tué après vingt minutes de sus- pension, et que j'ai comparé à un autre lapin de même âge, aussi semblable que possible au premier et tué sans avoir été suspendu. » 8°. La rigidité cadavérique se montre plus tard qu'à l'ordinaire et dure plus longtemps. De plus, la putréfaction survient aussi plus tard et paraît ])lus lente. » Tous ces résultats, d'un simple afflux de sang produit par une cause purement physique, ressemblent tellement à ceux qui suivent la section du nerf sympathique au cou, que je crois pouvoir conclure que les effets de cette section sur l'iris et sur la température de la tète ne dépendent pas des causes qu'on leur a assignées. Ces effets, de même que les autres, paraissent dépendre directement ou indirectement de la quantité de sang qui circule dans la tête. » CHIMIE AGRICOLE. — De la classification des blés ; par M. E. Millon. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Chevreul, Pelouze, Peligot. ) « Dans deux communications précédentes, j'ai eu l'honneur de sou- mettre à l'attention de l'Académie plusieurs faits qui concernent l'histoire chimique des blés; quelques-uns de ces faits, rapprochés des caractères physiques du grain les plus simples et les plus faciles à constater, me semblent plus particulièrement propres à diriger dans la connaissance pra- tique des blés, et à en préparer une classification conforme aux intérêts de l'agriculture et aux transactions du commerce. » Jusqu'à ce jour, les caractères botaniques ont prévalu dans la déter- mination des blés ; on a invoqué, pour les définir, plusieurs signes tirés de l'épi et quelquefois de la tige. Mais ces définitions et dénominations ne sont pas sorties des Manuels et des Traités scientifiques. Sur les marchés, le grain de blé, isolé désormais de l'épi, n'est plus distingué que par un nom qui en rappelle habituellement la provenance : le commerce de la localité ne s'y trompe pas, mais le sens du mot échappe au loin, à la géné- ralité des lecteurs, des agriculteurs et des parties intéressées. » En invoquant la proportion relative de gluten et d'azote, on donne i6.. ( I20 ) des bases solides et tout à fait scientifiques à deux distinctions déjà consa- crées par le langage usuel du commerce ; je veux parler des blés tendres et des blés durs. Ce sont là deux divisions vraiment naturelles qu'on peut appuyer sur l'ensemble des caractères suivants : » Blés tendres. Cassure blanche, opaque et farineuse, d'où l'amidon s'échappe plus ou moins abondamment; remplacement partiel et même total du gluten par un principe albuminoïde soluble; grandes variations dans la proportion d'azote. » Blés durs. Cassure cornée, demi-translucide, sans apparence d'an)i- don; tout l'azote existe sous forme de gluten, et le poids de celui-ci est toujours un peu supérieur à la quantité de principe albuminoïde que représente l'azote; variations faibles dans la proportion d'azote dont le chiffre est toujours très-élevé. » On remarquera que le chiffre élevé de l'azote ne suffît pas pour carac- tériser les blés durs ; il n'est pas rare de rencontrer des blés tendres qui renferment autant et plus d'azote que la plupart des blés durs. >• Il existe dans les blés des états intermédiaires aux deux précédents, et le commerce les distingue en les qualifiant de blés mitadins ou glacés; il serait beaucoup plus convenable de les appeler demi-durs: cette déno- mination, employée quelquefois, aurait pour avantage d'établir un rappro- chement avec les blés durs avec lesquels ils ont, en effet, la plus grande analogie, tandis qu'ils n'en ont pas avec les blés tendres; on peut en juger par la définition suivante : » Blés demi-durs. Cassure moins ferme et moins cornée que celle des blés durs, blanchâtre au point de l'écrasement; proportion de gluten qui se confond pour ainsi dire avec celle du principe albuminoïde ; forte pro- portion d'azote et variant peu. » Les blés demi-durs réussissent bien dans le Nord et sont cultivés de préférence dans quelques circonscriptions; je citerai la Champagne et le Soissonnais; ils sont aussi très- répandus dans le midi de la France. » Il est rare de rencontrer un blé dur entièrement exempt de grains demi-durs ou même tendres; réciproquement, les blés tendres sont le plus souvent mélangés de grains demi-durs; à plus forte raison, trouve-t-on du mélange dans ces derniers. Il importe beaucoup de ne pas confondre ces différences de grains durs, demi-durs et tendres reposant sur Vessence, avec les variations qui dépendent de la forme et se rattachent au tjpe des blés. Dans une masse de blé, le mélange des types implique la négligence et la confusion dans le choix des semences, ou bien le mélange des produits de ( 121 ) la récolte; tandis que le mélange des essences a des causes que nul ne con- naît encore: on ne l'éviterait peut-être pas en choisissant la semence grain à grain. Il y a là des expériences agricoles à tenter, et elles sont de la der- nière importance dès que l'on fait entrer en ligne de compte le produit des blés en mouture. » En admettant, comme point de départ, les trois distinctions capitales que j'ai indiquées pour l'essence des blés, on complète facilement la défi- nition de ceux-ci par les caractères extérieurs du grain tirés du volume, de la couleur, des téguments et du sillon. » Après avoir indiqué qu'un blé est dur, demi-dur ou tendre, on énunière chacun des caractères précédents, ainsi : » J^oluinê. Le grain est grêle, petit, mince, allongé, gros, renflé, etc. » Couleur. Le grain est blanc, jaune, roux, rouge, brun. Il est bon de remarquer si la matière colorante qui réside habituellement, au-dessous des téguments, dans la couche la plus superficielle du périsperme, reste à la périphérie, ou bien s'est infusée, en quelque sorte, plus ou moins profondé- ment dans l'intérieur du grain. » Té^wnent.1. L'enveloppe du grain est légère, mince, transparente, glacée, ou bien opaque, épaisse, rugueuse, plissée. » Sillon. Il participe aux caractères des téguments, mais le repli carpel- laire qui le constitue pénètre plus ou moins dans le grain, et ce caractère, joint à ceux qui se tirent des téguments, fournit d'excellents indices sur le taux du blutage auquel il faudra soumettre la farine. » Il ne faut pas oublier non plus combien il importe de savoir si un blé marchand est net ou bien sali par la poussière et la terre ; s'il est mélangé de pierres, de sable, de pailles, de grains d'orge ou de graines étrangères, et lesquelles; si son odeur et sa saveur sont franches ou bien si elles rappellent le silo, le charançon, les moisissures, etc.; s'il est tacheté, moucheté, bouté, comme on dit dans le commerce ; enfin, s'il est atteint du charançon, de l'alucite, de la teigne, s'il l'a été par le charbon, la rouille, etc. » A l'égard de ces dernières altérations du blé, je ne saurais trop recom- mander d'introduire des nombres toutes les fois qu'on le peut; c'est le moyen d'écarter des allégations vagues, des assertions toujours plus ou moins erronées et souvent monstrueuses. Je prendrai pour exemple le blé charançonné; lorsqu'on a convenablement prélevé et composé un échantillon propre à représenter la totalité de l'approvisionnement, on prend sur cet échantillon une première poignée de cent à cent cinquante grains et ion en compte les grains charançonnés pour en établir la proportion ; on recoin- ( 122 ) mence deux fois la même épreuve, sur le même échantillon, et la moyenne des trois opérations donne un chiffre pour loo qui représente très-exacte- ment les ravages du charançon. » La nomenclature exacte des faits et la précision du langage sont aussi indispensables à l'agriculture et au commerce, qu'à toute autre branche des connaissances et de l'activité humaines ; c'est le point de départ de la vulga- risation des faits et de leur saine appréciation. Comme leurs opérations sont diverses et multipliées, il faut au commerce et à l'agriculture des nomencla- tures partielles et spéciales. Il est devenu facile de les tracer à une époque où l'esprit de classification est très-exercé et répandu; mais, si modeste que soit ce mérite, je suis loin de le revendiquer ni de croire qu'on adoptera, sans réserve et sans critiques, les bases que je propose; je serais déjà satisfait d'avoir, à l'occasion des blés, fixé l'attention sur une lacune de ce genre. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Note sur V altération des bronzes employés au doublage des vaisseaux ; par M. A. Bobierbe. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés: MM. Chevreul, Pelouze, Balard.) « J'ai démontré dans mes deux derniers Mémoires sur la constitution des bronzes destinés au doublage des navires : que la mauvaise qualité de ces produits dépend le plus souvent d'une inégale répartition des éléments voltaïques destinés à réagir sur l'eau de mer; que cette inégale répartition tient à deux causes : i° à la minime quantité d'étain introduite dans l'alliage (a,3à2,5pour loo quelquefois); 2" à l'impureté du cuivre, circonstance qui le rend impropre à une combinaison régulière. Aux exemples que j'ai invoqués à l'appui de cette thèse, je puis ajouter les deux faits suivants : » En avril 1 85 1 , le navire la Sarah , dont le premier doublage en bronze avait été complètement perforé, après dix-huit mois de navigation, fut doublé à neuf. J'examinai le nouveau bronze après son application, et le résultat de mon examen fut déposé sous paquet cacheté. Ayant appris, il v à quelques semaines, par l'armateur de la Sarah, que ce doublage était de qualité défectueuse, et qu'on avait été dans l'obligation de changer une grande partie des feuilles métalliques, à Marseille, je fis ouvrir mon paquet cacheté par Monsieur le Secrétaire de la Chambre de Commerce de Nantes. L'armateur put se convaincre que le bronze de la Sarah ne renfermait que 3,8 pour 100 d'étain mal réparti, et que son emploi désavantageux avait été nettement prédit. » Le second fait est le suivant : L'armateur du navire de Nantes, ( ia3 ) l'Equatcuij dont le bronze a fait douze ans de navigation, me remit, il y a quelques jours, un échantillon de ce bel alliage, dans lequel je trouvai 5,5 pour loo d'étain parfaitement réparti. L'alliage contient de l'arsenic en notable proportion, ce qui prouve une fois de plus que la présence de ce corps, ordinairement fâcheuse dans les doublages en cuivre rouge, n'im- plique pas nécessairement un vice radical dans la constitution des bronzes. » M. Marulaz, inspecteur des eaux et forêts, adresse sous le titre de Mémoire sur la couche superficielle du sol, des recherches sur les lois qui président à la disposition que prennent les couches meubles du sol, tant les amas qui ont été formés par la main des hommes, que ceux qui sont dus à l'action des forces de la nature. (Commissaires, MM. Élie de Beaumont, Dufrénoy, Constant Prévost.) M. Regnard soumet au jugement de l'Académie deux Mémoires ayant pour titre : l'un, «Télégraphie électromécanique à mouvements combinés»; l'autre : « Pendule électrique » . (Commissaires, MM. Pouillet, Morin, Regnault.) M. Briquet, en présentant au concours Montyon un ouvrage qu'il vient de faire paraître sous le titre de « Traité de thérapeutique du quinquina et de ses préparations », adresse, conformément à la condition imposée aux concurrents, une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. (Renvoi à la future Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. Janicki, qui avait adressé dans la précédente séance une Note sous enveloppe fermée, et qu'on avait supposé être présentée à titre de paquet cacheté, déclare que son intention était de soumettre au jugement de l'Académie les résultats de ses recherches. La Note, ouverte conformément à cette nouvelle indication, et qui se trouve être la description d'un procédé pour la conservation des viandes au moyen du froid, est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Magendie, Dumas, Payen. M. Cazaletz adresse, de Marseille, une Note sur un moyen qu'il a ima- giné pour procurer d'une manière continue, aux arbres fruitiers, l'humidité dont ils ont besoin pendant leur période de végétation active. Ce moyen consiste à enfouir au pied des arbres, sous une légère couche ( 1^4 ) de terre, des algues marines qui, résistant pendant assez longtemps à la pu- tréfaction, continuent à attirer l'humidité de l'atmosphère et la communi- quent aux racines. (Commissaires, MM. Boussingault, de Gasparin, Payen.) M. Ad. Chenot présente un Mémoire sur la maladie de la vigne. M. Lapierre Beaupré, une Note sur le même sujet. Ces deux communications sont renvoyées à l'examen de la Commission nommée pour les diverses communications relatives aux maladies des plantes usuelles, Commission qui se compose de MM. Chevreul, Becquerel, Bous- singault, Montagne. Tin opuscule imprimé de M. ^ué sur la même question, transmis par la Société d'Horticulture du Bas-Rhin, qui le recommande particulièrement à l'attention de l'Académie, ne peut, d'après la décision concernant les ouvrages rendus publics par la voie de l'impression, être renvoyé à la Commission, si ce n'est à titre de pièce à consulter. L'Académie reçoit diverses communications relatives au legs Breant, adressées par MM. Miegeville, Dubos , Ducros et Wittmach (Dresde). (Renvoi à la future Commission. ) M. Zaliwski adresse un Mémoire sur l'électricité dans ses rapports avec l'attraction. (Commissaires, MM. Pouillet, Despretz.) CORRESPONDANCE . M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. Fr. Delessert, un exemplaire d'un livre récemment publié en Angleterre, et offrant un compendium des résultats du recensement de la Grande-Bretagne en i85i, avec l'indication des méthodes suivies pour recueillir les faits. Le grand ouvrage qui donne in extenso les résultats de cet immense travail statistique, avait été également offert à l'Académie, dans une précédente séance, par M. Delessert. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — Note sur la végétation du mont Argée [Cappadocé); par M. P. i>e Tchikatcheff. « Comme le mont Argée, dont j'ai déterminé l'altitude à 3 84i mètres au-dessus du niveau de la mer, consiste en un certain nombre de plateaux ( 1^5 ) qui constituent autant de terrasses superposées les unes aux autres, et ayant des pentes plus ou moins rapides, l'étude des formes végétales les plus caractéristiques pour ces plateaux pourrait le mieux donner une idée ap- proximative de la physionomie végétale de ce géant de l'Asie Mineure, qu'aucun botaniste n'avait encore visité avant l'ascension que j'ai eu le bonheur d'en faire pendant le mois d'août de l'année 1848 (1). Parmi ces plateaux, dont j'ai indiqué les positions respectives dans mon ouvrage sur la Géographie physique comparée de VÂsie Mineure (a), les plus considé- rables sont : le plateau Tékir, situé sur le flanc oriental du mont Argée, et ayant une altitude de 2128 mètres, et ensuite les trois plateaux échelonnés sur le flanc méridional de la montagne et par lesquels on gravit successive- ment delà plaine d'Évérek jusqu'aux sommités de l'Argée (3). On peut les désigner par les noms suivants, en allant de bas en haut : plateau basal- tique, immédiatement superposé à la plaine d'Evérek, qui constitue le pied méridional de la montagne; plateau (yaïla) inférieur, et, enfin, plateau (yaïla) supérieur, qui conduit au cône central de la montagne, couronné par le cratère, qu'entoure au sud une barrière de rochers trachytiques complètement inaccessibles. » Le grand nombre de ruisseaux limpides qui arrosent la surface du plateau Tékir, y entretiennent une assez belle végétation. Parmi les plantes qui s'y trouvaient en fleur le 17 août, j'observai : Oxjria reniJorinis,R. Br., sp. Carduo dejlorato aff. L., Podospermum intermedium, Solidago virga- aureUjh., Chamœmelum oreades , Boiss., ffelichrysium globiferum^Boiss., Lamium microphjUum, Boiss., Lamium armenium, Boiss., Andrachne telephioideSj, L.. Silène argœa, n. sp., Phjteuma linijolium, Boiss., Pul- satilla cdbana, Stev., Sibbaldia parvifolia, Wild, etc., ainsi que quelques espèces à'Asperula, d' Odontitex et à'Androsace^ moins caractéristiques. » Le plateau basaltique, dont le sol maigre et aride est jonché de blocs et hérissé de rochers, n'est que localement revêtu de végétation ; j'y ai trouvé en fleurs : P lumbago europœa, Anchusa ojjîcinalis, L., varietas angustifolia , Polentillœ argenteœ affinis, Rasa, n. sp., Coronilla glau- ca, etc.; mais ce qui constitue les traits caractéristiques de la physionomie végétale du plateau, ce sont : Quercus nana, Populus grœca (l'un et l'autre (i) Voyez Géographie physique comparée de l'Asie Mineure, par M. P. de Tchihatcheff, p. 443. (aj P. 439 et 45o. (3) Voyez la planche qui représente les sommités du mont Argée, C R. . 1854, i" Scmettre. ( T. XXXVIII , N" 4.) J 7 ( i»6 ) à l'état frutescent), un grand nombre d'Euphorbiacées, Erigeron alpi- num, Astragalus aureus et le Verbascum oljmpicum, Boiss. ; cette der- nière plante n'y atteint guère qu'une hauteur de 4o centimètres. Le plateau (yaïla) inférieur n'a presque pas de formes caractéristiques. A mesure que l'on gravit la pente escarpée qui, du plateau inférieur, conduit au plateau (yaïla) supérieur, le Quercus nana disparaît de plus en plus et se trouve remplacé par le Juniperus nana, qui s'élève jusqu'un peu au delà du plateau supérieur, de manière que l'on peut fixer (du moins sur le revers méridional du mont Argée) la limite de la végétation frutescente à une hau- teur absolue d'environ 2600 mètres, et, par conséquent, à i 137 mètres au-dessus du plateau supérieur dont l'altitude est de 2 463 mètres. La sur- face de ce dernier est chamarrée d'une immense quantité de J^eibascum chrjsorhœos, Boiss. Ce fut ici que j'observai pour la première fois la Juri- nea depressa, plante très-recherchée par les Turcs à cause de l'odeur de musc qu'elle exhale et qui lui a valu dans le pays le nom de Muskgulé (rose musquée). Cette belle et rare Composée avait déjà passé (le 18 août) l'é- poque de floraison, et j'eus beaucoup de peine à y découvrir et cueillir quelques bons exemplaires. La limite inférieure de la Jurinea depressa est donc à 1 463 mètres et sa limite supérieure atteint probablement 2 700 à 2800 mètres. Le Muskgulé se trouvait associé aux Daphne b'uxifolia^Wah] . , Silène argœa, n. sp., Thymus angustiJoUus , Ziziphora nummuiaria, n. sp., Satureia argcea, n. sp., Hieracium pannosum, Boiss., Morina persica, Âstragalus aureus^ Potentilla argentea, etc. Parmi ces plantes, Daphne hux., Astr. aur., Pot. arg., SU. arg. et Th. ang. descendent au-dessous de a 463 mètres, tandis que Ziz. num., Sat. arg. et Hier. pan. se main- tiennent à cette altitude et s'élèvent même quelquefois un peu plus haut. J^e Hierac. pan. atteint déjà la zone, sinon des neiges éternelles, mais au moins la région où ces dernières descendent fréquemment, ainsi que c'était le cas à l'époque où je m'y trouvais; la tige atteint ordinairement inie hauteur de 3o centimètres; un poil blanc, laineux, recouvre à un tel point toutes les parties de la plante, mais surtout ses larges feuilles radicales, que, vues à une certaine distance, les capitules solitaires hérissées d'un pappus serré, paraissent comme autant de globules de neige. » En gravissant le flanc abrupte du cône central qui repose immédiate- ment sur le plateau (yaïla) supérieur, on voit une assez belle végétation s'élever jusqu'à l'altitude de 3oo5 mètres. Sui" cet espace, c'est-à-dire entre 2463 et 3oo5 mètres, j'observai Jurinea depressa, Mey., var. sulJurea,As- tragalus nummularius , Lam., Astragalus chianophilus , ainsi que deux ( 127 ) autres espèces d'Jstragalus, un Cotylédon, une Evax et une Ârenaria qui n'ont pu être déterminés; Sibbaldia parviJoUa, Wild., Poljgonum al- pinuin, L., Oystopteris fragilis, Brnh., Myosotis palustris. Silène argœa, n. sp., Sedum olympicum, Boiss., J^eronica Jruticulosa, L. , Alopecurus vaginatus, VaW., Silène argœa, n. sp., Alsine recurva, Solidago virga-au- rea,Podospermumintêrmedium,etc. Parmi ces plantes, SU. cirg., Als. rec, Solid. virg.-aur., Podosp. interm., s'élèvent au-dessus de l'altitude de 3oo5 mètres, car je les ai retrouvées dans les fissures des rochers abruptes qui percent à travers le talus incliné du cône central et s'étendent jusqu'à la région la plus élevée dont l'altitude est de 384t mètres. Sur ce talus complètement nu, sillonné de bandes de neige et recouvert de cendres et derapilli mouvants, les quatre dernières plantes que je viens de citer se trou- vent associées aux Euphorbianifœensis, AIL, Scrqfularia olympica, Boiss:, Pyrethum Kotschii, Boiss. et quelques Chamœmeluin, Saxifragn et Eii- geron qui n'ont pu être déterminés ; ainsi, sans compter ces derniers, les sept espèces citées plus haut constituent les représentants des régions les plus élevées du mont Argée, puisqu'elles atteignent toutes l'altitude de 384 1 mè- tres. Il est assez intéressant d'observer dans ce nombre VEuphorbia de Nice et le Solidago virga-aurea, que je suis dans le cas de voir si fréquemment dans mon jardin situé dans la campagne de Nice. Ces plantes, dont le déve- loppement dans le sens horizontal est si vaste, ont donc, dans le sens vertical, une extension de 3 84i mètres et fleurissent indifféremment à la proximité des neiges éternelles et à côté du Dattier, de V Opuntia et de l'Agave. » M. RiFFACT, à l'occasion d'une Lettre adressée par M. Mante, dans la précédente séance, déclare qu'il a en effet, comme l'annonçait cette Lettre, contribué à l'exécution de Y Atlas iconographique publié par MM. Rousseau et Deveria, mais qu'il reconnaît complètement les titres de M. Niepce de Saint-J^ictor à l'invention du vernis qui permet d'obtenir les gravures mises récemment sous les yeux de l'Académie. MM. BissoN frères entretiennent l'Académie de la part de travail qui leur appartient dans l'exécution de cet Atlas, et tiennent à faire connaître que les types sur glace qui ont été ensuite transportés sur acier, avaient été obtenus par eux. Ces deux Lettres sont, ainsi que celle de M. Mante reçue dans la précé- dente séance, renvoyées à l'examen de la Commission qui a été précédem- ment nommée pour la publication de l'Atlas de MM. Rousseau et Deveria, Commission composée de MM. Geoffroy-Sain t-Hilaire, Milne-Edwards, Re- gnault et Valenciennes. ( '^8 ) M. Lachèze-Schuzembach adresse une Lettre relative à un appareil présenté par son beau-père M. Schuzembach, pour la fabrication du sucre de bette- rave, appareil qui, substitué à la presse, augmente, dit l'auteur de la Lettre, le rendement en sucre dans une proportion considérable. M. Mayniel adresse du Mexique une Note sur la quadrature du cercle. Cette Note, en vertu d'une décision déjà ancienne de l'Académie, ne peut être renvoyée à l'examen d'une Commission. M. Brachet présente une nouvelle Note sur les aérostats. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures trois quarts. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du ^3 janvier i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie des Sciences; i" semestre i85/i; n° 3; \n-ff. Abrégé de Géologie; par M. J.-J. d'Omalius d'Halloy. Paris, i853; r vol. in-8°. Traité thérapeutique du quinquina et de ses préparations; par M. P. Briquet. Paris, i853; i vol. in-8°. (Ouvrage présenté au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) Prolégomènes des Tables astronomiques rf'Oloug-Beg, traduction et commen- taire ; par M. L.-P.-E.-A. SÉDiLLOT. Paris, i853; i vol. in-8°. Synopsis des Caloptérjgines ; par M. Edm. de Selys-Longchamps. Bruxelles, r853;broch. in-8". ERRATA. (Séance du i6 janvier i854-) Page ']'], ligne i4, «" ''^« de fusée de guerre de i5 millimètres, lisez fusée de guerre de 95 millimètres. Page 78, 4° colonne du tableau, au lieu de 44** > '"^^ ^'^^■ Page 78, ligne 5 en remontant, au lieu de dans le tir à bord, Usez dans le tir de terre à bord. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE DU LUNDI 30 JANVIER 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. La séance s'ouvre par la proclamation des prix décernés et des sujets de prix proposés. PRIX DÉCERINÉS • potm l'année 1833. ^ SCIENCES MATHÉMATIQUES. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE PRIX D'ASTRONOMIE POUR L'ANNÉE i853. FONDÉ PAR M. DE LALANDE. (Commissaires, MM. Laugier, Mauvais, Liouville, Mathieu rapporteur.) « Cinq nouvelles planètes télescopiques ont été découvertes depuis le concours de iSSa. » M. ueGasparis, astronome de l'observatoire de Naples, et M. Chacor- NAc, de l'observatoire de Marseille, ont découvert le même jour, le 6 avril i853, deux nouvelles planètes qu'ils ont nommées Thémis et Pfiocéa. M. Luther, astronome de l'observatoire de Blik, près de Dusseldorf, a découvert Proserpine le 5 mai i853. Enfin, M. Hind, superintendant du ^t Naiitical Almanac ^ à qui l'on devait la découverte de sept planètes, a ^ encore trouvé Thalie , le i5 décembre 1 85a, et Euterpe, le 8 novem- C. R., 1854, i" Semestre. (T. XXXVIU, l\° S.) l8 ( i3o ) bre i853. Ce qui porte à vingt-sept le nombre des planètes situées entre Mars et Jupiter. » La Commission propose d'accorder à chacun de ces quatre astronomes une médaille de la fondation Lalande. » L'Académie adopte les conclusions de la Commission. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE PRIX DE MÉCANIQUE POUR L'ANNÉE i853. FONDATION DE M. DE MONTYON. (Commissaires, MM. Piobert, Poncelet, Morin, Ch. Dupin , •*'-^^,, Combes rapporteur.) « La Commission décerne le prix de mécanique à M. Franchot (Charles- Louis-Félix), 1° pour l'invention de la lampe connue sous le nom de lampe à modérateur, construite par lui en i836 et 1837, et dont 'l'usage est au- jourd'hui devenu général ; 2° pour les essais de construction de machines motrices à air chaud, qu'il poursuit avec une persévérance soutenue depuis l'année i836. )> La lampe à modérateur doit le succès qu'elle a obtenu à une ingé- nieuse combinaison d'organes simples, qui en assure le jeu régulier pen- dant longtemps, sans exiger des soins d'entretien minutieux, et permet de livrer les appareils de ce genre à des prix très-peu élevés. Une grande capa- cité cylindrique, ménagée dans le pied de la lampe, sert de réservoir d'huile. L'ascension du liquide au bec est déterminée par l'action d'un ressort à boudin et à spires inégales, afin qu'il puisse, lorsqu'il est com- primé à fond, tenir dans un espace dont la hauteur dépasse à peine le diamètre du fil métallique dont il est formé. Ce ressort, logé dans la partie supéaieure du réservoir, presse sur un piston garni d'un cuir embouti, dont le large rebord , tourné vers le bas, est maintenu appliqué contre la paroi cylindrique du réservoir par la pression de l'huile. Le piston est percé, à son centre, d'un trou auquel est adaptée une tige cylindrique creuse. Dans l'axe de celle-ci s'engage un fil métallique terminé inférieure- ment par une pointe conique, et fixé par le haut à la partie supérieure de la lampe. L'huile, qui est sous le piston pressé par l'action du ressort, monte dans la tige creuse et arrive à un espace mis en communication avec le porte- mèche, par le conduit à section annulaire rétrécie, qui résulte de l'enfonce- ment du fil métallique dans cette tige. A mesure que l'huile est dépensée, ,f ( i3i ) le piston s'abaisse, le ressort à boudin s'allonge, la pression qu'il exerce et qui détermine l'ascension de l'huile diminue. En même temps, le fil métallique est dégagé de plus en plus de l'intérieur de la tige du piston. L'huile a à parcourir un trajet de plus en plus long pour arriver au bec; mais la portion rétrécie et capillaire du conduit diminue de longueur. De là résulte, pour des proportions convenablement déterminées, une compen- sation, par suite de laquelle l'huile afflue à la mèche avec une régularité complètement satisfaisante, quelle que soit la position du piston. Quand, après plusieurs heures, celui-ci est arrivé près de la limite de sa course descendante, il suffit de le remonter, au moyen d'une clef fixée à demeure sur l'axe d'une petite roue dentée, qui conduit une crémaillère liée au pistou, près de la tige creuse. L'huile en excès, qui a découlé du porte- mèche goutte à goutte et est retombée sur le piston, passe au-dessous, entre la paroi du réservoir et le rebord de cuir, qui fait ainsi le double office de garniture pour refouler l'huile dans le canal ascensionnel, et de soupape s' ouvrant de haut en bas pour laisser passer au-dessous du piston l'huile qui est au-dessus. Si la tige creuse et mobile par laquelle l'huile monte vient à être obstruée par quelque impureté, elle est nettoyée natu- rellement par l'enfoncement du fil métallique fixe, toutes les fois qu'on remonte le piston. » Les organes que nous venons de décrire, dont quelques-uns étaient déjà connus, et d'autres indiqués, au moins dans leur principe, comme pouvant être appliqués à la construction des lampes, ont été combinés et mis en œuvre pour la première fois par M. Franchot, dans sa lampe à modérateur, qui jouit, depuis l'origine, d'une faveur bien méritée. » Les premières études de M. Franchot sur les machines à air chaud re- montent à près de vingt ans. Il a publié, dans le bulletin de mars i836 du journal des travaux de l'Académie nationale, agricole, manufacturière et commerciale, un projet de machine de ce genre, où la chaleur de l'air rejeté, après avoir agi sur un piston, était utilisée pour le chauffage de l'air pris à l'extérieur et qui devait le remplacer. A cet effet, il faisait par- courir aux deux masses d'air, dans un appareil nommé caléfacteur, un long trajet dans lequel elles étaient séparées par des lames métalliques minces très-étendues , et marchaient en sens inverse l'une par rapport à l'autre. » Le lo août i84o, il a présenté à l'Académie un Mémoire où il établit, en partant des idées théoriques émises par Sadi Carnot, en 1824, que les machines à air chaud convenablement disposées auraient, sous le rapport 18.. (l32) de l'économie du combustible, des avantages marqués sur les machines à vapeur. Il donne la description d'une machine modèle, exécutée par lui, et les résultats de quelques expériences auxquelles il l'avait soumise. Elle se compose de deux capacités cylindriques, dont les extrémités opposées sont maintenues à des températures différentes entre elles de aSo à 3oo degrés. Des refouloirs, qui ne les remplissent qu'en partie, obligent, par leurs dé- placements alternatifs, l'air qui y est enfermé à se porter de l'extrémité chaude à l'extrémité froide, et vice versa; il résulte des températures iné- gales que prennent simultanément les masses d'air égales contenues dans les deux capacités, des différences de pressions qui déterminent le mouvement alternatif d'un piston dans un cylindre alésé, et communiquant par ses deux bouts avec les extrémités froides des capacités où se meuvent les refouloirs. Le passage de l'air de la partie chaude à la partie froide, et inversement, s'opère par l'intérieur des refouloirs, soit, est-il dit dans le Mémoire, « en » glissant entre les surfaces concentriques, soit en parcourant un canal » intérieur rempli de toiles métalliques ou de fragments de métal très- » divisés. » li'auteur annonce avoir reconnu par l'expérience que l'échange de chaleur entre l'air et le métal s'opère très-promptement, de telle sorte que la chaleur de l'air, dans son trajet de la partie chaude à la partie froide, reste emmagasinée dans le métal, et est restituée à l'air, lorsqu'il retourne de la partie froide vers la partie chaude, même lorsque le trajet de l'air a lieu dans un temps très-court. » M. Franchot a conçu, en 1848, un nouveau système qu'il a fait exé- cuter en petit, et qui ne comporte ni tiroirs, ni soupapes, ni refouloirs. C'est celui dont il propose maintenant l'adoption : il est combiné de ma- nière à utiliser le mieux possible le travail moteur du calorique, soit que l'on admette les principes de Sadi Carnot, ou que l'on se fonde sur la nou- velle théorie dynamique de la chaleur qui semble prévaloir aujourd'hui. Les masses d'air, enfermées dans le système entre deux pistons mobiles, su- bissent, en effet, des variations continues et graduelles de pression et de température, et reviennent périodiquement à leur état primitif, sans aucune variation brusque et sans cesser d'agir sur les pistons qui transmettent à l'extérieur le travail moteur et résistant exercé par l'air, alternativement échauffé et refroidi, sur leurs surfaces. » Ce n'est pas le lieu de discuter les questions de priorité d'invention et de mérite relatif entre M. Franchot et les personnes qui ont dirigé leurs travaux et leurs études vers le même but que lui, telles que MM. Robert et James Stirling en Ecosse, Éricson en Amérique, et peut-être encore d'autres ( i33 ) ingénieurs français ou étrangers. Les conceptions propres à M. Franchot, sur un sujet d'un intérêt si grand, suffiront, dans tous les cas, pour lui assigner un rang très-élevé parmi ses compétiteurs. La Commission les a donc considérées et les signale à l'Académie comme un titre aux récom- penses et aux encouragements dont elle dispose. » La somme restant disponible pour le prix de Mécanique, en i853, n'est que de 665 francs. La Commission exprime à l'unanimité le vœu que la valeur du prix soit augmentée de i ooo francs. » RA.PPORT SUR LE CONCOURS POUR LE PRIX DE STATISTIQUE POUR L'ANNÉE i853. FONDATION DE M. DE MONTYON. (Commissaires, MM. Mathieu, Cli. Dupin, de Gasparui, Poncelet, Bienaymé rapporteur. } « Le prix de Statistique, fondé par M. de Montyon, fait présenter tous les ans à votre secrétariat des ouvrages dont les sujets sont très-variés, mais qui, la plupart, n'ont pas été composés dans le but de prendre part an con- cours académique. Le plus souvent ce but n'existait pas; et, quand il exis- tait, c'était un accessoire que l'on sacrifiait à bien d'autres conditions. Il est permis de voir les causes de ce résultat du concours, d'une part, dans la modicité du prix, qui ne saurait offrir une compensation aux dépenses qu'entraînent des recherches vraiment nouvelles, les seules qui devraient être couronnées; de l'autre, dans les difficultés souvent rebutantes, dans la longueur excessive de ces recherches. Ceux qui sont capables de la per- sévérance qu'elles exigent emploient cette précieuse faculté à des travaux qui ont plus de retentissement. Qu'à ces causes visibles il faille en ajouter d'autres, c'est ce qui ne paraît pas douteux ; mais elles suffisent à expliquer comment on apporte ici des pièces qui ne remplissent que très-imparfaite- ment les conditions du concours, ou qui même ne les remplissent pas du tout; et elles justifieront l'impression toute favorable qu'a éprouvée la Com- mission chargée par vous de décider du concours, pour des travaux dont les défectuosités, au point de vue statistique, sont assez considérables, quel que soit d'ailleurs le mérite de l'ensemble. Vous reconnaîtrez, en effet, par le compte qui va vous être rendu des ouvrages que la Commission a distin- gués, que ce sont des collections de faits nombreuses, ou presque entière- ment nouvelles, et que les auteurs ont eu le sentiment de ce que veut la ( i34 ) science, bien qu'ils soient restés éloignés du terme véritable de leur propre dessein . » Les pièces déposées avant le i^^ avril i8ô3 étaient au nombre de dix. Votre Commission a dû en écarter cinq, qui n'avaient aucun caractère statistique, et qu'elle a lues cependant avec soin, pour s'assurer qu'en effet ce caractère manquait, et que leurs auteurs s'étaient réellement mépris sur les intentions du fondateur du prix. » Parmi les cinq pièces restantes, la plus digne d'intérêt en ce moment est un Mémoire in-8°, inscrit sous le n" 3, et intitulé : « De f organisation des Sociétés de prévoyances on de secours mutuels, et des bases scientifiques sur lesquelles elles doivent être établies, avec une Table de mortalité et une Table de maladie, dressées sur des documents spéciaux; publié sous la direction du comité pour la propagation des Sociétés de prévoyance, par M. Gustave Hcebart, secrétaire de ce comité. » » Ce titre fait sentir sur-le-champ toute l'importance du sujet, aujour- d'hui surtout que les Sociétés de secours mutuels se multiplient sous l'in- fluence bienfaisante du Gouvernement. Il n'en existait en France, com- parativement à des pays voisins, qu'un bien petit nombre avant la loi du 1 3 juillet i85o. L'auteur n'a pu en énumérer plus de 2 o56, et il n'en éva- lue le nombre probable qu'à aSoo, auxquelles il attribue 4oo 000 mem- bres, et dont il porte les cotisations annuelles à environ 7 millions de francs, à raison de 18 francs par tête et par an. » Ces nombres, malgré l'incertitude ou l'inexactitude dont ils sont en- tachés, montrent déjà que l'avenir de ces Sociétés intéresse une masse très- grande de nos concitoyens. C'est en vue de la vieillesse surtout, et de ses maux inévitables, qu'on se soumet à des sacrifices prolongés, à un âge où l'aide mutuelle n'est pas aussi souvent indispensable. Si donc les règlements financiers d'une Société reposent sur de fausses bases, et que l'avenir soit compromis, sa ruine plongera dans la misère les vieillards qui avaient compté sur leur association, et qui n'auront plus les forces capables de réparer im tel désastre. Mais les bases des combinaisons financières de ces Sociétés sont précisément des Tables statistiques de maladies et de décès, puis des calculs de probabilités appropriés aux questions de cette espèce, et qui exigent une assez forte connaissance des théories mathématiques. Il n'est pas donné à tous ceux qui fondent des associations de prévoyance d'unir l'étude de pareils éléments de succès à la charité ardente qui les emporte. Il faut les avertir, et même il faut que le conseil frappe très-fort pour qu'ils descendent de leur enthousiasme, et qu'ils consentent à s'aper- ( i35 ) cevoir que rien ne sort de rien, qu'il y a des conditions de physique hu- maine à leur œuvre, et qu'il faut enfermer leur imagination dans les limites précises des mathématiques. » Tel est le but vraiment utile que l'auteur de la pièce n° 3 s'est ef- forcé d'atteindre, soutenu par une réunion d'hommes éclairés, et dirigé par M. Olinde Rodrigues, dont les talents théoriques, bien connus de l'Aca- démie, promettaient des études sérieuses, malheureusement interrompues par une mort prématurée. » Votre Commission n'avait point à examiner l'ensemble du Mémoire. Elle se plaît cependant à dire que les conseils donnés par l'auteur aux Sociétés, de secours mutuels lui ont paru généralement empreints de la pru- dence si nécessaire à ces établissements. Trois points seulement devaient fixer son attention : la statistique passée et présente des Sociétés; les Tables de mortalité et de maladie ; les procédés mathématiques appliqués pour tirer des observations recueillies tous les renseignements qu'ils peu- vent renfermer. » Il faut déclarer sur-le-champ, quant à ce dernier point, que les mé- thodes employées n'offrent rien de nouveau. Elles ont paru même un peu en arrière de la pratique commune des associations financières, soit à l'étranger, soit en France. Aussi, votre Commission n'en fait mention spé- ciale que pour signaler à ceux qui s'occupent de recherches statistiques toute l'importance de ces théories scientifiques. Sans elles on ne saurait mettre en œuvre les collections de faits. Souvent même elles sont indispen- sables pour bien juger des caractères des faits qu'on se propose de rassem- bler. A leur défaut, on se donne parfois beaucoup de peines pour ne réunir que des observations incomplètes. Ce ne serait donc pas un faible mérite, dans un Mémoire destiné à ce concours, que l'exposé de méthodes capables de servir de modèles dans des recherches semblables. » Sur le premier point, la statistique des Sociétés, les nombres indiqués tout à l'heure relativement à leur importance et à la quantité des membres qu'elles comprennent, ont montré déjà que l'auteur n'avait pu recueillir des renseignements exacts. On ne saurait lui en faire un reproche : la sta- tistique du passé est chose à peu près impossible. On ne pourra jamais suppléer à l'omission d'un enregistrement de faits. Aussi doit-on rendre grâce aux savants laborieux dont le zèle désintéressé n'est pas découragé par la- certitude de l'inutilité immédiate de leurs recherches, par l'absence de termes de comparaison, par l'idée de ne travailler que pour des successeurs éloignés. Ces savants sont rares, et dans les ouvrages dont la statistique**^' C, R., i85:i, I" Scm«/re. (T. XXXVIII, IS» 8.) l8* / ( ^^6 ) forme les fondements, on remplace leurs travaux par un exposé historique, presque toujours exigé d'ailleurs pour que le sujet puisse être bien compris et les questions bien appréciées. C'est ce qui a été fait dans le Mémoire dont il s'agit; et l'historique des Sociétés en Angleterre et en France offre des données intéressantes. Mais l'auteur parait trop imbu de l'idée que laFrance est très-arriérée. Lorsqu'il parle de l'extension et de la multiphcité des asso- ciations, il a raison, sans nul doute; et il a raison encore lorsqu'il men- tionne le nombre des actes législatifs de pays voisins. Il semble toutefois qu'il n'ait pas aperçu que, précisément parce qu'il y avait peu de Sociétés en France, il n'y avait pas eu d'urgence à faire des lois à leur sujet. Il ou- blie que les Sociétés d'amis (Friendly Societies) ont couvert l'Angleterre, et donné le scandale des abus les plus sérieux avant que le parlement soit in- tervenu d'une manière efficace. Loin d'être ainsi en retard, l'autorité en France est venue au-devant des besoins. Il faut, quand on traite la face historique d'une question, rendre justice à tout le monde, surtout à son pays. Il n'est pas ignoré des personnes qui s'occupent de ces matières que depuis longtemps le Gouvernement français y avait donné l'attention qu'elles méritent. Elles avaient été mises à l'étude à plusieurs reprises ; en dernier lieu, et avec plus de suite dans les années qui ont précédé 1848. Cette Académie avait même alors reçu des Lettres officielles à ce sujet, et'avait répondu autant qu'il était en son pouvoir à la confiance qui s'adressait à elle. Un historien, quoique sévère, aurait pu nommer le ministre qui les écrivit, M. Lacave-Laplagne, ancien élève de l'École Polytechnique. C'est la seide récompense des hommes d'État que leur nom reste attaché au bien qu'ils ont essayé de faire. Aussi convenait-il encore de rappeler que les lois de juillet i85o, sur les Sociétés de secours mutuels, et de juin i85o, sur la Caisse de la vieillesse, ces lois, que l'auteur a insérées nécessairement tout entières dans son livre, ont été préparées sous la direction personnelle du chef de l'État. I/Einpereur, alors Président, voulut que toutes les discus- sions préalables eussent lieu devant lui ; et, au milieu des graves circon- stances de la politique, il y consacra, dans plusieurs longues séances, une attention et une liberté d'esprit qu'on ne pouvait assez admirer. Ces lois feront l'honneur du court passage d'un Membre de cette Académie, M. Dumas, au Ministère du commerce. C'est à son esprit de conciliation, à sa prudence qu'une assemblée difficultueuse les accorda enfin, sur les Rapports de M. Benoist-d'Azy. « Une autre lacune historique intéresse encore cette Académie. Sous le premier empire, un des Membres de la première classe de l'Institut, Dupont (.37) de Nemours, s'occupa vivement des Sociétés de secours mutuels ; et son nom ne peut pas être passé sous silence quand on cite des rapports faits à la So- ciété philanthropique : car les siens sont mentionnés dans tous les ouvrages du temps. Le Calcul des probabilités de M. Lacroix, que l'auteur a dû consulter, en consacre soigneusement le souvenir. » Enfin, à ces corrections qu'il fallait signaler à l'auteur d'un bon livre, • il est indispensable d'ajouter une autre rectification : c'est qu'il paraît atta- cher trop de confiance aux travaux statistiques étrangers, et trop peu à ceux de ses compatriotes. Il semble n'avoir pas vu que la Table de mortalité de Deparcieux, dont il constate la valeur, et qui date d'un siècle, a fini en réa- lité par être adoptée partout. D'abord on l'a prise pour base des bons ou- vrages de rentes viagères et d'assurances (Mazères, Baily, etc.); puis, par esprit légitime de nationalité, on a fait les recherches nécessaires pour y substituer d'autres Tables, Mais celles-ci en diffèrent bien peu. Il est même . >•, permis de les regarder comme identiques : car les faits sur lesquels elles se ' ,-^ fondent sont assez peu nombreux pour laisser luie grande latitude à l'inter- polation. En rendant aux étrangers la justice à laquelle ont droit les honunes éclairés et utiles qui ont répandu plus d'une fois la lumière sur les points obscurs de la statistique humaine, il ne faut pas imaginer que leurs obser- vations ont dépassé celles de Deparcieux. Une étude approfondie tend à i faire penser le contraire. Et si les motifs de cette opinion ne demandaient des développements hors de toute proportion avec la mesure de ce Rapport, il serait facile de les donner. » Il est assez curieux du reste que, dans la partie de son Mémoire qui devait le plus attirer les regards attentifs de votre Commission, les Tables de mortalité et de maladies, l'auteur lui-même vienne confirmer une fois de plus l'exactitude de Deparcieux, ce Membre modeste à la fois et si plein de bon sens de cette Académie. La nouvelle Table de mortalité ne diffère pas, en effet, de celle de Deparcieux d'une manière essentielle. Si même on tient compte de 1 9 1 1 observations rejetées, parce qu'elles se rapportent à des individus dont l'âge est demeuré inconnu, un calcul très-simple fait voir que la nouvelle Table devrait se rapprocher de l'ancienne encore davantage. A ces 191 1 faits correspondent 79 décès. C'est, d'une part, --^ des individus •* vivants à des âges connus, dont le total n'est que de 4^ i58; et, de l'autre, •j^j des décès d'âges connus, dont le recueil n'offre que 5 1 i . On voit donc que ces faits négligés accroîtraient la mortalité de -^ ^ P^" près. Or, une augmentation de -j^, sur tous les rapports de mortalité, aurait abaissé de plus d'un an la durée de la vie moyenne de la nouvelle Table pour l'âge de C.R.,l854 1"-Semej(r< ft XXXVin.N» S. } '9 ( i38 ) 21 ans, auquel elle commence. A cet âge, elle indique une vie moyenne de 4i*"%83, tandis que Deparcieux ne l'a portée qu'à 39^"%62. Ainsi, la dif- férence de a ans pourrait se réduire à une seule année. La réduction de vie moyenne serait moindre aux âges plus avancés ; mais comme la différence est moindre alors entre les deux Tables, elle suffirait à les faire coïncider complètement vers l'âge de 55 ans. Aussi l'auteur, qui manquait d'observa- tions dans les âges élevés, a-t-il continué sa Table en prenant les nombres de Deparcieux à partir de 70 ans. » On pourrait s'étonner, et demander comment plus de 42000 observa- tions ne suffisent pas à former une Table. Il est bon de faire connaître ici que des millions de faits sont nécessaires pour obtenir une approximation assez faible quand il s'agit de la loi de mortalité. On appelle fait, ou obser- vation, un individu considéré pendant un an, et les 42000 faits ne com- prennent peut-être pas 5 000 têtes, peut-être moins encore: car l'auteur a omis ce renseignement utile. La mortalité n'excédant pas i sur 100 pendant un grand nombre d'âges, 200000 observations ne répondront qu'à 2 000 dé- cès à peu près : et le calcul des probabilités fait voir qu'elles ne reprodui- ront le rapport i sur 100 qu'avec une erreur de i sur 1000 ou de ^0 ^*^ ^''^ valeur. Comme il y a 100 âges différents, on reconnaît que 20000000 de faits sont nécessaires pour obtenir à la fois les rapports de tous les âges. Et cependant ce ne sera là qu'une approximation assez grossière, car il n'y aura guère plus de 200 à parier contre i que tous les rapports seront com- pris dans les limites assignées : -^ de leur valeur en plus ou en moins. » On conçoit, d'après cela, comment des Tables, bien plus parfaites que ne le sont celles que l'on peut espérer de longtemps, ne sauraient servir que provisoirement à l'histoire naturelle de l'homme. Cette science exigerait bien plus de précision dans les rapports des décès de chaque âge, pour dé- • cider les questions qu'elle soulève sur la marche de la vitalité. Heureuse- ment, une aussi grande exactitude n'est nullement nécessaire à la sécurité des calculs financiers, des assurances, des rentes viagères, des Sociétés de secours mutuels, etc. Ces opérations laissent une marge assez grande pour que la limite n'en puisse être atteinte par les erreurs des Tables. Il y a plus, et votre Commission voudrait qu'on l'entendît bien sur ce point : la meil- leure Table, pas plus que celles que l'on possède aujourd'hui, ne dispenserait nullement d'une prévoyance incessante; tout établissement du genre dont il s'agit ici doit, à de courts intervalles, au plus de deux ou trois ans, faire faire un examen, une liquidation complète de sa situation, par quelque persoime qui ait étudié les mathématiques appliquées à la statistique. Car le calcul des ( '39 ) probabilités démontre, ce que le bon sens fait prévoir, que, sur un grand nombre de Sociétés, l'effet moyen de la mortalité ne saurait se réaliser en même temps dans chacune ; de sorte que les unes pourraient se ruiner par les mêmes calculs qui feraient la prospérité de la plupart des autres. Il faut donc ne pas attendre que les intérêts, en se composant, aient creusé un abîme impossible à combler : on doit appeler à temps une main habile. L'exemple des caisses de retraite des administrations publiques, caisses dont la marche régulière eût été si facile à assurer il y a quarante ans, met mal- heureusement en évidence les résultats certains de l'empirisme et de la rou- tine, décorés du nom de pratique. Les gérants des Sociétés de secours mutuels ne doivent jamais perdre cet exemple de vue. » Si la Table de mortalité du Mémoire laisse subsister une grande incer- titude à cause du petit nombre des faits, il ne peut en être autrement de la Table des maladies, qui repose sur les mêmes têtes et n'offre pas plus d'observations. Mais l'incertitude" de la Table de mortalité disparaît en quel- que sorte, effacée par la concordance des résultats de Deparcieux et des auteurs qui l'ont suivi. En ce qui touche les maladies, au contraire, ce dé- faut est d'autant plus regrettable qu'on ne possède encore sur ce sujet que des données peu dignes de confiance. Les Tables anglaises citées par l'auteur sont en discordance flagrante les unes avec les autres. Pour en donner une idée, il suffira de fairje remarquer qu'entre 21 ans et 65 ans, l'une de ces Tables ne compte que 407 jours de maladie ; une seconde élève ce nombre de jours à 55i; et une troisième, la plus récente, le porte jusqu'à 655. Quant à la nouvelle Table du Mémoire, elle ne compte dans le même inter- valle que 386 jours. Ainsi, d'après les observations de l'auteur, comparées à la Table anglaise la plus récente, il y aurait en France presque deux fois moins de jours de maladie. Une différence si grande est bien peu problable. » L'auteur ne donne, à ce sujet, aucune explication. Il ne fait pas res- sortir cette différence; il faut que le lecteur la calcule lui-même (p. 85 et 87). S'il voulait se rendre un compte exact des différences à divers âges, tout le travail de comparaison serait à exécuter. Cependant l'auteur n'hé- site pas à proposer aux Sociétés des calculs basés sur sa Table nouvelle. Qu'on suppose un instant les travaux faits en Angleterre plus conformes à la réalité que ne le sont les siens, ne conduira-t-il pas les associations de prévoyance à la ruine que tous ses conseils ont pour but de prévenir? » Il est impossible, en l'état actuel de ce genre de recherches, de ne pas engager les Sociétés à préférer, pour bases de leurs cotisations, les Tables qui portent au plus haut les jours de maladie ; sauf à rectifier plus tard leur '9- ( '4o ) tarif d'après leur propre expérience, ou l'expérience d'autres Sociétés ana- logues. Il est fâcheux que le premier essai de Table de maladie fait en France vienne ainsi accroître la juste incertitude que les contradictions des Tables anglaises avaient excitée. Mais il ne faut pas qu'on soit surpris de ce résul- tat : les nombres d'observations recueillies sont partout assez faibles pour que de grandes disparates se présentent, alors même que les véritables moyennes seraient à peu près égales dans les deux pays. » Votre Commission désire donc qu'il soit bien compris que si elle attache de l'importance aux Tables de mortalité et de maladies de la pièce n'' 3, c'est au point de vue statistique seulement; c'est à titre de recherches nou- velles et intéressantes. Mais elle n'entend à aucun égard eu conseiller l'em- ploi. Au surplus, elle pense qu'il n'entrerait jamais dans les devoirs acadé- miques de désigner une Table, soit de mortalité, soit de maladies, à l'adoption d'un établissement financier quelconque. De trop grands inté- rêts reposeraient sur une semblable indication; et il y a pour chaque espèce d'opérations, préalablement à l'exécution, de bien autres études à faire qu'un simple examen statistique, le seul devoir que vous lui ayez imposé. » Tout ce que semble pouvoir faire une Commission académique en pareille circonstance, c'est de constater l'état de la science, et les additions ou modifications que vient y apporter un nouveau travail. Ici votre Com- mission satisfait à cette obligation en faisant remarquer que la nouvelle Table de mortalité paraît confirmer les résultats connus antérieurement, et que la nouvelle Table de maladies contredit les Tables d'un pays voisin, qui déjà étaient entre elles en pleine discordance. » Il reste à dire comment il se fait qu'il n'y ait pas eu de Sociétés de secours mutuels (telles que celle de Metz, si prudemment conduite, durant vingt ans, par le colonel Didion) qui ait dressé de Table de mala- dies ou de mortalité pour son propre usage et sur sa propre expérience. C'est que ce travail est impossible tant que la Société n'a pas eu une longue durée; et que, pour le bien faire au bout de vingt-cinq à trente ans, il faut que trente ans auparavant les registres aient été bien tenus, et se trouvent conservés. Or, on tient fort mal ces registres, qui ne doivent servir qu'au futur : même on ne les tient pas. De sorte qu'au point de vue statistique, lés Sociétés, toutes modernes d'ailleurs, deviennent plus récentes encore, pour ainsi dire, parce que les lacunes des registres ne peuvent être remplies en remontant le passé, que pour un très-petit nombre d'années. Après cet obstacle dominant, il est presque inutile d'en indiquer d'autres ; tels que ( '41 ) le petit nombre des membres des Sociétés, la médiocrité de leurs res- sources, etc. » Il faut passer à l'exposition du sujet des quatre autres pièces. Mais la responsabilité que l'importance des questions qui touchent les Sociétés de secours mutuels imposait à votre Commission a nécessité sur la première des développements d'une étendue toute spéciale. » La seconde pièce, n" 9, est un manuscrit composé d'un grand nombre de tableaux du plus vaste format, accompagnés d'un texte explicatif, et réunis sous le titre de : « Résumé statistique et médical des décisions prises par le conseil de révi- sion du département de Maine-et-Loire , de 18170 i85o; par M. Adolphe Lachèze, docteur en médecine, à Jngers. » » Le D' Lachèze a déjà obtenu une mention honorable dans lui con- cours précédent, pour lequel il avait présenté une partie de ces tableaux. Il a poussé maintenant ses recherches beaucoup plus loin : elles s'étendent aux trente-cinq classes du recrutement, depuis la classe de 1816 jusques et y compris celle de i85o, appelée en i85i. » Dans le département de Maine-et-Loire, environ 4^00 jeunes gens atteignent chaque année l'âge de vingt ans. Pour les trente-cinq années, le total s'élève à 147917- Sur ce nombre, les conseils de révision en ont appelé et visité 77 348, dont ils ont déclaré 34 873 propres au service. » La libération des 4^ 47^ autres se trouve motivée avec soin dans les décisions des conseils qui l'ont prononcée. C'est l'analyse et le classement de ces quarante-deux mille décisions qui forment le travail de M. Lachèze. Il sépare d'abord les motifs d'exemption indépendants de la constitution des individus ; puis il distingue les infirmités ou les maladies sous un très- grand nombre de chefs; et il classe sous ces chefs les 42 47^ jeunes gens exemptés. « Il est aisé de reconnaître tout l'intérêt que peut offrir cette patiente classification, faite d'abord par canton, ensuite par arrondissement, enfin pour le département entier. Les nombres sont assez considérables pour in- diquer avec quelque précision les rapports des maladies qui paraissent affecter les jeunes gens. » Ainsi, pour donner de ce genre de rapports un exemple facile à saisir : puisqu'il a fallu visiter 77348 individus, afin de constater que 34873 étaient propres au service, on voit qu'il n'y a dans Maine-et-Loire que 100 hommes capables de servir sur 222. Ce nombre varie notablement d'un arrondis- sement à l'autre. ( i4^ ) » Dans l'arrondissement de Beaupreau, sur la gauche de la Loire, il suffit de 2o4 individus ; dans l'arrondissement de Baugé, à quelque dis- tance de la rive droite du fleuve, il en faut 236. » Quelles sont les causes de ces différences? C'est ce dont l'auteur ne paraît pas s'être occupé. A strictement parler, on peut dire qu'un Mémoire statistique est suffisant quand il indique les rapports et les nombres des faits, sans chercher à soulever le voile qui en dérobe les causes physiques. Mais, dans ce cas même, il faut toujours qu'il remplisse deux conditions au moins ; l'une, que la connaissance des rapports ou des nombres bruts ait une utilité bien prononcée, indépendamment de leurs causes, et c'est ce qu'on rencontre dans les lois de la mortalité; l'autre condition consiste à bien caractériser les faits naturels que l'on a réunis, car l'auteur seul peut dire ce que signifient les classements qu'il adopte. Une fois son travail terminé , il ne pourra soumettre les pièces originales aux lecteurs, et ceux-ci ne pour- ront le recommencer en quelque sorte pour en apprécier la valeur. Dans le sujet actuel, l'auteur était seul en position de déclarer si les nombres qu'il rapporte sont les nombres réels des maladies, ou bien seulement les nom- bres des maladies que les conseils de révision ont signalées plutôt que d'au- tres dans leurs décisions : or, ces derniers nombres pourraient n'avoir qu'une relation fort éloignée avec les véritables nombres de certaines maladies . » Voici un exemple pris dans les exemptions les plus fréquentes, et qui montrera quelles difficultés subsistent relativement à tous ces nombres. L'arrondissement de Segré exempte i fils aîné de veuve sdr 13,78 indi- vidus visités. L'arrondissement voisin , de Baugé, n'offre ce genre d'exemp- tion qu'une fois sur 16,17. Le premier exempte i frère aîné d'orphelins sur 70 individus visités ; le second i sur 1 20 seulement. Est-ce à dire qu'il y a réellement une moindre proportion de veuves et d'orphelins dans l'arrondis- sement de Baugé que dans l'arrondissement contigu; ou bien, ne serait-ce pas que dans l'une des deux localités l'usage de cette cause d'exemption n'est pas aussi répandu que dans l'autre? Ne pourrait-il pas se faire qu'un cer- tain nombre de fils de veuves se fissent exempter pour défaut de taille dans l'arrondissement de Baugé , ou que dans celui de Segré des jeunes gens trop petits aimassent mieux réclamer l'exemption sur un autre motif, et ne point parler du défaut de leur taille ? » Les tableaux de l'auteur montrent, en effet, que les exemptions pour la taille sont de i sur 10, 54 à Baugé, et seulement de i sur 1 1,22 à Segré. ( i43 ) Et de ces nombres, un calcul facile conclut, à très-peu près, la différence en sens inverse qui ressortait des précédents. w II se pourrait, toutefois, que la durée de la vie fût plus grande dans l'arrondissement de Baugé, ou que les secondes noces y fussent plus fré- quentes ; et votre Commission est loin de prétendre que la première expli- cation soit bonne. Elle ne l'a indiquée qu'afin de mieux faire entendre quelle était la nature de l'obligation qu'elle considérait comme imposée à tout auteur de travaux statistiques. Il n'est pas astreint à rechercher les causes, bien qu'il le puisse souvent, comme en d'autres questions physiques. Mais il est astreint à rechercher tout ce qui peut caractériser ou qualifier les faits dont il s'occupe. Sans cela, des nombres de faits mal définis n'ont plus de signification. » L'auteur paraît avoir senti jusqu'à certain point ce défaut grave de son travail; défaut qui se représentera souvent dans toute recherche basée sur les décisions des conseils de révision, puisque ces conseils peuvent être ame- nés à considérer un motif d'exemption avant un autre, et, par conséquent, à affaiblir l'effet réel de ce dernier. Aussi, après avoir annoncé qu'il a été soutenu dans ces recherches persévérantes par l'espoir d'être « utile à ceux » qui veulent étudier, à ceux qui sont appelés à diriger notre pays, à le » moraliser, à l'instruire ; » par l'espoir de conduire « à la démonstration » de quelque bonne vérité ; » il ne donne aucune démonstration, et il ter- mine son texte explicatif en disant « qu'il n'est nullement dans le cas de » résoudre les problèmes qu'il pose, qu'il les soumet en toute confiance à » ses concitoyens plus jeunes, plus actifs, plus instruits, et qu'il espère que » leurs intelligentes investigations prouveront qu'il a été utile à quelque » chose. » » Voilà pourquoi l'auteur a donné le titre modeste de Texte explicatif aw cahier qui accompagne ses tableaux. Le vrai Mémoire est dans ces tableaux. Mais il reste incomplet, et il faudra qu'un autre habitant de Maine-et-Loire vienne le terminer pour qu'on en tire toute l'utilité dont il est susceptible. Jusque-là il ne peut donner que des valeurs plus ou moins approchées, ou plus ou moins vagues, des rapports des diverses espèces de maladies, ou plutôt des causes d'exemption du service militaire. Votre Commission, cepen- dant, est d'avis que la publication des tableaux de M. Lachèze mérite d'être encouragée, parce qu'elle simplifierait le travail d'autres auteurs, en leur fournissant de bons indices poin- compléter les mêmes recherches. » C'est encore de recherches sur la vie humaine que s'occupe la pièce ( i44 ) n° 8, la troisième de celles sur lesquelles votre Commission exprime u ne opinion. Ce petit Mémoire, de ao pages seulement, porte pour titre : « Recherches statistiques sur les conceptions et les naissances à f^er- » sailies, considérées dans leur rapport avec la population et lei sexes, » les années, les mois, les heures et les saisons météorologiques ; par M. le » D"' Ad. Bérigny. » » C'est presque une' analyse du Mémoire. Car il ne consiste, pour ainsi dire, qu'en deux tableaux offrant le dépouillement des naissances de la ville de Versailles, de 1801 à 1840: l'un, par années, par mois et par sexes ; l'autre, cumulant les années, mais indiquant les mois, les heures et les sexes. Il y aurait de longues remarques à faire sur les procédés de calcul employés par l'auteur pour tirer quelques conclusions de ses tableaux. Il ne paraît pas avoir lait de ces méthodes une étude assez attentive, de sorte que ses asser- tions ne sont pas toujours bien justifiées. Le résultat le plus intéressant, celui pour lequel les nombres de faits recueillis par l'auteur sont beaucoup plus grands et ont, par suite, bien plus de poids que tous ceux que l'on con- naissait avant lui, c'est la distribution remarquable des naissances entre les heures du jour et de la nuit. De g heures du soir à 9 heures du matin, il s'est présenté 16864 naissances, et seulement 13738 de 9 heures du matin à g heures du soir. Ces nombres sont à peu près dans le rapport de i aS à 1 00. M. West avait trouvé, sur 2019 naissances, le rapport de 19,4 à 100. Mais les heures, dans le travail nouveau, résultent des déclarations à l'état civil, et sont visiblement beaucoup moins précises que celles de M. West, qui lui ont été fournies par sa pratique personnelle. 1) Il eût été intéressant de réunir à l'appui des chiffres du Mémoire d'au- tres renseignements, d'autres chiffres, qui pussent permettre de les bien juger. En général, les auteurs de travaux statistiques ne publient pas assez de détails ni de pièces probantes, qui, donnant la démonstration de leur exac- titude, assureraient à leurs travaux toute leur valeur. Votre Commission ne peut que leur signaler une fois de plus cette omission, très-grave à son avis. » Le titre de la quatrième pièce, enregistrée sous le n'' 2, semblerait indi- quer des recherches sur les maladies : « Statistique médicale de la France; par M. le D' F. Roubacd. » » Mais il s'agit, au contraire, de recherches sur le nombre des médecins, des officiers de santé et des pharmaciens. L'auteur, qui publie un annuaire médical, offrant les noms de tous les Membres de cette utile et savante cor- poration, a fait le compte exact des trois catégories qu'elle réunit. Parta- ( 145 ) géant ensuite la France en plusieurs parties, au nord, au centre et au midi, il a cherché quelle était la distribution du personnel que son recueil fait connaître relativement à la population de chacune de ces parties. Il arrive parla à ce qu'il appelle des lois de distribution. Mais, à cet égard, la remarquable exactitude qui caractérise ce que votre Commission a pu véri- fier de sa liste générale semble l'avoir abondonné. Il prend parfois de très- faibles différences de nombres pour des signes d'inégalités véritables et permanentes De sorte que la discussion des tableaux intéressants qu'il a formés n'est presque plus que conjecturale. Ces tableaux, mieux discutés, semblent néanmoins susceptibles, par leur exactitude, d'offrir une utilité réelle dans différentes circonstances. Il y a en France ii 217 médecins, 7221 officiers de santé, 5 176 pharmaciens. Et malgré ce grand nombre, il se trouve Sgi communes, d'une population supérieure à 2000 âmes, dans lesquelles il n'y a ni médecins, ni officiers de santé, ni pharmaciens. Mal- heureusement, l'auteur ne fait pas connaître si ces communes ont une popidation agglomérée, et, comme la plupart appartiennent à l'ancienne Bretagne, il y a lieu de présumer que ce ne sont que des collections de hameaux. Quoi qu'il en soit, ce genre de recherches mérite des encourage- ments. Des documents plus précis sur la distribution topographique et les habitudes des populations donneraient aux tableaux de l'auteur une valeur statistique complète. Et alors on pourrait dire qu'il serait curieux et utile d'en posséder de pareils pour un grand nombre dç professions. » Enfin, Messieurs, le dernier des ouvrages qui doivent vous être men- tionnés, et qui est enregistré sous le iV li, est intitulé : « Du Dromariaire, comme hête. de snimne et cnmnie animal fie guerre, par le général i.-Li Carbuccia. » » L'auteur n'avait point prétendu concourir pour le prix de Statistique. Il est pour ainsi dire impraticable de faire des recherches numériques en Algérie, et l'on sait quelles difficultés la constatation du nombre des bestiaux offre dans la France même. Mais une de vos Commissions a pensé que l'ouvrage dont il s'agit pouvait être renvoyé à votre Commission de statis- tique. Il renferme en effet un grand nombre de renseignements utiles sur le dromadaire ; et ces renseignements étaient si bien pris, que l'auteur a pu tirer d'un corps de dromadaires improvisé tous les services qu'un train de mulets n'eût rendus qu'avec des dépenses bien plus considérables. Peut-être le temps n'est pas éloigné où cette Académie pourra recevoir des notions statistiques complètes sur nos départements d'Afrique, de même que sur nos départements d'Europe. En attendant, votre Commission pense qu'elle doit C. R. , 1854. \" Semestre. (T. XXXVIIl, N» S.) 20 ( .46 ) ses encouragements à tout recueil qui tend à nous faire mieux connaître les ressources dont il faut faire usage dans ce pays et sous ce climat, nouveaux pour nous, l'un et l'autre. » En présence de ces Mémoires, qui tous offrent des résultats d'un inté- rêt véritable, mais qui laissent quelque chose à désirer, votre Commission a pensé, Messieurs, qu'il n'y avait pas lieu à décerner de prix pour i853. » Maiselleaccorde deux médailles d'encouragement : l'une à M. Gustave HvBBARD, l'autre à M. Lachèze; et elle propose à l'Académie de fixer à 3oo francs la valeur de la première, et à 200 francs celle de la seconde. » Enfin, elle accorde des mentions honorables à M. Ad. Bérignv, à M. RocBAUD et à M. le général Garbiiccia. » Votre Commission, en terminant son travail, a résolu de vous proposer de fixer dorénavant au ."janvier, au lieu du 1*' avril, le terme de la remise des Mémoires et autres pièces destinés au concours de statistique. D'une part, le nombre peut en être assez considérable, car il s'accroîtra sans mil doute, aujourd'hui que des Commissions de statistique ont été créées dans tous les départements; et, d'autre part, les questions que soulèvent les auteurs par leurs conclusions peuvent être telles, que le jugement de vos Commissions futures vienne à exiger plus de temps qu'on ne le présumerait au premier abord » RAPPORT SUR LE CQJVCOURS POUR LE PRIX EXTRAORDINAIRE SUR L'APPLICATION DE LA VAPEUR A LA NAVIGATION 1). (Commissaires MM. Piobert, Regnault, Duperrey, Combes, Ch. Dupin rapporteur.) HISTORIQUE PRÉLIMINAIRE. « Au mois de novembre i834, sur la proposition du Ministre de la Marine, un prix de 6000 francs est fondé par Ordonnance royale, potu- le travail ou Mémoire qui aura fait faire le plus grand progrès à l'applica- tion de la vapeur à la navigation et à la force navale. » Depuis cette époque jusqu'en 1848, de grands perfectionnements ont eu lieu sur l'objet du prix que nous avons à décerner ; mais ce n'était pas dans notre pays que ces perfectionnements étaient d'abord pratiqués. » Deux nations étrangères trouvaient dans la vapeur un avantage coin- (i) Ce prix. a été fondé sous le Ministère de M. le baron Charles Dupin. ( '47 ) niercial incomparablement plus considérable que la France ne pouvait en «spérer. C'était d'un côté l'Angleterre, pour communiquer immédiate- jnent entre ses îles d'Europe, et par degrés avec ses grandes possessions éparses dans toutes les parties du monde. C'étaient, de l'autre côté, les États-Unis, pour seconder la rapidité singulière des accroissements de leiu" commerce d'outre-mer, et longtemps avant pour développer leur navigation intérieure sur des lacs immenses et sur des fleuves dont la grandeur se prê- tait merveilleusement aux services de la vapeur. » Il est résulté de là que le commerce de l'Angleterre et celui des États- Unis ont dû, chaque année, accomplir des constructions de navires à vapeur incomparablement plus nombreuses et sur des dimensions plus grandes que les autres nations. Les inventions, les perfectionnements que nécessitaient ou qu'appelaient de telles constructions ont naturellement eu lieu chez les deux États maritimes ainsi favorisés par la nature et parles circonstances. » La Grande-Bretagne, la première, en i836, inaugurait la navigation régulière transatlantique par bâtiments à vapeur. Les Américains, qui, plu- sieurs années auparavant, avaient une fois traversé l'Océan en employant ce genre de navires, entrèrent promptement avec les Anglais dans une lutte dont les résidtats furent merveilleux. » Pour suppléer au commerce de nos ports, qui n'osaient rien entre- prendre avec leurs moyens trop limités, le Gouvernement conçut le dessein d'effectuer sur un vaste plan ce genre nouveau de navigation océanique. La marine militaire fut chargée, pour le compte de l'Administration des finan- ces, d'exécuter des constructions importantes et nombreuses de navires à vapeur ayant une force motrice de 45o chevaux. Il aurait fallu les exécuter successivement et suivant une gradation bien ménagée, en profitant d'une expérience croissante qui nous eût été si précieuse ; mais on prescrivit de construire à la fois tous les paquebots transatlantiques, calculés sur un même plan. Cette simultanéité, quand nous avions à créer les moyens mêmes de construction des machines et le personnel capable de les bien exécuter, cette simultanéité rendit les travaux plus lents ; aussi, lorsqu'on eut achevé cette tâche, l'art avait beaucoup marché. On possédait des bâtiments, estimables sans doute, mais inférieurs, suitout au point de vue économique, à ceux que les Anglais el les Américains avaient produits en dernier lieu. » Il est regrettable qu'à l'époque dont nous parlons il n'ait pas été fait l'expérience au moins d'un voyage transatlantique, et pour un seul des bâtiments construits à si grands frais. On avait fini par calculer que la ao.. ^ i48 ^ recette probable serait inférieure à la dépense. Sans autre considération, r A.dministration de qui ressort le service des postes fit abandon de ce riche matériel à la marine militaire, pour laquelle les soi-disant transatlantiques devinrent les bâtiments de transport les plus puissants et les meilleurs. Ils rendirent à la défense de l'Algérie des services de premier ordre. Enfin, lorsqu'en 1849, ^^ fallut entreprendre l'expédition de Rome, ils suffirent à transporter une armée entière et le matériel d'un siège important. » Jusqu'en i845, la force navale combattante n'avait retiré que des ser- vices bien secondaires de la vapeur poiu- ses bâtiments de guerre. L'arme- ment des batteries latérales était empêché par la position et la grandeur des roues à aubes qui faisaient marcher les navires ; et c'était simplement un service de transport ou de remorquage que rendaient à nos flottes les bâtiments à vapeur L'hélice allait permettre un pas de plus. >< Lorsque les événements de i84o eurent fait penser à l'Angleterre que la paix universelle pourrait un jour être rompue, même dans l'Océan euro- péen, elle imagina de créer, sous les dehors les plus paisibles, des ports de refuse qui, suivant le programme confidentiel et remarquable du premier Ministre, le célèbre sir Robert Peel, dussent être non-seulement propres à la défense, mais à l'attaque. )> Pour compléter ce système, on imagina des garde-côtes à vapeur. C'étaient les plus petits vaisseaux qui restassent à la marine militaire, dont on rasait les hauts; qu'on armait d'un nombre réduit de canons, mais incen- diaires ; et qu'on munissait de machines à vapeur d'une force modérée, avec Y hélice pour moyen nouveau de propulsion. » Les essais furent lents, imparfaits d'abord, puis plus heureux, et l'on finit par obtenir des vitesses de sept à huit nœuds par heure, la mer étant calme et les vents n"'étant pas contraires. » On perfectionnait ainsi de soi-disant garde-côtes, qui pouvaient en cent heures aller les garder à 3oo lieues de distance, et devenir au besoin de formidables assaillants. Cela complétait le programme des ports de refuge, si bien tracé par sir Robert Peel. » L'un de nous a fait connaître, dans un Mémoire à l'Académie des Sciences et dans un Rapport à l'une des Chambres législatives, les données numériques et les faits principaux de ces innovations. De la vapeur appliqtiée aux bâtiments de guerre français . » Dès (846, l'Administration française avait posé le programme de vais- seaux à rendre mixtes, pour ne pas rester en arrière du nouveau progrès { '49 ) que nous venons de signaler. On ouvrit, dans le corps du Génie maritime, un concours dont l'objet était d'appliquer une force auxiliaire et modérée de vapeur aux vaisseaux de ligne existants. Du vaisseau de ligne à grande vitesse. » Sans s'arrêter à ce premier pas, un ancien élève de l'École Polytechni- que, M. Dupuy de Lôme, officier supérieur du génie maritime, se proposa de résoudre un problèuie plus difficile. Il entreprit de faire les plans et les calculsd'un vaisseau neuf de 90 canons, qui serait muni d'une machine assez puissante pour procurer une vitesse de moitié supérieure à celle que les Anglais n'avaient encore obtenue que pour leurs plus petits vaisseaux ; de donner au sien un approvisionnement de vivres pour trois mois, et cent coups à tirer pour chacun de ses canons. » Ce n'est pas tout. Au lieu de céder au préjugé qui, sous prétexte de progrès, prétendait abandonner la force du vent pour tout sacrifier à la va- peur, M. Dupuy de Lôme voulut conserver en entier cette fqrce gratuite, et par là si précieuse. >> Dès le mois d'avril 1847, il produisit ses plans et ses calculs, qui furent examinés par le Conseil d'amirauté. Au mois de janvier 1848, ils reçurent l'approbation définitive. La construction du vaisseau de 90 à vapeur fut ordonnée, et c'est à Toulon qu'on prescrivit de le construire, sous la direction de l'auteur. » En même temps, la construction de la machine double à vapeur, ayant la force théorique de 960 chevaux, fut exécutée dans l'arsenal d'Indret, vers l'embouchure de la Loire : M. Moll, habile et savant officier du génie maritime, fut chargé de ce travail, dont il a composé les plans, et dont l'exécution ne laisse rien à désirer. » Dans l'été de i85o, lors du séjour à Toulon de la Commission d'en- quête de la marine, on mit à la mer le vaisseau de M. Dupuy de Lôme, qui s'appelait alors le Président, et qui, peu de mois plus tard, s'appela le Napoléon. » Les dimensions principales de ce vaisseau , nécessairement considé- rables, ajoutaient beaucoup aux difficultés à vaincre du côté de l'architec- ture navale. » Afin qu'on puisse mieux juger de l'innovation , nous mettons en pa- rallèle les dimensions principales de la carène du vaisseau de 90, simple- ment à voiles , et du vaisseau de 9a , unissant les voiles à la vapeur. ( i5o ) 1 t DIMENSIONS COMPARÉES. VAISSEAU DE 90 seulement à voiles . VAISSEAU DE 92 (*) à voiles et à vapeur. Lonffueur nrincioale à la flottaisun mètres. 60,271 16,210 6,070 tonneaax. 4o58^ mètres. 71 ,280 16,800 8,960 tonneaux 5 120 Largeur principale à la flottaison Tirant d*eau moyen Volume de la carène , le vaisseau complètement armé {') On avait voulu d'abord donner au Napoléon moins de 90 bouches à feu ; on a fini par l'armer de 92 canons ou obusiers. » Avec son armement complet, la batterie basse du vaisseau s'est trouvée de 2 mètres 3 centimètres au-dessus de la flottaison, hauteur jugée suffi- sante pour le combat, même par une mer assez fortement agitée. » Il était à craindre qu'un vaisseau simplement à deux ponts , et néan- moins plus long que les plus grands bâtiments à trois ponts , ne prît à la mer un arc considérable, c'est-à-dire une déformation fâcheuse occasionnée par l'inégalité des masses, prépondérantes aux extrémités, et à la répulsion de l'eau , prépondérante au milieu du navire. » Pour obvier à ce danger, M. Dupuy de Lôme a mis en usage les moyens que peut offrir le système de constructions diagonales (i). Il ne s'est pas contenté du remplissage ordinaire et complet entre les membres, dans tout le fond de carène. Il a fixé, sur le vaigrage longitudinal, des bandes obliques en fer représentant les diagonales des parallélogrammes formés par les directions des membres et des bordages. » Voici quels ont été les résultats de ces dispositions. Après la mise à l'eau du vaisseau, lorsqu'il était lége encore, l'arc qu'il a pris était mesuré par une flèche de i décimètre, pour une corde de 60 et quelques mètres. » Après l'armement complet du vaisseau , l'arc s'est trouvé mesuré par une flèche de 1 i centimètres. » On se formera l'idée d'une aussi faible cota-bure d'après cette simple observation : le rayon d'un cercle qui passerait par le sommet et les extré- (i) Les avantages de ce système ont été démontrés, dès i8i6, dans un Mémoire fait par l'auteur de ce Rapport , et que l'Angleterre a publié , quoiqu'en français, dès 1817, dans les Transactions philosophiques de la Société royale de Londres. ( ,5i ) mités d'un pareil arc aurait 4 kilomètres et 827 mètres, c'est-à-dire plu» d'une lieue de longueur. » Les épreuves d'une mer agitée ont ensuite démontré que la charpente du Napoléon n'était pas seulement capable de résister à d'énormes diffé- rences de pression dans l'état de repos. Sans que ses liaisons aient souffert , il a supporté les plus grands efforts de lames profondes. Enfin, pour éprou- ver sa solidité dans le sens perpendiculaire à la quille, on l'a fait courir parallèlement à de fortes lames, afin d'obtenir les roulis de la plus grande amplitude. Ces roulis ont été doux; ils n'ont pas dépassé des limites modé- rées , et la construction du navire a bien supporté cette épreuve. » Les conditions de stabilité se trouvaient favorisées par le tirant d'eau considérable du vaisseau , et n'offraient pour être remplies aucune difficulté. » Il n'en était pas de même des autres qualités nautiques de vitesse et d'évolution, Considérées dans leurs rapports avec les actions séparées du vent et de la vapeur. Qualités du vaisseau mit par le vent. » Depuis plusieurs années les officiers de la marine française se plai- gnaient que la voilure des vaisseaux était trop considérable, ce qui rendait trop volumineux et trop pesants les mâts et les vergues. De là résultaient, dans les gros temps, des difficultés extrêmes pour des marins d'une taille ordinaire, lorsqu'il s'agissait de prendre les ris ou de serrer les voiles. On a maintenant résolu d'opérer une réduction notable dans la surface de la voilure des vaisseaux : nous formons des vœux pour qu'on ne dépasse pas le but désirable. » En suivant cet ordre d'idées, et par anticipation, dès 1847 ^- Kiipuy de Lôme donnait à la voilure du Napoléon des proportions considérable- ment réduites. » Pour des navires de même rang, toutes choses égales d'ailleurs, oiï proportionne la superficie totale des voiles principales à la surface de la plus grande section transversale et verticale de la carène (i); la première superficie représentant la force du vent, et la seconde représentant la résistance de l'eau. » Si nous comparons, comme nous l'avons déjà fait, le vaisseau normal à voiles de 90 canons et le Napoléon, de 92 , nous trouvons , par mètre de- (i) C'est la partie immergée du maître- couple. ( i5a) section transvei se maxima de la carène : mètres carrés. Pour le vaisseau normal à voiles 3i ,00 de voilure. Et pour le Napoléon 28,44 " » Dans les épreuves qu'on a faites du Napoléon pour comparer sa marche avec celle des vaisseaux à voiles, il est juste de remarquer que ceux-ci conservaient toilfte leur ancienne voilure. » Il en est résulté que , par de beaux temps et lorsque le vent était faible, les vaisseaux à voiles marchaient un peu plus vite que le Napoléon réduit au seul usage de ses voiles. » Mais voici le fait important : à mesure que le vent devenait plus fort, la différence de marche diminuait, et le Napoléon déployait des qualités croissantes. » Il s'est montré facile et siir dans ses évolutions ; surtout pour l'opé- ration , toujours délicate, de virer vent devant. » Le seul inconvénient qu'on ait remarqué , c'est qu'à raison de la plus grande longueur du navire, il évoluait en parcourant des arcs d'un plus grand cercle; ces arcs, pour un même nombre de degrés, exigeaient un temps proportionné pour être parcourus. Qualités du vaisseau mû par la vapeur. » On venait de résoudre ainsi la moitié du problème, et celle qui pré- sentait le moins de difficidtés nouvelles. On avait obtenu d'un vaisseau de ligne à vapeur que , réduit simplement à ses voiles , il pût tenir son rang au milieu d'une escadre où tout était sacrifié à la seule force du vent. » Examinons actuellement la solution de la seconde partie, celle qui concerne l'application de la vapeur. » Nous commencerons par dire que M. Dupuy de Lôme et M. Moll n'ont pas eu la faculté d'atteindre à des résultats aussi complets qu'ils au- raient désiré de le faire. Ils n'ont pas eu la permission d'employer plus de deux cylindres à vapeur, ni de communiquer la force des pistons à l'hélice par une transmission immédiate. De là s'en est suivi plus de poids dans les mécanismes, plus de frottements, et des vibrations plus fortes, occasionnées par les mouvements alternatifs de pistons énormes , dont les diamètres étaient de 2", 49 chacun. » L'appareil entier des machines à vapeur et de leurs chaudières est au- dessous du plan de flottaison. Entre ces machines et la muraille du vaisseau ( 'Ô3 ) sont établies les soutes ou magasins au charbon ; elles servent d'abri contre les projectiles , afin que les boulets de l'ennemi ne puissent atteindre au- cune partie de l'appareil moteur. C'est la première fois qu'un vaisseau de ligne présente cet avantage capital dans un combat. » Les soutes à charbon sont divisées en compartiments revêtus en tôle de fer, et parfaitement étanchés. Par ce moyen , si l'on opère de fortes dé- penses de charbon, on peut, dès qu'une soute est vide, remplacer par de l'eau de mer la houille qui vient d'être consommée ; il suffit de tourner lui simple robinet. » On s'est ainsi procuré le moyen de maintenir toujours le plan de flot- taison entre les limites de hauteurs qui conviennent à la stabilité d'une part, et de l'autre à la marche la plus avantageuse. » Au point de vue de l'exécution , la précision rigoureuse des assem- blages pour les parties fixes, le forage parfait des cylindres et le travail des arbres de couche les plus volumineux que nous eussions encore forgés et tournés, tout offre le résultat d'une précision mathématique. Les juges compétents, après un examen sévère, ont reconnu que les meilleurs ateliers d'Angleterre n'auraient pas accompli pareil ouvrage mieux que ne l'ont fait les ouvriers et les maîtres de notre arsenal d'Indret j sous l'enseignement et la direction de M. Mol! . » La machine est à basse pression , d'après le système de Watt. La soli- dité du système permet d'élever dans les cylindres la pression jusqu'à 1 1 9 centimètres de hauteur de mercure , c'est-à-dire jusqu'à une atmosphère et 43 centièmes. » Il y avait des dispositions difficiles et délicates à prendre pour assurer la transmission d'une force dont le maximum dépasse celle de 180 000 ki- logrammes élevés à i mètre par seconde ; transmission qu'il faut opérer à la distance de 3o mètres qui sépare la machine de l'hélice ; et cela , non- seulement pour un navire au repos , mais pour un navire agité simultané- ment par le vent et par les lames de la mer, sous tous degrés possibles d'obliquité de ces forces perturbatrices. » Les dispositions imaginées par M. Dupuy de Lôme pour communiquer le mouvement de l'arbre de coache à l'essieu de l'hélice sont ingénieuses, et leur succès ne laisse rien à désirer. » Cet ingénieur a le premier mis en pratique le système de la permanence de l'hélice. Au lieu de la retirer de l'eau quand on veut substituer la force du vent à celle de la vapeur, il en dégage ou, comme on dit, il en désein- hraje l'essieu; il la laisse alors libre de tourner comme une aiguille affolée. C. K., 1854, i-' Semestre. [T. XXXVllI, N°S.) 21 ( i54) » La première expérience de ce système ayant réussi sur le Caton, petit navire à vapeur de 260 chevaux, construit par M. Dupuy de Lôme, on en a fait usage ensuite pour le Napoléon et pour des vaisseaux de tout rang. » C'est un service considérable rendu à la solidité des grands bâtiments à propulseurs hélicoïdes, et nous souhaitons que son succès continue. Il fallait, auparavant, affaiblir l'œuvre-morte de la poupe par une énorme coupure transversale, dans la cavité de laquelle on remontait l'hélice autant de fois qu'on voulait substituer la voile à la vapeur. » Ces dispositions expliquées, il nous reste à faire connaître les qualités du navire mis en mouvement par la force de la vapeur. » Le Napoléon n'a pas atteint dès le premier jour sa vitesse maxima : des frottements accidentels contre l'essieu de l'hélice, ainsi qu'en d'autres parties, la diminuaient, et n'ont été corrigés que successivement, à mesure que l'expérience les révélait. » On a fini par obtenir le plus grand résultat dans le trajet entre Marseille et Toulon, fait par le prince Louis-Napoléon au mois de septembre i85i, sur le vaisseau qui porte son nom. » Les machines à vapeur donnant aS i coups de piston par miimte, et l'indicateur à mercure adapté aux cylindres marquant 1 06 \ centimètres de hauteur, le Napoléon a parcouru par seconde 7", 1 29, ce qui fait par lieure 26 kilomètres -f^. » C'est-à-dire plus de 6 lieues et demie par heure. » Dans le langage des marins, c'est une vitesse de 1 3 nœuds -^ par heure. » Il est juste de remarquer que cette vitesse, conclue mathématiquement d'après l'espace parcouru entre deux points déterminés, dépassait de --— de nœud la vitesse indiquée par l'observation du loch. Cela semblait révéler qu'un faible courant ajoutait quelque chose à la vitesse qu'aurait eue le vaisseau dans une mer immobile. » Effectivement, pour une partie du même voyage, entre le cap Sicié et le sommet de l'île Riom, les deux méthodes offrent des vitesses ini peu moindres et presque identiques, savoir : Nœuds. Observations par la distance des objets fixes '3.77 Observations par le loch 1 3 ,5o X On peut donc établir avec certitude que, dans lUie mer inunobile, Ja ( «55 ) vitesse maxima du Napoléon , raû par la seule force de la vapeur, n'est pas moindre de i3 nœuds 5o par heure. » Les paquebots transatlantiques des Anglais et des Américains, favorisés par des courants dont ils profitent, accomplissent en dix jours au moins le trajet entre Liverpool et New- York, avec une vitesse de douze nœuds. » Voilà, par conséquent, un vaisseau de ligne dont les murailles ont une épaisseur calculée pour résister aux combats, avec un lourd armement de 92 bouches à feu, sa carène plongée dans la mer assez bas pour que 900 chevaux de vapeur soient complètement au-dessous de la flottaison ; ce vaisseau qui, satisfaisant à ces conditions, dépasse encore la vitesse des meilleurs paquebots transatlantiques, construits avec autant de légèreté qu'il en faut pour la marche et dans les proportions les plus favorables de longueur, sans que cette dimension soit limitée par aucune condition au point de vue de la durée des évolutions. » L'ingénieur constructeur du Napoléon n'avait compté que sur une vitesse de onze nœuds, en prenant pour terme de comparaison les expé- riences de MM. MoU et Bourgois, sur des bâtiments à vapeur ayant une force comprise entre cent et deux cents chevaux. » L'expérience du Napoléon a mis en évidence le fait le plus précieux pour l'application de la vapeur aux armées navales. » Prenons la plus grande section verticale et transversale de la carène (c'est la partie plongée du maître-couple); multiplions sa superficie, expri- mée en mètres carrés, par le cube de la vitesse du vaisseau : nous aurons un premier produit approximativement proportionnel à la résistance que la mer fait éprouver au navire. » Formons un second produit en multipliant le nombre de kilogrammes qu'élève à 1 mètre de hauteur, dans une seconde, la force motrice de la vapeur ; abstraction faite des frottements, ce produit sera proportionnel à la force transmise par l'arbre de couche à l'hélice, et par l'hélice au navire. » On n'espérait pas que ce second produit fût exactement proportionnel au premier, et qu'ainsi leur rapport fût constant. On admettait cependant que la différence ne serait pas considérable, et c'est d'après cette idée que ,,M. Dupuy de Lôme et M. Moll avaient fixé la force de la machine, qui devait donner au Napoléon la vitesse de onze nœuds par heure. » En divisant le premier produit par le second, MM. Bourgois et Moll avaient trouvé, pour le petit navire soumis à leurs expériences, lui rapport dont le maximum maximorum avait été 0,08877. 21.. ( i56 ) » Jjes mêmes calculs, appliqués aux voyages du Napoléon, donnent un résultat moyen de 0,1793 (i). » Ainsi la mesure d'utilisation de la vapeur fait voir qu'on obtient, sur la vitesse du vaisseau de 92, un effet plus que double de celui qu'on obte- nait sur un petit navire de 120 chevaux. » Nous comprenons ainsi comment la vitesse effective maxima du Napoléon, au lieu d'être de onze nœuds, s'est élevée à i3 noeuds et demi; et cela quoique la force nominale de la machine, au lieu de s'élever à 960 chevaux nominaux, n'eût pas dépassé 900. » Il ne suffisait pas que la grandeur du navire ait été favorable à l'ob- tention de pareils avantages. » Pour qu'on ait atteint la vitesse maxima de i3 ^ noeuds, il a fallu que l'hélice fût calculée d'après les meilleures proportions, et composée non pas simplement d'ailes engendrées, comme la vis d'Archimède, par une génératrice rectiligne tournant en spirale autour de l'axe; mais par une génératrice concave, et d'une courbure donnée concurremment par l'expé- rience et le calcul. » Il a fallu, de plus, que l'ingénieur constructeur dirigeât les lignes d'arrière de sa carène suivant les inclinaisons les plus favorables à l'action de l'hélice. » Pour faire apprécier l'importance de cette dernière condition, il nous suffira de rapporter le fait suivant : » En 1846, les Anglais possédaient un navire à vapeur, le Dwarj, éprouvé comme bon marcheur. » On rendit sa carène plus volumineuse, plus renflée à la poupe, en appliquant trois couches de doublage en bois sur son bordage; on eut (i)Les nombres suivants feront connaître le mérite du degré d'utilisation auquel M. Dupuy de Lôrae est parvenu sur le Napoléon . Utilisation successivement obtenue sur les vaisseaux garde-côtes qu'on a munis de machines h vapeur en Angleterre. Dates des épreuves. Vaisseaux. Rapports indicateurs Vitesses obtenues de l'utilisation. en nœuds. Décembre 1848. — L'Aj ax , mimmnm. . o,o38 240 6,458 6Août. .. 1849. — L'Âjax 0,057 942 7) '47 Juin '849. — Le Bleinheim 0,026 281 5, 816 i85o. — La Hogue 0,07g ^7^ 7' 8*^9 H. — Id 0,098 839 8,828 ( i57 ) soin d'ailleurs que les nouvelles lignes d'eau ne cessassent pas d'être régulières, continues, et ne changeassent rien à la surface du maître- couple. » Primitivement le navire, avec toute sa force de vapeur, filait 9 -| noeuds par heure. Après ce simple changement fait à l'arrière, la vitesse fut réduite à 3 -j- nœuds. « Cette épreuve achevée, on retira le doublage extérieur, en laissant les deux autres doublages appliqués sur la carène ; le navire alors devint suscep- tible de parcourir 5 f nœuds par heure. » D'autres éléments sont aussi d'une haute importance; par exemple, la surface du cercle décrit par les points de l'hélice les plus éloignés de l'axe doit être la plus grande qui puisse être produite : proportion gardée avec la surface transverse principale de la carène. 26™ 448 » Pour le Napoléon, ce rapport est — ^^4- = o,2658. » On pouvait craindre que l'hélice, avec son mouvement giratoire, n'im- primât à l'eau de la mer, en avant et si près du gouvernail, un mouvement perturbateur qui rendît le navire moins sensible à l'action de ce gouver- nail ; l'expérience faite sur le Napoléon a prouvé qu'une telle crainte était sans fondement. » On pouvait craindre aussi, quand le navire marchait seulement à la voile avec son hélice affolée, que l'on perdît ime portion notable de la force par ce mouvement devenu sans effet utile. Après divers perfectionnements pour réduire au minimum les frottements que l'essieu de l'hélice éprouve entre ses coussinets, on a reconnu que la perte devenait extrêmement peu considérable. » L'expérience a fait voir un dernier résultat de la plus haute impor- tance : c'est la petitesse du ralentissement dans la marche du navire, par le jeu de l'hélice dans un milieu parfaitement libre, comme l'eau de la mer. » Si l'hélice, au lieu de tourner dans un fluide, tournait dans un corps solide qui fût pour elle un écrou fixe, à chaque tour complet d'hélice le navire avancerait d'une longueur égale au pas de cette hélice. , » Ici le pas n'est pas le même pour toutes les spirales dont se compose la surface hélicoïde de propulsion. mètres Le pas d'entrée de ces spirales est de ... . 7 , 3o Le pas du milieu ... 8 , 5o Le pas de sortie 9)4^ » La spirale intermédiaire, qui pourrait représenter la force concentrée ( i58 ) de toutes les autres, en évaluant leur action par les moments d'inertie, est d'un pas plus grand que celle du milieu, mais l'excès est peu considérable. » Dans la réalité, l'eau étant libre, elle recule un peu quand le navire avance par la pression de l'hélice sur le fluide; mais le recul est rendu moindre encore par l'effet d'un removis qui s'opère autour de la poupe. )' On a soigneusement mesuré pour chaque vitesse du Napoléon la quan- tité dont avance le vaisseau par tour d'hélice. » Dans les voyages ayant donné les vitesses les plus grandes, on a trouvé qu'à chaque tour d'hélice le Napoléon avançait de 8™, 60. » D'autres expériences, avec des vitesses très-variées, ont donné, pour l'espace moyen parcouru par tour d'hélice, 8 mètres -p^. » Le vaisseau le Napoléon n'est pas propre seulement, dans des cir- constances exceptionnelles et rares, à prendre de très-grandes vitesses, de 12 I à i3 1^ nœuds; il peut prendre avec facilité des vitesses beaucoup moindres. En allumant le feu de quatre chaudières, au lieu de huit, il don- nera des vitesses de 10 à 11 nœuds. En ne faisant servir que deux chau- dières, il donnera la vitesse de 8 nœuds. Enfin, si l'on combine la détente avec une introduction réduite de la vapeur dans les cylindres, on obtiendra des vitesses moindres encore. » Ici la vitese du navire diminue comme l'inverse du cube de la vapeur employée. » Il en résulte qu'on peut épargner d'énormes quantités de charbon lors- qu'on parcourt un même espace avec de moindres vitesses; l'économie du combustible est en raison inverse du carré des vitesses obtenues. » Par conséquent, telle doit être la loi impérieuse de tout capitaine intelligent : accomplir chaque service à repdre par la vapeur avec la moindre vitesse commandée par la nature de chaque mission que le bâtiment est chargé d'accomplir; c'est le moyen de conserver disponible, soit pour la marche, soit pour le combat, le maximum de la force calorifique emma- gasinée, laquelle représente l'efficacité possible du navire. Du vaisseau à vapeur employé pour remorquer d'autres vaisseaux. » Il nous reste à parler d'un genre de services très-important du vaisseau de ligne à vapeur; c'est celui du remorquage. » On a fait les expériences les plus remarquables sur la puissance de remorquage du vaisseau le Napoléon. Il a pris successivement à la traîne deux et trois vaisseaux à la fois, dont un à trois ponts : dans cette opéra- tion, le remorqueur imprimait encore à l'ensemble une vitesse de plus de ( '59) cinq nœuds par heure, quoiqu'on n'eût pas acquis toute l'habileté désirable dans l'attache et la manœuvre de la remorque. » Plus tard, lorsqu'il s'est agi de franchir le détroit des Dardanelles, malgré les résistances réunies d'un lort vent contraire et d'un courant op- posé, d'au moins cinq nœuds, le Napoléon a pris à la remorque notre vais- seau amiral à trois ponts ; il l'a conduit avec une vitesse supérieure à toutes les remorques données dans la flotte britannique. » On conçoit par là combien quelques vaisseaux ayant la puissance du Napoléon offriraient de secours dans une armée navale, soit pour con- duire des vaisseaux à voiles aux points d'attaque, avec une extrême promp- titude, soit pour retirer du danger des vaisseaux désemparés. Expériences progressives sur l'hélice. » D'après la seconde partie de ce Rapport , on peut voir le rôle impor- tant que l'hélice remplit aujourd'hui dans la marine militaire. Cachée sous la mer, elle permet aux vaisseaux à vapeur le complet et libre usage de leurs batteries ; tandis que d'énormes roues à aubes, employées comme propulseurs, auraient, nous l'avons déjà dit, empêché les bâtiments de guerre de consacrer à l'artillerie la plus avantageuse partie des entre- ponts, pour y placer des batteries. » Ce qui doit frapper l'observateur, c'est la rapide adoption de l'hélice depuis un petit nombre d'années, et pour les bâtiments de guerre et même pour les bâtiments de commerce. » L'idée n'en était pas nouvelle. Dès le milieu du dernier siècle, l'Aca- démie des Sciences de Paris proposait ce prix , en quelque sorte prophé- tique : Chercher le meilleur moyen de mettre en mouvement les grands vaisseaux, sans employer l'effort du vent (i). L'illustre Daniel Bernoulli, le quatrième des grands géomètres de ce nom, remporta le prix par mi très-beau Mémoire, en lySS. Il proposait d'employer des plans inclinés qui, pressant obliquement l'eau, tourneraient autour d'un axe longitudi- nal et parallèle à la marche du navire. C'était inaugurer l'hélice employée par éléments isolés : système dont on a fini par se rapprocher, après beau- coup d'essais et de perfectionnements. (i) Voici quels étaient les termes très-remarquables du programme soit en y appliquant les rames , soit en employant quelque autre moyen que ce puisse » étn'. i> • • ( ,6o ) « En 1768, Paucton, dans un Traité sur la vis (T j4 rchimède , faisait re- vivre une idée que Hook avait eue le premier, et qu'on retrouvait ensuite dans le Traité du navire de Bouguer; il proposait de faire servir la vis d'Archimède à la marche des navires, en l'appliquant soit aux côtés, soit à l'avant du vaisseau. » La même idée, mise en pratique en 1792, par William Littleton , sur lui bateau et dans l'eau calme d'un dock de Londres, ne produisit qu'une vitesse de 3 ^ kilomètres par heure, ce qui la fit abandonner. » En France, dans l'année i8o3, Dallery proposa d'appliquer l'hélice à la propulsion d'un navire : ses moyens de transmettre la force de la va- peur étaient très-imparfaits , et le premier Consul , auquel il s'adressa , ne put les faire pratiquer. n Aux États-Unis, en 1804, J. Cox Stevens fait une tentative poussée plus loin, avec une hélice composée d'ailes isolées comme celles d'iui mou- lin à vent, et qui devait manœuvrer à l'arrière du navire. Le généreux Li- vingston vient à l'aide de l'inventeur; mais les essais restent infructueux. Bientôt après, le même Livingston prête ses secours à Fulton pour • employer les roues à aubes, dont le succès devient complet (1). » Ainsi la lutte entre les deux moyens de propulsion , l'hélice et la roue, commençait à l'origine du siècle ; elle donnait, de prime abord , au mouvement des aubes parallèles la supériorité, pour aboutir de nos jours à des avantages toujours croissants, gagnés par le mouvement hélicoïde. » Des brevets d'invention se multiplient, en Angleterre , en Ecosse , en France , à partir de 1 8 1 1 , pour essayer de faire réussir le système de pro- pulsion par l'hélice. M En 1823, Delille, un capitaine du génie militaire, comme l'avaient été Carnot et Coulomb lors de leurs travaux scientifiques , Delille présente un des projets les mieux conçus d'après ce système. A l'arrière et dans le plan milieu du navire , il enchâsse , sur un axe horizontal , cinq segments égaux de surface spirale, lesquels laissent au centre un espace vide circu- laire. On doit regretter que cette disposition n'ait pas été l'objet d'une épreuve à la mer. D Un autre Français, M. Sauvages, muni d'un brevet d'invention, a mis • • ^ (i) On sait qu'en France, longtemps auparavant, M. le marquis de Jouffroy avait fait mar- cher sur la Saône un bateau à vapeur muni de roues à auhes , mais sans qu'on ait tiré parti d'un essai si remarquable. ( i6i ) en expérience un système plus compliqué : c'est celui de deux vis d'Archi- raède , établies à droite et à gauche de la carène , sous les façons de la poupe. Une telle disposition présentait des difficultés d'installation, et d'autres inconvénients qui n'ont pas permis qu'elle fût définitivement adoptée (i). » Sans nous arrêter sur un plus grand nombre de projets, arrivons sur- le-champ au premier système que la pratique sanctionne par im succès toujours croissant. En i835, un fermier de Middlesex, M. Francis Peter Smith , encadre horizontalement une vis d'Archimède à l'arrière et dans la partie la plus pincée de la carène : cette vis est continue ; elle a deux révo- lutions complètes. L'auteur prend son brevet le 3i mai i836. » Deux mois après, M. John Ericson , ce capitaine suédois aujourd'hui si célèbre, proposait un système de propulsion singulièrement analogue à celui du capitaine Delille, quant à la disposition des aubes spirales formant une roue placée à l'arrière. M. Ericson, malgré son rare talent et des épreuves remarquables, n'est pas accueilli par l'Angleterre.^ L'Amirauté le dédaigne ; il porte aux États-Unis son brevet d'invention, et réussit parfai- tement. » Revenons au fermier Smith. Aussi peu savant dans le principe que le barbier Arkwright, il avait la même persévérance et le même indomptable courage. Ces deux qualités morales l'ont fait triompher de tous les ob- stacles. M. Smith, pendant deux années, essaie son bateau sur la Tamise et sur le canal de Paddington. Dans ce canal, par un accident heureux, une révolution de sa vis d'Archimède est brisée , et le navire marche plus vite qu'auparavant. C'est un trait de lumière, et l'on finira par n'employer qu'un moitié, qu'un tiers, et même une moindre partie de révolution d'hélice. Par ce moyen, on pourra loger le propulseur dans une étroite ouverture verticale, en avant du gouvernail, entre deux étambots. » D'essais en essais, M. Smith se hasarde à lutter contre les difficultés de la mer. Avec un navire extrêmement petit, il s'aventure dans la Manche, et brave une mer toujours si dure, en essuyant des temps mauvais; son courage inspire une faveur universelle. » ;Jii'Amirauté d'Angleterre prend un vif intérêt a des essais tentés si courageusement, et couronnés par le succès. Elle demande à M. Smith un essai plus considérable et la construction d'un navire à hélice de 200 ton- (l) Foyez les Comptes rendus de l' Académie de Sciences ^ont 1842, pages 647 ^^ 7^°- C R.. i854, i" S<:me«re.( T. XXX VIU, N" 3.) 22 ( '6a) Heaux, avant de conclure à l'adoption du nouveau système. En consé- quence VJrchimède, de 237 tonneaux, est construit et mis à la mer. L'Ami- rauté se serait montrée satisfaite, si, dans les expériences demandées, le bâtiment eût parcouru 5 noeuds par heure; il en parcourut près du double. Malgré le vent et la marée, il ne mit que vingt heures pour aller de Grave- send à Portsmouth. » Convaincue par ces épreuves, l'Amirauté d'Angleterre accepte l'hélice pour ses propres navires. En i84i, elle fait commencer à Sheerness son premier bâtiment à propulseur hélicoïde, le Rattler, du port de 888 ton- neaux, bâtiment qu'on mit à la mer au printemps de i843. On multiplia les expériences sur ce navire, et l'Amirauté, complètement édifiée, ordonna de construire à la fois vingt bâtiments de l'État, à propulseurs hélicoïdes. » Des 1845 on prescrivit d'installer des machines à vapeur sur les petits vaisseaux de 70 et de 74 canons, en leur donnant de pareils propulseurs ; ce furent les garde-côtes dont nous avons déjà parlé. Expériences françaises et théorie de l'hélice. » La marine militaire française ne pouvait pas rester indifférente à des essais si nombreux, à des succès si remarquables. » On exécuta dans l'arsenal à vapeur d'Indret plusieurs séries de pro- pulseurs hélicoïdes, et M. Bourgois, alors enseigne de vaisseau, fut chargé de les essayer. Les résultats de ses expériences ont été l'objet d'un Rapport du plus haut intérêt, rédigé par notre savant confrère M. Poncelet. Ces pre- miers travaux, qui datent de i844> ont été publiés en i845. » Une autre série d'expériences doit nous occuper ici. En 1847, i^48 et 1849, MM. Bourgois, aujourd'hui capitaine de frégate, et Moll, sous- directeur des travaux d'Indret, ont fait, avec le secours du Pélican, navire à vapeur de 120 chevaux, une très-belle série d'expériences sur la propul- sion opérée par le moyen de l'hélice. » Ils déterminent, au moyen de formules vraiment simples et pra- tiques, le rapport entre la force transmise par la vapeur à l'hélice et la résistance du navire. » La fraction d'unité qu'on obtient ainsi représente l'utijisatioillfde la vapeur, comme nous l'avons indiqué déjà. » Les auteurs ont calculé séparément l'utilisation du travail de l'hélice, c'est-à-dire le rapport de la force qu'elle reçoit à celle qu'elle transmet, et le recul qui représente la perte opérée par l'effet de la transmission ; ils ont ( '63 ) fait varier la courbure de l'hélice, le nombre de ses ailes, le diamètre du cylindre enveloppant l'espace parcouru par les ailes comparativement à la surface du maître-couple, etc. » Dans un Rapport très-développé , notre savant collègue, M. Morin, au nom d'une Commission qui comptait pour Membres MM. Arago, Gh. Dupin, Poncelet et Duperrey, a fait connaître la nature des expériences, le système des formules qui s'en déduisent, et les résultats principaux que les auteurs en ont conclu. » Ajoutons que ces expériences ont beaucoup servi M. Dupuy de Lôme dans la construction du vaisseau le Napoléon, et M. MoU lui-même dans l'établissement des mécanismes à vapeur destinés à ce bâtiment. )• Les Anglais ont témoigné toute l'estime qu'ils accordent aux expériences faites par les officiers français. Dans un ouvrage remarquable sur le pro- pulseur à hélice (i), M. Bourne, constructeur civil de la marine anglaise, s'est empressé d'insérer avec étendue les résultats des expériences faites à bord du Pélican par MM. Bourgois et Moll, et d'en reproduire la théorie avec de justes éloges. M M. Bourgois a l'avantage d'avoir fait le plus longtemps des expériences sur l'hélice, et d'avoir opéré sur le bâtiment qu'il commandait ; mais il les a faites avec des mécanismes dont les principaux ont été construits sous la direction éclairée de M. Moll. » De son côté, M. Moll a le double mérite de sa participation à la grande série d'expériences de 1847, 1848 et 1849, ^^ d'avoir construit les méca- nismes à vapeur du vaisseau le Napoléon, mécanismes dont il a composé les plans et calculé les proportions. » Par les efforts réunis de MM. Dupuy de Lôme, Moll et Bourgois, la marine militaire française a fait un grand pas vers le perfectionnement. Il y a dix ans, elle ne comptait pas encore parmi les marines qui réussis- saient à combiner la vapeur à l'hélice. Maintenant, elle présente le vaisseau à grande vitesse qui réunit le plus de qualités dans le nouveau système, et V utilisation de la vapeur la plus considérable qu'on ait encore obtenue. » Le but du prix proposé en i834 se trouve donc aujourd'hui complète- ment atteint. Ce but est marqué par un accroissement notable de la puis- sance relative à notre force navale; le progrès est obtenu par une heureuse combinaison de l'expérience et de la science. (i) Un vol. in-4". Londres, i852. 22.. ( M ) Les prix décernés. » D'après ces motifs, nous proposons d'accorder, sur les 6 ooo francs du prix proposé : » A M. DupuY DE LoHE, un prix de a ooo francs, pour la conception et la construction du vaisseau à voiles, à vapeur, avec hélice, le Napoléon, qui réunit l'ensemble le plus remarquable de vitesse et de qualités à la mer ; » A M. MoLL, un prix de 2 000 francs, pour avoir calculé les mécanismes du Napoléon , et construit avec perfection ces mécanismes; et pour avoir fait, de concert avec M. Bourgois, les expériences sur l'hélice, dont les résultats sont aujourd'hui la règle des ingénieurs; » A M. Bourgois, un prix de 2 000 francs, pour l'ensemble de ses tra- vaux persévérants sifr l'hélice, et pour ses considérations sur la transforma- tion progressive du matériel de la marine militaire actuelle, en marine mixte à voiles et à vapeur. » Quel que soit l'éclatant succès obtenu dans cinq ans d'efforts récents, ce serait une grande erreur que d'y voir le dernier terme des résultats qui sont possibles, » Au contraire, il faut n'y voir que le gage de très-grands succès futurs, en continuant les mêmes efforts pratiques, dirigés parle génie de la science. » Le grave défaut du système actuel d'application de la vapeur à la na- vigation, c'est la dépense considérable du combustible. Il en résulte que l'approvisionnement, toujours trop restreint à bord, oblige à d'énormes sacrifices d'approvisionnements de vivres, si précieux pour des bâtiments de guerre. » Dès à présent, par le seul emploi des machines à moyenne pression de quatre à cinq atmosphères, on pourrait épargner considérablement le com- bustible; on pourrait fonctionner avec des machines plus légères, moins encombrantes et moins coûteuses. Les Américains emploient ce système pour le commerce, et n'y trouvent pas de plus grand péril qu'avec la basse pression. La crainte de ce danger, que l'expérience dément, ne doit pas pouvoir arrêter des marines militaires. » D'après les considérations aussi savantes que neuves développées par un de nos honorables collègues, M. Regnault, on peut voir combien est grande la chaleur perdue dans les machines à basse pression, et même dans les machines à pression plus ou moins élevée. » Il reste à faire de ce côté des conquêtes considérables. Elles seront incomparablement plus précieuses pour nous que pour les Anglais et pour les Américains. ( i65 ) » La cherté de notre combustible est un des obstacles qui, jusqu'à ce jour, ont ralenti et presque paralysé l'introduction de la vapeur dans notre marine commerçante. » Toute réduction notable dans la consommation de la houille sera donc pour nous une économie beaucoup plus grande que pour nos émules. » Aussitôt que la dépense du combustible sera notablement réduite à bord de nos bâtiments, l'emploi de la vapeur prendra dans notre marine commerçante un essor dont elle est aujourd'hui déplorablement éloignée. » On en jugera par ce simple tableau du tonnage de trois marines à vapeur, pour la dernière année des expériences auxquelles nous donnons le prix. Tonnage effectif des bâtiments marchands à vapeur. 1°. Des Américains 4^i 8o5 tonneaux. 2". Des Anglais 187 600 id. 3°. Des Français i3 925 id. » On peut mesurer par là le vaste champ qui nous reste à parcourir, si nous voulons approcher du développement atteint par la navigation à vapeur des deux puissances qui nous ont devancés. Marchons à grands pas de ce côté. » Nous pourrions parler aussi de la substitution d'autres gaz, et surtout de l'air chaud à la vapeur. Il faut étudier des innovations pompeusement annoncées, exagérées à coup sûr, mais qui, cependant, recèlent le germe de progrès dont il est impossible encore d'assigner le terme. » L'architecture navale doit continuer ses efforts pour adapter la forme des carènes aux exigences du nouveau mode de propulsion ; les poupes, et surtout les proues des vaisseaux, ne sont pas encore arrivées au dernier terme de la perfection. » Il est des vibrations fâcheuses qu'il faut faire disparaître lors des grandes vitesses, surtout à l'arrière. » Des machines à vapeur moins encombrantes et le combustible écono- misé permettront de diminuer le tirant d'eau des vaisseaux de ligne à va- peur, ce qui sera favorable à la vitesse. ,-i < » En présence d'un tel état transitoire, la Commission croit devoir, à l'unanimité, émettre le vœu suivant : « L'Académie des Sciences , et par les prix qu'elle a souvent proposés, » surtout dans le siècle dernier, et par les marins, les savants et les construc- » teurs célèbres qu'elle a possédés comme Membres ou comme Correspon- ( i66 ) » dants, les Borda, les Fleurieu, les Bouguer, les Sané, les Forfait, les » Hubert, etc. , l'Académie a rattaché son histoire à tous les progrès nota- » blés de l'art naval. Nous souhaitons qu'elle demande au Gouvernement » de proposer, sur la meilleure application de la vapeur à la navigation et à » la force navale, un nouveau prix, dont la valeur ne soit pas inférieure à » celle du prix aujourd'hui décerné : ce prix serait réservé pour un grand » progrès à venir. » » D'après les connaissances, et théoriques et pratiques, actuellement pos- sédées par les ingénieurs sortis de l'École Polytechnique et par de savants officiers de vaisseau, qu'une heureuse harmonie rapproche de plus en plus, nous croyons pouvoir affirmer qu'il faudra, pour remporter le nouveau prix, un temps bien moindre qu'il n'en a fallu pour trouver à décerner celui que nous proposons de donner aujourd'hui. » L'Académie approuve le Rapport, dont elle adopte les conclusions ainsi que le vœu. PRIX FONDÉ PAR MADAME LA MARQUISE DE LAPLACE. « Une ordonnance royale ayant autorisé l'Académie des Sciences à accep- ter la donation, qui lui a été faite par madame la marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des ouvrages de Laplace, prix qui devra être décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'École Polytechnique, » Le Président remettra les cinq volumes de la Mécanique céleste, l'Ex- position du système du monde et le Traité des probabilités , à M. Lerouxeait DE Saint-Dridan ( Louis- Marie ) , sorti le premier de l'École Polytechnique le 23 septembre i853, et entré à l'École des Ponts et Chaussées. » SCIENCES PHYSIQUES. CONCOURS poun l'année 18S5. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES, ANNÉE i853. (Commissaires, MM, Flourens, Milne Edwards, Duméril, Serres, de Quatrefages rapporteur. ) « Dans sa séance du 22 mars 1862, l'Académie avait mis au concours, ( i67 ) pour le grand prix des sciences physiques à décerner en i853, la question suivante : « Faire connaître par des observations directes et des expériences le mode de développement des Vers intestinaux et celui de leur transmission d'un animal à un autre : appliquer à la détermination de leurs affinités naturelles les Jaits ana/omiques et physiologiques ainsi constatés. » L'Académie demandait aux concurrents de traiter la question d'une manière comparative pour les genres principaux. Prenant d'ailleurs en con- sidération l'étendue et la difficulté du problème, elle se déclarait prête à couronner des recherches portant sur les Trématodes et les Cestoïdes seu- lement, c'est-à-dire sur les deux groupes qui renferment, l'un la Douve du foie et les Vers qui s'en rapprochent, l'autre les Ténias et les genres voisins. Les Nématoïdes et les Acanthocéphales se trouvaient ainsi, pour ainsi dire, écartés. » Celte restriction était plus apparente que réelle. Nous ne savons, eu effet, à peu près rien sur le mode de développement des Acanthocéphales; mais ce défaut de notions sur un groupe formé jusqu'à présent du seul genre Echinorhynque ne saurait infirmer des conclusions générales portant sur l'ensemble des Intestinaux. Quant aux Nématoïdes, les travaux de Nitsch, qui remontent à 1829; ceux de MM. Siebold, Bagge, Mayer, Vogt, Kœlliker, Dujardin, ont presque entièrement fait connaître leur embryogé- nie, et celle-ci ne paraît offrir aucun phénomène bien exceptionnel. Sans doute, il reste encore quelques points à éclaircir. MM. Siebold, Creplin, Dujardin, ont justement appelé l'attention sur les Nématoïdes sans organes sexuels apparents qui se rencontrent soit dans les cavités closes, soit jusque dans l'épaisseur des muscles des animaux vertébrés. M. R. Owen, en dé- couvrant la Trichina spirnlis, a montré jusque chez l'homme un exemple de ce fait curieux. Très-probablement les Intestinaux dont nous parlons ne sont autre chose que les jeunes de quelques espèces qu'il faudra déterminer, et ne doivent acquérir leurs caractères définitifs qu'après être passés dans le corps d'un nouvel animal ; mais ces métamorphoses et ces migrations fussent-elles plus complètes ou plus nombreuses qu'on ne peut le supposer en ce moment, elles seraient encore loin de présenter la complication et l'intérêt que nous offrent les mêmes phénomènes étudiés chez les Tréma- todes et les Cestoïdes. Même en se bornant à l'étude de ces deux groupes, les concurrents avaient à traiter la question presque entière, avec toute sou importance et toutes ses difficultés. » L'importance du sujet mis au concours par l'Académie résulte et de sa i^ ( i68) nature propre et de ses rapports avec quelques-unes des questions les plus élevées de la physiologie générale. De toutes les branches de la zoologie, l'helminthologie s'est peut-être constituée la dernière. Le premier ouvrage général sur l'histoire des Intestinaux, l'histoire naturelle de Gœse, parut en 1793, et fut complétée en 1800 par les additions de Zéder. Le grand Traité de Rudolphi n'est que de 1808, l'Atlas de Bremser de 1823. Jusque vers cette époque, par la nature même des choses, l'helminthologie était restée à peu près uniquement descriptive. Bojanus, le premier, donna le signal des études anatomiques sérieuses sur ce groupe d'Invertébrés. Ses Mémoires, publiés de 1817a 1821, furent suivis à divers intervalles par ceux de Mehlis (i825), Laurer (i83o), Nordmann (i832), qui presque tous portè- rent sur les Trématodes. A partir de cette époque, les travaux se multi- plièrent et embrassèrent des points négligés jusqu'alors. Nous citerons, entre autres, ceux de MM. Owen ( 1 839), Eschricht, sur les Bolhryocéphales ( 1 84 1) > Van Beneden, snr lesCestoïdes (i85i), et surtout les belles recherches pu- bliées par M. Blanchard sur l'ensemble des Intestinaux de 1847 à i85o. En même temps, l'attention se porta sur les groupes voisins de la classe dont il s'agit, et certains rapports pressentis par Linné et O. F. Mùller furent ainsi démontrés et généralement reconnus. » Cette phase anatomique, au plus fort de laquelle l'helminthologie se trouve encore aujourd'hui, a rendu à la science de nombreux et sérieux services. Toutefois, parmi les problèmes les plus importants que soulève cette branche de la zoologie, il en est que l'anatomie seule est impuissante à résoudre; il en est d'autres qu'elle ne peut même pas aborder. Dans les groupes à types variables ,\\ arrive parfois qu'un animal se déforme, dans le cours de son existence, au point que les caractères fondamentaux dispa- raissent ou sont comme masqués par l'exagération de quelques caractères secondaires. Dès lors les affinités et les analogies deviennent fort difficiles ou impossibles à reconnaître, et, pour les retrouver, il faut suivre l'animal dès les premiers temps de sa vie. La différence des opinions professées par les plus grands maîtres de la science sur la nature des rapports qui re- lient les Intestinaux entre eux et aux autres Invertébrés, suffirait à elle seule pour montrer combien il était nécessaire de recourir ici aux études embryo- géniques. » La puissance créatrice, qui a donné naissance aux êtres vivants, a- t-elle cessé de s'exercer à la surface de notre globe, ou bien agit-elle encore aujourd'hui? En d'autres termes, le phénomène appelé génération équi- voque ou spontanée est-il une réalité? On sait comment les anciens répon- ( '69 ) daient à cette question. Pour eux, tout corps en putréfaction engendrait de nouveaux organismes, et ces idées universellement adoptées se propagèrent" jusqu'à nos jours. Ce n'est que vers la fin du xvJi* siècle et au commence- ment du xviii® que Redi etVallisnieri déraonrrèrent la véritable nature des larves d'insectes vivant dans les animaux et dans les végétaux. Dès lors, des idées plus justes commencèrent à se répandre. Mais, tout en perdant du terrain, les partisans de la génération spontanée ne se tinrent pas pour battus; ils restreignirent seulement le champ des applications de leurs doc- trines. Or, à mesure que la science faisait des progrès, ce champ se rétré- cissait de plus en plus. Alors les partisans de la génération spontanée se divisèrent. lies uns, parmi lesquels je citerai Lamarck, Burdach, Dugès, continuèrent à regarder les agents physiques, chaleur, lumière, électricité, comme suffisant à organiser et à animer la matière brute, de manière à la transformer en êtres vivants. Les autres, au nombre desquels on compte Redi lui-même, Rudolphi, Morren, Oken, Nordmann. admirent que, dans les êtres déjà organisés et vivants, les forces plastiques pouvaient éprouver une sorte de déviation d'où résultaient de nouveaux êtres très-différents des premiers, mais en émanant directement. De ces deux opinions, la pre- mière s'appuie surtout sur des faits empruntés à l'étude des Infusoires et des Intestinaux; la seconde s'applique aux Intestinaux seulement. Or les expériences de Schwan ont montré, contrairement à ce qu'avait cru voir Spallanzani, qu'il ne se développe jamais d'animalcule dans les infusions entourées d'une atmosphère d'air parfaitement débarrassé de toute ma- tière organique. Ce résultat, dû au perfectionnement des procédés d'expé- rimentation, sape pur la base la moitié des arguments invoqués de nos jours en faveur de la génération équivoque. Restent ceux que l'on em- • prunte à l'histoire des Intestinaux, et surtout ceux qui s'appuient siu' l'isolement de certaines espèces, sur l'absence chez elles d'appareil repro- ducteur, sur leur existence dans les cavités closes ou dans l'intimité même des tissus. L'embryogénie peut seule nous donner l'explication de ces faits; on voit combien il importe de rechercher le mode de produc- tion et de développement de ces êtres qui, au premier abord, semblent constituer dans le règne animal une exception aujourd'hui unique. » L'influence du milieu ambiant peut-elle aller jusqu'à modifier les ca- ractères fondamentaux d'une espèce animale, jusqu'à la transformer en une espèce nouvelle, appartenant parfois à un type fort différent du premier ? C'est là encore une de ces questions de haute physiologie que l'examen seu- lement descriptif ou anatomique des Intestinaux soulève sans pouvoir les C. R. 1854, ," Semestre. (T. XXXVIII, N» S.) 23- ( 17» ) résoudre. Parmi les Cestoïdes, on trouve des Vers presque entièrement sem- blables par devant, mais dont les uns se prolongent en un long chapelet formé d'articles pleins extrêmement nombreux (Ténias, Bothriocephales), dont les autres se terminent brusquement par une grosse ampoule remplie de liquide (Cysticerques, Cœnures). Les premiers habitent le tube digestif; les seconds se rencontrent dans la cavité péritonéale, dans le tissu cellulaire et jusque dans le cerveau. Faut-il ne voir dans ces deux formes que les mo- difications d'une même espèce, modifications commandées en quelque sorte par la différence des habitat ? Quelques helminthologistes, et des plus distin- gués, ont cru pouvoir répondre affirmativement, et ont regardé les Vers à vessie comme des Ténias monstrueux. Or une monstruosité en quelque sorte normale, et se reproduisant avec des caractères constants, eût été un fait que son étrangeté même ne devait faire accepter qu'après une démon- stration poussée jusqu'à l'évidence. Mais ici encore l'embryogénie seule pou- vait nous conduire à la vérité. M Malheureusement ce genre d'étude n'était rien moins qu'aisé. Quel- . ques chiffres feront comprendre ce que la simple recherche des Intestinaux présente de difficultés de tout genre. Rudolphi, qui consacra sa vie entière à ce travail , n'observa par lui-même que trois cent cinquante espèces sin- environ onze cents qui se trouvent mentionnées dans ses ouvrages. Pour former la belle collection helminthologique du Muséum de Vienne et re- cueillir trois cent soixante-huit espèces , on a , dans l'espace de quinze ans, ouvert quarante-cinq mille animaux vertébrés. Il a fallu vingt ans et toutes les ressources offertes par la Ménagerie pour que la collection du Muséum de Paris, commencée avec les envois venus de Vienne, atteignît le chiffre de sept cent vingt-huit espèces. Enfin, pour ramasser les matériaux de son histoire naturelle des Helminthes et étudier à l'état vivant un peu plus de deux cent cinquante espèces, M. Dujardin a , dans vingt ans, exploré trois cents Invertébrés et deux mille quatre cents Vertébrés. Lorsqu'il s'agit non plus seulement d'examiner les individus qu'on rencontre, mai» de suivre une espèce dans son développement, la tâche du naturaliste devient bien autrement difficile. Pour en donner une idée, nous dirons tout de suite que les intestinaux les plus importants à examiner subissent des mé- tamorphoses plus nombreuses et plus complètes que celles des Insectes ; que ces métamorphoses sont accompagnées de phénomènes dont la découverte est toute récente; enfin qu'elles se compliquent de migrations nécessaires à leur accomplissement ; de telle sorte qu'après avoir trouvé un Intestinal à son premier âge dans luie espèce animale, c'est dans une autre espèce qu'il faut aller le chercher pour constater ses transformations successives. l '7' ) » Il lie faut donc pas être surpris que l'histoire du développement des Intestinaux soit longtemps restée en arrière, et que M. deSiebold ait pu dire encore en i835 , que traiter de ce sujet , c'était se hasarder sur une terre inconnue. » Sans doute bien des tentatives avaient été faites pour sortir de cet état d'ignorance à peu près complète; mais les faits recueillis étaient restés isolés, et présentaient souvent un caractère d'étrangeté tel, qu'il était im- possible de les rattacher à aucune des notions existant déjà dans la science. Ainsi, dès 1818, Bojanus, en examinant les prétendus Infusoires désignés par O.-F. Mûller sous le nom de Cercaires, reconnaissait en eux des para- sites vivant aux dépens des Planorbes et des f-ymnées. Il découvrait en même temps l^nrs sporocjstes, que Baër étudiait en 1828 avec son incon- testable supériorité. Wagner en i834, Siebold en 183^, ajoutaient encore aux recherches de leurs prédécesseurs, et pourtant la patience et la saga- cité de ces observateurs si habiles semblent n'avoir servi qu'à les égarer de plus en plus. Voici en effet comment on peut résumer les conclusions aux- quelles ils étaient arrivés. Dans les viscères des Mollusques d'eau douce se produisent, sans qu'on sache comment, des sporocystes, espèce d'enve- loppes vivantes présentant à des degrés divers les caractères de l'animalité , mais toujours dépourvus d'appareil sexuel. Ces sporocystes produisent à la fois de nouveaux corps semblables à eux et de véritables spores qui se dé- veloppent en Cercaires. Celles-ci sont les parasites nécessaires des sporo- cystes, et manquent également d'organes génitaux. Après s'être dévelop- pées dans l'intérieur des sporocystes , les Cercaires en rompent les parois , s'enkystent, et très probablement terminent leur courte existence dans la nouvelle prison dont elles se sont elles-mêmes entourées. On voit que, d'après cette manière d'interpréter les faits observés, un animal sans sexe, venu on ne sait d'où , pourrait produire , par gemmation , à la fois des êtres semblables à lui , et des êtres d'une nature toute différente , lesquels ne se propageraient jamais directement. L'exemple que nous venons de citer suffira pour montrer combien étaient encore confuses, il y a quinze ou seize ans, les notions acquises sur la question qui nous occupe. » Cependant, vers cette époque même, on enregistrait des faits importants. Mehlis, dès i83i, Dujardin, Nordmann, Creplin, Siebold, en 1837, obser- vaient des embryons de Trématodes très-différents des adultes, et portant surtout des cils vibratiles, organes de locomotion qu'on ne trouve dans aucun individu arrivé à l'état partait. En même temps, Dujardin, Siebold, Kœlliker, trouvaient les embryons de Ténias, encore renfermés dans la coque 23.. ( '70 de l'œuf, pourvus de six crochets céphaliques, alors même qu'ils appartenaient à des espèces inermes. Dans les espèces armées, ces crochets différaient de ce qu'on observe chez les animaux adultes, par leur forme et leur disposi- tion. Dujardin, en particulier, insiste avec raison sur ce fait. A partir de oe moment, la croyance aux métamorphoses de certains Intestinaux fut nette- ment professée par les helminthologistes les plus distingués. » Cette présomption, que l'expérience a justiriée, aurait pu pourtant entraîner dans des voies fausses et empêcher de reconnaître la vérité, si des découvertes récentes, faites dans des groupes très-éloignés des Intestinaux, n'étaient venues éclairer les naturalistes. En effet, jusqu'à ce jour, les méta- morphoses, même chez les Insectes, pouvaient se rattacher aisément au mode de développement observé chez les animaux les plus élevés. Dans ces derniers, les organes n'apparaisseni pas d'emblée avec la forme et les rap- ports qu'ils auront plus tard. Dans l'homme même on observe des organes transitoires qui, après avoir acquis des dimensions proportionnellement considérables, s'atrophient et disparaissent plus ou moins complètement. Jusque chez lui on peut dire qu'il existe des métamorphoses. Pour être plus complètes, et surtout plus apparentes, celles que nous présentent les Insectes n'en sont pas moins de même nature. Un fait fondamental se retrouve entre autres dans les unes et les autres. Tout germe, tout œuf, donne ici nais- sance à un individu unique; et cette unité, cette individualité persistent sans interruption à travers tous les changements de structure et de forme que peut subir l'organisme. Pour être passé par les états de chenille et de chrysalide, le Papillon n'en est pas moins le produit direct du germe que renfermait l'œuf; il n'en est pas moins Xefilt immédiat de ses père et mère, et cela au même titre que l'enfant. » Les choses ne se passent pas d'une manière aussi simple chez certains Invertébrés inférieurs. Sans remonter jusqu'à Chamisso, dont les observa- tions relatives aux Biphores ont été si longtemps traitées de fables, rappelons en quelques mots ce que MM. Saars, Siebold, Dujardin, Van Beneden, etc., nous ont appris du développement des Méduses. Ici, on voit sortir de l'œuf pondu par la mère une larve ciliée semblable à un Infusoire des plus simples. Au bout de quelque temps, cette larve se fixe et se transforme tantôt en un polypier rameux, tantôt en un animal assez semblable à nos Hydres d'eau douce. Dans le premier cas, le polypier rameiix produit un certain nombie de bourgeons dont la plupart deviennent autant de Polypes fixés sur le tronc ou les branches, et vivant à la façon de tous les animaux de cet ordre ; mais quelques-uns de ces bourgeons prennent en se développant une forme bien ( 173 ) difFérente et une structure beaucoup plus compliquée. Ils reproduisent bientôt tous les caractères de la Méduse mère, s'isolent de plus en plus, acquièrent des organes génitaux, se détachent enfin, et vont semer au loin les germes de colonies nouvelles. Dans le second cas, le Polype hydraire sorti d'un œuf de Méduse se partage spontanément en atuieaux transversaux, dont chacun acquiert successi veulent les organes d'une Méduse adulte, puis se sépare du tronc commun et jouit d'une vie indépendante. Dans les deux cas, d'un œuf unique est sorti un animal dépourvu d'appareil générateur, mais pouvant produire par gemmation un grand nombre d'individus, qui, eux, se propageront par les procédés ordinaires. Ici donc l'unité, l'indivi- dualité du germe ont été brisées, ou, si l'on veut, multipliées par le fait du développement. Les Méduses, la plupart des Acalèphes peut-être, sont le produit indirect de l'œuf primitif, les Jils médiats de leurs parents. » En 1842, un naturaliste danois, M. Steenstrup, tenta de coordonner tous les faits de cette nature alors connus, et fut ainsi conduit à sa théorie de la génération alternante. Ce phénomène consiste en effet en une sorte d'al- ternative. Une mère sexuée engendre des filles sans sexe qui ne lui res- semblent pas, et qui, à leur tour, produisent directement des petites-filles semblables à leur grand'mère et à sexe caractérisé. Dans l'ouvrage de / Steenstrup, les individus agames qui donnent naissance aux individus sexués sont désignés sous le nom de nourrices (^amnien). » Bien que Steenstrup etit fait une part trop large aux formes extérieures, et que ses idées manquassent de généralité à certains égards, la publication de son ouvrage n'en rendit pas moins de très-grands services : l'histoire du développement des Intestinaux se trouva entre autres éclairée d'un nouveau jour. Ainsi, lorsque Siebold, en 1848, publia son Manuel d'anatomie comparée, il n'hésita pas à adopter les idées du naturaliste danois. Les spo- rocystes, les Cercalres et plusieiu's autres genres de Vers dispai-urent de la nomenclature. Les premiers ne furent plus des animaux adultes, les seconds ne furent plus des parasites nécessaires dun autre Intestinal. Les uns et les autres furent considérés, soit comme des nourrices, soit comme des états transitoires que devaient traverser, pour arriver à l'état parfait, certains Intestinaux qu'on reconnut bientôt être des Trématodes. Cet ordre, l'un des plus nombreux et des plus intéressants de la classe, se trouva ainsi débarrassé de toutes les espèces agames admises jusque-là, et dont l'esis- tence avait si longtemps été invoquée comme un argument sans réplique par les partisans de la génération spontanée. Toutefois nous devons dire qu'aucun naturaliste n'avait encore suivi un Trématode quelconque dans ( '74 ) toutes ses évolutions, et que l'opinion de Siebold, manquant de la sanction que peut seule donner une constatation directe, pouvait laisser des doutes chez quelques esprits. » L'ordre des Cestoïdes présentait des problèmes fort analogues à ceux que soulève l'étude des Trématodes. Là aussi on rencontrait des genres, des groupes entiers composés d'espèces agames. Là aussi on avait cru voir des parasites nécessaires habitant l'intérieur d'un Ver dont l'origine était inconnue. L'étude des Anthocéphales avait même conduit à faire croire à une espèce d'œii/ vivant de sa vie propre, tandis que le germe qu'il renfer- mait se développait de son côté. Sans doute les progrès accomplis ailleurs faisaient abandonner chaque jour quelqu'une des anciennes croyances, mais on ne mettait rien à la place. En 1848, Siebold, résumant nos connais- sances sur le sujet dont il s'agit, accordait aux Cœnures et aux Échino- coques, considérés comme espèces proprement dites, la génération gemmi- pare, déclarait ne connaître de l'histoire des Ténias que ce qui se passe dans l'œuf même, et se taisait entièrement sur les Cysticerques, les Antho- céphales et les Tétrarhynques. Depuis cette époque la science a marché, et par cela même a soulevé des questions, des difficultés nouvelles. » Les Ténias, les Bothriocéphales et les autres Cestoïdes vrais sont-ils des animaux simples ou des agrégations d'animaux comparables, jusqu'à mi certain point, à celles qu'on trouve chez les Zoophytes et les Mollusques ? La première de ces opinions est généralement adoptée, surtout depuis les travaux des helminthologistes classificateurs. Toutefois, de tout temps, quelques naturalistes ont professé l'opinion contraire, et parmi eux nous citerons Vallisnieri, Lamarck, Duméril, Duvernoy, Eschricht, Steenstrup. En i85o, M. Van Beneden, dans un travail très- remarquable à plusieurs titres, émit une troisième opinion. Comme les auteui's que nous venons de citer, il admit la nature polyzoïque des Cestoïdes, mais en même temps il regarda ces êtres comme des formes transitoires, comme une simple phase du développement de certains Vers. Nous reviendrons d'ailleurs, tout à l'heure, sur ce sujet. » Nous devons mentionner ici une opinon émise par M. Dujardin en 1843, et qui pourrait, à certains égards, être considérée comme inter- médiaire entre les idées que nous venons de rappeler. Sans vouloir, comme il dit lui-même, revenir aux doctrines de Vallisnieri sur la nature polyzoïque des Cestoïdes, cet habile helminthologiste admet que dans certaines cir- constances les derniers articles d'un Ténia peuvent s'isoler et vivre d'une vie indépendante; qu'ils peuvent acquérir une taille plus considérable, des ( »75 ) • formes mieux déterminées, et même des organes qu'ils ne possèdent pas tant qu'ils restent fixés. M. Dujardin a donné le nom de Proglottis à ces espèces d'animaux adventifs, et dans son Histoire des Helminthes il eu a formé un genre spécial. » Quels rapports unissent entre eux les Cestoïdes ou Vers rubanaires, et les Cystiques ou Vers à vessie ? Ces Vers si semblables par leur extrémité antérieure, si différents à tous autres égards, doivent-ils être réunis !* doivent-ils former deux ordres distincts? Ici encore les anciens helmintho- logistes avaient admis l'existence d'affinités que rejetèrent Gœze, Zéder, Rudolphi et leurs continuateurs. Cependant, dès 1820, Nitzch faisait remarquer qu'entre un Anthocéphale et un Tétrarhynque, qu'entre un Cys- ticerque et un Ténia, il n'existait d'autre différence que la présence dans les premiers d'une vésicule caudale qui manquait chez les seconds. Cette observation importante fut longtemps négligée; mais enfin les rapports aperçus par Redi et Vallisnieri devinrent de plus en plus sensibles, à mesure que l'organisation de ces animaux fut mieux connue. En i844 et 1845, à peu près en même temps, MM. Dujardin et Siebold émirent nette- ment l'opinion que les Cysticerques ne sont que des Ténias déformés, et M. Blanchard, dans son beau travail sur l'organisation des Vers, adopta cette opinion. Pour ces naturalistes d'ailleurs, la transformation des Ces- toïdes en Cystiques est toujours un phénomène tératologique. Au lieu de se développer normalement comme il l'eût fait dans le tube digestif, un Ténia égaré au milieu des tissus devient monstrueux et passe à l'état de Cysti- cerque. » C'est ici le moment d'exposer l'ensemble des idées émises par M. Van Beneden, dans le Mémoire cité plus haut. Aux yeux de ce naturaliste, il n'existe aucune différence fondamentale entre les Trématodes et les Ces- toïdes arrivés à l'état parfait; mais ces derniers n'atteignent à leur forme définitive qu'en passant par divers états, et en |)articulier par l'état de Cys- tique ou de Ver à vessie, et de Cestoïde ou de Ver rubanaire. Dans cette manière de voir, le Cysticerque, loin d'être un Ténia déformé et devenu monstrueux, est un jeune Ténia possédant ses formes normales; mais, à son tour, le Ténia développé qui en provient n'est qu'une forme transitoire. En outre, de monozoïque qu'il était jusque-là, il est devenu polyzoïque. Chacune de ses articulations doit se séparer à son tour, acquérir seulement alors tous ses caractères, et vivre d'une vie indépendante. Ce dernier état, dans lequel le Ver complètement adulte a retrouvé l'individualité et ressem- ble à un Trématode, est désigné par M. Van Beneden par le terme général ( '?(> ) de pioglottis, emprunté à M. Dujardin. L'état de Ver rubanaire est appelé strohiLa, nom sous lequel Saars avait désigné un de ces Polypes hydraires qui semblent se fractionner en Méduses. L'état de f^er à vessie est nommé scolex, terme générique employé jusqu'ici pour des Intestinaux agames assez mal caractérisés. Enfin, sous le nom de proscolex, M. Van Beneden désigne les larves armées de crochet qu'on observe dans les œufs mêmes des Ténias. On voit que le naturaliste belge fait à l'histoire des Cestoïdes une large application des notions acquises par l'étude du développement des Acalèphes. » Dans les idées de M. Van Beneden, le Cysticerque, scolex d'un Ténia, persiste dans son état de Ver simple et agame aussi longtemps qu'il reste dans les tissus où il s'est développé. Pour devenir strobila, il faut qu'il passe dans un tube digestif, et cette migration a lieu lorsque l'animal où s'est développé le Cysticerque est dévoré par un autre animal. Cette espèce de migration peut être provoquée et suivie. Déjà, en i844j M. de Siebold avait vu le Cysticerque des rats perdre sa vésicule dans l'estomac du chat, et se transformer dans l'intestin grêle en Ténia à cou épais. Cette observation venait sans doute à l'appui de faits recueillis depuis longtemps chez les Pois- sons et chez les Oiseaux de mer. Mais on n'en avait tiré aucune conséquence nouvelle, et le silence gardé, en 1848, par M. Siebold nous semble prouver qu'il n'y avait pas attaché une très-grande importance. » En i85i, M. Ruchenmeister, médecin à Zittau, publia le premier le résultat d'expériences régulières , instituées pour reconnaître si la transfor- mation des Cysticerques en Ténias était un fait constant. Il fit avaler à des chiens le Cysticerque pisiforme des lièvres et des lapins. Il vit constamment ce Cysticerque se transformer en Tœtiia serrata, une des espèces les plus communes chez le chien. Ces expériences répétées par Lewald sous les yeux de Siebold, et plus tard par Van Beneden, furent pleinement confirmées. » Quelque net que puisse paraître ce résultat, il prêtait encore à la con- troverse. Le Ténia doit-il passer nécessairement par l'état de Cysticerque? Ne peut-on pas croire qu'après avoir été seulement déformé par suite du séjour dans un milieu impropre à son développement, il se guérit pour ainsi dire, se débarrasse des parties accidentellement monstrueuses, et re- prend le cours normal de son évolution aussitôt qu'il se trouve dans un milieu convenable? Cette dernière opinion a été vivement soutenue par M. de Siebold, et combattue par M. Van Beneden (1); mais ni l'un ni l'autre (i) Quelques expressions de M. Van Beneden peuvent faire supposer qu'il admettrait ( '77 ) de ces habiles naturalistes ne nous semble avoir apporté de fait nouveau important à l'appui de sa manière de voir. » L'ensemble des travaux anatomiques et embiyogéniques dont les In- testinaux avaient été l'objet depuis quelques années , devait avoir pour ré- sultat d'éclairer les naturalistes sur les véritables affinités de ce groupe. Depuis longtemps la plupart d'entre eux avaient abandonné les idées de Cuvier, qui plaçait ces animaux dans les Rayonnes. De plus, en même temps qu'avec M. de Blainville on les rangeait parmi les Annelés, on reconnaissait avec O. F. Mûll*'r et Linné, que, malgré leur genre de vie si exceptionnel, les Intestinaux n'en sont pas moins très-voisins d'autres groupes, formés d'espèces à vie tout extérieure. Dès i84i, M. Edwards, en établissant le sous-erabrancliement des Vers , faisait des Planariées une famille de la classe des Instestinaux, et ce rapprochement était presque universellement adopté. Enfin, en 18/(9, "" autre de vos Commissaires émettait, au sujet des affinités collatérales ou analogies de ce groupe, des idées que M. Van Beneden reproduisait l'année suivante, et qui ont été généralement admises. » De tout ce qui précède il résulte que l'histoire des Intestinaux avait fait de grands progrès depuis quelques années. Au point de vue de la physiologie générale , le terrain était pour ainsi dire déblayé. Chez les Ces- toïdes aussi bien que chez les Trématodes , les prétendues espèces agames avaient presque entièrement disparu, et n'étaient plus regardées générale- ment que comme des formes, soit transitoires, soit accidentelles, des espèces sexuées. Dès lors, il n'y avait plus à invoquer la génération équivoque pour expliquer leur existence ; car là où sont remplies toutes les conditions ana- tomiques nécessaires pour obtenir un résultat physiologique par les pro- cédés ordinaires, il serait peu rationnel d'admettre l'intervention d'un procédé tout à part. Mais , si les Intestinaux ne se produisent pas sur place et spontanément, ces êtres restent-ils exceptionnels à un autre titre? Jouis- sent-ils à la fois d'une force de résistance vitale telle, qu'ils puissent se dé velopper et exister dans des milieux totalement différents , et d'une varia- bilité de structure telle, qu'ils puissent changer d'organisation en même temps que de milieu? La question ainsi transformée devenait plus simple sans doute , mais sa solution présentait encore de fort grandes difficultés. dans quelques cas la transformation tératologique ; mais, par le titre général de scolex donné aux Cestoïdes agames, il semble pourtant indiquer que cet état est pour lui un état normal. C. R.,i8.S4 \" Semestre. (T. WWUl, ti" S 1 24 ( 17» ) » A un point de vue plus spécial , les principaux points à traiter pour répondre à la question posée par l'Académie étaient les suivants : » 1°. Pour les Trématodes, il y avait surtout à suivre les larves ciliées dans leur transformation en sporocyste, et les Cercaires dans leur transfor- mation en Distomes ; » 2°. Il fallait reconnaître si tous les Trématodes passent nécessairement par ces diverses phases embryogéniques ; » 3°. Il fallait rapprocher terme à terme les faits recueillis chez ces Intes- tinaux des faits observés dans d'autres groupes, afin de substituer à des comparaisons jusqu'à ce jour trop vagues , des notions précises sur les différences et les ressemblances du mode de développement ; » 4°- En ce qui touche aux Cestoïdes , il fallait surtout rechercher com- ment la larve trouvée dans les œufs de Ténia se change en Ver cystique. » 5°. Il y avait à déterminer si la forme de Ver cystique est une phase normale du développement , ou un accident tératologique ; » 6°. Il fallait décider si les Vers rubanaires à articles distincts sont des êtres simples ou des êtres composés ; » 7°. Dans cette dernière hypothèse, il y avait à reconnaître si les ar- ticles de ces Vers sont des individus parfaits, ou bien s'ils doivent s'isoler et vivre d'une vie indépendante pour atteindre le dernier degré de leur développement ; » 8°. Certaines affinités zoologiques admises jusqu'à ce jour disparais- sant par le fait de cette transformation des articles de Cestoïdes en animaux distincts, il fallait rechercher les affinités naturelles qui en résultent; » 9°. Il fallait rattacher les phénomènes du développement des Ces- toïdes aux phénomènes du même genre observés, soit chez les Trématodes , soit chez d'autres animaux ; » io°. Enfin, il fallait confirmer ou infirmer les vues nouvelles émises depuis peu sur les rapports généraux des Intestinaux avec les autres groupes du règne animal. » On voit combien était considérable la masse des problèmes particu- liers dont la solution devait précéder la réponse à chacune de ces questions, et à la question d'ensemble posée par l'Académie. En présence de ces diffi- cultés , et du peu de temps accordé pour les vaincre , l'absence de tout concurrent aurait dû paraître chose assez naturelle. Il en eût été ainsi très- probablement , s'il ne s'était rencontré des naturalistes préparés de longue main , et qui n'ont eu, pour répondre à notre appel , qu'à compléter et à coordonner des recherches entreprises depuis plusieurs années. { «79 ) » Votre Commission a eu à examiner deux travaux , tous deux envoyés par des naturalistes étrangers. Le n° i porte pour épigraphe: Les lois de la nature sont l'application constante des idées éternelles de la sagesse divine à la conservation et au développement des êtres qu'elle a créés. (Sibour.) Le n° 2 a pour devise : Omne vivum ex ovo; generatio œquivoca nulla. A elles seules, ces inscriptions montrent que les concurrents ont compris toute la portée philosophique du sujet qu'ils avaient à traiter, et que le résultat de leurs études a été de ramener aux règles communes l'histoire des êtres que l'on croyait s'en écarter le plus. Telle est, en effet, la conclusion générale qui ressort de cet ensemble de recherches. » Le travail inscrit sous le n° r est moins un Mémoire qu'un ouvrage très-considérable sur la matière qui nous occupe. Il se compose d'un texte de 575 pages in-folio et d'un atlas de 92 planches renfermant près de 1000 figures. L'Académie comprendra que nous ne pouvons donner, d'un pareil travail, une analyse même sommaire. Nous nous bornerons donc à indiquer la suite des idées présentées par l'auteur, et les princi- pales conclusions auxquelles il est arrivé. » Disons d'abord que l'auteur a embrassé la question dans toute son étendue. Un chapitre particulier, placé sous le titre modeste d'appendice, est même consacré à l'histoire des Nématoïdes et des Echinorhynques. Quoique moins développée que les autres, cette partie du Mémoire n'en renferme pas moins quelques détails intéressants et nouveaux. Toutefois l'ouvrage est bien plus spécialement consacré à l'étude des Trématodes et des Cestoïdes. » L'auteur partage son travail en six parties. La première et la seconde comprennent l'exposé des faits relatifs aux deux groupes nommés plus haut, et que l'auteur examine successivement au point de vue de l'anatomie, du développement et de la distribution systématique. La troisième partie est consacrée à comparer entre eux, appareil par appareil et fonction par fonction, les Trématodes et les Cestoïdes. Dans la quatrième, l'auteur traite de la génération alternante, et la considère comme un cas particulier d'un ordre de phénomènes plus généraux, qu'il désigne par l'expression de digénèse. Il fait l'application de ses idées aux principaux groupes d'Inverté- brés, chez lesquels on a signalé déjà soit la génération alternante, soit un mode de reproduction analogue. La cinquième partie comprend l'histoire des migrations des divers groupes d'Intestinaux, examinés l'un après l'autre. Enfin, la sixième partie traite de la systématisation ou de l'application des notions précédentes à la zoologie. Dans tout son travail, l'auteur emploie 24... . . ( «So ) les mois de scolex, de stiobila et de pro^lottis avec les significations que nous avons indiquées plus haut. » Pour traiter d'une manière convenable la question proposée par l'Aca- démie, des recherches anatomiques étendues, loin d'être un hors-d'œuvre, comme on pourrait le croire, étaient presque absolument nécessaires, car il s'agissait d'étudier les métamorphoses embryogéniques, non-seulement sous lé rapport des formes extérieures, mais encore et surtout au point de vue de l'organisation interne. Or, malgré les progrès accomplis dans cette direc- tion, il reste encore beaucoup à faire. Chez les Intestinaux, comme dans tous les groupes à type variable, deux espèces très-semblables extérieure- ment peuvent présenter à l'intérieur de fort grandes différences. Il faut donc tenir grand compte à l'auteur de ne pas avoir reculé devant l'énorme surcroît de travail qu'entraînaient des recherches de cette nature. Mais nous ne saurions le suivre dans ces détails. Disons seulement que, dans les cha- pitres consacrés à l'anatomie des Cestoïdes aussi bien que des Trématodes, on trouve un très-grand nombre de détails nouveaux. Notons aussi que l'auteur, en désaccord sur ce point avec la plupart des helminthologistes, refuse aux premiers tout appareil digestif et circulatoire, aux seconds tout organe de circulation. A ses yeux, les canaux auxquels on a attribué ces diverses fonctions appartiennent à un même appareil qui se retrouverait dans les deux groupes, et qui serait un appareil excréteur. De nouvelles recherches pourront seules éclaircir ce point important. Mais il est à remar- quer que déjà, et après avoir reconnu vrais des faits publiés antérieurement par l'auteur, M. de Siebold a modifié son ancienne manière de voir. » L'étude des organes génitaux avait depuis longtemps révélé à l'auteiu' un fait fort curieux, soupçonné seulement par Siebold, savoir, que la pro- duction de l'œuf est le résultai du concours de plusieurs organes distincts. Chez les Cestoïdes, comme chez les Trématodes, une glande spéciale sé- crète les vésicules germinatives, une autre les granulations vitellines, et les premières ont à accomplir un certain trajet, dans un canal spécial, avant d'arriver à l'embranchement des deux organes et d'être enveloppées par les secondes. Lorsque l'appareil femelle acquiert tout son développement, on y trouve, en outre, un ootjpe, organe destiné à façonner l'œuf avec les éléments tout préparés que lui envoient le gennigène et le vitellngène ; un or- gane sécréteur de la coque ; une matrice, ou magasin à œufs ; une vésicule co- pulative, ou magasin à spermatozoïdes; un vagin et une vulve. On voit que la complication organique est ici portée bien plus loin que chez les animaux supérieurs. C'est là un des mille exemples qui prouvent, contrairement à ( .8. ) (les croyances professées encore par bien des naturalistes, que la dégrada- tion est loin d'être toujours uniforme dans les diverses parties de l'organisme, et que les divers appareils sont, sous ce rapport, très indépendants les uns des autres. " L'appareil mâle montre des faits de même genre. Chez lui, aussi bien que chez l'appareil femelle, on trouve d'ailleurs, d'une espèce à l'autre, des variations parfois très-grandes. Sur ce point, l'auteur confirme donc une des conclusions générales qui ressortaient déjà des travaux de ses pré- décesseurs, et entre autres de ceux de M. Blanchard. Mais il ajoute un grand nombre de faits nouveaux, parmi lesquels plusieurs ont une importance réelle. » L'auteur a étudié avec grand soin tout ce qui est relatif au mode de formation, de développement et de fécondation des oeufs. Il n'a pu vérifier par lui-même ce que d'autres helminthologistes ont dit sur l'accouplement réciproque des Trématodes; mais, en revanche, il avait publié déjà un fait relatif à la fécondation, ou mieux à la copulation solitaire des Cestoïdes, fait observé chez le P hjUobothiiiim lactuca. Il annonce avoir constaté depuis le même phénomène dans d'autres espèces de Cestoïdes. » Sous le rapport du développement, les Trématodes doivent être par- tagés en deux sections. Dans la première, qui comprend les Trématodes les plus élevés en organisation, les oeufs sont gros et peu nombreux. Ici, l'embryogénie est des plus simples. Le vitellus se contracte et se couvre très-rapidement d'un blastoderme développé en même temps sur toute sa surface. Dès ce moment, il existe un véritable embryon, et les organes com- mencent à paraître. Le premier de tous est le testicule, c'est-à-dire la partie essentielle de l'appareil fécondateur. Puis viennent les ventouses, la bouche, etc. L'embryon acquiert sa forme définitive dans l'œuf, et n'a pas à subir de métamorphoses. Ces observations ont été recueillies sur ÏUdo- nella caligoruin , et nous devons faire remarquer que l'auteur a le premier suivi un Trématode dans le cours entier de son développement. Sans doute il est à regretter que cette espèce ne présente pas les phénomènes compli- qués dont nous avons parlé plus haut; mais cette absence même est un fait nouveau et important : elle nous apprend que, chez les Trématodes aussi bien que chez les Insectes et les Mollusques acéphales, il existe des espèces à métamorphoses incomplètes ou même nulles. Il ouvre par conséquent un champ nouveau de recherches, et doit nous mettre en garde contre des généralisations prématurées. » Disons tout de suite que, pas plus chez TUdonella que chez les autres ( i8a ) Vers, l'auteur n'a observé le singulier fractionnement du vitellus, découvert, chez les Batraciens, par MM. Dumas et Prévost. D'après les travaux les plus récents, ce phénomène semblerait pourtant être général et se mani- fester dans toutes les espèces animales. M. Desor, entre autres, l'a constaté chez les Némertiens, c'est-à-dire dans un groupe peu éloigné des Intestinaux. Il nous paraît probable que le fractionnement du vitellus existe également chez ces derniers, mais qu'il a échappé aux recherches de l'auteur. » Les Trématodes à organisation plus simple forment la seconde section. Quelques-uns sont ovovivipares; la plupart pondent des œufs qui se déve- loppent au dehors, et qui sont toujours très-petits et très-nombreux. Toutes les espèces appartenant à cette section paraissent soumises aux métamor- phoses dont nous avons parlé plus haut. » En abordant cette étude difficile, l'auteur a repris d'abord les obser- vations faites par Siebold sur le Monostomwn mutabile, dès i835. Il les.a complétées, étendues, et leur a donné une signification toute nouvelle. Comme l'habile naturaliste allemand, notre auteur a vu le vitellus se chan- ger en embryon cilié dans la matrice même de la mère ; il l'a vu sortir de ce réservoir et nager en tourbillonnant, puis bientôt s'arrêter, se décom- poser en laissant à sa place un corps vivant que Siebold avait considéré comme un parasite nécessaire, pouvant peut-être se transformer en sporo- cyste, et que M Dujardin a regardé comme un simple organe. Pour l'auteur que nous analysons, la larve ciliée sortant de l'œuf est un proscolex, et le corps énigmatique de Siebold et de Dujardin est le véritable scolex. Celui-ci pousse par gemmation interne dans l'intérieur du proscolex. L'au- teur décrit avec soin son développement et la forme singulière qu'il affecte. Il a cherché, mais vainement, à le suivre dans ses transformations subsé- quentes en l'inoculant d'une manière directe ou indirecte à des Mollusques, à des larves d'Insectes, etc. Cet insuccès nous surprend peu. Le Mo- nostomuin mutahile n'a encore été trouvé, croyons-nous, que chez des Oiseaux aquatiques, et l'auteur eût été peut-être plus heureux en expéri- mentant avec ces animaux. » Quoi qu'il en soit, la chaîne des observations se trouvait ainsi inter- rompue. Heureusement, parmi les Mollusques examinés par l'auteur, il s'en est trouvé qui portaient des parasites très-semblables par leur forme et tous leurs autres caractères aux scolex de Monostome. Ceux-ci ont pu être suivis jusqu'à leur transformation en Distomes. L'auteur a donc parcouru le cercle embryogénique tout entier, cercle dont ses prédécesseurs n'avaient exploré que des segments. l i83 ) » Prenons pour exemple ce qui se passe dans leDistoma militdre. À l'état de scolex (sporocyste des auteurs), ce Ver habite les organes de la Paludine vivipare. C'est alors une sorte de gaîne arrondie, portant en arrière deux courts appendices latéraux, ne possédant d'autre organe qu'un tube ali- mentaire terminé en cœcum et logé dans la cavité générale du corps. A mesure que cette gaîne prend de l'accroissement, on voit des espèces de vésicules germer sur les parois internes de cette cavité, se détacher, et tomber dans le liquide qui la remplit. Là, ces vésicules se développent comme de véritables spores. Mais ici se présente une circonstance bien curieuse. Tantôt ces spores se transforment directement en proglottis (Cer- caires des anciens observateurs); tantôt elles deviennent des scolex sembla- bles à celui qui leur a donné naissance et qui produiront plus tard des Cercaires ; tantôt enfin on trouve à la fois dans la même cavité des scolex et des proglottis, croissant simultanément. Ces faits, annoncés pour la pre- mière fois par Siebold, ont été confirmés par Steenstrup et par l'auteur du travail que nous analysons. Ainsi, dans ces singuliers êtres, non-seulement la forme embryonnaire est séparée de la forme définitive par de véritables générations, mais encore le nombre même de ces générations peut varier dans certaines limites. » L'organisation des proglottis (Cercaires) qui se développent dans le corps des scolex (sporocystes) est bien plus compliquée que celle de ces derniers, et varie d'ailleurs d'une espèce à l'autre. Ceux qui doivent donner naissance au Distoma militare acquièrent successivement leur queue carac- téristique, un appareil digestif bifurqué pourvu d'un très-fort bulbe oeso- phagien, im appareil sécréteur destiné à se compléter plus tard, enfin les crochets en couronne de la Cercaria echinata. Alors les parois du scolesiç distendues par l'accroissement d'une génération trop nombreuse, se rom- pent, et les proglottis deviennent libres. Ils nagent d'abord avec beaucoup de rapidité, non plus à l'aide de cils vibratiles, mais en se servant de leur queue à peu près comme des têtards de grenouilles. Puis, s'ils viennent à rencontrer une larve ou un Mollusque dont les tissus conviennent à leur dé- veloppement ultérieur, ils se fixent, et alors commence pour eux une nou- velle période embryogénique. » Ces proglottis perdent d'abord leur queue devenue désormais inutile, puis ils exsudent par tous les points du corps un liquide visqueux qui se durcit et les enveloppe entièrement. Ainsi enkystés, ils deviennent le siège de phénomènes comparables à ceux qu'on a observés depuis longtemps chez les Mouches. Les organes déjà existants se complètent, et prennent leurs . • . ( i84 ) formes et leurs proportions définitives. En même temps on en voit paraître de nouveaux, et entre autres les organes génitaux représentés jusque-là seu- lement par une masse granuleuse et amorphe. Dès lors, la Cercaire s'est transformée en Distome ; le proglottis est devenu un individu adulte et complet. » Indépendamment de la Cercaria echinata et du Distoma militare, l'auteur a rattaché l'un à l'autre, à titre de scolex et de proglottis d'une même espèce, le Bucephalus polymorphus de Baer, et le Distoma duplica- ■tum. Il a de plus fait connaître le scolex du Distoma retuswn (Duj.). Mais nous ne pouvons le suivre dans ces détails, non plus que dans l'exposé des faits relatifs à la conjugaison de certains Helminthes ; nous préférons passer tout de suite au développement des Cestoïdes. » Chez ceux-ci, comme chez les Trématodes, il existe des espèces à dé- veloppement simple et direct. Telle est du moins la conséquence qui ressort pour nous de ce que l'auteur rapporte lui-même sur l'embryogénie du Carj-ophj-lleus mutabilis yhien qu'entraîné peut-être par ses idées générales, il paraisse avoir embrassé une autre opinion. » Les Caryophyllées sont une exception peut-être unique parmi les Ces- toïdes. Toutes les autres espèces paraissent en effet destinées à subir des métamorphoses plus ou moins semblables à celles des Trématodes, avant d'atteindre à leur forme définitive. Afin de donner une idée de ces phénomènes, nous prendrons pour exemple ce qui se passe chez les Ténias. » En acceptant comme exacte une observation récente de Stein , rap- portée par l'auteur, mais qu'il n'a pu vérifier, la larve à six crochets résul- tant de l'organisation du vitellus sortirait de l'œuf et vivrait quelque temps sous cette forme, considérée par notre auteur comme un proscolex. Dans son intérieur se développerait, par gemmation, le scolex proprement dit, qui porterait la couronne de crochets caractéristiques de certaines espèces de Ténia. L'observation de Stein, unique jusqu'à ce jour, peut laisser du doute sur ces premières phases du développement des Ténias; mais il n'en est pas de même des suivantes. Le scolex de ces Intestinaux est connu depuis bien longtemps sous le nom de Cjsticerque. Il peut être considéré comme le type des l^ers à vessie, et. les expériences de Kuechenmeister nous ont appris que , placés dans des conditions convenables , ces scolex se transforment en F'ers rubanaires. Mais là ne s'arrêtent pas pour notre auteur les transformations du Cestoïde. Selon lui, chaque article de ce long chapelet est un individu qui doit se compléter successivement, et, dans la ( ,85 ) plupart des espèces, mais non dans toutes, se détacher et vivre d'une vie indépendante. » L'auteur a présenté un grand nombre de faits à l'appui de son opinion. En répétant les expériences de Kuechenmeister, il a suivi avec soin les transformations des Cysticerques donnés en pâture à des chiens que l'on tuait à divers intervalles de temps. Il a vu aussi les Cysticerques perdre leur vessie, puis germer en arrière en présentant une extrémité postérieure bien caractérisée par sa forme, sa mobilité et l'existence d'une vésicule pulsatile, dépendante de l'appareil excréteur et s'ouvrant au dehors par lui orifice distinct. A mesure que le corps s'accroît, on voit se former des plis tran.sversaux qui indiquent la séparation des articles. Ceux-ci mtirissent successivement en commençant par la partie postérieure du Ver, et quand le moment est venu, l'extrémité qui portait la vésicule contractile se dé- tache et n'est pas remplacée. Puis chaque article, à son tour, se sépare du chapelet, en procédant toujours d'arrière en avant. L'ensemble des articles est pour notre auteur un strobila, et chaque article est un proglotlis. » Si ces proglottis, isolés comme nous venons de le dire, acquéraient toujours des organes nouveaux, leur individualité eiit été bien difficile à mettre en doute, et l'opinion de Vallisnieri n'eût pas été aussi facilement écartée par celle de Zéder et de Rudolphi. Mais il n'en est pas ainsi. Nous ne connaissons même qu'un fait bien précis de ce genre, fait qui paraît avoir échappé à notre auteur, et qui doit d'autant moins être révoqué en doute, qu'il a été recueilli par un naturaliste formellement partisan des croyances généralement reçues. M. Dujardin a décrit et figuré, dans les proglottis du Tœnia pistillum, une espèce de ventouse qui s'est formée seu- lement après la séparation de l'article. Souvent il arrive, au contraire, que le proglottis isolé semble se déformer, et que les organes internes de- viennent moins distincts. Mais leur atrophie réelle ou apparente résulte seulement du développement des œufs et de la matrice qui les renferme, laquelle envoie des prolongements en tous sens, jusqu'au moment où, par suite de l'accroissement des germes, ses parois et celles du proglottis lui- même se trouvent rompues. » Dans l'état où la science se trouvait il y a peu de temps, regarder les Cestoïdes comme des agrégations d'individus , devait paraître une hy- pothèse bien hasardée. Plus tard, quoique pouvant s'appuyer sur un cer- tain nombre de faits, cette doctrine heurtait des opinions trop fortement enracinées pour ne pas être d'abord repoussée avec vivacité. Aujourd'hui encore on ne peut l'accueillir qu'avec quelque réserve. Toutefois nous ne C. R., i854, i" Semestre. (T. XXXVIII, ^» 8.) ■ 25 craignons pas de dire qu'elle est pleinement d'accord avec les résultats que les recherches les plus récentes nous ont acquis sur l'histoire de divers groupes d'Invertébrés et des Intestinaux eux-mêmes. Cette manière de comprendre la nature des Cestoïdes peut seule entre autres, selon nous, expliquer les phénomènes d'accroissement et de modifications organiques observés dans les articles isolés des Ténias. » Si ces articles isolés continuaient seulement à se mouvoir, s'ils chan- geaient seulement quelque peu de forme extérieure, ce seraient là de très-fai- bles arguments en faveur de la polyzoïcité. Les fragments de plusieurs ani- maux inférieurs bien évidemment monozoïques, présentent des faits de ce genre, et l'un de vos Commissaires a souvent insisté sur ces phénomènes; mais il n'en est pas de même d'une augmentation de volume, telle que, dans certains cas, un article ainsi isolé atteint des dimensions égales à celles du strobila entier. Jamais de simples fragments ne se conduisent ainsi, à moins qu'ils ne soient chargés de reproduire directement l'animal primitif. « La dégradation que subissent les proglottis par suite des progrès de l'âge, leur transformation, chez certaines espèces, en une sorte de gaîne presque exclusivement envahie par les œufs, sont encore des faits très-im- portants. Si un certain nombre d'organes s'atrophient pendant cette période de leur existence, on voit que d'autres, au contraire, ne prennent qu'à cette époque tout leur développement. Or ceux-ci sont précisément ceux qui doivent acquérir alors leur maximum d'énergie pour assurer la propa- gation de l'espèce. Il se passe donc ici un de ces phénomènes de balance- ment si communs dans les êtres vivants, qui ne s'observent que là, et dont surtout rien ne donne une idée dans un véritable fragment d'animal. » Peut-être répugne-t-il à quelques esprits d'admettre qu'après avoir vécu longtemps sous des formes transitoires, un animal ne passe que fort peu de temps sous sa forme définitive. Mais, jusque chez des animaux rela- tivement très-supérieurs, nous connaissons des faits de même nature. Nous n'avons ici qu'à nommer la classe des Insectes en général, et les Éphémères en particulier. » Sans doute, il peut paraître étrange qu'un animal adulte se dégrade au point de ne devenir qu'une espèce de sac à oeufs, et de ne jouer le rôle que d'une machine à dissémination. Mais encore ici, nous trouvons des faits presque identiques chez des animaux beaucoup plus élevés. Personne n'ignore aujourd'hui l'histoire des Lernées femelles, et les étranges défor- mations qui avaient conduit Cuvier à placer ces Crustacés parmi les Vers intestinaux. D'autre part, un de vos Commissaires a montré, dès i843, que ( '87 ) chez les Syllis il y avait production d'un animal différent de son parent, et engendré tout exprès pour servir de magasin aux éléments mâle ou femelle de la reproduction, et d'instrument poia* la fécondation et la dispersion des germes. Quoique jouissant d'une vie plus longue et plus complète dans ses manifestations, les Méduses issues des Polypes hydraires ou rameux doi- vent surtout remplir cette fonction. Le fait attribué aux proglottis dans les idées de notre auteur n'aurait donc rien d'exceptionnel. » La continuité de certains organes ou appareils qui passent, sans inter- ruption, d'un article à l'autre, chez les Cestoïdes, ne saurait davantage être un argument contre l'individualisation de ces articles. Dans les Mirianes, dans les Syllis, étudiées par M. Edwards et un autre de vos Commissaires, le tube digestif, le système nerveux, se prolongent bien manifestement jusqu'à l'extrémité de l'agrégation formée par l'animal primitif et les individus adventifs. » On voit qu'il est facile de défendre la doctrine des naturalistes qui re- gardent les Cestoïdes comme des êtres polyzoïques. Loin d'en faire des êtres à part, cette manière d'envisager les faits permet de classer les phénomènes que présente leur histoire à côté de phénomènes semblables qui se montrent chaque jour plus nombreux. Toutefois, nous le répétons, votre Commission n'a pas cru devoir regarder le problème comme définitivement résolu. » A l'appui de ses idées sur le développement et la nature des Cestoïdes, l'auteur rapporte lui grand nombre de faits recueillis dans d'autres groupes que les Ténias, et en particulier dans la famille des Tétrarhynques ; mais, de quelque intérêt que soit cette partie du travail, nous devons nous borner à la mentionner. » Après avoir étudié séparément les Trématodes et les Cestoïdes, l'auteur compare soigneusement ces deux groupes, appareil par appareil et fonction par fonction. Il signale, sans doute, des différences; mais les ressemblances lui paraissent l'emporter, et il est ainsi conduit à voir dans les Cestoïdes adultes, c'est-à-dire arrivés à l'état de proglottis, des Trématodes infé- rieurs, dans les Vers rubanaires (Ténia, Bothriocéphale, Tétrarhynque, etc.), de simples agrégations de Trématodes en voie de développement. Quelque hardies que puissent paraître ces conclusions, nous ne pouvons méconnaître qu'elles semblent être la conséquence logique des faits énoncés par l'auteur;, mais peut-être ces conséquences sont-elles un peu forcées. Sans entrer ici dans ime discussion que le temps ne nous permet pas, nous nous borne- rons à dire que les raisons employées par l'auteur pour faire rentrer'lè Ca- ryophylleus dans sa formule générale, nous semblent plus ingénieuses que V"^ 25., ( 188 ) fondées, et que ce Cestoïde, à tête caractéristique, mais à corps lisse et qui ne se segmente jamais, doit peut-être fournir le vrai point de départ dans l'appréciation des affinités existantes entre les Cestoïdes et les Tréma- fodes. » La quatrième partie de ce travail est consacrée, avons-nous dit, à l'étude de la génération alternante et des phénomènes qui s'y rattachent. Ce chapitre est extrémement intéressant par le nombre des faits que l'auteur réunit, groupe et compare ; mais nous ne pouvons le suivre dans le déve- loppement de sa pensée. Nous nous bornerons à dire que l'auteur trouve, chez les animaux, deux modes généraux de reproduction. Dans l'un, les sexes interviennent; dans l'autre, ils n'interviennent pas. Tout animal qui ■ n'emploie pour se propager qu'un seul de ces modes, est dit monogénèse ; tout animal qui emploie ces deux modes, est appelé digénèse. La génération alternante de Steenstrup n'est qu'un cas particulier de la. génération digénèse. » Dans la cinquième partie, l'auteur, réunissant les faits observés par lui-même à ceux qu'avaient recueillis ses prédécesseurs, examine d'une ma- nière à la fois générale et détaillée la répartition des diverses espèces d'Hel- minthes dans le corps des animaux ou en dehors des organismes vivants; leurs migrations d'un milieu dans un autre, et d'un animal dans un autre animal. Il est conduit par là à quelques résultats importants par leur géné- ralité. Ainsi il résulte de cette espèce de statistique que les Cysticerques ou scolex de Ténias se trouvent presque exclusivement chez des animaux aériens herbivores; les Ténias a l'état de strobila ou de proglottis habitent presque tous des carnassiers, respirant également l'air en nature. Les excep- tions à cette règle pourraient d'ailleurs s'expliquer aisément. Chez les Pois- sons, les Tétrarhynques agames, c'est-à-dire à l'état de scolex, et les Tétra- rhynques sexués, c'est-à-dire les individus passés à l'état de strobila, présentent des faits analogues. Ces résultats viennent à l'appui des idées exposées plus haut sur les transformations de ces Vers, et, en outre, ils nous montrent que le type Tétrarhynque représente, chez certains animaux aquatiques, le type Ténia des animaux aériens. » Dans la sixième et dernière partie, l'auteur présente lui historique complet des Intestinaux au point de vue de la systématisation. Il expose ensuite ses propres idées, tant sur ce groupe et les groupes voisins, que sur le règne animal considéré dans son ensemble. Du sous-embranchement des Vers proposé par M. Edwards, il ne fait qu'une seule classe, partagée en onze ordres. Quant à la répartition de ceux-ci, il adopte, en les modifiant sur quelques points, les idées émises il y a quelques années par un de vos ( '89 ) Commissaires, et admet l'existence de deux séries caractérisées par la sépa- ration des sexes ou par leur réunion sur les mêmes individus. » L'auteur propose de partager le règne animal en trois groupes fonda- mentaux, qu'il désigne par les noms d'Hypocotylédones ou Vertébrés, d'Épicotylédones ou Articulés, et d'Allocotylédones comprenant les Vers, les Mollusques et les Zoophytes. On voit que, dans cette classification, l'embranchement des Rayonnes de Cuvier se trouve supprimé. Votre Com- mission croit devoir déclarer qu'elle n'accepte pas cette conclusion. A part toute autre considération, elle jiense que l'auteur s'est laissé guider ici par des préoccupations trop exclusivement empruntées à l'histoire encore trop incomplète du développement des êtres. Sans doute, l'embryogénie est des- tinée à jeter un jour tout nouveau sur bien des questions encore obscures; mais il ne faut pas rejeter pour cela, comme étant sans valeur, les résultats fournis par l'examen des formes définitives. A leur début, tous les germes se ressemblent ; les animaux auxquels ils donnent naissance ne se caracté- risent que progressivement : s'ils ont à siibir des métamorphoses midtipliées et complexes, il est tout simple que leurs premières formes soient presque identiques. Mais de ce que la larve d'un Distome ou d'une Annélide, et celle d'iuie Astérie ou d'une Méduse, ne sauraient peut-être se distinguer l'une de l'autre, les animaux adultes, on le sait, ne se ressemblent pas davantage pour cela. Au point de vue embryogénique, ils peuvent être les analogues les uns des autres; mais ces analogies physiologiques n'engendrent pas de véritables affinités zoologiques . Or c'est de celles-ci qu'il s'agit en ce mo- ment, et, pour en juger, il faut tenir compte de tout. Ce n'est pas trop de l'histoire entière d'un animal pour arriver à connaître ces dix et vingt rayons (Cuvier) qui l'unissent au reste de la création vivante. » Les réserves que nous avons exprimées, celles que nous croyons avoir H faire encore au sujet de quelques détails, ne doivent diminuer en rien aux yeux de l'Académie la valeur très-grande du Mémoire n° i . L'étendue de ce Rapport, ia franchise même de nos observations, sont une preuve de la haute estime que mérite ce travail. L'auteur a abordé de front toutes les questions, n'a reculé devant aucune difficulté. Pour les résoudre, il apporte une multitude de faits nouveaux et importants, et une théorie qui les em- brasse tous en les reliant à d'autres phénomènes qu'on croyait en être fort éloignés. Si l'on adopte ses idées, la question est complètement résolue dans sa généralité. En présence d'un pareil résultat, la Commission n'a pas cru devoir ajourner la récompense promise, et à l'uniinimité, elle a décerné ( iQo ) le prix au Mémoire n'' i . De plus, et également à l'unanimité, elle demande à l'Académie de faire imprimer à ses frais ce beau travail. » L'auteur du Mémoire n" 2 s'est placé à un point de vue infiniment plus restreint. Il ne s'est occupé que des Cestoïdes, et principalement de la na- ture des Vers à vessie et de leur transformation en Versrubanaires. Accep- tant d'ailleurs les idées généralement reçues, il considère ces derniers comme arrivés à l'état parfait. Il regarde aussi comme prouvé par les observations de Stein et de Wagener, que les embryons à six crochets engendrent les Vers cystiques; mais il n'a fait, à cet égard , aucune observation directe. » Ce travail renferme néanmoins uue partie extrêmement importante. L'auteur annonce avoir été le premier à faire des expériences directes pour observer la transformation des Cysticerques en Ténias, et les avoir conti- nuées sans interruption depuis i85o jusqu'au moment de l'envoi du Mé- moire. Il a expérimenté avec succès sur des chiens, des chats, des lapins de tout âge, en employant plusieurs sortes de Cysticerques. Nous allons résu- mer rapidement les principaux résultats de ces observations. » Lorsqu'on a donné à des chiens de la chair de lapins infectés de Cysti- cerques, et qu'on les ouvre peu d'heures après le repas, on trouve d'ordi- naire les kystes rompus et les Vers parvenus dans l'intestin grêle. Leur invagination a cessé ; la tète se montre et s'est fixée à l'aide de ses crochets contre la membrane intestinale. Peu après, la vessie caudale s'affaisse comme par exosmose, et présente l'aspect d'un funicule aplati. En même temps, les corpuscules calcaires, qu'on trouve dans les téguments des Cysti- cerques, commencent à se dissoudre et ne tardent pas à disparaître. Le Ver entier, la tête surtout, devient plus transparent. » Au bout de plusieurs heures, le corps se sépare du cou, de telle sorte que l'pn voit le Cysticerque traîner son corps par un filament très-fin qui se rompt bientôt. Il reste alors un Cestoïde de taille infiniment moins grande que ne l'était le Cysticerque. Le jeune Ver grandit rapidement, puisque de 4 a 5 millimètres qu'il a au bout de trente heures, il arrive à 390 millimètres après vingt-quatre jours. On voit que l'accroissement est d'environ 12 millimètres par jour. Du cinquantième au cinquante-cinquième jour, des proglottis se détachent spontanément. » Les premières expériences de l'auteur avaient été répétées et trouvées exactes par Siebold et Lewald, sauf quelques différences dans la durée de l'évolution. Mais ces naturalistes avaient considéré les Cysticerques comme des Ténias devenus accidentellement monstrueux par leur séjour au milieu ( '9' ) de tissus impropres à leur développement normal. Lewald, entre autres, avait attribué la formation delà vessie caudale à une action toute physique. Selon lui, les liquides au milieu desquels arrive le jeune Cestoïde égaré étant moins denses que le chyle et le mucus intestinal, il se produit un phénomène d'endosmose, d'où résultent la distension des téguments et leur déformation. A l'appui de son opinion, Lewald rappelait ce qui arrive lors- qu'on place un Échinorhynque dans de l'eau pure. » L'auteur a placé des Cestoïdes et des Nématoïdes dans de l'eau pure , et les a vus également s'endosmoser, l'ésultat qui était déjà connu. Il les a mis ensuite dans de l'albumine pure , et il n'y a pas eu d'endosmose. Enfin, il les a plongés dans le liquide même extrait de la vessie du Cysticerque té- nuicoUe , et n'a vu se produire presque aucune action jusqu'au moment de la mort des animaux mis en expérience. » Ces résultats pouvaient, il est vrai, faire naître des doutes sur l'exac- titude de l'explication de Lewald ; mais ils étaient loin de démontrer l'opi- nion soutenue par l'auteur, savoir : que les Cysticerques sont une phase normale de l'évolution des Ténias , et que ceux-ci ne se transforment ja- mais en Cysticerques. Les expériences suivantes nous paraissent, au con- traire, concluantes. » En faisant avaler à des chiens des Cysticerques pris dans des lapins , l'auteur s'est procuré des Ténias aussi jeunes qu'il l'a voulu. Il a alors re- porté ces Ténias dans la cavité péritonéale et sur les aiitres points du corps des lapins où se trouvent naturellement les Cysticerques. Ces jeunes Vers rubanaires se trouvaient ainsi placés dans les conditions qu'on supposait déterminer leur transformation en Vers à vessie. L'expérience, recom- mencée à diverses reprises et en variant les procédés, a toujours donné des résultats négatifs. Jamais les Ténias ne se sont dispersés; jamais ils n'ont acquis de vésicule caudale. Bien au contraire , le plus souvent ils n'ont pas acquis leur diamètre transversal ordinaire et se sont allongés en forme de fd. » Les expériences de l'auteur sur le Cœnure cérébral présentent un in- térêt tout particulier. Très-semblable aux Cysticerques, ce Ver, qui habite l'encéphale des moutons , présente l'aspect d'une vessie portant extérieure- ment plusieurs têtes de Ténia. Guidé par l'analogie, l'auteur a d'abord cherché si le Cœnure se transformait en Ténia. L'expérience a confirmé cette présomption. On a obtenu ainsi un Ver rubanaire que l'auteur regarde comme vme espèce nouvelle, voisine peut-être du Tœnia mùrginata, trouvé par Rudolphi dans l'intestin des loups. Nous regrettons d'ailleurs que l'an- ! iga ) teur n'ait pas donné ici quelques détails précis sur les circonstances qui accompagnent cette transformation. Entre autres choses, il ne dit pas si chaque tète du Cœnure donne naissance à un Ver rubanaire distinct. C'était pourtant un fait important à constater. » La présence du Cœnure dans le cerveau des moutons détermine , on se lait, la maladie du tournis. Contrairement à ce qui arrive pour les autres Vers, on pouvait donc ici être prévenu du moment où les parasites arri- veraient dans l'organe qui doit leur servir de retraite , et l'auteur a eu l'idée très-heureuse de mettre cette circonstance à profit. Après avoir infecté les chiens de Ténias en leur faisant avaler des Cœnures, il a tenté l'expérience inverse et a également réussi. Il a fait avaler à une brebis, jeune et bien portante, des proglottis ou articles détachés de son Ténia. Ces articles por- taient des œufs mûrs, à l'intérieur desquels on distinguait les embryons à six crochets que nous avons vus être le premier âge de ces Vers. La brebis mise en expérience fut prise du tournis vers le quinzième jour. On la tua le dix-septième, et l'auteur trouva en divers points de l'encéphale quinze petites vésicules qu'il considéra comme de jeunes Cœnures en voie de déve- loppement. Pour vérifier cette conjecture, l'auteur se procura un grand nombre de moutons affectés de la même maladie, et en les suivant pendant plusieurs mois, en examinant des têtes de huit en huit jours, il parvint à faire l'embryogénie de ces singulières larves de Ténias. Il vit la vésicule se montrer d'abord isolée et sans têtes : puis il vit celles-ci germer à la surface de cette espèce de cellule mère et se caractériser progressivement. On com- prend, d'ailleurs, que nous ne pouvons entrer dans les détails que renferme le Mémoire. » Le travail dont il s'agit est accompagné de planches et de plusieurs préparations. Les premières sont exécutées avec soin, mais évidemment incomplètes au point de vue anatomique. Quant aux préparations, un grand nombre ont souffert et n'ont rien pu nous apprendre. Heureusement, parmi celles qui ont résisté, il en était de fort importantes, entre autres celles qui montrent la transformation des Cysticerques en Ténias, les premiers déve- loppements du Ver rubanaire, et surtout la déformation qu'il éprouve lors- qu'on le transporte dans la cavité péritonéale. Aussi tous ces faits paraissent- ils à votre Commission avoir été nettement établis. En revanche, vos Com- missaires croient devoir laisser à l'auteur toute la responsabilité des hypothèses plus ou moins probables par lesquelles il cherche à expliquer la dissémination d'îs Helminthes. Ils croient encore devoir faire toutes réserves au sujet de quelques opinions émises par l'auteur, entre autres au sujet du ( -93' )' polymorphisme et de la nature des transformations subies par les Intes- tinaux. » En employant, dans les expériences analogues à celles dont nous venons de parler, l'Echinocoque des vétérinaires, M. de Siebold a également obtenu un Ténia. Ces expériences, publiées en i852, ont été répétées par notre auteur, qui a trouvé le même résultat. L'histoire des Vers cystiques, histoire qui pouvait être regardée, il y a deux ou trois ans à peine, comme un des plus obscurs mystères de la zoologie, est donc aujourd'hui à peu près connue. Tous ces Vers ne sont que des espèces de larves, ou mieux des nourrices, selon l'expression de Steenstrup. Parmi ces nourrices, il en est qui restent toujours simples comme les embryons à six crochets qui leur ont donné nais- sance; les Cysticerques sont dans ce cas. D'autres se multiplient par gem- mation interne ou externe, comme le font les Échinocoques et les Cœnures. Toutes doivent, en définitive, donner naissance à des Ténias. » L'auteur du Mémoire n° a a contribué, pour une part considérable, à l'acquisition de ce résultat, naguère bien difficile à prévoir. Le premier, il a fait usage de l'expéiimentation directe pour résoudre ces difficiles pro- blèmes. Seul, il a parcouru expérimentalement le cercle complet de l'évolu- tion d'un Cestoïde. Aussi, malgré les lacunes que présente son travail, votre Commission l'a-t-elle jugé très-digne d'une récompense. » La Commission accorde : » i". Le prix à M. G.-J. Van Benede\, professeur à l'Université de Louvain, auteur du Mémoire inscrit sous le n° i; » 2". Une mention honorable à M. Frédékic Kvechenimeister, à Zittau (Saxe), auteur du Mémoire inscrit sous le n" 2. Elle propose à l'Académie de joindre à cette mention une médaille de i 5oo francs, à prendre sur les reliquats des prix Montyon ; » 3". Votre Commission demande, en outre, et à l'unanimité, que le Mémoire n° 1 soit imprimé aux frais de l'Académie. » PRIX DE PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. RAPPORT SUR LE PRIX DE L'ANNÉE i853. (Commissaires, MM. Flourens, Serres, Mil ne Edwards, Rayer, Magendie rapporteur.) « Dans son Rapport sur le prix de Physiologie de l'année dernière, la Commission faisait remarquer qu'il existe encore un certain nombre d'or- C. R., 1854, 1" Semestre. (T. XXXVIII, N» 8.) 26 ( 194) ganes et même de systèmes d'organes dont les usages sont tout à fait ignorés ou à peine entrevus ; que, dans cet état de choses, son devoir était d'encou- rager tous les travaux de nature à éclairer, ne fût-ce que d'une manière partielle, ces obscurités de la science. » Un motif aussi puissant détermina votre Commission de i852 à décer- ner le prix de Physiologie aux recherches de MM. Budge et Waller sur un point particulier de l'histoire du nerf grand sympathique. » De semblables considérations ont engagé votre Commission de i853à accorder le prix de Physiologie expérimentale à M. Cl. Bernard, pour des expériences qui mettent en lumière une autre propriété entièrement inconnue du système ganglionnaire. » Cette découverte consiste à démontrer, par des expériences qui ont été répétées sous les yeux de la Commission, que la portion cervicale du grand sympathique exerce une influence manifeste sur la température des parties auxquelles ses Jllets se distribuent en accompagnant les vaisseaux arté- riels. » En effet, si, après avoir vérifié au thermomètre ou par la simple appli- cation de la main la similitude de température des deux côtés de la tète d'un animal, on coupe l'un des filets cervicaux du sympathique, on constate immédiatement une élévation très-notable de température du côté de la tète où le filet a été coupé. » Cet accroissement subit de température, facile à constater dans l'oreille où il peut être de dix à onze degrés centigrades, persiste pendant plusieurs semaines et même pendant plusieurs mois, si, au lieu de se contenter de couper le filet, on a extirpé le ganglion cervical. L'augmentation de chaleur n'est pas limitée à la surface, elle s'étend aux parties profondes; M. Ber- nard l'a reconnue dans les narines, les seins, les tissus sous-cutanés et jusque dans la substance cérébrale. » Ajoutons, comme circonstance importante et liée sans doute à la pro- duction du phénomène, qu'au moment où la température s'élève dans les organes, leurs vaisseaux sanguins deviennent beaucoup plus apparents et sont évidemment dilatés par un afflux considérable de sang. Toutefois, cet état des vaisseaux, très-manifeste au moment de l'opération, est loin de per- sister à l'égal de l'élévation de température; car dès le lendemain ou le surlendemain, ces vaisseaux se rapprochent de leur état normal, et la cir- culation paraît y avoir repris son cours habituel. » Telle est dans sa simplicité le fait nouveau auquel la Commission a cru devoir décerner le prix de Physiologie expérimentale pour l'année i853. Ce (^95) fait, qui semble s'éloigner de tout ce qui était précédemment connu sur les sources de la calorification chez les animaux, ne nous paraît pas, pour le moment, susceptible d'une interprétation satisfaisante. Mais on ne saurait contester que, par son caractère imprévu et son importance, il ne soit appelé à ouvrir une voie nouvelle à des recherches physiologiques qui sans doute viendront, dans un avenir plus ou moins prochain, éclairer la théorie de la chaleur animale. » PRIX RELATIFS AUX ARTS INSALUBRES. RAPPORT SUR LE CONCOURS DE L'ANNÉE i853. (Commissaires, MM. Chevreul, Rayer, Pelouze, Boussingault, Combes, Dumas rapporteur.) ASSAINISSEMENT ET CONSERVATION DES BLÉS. « La Commission chargée par l'Académie d'examiner les pièces présen- tées au concours ouvert par M. de Montyon, en faveur de ceux qui ont rendu un art moins insalubre, a été frappée de l'importance des recherches, suite d'ime mission dont il avait été chargé par le Ministère de l'Agriculture, entreprises par M. Doyère pour assurer la conservation des blés, et pour débarrasser ce précieux aliment des insectes qui vivent à ses dépens. L'un de ces insectes, l'alucite, déjà étudié par Duhamel en 1762, semble avoir disparu peu après l'époque où il s'en était occupé. Malheureusement on l'a revu, en France, au commencement du siècle, et il n'a plus cessé, dès lors, d'y étendre ses ravages. Ce ne sont plus deux cents paroisses, comme au temps de Duhamel, que l'alucite se borne à exploiter : on l'observe sur 2 000 lieues carrées, comprises dans quatorze départements plus ou moins infestés : Basses-Pyrénées, Landes, Gers, Haute-Garonne, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Charente, Charente-Inférieure, Vienne, Indre-et-Loire, Indre, Cher, Nièvre, Allier. Que l'alucite vienne à franchir la Loire et lés forêts de la Nièvre, et alors le vaste bassin de Paris, le grenier de la France, sera lui-même atteint ! » Dans les quatre derniers des départements cités plus haut, les ravages de l'alucite ont fait disparaître, en 1849 ^^ i85o, une partie très-considé- rable de la récolte. Dans l'Allier, par exemple, la perte a été de 20 pour 100 des blés produits en i85o. Elle avait même été plus grande encore en 1849- On a vu, en moinsde trois semaines, dansbeaucoup defermes, des blés perdre 26.. ^, _—„ ( 196 ) 8o ou 90 pour 100 de leur substance, et devenir un objet de répulsion et de dégoût même pour les animaux. I^es dégâts causés par l'alucite font donc éprouver des pertes incalculables à l'agriculture française. Ils sont, pour les contrées qu'elles frappent, une cause de perpétuelle inquiétude, de découragement, de misère, de maladie. Jamais l'exemple des hommes éclairés ne fut plus nécessaire, l'action du Gouvernement mieux motivée. Et cependant, on pouvait se demander si le remède à de tels maux rentrait bien dans la catégorie des inventions que M. de Montyon a voulu encou- rager. Votre Commission n'a conservé aucun doute sur ce point. M Le grain attaqué par l'alucite occasionne de fréquents érésipèles chez les batteurs en grange, et surtout chez les lanceurs. La poussière qui s'en échappe envenime la moindre écorchure ; elle rend la guérison des exco- riations ou blessures, si fréquentes chez les ouvriers occupés de tels travaux, fort longue et fort pénible. » Le pain fait avec du blé alucité est non-seulement l'objet d'un dégoût bien naturel et d'une répugnance que son odeur et sa consistance rendent souvent invincible, mais encore il est considéré comme nuisible. On lui attribue quelques affections des entrailles ou du foie observées dans les localités que l'alucite ravage. » Il est du moins avéré que les animaux les plus avides de grains laissent de côté le blé alucité : les poules, les souris, les porcs même n'y touchent pas. » Ces preuves ont paru suffisantes à la Commission. Elle a considéré, comme un service éminemment propre à rendre un art moins insalubre, celui qui consiste à débarrasser le grain de l'alucite, sans exposer les ou- vriers à l'action des poussières nuisibles qin s'en échappent ; celui qui res- titue au grain toutes ses qualités, soit en ce qui concerne la fabrication du pain, soit en ce qui regarde son emploi comme semence. » Les procédés qui débarrassant le grain de l'alucite étant applicables d'ailleurs à la destruction de la teigne et du charançon, n'est-il pas évident que les blés qui forment les a])provisionnenients de la guerre et de la ma- rine pourront désormais être purifiés, et que le soldat et le marin y trouve- ront un aliment plus salubre? » Le nettoyage opéré à Versailles, sur neuf ou dix mille quintaux de grains attaqués par la teigne, a prouvé, en effet, que le tue-teigne, construit par M. Doyère pour la destruction de l'alucite, fonctionne avec autant d'économie que de régularité, lorsqu'il s'agit de détruire cet autre ennemi des grains. », La profession du soldat et celle du marin trouveront, nous n'en dou- ( '97 ) tons pas, un élément important de salubrité dans l'application de ces pro- cédés nouveaux. La Commission n'a donc point hésité à leur donner les mêmes récompenses qu'elle avait accordées naguère à des inventions desti- nées à fournir l'eau douce aux équipages par la distillation de l'eau de mer, ou à leur assurer un bon approvisionnement en légumes par la dessiccation des légumes frais. » L'importance du sujet a paru même si considérable à la Commission, qu'elle a étendu ses récompenses à toutes les personnes qui avaient con- tribué à la découverte de ces procédés d'épuration du blé qui ont si heureu- sement obteiui la sanction de l'expérience en grand. » Elle pense donc qu'il y a lieu de décerner trois prix. » Le premier est destiné à récompenser le zèle intelligent d'un agricul- teur distingué, M. Arnaud, qui, dès 1839, en essayant d'introduire dans son domaine l'utile emploi de la machine à battre, s'est aperçu qu'elle four- nissait des grains débarrassés d'alucite. Convaincu, dès lors, de l'immense utilité que son emploi offrirait aux contrées que l'alucite ravage, il s'est efforcé, et il y a réussi, de modifier la machine à battre, de manière à la rendre applicable à ces blés alucités dont la paille se brise trop facilement pour que les machines à battre généralement employées puissent leur convenir. )' La machitie à battre spéciale dont M. Arnaud fait usage fonctionne depuis huit années chez lui avec économie et régularité. Au milieu d'une contrée que l'alucite désole, ses récoltes en sont débarrassées. L'insecte ne se retrouve, ni dans ses greniers, ni dans ses semailles. » L'Administration rendrait un éminent service aux départements que l'alucite a envahis, en y favorisant l'acquisition de machines à battre ba- nales. Ces machines coiitent i5oo fr. environ; elles sont donc au-dessus des ressources de la plupart des fermiers; mais, comme elles seraient pour les communes un élément de sécurité et de prospérité que rien ne saurait remplacer, les encouragements de l'État ne peuvent pas i-ecevoir de plus utile application. » La Commission, s'associant à la Société centrale d'agriculture, a accordé un autre prix à M. Herpin. De son côté, il observait, en 1842, que les grains attaqués par l'alucite en étaient débarrassés par de violentes secousses; il concluait de cette épreuve que le tarare convenablement modifié constituerait un bon instrument d'épuration. Des essais en petit, mais décisifs, ont justifié son opinion. Il est bien à désirer que M. Herpin, poursuivant ses expériences, fasse voir que le tarare ainsi modifié peut ( '98 ) fonctionner avec économie, et qu'il est propre à manipuler de grandes masses de blé; car le tarare, étant très-répandu, permettrait d'effectuer partout l'épuration des blés. » La Commission accorde enfin un prix à M. Doyère. L'histoire de l'alucite, tracé par cet habile naturaliste, est le fruit d'une longue et consciencieuse étude. Elle constitue un guide excellent pour l'agronome et pour l'administrateur. » M. Doyère a soumis à un examen scientifique sévère et à des expé- riences sur une grande échelle trois systèmes d'épuration ou de conserva- tion des grains : la chaleur^ le battage, l'emploi des silos. » Il prouve que le grain alucité est débarrassé des insectes qui l'atta- quent par une simple élévation de température à 55 degrés, laquelle est sans influence sur le germe et sur le gluten. Il reconnaît que des grains alucités, qu'on soumet à des chocs violents et répétés, sont purgés de leurs ennemis. Ces deux principes ont été mis à profit par M. Doyère pour la confection de deux appareils qui ont été essayés en grand avec un succès complet. Dans le premier, l'épuration s'opère par la chaleur seule; dans le second, des chocs repétés en font tous les frais. » Les expériences faites à Bourges, en grand et publiquement ; le service d'épuration organisé à Versailles dans les magasins de la guerre, n'ont laissé aucun doute sur l'efficacité des appareils de M. Doyère. Le charançon, l'alucite, la teigne, etc., ont disparu des blés soumis à leur action. » Tout porte à croire que leur emploi deviendra général dans les maga- sins consacrés à l'approvisionnement et à la conservation des grains. Ils épargneraient de grandes pertes à l'État et aux détenteurs de blés, si, avant d'être emmagasinés, les grains étaient toujours débarrassés, à leur aide, de tous les insectes qui y pulluleront plus tard. » Qu'il s'agisse , d'ailleurs , du chauffage ou du battage des grains , la dépense ne s'élève pas au delà de i5 centimes par hectolitre et se trouve bientôt récupérée par les économies qu'elle permet de réaliser sur les pel- letages devenus inutiles ou dont on peut du moins diminuer beaucoup la fréquence. » M. Doyère s'est convaincu qu'après avoir passé dans la machine à air chaud, les blés mis en silos avec des précautions faciles à observer dans la pratique en grand offrent tous les gages d'une conservation qui dépasse tous les besoins. Ses conseils à cet égard, accueillis par le Gouverneur de l'Algérie, ont été mis en pratique dans les approvisionnements de l'armée d'Afrique. ( '99 ) PARACHUTE POUR LE SERVICE DES PUITS DE MINES. w La descente et l'ascension journalières par des échelles dans les puits de mines profonds occasionnent aux ouvriers une fatigue qu'ils deviennent incapables de supporter à un âge assez peu avancé et qui dans la période active de leur vie absorbe une partie notable du travail musculaire qu'ils sont capables de fournir. Aussi préfèrent-ils descendre et remonter dans les tonnes mises en mouvement par des machines qui servent à l'extraction des minerais. Cette pratique donne lieu à des accidents nombreux causés par les ruptures de câble , les chocs de tonnes l'une contre l'autre ou contre les parois des puits. On en a éloigné le retour, en ayant soin de s'assurer fréquemment du bon état des câbles, que l'on remplace avant qu'il ne fût utile de le faire d'ailleurs, et surtout en guidant les tonnes au moyen de longuerines en bois ou de tiges en fer établies dans toute la hauteur des puits. On a aussi remplacé les tonnes, dans plusieurs mines de l'Allemagne, de l'Angleterre, de la France et de la Belgique, par de grands appareils exclusivement destinés à l'entrée et à la sortie des ouvriers. La pièce prin- cipale consiste en un système de deux longues poutres qui s'équilibrent mutuellement, A chacune d'elles sont fixées de petites plates-formes équi- distantes, siu' lesquelles se placent les ouvriers. Les poutres, mises en mou- vement par une machine , montent et descendent alternativement en face et en sens inverse l'une de l'autre. Aux extrémités de ces oscillations, ou points morts, les plates-formes de l'une des tiges se trouvent amenées vis- à-vis les plates-formes de l'autre. Pendant le petit intervalle de repos qui sépare le mouvement dans un sens du mouvement rétrograde, les ouvriers passent alternativement d'une tige à l'autre. Après un certain nombre d'os- cillations, ils sont donc amenés du jour au fond du puits, et réciproquement, sans avoir pris d'autre peine que celle de se déplacer horizontalement de temps en temps. Ce mode d'introduction et de sortie des ouvriers n'est pourtant pas tout à fait exempt de dangers ; d'ailleurs , l'appareil occupe un puits tout entier ou au moins un grand compartiment de puits; il exige une machine spéciale ; il coûte en conséquence assez cher et ne peut être appliqué qu'à des mines d'une très-grande importance. » M. Machecourt, ancien élève de l'École des mineurs de Saint-Etienne, adonné dans les annales des Mines (i843) la description d'un parachute qu'il ^vait appliqué aux tonnes dans un puits des mines de houille de De- cize (Nièvre). Cet appareil , interposé entre la tonne et le câble auquel elle est suspendue , est formé de deux barres de fer qui se croisent et tournent ( 200 ) à peu près comme les deux branches des ciseaux de tailleurs , autour d'un même boulon horizontal. Lorsque le câble de suspension est tendu par le poids de la tonne , les deux barres se croisent sur un angle peu ouvert , et les extrémités de leurs branches inférieures sont maintenues à une petite distance des longuerines en bois qui guident la tonne. Cependant, des res- sorts tendent à augmenter l'ouverture de cet angle; mais cet effet est pré- venu par des chaînes qui rattachent les extrémités supérieures des barres à un point du câble de suspension situé plus haut. Celui-ci vient-il à rompre, sa tension cesse, les ressorts deviennent libres d'agir; les extrémités infé- rieures des barres du parachute viennent s'appuyer contre les longuerines en bois dans lesquelles elles pénètrent par une arête tranchante , et la tonne reste suspendue au parachute, qui est ainsi accroché aux longuerines guides. Nous ne savons si l'on a continué à se servir, aux mines de Decize, de l'appareil de M. Machecourt. Son usage, en tout cas, ne s'est pas répandu, malgré la Note imprimée en i845 dans les ydnnales des Mines. » En 1849, ^- Fontaine, chef d'atelier aux mines d'Anzin (Nord), a établi dans un des puits, appelé la fosse Tinchon, lui parachute fondé sur le même principe que celui de M. Machecourt, et dont la construction est mieux entendue. Dans le parachute Fontaine, leA deux barres de fer termi- nées par des griffes qui doivent, au besoin, pénétrer dans le bois des lon- guerines guides, tournent autour de deux boulons horizontaux parallèles portés par une sorte de chape invariablement fixée sur une tige verticale en fer qui est accrochée au câble de suspension. Lorque la tonne est portée par le câble tendu, les bras du parachute forment entre eux un angle dont l'ouverture est limitée de manière à ce que les griffes ne touchent pas les longuerines. Le câble vient-il à se rompre, l'action du ressort à boudin tire vers le bas la tige et tout l'appareil parachute. Cet appareil tombe donc plus rapidement que la tonne elle-même, et cette chute plus rapide détermine inftiilliblement, par suite d'une disposition fort simple, un plus grand écar- tement des bras en fer, dont les griffes viennent s'enfoncer dans les longue- rines. Un chapeau en tôle, heureusement ajouté par M. Fontaine à son ap- pareil, recouvre la cage et reçoit la partie du câble inférieure à la section de rupture, qui, sans cela, tomberait sur la tête des ouvriers et pourrait les tuer ou les blesser grièvement. » Le parachute de M. Fontaine a déjà prévenu plusieurs accidents ; il a sauvé la vie à seize ouvriers. Des essais très-concluants ont été faits en" pré- sence de MM. les ingénieurs des mines du département du Nord, et en Belgique, devant les ingénieurs des mines de la province de Hainaut; l'ap- ( aoi ) pareil a très-bien fonctionné dans des circonstances que l'on s'était appliqué à rendre particulièrement difficiles. » En cas de rupture du câble, l'arrêt a lieu après des intervalles de temps et de chemin parcouru assez courts. On pourrait donc craindre que les ou- vriers, descendant dans une cage animée d'une grande vitesse, comme a™,5o à 3 mètres par seconde, ne fussent blessés par suite de la commotion inattendue qu'ils éprouveraient; mais il est facile de prévenir ou du moins d'atténuer beaucoup cette chance de danger, en plaçant les ouvriers sur des planchers supportés par des ressorts ou par l'emploi de dispositions sus- ceptibles de produire un effet analogue. » La Commission propose de décerner à M. Fontaine un prix pour son parachute perfectionné dont l'efficacité et la bonne construction sont prou- vées par une expérience de plusieurs années dans diverses mines, et par des essais concluants faits par les ingénieurs des mines français ou belges. » Elle propose de décerner à M. Machecourt un prix pour avoir exé- cuté, employé et décrit antérieurement un appareil du même genre. LAMPE DE SÛRETÉ. » La Commission propose d'accorder un encouragement de 5oo fr. à M. Chuard , comme indemnité des dépenses qu'il a faites pour la construc- tion d'une nouvelle lampe de sûreté destinée aux mineurs. » Le principe sur lequel repose la construction de cette lampe n'a pas encore reçu sa forme pratique, mais il est nouveau et ingénieux. » L'air n'arrive à la flamme qu'après avoir parcouru un tube métallique d'une grande longueur susceptible d'être fermé par la chute de pistons ou soupapes ; s'itest explosif, les cheveux qui tiennent les pistons suspendus sont briilés subitement, et comme ces pistons n'ont qu'une course très- petite à parcourir, ils tombent et ferment le corps de pompe pendant la combustion même du mélange détonant , et avant que la flamme ait eu le temps de se propager en dehors de la lampe. Espérons que de nouveaux essais donneront une forme plus applicable à ce premier aperçu. CONCLUSIONS. i » En conséquence, l'Académie décerne : » 1°. Un prix de 2 5oo fr. à M. Arnaud, pour avoir constaté le premier : f° que, par l'emploi de la machine à battre, le grain obtenu des blés atta- qués par l'alucite est purgé d'insectes; 2° pour avoir imaginé et réalisé C. R., i853, i" Semestre. (T. XXXVIII, N" S.) 27 ( 202 ) par la pratique les modifications de cette machine , qui étaient indispen- sables pour en permettre l'emploi sûr et économique dans le battage des blés alucités. » 1°. Un prix de 2 5oo fr. à M. Herpin, pour avoir constaté de son côté : 1° que le grain dévoré par l'alucite est, en effet, purgé de ces in- sectes par des secousses réitérées ; 1" pour avoir indiqué comment , avec des dispositions particulières, le tarare pourrait devenir susceptible d'être appliqué à ce nettoyage. » 3°. Un prix de 2 5oo fr. à M. Doyère : i" pour avoir démontré qu'à l'aide d'une température de 55 degrés il est facile de détruire l'alucite et tous les insectes qui attaquent le blé , sans altérer le grain sous le rapport de sa germination , aussi bien que sous le rapport de la panification de sa farine ; 2° pour l'invention de deux appareils purificateurs des gwiins, dont la parfaite efficacité a été sanctionnée par leur emploi sur une grande échelle, l'un qui est fondé sur l'emploi de la chaleur, l'autre, le tue-teigne, qui repose sur le principe du battage des grains. » 4°- Un prix de i 5oo fr. à M. Machecocrt, pour le parachute qu'il a inventé et mis en usage dans les mines de Decize (Nièvre). « 5°. Un prix de i 5oo fr. à M Fontaine, pour son parachute perfec- tionné, mis en usage dans les mines d'Anzin et dans plusieurs mines de la Belgique » 6°. Une indemnité de 5oo fr. à M. Ciiuahd, pour l'encourager à pour- suivre ses essais relatifs au perfectionnement de la lampe de sûreté employée dans les mines. » PRIX DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIi. RAPPORT SUR LES PRIX DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE POUR L'ANNÉE i853. (Commissaires, MM. Roux, Velpeau, Ijallemand, Rayer, Andral, Flourens, Magendie, Duméril, Chevreul, Serres rapporteur.) « L'Académie a renvoyé à l'examen de la Commission des prix de Méde- cine et de Chirurgie soixante-seize ouvrages ou Mémoires relatifs aux diverses branches del'artdeguérir. Après uneétude attentive de ces nombreux travaux, elle vient soumettre à l'Académie le jugement qu'elle a porté sur plusieurs d entre eux, en lui proposant d'accorder à leurs auteurs des récompenses et encouragements proportionnés à l'importance des résultats qu'ils ont obtenus. ( 203 ) ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE. » L'heureuse révolution que l'histologie de Bichat introduisit dans les applications de l'anatomie à la médecine et à l'anatomie pathologique, fut le résultat de l'étude de la structure des parties, ajoutée à celle de leur forme, qui, jusque-là, avait trop exclusivement occupé les anatomistes. Cette étude sur l'organisation intime des organes, en donnant aux médecins lui point de comparaison pris dans l'état normal, rendit plus exactes et plus précises les recherches sur les altérations dont ils sont susceptibles par suite des maladies. » Dans ces derniers temps, un pas de plus a été fait dans cette direction : des organes, on a passé à la structure des tissus et à la composition des li- quides ; et c'est sur des travaux de cet ordre, exécutés par MM. Rœlliker, Ch. Robin et Verdeil, Vernois et Becquerel, que la Commission vient d'abord appeler l'attention de l'Académie. » Deux ouvrages de M. A. Kœlliker, professeur d'anatomie et de phy- siologie à l'université de Wurtzbourg, l'anatomie microscopique^ ou Vj4na- tomie des tissus de l'homme , et le Manuel de l'anatomie générale de l'homme, ont fixé, d'une manière toute particulière, l'attention de la Commission. » Ce qui distingue ces travaux de M. Kœlliker, ce sont l'exactitude et la clarté des descriptions, la netteté et la solidité des discussions scientifiques. Après un aperçu général des tissus, l'auteur passe à leur étude spéciale; la peau et ses parties accessoires, les cheveux, les ongles, les glandes sudori- fères, cérumineuses et sébacées, l'organisation des muscles des os, de la sub- stance nerveuse, sont étudiés et décrits avec tout le développement que comporte l'état actuel de la science anatomique. » Dans aucun ouvrage, la structure intime du système nerveux n'est exposée d'une manière aussi nette et aussi complète : les tubes nerveux, les cellules de la substance grise, les caractères de la substance nerveuse cen- trale et des nerfs périphériques, la conformation particulière des ganglions encéphaliques et celle des ganglions périphériques, toutes ces parties ont été décrites avec un talent remarquable. Mais ce qui recommande plus par- ticulièrement les travaux de M. Kœlliker à l'attention de l'Académie, ce sont ses observations originales et ses découvertes anatomiques. » Une d'elles a rendu le nom de M. Kœlliker célèbre parmi les anato- mistes : nous voulons parler de la découverte d'une espèce particulière de fibres musculaires, \esjibres cellules , dont il a démontré l'existence dans un 27.. ( ao4 ) très-grand nombre d'organes. Ces fibres musculaires particulières, qui sont lisses et pourvues d'un noyau, existent dans le tube digestif, dans les bron- ches, dans les voies biliaires, dans la peau, à la base et autour des bulbes pileux, au pourtour des glandes sudorifères, dans les papilles de la bouche et de la langue, dans les villosités, intestinales. M. Rœlliker a démontré aussi leur existence dans la rate, chez l'homme. Ces fibres musculaires spéciales forment même, chez plusieurs animaux, une enveloppe complète autour de cet organe. M. Kœlliker a encore constaté la présence de ces fibres muscu- laires dans les artères et dans les grosses veines. « Enfin, M. Rœlliker a fait une série d'études très-intéressantes sur les glandes du tube digestif, sur les follicules de Lieberkuhn, sur les follicules clos et sur les organes complexes, généralement connus sous le nom de glandes de Pejer. » En résumé, à côté d'observations nouvelles et propres à l'auteur, on trouve dans les ouvrages de M. Kœlliker l'exposé le plus complet des tra- vaux histologiques faits dans ces derniers temps. » Le Traité de Chimie anatomique et physiologique de MM. Charles Robin et Verneuil, appartient essentiellement à la science médicale. Cet ou- vrage montre, avec tous les détails nécessaires, les nombreuses applications de la chimie à l'étude et à la connaissance des faits qui intéressent l'anato- mie, la physiologie et la pathologie. Il suffit de jeter un coup d'œ-il sur l'en- semble de cet ouvrage et sur l'atlas qui l'accompagne, pour se convaincre combien il est aujourd'hui nécessaire d'allier la connaissance de la chimie à celle de l'anatomie et de la physiologie pour donner ensuite à la pathologie médicale le cachet scientifique dont, chaque jour, elle tend à s'empreindre de plus en plus. » Placés à ce point de vue, les auteurs exposent, de la manière la plus complète, l'état actuel de la science sur la constitution chimique des humeurs et des tissus, et font connaître quelques faits nouveaux qui leur sont propres. On leur doit une description très-exacte de l'otoconie dans le labyrinthe membraneux et de la distribution de cette poussière formée de cristaux microscopiques réguliers de carbonate de chaux, le long des canaux demi- circulaires. » Ils ont constaté que le phosphate acide de soude était luie des princi- pales causes des variations d'acidité de l'urine. Ils ont extrait des poumons un principe acide nouveau cristallisable ( acide pneumique) auquel ils font jouer un rôle important dans la respiration. D'un autre côté, tout ce qui a trait à la structure et à la composition chimique des muscles, des cartilages. ( 205 ) des os, du tissu élastique, est exposé de manière à donner les notions les plus précises sur chacun de ces tissus. Les auteurs ont, en outre, démontré l'existence d'une matière grasse, d'une couleur spéciale, dans la constitution des corps jaunes de l'ovaire, et ils ont éclairci plusieurs faits obscurs d'anatomie pathologique relatifs aux fausses membranes des membranes muqueuses et des membranes séreuses. » La recherche de la matière colorante de la bile, poursuivie dans toutes les humeurs où elle se rencontre normalement ou pathologiquement, a montré aux auteurs que cette matière pouvait, dans certains cas, devenir la cause de colorations accidentelles, rares, de la couleur bleue de quelques suppurations, par exemple. On doit encore aux auteurs des recherches inté- ressantes sur la pénétration dans les voies de la circulation des poussières de charbon et d'autres corps solides ingérés, avec les aliments, et de nou- velles observations sur la matière noire charbonneuse des poumons, sur son origine, son accumulation, etc. MM. Charles Robin et Verdeil ont étudié avec soin la composition des calculs vésicaux, et ont démontré la présence de l'urate de magnésie dans plusieurs de ces productions morbides. » Enfin ils ont exposé, avec de nouveaux développements, un point très- important de pathologie, à savoir que, dans certaines maladies générales, les altérations du sang consistent beaucoup moins dans une variation en poids de ses principes constituants, que dans une modification qualitative, se manifestant par un mode spécial de coagulation, et quelquefois par la possibilité de transmettre, par simple contact, ces altérations à des substances organiques normales. » D'après ce court exposé, on voit que l'ouvrage de MM. Charles Robin et Verdeil renferme des recherches et des études d'un ordre très-important pour la médecine scientifique, et d'une utilité incontestable pour la méde- cine pratique. » MM. Vernois et Becquerel, dans un travail sur la Composition du lait chez la femme dans l'état de santé et de maladie, ont examiné un grand nombre de questions du plus haut intérêt, au point de vue de l'alimentation des enfants du premier âge : ainsi ils ont étudié les diverses influences qui modifient plus ou moins la composition du lait, telles que l'âge du lait, la constitution de la nourrice, son état de primi ou de multiparité. Ils ont aussi étudié l'influence de la gestation, celle du développement des ma- melles, celle des traites, de la menstruation, de la couleur des cheveux bruns ou blonds, de la bonne ou de la médiocre alimentation. » Ils ont porté leur attention sur l'état de la santé des nourrissons, sui* ( 2o6 ) vaut que la femme a beaucoup ou peu de lait, et ils ont suivi ces études chez les nourrices saines et malades; enfin, ils ont terminé leur travail par une étude générale du lait, et par l'indication des caractères qui peuvent diriger dans le choix d'une nourrice. » Cette énumération montre que les auteurs ont compris toute l'impor- tance du sujet qu'ils se sont proposé de traiter; mais le nombre de questions qu'ils ont embrassées dans leurs recherches est si considérable, qu'ils n'ont pu présenter, sur beaucoup de points, que des résultats insuffisants, le nombre de cas comparables sur lesquels ont porté leurs analyses étant sou- vent trop petit pour qu'il soit permis d'en tirer des conclusions satisfai- santes. Ainsi, il est diverses questions très-intéressantes dont la solution ne repose que sur une seule analyse du lait et même sur un lait ne provenant que d'une seule traite. D après ces considérations, la Commission engage les auteurs à continuer leurs recherches et à compléter leur travail, tout en reconnaissant l'importance des résultats qu'ils ont déjà obtenus. » Il en est de même de M. Lecànu, qui, depuis un grand nombre d'an- nées, s'est occupé, avec autant de zèle que de succès, de l'analyse de diffé- rents liquides animaux, et spécialement du sang et de l'urine. M. Lecanu a le mérite incontestable d'avoir montré un des premiers de quelle impor- tance était ce genre de recherches pour éclairer la physiologie et la patho- logie; en s'y livrant, il a trouvé plusieurs faits inconnus avant lui, qui, depuis, sont devenus le point de départ d'autres recherches. Dans le cours de l'année qui vient de s'écouler, M. Lecanu a présenté à l'Académie un nouveau travail sur le sang, dans lequel il a fait connaître des résultats dignes d'attention, sur la composition et l'isolement des globules. Il a con- staté expérijnentalement, dans ces petits corps, l'existence de l'eau, qu'on n'y avait admise que par induction, et indépendamment de l'hématosine, deux matières analogues, l'une à la fibrine, et l'autre à l'albumine, mais qui diffèrent sensiblement de la fibrine et de l'albumine que l'on trouve dans le sérum. » Parmi les principes minéraux que l'homme et les animaux empruntent journellement au monde extérieur, pour entretenir le jeu des phénomènes de la vie, il en est qui ont plus d'importance les uns que les autres. M. Mouriès s'est occupé du phosphate calcaire, dont l'étude est tres- intéressante, à ce point de vue. Après avoir calculé, d'après un grand nombre d'expériences (dont les luies existaient déjà dans la science, et dont les autres lui appartiennent), les quantités de phosphate calcaire contenues dans le sang de divers animaux, et les proportions de ce sel qui leur sont ( 207 ) nécessaires pour vivre et se développer dans un état de santé parfaite, M. Mouriès arrive à cette conclusion, que le sang contient d'autant plus de phosphate de chaux qu'il appartient à des animaux chez lesquels les fonctions nutritives offrent une plus grande activité. Partant de cette donnée, M. Mouriès a été conduit à penser que le phosphate de chaux, indépen- damment de son rôle dans le développement du système osseux, était un excitant de la vie générale. » M. Mouriès cherche en outre à prouver que, dans les villes, beaucoup de femmes enceintes ne trouvent pas dans les aliments la dose de phosphate de chaux nécessaire ; que le lait des nourrices des villes est moins riche en phosphate de chaux que celui des femmes de la campagne, et qu'il devient nécessaire d'introduire dans leur alimentation une certaine quantité de phosphate de chaux, pour assurer le développement régulier du système osseux des enfants à la mamelle et prévenir certaines maladies du premier âge. » Les faits contenus dans le travail de M. Mouriès, bien qu'intéressants en eux-mêmes, étant limités à l'étude d'un seul des principes du sang et du lait ( le phosphate de chaux), sont insuffisants pour justifier les vues qu'il a émises sur les qualités relatives du lait des nourrices des villes et des campagnes, ainsi que pour résoudre les questions difficiles et très-importantes que sou- lèvent les maladies des enfants du premier âge. » Toutefois, la Commission a pensé que des recherches faites sur le phosphate de chaux, dans cette direction, et dans ses rapports avec les au- tres principes du sang et du lait, pourraient éclairer l'étiologie d'un certain nombre de maladies des enfants. M Les inspirations d'éther et de chloroforme ne se bornent pas seulement à produire des phénomènes d'insensibilité chez l'homme et les animaux, elles peuvent encore donner lieu à d'autres modifications de l'organisme, parmi lesquelles se trouve l'apparition singulière du sucre dans l'urine. Ce fait, dont on doit la connaissance à M. Reynoso, se réalise facilement chez les animaux soumis à l'action du chloroforme. M. Reynoso a vu le même phénomène se produire chez l'homme bien portant, soumis à l'action du chloroforme. » Cette présence du sucre dans l'urine, produite par l'action du chloro- forme, n'est pas un effet aussi constant de cet agent que le phénomène de l'insensibilité. Dans quelques cas, le sucre ne se montre pas dans la sécré- tion urinaire, bien que les animaux soumis à l'action de l'éther ou du chlo- roforme éprouvent les mêmes effets anesthésiques que d'ordinaire. Ces ( ao8 ) exceptions, que l'auteur reconnaît, montrent qu'il y a encore des conditions du phénomène à étudier; mais ces exceptions n'ôtent rien de l'intérêt très-grand qui s'attache à cette expérience. » D'après ces considérations, la Commission propose d'accorder à M. Kœlliker une récompense de 2 000 francs; à MM. Rorin et Vërdeil, une récompense de 2000 francs; à MM. Becquerel et Vernois, im encou- ragement de I aoo francs; à M. Reynoso, un encouragement de 5oo francs; à M. Lecanc, un encouragement de 5oo francs, et à M. Mocriès, un encou- ragement également de 5oo francs. PATHOLOGIE INTERNE. » L'ouvrage que M. Magnus Huss, Membre de l'Académie des Sciences de Stockholm, a publié en iSSa, sur l'alcoolisme chronique, présente le tableau effrayant des désordres graves causés par l'abus, longtemps pro- longé, des liqueurs spiritueuses. » On sait jusqu'à quel point est porté l'abus des boissons alcooliques dans les régions septentrionales de l'Europe, et particulièrement en Suède. Placé depuis longtemps à la tête du plus grand hôpital de Stockholm et chargé de l'enseignement clinique, M. Magnus Huss a pu rassembler un grand nombre de faits sur l'alcoolisme chronique, qu'on observe beaucoup plus rarement en France. » Dans la première partie de son ouvrage, M. leD"" Huss expose l'ensemble des accidents produits par les liqueurs alcooliques. Il fait suivre cet exposé d'une série d'observations qui représentent très-fidèlement les formes prin- cipales et les degrés variés de l'alcoolisme chronique. Ces observations, au nombre de cinquante, et qui n'occupent pas moins de aSo pages in-8°, sont analysées par l'auteur avec une sagacité très-remarquable. Elles montrent que, sous l'influence de l'abus prolongé des liqueurs spiritueuses, l'homme peut éprouver les désordres les plus variés elles plus graves, dans l'appareil digestif, dans les reins, et surtout dans le système nerveux. Sous cette influence déplorable, l'homme prend à peine quelques aliments solides ; un tremblement se manifeste dans les mains, surtout le matin, ou lorsque le malade fait un effort; puis surviennent des étourdissements passagers, la sensation d'un nuage ou d'un trouble momentané de la vue, souvent un peu de tremblement de la langue et d'hésitation dans la parole. Le sommeil est troublé par des rêves ; des fourmillements se manifestent dans les mem- bres, surtout le soir; la marche devient vacillante, et les forces musculaires diminuent d'une manière très-sensible ; surviennent ensuite de l'anesthésie. ( 209 ) qui s'étend à des surfaces de plus en plus considérables, et de véritables hallucinations. A ce degré de l'alcoolisme chronique, si le malade renonce à ses funestes habitudes, les accidents graves peuvent diminuer et même cesser entièrement; s'il y persiste, au contraire, des nausées et des vomisse- ments se déclarent; l'amaigrissement fait des progrès; des convulsions pas- sagères se manifestent; les hallucinations deviennent plus fréquentes, les forces diminuent de plus en plus, et le malade finit par succomber. » M. MagnusHuss étudie, avec le plus grand soin, chacun des symptômes les plus ordinaires de Y alcoolisme chronique , qui se montrent rarement dans leur ensemble chez un même individu. L'affaiblissement des forces muscu- laires atteint d'abord les doigts et de préférence le pouce, l'index et le mé- dius. Le tremblement des mains et celui des autres parties du corps ont un caractère particulier. Les convulsions débutent ordinairement daiis lUie jambe ou dans un bras, et deviennent quelquefois é])ileptiformes. » M. Huss étudie, avec une sagacité remarquable , l'hyperesthésie qu'on observe dans l'alcoolisme chronique, et s'attache à la distinguer de celle qui survient dans d'autres conditions morbides du système nerveux. Elle peut être si vive à la peau, que le malade pousse des cris au plus léger con- tact; d'autres fois, l'exagération de la sensibilité a lieu dans les parties pro- fondes. L'anesthésie de l'alcoolisme débute généralement aux doigts, d'où elle peut se propager à toute l'étendue des membres; elle présente cela de remarquable, qu'elle persiste plus longtemps que la plupart des autres accidents. » L'auteur s'attache ensuite à caractériser les troubles de la vue, de l'ouïe, du goût, de la parole, qu'on observe dans Y alcoolisme chronique. Il s'efforce aussi de distinguer, par une savante analyse comparative, les hallucinations, les diverses formes de monomanie, suicide ou homicide, la stupidité et la démence produites par l'abus des liqueurs spiritueuses, des phénomènes et des maladies analogues, déterminés par des causes étrangères à l'ivrognerie. » Enfin, il démontre, par de nouvelles observations, l'influence de l'al- coolisme sur la production des inflammations des organes digestifs, de la cirrhose et de la maladie de Bright ( néphrite albumineuse chroni- que). » Des faits funestes de l'alcoolisme chronique, nous passons à l'ouvrage sur l'aliénation mentale de M. le D' Morel, médecin de l'asile public de Mareville, dans le département de la Meurthe. » Dans ce travail, qui est un Traité théorique et pratique des maladies C. II. , i853, i«'&7nej(re.(T. XXXVIU, N05.) 28 ( 2IO ) mentales, rauteiir expose avec netteté et précision l'état présent de la science sur les aberrations de l'intelligence. » Tout en faisant une part large à la psychologie, M. Morel place la ques- tion des aliénations sur le terrain de la physiologie, et arrive, par une ana- lyse judicieuse des faits, à cette idée qui domine tout son livre, savoir, que V aliénation est une maladie, et n'est pas toujours le produit de V exagération de la passion. » L'application qu'il fait de cette vue fondamentale à la monomanie, mérite au plus haut degré de fixer l'attention des médecins et des magistrats. » Il en est de même de la démence paralytique, qui réclame plus que jamais l'attention des observateurs, afin de faire rentrer cette affection dé- plorable dans les cadres des maladies organiques de l'axe cérébro-spinal du système nerveux. » Mais ce qui surtout a frappé votre Commission, c'est la suppiession de loges dans un établissement qui renferme mille aliénés. L'auteur est arrivé à cette réforme, si utile pour les malheureux aliénés, en plaçant le malade dans un milieu où l'irritabilité nerveuse, qui fait la base de son état patho- logique, peut être calmée et modifiée. » La fureur maniaque, qui était considérée comme un état typique, n'existe plus, dit l'auteur, à l'asile de Mareville. » L'angine laryngée œdémateuse, décrite, ou plutôt indiquée pour la première fois par Bayle, sous le nom d'œdème de la glotte, a été pour M. le D"^ Sestier l'objet d'un travail sérieux, qui a fixé d'une manière toute particulière l'attention de la Commission. » En rassemblant tous les faits relatifs à cette maladie, jusque-là dissé- minés et restés sans valeur, en y ajoutant un certain nombre d'autres faits encore inédits, M. Sestier a donné à leur ensemble une importance qu'on n'aurait pas soupçonnée; il en a tiré des conséquences que leur isolement ne permettait pas d'entrevoir, et il est ainsi parvenu à composer une mono- graphie pleine d'intérêt scientifique et d'une grande utilité pratique, dans laquelle il trace une histoire véritablement nouvelle de l'angyne laryngée oedémateuse, maladie sur laquelle, avant le travail de M. Sestier, on ne possédait que des notions confuses et incomplètes. La Commission a parti- culièrement remarqué dans cet ouvrage la description que donne l'auteur des altérations qui, sur le cadavre, caractérisent ou accompagnent l'œdème de la glotte, l'indication des maladies diverses dans le cours desquelles il s'est montré, une appréciation rigoureuse de ses symptômes, ainsi que des. ( 2., ) ertébrés, et Vautre, soit dans l'embranchement des mollusques , soit dans celui des articulés, des bases pour l 'embrjologie comparée. Le grand objet que, par le choix de cette question, l'Académie proposait aux efforts des naturalistes et des anatomistes, est la détermination positive de ce qu'il peut y avoir de semblable ou de dissemblable dans le dévelop- pement comparé des vertébrés et des invertébrés. Parmi les deux ouvrages qui ont été déposés au Secrétariat pour répondre à cette question, celui qui a pour épigraphe : « Ars tota in observationibus , n° 2, » a fixé plus particulièrement l'attention de la Commission. Cérer des combinaisons et des décompositions. » Les circuits mixtes, simples ou composés, portent en eux les causes de l'affaiblissement des courants; cet affaiblissement est plus ou moins rapide suivant leur intensité, et finit même par les annuler à peu près. II est dû à des dépôts gazeux ou autres formés sur les lames métalliques qui servent à trans- ( =^39 ) mettre les courants dans les liquides, lesquels dépôts produisent des contre- courants ; on évite ces derniers, en dissolvant ces dépôts ou les enlevant au ftir et à mesure qu'ils se forment. J'ai fait une application de ce principe général à la construction d'une pile, dite pile à oxygène, que je présentai à l'Aca- démie, le 2 1 août 1 826. Cette pile est composée d'un vase en verre contenant . de l'acide nitrique où plonge un vase formant diaphragme poreux et renfer- mant une solution de potasse caustique, et de deux lames de platine plon- geant chacune dans l'un des deux liquides. D'après la nature des effets élec- triques produits dans la réaction del'action sur l'alcali, la lame qui se trouve dans l'acide est le pôle négatif du couple, et celle qui plonge dans l'alcali le pôle positif. Il résulte de là, que l'alcali provenant de la décomposition électrochimique du nitrate de potasse, en se déposant sur la lame négative, est enlevé par l'acide, et l'acide déposé sur la lame positive par l'alcali ambiant. » En 1839, je présentai à l'Académie des Sciences [Comptes rendus, tome VIII, page 667), au nom de M. Grove, une Note dans laquelle était décrite une pile construite d'après le même principe, mais plus énergique et plus usuelle. Dans cette pile, la solution de potasse était remplacée par de l'acide sulfurique étendu, et la lame de platine correspondante par une lame de zinc. M. Bunzen, en i843, quatre ans après [Comptes rendus de l'J endémie des sciences, tome XVI) eut l'idée de substituer à la lame de platine qui se trouvait dans l'acide nitrique, un cylindre de charbon; c'est là le dernier perfectionnement important que la pile à acide nitrique ait reçu . )> Le 16 avril 1 827 [Annales de Chimie et de Physique, tome XXXV), et le 23 février 1829 [Annales de Chimie et de Physique, tomeXLI), je fis con- naître à l'Académie lui autre principe de pile à courant constant, que je n'ai pas cessé d'appliquer, depuis cette époque, à la construction d'appareils employés à la reproduction d'un certain nombre de substances minérales et de composés insolubles cristallisés. Ce principe consiste à composer le couple à courant constant d'une dissolution saturée de sulfate ou de ni- trate de cuivre, d'une solution de sel neutre séparée de la première au moyen d'un diaphragme poreux et de deux lames de métal, l'une de cuivre plongeant dans la dissolution métallique, l'autre d'un métal oxydable plon- geant dans la solution de sel neutre. Les deux lames se trouvaient con- stamment dépolarisées, attendu que l'hydrogène déposé sur la lame de cuivre aidait à la réduction de l'oxyde de cuivre, et que l'oxygène déposé 32.. ( 24o ) sur la lame de zinc oxydait le zinc. J'ai disposé un très-grand nombre d'ap- pareils de ce genre, dont plusieurs ont fonctionné pendant deux, trois et même dix ans, sans qu'on ait été obligé d'y rien ajouter. En réunissant un certain nombre de ces couples de manière à former une pile, je suis parvenu à obtenir cristallisés différents sulfures métalliques, entre autres les sulfures de plomb, de cuivre et d'argent. » En i836 [Transactions philosophiques), M. Daniell décrivit une pile d'un emploi plus pratique que la précédente et dont le principe était abso- lument le même. En effet, chaque couple de cette pile est formé de deux li- quides différents, séparés par un diaphragme perméable, savoir, une dissolu- tion saturée de sulfate de cuivre, et une dissolution de sel marin ou de l'acide sulfurique étendu, et de deux lames de métal, l'une de cuivre plongeant dans la dissolution métallique, et l'autre dezinc en contact avec la solution de sel marin, ou l'acide sulfurique étendu: ce couple est identique avec le mien ; seulement, la disposition des parties en rend l'emploi plus facile dans la pratique. Tel est le précis historique des piles à courant constant. » Mais, s'il est indispensable que les courants, dans les applications, soient à intensité constante, il est nécessaire aussi, dans les recherches rela- tives au dégagement de l'électricité dans les actions chimiques, de disposer les appareils pour que les effets électriques soient constants, afin de les ana- lyser aussi complètement que possible. Ce but ne peut être rempli qu'autant que l'on dépolarise à chaque instant les lames employées à transmettre les courants, seul moyen de détruire les contre-courants. C'est ce problème que j'ai résolu avec les deux appareils que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. » Le premier appareil, qui est destiné à détruire la polarisation de deux lames servant à transmettre un courant dans un liquide, est composé d'un vase cylindrique en cristal, dont le bord supérieur est recouvert d'une gar- niture métallique, interrompue en deux points; chacune des moitiés est mise en communication avec l'un des éléments d'un couple voltaïque à force constante. Sur la garniture viennent s'appliquer , avec pression , les deux extrémités d'une traverse horizontale mobile en laiton, des- tinée à prendre les deux électricités à la source; chacune des branches est tantôt positive, tantôt négative. La traverse est interrompue, sin' une longueur de i centimètre, par une tige d'ivoire; de chacune des bran- ches part un fil de platine vertical, à l'extrémité inférieure duquel est soudée une lame de même métal venant plonger dans le liquide du vase ; ( a4i ) de chacune de ces mêmes branches part une lame de cuivre formant ressort et venant s'apphquer sur un interrupteur cylindrique mobile placé au-dessus et mis en rapport avec une boussole électro-magnétique ou un multipli- cateur. On imprime à tout le système un mouvement de rotation au moyen d'un engrenage et d'un moteur électrodynamique. L'interrupteur, com- posé d'un cylindre d'ivoire recouvert de deux lames de cuivre ne se tou- chant pas, ainsi que la traverse, sont mis simultanément en mouvement; ces deux pièces sont tellement combinées, que le courant électrique, quelle que soit son intensité et provenant d'un couple à force constante, est lui- même constant après avoir traversé le liquide. Cet appareil met bien en évidence les effets de polarisation en même temps qu'il donne les moyens de les détruire. » Le second appareil, qui est d'une application beaucoup plus étendue, est muni également de deux interrupteurs ; il est construit de telle sorte, que les deux lames de platine se trouvent chacune dans un vase séparé renfer- mant le même liquide ou un liquide différent. Ces lames peuvent, au moyen d'un mécanisme particulier, passer d'un vase dans l'autre, et se dépolariser ainsi. Entre ces deux vases est fixée une tige verticale servant de support à un tube en verre recourbé et échancré au milieu. Dans ce tube passe une mèche de coton servant à établir la communication entre les deux liquides, et sur laquelle on place les substances solides ou liquides produisant au contact des effets électriques continus. Si l'action chimique est lente, en mettant en mouvement les lames de platine pour opérer leur dépolarisation, on a un courant électrique constant. » Cet appareil permet d'analyser, dans tous leurs détails, les effets élec- triques produits dans les actions chimiques, puisqu'il met à l'abri des causes perturbatrices qui masquent plus ou moins leur manifestation. Dansxin pro- chain Mémoire, je ferai connaître à l'Académie les expériences que j'ai faites pour étudier de nouveau les principes qui régissent le dégagement de l'élec- tricité dans les actions chimiques, principes que j'ai établis en iSaS, et qui ont été généralement adoptés. J'indiquerai en même temps les cas où leur manifestation n'est pas sensible. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le Carbonate de chaux préexistant à l'état normal dans les plantes, et son dosage; par M. Payeîi . « Dans leurs recherches sur les substances minérales que les végétaux ren- ferment, Fourcroy et Vaviquelin ayant reconnu la présence de divers sels ( 242 ) décomposables au feu, crurent pouvoir tirer de ce fait général la conclusion suivante : « La chaux ou le carbonate de chaux qu'on trouve dans les cendres vé- » gétàles ne sont jamais contenues à cet état dans les plantes, mais à celui w de sels que le feu décompose et réduit à leur base plus ou moins carbo- » natée (i). » » Depuis l'époque où ces savants illustres écrivaient et jusqu'à nos jours, presque tous les chimistes ont admis la règle ainsi posée, même dans ses termes absolus. » On peut comprendre qu'il en ait été ainsi, en considérant, comme plu- sieurs l'ont dit, que les plantes offrent dans leur ensemble des sucs à réaction acide : or ces liquides ayant la propriété d'attaquer et de décomposer les carbonates, on n'admettait pas que ceux-ci pussent préexister dans de telles conditions. » Cette manière de voir n'était pas d'ailleurs en désaccord avec les résultats soit des analyses de cendres végétales faites par Th. de Saussure, soit des nombreuses analyses comparées à l'aide desquelles M. Berthier a démontré les aptitudes spéciales de certaines espèces et la localisation des substances minérales en plus fortes proportions dans certains organes des végétaux (2). » Cependant l'observation attentive sous le microscope, aidée des réac- tions chimiques, m'avait permis de reconnaître et de publier, en 1840, un grand nombre de faits en opposition avec les principes posés conformément à ce qui se passe dans les réactions chimiques entre des corps en contact ; de constater, en maintes occasions, l'état différent ou opposé des liquides dans deux cellules contiguës des tissus végétaux : neutre ou alcalin dans l'une et acide dans l'autre, bien que leurs minces membranes fussent sensiblement perméables. ',- », C'est ainsi que toutes les glandes entourant les feuilles et les rameaux de la Glaciale [Mesembrianthenium ciistallinum) sont renjpJies d'une so- (l) Jnnales du Muséum d'Histoire naturelle, tome XIII, page i. {2) J'ai moi-même constaté que le sel le plus répandu dans les plantes est l'oxalate" de chaux, donnant du carbonate par l'incinération. On observe, sous le niicroscopc, ce sel sous les différentes formes cristallines de raphides, de prismes courts et plus ou moins allon- gés, de rhomboèdres, d'agglomérations d'aiguilles disposées parallèlement entre elles et en grand nombre dans une même cellule, enfin d'autres agglomérations de rhomboèdres ou de prismes irradiés d'un centre commun , tronqués ou terminés par des pyramides. ( 243 ) lution blanche, limpide, d'oxalate de potasse ou de soude à réaction alcaline prononcée, tandis que les sucs sécrétés dans les tissus sous-jacents offrent une acidité manifeste ( i ) ; » Que plusieurs espèces de Chara sécrètent dans des tissus légers, péri- phériques, disposés en hélice autour de leurs organismes tubulaires, d'abon- dantes concrétions de carbonate de chaux, tandis que d'autres espèces, comme le Chara translucens, végétant dans les mènies eaux, ne montrent pas des sécrétions semblables ; » Que dans les feuilles de quatre Figuiers (2), où Meyen avait aperçu des corps globuleux développés autour d'un pédicelle, et qu'il croyait for- més d'une masse gommeuse superficiellement recouverte de carbonate cal- caire, j'ai constaté la structure plus complexe et la composition de ces petits organes, offrant un tissu léger, formé de minimes cellules toutes remplies de carbonate de chaux. » On comprend que la sécrétion minérale étant recouverte d'une mince membrane, ces poches, gonflées par les particules minérales, forment des mamelons en saillie dans la dernière rangée des cellules de ces petits corps globuleux, qui présentent un profil entouré de dentelures. » J'ai retrouvé, au milieu de conditions semblables, des concrétions de carbonate calcaire remplissant im tissu spécial développé autour d'un pédi- celle de cellulose, avec quelques variations de formes dans les feuilles de toutes les espèces de Figuiers, au nombre de dix-huit, que j'ai pu exa- miner (3). » J'ai constaté la présence de concrétions analogues de carbonate de chaux dans les feuilles d'autres végétaux des tribus différentes de la famille des Urticées, notamment dans les Celtis, le Conocephalus naucleijlorus ; (i) Foir le cinquième Mémoire snr les développements des végétaux (concrétions et incrustations minérales); par M. Payen , tome IX des Savants étrangers, page 77; et Annales des Sciences naturelles, tome XVI (Botanique); i84i> page 32 1. Gay-Lussac a indiqué la présence des oxalates solubles dans la Glaciale et de Candole a signalé le caractère alcalin du liquide des glandes, sans constater l'acidité des sucs dans les tissus sous-jacents. (2) Ficus elastira , Bcnghalcnsis , pisiforinis tt clusiœfolia. (3) Notamment, outre les Ficus précités, les F. ferruginca, F. nymphœifolia , F. carica, F. laurifolia , F. rcclinata , F. ncumani rigida , F. religiosa , F. inontana ( les concrétions de ce dernier s'y trouvent dans les poils courts de la face inférieure), F. scandens, F. citri- folia , F. glaucesccns , et trois autres espèces non dénommées des serres du Muséum d'Histoire naturelle. , ( 244 ) dans les Mûriers, la Pariétaire (P. ojficinalis), les Orties [Urtica nivcea), le Bmussonetia papjrijem, le Houblon, le Chanvre, etc. » La chaux s'est encore rencontrée à l'état de carbonate dans les fruits de plusieurs Celtis {C. orientalis, C. occidentalis , C. australis, C. cor- data). » Ici, la sécrétion calcaire se trouve renfermée dans les cellules du tissu des noyaux; ceux-ci reçoivent de la substance minérale une consistance tellement dure, qu'on ne peut les entamer ou les couper en tranches même très-minces sans ébrécher les lames d'acier des scalpels et des rasoirs. » Après la dissolution du carbonate par l'acide acétique ou l'acide chlor- hydrique étendu, les noyaux encore consistants, mais moins compactes, s'entament sans difficulté. » Alors, le tissu spécial dans lequel la substance calcaire était déposée, montre, par des tranches minces vues sous le microscope, un réseau très- fin fixé à l'intérieur de chaque cellule, dont il épaissit beaucoup les parois; ce tissu spécial se teint en jaune orangé par l'iode. » La teinte, ainsi que les formes, persiste sur beaucoup de points lorsque l'addition d'une goutte d'acide sulfurique concentré, désagrégeant les parois des cellules elles-mêmes, manifeste en celles-ci le caractère distinctif de la cellulose pure par une riche coloration violette qui, par degrés, s'efface, ne laissant plus que des particules orangées ou brunes, derniers vestiges des substances organiques azotées. Dans cet exemple encore, la sécrétion cal- caire s'effectue et persiste dans le tissu des noyaux en présence des sucs à réaction acide contenus dans le péricarpe charnu du fruit. » L'amande globuleuse qui remplit presque toute la cavité du noyau, est abondante en sécrétion huileuse; j'en ai extrait par l'éther o,48 de son poids à l'état sec. » Après ces diverses observations, faciles à répéter en faisant réagir sous le microscope quelques agents chimiques, on aurait pu croire encore que la présence des carbonates préexistants dans les végétaux ne pouvait être constatée qu'à l'aide de l'intervention du microscope, et que, d'ailleurs, leurs proportions pondérales étaient si faibles, qu'il serait impossible de les déterminer expérimentalement; qu'ainsi, jusqu'à un certain point, on était dispensé d'en tenir compte dans les analyses chimiques. » Ce fut dans la vue d'essayer de lever ce doute, que j'entrepris de déter- miner directement les quantités pondérales de carbonate de chaux contenues dans quelques organismes des plantes, et de préciser plus complètement la . i ■ ( 245 ) structure de ces organismes appartenant aux fruits des Celtis, ainsi que la composition immédiate de leurs différentes parties (i). » A l'époque où je commençai ces expériences, la plupart des feuilles étaient tombées ; cependant je pus recueillir dans un jardin de Grenelle des feuilles de Broussonetia papjrijera et de Mûrier noir, partiellement dessé- chées sur ces arbres. La dessiccation fut achevée avec précaution, c'est-à- dire lentement et à une température graduellement élevée pour éviter toute infiltration des sucs acides qui auraient pu se mettre en contact avec les concrétions calcaires; je trouvai, en outre, des feuilles desséchées dans ces conditions convenables, telles que les avait préparées notre confrère M. Peligot, pour son beau travail sur l'alimentation et les produits du ver à soie. » Ces différentes feuilles, complètement desséchées, furent broyées en poudre très-fine et passées au tamis. Chacun des échantillons pesé fut mis dans un ballon communiquant avec un tube en U à ponce sulfurique des- tiné à retenir l'eau, celui-ci étant adapté à l'appareil usuel pour l'absorption de l'acide carbonique formé d'un tube Liebig et d'un condensateur à potasse. » On versa de l'acide sulfurique étendu sur la poudre, et l'on favo- risa la réaction en chauffant un peu vers la fin. Les concrétions cal- caires décomposées laissèrent dégager le gaz acide carbonique que les deux derniers condensateurs retinrent. L'augmentation de poids de ces condensateurs donna le poids de l'acide carbonique retenu; il fut aisé d'en déduire le poids équivalent du carbonate préexistant dans les feuilles. » Voici les résultats de cette expérience sur les feuilles du Mûrier noir, du Broussonetia papjrijera et de plusieurs Mûriers blancs. Les résultats seraient différents si l'on employait des feuilles jeunes, car alors il se pour- rait que la substance calcaire ne fût pas encore sécrétée dans les tissus destinés à la recevoir, que même ceux-ci ne fussent pas encore complète- ment formés. (i) J'ai représenté par un dessin, sur le tableau , ces détails organographiques que nous n'avions pu déterminer complètement, M. de Mirbel et moi, dans nos recherches sur la com- position et la structure de plusieurs organismes des plantes (tomes XX et XXII des Mémoires de l 'Académ ie\. ^ C. R., 1354, i"Sem««,e. (T. XXXVI1I,N<>6.) 33 ( 246) DOSAGE DU CARBONATE DE CHAUX PRÉEXISTAiNT DANS LES FEUILLES (i). 1 FEUILLES EMPLOYÉES SÈCHES. POIDS. ACIDE carbonique obtenu. ACIDE carbonique p. 100. ÉQUIVALENT en carbonate de chau.\. !. Broussonetia papyrifera , feuilles 6,210 9,750 87 ,800 25 , 000 25 , 000 0,025 0,100 o,4i5 0,045 o,o5o o,4o I ,01 0,18 0,20 0,90 2,27 2,3o 0,41 0,45 Mûrier noir, feuilles d'automne. . Mûrier noir, idem Mûrier blanc, feuilles d'été Mûrier blanc, idem (i) MM. Poinsot et Wood m'ont aidé dans ces déterminations. Nous avons voulu vérifier, par un dosaffe approximatif, les résultats relatifs aux feuilles de Mûrier blanc, en recueillant dans de l'acétate de plomb tribasique l'acide carbonique de 5o grammes de feuilles. L'acide carbonique obtenu sous cette forme pesait 0,07, représentant pour 100, oji4 ou o,33 de carbonate calcaire, ce qui s'accorde avec les résultats ci-dessus, en tenant compte de la perte d'acide carbonique dans ce der- nier essai. » On remarquera, en jetant les yeux sur ce tableau, que la proportion de carbonate de chaux normal , équivalent à l'acide carbonique dégagé, .s'élève de 4 à 23 pour looo du poids des feuilles sèches employées, ou de 4 à ao pour i oo de la quantité totale des sels calcaires contenus dans ces mêmes feuilles. Cette détermination pondérale s'accorde donc avec l'ob- servation au microscope pour démontrer la présence du carbonate de chaux normal dans les tissus de plusieurs végétaux. » On peut donner de ce principe une démonstration plus facile encore, en soumettant au même mode d'essai les noyaux des fruits de phisieurs espèces de Celtis, débarrassés entièrement de la pulpe charnue, acidulé, qui les entoure, soit entiers, soit après en avoir extrait, en les cassant avec précaution dans un étau, l'amande oléagineuse qu'ils renferment. » Presque entièrement composés alors d'un tissu végétal rempli de par- ticules calcaires, les fragments de ces noyaux, placés sous l'influence de Tacide chlorhydrique étendu de 5 à lo volumes d'eau, laissent dégager à froid la totalité de l'acide carbonique. ». Cent parties de ces fragments, extraits du Celtis orientalis et desséchés. (^47) ont donné ^7 d'acide carbonique équivalent à 60 de carbonate de chaux (i); 100 de fragments semblables, provenant du Celtîs cordata^ ont laissé dé- gager, sous la même influence, a8, i d'acide carbonique, correspondant à 63 centièmes de carbonate calcaire. » Le tissu des noyaux ainsi débarrassé de carbonate de chaux, céda encore à l'acide chlorhydrique pur (H Cl, 6TIO) 1 centième de son poids de carbonate avec des traces de phosphate de chaux, ou 2,75 pour 100 du poids total des coquilles incrustées. » Afin de déterminer l'état de la silice dans ces tissus, j'ai incinéré des tranches des noyaux préalablement débarrassés du carbonate et phosphate calcaires, et j'ai pu reconnaître alors, sous le microscope, que la substance minérale (silice ou acide siliciquej non dissoute, appartenait au tissu fin développé dans l'intérieur de chaque cellule, dont la cavité libre se trouve ainsi réduite au tiers environ du diamètre total, les parois étant épaissies par ce léger tissu, dont les minimes cellules se remplissent de particules calcaires. » Il est peut-être digne de remarque que ce tissu, destiné à contenir la sécrétion minérale, se compose, ainsi que l'épiderme des végétaux ou sa pellicule externe, la cuticule épidermique, de cellulose injectée de silice et de substance azotée. » Voici les résultats de l'anatomie et des analyses immédiates des fruits de Celtis : !le péricarpe charnu forme, pour loo. . . . 71 ,70 „ ^ , ( coquille. ., 17,81 le noyau 28,0, dont \ , ^ . ' , ( amande. .. j^.,i,. 10,49 » Les proportions d'eau étaient, dans le péricarpe, o,583; dans la coquille du noyau, 0,0616, et dans l'amande, 0,166. » Les noyaux de cent fruits pesaient io8'',444i savoir : Coquilles. . 7 , 160 Aman.les 3 , 284 (i) Les amandes des mêmes fruits n'ont donné que o,o364 de cendres formées en grande partie de sels solubles ; les cendres de ces amandes , mises en contact avec l'eau , comm uni- quaient au liquide une réaction alcaline. 33.. ( 248) Analyse et anntomie faites comparativement sur loo parties en poids de ces noyaux. i Tissu organique (cellulose et mat. azotée). 22 ,90 Silice (dans le tissu spécial) 4»4o • Carbonate et traces de phosphate de chaux. 4*''*'° I' Tissu organique 16, 3o Huile fluide i5,20 \ Substances minérales i ,20 100,00 100,00 » Dans l'analyse immédiate des noyaux (coquilles desséchées) de Celtis cordata, on obtint un peu plus de carbonate de chaux ; il n'y eut que de très-légères différences quant aux autres résultats. Voici les nombres de cette analyse : Substances organiques (cellulose et matière azotée) 28,728 Carbonate de chaux 64 , 234 Phosphate de chaux Traces. Silice. . 7 ,043 100,000 » La quantité d'acide carbonique que produit le carbonate calcaire sécrété dans le tissu intime des noyaux de Celtis, est tellement abondante, qu'elle permet de répéter l'expérience dans un cours public, et de donner à un nombreux auditoire la démonstration de ce curieux phénomène. » En effet, si l'on place dans un tube d'essai luie vingtaine de ces petits noyaux débarrassés de pulpe et bien lavés (i), que l'on verse dessus deux ou trois fois leur poids d'eau acidulée par 0,1 d'acide chlorhydrique, on verra aussitôt une vive effervescence se produire, et si l'on a fermé le tube avec un bouchon, celui-ci sera bientôt après lancé, avec une petite explosion, par le gaz acide carbonique; l'effervescence continue pendant huit ou dix heures. » On complétera la démonstration en manifestant, par les réactifs appro- priés, la présence du chlorin^e de calcium dans le liquide, qui renferme (i) On y parvient aisément en frottant avec force ces fruits, au milieu de l'eau, dans im nouet de linge rude, et renouvelant l'eau à plusieurs reprises. Le nettoyage sera plus complet, si l'on enferme avec les noyaux du grès, que l'on renouvelle également plusieurs fois. ( ^49 ) seulement des traces d'autres substances minérales, notamment de phosphate de chaux (i). » Chacun, je le crois, après avoir été témoin de ces expériences si nettes et si faciles à reproduire, admettra le carbonate de chaux au nombre des sels minéraux qui existent dans certaines espèces végétales. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la quantité d'ammoniaque contenue dans la pluie et dans l'eau déposée par le brouillard ; par M. Bovssincault. « J'ai saisi deux occasions qui se sont présentées le mois dernier, pour répéter, à Paris, les observations que j'avais faites à la campagne sur l'am- moniaque contenue dans la pluie et dans l'eau déposée par le brouillard, observations dont j'ai eu l'honneur de communiquer les résultats à l'Aca- démie, dans sa séance du 28 novembre i853. » Sur une terrasse placée entre deux jardins, près la place Royale, j'ai établi un entonnoir en métal de \ mètre carré de superficie à son ouverture. » Le 3 janvier, vers les 9 heures du soir, une très-forte averse étant siu-venue, j'ai reçu successivement 5 volumes d'eau dans chacun desquels j'ai dosé l'ammoniaque. EAU REÇUE. PLUIE en millimètres. AMMONIAQUE dans l'eau reçue. AMMONIAQUE dans 1 litre de pluie. lit. 0,67 0,85 1 ,10 0,69 0,76 milliK. 1,34 1,70 2,20 1,38 1,52 millig. 3,37 3,73 3,3o 1,52 0,60 mllilK. 5,o3 i" prise. 4,39 2= prise. 3,00 3'^ prise. 2 , 20 4° prise . 0,79 5« prise. 4.07 Soit, en m 8,14 oyenne, dans i litre d 12,52 6 pluie , 3°'""So8 d'à nmoniaque. » Cette proportion se rapproche de celle constatée par M. Barrai dans (i) Le Chara flexilis , le seul que j'aie pu me procurer en cette saison, donne directement aussi de l'acide carbonique pondérable. A l'état frais, il contenait 80 pour 100 d'eau; loo parties de la substance sèche ont donné 7,9 d'acide carbonique, équivalent à 17,95 de carbonate de chaux. ( 25o ) les eaux pluviales provenant des udotnètres de l'Observatoire ; mais, pour des pluies aussi abondantes que l'a été l'averse tombée à Paris, la quantité d'ammoniaque paraît être beaucoup moindre dans les eaux recueillies loin des grands centres de populations. Ainsi, pour des hauteurs d'eau compa- rables à celle mesurée le 3 janvier, je trouve, dans mes observations du Liebfrauenberg, les nombres suivants : i EAU REÇUE TLUIE AMMONIAQUE. DATES. dans en dans le grand udomètre. millimètres. la pluie reçue. lit. millig raillig. 18S5. 2 juin 44,3 9,00 11,08 5 juin. ..... 34,4 7)00 17,06 3o juin 42,3 8,60 18,19 2 septembre. 5o,6 10,27 21,71 25 septembre. 4o,i 8,i4 9,63 g octobre. . . 38,5 7.81 20,40 i4 octobre.. . 46,65 9.47 11,66 296,85 109,73 Soit, en moyenne, dans i litre dt pluie, o'"""«,34 d'am moniaque. » Une différence de cet ordre est due probablement aux matières qui flottent incessamment dans l'air d'une grande ville. L'aspect de l'eau reçue pendant les diverses phases de la pluie du 3 janvier indiquait évidemment la présence de ces matières. En effet, l'eau de la première prise tenait en suspension une substance noirâtre dans laquelle, indépendamment de quel- ques flocons de suie, on reconnaissait une poudre très-ténue, de nature sili- ceuse. La deuxième et la troisième eau étaient encore assez troubles. La quatrième et la cinquième eau ne donnèrent lieu à aucun dépôt. Eau déposée par le brouillard. » J'ai obtenu de l'eau déposée par les brouillards qui ont apparu à Paris dans le mois de janvier. On se rappelle que le brouillard du 2 3 occasionna une obscurité telle, que, à 10 heures du matin, on fut obligé d'éclairer les appartements. » L'eau recueillie était limpide, mais elle avait une teinte ambrée prove liant très-vraisemblablement des vapeurs fuligineuses répandues dans l'at- ( =^5. ) mosphère de Paris ; du moins, je puis affirmer que les eaux de brouillards que j'ai reçues au Liebfrauenberg, ont toujours été limpides et incolores. » L'eau des brouillards de Paris, obtenue dans le cours du mois de jan- vier jusqu'au a3 inclusivement, était surtout remarquable par la forte pro- portion d'alcali qu'elle contenait. Dans i litre, on a dosé i38 milligrammes d'ammoniaque; or, l'eau météorique la plus ammoniacale que j'aie examinée dans les recherches faites à la campagne, n'en renfermait que 5o milli- grammes par litre ; elle avait été déposée par un brouillard qui avait régné sans interruption dans la vallée du Rhin, du i4 au i6 novembre. i38 mil- ligrammes d'ammoniaque équivalent à 64 centigrammes de bicarbonate, état auquel il est raisonnable de supposer que l'ammoniaque existe dans l'atmosphère, puisqu'elle se trouve en présence d'un excès d'acide carbo- nique. Le fait d'une aussi notable proportion d'un sel ammoniac volatil, dans I litre de l'eau qui constitue la vapeur vésiculaire, expliquerait peut-être, pourquoi, dans certaines circonstances, le brouillard des villes possède une odeur assez pénétranf* pour affecter péniblement les organes de la respi- ration. » OSSEMENTS FOSSILES. —Sur des ossements de Mammijères jossiles découverts à Pikerni, village près d'Athènes, au pied du mont Pentélique. Note de M. DlTVERNOV. t « Ce n'est pas la première fois qu'il est question, devant l'Académie, des ossements fossiles de Mammifères que l'on trouve au pied de ce nionf célèbre. . ' » Dans sa séance du t\ juin 1849, à l'occasion de quelques os découverts dans le terrain tertiaire pliocène de Montpellier, que M. Gervais avait dé- terminés comme appartenant très-probablement à une espèce de Maca-, que; j'ai dû rappeler que M. André Wagner, professeur à Munich, avait annoncé, dès iSSg (i), la découverte de restes fossiles d'un Singe supérieur faite en Grèce, au pied du mont Pentélique (2). » Dans un Mémoire spécial publié parmi ceux de l'Académie royale des Sciences de Munich (tome III, part, i'^), l'auteur conclut, de la comparaison détaillée de ces restes, qu'ils ont appartenu à un genre de Singe qui tenait à (1) Miinchner gel. Anzeig., iSSg, in-8°, p^ge 3o6. (2) Voir le tome XXVIII des Comptes i: ndiis , page ■joo. C'est par ei reiir qu'on a impritiif, le monX. Hymète, au lieu du mont Pentéiit/iic, dans la ledaciion de mon observation, qui avait l'té faite de mémoire, sans ma parlicipalion. ( 2.52 ) la fois des Gibbons et des Semnopithèques , et qu'il nomme, à cause de ces deux rapports, Mesopithecus pentelicus. » Ce Mémoire comprend, de plus, la description d'un fragment de mâ- choire inférieure, avec deux dents mâchelières, d'un Carnassier de la taille du Ljnx, auquel M. A. Wagner donne le nom de Galeotheriwn. » Ce savant indique encore des molaires semblables à celles trouvées à Eppelsheim, dont M. Raup a fait son genre Hippotherium, qui diffère, entre autres, du genre Cheval par le développement des deux doigts latéraux, restés rudimentaires dans ce dernier genre. )> Puis une molaire, un fragment de métatarsien, et les deux dernières phalanges d'un Ruminant indéterminé. » Nous pouvons, dès aujourd'hui, ajouter d'importantes et de bien inté- ressantes déterminations à cette Faune antédiluvienne, enfouie et accumulée au pied du mont Pentélique, comme dans un ossuaire analogue à celui de Sansan (département du Gers) ; sinon pour l'époque de leur enfouissement, du moins pour le nombre considérable des individus qui s'y trouvent pour ainsi dire entassés. » Trois petites caisses de ces os, que le Muséum d'Histoire naturelle vient de recevoir d'Athènes, nous en ont fourni les moyens. » Je demande, avant tout, la permission d'expliquer à l'Académie à quelle occasion . » J'avais été averti, au commencement de juillet dernier, par mon excel- lent collègue M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, et par notre confrère de l'Institut, M. Dubois (d'Angers), de retour d'Athènes, que l'on continuait à trouver, près de cette ville célèbre, de nombreux ossements fossiles, aux- quels la France n'avait eu jusque-là presque aucune part (i). » Dès le 7 de juillet, je rédigeai une Lettre à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique et des Cultes, pour qu'il voulût bien recommander instam- ment les intérêts scientifiques du Muséum d'Histoire naturelle de Paris à M. le directeur de l'École d'Athènes, et, au besoin, à notre Ambassadeur, M. Forth-Rouen, par l'intermédiaire de M. le Ministre des Affaires étran- gères. Cette Lettre a été signée par M. Duméril, comme directeur du Muséum, et remise immédiatement à M. le Ministre, qui a bien voulu l'appuyer de toute son influence éclairée. » C'est à la suite de nos sollicitations, si puissamment appuyées, que (i) Nos collections ne renfermaient encore , à cette époque, qu'un radius à'Hipparion, donné en 1848 par M. Schœlcher, ( 253 1 M. Forth-Rouen, Ministre de France à Athènes, a fait adresser au Muséuni, de sa part et de celle de M. Chairètes, docteur en médecine et directeur de la pépinière royale à Athènes, les trois petites caisses remplies de fragments d'ossements de Mammifères, dont nous allons rendre un compte très-suc- cinct (i), sauf à les décrire plus en détail dans un Mémoire spécial. » Nous y avons trouvé des fragments de crâne, d'os des membres; des dents séparées, et des fragments de mâchoires avec les dents, etc. Ce sont des restes : » I. De Carnassiers, et plus particulièrement de V Ours des Cavernes. » II. jy Eléphant Jossile , comprenant un grand os du carpe, un fragment d'astragale, un métatarsien, une première phalange d'un doigt externe. » III. Le Rhinocéros à narines cloisonnées [Rhin. tichorhinus),\'esY>èai fossile la plus répandue dans les terrains quaternaires et dans les cavernes , se trouve représentée dans cette collection : » 1°. *Par un fragment bien caractérisé de V ayant-dernière molaire supé- rieure du côté gauche ; » 2°. Par un humérus droit assez complet; » ?>°. Par une portion inférieure du ye/nw/gaMcAe,- » 4°- Par un tibia au même côté ; » 5". Par un calcaneum et un astragale gauches du même individu et du même côté. » IV. Le genre Hipparion, de Christol, Hippotherium^ Raup, paraît y avoir laissé de nombreux débris, à en juger par ceux qui font partie de notre collection. Les dents et les os des extrémités que nous avons sous )es yeux, ont plutôt les proportions des os correspondants de V Hippotherium d'Eppelsheim, qui sont plus grands, que de V Hipparion deCucuron, qui sont plus petits. On sait que ces deux noms génériques sont synonymes. Mais ces os, dont les uns ont des proportions plus grandes et les autres de plus faibles dimensions, peuvent avoir appartenu à plusieurs espèces, qui différaient comme l'Ane et le Cheval, et qui ont vécu à des époques différentes. » V. Genre Girafe. —Dans les séances de l'Académie des 19 mai et 27 novembre i843, je lui ai fait connaître la découverte d'une mâchoire inférieure de Girafe fossile, au fond.d'im puits du château d'Issoudun, qui s'élargit, dans sa profondeur comme une caverne, et dont le fond est rempli d'une argile jaune, semblable à celle que l'on trouve dans le sol de toutes les cavernes à ossements. (i) Ces caisses étaient arrivées le 9 du mois dernier au Ministère de l'Instruction publique. C. R., i854, i" Semestre. (T XXXVllI, N» 6.) 34 ( a54 ) » Cette même année, M. R. Owen m'annonçait que MM. Cautley et Falconer venaient de découvrir deux espèces de Girafes dans les terrains ter- tiaires miocènes des parties inférieures de l'Himalaya, avec des restes d'Hip- popotames, de Mastodontes, de Sivatherium, etc. » La Girafe se trouve aussi parmi les ossements enfouis près d'Athènes. J'ai, pour démontrer sa présence dans cette localité : » i". Une seconde molaire supérieure du coté droit, dotit la forme caractérise essentiellement ce genre ; » 2". Un beau fragment de métatarsien du côté droit avec ses poulies articulaires inférieures, pour les deux doigts de cet animal. » Ce fragment égale au moins, dans ses proportions, les parties corres- pondantes du métatarsien de nos plus grands squelettes. » VI. Genre Jntilope. — Dans un article très-court du Dictionnaire universel d'Histoire naturelle àe M. Ch. d'Orbigny, sur les Antilopes jos- siles , à la suite d'un article très-développé et très-soigné sur les espèces vi- vantes du même genre, M. Laurillard résume ainsi les connaissances qu'il avait, et c'étaient celles de la science en 1 84 1 , sur les premières : » Les brèches osseuses ont offert à Cuvier, les faluns de la Touraine à » M. Desnoyers, et les cavernes du département de l'Aude à M. Marcel de » Serres, des ossements de Ruminants qui peuvent avoir appartenu à quel- » ques espèces d'Antilopes. » M. l'abbé Croizetdans les terrains tertiaires de l'Auvergne, et M. Lartet » dans ceux du département du Gers, en ont signalé chacun deux espèces. » Tout nouvellement, M. Lund en a trouvé une dans les cavernes du » Brésil. » Mais, jusqu'ici, ces ossements n'ont pas été décrits avec assez de détails » pour qu'on puisse les rapporter, d'une manière certaine, au genre » Antilope^ et nioins encore pour qu'on puisse les rapprocher ou les éloi- » gner des espèces vivantes (i). » » Les plus anciennes de ces espèces sont des terrains tertiaires miocènes; telles sont celles de Sansan indiquées par M. Lartet. » Les plus récentes sont celles des brèches et des cavernes. o M. Gervais a désigné récemment, sous le nom spécifique de Booclon, une nouvelle espèce de grand Antilope^ dont les restes consistent surtout en mâchelières de lait de la mâchoire inférieure, et en mâchelières de rempla- cement ou persistantes de la mâchoire supérieure, et en un astragale. (i) Tome I , page 626. { 255 ) » Cette grande espèce appartiendrait aux terrains tertiaires miocènes lacustres (i) du midi de l'Espagne. » J'ajouterai à ces renseignements que, si l'on peut conserver de l'incer- titude, avec les seules dents molaires, sur le genre précis auquel ces restes fossiles ont appartenu, et rester indécis entre les genres Antilope, Chèvre, Mouton et Bœuj ; il n'y a plus à hésiter, lorsqu'on a une portion de crâne avec ses noyaux osseux, et lorsque ces noyaux osseux ont la forme que nous allons décrire : » i". Nous avons un crâne avec la base des deux noyaux osseux des cornes, malheureusement tronqués, mais assez longs pour montrer que ces cornes étaient contournées en spirale à la manière de celles de l'Addax, dont notre Antilope pouvait avoir la taille. » 2". Nous avons encore un fragment qui avait deux arêtes spirales, entre lesquelles le noyau osseux montre un large sillon concave. » Ce bout de corne serait-il le prolongement des noyaux qui tiennent au crâne? » Ceux-ci en diffèrent très-sensiblement, le bout ne s'y adapte pas immé- diatement; de sorte que l'on pourrait supposer qu'il appartenait à une autre espèce, à cornes encore plus contournées en spirale. » 3°. et 4°- Nous avons d'ailleurs deux fragments de mâchoire inférieure, l'un du côté droit, l'autre du côté gauche, dans chacun desquels est la der- nière molaire de lait sur le point de tomber et la première molaire persis- tante. » 5°. La collection dont nous énumérons les os, renferme encore un^e demi-mâchoire inférieure avec les cinq dernières molaires, dont les propor- tions ne sont pas plus grandes que celles de la Gazelle. » Cette petite espèce est évidemment distincte de l'espèce à laquelle les deux fragments de mâchoire inférieure ont appartenu. « 6". Enfin nous avons plusieurs molaires supérieures de la grande espèce; » 7". Une molaire supérieure de la petite ; » 8°. Et une incisive externe en forme de faux tranchante. » Vil. Genre Bœuj. — Un seul astragale, dont les proportions sont celles de l'astragale d'un Bœuf de moyenne taille, m'autorise a placer ce genre dans la Faune de Pikerni. » Des découvertes ultérieures d'ossements de plusieurs autres parties du (i) De la petite vallée d'Alcoy où ses restes ont été découverts dans des lignites. Coup d'œil sur la constitution géologique de plusieurs provinces de l'Espagne, par MM. de Verneuil etCoUomb, p. i4; Paris, i853. 34.. ( 256 ) squelette, encore plus caractéristiques, pourront rendre spécifique cette détermination générique provisoire. » VIII. Grand Tardigrade. — Les restes fossiles dont nous devons faire mention , en dernier lieu , sont ceux d'un grand Tardigrade , voisin du Macrotherium, nommé ainsi par M. Lartet. » La seule espèce de ce groupe d'Édenté phytivore qui ait été trouvée dans les dépôts fossilifères de l'Europe, est celle signalée par M. Cuvier, d'après une seule phalange onguéale, qui avait été enfouie dans les sables d'Eppelsheim , sables dont la Faune fossile ressemble, à très-peu d'exceptions près, à celle de Sansan. » Dès i835, M. Lartet découvrait, dans cette dernière localité, les restes d'un Tardigrade de très-grande taille, auquel il présume que la phalange d'Eppelsheim a appartenu. » Ces restes sont à peu près complets pour les os de la colonne verté- brale et des extrémités. » Deux dents séparées, qui manquent de racines et d'émail, montrent, dans leur forme et leur composition, la plus grande analogie avec celles de Paresseux. » Il est impossible de ne pas rapprocher du Macrotheriwn sansaniense , Lartet, » 1°. Une portion inférieure à' humérus du dépôt de Pikerni; » 2°. Une portion supérieure du fémur ; » 3°. Une tète de fémur; > » 4°- Une portion supérieure de tibia, de la même localité. » Nous avons mis en regard de ces fragments, les os correspondants du Macrotherium sansaniense , si bien distingués par M. Lartet, et ce savant expérimenté pour la détermination des ossements fossiles, qui a fait avec moi cette comparaison, n'hésite pas plus que moi sur les ressemblances de famille, et peut-être de genre, des espèces de ces deux origines. » Mais l'ancienneté de l'une, le Macrotherium de Sansan, et l'espèce de Pikerni, qui est d'une Faune plus récente, ne peut laisser de doute, avec quelques différences dans les surfaces articulaires, sur les distinctions au moins spécifiques des individus des deux origines. » Tels sont les premiers renseignements sur la Faune enfouie près d'Athènes, dans le village de Pikerni, que le zèle éclairé de M. Forth-Rouen, Ministre de France à Athènes, et la générosité de M. le docteur Chairètes, nous ont donné l'occasion heureuse de fournir à la science des Ossements fossiles, ou de Y Ostéographie, ainsi désignée par mes deux célèbres pré- décesseurs dans la chaire d'anatomie comparée. (257 ) » Ces renseignements sont tellement importants, tellement inattendus, que, joints à ceux publiés, il y a déjà longtemps, par M. A. Wagner, ils peu- vent dès à présent fournir les données de conjectures probables sur l'état des contrées qu'habitait cette Faune africaine, avant le désastre qui l'a enfouie dans le sol d'Athènes. « Il serait conforme à la géographie zoologique, même antédiluvienne, de se représenter une immense plaine, qui joignait la Grèce à l'Afrique et à l'Asie Mineure, et dans laquelle les Antilopes et les Girafes pouvaient se mouvoir en toute liberté, comme celles qui vivent en ce moment dans les déserts de l'Afrique. L'époque de la destruction de cette Faune semble marquer, avec précision, celle qui a dû abîmer cette terre dans les profondeurs de la Médi- terranée. » Déjà, dans une communication que j'ai eu l'honneur de faire àl' Académie au mois d'octobre iHS^, sur une brèche osseuse provenant d'Oran, je lui signalai la parfaite ressemblance des brèches osseuses de tout le pourtour de la Méditerranée, relativement au ciment rouge qui les constitue; comme une preuve de la grande étendue du phénomène qui les a produites, et de l'iden- tité de sa cause. Elle conduirait encore, ajoutai-je, à l'idée de sa simulta- néité, si l'on parvenait à démontrer que les brèches osseuses d'Afrique ren- ferment absolument les mêmes espèces d'animaux que les brèches osseuses des îles et des côtes de cette mer qui appartiennent à l'Etn'ope. » C'est aussi une argile de la même couleur rouge, qui constitue le sol du village de Pikerni où l'on trouve les ossements dont il vient d'être question. » La détermination de l'âge de ce dépôt, à en juger par la Faune dont il se compose, sera sujette à quelques discussions très-importantes ; puisqu'il renferme des ossements de plusieurs étages tertiaires, et un plus grand nom- bre d'ossements des dépôts quaternaires. » Ce n'est que lorsqu'on aura découvert des restes assez complets pour caractériser toutes les espèces auxquelles ces ossements ont appartenu, que l'on pourra avoir des idées plus arrêtées sur l'âge relatif de cette Faune et de ces terrains. » L'expérience a déjà prouvé que la Faune des terrains tertiaires supé- rieurs pourrait se confondre, dans quelques cas, avec celle des terrains quaternaires, ou du moins que les deux Faunes diffèrent très-peu entre elles. » M. Gaudry, docteur es Sciences naturelles, que l'Administration du Muséum avait envoyé dans l'île de Chypre pour y faire des recherches géo- logiques, ayant eu l'occasion de visiter Athènes, se propose de rendre compte incessamment des observations qu'il a faites sur l'âge de ce gisement, que M. A, Wagner classait déjà, en iSSg, parmi les terrains tertiaires. » ( 258 ) ZOOLOGIE. — Notes sur les Collections rapportées en i853, par M. A. Delattre, rfe son vojage en Californie et dans le Nicaragua; par S. A. Charles-L. prince Bonaparte. j^ SIXIÈME COMMUNICATION : Ckanteurs cun'irostres . « La grande division des Chanteurs curvirostbes, dans laquelle nous nous sommes efforcé de rassembler les nombreuses familles d'Oiseaux plus ou moins suceurs, à langue plus ou moins pénicillée, quelle que soit d'ailleurs la forme si variable de leurs becs, est, pour ainsi dire, essentielle- ment océanienne, n'ayant que quelques représentants sur le continent d'Asie, encore moins en Afrique, et paj* un en Europe. Une seule de ses familles, celles* des CÉRÉBIDES, se trouve en Amérique : elle lui est propre, peu nombreuse, et n'a fourni à M. Delattre qu'une race bien connue du Nicaragua, de la Cœreba cyanea, Vieill. Pulchre cyanea, gula concolfire; pile glauco ; front e, loris, alis, caudaque nigerrirnis ; remigibus intus flavis : pedibus rubris . w Fem. viridis : remigibus rectricibusque pallide fuscis (i). (i) Les exemplaires du Brésil ont la calotte mo'ns étendue; le bec plus recourbé. M. Cabanis, qui se permet de changer le nom de Ccereba de Vieillot, voire même de Bris- son, en Arbelorhina ! en distingue, en outre , deux races de Porto-Cabello. ?.. Ccereba brevipes, Bp., ex Cab. , sp. 538. Minor, pedibus brevissimis. 3. Ccereba eximia, Bp. , ex Cab., sp. 529. Pileo albidiore : rostro longiore. Ce n'est qu'en hésitant que nous essayons de caractériser les espèces indiquées par les auteurs en y ajoutant no» nouvelles espèces : 4 . Ccereba cœrulea, Viei'l . , t'x L . , de Guyenne. Media : rostro modico, arcuato : violaceo- cyanca: loris lalissimis, gula circumscripte, alis, caudaque nigerrirnis : pedibus Jlavis. Fem. Splendide viridis ■ fronte, loris, et genis rufescentibus albido viridique punctatis : vitta mystncali ccerulca : subtus flava, in medio crissoque pure, lateribus viridi-striata; gula cinnamomea : remigibus fuscis : cauda viridi : pedibus fuscis. 5. Cœreba trinitatis, Bp., Mus. Verr., ex Insula Sancta-Trinitas. Major; alis longinri- hus; cauda breviori; pedibus valde robustioribus. 6. Ccereba gutturalis, Gr., ex L , du Brésil. Rostro longiore, magis arcuato : nigredine gulce magis protracta. ■j. Ccereba §ularis, Vieill., ex Sparrm., Mus. Caris., t. 79, de Sainte-Marthe et Colom- bie Rostro exili. 8. Cœreba trochilea, Gr., ex Sparrmann {Arb. longirostris? Cab., sp. 53 1\ Mus. Caris., t. 80, de Caraccas. Major : rostro longissimo, valde incurvo. g. Cœreba nitida, Hartl. {Ârb. brevirostris, Cab., sp. 532). Rev. zool., 1847, P* 84? ^*^ Porto-Cabello et Guajaqnil. Minor : cœruleo-turcosa : nigredine gulœ in pectus producta : rostro hrevissimo, ejciti, vix curvo. 10. Cœreba r.ayana, Bp.. ex L. [Motacilla, non Certhia, cayana, L , qui n'a jamais été un ( ^59 ) Dacnis ! et dont Fringilta cyanomelas , Gm., est le mâle, Motacilla cyanocephnla, Gm , la femelle), du Brésil. Aux Diglossa démon Conspectus, ajoutez : I. D. hyperythra , Cab. {Une. orbygnii fem?) sp. 537, ex Caraccas. 1. D. intermedia, Cab., proche de i). t^a«e« , Gr. Aux synonymes de D. barUula ajoutez : Uncirostrum siitaceum, Lafr., et Campylops hnmulus, Licht. , Abhand. Berlin. Ac , cum tab. — Hahn's Atl., t. i%, i, mas; 2, fem. M. Cabanis admet comme moi que les trois prétendues espèces lajresnayii, bonapartii et liumeralis n'en forment véritablement que deux ; mais c'est la seconde au lieu de la troisième qu'il lui plaît de rayer du catalogue des êtres. Ma dixième espèce doit, suivant Hartiaub, porter le nom de Diglossa personata, Hartl., ex Fraser, plutôt que de D. cyanen, Gr., ex Lafr. Le genre Dacnis possède aussi plusieurs espèces très-voisires : ajoutez entre autres la belle espèce de la Nouvelle-Grenade que M. Sclater a justement nommée pulcherrima. Mais D. spiza et alricapilla ne forment qu'un seul et même oiseau. D. anatis, Lafr., est syno- nyme de Sylfia spccinsa, Wied, du Brésil et de Cayenne, figurée par Temminck, pi. col. agS, et dont la femelle est, comme dans ses congénères, fort différente du mâle. Le même fait se manifeste d'une manière encore plus sensible dans le genre Certhiola , Sundev. L'espèce considérée jusqu'à présent comme unique se décompose en neuf, chacune des Antilles ayant pour ainsi dire sa race particulière : 1 . Certhiola flaveola, Sundev., ex L., «le Saint-Bartholomée. Nigricans etiam in gula .• su- perciliis, spécula alari, et apice rectricum albis : subtiis cum uropygio late, et margine alaruin Jlavis. Fem.? Superciliis et gula média flavis : spécula alnrum albo. 2. Certhiola chloropyga, Cab. {N. flaveola, Licht. nec L.) Hein, Muséum, sp. 534, ex Bahia. Pileo tantum nigricante : gula grisca : spécula alari nullo : urapygio late flava-vires- ccnte. 3. Certhiola luteola, Cab., sp. 533, ex Lichtenst., de Porto-Cabello. Nigricans; subtus flava ; gula grisea: superciliis postice dilatatis , crisso, spcculoque alari, albis. 4. Certhiola guianensis, Cab., sp. 535, de la Guiane. Oi*c« r/or praecedentibus, sequenti autem dilutior: spécula alarum vix ulto. 5. Certhiola major, Cab., in nota, de Surinam. Major : flavo colore alarum in dorso dila- tato : spécula alari circumscripto . 6. Certhiola brasiliensis , Sclater. Nigricans, gula atra : superciliis albis : uropygio vix flavescente : spccnlo alarum nullo. 7. Certhiola minima, Bp., ex Cayenna. Similis C. chloropygise, sed duplo minor. Fem., in Mus. Paris. Superciliis albis : gula restricte grisea : uropygio flavissimo : spécula alarum nullo. 8. Certhiola minor, Bp., Mus. Paris. Similis priecedenti, sed paulln major, superciliis latis- simis et spécula alari alba. 9. Certhiola albigula, Bp., Mus. Paris., ex Martinica. Media; ex tato nigro-plumbea ; subtus flava, crisso et gula média, et superciliis angustis cum apicibus tectricum alarum remi- gum secundariarum, et rectricum late, albis : uropygio circumscripte viridi-flavo. Au genre Conirostrum , Lafr. ( Conirastra ! Cab ), ajoutez : C. ornatum, Lawr. , Ann . N. York Lyceum, i85i, t. 4. ( 26o ) STIRPS 4. Fam. 26. EPIMACHIDjE. Subfam. 77. Epimachis/e. 1. Epimachus, Cuv. 2. Ptilorhys, Sw. 5. Craspedophora , Gr. 4. Seleucides, Less. Fam. 27. PARADISEID^. Subfam. 78. Paradiseim*. 5. Cicinnurus , Vieill. 6. Paradisea , L. 7. Xanthomelus, Bp. 8. Diphyllodes, Less. 9. Lophorina, Vieill. 10. Parotia, Vieill. Subfam. 79. Astrapiin*. 11. Astrapia, Vi'eiW. 12. Paradigalla, Less. Subfam. 80. Phonysahina. 13. Phonyf;ama, Less. Fam. 28. GLAUCOPIDjE. Subfam: 81. Glaucopinc 14. Corcorax, Less. 15. Glaucopis, Gm. 16. Neomorpha, Gould. 17. Creadion, Vieill. Fam. 29. MELIPHAGID^. Subfam. 82. Meliphagin*. 18. Tropidorhynchus , Vig. 19. Leptornis , Hombr. 20. Xanthotis , Reich . 21. Moho, Less. 22. Entomyza , Sw. 25. Acanlhogenys , Gould. 24. Prosthemadera , Gr 23. Anthochœra, Fig. 26. Anellobia, Caban. 27. Manorhina, Vig. 23. Foulehajo, Reich. 29. Sericulus, Sw. 30. Meliphaga, Lewis. 31. Hypergerus , Reich. 52. Lichenostomus , Cab. 53. Pogonornis, Gr. 34. Anthornis , G;-. 35. Ptilotis, Sw. 56. Lichmera , Cab. 37. Meliornis, Gr. 38. Glyciphila , Sw. 59. Entomophila , Gr. 40. Conopophila , Reich. Subfam. 85. Myzomelin^. 41. Acanthorhynchus , Gould. 42. Myzomela, Vig. 45. Cissomela , Bp. 44. Certhionyx, Less. Subfam. 84. Melithreptin^. 43. Plecthrorhyncha, Gould. 46. Melithreptus , Vieill. 47. Heematops, Bp. 48. Eidopsarus, Sw. Fam. 30. ARACHNOTHERIDjE. Subfam. 83. Arachnotherins. 49. Arachnothera , Temm. Fam. 51. PHYLLORNITHID*. Subfam. 86. Phyllorsithis-e. 30. Philopitta , Is. Geqffr. 31. Phyllornis, Boie. 82. Yuhina , Hodgs. 35. Mizornis, Hodgs. 34. Ixulus, Hodgs. 33. Jora, Horsf. Subfam. 87. Zosteropin*. 36. Zosterops, Vig. 37. Malacirops, Bp. 38. Cyclopterops , Bp. 39. Orosterops , Bp. (i) Le genre Craspedophora , Gr., se compose maintenant de deux espèces qui diffèrent par la taille et ( ^6. ) CURVIROSTRES (i). Kam. 52. NECTARINIID^. Subraii). 88. Ptiloturin£. 60. Ptiloturus, Sw. Subfani. 89. Nectariniin£. Cl. Nectarinia, ///. 62. Arachnechthra , Cah. 65. Cinnyris, Cue. 64. Adelinus, Bp. Uii. Anthodiaita , Cab. 66. Maiigusia, B/j. 67. .\iithobaphe9 , Cab. 68 Panaeola, Cab, 69. Hedldypna, Cab. 70. Leptocoma, Cab. 71. Aethopyga, Cab. 72. Chalcoparia, Cab. 75. Clialcostétha , Cab. 74. Cyrtoslomus, Cai. Suhram. 90. Antiireptin£. 7i5. Anthrcptes, Sw. 76. Cinnyricincliis, Less. Fam, 55. DREPAMD;E. Sublani. 91. Drepanik*. 77. Drepanis , Temm. 78. Himationc , Caban. 70. Hemignathiis, Licht. Fam. 54. DIC;EIDi£. Subfam. 92. DiC;eiN£. 80. Dicaeum , Cuv. 81. Prionochilus, Strickl. 82. Pachyglossa, Hodgs. 85. Myzanthe , Hodgs. Fam. 58. C^EREBIDiE. Subf. 95. C£REBIM/E. 84. Csereba , Vieill. 85. Diglossa, Wagl. Subfam. 94^ DACNiDi.tA:. 86. Certhiola , Sundev. 87. Dacnis, Cm. 88. Conlrostrum , 0/b. encore plus par les pieds et par le plastron. — La Famille des Proméropiues, que nous avons aussi appelée '.R , l85.'i, i'" Semestre. (,T.X\\\n\ ,^"6.) 35 ( 202 ) » L'espèce de Méliphagien dont Swainson figure la tête dans ses « Ani- mais in Ménagerie », nous paraît être Tropidorhynchus buceroides . » Les espèces 8 et lo du Conspectus sont évidemment la même, étant puisées à la même source et venant du même pays. » L'espèce 12, Philedon chrjsotis, Less., Voy. Coq., t. 21 bis, nec Cu- vier, n'appartient pas à ce genre, mais forme une seconde espèce du Xan- thotis de Reichenback, qui a pour type Certhia carmiculata, Vieill. » Leptorîiis, H, et Jacq., est un excellent genre non admis par Reichen- back, mais réhabilité par M. Pucheran. C'est sur ce savant zoologiste que nous comptons pour dissiper les ténèbres qui couvrent encore le type que Lesson appelle Dr. diemenensis à la page 4oi de son Traité d'Ornithologie, qui n'est pas celui de la Nouvelle-Calédonie, et provient probablement des Célèbes. » Ptilotis sonora, Gould, ne diffère pas de Mel. vittata, Cuv., du Musée de Paris. » Ptilotis cratitia, Gould, forme le genre Lichenostomits , Cab., i852, Irrisorioes , quoique beaucoup moins nombreuse en espèces qu'on ne le pense, n'en com- prendra pas moins un genre Irrisor, Nous conservons ce nom pour une section de Pro- merops. Mon genre Xànthomelus a pour type VOriolus aureus , L. (Paradisea aurea, Edwards nec Gm.), que le grand naturaliste suédois avait d'abord appelé lui-même Paradisea flavo-fulva dans la description du Muséum d'Adolphe-Frédéric. Notre Diphyllodes respublica , depuis que nous l'avons fait connaître dans ce recueil, en 1849, * ^'^ décrit en détail et figuré sous le nom de Paradisœa wilsbni dans le Journal de Philadelphie. Quelques doutes ayant été élevés quant a l'identité des deux espèces , afin de mettre les Américains (qui ont le bonheur de posséder le type dans toute sa splendeur) à même de mieux en juger, nous publions telles que nous les avions prises sur l'imparfait exem- plaire que nous n'eûmes qu'un instant, les notes inédites qui suivent : Media quasi inter Diphyllodes et Cicinnurum ciijtts rectricibus contortis gaudet. Statura D. magnifîcae : capite obscuriorc : plumis nuchalibus Jlavis va/de brcvioribus : dorso a nucha rubro plumis nigro-marginatis. Le genre Corcoiax, Less. [Cercoronus, Cab.), forme évidemment le passage des Corvidés aux Glaucopides. A cause de ses pieds et de ses courtes ailes , et malgré le manque de caron- cules, nous le réunissons méthodiquement à ces derniers, comme il s'y réunit géographi- quement. C'est melanorhamphus , et non melanoritynchus, que Vieillot a le premier nommé son espèce unique. Cabanis essaye de changer en Hetcratocha le nom trop bien établi de Neomorpha. C'est Icterus rufusater, et non rufitorques, que Lesson a nommé le Creadion carunculatiim , oiseau delà même Famille et du même pays. ( 263 ) auquel il faut ajouter, comme espèce nouvelle, son Lichen, occiden- talis, Oàh., sp. 640, de la partie occidentale de la Nouvelle-Hollande. » Ptilotis unîcolor^ Gould, forme, avec Gljciphila oculans, le genre Stomiopara, Reich. Cabanis fait de cette dernière espèce le type de son genre Lichmera. , » Meliornis mjstacalis , Gould, pourrait former un genre nouveau. » Meliornis australasiana constitue, pour Reichenback, le genre Meli- sympotes. » Melicophila, Gould, que l'on ne doit pas regretter à cause de sa simi- litude avec Melitophila, doit céder à Certhyonjx, Less. , mais le nom spéci- fique du type, variegatus (non moins que pîcata, Gould) doit faire place à celui de leucomelas, plus ancien de tous, donné par Cuvier [Certhia leucomelas, Cuv.) aux exemplaires rapportés par Pérou et Lesueur de la Nouvelle-Hollande et de Timor. Magnitudine Turdi minoris, nigra etiam in gula : subtus cum humeris latissime, uropjgio, rectricibus late ad basinij et scapularium marginibus, alba. » Les Enlomophila albigularis et rufigularis de Gould cons titue genre Conopophila, Reichenb. » Au nom barbare Moho^ Less., Cabanis voudrait substituer son pédan- tesque Acrulocercus. » La Certhia sanguinea, Gm., des îles Sandwich, n'appartient pas au genre Myzomela ; il faut l'en éloigner, comme aussi les espèces qiie Gray et Reichenback ont tirées d'Hombron et Jacquinot, et qui sont des Necta- r illien s. » Ajoutez par contre : » 4- Mjzomelanigriventns,Vea\e[Myzomela aniocixi,Yerr.)] exSamoa^ Ins. Navigat. Major : coccinea, dorsi lateribus., abdominc, crisso, alis caudaque nigerrimis. » 5. Mjzomela melanogastra^Bp. {^Phylidonj-ris sanguinea? hess. nec Certhia sanguinea, Gm. — Certhia cardinalis? Forster nec Gm.), ex 1ns. Tanna. Similis praîcedenti ; margine primariarum remigum intus albido. » 6. Myzomela sanguinolenta, Gould ex Lath. , de la Nouvelle-Hollande : Minor, crisso albo; remigibus albo-marginatis , est bien distincte de » 7. Mjzomela rubraira, Rp. ex Less. , des îles Mariannes : Media : san- guinea, ptwnarum bnsi, crisso, alis, caudaque fuliginosis : remigibus uni- coloribus. 35.. ( 264 ) » Ajoutez encore : » 8. Myzoïneln major, Bp., Mus. Paris., ex Ins. Carolinis ab Hombr. et Jacq. Similis pvxcedenti, sed major et percoccinea. » Caractérisez ainsi : » 9. Mjzomela erjthrocephala, Gould, d'Australasie. Minor : nigri- cans, subtus griseo-fuliginosa : capite,jugulo, crissoque ruberrimis. n Mjzomela nigra, Gould, est pour moi le type du nouveau genre Cis- someln : Cissomela «/g ra, Bp. ex Gould, Australia : Minor : nigra; subtus cum uropjrgio alho, torque pectorali nigro. y> Le genre Melithreptus , Vieill., ne doit pas comprendre Hœmatops, Gould, ni Eidopsarus, Sw., qui doivent chacun reprendre leurs types. Ce n'est pas Gould, mais Swainson qui, en iSSy, a fondé le genre Gjmnophrjs , synonyme d'Hcematops. » Sturnus vircscens, Wagl., est un Eidopsarus, aussi bien que hicinc- fus, Sw., validirostris^ gularis et chloropsis, Gould. » Certhia Innulata, Shaw, est le type à' Hœmatops, auquel appar- tiennent .nissi albigularis et melanocepha lus, Gould. » T^e genre Himatione, Cab., se compose de trois espèces: la véritable Certhia sanguinea, Gm., aux synonymes de laquelle il faut joindre Petro- droma sanguinea,Yieill., et Mjzomela sanguinea! Gr. » 2. Himatione ckloris, CaAi., minor^ et n 3. Himatione maculata, Cab., major : minus obscura : tectricibus alarum apice albis,fascias duas macularum signantibus. » Il faut faire attention à ne pas confondre le genre Ixulus, à cause des rapports de noms, avec VIxos occipitalis , qui est un Brachjpodien, d'autant qu'il y a également un Ixulus occipitalis. » Dans les Zostéropiens nous avons établi les genres : » I. Oreosterops, Bp., pour le Zosterops montana, MnW., de Sumatra, espèce à front pâle et plumage serré, qui s'éloigne moins des Phjllornitiens, H taille plus forte, bec robuste, queue plus développée. » 2. Malacirops, Bp., pour la petite Z. borbonica, Briss., de Mada- gascar, à plumage excessivement lâche et décomposé ; taille petite, bec court et mignon, mais courbé; queue peu développée. » 3. Cjclopterops , Bp., pour Z. chloronota, Vieill., Z. curvirostris , Blyth necSw^., de Bourbon, et les autres espèces africaines à bec long, recourbé, queue courte, etc. » C'est le Tcheric [Zosterops capensis , Sandw.) auquel Reichenback aurait pu se dispenser d'appliquer le nouveau nom Z. vaillantii; et non pas i 965 ) la Zosterops madagascariensis, que représente la pi. i Sa de Levaillant. » La Certhia pulchella, L. [Nectarinia melampogon, 111.), appartient au genre Panœola, Cab. » ]^siJ6nnosa [non Jàinosa) doit rester dans le genre Nectarinia restreint, seule avec la tacazzc, Stanley. » C'est au genre À nthohaphes qu'appartient la Certhia violacea, L. » La Cinnyris platurn, Vieill., constitue le genre HecJydipna avec la N. metaUicaj Licht. » Le nom jéethopjga a été appliqué, par Cabanis, aux jolies espèces indiennes : goolpariensiSj — siparnja, — ^ouldce, — ignicandû^ — ncpalensis ou honjieldi, — saturata ou hodgsoni, — teinmincki , — eximia, etc., auxquelles il fout ajouter /îi/fe^ Hodgs. et Jeth. eupogoti, Cab., de Bornéo. » On doit regarder comme de véritables Chmjris : » La Certhia cuprea ou ruhro-jusca, Shaw, — amethystina, Shaw, — cjanocephala, Gm. — juliginosa, Shaw, — stangeri, Jard., — pusilla, Sw. ou leucogastra, bien différente de pusilla, YieiU.., figurée par Levaillant, t. 299, — affinis, Rupp., — habjssinia, Ehrenb., — ajra, L., — chalj- hcea, li., etc., toutes d'Afrique. » Le genre Ànthodiaeta, Cab., pour la C. cnllaris, Vieill., et la chloro- pygia, Jardine, peut à peine être adopté. » Certhia rectirostris exfraseri forment mon nouveau genre Mangusia. » Cinnjris verreaiixi , Smith, est le type de mon genre Jdelijius qui devra comprendre aussi ohscura, JsLvd., — oli^'acea, Smith, — et fusca, Vieill. » Le genre Chalcoparia, Cab., se compose de 5fZp/a cingalensis, Lath., «t de Nect. phœnicotis , Temm. » Chalcostetha, Cab., de pectoralis, Temm., qu'il ne faut pas confondre avec celle d'Horsfield [eximia, Temm.) et à'aspasia, Less., qui ne diffère pas de sa sericea. » Laissant pour type à Anthreptes, Sw., la Certhia malaccensis , Scopdli [lepida et javanicn de Sparrmann et d'Horsfield), Cabanis a constitué son genre Ze/î/oco/mz des Certhia zeilonica, h. et sperata^ L. [coccineigaster, Temm.) et delà Nect. hasselti, Temm. [ruher, Less.); son genre Cyrto- tomusde la C. jugularis, L. — eximia, Temm. [pectoralis, Horsf. nec Temm.) — Solaris, Temm. etfrœiiata, Mull.; son genre Ârachnechthra des Certhia lotenia, — C. currucaria de Linné. » C/«njj'nc//?c//«j Less., finalement comprend deux espèces : C. longtœ- marii, Less. [Jnthreptes leucosoma, Sw.) Ill.Zool., t. a3, et Birds of westeru ( 266 ) Africa, t. 17, et Anthr. aurantium, Verr. Viridi-aureus^ dorso uropj-gioque œneo-ainethjstineis : suhtus sordide albidus, mento amethystino : macula hinc inde pectorali aurantia : rostro gracilliino. » Je ne m'étends pas davantage sur Jes Nectaruniides ou Souimangas, espérant que M. Jules Verreaux, qui a réuni presque toutes les espèces de ce groupe dans sa précieuse collection particulière, ne tardera pas à en publier une Monographie complète avec figures. » M. d'Hombres Firmas adresse un Résumé des observations géorgico- météorologiques faites à Saint-Hippolyte-de-Caton (Gard), pendant l'an- née i853. M. d'Hombres Firmas, dans la Lettre qui accompagne cette communi- cation, fait remarquer que les résultats des nivellements exécutés par l'Admi- nistration des Ponts et Chaussées viennent de confirmer, après quarante- cinq ans, la hauteur qu'il avait assignée à la ville d'Alais au moyen d'observations barométriques. MÉMOniES PRÉSENTES. PHYSIQUE — Recherches sur l'adhérence magnétique; par M. J. Nicklès (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Combes, Becquerel, Morin.) « Les recherches dont j'ai l'honneur de présenter les résultats à l'Aca- démie, ont pour but la démonstration expérimentale d'un principe sur lequel j'ai déjà appelé l'attention : c'est l'attraction magnétique convertie en adhérence, se comportant dans quelques cas comme l'adhérence résultant de la pression exercée par les ressorts ou les surcharges, et apportant dans ce travail les propriétés particulières à l'attraction exercée par les aimants. » Cette démonstration peut être faite soit par l'action magnétique à dis- tance, soit par l'attraction exercée au contact. Dans l'une et l'autre méthode on se sert d'un petit chariot marchant sur un chemin de fer disposé de telle façon qu'on puisse en faire varier la pente; le chariot reçoit le mouvement par un moyen quelconque appliqué aux roues motrices, et il remorque une charge suffisante pour produire les différents effets dont il va être question. » L'électro-aimant employé dans la première méthode est un fer a cheval ordinaire fixé sur le chariot et placé de manière à ce que chaque ligne de rails reçoive l'impression d'un pôle. Cet électro-aimant est donc placé à cheval sur la voie; il ne touche pas celle-ci, ses surfaces polaires en sont ( 267 ) distantes de 4 millimètres. Il est formé d'une tige cylindrique en fer de i cen- timètre de section recourbée en fer à cheval et garnie à chacun de ses pôles de fil de cuivre de i millimètre d'épaisseur formant environ deux cent cinquante tours de spire par branche. » Le petit chariot consiste dans un châssis en fer marchant sur quatre roues couplées; le mouvement est produit par un poids soutenu par une corde dont les extrémités sont enroulées sur les essieux moteurs, de sorte qu'en abandonnant ce poids à lui-même, il tend à.tomber, pèse par consé- quent sur la corde qui se déroule et imprime dès lors aux roues un mouve- ment de rotation dont la vitesse peut être variée au gré de l'opérateur. » La charge à remorquer doit être assez lourde pour que les roues soient amenées au patinage lorsque le poids moteur est abandonné à lui- même et que l'électro-aimant n'agit pas. Lors donc que les roues sont mises en mouvement sans changer de place, qu'elles tournent sans se porter en avant, ce qu'on désigne sous la dénomination technique de patinage, on établit le courant, et aussitôt, l'électro-aimant commençant à agir, le chariot franchit la rampe sans difficulté. Si, à cet instant, on supprime le courant, le chariot, revenu à son état primitif, redescend la rampe avec rapidité et s'arrête de nouveau dès qu'on a rétabli le courant. » Ainsi, adhérence insuffisante, et, par suite, point de mouvement de translation lorsque le chariot est abandonné à lui-même ; adhérence au contraire et mouvement en avant lorsqu'on fait intervenir l'électro-aimant. » Dans cette expérience, la pression magnétique agit évidemment comme une pression quelconque : l'attraction exercée à distance par l'électro-ai- mant appliqué au milieu du chariot s'est transportée au point de contact des roues où elle s'est traduite en un effet d'adhérence capable d'équilibrer une certaine charge. » Il y a pourtant une distinction à faire entre ce mode d'agir des électro- aimants et les effets produits par le concours des surcharges : les unes obéis- sent à la pesanteur, la résultante de leurs actions est parallèle à cette force, et forme, par conséquent, \m certain angle avec le plan incliné. Au contraire, l'action magnétique des électro-aimants n'est pas influencée par la pesan- teur, et elle s'exerce toujours perpendiculairement au plan de l'armature. Il doit résulter de là que le chariot, abandonné à lui-même sur la rampe, se comportera différemment suivant qu'il est sous l'influence de l'élec- tro-aimant ou qu'il est à l'abri de cette influence; et, en effet, dans le pre- mier cas, il reste immobile, tandis que dans le second cas, il descend la ( i6S ) rampe avec une vitesse croissante conformément à la loi qui régit les corps matériels, mobiles sur un plan incliné. )> Ces considérations se vérifient de même par l'expérience dans laquelle les électro-aimants agissent au contact. Le procédé employé pour convertir les roues en électro-aimants et pour assurer à un point, toujours variable, de leur circonférence une certaine somme d'attraction, consiste tout simple- ment à aimanter le bas des roues motrices à l'aide d'une hélice fixe dont la paroi intérieure embrasse la jante de la roue sans la toucher; la roue peut ainsi se mouvoir dans cette hélice sans éprouver de frottement tout en se pola- risant magnétiquement sous l'influence du courant; l'un des pôles, le boréal par exemple, comprendra toute la portion de la jante qui se trouve au- dessus de l'hélice, l'autre, austral, animera la partie inférieure, et comme l'hélice est placée le plus près possible du point de contact, cette partie de la jante sera plus fortement aimantée que la partie supérieure, le fluide austral étant concentré dans un plus petit espace. » Les expériences faites ou à faire avec cet appareil reviennent, en gé- néral, à celles dont il vient d'être parlé; le Mémoire en rend compte; elles peuvent d'ailleurs être variées de bien des manières et j'aurai à y revenir par la suite. » Les essais que j'ai entrepris avec un mécanicien, M. Amberger, pour appliquer l'adhérence magnétique à la locomotion sur chemins de fer, ont été étendus par nous à la transmission du mouvement en substitution des engrenages. On comprend, en effet, que si, au lieu de faire marcher ime roue aimantée sur un rail, on la fait marcher contre une autre roue en fer, celle-ci tournera sous l'impulsion de la première, tout comme si ces roues étaient munies de dents, avec cette différence qu'elles produiront moins de frottement, qu'elles donneront un mouvement plus régulier et que la trans- mission de ce mouvement pourra avoir lieu sans intermédiaire entre des roues ayant les diamètres les plus différents. » J'ai vérifié ces faits sur bien des appareils, mais, pour ne pas sortir, au- jourd'hui, du genre d'électro-aimants qui m'occupent, je me bornerai à dire que les poulies magnétiques, destinées à transmettre le mouvement, sont toujours disposées de manière à admettre le concours des deux pôles. Je prends pour cela des poulies à gorge formées de disques en fer appliqués sur un moyeu ; chacun de ces disques porte en son point de contact une bobine dans laquelle il peut tourner sans frottement; mais l'une de ces bo- bines possède une polarité différente de l'autre, de sorte que la poulie com- (^69) mandée qui sert d'armature reçoit les deux pôles de cet électro-aimant mo- bile, ce qui augmente la somme d'attraction sans demander une augmentation du courant. » Un autre arrangement réalise encore plus complètement ce but : il con- siste en deuxpoidies à gorge semblables, en fer, tournant l'une contre l'an- . tre et aimantées toutes les deux de manière que les quatre cercles qui com- posent ces deux poulies plongent deux à deux dans la même bobine, cou fermement à ce fait bien constaté, que deux cylindres de fer s'attirent et ne se comportent plus que comme un seul cylindre lorsque, marchant l'un vers l'autre dans le sens de leur axe, ils se rencontrent dans une hélice. L'une des bobines de cet appareil étant dextrogyre, l'autre laevogyre, il en résulte que les deux cercles qui se rencontrent dans chacune d'elles se touchent par des pôles de nom contraire. » Si le fer qui entre dans la construction de ces électro-aimants jouit de force coercitive, ces appareils sont entachés d'un vice qui apparaît par la rotation à grande vitesse. L'adhérence diminue alors, ce qui s'explique par la manière dont l'électro-aimant reçoit l'action du courant. Cette diminution est plus forte dans les roues qui n'ont qu'im pôle au point de contact, car on a vu plus haut que, sous l'influence du courant, la roue se trouve divisée en deux parties magnétiquement distinctes que la rotation force incessam- ment à changer de sens ; chaque révolution de la roue amène donc deux neutralisations do fluide suivies de deux inversions de pôles. » Je dirai prochainement comment on remédie à cet inconvénient, com- plètement nul d'ailleurs à la vitesse à laquelle on peut faire marcher le petit chariot; en général, il est peu appréciable dans les appareils qui se trouvent sous les yeux de l'Académie; construits en vue d'une démonstration théori- que, ils servent à établir d'une manière non douteuse la propriété qui fait l'objet de ces recherches, et c'est dans ce but qu'ils ont fonctionné à diverses occasions dans les cours de physique de la Sorbonne, du Conservatoire et de l'École de Pharmacie. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches expérimentales relatwes à Vaction qu'exercent sur la végétation les sels, etc., employés à équivalents chimiques égaux ; par M. A». Chatin. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires précédemment nommés : MM. Boussingault, Payen, Decaisne.) « A. Les résultats que je soumets aujourd'hui au jugement de l'Acadé- mie des Sciences appartiennent à la seconde partie des recherches qwe je C. R. i8.S4, i«f Semestre. (T. XXXVIII, N» 6.) 36 ( 270 ) poursuis depuis quelques années sur l'action qu'exercent un grand nombre de matières, tant minérales qu'organiques, sur la végétation. La première partie ( Comptes rendus, tome XXXV, 29 novembre 1 85^ ) était relative aux effets des sels de potasse, de soude, d'ammoniaque, de chaux, de baryte, de magnésie, de zinc, de fer, de manganèse, de cuivre et de plomb sur la pomme de terre [Solanum tubeiosum, L.). En introduisant dans ces expé- riences quelques composés qui ne font pas, à dose appréciable, partie des amendements, mon but était de provoquer quelques phénomènes de nature à intéresser la physiologie végétale ; mon espoir, de découvrir en quelqu'im d'eux un remède à la maladie qui frappe notre précieux tubercule. Ajou- tés à un sol planté de vignes, les mêmes sels n'ont eu aucune action sur la maladie spéciale ; employés en lotions sur les parties aériennes envahies par V Oïdium {Erjsiphe, suivant M. Tulasne), plusieurs d'entre eux (les sels de zinc, de fer, de manganèse et de cuivre) ont, au contraire, déterminé la mort de ce champignon parasite. » B. Afin de vérifi^er les faits de végétation déterminés par les sels alca- lins, les sels terreux et les sels métalliques sur le Solanum tuberosum, j'ai soumis le haricot [Phaseolus vulgaris) à une série parallèle d'observa- tions (1). Les résultats se complètent et se confirment, en général, les uns par les autres, nonobstant la différence des espèces botaniques et celle du sol arable. Voici, en résumé, les observations faites sur le Phaseolus : » Les sels d'ammoniaque ont produit des effets désastreux ; mais, à pro- portion diminuée, leur action favorable a été prononcée; » Les sels de potasse, de chaux et de baryte ont exercé une action sensi- blement bonne ; » Les sels de fer et de plomb ont à peine agi ; » Les sels de magnésie, de zinc, de manganèse et de cuivre ont été iniisibles. » Déjà Tenant (au rapport de M. Chevreul) et M. Bo.ussingault avaient reconnu l'influence fâcheuse des terrains magnésiens. » La comparaison des sels à même base, mais à acides différents, a mon- tré que les phosphates tenaient le premier rang; venaient ensuite les sulfates, puis les nitrates et les carbonates, et enfin les chlorures. » Des expériences tentées sur le Solanum et le Phaseolus ressortait en .(i) Les expériences sur le Solanum ont eu lieu dans une terre argilo-sableuse de Brie ; celles sur le haricot (ainsi que les autres expériences dont je vais rendre compte) ont été faites dans un sol calco -siliceux des environs de Paris. ( '^7' ) particulier V action opposée des sels de potasse et de soude, les derniers sels étant généralement nuisibles à la végétation. Ce fait, d'un intérêt égal pour la physiologie végétale et la pratique agricole (dans laquelle on pré- conise encore les sels de soude), appelait de nouvelles observations de con- trôle, et, s'il y avait lieu, de généralisation. Voici les résultats de celles que j'ai instituées, tant sur des haricots déjà germes au moment de l'addition des sels, que sur l'épinard, l'orge, le cresson alénois, et dans lesquelles la comparaison porte exclusivement sur les sels de potasse et de soude. » I. Action des sels de potasse et de soude sur des haricots (Phaseolus vulgaris, L. , race de Soissotts) dont les deux- feuilles primordiales itaient développées au moment de l'addition des sels. — Le phosphate de potasse a été favorable; le phosphate de soude n'a pas nui? Les nitrates ont été défavorables (à la dose employée). Le carbonate de potasse n'a pas eu d'effet marqué; le carbonate de soude a été très-nuisible. Le chlorure de potassium a peu modifié la végétation; le chlorure de sodium a nui. Les tartrates et acétates ont eu peu d'effet ; le tartrate acide de potasse et l'acide tartrique ont un peu retardé la végétation. » IL Action sur l'épinard (Spinacia inermis, Moench). — Le sulfate de potasse a été favorable; le sulfate de soude a nui. Le carbonate de potasse n'a pas eu d'action marquée; le carbonate de soude a nui. Le nitrate de potasse a favorisé la végétation que le nitrate de soude n'a pas modifiée. Le chlorure de potassium n'a pas eu d'effet sensible ; le chlorure de sodium a nui fortement. Les acétates ont exercé peu d'influence. » IIL Action sur l'orge (Hordeum vulgare, L.). — Le phosphate de po- tasse a été plus favorable que le phosphate de soude. Le sulfate de potasse a laissé la végétation se développer comme dans la terre non additionnée de sels; le sulfate de soude a été nuisible. Le chlorure de potassium a laissé la végétation suivre son cours ; le chlorure de sodium a été nuisible. » IV. Action sur l'avoine (Avena sativa, L.). — Le sulfate de potasse a été un peu favorable; le sulfate de soude a nui sensiblement. Le carbo- nate de potasse n'a pas eu d'effet marqué; le carbonate de soude a été nuisible. » V. Action sur le cresson aléfiois (Lepidium sativum, L.). — Le car- bonate de potasse a été sensiblement favorable ; le carbonate de soude a été très-nuisible. Le chlorure de potassium a nui ; le chlorure de sodium a été extrêmement nuisible. D C. Tous les faits qui précèdent s'accordent pour établir que les sels de soude, ajoutés au sol, exercent une influence mauvaise sur la végétation, 36.. ( a72 ) et que les sels de potasse ont au contraire, en général, une action favorable. On sait que les sels de soude sont, par contre, utiles aux animaux, à l'ex- clusion des sels de potasse. Il est même à remarquer que le chlorure de potassium, le seul des sels de la série potassique qui paraisse être indispen- sable aux animaux, chez qui il se localise dans les muscles, soit en mênle temps celui des sels de potasse qui a été le moins constamment favorable à la végétation ; peut-être trouvera-t-on dans ces influences contraires des sels de potasse et de soude, un moyen de déterminer enfin la véritable nature des êtres qui flottent encore, au gré des classificateurs, entre les deux règnes organiques. " Toutes réserves faites quant aux plantes marines et maritimes, on peut admettre les résultats suivant lesquels les sels de soude sont nuisibles aux plantes, comme l'indication d'un fait général. Les anciens avaient reconnu, pour le chlorure de sodium, cette action, que les expériences de M. Bec- querel [Comptes rendus, tome XXV, page 5i3) ont confirmée, tout en mon- trant que l'humidité du sol la modifiait; cette observation de M. Becquerel m'a paru s'étendre à tous les sels de soude. » Les analyses démontrent que les sels de potasse sont, proportionnelle- ment aux sels de soude, plus abondants dans les cendres des végétaux que dans les eaux dont ces mêmes plantes tirent leurs éléments minéraux; un rapport de même ordre, quoique plus affaibli, existe entre la magnésie et la chaux. Ces faits se rapportent-ils au choix que les plantes font dans V absorption, ou à nnç: propriété spéciale d'élimination ?T^ous soumettrons à l'Académie nos expériences sur ce point encore incertain de physiologie végétale. » MÉTÉOROLOGIE. — Êtudes sur les eaux pluviales et sur l'atmosphère de Lyon et de quelques points des environs pendant les années 1 852 et 1 853 ; par M. BiNEAU. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Chevreul, Dumas, Boussingault.) « Ce Mémoire contient l'exposé d'un ensemble de recherches dont j'ai déjà eu l'occasion d'entretenir l'Académie, dans une Lettre qui a été insérée au Compte rendu de la séance du 8 mars i852. J'annonçais alors, comme conséquences de mes premières études, la présence, dans les eaux recueillies à notre observatoire, d'une quantité d'ammoniaque bien supérieure à celle que rencontrait M. Barrai dans les pluies de l'Observatoire de Paris. Cette différence, qui s'est généralement maintenue, est surtout saillante dans les ( .73 ) mois d hiver. Elle tire manifestement sa source d'une différence correspon- dante dans la composition de l'atmosphère aux deux stations; car un pareil genre de corrélation se trouve établi par mes observations comparatives sur l'air et sur les pluies de l'intérieur de Lyon et des environs » La lettre citée signalait, dans les eaux que leur exiguïté dérobe aux niesurages udométriques, une surabondance spéciale en composés amnjo- niacaux. Cette situation a été également constatée les mois suivants. Je dois rappeler ici que M. Boussingault a été conduit à faire, il y a quelques mois, la même remarque, à la suite d'essais directs sur des eaux récoltées par un ingénieux moyen de suppléer à l'insuffisance des udomètres. » La comparaison des doses d'ammoniaque trouvées dans les eaux con- sécutives d'une même période pluvieuse ou neigeuse, m'a offert le plus sou- vent la simple confirmation des principes qu'énonce M. Liebig dans sa Chimie appliquée à l'agriculture, et d'après lesquels l'eau qui tombe en gouttes ou en flocons présente une richesse ammoniacale décroissant pro- gressivement à mesure que se prolonge le lavage qui en résulte pour l'atmo- sphère. M. Boussingault a aussi tiré ime conséquence pareille des nom- breuses analyses qu'il a exécutées dans ces derniers temps. » Il est d'ailleurs une nouvelle influence que je signale comme s'étant montrée capable parfois de prédominer sur la précédente : c'est celle qui découle du plus ou moins de lenteur que mettent à tomber les eaux qui descendent des nues. » La température a naturellement aussi sa part d'empire sur l'aptitude de la pluie à se charger de composés ammoniacaux. Mais des causes à ten- dance opposée peuvent facilement en masquer les effets dans les pluies recueillies à la campagne, où l'air s'enrichit fortement en ammoniaque pen- dant une partie de l'année. Tout autre est la situation pour les eaux que reçoit notre observatoire. Là, en effet, la diversité des saisons amène peu de changements sotis le rapport de l'ammoniaque atmosphérique, du moins au niveau des sommités de l'édifice. A cette station, l'ammoniaque pluviale se montre énormément plus abondante en hiver qu'en été. » La recherche de l'acide azotique a fourni des données très-variées. Quand j'eus l'honneur d'écrire à l'Académie, trois mois après le commen- cement de mon travail, il ne s'était encore révélé aucune dose appréciable d'azotates dans mes essais sur les eaux recueillies à l'observatoire de Lyon, où du reste la cuvette udométrique n'a que i décimètre carré de surface. Un résultat semblablement négatif se présenta, en général, dans les pluies du même lieu durant la plupart des mois d'hiver. Mais l'acide azotique a ( ^74 ) été ordinairement appréciable pendant les autres mois, et notamment en été ; toutefois, la proportion en a été bien inférieure soit à celle qu'a trouvée à Paris M. Barrai, soit à celle que j'ai rencontrée moi-même dans les récolles de l'udomètre du fort Lamotte, situé à une des extrémités de la cité lyon- naise. Quelques autres localités, aux environs de la ville, ont paru aussi de nature à recevoir des pluies plus salpêtrées que celles de notre observatoire. Les explications que je propose à l'égard de ces faits sont basées sur des études ozonométriques auxquelles ont concouru avec moi divers amis des sciences, et sur des considérations de météorologie électrique développées par M. Fournet. » J'ai eu l'honneur d'annoncer à l'Académie, dans ma Lettre du 6 mars i85a, que mes analyses venaient à l'appui de l'opinion qui attribue une efficacité réelle à l'air des grands centres de populations pour favoriser la végétation. La suite de mes études sur l'air et sur les pluies a pleinement confirmé mes premières données à ce sujet, avec lesquelles se sont aussi trouvées en har- monie les observations de M. Boussingault. » Il est à remarquer que la supériorité de la proportion d'ammoniaque dans l'air ne se fait pas seulement sentir dans les pluies recueillies au centre de Lyon. On peut reconnaître en outre qu'il tombe, dans la campagne voi- sine, sous l'influence des vents qui ont passé sur la cité, une pluie plus ammoniacale que sous le souffle des vents opposés. » Mon Mémoire offre les doses approximatives d'ammoniaque que j'ai observées dans l'air de Lyon et de quelques autres points du département, en des saisons différentes. La proportion de l'alcali aérien se montre, à la campagne, fortement subordonnée à l'état de la saison, même aux confins de la ville. Sa quantité moyenne, pour les mois les plus chauds de l'année, s'est élevée au double de ce qu'elle était dans les cinq mois les plus froids. La puissance de la chaleur pour activer les fermentations et pour favoriser les volatilisations rend naturellement compte de cette différence. Au centre de Lyon, régnent pendant l'hiver des influences compensatrices. » PISCICULTURE. — Fécondation artificielle. Remarques Jailes à loccasion d'une communication récente de M. Millet; par M. Chabot, directeur de la pisciculture d'Enghien. ( Renvoi à l'examen de la Commission nommée pour le Mémoire de M. Millet, Commission qui se compose de MM. Milne Edwards, Yalen- ciennes, de Quatrefages.) « Dans la séance du 26 décembre dernier, M. Millet présenta à l'Académie ( ^75 ; ■ im Mémoire de pisciculture intitulé : Recherches sur les jécondatïons arti- ficielles. Certains faits consignés dans l'extrait que les Comptes rendus don- nent de ce travail, ne me paraissent pas d'accord avec les résultats de mon expérience. » i". L'auteur conseille, dans le cas où il devient nécessaire de trans- porter les œufs fécondés, d'effectuer ce transport immédiatement après la fécondation, tout retard devenant funeste ei augmentant les chances de perte. » Conformément à cette recommandation, j'ai expédié à diverses reprises, des bords de la Meuse, environ cent mille œufs de Saumons, avec toutes les précautions nécessaires pour qu'ils arrivassent à bon port, et presque tous étaient détériorés lorsqu'ils sont parvenus à leur destination. Leur féconda- tion avait pourtant été opérée d'après les préceptes de M. Millet, dont j'ai été le collaborateur à l'établissement de pisciculture d'Enghien pendant l'année i853. Je ne puis attribuer mes insuccès qu'à la perturbation qu'une expédition trop précipitée doit nécessairement apporter dans le premier tra- vail de développement qui succède à l'imbibition des molécules fécon- dantes. » 1°. M. Millet pense que \ immobilité absolue est nécessaire pour que les œufs se développent régulièrement, et que tout mouvement qu'on leur fait subir durant l'incubation leur est nuisible. » Mes expériences sur quelques espèces de la famille des Salmones, ne confirment pas cette manière de voir. Des œufs de Saumons, de Truites, d'Ombres, peuvent éprouver, comme je l'ai constaté, des déplacements fréquents, opérés soit avec la main , soit à l'aide de divers instruments, sans que pour cela leur développement en soit entravé : s'ils sont réelle- ment fécondés, ils arrivent à éclosion aussi bien que ceux qui n'ont pas subi les mêmes déplacements. Ici encore on ne peut pas dire que la dif- férence des résultats tienne à celle des conditions dans lesquelles on opère; car, dans l'un et l'autre cas, les expériences sont faites dans un appareil construit d'après un principe introduit par M. Coste dans la pratique, celui de la suspension des œufs; appareil qui, grâce à l'impulsion donnée par ce savant, est aujourd'hui adopté partout où, en Europe, on s'occupe de pisciculture. » ( 276 ) CHIMIE. — Sur la ressemblance des caractères du silicium, du tungstène et de l'argent; sur la nécessité d'introduire dans l'analyse des moyens nouveaux pour distinguer ces divers métaux entre eux, et sur un procédé qui peut servir à Jaire reconnaître par des réactions spéciales le silicium, le tungstène ou l'argent, tandis que les procédés connus permettent de les confondre en certains cas; par M. J. Barse. (Commissaires, M\T. Thenard, Dumas, Balard.) M. PoNCELET présente, au nom de l'auteur, M. Colvert, professeiu- de chimie à Manchester, un Mémoire concernant l'influence exercée par le soufi'e sur le fer, Mémoire fondé sur les résultats des expériences de M. PTilliam Fairbairn, Correspondant de l'Académie. (Commissaires, MM. Poncelet, Morin, Combes. j M. Tremblay envoie une addition à son Mémoire sur un appareil de sau- vetage pour la marine. (Commissaires précédemment nommés : MM. Duperrey, Morin.) M. Maumeiîé envoie une addition à son précédent Mémoire sur son sys- tème de métier Jacquard électromagnétique. (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Morin, Regnatilt, Seguier.) M. Bo?fELLi, directeur général des télégraphes sardes, à qui est due la première application de l'électricité pour les métiers à tissus façonnés , réclame contre une assertion contenue dans une précédente communication de M. Maumené , et annonce être en mesure de prouver, par des faits, que le système pour lequel il a pris un brevet est applicable sans nulle diffi- culté aux métiers, et présente, dans son état actuel, toutes les conditions désirables d'économie et de bon succès. (Commission précédemment nommée. ) M. MoNCHAUx soumet au jugement de l'Académie une Note ayant pour titre : « Nouvelle doctrine sur la restauration des plaies qui sont ou ne sont pas au contact de l'air. » M. FoNTENAU prie l'Académie de vouloir bien admettre au concours pour le prix destiné à récompenser les inventions qui peuvent diminuer les dan- ( 277 ) gers d'un art ou d'un métier, un appareil de sûreté pour les armes de chasse^ appareil dont il est inventeur, et dont il adresse une description. (Commission des Arts insalubres.) M. CouLiEH présente im Mémoire intitulé : « De la culture des céréales par les troupes ^ dans les terres vagues, en vue de prévenir les disettes. » (Commissaires, MM. Boussingault, Payen, M. le maréchal Vaillant.) M. SwAiM soumet au jugement de l'Académie une Note relative à des expériences tendant à démontrer « qu'il existe un rapport entre la décharge électrique des nuages et un courant galvanique dans la terre. » (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet.) MM. C. ViAL et C. Allard prient l'Académie de vouloir bien se pro- noncer sur l'utilité d'un procédé de panification qu'ils ont inventé, et par lequel ils annoncent obtenir un pain de bonne qualité en quantité notable- ment supérieure à celui qu'on obtiendrait, par les procédés ordinaires, d'un même poids de farine. (Commissaires, MM. Pelouze, Peligot.) M. Gavelle adresse, de Villeneuve-Saint-Georges, une Note concernant un topique au moyen duquel on obtient, suivant lui, la guérison des varices. A sa Note est joint le modèle en relief d'une jambe variqueuse sur laquelle l'application de son remède a, dit-il, pleinement réussi. (Commissaires, MM. Roux, Velpeau.) L'Académie reçoit deux Notes relatives à la maladie de la vigne, adressées par M. Adr. Chenot, une troisième par M. Perrier, une quatrième par M. Dessoye : cette dernière forme un complément à de précédentes commu- nications du même auteur. M. Pascal, qui avait précédemment présenté un Mémoire manuscrit sur la même question, en adresse aujourd'hui un exemplaire imprimé ; les instances de divers agronomes ne lui ayant pas permis d'attendre, comme il l'aurait désiré, le jugement de l'Académie avant de rendre publics des procédés dont l'expérience lui avait fait reconnaître l'efficacité. c. R.,i854, \" Semestre. (T. XXXVIII, N» 6.) ^'] { ^78) L'Académie reçoit et réserve, pour l'examen de la future Commission, de nouvelles communications relatives au legs Bréant^ communications adres- sées par MM. Clanet, Fortin, Goupil, Perpignant, Prettyman (Milford, Delaware, États-Unis), W. Trail (Belfast, Irlande) et par M""* Eyssartier. A l'occasion d'un Mémoire imprimé, mais non publié, que l'auteur désirait soumettre au jugement de l'Académie^ M. Thenard demande l'exécution d'un article du Règlement qui veut que les seuls travaux manuscrits soient renvoyés à l'examen d'une Commission. L'Académie faisant droit à ce rappel au Règlement, le Mémoire est retiré. CORRESPONDANCE . M. Flourens, avant de rendre compte de la correspondance, annonce que M. Elle de Beaumont, qui devait être chargé de ce soin, est retenu chez lui par une indisposition qui ne s'annonce pas, du reste, comme devant être grave. Il est donné lecture d'une Lettre par laquelle M. de Thury fils annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'il vient de faire dans la personne de son père, M. L.-E.-F. Héricart de Thury , Académicien libre, décédé à Rome le i5 janvier i854. M. LE Ministre de l'Instruction publique annonce à l'Académie, par une Lettre en date du 4 février i854, que, conformément à la demande qu'elle lui a adressée, il l'autorise à prélever, sur le reliquat des fonds Montyon, les diverses sommes dont elle a désiré augmenter quelques-uns des prix de i853. M. le Ministre^ par luie Lettre également en date du 4 février, autorise l'imputation, sur les mêmes fonds, d'un somme de a ooo francs attribuée, à titre d'encouragement, à MM. Rousseau et Devenu, pour leurs essais de photographie appliquée à la zoologie. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Comimerce et des Travaux publics invite l'Académie à lui transmettre les documents propres à faire connaître les résultats des études qui ont été faites en France relativement à Vinfluence exercée sur la santé publique par diverses industries dites insalubres, et ( 279 ) relativement aux moyens chimiques ou mécaniques qui ont été pris dans le but d'en prévenir ou den atténuer les dangers. Ces documents, demandés par l'ambassadeur de S. M. Britannique, sont destinés à être transmis au Conseil général de salubrité [gênerai Board of health). L'Académie désigne, pour préparer un Rapport répondant à la demande de M. le Ministre, une Commission composée de MM. Thenard, Magendie, Chevreul, Dumas, Boussingault,Tr'ayen, Rayer et Bussy. M. LE Ministre, dans une autre Lettre, invite l'Académie à lui faire connaître, d'une manière précise, les dispositions du legs Bréant, relatives tant au prix de i oo ooo francs qu'aux autres prix qui pourront être décernés avec les fonds provenant du revenu de cette somme aussi longtemps que le prix principal n'aura pas été décerné. M. le Ministre annonce qu'il a besoin de ces renseignements pour être en état de répondre aux diverses demandes qui lui sont adressées relativement aux conditions du concours. lies renseignements demandés par M. le Ministre seront rédigés par les soins de la Section de Médecine. Il était déjà dans les intentions de l'Aca- démie de publier relativement à ce legs , dans les Comptes rendus hebdo- madaires des séances , une instruction destinée aux personnes qui désire- raient concourir pour le prix. M. Flocrens présente, au nom de M. F. Delessert, les livraisons 6 et 7 de VOEuvre de Marc-Antoine , reproduit photographiquement et publié par M. Benj. Delessert. M. Flocrens présente également, au nom de M. Blondel, directeur du Dépôt de la Guerre, une Notice sur la grande Carte topographique de la France, dite Carte de l'État-Major. CHIMIE. — De l'aluminium et de ses combinaisons chimiques ; par M. H. Sainte-Claire Deville. « On sait que M. Wohler a obtenu l'aluminium pulvérulent en traitant le chlorure par le potassium. En modifiant convenablement le procédé de M. Wohler, on peut régler la décomposition du chlorure d'aluminium de manière à produire une incandescence suffisante pour voir les particules de ce métal s'agglomérer et se résoudre en globules. Si l'on prend la masse composée du métal et du chlorure de sodium (il vaut mieux employer le 37.. ( 28o ) sodium), et si on la chauffe dans un creuset de porcelaine au rouge vif, l'excès du chlorure d'aluminium se dégage, et il reste une masse saline à réaction acide, au milieu de laquelle se trouvent des globules plus ou moins gros d'aluminium parfaitement pur. » Ce métal est aussi blanc que l'argent, malléable et ductile au plus haut point. Cependant, quand on le travaille, on sent qu'il résiste davantage, et l'on peut supposer que sa ténacité le rapprochera du fer. Il s'écrouit, et le re- cuit lui rend sa douceur. Son point de fiBion est peu différent du point de fusion de l'argent. Sa densité est 2,56. On peut le fondre et le couler à l'air sans qu'il s'oxyde sensiblement. Il conduit très-bien la chaleur. » L'aluminium est complètement inaltérable à l'air sec ou humide; il ne se ternit pas, et reste brillant à côté du zinc et de l'étain fraîchement cou- pés qui perdent leur éclat. Il est insensible à l'action de l'hydrogène sul- furé. L'eau froide n'a aucune action sur lui ; l'eau bouillante ne le ternit pas. L'acide nitrique faible ou concentré, l'acide sulfurique faible, employés à froid, n'agissent pas non plus sur lui. Son véritable dissolvant est l'acide chlorhydrique; il en dégage de l'hydrogène, et il se forme du sesquichloriue d'aluminium. Chauffé jusqu'au rouge dans l'acide chlorhydrique gazeux, il produit du sesquichlorure d'aluminium sec et volatil. » On comprendra combien un métal blanc et inaltérable comme l'ar- gent, qui ne noircit pas à l'air, qui est fusible, malléable, ductile et tenace, et qui présente la singulière propriété d'être plus léger que le verre, com- bien un pareil métal pourrait rendre de services s'il était possible de l'ob- tenir facilement. Si l'on considère, en outre, que ce métal existe en propor- tions considérables dans la nature, que son minerai est l'argile, on doit dé- sirer qu'il devienne usuel. J'ai tout lieu d'espérer qu'il pourra en être ainsi, car le chlorure d'aluminium est décomposé avec une facilité remarquable à une température élevée par les métaux communs, et une réaction de cette nature, que j'essaye en ce moment de réaliser sur une échelle plus grande qu'une simple expérience de laboratoire, résoudra la question au point de vue de la pratique. » M. Debray, jeune agrégé et habile chimiste, attaché au laboratoire de l'École Normale, qui prépare depuis longtemps un travail complet sur la glucyne, recherche en ce moment les propriétés du glucyum. » M. de Senarmont ayant bien voulu se charger de me procurer en quan- tité suffisante, pour l'étude, des zircons d'Expailly, je serai moi-même en mesure de soumettre bientôt à l'Académie, des résultats généraux sur les ( 28l ) métaux des terres, et le rang de leurs combinaisons chimiques dans la série des matières métalliques. » A la suite de cette communication, M. Tiienard fait remarquer combien il serait à désirer que des expériences qui semblent promettre de si beaux résul- tats, pussent être poursuivies activement. « Ces expériences étant coûteuses, je crois, dit le savant chimiste, que l'Académie hâterait l'achèvement du travail en mettant à la disposition de M. Devîlle les fonds nécessaires. » Cette proposition, étant appuyée, est renvoyée à l'examen de la Commission administrative. MÉTÉOROLOGIE- — Sur la quantité relative de pluie tombée à Paris et à Montpellier en i853; par M. Ch. Martins. M La région méditerranéenne de la France, comprenant la Provence, le Languedoc et le Roussillon, est soumise à un régime de pluies totalement différent de celui des régions atlantiques et continentales de ce pays. Dans le Nord, les pluies sont fréquentes, modérées, jamais torrentielles; sur Tes bords de la Méditerranée, il pleut rarement, mais par averses, et ces averses durent souvent des journées entières. Dans le Nord, les nuages pluvieux arrivent de l'Atlantique poussés par des vents d'ouest. Dans le Midi, les vents d'est amènent ces légions de nuages qui se résolvent en pluies diluviennes. Dans le nord de la France, l'addition des quantités de pluie tombées dans le cours d'une année n'atteint jamais 80 centimètres. Dans le Midi, la quantité de pluie tombée dans un nombre de jours beaucoup moindre dépasse quelquefois i mètre. Dans le Nord, une année sèche est celle où il tombe les deux tiers de l'eau qui constitue l'année pluvieuse. Dans le Midi, une année sèche est celle où il tombe trois fois moins d'eau que dans une année pluvieuse. Dans le Nord, la pluie est distribuée d'une ma- nière à peu près uniforme dans les diverses saisons. Dans le Midi, deux saisons pluvieuses, l'automne et le printemps, sont séparées par une sai- son sèche, l'été, et une saison intermédiaire, l'hiver. En résumé, le nord de la France jusqu'à la région des Oliviers, appartient à la zone hyétométrique, qui comprend les îles Britanniques, la Belgique, la Hollande, l'Allemagne occidentale, le Danemark et la Norwége. La Provence et le Languedoc, au contraire, forment la partie septentrionale de la zone des pluies tro- picales. » Jamais, peut-être, ces contrastes n'ont été aussi frappants que pen- dant l'année i85'^. Le tableau suivant montre en regard les quantités de ( 282 ) pluie tombées au Jardin des Plantes de Montpellier et à l'Observatoire de Paris. MOIS. QDANTITÉS DE PLUIE. UOIS. QUANTITÉS DE PLl'IE. 1 Paris. Montpellier. Paris. Montpellier. Janvier Février Mars Avril Mai Bo""» 18 29 70 49 46 l53°"» 93 97 32 262 4i Juillet Août Septembre . . . Octobre Novembre Décembre. . . . 72 33 55 12 10 4°"" 6 80 2l5 169 126 Juin Sommes 52, mm i°',278 ^ ^_ » La quantité de pluie tombée à Montpellier a été plus que le double de celle que la terre a reçue à Paris. Cependant, en moyenne, la différence est moindre; la pluie annuelle de Paris étant représentée par i, celle de Montpellier le sera par i,32. A Montpellier, en i853, cette masse d'eau de i"',278 est tombée en soixante-dix-huit jours. Les observations publiées dans les Comptes rendus ne me fournissent pas les éléments nécessaires pour apprécier le nombre correspondant des jours de pluie à Paris en 1 853 ; annuellement il est, en moyenne, de cent-quarante-cinq, nombre bien supé- rieur pour une quantité d'eau beaucoup moindre ; mais les averses étant plus fortes et plus prolongées, la somme d'eau tombée est plus considérable ; ainsi, le 4 mai, il est tombé ^5 millimètres d'eau en douze heures, et le I o octobre, 86 millimètres en seize heures. » Depuis 1767, année où commencent les observations pluviométriques de Montpellier, je ne trouve aucune année comparable à celle qui vient de s'écouler. » J'emprunte à un travail de M. Marié-Davy les chiffres des années les plus remarquables sous ce point de vue, en me bornant à celles où la quan- tité d'eau a dépassé i mètre. ( a83 ) ANNÉES. QUANTITÉ de pluie. ANNÉES. QUANTITÉ de pluie. 1768 1038""» '797 logS-"™ 1772 Il68 1808 1187 1788 io35 i8n Il52 1790 1208 i844 io53 » Les extrêmes opposés sont les années 1798, iBSy et i85o, où il n'est tombé que 4^3, 433 et 289 millimètres d'eau. Jamais, dans le nord de la France, on n'a observé de pareilles différences. » ASTRONOMIE. — Note sur Uirifluence des diaphragmes dans l'observation méridienne du diamètre solaire; par M. Ernest Liovville. « Sur la demande de M. Goujon, et à l'occasion de son beau travail sur la détermination du diamètre du Soleil par les observations faites à la lunette méridienne, nous avions, M. Charles Mathieu et moi, recher- ché, dans le courant de mai i853, quelle pouvait être l'influence des dia- phragmes employés par les astronomes pour atténuer l'ardeur des rayons du Soleil dans l'observation du diamètre de cet astre. Nous nous étions servi de la lunette de l'équatorial, dont l'objectif libre a 100 millimètres de diamètre, et de diaphragmes dont l'ouverture variait de 60 à 12 milli- mètres. Le résultat de ces observations est consigné dans un Rapport de M. Mavivais, lu à l'iVcadémie le 3o mai i853. Les petites différences dans la grandeur des diamètres du Soleil obtenus avec les divers diaphragmes, ' nous ont montré que pour chaque astronome l'influence des diaphragmes employés était insensible. J'ai cependant désiré soumettre ce résultat à une nouvelle vérification. » Je ne me suis plus servi que de la lunette méridienne et des deux dia- phragmes qui y sont attachés, dont les ouvertures sont respectivement de 71 et 35 millimètres, l'objectif libre ayant iSa millimètres. Ces observations sont susceptibles d'une bien plus grande précision, et j'en ai préféré l'emploi, quoiqu'elles ne me permissent plus de faire usage d'un nombre aussi varié d'ouvertures. En outre, afin d'éliminer autant que possible les erreurs qui pouvaient provenir d'un changement dans ma manière d'estimer le diamètre du Soleil, j'ai eu soin d'entremêler les observations faites sans diaphragme et celles faites avec les ouvertures de 35 et 71 millimètres. ( m ) » Prenant, comme je l'avais fait autrefois, pour terme de comparaison le diamètre du Soleil observé avec l'objectif libre, j'ai obtenu les résultats suivants : OUVERTDRE. DURÉE du passage. NOMBRE des observations. Sans diaphragme Premier diaphragme. . . . Second diaphragme .... i52 millimètres. 71 millimètres. 35 millimètres. D — o',oo D — o»,oi D — o%oi 24 40 4 » La différence entre ces nombres, ■— de seconde, est de l'ordre des quantités dont on ne peut répondre. » Il paraît résulter de là, comme nous l'avions déjà déduit de nos obser- vations, M. Charles Mathieu et moi, que l'emploi des diaphragmes n'intro- duit pas, pour chaque astronome, une erreur nouvelle dans l'estimation du diamètre solaire. » M. DV MoNCEL adresse deux Notes concernant: l'une, de nouvelles obser- vations sur les éclairs en zigzag; l'autre, des expériences sur les réactions des courants d'induction à travers des lames isolantes. Le grand nombre de pièces qui, à raison de la séance publique, se trouvent aujourd'hui à la Correspondance, nous oblige à nous borner à la seule indication des titres des deux Notes; mais nous ne pouvons nous dispenser de mentionner la réclamation suivante que contient la Lettre qui les accompagne : « Je profite de l'occasion de cet envoi, pour vous prier de réclamer en mon nom la priorité sur le Mémoire de M. Poudra, qui a été l'objet d'un Rapport de M. Chasles. Jusqu'à présent, je n'avais pas eu connaissance du principe de ce travail; mais un article de M. Vincent, conservateur de la bibliothèque des Sociétés savantes au Ministère de l'Instruction publique, m'a appris que la question scientifique de la perspective sphérique étudiée par moi depuis dix ans, avait été reprise par M. Poudra. Voici ce que je lis dans le Bulletin des Sociétés savantes, page 9 : ff Enfin, les recherches de M. du Moncel sur la cause en vertu de la- » quelle un dessin exécuté rigoureusement d'après les règles de la projection » conique sur un plan perpendiculaire à l'axe optique, ne fournit pas une » reproduction satisfaisante des objets. Cette cause rend raison de l'un des » défauts du daguerréotype. L'auteur annonce que ces premières recher- ( 285 ) î) ches sur cet objet remontent à i845. Cest une question de priorité à Hé- n battre entre lui et M. Poudra, qui a, de son côté, présenté à r académie » des Sciences un Mémoire analogue sur lequel M. Chasles a fait un » Rapport le la décembre dernier. » » Mon travail sur cette question a été imprimé à trois éditions. La pre- mière, qui n'était alors qu'une simple Note intitulée : Observations sur les apparences visuelles en perspective, a été imprimée dans l'Echo du Monde savant, en décembre i845; la deuxième édition, constituant déjà une véri- table théorie, a été imprimée dans les Mémoires de l'Académie de Cher- bourg, en 1846; enfin, la troisième édition a été imprimée en 1847, ^^ ^ ^*^ déposée en partie à cette époque chez M. Bachelier, libraire. Un exemplaire de cette dernière édition a été déposé dans les bureaux de l'Académie des Sciences à la fin de l'année 1 85 1 . » En conséquence, je vous prie, Monsieur le Secrétaire, de réclamer en mon nom, près la Commission dont M. Chasles était le Rapporteur, l'exa- men de mon travail pour qu'elle décide en faveur duquel de nous deux la priorité de la théorie doit être décernée. » CHI.MIE APPLIQUÉE. — Réclamation de priorité adressée par M. Claussen, à l'occasion de communications récentes de M. Payen, concernant l'action exercée par certaines substances acides et salines pour la conservation des matières azotées et des substances ammoniacales. (Extrait.) « Les recherches dont M. Payen vient d'occuper l'Académie ont été aussi, depuis longtemps, l'objet de mes études, et m'ont conduit à la dé- couverte d'une nouvelle théorie conservatrice et désinfectante, dont les applications industrielles constituent la base de divers brevets, pris par moi en France et en Angleterre, en i85i et i852. » Dans les Notes qui accompagnent mes demandes, j'ai exposé, avec les ' développements nécessaires, la série d'applications nouvelles, plus nom- breuses que celles indiquées par M. Payen, des propriétés conservatrices des acides et des hydrates alcalins, que j'ai découvertes, il y a longtemps, et que j'ai appliquées à la conservation des matières animales et végétales en géné- ral.... Dans ces Mémoires, j'ai expliqué la propriété, éminemment conserva- trice du sulfate de chaux, formé par la combinaison de l'acide sulfurique et de l'hydrate de chaux, dans la viande même, par la méthode que j'ai recommandée, ainsi que par la conservation ou désinfection de toutes espèces de matières alimentaires végétales ou animales. J'ai mentionné aussi, C. R., 1854, >" Semestre. (T. XXXVIU, N" 6.) 38 ( 286 ) comme application du même principe, mon procédé pour conserver les pommes de terre malades, ceux pour tanner les peaux, pour conserver les bois, les toiles et les cordages, pour désinfecter les égouts, en fixant les matières volatiles, etc. » Toutes ces applications constituent une nouvelle pratique industrielle, dont je suis propriétaire, pratique fondée sur une même théorie, et à laquelle se rattachent aussi tous mes procédés brevetés pour la préparation, la trans- formation et l'amélioration des matières textiles, qui forment déjà, tant en France qu'à l'étranger, la base de grandes entreprises industrielles. » Bemaïque sur le Mémoire de M. Claussen. « M. Payen fait remarquer que ses recherches ont eu pour objet de déter- miner, par des expériences précises, les effets réels non-seulement des bases et des acides, mais encore des carbonates, des argiles, des charbons, des sels, etc. On était loin d'être d'accord sur ces effets, on se méprenait même com- plètement parfois sur le sens de ces effets. Il n'y a donc, dit M. Payen, aucun point de contact entre les idées ou inventions de M. le chevalier Claussen et mes travaux analytiques. » L'Académie reçoit les remercîments de plusieurs des personnes auxquelles elle a, dans sa dernière séance publique, décerné des prix ou accordé des encouragements. Ces Lettres sont adressées par MM. Bourgois, Franohot, Hervé Mangon, Lachèze et Lekeboullet. M. Lereboullet demande l'ouverture d'un paquet cacheté qu'il avait déposé dans la séance du 25 avril i853. Ce paquet, ouvert en séance, ren- ferme deux Notes : l'une, ^nr Y embryologie de l'Écrevisse de rivière ; l'autre sur Yembrjologie du Brochet et de la Perche. M. Ladrey, qui avait précédemment soumis au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Recherches sur les formes cristallines et les proprié- tés chimiques et physiques de l'acide titanique et des autres oxydes isomor- phes, » demande et obtient l'autorisation de reprendre ce Mémoire, qui n'a pas encore été l'objet d'un Rapport. M. MoYSEN, qui avait présenté au concours, pour le prix fondé par M. de Morogues, divers opuscules contenant l'indication à' instruments aratoires oa de méthodes agronomiques dont il est l'inventeur, prie l'Académie de; ( a87 ) vouloir bien admettre ces mêmes inventions au concours pour le prix de Mécanique de la fondation Montyon. (Renvoi à la future Commission du prix de Mécanique.) M. Delfrayssé présente des considérations sur la contagion épidéinique. M. Prosper Meller jeune adresse deux Mémoires imprimés sur lesquels il désirerait obtenir le jugement de l'Académie. L'article du Règlement ci- dessus invoqué par M. Thenard ne permet pas de renvoyer à l'examen d'une Commission ces deux Mémoires, dont l'un est intitulé : « Notice sur les courants atmosphériques ; » l'autre, « Phare aérostatique. » Une Lettre, adressée de Montpellier, sans nom d'auteur, et relative à certains phénomènes de la chaleur et de la lumière , ne peut, d'après un article du Règlement de l'Académie sur les ouvrages anonymes, être prise en considération. A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 23 janvier i854, les ouvrages dont voici les titres : The résultats... Résultais du recensement fait dans la Grande-Bretagne en i85i; avec un exposé du système employé jjour le recueillement des faits; parM. Ed. CUESHIRE. Londres, i853; broch. in-S". Light explained... Explication des phénomènes de la lumière basée sur cette hypothèse que le milieu éthéré est un fluide visqueux; par M. R. MONN ; par- tie i"*. Cambridge, i853; broch. in-8". Fresnel. . . Fresnel et ses successeurs. Réponse à un article de /'Athenaeum ; par le même; broch. in-8°. Pharraaceutical... Journal pharmaceutique de Londres; vol. XIII; n° 7; i" janvier 1854 ; i«i-8°. The Edimbourg... Journal philosophique de Londres et d'Edimbourg; octobre i853 à janvier i854; in-8". Bibliographia. . . Bibliographie américaine d'histoire naturelle, pour l'an- née i85i ; parM. Ch. Girard. Washington, décembre 1862; broch. in-8''. 38.. ( 288 ) Johann, etc.. Notice sur J.-B. Cysat, de Lucerne, pour servir à l'histoire des mathématiques et de la physique en Suisse; par M. Rodolphe Wolf ; I feuille in-8°. Monatsbericht . . . Comptes rendus des séances de l'Académie royale des Sciences de Prusse; novembre i853; in-S". Astronomische... Nouvelles astronomiques; n" 890. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' 7 à 9; 17, 19 et 21 jan- vier 1854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n° 16; 20 janvier i854- Gazette médicale de Paris; n"' 2 et 3 ; i4 et 21 janvier i854. L'Abeille médicale. Revue clinique française et étrangère; n° 2 ; i5 jan- vier 1854. La Lumière. Revue de la photographie; n"^ 3 ; 21 janvier 1 854- La Presse médicale. Journal des journaux de Médecine; n°3; 21 jan- vier 1854. L Athenœum français. Revue universelle de la Littérature , de la Science et des Reaux- Arts; n° 3; 21 janvier i854. Le Moniteur des Hôpitaux. Journal des progrès de la Médecine et de la Chirurgie pratiques; n°' 7 à 9; 17, 19 et 21 janvier i854. L'Académie a reçu, dans la séance du 6 février i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, i" semestre i854; n°» 4 et 5; in-4°. Table générale des Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences; tomes I" à XXXI; 3 août i835 à 3o décembre i85o. Paris, i853; i vol. in-4''. Institut de France. Armuaire pour l'année i854. Paris, «854; in- 12. Institut de France. Académie des Sciences. Discours prononcés aux funérailles de M. Ch. Gaudichaud, le mercredi -18 janvier i854; i feuille in-4''. Institut de France. Académie des Sciences Morales et Politiques. Discours pro- noncés aux funérailles deM. Blanqui, le lundi 3o janvier 1 854; 1 feuille in-4°. Chimie agricole. Analyses comparatives des cendres d'un grand nombre de végétaux, suivies dei analyse de différentes terres végétales; par M. P. Berthier. Paris, 1854 ; in-8°. (Extrait des Mémoires de la Société impériale et centrale d'Agriculture.) Notes sur la hauteur absolue d'Alais. — Observations sur les feuilles perforées ( 289 ) et particulièrement sur celles des citronniers. — Mémoire sur la maladie des feuilles du mûrier; par M. le baron d'Hombres-FirmaS; broch. in-8°. Mémoire sur les variations périodiques et non périodiques de la température , d'après les observations faites, pendant vingt ans, à l'observatoire royal de Bruxelles; par M. A. QuETELET; broch. in-4°. (Extrait du tome XXVIII des Mémoires de l'Académie royale de Belgique.) Instructions pour l'observation des phénomènes périodiques; par le même; broch. in-4°. Observations des phénomènes périodiques faites en i85i et i852; 2 bro- chures in-4°. (Offertes par M. A. Quetelet. ) Nouvelles suites à Buffon. Histoire naturelle des Insectes. Species général des Lépidoptères ; par MM. BoiSDUVAL et GUENÉE. Tome VIII : Deltoïdes et Ppa- lites; par M. A. GuENÉE. Paris, i854; i vol. in-8° avec planches. Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans le H ainaut français , dans la Flandre française et dans l'Artois, 1 7 1 6- 1 79 1 ; par M. Edouard Grar; tomes II et III. Valenciennes, i85o et i85i; in-4". Notice sur la grande Carte topographique de la France, dite Carte de l'Elat- Major; par le directeur du Dépôt de la Guerre Bloindel, colonel au corps impérial d'État-Major. Paris, i853; in-4°. Nouvelle école électrochimique, ou Chimie des corps pondérables et impondé- rables; par M. Emile Martin, de Vervins; i*^*" livraison. Paris, i854; in-8''. Système planétaire, ou Gravitation des corps; par M. DipiER Thierriat. Belleville, 1847; broch. in-8°. Cosmogonie , ou Formation des corps célestes; par le même. Belleville, 1 85 1 ; broch. in-8°. Notice sur les courants atmosphériques ; par M. Prosper Meller jeune. Pa- ris, i853; broch. in-4°. Phare aérostatique , loch-compteur, va-et-vient nautique; parle même. Pa- ris, i854; broch. in-8°. A l'occasion de l'exposition universelle de i855. Note sur la question de la transformation des combustibles en gaz; enrichissement et normalisation de ceux- ci; moyen de les brûler, etc.; par M. Adrien Chenot; autographie in-8°. Douze leçons de photographie ; par M. le D"" J. Fau. Paris, i854; bro- chure in-i2. Méthode pour déterminer simultanément la latitude, la longitude, l'heure et l'azimut, par des passages observés dans deux verticaux ; parM. J.-C. HOUZEAU ; broch. in-4°. (Extrait du tome XXV des Mémoires couronnés et Mémoires des Savants étrangers de l'Académie royale de Belgique.) ( 290 ) Annales des mines, ou Recueil de Mémoires sur l'exploitation des mines et sur les sciences et les arts qui s'j rapportent; rédigées par les ingénieurs des mines, et publiées sous l'autorisation du Ministre des Travaux publics; 5^ série; tome III ; 2* et 3* livraisons de i853 ; et tome lY ; 4* livraison de i853; in-8". Annales de la Société entomologique de France; 3* série ; tome I"; 3* tri- mestre i853; in-8''. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine, rédigé sous la direction de MM. F. Dubois (d'Amiens), secrétaire perpétuel, et Gibert, secrétaire annuel; tome XIX; n°' 7 et 8; i5 et 3i janvier i854; in-8°. Bulletin de la Société de Géographie, rédigé par la Section de publication et M. COKTAMBERT, secrétaire général de la Commission centrale; 4* série; tome VI; n"' 35 et 36; novembre et décembre i853; in-8°. Société Philomathique de Paris. Extraits des procès-verbaux des séances pen- dant l'année i853; in-8''. Mémoires de la Société des Sciences, de l' Agriculture et des Arts de Lille; années 1848 à i852 ; 5 volumes in-8''. Mémoires de i Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; tome XXVII. Bruxelles, i853; in-4°. Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; tome XIX ; 3* partie, 1 852 ; tome XX ; 2* partie, 1 853 ; 2 vol. in-8", et n"' 1 1 et 12 du tome XX ; in-8°. Mémoires couronnés et Mémoires des Savants étrangers ; publiés par l'Aca- démie royale des Sciences , des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique ; tome V ; 2* partie, et tome VI; i'* partie; in-8°. Annuaire de l' Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; année i853; in-8°. Annuaire de l'observatoire rojal de Bruxelles; années 1 853 et i854 ; in-i 2. Annuaire de l'Université catholique de Louvain; année i853; in- 12. Innales de l' Agriculture française, ou Recueil encyclopédique d' Agriculture publié sous la direction de M. LONDET ; 5* série; tome III; n° 2; 3o jan- vieri854; iu-S". Annales de la propagation de la Foi; n° 182 ; in-8'*. Annales des Sciences naturelles, cojnprenant la zoologie, la botanique, l'ana- tomie et la physiologie comparée des deux règnes, et l'histoire des corps orga- nisés fossiles; 3' série, rédigée pour la zoologie par M. MiLNE Edwards, pour la botanique par MM. Ao. Brongniart et J. Decaisne; tome XX; n° 4; in-S». Annales médico-psjchologiques ; par MM. les D" Baillarger, Brierrk DE BoiSMONT et Cerise; janvier i854; in-8°. Bibliothèque universelle de Genève; janvier i854; in-S". Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences, Jon- dée par M. B.-R. DE MONFORT, rédigée par M. l'abbé MoiGNO ; 3* année, IV* volume; 4* 6t 5 livraisons; in-8°. Journal d' Agriculture pratique, Moniteur de la Propriété et de l'agricul- ture, fondé par M. le D' Bixio, publié sous la direction de M. Barral; 4" série; tomel; n°3; 5 février i854; in-8°. Joumaldes Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome Vil; n" la; 3o janvier i854; in-8°. L' Agriculteur-praticien. Revue de i agriculture française el étrangère; publié sous la direction de M. Jules Laverrière; n° 8; in-H". La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Ârls; 3^ année ; a* série, 3* et 4* livraisons ; iS janvier et 5 février 1 854 ; in-8°. Magasin pittoresque; janvier i854; in-8°. Revue de thérapeutique médico-chirurgicale; par M. A. Martin-Lauzer ; n" 3; i" février i854; in-8°. Revue thérapeutique du Midi. Journal des Sciences médicales pratiques; publié par M. le D'' Louis Saurel ; tome VI; n*^ a; 3o janvier i854; in-8''. Memoria. . . Mémoire sur une luxation consécutive et sur deux luxations con- géniales; par M. THOMAS Bonparola. Naples, i853; in-8°. (Renvoyé à M. Velpeau pour un Rapport verbal.) Maritime conférence. . . Conférence maritime tenue à Bruxelles pour l'adop- tion d'un système uniforme d'observations météorologiques à la mer; août et .septembre i853; in-4"- The journal... Journal de la Société royale asiatique de Bombay; juil- let 1 853; in-8°. Uerbersicht. . . Précis des travaux et de l'histoire de la Société Silésienne pour les progrès de l'éducation nationale; années i84o-i842-i843-i844-'845 et 1849. Breslau; in-4". Jahrbuch... Annuaire de l'Institut royal et impérial géologique de Vienne; 4* année (t853); n" 2; avril, mai et juin ; in-4°, Widerlegung... Réfutation du système de la pénétration des spermatozoïdes dans iœuf opinion soutenue par un naturaliste pour le cas des Nayades et par un autre pour celui des Ascarides; par M. Tti.-L.-W. Tîischoff. Giessen, i854; broch. in-.4''. ( 292 ) Beitràge... Essai sur la doctrine de la menstruation et de la fécondation ; par le même; broch. in-8°. Ueber den harnstoff. .. Sur l'urée, considérée comme limite des transfor- mations dans l'organisme; par le même; broch. in-8°. Ueber den feineren... Sur l'analomie fine et sur les fonctions des vaisseaux lymphatiques; par M. Rolliker ; broch. in-8°. Ueber die... Sur le changement des pôles magnétiques de la terre et sur les conséquences qui en dérivent: par M. J.-S.-C. SCHWEIGGER ; i feuille in-4°- Nachrichten.. Mémoires de l'Université et de l'Académie royale des Sciences de Gôttingue; n" 3 ; 3o janvier 1 854 ; in-8''. Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n°' 8gi et Sgi . Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' 10 à i5; 24, 26, aS, 3i jan- vier, 2 et 4 février i854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie ; n*" 1 7 et 1 8 ; 27 jan- vier et 3 février 1854. Gazette médicale de Paris; n"' 4 et 5; 28 janvier et 4 février i854- L'Abeille médicale. Revue clinique française et étrangère ; n*" 3 et 4; 25 jan- vier et 5 février i854. La Lumière. Revue de la Photographie; n°' 4 et 5; 28 janvier et 4 fé- vrier i854- La Presse médicale. Journal des Journaux de Médecine; n*" 4 et 5; 28 jan- vier et 4 février i854. L Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Reaux- Arts ; n"' 4 et 5 ; 28 janvier et 4 février i854. Le Moniteur des Hôpitaux. Journal des progrès de la Médecine et de In Chirurgie pratiques; n°' 10 à i5 ; 24, 26, 28, 3i janvier, 2 et 4 février i854- Le Propagateur; n°^ 11 et 12; 29 janvier et 5 février i854- Réforme agricole ;n° 64; décembre i853. ERRATA. (Séance du 3o janvier i854.) Tableau page i5o, ligne 3, tirant d'eau moyen au lieu de 6,070 et 8,960, lisez 6,970 et 6,960. Page 222, lignes 23 et 24, au lieu de MM. Sturm, Liouville, Lamé, Poinsot, Cauchy rapporteur, lisez MM. Liouville, Lamé, Binet, Sturm, Cauchy rapporteur. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. '»Ot»»i iiii I m SEANCE DU LUNDI 15 FÉVRIER 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. V3\'. U- .'1 M. LE Secrétaire perpétuel, à l'ouverture de la séance, donne des nouvelles de M. Élie de Beauinont. ICHTHYOLOGIE. — Note sur le Salmo hucho, L. ; par M. Coste. « Dans la dernière séance, au moment où je prononçais le nom d'une espèce particulière de Saumon qui habite le Danube, le Salmo hucho, dont la chair est blanche, dont la taille est de quatre à cinq pieds et le poids de quarante à soixante livres, dont la ponte a lieu en juin, M. Charles Bonaparte a dit qu'/Z avait étudié pendant plusieurs années les poissons du Danube et qu'il ne savait pas ce que c'était que le Salmo hucho. » Ce n'est probablement point sur les bords du fleuve où cette espèce vit, que M. Charles Bonaparte a fait ses recherches, car tous les pêcheurs lui auraient montré un poisson (le Heuch) qui y est presque aussi commun que la Carpe dans nos étangs ; ce n'est pas non plus dans les Traités d'Ichthyologie, car il y aurait vu que tous les auteurs qui, depuis la renais- sance jusqu'à nos jours, ont écrit sur les Poissons, ont nommé cette espèce, C.P , i854, 1" Semestre. (T. XXXVIU , N" 7. ) Sg ( 294) ont parfaitement indiqué ses caractères distinctifs et même en ont donné des figures, parmi lesquelles celle qui se trouve dans \ Histoire des Salmones de M. Agassiz se fait remarquer par une aussi grande exactitude que la des- cription qu'en a faite notre confrère M. Valenciennes. » Ainsi donc, pour les auteurs comme pour les pêcheurs, et le sentiment de ces derniers n'est pas toujours à dédaigner, cette espèce existe, et j'ajoute qu'on a eu raison de l'établir, car des caractères transitoires fournis par l'histoire de sa génération et de son développement, viennent confirmer les déterminations fondées sur l'examen de son état adulte. » En effet, au lieu de pondre pendant l'hiver comme les autres espèces de ce genre, cest à la fin du printemps que fraye le Salmo hucho; ses œufs, au lieu d'être colorés en jaune-orange, comme ceux du Saumon ordinaire, sont aussi pâles et aussi incolores que ceux de la Truite; les jeunes qui sor- tent de ces œufs sont effilés, prennent un accroissement plus rapide et une coloration verddtre particulière, qui, à elle seule, servirait à les différencier, si, à cet âge, ils ne se distinguaient plus nettement encore par l'ab- sence des grandes taches latérales dont les jeunes du Salmo salmo sont déjà pourvus. » M. LE Prince Charles Bonaparte n'a pas entendu mettre en doute l'existence du Salmo hucho, L. (du Danube, non du Rhin), qu'il a lui- même enregistré dans son Catalogue des Poissons d'Europe (Naples, 1846). Il a désiré connaître à quelle espèce le préopinant appliquait ce nom, l'engageant à préciser le genre moderne auquel appartenait son Poisson. L'histoire des Saumons est plus embrouillée qu'on ne le pense, et, après vingt ans d'études, le Prince Bonaparte avoue ne pas être sûr encore des espèces les plus généralement admises. Au reste, Marsigli, dans son Histoire naturelle du Danube, est le premier qui ait figuré le véritable S. hucho, que Linné a pris de Rramer sans le connaître. Les caractères tirés des dents, bien plus importants que les taches, que la coideur de la chair et que l'époque de la ponte, sont eux-mêmes variables dans les SALMONIDES, et c'est sans doute pour cela que le savant ovologiste, qui rend lui si juste hommage aux pêcheurs , n'a pas voidu nous dire auquel des genres de M. Valenciennes appartient le Salmonien à chair blanche dont il cherche à doter la France. M. CosTE, ayant toujours qualifié du nom de Saumon du Danubele S. hucho de Linné, de Bloch, de G. Cuvier, de MM. Valenciennes et ( 295 ) Agassiz (i), ne comprend pas pourquoi le préopinant a mis, sous forme de parenthèse : du Danube, non du Rhin; parenthèse amphibologique qui semblerait faire croire que M. Coste en a fait un Saumon du Bhin. Quant à la question de savoir à quel genre de la famille des Salmones appartient ce S. hucJio, M. Coste n'a pas à s'en occuper : il suffit que le savant nomenclateur reconnaisse que cette espèce existe réellement dans les eaux du Danube, et cet aveu le satisfait complètement. Considérations générales sur les sciences occultes, les sciences du domaine de la philosophie naturelle et la méthode, pour servir d'introduction à des Mémoires concernant le pendule dit explorateur, la baguette divinatoire et les tables tournantes ; par M. Chevreul. ASTRONOMIE. — Eclipse totale du Soleil, observée le 28 juillet i85i à Frederiksvœrn en Norwége; par M. Amtoixe d'Abbadie. (Communiqué par M. Le Verrier.) « Ma lunette avait 9g millimètres d'ouverture et grossissait cinquante- deux fois ; vin vent violent empêcha de bien orienter son pied parallactique. .T'en fis un polariscope, en insérant une plaque de quartz entre l'objectif et l'oculaire, et employant un prisme biréfringent comme analyseur. » Ê'auréole était fortement polarisée. Autour du Soleil et après le com- mencement de l'éclipsé, on vit un halo circulaire rovige en dedans, violet au dehors, et qui persista jusqu'au moment de l'obscurité totale. » Les nuages rendirent un peu incertain le commencement du phéno- mène; je l'observai à a''4i™44' de temps moyen du lieu; l'obscurité totale commença à 3''44'" 5a'. L'auréole ou couronne lumineuse parut subitement, et je vis aussitôt, près du point où le Soleil venait de disparaître, une bor- dure de couleur rose et d'une teinte un peu moins foncée que celle de la rose mousseuse. Cette bordure était sinueuse, irrégulière, mais bien nette, longue d'environ 36 degrés du disque lunaire, et diminuait de saillie gra- duellement jusqu'à ses deux extrémités. Son point le plus élevé était à peu près central dans l'équateur, et présentait la forme d'un renflement arrondi «, situé par 182 degrés, cet angle de position étant compté sur le disque so- laire, de l'Est apparent en passant par le Sud. C'est après coup et de sou- venir que j'ai estimé l'angle de position de cette saillie a. Sa hauteur était (i) Voir le présent Compte rendu et celui du 6 lévrier. 39.. ( 296 ) deo',3; et quand, à 3''48™, je voulus la réexaminer, elle avait disparu, ainsi que toute la bordure rose dont elle semblait faire partie. » De l'autre côté du diamètre solaire, près l'Est apparent et par io°,8, était luie autre proéminence c^ très-nette, ayant la forme d'un mamelon renflé vers sa pointe, et d'une largeur presque égale à sa hauteur. Au commence- ment de l'obscurité, je vis en a et d comme de faibles traînées de vapeur qui semblaient appuyées par une de leurs extrémités sur les sommets de ces proéminences. Ces apparences avaient disparu à un second examen. La partie ombrée de la protubérance d était tournée vers le Sud, et sa teinte était d'un rose moins foncé qu'en a; la partie claire était comme un vase de cristal bien limpide et comme huilé, qu'on aperçoit surtout par un contour très-pur et légèrement ombré qui en dessine la forme. A S** 46™ 8', la pointe d avait une hauteur de 5o secondes à partir du contour de la Lune. Une seconde proéminence rose était en c par 2i°,5. Elle était moins haute que la précédente. Une troisième enfin apparaissait en è, moins élevée que les deux autres, et j'en observai l'angle de position ; mais j'oubliai peut-être de le communiquer, car il ne fut pas noté par M. Hans Falkenberg, qui voulut bien écrire pour moi. De souvenir, je crois pouvoir placer par 345 degrés cette proéminence b. Entre è, c et d, le contour de la Lune était parfai- tement net et dégagé . » A 3''47™8', la proéminence d avait une hauteur de 89 secondes. Sa forme était changée considérablement, et elle s'était rétrécie un peu à la base, toujours appuyée en apparence sur le disque lunaire. Elle s'allongeait d'ailleurs à vue d'œil. La lumière qui venait de la partie transparente de cette protubérance était fortement polarisée ; sur la portion voisine, restée toujours rose, la polarisation était plus faible, ou du moins elle ne se mani- festait que par un renforcement de teinte ; car, par malheur, ma plaque de quartz avait été taillée pour donner du rouge. » A 3'' 48"" 2% r/ avait atteint la hauteur de i34 secondes. Son extrémité n'avait plus le contour net qu'elle présentait deux minutes auparavant. Elle était déchiquetée, baveuse, et s'était enfin arrondie en se courbant vers le haut. Comme cette extrémité était visible dès le commencement, je puis affirmer que cette protubérance, ou du moins sa projection sur le ciel, avait très-réellement changé de forme. Pendant ce temps, la proéminence c avait grandi aussi, en paraissant s'amincir. » La fin de l'obscurité fut annoncée par un crépuscule qui devint de plus en plus vif, tandis que tout l'espace compris entre les appendices /; et c fut nempli par une bordure rose tout à fait analogue à celle que j'avais vue du ( 297 ) • côté opposé ail commencement de l'éclipsé. Le reste du contour de la Lune ne m'offrit, pendant un seul examen, aucune bordure ni proéminence rose. Le bord du Soleil parut d'abord comme de larges grains discontinus, mais cette illusion ne dura qu'une petite fraction de seconde. La présence conti- nuelle des nuages ne m'avait pas permis de mettre la lunette au point avec toute la précision que j'aurais désirée. Quatre observateurs qui employaient des lunettes à Frederiksvœrn , virent aussi le chapelet à la fin de l'éclipsé : l'un d'eux crut l'avoir aperçu au commencement, et, chose singulière, une personne non prévenue de ce phénomène, et qui observait à l'œil nu, m'assura avoir vu le chapelet à la fin de l'éclipsé. S'il en était ainsi, cette apparence ne tiendrait pas toujours à une erreur dans l'ajustement au foyer de la lunette. L'éclipsé totale finit à 3'' 48™ 18'. Sa durée avait été deS^aG'. » Plusieurs personnes voulurent bien faire, en réponse à mes questions écrites, les observations suivantes : L'auréole se forma subitement, à la fois et non par fragments, parut aussitôt après l'obscurité totale, et disparut de même dès le retour du Soleil. Elle se terminait graduellement vers le ciel. Du côté de la Lune, son contour était très-net et sans stries radiales. Elle sembla plus large des deux côtés dans l'écliptique, et là seulement elle avait trois couleurs : bleu en dehors, rouge au milieu et jaune à l'intérieur. Sa couleur générale était jaunâtre; un seul observateur la croyait d'un gris léger. Elle était sans aigrette, et n'accusait aucune couleur sous le polariscope de Savart. Sa largeur était de6'3o", mesurée au sectant par M. le lieutenant Hagerup. Vers le zénith, l'auréole, plus étroite, était composée de rayons qyi semblaient contournés. Il en était de même dans la partie inférieure de l'auréole. M. Broch, orientaliste, qui faisait cette dernière observation, ne savait pas que ces jets entrelacés avaient été observés par Arago, en 184^, du côté du zénith. Les fluctuations de lumière et d'ombre ne furent pas aperçues avant l'obscurité totale. Au retour de la lumière, ces fluctuations ont duré pendant sept secondes, mais sans taches colorées. Les personnes oc- cupées à la fenaison assuraient que la rosée était tombée pendant l'éclipsé, parce que le foin était devenu plus lourd ; mais la présence des nuages rendrait cette assertion douteuse. Vers le nord, le ciel nuageux, d'ailleurs, était d'une beauté remarquable. Le dessus était d'un bleu sombre, entre- mêlé de nuages jaunes ou gris. Selon un autre observateur, cette lueur était d'une transparence admirable et d'un bleu foncé depuis le N.-0.|0. jusqu'au N.-N.-E; au-dessus de ce bleu, les nuages étaient blanc pâle au- dessus, et jaune-orangé à l'horizon : ce jaune était une bande très-mince, ( =98 ) et simulait parfaitement les derniers effets d'im soleil couchant. La personne qui faisait cette observation a mieux aimé négliger la vue de l'éclipsé que de s'arracher à la contemplation de ces beaux nuages : leurs teintes ne va- cillaient pas, et s'étendaient jusqu'à la moitié apparente de la distance qui sépare l'horizon du zénith. Il n'y avait pas d'étoiles visibles, et un carac- tère d'impression, haut de i°"",4, était très-lisible pendant l'obscurité totale. » J'avais confié ma lunette de Rochon à M. Riis, officier de la marine royale de Norwége. Cette lunette polariscope avait 29 millimètres d'ouverture et grossissait vingt-cinq fois. Pendant l'éclipsé totale, cet instrument donna pour diamètre delà Lune plus de Sa ' 4o" qui était malheureusement le plus grand angle que la course du prisme pût mesurer. « Je ne pouvais, dit M. Riis, voir » ni fibre ni ligne radiale dans l'auréole. Autour de la Lune obscure, était » un anneau jaune d'une teinte plus foncée que celle de la paille. Puis, » venait un anneau beaucoup plus étroit, d'un gris foncé, bien net, distinct » de l'anneau intérieur et tout juste assez large pour être visible. En dehors » de ce mince et sombre anneau, le reste de l'auréole était d'un blanc gri- » sâtre. Toutes ces couleurs changeaient d'intensité, visiblement, mais peu, M à mesure que je tournais l'instrument sur son axe. La lumière des pro- » tubérances me paraissait polarisée : celle de la couronne l'était certaine- » ment. J'estimai k -^ à\x diamètre de la Lune (i', a) la largeur de l'anneau » intérieur. Le bord extérieur de l'auréole n'était pas visible dans le champ » de la lunette. La lumière cendrée était très-visible, mais sans couleurs, » et sa partie centrale était sensiblement plus foncée que la périphérie. J'y y) cherchai en vain des fulgurations. Pendant l'obscurité, je lisais aisément » le vernier de la lunette. » » En rapprochant cette observation de la mienne, on est tenté de conclure que la couronne était polarisée par elle-même autant, du moins, qu'il est permis de se prononcer en l'absence d'une mesure ; mais je m'abstiens de faire des théories toujours faciles à imaginer, surtout quand on ne les fait qu'à demi. » Le contour bien net des protubérances semble s'opposer à ce qu'elles soient produites par une sorte de mirage. » J'ai prié M. le D"' Goetze d'interrompre les longs calculs de ma carte d'Ethiopie pour déterminer avec l'exactitude que vous lui connaissez les circonstances de l'éclipsé du 28 juillet 1 862. Voici ses résultats, en employant les corrections trouvées par M. Santini {Astr. Nach., n° 810) pour la lon- gitude et la latitude relatives de la Lune : ces corrections sont pour ( 299 ^ 3'' 46"" 3o' , o + t^ temps moyen de Frederiksvœrn : Différence relative des B. du Soleil et delà Lune (C — O) = — io",49+ i9o4",35^ + 5o",85<'+3",o3f=-o,6i4rfX; Différence relative des déclinaisons du Soleil et de la Lune ((^ — Q) = +io",62— 44o",o8/— i4",70f'+ i",47 f'+o,o83rf>; Demi-diamètre appai-ent de la Lune = i6'42",2— i",5o î — o", i5/'; Demi-diamètre du Soleil = i5' 4?' ,4j où la longitude de Frederiksvœrn à l'Est de Greenwich est supposée égale à o*" 4o" i9',o + dl^. » En combinant ces éléments avec les temps d'observation des phases donnés ci-dessus, et en supposant nulles les erreurs dans les deux diamètres, M. Goetze trouve les équations de condition suivantes : + o",3i -h 0,53370 fi^X = o, -J- 5, 59 + o,584i2 (i\ = o, — 4 j 61 — o,55oo5 d\ = o, + 1 1 , 79 — 0,53328 d\ = o. » Excluant la dernière observation qui se rapporte à la fin de l'éclipsé et est évidemment fautive, il vient : dX= - BSo, et la longitude de Frederiksvœrn = o*" 40™ I i%o ± i' à l'est de Greenwich. » Vitesse de la Lune dans son orbite et relativement au mouvement du Soleil = o", 5 1480 en arc par seconde de temps. » Partant de ce dernier résultat et comparant les accroissements de hau- teur des proéminences avec le mouvement relatif de la Lune dans le même temps, on trouve: HEURES OBSERVÉES. CRAN». HAUTEUR de d. DIFFÉRENCES. 1 Temps. d. Mouvement de la Lune. h m 5 3.4.52 5.52 6.46 1,0 1,8 2,7 49,6 89,3 i33,9 m s I . O 0.54 Il 39,7 44,6 30,89 27,80 ( 3oo ) » Cette comparaison tendrait à faire croire que ces protubérances avaient un mouvement propre indépendant du mouvement relatif de la Lune. Tou- tefois, les différences sont trop petites, pour qu'on se décide franchement là- dessus. » Je proposerais d'employer pour la mesure des protubérances rouges, le micromètre Arago, consistant en une série décroissante de prismes qui serviraient en même temps à étudier la polarisation. D'après les théories reçues aujourd'hui, celle que j'ai observée montre que la lumière des appendices roses est refléchie sur elles avant de parvenir jusqu'à nous. » SCIENCES NATURELLES. — Histoire naturelle générale des règnes organiques; par M. Is. Geoffhoy-Saixt-Hilaire. « En présentant à l'Académie, à la fin de 1840, mes Essais de Zoologie générale, je m'exprimais ainsi : « Les résultats de mes recherches pourront-ils un jour former un en- » semble, en tête duquel il soit permis d'écrire, sans trop de présomption, » ces mots : Traité de Zoologie générale? Je n'ose dire que telle est mon » espérance; mais telle est mon ambition, sans doute au-dessus de mes » forces. » » L'accueil que le public scientifique a bien voulu faire à mes Essais de Zoologie générale , m'a encouragé dans la pensée que j'énonçais ainsi; et, après treize nouvelles années de travaux, je viens offrir à l'Académie le pre- mier volume de l'ouvrage intitulé : Histoire naturelle générale des règnes organiques. Quatre autres volumes, dont les matériaux sont réunis et la rédaction préparée, doivent faire suite à celui qui paraît aujourd'hui. » Si cet ouvrage était jugé utile à la science, si je m'étais du moins rap- proché du but que je poursuis depuis si longtemps, je le devrais, après les conseils et les exemples de ijion vénéré père, aux encouragements de l'A- cadémie, à la bienveillance avec laquelle elle accueillit, de 1829 à i833, les premiers résultats des recherches dont mon Histoire naturelle générale est le fruit. Le jour où elle voulut bien reconnaître, dans quelques-uns de mes travaux de Zoologie générale, le double caractère que je m'efforçais de leur donner, où elle voulut bien les déclarer exacts et philosophiques, je me crus le devoir, comme je me sentais le désir, de développer, d'étendre et d'expliquer, autant qu'il pouvait être en moi , des vues qui venaient d'être encouragées de si haut. )- Je ne me suis jamais dissimulé l'étendue ni les difficultés immenses de l'œuvre que je poursuis. Ce qui me manque personnellement pour l'accomplir, je le savais, je le sais aussi. Mais j'ai vu par-dessus tout com- ( 3o. ) bien il importait qu'on l'entreprît. Depuis longtemps, déjà, nos maîtres ont tracé toutes les grandes lignes de la science : le Sjstema Naturœ et les pre- miers volumes de V Histoire naturelle datent de plus d'un siècle, le Gênera plantarum et la Métamorphose des plantes de plus de soixante années, la Philosophie zoologique et les Recherches sur les ossements fossiles de qua- rante, la Philosophie anatomique de plus de trente. N'est-il pas temps de rassembler en un même foyer les lumières venues de ces sources diverses? Et quand nous avons devant nous de tels guides, ne saurions-nous enfin constituer cette science déjà devinée et dénommée par Biiffon, Y Histoire naturelle générale? Je ferai sans plus tarder l'aveu de ma témérité : c'est là ce que j'essaye de faire. L'histoire naturelle, si riche en Traités partiels, manque encore d'un ouvrage d'ensemble sur les êtres organisés, étudiés comparativement sous un point de vue général : c'est cet ouvrage que j'ai conçu la pensée de donner à la science. » Ai-je besoin de l'ajouter? Ce que nul encore n'a tenté, je n'ai pas, je ne saurais avoir la présomptueuse espérance de le réaliser complètement. Mais on n'est pas seulement utile à la science par ce que l'on achève ; on l'est aussi parce que l'on commence; on peut l'être même par ce que l'on essaye. J'ai donc cru pouvoir essayer. » Pour assurer ma marche à travers le champ immense que j'avais à par- courir, j'ai cru devoir commencer par une introduction historique où se trouvent présentés, dans leur enchaînement, les principaux progrès des sciences naturelles, et par des prolégomènes étendus sur leurs rapports avec les autres parties du savoir humain , sur leur rang hiérarchique dans ce que l'on a appelé l'Encyclopédie, sur leur état actuel, sur leurs méthodes, et sur la direction où elles doivent présentement s'avancer. » Ce résultat historique et ces prolégomènes forment le premier volume dont j'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie. Dans les quatre vo- lumes suivants, j'exposerai méthodiquement les faits généraux, les rapports et les lois relatifs aux êtres organisés, successivement considérés en eux- mêmes ou dans leurs organes, dans leurs instincts et leurs mœurs, et dans leur distribution ancienne et actuelle à la surface du globe. » M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur, M. de Humboldt, un volume d'Opuscules scientifiques. Pi-emière partie : physique et géognostique. {P^oir au Bulletin bibliographique.) M. Becquerel donne de vive voix quelques explications sur les causes qui ont empêché la Commission des télégraphes de terminer son travail. C. R., i854, i" Semestre. (T. XXXVIU, N<> 7.) 40- ( 302 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIRURGIE. — Mémoire sur une nouvelle méthode d' urétrotomie , pour la cure radicale des rétrécissements de l'urètre; par M. Maisonnecve. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Velpeau, Civiale.) « Il est un fait actuellement bien acquis à la science : c'est qu'une inci- sion profonde pratiquée longitudinalement dans le canal de l'urètre donne lieu à une cicatrice déprimée, et que celle-ci forme une sorte de rigole per- manente, dont la largeur augmente d'autant les dimensions du canal. C'est sur ce fait qu'est basée l'urétrotomie, dont l'introduction dans la pratique constitue certainement l'un des progi'ès les plus remarquables qu'ait faits depuis longtemps la science sur la question des rétrécissements de l'urètre. » Trois méthodes principales existent pour pratiquer cette opération : i" l'urétrotomie de dehors en dedans (méthode de Syme) ; 2° l'urétrotomie d'avant en arrière; 3° l'urétrotomie d'arrière en avant (Civiale, Reybard). j» Toutes ces méthodes atteignent bien certainement leur but principal qui est la division du point rétréci ; mais leur manuel opératoire est si déli- cat et si complexe, que beaucoup de praticiens hésitent à en faire usage. » La nouvelle méthode que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, sous le nom A' urétrotomie de dedans en dehors, a l'avantage d'arriver au ménje résultat que les précédentes, sans présenter presque aucun de leurs inconvénients; déplus, son exécution est si simple etsi facile, qu'elle est àla portée de tous les praticiens. » L'instrument dont je me sers n'est point un instrument nouveau ; il est connu de tous les chirurgiens ; son mécanisme leur est familier : c'est, tout simplement, le lithotome de Frère Côme, légèrement modifié dans sa lon- gueur et sa courbure, pour le nouvel usage auquel on le destine. » Pour pratiquer cette opération, on commence par dilater l'urètre au moyen de bougies, jusqu'à ce que le rétréoissemeiit permette l'introduction de l'urétrotome, puis on procède de la manière suivante : » Le malade étant couché sur le dos, le chirurgien, placé à droite, intro- duit l'urétrotome comme un cathéter ordinaire jusqu'à 3 centimètres au delà du rétrécissement, et tourne sa concavité en haut. Puis, tenant la verge tendue sur l'instrument, il ouvre celui-ci, en pressant sur la bascule, et, par un mouvement de traction, lui fait parcourir un trajet de 2 centimètres d'étendue. Ce mouvement suffit pour que la lame tranchante dégagée de sa ( 3o3 ) gaine incise tous les obstacles qui s'opposeraient à son développement, sans intéresser les parties saines intermédiaires. » Il est bien entendu qu'on a fixé d'avance le degré de l'ouverture de l'urétrotome, de manière à ce que la lame ne puisse atteindre les parties saines. Ce degré est, pour les cas ordinaires, de 1 5 millimètres. » A l'appui de ma méthode, je joins cinq observations qui en démontrent l'efficacité. » CHIRURGIE. — Cure radicale d'un anévrisme par injection d'acétate de sesquioxjde de fer. (Extrait d'une lettre de M. Lussana.) (Commissaires, MM. Thenard, Roux, Velpeau, Lallemand, Rayer.) « Avant les belles expériences de M. le D' Pravaz , un célèbre chirurgien d'Italie , Monteggia , avait conseillé dans le traitement des anévrismes , « l'injection des astringents dans le sac , préalablement piqué avec un tro- » cart, pour obtenir une coagulation prompte et durable du sang, après » avoir comprimé l'artère au-dessus pendant un temps assez long. » (Yoy. Istituzioni chirurgiche, t. II, a*" édit. , Milan.) Mais ce vœu du grand opérateur resta inexaucé jusqu'à ces derniers temps , où , grâce à l'habileté persévérante de M. le D' Pravaz , les anévrismes furent traités par l'injection du perchlorure de fer. M. Ruspini, après avoir pris connaissance des re- cherches et des essais de M. le D' Pravaz , songea à remplacer le sel de kr qu'avait employé le médecin français par une autre substance jouissant d'une activité au moins égale, et ne présentant pas les inconvénients que le chlore amène toujours à la suite des injections du perchlorure de fer. Après un grand nombre d'essais, M. Ruspini reconnut que l'acétate de peroxyde de fer, avec une puissance hémostatique supérieure, n'introdui- sait dans l'organisme aucune substance nuisible à l'économie, et en conclut qu'on devait le préférer dans le traitement des anévrismes. Mais jusque-là ses expériences n'avaient porté que sin- des matières albumineuses ou sur de légères hémorragies. En janvier de cette année, je proposai à M. Ruspini d'essayer son hémostatique dans un cas d'anévrisme de l'artère maxillaire externe. Le succès, comme on va le voir, couronna nos espérances. » Marie Gelmi , jeune fille âgée de vingt-deux ans , avait depuis longues années une tumeur molle, flottante et homogène dans l'épaisseur de la joue gauche, entre le coin de la bouche et l'angle de la mâchoire. La forme de cette tumeur était ovoïde, et son volume celui d'une grosse noix. Une piqûre faite avec une fine aiguille en avait laissé s'échapper un jet 4o.. ( 3o4 ) de sang initilant, ce qui ne permettait plus de doutes sur la nature ané- vrismatique artérielle de la tumeur. » Dans le courant de janvier de cette année , chez mon excellent ami et collègue le D' Pierre Gelmi, et avec son concours, je pratiquai dans la tumeur, à l'aide d'une lancette très-effilée, une ponction de 3 milli- mètres environ de largeur , du côté qui regardait la cavité buccale. A peine l'incision fut-elle pratiquée, que le sang en jaillit rouge et abon- dant. J'introduisis aussitôt dans la plaie le bec effilé d'une petite se- ringue en verre remplie à' acétate de peroxyde de fer pur. Je poussai dans la tumeur de huit à dix gouttes de la solution hémostatique, et, après en avoir sorti l'appareil injecteur, je tins mon doigt sur l'incision pendant une minute à peu près. L'ayant alors retiré, on ne vit plus au- cune goutte de sang s'échapper de l'ouverture; la tumeur, de molle et flottante, était devenue solide et dure, et avait légèrement augmenté de volume. La malade n'avait jeté qu'un petit cri au moment de l'injection ; mais la douleur qui l'avait causé s'était aussitôt arrêtée... Les jours sui- vants se passèrent sans que le sang sortît par la petite ouverture. La tumeur devint plus dure et plus épaisse, et ses contours enflèrent légère- ment par suite d'œdème sous-cellulaire. Il n'y eut point d'inflamma- tion. La jeune fille se porta constamment bien et put vaquer sans inter- ruption à ses travaux journaliers. Au bout d'une semaine, l'enflure œdémateuse s'était effacée ; la tumeur , toujours dure , diminua peu à peu par absorption lente et graduelle. Le dixième jour, une piqûre d'essai, qui avait dépassé l'épaisseur de la muqueuse buccale , ne fit pas sortir de sang et rencontra la résistance très-sensible du caillot anévrismatique. I^a résorption se continue avec régularité , et la forme du visage y gagne sen- siblement chaque jour. » CHIMIE..— Recherches sur les ajjinités chimiques; par M. F. Margueritte. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Thenard, Pelouze, Peligot.) « Dans le mélange de deux sels en dissolution, il peut se rencontrer les deux conditions suivantes : : » 1°. Parmi les sels employés ne préexiste pas la combinaison la moins soluble qui puisse se former; alors, en vertu delà loi de Berthollet, il s'opère une double décomposition qui, par précipitation immédiate, ou par évapo- ration, produit le sel le moins soluble. ( 3o5 ) » 2°. Parmi les sels employés, préexiste la combinaison la moins solu- ble qui puisse se faire; l'action de l'insolubilité est accomplie; elle ne peut, par conséquent, déterminer aucune décomposition dans la liqueur. » Dans le premier cas, c'est la loi de Berthollet qui intervient; il est tou- jours facile d'en prévoir les conséquences. » Dans le second cas, on ignore dans quel état se trouvent les sels en dissolution. C'est précisément cet état qu'il s'agit de reconnaître ici. » Lorsqu'on met en contact avec l'eau, un mélange par exemple de chlorate de potasse et de chlorure de sodium , la question est de savoir si la dissolution renferme les sels employés et constitués d'après la loi de Berthollet, c'est-à-dire le chlorate de potasse et du chlorure de sodium, ou bien les quatre sels suivants : Chlorate de potasse, chlorure de potassium , Chlorure de sodium, chlorate de soude , résultant d'une décomposition partielle entre les sels primitifs. » On démontre que la liqueur renferme les quatre sels, ou, ce qui est la même chose, que le chlorure de sodium décompose le chlorate de potasse, de la manière suivante : » On fait une dissolution saturée à la température ordinaire, du sel le moins soluble, le chlorate de potasse, à laquelle on ajoute en cristaux le chlorure de sodium. » Si ce second sel ne faisait que changer d'état et se dissolvait sans autre réaction, les propriétés de la liqueur à l'égard du premier sel né subiraient aucune modification, et surtout son affinité pour lui ne devrait pas s'augmenter. » Cependant une liqueur saturée de chlorate de potasse peut dissoudre un excès de ce sel par l'addition du chlorure de sodium. » Une série d'expériences que je ne puis rapporter ici, offre de nombreux exemples de la redissolution d'un excès de sel dans sa liqueur saturée sous l'influence d'un sel étranger, et il faut remarquer que toutes les fois que cette redissolution a lieu, il peut se produire, par double décomposition, un sel plus soluble que le moins soluble des sels employés; c'est-à-dire le résultat opposé à celui de la loi de Berthollet. » Le phénomène de la redissolution trouverait ainsi une explication sim- ple et naturelle; le sel le moins soluble étant transformé en un autre sel plus soluble, se dissoudrait dans la liqueur qui refusait de l'admettre parce qu'elle en était saturée. ( 3o6 ) » On trouve une preuve de cette double décomposition dans les change- ments que subit la réaction au tournesol des sels après leur mélange. » Ainsi, une dissolution de sel ammoniac qui est acide au papier de tour- nesol, manifeste une réaction alcaline après l'addition du carbonate de baryte, de chaux et de strontiane. » Cette alcalinité de la liqueur ne peut être attribuée qu'à du carbonate d'ammoniaque qui s'est formé par double décomposition, en donnant nais- sance à du chlorure de barium, de calcium, de strontium, dont la réaction est presque neutre et inappréciable dans ces circonstances. » On ne peut mettre en doute la production du carbonate d'ammoniaque (un papier de tournesol suspendu au-dessus de la liqueur permet de la constater), et celle du chlorure de barium, de calcium; car l'oxalate d'am- moniaque accuse dans la dissolution la présence de la baryte ou de la chaux, en quantité qui dépasse de beaucoup la solubilité naturelle des carbonates de baryte et de chaux. » Il est difficile de multiplier ces expériences, parce qu'il arrive presque toujours que les réactions propres des sels mélangés ou celles des combinai- sons que l'on suppose avoir été formées, peuvent se compenser et s'entre- détruire de telle sorte que la réaction indicatrice de la double décompo- sition se trouve presque complètement masquée. » Aussi faut-il recourir à un autre ordre de faits pour trouver la preuve des doubles décompositions et l'indication précise de la nature des sels en dissolution. » Le sel ammoniac est précipité de sa liqueur saturée par une très-petite quantité de nitrate d'ammoniaque. » Si l'on fait dissoudre dans une liqueur saturé^ de chlorhydrate d'ammo- niaque, un sel étranger, du chlorate de potasse par exemple, aucun chan- gement apparent ne se manifeste dans la liqueur, et l'on ignore s'il y a eu double décomposition, ou bien si le chlorhydrate d'ammoniaque est resté intact. » Le nitrate d'ammoniaque peut décider la question ; car s'il ne préci- pite pas le chlorhydrate d'ammoniaque, c'est qu'il n'existe plus dans la liqueur. » C'est, en effet, ce qui a lieu. » Une quantité de nitrate d'ammoniaque beaucoup plus considérable que celle qui agit d'ordinaire, ne précipite pas le chlorhydrate d'ammonia- que de sa liqueur saturée lorsqu'elle renferme du chlorate de potasse. » D'où je conclus que le chlorhydrate d'ammoniaque a été détruit par le (3o7 ) chlorate de potasse, et que, par suite, la liqueur renferme du «hlorure de potassium et du chlorate d'ammoniaque. En outre, le sel ammoniac préci- pité de sa liqueur saturée par le nitrate d'ammoniaque, se redissout sous l'in- fluence du chlorate de potasse; ce qui est une preuve de plus de la transfor- mation du sel ammoniac en chlorure de potassium. » Des réactions analogues se passent entre le nitrate de baryte et le chlo- rate de potasse, le sulfate de potasse et le nitrate de soude, le nitrate de potasse, le chlorhydrate d'ammoniaque, le sulfate de soude et le nitrate d'ammoniaque, le chlorure de sodium et le nitrate d'ammoniaque. » Car, après le mélange de ces combinaisons, les sels qui devraient déplacer le nitrate de baryte, le sulfate de potasse, le nitrate de potasse, le sulfate de soude et le chlorure de sodium, sont sans action sur eux. » La double décomposition n'est-elle pas clairement démontrée, et n'est- il pas évident que le sel primitif a été modifié, puisqu'il n'est plus précipité par le sel qui, certainement, le déplacerait s'il existait «ïicore dans la liqueur ? » Ainsi, la dissolution d'un excès de sel dans sa liqueur saturée sous l'influence d'un sel étranger; les changements que le tournesol indique dans les réactions nouvelles des sels après leur mélange ; le maintien du sel primitif ou plutôt de ses éléments dans la liqueur, malgré l'addition d'un sel qui devrait le précipiter, sont autant de caractères qui établissent que la dissolution collective de deux sels ne consiste pas seulement dans leur changement d'état respectif, mais dans une réaction réciproque qui donne naissance à deux sels nouveaux. » Les expériences consignées dans le Mémoire dont je donne ici l'extrait, montrent que toutes ces doubles décompositions s'accomplissent d'après un principe général qui peut se formuler de la manière suivante : » Lorsque, par le mélange de deux sels qui ont satisfait à la loi d'insolu- bilité, il peut se former un sel plus soluble que le moins soluble d'entre eux, l'action de l'eau en détermine toujours la formation dans certaines limites. » C'est donc l'affinité du dissolvant, la force de solubilité, comme on voudra l'appeler, qui groupe les éléments d'après sa tendance pour former une combinaison plus soluble que la moins soluble, tout comme la répul- sion du dissolvant, ou la force d'insolubilité, détermine la formation d'un sel moins soluble que le moins soluble des sels employés. » Gomme on le voit, ces deux forces sont en antagonisme constant, d'où ( 3o8 ) il résulte que les effets de chacune d'elles ne sont pas absolus, mais seule- ment relatifs. » Je citerai encore quelques exemples qui montreront que la force de solubilité ne cesse pas d'agir , là même où l'on supposerait qu'elle est com- plètement vaincue par la force d'insolubilité. » Le sulfate, le carbonate de baryte, l'oxalate, le carbonate de chaux, sont considérés comme des sels complètement insolubles, car la solubilité du sulfate de baryte n'est que de ^ „ ^ *„ ^ ^ ; carbonate, 77:737 ; oxalate de chaux, -^ ou a: ; carbonate de chaux, T-g-j^-p-, et il semblerait que, lors- qu'on précipite l'une de ces combinaisons, l'eau mère ne doit en retenir qu'une quantité correspondante à sa solubilité. » Cependant ces combinaisons ne sont pas précipitées dans des circon- stances déterminées en présence de sels qui peuvent les convertir en com- posés plus solubles. B Au point de vue théorique, et pour l'analyse, ces résultats doivent être pris en considération, car ils attestent combien est puissante l'influence du dissolvant sur la disposition des éléments ; en un mot, sur les affinités chimiques. » Le milieu alcoolique laisse voir nettement les effets de l'affinité élective du dissolvant à l'égard d'éléments engagés dans des combinaisons insolubles. » Je me bornerai à l'exemple suivant : On sait qu'en ajoutant de l'alcool à une liqueur renfermant du sulfate de chaux, on précipite ce sel. » Cependant, si l'on ajoute à cette liqueur une certaine quantité de nitrate ou dfe chlorhydrate d'ammoniaque, de nitrate de soude ou de po- tasse, de chlorure de sodium ou de potassium, l'alcool ne précipite plus le sulfate de chaux. » Dans ces circonstances, l'alcool, ayant de l'affinité pour le nitrate de chaux ou le chlorure de calcium, qu'il peut dissoudre, en détermine la pro- duction, en détruisant le sulfate de chaux qui, n'existant plus dans la liqueur, n'est pas précipité. » C'est encore en vertu du principe de solubilité que ces décompositions s'accomplissent; car il y a formation d'un sel plus soluble que le moins soluble des sels employés. » J'ajouterai que cette influence si sensible du dissolvant sur l'union des éléments, par double décomposition, est assez puissante pour opérer par- tiellement le déplacement simple et direct d'une base énergique par une ;^ ( 3o9 ) base faible, et l'élimination d'un acide fort par un acide faible; en d'autres termes, pour déterminer le partage des bases et des acides (i). * » D'après cela, il semblerait que le dissolvant décide toujours de la na- ture des combinaisons qui doivent se faire , et que les affinités réciproques des bases et des acides ont bien peu d'influence sur le résultat des doubles décompositions, de sorte qu'il serait plus exact d'attribuer la formation d'im sel quelconque à l'affinité ou à la répulsion directe du milieu pour le composé soluble ou insoluble, que de faire intervenir les affinités propres ou relatives des éléments, que l'on sait d'ailleurs être très-souvent interver- ties dans les doubles décompositions. » Histoire chimique et naturelle du Lupulin; pnrM. J. Personne, préparateur de Chimie à l'École de Pharmacie. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Dumas, Boussingault, Payen, Bussy.) « Le houblon , Hwnulus Lupulus, comme on lé sait , fournit au com- merce un produit très-important pour la thérapeutique et surtout pour la fabrication de la bière, produit qui se présente sous la forme de petits cônes ou épis courts formés par la réunion de fleurs femelles svir un axe rac- courci. » Les fruits et les écailles qui constituent ces cônes sont recouverts, les fruits à leur surface et les écailles à la base de leur page externe, par une multitude de petits corpuscules jaunes, résineux et odorants, que l'on détache très-facilement en froissant les cônes mûrs et secs. Cette poudre" jaune constitue le Lupulin et la partie la plus importante du houblon. C'est à elle seule, en effet, que l'on doit rapporter les propriétés, c'est-à-dire la saveur amère et aromatique de cette plante : car si l'on dépouille les écailles et le fruit de cette poudre jaune, on les prive complètement de toute saveur. » L'importance de ce corps, qui a été aussi désigné sous le nom de Lu- puline et Lupulite, a été reconnue depuis longtemps. Le premier examen en fut fait par le D' Ivey, de New-York ; un an après, MM. Payen et Cheval- lier en firent une analyse plus complète; enfin, en 1827, M. Raspail dé- montra, dans son Mémoire sur V organisation de la Lupuline, l'analogie complète de ce corps avec le pollen, et le désigna sous le nom àe pollen des organes jbliacés . » Cette assimilation du Lupulin au pollen d'un côté, et, d'un autre, la (i) Pour les expériences, vo/r le Mémoire. C. R., i854, i" Semestre. (T XXXVIU, N» 7^ 4^ (3,o) petite quantité de matière que les chimistes ont soumise à leur investiga- tion, ne leur ayant pas permis d'étudier les corps qu'ils en ont obtenus, j'ai pensé qu'il serait d'une certaine titilité de reprendre cette étude. Forme, structure et développement du Lupulin, » he Lupulin, ohlenn des cônes pris à maturité, se présente sous la forme d'une poudre jaune, dont la teinte varie du jaune-verdâtre au jaune d'or et au jaune-orange foncé, suivant le temps écoulé depuis la récolte. Les grains varient en grosseur de 20 à 3o centièmes de millimètre. » Ces grains, parvenus à leur complet développement, affectent la forme d'un gland muni de sa cupule ; mais la comparaison ne s'applique qu'à la forme extérieure. En effet, la surface des deux parties du Lupulin est parfai- tement continue ; seulement, la supérieure, à son insertion sur l'inférieure, s'infléchit un peu vers le centre, et c'est cette courbe légère qui rappelle la forme du gland. Ces deux parties du Lupulin présentent une structure ap- parente semblable; elles semblent toutes les deux composées de cellules irrégulières, qui paraissent cependant disposées avec une certaine régula- rité. C'est par la base de la cupule que le grain se trouve fixé sur les brac- tées , et ce sont les cellules qui la composent qui sécrètent les matériaux que renferme la cavité du grain. » En observant l'origine et le développement de cette glande singulière, on est témoin d'un phénomène anatomique et physiologique des plus curieux qu'offre la science. On voit que le Lupulin commence comme un poil très- raccourci ayant son extrémité globuleuse composée de quelques utricules; cette partie supérieure se renfle circulairement par la multiplica- tion des utricules; son sommet paraît se déprimer par l'élévation graduelle des bords : elle se trouve enfin transformée en une petite coupe fort élé- gante, striée longitudinalement à l'intérieur et à l'extérieur, et tapissée inté- rieurement par une cuticule qui doit former la partie supérieure du grain. Le pédicelle étant resté stationnaire pendant cet accroissement, la cupule paraît sessile. j) Alors commence la sécrétion du liquide qui, s' épanchant entre la sur- face de la cupule et la cuticule qui la tapisse, soulève peu à peu cette cuti- cule et la refoule à l'extérieur comme un doigt de gant. C'est alors que le Lupulin prend la forme du gland auquel je l'ai comparé et qu'il est parvenu à son complet développement. 3) Je fais voir que les boyaux polléniques que M. Raspail a cru observer n'existent pas : je démontre que la position que le Lupulin occupe dans la (3i') plante, l'époque de son entier développement, etc., sont autant défaits qui combattent l'opinion émise par ce physiologiste sur la nature du Lupulin et les fonctions qu'il lui attribue. » Enfin, comme ce corps ne se développe complètement que sur les brac- tées ou écailles florales et sur l'ovaire, tandis que sur les feuilles de la tige il reste à l'état rudimentaire et se flétrit rapidement, je crois, comme l'ont déjà dit MM. Payen et Chevallier, que ce n'est qu'un organe destiné à pro- téger le fruit contre l'humidité au moyen de la matière résineuse qu'il sécrète, à la manière de certains bourgeons qui sont protégés par une matière résineuse spéciale. Histoire chimique du Lupulin. » Le Lupulin fournit, par l'action de l'eau bouillante, deux groupes de corps; les uns, volatils, s'obtiennent par la distillation avec ce véhicule; les autres, fixes, ou du moins non volatils, avec la vapeur aqueuse. » Les produits volatils sont : un acide et une huile essentielle. » L'acide, en saturant par du carbonate de soude l'eau distillée acide, évaporant à siccité, traitant le résidu par l'acide suliurique ou phosphori- que et distillant le liquide huileux obtenu : après plusieurs rectifications, on recueille un liquide bouillant vers + 175 degrés, et distillant sans altération vers cette température. » Cet acide est un liquide incolore, légèrement oléagineux, assez fluide, d'une odeur forte et persistante d'acide valérianique ; sa saveur est acide et piquante; il produit une tache blanche sur la langue comme les acides gras volatils énergiques. Il ne se solidifie pas par lui froid de — 16 degrés, et reste même parfaitement liquide ; il brûle facilement avec une flamme fuligineuse. La densité à + i5 degrés a été trouvée de o,g4o3. » Il forme, avec la baryte, lui sel difficilement cristallisable qui éprouve un mouvement giratoire quand on le projette en petits fragments à la surface de l'eau. » Sa composition, en centièmes, a été trouvée de C = 58,64 ; H = 9,91 ; 0 = 3i,45; ce qui donne la formule de l'acide valérianique hydraté C" H'" O*. Les analyses des sels d'argent, de cuivre et de baryte conduisent toutes au même résultat. Ainsi, le sel d'argent contient, en centièmes, Ag=5i,8i; C= 28,49; H = 4î38; le sel de cuivre: CuO =: 29,599; C = 44j97; h = 6,86; le sel de baryte: BaO = 45,o4; C = 35,24; H = 5,337. » Cet acide est donc bien de l'acide valérianique. 4i.. '%\ (3i2) » Le ÏAxpulin en fournit des quantités qui varient depuis i pour loo jusqu'à o,6i, c'est-à-dire près de moitié. » L'huile volatile est plus légère que l'eau ; quelquefois d'un très-beau vert, couleur qu'elle perd par la rectification ; son odeur rappelle un peu celle du houblon, elle n'a pas de réaction acide; mais, par son exposition au contact de l'air, elle s'acidifie en se résinifiant. Elle entre en ébullition vers + i4o degrés, et distille pendant quelques instants eutre H- i5o et i6o degrés; mais la température s'élève bien vite et finit par dépasser + 3oo degrés. De telle sorte qu'il est impossible d'isoler des produits dont le point d'ébullition soit assez constant. » J'ai obtenu deux liquides, dont le point d'ébullition est très-éloigné, puisque le premier a été recueilli entre H- i5o, i6o degrés, et le second vers -+- 3oo degrés; cependant ces liquides donnent à l'analyse les mêmes nombres en centièmes. La quantité de carbone n'a varié , dans un grand nombre d'analyses, que de 0,26 à 0,24 pour 100, l'hydrogène, l'oxygène restant toujours dans le même rapport. L'analyse de ces corps conduit à la formulée^'" H'» 0^ » Ces liquides dévient à droite la lumière polarisée; ils n'éprouvent au- cun changement par l'exposition prolongée à lui froid de — 17 degrés. L'a- cide sulfurique les dissout en les colorant en rouge ; l'eau les sépare de la dissolution, et le liquide aqueux retieiit un acide copule formant un sel soluble avec la baryte. L'acide nitrique les transforme en acide valérianique et matière résineuse. La potasse en solution ne paraît pas les attaquer; mais si on les fait tomber goutte à goutte dans de la potasse fondante, on obtient lin hydrogène carboné liquide, du carbonate et du valérianate de potasse. » Cette réaction de la potasse éclaire sur la véritable constitution de cette essence, et vient la ranger à côté de l'essence de valériane. L'hydrogène car- boné obtenu possède, en effet, la formule C'°H*, et en retranchant cette formule de celle donnée plus haut, il reste C* H'^O*, qui est le valérol ob- tenu de l'essence de valériane par M. Gerhardt. La grande quantité de ma- tière résineuse que renferme le Iftipulin, s'oppose à ce que l'on puisse isoler aussi facilement ce corps solide que dans l'essence de valériane. » La seule différence qui existerait entre l'essence de houblon ou de lupulin et celle de valériane, c'est que l'hydrogène carboné de l'essence de houblon n'est pas le Bornéine de l'essence de valériane; il ne peut doniier de camphre solide de Bornéo, et son odeur le rapprocherait plutôt du thy- mène. Il paraît éprouver facilement luie condensation moléculaire par l'ac- tion de la chaleur. (3.3) » La masse solide résineuse, épuisée par l'eau, retient encore une assez grande quantité du corps oxygéné ou valérol. Si, après l'avoir mélangée inti- mement avec de l'hydrate de chaux, on distille le mélange à une températiu-e modérée, de manière à ce que la masse ne se charbonne pas, on obtient un liquide huileux, d'une odeur pénétrante, duquel on peut séparer, par la rectification, un liquide bouillant vers + 90 degrés, incolore, d'une odeur éthérée pénétrante, sans action sur les réactifs colorés, mais devenant promptement acide par son exposition au contact de l'air. Fia densité est de 0,8009 à + 20 degrés. » La potasse le brunit et le résinifie; il réduit avec la plus grande faci- lité le nitrate d'argent. Les acides nitrique et chromique le transforment en acide valérianique ; la chaux sodée donne également du valérianate de soude et de l'hydrogène. Sa composition, en centièmes, a été trouvée de 0 = 69,68; H= 11,60; d'où la formulée'" H'" 0% qui est celle de l'aldé- hyde valérianique obtenue par M. Chancel par la distillation du valérianate de chaux. » Il me reste, pour terminer l'histoit'e chimique du Lupulin, à décrire les produits non volatils. Les plus importants sont : un acide organique et une matière amère azotée, solubles dans l'eau; mais je n'ai pas encore été assez heureux pour les isoler de manière à pouvoir les soumettre à un examen suffisant. » STATISTIQUE.— De la navigation commerciale à vapeur de l'j^ngleterre; par M. le capitaine de frégate Bourgois. (Commissaires, MM. Dupin, Poncelet, Duperrey.) Ce travail contient les résultats des observations qu'a faites l'auteur pen- dant son séjour en Angleterre, où il avait été envoyé par M. le Ministre de la Marine pour étudier le remarquable développement qu'a pris, dans ce pays, la navigation commerciale à vapeur. MÉGANIQUE APPLIQUÉE. — Sw certaines modifications à intivduire dans le système des chemins de fer pour pre'i'enir les collisions, etc.; par M. BoRDOM. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) L'auteur s'est proposé, d'une part, de prévenir les accidents qui tiennent soit k l'absence de renseignements concernant le mouvement des trains sur une ligne donnée, soit à l'inexactitude de ces renseignements, et, d'autre (3i4) part, d'empêcher les mauvaises manœuvres relatives aux changements de voie. Il a cherché en conséquence à faire, pour les chemins de fer, ce qu'on a obtenu pour certaines machines qui, au moyen d'organes spéciaux, se règlent elles-mêmes ; en un mot il a, autant que possible, substitué à des agents intelligents, mais sujets à négligence ou à distraction, des agents aveugles, mais fonctionnant régulièrement. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Figure et description d'un moteur à basse pression à double effet; par M. Laubereav. (Commission des moteurs à air chaud. MM. Regnault et Seguier sont adjoints à cette Commission.) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur l'emploi de toiles métalliques pour prévenir les accidents qui surviennent dans l'éclairage au gaz; par M. Vacssin- Ghardanne. (Commissaires, MM Regnault, Morin.) CHIMIE APPLIQUÉE. — Application à la gravure, à la lithographie et à la gravure photographique de propriétés nouvelles ou peu connues du brome et de l'iode; par MM. Garnier et Saumon. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Balard.) PHYSIQUE. — Expériences sur les courants dinduction de la machine de Rumkorff ; par M. du Moncel. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet, Despretz.) PHYSIQUE mathématique. — Essai d'une théorie mathématique des couleurs; par M. E. Roger. (Commissaires, MM. Chevreul, Regnault, de Senarmont.) HYDRODYNAMIQUE. — Mémoire sur le mouvement d'un liquide dans un vase dont la paroi est une surface de révolution; par M. Th. d'Estocquois. (Commissaires, MM. Cauchy, Liouville, Binet.) MÉDECINE. — Nouveau mode d'application de l'électricité magnétique au traitement des maladies ; par M. Boulv. (Commissaires, MM. Magendie, Despretz, Rayer.) ÉCONOMIE RURALE. — Des phénomènes qui se produisent au contact de l'eau et du blé et de leurs conséquences industrielles ; par M. Millon. (Commissaires précédemment nommés : MM. Chevreul, Pelouze, Peligot.) (3i5) M. MoisTRiER adresse une Note sur un moyen qu'il emploie avec succès pour la conservation du blé dans les greniers et la destruction des larves d'alucite. (Commissaires, MM. Dumas, Milne Edwards, Boussingault. ) M. Caumont communique un moyen qu'il a imaginé pour empêcher le versage des blés. (Commissaires, MM. de Gasparin, Decaisne.) M. Planqua soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : De la culture du mûrier et de V éducation des chenilles soyeuses. (Commissaires, MM. Decaisne, Peligot, de Quatrefages.) La SociiÉTÉ DES Sciences naturelles de la Rochelle adresse un compte rendu d'expériences relatives à la reproduction des crevettes et des huîtres. a Jugeant inutile, disent les rédacteurs de ce compte rendu, de répéter des expériences de pisciculture dont le succès est désormais incontestable en ce qui concerne les produits d'eau douce ; considérant d'ailleurs que le dépar- tement dont la Rochelle est le chef-lieu possède peu de rivières, mais une grande étendue de côtes, la Société a trouvé plus convenable de diriger ses études du côté de la pisciculture marinée peu étudiée jusqu'à présent, et même de les restreindre d'abord dans les limites qu'indique le titre du Mémoire. » (Commissaires, MM. Milne Edwards, Valenciennes, de Quatrefages.) M. Thomas, de Colmar, soumet au jugement de l'Académie une des- cription de son arithmoinètre perfectionné et présente un modèle de l'instru- ment ainsi modifié, en exprimant le désir que l'Académie veuille bien en accepter l'hommage. (Commissaires, MM. Cauchy, Mathieu, Piobert.) M. Pellegrin adresse une nouvelle Note sur les résultats des essais qu'il a tentés pour sauver ses vignes de la maladie qui ravageait les vignobles du même canton. Son procédé consiste à répandre sur le raisin, au moment de la floraison, un mélange pulvérulent formé de parties égales de farine de cendre et de plâtre broyé, avec addition de -^ en poids de camphre. M Pel- legrin, d'ailleurs, admet l'efficacité du brossage des ceps pratiqué en temps opportun. (Renvoi à la Commission des maladies des végétaux.) (3i6) L'Académie reçoit de nouvelles communications relatives au legs Bréant et adressées par MM. H. Sachot, Beissenhirtz (Ottenstein, duché de Brunswick), A. Pfaff (Bessungen, grand-duché de Hesse-Darmstadt ) et Mat (Rrotoszyn, province prussienne de Posen). (Renvoi à la future Commission.) CORRESPOIVDAÎVCE . M. LE Ministre de la Guerre adresse pour la Bibliothèque de l'Institut un exemplaire du tome XII de la deuxième série du recueil des Mémoires de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires. M. LE Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la correspondance, un numéro d'un journal de Louvain, qui rend compte des félicitations adressées par les étudiants des Universités de Louvain, et par les habitants de cette ville, à M. le professeur Van Beneden, à son retour de Paris, à l'occasion du prix qui lui a été décerné par l'Académie des Sciences dans la séance publique du 3o janvier i854- . M. MiLNE Edwards présente, au nom de l'auteur, un grand travail sur les Siphonophores de la mer de Nice, par M. Vogt, professeur de Zoologie à Genève. Les règlements de l'Académie ne lui permettant pas de rendre compte d'un ouvrage imprimé en français, il se borne à ajouter que les re- cherches de M. Vogt offrent beaucoup d'intérêt, et contribueront puis- samment à la solution des questions qui s'agitent en ce moment parmi les naturalistes, touchant l'hétéromorphisme des espèces gemmipares. L'Académie royale de§ Sciences de Bavière remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus hebdomadaires. M. DE NiEUWERKERKE aunouce qu'un monument va être élevé par sou- scription à la mémoire de M. Visconti, et témoigne l'espoir que dans toutes les Académies cet hommage rendu ati célèbre architecte que vient de perdre l'Institut, sera favorablement accueilli. M. deRouville, au nom du Conseil d'administration delà compagnie du palais de l'Industrie, en cours de construction aux Champs-Elysées, prie l'Académie des Sciences de vouloir bien lui indiquer le meilleur système (3.7) de paratonnerres pour préserver de la foudre ce vaste édifice, dont toute la charpente intérieure est en métal. Une Commission, composée de tous les Membres de la Section de Physi- que, est chargée de présenter un Rapport à l'Académie sur la question proposée. . - CHIMIE ANALYTIQUE. — Mémoire sur les pertes qu'éprouvent les minéraux par la chaleur. Détermination de leur nature et de leur quantité, spécialement en ce qui concerne le fluor ; par MM. H. Sainte-Claire Deville et FouQCÉ. « Le travail que nous avons l'honneur de communiquer à l'Académie, a été commencé d'après le conseil de M. de Senarmont : il nous a demandé de vérifier par l'analyse chimique les conclusions auxquelles conduisaient ses belles recherches sur les variations qu'éprouvent les inclinaisons des axes optiques dans certaines matières, en apparence identiques et présen- tant, par conséquent, des formes cristallines entièrement semblables. Qu'il nous soit permis de dire tout de suite que ses prévisions ont reçu de l'analyse, en ce qui concerne les topazes, la plus complète confirmation. Nous dési- rions également fournir à M. Ch. Sainte-Claire Deville quelques analyses à l'appui des théories de lithogénie qu'il a développées dans ses leçons au Collège de France. Nous ne pouvons donc réclamer dans ce qui va suivre que la partie chimique, les méthodes et les expériences dont l'exposé est inséparable des idées qui ont dominé nos travaux. » Les pertes qu'éprouvent par la chaleur les minéraux silices so«t dues, en général, à la présence de l'eau, du fluor et du bore. Un grand nombre d'observations consignées au cahier d'analyses du laboratoire de l'École Normale nous ont prouvé qu'il y avait une grande distance entre la tempé- rature à laquelle l'eau s'échappe des minéraux et celle où le dégagement du fluor commence. Nous pourrons les caractériser en disant que nous nous servons pour nos calcinations de deux lampes : l'une (i) est alimentée par une mélange d'alcool et d'essence de térébenthine et activée par un chalu- meau; elle chasse toute l'eau, et l'on peut éviter toute perte de fluor dans son emploi bien réglé. L'autre (2) est une lampe à vapeurs d'essence dont la 4Al*0', où sont inscrits sur la même ligne verticale les éléments isomorphes : les topazes blanches ne diffèrent donc des topazes jaunes, au moins dans les espèces que nous avons analysées, que par luie plus grande quantité de fluor qui se substitue à l'oxygène. Les analyses de M. Forchhammer conduisent également à ce résultat. » Entre les topazes qui ne perdent que du fluorure de silicium et les verres basiques et fluorés qui ne perdent que des fluorures alcalins, se trou- vent placés un grand nombre de minéraux auxquels nous appliquons une méthode spéciale d'analyse fondée sur la volatilisation dans des conditions déterminées. Nous devons dire que nous avons peu de confiance dans la dé- termination du fluor à l'état de fluorure de calcium, matière qui se décom- pose avec une facilité extraordinaire à la calcination, et que, d'ailleurs, on obtient rarement pure par précipitation. » En terminant, nous ferons remarquer, parmi les minéraux fluorés se comportant au feu comme substances intermédiaires entre celles qui déga- gent et celles qui retiennent le silicium, les minéraux à base de lithine, la lépidolithe, en particulier. Elle donne à la grande lampe une flamme rouge d'une grande intensité, et l'on peut constater ainsi, tout aussi bien que par l'analyse, la volatilisation d'une quantité considérable de lithium. Ce fait vient confirmer les prévisions, de M. Ch. Sainte-Claire Deville au sujet des irrégularités que présentent les analyses où l'on a déterminé en même temps, et après calcination, le lithium et le fluor. » M. KvECHENiMEisTER, dout Ics travaux concernant le développement des Vers intestinaux et leur mode de transmission d'un animal à l'autre, ont obtenu une médaille au concours pour le grand prix des Sciences physi- ques de i853, en adressant ses remercîments à l'Académie, lui commu- nique quelques nouveaux faits relatifs à ce sujet; de ces faits, les uns sont dus à ses propres recherches, d'autres à celles de M. R. Leiickait, de Dresde. M. Leuckart a fait sur le développement des Cœnures des expériences comparatives. Il nourrissait depuis longtemps, dans deux cages distinctes, 42.. ( 3ao ) des souris blanches, et sur aucun de ces animaux, dont il avait sacrifié, à diverses époques, un assez grand nombre pour ses expériences, il n'avait trouvé de Cœnures. — Cependant, ayant placé dans une des cages des œufs de Tœnla crassicollis , en ayant mis dans l'eau et les aliments qu'il intro- duisait dans la cage, il a vu, au bout de quelque temps, les souris qui habitaient cette cage infestées de Cœnures, tandis que celles de la cage voisine n'en avaient pas plus que par le passé. M. Kuechenmeister annonce l'intention d'adresser prochainement à l'A- cadémie des pièces conservées dans l'alcool, et offrant tous les états de développement des Cœnures , depuis la grosseur d'un petit grain de mou- tarde jusqu'à celle d'une noix. M. MouRiÈs, qui, dans la même séance publique du 3o janvier i854,a obtenu au concours de Médecine et de Chirurgie lui encouragement pour ses recherches sur le phosphate de chaux en rapport avec la nutrition des animaux, adresse également ses remercîments à l'Académie. M. DE PoNsoRT fait hommage à l'Académie de la figure lithographiée d'un Saurien fossile, désigné sous le nom de Mystriosaurus, et où l'on voit, outre le squelette de l'animal, une grande partie de sa cuirasse écailleuse. M. Duvernoy est invité à prendre connaissance de ce dessin, et à faire savoir à l'Académie s'il y aurait lieu à demander de plus amples renseigne- ments sur le fossile figuré, lequel fait partie de la collection de M. de Ponsort. M. IsoARD, auteur d'un Mémoire précédemment présenté sur « un géné- rateur et moteur à production de vapeur », annonce qu'il a, depuis l'époque de cette communication, apporté à son générateur de notables améliora- tions, et y a adjoint une machine spéciale qu'il désire faire fonctionner devant la Commission qui lui a été désignée. Cette Commission étant devenue incomplète par le décès de M. Arago, M. Seguier est adjoint aux Membres précédemment nommés. M. HuoT, auteur d'un Mémoire sur la « Recherche des facteurs numé- riques entiers^ » prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Com- mission qui a été chargée de prendre connaissance de ce Mémoire. M. Passot adresse une semblable demande. M. BissoN demande et obtient l'autorisation de retirer un Mémoire sur ( 3ai ) une boussole de son invention, qu'il avait présenté au mois d'août i853, et sur lequel il n'a pas été fait de Rapport. M. GuiLBAUT prie l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte d'un Mémoire qu'il vient de publier sur un nouvel appareil de distillation au mojen de la vapeur. Le Mémoire étant imprimé ne peut, d'après une décision déjà ancienne de l'Académie, être renvoyé à l'examen d'une Commission. M. Calandre annonce avoir construit un « télégraphe électrique imprimant, » sur lequel il désire obtenir le jugement de l'Académie. On attendra, pour nommer une Commission, que l'auteur ait envoyé une description suffisante de son appareil. ■' ' • M. A. ViLiJK annonce être arrivé à découvrir les rapports qui lient les mouvements des corps célestes aux changements qui surviennent dans notre atmosphère, et demande quelles démarches il doit faire pour obtenir la récompense d'une découverte aussi utile à l'agriculture. Cette demande ne peut être prise en considération. COMITÉ SECRET. A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. La Section de Botanique, par l'organe de son doyen M. Ao. Brongxiart, présente la liste suivante de candidats pour la place vacante par suite du décès de M. j^uguste de Saint-Hilaire, Au premier rang, M. Moquin-Tandon ; Au second rang, ex œquo, et par ordre alphabétique: M. Duchartre, M. Payer. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures et demie. F. ( 3aO BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i3 février i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences , i" semestre i854; n° 6; in-4°. Mémoires de l'Académie des Sciences de l'Institut de France; tome XXIV. Paris, i854; in-4°. Institut de France, académie des Sciences. Discours de M. COMiîES, Président, prononcé dans la séance publique du lundi '5o janvier i854; i feuille in -4°. Histoire naturelle générale des règnes organiques , principalement étudiée chez l'homme et les animaux; par M. ISIDORE GeoffrOY-Saint-Hilaire ; tome I". Paris, i854; iu-S". Recherches sur les animaux inférieurs de la Méditerranée; par M. C. VOGT . Premier Mémoire : Sur les Siphonophores de la mer de Nice. Genève, i854; in-4°. Recueil de Mémoires de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires, rédigé, sous la surveillance du Conseil de santé, par MM. Jacob, Boudin et A. Judas, publié par ordre du Ministre de la Guerre ; 2* série; XII* volume. Paris, i853; in-8°. Nouvelles suites à Ruffon. Histoire naturelle des Insectes. Gênera des Coléop- tères, ou Exposé méthodique et critique de tous les genres proposés jusqu'ici dans cet ordre d'insectes; par M. Th. I.acordaire ; tome I", contenant les familles des Cicindélèles , Carabiques, Dyliscides, Gjrinides et Palpicornes. Paris, i854; in-8°. Notice sur un nouvel appareil de distillation continue au moyen de la vapeur ,• par M. H. Guilbaut. Saintes, i854;in-8''. Essai d'une méthode éclectique ou Wenwrienne de minéralogie; par M. A. Leymerie; broch. in-8°. Mémoire sur la glycérine et ses applications aux diverses branches de l'art médical; par M. P. -A. Cap; broch. in-8°. Discours prononcé à la rentrée solennelle des Facultés et de l'Ecole de Phar- ( 3a3 ) macie de Montpellier, le t^ novembre i853. De l'ancien monde comparé au monde nouveau; par M. Marcel de Serres. Montpellier, i853 ; broch. in-8°. Sur la structure intime de l'organe électrique de la toi-pille, du gymnote et d'autres poissons, sur les conditions électromotrices de leurs organes électriques , et leur comparaison respective avec la pile ttiermo -électrique et la pile voltdique ; par M. le D' Philippe Pacini ; broch. in-8"^. Annales de la Société impériale d' Horticulture de Paris et centrale de France; janvier i854; in-8°. Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cherbourg; tome l*'. Cherbourg, i853; in-8°. Société protectrice des animaux; année i853; in-8''. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences, fon- dée par M. B.-R. de Monfort, rédigée par M. l'abbé Moigno ; 3* année, IV* volume; 6* livraison; in-8". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie, de Toxicologie, et Revue des nouvelles scientifiques nationales et étrangères ; par les Membres de la Société de Chimie médicale ; février i854; in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées, ou Recueil mensuel de Mémoires sur les diverses parties des Mathématiques; publié par M. JOSEPH LiouviLLE; octobre i853; in-4°. Journaldes Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VII; n° i3; lo février i854; in-S". L' Agriculteur-praticien. Revue de l'agriculture française et étrangère; publié 50US /a rfirecfion f/e M. Jules Laverrière; n" 9 ; in-8''. Nouveau journal des Connaissances utiles, sous la direction de M. JOSEPH Garnier; février i854; in-8°. Nouvelles Annales des Voyages et des Sciences géographiques, rédigées par M. Vivien DE Saint-Martin ; novembre et décembre i853; in-8°. Télégraphe électrique à signaux directs et aiguilleur mécanique pour chemins de fer; par M. Ch. Bordon, inventeur ; tableau in-fol. Proceedings... Procès-verbaux de la Société royale d'Irlande; années i843- i844 et années i85o-i853. Dublin, 1846 et i853; in-8°. ( 324 ) Royal astroiiomical... Société royale astronomique ; vol. XIV; n°' i et a ; II novembre et 9 décembre i853; in-8°. Pharmaceutical... Journal phamaceutique de Londres; vol. XIII; n°8; i" février i854; in-8°. Rleinere... Opuscules scientifiques; par M. Alexandre de Humboldt ; P'' volume {géognosie et physique du globe). Stuttgard, i853; in-8°, et atlas format oblong. Astronomische... Observations astronomiques de l'observatoire royal de l 'université de Kœnigsberg ; publiées par M. A.-L. BUSCH, directeur de l'obser- vatoire. Rœnigsberg, i852 ; petit in-fol. Systematisches... Catalogue de cet observatoire; par le même. Rœnigs- berg, i852; broch. in-8°. Gelehrte... Notices scientifiques publiées par les Membres de l'Académie royale de Bavière; tome XXXVI. Munich, i853; in-8''. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n"' 16 à 18; 7, 9 et 1 1 fé- vrier 1854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n" 19; 10 février i854- Gazette médicale de Paris; n° 6; 11 février i854- , La Lumière. Revue de la photographie; n° 6; 11 février i854- La Presse médicale. Journal des journaux de Médecine; n° 6; 11 fé- vrier 1854. L Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux- Arts; 3* année; n° 6; 11 février i854. Le Moniteur des Hôpitaux. Journal des progrès de la Médecine et de la Chirurgie pratiques; n°' 16 à 18 ; 7, 9 et 1 1 février i854. ERRATA. (Séance du 6 février i854.) Page 277, 8' ligne en remontant, au lieu de une troisième par M. Perrier, lisez pa M. Petit. "■^S^^XH^^^^ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 FÉVRIER 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. aiÉMOIRES ET COMMUMCAÏIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Flourexs annonce que M. Elle de Beaumont, dont il vient de recevoir une Lettre, est aujourd'hui assez bien remis de sa maladie pour regarder comme très-prochain le jour où il pourra de nouveau prendre part aux travaux de l'Académie. M. LE PRINCE Charles Bonaparte réclame contre la rédaction du Compte rendu qui concerne la réponse à des remarques qu'il avait faites à l'occasion d'une Note de M. Coste sur le Sahno hucho. La réponse telle que l'a rédigée M. Coste ne reproduit pas ce qu'il avait dit à la séance; elle ,« été écrite après coup comme le prouve la remarque sur une parenthèse, remarque qui ne pouvait être faite dans le cours d'une discussion orale. M. le prince Charles Bonaparte annonce d'ailleurs qu'il publiera sous peu un Mémoire sur les Salmoniens . M. Coste croit pouvoir se dispenser de rien ajouter à ce qu'il a déjà dit dans cette discussion. Il met sous les yeux de l'Académie la figure qu'a donnée M. y^gassiz du Salmo hucho, et deux individus de cette espèce qui font partie de la collection du Muséum. CF. , 1854, i" Sem-j Pxz 1 ou par Pyx', Prr^ Pxz^ "Ltl^rity-; ou par , Pzxi Pzyi Pzzt :. . . les projections algébriques de la force p^, ou py, ou p^, sur les axes des x, y et z. On aura, comme nous l'avons montré dans les Exercices de Mathématiques, (0 Pyz = Pzyi Pzx = Pxz-, Pxy=Pyx-, 43.. ( 328 ) et les équations d'équilibre du corps élastique seront / '^xPxx + ^ Pxy + Dz Pxz — O, (a) I D^/Jy^ + TiyPyy 4" Dj. Py^ = O, ( ^xPzx + D>/'::r + I^^ P^^ — o- De plus, si les déplacements ^, vj, Ç sont infiniment petits, les six pressions Pxx » Pxy j /'S2 1 Pyz 1 Pzxi Pxyi se réduiront à des fonctions linéaires des diverses dérivées des déplace- ments ?, ri, Ç différentiés par rapport à x, y, z. Donc elles se réduiront, si les ternies qui renferment les dérivées des ordres supérieurs peuvent être négligés, vis- à-vis de ceux qui renferment les dérivées du premier ordre, à des fonctions linéaires des neuf quantités D,Ç, Dy^, D,Ç, D^>3, D^V7, Dj/3, D,Ç, D^Ç, D,Ç. » D'autre part, si l'on nomme p la pression ou tension exercée au point [x, y, z) contre un plan perpendiculaire à la droite qui forme avec les axes des x, y, z des angles dont les cosinus sont «, i, c, et à l'angle formé par la direction de la force p avec celle de la droite, on aura ( 3 ) pç.o%à = a? p^x + ¥ pyy + c^ p^^ + 2 hcpy^ -h acap^^-h 2 abp^^y. Enfin, si l'on désigne par r la distance primitive de la molécule m à une molécule très-voisine, située sur la droite dont il s'agit, et par r(i + s) ce que devient cette distance après le déplacement des molécules, s sera ce que j'ai nommé la dilatation ou condensation linéaire mesurée suivant la nouvelle direction de cette droite, et l'on aura, en supposant §, •/;, Ç infi- niment petits, (4) £ = (aD^ + iD^-^cD,) («! + />>} -f-cÇ), ou, ce qui revient au même, (5) s = a'ixx + b''^yy + c' ^zz + ^f^ciy^ + acaî^^~\- labs^y, ( 3.-9 ) les valeurs de S^x-, ^yy > ^i: i ^ ^y: 1 2 S-.r 1 ">■ ^xy <''t«'»»t ^^^ I a s,, = D,. Ç + D, n , a £,, = 1),^ + D, Ç , u s,,, = D, v, + I),. ? ; en sorte que t^x > ^/j > ^zz représenteront les dilatations ou condensations sui- vant les axes des x, j et z. Cela posé, si les pressions ou tensions au point (x, j", z) dépendent uniquement des diverses dilatations ou condensations mesurées suivant les diverses directions des droites qui passent par ce même point, les six pressions (•7) devront se réduire, ainsi qu'on l'admet ordinairement, à des fonctions linéaires des six quantités (8) =zz» ^yz > '■zx 1 ^xy • » Si le plan des j-z, perpendiculaire à l'axe des x, est un plan principal d'élasticité, alors, x venant à changer de signe, les quantités (7) et (8) con- serveront, aux signes près, les mêmes valeurs ; seulement, parmi ces quan- tités, quatre changeront de signe, savoir : et sl^, £^^. ^xy Pareillement, si le plan des jz, perpendiculaire à l'axe des j", est un plan principal d'élasticité, alors parmi les quantités (7), (8), quatre seulement changeront de signe, savoir : ^xy^ Pyz ^^ ^xyt '■yz- Par suite, si les plans des jrz et des zx sont des plans principaux d'élasticité, chacune des pressions Pxxj Pyy^ Pzz devra se réduire à une fonction linéaire des quantités ^x.r^ ^yyj ^zzj et les trois pressions ^7^î\' Pzxi Pxy deviendront respectivement proportionnelles aux trois quantités %-ïi 'ri> ^xy- - (frt '#(•;; ^ZZf ( 33o') On aura donc alors Prr = f"£xx+ 1)2/7 + b'Ezz, et ('o) Pxz = 2 bs/z, /Jzx = 2 es^,,, Pjj. = 2 (s^y-, les coefficients (t, S, c; b, (, f; b', «', f; b", <", f" étant des quantités constantes. Alors aussi le plan des xjr, perpendiculaire à l'axe des z, sera encore un plan principal d'élasticité. » Si l'axe des x est un axe d'élasticité, alors, en échangeant l'un contre l'autre les axes des j- et z, on n'altérera point les valeurs de p^^ "i de py^, mais on transformera p^y, p^y en /j^^, p^^, et réciproquement. Donc alors on aura et les formules (9), (10) donneront Pxx = A^xx ■+- iy^rr + 2«)> (' i) { Prr = î^xx ■^S:,Zyx + b'£z, , Ptz = «'Sjx + b'^/rH- B^zzj (12) /iy^ = a b £^^, Pzx^-^i '^zxy Pxr= 2 « £x7- Cela posé, les équations (2), jointes au formules (6), (11), (la), donneront (i3) { [cDi+BD;+bDJ]y5+(b + b')DrD,Ç + (c + e')D,D^? = o, [f D;-f- bD; -f- 8D]]Ç + (,; + c')D,D^? + (b + b')D^D.r! = o. § II. Torsion des prismes ou cylindres droits. » Supposons que, dans un plan perpendiculaire à l'axe des j:, on mène de cet axe une droite au point [x, y, z). Soient r la longueur de cette droite, et p l'angle qu'elle forme avec le plan des xy. Elle pourra être représentée ( 33i ) en grandeur et en direction par la quantité géométrique (i) j+zi = rp. Si le point (j::,^, z) appartient à un prisme ou cylindre droit auquel on imprime un mouvement de torsion autour de l'axe des x, alors, en nom- mant 7z l'angle de torsion, et ^, >3, Ç les accroissements supposés infiniment petits des coordonnées x, y, z, on aura (2) jr + >J + (z + Ç)i = r^_^. Si, d'ailleurs, le point {x, y, z) venant à se déplacer sur une droite parallèle à l'axe des x, la variation de is est proportionnelle à la variation de x, en sorte qu'on ait ô étant indépendant de x\ alors de l'équation (2) différentiée par rapport à X, et jointe à la formule Dp/-p=irp, on tirera D.(y3 + Çi) = -ier^_„, ou à très-peu près, en supposant ts très-petit, I>x(>î + Çi)= — i^0'= — ^ (7+ 2i)i; puis on en conclura (3) D,-/2 = 5z, D,Ç=-.Ôj. Telles sont les équations qui caractérisent vm mouvement de torsion infini- ment petit d'un prisme ou d'un cylindre autour de l'axe des x. D'ailleurs, on tire de ces équations, en supposant 6 indépendant de ^ et z, (4) D,D^V7 = o, D^D,Ç=o, (5) D,(D^V5 + D,Ç) = o; et alors, si la dilatation Vi^'^ mesurée suivant l'axe des x est indépendante de X, ou, ce qui revient au même, si l'on suppose ' (6) D^? = o, la première des équations (i3) du § I" donnera, comme l'a observé M. de Saint-Venant, (7) (DJ+D,^)? = o. Mais il est clair que, pour arriver à l'équation (7), il n'est pas absolument nécessaire de supposer Ô indépendant de jet z. Il suffit que l'équation (5) ( 332 ) puisse être jointe à l'équation (6). Or, si 6 devient fonction de r, la formule entraînera la suivante r ~~ z ' et des formules (3) différentiées, la première par rapport à ^', la seconde par rapport à z, on déduira encore la formule (5). Donc alors aussi l'équa- tion indéfinie à laquelle satisfera l'inconnue £, sera encore l'équation (■y). » Il reste à montrer comment, à l'aide du calcul des résidus, on pourra obtenir immédiatement l'intégrale donnée par M. de Saint-Venant, et l'in- tégrale du même genre relative au cas où ô est facteur de r. C'est ce que je me propose d'expliquer dans un prochain article. » CHliiuRGiE. — Sur r hypertrophie de la langue. (Mémoire de M. Sédillot.) « L'hypertrophie simple avec procideiice de la langue est une affection rare que l'on trouve à peine mentionnée dans les ouvrages les plus récents de Pathologie et de Médecine opératoire. « MM. Velpeau, Vidal, Nélaton, Malgaigne, se sont peu occupés de cette gênante et dangereuse difformité, et l'on est obligé de recourir à des docu- ments plus anciens pour en trouver des observations. » Notre regrettable collègue, le professeur Blandin , avait cité, dans le Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie pratiques (jirt. Langue), Galien, Scaliger, Marcellus Donatus, Trioen, Th. Bartholin, Paul de Sorbait> Percy, Mirault d'Angers , comme ayant rapporté des exemples d'hypertrophie de la langue compliquée de procidence, et il avait signalé les principales altérations qui peuvent accompagner et aggraver cet état. » L'excision et la ligature ont été les moyens de traitement habituelle- ment employés, et l'on connaît quelques beaux résultats de ces opérations. La question ne nous a pas cependant paru épuisée sous le rapport des causes, de la nature, des progrès et de la thérapie de l'affection elle-même et des lésions consécutives dont elle peut être suivie , et nous avons jugé digne de l'intérêt de l'Académie l'observation suivante, recueillie à notre clinique. Observation recueillie par M. Herb, élève interne. )i Le nommé Rraut (Auguste), âgé de neuj ans, fut présenté à la clinique de M. le professeur Sédillot, le i6 novembre 1 853, pour une hypertrophie ( 333 ) très - considérable de la langue qui pendait continuellement hors de la bouche sans pouvoir y être ramenée, et menaçait l'enfant de sufFocation. B D'après les renseignements transmis par les parents et le médecin ha- bituel de la famille, la langue avait commencé à s'hypertrophier cinq années auparavant, à la suite de la section du filet pratiquée pour faciliter la prononciation. » Dès la première année, la langue ne pouvait déjà plus être replacée dans la bouche, et était le siège de douleurs très-vives qui réagissaient sur la santé générale et forçaient parfois le petit malade à garder le lit. Pendant les quatre dernières années, toute souffrance disparut, mais l'hypertrophie fit des progrès continuels. » Malgré la gêne causée par une aussi grave infirmité, la constitution n'est pas notablement altérée, et l'on constate seulement vui peu de pâleur et d'amaigrissement. I^a parole est eml^arrassée , l'haleine n'offre aucune mauvaise odeur. » La longueur totale de la langue, de la pointe au voile du palais, offre o™,i3 d'étendue, et la portion qui dépasse les lèvres a o™,o5 de diamètre longitudinal, o"',o53 de largeur et o™,o27 d'épaisseur. j) La face supérieure de l'organe est couverte en arrière de papilles fungiformes très-développées qui ressemblent à de véritables végétations. » Toutes les dents inférieures, depuis les grosses molaires, sont cachées et réunies par une épaisse couche de tartre, et forment une arcade par- faitement lisse et arrondie sur laquelle glisse la langue sans excoriation ni douleur. » On a essayé des applications de sangsues et des cautérisations répétées; mais l'inutilité de ces tentatives et l'embarras croissant de la déglutition et de la respiration, l'écoulement incessant de la salive, l'altération de plus en plus marquée de la voix et la difformité croissante, ont décidé les parents à venir réclamer les ressources d'un traitement plus efficace. » M. le professeur Sédillot ayant jugé Yexcision indiquée, la pratiqua de la manière suivante, le 19 décembre i853: » L'enfant, assis sur une chaise, la tête appuyée et maintenue contre la poitrine d'un aide, l'opérateur saisit l'extrémité antérieure de la langue avec une pince de Museux, et confia à deux aides le soin de fixer et d'écarter les bords de l'organe avec des instruments de même nature. Il devint dès lors facile d'enlever en un instant une large portion triangulaire de l'organe par deux coups de ciseaux dirigés d'avant en arrière et de dehors en dedans. Deux grosses artères donnèrent un jet abondant de sang et furent immé- C.R., 1354, I" Semej(re.( T. XXXVIII, N» 8.) 44 ( 334 ) diatement liées. Trois points de suture enchevillée réunirent les deux lam- beaux dont les extrémités furent en outre assujetties par deux points de suture ordinaire pour plus de régularité. » La portion de langue excisée avait o",og de longueur, et comprenait toute la largeur de l'organe jusqu'au niveau de l'arcade dentaire. La dis- section et le microscope n'y révélèrent que des tissus sains (muscles, Vais- .seaux, nerfs, papilles et muqueuse) considérablement hypertrophiés. » L'enfant eut dans la journée une hémorragie pi'omptement arrêtée par des lotions d'eau Pagliari. » Les jours suivants, la réunion s'accomplit sans accidents; mais on est surpris que la langue, dont plusieurs personnes avaient cru l'excision trop étendue, fasse encore saillie hors de la bouche, et semble peu diminuée de volume. Cette circonstance paraît de peu d'importance à M. le professeur Sédillot, qui l'explique par un gonflement inflammatoire accidentel. » Le 24, sixième jour de l'opération, on enlève les sutures dont les che- villes avaie;it légèrement excorié l'organe, et l'on constate une réunion heureusement achevée. » Le i*"" décembre, l'enfant fait rentrer librement sa langue dans la bou- che, quoique la tuméfaction persiste encore; mais il ne peut rapprocher les arcades dentaires. On constate, par une mensuration précise, que la pré- sence de la lange entre les dents, pendant le long intervalle de cinq années, a déterminé 1 incurvation permanente en bas, du maxillaire inférieur. Cette incurvation part de la deuxième grosse molaire, seule dent dont le contact soit possible avec la mâchoire supérieure. A partir de ce point jusqu'à la ligne médiane, l'écartement des deux arcades dentaires va en augmentant, et atteint 28 millimètres entre les deux incisives médianes. » M. ie professeur Sédillot pense qu'on pourra remédier à cette déviation du maxillaire par une fronde de caoutchouc vulcanisé, embrassant la moitié antériem-e du menton, et fixée vers le sommet de la tête. » L'enfant garde sa salive, avale et respire librement, parle beaucoup mieux et quitte l'hôpital le 19 décembre i853, tui mois après son opé- ration . Bé/lexions. » Il ne sera peut-être pas sans intérêt de signaler quelques-unes des con- sidérations qui ressortent de cette curieuse observation. » i". Il serait difficile d'attribuer l'hypertrophie à la section du filet, et nous penchons à croire que l'affection était antérieure à l'opération, et qu'elle avait été la véritable cause de la gêne de prononciation dont les pa- ■■^■'.a: ( 335 ) rents s'étaient inquiétés. L'hypertroptiie resterait inexpliquée sans rensei- gnement étiologique. C'est une lacune à combler qui appelle l'attention des observateurs. » 2°. L'épaisse couche de tartre enveloppant les dents de la mâchoire inférieure, et venant préserver la langue de toute action mécanique irri- tante et ulcéreuse, est une disposition fort remarquable, et il faudrait, dans de pareils cas, ne pas s'opposer à cette espèce d'encroûtement calcaire qui, non-seulement prévint les dilacérations de la langue, mais soutint les dents et les empêcha de s'incliner horizontalement et de s'ébranler, comme on le constate si fréquemment. -''' >Vvr«\ t. >v\v , i^h» v^ ■■ ' 7 » 3°. La déviation permanente du maxillaire inférieur portée à 3 centi- mètres au moins d'écartement, si l'on tient compte du croisement normal des incisives, montre combien il importe de remédier de bonne heure à ces hypertrophies compliquées de procidence linguale dont les inconvénients et les dangers ne sont pas complètement immédiats, puisque des déformations consécutives peuvent en résulter, et compromettre pour longtemps l'inté- grité si importante des formes et des fonctions de la bouche. » 4°- L'excision, dans les cas d'hypertrophie simple, est le procédé opé- ratoire le plus favorable, et ne saurait, sous aucun rapport, être comparée à la ligature qui entraîne de véritables dangers de suffocation par la tuméfac- tion quelquefois très-considérable des parties étranglées, détermine une suppuration prolongée, et offre beaucoup moins de chances d'une réunion régulière. » L'excision est prompte et peut être suivie d'une guérison complète en peu de jours; nous recommandons notre procédé comme le plus suret le plus facile. » 5°. La réunion des deux lambeaux réclame la suture enchevillée, et nous conseillons de recourir à de petites plaques d'ivoire arrondies de i centimè- tre environ de hauteur sur i de longueur, percées de deux ouvertures pour le passage d'un double fil que l'on serre et fixe de chaque côté. C'est le meilleur moyen d'obtenir l'affrontement complet des lambeaux pendant un temps assez long pour la consolidation de la plaie. Les ligatures simples coupent trop rapidement les tissus et exposent à laisser une langue bifide, accident dont nous avons été témoin. » 6°. L'élévation de l'appareil hyoïdien par suite de la procidence lin- guale, disparaît avec la cause qui l'a produite ; mais il n'en est pas de même de la déviation permanente du segment antérieur de la mâchoire. L'art doit intervenir, et la fronde élastique dont nous avons conseillé l'emploi, nous 44.. ( 336 ) paraît le meilleur moyen de combattre efficacement cette gênante difformité chez les enfants dont l'accroissement n'est pas encore achevé. » M. Floitrens fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de l'Éloge historique de M. de Blainville, prononcé par lui dans la séance publique du 3o janvier i854- RAPPORTS. ANATOMIE COMPARÉE. — Rapport sur un Mémoire de MM. Philipeaux et Vui.piAN , qui a pour sujet la structure de l'encéphale des Raies et des Squales, et L'origine des nerfs crâniens chez ces Poissons. (Commissaires, MM. Duméril, Flourens, Duvernoy rapporteur.) « Ce Mémoire se compose de deux parties distinctes, ainsi que son titre l'indique. » La première est consacrée à l'étude de la structure des divers organes qui entrent dans la composition de l'encéphale des Poissons Sélaciens, et plus particulièrement des Raies ronce et bouclée et de la grande Roussette. y> La seconde partie se compose de recherches nouvelles sur la détermi- nation et l'origine des nerfs crâniens de ces Poissons. » Les auteurs distinguent cette origine en superficielle ou apparente, et en origine profonde ; et cette distinction montre d'avance qu'ils ne se sont pas arrêtés à la description de l'émergence des nerfs crâniens de la surface des parties de l'encéphale dont ils se détachent, et qu'ils les ont poursuivis dans la profondeur de ces parties. Mais cette recherche, très-difficile, sup- posait l'étude préliminaire de la structure intime de ces mêmes organes. » L Les auteurs commencent l'exposé de cette structure intime par celle de la moelle allongée ou du bulbe rachidien. Ce bulbe, situé entre l'encé- phale et la moelle épinière, n'a pas extérieurement de limites bien précises qui le sépareraient évidemment de celle-ci, sinon un léger renflement. » En avant, MM. Philipeaux et Vulpian en ont suivi les divers faisceaux jusque dans les parties de l'encéphale, où ils se continuent et où ils se. terminent. » En arrière, ses limites sont déterminées, à l'intérieur, par l'entre-croise- ment des filets, qui passent de l'une des deux pyramides dans l'autre , et qui en sont les racines. » Cette circonstance organique importante a déjà été signalée dans l« premier Mémoire de MM. Philipeaux et Vulpian, comme conforme à celle ( 337 ) décrite par les anthropotomistes , pour l'origine des pyramides anté- rieures (i). » Après la distinction des apparences extérieures du bulbe, à laquelle nous ne croyons pas devoir nous arrêter, le travail que nous analysons comprend les détails les plus intéressants sur la structxn-e de chacune de ses parties. » Ces détails sont précédés des réflexions suivantes , qui servent à leur intelligence : a Outre la différence de volume, disent les auteurs_, entre le bulbe et la. » moelle épinière, différence d'ailleurs bien peu importante si elle existait » seule, il y a un complet changement de structure. » Les faisceaux de la moelle, arrivés au bulbe, entrent dans une nou- » velle combinaison; ils se mêlent plus ou moins les uns avec les autres, » et de ce mélange résultent des faisceaux complexes, dans chacun des- » quels on retrouve des fibres de tous les faisceaux de la moelle. Ces- « modifications de structure correspondent à des modifications bien plus » importantes de propriétés et de fonctions (2). » Voici maintenant les principaux résultats de ces recherches de struc- ture intime des différentes parties du bulbe : » 1°. Les /j/ranHf/eA'/w/e/veMref ont leur origine en arrière par deux racines L • l'une superficielle, directe et formée par le cordon pyramidal de la moitié correspondante de la moelle; l'autre racine se compose de filets qui vien- nent, pour la pyramide gauche, des cordons supérieur, latéral et inférieur de la moelle du côté droit, et, pour la pyramide droite, des mêmes cordons du côté gauche. » Ces origines ont confirmé les auteurs sur ce qu'ils avaient vu chez ' l'homme, de la triple origine des filets qui s'entre-croisent dans les pyra- mides, contrairement à ce qu'admettent les anthropotomistes qui n'ont dé- *^?- (i) Sur la détermination des parties qui constituent l'encéphale des Poissons. Le Rapport sur ce Mémoire a été lu le 2 août i852. (2) Les auteurs ajoutent : « Dans la moelle épinière des Poissons, on ne distingue pas » facilement, comme chez les Mammifères, une substance grise et une substance blanche; » mais, à mesure qu'on s'éloigne de la périphérie, pour pénétrer dans le centre, on trouve » les parties de moins en moins fasciculées, et de plus en plus intercalées de corpuscules » nerveux. » Il n'y a de véritable substance grise que dans les renflements encéphaliques, c'est-à-dire » dans les lames cérébelleuses, les tubercules quadrijumeaux, les couches <)ptiq,ues, les corps. •j striés, et le cerveau proprement dit. » - . ( 338 ) crit que des filets antéro-latéraux et n'ont pas vu de filets provenant des faisceaux postéiieurs. » 2". li&tf, Jaisceaux antérieurs ou plutôt injérieurs du bulbe, devenus, en s'avançant, de plus en plus larges, se divisent successivement en trois branches, dont la première aboutit dans les tubercules quadrijumeaux, et les deux autres successivement dans les couches optiques postérieures et antérieures. » 3°. hes/aisceau.x latéraux concourent, avec quelques trousseaux des faisceaux inférieurs et des pyramides. du même côté, à former les pédoncules cérébraux. » C'est de ces faisceaux latéraux qu'émergent la plupart des nerfs crâniens. » 4°- Les faisceaux supérieurs ou postérieurs sont, jusqu'à un certain point, les représentants des corps restiformes des Mammifères, en ce qu'ils paraissent se terminer en formant les pédoncules (postérieurs) du cervelet. » Un certain nombre de leurs filets se jette dans les faisceaux intermé- diaires et dans les pyramides inférieures. » 5°. Outre ces faisceaux qui paraissent à l'extérieur du bulbe, on trouve chez ces Poissons deux faisceaux qui en occupent l'axe, et que l'on a décrits chez l'homme sous le nom àe faisceaux innominés, et àe faisceaux inter- médiaires. Ils sont fusiformes, naissent de tous les faisceaux de la moelle, avec les pyramides inférieures, et forment une partie du plancher des qua- trième et troisième ventricides. Les auteurs ont décrit et figuré, avec beau- coup de soin et détails intéressants, ces faisceaux intermédiaires, dont un mince ruban croisé se rend dans les couches optiques antérieures. ^) Ils donnent naissance à la plupart des nerfs crâniens, c'est-à-dire que la plupart de ces nerfs ont leurs filets d'origine dans ces faisceaux. » On remarquera que dans cette énumération des parties du bulbe, il n'a pas été question des corps olivaires. Les auteurs n'en ont pas trouvé (i). » B. Le cervelet^ tel que l'ont démontré MM. Philipeaux et Vulpian, déjà dans leur précédent travail, se compose, dans la Raie ronce, de trois lames de chaque côté ( a ) . » La lame supérieure ou postérieure aboutissant au faisceau postérieur- (i) Ces corps, qui forment dans l'encéphale de l'homme, avec les pyramides antérieures, les pédoncules cérébraux, sont probablement confondus, chez les Raies, avec les pyramides. Il est à remarquer cependant que chez l'homme leurs fibres ne s'entre-croisent pas. ( 9. ) Ces lames font bien partie du cervelet dans les déterminations des auteurs précédents ; ( 339 ) ou supérieur du bulbe, est entièrement composée de substance grise, sauf le point où les faisceaux supérieur et grêle du bulbe viennent s'y terminer. « Les lames moyenne et antérieure ont la même composition ; mais le faisceau intermédiaire y mélange de la substance blanche, surtout dans la lame antérieure. » Les auteurs ont déjà montré dans leur précédent Mémoire, à l'appui de leur détermination du cervelet, que la lame antérieure fournit un pro- longement qui se réunit aux tubercules quadrijumeaux , prolongement semblable au processus cerehelli ad testes du cerveau de l'homme et des Mammifères. » C. Les tubercules quadrijumeaux, hien déterminés précédemment, sont composés extérieurement de substance grise et intérieurement de substance blanche. » D. Il en est de même des couches optiques , qui reçoivent, comme les tubercules, leur substance blanche des faisceaux inférieurs du bulbe (i). » E. Jxs corps striés, petits renflements qui se voient en avant des couches optiques, appliqués sur les pédoncules cérébraux, ont une partie de leur subst;)nce blanchâtre à l'endroit où ils reçoivent de ces pédoncules quelques trousseaux de filets. Cette substance est d'un gris jaunâtre dans tout le reste de ces corps. » E. La substance du cerveau est aussi grise à l'intérieur, et blanche pour celle qui provient des filets pédonculaires. A, Aï « G. Les tubercules inammillaires sont remarquables par leurs plus grandes oroportions que chez les Mammifères. Ils sont placés de cha- que côté de la tige pituitaire, et formés de substance blanche prove- vant de filets nombreux qui semblent venir des faisceaux antérieurs ou in- férieurs (a). » IL La seconde partie du travail que nous analysons concerne l'ori- gine des paiies de nerfs encéphaliques. » Cette partie est à la fois la plus nouvelle et la plus importante peut- être du travail de MM. Philipeaux et Vulpian, toutefois après l'analyse du mais, outre ces parties latérales, on a admis jusqu'à présent, comme entrant dans la compo- sition de cet organe, une partie centrale que MM. Philipeaux et Vulpian regardent comme les couches optiques postérieures. (i) Les couches optiques antérieures de MM. Philipeaux et Vulpian senties lobes opti- (jiies; et les couches optiques postérieures , le lobe moyen du cervelet des auteurs précédents. (2) Stannius les a bien reconnus dans l'Esturgeon. ( 34o ) bulbe rachidien, par les nouveaux résultats qu'ils ont obtenus sur l'origine ou les racines profondes de la plupart des paires de nerfs crâniens. a Un des faits, disent les auteurs, qui ressortent le plus clairement de » nos recherches sur l'origine des nerfs encéphaliques des Poissons 5e7«- » ciens, c'est que ces nerfs viennent tous plus ou moins directement des » faisceaux intermédiaires du bulbe. » Ces faisceaux intermédiaires sont engendrés par le mélange des fibres » des autres faisceaux de la moelle; il nous paraît donc impossible de re- » connaître de quel faisceau de la moelle, prolongé dans le bulbe, ces nerls » proviennent. Il n'y a d'ailleurs aucune nécessité. » Après les déterminations faites parles expériences de M. Flourens, et » confirmées par tous les physiologistes qui ont répété ces expériences, sur » les parties bien limitées de l'encéphale où siègent la motricité, la sensibi- » lité, la volonté et l'intelligence, ce qui est nécessaire, c'est que tous les » nerfs du sentiment aillent se mettre en relation avec les parties où siège » la sensibilité, et que tous les nerfs du mouvement atteignent l'es organes » centraux où résident la motricité et la volonté. » Or, les nerfs encéphaliques ne penvent-ils pas gagner directement ces » organes sans se joindre aux faisceaux rachidiens (qui s'y rendent de leur » côté), après s'être plus ou moins entre-croisés et mélangés dans le bulbe? » Que l'on consulte noti'e travail, ajoutent les auteurs, sur les origines » des nerjs des Vertébrés supérieurs (i), et l'on verra que l'on ne peut éta- » blir aucun rapport entre les nerJs encéphaliques moteurs et \es faisceaux » rachidiens antérieurs, entre les nerfs encéphaliques sensoriaux et les pro- » longements bulbaires àe^, faisceaux rachidiens postérieurs. » » MM. Philipeaux et Vulpian décrivent successivement les racines des onze paires de nerfs crâniens, qu'ils ont déterminées exactement dans l'ordre qu'ils présentent chez l'Homme et les Mammifères, et avec les mêmes dénominations, conformes à leur distribution et à leurs fonctions. » i". Celles de la première paire ou des netfs olfactifs se perdent dans le cerveau, excepté un cordon de commissure qui part de l'endroit où cha- que nerf émerge de son lobe olfactif, contourne en arcade la partie posté- rieure du cerveau, à la rencontre l'un de l'autre, et se confondent dans la ligne médiane, après s'être enfoncés dans la substance cérébrale. Les au- teurs proposent de considérer ce cordon comme la commissure antérieure du cerveau. (i) Essai sur l'origine de plusieurs paires de nerfs crâaiens, par MM. les D" J.-M. Phili- peaux et A. Vulpian, Paris; i853. ( 34i ) » 2". Les nerfs optiques ou la seconde paire de nerfs encéphaliques très- volumineuse, ont un véritable chiasina ou un entrelacement de la plupart " 8.) ' 45, ■ I ■ ( 34a ) auteurs, de manière à faire preuve d'une grande habileté anatomique, ne pourrait être comprise sans les figures où ils l'ont représentée, avec une clarté extrêmement remarquable. » 7°. Relativement à la septième paire ou au nerj jacial, l'une des deux racines de ce nerf, la supérieure, a son origine apparente dans la lamelle antérieure du cervelet, l'autre s'enfonce dans les faisceaux intermédiaires où les filets radiculaires, d'un côté, s'entre-croisent avec ceux correspon- dants de l'autre côté. » 8°. Chaque nerj acoustique paraît sortir des côtés de la moelle allon- gée, très-près de* la lamelle cérébelleuse postérieure. Ces nerfs ont deux racines : une supérieure, qui pénètre dans le faisceau intermédiaire de son côté, se porte obliquement d'avant en arrière jusqu'à ce qu'elle rencontre dans la ligne médiane la racine correspondante de l'autre côté avec laquelle elle s'entre-croise. » C*est aussi dans les faisceaux intermédiaires que pénètrent les filets de la racine inférieure (i). » 9°. Les nerfs glosso-pharj^ngiens sont tout à fait isolés et distincts des pneumo-gastriques. Ils naissent du sillon de séparation entre le faisceau laté- ral et le faisceau postérieur du bulbe. Chacun de ces nerfs pénètre, par deux racines, dans le faisceau intermédiaire de son côté (a). » lo". Le pneumo-gas trique naît du sillon de séparation du faisceau latéral et du faisceau postérieur ou supérieur du bulbe. » Il y a un cordon principal qui a deux racines et un certain nombre de filets qui sortent l'un deirière l'autre du même sillon, et vont se joindre successivement à ce même cordon principal en formant une sorte d'éven- tail dont ce cordon principal serait une branche. » Chacun de ces filets a de même deux racines, l'une qui se joint à celle du côté opposé et forme avec elle une commissure. L'autre se perd dans le faisceau intermédiaire de son côté. » Ces filets remplaceraient-ils la douzième paire dont il n'y a pas d'autre trace? Les auteurs ne décident pas cette question. » La racine antérieure, ou cordon principal, forme un faisceau qui s'en- (i) Ces filets se dirigent d'abord obliquement dans un plan inférieur, vers la ligne médiane; ils se continuent ensuite d'avant en arrière avec les filets de la racine correspon- dante, mais sans s'entre-croiser. (2) Les filets de la racine inférieure se portent d'arrière en avant vers le cerveau ; ceux de la racine postérieure ou supérieure se dirigent transversalement à la rencontre des filets de la racine correspondante, avec lesquels ils s'entre-croisent. ( 343 ) fonce dans le faisceau intermédiaire de son côté, se porte vers la ligne médiane, en s' avançant vers le cerveau, et entre-croise ses filets avec ceux correspondants de la racine du côté opposé. » La racine postérieure reste, en se portant en arrière, dans le faisceau intermédiaire du même côté. » II". Nous avons déjà parlé de l'origine profonde des racines de la onzième paire, à l'occasion delà disposition de ces racines conforme à celles des troisième, quatrième et sixième paires. » C'est la plus reculée des paires de nerfs crâniens ; elle sort de la face inférieure du bulbe au niveau de l'entre-croisement des pyramides. » Si les auteurs sont parvenus à bien démontrer ses premières radicules et leurs trois arrangements, ils ont conservé de l'incertitude sur la détermi- nation de cette dernière paire, quoiqu'ils la désignent sous le nom à'hjpoglosse, dans l'explication des figures de leurs planches. » Ce pourrait aussi bien être l'accessoire de Willis, qu'ils ont aussi cru voir annexé à la dixième paire, ou au pneumo-gastrique. » Telle est l'analyse des détails importants de structure intime des parties de l'encéphale et de l'origine profonde des nerfs crâniens, que renferme le Mémoire de MM. Philipeaux et Vulpian. » Ce Mémoire laisse encore quelques questions non résolues, entre autres celle que nous venons d'indiquer sur la détermination de la douzième paire et de la onzième, dont il aurait fallu suivre la distribution. » Il serait d'aillevirs nécessaire que les auteurs étendissent leurs recher- ches, avec leurs points de vue particuliers, sur un plus grand nombre d'espèces des divers genres de Sélaciens ou d'autres familles. s Ils y trouveront peut-être l'occasion de répondre aux objections que l'on peut faire à leur détermination des couches optiques, détermination que nous disions, dans notre précédent Rapport, être encore sujette à discussion. » Cependant, tel qu'il est, ce travail nous paraît mériter les encourage- ments de l'Académie : » i". Par l'analyse nouvelle qu'on y trouve de la structure des différentes parties de l'encéphale de plusieurs espèces appartenant aux familles des Raies et des Squales, et principalement du bulbe, dans lequel ils ont reconnu des faisceaux intermédiaires, comme dans la moelle allongée de l'homme ; » 'i". Pour avoir suivi jusque dans la profondeur de ce bulbe, et parti- culièrement dans ses faisceaux intermédiaires, les radicules des différentes paires de nerfs, depuis la troisième jusqu'à la onzième inclusivement ; 45.. ( 344 ) » 3°. Pour avoir découvert dans dix de ces paires de nerfs au moins deux sortes de filets radiculaires, dont les uns sont des filets qui s'entre-croisent, dont les autres suivent leur direction primitive jusqu'à la tige nerveuse dans laquelle ils doivent se rendre ; » 4°- Pour avoir distingué, dans la majorité de ces paires de nerfs, des filets radiculaires de commissures qui lient intimement les nerfs d'une même paire. » La généralité de ces trois dispositions dans l'origine des nerfs crâniens ne peut manquer de devenir, pour la physiologie, une donnée anatomique importante. Conclusions. » En conséquence, nous croyons devoir proposer à l'Académie : » 1°. D'accorder son approbation au nouveau travail anatomique dans lequel MM. Philipeaux et Vulpian ont avancé la connaissance difficile de la structure intime des différentes parties du cerveau des Poissons de la grande division des Sélaciens de Cuvier ou des Plagiostomes de M. Duméril, et celle de l'origine profonde des nerfs crâniens de ces Poissons ; » 2°. Et de les inviter à étendre leurs recherches à plusieurs autres espèces de cette classe appartenant à des genres et à des familles diffé- rentes. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. Obsfitvations de M, Serres. a Dans le Rapport que l'Académie vient d'entendre sur l'origine des nerfs crâniens, chez les Sélaciens, M. le Rapporteur est revenu sur la détermina- tion qu'il avait précédemment présentée des éléments de l'encéphale chez les Poissons. Je reviens, à mon tour, sur les objections que j'ai faites à cette ophiion. Si, en effet, chez certains Poissons osseux (la Carpe et la Morue), le volume des lobes optiques avait pu porter les anciens anatomistes (Camper, Haller) à les considérer comme les analogues des hémisphères cérébraux des autres classes des Vertébrés, il ne pouvait plus en être de même chez les Sélaciens ou Poissons cartilagineux. » Chez ces derniers Poissons, le volume des lobes optiques est, d'une part, beaucoup moindre que celui des hémisphères cérébraux et du cervelet ; et, d'autre part, la forme, la position et les rapports des lobes cérébraux se rapprochent tellement, chez les Sélaciens, de la disposition qu'ils offrent chez quelques Reptiles, que leur analogie n'a pas été méconnue. » Aussi, la détermination de Camper et de Haller ne porte-t-elle que sur ( 345 ) les Poissons osseux. Jamais ces illustres zootomistes n'eussent assimilé aux hémisphères cérébraux, des lobes dans l'intérieur desquels pénètre et se prolonge le processus cerebelli ad testes. i> Notre honorable Rapporteur vient de rappeler qu'il avait fait des réser- ves sur l'assimilation des lobes optiques des Poissons, aux hémisphères céré- braux des autres classes des Vertébrés. Or, ce sont ces réserves que je viens fortifier, en montrant que cette assimilation est erronée et contraire aux principes de détermination de l'encéphale, dans les quatre classes compo- sant le premier embranchement du Règne animal. » Ma seconde observation est relative aux éminences mammillairesde l'en- céphale de l'homme. Ces éminences blanchâtres sont un des caractères spécifiques de l'encéphale humain ; elles disparaissent déjà chez les Singes. )i Or, si ces éminences ont disparu de la surface externe de l'encéphale chez les Mammifères, les Oiseaux et les Reptiles, comment se reproduiraient- elles chez les Poissons? Tous les anatomistes savent que ces éminences, chez l'homme, sont le relief extérieur des radiations àe \a substance médullaire innommée de Reil ; on sait aussi que, à cause de leurs rapports, Sanctorini les a nommées tubercule des piliers antérieurs de la voûte. Or, la substance médullaire innominée, ainsi que la voûté à trois piliers, manquant chez les Poissons, les anatomistes modernes n'ont pas admis l'existence des émi- nences mammillaires dans cette classe, malgré les efforts de Treviranus, dont on reproduit l'opinion ; et, au contraire, en suivant les indications de cet anatomiste célèbre, ils ont reconnu, dans le lobule situé à la base de l'en- céphale des Sélaciens et des Poissons osseux, un élément encéphalique qui leur est propre; élément dont le rudiment est représenté, dans les autres classes, par le tuber cinereum, qui se trouve en arrière du kiasma des nerfs optiques. » « M. LE PRINCE Charles Bonaparte fait observer, à l'occasion du même Rapport, que la répartition vicieuse des Poissons en osseux et cartilagi- neux doit être écartée, surtout quand il s'agit du cerveau, si bien organisé dans quelques-uns de ces Poissons (les Sélaciens — Squales et Raies), simple (les Lamproies) ou presque nul dans quelques autres (les Branchio- stomes ou Amphioxis). — Jamais division n'a été moins naturelle que celle des Poissons en cartilagineux et osseux; car le squelette lui-même, mou par différentes raisons, est tantôt fibreux, tantôt granuleux. Parmi les osseux, le Brochet ( Carnivore) est le mieux organisé, quant à l'encéphale, de tous ceux qu'il a observés, et bien supérieur à la Carpe, etc. » ( 346 ) CHIMIE. — Rapport sur plusieurs Mémoires deM.. L^o\ Péan de Saint-Gilles, relatifs aux sulfites de cuivre et de mercure. (Commissaires, MM. Pelouze, Balard rapporteur.) « L'étude des sels offre aux jeunes chimistes une source de recherches que son étendue rend toujours nouvelle, et qui est parfois féconde en résultats intéressants. Si, dans certains cas, la science ne retire de leur travail d'autre fruit que d'accroître le nombre des espèces bien connues et bien définies, elle en retire souvent un autre avantage qui, à notre avis, est plus grand encore, celui de voir son histoire débarrassée de composés douteux, analysés et décrits comme des espèces distinctes de constitution anomale, et dont la multiplicité tendrait à enlever aux lois simples qui régissent les combinaisons salines le caractère de généralité qui les distingue éminemment. » Si maintenant on réfléchit qu'en s'occupant de ce genre d'investiga- tions, le jeune expérimentateur peut rencontrer sur sa route, soit quelques- unes de ces observations tendant à élucider la véritable constitution saline, objet actuel de discussion parmi les chimistes, .soit quelqu'un de ces faits pi- quants par leur netteté qui peuvent servir d'exemples pour développer les théories générales, on conçoit que l'étude des sels, un peu ingrate au pre- mier aspect, a cependant droit à recevoir des encouragements. » L'Académie nous paraît devoir les siens à M. Péan de Saint-Gilles, qui, dans deux Mémoires relatifs à l'histoire des sulfites mercuriques et des sul- fites cuivreux, a résumé les résTiltats d'un travail long et consciencieux, et a élucidé cette partie de l'histoire des sels encore mal explorée. » Le sous-oxyde de mercure, base instable et faible, ne paraît pas pou- voir s'unir à l'acide sulfureux. M. Péan de Saint-Gilles a cherché à obtenir cette combinaison aussi vainement qu'on a essayé de produire celle du cyanogène et du mercure correspondant au protoxyde ; mais il a pu étudier avec détail l'histoire des sulfates de bioxyde de mercure, qu'il est parvenu à obtenir dans un état de pureté satisfaisante. » Il a su éviter les causes d'erreur dans lesquelles étaient tombés ceux qui l'avaient précédé dans ce genre de recherches, et qui, essayant de com- biner directement l'acide sulfureux, si réducteur, avec l'oxyde de mercure, assez disposé à céder une partie de son oxygène, avaient obtenu, au lieu d'iui sulfite pur, un mélange de protosulfate et de deutosulfite, décrit comme du deutosulfite simple, et dont la constitution singulière semblait provoquer une révision. M. Péan de Saint-Gilles s'en est chargé, et, décom- , ( 347 ) posant les sulfites alcalins par l'azotate de mercure bien dépouillé d'excès d'acide, soit neutre, soit bibasique, il a appris à obtenir deux espèces de sulfites de mercure, l'un neutre, l'autre avec 2 équivalents de base, et dont la formule est SO»-f-2HgO. » On voit, à la seule inspection de la formule de ce sel, que si l'on repor- tait sur l'acide l'oxygène de l'une des molécules de la base, on pourrait ie transformer en sulfate neutre de protoxyde, corps qui nous offre avec le précédent un rapprochement emprunté à la chimie inorganique, et ana- logue, à un certain point, avec celui que M. Dumas a signalé depuis long- temps entre l'acétate de méthylène et le formiate d'éthérène. On prévoit dès lors, d'après l'instabilité bien connue des sulfites, qu'une transposition mo- léculaire qui n'a pas encore été réalisée avec ces composés éthérés pour- rait être obtenue avec le nouveau sulfite mercuriel. C'est précisément le fait curieux que M. Péan de Saint-Gilles a constaté. Soumet-on ce sulfite basi- que, quand il est bien sec , au simple frottement d'une lame métallique, il se transforme, sans rien perdre et sans rien acquérir, en sulfate de protoxyde, et cela en produisant une projection de la matière, un dégagement de cha- leur, et un léger bruit comparable à la déflragration des chlorates. » La tendance du sulfite neutre à former des sulfites doubles est des plus prononcées. Aussi, quand dans la dissolution d'un sulfite alcalin on ajoute de l'oxyde de mercure, celui-ci se dissout en éliminant la moitié de la base alcaline qui reste dans la liqueur à l'état caustique, nouveau rapproche- ment à signaler entre les sulfites et les cyanures. Ce fait, ajouté à d'autres déjà connus d'ailleurs, et notamment à l'action de l'oxyde d'argent et de l'argent métallique sur les cyanures et même sur les chlorures alcalins les plus résistants, montre comment la tendance à former des composés complexes peut rendre, dans certains cas, quelques oxydes, en apparence peu énergiques, propres à balancer les affinités des alcalis les plus puissants. » Ces sulfites alcalins n'exercent pas une action décomposante du même ordre sur les sels haloïdes de deutoxyde de mercure ; ils se combinent sim- plement avec eux, en produisant ainsi des composés salins, différant à la fois par l'acide et par la base, qui concourent à montrer que si, dansquelques cas, on peut regarder les sels doubles comme des sels simples à bases multi- ples, il en est d'autres dans lesquels la juxtaposition moléculaire de deux sels tout à fait différents et conservant leur individualité propre, ne saurait guère être contestée. La tendance à former ces composés doubles est, du ( 348 ) reste, encore très-prononcée, aussi les sulfites alcalins peuvent-ils trans- former le protochlorure de mercure en mercure métallique et bichlorure, avec lequel ils se combinent, par un mode d'action analogue à celles qu'exercent les chlorures et les cyanures alcalins. » L'étude des sulfites de cuivre a offert aussi à M. Péan de Saint-Gilles quelques résultats dignes d'intérêt. De quelques soins qu'ils se soit entouré, il n'a pu obtenir de sulfites simples, soit avec l'oxydule, ou avec l'oxyde de ce métal. Mais il a constaté la grande tendance que possèdent ces deux sels, qui ne peuvent exister séparément, à produire des composés doubles, doués eux-mêmes de la pi us grande stabilité. C'est précisément une consti- tution de cet ordre que possède le sel rouge, obtenu dans le temps par M. Chevreul , et à qui M. Péan de Saint-Gilles a trouvé la composition que lui assigne M. Rammelsberg, qui le présente comme un sulfite cuivroso-cuivrique avec 2 équivalents d'eau. Mais, outre ce composé inté- ressant, il en existe un autre caractérisé par une teinte jaune et par une facile solubilité dans les acides sulfureux et acétique, qui sont sans action sur le sulfite de M. Chevreul. Ce composé, confondu, à cause de ces propriétés, avec l'hydrate cuivreux , ne diffère pourtant du sulfite rouge, que par la présence de 3 équivalents d'eau en sus. Mais il est difficile de croire qu'une simple différence d'hydratation, qui expliquerait bien sans doute la différence de nuance des deux produits, puisse rendre compte d'une modification aussi notable dans les propriétés chimiques, et l'on se demande s'il n'y aurait pas là une modification dimorphique qui mériterait d'attirer de nouveau les recherches de M. Péan de Saint-Gilles sur ce sujet. » Ce sel rouge de M. Chevreul est un type qui représente la constitution d'autres sulfites. Si l'on conçoit la sulfite cuivrique remplacé par celui de potasse ou d'ammoniaque, on obtient des sulfites doubles à base d'alcali et du protoxydede cuivre, dont M. Péan de Saint-Gilles fait connaître quelques espèces bien définies , en même temps qu'il en élimine quelques autres qui avaient été mal étudiées. On peut aussi, dans ce sel, remplacer le sulfite cuivreux par celui de bioxyde de mercure, et obtenir ainsi un sulfite double, remarquable par une grande solubilité dans l'eau qui contraste avec l'inso- lubilité des sels simples qui le constituent , ainsi que de la généralité des sulfites autres que les sulfites alcalins. » Il est, en outre, de ces sulfites doubles alcalino-cuivreux d'un type dif- férent. M. Péan de Saint-Gilles en a obtenu un qui, produit au milieu d'un grand excès de sulfite d'ammoniaque, contient pour i équivalent de sulfite de cuivre, non plus i, mais 7 équivalents de ce sulfite alcalin. (349) » Les sels du premier type peuvent se combiner entre eux, équivalent à équivalent, de manière à constituer des sels encore plus complexes, et qu'il faudrait, avec Berzelius, appeler du nom de sels doubles doublés, ou mieux géminés, sels analogues, par leur complication, aux composés complexes formés par l'union de quelques cyanures doubles. » La plupartdeces espèces salines, même celles dont la complication sem- blerait donner lieu à plus d'incertitudes, ont été obtenues par M. Péan de Saint-Gilles avec des formes régulières, une constance de composition constatée à diverses reprises, en un mot, avec tous les caractères qui garan- tissent leur existence comme composés bien distincts. Leur isolement, et la détermination de leur nature, attestent des études consciencieuses et bien dirigées ; aussi regardons-nous ses Mémoires comme dignes de figurer dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre qui remplira, dans la Section de Botanique, la place laissée vacante par le décès de M. Auguste de Saint-Hdaire. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5o, M. Moquin-Tandon obtient. . r 36 suffrages. M. Duchartre .'■:.' 6 M. Payer 5 Il y a trois billets blancs. M. Moqcin-Tandon , ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. ' MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ASTRONOMIE. — Mémoire sur la théorie des éclipses de Lune et de Soleil; par M. Mahistre. (Extrait p^r l'auteur.) (Commissaires, MM. Cauchy, Binet, Le Verrier.) a La théorie développée dans ce Mémoire a pour caractère essentiel de supprimer les tâtonnements numériques , et d éviter le calcul des coordon- nées apparentes des deux astres. La théorie des éclipses de Soleil est basée C. R., i854, i"ScmeiJre. (T. XXXVIII, N» 8.) ^^ _ - ( 35o ) sur la formule , . I sinH sin'v' — sin'« i sinu sin'R' — sin^ R sin R sinv , (1) COSM = -^ ^-—j 1 r-^ ^-r^T 1" ^— 57 -^ ; COS U-, ^ ' 2 sin (X sin^ V 2 sin H sin' R sin R' sin •/ qui se démontre d'une manière très-simple, et dans laquelle on a repré- senté par : H et /j, les parallaxes horizontales de la Lune et du Soleil ; R et V les demi-diamètres apparents de la Lune et du Soleil, vus du centre de la Terre ; R' et v'ies demi-diamètres apparents de la Lune et du Soleil, vus d'une sta- tion donnée; « et co'les distances angulaires de la Lune au Soleil, observées du centre de la Terre et de la station. » Il suffit souvent de supposer dans l'équation (i), V = v', sin R = R, sin R' = R', et elle devient simplement I sin a R"— R» R , (2) COSU = --^-^ 57r h ^ COS &)'. ^ ' 2 sin H R'^ R' » Si, par exemple, on veut déduire de cette formule l'instant d'un con- tact observé d'une station donnée, on remplacera d'abord cos « et cos u' par leurs développements réduits aux deux premiers termes, ensuite on y fera w'=y + R', H = Ho+a«, R = Ro+£^ R'=R;-i-£'<, l'indice zéro se rapportant à l'origine du temps. D'un autre côté, si l'on prend pour cette origine l'heure de la néoménie, et qu'on nomme, relati- vement à cette époque, m le mouvement horaire relatif de la Lune en lon- gitude, n son mouvement horaire en latitude, Xq la latitude , on aura, aux quantités près du quatrième ordre, et alors l'équation (2) se changera en une équation du deuxième degré, dont les racines résoudront la question proposée. » Si l'éclipsé est centrale, l'équation (i) deviendra, en nommant z la distance zénithale apparente de la Lune, u =: (H — [x) sinz. Enfin, si l'on remplace le Soleil par une étoile dont la distance zénithale (35.) apparente sera z', la formule (i) donnera • TT , sin R , cos u = sin H cos z H — : — ^ cos u , sin R' laquelle pourra servir non-seulement aux occultations d'étoiles par la Lune, mais aussi dans les applications des distances lunaires à la détermination des longitudes. » PHYSIQUE. — Sur une nouvelle propriété électrostatique. (Extrait d'une Note de M. Volpicelli.) (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet, Despretz.) « Des expériences réitérées et variées de différentes manières ont fait voir que des corps parfaitement isolés développent, lorsqu'ils viennent à se rapprocher, une tension électrique, tandis qu'en s'éloignant ils en dévelop- pent une contraire. En recherchant la cause de ce phénomène, j'ai décou- vert une propriété électrostatique que je crois nouvelle et qui consiste dans le fait suivant. » Lorsqu'une tige isolante, en verre, en cire d'Espagne ou en soufre, parcourt, dans le sens de sa longueur, un support, isolé ou non isolé (par exemple, en glissant à travers un ou plusieurs anneaux en communication on non avec le sol), l'électricité naturelle de cette tige se distribue, par le frottement qui naît du mouvement, d'une manière très- remarquable; c'est- à-dire que l'électricité s'accumule dans une des extrémités de la tige, et diminue en même temps dans l'autre, en sorte qu'il y a un point entre ces extrémités qui se trouve en état d'électricité naturelle. Ainsi, les extrémités de la tige vont se constituer, par ce mouvement, l'une en état d'électricité positive, l'autre d'électricité négative; et la tige acquiert par conséquent une polarité électrostatique. » L'extrémité antérieure de la tige, c'est-à-dire celle qui est du côté vers lequel s'opère le mouvement, présente, si la tige est en verre, l'électricité positive, et la postérieure, l'électricité négative; le contraire a lieu si la tige est en cire d'Espagne ou en soufre. y> La polarité électrostatique se manifeste dans les extrémités, même quand le frottement n'a lieu que sur luie très-petite partie, au milieu de la tige isolante, de manière que pendant ce frottement les extrémités n'en su- bissent aucune espèce. En faisant usage de l'électroscope de Bohnenberger, j'ai trouvé que la plus petite excursion de la tige sur les supports suffit pour que le phénomène se manifeste. » 46- ( 352 ) M. Mauneké adresse une Note relative à une réclamation récente de M. Bonelli. M. Maumené ne conteste en aucune manière à l'ingénieux di- recteur des télégraphes életriques du Piémont l'heureuse idée d'appliquer l'électromagnétisme au tissage des étoffes; mais l'appareil tel qu'il était décrit dans le brevet d'invention, avait-il atteint le degré de perfection qui en eût fait un appareil industriel ? M. Maumené ne la pas pensé; il a donc cherché à arriver, par d'autres combinaisons, à un procédé applicable, et il croit y être parvenu. « Je suis heureux, dit-il en terminant cette Note, de pouvoir annoncer aujourd'hui que M. Breguet, dont le talent et le zèle sont connus de tous, a bien voulu se charger de construire à ses frais un modèle du métier élec- tromagnétique conforme à mon système. Grâce à sa bienveillante amitié, il me sera possible, dans quelques jours, de mettre l'Académie en mesure de juger avec pleine connaissance de cause du mérite d'une invention dont le succès est si désirable. » (Commissaires précédemment nommés : MM. Morin, Regnault, Seguier.) M. Crova adresse un supplément au Mémoire qu'il avait précédemment présenté sur une nouvelle pile à courants continus. (Commissaires précédemment nommés : MM. Pouillet, Regnault.) M. Lapierre-Beaupré envoie une rectification à une Note qu'il avait pré- cédemment présentée sur ini moyen imaginé par lui pour le traitement de la maladie de la vigne. M. Pagani adresse une Note également relative à la maladie de la vigne. Les moyens qu'il propose sont d'ailleurs destinés généralement à préserver les végétaux, surtout les jeunes plants, de l'attaque des insectes. (Renvoi à la Commission nommée pour les diverses communications rela- tives aux maladies des plantes usuelles, Commission qui se compose de. MM. Chevreul, Becquerel, Boussingault et Montagne.) M. Delahaye prie l'Académie de se prononcer sur l'utilité que peut avoir, pour la science, l'application de la chromolithographie à la représentation des objets dont s'occupe l'histoire naturelle. Il présente, à l'appui de cette demande, plusieurs spécimens de planches en couleur obtenues par ce procédé, auquel il annonce avoir apporté de notables modifications. Ces ( 353 ) planches représentent des insectes, des cristaux et divers antres produits naturels appartenant au règne minéral. (Commissaires, MM. Chevreul, Milne Edwards, Regnault, Dufrénoy, Seguier. ) M. RiEDL DE Lecenstern adresse, de Vienne, une Note concernant les résultats de ses recherches sur les racines des équations numériques, et adresse plusieurs exemplaires d'une Note imprimée concernant le même sujet. (Commissaires, MM. Cauchy, Liouville, Binet.) M. Bayard adresse une Note sur l'identité de ]sLjièvre tjphoicle avec la variole, et sur l'utilité qu'il y aurait à renoncer à la vaccine pour revenir à l'inoculation. (Commissaires, MM. Serres, Andral, Rayer.) L'Académie reçoit trois nouvelles communications relatives au legs Bréant : l'une, écrite en italien, est adressée d'Aversa (royaume des Deux- Siciles) par M. Polcaro; les deux autres, écrites en français, sont envoyées, l'une de Lyon, avec le nom de l'auteur sous pli cacheté, l'autre de Leyde, portant seulement, avec des initiales, l'adresse d'un libraire de cette ville, désigné par l'auteur comme son correspondant. (Réservé pour la future Commission.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de la Guerre annonce qu'il a maintenu MM. Poncelet et Le Verrier comme Membres du Conseil de perfectionnement de l'Ecole Po- lytechnique, au titre de l'Académie des Sciences. M. Le Verrier, en qualité de Directeur de l'Observatoire impérial, adresse à M. le Secrétaire perpétuel la Lettre suivante : « J'ai l'honneur de vous informer, et je vous prie de vouloir bien faire connaître à l'Académie que je me suis empressé de prendre les mesures nécessaires pour que l'expérience sur la composition de l'eau de pluie, entreprise à l'Observatoire impérial sous les auspices de l'Académie des Sciences, puisse être continuée sans obstacle. » ( 354 ) M. Simonin, en qualité de secrétaire de l'Académie de Stanislas (Société des sciences, lettres et arts de Nancy), adresse un exemplaire des Mémoires de cette Société pour iSSa. CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches relatives à l'action du chlorure de cyanogène sur les bases ammoniacales; par MM. Auguste Cahours et Cloez. a Dans son beau travail sur l'aniline, M. Hofmann a démontré que, par l'action réciproque de cette base et du chlorure de cyanogène gazeux, il se formait un produit unique consistant en un chlorhydrate d'une base renfer- mant le double équivalent de l'aniline dans lequel une molécule d'hydro- gène se trouvait remplacée par une molécule de cyanogène, base à laquelle il donna le nom de mélaniline. » Cette réaction s'explique facilement au moyen de l'équation suivante : 2 [C'^ H^ Az) + C» Az, Cl = Cl H, C''* H" (C" Az) Az^ Mélaniline. » MM. Cloëz et Cannizzaro firent voir de leur côté qu'en faisant arriver dans de l'éther parfaitement anhydre un mélange d'ammoniaque et de chlo- rure de cyanogène soigneusement desséchés, on obtient deux produits dis- tincts, savoir : du sel ammoniac qui se dépose, et l'amide cyanique qui reste en dissolution dans l'éther, dont on peut le séparer par une distillation au bain-marie. » Ija formation de ces produits s'explique au moyen de l'équation 2 Az H' + C^* Az, Cl = Cl H , Az H» 4- Az H* (C'' Az). Amide cyanique. » En présence de ces faits, il devenait intéressant de rechercher si l'am- moniaque présentait une exception à l'égard des bases ammoniacales con- juguées, ou bien si l'aniline, au contraire, offrait une circonstance excep- tionnelle à l'égard de ces curieux composés. C'est dans le but de résoudre cette question que nous avons entrepris les recherches suivantes, dont nous allons donner une analyse succincte. » Lorsqu'on fait arriver du chlorure de cyanogène gazeux pur et bien sec au milieu d'une dissolution d'aniline dans l'éther anhydre, qu'on a soin de refroidir en entourant de glace pilée le vase qui la contient, il se forme bien- tôt un dépôt cristallisé dont la proportion va en augmentant graduellement, et qui n'est autre que du chlorhydrate d'aniline très-pur. La dissolution éthérée, complètement débarrassée des cristaux par fdtration, étant sou- mise à la distillation au bain-marie, l'éther se dégage entièrement, laissant ( 355 ) une masse visqueuse qui se concrète par le refroidissement. Celle-ci, qui possède une couleur rougeâtre, présente l'apparence de la colophane, dont elle offre la friabilité, la cassure conchoïde et la translucidité. La chaleur la décompose entièrement en donnant des produits variés. Insoluble dans l'eau, cette matière se dissout facilement dans l'alcool et l'éther. Si l'on ajoute de l'eau à la dissolution alcoolique ou éthérée, il se forme aussitôt ime matière visqueuse qui peu à peu se transforme en un produit cristal- lisé : c'est l'urée anilique. » Soumis à l'analyse, ce composé nous a donné les résultats suivants : » I. oS'',42o de matière ont donné o''''',t98 d'eau et 18^,092 d'acide car- bonique. » II. o^^^ôi du même produit ont donné o^'',2i5 et i^',i3^ d'acide car- bonique. » III. oS%5i6 de matière ont donné 106"'= d'azote à la température de i4 degrés et sous la pression de o™,76i, le gaz étant saturé d'humidité. » Résultats qui, traduits en centièmes, donnent : Théorie. I. II. III. Carbone ■ 70.91 71,13 U C".... . 84 7m8 Hydrogène. . 5,23 5,17 U H» . . . . . 6 71,18 Azote » » 24,1 5 Az' . . . . 28 118 23,74 100,00 » L'aniline s'est donc comportée, dans cette circonstance, exactement de la même manière que l'ammoniaque. En effet, on a 2 (C'=' H^ Az) + C* Az Cl = Cl H, C'^* H^ Az 4- C* H" Az (C^ Az). Anilide cyanique. » En chauffant pendant quelque temps au bain-marie un mélange d'é- quivalents égaux de chlorhydrate d'aniline et d'anilide cyanique dissous dans l'alcool, on obtient un produit cristallisé d'où l'ammoniaque ne sépare plus aucun produit liquide, mais bien une substance concrète qui possède toutes les propriétés de la mélaniline. La mélaniline doit donc être considérée comme une combinaison conjuguée d'aniline et d'anilide cyanique qui prend naissance toutes les fois que la température s'élève dans la réaction. » La toluidine et la naphtalidam fournissent des résultats entièrement semblables à ceux qu'on observe avec l'aniline. » L'éthylaniline, traitée de la même manière, donne du chlorhydrate d'éthylaniline ainsi qu'un liquide limpide, volatil sans décomposition, bouillant à 271 degrés, dont la composition est exprimée par la formule C» H'" Az» = C" H'° Az(C» Az), ( 356) et qu'on doit par conséquent considérer comme V éthjlanilide cjanique. Ce composé se comporte comme une base faible; son chlorhydrate forme, avec le bichlorure de platine, une combinaison qui cristallise en gros prismes rouge-orangé d'une grande beauté. » La méthylaniline et l'amylaniline se comportent d'une manière toute semblable. » Les composés dérivés de l'ammoniaque par la substitution de deux équi- valents d'un groupement binaire éthyle, méthyle, phényle, à deux équi- valents d'hydrogène, diffèrent donc essentiellement de ceux dans lesquels il n'y a eu substitution que d'un seul équivalent, en ce que les dérivés cya- niques sont volatils sans décomposition. » Ces faits établis, il était important d'étudier au même point de vue les curieux composés découverts par MM. Wurtz et Hofmann qui se rappro- chent bien plus encore de l'ammoniaque que l'aniline. » Nous avons examiné six composés, savoir, d'une part, la méthyliaque, réthyliaqueetl'amyliaque, qui nous ont donné des composés correspondant à ceux que fournit l'ammoniaque etl'aniline, et, d'une autre part, la diéthy- liaque, la méthyléthyliaque et la diamyliaque, qui se sont comportées de la même manière que l'éthylaniline . » Ces composés sont des bases faibles capables de s'unir aux acides con- centrés en formant des combinaisons qu'un excès d'eau décompose. » Il résulte de l'ensemble des faits précédents, que l'ammoniaque et les bases qui en dérivent par la substitution des différents groupements binaires {méthfle, éthyle ain/le, etc.,) à l'hydrogène qu'elle renferme éprouvent de la part du chlorure de cyanogène gazeux vme réaction qu'on peut expri- mer par la formule générale 2 (C" H" Az) 4- C^ Az, CI = Cl H, C" H" Az + C""^* H"-' Az» . » Ainsi l'on a 2 (C^ H' Az) + C^ Az, Cl = Cl H, C- W Az + C* H* Az^» Méthylamide cyaniqiie 2 (C* H^ Az) -t- C^ Az, Cl = Cl H, C* H^ Az + C H" Az% Éthjlamide cyaniquc. 2(C"'H'»Az)-+- C^ Az, Cl = CIH, C"'H''Az-+-C'^H'^Az% Amylamide cyaniquc. r* H' \7 C^\z,Cl = ClH, ^^^^^^ +C'<'H-Az% Diéthylamide cyaniquc. rC^H-'Azl L(C*H^)J ( 357 ) » La chaleur fait éprouver à la méthylamide cyanique, à l'éthylaniide cyanique et à l'amylamide cyanique des décompositions que nous allons analyser ici d'une manière rapide en ce qui concerne l'éthylamide cyanique, ses homologues fournissant des résultats entièrement comparables. » Lorsqu'on distille avec ménagement au bain d'huile l'éthylamide cyanique, on voit une réaction très-vive se manifester vers i8o degrés; il passe à la distillation une abondante quantité d'un liquide incolore, très- limpide, doué d'une odeur cyanique particulière, tandis qu'il reste dans la cornue une matière visqueuse de couleur ambrée qui se concrète entière- ment par le refroidissement et qui peut distiller elle-même sans décompo- sition à une température supérieure à 3oo degrés. » Le produit volatil et la matière solide paraissent se former en propor- tions à peu près égales, )) Cette dernière est une base faible susceptible de former avec l'acide chlorhydrique une combinaison cristallisable. Ce composé donne avec le bichlorure de platine un sel double à peine soluble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool, surtout à chaud, qui se dépose, par le refroidissement etl'éva- poration de ce liquide, sous la forme de belles écailles d'un jaune légèrement orangé. » Les analyses du chlorhydrate et du sel de platine conduisent à adopter pour la composition de la matière solide, la formule C*H»Az\ » Le produit liquide bout régulièrement à la température de 190 degrés sans décomposition, ne paraît pas susceptible de former des combinaisons définiesavec les acides et se dédouble, soit sous leur influence, soit sous celle des bases alcalines, en acide carbonique, ammoniaque et diéthyliaque. La réaction est des plus nettes. » L'analyse de ce liquide et la détermination de la densité de sa vapeur conduisent à la formule C'« H'" Az* = 4 vol vap. » La décomposition de cette substance au moyen de la potasse hydratée peut s'exprimer à l'aide de l'équation C'o H'" Az» -^ 2KO + 4H0 = 2 (C0% KO) + AzH' -f- C* H» (C* H=) Az. Diéthyliaque. » Le composé C" H'° Az* = C« H'" Az, (C» Az), serait la diéthylamide cyanique. C. R., i854, i" Semestre. (T. XXXVIIl, N» 8.) 4? ( 358 ) » En faisant passer un courant de chlorure de cyanogène gazeux jusqu'à refus à travers une dissolution de diéthyliaque dans l'éther anhydre, nous avons en effet obtenu une combinaison douée de propriétés identiques à la précédente. » La méthyléthyliaque s'est comportée d'une manière analogue à la diéthyliaque, et a donné un produit volatil sans décomposition vers 175 à 176 degrés. » Le dédoublement de l'éthylamide cyanique en ces deux produits que nous venons de mentionner peut facilement s'expliquer à l'aide de l'équa- tion suivante : 3 (C H» Az^) = C H» Az* + C" H'" Az^ » Des expériences que nous avons exécutées sur la thialdine, sur la furfu- rine et d'autres bases oxygénées, nous ont démontré que le chlorure de cyanogène se comporte avec ces composés comme il le fait à l'égard des bases ammoniacales. >> En terminant l'analyse de ce travail, nous ferons connaître un procédé très-simple pour la préparation du chlorure de cyanogène. Celui-ci consiste à introduire dans un flacon, d'une capacité d'environ 6 litres, 100 grammes de cyanure de mercure avec 4 litres d'eau qu'on sature de chlore à zéro degré. Il se produit alors une assez grande quantité d'hydrate de chlore qui réagit entièrement dans l'espace de vingt-quatre heures sur le cyanure qu'il convertit en chlorure de mercure et chlorure de cyanogène qui reste dissous. Si l'on introduit la liqueur saturée de chlorure de cyanogène dans un ballon qu'on chauffe à l'aide de deux ou trois charbons, le gaz se dégage entraînant avec lui le plus souvent une petite quantité de chlore dont on le débarrasse en le faisant passer sur de la tournure de cuivre qui absorbe entièrement ce gaz à la température ordinaire, sans toucher au chlorure de cyanogène qu'on fait arriver ensuite sur du chlorure de calcium pour le dessécher complètement. » CHIMIE. — Procédé au inojen duquel on obtient de l'argile V aluminium à Vétat de globules. (Extrait d'une Lettre de M. Chapelle.) « ... Dès que j'ai eu connaissance par les journaux des expériences laites par M. Deville, j'ai désiré les répéter; mais n'ayant à ma disposition ni du chlorure d'aluminium ni du sodium, j'ai opéré de la manière suivante : » De l'argile naturelle pulvérisée, et mélangée à du se! marin et du char- bon de bois également pulvérisé, a été introduite dans un creuset ordinaire de terre que j'ai chauffé dans un fourneau à réverbère au moyen de coke. ( 359 ) Je n'ai 'pu obtenir le rouge blanc. Après refroidissement, le creuset a été brisé, et j'en ai retiré une scorie boursouflée, au milieu de laquelle se trou- vent disséminés une quantité considérable de petits globules (de j millimètre de diamètre environ), et blancs comme l'argent. Ces globules, écrasés dans un mortier d'agate, s'aplatissent avec la plus grande facilité, et se laminent sans se déchirer, à la manière du plomb. Ils sont insolubles à froid dans l'acide azotique ;, ainsi que dans l'acide chlorhydrique. Si on les chauffe avec ce dernier à la température de 60 degrés environ, ils sont attaqués avec dégagement d'hydrogène. La dissolution est incolore, et elle donne, par l'ammoniaque, un précipité blanc gélatineux d'alumine. » Mes occupations multipliées ne m'ont point permis encore de m'assurer de la pureté du métal. De plus, ce premier essai a été pratiqué dans des conditions qui laissent certainement beaucoup à désirer; naais mon inten- tion est de continuer mes expériences, et surtout d'opérer à l'aide d'une température plus élevée. En adressant cette Note à l'Académie, j'ai eu pour but d'appeler l'attention des chimistes sur la simplicité d'un procédé qui me semble susceptible d'être perfectionné. J'espère pouvoir, sous peu de jours, montrer des globules d'aluminium plus considérables que ceux que m'a fournis un premier essai. » M. ScHRATZ, à l'occasion d'une communication faite dans la précédente séance, réclame en faveur de son oncle, iVJ. f^ôther, la découverte du pro- cédé au moyen duquel on a obtenu l'aluminium à l'état métallique. « Le procédé employé par M. Deville, dit l'auteur de la Lettre, est le même que celui de M. Vôlher, et l'aluminium obtenu par ces deux chimistes est parfaitement identique au point de vue des propriétés chimiques et phy- siques. » M. Dumas, à l'occasion de cette Lettre, présente les observations sui- vantes : « En ce qui concerne la préparation de l'aluminium, l'auteur de la Lettre se trompe, car M. Deville constate dans sa Note insérée aux Comptes rendus, ainsi que je l'avais annoncé, que les métaux commims décom- posent le chlorure d'aluminium. Il fera connaître plus tard les détails de ses expériences. » En ce qvii concerne la découverte de l'aluminium, qui donc à eu la pensée de mettre en doute les droits incontestables de M. Wohler? Ce qu'on a dit, c'est que M. Deville ayant obtenu facilement l'aluminium pur, 47- ( 36o ) avait constaté : i° que ce métal peut se fondre et se couler en lingots, sans s'oxyder; 2° qu'il se travaille très-bien au marteau, qu'il se comporte au laminoir comme l'argent et à la filière comme le fer; 3° que les recuits ne l'altèrent pas. A tous ces titres, il a donc révélé à l'industrie l'existence d'un nouveau métal fait pour devenir usuel, dont les minerais abondent partout, et dont l'extraction, plus facile qu'on ne le croyait, suscitera désormais les plus sérieux efforts. Si l'attention ne s'est pas dirigée plus tôt de ce côté, c'est que, d'après les travaux de M. Wôhler de 1828 et de 1846, l'alumi- nium que l'illustre chimiste allemand a obtenu résistait sans fondre à la température d'un essai de fer. M. Deville pense que l'aluminium si réfrac- taire de M. Wohler et le sien, qui fond avec tant de facilité et de régula- rité, diffèrent l'un de l'autre, parce que le sien est parfaitement pur. M En répétant que M. Wohler a découvert l'aluminium, on peut donc répéter aussi que M. Deville croit l'avoir obtenu plus pur, et avoir révélé ses précieuses qualités au point de vue industriel. C'est ce dernier point de vue qui a valu à sa communication une bienveillance dont notre honorable confrère M. Thenard s'est rendu l'interprète. » M. Van Benedejî, dont le Mémoire, couronné dans la dernière séance publique (développement et mode depropagation des Vers intestinaux), doit, d'après une décision de l'Académie, être imprimé dans les Mémoires des Savants étrangers, demande qu'on lui confie les planches qui étaient jointes à ce travail, afin qu'il puisse réduire le nombre des figures dont se com- pose cet Atlas dans les limites qui lui ont été indiquées par la Commission. M. DE QuATREFAGEs, à l'occasiou de cette demande, fait remarquer qu'il y aurait de l'intérêt à ce que divers faits découverts par le savant zoologiste postérieurement à la présentation de ce travail, y pussent être joints comme supplément. M. Van Beneden serait très-heureux que l'Académie voulût bien lui accorder cette faveur. L'Académie autorise l'addition demandée, en spécifiant que les nouveaux faits seront consignés dans des Notes distinctes, Notes annoncées comme de date postérieure à celle de la rédaction du Mémoire. M. Dezautière adresse une Lettre relative à lui cas de monstruosité sur lequel M. Isidore Geofjroy-Snint-Hilaire donne les détails suivants : « L'animal envoyé à l'Académie par M. le D"^ Dezautière, est un Cochon ( 36i ) monstrueux, né, il y a quelques jours, aux environs de Decize (départe- ment de la Nièvre). Il appartient à la famille des Monstres doubles Mono- somiens, et au genre Opodyme ou Polyopse. » Les exemples d'opodymie abondent dans la science, mais principale- ment dans deux espèces remarquables entre toutes par la fréquence de la duplicité monstrueuse, le Chat et le Bœuf : chez le Chat, c'est même à peine si l'opodymie peut être appelée un cas rare. Chez le Cochon, au con- traire, elle est peu connue, et je n'avais même pu en citer un exemple dans cette espèce, que d'après les observations de M. Otto et de M. Gurlt, les unes et les autres faites sur le même individu, appartenant au Musée de l'Université de Berlin. L'envoi de M. Dezautière offre, sous ce point de vue, quelque intérêt pour la science, et son Cochon opodyme sera utilement placé dans la collection tératologique du Muséum d'Histoire naturelle, si l'Académie veut bien en faire don à cet établissement. » M. Hekpin, qui, dans la séance publique du 3o janvier i854, a obtenu un prix pour ses Recherches concernant les moyens de mettre le blé à l'abri des ravages de l'alucite, adresse des remercîments à l'Académie. M. P. Gervais adresse des remercîments à l'Académie , qui , dans la même séance , lui a accordé un encouragement pour un Mémoire qu'il avait présenté au concouz's (Grand prix des Sciences naturelles de i853 : question concernant le mode de distribution des restes organiques fossiles dans les terrains stratifiés). M. Mii.LET met sous les yeux de l'Académie des épreuves photographi- ques sur verre obtenues, en un temps très-court, au moyen du procédé Leborghe, et recouvertes d'un émail transparent qui, en même temps qu'il assure la conservation, a pour résultat de faire disparaître le miroitage. L'Académie apprend qu'une Note concernant la conservation des blés, qui lui avait été présentée dans la précédente séance, est de M. Moitrier, et non Moistrier, comme on l'avait lu. M. LE Secrétaire perpétuel fait remarquer, à cette occasion, que les personnes dont la signature se peut lire de plusieurs manières (cas qui se présentait cette fois et qui d'ailleurs est très-fréquent), devraient toujours ( 362 ) avoir le soin, quand elles s'adressent à l'Académie, d'écrire à côté de cette signature leur nom en caractères ordinaires et bien distincts. La séance est levée à 5 heures et demie. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQl'E. L'Académie a reçu, dans la séance du ao février i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie des Sciences, r" semestre i854; n° 7; in-4". Institut de France. Académie des Sciences. Eloge historique de Marie-Henry Dncrotay de Blainville; par M. Flourens, Secrétaire perpétuel, lu dans la séance publique annuelle du Zo janvier ï%S[\. Paris, i854; in-4°- Chimie photographique; par MM. Barreswil et Davanne. Paris, i vol. in-S". * Notice sur Bourgelat; par M. L. Lafosse. Toulouse, i854; broch. in-8°. La vaccine en France, à Paris et dans le département de la Snrthe; pat M. H. Carnot ; I feuille in-8°. Manuels-Roret. Nouveau manuel complet du blason, ou Code héraldique, par M. J. -F. -Jules Pautet du Parois; nouvelle édition. Paris, i854; in-i8. Mémoires de l'Académie du Gard; i852-i853. N^mes, i853; i vol. in-S". Mémoires de l' Académie de Stanislas (Société royale des Sciences, Lettres et Arts de Nancy) ; i85a. Nancy, i853; 1 vol. in-8". Mém.oires de i Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse; 4^ série; tome IIL Toulouse, i853; 1 vol. in-8''. Mémoires de la Société d'Agriculture , des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Aube. Tome XVII de la collection. Tome IV; a* série; n°' 27 et 28; 1" semestre i853; in-8°. Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cherbourg; l" volume; 3* et 4* livraisons. Cherbourg, i853; in-8°. ( 363 ) Bullelin de la Société induslrielle de Mulhouse; n° 122. Mulhouse, i854; in-8». Société libre d'Emulation de Rouen.. Bulletin des travaux pendant l'an- née 1 852-1 853. Rouen, i853; in-8". Annales de l' Agriculture française , ou Recueil encyclopédique d' Agriculture publié par MM. LoNDET et h. BOUCHARD; 5* série; tome III; n" 3; i5 fé- vrier i854; in-8'*. Annales forestières et métallurgiques; 25 janvier i854; in-8''. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences, fon- dée par M. B.-R. de Monfort, rédigée par M. l'abbé MoiGNO ; 3* année, IV* volume; livraisons 6 bis et 7; in-8°. Journal d'Agriculture pratique, Moniteur de la Propriété et de l'Agricul- ture, fondé par M. le D"" Bixio, publié sous la direction de M. Barral; 4* série ; tome I ; n° 4 j 20 février 1 854 ; in-S". Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome Vil; u" i4; 'o février i854; in-8°. L'Agriculteur pi'aticien. Revue de l'agriculture française et étrangère; publié sous la direction de M. Jules Laverrière; n° 10; in-H". La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arls; 3^ an- née; 1' série; 5* livraison; i5 février i854; in-8". Répertoire de Pharmacie. Recueil pratique rédigé par M. BouchardaT; février i854; in-8''. Revue de thérapeutique médico-chirurgicale; par M. A. Martin - Lauzer ; n" 4; i5 février 1 854; in-8°. Revue thérapeutique du Midi. Journal des Sciences médicales pratiques; publié par M. le D' LouiS Saurel ; n" 3; i5 février i854; in-8°. Flora batava; 1^4* livraison; avec une livraison de titre et de table; in-4°. Osservazioni... Observations critiques sur les parties des écrits de Delambre, relatives au calendrier; par M. L. CiCCOLliNi. Rome, i853 ; in-S". Studi meteorologici... Etudes météorologiques faites à l'observatoire royal Vésuvien. Mémoire lu à l' Académie royale des Sciences de Naples en mars 1 853 :„ par M. L. Palmieri, Naples, i853; broch.in-4". ( 364 ) Nuovo... Nouvel appareil pour les obseivalions de l'électricité atmosphérique qui se font à [observatoire Fésuvien; par le même; une feuille in-4". Sperienze... Expériences et observations d'électricité atmosphérique; par le même.- Naples, i85o; broch. in-8°. Bijzondere... Sur le choléra asiatique, ses causes et ses effets. Leyde, i853; broch. in -8°. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' 19 à 21; i4, t6 et 18 fé- vrier 1854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n° 20; 17 février i854- Gazette médicale de Paris; n° 7; 18 février i854. L'Abeille médicale. Revue clinique française et étrangère; n° 5 ; i5 fé- vrier i854- La Lumière. Revue de la photographie; 4* année; n° 7 ; 18 février i854- La Presse médicale. Journal des journaux de Médecine; n° 7 ; 18 fé- vrier i854- L Athenœum français . Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Renux-Arts; 3* année; n° 7; 18 février i854. Le Moniteur des Hôpitaux. Journal des progrès de la Médecine et de la Chirurgie pratiques; n" 19 à 121 ; i4, 16 et 18 février i854. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 FÉVRIER 1854. PUÉSIDEKCE DE M. COMBES. . M. LE Ministre de l'Instruction purlique transmet une ampliatioii du décret impérial qui confirme la nomination de M. Moquin- Tandon à Ja place qu'avait laissée vacante, dans la Section de Botanique, la mort de M. A. Saint- H il aire. Il est donné lecture de ce décret. M. Moquin-Tandon est invité à prendre place parmi ses confrères. M. LE Président rappelle à cette occasion que M. Moquin-Tandon, en devenant membre titulaire de l'Académie, laisse luie place de Correspondant vacante dans la Section de Botanique, et qu'ainsi la Section aura prochai- nement à s'occuper de préparer une liste de candidats. MÉMOIRES ET COMMUNICATÏOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M LE Secrétaire PERPÉTUEL donne lecture d'ime Lettre de M . A. Roussiii, qui annonce à l'Académie la perte douloureuse qu'il vient de faire dans la personne de son père, M. l'amiral Roussin, Membre de la Section de Géo- graphie et de Navigation. C. R., i854, i«' Semestre. (T. XXXVIIl, N» 9.) 48 ■' ■'■■ ■■ ;■' ■' \^^- 1»- ( 366 ) ANATOMIE COMPARÉE. — Réponse de M. Duvernot aux observations cri- tiques de M. Serres et du prince Charles- Lucien Bonaparte, sur le Rapport qu'il avait lu dans la séance précédente. « Dans un premier Mémoire sur la détermination des parties de l'encé- phale des Poissons (i), MM. Philipeaux et Yulpian ont repris un sujet d'anatomie très-difficile, sur lequel les plus célèbres anatomistes ne sont pas d'accord; sinon pour l'existence de telle ou telle partie, du moins pour leur détermination comparative. Il suffira de lire, pour s'en convaincre, la Note qui commence à la page 4i5 de VHlstoire naturelle des Poissons , où M. Cuvier résume les déterminations si différentes, admises par Camper, par Haller, par Vicq d'Azyr, par Mouro, et dans le tome II des Leçons d'Anar tomie comparée, qui a paru en 1800; puis celles des ouvrages publiés au commencement de ce siècle, parmi lesquels M. Cuvier cite celui de M. Serres, qui a paru en 1824, sur V ydnatomie comparée du cerveau des quatre classes d'animaux vertébrés. » Au sujet des déterminations de Haller, rapportées dans cette Note, il y est dit : « Ces dénominations ne sont pas heureuses ; mais l'auteur n'avait » pas l'intention d'y attacher l'idée de concordance des parties. » » Quant à celles de Camper concernant les hémisphères, les tubercules quadrijumeaux et les éminences mamillaires, ce sont, en effet, les mêmes déterminations que celles adoptées par les auteurs du Mémoire; mais ils ne s'accordent pas avec Camper pour celle du cervelet. » Dans toutes leurs déterminations, MM. Philipeaux etVulpian, ai-je dit, ont procédé, autant que possible, par l'identité des connexions, et s'en sont servis très-heureusement pour arriver à l'analogie de composition de l'en- céphale des Poissons avec celui des Vertébrés supérieurs. » Notre honorable confrère, M. Serres, qui s'est presque toujours pénétré de l'importance de cette règle, si utile en anatomie comparée, pour la dé- termination de l'analogie des organes, ou même de leur identité, afin d'ar- river à leur juste comparaison ; s'en est écarté pour celle qu'il a faite des parties du cerveau des Poissons. C'est qu'il était entraîné par un point de vue très-hypothétique, qui s'était emparé de l'esprit de beaucoup d'ana- tomistes célèbres, au moment où il publia son grand travail sur l'anatomie du cerveau des quatre classes des animaux vertébrés. (i) Présenté à l'Académie en i852, et sur lequel j'ai fait un Rapport le 2 août de cette même année. ( 367 ) » Voici en peu de mots le jugement qu'en porte M. Cuvier dans la Note déjà citée, jugement qui date de 1828, et contre lequel M. Serres n'a fait, que je sache, aucune réclamation. a Le grand volume et la cavité des tubercules quadrijumeaux dans les » foetus de Mammifères, déterminent M. Serres à prendre, comme Arsaky, » les lobes de devant le cervelet pour les analogues de ces tubercules, et » à considérer en général Y encéphale des Poissons comme représentant, à » beaucoup d'égards, celui des/œtus des animaux supérieurs. » » C'est ce point de vue, que l'expérience a démontré comme inexact, qui l'empêche d'accepter d'autres déterminations des parties du cerveau des Poissons que celles auxquelles il s'est fixé il y a à présent six lustres. » Les sciences d'observations admettent nécessairement des progrès in- cessants et dans les faits et dans leur interprétation. » Je suis heureux, pour ma part, malgré plus d'un demi-siècle d'expé- riences, de les signaler quand je puis les reconnaître après un mûr examen, comme je l'ai fait dans mes deux Rapports sur les Mémoires de MM. Phili- peaux et Vulpian. » Quant au premier de ces Rapports, sujet des observations critiques, tardives et insolites de M. Serres, je ne crois pas avoir une syllabe à en changer. » Au reste, il appartient depuis dix-sept mois au domaine public; je me soumets respectueusement au jugement que les anatomistes en auront porté , depuis qu'il a paru dans le Compte rendu de l'Académie du 2 août i852. » Déjà, dans la séance du 24 octobre dernier, notre honorable collègue et confrère, dans un article ayant pour titre principal : Anthropologie, et pour titre secondaire : Note relative à la détermination de V encéphale des Poissons, avait dit en quelques lignes que les déterminations de MM. Phili- peaux et Vulpian différaient très-peu de celles de Camper et de Haller. » La Note insérée à la suite de mon second Rapport, lu dans la séance dernière, si je l'ai bien comprise, se compose de deux objections princi- pales. » La première est relative à la détermination des hémisphères cérébraux chez les Poissons Sélaciens . » Notre honorable confrère suppose à tort, que MM. Philipeaux et Vulpian ont pris les lobes optiques pour les hémisphères. » Us ont déterminé les hémisphères de ces Poissons comme M. Serres, mais avec un progrès ; en ce qu'ils y ont distingué des lobes olfactifs te- 48.. ( 368 ) nant à ces hémisphères, dont ils occupent, suivant les espèces et les genres ou les familles, l'angle externe et antérieur ou la partie inférieure. » Ils ont encore bien distingué, sous le nom de ganglion ethmoiilnl, le renflement que M. Serres appelle lobule olfactif, d'où partent les filets qui traversent l'enveloppe cartilagineuse qui renferme l'organe olfactif. :; » Je n'ai pas dû faire de réserve sur l'assimilation des lobes optiques des Poissons aux hémisphères des autres classes de Vertébrés, les auteurs n'ayant pas fait cette assimilation. » Les souvenirs de M. Serrés l'ont mal servi; car ce ne peut être qu'une erreur de mémoire et faute d'avoir lu mon Rapport, qu'il a pu se tromper à ce point. » Les auteurs ont déterminé comme le cervelet les lobes latéraux ou les lames qui se voient sur les côtés de la moelle allongée , ayant reconnu que, dans les Poissons osseux, le lobe moyen du cervelet des auteurs était con- tinu avec les renflements intra-ventriculaires, qu'ils regardent comme les couches optiques, et qu'il se séparait facilement en deux parties symétriques, continuation extra-ventriculaire des couches optiques. » J'ai dit que leur détermination des couches optiques (et j'ajoute ici, pour plus de clarté, du lobe moyen du cervelet des auteurs) était celle qui sera le plus difficilement adoptée et qui nous paraissait encore, à quelques égards, sujette à discussion. » J'avais en vue, dans cette dernière phrase, le cerveau des Sélaciens, celui en particulier du Re([uin, chez lequel le lobe moyen derrière les hé- misphères est incontestablement celui du cervelet. » Voilà pour la première observation de M. Serres. » Quant à ma seconde observation, ajoute-t-il, elle est relative aux » éminences mamillaires de l'encéphale de l'homme. Ces éminences blan- » châtres sont un des caractères de l'encéphale humain; elles disparaissent » déjà chez les Singes. » » J'avoue que , sur ce point de fait ou d'observation anatomique, je ne puis être d'accord avec mon honorable confrère. » Quand il le désirera, je suis prêt à lui démontrer l'existence des émi- nences mamillaires chez les Singes, où elles sont placées dans leur con- nexion ordinaire, derrière l'hypophise, en avant de laquelle se voit le chiasma, ou la jonction des nerfs optiques. Elles sont, à la vérité, souvent confondues, entre autres chez les Macaques^ en une seule proéminence. » Dans le Saï capucin, parmi les Singes du nouveau continent, elles sont rudimentaires ; on reconnaît leur rudiment au moyen des piliers, formant ( 369 ) un ruban mince qui conduit à la place qu'elles occupent. Mais dans le Saï roux et dans le Sajou (Cebus apella), ces éminences sont bien séparées derrière l'hypophise et le iuber cinereum, qui est très-développé et saillant, et dont la substance grise ne peut être confondue avec la substance blanche des éminences mamillaires. » Les Carnassiers les ont très- prononcées ; la Fouine, entre autres, les a plus grandes à proportion que l'homme. » Le Ljnx les a doubles et considérables , comme toujours, derrière la glande pituitaire. » Chez le Ratel, elles sont moins séparées, et forment un anneau en arrière du pédicule de l'hypophise. » Le tuher ciuereum, toujours bien distinct, est moins grand à propoi- tion que dans la Fouine. » Chez le Cabiai, parmi les Rongeurs, les éminences forment un renfle- ment aniuilaire considérable. » Le cerveau de l'Eléphant ne nous en a pas montré, mais elles existent chez les Euminants ; elles sont ovales, un peu obliques dans le Chameau. Dans le cerveau de Vyixis, elles ne forment qu'un tubercule conique consi- dérable. w Parmi les Oiseaux, l'Autruche en a quatre, deux plus petites, bien séparées, en avant du bulbe, et deux obliques plus grandes, obliques d'ar- rière en avant et en dehors, situées entre les tubercules optiques et le bulbe. » Il n'y a pas d'éminences mamillaires ni dans la grande Tortue ter- restre de VInde, ni dans le Caïman à museau de brocJiet. Mais cette absence n'est pas plus étonnante que celle de ces éminences chez les Élé- phants parmi les Mammifères. On ne pourrait rien en conclure contre l'analogie de celles qui existent chez les Poissons. » Les Poissons Sélaciens les ont considérables, de substance blanche comme les éminences mamillaires de l'homme et des autres Vertébrés qui en sont pourvus. Aussi ne puis-je comprendre ce que dit dans ses obser- vations critiques, M. Serres, au sujet de ces éminences : que les anatomistes modernes ont reconnu dans le lobule situé à la hase de l'encéphale des Sé- laciens et des Poissons osseux, un élément encéphalique qui leur est propre, élément dont le rudiment est représenté dans les autres classes par le tuber cinereum qui se trouve en arrière du kiasma des nerfs optiques. » Je terminerai mes observations sur les éminences mamillaires par ce ( 370 ) que j'ai dit à leur sujet dans mon Rapport, en rappelant le jugement his- torique de M. Cuvier : « Comme ils donnent manifestement une partie » des fibres des nerfs optiques, je les avais regardés autrefois comme les cf analogues des lobes optiques des Oiseaux; mais d'autres anatomistes « préfèrent de croire que ce sont les analogues des protubérances blan- « châtres ou mamillaires de l'iiomme et des Mammifères (i). » » Je désire que mon honorable collègue ne voie dans cette réponse que la nécessité où il m'a mis de la faire; et que l'Académie apprécie la réserve et le soin que j'ai mis pour qu'elle lui prenne le moins que possible de son temps précieux. » Le prince Charles-Lucien Bonaparte a cru devoir ajouter aussi ses observations au sujet du mot de Poissons cartilagineux ^ dont s'étaient servis les auteurs. » Je me serais empressé de le relever moi-même et de corriger cette déno- mination, Si elle avait paru dans un ouvrage d'Histoire naturelle systéma- tique; mais, dans un Mémoire de pure anatomie^ rempli d'ailleurs de recherches très-intéressantes, je n'y ai pas fait attention : Ubi plura nitent, paucis non offendar maculis. » Je suis charmé, d'ailleurs, que le Prince m'ait fourni l'occasion de lui rendre justice comme naturaliste-classificateur, ainsi que je l'ai fait dans une occasion solennelle, où j'avais pour tâche de faire connaître à l'Aca- démie ses nombreux travaux. » Il est le premier, je crois, qui ait abandonné les classifications d'osseux et de cartilagineux, en admettant, dès 1837, quatre sous-classes, qu'il a dénommées d'après les modifications des branchies. » Il est le premier, si je ne me trompe, qui ait mis à la tête des Poissons, comme sous-classe, les Sélaciens sous la dénomination d'Elasmohranchii. » Mais il ne pouvait ignorer que j'avais aussi admis, dès 1847, ""^ classification analogue, sinon semblable, en démontrant qu'elle était fondée sur des caractères anatomiques très-importants. » Quant à la plus parfaite organisation du Brochet, sous le rapport de son cerveau, relativement à la Carpe, je puis l'assurer qu'il se trompe. Aussi, peut-on parler de l'intelligence de la Carpe, tandis qu'on n'a à citer aucun trait sur celle du Brochet. » (i) Histoire naturelle des Poissons, par MM. Cuvier et Valenciennes, tome I, page 43i- ( 371 ) Remarques de M. Sekres sur l'encéphale des Poissons. « Dans le Mémoire que vient de lire M. Duvernoy, le nom de notre illustre Cuvier est venu prêter un utile appui aux arguments que l'on avait à opposer aux déterminations des éléments de l'encéphale, telles que je les ai établies chez les Vertébrés. » Nulle autorité plus imposante ne pouvait être appelée à intervenir dans ce débat, car ce fut M. Cuvier qui, en 1820, fit mettre au concours, pour le grand prix des Sciences physiques, VJnatomie comparée du cerveau dans les quatre classes des animaux vertébrés. » Ce fut lui qui fut le principal juge des travaux que fit éclore cet appel fait aux anatomistes. Ce fut lui, enfin, qui en fut le Rapporteur devant l'Académie, et qui exposa, avec cette lucidité qui le caractérisait, et les principes anatomiques qui m'avaient dirigé dans le travail que couronna l'Académie, et les résultats auxquels j'avais été conduit par l'application de ces principes. « Les anatomistes, dit M. Cuvier dans ce Rapport, s'étaient habitués, on » ne sait trop pourquoi, à disséquer le cerveau humain par sa partie supé- » rieure, et celui des Mammifères d'avant en arrière : cette méthode eut » peu d'inconvénients chez eux; elle en eut également de faibles chez les » Oiseaux, parce qu'il était difficile de méconnaître les lobes cérébraux et le » cervelet. » Il n'en fut pas de même chez les Poissons; leur encéphale se compose » d'une série de bulbes alignés d'avant en arrière, tantôt au nombre de » deux, de quatre et quelquefois de six. A quelle paire devait-on assigner » le nom de lobes cérébraux ? était-ce aux antérieurs, aux moyens ou aux » postérieurs? Les anatomistes n'ayant aucune base pour établir l'une ou » l'autre de ces déterminations, elles furent tour à tour adoptées et rejetées. » On conçoit qu'avant de chercher à établir les rapports des différents » éléments de l'encéphale, il était indispensable de faire cesser cette confu- » sion, de déterminer leur analogie et d'établir cette détermination sur des » bases qui fussent les mêmes pour toutes les classes. » Cette recherche fait l'objet de la première partie du travail de M. Serres, » dans lequel il décrit séparément le cerveau pour chaque classe en parti- » culier, en considérant cet organe depuis les embryons devenus accessi- » blés à nos sens, jusqu'à l'état parfait et à l'âge adulte des animaux. ( 372 ) • ). L'analogie de chaque portion de l'encéphale étant déterminée, il a » consacré la dernière partie de son ouvrage à l'étude de leurs rapports » comparatifs dans les quatre classes des Vertébrés : les propositions géné- » raies qui suivent sont l'expression de ces rapports. » » Après une adhésion si positive de M. Cuvier aux déterminations de /^encéphale que j'ai établies, que font les hésitations que l'on trouve dans le l" volume de V Histoire naturelle des Poissons? Qui de nous ignore qu'à l'époque de cette publication, M. Cuvier se préparait malheureuse- ment à combattre les principes de la théorie des analogues de M. Geoffroy- Saint-Hilaire, et, en particulier, celui des connexions, dont la déter- mination de l'encéphale des Poissons est une des applications les plus positives? » Dans la dernière séance de l'Académie, M. Duvernoy a dit qu'il ne pouvait pas improviser une discussion sur un sujet si difficile. Mais qui de nous deux est obligé d'improviser? Est-ce notre honorable collègue, qui, pendant plusieurs mois, a eu dans ses mains le travail sur lequel il a fait son Rapport? ou moi, qui, pendant la lecture de ce Rapport, suis obligé de saisir, à la volée, les propositions qu'il renferme? » Aujourd'hui, M. Duvernoy me reproche de mètre mépris sur une des assertions des auteurs ; ce qui se peut encore, car, d'après la préci- pitation exigée par la publication de nos Comptes rendus, on ne peut pas prendre connaissance des Rapports lus devant l'Académie, parce qu'ils sont immédiatement livrés à l'impression. » Mais qu'importent de tels détails, dans le débat qui nous occupe ? Si la base des déterminations de l'encéphale, adoptée par notre honorable col- lègue, est erronée, qui ne voit que les propositions qu'il en déduit doivent toutes en porter l'empreinte ? Or, c'est à démontrer que cette base est er- ronée que je me suis particulièrement attaché dans toute cette discussion. M. Duvernoy l'a bien compris ainsi. >) Car l'Académie a dû remarquer le soin que j'ai mis à me tenir à l'écart dans ce débat; les intérêts de la science m'ont seuls préoccupé, et, en défendant les principes, j'ai eu soin de faire remarquer la part qui revenait dans le nouveau mouvement des études sur le système nerveux, aux recherches d'Arsaki, ainsi qu'à celles de Meckel, de Du- moulin et de MM. Carus etTiedemann. » Dans le Mémoire que l'Académie vient d'entendre, mes travaux sont seuls mis en cause; et, si j'ai bien compris un des passages de ce Mémoire, ( 373 ) ôTi me reproche de m'être laissé égarer dans les déterminations sur le sys- tème nerveux, par l'application de l'embryogénie. ^ » Je remercie notre honorable collègue d'avoir agrandi par là le champ de la discussion ; car, d'après M. Guvier, le système nerveux étant tout l'ani- mal, on conçoit que les méthodes et les principes applicables à la marche progressive de ce système, le sont également à toutes les autres branches de l'anatomie comparée. » Aussi, pour répondre à l'appel de notre collègue, je m'engage devant l'Académie à lui soumettre une série de Mémoires, dans lesquels j'exposerai la certitude des méthodes et des principes qui doivent présentement nous diriger dans la science des animaux, comparée à celle de l'homme. » La certitude ou l'incertitude des principes relatifs à la détermination des éléments de l'encéphale, seront la conséquence immédiate des proposi- tions dont nous donnerons la démonstration anatomique. » Je passe maintenant à ce qui est relatif aux éminences mamillaires et AU tuber cinereum. » Et d'abord, les éminences mamillaires. » Ces éminences blanchâtres sont un des caractères spe'cifiques de l'en- céphale humain; elles disparaissent déjà chez les Singes. » Ce caractère humain est trop important en anthropologie, pour le livrer sans défense à la zootomie et permettre qu'on le fasse descendre de la simiologie à l'encéphale si dégradé des Poissons, en passant par les Pho- ques, ainsi que le faisait un zootomiste célèbre que l'Académie a perdu il y a quelques années. Car, l'Académie ne l'a pas oublié, c'est par là quell^' la discussion présente a commencé. » Pour se convaincre anatomiquement de l'existence spécifique de ce caractère, pour saisir sa valeur afin de séparer l'homme de l'animalité, ce n'est pas la superficie seule de l'encéphale humain et des Singes qu'il faut considérer; il faut, de plus, assister, par l'étude approfondie de l'em- bryogénie, à la manifestation de ces éminences. » Si notre honorable collègue eût suivi cette marche de l'anatomie mo- derne, il eût vu que : « Derrière la jonction du nerf optique, on trouve, » chez les embryons, un disque de matière grise, semblable à la commis- » sure molle des couches optiques : cette matière devient apparente au » deuxième mois du Mouton, au commencement du troisième du Cheval » et du Veau, et à la même époque chez l'embryon humain. Avant l'arrivée » des nerfs optiques, et pendant la séparation antérieure des pédoncules, on C. R , 1854, 1" Semestre. (T. XXXVIII, N» 9.) ^ 49 w. ■> -* ( 374 ) » remarque en cet endroit un petit tubercule gris, qui plus tard se con- » fond, en se réunissant à celui du côté opposé, en une masse homogène, » sans raphé apparent. C'est une véritable conjugaison des pédoncules. » Chez les embryons des Singes, chez ceux des Carnassiers, et chez quel- ^ ques Ruminants, un sillon médian très-faible vient diviser cette masse en » deux parties ; la présence de ce sillon opère sur elle un effet analogue à » celui de la formation du sillon sur les tubercules quadrijumeaux : il pa- » raît formé sur le plateau des éminences par l'écartement des pédoncules » en avant. Chez l'embryon humain, le sillon se développe vers le sixième » mois; alors la masse grisâtre se bombe extérieurement en arrière, et se » déprime dans son milieu. An septième mois, le sill-on se prononce forte- » ment; une pellicule blanchâtre paraît sur la superficie des éminences » aux huitième et neuvième mois, elles deviennent sphériques, et sont tel- » » lement isolées l'ime de l'autre, qu'on douterait de leur réunion primitive, » si, comme l'ont fait avant moi Haller, les frères Wentzell et Tiedemann, » on n'en avait suivi toutes les transformations. » » De plus, ces transformations lui eussent montré, d'une part, le méca- - nisme admirable par lequel s'établit la suprématie de l'encéphale de l'homme ; et il y eût vu, d'autre part, comment et pourquoi le cerveau des Singes, celui des Carnassiers et des Ruminants tie sont, sous ce rapport, que des temps d'arrêt de l'encéphale humain. » Or, je le répète, si les éminences mamillaires ont disparu de la sur- face externe de l'encéphale chez les Mammifères, les Oiseaux et les Reptiles, "'ïfcomment existeraient-elles chez les Poissons? Tous les anatomistes savent que ces éminences, chez l'homme, sont le relief extérieur des radiations de la substance médullaire innommée de Reil ; on sait aussi que, à cause de leurs rapports, Sanctorini les a nommées tubercules des piliers antérieurs de la voûte. » Or, la substance médullaire innominée, ainsi que la voûte à trois pi- liers, manquant chez les Poissons, les anatomistes modernes n'ont pas admis l'existence des éminences mamillaires dans cette classe, malgré les efforts de Treviranus, dont on reproduit l'opinion; et, au contraire, en suivant les indications de cet anatomiste célèbre, ils ont reconnu, dans le lobule situé à la base de l'encéphale des Sélaciens et des Poissons osseux, un élé- ment encéphalique qui leur est propre ; élément dont le rudiment est repré- senté, dans les autres classes, par le tuber cinereum, qui se trouve en arrière du kiasma des nerfs optiques. ( 375 ) » J'ajouterai maintenant que c'est le tuber cinereum^ pris à tort pour les éminences mamillaires, que notre honorable collègue se propose de me faire voir chez les Singes et les Mammifères; j'accepte sa proposition d'autant plus volontiers, que ce sera pour moi, je l'espère, une occasion de le con- vaincre de son erreur. Car, en raison de l'importance de ce point de l'ana- tomie comparée pour l'anthropologie, mon collègue du Muséum n'ignore pas l'étude spéciale que j'en ai faite, et l'explication que j'ai donnée des apparences qui ont trompé les anatomisles. » En effet, ce tuber cinereum, qui est le satellite du nerf optique, a, chez l'homme, une forme aplatie et triangulaire. « Chez les Singes, ai-je » dit dans mon Traité de Vanatomie comparée du cerveau, il est beau- » coup plus développé que chez l'homme; sa forme est arrondie chez » le MandrdI, un peu ovalaire chez le Drill, où il est un peu moins déve- » loppé : chez tous les Quadrumanes, il offre constamment l'une ou l'autre » de ces deux dispositions, et la saillie qu'il fait sur la base de l'encéphale » est beaucoup plus prononcée que chez l'homme. Chez le Phoque, il pré- » sente le double en volume de celui du Mandrill, quoique sa forme soit » arrondie comme chez lui. Chez les Carnassiers, tantôt il conserve cette » même forme, comme chez le Lion et la Loutre; d'autres fois, il est plus » allongé et déprimé sur ses côtés, comme chez l'Ours et le Raton. Chez le » Cheval, le Chameau à deux bosses, le Bœuf, l'Ane, le Mouton, il affecte » la forme d'un cône tronqué, dont le sommet arrondi est tourné vers les » nerfs de la troisième paire. Chez le Ranguroo géant, le Lama et le Pécari, » la dépression latérale que nous avons remarquée chez certains Carnas-t » siers, se reproduit, et son volume continue toujours de s'accroître. Chez » le Porc-épic, le Castor et la plupart des Rongeurs, il augmente de plus » en plus et s'arrondit de nouveau, comme chez les Singes. Chez certains » Carnassiers, comme chez le Raton et l'Ours, son extrémité postérieure i> offre sur la ligne médiane une échancrure superficielle. Chez le Bouc de » la haute Egypte, il est bifide antérieurement, et tout à fait arrondi en » arrière. Chez la Taupe, le Zemni, la Musaraigne musette, la Chrysochlore » du Cap et le Rat-taupe, le tuber clnereum est formé par deux tubercules » arrondis, situés immédiatement en avant du pont de Varole, sur le point « que devrait occuper le nerf moteur commun des yeux. Enfin, je dois faire » remarquer comme une particularité digne d'attention, que je n'ai point » aperçu ce corps chez le Dauphin et le Marsouin, quoique les nerfs » optiques soient d'un volume considérable. « - ' 49- •*■■.■ ( 376 ) » De plus, encore, afin de ne pas se laisser tromper par ces apparences extérieures, il faut étudier les connexions de ce corps avec les radiations médullaires de l'encéphale, et, par cette étude très-difficile, il est vrai, on reconnaît son isolement et de la substance innommée de Reil, et des pi. liers antérieurs de la voûte, dont les éminences mamillaires de l'homme sont le relief. » On sait que pour n'avoir pas suivi ce procédé, Haller confondit ce corps, chez les Oiseaux, avec les éminences humaines. )) Comme satellite du nerf optique, le iuber cinereum est porté, chez les Poissons, de même que ce nerf, à son maximum de développement. Or, ce sont ces connexions avec ce nerf qui, comme je l'ai déjà fait observer à notre honorable collègue, servent à caractériser ce corps, de même que la substance médullaire de Reil et les piliers antérieurs de la voûte servent à caractériser, chez l'homme, les éminences mamillaires. » Sous ce double rapport, l'étude comparative du tuber cinereum et du nerf optique est très-instructive, chez l'Anguille, la Lamproie, le Griset ; chez la Tanche, le Turbot, le Brochet; chez le Squale-Rochier, chez les Raies, chez le Squale bleu, chez le Gronau, le Merlan, la Carpe, la Morue et la Baudroie. a Notre honorable confi-ère m'a reproché d'avoir confondu le tuber ci- nereum avec les éminences mamillaires. L'Académie jugera, par les dé- tails anatomiqties dans lesquels je viens d'entrer, lequel de nous deux a fait cette confusion, et elle excusera, je l'espère, la longueur de ces détails par la nécessité où je suis, comme professeur d'anthropologie au Muséum, de ne pas laisser abaisser arbitrairement l'homme au-dessous du rang élevé et exceptionnel dans lequel la nature l'a placé par son organisation phy- sique. » MÉCANiQLTE APPLIQUÉE. — Nouveau mode de propulsion des navires par la vapeur ; par M. Seguier. « Au moment où tous les efforts se réunissent pour faire faire un progrès à la navigation parla puissance de la vapeur ou de l'air chaud, il y a peut- être opportunité à placer sous les yeux de l'Académie un modèle exécuté immédiatement après l'exposition universelle de Londres par M. Accarié, l'un de mes amis. » Convaincu que l'organe mécanique, désigné à l'exposition de Londres sous le nom de centrijugal pump, c'est-à-dire que le ventilateur à ailes ( 377 ) courbes de notre confrère M. Combes, appliqué à mouvoir de l'eau au lieu d'air, pourrait devenir un excellent organe de propulsion, si la vitesse de rotation qu'il exige lui était donnée directement et sans aucune trans- mission, M. Accarié a eu, comme son ingénieux modèle le prouve, l'heu- reuse pensée de fixer sur l'arbre même du ventilateur à eau un bras à réac- tion à vapeur. En accouplant ainsi deux organes à grande vitesse, il a pu, avec un dispositif d'ime extrême simplicité, obtenir, malgré toutes les im- perfections de son modèle exécuté à la hâte, un effet supérieur à ceux qu'il eût réalisés dans les mêmes circonstances avec de la vapeur dépensée dans les conditions ordinaires de son application la plus habituelle. » En effet, par l'accouplement du moteur et du propulseur sur un même arbre, M. Accarié s'est affranchi de toutes les pertes de force absorbée par les organes de transmission et de conversion de vitesse, alors que l'on doit convertir la puissance d'un moteur à mouvement de va-et-vient assez lent en un mouvement rotatif continu très-rapide. » Le ventilateur à eau aspirant le fluide par son centre et le lançant par la tangente tout autour de lui dans l'espace où il est renfermé, force l'eau à s'échapper par luî orifice placé à l'arrière du navire, et lui imprime ainsi un mouvement de translation par réaction, sans que le pivot du ventila- teur, dont le travail s'équilibre tout autour de sa circonférence, reçoive la moindre poussée d'axe ; il en est de même du bras à réaction installé sur l'arbre du ventilateur et ayant son pivot commun avec lui. Les orifices de sortie de la vapeur étant percés aux extrémités du bras à réaction, de façon à lui communiquer une tendance à s'élever, par suite de l'obliquité de ces orifices avec le plan de rotation, à l'instar de certaines pièces de pyrotechnie, le poids de tout l'appareil se trouve combattu et le pivot inférieur complètement déchargé. » M. Accarié a pris de telles précautions pour éviter les pertes si consi- dérables par le frottement des axes dans ces sortes d'appareils à grande vitesse, qu'il a voulu que le joint du tuyau de vapeur avec l'axe moteur creux dans sa partie supérieure pour servir de canal à la vapeur se ren- dant dans le bras à réaction, ne constituât pas un frottement métallique, mais s'opérât comme sur un matelas de vapeur; pour cela, il laisse un jeu sensible entre l'extrémité du tuyau de vapeur et celle de l'axe moteur, s'en rapportant à la tendance qu'il a donnée à tout l'appareil à s'élever pendant le mouvement giratoire pour faire ce joint ; pour cela, il a obliqué les trous placés aux extrémités du bras à réaction suffisamment pour qu'en sus de la ( 378 ) très-faible masse de l'appareil tournant, la pression de la vapeur sur l'extré- mité supérieure de l'axe fût à très-peu près compensée. » C'est par ce très-ingénieux ensemble de dispositions que M. Accarié a obtenu des résultats dignes d'être signalés ; nous nous plaisons aujourd'hui à les communiquer à ceux qui tentent des voies nouvelles pour le perfec- tionnement des moteurs. Non pas que nous leur conseillions de copier servilement le modèle construit depuis deux ans déjà par M. Accarié; le bras à réaction ayant été par lui employé comme moteur, uniquement parce qu'il était l'organe le plus brièvement exécuté, nous pensons qu'on pourrait très-heureusement le remplacer par une turbine à vapeur ou à air chaud , mieux encore par une turbine à vapeur et à air chaud combinés, comme nous nous proposons nous-méme de le faire. L'avenir de la navi- gation à vapeur nous paraît si intéressé à de tels essais, que nous croyons utile d'en provoquer de nouveaux en vous communiquant les expériences de M. Accarié. » M. Becquerel fait hommage à l'Académie de deux opuscules qu'il vient de publier sous les titres suivants : « Mémoire sur la situation de la pro- priété forestière dans l'intérieur de la France » et « Rapport présenté au Conseil général du Loiret , à la séance du 24 août i853, sur l'amélioration de la Sologne. » ZOOLOGIE. — Notes sur les Collections rapportées en i853, par M. A. Delattre, de son vojage en Calijornie et dans le Nicaragua; par S. A. Charles-L. prince Bonaparte. SEPTIÈME COMMUNICATION : Chonteurs dentirostres. « Quand il s'agit de réorganisation et de progrès, point de concessions à l'élément conservateur : en Ornithologie comme en toute autre chose , il n'en demande que pour en abuser. Nous l'avions prévu dans notre pre- mière communication, l'ancien arrangement linéaire a laissé des traces dans notre disposition par séries parallèles , traces que, suivant notre pro- messe, nous nous empressons de faire disparaître. C'est évidemment sous l'in- fluence de l'ancienne méthode que nous avons commencé la série des Chan- teurs DENTIROSTRES par les Tanagrides, en les accolant aux Dacnidiens, au lieu de les placer les derniers, comme ceux-ci dans la série des CuRVi- BOSTRES, comme les Alaudides dans celle des Subulirostres^ comme surtout ( 379 ) leurs parfaits analogues, lesFRiNGiLUDES dans celle desCONlROSTRES. N'est-il pas aussi évident que les Laniides sont les Corbeaux, et, par conséquent, les premiers de leur série, comme les Ampélides à narines recouvertes de plumes, à huppe, etc., en sont les Geais? Et, pour compléter les analogies, la nature, toujours symétrique, ne nous donne-t-elle pas une série exclu- sivement américaine , reconnaissable par des caractères semblables dans les Tanagrides, en opposition auxMusciGAPiDES de l'ancien monde; comme, il advient absolument entre les Ictérides et les Sturnides, et, à quelques exceptions près, entre les Fringillides et les Plocéides! Ces considérations, et d'autres que nous croyons inutile d'énumérer, nous décident à rectifier ainsi notre disposition générale des Chanteurs dentirostres avant d'en abor- der les détails. STXRPS 5. BENTIROSTRES. 1. LAN11D£. 1. Malaconoiinx. a. Vangeae. 4. Malaconoteae. 2. Prionopinœ. 5. Laniinœ. a. Corvinelleœ. b. Laniese. •4. Pachycephalinœ. 3. Yiieonince, 2. Artahid£. 6. Artaminœ, 7. Analcipodinœ . 5. OniOLiDiE. 8. Oriolinœ. 4. EdoliiD/E. 9. Edoliince. 10. Ceblepyrinœ, S. Ampelid^f.. II. Ampelinœ. 6. MUSCICAPID£. ISl. Muscicapince. a. Melaenornithcœ. *. Muscicapeae. 15. Myiagrinœ. 7. TANAtRlD/E. 14. Tachyphoninœ. a. Ramphoceleee. b. Tachyphoneae. liî. Tanagrinœ. c. Tanagreau. d. Callisteae. 16. Euphonimet e. Euphoneîe. 17. SjXvicoUnai . f. Nemosiese. g. Helmintherese. h. Setophageae. I. Sylvicoleœ. » Dans la collection Delattre, les Chanteurs dentirostres sont beaucoup plus nombreux, quoiqu'une seule de leurs Familles soit exclusivement américaine, et que des six autres, trois (la seconde, la troisième et la qua- trième) n'aient aucun représentant dans le nouveau monde, et que le reste n'en ait que fort peu. » La grande Famille des Muscicapides , déjà si restreinte par l'école moderne, circonscrite dans ses limites naturelles , ne comprendra plus que deux sous-familles, les Muscicapiens et ]es I\fyiagriens ; les F^iréoniens et ]es Pachjcéphaliens , si admirablement paralléliques , tenant plutôt (les der- ( 38o ) iiiers surtout) aux Laniides. Les V^iréoniens seuls sont d'Amérique ; et cette partie du monde n'a aucun représentant des autres sous-familles, à l'excep- tion du petit genre Culicivora^Sw., qu'il vaudrait même peut-être mieux, par cette considération géographique, reléguer dans quelque autre Famille, quand même on ne lui trouverait pas de meilleure place que pariiii les Régidiens. Quoi qu'il en soit, nous avons précisément à cataloguer les deux petites Culicivora atricapilla, Sw., de Californie, et Cul. dumicola, Bp. ex Yieill., de Nicaragua. Les J^iréoiiiens ne nous offrent aucun oiseau à enregistrer, car VIcteria auricollis, Bp., espèce un peu douteuse, et dont le genrelui-même pourrait bien ne pas être plus à sa place dans le nouvel arrangement que dans l'an- cien, dès que nous les rangeons avec les Pies-grièches, ne peut plus en faire partie!... c'était déjà trop d'en faire un Gobe -mouche (i). (i) Il en est de même du genre Dulus, Vieill., le véritable Esclave qu'il ne faut plus con- fondre avec le Va\ni\i\.e { Phœnicophilus, Strickland) que nous avons définitivement range parmi \e%Arremnnés. Quelle que soit la place qui convienne à ses affinités et analogies compli- quées, ce genre Ampelo-turdien ne pourra jamais figurer parmi ]es Laniides. C'est provisoire- ment parmi les Turdiens que nous le plaçons, ne pouvant, à cause de sa penne bâtarde, lui faire accompagner VIcteria, Vieill., parmi les Tachyphoniens. Comme on ne voit guère dans les collections que de jeunes oiseaux de ce genre, nous croyons utile de donner la description d'un exemplaire très-adulte du Musée Britannique : Branneo-virens , in capite subcinerascens , in uropygio ochraceus : subtus albo-Jlavcscens , striis latis, crebris, Jusco-olivaceis : remigibus rectricibusque viridi-limbatis : rostro carneo, pedibus nigris. Statura Turdi minoris. Ajoutez en espèces nouvelles de véritables ytréonicns : I. J'ireolanius icterophrys , Bp., Mus. Verr. , ex Rio negro. Minor; lœte olivaceus , pileo, mystacibus , cerviceque plumbeis ; genis inferne albicantibus ; fronte, superciliis, macula sub- oculari, gula, corporeque subtus Jlavis , lateribus viresccntihus . 3. /^;>eo/awKs c/;/o7-og'a5/cr, Bp., Mus. Erit. , 1842, 10, aS, 73, ex Amer. m. Minimus: lœte viridis; subtus /lavido-viridis , gula Jlavida : pileo , cervice, genisque ex toto plumbeis : superciliis flavissimis. 3. Fireo houttoni, Cassin, Proc. Ac. N. S. Philad., V, p. i5o; i85i; deMonterey. 4. J'ireo atricapillus , Woodhouse, Proc. Ac. N. Se. Philad., VI; iBSa. 5. yireosylria philadelphica , Cassin, Proc. Ac. N. Se. Philad., VI, p. i53; i85o; de Pensylvanie. Cabanis nomme Phyllomanes ! chivi, d'après Vieillot, ma Vireosylvia agilis, qui est la Mus- cicapa agilis, Wied, le Thamnophilus agilis, Spix , le Lanius agilis, Licht. , et le Fireo agilis, Hartlaub. Cyclorrhis ochrocephala,Tsc\iudi, est probablement synonyme de C. g'«iane/?J«, plutôt que de C.flaviventris. ( 38. ) » Nous divisons en deux groupes secondaires la première sous-famille des MusciCAPiDES , c'est-à-dire les Muscicapiens , appelant le premier Melœnornithcœ, et le second Miiscicapeœ . » \jà. soi-disant Muscicapa lufjuhris, du baron de Muller, est peut-être une des nouvelles Melcennniîs de Sundeval ; toutefois, s'il a voulu illustrer- une espèce abyssinienne que nous conservons dans le Musée de Paris, nous lui trouvons un aspect Saxicolien qui nous la fait rapprocher des genres Gervaisia, Bp., et Thanmolœa, Cab. : nous en constituons le genre Poeop- tera, Bp., et nous appellerons l'espèce luguhiis^ qu'elle soit ou non la /«g«- Am, Mull., Nouv. Ois. d'Afrique, i, t. a. Jtio-cjanea: reini^ibus inter/w siihtusqxie tatissime cinereo-chaljbceis . » Les Laniides nous donnent le Lanius elegans, Sw., cru espèce nomi- nale jusqu'à ce que cet individu, maintenant déposé dans les galeries du Muséimi, soit parvenu dans nos mains. » Ayant publié, il y a quelques semaines, une Monograpliie des Laniens, nous avons moins à dire sur cette Famille, beaucoup plus riche, du reste, en Afrique qu'en Amérique. M. de Lafresnaye nous écrit que notre opus- cule l'a mis à même de nommer plusieurs espèces qu'il n'avait pu déter- miner depuis longues années, et qu'il a recomui entre autres le Lanius jeracopis, Defilippi. » Nous regrettons que M. Brehm fils ne se soit pas aussi servi de nôtre travail; car, parmi ses nouvelles espèces africaines [Lanius nssimi Us , Lan. leuconotus et Lan. patadoxus), on reconnaîtra sans peine les nôtres. Il en-, est de même de ses Alouettes. Nous ne connaissons pas sa MeLnnocorypha isabeiruia,^A Certhilauda meridionaUs , son AUutda maciopteia (à compa- rer avec la longipenrds d'Eversmann ) ; mais nous sommes à peu près certain que son Àl. rujèscens doit être notre Annoinanes cinnainomea, dont la Gct- lerita lutda, Muller, ne diffère pas non plus. La Galeritajlava, Alfr. Brehm, doit aussi ne pas être autre que mon nhjssinica. Par contre, Jnnoinanes deserti, Licht., se distinguerait de Y isabellinn , Temm., par une taille plus petite et par d'autres caractères. » La Famille des Ampélides, pour rester naturelle, ne devra se composer que de la sous-famille y^mpelinœ. Celle des Pnrdatotiens [Pardalotus, Vieill- — Trigljphidia, Reich. — et Parisonia, Blyth, genres auxquels il faudra joindre Smicrornis, Gould, qui s'attache aussi aux branches comme C. R., 1854, i" Semrslie. {T . XXXVIU, .\« 9.) 5o ( 382 ) nos Mésanges), s'allie mieux avec les Parides : et celle des Leiotriciens doit se ranger avec les Timaliides, dont elle constituera l'avant-dernière sous- famille. «Cette sous-famille doit essentiellement se composer des genres Leiothrix, Sw. — Fringilliparus, Hodgs. — Hemiparus, Hodgs. — Minla, Hodgs. — Proparus, Hodgs. — Sjlviparus, Burton. — Suthora, Hodgs, auxquels je joins sans beaucoup d'hésitation, à cause de leurs mœurs, Conostoma, Hodgs.j qui n'est après tout qu'un Craterope à bec raccourci et renflé, et même Heteromorpha , Blyth, et Paradoxornis, Gould. » Stachjris, Hodgs. , est plutôt un Timalien à placer à côté à'Jlcippe, et Chiy somma, Hodgs., encore plus voisin de Timalia, est un vrai 'Timalié qui doit prendre rang immédiatement après ce genre type. » Le genre Melanochlora, Less., est tiop proche de Xerophila, Gould, de la Nouvelle-Hollande, pour qu'on puisse l'en séparer. Il doit, avec Oreoica, Gould, aller le rejoindre aussi parmi les Timaliides, pour y former avec les genres Psophodes et Sphœnostoma, un petit groupe à part, voire même une sous-famille distincte, la seconde, les Psophodiens, régularisant ainsi la position de ces genres anormaux parmi les Garrulaciens. « Au reste, dans la Famille des AmpéliDES, ainsi rectifiée, le seul genre Ampelis, L., se distingue éminemment. Les autres s'approchent bien plus des MUSCICAPIDES, dont ils pourraient à la rigueur faire partie. Celui qui s'é- loigne le moins du type, malgré son apparence de Volucre, est sans con- : tredit mon curieux genre Hypocolius , dont je viens avec bonheur de dé- couvrir quatre exemplaires dans les magasins du Muséum. Je saisis avec empressement cette occasion de déclarer que c'est sur un faux renseignement que je l'ai désigné comme provenant de Californie. I^ Musée de Leyde l'a- Tait reçu du nôtre, qui en avait été enrichi par Botta, célèbre par son voyage en Californie, mais qui l'avait rapporté de son voyage au Sennaar. » lies Tanagrides nous offrent, parmi les Tachyphoniens, mon Ramphopis passerinii, que M. Delattre a tué au Nicaragua. » Ramphocelus dimidiatus , Ld(r . » Pjranga œstiva, Vieill. » Icteria auricoUis, Bp. » Aucun Tanagrien proprement dit ne se trouve dans la collection. Chez MM. Verreaux, nous venons d'en observer un nouveau du genre Tanagra ( 383 ) ■ restreint, très-serablable aux autres espèces bleues, mais cependant bien distincte. Ce sera Tanagra cyanilia, Verr., ex Venezuela. » Similis T. sayacse; sed pectore lateribusque cœruleis : obscurior (nec capite albicante ) prœcipue in pileo et in rectricihus apice Jiiscis : aluUi spuria conspicue nigro-cjanea, inarginihus remigarum externis pulchre turcosis. » Nous pouvons énumérer, en fait de Sjluicoliens : » Setophaga ruticilla, Sw. ex L., de Californie. » Setophaga vulnerata^ Bp. ex Wagl., de Nicaragua. » Setophaga, ou piniot Basileuterus delattrii, Bp., espèce nouvelle de Nicaragua, semblable à mon B. rujifrons, Bp. ex Sw. » Lœte viridis, subtus oinnino flavus : pileo, genisque castaneis : superciliis albis. » Dans le rufifrons, la couleur est moins brillante « cihereo-virens » et le roux de la tête est plus étendu « pileo cum nucha castaneis. » De plus, on voit sur la tète « litura longitudinali verticis albida. » » Dans la Setophaga hrunniceps, Lafr. , le roux de la tête est , au contraire, plus restreint (i). » Rhimamphus œstivus, Bp. exL. Dans le Musée de Strasbourg nous avons (i) Comme le propose heureusement Kaup, rien de plus facile et opportun, que de ré- partir les Selophaga en petits groupes géographiques qui se reconnaissent aux couleurs. Ainsi celle de l'Am. s. a alis^ caudaque flavo vel rubro-fasciatis. Les espèces mexicaines se distinguent par pectore abdomincqae r'ubris. Celles de l'Amérique méridionale ont capile abdomineque ex parte Jlaris. Aux espèces énumérées dans mon Conspeetus, ajoutez : 1 . Set. belli, Giraud , B. of Texas , t. 4 , f. 2 ; 1 85 1 . 2. Set. rubrifrons, Giraud, B. of Texas, t. 7, f. 1 ; i84i. Mais ne les admettez qu'après examen : comparez-les surtout avec celles de Kaup, sur les- quelles , au reste , elles ont la priorité. I . .Se;, ruficoronata, Kaup, Mus. Derb. , ex Am. m. Macula verticis rubra;fronte, loris, orbitisque flavis; plumis auricularibus nigris; rectrice exliina ex toto alba. 3. Set. leucomphonna, Kaup, Mus. Derb., ex Bogota. Loris, orbitis, mentoque albis : plumis auricularibus nigris : flavo colore oculum usque tantum extenso. 3. Set. flammea, Kaup [intermedia? Hartl., iBSa), Mus. Derb., ex Guatimala. Pectore abdomineque aurantiacis : rectricibus i-3 extimis apice tantum albis. Quant à la Set. ruficapilla, Kaup, c'&st évidemment Set. castaneo-capilla , Cab. 5o.. ( 384 ) admiré un exemplaire teint de rouge-orange sur la tète et sur la poitrine. Ne serait-ce pas dans cet état de splendeur le S. pelechia de quelques orni- thologistes? Ma seconde espèce de Rhimainphns doit être rayée du genre. C'est plutôt à S. strinta qu'à Rh. parus que doit être rapportée, comme jeune, la prétendue S. auiumnalis, Wils. » Seiurus nuricnplllus, Sw. ex L., de Californie. Ajoutez ffemicocichla major, Cabanis, de Xalapa, et comparez les Seiurus colwnbianns, hermi- nieri et ^nadelupemis de Lesson. » Sjlvicola audubonij i3p. exTownsend, qui représente à l'Ouest la S. coroiiata, L., des Etats de l'Est, et s'en distingue par sa gorge jaune (i). Voici, d'après nature, la diagnose de Sf^t. mclanocephala, Tschiidi, du Pérou : Fronlis lineola, loris, orbitis, cum corpore subtus omnino, flavis : rectricibus quatuor extiniis a Ibis. Je rae bornerai à décrire, sans les nommer, les espèces suivantes, de peur de double emploi. 1 . Sstophaga minor; olivacea ; capite fuscescente : subtus Jiava : macula postoculari alba. 2. Basileuterus mcdius; olivaccn-virens : subtus et in superciliis flavus : pilco, occipitenue anguste riigris. De l'Equateur. 3. Basileuterus majusrulus; cinereo-olivascens, pileo vix obscuriore : subtus et in superciliis flaviisimus : rcctrice extima externe albida. 4. Basileuterus maximus ; /lavo-olivaceus, remigibus, rectricibusrjuc unicoloribus : subtus viridi-Jlavus : pileo nigro ; superciliis mellinis : rostro robusto, scd valde compressa. Sylvia lachrymosa, Licht. , Mus. Berol. , du Mexique, n'est pas un Basileuterus, mais bien le type du genre Euthlypis. C'est au même genre que Cabanis rapporte la Motarilla canadensis, L. [Muscicapa caria- densis, Wilson, non L.). (i) Ajoutez: 1. Sylvicola olivacea, Giraud, B. of Texas, t. 7, i84i. Du Texas. 2. S. kirtlandi, Baird, Ann. N.-Y. Lyceum, V, 7 et p. 217, t. 6, ex Ohio. Plumbeo-cinereo nigro-striata , vertice, uropygioque concoloribus (minime luleis) : loris ni- gris ; orbitis albis; subtus flavida, pectore lateribusque nigro-striatis : rectricibus extiniis utrinque duabus albido maculatis. Affînis Sylv. coronatœ. Cabanis ajoute aux nombreux synonymes de mon genre Parujfi, le nouveau nom Cttmpso- thlypis! ... il appelle Campsothlypis pitiayunii ma Parula brasiliana, qui est aussi la Sylvicola venusta, Hartl. : ces noms sont puisés dans ma synonymie. C'est plutôt à l'espèce du Brésil qu'à celle du Mexicjue que se rapporte S. minuta, Sw. Sous le prétexte que ce n'est pas celui de Gloger, Cabanis chanfte aussi en Geothlypis le Trichas, de Swainson, de moi , 1 1 de tout le monde. N'a-t-il pas raison de croire que c'est la Tr/c/iafix/nfa que Swainson représente dans-ses Zool. III., t i74) sous le nom de Tan, canicapilla ? ( 385 ) » Myiodioctes pusilla, Bp. (wilsoni, Aud. ex Bp. —Mjioctonus! piisillus, Cab.), de Californie, en plumage d'un brillant exceptionnel, et tel que je ne l'ai jamais rencontré en Pensylvanie. •> Ajoutez comme neuvième espèce : Muscicapa stragulata, Licht., Doubl. , p. 55, sp. 564t ex Bahia. Cabanis en fait sa Geothlypis stragulata, et moi, comme de raison, ma Trichas stragulata. De ma Cardellina rubra, Cabanis fait, à tort, un Basileutems . Le genre Helmithems est scindé en deux par cet auteur ; c'est à .9. vermivnra et .S', swain- *on/ qu'il restreint ce nom- Mot. protonotariuSyGm. , est le type du genre Helminthophaga, Cab., et non-seulement so- lilaria et chrysoptcra, mais rubricapilla et celata même lui appartiennent ; le Conirostrum ornatum des auteurs américains montre avec elles une grande analogie. Ajoutez : H. brevipennis, Giraud, Ann. Lyc. N. Hist. N.-York, 1849, ^' P- 4'Oî ^^ Mexico, Texas. Capité cerviceque cyaneis : dorso et tectricibus alarum viridi-olivaceis : capitis lateribus, collo, et rœteris partibus irtferioribus flavido-fuxcis, in abdomine pallidiore .• remigibus rectri- cibusquefuscis, pogonio externo splendide olivaceis. ■ * » ( 386 ) sTiaps. s. *{* Compres- Familia 36. LANIIDi£. Snbf. 89- Halaconotin/e. a. Vangeœ. 1. Vanga, fieill. 2. Xenopirostris , Bp. 3. Artamia, Lafr. 4. Chaunonotus, Gr. g. Archolestes, Cab: b, Malaconoteœ. 9. Gblorophoneus, Cab. 7. Laniarius, Boie. 8. Malaconotus, Sw. 9. Harpolestes, Cab. 10. Telepbonus , Sw. il. Pelicinius, Boie. 12. Dryoscopus, fioitr. 15. Hapalophus, Gr. 14. Nilaus, Sw. 18. Calicalicus , Bp. Subf. 100. Prionopw*. 16. Prionops, Yieill. 17. Sigmodus, Tenon. 18. Eurocephalus, Smith. 19. Fraseria, £/>. 30. Tephrodornis , Sw. 91. Cabaoisia, Bp. Subf. 101. LANIINiE. a. Coivinelleœ. 22. Urolestes, Cai. 23. Corvinella, Less. b. Lanieœ. 24. Lanius, £. 23. Fiscus, B/>. 26. CoUurio, Bp. 27. Otomela, Bp. 28. Pboneas, Bp. 29. Leucotnctopon , Bp. 30. EnneoctoDUs, fi;>. Subf. 102. Pachycephalin*. 31. CoUuricincla , Yig. 32. Rectes, Reich. 33. Falcunculus, Yieill. 34. Pteruthius, Sw. 38. Allothrius, Temm. 36. Pucherania , Bp. 37. Pachycephala, Sw. 38. Psaltricepbus, Bp. 39. Eopsaltria, Sw. 1 40. HyloUrpe, Gai. Sivbf. 103. ViBEONis*. 41. Cyclorrhis, Sw. 42. Vireolanius, Diibus. 43. Vireo, Yieill. 44. Vireosylria, B/>. 4S. Hylophilus, Temm. (387) DENTIROSTRES. •irostres. Familia 57. ARTAMIDjE. Subf. 104. AnTAMIJi*. 46. Artamus, Yieill. 47. Ocypterus, Cac 48. Leptopterus, Bp. 49. Cyanolanius, Bp. SO. Tephrolanius, Bp. Subf. lOd. AMALCIPODIKiB. SI. Analcipus, Sw. 32. .Anais, Lejs. S5. Psaropholus, Jard. 34. Oriolia, It. Geoffr, Familia 58. ORIOilDyE. Subf. 106. Obiolin.«. itti. Mimeta, Vij^. Oriolus. t. a. Hippocrepides. h. Galbuli. «. Melanocephalî. S7. Spheeotheres, Vieill. Familia 59. EDOLIIDiE. Subf. 107. EDOLim*. m. Cbibia, Hodgs. 89. Bhringa , Bodgs. 60. Gbaptia , Hodgs. 61. Edolius, Cuf. 62. Dicrourus, Vieill. 65. Irena, Hors/, 64. Prosorinia, Hodgs. 68. Edolisoma, Pucheran. Subf. 108. Cebleptrina:. 66. Pteropodocys, Gould. 67. Graucalus, Cuu. 68. Campephaga, Yieill. 69. Oxynotus, iSw. 70. Ptiladela, Pucheran. 71. Ceblepyris, Cuf. 72. Volvocivora, Hodgs. 75. Lanicterus, iew. 74. Lobotos, AeicA. 78. Symmorphus, Gould. 76. Lalage, Boie. 77. Pericrocotns, Boie. ( 388 ) STIRt>S 5. •J-f Bepres- Familia 40. AMPELID*. Siibf. 109. Ampelis*. 78. Ampelis , /.. 79. Hypocolius, B/i. 80. Lepturus , Less, 81. Ptilogoiiys, Sw. 82. GichlopsU,C<2i. 85. Mviadestes , Sw. Familia 41. MUSCICAPID^. SubC. HO. Méscic.vpis*. a. Melamornithea. 84. Melaenornis, G'. QS- Melanopepla , Cal. 86. Xenogenys, Cah. 87. Anthipes, Bljlh. 88. Glaucomyias, Cah. 89. Cyanoptila, Ulyth. 90. Eumyias, Cab. 91. Cyornis, Blyth. 92. Dimorpha, Hodgs. b. Muscicapeœ. 95. Muscicapa , t. 94. Uutalis, Boie. 93. Microeca, Gould. 9C. Alseonax , Ca6. 97. Hemichelidon , Boie. 98. Hylocharis , Bp. 99. Erythrosterna , Bp. 100. Hemipus, B(rM. 101. Muscicapula, £/. 102. Xanthopygia , fi/. 105. Ochroraela, Bl. Subf. 111. Mtiagrinj. 104. Terpsiphoiie , Oloç;. 105. Trocliocoicus , Cah. 106. Elminia, Bp. 107. Myiagra, Vi^. 108. Seisura, V/g'. 109. Sauloprocta, (nJ. 110. Leucoccrca , Sw. 111. Muscylvia, Less. 112. Rhipidura, Vie;. 113. Chelidoryns, llotlgs. 114. Hypothymis, Bo/e. 118. Cryplolopha, Sw. 1 10. Bias , L(?«. 117. Platystira, Jard. 118. Piezorhynchus, Gould. 119. Arses, tew. 120. Monapcha , V/g. 121. Philentoma, Egt. 12S. Symposiachrus , B/'. 183. Cha»iemp9is, Cab. 124. Hyliola, Sw. 125. Stenostira, Bp. 126. Culicivora, Sw. BEMTXROSTRES. siroitret. (389) Familia 42. TANAGRIDjE. Subf. 112. TAcnvpnoNiKf. a. Bamphocehœ. 127. Sericossypha, Less. 128. Lamproies, Sw. 129. Ramphocelus, Desnt. 130. Jacapa, B/). 131. Ramphopis, Vieill. b. Tachyphonete . 132. Pyranga, Meill. lôS. Phœnicolhraupis, Cab. 134. Trichothraupis, Cah. 135. Tachyphonus, Fiei». 136. Lanio , Vieill. 137. Comarophagus, B;;. 138. Icteria, Vieill. 139. Orthogonys, Str. 140. Cyanicterus, B/;. Subf. 115. Tanagrin£. c. Tanagreœ. 141. Butbraupis, Cab. 14S. Dubusia, B/?. 145. Tanagra, t. 144. Spindalis, lard. 148. Anisognathus, Reich. 146. Stephanophorus, Strickl. 147. Iridisornis, Xeif. d. CalUsteœ. 148. Callispiza, B/i. 149. Chalcotbraupis, B/j. 1J50. Calliparsea, Bp. 131. Tatao, B;;. 1S2. Thraupis.B/.. 183. Chrysothraupis, B;). 184. Ixothraupis, Bp. 183. Gyrola , Reich. 136. Calliste, Boie. 187. Tanagrella, Sw. Subf. 114. EupuoMiMf. e. Euphonece, 188. Tersina, Vieill. 189. Pipreola, Sw. 160. Procnopis, Cab. 161. Cyanophonia, Bp. 162. Cbloi-ophonia , Bp. 163. Ypophaia, B/j. 164. Pyrrhuphonia, Bp. 168. Acroleptes, Schiff. 166. Euphona, Aeim. 167. Iliolopha, Bp. I C. R., i854, i" Stmestre. (T, XXX VIII, N» 9.) Subf. 118. STLVlCOLlIlf. f, Nemosieœ. 168? jEgitbina, Viei//. 169. Nemosia, rieill. 170. Hemithraupls, Cab. 171. Granatellns, B;i. 172. Cardellina, Bp. g. Helmithereœ. 175. Helminthophaga, Coi. 174. Helmitheros, Ro^. h. Setophageœ. 178. Basileuterus, Cai. 176. Setophaga.Sw. 177. Myiodioctes, Aud. 178. Euthlypia, Cab. i. Siylvicolete. 179. Seiurus, Sw. 180. Sylvicola, Sw. 181. PachysyWia, Bp. 182. Thaumasioptera , Schiff. 185. Mniotilta, Vieill. 184. Rhimamphus, Ra/. 188. Myiothlypis, Gai. 186. Parula, Bp. 187. Trichas, Sw. 5i ( 390 ) MÉMOIRES LUS. PHYSIQUE. — Note sur la décomposition de Veau par la pile; par M. J. Jamin. (Commissaires, MM. Biot, Regnault, de Senarmont.) « M. Foucault vient de publier une Note dans laquelle il établit que deux voltamètres traversés par le même courant dégagent des quantités de gaz différentes, si le premier contient de l'eau acidulée et des électrodes formés par des fils de platine, et si le second, rempli d'eau pure, reçoit pour électrodes des lames d'une certaine étendue. » M. Foucault explique ce phénomène en admettant que les liquides transmettent l'électricité de deux manières, l'une par conductibilité phy- sique qui s'exerce sans décomposition , l'autre par voie de conductibilité chimique qui entraîne la séparation des éléments. M. Foucault, d'ailleurs, a recueilli les deux gaz dans la même cloche, et n'a pas cherché si le pas- sage du courant donnait naissance à quelque composé chimique nouveau. » Je m'occupe depuis plusieurs mois de recherches analogues; j'avais constaté le fait que M. Foucault a publié. Je viens le confirmer et faire connaître quelques expériences qui ne me permettent pas d'admettre les conséquences théoriques de M. Foucault. ji Quand on étudie, en effet, avec quelque attention la décomposition de l'eau, on est obligé de reconnaître que la séparation des éléments du liquide ne se fait pas avec la simplicité que l'on avait jusqu'à présent admise. On ne trouve presque jamais un volume d'hydrogène double de celui de l'oxygène ; on peut obtenir des quantités prédominantes de l'un ou de 'l'autre gaz, en variant les circonstances, et notamment en changeant l'étendue de l'un des électrodes. » Ayant pris pour électrode positif un fil à la Wollaston, pour conducteur négatif une lame de i5 centimètres carrés, j'ai obtenu, dans une expé- rience, 5 centimètres cubes d'hydrogène et 9 d'oxygène. Le rapport de ces proportions est o,55 au lieu de 2. M En changeant le sens du courant, de manière à intervertir l'ordre des électrodes, et après avoir attendu plusieurs heures pour être à l'abri des erreurs de polarisation, j'ai recueilli des volumes d'hydrogène et d'oxygène égaux à 9,3 et 1,0; le rapport est 9,3, au lieu de 2. » Ces expériences, répétées un très-grand nombre de fois, n'ont pas toujours donné des résultats aussi saillants, mais toujours elles ont marché ( 391 ) dans le même sens; elles prouvent que les électrodes de grande surface, qu'ils soient positifs ou négatifs, dégagent moins de gaz que les fils minces et courts employés comme électrodes opposés dans les mêmes volta- mètres. « L'expérience est plus frappante quand on place en succession dans le même circuit des voltamètres constitués comme ceux du premier et du second cas. Je cite une expérience : H 929 1 204 .20 n58 544 Q 1.60 4,42 » Supposons maintenant que, sans rien changer à la pile ou au circuit, on transporte les deux lames dans le premier voltamètre et les deux fils dans le second ; chacun des électrodes se conduit dans cette nouvelle disposition comme il se comportait dans la première ; les deux lames dégagent peu de gaz, les deux fils en produisent beaucoup ; rien n'est changé au pouvoir de dégagement individuel des électrodes. » On peut constituer un voltamètre par un fil à la WoUaston permanent, et par une lame de platine ou d'un métal quelconque que l'on changera à volonté; chaque lame dégagera (l'intensité du courant étant la même) des quantités de gaz très-variables , tandis que le fil à la Wollaston produira une action constante : il y a donc une indépendance complète entre les deux électrodes. » Les inégalités que nous constatons peuvent s'exagérer ou s'amoindrir par des circonstances très-diverses, que je n'ai pas l'intention d'énumérer ici; elles deviennent très-saillantes quand on emploie les lames de platine d'une pile de Grove. J'ai pu former ainsi deux voltamètres dissymétriques, qui ne dégageaient le gaz que sur les fils sans en produire sur les lames ; le premier ne fournissait que de l'hydrogène, le second que de l'oxygène ; et quand on mettait les deux lames dans le premier vase et les deux fils dans le second, ils laissaient passer le courant, celui-là sans décomposition appa- rente, celui-ci avec un grand dégagement de gaz : ce fait ne tient donc pas à la conductibilité, mais à une propriété particulière à chaque électrode. » Puisqu'on peut obtenir dans un voltamètre dissymétrique un seul des éléments de l'eau, il faut de toute nécessité admettre que celui des deux qui ne se dégage pas se combine avec le liquide ou se condense sur les lames : les deux effets se produisent à la fois. » On peut démontrer simplement qu'il se forme de l'eau oxygénée quand 5i.. ( ^9-^ ) l'hydrogène seul se dégage. Il suffit de faire la décomposition dans un creu- set de platine refroidi communiquant avec le pôle positif, et de plonger dans le liquide qu'il contient l'électrode négatif réduit à un fil ; je pense que cette méthode serait très-bonne pour la préparation de ce produit inté- ressant. » Si, au contraire, c'est l'hydrogène qui ne se dégage pas, il doit consti- tuer une nouvelle combinaison que je n'ai pas encore eu le temps d'étudier; mais j'ai constaté dans le liquide des propriétés nouvelles. » La décomposition de l'eau ne se fait jamais sans une altération des électrodes qui est lente, mais continue. L'électrode positif devient jaune et passe à l'orangé; le négatif prend une coloration violacée : ces teintes se forment peu à peu et noircissent ; il est évident que des matières se déposent sur le platine. » Ces dépôts disparaissent à l'air, et surtout quand on chauffe les élec- trodes. La lame négative se nettoie dans l'acide azotique, et elle absorbe l'oxy- gène gazeux ; la lame positive se nettoie dans des liquides désoxygénants; elle absorbe de l'hydrogène. Enfin, quand on plonge les deux électrodes dans de l'eau acidulée, et qu'on les réunit par un galvanomètre, ils donnent naissance à un courant de réaction qui se prolonge pendant plusieurs jours. » Ces propriétés, acquises par les lames, méritent une attention toute spéciale, et il me semble, dès maintenant, qu'on peut les attribuer à des condensations des deux gaz qui se déposeraient sur les surfaces, sous l'in- fluence de l'électricité. Ce qui me confirme dans cette opinion, c'est que, quand la coloration est devenue très-intense et qu'on cesse de faire passer le courant, les lames continuent de dégager des gaz pendant un temps très- long. » En résumé, je pense que la décomposition de l'eau n'est pas un phé- nomène simple, que l'électricité s'emploie à produire d'abord la séparation pure et simple des éléments de l'eau, ensuite des actions physiques ou chi- miques très-réelles, quoique pins difficiles à observer : elles sont faibles dans les cas les plus ordinaires, elles cessent d'être négligeables quand on emploie des électrodes de grande dimension ; c'est à ces actions qu'il faut attribuer les anomalies que l'on observe dans la décomposition. » Ces faits ne sont pas les seuls que j'aie observés, il en est quelques autres d'une importance plus grande qui se manifestent dans le même phé- nomène; mais, comme ils sont fort compliqués, je n'ai pu, jusqu'à pré- sent, en étudier toutes les lois. Je renferme mes résultats dans un paquet cacheté, et je prie l'Académie de vouloir bien en accepter le dépôt. » (393) CHIMIE.— Mecherches sur les fluorures (premier Mémoire); par M. Fremy. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Thenard, Chevreul, Pelouze.) « Il y a quelques années, un chimiste belge, M. Louyet, qu'une mort prématurée a enlevé à la science, annonçait à l'Académie plusieurs faits importants relatifs au fluor, à l'acide fluorhydrique et aux fluorures. D'après M. Louyet, le fluorure de mercure, chauffe dans des tubes de fluo- rure de calcium, était décomposé par le chlore sec et donnait du fluor; l'acide fluorhydrique anhydre, préparé par une méthode que M. Louyet faisait connaître, n'attaquait pas le verre, et, en outre, l'équivalent du fluor déterminé par Berzelius devait être remplacé par un nombre nouveau. » Ayant eu l'occasion d'assister à quelques expériences faites par M. Louyet et ne les ayant pas trouvées satisfaisantes, je me suis proposé de soumettre les faits qu'il annonçait à une vérification sérieuse : tel est le but des recherches dont je communique aujourd'hui la première partie à l'Académie. » Dans un pareil travail, dont les difficultés sont connues de tous les chimistes, et arrivant après des savants tels que Gay-Lussac, M. The- nard, Berzelius et Davy, je ne devais pas compter sur une de ces bonnes fortunes scientifiques dues au hasard qui pouvait me conduire immédiate- ment à la découverte du fluor ; mais je savais qu'une étude générale des fluorures présenterait, dans tous les cas, un intérêt véritable pour la science; elle complétait l'histoire d'une série de composés encore peu connus et qui, cependant, ont joué un grand rôle dans les phénomènes géologiques ; elle devait indiquer la direction à suivre pour arriver à la dé- couverte du fluor : c'est cette pensée qui m'a constamment soutenu pendant le long travail dont je vais présenter les principaux résultats. » La première partie de mon Mémoire est relative à la préparation de l'acide fluorhydrique pur et anhydre : je prépare cet acide par une méthode nouvelle en soumettant à la distillation, dans une cornue de platine, du fluorhydrate de fluorure de potassium. » L'acide fluorhydrique anhydre obtenu ainsi est gazeux à la tempéra- ture ordinaire, mais condensable par un mélange de glace et de sel : il se présente alors sous l'aspect d'un liquide très-fluide, se volatilisant dès qu'on le sort du mélange réfrigérant, agissant sur l'eau avec la plus grande énergie, répandant à l'air des fumées blanches dont l'intensité peut être (394) comparée à celles du fluorure de bore : contrairement à l'assertion de M. Louyet, l'acide fluorhydrique anhydre attaque le verre avec rapidité. » J'ai obtenu encore l'acide fluorhydrique anhydre, en décomposant dans un tlibe de platine, par de l'hydrogène sec, du fluorure de plomb que j'avais placé dans une nacelle de charbon afin d'éviter l'action du plomb réduit sur le platine. » Pour éviter toutes les erreurs qui ont été commises avant moi dans l'étude des fluorures impurs et dans les essais ayant pour but d'isoler le fluor, j'ai constamment employé dans mes recherches un acide retiré d'un fluorhydrate de fluorure de potassium cristallisé et absolument pur. J'ai obtenu par cette méthode, tantôt des fluorures nouveaux, tantôt des fluo- rures se présentant avec des caractères qui n'ont pas été donnés par Berzelius. » Ainsi, on trouvera dans mon Mémoire une étude complète des fluo- rures de zinc, de fer, de plomb que j'ai obtenus à l'état cristallisé. J'ai pro- duit le protofluorure d'étain en prismes très-nets etvolumineux : j'ai obtenu également le bifluorure de mercure en cristaux bien déterminés. » Lefluorure d'argent, que l'on considérait comme incristallisable, peut, au contraire, se déposer d'une dissolution concentrée en cristaux dont les formes présentent la plus grande régularité. « Je vais exposer ici quelques-unes des conséquences qui résultent de cette étude générale des fluorures. » Tous les fluorures que j'ai analysés ont été obtenus directement, en unissant l'acide pur aux oxydes métalliques anhydres ou hydratés. » L'acide fluorhydrique ne réagit pas sur tous les oxydes qui sont attaqués par l'acide chlorhydrique ; c'est ainsi qu'il m'a été impossible de combiner l'acide fluorhydrique à l'acide aurique et au peroxyde de platine ; en voyant dans cette circonstance l'acide fluorhydrique se comporter comme un oxacide, j'ai dû rechercher si l'acide fluorhydrique, que l'on a nommé pendant longtemps acide Jluorique, ne contiendrait pas réellement de l'oxygène. Ces essais, qui devaient me présenter des difficultés presque insurmontables, sont décrits dans mon Mémoire : je me contenterai de dire ici qu'ils ont confirmé la constitution de l'acide fluorhydrique qui est admise par tous leschimistes, et qu'ils présentent, je crois, le caractère d'une démonstration rigoureuse qui, jusqu'alors, n'avait pas été donnée. Il résulte de mes recher- ches, que les fluorures doivent être divisés en trois classes, et qu'à chacune de ces classes correspond im ensemble de propriétés générales impor- tantes. (395) » La première classe comprend les fluorures acides ou fluorhydrates de fluorures : ces composés se forment avec une grande facilité, ils se décom- posent par la chaleur, et lorsqu'ils sont anhydres ils donnent des fluorures neutres et de l'acide fluorhydrique pur : ils peuvent remplacer dans plu- sieurs expériences l'acide fluorhydrique. J'ai employé le sel de potasse pour produire un composé organique nouveau qui présente un certain intérêt; je veux parler de l'éther fluorhydrique de l'alcool ordinaire : je prépare cet éther en soumettant à la distillation, dans un appareil de platine, un mélange de sulfovinate et de fluorhydrate de fluorure de potassium. J'ai obtenu ainsi l'éther fluorhydrique qui est gazeux, et qui, par ses propriétés géné- rales, rappelle le composé correspondant de l'esprit-de-bois, qui a été découvert, comme on le sait, par MM. Dumas et Peligot. » La seconde classe se compose des fluorures neutres et hydratés : ces corps sont caractérisés par la facilité avec laquelle ils se décomposent en oxydes et en acide fluorhydrique lorsqu'on essaye d'enlever l'eau qui entre dans leur constitution; ils se comportent réellement comme dje véritables fluorhydrates. Ainsi, le fluorure d'argent cristallisé qui appar- tient à la classe des fluorures hydratés dégage de l'acide fluorhydrique et produit de l'oxyde d'argent quand on le dessèche même dans le vide : lorsqu'on chauffe du fluorure d'argent hydraté, il dégage de l'acide fluorhydrique, de l'oxygène et laisse un résidu d'argent très-pur; il agit donc, dans ce cas, comme un fluorhydrate d'oxyde d'argent. Le fluo- rure de mercure, qui est également hydraté, se décompose par la chaleur, comme le sel précédent, en dégageant de l'acide fluorhydrique, du mer- cure et de l'oxygène. » La troisième classe comprend les fluorures anhydres. Ces sels sont in- décomposables par la chaleur, et peuvent être , suivant la nature du métal qu'ils contiennent, décomposés par l'oxygène, l'hydrogène, le chlore, le, sulfure de carbone et la vapeur d'eau. » J'attache, je l'avoue, à cette division des fluorures en trois classes une grande importance ; c'est pour l'avoir méconnue, que des observateurs qui m'ont précédé ont commis souvent des erreurs très-graves dans l'étude des fluorures. Ainsi M. Louyet croyait isoler le fluor en décomposant à chaud le fluorure de mercure par le chlore : comme le fluorure de mercure ap- partient à la seconde classe et qu'il est hydraté, il se comporte dans toutes ses réactions comme un fluorhydrate. Le gaz de M. Louyet était donc un simple mélange d'oxygène et d'acide fluorhydrique. On trouvera dans mon Mémoire plusieurs analyses de fluorures anhydres et hydratés qui m'ont ( 396 ) servi à déterminer l'équivatent du fluor; elles ne s'accordent pas avec celles de M. Louyet, et confirment, en général, celles de Berzelius. )) Après avoir étudié et classé les principaux fluorures, mon attention devait se fixer naturellement sur ceux qui, par leur nature , pouvaient se prêter à la préparation du fluor. » J'ai étudié d'abord, d'une manière toute particulière, les fluorures formés par lés métaux peu oxydables, espérant que par l'action de la cha- leur ou par celle de tout autre agent ils pourraient dégager du fluor : les recherches faites dans cette direction ne m'ont donné aucun résultat satis- faisant. » En effet, j'ai reconnu d'abord, à ma grande surprise, que l'acide fluorhy- drique ne se combinait ni aux oxydes d'or, ni aux oxydes de platine. » Le fluorure d'argent, lorsqu'il est hydraté, se comporte comme un fluorhydrate et ne dégage par la chaleur que de l'oxygène et de l'acide fluorhydrique ; lorsqu'il est anhydre, il est indécomposable. » Le fluorure de mercure n'existe pas à l'état anhydre, et quand il est hydraté il produit, par l'action de la chaleur, de l'oxygène et des vapeurs acides. » U fallait donc renoncer à l'emploi de ces fluorures pour obtenir le fluor. J'ai été conduit alors, par une série d'expériences qu'il m'est impos- sible de décrire dans cet extrait et qui sont exposées avec détail dans mon Mémoire, à soumettre les fluorures anhydres à des forces de décomposition énergiques. X) En me fondant sur des expériences que je fais en ce moment avec M. Ed. Becquerel, dans lesquelles le chlorure de calcium en fusion est dé- composé avec une grande rapidité par la pile, j'ai soumis d'abord à l'in- fluence d'un courant électrique les fluorures anhydres à l'état de fusion, tels que ceux de potassium, de plomb et de calcium. La décomposition s'est opérée facilement; j'ai vu se dégager au pôle positif un gaz qui attaquait vivement le platine. Mais les difficultés de toute espèce que présente cette expérience m'ont empêché, jusqu'à présent, de recueillir le gaz qui se dégage dans ce cas et d'en faire une étude véritable. » IjC soufre agit, sous l'influence de la chaleur, sur un certain nombre de fluorures anhydres et déplace le fluor; mais il se forme alors des combi- naisons de fluor et de soufre qui seront étudiées dans un autre travail. » L'action du chlore sur les fluorures anhydres, et surtout sur le fluorure de calcium, devait me présenter des résultats importants. Toutes mes expé- riences ont été faites dans des tubes de platine qui ne sont pas attaqués au ( 397 ) rouge par le chlore; le gaz a été desséché avec le plus grand soin par plu- sieurs tubes d'acide phosphorique anhydre, afin d'éviter l'action si rapide de la vapeur d'eau sur les fluorures. J'ai reconnu qu'à la température du feu de foVge le chlore sec décompose très-lentement le fluorure de calcium, et dégage un gaz qui attaque vivement le verre et qui paraît être du fluor. » L'oxygène passant également à la température du feu de forge sur le fluorure de calcium, le décompose avec plus de rapidité que le chlore, et produit, comme dans l'expérience précédente, un gaz qui attaque le verre. J'ai été obligé, à mon grand regret, de suspendre ces expériences intéres- santes sur la séparation du fluor dans les fluorures, parce qu'elles ont déjà déterminé la perforation de trois tubes de platine. » On trouvera enfin, dans mon Mémoire, des expériences relatives à l'action du carbone, de l'hydrogène et de la vapeur de sulfure de carbone sur les différents fluorures ; elles ont eu pour but d'établir directement la constitution des fluorures anhydres. » Tel est le résumé de mes expériences sur les fluorures; je crois, dans ce Mémoire, avoir détruit quelques erreurs introduites dans la science, et complété l'histoire d'une série de composés qui réclamaient une nouvelle étude. Mais mon travail n'est pas terminé, et l'Académie comprendra que je ne considérerai ma tâche comme accomplie que lorsque j'aurai réelle- ment isolé un corps que je n'ai fait, jusqu'à présent, qu'entrevoir. » PHYSIQUE. — Recherches sur l'adhérence magnétique (deuxième Mémoire); par M. J. IVicKLÈs. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet, Despretz. ) « Dans les électro-aimants à rotation qui ont fait le sujet de mon dernier Mémoire, le courant est dirigé de manière à n'aimanter que la partie de l'aimant qui doit produire un effet utile. Cette disposition a des avan- tages incontestables; elle a des inconvénients qui la rendent impropre quand on emploie du fer aciéreux : la force coercitive intervient alors et oppose à l'aimantation une résistance que la rotation rend très-sensible en écartant la résultante des actions magnétiques de la direction qu'elle prend quand la roue est au repos, direction calculée de manière à passer par le point de contact. » Le sens suivant lequel ce déplacement de pôle s'opère, est naturelle- ment subordonné au sens du mouvement de la roue; pour un sens déter- miné et pendant le mouvement, le pôle est toujours à l'arrière du point C. R. i854, i" Semestre. (T, XXXVllI, N» 9.) 52 ( 398 ) par lequel passe, au repos, la résultante des actions magnétiques ou le centre de gravité de l'hélice. Relever celle-ci en avant d'une quantité cor- respondante au déplacement qui se produit à l'arrière, pourrait remédier à cet inconvénient, puisque la position du pôle est déterminée par la position de labobine . Cet artifice , toutefois , n'empêcherait pas le déplacement polai re , il y remédierait et rien de plus. » Pour écarter complètement ces perturbations, il a fallu aviser aux moyens de supprimer les réactions magnétiques qui en sont la cause, pro- blème que je crois avoir résolu en communiquant à toute la circonférence un seul et même fluide. » Voici comment on arrive à ce résultat : une poulie à gorge, en fer, étant donnée, on enroule du fil de cuivre isolé dans cette gorge, ou, ce qui revient au même, on entoure le moyeu de cette poulie d'une hélice. En mettant cette dernière en communication avec la pile, on remarque que les deux fluides magnétiques se partagent entre les deux cercles de manière que chaque cercle possède l'un des deux fluides : de sorte que, si l'arma- ture offre des dimensions convenables, elle se trouve attirée à la fois par les deux pôles, condition très-favorable à une augmentation de force attractive. » Les inversions de fluide disparaissent complètement ici; quelle que soit la direction du courant, le fer de l'électro-aimant est toujours aimanté dans le même sens, puisque les pôles se localisent dans les cercles et qu'il y a un pôle par cercle ; la vitesse quelconque dont la poulie est animée ne changera donc rien à cet état de choses. » Dans ce qui précède, j'ai supposé la bobine directement enroulée sur le moyeu et solidaire du mouvement de la roue; une disposition plus simple consiste à rendre la bobine indépendante du moyeu et à lui donner son point d'appui en dehors de l'électro-aimant: cet arrangement permet au courant de se transmettre directement et sans obstacle. » Lorsque cet électro-aimant est sous l'influence du courant, on remarque que les deux fluides, obéissant à leur tendance à se porter aux extrémités de l'axe, se divisent en deux parties, l'une qui reste à la circonférence des cercles et l'autre qui se porte à l'extrémité de l'axe; il résulte de là une perte de fluide à laquelle on peut remédier en se servant d'une poulie ma- gnétique à deux gorges, dont chacune reçoit une bobine de fils de même longueur et de même section, mais de sens différent; l'une de ces bobines est dextrogyre, l'autre est lévogyre; elles communiquent entre elles delà manière usitée. » On voit.à priori ce qui se passe quand ce système se trouve dans le cir- { 399 ) cuit; on obtient un électro-aimant à trois pôles, dont deux de même nom aux extrémités et un pôle de nom contraire au centre : c'est un aimant à point conséquent, ainsi que l'attestent, au surplus, les fantômes produits avec la limaille de fer; ces figures représentent des courbes concentriques émanant du pôle central et aboutissant, de chaque côté, aux pôles extrêmes. Les points tangentiels des pôles sont fortement accusés par des lignes paral- lèles, coupées perpendiculairement par des traînées de limaille allant d'un pôle à l'autre. » Si, au lieu de se servir de courants de sens contraires, on imprime à ceux-ci une direction uniforme de manière à placer le cercle central entre deux hélices isonomes, il se produit, dans l'aimant, une polarité inverse de la précédente ; les fluides se rejettent sur les cercles extérieurs ; le pôle central paraît magnétiquement neutre, il ne devient actif qu'au contact d'une arma- ture qui communique déjà avec l'un des pôles, et, dans ce cas, il contracte toujours la polarité contraire à celle du pôle en présence. » Cette situation est également indiquée par la limaille : la courbe tracée par elle se rend de l'un des pôles extrêmes à l'autre en s'infléchissant lé- gèrement dans le voisinage du cercle central ; la limaille n'adhère qu'aux bords de ce cercle pour rayonner de là vers le pôle voisin, quel qu'en soit le nom. » Tels sont les effets qu'on observe en employant deux hélices; quand on n'en emploie qu'une et qu'on laisse l'autre hors du circuit, les trois cercles contractent un autre genre de polarité; le maximum de force se con- centre sur les deux pôles qui avbisinent la bobine, le fluide du troisième pôle participe du fluide le plus proche, ainsi que l'attestent la boussole et la courbe magnétique tracée par la limaille. » Les courbes magnétiques des deux premières figures sont exclusive- ment convergentes ; le fantôme de l'aimant, disposé ainsi qu'il vient d'être dit, présente des courbes convergentes et des courbes divergentes : les premières se produisent entre les pôles hétéronomes ; les divergentes se manifestent entre les deux pôles de même nom et sont inscrites dans les courbes convergentes, ce qui indique le rapport existant entre les inten- sités qui ont produit ces courbes. » Avec l'appareil qui vient d'être décrit, on peut donc produire trois électro-aimants différents suivant la direction qu'on donne au courant; savoir : » 1°. Un électro-aimant à pôle actif placé entre deux pôles de mêm«} mon (^électro-aimant circulaire à point conséquent) ; 5a . ( 4oo ) » 2". Un électro-aimant à pôle neutre placé entre deux pôles de noms contraires [électro-aimant circulaire à point neutre) ; » 3°. Un électro-aimant à pôle actif placé entre deux pôles de noms contraires [électro-aiinajit circulaire à point actif). » Avec le n" x , et en présence d'une armature, le circuit magnétique ne se forme qu'entre le point conséquent et l'un ou l'autre ou même les deux pôles extrêmes. Il ne s'établit pas lorsque l'armature ne touche que ces ' deux derniers qui sont de même nom et placés de chaque côté du pôle central. » Avec le n° 2 , le circuit se forme indistinctement entre tous les pôles. » Avec le n° 3, l'armature est attirée : » a , Par les deux pôles extrêmes ; u b , Par les deux pôles qui renferment l'hélice. » Il n'y a pas circuit ou, pour parler comme M. Poggendorff, il ne se produit pas d'électro-aimant fermé entre l'armature et les deux autres pôles qui sont de même nom et placés l'un à côté de l'autre. » Ce résumé permettra de différencier les électro-aimants circulaires de ceux que j'ai fait connaître dans une précédente communication. » Ceux-ci exercent leur action suivant les sections normales à l'axe; dans les électro-aimants circulaires, la résultante des actions magnétiques est à la fois perpendiculaire à l'axe de l'aimant et au plan de l'armature. » Chez les premiers, les tours de spire sont parallèles au plan de l'arma- ture ; chez les aimants circulaires, les spires sont perpendiculaires à ce plan. " Le magnétisme des premiers est fourni par les cercles polaires; le fluide des électro-aimants circulaires provient, en majeure partie, du moyeu. » Les premiers ne sont donc circulaires que par la forme; ils sont recti- lignes par le mode d'aimantation, et établissent ainsi un trait d'union entre les électro-aimants rectilignes et les électro-aimants circulairement aimantés. » C'est pour marquer cette transition, et en même temps pour différen- cier ces aimants de ceux que j'appelle électro-aimants circulaires, que je propose de les désigner sous le nom d' électro-aimants para-circulaires . » Les attractions fournies par l'électro-airaant circulaire à trois pôles varient avec le mode d'aimantation qu'on lui applique ; quand on n'opère que sur deux pôles, ces rapports sont autres que quand on opère sur tous les trois. Ainsi, pour im même courant et avec les trois pôles, le maximum d'effet est fourni par l'électro-aimant à point neutre; quand on n'opère que sur deux pôles, le maximum correspond à l'électro-aimant à point conséquent. » Il réstdte de la nature même des électro-aimants circulaires, que les ( 4or ) effets attractifs dont ils sont susceptibles en un point quelconque de leur circonférence, peuvent se reproduire en chaque point de leur contour. Les attractions qu'on observe en faisant agir en même temps un certain nombre d'armatures, ne sont pas égales à la somme des poids portés par chaque armature agissant seule; leur diminution est en raison inverse de la masse et du nombre des armatures ; mais, dans tous les cas, la somme des poids })ortés dans ces nouvelles conditions est de beaucoup supérieure au maxi- mum d'attraction fourni par l'une quelconque des armatures employées: c'est ce qui découle, avec évidence, des résultats consignés dans le Mémoire. » A côté des appareils nouveaux qui y sont décrits, de l'analogie nou- velle qu'on y signale entre l'attraction magnétique et la pesanteur, et qu'on démontre par l'expérience, j'y appelle l'attention sur les services que les électro-aimants circulaires pourront rendre aux sciences physiques. Les expériences de Rnigth sur le développement des végétaux sous l'influence de la force centrifuge, pourront être rapprochées de celles de M. Plucker sur l'action que les pôles d'un aimant exercent sur les organes de ces végé- taux; on pourra étudier en même temps des phénomènes qui ont été observés séparément et à un point de vue isolé. On a examiné l'action que les aimants exercent sur les substances en voie de cristallisation, mais on n'a pas songé à soustraire celles-ci à la pesanteur; cette influence a été négligée dans toutes les recherches de ce genre : avec les électro-aimants circulaires, on pourra isoler les deux effets, les étudier séparément, et déter- miner ainsi la part d'influence qui revient à chacun d'eux dans les phéno- mènes moléculaires. » GÉOLOGIE. — Etudes de lithologie; par M. Ch. Sainte-Claire Deville. (Commissaires, MM.'Cordier, Élie de Beaumont, de Senarmont. ) « Le problème que je me suis posé dans ce premier Mémoire est celui-ci : Quels sont les éléments qui doivent guider pour la classification naturelle des roches ignées? La nature même de la question, telle que l'a posée M. Cordier dans l'important Mémoire qu'il a publié dès i8i5, m'amenait nécessairement à faire une revue des minéraux au point de vue spécial du rôle qu'ils jouent dans les roches, ou, si l'on veut me permettre cette expression, au point de vue lithogénique. Dans cette étude, j'ai dû insister particulièrement sur une notion capitale, introduite pour la première fois dans la science avec netteté par M. Élie de Beaumont (i) , je veux parler de (i) Des émanations volcaniques et métallifères [Bulletin de la Société géologique de France, 2" série, tome IV). ( 402 ) la distinction que ce savant établit entre les matières formées par voie de fusion ignée, ou éruptives à la manière des laves, et les matières volatilisées ou entraînées à l'état moléculaire, éruptives à la manière du soufre, du sel ammoniac, etc. Les divisions naturelles que l'on peut instituer ainsi dans les minéraux s'appuient, comme je le fais voir, à la fois sur les propriétés ca- ractéristiques des minéraux de chaque groupe, sur leurs gisements et sur les expériences de laboratoire par lesquelles on est parvenu à les repro- duire. » Dans la dernière partie de mon Mémoire, j'essaye d'indiquer quel parti l'on peut tirer des propriétés caractériques des minéraux pour établir entre les roches, qui ne sont que des agrégats de ces divers minéraux, les rap- ports les plus naturels. » Les conditions de gisement que doit refléter toute bonne classification me conduisent à me demander ce que l'on doit entendre par ces mots : â^e dune roche ignée. Après avoir exposé les diverses solutions dont cette question est susceptible, je termine ces considérations, par lesquelles la li- thologie se rattache à la stratigraphie, en faisant voir que, pour chaque grande famille de roches, l'âge est en rapport direct avec la nature et l'abon- dance des minéraux formés à la manière du soufre, de sorte qu'on peut dire que ce genre de minéraux joue, en quelque manière, dans les roches ignées, le rôle de fossiles caractéristiques. » La certitude ou la probabilité de ces conclusions reposant surtout sur l'ensemble des faits qui sont coordonnés dans mon Mémoire, et dont les uns sont des faits connus, dont d'autres me semblent entièrement nou- veaux, on comprendra que, par sa nature comme par son étendue, le tra- vail que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie n'est guère susceptible d'une analyse succincte. Je me bornerai donc, en termi- nant cette Note, à appeler l'attention sur quelques points qui ressortent de mon travail, et qui offriront, je l'espère, quelque intérêt, parce qu'ils fixent la formule chimique de quelques substances sur lesquelles les savants ne sont point d'accord. » Pour établir la composition normale des minéraux formés molé- culairemènt à la manière du soufre, j'admets que, partout où l'on ren- contre dans ces minéraux une certaine proportion de fluor, de chlore, ces corps n'y existent encore que parce que la réaction qui devait trans- former les chlorures et fluorures en oxydes ne s'est faite qu'imparfaite- ment. Mais si l'on complète, par le calcul, la substitution de l'oxygène au chlore ou au fluor, en faisant du tout des oxydes, on arrive à une formule simple. ( 4o3 ) » Pour la topaze, ces prévisions, déjà suffisamment justifiées par la discussion des analyses de ce minéral, dues à M. Forchhammer, viennent d'être confirmées par des recherches que mon fi'ère et M. Fouqué n'ont point encore publiées. La topaze serait ainsi assimilée à un silicate d'alu- mine, dans lequel l'oxygène de la base serait à celui de l'acide dans le rap- port de 4 à 3. » Lorsque le minéral contient, en même temps que le fluor, un corps qui, comme le silicium, et surtout le bore, est susceptible, par la calcina- tioh , d'être sublimé avec lui, on peut, en faisant l'hypothèse la plus pro- bable, restituer au minéral sa composition primitive. J'en trouve im exemple dans la tourmaline. On sait que les minéralogistes sont loin d'être d'accord sur la formule à attribuer à cette substance. Dans son dernier Supplément. M. Rammelsberg propose trois formules assez divergentes, qui n'ont même presque aucun lien entre elles , pour représenter les diverses variétés d'un minéral si homogène dans sa forme cristalline et dans ses propriétés. » L'espace me manquerait ici pour la discussion complète des nom- breuses analyses de tourmaline que contient le même volume ; mais si l'on admet que la perte par calcination, qui varie de i,8 à 3,8 pour loo, est due au dégagement d'un fluorure de bore, et que l'on calcule sur cette donnée et d'après le bore dosé, l'acide borique correspondant, on trouve les nombres suivants pour l'oxygène des quatre éléments constitutifs du minéral : Protoxydes. Acide borique. Sesquioxydes. Silice. Calculé 4>33 6,5o 16,24 '9)48 Trouvé , 4)56 6,43 16,77 •9>48 concordance remarquable, qui permet, je pense, d'attribuer à toutes les variétés de tourmaline une formule unique, d'après laquelle l'oxygène se répartirait sur les quatre éléments dans les proportions suivantes : 4 :6: i5: 18. * / ; • V- » Cette formule ne s'appliquerait pas, à la vérité, au dernier groupe des tourmalines de M. Rammelsberg, qui sont les tourmalines à lithine. Mais la présence de cette base pouvait éclairer à priori sur les causes de l'anomalie : la lithine devait avoir été, en grande partie, entraînée avec le fluor, et cette prévision est confirmée par les recherches de MM. H. Sainte-Claire Deville et Fouqué. Lorsqu'on applique, d'ailleurs, la même hypothèse à des analyses de tourmalines à lithine qui n'avaient point, sans doute, été préalablement ( 4o4 ) calcinées au blanc, comme celles qui sont rapportées dans le Traité de minéralogie de M. Dufrénoy, bien que l'oxygène des protoxydes y présente toujours un léger déficit, on obtient des résultats très-voisins des précé- dents (i). » Certains groupes de minéraux, bien qu'ils appartiennent à la classe de ceux qui se sont formés à la manière des laves, sont néanmoins sus- ceptibles de contenir, à l'état de mélange, des proportions parfois consi- dérables de minéraux formés à la manière du soufre. C'est ainsi que s'explique, dans le pyroxène et surtout dans l'amphibole, la présence du fluor, du bore, du titane, etc. » Voici une conséquence immédiate de cette remarque. On sait que d'efforts ont tentés les minéralogistes pour ramener à une formule simple les analyses d'amphibole, dans lesquelles l'alumine peut figurer pour 0,20 ou manquer entièrement. L'opinion à laquelle on s'est arrêté généralement, faute de meilleure, est celle de M. Bonsdorff, qui, admettant que l'alumine est isomorphe de la silice, arrive à représenter passablement le minéral par un silicate de protoxydes, dans lequel le rapport de l'oxygène, dans l'acide et dans la base, serait 9 1 4, au lieu d'être 8 : 4, comme pour le pyroxène. Mais tout s'explique et se simplifie si l'on admet que l'alumine est étran- gère à la composition normale du minéral, et qu'elle ne s'y trouve que cOmme partie intégrante d'une substance essentiellement formée à la ma- nière du soufre, d'un spinelUde, c'est-à-dire d'un corps de la forme MR, comme les spinelles de fer ou de magnésie, le fer oxydulé, etc., qui se trouve mécaniquement mélangé à l'amphibole et n'altère, par conséquent, jamais sa forme cristalline. (i) Je n'entends pas dire que le bore soit nécessairement à l'état d'acide borique dans la tourmaline, ni que le fluor n'y entre pas d'une manière normale. C'est un point qui ne pourra être fixé que par des analyses dans lesquelles on serait parvenu à doser très-exactement ces corps. Mon hypothèse consiste simplement à considérer le fluor comme pouvant se sub- stituer atomiquement à l'oxygène. ' Je ne suis point encore arrivé à quelque chose d'aussi net pour le mica; mais je ne doute pas que l'application du même principe à des analyses complètes de ce corps singulier n'en éclaire la composition anormale; et il serait possible que les anomalies optiques que M. de Senarmont a si remarquablement simplifiées et définies dans son beau Mémoire fussent uni- quement dues aux proportions variables suivant lesquelles le fluor et l'oxygène s'y substitue- raient l'un à l'autre : c'est, au reste, une question que mon frère et moi nous nous pro- posons d'examiner dans un travail spécial. ( 4o5 ) «> En appliquant cette hypothèse à un grand nombre d'analyses prises indistinctement parmi celles qui sont contenues dans le Handwôrterbuch de Rammelsberg, on trouve, après avoir préalablement retiré l'aluminate mé- langé, que l'oxygène de la silice est sensiblement égal au double de celui des protoxydes. I^es analyses qui offrent un écart notable sont celles des amphiboles riches en magnésie, ,et ce fait est en rapport avec la difficulté , qu'on éprouve à doser exactement cette base. » J'ai désiré soumettre ma manière de voir au contrôle d'analyses faites dans le laboratoire de l'École Normale, avec la précision des méthodes qui y ont été récemment introduites. Voici les résultats qu'elles ont fournis : Amphibole blanche (trémoh'te) du ,Saint- Gothard Amphibole verte (actinote) du Saint-Go- thard Amphibole noire (hornblende) de la Gua- deloupe TENEUR POUR 100. En alumine. '.49 3,89 i5,48 En magnésie. 25,00 18,52 14,37 RAPPORT DE L'OXTGENE des protoxydes à celui de la silice, après le départ du spinellide. I : 2,02 I : 1,83 I : 2,00 Moy.. I : 1,95 » Je pense donc que la formule chimique de l'amphibole est exactement la même que celle du pyroxène, et qu'il faut, par conséquent, revenir à une opinion professée autrefois par M. Gustave Rose et qu'il avait aban- donnée depuis, attribuant, je crois, à la présence du sesquioxyde une influence qu'elle ne devait point avoir sur la constitution normale du miné- ral. Le dimorphisme secondaire du pyroxène et de l'amphibole s'explique- rait, d'ailleurs, suffisamment par le milieu gazeux tout particulier dans lequel paraît s'être formé le dernier minéral : et les faits si curieux, signalés par M. G. Rose dans Vouralite, se prêteraient parfaitement à cette expli- cation. » C. a., i85î, !«' Semestre. (T. XXXVIII, ^<' 9.) M' 53 ( 4o6 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Ministre de l'Instruction publique transmet un Mémoire ayant pour titre : Anatomie physiologique et pathologique du cristallin; consé- quences pour le mode opératoire, par M. Girard. a Ce travail, dit l'auteur dans une Lettre jointe à son envoi, renferme, si je ne m'abuse, des idées neuves sur les lames du cristallin, sur leur forma- tion, leur densité, leur nombre variable suivant les âges; sur la nature de l'bumeur dite de Morgagni , sur la capsule du cristallin et ses fonctions. Je montre l'appareil cristallinien dans ses phases diverses suivant les âges. Je l'étudié encore dans l'état pathologique, et j'en tire des conclusions pour le choix du mode opératoire de la cataracte. » (Renvoi à la future Commission de Médecine et de Chirurgie. ) M. LE Ministre transmet également un Mémoire de M. Billiard, médecin à Corbigny (Nièvre), concernant la cause commune du choléra et des ma- ladies qui attaquent, depuis quelques années, plusieurs de nos plantes usuelles. Ce Mémoire est le développement des trois propositions suivantes : 1° l'absence ou une diminution de l'ozone contenu dans l'air développe, che? l'homme et certains animaux, des phénomènes dont l'ensemble a été désigné par le nom de choléra; 2° l'organisme humain développe de l'ozone ; 3° l'excès de l'ozone dans l'air détermine la maladie des plantes contenant du sucre, de la glucose, de la fécule, telles que la pomme de terre, la vigne, la betterave. M. RoNELLi adresse de Turin un échantillon d'une étoffe tissue, à l'aide de son métier électrique , en présence d'une Commission nommée par la Chambre royale de Commerce et d'Agriculture de Turin. L'échantillon porte le timbre de la Chambre de Commerce et est accompagné d'un certificat légalisé de la Commission qui a assisté à cette épreuve. « J'espère, dit M. Bonelli dans la Lettre qui accompagne son envoi, que ce simple fait établira mieux que ne le pourraient faire de longs raisonne- ments, la possibilité d'obtenir de bons résultats d'un dessin au vernis sur un cylindre ou sur une plaque métallique, sans recourir à des planches à chevilles. Ce dernier système, qui est plus long et plus coûteux, se trouve S^ ( 4o7 ) d'ailleurs indiqué dans le certificat d'addition à mon brevet ; mais je m'en sers uniquement pour les châles et autres étoffes semblables, où le fond est peu de chose et où les couleurs sont très-nombreuses. » (Renvoi à la Commission précédemment nommée, Commission qui se compose de MM. Regnault, Morin, Seguier.) M. H. Darcy soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur le mouvement de l'eau dans les tuyaux. « Les résultats auxquels je suis parvenu, dit l'auteur dans la Lettre qui accompagne ce travail, sont basés sur une longue série d'expériences ayant pour objet de déterminer, sous un grand nombre de charges successives : » \°. La vitesse moyenne de l'eau dans des conduites de divers diamètres, de différentes natures, et présentant des degrés de poli inégaux; » 2°. L'expression algébrique de la vitesse relative des filets fluides et la valeur numérique de la cohésion de l'eau, dont la vitesse relative est une fonction. » Mes expériences ont été faites sur vingt-deux tuyaux présentant des diamètres variant depuis ^ u.uoo jusqu'à 5o centimètres. » La vitesse minimum moyenne obtenue a été de 3 mètres : la vitesse maximum moyenne de 6 mètres. » Mon Mémoire est divisé en six chapitres, dont le premier fait connaître les motifs qui m'ont déterminé à me livrer à ces recherches expérimentales. Le deuxième est consacré à la description des appareils employés dans ces recherches. Le troisième présente le résultat des expériences ; le quatrième, les procédés employés pour déterminer les coefficients des formules géné- rales. Le cinquième donne la description des expériences relatives à la re- cherche de la loi qui lie entre elles les vitesses des filets fluides. Enfin, dans le sixième et dernier, je détermine le coefficient de contraction à l'entrée des conduites cylindriques. » Ce Mémoire est terminé : i° par quelques notes dont l'une est relative aux dépressions qui se manifestent lorsqu'un tube creux et terminé par un ajutage fixé rectangiilairement est placé de telle façon que l'ajutage se dirige dans le sens du courant ou perpendiculairement à sa direction ; 2° par des Tables ayant pour objet de déterminer sans le moindre calcul le débit, la pente ou le diamètre d'un tuyau, lorsque deux de ces trois quantités sont données. > (Commissaires, MM. Poncelet, Morin, Combes.) 53.. "P ( 4o8 ) PHYSIQUE. — Note sur les éclairs en boule; par M. Th. dp Moncel. (Extrait.) (Commissaires, MM. Becquerel, Babinet.) « Il résulte, des différentes descriptions que l'on a faites des éclairs en boule : i° que toujours le globe lumineux est rouge; 2° qu'il est un foyer d'électricité ; 3° qu'il ne se manifeste qu'au moment d'un orage et sans dé- tonation; 4° que sa marche est lente comparée à celle de l'éclair; 5° qu'il peut être ou non le prolongement d'un éclair. » Si l'on se rappelle l'expérience que j'ai décrite dans ma Note sur les étincelles d'induction échangées à travers les corps de conductibilité secon- daire, et que l'on recherche les différentes circonstances dans lesquelles les boules rouges qui terminent les étincelles doivent se produire, on ne tarde pas à saisir une certaine analogie entre ce genre de phénomène et celui des éclairs en boule. » Que faut-il, en effet, pour que ces boules de feu apparaissent dans nos expériences de cabinet? il faut que la couche d'eau servant de conducteur inférieur présente des solutions de continuité très-petites par rapport à son étendue, et qu'elle soit elle-même tellement disposée que, malgré ses solu- tions de continuité, l'étincelle sollicitée par l'influence électrique ait avan- tage à les traverser. Or, comme l'étincelle échangée très-près d'un liquide est rouge, elle forme comme un globe de feu qui persiste et qui semble brûler tout le temps que le conducteur secondaire reste dans les mêmes conditions. Si, dans cette circonstance, on place à portée du globe de feu un corps conducteur, on en soutire un petit jet lumineux, qui, en changeant les conditions du conducteur inférieur, fait disparaître le globe lui-même. Si la solution de continuité dont nous avons parlé est plus grande et pré- sente sur le trajet de l'étincelle quelques gouttelettes liquides, une étincelle plus longue se trouve provoquée ; mais elle est alors terminée par la boule rouge dont nous avons parlé. Il peut arriver même que plusieurs étincelles et plusieurs globes de feu se trouvent échangés à la fois de cette manière et en différents points du conducteur liquide. » Sans doute, il est difficile de trouver dans l'atmosphère, au moment de l'apparition des éclairs en boule, les conditions que nous venons de déve- lopper, d'autant plus que la présence d'un conducteur trop discontinu, trop divisé comme la pluie, ne peut être invoquée. Mais si l'on réfléchit que l'électricité développe au plus haut point l'évaporation, comme l'a démontré M. Peltier, et que l'air saturé d'humidité peut devenir très-bon (4o9) conducteur de l'électricité, comme l'assurent MM. Raentz, Arago et d'autres physiciens, on pourrait peut-être rechercher dans cet élément le conduc- teur continu nécessaire pour la production en grand de phénomène des boules de feu décrit précédennnent. On pourrait alors supposer que les décharges électriques, qui précèdent ordinairement l'apparition des éclairs en boule, détruisent dans certains endroits l'homogénéité de saturation des couches humides électrisées, et que cette non-homogénéité pourrait jouer le rôle des solutions de continuité dont nous avons parlé. Dès lors la foudre à l'état latent dans les couches d'air humide se montrerait, déterminant une étincelle continue qui serait le globe de feu en question, et la marche de ce globe ne serait que le résultat des variations de conductibilité opérées dans les couches d'air humide par les réactions électriques des nuages ora- geux et les courants d'air. » Dans cette hypothèse, l'explosion du globe de feu et les éclairs qu'il lancerait ne seraient autre chose que la décharge électrique déterminée par les corps à portée desquels se trouverait le météore, et qui aurait pour effet son anéantissement, comme nous l'avons reconnu dans les expériences en petit que j'ai citées. » Pour établir d'une manière plus certaine la vraisemblance de mon hy- pothèse, j'en discute, dans la suite de cette Note, plusieurs points : i° la pos- sibilité de la circulation à l'état latent dans l'air humide de l'électricité sol- licitée par les nuages orageux; a° la possibilité de l'apparition de cette électricité sous la forme d'un globe de feu non bruyant; 3° la manière dont peut s'opérer le déplacement du météore ; 4° comment ce globe de feu peut donner lieu à une décharge eti disparaître en même temps. » STATIQUE. — Supplément à deux précédentes communications concernant les efforts exercés par un système invariable, sur un nombre quelconque de points fixes ; par M.. V. Fabré. « Ces recherches, dit l'auteur dans la Lettre qui accompagne son nou- vel envoi, ont eu pour but, à l'origine, de lever certaines difficultés que présente l'étude des voûtes et des charpentes. En complétant ces résultats, je leur donne aujourd'hui une forme plus générale. » (Renvoi à l'examen de la Commission précédemment nommée. Commission qui se compose de MM. Poinsot, Piobert, Duhamel.) >^y (4.0) MÉDECINE. — Mémoire sur le traitement préservatif et curatij du choléra par l'acide sulfurique dilué et les bains salés ; par M. Lepetit, chirur- gien de l'Hôtel-Dieii de Poitiers. (Commissaires, MM. Andral, Velpeau, Rayer.) « J'ai longtemps hésité, dit l'auteur, à présenter à l'Académie mon tra- vail sur le choléra, n'ayant eu à traiter, depuis trois années, que la cholérine et le choléra sporadique ; mais depuis que cette méthode a reçu de la publi- cité, le choléra asiatique, traité de la même manière dans Paris, a parfaite- ment guéri. L'approbation de l'Académie aurait, je n'en doute point, pour résultat de propager rapidement une médication simple qui compte, tant en France qu'en Angleterre, des succès nombreux et incontestables. Pour ce qui me concerne personnellement, j'avoue que je serais très-heu- reux si mes expériences faites avec persévérance depuis trois années pouvaient obtenir les suffrages de juges aussi éclairés. » •'^ M. MiQCEL adresse, de Tours, une série d'observations chirurgicales, et prie l'Académie de vouloir bien les admettre au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie, de la fondation Montyon. (Renvoi à la future Commission.) L'Académie reçoit deux nouvelles communications relatives au legs Bréantj toutes deux portant le nom de leur auteur sous pli cacheté : l'une d'elles, adressée de Rome, est écrite en italien et accompagnée d'une tra- duction française. • î% L'Académie renvoie à l'examen de la Commission qu'elle a précédemment "^^ , nommée pour les communications relatives aux maladies des plantes ; usuelles, quatre Notes adressées par MM. Coortillier, Dessoye, Dcvivier et MiDY. CORRESPONDANCE. « M. LE Secrétaire perpétuel, en présentant au nom de MM. Bussema- ker et Ch. Daremberg, le tome II des OEuvres d'Oribase, texte grec avec la traduction française, rappelle que cette collection est formée d'extraits textuels de médecins et de chirurgiens anciens, dont plusieurs nous seraient inconnus si ces précieux fragments n'avaient été sauvés par le médecin et l'ami de l'empereur Julien. Ce deuxième volume comprend sept livres de la collection médicale traitant des émissions sanguines et des évacuations, de ( 4ii ) l'air et des localités, des bains, de la médication topique, des médicaments simples et composés. Des notes nombreuses, avec des figures interprétatives du texte, complètent ce volume. « En présentant un ouvrage de M. Foissac, intitulé : De la Météorologie dans ses rapports avec la science de l'homme, M. Andral s'exprime ainsi : « Dans cet ouvrage, M. Foissac a rassemblé et coordonné entre eux une foule de faits restés épars jusqu'ici, et auxquels, en les réunissant, il a su donner une plus grande valeur. Le travail de M. Foissac est du nombre de ceux qui doivent contribuer à imprimer une bonne direction aux recherches entreprises par les médecins pour découvrir les causes des maladies. Dans les branches de nos connaissances, comme la météorologie, et surtout la météorologie appliquée à la médecine, où il ne s'agit pas encore d'instituer des lois, mais d'observer les faits dans leurs plus minutieux détails, l'Aca- démie me semble devoir favorablement accueillir les publications comme celles-ci, qui, enregistrant dans une sorte de revue synoptique tous les faits bien constatés, et les soumettant à la discussion, en donnent l'intelligence et préparent les recherches ultérieures. » M. Gay prie l'Académie de vouloir bien le compter comme candidat pour la place vacante dans la Section de Botanique, et annonce qu'il adres- sera très-prochainement l'exposé de ses travaux. MM. Brainard et Greene adressent une Note ayant pour titre : « De l'iode, comme contre-poison du curare. » L'un des auteurs (M. Brainard) avait pré- cédemment fait connaître les résultats de ses expériences concernant l'action des solutions d'iode comme antidote contre la morsure de certains cro- tales ; la nouvelle Note a pour objet de montrer que ces mêmes solutions d'iode ont une semblable influence sur les poisons américains connus sous le nom de wooraro ou curare. « On remarque , disent les auteurs , une grande analogie entre l'action de ces préparations vénéneuses et les effets de la morsure de quelques serpents d'Amérique. De plus, il est bien avéré que le venin de ces ser- pents entre au moins pour quelque chose dans la composition de ces poi- sons, et nous nous sommes ainsi trouvés conduits à essayer contre leurs effets le remède dont nous avions reconnu l'efficacité contre la morsure des serpents. » Comme on trouve des échantillons de curare qui diffèrent en force, ^ ( 4>0 les deux auteurs ont dû d'abord déterminer, pour celui dont ils faisaient usage dans leur expérience, et qui leur avait été donné par M. le prince Ch. Bonaparte, quelle était la quantité nécessaire pour donner la mort. , « Pour le pigeon, nous trouvâmes qu'il suffisait de i centigramme pour qu'au bout de huit ou dix minutes l'oiseau fût incapable de se soutenir; mais il continuait à vivre encore plus d'une heure dans une espèce de lé- thargie. Il était difficile de s'assurer du moment exact de sa mort. Il est quelquefois nécessaire de n'employer qu'une petite quantité du poison, car autrement ses effets sont si rapides, qu'on n'a pas le temps d'avoir recours à l'antidote. » Nous avons trouvé que i \ centigrammes suffisaient pour tuer un cochon d'Inde en trois minutes. » Nous mélangions dans un mortier de verre o^'joS du poison, en le tri- turant avec vingt gouttes d'eau distillée. » Première expérience. — Nous avons injecté sous la peau d'un cochon d'Inde, dix gouttes de ce mélange. » L'opération était à peine terminée, que l'animal tomba sur le côté. Au bout de trois minutes, il était complètement mort. » Deuxième expérience. — Nous avons mélangé dix gouttes de cette solution avec trente gouttes d'une solution iodée composée de la manière suivante : Iode o,5o lodure de potassium i ,5o Eau distillée 24 ,00 » Le mélange fut maintenu pendant trente minutes à la température du corps, puis injecté sous la peau d'un cochon d'Inde. Cette opération ne parut pas affecter l'animal; le lendemain matin, on le trouva bien portant. » Troisième expérience. — Comme on pourrait supposer dans notre deuxième expérience que la dilution du poison dans l'eau lui enlevait son activité, nous mêlâmes dix gouttes de la solution de curare avec trente gouttes d'eau distillée ; le tout fut injecté sous la peau d'un cochon d'Inde, qui mourut au bout de trois minutes. » Quatrième , cinquième et sixième expériences. — Nous avons mêlé douze gouttes de la solution de curare à soixante gouttes de la solution iodée; ce mélange, tenu vingt minutes à la température du corps, fut divisé en trois parties égales et injecté sous la peau de trois pigeons qui n'en furent pas affectés. )» Septième expérience. — Nous avons mêlé quatre gouttes de la solution <îe curare à vingt gouttes de la solution iodée, et injecté immédiatement ce mélange sous la peau d'un pigeon qui n'en fut pas affecté. » Comme on aurait pu encore supposer que la dilution du poison dans l'eau lui enlevait son activité, nous avons dû nous assurer qu'il n'en était pas ainsi : c'est ce qu'ont mis hors de doute les résultats des huitième, neuvième et dixième expériences. » Onz'ème et douzième expériences. — Afin de les mettre dans les con- ditions d'un oiseau empoisonné par une morsure, nous avons pris deux pigeons et injecté sous la peau de clmcun d'eux quatre gouttes de la solu- tion de curare. Aussitôt après, nous avons injecté vingt gouttes de la solution d'iode dans les plaies de chacun des deux pigeons, et nous y avons appliqué des ventouses qui furent maintenues pendant cinq miiujtes. Ces deux oiseaux ne parurent pas souffHr à la suite de cette expérience. » Treizième expérience. — Après avoir rasé le flanc d'un cochon d'Inde, nous avons injecté sous la peau i \ centigrammes de curare dissous dans soixante gouttes d'eau. Puis nous avons injecté immédiatement la même quantité de solution d'iode ; nous avons appliqué des ventouses, et l'animal ne fut pas affecté. » Quatorzième expérience. — Nous avons injecté 2 i centigrammes de curare mélangé à trente gouttes d'eau sous la peau d'im cochon d'Inde ; nous ne l'avons soumis à aucun traitement ; il mourut au bout de cinq mi- nutes. » Quinzième expérience. — Nous avons injecté sous la peau d'un pigeon quatre gouttes de la solution de curare, trente gouttes de la solution iodée, trente gouttes d'eau ; aucun effet ne se manifesta. » Seizième expérience. — Nous avons injecté quatre gouttes de la solution de curare et dix gouttes d'eau; l'animal mourut au bout d'une heure. » Dix-septième expérience. — Nous avons injecté cinq gouttes de la so- lution de curare avec trente gouttes de la solution iodée et trente gouttes d'eau distillée ; il ne se produisit pas d'effet fâcheux. » Dix-huitième expérience. — Dans cette expérience et dans la suivante, nous nous sommes servis d'iui poison venu des bords de l'Amazone, et connu sous le nom de ticunas. Cette substance avait l'aspect brillant de la résine et une odeur forte. On savait qu'elle était préparée depuis quatre ans au moins. Il entrait dans la solution dont nous nous sommes servis o,o5 de Ticunas pour vingt gouttes d'eau. Cinq gouttes de cette solution, injectées ■cOus la peau d'un pigeon, amenèrent sa mort au bout de sept minutes. » Dix-neuvième expérience. — Nous avons injecté huit gouttes de cette C. R.,iS54 I'-- Sen;cî(re iT XXXVIII .N"©.) 54 ( 4i4 ) solution de ticunas, et deux minutes après, vingt gouttes de solution iodée et vingt gouttes d'eau distillée; nous avons appliqué des ventouses pendant trois minutes. Aucun effet ne s'est manifesté. » T^ingtième expérience. — Nous avons injecté huit gouttes de solution de ticunas, puis vingt gouttes de solution iodée. Aucun effet ne s'est mani- festé. » ... Nous croyons pouvoir tirer des faits qui précèdent les conclusions suivantes : » 1°. La solution d'iode et d'iodure de potassium est, dans de certaines limites, un antidote parfait contre le curare; mêlée à ce poison (aussi en solution), elle détruit ses effets vénéneux. » 2". La solution iodée, injectée immédiatement après la solution de cu- rare, en neutralise complètement les effets, pourvu qu'on ait soin d'appli- quer une ventouse afin d'arrêter la circulation jusqu'à ce que l'iode ait rejoint le poison. Il ne se produit pas de suppuration ni de perte de sub- stance par gangrène. o 3°. La solution iodée appliquée sur la surface d'une blessure profonde des muscles, dans laquelle on introduit le curare, prévient les effets du poison. » 4°- La solution d'iode a, sur le curare, une action tout à fait identique à celle qu'un de nous lui a reconnue sur le poison du crotale (Mémoire pré- senté à l'Académie le a8 novembre i853). » 5°. L'identité des effets du curare et du venin des crotales, leur même odeur et l'effet de l'iode sur leur action, donnent beaucoup de poids à l'opi- nion déjà assez répandue que le principe actif du curare et des préparations analogues n'est autre chose que le venin du crotale conservé d'une manière particulière, o « A l'occasion de cette communication, M. Boussingault fait remarquer que, malgré quelques assertions émises dernièrement, il n'est pas suffisam- ment établi que le curare [couraré) contienne du venin de serpent. Du moins, M. Boussingault peut affirmer que le curai-e qu'il a rapporté d'iui des affluents des Amazones n'en renferme pas. Les Indiens l'ont obtenu en traitant par l'eau froide (température 3o degrés) l'écorce pilée [rnachucadd) d'ime liane (yejuco) fort commune dans les forêts que traversent les grands fleuves de l'Amérique équatoriale. C'est avec ce même ciu'are, remis en i833 à M. Pelouze, que M. Bernard a fait les expériences intéressantes qu'il a communiquées à l'Académie. iA- (4.5) » M. Boussingaiilt rappelle que dans la description de la préparation du curare donnée par M. de Humboldt, il n'est fait aucune mention de venin de serpent comme ingrédient entrant dans la composition de ce poison. » • M. LE PRINCE Charles Bonaparte fait remarquer que le curare qui a servi aux expériences de MM. Brainard et Greene, tous deux habitants des États- Unis d'Amérique, ne vient pas de l'Amérique du Nord, comme on a semblé le dire. Il ne lui est pas permis d'avoir de doutes à cet égard, puisque c'est lui-même qui a fourni le curare aux deux expérimentateurs. Ceux-ci, d'ailleurs, ont pris soin de le déclarer dans leur Mémoire. *'. MM. Ddsii^ril, Rayer, Thenard présentent aussi chacun quelques remarques à ce sujet. M. MoRiDE demande l'ouverture d'un paquet cacheté dont l'Académie avait accepté le dépôt dans sa séance du 3 novembre i85i. Ce paquet, ouvert en séance, renferme une Note sur l'emploi du chloroforme pour la destruction des animaux parasites qui nuisent aux végétaux. L'auteur an- nonce, dans sa nouvelle communication, que les expériences qu'il a pour- suivies depuis la date du dépôt ont prouvé l'efficacité de ce moyen pour les plantes conservées dans les serres. Des fumigations avec la benzine à l'esprit-de-bois ont été essayées; mais, si elles faisaient périr les insectes, elles compromettaient aussi presque toujours la vie des plantes. Pour la benzine, cependant, en lavant à grande eau les plantes qui avaient été sou- mises à la fumigation, on parvenait d'ordinaire à les conserver. M. Aoii. Chenot, à l'occasion de la communication faite dans la séance du 6 de ce mois par M. H. Sainte-Claire Deville, adresse une Note ayant j>oiu" titre : Préparation de l'aluminium et autres métau,x terreux et alca- lins. Note dans laquelle il réclame, à certains égards, la priorité pour ses propres recherches. Ainsi il annonce avoir, dès l'année 1847, ^^^*' P'^'' réduction des oxydes terreux au moyen des éponges métalliques, une série d'alliages contenant jusqu'à 40 pour 100 des métaux dits terreux. Il cite encore le passage suivant d'un Mémoire présenté à la Société d'En- couragement en 1849 • " ^" prenant des précipités de ces métaux terreux, ils sont tous réduits par l'éponge, et forment des aUiages extrêmement i*r remarquables. C'est un moyen de s'approprier ces métaux, et de les faire 54.. #• (4.6) passer dans l'industrie ; ainsi j'ai fait des bariures, des siliciures, des almiii- niiires, etc. Tous ces alliages sont d'un beau blanc d'argent, tous très-durs, inoxydables à l'air, au contact des vapeurs acides; ils sont lîisibles et sus- ceptibles d'être moulés; ils dépouillent parfaitement bien au moulage. » Cette Note sera réservée pour l'examen d'une Commission chargée de prendre connaissance des communications relatives à la préparation de l'aluminium. M. Chexot, à l'occasion d'un Mémoire de M. Calvert, concernant l'in- fluence du soufre sur le fer, Mémoire également présenté dans la séance du 6 février, renouvelle une réclamation qu'il avait déjà faite à l'égard du même auteur pour Tépuration des combustibles minéraux. Il prie l'Aca- démie de vouloir bien soumettre ce débat à une Commission unique formée des deux Commissions déjà nommées pour ses communications et celles de M. Calvert. (Renvoià l'examen de laCommission précédemment nommée qui demandera, si elle le juge convenable, sa réunion avec Pautre Commission.) M. Crcard, qui a obtenu au concours pour le prix concernant les Arts insalubres un encouragement pour sa nouvelle lampe de sûreté, adresse ses remerciments à l'Académie. M. ScHOPiN, près de partir pour Sydney (Nouvelle-Hollande), où il se pro- pose d'exercer la médecine, se met à la disposition de l'Académie dans le cas où elle jugerait convenable de lui indiquer des observations à foire dans ce pays. A celte occasion, M. le Président rappelle qu'une Commission, compo- sée de MM. Arago, de Jussieu, Élie de Beaumont, Isid. Geoffroy-Saint- Hilaire, Duperrey et Regnault, avait été chargée de rédiger des Instruc- . , tions générales pour les voyageurs. Cette Commission ayant perdu deux :É^: de ses Membres, MM. Flourens et Pouillet sont désignés pour y remplir les places vacantes. M. Lepage prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commis- sion à l'examen de laquelle a été soumis son Mémoire sur un nouveau sys- tème à' horloges à roues à chevilles, à vis sans fin et à balancier hori- (4i7) /ontal; des circonstances particulières lui font vivement désirer que le jugement porté sur son invention ne se fasse pas beaucoup attendre. (Renvoi à la Commission précédemment nommée, Commission qui se compose de MM. Poncelet, Morin, Seguier.) M. CoLLENOT appelle l'attention de l'Académie sur le sei-vice qu'a rendu à l'économie rurale lui bourrelier nommé Têtard, en imaginant un bandage herniaire pour les poulins, appareil au moyen duquel on guérit aujour- d'hui les hernies des jeunes animaux, qu'avant cette découverte on était forcé d'abattre, parce qu'ils devenaient, du moment où cet accident leur était arrivé, impropres pour toujours à un service quelconque. La Lettre de M. Collenot est renvoyée, ainsi qu'un opuscule imprimé du même auteur sur le bandage en question, à l'examen de la Section d'Éco- nomie rurale qui jugera s'il y a lieu à donner suite à cette communication, * M. d'Antheny adresse une Note sur un moyen qu'il suppose propre à faciliter les mouvements d'ascension et de descente des aérostats. MM. Seguier et Babinet sont invités à prendre connaissance de cette Note et à faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'au Rapport. La séance est levée à 5 heures et demie. F. ERRAT J. (Séance du 20 février i854-) Page 349, ligne 28, au lieu de Qhinkt, lisez Binet. (4i8) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQl'E. L'Académie a reçu, dans la séance du 27 février i85/i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'académie des Sciences , t" semestre 1 854 ; n° 8 ; in-4°. Mémoire sur la situation de la propriété forestière dans l'intérieur de la France ; par M. Begquekel; broch. in-S". (Extrait des Mémoires de la Société impé- riale et centrale d'Agriculture; année i853.) Rapport présenté au Conseil général du Loiret , à la séance du 24 août i853, sur l'amélioration de la Sologne; parle même; broch. in-8°. OEuvres rf'Oribase, texte grec, en grande partie inédit, collalionné sur les manuscrits, traduit pour la première fois en français, avec une introduction, des notes, des tables et des planches; par MM. les D" Bussemaker et Daremberg; tome II. Paris, i854; i vol. in-S". De la météorologie dans ses rapports avec la science de l'homme et principale- ment avec la médecine et l'hygiène publique; par M. P. FoiSS.AC. Paris, i854 j •2 vol. in -8°. (Adressé au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) De Venise à Conslantinople à travers la Grèce; par M. le vicomte Théodore DUMONCEL; I vol. in-fol., obloug. De la suette miliaire, de sa nature et de son traitement. Traité pratique suivi d'une analyse de toutes les épidémies de suette observées jusqu'à nos jours; par M. le D' A.FouCART. Paris, i854; i vol. in-8°. (Adressé pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Mémoire sur l'hygiène et l'industrie de la peinture au blanc de zinc; par M. E. BoucHUT. Paris, 1 852; broch. in-8°. (Adressé pour le même concours.) Etudes sur la fièvre intermittente dans le déparlement de l'Indre; par M. le D"" Ernest Lambron (de Levroux). Châteauroux, i852; in-S". (Adressé pour le concours du prix de Statistique.) ( 4i9 ) Sur l'application du perchlorure de fer de l'extérieur à l'intérieur ; par M. le D"' Alex. Thierry. Paris, i854; broch. in-8°. Statistique médicale du département des Bouches-du-Rhône ; par M. J. Goui- RAUD. Marseille, i854 ; broch. in-4°- (Adressé au concours pour le prix de Statistique. ) Tables de logarithmes pour les nombres et pour les sinus ^ par JÉRÔME DE Lalande. Revues par M. le baron Reynaud. Nouvelle édition augmentée de formules pour la résolution des triangles; par M. Bailleul. Paris, i854; in-i8. Des accidents fébriles à forme intermittente , cjui surviennent à la suite du cathé- térisme de l'urètre; par M. Jules Perdrigeon du Vernier. Paris, 1 853 ; bro- chure in-4°. Rapport fait au nom d'une Commission de la Société d' Agriculture de Nancy, chargée de l'examen d'un bandage propre à guérir les hernies des chevaux ; par M. Louis COLLENOT ; broch. in-8°. Sur la maladie de la vigne, moyen de sauver la récolte; publié par la Société impériale d'Horticulture de Paris et centrale de France; \ feuille in-8". annales de Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BOUSSINGAULT, Regnault, DE SenaRMONT ; avec une revue des travaux de chimie et de phjsique publiés à l'étranger; par MM. WuRTZ et Verdet; 3* série; février i854; in-8°. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine, rédigé sous la direction de MM. F. DuROis (d'Amiens), secrétaire perpétuel, et Girert, secrétaire annuel; tome XIX; n"' 9 et lo; i5 et a8 février i854; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences, fon- dée par M. B.-R. DE MONFORT, rédigée par M. l'abbé MoiGNO ; 3* année, IV* volume; 8* livraison; in-8°. La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* an- née; 2* série; 6* livraison; 25 février i854; in-8". Magasin pittoresque ; février i854; in- 8°. Revue médico-chirurgicale de Paris , sous la direction de M. MalGAIGNE; février i854; in-8°. ( 4^0 ) Sitzuiigsberichte... Comptes rendus des séances de l'Académie impériale de Viemie [Sciences mathématiques et naturelles); vol. XI ; s ™ et ■>.' parties ; juin et juillet i853; in-8°. lutegration... Intégration des équations différentielles linéaires à coefficients constants et coefficients variables i par M. JOSEPH Petzval; 2* partie; in-Zj". Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n" 893 ; avec titre et tables. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; u°' 22 à 24; 21, ^3 et p.5 fé- vrier 1854. Gazelle hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n" 21 ; 24 février i854. Gazette médicale de Paris; n° 8 ; 25 février i854. V Abeille médicale. Revue clinique française et étrangère; n° 6; 25 fé- vrier i854- La Lumière. Revue de la photographie; 4* armée; n" 8; 25 février 1854. La Presse médicale. Journal des journaux de Médecine; n° 8; 25 fé- vrier i854- L' Allienœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux- Arts; Z' année; n" 8; 25 février i854. Le Moniteur des Hôpitaux. Journal des progrès de la Médecine et de la Chirurgie pratiques; n"' 22 à 24; 21, 23 et 25 février i854. I^ Propagateur ; n" i5; 26 février i854- ■-/■«S COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 6 MARS 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANATOMiE COMPARÉE. — Nouvelle réponse de M. Dcverjvoy aux secondes observations critiques de M. Serres. * a Je me détermine à regret à répondre à la seconde attaque de M. Serres. Si elle est différente, pour le fond et pour la forme, de sa réplique verbale, qui n'était peut-être pas assez académique pour le ton qu'il prend avec un confrère, dont les publications ont contribué à lui ouvrir sa carrière anato- mique, elle n'en comprend pas moins une insinuation que je me fais un devoir de repousser. » Les anatomistes ne pourront s'empêcher de sourire, lorsque dans la réplique de notre confrère, à l'occasion des tubercules mamillaires de l'homme, refusés obstinément par M. Serres aux Mammifères, ils liront la phrase qui termine cette réplique, et qui commence ainsi : « L'académie jugera par les détails anatomiques, etc. » » Lorsque M. Serres aura élevé l'homme, dans ses publications, comme je me suis efforcé de le faire dans huit leçons d'anthropologie professées au collège de France en 1849, et dont un extrait fidèle a été imprimé dans la Revue zoologique de i85o, je lui en ferai compliment. Mais aucune cir- C. R, , 1854, l" Semestre. (T.XXXVIII, N» 10.) •f¥' 55 ( 422 ) constance de ma longue vie ne lui a donné le droit de me dire, à l'occa- sion du cerveau des Poissons, que j'abaisse l'homme arbitrairement au-des- sous du rang élevé et exceptionnel dans lequel la nature l'a placé (i). » Cette phrase, sans doute, n'a aucune portée scientifique, comme je vais le prouver; mais elle renferme une insinuation qui pourrait paraître fondée, aux personnes, du moins, auxquelles les connaissances anatomiques ne sont pas familières. Je la repousse de toute l'énergie de mon âme; je la repousse par les doctrines que j'ai professées toute ma vie, d'après mes plus intimes convictions, sans égard pour les idées régnantes, encore moins pour encenser les saints du jour. » J'en viens à présent à la question scientifique qui prédomine dans la réplique de M. Serres, celle sur l'existence des éminences mamillaires. » M. Serres ne les reconnaît que chez l'homme, et nie leur présence chez les animaux vertébrés. » Les éminences qui sont à la même place et qui, dans beaucoup de cas, chez les Mammifères, sont réunies en une seule, il les détermine, ainsi que chez les Poissons, comme étant le tuber cinereum ou le tubercule cendré. » Comment décider cette question ? Par trois circonstances anato- miques : « i". Celle de la nature de la substance de ces éminences. Elle estgme dans le tuber cinereum, dans toute la partie extérieure, de là son nom. Elle est blanche, Ml contraire, dans les éminences mamillaires, du moins à leur surface et dans la plus grande partie de leur épaisseur. » 2". Viennent ensuite les rapports de position et de connexion. » Des dissections délicates, difficiles sans doute, conduisent à démontrer, dans les Mammifères, que les piliers antérieurs de la voûte viennent abou- tir dans les éminences mamillaires. Je l'exprime dans ma première réponse (pages 368 et 369) au sujet du Saï capucin, du Saï roux et du Snjon. » 3°. En troisième lieu, l'existence simultanée des éminences mamillaires et du tuber cinereum démontre incontestablement la présence de ces émi- (i) N'ai-je pas exprimé récemment à l'Académie (séance du 3o mai i853), en lui commu- niquant l'extrait de mon Mémoire sur le squelette des grands Singes que j'appelle Pseudo- anthropomorphes, et non Anthropomorphes , les paroles suivantes :. 0« verra dans mon Mémoire sur leur myologie, combien l'organisation de ces Singes s'éloigne à cet égard, comme il beaucoup d'autres, de celle de l'homme, par de simples, mais importantes modifications d'un même plan. [Comptes rendus, tome XXXVI, page gSa.) (4^3) nences chez les Mammifères (voir encore l'article que je viens de citer). » La grande extension donnée par M. Serres, à cette discussion particu- lière, sur l'existence exclusive des éminences mamillaires chez l'homme, et sur le développement extraordinaire du tuber cinereum chez les Vertébrés et surtout chez les Poissons, n'est qu'une citation continuelle de son ou- vrage, dont la publication, il ne faut pas l'oublier, date de 1824. Mais la science a marché durant ce long espace de trente années. » L'ouvrage de M. Serres, quelque mérite qu'il ait pu avoir lors de sa publication, particulièrement sous le point de vue sans doute très-intéres- sant de l'embryogénie, n'a pas dvi arrêter les progrès de l'anatomie, comme de nouvelles colonnes d'Hercule. ■* » Je n'en citerai qu'un exemple parmi beaucoup d'autres. Il montrera que sa doctrine sur les éminences mamillaires comme propres à l'homme, n'est pas adoptée dans l'enseignement. » Voici les déterminations professées dans un ouvrage élémentaire d'ana- tomie vétérinaire, sur l'existence simultanée du tuber cinereum et des émi- nences mamillaires chez les Mammifères domestiques : « Au point d'union » de la tige pituitaire avec le plancher du troisième ventricule, est un amas » peu considérable de matière grisâtre, qui a reçu le nom de tuber cinereum. » Ije corps pisiforme ou tubercule mamillaire est en arrière de la tige » pituitaire et ne peut être découvert qu'après l'enlèvement de l'appendice » ou son renversement en avant. Ce petit corps, blanchâtre et gros comme » un pois, est double dans les Carnassiers comme chez l'homme ; il est le » point où aboutissent les deux piliers antérieurs du trigone cérébral (1). » » Mes deux Rapports ont montré de très-sensibles progrès dans la con- naissance du cerveau des Poissons, que renferment les deux Mémoires de MM. Philipeauxet Vulpian. • » Ce sera désormais à ces messieurs à défendre leurs déterminations des différentes parties du cerveau dans cette classe, et à démontrer l'exactitude de leurs observations anatomiques, entre autres celles concernant la voûte et ses piliers, que M. Serres dénie aux Poissons, qu'ils décrivent cependant dans cette classe, et que j'ai vue dans leurs dissections. » Si notre confrère juge à propos de répliquer encore à ma nouvelle défense, je déclare à l'Académie que je garderai le silence. » A mon âge, le temps qui reste est trop précieux pour l'employer à des (i) Traité complet de l'anatomie des animaux domestiques , par M. Lavocat, professeur tranatoniie et de physiologie à l'Écote nationale vétérinaire de Toulouse ; Paris, 1848, p. 181. 55.. (424) discussions qui ont le double inconvénient de ne pas avancer la science, et de détourner de travaux qui se multiplient sous vos pas, à mesure qu'on descend le torrent de la vie. » Deuxièmes remarques sur l'encéphale des Poissons; /ja/- M. Serres. « Je vais essayer de répondre à cette troisième et dernière attaque de M. Duvernoy, et, en résumant cette discussion, j'espère en faire ressortir la certitude des principes qui dirigent l'anatomie comparée moderne, dans ses investigations si difficiles. » Dans ma précédente réponse à notre collègue, j'ai dit, en parlant des éminences mamillaires de l'homme : « Ce caractère humain est trop important en anthropologie, pour le » livrer sans défense à la zootomie, et permettre qu'on le fasse descendre » de la simiologie à l'encéphale si dégradé des Poissons, en passant par les » Phoques, ainsi que le faisait xui zootomiste célèbre que l'Académie a » perdu il y a quelques années. Car, l'Académie ne l'a pas oublié, c'est par » là que la discussion a commencé. » » Et j'ajoute : Aujourd'hui, c'est par là qu'elle va finir. » En effet, en m'excusant devant l'Académie de la longueur des détails ■ dans lesquelsj'avais été obligé d'entrer pour établir la certitude de la déter- mination anatomique des lobes optiques des Poissons, j'ai terminé par la phrase qui suit : « Notre honorable confrère m'a reproché d'avoir confondu le tuber » cinereum avec les éminences mamillaires. L'Académie jugera, par les » détails anatomiques dans lesquels je viens d'entrer, lequel de nous deux » a fait cette confusion, et elle excusera, je l'espère, la longueur de ces » détails par la nécessité où je suis, comme professeur d'anthropologie au » Muséum, de ne pas laisser abaisser arbitrairement l'homme au-dessous » du rang élevé et exceptionnel dans lequel la nature l'a placé par son » organisation physique. » » C'est cette phrase terminale que M. Duvernoy a cru pouvoir relever, comme si elle lui eût été personnellement adressée, afin de donner à sa dernière attaque une apparence de fondement. » Quelques mots d'explication suffiront pour mettre absolument à néant cette apparence. » Premièrement, cette phrase terminale ne concerne en rien notre hono- rable collègue; secondement, les termes mêmes de la discussion prouvent qu'elle ne saurait le concerner. ( 4a5 ) » Et, d'abord, l'Académie n'a pas oublié que je suis entré dans cette discussion pour montrer les conséquences auxquelles pourrait conduire en anthropologie, qu'on le veuille ou non, l'assimilation erronée des lobes optiques des Poissons aux hémisphères cérébraux de l'homme, telle que l'avaient admise nos illustres maîtres Camper et Haller. Elle n'a pas oublié que j'ai cité à cette occasion les conférences que j'avais eues, à ce sujet, dans la Commission scientifique de l'Algérie, avec le zootomisle célèbre M. Bory Saint-P^'uicent, que l'Académie a perdu il y a quelques années, en ce qui concerne sa distinction si connue des races humaines en gens togata, ou famille portant manteau, gens braccata, ou famille portant culottes, et gens abraccata, dans laquelle devait entrer la grande famille éthiopique. » Or, dans cette distinction qui s'étayait de la détermination de Camper et de Haller, je fus assez heureux pour convaincre le collègue que nous avons perdu, que, d'après les travaux modernes, nul anatomiste ne pouvait assimiler aux hémisphères cérébraux de l'homme, un lobe qui, chez les Poissons, présentait en arrière la quatrième paire de nerfs, et en avant la glande pinéale et ses pédoncules. M. Bory Saint-Vincent était en effet trop savant botaniste pour ne pas apprécier toute la valeur et toute la certitude du principe des insertions ou des connexions dans les déterminations ana- tomiques. » En indiquant la portée de cette phrase terminale, je dois ajouter deux remarques : la première, que M. Bory Saint-Yincent en était revenu, pour la classification de l'homme, aux races fondamentales que nous admettons depuis Blumenbach; la seconde, que le système des quinze races qu'il avait précédemment établies était une tentative pour généraliser et appliquer à l'anthropologie les observations botaniques faites par MM. Humboldt et Bonpland, dans l'Amérique du Sud ;parM. Pursch, dans les États-Unis ; et par M. Brown, à la Nouvelle-Hollande, observations qui ont fourni, comme on le sait, à M. de CandoUe, des matériaux suffisants pour entreprendre avec succès une classification géographique des plantes, en montrant le centre d'où chacune a probablement procédé (i). » Je suis d'autant plus étonné que notre honorable collègue, M. Duvernoy , (i) Après la mort de M. Bory Saint-Vincent, j'ai été rliargé par la Commission scientifique de l'Algérie et M. le Ministre de la Guerre, de la rédaction de la partie anthropologique du grand ouvrage destiné à faire connaître notre nouvelle colonie. Je regrette beaucoup que les notes relatives à l'homme, qu'il avait recueillies, ne m'aient pas été remises. ( 4a6 ) ait pu se méprendre sur ce fait, qu'à la suite de notre première discussion, je lui avais développé, en particulier, ce qui précède, et qu a son tour il m'avait exposé toutes ses raisons, conformes aux miennes, pour séparer nettement l'homme des Singes. » Il pouvait même d'autant moins s'y tromper, que, dans l'avant-der- nière réponse que j'ai faite, se trouve le paragraphe qui suit : « Notre hono- » rable Rapporteur vient de rappeler qu'il avait fait des réserves sur l'assi- » milation des lobes optiques des Poissons, aux hémisphères cérébraux des » autres classes des Vertébrés. Or, ce sont ces réserves que je viens fortifier, » en montrant que cette assimilation est erronée et contraire aux principes » de détermination de l'encéphale , dans les quatre classes composant le " premier embranchement du Règne animal. » » Si mes observations ont eu pour objet de fortifier les réserves que M. Duvernoy avait faites relativement à cette détermination, il est évident que ces observations ne pouvaient être une critique de sa manière de voir, puisque, mes idées étant sur ce point conformes aux siennes, une telle critique m'aurait atteint plus directement encore que lui-même. » Afin de ne pas étendre inutilement cette réponse, je passerai rajîide- ment sur les autres observations présentées par M. Duvernoy. Il est vrai que la publication de mon ouvrage sur l'anatomie comparée du cerveau a paru en 1824 et 1826, mais j'ai à faire remarquer à notre collègue : » i°. Que, si les ouvrages vieillissent, la nature ne vieillit pas, et que l'encéphale des nombreux animaux que j'ai disséqués et cités dans ma Note précédente, est tel aujourd'hui qu'il était à cette époque; » -i". Que j'ai traité longuement le même sujet dans le Précis d'ana- toinie transcendante c\n\ a paru en 1842, dans un chapitre intitulé: Des déterminations en anatomie comparée. — Principe des connexions ; » 3". Que je consacre, tous les ans, plusieurs leçons dans mon cours au Muséum, à cette partie fondamentale de la science, et que je présente à mes auditeurs, sur des pièces anatomiques préparées ad hoc, les variations que lui ftiit subir la marche progressive des esprits sur cette branche de nos connaissances si cultivée de nos jours; » 4°- Qiie la spécification chez l'homme des éminences mamillaires est un des résultats les mieux constatés de l'embryogénie. La citation textuelle que j'ai cru devoir faire du passage de mon Traité de l' Anatomie comparée du cerveau, qui se rapporte à ce point fondamental, ne peut laisser aucun doute sur cette spécification, et je me borne à en rappeler de nouveau les bases principales. ( 427 ) » Derrière la jonction du nerf optique, on trouve, chez les embryons, un disque de matière grise, semblable à la commissure molle des couches optiques : cette matière devient apparente au deuxième mois du Mouton, au commencement du troisième du Cheval et du Veau, et à la même épo- que chez l'embryon humain. Avant l'arrivée des nerfs optiques, et pendant la séparation antérieure des pédoncules, on remarque en cet endroit un petit tubercule gris, qui plus tard se confond, en se réunissant à celui du côté opposé, à une masse homogène, sans raphé apparent. C'est une véri- table conjugaison des pédoncules. Chez les embryons des Singes, chez ceux des Carnassiers et chez quelques Ruminants, un sillon médian très-faible vient diviser cette masse en deux parties ; la présence de ce sillon opère sur elle un effet analogue à celui de la formation du sillon sur les tubercules quadrijumeaux : il paraît formé sur le plateau des éminences par l'écarte- ment des pédoncules en avant. Chez l'embryon humain, le sillon se déve- loppe vers le sixième mofs ; alors la masse grisâtre se bombe extérieure- ment en arrière, et se déprime dans son milieu. Au septième mois, le sillon se prononce fortement; une pellicule blanchâtre paraît sur la superficie des éminences; aux huitième et neuvième mois, elles deviennent sphériques, et sont tellement isolées l'une de l'autre, qu'on douterait de leur réunion primitive, si, comme l'ont fait avant moi Haller, les frères Wentzell et Tiedemann, on n'en avait suivi toutes les transformations. » En définitive, je ne suis entré dans cette discussion que parce que der- rière la question particulière qui s'agitait devant l'Académie, j'ai aperçu des conséquences qui pourraient devenir fâcheuses pour l'anthropologie. Je crois avoir mis suffisamment en lumière que les lobes optiques des Poissons ne sont nullement les analogues des hémisphères cérébraux de l'homme et des Mammifères, mais bien les représentants des tubercules quadrijumeaux. Ce résultat capital, établi par les travaux de MM. Arzaki, Meckel, Carus, Tiedemann et par les miens, doit être considéré comme désormais acquis à la science. » M. LE PRINCE Ch. Bonaparte, à l'occasion de cette discussion, revient sur le rapprochement qu'il avait précédemment établi entre le cerveau de la Carpe et celui du Brochet : « Depuis lors, dit-il, j'ai eu à ce sujet, avec M. Philipeaux, une conversation très-instructive pour moi, et qui, sans m'obliger à changer d'opinion sur le fait principal, m'a montré qu'il y avait encore à élucider plusieurs points, et ce sera le but d'observations que nous sommes convenus de faire en commun. Je ne terminerai pas sans témoigner ( 4^*8 ) à M. Duvernoy que je me considère comme récompensé de mes faibles tra- vaux eu les voyant appréciés par un savant aussi distingué. » ASTRONOMIE. — M. Le Yerrier annonce : i° au nom de l'Observatoire de Paris, qu'une nouvelle petite planète jr a été découverte le 3 Mars, par M. l'astronome-adjoint Chacornac; 2" et, d'après une Lettre de M. Hind, que le même astre avait été découvert le i" Mars par M. Albert Marth, assistant de l'observatoire de Regent's Park. « La recherche des phénomènes qui peuvent se présenter accidentelle- ment dans le ciel a pu être provisoirement organisée à l'Observatoire de Paris dans la journée du 3 Mars. C'est dans la nuit même que M. l'astro- nome-adjoint Chacornac a rencontré le nouvel astre se présentant comme une étoile de 10* grandeur, et dont il a déterminé, à l'équatorial, la position approchée suivante : T. M. Paris. = 1854. Mars 3' r Si- 14™ 57' ai = la"» i6"'33',43 D. P. N. = ioo"5'9" » M. Chacornac nous a, en même temps, fait connaître que le 4 Février dernier, étant à Marseille, il avait noté une étoile de i o* grandeur dans la position suivante, obtenue par une construction graphique : 1854. Février. 4' iS*" (T. M. Marseille) 31 = 1 3'' 20"" 3» D. P. N. = gg" 17',! Or cette étoile ne se retrouve plus aujourd'hui : on pourra prononcer bientôt d'une manière définitive, si, comme cela est très-probable, elle n'était autre chose que la planète. » Le nouvel astre a encore été observé à Paris le 4 et le 5, dans les posi- tions suivantes : T. M. Paris. R D. P. N. i854- Mars. 4- "-Sa- o i3.i6. 7,52 12.33.24 100. 4- 2 5.i3.32.i8 i3.i5.32,66 100. 4-38 i4.2i.i6,6 i3.i5. 31,95 Obs. méridienne. » La planète avait donc été observée pendant deux jours à Paris lorsque nous avons reçu la Lettre de M. Hind, parvenue le 5 Mars : « Observatoire de Regent's Park. Londres, i854. Mars 3. « Hier, à deux heures et demie du matin (Mars iJi4'' \)i M. Albert » Marth, assistant de cet observatoire, a découvert une nouvelle planète » près de l'Épi de la Vierge. Elle paraît comme une étoile de lo* gran- ( 4*9 ) » deur. En voici les positions observées : T. M. Greenwich. R appar. D. P. N. b m s h m 1 0 / // Mars. i.i4.45- 7 13.17.31,06 100.5.29,8 i5. 8.43 30,29 27,8 i5. 45.30 29,84 29,0 2. 12. 14. 2 13.17. 6,53 100.5.25,5 i3.53.48 4,61 25,5 14. 58. 2 3,25 24,6 » Les observations du second jour sont regardées comme préférables » ])ar M. Marth. n M. Bishop propose, si la planète n'a pas été découverte antérieurement, » de l'appeler jémphitrite. » Post-scriptum. Le temps n'a permis d'observer la planète Amphitrite à Paris qu'un seul jour depuis lundi dernier, ainsi qu'il suit : T. M. de Paris. A D. P. N. J b m s h m s 1854. Mars. 6. II. 44- 4 i3.i5. 2,20 „ , „ 12.36.36 100.3.58 14. 19. 5,1 i3.i4-58.47 100.3.56: Obs. méridienne. La détermination à l'équatorial est rapportée à l'étoile 24817 de La- lande : le mauvais temps n'a point encore permis de déterminer cette étoile aux instruments méridiens. PHYSIQUE. — Nouveaux renseignements sur la méthode la plus convenable pour déterminer la transcalescence d'une lame par rapport à diverses radiations calorifiques. (Extrait d'une Lettre de M. Melloni à M. Élie de Beaumont.) « « Le débat qui s'est élevé entre MM. de la Provostaye, Desains et moi, à l'égard d'une conclusion admise depuis longtemps dans la science, n'a plus aucun but : je soutiens l'exactitude d'une telle conclusion ; ces messieurs la nient. Il appartient donc désormais à nos juges naturels, c'est-à-dire aux physiciens habiles! et indépendants, de prononcer en dernier ressort. Aussi, prévoyant, dès le commencement de cette discussion, la probabilité d'en venir à ce parti extrême, je crus nécessaire de rappeler l'attention publique sur une méthode expérimentale (i) capable, à mon avis, de porter la con- ( I ) Elle fut publiée pour la première fois dans mon premier volume sur ia Thermochrôse, pages 3 18 et suivantes; édition napolitaine. C. R,, i854, i" Semestre. (T. XXXVIII, R» 10.) 56 , ( 43o ) viction dans l'esprit des personnes éclairées, qui ont à leur disposition les ressources ordinaires d'un cabinet de physique. » Ce devoir accompli, j'aurais gardé le silence et attendu patiemment que l'opinion du monde savant se fût prononcée, si MM. de la Provostaye et Desains n'eussent déclaré que cette méthode était inutile, et prétendu qu'elle se trouvait en contradiction manifeste avec celles dont je m'étais servi en d'autres circonstances , pour déterminer les transmissions du calorique rayonnant à travers les milieux diathermiques. » Je vais tâcher de justifier, pour la dernière fois, l'exactitude de mes assertions, et prouver que non -seulement il n'y a aucune contradiction entre les méthodes susdites, mais que la première est la seule applicable à la solution définitive de la question débattue entre nous. » Cette question, considérée sous un point de vue général, consiste à savoir si une lame donnée transmet des quantités égales ou différentes des rayonnements tirés de diverses sources de chaleur. » Supposons d'abord les températures des sources élevées et l'instrument destiné à recueillir leurs manifestations très-sensibles. Il est clair que, dans ce cas, les mesures des transmissions de la lame pourront être prises à une grande distance du foyer rayonnant, et que le moyeu le plus simple et le plus évident de constater leur égalité ou leurs différences, sera d'éloigner plus ou moins l'instrument de chaque source, jusqu'à ce que l'on obtienne toujours le même signe thermoscopique en vertu du rayonnement direct, puis interposer la lame et juger, par la diminution observée, si la quantité de chaleur immédiatement transmise à travers la substance de cette lame varie ou reste constante. » Or, je dis que ce procédé, si convenable pour atteindre le but en ques- tion, ne peut plus s'appliquer lorsque les rayonnements proviennent de sources à basses températures, ou lorsqu'on emploie un instrument thermo- scopique doué d'un faible degré de sensibilité. » En effet, la chaleur recueillie par le thermoscope n'est pas uniquement composée de rayons parallèles; elle contient aussi des éléments qui s'écar- tent de plus en plus de l'axe du rayonnement, à mesure que l'on approche davantage de la source. Tant que le maximum d'une telle divergence ne dépasse pas une certaine limite, comme cela arrive dans notre première sup- position, l'intensité de la réflexion aux deux surfaces de la lame et l'étendue de l'espace parcouru dans son intérieur seront sensiblement égales pour tous les éléments du faisceau incident; en sorte que la quantité de chaleur transmise dépendra uniquement de l'absorption de la lame. ( 43i ) » Mais il n'en sera plus de même, lorsque les températures des sources étant trop faibles ou le thermoscope peu sensible, on se trouvera dans la nécessité d'opérer à de fort petites distances du foyer rayonnant; car les obliquités des rayons divergents deviendront alors trop grandes, et les quan- tités transmises des diverses espèces de radiations dépendront non-seulement de la force absorbante, mais aussi de la différence plus ou moins grande de réflexion entre leurs rayons élémentaires, et de la différence des pertes qu'éprouvent ces mêmes rayons en traversant des espaces divers du corps solide interposé sur leur passage, différences qui varient évidemment avec le degré de rapprochement de chaque source au thermoscope; d'où la con- séquence que le milieu pourrait bien être doué d'une force absorbante constante , et donner des transmissions variables avec la qualité du rayon- nement calorifique. » Dans ces conditions particulières, il faudra donc recourir à un procédé indépendant des deux causes d'erreur que nous venons de signaler. Voilà précisément le but de ma seconde méthode, relative aux surfaces chauffées au-dessous de l'incandescence; méthode qui, pour le rappeler en peu de mots, consiste à fixer le thermoscope assez près de la plus faible source de chaleur, afin d'avoir une indication très-prononcée, et à réduire, dans les autres cas, la sensibilité de l'instrument jusqu'au point d'obtenir la même indication sous la même distance, et les mêmes dimensions de la surface rayonnante et du corps thermoscopique. Alors les incidences des radiations élémentaires étant parfaitement semblables pour toutes les sources compa- rées, les plus légères différences dans les quantités de chaleur transmises dépendront nécessairement des divers degrés d'absorption exercés par la lame sur telle ou telle espèce de radiation calorifique. C'est, comme nous le disions tout à l'heure, le seul moyen de se mettre complètement à l'abri- des deux objections précédentes. » Venons maintenant au cas particulier qui constitue l'objet de la dis- cussion. » L'instrument employé dans l'étude du phénomène est le thermomulti- plicateur, et le corps dont on veut déterminer la transmission relative aux di- verses espèces de chaleur est le sel gemme. Les appareils thermo-électriques peuvent être plus ou moins sensibles, les lames de sel plus ou moins pures. Nous supposons l'observateur muni d'un appareil de sensibilité moyenne, d'une lame passablement transparente de sel gemme et de quatre sources calorifiques, savoir : i" une lampe à huile, sans cheminée ; 2° vme spirale de platine, maintenue à l'état d'incandescence par l'alcool en combustion; 56.. ( 43a ) 3° une mince plaque de cuivre, ayant sa surface postérieure en contact avec la flamme alcoolique; 4° uo récipient rempli d'eau bouillante. » Si l'on éloigne plus ou moins ces diverses sources de la pile thermo- scopique, en sorte que chacune d'elles donne successivement la même dé- viation de 3o à 35 degrés au galvanomètre, et que l'on interpose à chaque fois la lame de sel gemme sur le passage des rayons calorifiques, on trouve (en prenant les moyennes d'un certain nombre d'expériences) que cette interposition diminue l'angle de la déviation galvanométrique d'une quan- tité égale pour les trois premières sources, et que la diminution est un peu plus grande relativement à la quatrième. » Pour prouver qu'une telle différence ne provient pas de la qualité par- ticulière de la radiation du vase à loo degrés, mais de la plus grande incli- naison sous laquelle une partie de ses éléments rencontre et traverse la lame interposée (i), il suffira d'avoir recours à notre seconde méthode ; car, alors, on verra la transmissibilité de ce flux calorifique devenir sensiblement égale à celle du flux provenant de la troisième source. » Il y a plus : si, au moyen de l'artifice qui sert à rendre égales, sous la même distance, les déviations galvanométriques dues aux deux derniers rayonnements; en d'autres termes, si, au moyen d'une dérivation plus ou moins grande du courant thermo-électrique, on diminue la sensibilité de l'instrument à l'égard de la troisième source, en sorte que, à distances égales, celle-ci donne sur l'appareil thermoscopique ainsi modifié un effet moindre que la quatrième source, et que l'on compare ensuite, d'après la première méthode, les quantités de chaleur successivement transmises par la lame de sel gemme sous l'action des deux rayonnements, on leur trouve un ordre inverse de celui qu'elles avaient d'abord, c'est-à-dire que la quatrième source donne une transmission plus forte que le troisième ! Je ne crois pas que l'on puisse pousser plus loin l'évidence de la démonstration. » Le sel gemme est donc réellement doué d'une transmission constante pour toute espèce de radiation calorifique. MM. de la Provostaye et Desains soutiennent que cette propriété ne saurait s'accorder avec l'existence du pouvoir émissif qu'ils ont trouvé dans le sel gemme échauffé ; d'autres savants pourraient bien être d'un avis contraire ; mais il ne s'agit point ici d'assigner (i) On a vu tantôt que cette inclinaison influe sur la quantité de chaleur transmise, par un surcroît de réflexion et par un surcroît de dispersion provenant du plus grand espace que les rayons parcourent dans l'intérieur de la lame. La dernière perte serait nulle pour le sel gemme parfaitement pur ; mais elle existe dans notre cas, à cause de la transparence imparfaite de l'échantillon employé. (433 ) le lien qui réunit ensemble ces deux ordres de faits. Les rayonnements des diverses sources calorifiques sont-ils ou non également transmissibles par la même lame de sel gemme? Voilà la question que les physiciens doivent décider avant tout; et leur réponse ne peut être qu'affirmative, s'ils veulent bien se donner la peine de répéter les expériences que je viens de décrire ; car ces expériences sont indépendantes de tous les éléments perturbateurs (erreurs de la graduation thermoscopique, différences de réflexion, diffé- rences de chemin parcouru dans l'intérieur de la lame) et donnent, par conséquent, des résultats irréfragables. » C'est ainsi qu'après avoir déterminé la position convenable pour que réchauffement des corps soumis à l'action de la chaleur rayonnante n'exerce aucune influence appréciable sur la pile thermo-électrique (r), on met hors de doute l'inégale transcalescence des milieux incolores, le passage immédiat de certains rayons de chaleur par des substances complètement opaques, l'interception totale d'autres rayons pour des corps parfaitement limpides, la réfraction de la chaleur obscure, les divers degrés de polarisation ther- mique des tourmalines et l'égalité de l'action polarisante que les piles de mica exercent sur toutes sortes de rayons calorifiques. Ces propositions , le maximum de chaleur du spectre solaire, plus éloigné de la limite rouge qu'on ne l'avait admis d'après les données des prismes tllermochroïques ; le rayonnement calorifique du soleil décroissant du centre à la circonfé- rence, la moindre température de ses taches, la température plus élevée de sa zone équatoriale résultant des belles observations du P. Secchi, et bien d'autres faits découverts dans ces derniers temps au moyen du thei-mo- multiplicateur, doivent être placés au rang des vérités parfaitement démon- trées; et certes, MM. de la Provostaye et Desains n'arriveront jamais à persuader aux savants qiiiljaudra les rejeter avec tout ce que cet appareil a donné jusqu'à ce jour, si l'on refuse d'admettre la conséquence qu'ils dédui- sent d'une différence observée entre deux déviations de leur galvano- mètre. » (i) Voir, pour la démonstration , l'ouvrage cité plus haut , pages 148 et suivantes. Et il con- vient de faire observer que, dans les recherches sur la réflexion, la diffusion et la polari- sation thermiques, on ne saurait parvenir à aucun résultat exempt d'objections, sans avoir rempli ceite même condition d'inertie calorifique des appareils qui réfléchissent, diffusent ou polarisent les rayons de chaleur sur l'instrument employé à évaluer leurs rapports d'inten- sité. C. B., 1854, I" Semestre. (T. XXXVIII, N" 10.) 56* ( 434 ) Communication faite par M. François Delessert d'une Lettre de M. Aimé Bonpland. « Dans la séance du 8 mars i852, j'ai communiqué à l'Académie des Sciences une Lettre que j'avais reçue d'un de ses plus anciens Correspon- dants, M. Aimé Bonpland, l'ami et le compagnon de voyage de notre illustre confrère M. Alexandre de Humboldt. L'Académie voulut bien me charger de transmettre à M. Bonpland ses remercîments pour ses anciens envois, avec l'expression des sentiments qu'elle lui conserve. « J'ai reçu seulement, il y a peu de jours, une réponse de M. Bonpland. Si M. le Président me le permet, je lirai quelques passages de cette Lettre qui pourront intéresser l'Académie. « Montevideo, 26 décembre i853. » Dans les derniers jours de l'année iBSa, j'ai reçu, à San-Borja, la » Lettre que vous avez eu l'obligeance de m'écrire le 7 avril. Je commence » par vous remercier de la communication que vous avez faite pour moi » à l'Académie des Sciences, et de ce que vous m'adressez de sa part. » Je vous prie de lui offrir l'expression de ma gratitude pour le souvenir » qu'elle veut bien me conserver. Je serai heureux si je puis mériter tous M jours la bienveillance et l'intérêt de cette illustre compagnie, à laquelle » je suis fier d'appartenir depuis bientôt quarante années. » Ce n'est que le i'^'' juin i853 que j'ai pu sortir de San-Borja. Mon inten- » tion était de visiter Corrientes, Santa-Fé, le Rosario, et d'arriver ici par » la rivière de Parana, persuadé que, dans ce long détour, je pourrais » augmenter mes collections, et être de quelque utilité aux sciences » naturelles. » De nouveaux troubles survenus dans la province de Corrientes m'em- » péchèrent alors de réaliser ce projet, et je dus retourner à mon estance » (ferme) de Santa-Anna, située sur la rive occidentale de l'Uruguay. Le » terrain que j'y possède a cinq lieues de superficie. Il est couvert d'excel- » lents pâturages, baigné par les eaux de l'Uruguay, traversé par de petites >' rivières, et embelli par trois lacs poissonneux. J'y travaille à réparer les » pertes énormes que j'ai faites en chevaux, vaches, mules et moutons. » J'ai cultivé tout ce que m'ont permis les bras que j'avais à ma disposi- .) tion. Mes principales cultures sont celles du maïs, de diverses variétés de i> Jatropha manihot,àe, Convolvulushatatas, à' Arachishjpogea, de pommes » de terre. J'ai planté des pêchers, des orangers, de la vigne. » S'il était possible de vendre les deux propriétés que je possède sur B l'Uruguay, je n'hésiterais pas à m'en défaire. Alors, j'irais à Paris pour ( 4^5 ) ) revoir l'Académie des Sciences, retrouver le peu de mes amis qui existent > encore, publier mes observations, et j'attendrais tranquillement ma » dernière heure. » Tout en m'occupant de travaux agricoles, j'espère, lors de mon retour ) à San-Borja, qui aura lieu sous peu, travailler à réunir et à mettre dans le > meilleur ordre possible toutes mes collections. Mon désir serait de les » porter moi-même à Paris, de les offrir au Gouvernement pour le Muséum ) d'Histoire naturelle, et de les voir réunies à celles que j'ai faites dans les ') régions équinoxiales en compagnie du plus illustre et du plus savant des a voyageurs, mon excellent et bon ami, M. le baron Alexandre de Hum- » boldt. » Mes collections étant rassemblées, j'aurai complété ma quatre-vingt- » deuxième année, et dans le cas où je ne me trouverais pas en état de me » rendre en France, mon désir formel est d'y envoyer ces mêmes collections. » Maintenant je vais vous parler de deux genres de plantes utiles, sur » lesquelles j'ai de nombreuses notes; plantes qui, je suppose, ne sont pas » exactement connues en Europe et sur lesquelles cependant je n'ose rien » écrire, n'ayant pas sous les yeux les travaux des naturalistes qui ont » voyagé dans ces riches contrées. Ces plantes sont vulgairement connues » sous les noms de maïs d'eau et de thé du Paraguay (Yerba) ou herbe du » Paraguay. ' )' Vers la fin de i8qo, j'ai eu le bonheur d'étudier pour la première fois » le maïs d'eau, à Corrientes. A cette époque, je ne vis que des ovaires » nouvellement fécondés, et je jugeai que cette plante nouvelle pouvait ap- » partenir au genre Nelumbium. J'en envoyai la description à M. de Mir- » bel. Peu de semaines après, le trop célèbre Francia me fit enlever de » Corrientes et conduire dans le Paraguay, où j'ai été détenu pendant » neuf longues années et privé de toute communication, tant avec l'in- » térieur du pays qu'avec l'extérieur ! Après ma sortie du Paraguay , » j'écrivis à M. de Mirbel, qui me pria de lui envoyer toutes les parties de » la fructification du maïs d'eau conservées dans l'esprit-de-vin. Je m'em- » pressai de remplir ses désirs. Je quittai San-Borja et me rendis à Cor- » rientes, seul lieu où je savais, alors, qu'existât le maïs d'eau, et par l'in- » termédiaire de M. Aimé Roger, qui gérait par intérim le consulat de » France à Buenos- Ayres, je transmis à M. de Mirbel, non-seulement ce » qu'il m'avait demandé, mais encore bien d'autres objets dont je conserve » soigneusement la note. Indépendamment de ce que me signalait M. de » Mirbel sur le maïs d'eau, je lui fis passer toutes les parties de cette plante ( 436 ) j> bien desséchées, et des dessins des fleurs et des fruits de grandeur )> naturelle. ' ' )) En 1820 je n'avais vu que des ovaires non développés, mais, à ma « sortie du Paraguay, j'ai pu examiner dans le Chaco, des fruits en état de « maturité parfaite. Dès lors j'ai acquis la certitude que le maïs d'eau n'ap- » partient pas au genre Nelumhium, et qu'il forme un nouveau genre » voisin du Nelumbiuin et du genre Nymphœa. Depuis cet envoi jus- » qu'en 1849, J^ ^'^^ ^^^^^ P^ revoir sur la plante utile que j'avais ramassée » et décrite avec tant de soin ; seulement il m'est parvenu des nouvelles » affligeantes sur M. de Mirbel, qui m'ont expliqué son silence. J'ai appris, » en i85o, que le maïs d'eau avait été trouvé aussi dans la Guyane, et » qu'on en avait fait un genre nouveau dédié à l'auguste reine d'Angleterre n [P'ictoria regia). La seule description que j'ai pu avoir de ce maïs de la » Guyane est incomplète; son auteur omet la description du fruit. » Quant à la patrie géographique du maïs d'eau (décrit depuis par » M. d'Orbigny sous le nom de Victoria Cruziana), il est évident que cette » plante se trouve sur divers points. Le maïs d'eau existe dans le Chaco, « où il couvre des étangs de diverses grandeurs ; on le trouve dans le » Paraguay, près de Corrientes et de Goya, dans le voisinage du Parana. » Tout récemment je me suis assuré de son existence dans la rivière du » Mirinan qui reçoit une partie de ses eaux du lac Ihera, et qui a son » embouchure dans l'Uruguay. » Je m'occupe, en ce moment, à faire faire une fourche à trois dents afin » d'arracher, du fond du Mirinan, des pieds de maïs d'eau et les porter » dans mes lacs à Santa-Anna. Cultivant chez moi ce précieux végétal, il » me sera facile d'en fournir soit des graines, soit des pieds, au Jardin des « Plantes de Paris. Désireux de savoir l'état de la végétation de cette plante » admirable, dont les feuilles peltées et à bords repliés à angle droit offrent )) un mètre de diamètre, veuillez me faire connaître si elle est cultivée dans » les serres du Jardin des Plantes de Paris. Le maïs d'eau y fleurit-il ? Ses » fruits y sont-ils venus à maturité? La plante y est-elle d'une belle crois- » sancePetc, etc. D'après votre réponse, il me sera facile d'envoyer des » graines à Paris et même des échantillons vivants. » L'intérêt naturel que je porte à une plante que j'ai étudiée depuis >> trente-trois ans, dont je crois avoir observé toutes les parties et que je » désire voir se multiplier en Europe, m'a entraîné dans de si longs détails. » Maintenant, je vais vous parler des végétaux qui servent à faire ce qu'on « appelle le thé du Paraguay. En 1818, dans un voyage que je fis à l'île (437 ) » de Martin-Garcia et dans le Parana, j'ai pu commencer à étudier la plante >' à laquelle on donne improprement le nom de maté ou herbe maté. C'est » en 1820 et 1821 que j'ai vu les fleurs et les fruits de la plante qui sert à » faire cette boisson. J'ai rapporté cette plante au genre ïlex, et l'ai dési- » gnée dans mon Journal de Botanique sous le nom à'Ilex Theœzans. » Dans le Prodromus de M. de Candolle, elle a été décrite, par M. Auguste » de Saint-Hilaire, sous le nom d'Ilex Paraguajensis. » JJIlex Paraguajensis, ou Ilex Theœ%ans, comme il conviendrait )) mieux de le nommer, n'existe pas seul et ne se trouve pas seulement dans » le Paraguay. Je possède dans mon herbier trois espèces nouvelle à' Ilex, » et avec toutes on fait du maté ou de V herbe maté vulgairement dite. » La distribution géographique de ces trois végétaux utiles est tellement » déterminée, qu'il est facile, en posant une règle sur une carte, de savoir » positivement où se trouvent des forêts plus ou moins étendues, non-seu- » lement à' Ilex Paraguajensis, mais encore des deux autres espèces du » même genre que je viens d'indiquer. Ces trois plantes nouvelles couvrent « de grands espaces. Non loin de Rio-Grande, dans le Brésil, et tout près y> de l'Océan, commence la ligne de végétation des trois espèces d'Ilex qui » servent à faire le thé du Paraguay : elle suit la direction du N.-O., et par- » vient jusque sur le bord oriental du fleuve dit Paraguaj. Tout me porte » à croire que ces plantes doivent se trouver à l'occident de cette rivière, » parce que, dans la Sierra de Santa-Crux, où j'ai observé les trois espèces » à' Ilex qui m'occupent, j'ai reconnu plusieurs plantes indigènes au Pérou, Il au Tucuman et à la Bolivie. M. d'Orbigny, qui a rempli le monde savant » de ses intéressants travaux, pourra éclairer mes doutes sur ce point. Quant « à l'existence du maté, depuis la ligne très-étendue que je viens d'indi- >• quer, on le chercherait vainement au S.-O. de cette ligne. C'est vers le » N., le N.-E. et le N.-N.-O. que se prolongent les plantes qui servent à » faire le thé du Paraguay. Quoique je sois muni de nombreuses notes sur « ces dernières directions, je n'ose pas énoncer la limite géographique du » maté dans ces dernières étendues de terrain. MM. Sellow, Martius et Au- » gusle de Saint-Hilaire, qui ont visité ces riches régions, sont plus en » état que moi de fournir à la science des notions positives sur l'espace » qu'occupe le maté dans les directions que je viens d'indiquer. » Après avoir tracé les limites géographiques des végétaux qui fournissent » le thé du Paraguay, permettez-moi de vous faire connaître la véritable " signification de quelques noms indigènes qui, trop fréquemment, se trou- » vent mal traduits. C R., 1854. i«rSemej«r«. (T. XXXVIU, N» 10.) 67 ( 438) i> Chez les Guaranys, le mot Caa signifie plante ; une mousse, un li- » chen, une graminée, un palmier, un grand arbre portent le nom de Cari, » comme nous les désignons sous le nom général de plante. Mais ce qui doit » particulièrement fixer l'attention, et surtout celle des hommes qui s'oc- w cupent de l'histoire des peuples, c'est que les Guaranys désignent parti- » culièrement la plante qui fournit le maté sous le nom seul de Caa. On est M porté à croire que ces indigènes regardent cette plante comme le végétal » le plus utile et le plus remarquable. Ce qui semble venir à l'appui de » l'idée que j'avance, c'est que les Guaranys ont eu l'habitude de célébrer » des fêtes en l'honneur du Caa. » Il est très-rare de trouver, dans le Paraguay, une plante qui n'ait pas lu» » nom guarany. Les noms sont simples ou composés, et, presque tou- » jours, ils indiquent, soit une qualité ou une propriété de la plante, soit » sa ressemblance avec un objet quelconque. Permettez-moi de vous citer » un exemple pris dans les diverses espèces d'Ilex. » Ullex Paraguayensis de M. Auguste de Saint-Hilaire est, sans con- » tredit, l'espèce la plus répandue, celle avec laquelle on prépare générale- 0 ment le maté. Elle porte le nom seul de Caa. La deuxième espèce de ce » genre est désignée par les Guaranys sous les noms de Caa-iro, des mots » Caa, plante, et iro, amer, parce que les feuilles donnent une infusion » d'une amertume extrême. Enfin, la troisième espèce d'Ilex est appelée » Caa-mi, des mots Caa, plante, et mi ou michi, petit. L'idée des Gua- » ranys est d'indiquer que le Caa-mi est celle des trois espèces qui a les » feuilles les pjus petites. D'après ce court exposé, il vous sera facile de juger « que les Guaranys, sans être botanistes, savent distinguer les plantes, soit » par leur forme, soit par leur utilité. » Je passe à l'expression du mot maté. Ce mot signifie proprement l'in- » fusion faite à chaud de VIlex Paraguajensis . Cette boisson théiforme M date d'une époque immémoriale, et est d'un usage journalier dans le " Paraguay et dans les possessions espagnoles et brésiliennes. Le maté se )> sert généralement ici dans un petit fruit de courge, ovale, avec queue ou » sans queue. On le boit à l'aide d'un tube de la grosseur, ou environ, d'une )) plume à écrire. Ces tubes sont tirés d'un végétal quelconque, pourvu qu'il » soit naturellement creux; on en fait aussi en fer-blanc, en argent ou » en or. » M. Eue de Beaumont présente au nom de l'auteur, M. de la Rive, un exemplaire du premier volume d'un nouveau Traité de l'électricité [voir au ( 439 ) Bulletin bibliographique) et lit les passages suivants d'une Lettre qu'il a reçue du savant physicien : « Le volume que je vous adresse aujourd'hui renferme, à la fin du dernier chapitre, une théorie du magnétisme et du diamagnétisme que je crois très-satisfaisante et qui est toute nouvelle. J'en avais dès longtemps conçu l'idée; mais ce n'est que cet automne que j'ai réussi îi l'établir sur des bases qui me paraissent tout à fait solides. C'est même le désir de pouvoir exposer d'une manière satisfaisante cette théorie, qui m'a fait re- tarder la publication de ce premier volume qui devait paraître il y a déjà quatre mois. » Quand j'ai présenté à l'Académie, au mois de juin dernier, mon pre-' mier volume anglais, je n'ai rien dit sur ce sujet, parce que cela aurait été prématuré. » Auriez-vous la bonté, en présentant le volume français, de dire à l'Aca- démie que depuis l'époque où je lui ai fait hommage de l'anglais, j'ai ajouté à ce premier volume une théorie nouvelle du magnétisme et du diama- gnétisme basée sur l'expérience et sur les propriétés électro-atomiques des corps; théorie qui rend compte d'une manière satisfaisante du fait inexpliqué jusqu'à ce jour, que certains corps sont magnétiques et d'autres diamagué-* tiques. » M. DiPERREY fait hommage à l'Académie d'un exemplaire du discours qu'il a prononcé sur la tombe de M. l'amiral Boussin. RAPPORTS. MÉTÉOROLOGIE HYGIÉNIQUE. — Bapport sur les Tableaux thennométriques de la saison des eaux à Baréges en i853; par M. le D'' Campmas, médecin principal des armées, chef de service de l'Hôpital militaire et thermal de Baréges. (M. Babinet, seul Commissaire.) « M. le D"' Campmas présente à l'Académie le résultat des observations thermométriques de cette localité pour la saison des eaux, savoir, en juin, juillet, août et septembre i853, et il dffre, si l'Académie le juge utile, de continuer ces observations à l'avenir. Au point de vue purement scienti- fique, et pour les progrès de la météorologie, son travail serait d'une impor- tance secondaire; mais au point de vue de l'hygiène, et venant d'un pra- ticien de premier ordre, l'Académie pensera «ans doute qu'en joignant aux observations du thermomètre celles du baromètre, du psychromètre et de 57.. ( 446 ) ladirection des vents, et en mettant en regard les effets hygiéniques et patho- logiques concomitants, M. le D'^ Campmas entrera dans une voie peut-être restreinte, mais dont à coup sûr l'initiative sera du plus heureux augure et d'un avantage incontestable. Dans le vaste domaine de la météorologie, les influences de l'atmosphère sur l'homme en santé, et surtout sur l'homme malade, sont* aussi importantes à connaître que peu étudiées jusqu'ici. » On pourrait extraire du travail de M. le D" Campmas plusieurs faits curieux de variations thermométriques; mais, comme il n'a point donné la direction du vent, ces déductions laisseraient nécessairement à désirer. » Les conclusions de ce Rapport sont que l'Académie remercie M. le D"^ Campmas de sa communication, et que, d'après son offre, elle l'engage à suivre et à compléter, surtout par des observations hygiéniques, ses tableaux météorologiques. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Acadé- micien étranger vacante par suite du décès de M. Léopold de Biich. D'après les résultats du scrutin, la Commission se composera de MM. Liou- ville, Élie de Beaumont, Biot (Sections de Sciences mathématiques); de MM. Flourens, Thenard, Chevreul (Sciences physiques), et de M. Combes, Président en exercice. MÉMOIRES LUS. PHYSIQUE. — Détermination des pouvoirs émissijs à de hautes températures ; par MM. F. de i.a Provo.staye et P. Desains. (Commissaires, MM. Pouillet, Regnault, Despretz.) « Jusqu'ici la détermination des pouvoirs émissifs des corps a été faite à loo degrés ou environ. Dans le travail que nous avons l'honneur de sou- mettre à l'Académie, nous avons pour but principal de les mesurer à de hautes températures. Pour faire comprendre l'intérêt qui s'attache à la solu- tion de cette question, nous devons rappeler : i" que, d'après MM. Dulong et Petit, les pouvoirs rayonnants demeiuent constants à toute température ; 1° que pour des motifs divers, déjà énoncés autre part, nous étions portés à révoquer en doute ce principe fondamental. Il était donc important de trouver un procédé direct et sur qui permît de lever tous les doutes, et c'est (441) effectivement une méthode de ce genre que nous allons indiquer en peu de mots. » Nous prenons pour corps rayonnant une lame de platine très-mince de i8 millimètres de largeur et 75 millimètres de longueur que nous portons à volonté à toutes les températures comprises entre 100 et 600 degrés à l'aide d'une pile de Bunsen d'une trentaine de couples, le plus souvent assemblés quatre à quatre. Ce mode d'écliauffement a un avantage considérable qu'un mot suffira pour faire apprécier. Il permet d'élever ou d'abaisser, pour ainsi dire, instantanément lu température en augmentant ou réduisant le nombre dea couples qui font partie du circuit. On peut ainsi vérifier à tout instant que la surface n'est pas altérée d'une manière permanente, et, sans dépla- cer la lame, sans déplacer l'appareil mesureur, lire successivement et alter- nativement quelle est la valeur du pouvoir émissif à 1 00 et à 5oo ou 600 de- grés. » Notre méthode de mesure présente une innovation non moins grande. Elle consiste essentiellement dans l'emploi simultané de deux appareils ther- mo-électriques, comparés d'avance, dont l'un sert de témoin, et rend les résultats parfaitement sûrs, même quand il s'agit de mesurer des rayon- nements qui varient d'un moment à l'autre. » Yoici comment on peut concevoir la marche des opérations : » On recouvre les deux faces de la lame d'un enduit identique, de noir de futnée par exemple (i). On porte la lame à 100, 3oo, 4oo degrés, et l'on dé- termine par tâtonnement la position des deux piles thermoscopiques pour qu'elles donnent les mêmes déviations sous l'influence simultanée des deux rayonnements. Cela fait, on remplace l'un des enduits par un autre, tel que du borate de plomb, et l'on observe de nouveau siniultaiiéinent les deux émissions. Si la chaleur envoyée par le noir de fumée reste exactement la même, le rapport des deux déviations produites par les rayonnements de l'autre face, successivement couverte de noir de fumée et de borate de plomb, donne le pouvoir émissif de la dernière substance. Si la source a un peu varié, si la température s'est un peu élevée ou abaissée, la correction peut se faire immédiatement. » Il est facile de voir qu'on peut arriver aux mêmes résultats en modi- fiant légèrement le procédé ; et qu'il n'est pas nécessaire d'amener les deux lippareils thermo-électriques à donner exactement les mêmes déviations (i) Dans quelques cas, quand on veut atteindre des températures un peu hautes, il faut remplacer le noir de fumée qui brûle ou se soulève par un mélange formé de très-peu de t)orat€ d€ plomb et de beaucoup d'oxyde de cuivre. * ( 442 ) dans la première partie de l'expérience. Mais ce sont là des détails sur les- quels il est inutile d'insister. Nous nous bornons aussi à noter que les piles thermoscopiques étaient placées de manière à donner des déviations con- venables sous l'influence du rayonnement de la lame à loo degrés et que, lorsque l'intensité de la chaleur devenait vingt ou trente fois plus forte, au lieu de les déplacer, on intercalait dans leurs circuits des résistances de grandeurs connues. » Telle est la méthode. Voici maintenant un des résultats qu'elle nous a fournis. Le pouvoir émissif du borate de plomb éprouve une forte dimi- nution quand on élève sa température au rouge naissant. A lOo degrés, il est égal OU sensiblement égal à celui du noir de fumée ; à 55o degrés environ, il n'est plus que 0,75. Du reste, le borate n'éprouve alors aucune alté- ration permanente, car en le ramenant à 100 degrés son pouvoir émissif reprend exactement sa valeur première; on peut ainsi s'arranger de manière qu'il émette alternativement à peu près autant de chaleur que le noir de fumée, ou seulement les trois quarts de ce qu'émet cette substance à même température (i). » Comme le pouvoir absorbant du blanc de céruse et des corps analogues varie très-rapidement avec la qualité des rayons incidents, et comme nous avons prouvé d'autre part que le pouvoir absorbant du platine ne change pas avec la température de sa surface, pourvu que les rayons incidents soient toujours les mêmes, tout semble indiquer, quoique quelques recherches nouvelles soient nécessaires pour l'établir complètement, que le pouvoir émissif d'un corps varie, moins par suite d'une modification permanente ou passagère dans l'état de la surface, due à l'élévation de la température, que par suite d'un changement dans la nature des rayons qui se présentent pour sortir. » Sans vouloir aujourd'hui entrer dans de plus grands détails sur les applications de la méthode que nous venons de faire connaître, nous ajou- terons que nous l'avons employée avantageusement dans d'autres recher- ches très-différentes. Un exemple suffira. Nous avons déjà annoncé que les chaleurs rayonnées à même température par des surfaces de nature diverse sont inégalement transmissibles à travers le verre. Or, en prenant la lame de platine revêtue sur une de ses faces de borate de plomb, quelques mi- nutes suffisent pour reconnaître que la chaleur envoyée par la face de platine traverse une iame de verre dans la proportion de 39 centièmes, tandis que (i) Nous sommes arrivés à mettre en évidence des variations analogues , mais à des tem- pératures plus liasses, en employant des bains d'alliage pour source de chaleur. ( 443 ) celle qu'émet la couche de borate à même température ne passe à travers là même lame que dans la proportion de 22 à aS centièmes. » PHYSIQUE. — Deuxième Note sur la décomposition de l'eau par la pile; f par M. Jamin. (Commissaires précédemment nommés : MM. Biot, Regnault, de Senarmont. ) « Dans la dernière communication que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie, j'ai annoncé être en possession de quelques faits nouveaux; je viens publier l'un d'eux. » Je décompose l'eau dans un voltamètre construit suivant un modèle spécial ; je recueille l'hydrogène dans une cloche graduée, et je la trans- porte dans un vase plein d'eau pure, ou contenant quelques goiittes d'acide azotique. » Je place dans le même vase une cloche toute semblable, contenant la même quantité de gaz hydrogène dégagé par l'action de l'acide sulfurique sur le zinc; » Cela fait, je coupe dans un fil de platine deux parties identiques, je les chauffe dans une lampe à alcool, et je les plonge dans les deux clo- ches, de manière à établir une communication métallique entre le gaz et le liquide. » Le volume de l'hydrogène dégagé par le zinc n'a pas changé au bout de plusieurs jours; celui du gaz provenant de la pile diminue rapidement. Voici les nombres d'une expérience : 4'' 20° 84 4'' 25" I 4'' 4°" 80 I 77 5h5m 70 5'' 55° 66 12" 5o On a ensuite prolongé l'action indéfiniment : le gaz restant n'était plus absorbable; le gaz se composait donc d'une partie absorbable et d'une partie qui se comportait comme l'hydrogène ordinaire. Quelquefois la partie absorbable s'est élevée jusqu'aux trois quarts du volume total ; le plus sou- vent elle était inférieure à la moitié : quelquefois l'absorption n'avait pas lieu. » Pour reconnaître la liaison qui existe entre la formation de ce gaz absorbable et le courant, je mesurais l'intensité avec une boussole de sinus, et je ramenais les résultats aux unités de temps et d'intensité. J'ai constaté que le volume d'hydrogène pouvait atteindre un maximum ou prendre des valeurs plus faibles : dans le premier cas, il n'était pas absor- bable; dans le second, il l'était devenu. ( 444 ) » On peut donc dire que pour dégager un volume de gaz absorbable , il faut employer plus d'électricité que pour obtenir un même volume de gaz ordinaire. » Ces faits peuvent s'interpréter de deux manières : on peut admettre que l'hydrogène dégagé par la pile se constitue en prenant l'état gazeux sous l'influence du courant électrique dans un état moléculaire particulier, à peu près comme l'oxygène qui s'électrise et se modifie au pôle positif. Cette conclusion serait la seule possible si les gaz dégagés étaient chimique- ment purs. » Mais si, contrairement à l'opinion généralement admise, le gaz que l'on recueille au pôle négatif était un mélange des deux éléments qui consti- tuent l'eau, on aurait en présence deux corps qui peuvent se combiner sous l'influence d'un fil de platine et reconstituer de l'eau. » Des expériences ultérieures pourront décider la question, mais, quelle que soit la solution qu'on en donne, elle est importante, puisqu'on en dé- duirait la connaissance d'un état nouveau de l'hydrogène ou celle d'un mode de décomposition de l'eau par la pile qui dégagerait les deux gaz au même pôle. MÉSIOIRES PRESENTES. PHYSIQUE. — Sur la décomposition éleclrochimique de l'eau; par M. Félix Leblanc. (Commissaires nommés pour le Mémoire de M. Jamin : MM. Biot, Regnault, de Senarmont.) !< Dans la dernière séance de l'Académie, M. Jamin a présenté une Note relative aux phénomènes que peut présenter la décomposition de l'eau par la pile. Il y a quelque temps, j'avais eu occasion de constater quelques faits analogues à la suite d'une leçon à la Sorbonne, où M. Dumas avait émis quelques vues sur les rapports qui peuvent lier l'ozone et l'oxygène ordinaire. » Dans le but et dans l'espoir d'obtenir un gaz très-chargé d'ozone par l'électrolyse de l'eau, j'ai disposé un voltamètre susceptible d'être maintenu dans un mélange réfrigérant; j'ai opéré ainsi à une basse température la dé- composition de l'eau contenant au moins -^ de son volume d'acide sulfurique concentré, à l'aide de 4 éléments de Bunsen ordinaires. Bien que les électrodes fussent formées par de simples fils de platine, le volume d'oxygène recueilli s'est trouvé bien inférieur à la moitié du volume d'hydrogène dégagé dans le même temps au pôle négatif. ( 445 ) » L'oxygène était fortement ozonisé, mais la proportion d'ozone absor- bable par l'éponge d'argent ne permettait pas d'attribuer la diminution dans le volume du gaz recueilli au pôle positif, à une différence de volume entre l'ozone et l'oxygène ordinaire. » Je reconnus que le liquide du voltamètre avait acquis des propriétés nouvelles, des réactions oxydantes énergiques; il blanchissait le sulfure de plomb, et suroxydait les oxydes hydratés à la manière de l'eau oxygénée. » J'ai continué ces recherches et j'ai constaté des phénomènes d'oxyda- tion particuliers, en me servant de mousse de platine au pôle positif et en plaçant dans le voltamètre refroidi des substances oxydables, telles que l'acé- tate de potasse par exemple, qui se trouve rapidement transformé en for- miate, etc. Sans vouloir faire de cette Note l'objet d'une réclamation à l'oc- casion des expériences de M. Jamin, je tiens seulement à constater ici que, partant d'un point de vue tout à fait différent, je suis arrivé à constater des faits semblables à ceux que cet habile physicien a signalés. Ces faits étant connus d'un Membre de l'Académie, je crois pouvoir, sans encourir de reproches, continuer quelques recherches chimiques sur ce terrain. » M. Dumas, à l'occasion de cette présentation, confirme l'assertion de M. Leblanc relativement à l'époque à laquelle remontent ses expériences. PHYSIQUE. — Note sur la production de l'ozone par la décomposition de l'eau à de basses températures ; par M. Soret. (Commissaires, MM. Biot, Regnault, de Senarmont.) « A l'occasion d'expériences où j'employais un voltamètre refroidi dans un mélange de glace et de sel marin, j'ai observé que le gaz qui s'en déga- geait, et qui devait traverser des tubes desséchants, attaquait et perçait rapi- dement les tubes en caoutchouc réunissant les différentes pièces de l'appa- reil. Lorsque le voltamètre n'était point refroidi, le caoutchouc retenait parfaitement le gaz. Cette action corrosive me parut devoir être attribuée à la présence d'une quantité plus considérable d'ozone, lorsqu'on décompose l'eau par le courant voltaïque à une basse température. » J'ai cherché à apprécier cette quantité de la manière suivante : l'ozone jouit, comme le chlore, de la propriété de transformer l'acide arsénieux en acide arsénique. Si l'on a ime dissolution titrée d'acide arsénieux telle, qu'il faille i litre de chlore pour en transformer totalement i litre en acide arsénique, et que l'on en prenne 5o centimètres cubes dans lesquels on fasse passer le gaz de la pile, l'ozone qui y est contenu opérera l'oxyda- C. R ,i853. i"Semej(re.(T, XXXVIII, N«10.) 58 U46 ) tion d'une partie de l'acide arsénieux. Pour déterminer la quantité qui a subi la transformation, il suffira de comparer la quantité d'hypochlorite de chaux qui est nécessaire pour achever l'oxydation de l'acide arsénieux dans lequel on a fait passer le gaz, avec la quantité d'hypochlorite de chaux qu'il faut employer pour transformer en acide arsénique 5o centimètres cubes de la liqueur normale. » Soit N le nombre de centimètres cubes d'une certaine dissolution d'hy- pochlorite de chaux qu'il a fallu verser dans 5o centimètres cubes de la liqueur normale pour la transformer en acide arsénique, changement indi- qué par la décoloration d'une goutte d'indigo. » Soit N' le nombre de centimètres cubes de la même dissolution d'hy- pochlorite de chaux qui ont été nécessaires pour amener la décoloration d'une goutte d'indigo dans les 5o centimètres cubes d'acide arsénieux par- tiellement oxydé par l'action de l'ozone. » Alors la quantité d'ozone qui a été absorbée aura produit le même effet que x centimètres cubes de chlore, x étant donné par la proportion N' : N — N' : : 5o" .x; et si l'on admet que i centimètre cube d'ozone est équivalent à 2 centimètres cubes de chlore, - exprimera le nombre de centimètres cubes d'ozone. « Il faut évidemment observer dans cette méthode toutes les précautions que l'on doit prendre pour les essais chlorométriques qui se font d'une manière toute semblable. » Mais pour connaître le rapport de la quantité d'ozone à la quantité d'oxygène dégagé, il faut mesurer le volume de gaz détonant qui est pro- duit. Dans cebut, j'ai employé deux voltamètres traversés par le même cou- rant électrique. L'un était muni d'un tube abducteur qui amenait le gaz dans un récipient jaugé, placé sur la cuve à eau. Comme les deux volta- mètres dégagent au moins à très-peu près la même quantité de gaz, on peut évaluer la proportion d'oxygène qui est produite par l'autre appareil. Le gaz qui sortait du second voltamètre était amené par un tube en verre au fond d'une éprouvette où l'on avait versé les 5o centimètres cubes de li- queur chlorométrique ; ce tube en verre était recourbé à son extrémité et les bulles de gaz qui s'en échappaient arrivaient dans un entonnoir plongé lui-même dans le liquide. La partie effilée de cet entonnoir était recourbée de manière à forcer le gaz à venir se laver une seconde fois dans l'acide arsénieux. ( 447 ) » Malgré cet artifice pour obtenir une meilleure absorption, le gaz qui avait traversé possédait encore l'odeur de l'ozone, et il y a lieu de croire qu'une assez forte proportion échappait à l'action de l'acide arsénieux. Les résultats que je donnerai ne sont donc pas des déterminations maxima. » Le liquide placé dans les voltamètres était de l'acide sulfurique pur étendu de cinq à six fois son volume d'eau, sauf dans deux expériences où l'on a employé l'acide chromique. Dans les premiers essais, le voltamètre se composait d'un flacon d'une dimension assez petite, en sorte qu'il s'é- chauffait rapidement par le passage du courant, et qu'il était difficile de maintenir sa température basse. On l'a remplacé ensuite par un plus grand. » Une ou deux expériences ont été faites sans refroidir le voltamètre ; dans les autres, on l'entourait d'un mélange de glace et de sel marin ou de chlorure de calcium. Les résultats des expériences sont consignés dans le tableau suivant : ACIDE SULFURIQUE ÉTENDU D'EAU. DESIGNATION du voltamètre. Petit voltamètre... idem idem idem Voltamètre un peu plus grand idem Petit voltamètre. . Grand voltamètre. idem idem . I' I Petit voltamètre. . 1 2 I idem, DURÉE du dé- N. N'. gagement. b m 1,52 2; 45 D 127, 128, 5 5 127,0 128,8 I, 0 3,55 .28, 128, 0 I 136,1 121,2 2, 5 84, 84, 102, 0 0 I 74iO 73,0 84,3 o,5o 102, 5 87,7 2,l5 102, 8 95>i 2,55 203, 25 157,3 VOLUME d'oxygène dégagé. C66 environ. i5oo environ. 731,64 1 46 1 , 1 (> 1263, 16 Il 66 , 89 1488,471 737)47 1445,5 i45i',48 PROPORTION d'azote rapportée à l'oiygène dégagé. insensible insensible. o,ooo33 0 , 00092 0,00336 o,oo35i 0,00393 0,00129 o,oo383 OBSERVATIONS sur la température. Sans refroidir levoltam . idem. Très-peu refroidi. Peu refroidi. Refroidi avec de la glace et du sel marin. idem. La température était en- core au-dessus de 0 à la fin de l'expérience. La température était de — 7° à la fin de l'eipér. Sans refroidir; la tempé- rature était -t- 6° en commençant. A — 130,3 en commen- çant; à — 6" en fiuiss. ACIDE CHROMIQUE ÉTENDU DEAU. 4,i5 101, 3 97 >o 3,35 101 8 99.0 1462,37 I 0,000758 lEn refroidissant. 1444,43 o,ooo3o6 Sans refroidir. 58^ ( 448 ) » Le procédé présente une grande sensibilité, mais peu de précision : comme je l'ai déjà remarqué, une partie de l'ozone échappe à l'absorption. » Je dois ajouter cependant qu'en cherchant à mesurer la quantité d'o- zone en l'absorbant par l'iodure de potassium, je n'ai pu observer aucune diminution de volume du gaz, bien que le voltamètre fût refroidi et que l'appareil me permît de reconnaître avec certitude une diminution de volume de rûVïï- ^^ ^^^ possible que les poussières organiques en suspension dans l'eau de la cuve absorbent dans ce cas la plus grande partie de l'ozone. » PHYSIOLOGIE. — Sur la regénération ries nerjs et sur les altérations qui surviennent dans les nerjs paralysés • par M. Schiffi (Présenté par M. le prince Ch. Bonaparte.) (Commissaires, MM. Magendie, Flourens, Rayer.) i< On sait que le bout périphérique d'un nerf coupé se désorganise peu de jours après la section ; le contenu des filets primitifs, ou plutôt leur partie médullaire, se désagrège en petites particules graisseuses, qui remplissent le tuyau nerveux sous forme de granules noirs qui sont ré- sorbés, de sorte que, quelques semaines après la section, il n'en reste aucune trace. » On sait aussi qu'un nerf coupé ou réséqué peut se régénérer : il se forme une cicatrice entre les deux bouts, et la fonction du nerf se rétablit. » Autrefois, on admettait qu'après la réunion des deux bouts par de la substance nerveuse, les anciennes fibres du bout périphérique recou- vraient leur fonction ; mais après avoir étudié la désorganisation de ce bout, M. Waller, par suite d'expériences nouvelles, est arrivé à conclure que les anciennes fibres d'un nerf divisé ne recouvrent jamais leurs fonctions, et que la reproduction d'un nerf ne se fait pas seulement dans la cicatrice, mais jusque dans les ramifications terminales (i)... » Tous les faits anatomiques sur lesquels M. Waller a fondé sa nouvelle théorie, je les ai constatés, à l'exception d'un seul; car je n'ai jamais pu trouver, quel qu'ait été le degré de l'altération du nerf, les tuyaux membra- neux des filets détruits. Toujours j'ai vu les granules enfermés dans une membrane, excepté aux bouts coupés où elle était interrompue artificiel- lement; mais quelquefois cette membrane était si mince, qu'on ne la pou- vait voir qu'en éclairant faiblement le champ du microscope. (i) Voir \es Comptes rendus, tomes XXXIII et suivants. ( 449 ) » La théorie de M. Waller me semble difficilement admissible, et il y a plusieurs faits qui semblent s'opposer à l'opinion qu'un nerf coupé doive toujours se régénérer dans toute l'étendue de sa partie périphérique, et que celle-ci perde entièrement sa nature nerveuse. » Il est difficile de comprendre, d'après cette théorie, qu'après une sim- ple section, un nerf puisse reprendre ses fonctions sensitives déjà après sept ou treize jours, et pourtant j'ai vu de tels cas sur des chats et des chiens, et M. J. Paget les a même observés sur l'homme. Est-ce qu'en si peu de temps les fibres nouvelles pourront se former jusqu'à la périphérie? » Il est difficile de comprendre pourquoi alors la régénération s'accom- plit avec d'autant plus de lenteur, qu'on a réséqué une plus grande partie du nerf, et pourquoi on peut même empêcher entièrement la régénération, si l'on excise une portion d'une longueur considérable. » On ne comprend pas pourquoi, si la partie périphérique se résorbe en- tièrement jusqu'au névrilemme externe, il est impossible de réunir un bout d'un nerf sensitif à un nerf moteur avec retour de la fonction sensitive, même dans les conditions les plus favorables, comme je l'ai prouvé dans mon Mé- moire sur les nerfs de la langue, dont j'ai eu l'honneur d'adresser un extrait à l'Académie, par l'intermédiaire de M. Flourens. Pourquoi même, dans les expériences de Bidder, que j'ai répétées, le bout central du nerf lingual allait toujours, quand cela était possible, chercher son bout périphérique correspondant, qui en était éloigné artificiellement, et ne se cicatrisait pas avec l'hypoglosse qui en était approché, et vice versa. » Enfin, si, comme le croit M. Waller, l'intégrité du névrilemme joue un grand rôle dans ces phénomènes, on ne comprend pas pourquoi un nerf fortement comprimé ou écrasé, et dont le névrilemme est d'ailleurs con- servé, a besoin, pour se régénérer, d'un temps considérablement plus long qu'un nerf simplement coupé; c'est cependant ce qui résulte de mes expé- riences. » Mais la théorie de M. Waller n'est pas une conséquence nécessaire des faits qu'il a observés. Il axaminé des nerfs qu'il a crus régénérés, plusieurs semaines après la section. » Voyons d'abord ce qui arrive si l'on empêche la régénération et la réu- nion des deux bouts. Plusieurs semaines après la section, la membrane des fibres primitives a perdu son contenu granulaire, et alors les tubes vides en apparence présentent, chez les grenouilles, chez les pigeons et chez les mammifères, tous les caractères que M. Waller attribue à ses fibres embryon- naires. Par l'acide acétique, on y retrouve les noyaux longitudinaux et la ( 45o ) , ressemblance avec les fibres de Remak (mais il y a cependant des diffé- rences assez marquées entre eux et les fibres gélatineuses dites de Remak) ; on les retrouve exactement comme M. Waller a figuré ses fibres de nouvelle formation . » Remarquons ici que les noyaux existent toujours dans la gaîne des fibres primitives, mais que, dans 1 état normal, ils sont rendus invisibles par le contenu médullaire qui a à peu près la même couleur. » Dans quelques points de ces tubes, on retrouve encore quelquefois des traces et des restes des granules noirs. » J'ai retrouvé ces gaines qui avaient perdu leurs granules, encore un an après la section du sciatique sans régénération. Dans les premières semaines, on les voit à côté d'autres tubes, qui contiennent encore des granules, dans les ramifications ultimes des nerfs ; on en reconnaît moins que dans les troncs. » Ces tubes sans granules ne manquent pas quand il y a réunion, même incomplète, entre les bouts coupés. Ces fibres pâles à noyaux sont les fibres nerveuses au sommet de leur altération, que M. Waller a évidemment prises pour des fibres de nouvelle formation. » Tout ce que M. Waller dit de ses fibres embryonnaires se rapporte exactement à ces gaines sans granules. « La seule analogie qui existe entre ces gaines sans granules et les véri- tables fibres embryonnaires, consiste en ce que toutes les deux sont sans gaîne médullaire ; dans les embryonnaires, on voit à l'intérieur l'axe pri- mitif avec des stries très-fines longitudinales, qui manquent dans les fibres altérées. Les fibres embryonnaires, en général, ont une teinte un peu jau- nâtre, les autres sont pâles ; les embryonnaires offrent plus de résistance à l'action des solutions alcalines faibles, et surtout à la potasse caustique, que les fibres désorganisées ; dans les faisceaux embryonnaires, il est plus difficile d'isoler les simples tuyaux que dans les désorganisées. » Voyons maintenant s'il est permis de croire que dans la régéiifération des nerfs, des fibres nouvelles se forment parmi les anciennes. » Si l'on coupe avec un instrument bien tranchant le nerf lingual ou infra-orbital d'un jeune chat, et qu'on le laisse régénérer, en ne tuant l'ani- mal qu'après trois ou quatre semaines; en examinant alors soigneusement tous les faisceaux de la partie périphérique du nerf, on en trouvera plusieurs qui ne contiennent que des fibres à doubles contours, qui sont toutes régénérées, sans fibres désorganisées. Que sont devenues ici ces fibres désorganisées, qui ne manquent jamais après un mois, si la ( 45i ) régénération était empêchée? Si pendant la régénération dans toute la partie périphérique du nerf les fibres nouvelles se formaient indépendantes des anciennes, les dernières devraient exister, dans ce cas, à côté des fibres nouvelles. Mais de ce que dans la régénération presque complète d'un nerf sensitif on voit les fibres dégénérées disparaître avec une telle rapidité, on peut conclure que ces dernières, par le travail régénérateur, ont recouvré leur structure et leurs fonctions. » Il y a des cas où, après des résections, on peut voir directement, sous le microscope, les fibres dégénérées de la partie périphérique se conti- nuant dans les fibres de nouvelle formation de la partie inférieure de la cicatrice. ' » Dans d'autres cas plus rares, on voit encore dans l'intérieur d'une fibre primitive régénérée de la partie périphérique des points où l'on trouve des traces de granules noirs qu'elle contenait dans l'état d'altération. » Il est vrai que les fibres de la partie périphérique sont plus minces que les fibres anciennes, parce que leur couche médullaire, qui doit se reformer, est très-leiite à acquérir l'épaisseur normale. » Ainsi la théorie de M. Waller repose sur des observations incomplètes, et ce sont, en effet, les fibres anciennes qui recouvrent leurs fonctions après la formation de la cicatrice. On peut même démontrer que dans quelques cas, où le galvanisme a révélé à M. Waller le retour des fonctions, il a vu, en effet, de véritables fibres régénérées ; mais il n'y a pas porté son atten- tion comme il était trop préoccupé de ses prétendues fibres embryonnaires. » Examinons maintenant si par la dégénération paralytique les fibres primitives perdent entièrement leur nature nerveuse. » Si des fibres dégénérées peuvent reprendre leur structure encore après plusieurs semaines et même plusieurs mois, si ces fibres, provenant d'un nerf moteur, ne peuvent se réunir qu'à une racine motrice, si un bout cen- tral d'un nerf sensitif cherche, pour se cicatriser, un bout périphérique sen- sitif dégénéré qui en est éloigné de plusieurs centimètres, alors ces nerfs désorganisés, ces gahies, qui paraissent vides, ne peuvent pas avoir perdu complètement leur nature nerveuse générale, ne peuvent pas même avoir perdu complètement leur nature spéciale, motrice ou sensitive ; il faut bien qu'une partie essentielle du nerf soit restée intacte, une partie plus essen- tielle que la gaîne externe des fibres. Chaque fibre nerveuse, dans l'état normal, se compose de trois parties : de la. gaine externe j de la gaine interne ou médullaire, et du cylindre central primitif, que l'on ne voit presque pas daqs les conditions ordinaires, parce qu'il réfléchit la lumière de la ( 45a ) même manière que la gaine externe, mais qui devient visible dès qu'il est altéré par certains réactifs, ou que la gaîne externe est rompue ou coupée. C'est ce cylindre qui, comme je le prouverai expérimentalement dans une autre communication, est la partie la plus essentielle du nerf, et c'est lui qui pourrait bien exister encore dans les tubes nerveux, dont la partie mé- dullaire est entièrement absorbée. Il sera alors encore moins visible, parce qu'il est entouré immédiatement de la gaîne qui, dans l'état normal, a les mêmes caractères optiques que lui. Pour m'assurer de ce fait, j'ai macéré, dans du sublimé corrosif ou dans de l'acide chromique, des nerfs paralysés sans cicatrisation, des nerfs dont il ne restait à l'apparence que la gaîne ex- tei-ne, ou cette gaîne remplie de quelques granules, et j'ai vu avec surprise que ces réactifs, qui rendent visible le cylindre dans les nerfs normaux, font toujours reparaître, dans ces nerfs paralysés et altérés, le cylindre primitif dans sa forme tout à fait normale. » Si, après avoir laissé pendant quelque temps le nerf dans une solution de sublimé corrosif, on le traite, sous le microscope, avec de l'acide acétique très-dilué, on voit pâlir la gaîne externe, et le cylindre primitif apparaît comme isolé, dans l'intérieur du tube, en présentant tous les caractères qu'il offre dans les nerfs sains adultes; mais on n'y voit pas les stries fines longitudi- nales très-distinctes qu'il montre seulement dans les jeunes fibres nerveuses. Très-souvent, on voit ce cylindre former des flexions anguleuses ou des circonvolutions spirales dans l'intérieur du tube. Il est très-aisé de s'assurer qu'une coagulation fortuite d'un liquide, qui se trouverait dans les tubes, ne pourrait être confondue avec ce cylindre dont les contours sont très- droits et très-marqués, qui n'enferme jamais les globules noirs qui existaient encore dans le tube. J'ai retrouvé ce cylindre encore quatre mois après la résection d'un nerf sans réunion des bouts, et je crois qu'il existera aussi dans des cas beaucoup plus anciens. » Je conclus de ces observations, dont je n'ai donné ici qu'un extrait, que les altérations qui surviennent dans un nerf paralysé ne se portent que sur la gaîne médullaire, mais qu'elles laissent intactes les qualités du cylindre primitif, qui sont reconnaissables par le microscope et les réactifs chimi- ques, et que c'est à la présence de ce cylindre que les nerfs paralysés et altérés doivent la possibilité de rentrer dans leurs fonctions. » Je ne dis pas que le cylindre primitif soit resté sans altération, car le nerf n'étant plus excitable, il faut bien qu'il soit altéré ; mais cette altération, je le répète, n'est reconnaissable ni au moyen du microscope, ni au moyen des réactifs. » ( 453 ) M. Danjou de la Garenne adresse la description et la figure d'un nou- veau système d'enraj^age, qu'il considère comme propre à diminuer la fréquence ou la gravité des accidents qui surviennent sur les chemins de fer. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) M. T. Chamski adresse un Mémoire de Cosmogonie, en priant l'Aca- démie, si elle ne juge pas favorablement ce travail, de vouloir bien lui retourner le manuscrit. ■ D'après les règlements de l'Académie, ce Mémoire, s'il devenait l'objet d'un Rapport, ne pourrait plus être rendu à l'auteur. On le fera savoir à l'auteur, M. Chamski, et l'on attendra sa réponse pour renvoyer, s'il y a lieu, le travail aux trois Commissaires qui avaient été désignés avant qu'on eût pris connaissance de la Lettre d'envoi, MM. Cauchy, Le Verrier, Binet. M. Letellier envoie de Saint-Leu-Taverny une nouvelle Note sur la maladie de la vigne. Il résume lui-même, dans les termes suivants, les résul- tats de ses nouvelles observations sur ce sujet : « i". Ne pas ébourgeonner et rattacher la vigne en même temps, pour ne pas exposer la plante, par le renversement du peu de feuilles qui lui restent, à l'action immédiate du soleil ; » a". Poursuivre des expériences dénature à faire apprécier l'efficacité d'un moyen que le hasard a fait découvrir et qui, jusqu'à présent, a bien réussi, l'imrnersion de la grappe dans de l'eau de savon, puis dans du sul- fure de chaux. » (Commissaires' désignés pour les communications relatives aux maladies des plantes usuelles, MM. Chevreul, Boussingault, Montagne. ) M. RiTZEL adresse de Saint-Pétersbourg un Mémoire destiné au concours pour le legs Bre'ant. M. Plasse, médecin-vétérinaire à Niort, appelle l'attention de l'Académie sur une communication qu'il lui a faite dans la séance du 9 octobre 1848, communication dans laquelle il pense avoir donné la solution de la question qui fait le sujet du prix Bre'ant. (Renvoi à la future Commission.) A la demande de la Commission qui avait été chargée de rendre compte d'un premier travail de M. Brainard sur l'emploi de l'iode contre la mor- C. R., 1854, i"Semcj(/e. (T. S.XXVI1I, N" 10,) % ( 454 ; sure des crotales , et qui est également chargée de l'examen du nouveau Mémoire présenté par ce médecin, en commun avec M. Greene, sur l'action de l'iode comme antidote du curare, M. Kayer est adjoint aux Commissaires primitivement désignés, MM. Duméril, Magendie, Flourens et Pelouze. CORRESPONDANCE. GÉOLOGIE. — M. Eue de Beacmont présente à l'Académie, au nom de l'auteur, M. André Duniont, professeur à l'Université de Liège, sa Carte géologique de la Belgique et des contrées voisines. Dans la séance du 3i janvier i853, M. d'Omalius-d'Halloy avait déjà présenté à l'Académie, de la part de M. le Ministre de l'Intérieur de Belgique, un exemplaire de la carte géologique de ce royaume, exécutée aussi précé- demment par M. Dumont. La Notice rédigée sur cette carte par M. d'Omalius, juge bien compétent en cette circonstance, puisqu'il a lui-même si puissam- ment contribué à l'étude géologique de la Belg que et du nord de la France, a été imprimée dans les Comptes rendus des séances de l'yicadémie des Sciences, tome XXXVI, page ai 8. La carte présentée aujourd'hui est dressée sur une échelle moins grande que la première; mais elle embrasse un «space beaucoup plus étendu. Celle-ci comprenait seulement la Belgique, tandis que le cadre de la carte actuelle s'étend, d'une part, jusqu'à Paris, et, de l'autre, jusqu'à Dillenburg, au delà du Rhin. Elle établit les relations qui existent entre les formations géologiques du nord de la France, de la Belgique et des parties de l'Alle- magne qu'elle embrasse. Elle n'est pas d'ailleurs, pour la Belgique, une simple réduction de la grande carte présentée l'année dernière, parce que l'auteur, en faisant abstraction du limon hesbayen qui couvre une partie considé- rable de ce pays, a pu représenter dans tout leur développement les forma- tions qui le supportent : d'où il résulte que, sur cette carte réduite, on lit peut-être la structure générale du sol avec plus de facilité que sur la grande. Elle renferme d'ailleurs, dans toutes ses parties, un grand nombre de détails inédits que l'auteur a dessinés avec le plus grand soin, et qu'il a su rendre parfaitement distincts par l'heureux choix des couleurs qu'il a adoptées. PHOTOGRAPHIE. — M. Élie DE Beakmoxï met sous les yeux de l'Aca- démie, de la part de M. Frédéric Martens, artiste graveur et photographe à Paris, ini certain nombre de photographies sur papier représentant plu- sieurs glaciers et montagnes de la Suisse, notamment les principaux glaciers ( 455 ) de la vallée de Zermatt (mont Rose), ainsi que le mont Cervin et quelques rochers des bords du lac de Genève. Un panorama des pentes et des gla- ciers du mont Rose qui descendent vers Zermatt, dessiné d'après quafre des photographies ci-dessus mentionnées, est également présenté à l'Académie. M. Elie de Beaumont signale particulièrement à son attention le caractère frappant de vérité de ce dessin, vérité qui n'est, pour ainsi dire, que le re- flet de la vérité nécessairement parfaite qui est un des avantages des pho- tographies lorsqu'elles sont bien distinctes; et celles de M, Martens le sont éminemment. En passant en revue quelques-unes de ces photographies où les contours et les détails des masses de rocher ne sont pas moins bien exprimés que ceux des glaciers, M. Élie de Beaumont fait remarquer que dans deux d'entre elles qui montrent, sous des points de vue différents, la pyramide si pittoresque du mont Cervin, cette pyramide paraît obtuse et comme écrasée comparativement à l'aspect qu'elle présente sur la plupart des vues dessi- nées à la main et à celui que lui attribuent les habitants de la Suisse, qui, dans leur langage familier, l'assimilent à une baïonnette ; c'est que V illusion d'optique, aujourd'hui si connue et déjà si souvent signalée, qui nous fait voir les objets dressés devant nous verticalement, tels que les montagnes et même les édifices éloignés, comme s'ils étaient plus hauts et plus élancés qu'ils ne le sont réellement, se trouve naturellement redressée dans les photogra- phies, de même, au reste, que dans les dessins faits à la chambre claire et dans ceux même qu'on dessine en s' aidant d'un instnnnent propre à mesu- rer les angles. ASTRONOMIE. — Extrait d'une Lettre de M. R. Luther, astronome de l'observatoire de Bilk, près DusseldorJ , en Prusse, à M. Élie de Beaumont. « Bilk, le 4 mars i8ô4- » L'intérêt que l'Institut de France a pris à mes découvertes de Thétis et de Proserpine m'encourage à vous communiquer ma troisième découverte d'une nouvelle planète, faite le i" mars i85/|, et à vous prier de l'annoncer à l'Institut et à l'Observatoire de Paris. » J'ai fait l'observation suivante : Lieu apparent de la planète o\\r i85i,un volume des Comptes rendus des séances pour 1862, un Rapport sur les progrès de l'Histoire naturelle dans les années i845-i85o, parties concer- nant la classe des Vertébrés et l'ethnologie, et une Table des travaux rela- tifs à la Botanique compris soit dans les Mémoires, soit dans les Comptes rendus annuels de 1820 à i838. M. Perdrix, Secrétaire général honoraire de l'Association des médecins du département de la Seine, fait hommage à l'Académie d'un exemplaire du Compte rendu de l'exercice de i853, précédé d'un tribut payé à la mémoire de M. Orfila, fondateur et bienfaiteur de l'œuvre. M. Haidi.\ger, dans une Lettre adressée à M. Élie de Beaumont, en rap- pelant un envoi récent qu'il avait fait au nom de l'Institut royal et impérial géologique deVienne, fait remarquer que cette Société, qui adresse à l'Aca- démie toutes ses publications, même celles qui se rapportent à des travaux ( 457 ) antérieurs à sa constitution définitive en 1848, désirerait être comprise dans le nombre des établissements scientifiques auxquels l'Académie des Sciences envoie ses Mémoires et ses Comptes rendus. CHIMIE OIIGANIQUE. — Recherches sur les amùles (suite) ; par MM. Gehhardt et L. Ghiozza. cf Nous avons démontré, dans une précédente communication ( i), que les amidesdes acides monobasiques peuvent, par double décomposition, échan- ger I ou a atomes d'hydrogène pour des groupes oxygénés, benzoïle, cu- myle, salicyle, etc., de manière à produire des amides nouvelles, que nous avons appelées secondaires et tertiaires. Ces dénominations doivent rappeler que les corps auxquels elles s'appliquent représentent une molécule d'am- moniaque NH' dans laquelle 2 ou 3 atomes d'hydrogène sont remplacés par des radicaux organiques ; nous avons, de même, appelé primaires les amides déjà connues, dans lesquelles une semblable substitution ne porte que sur un seul atome d'hydrogène du type. La méthode par laquelle nous obtenons toutes ces amides nous semble prouver surabondamment qu'elles dérivent du type ammoniaque aussi bien que les alcalis, dont le mode de formation est entièrement le même. Les amides sont évidemment aux alcalis ce que les oxydes acides sont aux oxydes basiques. Dans la nomenclature de Lavoisier, les amides et les alcalis doivent être classés parmi les azotures : l'éthylamine représente l'azoture d'éthyle et d'hydrogène, la benzamide représente l'azoture de benzoïle et d'hydrogène. » Il nous restait encore, pour compléter les preuves à l'appui de cette théorie, à exécuter quelques expériences sur les amides des acides biba* siques, connues sous les noms de diamides, d'imides et d'acides amides. Ijes résultats que nous allons avoir l'honneur de soumettre à l'Académie concernent principalement ces trois espèces d'amides. » Comme nous l'avons déjà dit ailleurs, ce qui caractérise les acides bibasiques, tels que l'acide oxalique, l'acide carbonique, l'acide succi- nique, etc., c'est de contenir des groupes organiques indivisibles qui sont l'équivalent, non de i atome, mais de 2 atomes d'hydrogène. Le succinyle C* H* O^, par exemple, remplace toujours a atomes d'hydrogène H^. » Or, si l'acide succinique hydraté dérive de a molécules d'eau dans les- quelles a atomes d'hydrogène sont remplacés par du succinyle ; si le chlo- rure de succinyle, que nous avons décrit récemment (a), dérive de a mo- (i) Comptes rendus des séances de l'Académie de Sciences, torae JCXXVII, page 86. (a) Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences , tome 'KX.'X.Vl , pa^e ioSt., ( 458 ) lécules d'acide chlorhydrique dans lesquelles 2 atomes d'hydrogène sont remplacés par le même radical ; on conçoit que, dans la même théorie, la succinamide représente 2 molécules d'ammoniaque où un semblable rem- placement est effectué : C* H* O'' ) ^, C* H* 0= ) ^^, ( C* H* O* > O > N < Acide succin. hydraté. Chlor. de succinyle. Succinamide. » L'expérience prouve aussi que, de même que les deux molécules types H* O*, d'où dérive l'acide suce inique hydraté, se dédoublent par la chaleur en une molécule d'eau et en une molécule d'acide succinique anhydre, de même les deux molécules types N^ H°, d'où dérive la succinamide, se dé- doublent par la chaleur en une molécule d'ammoniaque et en une molécule de sticcinimide. Les imides sont donc en quelque sarte aux diamides ce que les acides anhydres sont à leurs acides hydratés; elles représentent évidem- ment des amides secondaires. On a, en effet, Ac. succin. anliydre. Succinimide. » Quant aux acides amidés, il est aisé d'en saisir la dérivation, si l'on considère la manière dont ils se forment et se transforment : les imides pro- duisent des acides amidés en fixant les éléments de l'eau par l'ébullition au sein d'une liqueur légèrement alcaline; les acides amidés régénèrent des imides en perdant les éléments de l'eau par l'action de la chaleur. Ce sont là, comme on voit, des caractères appartenant aux dérivés de l'hydrate d'oxyde d'ammonium (NH' -H H*0). L'acide succinamique représente donc l'hydrate d'un ammonium dont 2 atomes d'hydrogène sont remplacés par leur équivalent de succinyle : H i ' H ) ' H l^- Hyd. d'ammoaiura. Hyd. de tétréthylammonium. Acide succinamique. » Ces principes posés, on comprendra sans peine la constitution des corps nouveaux que nous allons citer. Ces corps ont été obtenus soit par double décomposition avec un chlorure négatif et une amide primaire ou secondaire, soit par double décomposition entre deux amides primaires, chauffées ensemble en proportions équivalentes : ce dernier procédé est . nouveau et nous paraît susceptible d'être généralisé pour la production d'un grand nombre d'amides. (459) 0 Parmi les corps que iious allons faire cormaltre, on trouvera indistinc- tement des amides correspondant à des acides monobasiques et des amides correspondant à des acides bibasiques; et comme la nomenclature usuelle est trop lourde pour être appliquée à des substances si complexes, et que, d'ailleurs, cette nomenclature n'est pas conforme aux règles suivies en chimie minérale, nous préférons restituer à toutes ces amides leur véritable nom, qui est celui d'azotures ou de dinzotures suivant qu'elles dérivent d'une onde deux molécules d'ammoniaque (azoture d'hydrogène). » Voici d'abord V azoture de succinjle et de sidfophényle , I r;4 xvi Q2 \ c'est une substance cristallisée en belles aiguilles, parfois longues de 2 ou 3 centimètres et peu solubles dans l'alcool froid. Elle représenté une amide tertiaire, bien qu'elle ne renferme que dewx groupes organiques ; mais, comme nous l'avons déjà dit, le succinyle C* H* O^ est l'équivalent de 2 atomes d'hydrogène. » Ce qui distingue cette amide des amides secondaires renfermant deux radicaux mono-atomiques, c'est que les amides secondaires se dissolvent ai- sément dans l'ammoniaque, tandis que l'azoture de succinyle et de sulfo- phényle ne s'y dissout qu'à la longue en fixant les éléments de l'eau, de manière à produire le sel d'ammonium de l'acide amidé correspondant, ce sel cristallise en aiguilles très-solubles dans l'eau, moins solubles dans l'alcool. » Les amides tertiaires qui renferment de, l'argent, comme l'azoture de benzoïle, de sulfophényle et d'argent, décrit dans notre dernière Note, ou son homologue, V azoture de cumjle, de sulfophényle et d'argent, N C" H' SO^ } = C H'^Ag N SCP ( •4g que nous venons également d'obtenir; ces amides tertiaires, disons-nous, se dissolvent aussi dans l'ammoniaque, mais sans fixer les éléments de l'eau. Il se forme alors de véritables diamides. C'est ainsi que nous avons produit ( 46o ) le diazoture de benzoïle, de sulfophénjle , d'argent et d'hjdrogène , f C W O \ Ag ' ^ ! H' qui cristallise en magnifiques prismes appartenant au système monoclinique, peu solubles dans l'eau, très-soliibles dans l'ammoniaque. » Nous avons préparé de même le diazoture de cuinyle, de sidfophényle , d'argent et d' hydrogène , P6 TT5 C/-V2 I N^ = C'Mi'OAgN^SO^ • W ) C'est une substance cristallisée en aiguilles nacrées, groupées en éventail, et douées de beaucoup d'éclat. » Enfin, nous avons réalisé la production de diamides dans lesquelles tout l'hydrogène du type est remplacé par des groupes organiques. A cette classe appartient le diazoture de succinyle ou trisuccinamide , [ C* H^ OM NM C* H* OM = C» H'^ N* OS t C* H* 0= ) cristallisé en petites lames triangulaires, fusibles à 83 degrés environ, peu solubles dans l'éther, fort solubles dans l'alcool. Nous avons également ob- tenu le diazoture de succinjle, de benzoïle et de suljophénjle , cristallisé en petites aiguilles, fusibles au-dessus de loo degrés, C^ H^ O i N='^C^H=0 \ = C'H^'N^S^O*. C^ H'SO'' ] "' -' C'est là certainement l'amide la plus complexe aujourd'hui connue, et dont la réalisation nous semble confirmer d'une manière bien évidente la théorie que nous professons sur la constitution des amides. » Nous bornons là l'énumération des corps nouveaux que nous avons produits ; nous n'aurions, en effet, qu'à y ajouter quelques variantes avec ( 46i ) d'autres radicaux en substitution à l'hydrogène du type ammoniaque, va- riantes dont il sera aisé d'augmenter le nombre par l'application de nos méthodes. » Dans une prochaine communication, nous nous étendrons plus parti- culièrement sur les acides amidés, ainsi que sur les hydramides auxquelles les aldéhydes donnent naissance par leur réaction avec l'ammoniaque. » PHYSIQUE DU GLOBE. — JSote sur la coloration des eaux de la mer de Chine; par M. Camille Dareste. a Les observations de M. Ehrenberg; celles, plus récentes, de MM. Eve- nor Dupont et Montagne, nous ont appris que les eaux de la mer Rouge sont, à certaines époques , colorées en rouge par le développement, en quantité prodigieuse, d'algues microscopiques appartenant à une espèce que le pr-emier de ces savants a décrite sous le nom de Trichodesmium crjthrceum. » Dès l'époque où ces observations ont été faites, on a pensé qu'elles donneraient l'explication d'un grand nombre de colorations accidentelles des eaux de la mer, phénomènes dont il est question dans beaucoup de récits de voyages ; on a pensé également que de pareils phénomènes seraient plus fréquemment observés et décrits du moment que les naturalistes en ont démontré l'intérêt scientifique. » Je dois à l'obligeance de M. Mollien, ancien consul général de France à la Havane, et l'un des Français qui ont pénétré le plus avant dans l'inté- rieur de l'Afrique, d'avoir pu observer un nouveau fait de ce genre. » M. Mollien a observé, l'année dernière, que la mer de Chine était colorée en jaune et en rouge sur une très-grande étendue ; et que cette coloration n'était point continue, mais qu'elle se présentait par plaques séparées les unes des autres par des intervalles transparents. La couleur rouge prédomine dans cette partie de la mer qui est appelée plus spéciale- ment mer de Chine (Nan-Haï), celle qui baigne les côtes de la partie méri- dionale de la Chine, au sud de l'île de Formose ; tandis que la couleur jaune prédomine au nprd de l'île, dans la partie de la mer que l'on désigne sous le nom de mer Jaune (Hong-Haï). » La cause de ce phénomène était inconnue. » M. Mollien, de retour en France, m'a remis une certaine quantité de cette eau colorée qu'il avait puisée dans un endroit où la mer était rouge, au mois de septembre dernier. Cette eau avait laissé déposer un limon de couleur brune que j'ai soumis à l'observation microscopique. J'ai reconnu C.R.,i854, i"5«m«(r«. (T XXXVlIIjN» 10.) • 6o ( 462 ) que ce limon ne contenait point de particules terreuses , et qu'il était formé uniquement par l'agglomération de petites algues, presque microscopiques, et plus ou moins altérées. Mais les débris sont assez reconnaissables pour que leur nature ne puisse être douteuse, et pour que j'aie pu m'assurer que ces algues appartiennent à l'espèce même que M. Ehrenberg a découverte dans la mer Rouge. M. Montagne, dont l'autorité est si grande en pareille matière, a bien voidu examiner ces objets, et me confirmer dans l'opinion que j'avais conçue sur leur identité spécifique avec les algues de la mer Rouge. » M. Montagne a reçu, il y a quelques années, cette même algue de Ceylan, d'où elle lui a été envoyée par M. Thwaites. Ainsi donc, le Tricho- desmiiim eryihrœum se retrouve dans presque toute l'étendue de la mer du Sud, depuis l'Afi-ique jusqu'à la Chine; et cette petite plante microscopique est l'une de celles qui occupent la plus large surface sur le globe. » Telle est évidemment la cause de la coloration rouge que j'ai men- tionnée au commencement de cette Note. Est-elle également la cause de la coloration jaune qui se retrouve surtout au nord de l'île de Formose? Pour qui connaît la variabilité de la couleur des algues, le fait doit paraître pos- sible. Ici je n'ai pu, malheureusement, faire des observations directes. Mais je dois, à ce sujet, mentionner un phénomène fort remarquable, observé le i5 mars 1846, à Shangaï, par le D' Bellott, chirurgien de la marine royale d'Angleterre (1). » Ce phénomène a consisté dans une pluie de poussière qui s'est produite pendant dix-sept heures, et qui a coïncidé avec la présence au-dessus de l'horizon d'un nuage qui, d'après le calcul de M. Piddington, curateur du Musée de Géologie économique du Bengale, devait occuper une étendue de 3 826 milles carrés. Cette poussière, d'après les observations chimiques et microscopiques de M. Piddington , était formée d'un sable quartzeux, très-fin, mélangé avec des filaments de nature organique, présentant les caractères des conferves, et imprégnés d'un sel de soude. Pendant toute la durée du phéno- mène, le vent soufflait du nord-est, c'est-à-dire dé la pleine mer. Les petites algues qui constituaient la plus grande partie de cette poussière venaient toutes de la pleine mer, comme l'indiquent d'ailleurs le sel de soude qui, très-probablement, n'était autre que le chlorure de sodium, et le sable (i) Voir, dans le journal de la Société asiatique du Bengale (1846), la Note intitulée : ■ « Examination 0/ some atmospheric diut, forwarded to tkc Asiatic Society of Bengal hy D' J, Macgowan, By H. Piddington... » ( 463 ) quartzeux, si abondant, comme on sait, dans le fond de la mer Jaune. » Les détails très-incomplets de cette observation ne me permettent point de décider si les conjerves de M. Piddington appartiennent à l'espèce qui fait le sujet de cette Note. H finit espérer que leur détermination sera faite par les naturalistes qui auront l'occasion d'explorer les mers de Chine. » GÉOLOGIE. — Extrait d'une Lettre de M. A. Pomel à M. Élie de Beaumont. « Je crois vous avoir annoncé déjà la publication de mon Catalogue des- criptif et méthodique des Vertébrés fossiles du centre de la France. Cette partie purement géologique est actuellement imprimée et publiée en partie dans les Annales scientifiques de V Auvergne; je crois devoir l'accompagner d'une partie paléontologique dans laquelle je groupe les espèces dans leurs Faunes respectives, afin de comparer celles-ci entre elles et avec leurs ana- logues dans d'autres régions. Ce travail, préparé par de nombreuses recher- ches, m'a permis d'entrevoir un ensemble de faits qui pourra jeter quelque lumière sur l'histoire encore assez embrouillée des derniers temps géologi- ques; je me fais un devoir de vous les soumettre, parce qu'ils ont trait à l'une des questions que vous avez traitées dans votre Notice sur les Sj's- tèmes de montagnes. » Pour l'époque tertiaire moyenne, la comparaison des caractères paléon- tologiques permet, je crois, d'établir les groupes suivants : Faunes antérieures aux molasses. . 1°. Lignites de Péréal près d'Apt, et des environs d'AIais. 2°. Calcaires et gypses du Vêlai et de la Limagne. Faunes postérieures aux molasses ou contemporaines. 3°. Faluns de Touraine, gîtes du Gers ).„.,. , „ , , „^ , , . ° ., , „ > terrains Sevahens. 4°' Sables d Eppelsheim , argiles de Cucuron ) » A V époque tertiaire supérieure se rapporte la Faune dont les débris sont enfouis en Auvergne dans des alluvions trachy tiques inférieures aux plus anciens conglomérats ponceux. Ses espèces les plus importantes se retrou- vent, en effet, les unes dans le crag récent, les autres dans le sable marin de Montpellier, d'autres enfin, dans les terrains subapennins eux-mêmes, en Italie. Ce sont Mastodon arvernensis (ou angustidens de Nesti, brevi- rostris de Gervais), Rhinocéros elatus, Felis meganthereon, Hyœna arver- nensis, etc. En Auvergne, il est évident que cette Faune est antérieure aux 6o.. ( 464 ) dislocations du système des grandes A.lpes ; les conglomérats qui recou- vrent son gisement sont sans doute les produits des bouleversements opérés par cette révolution dans le massif du Mont-Dore, d'où ceux-ci sont des- cendus. » Jusqu'à ces derniers temps, j'avais groupé ensemble tous les gisements de fossiles postérieurs à ceux de la catégorie précédente. Mais une étude plus rigoureuse des caractères zoologiques de ces fossiles, et des considé- rations géologiques suggérées par des faits qui m'avaient antérieurement échappé, m'obligent aujourd'hui à en former deux groupes bien distincts, et à admettre deux périodes zoologiques assez bien caractérisées. » Les espèces de la Faune ancienne se trouvent dans les alluvions ponceuses remaniées ou plus récentes que celles qui renferment les débris de la Faune pliocène, dans des alluvions basaltiques et plus rarement dans les pépérinos basaltiques eux-mêmes; c'est-à-dire dans des terrains formés pendant la longue période des éruptions de basalte en Auvergne. Les types les plus caractéristiques sont Elephas meridionalis , Rhinocéros leptorhinùs , Hyœna hrevirostris, etc. Les plus remarquables des autres fossiles sont Hippopo- tamus major, un Tapir, un grand Bouquetin, des Cerfs particuliers, un Méganthereon, im Ours, etc. Il paraît que dans la Haute-Loire, la plupart des gîtes ossifères se rapportent à cette période; mais je n'ai pas en ce moment les moyens d'établir nettement une distinction entre ces différents gites. En Angleterre, les espèces caractéristiques de cette Faune sont réunies dans des gisements spéciaux, qui n'admettent pas celles de la Faune plus récente ; mais les relations géologiques du terrain de transport qui les ren- ferme sont difficiles à fixer. (Voyez OwEN, Brit. Birds and Mam., à l'ar- ticle Rhinocéros leptorhinùs.) Je pense aussi que, lorsqu'on aura pu dé- brouiller la confusion qui existe entre les gîtes du val d'Arno, la plupart de ceux qui ne seront pas pliocènes devront être classés dans cette catégorie; il serait donc important d'y faire des recherches, qui ajouteraient certaine- ment aux renseignements si peu nombreux que nous possédons sur cette période zoologique. » Après cette élimination, il nous reste un ensemble d'espèces assez important, qui constitue proprement ce que l'on pourrait appeler la Faune diluvienne, dont les types les plus caractéristiques sont Elephas primige- niiis, Rhinocéros thichorhiniis , Hjœnn spelcen, Felis spelœa, Cerviis Guet- tard i, etc. » En Auvergne, les gisements de cette période zoologique sont rarement en rapport avec des dépôts d'un âge immédiatement antérieur; le plus sou- ( 465 ) vent, ils sont dans des éboulis, aux pieds ou sur les flancs des collines cal- caires et basaltiques, dans des alluvions qui sont presque au niveau actuel des cours d'eau, dans le limon de quelques cavernes et le remplissage de brèches : mais, dans une contrée aussi récemment bouleversée que l'Auver- gne, la conservation de ces premiers dépôts, malgré leur incohérence, atteste leur âge très-moderne, tandis que les amas analogues de la période précédente ont été en grande partie balayés ou détruits. Deux ou trois de ces gîtes cependant sont, fort heureusement, situés dans des conditions qui prouvent que leur âge est postérieur à celui de l'éruption des volcans à cra- tère. A Neschers, les alluvions ossifères sont adossées à la lave duTartaret, et renferment des blocs de celle-ci. A Aubière, c'est dans les fentes de la lave de Gravenoire que sont les fossiles. Coudes nous montre aussi les mêmes espèces dans un travertin évidemment du même âge. » Cela suffit pour établir que les deux périodes zoologiques que nous venons de distinguer, ont été séparées par la révolution du globe à laquelle se rapportent nos éruptions laviques, c'est-à-dire celle du système du Ténare et du Vésuve. La plus ancienne se trouve donc comprise entre cette der- nière révolution et celle du système des grandes Alpes; de même que la période de Mastodonte arvernien est comprise entre ce dernier système et celui des Alpes occidentales. Mais il est beaucoup plus difficile d'établir une démarcation analogue en Auvergne entre la Faune la plus récente et celle de notre époque, qui ont entre elles de si grands rapports. » A mon avis, on peut trouver ailleurs de nombreux éléments de solu- tion pour ce problème. Je remarque d'abord que la dernière Faune fossile a laissé de ses débris dans presque tous les dépôts superficiels et les cavernes de l'Europe, excepté dans le grand terrain erratique du Nord ; et, en Russie, on a constaté l'existence des espèces les plus caractéristiques, FAephas pri- mogenius et Rhinocéros thichorhinus , dans des limons à coquilles palustres inférieurs à ce dépôt erratique. En Angleterre, lorsque ce dernier terrain , le drift, est en rapport avec des gîtes ossifères de cet âge, il présente les mêmes relations chronologiques. Il est dès lors évident que le phénomène erratique auquel se rapporte le drijt est postérieur à la période d'existence des plus récents Mammifères fossiles. » La Faune européo-sibérienne de ce temps se poursuit sur le nouveaii continent dans les possessions russes, où l'on a recueilli quelques-unes des espèces caractéristiques que M. Buckland a fait connaître. Dans les Etats-Unis, YElephns primigenius , le Bos palassii, lient, par un dernier chaînon, cet ensemble zoologique à celui des Mylodon et Mégalonyx que ( 466 ) . l'on retrouve partout dans les deux Amériques dans des terrains déposés avant la grande révolution qui a produit le système des Andes. » On recueille tous les jours des preuves de plus en plus concluantes de l'existence de notre espèce à l'époque de cette révolution et pendant l'exis- tence de la dernière Faune fossile dQnt un très-grand nombre d'espèces ont été détruites ; mais rien n'annonce encore qu'on doive faire remonter son existence à des temps antérieurs. » Je conclurai, pour ce que cette Note a de plus important, que les sys- tèmes de dislocations : Alpes occidentales, grandes Alpes, Ténare et Andes, limitent une succession de périodes géologiques qui attestent à leur tour que ces révolutions ont été successives, ainsi que vous l'aviez annoncé page 772 de votre Notice. Il faudra donc adopter une récurrence du sys- tème du Ténare, de même que pour les grandes Alpes, puisque l'activité volcanique de ce système persiste à notre époque comme l'axe méditerra- néen a prolongé l'existence de celle des grandes Alpes. » P. S. Depuis que je suis arrivé en Algérie, j'ai cherché à reconnaître la direction des dislocations qui affectent les terrains modernes des côtes et même de l'intérieur, mais partout les directions se confondent avec celles du système des Alpes principales. Les lacs salés des environs d'Oran, dont plu- sieurs sont actuellement à sec, et ne décèlent leur ancien état que par la nature de la végétation qui les couvre, ont un fond gypseux plus ou moins épais, dans lequel j'ai recueilli des Mollusques terrestres, identiques à ceux qui vivent encore sur les mêmes lieux. Ces dépôts sont donc aussi très-modernes, et contemporains sans doute des dépôts coquilliers du bord de la mer. Ils paraissent avoir été également affectés par la même révolu- tion, et sans doute cette révolution est celle du système de l'axe volcanique méditerranéen. » M. BoNELLi annonce l'envoi de plusieurs exemplaires d'un opuscule destiné à servir de réponse aux assertions de M. Maumenéj concernant l'application de l'électricité au tissage des étoffés brochées. Il se propose de publier prochainement une description complète de son système et il s'em- pressera d'en faire hommage à l'Académie; en attendant, il prie MM. les Membres de la Commission chargée de l'examen des diverses pièces rela- tives à la question débattue, de vouloir bien prendre connaissance « des descriptions jointes à sa demande de brevet et des certificats d'addition en France. » Une Note autographiée, qui semble être celle à laquelle fait allusion la (467) I^ettre de M. Bonelli, est renvoyée, à titre de document, à la Commission précédemment nommée, Commission qui se compose de MM. Regnault, Morin, Seguier. M. Claudet met sous les yeux de l'Académie plusieurs doubles images photographiques destinées à être vues au stéréoscope, et qui représentent : les unes, une seule personne, les autres, des groupes de deux ou de plusieurs. De ces portraits, les uns sont coloriés; d'autres ne le sont pas. Pour tous, la distance angulaire des deux points de vue a été si bien calcidée, que dès l'instant où l'on applique les yeux à la jumelle, on ne voit pas deux images, mais une seule, celle d'un objet à trois dimensions. M. FouRNERiE, qui avait soumis au jugement de l'Académie une balance de son invention, appareil admis ultérieurement, d'après le désir exprimé par l'auteur, au concours pour le prix de Mécanique de l'année i853, demande aujourd'hui que sa balance soit l'objet d'un Rapport spécial. La Commission chargée de décerner le prix et les encouragements a pris connaissance de la balance de M. Fournerie, et en ne la mentionnant point dans son Rapport elle a, par le fait, porté un jugement sur lequel l'Aca- démie ne peut revenir. M. LiNTz adresse une Note, écrite en allemand, sur certaines propriétés des ellipses et du cercle. M. Chasles est invité à prendre connaissance de cette Note, et à faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. Un auteur, dont le nom est écrit sous pli cacheté, adresse, pour le con- cours aux prix de Médecine et de Chirurgie, un Mémoire manuscrit portant pour titre : De la puissance du fer sur l'organisme des hommes et des animaux. C'est seulement dans les concours pour les prix sur des questions propo- sées, que la condition de ne pas se faire connaître avant le jugement est imposée aux concurrents. Le Mémoire est d'ailleurs réservé pour être soumis à la future Commis- sion, qui jugera s'il peut être admis sous cette forme. M. Osw. Heek adresse un prospectus d'un ouvrage dont il va commencer la publication, et dont la première livraison doit paraître très-prochaine- ment; cet ouvrage a pour titre: Flore tertiaire de la Suisse. Un spéci- men des planches coloriées qui doivent accompagner l'ouvrage est joint au prospectus. r 468 ) M. Lehaitre prie l'Académie de se faire rendre compte d'un opuscule qu'il a publié sous le titre de Mémoire sur les causes des mouvements des corps planétaires et sur les causes des révoli/,tions du globe terrestre. L'ouvrage étant imprimé ne peut, d'après une décision déjà ancienne de l'Académie, devenir l'objet d'un Rapport. M. Brachet adresse de nouvelles Lettres et Mémoires sur les instruments d'optique. A cinq heures, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 6 mars i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de i Académie des Sciences , i" semestre i854; n" 9; in-4°. Mémoires de l'Institut de France. Académie des Inscriptions et Belles-Lettres; tome XX; a* partie. Paris, i854 ; in-4°. Institut de France. Académie des Sciences. Discours prononcé par M. Du- PERREY aux funérailles de M. l'amiral baron Roussin, le mercredi i" mars i854; I feuille I; in-4''. Traité d'électricité théorique et appliquée; par M. A. DE La Rive; tome I*'. Paris, i854; in-S". Carte géologique de la Belgique et des contrées voisines; par M. André DUMONT; format atlas. Matériaux pour la paléontologie suisse, ou Recueil' de monographies sur les fossiles du Jura et des Alpes; publiées par M. F.-J. PiCTET; i" livrsjison. Genève, i854; in-4°- Mémoire sur les causes des mouvements des corps planétaires et sur les causes des révolutions du globe terrestre, avec des notes; par M. Michel Lehaitre. Bourg-en-Bresse, i853; broch. in-S". ERRJTJ. (Séance du 27 février i854. ) Page 366, ligne 11, au lieu de Mouro, lisez Monro. Page 4i6, ligne 27, au lieu de Duperrey et Regnault, lisez Duperrey, Regnault et Rayer. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 MARS 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. PoNCEUET, au nom de la Commission nommée pour un Mémoire présenté par M. Calvert dans la séance du 6 février dernier, fait remarquer que ce Mémoire, qui concerne spécialement la mécanique expérimentale, n'a aucun point commun avec une communication faite antérieurement par M. Chenot sur la préparation des houilles destinées pour la fabrication de la fonte, et que, par conséquent, la réunion des deux Commissions demandée par M. Chenot (séance du 27 février i854) est sans objet. D'après ces remarques, il ne sera pas donné suite à la demande de M. Ad. Chenot. PHYSIOLOGIE. — Recherches sur la composition des œujs ({ans la série des rtmVnrtMo: (premier Mémoire); par MM. A. Valenciennes et Fremy. « Les anatomistes qui se livrent à de nouvelles recherches sur les œufs des animaux, en étendant leurs investigations aux différentes espèces de la série animale, sont toujours obligés de remonter aux époques, déjà éloi- gnées, de la publication des Mémoires de MM. Prévost et Dumas d'abord, C. K., 1854, i"Semej«re. (T. XXXVIII ,N° il. I 6l ( 470 ) et ensuite de Cari-Ernest Baër. La découverte des premiers confirma les opinions de Guillaume Cruikshanks , fondées sur des observations et des expériences exactes; celle de M. Baér, qui est parvenu à voir les premiers rudiments de l'ovule, jusque sous le stroma de l'ovaire des Mammifères, fit faire un nouveau pas à l'ovologie. » Cet illustre anatomiste, ayant pour but de suivre l'évolution du foetus, non-seulement dans l'œuf des animaux de cette classe, mais encore dans les espèces diverses du règne animal, n'a pas cherché à connaître la nature des liquides plus ou moins denses de l'œuf, ni celle des corps tenus en suspen- sion ou en dissolution dans ces liquides. » La même direction d'idées a conduit les travaux des anatomistes qui ont traité ce sujet avant ou après M. Baër. Nous nous écarterions beaucoup trop de notre Mémoire si nous essayions de faire un historique de ces tra- vaux successifs. » Nous avons cependant cru utile de rappeler la marche suivie par l'ha- bile anatomiste de Kœnisberg et par ses successeurs, pour expliquer com- ment on n'a encore mentionné, pour ainsi dire qu'en passant, ce que le microscope faisait découvrir dans le vitellus des différents œufs. » Ainsi, il nous parait hors de doute que M. Baër a vu les granules vitel- lins des différentes espèces de Raies ou de Squales, sans les étudier avec détails. Il n'a pas cherché à en connaître la nature intime par le secours de l'analyse chimique. Il se borne, en effet, à dire que le jaune est constitué par un liquide visqueux , par des granules albumineux incolores, et par une graisse presque toujours divisée en gouttelettes. Ce jaune est enveloppé de blanc; mais M. Baër n'a pas recherché s'il est coagulable, comme celui de l'œuf de Poule. j> En un mot, ce savant a vu dans les œufs de ces Cartilagineux, et dans ceux des autres animaux, un mélange de principes immédiats semblable à celui des œufs d'Oiseau, et toujours composé d'un jaune, ou vitellus, entouré de blanc, liquide albumineux, le tout contenu dans une membrane externe aussi variée par sa nature que par ses couleurs. » Nous avons aussi lieu de croire que M. Vogt a aperçu quelques gra- nules vitellins dans le vitellus du Crapaud accoucheur ( ^/^^e.y obstetricans , Dum.). Il est cependant moins précis que M. Baër. » On peut aussi penser que M. Strauss a vu les granules vitellins, dont nous parlerons dans notre second Mémoire, puisqu'il décrit, dans son beau travail sur l'anatomie du Hanneton, le vitellus des œufs de ces Coléoptères, ( 471 ) formé d'une bouillie liquide, composée de grains, et présentant à la surface de l'enveloppe de l'œuf une couche de globules. » On trouve encore l'indication de ces granules dans le travail de MM. Baudrimont et Martin Saint- Ange, couronné par l'Académie des Sciences. Mais ces auteurs ne les ont pas séparés du reste du vitellus, pour en faire le sujet d'une étude spéciale. Ils les ont représentés au milieu des gouttelettes d'huile qui nagent dans le jaune des œufs de Grenouille. » Les autres naturalistes qui ont étudié les œufs de diverses Annélides, des Helminthes, des Insectes, des Arachnides, des Crustacés, des Mol- lusques Céphalopodes, Gastéropodes ou Acéphales, parlent de globules, sans les distinguer des gouttelettes de graisse, et, ce qui est bien plus impor- tant pour le sujet de ce Mémoire, sans caractériser aucune substance vitelline. » MM. Dumas et Cahours sont les premiers qui aient signalé nettement dans l'œuf de Poule un principe immédiat, particulier, la Vitelline, carac- térisée par ses propriétés physiques et par sa composition déduite de l'ana- lyse chimique. » Les recherches n'avaient pas été poussées plus loin, et l'on se contentait d'appeler du même nom collectif d'œuf, tous les produits de l'ovaire, ser- vant, chez tous les animaux, après la fécondation, à la reproduction d'in- dividus semblables à ceux qui les ont sécrétés, quand les nouveaux indi- vidus sont parvenus à l'âge adulte. » Cependant, en examinant avec attention les œufs des nombreux ovi- . pares, les anatomistes y observaient des différences très-notables, et qui prouvaient que ces corps reproducteurs étaient aussi variés que les animaux auxquels ils doivent donner naissance. Ainsi, pour ne citer que quelques faits, on avait depuis longtemps remarqué l'absence de l'allantoïde dans les œufs des ovipares vivants dans l'eau ; le manque de chalazes, la minceur de la membrane vitelline devenant telle, qu'on a de la peine à la voir sous le microscope. L'un de nous avait déjà observé que plusieurs espèces d'œufs ne se durcissent pas par la cuisson dans l'eau bouillante. » L'Académie avait jugé depuis longtemps la nécessité d'appeler l'atten- tion des hommes de science sur ce genre d'investigation, en mettant aucon- cours des questions plus ou moins relatives à la composition intime 'de l'œuf. Elle a été assez heureuse pour trouver, dans plusieurs Mémoires qui lui ont été adressés, une partie des réponses qu'elle désirait. » Sentant nous-mêmes qu'il était important de donner de l'extension aux recherches déjà faites sur la composition des œufs, nous avons entrepris ce 6i.. ( 472 ) travail en commun, parce que les questions qu'il soulève sont à la fois du ressort de la zoologie et de la chimie analytique. » Un sujet aussi vaste, et qui exige l'étude suivie d'oeufs d'animaux appar- tenant aux différentes classes du règne animal, ne peut être épuisé dans un seul Mémoire ; aussi sommes- nous loin de considérer nos recherches comme complètes. » Nous nous proposons seulement, en publiant ce premier Mémoire, de faire ressortir les différences qui existent dans la composition des œufs, et de poser quelques principes généraux, qui seront développés dans des commu- nications subséquentes. § l". — Des oeufs d'Oiseau. » Ce que nous venons de dire au commencement de ce Mémoire explique suffisamment le silence que nous gardons sur la composition de l'œuf de Poule pendant l'évolution du fœtus, et sur les recherches antérieures lela- tives aux membranes qui enveloppent les premiers rudiments du poulet contenu dans l'œuf. » Nous recherchons uniquement ici la nature des deux substances, le blanc ou l'albumine, et le jaune ou le vitellus, afin de partir de ce point de comparaison pour étudier les œufs des autres animaux. Nous ne suivrons pas rigoureusement l'ordre établi par les zoologistes pour la série animale; cependant nous ne nous en écarterons pas beaucoup. » La composition des œufs d'Oiseau a été nettement établie par les nom- breux travaux publiés d'abord par Vauquelin , Bostock, et ensuite par MM. Chevreul, Jonh, Dumas et Cahours, Lecanu, Gobley, Martin Saint- Ange et Baudrimont, Scheerer. Aussi, dans cette partie de nos recherches, nous sommes-nous contentés de confirmer l'exactitude des principaux faits annoncés par les observateurs que nous venons de citer, et de déterminer avec précision les caractères spécifiques des œufs d'Oiseau. » lie blanc de l'œuf d'Oiseau est considéré par presque tous les chimistes comme un principe immédiat pur, quoique ce blanc contienne des sels divers et un corps sulfuré qui peut être séparé de l'albumine par différents réactifs sans déterminer la décomposition de cette . substance , comme M Chevreul l'a démontré depuis longtemps. » En examinant le blanc retiré des œufs de différentes espèces d'Oiseaux, nous avons reconnu que ce corps se présente souvent avec des propriétés variables. Dans quelques espèces, il est presque fluide; dans d'autres, il possède une consistance gélatineuse. Le blanc de l'œuf de Poule coagulé ( 473 ) est opaque, et d'une couleur pure, blanche et mate. Celui du Vanneau de- vient, après la cuisson, transparent, opalin, verdàtre et tellement dur, qu'on peut le tailler en petites pierres employées, en Certaines contrées d'Allemagne, pour la bijouterie commune. » Ces caractères ne suffisent pas pour faire admettre que le blanc des œufs d'Oiseau est formé par des albumines différentes; mais ils semblent démontrer que des recherches attentives permettront de faire ressortir dans ces albumines des propriétés nouvelles qui jusqu'alors ont échappé aux chimistes. » Lorsque, dans un autre Mémoire, nous essayerons de suivre quelques- unes des modifications qui sont produites dans l'œuf pendant l'incubation, nous reviendrons sur les particularités qui sont relatives à la constitution de l'albumine, et nous rechercherons, en nous appuyant sur les travaux de M. Chevreul, si l'albumine soluble doit être considérée comme un prin- cipe immédiat pur. » Le jaune d'un œuf d'Oiseau est formé par un liquide visqueux, tenant en suspension une matière grasse phosphorée qui présente une certaine analogie avec la graisse cérébrale. La viscosité de ce liquide est due à la présence d'une matière albUmineuse qui a été étudiée avec soin par MM. Dumas et Cahours, et que les chimistes ont nommée f^itelline. La Vi- telline se trouve toujours, dans le jaune d'œuf d'Oiseau, associée à une cer- taine quantité d'albumine. » La présence de l'albumine dans le vitellus d'Oiseau nous a fait modi- fier le procédé qui a été suivi jusqu'à présent pour préparer la Vitelline. » On a obtenu cette matière en épuisant par l'éther un jaune d^œuf de Poule soumis préalablement à la cuisson. » Pour préparer la Vitelline, nous traitons par l'eau froide le jaune d'œuf de Poule : l'albumine reste en dissolution dans l'eau, tandis que la Vitelline se précipite. Ce dernier corps, lavé à l'eau, à l'alcool et à l'éther, doit être considéré comme de la Vitelline très-pure. » Du reste, cette substance ainsi obtenue, présente tous les caractères qui ont été signalés par MM. Dumas et Cahours; elle offre une si grande analogie avec l'albumine, que la présence d'une certaine quantité de ce dernier corps ne modifie pas sensiblement sa composition et ses pro- priétés. » Ainsi, nous avons constaté que la Vitelline, entièrement débarrassée d'albumine, se dissout, comme les substances albumineuses, dans l'acide ( 474 ) chlorhydrique bouillant, en produisant une belle coloration d'un bleu violacé. , » Le jaune de l'œuf d'Oiseau exposé à l'air humide se durcit rapidement, parce que l'humidité atmosphérique agissant sur le jaune, détermine la précipitation de la vitelline ; aussi voit-on cette solidification se présenter, en premier lieu, sur les couches du liquide qui sont en contact avec l'air. » En considérant les propriétés du corps albumineux qui caractérise le jaune d'œuf des Oiseaux, et qui a reçu le nom de F'itelline, et en consultant sa composition élémentaire, il nous est impossible de ne pas faire ressortir les points de ressemblance qui rapprochent ce corps de la fibrine. » L'analyse élémentaire de ces deux corps a donné les résultats sui- vants : Fibrine. Vitelline^ " I. " n." Carbone 52,5 52,26 5i,6o Hydrogène 7,0 7,24 7,22 Azote 16,5 i5,o8 i5,02 Oxygène et soufre 24,0 25,42 26,16 100,0 100,00 100,00 » On peut dire que la Vitelline et la fibrine ont la même composition ; car pour deux corps de cette nature, qui sont incristallisables, insolubles dans l'eau, et qui, par conséquent, ne sont purifiés que difficilement, quel est le chimiste qui peut répondre, dans une analyse organique, de i cen- tième d'azote ? »> Quant aux propriétés chimiques de ces deux corps, on doit reconnaître qu'elles se confondent presque complètement. Elles sont, en effet, égale- ment insolubles dans l'eau, l'alcool et l'éther, également solubles dans les alcalis; l'acide chlorhydrique les dissout de la même manière, en produi- sant la coloration bleue caractéristique. » Avant de considérer la Vitelline et la fibrine comme identiques, nous devions soumettre la Vitelline à une épreuve qui caractérise d'une manière très-nette la fibrine. » On sait que, d'après les belles observations de M. Thenard, la fibrine jouit de la propriété de décomposer l'eau oxygénée, à la manière des oxydes métalliques, et d'en dégager l'oxygène : la matière azotée retirée du jaune d'œuf devait décomposer l'eau oxygénée, comme la fibrine, si elle était identique avec cette dernière substance. ( 47*5 ) » Cette expérience, faite à plusieurs reprises, a toujours donné un résultat négatif. » Ainsi, la substance azotée qui existe dans le jaune d'œuf des Oiseaux, et qui se précipite lorsque le vitellus est étendu d'une grande quantité d'eau, présente, il est vrai, une analogie évidente avec la fibrine du sang, mais elle en diffère par des caractères propres. » Pour résumer les faits constatés sur les œufs d'Oiseau, par nous ou par les observateurs qui nous ont précédés, nous dirons qu'abstraction faite de tous les caractères zoologiques et anatomiques que fournissent la co- quille, sa forme et sa coloration variée, les membranes propres et formées au moment de la ponte ou celles qui se développent pendant l'incubation, les deux substances essentiellement constitutives et préparées par la nature pour nourrir le poulet dans l'œuf, se reconnaîtront toujours aux caractères suivants : » 1°. Le blanc, très-riche en substance albumineuse, est nettement séparé du jaune par la membrane vitelline ; » 2°. Le jaune, principalement formé de matière grasse phosphorée, d'une petite quantité d'albumine, de sels divers, donne un abondant préci- pité de Vitelline lorsqu'on le met en suspension dans une quantité d'eau suffisante. » Cette substance, tout à fait caractéristique des œufs d'Oiseau, ne se rencontre dans aucune autre espèce d'œufs. § II. — Des oeufs de Poisson. « La grande famille des Poissons à squelette cartilagineux, désignée par M. Duméril sous la dénomination de Poissons plagios tomes ^ a été depuis divisée par les ichthyologistes récents en plusieurs autres familles. » Les Raies de Linné et de Lacépède ont formé la famille des RAJiDiE ; les Torpilles ont donné à la famille composée de ces Poissons électriques leur nom de Torpedin^; et enfin le genre des Squales, subdivisé en plu- sieurs autres, est devenu la famille des SQUALiDiE. En étudiant comparati- vement ces trois familles, sous le rapport de l'ovologie, on y trouve des Poissons ovipares et des ovovivipares. » Les Raies pondent des œufs protégés par une enveloppe forte et résis- tante, sans être toutefois calcaire. Ils éclosent dans les profondeurs où la femelle sait les fixer au moment de la ponte, car il est très-rare de rencon- trer, en explorant les plages de la mer, des œufs encore pleins. La coque n'est rejetée qu'après l'éclosion. ( 476 ) ^> Les Torpilles, qui ressemblent tant aux Raies, sont ovovivipares; les petits éclosent dans l'oviducte de la mère. On pourrait presque dire que les Torpilles sont les espèces ovovivipares de la famille des Raies. » La plupart des Squales sont au contraire ovovivipares, mais il y a parmi eux un genre, celui des Roussettes, dont les femelles sont ovipares. Les œufs ont une enveloppe d'apparence cornée très-résistante, et les quatre angles de ces singuliers œufs sont prolongés en longs filaments qui s'attachent fortement aux tiges des Fucacées de haute mer, jusqu'à la naissance du petit. » Nous avons rappelé plus haut les recherches de M. Ch.-Ern. Baër, siu- la nature des liquides contenus dans l'œuf des Cartilagineux, où il a vu des granules qu'il a pris pour des corpuscules albumineux. Mais, outre que nous allons prouver que ces granules sont d'une substance différente de l'albu- mine, ni lui ni d'autres anatomistes n'ont encore étudié la nature du blanc ou du jaune des œufs de ces Cartilagineux. C'est ce que nous avons recherché. Des œiijs de Raie. » Un œuf de Raie pondu récemment, est enfermé dans une coque d'un vert bronzé, dont le tissu est composé de fibres courtes et feutrées; sa forme générale est un rectangle plus ou moins allongé et bombé des deux côtés : chaque angle est prolongé en une languette courbe. Le bord le plus long de ce rectangle s'étend en une membrane très-mince, jaunâtre, et qui paraît de même nature que la coque. En retirant avec précaution l'œuf de l'oviducte, on réconnaît que les membranes sont sécrétées dans l'intérieur de la grosse glande blanche qui entoure l'origine de l'oviducte. La surface de chacune d'elles étalée sous l'eau, a plus du double de celle de la coque. » En ouvrant cet œuf, on voit un jaune abondant contenu dans une masse gélatineuse transparente qui représente le blanc de l'œuf de Poule, quoi- qu'il en soit totalement différent. Le jaune est au milieu d'e cette masse, dans une des cellules transparentes du blanc, car le vitellus, comme l'a très-jus- tement remarqué M. Baër, n'a pas de membrane vitelline assez résistante pour que l'on puisse l'observer sous le microscope, et encore moins séparer le jaune du blanc, l'en isoler. » Aussi, pour avoir la matière du jaune tout à fait pure, il faut la prendre dans un ovule formé près de se détacher de l'ovaire et d'entrer dans l'oviducte. » Nous venons de faire remarquer que ce blanc gélatineux ne ressemble en rien au blanc des œufs d'Oiseau : il n'entre pas en dissolution dans r 477 > J'eaii ; il n'éprouve pas, par la chaleur ou par l'action des acides, une coa- gulation comparable à celle de l'albumine ordinaire. » En examinant cette gelée avec soin, nous avons reconnu qu'elle était formée par des vésicules dont les membranes élastiques contiennent lui liquide très-aqueux , et qui ne présente en dissolution que des trace» d'aï-', bumine. Lorsque ces vésicules sont exposées à l'air pendant quelques jours, elles se vident en quelque sorte, perdent leur consistance gélatineuse, et produisent aloi-s un liquide légèrement albumineux qui tient en suspension quelques membranes transparentes. » L'alcool produit également la destruction de la masse gélatineuse en déterminant la coagulation des membranes. > * v ■ '. - » En soumettant enfin ce blanc d'œuf de Raie à une évapôratioti ^anS le vide, on reconnaît qu'il ne contient que des traces de substances organiques. » On voit donc que le blanc d'un œuf de Raie, en proportion très-faible par rapport au 'jaune, est différent, sous tous les rapports, de celles que l'on constate dans l'albumine de l'œuf d'Oiseau. L'étude du jaune de l'œuf de Raie devait établir, du reste, des différences encore plus remarquables entre les œufs d'Oiseau et ceux des Poissons cartilagineux. » Lorsqu'on soumet le jaune de l'œuf de Raie à un examen microsco- pique, on reconnaît qu'il est formé par un liquide assez fluide, tenant en suspension des gouttes d'un corps gras légèrement coloré en jaune, et une quantité considérable de petits grains blancs et transparents, d'une forme régulière. Nous avons examiné ces granules dans les différentes espèces de Raies qui abondent sur les marchés de Paris. Des œufs de Torpille. » Les Torpilles, longtemps confondues avec les Raies, ont été séparées non-seulement de ce genre, mais même de la famille des Rajidées. Depuis que les ichthyologistes ont appris à connaître les différences que présentent ces expèces de Cartilagineux, sur les côtes du Brésil, au cap de Bonne- Espérance ou dans les mers de l'Inde, l'appareil électrique qui leur donne cette force remarquable est resté le caractère essentiel et le plus apparent de cette famille. Les côtes des départements du Morbihan, de la Charente- Inférieure, et celles qui suivent le littoral de l'Océan jusqu'à la frontière d'Espagne, nourrissent un grand nombre d'individus de l'espèce du Torpédo marmoratn; on en distingue un plus grand nombre d'espèces dans la Méditerranée. » Nous avons pu examiner plusieurs Torpilles des côtes de la Rochelle, C. R. i854, i«r Semestre. (T. XXXVIII, N» H.) , . . ^2 (478) grâce à la complaisance de M. le docteur Sauvé, médecin établi dans cette ville. Nous avons reconnu que ces Poissons, si semblables aux Raies par leur forme générale, ont un mode de génération tout à fait différent de celui des Raies, et qu'elles ressemblent, sous ce rapport, au plus grand nombre des Squales. Les Torpilles sont ovovivipares. Nous avons trouvé, dans les oviductes de l'une d'elles, huit petits, quatre de chaque côté. Chaque fœtus près de naître avait, dans l'intérieur de l'abdomen, une assez grosse portion de son vitellus. Nous avons pu examiner ce liquide, nous y avons reconnu , avec le microscope , des granules d'apparence assez semblable à ceux des œufs de Raie, quoique leurs formes fussent distinctes. » C'est la seule partie de l'œuf des Torpilles que nous connaissions jusqu'à présent. Nous ne pouvons donc rien dire du blanc des œufs de ce cartilagineux et de leur coque. Des œufs de Roussette. » Les œufs de nos Roussettes sont rectangulaires, beaucoup plus longs, mais beaucoup plus étroits que ceux des Raies. La coque en est dure, résistante, jaunâtre, d'apparence cornée, ainsi que le filament qui naît de chaque angle. On en trouve ordinairement un dans chaque oviducte, comme dans nos Raies, auquel en succède bientôt un autre, après la ponte de celui qui s'est complété dans le ventre de la femelle. L'ovaire de la Roussette, plus étroit que celui de la Raie, lui ressemble d'ailleurs par sa structure, et, sous son stroma, on trouve un nombre plus ou moins considérable d'ovules de grosseurs très-différentes, depuis ceux à peine perceptibles jusqu'à ces sphères vitellines près de se détacher de l'ovaire pour entrer dans l'oviducte. En ouvrant un œuf, on voit le vitellus en remplir la plus grande partie. Sa membrane viteiline est encore plus difficile à voir que celle de la Raie: le blanc est plus visqueux, les membranes qui le contiennent sont beaucoup plus déUcates; le liquide, cependaHt,ne lenferme aussi que des traces d'albumine. L'alcool produit de même la destruction de la masse gélatineuse, en déterminant la coagulation de ces membranes. » On voit donc que le blanc d'un œuf de Roussette ressemble beaucoup à celui d'un œuf de Raie. » Le jaune de cet œuf présente aussi une grande ressemblance avec celui d'im œuf de Raie. Le liquide très-fluide qui le compose tient en suspension des gouttelettes d'huile jaunâtre, et une quantité de petits grains blancs transparents, d'une forme régulière, mais différente de celle des granules des diverses espèces de Raies que nous avons examinées. ( 479 ) Des œufs de Milandre (Squaliis galetis, Lin.) » Si les Roussettes présentent les mêmes conditions ovoiogiques que les Raies, les autres Squales en offrent avec les Torpilles, car ils sont, comme celles-ci, ovovivipares. » Nous avons pu nous procurer une femelle de Milandre (5^. f^aleus, Lin.) près de mettre bas. Elle avait dans l'oviducte droit six petits, et cinq dans Je gauche. Chaque fœtus était enfermé dans son œuf. La coque est mince comme de 1^ baudruche. Nous en mettons une soufflée sous les yeux de l'Académie. i >4r"/ » Dans cette membrane, véritable coque des œufs de l'animal, le petit, déjà tout formé, y était étendu, la queue seule repliée à partir de l'anale. Trois petits avaient la tête du côté de la mère, et trois autres étaient couchés en sens inverse, la tête du côté de la queue. La coque d'aucun œuf n'était pas encore percée, et cependant trois petits du côté droit et deux du côté gauche avaient déjà leur vitellus entièrement rentré dans la cavité abdomi- nale. Il ne restait plus que quelques traces de la matière gélatineuse du blanc. I^e vitellus était très-diminué; car il ne consistait plus qu'en un cy- lindre en fuseau, long d'environ 5 centimètres, et n'en ayant pas à i sa plus grande épaisseur. » Toute cette matière vitelline a été recueillie et examinée avec soin, et nous y avons trouvé, à l'aide du microscope, une très-grande quantité de petits granules d'une forme différente de celle de nos Raies, mais cependant visiblement analogue. Des œufs de l'Èmissolc (Squalus raustelus. Lin.). » Une autre espèce de Squale, l'Émissole {Squnlus rnustelus, Lin.)^ nous a aussi donné un nombre assez considérable d'ovules ; car la gestation de la fe- melle n'était pas assez avancée pour que les œufs fussent engagés dans l'ovi- . ducte. Cette circonstance, heureuse pour notre travail, nous a prouvé que le jaune des œufs de Squale, encore renfermé dans les capsules ovariennes, offre les mêmes compositions que ceux des œufs de Raie. Nos observations sont donc établies d'une manière tout à fait comparative. Des œufs de tAnge (Sqiiatina angélus, Dam. ). « L'Ange, un des grands Cartilagineux de nos mers, appartient à une famille toute spéciale. Sa bouche, fendue à l'extrémité du museau, ses larges 62.. ( 48o ) pectorales, séparées en avant du tronc par une profonde échancrure, le distinguent des Raies et des Squales. Il a cependant, comme les premières, la tète large et déprimée, les yeux situés à la face dorsale, et non sur les côtés, mais il a, comme les seconds, les fentes branchiales sur les côtés du cou; et la queue, grosse et conique, ne se distingue plus du reste du tronc. » Nous n'avons pu obtenir cette année qu'une seule femelle d'Ange, et tous ses ovules étaient encore maintenus dans les capsules ovariennes, sous le stroma de l'ovaire, qui, par sa forme, sa texture et même par sa couleur, ressemble beaucoup plus à celui des Raies qu'à celui des Squales. » Nous avons recueilli avec soin les vitellus en voie de développe- ment ; nous y avons trouvé, comme dans les précédents, une matière grasse divisée en gouttelettes, nageant dans un liquide visqueux et albumineux, avec un grand nombre de granules d'une forme spéciale et en très-grande abondance. § III. — De l'Ichtine. » Les observations faites sur des œufs de Cartilagineux d'espèces et de genres si variés , nous ont conduits à faire l'analyse immédiate de ces différents jaunes. » Ayant constaté que les grains tenus en suspension dans le liquide étaient insolubles dans l'eau, et que ce liquide ne se troublait pas par l'eau, la marche à suivre était d'une grande simplicité. » Après avoir pris les précautions convenables pour laisser écouler le jaune sans mélange dans une grande quantité d'eau distillée, les grains, étant plus denses que l'eau, sont tombés au fond du liquide, et ils ont été lavés par décantation, jusqu'à ce que l'eau de lavage ne contînt plus de traces d'albumine et de substances salines. Les grains ont été débarrassés complètement des corps gras, par des lavages successifs à l'alcool et à l'éther. Il est resté, après ces traitements, une quantité considérable de grains, dont on peut obtenir facilement, en quelques heures, plusieurs centaines de grammes, et qui présentent, sous le microscope, tous les caractères d'une pureté absolue. » L'analyse immédiate que nous venons de décrire sommairement, nous a donc démontré que le vitellus d'un œuf de Cartilagineux est formé : » Par un liquide albumineux, tenant en dissolution quelques sels miné- raux, principalement des chlorures et des phosphates, et en suspension des grains blancs de formei constante et régulière dans chaque eispèce, mais ( 48. ) variable d'une espèce à l'autre, et mélangés à une petite quantité de graisse phosphorée. » Cette matière grasse est soluble dans l'alcool et l'éther"^ elle forme, avec l'eau, une sorte de mucilage; elle présente de l'analogie avec l'acide gras qui existe dans le cerveau, et que l'un de nous a décrit sous le nom d'acide oléophosphorique . » Quant aux grains blancs, ils nous paraissent constituer un principe immédiat nouveau, dont nous allons faire connaître les propriétés et la composition, et auquel nous avons donné le nom d'ICHTiNE. I^es grains d'Ichtine sont représentés dans les planches qui accompagnent notre Mémoire. » L'Ichtine est douce au toucher; elle présente jusqu'à un certain point l'aspect de l'amidon. ' r » Nous l'avons extraite par nos procédés, pure et sous forme de granules, des espèces suivantes de Cartilagineux : » De la Raie bouclée {Raia cLavata , Lin.). I^es granules d'Ichtine ex- traits du jaune d'un œuf récemment pondu, se présentent sous la forme de petites tables rectangulaires , dont les arêtes sont arrondies et les angles émoussés; les plus gros ont 4 centièmes de millimètre. Leur transparence est parfaite, mais les arêtes sont très-nettement dessinées. On les trouve tout à fait identiques dans les vitellus en voie de formation, et encore renfermés dans les vésicules ovariennes, et quelle que soit la grosseur de ces ovules, depuis ceux qui n'ont que o'",oi de diamètre, jusqu'aux plus gros qui ont o'",o3. Dans les ovules plus petits, et dont le diamètre variait de o™,ooi à o"',oo5, les granules avîûent la même forme en tablettes, mais ils étaient beaucoup plus petits, et ne dépassaient pas 2 centièmes de millimètre en longueur. En général, ces granules ont les mêmes dimensions dans im même ovule. » Mais les différences que nous venons de signaler montrent que les granides grossissent avec le développement des ovules, et que les vitellus, peu dévelop})és, ont des grains d'Ichtine beaucoup moins gros que ceux qui sont près d'entrer dans l'oviducte ou dans l'œuf. » Les Raies dont ces vitellus ont été extraits, n'atteignent guère qu'à o'",5o de longueur, la caudale non comprise, et leur poids est de 4 à 5 kilogrammes. » En examinant un assez grand nombre de fois différents granules d'Ichtine, nous avons rencontré, mais exceptionnellement,] des tablettes ( 482 ) presque carrées, d'autres en pentagone régulier ou irrégulier. Mais il faut faire bien attention que ces granules ont de la tendance à se diviser, ainsi qu'on le voit figuré sur notre dessin. Nous n'avons pu encore voir si ces déformations tiennent à quelques causes constantes, ou si elles sont dues à de simples variations accidentelles, si ordinaires dans les produits de la nature, même les plus élémentaires. Nous avons essayé de briser de ces grains dans un mortier d'agate, et nous avons vu qu'en général ils se fen- dent suivant les axes des rectangles de ces tablettes, et non pas suivant leurs diagonales. » Nous avons étudié les granules des vitellus développés de la plus grande de nos Raies, celle que l'on nomme sur nos marchés la Raie douce ou Raie blanche. C'est le Raia oxyrhynchus de Linné. Nous ne devons pas négliger de faire remarquer que les individus de cette espèce de Raie ont jusqu'à a mètres de long, sans y comprendre la queue, qu'ils attei- gnent à un poids de loo kilogrammes ; et que cependant les œufs de cette Raie donnent les plus petits granules d'Ichtine w Ceux de la Raie chardon [Raia fiillonica), et ceux de la Raie ronce [Raia rubus), ressemblent beaucoup à ceux de la Raie bouclée; la diffé- rence la plus sensible consiste dans leur plus petite dimension. Les plus grands n'ont que 3 centièmes de millimètre. On trouve dans les œufs de ces deux Raies des granules elliptiques très-réguliers; mais la forme rectan- gulaire est cependant la plus ordinaire. « Les grains vitellins de la Torpille marbrée [Torpédo marmorata), de la Rochelle, ont une forme différente de ceux des Raies, car elle est ellip- tique ou circulaire : on ne voit aucun granule rectangulaire; d'ailleurs, leur transparence et leurs autres propriétés physiques sont les mêmes. Ils n'ont que 2 centièmes de millimètre, mais il ne faut pas oublier que les Torpilles n'atteignent jamais à de grandes dimensions. » L'Ichtine des Squales se montre en granules plus gros, plus allongés que ceux des Raies, et leurs contours sont des ovales très-longs. Ceux du Milandre ( Squalus galeus. Lin. ) ont 6 centièmes de millimètre. Nous avons aussi observé quelques variations dans la forme. En cherchant avec soin sous le microscope, nous avons vu un de ces granules ovoïde, mais pointu aux deux bouts. Une autre tablette avait les deux longs côtés droits, et elle était terminée par deux triangles isocèles; la figure de ce singulier granule était donc celle d'un hexagone très-allongé. » L'Emissole [Squalus mustelus, Lin.), plus petit que le Milandre, a ( 483 ) .Jes granules d'Ichtiiie presque aussi gros que ceux du Milandre. Ils ont 5 centièmes de millimètre; leur forme diffère de toutes les autres. Ces grains • sont ronds, mais réunis souvent ensemble de manière à prendre les formes les plus variées. » Enfin la Roussette [Squahis canicula. Lin.), a des granules en tablettes rectangulaires, aux angles arrondis, très-semblables à ceux des Raies. Ils ont 4 centièmes de millimètre sur leur plus long côté. » L'Ange [Sqiiatina angélus, Dum.) a des granules aussi gros que ceux de l'Emissole ; ce sont des granules elliptiques comme ceux des Squaîes, aussi gros, car ils ont 6 centièmes de millimètre. » Nous concluons donc, de la comparaison des formes de ces granules dans les différentes espèces citées, que les espèces ovipares, comme les Raies et les Roussettes, ont des granules en tablettes plus ou moins rectangulaires, mais très-semblables entreelles, tandisqueles Cartilagineux vivipares, comme les Torpilles ou les Squales, ont des granules en tablettes généralement ovales; que si le développement de l'ovule influe sur la grosseur du granule d'Ichtine, la taille du poisson n'exerce aucune influence sur la grosseur des granules. » Les grains d'Ichtine sont insolubles dans l'eau, l'alcool etl'éther; ils sont d'une transparence complète et ne deviennent pas opaques lorsqu'on les maintient, même pendant longtemps, dans l'eau bouillante; l'acide chlorhydrique les dissout sans produire de coloration violette: ces deux dernières propriétés établissent des différences bien nettes entre l'Ichtine, l'Albumine et la Vitelline. » Tous les acides concentrés opèrent la dissolution de l'Ichtine; quand ils sont étçndus, ils n'agissent pas sur cette substance, à l'exception toute- fois des acides acétique et phosphorique qui dissolvent immédiatement les . grains d'Ichtine, même lorsqu'ils sont étendus d'une grande quantité d'eau. » Les dissolutions de potasse et de soude opèrent avec lenteur la disso- lution de l'Ichtine. » L'Ichtine paraît insoluble dans l'ammoniaque, )) Les grains d'Ichtine soumis à la combustion ne laissent pas sensible- ment de cendres. » Lorsque l'on considère la facilité avec laquelle l'Ichtine peut être retirée des œufe de certains Poissons et que l'on reconnaît que les grains d'Ichtine, par la régularité de leur forme, offrent tous les caractères d'un principe immédiat pur, il est impossible de ne pas considérer cette substance comme une des plus intéressantes de l'organisation animale. ( 484 ) » L'ichtine, soumise à l'analyse, aprésenté la composition suivante; I. Matière 0,452 Eau 0,275 Acide carbonique. 0,8^5 Dosage de l'asole. Matière 0,332 Aiote 0,0/19 En centièmes : Carbone 5o,9 Hydrogène 6,7 Azote 14,7 II. Matière 0,427 Eau. o,3oo Acide carbonique. 0,800 Dosage de Vatoie. Matière 0,406 Azote 0 ,06265 Kn centièmes . Carbone 5i ,0 Hydrogène 7,8 Azote 1 5 , 4 III. Matière 0,282 Eau o , 1 95 Acide carbonique. 0,620 En centièmes : Carbone 5o,2 Hydrogène 7 ,6 IV. Matière 0,228 Eau o,i5o Acide carbonique. 0,420 En centièmes : Carbone 5o,2 Hydrogène 7,3 » Nous avons trouvé dans l'ichtine une proportion de phosphore qui peut aller jusqu'à i ,9 pour 1 00; elle ne paraît pas contenir de soufre. » La composition centésimale de cette substance serait donc : C. H... Az. . Ph. O.. 5i ,0 6,7 i5,o •'9 25,4 w On pourrait facilement croire, et nous nous le sommes demandé en effet, si ces tablettes, à forme si régulière, ne seraient pas de petits cris- taux. » Bien que nos observations aient suffisamment éloigné les doutes à cet égard, nous avons eu recours à l'obligeance de M. de Senarmont, qui a bien voulu examiner nos granules au moyen de l'appareil de polarisation. » Cet examen lui a prouvé, comme à nous, que les granules d'Ichtine ne sont pas cristallisés. » ANATOMIE COMPARÉE. — Recherches sur l'anatomie des Hyménoptères de la famille des Uroccrates ; par M. Léo\ Dufour. (Extrait par l'auteur.) " Notre Réaumur, l'observateur modèle, inaugura le premier dans la science un des plus grands Hyménoptères d'Europe, qu'il désigna sous le nom à' Ichneumon de Laponie, parce qu'il l'avait reçu de ce pays. Linné l'appelle Sirex gigas ; Geoffroy créa pour lui le terme générique d' Urocère, et Latreille fonda, avec cet insecte et d'autres analogues, la famille des Uro- çérates. Le scalpel n'avait pas encore pénétré dans les entrailles de ces ( 485 ) beaux Hyménoptères, lorsqu'en i834, le hasard plaça sons le mien un seul . individu mâle du Sirex juvencus . Je publiai les fragments de cette autopsie dans mon Anatomie des Hyménoptères qui fait partie des Mémoires de l' /académie. Convaincu de l'imperfection de ce travail, je faisais \\n appel aux entomotomistes en leur signalant cette grande lacune. J'étais loin de m'attendre à ce que, vingt ans plus tard, je serais moi-même appelé, sinon à compléter, du moins à continuer et à réviser mon oeuvre. Je me bornerai, en ce moment, à un exposé sommaire des principaux faits, réservant à une publication prochaine l'ensemble de ceux-ci accompagnés de figures. » Uacte respiratoire s'accomplit ici, comme dans tous les Insectes, au moyen de stigmates et de trachées. Les premiers sont au nombre de dix paires symétriques, dont deux au thorax et huit à l'abdomen. La paire métathoracique va nous offrir un fait exceptionnel dans les Hyménoptères, qui avait jusqu'à ce jour éludé l'attention des scrutateurs. Ces stigmates, très-apparents et toujours à découA'ert, sont fermés et infonctionnels. Leur couleur et leur position n'ont pas échappé à la perspicacité du pinceau de Ratzeburg; mais personne n'avait étudié leur texture ni parlé de leur inapti- tude à fonctionner. Leur disque jaune, entouré d'un fin cerceau coriace, est un diaphragme immobile, tendu, sec, sans ouverture, où le microscope décèle un réseau à mailles arrondies pleines et imperforées. Ce sont là de faux stigmates, des pseudotrèmes analogues à ceux que, le premier, j'ai décrits et figurés, il y a trente ans, dans les Hémiptères aquatiques du genre Nepa. De semblables faux stigmates s'observent dans toutes les espèces de la famille des Urocérates. On les trouve encore dans les Xjphidria et les Oryssus qui n'appartiennent pas à cette famille, mais qui l'avoisinent. Ainsi, dans tous ces Insectes, la respiration thoracique et céphalique ne s'entretient que par une seule paire de stigmates, la paire mésoprothoracique. » \J appareil sensiti/se compose du cerveau, delà chaîne ganglionnaire et des paires de nerfs symétriques qui naissent de ces centres nerveux. Le cerveau^ dégagé de son crâne dermique, "s'étale en une masse bilobée où l'on reconnaît la choroïde oculaire avec son pigment et les trois optiques ocellaires, ainsi que les nerfs antennaires et les nerfs buccaux. A l'issue occipitale, il offre comme un petit bulbe rachidien suivi de Vanneau œso- phagien. Il y a trois ganglions ihoraciques et sept abdominaux, par consé- quent un de plus que dans les Hyménoptères en général, ce qui semblerait accorder aux Urocérates vuie prépondérance organique sur les autres groupes de cet ordre. M \J appareil digestif wi présente pas le moindre vestige de glande sali- C. R.,l354, l"Sem«^) + o"'>3g4 cos 2 (© — 56°,3). » Quant à l'effet apparent de l'onde diurne sur les hautes et basses mers, j'ai trouvé qu'il était représenté par lao"*" -'-^cos(• Une comparaison faite entre les deux stations a donné Unité de hauteur à Kaafiord = J^jSô, Établissement du port := 2'' lo"". Résultats trouvés pour Reikiavik [Islande). Latit. = 64<'8'3o" N. Longit. = i»- 37"- 16'0. » L'établissement du port déduit des syzygies et des quadratures par com- paraison avec Brest a donné pour Reikiavik lui retard sur le passage de la Lune plus grand que celui de Brest de 80", 6. En déduisant cette même valeur des courbes de retards horaires, on trouve 82""°, 6. » Il en résulte : Heure de l'établissement du port = i ^ 22™ -4- 3'' 46'° = S*" 8", » L'amplitude des excursions verticales de la courbe des retards horaires est sensiblement la même qu'à Brest. 41 « D'après la comparaison avec Brest, on trouve : (49- ) Unité de hauteur de l'onde semi-diurne lunaire — . i^iSg Unité de hauteur de l'onde semi-diurne solaire. . . . o™,62 Unité de hauteur . . • a^jO i » Il a été difficile de déterminer exactement l'effet de l'onde diurne ; il résulte des observations qu'elle est très-sensible, pouvant atteindre et même dépasser di o™,23 au solstice d'été, et pour une déclinaison lunaire de a8 degrés; elle agit d'une manière très-marquée sur les hautes mers, éle- vant à cette époque les hautes mers du soir comme à Brest, et abaissant les hautes mers du matin. Détails sur les méthodes de calcul de l'onde diurne. » L'onde semi-diurne n'offre pas, dans ses calculs, de difficulté sérieuse; il n'en est pas de même de l'onde diurne. » J'ai donné dans mon Mémoire deux méthodes pour la déterminer. J'ai d'abord supposé que les astres agissaient à l'heure même où l'action se produit. « Dans une première méthode, après avoir construit la courbe dans la- quelle l'effet de l'onde diurne est éliminé, je cherche l'effet de lionde diiune sur une marée de haute mer, et, pour avoir la basse mer qui aurait eu lieu pour les mêmes positions du Soleil et de la Lune, je prends la moyenne des effets de l'onde diurne entre la basse mer précédente et la basse mer sui- vante. Après un quart de lunaison, je fais les mêmes calcids pour la haute mer, en prenant les deux observations les plus voisines de l'époque de ce quart de lunaison, et, par une règle de trois, j'en déduis l'effet sur la haute mer à l'époque de ce quart; de même pour la basse mer. J'obtiens ainsi quatre coefficients au moyen desquels je détermine les deux coefficients linéaires de l'onde lunaire et solaire, et les deux coefficients angulaires de ces mêmes ondes; pour Hammerfest, j'ai obtenu par cette voie la formule déjà donnée sin A , _^ ni on sin A , _. .> , ,20""" COS(C; — 80°)+ 308"" —rj- C0S(0 —231"). » J'ai ensuite employé une seconde méthode, dans laquelle je nomme a. l'effet de l'onde diurne sur la haute mer qui suit le passage au méridien, — /3 l'effet de l'onde diurne sur les basses mers; ces effets sont de la forme suivante : a = A cos (O — (£ ) + A' sin (O — (£ ) pour les hautes mers , — P = Bcos(0 — (£ ) -t- B' sin (0 — (^) pour les basses mers. » En étudiant la loi suivie dans la nature par l'action de l'onde diurne (492 ) sur les pleines et basses mers, on détermine empiriquement A, B, A', B'. » Si l'on trace par tous les sommets de haute mer de rang pair une courbe sur le plan qui représente les observations, la courbe coupera la courbe de l'onde semi-diurne en des points écartés d'un intervalle de 14 | jours so- laires, et l'on aura le maximum d'écart à 7 i jours solaires d'intervalle. On aura, au nœud, a = o, tang (0 — (^) = — ^• » Si l'on fait la même opération sur les basses mers, pour déterminer la position du nœud des deux courbes, on aura tang (© — (^) ^ — — • Or ces deux rapports diffèrent, et les époques des deux nœuds ne sont pas les mêmes pour les hautes et basses mers, comme on l'a cru pendant long- temps. La coïncidence d'époque de ces nœuds entraînerait la condition AB' — BA' = o, qui ne se réalise pas. M. Whewell, dans le calcul des marées dePetropaulouski, a montré que les choses ne se passaient pas d'une manière aussi simple. » Des valeurs de A, B, A', B' on déduit facilement les quatre paramètres de la double,action diurne du Soleil et de la Lune. » Je cherche ensuite ce qui arriverait si les astres n'agissaient sur la mer qu'après un certain nombre entier ou fractionnaire de jours lunaires; pour traiter cette question, il convient de substituer deux astres fictifs aux astres réels. Il se présente alors une indétermination dans les paramètres de l'onde diurne lunaire ; mais cette indétermination ne porte pas sur l'unité de hau- teur, elle ne porte que sur l'heure lunaire de l'établissement, qui devient alors complètement arbitraire, et si l'on nomme X l'angle correspondant à cette heure, X doit être remplacé par X V-- i. 180°, i étant le nombre de demi-jours lunaires nécessaires à l'action de la Lune pour produire son effet. Il se présente aussi une indétermination pour le cas de l'onde solaire; selon la valeur adoptée pour le retard de l'action solaire, l'amplitude de l'onde varie comme les rayons vecteurs d'une certaine ellipse dont les demi-axes dépendent des coefficients A, B, A', B', et peuvent s'exprimer par v/j ( A' 4- B= -H A" + B") ± I V'( A' -(- B' + A" + B'^^^"fÂB^^A' )'. n On peut supposer que le rayon vecteur mobile parte de la position correspondante à 1 = 0, en décrivant l'angle variable correspondant au retard angulaire (5 = -^ iiSo", on aura les valeurs corrélatives de p et de l'amplitude de l'onde diurne solaire ; celle-ci sera égale à la longueur ( 493 ) variable du rayon vecteur correspondant intercepté entre le centre de l'ellipse et son contour. Ainsi le maximum de l'amplitude correspond au demi-grand axe, et le minimum au demi-petit axe. Pour l'ellipse déduite des observa- tions d'Hammerfest, le demi-grand axe a pour valeur 120""", 7 et le demi- petit axe 59°"°,2. » Cette ellipse est dessinée dans \sijig- 6 de la planche ci-jointe. » J'ai traité aussi la question des dentelures que produit l'onde diurne dans la courbe qui représente les retards horaires des hautes et basses mers, lies résultats obtenus sont vérifiés par les observations. » Je termine cette Notice par quelques remarques générales. Une cir- constance digne d'attention est la hauteur considérable qu'atteignent les marées dans des localités aussi voisines du pôle que l'est, par exemple, le port de Bell-Sound, situé par près de 78 degrés de latitude; les marées y, sont plus fortes que dans la plupart des ports de l'océan Pacifique, plus fortes qu'aux Sandwich , aux îles de la Société et sur la côte du Pérou. Ceci est encore bien plus frappant pour les marées de Bossekop, d'Ham- merfest et de Reikiavik. Les observations de Hellant(i), dans le siècle dei:nier, avaient déjà montré que les marées étaient considérables près du cap Nord : suivant Hellant, la différence entre la haute et la basse mer peut s'élever à onze pieds. u On remarquera avissi la régularité de ces marées, principalement dans les observations faites à Hammerfest. Les circonstances d'observation ont été, en effet, très-favorables. En mai, juin et juillet, le Soleil étantpresque constamment au-dessus de l'horizon , il en résulte une permanence remar- quable dans la température et dans l'état des vents. Ceux-ci, pendant vingt jours, ont régné de la région du nord, variables vers le nord-ouest et l'ouest, d'un côté, vers le nord-est et l'est, de l'autre. Les vents n'ont été forts que dans les journées des 20 et 28 juin; ils soufflaient alors de la région nord-ouest. Il ne peut, d'ailleurs, y avoir dans ces vents aucune périodicité qui suive le cours du Soleil ; on sait que cette périodicité peut troubler les rapports apparents des actions de la Lune et du Soleil sur la mer. » La grandeur et la régularité de l'onde diurne sont aussi bien dignes de remarque ; à Hammerfest la valeur absolue de ce flux paraît être au moins égale à sa valeur à Brest; mais, considérée d'une manière relative à l'onde (i) Mémoirei de l'Académie des Sciences de Stockholm, tome XV, page i56. C. R, , i853, i" Semestre. (T. XXXVUI, N» 11.) 64 ( 494 ) semi-diurne, elle est au moins deux à trois fois plus grande que dans ce dernier port. Il eri est de même à Reikiavik, où la marée diurne est bien plus sensible que sur les côtes occidentales de l'Europe. » Il semble ainsi que ces gi-andes marées diurnes du nord de l'océan Atlan- tique possèdent une sorte de relation avec les marées diurnes si considé- rables de l'océan Pacifique boréal. Davenport a donné la description des marées de Tonquin , dans la Chine du sud , lesquelles suivent presque exclusivement la période diurne, ainsi que les marées de Bassadore, de Siam et de Singapour; plus au nord, les marées de Sitka et de Petropaulouski, observées par la corvette la Séniavine, et analysées par M.'Whewell, montrent aussi l'onde diurne, agissant sur une très-grande échelle, produi- sant, à Sitka, des variations égales à celles de la marée semi-diurne des qua- dratures, et, à Petropaulouski, des variations plus grandes encore et qui dépassent celles des marées syzygies. M. Whewell remarque que tel paraît être le caractère général des marées sur le littoral de l'océan Pacifique boréal, et l'on voit qu'il ne serait pas impossible que ces grandes marées diurnes, franchissant le détroit de Behring, ne fissent sentir leur effet sur les marées du cap Nord à travers l'Océan polaire boréal, à ime distance en arc d'environ 4o degrés de longueur. Pour vérifier ces soupçons, il faudrait posséder des séries régulières d'observations faites à Wardhuus, Kola, Archange], à la Nouvelle-Zemble, ce qu'il ne m'a pas été possible de décou- vrir jusqu'ici. Il est bien à souhaiter que cette grande onde soit complète- ment étudiée à son tour, et que nous apprenions dans quel rapport sont les actions lunaire et solaire qui la composent, et quels sont les retards que ces actions éprouvent en se transmettant des astres aux eaux de la mer. Pour le moment, et jusqu'à ce que l'on arrive à des observations faites d'heure en heure, on ne peut que déterminer la valeur de l'onde lunaire diurne, laquelle se dégage assez facilement des observations. Voici les nombres que j'ai obtenus pour cette onde dans quelques localités de l'océan Boréal. L'unité de hauteur est prise en supposant que la Lune soit à la moyenne valeur de ses déclinaisons maxima; je trouve alors A Petropaulouski p^jôio A Sitka o"',597 A Reikiavik o", i ig A Hammerfest o"",o52 » L'inégalité qui en résulte se répartit inégalement entre les hautes et les (495) basses mers; à Petropaulouski elle porte presque en entier sur les basses mers ; c'est aussi la hauteur des basses mers qui en est le plus affectée dans l'île de Sitka ; et, à Reikiavik, c'est l'inverse qui a lieu. On peut consulter, à ce sujet, un Mémoire de M. Whewell, inséré dans les Transactions phi- losophiques àe^ l'année i848. » NAVIGATION. — Recherches des erreurs de position des point? d'un levé sous voiles; par M. A. Bravais (i). (Commissaires, MM. Liouville, Duperrey, Laugier.) « Ce Mémoire traite de l'erreur qui s'introduit dans la construction gra- phique des cartes marines par la méthode sous voiles des segments capables, soit par une inexactitude possible dans la position des trois points primor- diaux, soit par l'omission de la correction azimutale (2) des relèvements, soit' enfin par l'erreur des observations angulaires. » Pour le premier cas, les erreurs vont en s' accumulant pendant toute la durée du levé sous voiles ; elles peuvent porter également sur la latitude et la longitude des points conclus, et croissent suivant le carré de la distance moyenne aux trois points primordiaux. » Pour le second cas, où la correction azimutale a pour valeur la demi- différence en longitude des deux points relevés multipliés par le sinus de la latitude, cette correction est d'autant plus forte que la différence en longitude est plus grande, et c'est sur une côte courant est-ouest qu'il est le plus nécessaire d'en tenir compte. Pour simplifier la question, l'auteur suppose d'abord que les points successifs relevés sur la côte soient sur ime même ligne parallèle, et que la ligne des stations successives soit une droite parallèle à la précédente. Les trois premiers points ayant été préalablement déterminés, par exemple, au moyen d'une triangulation faite à terre, la position gra- phique de tous les suivants en résulte nécessairement. » Or, en négligeant la correction azimutale, et en supposant que la côte court précisément est et ouest, on trouve que l'erreur sur la latitude est nulle, et que celle sur la longitude est égale au produit des trois distances du point à chacun des points primordiaux, divisée par la distance qui se- (i) Une analyse de ce Mémoire a déjà été présentée à la Société Philomathique , le 17 fé- vrier i838, mais le Mémoire lui même n'a jamais été publié. (2) La correction azimutale de l'angle, dont deux objets paraissent écartés l'un de l'autre, est égale à la demi-différence de longitude de ces objets, multipliée par le sinus de ia latitude. '" - ■ , ■: 64... ■■ ■"' ( 496 ) pare la ligne des points hydrographiques de celle formée par les stations du navire, et multipliée par un coefficient constant égal à la tangente de la latitude divisée par le rayon terrestre. Ainsi, l'erreur croît sensiblement comme le cube de la distance du point primordial moyen. » Si le navire est entre l'équateur et la côte, la correction de la distance aux points primordiaux est positive; dans le cas contraire, elle est négative. • » L'auteur du Mémoire cite pour exemple le cas où les points de relè- vement et de station seraient à un intervalle de i lieues marines les ims des autres, la ligne des stations à 6 lieues de distance de la ligne des points hydrographiques de la côte, par une latitude moyenne de 45 degrés. L'erreur sur le sixième point est alors de io8o mètres, et l'erreur sur le dixième point de 4260 mètres, c'est-à-dire de -^ de la distance totale. » Dans le cas où la direction générale de la côte et celle des stations forment deux droites parallèles faisant avec le parallèle terrestre l'angle A, l'erreur normale à cette direction est nulle, et l'erreur dans le sens de la ligne de côte et de la ligne des stations devient scosA, sétant l'erreur linéaire trouvée dans la supposition A =: o ; il en résulte, dans la longitude, l'erreur linéaire scos* A , et dans la latitude, l'erreur linéaire e sin A cos A. » Dans le cas général, le coefficient constant dont il a été question a pour valeur, en nommant X la latitude, R le rayon terrestre, tang \ . cos A » Si les deux lignes de la côte et des stations courent nord-sud, l'erreur de la correction azimutale devient nulle. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. — Organogénie de la fleur des Résédncées (RESEDA, CaYLUSEA, ASTROCARPUS, OUGOMERIS); /)flr M. Payer. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires précédemment nommés, MM. Brongniart, Montagne.) « Inflorescence. Calice. — L'inflorescence de toutes les Résédacées est une grappe, et la fleur est le plus souvent quinaire. Quelquefois cependant vOn observe sur certaines espèces, en même temps que des fleurs qui- naires, des fleurs avec le type 4 (ex. Reseda luteola) ou des fleurs avec le type 6 (ex. Reseda alha). Quand la fleur est quinaire, un sépale est pos- ( 497 ) térieur, deux sont latéraux et deux antérieurs. Quand la fleur est quater- naire, un sépale est postérieur, un autre antérieur et deux sont latéraux. Enfin, quand la fleur est construite sur le type 6, deux sépales sont, l'iui antérieur et l'autre postérieur, et quatre sont latéraux. » Ces sépales sont libres jusqu'à la base. Dans la fleur quinaire, deux se montrent d'abord, ce sont les deux sépales latéraux; le sépale postérieiu- apparaît ensuite et en dernier lieu les deux antérieurs. Dans la fleur quater- naire, c'est le même ordre d'évolution. Le calice des Reseda peut donc être considéré comme composé de deux paires de feuilles, l'une alterne avec la ■ bractée mère, l'autre antéro-postérieure dont l'une des feuilles, celle qui est superposée à la bractée mère, se dédouble parfois pour former un calice quinaire au lieu d'un calice quaternaire. » Corolle. — Les pétales des Reseda alternent avec les sépales; ils naissent successivement d'arrière en avant, c'est-à-dire que les deux pétales postérieurs apparaissent d'abord et simultanément, les deux latéraux ensuite et enfin l'antérieur. L'irrégularité qui s'était déjà manifestée dans l'évolution des sépales se continue donc, dans l'évolution des pétales, en devenant même plus marquée et plus durable. Les sépales, bien que nés à des époques dif- férentes, sont à peu près semblables entre eux à l'état parfait. Les pétales, au contraire, conservent toujours, dans leurs formes et leurs dimensions ultérieures, des traces de leur ordre d'apparition sur le réceptacle. Ainsi, tandis que les deux pétales postérieurs, -les premiers nés, prennent un grand accroissement et se ramifient en produisant sur chacun de leurs côtés une série de lanières qui se montrent successivement du haut en bas, comme les folioles d'une feuille composée, les deux pétales latéraux se développent moins et ne se ramifient que d'un seul côté, le côté contigu au pétale pos- térieur le plus voisin, en sorte que chacun de ces deux pétales n'est pas symétrique et ressemble complètement à la moitié d'un des. pétales posté- rieurs. Enfin le pétale antérieur est beaucoup plus petit que les autres et n'est point ramifié le plus souvent. Je n'ai point eu l'occasion d'observer sur le vivant les OUgomeris, genre de Résédacées qui n'a que deux pétales à la corolle, et par suite il m'est impossible de dire si, à l'origine, on trouve les traces de cinq pétales alternes avec les cinq sépales. Mais, en présence de cette tendance constante dans toutes les Résédacées à se développer moins du côté antérieur que du côté postérieur, on est tout naturellement conduit à conclure que dans ces OUgomeris qui n'ont plus que deux pétales, ce sont les trois pétales antérieurs qui ont avorté, et l'observation sur des fleurs à ( 49» ) l'état parfait montre qu'en effet les deux pétales qui restent sont les deux pétales postérieurs. » Je viens de dire que les pétales apparaissent d'abord comme des nifime- lons qui s'allongent bientôt de manière à produire une sorte de lanière péta- loïde; que sur les côtés de cette lanière, dans les pétales postérieurs, se montrent d'autres mamelons formant deux séries, l'une à droite et l'autre à gauche, et d'autant plus jeunes qu'ils sont plus rapprochés de la base du pétale ; enfin que ces nouveaux mamelons s'allongent à leur tour en lanière? pétaloïdes comme le mamelon principal sur lequel ils se développent, en sorte que ce mamelon principal paraît comme ramifié. » Ce n'est que lorsque toutes ces ramifications du pétale sont nées et déjà grandement développées que l'on voit apparaître presque à la base du pétale un bourrelet transversal, sorte de repli qui croît très-rapidement et finit par former, avec la partie inférieure du pétale, cette écaille sur la nature de laquelle les botanistes ont tant disserté. Cette écaille n'est donc, à vrai dire, qu'une sorte d'appendice de l'onglet, quelque chose de tout à fait ana- logue à ce qu'on remarque au sommet de l'onglet des pétales d'un grand nombre de Caryophyllées. M Disque. — Lorsque les pétales sont nés, il se forme autour du récep- tacle devenu plus ou moins conique, une sorte de bourrelet circulaire plus développé en arrière qu'en avant. C'est sur la partie supérieure de ce bour- relet qu'apparaissent les étamines ; quant à la partie inférieure, elle s'allonge surtout du côté postérieur de la fleur en une lame mince qui se recourbe plus ou moins selon les espèces, et produit cette sorte de disque sur la nature duquel M. Aug. de Saint-Hilaire, toujours trompé par sa méthode analogique, a fait les suppositions les plus singulières : c'est un gonflement du tissu du réceptacle qui se manifeste au-dessous de l'androcée et après l'apparition des étamines, tout à fait analogue au gonflement beaucoup plus fréquent du tissu du réceptacle qui se manifeste au-dessous du gynécée et après l'appa- rition des carpelles. ' » Androcée. — Comme le bourrelet sur lequel naissent les étamines se dessine d'abord sur le côté postérieur de la fleur, il est tout naturel que les premières étamines qui se montrent soient les étamines postérieures ; l'ap- parition des étamines a donc lieu, comme pour les sépales et les pétales, d'arrière en avant. » On a beaucoup discuté sur la question de savoir si, dans l'androcée des Reseda, il y a plusieurs verticilles d'étamines, et si, dans l'hypothèse de ( 499 ) plusieurs verticilles, un seul se dédouble, ou plusieurs, pour produire ce nombre d'étamines parfois si considérable. Cette question, presque inso- luble jusqu'à présent, l'organogénie permet de la résoudre avec la plus grande facilité. » Les Reseda ont le plus souvent onze étamines, quelquefois on en compte treize, rarement un très-grand nombre. Enfin, dans le^enre Oligo- meris, on n'en observe que trois. » Lorsqu'il y a onze étamines, voici comment elles sont placées : une est superposée au sépale postérieur, huit sont superposées par paire à chacun des quatre autres sépales, enfin deux sont superposées chacune à l'un des pétales postérieurs. Il y a donc dans les Reseda deux verticilles d'étamines, l'un superposé au calice et composé de neuf étamines, l'autre superposé à la corolle et composé seulement de deux étamines qui sont plus intérieures que les autres, ce qui est un cas assez rare dans le règne végétal. » fiorsqu'il y a treize étamines, cela tient à ce qu'à la place des deux étamines superposées à chacun des deux sépales antérieurs, il y en a trois. Enfin, lorsqu'il y a un grand nombre d'étamines, comme dans le Reseda odorata, c'est que devant chacun des sépales latéraux et des sépales anté- rieurs, au lieu de deux ou trois étamines, il en naît un plus grand nombre. Les choses, toutefois, sont toujours d'une telle façon, qu'en face les sépales antérieurs il y a plus d'étamines qu'en face les sépales latéraux. Et l'on ne saurait trop faire remarquer ce fait, que c'est précisément du côté où le disque et la corolle ont le moins de développement que les étamines sont plus nombreuses. » Dans VOligomeris, les trois étamines qui existent correspondent aux trois étamines qui se montrent les premières dans les autres Résédacées, c'est-à-dire que l'une est superposée au sépale postérieur, et les deux autres superposées aux sépales postérieurs; c'est une sorte d'arrêt de développe- ment dans l'androcée. » Gynécée. — L'irrégularité qui s'est manifestée dans l'ordre d'appari- tion du calice, de la corolle et de l'androcée, se continue dans l'évolution du gynécée, et se produit également d'arrière en avant. Ainsi, dans le Reseda phjteuma, où il n'y a que trois carpelles, on aperçoit d'abord le carpelle postérieur, puis les deux autres carpelles. Dans le Reseda alba,o\i il y en a souvent quatre, le premier qui apparaît est également le carpelle posté- rieur. Les deux carpelles latéraux viennent ensuite, et enfin le carpelle anté- rieur. » Ces carpelles des Reseda grandissent et forment une sorte de sac qui ( 5oo ) reste toujours ouvert à son sommet, et dont les parois sont parcourues par trois ou quatre placentas alternes avec les pointes de ces carpelles, et sur lesquels apparaissent du bas vers le haut, et sur deux séries, des ovules anatropes. » Dans V y4 strocarpus sesamoides , les carpelles apparaissent également d'arrière en avant, et sont tantôt au nombre de cinq, tantôt au nombre de six, selon qu'il y en a un ou deux en avant. Mais ces carpelles ont une struc- ture bien singulière et qui a de tout temps exercé la sagacité des botanistes. Ce sont, en effet, cinq ou six petits mamelons arrondis, ressemblant assez à cinq ou six petites bornes placées sur le réceptacle. Mais bientôt, sur le côté interne de chacune de ces bornes, se forme comme une sorte de niche qui devient de plus en plus profonde, et sur les parois de laquelle apparaît un ovule. » Voilà ce que donne l'observation des faits; voyons maintenant quelle peut en être l'explication . » Dans les Cajlusea, le gynécée se compose de cinq feuilles carpellaires, toujours distinctes jusqu'à la base, et offrant chacune à leur aisselle un petit mamelon placentaire, sur lequel naissent deux ovules anatropes dressés, et ayant leur micropyle extér-ieur et inférieur et leur raphé intérieur. Imaginons que ce petit mamelon placentaire devienne conné avec la feuille carpellaire à l'aisselle de laquelle il est né, comme nous voyons, dans la Capucine, la fleur devenir connée avec la bractée qui l'a produite, et sembler naître du pétiole; n'en résultera-t-il pas que les ovules seront attachés au dos du carpelle; qu'ils seront suspendus au lieu d'être dressés, et que leur raphé sera extérieur et non intérieur; en un mot, que nous aurons exactement l'ovaire de V Astrocarpus sesamoides, à cette seule différence qu'il n'y a qu'un ovule au lieu de deux ? » En d'autres termes, et sans avoir recours à la théorie des soudures de M. deCandolle, la feuille carpellaire, comme toute autre feuille, naît sur lui coussinet qui produit en même temps un mamelon placentaire à son aisselle. Dans la plupart des cas, ce coussinet se développe peu ; sa surface est horizontale et limitée du côté extérieur par la feuille carpellaire, et du côté intérieur par le mamelon placentaire. Mais, dsinsV Astrocarpus sesamoides, ce coussinet s'allonge beaucoup du côté extérieur, de façon à ce que sa sur- face, qui était horizontale, devienne verticale et intérieure. Par suite de cette espèce de mouvement de bascule, la bord de ce coussinet qui était extérieur est devenu supérieur; la feuille carpellaire, qui formait une sorte de ( Soi ) oarapet à l'extérieur, forme maintenant une sorte d'auvent ; et le mamelon placentaire, qui était intérieur, est devenu inférieur et extérieur. » C'est quelque chose de tout à fait analogue à ce qui se passe dans le développement des ovules anatropes, où le sommet du funicule, au lieu de rester horizontal, comme dans les ovules orthotropes, s'allonge considéra- blement d'un côté pour continuer un raphé sur la face latérale et interne duquel naissent les enveloppes de l'ovule. » CHIRURGIE. — De la rhinoplastie, par la méthode de Celse modifiée; parM.. Baudens. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Roux, ^'elpeau.) « Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie, après avoir passé en revue les diverses méthodes employées pour la rhinoplastie, je montre que la méthode itaUenne, à laquelle Tagliacot a donné son nom, est tombée dans un juste oubli, et que la méthode indienne elle-même, qui consiste dans l'emprunt d'un lambeau à la région frontale, a tellement perdu de son prestige, qu'on se demande, avec raison, si elle procure des résultats réellement avantageux et définitifs. Je suis con- duit à accorder une préférence motivée, d'accord en cela avec mon illustre maître M. Larrey, à la méthode de Celse, qui emprunte sur les côtés du nez et aux joues deux lambeaux qu'elle amène par glissement au niveau de la perte de substance. » On reproche à toutes les méthodes de rhinoplastie, l'aplatissement dU nez de nouvelle création. On l'attribue à l'absence d'une voûte pour sou- tenir les lambeaux quand les cartilages, et à plus forte raison quand les os propres du nez ont été détruits. Voici comment j'ai cherché à affranchir de ce reproche la méthode de Celse. » Ayant remarqué que le cancer, l'une des causes les plus fréquentes de la perte du nez, envahit les parties molles avant les cartilages, j'ai pensé qu'il serait souvent possible, par une dissection attentive, d'enlever les par- ties molles cancéreuses _, tout en conservant les cartilages du nez. » Cette idée nouvelle, je l'ai mise en pratique, avec un entier succès, sur une femme de soixante-douze ans, à laquelle j'ai pratiqué la rhinoplastie, après lui avoir enlevé vuie tumeur cancéreuse dont le siège était au lobe du nez. Il n'est pas survenu d'accident pendant ni après l'opération, et la gué- rison était complète dès le vingtième jour. Les cartilages des ailes du nez conservés ont fourni, aux lambeaux d'emprunt, une voûte qui s'est parfaite- inent soutenue. C.R.,1854, i"Sem«<«. (T. XXXVIlIjN» li.) 65 ( 502 ) » J'ai apporté à la méthode de Celse une autre modification. L'affronte- ment des lambeaux sur la ligne médiane était difficile, les lambeaux forte- ment tendus menaçaient de se désunir. Pour parera ce danger, il a suffi de faire au dehors des lambeaux, de l'un et de l'autre côté, une incision verti- cale de 3 centimètres de longueur qui, à l'instant, les a rendus beaucoup plus extensibles. » Ce n'est pas tout. La glace, que depuis tant d'années j'emploie avec des résultats on ne peut plus satisfaisants pour combattre l'excès des inflam- mations traumatiques, a été appliquée heureusement pendant quarante-huit heures, pour enrayer une vive réaction des vaisseaux capillaires qui les menaçait de mortification. » Enfin, le chloroforme a été administré suivant le conseil que j'ai depuis longtemps donné et suivi environ deux mille fois, savoir : de suspendre l'inhalaBonde cet agent dès que la sensibilité est abolie, sans vouloir anéan- tir du même coup sensibilité et contractilité musculaire. M La survivance de la myotilité ne m'a jamais empêché d'heureuse- ment terminer les opérations chirurgicales. Elle écarte tout danger de mort. » En effet, M. Flourens, dont les belles découvertes devraientrservir de guide dans l'emploi du chloroforme, a démontré, on ne saurait trop le redire, que l'action de cet agent étant progressive et successive, on ne court aucun risque, pourvu qu'on préserve de son action la moelle épinière et le nœud vital. Je sais bien qu'on a allégué que la marche du chloroforme peut être si rapide, que cerveau, cervelet, racines sensitives, racines mo- trices de la moelle épinière, et même bulbe rachidien, peuvent être en- vahis simultanément. Mais les faits d'anesthésie foudroyante reconnaissent-ils bien cette cause unique? Il est permis d'en douter, et de faire une part à l'inobservance de certaines règles. Je n'en ai pas rencontré un seul exemple. La marche du chloroforme n'a pas toujours été la même, cela est vrai, elle est plus ou moins rapide ; mais j'ai pu suivre les degrés de l'anesthésie. Quand il m'est arrivé de franchir involontairement la limite de myotilité, toujours j'ai pu m'arrêter à temps pour rétrograder au plus vite, jusqu'à l'abolition du sentiment seul. D'une autre part, en admettant le fait comme possible, que prouve-t-il, sinon que c'est une raison de plus pour redoubler de prudence en vue de cette éventualité? M Arriver à la résolution générale, au coUapsus, c'est s'exposer au danger d'homicide ; car il n'y a plus de vie à trépas que l'épaisseur d'un cheveu, le nœud vital indiqué par l'illustre académicien précité. » >' ( 5o3 ) MATHÉMATIQUES. — Discussioii de deux méthodes arabes pour déterminer une valeur approchée de sin i°; par M. Woepcke. (Commissaires, MM. Liouville, Chasles.) « La connaissance de ces deux méthodes, dit M. Woepcke dans la Lettre jointe à son Mémoire, est due à M. Sédillot [Prolégomènes des Tables as- tronomiques d'Oloug-Beg, traduction et commentaire, pag. 69-83), qui les a distinguées dans l'ouvrage fort étendu de Mériem-Al-Tchélébi, commen- tateur d'Oloug-Beg, et y a reconnu une preuve du développement remar- quable de l'algèbre chez les Arabes. (P^oir l'ouvrage cité, page xxxv.) » Voici les résultats auxquels m'a conduit ini examen détaillé de ces deux méthodes. » La première est une méthode d'interpolation semblable à celle qui est employée par Ptolémée pour déterminer la corde de i", mais mieux entendue et donnant un résultat plus exact. Je compare cette méthode à celle de Ptolémée, j'en démontre la supériorité, et j'examine ses points de ressemblance avec nos formules d'interpolation modernes. » La seconde méthode aborde directement le problème du troisième de- gré, duquel dépend la détermination de sin i", établit l'équation par laquelle il s'exprime, et résout cette équation numériquement par un pro- cédé qui se ramène au fond à un développement en série ou à une applica- tion de la méthode des coefficients indéterminés. Cette méthode, outre qu'elle fournit un résultat plus exact encore que la première, m'a paru fort remarquable, tant à cause de l'ingénieuse idée sur laquelle elle est fondée qu'à cause de différentes particularités qu'elle présente. » En appelant sur ce travail l'attention de l'Académie, ce que je désire principalement, c'est de fournir une nouvelle preuve de l'intérêt que pré- sentent les recherches sur les travaux des géomètres arabes, recherches qui promettent de répandre un jour nouveau sur une des parties les plus obscures encore de l'histoire des sciences mathématiques. » M. Rouget soumet au jugement de l'Académie une Note sur les lentilles composées de surfaces coniques, et annonce ce travail comme se liant à ini autre qu'il avait précédemment adressé sous pli cacheté le 24 octo- bre i853. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet, de Senarmont. ) M. Mathieu adresse une Note relative k]a fécule contenue dans le bulbe 65.. ( 5o4 ) du Lys blanc. Suivant lui, cette fécule peut, au moyen de certaines précau- tions qu'il indique, être obtenue en assez grande abondance pour entrer dans la diète alimentaire; il ajoute qu'elle est parfaitement blanche et complètement inodore. (Commissaires, MM. Boussingault, Payen.) M. Maumëité présente des remarques relatives à la réclamation de M. BoîielU, concernant les métiers électriques. et alors, pour compléter le travail, on se sert de l'appareil de Norrenberg, et, à l'aide des spirales, on recorrige l'erreur qui peut être commise. Mais, dans un bloc qui n'a aucvme forme caractéristique, on ne peut pas pro- céder par les moyens ci-dessus , on est obligé de faire des faces dans une direction quelconque. Si l'on n'est pas tombé juste, on recommence une autre direction, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on ait trouvé la direction de l'axe, chose que l'on ne trouve quelquefois qu'au bout de huit à dix coupes différentes, ce qui est marcher au hasard. C'est pour obvier à cet incon- vénient quej'ai cherché un moyen, et que je suis arrivé à celui-ci. » Lorsque l'on taille deux faces parallèles entre elles et inclinées de 45 de- grés sur l'axe, dans un quartz quelconque, et qu'à l'aide d'une loupe on observe à travers un point ou une petite ouverture circulaire très-fine, on voit deux images de cette ouverture. » Si l'on taille le quartz parallèlement ou perpendiculairement à l'axe, on ne voit pas de dédoublement. Je me repose donc sur ce principe. » 1°. Si, dans la première direction, on se trouve à peu près perpendi- culairement, on finit de redresser par les spirales. » 2°. Si c'est parallèle, ce que l'on reconnaîtra parce qu'il n'y a pas de dédoublement, on placera le cristal sur le support de l'appareil Norrenberg, et l'on tournera le cristal de manière à avoir les points neutres ; en établissant des surfaces perpendiculaires à ces directions , on trouvera, soit dans l'une ou dans l'autre, la direction de l'axe. " 3°. Si l'on ne se trouve pas dans l'axe des deux directions dont nous avons parlé plus haut , on verra les deux images dont la ligne qui passe par les deux centres donne le plan dans lequel passe l'axe, et l'on tracera une ligne pour marquer ce plan; cela fait, on établira deux autres surfaces parallèles à la ligne trouvée et perpendiculairement à la surface, on aura alors une direction parallèle à l'axe, et, en traçant sur une de ces surfaces les points neutres, l'axe se trouvera dans le plan de l'un de ces points, et on le reconnaîtra par l'image ordinaire qui est le plus près de l'axe lorsque ( 5o9 ) l'on regardera le dédoublement par l'autre direction, et à l'aide d'une loupe polarisante; après cela, on établira une troisième et dernière direction, qui sera perpendiculaire à la seconde direction et à la ligne neutre, et l'on aura la direction de l'axe demandé. Pour avoir les points neutres, on peut se servir de la plaque à deux rotations, ce qui donne une précision plus grande. » MÉTÉOHOLOGIE. — Obsen'ations pluviométriques faites à la Havane, du 4 septembre au 3i décembre i853; par M. Casaseca. (Extrait.) «... En adressant l'an passé à l'Académie mon travail sur la recherche de l'iode dans l'eau de V Almendares et dans l'atmosphère de la Havane, j'exprimais le regret de ne pouvoir, faute de l'appareil nécessaire, m'oc- cuper d'observations pluviométriques. Aujourd'hui que j'ai un fort bon pluviomètre à siphon, construit par Pixii, tel, à ce que je crois, que celui dont on se sert à l'Observatoire de Paris, je fais des observations journa- lières sur la terrasse de l'Institut de recherches chimiques (i). Je vais dès à présent rapporter à l'Académie celles qui datent du 4 septembre i853 au i*"^ janvier i854 à 6 heures du matin, c'est-à-dire de quatre mois incom- plets. Le I*' janvier i855, si rien ne s'oppose à la continuation de ces recherches, j'aurai recueilli la série complète pendant toute une année, et mes observations, que j'aurai l'honneur de soumettre alors à l'Académie, pourront lui offrir beaucoup plus d'intérêt que celles dont je présente aujourd'hui les résultats. » Je fais mes observations journalières à 6 heures du matin, parce que c'est généralement l'heure à laquelle il ne pleut pas ici , ou , du moins , il pleut plus rarement; les autres ayant lieu presque toujours dans la saison des pluies, de midi à 6 heures du soir. » Du relevé de mes tableaux je déduis ce qui suit : Jours de pluie à la Havane, du 4 septembre l853 au i" janvier i854, à 6 heures du matin. i Mois. Jours de pluie. Septembre sur 27 jours i5 Octobre sur 3i jours. 11 Novembre sur 3o jours i5 Décembre sur 3 1 jours 7 119 jours. Total en quatre mois incomplets, ou sur i ig jours 4^ (i) L'Institut de recherches chimiques se trouve placé hors de la ville sur un terrain élevé par rapport à la Havane. La terrasse où je fais mes observations se trouve placée à 5", 74 du sol de l'édifice. C. R.,i854, i"Sem««r«. (T. XXXVIII, N«ll.) 66 ( 5,o) » Ainsi donc, dans ces quatre mois, le nombre plus fort de jours plu- vieux a eu lieu en septembre et le moindre en décembre. Quantité d'eau tombée pendant ces jours de pluie, exprimée en millimètres. Septembre 1 26' Octobre 86 Novembre ' 65 Décembre 4^ En quatre mois incomplets, ou sur 1 19 jours. 3a5' mm mm » On voit que ces chiffres gardent à peu près entre eux, en nombres entiers, les rapports géométriques 10:7:5:4. » Pendant les quinze jours du mois de septembre, quoique ces pluies ne durent habituellement que de 2 à 4 heures, comme elles sont de véritables averses, telles qu'on n'en voit pas dans les climats tempérés, il est tombé à peu près le quart de l'eau qui tombe annuellement, terme moyen, à Paris (i). » Ce résultat est- d'autant plus remarquable que le mois de septembre n'est certainement pas tui de ceux où il pleut beaucoup à la Havane. Les mois des grandes pluies sont mai, juin , juillet et aoilt. Il est à présumer que lorsqu'une année entière d'observations sera révolue, on trouvera que la quantité d'eau tombée sur égale surface de terres arables pendant une année à la Havane, est cinq à six fois plus forte que celle qui tombe à Paris dans le même temps. C'est là que gît en grande partie, selon moi, la cause de la fertilité du sol de l'île de Cuba, et la raison pour laqueUe il n'a pas besoin d'engrais de nature animale, puisqu'il reçoit une plus grande quan- tité de carbonate et de nitrate d'ammoniaqtie atmosphériques, d'abord par la plus grande quantité d'eau tombée du ciel, et ensuite par la plus grande richesse en ammoniaque et en acidq nitrique de l'atmosphère tropicale, que je suppose réelle et due à l'électricité constante dont celle-ci se trouve sur- chargée. » MM. Faivre et GiANETTi communiquent les résultats qu'ils ont obtenus dans des recherches sur l'action de ïoxjgène introduit dans les poumons pour rappeler à la vie des animaux asphjxiés par l'action du chloroforme, (i) Le 10 septembre, de 2 heures moins un quart à 4 Heures du soir ou do l'après-midi, il tomba 34 millimètres d'eau à la Havane. 'ir ( 5in par celle du gaz acide carbonique, et même par la strangulation. Ce moyen leur a réussi dans des cas où l'insufflation de l'air avait été impuissante Les auteurs annoncent l'envoi prochain d'un travail plus complet sur le même sujet. M. Terrero adresse, de Turin, quelques renseignements sur un météore lumineux qu'il a observé le aS février i854, vers 7'' 20" du soir. Une étoile filante d'un grand éclat, et en apparence deux fois aussi grande que Sirius, sembla se détacher de la constellation du grand Chien, et alla se perdre vers la fin de la constellation du Lièvre, en laissant une traînée d'un beau bleu d'environ 8 degrés d'étendue. M. Despine transmet d'Aix, en Savoie, quelques détails sur la découverte qu'on vient de faire de constructions romaines dépendant des anciens thermes. Cette Lettre sera communiquée à l'Académie des Inscriptions et Belles- lettres, qu'elle semble devoir intéresser plus particulièrement; nous en extrairons seulement le passage suivant : a Les restes qu'on vient de découvrir à Aix, joints à ceux que l'on con- naissait déjà, forment aujourd'hui un vaste ensemble de constructions de bains pouvant servir à étudier, d'une manière complète, le mode d'admi- nistration des eaux thermales usité par les Romains. Il serait à désirer que, dans la construction des pièces destinées aux étuves de nos édifices ther- maux modernes, on adoptât de préférence la disposition de ces anciens hypocaustes, disposition qui permettrait aux vapeurs de circuler d'une manière plus uniforme. » M. Flàîîdin, auteur d'un Traité des Poisons présenté au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie, adresse, conformément à la décision prise par l'Académie relativement aux ouvrages destinés à ce concours, une indication dé ce qu'il considère comme neuf dans son travail. (Renvoi à la future Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. Loir adresse, dans le même but, une analyse de son ouvrage intitulé : De l'Etat civil des nouveau-nés. (Renvoi à la future Commission.) M. P. Laurent, en faisant hommage d'un exemplaire de l'ouvrage qu'il 66.. ( 5ia ) vient de publier sous le titre de Recherches physiologiques sur les animal- cules des infusions végétales, prie l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte de cet ouvrage. Ces recherches seront réservées pour l'examen de la Commission chargée de décerner le prix de Physiologie expérimentale ; l'ouvrage, en tant qu'im- primé, ne pouvant être l'objet d'un Rapport spécial. M. Brainard exprime le même vœu relativement à un ouvrage dans le- (juel il a consigné ses observations sur certaines questions relatives aux maladies des os. Cet ouvrage sera réservé pour l'examen de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. iW. RiEOL DE Leuenstern exprime la crainte que des recherches sur les racines des équations numériques qu'il avait adressées à l'Académie ne soient pas parvenues à leur destination. La communication a été reçue et renvoyée, dans la séance du ao février dernier, à l'examen d'une Commission composée de MM. Cauchy, Liouville et Binet. M. Schubert annonce avoir trouvé un moyen d'obtenir en grand l'alu- minium à Tétat métallique, et fait savoir qu'il a consigné la description de son procédé dans une Note cachetée qu'il inclut dans sa Lettre, Note que l'Académie ouvrira si elle le juge convenable. La Note ouverte en séance renferme une description difficile à comprendre, l'auteur l'ayant écrite en français, langue qui ne lui est pas famihère. M. Schubert n'y dit pas nettement qu'il ait fait l'expérience, et il y a quel- que lieu de penser, en effet, qu'il ne l'a pas réalisée. On attendra, pour donner suite à cette communication, que M. Schubert transmette un spécimen des produits obtenus. MM. FusTER et Gerbal prient l'Académie de vouloir bien admettre au concours, pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon, un travail qu'ils lui ont précédemment adressé sous le titre de : Observations sur l'emploi de l'acide arsénieux dans le traitement des fièvres intermittentes paludéennes . ( Renvoi à la future Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. ) (5i3) M. Passot prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Com- mission qui a été chargée d'examiner le dernier travail qu'il lui a présenté, et expose les motifs qui lui font désirer vivement que le Rapport ne se fasse pas trop attendre. Cette Lettre est renvoyée à MM. Binet et Bienaymé, Commissaires dési- gnés pour le Mémoire de M. Passot. M. Jalland s'adresse à l'Académie pour obtenir des renseignements concernant les conditions d'admission au concours pour le prixjondé par M. de Trémont. Quelques-unes des questions relatives à l'acceptation de ce legs par l'Institut ne sont pas encore réglées, et ainsi l'Académie des Sciences n'a pu jusqu'à présent rien déterminer relativement à la portion de ce legs dont elle aura à disposer. M. GiTiLHAMOTE présente des considérations sm- quelques-uns des phéno- mènes du magnétisme terrestre. M. Derbiat adresse une nouvelle Note concernant la direction des aérostats. (Renvoi à l'examen des Commissaires qui avaient été chargés de prendre connaissance d'une première Note de l'auteur sur le même sujet, MM. Morin et Seguier.) M. Denisart envoie un spécimen de son système d'écriture tachjr gra- phique. La forme de cette communication ne permet pas qu'on la renvoie à l'examen d'une Commission. M. Zaliwski adresse une Note relative à un phénomène dont l'observa- tion n'est pas aussi nouvelle qu'il le pense : la distance plus grande à laquelle se propagent les sons pendant la nuit. M. Lacnay prie l'Académie de vouloir bien lui fournir quelques données dont il aurait besoin pour compléter un calendrier perpétuel mobile, qu'il se propose de publier. M. Largeteau est invité à prendre connaissance de cette demande. M. Recordon annonce avoir imaginé un instrument qu'il désigne sous le nom de trisecteur d'angles, mais qu'il ne décrit point. On ne peut demander ( 5.4 ) à l'auteur de plus amples renseignements, les communications relatives à la trisection de l'angle étant du nombre de celles dont l'Académie a renoncé depuis longtemps à s'occuper. M. Laglaine, détenu, demande de nouveau l'intervention de l'Académie pour obtenir son élargissement, qui lui serait, dit-il, nécessaire pour qu'il pût rendre publiques d'importantes découvertes qu'il dit avoir faites en balistique. A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. COMirÉ SECRET La Section de Géométrie présente, par l'organe de son doyen, M. Bror, la liste suivante des candidats pour la place de Correspondant vacante, dans cette Section, par suite de la nomination de M. Chasles à la place de Membre de l'Académie. 1°. Au premier rang et hors de ligne : M. Steiner, à Berlin. 7.°. Au deuxième rang, et par ordre alphabétique : MM. Cayley, à Cambridge ; Kummer, à Berlin; Ostrogradski, à Saint-Pétersbourg ; Richelot, à Rœnisberg; Eosenheim, à Breslaw; Sarrus, à Strasbourg ; Sylvester, à Londres; Thomson, à Glasgow. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. . F. . (5i5) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 6 mars i854, les ouvrages dont voici les titres : Histoire de l'électricité médicale; par M. J. GuiTARD. Paris-Toulouse, i854; I vol. in-i2. (Adressé pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Sur un principe d'optique géométrique et sur son application à plusieurs questions et à divers appareils. — Sur les franges d'interférence qu'on peut obte- nir par le concours des rajons polarisés circulairement qui ont, ou la même giration, ou des girations contraires; par M. BiLLET; broch. in-8°. Dissertation ethnographique sur les superpositions de races, la fusion des idiomes, et le pêle-mêle des cultes dans l'ancienne gaule Belgique, entre les Barres Mosellano-TVabrienne et Campano-Meusienne [du col de Langres aux pieds des monts Jrdennais); par M. JEANTIN ; broch. in-8°. Expérimentation du système de terrier perpétuel, proposé par M. FÉLIX DE ROBERNIER, faite dans la commune de Servas, sous la surveillance de la Com- mission spéciale instituée par M. le Préfet du Gard, en exécution de la délibé- ration prise par le Conseil général de ce département, dans sa séance du a6 août i852; in-fol. Maladie spéciale de la vigne '{Oiàimn tuckeri). Exposé succinct d'études, d'observations et d'expériences sur ses caractères, sa marche et son traitement, etc.; par M. A. RoBotJAM. Paris, i854 ; broch. in-12. Histoire d'une perdrix apprivoisée; par M. L. Dentier. Laon, i853; bro- chure in-16. M. Bonelli et M. Maumené. Considérations sur un article de /'Illustration du i^ février r854; par M. Jean Minotto; autographie de 9 pages in-fol. Précis analytique des travaux de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen , pendant l'année i852-53. Rouen, i853; in-8°. Association des médecins du déparlement de la Seine, fondée par M. Orfila, en i833. Compte rendu de l'exercice de i853; par M. le D' Perdrix; bro- chure in-8°. Annales de la Société impériale d'Horticulture de Paris et centrale de France; février i854; in-8°. Compte rendu des travaux de la Société médicale de Chambéry, pendant les années i85i à i853. Chambéry, i854; broch. in-8°. (5i6) . Bulletin de r Académie rojale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; tome XXI; n° i ; in-8°. Annuaire de la même Académie; année i854; in-12. Annales de l'Agriculture française, ou Recueil encyclopédique d'Agriculture publié sous la direction de MM. LoNDET et L. BOUCHARD; 5* série; tome III; n° 4; a8 février i854; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences , fondée par M. B.-R. DE MONFORT, rédigée par M. l'abbé MoiGNO; 3* année, IV* vo- lume; 9® livraison; in-8°. Journal d' Agriculture pratique. Moniteur de la Propriété et de i Agricul- ture, fondé par M. le D'' Bixio, publié sous la direction de M. Barral; 4* série; tomeP''; 5 mars i854; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie, de Toxicologie ; mars i854; in-8^ Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VII; n" i5; 28 février i854; in-8°. L' Agriculteur praticien. Revue de l'agriculture française et étrangère ; n°ii; in- 8?. La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* année ; a" série, 7" livraison ; 5 mars 1 854 ; in-8°. Nouvelles Annales des Voyages et des Sciences géographiques, rédigées par M. Vivien de Saint-Martin ; 5* série; 10* année; janvier i854; in-8°. Revue de thérapeutique médico-chirurgicale; par M. A. Martin-Lauzer ; n° 5; i"mars i854; in-8°. Revue thérapeutique du Midi. Journal des Sciences médicales pratiques; publié par ^. le D' Louis Saurel ; n° 4; 28 février i854; in-8°. SuUa... Sur la pile vollaique et sur la nature du fluide qui s'en écoule; par M. V. Riatti. Reggio, i853; broch. in-8°. L'Ateneo italiano. . . . L Athenœum italien. Recueil de Documents et Mémoires relatifs aux progrès des Sciences physiques; rédigé par MM. S. DE Luc a et D. MiJLLER; r* année; n° 5; i5 février i854; in-8''. Mémorial... Mémorial des Ingénieurs; 8* année; n° 12; in-S". The quarterly... Journal trimestriel de la Société géologique de Londres ; vol. X; partie i ; n° 37 ; i" février i854 ; in-8°. ( 5i7 ) The Cambridge. . . Journal de mathématiques de Cambridge et Dublin ; n° 34; in-8°. Nachrichten... Mémoires de l'Université et de l'Académie royale des Sciences de Gôttingue; n° 4 > 20 février i854; in-8°. Astronomische... Nouvelles astronomiques; n° 894. Kongl... Mémoires de l'Académie royale des Sciences de Stockholm, pour l'année iS5Z . Stockholm, i853; i vol. in-S". Berâttelse. . . Rapport sur les progrès de l'histoire naturelle, partie concernant la classe des Vertébrés et l'ethnographie, publié sous les auspices de l'Académie royale des Sciences de Stockholm ; parM. C.-J. Sundevall. Stockholm, i853; in-8°. ■,-•:■: - Ofversigt... Comptes rendus annuels de l' Académie royale des Sciences de Stockholm; 9* année (i852). Stockholm, i853; in-8°. Register. .. Table des Mémoires et des Rapports annuels (partie concernant la botanique pour les années i8ao à i838), publiée sous les auspices de la même Académie ; par M. R.-J. Anderson. Stockholm, i85af, in-8°. Denkschrift... Publication de la Société nationale Silésienne à l'occasion de son cinquantième anniversaire; in-4°. Uber. . . Sur la détermination de la valeur des caractères zoologiques ; par M. J.-V. Carus. Leipzig, i854; broch. in-4°. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' aS à 27; 28 février, a et 4 mars i854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie ; n° 22 ; 3 mars i854. Gazette médicale de Paris; n° 9; 4 mars i854. L'Abeille médicale. Revue clinique française et étrangère; n° 7 ; 5 mars 1854. La Lumière. Revue de la Photographie; 4* année; n° 9; 4 mars i854. L'Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Reaux-Arts; 3* année; n° 9; 4 mars i854. La Presse médicale. Journal des Journaux de Médecine; n° q; 4 mars i854. Le Moniteur des Hôpitaux. Journal des progrès de la Médecine et de la Chirurgie pratiques; n°' 25 à 27 ; 28 février, 2 et 4 mars i854- Réforme agricole, scientifique, industrielle; n° 65. C. R., 1854, I" Semestre. (T. XXXVIII, N" II.) -, ^7 ( 5i8 ) L'Académie a reçu, dans la séance du i3 mars i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, i" semestre i854; n° lo; in-4°. Etudes phy^siologiques sur tes animalcules des infusions végétales , comparés aux organes élémentaires des végétaux; par M. Paul Laurent; tome I*"^ : Des infusoires. Nancy, i854; i vol. in-4°. (Renvoyé à la future Commission du prix de Physiologie expérimentale.) Traité des Poisons, ou Toxicologie appliquée à la médecine légale, à la phy- siologie et à la thérapeutique; par M. Ch. Flandin. Paris, 1846 et i853; 3 vol. in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Des eaux d'Enghien au point de vue chimique et médical; par MM. C. DE PuiSAYE etCH. Leconte. Paris, i853; i vol. in-8°. (Adressé pour le même concours.) De [état civil des nouveau-nés au point de vue de f histoire, de [hygiène et de la loi. Nécessité de constater les naissances à domicile; par M. le D' J.-N. LoiR. Paris, i854; i vol. in-8". (Adressé pour le même concours.) De la folie causée par [abus des boissons alcooliques ; par M. C.-N.-S. Marcel. Paris, 1847; broch. in-4°. (Adressé pour le même concours.) De [ivrognerie, de ses effets désastreux sur [homme, la famille, la société, et des mojens den modérer les ravages; par M. le D"^ Edouard Burdel. Paris- Bourges, 1854 ; in-12. (Réservé pour le même concours.) Cours de Physique ; par M. R. Raeppelin; nouvelle édition, revue et aug- mentée. Paris, i85i; i vol. in-8°. Mémoire sur un nouveau système de pressoirs; par le même; broch. in-S**. Hydroslat; par le même; broch. in-8''. (Ces deux opuscules sont renvoyés à la future Coï&mission du prix de Mécanique.) Mémoire sur le traitement des fractures non réunies et des difformités des os; par M. Daniel Brainard. Paris, i854;in-8°. (Réservé pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie. ) Discours prononcé à [inauguration du buste de A. -P. de Candolle dans le Jardin des Plantes de Montpellier, le ^février i854; par M. Ch. MartînS;. broch. in-8°. (5.9) Mémoire sur l'urgence d'une réforme médicale et pharmaceutique , suivi d'un exposé des bases d'une organisation nouvelle de la Médecine; par M. le D"^ Alex. Mayer; et de la Pharmacie, par M. E. Robiquet. Paris, i854; brochure in-S». Quelques conseils pour se préserver du choléra , moyens simples et faciles de le combattre; par M. J.-D. Vergne. Paris, i854; broch. in-8°. (Réservé pour la Commission qui sera chargée de l'examen des pièces adressées au concours pour le prix du legs Bréant.) Rapport lu à la Société d'Agriculture du Cher, sur le sang de rate des bêles à laine; par M. GODEAU. Bourges, i854; broch. in-8°. Critique et réjutation d'un opuscule de M. V. Hennequin ; par M. L.-D.^ Emile Bertrand. Paris, i854; broch. in-8°. Société impériale et centrale d'Agriculture. Bulletin des séances, Compte rendu mensuel rédigé par M. Payen, secrétaire perpétuel ; a* série, tome IX ; n° 2 ; in-8". Annuaire de la Société météorologique de France; tome I", 1 853 ; i "^ partie. Bulletin des séances; feuilles 27-3 1; in-8°. Mémoires de la Société d'émulation cCAbbeville; années iS^g, i85o, i85i, et le i" semestre de i852. Abbeville, i852; in-8°. Recueil des Actes de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bor^ deaux ; 1 5* année, 2* trimestre i853; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences, fon- dée par M. B.-R. de Monfort, rédigée par M. l'abbé MoiGNO ; 3' année, IV* volume; i o* livraison ; in-S". Journal de Pharmacie et de Chimie; mars i854; in-8°. Joumaldes Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome Vil; n° 16; 10 mars i854; in-8°. Nouveau journal des Connaissances utiles, sous la direction de M. JOSEPH Garnier; mars r854; in-8*'. Philosophical Transactions. . . Transactions philosophiques de la Société royale de Londres pour l'année i853; vol. CXLIII, 3' partie. Londres, i853; in-4°. Proceedings... Procès-verbaux de la Société royale de Londres; vol. VI, n°99;in-8°. Astronomical . . . Observations astronomiques faites à l'observatoire de Cam' ( 520 ) bridge, années 1 846, 1 847 et 1848 ; par le Révérend James Challis ; vol. XVII. Cambridge, 1 854; in-4°. Royal astronomical... Société ro/a/e astronomique; volume XIV; n° 3; i3 janvier i854; in-8°. Pharmaceutical... Journal pharmaceutique de Londres ; \ol. XIII; n" 9; 1" mars i854; in-8°. Address... Adresse de l'honorable comte RosSE, président de la Société Royale, lue à la séance annuelle du 3o novembre i853. Londres, i853 ; broch. in-8°. Terzo quadrimestre. . . Pronostics du temps pour chaque jour de l'année: mois de septembre, octobre, novembre et décembre i853; ec Primo quadri- mestre... Janvier, février, mars et avril 1 85^; par M. A. Bernabdi della Mirandola; "l: de feuille in-S". Monatsbericht . . . Comptes rendus des séances de l 'Académie rojale des Sciences de Prusse; décembre i853 et janvier 1 854 ; in-8°. Nachrichten . . . Mémoires de t Université et de l'Académie royale des Sciences de Gœttingue ; n° V; 6 mars 1 854- Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' 28 et 3o; 7, 9 à 1 1 mars 1854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n° 28; 10 mars i854. Gazette médicale de Paris; n° 10; 11 mars i854. La Lumière; 4* année; n° îo; 10 mars i854- L' Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux- Arts; 3^ année; n° 10; 11 mars i854. Le Moniteur des Hôpitaux, rédigé par M. H. DE Castelnau; n*" 28 à 3o; 7, 9 et II mars i854- La Presse médicale ; n° 10; 11 mars 1854- Le Propagateur ;xi° 17; 12 mars 1 854- ~n 0 ta COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 MARS 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MÉMOIRES ET COMMUMCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président, à l'ouverture de la séance, donne communication de la Lettre par laquelle M. Beauteitips-Beaupré, fils adoptif du vénérable doyen de la Section de Géographie, annonçait à l'Académie, en date du i6 mars, la perte douloureuse qu'elle ignorait encore {_M. Beautemps-. Beaupré est décédé le jour même à 4 heures du malin). La plupart des Membres présents à Paris ont assisté aux fimérailles du savant hydro- graphe; M. le capitaine Duperrey s'est rendu l'interprète de leurs senti- ments. Note sur la publication des OEuvres de M. Arago; par M. Mathiec. « Je demande à l'Académie la permission de présenter quelques observa- tions sur la publication des OEuvres d'un homme qui lui a appartenu pen- dant près d'un demi-siècle, et qui a été plus de vingt ans l'un de ses organes. J'ai à cœur de rétablir les faits qui se rattachent à cette publication. » Le jour même de la mort de M. Arago, le dimanche matin, vers 6 heures, ma femme et ma fille étaient seules auprès du lit du mourant ; il leur dit : « Vous publierez mes OEuvres ; » et, s'adressant à ma fille, il ajouta avec animation : « Tu me le promets, n'est-ce pas? » C. R, , i854, »" Semestre. (T. XXXVIII, IN" 18.) 68 ( 522 ^ ' » On comprendra la portée implicite de ces paroles solennelles quand on saura que, depuis plus de trente ans, M. Arago me donnait à lire tout ce qu'il écrivait, et que j'apportais à la révision des épreuves la plus religieuse attention. » Après la mort de M. Arago, ses deux fils s'occupèrent naturellement de la publication de ses Œuvres, et cédèrent à MM. Gide et Baudry la pro- priété des ouvrages imprimés et manuscrits de leur père. Ces éditeurs avaient besoin d'un homme ^ui eût assez de loisir pour rassembler toutes les parties de ces OEuvres, pour les coordonner, pour en diriger la publi- cation. M. Barrai fut chargé de cet important travail avec l'assentiment de toute la famille. Seulement, il fut entendu et accepté par les éditeurs et par M. Barrai que les épreuves seraient revues par moi, principalement pour les oeuvres inédites, convention qui, par parenthèse, n'a pas été fidèlement observée. » Dans cet état de choses je ne puis, sans réclamation, laisser imprimer en tête du premier volume qui vient d'être publié, que M. Barrai dirige cette publication d'après l'ordre de M. Arago. » Cette assertion est contraire à la vérité : M. Arago n'a donné à personne l'ordre de publier ses Œuvres après sa mort. Si cette assertion se trouve reproduite dans la belle introduction que M. de Humboldt a bien voidu mettre dans le premier volume, c'est qu'elle y a été intercalée par les édi- teurs, car elle n'était pas dans le manuscrit de l'illustre ami de M. Arago. » GÉOLOGIE, PHYSIQUE. — Extrait d'une Lettre de M. Alexandre de Humboldt à M. Élie de Beaumont. Cl Berlin, le 1 1 janvier i854' » Je voudrais que ces lignes que je vous adresse comme signe de vie à un âge si peu probable, comme un témoignage de notre intime et ancienne amitié, pussent vous arriver avant les deux exemplaires de mon nouvel ou- vrage : Souvenirs de Géologie et de Physique, dont l'un est destiné à la bibliothèque de l'Institut, et l'autre à mon excellent ami Boussingault, pour être transmis par lui à M. Wisse, le courageux et savant explorateur du cratère de Rucu-Pichincha. Je crains que, par les bontés de M. le mar- quis de Moustier, ministre de France à Berlin, l'envoi des livres n'ait précédé cette Lettre (i). (i) L'ouvrage a été présenté à la séance du 1 3 février; la Lettre est arrivée le 7 mars i854. ( 523 ) * » C'est à votre illustre ami et au mien, M. Léopold de Buch, qu'est dédié mon nouvel ouvrage : Souvenirs de Géologie et de Physique (i). La dédi- cace, gage d'une amitié non troublée pendant soixante ans, quoique long- temps nous nous soyons rencontrés dans nos travaux, a été imprimée lorsque M. de Buch vivait encore. Le but principal de l'ouvrage, ou plutôt le motif qui me l'a fait entreprendre, a été d'empêcher des compila- tions informes de tous les Mémoires de botanique, de géologie, de physio- logie musculaire, d'anatomie comparée, de magnétisme, de positions astro- nomiques, que j'ai publiés dans le cours de ma vie. J'ai cru devoir faire un choix et conserver ce qui peut-être a quelque droit de survivre,^ tout ce qui est enfoui dans des collections d'un difficile accès, comme les lignes isothermes, les travaux sur l'atmosphère et l'absorption des différents gaz dans l'eau, conjointement avec Gay-Lussac, sous lequel j'ai travaillé tant d'années à l'École Polytechnique. « J'ai exposé dans la préface quel est le genre d'intérêt que l'on peut attacher à des observations de géologie qui datent de loin. L'entière révolu- tion qu'a éprouvée la géologie dans le premier quart du xix* siècle est fondée en grande partie sur la connaissance plus exacte des rapports intimes des formations trachytiques avec l'action volcanique (la réaction d'une planète vers sa surface) ; sur la détermination plus sûre de l'âge relatif des forma- tions par la diversité des organismes qu'elles renferment ; sur la connais- sance tardive de la vraie nature et de la similitude des familles de roches paléozoïques sous différentes zones. Cette révolution de la science a ôté, sans doute, à des souvenirs géologiques, lorsque surtout ils remontent si haut que les miens, une partie considérable de leur valeur. Les observations restent souvent incomplètes, parce qu'il manque à l'observateur plusieurs des vues et des idées directrices ( Ze/ Les deux collections que j'ai nommées plus haut et celles de mes amis MM. Boussingault, Pentlandet Joaquin Acosta, m'ont rendu possible, là où la composition oryctognostique décide de la séparation des trachytes, dolérites, diorites et porphyres,, de fixer la nomenclature avec quelque assurance, de distinguer le feldspath commun (orthoclase), l'albite, l'oli- goclase et les deux espèces de mica. » M. Gustave Rose, le compagnon de mon voyage à l'Oural, à l'Altaï et à la mer Caspienne, a examiné à différentes époques les collections du Mexi- ({ue, de la Nouvelle-Grenade, de Quito," du Pérou et de Bolivia. J'ai bien évité de faire mention dans mes Souvenirs géologiques d'une roche que notre excellent ami M. Léopold de Buch a nommée andésite, et qui selon lui, riche en albite, doit composer le Chimborazo, le Cotopaxi, l'Antisana, et encore les volcans du Mexique, dont j'ai rapporté de nombreux échan- tillons!!! Cette dénomination formée à l'analogie de mon nom de calcaire du Jura (îles Canaries, pages 4^4 et 465) repose sur l'erreur d'avoir con- fondu le labrador avec l'albite. Les andésites sont des dolérites, dans les Andes de Quito comme àl'Etna (Poggendorff, tome XXXVII, page 189). » Le volume que je présente, offre à la fois ce qui n'avait point encore ( 525 ) paru et des Mémoires anciens, mais peu répandus, auxquels j'ai pu faire de larges additions, comme à la détermination de l'élévation du centre de gra- vité des volumes des masses continentales, aux recherches sur l'intensité du son nocturne, aux Tables des lignes isothermes ou températures moyennes de l'année et des quatre saisons, Tables étendues aujourd'hui, par le concours de M. Dove, jusqu'à 5o6 stations. Je crois pouvoir me flatter que ce travail météorologique est plus riche en résultats numériques que tout ce qui a paru jusqu'ici. » Les souvenirs géologiques remplissent (pages 206-397) '^ moitié du volume. Leur plus bel ornement est ce que je dois à mon illustre ami, M. Boussingaidt, qui a embrassé avec la même supériorité tous les genres de recherches (pages 175-21 5), et à M. Sébastien Wisse (pages 77-99), dont l'Académie a déjà apprécié les solides travaux, et dont le noble courage égale la sagacité des observations. » Le petit atlas présente la physionomie, le caractère d'aspect des plus hautes cimes du Mexique et de Quito, d'après mes propres dessins. Le con- tour du Capac-Urcu ou cerro' dely^/frtr(plançhe V)qui, avant son écroule- ment dans la dernière moitié du xv® siècle, a été, d'après les traditions indiennes (page 461)? beaucoup plus élevé que le Chimborazo, n'avait point encore paru dans aucun de mes ouvrages. » OVOLOGIE. — 5Mj^e des Recherches sur la composition des- œufs dans la série des animaux (second Mémoire); par MM. Valexciennes et Fuemy. « Nous avons rappelé, dans notre première lecture, les observations faites antérieurement sur les œufs d'Oiseau, composés d'un albumen et d'un vitellus, nettement séparés l'un de l'autre, celui-ci contenant une substance particulière, découverte par MM. Dumas et Cahours, la Vitelline. » Prenant ces oeufs pour terme de comparaison, nous avons exposé les résultats de nos recherches sur ceux des Poissons cartilagineux de la famille des Raies et de celle des Squales. » Nous avons fait remarquer que le blanc montre à peine quelques traces d'Albumine, et que le jaune renferme une substance insoluble dans l'eau, suspendue dans le liquide en petites tablettes de formes variables selon les espèces; nous en avons fait connaîti^e les caractères et la composition, et nous lui avons donné le nom d'Ichtine. >' Continuons l'exposé de nos recherches sur les œufs des animaux, en complétant ce que nous avons à dire sur les autres espèces de Poissons. ( 536 ) Des œufs de Poissons osseux. » Il nous paraît inutile, pour l'objet de ce Mémoire, de citer les nom- breuses familles de Poissons dont le squelette est osseux ou fibreux, et qui sont réunies, d'une manière générale, sous la dénomination de Poissons osseux. Les espèces qui appartiennent à ces groupes ont été étudiées avec tant d'ardeur, et réunies dans nos collections en si grand nombre, que l'un de nous en a déjà décrit plus de 4ooo..Si elles présentent de grandes varia- tions dans leurs formes extérieures ou dans leurs caractères anatomiques, on trouve aussi de grandes différences dans leur mode de reproduction et dans leur appareil de génération. » Plusieurs familles renferment des espèces ovo-vivipares. Nous faisons en ce moment tous nos efforts pour examiner, sur le vivant, des Poissons vivipares. » Le plus grand nombre des Poissons osseux est ovipare. L'ovaire et l'oviducte sont confondus en un grand sac commun, arrondi vers le haut, rétréci vers le bas, et enveloppé dans un repli du péritoine, que l'anatomiste peut séparer de la membrane propre du conduit ovario-oviducal ; ces deux poches oblongues sont réunies un peu avant leur sortie, en arrière du rec- tum. Chaque organe est suspendu au-dessus de l'intestin, par un repli li- gamenteux du péritoine. La portion inférieure ou la région abdominale de ce sac est lisse et sans aucun repli membraneux. La portion supérieure ou dorsale donne insertion à de nombreuses lamelles, sur lesquelles se déve- loppent, dans des capsules propres, les milliers d'ovules qui seront pondus plus tard. Ces replis ovariens sont divisés et subdivisés en lamelles secon- daires, tertiaires, quaternaires, de formes diverses selon les espèces. Ils flottent découpés en arbuscules ou en grappes, et, en se développant, ils deviennent ces masses d'œufs connues de tout le monde. Quand l'ovule est mûr, pour nous servir de l'expression consacrée par l'usage, il se détache de sa capsule ovarienne, il tombe dans la portion inférieure ou oviducale du sac, et, après un séjour plus ou moins long dans cet oviducte, il y change de nature, et alors il est pondu dans des lieux et sur des plages sablonneuses ou rocailleuses, sortes de nidamentum choisis ou arrangés par les facultés instinctives de la mère, et il est fécondé. » Nous venons de dire que l'ovule ou l'œuf change la composition de ses liquides pendant son séjour dans l'oviducte; en effet, cet ovule encore enfermé dans 3a capsule ovarienne, est plus ou moins opaque, à cause de ( 5^7 ) . la graisse qu'il renferme. Détaché, il devient transparent, le vitellus entouré de sa substance albumineuse est nettement visible, sans que sa membrane vitelline soit d'une épaisseur plus appréciable, et l'Ichtuline, dont nous parlerons plus bas, est remplacée par l'Albumine. Ainsi l'œuf qui ne montre que quelques traces d'Albumine quand il est encore attaché à l'ovaire, de- vient très-albumineux quand il est libre dans l'oviducte. » Dans le plus grand nombre des Poissons , l'ovaire est double. Nous aVons parlé de la prodigieuse abondance d'oeufs pondus par quelques-uns ; nous pouvons en citer plusieurs exemples. Le nombre augmente à mesure que les femelles sont plus grosses, et que les œufs sont plus petits. Comme ils sont tous à peu près du même poids et de même grosseur, on pèse l'o- vaire, et, en comptant le nombre d'œuls contenus dans un gramme, on peut estimer, sans s'éloigner sensiblement de la vérité, le nombre total développé dans l'ovaire. C'est dans le Muge à grosses lèvres [Mugit chelo, Nob.) que nous en avons trouvé jusqu'à présent la plus grande quantité. Un individu de cette espèce, long de o^^ôo, contenait i3oooooo d'œufs; une Morue [Gadus morhua. Lin.), de i mètre, en donne iioooooo; un Turbot [Pleuronectes maximus. Lin.), long de o™,5o, en pond 9000000. Nous en avons estimé 6000000 dans une Plie {Pleuronectes platessa, Lin.), longue de o'^iSo; la Carpe, dont les œufs sont plus gros, n'en a donné que 6 à 700000, quand sa longueur est deo",45 à o'",5o. >' D'autres Poissons n'ont qu'un seul ovaire, aussi leur nombre est de beau- coup inférieur à ceux que nous avons cités plus haut. Ayant fait cette recherche sur douze grosses Perches des eaux de la Hollande^ de la Belgique, de la Picardie et des environs de Paris, nous avons trouvé pour moyenne 7 1 000 œufs. Bloch a donné un chiffre presque double. » Les espèces de diverses autres familles n'ont plus de grand sac ovidu- cal. Les lamelles ovariennes sont adhérentes à un grand repli du péritoine, flottant librement dans l'abdomen. Quand les ovules, adhérents à ces nom- breuses lamelles, sont complètement formés, ils se détachent et tombent dans la cavité du ventre. Ils y font aussi un séjour prolongé, selon la nature des espèces, et ils sont, comme les précédents, fécondés après la ponte; les femelles ainsi conformées n'ont pas d'organes éducateurs du germe; il n'est donc pas probable qu'elles soient ovo-vivipares. Telle est l'organisa- tion des Saumons, des Truites, des Éperlans et aussi celle des Anguilles. » Cette diversité de conformation de l'appareil génital se montre en même temps dans la constitution et la composition des œufs. Elles sont entière- ( 5a8 ) ment différentes de celle des Poissons cartilagineux mentionnés dans notre premier Mémoire. » Nous avons découvert dans les œufs des Poissons osseux des principes immédiats tout à fait différents de l'Ichtine des Raies et des Squales. » L'étude des œufs de la Carpe nous a permis d'apprécier ces diffé- rences. Des œufs de Carpe. » Lorsqu'on étudie sous le microscope un ovule de Carpe peu avancé, on reconnaît que le liquide tient en suspension beaucoup de gouttelettes de graisse légèrement colorée, au milieu desquelles on voit nager des gra- nules transparents, en tablettes qui rappellent tout à fait ceux du vitellus de la Raie. » La Dorade de la Chine, vulgairement le Poisson rouge, iest une autre espèce de Carpe dont les ovules présentent les mêmes granules mêlés à des gouttes d'huile. De l'Ichtidine. » Malgré la ressemblance de leur forme, les granules dont nous venons de parler ne sont pas formés d'Ichtine; car, en traitant l'ovule écrasé d'une Carpe par une petite quantité d'eau, les grains s'usent peu à peu et disparais- sent complètement au bout de quelques minutes. La substance qui les con- stitue est donc soluble dans l'eau, tandis que l'Ichtine est insoluble. » En admettant, pour un moment, que ces grains soient formés d'Ichtine, on aurait pu attribuer leur solubilité à l'action du liquide albumineux existant dans l'œuf de Carpe, qui jouirait alors de la propriété de dis- soudre l'Ichtine de Raie. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons introduit quelques grains d'Ichtine de Raie dans le liquide d'œufs de Carpe, écrasée; le tout a été soumis à l'action de l'eau. Nous avons vu alors les granules de l'œuf de la Carpe disparaître peu à peu; ceux d'Ichtine n'ont pas été altérés par l'eau. » Il nous paraît donc démontré qu'il existe dans l'œuf de certains Cypri- noïdes, une substance soluble dans l'eau, qui se présente sous la forme de grains rectangulaires. » Quoiqu'il nous ait été impossible de donner à cette observation toute la netteté désirable, parce que les grains solubles n'ont pas pu être isolés, cependant nous croyons devoir, en attendant des résultats plus satisfaisants, donner un nom à cette substance; nous proposons celui d'IcuTiDiNE. ( 5^9 ) » En employant des dissolutions salines, nous avons toujours vu ces grains disparaître dans les lavages. » En outre, la présence, dans ces œufs, d'un corps que nous allons décrire, rendait cette séparation plus difficile encore. De l'Ichtuline. M Nous venons de dire qu'une petite quantité d'eau mélangée au liquide obtenu en écrasant des œufs de Carpe, en voie de formation, faisait dispa- raître les grains rectangulaires d'ichtidine, et qu'on produisait un liquide transparent, ne tenant plus en suspension que quelques gouttes de graisse. En augmentant la proportion d'eau, on voit aussitôt se précipiter un non- veau corps qui jusqu'alors était resté en dissolution dans la liqueur albumi- neuse, et qui, se rassemblant par l'agitation, se sépare sous la forme d'une niasse sirupeuse, filante, insoluble dans l'eau. » Ce corps se retrouve dans un grand nombre d'œufs de Poisson que nous avons tovijours examinés pendant qu'ils étaient à l'état d'ovules, re- tenus dans les lamelles ovariennes. Nous avons constaté sa présence dans le Bars [Labrax lupus), le Muge à grosses lèvres {Mugil chelo, Nob.), le Ma- . (\uevG2M{Scomber scombrus , Lin.), le TnrhoX.[Pleuronectesmaximus,lJin.), la Sole commune {Pleuronectes solea. Lin.), la Sole bretonne (Solea nrmo- rica. Val.). » Nous avons aussi constaté sa présence, et en grande abondance, dans les œufs du Saumon, déjà détachés des lames ovariennes, et tombés dans la cavité abdominale. » Il nous a donc paru important de l'étudier avec soin, et d'en déterminer la composition. » Nous lui avons donné le nom d'ICHTULiNE. » Le liquide obtenu en pressant des œufs de Saumon dans un linge est traité par l'eau distillée; l'albumine se dissout, et l'on détermine alors la précipitation de l'Ichtuline. Cette substance est ensuite purifiée par des traitements à l'alcool et à l'éther. » Au moment de sa précipitation, l'Ichtuline est visqueuse, et ressemblé à du gluten. Mais l'action de l'alcool et de l'éther lui fait perdre sa viscosité, et elle devient alors solide et pulvérulente. » L'Ichtuline, qui par ses propriétés physiques s'éloigne sous tous les rapports de l'Ichtine, s'en rapproche beaucoup par ses caractères chimiques. Elle est, comme cette dernière, soluble dans les acides acétique et phospho- C K., id.4. l'-^Seœejfrtf. (T. XXXVm, N» 12.) 69 ( 53o ) riqiie; elle se dissout aussi dans l'acide chlorhydrique, sans produire de coloration violette. » Sa composition est la suivante : II. Matière o,253 Eau o î 1 9t> Acide carbonique Oi49S Centièmes. Carbone 53,3 Hydrogène 8,3 I. Matière o , 283 Eau o , 2o5 Acide carbonique o,545 Dosage de l'azote. Matière o , 338 Azote o,o5i45 Centièmes. Carbone Sa , 5 Hydrogène 8,o Azote 1 5 , 2 Phosphore o,6 Soufre 1,0 Oxygène 22,7 » Il résulte de ces analyses que l'Ichtuline s'éloigne par sa composition de richtine; elle se rapproche, au contraire, de l'Albumine, et contient comme elle du soufre et du phosphore. « Il résulte des faits que nous venons d'exposer, que les œufs, encore peu développés, des Poissons de la famille des Cyprinoïdes contiennent, avec -une substance soluble, l'Ichtidine, un liquide fortement albumineux tenant en dissolution des sels minéraux, de l'Ichtuline, et en suspension de la graisse phosphorée. » Après avoir obtenu ces résultats, il nous a paru intéressant de comparer à des œufs à l'état d'ovules la composition des œufs de ces mêmes espèces, complètement formés, détachés des lamelles ovariennes et libres dans l'ovi- ducte. » Cet examen nous a conduits à constater ce fait physiologique très-impor- tant; c'est que la composition des œufs éprouve, avec l'âge de leur déve- loppement, des modifications' profondes, même avant la ponte, et pendant le séjour qu'ils font dans l'oviducte. w II résulte, en effet, de nos analyses, que les œufs de Carpe entièrement formés ne contiennent plus de traces d'Ichtidine, que l'Ichtuline disparaît aussi peu à peu, et que, quand ils sont devenus tout à fait transparents. ( 53. ) ces œufs sont formés uniquement par une liqueur fortement albumineuse qui tient en suspension de la graisse phosphorée. >' L'examen des œufs de Carpe, encore jeunes, nous a aussi démontré que^ pour étudier les œufs de ces Cyprinoïdes, il faut se garder de les mettre en contact avec l'eau, qui dissout souvent des corps dont il est important de constater la présence, et qui, dans d'autres cas, précipite des substances telles que l'Ichtuline qui étaient d'abord en dissolution. Des œufs mûrs de Muge, de Truite, de Brochet, de Merlan, de Plie, de Sole, de Barbue. o Nous avons donné suite à nos premières recherches sur les diffé- rents Poissons indiqués ci-dessus, en ayant soin de profiter de la saison du frai. « Nous avons trouvé dans l'ovaire de là Plie et du Brochet et des autres espèces des œufs tout à fait mûrs, ne contenant à aucune époque de leur développement de l'Ichtidine, mais très-riches en Ichtuline dans leur pre- mier âge. Détachés de l'ovaire et libres dans l'oviducte, ils ne nous ont plus montré la moindre trace d'Ichtuline ; ils sont formés alors par un liquide fortement albumineux, contenant une quantité considérable de graisse phosphorée. » Cette quantité d'Albumine explique pourquoi les œufs de tous ces Poissons deviennent durs par la cuisson. Des œufs de Saumon. ; ■ -, 1) Les œufs de Saumon ne contienneut pas de grains rectangulaires so- lubles dans l'eau. Ceux que nous avons examinés étaient libres dans la cavité abdominale, ils contenaient beaucoup d'Ichtuline et fort peu d'Al- bumine. Leur couleur jaune-rougeâtre est due à la présence d'une quantité considérable d'huile phosphorée. » Soumis à la cuisson, ils deviennent opaques, mais en restant toujours mous, même en les tenant longtemps dans l'eau bouillante. Cela se com- prend, puisqu'ils n'ont qu'une quantité très-faible d'Albumine. Leur opacité est causée par l'eau introduite dans leur intérieur qui détermine alors la pré- cipitation de l'Ichtuline. Des œufs de l'Anguille. » Les œufs ou plutôt les ovules de l'Anguille, pris dans les Poissons conservés dans les viviers, sont beaucoup trop petits pour que nous ayons pu faire des recherches étendues sur ces curieux produits des organes / 69.. ( 532 ) de la génération. Nous avons pu toutefois nous assurer qu'ils contiennent peut-être encore plus de graisse que les œufs des Saumons, et ils ne parais- sent pas avoir plus d'Albumine, car ils ne durcissent pas par l'ébullition. Nous n'avons pu y voir la moindre trace de l'Ichtidine. Nos recherches donnent un moyen très-simple d'observer les œufs de l'Anguille. Il suffit de faire bouillir pendant quelques minutes une des lamelles ovariennes : alors les œufs se gonflent sans se durcir, les membranes distendues deviennent plus apparentes, et, avec un grossissement suffisant, on voit aisément ces ovules quand ils ont à peine i ou a centièmes de millimètre. » Si, comme nous n'en doutons pas, nos observations ultérieures confir- ment celles que nous publions aujourd'hui, nous donnerons alors un moven facile, certain, de s'assurer si la femelle a conservé ses œufs assez longtemps dans son oviducte pour les compléter, et s'ils sont bons à être fécondés. Il suffira d'en faire sortir quelques-uns du ventre du Poisson, d'en écraser un sur une lame de verre, et d'y ajouter un peu d'eau. S'il ne se lait pas de précipité d'Ichtuline, l'œuf est mûr, car il ne contient que de l'Albu- mine et de la graisse phosphorée. S'il se fait un précipité d'Ichtuline, il faudrait remettre le Poisson dans l'eau, et attendre encore quelque temps avant de procéder à la fécondation. » Nous indiquons ce moyen comme le plus certain, aux personnes qui veulent tenter des fécondations artificielles. " Après avoir constaté que les œufs de Poisson contiennent des sub- stances insolubles dans l'eau, l'Ichtine et l'Ichtuline, qui ont toutes deux des jjropriétés différentes de la Vitelline des Oiseaux, nous avons recher- ché si l'Albumine des œufs de Poisson est la même que celle des œufs d'Oiseau. » Quoique nous réservions l'exposé détaillé de cet examen pour un prochain travail, nous sommes déjà en mesure d'établir que ces deux sub- stances albumineuses présentent souvent dans leurs propriétés des différences notables. » En effet, l'Albumine des œufs de certains Poissons se dissout sans aucune coloration dans l'acide chlorhydrique, et elle commence à se coaguler vers 45 degrés; tandis que l'Albumine des œufs d'Oiseau se dissout, comme l'on sait, dans l'acide chlorhydrique, en donnant au liquide luie coideur bleue-violacée, et elle ne se coagule que vers 63 degrés. o Ces différences sogt-elles suffisantes pour faire admettre réellement dans l'organisation animale plusieurs espèces d'Albumine? Jja coloration bleue ( ^^^ ) produite par l'acide chlorhydrique peut-elle être considérée comme un caractère spécifique de l'Albumine? Enfin, des sels minéraux contenus dans l'Albumine en proportions variables ne pourraient-ils pas exercer de l'in- fluence sur le point de coagulation de cette substance? Ce sont là des ques- tions délicates dont nous comprenons toute l'importance, et que nous trai- terons dans un Mémoire spécial qui sera consacré aux substances albumineuses. » ZOOLOGIE. — Notes sur les Collections rapportées en i853, par M. A. Delattre, de son voyage en Californie et dans le Nicaragua; par S. A. Chari.es-L. PRixtE Bonaparte. HUITIÈME COMMUNICATION : Chanteurs dentirostres . « En examinant le premier tableau des Chanteurs dentirostres qui con- tient les espèces à bec comprimé, réparties en quatre Familles et dix sous- familles, nous voyons figurer à leur tète la petite sous-division des frangés, parce qu'elle représente plus particulièrement les Corbeaux (i). (i) Le genre Fanga n'a que la seule espèce type L. carvirostris , L. — L. olivaceus, Vieill. (ou, pour mieux dire, icterus , Cuvier, 'car ce n'est pas YoUvaceus de Shaw), et Fanga cruenta, Lesson, sont àes Archolcstes , Cabanis, ce genre pyant pour type le formidable Blanchot, auquel, outre le cruentus , il faut adjoindre le Malaconotiis hypopyrrhus , Hart- laub, le Laniarius mtdticolor, Gr. , et mon L. peli du Musée de Leyde. Xenopirostris a été institué par moi pour l'espèce à bec si extraordinaire de M. La- fresnaye. ' • '•i >■_: , -,' .■ Artamia , Lafr., que je rapproche des Fanges malgré Sa tendance vers les Artamides , a pour type l'oiseau de Madagascar dont le mâle est presque tout blanc : Firidis; capite, collo, corporeqiie subtics, albis ; la femelle, rousse : Rufa ; subtus albo-cinerea ; pileo, getiis , cerAceque nigris. On reconnaît le premier dans le Lanius leucocephalus de Gmelin , la se- conde dans le Lanius rtiftis de Linné. Le prétendu Lanius chloris, Cuv. , du Musée de Paris , provenant de Galam, est un Tri- ohophoré du genre Ixonotus , Verreaux , dont il forme la seconde espèce. Olivacco-viridis : alarum maculis flavis magnis ; scapularibus interne flavissimis : subtus albp-cinereus. ' •-.'■■!,"'.'■ "' ' Le type de ce genre de Timaliides est , comme on sait , Ixouotus guttatus , Verr. : Brunneo- olivaceus ; fronte cinerascente ; superciliis genisquc albis ; vertice fusco : subtus candidus : rcinigibus tertricibusr/uc alarum apice , rectricibus lateralibus ex toto, albis. Avant de passer en revue les Malacnnotés , il est bon de déclarer que c'est au Lanius bar- bants, L. , que doit être conservé le nom générique Laniarius , Vieil!. — Lan. atricnccineus , Burch. , et Lan. erytlirogaster, Rupp. , Zool. Atl., t. 29, ne peuvent en être séparés; mais la PI. enl. 358, et par conséquent le nom de Turdus chrysogaster , appartient à un Lampro- ( 534 ) Nous regardons comme un progrès l'établissement de la sous-famille des P rionopiens , qui tous ont quelque trace du caractère si bien développé tnrnithien, ISotaages chrysogaster, Bp. , comme on peut déjà le voir à la p. 4' 5 de mon Conspectus. Le premier genre des Malaconotés, Chlorophoneus, Cab., a pour type le véritable Lanius olivaceus , Shaw [Laniarius, non Lanius olivaceus, Vieill., — oleaginus, part. Licht.); et compte parmi ses espèces J/a/aco«oftt4- /•«i(g'//20iai, Sundev., le prétendu jeune olha, qui est un mâle adulte; et le chrysogaster, Sw., nec Gra., du Sénégal, qui ne diffère pas de l'espèce du Cap et de l'Afrique orientale, décrite sous les noms A'affinis, similis et aitran- tiipectus. C'est le synonyme beaucoup moins connu de sulphurcipcctus, Less,, qui , selon une observation dont le mérite appartient à M. Pucheran, devra prévaloir, vu qu'il date de .83i. C'est au Tardas zeilonus! L., du Cap [Lanius bacbakiri, Shaw, — ornatus, Licht.), que nous réservons le nom vacant de Pelicinius , Boie. — Lanias gutturalis , Daud., ou perini, doit lui être annexé malgré sa couleur rouge, ainsi quei-a«. quadricolor, Cassin, de Port-Natal. Similis gutturali;.jec/ minor et cauda inagis rotundata. Nous réservons le nom de Téléphonas, Sw. (à l'exclusion de Pomatorhynchus , Boie), pour les Tschagras. On en connaît au moins quatre espèces, dont une figure dans la Faune euio- péenne , sans compter l'élégant Lan. cruentatus , Rupp. , à poitrine rose, qui me semble devoir trouver place ici , rattachant Téléphonas à Laniarius, Harpolestes , Caban., a pour type Téléphonas lo'ngirostris , Sw., de 1 Afrique méridionale, dont les sexes varient aussi quant à la couleur du bec. Comme espèces typiques du genre Malaconotas restreint, je citerai le Lanius boulboul, Lath. [Mal. ,rufi<>entris , Sw.), de l'Afrique méridionale, et le Lanius silens , Rupp., t. 23 (si différent du Saxicolien de ce nom ), de l'Afrique orientale, Tardas œthiopicus, Gm. , au- quel MM. Lafresnaye et Cabanis ont fait sagement de restituer ce nom. 11 se dislingue du pré- cédent par sa petite taille et parce que, d'un blanc éclatant sur toutes les partie? infé- rieures, il n'a aucune trace de teinte rousse sur le ventre. C'est à tort que ces deux espèces ont été placées sous Dryoscopus ou réunies au Laniarius barbarus ; il faut en faire un genre et rapprocher d'elles le prétendu Telophonus major, Hartl. , Rev. zool., 1848, p. 108. Dryoscopus , Boie { Hapalophus , Gr., nec Verr.) , n'aurait donc plus que quatre espèces : I. Lanius cubla, Shaw, Levaill. , Afr. , t. 72, i, 2, de la Cafrerie. Médius; rostro parvo. 1. L.anius gambensis , lÀcht. [Mal. mollissimus , Svf.), de l'Afrique occidentale. Major; rostro robustissimo. 3. Laniarius affinis , Gr. , 1837^ ^^ l'Afrique or. , Zanzibar. Similis cubl ae ; sed rostro ca- pitisfere longitudine : alarum tectricibus concoloribus : remigibus rectricibust/ue vix albo- marginalis. 4. Malaconotas orientalis, Svf. [similis ? Sw.) , T(vo Cent. , p. 342, plus petit que g'ow- bensis , mais à jambes plus longues; le lorum gris au lieu d'être noir; les longues plumes du croupion gris foncé à la base; la queue plus courte, et les rectrices extérieures terminées de blanc. ( 535 ) dans le genre type (i), de plumes en brosses dirigées en avant du bec. » Lçs Oriolides, qui ne comptaient jusqu'ici que trois genres, en comp- teront dès aujourd'hui huit, par suite du démembrement d'Oriolus^ que nous scindons en cinq. » Réservant le nom d'Oriolus au galbula, L., d'Europe, et à ses espèces voisines, nousappelons Galbulus, Bp., Vaurafus. Yieill., d'Afrique, dont les Mais il faut lui adjoindre : 5. Dr. atrialatus, Cassin., ex Afr. orient. Similis affini; sed major, et tectricibus àlanim inferiorihus nigris. 6. Dryoscopus sublacteus, Cassin., i85i,p. 246. Proceed. Ac. Philad., de l'Afrique orien- tale. Subtils lacteiis : alartim maculis albis nullis. Le Dryoscopus leucorhynchus , Hartl., Rev. zool., p. io8, de l'Afrique occidentale, n'est pas phis un Téléphonas qu'un Dryoscopus ; nous en constituons notre genre Rhynchastatus , nommé ainsi à cause du bec variable, soit d'un sexe, soit d'une espèce à l'autre; car mon Rhynchastatus carbonarius , Bp., du Gabon (ainsi nommé depuis longtemps dans le Musée de Paris), n'en diffère ici que par son bec noir. Le genre Chaunonotus, Gr., par son gros bec se rapproche un peu des Vangés; mais il vaut mieux le ranger ici parmi les Malaconotés. Rostrum culmine basi depresso dilatato-rotundalo , apice çxtremo profunde emarginato, subadunco : pedes robusti : alœ rotundatœ ; remigum prima brevissima, secundo breviore décima; quarta , quinta et sexta omnium longissimis : cauda brevis, subœqualis. Son type, et son unique espèce jusqu'à présent, est Chaunonotus sabinii, de l'Afrique occidentale, dont Hapalophus melanoleucus , Verr., ne diffère pas. Nigro-coracinus : plumis uropygii longissimis , densissimis : corpore subtus , tectrici busqué alaram inferiorihus , albis. Notre genre Calicalicus , qui rappelle le nom local, a pour type la rare Pie-griéche calicalic de Madagascar, dont le mâle et la femelle sont un des plus précieux joyaux du Musée de Paris. Calicalicus madagascariensis, Bp. ex L. — PI. enl., 299, 1,2. — Levaill., Afr., tab. ^3, — Minimus ; cinereus; subtus et in genis albus : gula juguloque late nigris : tectricibus alarum minoribus, uropygio, tibiis, rectricibusque lateralibus, rufis. Faera. Cinerea; subtus alhida : cauda rufa. L'espèce de Vieillot, Lanius rubrigaster, enregistrée la douzième de mon Conspectus, n'est autre que Pachycephala pectoralis, Blyth. Lanius mystaceus, Lath. ex Levaill., Afr., t. 65, enregistrée la quatorzième, me semble un oiseau factice. (i) J'ai parlé ailleurs [Monographie des Laniens) des deux espèces à' Eurocephalus , et des trois Sigmodus. Mon genre Cabanisia est celui que le savant oracle des Volucres a appelé Myiolestes, sans penser que ce nom était déjà donné à un autre : c'est, au reste, un heureux démembrement du groupe indigeste Tephrodornis, Sw., lequel, outre les Laniides , avant d'être rectifié, contenait parmi ses espèces, bien que si limitées, des Muscicapides, des Tur- ( 536 ) plumes rigides du dos rappellent celles des Ceblepyris. Les grandes espèces qui portent sur la tête un ornement comparé soit à une couronne, soit à un fer à cheval, et dont le bec est plus fort et plus arqué, forment pour nous le genre Broderipus. Nous étendons ainsi au groupe entier le nom du savant magistrat, si célèbre par la manière dont il a popularisé, en Angleterre, le goût des sciences, nom que nous avions précédemment imposé à sa plus belle espèce. Son plumage brillant et le mérite de mon ami nous sug- gèrent également le nom spécifique de refulgens : ce sera donc dorénavant Broderipus refulgens. Cinq autres Loriots, parmi lesquels le chinensis, L., DioES, etc., sans parler d'un Oiseau que je rapproche des Artamides, sous le nom générique de Tephrolanius. C'est \e Lanius gularis, Raffles, ou L. virgatus, Temm., PI. col. 256, i, de Java. Le type de Cabanisia, Bp., est Muscicapa hirundinacea, Temni. [Hemipus obscurus, Blyth), qui se trouve par toute la Malaisie. L'africaine Tephr. ochrcata, Strickland , à queue arrondie , à acrotarses d'une seule pièce , admirablement figurée par Fraser dans sa Zoologie typique, méritait un genre à part que nous établissons sous le nom de Fraseria , Bp. Tepltrodornis silcns est, comme nous l'avons \u ,nn Saxicolien, type du genre Sigelus. Il en est de même du genre Drymodes, Gould, qui doit prendre place après Petroicael Erythrodryas , parmi les Turdides saxicoliens. Le prétendu Gobe-mouche aux ailes d'or figuré PI. IF,fig. 1 du Voyage de l'Astrolabe, est aussi un jeune de Petroica phœnicea , Gould. Le type de Tephrodornis reste donc Muscicapa pondiceriana , Gm. (7'. superciliosa, Sw.), amplement pourvue de noms , et répandue par toute l'Inde : pehica , affinis , grisca , lui appartiennent aussi. V&f&Ant 2MX Pachycéphaliens , ajoutez aux Colluricincla , que je place à leur tête, Coll. turdoidcs , Pucheran. Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit il y a trois ans , dans cette enceinte, sur le genre Rectes et ses différentes espèces avec lesquelles, et surtout avec Rectes ferrugineus , il faut comparer Rectes strepitans , Pucheran, Voy. au Pôle sud, t. 6, i. Réservant le nom de Pteruthius , Sw. , aux grandes espèces du continent indien, erythro- pterus , xanthochloris et rufiventris , j'applique, en le restreignant, celui A' Allotlirius , Temm., aux petites de l'Océanie, œnobarbus eljlaviscapis. P.teruthius spinicaudus , Pucheran, doit constituer un genre que nous nommons Puche- rania ,en honneur du digne collaborateur du professeur Geoffroy- Sain t-Hilaire , qui , tout en nous faisant si bien connaître le type , vient de faire pressentir le groupe que sa modestie seule nous a laissé établir. La prétendue Hylocharis orphœus , Verr. , figurée daus les Contribu- tions à l'Ornithologie de sir William Jardine sous le nom de Pachycephala orphcea , Strick- land, ne me paraît pas pouvoir en être éloignée. Comme le genre précédent contient des Laniides de TOcéanie qui tiennent des Pteruthius et des Pachycephala , ainsi mon genre Psaltricephus contient des Laniides intermédiaires (537) qu'il faut absolument réintégrer dans le système, font partie du nouveau genre. Le nom du savant abbé philanthrope auquel mon amitié avait déjà dédié une espèce, s'étendra également sur un quatrième genre : ce nom. aux Pachycephala et aux Eopsaltria . Deux espèces se trouvent exposées dans le Musée de Paris; ce sont : 1. Eopsaltria diademata, Pucheran [icteroides? Peale), que j'avais cru pouvoir, devoir même, dédier aux mânes de Hombron. 2. Eopsaltria melanops, Pucheran, qu'un traducteur encore plus scrupuleux pourrait, d'après les mêmes principes, s'approprier sous le nom d'atrilarvata, avait été par moi nommée d'après M. le docteur Jacquinot: Une troisième , nouvelle , vient d'être reçue par MM. Verreaux , de Triton-Bay, sur la côte occidentale de la Nouvelle-Guinée. Pachyccphala orioloides , Pucheran , ne diffère pas de ma P. astrolabi , étant basée sur le même type figuré tab. 5 , fig. 3 , du Voyage au Pôle sud. Deux espèces sont confondues dans mon Conspectus sous la première de mes Pachyce- phalœ. Muscicapa pectoralis et Turdus gutturalis sont véritablement différents, quoique certainement congénères. Hartlaub distingue, en effet, la seconde espèce sous le nom de Pachycephala gutturalis. Strickland appelle P. macrorhyncha la race à gros bec d'Amboine semblable à la melanura , Gould, de la Nouvelle-Hollande, que Lafresnaye appelle /". albicollis, supposant que c'est le Laniarius albicollis , Vieill. , que Hartlaub croit être la gutturalis. Il n'ffit pas difficile de fixer la synonymie avec le secours de la géographie; mais il ne faut pas imiter ceux qui se complaisent à confondre les provenances aussi bien que les noms. Vieillot, Shaw et Le- vaillant ont probablement eu en vue la môme race. Deux de celles-ci doivent s'ajouter sous les noms P. gutturalis , Hartl. ex Lath., et P. macrorhyncha , Strickland, à celles de mon Conspectus. La Muscicapa luscinia, Kuhl. , appartient au genre Hylolerpe , Cab.; mais forme-t-elle une espèce, distincte Ae philomela , Boie ? Les individus qui nous sont parvenus sous ce nom sont petits , à bec garni de soies raides ; ils ont la couleur du Rossignol , sont blancs en des- sous , à poitrine ombrée , à rémiges et rectrices vaguement striées. Ils proviennent de Java et de Bornéo; mais ceux de celte dernière île ont toujours la queue plus rousse. Quant à VHy- locharis, non Hylotcrpe, orpheus, de Verreaux , nous venons d'en parler tout à l'heure : elle doit être rapprochée de Pucherania spinicauda. Les véritables Artamiens sont répartis par moi en trois genres auxquels, suivant la coutume que je maintiens fidèlement, lui trouvant moins d'inconvénients qu'à l'usage contraire, j'ap- plique les différentes dénominations des différents auteurs, synonymes quand même!... Laissant le nom dUArtamus, Vieill., aux espèces à gros bec droit : monachus , Temm., — leucorhynchus , Gm. , — leucogaster, Valenc, — papuensis , Temm., — perspicillatus, Temm. , — cinereus', Vieill., — alhiventris et leucopygialis , Gould, je réserve celui d'Ocypterus, Cuv., à celles à bec plus mince et légèrement arqué, dont minor, Vieill., peut être consi- C.R.,i854, i"Sem«I/e. (T XXXV11I,N» 12.) 7^ ( 538 ) qui doit excitei* tant de reconnaissance partout où a pénétré le commerce, à cause de la théorie finalement victorieuse sur les quarantaines que nous fûmes seuls si longtemps à soutenir envers et contre tous. Que le genre s'appelle donc Baruffius, et que, par une heureuse coïncidence, l'espèce prenne l'épithète à' intermedius , sous laquelle elle avait été lancée parmi les marchands avant que je la décrivisse. Les Loriots à capuchon noir (/1/e- lanocephali de mon Conspectus), à bec déprimé et fortement caréné, en font partie, à l'exception d'un seul, le plus petit de tous, qui mérite un dernier genre à part. Ce cinquième genre est nqmmé par nous Xanthonotus , d'a- près son unique espèce, poHr laquelle il faudra adopter comme nom spé- cifique celui de leucogaster, imposé par Reinwardt, par cet illustre pro- fesseur de l'Université de Leyde, qui vient d'être enlevé à la science. Il mourait le 6 mars, chargé d'années, entouré de la vénération publique, et lorsque nous tracions ces lignes, et au moment où l'Académie, dans sa haute dérée comme le type , et dont on ne connaissait que trois autres : personatus, Gould , — siipcrciliosas , Gould, — et sordidus, Lath. Ajoutez: Artamus cucullatus , Sclater, Rev. Cuvier. , i853; et deux autres espèces nou- velles rapportées par M. le D'' Arnoux au Musée de Paris. La première, de la Nouvelle-Calédonie, est noire : nous l'appellerons Ocypterus bcrardi , pour honorer la mémoire du brave amiral compagnon des Quoy, des Gaimard et des Frey- cinet. La seconde est entièrement grise : ce sera Artàmiis arnouxi , du nom de ce chirurgien- major distingué. L'espèce nommée viridis par Gmelin [Analcipus hirundinaceus , Sw.), me donne le genre Leptopterus qui n'est autre que le Leptopteryx , Wagl., auquel, pour pouvoir l'adopter dans ce sens restreint, je fais subir cette légère modification. Ces Artamiens hirunditiiformes , si je puis m'exprimer ainsi , sont tellement tranchés , que ce n'est qu'en hésitant et à cause de sa ressemblance avec Lcpt. viridis, que j'y joins mon Cya- nolanius , genre institué pour la délicieuse petite Pie-grièche bleue de Madagascar [Lanius bicolor,!,.), que je fais suivre par Tephrolanius, tout en reconnaissant que ces deux der- niers genres sont autant des Laniides que des Artamides. La sous-famille des Ânalcipodiens est presque intermédiaire aux Artamides et aux Orio- LiDES. Psaropholus surtout , ce bel oiseau du Thibet, est pour ainsi dire un Loriot rouge. Ce n'est que faute de savoir où la placer que j'introduis ici Oriolia, Is. Geoffr. , de Madagascar, Oiseau anomal qui tient à la fois des Anabates et des Paradisiens, ressemblant à la femelle de mon Xanthomelus aureus. Quant au genre Anais, Less., son véritable genre Anais, qu'il ne faut pas confondre, répétons-le, avec son autre Anais [Sericulus anais , Less.) dont j'ai fait mon genre Graculien Melanopyrrhus , il diffère à peine à' Analcipus. Ajoutons aux sy- nonymes de ce dernier Artamia sanguinolenta , Geoffr., et Lanius cruentus , Drapiez. (539) justice allait peut-être s'associer ce respectable ami de l'humanité et de la science, qui me faisait l'honneur de me nommer le sien (i). » (i) Les trois espèces de Sphecothercs (genre de Vieillot, que nous trouvons écrit Spheco- theres, Specothera, Spccotera, Sphecoiera dans ses différents ouvrages), sont assez Lien éta- blies dans mon Conspectus, mais leur synonymie est fort embrouillée. C'est à la première espèce, maxillaris, Lath., de la Nouvelle-Hollande, qu'appartiennent les synonymes : Sph. viridis, Vig. ; — virescens , Jard. ; — australis et canicollis , Sw. , et les figures de Gould et de Selby. ^ ■ Les suivants se rapportent à la viridis de Quoy et Gaimard, qui est aussi la viridis de Gray, de Cabanis, celle enfin {viridis) de Vieillot , Analyse, p. 68. C'est elle que représente la t. 107 de la Galerie des Oiseaux ^ainsi que la t. 21 du Voyage de l'Uranie. Quant au Lanius asturinus du Musée de Paris [Sphccothera grisea, Less. ), les deux indi- vidus auxquels ce nom a été appliqué, différents par la taille, sont chacun le jeune d'une des deux espèces confondues ensemble. La race de Timor, encore plus petite que la moins grande, de Java, pourrait, en outre , être distinguée. Comme on le voit par nos tableaux , nous avons éliminé de la famille des Édoiiides , pour les faire passer aux Muscicapioes, les genres Oreas , Temminck, justement changé en Xenogenys par Cabanis, et Melœnornis , Gr. , inh^ûlnk à. Melasoma , Sw. , par la même raison de préoccupation du nom originairement employé. Nous commencerons donc la sous- famille des Édoliens par le genre Chibia, Hodgs., et nous la répartissons en douze genres. Ces genres sont les suivants dans l'ordre naturel : 1. Chibia, Hodgson, auquel, par égard pour les oreilles, Cabanis voudrait substituer le nom de Trichometopus , et à l'unique espèce duquel il en ajoute une seconde, de la Chine, que nous enregistrons comme Chibia brevirostris. 2. Balicassius , Bp. , genre que nous instituons pour le Corvus balicassius , L. , qui AevïenAra. Bal. furcatas , Bp., ex Gm. , le bracteatus , Gould, et une nouvelle espèce des Philippines [Bal. philippensis , Bp. ) , déjà connue des Anglais. 3. Edolius , Cuv. , que nous restreignons, comme dans le Conspectus, au groupe nomme depuis Dissemt^rus par Cabanis. Son type est bien le Cucultis paradiseiis , L. ; mais il paraît que ce nom appartient de droit à l'espèce à plumes céphaliques très-allongées, que l'on avait appelée malabaroïdes; lui restituant son nom primitif , il s'ensuit que le paradiseus , usur- pateur du nom, devra s'appeler Edolins setifer, Temm. (car retifer est une erreur typogra- phique). Du reste , mes espèces sont bien établies , et la synonymie satisfaisante : nous n'avons qu'à ajouter, comme sixième espèce, le Dissemurus Jormosus , Cabanis, de Banta. J'ignore à quelle espèce Reichenbach destine son genre Dicranostreptiis , mais c'est pro- bablement à un de mes Edolius ; ils doivent, en tout cas, être suivis par : 4- Bhringa, Hodgson, auquel nous conservons ce nom barbare, quoique Hodgson lui- même l'ait depuis (1841) changé en Melisseus ; il ne contient qu'une espèce, VEdoliiis rcmifcr de Temminck. 70- ( 54o ) 5. Cheptia, Hodgson, avec ses deux espèces de l'Asie méridionale, œneu , Vieill., et malacensis, Hay. 6. Dicrourus, Vieill. , comme nous le restreignons aux espèces asiatiques à queue déve- loppée, plus ou moins voisines de son macrocercus ( longicaudatus , Hay, ou albi- rictus, Hodgs., — forficalus, Horsf., nec L., — longus, Temm., on mieux bilobux, Licht., etc.^. 7. Drongo, Reich., pour le \t&\ forficatus {Laniux fortificatus) , de Linné, seul, de Madagascar. 8. Masicus , Reich, pour les espèces noires africaines démon Conspecius, aux([uelles il faut ajouter : Dicrourus modestus, Harti. [erythrophthalnius du prince Paul de Wurtem- berg), du Sennaar et de l'île de Saint-Thomas, sur la côte occidentale d'Afrique, et le D. coracinus, Verr. , du Gabon. Similis Mnsico emarginato ; sed minor, et totus nigro- coracinus, alis , caudaque splcndcntibus , nec opacis. Muscicapa dinovicata, Licht., est syno- nyme, et le nom plus ancien, de D. canipennis , Sw. , auquel Cabanis la substitue. 9. Buchanga, Hodgs., ou plutôt Bp. ex H., car nous appliquons nn peu arbitrairement ce nom au groupe d'oiseaux bleuâtres à ventre blanc de l'Asie et de la Malaisie, qui termine la série des vrais Édoliens qu'on pourrait appeler Édoliés et dont nous connaissons cinq ou six espèces [eœrulescens, L., — mystaceus, Vieill., — cineraceus, Horsf., — leucophœus, Vieill., — Icucopygialis, Blyth, — viridescens? Gould). C'est |)ar eux que nous arrivons à : 10. Ircna , Horsf., genre qui tient un peu des ïimaliides, mais dont la première espèce cyanogastra , Vig., tient encore aux Édookns , tandis que la troisième, indica , Hay, est tout au plus une race de la paella, type, de Java. 11. Prosorinia ou Cochoa, Hodgs., dont lés deux espèces déjà figurées par Gould dans son coup d'essai , la Centurie zoologique des Oiseaux de l'Himalaya, viennent encore de l'être bien mieux dans ses Birds of Asia. 12. Edolisoma, Pucheran, enfin, genre que vient d'établir sur des bases solides cet émi- nent naturaliste du Muséum, pour la Campcphaga marescoti , Gr., du Voyage au Pôle sud, Édoliide presque intermédiaire entre les Edolieks et les Ckblépybikns. Ces derniers exigent bien moins de changements que les Édolieks. Aux genres de mon Conspectus, en effet, je n'en ajouterai que trois: Ptiladcla, Pucheran , pour le singulier Choucari de Boyer, Hombr. et Jacq., Voy. P. sud , t. 9, 3, et Lobotos, Reich., déjà désigné par moi dans le Conspectus, pour ma troisième es-- pèce, Lanictenis lobatuSjLess., maiatemnt Lobotos temmincki, B-artiaub. J'ai aussi amélioré la disposition des genres comme on la voit dans le tableau, en commen- çant par Pteropodocys , de la Nouvelle-Hollande, qui est en même temps le plus grand. C'est au genre Graucalus , Cuv., qui est aussi le genre Coronis, Gloger, 1827, auquel Cabanis vent appliquer le nom Coracina , Vieil!., comme si la confusion occasionnée par ce nom n'était pas encore assez grande ! . . . Ajoutez en espèces nouvelles : Graucalus melanogenys (non melanops), Pucheran, ex Hombr. et Jacq. Graucalus lagunensis, Bp., Mus. Paris., ex Ins. Philipp. Similis Gr. dussumieri ; sed subtus ex toto obscure plumbeus, crisso vix nigro-fasciato : rostro valde incurva. Et observez que le Gr. dussumieri, Less., dont le type est au Musée de Paris, n'est pas synonyme de Coracina fasciata, Vieill., mais une espèce bien distincte de Manille (Min- danao) figurée à la t. 8, f. i, du Voyage au Pôle sud. (54. ) Le Graticalus cœsius, Cuv., est aussi une bonne espèce de la Nouvelle-Calédonie^ qu'il ne faut plus confondre avec Corvus papuensis, Gm. Le prétendu Graucalus pectoralis, Jard. et Selly, si c'est du moins la Ceblepyris pectoralis, Sw. [Picnonotus nivciventer, Less.), est une Ceblepyris des plus typiques, à bec plus dé- primé qu'aucune autre : il faut en rapprocher comme seconde espèce Graucalus azureus, Cassin., Proc. Ac. Phil., i85i, p. 348. Ajoutez comme vraie Campephaga : C. schisticeps, Pucheran, ex Horabr. et Jacq., Voy. P. sud, t. 10, i,dela Nouvelle-Guinée. Dans le genre Oxynocus, Sw., si mal classé parmi les Laniens, les femelles sont rousses. Son type, L.ferrugineus, Gm., est la femelle de Ceblepyris cinerea, Less. : ne serait-ce pas aussi Campephaga capensis? et bien mieux <\\xOtagon, la Ceblepyris ferruginea de Blyth? C'est en tout cas Campephaga ferruginea, Vieill. [Campephaga cirterea, Less.), Aox\\ Lanius ru- fiventer, Cuv., ne différerait pas, suivant M. Verreaux. Lanicterus, Less., a pour type L. xanthornoides , Less., Ann. Se, i838, p. i6g. Nigro-virescens: humeris flavissimis : iridibus et angulis oris Jlavis. La prétendue seconde espèce du genre, L. swainsoni, Less. [Edolius labrosus , Sw. ) : Nigro-nitens , humeris con- coloribus: rictu labroso rubro, est pour le moins confondue avec C. nigra (si ce n'est elle). MM. Verreaux me semblent posséder une seconde espèce (nouvelle) de Symmorphus , provenant de la Nouvelle-Irlande : elle est noire. Ces infatigables collecteurs , qui , bien conseillés par le soin de la haute position qu'ils occu- pent dans le commerce d'histoire naturelle, ne reculent devant aucun sacrifice lorsqu'il s'agit d'enrichir la science, ont aussi rassemblé mes trois espèces de Folvocivora , qui ne peu- vent plus être considérées comme douteuses. Une quatrième, lugubris? Sundeval [Lanius silens ? TicVeW , nec Auct. ), en différerait par ses rectrices graduées, blanches à la pointe. Dans le genre Lalagc, Boie, la septième espèce, leucomela , Vig., de la Nouvelle-Hollande, Nigra-coracina; subtus alba : uropygio dilute griseo : tectricibus alarum, margine remigum, et apice rectricum exteriorum candidis : superciliis nulhs, doit suivre immédiatement la pre- mière, orientalis, Gm., de la presqu'île de Malacca, et de toutes les grandes îles environ- nantes, y compris les Philippines , et qui s'en distingue par ses sourcils blancs, « superciliis ALBis. » Les femelles sont grises partout où les mâles sont noij-s, et la poitrine est , chez elles, obscurément ondulée. Il sera utile à l'étude de ce genre de fixer ainsi le Lalage aurea , Bp., ex Temm., PI. col. 382, 2, et Voy. au Pôle sud. Ois., t. 10, 3, de Célèbes : Albo nigroque varia : subtus nurco-rufa. Nous nommerons Z.flfag'e uropygialis une espèce voisine, mais plus grande, de la collection Verreaux : Major : superciliis nullis : subtus et late in uropygio albo-rufa, que nous n'avons cependant pas pu comparer avec timorensis, Mull., et dont nous ignorons la provenance. C'est avec une incontestable sagacité que M. Pucheran a reconnu que le Campephaga haru, de Gould , de la Nouvelle-Hollande, différait du Lanius karu, Less., de la Nouvelle- Zélande, quoique l'habile ornithologiste anglais les eût confondus. En attendant que l'on en fasse un petit genre, distinguons-les indépendamment de la taille. 1°. Lalage karu, Bp. [Lanius karu, Less.), Voy. Coq., Ois., t. 12, ex N. Hibernia. Tectricibus alarum inferioribus omnino albis. 2°. Lalage rufiventi-is , 'Pucheran [Campephaga kaiu, Gould), Austr., 11, t. 61, Voy. ( 542 ) M. DuMÉRiL, en présentant un nouveau tome de son Erpétologie générale, s'exprime ainsi ; . « Le livre dont j'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie est la première partie du VIP volume de V Histoire générale des Reptiles. » La publication de cet ouvrage, commencée avec la collaboration de mon aide-naturaliste, G. Bibron, se poursuit maintenant avec activité. Les cinq premiers volumes, publiés de i834 à iSSg, comprennent l'histoire des Chéloniens et des Sauriens. Le VHP volume, qui parut, par anticipation , en 1841, est consacré à l'histoire des Batraciens anoures. » Les difficultés considérables que présentent l'étude et la classification des Serpents, avaient forcément retardé la publication du VP volume, où devait être consignée la description d'un certain nombre de ces Reptiles, Il fut terminé en i8/i4; mais nous étions encore bien loin de la fin de notre tâche. Un très-grand nombre de Serpents colubriformes restait à étudier et à classer. » La mort prématurée et si regrettable de Bibron, et les embarras éprou- vés par le commerce de la librairie pendant ces dernières années, vinrent apporter un retard à l'achèvement de nos travaux, dont la marche avait été déjà très-ralentie par sa longue maladie. » Depuis cette époque, je n'ai pas cessé de travailler à compléter cette œuvre commencée en commun, et à laquelle j'ai adjoint mon fils, Auguste Duméril, qui remplit auprès de moi les fonctions d'aide-naturaliste au Muséum, laissées vacantes par le décès de notre ami. » J'ai mis en ordre les matériaux que Bibron avait recueillis; j'ai soumis à des recherches spéciales les familles nombreuses dont il ne s'était pas en- core occupé. J'ai revu tout l'ensemble du travail, et je me suis enfin trouvé en mesure de présenter aux naturalistes le complément de l'histoire des Ser- pents non venimeux. Pôle sud , tab. 11, 1 , ex Austr. s. Tectricibus alarum inferioribus rufis : remigibus sccundariis valde clnngaCis. Nous terminons la série des Cébléptriens par l'élégant petit genre que deux frères, Boie (François et Henri), à un an de distance, l'un du fond de son cabinet , l'autre au milieu des forêts tropicales , ont nommé le premier , Pericrocotus , en 1 Bi& , le second Phœnicornis en 1827. Une seule des douze espèces qui sont un des principaux ornements de nos musées et de nos recueils de figures était connue de Linné , qui avait même placé le mâle et la femelle comme deux espèces en deux genres différents. Ajoutez à ses synonymes , pour la femelle , Muscicapa Jlava ,Wei\\., et, pour le mâle-, Mascicapa riifinentris des étiquettes heureuse- ment amovibles du Musée de Paris . ( 543 ) » Les espèces armées de dents à venin sont toutes décrites; l'impression de la seconde partie du VIP volume , qui contiendra ces descriptions, est déjà assez avancée pour que je puisse en faire, sous un mois, hommage à l'Académie ; j'ai d'ailleurs exposé les points essentiels de ce travail dans un résumé qui a été inséré, en i853, dans le tome XXIII de vos Mémoires. J'ai ainsi fait connaître le mode de classification que je propose pour l'ordre si nombreux des Serpents, dont plus de cinq cents espèces se trouvent signa- lées et énumérées dans ce Prodrome, suivant un ordre méthodique. » Le IX* volume de cette Erpétologie générale renfermera l'histoire des Batraciens urodèles. Le travail est prêt à être imprimé ; sa publication suivra de près celle du VIP volume. J'aurai donc la satisfaction, après vingt années de travail, d'avoir achevé cet ouvrage, qui traitera de tous les Reptiles connus, et d'avoir pu mettre à profit pour la science les immenses richesses des magnifiques collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, dont la direction particulière m'est confiée depuis plus de cinquante années. » RAPPORTS. REPTILES FOSSILES. — Rapport sur un squelette fossile de Mystriosaurus, genre de Crocodilien, découvert récemment dans le Lias de Boll, royaume de Wurtemberg, et dont M. le baron dePonsort a adressé une lithographie à l'y^cadémie ,• par M. DvyERNOY. « L'Académie m'a chargé de lui faire un Rapport, à l'occasion d'une lithographie que M. le baron de Ponsort lui a adressée de Châlons-sur-Marne. » Cette lithographie représente le squelette complet d'un Crocodilien de 3'",3o de long, découvert dans le Lias deBoll, localité de l' Albe de Souabe, dans le royaume de Wurtemberg, qui a acquis, depuis longtemps, une sorte de célébrité pour les fossiles qu'on y a successivement mis au jour. » Je n'ai pas cru pouvoir faire un Rapport convenable sur la simple vue d'une lithographie; aussi me suis-je déterminé à faire le voyage de Cliâlons, dimanche dernier, 12 mars, pour y voir le sujet de cette planche, déposé dans le cabinet de M. de Ponsort; dont l'activité incessante à la recherche des restes fossiles des corps organisés a été récompensée, maintes fois, par la satisfaction d'avoir fait des découvertes utiles à la science, ou servant du moins à remplir des lacunes plus ou moins importantes, dans les collections des principaux établissements de la France et de l'étranger. » Je puis assurer l'Académie que cette lithographie ne donne qu'une idée imparfaite des détails intéressants que présente ce squelette fossile. ( 544 ) » Il est vu par sa face inférieure, l'animal étant couché sur le dos. » Le corps des vertèbres m'a paru partout biconcave , comme dans les Téléosnures, dont les Mystriosaures sont un démembrement; qui n'est peut-être pas suffisamment justifié par le seul caractère de la position des orbites, percés à la face supérieure du crâne. » Les Ciocodiliens fossiles, ceux en particulier qui ont la forme de tête des Gavials vivants, un museau étroit et allongé, armé de dents nom- breuses, ont fait le sujet d'études multipliées de la part des savants qui se sont le plus occupés, depuis un demi-siècle surtout, des déterminations des espèces et des genres de Vertébrés fossiles. » Déjà M. Cuvier, dans ses Recherches , parle du Gavial de Boll, du Gavial de Caen , de ceux de Honfleur et de plusieurs autres. » En i83i, M. Et. Geoffroy -Sain t-Hilaire réunissait cinq Mémoires pu- bliés consécutivement sur ces grands Sauriens, dans lesquels il établissait son genre Teleosaurus, qui diffère, entre autres, des autres Crocodilieiis , par un caractère également signalé par M. Cuvier, celui d'avoir les na- rines osseuses beaucoup moins prolongées en arrière. » M. Eudes Desiongchainps a publié, en i85.2, de très- intéressants ren- seignements sur les Téléosaures des belles collections de Caen. Nous cite- rons encore MM. de Blainville et Laurillard, en France; MM. Buckland et R. Owen, en Angleterre ; Sommering, le comte de Munster, MM. J.-J. Kaup, H. -G. Bronn, Hermann de Meyer, en Allemagne, qui ont eu des sujets d'ob- servations plus ou moins incomplets, rarement presque complets, ayant appartenu à des genres de cette famille des Gavials, découverts principale- ment dans les terrains secondaires de divers étages. « On peut présumer qu'il est résulté de ces travaux multipliés et de ces sujets d'observations, très-souvent imparfaits, beaucoup de doubles em- plois pour les espèces; et surtout des distinctions et des dénominations génériques trop multipliées, qui mettent en ce moment une certaine con- fusion dans la science (i). » L'Académie comprendra combien, à tous ces égards, il est important de recueillir et de réunir les restes fossiles les plus complets, qui présentent dans leur ensemble des caractères de famille, générique et spécifique incontestables. » Le Musée d'Histoire naturelle ne possède qu'un plâtre d'un petit (i) 11 suffira, pour s'en convaincre, de lire l'article Crocodiliens fossiles du Dictionnaire universel d'Histoire naturelle àe M. Ch. d'Orbigny ; article rédigé avec soin par feu Lauril- lard , et le Traité de Paléontologie de M. Pictet , i' édit., tome I. ( 545) exemplaire de Mfstriosaurus, qui lui a été envoyé, du temps de M. Cuvier, par M. le professeur Mùller, de Stuttgart. Il a déplus quelques os séparés, des portions de tète et des écussons du Gavial de Caen. )) L'exemplaire de Mjstriosaurus de Boll, que possède M. le baron de Ponsort, et qu'il serait disposé à céder à notre établissement, y remplirait une grande lacune. C'est sans contredit lui des plus grands, et je crois pouvoir l'affirmer, le plus complet qui existe dans les collections : sans en excepter le Teleosaurus Cfiapmanni, décrit par MM. Buckland et R. Owen. » Mais notre établissement n'a pas de fonds pour une acquisition de ce haut prix. » Si l'Académie daignait renouveler l'emploi de ses reliquats, aussi gé- néreux qu'utile, qu'elle a fait dans le temps, à la demande de mon prédé- cesseur, M. de Blainville, pour l'acquisition du Felis smilodon, cette dif- ficulté pourrait être levée. Je viens la prier de décider que sa Commission administrative sera consultée sur la possibilité de cette acquisition par l'Aca- démie en faveur du Muséum d'Histoire naturelle. » Après quelques remarques de M. Thenard, la proposition de M. Duvernoy est renvoyée à l'examen de la Section d'Anatomieet de Zoologie : M. Du- vernoy sera invité à s'y adjoindre. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Ministre de l'Agriculture, nu Commerce et des Travaux publics transmet, pour être comprise parmi les pièces du concours concernant le legs Bréant, une Note de M. Frogier, de Saint-Michel (Loiret). Cette Note et deux autres communications relatives au même legs, adressées, l'une de Corbigny, par M. Billiard, l'autre de Poitiers, par M. Lepetit, sont réservées pour l'examen de la future Commission. ÉCONOMIE RURALE. — Influence du lavage des ble's sur les qualités du son, de la farine et du pain ; par^. E. Millon< (Commissaires, MM. Chevreul , Pelouze, Peligot. ) « Lorsqu'on lave les blés par les procédés usités dans le midi de la France, et qu'on les sèche ensuite à l'air libre, on obtient une épuration parti- culière du grain que les nettoyeurs les plus énergiques ne procurent pas : les farines acquièrent alors une blancheur éclatante ; elles sont d'une beauté C. a., i853, i" Semetlrc. (T. XXXVIII, ^<> 12.) 7» ( 546 ) et d'une pureté exceptionnelles, que la minoterie s'efforce vainement de communiquer à ses produits, par tout autre procédé. » En faisant connaître dans un travail précédent, intitulé : « Des phéno- mènes qui se produisent au contact de l'eau et du blé, » un mode de lavage qui s'exécute dans toutes les saisons, sous toutes les latitudes et sur les blés tendres aussi bien que sur les blés durs, j'ai déjà indiqué les caractères prin- cipaux de ce traitement spécial des blés; je rappellerai sommairement qu'il consiste à porter sous la meule un blé' fraîchement lavé, mais dans lequel l'eau, à la faveur de manoeuvres appropriées, n'a pénétré que les téguments du grain. L'observation suivie d'un changement aussi radical dans le mode actuel de la mouture conduit à des remarques importantes pour l'alimenta- tion publique. » J'ai montré qu'en saisissant le blé par l'action de la meule, quelques instants après qu'il a été immergé, on profitait d'un état momentané des téguments du grain, lesquels sont presque détachés par un soulèvement naturel et se recollent au bout d'un temps variable. On obtient ainsi une classe particulière de sons d'une légèreté extrême et d'une composition chimique tout à fait différente de celle qui appartient aux sons ordinaires. » J'ai fourni, dans le travail précédemment indiqué, un tableau compa- ratif de la composition des sons obtenus par la mouture habituelle et de ceux qui se produisent dans la mouture des blés fraîchement lavés. Les sons nouveaux ne contiennent que la moitié de la matière grasse et des phos- phates alcalins renfermés dans les sons anciens : la proportion d'azote y est encore plus réduite, tandis que la proportion de ligneux y a doublé. Enfin, ils ne cèdent à l'eau qu'une petite quantité de matière extractive, 20 pour 100; la tige ligneuse de plusieurs plantes n'en fournit pas davantage. » Cette composition spéciale des sons nouveaux permet de comprendre la constitution des sons anciens, et le rôle singulier qu'ils ont joué daiis la panification et dans la nutrition. , " Il faut considérer les sons anciens, dans lesquels on trouve si peu de ligneux, et qui sont, au contraire, relativement à la farine, si riches en azote , en phosphate , en matière grasse et en principe aromatique, comme composés de deux pellicules accolées l'une à l'autre. La pellicule externe, formée des téguments du grain, est une sorte de matière ligneuse, inerte, indifférente aux phénomènes de la panification et de l'assimilation ; organe protecteur durant la végétation, et qui est devenu corps étranger pour la farine et pour le pain. ha. pellicule interne, due à la couche super- ficielle de l'amande, et qui comprend les cellules tout à fait périphériques ( 547 ) du périsperme, a concentré dans son tissu tout cet excès d'azote, de phos- phate, de graisse, d'essence et d'arôme, que l'analyse chimique avait pré- cédemment découvert dans l'étude des deux pellicules réunies et confon- dues (i). » C'est dans la pellicule interne que résident les ferments fluidificateurs de l'amidon, indiqués par M. Mouriès; c'est là qu'il faut chercher la cause du goût agréable des pains fabriqués avec les farines bises, la cause du plus grand rendement de celles-ci au pétrin, de leur action nutritive particu- lière constatée par M. Magendie sur les animaux, et de cette sensation accusée par les consommateurs de pain bis, déclarant presque tous que ce pain leur tient à l'estomac, et les rassasie mieux que le pain blanc. » Maintenant, en mettant hors de cause la partie tégumentaire et ligneuse du son, tous ces faits se tiennent et dérivent l'un de l'autre. Les principes contenus dans la pellicule interne du son introduisent d'abord dans le pain des principes aromatiques et sapides favorables à la digestion; puis, ces mêmes princijies désagrègent les grains d'amidon, les gonflent, y incor- porent de l'eau, les fluidifient en partie et les préparent à l'absorption des vaisseaux de l'intestin; et de là, plus grand rendement de la farine en pain, assimilation plus facile de celui-ci, et sentiment particulier de l'estomac satisfait. On sait que l'amidon qui n'est point fluidifié et converti en sucre, ne concourt pas à la nutrition, et est rejeté par le tube intestinal comme une matière inassimilable. » l.,orsque j'ai fait panifier pour la première fois les farines qui prove- naient de la mouture immédiate des blés lavés, on m'accusa d'avoir augmenté la saveur de ce pain par des moyens artificiels et d'y avoir mis du sucre. La pellicule interne du son avait été simplement introduite dans la farine, tandis que la pellicule externe et ligneuse en avait été rejetée. » Mais il ne faut pas croire que les principes alibiles contenus à la péri- phérie du grain et rejetés avec les sons ordinaires soient seuls capables de procurer la plupart des résultats précédents. Il est possible, bien que plus (i) Cette analyse mécanique du son se produit d'elle-même dans la mouture du blé fraî- chement lavé; elle sépare et détache successivement les différents organes du grain, que la mouture ordinaire confond d'abord, et démêle ensuite très-imparfaitement par le blutage. J'ai été heureux de retrouver, dans le grand travail de M. Payen sur le Développement des végétaux, page 221, une figure exacte de la coupe transversale du grain; on y observe très-bien les distinctions précédentes, appuyées sur un examen microscopique complet et sur des réactions chimiques fort délicates. 71.. ; ', ( 548 ) difficile, d'obtenir un pain blanc très-assimilable, et de produire avec les farines blanches un rendement très-élevé. » Je suis parvenu à examiner de près certains procédés dont les auteurs font généralement mystère, et qui ont pour but d'augmenter le rendement de la farine en pain, dans la proportion de 5, lo et même i5 pour loo; un de ces procédés a été exécuté sous mes yeux ; son influence était réelle, et le rendement en pain a été augmenté dans une énorme proportion. Tout le secret repose sur l'hydratation et la désagrégation d'une partie de la farine employée, à l'aide d'une manœuvre particulière. » La plus grande durée de la cuisson, qui caractérise la fabrication du pain de ménage, tend également à hydrater et à désagréger mieux l'amidon de la farine maintenu plus longtemps, dans le four, à une température voi- sine de + loo degrés. Or, le pain de ménage à poids égal nourrit davan- tage; j'ai recueilli sur ce point des témoignages irrécusables, et une obser- vation de ce genre a été faite par M. J. Reiset, avec la précision scientifique qu'on lui connaît; il a tenu compte de la proportion d'çau, et il serait en mesure d'exprimer par un chiffre la différence vraiment incroyable de ces facultés réparatrices de chaque pain. » Ces considérations découlent de faits que j'ai eu l'honneur de commu- niquer à l'Académie dans des travaux précédents; j'ai cru devoir les pro- duire, maintenant qu'elles se présentent plus nettement à mon esprit et se dédiiisent les unes des autres. Ne prouvent-elles pas que la question du rendement de la farine en pain est assez complexe ; que si ce rendement dépend toujours d'un excès d'eau, l'état chimique de l'eau, relativement à la farine, n'est pas indifférent pour l'assimilation; que le travail de la panification, et même de la cuisson, est un sujet encore très-fertile en médi- tations et en recherches ; que le déficit de nos récoltes se comblera peut- être un jour par des expédients inattendus ; que les ressources des divers blés sont encore bien mal appréciées au point de vue de la nutrition, et que les qualités alimentaires du pain n'ont été déterminées jusqu'ici par aucune épreuve solide? » ANATOMiE PXTHOLOGiQVE. — Recherches sur la structure intime du tubercule pulmonaire, chez l'adulte; parM. le D'' Louis Mandl. (Extrait par l'auteur.) (Cotnmissaires, MM. Serres, Andral, Rayer.) « C'est une condition absolue dans l'examen histologique des tissus, que la transparence parfaite des éléments soumis à l'observation microsco- ( 549 ) pique : la clarté et la netteté, ces caractères essentiels de l'image, en sont les résultats immédiats. Aussi, tous les micrographes, en plaçant un tissu sous le microscope, prennent-ils généralement la précaution de le préparer, c'est-à-dire de l'étaler en couche suffisamment mince pour que la lumière puisse traverser les éléments les plus déliés. Or, pour donner à l'objet toute la transparence nécessaire, les observateurs sont obligés, lorsque le tissu est cohérent, de le diviser, de le déchiqueler en fragments d'une grande ténuité, à l'aide d'instruments piquants. Cette méthode présente de grands inconvénients : en effet, souvent il est arrivé que ces fragments, résultats accidentels de la prépai'ation, ont été pris avec leurs formes irrégulières, accidentelles, pour ainsi dire arbitraires, pour les éléments normaux, constants du tissu sain ou pathologique, soumis à l'observation micro- scopique. » Cette remarque trouve son application dans les recherches relatives à la structure intime du tubercule cru. En effet, lorsqu'on en prépare, pour l'examen microscopique, une parcelle, d'après la méthode indiquée, on voit, d'une part, les éléments normaux du tissu pulmonaire, d'autre part, une portion plus ou moins grande du tissu morbide. Les éléments ne présentent plus leur transparence naturelle, mais paraissent comme infiltrés, pénétrés par une masse finement granulée et parsemée de granules graisseux, qui sont solubles dans l'éther et insolubles dans l'acide acétique. A côté, on apercevra des corpuscules aplatis^ d'une forme tantôt arrondie, tantôt anguleuse, mais toujours inconstante, fort irrégulière, composée d'une masse amorphe finement granulée et parsemée de molécules graisseuses excessivement petites. Ces corpuscules ne sont que les fragments de la par- celle tuberculeuse soumise à l'examen microscopique, et qui constitue une lamelle solide amorphe, cohérente, finement granulée. Aussi l'observateur peut-il, à volonté, augmenter leur nombre en subdivisant de plus en plus la substance tuberculeuse; ne présentant ni forme ni grandeur déterminées, ils sont analogues à ceux de toute autre substance exsudée amorphe. Il n'existe donc point de globules ou de corpuscules tuberculeux particuliers, il n'existe point d'éléments caractéristiques du tubercule. Cependant cette ressem- blance que présentent entre elles toutes les parcelles amorphes, n'autorise nullement à croire identiques entre elles ces substances mêmes, moins en- core les maladies qui les ont produites. » La substance tuberculeuse étant une matière amorphe, ne se compose donc pas d'éléments qui pourraient s'accroître et se développer. La multi- plication et l'agrandissement des tubercules ne peuvent, par conséquent, ( 55o ) s'expliquer que par juxtaposition, par des exsudations nouvelles, qui vien- nent s'ajouter aux anciennes; c'est une preuve de plus que les progrès de la maladie se rattachent à une cause incessamment active; c'est elle que l'on doit détruire, si réellement on veut déraciner la tuberculisation . » Par suite du ramollissement , la substance tuberculeuse se fragmente en parcelles identiques à celles que l'on obtient par la préparation du tu- bercule cru. » Le ramollissement du tubercule est dû à la dégénérescence graisseuse, et peut se déclarer avant l'inflammation , c'est-à-dire avant l'apparition des globules de pus et des globules inflammatoires. Cette métamorphose est un indice certain que la substance tuberculeuse est incapable de s'or- ganiser, incapable de vivre et d'entrer en rapport organique avec les tissus voisins. La dégénérescence graisseuse, en effet, ne se manifeste dans un tissu que lorsque sa nutrition est suspendue , ainsi que le prouvent les ob- servations de la transformation graisseuse des muscles ou de la portion péri- phérique des nerfs coupés, les expériences de R. Wagner, les recherches du D''J. Guérin, etc. « Par suite de ce ramollissement et de l'inflammation qui s'y joint plus tard, le tubercule, dont l'organisme ne peut s'accommoder, se trouve com- plètement éliminé ; l'organisme ne s'accommode pas non plus du tube rcule qui a subi la métamorphose crétacée ; car , ce qui persiste, c'est la matière organique, la substance organique du tubercide ayant disparu. » Si maintenant il est permis de tirer quelques conséquences thérapeu- tiques de ces faits , on peut dire que le traitement devra se proposer un double but : d'une part, l'attention du médecin doit être fixée sur la cause productrice, c'est elle qui doit être combattue, car elle seule entretient in- cessamment le travail de tuberculisation; d'autre part, les métamorphoses que subit le tubercule , par la marche naturelle de la maladie , fournissent des indications pour un traitement local. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Disques électriques à signaux et moniteurs électriques pour tes chemins de fer; par M. Th. du Moncel. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Regnault, Morin.) « ... Que par le simple intermédiaire d'un courant électrique on puisse faire en sorte que deux convois se suivant de trop près ou venant à la ren- contre l'un de l'autre soient avertis du danger qu'ils courent, lorsqu'ils sont ( 55i ) encore éloignés l'un de l'autre d'une distance suffisante pour qu'ils puissent prévenir leur rencontre, cette assertion paraîtra peut-être hasardée; pour- tant la solution du problème est simple, et les premiers éléments en ont été expérimentés par M. Breguet, en 1847. )j La solution du problème gît tout entière dans la combinaison de deux systèmes, savoir : le moniteur électrique, expérimenté par M. Breguet sur le chemin de fer atmosphérique de Saint-Germain, et que j'ai rendu appli- cable aux voies ferrées ordinaires; en second lieu, les disques à signaux, que, par une disposition fort simple, j'ai pu faire mettre en mouvement par l'électricité. » Les moniteurs électriques ont pour but d'indiquer, sur des cadrans à chaque station du chemin de fer, les différents points de la ligne devant lesquels les trains passent dans un instant donné. Supposez, par exemple, que, devant chaque poteau kilométrique, il se trouve un mécanisme inter- rupteur du courant, susceptible de réagir électriquement sur les cadrans que nous appellerons co/w/?/e«r.yj on concevra comment chaque convoi, en pas- sant, pourra mettre en mouvement les interrupteurs, en accusant ainsi lui-même cette action par l'avancement saccadé de l'aiguille du compteur. Il sera donc facile de suivre, à la station, les différents points de la ligne où se trouve le convoi. Tel est, à peu près, le principe des moniteurs électri- ques dans leur conception la plus simple. » Les disques à signaux qui précèdent les stations sur les chemins de fer sont, comme on le sait, destinés à prévenir de loin les convois des em- barras ou conflits que leur présence pourrait faire surgir. Ils sont actuelle- ment mis en mouvement par deux bascules reliées entre elles par des fils résistants qu'on fait mouvoir à l'aide d'un levier. Cette action est très-difficile à réaliser quand la distance est considérable, et surtout quand le chemin n'est pas parfaitement en ligne droite. Cependant, pour la sûreté du service, il serait désirable que l'éloignement de ces disques de la station fût encore plus considérable qu'il ne l'est aujourd'hui, et qu'ils fussent plus élevés et surtout en plus grand nombre sur la voie. Dès lors les moyens mécaniques deviennent impraticables, et l'action électrique peut être d'un secours avantageux. i) S'il s'agissait de créer directement à une distance de i ou de 2 ki- lomètres une force susceptible de produire le mouvement des disques, le problème serait insoluble de toutes manières. Mais il n'en est pas ainsi, et l'action peut être décomposée. Qui empêche, par exemple, de se servir de la pile du télégraphe de la station pour faire agir un relais et d'employer ( 552 ) ce relais à fermer ou à interrompre le courant d'un élément de Bunsen placé auprès de l'axe du disque? Ce courant, qui se trouve alors très-court, peut réagir sur un gros électro-aimant dont l'armature peut servir de butoir à une détente sollicitée par une action mécanique qui pourra être très-forte et susceptible de mettre le disque en mouvement. » Pour obtenir cette action mécanique, il suffit d'un poids dont la corde soit enroulée sur un treuil adapté à l'axe du disque et dont l'effet méca- nique soit décomposé par une poulie de renvoi. Une petite rondelle, munie de quatre dents d'acier (deux en dessus, deux en dessous) et fixée sur l'axe du disque, peut servir de butoir d'arrêt, et l'armature du gros électro-aimant dont l'extrémité est taillée en forme d'ancre, peut constituer elle-même la détente. Quand le courant ne passe pas dans l'électro -aimant, l'une des deux dents de dessous est en prise et le signal n'apparaît pas ; au contraire, quand le courant passe, cette dent s'échappe et la suivante se trouve butée. Une nouvelle interruption du courant motive un nouveau mouvement de 90 degrés, puis un nouvel arrêt, et ainsi de suite. » Pour obtenir le signal rouge, je suppose, il suffira donc de fermer une fois le courant, et, pour obtenir le signal blanc, de le fermer deux fois à deux reprises consécutives. Car les deux autres portions du disque corres- pondent à chaque interruption du courant et ne donnent pas de signal visible. » Ainsi, avec un simple interrupteur, composé d'un frotteur que l'on fait glisser sur une plaque métallique ou qu'on retire, on peut faire réagir la pile de Daniell de la station sur un relais, et ce relais réagit sur les méca- nismes des disques à signaux, comme si ces signaux étaient manœuvres sur le lieu même par un homme préposé à cet office. w Nous voilà donc en possession de deux systèmes électromécaniques : l'un qui fournit des signaux aux différents convois, l'autre qui enregistre les différents points de la ligne qu'ils parcourent successivement. Que faut-il donc pour que ces convois s'avertissent eux-mêmes du danger qui pourrait résulter de leur trop grande proximité? Que le système des disques à signaux soit relié au compteur du moniteur électrique, et que celui-ci soit double pour être en rapport avec deux trains consécutifs. Les aiguilles des deux compteurs pouvant être emboîtées l'une dans l'autre comme celles d'une horloge, s'avanceront alors sur le même cadran proportionnellement à la marche des deux convois, et si la distance qui sépare les aiguilles n'est plus qu'une division du cadran représentant, je suppose, 1 kilomètre, un bu- toir métallique porté par la seconde aiguille pourra établir un courant élec- ( 553 ) trique à travers la première et par là réagir sur les disques électriques à signaux, » Dans un appendice joint à cette Note, je donne des explications au moyen desquelles on pourra facilement se rendre compte des détails méca- niques de ces divers appareils. » Nous ne donnons pas cet appendice, qui ne saurait être compris sans le secours des figures auxquelles il renvoie. M. Marié Davy soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur un nouveau système de machines électromagnétiques. Ce Mémoire est accom- pagné de plusieurs figures, et notamment de la représentation photogra- phique d'une machine à rotation continue autour d'un axe horizontal ; cette machine a été construite dans l'atelier de M. Moitessin, facteur d'orgues à Montpellier, qui s'est associé au travail de M. Marié Davy. Des diverses machines électromagnétiques qui ont été construites, plu- sieurs fonctionnent très-régulièrement; aucune d'ailleurs ne peut, au point de vue économique, soutenir la comparaison avec un moteur à vapeur. Dans le nouvel appareil, les auteurs ont cherché à écarter la principale des causes auxquelles on peut attribuer l'insuccès de leurs devanciers, cause qui, suivant eux, n'est autre que la rapidité avec laquelle décroissent les forces magnétiques à mesure qu'augmente la distance des électro- aimants. (Commissaires, MM. Becquerel, Regnault, de Senarmont.) M. M. DoMiNGiTEz adresse d'Ozillac (Charente-Inférieure) la description et la figure d'une nouvelle machine pneumatique. (Commissaires, MM. Babinet, Seguier.) M. Denamiel, en présentant, pour faire suite à son précédent Mémoire sur la lithotlibie, l'observation d'une nouvelle opération qu'il a pratiquée avec succès, prie l'Académie de vouloir bien comprendre l'ensemble de son travail parmi les pièces admises au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon. a £^ (Renvoi à la future Commission.) M. Leroy d'ëtiolles donne quelques détails sur une nouvelle application C. R. i854, i" Scm«(;e. (T. XXXVIII, N» 12.) 72 ( 554 ) qu'il vient de faire d'un instrument qu'il avait récemment présenté pour l'extraction de corps étrangers tombés dans la vessie. (Commission précédemment nommée.) M. Veyssière, en présentant au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie ses Recherches sur les maladies transmissibles des animaux à l'homme, y joint, pour se conformer à une décision prise par l'Académie, relativement aux ouvrages admis à ce concours, une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. (Renvoi à la future Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. ) M. Morel-Lavallée adresse, dans le même but, un résumé analytique de son travail sur les épanchements traumatiques de sérosité dans le tissu cellulaire. ( Renvoi à la future Commission . ) M. RoDY adresse une Note sur Y emploi de lajécule pour la préparation des moules dont se servent les fondeurs en métaux. « La poudre de charbon qu'on employait jusqu'à présent avait, dit l'auteur, une action fâcheuse pour la santé des ouvriers; la fécule n'en saurait avoir, et ainsi le nouvel emploi qu'on en propose rentre dans la catégorie des inventions qu'a voulu récompenser M. de Montyon en proposant des prix. » (Renvoi à la future Commission des Arts insalubres.) M. Mabru présente, pour le même concours, un Mémoire sur un pro- cédé destiné à la conservation du lait, sans addition de substances étran- gères et sans concentration. A ce Mémoire est joint un échantillon de lait ainsi préparé en juillet 1 852, embarqué en octobre pour Baïa , où il a passé quarante-deux jours, et rap- porté à Paris après six mois de voyage. (Renvoi à la future Commission des Arts insalubres.) M. Derbiat envoie une troisième Note concernant la direction des aérostats. (Commissaires précédemment nommés: MM. Morin, Seguier.) ( 555 ) CORRESPONDANCE. CHIMIE. — Lettre de M. Wolueh à M. Dumas. « Permettez-moi d'abuser quelques moments de votre temps précieux, en vous parlant aussi de ma part de l'aluminium. — Avec surprise je trouve dans le n" 8 (ao février) des Comptes rendus une réclamation d'un M. Schratz en faveur de son oncle Wôlher, concernant la découverte de l'aluminium, ainsi que les observations que vous m'avez fait l'honneur d'y ajouter, eu égard à mes recherches sur ce métal, d'où je conclus que vous-même vous supposez que ce M. Wôlher, c'est moi. Je me hâte de vous dire que je n'ai aucune part à cette réclamation; que je ne connais pas du tout M. Schratz; que je ne suis pas son oncle; que j'ai un seul neveu, qui s'appelle comme moi et qui est un petit garçon. Je ne conçois donc pas ce que signifie cette curieuse réclamation. » Du reste, il paraît qu'en France on ne connaît pas les dernières obser- vations que j'ai publiées, en 1 845, dans les Annalen der Cheinie und Phar- macie, t. LUI, p. 4^2, sur l'aluminium. Vous m'excuserez donc si je me permets de vous communiquer un extrait de ma Note, dans le but exact de compléter l'histoire de ce métal et de constater les résultats obtenus par M. Deville. Après avoir décrit le mode de préparation (avec le chlorure et le potassium), j'ai dit : « On obtient l'aluminium à l'état d'une poudre grise. Mais, en regar- » dant de plus près la masse, on trouve qu'elle est formée de petits glo- » bules fondus, dont quelques-uns ont la grandeur d'une grosse tête » d'épingle. Il s'ensuit que l'aluminium est fusible à la température produite » au moment de la réduction. Des essais directs ont montré que cette tem- » pérature n'est pas si haute. En effet, j'ai trouvé que l'aluminium peut >' être fondu, avec du borax, au chalumeau ordinaire, mais en diminuant » continuellement dans le borax. Aussi je n'ai pas réussi à le fondre avec » du borax, dans un creuset, à la température de la fusion de la fonte. Il » en avait entièrement disparu ; le borax avait pris une couleur noire-bru- » nâtre, probablement à cause de la réduction du bore. » L'aluminium fondu a à peu près la couleur et l'éclat de l'étain. Il est » parfaitement malléable. J'ai obtenu une lame, aplatie sous le marteau, de » lo millimètres de longueur. Il est faiblement magnétique (selon les » observations de MM. Poggendorff et Riess, auxquels j'avais donné cet 72.. ( 556 ) » échantillon laminé). Sa densité, déterminée avec deux globules de o^'',o32, » était 2,5o; déterminée avec de l'aluminium laminé, elle était 2,67. A " la température ordinaire, il ne décompose pas l'eau ; mais, à 100 degrés, » il commence à développer du gaz hydrogène. Il est soluble, avec déga- » gement de gaz hydrogène, dans une dissolution même diluée d'hydrate " de potasse, et même aussi dans l'ammoniaque. » On peut fondre un globule d'aluminium, posé dans du gaz oxygène, » sans qu'il s'oxyde davantage que superficiellement. Mais, en le chauffant » plus fort, il brûle avec, un éclat éblouissant comme l'étain. L'alumine » qui en résulte est fondue. » L'aluminium ne réduit pas le plomb et l'argent des dissolutions de » leurs nitrates. Mais, en le plongeant dans ime dissolution d'oxyde de » plomb dans la potasse, le plomb est réduit en lames brillantes comme » parle zinc. De même, il réduit l'étain .d'une dissolution de protoxyde » dans la potasse, et l'argent d'une dissolution d'un sel argentique dans » l'ammoniaque. L'argent réduit par l'aluminium se dépose en masse com- » pacte, et non pas en cristaux. Le cuivre est réduit par l'aluminium de la » dissolution de sulfate de cuivre. Si, dans une dissolution d'un sel de » plomb ou d'argent on met en contact du zinc avec l'aluminium, les mé- )' taux se déposent aussi sur le dernier. » » Je suis extrêmement curieux d'apprendre les résultats ultérieurs de M. Deville. Ce serait un grand service pour la science, et même peut-être pour l'industrie (comme il l'espère lui-même), s'il réussissait à ce chimiste distingué d'effectuer la réduction de l'aluminium par un procédé plus fa- cile et plus économique. » Je profite de cette occasion pour vous communiquer que l'un de mes préparateurs, M. Gossmann, a réussi à vérifier par l'expérience la rela-, tion qui existe entre la thialdine et la leucine, qui déjà avait été avancée par M. Cahours. En effet, on convertit la thialdine, C'*H"NS*, en leucine, C'*H"NC*, en traitant la première avec de l'oxyde d'argent et de l'eau à 100 degrés. » M. List et M. Limpricht (mon préparateur) ont trouvé que le soi-di- sant oxyde de benzoïle obtenu par la distillation sèche du benzoate de cuivre, est en effet C' H'^O*, c'est-à-dire le benzoate de l'oxyde de phé- nyle = C'*H'0 + C'*IPO'. Ils ont confirmé ce que M. Gerhardt avait avancé que l'hydrate de phényle est un alcool. » Enfin je puis ajouter que j'ai trouvé une méthode très-facile et très- exacte pour la séparation du nickel et du zinc. On fait dissoudre les hy- (557) ' drates de ces oxydes dans un mélange d'hydrate de potasse et d'acide hy- drocyanique, et l'on précipite le zinc en état de sulfure par le protosulfure de potassium. Le cyanure double de nickel et de potassium n'est pas dé- composé par le sulfure. On ne peut pas se servir du sulfure d'ammonium. » CHIMIE. — Lettre de M. Deville à M. Dumas. « Vous avez eu l'obligeance de me communiqueruneLettredeM. Wolher, dans laquelle cet illustre chimiste vous entretient de ses expériences sur l'aluminium. Permettez-moi, à cette occasion, de vous adresser quelques détails destinés à élucider entièrement cette question. » Le métal que j'ai obtenu au moyen du sodium, mais dans des appareils tout autres que ceux dont on s'est servi jusqu'ici , me semble différer de l'aluminium de M. Wolher, essentiellement par la netteté de ses réactions. Cette différence est due à des impuretés qu'il est impossible d'écarter lors- qu'on opère dans des vases de platine , alors même qu'on emploie le mode opératoii'e qui a été récemment publié par M. Wolher. J'ai répété ses expé- riences avec le plus grand soin, et, comme M. Wolher, j'ai obtenu l'alimii- nium sous forme d'une poudre métallique grise; mais, à l'aide d'un examen plus attentif, on remarque à l'œil nu de petites sphères métalliques fondues d'un blanc d'étain , dont beaucoup ont parfois le diamètre d'une tète d'épingle. « Des analyses minutieuses m'ont démontré la présence du sodium et du platine dans cette matière, dont la fusion est déterminée par la cha- leur de la réaction très-vive pendant laquelle elle se produit, et ne peut plus désormais être obtenue que par la flamme du chalumeau. Cette tem- pérature est très-élevée, surtout quand on la compare à celle que j'emploie pour fondre l'aluminium, et qui est intermédiaire entre les points de fusion du zinc et de l'argent. La présence du platine (i) expliquerait cette différence considérable. La présence du sodium enlève au métal la plupart de ses propriétés caractéristiques. Car l'aluminium, d'après M. Wolher, décompose l'eau à loo degrés, et se dissout dans les acides faibles. Or, un fil d'aluminium, pesant 149"^, 8, a été laissé pendant plus d'une demi-heure au contact de l'eau bouillante dans un vase de verre : sa surface n'a pas été (i) A une température basse, raliiminium agit sur le platine comme le mercure sur l'argent. * ( 558 ) ternie, l'eau n'a pas perdu sa limpidité, et le fil remis sur la balance n'avait pas changé de poids (i). Des globules pesant à peine quelques milligrammes sont restés pendant près de trois mois dans de l'acide sulfurique ou de l'acide nitrique faibles, et ne paraissent pas avoir subi d'altération. Dans l'acide nitrique bouillant, la dissolution s'effectue avec une telle lenteur, que j'ai dii renoncer à ce mode d'attaque dans mes analyses. Enfin, si on laisse tomber un globule d'aluminium sur de la soude caustique, rougie et fondue dans un vase d'argent, il résiste encore à cet agent énergique. L'aluminium employé à ces expériences, et qui a été analysé, était parfaitement pur. C'est sur ces propriétés, jointes à l'inaltérabilité du métal à l'air, que j'ai fondé l'espoir d'avoir rencontré là une matière qui puisse devenir usuelle. » Enfin , dans les opérations telles que les pratique M. Wolher, on a l'aluminium en globules microscopiques, ou tout au plus gros comme une tète d'épingle, selon les hasards de la réaction : ma méthode permet d'avoir des culots métalliques, dontlesdimensions dépendent seulement des quantités de matières soumises à l'expérience. Elle a été mise à l'épreuve devant plu- sieurs des Membres de l'Académie, et jusqu'ici elle ne m'a jamais fait défaut. J'ajouterai encore que l'aluminium que je prépare maintenant par un pro- cédé nouveau, sans employer aucun réducteur alcalin, ne diffère en rien de celui que j'ai obtenu à l'état de pureté, en modifiant convenablement Te procédé de M. Wolher. J'ai l'honneur de vous en adresser un échantil- lon : c'est une lame encore écrouie par l'action du laminoir. » Personne, j'espère, ne se méprendra sur les sentiments qui me dominent dans cette discussion : mes expériences ne peuvent que faire estimer davan- tage l'Tine des plus belles découvertes de M. Wolher, et je suis heureux d'avoir pu établir quelques faits précis en étudiant un sujet difficile et qu'on aurait pu croire épuisé. Du reste, d'autres métaux plus communs que l'alu- minium sont peut-être moins bien connus qu'on ne le pense, et, dans un travail que je prépare depuis longtemps sur les métaux purs produits et fondus par des procédés que je décrirai plus tard, j'espère montrer quelques résultats inattendus. Permettez-moi de vous citer, comme exem- ple, le nickel et le cobalt, qui possèdent les propriétés physiques utiles, (i) Presque toutes les bulles à vapeur se forment sur l'aluminium qui, étant fort léger, s'agite beaucoup dans la liqueur : on croirait facilement à un dégagement d'hydrogène. Mais, avec un fil de platine , les mêmes apparences se produisent avec une intensité encore plus grande , le métal restant toujours au fond de l'eau. (559) telles que la malléabilité et la ductilité développées à un point très-remar- quable. Joignez-y une ténacité extraordinaire, bien supérieure à celle du fer qui passait jusqu'ici pour un maximum : car, d'après les expériences qu'a faites M. Wertheim sur ces métaux , pour des fils de même diamètre en fer, en nickel ou en cobalt, les charges qui déterminent la rupture sont entre elles comme les nombres : 60 pour le fer, 90 pour le nickel, et 1 15 pour le cobalt, ce qui constitue pour celui-ci une ténacité presque double de la ténacité du fer. D'ailleurs, le nickel et le cobalt se travaillent à la forge avec la même facilité que le fer, s'oxydant peut-être moins que lui, et sopt susceptibles de recevoir les mêmes emplois. » MÉTÉOROLOGIE. — Observations recueillies à Damas, en i853, par M. Lautocr, médecin sanitaire du Gouvernement ottoman. (Commu- niqué par M. Le Verrier.) Il La température moyenne de l'année i853 a été de 18 degrés centi- grades. La plus haute température, observée à 2 heures du soir, a eu lieu les 20 et 2t Aoiit : le thermomètre s'est élevé à l\i degrés; et, depuis le 1 2 Mai jusqu'au 1 4 Septembre, le thermomètre centigrade a marqué chaque jour, de midi à 2 heures, 3o degrés pour le moins. Le 2 Mai, on observait 3o degrés pour la première fois, et le 19 Octobre pour la dernière. La plus basse température observée à 7 heures du matin, a eu lieu en Janvier et a été de + 2 degrés. » La dernière pluie du printemps a eu lieu le 8 Avril, et la première pluie d'automne le 2 Octobre. Il n'y a eu en tout, pendant l'année, que qua- rante-deux jours où il soit tombé de la pluie. Malgré la pluie et les nuages, on a vu le soleil tous les jours, excepté le 4 Décembre. La récolte a été généralement mauvaise, et cependant l'état général de la santé publique est celui que M. Lautour a trouvé le plus satisfaisant, depuis dix ans qu'il habite cette ville. » Le tableau suivant fait connaître la température moyenne et le nombre de jours de pluie pour chaque mois : ( 56o ) ROMS des mois. Janvier. . . Février. . . Mars Avril . , . , Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre . . Novembre. Décembre . l'EMPÉRATURE MOYENNE DE CIlAQt'E MOIS A -^ du matin. 2'' du soir, 7 9 18 20 i 23 19 '7i 61 1 1 16 18 2.1 297 33 34 35 32 I 25 i l3J: 7'' du soir. 8 1 1 12 23 24 7 27 20 22 .ci 84 MOY. GÉNÉRALE de chaque mois 8 i3| 16 23 1 26 28 241 23 f 20 12 9l petite pluie. 6 2 3 2 6 5 4 grande pluie. I 6 ASTRONOMIE. — M. Le Verrier communique les éléments obtenus, à V Obser- vatoire de Paris, par M.. Yvox Villarceau, pour l'orbite de la planète découverte par MM. Marth et Chacornac. Éléments de l'orbite d'Amphilrite. Anomalie moyenne, le o Mars i854, ^ temps moyen de Paris 55.26. 19,42 -f- i ,740. 83^t Longitude du périhélie.. . . ; 106.34.48, 1 5 — o, 740.83 (îs 1 comptées de l'cquin. Longitude du nœud ascendant. 355. 20.39, 12 4- o,o3o.84iî« i moy. de o Mars. Inclinaison 5.42.40,90 + 0,012 1 1 5s Angle (sin = excentricité) i3.i5.36,29 — 0,617.911^6 Moyen mouvement diurne 742,0860 -t- 0,002.6461 Si. » Ces éléments sont encore imparfaitement déterminés, bien qu'ils résultent de calculs basés sur les observations faites à South- villa le i" et le a Mars, et sur celles faites à l'Observatoire de Paris depuis le 3 jusqu'au 12 Mars, auxquelles on a joint l'observation faite le 4 Février à Marseille par M. Cha- cornac. On a eu égard, dans les calculs, aux effets de l'aberration et de la parallaxe. c?£ représente la correction indéterminée que peut recevoir la longitude moyenne de l'époque, exprimée en secondes de degré. » L'étoile observée à Marseille le 4 Février était bien la planète Amphitrite, ( 56. ) car les éléments représentent la position observée à o',7 près en ascension droite, et à o',3 en déclinaison ; mais, cette position ayant été obtenue gra- phiquement, on a dû ne lui attribuer qu'un poids assez faible. » L'observation du 4 Février pouvant être utile à ceux qui voudraient, d'ici à quelques semaines, s'en servir pour une nouvelle détermination des élé- ments de la planète, il sera bon de donner ici une position plus exacte que celle antérieurement publiée dans les Comptes rendus. Par une discussion attentive de la position assignée sur la carte à l'étoile disparue, par rapport aux étoiles voisines, on a trouvé : 1854. Février 4, à iS"* temps moyen de Marseille, « = iS*" 20"" 20'; D = — g" i7',2. C'est cette position qui a été employée dans le calcul de l'orbite. » ASTRONOMIE. — Nouvelle observation de la planète Bellone. (Lettre de M. Luther, astronome de l'observatoire de Bilk, près Dusseldorf.) , « Bilk, le i5 mars i854. » J'ai l'honneur de vous annoncer, et je vous prie de vouloir bien annon- cer à l'Institut et à l'Observatoire, que ma troisième planète, découverte le i" Mars 1 854» a reçu par M. Encke, directeur de l'observatoire de Berlin, le X^ nom de Bellona et le signe » Ce signe représente une pique et un fléau, symboles de la déesse guer- rière. » On a fait à Vienne l'observation suivante de ma nouvelle planète : Temps mojen de Vienne. Ascension droite. Déclinaison boréale. 1854. Mars 7. g*" 30™ 19», 7 i8o°25'42",9 -(- 7° 69' 4",5 » La pleine Lune et le mauvais temps empêchent maintenant les obser- vations. » • M. DE Gasparis, qui a obtenu une médaille de la fondation De Lalande (concours de i853), pour sa découverte des deux planètes Thétis et Pho- céa, adresse ses remercîments à l'Académie. M. LE Bibliothécaire de l'Académie des Sciences de Turin remercie , au nom de ce corps savant, l'Académie des Sciences pour l'envoi du tome XXIV de ses Mémoires. C. R., 1854, i"Semej.; - >^- {U ;V Address. . . Discours prononcé à [assemblée annuelle de la Société agricole de l'Etat de New-York, le 7.1 janvier 1862. Albany, 1862; broch. in-8°. The astronomical... Journal astronomique de Cambridge; n°67, vol. III; n° ig; 17 février i854. ;i Tjchrbuch. . . Manuel du constructeur de machines et de l'ingénieur mécanicien; par M. Julien Weisbach; 3' partie, 5* et 6* livraisons. Brunswich, i853; in-S". (Présenté au nom de l'auteur par M. Poncelet. ) Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n° 895. Annales de l'Agriculture française publié sous la direction de MM. LoNDET etL. Bouchard; 5* série; tome III; n° 5; i5 mars i854; in-8°. Bibliothèque universelle de Genève; février i854; in-8°. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine, rédigé sous la direction de ( 568 ) MM. F. Dubois (d'Amiens), secrétaire perpétuel, et Gibert, secrétaire annuel; tome XIX; n°' 1 1 ; i5 mars i854; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences , fondée par M. B.-R. DE MONFORT, rédigée par M. l'abbé MoiGNO; 3* année, IV* vo- lume; 1 1* livraison ; in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées, ou Recueil mensuel de Mémoires sur les diverses parties des Mathématiques; publié par M. JOSEPH LiouviLLE; novembre i853; in-4''. La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3" année; 2* série, 8* livraison; i5 mars i854; in-8°. Revue thérapeutique du Midi. Journal des Sciences médicales pratiques; publié par '^. le D'' Louis Saurel ; tome VI, n° 5; i5 mars i854; in-8°. Revue de thérapeutique médico-chirurgicale; par M. le D' A. Martin- Lauzer; n° 6; i5 mars i854; in-8°. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' 3i à 33; i4, 16 et 18 mars i854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie ; n° 24 ; 17 mars 1 854 • Gazette médicale de Paris; n° 1 1 ; 18 mars i854. L'Abeille médicale; n° 8; i5 mars i854- La Lumière. Revue de la Photographie; 4* année; n° 11 ; 18 mars i854- La Presse médicale; n" 1 1 ; 18 mars i854. L'Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux-Arts; n° 1 1 ; 18 mars i854- Le Moniteur des Hôpitaux, rédigé par M. H. DE Castelnad; n™ 3i à 33; i4i t6 et 18 mars i854- COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU MERCREDI 29 MARS 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président lit la Lettre qui lui a été adressée par M. Anatole Roux, pour annoncer la perte qu'il vient de faire dans la personne de son père, M. le professeur Roux, vice-président de l'Académie. Il ajoute les paroles suivantes : « Messieurs, nous avons eu le malheur de perdre, dans le cours de la semaine dernière, deux de nos confrères, M. Mauvais et M. Roux. Le premier nous est enlevé dans la force de l'âge ; le second avait fourni une longue et brillante carrière; mais son activité, la force de sa constitution et une santé qui n'avait souffert aucune atteinte, jusqu'à ces derniers temps, nous faisaient espérer que nous le conserverions encore longtemps. " '^ » Tous les Membres de l'Académie qui n'ont pas été retenus par l'état de leur santé ou des devoirs indispensables, se sont joints au Bureau et aux Membres des Sections pour rendre les derniers devoirs à nos chers et illustres confrères. MM. Mathieu et Laugier ont dignement exprimé nos regrets aux funérailles de M. Mauvais. M. Velpeau a rendu, au nom de l'Académie, un juste hommage au noble caractère et aux travaxix de son vice-président. » C E., .854 i" Semestre. T. XXXVUI , >^' 13.) ,. . ■ 7^ ' :^: (570) M. LE Secrétaire perp^uel donne à l'Académie des nouvelles de deux de ses Membres que des indispositions survenues depuis la dernière séance empêchent d'assister à celle d'aujourd'hui. M. le baron Theivard va en ce moment beaucoup mieux. M. Flourens espère être en état de reprendre ses fonctions dès la séance prochaine, ovOLOGiE. — Suite des Recherches sur la composition des œufs dans la série des animaux (troisième Mémoire) ; par MM. Valenciennes et Fremy. Œufs de Reptiles. « Nous avons exposé , dans les deux Mémoires précédents , les observa- tions qui nous sont propres sur les œufs de Poisson. Nous y avons signalé la présence de principes immédiats, l'Ichtine dans les Raies et les Squales, l'Ichtuline dans les espèces des nombreuses familles des Poissons osseux, en fixant l'attention sur ce fait important , que ce principe se modifie peu à peu à mesure que l'œuf approche de sa maturité , et qu'il finit par dispa- raître dans l'œuf près d'être soumis à l'acte de la fécondation, l'Ichtuline étant alors remplacée par l'Albumine. » Nous allons continuer l'exposé de nos recherches sur les autres ovipares. Œufs de Tortue. » Nous avons examiné les œufs de deux espèces de Reptiles chéloniens appartenant à deux genres distincts. Les uns provenaient d'une ponte d'une Tortue de terre d'Alger, que M. Duméril a nommée Testudo mauri- tanica. Cette femelle vit depuis plusieurs années, en France, chez un habi- tant de Grandville. » La seconde espèce est la Tortue d'eau douce d'Europe, la Bourbeuse de Daubenton et de Lacépède, et que M. Duméril a nommée Cistudo europœa. » Quoique ces deux espèces de Chéloniens habitent des contrées et des milieux différents , la ressemblance dans la constitution et la composition des liquides de leurs œufs est bien digne de remarque ; mais il y a encore une similitude à laquelle on est loin de s'attendre : c'est que ces œufs ont une grande analogie avec ceux des Poissons cartilagineux. Ils sont formés d'un blanc gélatineux , peu abondant, à peine albumineux , enfermé dans les cellules des grandes membranes transparentes. Le jaune, très-riche er> Albumine, contient en outre une quantité considérable d'huile phosphorée, ( 571 ) er, de plus, des grains particuliers constituant un nouveau principe immé- diat. Il n'existe pas dans ces œufs une matière précipitable par l'eau ana- logue à l'Ichtuline. En traitant par l'eau leur vitellus, on voit nager à la sur- face du liquide l'huile jaunâtre de l'œuf, et se précipiter des petits grains blancs. L'eau retient en dissolution l'Albumine et les sels. » Les granules peuvent être facilement purifiés par des lavages à l'eau, à l'alcool et à l'éther. On obtient par ces procédés ime matière qui présente, dans ce grand état de pureté, une certaine analogie avec l'Ichtine, mais qui s'en éloigne par des caractères qui ne permettent pas de la confondre avec les substances trouvées dans les œufs de Poisson. )' Nous avons donné à ce nouveau corps le nom d'Lmydine. De l'Èmydine. » Les granules de cette substance sont arrondis ou un peu ovoïdes, et couverts de petites rugosités. Ils sont blancs, transparents, plus durs et plus denses que les grains d'Ichtine. Les plus gros grains d'Emydine extraits des œufs de la Tortue mauritanique {Testudo mauritanica) ont lo centièmes de millimètre. Ils paraissent enveloppés dans une membrane très- mince, qui a l'air de se déchirer quand on la comprime sous le microscope, ou qui laisse voir, par sa transparence, une sorte de noyau souvent de forme hexaèdre. Ce noyau lui-même grossit peu à peu, ses angles s'effacent, et il finit par de- venir sphérique. D'autres granules se crèvent en se boursouflant. On en voit de toutes grandeurs, depuis i centième de millimètre jusqu'à la plus forte dimension. » Les granules de l'Émyde {Cistudo europcça, Dum.) sont plus petits que ceux de la Tortue de terre, car les plus gros ne nous ont pas paru dépasser 6 centièmes de millimètre, et ils semblent, en général, être plus sphériqiies que ceux de l'espèce précédente. Quoique résistants sous le pilon, nous en avons brisé, et nous les avons vus se fendre en fragment de sphère de la circonférence au centre. » La potasse, très-étendue, dissout immédiatement l'Emydine, tandis qu'elle n'agit que lentement sur l'Ichtine. L'acide acétique qui dissout, comme on le sait, avec la plus grande [facilité l'Ichtine, gonfle simplement les grains d'Emydine, mais ne les dissout pas. Ces caractères nous paraissent établir des différences très-nettes enire l'Ichtine et l'Èmydine. Ses granules se dissolvent dans l'acide chlorhydrique bouillant, sans communiquer au liquide de coloration violette ; cette action prouve que l'Emydine n'est pas la Vitelline des œufs d'Oiseau. : 74.. f 572 ) » li'Émydine soumise à l'analyse a présenté la composition suivante : Matière o,3i3 Eau 0,210 Acide carbonique o , 568 ^ Dosage de l'azote. Matière o , 3^0 Azote ^ i o , o579 En centièmes. Carbone 49>4 Hydrogène 7,4 Azote i5,6 Oxygène et phosphore 27 ,6 » Cette substance nous paraît être isomérique avec l'Ichtine. » Les grains d'Èmydine laissent, par l'incinération, un résidu de sels calcaires qui ne dépasse jamais i centième. » Nous avons aussi constaté que les œufs de notre Testudo mauritanica provenant d'une même couvée, présentent des différences assez notables. » Le jaune de certains œufs ne contenait pas de granules d'Èmydine, mais alors le blanc, au lieu d'être transparent et incolore, avait une légère teinte jaunâtre. On y voyait, sous le microscope, de petits granules de forme irrégulière qui ne paraissaient pas sans analogie avec les granules d'Èmydine du vitellus. Des œufs de Lézard. » Il résulte de nos observations sur les œufs du Lézard vert piqueté, et sur ceux du Lézard des souches, que la composition de leur vitellus pré- sente une certaine ressemblance avec celle du jaune d'Oiseaux. Nous n'y avons pas trouvé de grains d'Ichtine ou d'Èmydine. Des œufs de Couleuvre. » Nous avons examiné des œufs de la Couleuvre à collier et ceux de la Couleuvre d'Esculape. Nos analyses sont venues confirmer celles de MM. Martin-Saint-Ange et Baudrimont. Nous avons reconnu que le vitellus de ces œufs est à peine entouré d'une* couche très-mince d'Albumine. Le jaune est formé d'Albumine et de graisse phosphorée, et il paraît laisser précipiter de la Vitelline lorsqu'on l'étend d'eau. ( 5,3 ) Des œufs de Vipère. » Les œufs de la Vipère commune diffèrent sous plusieurs rapports de ceux de la Couleuvre. » Ils contiennent un blanc qui est semblable à celui des œufs de la Raie, d'une consistance gélatineuse; il est formé par des membranes élastiques, hyaloïdes, retenant une eau légèrement albumineuse. » Le jaune d'œuf de Vipère se présente, comme celui de la Couleuvre, sous l'aspect d'un liquide très-albumineux, tenant en suspension une quantité considérable de graisse ; lorsqu'on met ce jaune en contact avec l'eau, il se produit un phénomène que nous n'avons remarqué sur aucune espèce d'œufs. Le liquide, d'abord assez fluide, s'épaissit peu à peu, et de- vient bientôt complètement gélatineux. Ce changement d'état dans la li- queur est dû à un corps semblable à la Vitelline qui, se trouvant d'abord en dissolution dans l'Albumine, devient insoluble par l'action lente de l'eau, et finit par la faire prendre en gelée. » Ce corps est-il de la Vitelline, ou en diffère-t-il ? Nous n'avons pu résoudre cette intéressante question l'an dernier ; nous espérons bien le faire, si nous sommes assez heureux pour nous procurer une quantité suf- fisante d'œufs de Vipère. Nous continuerons aussi d'étudier, pendant la saison actuelle, les œufs des Sauriens et des Ophidiens. . %^ Des œufs de Batraciens. » Les œufs des Grenouilles et des Salamandres, deux familles si dis- tinctes de l'ordre des Batraciens, ont été constamment le sujet des obser- vations des zoologistes et des anatomistes. « La possibilité d'assister à la fécondation des œufs par un procédé que la nature a rendu, dans le plus grand nombre des espèces, intermédiaire entre celui de la fécondation dans l'intérieur du corps de la mère et le mode de la fécondation à l'extérieur, en employant l'eau comme véhicule de la liqueur séminale, procédé qui n'est pas sans analogie avec le mode de fécondation des semences des Végétaux, l'air servant au transport du pollen, a excité les recherches des physiologistes qui espéraient lever le voile mystérieux de la génération. » Dans les Grenouilles, les Crapauds et autres Batraciens anoures, le mâle, fortement cramponné sur le dos de la femelle, arrose de sa liqueur sperma- tiqne les œufs au moment où ils sortei* ; on voit le jet de ce liquide d'un blanc grisâtre ou jaunâtre imprégner les œufs qui, par des procédés très- variés, sont placés dans l'eau, où ils écloront. Ces œufs sont conservés (574) pendant quelque temps dans les larges sacs ovariens ; la membrane vitel- line est noire; le vitellus est gris légèrement jaunâtre, il est entouré d'une matière visqueuse transparente, se gonflant dans l'eau au moment de l'immersion, et formant ces masses glaireuses dont les eaux douces sont promptement remplies au premier printemps. » Dans les Tritons [Triton cristatus, Dum.), le vitellus est jaune citron, ou verdâtre, entouré aussi de matière gélatineuse; les œufs sont ellipsoïdes et séparés l'un de l'autre. Ils sont pondus séparément, et fécondés, au mo- ment de leur expulsion, par le mâle qui se tient dans l'eau à quelque dis- tance au-dessus de la femelle. » Il est inutile de rappeler dans ce Mémoire toutes les modifications et variations si intéressantes de la ponte, de la fécondation et de l'éducation dès petits des Batraciens anoures ou urodèles. » Les nombreuses observations faites sur les œufs des Batraciens n'ont encore rien appris sur la nature des substances qui les constituent. » La matière gélatineuse des œufs de Grenouille est formée d'un tissu de membranes hyaloïdes, contenant de l'eau absorbée peu après la ponte. Elle se modifie par la cuisson, devient légèrement opaline, et le vitellus durcit, ce qui donne la preuve de l'existence de l'Albumine. » Le vitellus noirci par un pigment noir propre à ces œufs et colorant la membrane vitelline excessivement mince, mais reconnaissable par le dessèchement, contient dans son liquide une très-petite quantité de matière grasse réunie en gouttelettes transparentes, une matière qui se présente sous le microscope comme un pointillé noir d'une extrême ténuité, et enfin une abondance de granules vitellins, d'une excessive petitesse, transparents, de forme variable, mais plus communément arrondis, insolubles dans l'eau et solubles dans l'acide acétique. Nous avons répété plusieurs fois cette expérience, afin d'être certains de ce caractère. » Les œufs des Tritons offrent la même composition. I^ matière blanche extérieure est semblable à celle de l'œuf de la Grenouille. » Le vitellus citron ou vert, suivant les individus, contient de la graisse et un nombre considérable de granules vitellins, arrondis, que nous avons étudiés dans l'œuf pris dans l'oviducte près d'être pondu, et dans l'ovule encore renfermé dans l'ovaire. L'examen de ces derniers nous a prouvé ce fait remarquable, que les granules vitellins grossissent avec l'âge de leur formation. Ils sont infiniment plu» petits dans l'ovule que dans le vitellus de l'œuf. Ces granules sont aussi insolubles dans l'eau et solubles dans l'acide acétique. L'œuf devient dur par la cuisson dans l'eau bouillante; ( 575 ) il contient donc aussi de l'Albumine, comme celui de la' Grenouille. » Nous avons déjà reconnu que MM. Martin Saint-Ange et Baudrimont ont vu les granules de la Grenouille; ils en ont même donné la figure. » M. Rud. Virchow a aussi donné des observations précises sur les granules des œufs de Grenouille, de Crapaud et de Triton. [Zeitschrift Jûr Wissenschajtliche Zoologie, par MM. Siebold et Kôlliker, vol. IV, 2* part., page 236; i852.) « Les caractères que nous venons d'exposer nous conduisent à conclure que les granules contenus dans ces œufs sont de la nature de l'Ichtine, c'est-à-dire qu'ils sont de la même nature que ceux des œufs de Raie et de Squale. La simple vue des grains sous la lentille du microscope nous l'a fait penser : les caractères sont venus les confirmer; ce qui nous con- duit à établir ce fait physiologique si curieux et si important, à savoir que les Batraciens devant subir, par la conséquence de leur métamorphose, une première condition d'existence semblable à celle des Poissons, pondent des œufs dont la composition a la plus grande affinité avec ceux des Poisons. Cette similitude se soutient même jusque dans les ovules ; car nous avons déjà remarqué que les granules de l'Ichtine de Raie sont plus petits dans les ovules que dans le jaune de l'œuf de ces Poissons. » Nous y démontrons, en effet, une même composition du blanc entou- rant le vitellus, et dans celui-ci la présence de l'Ichtine, ce principe immé- diat nouveau abondant dans l'œuf des Cartilagineux. » M. Virchow, que nous venons de citer, a également observé les granules (potterplàttcheri) des œufs de Raie et de Poisson. {Loc. cit.) Nous devons direaussi queM. Jean MuUer a pareillement vu et figuré les granules de la Raie lisse et de l'Emissole (Dotterkôrner). [Mém. Acad. de Berlin, tome XXVII, pag. 221, PI. V • 1842.) Nous donnerons, dans le travail complet qui sera publié avec des planches dans les Archives du Muséum d'Histoire natu- relle, un exposé détaillé des recherches de nos prédécesseurs; mais le Mémoire que nous venons de lire nous paraît différer, par ses détails comme par sa généralité, de celui de ces deux savants. Des œufs de Crustacés. » Les Écrevisses de nos eaux douces et les Homards nous ont fourni les œufs nécessaires à nos recherches. Ces gros Crustacés macroures vivent sur toutes les côtes rocheuses et granitiques de l'Océan septentrional. Abon- dants déjà sur les roches méridionales de la Bretagne, ils vivent encore en très-grand nombre sur les côtes de Suède et de Norwége; mais ils semblent fuir les plages crayeuses ou calcaires. Ainsi nous les voyons entrer dans la ( 576 ) Manche, se tenir sur les granits de Chausey, de Cherbourg, de Grand- Camp; mais ils n'existent pas sous les falaises crayeuses de France ou d'An- gleterre, quoique le commerce anglais y porte des cargaisons entières de Homards vivants achetés en Bretagne et en Norwége. Ces Crustacés se tiennent par quinze à vingt brasses au plus de profondeur. » Les Homards, portant de quinze à vingt mille œufs sous les feuilles de leur queue , sont les plus commodes pour le genre de recherches que nous avons entreprises. ' » Leurs œufs ne contiennent pas d'Ichtuline; on n'y trouve aucune espèce de granules. Ils sont essentiellement formés par une liqueur albumi- neuse et saline, tenant en suspension des corps gras. » L'Albumine des œufs de Crustacés nous paraît différer, sous quelques rapports, de l'Albumine des autres œufs. Sa coagulation ne commence que vers 74 degrés ; l'étude de cette substance trouvera nécessairement place dans le travail que nous préparons en ce moment sur les corps albumineux. » Nous avons aussi étudié la Langouste. Ce Crustacé, abondant, comme le Homard, sur les côtes granitiques, et n'approchant pas les falaises crayeuses, s'avance beaucoup moins vers le Nord. La Langouste ne paraît pas dépasser les îles d'Ouessant, et n'entre pas dans la Manche. Au delà, elle de- vient très-commune sur les roches de Bretagne. Elle vit par une profondeur beaucoup plus grande que le Homard; car il faut descendre les casiers, tendus pour les prendre, à une profondeur de soixante-dix brasses de fond. » Les œufs de ce Crustacé sont très-petits, à peine gros comme la graine du pavot. Nous en avons compté environ i3oooo sous les feuillets de la queue. » Nous avons eu, au commencement de mars, une Langouste vivante, dont tous les œufs étaient si développés, qu'on distinguait les deux yeux noirs des petits fœtus au travers de la coque. Nous avons eu le regret de ne pouvoir conserver ce Crustacé vivant ; car on aurait pu voir éclore les petits, suivre les phases de leurs métamorphoses. La science possède déjà quelques observations faites sur les larves du Homard ; mais elle n'a encore rien enregistré sur le développement des œufs de Langouste, ni sur ceux d'une foule de Crustacés, ni même d'autres animaux marins. En signalant cette lacune dans nos moyens d'observations, nous espérons que l'Acadé- mie s'intéressera à la faire disparaître. » L'étude des œufs du Homard nous a permis d'obtenir à l'état de pureté la matière si curieuse qui prend une coloration rouge lorsqu'on soumet à l'action de la chaleur le test des Crustacés. Jusqu'alors elle n'avait pu être convenablement étudiée, parce que les dissolvants la présentaient toujours (577 ) à l'état de mélange avec des corps gras, et qu'en outre les dissolvants, tels que l'éther on l'alcool, la donnent à l'état rouge, c'est-à-dire déjà modifiée; elle existe dissoute dans l'Albumine des œufs de Crustacés; en chauffant le liquide, on coagule la matière albumineuse, qui entraîne avec elle, à la manière d'une laque, la matière colorante, qui est alors d'un très-beau rouge. Le précipité est repris par l'alcool, qui dissout la substance colo- rante, et laisse l'Albumine à l'état insoluble. » La constatation de cette matière colorante dans l'œuf des Crustacés est, sans aucun doute, vm fait intéressant, si l'on se rappelle que l'industrie a déjà tiré parti de la matière rouge. La méthode suivante nous a permis d'ob- tenir la substance colorante telle qu'elle existe dans les Crustacés, et pré- sentant encore sa couleur verte. >) La matière colorante verte des Crustacés est soluble dans l'Albumine ; aussi, lorsqu'on écrase des œufs de Homard, le liquide albumineux qui passe à la filtration est fortement coloré en vert, et tient en dissolution la matière colorante. Les inéthodes ordinaires, telles que l'action de la chaleur, celle des dissolvants neutres, la dessiccation, etc., que l'on appliquerait à l'extraction de cette substance singulière, la présenteraient déjà modifiée. En effet, lorsqu'on emploie l'alcool ou tout autre agent, la substance qui était d'abord verte, devient immédiatement rouge; mais, par une circon- stance inattendue et très-heureuse pour notre travail, le seul liquide qui n'al- tère pas cette matière colorante, c'est-à-dire l'eau, nous a permis de l'ob- tenir à l'état de pureté : en effet, lorsqu'on étend d'une grande quantité d'eau la liqueur albumineuse verte dont nous avons parlé plus haut, la ma- tière colorante se précipite, et peut être facilement recueillie sur un filtre. » Nous avons pu alors constater lès propriétés suivantes, qui, nous le pensons, sont de nature à intéresser les savants. -• Cette substance est verte, résineuse et incristallisable ; elle se modifie et devient rouge dans des circonstances bien curieuses. Pour opérer cette trans- formation, il suffit de la soumettre à une dessiccation, même à la tempéra- ture ordinaire. » Les sels qui ont de l'affinité pour l'eau peuvent transformer la matière colorante verte des Crustacés en substance rouge : les sels, au contraire qui ne se combinent pas avec l'eau, n'exercent aucune action sur cette singulière matière colorante. » L'action du vide peut opérer rapidement la coloration rouge. Le simple frottement fait rougir immédiatement la substance verte. I/alcool l'é- ther, les acides opèrent le même changement. Il n'existe pas, comme on le C. B., 1354, i«'Sem«<«. (T.XXXVIlI,No 13.) < ','■. , ^5 :*k ( 578) voit, dans l'organisation végétale ou animale, de substances colorantes com- parables à celles des Crustacés, et se modifiant avec autant de facilité par l'action des agents les plus simples. Nous tenions à constater si cette sub- stance présente les mêmes caractères lorsqu'elle est encore fixée sur le test (les Crustacés ; il est résulté de nos expériences que, dans ce cas, la sub- stance verte se comporte comme lorsqu'elle est isolée. Ainsi un test d'Écre- visse, qui présente la coloration verte, devient instantanément ronge lors- qu'on le frotte avec un corps dur. Ce n'est pas la chaleur développée par le frottement qui opère cette modification singulière, car on l'a constatée lors- que le test est encore très-humide, et, en outre, on la voit se manifester rapidement sur un test d'Écrevisse placé sous le récipient d'une machine pneumatique et soumis à l'action du vide. » Le changement de couleur par le frottement explique comment les anatomistes qui ont recherché la cause de la coloration des Écrevisses par la cuisson ont toujours vu de la matière rouge sous la couche, mince comme l'épiderme, qu'ils enlevaient pour observer le test au microscope. Le seul frottement sur les utricules, atteintes par le scalpel, suffit pour faire rougir la couleur verte. « Nous sommes heureux d'avoir pu compléter ainsi l'histoire d'ime des matières colorantes les plus curieuses produites par l'organisation animale. Des œufs d'Jrachnidcs et (t Insectes. » Nous avons soumis à l'analyse des œufs de différentes espèces d'Arai- gnées : ils contiennent de l'Albumine, des corps gras et une grande quantité d'une substance précipitant par l'eau. » I^s œufs de Fourmi nous ont présenté les mêmes résultats. >) Ces recherches vont être continuées pendant la saison dans laquelle nous entrons. Des œufs de Mollusques. » L'analyse des œufs de Colimaçons, que nous compléterons dans la saison prochaine, semble nous démontrer que les œufs des Mollusques s'éloignent complètement, parleur composition, de ceux des autres animaux. » Ceux que nous nous sommes procurés ne nous ont présenté aucune trace de graisse ; ils étaient exclusivement formés par des membranes hya- loïdes contenant un liquide visqueux incolore. Ce liquide contient en dis- solution une substance organique azotée qui n'est pas de l'Albumine, car elle ne se coagule pas par la chaleur. Elle est précipitée par l'acide acétique, et elle se dissout dans l'acide chlorhydrique sans produire de coloration violette. (579) CONCLUSIONS. » Nous venons d'exposer, dans trois communications successives com- posant notre Mémoire, les faits constatés par nos recherches sur les œufs d'animaux divers, appartenant à toutes les grandes classes des ovipares. En les résumant, essayons de faire ressortir, par quelques propositions générales, les conséquences les plus importantes qui nous paraissent résulter de ce premier travail. » Nous avons démontré : » 1°. Qu'il existe des différences fondamentales entre la composition des œufs des animaux, et que, sous ce nom collectif à'œuf, désignant le pro- duit de l'appareil ovarien destiné à concourir à la perpétuité de l'espèce, on comprend des corps très-complexes, les plus différents les uns des autres ; » 2°. Que, parmi les animaux vertébrés, les œufs d'Oiseaux, de Rep- tiles, de Poissons présentent, dans leur composition, des différences que l'analyse la plus simple ne saurait méconnaître, et cependant que les œufs des Sauriens et des Ophidiens ont une grande analogie avec ceux des Oiseaux, tandis que les œufs des Batraciens se rapprochent de ceux des Poissons cartilagineux ; » 3°. Que les œufs d'Arachnides et d'Insectes s'éloignent complètement, quant à leur composition, des œufs des autres animaux; » 4°- Que ceux de Crustacés, organisés pour éclore dans l'eau, ne ressem- blent nullement à aucun de ceux des Poissons ou des autres Vertébrés amphibies ; y> 5°. Qu'il en est de même des œufs des Mollusques; » 6°. Que ces différences ne correspondent pas seulement aux classes ou aux ordres, qu'elles s'étendent jusqu'aux familles naturelles, sans même s'y arrêter, puisque nous avons prouvé qu'un œuf de Poisson cartilagineux n'a pas la même composition qu'un œuf de Poisson osseux; mais, de plus, qu'un œuf de Carpe est très-différent d'un œuf de Saumon ; qu'un œuf d'Ophidien, tel qu'une Couleuvre, ne contient pas les mêmes principes que ceux des Chéloniens; » ']°. Que, si la composition des différents principes immédiats est la même dans des espèces très-voisines, la forme et la grandeur des gra- nules vitellins varient d'une manière assez appréciable pour pouvoir être reconnue et assignée à chaque espèce ; » 8°. Que les substances albumineuses provenant des œufs d'Oiseaux, de Reptiles, de Poissons, de Crustacés, présentent, dans leurs propriétés chimiques et dans leur point de coagulation, des différences qui permettent 70.. ■■■■'3^*., '<■ • ( 58o ) de supposer que ces corps constituent des principes immédiats différents ; » 9°. Qu'un œuf change de nature, que ses liquides se modifient consi- dérablement aux différentes époques de sa formation en se détachant de l'ovaire et en séjournant dans l'oviducte avant d'être pondu ; » lo". Après avoir constaté, dans les œufs des différents animaux, la présence de plusieurs principes immédiats nouveaux, l'ichtine, l'Ichtuline, l'Ichtidine, l'Émvdine, et rapprochant ces résultats de ceux que MM. Dumas et Cahours ont obtenus dans l'analyse des œufs de Poule, nous n'hésitons pas de proposer aux savants d'admettre, dans les œufs, l'existence d'une classe nouvelle de corps organiques comprenant des principes immédiats que nous désignerons désormais sous le nom de SUBSTANCES VITELLIINES, ou de Corps vitelliiss. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la végétation; par M. Boi'ssiNG.inLT. (Extrait.) « § 1. La question de savoir si les végétaux fixent dans leur organisme l'azote qui se trouve à l'état gazeux dans l'air, n'est pas seulement inté- ressante au point de vue de la physiologie; sa solution doit jeter une vive lumière sur la théorie de la fertilité du sol. En effet, si le gaz azote n'est pas assimilable, si son rôle est borné à tempérer, en quelque sorte, l'action du gaz oxygène auquel il est mêlé, on conçoit, dans les engrais, l'utilité de matières organiques qui, par suite de leur décomposition spontanée, apportent aux plantes les éléments des principes azotés qu'elles élaborent. Si, au contraire, l'azote est fixé pendant l'acte de la végétation, s'il devient ainsi partie intégrante du végétal, on est tout naturellement conduit à cette conséquence, que la plus grande part des propriétés fertilisantes des fumiers réside dans les substances minérales, dans les phosphates, les car- bonates terreux et alcalins qui s'y rencontrent toujours en proportion notable; car l'élément azoté serait alors surabondamment fourni par l'air atmosphérique. » Il est vrai qu'à une époque déjà éloignée, alors que l'on créait les mé- thodes eudiométriques, on crut reconnaître une absorption manifeste d'azote pendant le développement d'une plante; mais, plus tard, Théodore de Saussure, en employant des moyens plus précis, ne réussit pas à consta- ter cette absorption; tout au contraire, les recherches de cet éminent ob- servateur tendraient à faire croire à une faible exhalation de gaz, et s'il est resté quelques doutes sur ce phénomène, c'est que les procédés mauo métriques dont Saussure s'est servi ne donnent des résultats bien tranchés ( o8. ) qii'aufant qu'il survient un changement assez considérable, soit dans le volume, soit dans la composition de l'atmosphère oîi la plante a séjourné. Ces procédés suffisent amplement, par exemple, pour mettre en évidence le- fait de la décomposition de l'acide carbonique par les parties vertes des végétaux, parce que l'action des rayons solaires se révèle immédiatement par l'apparition du gaz oxygène; mais la méthode manométrique est le plus souvent insuffisante, lorsqu'il s'agit de décider s'il y a eu quelques centimètres cubes de gaz absorbés ou exhalés par une plante confinée dans quelques litres d'air. Aussi, lorsque, il y a déjà bien des années, après avoir résumé les faits favorables ou contraires à l'idée que les vé- gétaux prennent de l'azote à l'atmosphère, je trouvai que la question pouvait être considérée comme indécise, je dus suivre, dans l'espoir de la résoudre, une voie entièrement différente de celle dans laquelle on était entré. Je comparai la composition des semences à la composition des ré- coltes obtenues aux dépens seuls de l'eau et de l'air. La plante se dévelop- pait dans un sol préalablement calciné pour détruire jusqu'aux moindres traces de matières organiques, et qu'on arrosait avec de l'eau distillée. On constatait ensuite ce que le végétal avait acquis en carbone, en hydrogène, en oxygène et en azote pendant le cours de son développement. Voici, sous le rapport de l'azote, les résultats obtenus en i836 et en iSSy : PLANTES DURÉE POIDS POIDS AZOTE AZOTE GAIN cultivées. de de de dans dans ou perte en la culture. la graine. la récolte. la graine. la récolte. azote. Trèfle 2 mois. gr 1,576 3,220 et 0, 1 10 gr 0, 120 -t- 0,010 Trèfle 3 mois. 1,632 6,288 o,ii4 0, i56 ■+■ 0,042 Froment. . . . 2 mois. 1,526 2,3oo 0,044 o,o4o — o,oo3 Froment. . . . 3 mois. 2,018 4,260 0,057 0,060 + o,oo3 Pois 3 mois. 1,211 4.990 0,047 O,100 + o,o53 » On voit : 1° que, cultivés dans un sol absolument privé d'engrais d'origine organique et sous les seules influences de l'air et de l'eau, le trèfle et les pois ont acquis, indépendaminent" du carbone , de l'hydrogène et de l'oxygène, une quantité d'azote appréciable parl'analyse; a" que le froment, cultivé dans les mêmes conditions, a pris à l'air et à l'eau du carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène ; mais que l'analyse n'a pu révéler un gain ( 582 ) ou une perte en azote, sans qu'on puisse toutefois en conclure définitive- ment que le froment ne possède pas la faculté de fixer une certaine quan- tité d'azote (i). Quant à l'origine de l'azote assimilé dans ces circonstances, l'analyse était impuissante pour la signaler, car ce principe avait pu entrer directement dans l'organisme des plantes, ou bien, comme l'avait pensé Théodore de Saussure, il pouvait provenir des vapeurs ammoniacales dont l'atmosphère n'est jamais e'ntièrement privée, quoiqu'elle n'en contienne qu'une proportion infiniment faible. Ainsi, en i838, par suite des recher- ches que j'avais entreprises, la question se trouvait donc posée en ces ternies : L'azote, assimilé par une plante cultivée à l'air libre dans un sol privé de matières organiques, provient-il du gaz azote ou de l'ammoniaque? J'ajouterai que, depuis, les expériences tentées pour la résoudre ont conduit à des conclusions entièrement contradictoires. » Si l'on considère combien est faible la proportion des substances azotées élaborées par une plante placée dans un sol stérile , alors même que la végé- tation a été prolongée pendant plusieurs mois, on est peu disposé à croire à l'intervention du gaz azote de l'air ; car si ce gaz intervenait, on ne voit pas pourquoi l'assimilation en serait aussi restreinte, puisqu'il domine dans la composition de l'air. On conçoit mieux, au contraire, l'exiguïté de la dose d'azote assimilée dans l'hypothèse de l'intervention unique des vapeurs ammoniacales, par cette raison que l'atmosphère ne renfermant, pour ainsi dire, que des traces de carbonate d'ammoniaque, elle ne peut fournir qu'une quantité très-limitée d'éléments azotés à une végétation accomplie sous les seules influences de l'air et de l'eau. » § 2. La première idée qui se présente à l'esprit pour décider si l'azote fixé provient de celui que l'atmosphère renferme à l'état gazeux, c'est de disposer un appareil dans lequel la plante croîtrait dans de l'air dépouillé d'ammoniaque, et qu'on renouvellerait sans cesse pendant le jour, afin de lui assurer assez d'acide carbonique comme source de carbone. » Cependant, en y réfléchissant, on doit craindre qu'une semblable disposition n'offre pas toutes les garanties désirables , car, si l'air traverse l'appareil avec une grande vitesse, et il devra en être ainsi dans le cas où l'on n'ajouterait pas de gaz acide carbonique, on ne serait pas certain de retenir toute la vapeur ammoniacale, tous les corpuscules organiques dans le système purificateur consistant* naturellement en une série de tubes à ponce sulfurique. Il y a plus : en supposant même que la purification de (i) Annales de Chimie et de Physique , i' série, tome LXVII, page 52. ( 583 ) l'air ait été complète et que, cependant, il y eût eu de l'azote fixé pendant la végétation, tout ce qu'il serait rigoureusement permis de conclure, c'est que cet azote ne proviendrait pas de l'ammoniaque ; car, pour admettre qu'il ait fait partie de l'air à l'état gazeux, il faudrait être à même d'affirmer que, indépendamment des composés ammoniacaux volatils et des poussières d'origine organique, l'atmosphère ne contient pas, en proportion assez faible pour échapper aux procédés ordinaires de l'analyse, d'autres prin- cipes capables de concourir à la formation des substances azotées dans les végétaux. Aussi serait-ce seulement dans le cas où l'expérience établirait qu'il n'y a pas assimilation, que la méthode pourrait être considérée comme satisfaisante. » Par ces motifs, dans les recherches que j'ai entreprises, j'ai préféré faire vivre la plante dans une atmosphère qui ne fût pas renouvelée; mes expé- riences, commencées en i85i, ont été continuées jusqu'en i853. « C'est dans des appareils semblables à celui que je viens de décrire que les expériences ont été faites en i85i et iBSa. Les graines étaient mises dans de la pierre ponce amenée à l'état de petits fragments qu'on débarrassait des parties trop ténues par le tamis, puis lavés, calcinés et mis à refroidir, en prenant les précautions indiquées précédemment. J'ai toujours introduit dans le sol ponce, après la calcination, de la cendre obtenue du fumier de ferme par une incinération opérée à une température peu élevée. L'engrais avait d'abord été haché, bien mêlé, séché, puis brûlé. Comme il est parfai- tement établi que le fumier convient à toutes les cultures, ses cendres ren- ferment natin-ellement toutes les substances minérales nécessaires à la plante. La dose variait suivant le volume du sol, et, le phis souvent, on ajoutait encore de la cendre provenant de graines semblables à celles sur lesquelles l'expérience était faite. » La ponce étant bien humectée avec de l'eau exempte d'ammoniaque, on la laissait séjourner sous la cloche A pendant vingt-quatre heures, avant d'y planter la graine. * «.•» » Le principe fondamental de la méthode consiste, comme je l'ai dit, à déterminer la quantité d'azote ccmtenue dans une graine, puis ensuite la quantité d'azote renfermée dans la plante issue d'une graine pareille à celle sur laquelle a été faite la première détermination, la végétation s'étant d'ailleurs accomplie dans de telles conditions, que tout concours de sub- ( Ô84 ) stances organiques azotées ait été sévèrement éloigné. Il s'agit, en effet, au moyen de l'analyse, de rechercher s'il y a dans la récolte une quantité d'azote égale ou supérieure à celle que reniferme la semence. » Lors de la récolle, on dose l'azote dans la plante, dans le sol, et même dans le creuset-pot, dont la matière, en raison de sa porosité, absorbe et retient de l'eau chargée de substances organiques. » La plante, après dessiccation dans une étuve entretenue à une douce chaleur, est coupée en très-petits fragments à l'aide des ciseaux; lorsqu'elle est ainsi divisée, et toutes les parties intimement mêlées, on peut en prendre une portion pour la soumettre à l'analyse, et conclure de l'azote trouvé à l'azote contenu dans la totalité. C'est même ainsi qu'on procède ordinaire- ment, c'est ainsi que j'ai procédé autrefois; mais aujourd'hui je crois devoir critiquer cette pratique. La plante, bien que divisée et mêlée, n'est pas suf- fisamment homogène pour qu'on puisse être sûr, lorsqu'il est question d'une appréciation très-délicate, que la fraction sur laquelle on agit représente la constitution de l'ensemble. Il est préférable, ainsi que je l'ai toujours fait dans ces nouvelles lecherches, d'opérer sur la totalité de la récolte, en em- ployant des tubes à combustion de grandes dimensions, et en exécutant au besoin plusieurs opérations. L'erreur dont le résultat est alors affecté, est celle qui est inhérente au procédé en lui-même, et quelle que soit sa valeur, elle n'est pas midtipliée par 3, par 4, par lo, par loo, selon qu'on a seule- ment analysé le tiers, le quart, le dixième, le centième delà plante récoltée. C'est particulièrement lorsqu'il s'agit du dosage de l'azote dans les débris organisés épars dans le sol où ont séjourné les racines, qu'il est important d'opérer sur de fortes proportions de matières. J'ai pu, au moyen de grands tiibes en verre de Bohême, analyser soit la totalité du sol, soit de fortes fractions, de manière que, dans les cas les plus défavorables, l'erreur du dosage était tout au plus triplée. En procédant autrement, en ne soumet- tant, par exemple, à l'analyse que i gramme de matière et faisant deux ou trois opérations, on poiuTait arriver au résultat le plus erroné, par la raison que le sol desséché venant d'une seule expérience, pèse quelquefois près de 1 kilogramme. L'erreur faite, et il n'y a pas d'analyse qui en soit exempte, serait donc, dans l'espèce, multipliée par 333 ou par 5oo, et, si on la suppose d'un demi-milligramme seulement, celle que l'on commettrait sur la quan- tité d'azote renfermée dans le sol pourrait atteindre de o^', 1 5 à oS'^,25. Mieux vaudrait certainement ne pas tenir compte de la matière azotée retenue par ( 585 ) la ponce ou par les vases; car dans les cas où la plante n'a pas langui, quand il n'y a pas eu chute de feuilles, et que les débris de racines ont été soigneusement enlevés, la substance organique mêlée au sol est fort peu de chose, et la quantité d'azote qui entre dans sa constitution n'est pas de nature à changer le sens des résultats déduits des analyses comparées de la semence et de la récolte. » Le dosage de l'azote a été fait par le procédé de M. Warrentrap, mo- difié par M. Peligot. L'acide normal avait été préparé avec le pins grand soin; cependant, comme il s'agissait surtout de constater des différences, j'ai, autant que possible, employé le même acide pour doser l'azote dans les semences et dans les récoltes. Lorsqu'on devait opérer sur une forte quantité de ponce sol, ne renfermant d'ailleurs qu'une faible proportion de débris déplante, on faisait entrer 20 à 3o grammes de matière dans im grand tube, après les avoir bien mélangés avec la chaux sodée, et l'on recevait dans une seule pipette d'acide normal l'ammoniaque résultant de plusieurs combustions, afin d'atténuer ainsi l'erreur propre à la détermination du titre. En laissant refroidir lentement le tube en verre de Bohême dans lequel on avait brûlé la matière, on en évitait presque constamment la rup- ture; j'ai pu, à l'aide de cette précaution, faire servir le même tube à huit ou dix dosages de matières terreuses. » J'ai apporté une attention toute spéciale au balayage que l'on déter- mine à la fin de chaque analyse, par la décomposition de l'acide oxalique placé au fond du tube. On sait que le but de cette opération est d'entraîner dans la liqueur acide, avec l'hydrogène et la vapeur aqueuse produits dans cette circonstance, les dernières traces de l'ammoniaque formée sous l'in- fluence de l'hydrate alcalin. Cette manipulation, quand elle n'est pas con- venablement exécutée, affecte très-sensiblement les résultats. La perte en azote occasionnée par un balayage insuffisant est d'autant plus prononcée, que la substance examinée est plus azotée, ou bien, pour des quantités égales d'azote, que la substance qui les renferme contient moins de matières orga- niques capables de fournir du gaz hydrogène ou de la vapeur pendant la combustion. C'est ainsi, par exemple, que pour une même quantité d'azote, une substance très-humide donnera peut-être toute l'ammoniaque produite avant qu'on décompose l'acide oxalique, tandis que si elle a été desséchée avant d'être introduite dans le tube , on ne fera sortir toute l'ammoniaque qu'à l'aide d'un courant bien soutenu de gaz ou de vapeur aqueuse. La raison en est toute simple : c'est que, dans le premier cas, l'ammoniaque sera entraînée par la vapeur qui se développera pendant toute la durée de l'opé- G. a.,i853, i"Semeiire.(T.XXXVlU, N°J3.) 7^ ( 586 ) ration. D'après des essais fort nombreux, je suis fondé k croire que i gramme d'acide oxalique, en se décomposant, ne suffit pas toujours pour expulser complètement l'ammoniaque, lorsque l'on analyse une substance tenant 3 à 4 pour loo d'azote; aussi ai -je employé au moins % grammes de cet acide, dans les dosages exécutés durant le cours de ces recherches. » Si, dans un sol dénué de matières organiques, contenant dés cendres de fumier et convenablement humecté avec de l'eau exempte d'ammo- niaque, ou sème dru des graines de bonne qualité, et qu'ensuite on enferme le semis dans une atmosphère confinée et pourvue d'un^ proportion con- venable de gaz acide carbonique , voici ce qui arrive ordinairement : toutes les semences germent -, à une certaine époque, la couleur des feuilles, la grosseur et la rigidité des tiges, en un mot, la vigueur de la végétation est comparable à celle d'une culture qu'on aurait faite dans un terrain fertile. Mais si, de cet état prospère, et avant récolte, on voulait conclure que les plantes ont trouvé dans l'air confiné et dans l'eau dont le sol est imbibé, tous les éléments qui ont concouru à leur développement, on s'exposerait à un mécompte que l'analyse ne tarderait pas a révéler. En effet, si les plantes ont acquis luie grande vigueur, c'est qu'en réalité elles n'ont pas végété dans un sol stérile : il suffit de les compter pour reconnaître que leur nombre est bien inférieur à celui des graines qu'on a semées; il n'y aurait pas eu place pour toutes, et celles qui ont succombé ont servi d'engrais à celles qui ont résisté. Dans ce cas, l'expérience, bien qu'intéres- sante, devient complexe, comme je le montrerai dans ce Mémoire : le sol, naturellement, reste chargé d'une forte proportion de substances organi- ques ; en somme, on n'est plus en état de juger comment se comporte le végétal qui, à part la matière de son organisme, n'a pour se développer que de l'air atmosphérique, du gaz acide carbonique, de l'eau et des substances minérales. » Dans mes recherches j'ai constamment obtenu un nombre de plantes égal à celui, d'ailleurs très-limité, des semences que j'avais mises dans le sol ; j'y ai trouvé cet avantage, que le terrain ne contenait que très-peu de débris organiques, parce que, ne portant qu'un ou deux plants, j'ar- rêtais la végétation quand je voyais diminuer la vigueur de la plante, avant que les feuilles commençassent à tomber. Les récoltes une fois desséchées avaient d'ailleurs un poids qui permettait de les analyser tout entières, en une ou deux opérations, condition essentielle et que je considère comme des plus favorables à la netteté des résultats. ( 587 ) § 5. PREMIÈRE SÉRIE, année i85i. » Dosage de l'azote des semences, dans l'état où elles ont éternises en expérience. — Haricots nains récoltés en i85o. » Dix centimètres cubes d'acide sulfurique normal équivalent à o^'',o875 d'azote. I. Haricot pesant o'^'jSo. ce Titre de l'acide : avant . 32,7 après. 19,7 Différence. i3,o équivalent à azote o^'', 0848; 4)46 pour 100 II. Haricot pesant o«'',798. ce • Titre de l'acide : avant. 82,7 après. 1918 Différence. i3,4 équivalent à azote o,o858; 4>485 pour 100 III. Deux haricots pesant i''',o4o. Dosage par l'oxyde de cuivre. Gaz a/ote mesuré sur l'eau , 39'^,4 ; température, 7 degrés. me Baromètre. , 0,742 Tension * o ,007 Pression o, 785 » Gaz à o degré et pression ©",76 = 37 centimètres cubes, en poids oB'',o466; 4>48o pour loo. I. Azote pour 100 4>4^o II. Azote pour 100 4>485 m. Azote pour 100 4)48o Moyenne 4)47^ Culture d'un haricot nain pendant deux mois. n Première expérience. — Un haricot nain pesant o^'',78o, devant renfer- mer, d'après les analyses précédentes, oS'',o349, a été mis le 20 août dans la ponce sol convenablement préparée, et contenant de la cendre de fumier. » IjC 1" septembre, les feuilles séminales sont développées. » Le 4 octobre, indépendamment des feuilles séminales, on compte six feuilles d'un vert assez pâle. • » Le 20 octobre, les feuilles séminales sont décolorées, les cotylédoiis flétris, mais adhérant encore à la tige. . ./if % » Le 21 octobre, on termine l'expérience. La plante porte vingt-six feuilles bien conformées, mais pâles et petites. La surface des plus grandes 76.. ( 588 ) ne dépasse pas 2 centimètres carrés. Quelques fleurs commençaient à se développer. La hauteur de la tige, à partir du collet de la racine, est de i4 centimètres. Desséchée à l'étuve, la plante a pesé i^',87. » Dosagede l'azote dans la plante récoltée. — On a analysé la totalité de la récolte. Dix centimètres cubes d'acide normal équivalent à 0^^0875 d'azote. ce Titre de l'acide : avant 32 ,0 après. .... 21 ,4 Différence io,6 équivalent à azote q''',0290 » Dosage de l'azote dans la ponce sol. — La ponce sèche a pesé 24*', 5. » Les 24^S5 de ponce ont été ansflysés en une seule opération. Dix cen- timètres cubes d'acide normal équivalent à os',0875 d'azote. ce Titre de l'acide : avant 3o,o après 3o,8 Différence 01,2 équivalent à azote o«^,oo33 » Dosage de l'azote dans la matière du creuse-pot. — Le creuset desséché et pulvérisé a pesé 1 20 grammes. On a fait deux opérations en employant chaque fois 4o grammes de matière. Même acide normal. Première opération sur 4o grammes Seconde opération sur ^o » 8^ ce Titre de l'acide : avant 32 ,0 après 3i ,6 Différence 00,4 équivalent à azote o«'',ooi 1 Pour les 4o grammes de matière restant azote o''',ooo6 Dans les 120 grammes de matière azote o'^ooi^ Résumé de la première expérience. er Dans la plante récoltée, azote 0,0290 Dans le sol o , oo33 Dans le vase o , 00 1 7 Dans la récolte o ,o34o Dans la graine pesant o8'',78o o,o349 Durant la culture , perte en azote 0,0009 » Conclusion. — Il n'y a pas eu d'azote fixé pendant la végétation. ( 589 ) § i. DEUXIÈME SÉRIE, année l852. » Dosage de l'azote des graines. — Haricots flageolets récoltés en i85i. Résumé des analyses. I. Azote pour loo 3,943 IL Azote pour 100 3,664 III. Azote pour i oo 4 > 290 Moyenne 2,97 F'égétation d'un haricot pendant trois mois. » Première expérience. — Un haricot flageolet pesant o^'^,53o, devant contenir oS'^,02 10 d'azote, a été planté le 10 mai dans de la pierre ponce ayant reçu de la cendre de fumier, et la cendre provenant des graines. Le pot a été mis dans l'appareil A. » Le 6 juin, le plant est vigoureux. » Le 12 juin, la végétation est belle, quoique les feuilles soient plus pâles et plus petites que celles des haricots poussant à l'air libre. On constate que l'atmosphère confinée renferme 5 pour 100 de gaz acide carbonique. » Le 28 juin, la tige est forte. Indépendamment des feuilles séminales qui ont pris un grand développement, il y a six feuilles normales. » Le 1 1 juillet, la chaleur étant devenue très-forte, on n'a enlevé l'écran qui recouvre la cloche qu'à cinq heures du soir. Le plant porte douze feuilles en bon état, quoiqu'un peu pâles, et beaucoup de feuilles naissantes. » Le 6 août, on termine l'expérience. La plante sèche pesait o^'',9o. « Dozage de l'azote dans la récolte. — Dix centimètres cubes d'acide normal équivalent à o^'^,o%']^. ce Titre de l'acide : avant 33,6 après 26,85 Différence 6,75 équivalent à azote o*'',oi76 » Dosage de l'azote du sol. — On a opéré sur la totalité qui, sèche^ pesait 39 grammes. ce Titre de l'acide : avant 33,4 :' * après. ...'.... 33,3 . - - Différence 0,1 équivalent à azote o^'',ooo3 » Dosage de l'azote dans la matière du creuset-pot. — Le creuset pesait' c ( 590 ) i4o grammes : Soumis à l'analyse. . . 35 grammes. 35 70 Poids du creuset i4o Reste 70 ce Titre de l'acide : avant 33,4 après 33,2 Différence 0,2 équivalente azote. o,ooo5 Pour les 70 grammes de matière non analysée o ,ooo5 Dans le creuset, azote 0,0010 Résumé de la première expérience. Dans la plante récoltée , azote o , o 1 76 Dans le sol o , ooo3 Dans le creuset-pot , 0,0010 Dans la récolte, azote 0,0189 Dans la graine pesant o«'',53o 0,0210 Durant la culture, perte en azote 0,0021 » Conclusion. — Il n'y a pas eu d'azote fixé pendant la végétation. P^égétation d'un haricot pendant trois mois ; Jloraison. » Deuxième expérience. — Un haricot flageolet pesant o^^jôiS, et de- vant contenir o*''',0245 d'azote, a été placé dans les conditions décrites dans la première expérience. Le creiiset-pot renfermant la semence a été enfermé dans un appareil A, le 1 1 mai. » Le 6 août, les fleurs sont épanouies ; elles n'ont guère que le tiers du volume des fleurs des haricots venus en pleine terre fumée. Comme elles ne peuvent tarder à tomber, je mets fin à l'expérience. » La plante séchée à une douce température a pesé |8%i3. Résumé de la deuxième expérience. er Dans la plante récoltée , azote 0,0191 Dans le sol o ,0029 Dans le creuset-pot o ,0006 Dans la récolte 0,0226 Dans la graine pesant o*',6i8 o,o245 Durant la culture , perte en azote 0,0019 ( 59' ) » Conclusioti. — Il n'y a pas eu d'azote fixé pendant la végétation. § 5. TROISIÈME SÉRIE, année i853. » Dans cette nouvelle série d'expériences, j'ai modifié l'appareil où les plantes se développent. Une circonstance heureuse m'ayant permis de dis- poser de ballons en verre blanc, d'une capacité de 70 à 80 litres, voici comment j'ai procédé : » La pierre ponce concassée, débarrassée des poussières trop ténues, lavée, chauffée au rouge et refroidie sous une grande cloche, en présence de l'acide sulfurique, a reçu des cendres de fumier de ferme et de la cendre provenant de graines semblables à celles sur lesquelles on portait l'observa- tion. On l'humectait avec de Veau exempte cT ammoniaque , puis le mélange était introduit dans le grand ballon B. » La ponce humide, en tombant, se disposait en tas, comme on le voit en O. 'C^ » L'ouverture du ballon B était immédiatement fermée avec un bouchon qu'on recouvrait d'une coiffe en caoutchouc. Quarante-huit heures après, on enlevait le bouchon poiu- ajouter de l'eau pure, de manière à baigner là base de ]a ponce. C'est alors seulement qu'on plantait la graine à l'aide d'un tube de verre dans lequel elle glissait jusqu'au point où l'on voulait la pla- cer. La graine introduite, on fermait de nouveau le ballon, et lorsque la ger- mination était suffisamment avancée, on chargeait l'atmosphère confinée de gaz acide carbonique. A cet effet, on substituait au bouchon un ballon D ayant à peu près le dixième de la capacité du grand ballon B ; ce ballon était plein de gaz acide carbonique pur. Son col, rétréci en C, traversait un bouchon enduit de cire d'Espagne sur ses faces inférieure et supérieure; on lutait avec de la même cire, et, pour plus de sûreté, on appliquait un man- chon conique en caoutchouc, qui liait solidement le col du ballon D au col du ballon B. Le caoutchouc était entouré d'une longue bandelette de toile blanche, pour lui donner de la résistance et le préserver de l'action du soleil. » En supposant au ballon B une capacité de 80 litres, le ballon D doit en avoir une de 6 à 7 litres ; on aurait alors uue atmosphère de 86 à 87 litres, dans laquelle il entrerait 7 à 8 pour 100, en volume, de gaz acide carbonique, soit 12 à i4 grammes. Afin de donner à l'appareil une stabilité qui lui per- mette de résister à l'action du vent, on enterre le ballon dans le sol du jar- din, à une profondeur de i-|- décimètre; c'est d'ailleurs une condition très- ( 592) favorable à la végétation, parce que les racines ne sont pas, à beaucoup près, aussi échauffées par le soleil que lorsque l'appareil reste entièrement hors de terre. » Les avantages des nouvelles dispositions adoptées dans cette troisième série de recherches sont évidentes. Car, en supposant, comme cela est vrai- semblable, qu'il soit impossible de priver complètement d'ammoniaque ou de poussières de nature organique, l'eau, le sol et l'air que l'on fait inter- venir, les causes d'erreur restent limitées à ce qu'elles sont au commence- ment de l'expérience, puisqu'on ne renouvelle aucun de ces agents ; il n'est plus nécessaire de remplacer l'eau qui aurait été dissipée par l'évaporation, la végétation s'accomplit dans la même atmosphère où la graine a germé, et dans un sol perméable constamment humide, bien qu'il soit dans la con- dition d'un terrain drainé. » Quand une expérience est terminée, on retire la plante du ballon, au moyen d'un gros fil de laiton ayant à son extrémité une fourche redressée, dont on engage les dents sous les aisselles des pétioles. La ponce est ensuite versée dans une grande capsule en porcelaine, et, après avoir enlevé le plus promptement possible les débris de la plante qui s'y trouvent mêlés, on dessèche pour procéder au dosage de l'azote. » J'ai disposé plusieurs appareils conformément aux prescriptions que je viens d'indiquer ; les plus grands avaient 70 à 90 litres ; les plus petits 10 à 3o litres de capacité. » Dans les expériences faites en iSS'î, je me suis attaché, sauf dans deux cas spéciaux, à examiner les f)lantes alors qu'elles étaient dans toute leur vigueur, c'est-à-dire avant qu'une seule des feuilles normales fût détachée; la chute arrive toujours à une certaine période, quoique la végétation con- tinue avec activité, puisque les feuilles tombées sont bientôt remplacées par des feuilles naissantes. J'ai agi ainsi, afin d'éloigner l'action que doivent nécessairement exercer des débris végétaux en contact avec un sol humide et l'atmosphère, action comparable à celle des engrais, et que j'ai cru devoir étudier à part. Il est vrai qu'en restant dans cette limite, l'expérience a moins de durée, mais la végétation est néanmoins assez prolongée pour que l'assimilation de l'azote se manifestât nettement, dans le cas où elle aurait lieu. » Expérience Jaite avec des lupins blancs. — J'ai pris le poids d'un certain nombre de graines ; après chaque pesée , chaque graine était enveloppée' dans un papier portant un numéro d'ordre et mise dans un flacon. ( 593 ) Dosngc de i'azote dans les grades. — Acide normal équivalent à o'',o875 d'azole. I. Une graine pesant o'^'' ,4 ' 3. ce Titre de l'acide : avant. 32, ij après. 23,6 Différence. . . g, i équivalent à azote o5r,o245; 5,90 pour 100 II. Trois graines pesant i gramme. c Titre de l'acide : avant. 34,8 après. 1 1 ,8 Différence... 28,0 équivalent à azote o^"', 0578; 5,78 pour 100 III. Une graine pesant o^'',335. - • ce ■•'■'•■ ■ ' ' ■ Titre de l'acide : avant. 34,8 après. 27,3 Différence... 7,5 équivalent à azote o^'', 0189; 5,64 pour "*o IV. Une graine pesant o^'^,374- ce Titre de l'acide : avant. 34,8 après. 25,95 Différence. . . 8,85 équivalente azote o*'', 0228; 5,96 pour 100 Résumé. I. Azote pour 100 5>90 II. Azote pour 100 5,78 III. Azote pour loo 5,64 IV. Azote pour 100 5, 96 Moyenne 5,82 Végétation du lupin pendant six semaines (première expérience). Graine n" 12, pesant o5'',4io j J oS'',825 devant contenir 0,0480 d'azole. Graine n° i3, pesant o5'",4i5 ' » Les graines ont été mises dans l'appat-eil le 17 mai. La ponce sol avait -. reçu des cendres de fumier de ferme et de la cendre de graines de lupin. » Le 3 juin, les deux plants sont très-beaux. Les feuilles, comme les co- tylédons, sont d'un vert foncé. » Le 18 juin, la végétation est magnifique. » Le a5 juin. A partir du t8, les cotylédons ont commencé à perdre leur belle couleur verte; ils sont maintenant décolorés; d'une des feuilles il est tombé cinq folioles complètement jaunes. La plante est toujours vigoureuse dans son ensemble ; on remarque plusieurs bourgeons- / ,, C. R..1854, i«'Seme«re. (T.XXXVIII.N» 13.) 77 ( 594 ) » Le 9.8 juin. Depuis que les cotylédons ont perdu leur couleur verte, ils se rident de plus en plus; comme il est encore tombé quelques folioles, on termine l'expérience. » La hauteur des lupins, au-dessus du sol, est de i5 à i6 centimètres. Les racines sont extrêmement développées, une des fibres a 3o centimètres en longueur ; les pétioles ont 7 à 8 centimètres , chaque plant porte sept de ces pétioles. La couleur des feuilles est moins foncée que celle de la plante venue en plein air et dans un terrain fumé. Il n'est, pour ainsi dire, pas resté de débris végétaux dans la ponce. ïr Après dessiccation , l'un des plants a pesé. . 0,76 » l'autre plant a pesé 0,96 Récolte sèche 1,72 » Dosage de l'azote dans la récolte. — Dix centimètres cubes d'acide normal équivalent à oe>",o875 d'azote. » On opère sur la totalité de la récolte, i8'',72. ce Titre de l'acide : avant 32 , 7 après '459 Différence '7 ,8 équivalent à azote o^'',o,472 » Dosage de l'azote dans le sol. — Dix centimètres cubes de l'acide nor- mal qu'on a employé pour doser l'azote du sol, équivalent à oU'', 04373 d'azote. Cet acide étant saturé par environ Sa centimètres cubes de liqueur alcaline, on voit que chaque dixième de centimètre cube de la burette re- présente o'"'"'E'", 1 3 d'azote : en admettant, dans les cas les plus défavora- bles, une erreur de deux divisions, lors de la détermination des titres, on voit qu'on peut certainement répondre de o"''"'*'',3 d'azote dans le dosage. C'est parce que la matière du sol est très-peu azotée, que j'ai préféré faire usage de liqueurs normales plus diluées, et par conséquent plus sensibles. » La ponce ayant servi de sol a pesé, sèche, 1 14^'^,90. On a procédé à l'analyse en opérant chaque fois sur 22^', 98 de matière. L'opération a été exécutée satis accident, et la totalité de l'ammoniaque produite dans les cinq combustions a été condensée dans une seule pipette d'acide normal. Matière 22,98 22,98 22,98 22,98 22,g8 114,90 (595) » On tire : ;'^ ,-.':•■! , Acide, avant 82,2 après 3 1,7 Différence. . . o,5 équivalent à azote o*%ooo7 Résumé de la première expérience. Dans les plantes récoltées , azote 0,0476 Dans le sol. . — ,,.,.. ..;.., ., 0,0007 Dans la récolte, azote o,o483 Dans les graines 0,0480 Durant la végétation, gain en azote. . . o,ooo3 » Conclusion. — Il n'y a pas eu une quantité appréciable d'azote fixée pendant la végétation. ■•;;'- '' ■>; ; -'f^ \>-, •■ P^égétation du lupin pendant deux mois. » Deuxième expérience. — Le 2 5 mai, on a planté dans de la ponce enfermée dans un des plus grands appareils B, six graines de lupin blanc: Graine n" 2 , pesant o , 354 Graine n» 7 , pesant o,358 Graine n° i8, pesant 0,875 Graine n" 19, pesant 0,870 Graine n° i5, pesant ..,-. Vîf. '.!,.' 0,872 Graine n" 17 , pesant 0,878 2,202 devant contenir 0*^', J282 d'azote. » A la pierre ponce étaient mêlées de la cendre de fumier de ferme et les cendres provenant de graines de lupin. Le ballon où la végétation de- vait s'accomplir avait une capacité de 86 litres, l'atmosphère confinée ren- fermait par conséquent environ^ litres de gaz acide carbonique au com- mencement de l'expérience. 4.-^' '\ .''.*- » Le 3 juin, les six lupins ont levé. » Le aS juin, la végétation a une belle apparence, les cotylédons sont pleins et d'un vert foncé. » Le 7 juillet. Depuis quelques jours, tous les cotylédons ont pris gra- duellement une teinte jaune; plusieurs folioles sont décolorées; deux des petites feuilles sont tombées. Cependant les plants paraissent très-vigoureux; il est poussé de nouveaux jets. » Le 21 juillet, les six plants dp lupins sont remarquablement beaux; les 77 • ( 596 ) quelques feuilles qui se sont détachées ont été remplacées par de nouvelles pousses; il y a plusieurs bourgeons-feuillus sur chaqiie plante. Les cotylé- dons sont flétris et près de se séparer des tiges. » Comme la végétation semble être parvenue à ce point où, dans un sol privé d'engrais, elle reste stationnaire, où tout ce qui naît vit aux dépens de ce qui meurt, je mets fin à l'expérience. » La hauteur des lupins a été trouvée de 20 à 25 centimètres; quelques fibres radiculaires avaient 4o centimètres de longueur. On a compté sur chaque plante de sept à huit pétioles garnis de feuilles, et les tiges étaient terminées par un bourgeon. » Après avoir enlevé les six plants de lupin et recueilli les folioles déta- chées, il est resté dans le sol des débris fort nombreux de chevelu prove- nant des racines. Mais, pendant la dessiccation de la ponce sol, on n'a pu constater la présence de l'ammoniaque. Les six plants desséchés, auxquels on avait réuni les feuilles détachées, ont pesé 6^',j3. » Dosage de l'azote dans In récolte. — Les analyses ont été laites dans des tubes de verre de Bohème de grandes dimensions, afin de faire inter- venir une forte proportion de chaux sodée, et en opérant successivement sur la moitié des plantes récoltées. » Dix centimètres cubes de l'acide normal équivalent à o8'',o875 d'azote. — Première moitié de la récolte : ce Titre de l'acide : avant 82,6 après 16,0 Différence 16,6 équivalent à azote os'',o446 » Deuxième moitié de la récolte ; ce Titre de l'acide : avant. ... 32,6 « après 18,4 Différence '4»^ équivalent à azote os^oBSt Dans les plantes récoltées, azote ,, . . . o, 0827 » J'avais procédé en deux opérations, à cause du poids de la matière, et aussi pour ne pas être exposé à perdre, par suite d'un accident, le résultat d'une expérience heureusement terminée. On voit que les deux dosages n'ont pas donné, à beaucoup près, la même proportion d'nzote, bien que la matière eût été partagée en deux lots égaux. C'est probablement que le mélange des racines, des feuilles, des pétioles, des tiges, des tests, est resté ( 597 ) imparfait, quoique toutes les parties des plantes eussent été coupées très- menues. Les deux analyses ont été parfaitement conduites, l'ortemenl chauffées et le balayage longtemps continué par le gaz venant de la décom- position de 38'',5o d'acide oxalique. Les tubes ayant été brisés après le re- froidissement, j'ai reconnu qu'il ne restait pas sensiblement de charbon mêlé à la chaux sodée. » Rien ne montre mieux que la différence constatée dans ces analyses combien, dans des recherches aussi délicates, il est préférable d'opérer sur la totalité des plantes récoltées, plutôt que d'opérer sur une fraction même assez forte. En effet, si l'on eût conclu la quantité d'azote dans les six lupins de l'une ou de l'autre analyse, on aurait obtenu, en doublant le résultat : fil- Dans un cas, azote 0,0892 Dans l'autre cas, azote o,0'j62 Différence o , o 1 3o » Dosage de V azote du sol. — La ponce sol, après dessiccation, pesait 840 grammes. » Dix centimètres cubes d'acide normal équivalent à o8'',o4375 d'azote. D On a chauffé à la fois 4a grammes de ponce mêlée à de la chaux sodée ; on titrait après avoir reçu dans l'acide normal l'ammoniaque provenant de cinq opérations. Deux forts tubes en verre de Bohême, qu'on laissait refroidir lentement, ont suffi pour exécuter ce long et pénible travail (i). I. Matière, 210 grammes. ce Titre de l'acide : avant 82,0 après 24 , 7 Différence 7,3 équivalent à azote o8'',oioo II. Matière, 210 grammes. Titre dé l'acide : avant. ..Vl.l.. 82,0 après. . . i, 2,22 • Différence 7,3 équivalent à azote o^i^jO 1 34 (i) J'ai exécuté, sans le concours d'aucun aide, tous les dosages d'azote mentionnés dans cette troisième série de mes recherches , et je ne m'en suis rapporté qu'à moi-même pour monter les appareils et surveiller les observations, dans les trois années qui viennent de s'écouler. •tt.».ms ••■• ' y. - *■■, ( 598 ) ni. Matière ,210 grammes. ce Titre de l'acide : avant Sa , 2 après 26,3 Différence. 5,9 équivalent à aiote o'^ooSo Dans matière 63o azote o«",o3i4 Poids de la ponce 840 Matière i-estan te 210 Proportionnellement, azote o'%oio5 Dans le sol ponce, azote. . o'',o4i9 Résumé de la deuxième expérience. Dans les plantes récoltées, azote 0,0827 Dans le sol o ,0419 Dans la récolte o , 1246 Dans les six graines o , 1 282 Durant la culture , perte en azote o , oo36 » Conclusion. — Il n'y a pas eu d'azote fixé pendant la végétation. J^égétation du lupin pendant sept semaines. » Troisième expérience. — Le 4 juin, dans de la ponce préparée, con- tenant de la cendre de fumier et de la cendre de lupin, on a planté deux graines qu'on a placées dans un appareil B. Graine n" i , pesant o , 3oo Graine n" 20 , pesant o ,3oo devant contenir o8'',o349 d'azote. 0,600 Résumé de la troisième expérience. g'- Dans les plantes récoltées , azote o ,o3i9 Dans le sol o ,0020 Dans la récolte o ,0839 Dans les deux graines o ,o349 Durant la culture, perte en azote 0,0010 _ a Conclusion. — Il n'y a pas eu d'azote fixé pendant la végétation. Végétation du lupin pendant six semaines. » Quatrième expérience. — Dans cette expérience, on a ajouté à la ponce préparée, ayant déjà de la cendre de fumier, 2 grammes de c«ndre ( 599 ) d'os porphyrisée, afin d'augmenter la proportion des phosphates dans le sol. Une graine n° 6, pesant oS'jSAS, devant, par conséquent, contenir o«',oaoo d'azote, a été plantée, le 28 juin, dans un des appareils B. » Le la juillet, la plante a une belle apparence. » Le 25 juillet, les cotylédons, très-charnus, sont d'un vert très-foncé^ la plante est couverte de feuilles. » Le 8 août, les cotylédons sont flétris, épuisés depuis quelques jours. Deux feuilles ont déjà une teinte jaune ; on termine l'expérience. » Le lupin a été un des plus beaux que j'aie obtenus, soit que la tempé- rature très-élevée de juillet ait favorisé son développement, soit que le phosphate de chaux ajouté au sol, en sus des cendres de fumier, ait réelle- ment exercé de l'influence. La plante avait 20 centimètres de hauteur; elle portait onze rameaux garnis de feuilles d'un vert assez foncé et presque aussi grandes que celles d'un lupin venu en pleine terre. Le lupin , après dessiccation, a pesé i^^oS. Résumé de la quatrième expérience. Dans la plante récoltée , azote .... 0,0199 Dans le sol o , ooo5 Dans la récolte o ,0204 Dans la graine. .... ,i pi. .,^j,^^j (.,.,..;... .. 0,0200 Durant la culture, gain en azote. o,oao4 w Conclusion. — Il n'y a pas eu une quantité appréciable d'azote fixée pendant la végétation. Végétation du lupin pendant six semaines. « Cinquième expérience. — On a employé, comme sol,' de la brique pilée et calcinée, dans laquelle on avait introduit des cendres de fumier et 5 grammes de cendre d'os porphyrisée; le 5 juillet, on y a planté deux, lupins : Le n» 10, pesant o,345 Le n° 22, pesant o,34i 0,686 devant contenir o8'',o399 d'azote. ( 6oo ) Résumé fie la cinquième expérience. Dans les plantes récollées, azote. . 0,0369 Dans le sol o , 0028 Dans la récolte 0,0897 Dans les deux graines . 0,0899 Durant la culture, perte en azote. . 0,0002 » Conclusion. — Il n'y a pas eu d'azote'fixé pendant la végétation. f^ égétation d' un haricot nain pendant deux mois. » Sixième expérience. — Les haricots employés dans cette expérience et les suivantes provenaient de la récolte de i85o; on les avait pesés quand on exécuta les dosages qui fixèrent leur contenu en azote à 4i475 pour 100. Depuis lors on les avait conservés dans un flacon, chaque haricot portant l'indication du poids qu'on lui avait trouvé. » Le 7 mai, un haricot pesant o^^,']i^'î, et devant contenir, d'après les analyses précédentes, o^^oB^ô d'azote, a été planté dans de la ponce mêlée à de la cendre de fumier, dans un des grands appareils B. » Le 9 juillet, on aperçoit plusieurs fleurs naissantes. Dans son ensem- ble, la plante est remarquablement belle; malheureusement son extrémité étant arrivée au sommet du ballon, je suis, bien à regret, obligé de terminer l'expérience. » J'ai compté vingt feuilles bien formées; les plus grandes avaient 5, et les plus petites a"*"*, 5 de longueur mesurée de la pointe au pétiole. La racine présentait quelques fibres de 3o centimètres. Le diamètre de la tige, au point le plus fort, était d'un demi-centimètre; sa hauteur, de 5o centimètres. » La ponce humide, retirée du ballon, n'avait pas la moindre odeiu- de moisissure; une partie de cette ponce, desséchée en vase clos, n'a pas donné d'indices d'ammoniaque. » La plante verte pesait 11 grammes; après une dessiccation ménagée, 2*', 35, soit 79 d'eau pour 100. » Dosage de t azote dans la récolte. — Dix centimètres cubes de l'acide normal équivalent à 0^*^,0875 d'azote. » Pour ne pas compromettre le résultat de cette expérience, on a fait deux dosages en opérant successivement sur la moitié de la matière. ( 6oi ) » Première moitié de la récolte : ce Titre de l'acide : avant. ... Sa ,6 après .... 25 , 7 Différence.... 5,9 équivalent à azote o'',oi852 » Seconde moitié de la récolte : ce Titre de l'acide : avant. ... 32,6 après .... 26 , 7 Différence. ... 5, g équivalent à azote o«',oi584 Dans la plante récoltée, azote o«'',o3436 » Ces dosages prouvent, une fois de plus, l'inconvénient qu'il y a à ne pas analyser la totalité de la plante récoltée. » Ainsi, la première moitié a donné : gr gr Azote.. 0,01 85; soit pour la totalité . 0,0370 » La seconde moitié a donné : Azote.. o,oi5o; soit pour la totalité . o,o3i6 Différence o , oo54 différence bien supérieure à celle qui pourrait provenir d'une erreur due au procédé d'analyse. Vf ;?•■•• •••••• Résumé de la sixième expérience. gr Dans la plante récoltée, azote o ,o344 Dans le sol 0,0016 Dans la récolte o ,o36o Dans la graine o ,0376 Durant la culture, perte en azote 0,0016 » Conclusion. — Il n'y a pas eu d'azote fixé pendant la végétation. F^égétation d'un haricot nain pendant deux mois et demi. » Septième expérience. — Le 17 mai, on a planté, dans de la ponce mêlée à de la cendre de fumier de ferme, un haricot pesant o^'jôôo, devant contenir o8'',o.298 d'azote. La ponce fut mise dans un petit creuset percé, qu'on introduisit dans le ballon d'un appareil B. w Le 6 juillet, la plante portait six fleurs entièrement épanouies, et à peu C.R.,i854,i"Seme«/<î. (T. XXXVIII, N» 15.) 7^ ' ^ \ ( 602 ) près aussi volumineuses que celles des haricots du jardin. Les cotylédons et les feuilles séminales étaient fanés, mais encore adhérents à la tige. » Le I*' août, les feuilles étant sur le point de tomber, j'ai procédé à la dessiccation. On comptait sur le haricot douze feuilles moyennes et un nombre égal de petites feuilles ; les plus développées avaient 4 à 5 centi- mètres, de la pointe à la naissance du pétiole, et 2 centimètres dans la plus grande largeur. La hauteur de la tige était de 3o centimètres ; la plante sèche a pesé 2*''',8o. Résumé de ta septième expérience. 8'' Dans la plante récoltée, azote o ,o2363 Dans le sol . 0,00164 Dans le creuset-pot o ,00244 Dans la récolte 0,02715 1 Dans la graine o , 02980 Durant la culture, perle en azote 0,0020g » Conclusion. — Il n'y a pas eu d'azote fixé pendant la végétation. Végétation du lupin pendant cinq mois. » Neuvième expérience. — Dans le plus grand de mes appareils B, dont le grand ballon contenait, comme sol, de la ponce à laquelle étaient mé- langées de la cendre de fumier et de la cendre venant de la combustion de vingt grainesy j'ai placé, en les répartissant dans toute la masse, huit lupins auxquels on avait enlevé la faculté germinatrice en les tenant plongés dans de l'eau bouillante, qu'on a versée ensuite sur la ponce sol, parce qu'elle devait nécessairement renfermer quelques principes solubles. Ces huit graines, introduites comme engrais, pesaient : g"- Le n" 3 o,3i6 n" 4 '• o , 3 1 o n" 5 0,3 16 n" 6 o,3i6 n" 7 o,3i2 n" 8 o,3[2 n° 9 o, 3i6 n" 3o o , 3 1 4 2,5l2 devant contenir oS"', i46a d'azote. ( 6o3 ) » Le 4 jiiiiiî j'ai 'ïiis dans la ponce sol ainsi fumée deux lupins : L'un, pesant o,3i2 L'autre , pesant o,3i5 0,637 devant contenir o^^oSôS d'azote. » Le a5 juillet, les deux plants sont très-avancés; tous les cotylédons sont flétris. » Le 8 août, la végétation est magnifique, et, bien que, depuis le 25 juillet, les cotylédons soient tombés, les deux plants continuent à pro- spérer. On ne voit pas mie seule feuille jaune. » Le i4 août, les feuilles ont une belle couleur verte ; les plantes parais- sent aussi fortes que celles prbvenant de graines semées le 4 juin dans le jardin, à côté de l'appareil. » Le 1*'' septembre, un abaissement subit de température y survenu pendant la nuit, a occasionné la chute de quelques pétioles garnis de feuilles. » Les lupins venus en pleine terre ont mieux supporté le froid. » Le i5 octobre, on termine l'expérience. Depuis le i'^"' septembre, il est encore tombé plusieurs pétioles ; mais il y a eu de nouvelles pousses. » Durant cette observation, l'influence des lupins mis comme engrais a été manifeste. Après la chute des cotylédons, la végétation a suivi son cours ordinaire; les parties vertes ont continué à se développer sans qu'on vît jaunir et tomber les premières feuilles, comme cela arrive constamment quand la plante croît dans un sol dénué de matières organiques azotées. » Lorsqu'on démonta l'appareil, on put constater dans le grand ballon une légère odeur herbacée. Il fut impossible d'apercevoir, soit dans la ponce, soit sur les feuilles tombées et noircies, le moindre indice de moi- sissure. Comme je l'ai déjà fait remarquer, cette circonstance s'est repro- duite dans presque toutes les expériences que j'ai faites dans des atmo- sphères confinées. Je l'attribue aux soins que j'ai mis à préparer la ponce, les cendres, l'eau distillée et les vases dans lesquels ces divers matériaux ont séjourné. » Les deux plants de lupin et leurs débris ont été enlevés avec précau- tion, mais très-rapidement. Les tiges avaient 3o centimètres de hauteur; les plus longues des fibres chevelues, des racines de 35 centiraèti-es. Dans la ponce, à l'exception des tests, on ne retrouva plus aucune trace des graines mises comme engrais. 78" ( 6o4 ) » Les deux plantes sèches ont |pesé 5^%']62. » Dosage de l 'azote dans les plantes récoltées. — Dix centimètres cubes d'acide normal équivalent à o^',o%']^ d'azote. » La matière, après avoir été coupée très-menue, a été divisée en deux parties égales pesant chacune 2S'',88i, et qu'on analyse séparément dans de grands tubes de verre de Bohême. I. Madère, a'^SSi. ce Titre de l'acide : avant 32,9 après 11,7 Différence 21,2 équivalent à azote o'',o564 » Après l'analyse, on a brisé le tube, et l'on a reconnu que la chaux sodée, au point où elle avait été mélangée avec la matière, était d'im gris très-clair. II. Matière, 2",88i. ce Titre de l'acide : avant 32,9 après 10,5 Différence 22,4 équivalent à azote o'^oSgG » On a trouvé à la chaux sodée qui avait été en contact avec la matière, une couleur assez foncée pour faire craindre que la combustion du carbone n'ait pas été assez complète. J'ai recueilli cette chaux sodée pour l'analyser, après l'avoir mêlée à deux fois son volume de chaux sodée fraîche. III. .Matière. ce Titre de l'acide : avant 32 ,9 après 32,7 Différence 0,2 équivalent à azote o«',ooo5 » La chaux sodée retirée du tube ne contenait plus d'indice de charbon .■ w On a ainsi, pour l'azote des plantes récoltées : I. Azote o ,o564 II. Azote 0,0596 III. Azote o ,ooo5 0,1 i65 » Dosage de l'azote dans l'eau éliminée pendant la dessiccation du sol. — Dix centimètres cubes d'acide normal équivalent à o8%o4375. » Comme on devait supposer que les lupins enfouis comme engrais ( 6o5 ) avaient, en se putréfiant, donné naissance à des sels volatils aaimoniacaux, j'ai procédé à la dessiccation en introduisant la ponce sol dans un alambic muni de son bain-marie. J'ai mis dans la cucurbite une dissolution saturée de sel marin bouillant à i lo degrés. On a chauffé jusqu'à ce qu'il ne se condensât plus d'eau dans le serpentin. Cette eau, qui devait retenir l'am- inoniaque, n'avait, au reste, aucune odeur; elle était parfaitement limpide. L'ammoniaque a été dosée dans l'appareil dont j'ai fait usage pour déter- miner les très-petites quantités de cet alcali contenues dans l'eau de pluie ; on en a trouvé oS',oo33 équivalent à o^'jOoaS d'azote. » Dosage de l'azote dans le sol desséché pesant 926^^65. — Le dosage a été fait sur la moitié de la matière, c'est-à-dire sur 4638'^,3a5, après qu'on eut intimement mêlé les 9a68'',65. On a fait deux déterminations d'azote, correspondant chacune à 23i8'',ô6 de matière, analysés en cinq fois. » Dix centimètres cubes de l'acide normal équivalaient à 08^04375 d'azote. I. Matière . Titre de l'acide : avant. après. Différence. . II. Matière , 46,33 46,33 46,33 46,33 46,34 23i,66 ce 3i,6 8,9 équivalent à azote . o*'',oi23 gr 46,33 46,33 46,33 46,33 46,34 23i,66 Titre de l'acide : avant. après . Différence. ce 3i,6 22,3 gr 0,0129 9,3 équivalent à azote azote. . 0,0252 Pour la moitié restant proportionnellement. . . o ,0262 Dans la ponce sol o , o5o4 Dans l'eau qui imbibait la ponce. 0,0028 Dans le sol o , o532 ( 6o6 ) » Si l'on compare les plantes récoltées aux graines d'où elles sont sorties, on trouve que, pendant les cinq mois de végétation, elles ont acquis une très-rnotabJe proportion d'ajjote; en effet, il y avait : Dans les deux plantes , azote o, 1 165 Dans les deux graines .... o, g365 Gain en azote o , 0800 » Les plantes récoltées contenaient donc, à très-peu près, trois fois autant d'azote que les graines; mais si, résumant l'expérience dans son ensemble, on fait intervenir dans la comparaison les huit semences de lupin mises dans le sol, après qu'oji eut détruit leur faculté germinative, on en tire cette conséquence, que l'azote acquis provient évidemment de ce que ces semences, en se puti:éfian,t, se sont comportées, comme un véritable engrais. Résumé de la neuvième expérience. Dans les plantes récoltées , azote 0,1 165. Dans le soi o , o532 0,1697 S"" Dans les deux graines, azote o,o365 Dans les huit graines mises comme engrais. o, 1462 0,1827 0,1827 Durant la végétation , perte en azote o , o 1 3o » Conclusion. — hes graines mortes, en agissant comme engrais, n'ont pas déterminé l'assimilation de l'azote de l'air pendant la végétation du lupin. . » Dans cette expérience, dont la durée a été de cinq mois, l'azote qui a disparu représente le dixième de celui que contenait l'engrais. » Il résulte de l'ensemble de ces expériences, que l'azote de l'air n'a pas été assimilé pendant la végétation des haricots, de l'avoine, du cresson et des lupins. Dans un autre Mémoire, je montrerai quelles sont les condi- tions les plus favorable!^ à l'assimilation de cet élément, lorsque les plantes, placées dans un sol stérile, sont cultivées à l'air libre, c'est-à-dire lors- qu'elles se développent sous la double influence des vapeurs ammoniacales et des corpuscules organiques que renferipe l'atmosphère. » M. Dumas, fait remarquer, à la suite et à l'occasion de la précédente lecture, que ce beau Mémoire de M, Boussingault n'a pas seulement ( 6o7 ) pour résultat de confirmer ses anciens travaux et d'établir comtfté tihe des règles de la statique chimique des plantes, que, pour celles sur lesquelles il a opéré du moins, elles n'empruntent point d'azote à l'air; son travail aura, de plus, une conséquence importante : en faisant disparaître les doutes qui s'étaient élevés à ce sujet, il ranimera des études du plus haut intérêt, ayant pour objet la fabrication économique des azotates, des sels aitimottlaCaux ou des cyanures. En effet , si l'azote de l'air ne peut en rien suppléer l'azote des engrais, les seuls moyens connus de remplacer les matières animales qui font partie des engrais naturels, et qu'il n'est pas au pouvoir de la chimie de constituer directement, consiste à produire au moyen de l'air lui-même, à bon marché, ces combinaisons azotées qui peuvent seules, jusqu'ici, rem- placer les matières animales, c'est-à-dire les azotates, les sels ammoniacaux, les cyanures. Il est inutile d'ajouter qu'il sera toujours indispensable de faire intervenir avec ces matières les phosphates et les sels minéraux qui font partie des en- grais de ferme. Il ne peut être question, en effet, quand on appelle l'atten- tion sur le rôle important que pourraient jouer les composés azotés artifir ciels, que du remplacement des matières organiques azotées qui se trouvent dans tous les engrais efficaces. L'Académie comprend qu'à l'aide de l'appareil si simple, si ingénieux dont M. Boussingault vient d'enrichir le laboratoire du physiologiste, tous les problèmes relatifs à l'utilité des azotates, des sels ammoniacaux, des cyanures dans la végétation, peuvent désormais être abordés et résolus par notre savant confrère. OSSEMENTS FOSSILES. — Deuxième Note sur les ossements fossiles fie Pikernij près d'Athènes ; par M. Duvernoy. o Après la première Note que j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie, le 6 février dernier, j'ai reçu de M. André Wagner une Lettre datée de Munich, le 9 du même mois, dans laquelle il m'annonce qu'il est sur le point de communiquer à l'Académie royale des Sciences de cette ville, le résumé d'un grand travail qu'il publiera dans les Mémoires de cette Académie, avec son collègue, M. le professeur Roth, sur les ossements fossiles recueil- lis à Pikerni. » Ce dernier avait employé tout l'hiver de i85a à i853 à diriger des fouilles dans cette localité, si riche en ossements; il avait envoyé successi-* vement à Munich neuf caisses de ces fossiles. » Leur étude, faite par MM. A. Wagner et Roth, les a conduits aux dé- ( 6o8 ) terminations suivantes, que je lis dans le Bulletin de l'Académie royale des Sciences de Bavière, pour la séance du i r février i854; Bulletin que M. A Wagner a bien voulu m'adresser, avec une Lettre en date du a3 du même mois : » L'existence, dans cette Faune d'Athènes, i". de l'espèce de Singe ap- pelée Mesopithegus pentelicus, dans la publication de M. A. Wagner de i8/|i, d'après des fragments du crâne et de la mâchoire supérieure, a été conBrmée par des fragments plus complets du crâne et par plusieurs mâ- choires inférieures, qui font connaître tout le système dentaire de ce Singe, même celui de lait. » Un maxillaire supérieur et une mâchoire inférieure de plus grandes dimensions que les autres, font présumer à MM. A. Wagner et Roth, que ces derniers fragments caractérisent une autre espèce, qu'ils désignent sous les noms : i°. De Mesopithecus major. « Ces messieurs ont reconnu cinq espèces de Carnassiers. » 3°. U Ictitherium viverrinum, A. W. (appelé Galeotherium dans les premières publications de M. A. Wagner). » 4"- Une espèce de Glouton, Gulo primigenius, A. W. et R. M 5". Une Hyène, Hyœna eximia, A. W. et R. » 6°. Un Loup, Canis lupus primigenius. » 7°. Un Felis, avec les canines supérieures très-grandes, comprimées et à double tranchant, analogues à celles du Felis cultridens de M. Bravard, et d'une espèce découverte à Epelsheim, dont M. Raup a fait son genre Machairodus . » IjC crâne de Pikerni a toutes les dents des deux mâchoires. Il a les grandes proportions du Felis spelœus. MM. A. Wagner et Roth proposent de l'appeler Machairodus leoninus. » 8° et 9". L'ordre des Rongeurs n'a fourni que quelques incisives trop peu caractéristiques, il nous le semble du moins, pour en faire avec sûreté un nouveau genre (^Lamprodon), et une nouvelle espèce de Castor [Castor atticus). » Parmi les Mammifères ongulés, MM. A. Wagner et Roth annoncent avoir i-econnu : » io°. Des os de Mastodonte dan:> un fragment de fémur et un d'humé- rus, et dans dix autres morceaux des pieds de devant ou de derrière (i). (t) Ces os correspondraient-ils à un métacarpien, à un astragale, à un métatarsien, à une première phalange d'un doigt latéral que nous avons attribués, de préférence, à l'Éléphant fossile? Nous reviendrons nécessairement sur ces comparaisons dans notre description dé- taillée. ( 6o9 ) » 1 1°. Une espèce de Sanglier de grande taille, se rapprochant beaucoup du Sus antiquns de la France méridionale, a été désignée par MM. A. Wagner et Roth sous le nom de Sus erymanthius (i). )) \i°. Un fragment de crâne d'un jeune Rhinocéros, n'ayant encore que quatre dents de remplacement, appartiendrait, suivant MM. A. Wagner et Roth, au Rli. SchlejernKtcJieri , qui est le Rh. incisivus de Cuvjer (•2\ » Le plus grand nombre des ossements fossiles de Pikerni recueillis par M. Roth, comme ceux qui ont été envoyés au Muséum de Paris par MM. Forth-Rouen et Chœretes, appartient au genre Hipparion de M. de Christol, ou Hippotherium de M. Kaup; genre de la famille des Equidés, qui était remarquable par le développement de ses deux doigts latéraux. C'est à l'espèce que M. Kaup désigne sous le nom spécifique de gracile qu'il les faut rapporter (3), suivant MM. A. Wagner et Roth. » Parmi les Ruminants, les auteurs ont distingué les ossements de trois espèces à' antilopes : >■> i3°. y4nt. Lindesmejeri; » il\°. Et Ànt. capricornis , àé]k caractérisées par M. A. Wagner; » De plus, une troisième espèce : » i5°. Sous le nom à'Ànt. speciosa {^)', » 1 6°. Une espèce de Chèvre, » Capra amalthea ; » Et une espèce de fiœuf de grande taille, » 17". Bos marathonius ; » Enfin j'ai été très-heureux de voir que l'existence » 1 8°. D'une espèce de Grand Paresseux était confirmée par la présence ( 1 ) Ainsi nommé, disent les auteurs, d'après le célèbre Sanglier d'Érymanthe, des temps héroïques, dont les figures de l'antiquité caractérisent, suivant M. Et. Geoffroy, une espèce détruite. (2) Le fragment de molaire supérieure caractérisant l'avant-dernière molaire droite du Rh. tichorhinus , dont j'ai parlé dans une première Note, me fait présumer, ainsi que l'âge du terrain où ces os sont enfouis, que ce reste n'appartient pas à une espèce aussi ancienne. (3) Ces messieurs ont raison de douter que V Hipparion prostylum de M. Gervais soit une espèce distincte. M. Gervais a reconnu que les colonnettes qui lui avaient paru distinguer trois espèces suivant leur position , ne sont que des caractères de dents de lait. Nous en avons la preuve dans plusieurs de nos exemplaires de Pikerni ; il sera nécessaire de bien comparer les ossements de cette localité, et de s'assurer s'ils appartiennent à la même espèce que celle des terrains miocènes d'Epelsheim? Ce qui n'est pas probable. (4) N'ayant pas sous les yeux une description détaillée, je ne puis pas dire jusqu'à quel point ces espèces se rapportent aux deux espèces à cornes contournées que j'ai reconnues. C. fi., i853, i" Semestre. (T. XXXVIII, N" J5.) 79 ( 6io ) de deux grosses troisièmes phalanges, parmi les ossements de la collection de Munich. » J'avais annoncé, dans ma première Note du 6 février, une espèce diffé- rente, mais voisine du Macrotheriuin de Sansnn, d'après plusieurs fragments d'humérus, de fémurs et de tibias de nos ossements de Pikerni. a Les phalanges décrites par MM. Wagner et Roth rendent indubitable la justesse de notre détermination d'après d'autres données (i). » En résumé, la collection de Munich est très-importante par les restes d'une et peut-être de deux espèces de Singes, par ceux de plusieurs Car- nassiers, dont l'une de grande taille, et par des phalanges de Macrotheriuin ou de Grand Paresseux. » La nôtre a beaucoup d'intérêt pour nous avoir révélé, et permis de publier en premier lieu, l'existence d'une espèce de cette dernière et singu- lière famille, parmi les ossements de Pikerni ; et celle de la Girafe dont les restes paraissent manquera la collection de Munich. » Les espèces précises de ces divers ossements seront le sujet difficile de discussions ultérieures. « NOMEVATIONS. L'Académie, dans sa séance du 20 mars (2), a procédé, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la section de Géomé- trie, en remplacement de M. Chasles, devenu Membre de la Section de Géométrie. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant de 47 > M. Steiner a obtenu 46 suffrages. M. Richelot i M. Steiner, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, a été pro- clamé Correspondant. [Séance du 1^ mars.) L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux Membres qui s'adjoindront à M. Duperrey, seul Membre survivant de la (i) On sait que ces phalanges ont une poulie articulaire dans ce genre et dans cette famille, qui borne leurs mouvements d'extension sur la seconde et donne beaucoup d'étendue aux mouvements de flexion. (2) Cette nomination , par suite d'un malentendu, n'a pas été mentionnée, comme elle devait l'être, dans le Compte rendu de la séance du 20 mars. (6,1 ) section de Géographie et de Navigation, pour préparer une liste de candidats pour la place vacante dans cette Section par suite du décès de M. l'amiral Roussin. MM. Élie de Beaumont et Liouville obtiennent la majorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. GÉOLOGIE — Note sur le mont Pentélique et le gisement d'ossements fos- siles situé à sa base; parM. A. Gavory. (Extrait.) (Commissaires, MM. Cordier, Constant Prévost, Duvernoy.) « ... La base du mont Pentélique est formée par des talcites; ces laïcités sont très-schistoïdes ; ils renferment de petits lits de quartz blanc laiteux. Sur ces roches coule au pied de la montagne une abondante source qui va for- mer une oasis charmante de végétation et de fraîcheur. Cette source est inta- rissable; si elle était utilisée, elle pourrait, dit-on, fournir à Athènes l'eau nécessaire à la consommation de la ville et de la campagne environnante. » Au-dessus des talcites commencent les calcaires marbres. D'abord le tal- cite devient calcarifère, puis ses veines alternent avec les veines de calcaire, ou encore le calcaire reste pénétré de matières talqueuses avec lesquelles il se pare de belles couleurs vertes et rougeâtres ; sur d'autres points il reste parfaitement pur, blanc, cristallin : alors l'épithète de saccharoïde le carac- térise très-exactement. ' » Les carrières des anciens sont taillées dans le calcaire saccharoïde. Elles sont à ciel ouvert. Comme la montagne est naturellement escarpée, on n'a- vait point à creuser pour extraire le marbre ; il suffisait d'abattre les roches faisant saillie. Les anciens exploitaient par grandes coupes : ils ont ainsi, sur les points où ils ont tiré le marbre, laissé de vastes tranchées perpendi- culaires. » Cependant çà et là on remarque des cavités rectangulaires, sans doute formées dans les pans de roches par l'enlèvement de blocs de marbre qui avaient séduit les artistes. » Les couches du Pentélique sont entourées par des schistes gris-verdâtres, et des calcaires bleuâtres qui constituent une partie de l'Hellade et en par- ticulier le sol d'Athènes, forment le mont Hymette, le mont Lycabète, la colline de l'Aréopage, la colline de l'Acropole, la colline du Musée : ces . 79" ( 6.C. ) collines sont le piédestal indispensable des monumenis antiques, tels que le Parthénon et le tombeau de Philopappus. » Le gisement des ossements fossiles est dans une direction différente de celle des carrières. M. Amédée Damour et moi, nous y avons été conduits par le baron Forth-Ronen et le docteur (Ihœretes. » Ce gisement est situé près d'un groupe de masures, nommé Pikerni, éloigné d'Athènes de deux heures et demie de marche. A 3oo mètres environ de Pikerni s'étend un vaste ravin, couvert d'une riche végétation ; dans le fond du ravin court un ruisseau, et sur les bords de ce ruisseau se trouve le gîte des ossements. » La couche supérieure est une argile sableuse jaunâtre. Elle est presque semblable à la couche des ossements. Sa formation est récente et semble se continuer journellement sur une très-faible échelle par l'action des eaux qui, coulant à la surface du sol, désagrègent les roches supérieures et les amènent à l'état d'argile sableuse. » La couche moyenne est épaisse de lo mètres et plus. C'est un con- glomérat en général peu consolidé, formé par un vaste courant dilu- vien, et renfermant des galets de quartz blanc compacte, de calcaire sac- charoïde blanc, mélangé ou non de matière talqueuse, de talcite vert et de jaspe. Les différences de dimension des galets nous représentent les phases diverses du courant diluvien : le courant n'a point eu de prime abord toute son intensité, comme l'indiquent les galets de grosseur moyenne placés à la base du conglomérat; de plus gros galets surmontent les premiers, ils mon- trent que le courant avait acquis sa plus grande force. Ils atteignent et quelquefois dépassent un diamètre de 6 décimètres. Puis le courant a di- minué de nouveau ; il n'a plus charrié que des cailloux de dimension moyenne. Enfin son intensité baissant de plus en plus, il a seulement trans- porté des galets de très-petite dimension. » Dans ces diverses couches, je n'ai découvert aucune trace d'osse- ments fossiles. Mais au-dessous des assises de galets, témoins irrécusables d'un transport violent des eaux, se trouve une couche argilo-sableuse rou- geàtre et veinée de blanc. Là sont ensevelis les ossements de Mammifères, objet d'un si grand intérêt pour l'histoire des faunes tertiaires. a Un chasseur les découvrit le premier, les Grecs en furent informés; ils firent quelques fouilles. En 18^9, M. Andréas Wagner publia, dans les Mémoires de L'Académie de Bavière, une Note à leur sujet. » Très-récemment, un savant allemand, M. Roth, est resté à Athènes pour (6.3) y entreprendre de laborieuses recherches. Comme chargé de mission par le Muséum, il était de mon devoir de m'occuper des ossements de Pikerni, et j'espère que l'on pourra bientôt posséder à Paris une riche collection de ces ossements. Grâce au baron Rouen, et par l'entremise d'un Grec distingué, le docteur Chœretes, le Muséum de Paris a reçu et recevra encore des en- vois importants. » Le gîte des ossements est loin d'être épuisé; à la vérité, malgré mes recherches et malgré celles de mon compagnon de voyage, M. Amédée Damour, nous ne l'avons vu s'étendre que sur un espace restreint; mais dans cet espace l'abondance des débris fossiles paraît immense. » Les ossements de Pikerni n'ont point été réunis par quelque remplis- sage de fente ou de caverne, pendant la durée du courant diluvien. Ils se trouvent en un lieu isolé ; l'argile qui les renferme, forme au contraire une couche continue : en traversant le ruisseau, nous l'avons suivie sur la paroi opposée du ravin à une assez grande distance. Les ossements sont souvent décomposés et plus souvent brisés. On n'a point encore trouvé d'animaux entiers; mais les débris de divers individus, et même de genres différents, sont réunis pêle-mêle : preuve qu'ils ne sont point en la place où ont vécu les animaux. » Je ne parlerai point des ossements, M. Duvernoy s'étant spécialement occupé de leur description. » Avec les débris de Mammifères, nous avons trouvé, disséminés dans l'argile sableuse, des traces de lignites trop décomposés pour permettre de discerner les végétaux auxquels ils doivent leur naissance. » Nous n'avons rencontré aucune coquille. » Les ossements sont complètement pétrifiés; j'en ai vu plusieurs dont les cavités renfermaient de petits cristaux de quartz. » PHYSIQUE. — Recherches sur les propriétés optiques des corps transparents soumis à l'influence du magnétisme; par M. Verdet. (Commissaires, MM. Biot, Pouillet, de Senarmont. ) rt Parmi les nombreuses découvertes que la science doit à M. Faraday, une des plus importantes est, sans aucun doute, la découverte des pro- priétés optiques si remarquables que prennent les corps transparents lors- qu'ils sont placés au voisinage d'un aimant ou d'un électro-aimant. On a répété bien des fois, et dans des circonstances variées, les expériences de M. Faraday; on a ajouté des faits intéressants à ceux qu'il avait observés ( 6i4 ) lui-même : mais ou ne s'est guère occupé de déterminer par l'expérience les lois précises des phénomènes (i). j) La recherche de ces lois est l'objet du travail dont je soumets au- jourd'hui la première partie au jugement de l'Académie. » Cette recherche peut sembler, au premier abord, beaucoup plus com- pliquée que celle des propriétés optiques naturelles des corps transparents. En effet, lorsqu'un fragment d'une substance transparente est soumis à l'action magnétique, lorsqu'il est placé, par exemple, entre les deux bran- ches d'un électro-aimant de M. Ruhmkorff, les divers points de ce frag- ment ne peuvent être considérés en général comme soumis à des influen- ces égales de la part de l'électro-aimant ; les propriétés optiques doivent donc varier d'un point à l'autre de la masse, et l'observation ne constate que l'effet résultant d'un ensemble d'actions inégales. » Pour faire disparaître cet inconvénient et rapprocher les conditions des expériences des conditions habituelles de toutes les recherches op- tiques , il a suffi de terniiner les deux branches de l'électro-aimant de M. Ruhmkorff par des armatures en fer doux à surface très-large (2). Lorsque la distance qui sépare les surfaces terminales de ces deux armatu- res n'est ni trop grande ni trop petite (3), l'espace intermédiaire constitue ce que M. Faraday appelle un champ magnétique d'égale intensité ; en d'autres termes, une molécule de fluide magnétique placée partout où l'on voudra dans cet espace, excepté au voisinage de ses limites, sera sol- licitée par un système de forces dont la résultante variera très-peu, soit en grandeur, soit en direction. Pour abréger le discours, j'appellerai cette ré- sultante force magnétique. De même on peut reconnaître que les pro- priétés optiques développées dans un fragment de substance" transparente introduit dans cet espace, sont presque entièrement indépendantes de la position du fragment, pourvu qu'il ne soit pas trop voisin des limites. A cet effet, on place le fragment dont il s'agit sur le trajet du faisceau de lu- (i) Sans faire ici l'historique de la question, qui ne peut trouver place dans ce court extrait, il me suffira de rappeler les expériences de MM. Pouillet, Edmond Becquerel, Matteucci, Bertin, Wiedemann et Edlund , et les recherches théoriques récemment publiées par M. Codazza. (2) C'étaient des cylindres en fer doux de 5o millimètres de hauteur sur i4o millimètres de diamètre, percés en leur centre d'un canal étroit, afin de livrer passage à la lumière. On les vissait aux extrémités de l'électro-aimant. (3) Lorsqu'elle est comprise , par exemple , entre 40 et 90 millimètres. (6.5) inière polarisée qui traverse l'appareil , on développe le magnétisme de l'électro-aimant, et l'on fait tourner le prisme biréfringent qui sert d'analy- seur jusqu'à ce que l'œil reconnaisse la teinte de passage; on déplace alors la substance transparente parallèlement à elle-même (afin que le faisceau lumineux en traverse toujours la même épaisseur ) : tant que l'on n'amène pas la substance presque au contact des armatures , la teinte de passage ne souffre aucune modification. » Cette difficulté écartée, j'ai cherché s'il existait une relation simple en- tre l'intensité des forces magnétiques et la rotation du plan de polarisa- tion d'un rayon de lumière qui traverse une substance transparente paral- lèlement à la direction de ces forces. J'ai mesuré la rotation du plan de polarisation par les moyens généralement usités, spécialement par l'obser- vation de la teinte de passage (i). Quant à l'intensité des forces magnéti- ques, je l'ai déterminée à l'aide du principe suivant qu'ont établi les re- cherches de M. Neumann et de M. Weber sur l'induction. Si l'on dispose im conducteur circulaire de manière que son plan soit parallèle à la di- rection de la force magnétique, et qu'ensuite, par un mouvement de ro- tation, on l'amène à être perpendiculaire à cette direction, le courant induit dans le conducteur circulaire est proportionnel à l'intensité de la force magnétique. En conséquence, j'ai fait construire avec du fil de cuivre deo'"™,75 de diamètre une petite bobine d'environ 3o millimètres de diamè- tre sur i5 millimètres de hauteur, montée de manière à pouvoir tourner de 90 degrés autour d'un de ses diamètres. Dans chaque expérience j'ai placé cette bobine entre les armatures de l'électro-aimant, au point même où je devais ensuite placer la substance transparente ; je l'ai disposée de façon que son plan fût parallèle à la ligne des pôles, et que le diamètre autour duquel elle pouvait tourner fût perpendiculaire à cette même ligne; je n'ai eu qu'à lui imprimer une rotation de 9odegrés,et à mesurer le courant in- duit développé de cette manière pour mesurer l'intensité de la force magnéti- que (a). Substituant alors à la bobine la substance transparente à étudier, j'ai déterminé l'azimut de la teinte de passage, j'ai renversé le sens du (i) Je me servais d'une petite lunette portant au devant de son objectif un prisme biréfringent achromatisé , et montée de manière qu'on pût la faire tourner autour de son axe, et mesurer exactement l'angle de rotation. Cette partie de l'appareil avait été con- struite par M. Brunner. (2) La mesure du courant induit s'effectuait à l'aide d'un galvanomètre construit par M. Ruhrakorff, suivant le système de M. Wilhelm Weber. (6i6) courant ( en ayant soin de ne pas interrompre le circuit) , j'ai déterminé le nouvel azimut de la teinte de passage, et j'ai mesm-é de nouveau l'inten- sité de l'action magnétique. La différence des deux azimuts donnait évi- demment le double de la rotation du plan de polarisation, et je n'avais qu'à comparer cette différence à la moyenne des intensités de la force ma- gnétique déterminée au commencement et à la fin de l'expérience. Je n'ai regardé comme satisfaisantes que les expériences où la différence de ces in- tensités n'excédait pas un centième de leur valeur moyenne. » J'ai expérimenté sur le verre pesant de Faraday (i), le flint ordinaire et le sulfure de carbone. La loi manifestée par les expériences a été très- simple. Il y a proportionnalité entre la rotation du plan de polarisation et l'intensité de la force magnétique. Cette proportionnalité se maintient, soit qu'on fasse varier l'intensité de la force magnétique en faisant varier l'intensité du courant qui circule autour de l'électro-aimant, soit qu'on change la distance des armatures. Il résulte de là qu'on peut formuler de la manière suivante la loi élémentaire du phénomène : La rotation magné- tique du plan de polarisation produite par une tranche élémentaire d'une substance monoréfringente, varie avec la distance et l'énergie des centres magnétiques qui agissent sur la substance, exactement suivant la même loi que l'action qu'exercerait le système de ces centres magnétiques sur une molécule de fluide magnétique occupant la même position que la tranche considérée. » M.Wiedemann avait déjà démontré que la rotation produite par l'élec- tricité seule, sans l'intervention du magnétisme, était proportionnelle à l'intensité des courants électriques. Ce résultat s'accorde entièrement avec la loi précédente. » Je me trouve au contraire en contradiction complète avec une loi for- mulée par M. Bertin, d'après laquelle la rotation due à l'influence d'un seul pôle magnétique décroîtrait en progression géométrique, lorsque la distance de la substance transparente au pôle croîtrait en progression arithmétique. L'explication de ce désaccord n'est pas difficile. M. Bertin considère comme pôle la surface terminale du fer doux d'une des branches de l'électro- aimant de M. Ruhmkorff. Or, cette surface ne saurait être regardée comme un pôle, du moins si l'on attribue à cette expression le sens précis qu'on doit lui donner : c'est un système de centres magnétiques distribués sur (i) Je possédais deux échantillons de ceUe précieuse substance : l'un appartenait U la collection de l'École Normale, l'autre avait été rais à ma disposition par M. de la Rive. 1 617 ) ime assez grande étendue, et dont l'action ne peut être assimilée à celle d'un centre unique. En effet, si, à l'aide de la bobine décrite plus haut, on cherche comment varie l'action magnétique d'une branche de l'électro- aimant, à diverses distances de l'extrémité de cette branche, on trouve un décroisseraent très-lent et qui peut être passablement représenté par une progression géométrique décroissante, comme le décroissement des rota- tions du plan de polarisation. Si l'on ajoute à l'électro-aimant une des grosses armatures dont il a été question plus haut, le décroissement de l'ac- tion magnétique est encore plus lent. Il est, au contraire, plus rapide, si l'on remplace cette armature par une armature terminée en cône. On voit donc que la loi énoncée par M. Bertin n'est qu'une loi empirique, relative à l'appareil dont il a fait usage; c'est ime forme particulière de la loi générale que j'ai énoncée. » Si la méthode expérimentale dont j'ai fait usage était exacte, il est facile de voir qu'en mesurant les rotations produites par diverses épaisseurs d'une même substance, sous l'influence d'une même force magnétique, on devait trouver des nombres proportionnels à l'épaisseur. Je n'ai pas négligé de tenter cette vérification, et les résultats ont été entièrement satisfaisants. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Ml.MSTUE DE 1,'AGniCULTCRE, DU CoMMEKCE ET DES TrAVACX Pt'BLICS transmet, comme pièce de concours pour le prix du legs Bréant, un Mé- moire de M. Miegeville. Cette pièce et deux Lettres, également relatives au même concours, si- gnées l'une Brunet, l'autre Tattler, sont réservées pour l'examen de la future Commission. M. Goi'PiL, médecin à Mon tereau-Faut- Yonne, adresse une Lettre rela- tive à un Mémoire destiné au même concours et présenté en son nom dans les derniers jours de janvier. M. Goupil croit que c'est par un malentendu qu'on a refusé de donner un récépissé à la personne qui a été chargée de remettre son Mémoire au Secrétariat, et exprime la crainte que ses droits de priorité ne se trouvent pas ainsi suffisamment établis. Il n'est pas dans les usages de l'Académie de donner de pareils récépissés. ia. date de la présentation étant inscrite sur le Mémoire en même temps que le timbre de l'Académie y est apposé, les droits des auteurs se trouvent très-suffisamment sauvegardés. C. R., i85i, i"Semc-i(ie (T. XXXVIU, N» 13.' 80 'ir 'i* * ( 6i8 ) CHIRURGIE. — Un mot sur la thérapeutique des névralgies ; procédé mixte ; section et cautérisation du nerj ; par M. le D'^ Jobert de Lamballe. (Extrait.) (Renvoi à l'examen de la section de Médecine et de Chirurgie. ) a II y a déjà bien longtemps que, dans le Journal hebdomadaire, j'ai inséré un Mémoire sur la cautérisation en général. Un long article était con- sacré à l'action du fer rouge mis en usage contre les névralgies faciales, musculaires, crâniennes, idiopathiques ou symptomatiques. Je disais que toujours ce puissant agent avait guéri ou soulagé. a En 1 838, j'ajoutais de nouveaux faits aux premiers, et, par conséquent, je professais la même opinion sur les avantages de la cautérisation par le calorique. Je signalais dans ce travail ses effets héroïques contre la névralgie œsophagienne, les névralgies des membres abdominaux et thoraciques, et, à propos de la discussion sur l'éther, je citais de nouvelles observations qui attestaient que là où les autres moyens avaient échoué, le feu avait triomphé du mal. Ma manière de voir sur les effets remarquables du feu n'a jamais changé, et je les regarde comme un moyen des plus précieux lorsqu'il s'agit d'affections rebelles, telles que les névralgies, qui ont résisté à tous les moyens employés. Aujourd'hui, je viens mettre sous les yeux de l'Académie quelques nouveaux faits qui méritent de l'intérêt à plus d'un titre. PREMIÈRE OBSERVATION. — Sciatique ; méthode endermique ; ventouses scarifiées; fer rouge. » Le nommé Lefranc (Pierre\ âgé de quarante-quatre ans, journalier, est entré à l'Hôtel-Dieu le 26 décembre i853 pour y être traité d'une névralgie sciatique affectant le membre gauche. » Ce malade est d'une bonne constitution, bien musclé, et n'a jamais été exposé aux douleurs rhumatismales; depuis trois mois environ il se plaint de douleurs contiiuies, violentes, exaspérées par la pression, princi- palement au niveau de l'espace qui sépare la tubérosité ischiatique du grand trochanter; par moments, des élancements très-vifs partent de ce point en suivant le trajet du nerf. Dans le creux du jarret, la pression n'excite pas de douleurs, mais le pied est engourdi, ce qui rend la marche incertaine et même impossible, par suite des douleurs qu'elle réveille. » La méthode endermique, les ventouses scarifiées, échouent contre cette affection, et le malade se trouve dans la nécessité de réclamer une médica- tion plus énergique pour se débarrasser d'une affection aussi douloureuse. { 6i9 ) » I^ 3 janvier i854, un fer rougi à blanc est promené sur le trajet du nerf sciatiqne et, par conséquent, à la face postérieure de la cuisse. Cinq à six fois de suite, le fer incandescent sillonne la peau qu'il n'attaque que su- perficiellement. Des compresses, trempées dans l'eau froide, sont immédia- ment posées sur les brûlures. » Les jours suivants, le malade se regarde comme très-soulagé, et il n'accuse, en effet, d'autres douleurs que celles qni sont causées par la briilure. Il n'y a plus d'élancements sur le trajet du nerf, et l'engourdisse- meut du pied a tout à fait disparu. ' » Au bout de huit jours ( ii janvier i854), les escharres superficielles, sorte de charbonnement de l'épiderme, produites par le fer rouge, étaient éliminées, et la cicatrisation, commencée sur beaucoup de points, était achevée le 21 janvier. Lors de sa sortie de l'hôpital, l'épiderme s'était re- produit, et c'est à peine si l'on apercevait les traces de la brûlure. Le ma- lade ne souffrait ni ne boitait. » DEUXIÈME OBSERVATION. — Névralgie Utérine violente ; insuccès de différents traitements; application du fer rouge ; guérison. Le défaut d'espace nous force à ne donner que le titre de cette observa- tion. Des considérations qui la suivent, nous extrayons le passage suivant : « La cautérisation actuelle peut-elle toujours suffire pour anéantir une névralgie tenace et violente? D'une manière générale, on peut répondre qu'elle triomphera, dans le plus grand nombre des cas, de l'état douloureux d'un nerf, s'il n'est pas lié à quelque lésion centrale des renflements ner- veux, ou s'il ne dépend pas d'une tumeur développée sur le trajet des ra- cines des nerfs. Cependant il est des cas dans lesquels, lors même qu'il n'existe aucune des causes que je viens de signaler, le fer rouge seul ne peut obtenir la guérison, et c'est pour cela qu'on a conseillé d'attaquer le nerf avec l'instrument tranchant et d'en exciser une portion. Toutefois, ce der- nier moyen est loin de mettre les malades à l'abri d'une récidive. Jamais l'incision et l'excision d'un nerf n'ont procuré le soulagement qu'entraîne à sa suite la cautérisation transcurrente. Il n'en est pas de même de la section du cordon nerveux et de la cautérisation de ses deux extrémités. Ce procédé mixte consiste dans l'union de la cautérisation et de la division» du nerf. » Le nerf peut être mis à découvert par le bistouri et touché sur son en- veloppe, ou bien il peut être complètement interrompu par le bistouri, et les extrémités touchées attaquées avec le fer incandescent. .. /.-.jx .w . .So..".' '' ■'' ( 620 ) » L'incision et la cautérisation immédiate du nerf peuvent produire des effets très-remarquables, suivant qu'il sera cautérisé superficiellement ou détruit par le feu. Dans le premier cas, la sensibilité et le mouvement se- ront conservés, et dans le second ils seront abolis. » La cautérisation superficielle du nerf convient, parce qu'elle permet de conserver les fonctions du nerf, tout en anéantissant la névralgie. » Toutefois, l'action directe du fer rouge sur le nerf, après avoir mis celui-ci à découvert par une simple incision, ne me paraît pas devoir rem- plir les intentions du chirurgien lorsqu'il s'agit d'une névralgie violente et étendue à une grande surface, et ce n'est pas trop, en de semblables cir- constances, de comprendre tout à la fois les parties molles, le tronc du nerf et même les rameaux dans une section suivie de la cautérisation im- médiate des surfaces saignantes et nerveuses. » Je propose donc d'attaquer le nerf malade par le point le moins dan- gereux et le plus accessible à l'instrument. » Le fer et le feu -conviennent lorsque la douleur permanente, qui s'ir- radie sur une grande surface en se prolongeant jusqu'aux racines et à la partie tuméfiée du nerf, n'a pu être détruite par aucun moyen. » Lorsqu'il s'agit des nerfs de la face, autant que possible il convient de les mettre à découvert par la muqueuse buccale, afin d'éviter toute trace de cicatrice apparente; ainsi les nerfs mentonnier, sous-orbitaire, buccal, peuvent être attaqués par la bouche, à l'aide d'une incision qui comprend à la fois tous les tissus et le cordon nerveux lui-même, ou bien par une dissection successive des diverses couches qui le recouvrent. Le premier mode opératoire est sans aucun doute préférable, parce que la douleur de la section du nerf se confond avec celle des autres tissus. Toutefois, lors- qu'une semblable opération est pratiquée, il faut donner une étendue assez considérable à la plaie pour pouvoir appliquer le fer rouge sans difficulté. » Après la section et la cautérisation, toute sensibilité et tout mouvement sont anéantis dans les parties où le nerf va se distribuer. Les malades ne peuvent apprécierai la température ni le mode d'action des aliments; ils ressentent comme un poids dans les parties molles, et on s'aperçoit d'un relâchement et d'un affaissement réel dans l'organe qui a perdu en partie la sensibilité et le mouvement. » Il n'en est pas de la cautérisation des bouts du nerf comme de la divi- sion simple, qui permet au mouvement et à la sensibilité de se rétablir. On sait que les branches nerveuses, divisées et mises en contact, permettent ( 62. ) le rérablissement du mouvement et de la sensibilité, ainsi que les remar- quables expériences de M. Flourens l'ont prouvé. » La cautérisation directe des deux bouts du nerf divisé, ou l'action superficielle du fer rouge à la surface de son enveloppe, conviennent donc contre les névralgies violentes, soit qu'elles reparaissent sans cesse, soit que toute médication rationnelle ait échoué, soit qu'elles affaiblissent le sujet par leur continuité, soit qu'enfin les douleurs, après avoir parcouru le tronc et les rameaux du nerf, se soient fixées sur lui point limité, d'où il n'est pas possible de les déloger a Je terminerai ces réflexions par une observation de section et de cau- térisation du nerf sous-orbitaire. TROISIÈME OBSERVATION. — Névralgie sous-orbitaire violente; sangsues; frictions avec l'huile de croton-tigliwn; vésicatoires volants; section du nerf et cautérisation avec le Jer rouge. Nous devons encore nous borner à reproduire seulement le titre de cette observation. CHIRURGIE. — Expériences sur les injections de perchlorure de fer dans les artères; par MM. Goubaux et Gir.aldès. A ce Mémoire, qui est adressé au concours pour le prix de Médecine et de Chirurgie, est jointe une Notice indiquant, ainsi que cela est exigé poin- ce concours, les parties que les auteurs considèrent comme neuves dans ■ leur travail. MM. Goubaux et Giraldès annoncent que le complément des planches et les pièces auatoraiques qui se rapportent à certains points de leurs recherches, seront à la disposition de la Commission, si elle jugeait nécessaire d'en prendre connaissance. ( Renvoi à la future Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. — Traité pratique d'entomologie et de pathologie de la gale du mouton; par M3I. Boitrguignox et Delafoxd. Ce Traité, présenté au concours pour les prix de Médecine et de Chirur- gie, se compose de deux volumes manuscrits et d'un atlas; il est accom- gné d'échantillons de laine altérée par la gale. i (Renvoi à la future Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) ( 622 ) CHIRURGIE. — Description et figure d'un scarificateur-ventouse du museau de tanche; par M. Mayer. Un modèle de l'instriinient est mis sous les yeux de l'Académie (Commissaires, MM. Velpeau, Civiale. ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Recherches sur la semence d'ivraie (Lolium temu- lentum); sa constatation dans les farines; — Proportions de gluten pou- vant en annoncer l'existence ; — Emploi , dans le même but , de liqueurs titrées; — Action du chloroforme sur les farines ; utile emploi qu'on en peut faire dans les analyses; par M. Cailletet. (Commissaires, MM. Boussingault, de Gasparin, Rayer.) ÉCONOMIE RURALE. — Recherches sur la maladie de la pomme de terre; par M. LoNDET. (Commissaires, MM. Boussingault, de Gasparin.) « Ces recherches, dit l'auteur, ont eu pour but de déterminer : premiè- rement, si quelques-unes des substances diverses qui entrent dans la com- position des engrais oui de l'influence sur le développement de la maladie de la pomme de terre; secondement, si, comme ont semblé me le prouver plusieurs observations, il y avait une cause d'aggravation ou de diminution de la maladie dans le développement aérien de la plante. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Mémoire sur les grandes perturbations du système solaire; par M. C.-J. Serret. (Commissaires, MM. Liouville, Lamé, Laugier.) « Bien que, depuis plusieurs années, dit l'auteur dans la Lettre d'envoi, je m'occupe de recherches sur différents points d'astronomie mathéma- tique, ce Mémoire est le premier que je soumets au jugement des corps sa- vants. Si l'Académie des Sciences l'accueille favorablement, j'espère le faire suivre de plusieurs autres. » M. Marie adresse une nouvelle rédaction abrégée et simplifiée du Mé- moire sur les périodes des intégrales simples et doubles, qu'il avait présenté l'an passé. (Commissaires précédemment nommés, MM. Cauchy, Sturm.) ( 623 ) L'Académie reçoit un Mémoire destiné au concours pour le grand prix des Sciences mathématiques (question proposée pour i854 : Théorie phy- sique et mathématique des phénomènes capillaires). ( Renvoi à la future Commission . ) M. GuÉRiN envoie au concours pour le prix de Statistique de i854, un Mémoire ayant pour titre : Statistique quinquennale du canton de Benfeld [Bas- Rhin), appujéc de justifications des réponses au Questionnaire pour l'année i852. (Renvoi à la future Commission du prix de Statistique.) M. Den.4miel adresse, pour le même concours, une Statistique de la justice de paix du canton de Rivesaltes , arrondissement de Perpignan, pendant la période quinquennale de 1 836 à 1 840. (Réservé pour la même Commission.) CORRESPOIVDANCE. ^ M. DuMÉRiL fait hommage à l'Académie d'un Mémoire publié par son fils, Auguste Duinéril, dans les x\rchives du Muséum d'Histoire naturelle. « Ce travail, dit- il, est une Notice historique sur la ménagerie des Rep- tiles. Elle a pour but, non-seulement de faire connaître les nombreux ani- maux qui y ont vécu, mais de présenter les résultats fournis par l'observation journalière et attentive de ces espèces si variées. On comprend que dans ces conditions heureuses et toutes nouvelles, caria fondation de celte mé- nagerie remonte à peine au delà d'une douzaine d'années, beaucoup de faits, restés jusqu'alors ignorés et relatifs aux habitudes des Reptiles et à leur genre de vie, aient pu être constatés. Par cela même aussi, des particularités in- téressantes, touchant l'accomplissement de certaines fonctions, ont pu être notées. » Ainsi, on trouve dans cette Notice des détails nombreux sur le mode d'alimentation des Reptiles, sur les quantités d'aliments qui leur sont né- cessaires ; sur le choix à faire parmi les proies qu'on peut leur présenter et sur la durée possible de leur abstinence. » Des espèces s'étant reproduites dans cette ménagerie, qui en outre a reçu de très-jeunes Boas et Crocodiles, il a été facile de suivre les phases de leur développement et de tenir compte de l'influence que peut exercerj pendant cette période, le régime auquel on les soumet. ( 6M ) » L'ovo-viviparité de plusieurs espèces, dont le mode de parturition n'était pas connu, y a été observée. On y a suivi les changements imprimés à la température animale par le travail de la digestion et celui de la mue. Enfin, toutes les manifestations de la vie chez les Reptiles ont été observées avec soin. » Ces études ont pu être très-variées, car le nombre des espèces qui ont vécu en captivité est considérable. Les relevés, en effet, apprennent que 146 espèces, dont beaucoup sont rares dans les collections, y ont été vues vivantes. Prenant en particulier chacun des quatre ordres, compris dans la classe des Reptiles, on trouve ces espèces ainsi réparties : ^9 Chéloniens ou Tortues, 3i Sauriens, 47 Ophidiens o]i Serpents, et 29 Batraciens anoures ou urodèles. » Enfin, d'après les indications fournies par cette Notice sur la ménagerie des Reptiles, on se rend compte de l'intérêt qu'elle offre aux zoologistes et des secours qu'ils peuvent y puiser pour leurs études, trop souvent privées de la connaissance des animaux à l'état de vie ; aussi bien des caractères spécifiques ont-ils pu être mieux saisis et, pour un certain nombre, il a été possible de rectifier des inexactitudes relatives à leur coloration, si rapide- ment altérée par la mort dans la plupart des espèces. » OEUVRES COMPLÈTES DE M. FRANÇOIS ARAGO. — Le Secrétaire perpétuel lit la Lettre suivante qui lui est adressée par les deux fils du savant illustre que l'Académie a perdu il y a quelques mois, M3I. Emmamel et Alfred Arago : « Monsieur le Secrétaire perpétuel, » Nous avons l'honneur de vous prier de vouloir bien faire hommage, en notre nom, à l'Académie, du premier volume des OEuvres complètes de notre père. » Agréez, Monsieur le Secrétaire perpétuel, etc. » Le volume est déposé siu' le bureau {voir au Bulletin bibliographique). « L'Académie ne pouvait manquer d'accueillir avec ime vive et respec- tueuse sympathie ce volume qui lui rappelle de chers et glorieux souvenirs. » Il renferme: 1°. Une introduction consacrée à la mémoire et aux tra- vaux de M. Abago, par M. Alexandre de Humboldt ; » 1". Un article intitulé Histoire de ma jeunesse, par M. Arago; I) 3°. Six Notices biographique, par M. Arago : )) Savoir : Biographie de Fresxel, lue en séance publique de l'Académie des Sciences le 26 juillet i83o; ( 625 ) » Biographie cI'Alexandre Volta, lue en séance publique de l'Académie des Sciences le a6 juillet i83i ; » Biographie de Thomas Young, lue en séance publique de l'Académie des Sciences le a6 novembre i832; » Biographie de Joseph Fovrier, lue en séance publique de l'Académie des Sciences le 1 8 novembre 1 833 ; » Biographie des James Watt, lue en séance publique de l'Académie des Sciences le 8 décembre 1 834 ; » Biographie de Carnot, lue en séance publique de l'Académie des Sciences le 1 1 aoîit 1837. » M. LE SecrI^-taihe perpétuel donne ensuite lecture de l'extrait suivant d'une Lettre qui lui a été adressée par M. de Humboldt. OEUVKES COMPLÈTES DE M. FRANÇOIS ABAGO. — Extrait d'une Lettre de M. Al. de Humboldt à M. Élie deBeaumont, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences. « Berlin, le 1[^ mars 1854. » Invité par la bienveillante confiance de la famille de mon illustre ami, M. Arago, d'écrire quelques pages qui pourraient servir d'Introduction à l'édition des OEuvres de François Ârago, j'ai envoyé mon manuscrit à M. Gide, avec lequel je suis lié d'amitié depuis de longues années. Je l'ai prié de communiquer ce manuscrit à MM. Galusky, Mathieu, Laugier et Barrai pour faire disparaître les incorrections de style qui m'échappent trop souvent et pour introduire les changements et rectifications scientifiques qui pourraient paraître utiles. Dans le manuscrit, M. Barrai était nommé, conjointement avec M. A. de la Rive, comme un des savants auxquels j'avais emprunté quelques faits, énoncés dans leurs éloges de M. Arago; je n'avais pu nommer à la fin de l'année i853, par conséquent avant que le Prospectus ait paru, M. Barrai comme chargé de la publication et de la surveillance des OEuvres. Ne voulant plus retoucher ce que j'avais écrit, d'un seul jet, sur une perte aussi douloureuse, j'avais invité M. Gide à ne me faire voir l'Introduction imprimée que lorsque déjà elle aurait paru en France. Je n'ai aucun regret d'avoir procédé ainsi avec une entière abnégation de prétentions littéraires, lorsqu'il s'agit de mes rapports avec un ami auquel je suis dévoué depuis quarante-quatre ans. » G. R., i854, ■'"•Sen.eKre. (t. XXXVIII, NO 13.) 81 ■» ■'"'■•■•■' "■ ( 626 ) OEUVRES COMPLÈTES DE M. FRANÇOIS ARAGO. — Extrait d'une Lettre de M. Gide à M. le Président de l'Académie des Sciences. • Paris, le 27 mars i854. » Je viens de lire dans les Comptes rendus la Note de M. Mathieu au sujet de la publication des OEuvres de M. y4rago. Je demande à l'Académie la permission d'y répondre. Moi aussi, j'ai à cœur de rétablir la vérité des faits. » J'ai traité, pour la propriété de cet ouvrage, avec MM. Emmanuel et Alfred Arago, seuls héritiers de leur père. Ils m'ont désigné M. Barrai comme devant être chargé de diriger la publication, accomplissant ainsi ce qu'ils pensaient être les intentions de leur père. J'ai accepté avec empressement cet utile concours, sachant que, de son vivant, M. Arago avait voulu publier ses OEuvres avec l'aide de M. Barrai. Depuis que la publication est commencée, j'ai pu apprécier combien ce savant était digne de la confiance que M. Arago avait eue en lui. Je ne pouvais laisser ignorer au public le service important que me rendait M. Barrai ; en rédigeant le titre comme je l'ai fait, j'ai énoncé une vérité, j'ai accompli un devoir. » Je déclare que M. Barrai est resté étranger à la rédaction de ce titre. » MM. Emmanuel et Alfred Arago ignoraient probablement les paroles prononcées par leur père le jour de sa mort, car je puis affirmer qu'ils ne m'en ont jamais parlé. Ils m'ont, à la vérité, fait espérer que MM. Mathieu et Laugier voudraient bien revoir les épreuves de l'Astronomie populaire et des parties inédites qui traitent de questions d'astronomie; mais ils ne m'ont imposé aucune obligation et je n'ai pris aucun engagement à ce sujet. Mon traité est muet sur ce point. On comprendra que je ne pouvais enchaîner ma liberté pour une publication qui doit nécessairement se faire avec rapidité. » Quant à l'Introduction, M. Mathieu, suivant la volonté de M. de Humboldt, en a reçu successivement deux épreuves. La seconde contenait déjà la phrase, qu'à ma demande M. Galusky avait modifiée, sur laquelle l'attention de M. Mathieu avait été appelée et qu'il a laissée sans faire au- cune objection. J'ajouterai que six semaines avant la mise en vente, M. Mathieu avait reçu les bonnes feuilles de cette Introduction, et que pen- dant tout ce temps il n'a fait aucune observation sur le passage qu'il relève aujourd'hui. Or, l'assertion contenue dans l'Introduction a été reproduite sur le titre, comme l'expression d'une vérité reconnue par M. Mathieu lui- ( 6a7 ) même; son long silence à ce sujet m'autorisait à penser qu'il ne trouverait rien, sur le titre, qui pût blesser sa susceptibilité. » Remarques sur la Le/ ire précédente de M. Gide; par M. Mathieu. « J'ai dit dans la Note que j'ai lue à la dernière séance de l'Académie, et je maintiens aujourd'hui que M. Arago n'a donné à personne l'ordre de publier ses OEuvres après sa mort, et que les éditeurs ont intercalé dans l'Introduction de M. de Humboldt une phrase qui n'était pas dans le ma- nuscrit. On ne persuadera à personne que M. Arago aurait confié aussi légè- rement la publicalion de ses OEuvres, lui qui apportait dans la correction des épreuves une attention, une prudente réserve qui contrastent tristement avec la précipitation que l'on met aujourd'hui dans ce travail. Si cette vo- lonté suprême avait été manifestée, on n'eût pas demandé une approbation à M. Alfred Arago. La Lettre qu'il a adressée à M. Barrai est une simple Lettre de politesse; il a dit depuis ne conserver aucun souvenir d'avoir lu sur le titre les mots : d'après son ordre. On se garde bien de parler de la Lettre que M. Emmanuel Arago a écrite de Marmande, et qu'il m'a lue hier soir. Dans cette Lettre, le fils aîné de M. Arago reproche à M. Gide de ne l'avoir pas consulté sur le titre, qu'il n'a connu qu'en recevant le premier volume ; et il se plaint vivement d'y trouver les mots : d'après son ordre, que rien ne peut justifier. M Maintenant, pour se tirer d'embarras, M. Gide exploite mon silence. Je n'ai fait, dit-il, aucune objection, pendant six semaines, sur la phrase, page xvili de l'Introduction : « Le savant chargé par M. Arago lui-même de » la publication de ses OEuvres, M. Barrai, etc. » Personne, quoi qu'en dise M. Gide, n'a appelé mon attention sur cette phrase, et je n'ai jamais vu les mots : par M. Ârago lui-même. Pouvais-je imaginer qu'ils seraient intro- duits furtivement dans une dernière épreuve que je n'ai pas lue ? N'importe, mon silence les approuve, selon M. Gide; donc ils étaient l'expression d'une vérité reconnue par moi ; donc M. Gide avait le droit de la reporter sur le titre sous la forme, d'après son ordre. Ainsi me voilà, d'après ces inductions insensées, coupable d'avoir contribué à un acte que je repousse de toutes mes forces, et que je laisse aux honnêtes gens le soin de qualifier. » Au reste , voici ce que M. de Humboldt nous écrit en date du 24 mars sur le passage de son Introduction , d'où M. Gide veut faire sortir un titre contraire à la vérité : « On m'apprend que la plainte a éclaté en plein Insti- » tut, que des Membres m'ont attribué le tort d'avoir dit ce que je ne pou- 81.. .. , -, ( 6a8 ) » vais savoir, et ce cjue, par conséquent, je n'avais pas le droit de dire. » J'espère bien que M. Mathieu et M. Laugier auront dit à l'Académie que » la phrase contenue dans l'Introduction a été ajoutée à mon insu, et ne » se trouvait pas dans mon manuscrit. » Il ajoute, plus loin : a Me voilà » tristement payé de mon zèle et de ma bonne volonté. » » Je suis profondément affligé de voir dans des mains mercantiles la publication des OEuvres de l'illustre Secrétaire perpétuel. Je repousse toute espèce de responsabilité dans cette publication. » Bien convaincu d'avoir rempli im devoir de famille, et d'être resté fidèle aux intentions d'Arago, je désire maintenant, par respect pour l'Aca- démie, ne plus prendre part à une si déplorable discussion. » OEUVRES COMPLÈTES DE M. FRANÇOIS ARAGO. — Lettre adressée par M. Barral à M. Mathieu. « La Note insérée dans le dernier Compte rendu de l'Académie des Sciences sur la publication des OEuvres de' M. Àrago, m'impose une réponse que je vous prie de vouloir bien communiquer vous-même à l'Académie. » 1°. Je suis complètement étranger à la phrase qui me concerne dans l'Introduction de M. de Humboldt ; c'est M. Galusky qui a été chargé de donner le bon à tirer de cette Introduction. » 1°. Les titres ont été rédigés par l'éditeur, sans que j'y participe en rien; le seul des deux fils de M. Arago présent à Paris, m'a écrit à ce sujet la lettre suivante : « Gide est venu me montrer, pour savoir si je les trouvais bien, les titres » des OEuvres de mon père, à la publication desquelles vous voulez bien » donner des soins si bons et si intelligents. Je ne saurais vous dire com- » bien j'ai été heureux de voir votre nom à côté de celui de mon pauvre » père qui vous aimait tant. » » 3". Sur le refus de l'éditeur de vous envoyer directement des épreuves, je me suis fait un devoir de vous porter moi-même celles de toutes les par- ties inédites du premier volume des Œuvres de M. Arago ; j'ai fidèlement tenu compte de toutes vos corrections. » PHYSIQUE. — Note sur quelques-unes îles causes qui peuvent faire varier la. force électromotrice ; par M. J.-M. Gaugaiiv. a M. Jules Regnauld a présenté il y a quelque temps, à l'Académie , une Note où il fait connaître une méthode nouvelle pour la détermination des forces électromotrices-, depuis très- longtemps je m'occupe moi-même de ( 6^9 ) ce sujet, et, bien avant la publication du travail de M. Regnauld, j'ai fait usage d'une méthode de détermination qui ne diffère de la sienne que par des détails sans importance. Je mentionne ce fait, non pour élever une réclamation de priorité, mais uniquement pour expliquer comment j'ai été amené à m'occuper de là question qui fait l'objet de cette Note. Ayant trouvé, comme M. Regnauld, que la force électromotrice de la pile de Wheatstone avait une valeur à peu près double de celle qui lui a été assignée par le savant anglais, j'ai cru devoir rechercher la cause d'une différence aussi considérable, et j'ai été ainsi conduit à reconnaître que des circonstances, dont on ne paraît pas avoir tenu compte jusqu'ici, peuvent modifier, d'une part, la force électromotrice de la pile de Wheatstone, de l'autre, celle de la pile thermo-électrique bismuth et cuivre. § I. — Force électromotrice de la pile thermo -électrique bismuth et cuivre. » La force électromotrice du couple — — — (je désigne ainsi, pour abréger, le couple thermo-électrique bismuth et cuivre, dont les deux sou- dures sont l'une à zéro, l'autre à loo degrés) n'est pas aussi invariable qu'on le suppose généralement ; en comparant deux à deux les éléments d'une batterie thermo -électrique composée de 80 coxiples de même mo- dèle, j'ai reconnu que leurs forces électromotrices étaient généralement différentes, et j'ai constaté des différences qui s'élèvent, pour certains cou- ples, à 12 et i4 centièmes de la force électromotrice moyenne. Ces diffé- rences dépendent probablement de la texture du bismuth, qui est plus ou moins cristalline, suivant que le refroidissement des barreaux, après la coulée, a été plus lent ou plus rapide; mais quelle qu'en puisse être la véri- table cause, elles me paraissent très-difficiles à éviter, et, en conséquence, je considère la force électromotrice du couple — — — ^ comme une unité ï^ o — 100 vague qui ne permet pas d'établir une comparaison rigoureuse entre les résultats obtenus par des observateurs différents. » La méthode que je suis pour comparer les forces électromotrices de deux couples thermo-électriques est très-simple : j'oppose l'un à l'autre les deux couples A et B que je veux comparer, après avoir placé l'une des soudures de A et l'une des soudures de B dans le même bain de glace fondante et les deux autres soudures dans le même bain d'eau bouillante; j'interpose un galvanomètre dans le circuit commun, puis, si le couple A l'emporte sur le couple B, je fais intervenir un troisième couple C tout à fait semblable aux deux premiers, et qui agit dans le même sens que le ( 63o ) couple B; l'une des soudures de C est plongée dans le bain de glace fondante, et l'autre est placée dans un vase rempli d'eau dont j'élève graduellement la température jusqu'à ce que l'aiguille du galvanomètre soit ramenée à zéro. S'il est nécessaire, pour remplir cette condition, de porter à lo degrés, par exemple, la température de la soudure chaude de C, il est clair que la différence entre la force électromotrice de A et celle de B est égale aux lo centièmes de la force électromotrice du couple C, ou approximativement aux lo centièmes de la force électromotrice de A et de B. » Cette méthode peut être appliquée, avec une légère modification, à la comparaison de deux couples thermo-électriques d'espèces différentes. § II. — Force électromotrice de la pile de Wheatstone. » En général, la porosité du diaphragme d'une pile à deux liquides, n'a d'influence que sur la résistance de la pile; mais dans le cas de l'élément de Wheatstone, on modifie tout à la fois la résistance et la force électromo- trice en faisant varier le diaphragme. J'ai comparé entre eux trois éléments de Wheatstone qui ne différaient les uns des autres que par la nature du diaphragme poreux, et j'ai trouvé qvie leurs forces électromotrices (rappor- tées au couple thermo-électrique — — pris pour unité) étaient repré- sentées par les nombres suivants : Diaphragmes. Forces électroniotrices. Foyer de pipe en terre cuite i ij i Cylindre en bois de palissandre de j millimètre d'épaisseur . . . ■ 70 Cylindre en bois de poirier sauvage de même épaisseur 4° » Les forces électromotrices que je viens de citer ont été déterminées par ma méthode habituelle, celle de l'opposition des piles ; mais, pour prévenir toute objection basée sur l'emploi de cette méthode , j'ai fait une autre expérience dans laquelle les forces électromotrices ont été déterminées par le procédé de M. Wheatstone lui-même; j'ai obtenu ainsi les résultats suivants : Diaphragmes. Forces électromotriGes. Foyer de pipe en terre (autre que celui de l'expérience précédente). . . i4o Cylindre en bois de merisier de 4- millimètre d'épaisseur i65 Cylindre en bois de hêtre de y millimètre d'épaisseur 69 » L'influence du diaphragme poreux sur la forme électromotrice de la pile de Wheatstone me paraît dépendre (en partie du moins) des dépôts de cuivre qui s'opèrent dans les pores du diaphragme par suite du contact éta- ( 63i ) bli entre le sulfate de cuivre et l'amalgame de zinc ; dans tous les cas, il me paraît démontré que la force électromotrice de cette pile peut varier, suivant la nature du diaphragme employé, entre des limites extrêmement étendues. § III. — Force électromotrice de la pile de Daniel. » La force électromotrice de cette pile est indépendante de la nature des diaphragmes employés; mais elle peut être modifiée par un certain nombre d'autres circonstances, notamment par la nature et le degré de saturation des dissolutions salines dans lesquelles se trouve plongée la lame de zinc amalgamé. I) J'ai opposé l'un à l'autre deux éléments de Daniel, A et B, ayant tous les deux leurs lames de zinc plongées dans de l'eau ordinaire (de l'eau de Seine), puis, après avoir constaté leur égalité au moyen d'un galvanomèti-e placé dans le circuit commun, j'ai ajouté à l'eau contenue dans le vase po- reux de l'élément A, une quantité de sel marin à peu près égale au vingtième du poids de cette eau; l'équilibre électrique a été rompu sur-le-champ, la force électromotrice de l'élément A est devenue supérieure à celle de l'élé- ment B, et elle a continué à croître pendant une demi-heure environ; au bout de ce temps, elle est restée stationnaire et s'est trouvée supérieure à celle de l'élément B d'une quantité égale à 4 —— -, de nouvelles quantités de chlorure de sodium ajoutées à la liqueur de l'élément A, n'ont pas fait prendre un nouvel accroissement à sa force électromotrice. » L'expérience qui vient d'être décrite ayant été répétée en remplaçant le chlorure de soflium par du sulfate de zinc, j'ai trouvé que la force élec- tromotrice du couple qui reçoit le sulfate de zinc est diminuée, que la dimi- nution produite par une quantité déterminée de sel atteint en quelques instants son maximum, que cette diminution va en croissant (du moins entre certaines limites) avec la proportion de sulfate employée, enfin que la différence entre les forces électromotrices de deux couples, dont l'un con- tient de l'eau de rivière sans addition de sel, et l'autre de l'eau à peu près saturée de sulfate de zinc, peut s'élever à 5 — ■• * O — I oo » Les deux faits que je viens de citer me paraissent offrir un certain in- térêt théorique; ils prouvent, en effet, que la force électromotrice d'une pile hydro-électrique dépend de toutes les actions chimiques qui s'exercent au sein de cette pile, et, par conséquent, si l'on admet que la force électromo- trice soit réellement la mesure de la cause encore mal déterminée qui pro- duit le courant électrique, il en résulte que cette cause n'a pas la simplicité ( 632 ) qui lui est généralement attribuée, mais qu'elle réside dans l'ensemble de toutes les affinités chimiques mises en jeu ; en se plaçant à ce point de vue, on conçoit aisément comment le sulfate de zinc ajouté à l'eau dans laquelle le zinc est plongé diminue la force électromotrice ; car ce sulfate, en saturant la liqueur, diminue son affinité pour le sulfate de zinc qui tend à se former. On s'explique moins nettement le rôle du chlorure de sodium ; toutefois, la len- teur avec laquelle se développe la force électromotrice due à l'addition de ce sel me porte à croire que l'action qui la produit s'exerce dans les pores du diaphragme entre le sel marin et le sulfate de cuivre. » La force électromotrice de la pile de Daniel peut encore être modifiée par l'état de repos ou d'agitation de la dissolution saline dans laquelle est plongée la lame de zinc; l'agitation diminue la force électromotrice d'une quantité qui peut s'élever à 4 ou 5 — \ j'ai retrouvé cette influence singulière de l'agitation des liqueurs dans toutes les piles où j'ai employé des lames de zinc ou des lames de fer. » Observation de M. C. Despretz. M. Gaugain, dont je présente ici la Note, sait bien qu'au commencement de iSSa, j'ai fait une série d'expériences sur la pile à deux liquides, dans lesquelles j'ai mis le zinc en contact successivement avec différents liquides, et j'ai opéré de même pour le cuivre; j'ai vu les circonstances qui font varier ce qu'on appelle la force électromotrice. Mais dans ces essais, et d'autres qui y sont liés, je n'ai pas fait intervenir la pile thermo-électrique, en sorte que les observations que je fais ici n'ont pas Ig moins du monde pour objet une réclamation quelconque. M. Gaugain sait d'ailleurs que je dois les faire et les trouve toutes naturelles. J'aurai l'honneur délire, sur ce sujet, une Note dans une des prochaines séances. » A la suite de ces remarques, M. Despretz dépose sur le bureau un paquet cacheté, dont il prie l'Académie d'accepter le dépôt. PHYSIQUE. — Remarques sur les oscillations d'aiguilles non cristallisées de faible pouvoir inductij paramagne'tique ou diainagnétiqiie , et sur d'autres phénomènes magnétiques produits par des corps cristallisés ou non cristallisés ; par M. le professeur William Thomsox, de Glasgow. ic Glasgow, le 22 mars i854- » J'ai lu aujourd'hui, dans le Compte rendu du aS avril de l'année passée, un Extrait de trois Mémoires de M. Matteucci relatifs au magné- é ( 633 ) tisme, qui renferment un grand nombre d'observations intéressantes. J'y trouve la remarque que des aiguilles prismatiques de bisïnutli non cristallisé oscillent entre les pôles d'un aimant dans des temps égaux, lors même que leurs poids sont différents, quand leurs longueurs sont les mêmes. J'ai eu la pensée que la proposition serait encore vraie, lors même que cette dernière condition ne serait point remplie, ou du moins en y substituant cette autre condition moins absolue : les longueurs des différentes aiguilles ne doivent point dépasser une petite fraction de la distance comprise entre les deux pôles de l'aimant. » Il me suffit, pour prouver cette proposition, de remonter à la raison donnée dès l'origine par M. Faraday de l'action éprouvée par une aiguille de bismuth non cristallisé placée entre les deux pôles d'un aimant : savoir que cette action est la résultante des tendances qu'éprouvent toutes les particules de l'aiguille à se transporter des points où lajorce magnétique est la plus intense vers ceux où elle est la plus faible; j'applique ici la théorie mathématique, présentée pour la première fois dans le Journal de Mathé- matiques de Cambridge et de Dublin (i). » Il est, en effet, démontré, dans cette investigation mathématique, qu'en désignant par fx un coefficient exprimant le pouvoir inductif de la substance (ce coefficient, positif pour les substances ferromagnétiques ou paramagnétiques, et négatif pour les substances diamagnétiques, exprime parfaitement la différence de propriétés découverte par M. Faraday, qui a servi de base à la division de tous les corps en deux classes , corps para- magnétiques et corps diamagnétiques) ; par a le volume d'une particule du corps ; par R la résultante des forces magnétiques qui s'exercent au point {x, j, z) du champ magnétique dans lequel il est placé, c'est-à-dire la force qui agirait sur un pôle magnétique égal à l'unité, ou sur l'unité de magnétisme boréal, ou de matière magnétique imaginaire, ou de fluide magnétique qui se trouverait en ce point. La force à laquelle sera effective- ment soumise cette particule magnétisée par induction sera la résultante (i) Des forces qui agissent sur de petites sphères soumises à des influences magnétiques; aperçu de quelques phénomènes présentés par les substances diamagnétiques. Cambridge an Dublin mathematical Journal ; mai i847- Voyez aussi un article du Philosophical Magazine, octobre i85o, intitulé: « Remarques sur les forces qui agissent sur les substances ferromagnétiques ou diamagnétiques non cris- tallisées magnétisées par induction. » C. R., i854, i" Semestre. (T. XXXVIII, K" 13.) 82 (634) des trois forces X, Y, Z données par les trois équations X = -u.o- \ i Y = -u.a -^~, Z = - u.<7 , '• 7.' dx 7.^ dy 2 ' dz » Supposons que l'origine O des coordonnées soit placée au centre de la ligne qui Joint les deux pôles de l'aimant, et que l'axe des coordonnées X'OX coïncide avec cet axe du champ magnétique : la valeur de R* sera un minimum au point O relativement aux divers points de la ligne X'OX, et un maximum relativement aux points d'un plan équatorial qui lui serait perpendiculaire. On a, d'après cela, pour des points placés à une distance infiniment petite du point O, R'' = Rg + Ax* - Bj« - Cz* ; Ro représente la valeur de R au point O, et A, B, C sont trois quantités positives. » Supposons maintenant qu'un petit corps (de volume c, de masse m, de pouvoir inductif p.) soit fixé à l'extrémité d'un bras rectiligne infiniment léger OM (de longueurs), qui puisse se mouvoir librement et uniquement autour de l'axe OZ, c'est-à-dire dans le plan YOX, et constitue ainsi ce qu'oji nomme un pendule magnétique simple; l'équation de son mouvement sera d'(a9) „ a v • û m — -, — - = Y cos 6 — X sm d, dt' ' Q représentant l'angle MOX. Les expressions précédentes nous donnent X = |X(7 Aa: et Y= — fxo-Bj, et comme on a géométriquement X = a cos ô , ^' =: a sin 0, l'équation du mouvement devient ll?=_îi5(A + B)sinÔcos5. Comme l'équation est indépendante de a, nous en concluons que : le mou- vement angulaire est indépendant du rayon du cercle dans lequel il s' ef- fectue, ou que les oscillations de différents pendules (définis comme nous l'avons fait) autour du centre du champ magnétique sont isochrones, bien que leurs longueurs soient différentes. » La période d'une oscillation infiniment petite est V, f*a(A + B)' ( 635 ) ou, si p représente la densité du corps, V. p(A-4-B) (Il est évident que les oscillations d'un pendule magnétique infiniment petit autour d'un point qui ne possède aucune propriété de maximum ou de mi- nimum magnétique, se feront dans des temps proportionnels aux racines carrées des longueurs, et suivront ainsi les mêmes lois que le pendule ordi- naire, simple ou composé.) » Ces conclusions sont applicables aux oscillations d'un petit corps d'une nature quelconque non cristallisé. Si p. est positif, c'est-à-dire si le corps est paramagnétique, les positions d'équilibre stable correspondront à ô = o ou Q =.n, c'est-à-dire se trouveront sur l'axe. Si, au contraire, /j. est négatif, c'est-à-dire si la matière est diamagnétique, les positions d'équilibre stable répondront à ô = - rr et 5 = - t:, et se trouveront dans le plan perpendi- culaire à l'axe, dans le plan équatorial An champ magnétique. » Si l'on assemble une série de particules le long de la ligne OM, et si le pouvoir induCtif, paramagnétique ou diamagnétique, est assez faible pour qu'elles n'exercent point une influence sensible les unes sur les autres, chacune d'elles sera influencée comme si elle était isolée. Mais il a été dé- montré que si elles sont formées de la même substance, leur mouvement angulaire sera le même si on les dérange de leur position d'équilibre de la même quantité angulaire, et qu'elles ne soient pas unies l'une à l'autre par un lien rigide. Nous en concluons que les oscillations d'une aiguille f c'est-à-dire d'une barre dont la longueur est un multiple très-élevé des dimensions latérales) d'une substance paramagnétique ou diamagnétique non cristallisée, autour d'un point fixe placé au centre du champ magné- tique, sont indépendantes de sa masse et de sa longueur, et que le temps d'une petite oscillation est égal k n \/ - p(A-t-B) » Il est clair que les oscillations d'une barre cristallisée ou non, seront indépendantes des dimensions latérales, pourvu que celles-ci soient très- faibles comparativement à sa longueur, et qu'il n'y ait point d'influence inductive sensible exercée entre ses diverses parties ; et, par conséquent, que diverses aiguilles prismatiques de la même longueur (même si cette lon- gueur est assez grande pour que les considérations précédentes soient inapplicables), et d'une substance semblable et disposée semblablement, 82.. ( 636 ) soit qu'elle soit ou non cristallisée, oscilleront dans le même temps, quel que soit leur poids. Ce n'est qu'à des différences dans l'arrangement cris- tallin semblables à celles sur lesquelles M. Matteucci a porté l'attention, et non pas à des différences de poids, qu'il faut attribuer les variations qu'il a observées dans les périodes d'oscillations de diverses aiguilles cristallisées de même longueur. » Les limites de la longueur d'une aiguille non cristalline oscillant au- tour du centre d'un champ magnétique en deçà desquelles on peut appli- quer les résultats précédents avec ime suffisante approximation, dépendent des dimensions et de la forme de l'aimant, et en particulier de la disposition de ses pôles. On peut observer qu'une aiguille paramagnétique d'une trop grande longueur oscillera certainement plus rapidement que la théorie ne l'indique, et qu'une aiguille diamagnétique oscillera probablement d'au- tant plus lentement que sa longueur sera plus grande, si sa longueur est telle que les équations précédentes ne puissent représenter ses mouvements avec une rigueur suffisante. " La détermination des mouvements de barres cristallines ou de masses d'une forme quelconque, dans les circonstances indiquées par M. Mat- teucci, peut s'effectuer sans difficulté en appliquant la théorie de l'induc- tion magnétique dans les corps cristallins, dont les développements mathé- matiques ont été soumis, en 1 85o, à l'Association britannique à Edimbourg, et qui a été publiée depuis dans le Philosophical Magazine. On trouvera dans ce Mémoire (i), et dans ceux que j'ai cités plus haut, la preuve que les phé- nomènes de direction que présente le bismuth cristallisé placé entre les pôles d'un aimant, et observés par M. Matteucci, trouvent leur parfaite expli- cation dans la tendance que possèdent les molécules à se porter des points où l'intensité magnétique est la plus grande vers ceux où elle est la plus faible, et cela indépendamment de la direction de la force (Faraday) combinée avec la tendance directrice qui dépend de ce dernier élément, et qui, ainsi que l'indique la théorie, résulte d'une inégalité du pouvoir inductif dans les diverses directions d'un cristal. » J'ai lieu d'espérer que les raisonnements et les développements contenus dans ces Mémoires paraîtront suffisants pour m'autoriser à exprimer une opinion contraire à celle que M. Matteucci a avancée relativement aux phé- nomènes remarquables qu'il a observés. (i) Sur la théorie de l'induction magnétique dans les substances cristallisées et non cristal- lisées, Philosophical Magazine; mars i85i. ( 637 ) » Puisque j'ai occasion de parler du passage [Comptes rendus, t. XXXVl, p. 743) où M. Matteucci attribue à M. Tyndall la découverte d'une inéga- lité dans la répulsion diamagnétique présentée par les cristaux, suivant la position de l'axe du cristal, je crois nécessaire de faire remarquer que cette importante découverte est due à M. Faraday. M. Tyndall, en rendant compte de ses recherches sur ce sujet [Philosophical Magazine, septem- bre i85i), cite les travaux antérieurs de M. Faraday [Royal Society, no- vembre i85o). Dans le paragraphe 2839 de ce Mémoire, M. Faraday énonce cette foi comme une conjecture en l'année i848(§ 2 588); mais, faute d'expé- riences suffisantes, il ne s'y appesantit point : il revient sur ce sujet, à propos du bismuth cristallisé, dans le paragraphe 2839 de ce Mémoire, et réussit ensuite à vérifier ses prévisions par l'expérience (§ 2841). Plus tard, au sujet du spath calcaire (§ 2842), il dit notamment que si l'axe optique est d'abord placé parallèlement à l'axe magnétique , puis perpendiculairement à cet axe , le corps sera plus diamagnétique dans la première position que dans la seconde, et indique les défauts de sa disposition par suite desquels il ne peut vérifier cette proposition. M. Tyndall, en disposant l'expérience avec plus de précautions, réussit à en donner la démonstration expérimen- tale. Dans la communication à l'Association britannique que j'ai citée plus haut, j'ai fait remarquer moi-même, dès le mois d'août i85o, qu'il doit exister des différences dans les pouvoirs inductifs des corps cristallins suivant les diverses directions, et que c'était là la seule explication pos- sible des phénomènes de direction cristallomagnétique découverts par Plû- cher et Faraday, et dans cette occasion je donnai les résultats particuliers au bismuth et au spath calcaire que l'expérience a confirmés depuis. C'est Poisson, le premier, qui a prévu les phénomènes cristallomagnétiques, dus à une différence dans les pouvoirs inductifs dans les différentes directions d'un corps cristallisé; mais il ne chercha point à vérifiel* la théorie qu'il émit alors, parce qu'il ne connaissait point de corps auxquels elle pût être applicable. Les expériences actuelles de M. Plûcher et de M. Faraday ont été suggérées par le Mémoire que lut Poisson, à l'Académie, le 2 fé- vrier 1842. » Quand le pouvoir inductif des substances est tel, que les diverses par- ties exercent une action magnétique mutuelle les unes sur les autres , on ne peut plus supposer, comme nous l'avons fait, que l'aimant agit sur chaque particule comme si elle était isolée. Le fer doux offre l'exemple d'une substance pareille ( le coefficient p. est seulement, pour ce corps, un \ '"■*■ ( 638 ) peu inférieur à. y—j ; cette influence mutuelle est ici la cause de phéno- mènes très-remarquables, surtout quand on fait les observations sur des masses allongées. La Note ci-après se rapporte à cette partie du sujet et aux expériences dont elle a été l'objet. J'ajouterai ici la description d'une expérience analogue à celle que fit M. .Matteucci avec des cubes de bis- muth cristallisé, fixés au bout d'une aiguille de sulfate de- chaux dont les clivages plans étaient perpendiculaires à la longueur : dans la position d'é- quilibre stable, ces cubes étaient aussi rapprochés que possible des pùles de l'aimant. Fixez deux fines aiguilles de fer doux aux deux bouts d'une tige droite en bois (ou toute autre substance non sensiblement magnétique) et perpendiculairement à cette tige, suspendue par un fil au centre du champ magnétique, entre les deux pôles, et équilibrée de manière à ce que le plan des aiguilles de fer soit horizontal. Si la tige en bois n'est pas trop longue, elle se placera perpendiculairement à la ligne des pôles, c'est-à-dire que les aiguilles de fer doux, pour être en équilibre stable, devront être aussi loin que possible des pôles de l'aimant. Cette expérience peut être faite avec facilité, au moyen d'un simple aimant d'acier en fer à cheval. Le résultat observé est dîi à la tendance qu'a chacune des deux aiguilles de fer doux, en vertu des actions mutuelles de ses différentes parties, à se placer parallè- lement à la direction des forces. Le résultat de M. Matteucci doit être attribué à la tendance que possède chaque cube de bismuth, en vertu de sa structure cristalline, à placer son plan de clivage perpendiculairement à la direction de la force. » Note. — De l'équilibre des masses allongées de substances ferromagnétiques dans des champs de force magnétique constante et variable. Le fait, découvert d'abord expérimentalement par Gilbert, qu'une barre de fer doux, fixée à son centre de gravité dans un champ magnétique uniforme, se place parallèlement à la direction des forces, n'est pas suffisamment expliqué quand on l'attribue uniquement à la vertu induc- tive que possède le fer doux de se transformer momentanément en un aimant semblable à un aimant permanent dans sa position d'équilibre stable. Car la même explication devrait s'appli- quer à une rangée de sphères de fer doux assemblées à l'aide de joints non magnétiques; cependant un tel assemblage ne présenterait point de phénomène de direction (puisqu'au- cune des sphères partielles ne recevrait l'action d'une force ou d'un couple résultant magné- ti(jues), à moins que les sphères n'agissent les unes sur les autres, et qu'il ne se produise ainsi des changements dans leur état magnétique. Il faut donc admettre qu'il s'opère des actions mutuelles dans les différentes parties d'une rangée de sphères ou de cubes, ou simplement dans une barre, si l'on veut arriver à la vraie théorie des phénomènes de direction. L'auteur de cette communication , à l'aide de raisonnements de mécanique élémentaire (639) fondés sur les principes les mieux établis de l'induction magnétique et de l'action magnétique en général, fait voir qu'une masse allongée, ferromagnétique ou diamagnétique, placée dans un champ magnétique uniforme, tend à se placer parallèlement à la direction des forces, pourvu qu'elle ne soit point cristallisée: en effet, quand elle est ferromagnétique, elle est moins facilement magnétisée, quand on la place dans la position ci-dessus, que dans la po- sition perpendiculaire; le contraire a lieu quand elle est diamagnétique. Mais pour toutes les substances, des deux classes, qui possèdent un aussi faible pouvoir inductif que certains corps diamagnéliques connus , cette tendance qui résulte d'actions mutuelles intérieures ne peut être vérifiée par l'expérience. Toutes les tendances directrices des barres diamagnéliques qui ont été jusqu'ici , et sans doute toutes celles qui seront encore découvertes par expérience, sontflues soit à quelque propriété cristallomagnétique, soit à la tendance des extrémités on des autres portions mobiles à changer de place, de manière à ce que les molécules occupent les positions d'intensité magnétique minimum, ou à ces deux causes réunies, plutôt qu'aux effels inductifs mutuels. En étudiant les effets d'une force magnétique variable sur les positions d'équilibre d'une barre ferromagnétique, l'auteur cite l'admirable explication donnée par Faraday, de la loi relative aux tendances directrices d'une sphère ou d'un cube diamagnétiques, et rappelle que précédemment il a fait voir, qu'appli- quée aux substances non cristallisées en général, avec les modifications convenables dans le cas où elles sont ferromagnétiques, celte loi exprime avec une admirable simplicité les résul- tats d'un travail mathématique comprenant quelques-uns des principes les plus remar- quables d'une théorie de l'attraction. D'après cette loi , on voit qu'en supposant une masse ferromagnétique divisée en cubes très-petits, chacune de ces parties tendrait d'elle-même vers la position d'intensité minimum , et qu'ainsi la position de la masse entière , dans le cas d'une force magnétique variable, serait due en partie à cette tendance et en partie aux actions intérieures mutuelles qui agissent seules, quand la force est constante. L'auteur a cherché à vérifier, par l'expérience, ces vues théoriques. Il a employé un barreau d'acier formant aimant et des fils minces de fer doux , fixés dans diverses positions sur une tige en bois; la tige en bois se plaçait de façon que les fils de fer ayant leur direction parallèle à celle de la force , les molécules fussent dans les positions d'intensité minimum. Dans une autre expérience, un anneau électromagnétique, formé de fils de cuivre isolés, loulés cinquante fois autour d'un cercle d'un diamètre égal à 9 pouces, était fixé dans un plan vertical perpendiculairement au méridien magnétique; un simple cube de fer doux , placé excentriquement sur un plateau de carton mince suspendu à son centre par un fil de soie naturel dans le plan de la force, était attiré dans le plan de l'an- neau ; mais une suite de trois à quatre cubes placés au contact à la suite les uns des autres en ligne droite le long de l'axe de suspension, se plaçait aussi loin du plan que possible, en vertu de la tendance d'une masse allongée, à placer sa plus grande dimension parallèlement à la direction de la force. Deux cubes placés au contact étaient en équilibre stable dans le plan de l'anneau ou dans une position oblique, ou aussi loin que possible de l'anneau , sui- vant la distance variable à laquelle on les plaçait sur le plateau au point de suspension. Des barres égales et semblables, formées par un mélange de cire et de limaille de fer doux et de puissance diamagnétique différente, suspendues successivement par leur point milieu, se fixaient dans des positions diverses : celles qui possédaient le plus grand pouvoir ferromagné- tique se plaçaient perpendiculairement au plan de l'anneau ou dans la direction des forces; ( 64o ) les autres , celles qui contenaient moins de fer, avaient leur position d'équilibre à la fois dans le plan de l'anneau et perpendiculairement à ce plan ; et celles qui en contenaient encore moins, étaient en équilibre uniquement dans le plan de l'anneau. Ces dernières expériences font voir d'une façon très-remarquable la part qu'il faut faire, o temps moyen de Paris. Anomalie moyenne 1 14° 36' 54", 58 • Longitude du périhélie 64- 5o. 22 ,81 1 Équinoxe moyen de i854- Longitude du nœud ascendant 356. 20. 34 ,94 ) Mars 0,0 Inclinaison 6. 6.19 ,69 Angle (sin = excentricité) 4-34-47 )04 Moyen mouvement diurne 864". 3666 Demi-grand axe 2,563.730.7 Durée de la révolution 4"") ' o4 • 962 » Ces éléments ont été calculés d'après la méthode insérée dans la Connaissance des Temps pom- i852. On a fait usage de neuf positions normales. Nous nous bornons à donner ici la comparaison des éléments avec trois de ces positions normales. Mars 1,5 ai obs. — tr cale. = -1- o%22 D. obs. — D. cale =; -f- o",g 12,5 -t-o,i3 — 1,7 27,5 — 0.24 —1)6 Positions de la planète Jmphitrite obtenues à l'Observatoire de Paris , et employées à la détermination de l'orbite. DATES I8S4. ASCENSION — DÉCLINAISON. REMARQUES. Temps nioy. de Paris. Mars. 3,635.38 h m S i3. 16.33,43 0 f tl — 10. 5. g,o 4,540.08 » — 10. 4-55,6 La grosseur des (ils du micromètre rendait les observations incertaines. 5 , 564 • ^9 i3.i5. 32,65 — 10. 4-36,4 5,598.11 i3. i5.3i ,95 » Au méridien. 11 a été impossible d'observer la déclinaison aux deux cercles. 6,488.94 i3 i5. 1,82 Al 6,525 42 1* — 10. 4. 2,9 6,596.58 .3.14.58,47 — 10. 3.55,6: Au méridien. Extrêmement faible au cercle de Gambey. 10,513.96 l> — 10. o.i5,5 I 0 , 582 . 56 i3.i2 3o,88 — 10. 0.14,7 Au méridien. Très-faible au cercle. Il ,579.38 i3. 11 5o,8o n Au méridien. Impossible d'observer la pla- nète aux cercles muraux. 12,576 17 j3. 11 . 9,5i — 9-57-25,9 Au méridien. Très-faible au cercle. 2o,55o.o4 i3. 4.57,59 — 9.41 -34'6 Au méridien. 21 ,546.72 i3. 4. 6,77 — 9.39. 8,0 id. 23,540.06 i3. 2.22,59 — 9.33.46,4 id. 27,526.64 12. 58. 46, 5o — 9.21.58,0 id. ^ 29,519 90 12.56. 55, 4i V id. ( 647 ) Observations de la nouvelle Comète. » Les positions de l'astre, qui n'est visible en ce moment que pendant peu de temps après le coucher du Soleil, ont été déterminées à l'équatorial de Gambey. Temps moyen de Paris. Ascension droite Il m > b m 9 Avril 1 . 7 .55. l3,6 I 52. 1,98 1 . 8. II .37,4 I .52. 12,12 I. 8.23.36,9 1 . 52 . 1 ,90 : : 2. 7.21.52,4 2. 6. 6,44 2. 7.43.27,3 2. 6.17,91 2. 8. 4-52,2 2. 6.3o,77 (*) Déclinaison. o / " 18.42.22,8 18.41.58,1 18.41.28,8: i8. 1.12,8 18. o.3o,o 17.59.48,6 (*) Observateurs. Chacornac. Villarceau. Id. Faye. Id. Id. » A ces déterminations nous ajouterons les suivantes, obtenues ultérieu- rement : Avril 3. 3. 3. 3. b m S 7.34. 1,0 7.49.16,2 7 . 56 . 5 I , o 8. 6. 1 1 ,0 5. 7.22.36,8 5. 7.37.37,8 5. 5. 7 .53.3o,o 8. 8.37,8 2.19.59,43 2.20. 8,44 2. 20. 12, ig 2 . 20 . I 7 , 46 2.45.17,63 2 45.25,14 2.45.32,72 2.45.40,13 4- 17 . 1 1 .3o,6 17.10.57,4 17.10 42,4 17 . 10.21 ,2 15.19.45,9 15.19. 7,9 15.18.28,6 i5. 17 .5o,6 Observateur». Faye. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. » Ces observations sont corrigées de l'effet de la réfraction. » Nous joignons ici les positions moyennes des étoiles de comparaison, pour le I*'' janvier i854. Avril Désignation de l'étoile. ^{7' + 7=) Bélier. B. A. C. 4620 Lai. cat. of stars. . 27 Bélier, 771 B. A. C. Weiss, II", n° 995 h m s 1 . 45 . 3 1 , 56 2.22.22,44 2.22.48,93 2.56.34,66 Déclinaison, h m > -t- 18.34.38,4 + 18. 0.53,9 -h 17. 3.23,9 ■4- 15.17.14,7 » Le i*' et le 2 avril, vue avec un faible grossissement, la comète offre, ainsi que le font voir les dessins faits par M. Liais, un noyau nébu- leux qui semble placé à l'extrémité d'une queue un peu courbe et plus nettement terminée du côté du sud que du côté du nord. Cette queue, dont la longueur est d'environ 2 degrés, tourne sa convexité vers le sud ; le bord nord présente une légère concavité qui a très-notablement diminué du i" au a avril. L'intensité de la lumière ne paraît pas sensiblement (* ) La comète est presque à l'horiion et très-faible. 84. ( 648 ) moindre dans le milieu de la largeur de la queue à l'instant de la plus grande visibilité; mais, lorsqu'on commence à apercevoir la comète, on distingue d'abord, partant du noyau, deux lignes de lumière que l'on reconnaît bientôt comme les deux bords de la queue ; ce qui prouve que l'intensité n'est pas parfaitement égale dans toute la largeur. » Cette inégalité de lumière se reconnaît d'ailleurs constamment et très- aisément avec la lunette de 9 pouces de l'Observatoire. On voit alors que la queue enveloppe entièrement le noyau en lui formant vme sorte de barbe ou chevelure en avant. Le noyau n'est pas placé sur la ligne médiane de la queue, mais il se trouve environ deux fois plus loin du bord sud que du bord nord. Une bande moins lumineuse que le reste de la queue et se diri- geant suivant sa longueur, la partage en deux portions inégales. I^a plus large est la portion nord, qui est un peu moins lumineuse que l'autre, et dont le contour sur le ciel est moins bien limité. Cette ligne plus sombre prend naissance près du noyau et s'élargit à mesure qu'elle s'en écarte. La largeur de la queue est de 10 à la minutes vers le milieu de sa longueur. » Le noyau présente l'apparence d'un disque nébuleux; toutefois les contours ont une certaine netteté^ malgré la forte nébulosité qui l'envi- ronne. Son diamètre a paru être de i5 secondes. » Le 2 Avril, à S*" 10™ du soir, la queue était inclinée de i degré environ vers le nord, à la ligne qui joint les étoiles a et |3 du Bélier. L'étoile Q de la même constellation paraissait dans le milieu de la largeur de la queue, et à un peu moins des trois quarts de la longueur à partir du noyau. La projection de la direction des rayons solaires, sur le plan de l'un des dessins de la co- mète, fait voir que l'axe courbe de la queue qui, à l'origine, coïncidait à peu près avec cette direction, s'en écarte de plus en plus du côté opposé à celui vers lequel la comète se meut en apparence. » ASTRONOMIE. — Note sur une nouvelle comète; par M. Lavgier. « Cette belle comète, visible à la vue simple après le coucher du Soleil, a paru sur l'horizon de Paris vers le 29 mars; mais ce n'est que le 3i , que j'ai pu l'observer avec MM. Charles Mathieu et Ernest Liouville à l'aide d'un équatorial de M. Brunner, Membre du ;Bureau des Longitudes, que ce célèbre artiste a mis généreusement à notre disposition et que nous avons établi dans un jardin dépendant de son établissement. La lunette de cet équatorial a quatre pouces d'ouverture. » L'heure a été déterminée au moyen d'un cercle méridien portatif du ¥ ( 649 ) même artiste et d'un chronomètre qui nous avait été prêté par M. Breguet, Membre du Bureau des Longitudes. » Voici trois positions de la comète obtenues les 3 1 mars^ i et i avril : Temps moyen de Paris. Ascension droite. Déclinaison. Mars 3i ^i- ai" 43' i*- Sô"- 43%87 4- 19° i6' i5",7 Avril I 7 19 II 1 5i 39,90 18 43 12,9 2 7 29 28 2 6 11,91 18 o 33,7 » Le lieu de l'observation est situé à Paris, rue Vaugirard, n" i83. » J'ai calculé sur ces trois positions les éléments paraboliques suivants : Passage au périhélie i854. Mars 23,98674 temps moyen de Paris. Distance périhélie 0,276732 log q = 9,4420599 Longitude périhélie 21 4° 44' '6" j Équinoxe moyen du Longitude du nœud ascendant 3i6 i4 3 1 3 1 mars 1 854- Inclinaison 83 20 69 tt Sens du mouvement rétrograde. "^ » L'observation moyenne est représentée ainsi : Calcul — Observation. En long. — 10". En lat. — 2". » Le noyau de la comète est très-brillant et peut être aperçu en plein crépuscule. Son diamètre était, le 3i mars, de 18 secondes environ. Ce même jour, la queue nous a paru aussi brillante au centre qu'auxbords, contraire- ment à ce qu'on observe dans la plupart des cas, où les deux lignes limites sont plus brillantes que la ligne médiane. » A ces détails, j'ajoute que j'ai reçu de M. Alfred de Menciaux, qui habite le château d'Overton, près Damazan, dans le Lot-et-Garonne, une Lettre, en date du 23 mars, par laquelle il me faisait savoir « qu'il avait » aperçu, le aS mars, à 4 heures du matin environ, en plein orient, » une magnifique comète semblable, à s'y méprendre, à celle de l'an der- » nier. » Le vertical de l'astre lui a paru un peu plus nord que le vertical du Soleil à son lever. La queue de la comète se dressait presque perpendi- culairement à l'horizon, en s'inclinant légèrement au nord. MM. Ch. Ma- thieu et Ern. Liouville ont cherché en vain cette comète aussitôt après la réception de la Lettre. Elle s'était rapprochée de la région occupée par le Soleil, et était devenue invisible. Les éléments paraboliques précédents donnent, pour le ^3 mars à 4 heures du matin, une position qui satisfait ^ ( 65o ) parfaitement aux apparences rapportées dans la Lettre de M. de Menciaux, et il n'est pas douteux que la comète qu'il a aperçue alors, est précisément celle que nous observons maintenant. » ZOOLOGIE. — Notes sur les Collections .rapportées en i853, par M. A. Delattre , de son vojage en Californie et dans le Nicaragua; par S. A. Charles-L. prince Bonaparte. NEUVIÈME ET DERNIÈRE COMMUNICATION (l). Chanteurs fissirostres. « Les Chanteurs fissirostres comptent en espèces atlantiques : « I . Progne purpurea, Boie, ex L., de la Californie. » 2. Petrochelidon Julva, Bp., ex Vieill. [Hirundo fulva,\iei\\. — luni- (i)^;Nous ouvrons la Famille des Muscicapides par le groupe des Mélanomithés, grandes espècM plus ou moins noires, à bec étroit et à longues pattes, qu'il vaudrait peut-être mieux élever au rang de sous-famille sous le nom de Monarchinœ. Les premiers genres montrent quelque tendance vers les Céblépyriens, d'autres vers les Saxiçolicns ; mais il ne faut pas permettre que Mclcenornis soit troublé par l'adjonction de véritables Saxiçolicns qui le ren- drait presque synonyme de Bradyornis. Metabolus, Bp., a pour type la prétendue Cotluricincla rugensis, Pucheran, Voy. au Pôle sud, dont le plumage change en effet du roux et noir au blanc. — Pomarea, Bp., en diffère à peine, contenant des Monarcha presque aussi changeants, ù pattes plus allongées que chez les typiques, telles que Muscicapa nigra, Sparrmann, etc. — Monarcha velata, Temm., est une grande Philentoma reconnue pour telle par Blyth , et qui seule , avec le type M. pyrrho- ptera, Temm., constitue le genre. Ce genre doit suivre Monarcha. — M. alecto, au contraire, avec sa queue arrondie et son bec étroit et allongé, tend plutôt vers Pieznrhynchas, Gould , genre qui doit le précéder. Son type bien connue est l'oiseau tout noir, dont la femelle est rousse, blanche en dessous, à calotte noir-bleu. — Symposiachrus, Bp., a pour type latrivir- gata, qu'il était impossible de laisser parmi les Monarcha, car c'est un véritable Myagricn. Par ces disjonctions il ne reste plus de Monarcha légitimes que le type du genre, Mon. cari- nata, Vig., et la Drimophila cinerascens, Temm. Au singulier genre Hyliota ajoutez comme seconde espèce : Hyliota violacea, Verr., du Gabon : Kiolaceo- nigra; subtus albo-rufescens; macula alarum alba : alis longissimis ; remigiim prima brevissima, secundo quintam subœquante, tertifi et quarta omnium tongissimis. Les vrais Muscicapiens, réduits aux Muscicapés, se composent de quinze genres contenant les petites espèces à jambes courtes, modelées sur les Gobes-Mouches de notre partie du monde. Les quatre premiers genres, formés d'oiseaux plus forts et plus ou moins bleus, tiennent encore des Monarchiens. Corrigez la synonymie du genre Niltava suivant Gould, et ce que nous en avons dit nous- Riéme, et placez-le surtout, comme nous venons de le faire, parmi les Saxiçolicns. ( 65, ) jrons , Say. — respublicana , Clinton), si singulière par sa manière de bâtir ses nids en commun, variant leur structure suivant les localités » 3. Hirundo nija, Gm. [americana, Wilson, nec Auct. ). » 4- Tachjcineta bicolor, Cab., ex Vieill. {Hlruiulo bicolor, Vieil). — viridis, Wils.); et l'espèce occidentale : » 5. Tachjcineta thalassina , Cab. [Hirundo thalassina, Sw. — u/n- c^Wj Sw., nec Auct.). » Voici les douze genres dont nous composons la famille des Hirundi- NIDES qui à elle seule constitue la grande coupe des Fissirostres, tandis ÉlimiDez du genre Cyornis la Phœnicura rubeculoides, Vig., qui est, comme nous l'avons ' VII , une seconde espèce de mon genre Adelura , et ajoutez, par contre, Muscicapa hyacin- ihina, Temm., PI. col. 3o, i mas, 2 faem., de Timor. Cœrulea (etiam in pectore) : abilomine ,, mfo. "V^ Cyornis elegans, Blyth, ex Temm., PI. col. Sgô, i, provient de Sumatra. ,:^<.V Crornis banyumas, Bp., ex Horsf. (cantatrijc, Boie, PI. col, 226, 1, 2), a les joues noires da ns le mâle : c'est la femelle qui les a rousses. Le genre Glaucomyias, Caban. {Stuparola, Blylh, très-différent du mien qui est un Syl- vien), a pour type la Muscicapa melanops, Vig. ; pour seconde espèce, la thalassina , Sw., rapportée à tort à la première, et, pour troisième, la thalassoides , Caban., qui est la tha- lassina de mon Conspectus, et provient de Sumatra. La Muscicapa indigo, Horsf., est le type du genre Eumyas, Caban. , La Muscicapa concreta, MùU., n'a rien à voir avec les espèces dont nous t'avions rappro- chée : c'est plutôt un Myiotestes ! Le genre Hemipus, Blyth , qu'il ne faut pas confondre avec Myiolcstes, Cabanis, 1 85 1 , nec Millier, a pour type Musc, picata , Sykes. Nous avons changé Hylocharis en Charidhylas, Bp., pour le genre dont la célèbre espèce du Japon est le type et qui tient un peu des Pac^/ce/j/iofe/îi. J'ajoute la diagnose de la rare Muscicapula superciliaris , Bp., ex Jerdon {hemilen- cura, Hodgs. — Dimorpha albigularis, Blyth) : Obscure cyanca : fascia postoculari, vitta Inngitudinali a rostro ad abdomen, abdomine, crisso, caudaque ad basin, albis : remigihus rectricibusque nigris. Je crois que MM. Verreaux en possèdent une quatrième espèce à queue rousse. Le genre Jlseonax, Caban., se compose: De ma Butalis terricolor, et des ruficauda, Blyth, rufescens , Jerd. , et latirostris , Raffles, placée à tort dans Hemichelidon. C'est encore ici qu'il faudra placer : Muscicapa muscipetoides, Kuhl et van Hass., différente de celle des auteurs. Minor; cinereo- brunnea unicolor: subtus albida, lateribus fuscescentibus : remigibus secundariis marginibus latis, rectricibusque apiceextremo, rufo-albidis : mandibula basijlava; pedibus minutissimis,-, . fuscis. ( 65a ) qu'elle n'est en même temps que la 117* sous-famille de la classe des Oiseaux : » I. Hirundo, L. — 2. Cecropis, Bp., ex Boie. — 3. Uiomitiis, Bp., Mascicapa scmipartita, Rupp., Faun. Abyss., t. ^o , i, est une Bessornis très-voisine de la bicolor figurée par Sparrmann , t. 46. Nous trouvons dans les collections , sous le nom inédit de Muscicapa tricolor, Kuhl et van Hasselt, un Muscicapien très-voisin , sinon identique, avec la Muscicapa rufigula, Kuhl, que j'ai provisoirement rangée dans mon genre Erythrostcrna. Nigra : superciliis protractis, marginibus remigum secundariarum , rectricibus a basi ad mcdiuin, abdomine, crissoque albis : pectore riifo ; gitla albo-rufcscente. Une autre espèce congénère , plus petite, nous arrive de Timor : Minima, ni gerrima ; superciliis postice dilatatis : marginibus remigum secundariarum, rec- tricibus a basi ad médium et corpore toto subtus, albis. — Jun. , punctis rufis densis. Ceux qui par erreur ou par désir de changer, appliquent à Butalis, Boie , le nom primitif de Muscicapa, appellent /fci^me/a.'... Mon genre Muscicapa — M. picata, Sw., est une espèce d'Afrique qui lui appartient, La Butalis grisola d'Afrique, celle du Cap au moins, rapportée par M. Verreaux au Muséum, est une espèce distincte, facile à séparer par sa petite taille; nous la nommons Butalis af ricana. La race de Manille ( Butalis manillensis, Bp.) s'en approche beaucoup plus que la nôtre, étant de la même taille. Un nouveau genre à petit bec et larges ailes , Artomjrias, Verr. , du Gabon , avec son unique esp. , A. fuliginosa , doit prendre place entre Micrœca et Xanthopygia. Les Myiagriens à bec plus large, à queue et ailes généralement plus développées, à tarses fort courts , sont encore bien plus nombreux. Nous réservons le nom si bien choisi de Terpsiphone, Gloger, pour le genre qui contient la Muscicapa ou Todus paradisœus de Linné, et ses proches espèces asiatiques et océaniennes, et commençons par lui la série. Tchitrea, Bp., ex Less., n'en est à bien dire que la section africaine , et Muscipeta , Bp., ex Cuv., ne con- tiendra plus que la èoriowfca et la/aWce/z^m, Verr., espèce nouvelle du Gabon qui manque, comme la précédente , des longues rectrices médianes. — Ajoutez le genre Xcocephus , Bp., pour la Musc, rufa , Gr., des Philippines , dont les plumes de la tête sont tronquées et très- serrées. — Elminia, Bp. , est établi pour l'espèce bleue, Myiagra longicauda , Sw., Fly- catchcrs, t. i5, dont Hartlaub fait bien à tort une Muscipeta. Trochocercus, Cab. , a pour type Muscicapa cyanomclas, Vieill. Todopsis, Bp., est un nom caractéristique pour la Muscicapa cœruleocephala, Quoy et Gaim., dont le bec si remarquable rappelle celui des Todiens. Seisura, Vig., doit prendre place immédiatement près de Myiagra. Aux véritables Myiagres, toutes de la Nouvelle-Hollainde et des îles océaniennes, ajoutez M. oceanica, Hombr. et Jacquinot, Voy. au Pôle sud. C'est près d'elles que vient se placer le genre africain Bias, Less., qui a pour type le Pla- tyrhynchus musicus, Vieill., d'Angola, àoni Myiagra flavipes, Sw., est synonyme, d'après le type du Musée de Paris. Au premier aspect, ce genre parait se rapprocher de mon genre Smithornis; mais il est ( 653 ) pour les espèces à queue filamenteuse. — 4- Atticora, Boie. — 5. P ro- gne, Boie. — 6. Petrochelidon, Cab. — 7. Tachycineta, Cab. — 8. Psalido- procne, Cab. — 9. Cheramoeca, Cab. — i o. Ptj-onop rogne, Reich. — 11. Co- tjle, Boie. — 12. Cheliclon, Boie. impossible de s'en éloigner davantage par la conformation des pieds. C'est à lui que se relie le nouveau genre Megabias que MM. Verreaux viennent de recevoir du Gabon. Le genre Hypothyinis, rapporté au véritable type de Boie (si différent de l'Oiseau désigné depuis par Lichtenstein sous le même nom ), et restreint dans ses justes limites, ne contiendra plus que la Muscicapa ccerutea, L., de l'Inde [Gobe-mouche azur, Levaillant, Afr., t. 53, si nialhenreascment confondu avec son Azuroux, Ois. d'Afr., t i58, i, 2. — PI. enl. 666, i), et la manadcns'is, Quoy et Gaimard , seconde espèce du genre, propre à l'Océanie, comme la première, la \r&\ec{eriilea, est propre à l'Asie continentale. La cœrulea, Temm., de Java, la cœrulea, Vieill., la torquata, Svir., Voccipitalis, Vig., et la cceruleocephala, Sykes (femelle), appartiennent à l'une ou à l'autre espèce , suivant leur localité; il est inutile de dire que c'est bien à tort que V Hypothyinis océanienne, si semblable à l'indienne, a été placée sous Myiagra. Rhipidiira picatn, Gould, etR/i. motacilloides, Vig., de la Nouvelle-Hollande, appartiennent au genre Sauloprocta, Caban. La Muscicapa melanolcuca, Quoy et Gaim., Astrolabe, t. 4, fig. 4, de la Nouvelle-Irlande et de la Nouvelle-Guinée, est très-voisine de la dernière, n'en dfférant que par son bec plus long, plus large et plus robuste, et par la proportion des ré- miges ; mais nous avons en son lieu et place décrit dans le Conspectus une Leucocerca de la Nouvelle-Irlande, figurée n" 3 de la même pi. 4- C'est encore à ce genre qu'appartient Rh. nigfuorquis, Vig., auquel genre Leucocerca ajoutez Z. rhombifer, Cab. Muscicapa capcnsis, L., Aoni. Saxicola thoracica, Licht., est la femelle, et M. pistrinaria , Vieill., ma a' et ma 6° espèces de Platystira, ont été réunies en une seule, mais à tort. Platyslira leucopygialis et castanea. Fraser, ne sont que les deux sexes d'une même espèce qui mérite de former avec PL brevicauda, Sw., un nouveau genre (i)jfl/)Aoro- phyia , Bp.). La première est le mâle : Coracino-nigra ; gula, semitorque , abdominc, crisso- que candidis. La seconde, la femelle, dont le jeune ne diffère pas, Castaneo-cinnamomea ; pileo fiisco-cinerca; gula abdomineque albis: cauda nigra. Ajoulez aux \rsàs Platystira, PL albicauda, Strickland , de Damara , sur la côte occidentale d'Afrique , la plus grande espèce du genre, à bec plus fort et plus comprimé, à queue plus courte, à première rémige plus allongée. Au genre Stenostira, que nous avions créé ensemble à Berlin avec M. Cabanis, en i85o, et qu'il me semble répudier à tort , devra probablement s'ajouter la petite Muscicapa rufica- pilla, Sundev., de la Caffrerie. Ju^ ç/enxe Pycnosphrys, Strickland, qui a pour type Sylvia grammiceps, Verreaux, ne doit pas faire partie des Muscicapides ; c'est plutôt un Acanthiza des Accentoriens. Culici- peta, Blyth, ne doit peut-être pas en être éloigné. Aux nombreux synonymes de Sylvia burki, Burton, son type, a.]o\xtez Neornis strigiceps, Hodgs. C. R., i85^, i" Semestre (T. XXXVIII, N» 14.) 85 ( 654 ) Volucres. » Ayant terminé l'examen des Chanteurs, qui forment la première tribu des Passereaux, et de beaucoup la plus nombreuse, passons maintenant à la tribu des VOLUCRES. Le manque d'espace nous obligera à nous limiter à l'énumération des espèces de M. Delattre. Nous nous réservons de publier ailleurs la suite des annotations qui servent de développements et de com- mentaires à ma classification parallélique, et de rectification à la première partie de mon Conspectus. » Les Volucres nous offrent deux séries parallèles, aussi parfaites que possible: îi'^Str » La première, celle des Zygodactyles, contient des Passereaux qui, sous bien des rapports, outre la conformation des pieds, se rattachent direc- tement aux Perroquets. Cuvier, en effet, les réunissait pour former son ordre des Grimpeurs; et nous avons été nous-même fort tenté d'établir ainsi la série générale des Oiseaux • AVES. ALTRICES. 1. PSITTACI. 2. Passeres. a. Volucres. 1. Zj'godactyli. 2. Anisodactyli. h. Oscines. 3. CoLUMBiE. a. Gyrantes. b. Pleiodi. 4. Ikepti. 5. accipitres. 6. Herodiones. a. Grues. b. Ciconise. 7. Gavi*;. a. Totipalmi. b. Longipennes. c. Urinatores. 8. Ptiloptf.ri. PRiGCOCE.S. 9. GALLIRiE. a. Passeraceae. b. Gallinaceae. 1 . Grâces. 2. Galli. 3. Perdices. 10. Gballs. a. Cursores. b. Alectorides. 1 1 . Anseres. 12. Struthionss. • ( 655 ) » M. le D' Schiff, de Francfort, a émis, au sujet de la disposition naturelle des êtres vivants, une idée à laquelle mes réflexions m'ont convaincu qu'il serait utile de donner du développement. Il s'agirait, en principe général, de substituer la classification circulaire à la classification linéaire. Je n'ai pas besoin de rappeler à l'Académie l'éclat que ce principe a reçu de M. Am- père dans sa classification des corps simples. La classification par séries parallèles offrait déjà de grands avantages, nous faisant sortir du chaos que présentait l'arrangement linéaire, nous permettant de coordonner les faits ' acquis à la science zoologique, et la faisant profiter des lumières fournies par l'anatomie et la physiologie. Mais la transformation de ces séi'ies en cercles, disposés eux-mêmes en rangées circulaires, diversement combinées les unes à l'égard des autres, sera préférable encore aux séries parallèles, parce qu'elle se rapproche davantage de la complexité des plans de la na- ture. » Déjà, en r 826, j'avais indiqué quelque chose de semblable, lorsque, ana- thématisant la série linéaire, je disais que les relations des animaux seraient mieux représentées par des rayons de différentes longueurs, partant de diffé- rents centres, et se croisant en différentes directions!... Et que l'on ne confonde pas surtout cette base d'une science future avec les ingénieux romans d'outre-Manche, inventés dans ses brillantes « Horce Entomologicœ » , par M. Mac-Leay, traduits en cercles si peu heureusement appliqués à d'autres branches que les Insectes par d'autres auteurs ! . . . cercles que leur assujettissement à des nombres étroitement systématiques suffirait seul à faire condamner par quiconque a le sentiment des libres allures de la nature, qui a semé la terre d'espèces comme le ciel d'étoiles. » Nous n'avons pour représenter les Ramphastides que le Pteroglossus regaljs, Licht. N'ayant pu consulter à Paris la seconde édition de la Mono- graphie de M. Gould, nous nous bornerons à faire remarquer que les exem- plaires du Nicaragua sont en tout semblables à ceux de Venezuela même quant au collier, étroit et d'un marron foncé. Ceux de Colombie, outre que leur collier est plus large et beaucoup plus clair, ont le bec plus long, à tache noire dorsale moins étendue vers la pointe : le nom à' Jnihiguus, Less., ne devrait-il pas leur être réservé? » Les Coccjziens sont les seuls Cuculides américains. M. Delattre nous a rapporté du Nicaragua le Coccjzus seniculus, Bp., ex Lath., identique à celui des Antilles et de Floride, mais qu'il est impossible d'appeler minor, quand même il serait prouvé que c'est le vrai minor de Gmelin, attendu que c'est une des plus grandes espèces du genre. 85.. ( 656 ) • » Aucune famille n'est plus naturelle que celle des Picides qu'on pour- rait dire véritablement cosmopolite si, par une inexpliquable anomalie, elle ne manquait entièrement à la Nouvelle-Hollande, à Madagascar et aux îles de la Micronésie. Tout en regrettant de ne pouvoir profiter du travail com- plet qu'un savant magistrat nous fait désirer depuis si longtemps, il nous est impossible d'accepter sa nomenclature. Si nous pouvions nous décider à sacrifier en une seule occasion le principe sacré de la priorité, certes ce serait en faveur des genres de M. Malherbe. Rien, en effet, n'est plus ingé- nieux, plus simple et plus utile que la méthode de nomenclature qu'il pro- pose pour une famille si bien circonscrite et dont le genre type porte un nom aussi bref qu'euphonique Mais le ministre d'Astrée comprendra facilement nos scrupules C'est le code de la science que nous sommes obligés de lui appliquer,... et, d'ailleurs, son mode instructif de désigner les genres ne saurait être généralisé. Sans parler des familles mal circonscrites, de celles à limites variables et incertaines, comment, pour en choisir une bien définie, analogue à celles des Pics, l'appliquer aux DENDROCOLAPTlDESi* Autant je suis charmé de voir un Zebripicus, un Linnœipicus, et d'établir moi-même un Malherhipicus ,. . . autant il me répugnerait, malgré la justice du compliment, de créer un Lichtensteinidendrocolaptes ou un Delajrais- nayidendrocolaptes , surtout s'il devait être suivi de quelque awantio-atio- cristatus ! ! ! . » Quoi qu'il en soit, les Picides nous ont fourni : » I. Centurus subelegans, Bp., 1837, de Nicaragua, dont il n'est nul- lement prouvé que tricolor, Gm., ex Seba, soit synonyme. » 2. Melanerpes Jormicivorus , Bp., ex Sw., de Californie, dont le flavi- gula, Malh., ne diffère pas. » 3. Drjocopus pileatus? Boie, ex L., mais plus petit. » 4- Drjocopus scapularis? Yig., de Californie, mais à ventre rayé et avec les couvertures inférieures des ailes de couleur isabelle. » La famille des Capitonides nous offre un grand Tamatia à bec mé- diocre, qu'il serait trop long ici de comparer avec ses espèces voisines, comme nous en avons l'intention. » Les VOLUCRES HÉTÉRODACTYLES, Cette petite série intermédiaire aux deux grandes et méritant presque d'être considérée comme d'un rang égal avec elles plutôt que comme appendice de la première, n'est composée que de la famille des Trogonides. » Nous avons devant nous quatre espèces, toutes du Nicaragua. ;> I. Trogon melanocephalus , Gould. ( 657 ) » 2. Trogon elegans, Gould. » 3. Trogon citreolus, Gould (chrysogaster, Sw., i835). » 4- Trogon caligatus^ Gould. * D La seconde grande série des Volucres, celle des Anisodactyles, ne ' nous offre pas de Frugivores, presque tous de l'ancien continent ; mais parmi les FORMicivoRES, tous américains moins les MÉNURIDES, la femelle du » I . Thamnophilus doliatus, Auct. ex L. , dont Latham avait fait son La- nius rubiginosus qui se trouve au Muséum, provenant de l'île de la Trinité, mais que l'on ne savait pas vivre si au nord : » Lœte rufa; siibtus cinnamomea : gula albicante nigro - punclulata {pectoris undulis ohsoletis) : genis et collare nuchali albo niqroque striatis: remigibus juscis rufo-marginatis . » Le mâle, suivant M. Delattre, était noir moucheté de blanc avec une huppe. » 2. Dasjcephala citreopjga, Bp. , espèce nouvelle de Nicaragua ; Similis uropygiali, sed major, capite obscuriore, dorso,fasciis alarum, caudaque magis rufescentibus , abdomine albidiore. » 3. Le Ramphocœnus rufiventris , ou peut-être même melanurus , Vieill., car il n'est nullement prouvé que les diverses espèces admises dans ce genre méritent d'être conservées. » Les Volucres muscivores nous offrent, parmi les Tjranniens si faciles à disposer en admirable parallélisme avec les Fluvicoliens réformés : » L'élégant Mihndus tjrannus, Bp., ex L., dans le meilleur et plus rare état de préservation, sans que les longues queues des différents exemplaires soient le moins du monde endommagées ; » Milvulus foijicntus , Bp., ex Gm., dans un état de conservation et de fraîcheur d'autant plus appréciable qu'il est difficile à obtenir et encore plus à préserver; » Scaphorynchus mexicanus,l^2iir.; » Sajornis nigricans^Bp.; » Todirostrum cinereum, Less., ex L.; » Mjiodynastes luteiventris , Bp., nouvelle espèce d'un nouveau genre qui en a quatre et que je décrirai comparativement ailleurs ; » Tous de Nicaragua. » Les Dendrocolaptides, ces Pics anisodactyles, ces Grimpereaux des Volucres, sont richement représentés dans notre collection par le nombre des espèces, et par l'intérêt qu'elles offrent : 1) I. Nasica eburneiros(ris,0. ût^M\XY&; . • . ■ ■ -m 1 ( 658 ) » 2. Picolaptes verreauxorum , Bp., semblable à Va/Jînis et au sou- lejeti, Lafr., mais beaucoup plus petit; » 3. Dendrocincla delattrii, espèce nouvelle dont nous laissons à M. La- fresnaye, si compétent en fait de Picucules, le soin de donner une descrip- tion complète; » 4- Xenops genibarhis , 111.; » 5. Sittasomus sjlvioiHes, Lafr. ; » 6. Dendrocops mtdtistriaius , Eyton, dont on connaît ainsi la patrie : j4Jfinis Dr. p\atyrostvi, cujus major : capite^collo, dorso obscuriore et cor- pore toto suhtus, griseo-aurantiis nigro-lunulatis : uropjgio, alis, caudaque fulvo-cinnamomeis : remigibus intiis pallidioribus apice vix Juscescenti- hus : rostre nigro. » La i5i® sous-famille, celle des Psariens, nous a donné une nouvelle espèce de Pachyramphus et qui plus est ses deux sexes si différents l'un de l'autre. Elle ressemble au P. minor, mais n'en a ni le col rose ni le dessous du corps noir ; ce sera : » P. latirostris , Bp., Fusco-cinereiis , subtus albo-cinereus; pileo nigro ; macula magna alba utrinque ad dorsi latera : rostro late depresso ; » Faem. Rufa, suhtus albo-rufa, pileo-nigro^ remigibus intus et apice nigris, cauda rufa. Nous avons aussi : » Tityra semifasciata, ou plutôt l'espèce mexicaine et de Nicaragua, confondue avec cette espèce de Spix, exclusivement brésilienne. » Les PiPRiDES ne nous fournissent qu'un seul représentant, Chiroxi- phia lineans, Bp., du Pérou, mais aussi du Nicaragua, d'après les beaux exemplaires Delattre. » Nous croyons maintenant qu'il vaut mieux répartir en quatre sous- familles, qu'en trois, la famille des COTINGIDES. Cotinginœ, Gjmnoderinœ, Querulinœ et Lipaugince sont les noms que nous donnons aux quatre sous-familles dont nous ajoutons la dernière, après avoir changé le nom de la seconde et les limites de la troisième. » Les VOLUCRES CALLICHROMES ne comptent que deux espèces, l'une et l'autre de la Famille des Prionitides, qui représente en Amérique celle des Méropides . Mais, entre ces deux Familles, outre l'analogie, il existe aussi, comme entre les Hirondelles et les Martinets, im certain degré d'af- finité. C'est par le genre Hylomanes que s' effectue le passage d'un groupe à l'autre : et le Prionites gularis, Lafr., est presque intermédiaire entre ces deux genres. » La première de ces espèces est le Crjpticus superciliaris , Sandback, ( 659 ) dont le Moinotus jucatanensis, Cabot, ne diffère pas. Cet oiseau s'étend donc le long des deux océans, ce qui est d'autant plus étonnant que chaque localité paraît avoir son Prionite propre. Les espèces de la côte occidentale ont, qui plus est, toutes du roux, celles de l'orientale du bleu. Le nom de Prionites momotus nous semble devoir être réservé à l'espèce du Brésil, à nuque rousse, et celui de Pr. hahamensis à celle des Antilles, entièrement rousse en dessous. Nous distinguons encore celle de la Nouvelle- Grenade, qui sera, d'après M. Terreaux, Momotus semirufus, Sclater, Les exemplaires rapportés de Nicaragua par M. De- lattre sont intermédiaires entre momotus et hahamensis pour les cou- leurs comme pour la localité. La calotte noire est, en effet, moins éten- due que dans le Pr. hahamensis , mais plus que dans Pr. momotus, et entourée par la teinte aigue-marine même postérieurement, le bleu n'oc- cupant que la pointe des longues plumes : les couvertures inférieures des ailes sont rousses, ainsi que le ventre et les cuisses : les appendicules des pennes de la queue sont beaucoup plus larges que dans les autres espèces : le coup d'œil exercé de M. Pucheran a distingué pour cela dans nos gale- ries ce beau Volucre, notre seconde espèce, sous le nom de Pr. psalurus. » Un autre Momot, rapporté par M. Morrelet, et auquel nous donne- rions son nom si nous ne le croyions trop semblable au Momotus lessoni, Less., 1842, figuré par M. O. des Murs, Pi. p. 62, se distingue parce qu'il a le dessous des ailes plombé et vine vaste calotte noirâtre entièrement en- tourée d'aigue-marine tendant au bleu turquoise, à plumes postérieures noires à la pointe. La couleur générale est d'un vert presque aussi roussâtre en dessus qu'en dessous : la tache sur la poitrine est très-restreinte. » Celui de Carthagène {parvirostris?) est encore intermédiaire. » La brillante famille des Trochilides forme, à elle seule, dans ma clas- sification, la grande division des Suspensi. Nous en connaissons mainte- nant, grâce aux savantes recherches de M. Gould, et surtout de M. Bour- cier, trois cent vingt espèces, que je répartis en soixante-seize genres. Je viens, après plusieurs essais plus ou moins malheureux, de subdiviser cette famille si naturelle en cinq sous-familles : 1. Grypiens 5 genres. 10 espèces. 2. Phœtornithiens 1 20 3. Larapornithiens 7 4^ 4. Cynanthiens 26 85 5. Trochiliens 87 160 » Je répartis cette dernière, aussi nombreuse à elle seule que toutes les 4- Phalacrocorax dilophus, Aiid., dont son Jloridanûs n'est sans doute que le jeune. » Parmi les LONGIPENNES ou grands voiliers, quatre ou cinq Albatrosses dans leurs différents âges appartenant aux espèces : » I . Diomedea chlororhjnchos , Ijath. » 2. Diomedea fuliginosa,Gm. » 3. Diomedea melanophrjs, Boie. » Deux ou trois Procellârides difficiles à déterminer, à cause de leur jeune âge, outre une petite nouvelle appartenant à mon groupe de prédilec- tion, que Boie avait nommé Hjdrobates et Vigors Thalassidroma, mais auquel j'ai cru devoir restituer le nom Linnéen de Procellaria. Elle est non-seulement typique, mais a toutes les formes, et notamment le tube nasal retroussé de la Procellaria leachi^ dont elle se distingue principale- ment, ainsi que de tous ses congénères, par l'absence totale de blanc sur le croupion, le crissum et même sur les ailes. C'est, sans contredit, la plus importante découverte de M. Delattre, et il est plus qu'étonnant qu'elle ait pu échapper aux ornithologistes qui viennent d'explorer la Californie et ses parages. Nous la nommons Procellaria melania, Bonaparte. Nigro- coracina, vel in uropjgio; subtus fuliginosa : alis longissimis : cauda brevi, sed projunde Jurcata, tectricibus omnibus omninonigris. Ma petite Procellaria tethjs, des îles Gallapagos, si typique et si proche de la Procellaria pelagica, L., se distingue au contraire de celle-ci, en ce que les couvertures supérieures de la queue sont entièrement blanches (comme dans Pr. leachi, etc.), non blanches à pointe noire, comme dans le célèbre Poussin des Sorcières. » Un Larien seulement se trouve dans cette collection ; mais c'est juste- ment l'unique espèce enregistrée dans les catalogues de la science que nous ne connaissions pas. C'est V/ldelarus heermanni que vient de figiu'er M. Cassin dans son important supplément aux ouvrages de Wilson et d'Audubon. Fusco-ardesincus, pileo cerviceque obscuriore : subtus paullo dilutior; tectricibus alarum injerioribus nigris : gula, tectricibus caudœ superioribus et prœcipue apicibus remigum secundariarum albicantibus; rcmigibus, rectricibusque apice albicantibus , nigris : pedibus nigris : rostrn pnrvo, rubro, apice laie nigro : iridibus stramineis. Jun. subtus pallidissime cinereuSj pileo cerviceque Jitsco albidoque vnriis ; ' cauda apice alba. Les Sterniens sont représentés par quatre espèces : ( 663 ) I. Anous stolidus, Leach, ex L. ^. Haljplana fuUginosa, Wagl.,exGin. 3. Thalasseus cayanus, Boie, ex Gni. 4. Sterna wilsoni, Bp. [hirundo, Wils. nec L.). Les Brachyptères n'ont fourni qu' Uria townsendi, à bec plus mince et plus allongé que dans les Uria d'Europe, les ailes elles-mêmes et surtout les tarses étant beaucoup plus longs. SOUS-CLASSE 2. PRiECOCES. Gallinacés. » Les Gallinacés ne nous ont offert qu'une seule espèce de Nicaragua, mais nouvelle, que nous nommons, d'après notre voyageur : » TiNAMUS DELATTRii, Bp. Statura T. variegati cui similis, sed rostrn valde breviore, robustiore : undulis crebrioribus : superciliis nullis : genis subroseis : gula argeniea : iridibus fuscis : pedibus sanguineis (i). » De la Californie, ou pour mieux dire de Bodega, ancienne colonie russe, au nord de cet État, nous avons un superbe exemplaire du Tetrao OBSCURUS, Say, figuré dans mon Ornithologie américaine, et qui manquait à notre riche collection du Jardin des Plantes ; le commun Lophortix ca- lifornica, Bp., ex Lath. [Callipepla calijornica, Gould), découvert par l'infortuné Lapeyrouse ; et Eupsjchortix parvicristata, Gould. Échassiers. » Les Échassiers nous fournissent : » I. Hœmatopus niger, Cuv., l'Huîtrier de ces parages, pour lequel le quaternaire M. Reichenbach vient de former son genre Melanibis. » 2. Porzana carolina, Vieill., ex L., gibier commun dans les États de l'Est, que je ne m'attendais pas à retrouver dans les parages de la Californie. » 3. Himantopus nigricollis, Vieill. » 4 Recurvirostra occidenialis , Vig., à tête et cou légèrement cendré, à bec parfaitement conservé avec son délicat petit crochet apical. t (i) Une espèce beaucoup plus grande, d'un tiers, à gorge blanche, venant aussi de Colombie, avait depuis longtemps frappé l'oeil expert de M. Jules Verreaux : Tinamus jULius, Bp. Rufo-chocoladinus , lunulis nigris xtate evanescentibus, maculis parvis rufulis nrnatus : subtus in adulto pallidior, mare tantum aurantio-flavescens : gula argentea : rostro hrevi, in fsem. breviore, naribus ultramedianis. hm. /uscus rufo-striatus : subtus /ère ex loto aurantio-flavidus. 86.. 4 ( 664 ) » 5. Lobipes hyperboreus, Guv., intéressant aussi par la localité. » 6. Limosa fedoa, Vieill., subtus cum alis totis cinnainomeis . ^ Palmipèdes. Les Palmipèdes rapportés par M. Delattre sont beaucoup plus nom- breux et presque tous de la Californie. 1. j^nser hutchinsi, Audubon, espèce commune dans l'ouest, mais rare dans les collections. 2. Chen hjperborea, Boie, ex L., magnifique exemplaire adulte qui manque encore au Muséum : Candida, remigibus nigris. Aix sponsa, Boie, ex L., absolument pareil à celle des États atlantiques. Dafda acuta, Bp., ex L., non encore distinguée de celle d'Europe. Mareca americana, Steph., ex L., qui remplace notre M. penetope. Chaulelasmus strcperus, Gr. , ex L. Rhynchaspis cljpeata, Leach, ex L. Pterocyanea discors, Bp., ex L., du Nicaragua, semblable à celle des États-Unis. Pterocyanea cœruleata, Bp., ex Licht. [rafflesii, King, — cyanoptera, Vieill.), par contre, de Californie, confirmant le fait que ce Canard se trouve sur toute la côte ouest de l'Amérique depuis le Chili. Querquedula carolinensis , Bp., ex Auct., qui remplace sur les deux côtes notre Sarcelle commune d'hiver [Q. crecca). Aythyia vallisneria, Boie, ex Wils., le délicieux Canvass-back Duck des Anglo-Américains, si recherché des gastronomes. Clangula americana, Bp. , And., PI. 342, qui remplace en Amérique notre gZaHc/ora^ puisque barrowi ou islandica est commune aux deux continents. Clangula histrionica, Leach, ex Gm., qui est le Canard Arlequin, de^ deux mondes. Clangula albeola, Bp., ex L., propre à l'Amérique, malgré les exem- plaires tués en Europe. Oidemia perspicillata, Flem., ex L., qui se fourvoie quelquefois sur les côtes septentrionales d'Europe. Oidemia americana, Audubon_, à bec gibbeux à jaune bien circonscrit, qui remplace notre Macreuse [Oid. nigra). Oidemia deglandi, Bp., qui représente notre double Macreuse [Oid. fusca, Flem., ex L.), et que M. Cassin vient de nommer Oid. velvetina, mais qui pourrait n'être après tout que Y Anas carbo de Pallas, de la côte opposée d'Asie, que l'on aurait rapporté à tort à l'espèce européenne. ( 665 ) Les doubles Macreuses de Californie ont la gibbosité beaucoup plus forte et fournie d'une espèce de crête, et une grande tache blanc de neige (en croissant) sous l'œil. Celles du Canada ont la gibbosité un peu déprimée. Finalement, le Mergus merganser, L.', le serrntor, L., et le cuculla- tus, L., propre à l'Amérique, dont le professeur Reichenbach fait son genre Lophodjtes. » Toutes les peaux rapportées par M. Delattre, soit de Mammifères (i), soit d'Oiseaux, sont dans le meilleur état possible de conservation. M. De- lattre, en outre, a eu soin de prendre sur chacune des notes intéressantes et de peindre même la couleur des yeux et des autres parties sujettes à s'altérer par le dessèchement. Il a aussi rassemblé, dans le Nicaragua, en- viron trois cent cinquante espèces de Lépidoptères, dont une vingtaine non encore décrites. Nous avons eu le plaisir de voir acquérir, par les Musées de Paris et de Bruxelles, la plupart des espèces nouvelles ou intéressantes de notre voyageur. Ceux qui connaissent son patriotisme n'auront pas de peine à comprendre le désintéressement avec lequel il a toujours donné la préférence à nos collections nationales, tandis que, sous bien des rapports, elle eût pu appartenir à la munificence du si estimable directeur du Mu- séum de Bruxelles, dont la profonde connaissance des Passereaux du Mexique, et des Rapaces du monde entier, n'est inférieure à celle d'aucun autre naturaliste. » RAPPORTS. REPTILES FOSSILES. — Rapport fait par M. Dumékil au nom Je la Section d' ^n'àtomie et de Zoologie, touchant la proposition faite à l'y^cade'mie d'acquérir un squelette fossile de Mjstriosaurus découvert dans le Lias de Boll, royaume de Wurtemberg. « Dans sa séance du 20 mars, l'Académie a entendu le Rapport que lui a fait notre confrère M. Duvernoy sur l'examen qu'il a été faire à Châlons- sur-Marne d'un fossile des plus curieux qui a été mis à découvert, dans le plus bel état de conservation. C'est un Gavial, singulière espèce de Reptile de plus de 3",5o de longueur. Une représentation lithographiée de cette sorte de médaille commémorative des événements du globe et de la (1) Parmi les Mammifères, nous avons remarqué de magnifiques Singes hurleurs et de grands Écureuils, élégamment colorés, semblables, sinon identiques, au Sciurus dorsalis, Gr., de Caraccas; le Cougouar du Mexique tué en Californie, le Lyncus rufus, un des singuliers Cricetiens de l'Amérique du Nord, de nouveaux JrvicoUens, etc., etc. ( 666 ) destruction de ses premiers habitants a passé sous vos yeux. Cette pièce est des plus importantes pour la science, et notre confrère a exprimé le désir que la France puisse en faire l'acquisition pour le Muséum d'Histoire naturelle de Paris. » La Section d'Anatomie et de Zoologie à laquelle vous avez bien voulu renvoyer l'examen de cette proposition, l'a accueillie à l'unanimité. EAle vient vous prier de vouloir bien la soumettre à votre Commission admi- nistrative, espérant qu'il lui sera possible de faire l'acquisition de ce fossile si précieux pour les riches collections de paléontologie du Muséum. » (Renvoi à la Commission administrative.) NOMEVATIOIVS. L'Académie procède, par la voix du scrutin, à la nomination de la Com- mission qui aura à juger les pièces du concours pour le grand prix de Ma- thématiques (question relative aux mouvements généraux de l'atmosphère)* MM. Liouville, Lamé, Cauchy, Binet etChasles réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. PHYSIQUE DU GLOBE— iVb> Trois des grands embranchements du règne animal y figurent pour les quatre classes des Vertébrés (Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Poissons), pour une des Mollusques et trois des Aniculés, et l'on y compte environ soixante types génériques dont la plupart constituent plusieurs espèces. » La classe des Mammifères est représentée par les trois divisions ou sous-classes des Mo- nodelphes, des Subdidelphes et des Didciphes. Or, si l'on considère que l'un de ces anneaux de la grande chaîne des êtres animés, celui des Subdidelphes, n'existe plus dans la nature vi- (i) yoir, pour la caractéristique de la plupart des genres et espèces, la 1' édition du Traité élémentaire de Paléontologie , par M. Pictet, dans lequel sont consignées ces déter- minations, d'après divers travaux monographiques que j'ai publiés. (675) vante, et que celui des Didelphes n'a géographiquement de représentant actuel qu'au delà des mers, en Amérique et dans la Nouvelle-Hollande, on est frappe de l'harmonieuse richesse que présente cette antique faune. » Les Monodelphes comprennent des Insectivores, Carnivores, Rongeurs, Pachydermes et Ruminants; on y trouve un échinoïde(le genre Tetracus); deux genres de Carnivores canidés ( Cynodon et Elocyon) ; un Psammoryctin [Theridoinys) et des Murins [Myotlierium, Decticus et Elomj-s) ; des Périssodactyles , Rhinocéros à incisives (/{o«zoMf/7«/w); des Paléo- thères [Palœot/ierium et Paloplotherium); des Suilliens [Entelodnn, Botltriodon); des Anoplo- thères (Cai/iot/teriiim , Zooligus) ; un genre de Ruminant voisin des Pachydermes (^/w/?/;/- tragulus); un autre genre, plus essentiellement cervide (0/-oMen«/n). » Les Subdidelphes ne comptent qu'un seul genre Sarcophage [Hyœnodon). Cet animal est évidemment intermédiaire aux Dazyures et Thylacines d'une part, et aux vrais Monodel- phes de l'autre. » Les Didelphes sont du groupe des Sarigues et du genre Pcratherium. » Le même ossuaire de Ronzon nous a conservé les dépouilles d'une fouje d'Oiseaux, parmi lesquels les espèces palustres sont les plus nombreuses. A cet égard , la prédominance des genres est en faveur des Échassiei-s et des Palmipèdes. » En compagnie de tous ces animaux terrestres et ailés , vivaient bon nombre de Rep- tiles, dont les représentants dans la nature vivante sont les Tortues de terre et d'eau douce, les Crocodiles , les Grenouilles et les Salamandres. » Un fait curieux , en regard de la diversité des types qui précèdent , c'est la présence d'une seule espèce de très-petits Poissons. » Les coquilles de Mollusques aquatiques, tels que Lymnée, Planorbe, Paludine et Cy- clade, et une quantité de carapaces d'un Crustacé du genre Cypris, attestent, an plus haut point, l'existence d'une population plutôt palustre que lacustre, et nous révèlent les con- ditions particulières de vie et d'habitat dans lesquelles se mouvait toute cette faune miocène. » Les Articulés viennent confirmer encore cette donnée intéressante , par la présence d'Insectes coléoptères (Hydrocanthares) et de Névroptères (Libellulidées). J'ai recueilli éga- lement des empreintes de Diptères fungicoles. » La flore du même dépôt est aussi variée en espèces ; elle est établie par des empreintes de feuilles, de fleurs et de graines. » Mes déterminations pour tous les autres fossiles reposent également sur une foule de dé- bris organiques , la plupart fort curieux , tels que pièces osseuses de toutes les parties du sque- lette; fientes ou coprolithes, dans lesquels on voit des fragments d'os et de mâchoires de pe- tits Mammifères qui avaient été la proie des carnassiers; des os rongés et lacérés attestant que cet ossuaire servait de retraite ou de repaire à ces animaux; des œufs d'Oiseaux isolés ou réunis par groupes comme dans un nid, des plumes, etc.; des larves d'Insecles, etc. : parti- cularités qui dénotent, toutes, le peu de profondeur des eaux marécageuses dans lesquelles ont été déposés les sédiments calcaires. Remanjuons aussi pour la distinction géologique à établir entre les gypses sous-jacents et les calcaires marneux, qu'à la différence du premier de ces terrains , où l'on trouve des squelettes entiers , le second n'offre jamais que des os désunis et presque toujours brisés par la dent des Carnassiers ; enfin les grandes espèces de Palœothe- riuip particulières aux gypses disparaissent complètement dans les calcaires. » Un autre gisement à peu près contemporain , celui de Bournoncle, a fourni , avec des es- ( 676 ) pèces analogues à celles de Ronzon , des restes d'une très-grande Tortue de terre ; on les a trouvés dans une marne sableuse, au voisinage de masses calcaréo-siliceuses, dont le dépôt peut être attribue à des sources thermales, comme celles des geysers actuels. Les calcaires si- liceux de Fay-le-Froid , qui ont eu probablement la même origine , contiennent des coquilles terrestres du genre Hclix, associées avec beaucoup de débris osseux. « L'origine mystérieuse de ces populations nous échappe comme celle des faunes qui les ont précédées et qui les ont suivies. Cependant il est intéressant de remarquer la présence de races paléothériennes dans le curieux gisement de Ronzon (miocène inférieur), c'est-à-dire à un étage plus élevé qu'on ne l'avait constaté jusqu'à ce jour, et l'apparition d'un véritable Rhinocère [Ronzotherium ) , qui est signalé pour la première fois au-dessous des couches dans lesquelles on avait limité la présence de ces sortes de Pachydermes. Pour la première fois aussi les Ruminants qui, plus tard, ont pris un si grand développement numérique, se montrent avec des formes dentaires plus voisines de celles des espèces postérieures et même des espèces actuelles [Orotherium); enfin on voit les Didolphes, qui n'avaient été signalés que dans l'éccène, subsister encore dans le miocène de Ronzon. Ces données établissent la persistance de certains types pendant une plus longue durée des âges qu'on n'avait été por.té à le croire jusqu'à ce jour. » 6°. Les populations animales que je viens de signaler avaient complètement disparu lors des dépôts des terrains qui , dans la Haute-Loire, sont généralement superposés aux calcaires miocènes, c'est-à-dire vers le commencement de l'époque pliocène, et de nouveaux hôtes étaient venus peupler ce pays. Alors nos montagnes étaient embrasées par les feux volca- niques, et c'est au voisinage des grands foyers d'éruption qu'on trouve les restes de beaucoup d'animaux qui périrent victimes de ces catastrophes. >' Le principal gisement de ces fossiles, pour le pliocène inférieur, est celui de Vialette. Les genres de Mammifères qu'on y rencontre sont l'Hyène, le Machairodus, le Mastodonte, le Tapir, le Rhinocéros (sans incisive, Rh. mcsotropus), et des Cerfs. Ceux de ces animaux dont les genres sont communs au miocène de Sansans(Gers) et d'Eppelsheim , diffèrent spé- cifiquement. Le gisement de Vialette appartient à la région des plateaux; il est antérieur au creusement général des vallées de l'époque volcanique. » 7°. L'ensemble des êtres postérieurs à celui des animaux trouvés à Vialette se fait re- marquer par la disparition des Mastodontes et des Tapirs, lesquels sont remplacés par un nou- veau genre de Proboscidiens , les Éléphants. » On y trouve, en outre, l'Hippopotame et le Cheval, et, parmi les Ruminants, un An- tiloj« et des Boeufs. Un nouveau carnassier du genre Canis y apparaît également. » Le Machairodus, l'Hyène et les Cerfs sont communs à l'âge précédent et à Celui-ci, toutefois avec des différences spécifiques. • Le Rhinocéros mesotropus seul se retrouve identiquement dans ces deux populations. Tous ces fossiles proviennent d'un gîte principal, celui de Sainzelle, qui paraît avoir été un repaire d'animaux carnassiers, à en juger par les morsures dont presque tous les osse- ments portent les empreintes. Ces restes organiques sont enfouis, sous une épaisse nappe basal- tique, dans une brèche argilo-volcanique qui est descendue à peu de profondeur dans la vallée de la Borne, par conséquent avant le creusement complet de cette vallée. >■ 8". Le gisement type de la huitième association est celui de Solignac auquel s'en ratta- chent synchroniquement plusieurs autres. Les brèches volcaniques qui contiennent les fossiles .;^'S^, ( 677 ) se sont épanchées suivant la déclivité du sol jusqu'au fond d'une vallée, ce qui assigne à ce genre de dépôts une date géologique certaine. » Cette nouvelle faune se caractérise par l'exclusion de certains genres précédents, tels que le Macliairodnset peut-être l'Hippopotame. Elle contient, en commun avec celle de Sainzelle, l'Éléphanl, le Rhinocéros, le Cheval, le Sanglier, le Bœuf, l'Antilope, sans qu'on ait établi jusqu'ici des traits bien distinctifs d'espèces; quelques Cerfs seuls, sous ce rapport, semble- raient se différencier. " Un fait intéressant, c'est la permanence des types spécifiques, dans la série des trois âges qui précèdent, chez les animaux qui ont les habitudes les plus sédentaires. Les Mollusques terrestres et aquatiques appartiennent constamment aux mêmes espèces, et, chose plus remar- quable, ces espèces persistent jusqu'à l'époque actuelle. Je citerai, à cet égard, les Clausilia parvula, Lymneus pereger, Jncylus Jluniatitis , Cyclas fontinalis, etc., dont les dépouilles testacées gisent dans toute la série des couches alluvio-volcaniques. » Quant aux Reptiles et Oiseaux , j'en possède aussi de nombreux débris du même âge qui ne donnent lieu provisoirement à aucune observation particulière. Il en est autrement des Articulés : j'ai des Insectes fossiles qui sont analogues aux espèces vivantes. Je dois signaler aussi l'état de conservation extraordinaire des Coléoptères, chez lesquels lesélytres, au moment de leur découverte, offraient encore l'aspect de leur coloration primitive. » Cette loi de persistante spécifique de certains fossiles depuis l'époque pliocène jusqu'à nos jours est également manifeste dans ma nombreuse collection d'empreintes végétales de l'époque volcanique qui montrent les plus grandes analogies avec la flore actuelle. Ce sont des feuilles et fruits des végétaux suivants : orme commun , frêne élevé, érable sycomore, érable de Montpellier, amandier commun, charme commun, peuplier noir, bouleau blanc, aulne glutineux, etc. >) D'où il faut conclure aussi que lors des dépôts alluvio-volcaniques, nos contrées étaient déjà appropriées aux conditions climalologiques actuelles. » 9°. Le neuvième et dernier Age de la chronologie zoologique du même pays commence avant l'entière extinction des volcans. C'est l'époque où l'homme prend possession de ce ter- ritoire qu'avaient successivement occupé des populations animales si diverses et qu'habi- taient encore très-probablement des Éléphants et Rhinocéros, des Chevaux, Bœufs et Cerfs spécifiquement semblables à ceux de l'âge précédent. MÉMOIRES PRJÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Des effets statiques et dynamiques des aimants ; par M. DP MoNCEL. (Renvoi ayx Commissions déjà nommées.) M. du Moncel envoie ixn extrait de chacun des trois Mémoires pré- sentés successivement par lui à l'Académie, le i5 avril i852, le 12 sep-- tembre i852 et le 28 février i853, sur les effets statiques et sur les effets dynamiques des aimants. Il pense trouver dans les belles et récentes expé- C R., 1854, 1" Sem««;e. (T. XXXVllI, NO 14.; - • 88 1678) r-x, riences de M. Faraday sur la vitesse de l'électricité, la preuve de la justesse de l'explication qu'il a donnée des faits observés dans ses expériences. Une Commission appréciera jusqu'à quel point sont fondées les présomptions de M. du Moncel. GÉOLOGIE. — Considérations sur les terrains paleozoïques de l'Asie Mineure; par M. P. DE TCHIHATCHEF. (Commissaires, MM. Élie de Beaumont, Dufrénoy, Constant Prévost.) p Depuis plusieurs années déjà, les géologues savent qu'il existe, sur les deux rives du Bosphore de Thrace, des dépôts à fossiles paleozoïques; mais, jusqu'à 1848, époque de laquelle datent mes explorations en Asie Mineure, la localité en question, située pour ainsi dire aux portes mêmes de Constan- tinople, était le seul et unique représentant de l'âge paléozoïque dans cette péninsule. Depuis, j'ai eu le bonheur d'en constater un assez grand nombre sur les points les plus opposés de la vaste et intéressante contrée dont l'étude m'occupe depuis cinq ans. » Aujourd'hui, l'ensemble des régions connues en Asie Mineure comme appartenant positivement à l'époque paléozoïque, peut se résumer de la manière suivante : le Bosphore, le littoral septentrional du golfe de Nico- médie, la côte méridionale de la Cilicie, et enfin l'Anti-Taurus. » Parmi les roches paleozoïques qui forment une lisière le long des deux rives du Bosphore, la localité désignée par les Européens sous le nom de Mont du Géant, avait fourni à M. Hamilton quelques fossiles siluriens, tandis que les fossiles que renferment les dépôts du reste du littoral pré- sentent, au contraire, un type dévonien plus ou moins fortement prononcé, ainsi que le prouvent les restes organiques suivants (1), recueillis par moi, tant sur la côte d'Europe que sur celle d'Asie : Fragment de la queue d'un Cheirurus, Spirijer subspinosus , Vern., Orthis umbraculum, Schlot., Leptœna laticosta, L. Dutertrii, Chonetes sarciculata, Schlot., C. Bo- blajei, Yem., Stromatopora poljmorpha. A. ces fossiles, il faut encore ajouter le Pleurodjctum problematicum, découvert par M. Dumont, sur la rive européenne du Bosphore, et qui est éminemment caractéristique de son système rhénan, ou de la base du terrain dévonien. Ainsi, à l'excep- (i) Je dois la détermination des fossiles cités dans cette Note, à l'amitié de M. Ed. de Verneuil, dont les beaux et nombreux travaux sont aussi généralement appréciés que connus dans le monde scientifiqyie. M. J. Haime a eu la bonté de se charger de l'examen des Polypiers. T"* ■((^79) tion du mont Géant, les deux rives du Bosphore appartiennent au terrain dévonien inférieur; mais à peine a-t-on doublé la pointe de Skutari, que déjà on se trouve dans l'étage supérieur de ce terrain : en effet, tel est le type des fossiles suivants, que j'ai recueillis entre les villages Pendek et Kartal : Spirifer P^erneuili, Murch., Orthis striatula, Schlot., C. basaiis, Dahlm., Leptœna depressa, Sow., Productus subaculeatus , Murch., Cyathophyl- liim qitadrageininum , Goldf., Acervularia cranigera, d'Orb., Micheliiiia Tchihatchefi, n. sp., Vern., Alvéolites s pongites, Stein., Retepora antiqua, Goldf , Tentacidites. » Les dépôts dévoniens du Bosphore et du golfe de Nicomédie se trou- vent séparés par un espace très-considérable du troisième groupe paléo- zoïque susmentionné, c'est-à-dire de celui du littoral de la Cilicie. » Celui-ci est caractérisé par le Spirifer F'erneuUi, Murch., 5. macro- pt.erus, Goldf., et S. Pellico, d'Arch. et Vern., ce qui conséquemment le place aussi dans l'étage supérieur dévonien. » Reste maintenant le quatrième groupe paléozoïque, celui de l'Anti- Taurus. Parmi les deux remparts parallèles qui bordent la grande vallée arrosée par le Sarantchaï, le rempart occidental renferme une énorme quan- tité de Terebratula prisca, SchXot., ainsi que quelques Polypiers. Ces fos- siles, qui ont un caractère éminemment dévonien, ne suffisent pas cepen- dant pour déterminer aucune des trois divisions qui constituent ce terrain. Cependant, comme les dépôts qui les contiennent se rattachent à la portion méridionale de l'Anti-Taurus où, sur un espace de près de huit lieues qui sépare la ville de Hatchin du village Féké, j'ai pu constater la présence non interrompue de l'étage supérieur du système dévonien, il est très-probable que ces deux portions de l'Anti-Taurus appartiennent au même horizon géologique. Or, voici les fossiles que j'ai observés entre Hatchin et Féké : Terebratula aspera, Dahlm., Spirifer F^erneuili, id., variété à area très- développée en hauteur et presque perpendiculaire à l'axe de la coquille, /V/., variété peu transverse à area élevée et passant à la forme appelée par M. Murchison S. Archiaci, S. Trigeri, Vern., 5". Seininoi, Vern., S. Ar- chiaci, Murch., Chonetes nana, Yern., Productus Murchisoninnus, yariété très-grande, id., variété petite, Cjathophjllum marmini, Miln. Edw. et J. Haime, C. cœspitosum, Goldf., Canites fruticosus , Favosites Tchihat- chefi, n. sp., J. Haime, Retepora antiqua, Goldf., plusieurs Lithostrotion dévoniens. ^v )i A trois lieues environ au sud de Féké, qui est encore dans le domaine dévonien, se dressent des masses considérables de calcaire noir, schisteux, '^■\' ' 8E":- ■ ( 68o ) qui bordent des deux côtés le Seihoun et dont les couches plongent au sud-ouest de 4o à 5o degrés. La roche est chamarrée de Productus semireti- culatusetP. Flemingii ^Sow., associés à quelques Spirifer ovaiis, Philip. Cette partie de l'Anti-Taurus méridional, partie qui constitue le point le plus avancé à l'est qu'aient atteint mes explorations en Asie Mineure, appar- tient donc évidemment au calcaire de montagne ou carbonifère. Ainsi le gradin le plus élevé que j'aie observé dans l'échelle paléozoïque de la péninsule, est précisément celui qui se trouve relégué à la plus grande dis- tance des échelons inférieurs, c'est-à-dire des dépôts siluriens et des dépôts dévoniens inférieurs, les uns et les autres placés à l'extrémité opposée de celle occupée par le calcaire carbonifère de Belenkoi. Maintenant, si de ce dernier on veut monter à l'étage qui lui succède immédiatement dans l'ordre chronologique des terrains, il faudra s'éloigner de Belenkoi à une centaine de lieues, soit au nord-est, soit au nord-ouest, car on ne connaît encore de houille proprement dite, en Asie Mineure, que sur deux points, l'un dans les parages d'Erzeroum et l'autre dans ceux d'Eregli, sur la côte septentrionale de la mer Noire. Si l'on traçait de chacune de ces deux loca- lités une ligne qui allât aboutir à Belenkoi, les extrémités septentrionales de ces lignes seraient marquées par la houille, et les extrémités opposées par le calcaire carbonifère flanqué au nord-est et au nord-ouest par une bande plus ou moins longue de dépôts dévoniens supérieurs. » Des faits que nous avons exposés jusqu'ici, résultent les considérations suivantes : » 1. Dans l'Asie Mineure, les deux divisions extrêmes du terrain dévo- nien se trouvent positivement constatées, savoir : V étage supérieur qui représente les schistes et grauwakes des bords du Rhin, si admirablemeni décrits par sir Murchison et M. de Verneuil, et qui répond à une partie du système rhénan de M. Dumont, et Vêlage supérieur qui correspond à la base du système condrusien du savant professeur de Liège. Il ne manque donc à l'Asie Mineure (pour le moment) que l'étage moyen, celui qui offri- rait un équivalent des schistes et calcairesde l'Eifel, pour posséder le ter- rain dévonien au grand complet. » 2. Les trois terrauis paléozoïques qui existent en Asie Mineure, savoir : le silurien, le dévonien et le Calùaire carbonifère, s'y trouvent généralement échelonnés de manière à offrir une succession presque tou- jours progressive de bas en haut, à mesure qu'on s'avatice de l'ouest à l'est ou au sud-est, c'est-à-du'e en allant de Constantinople vers l'extrémité orien- tale de la péninsule. En effet, sur le Bosphore même, et non loin de son ( 68i ) embouchure dans la mer Noire, s'élève d'abord l'îlot silurien du mont Géant, puis, tout autour de ce dernier, se déploie l'étage inférieur dévo- nien ; vient ensuite au sud-est de celui-ci la bande dévonienne de l'étage supérieur, qui occupe la côte septentrionale du golfe de Nicomédie. Inter- rompu par une longue succession de dépôts secondaires et tertiaires et de roches éruptives, l'étage supérieur dévonien ne reparaît qu'à une grande distance au sud- est du golfe de INicomédie, savoir : sur la côte méri- dionale de la Cilicie Pétrée. Enfin, au nord-est de ce dernier, mais éga-^ lement à une distance considérable, surgit encore l'étage supérieur dévonien de l'Anti-Taurus, et puis immédiatement après celui-ci, mais un peu plus à l'est, le calcaire carbonifère de Belenkoi, pour être enfin couronné beau- " coup plus à l'est par la houille d'Erzeroum (i). En général, la succession,, chronologique des dépôts paléozoïques de l'Asie Mineure semble se mani-;-^' fester plutôt dans le sens horizontal que vertical, et il paraît que des soulè- vements très-fréquents, joints à des agents de dénudation fort énergiques, ont eu pour effet de prévenir ou de détruire la formation de dépôts super- posés les uns aux autres. Il en est résulté que des terrains qui, dans l'ordre géologique se succèdent immédiatement, n'ont été déposés en Asie Mineure que sur divers points séparés par des grands intervalles, et qu'ainsi un sys- tème de juxtaposition ou d'échelonnement dans le sens horizontal a rem- placé celui de superposition dans le sens vertical. » 3. Parmi les trois terrains paléozoïques constatés en Asie Mineure, c'est le dévonien qui est de beaucoup le plus dominant et nommément V étage supérieur. En effet, tandis que le type silurien ne paraît être représenté que par le seul massif peu considérable du mont Géant, et que l'étage inférieur du système dévonien se réduit à deux bandes étroites disposées le long des deux rives du Bosphore, tout le reste des terrains dévoniens observés par moi en Asie Mineure appartient à l'étage supérieur; il se trouve surtout développé sur une très-grande échelle dans l'Anti-Taurus, et tout porte à croire que ce n'est encore qu'un lambeau de la même nappe dévonienne étendue sur l'Arménie et les provinces de la Perse. » (i) La succession de tous ces lambeaux paléozoïques, échelonnés sur une ligne qui tra- verse de l'ouest à l'est toute l'Asie Mineure , ne peut être bien saisie qu'à l'aide de coupes et de détails stratigraphiques incompatibles avec les limites de cette Note. Je me propose de présenter très prochainement à la Société géologique un travail assez considérable sur ce sujet; il renfermera les pièces justificatives sur lesquelles reposent les déductions que je ne fais qu'indiquer ici très-sommairement. ^~■- •M f si M ( 682 ) ÉLECTROCHiMiE. — Décomposition par la pile des sels dissous dans l'eau ; par M. J. Ch. d'Almeida. (Commissaires, MM. Becquerel, Despretz, Balard.) (( 1. Décomposition des sels métalliques. — Lorsqu'un courant traverse la dissolution d'un sel métallique, du sulfate de cuivre par exemple, tout le monde sait que le sel se décompose et que le pôle négatif se recouvre d'un dépôt de métal. Ce dépôt peut s'expliquer de deux manières : on peut ad- mettre que le courant agit directement sur le sel, et, par suite, que le métal est un résultat direct de l'électrolyse. Mais aussi il est possible que l'eau placée sur le passage du courant soit décomposée, et que la réduction du sel ne soit qu'une action secondaire opérée par l'hydrogène naissant. » C'est à l'examen de ces deux manières de voir que j'ai consacré la première partie de ce travail. Voici les résultats de l'étude à laquelle je me suis livré. » Si l'on opère sur une dissolution neutre et conservée neutre pendant tout le cours de l'expérience, le métal déposé au pôle négatif provient pres- que entièrement de la décomposition directe du sel. Si l'on soumet à l'action du courant une dissolution acidulée, l'hydrogène naissant est la cause prin- cipale de la réduction du sel. » Pour faire comprendre la manière dont j'opère et la valeur des résultats que j'obtiens, je vais citer les deux expériences suivantes : » a. Je verse des quantités connues d'une dissolution neutre d'azotate d'argent dans deux vases distincts qui communiquent l'un avec l'autre par une ouverture de ©"""ji à o"™,3 de diamètre. Dans l'un de ces vases plonge une lame de platine : c'est le pôle négatif; dans l'autre, comme pôle posi- tif, une large lame d'argent. Je fais passer le courant pendant quarante- huit heures. L'expérience finie, je trouve i4o milligrammes d'argent dé- posés au pôle négatif, et l'analyse montre que sur ces i4o milligrammes, 73 proviennent de la dissolution qui environne ce pôle, 67 de celle de l'autre vase. 1) Les 67 milligrammes qui ont disparu du vase positif ne peuvent s'ex- pliquer que par la décomposition directe du sel; car l'hydrogène naissant n'aurait pu enlever de métal qu'à Ja dissolution au milieu de laquelle il se dégage, à la solution négative. » h. Dans une seconde expérience, qui marche avec le même courant que la première, j'emploie une dissolution et un appareil tels que les pré- cédents ; seulement, la dissolution est légèrement acide. Je trouve 1 4o milli- ( 683 ) grammes d'argent déposés au pôle négatif, comme précédemment; mais l'analyse montre qu'ils ont été enlevés à la dissolution placée dans le vase où plongeait ce pôle. Ici, l'hydrogène a donc été la cause de la réduction du sel. » J'ai répété les mêmes expériences avec l'azotate de cuivre, les sulfates d'argent, de cuivre, de zinc, et j'ai toujours trouvé des résultats analogues aux précédents. Toutefois, la difficulté de maintenir une dissolution neutre pendant l'électrolyse est très-grande, et même souvent il m'a été impossible d'y parvenir. Cette circonstance enlève quelque netteté aux phénomènes, sans cependant les dénaturer jamais. J'ajouterai enfin que je n'ai opéré que sur des dissolutions peu concentrées. « Les faits qui précèdent peuvent s'expliquer au moyen des conductibi- lités (i) des corps soumis aux expériences. Voici le sens de ces conductibi- lités : l'eau pure, comme on le sait, est un liquide très-mauvais conducteiu- de l'électricité ; les sels dissous conduisent mieux; mais l'eau acidulée (dis- solution d'eau et d'acide combinés) jouit d'un pouvoir conducteur beaucoup plus grand. » Si l'on rapproche ces résultats de ceux que nous a donnés la décom- position électrochimique, on voit que dans ces décompositions tout s'est passé comme si le courant, en circulant au milieu d'un mélange de plu- sieurs corps, avait surtout traversé et décomposé ceux dont le pouvoir colj- ducteur est le plus grand. » Ainsi, quand on a fait agir le courant sur une dissolution neutre, le sel qui conduit beaucoup mieux que l'eau a été presque uniquement décom- posé. Dans le cas où la dissolution était acide, l'action du courant s'est principalement exercée sur le corps bon conducteur, le composé d'acide et d'eau. - , » 2. Sels alcalins et terreux. — Lorsqu'on fait passer le courant à tra- "' vers la dissolution d'un sel alcalin, bientôt le courant circule à travers un mélange extrêmement complexe. Ce mélange contient en effet l'eau et le sel primitif, et en outre l'acide et l'alcali développés, tous deux corps très-bons conducteurs et que le courant doit traverser. L'expérience justifie complè- tement cette manière de voir. (i) Les conductibilités dont j'eus besoin dans ce travail ont été déterminées par la méthode de M. Wheatstone légèrement modifiée. M. Douillot , actuellement professeur au lycée de Troyes, eut l'obligeance de m'aider activement dans celte recherche. Qu'il veuille bien accep- ter ici mes remercîments. (684) » Pour accuser nettement le rôle que peut jouer l'acide, je verse quan- tités égales d'un sel dissous (azotate de potasse par exemple) dans deux vases mis en communication. Je rends acide la partie de la dissolution où plonge le pôle positif, et je fais passer le courant. Les analyses exécutées après l'expérience me démontrèrent que là où j'avais ajouté l'acide, une faible quantité de sel avait été décomposée. Dans cette portion de l'appareil, le courant avait donc passé en partie à travers l'acide. » L'influence de l'alcali se manifeste très-bien par une expérience analo- gue à la précédente. Je rends fortement alcaline la dissolution placée au pôle négatif, et je trouve que par l'action du courant cette dissolution perd une faible partie du sel qui avait été introduite primitivement, comme si une portion du courant passait par l'alcali, » J'obtiens les mêmes résultats avec l'azotate de soude, les sulfates de po- tasse et de soude. » La nature de l'acide ou de la base de certains sels permet de répéter ces expériences sans altérer primitivement l'une des dissolutions. Ainsi, la dé- composition du sulfate de magnésie n'introduit aucun élément nouveau du côté où la base se manifeste (cette base est insoluble), tandis qu'un acide se développe au pôle positif. Or, on trouve que ce sel se conduit comme un sel alcalin, dont la solution mise au pôle positif auraitété préalablement acidulée. » Le carbonate de potasse offre un exemple inverse. A cause de la nature de l'acide carbonique qui se rend au pôle positif, ce sel se conduit comme un sel rendu préalablement alcalin au pôle négatif. « L'azotate de soude est composé d'un acide deux fois et demie plus conducteur que la base : j'ai pensé pouvoir réaliser avec ce sel la même expérience qu'avec le sulfate de magnésie. Le sel versé parfaitement neutre dans chacun des vases n'a pas tardé à devenir acide d'un côté, alcalin de l'autre, et j'ai trouvé que là où l'acide bon conducteur s'était développé, le sel avait subi une décomposition moins abondante que du côté où se formait la base. » L'azotate et le sulfate de potasse ont donné les mêmes résultats. » J'ai voulu enfin reconnaître ce qui arriverait si ce sel restait neutre pendant toute la durée de l'expérience. Il m'a été impossible de conserver cette neutralité, mais je suis arrivé au but par un artifice très-simple. » Dans le vase positif, je verse d'avance de la potasse, dans le vase néga- tif de l'acide sulfurique en quantité équivalente, puis, de chaque côté, des volumes égaux de la dissolution de sulfate de potasse. Je poursuis la dé- ( 685 ) composition jusqu'à ce que les quantités d'acide et de base introduites primitivement se retrouvent en excès du côté opposé à celui où je les ai versées; l'acide du côté du pôle positif, la base du côté du pôle négatif (i). Par ce procédé, chacune des branches est alcaline pendant la moitié de l'ex- périence, acide pendant l'autre moitié. L'influence de l'acide et de la base s'est donc également exercée des deux côtés au moment où l'on arrête la décomposition. » L'analyse m'a montré qu'alors il restait des poids presque égaux de sel dans l'un et dans l'autre vase. » De l'ensemble des résultats que je viens de rapporter découlent plu- sieurs conséquences ; je signalerai les deux plus importantes : » a. Toutes les fois que la nature des recherches de physique nécessi- tera la décomposition directe d'un sel, on ne devra jamais opérer avec une dissolution acide ou alcaline, ou capable de le devenir. » Cette remarque s'applique d'une manière toute spéciale à l'étude des équivalents électrochimiques. » b. Quand une dissolution saline placée dans un tube en U est soumise à l'action de la pile, l'une des branches se dépouille toujours de sel plus rapidement que l'autre. Ces phénomènes si singuliers ont été découverts, et étudiés par MM. Daniell, Pouillet, Smée et Hittorf, et je crois, d'après mes expériences, qu'ils ont pour cause principale la non-conservation de la neu- tralité de la dissolution. » En terminant , qu'il me soit permis de témoigner ma vive reconnais- sance à M. Balard pour la généreuse hospitalité qu'il m'a accordée dans son laboratoire, et pour les excellents conseils qu'il n'a cessé de me prodi- guer. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur la fabrication industrielle des métaux dits terreux, silicium^ aluminium, barium, calcium, etc.; par M. Adrien Chenot. (Commissaires, MM. Pelouze, Peligot.) L'auteur, après avoir rappelé une précédente Note qu'il avait adressée peu de temps après la première communication de M. Deville sur l'alumi- nium et avoir présenté quelques remarques sur les communications ulté- rieures relatives au même objet, poursuit dans les termes suivants : (i) Je suis arrivé à ce résultat par des tâtonnements répétés en me guidant sur les indi- cations du voltamètre. C. a., i854, I" Semestre. (T. XXXVIII, ^• 14.) 89 ( 686 ) « Je prie l'Académie de vouloir bien croire que si j'interviens encore dans cette question, ce n'est nullement pour contester rien à personne; au contraire, je félicite sincèrement M. H. Sainte-Claire Deville d'être parvenu à se faire accorder une attention que n'avaient pu encore obtenir ceux qui osaient prétendre que les métaux terreux ne seraient pas toujours bannis de l'industrie et ne resteraient pas à l'état de curiosité; qu'au contraire, les immenses dépôts de leurs minerais attesteraient un jour à l'homme que les richesses minérales sont aussi inépuisables que l'air et l'eau. Comme mon système consiste particulièrement à préparer les métaux dits terreux^ sans l'intervention de ceux dits alcalins, je ne puis, dans l'intérêt même de cette grande question, ne pas revenir sur mes propres efforts qui n'ont eu pour but que la réalisation d'un programme purement industriel, en me proposant depuis longtemps d'obtenir les métaux terreux sans l'intervention d'aucun métal alcalin. » A l'époque de mes travaux, le procédé de M. Wolher était récent; il y avait un an qu'il avait été signalé; il avait été mon précédent comme moyen d'étude du métal, et, à cette époque, j'ai consigné dans des Notes les réflexions que j'ai adressées à l'Académie à la fin du mois de février sur le procédé de M. Wolher comparé à celui qu'a suivi M. Deville, et à l'aide duquel il a rendu manifestes les propriétés physiques et chimiques du métal : ces propriétés étaient restées jusque-là très -douteuses par les rai- sons que j'ai dites dans ma Note, c'est-à-dire à cause de l'état spongieux du métal qu'obtenait M. Wolher, tandis que M. Deville l'obtient fondu et condensé par fusion, état dans lequel les propriétés sont réellement presque renversées eu égard à l'état spongieux » Jamais je n'ai tant regretté qu'en cette occasion, d'être dans un état de santé qui ne me permette pas le travail ; sans quoi, au lieu des lignes que j'adresse à l'Académie, j'aurais l'honneur de lui envoyer, non pas quelques centigrammes d'un métal terreux, mais quelques kilogrammes des plus remarquables par leur utilité, leur propriété et le bas prix auquel ils peu- vent être obtenus;... je dis le bas prix, parce que, en effet, la plupart de ces métaux peuvent être obtenus par voie de réduction réciproque, soit de leurs oxydes ou sels par l'éponge d'un métal, et cela à très-bas prix, soit encore par leur propre éponge, à des prix inférieurs à beaucoup de métaux très-usuels — Ainsi, incontestablement, tous peuvent être obtenus à bien nieilleur marché que le cuivre par la voie de réduction réciproque. » Au poiut de vue théorique, tout le mécanisme de ces actions de réduc- ( 687 ) . lions et d'oxydations réciproques, que j'ai longuement signalées, dès 1846, dans mon Mémoire à la Société d'Encouragement, peut se résumer eii ces termes : » Constituer (à une température élevée relativement aux circonstances ordinaires) une action électrochimique absolument analogue à celle -d'une pile, en plaçant un oxyde à réduire dans de telles conditions que cet oxyde, étant dans un milieu réducteur (incapable d'agir directement sur lui avec une rapidité acceptable pour l'industrie) soit réduit, sous l'influence du con- tact le plus immédiat possible d'un autre métal qui joue le rôle de conduc- teur (faire que ce conducteur soit en même temps puissant et économique pour transmettre l'oxygène de l'oxyde relativement irréductible), au milieu réducteur. Ce milieu maintient le conducteur à l'état continuel de réduction par son contact avec lui, tandis que le même réducteur est dans lui état constant d'oxydation par l'influence qu'exerce sur lui l'oxyde irréductible, relativement au milieu abstrait du conducteur. » Les actions électrochimiques ou électromécaniques, comme on l'en- tendra, au moyen desquelles l'oxygène est transmis au milieu réducteur qui serait sans action à lui seul et sans un corps interposé relativement très- réducteur et très-réductible, se terminent après épuisements successifs de l'oxygène par un mélange d'épongés ou un alliage de deux ou plusieurs métaux, ou encore en un seul métal à l'état spongieux ou solide, suivant qu'on agit à une température relativement basse ou élevée. » Cette théorie renferme tout le mécanisme, non-seulement de la ques- tion spéciale qui nous occupe, mais encore celle de toutes les actions de réduction. J'aurai l'honneur d'adresser à l'Académie, très-prochainement, un Mémoire sur ce sujet, qui a été depuis vingt ans l'objet principal et presque exclusif de mes travaux et de mes recherches. Aujourd'hui, je ne puis que me borner à rappeler à l'Académie une Note de la fin du mois de février dernier, Note renfermant réellement les procédés qui résultent de la théorie que j'expose en quelques mots, théorie qui implique, comme ma Note, que dans les procédés que je suis, qui sont purement industriels, non-seulement je n'emploie nullement les métaux terreux, mais qu'au contraire j'emploie les métaux les plus communs, tels que le fer, le manganèse, le zinc, etc.; que si j'en emploie d'autres, tels que le cuivre, le nickel, le cobalt, etc., c'est pour obtenir des alliages spéciaux directement. » La généralité de ma théorie que j'ai appliquée en ce point, et par conséquent vérifiée, conduit encore à ceci de remarquable, qu'étant donnée une certaine quantité de métal terreux, cette quantité peut servir à réduire 89.. (. 688 ) une masse proportionnelle d'oxyde, non-seulement du même métal, mais d'un autre métal, et obtenir ainsi, soit le métal que l'on recherche au plus grand état de pureté possible, soit directement un alliage déterminé d'après le principe général posé par ma théorie. » Je pense que les voies que j'indique sont neuves au point qu'on ne puisse pas me contester d'en avoir posé les principes (i) etde les avoir appli- quées dans une certaine limite, de manière à reconnaître le premier l'éclat, l'inaltérabilité, la fusibilité et la liquidité nécessaires au moulage de ces métaux. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur la conservation des sangsues médicales; par M. Ch. Fermond. (Extrait.) (Commissaires, MM. Milne Edwards, de Quatrefages, Moquin-ïandon. ) « Nous croyons, dit l'auteur, en résumant son Mémoire, avoir démontré par des expériences comparatives sur la conservation des sangsues : » i". Que les eaux de Seine et de pluie conviennent mieux à ces ani- maux que l'eau du canal de l'Ourcq et surtout que l'eau séléniteuse des puits de Paris; » 2°. Que les vases en faïence sont bien préférables, pour la conserva- tion des sangsues, aux vases de verre ou de terre vernissée, lesquels sont à leur tour supérieurs, sous ce rapport, aux vases de grès que l'on a coutume d'employer; » 3°. Que l'obscurité est fatale à la conservation des sangsues et qu'il vaut mieux les placer à la lumière ordinaire ; » 4°- Que même dans les conditions de meilleure conservation dans l'eau de Seine ou de pluie et les vases de faïence, il y a lïne différence énorme entre les avantages de la conservation dans l'eau et ceux de la conservation dans la terre ; que pour le même espace de temps, tandis que la mortalité a été, dans le premier cas, de près des trois quarts; dans le second cas, au contraire, elle n'a été avi plus que d'un cinquième; » 5°. Que pourtant, dans l'expérience que nous avons faite avec la terre nous avons reconnu plusieurs inconvénients que nous avons cherché à faire (i) i847- — '"• Réduction par le métal de l'oxyde à réduire. 2°. Réduction par un métal .^' quelconque. 1848. — Constatation des propriétés principales des métaux terreux par un Mémoire à la Société d'Encouragement et des expositions de produits de l'industrie. De i85o à 1854. — Fabrication de l'acier basée sur les principes ci-dessus ; cet acier est déjà dans le commerce. ( 689 ) disparaître dans l'établissement d'un petit appareil auquel nous avons donné le nom de marais portatif; » 6°. Que les principaux avantages de ces marais sont surtout : i° le renouvellement facile de l'air dans leur intérieur, puisqu'à l'aide d'un strata- gème particulier nous empêchons les sangsues de s'échapper sans avoir besoin de les couvrir d'une toile ou autre tissu; 2° le renouvellement facile de l'eau corrompue par de l'eau fraîche et pure au moyen d'un déplacement rationnel de bas eu haut, pendant lequel la terre peut elle-même être lavée et privée des matières infectes qui pourraient la souiller ; » 7°. Qu'une légère modification apportée dans ces marais portatifs peut les rendre très-propres à la conservation des sangsues étrangères qui doivent • subir les fatigues d'un long voyage sur mer ; » 8°. Qu'enfin, il est impossible d'appliquer notre système de déplace- ment rationnel à la conservation en grand des sangsues dans l'établissement d'après les principes que nous avons posés, d'un marais perméable artifi- ciel amssi grand qu'on le jugera nécessaire. » L'Académie reçoit deux Mémoires adressés au concours pour le grand prix des Sciences physiques (question concernant la théorie physique et mathématique des phénomènes capillaires). Ces Mémoires, arrivés depuis la dernière séance, mais avant la clôture du concours, ont été inscrits sous les n°' 2 et 3. ■ • (Renvoi à la Commission nommée au commencement de la séance.) L'Académie reçoit quatre Mémoires destinés au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie, savoir : De M. Trousseau, Mémoire sur la ponction de la poitrine dans la pleurésie . aiguë avec épanchement excessif; De M. Gariel, Recherches sur quelques points de l'histoire et du traite- ment des ma/aû?/e^ cfe Z'MMi'; De M. Aran, Recherches sur Vatrophie musculaire progressive ; De M. Robin, Essai de topographie médicale : la côte Saint-André. Ces Mémoires sont réservés pour l'examen de la future Commission. M. Ant. Debenct adresse, pour se conformer à une décision de l'Acadé- ^1; • (690) mie relative aux ouvrages présentés au concours des prix de Médecine et de Chirurgie, un résumé de ses travaux sur la thérapeutique du catarrhe des muqueuses de l'appareil génito-uriuaire. M. GuiLLON présente, dans le même but, un exposé abrégé de sa méthode à' urétrotomie intra-urélrale d'arrière en avant, comme moyen curatif des rétrécissements de l'urètre. M. Ch. Flandin envoie une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son Traité des Poisons déjà présenté à ce concours. M. Girard adresse une indication semblable pour le Mémoire qu'il a "^'^'fécemment présenté sur Vanatomie physiologique et pathologiqne du cris- tallin. M. Boise prie l'Académie de vouloir bien admettre au concours pour les prix de Médecine, deux Mémoires qu'il a précédemment présentés, l'im imprimé, sur le traitement des épanchements pleurétiques purulents par les injections iodées, l'autre manuscrit, sur la cure radicale des hydropisies enkystées de l'ovaire par les injections iodées. L'auteur fait connaître, rela- tivement à cette dernière maladie, les nouveaux succès qu'il a obtenus de sa méthode. M. Lasiauve, en faisant hommage à l'Académie d'un exemplaire imprimé de son Traité de l'épilepsie, fait remarquer que ce livre renferme beaucoup de choses qui ne se trouvaient point dans le Mémoire manuscrit déjà récompensé par l'Académie. Il croit que ces additions sont assez im- portantes pour être soumises à l'appréciation de la Commission des prix de Médecine. Ces diverses communications sont réservées pour l'examen de la future Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. M. BiLÉziKDJi soumet au jugement de l'Académie une Note sur les poids et mesures de l'Empire ottoman, et sur la possibilité de les ramener à des rapports simples avec les mesures du système métrique. (Commissaires, MM. Laugier, Morin.) M. l'abbé Allegret jeune adresse un Mémoire sur la direction des aé- ( 690 rostats et sur l'application de ces appareils aux besoins d'une armée en campagne. (Renvoi à l'examen de la Commission nommée pour d'autres commu- nications relatives à la direction des aérostats.) M. Ferd. Barreau adresse un Mémoire sur le traitement du choléra. (Réservé pour la future Commission du prix du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Instruction publique rappelle qu'il a demandé l'avis de l'Académie sur une demande adressée par madame veuve OErsted, à l'effet d'obtenir qu'il fût disposé en sa faveur, à raison des' travaux de feu son mari, du grand prix de 60000 francs, fondé en l'an x, pour récompenser une grande découverte en électricité. M. le Ministre invite l'Académie à lui faire connaître le plus promptement possible son opinion à ce sujet. M. le Secrétaire perpétuel, après avoir donné lecture de cette Lettre, fait remarquer que le travail de la Commission qui avait été chargée de préparer un Rapport en réponse à la question de M. le Ministre, a été sus- pendu par suite de la maladie de M. Thenard. L'état de la santé du sa- vant Académicien est aujourd'hui assez satisfaisant pour donner lieu d'es- pérer que le Rapport sera prochainement présenté. M. le Ministre de l'Instruction publique annonce qu'il a accordé l'au- torisation de prélever sur les reliquats des fonds Montyon la somme que lui avait demandée l'Académie pour être répartie entre un certain nombre de personnes qui poursuivent des travaux scientifiques qu'elle a jugés dignes d'encouragements. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics adresse vingt exemplaires de la suite de l'ouvrage intitulé : Annuaire des eaux de la France. Cette livraison, qui commence la seconde partie de l'ouvrage, traite des eaux minérales. M. Ant. d'Abbadie, Correspondant de la Section de Géographie et de Navigation, prie l'Académie de vouloir bien comprendre son nom parmi ceux des candidats qui seront présentés pour une place de Membre titu- ( 692 ) laire vacante dans cette même Section, par suite du décès de M. l'amiral Roussi n. M. Peytier, colonel d'état-major en retraité, adresse une semblable demande. Il y joint une Note manuscrite contenant indication de ses prin- cipaux travaux géographiques, et un exemplaire du IX" volume du Mémo- rial de la guerre, volume formant la troisième et dernière partie de la nouvelle description géométrique de la France; cette troisième partie a été publiée par M. Peytier, les deux premières l'avaient été par feu M. le co- lonel Puissant, avant lui chef de la première section du Dépôt de la Guerre. M. LE VICE-AMIRAL DU Petit-Thouars se préscute également comme candidat pour l.a place vacante dans la Section de Géographie et de Navi- gation. Il rappelle dans sa Lettre les différents travaux scientifiques qui ont été exécutés sous sa direction par les navires dont il a eu le commandement, et notamment pendant le voyage de circumnavigation de la frégate la J^énus. Ces trois demandes sont renvoyées à l'examen de la Section complétée, pour la présentation de la liste de candidats, par l'adjonction des deux Membres nommés dans la précédente séance. M. LE VICE-AMIRAL Laplace prie l'Académic de vouloir bien le considérer comme candidat pour la place vacante au Bureau des Longitudes, par suite du décès de M. l'amiral Roussin, place pour laquelle l'Académie, confor- mément au dernier règlement, aura à présenter deux candidats. L'Académie ne pourra prendre cette demande en considération que lors- qu'elle aura été saisie de la question par M. le Ministre de l'Instruction publique. ZOOLOGIE. — Développement des Cestoïdes. Lettre de M. Van Beneden à M. Milne Edv^ards. « Je vous ai fait part, dans ma dernière Lettre, de quelques expériences que j'étais en train de faire sur le développement de certains Cestoïdes. Voici le résultat d'une de ces expériences : » Le cochon qui a pris, à la fin du mois d'octobre dernier, des œufs de Tœniasolium, rendus par une femme de la ville, a été tué cette semaine, et j'ai trouvé dans ses muscles, surtout les muscles intercostaux, un grand nombre de Cysticerques complètement développés, c'est-à-dire des Scolex. (693) » 11 est inutile de vous entretenir encore de l'éclosion des œufs de Tœnia crassicollis dans les souris et les rats, ces expériences ayant complètement réussi déjà à MM. Rûchenmeister et Leuckart. » En disant, le 1 3 janvier 1849 •' ^^^ '^^'^^ vésiculaires ou Cjstiques {Cji- ticerques, etc., sont des Ténioïdes incomplets (i), je ne croyais pas que nous aurions été sitôt en possession de la démonstration complète de ce phéno- mène. » Je m'occupe des planches de l'atlas que l'Académie a bien voulu me permettre de reprendre, et j'espère pouvoir vous le renvoyer bientôt, avec toutes les indications nécessaires au graveur. » «-: ASTRONOMIE. — Lettre de M. Hiivd à M. Élie de Beaumont sur la comète aujourd'hui visible. « J'ai l'honneur de vous transmettre les observations suivantes et les éléments de la nouvelle comète, espérant que cette Note arrivera à tenips pour être communiquée à l'Académie des Sciences, dans sa séance du 3 avril. Temps moyen de Greenwich. R Déclinaison, h m h m 8 o t h Mars 29 8. 3.i6 i. 6.22, 4 + ig.48.35,o 3o 8. 8.19 1.22. 0,9g + 19.87. 33, 4 3i 7.15.57 1.36.46,59 + 19.16.20,4 » La première observation est plus incertaine que les autres ; pour toutes, d'ailleurs, la proximité de l'horizon a pu agir défavorablement. Éléments. Passage au périhélie, 1854. Mars 24,3384 temps moyen de Greenwich. Lonirilude du périhélie 20'!''. 34'- 8" J j, . „ , , T o J Equmoxe vrai au 3o mars . Nœud ascendant 010 . 22.02 J Inclinaison 7g. 27. 14 Logarit'hrae de la distance au périhélie 9,445695 Mouvement rétrograde M. Dezautiers adresse de Decize (Nièvre) quelques renseignements rela- tifs à cette même comète, qui a été aperçue dès le 26. (1) Bulletin de l'Académie royale de Belgique, t. XVI, i" partie, p. 5o. C. R. i854, I" Semestre. (T. XXXVIII, N» 44.) 90 ( 694 ) HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur Corigine des noms mer Rouge, mer Blanche, etc. (Extrait d'une Lettre de M. de Paravey.) « On a entretenu plusieurs fois l'Académie des causes prétendues qui ont fait donner à certaines mers le nom de mer Rouge, mer Jaune, mer Ver- meille, et l'on y voit des algues microscopiques, soit rouges, soit jaunes. Je ne nie pas l'existence de ces phénomènes locaux, mais je viens nier haute- ment que ce soit à cause de ces phénomènes momentanés et fort peu étendus, que les mers diverses aient été dénommées par les couleurs jaunes, ou rouges, ou autres. » Je ne sache pas que l'on ait trouvé des algues ou des poussières blanches dans la Méditerranée, dite mer Blanche dans tout l'Orient. Je n'ai pas vu non plus que des algues noires se soient trouvées dans le Pont-Euxin, et lui aient fait donner le nom antique de mer Noire. Le golfe Persique se nomme mer Inerte chez les Orientaux, et l'Océan, à l'est de la Chine, a également reçu le nom de mer Verte [Tsing-Hay) ; on n'y a pas trouvé des algues microscopiques colorées en vert, que je sache. Il y a près de trente ans que j'ai donné l'explication seule véritable du nom antique par les couleurs, des grandes et des petites mers. » Le calendrier Yue-ling jCom^o^é vers les temps d'Alexandre, et conservé en Chine, calendrier combiné en Assyrie, pays central, et non en Chine, assigne au nord, la couleur noire; à Vest, la couleur verte; au sud, la cou- leur rouge ; à Vouest, la couleur blanche ; et., au centre, la couXeur jaune ou orangée. , » Et, encore en ce jour, les villes orientées du royaume du Tong-king ont leurs portes du nord peintes en noir; de l'est, en vert; du nord, en rouge; de l'ouest, en blanc; tandis que le palais central du souverain est, comme en Chine aussi, couvert de tuiles émaillées et jaunes. Ce système mnémonique est de toute antiquité en Asie, et chez les anciens Arabes et Chaldéens. ^ » Si l'on se place vers Palmjrre, comme centre, et en Syrie, pays central eX jaune, sens essentiel du nom de Sjrie, et qui a fait nommer le Jaxarte Sir-Daria, ou fleuve Jaune, couleur de cire, chez nous; alors on a, au nord, le Pont-Euxin, de là dit Noir; au sud, le golfe Arabique, de là dit Rouge; à Vest, le golfe de Perse, nommé mer Verte, chez les Orientaux; à Vouest, la Méditerranée, appelée mer Blanche [ac-Thalxissd), par tous les Orientaux. » I^e système antique de la civilisation hiéroglyphique de l'Assyrie et de la Syrie est donc suivi ici; comme il l'a été depuis, en Chine, quand les livres ( 695 ) de Babylone et d'Egypte y ont été portés pour y être heureusement con- servés jusqu'à ce jour, mais non compris encore. » Mais ces mêmes Scythes, qui savaient longtemps avant nous que les monts Pâmer étaient le point culminant du globe, ont étendu ces noms des quatre petites mers aux quatre Océans limites de l'Asie, leur séjour. >' JJ Océan Glacial a été appelé mer Ténébreuse ou Noire ; l'Océan au sud des monts Pâmer et des Indes, a été appelé la mer Erythrée, ou Bouge, et l'on a tiré aussi ce nom d'un roi qui y a dominé, et que citent les livres con- servés en Chine : la Méditerranée, à l'ouest, a conservé le nom de mer Blanche, trop peu connu en France ; et le nom de mer F~erte, du golfe Per- sique, a été donné, nous l'avons dit, à l'Océan qui borde la Chine à l'est, mer dite Tsing-ffay. » La mer Caspienne et centrale, où s'absorbe le fleuve Jaune, ou le Sir- Daria, ou Jaxarte, a été ainsi la véritable mer Jaune, bordant la Médie, ou le pays du Milieu; et si le golfe de Péking a été dit mer Jaune, cela tient à ces mêmes causes d'orgueil qui, après Alexandre, ont fait appeler la Chine, longtemps barbare, Empire du Milieu. « A cette Lettre est jointe une Note dans laquelle M. de Paravey signale la ressemblance de deux mots qui signifient plante, l'un en Guarani, l'autre en Cochinchinois, comme preuve de migrations anciennes d'Asie en Amériqlie. M. ]VicKLÈs.^rie l'Académie de vouloir bien réunir en une seule les Com- missions qui ont été chargées de l'examen de plusieurs Notes qu'il a pré- sentées à des époques différentes, mais qui se rapportent à un même sujet, à. dès recherches sur l'actt^re/zce magnétique. La Commission, par l'effet de cette réunion qu'autorise l'Académie, se trouvera composée de MM. Becquerel, Pouillet, Regnault, Despretz, Morin et Combes. M. Ghodzko, professeur de chimie au collège de Fribourg, annonce que des recherches analytiques l'ont conduit à la décoviverte d'un métal nou- veau et de quelques-unes de ses combinaisons. La nécessité où il se trouve de préparer lui-même ses réactifs pour les avoir bien purs, ne lui a pas per- mis de préparer un spécimen du nouveau métal, pour l'envoyer à l'Acadé- mie; il espère être prochainement en mesure de faire cet envoi^ en même temps que celui d'un Mémoire auquel il travaille et dans lequel il exposera 90.. (696 ) le mode de préparation et les propriétés principales du corps en question. En attendant, il prie l'Académie d'en vouloir bien accepter une courte indication qu'il a enfermée sous pli cacheté. Ce dépôt est accepté. M. DE RoTTERMiJND prie l'Académie, qui avait, à une époque récente, iait don à la Bibliothèque du Parlement canadien, à Québec, d'une série de ses publications, de vouloir bien, par un nouveau don, réparer la perte qu'a subie cette Bibliothèque dans l'incendie du mois de février i85/4- (Renvoi à la Commission administrative.) M. NozAHic présente des considérations sur la précocité d'un arbre du Jardin des Tuileries, connu sous le nom de marronnier du 20 mars. M. Passot demande et obtient l'autorisation de reprendre les Mémoires qu'il avait récemment présentés, et qui n'ont pas été encore l'objet d'un Rapport. MM. L. Reed et Ch. Socden, médecins à Millville (New-Jersey, États- Unis d'Amérique), annoncent avoir trouvé une méthode de traitement pour la guérison du choléra, et s'offrent pour venir faire l'application de cette méthode à Paris, où ils supposent, d'après des indications inexactes, que règne (ou du moins que régnait à l'époque où ils écrivaient) le choléra épidémique. M. Miller adresse, de New-Haven (comté de Cumberland), divers opus- cules qu'il a publiés sur plusieurs questions relatives à la météorologie^ et exprime le désir que l'Académie veuille bien se faire rendre compte de ses recherches. M. J. Gallo annonce, de Turin, l'envoi des premières feuilles d'tui ou- vrage dont il a commencé la publication. Cet envoi n'est pas encore parvenu à sa destination. L'auteur d'un Mémoire destiné au concours pour le prix concernant les Arts insalubres {modification apportée au procédé d'Jppert, pour la con- servation des substances alimentaires)., a cru devoir enfermer son nom sous pli cacheté. La condition de ne pas faire connaître son nom est imposée aux auteurs qui concourent pour les prix sur des questions proposées; ' pour tous les autres cas, au contraire, chaque Mémoire doit porter le nom (697) de l'auteur. Le Mémoire en question sera réservé pour la future Commis- sion, qui jugera si elle doit ouvrir le pli cacheté, ou considérer le Mémoire comme non avenu jusqu'à ce que l'auteur se soit déclaré. M. Brachet présente des considérations sur la maladie de la vigne. M. Picou adresse une Note sur la quadrature du cercle, question qui est du nombre de celles dont l'Académie, d'après une décision déjà ancienne, s'est interdit l'examen. I.,a séance est levée à 5 heures et demie. • É» D. B. BCLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 29 mars i854, les ouvrages dont voici les titres : Bulletin de r Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; tome XXI; n° 2 ; in-8°. Ricerche... Recherches relatives au magnétisme des roches ; par M. Mace- DONio Melloni. Naples, i853; in-4°. Sulle formole... Sur les formules fondamentales relatives à la courbure des surfaces et des lignes ; par M. D. CHELINI. Rome, i853; broch. in-8°. Nuova. . . Nouvelle démonstration du parallélogramme des mouvements rota- toires ; par le même; \ de feuille in-8°. Sul moto... Sur le mouvement diurne de la Terre, rendu visible au moyen des oscillations du pendule; par le même; broch. in-8°. Norme... Règles fondamentales pour Information d'un code sanitaire , etc.; par M. FOSSATI. Turin, i853; broch. in-8°. Sulla... Sur C hydrophobie et sur les mesures de police à prendre contre cette maladie ; par \e même. Turin, 1 852 ; broch. in- 12. La vera. . . La vraie philanthropie, ou Considérations sur [insuffisance du per- sonnel agricole pour la culture de la terre; adressées à la Société royale écono- mique de la Terre de Labour, par M. V. Fusco. Naples, i854; broch. in-8''. The journal... Journal de la Société d' Agriculture de Londres; vol. YIII, parties a à 4, et vol. IX, partie i ; 4 livraisons in-8°. The quarterly... Journal trimestriel de la Société chimique de Londres; vol. VI; n° 24 ; 1" janvier i854 ; in-8°. (698) Folia orchidacea an enumeration of. .. Enumération des espèces connues d'Orchidées; par M. Ltndley; 5* partie; février i854; in-S". Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n° 8g6. Annales de la propagation de la Foi; n° i53; mars i854 ; in-8°. Annales des Sciences naturelles comprenant la Zoologie, la Botanique, iAna- tomie comparéedes deux règnes, et l'Histoire des corps organisés fossiles ; 3" série ; rédigée pour la Zoologie par M. MiLNE Edwards, pour la Botanique par MM. Ad. Brongniart et J. Decaisne; tome XX; n° 5; in-8°. Annales forestières et métallurgiques; 10 et 25 février i854; in-8°. Archives de physiologie,, de thérapeutique et d'' hygiène ; sous la direction de M. BOUCHARDAT; n° i; janvier i854. Mémoire sur la digitaline et la digitale; par M. L. HoMOLLE et T. -A. Quevenne. Paris, i854; in-8°. Bibliothèque universelle de Genève ; rasv?, i854; in-S". Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences , fondée par M. B.-R. DE MONFORT, rédigée par M. l'abbé MoiGNO; 3* année, IV* vo- lume; 1 2* livraison ; in-8°. Journal d' Agriculture pratique, Moniteur de la Propriété et de l'Agricul- ture, fondé par M. le D' Bixio, publié sous la direction de M. BarraL; 4® série; toniel"; n" 6; 20 mars i854; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VII; n" i'7; 20 mars i854; in-8°. L' Agriculteur praticien. Revue de i agriculture française et étrangère; publié sous la direction de M. Jules Laverrière; n" 12 ; in-8°. La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* année; 2* série, 9* livraison ; 25 mars i854; in-8°. Répertoire de Pharmacie. Recueil pratique rédigé par M. BouchardaT; mars i854; in-8°. Revue médico-chirurgicale de Paris, sous la direction de M. Malgaigne ; mars i854; in-8°. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' 34 à 3^; 21, 23, 25 et 28 mars i854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie fn° 25; 24 mars i854- Gazette médicale de Paris ; n° 12; 25 mars i854- L'Abeille médicale ; n° 9; 25 mars i854- La Lumière. Revue de la Photographie; 4* année; n" 12 ; 25 mars i854- La Presse médicale; n° 12; 2 5 mars i854- L' Athenœum français . Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux- Arts ; 3' année; n° 12; 25 mars i854. ( 699 ) Le Moniteur des Hôpitaux , rédigé par M. H. DE Castelnau; n"" 34 à 87; 9.1, 23, a5 et 28 mars i854. L'Académie a reçu, dans la séance du 3 avril i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, i" semestre i854; n° i3; in-4°. Institut de France. Académie des Sciences. Discours prononcés aux funé- railles de M. Mauvais, le samedi aS mars i854; 1 feuille in-4°- Institut de France. Académie des Sciences. Discours prononcé parM. Velpeai;, aux funérailles de M. Roux, le lundi 27 mars i854; in-4°. annales de Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BoussiNGAULT, Regnault, DeSenarmont; avec une revue des travaux de chimie et de physique publiés à l'étranger; par MM. WUETZ et Verdet; 3^ série; mars i854; in-8°. Mémorial du Dépôt général de la Guerre, imprimé par ordre du Ministre; tome IX. Paris, i853; i vol. in-4°. Journal de l'Ecole impériale Polytechnique, publié par le Conseil d'instruc- tion de cet établissement; XXXV* cahier; in-4°. Choléra-morbus. Guide du médecin praticien dans la connaissance et le trai- tement de cette maladie; par M. le D'' Fabre; i vol. in-8°. (Adressé au con- cours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. ) Traité de l'épilepsie. Histoire, traitement, médecine légale; par M. le D' Delasiauve. Paris, i854; i vol. in-8°. (Envoyé au concours pour les prix de Médecine et Chirurgie.) -, Du traitement des fistules à l'anus par les injections iodées; par M. A. -A. Boinet; broch. in-8°. Lettre à l'Académie de Médecine sur la méthode du D"^ GuiLLON pour la gué- rison des rétrécissements fibreux de l'urètre considérés comme incurables. Paris, i85o; broch. in-8°. (Ces deux ouvrages sont adressés pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Mémoire sur le traitement abortif de la blennorrhagie par l'azotate d'argent à haute dose; par M. Ant. Debeney ; broch. in-12. Considérations nouvelles sur la méthode des injections caustiques dans le traite- ment de la blennorrhagie ; par le même; broch. in-8°. ( 700 ) Exposé pratique de la méthode des injections caustiques dans le traitement de la btennorrhagie chez l'homme; par M. Debeney ; broch. in-8°. Des meilleurs modes de pratiquer la cautérisation dans les voies génito-urinaires en général; par le même; broch. in-S". Traitement de la blennorrhagie ; méthode de M. le D"^ Debeney; in-S". (Les cinq ouvrages de M. Debeney sont adressés pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Recherches sur la génération des huîtres; par M. C. Da vaine; broch. in-4°. (Cet ouvrage est envoyé pour le concours de physiologie expérimentale). Recherches sur la locomotion du cœur; par M. Verneuil; in-4°- Mémoire sur quelques points de l'anatomie du pancréas ; par \e même; in-8°. Suppression des disettes par l'impôt; par M. Dubrunfaut. Paris, i854; broch. in- 8°. La vigne remplacée par la betterave, la pomme de terre, etc., pour la produc- tion de l'alcool; par le même ; 2* édition ; broch. in-8°; i854. Notice sur la fabrication des alcools; par le même; i854; broch. in-8°. Mémoire sur le petit lait alpestre et sur les bains d'Ischal; par M. E. MaS- talier. Paris, i854; broch. in-8°. Notice géologique sur le pays Toulousain ; par M. A. Leymerie; broch. in-8°. ERRATyi. (Séance du 29 mars i854.) Page 610, ligne 21, au lieu de Académicien libre; lisez Membre de la Section de Gréométrie. (Séance du 3 avril i854.) Page 647. Observations du 5 avril : retranchez i',oo des ascensions droites de la comète et de l'étoile de comparaison , et o",6 de la dernière déclinaison de la comète. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 AVRIL 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. NOMKVATIOIVS L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la Com- mission qui sera chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le gi-and prix des Sciences mathématiques (question concernant la théorie des phénomènes capillaires). MM. Cauchy, Lamé, Liouville, Biot et Binet réunissent la majorité des suffrages. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la nomi- nation de la Commission qui sera chargée de préparer une liste de can- didats pour la place d'Académicien libre, vacante par suite du décès de M. Héiicart de Thurj. Cette Commission doit, aux termes du règlement, se composer de sept Membres, savoir : de deux Membres pris dans les Sections de Sciences mathématiques; de deux Membres pris dans les Sections de Sciences phy- siques; de deux Académiciens libres et du Président de l'Académie. D'après les résultats du scrutin, cette Commission est composée de MM. Biot et Binet, Thenard et de Senarmont, Seguier et F. Delessert, et de M. Combes, Président en exercice. ' C. R.. IH54. l"Semeî(if. (T.XXXVIII.N" 18.) , ' QI { 7.02 ) ]»lÉMOIR£S LUS. BOTANIQUE. — Etudes organographiques sur la Jainille des Polamées. Premier Mémoire : Sur les genres Potamogeton, Spirillus e< Groenlanclia ; par M. J. Gay. (Renvoi à l'examen de la Section de Botanique.) L'auteur, en terminant ce premier Mémoire, le résume dans les termes suivants : a Nous avons vu comment M. Adrien de Jussieu circonscrivait la famille des Potamées, réduite aux trois genres Potamogeton^ Zannichellia et Al- thenia. » J'ai donné les caractères généraux du premier de ces genres, carac- tères dont le tableau se trouve ici, pour la première fois, exposé au complet, sous le double rapport de la végétation et des organes de la reproduction, bien que tous ces caractères eussent été déjà signalés par divers auteurs, mais toujours isolément, et jamais dans leur ensemble ni dans leur con- nexion véritable. w Les auteurs ne signalent guère que trente et une espèces de Potamo- geton, dont peut-être vingt-quatre seulement suffisamment distinctes. Ces espèces jouent un rôle très-divers sur la surface du globe; les unes pour ainsi dire cosmopolites, d'autres répandues dans l'hémisphère nord tout entier, ou seulement dans l'ancien continent, ou même seulement dans le nord de l'Europe; un petit nombre cantonnées dans des limites plus étroites, soit en Europe, soit dans l'Amérique du- Nord, soit dans celle du Sud, au Brésil et au Pérou. » La recherche des caractères généraux de celles de ces espèces que j'avais sous la main, m'a conduit à en isoler trois, qui m'ont paru suffisam- ment distinctes de toutes les autres pour devoir figurer à part et former, à côté du Potamogeton, deux genres particuliers, auxquels j'ai donné les noms de Spirillus et de Groenlandia, genres dont les caractères sont tirés de l'inflorescence, de la distribution des sexes, de la consistance du péri- carpe, de la placentation des graines et de l'extrémité cotylédonaire plus ou moins courbée ou roulée en crosse sur elle-même, et accessoirement de la distribution des feuilles, des différentes formes de leurs stipules, etc. Voici quel serait, suivant moi, le diagnostic de chacun de ces genres : » Potamogeton. Toutes les inflorescences spiciformes (même les submer- (7o3) gées) et multi ou au moins pluriflores. Toutes les fleurs hermaphrodites. Péricarpe dur et épais, rarement spongieux {P. pectinatus). Graine fixée latéralement par son extrémité supérieure. Embryon à extrémité cotylédo- naire crochue au sommet : les feuilles des dichotomies seules opposées , les autres alternes. Stipules liguliformes, libres en apparence, non distincte- ment soudées avec le bas de la feuille. » Spirillus. Inflorescences émergées spiciformes, composées de 7 à la fleurs hermaphrodites : les submergées uniflores et femelles! par avorte- ment du verticille staminal. Péricarpe mince et comme membraneux. Graine fixée latéralement par son extrémité supérieure. Embryon à extré- mité supérieure une fois et demie roulée en crosse sur elle-même. Les feuilles des dichotomies seules opposées, les autres alternes. Stipules liguli- formes : celles des feuilles émergées libres ou presque libres; celles des feuilles submergées, au moins inférieures, très-longuement soudées avec le bas de la feuille. » Groenlandia. Toutes les inflorescences spiciformes et pauciflores;Toutes les fleurs hermaphrodites. Péricarpe mince et comme membraneux. Graine fixée latéralement, au-dessous de son milieu ! Embryon à extrémité cotylé- donaire trois fois roulée en crosse sur elle-même. Toutes les feuilles oppo- sées! avec stipules biauriculées ! qui tendent à se glisser, non à l'intérieur de la feuille, mais en dehors ! » Ceci est le résumé du Mémoire dont je viens de donner lecture. Jetant maintenant un regard en avant, nous verrons que, si le Pota- mogeton et le Groenlandia s'éloignent beaucoup du Zannichellia et de V Àlthenia par leur inflorescence spiciforme, leurs fleurs hermaphrodites et leur placentation, la différence est moins tranchée dans le Spirillus, où l'on trouve, avec la placentation du Potamogeton, et réunies sur la même tige, des inflorescences, les unes hermaphrodites et en épi, comme celles du Potamogeton, les autres femelles et réduites, si ce n'est absolument, du moins par avortement, à un verticille de quatre ovaires, ce qui tendrait à diminuer tant soit peu la distance qui sépare les cinq genres actuels de la famille des Potamées en deux groupes profondément distincts : d'un côté, le Potamogeton, le Spirillus et le Groenlandia, avec leur inflorescence spiciforme, leiu-s fleurs herma- phrodites, tétrandres, leur cloison porte-graine attachée au-dessous du milieu de l'angle axile* et leur embryon à extrémité cotylédonaire crochue ou roulée; de l'autre côté,. le Zannichellia et YÂlthenia, avec les sexes pro- fondément séparés sur le même pied ; leurs inflorescences, mâle et femelle, 91.. ( 7o4) uniflores, les mâles en apparence monandres, le péricarpe sans appendice de forme cloisonnée, et leur graine suspendue an sommet de la loge. » Ajoutons qu'il n'y a aucune affinité de port entre ces deux groupes génériques, et que, pour trouver à chacun d'eux une affinité de ce genre, il faut aller la chercher dans la famille marine des Zostéracées, où se trouve le Ruppia, dont l'inflorescence ressemble prodigieusement à celle du pre- mier groupe, où se trouve encore le Cjmodocea, qui, lui, touche de très- près au Zannichellia par la nature de ses inflorescerices et par ses sexes séparés. » Le moment n'est pas encore venu pour moi d'examiner si ces affinités entre genres de deux familles voisines pourraient conduire ou âleur réu- nion ou à un autre classement de leurs éléments génériques. Maisil m'a paru bon de soulever d'avance la question, pour qu'on ne crût pas que j'adop- tais aveuglément et de simple confiance une opinion communiquée; Nul- lius addictus jurnre in verba ma gis tri. » En attendant que je puisse énoncer une opinion personnelle à ce sujet, je me bornerai à formuler ici les caractères principaux qui distinguent les deux groupes génériques que je signalais tout à l'heure dans la famille des Potamées, telle qu'elle a été circonscrite par Adr. de Jussieu. » Premier groupe. — Fleurs en épi hermaphrodite, tétrandres, quadri, très-rarement uni-ovariées, très-rarement avec avortement des anthères. Filaments munis à leur base d'un large appendice foliacé qui se replie sur le disque de la fleur et la recouvre valvairement dans le bouton, comme ferait un calice. Cavité ovarienne partagée en deux demi-loges par lui processus septiforme du péricarpe, partant de l'angle axile un peu au-dessous de son milieu. Graine attachée latéralement par son extrémité supérieure au som- met du processus ^ très-rarement attachée à ce même processus en un point plus rapproché de sa base que de son sommet ; extrémité tigellaire en mas- sue; extrémité cotylédonaire crochue ou roulée en crosse {Potamogeton, Spirilluset Groenlandia). « Second groupe. — Sexes distincts. Fleurs solitaires , nues , mâles et femelles. Filaments sans appendice foliacé. Cavité ovarienne sans processus septiforme. Graine attachée au sommet de la cavité. » a) Fleurs mâles et femelles terminales : les mâles à une seule étamine, avec anthère bi ou quadril oculaire; les femelles à deux ou plusieurs paires d'ovaires, croisées, à angle droit. Extrémité tigellaire en massue ; extrémité cotylédonaire brusquement repliée sur la tigelle, une ou plusieurs fois {Zannichellia). ( 7o5 ) » b) Fleurs mâles à une seule étatnine et à anthère uniloculaire, jouant le rôle d'un préfeuille à la base d'un rameau axillaire. Fleurs femelles uni-ova- riées, solitaires à l'aisselle d'une feuille bractéiforme, rapprochées trois à trois en un même fascicule qui termine les axes de différents ordres. Extré- mité tigellaire aplatie et élargie ; extrémité cotylédonaire roulée en crosse ( Althenia^f ) » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Absorption de l'azote de l'air par les plantes; par M. Georges Ville. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à l'examen de la Commission précédemment nommée pour une communication de l'auteur sur le même sujet, Commission qui se com- pose de MM. Chevreul, Boussingault, Regnault, Payen, et à laquelle est adjoint M. Peligot.) « L'année dernière j'ai eu l'honneur, à deux reprises différentes, de sou- mettre au jugement de l'Académie les résultats de mes recherches sur la vé- gétation. Ces recherches avaient principalement pour objet de remonter à l'origine de l'azote que les plantes tirent de l'atmosphère, et de déterminer la forme sous laquelle cet azote est absorbé (i). Une suite non interrompue d'expériences qui commencent en 1849 et finissent en i852, m'a conduit à constater que l'ammoniaque de l'air ne rend pas compte de l'azote que les plantes empruntent à l'atmosphère. Si l'on sème une plante dans le sa- ble calciné et qu'on l'enferme dans une cloche dont on renouvelle l'air plu- sieurs fois par jour, bien que l'on dépouille cet air de toutes poussières et de toute ammoniaque, on trouvera que cette plante fixe une quantité impor- tante d'azote, d'où j'ai tiré la conclusion que l'azote de l'air pouvait servir à la nutrition des plantes. » Dans la séance du 29 mars, l'Académie a reçu communication d'un travail dont les conclusions sont en opposition avec mes résultats. Cette communication émane d'un homme considérable, dont l'opinion jouit d'une grande autorité. D'un autre côté, cependant, je maintiens toutes mes conclusions. Je ne vois pas dans les faits qu'on invoque rien qui puisse les infirmer. Ainsi, d'un côté, on admet que l'azote de l'air est ab- sorbé par les plantes, et, de l'autre, on nie que cette absorption ait lieu. La question est donc posée en termes très-nets, trop nets pour que la vérité ne sorte pas de la discussion des preuves que chacun invoque à l'appui de (i) Georges Ville, Recherches expérimentales sur la végétation ; in-4°, chez Victor Masson. ( 7o6 ) son opinion. Mais, pour que cette discussion soit fructueuse, pour qu'elle conduise au but, nous avons besoin de rappeler les phases que la question a traversées depuis Saussure, et de mettre en lumière les efforts souvent dissimulés, mais toujours persévérants, qu'on a faits depuis deux ans pour mettre la théorie qui fait dériver l'azote des plantes de l'ammoniaque de l'air, en harmonie avec les faits de la grande culture qui la démentent. » Les premiers travaux dont l'absorption de l'azote par les plantes a été l'objet remontent à Saussure. Dans les expérience de Saussure il n'y eut jamais absorption d'azote. Mais nous savons maintenant que les résultats obtenus par ce savant tiennent à l'insuffisance de la méthode qu'il a suivie. En effet, si l'on cultive du trèfle et des pois dans le sable calciné, qu'on les arrose avec de l'eau pure, et qu'on les enferme dans l'intérieur d'un pavillon vitré pour les mettre à l'abri des poussières qui voltigent dans l'air, on trouve que ces plantes absorbent de notables quantités d'azote. L'expérience en a été faite pendant deux années de suite par M. Boussingault, et toujours avec le même résultat. D'un autre côté, j'ai vérifié moi-même la réalité de cette absorption. Ainsi, tout le monde convient que les plantes tirent une partie de leur azote del'air; maislesunsattribuentl'originedecetazoteà l'ammopiaque de l'air, etlesautresà l'azote lui-même. Cette dernière opinion est celle que je soutiens. » Les savants qui préfèrent l'opinion contraire, les savants qui font remon- ter à l'ammoniaque de l'air l'origine de l'azote des végétaux, accordent à la pluie un rôle considérable dans le phénomène. Ils admettent que la pluie condense, sous un faible volume, les traces d'ammoniaque qui sont répan- dues dans l'air, et amène à la plante, sous une forme réduite, l'azote qu'elle doit absorber; ainsi l'eau de pluie est le véhicule de l'ammoniaque. Mais si cette opinion est vraie, nous avons un moyen bien simple de le savoir. En effet, il faudra de toute nécessité que, dans l'eau de pluie qui tombe sur I hectare de terre dans le cours d'une année, il y ait assez d'ammoniaque pour rendre compte de l'azote excédant que certaines récoltes contiennent, sur l'azote du fumier qui a servi à les produire. Sous ce rapport, les faits sont contraires à la théorie. En Alsace, la récolte que produit i hectare de terre cultivé en topinambours, contient 43 kilogrammes d'azote de plus que le fumier que cette terre a reçu. D'un autre côté, l'eau qui tombe sur une surface de i hectare ne contient que '5'',54 d'ammoniaque, ou 2'',92 d'azote. Évidemment, les 43 kilogrammes d'azote absorbés par les plantesne peuvent venir des a'', 92 amenés par la pluie. » A cela on répond que, dans l'eau de pluie^ il y a des nitrates, et l'on ( 707 ) affirme que les nitrates sont aussi utiles à la végétation que l'ammoniaque En admettant qu'il en soit comme on le dit ; en admettant de plus ce qui est peu probable, que dans i mètre cube d'eau de pluie tombée à la cam- pagne, il y ait 148^98 d'acide nitrique anhydre, qui est la quantité trouvée par M. Barrai dans l'eau tombée à Paris, et en admettant, enfin, que tout ce qui tombe d'ammoniaque et d'acide nitrique soit utilisé par les plantes on trouve que i hectare de terre reçoit à Strasbourg, sous la forme d'am- moniaque et d'acide nitrique, agSSS d'azote, ce qui est bien loin des 43 kilogrammes absorbés par le topinambour. » A cela on répond encore : L'eau de pluie contient beaucoup plus d'am- moniaque au commencement d'une pluie qu'à la fin, l'eau qui provient des brouillards et de la rosée est aussi très-ammoniacale; les plantes reçoivent de l'ammoniaque non-seulement par la pluie, mais encore par la rosée et par .les brouillards; chaque abaissement de température, en condensant l'eau qui est à l'état de vapeur dans l'air, devient pour les plantes une source d'am- moniaque. Enfin, à toutes ces sources viennent s'ajouter les poussières qui voltigent dans l'air. ^ » A tous ces raisonnements je ne ferai qu'une seule objection Je de- manderai d'où vient l'azote que le trèfle et les pois ont absorbé dans les premières expériences de M. Boussingault. La végétation avait lieu dans 1 intérieur d'un pavillon; les plantes étaient par conséquent à l'abri delà pluie, a l'abri des brouillards; elles ne recevaient pas de nitrate, et de l'aveu de M. Boussingault, les poussières n'ont pas eu d'influence sur la végétation. » Je réserve pour un autre temps la question de savoir ce que l'eau de pluie contient ou ne contient pas, et si elle est aussi riche en nitrate que nous l'avons admis. Mais il me semble que si ces principes jouent dans la production des plantes un rôle aussi important qu'on le dit, i hectare de terre arrosée avec de l'eau distillée, doit produire moins de récolte qu'une surface de la même étendue arrosée avec de l'eau de pluie. Mais ce qui est vrai pour . hectare, doit l'être également pour une fraction de l'hectare En vue de m'en assurer, j'ai fait les deux expériences suivantes : On a pris deux caisses de zinc, vernies à l'intérieur, qui avaient i mètre de côté cha- cune, et 3o centimètres de profondeur. On a mis dans chaque caisse une première couche de galets soigneusement lavés, puis une seconde couche de 100 kilogrammes de terre. Les deux caisses étaient enterrées dans le sol de 25 centimètres de profondeur, et entourées d'un pavillon en châssis vitrés dont toutes les faces pouvaient s'ouvrir comme les portes d'un appartement' ( 7o8 ) Le dessus du pavillon était couvert aussi d'un châssis vitré, qui était en plan incliné, pour mettre les plantes à l'abri de la pluie. Un udomètre ayant une surface égale à l'une des caisses, était à côté des cultures. Après chaque pluie, l'eau était recueillie et versée sur l'une des caisses. Sur l'autre, on ver- sait un égal volume d'eau disiillée. L'expérience a commencé le i5 mars et fini le 1 5 juillet. Le résultat n'a pas été favorable à la théorie qui fait dériver l'azote des plantes, des matières azotées de la pluie. » Entre les deux récoltes, la différence est de l'ordre de celles qu'on observe en opérant dans des conditions identiques. En effet, la surface arrosée avec l'eau de pluie a produit ^i5^'^,ii de récolte, dans laquelle il y a 3^'',9 d'azote; la surface arrosée avec de l'eau distillée a produit 469^', 4 de récolte, dans laquelle il y a 4^%i d'azote. » A cette expérience, on peut objecter, il est vrai, que la pluie ne fournit en réalité aux plantes qu'une partie des matières azotées qu'elles reçoivent de l'atmosphère, que la plus grande partie leur vient des brouillards, delà rosée, et surtout des poussières qui voltigent dans l'air. Cette opinion ainsi posée n'est pas soutenable, car le même blé que celui des caisses, cultivé dans la même terre, bien qu'enfermé dans une cloche, dont on renouvelait l'air plusieurs fois par jovir, après l'avoir dépouillé de toutes les poussières qu'il tenait en suspension, a produit autant de graines que celui cultivé en plein air et le double de paille. ... »... Au reste, des faits d'un autre ordre, confirmatifs des premiers, me sem- blent ne laisser aucun doute sur le rôle secondaire que les matières azotées de la pluie jouent dans la nutrition des plantes. Nous avons admis qu'un hectare de terre cultivé en topinambours prélève sur l'atmosphère 43 kilo- grammes d'azote, parce que la récolte contient 43 kilogrammes d'azote de plus que le fumier. En posant ce chiffre de 43 kilogrammes comme l'expres- sion de la quantité d'azote fournie par l'atmosphère, nous avons supposé que la totalité de l'azote du fumier avait passé dans la récolte. Si, contraire- ment à cette hypothèse, on démontre qu'une partie de l'azote du fumier est perdue pour la culture, qu'il se dégage dans l'air à l'état d'ammoniaque, il en résulte que la surface en culture aura absorbé en réalité plus d'azote qu'on ne l'avait prétendu ; et si l'ammoniaque amenée par l'eau de pluie n'est qu'une fraction de l'ammoniaque que la terre à perdue, il est évident que dans aucun cas l'azote absorbé par la culture ne pouvait venir de l'am- moniaque de la pluie. Or, cette perte d'une partie de l'azote du fumier est mise hors de doute par une expérience de M. Boussingault. Ce savant a trouvé, en effet, qu'une couche de neige qui avait séjourné pendant trente- ( 709 ) six heures sur la terre d'un jardin contenait o*',o85 d'ammoniaque par litre d'eau de plus que l'eau provenant de la même neige recueillie immé- diatement après sa chute. « Quant à l'origine de cet excès d'ammoniaque, M. Boussingault ajoute qu'il est pour lui de la dernière évidence qu'elle provenait des vapeurs émises par le sol. » « Or, si nous admettons que la couche de neige avait i centimètre d'épais- seur, il en résulte que chaque mètre carré de surface correspond à i o litres d'eau, ce qui porte, par conséquent, à o^^oSSG d'ammoniaque la perte éprouvée par i mètre carré pour trente-six heures, et par conséquent à 856 grammes la perte éprouvée par i hectare dans le même temps. Si nous admettons enfin que chaque jour de l'année, la perte a été la même que le jour où l'on a recueilli la neige, on arrive finalement à ce résultat, que 1 hectare du jardin sur la terre duquel la neige avait séjourné déverse dans le courant d'une année 208 kilogrammes d'ammoniaque ou 172 kilogrammes d'azote. Je n'attache pas à ces chiffres plus d'importance qu'il ne convient, je ne les donne que pour fixer les idées; car il est évident que si l'azote que la terre reçoit par la pluie n'est qu'une fraction de l'azote du fumier perdu par la terre, l'azote excédant de la récolte ne peut venir de l'ammoniaque de la pluie, des brouillards ou de la rosée. Or, c'est là le seul point que je vou- lais signaler. Ainsi, pendant que les analyses les plus récentes accusent dans l'eau de pluie et dans l'air, des quantités de plus en plus faibles d'ammo- niaque ; d'un autre côté, au contraire, une étude plus approfondie de la production des plantes met hors de doute que l'air fournit aux plantes beaucoup plus d'azote qu'on ne l'avait pensé. J'ai cru qu'il ne serait pas inutile de mettre ces deux faits en lumière avant de m'occuper du dernier Mémoire de M. Boussingault. Ma réponse à ce Mémoire fera le sujet de la seconde partie de ma communication. » CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics rappelle qu'il a précédemment demandé à l'Académie communication des documents qu'elle aurait pu recueillir concernant les industries insalubres, leur influence sur la santé publique, et les moyens à prendre pour atténuer ou faire disparaître les effets fâcheux de cette influence. M. le Ministre désire recevoir, aussitôt qu'il se pourra, ces documents qui sont destinés à être transmis au Conseil général de santé d'Angleterre. La Commission qui a été nommée à l'occasion de la première Lettre de C. R., 1854,1" «emcjfre. (T. XXXVIII, IN» 18.) ,• , , 9» ( 7'o ) M. le Ministre, s'est déjà occupée du travail dont l'avait chargée l'Académie et sera prochainement en mesure de lui en présenter les résultats. M. LE Ministre annonce que le concours d'animaux de boucherie insti- tué sur le marché de Poissy aura lieu le mercredi 12, et que la distribution des prix se fera le même jour. M. le Ministre adresse des billets pour les Membres de l'Académie qui désireraient assister à cette solennité agricole. M. LE VICE-AMIRAL Laplace prie l'Académie de vouloir bien le compren- dre parmi les candidats qui seront présentés pour l'une des deux places vacantes dans la Section de Géographie et de Navigation. M. le vice-amiral mentionne brièvement les travaux qui lui semblent justifier cette candidature, notamment deux voyages autour du monde et les relations de ces deux voyages. M. Bravais prie l'Académie de vouloir bien comprendre son nom parmi ceux des candidats dont elle discutera les titres pour la place vacante dans la Section de Géographie et de Navigation, par suite du décès de M. l'ami- ral Roussin. A la Lettre est jointe une Notice imprimée sur les travaux de l'auteur. Ces deux demandes sont renvoyées à l'examen de la Commission chargée de préparer une liste de candidats. r M. A. Passy demande à être compté parmi les candidats qui seront présentés pour la place d'Académicien libre, devenue vacante par suite de la mort de M. Héricart de Thurj. (Renvoi à l'examen de la Commission chargée de préparer une liste de candidats.) M. Vallée adresse une semblable demande, et y joint une Notice imprimée de ses travaux, suivie d'un Précis sur l'œil et la vision. ( Renvoi à la même Commission . ) LouD Brouguam adresse une suite au Mémoire qu'il avait communiqué l'an passé, et dont un extrait a été inséré dans le Compte rendu de la séance du 18 avril i853. Ce Mémoire a pour titre : Recherches analytiques et expérimentales sur la lumière. .( ■,.•. ( 7" ) ASTRONOMIE. — M. Le Verrier /a/Vj au sujet de la dernière Comète , les communications suivantes , au nom des Observatoires de Paris , de Markree-Castle , de Bonn et de Régent' s Park. Observations de la Comète, faites à l'Observatoire de Paris. BATE. TEMPS MOYEN de Paris. ASCENS. DROITE DÉCLINAISON. OBSERVATEURS. REMAROUES. i854 Avril 6 h m s 7.43. 8,8 h m s 2.57. 1,20 ■+■ 0 / // 14.18.52,9 YvonVillarceau. 6 6 6 7.54. 8,5 8. 2.11,6 8.10.35,9 2.57. 6,26 2-57. 9,99 2.57.13,93 -+- -1- 14.18.24,3 i4-i8. 2,7 14.17.41,0 Idem. Idem. Idem. Ciel très-vaporeux. L'élolle est dlIBclle à obser- ver à cause de l'épaisseur des tlls du micromètre. 6 8.18.44,3 2.57.17,60 ■+■ 14.17.20,2 Idem. ; 7 7.34. 8,6 3. 7.47,20 -+■ i3.i8. 2,5 Faye. 7 7.57.11,4 3. 7.57,33 -i- 13.17. 2,1 Idem. 7 8.18.43,5 3. 8. 7,86 -1- i3,i6. 7,3 Idem. L'élolle devient très-faible. 8 7.20. 5,4 3.17.50,92 -+- 12.17.29,4 YvonVillarceau. La comète est encore extrê- mement faible. 8 7.29. 1,5 3.17.54,88 4- 12.17. 6,3 Idem. La comète devient plus vi- sible 8 7.37.42,0 3.17.57,93 -+- 12.16.46,3 Idem. 8 7.46.42,4 3.i8. 2,00 -(- 12.16.22,7 Idem. 8 7.55.46,5 3.18. 5,47 ■+■ 12.15.59,2 Idem. 9 , 7.55. 9,3^ ^,3.27.34,86:: •+- 11.15.28,9:: Chacornac. Vapeurs très-épaisses. Ob- servation douteuse. » Les observations sont corrigées de l'effet de la réfraction, à l'excep- tion de celles du 7 Avril, pour lesquelles la différence de déclinaison entre la comète et l'étoile est très- petite et ne doit produire qu'une assez petite fraction de seconde de degré, et dans la dernière comparaison seulement. t Positions moyennes des étoiles de comparaison le i" Janvier i854- DATE DE l'observât. de la comète. DÉCL1NAIS0:< de l'étoile. ASCE'^SION DSOItr. DÉCLINAISON. Avril 6 7 8 9 Weiss, II", n" 928 Weiss, ni", n° 447 /Taureau =1087 B.A.C Weiss, m" n" 426 tl m 9 2 . 52 . 5o , 26 3.25 i5,i2 3.22.49,16 3.24.12,64 0 / // + 14-27. 8,6 + 13.17. 9.4 -t- 12.25.59,8 -H II. 2.38,6 » Nota. Dans le dernier numéro des Comptes rendus, on a imprimé ( 7«2 ) 1^.52. 1 ',90 au lieu de i"* Sa". 19', 00 pour la troisième position de la comète en ascension droite. Cette faute d'impression aura été facilement aperçue. » Extra't de la Lettre de M. Cooper, datée de Markree- Castle , Mars 3 1 . « M. Cooper annonce que M. Graham a aperçu la comète le 3o. C'est avec peine qu'on a obtenu la position suivante reposant sur quatre com- paraisons : 1854. Mars 30,36960 temps moyen de Grenwich. a= i*" 22™ 3o%62 ^=-M9<'37' i4",3 » Ces nombres sont corrigés de la réfraction. » Le mouvement horaire de la comète est de -f- 38',8en ascension droite. Le noyau paraît comme une étoile de seconde grandeur. La queue a une longueur de 3 degrés environ et une concavité tournée vers l'azimut nord. » Extrait de la Lettre de M. Argelander, datée de Bonn , le '] Avril j854- « Je vous adresse les éléments et une éphéméride de la comète à présent visible à l'œil nu dans le crépuscule. Elle a été découverte ici par M. Krû- ger, le 3o Mars dernier. Au commencement,, nous crûmes cette comète identique avec celle que M. Brorsen avait découverte le 16 Mars, et qui, à cause d'une très-petite distance périhélie et d'un mouvement très-rapide, résultat de la proximité au Soleil, serait revenue du Soleil et aurait acquis la queue brillante. Les premiers jours, les nuages nous empêchèrent de faire des observations utiles, et ce ne fut que le 2 Avril que nous fîmes une bonne observation. M. Luther, à Bilk, a été plus heureux le i" Avril. Sur cette observation et sur les nôtres, des 2 et 3 Avril, M. Schenfeld a calculé un premter système des éléments, qui a été confirmé par un second déterminé par M. Rriiger sur les observations des i""', 3 et 5 Avril. L'éphé- méride a été calculée sur ce second système. ÉLÉMENTS PREMIERS ÉLÉMENTS SECONDS CALCULES SUR LES OBSERVATIONS DE Bilk. Avril i, Bon. 2 et 3. T. Mars. 24,0029 temps moyen de Berlin. jr 2i5°. 7'.33" Çl 3i6 . 2.21 i 83.53 .40 log q 9,43873 Bilk. Avril i , Bon. 3 et 5. Mars 24,o336 temps moyen de Berlin. 2l4°.37'.2l" 3i5 .42. o 84.19.44 9,43904 Mouvement rétrograde. ( 7>3 ) Ephéméride pour o'' temps moyen de Berlin. b m 8 0 / h m s i. 0 / i8r>/;. Avril 8 3.14.46 -H 12.37,2 logA 9,9560 1854. Avril 22 4.49.24 + 0.54,9 ÏOB A 0,0889 9 24.36 -1- 11.36,0 23 53.45 -+• 0.18,8 10 33.41 -i- 10.35,5 24 57.54 — o.i5,8 0,1016 II 42.24 -+- 9.36,5 25 5. 1.53 — 0.49,0 12 50.29 -1- 8.39,0 9)9900 26 5.42 — i . 20 , 8 0,1189 i3 58. 3 -t- 7-43,5 27 9.21 ~ i.5i,4 • 4 4- 5. 9 4- 6-49,9 28 12.52 — 2.20,6 o,i354 i5 II. 5o + 5.58.6 29 16.16 — 2.48,8 iG 18. 8 -t- 5. 9,2 0,0278 3o 19.32 - 3. 16,0 0 , 1 5 1 4 '7 24. 5 -1- 4.22,0 .Mai I 22.41 — 3.42,2 i8 29.42 -1- 3.36,8 0,0468 2 25.44 — 4. 7,3 0 , 1 667 19 35.. I + 3.53,6 3 28.41 — 4.3i,6 20 40. 3 -h 2.12,3 o,o655 4 31.32 — 4.55,3 o,i8i5 21 44.50 -1- 1.32,7 » Le 16 Mars, au temps de l'observation par M. Brorsen de sa comète, la nouvelle comète avait une ascension droite de a2*'57'" avec 5 secondes de déclinaison boréale; par conséquent .les deux comètes ne sont pas identiques. » Extrait de la lettre de M. Hind, en date du 8 Avril i854- » Je VOUS envoie de nouveaux éléments et une ephéméride de la comète actuellement visible. T = 1854 Mars 24,0141 temps moyen de Greenwich. ft= 3.5.27.53 j^q^ino-evrai d'Avril 0,0, i = 82 .23 .54 log 9= 9'442.7392 Mouvement rétrograde. ar = r (9,85663) sin ( 34o°.54',7 -h <'). r = »• (9'9o49i) sin (2o5 . 7 ,0 + f), •^ = ''(9'96i59) sin( 96 . 5,2 -hk). Ephéméride pour le midi moyen de Greenwich. Avril 6 2.53.3i +.4.37,4 9,9442 3. 4.35 +i3.36,3 3.i4-56 -(-12.35,3 9,9587 9 3.24.37 -1-11.34,7 10 3.33.40 -f-io.34,9 9'97^7 11 3.42. 7 -h 9 36,5 -h 8.39,5 9,9941 + 7-45,2 4- 6.52,6 o,oi33 -+- 6. 2,1 + 5.i3,7 0,0326 7 8 12 3 . 5o . 2 i3 3.57.27 14 4. 4.24 i5 4''0-56 16 4''-7' 5 Avril •7 18 '9 20 21 22 23 24 25 26 4-22.53 4 . 28 . 2 I 4.33.32 4.38.26 4.43. 6 4.47.32 4.51.46 4.55.49 4.59.41 5. 3 23 4.27,4 ...... 3.43,1 o,o5i5 3. 0,8 2.20,4 0,0705 1-4'. 8 1. 4>8 0,0893 0-29,4 - 0. 4>5 0,1071 o 37,0 1. 8,1 0,1243 ( 7i4) M. RiNN prie l'Académie de vouloir bien comprendre le Collège de France dans le nombre des établissements scientifiques auxquels elle fait don de ses publications, et notamment des Comptes rendus hebdomadaires de ses séances. (Renvoi à la Commission administrative.) COMITÉ SECRET. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. La Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Léopold de Buch, présente la liste suivante : En première ligne, M. Dirichlet, à Berlin. En deuxième ligne, et par ordre alphabétique : MM. Airy, à Greenwich ; Ehrenberg, à Berlin; Liebig, à Giessen; Melloni, à Naples; Millier, à Berlin ; Murchisson, à Londres; Owen, à Londres; Plana, à Turin; Struve, à Pulkova. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures et demie. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 3 avril i854, les ouvrages dont voici les titres : On the meteorology... La météorologie du District des lacs du Cumberland et du JVestmoreland. — Observations pluviométriques faites à différentes hauteurs, jusqu'à celle de 3, i66 pieds au-dessus du niveau de la mer; par M. J.-F. Miller. Londres, i85i;in-4°. (Extrait des Transactions philosophiques de 1849) ( v^) Synopsis... Résumé des observations météorologiques faites à PFhitehaven, dans le Cumberland, pendant les années i849> i85o, i85i et iSSa; par M. J.-F. Miller; in- 8°. Singular . . . Sur un singulier phénomène irridescent observé le 24 octobre 1 85 1 à la surface du lac fVindermere; par le même. (Extrait du Nouv. Journ. philos, d' Edimbourg , juillet i853; j de feuille in-8°. Astronomiche... Nouvelles astronomiques; 11°' 897-898; in-4°. Vergleichende... Recherches comparées sur le cerveau de l'homme et des mammifères; par M. F.-E. de Bibra. Manheim, i854 ; in-8°. (Adressé pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) .; Die natur. . . Recherches sur la nature de la pomme de terre, sa véritable patrie, la maladie qui l'attaque et les moyens de Cen préserver; par M. W. Protz ; in-8". Giornale... Journal italien de Phjsique et de Chimie; dirigé par M. le pro- fesseur Zantedeschi ; 7* année, livraisons 4 et 5 de i852 ; in-8°. Revue thérapeutique du midi; par M. Saurel ; 5® année; t. VI; n" 6; in-S". Gazette de hôpitaux; n°' 38 et Sg. Le Moniteur des hôpitaux, rédigé par M. H. deCastelnau; t. II; n"* 38 et 39. Gazette médicale de Paris; tome IX; 3'" série; n° i3. La Presse médicale; 2* année; n° i3; in-4°. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; tome P'; n° 26. Journal des Connaissances médicales pratiques; tome VII ; n° 1 8. Revue de thérapeutique médico-chirurgicale ; 2^ année; n° 7. L' Athenœum français ; 3" année; n° i3; in-4''. La Lumière. Revue de la photographie ; 4* année; n° i3; in-4''- Cosmos, Revue encyclopédique hebdomadaire; 3" année; 13" livraison; in-8°. L'Académie a reçu, dans la séance du 10 avril i854, les ouvrages dont voici les titres : •.:.,.,;'•'■ Comptes rendus hebdomadaires des séances de i Académie des Sciences, i" semestre i854; n° i4; in-4°. Recherches expérimentales sur la végétation; par M. Georges Ville. Paris, i853; I vol. in-4°. L'Algérie médicale. Topographie, climatologie, etc.; par M. le D' Adolphe Armand. Paris, i854; 1 vol. in-8°. Manuel du drainage ; parM. J.-A. Barral. Paris; i vol. in-12. (Présenté au nom de l'auteur par M. Bousslngault.) (7>6) Recherches sur quelques points de lanatomie pathologique du rachitisme ; par M. P. Broca; broch. in-S". (x\clressé pour le concours Montyon, Mé- decine et Chirurgie.) Marsh et sa méthode. Notions élémentaires à l'usage des gens du monde, des jurés, des avocats, des magistrats, sur la recherche chimico-légale de l'arsenic ; par M. Paul Bonfils. Paris, i853; broch. in-8°. Notice sur les travaux scientifiques de M. A. Bravais. Paris, i854; broch. in-4°. Expédition dans les parties centrales de i Amérique du Sud, de Rio de Janeiro à Lima, et de Lima au Para; exécutée par ordre du Gouvernement français pendant les années 1 843 à 1 847, sous la direction de M. Francis de Castelnau ; 3*^ partie; 4* et 5* livraisons, in-4°; 5" partie; i" livraison, in-f". Nouvel essai sur la culture et le commerce des garances de f^aucluse; par M. J. Bastet. Orange, i854; broch. in-8''. Annales de la Société impériale d'Horticulture de Paris et centrale de France; mars i85.4; in-8°. Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; tome XXI; n" 3;in-8°. Annales de l Agriculture française , ou Recueil encyclopédique d'Agriculture; publié sous la direction de MM. LONDET et L. BOUCHARD; 5* série; tome III; n"- 6j 36'mars i854; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences , fondée par M. B.-R. DE MoNFORT, rédigée par M. l'abbé MoiGNO; 3* année, IV* vo- lume; i4* livraison ; in-8''. Journal d' Agriculture pratique, Moniteur de la Propriété et de l'Agricul- ture, fondé par M. le D"^ Bixio, publié sous la direction de M. Barral; 4* série ; tome P"^ ; n" 7; 5 avril i854; in-S". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie, de Toxicologie, et Revue des nouvelles scientifiques nationales et étrangères; publié sous la direction de M. A. Chevallier; avril i854; in-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie; avril i854; in-8°. La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* année; 2* série, 10^ livraison; 5 avril i854; in-8''. Nouveau journal des Connaissances utiles , publié sous la direction de M. JOSEPH Garnier; avril i854; in-8''. •^^Otm COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 17 AVRIL 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce que S. A. R. le duc de Cambridge assiste à la séance. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Remarques de M. Boussingault à V occasion de l'extrait du Mémoire de M. G. Ville, imprimé dans le Compte rendu de la séance du lo avril. « L'auteur de la communication imprimée dans le Compte rendu de la précédente séance m'a fait une singulière situation. En effet, je n'ai pas à me défendre d'une attaque qui serait dirigée contre mes travaux; loin de là, j'ai à me défendre d'avoir fait une découverte. On le voit, la situation est assez nouvelle. » Ainsi, mes recherches de 1837 auraient établi de la manière la plus posi- tive le fait de l'assimilation de l'azote de l'air par les plantes. Je crois, moi, que dans tout ceci, si j'ai constaté quelque chose, c'est que l'azote, qui est à l'état gazeux dans l'air, n'a pas été fixé pendant la végétation des plantes qui ont été l'objet de mes dernières expériences. » Au reste, je comprends d'autant mieux la conviction profonde de l'auteur de la communication, qu'il l'avait avant d'avoir fait une seule ana- lyse. Voici ce qu'on trouve dans un Mémoire présenté à l'Académie dans la séance du ai octobre i85o. « Après avoir décrit, dans sa généralité, la méthode que j'ai donnée en C. a., 1854, I" Semestre. (T. XXXVIII, N" 16.) qS ( 7i8 ) ^ 1837, et qui consiste à analyser comparativement la semence et la ré- colte, il ajoute : « Bien que la récolte des plantes n'ait pas encore été faite, » on peut considérer la question comme résolue. Il est manifeste, en effet, o qu'une certaine quantité d'azote a été assimilée par les plantes et que cet » azote vient de l'azote de l'air; car les plantes ont pris dans la cloche un » développement remarquable, et l'air, au sortir de la cloche, s'est trouvé » contenir la même quantité d'ammoniaque qu'à son entrée — Ainsi la » conséquence qui se déduit de la seule inspection de la cloche, c'est que » l'azote de l'air a été directement assimilé par les plantes et que l'amnio- » niaque atmosphérique n'a joué aucun rôle sensible. » » Que l'ammoniaque ne soit pas intervenue, c'est possible, quoique \ei procédés du dosage de cet alcali soient encore bien imparfaits pour qu'on puisse affirmer qu'il était sorti de la cloche autant d'ammoniaque qu'il en était entré; mais je crois qu'avant de conclure à l'assimilation de l'azote de l'air, il eût été prudent d'analyser la récolte. Je me hâte d'ajouter que, depuis, toutes les analyses faites par l'auteur du Mémoire sont venues justifier plei- nement ses impressions antérieures. Au reste, d'ici à peu de temps, j'aurai l'honneur de communiquer à l'Académie des expériences physiologiques qui montreront, je pense, que les plantes ne fixent pas l'azote gazeux de l'air. Sur ce qui a été dit dans la séance d'aujourd'hui, je me bornerai à faire cette simple observation : quand, dans un appareil, les plantes crois- sent, fleurissent et portent des graines, on doit en conclure que la végéta- tion s'y accomplit dans toutes ses phases. J'ajouterai que dans les condi- tions où j'ai fait développer les plantes, il y a toujours un gain en azote, quand le sol contenait la plus minime quantité de matière organique azotée agissant comme engrais. » ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comète; par M. Lacgier. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les observations de la nouvelle comète que j'ai faites conjointement avec MM. Ch. Mathieu et Ernest Liou- ville, à l'aide de l'équatorial de M. Brunner; le lieu de l'observation, situé à Paris rue de Vaugirard, n° i83, est a' à l'ouest de l'Observatoire de Paris et au nord de 24" environ. » Voici, pour chaque jour d'observation, le tableau des différences en ascension droite et en déclinaison de la comète avec les étoiles de comparai- son. Nous rapportons également les diamètres apparents du noyau de la comète ainsi que les angles rie positions de la queue pris avec un micromè - tre à angle de position ; ces angles sont comptés a partir du parallèle de la ( 719 ) comète, le zéro élant situé à l'extrémité droite du fil parallèle à l'équateur, et les divisions allant en croissant de gauche à droite, lorsqu'on se suppose placé au centre du cercle gradué. TEMPS MOYEN ANGLE DIAMÈTRE de m »^ — m ^ D *« - D Tir de position du Paris. de la queue. noyau. b m s m s t tf 0 / // Mars 3i 7.21 .43 — 33.15,45 -H 2.53,7 u » Avril T . 19. II — 10.50,91 — 5.18,5 42.18 18 2. 29.28 — 19.13,35 - i3 24,9 M M 3. 54.16 — 2.35,79 + 7.18,5 U » 5. 46. 5o — II. 3,84 + I.3l,2 23.18 >9 6. 5i.i8 + 13.39,86 — 11.25,1 15.42 i8 7- 39.56 — 1.57,43 - o.3i,4 14.24 12 8. 4o.i3 - 4 48,07 — 9.26,9 13.24 16 9- 48.56 — 12.43,48 + 34. 4,7 » » 10. 55.19 - 3.48,41 — 25.33,5 » » i3. 7.55.30 - 5.55,48 ■+- 7.52,6 » )) i5. 8.13.27 + o.io,5i - i.i8,7 * )) » Le tableau suivant contient les positions de la comète qui résultent des observations précédentes, et les positions des étoiles de comparaison pour le I*'' janvier i854- TEMPS MOTEN de Paru. ASCENS. DROITE de la comète. Mars 3i Avril I ■2 3 5 6 7 8 .21.43 19. II 29. j8 54.16 46. 5o 5i.i8 39.56 40. i3 48.56 55.19 .55.3o i. 13.27 1.36.44,14 I .5i .39,65 2. 6. II ,75 2.20.11,80 2.46.13,24 2.57. 4,54 3. 7.49,95 3.17.59,68 3.27.18,74 3.36. i3,io 3.59.45.06 4.i3. 3,67 DÉCLIKAISON de la comète. -19. 16.20,3 18.43. 8,6 18. 0.3l,2 17.10.41,0 i5.i5. 6,3 14.17. 7,8 i3.i8. 0,4 11.16.29,0 II .15.32,9 10.15.43,4 7.28.14,8 5.45.17,6 l'OSITIO.N MOYENNE de rétoile de comparaison pour le 1" Janvier 1854. AsceDS. droite. h II 2.10, 2. 2. 2.25. 2.22. 2.57. 2.43, 3. 9. 3.22. 3.40, 3.40 4. 5, 4.12 0,88 32, 40 27 , 28 48,95 18, 5o 26,29 48,76 49, '6 3,1. 3,10 41,61 5,'|.33 Déclinaison. -19.13.26,1 18.48.35,9 18.14. 2,2 17. 3.23,9 i5.i3.38,o 14-28.39,0 13.18.34,7 12.25.59^8 10.41.24,7 10.41.24,7 7.20.22,6 5.40.39,4 (• DESIGNATION de l'étoile. 0 Bélier. i5 Bélier. (355 Bradley) Bélier. 27 Bélier. 5696 Lalande's Cat a Bélier. Lalande et Bessei (zones). f Taureau. e Taureau. e Taureau. 46 Taureau. Lalande et Gessel (zones) Les positions de la comète sont corrigées do la réfraction. (■) Cette étoile paraît avoir un mouvement propre en déclinaison de — 0",189 par an. 93.. ( 720 ) RAPPORTS. APPLICATIONS DE LA ZOOLOGIE. — Rapport sur des larves recueillies dans la commune de Pinterville , près Louviers. (Commissaires, MM. Duméril, Mil ne Edwards , de Quatrefages rapporteur. ) " Au mois de décembre dernier, M. le Ministre de l'Instruction publique reçut de M. le Préfet de l'Eure une boîte cachetée renfermant des Insectes pris dans une maison de la commune de Pinterville. « On n'a pu, dit la n lettre d'envoi^ déterminer le nom de ces Insectes qui s'attaquent aux » charpentes, et causent de tels ravages, que la fnaison semble menacée de » destruction. » M. le Préfet paraît n'avoir ajouté aucun autre renseigne- ment. Il exprime le vœu que l'Académie veuille bien examiner ces animaux, en indiquer l'espèce, et faire connaître quels moyens seraient utilement employés pour les détruire. Tels sont les documents et les faits qui ont été transmis à l'Académie par M. le Ministre, et sur lesquels nous avons été chargés de faire un Rapport. » La boîte ouverte par votre Commission s'est trouvée contenir, non pas des débris ligneux, comme on aurait dû s'y attendre d'après les termes de la lettre d'envoi, mais bien une sorte de feutrage composé presque en tota- lité de laine grossière ou de bourre mêlée d'un peu de crin,, de quelques brins de duvet, de grains de sable et de force poussière. Ce contenu nous a semblé provenir, non d'une charpente, mais plutôt de quelque vieux meuble mal rembourré. » Au milieu de ces débris, nous n'avons point trouvé d'Insectes parfaits, mais seulement des larves, à tête forte et écailleuse, armée de mandibules robustes et tranchantes, à corps composé de douze anneaux bien distincts, et pourvu de six pattes terminées par un ongle recourbé. Quoique manquant de quelques-uns des caractères qui distinguent la plupart des larves de Dermestiens, celles-ci paraissaient devoir être rapportées à ce groupe. Mais cette espèce de larve ne paraît pas avoir encore été décrite, et, tout en admettant l'opinion énoncée plus haut, nous ne pouvons que la rapporter avec doutes au genre Trogoderme. » Quelque incomplet que soit ce résultat, il n'en confirme pas moins celui que nous avons déjà énoncé. Les larves envoyées à l'Académie sont de celles qui se nourrissent de substances cornées et non pas de matières ligneuses. ( 721 ) » On voit qu'il existe fort peu d'accord entre le fait énoncé par M . le Préfet de l'Eure et le résultat de l'observation directe. Aussi votre Commis- sion a-t-elle dû se demander si l'on avait bien adressé à l'Académie les larves coupables des dégâts signalés dans la lettre d'envoi ; et, par suite de cette incertitude, elle ne pouvait guère indiquer de procédés pour combattre un ennemi dont l'identité était au moins fort douteuse. » En conséquence, votre Commission a l'honneur de vous proposer : » i". De faire demander à M. le Préfet de l'Eure des renseignements précis sur la nature des ravages causés par les Insectes de Pinterville ; » 2°. De faire prier ce fonctionnaire de faire parvenir à l'Académie des Insectes à l'état parfait recueillis par une personne capable de juger sûre- ment de leur provenance, ainsi que des bois attaqués contenant encore des larves ; » 3°. D'adresser à M. le Ministre de l'Instruction publique une copie de ce Rapport. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Asso- cié étranger en remplacement de feu M. L. de Buch. Avant qu'on commence à recueillir les suffrages, M. le Président fait remarquer que le nom de M. Herschel, qui figurait sur la liste de candidats présentée par la Commission, a été omis par erreur dans le Compte rendu imprimé de la précédente séance. La liste présentée est donc la suivante : En première ligne, M. Dirichlet, à Berlin. En deuxième ligne, et par ordre alphabétique : MM. Airy, à Greenwich; Ehrenberg, à Berlin ; Herschel, à Slough; Liebig, à Giessen ; Melloni, à Naples; Mûller, à Berlin ; Murchison, à Londres; Owen, à Londres; Plana, à Turin; Struve, à Pulkova. ( 722 ) Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5i , M. Dirichlet obtient . . 4' suffrages. M. Airy 6 M. Mûller a M. Ehrenberg. ... i Il y a un billet blanc. M. Dirichlet, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé Associé étranger. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. L'Académie procède, également par la voie du scrutin, à la nomination d'un Vice-Président pour l'année i854, en remplacement de feu M. Roux. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant de 53, M. Regnault obtient. . . . aa suffrages. M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire . ao M. Velpeau 6 M. Dufrénoy a MM. Pelouze, Rayer et de Senarmont, chacun i . Aucun des candidats n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, on procède à un deuxième tour de scrutin. Le nombre des votants restant le même, M. Regnault obtient. . . . a6 suffrages. M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire . aS MM. de Senarmont et Rayer, chacun i . Aucun des candidats n'ayant encore réuni la majorité absolue, on passe au scrutin de ballottage. Le nombre des votants étant toujours 53, M. Regnault obtient. ... 28 suffrages. M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire . a4 M. Rayer i M. Regnault, ayant obtenu la majorité, est proclamé Vice- Président pour l'année i854, et vient, en cette qualité, prendre place au Bureau. . (. 7a3 ) mëmoerës lus. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Absorption de l'azote de l'air par les plantes ; par M. Georges Ville. (Extrait par l'auteur.) ( Renvoi à l'examen de la Commission précédemment nommée pour une communication de l'auteur sur le même sujet, Commission qui se com- pose de MM. Chevreul, Boussingault, Regnault, Payen, et à laquelle est adjoint M. Peligot.) « I. J'arrive au Mémoire qui fait le sujet du dissentiment. Ce Mémoire comprend trois points : i" une critique de la méthode que j'ai suivie; 2° l'exposition d'une métliode différente que l'auteur croit préférable; 3° la conclusion générale que l'azote de l'air n'est pas absorbé par les plantes. -- Je vais traiter chacun de ces points séparément. » Dans ses recherches, M. Boussingault n'a jamais obtenu que quelques grammes de récolte. C'est à peine si le poids des récoltes atteint trois ou quatre fois celui des semences. Ainsi, pour ne citer que deux exemples : en i852, un haricot flageolet, du poids de oS'',53, après deux mois de végéta- tion, a produit 0^^,90 de récolte; en i853, deux graines de lupin, pesant 06'', 82, ont produit iS'^,7a de récolte. Tous les résultats sont analogues. » Dans mes expériences, au contraire : En i85o, S^', 4 "Jg semences ont produit 64*'',20 de récolte [desséchée à 110 degrés). En i85i , o^'",35 de semences ont produit 688'',8o id. En i852, S^'jOO de semences ont produit 229"^,6i id. » Ainsi, en 1 85 1 , par exemple, le poids des récoltes est cent quatre- vingt-seize fois celui des semences! » Dans les expériences de M. Boussingault, la quantité d'azote mise en jeu dans les cultures varie entre 0^^019 et o^"', i24; dans mes expé- riences, les seules quantités d'azote absorbées sont : Pour 1 849 o*"', I o3 Pour i85o iB%i8o Pour i85i o«%48i Pour i852 1*^624 » Ainsi, sous le double rapport des quantités de récoltes obtenues et des quantités d'azote absorbées, il y a une différence très-tranchée entre les re- cherches de M. Boussingault et les miennes. D'un autre côté, si nous nous reportons à ce qui se passe dans la lîature, nous constatons que les plantes prennent beaucoup plus de développement que dans mes expériences ; nous ( 7^4 ) ' constatons qu'elles contiennent beaucoup plus d'azote, et que chaque année elles reproduisent invariablement leurs graines. Dans mes expériences, le blé a donné des graines dont l'organisation est complète, le soleil a produit des graines rudimentaires. Dans les expériences de M. Boussingault, il n'y a jamais eu vestige de fructification. Ainsi, d'une manière générale, je me suis plus rapproché des conditions naturelles que M. Boussingault. Ce résultat est indépendant de toute donnée numérique. » II. Dans mes expériences, la quantité d'azote absorbée est considérable. On conteste que cet azote vienne de l'azote de l'air ; on en fait remonter l'origine à l'ammoniaque, dont l'atmosphère contient de faibles traces. Je vais examiner ce qu'il y a de fondé dans cette supposition. Je limiterai la discussion à l'expérience de i85o. » En i85o, dans une cloche, où l'on a fait passer 65 i54 litres d'air, des plantes semées dans le sable calciné ont absorbé is'', i8o d'azote. Pour ren- dre compte de cette absorption, il faudrait que l'air contînt l'j kilogrammes d'ammoniaque pour vui million de kilogrammes. Or, nous savons d'une manière certaine qu'il en contient moins de i33 grammes. (Graham.) )) On m'objecte encore que l'azote absorbé par les plantes vient des poussières que l'air tient en suspension. En admettant que ces poussières contiennent lo pour loo d'azote, pour que cette supposition eût quelque fondement, il aurait dû passer dans la cloche i i^^iSo de poussière, c'est- à-dire près de mille fois plus que M. Boussingault n'eu a obtenu dans un dosage direct (3 milligrammes pour i5 ooo litres d'air ; — 1837). » En i85i et en i852, on a repris l'expérience de i85o, mais en se pla- çant dans d'autres conditions. Avant d'entrer dans la cloche, l'air passait sur de la ponce imbibée d'acide sulfurique, puis dans une dissolution de bi- carbonate de soude; ainsi, à partir de ce moment, les poussières et l'am- moniaque ne pouvaient plus intervenir dans les résultats. Or, les plantes ayant absorbé autant d'azote que dans le premier cas, j'en tirerai la con- clusion générale, que les objections qu'on m'a adressées n'infirment aucun de mes résultats. » Les nouvelles expériences de M. Boussingault ont consisté invaria- blement à semer des graines dans une atmosphère confinée, et abandonner l'expérience à elle-même. Dès i85r, j'ai constaté que, dans ces conditions, la végétation ne prospère pas. En effet, si l'on fait deux expériences simul- tanées sur la même plante, sur une céréale, par exemple, que, dans l'une de ces expériences, on renouvelle l'air de la cloche, et que, dans l'autre, on ( 7^5 ) ne le renouvelle pas ; dans le premier cas, la plante produit un beau chaume et donne du grain, et dans le second, la même plante ne forme qu'un chaume chétif, et ne produit pasde grains(i). Ainsi, le renouvellement de l'air est une condition essentielle au succès de l'expérience. Mais alors, on ne peut pas infirmer les résultats d'expériences faites en renouvelant l'air, par d'autres expériences exécutées dans des atmosphères confinées? On peut dire, il est vrai, que j'attribue trop d'influence au renouvellement de l'air, que les plantes prospèrent également dans les deux cas. Pour aller au-devant de cette objection, j'ai cru devoir rapporter l'expérience suivante, qui,remonte à 1837, et dont la science est redevable à M. Boussingault : » Le j*' septembre 1837, on a semé du trèfle dans un pot de porcelaine rempli de sable calciné, puis on a enfermé le pot dans une cloche. Chaque jour on faisait passer de 5 à 600 litres d'air dans la cloche, et, pour intercep- ter les poussières, on le lavait dans un tube à boule de Liebig, à moitié plein d'eau. Or, dans ces nouvelles conditions, le trèfle mis en expérience a ab- sorbé o8'^,oo8 d'azote en un mois, et encore on n'a pas tenu compte des ma- tières azotées dont le sable du pot est resté imprégné .Ainsi, pendant que les nouvelles expériences de M. Boussingault accwsent une perte d'azote, la seule qu'il ait exécutée en se plaçant à peu près dans les conditions où j'ai opéré depuis, accuse un gain. Il est vrai qu'on peut se demander encore pourquoi, dans ces conditions, M. Boussingault a obtenu une si faible ab- sorption d'azote, et pourquoi je réussis à en produire de si fortes. La diffé- rence tient en grande partie à la nature des pots dont M. Boussingault s'est servi. En effet, ce savant a toujours employé des pots de porcelaine : or, dans dte tels pots, la végétation ne réussit pas. Le sable se tasse au fond des pots, les racines y pénètrent avec peine, les gaz qui les entourent ne se renouvellent pas, la végétation souffre ; et la meilleure preuve qu'on puisse en donner, c'est que M. Boussingault n'a jamais obtenu dans ses récoltes que deux ou trois fois le poids de la semence (2). . v ■ - ^ ' » Lorsqu'on expérimente sur les êtres vivants, la première condition, c'est que ces êtres puissent remplir toutes leurs fonctions. Si une plante est gênée, soit que les racines ne puissent s'étendre, soit que leurs spongioles ne trouvent pas à leur portée les gaz, et surtout l'oxygène qvii leur est (i) Georges Ville, Recherches expérimentales sur la végétation; tome I,, page iv ; voyez la Note, § V. (2) Voyez, pour les dispositions les plus favorables au succès des cultures, G. Ville, Recherches expérimentales sur la végétation ; tome I, page 33. C. R.,i354 i"Semef' 3o .. i3 » II, III 9.578 4- 16 » » Il résulte de cette fraction de mon tableau, que la race améliorée à Sainte-Tulle a conservé sa grande supériorité de richesse en soie sur la grosse race de Provence, ce qui est manifeste quand on jette les yeux sur la cinquième colonne, et que la méthode Alcan fait obtenir beaucoup plus de soie des mêmes cocons. » On voit aussi que tels sont les avantages de la race améliorée de Sainte- Tulle, que si l'on compare les rendements obtenus des gros cocons de Provence par la nouvelle méthode, à ceux obtenus de là race de Sainte- Tulle par l'ancienne, cette dernière l'emporte encore de Sg pour 100. » On a vu, dans mon précédent Mémoire, que la moyenne du rendement des races diverses, dans les filatures de la France, était de i kilogramme de soie pour 1 3 kilogrammes de cocons frais, et que, en admettant que la France ne produise que i3 millions de kilogrammes de ces cocons par an, ceux-ci donnaient i million de kilogrammes de soie. On a vu aussi que telle était la supériorité du rendement de la race de Sainte-Tulle, que, même en sup- posant qu'il soit de i kilogramme de soie pour 1 1 kilogrammes de cocons, il y avait un avantage en sa faveur de 18 pour 100 ; ou que, pendant que les i3 millions de kilogrammes de cocons ordinaires produiraient i million de C. R..1854. I" Seme«r«. (T. XXXVIII .N" 16.) 96 ( 74a ) kilogrammes de soie, la même quantité des cocons de Sainte-Tulle donnerait 180000 kilogrammes de soie de plus, d'une valeur (à 60 francs le kilo- gramme) de 10800000 francs. » En admettant que l'on ne fasse rien pour améliorer les races françaises, l'emploi général de la méthode de filature de MM. Alcan et Limet réaliserait un avantage déjà aussi considérable, puisqu'elle fait obtenir i kilogramme de soie de 1 1 kilogrammes de cocons des races actuelles, de ces cocons dégé- nérés dont il faut, en moyenne, 1 3 kilogrammes pour i de soie, ce qui pro- duit un avantage, sur le rendement général, de 1 40000 kilogrammes de soie, d'une valeur de 8400000 francs. w En supposant que la production annuelle des cocons soit de i3 mil- lions de kilogrammes, et que ces cocons soient encore filés par les anciennes méthodes, si les races dégénérées étaient toutes remplacées par la race de Sainte-Tulle, la production serait augmentée de 235 000 kilogrammes de soie (ou de 23 pour 100), d'une valeur de i4 102 220 francs. » Mais si les cocons de ces mêmes races améliorées étaient dévidés par la méthode de MM. Alcan et Limet, comme il n'en faudrait que 9 kilogrammes au lieu de 1 1, pour faire 1 kilogramme de soie, le produit serait augmenté de 396446 kilogrammes de soie (ou 39 pour 100), d'une valeur de 23 789760 francs. » ÉCONOMIE RURALE. — Note sur la maladie des haricots, des laitues et des melons ; par M. A. Bazin. (Commissaires, MM. Brongniart, Milne Edwards, de Quatrelages.) « On remarquait depuis quelques jours que les feuilles des plantes de haricots, déjà assez avancés pour donner des gousses bonnes à manger, étaient piquées de taches jaunâtres ; que, lorsque le nombre des feuilles atta- quées et des taches était assez considérable, la plante commençait à languir et devenait plus tard gravement malade. On ne savait à quoi attribuer cette affection morbide. Inquiet de la voir grandir chaque jour, je me mis à l'affût et découvris bientôt que ces ravages étaient causés par une multi- tude de petits insectes sauteurs, qui dévorent le parenchyme à la surface supérieure de la feuille et se cachent sous la surface inférieure toute recou- verte de leurs excréments. » Pour mieux constater le fait essentiel de l'infection des feuilles, je mis plusieurs insectes dans des tubes de verre, remplis de feuilles entiè- rement saines, et vis, en effet, que bientôt les feuilles étaient attaquées et ( 743) réduites à la même condition que les feuilles malades des châssis. L'in- secte ne mange pas seulement le parenchyme, il empoisonne la feuille et la rend impropre à remplir ses fonctions respiratoires; la plante alors souffre et finirait sans doute par mourir, si, sous l'influence active d'une végétation forcée, de nouvelles feuilles ne venaient sans cesse remplacer celles qui ont été infectées. » Les haricots verts de 1 854 sont donc malades, et la maladie a pour cause, sans aucun doute, la présence et la moi-sure d'un insecte. Autant qu'on en peut juger par un premier examen, cet insecte, inconnu jusqu'ici auMesnil, est un Hémiptère monoptère d'un genre très- voisin des Punaises t!u sous- genre des Miris. » Comme les feuilles de laitues nouvelles et de melons récemment sortis de terre se montraient aussi maculées, dans un état assez semblable à celui des haricots, état qui, pour les melons ainsi que pour les citrouilles, s'était déjà manifesté l'année dernière, j'exerçai une surveillance assidue, et je retrouvai sur les feuilles de ces plantes le même insecte dévastateur. » Nous rappellerons à cette occasion que MM. Charles et Stéphane Bazin ont découvert il y a deux ans, sur les feuilles de pommes de terre malades , des insectes du genre Podure, qui se cachaient pendant le jour, qui ne cou- raient que la nuit et dont les morsures venimeuses semblaient aussi être la cause déterminante de la maladie qui a fait tant de ravages. » Enfin, l'infection des feuilles de haricots observée aujourd'hui a tant d'analogie avec celle des feuilles de vigne, que l'on semble en droit de pro- noncer que, puisque la maladie des haricots a pour cause unique un insecte, la maladie de la vigne, comme quelques observateurs consciencieux l'ont déjà annoncé, pourrait bien avoir Li même origine. » A cette Note sont joints des insectes trouvés par M. Bazin sur des feuilles de haricot, de laitue et de melons cultivés sur couche et sous châssis. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Extrait d'un Mémoire de M. Grassmann. « Je prie l'Académie des Sciences de vouloir bien prendre connaissance de la réclamation que je me trouve dans le cas de faire à l'occasion des articles, Sur les clefs algébriques, par M. Cauchy, et De l'interprétation des clefs algébriques et des déterminants , par M. de Saint- Venant, insérés dans les Comptes rendus, tome XXXYI, pages 70, 129, 582. J'ai, dès l'année i8445 publié les principes établis dans ces articles, et les résultats qu'en déduisent les deux géomètres que je viens de nommer. J'ai l'honneur 96.. ( 744 ) de faire hommage à l'Académie de l'ouvrage dans lequel ces idées sont con- tenues (i), et de quelques Mémoires publiés ultérieurement sur le même" sujet (2), et je serais heureux si l'Académie des Sciences voulait bien ac- cepter ces ouvrages. Pour appuyer ma réclamation, je prends la liberté de vous communiquer un extrait de mes recherches qui se rapporte à ce sujet, et qui sont contenues dans les ouvrages nommés, en citant à chaque ques- tion les endroits où elles se trouvent. » Toutes ces recherches sont fondées sur des quantités que j'ai nommées quantités extensives , et qui ne sont, au fond, autre chose que \esjacteurs symboliques et que les clefs algébriques de M. Cauchy. Mais comme le' point de vue sous lequel j'ai envisagé ces quantités est tout différent de' celui de M. Cauchy, il est nécessaire d'entrer dans quelques détails. Tel est l'objet de la Note que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui au jugement de l'Académie. » Cette Note, par sa nature peu susceptible d'analyse, n'a pu, à raison de sal' longueur, être reproduite ici in extenso. Elle est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Cauchy, Lamé et Binet. ORGANOGÉNiE VÉGÉTALE. — Mémoire sur lajormation des stomates dans l'épiderme des feuilles de V Ephémère des jardins , et sur l'évolution des cellules qui les avoisinent; par M. le D'' Garreau. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Brongniart, Montagne, Moquin-Tandon.) « Un fragment d'épiderme pris à la partie axillaire externe de la feuille, très-jeune encore, de l'Éphémère, présente, à l'examen microscopique, des cellules quadrilatères dont les cavités sont, en partie, occupées par des nucléus lisses, non encore filamenteux. Parmi ces cellules et à des espaces assez régulièrement distants, on en découvre d'autres possédant le même diamètre transversal, mais moitié moins étendues dans le sens de l'axe foliaire; leur contenu en matière protéique est moins lié, plus granuleux et d'une teinte un peu plus ambrée que celui des précédentes. Ce sont ces nouvelles cellules qui donneront naissance aux deux cellules semi-lunaires (1) Wissenschaft... Théorie des quantités extensives, tomel, sous le titre spécial : Théorie des quantités extensives linéales. Leipzig, i844' (Le tome II de cet ouvrage n'est pas paru jusqu'à présent.) ' " ^ (2) Ueber die Wissenschaft... Sur la théorie des quantités extén)iî{fes, "MiSmoire inséré dans- les Archives de M. Grunert, tome VI, pages 357. Voyez les feuilles qui sont reliées à la fin du livre précédemment cité. , n 8«»*t!iiliO'' Geometrische analyse... Analyse géométrique. Leipzig, 1847.. ( 745 ) du stomate, et cette métamorphose commence par la séparation en deux petits amas distincts de la matière azotée qu'elles contiennent, amas entre lesquels on aperçoit d'abord les linéaments d'un double diaphragme qui sépare la cellule en deux loges et ne tarde pas à se dédoubler en s'écartant pour former l'orifice stomatique, changement qui se fait concurremment avec un travail de résorption partielle que les nouvelles cellules exercent sur la cellule mère. ,, » Avant que cette métamorphose s'opère, la cellule mère correspond, par ses extrémités latérales, à deux cellules dont les nucléus s'appuient sur la portion de paroi qui touche à ces mêmes extrémités. Ces nucléus, d'abord simples, émettent bientôt des traînées qui vont à une certaine distance, voisine du centre de la cellule, former un petit conglomérat de la matière qui les constitue , un deuxième nucléus. A peine ce changement s'est-il opéré, que le nucléus le plus ancien , et qui est médiatement contigu à la paroi latérale de la cellule mère, liquéfie la portion de la paroi de la cellule qui le renferme , et semble vouloir pénétrer dans la cellule mère du stomate dont il touche, alors, immédiatement la paroi. Ce travail de liquéfaction s'arrête bientôt, et l'on voit la matière demi-fluide s'entourer d'une membrane pellucide qui constitue la cellule naissante. Cette cellule se trouve, à cette époque, logée en partie dans une échancrure de la paroi de celle qui lui a donné naissance ; mais, par le fait de son accroissement et de celui de la cellule d'où elle émane, cette échancrure s'efface et ne se montre plus que sous l'aspect d'une courbure légère. La cellule qui a perdu une partie de sa paroi ne se montre pas perforée , mais il est probable qu'au point où la dissolution s'est effectuée, il n'existe qu'une paroi simple appartenant à la cellule de nouvelle formation. » Les deux cellules situées en haut et en bas du stomate sont originaire- ment carrées, plus tard elles s'allongent, et le nucléus qui occupe le centre de chacune d'elles émet des processus protéiques qui se portent vers la paroi de cette cellule contiguè aux extrémités aiguës des deux cellules sto- matiques et accumulent leur substance propre dans ce point : substance qui s'entoure bientôt d'iuie membrane très-mince , semblable à la pellicule d'une bulle de savon, et constitue une cellule distincte, mais contenue dans la cellule première qui semble, dès lors, divisée en deux par une simple cloison. Cette nouvelle cellule, d'abord beaucoup plus large que haute, ne tarde pas à s'allonger dans le sens de ce dernier diamètre pour atteindre la figure d'un quadrilatère, à peu près régulier, qu'elle conserve. » Ce mode de multiplication nous paraît intéressant, en ce sens qu'il semble révéler l'action dissolvante que les matières protéiques exercent sur ( 746 ) la membrane cellulosienne, et le rôle qu'elles jouent dans sa régénération; phénomènes qui, comme on le voit, ne sont pas sans analogie avec ceux qui se manifestent pendant l'évolution des spores, du pollen, etc. Un autre fait digne de remarque, est que, dans ces formations, la génération des cellules s'étend à toutes celles qui sont contigués à la cellule mère du stomate. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur la nécessité de proscrire les vases de plomb ou d'alliage de ce métal pour la préparation et la conservation des matières alimentaires solides et liquides; par M. Chevallier, (Adressé pour le concours Montyon, prix de Médecine et de Chirurgie.^ M. P. Brocca, en adressant au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie ses Recherches sur quelques points de l'anatomie pathologique du rachitisme, y joint, pour se conformer à une condition imposée aux concurrents, une Note écrite contenant l'indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. Cette Note est accompagnée d'un Atlas inédit relatif au même travail. (Renvoi à la future Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) MM. Martin et Villebonnet adressent de Toul, pour être soumis au jugement de la Commission chargée de décerner le prix de Mécanique , un Mémoire sur un nouvel instrument de géodésie. Cette pièce, qui faisait partie de la correspondance de la précédente séance, avait été annoncée d'avance par les auteurs, et c'est par des circonstances indépendantes de leur volonté qu'elle n'est pas arrivée, comme ils devaient le croire, avant la clôture du concours. (Renvoi à la future Commission du prix de Mécanique.) M. GuTHMASN soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : Nouvelle Théorie du mouvement des eaux dune rivière. L'auteur, agent-voyer à Colmar (Haut-Rhin), s'est trouvé, par suite de ses fonctions, conduit à s'occuper des moyens de rectifier les cours d'eau, dans le but de diminuer les frais d'entretien, et il a constaté l'utilité d'un entretien continu appliqué au cours d'eau au moyen d'une surveillance non interrompue, comme cela a lieu, surtout depuis quelques années, pour les grandes routes sans cesse réparées par les cantonniers; il a voulu, ensuite, de l'observation des faits remonter jusqu'aux causes, et est ainsi arrivé aux vues théoriques qu'il expose dans le présent Mémoire. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) ,, . ( 747 ) MM. Alexandre et S. Gaffré présentent un petit appareil qu'ils dési- gnent sous le nom de porte-plume galvano-électrique . Malgré la faiblesse du courant que peut donner un appareil d'un si petit volume, il exercerait, dit-on, à la longue, une action sensible sur les personnes qui s'y sou- mettraient. (Commissaires, MM. Babinet, Despretz.) L'Académie reçoit deux communications relatives au legs Bréant, et adressées, l'une, de Saint-Pétersbourg, par M. Alexandre de Bodes, l'autre, d'Issoudun, par M. d'Agar de Bus. COBKESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, un exemplaire du LXXX* volume des brevets d'invention pris sous l'empire de la loi de 1791, et un exem- plaire du XIIP volume des brevets pris sous l'empire de la loi de i844- M. LE Président de la Société impériale d'Horticulture annonce l'ou- verture de la vingt-sixième exposition faite par cette Société, et adresse des billets d'admission pour MM. les Membres qui voudraient l'honorer de leur présence. M. LE Secrétaire de la Société royale géographique de Londres remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus. M. Baudens prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats qui seront présentés pour la place vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par suite du décès de M. Roux. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. Walferdin adresse une semblable demande relativement à la place d'Académicien libre, vacante par suite du décès de M. Héricart de Thury. (Renvoi à l'examen de la Commission nommée dans la précédente séance pour préparer une liste de candidats.) M. Lartigue prie l'Académie de vouloir bien le compter parmi les can- didats qui se présentent pour la place vacante au Bureau des Longitudes, par suite du décès de l'amiral Roussin. L'Académie ne pourra prendre cette demande en considération que ( 748 ) lorsqu'elle aura été invitée par M. le Ministre à s'occuper d'une présenta- tion de candidats pour la place vacante. >•> lit; PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Embryogénie du Cœnure cérébral. \^ M. DE QuATREFAGES coHimunique l'extrait suivant d'une Lettre qu'il a reçue de M. Kûchenmeister, qui continue, aux frais de son gouvernement, ses curieuses expériences sur l'embryogénie des Vers Cestoïdes : a Lorsque les tètes du Cœnure ne sont pas bien développées, elles avor- tent; mais lorsque leur développement est complet, chacune d'elles, ou peu s'en faut, donne naissance à un Ver rubanaire. Un petit nombre seulement échappe à la transformation. Celle-ci peut être ou retardée ou empêchée par certaines affections du tube intestinal accompagnées de diarrhées et d'ulcé- rations [tjphus abdominalis , catarrhus folliculorum acutus, etc.). Sur cent • têtes de Cœnure données avec des aliments, j'en ai trouvé quatre-vingts , .transformées en Ténia. » Vos réserves au sujet de mes conjectures sur le polymorphisme du Cœnure et des Cysticerques étaient parfaitement fondées. Six moutons nour- ris avec des œufs de Ténia du Cœnure, ont montré à la fois des Cœnures dans le cerveau et de plus un grand nombre de jeunes vésicules enkystées [incapsulées) sur les parois du ventricule, de l'œsophage, du diaphragme, du cœur, du poumon, etc. Mais tous ces germes ont dépéri et aucun d'eux n'a donné naissance à un Cysticerque ténuicolle. » ' *' L'auteur de la Lettre ajoute quelques réflexions sur les prétendues ovicap- siiles des Cysticerques et sur les rapports qui existent entre la grandeur des vésicules et celle des crochets embryonnaires. Il promet d'envoyer prochai- nement une suite de Cœnures à divers degrés de développement, et exprime une vive reconnaissance pour la manière dont l'Académie a récompensé ses travaux . M. de Quatrefages présente à l'Académie la collection de Cœnures en . voie de développement, annoncée dans la Lettre précédente. L'Académie décide que ces préparations seront déposées dans les collections du Jardin des Plantes. ASTBONOMIE. — M. Le Verrier place sous les yeux de l'Académie les dessins de quelques taches sur le Soleil nouvellement observées à Paris. Ces observations sont de M. Chacornac. Le même Membre communique une Note de M. Prazinowski, astronome de l'observatoire de ya.rspvie. Cette Note est relative aux erreurs person- ( 749 ) nelles des observateurs dans la mesure des déclinaisons, et dans l'observa- tion des passages des astres au méridien. Dans ce dernier cas, M. Prazmowski propose d'obtenir les équations personnelles absolues en observant à la lunette méridienne, suivant la méthode ordinaire, les passages apparents de points lumineux artificiels et mobiles dont les temps des passages réels au méridien seraient d'ailleurs rigoureusement déterminés. par un appareil électrique. M. DE LiTTRow, directeur de l'observatoire de Vienne, envoie les éléments de l'orbite de la nouvelle comète qu'il a vue et observée le i" avril : Passage au périhélie i854. Mars 24>o6o22 temps moyen de Berlin. Longitude du périhélie 21 3° 4? '53", 4 I Équinoxe apparent du Longitude du nœud 3i5.26 49>8 ) 3 avril i854. Inclinaison 82 . 22 . 4o , 9 Longitude de la distance périhélie 9,4425344 Sens du mouvement héliocentrique rétrograde. Ces éléments ont été calculés par M. C. Hornstein sur les observations des i", 2, 4» 5 avril, dont voici la comparaison avec le calcul : Avril ÉCONOMIE RURALE. — Mofeti d'augmenter la valeur des fumiers de ferme ; par M. RozET. « J'ai l'honneur de demander à l'Académie la permission de lui sou- mettre le résultat d'expériences, continuées depuis six ans, dans ma pro- priété de Joué-lès- Tours, qui ont rapport à la question actuellement dé- battue devant elle, sur l'influence de l'azote dans la végétation. » Il m'a toujours paru que c'est principalement par leurs racines que les végétaux absorbent l'azote; si, par un moyen quelconque, ils pouvaient s'assimiler celui de l'air, en trouvant dans l'atmosphère au delà de leurs besoins, ce ne serait pas par leur azote que les engrais, enfouis dans le sol, deviendraient principalement utiles à la végétation ; mais il est parfaitement démontré que les engrais les plus azotés sont les meilleurs. » Depuis dix ans que je m'occupe d'agriculture, j'ai reconnu que le même fumier, en quantité égale, enloui dans divers sols, ne donne pas les C.K.,is54, i"Sem« Si l'on A a = b, la formule se réduit, après la suppression du facteur commun à ses deux termes, kx = P, mais elle est toujours vraie. » La simplicité de cette formule est telle, que si le rapport de la surface à déterminer, à la surface totale, est donné, aucun calcul de surface n'est nécessaire. La connaissance des quatre côtés suffit. » M. Lerot prie l'Académie de vouloir bien admettre au concours, pour le prix de Statistique, une Histoire de la houille, ouvrage présenté depuis peu de temps par M. Grar. C'est au nom de l'auteur, son parent, en ce moment absent, qu'il adresse cette demande. M. F. Veldekens adresse, de Bruxelles, un exemplaire d'un opuscule sur la maladie de la vigne, qu'il vient de faire paraître, et qu'il désire sou- mettre au jugement de l'Académie. Ce Mémoire, en tant qu'imprimé, ne peut, d'après les usages de l'Aca- démie, être soumis à l'examen d'une Commission, et même ne peut, comme ( 753 ) écrit en français, devenir l'objet d'un Rapport verbal. Le désir de l'auteur sera cependant, jusqu'à un certain point, satisfait, son travail étant renvoyé, à titre de document, à la Commission chargée de faire un Rapport sur les diverses communications relatives aux maladies des plantes usuelles. M. KoEPPELiN prie l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte de deux opuscules qu'il lui a récemment adressés sur deux nouveaux appa- reils. « Quoique imprimés, ces deux opuscules ne peuvent, dit l'auteur, être considérés comme étant publiés : il n'en a point encore été distribué d'exem- plaires, et aucun ne sortira de mes mains avant que l'Académie se soit pro- noncée. » Une question toute semblable s'est présentée il y a peu de temps, et a été résolue dans un sens qui ne permet pas d'accorder la présente demande. M. Gand adresse d'Amiens, en date du 7 avril, deux Lettres relatives l'une et l'autre à une étoile observée à travers la queue de la comète qui était alors visible. Ces observations n'ajoutent rien à ce que l'on savait déjà sur le fait de la transparence des queues des comètes. M. BiTTEttUN communique un moyen qu'il a imaginé pour sauver les chevaux dans un cas d'incendie. On sait qu'il est toujours très-difficile et souvent impossible de faire sortir des chevaux d'une écurie en feu. L'au- teur de la Lettre propose de leur couvrir la tête d'une pièce d'étoffe mouillée. M. P. Meller jeune envoie de Bordeaux une Note concernant un frein hydraulique pour les véhicules marchant sur chemins de fer. Cet appareil, suivant lui, serait exempt des inconvénients qu'on peut reprocher aux freins à vapeur déjà proposés dans le même but, et en aurait tous les avan- tages. Cette Note, qui ne contient que de simples indications sur un appareil en- core à l'état de projet, ne peut être soumise à l'examen d'une Commission. M. Brachet adresse, en date du 10 et du 17 avril, deux nouvelles Notes concernant la construction des instruments d'optique. M. Berardvcci écrit de Gênes, à l'Académie, pour la prier devovdoir bien lui faire connaître les publications qui ont été faites, depuis le temps de Chaptal, sur les procédés pour blanchir par la vapeur. Il est probable que l'auteur, qui est étranger, a cru s'adresser à une autre Société que l'Académie des Sciences. ( 754 ) M. Boulogne adresse une I^ettre relative au problème de la quadrature du cercle. L'Académie, depuis longtemps, considère comme non avenues toutes les communications relatives à cette question. La séance est levée à 5 heures trois quarts. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du lo avril i854, les ouvrages dont voici les titres : L'Ateneo italiano.... LAlhenœum ilalien. Recueil de Documents et Mémoires' relatifs aux progrès des Sciences physiques; n°6; i5 mars i854; in-S". The astronomical... Journal astronomique de Cambridge; n°68, vol. III; n" 20; i6 mars i854- The journal... Journal de la Société royale géographique de Londres; vol. XXIII; in-8°; avec un index pour les tomes XI à XX; in-8°. The Edimburgh... Nouveau journal philosophique d'Edimbourg ; publié par M. le professeur Jameson ; n° i i 2 ; janvier à avril 1 854 ; in-S". Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' 4o à 42; 4> 6, et 8 avril i854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n° 27 ; 7 avril i854- Gazette médicale de Paris ; n° i4; 8 avril i854- L'Abeille médicale ; n° 10; 5 avril i854- La France médicale et pharmaceutique ; xf i ; i*' avril i854. La Lumière. Revue de la Photographie; n" i4 ; 8 avril i854- La Presse médicale; n° i4; 8 avril i854- L Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux- Arts; 3° année; n° i4; 8 avril i854. Le Moniteur des Hôpitaux, rédigé par M. H. DE Castelnau; n°' 4o à [\i; 4, 6, et 8 avril i854. Réforme agricole , scientifique , industrielle; n" 66; février i854. L'Académie a reçu, dans la séance du 17 avril i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de i Académie des Sciences, i" semestre i854; n° i5; in-4°. (755) Communication faite à l'Académie des Beaux-Arts dans la séance du 4 mars i854; par M. Vincent, membre de l'Institut, Académie des Inscrip- tions et Belles-Lettres; | feuille in-8°. (Extrait de la Revue et Gazette musi- cale du 2 avril i854.) Description des machines et procédés consignés dans les brevets d'invention , de perfectionnement et d'importation dont la durée est expirée, et dans ceux dont la déchéance a été prononcée ; publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agri- culture, du Commerce et des Travaux publics; tome LXXX. Paris, i853; in-4°. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844 j publiée par tes ordres de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics ; tome XIII. Paris, i854;in-4°. Maladies de l'Algérie. Des causes, de la spnptomatotogie, de la nature et du traitement des maladies endémo-épidémiques de la province d'Oran;par M. le D' AuG. Haspel. Paris, iSSo-iSSa; 2 vol. in-8''. Mémoire sur l'influence qu exerce la rotation de la Terre sur le mouvement d'un pendule à oscillations coniques; par M. BRAVAIS; broch. in-4°. Des principes à suivre dans la fondation et la construction des asiles d'aliénés; par M. Max. Parchappe. Paris, i853; i vol. in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) L'ouvrage de M. Armand, intitulé : L'Algérie médicale, inséré au Bulletin de la séance du 10 avril, était adressé pour le même concours. Recherches sur la paralysie générale progressive, pour servir à l'histoire de cette maladie; par M. le D'' L. LuNiER. Paris, 1849; l>''Och. in-S". Recherches sur quelques déformations du crâne observées dans le département des Deux-Sèvres ; parle même. Paris, 1 852; broch. in-8°. De l'emploi de la médication bromo-iodurée dans le traitement de l'aliénation mentale et de la paralysie progressive ; par le même. Paris, 1 853 ; broch, in-8°. Recherches statistiques sur les aliénés du département des Deux-Sèvres ; par le même. Niort, i853; broch. in-S". (Ces quatre brochures sont adressés pour le même concours). Maladie de la vigne {Oïdium Tuckeri). Historique et procédés préservatifs; par M. Ferdinand Veldekens, de Bruxelles. Bruxelles, i854; broch. in-8°. Communication sur le choléra qui règne en Russie; par M. le D' EvERARD, Bruxelles, i854; broch. in-8°. Note sur les tremblements de terre en i85i, avec suppléments pour les années antérieures ; par M. Alexis Perrey; broch. in-S". ( 756) De la manière de disposer les habitations à l'usage des hommes et des animaux afin de les rendre parfaitement salubres^ chaudes en hiver, fraîches en été et sèches en toutes saisons; par M. P. Curtillet. Marseille, i853; broch. in-8°. ( Adressé au concours pour le prix des Arts insalubres. ) Bulletin de l'Académie impériale de Médecine, rédigé sous la direction de MM. F. Dubois (d'Amiens), secrétaire perpétuel, et Gibert, secrétaire annuel; tome XIX; n° 12; 3i mars i854; in-8°. Bulletin de la Société médicale des Hôpitaux de Paris; 2* série; n° 7; in-8°. Cosmos. Bévue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences, fon- dée par M. B.-R. DE MONFORT, rédigée par M. l'abbé Moi Gis o ; 3* année, IV* volume; 1 5* livraison ; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VII; n° 19; 10 avril i854; in-8°. L' agriculteur praticien. Bévue de l'agriculture française et étrangère; n°i3; in-S". La Presse littéraire Écho de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* année ; 2* série; 1 1* livraison; i5 avril i854; in-8°. Bévue de thérapeutique médico-chirurgicale; par M. le D*" A. Martin- Lauzer; n° 8; i5 avril i854; in-8''. Mapa geologica. . . Cartes géologiques des provinces de Madrid et de Ségovie; par M. D. Casiano de Prado. Deux feuilles imprimées en couleur format atlas; i853. Mémorial... Mémorial des Ingénieurs; 9* année; n°' i et a ; in-8°. On the application... Sur l'application aux constructions, du fer forgé et de la fonte; par M. W. Fairbairn ; Londres, i854; in-8°. Expérimental... Becherches expérimentales sur la détermination de la force des chaudières des locomotives et sur les causes qui amènent les explosions ; par le même ; broch. in-8°. (Ces deux ouvrages sont présentés, au nom de l'auteur, par M. Poncelet.) Die lineale... Traité des surfaces linéaires ; par M. H. Grassmann. Leipzig; i844; in-8°. Preisschriften. . . Ouvrages couronnés et publiés par la Société princier e Jablo- noswkienne, à Leipzig, fascicule J, Géométrie analytique; par le même. Leipzig, 1847 ; in-8°. Africandiscovery... Des découvertes en Afrique. Lettre de M. A. Peter- MANN au Président et au Conseil de la Société Royale géographique de Londres. Londres, i854; broch. in-8°. k-^HSV^< COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24 AVRIL 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUMCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ÉLECTROCHIMIE. — Nouvelles recherches sur les principes qui régissent le dégagement de V électricité dans les actions chimiques ; Mémoire présenté par M. Becquerel. (Extrait.) a Toutes les questions relatives au dégagement de l'électricité intéres- sent vivement les sciences physicochimiques et leurs applications aux arts et à l'industrie, attendu qu'elles sont du même ordre que celles qui concer- nent la production de la chaleur dans la combustion. » La quantité d'électricité qui est associée aux molécules des corps est de nature à effrayer l'imagination, tant elle est immense, comme je l'ai prouvé dans un Mémoire que j'ai présenté à l'Académie le 9 mars i846; malheureusement on ne peut en recueillir qu'une portion excessivement faible, à raison de la recomposition qui a lieu au contact des corps. Les efforts des physiciens doivent tendre sans cesse à découvrir les moyens d'empêcher cette recomposition, s'ils veulent arriver à doter la société d'une puissance motrice qui pourra lutter avec la vapeur, et produire des effets beaucoup plus variés, puisqu'elle agit non-seulement comme force méca- nique, mais encore comme force physique pour produire de la chaleur et de la lumière, et comme force chimique pour décomposer les corps et opé- rer la combinaison de leurs éléments. C R., i»54. i«'-Sem« iifi 1.1 1 .'•i-i'iàmMil (782) ASTRONOMIE. —M. JLiE Verkier Communiqué : i°. Au nom de l'Observatoire impérial de Paris, une éphéméride de la planète /imphitrite calculée par M. Yvon Villarceau, et les observa- tions de la nouvelle comète faites à V équatorial de Gambey; 2°. Au nom de l'observatoire de Markree, une première approximation des éléments de la même comète, par M. Graham, et des observations de cet astre, par MM. Cooper et Graham. Ephéméride des positions géocentriques apparentes de la planète Amphitrite calculées pour minuit, t. m. de Paris, auntojen des éléments insérés dans les Comptes rendus, t. XXXVXIZ, p. 646 , par M. Vvon Villarceau. DATES. ASCEKSlOn DÉQUHAISON. LOC. Distance DATES. ASCENSION DÉCLINAISON. LOG. Distance DATES. ASCENSION DÉCLINAISON. LOG. Distance 1834. droite. la Terre. 18S4. droite. à la Terre. 18S4. droite. à la Terre. h m s " / (/ h m s 0 1 II h m s ° f 11 Mars 1,5 .3. 17.34,16 — .0. 5.26,7 0,262 62 Avril 19,5 12-37.52,08 —7.59.40,4 0,236 00 0,237 24 0,28845 Juin 7,5 12.24.47,77 25. 7,o5 — 7- 9-25,7 0,338 55 2,5 .7. 6,68 — .0. 5.25,7 0,260 67 ;?o,5 37. 3,86 36.16,63 —7.56.10,3 8,5 — 7.11.32,0 0 34. 07 3,5 16.37,68 — .0. 5.16,. 0,258 77 21,5 -7.52.43,4 9,5 25.27,60 — 7.13.45,5 0 34359 4,5 .6. 7,. 8 — 10. 4.57,9 0,256 91 22,5 35.30,43 —7.49.20,0 0,23972 10,5 25.49,39 - 7.16. 6,4 0 346 1 1 5,5 15.35,2. -.0. 4.3.,. 0,255 08 23',5 34.45,29 —7.46. 0,2 —7.42.44,4 0,2il o5 0,24244 .1,5 26.12,39 — 7.18.34,3 0 348 63 6,5 .5. 1,80 -10. 3.55,9 0,253 3. 24,5 34. .,26 .2,5 26.36,61 — 7.21. 9,2 0 331 i5 7.5 14.26,96 — 10. 3.12,2 0,25 1 58 2515 33.18,39 -7.39.33,0 0,24388 i3,5 27. 2,01 - 7.23.5.,. 0 3.53 66 8,5 i3, 50,73 — 10. 2.20,2 0,24089 0,248 25 26,5 32.36,72 -7.36,26,3 0,24538 .4.5 27.28,59 - 7.26.39,8 0 3.56 17 9.5 i3..3,i5 —10. 1.19,9 n'^ 31.56,27 -7.33.24,4 0,24694 i5,5 27.56,3/1 28.25,24 — 7.29.35,3 0 358 67 10,5 12.34,23 —10. 0.11,4 0.246 67 0,245 ri 28,5 31-17,09 -7'.27;3^;3 0,24854 .6,5 — 7.32.37,6 0 36i 17 11,5 .1.54,02 - 9.58.54,8 29,5 30.39,19 0,25o 20 .7,5 28.55,28 - 7.35.46,6 0 363 66 12,5 ...12,54 — 9.57.30,2 - 9.55.57,8 o,2.|3 65 0,242 22 0,240 85 3o,5 3o. 2,62 —7.24.50,7 0,25. 91 .8,5 29.26,45 — 7-39- 2,2 0 36614 .3,5 .0.29,84 Mai 1 ,5 12.29.27,40 28.53,55 —7.22.11,0 0,253 66 19.5 29.58,73 — 7-42-24,4 0 368 62 i4,5 9.45,96 — 9-54'i7.6 2,5 -7.19.37,4 0,255 46 ■20,5 3o. 32,10 - 7..15.53,o 0 37. .0 i5,5 9- 0.94 — 9.32.29,8 0,239 53 3,5 28.21,10 —7.17.10,0 -7.14.49,0 -7.12.34,7 0,257 3i 2. ,5 3i. 6,56 - 7-49-28,1 0 37356 i6,5 8.. 4,81 - 9.50.34,5 0,238 27 415 27.50,06 0,259 20 22,5 31.42,09 — 7-33. 9,4 0 376 02 .1,5 .8,5 7.27,60 - 9-48.31,1 - 9.46.21,8 0,237 07 0,23594 5,5 27.20,44 0,261 12 23,5 32.18,68 — 7.56.57,1 — 8. o.5o,9 0 V}''"' 6.39,39 6,5 26.52,26 —7.10.27,1 0,26309 24,5 32.56,31 0 3 80 90 '9.5 5.5o,20 - 9-4i- 4.8 — 9.41.41,1 0,234 86 7.5 26,25,54 -7. 8.-26,6 0,265 10 25,5 33.34,95 - 8. 4.50,7 0 383 33 20,5 5. o,.o 0,233 85 é;5 26. o,3o —7. 6.33,2 0,267 .4 26,5 34.14,61 — 8. 8.56,0 0 385 75 2. ,5 4- 9.-3 - 9-39-"0,6 0,232 90 9,5 25.36,54 zi i'^r^ 0,269 22 27,5 34.55,27 — 8.i3. 8,4 0 388 16 22,5 3.17,36 - 9.36.33,7 0,232 02 ^o,i 25.14,27 0,271 33 28,5 35.36,91 — 8.17.26,1 0 390 56 23,5 2.24,82 - 9.33,50,5 0,23. 20 '1.5 24.53,48 24.34,18 -7. 1.36,6 0,27347 29,5 36.19,52 37. 3,08 — 8.21.49,5 — 8.26.18,5 0 39295 24,5 i.3i,58 - 9.31. .,3 o,23o 46 12,5 —7. 0.12,4 0,2756/1 0,27784 0,28007 3o,5 0 395 32 20,5 0.37.69 .2.59.43,23 - 9-28. 6,3 0,229 78 i3,5 2i.i6,36 24. 0,04 —6.58.55,8 Juin. .,5 .2.37.47,57 38.32,99 — 8.30.53,1 0 39769 26,5 — 9-^5- 5,7 0,229 17 0,2-28 63 .4,5 —6.57.46,8 — 6.56..'i5,4 2,5 — 8.35.33,2 0 400 04 27,5 58.48,25 — 9.22. 0,0 .5,5 23.45,22 0,282 33 3,5 39.19,31 - 8..',o..8,7 - 8,45. 9,4 0 402 38 4047. 407 02 28,5 37.52,83 - 9-18-49.5 0,228 17 16,5 23.31,88 -6.55.5i,6 0,28461 4,5 40. 6,53 0 29.5 56. 57,05 - 9-15.34,3 0,22775 0,227 43 \n 23.20,o5 —6.55. 5,6 0,28691 5,5 40.54,63 - 8.5o. 5,3 0 3o,5 56. 0,93 — 9-'2-.4.9 23. 9,7. 23. 0,87 -6.54.27,4 0,289 23 6,5 41.43,58 — 8.55. 6,2 0 409 32 3 1,5 55. 4.57 .2.54. 8,o4 - 9- 8.5.,6 0,227 20 '9.5 -6.53.57,1 -6..S3.34,6 0,291 58 8i5 42.33,38 — 9. 0..2,1 0 4ii 61 Avril 1,5 - 9. 5.24,8 — 9- >-54.7 0,227 02 20,5 22.53,52 0,39395 0,29633 43.24,0. — 9. 5.22,8 0 4i3 88 S 2,5 53.1 .,39 0,22692 21,5 22.47,67 — 6.53.20,2 9,5 44. .5,47 - 9.10.38,2 0 .^1614 41839 3,5 52.14,68 — 8.58.21,6 0,226 89 22,5 22.43,30 -6.53. i3,6 0,29873 .0,5 45- 7.74 46. 0,8. — 9.15.38,4 0 4,5 5 1.18,00 - 8.54.45,9 0,226 93 23,5 22.4o,3q -6.53. .4,9 o,3oi .5 .1,5 — 9.21.23,2 0 420 62 5,5 5o.2i,3q 49-24.93 - 8.5i. 8,i 0,227 o5 24,5 22.38,96 -6.53.24,2 o,3o3 58 12,5 46.54,67 _ 9.26.52,4 0 liii 84 6^ - 8.47.28,3 - 8.4l47.' 0,227 23 23,5 22.38,90 -6.53.41,6 o,3o6o3 i3,5 &S;69 _ 9.32.26,0 0 423 03 ?|5 48.28,69 0,227 30 26,3 22.^0,48 22.43,42 —6.54. 6,9 o,3o8 49 14,5 _ 9.38. 3,9 0 42724 47.32,73 46.37,12 - 8.40. 4,8 0,227 83 0,228 24 27,5 28,5 6.54.40,2 0,3.096 ..5,5 49-40,85 - 9-43-46,2 — 9-49-32,6 0 429 42 9.5 — 8.36.21,7 22.47,80 22.53,60 -6..55.2i,6 0,3.344 16,5 50.37,76 5i.35,.',i 0 43 1 58 10,5 45. !J 1,90 43.52,89 - 8.32.38,2 0,228 71 29.5 —6.56.10,9 o,3i5 92 17,5 — 9.55.23,2 0 433 72 435 85 .,,5 - 8.28.54,4 0,229 26 3o,5 23. 0,83 —6.57. 8,1 0,3.8 42 18,5 52.33,79 53.32,89 — 10. 1-17.8 0 12,5 — 8.25.1 1,0 0,229 88 3.,5 23. 9,^5 12.23.19,46 -6.58.13,3 0,32092 19.5 -10. 7.16,4 — io.i3.i9,o 0 43797 i3,5 .'12.59,21 — 8.21.28,1 o,23o 56 Juin - .,5 -6..59.26,3 0,32343 20,5 54.32,70 0 44007 14.5 42. 6,i5 - 8.17.46,1 0,23l 32 2,5 23.30,84 —7- 0-47,' 0,325 95 21,5 55.33,21 — 10.19.25,3 0 ') •? '? .5,5 4...3,77 40.22,1 3 - 8.14 5,3 0,232 14 3,5 23.43,08 -7. 2.i5,6 0,328 46 22,5 56.34,42 — 10.25.35,4 0 444 23 .6,5 — 8.10.26,0 0,233 o3 4,5 23.57,66 24. .3,06 —7. 3.5i,8 o,33oq8 23,5 57.36,32 — 10. 3 1.49,2 0 446 29 .{48 33 ,7,5 39.31,26 - 8. 6.48,5 0,233 99 5,5 -7. 5.35,5 0,333 5o 24,5 58.38,90 — 10.38. 6,6 0 .é,5 38.4, ,23 - 8. 3.i3,2 0,235 01 6,5 24.29,77 -7. 7.26,8 0,336 o3 19.5 37.32,08 - 7-59-4o,4 0,236 09 7,5 24-47,77 —7- 9-25,7 0,338 55 Celte cp héméride , qui est basée sur un e .semble d' sbservations d'un peu moins d'ur 1 mois, pc urra paraître trop étendue; mais elle n'en 5 ervira pas moins à faciliter les obs ervalions e t leur discussion : on attendra la f n de l'app arition actuelle de la planète pour donner de s éléments plus approchés que ceu X qui ont servi de base au calcul de l'éphérr éride. ( 7«^ ) Obwrvations de la nouvelle comète faite» à l'Observatoire de Paris. DATES. TBMPS MOYEN 1854. de Paris. A9CESS. DKOITE. DECLINAISO.N. OllSERVATEURS. KEMARgi ES. b m s h m •< Avril i3 8. 3.54,8 3.59.47,21 -+- 7.37.51,5 Yvon Villarceau. Très-falble, Tàpeiifs: i3 8. .4. 9,4 3.59.50,04 + 7.27.39,0 Id. Id. i3 8.23.51,6 3.59.53,12 -*- 7-27- 9>7 Id. Id. i3 8.33.21,6 3.59.55.80: -h 7.36.48,0 Id. Id. ■ 4 8. 7.27,8 4. 7- 8,65 M*-T- 5,80 -1- G. 34. 8,4 D)«- - 1,37,3 Chacornac. Id. Étoile nob catalogaée. •4 8.24.36,8 4. 7.13,57 -+- 6.33.33,5 Id. IRH'-T. l'jOi Dj» - 2.13,7 Id. /./. ■4 8.43.59,4 4. 7.19,02 : -1- 6.33.3i,9 Id. i5 8.10.27,4 4.13. 3,09 -+- 5.45.53,7 Id. i5 8.14.30,6 4.13. 3,75 -+- 5.45.41,5 td. ■ 5 8.17.59,0 4.13. 4,88 -t- 5.45.37,2 Id. i5 8.21.52,7 4. .3. 5,24 -i- 5.45.31,3 Id. i5 8.27.59,1 4.13. 7,33 -H 5.45.39,4 Id. \3 8.33.33,6 4.13. 8,77 » Id. 16 8.19.32,5 4.19. 6,46 -h 4-57-47.2 Butillon. Les vapeurs de Tborizoïi font disparaUre par moments la co- 16 8.25.14,6 4.19. 7,20 -*- 4-57-37,4 Id. 16 8.3i 21,8 4.19. 8,40:: -1- 4.57.30,9:: Id. mète et rétoile. Ces oh servations sont corrigées de l'cl l'et de la rcfractio 1. Posit'on.t moyennes des étoiles de comparaison , le i"' janvier i854- DATE de Inobservation de la coinàte. DÉSIGNATION DE l'ËTOILE. A.ICF.JiS. IIIIIIITI-. l)::i;i.lN.\lso>. HEMAIWIE. !'• el 3' comparolsons. Avril i3 14 i5 ifi 46 Taureati = 12Ç)6 B.A.C. Heure IV, n»4oa... Weiss. n»248... « » n» 454 ..• » Il m s 4. 5.4i,Gi 4.19.31,93 4. 13. 54, 29 4.3i.5/|,-.),7 " / ir -t- 7. 30. 32, 7 -^ G. 43. 47, 4 -t- 5..'|C.43,3 -+- 4.50.23,8 Première approximation des éléments de l'orbite de la nouvelle comète; par BŒ Graham. Passage au périlii-lie, i854t i^'i»''* 24t<'oi8 it^mps moyen de Greenwicli.. ?, r4''- 3'. 27" Longilude du périhélie ..... . Longitude du nœud asrendiinl. . 3i5. 34.50 Inclinaison 82 . 42 . 26 Logarithme de l.i distance périhélie. 9 » 44 ' 9^ Mouvement . . . . rétroL'iade 101 1 ( 784 ) » Ces éléments ont été obtenus au moyen des trois premières observa lions consignées dans le Tableau suivant, non corrigées de la parallaxe Observations de la nouvelle comète faites à Tobservatoire de Markree-Castle. Date i854- T. m. dsGreenwich. Ascension droite. Oéclinaison. Observateurs. h m s Q t [f Mars 3o,36g 60 i 22.27,36 + 19.37. 6,9 Cooper. Avril 1,365 42 1.52.38,92 -+- 18.40.4' )7 Cooper. 3,356 39 2.20.37,92 -f- 17. 9 7,0 Cooper et Graham. i4j38o 856 4- 6.56,54 + 6.33.11,4 Cooper (3 coinp.) 15,371 142 4-'3.i6,45 -f- 5.44. 3,27 Cooper (3 CD mp.) ! 15,371 142 4- 13. 16,28 -t- 5.44' 1)02 Graham (3 corap.) |{ '\ Il Corrections à ajouter aux observations pour la parallaxe. I Avril i4 : lîiR ;= [9,5281]-, 5D = [o,837o]-. i5 [9,5262] [o,8553] » Les observations du 1 5 ont été réduites à une époque moyenne, à l'aide d'une éphéméride calculée sur l'orbite de M. Graham; cette éphéméride s'accorde d'une manière satisfaisante avec les observations. i Positions moyennes des étoiles de comparaison le 1^^ Janvier i854- j ^_ _ Ascension droite. Déclinaison. . 1 b m 9 o / // Avril i4 Heure IV, n° 2 Weiss. 4- i .38,765 + 6. 20. 23, 3 i5 Heure IV, n" 1160 Rûmker. 4- '2.54,49 + 5.46-42,85 ' » Les nuages ont empêché, dit M. Cooper, d'observer la comète depuis le 3 jusqu'au i4 Avril. » CHIMIE MINÉRALE. — Du cjlucjum et de ses composés; par M. H. Debbav. ' « On sait qu'il existe dans l'émeraude une base découverte par Vau-i quelin, et qu'il a nommée gjucyne. M. Wohler obtint le métal de cette terre, en se servant de l'action réductrice que le potassium exerce sur le chlorure de glucyum, et voici les propriétés que l'illustre chimiste lui assigne (1) : « Le glucyum se présente en une poudre d'un gris foncé, qui a entière- » ment l'apparence d'un métal précipité en parties très-divisées. Sous le « brunissoir il prend un éclat métallique sombre. Comme à la chaleur » violente à laquelle il est réduit, il n'éprouve aucune agglomération, on (1) Jnnales de Chimie et de Physique, 2° série, tome XXXIX, page 79. ( 785 ) " peut penser qu'il doit être très-difficile à fondre. A une terap(''ratiire or-- « dinaire, il ne s'oxyde ni dans l'air ni dans l'eau, même lorsqu'elle est » bouillante. Le giucyum, chauffé dans l'air sur une feuille de platine, » s'enflamme et brûle avec un vif éclat, et se transforme en glucyne » blanche. muikj i.I /.h.î/ ^!m-:!„ : ^(siti-^ii!*; j.- »... Il se dissout facilement dans les acides sulfurique, hydrochlorique » et nitrique; dans les deux premiers avec dégagement d'hydrogène, et M dans le dernier avec dégagement de gaz nitreux. « » Les dernières recherches sur l'aluminium m'ont engagé à reprendre l'étude du giucyum, et j'ai pu, aidé des conseils de M. H. Sainte-Claire Deville, et en appliquant ses procédés, obtenir quelques résultats nouveaux que je crois dignes d'être soumis à l'Académie. » Le giucyum est le plus léger de tous les métaux connus qui ne décom- posent pas l'eau à la température ordinaire ou à la température d'ébulli- tion; sa densité est 2,1. Il est, comme on voit, plus léger que l'aluminium. Son aspect pourrait le faire confondre avec le zinc, mais sa fusibilité moindre, qui le place entre ce métal et l'aluminium, sa fixité au feu et sa faible densité sont autant de propriétés physiques qui suffiraient pour le distinguer du zinc. i -, . 1; riir. i .liKi- ' 1 » Inaltérable à la température ordinaire, il s'oxyde superficiellement à la température la plus élevée du chalumeau, mais sans jamais présenter le phénomène d'ignition qui se produit quand on place le zinc ou le fer dans les mêmes circonstances. L'acide azotique concentré ne l'attaque qu'à chaud. L'acide azotique faible ne le dissout dans aucune circonstance. I^es acides chlorhydrique et sulfurique, même étendus, le dissolvent avec déga- gement d'hydrogène. La dissolution concentrée de potasse le dissout même à froid, mais l'ammoniaque est sans action sur lui. » La glucyne, dont on extrait ainsi un véritable métal, peut aussi donner des sels bien cristallisés, que j'ai examinés avec soin, et dont l'étude formera lui travail complet, que j'aurai l'honneur de présenter prochainement à l'Académie. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations sur les températures du sol compai ées à celles de l'air; par MM.. A. Malaguti et J. Durocher. « La question de physique terrestre surlaquelle M. Rozet a ay)pelé l'atten- tion d^- l'Académie dans la séance du 3 avril dernier, a été pour nous l'objet d'études suivies, ainsi que toutes les questions relatives aux propriétés thermiques des sols. Nos observations ont eu lieu depuis le mois de septem- ( 786 ) ■ ■ bre i85o jusqu'en février i853, et ont été exécutées dans les conditions les plus variées : déjà nous aurions eu l'honneur d'en présenter les résultats à l'Académie, si la rédaction de notre travail n'eût été retardée par diverses causes et notamment par les longs calculs que nécessite l'étude raisonnée de plusieurs milliers d'observations. Mais la publication de la Note de M. Rozet ne nous permet pas de tarder davantage à faire connaître les résul- tats de nos recherches sur les rapports qui existent entre les températures de l'air et celles des parties supérieures du sol. » La loi énoncée par M. Rozet, et d'après laquelle la température de la surface du sol serait pendant le jour supérieure à celle de l'air et offrirait une différence croissante depuis le lever du soleil jusqu'à a''3o" après midi, cette loi est généralement vraie en été, sauf l'instant du maximum qui varie en raison de la profondeur et qui, à la surface, a lieu généralement un peu avant a*" So". Mais cette loi ne se vérifie plus en hiver : ainsi, les résultats de plusieurs séries d'observations exécutées à Rennes en novembre, décem- bre, janvier et février, nous ont donné, à la profondeur de 3 millimètres, des températures maxima inférieures à celles de l'air de quantités variant de 0,20 à 1 ,70 degré centigrade. Mais dès le mois de mars, les maxima de la température de la surface du sol commencent à redevenir supérieurs à ceux de l'air. D'ailleurs, en hiver, lorsque les maxima delà snrfecedusol sont inférieurs à ceux de l'air, les minima du sol sont habituellement moins bas que ceux de l'air. » Il y a une autre restriction à apporter à la règle que M. Rozet a déduite de ses observations : c'est que les maxima de la surface du sol n'excèdent ceux de l'air que sur les points exposés à l'irradiation solaire directe; c'est le contraire qui a lieu pour les points j)rivés de celte influence : ainsi, une série de sept jours d'observations, exécutées en avril i85.4, nous a foiu-ni les moyens de maxima suivantes : Pour l'air ï8",77 il" à l'ombre d'un mur exposé au N. N. E 12 ,4 1 1" en un lieu non abrite ... 27 ,04 3° pi-BS le pied d un mur expose au S. S. 0 62, 19 » Considérons maintenant les températures moyennes qui, au point de vue physique et agronomique, ont plus d'importance que les tempé- ratures maxima. Nous avons constaté, et nous croyons être les premiers à présenter ce résultat, que la température moyenne des parties supérieures d'un sol non abrité des rayons solaires est, jusqu'à une profondeur de plus de ( 787 ) ao centimètres, notablement supérienre à celle de l'air, non-seulement pour l'ensemble de l'année, mais aussi ponr tous les mois et pour tous les jours dans nos climats. De plus^ l'excès de la température du sol sur celle de l'air va en décroissant à partir de la surface. Nous avons constaté cette loi en prenant pour la température moyenne de l'air, soit la température de 9 heures du matin, soit la moyenne du maximum et du minimum. w Dans de nombreuses séries, dont chacune comprend plusieurs jours d'obsei'vation, et qui sont relatives à toutes les époques de l'année, nous avons trouvé la moyenne du maximum et du minimum de la température du sol, à la profondeur de 3 millimètres, constamment supérieure à celle de l'air (i). Le moindre excès a été de 0°,']'] (pour une série du mois de décembre iSSa), et le plus grand excès a été de 6°, 26, non pour un jour isolé, mais pour une série de six jours, relative au mois de septembre i85i ; en général, c'est en hiver que les excès sont les plus faibles, ils sont égale- ment moindi-es dans les temps nuageux qu'aux époques où le ciel estserein. » A la profondeur de 10 centimètres, sur vingt séries d'observations, il en est trois seulement (en décembre i85o, en janvier et mars 1 852) où la température moyenne (déduite des maxima et minima) ait été inférieure à celle de l'air. L'infériorité la plus grande a été de i°,o4, et correspond à une période où le ciel était couvert. D'ailleure, la température moyenne, à 10 centimètres, est rarement supérieure à celle de la surface du sol; cela n'a lieu que dans des jours froids : ainsi, dans une série de six jours d'ob- servations du mois de février 1 853, série où la température moyenne de l'air ayant été de — i", i5, la température du sol, à 10 centimètres, a surpassé de i°,o4 celle de la surface, et de 3°, 19 celle de l'air. » Néanmoins, pour l'ensemble de nos séries d'observations l'excès moyen de la température du sol, à 3 millimètres, sur celle à 10 centimètres, a été de i°,6o, et l'excès de cette dernière sur celle de l'air a été à peu près le même. A la profondeur de 20 centimètres, la température moyenne a été de o°,20 au-dessous de celle de 10 centimètres. Ainsi l'on voit que la chaleur envoyée par le Soleil vers notre globe se concentre principalement dans la pellicule extérieure du sol, où elle s'amasse de manière à élever la tempé- rature moyenne de sa surface à 3 degrés environ au-dessus de celle de l'air. A partir de la surface, la température moyenne du sol diminue assez rapide- . (i) Pans les cas où le sol serait couvert de neige, sa température moyenne pourrait fort bien être inférieure à celle de l'air; c'est ce qui aurait lieu nécessairement au commencement d'un dégel. ( 788 ) ment, mais, au-dessous de lo centimètres, le décroissement qu'elle éprouve dans la profondeur devient très-lent; il se prolonge vraisemblablement jus- qu'à une profondeur de quelques mètres, profondeur au-dessous de la- quelle la température va en augmentant, comme on le sait, dans le rap- port de I degré pour un accroissement en profondeur d'un trentaine de mètres. ninmu.ifH i » Les nombres que nous venons de donner pour les différences entre les températures du sol à diverses profondeurs et la température de l'air, ne doivent être envisagés que comme approximatifs et inhérents aux condi- tions dans lesquelles ont été faites nos observations ; ils sont susceptibles d'éprouver des modifications dépendant du climat, de la nature différente des divers sols, et du nombre plus ou moins grand des observations que l'on combine ensemble. » Néanmoins nos observations mettent en évidence ce fait remarquable sous le rapport agronomique, comme sous le rapport physique, à savoir que la chaleur rayonnée par le Soleil vers notre globe s'accumule dans la partie supérieure du sol, principalement dans cette couche épaisse de quel- ques centimètres où pénètrent les fibres radiculaires des végétaux; elle y joue un rôle important en provoquant l'ascension des liquides nutritifs qui s'élèvent le long des vaisseaux des plantes. » Ce phénomène de concentration thermique est lié, sans aucun doute , à la modification qu'éprouve la chaleur lumineuse du Soleil quand elle pé- nètre dans le sol, et qu'elle s'y change en chaleur obscure, qui ne peut plus s'échapper qu'avec difficulté à travers la couche d'air située au-dessus. C'est, on le sait, la même cause qui élève la température de certaines rivières (la Loire et le Loir d'après M. Renou) au-dessus de la moyenne de l'air. Mais, d'après nos observations, l'excès moyen de la température de la surface du sol sur celle de l'air paraît être encore plus considérable que celui qui a lieu pour les eaux courantes. >-tn kI / snr.i^ » Nous ajouterons qu'en ayant égard à cet excès de température du sol, on se rend facilement compte d'un fait dont on n'avait pas encore donné d'explication complètement satisfaisante, et qui consiste en ce que les sour- ces offrent généralement une température moyenne supérieure à celle de » Dans une autre communication, nous ferons connaître les différences qui ont lieu entre les températures des divers sols, suivant leur composition minéralogique, suivant leur exposition et l'état de leur surface, nue ou gazonnée. » ( 789) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Objectif offrant une parfaite coïncidence du foyer chimique et du foyer apparent pour la plaque daguerrienne, mais non pour le collodion. (Extrait d'une Lettre de MM. Lerebocrs et Secretan,) « La découverte d'un foyer chimique et d'un foyer apparent par M. Clau- del et l'explication que nous avons donnée de ce phénomène dans no- tre Traité de photographie rendirent les photographes beaucoup plus exigeants qu'ils ne l'étaient dans l'origine ; aussi, depuis ce moment, nous sommes-nous imposé de ne livrer que des objectifs vérifiés sur la plaque daguerrienne avec le focimètre de M. Claudet. Nous pensions que, dès lors, nous serions à l'abri de ce genre de reproche, quand la semaine der- nière l'un de nos employés, M. Charles Coutures, s'occupant à vérifier la coïncidence des foyers de plusieurs objectifs qui devaient être expédiés, reconnut avec surprise qu'un objectif dont les foyers coïncidaient parfaite- ment pour la plaque daguerrienne, avait pour le collodion deux foyers légèrement distants : avec cette dernière substance, le foyer chimique était plus long que le foyer apparent ; plusieurs fois il répéta l'expérience et toujours elle donna le même résultat. » Les objectifs qui n'ont qu'un foyer unique pour la plaque daguer- rienne, n'en ont qu'un pour le papier sec ; le même papier mouillé nous a semblé avoir une légère différence. Au reste, celle que nous signalons n'est pas considérable, autrement on s'en fût aperçu plus tôt. Voici en quoi elle consiste : un objectif de 3o centimètres de foyer et de 11 centimètres de diamètre qui n'avait sur la plaque daguerrienne aucune différence de foyer, a donné pour le collodion un foyer chimique plus long de i milli- mètre. » M. Secretan ayant fait placer une glace mince entre l'objectif cité plus haut et le verre dépoli pour la mise au point, la glace mince étant ensuite enlevée et le verre dépoli remplacé par la glace coUodionnée, la couche sensible s'est trouvée à la distance convenable pour la parfaite netteté de l'épreuve. En interposant cette même glace devant la plaque daguerrienne et les papiers secs, les distances focales apparentes ou chimiques se sont* trouvées allongées de la même quantité, en sorte que la coïncidence des foyers qui avait lieu sans la glace, n'a pas été altérée parcelle-ci. » I^a distance focale pour le collodion étant allongée par rapport à celle qui a lieu quand on opère sur plaque ou sur papier sec, on pourra remédier à cet inconvénient d'une manière fort simple : il suffira, lorsqu'on mettra au point, de placer devant le verre dépoli une glace transparente d'une C. R. , 1854. i«' Semestre. (T.XXXVHI, N» 17.) I02 ( 790 ) épaisseur convenable. Cette glace aura pour effet d'allonger la distance focale de la quantité exigée par le collodion. » PHYSIOLOGIE. — Mouvement autonomique des fibres musculaires. (Lettre de M. ScHULTZ-ScHULTZENSTEiN à M. Flourens. ) a J'ai l'honneur de vous annoncer la découverte que je viens de faire d'un mouvement autonomique visible des fibres musculaires, procédant de soi-même, sans aucune incitation, et qui nous révèle complètement ce qui a lieu, sans que nous le puissions voir dans le mouvement vital musculaire. Je me borne à vous exposer le phénomène tel qu'il se présente chez les insectes, et je vous prie, monsieur, de vouloir bien communiquer cette ob- servation à l'Académie des Sciences. » Si l'on arrache le pied d'une mouche vivante {Musca domestica), de manière qu'une articulation soit rompue dans son milieu, on retire avec la partie arrachée le tendon médian garni de fibres musculaires détachées du tube de l'articulation. Cette touffe de fibres, observée dans une goutte d'eau à l'aide d'un grossissement moyen, montre un mouvement vermiculaire ou péristaltique, et en même temps un raccourcissement et lui allongement actifs, alternant. On voit que ce mouvement est causé, non par l'enveloppe striée en travers des fibres, mais par les fibrilles contenues dans cette enve- loppe, qui se présentent sous la forme de stries longitudinales des fibres, et qui se déplacent pendant le mouvement vers l'enveloppe, comme se dé- placent les entrailles vers la peau d'un ver diaphane. Je vous envoie ci-jointe une représentation de ces phénomènes en deux figures, dont l'une montre la touffe entière des fibres arrachées avec le tendon, vue à un grossissement faible; l'autre, trois fibres isolées plus grossies, où l'on voit mieux l'état des fibrilles actives, qui sont à l'intérieur des fibres. Je donnerai une descrip- tion détaillée de ces phénomènes merveilleux, dans un ouvrage qui paraîtra bientôt, intitulé : Die f^erzungung im Thierreich, et qui traite des objets de la Zoologie générale. » M. H. Meidinger, de Giessen, présente des observations sur la décom- position de Veau acidulée par la pile. L'auteur annonce être parvenu à expliquer les principales anomalies qui ont été signalées dernièrement sur ce sujet. M. Huss (Magnus), dont le travail sur l'alcoolisme chronique a été l'objet d'une récompense au dernier concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie, adresse à l'Académie ses remercîmeuts. ( 791 )' M. Paris, capitaine de vaisseau, prie l'Académie de vouloir bien lé comprendre dans le nombre des candidats pour l'une des deux places va- cantes dans la Section de Géographie et de Navigation. A cette demande sont jointes diverses publications de M. le capitaine Paris, relatives à la navigation et à la géographie, et diverses cartes hydro- graphiques dressées par lui. {Voir au Bulletin bibliographique.) (Renvoi à la Section de Géographie et de Navigation. ) M. PiiTEGNAT, médecin à Lunéville, prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats dont elle discutera les titres pour une place de Correspondant, maintenant vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie: il joint à l'appui de cette demande une liste de ses principaux travaux. ( Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie. ) M. Fée, dont le nom, dans de précédentes occasions, avait été porté sur la liste des candidats présentés par la Section de Botanique pour des places vacantes de Correspondant, annonce que, pour l'élection qui doit avoir lieu prochainement, et sans engager l'avenir, des considérations personnelles ne lui permettent pas de se présenter aux suffrages de l'Académie. ; ( Renvoi à la Section de Botanique. ) M. P. Gervais prie l'Académie de vouloir bien l'autoriser à reprendre un travail de paléontologie qu'il avait présenté au concours pour le grand prix de Sciences physiques de i853, travail que la Commission avait distingué honorablement, tout en jugeant qu'aucun des concurrents n'avait atteint complètement le but et que la question serait maintenue au concours. M. Marcel de Serres adresse une semblable demande pour un travail qu'il avait présenté au même concours. L'Académie accorde aux deux auteurs l'autorisation demandée. M. l'abbé Le Cot, curé de Boulogne-sur-Seine, prie l'Académie de vouloir bien faire constater les résultats qu'il a obtenus, pour l'éducation des sourds- muets, au moyen d'une méthode dont il a donné l'indication dans un paquet cacheté précédemment déposé, mais qu'il désire ne rendre publique que lorsque le succès en aura été bien établi. On fera savoir à M. Le Cot que l'Académie ne pourrait accéder à cette I02.. ( 792 ) demande sans manquer à la règle qu'elle s'est imposée relativement aux méthodes ou procédés que les auteurs désirent garder secrets, même tempo- rairement. En continuant encore quelque temps à observer les effets de son moyen d'enseignement, M. Le Cot aura sans doute bientôt fixé son opinion sur ce point, et en faisant à l'Académie une communication complète, la mettra en état de porter un jugement. M. Heydrich adresse de Barmen (Prusse) un flacon rempli d'une teinture alcoolique qu'il emploie depuis longtemps avec succès comme stjptique et comme hémostatique. Il pense que l'emploi de cette solution pourrait être à l'armée d'une grande utilité, et il désirerait que l'Académie la fit sou- mettre à des essais. L'Académie ne pourra faire faire les essais qu'on lui demande, tant que l'auteur n'aura pas, au préalable, fait connaître la composition de son remède. M. TiCFEREAC prie l'Académie de vouloir bien lui accorder prochaine- ment la parole pour la lecture d'une Note dans laquelle il fait connaître ses procédés pour la transmutation des métaux. M. DE Paravey présente des réflexions que lui a suggérées la lecture du voyage de Sestini de Constantinople à Mossul. En voyant l'extrême abondance de la réglisse (glucirrhiza) dans les lieux où florissaient jadis Ninive et Babylone, et sachant combien cette racine est estimée dans la matière médicale des Chinois, l'auteur a cru trouver dans ce rapprochement un nouvel argument à l'appui de l'idée qu'il sou- tient que la Chine a puisé ses connaissances dans des livres composés en Assyrie et en Chaldée. M. Gavelle rappelle un travail suT le traitement des varices qu'il a sou- mis au jugement de l'Académie dans la séance du 6 février dernier, et la prie de vouloir bien avoir égard à la date de son premier envoi, si elle re- cevait, comme il a lieu de le penser, de nouvelles communications sur le même sujet adressées par des personnes qui, ayant eu connaissance de sa méthode, chercheraient à se l'approprier. M. Huette adresse un Tableau des observations météorologiques qu'il fait à Nantes (premier et second semestre de i853). ( 793 ) M. Pbevost-Durociier adresse à l'Académie une Table des nombres pre- miers depuis I jusqu'à lo ooo, et une Table des facteurs premiers des nom- bres compris dans les mêmes limites. L'Académie reçoit trois nouvelles Notes relatives à la quadrature du cercle adressées par M. Boulogne, par M. Qcebrey et par M. Anghera. Celte dernière est écrite en italien et datée de Malte. L'Académie, comme il a été dit plusieurs fois dans le Compte rendu, con- sidère comme non avenue toute communication relative à cette question. COMITÉ SECRET. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. M. LE Président, au nom delà Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, vacante par suite du décès de M. Héricart de Thurj , présente la liste suivante : Au premier rang, M. de Verneuil. Au second rang, et par ordre alphabétique : MM. Antoine Passy , Vallée , Walferdin. Les titres de ces candidats sont présentés par M. de Senarmont . Ces titres sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures. F, BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 17 avril i854, les ouvrages dont voici les titres : Ueber den... Du caractère de la physiologie et de ses rapports avec les autres V sciences naturelles; par Purkyne j broch. in-8°. ( 794 ) \/ Die topologie... De la topologie des sens en général; par Purkyne; broch. in-8°. Versuch... Essai d'une statique des composés chimiques ; par M. WiTTWER. Munich, i854; broch. in-8°. Monatsbericht. . Comptes rendus des séances de l'Académie royale des Sciences de Prusse; février i854; in-8''. Nachrischten. . . Mémoires de l'Université et de l'Académie royale des Sciences de Gottincjue; n° 7; lo avril i854; in-8°. Astronomische... Nouvelles astronomiques; n° 889. Gazette des hôpitaux civils et militaires ; n°' 43 à 45 ; 11, 1 3 et 1 5 avril 1 854- Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n° a8 ; i4 avril i854- Gazette médicale de Paris; n° i5; i5 avril i854- L' Abeille médicale ; n° 1 1 ; i5 avril i854- La Lumière. Revue de la photographie; ff année; n° i5; i5 avril i854. La Presse médicale; n° i5; i5 avril i854. L'Athenœum français, Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux- Arts; 3* année; n° i5; i5 avril i854. Le Propagateur; n° 2a; 16 avril i854. Le Moniteur des hôpitaux, rédigé par M. H. deCastelnau; n°'43à45; II, 1 3 et 1 5 avril i854- L'Académie a reçu, dans la séance du 24 avril i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, i" semestre i854; n° 16; in-4°. Institut de France. Académie française. Discours de M. le comte de Salvandy, directeur de l'Académie, prononcé aux funérailles de M. Tissot, le lundi 10 avril i854; i feuille in-4°. Tableau des Perroquets; par le prince C.-L. Bonaparte; broch. in-8°. (Extrait de la Revue et Magasin de Zoologie ^ n" 3; i854.) Tableau des Oiseaux- Mouches ; par le même. (Extrait du n° 5 de la] même Revue.) On the.. . Sur la plus grande espèce connue des Phaléridinées; par le même ; I feuille in-8°. Essai sur la construction navale des peuples extra-européens, ou collection des navires et pirogues construites par les habitants de l'Asie, de la Malaisie, du ( 795 ) grand Océan et de l'Amérique, dessinés et mesurés par M. Paris, capitaine de corvette, pendant les voyages autour du monde de l'Astrolabe, la Favorite et l'Artémise; publié sous tes auspices de M. le Ministrk de la Marine; i'^" à i3^ livraison; in-f". Dictionnaire de marine à voiles et à vapeur; par MM. le baron DE BoiNNE- Foux et Paris, capitaines de vaisseau ; publié sous les auspices de M. le vice- amiral baron de Mackau, Ministre de la Marine et des Colonies; 2 vol. in-8°. Manœuvrier complet^ ou Traité des manœuvres de mer soit à bord des bâti- ments à voiles, soit à bord des bâtiments à vapeur; par les mêmes ; i vol. in-8°. Catéchisme du mécanicien à vapeur, ou Traité des machines à vapeur, de leur montage, de la conduite et de la réparation de leurs avaries; par M. E. Paris ; I vol. in-8°. Navigation de la corvette à vapeur l'Archimède, de Brest à Macao. Rapport à M. le contre-amiral Cécille, commandant la station des mers de l'Inde et de la Chine ; par M. le capitaine de corvette Paris, commandant l'Jrchi- mè(ie. Paris, 1845; broch. in-8°. Seize cartes hydrographiques levées par M. Paris : neuf appartenant au voyage de la Favorite, et sept à celui de l'Astrolabe. Ces cartes et les précédents ouvrages publiés par le même auteur sont renvoyés à l'examen de la Section de Géographie et de Navigation. Traitéde Physiologie comparée des animaux domestiques ; par M. G. COLiN; tome I". Paris, i854 ; in-S". Hygiène publique considérée principalement dans ses sujets les moins abstraits et les plus à la portée des gens du monde; par M. le D' Gabriel Le Borgne. Paris, i85Zi ; in-8°. (Adressé au concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Arithmétique à l'usage des écoles primaires supérieures, etc.; par M. Ch.-S. Finance. Paris, i854;in-i2. Traité d'Organogénie végétale comparée; par M. J. Payer; 2* livraison; in-S". (Présentée, au nom de l'auteur, par M. Ad. Brongniart.) Glossologie botanique ou Vocabulaire donnant la définition des mots techniques usités dans l'enseignement; Appendice indispensable des livres élémentaires et des Traités de botanique; par M. F. Plée. Paris, i854;in-i2. De la régénération des races de vers à soie, et de l'introduction de nouvelles plantes alimentaires ; par M. LamarepicquOT ; | feuille in-8''. Théorie antagoniste d'attraction et de rotation contenant toutes les sciences de l'univers; par M. Joseph Gallo; les huit premières feuilles, in-8'*. Comparaison entre la valeur des cocons de la grosse race de vers à soie de Pro- ' ( 796 ) vence et des cocons de la race acclimatée et améliorée à Sainte-Tulle; par M. Guérin-Méneville; n° 121 de i854 du Moniteur universel. (Renvoyé, à titre de renseignement, à la Commission chargée d'examiner un Mémoire manuscrit de M. Guérin-Méneville sur la même question.) Moyens proposés à son Excellence le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, pour la destruction de l'Oïdium; par M. B.-L. Peyre de Nissan ; une page autographiée in-4°. (Renvoyé, à titre de renseignement, à la Commission chargée de l'examen des communica- tions relatives à la maladie des plantes usuelles.) Almanach séculaire de l'observatoire rojal de Bruxelles; parle Directeur M. A. QuETELET. Bruxelles, i854; in-12. Annales de l' Agriculture française , ou Recueil encyclopédique d'Agriculture ; publié sous la direction de MM. LoNDET et L. Bouchard; 5* série; tome III; n" 7; i5 avril i8.5/i; in-8°. Bulletin de la Société de Géographie, rédigé par la Section de publication ot par MM. Cortambert et Malte-Brun; 4* série; tome VII; n° 38; février i854; in- 8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences , fondée par M. B.-R. de Monfort, rédigée par M. l'abbé MoiGNO; 3^ année, ÏY" vo- lume; 1 6* livraison ; in-8°. Journal d' Agriculture pratique, Moniteur de la Propriété et de l'Agricul- ture, publié sous la direction de M. Barral; 4* série; tome P'; n° 8; 20 avril i854; in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées, ou Recueil mensuel de Mémoires sur les diverses parties des Mathématiques; publié par M. JOSEPH LiouviLLE; janvier i854; in-4°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VU; n° ao; 20 avril i854; in-8°. Répertoire de Pharmacie. Recueil pratique rédigé par M. Bouchardat; avril i854; in-8°. Revue thérapeutique du Midi. Journal des Sciences médicales pratiques; publié par M. le D" Louis Saurel ; tome VI; n" 7; i5 avril i854; in-8°. L'Ateneo italiano L'Athenœum italien. Recueil de Documents et Mémoires relatifs aux progrès des Sciences phjsiques; n° 7 ; i5 avril i854; in-8°. Estudo chimico... Etude chimique des graines de /'Arachis hypogea; par M- J.-M. deOliveira Pimentel; broch. in-4°. w. l!',.i nivi COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 1*^ MAI 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTÉOROLOGIE. — M. Le Verrier présente à l'Académie un résumé des observations de la pression barométrique et de la température^ faites à r Observatoire impérial de Paris pendant les mois de Janvier, Février, Mars et Jvril ï85^, et accompagne cette communication des remarques suivantes : « Comme nous ne conservons pas, pour les mois de Janvier et Février, la même forme de publication que par le passé, j'en dois dire le motif. Quel- ques explications sont en outre nécessaires pour que les chiffres qui repré- sentent la température aient un sens précis. » Les indications relatives à la pression barométrique et à la température ont été publiées jusqu'en Décembre i853 inclusivement, dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences. On les a présentées pour 9 heures du matin, midi, 3 heures et 9 heures du soir, dans des tableaux d'une régula- rité absolue ; l'indication ne faisant jamais défaut. C. a., 1854, i" Semestre. (T. XXXVIII, »» 18.) Io3 ,._ ._.,^^. ( 798 ) » J'aurais assurément donné la même forme à la pviblication des résul- tats obtenus en Janvier, antérieurement à l'administration actuelle, si je n'y avais rencontré des difficultés sérieuses. Très-souvent, en effet, l'observation n'a pas été faite à l'heure : treize fois, entre autres, elle a été faite une ou deux heures trop tard; six fois elle a été totalement omise. Il eût donc fallu, pour conserver à la publication la même forme régulière qu'elle avait antérieurement, altérer les observations et en supposer quelques-unes. » Les observations n'ayant pas été faites en Janvier 1 854 autrement que dans les années précédentes, j'aurais pu, en consultant les registres des obser- vations météorologiques antérieures, et les comparant aux Comptes rendus, trouver presque chaque jour de très-nombreux exemples de la manière suivant laquelle les altérations dont il s'agit ont été pratiquées. Mais il ne me semble pas nécessaire d'entrer ici dans l'examen et la discussion de pro- cédés auxquels je ne crois pas pouvoir recourir. » Estimant qu'un observateur a pour premier devoir de ne donner sous ce titre Observations , que des observations réelles et effectives, j'ai pris le parti de publier, pour le mois de Janvier i854, un extrait pur et simple du registre météorologique, et sans autre modification que de ramener le baro- mètre à o degré, conformément à l'usage généralement suivi. » J'en agis de même pour le mois de Février, bien qu'à partir du 6 on ait beaucoup gagné sous le rapport de la régularité des observations. » En Mars et en Avril enfin, les observations deviennent assez régulières pour qu'il soit possible de reprendre l'ancienne forme de publication sans inscrire dans les tableaux rien autre chose que des résultats d'observations réellement effectuées aux heures normales elles-mêmes. Lorsque, par ime exception que nous chercherons à rendre aussi rare que possible, il se sera produit une irrégularité, nous laisserons en blanc la place que l'observa- tion eût occupée dans le tableau, et nous en donnerons le résultat dans ime note. On remarquera qu'en Avril, le jour de Pâques excepté, les observa- tions ont été faites aux heures normales avec la plus grande régularité. » Les températures données en Janvier et en Février sont luiiquement rapportées à un thermomètre fixe, antérieurement établi vers l'angle Nord- Est du bâtiment. '^ » En déterminant avec soin le zéro de ce thermomètre, nous avons trouvé que ses indications brutes doivent être diminuées de o°,4 à 0°, et de o°,5 à 24 degrés. Nous n'avons pas appliqué cette correction aux résultats don- nés en Janvier et Février afin de les laisser comparables aux résidtats anté- rieurement publiés. Diu i ; 3uio>i ,.0, ..>iÀsa»i ,jLe8t ,.« -3 M 799 ) » Mais, à partir du i " Mars inclusivement, les températures que nous donnons comme étant fournies par le thermomètre fixe, ont subi la cor- rection que nous venons de signaler. En sorte qu'on doit s'attendre à trou- ver les moyennes annuelles des nouvelles températures, plus faibles que celles des années immédiatement précédentes, d'un peu plus de 4 dixièmes de degré. » Le thermomètre fixe, là où il est placé depuis longtemps, et où nous l'avons laissé, ne subit-il pas d'influences fâcheuses de la part de masses aussi considérables que les murailles de l'Observatoire, masses presque tou- jours en retard sur la température de l'air? Dans le but d'éclaircir ce point, nous avons placé à côté du thermomètre fixe un second thermomètre com- paré avec le premier, et auquel on peut imprimer un mouvement de rotation alternatif assez fort pour accroître, autant que possible, l'influence directe de l'air sur la température de ce thermomètre. On trouvera inscrites, à partir du 3 Mars à midi et à côté des indications du thermomètre 7'Jce^ celles du thermomètre tournant, qu'on doit croire plus voisines de la vraie température de l'air. On peut voir, dès à présent, que les deux indications ne sont pas comparables. A 3 heures du soir entre autres, les indications du thermomètre fixe ont été, en Mars, à peu près constamment supérieures à celles du thermomètre tournant, et les différences individuelles ont surpasse un degré. Il en a été de même en Avril, à 3 heures du soir, tandis qu'à 9 heures du soir les indications du thermomètre^xe ont été, au contraire, moyennement inférieures à celles du thermomètre tournant. » {J^oir les tableaux à (afin du cahier, pages 817, 818, 819, 820.) A l'occasion de cette communication, M. Laugier présente à l'Académie les remarques suivantes : a Depuis l'époque où j'ai cessé d'être élève-astronome de l'Observatoire de Paris, pour devenir astronome-adjoint du Bureau des Longitudes, c'est-à-dire depuis i844 environ, les observations météorologiques se trouvaient en dehors de mes attributions : les personnes qui les faisaient alors, sont précisément pour la plupart celles qui les font encore aujour- d'hui. Ce n'est donc pas comme responsable des observations que je prends en ce moment la parole, mais comme étant l'auteur des tableaux météorologiques qu'on imprimait chaque mois dans les Comptes rendus et dans les Annales de Chimie et de Physique. Je crois nécessaire d'entrer dans quelques détails sur cette publication. io3.. ( 8oo ) » Les observations météorologiques de l'Observatoire de Paris ont été faites chaque jour, depuis une longue série d'années, à 9 heures du matin, à midi, à 3 heures et à 9 heures du soir. Il est vrai, ainsi que M. Le Verrier vient de le dire, que les observations du soir offrent quel- ques lacunes, mais je crois qu'il a singulièrement exagéré leur importance. Sauf quelques exceptions, toutes les fois que l'observation n'a pas été faite à 9 heures précises, elle a été faite avant et après 9 heures. Par suite de la forme qui avait été adoptée depuis près de quarante ans pour les tableaux météorologiques, j'ai donc été forcé, dans certains cas, d'interpoler entre les deux hauteurs du thermomètre et du baromètre, prises avant et après 9 heures, pour en conclure la hauteur qui aurait dû être observée à 9 heures précises, et qui devait être inscrite dans le tableau : l'interpola- tion a été faite le plus souvent sur deux nombres très-peu différents l'un de l'autre, ou au moyen de formules connues des météorologistes. Si cette ma- nière d'opérer, la seule qui fût possible, a pu introduire accidentellement quelques nombres moins exacts, il est bien probable que leur influence sur les résultats moyens est tout à fait insensible. » Au reste, les personnes qui ne sont pas absolument étrangères aux observations se garderont bien d'attribuer aux lacunes que vient de signaler M. Le Verrier une importance qu'elles n'ont pas réellement ; on en rencontre d'analogues dans les registres les plus scrupuleusement te- nus, et tout en reconnaissant qu'il serait très-préférable qu'elles n'exis- tassent pas, j'oserai dire qu'elles témoignent en quelque sorte de la bonne foi des observateurs. J'ajouterai que les tableaux météorologiques ne renferment pas les observations brutes, mais seulement un résumé dans lequel on ne pouvait pas s'astreindre à publier tous les détails des registres, détails qu'on aurait trouvés dans la publication des obser- vations elles-mêmes. Cette publication des registres météorologiques avait été ajournée à cause des dépenses considérables qu'elle aurait nécessitées. » Quant à l'erreur constante du zéro du thermomètre étalon, elle a été déterminée à plusieurs reprises, et les résultats des expériences sont inscrits dans les registres de l'Observatoire. Cette erreur, et en général toutes les erreurs instrumentales, devaient être mentionnées dans le travail d'en- semble qu'on se proposait d'entreprendre ultérieurement. » M. LE PRINCE Ch. Bonaparte fait hommage à l'Académie d'un exem- plaire de l'opuscule qu'il vient de publier sous le titre de : Notes ornitho- ( 8oi ) logiques sur les collections rapportées en i85'3 par M. A. Delattre, et clas- sification paralte'lique des Passereaux chanteurs. Ces Notes, qui ont été lues et insérées par extrait dans les Comptes ren- dus de l'Académie, offrent dans cette nouvelle publication plusieurs addi- tions à ce qui avait été précédemment communiqué. RAPPORTS. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — B apport sur un Mémoire de M. Verdc, lieutenant- colonel du génie espagnol ^ relatif à de nouvelles expériences pour mettre le Jeu aux fourneaux de mines au mojen de V électricité , et sur un Mémoire de M. Savare, capitaine du génie français, au sujet des divers moyens de mettre le Jeu aux mines par V électricité. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Regnault, Vaillant Rapporteur. ) « Le II avril i853, M. Verdù, lieutenant-colonel au corps du génie espagnol, a adressé à l'Académie un Mémoire sur de nouvelles expériences pour mettre le feu aux fourneaux de mines au moyen de l'électricité. Cet officier, qui habitait alors Paris, nous ayant fait connaître qu'il aurait pro- chainement quelques additions à faire à son travail, nous avions cru devoir en suspendre l'examen, lorsqu'il y a quelques mois, M. Savare, capitaine au corps du génie français, présenta de son côté à l'Institut un Mémoire sur le même objet. Cette circonstance, jointe à l'absence de M. Verdû, dont rien ne fait prévoir le retour prochain , nous a déterminés à ne pas at- tendre plus longtemps les communications annoncées; la similitude des questions traitées dans les deux Mémoires nous a conduits aussi à en faire l'objet d'un seul et unique Rapport. Mais, afin de mettre l'Académie mieux à même d'apprécier la valeur des résultats auxquels sont arrivés ces deux ingénieurs, nous avons pensé qu'il ne serait pas inutile de l'entretenir préa- lablement des divers moyens successivement pratiqués en France pour mettre le feu aux fourneaux de mines. » Le procédé le plus anciennement employé, celui qui s'est offert le plus naturellement à la pensée, a consisté à utiliser la rapidité d'inflammation de la poudre : on la renfermait, à cet effet, dans un long sachet en toile, nommé saucisson, que l'on disposait dans un auget en bois fixé aux cadres des galeries. Cette méthode était très-simple et d'un effet sûr, pourvu toute- ( 8oa ) fois que le terrain ne fût pas humide et que le saucisson ne fût mis en place que peu de temps avant l'explosion du fourneau. Elle présentait, d'un au- tre côté, un grave inconvénient : les gaz dégagés par la combustion infec- taient les galeries et les rendaient, souvent pendant plusieurs heures, inhabitables. » Dans le but de s'affranchir de l'emploi delà poudre, on a successivement imaginé la souris, qui consistait en une mèche enflammée qu'une corde sans fin, glissant dans des augets bien dressés, conduisait jusqu'au centre du fourneau; puis La Jiisée porte-feu, qui, renfermant en elle-même le principe de son mouvement, et guidée aussi par un auget, communiquait le feu à une grande distance avec une prodigieuse rapidité ; enfin on avait songé à se servir de détentes analogues à celle du fusil, que l'on pouvait faire partir à l'aide d'une ficelle et à un signal donné. Mais ces divers sys- tèmes offraient, dans l'application, ou de l'incertitude ou du danger; ils né- cessitaient de plus, comme le saucisson, l'emploi d'un auget en bois qui, en créant un vide à travers le bourrage, permettait aux gaz, chassés avec violence par l'explosion du fourneau, de se répandre dans les galeries. Ce dernier inconvénient avait cependant été atténué en grande partie par l'invention du saucisson Larivière, composé d'étoupilles renfermées dans une enveloppe imperméable d'un très-petit diamètre, et qui peut être disposé dans le massif même du bourrage, sans qu'il soit nécessaire de faire usage d'un auget. Cette dernière méthode, la plus perfectionnée de toutes celles qui avaient été imaginées jusqu'alors, avait un précieux avan- tage : c'était de donner un moyen facile d'obtenir le compassement des feux, c'est-à-dire de faire arriver le feu en même temps à plusieurs four- neaux; car l'extrême rapidité avec laquelle brûle ce saucisson dispensait de s'astreindre à la supputation minutieuse des distances qu'exigeaient les au- tres procédés. La seule objection que la pratique est venue révéler, c'est que d'abord il est à peu près impossible d'obtenir dans le tissu de l'enve- loppe une imperméabilité assez grande pour résister à un séjour prolongé dans un terrain humide, et ensuite que sa fabrication exige l'usage de ma- chines spéciales et une habileté particulière. » En même temps que l'on tournait dans le cercle des inventions dont nous venons de donner un aperçu, quelques ingénieurs avaient déjà entrevu les services que pourrait rendre à l'art du mineur l'électricité, agent rapide et sûr dont l'industrie humaine a su tirer, dans ces derniers temps, un si merveilleux parti. Gillot, dans son Traité de la Guerre souterraine im- primé en i8o5, en avait dit quelques mots; et plus tard, en i83a, quel- ( 8o3 ) ques expériences furent tentées à ce sujet, en France, dans l'une des écoles régimentaires du génie. Le feu était mis par le passage de l'étincelle élec- trique à travers un corps facile à enflammer. La bouteille de Leyde était la source de l'électricité, et l'on employait pour conducteur un fil de lai- ton couvert de résine. Mais on ne put arriver alors à rien de pratique : d'une part, on n'avait pas encore imaginé le moyen d'assurer l'isolement des conducteurs à l'aide du caoutchouc ou de la gutta-percha ; d'un autre côté, les machines électriques, alors en usage, étaient trop peu portatives pour qu'on pût songer à s'en servir à la guerre. De iSSa à i8/|4, cette question parut complètement abandonnée : elle n'a été reprise qu'à l'épo- que où fut imaginée la pile de Bunsen, dont l'action est d'une énergie bien supérieure à celle des piles à un seul liquide. C'est alors que le comman- dant de l'école régimentaire du génie à Montpellier s'empara de cette idée, et obtint, dès le début, des résultats qui n'ont pas été dépassés depuis. Le procédé qu'il employa, et qui est encore en usage dans nos écoles, est celui-ci : les deux extrémités du conducteur qui aboutit aux pôles de la pile sont réunies par un fil très-mince de platine que l'on entoure d'une substance très-inflammable, comme le pulvérin ou le pyroxyle; la boîte d'amorce, ainsi préparée, est placée au centre du fourneau. Quand on ferme le circuit, le fil de platine rougit à l'instant même, et enflamme l'amorce qui communique le feu aux poudres. Lorsque plusieurs fourneaux doivent par- tir simultanément, ce qui est souvent nécessaire à la guerre, particulièrement dans l'attaque ou dans la défense des places, chacun de ces fourneaux est pourvu d'une boîte d'amorce que vient traverser, au moment de la ferme- ture du circuit, soit le courant principal, soit une dérivation de ce courant. » Telle est la méthode actuellement en usage daus nos écoles du génie, et qu'on paraît avoir adoptée aussi dans la plupart des armées de l'Europe, sans que nous cherchions d'ailleurs ici à attribuer à telle ou telle nation la priorité de l'invention : elle donne, en général, des résultats très-satisfai- sants quand la distance à laquelle on opère n'excède pas quelques centaines de mètres, et qu'on ne veut pas faire partir plus de deux ou trois fourneaux à la fois; 8 ou lo éléments de pile de Bunsen, de moyenne grandeur, suf- fisent en pareil cas. Mais il n'en est plus de même quand on veut porter le feu à une grande distance; il faut alors augmenter considérablement le nombre et la surlace des éléments : ainsi, povu' mettre le feu à une pièce de canon d'une rive à l'autre du canal de la Manche, lors de l'établissement du télégraphe électrique sous-marin, on a dû mettre en action une batterie de vingt piles, formant ensemble 240 éléments. ( 8o4 ) » C'est à la suite de cette expérience et de quelques autres du même genre, dont il fut témoin en Angleterre, que M. Verdù, lieutenant-colonel du corps du génie espagnol, a conçu l'idée qu'il développe dans le Mémoire adressé, l'année dernière, à l'Institut. Cette idée consiste dans la combi- naison de la pile ordinaire avec l'appareil d'induction inventé par M. Ruhm- korfF, appareil dont les effets de lumière, dans l'expérience de l'œuf philo- sophique, sont si remarquables. M. Verdû employa d'abord a éléments de Bunsen qu'il mit en communication avec l'appareil d'induction. Il forma un circuit de 4oo mètres de conducteur isolé, de i millimètre de diamètre. Vers le milieu de la longueur, il disposa une fusée électrique formée de deux bouts de fil de cuivre, également isolés, dont les extrémités, terminées en pointes aiguës, laissaient entre elles un intervalle de i millimètre environ; cet intervalle fut rempli de poudre enveloppée d'une feuille de gutta- percha : l'inflammation a eu lieu instantanément, aussitôt que le courant a été établi. Les mêmes effets ont été successivement obtenus avec des lon- gueurs de conducteur de 600, de 1000, de 4800, de 7600, et enfin de 26000 mètres. Dans cette dernière expérience on avait fait entrer la terre dans le circuit. » C'était déjà un résultat important que de pouvoir réduire à 2 le nombre des éléments de la pile, dont le transport et la manipulation pré- senteraient sans doute bien des inconvénients à la guerre. M. Verdû est allé plus loin; il a cherché à supprimer complètement la pile, en la rem- plaçant par un appareil de Clarke : cette tentative a été couronnée de succès. Il a pu ainsi mettre le feu, à 5 600 mètres de distance, à un petit fourneau de mine placé sous l'eau. » Il y a donc là une idée véritablement intéressante, et destinée peut- être à être le principe d'utiles applications, quand la pratique aura révélé les améliorations dont toute découverte nouvelle est en général suscep- tible; c'est même la recherche de ces améliorations qui fait le principal objet d'un second Mémoire dont il nous reste à entretenir l'Académie. » A l'époque où M. Verdû se livrait aux expériences que nous venons de décrire, M. Savare, capitaine au corps du génie français, s'occupait, de son côté, de travaux analogues. Il s'était attaché principalement à perfec- tionner l'usage de la pile de Bunsen, et il en avait même imaginé une appli- cation, plutôt ingénieuse que pratique, qui consistait à faire partir une dé- tente par l'action d'un électro-aimant introduit dans le circuit voltaïque. L'annonce du nouveau procédé de M. Verdû, dont il eut connaissance par ]e Compte rendu des séances de l'Académie, donna une direction différente ( 8o5 ) à ses études. Il les consacra exclusivement à rendre pratique l'emploi des courants d'induction, qui lui parut présenter d'incontestables avantages sur celui de la pile de Bunsen. Nous n'insisterons pas sur la composition des hoîtes d'amorce qu'il a étudiée d'une manière toute spéciale, et qu'il est parvenu à rendre inflammable même par les courants les plus faibles. Mais nous appellerons l'attention de l'Académie sur le procédé qu'il propose pour mettre le feu simultanément à un nombre de fourneaux à peu près indéfini. Il établit latéralement au conducteur principal, qui communique avec l'un des pôles de l'appareil d'induction, une série de conducteurs secondaires qui, après avoir traversé une boîte d'amorce placée au centre d'un fourneau, sont mis en communication avec le sol. Dans l'intérieur de chaque boîte, les fils conducteurs sont interrompus , et chaque extrémité du fil est soudée à un petit cylindre de métal très-fusible, composé de plomb, d'étain, de bismuth et de mercure. Ces cylindres sont engagés, sur une certaine longueur, dans des tubes de gutta-percha, où ils sont entourés de pulvérin, préalablement délayé dans de l'eau gommée; leurs extrémités extérieures sont terminées par des pointes, séparées par un intervalle d'en- viron 1 millimètres ; dans cet intervalle on interpose du pyroxyle, fabriqué avec du coton cardé, et le reste de la boîte est rempli de poudre. L'effet qui doit se produire est facile à concevoir : en supposant que les pointes pré- sentent, dans toutes les boîtes d'amorce, un écartement rigoureusement égal, et que la composition des amorces ait également la même inflamma- bilité, la première boîte partira naturellement la première, puisque le cou- rant qui la traverse a le circuit minimum. La combustion de la poudre fera fondre instantanément le cylindre fusible qui termine le conducteur dérivé. L'extrémité de ce conducteur, protégée par la gaîne de gutta-percha, ne pouvant se mettre en contact avec le sol, le courant primitif se trouvera for- cément interrompu ; mais il s'en établira aussitôt un autre par la seconde boîte, qu'il enflammera immédiatement, et ainsi de suite pour les autres. Il n'y aura pas, il est vrai, à proprement parler, instantanéité d'explosion pour tous les fourneaux, mais la succession en sera tellement rapide, que l'intervalle entre deux explosions successives sera tout à fait négligeable. Si maintenant on admet que les conditions d'inflammabilité ne soient pas identiquement les mêmes pour les différentes amorces, les explosions au- ront lieu dans xm ordre différent, mais le résultat final n'en sera pas moins obtenu. L'expérience est venue confirmer l'exactitude de la théorie : diffé- rents essais ont été faits, soit au polygone du génie à Paris, soit devant nous au Ministère de la Guerre, et tous ont parfaitement réussi. C. R-, .S54, 1" Semcst,^. (T. XXXVIU, N° 18.) Io4 ( 8o6 ) 7> M . Savare a également fait une application assez curieuse de sa méthode au cas où l'on aurait à renverser soit des palissades, soit une porte de ville. Au signal donné, un sapeur prend un sac de poudre attaché à l'extrémité d'un fil conducteur, et se dirige, en courant, vers l'obstacle qu'on veut dé- truire, le fil se déroulant pendant la course : le sapeur, ayant posé le sac près de l'obstacle, et fiché dans le sol une tige métallique destinée à faire entrer la terre dans le circuit, se retire, et le feu est mis instantanément au moyen dxi courant électrique. » Enfin, M. Savare a renouvelé les expériences de M. Verdù sur l'em- ploi d'une machine deClarke, substituée à la pile de Bunsen, et les résultats ont été si satisfaisants, que M. RuhmkorfF s'occupe, en ce moment, nous a-t-on dit, de la construction d'une machine qui, sous un petit volume, réunirait la machine de Clarke à l'appareil d'induction. » Théoriquement, le procédé proposé par le colonel Verdû, et perfec- tionné par le capitaine Savare, paraît présenter des avantages réels sur ceux qui étaient précédemment en usage; il soulève néanmoins quelques objec- tions. Ainsi la pile de Bunsen, exclusivement employée jusqu'ici, engendre de l'électricité dynamique qui, se répandant avec difficulté dans le sol, n'exige pas l'emploi de conducteurs isolés. Il n'en est pas de même de l'élec- tricité provenant de l'appareil d'induction ; celle-ci a toutes les propriétés de l'électricité statique, et, par suite, subirait une énorme déperdition, si les conducteurs qu'elle doit suivre n'étaient pas rigoureusement isolés du sol. On peut sans doute surmonter cette difficulté, en enduisant les conducteurs d'une forte couche de gutta-percha ; mais les fils, ainsi préparés, résisteront- ils, sans altération, aux transports et aux manipulations un peu brutales qu'ils auront à subir en campagne ? Les machines, assez délicates, de Clarke et de Ruhmkorlf supporteront -elles impunément de pareilles épreuves? La pratique seule pourra trancher ces diverses questions : le dernier Ministre de la Guerre l'a ainsi compris, et, par ses ordres, les écoles régimentaires du génie viennent d'être mises en possession d'appareils d'induction con- struits par M. Ruhmkorff. Si les expériences qui vont être suivies avec soin donnent des résultats satisfaisants, les études de MM. Verdû et Savare au- ront fait faire un véritable progrès à l'art du mineur. Mais, jusqu'à ce que le résultat de ces expériences soit connu, nous croyons devoir proposer à l'Académie de suspendre son jugement; car il s'agit ici d'une idée qui ne peut recevoir d'application utile qu'à la guerre : or, à la guerre, la valeur scientifique d'un procédé n'est rien, et le côté pratique est tout. » ( 8o7 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission de cinq membres qui sera chargée de juger les Ouvrages et Mémoires adressés au concours pour le prix de Statistique. MM. Bienaymé, Dupin , Mathieu , Boussingault , de Gasparin , réunissent la majorité des suffrages. '^hk' L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la nomination d'un Académicien libre en remplacement de feu M. Héricart de Thurj. Avant qu'on commence à recueillir les votes, M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Lettre par laquelle l'un des candidats portés sur la liste de la Commission, M. Vallée, renonce, pour cette fois, à la candidature, se réservant de solliciter dans une autre occasion les suffrages de l'Académie. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 60, M. de Verneuil obtient. . . 26 suffrages. M. Walferdin ........ 24 ■ M. Ant. Passy. . . ~V": . ".' . '^ •J-'jIU M. Vallée i "kî hT; ■w'i Aucun des candidats n'ayant réuni la majorité des suffrages, l'Académie procède à un second tour de scrutin. Le nombre des votants étant cette fois 62, M. de Verneuil obtient. . . 4o suffrages. M. Walferdin 19 M. Ant. Passy 3 M. DE Verneuil, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. r i^'v Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Mémoire sur le développement des coordonnées d'une planète en Jonction du temps; par M. Rourget. (Extrait par . l'auteur.) ' (Commissaires, MM. Cauchy, Liouville, Le Verrier.) « On sait que les fonctions du temps nommées par les astronomes u ou anomalie excentrique, r ou rayon vecteur, w ou anomalie vraie, 104.. ( 8oB ) peuvent, au moyen de la série de Lagrange, se développer en séries de sin. et COS. des multiples de l'anomalie moyenne x. On peut aussi aborder le problème par la voie des quadratures. » Les recherches de M. Bessel sur ce sujet datent de 1816. Celles de M. Poisson se trouvent dans les Additions à la Connaissance des Temps pour 1825 et i836; mais aucun de ces deux géomètres n'a pu donner le terme général du développement de l'anomalie vraie suivant les puissances de l'excentricité. » Dans un Mémoire qui fait partie du Journal de M. Liouville, tome XI, toutes les difficultés ont été surmontées par M. Lefort. Je n'avais pas con- naissance de ce dernier travail quand j'ai eu l'idée d'aborder le même sujet en y appliquant une méthode que M. Cauchy avgit déjà employée avec succès pour développer la fonction perturbatrice. » L'Académie verra, dans la Note que j'ai l'honneur de lui adresser, avec quelle simplicité cette méthode conduit aux termes généraux des séries que la méthode de Lagrange donne péniblement, et sous quelle forme élé- gante et simple se présente celle de l'anomalie vraie, si difficile à trouver, et surtout à écrire, même dans le Mémoire de M. Lefort. Pour montrer la fécondité du procédé que j'ai suivi, je donne encore dans cette Note les termes généraux des développements de « (f-.)- n étant un nombre entier, positif, quelconque. On a besoin du premier dans plusieurs recherches et en particulier dans le Mémoire de M. Hansen sur les perturbations absolues; le second donne rapidement les séries nommées dans un Mémoire de M. Le Verrier (Conn. des Temps, i844)- I--^ formule du terme général n'était pas connue. » Nommons : a le demi-grand axe , e l'excentricité , u l'anomalie excen- trique , w l'anomalie vraie , x l'anomalie moyenne , /■ le rayon vecteur ; de plus, posons, pour abréger, m _/(/-0(/-^)- ••(/-* + ') Ul"- 1.2.3. ../i- ' f désignant un nombre quelconque, k un nombre entier positi f ; et conve- ( 8o9 ) nons de faire (/)o= I, (0)0= I, et de remplacer (_/ )* par zéro, quand le nombre k sera fractionnaire, ou bien quand ce nombre, étant entier, sera supérieur au nombre entier f . Je démontre que l'on a les cinq formules suivantes : ' ie\f /=« {l)u = X^...+ —r- 2 (-0 /-«-<-' y=o /=» 1.2. . ./ /-i±i [(/)/-.v. -(/)/-.-.]^ ie\f (f) :=' + ;-•■■ — !,(-') (y + ')/-.H., rr^ 4")' /■=o ./' /-« (3) ;=i+...+ acos/^ 2(-0 " (/)/-• 7^/' (=--r=(-rw=-(-r'("--w-- a 2 (4) 2COStJ? zj ^ 1.1. ..[i — n-i-ifi) X [(«)*- («)*-. (*■- n + 2 A:), + («);t_j (i - « H- 3^)2- ...] \ 2/ ^ 1.2. . .(f — B— I +.a^) * = o X («+ Oa — («+ Oa-«(' — «— ï + 2 A), r («+i ] (5) iw = --■-^'2 2 'L(-^f(S),T:d;f^. g=0 A=0 A=:0 » Dans ces formules, les nombres 4-2A) 2'+»* h j\ n, k, g, h sont entiers et positifs j les signes ^ indiquent une suite de termes sembla- (8io) blés ne différant que par les valeurs des variables auxquelles ils se rapportent ; les nombres i — n+2k, i—n — i-\-2k dans la formule (4), et le nombre i — g -+- ik dans la formule (5), doivent être positifs. » MATHÉMATIQUES APPLIQUÉES. — Note de M. DU MoNCEL relative à sa réclamation de priorité, du 6 février 1 854;, envers M. Poudra, pour un travail sur la perspective, qui avait été l'objet d'un Rapport fait à l'Académie le 12 décembre i853. « Étant absent de Paris à l'époque où cette réclamation a été adressée à l'Académie, et n'ayant eu qu'une idée tout à fait insuffisante du Rapport de M. Chasles sur le travail de M. Poudra, j'avais cru y reconnaître le principe d'une théorie étudiée depuis longtemps par moi, et qui a été l'objet d'un travail particulier imprimé pour la première fois dès l'année i845. Depuis mon retour à Paris, j'ai pu étudier le Rapport de M. Chasles et m'assurer que le sujet traité par M. Poudra était complètement différent du mien. » Dans mon travail, en effet, je fais voir pourquoi un dessin exécuté ri- goureusement d'après les règles de la projection conique sur un plan per- pendiculaire à l'axe optique, sorte de projection qui a été désignée sous le nom de perspective mathématique, ne fournit pas une représentation satis- faisante des objets et semblable à celle que fait un artiste habile. Cette cause vient de la différence qui existe entre le champ de la vision vague et celui de la visioo tendue. Tandis que le premier renferme aisément tout un paysage, le second ne contient qu'un espace très- resserré. Comme le dessi- nateur qui représente un paysage^ le spectateur qui considère un tableau et qui se place d'ailleurs à une distance arbitraire, n'apprécient les détails, ne jugent chaque objet, qu'en faisant usage de la vision tendue, il en résulte qu'ils sont obligés de déplacer l'axe optique de l'œil et de le diriger vers le centre de chaque partie qu'ils veulent examiner. La condition à laquelle doit satisfaire le tableau est donc celle de présenter pour chaque position de l'axe optique la perspective qui lui correspond dans le champ restreint de la vision tendue. Il est facile de comprendre, d'après cela, que ce tableau, ou la surface qui doit recevoir la perspective cherchée, doit être supposé (8.1) sphérique, puisqu'il n'y a qu'une pareille surface en possession d'admettre la pluralité des points de vue. Telle est l'idée que j'ai développée par des rai- sonnements mathématiques dans ma Théorie de la perspective sphérique, en indiquant les constructions géométriques nécessaires pour transformer une perspective mathématique dans son apparence fictive. » En comparant l'objet de cette théorie avec le travail de M. Poudra, on pourra facilement reconnaître toute la différence qui existe entre ces deux genres de travaux. » M. Chasles, Membre de la Commission à l'examen de laquelle avait été renvoyée la première Note de M. du Moncel, fait remarquer que la récla- mation se trouvant de fait retirée par cette nouvelle communication, la Com- mission n'a plus à s'en occuper. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Remarques à Voccasion d'une réclamation adressée dans la précédente séance par M. Vérité, relativement à des appareils désignés par celui-ci sous le nom- de moniteurs électriques des chemins de fer; Note de M. uv Moncel. L'auteur, en réponse à la réclamation de priorité, se contente de repro- duire quelques passages de la description d'un appareil qu'il avait fait con- naître en mai i853, et joint à l'appui un numéro du Journal de l'arrondis- sement de P^alognes (20 mai i853), dans lequel, parlant des applications de l'électricité, et après avoir dit en quoi consistent le moniteur électrique de M. Herman et le télégraphe portatif de M. Breguet, il fait connaître les principales dispositions d'un moniteur électrique pour la vitesse. a En définitive, dit M. du Moncel en terminant sa Note, l'idée première de ce genre d'application appartient à M. Breguet, et l'application dans les conditions réclamées par M. Vérité m'appartient. » (Renvoi à l'examen de la Commission précédemment nommée.) M. Robin, auteur d'un Essai sur la topographie médicale de la Côte- Saint-André, présenté récemment au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie, adresse, pour se conformer à une condition imposée aux concurrents, une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. Gaultier de Claobry adresse une indication semblable pour un Traité ( 8ia )• de Chimie légale qu'il prie l'Académie de vouloir bien comprendre dans le nombre des ouvrages qui seront examinés par la Commission des prix Montyon . Ce Traité fait partie de la Médecine légale de MM. Briant et Chaude, ou- vrage dont un exemplaire a été précédemment offert à l'Académie. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) CORRESPOIVDANCE. M. LE Ministre de l'Instrcction publique invite l'Académie à lui faire connaître la détermination qu'elle a dû prendre relativement au legs Bar- bier, par suite de la communication qui lui avait été faite d'un avis du Conseil d'Etat sur la demande en autorisation d'acceptation de ce legs. La Lettre de M. le Ministre est renvoyée à la Commission administrative qui s'est déjà occupée de la question, et espère être prochainement en me- sure de soumettre à l'Académie une proposition à cet égard. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics adresse pour la Bibliothèque de l'Institut un exemplaire du XIV* volume des brevets d'invention pris sous l'empire de la loi de i844- M. J. Steiner, qui dans la séance du 29 mars dernier a été élu à une place de Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse à l'Académie ses remercîments. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Eclairage électrique; Lettre de MM. Deleuil et fils à M. Élie de Beaumont. « Nous avons communiqué, il y a quelque temps, à l'Académie des Sciences, une Note relative à l'éclairage électrique des docks Napoléon : M. Regnauit, directeur de la télégraphie au chemin de fer de Rouen, qui s est occupé de cet éclairage, nous a communiqué l'état de la dépense dont nous donnons ci-joints les détails. . » Nous avons pensé que tout ce qui se rattache à cet éclairage serait bien accueilli par l'Académie. Ces appareils, qui ont fonctionné pendant quatre mois consécutifs avec une grande régularité, étaient composés chacun d'une pile de cinquante éléments de Bunsen, grand modèle. (8i3) » La dépense par appareil a été, savoir fr Journée de l'employé. ; 4)^" Mercure. 5,oo Zinc 4>5o Baguettes de charbon i ,4o Acide nitrique i ,80 Acide sulfurique 1)^4 Total 19,04 » Les frais pour éclairer huit cents ouvriers se sont donc élevés à une somme de 38*^^,08 par soirée ou 4 i centimes par homme ; l'économie est considérable, le travail a pu se faire sans aucun danger et avec une régula- rité qu'on ne peut obtenir avec tout autre éclairage. » A l'occasion de cette communication, M. le Secrétaire perpétuel fait re- marquer que l'éclairage électrique, qui pourrait être installé à peu de frais à bord des navires et qui n'est pas, comme les autres systèmes d'éclairage, exposé à s'éteindre dans un gros temps , serait très-propre à prévenir ces rencontres de nuit si fréquentes, communément si désastreuses, et sur les- quelles un événement récent vient encore d'appeler l'attention. MINÉRALOGIE. — Extrait d'une Lettre de Hï. l'abbé A.ksovx,' missionnaire apostolique, ancien élève de. L'École des Mines, à MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont. « Binh-Dinb, en Cochinchine, le 9 Octobre i853. » Dans la première Lettre que j'ai eu l'honneur de vous adresser peu de temps après mon arrivée en Cochinchine (i), je vous disais que peut-être, dans la suite, je recevrais de la province de Quang-nam un minéral que les Annamites disent renfermer du zinc. En effet, je viens de recevoir des échantillons d'un silicate de zinc ( Calamine) que j'ai soumis à plusieurs expériences, dont l'une m'a valu la fusion du creuset de platine que je venais de recevoir. » J'ai reçu, en même temps que le zinc silicate, un autre minéral de couleur noire, que les Annamites appellent Pierre-charbon. Il offre quel- ques parties lamellaires et même lamelleuses , mais il est beaucoup plus gé- néralement à l'état graniloïde et terreux; il tache les doigts; on enlève très- facilement les petites lames dans les parties lamelleuses : je n'ai pas remarqué (1) Comptes rendus , tcune XXXV, p. 188 [o.^ semestre i852). C R. 1854, i" Semestre. (T. XXXVIU, N" 18.) ■) ïo5 ( 8i4 ) plus de trois clivages faciles.... La pierre-charbou est de la Blende, ou zinc sulfuré. » Voici ce qu'on m'a dit de l'endroit où l'on extrait ces minéraux. La montagne qui contient la pierre à zinc (silicate) est assez grande et éle- vée. La mine est mêlée, par moitié, avec d'autres pien'es. Cette montagne est située à la latitude de la ville chef-lieu de la province, plutôt cependant au nord qu'au sud, et à dix-huit lieues environ de la mer. La pierre noire (sulfure) est tirée d'une montagne un peu plus petite, située à Nong-son, latitude un peu sud de la ville chef-lieu, à quinze ou seize lieues de la mer. Les deux endroits appartiennent à une même chauie de montagnes, laquelle s'étend sur les bords de la rivière qui arrive au chef-lieu de la pro- vince, et qui, delà, coule en partie par un canal à Touranne, et en partie au grand port au sud de Touranne. Ces mines sont inexploitées. » Il est très-probable que cette chaîne de montagnes renjEerme d'autres minéraux métallifères, soit du même métal encore, soit aussi de plomb et d'argent. » 2 Janvier i854. Actuellement que je me trouve relégué dans un réduit comme dans une étroite prison, par suite de la persécution, je vais mettre à profit les quelques loisirs qui me sont donnés pour vous dire un mot de la métallurgie des sauvages à l'ouest de ce royaume. » Toute leur métallurgie se réduit à faire des lavages d'or et à fabriquer du fer. » Les lavages d'or se font au moyen de sébilles circidaires de 5o centi- mètres de diamètre sur lo centimètres de profondeur, ayant à peu près la forme d'un verre de montre, et formées d'un seul bloc de bois. Les sauvages exécutent ces lavages pendant deux ou trois mois de l'année, lorsque les eaux sont basses. Ils puisent le sable au milieu de la rivière, aux endroits où il se trouve des rochers dépassant le niveau de l'eau. Ils disent avoir trouvé parfois d'assez gros grains; mais je n'en ai pas vu : je n'ai vu que de petites paillettes. Tout l'or des sauvages passe chez les Laociens, il sert uniquement à acheter des buffles ; le prix d'un buffle revient à peu près à 80 francs, prix de l'or en France : pour ce pays-ci, c'est excessivement cher. Du Laos, l'or passe, sous forme de tribut, au roi de Siam. J'ai vu quelques rivières où l'on exécute des lavages d'or; mais il en est bien d'au- tres où je n'ai pas été. » Le traitement de la mine de fer s'exécute seulement dans la tribu des Cédans ; du moins je ne connais pas d'autre tribu qui s'adonne à cet art. Les autres sauvages tirent leur fer soit des Cédans, soit des Annamites, soit (8i5) aussi des Laociens et des CamlK^iens, suivant le plus ou moins de proximité. » La plus grande partie des villages Cédans cofltius tratvaiUent pendant deux ou trois mois par an à traiter la mine de fer. Je n'ai pu voir de leur minerai ; seulement je sais qu'après l'avoir extrait, ils le pilent et le lavent. Dans un village Bannar, voisin des Cédans, j'ai vu de l'oxyde de fer hydraté amorphe. Les Bannars me disaient que dans leurs montagnes il ne manque pas non plus de mines de fer; qu'ils n'en extrayent pas le métal, parce que ce n'est pas l'usage chez eux : l'usage ultimum des raisons dans ces pays-ci. » ( M. l'abbé Arnoux décrit ensuite la forge employée par les Cédans. Nous regrettons de ne pouvoir reproduire ici cette description, qui serait diffici- lement comprise sans les figures, qui ne peuvent trouver place dans le Compte rendu. Nous nous bornerons à dire que lajbrge céclame a plus d'un rapport avec la^orge catalane. ) ,7' 74', 79 746,56 — 0,1 0,6 0,8 - 2,3 '4 h m 10 midi 3 9 752,55 752,00 751,73 731,17 3,1 4,6 4,6 2,5 27 h m 10 midi 3 9 11 9 10 midi 937 774.67 774,20 772,67 770,32 769,68 5,8 2,9 2,3 2 9 3o 1 midi i 3 ' 9 744, o5 742,27 74','2 740,74 - ',6 - 0,7 0,6 2,0 i5 9 midi 3 10 40 749,97 750,08 750,06 752,32 4,4 6,0 4,3 28 765,98 765,05 765,54 2,3 5,1 6,2 3 , 9 48, : midi ! 9 740, 41 738,39 732,68 2,5 2,4 16 9 20 midi 3 9 706,35 756,43 757,02 759,40 5,5 10,0 11,6 5,8 3,6 5,5 6,4 d 29 9 3o midi 3 11 763,71 760,91 759,50 761 ,oS 6,'6 9,5 10,8 730, 5o 729, fig 733,01 732,34 3,6 4,9 5,0 2,8 midi 3 9 8 i5 midi 3 9 '7 2 3o 10 40 midi 3 11 3o 760,69 763,50 763, 3o 763,4s 764,38 3o midi 8 9, 45 764,54 76.|,67 765,12 765,89 l.,0 12,1 9,7 9,6 5 733,10 733,48 734, 3 r 733,59 734,48 3>' 3,2 4,2 3,0 3,8 3i 9 i5 midi 3 9 767,62 767,32 766 , 1 1 764,89 8,5 9,2 9,6 7,7 18 9 25 midi 3 9 3o 765,35 764,73 763,94 762,56 3,0 4,2 2,5 6 9 4o midi 3 736, 5i 739,45 3,5 Températures extrêmes. | '9 midi 4 3o 759,62 759,26 759,03 0, 1 0,9 1,0 JOURS. MAXIMA. MINIMA. 7 midi 3 3o 9 3o 10 742,90 740,86 737,37 736,o4 735,61 3,8 6,2 7,7 7,' 7,0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12 i3 \t 16 \l ■9 20 21 22 23 24 20 26 27 28 3o 3i 2;i 3,6 5,3 4,6 5,6 8,6 9,' 8,6 5,8 4^8 4;? 6,4 12,3 9,3 4,6 li 4,5 5,7 8,4 10,6 7,2 7,7 Pas de maxIm. '2,1 9,8 0,0 - 3,9 ':l 2,6 6,6 2,2 3,5 4,3 2,' 0,1 0,9 0,7 ',7 2,5 0,8 — 0,4 - ',6 0,5 — ',8 1,5 3,8 3,0 5,4 ',7 2:3 8,5 30 9 40 midi 5 3 9 762,33 762,42 762,43 764,38 - 0,9 1,2 3,1 2,5 8 9 10 midi 10 3 9 738,72 739,48 740,45 741,68 7,3 8,3 7,8 3,6 21 9 '5 midi i5 3 9 768,53 768,07 767,31 766,68 1,2 3,2 3, s 3,3 9 9 midi 4 9 740,88 739,68 738,61 739,34 5,4 6,5 6,4 5,2 22 g 763 là 5,6 2,6 midi 3 9 761,94 760,76 761,14 10 10 midi 3 742,36 742,43 7^3,36 747,12 5,1 5,4 4,8 4,0 23 midi 3 9 763,20 762,77 762,22 762,56 2,6 5,4 6,6 5.7 11 1 1 midi 3 9 751,69 751,75 752,39 754,7' 5,0 4.5 5,2 3,7 24 9 33 midi 3 9 757,55 756,66 753,42 752,65 12 10 midi 3 9 755,46 754,64 754, '7 754,26 3,6 4, '3 0,5 25 3 midi 3 9 757,65 764,12 764,42 767,38 4,« 7,0 1:1 i3 11 midi 3 9 45 753,20 753,02 752, 5o 752, o5 0,8 1,6 0,8 26 9 midi 3 9 769,32 770,99 77',78 774,62 7,8 10,7 î'î 1 (Voir Comptes rendus, i*"' Mai i854, pî'gs 797-) ( 8i8 ) OBSzatvATioms i«etkoroi.ogiqdes faites a x.'observatoike de paris. FÉVRIER, 1854. louas. UEIRES . Temps Trai. BAROMÈIUE à zéro. TDIBM. extérieur. JOURS. UECRES . Temps vrai. DAROHÈTKE à léro. THERIt. Bilérieur. 1 ficus. nECRES. Tempg vrai. BAROMtTBE à léro. TUER.'B. estcrteur. I b m 9 20 midi 3 II 761,48 760,71 7^9,97 759,08 7,5 7,7 i3 Il m midi 3 10 i5 769,'» 770,24 770,25 772^70 — 2,1 — 1,0 — 4,0 25 h m midi 3 9 768,81 768,88 768,23 769,80 6,6 9,2 10,0 5,3 2 10 midi 3 3o 9 760,46 760,05 761,32 763,77 ■ 4 9 >o midi 3 935 774,15 773,64 771.47 769,22 -3,7 - 1,0 -0,2 - 3,9 26 9 10 midi 3 10 770,7; 771,04 770,32 77^,69 4.7 8,8 9,3 2,8 3 8 i5 midi 4 9 764, > 9 764,50 763,84 762,48 762,51 3,0 2,3 5,0 3,1 ■ 5 midi 3 9 758,12 755,63 754,14 750,38 -0,3 2,4 3,3 2,0 27 midi 3 9 771,25 768,99 2,8 8,0 9,0 2,9 16 midi 3 9 758,37 758,95 759,09 761,24 1,3 3,0 2,7 - 0,8 28 II midi 3 9 769,86 ^^ 772,^1 8,1 9,3 11,(1 8,7 4 8 45 midi i5 3 4û 1 1 760,29 759,34 758,68 759,25 1 ,0 3,8 6,0 4,9 '7 midi 3 9 756,34 753,42 748,53 3,6 6,2 ^■,2 . . '. J ■ 5 raidi 3 10 20 760,19 760,29 760,49 760,97 6,8 8,4 9,4 10,1 Températures extrêmes. 1 iOURS. «AXIMA. M1.1IMA. 6 8 4o ' midi 3 9 762,68 763,73 763,79 765,09 10,5 10,9 II,:, 10,6 18 midi 3 9 745.26 747,54 748,12 750,11 4,8 0,7 2 3 4 8,5 8,4 6,7 6,1 11,0 j3>o 8,4 8,2 6,2 4,4 5,8 - 1,0 0,0 3,9 3,3 4,0 3,6 8,3 9,3 ii,i 9,5 8,9 Il ,0 6,7 5,8 2,0 -0,6 3,9 9,9 9,7 4,2 4,2 2,9 0,7 0,2 z'é — 5,5 0,0 — 1 ,0 0,6 0, 1 — 0,2 0,3 0,9 2,5 1,6 5,8 ',9 — ' : ' — ',0 ■9 midi 3 9 754,40 734,79 755,28 757,97 1,6 2,9 3,9 1,0 7 midi 3 9 764,58 763,87 762,92 761,67 10,3 11,9 12,8 9,6 6 l 20 midi 3 9 758,99 758,90 757,98 757,00 1,1 3,5 2,3 ',2 9 10 II 12 i3 ■4 i5 16 \l '9 20 21 22 23 24 25 20 II 8 midi 3 9 762,85 763,80 764,00 764,72 7,2 8|o 4,7 21 midi 3 9 761,22 762,48 762,95 2,0 3,0 4,0 3,4 9 midi 3 9 761,84 759,78 756,86 758,92 0,2 2,6 767,32 766,48 765,18 762,87 22 midi 3 9 1,2 2,6 3,4 2,8 10 9 35 ' midi 3 9 iiiidi 3 9 761,69 761,46 760,83 762,04 3,9 5,3 5,3 2,5 23 24 midi 3 95 763,1 5 765,96 768,05 772,98 5,2 7,0 8,0 2,8 11 763,20 763,21 763,09 763,12 2,2 4,4 3,8 2,1 9 5 midi 3 9 774,01 773,19 77' ,67 770,68 12 midi 3 761,30 761,15 760,70 760,98 i:1 5,3 2,2 PLUE RECCEILLIF. EN FÉVRllK : 1 Cour 23'n'",65 1 Terrasse 20""", lo | (Voir Conifitcs rendus, i"' Jlai i854, page 79;. (8ig) %i — ta Cd U 25 e w co M OOOw WO Oo is K 6 K wj d o ftîwaazwOajwjccOMMMOd^ïdwwzRsazdziZOOO •5? 30 se -9! -«5 eu a 6-1 sa 9 -s! ;;5 O O sa o -ua •«1 o 2 £ 3 S > > = 33 « rt n 0^ o 0) n sa M ■ S u C S-3" - t- > - - - ri^ ^ -j —> 3 te 3 ^ • '^ « s5 '1) re MP3ÛOM«ffi«HMÛKU 0) o - u m '4J n o o ij o t! s (A CA 3 3 3 3 :; rt S rt a^ «j 0) o; P3 n n I i ro Oî - 00 « CO «1 cm M^O Ol- r-OOOiO - «00 O OïO w C^O'nD^OM r^- 'lUBUJtlOl 2 1 :iuiJKc)M'janx C<3 05 - 1) t ■o »< L. 1) u t- O o o ■<; c£> O vj-«3 C C.iO r^iO CO O fO c^iO 'O fO O - C.X 00 - Oi o lo CD «D fO V3-V--10 lO r^V) »o O O O: CD lo c^^* O -^^oiot^xo ooooo lO >0 ^d- C^W o r) - - O'.CO 00 o ^*»0 C; o vj- D o o v^X) M X o o o •- tD a> o lO ir^VO CO iO ^^lO o r^iO '.£) o o Ci o o ' c-.oo o -^ o c~.vd-co m a; o -OO-^OMO-r^C;— r- C~.0 00OOfO-ir^--«coOl:^OO ^^ lOf)— rO«ClOO c-v^ « r^ r^î c^ r-. ir- r>. r-."0 c^ r-'X» ■-£) 'O lO iO ^vsJ-.-O ^^CO 00 «f0-O>Of00000^*c^ r^W 00 )UBII.1IU>1 oc 5= ï. u fc:i -et U M « ^ O c: u - 'O CT-O ^^co 00 »o r^tn iO o ^* CT.iO O t^'-O t£) ro CO tO t^ ce o 00 -o XI «3 c^--£) œ O O o c CO r- fO lO Vj-CO - Oi - X CO X Mi-X f) X vj- c^ r^ - CTi O! 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Marie, relatif aux périodes des intégrales. (Commissaires, MM. Sturm, Cauchy rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, M. Sturm et moi, d'examiner un Mémoire de M. Marie, relatif aux périodes des intégrales simples et doubles. Les C. R., i854, !««■ Semeslre. (T. XXXVIII, N» 19. I o6 ( 8aa ) intégrales simples considérées par l'auteur, sont celles qui peuvent être pré- sentées sous la forme J jrD, xds, s désignant un arc de courbe, et a:,j des fonctions réelles ou imaginaires de s, liées entre elles par une équation caractéristique, algébrique ou trans- cendante, (i) i[x,y) = o. Considérons spécialement le cas où l'équation caractéristique est algébrique et de forme réelle; alors, pour chaque valeur réelle de x, l'équation (i), résolue par rapport à j, fournira une ou plusieurs valeurs réelles ou imagi- naires, par conséquent de la forme 7 = «, ou de la forme j- = t» + u'i M, V, w étant des fonctions réelles de x. Cela posé, concevons que, la variable x représentant une abscisse, on construise : i° la courbe dont l'or- donnée serait représentée par la fonction « ; 2° la courbe dont l'ordonnée serait représentée par la somme v -h w, les axes coordonnés étant ou rec- tangulaires ou obliques. Ces deux courbes seront celles que M. Marie nomme la courbe réelle et la conjugée de la courbe réelle. Si, avant de résoudre l'équation (i), on opère une transformation de coordonnées, en assignant une direction nouvelle à l'axe des jr, on substituera ainsi aux va- riables X, jr deux nouvelles variables x^, j^^ qui offriront toutes deux, pour une valeur réelle de x et pour une valeur imaginaire de j, des valeurs correspondantes imaginaires dans lesquelles le rapport entre les coefficients de i sera constant. Réciproquement, si l'on attribue à x une valeur réelle, età ^, une valeur imaginaire qui satisfasse avec x^ à l'équation caractéristique transformée, les valeurs correspondantes de jt, y seront géné- ralement imaginaires, mais le rapport entre les coefficients de i dans ces diverses valeurs sera constant. De cette observation il résulte qu'à une même courbe réelle, représentée par l'équation (i), correspondent, en nombre infini, des courbes conjuguées dont chacune a pour coordonnées variables des valeurs réelles de x,jr que l'on obtient, en remplaçant i par i , dans des (8a3) valeurs imaginaires de x^y assujetties à la double condition de vérifier l'équation (i), et d'offrir pour coefficients de i des quantités dont le rapport demeure constant. » Les courbes conjuguées, définies comme on vient de le dire, jouissent de propriétés remarquables, qui sont exposées et démontrées dans le Mémoire de M. Marie. Citons-en quelques-unes. » Chacune des courbes conjuguées est généralement tangente à la courbe réelle aux points où elle la rencontre. Par suite, la courbe réelle est une enveloppe des diverses conjuguées. » Si une des conjuguées présente un anneau fermé, si d'ailleurs on nomme S l'aire comprise dans cet anneau, et l'arc décrit sur le périmètre de cet anneau par un point qui se meut avec un mouvement de rotation direct autour de l'aire 5, le produit de cette aire par i sera généralement la valeur de l'intégrale c étant le périmètre entier de l'aire 5, ou ce qu'on peut nommer la période imaginaire de l'intégrale jDs xds. /. » Si l'on fait varier, par degrés insensibles, la forme d'un anneau fermé, appartenant à une courbe conjuguée, en faisant varier l'inclinaison de l'axe desj-, l'aire 5 comprise dans cet anneau restera ordinairement invariable. Cette dernière proposition, dont la démonstration se déduit d'un théorème donné par l'un de nous et relatif aux intégrales curvilignes, suppose toute- fois que, l'axe desj" venant à changer de direction par degrés insensibles, la valeur de j tirée de l'équation (i) n'atteint pas une valeur pour laquelle la dérivée de {[x,j) relative à / s'évanouisse avec f(x,^). » Dans la dernière partie de son Mémoire, M. Marie considère non plus une fonction j- de x déterminée par l'équation (i), mais une fonction z de deux variables x, y^ déterminée par une équation caractéristique de la forme f(-^,jr, z) = o. A des valeurs réelles de x, y correspondent, en vertu de cette équation, des valeurs de z réelles ou imaginaires, par conséquent de la forme z = «, io6.. l 8a4 ) ou de la forme z = V -\- wi u, i>, w étant des fonctions réelles dex,j, z. Cela posé, concevons que les variables x, j" représentant deux coordonnées réelles, on construise : i° la surface courbe dont l'ordonnée serait représentée par la fonction m ; 2° la surface courbe dont l'ordonnée serait représentée par la somme v + w, les axes coordonnés étant ou rectangulaires ou obliques. Ces deux surfaces seront celles que M. Marie nomme la surface réelle et la conjuguée de la surface réelle. Si, avant de résoudre l'équation caractéristique, on opère une transformation de coordonnées, en assignant une direction nouvelle à l'axe desz, on substituera ainsi aux variables J?,^, z, trois nouvelles variables a:,, j-^, z, qui offriront toutes trois, pour des valeurs réelles de x,j et pour une valeur imaginaire de z, des valeurs correspondantes imaginaires, dans les- quelles les rapports entre les coefficients de i seront constants. Récipro- quement, si l'on attribue à x^, y ^ des valeurs réelles, et à z, une valeur ima- ginaire qui satisfasse, avec a*,, /,, à l'équation caractéristique transformée, les valeurs correspondantes de x,y, z seront généralement imaginaires, mais les rapports entre les coefficients de i dans ces dernières valeurs seront constants. De cette observation il résulte qu'à une même surface réelle cor- respondent, en nombre infini, des surfaces conjuguées, dont chacune a pour coordonnées variables des valeurs réelles de x, j-, z que l'on obtient en remplaçant i par i , dans des valeurs imaginaires de x, j, z assujetties à la double condition de vérifier l'équation caractéristique, et d'offrir pour coefficients de i des quantités dont les rapports demeurent constants. » Les surfaces conjuguées, définies comme on vient de le dire, jouissent de propriétés remarquables, analogues à celles des courbes conjuguées. Ainsi, en particulier, comme l'observe M. Marie, lorsqu'une surface con- juguée est fermée et limitée en tous sens, le volume J^ compris dans cette surface, et représenté par une intégrale double, reste généralement inva- riable, tandis que l'on fait varier par degrés insensibles, ou entre des limites quelconques, ou du moins entre certaines limites, l'inclinaison de l'axe des z sur l'axe des x ou sur l'axe des j. D'ailleurs, le produit de ce volume J^ par i est ce qu'on peut nommer U période imaginaire d'une certaine inté- grale double. » En résumé, les Commissaires jugent que le Mémoire de M. Marie pré- sente, sur les périodes des intégrales simples et doubles, des recherches intéressantes qui ont conduit l'auteur à des résultats nouveaux, et qu'en conséquence ce Mémoire mérite d'être approuvé par l'Académie. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 8.5 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Mémoire sur la mesure de la variation de longueur des lames ou règles soumises à l'action de leur propre poids ; pour servir de correc- tif aux mesures linéaires ; par M. J.-T. Silbermaniv. (Extrait par l'au- teur. ) (Renvoi à l'examen de la Commission nommée dans la séance du i4 fé- vrier i853 pour un Mémoire du même auteur dont celui-ci forme le com- plément : Commissaires, MM. Regnault, Laugier, Morin.) « Il est hors de doute qu'une règle suspendue verticalement par sa par- tie supérieure doit s'allonger sous l'effet de son propre poids, de même qu'elle doit se raccourcir quand elle est portée par sa base, et que, par conséquent, elle n'a plus la même longueur que dans sa position horizon- tale qui est la position ordinairement adoptée dans la comparaison. » Cette variation de longueur n'a pas encore été prise en considération, parce qu'on la jugeait insignifiante; s'il en est ainsi dans beaucoup de cas, on va voir qu'il n'en saurait plus être de même quand il s'agit de détermi- nations précises. » Pour mesurer cette variation, l'auteur s'est servi d'un système de deux règles accouplées, l'une en platine, l'autre en bronze , formant ensemble un thermomètre de Borda, disposition adoptée par l'auteur pour les mètres types qu'il a eu occasion de faire construire pour l'exposition de Londres et pour les États-Unis. [J^oir les Comptes rendus de l'Académie des Sciences du i4 février i853, et les Bulletins d'août et de septembre i853 de la So- ciété d'Encouragement. ) » Le premier de ces types métriques, appartenant au Conservatoire des Arts et Métiers, est celui qui a servi à ces recherches ; voici brièvement sa disposition : la règle de platine couvre celle en bronze et y est attachée vers l'une de ses extrémités par une vis à centre conique qui les traverse toutes deux; à gôS millimètres du centre de cette vis, se trouve la ligne o du ver- nier retenu à vis contre le flanc de la règle de bronze : ce vernier correspond à une division tracée sur le plat de la règle en platine, et donne les varia- tions de longueur en centièmes de millimètre; enfin, il permet, à l'aide de loupe, d'estimer les millièmes. » Un vernier et une division se trouvent en face du centre conique pour en constater l'invariabilité. ( 8a6 ) » Les deux réglettes en platine, sur lesquelles sont tracés ces deux ver- niers, servent de guide, d'un côté des règles, pour achever d'empêcher leurs déviations latérales; on a de même fixé contre la règle en bronze, et vis-à- vis de chacune des réglettes précédentes, une réglette en bronze, qui, comme elles, affleure la surface supérieure de la règle en platine et con- tribue à diriger invariablement les deux règles, sans les pincer cependant, et les empêcher de s'allonger ou de se raccourcir indépendamment l'une de l'autre. Ces deux règles, presque de même longueur et de même poids, ont été soumises à deux modes d'expériences différentes. X Dans le premier mode (a), les deux règles ont été suspendues vertica- lement par leur partie supérieure, le centre conique qui les relie étant en haut vers le point de suspension, et les deux règles librement suspendues. » La moyenne des lectures au vernier a donné — 0,0 1 833 de millimètre. » Dans le deuxième mode(ô) les deux règles ont été retournées verti- calement et portées par la partie actuellement inférieure. » La moyenne au vernier a donné + 0,01 833 de millimètre. » Ces moyennes ne représentent, chacune, que la différence d'effet subi par chaque règle; il a fallu, pour connaître l'effet absolu de chacune d'elles, avoir recours à une nouvelle position verticale, différant par son mode d'action, vu que cette position devait participer des deux précédentes, mais avec la condition que l'une des règles restât dans cette série sous la même influence que dans l'une des deux autres; à cet effet, on a choisi la position suivante : » Troisième mode (c). Le centre conique est en haut, comme dans la première position; mais, au lieu de suspendre le système, on fait porter la règle de bronze seule par sa base, tandis que celle en platine restait suspen- due à l'autre règle par le centre conique, et, par conséquent, demeure inva- riable dans ces deux positions, pendant que celle en bronze, refoulée sur elle-même par son propre poids et celui de la règle en platine, était tendue par son poids dans la première position. » La moyenne des lectures a donné — o,oo833 de millimètre. » Tenant compte des poids et des actions contraires dans [a) et dans [c) sur la règle de bronze, on arrive à la valeur absolue du mouvement de cette règle, lequel est 0,00329 de millimètre; ajoutant cette valeur à la dif- férence observée, qui est ±: 0,01 833, on aura ±. o", 02275 pour mouvement absolu de la règle en platine. Comme ces deux valeurs absolues ne se rap- portent qu'à la longueur de 965 millimètres, comprise entre le centre co- nique et le o du vernier, on trouvera que pour i mètre de longueur des ( 8.7 ) deux métaux, on a pour valeur absolue d'allongement ou de raccourcis- sement produit par le poids de la règle : Pour le bronze ±o,oo34i de millimètre. Pour le platine ± o,o23o5 de millimètre. » Ainsi, suivant que les échelles divisées seront suspendues comme dans les baromètres où elles sont encore allongées par le poids du verre et celui du mercure, ou dans les cathétomètres où elles sont raccourcies ou allon- gées suivant la construction, on a des corrections réelles à introduire dans les résultats; cela est surtout nécessaire quand il s'agit de la mesure déli- cate du pendule simple. » On observera que le point o, ou la position neutre, c'est-à-dire celle qui est à l'abri des influences des poids, est la moyenne exacte entre les positions d'allongement et de refoulement de la première et de la deuxième position; le raisonnement et surtout l'expérience ont guidé dans ce choix. » Il était curieux de savoir si, les règles partant de l'une ou de l'autre de ces positions contraires, le vernier arriverait également à o lorsqu'on les disposerait horizontalement. Cette nouvelle expérimentation a conduit à la quatrième position. » Quatrième position (d). Les règles suspendues verticalement le long d'une planche bien dressée sont ensuite appuyées sur un talon fixé au bas de la planche ; après chacune de ces modifications, on incline douce- ment la planche, jusqu'à lui faire prendre la position horizontale avec les deux règles qu'elle supporte ; on obtient ainsi les résultats suivants : » Après l'allongement, la lecture horizontale donne pour moyenne — 0,00376 de millimètre. » Après le refoulement, la lecture horizontale donne pour moyenne -t- 0,00766 de millimètre. » Ainsi les deux règles sont restées allongées après les expériences d'al- longement, de même elles sont restées raccourcies après les expériences de refoulement; dans ce dernier cas, la différence a été assez forte. » Devant cette variation de résultat pour une même position des règles, combien ne doit-on pas craindre d'erreurs dans les comparaisons précises entre les mesures de longueur, variations qui se présentent toutes les fois que les règles changent de température, puisque dans ce cas elles ont aussi à s'allonger ou à se raccourcir pour obéir à la dilatation, et tendeiït à trou- ( 828 ) ver la position neutre où elles seront à l'abri des influences de toute espèce de frottement. » Observons que les résultats précédents ont été obtenus avec des règles épaisses, et par conséquent plus rigides que celles qui sont ordinairement employées. » Qu'est-ce qui a dû se produire dans le mesurage des bases géodési- ques, par l'usage des quatre règles de Borda, lors des mémorables travaux qui ont eu pour but la longueur du mètre ? Évidemment, pendant tout le temps que la température montait, ces règles ont du être trop courtes; au contraire, elles ont dû être trop longues pendant qu'elle baissait. » On voit que, par une expérimentation identique à celle qui a été dé- crite plus haut, on parviendra d'une manière à peu près certaine à élimi- ner des mesurages, cette erreur qui n'avait pas encore été signalée. » Qu'on se rassure toutefois, car cette erreur doit être de signe contraire à celle qu'on a trouvée par les calculs géodésiques. w J'ai lieu d'espérer que, grâce à la permission accordée par M. Le Verrier, Directeur de l'Observatoire, cette erreur pourra, sous peu, être évaluée sur les règles elles-mêmes, et que la correction qui en résultera, jointe à d'autres du même genre, ne servira qu'à certifier l'exactitude de la longueur prise pour unité fondamentale du système métrique décimal. » GÉODÉSIE. — Mémoire sur la détermination de l'aplatissement du méridien terrestre ; par M. Mahistre. « Ce nouveau travail, dit l'auteur dans la Lettre d'envoi, n'étant qu'une conséquence de mon Mémoire sur la théorie des éclipses de Lune et de Soleil présenté dans la séance du 20 février dernier, j'espère que l'Aca- démie voudra bien le renvoyer à la Commission qu'elle a déjà nommée. » (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Ix Verrier, Cauchy, Binet. ) PHYSIQUE. — Recherches sur les effets de courants électriques dans des conducteurs inégalement échaujfés, et sur d'autres sujets relatifs à la thermo-électricité. — Additions à un précédent Mémoire sur les oscil- lations d'aiguilles non cristallisées d'un faible pouvoir inductif etc.; par M. le Professeur Wiluam Thomson, de Glasgow. Ces recherches , trop étendues pour être imprimées intégralement dans le Compte rendu, et qui sont peu susceptibles d'analyse, sont renvoyées. ( 8^9) ainsi que le Mémoire du même auteur préseuté clans la séance du 29 mars dernier, à l'examen d'une Commission composée de MM. Biot, Lamé et de Senarmont. Note sur de nouveaux perfectionnements apportés au système de moniteurs électriques soumis au jugement de l'académie dans sa séance du 20 mars; par M. du Moncel. (Renvoi à l'examen des Commissaires désignés pour cette première com- munication : MM. Poncelet, Piobert, Regnault, Morin.) ART MILITAIRE. — Note sur une nouvelle arme de guerre. (Extrait d'une Note de M. le D"' Charreyre.) (Commissaires, MM. Piobert, Morin, M. le "maréchal Vaillant.) «... La lance porte un bouclier impénétrable à la balle, qui protège le buste, les extrémités supérieures, la face jusqu'à la hauteur des yeux. Ainsi ga- ranti, l'homme peut avancer vers l'ennemi, et faire feu à distance rappro- chée, à 8, 10 ou 1 2 mètres, par exemple. La lance s'allume par un effet aussi subit que le coup de fusil. Elle exerce son action par le feu proprement dit; ainsi elle couvre de feu une surface horizontale de i o à 12 mètres ; le feu se fixe avec ténacité sur tous les corps qu'il rencontre, brûle avec rapidité et donne un volume de flamme si puissant, que les hommes placés au deuxième ou troisième rang doivent être atteints aussi dangereusement que ceuxplacés au premier. En outre de ce premier effet, la lance donne un jet de feu con- tinu, qui se dégage en produisant un sifflement bruyant. Si, au même in- stant que le premier effet se produit, l'homme s'élance à l'ennemi, et l'at- taque avec le jet de feu continu, on peut croire aisément qu'il n'y a pas puissance humaine capable de résister à un choc aussi redoutable. » L'auteur voit, dans la puissance irrésistible qu'il attribue à cette arme , un moyen de mettre prochainement fin aux guerres, par l'excès même du mal qu'elle causerait. Les deux armées opposées, et l'une et l'autre en pos- session de ce moyen de destruction qui se serait bientôt répandu, éprou- veraient dans une rencontre de telles perles des deux côtés, qu'on ne trou- verait bientôt plus personne pour s'y exposer. C. R. 1854, 1" 6>m«<»fi f\n\»,»tw M. le Secrétaire perpétuel fait hommage au nom de l'auteur, M. P. de Tchihafcheff, d'une deuxième édition de la carte de l'Asie Mineure dressée par le savant voyageur, et lit l'extrait suivant de la Lettre qui y était jointe : « Je n'abuserai pas de l'attention de l'Académie en faisant une énuméra- tion détaillée des nombreux points sur lesquels ont porté les changements, additions et modifications que j'ai été à même d'effectuer, par suite de mes dernières explorations en i853 ; je dirai cependant que non-seulement près de cinquante localités ont été ajoutées, mais encore la direction de plusieurs cours d'eau (et entre autres celle du Séihoun) et de différentes chaînes de montagnes a été rectifiée ; j'ajouterai que ma dernière campagne m'a fourni près de cent nouvelles déterminations hypsométriques, parmi lesquelles je me permettrai de signaler les suivantes, parce qu'elles se rapportent toutes aux régions le moins connues de l'Asie Mineure, régions où aucun travail de ce genre n'a encore été exécuté. '•MoiUviuxmmm ( 835 ) Mètres. Bagtadjik (Cappadoce) 1828 Tchédémé (Cappadoce) i64o Yeribakan ( Cappadoce ) 1 264 Féké ( Cappadoce ) 1 2 . o A 4 lieues au N. de Féké et à 3 lieues au S. de Hadjin ( Cappadoce) i586 A 7 lieues à l'Est de Hadjin, dans la di- rection de Geuksyn (Cappadoce).. 1821 Geuksyn (Cappadoce) '298 YarpoHz ( Ca])padoce ) 1 260 Ulach (Cappadoce) i465 Tekmatch ( Cappadoce) i48o Razikai (Cappadoce) i5i3 A 5 lieues au N . N . O . de Sivas dans la direction de Kazikai (Cappadoce). ^^1^ Yousaufoglou (Cappadoce) 1620 Izguine ( Cappadoce ) 1 288 A 5 lieues au N.N.E. d'Alboslan et Mètres. à 2 lieues et demie au S.S.O. de Ketchémégara (Cappadoce) i535 Ketchémégara (Cappadoce) '787 A 4 lieues au N N . E . de Ketchémé- gara et à 2 lieues auSS.O. de Gueurum (Cappadoce) '795 Gueurum (Cappadoce) 14^4 A 5 lieues au N. N. O. de Gueurum et à 3 lieues au S S.E. de Mandjou- iik (Cappadoce) 2000 Mandjoulik (Cappadoce) '799 Karahadjéli (Cappadoce) \5nO Almus (Cappadoce) 1482 Niksar (dans le Pont) 553 Tchainychyaïta (dans le Pont). . .. 1462 Séléyaïlassi i452 Kétchédéré 878 » Les circonstances politiques ne m'ayant point permis d'établir àConstau- tinople des observations correspondantes, j'ai en le bonheur de profiter de l'obligeance de M. Kreil, directeur de l'Institut météorologique de Vienne, qui a bien voidu mettre à ma disposition les observations barométriques qui, sous la direction de ce célèbre et actif physicien, se font d'heure en heure sur un grand nombre de points de l'empire d'Autriche. Il a choisi pour observations correspondantes celles de l'observatoire de Kronstadt, en Transylvanie, comme étant une des localités les plus avancées de la fron- tière austro-turqixe. L'altitude de Kronstadt au-dessus du niveau de la mer est de 606 mètres. » M. Êlie de Beacmont fait remarquer à cette occasion la netteté de la carte due au talent déjà éprouvé de MM. Avril frères, et que rien ne ferait sup- poser retouchée, si l'on n'en était pas averti. Les corrections se font maintenant aussi bien sur pierre que siu- cuivre, et il y a cet avantage, que, comme elles se font en grattant et non en bat- tant, il n'y a pas de déformation possible ; ce qui n'est pas le cas pour les. planches sur cuivre, où le battage donne lieu à une extension générale.. ( 836 ) GÉOLOGIE. — Extrait d'une Lettre de M. A. Pomel à M. Élie de Beaumont. « Gar-Roubaii (province d'Oran , sur la frontière du Maroc) , le a4 avril i854- » La route du Sig à Saint-Louis (Bou-Fatis) traverse la ride du système des grandes Alpes occupée par la forêt de Muley-Ismaël, dans une échan- crure dont les parois gypseuses sont couvertes de grandes plaques cristal- lines. Ce gypse forme un amas considérable sans stratification, qui semble avoir rempli une fente ouverte dans les calcaires et argiles du terrain sub-at- lantique. Vers les points de contact on observe ces dernières dans un état de modification manifeste et comme lardées de veines et de petits amas de gypse cristallin. ,.*' Le fond de l'échancrure ouverte profondément dans cette masse puis- sante de sulfate de chaux, présente des formes peu habituelles qui attirent immédiatement l'attention; ce sont des bossèlements qui interceptent des cavités cratériformes, dont le centre est souvent occupé par des soupi- raux sans fond, de a à 4 mètres de largeur, le plus souvent carrés, mais s' allongeant parfois en forme de grandes fissures. Les parois de ces cavités sont de même nature que celles des flancs de la gorge, et présentent le même aspect et la même texture cristalline à très-grandes parties. Les bosselures sont au contraire formées d'un gypse à texture cristalline, cariée, à éléments beaucoup plus petits, et n'admettant qu'accidentellement de gros cristaux plus ou moins clivés. Ce gypse est même assez souvent terreux ou pulvéru- lent, et la disposition des bosselures qu'il forme, concentriques aux soupi- raux et aux fentes, prouve manifestement que son origine est due à des phé- nomènes d'explosion ou d'éruption, dont les évents sont encore ouverts et remplis actuellement d'acide carbonique. Ces phénomènes ont eu une assez longue durée et une grande intensité, car plusieurs des dépressions cratéri- formes sont échancrées par d'autres plus récentes, et leur nombre total est assez considérable, car on les trouve non-seulement serrées et comme entas- sées le long du fond de la gorge, mais elles se présentent aussi sur les parois et jusqu'auprès du sommet des mamelons. » De ce point, qui peut être considéré comme le centre du phénomène, part une petite colline se dirigeant vers la plaine, dont la masse est égale- ment gypseuse, mais où la texture cristalline est à peine manifeste. Dans ce gypse presque pulvérulent, ou pour mieux dire tufacé, se trouvent épars des blocs plus ou moins volumineux de travertin, pétris d'empreintes de tiges herbacées; des coquilles d'Hélices encore vivantes sur les mêmes lieux et ayant conservé leurs couleurs, sont renfermées dans ce gypse, qui prend par (837) places une apparence de stratification. Il me paraît évident, d'après cela, que l'eau n'a pas été étrangère à ces phénomènes éruptifs, qui ont dû avoir une grande analogie avec ceux des lagoni et des volcans de boue. Le phé- nomène s'est terminé par une simple émission d'eaux minérales, qui ont déposé un travertin très-compacte de plusieurs mètres d'épaisseur, recou- vrant dans le ravin les gypses tufacés et renfermant des coquilles des mêmes Hélices, quelques empreintes de tiges herbacées, et même des débris peu caractéristiques de Reptiles batraciens. » La date de ces phénomènes ne peut remonter à une époque bien an- cienne; postérieure évidemment à celle des dislocations du système des grandes Alpes, elle ne peut concorder qu'avec celles de l'apparition du sys- tème du Ténare ou de l'axe volcanique méditerranéen. On peut d'abord observer, à cet égard, que si l'échancrure, la plus grande longueur de l'amas de gypse, et plusieurs des fissures sont à fort peu près dans une direction perpendiculaire aux rides des grandes Alpes, et, par conséquent, parallèles aux failles et dislocations du système Ténare et Vésuve, la formation des évents, évidemment postérieure à celle de la masse de gypse qu'ils ont dis- loquée et traversée, serait reportée à une époque plus récente^ qui serait celle de la récurrence des deux directions antérieures, dont l'une a été dési- gnée par vous sous le nom d'axe volcanique méditerranéen et dont l'autre serait celle du Ténare et du Vésuve. ' ' » Je suis maintenant conduit à d'autres considérations qui feront l'un des buts principaux de mes recherches dans cette région. Je crois que les gypses stratifiés dans le fond d'un grand nombre de lacs et de plaines salées, qui n'ont subi aucune dénivellation depuis l'origine de ces dépôts, se lient tous ou la plupart à des points éruptifs analogues à ceux de la forêt de Muley- Ismaël ; mais souvent leur épanchement se serait opéré à la manière des ba- saltes, si je puis ainsi m'exprimer, c'est-à-dire sans accompagnement d'une grande masse de gaz ou de vapeurs. J'en ai déjà la preuve pour les salines d'Arzeu et les plaines salées de Saint-Louis et de Télanienc sous Saint-Cloud, et même aussi pour celle du Figuier (Valmy) où cependant elles sont un peu moins évidentes. L'âge très-moderne de ces dépôts ne peut, en effet, remon- ter au delà des dernières dislocations de la contrée; leur horizontalité sur de grandes surfaces qu'ils ont couvertes aurait été détruite par les soulève- ments quelquefois considérables que les côtes ont éprouvés à une époque qui doit aussi être celle de la formation des évents de Muley-Ismâël. » Je regrette que le temps me manque pour vous développer plusieurs conséquences d'autres observations qui se rattachent à ces mêmes questions. C. R., 1854, I" Semestre. (T. XXXVIII, IV" 19.) loB ( 838 ) » Je suis en ce moment occupé à des travaux extérieurs aux mines de Gar- Rouban sur la frontière marocaine; le terrain dans lequel sont les filons de galène argentifère de Gar-Rouban sont des schistes pauvres en fossiles, si même ils en contiennent, et dirigés assez régulièrement, sur une assez grande surface que j'ai parcourue, à l'ouest 6 à 8 degrés sud. GÉOLOGIE. — Extrait dune Lettre de M. le D' Charles-T. Jackson à M. Élie de Beaumont. Il Boston, le i6 janvier 1854. il- •}.:/<-. T f. hV » Depuis le mois de mars dernier (1 853 ), j'ai été constamment occupé de l'exploration des célèbres régions aurifères et cuprifères de la Caroline du Nord, de la Géorgie etdu Tennessee, et j'ai faitconnaître au public beaucoup de mines importantes d'or, de cuivre et de combustibles minéraux. » Il paraît maintenant, d'après les caractères que présentent les fossiles, que la formation carbonifère des rives du Deep River, dans la Caroline du Nord, appartient, comme celle des environs de Richmond, en Virginie, à la formation du lias ou des oolithes. On y trouve des feuilles de Zamia et plusieurs autres fossiles liassiques, des Tossidonies, l^HIja minuta ainsi que des écailles et coprolithes de Poissons qui paraissent appartenir au genre Catopterus de Redfield, en même temps que des dents de nombreux Pois- sons sauroïdes et de Reptiles sauriens. Dans ce bassin carbonifère, il existe plusieurs couches d'excellente houille bitumineuse propre à l'éclairage par le gaz, dont quelques-unes ont 7 ou 8 pieds d'épaisseur (a mètres à 2™,5o). » La houille repose sur une couche d' underclaj- que supporte une assise épaisse de conglomérat ; elle est recouverte par une argile schisteuse sur- montée d'un grès ronge peu solide. A leur affleurement les couches plongent de 20 degrés au S. E; mais, k la distance d'un demi-mille, elles deviennent horizontales ; l'affleurement qui doit former le bord opposé du bassin n'a pas encore été découvert. » Ce dépôt carbonifère repose transgressivement sur des schistes talqueux inclinés au N. O. de 76 degrés. Ces derniers constituent la formation auri- fère de la Caroline du Nord. Il existe dans cette région un grand nombre de mines d'or où les pyrites ferrugineuses aurifères se sont trouvées remplacées, à une profondeur de 100 ou i5o pieds anglais (3o à 46 mètres), par des pyrites cuivreuses, de sorte que les parties inférieures sont exploitées pour le cuivre, tandis que les parties supérieures sont exploitées pour l'or. Les mines les plus profitables sont : Checubock goil liill , Capps mine. Union ( 839) countj gold mines. La North Carolina copper mine est aussi très-riche en cuivre, et en envoie des quantités considérables sur le marché. "*'^"' » Dans la Géorgie j'ai ouvert une mine d'or très-riche, dans laquelle on trouve de l'or en grains grossiers avec du sable noir comme celui\de la Californie. Les roches, qui sont des schistes talqueux et micacés, sont décomposées jusqu'à la profondeur de 80 pieds et plus(a4 mètres). » Dans le Tennessee, j'ai examiné les grands filons d'oxyde noir de cuivre, qui sont vraiment remarquables. L'oxyde noir de cuivre forme la partie supérieure du filon jusqu'à la profondeur de 90 ou 100 pieds anglais (27 à 3o mètres), et l'on arrive alors à un mélange de pyrites de fer et de cuivre qui, par leur décomposition, ont donné naissance aux puissants dépôts d'oxyde noir de cuivre qui viennent d'être mentionnés et aux minerais de fer héma- tites qui les accompagnent. Ces mines sont situées dans le comté de Polk, près des confins de la Géorgie; elles sont ouvertes maintenant sur une grande étendue et exploitées avec avantage. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherche sur quelques produits de transformation de la créatine; par M. Dessaignes. « L'oxyde de mercure, chauffé avec une dissolution aqueuse de créatine ou de créatinine, attaque ces deux corps. La liqueur exhale une odeur propre aux produits de la distillation sèche de la créatine et que M. Che- vreul a comparée à celle du phosphore. Elle dégage de l'acide carbonique, sans aucune trace d'ammoniaque ; l'oxyde de mercure se réduit en partie. Le produit principal de la réaction consiste en un corps cristallin, que j'ai annoncé, il y a quelque temps, être un alcaloïde nouveau, à raison de sa réaction alcaline. J'ai repris l'examen de cette matière; les cristaux obtenus avec la créatinine ne sont pas homogènes. Par l'emploi de l'alcool et des cristallisations réitérées, j'ai fini par obtenir : 1° des cristaux peu solubles dans l'eau, encore moins dans l'alcool, neutres au papier, s'effleurissant à 100 degrés et qu'à tous leurs caractères j'ai reconnus pour de la créatine; 1° une plus grande quantité de primes aplatis, accolés parallèlement et im- briqués. La créatine, par lui excès suffisant d'oxyde mercurique, a produit seulement les seconds cristaux. ' » .Cette matière est très-soluble dans l'eau; elle a une saveur désagréable; elle devient opaque à 100 degrés, en perdant de l'eau. Chauffée sur la lame de platine, elle exhale la même odeur que la créatine; elle bleuit faiblement le papier de tournesol. Avec la potasse à froid, elle ne dégage aucune odeur 108.. ( 84o ) . ammoniacale; elle précipite les chlorures barytique et calcique, le nitrate d'argent et l'acétate de plomb. Ce dernier précipité, lavé et décomposé par l'hydrogène sulfuré, m'a donné de l'acide oxalique. Ce que j'avais pris pour un alcaloïde est donc l'oxalate d'une base forte. J'ai isolé cette base en chauffant son oxalate avec un lait de chaux pure, ,en très-faible excès, et en filtrant. Par l'évaporation dans le vide, j'ai obtenu une matière incolore, à surface cristalline, ce qui est peut-être dû à ce que cet alcali a absorbé de l'acide carbonique, qu'il attire fortement. Il est aussi déliquescent ; il a une saveur très-caustique et en même temps ammoniacale. Chauffé sur la lame de platine, il se volatilise presque entièrement, avec une forte odeur de créatine brûlée; il chasse, à froid, l'ammoniaque de sels ammoniacaux; il précipite abondamment les chlorures barytique et calcique. Le précipité est soluble dans beaucoup d'eau, et aussi dans l'acide acétique faible et sans effervescence. Il précipite le sulfate aluminique et le chlorure ferrique, et les précipités se redissolvent dans un excès du précipitant. Il précipite le nitrate d'argent en blanc un peu jaune; il dissout l'oxyde et le chlorure d'argent. Il précipite encore les sels de mercure, de plomb et de cuivre. » Avec l'oxalate de cet alcali et les chlorure, nitrate et sulfate calciques, il est facile de préparer des sels cristallisés et à réaction faiblement alcaline. Par le chlorhydrate et le chlorure de platine, en solutions concentrées, on obtient, au bout de quelque temps, de superbes rhomboèdres orangés, d'un sel double, qui, redissous et cristallisés par refroidissement, se présen- tent souvent en prismes plats et accolés parallèlement; les eaux mères colorées, provenant de la préparation de l'oxalate, sont très-alcalines au papier. Dépouillées d'acide oxalique par le chlorure de calcium, elles don- nent par le chlorure de platine une notable quantité du sel double dont je viens de parler. » L'oxalate préparé avec la créatine a perdu à loo degrés, i3,a5 pom- joo d'eau; le même sel a donné de l'oxalate de chaux séché à loo degrés, représentant 38,4 1 pour loo de C^H''0\ Par la combustion avec l'oxyde de cuivre et l'oxygène d'une part, avec la chaux sodée de l'autre, j'ai trouvé que le même sel séché à loo degrés contient : C 30,90 H 6,93 N 35,o5 L'oxalate provenant de la créatinine a perdu à 100 degçés, 1 3,34 pour 100 d'eau. Séché à 1 00 degrés, il renferme, en cent parties : ( 84i ) c 30,98 H 7.27 N 35,43 L'oxalate hydraté, suivant la formule C*H'*N*, C*H''OSH'0% doit perdre à 1 00 degrés, i3,a3 d'eau et contient 38, i4 d'acide oxalique monohydraté. Le sel séché à 100 degrés, pour la formule doit contenir : C*H'*N%C*H='0* C 3o,5o H 6,77 N 35,59 » J'ai fait aussi l'analyse complète du chloroplatinate séché dans le vide. Expérience. Calcul. C 8,77 C< 8,60 H 3,o3 H'" 2,87 N i4,85 N« i5,o5 Cl 38,71 CV 38,i8 Pt 35,19 Pt 35,3o 100,00 La composition de cette base remarquable est donc représentée par la for- mule C* H** N^ Quelle en est la constitution? De même que la créatine peut se représenter par de l'urée et de la sarcosine conjuguées avec élimina- tion d'eau, de même la base nouvelle semble être de l'urée et de la méthy- lamine conjuguées avec élimination d'eau. En effet, Cette base, qu'on pourrait appeler méthyluramine, chauffée avec une so- lution de baryte, se décompose en dégageant de l'ammoniaque accompagnée d'une odeur de marée. Le chloroplatinate calciné exhale l'odeur de la tri- méthylamine. La sarcosine peut se représenter par du glycollate de méthy- lamine, moins de Teau, et elle est sans doute à la méthylamide glycollique ce que le sucre de gélatine est à la glycollamide. Ce sont les éléments de l'acide glycollique qui, dans la créatine, sont oxydés par l'oxyde de mer- cure, de manière à produire de l'acide oxalique, de l'acide carbonique et de ( 842 ) l'eau, comme l'exprime l'équation C»H'»N''0* + 0»=C*H'*N%C^H«0* +C*0* + H^O. » J'ai tenté aussi de jeter quelque jour sur la constitution de la créatine en la soumettant à l'action de l'acide nitreux, et cette recherche m'a mis à même de reconnaître dans ce corps intéressant un caractère qui a échappé à M. Liebig dans son beau travail. La créatine diffère, il est vrai, du sucre de gélatine et autres corps analogues par son inaptitude à se combiner aux oxydes métalliques, mais elle s'en rapproche en ce qu'elle s'unit aux acides en formant de belles combinaisons cristallines , à réaction fortement acide. Fait-on passer un courant rapide de gaz nitreux dans de l'eau tenant un excès de créatine non dissoute, elle se dissout assez promptement, puis il paraît une grande quantité de petits cristaux brillants. Ces cristaux, qu'il est facile d'obtenir en gros prismes courts par dissolution dans l'eau tiède et refroidissement, consistent en nitrate de créatine. Leur solution, qui est très-acide au goût, est précipitée abondamment par l'ammoniaque. Le pré- cipité, dissous dans l'eau chaude, donne par refroidissement de petits prismes qui s'effleurissent à loo degrés, et dont la solution, neutre au papier, ne précipite ni le chlorure mercurique, ni le chlorure de zinc, ni le nitrate d'argent. Ces prismes, séchés à loo degrés et analysés, m'ont donné, en cent parties : C 36,77 H 7,i3 N 32,i8 Or, la créatine anhydre contient : C 36,64 H 6,87 N 32,06 ||?ai de plus dosé l'acide nitrique du nitrate de créatine, et j'ai obtenu pour c«nt parties, 32,36 d'acide nitrique monohydraté. La formule ' C*H'«N''0%N*H^O« exige 32,47 de N*H*0*. J'ai enfin produit la même combinaison en dissol- vant iS%o57 de créatine cristallisée dans de l'acide nitrique titré qui conte- nait os',447 de N^ H* 0% et en évaporant à 3o degiés. Les cristaux étaient ho- mogènes et pesaient i^',3']Z. D'après le calcul, ils devaient peser i^'jZ'jS. Le ( 843 ) sulfate et le chlorhydrate de créatine sont de beaux prismes, plus solubles que le nitrate, comme lui non déliquescents, et que l'on peut obtenir par combinaison directe avec des acides titrés et en évaporant à 3o degrés, ou dans le vide. J'en ai séparé de la créatine exempte de toute trace de créati- nine ; je les ai aussi dosés par synthèse, et ils ont pour formule C*H"N*0*,SH''0» et C^H^^N'O*, C1»H». La solution de nitrate de créatine traversée par un courant de vapeur ni- treuse, dégage beaucoup de gaz ; mais la réaction, quelque prolongée qu'elle ait été, n'a pas donné naissance à un acide exempt d'azote. En neutralisant le produit par la potasse, séparant la majeure partie du nitre par la cristalli- sation, puis ajoutant du nitrate d'argent, on obtient des cristaux solubles dans l'eau chaude, et qui, après plusieurs cristallisations, se présentent sous la forme de longues aiguilles blanches, jaunissant un peu à la lumière. Ce sel est une combinaison de nitrate d'argent et d'un alcaloïde nouveau. Cal- ciné, il dégage une odeur de marée ; il contient, en cent parties : C 16,29 H 2,37 Ag 47,97 ce qui peut se représenter par la formule C''H"'N% N^-^gO*. Ce sel, décomposé par l'acide chlorhydrique sans excès, m'a donné le ni- trate de l'alcaloïde qu'il contient. Ce nitrate cristallise en masse fibreuse ou en petits prismes; il est très-acide au goût. Avec le chlorure mercurique, il produit de longues aiguilles d'un sel double, d'où il sera possible d'isoler la base organique ; mais, pour poursuivre l'étude de cette base, je dois attendre de m'ètre préparé une nouvelle quantité de créatine. » ANATOMiE COMPARÉE. — Note sur h coracoïdien des Mammifères,- par M. A. Lavocat. M Dans un précédent travail^ inséré dans les Comptes rendus, le a8 juin t852, j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie quelques détails sur l'ostéologie comparée des membres thoraciques. Parmi les ques- ( 844 ) lions que je traitai alors, se trouvait celle de l'apophyse coracoïde de l'omo- plate. A ce sujet, j'ai cherché à établir que, chez les Mammifères, la base de cette apophyse fait toujours partie de la cavité glénoïde. J'ai voulu com- pléter ces données par de nouvelles recherches : les résultats que j'ai obtenus font l'objet de la présente Note. » Dans les Mammifères, de même que dans les Oiseaux et les Reptiles, l'épaule a pour base osseuse trois pièces qui sont : l'omoplate, la clavicule et le coracoïdien. » Le coracoïdien des Mammifères se distingue de celui des Oiseaux et des Reptiles en ce qu'il se soude avec l'omoplate. Il est connu sous le nom à' apophyse coracoïde. Chez l'homme, il ne se soude que vers la quinzième ou la seizième année. Dans les Quadrupèdes, sa réunion a lieu beaucoup plus tôt, Dans les Équidés, par exemple, elle s'effectue à un an. Cette pré- cocité de soudure est évidemment une condition de solidité, ayant pour but de résister aux pressions déterminées par l'attitude quadrupède. » L'un des caractères essentiels et constants du coracoïdien, c'est de con- courir par sa base à former la surface articulaire dite glénoïde, sur laqtielle joue la tête de l'humérus. Cette disposition est incontestable dans le jeune âge, tant que le coracoïdien est encore à l'état d'épiphyse. Alors on voit par- faitement que toute la partie antérieure de la surf:ice articulaire est formée par le coracoïdien; et, si l'on enlève cette pièce complémentaire, la cavité glénoïde reste fortement échancrée en avant. Et même chez l'adulte, surtout dans les Chevaux, on rencontre souvent, à la surface de la cavité, un sillon transverse indiquant la séparation primitive des deux parties. En outre, chez l'homme, ainsi que dans presque tous les Quadrupèdes, il y a, du côté in- terne, une dépression longitudinale entre le coracoïdien et la partie infé- rieure de l'omoplate. Enfin, une autre trace de division est constituée par une échancrure plus ou moins marquée dans les différents Mammifères, et faisant brèche au bord de la cavité gléuoïdale sur son contour antérieur interne. Cette échancrure, très-visible dans l'homme, les Rongeurs, les Car- nassiers, les Pachydermes, les Équidés et les Ruminants, existe aussi quel- quefois sur le côté externe dans le Lièvre, le Bœuf, etc. » La base du coracoïdien forme environ le tiers de la surface glénoïde chez l'homme, le quart chez lés Carnassiers, et le cinquième dans les Ron- geurs, le Porc, les Ruminants et les Équidés. On remarque aussi que cette même partie articulaire prolonge en avant la surface propre à l'omoplate, en s'incurvant vers la partie inférieure. Ce prolongement est nécessaire- ment plus marqué dans les Quadrupèdes que chez l'homme, afin de résister ( 845 ) à la pression de l'humérus. Il est très-prononcé dans les Carnassiers, les Equidés, les Rongeurs, et surtout dans le Lièvre, où il a la forme d'un bec ou d'un crochet. Au-dessus et en avant de sa base, le coracoïdien forme une protubérance, sorte de tète plus saillante et mieux détachée dans l'homme et les Equidés que dans les Rongeurs, les Carnassiers, les Pachydermes et les Ruminants. Sur cette éminence arrondie et rugueuse, se fixe le biceps bra- chial des Quadrupèdes, et seulement la branche interne de ce muscle chez l'homme. Enfin, le coracoïdien est pourvu d'un prolongement en forme de bec ou de crochet qui, très-développé chez l'homme, se dirige en dedans et en bas. Encore très-prononcé dans les Rongeurs et un peu moins dans le Chat, il se recourbe en dedans et en arrière. Plus court dans le Cheval, et simplement dirigé en dedans, il est réduit à un mamelon un peu plus sail- lant, et mieux détaché dans les Ruminants que dans le Chien et les Pachy- dermes (Porc, Éléphant). Sur la partie antérieure de ce prolongement se fixe une branche du petit pectoral chez l'homme, ainsi que dans le Chat ; et la pointe ou le sommet donne toujours attache au tendon du muscle orxio- brachial. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Bons efjets obtenus d'un moteur à vent deM. A. Durand, employé à Jaire monter l'eau d'une source profonde qui alimente la ville de Gerberoj ; Lettre de M. Meteil, maire de cette ville. « L'Académie des Sciences a bien voulu accueillir, en 1 844, la communi- cation que j'eus l'honneur de lui faire de l'adoption, par la commune de Gerberoy (Oise), du moteur à vent de M. Arnédée Durand comme moyen de lui procurer une fontaine publique , versant son eau au-dessus du sol, alors qu'elle ne possédait qu'un puits de 65 mètres de profondeur. L'ap- probation accordée par l'Académie en 1 842 à cette machine ayant été la base de notre décision, je pense que la docte Société trouvera quelque in- térêt dans l'exposé que je vais lui faire des résultats obtenus d'un service de près de dix années. » La position de Gerberoy présentait des difficultés particulières, et a fourni ainsi un genre d'expérimentation qui ne peut se rencontrer que rarement. Le puits d'où l'eau devait être extraite, profond de 65 mètres, comme nous venons de le dire, est éloigné de i3 mètres du point le plus rapproché sur lequel le moteur ait pu être placé ; de là est résultée la né- cessité d'employer des renvois de mouvement qui donnent à vaincre les frot- tements de douze articulations, sans emploi dans un cas ordinaire. C. K. i854, 1" Semestre. (T. XXXVUI, N» 19.) Ï09 ( 846 ) » Une autre difficulté se rencontrait dans une mauvaise exposition au vent qui devait donner le mouvement à tout l'appareil : si haut qu'on ait pu placer cet appareil , il se trouve entièrement masqué au midi par une vaste église, qui le dépasse de toute la hauteur de sa toitxire. Ainsi, privée du vent du sud, recevant mal celui du nord qui manque d'écoulement, la machine qui produit notre fontaine doit cependant essuyer les assauts d\i vent d'ouest qui vient fondre sur nous en tourmente, resserré qu'il est par le corps de l'église. » C'est dans ces conditions et par ce moyen que l'ancienne et petite ville de Gerberoy est parvenue à se procurer une fontaine qui, depuis tantôt dix ans, affranchit ses habitants de la dure obligation où ils avaient toujours été d'élever leur eau à force de bras. » Une particularité importante reste à signaler, parce qu'elle répond péremptoirement au reproche de longs chômages adressé au vent et que réduit à sa juste valeur la réunion des circonstances défavorables qui exis- tent à Gerberoy. Cette particularité est qu'il a suffi d'un simple approvi- sionnement de loo litres par habitant pour assurer à la commune une alimentation d'eau régulière et non interrompue. « L'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rocen fait hom- mage à l'Académie des Sciences d'un exemplaire du Précis analytique de ses travaux pendant l'année i852-i853. [Voir au Bulletin bibliographique.) M"* C. Leprlxce de Beaufort prie l'Académie de vouloir bien faire exa- miner par une Commission un procédé qu'elle a imaginé pour la conservation des plantes (fleurs et feuilles), sans altération de forme ni de souplesse. M"* Leprince de Beaufort sera invitée à adresser une description de son procédé ; c'est alors seulement que pourra être nommée la Commission qu'elle demande. M"* Petiniaud, née Delacoste, annonce avoir trouvé le moyen de diri- ger les aérostats. Elle désire soumettre au jugement de l'Académie un modèle de son appareil qu'elle a exécuté, et dont elle donnerait, dit-elle, difficilement l'idée au moyen d'une description. L'Académie, avant de nommer une Commission pour prendre connais- sance de cet appareil, doit en avoir reçu, sinon une description bien dé- taillée, du moins une indication qui permette de juger si l'invention est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. On fera savoir à l'auteur quels sont, à cet égard, les usages de l'Académie. ( 847 ) M. d^Orszagh demande, au nom d'un de ses compatriotes, M. Platy, pharmacien à Ungvâr (Hongrie), quelles sont les conditions à remplir par les concurrents pour le prix du le^s Bréant. M. Ungvâr, qui pense être arrivé à la solution du problème, désire surtout savoir s'il est indispensable pour les concurrents de se rendre à Paris. La Lettre est réservée, comme l'ont été toutes les communications sur le même sujet précédemment reçues, pour l'examen de la Commission qui sera prochainement nommée. M. Brachet adresse deux Lettres, l'une sur une affection de la vue analogue à la diplopie, et qu'il a observée sur lui-même; l'autre sur un remède qu'il propose pour le traitement de la cholérine. M. Jauffbet annonce l'intention de présenter au concours, pour le prix concernant le Perfectionnement de la navigation, un moteur au moyen du- quel il croit avoir réalisé le mouvement perpétuel. M. Théod. Sylvestre, de Byans (Doubs), croit aussi avoir découvert le mouvement perpétuel. M. Picou adresse une double rédaction d'une Note sur la quadrature du cercle. D'après les règles que s'est imposées l'Académie, il ne peut être donné suite à ces communications. COMITÉ SECRET. A 4 heures et un quart l'Académie, s'étant formée en comité secret, con- tinue la discussion des titres des candidats présentés pour la place vacante dans la section de Géographie et de Navigation par suite du décès de M. l'amiral Roussin. Cette discussion est terminée. L'élection aura lieii dans la prochaine séance. É. D. Ë. ERRATA. (Séance du 3 avril i854-) Page 690, ligne 12, « M, Boine prie l'Académie, /?zez M. Boinet. (Séance du a4 avril r854.) Page 778, ligne i'', « M. A. de Poiily adresse une Note concernant un procédé photo- graphique de son invention » , lisez M. Ed. de Poilly. TO9.. ( 848 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i**^ mai i854, les ouvrages dont voici les titres ; Cours de Mécanique; par M. DUHAMEL; 2* partie; 2* édition. Paris, i854; in-8*'. Connaissance des Temps ou des Mouvements célestes, à l'usage des astrO" nomes et des navigateurs, pour l'an 1 856 ; publiée par le Bureau des Longi- tudes. Paris, i853; i vol. in-8°. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 6 juillet i844; publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics; tome XIV. Paris, i853; in-4''. Étude du dessin de passage d'après nature; par M. Th. Du Moncel ; i vol. in-fol. oblong. Lettres à M. Constant Prévost, sur la Corse et la Sardaigne; par M. Ed. COLLOMB. Paris, i854; broch. in-8°. Réclamation contre « la génération alternante et la digenèse, » communica- tion faite à l'Académie de Bruxelles par le professeur P.-J. Van Beneden; par M. J.-J. Sar. Steenstrup. Copenhague, i854; broch. in-S". Mémoires de l'Académie impériale de Médecine; tome XVIII. Paris, i854; in-4°. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine, rédigé sous la direction de MM. F. Dubois (d'Amiens), secrétaire perpétuel, et Gibert, secrétaire annuel; tome XIX; n° i3; i5 avril i854; in-8°. Société impériale et centrale d'Agriculture. Bulletin des séances, Compte rendu mensuel rédigé par M. Payen, secrétaire perpétuel; 2^ série, tome IX; n" 3; in-8°. Annuaire de la Société météorologique de France; i" partie, tome II : Bulletin des séances; feuilles i à 3; 2* partie, tome I: Tableaux météorolo- giques; feuilles 2 1-25; in-8°. Bulletin de l'Académie rojale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; tome XXI; n° 4; in-8°. Annales de l'Agriculture française , ou Recueil encyclopédique d'Agriculture; sous la direction de MM. LONDET et L. BOUCHARD; 5" série; tome III; n° 8; 3o avril i854; in-S". Annales des Sciences naturelles, comprenant la zoologie, la botanique, l'una- (849) tomie el la physiologie comparée des deux règnes, et l'histoire des corps orga- nisés fossiles; 4* série, rédigée pour la zoologie par M. MlLNE EDWARDS, pour la botanique par MM. Ad. BrongNURT et J. DecaisnE; t I; n° i; in-S". Annales forestières et métallurgiques; lo et aS mars i854; in-8°. Annales médico-psychologiques ; par MM. les D" Baillarger, Brierre de Boismont et Cerise; avril i854; in-S". Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences , fondée par M. B.-R. de Monfort, rédigée par M. l'abbé MoiGNO; 3^ année, IV* vo- lume; 1 7* livraison ; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VII; n" 21 ; 3o avril i854; in-8°. :> i ; La Presse littéraire. Écho de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* année; a* série; 1 2* livraison ; 2 5 avril i854;in-8°. Magasin pittoresque ; avril i854; in-8''. Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des candidats aux Écoles Po- lytechnique et Normale; rédigé par MM. Terquem et Gerono; mars i854; in-8°. Revue de thérapeutique médico-chirurgicale ; par M. A. Martin- Lauzer ; n°9; i" mai i854'; in-8°. Revue médico-chirurgicale , sous la direction de M. Malgaigne ; avril 1 854 r in-S". . . Ueber... Sur i altemation de générations (Generationswechsel), ou propa- gation et développement par générations alternantes; état particulier de l'em- bryon dans les degrés inférieurs du règne animal; par M, J.-J.-S. Steenstrup.. Copenhague, 1842 ; broch. in-8°. Rhizochilus antipathum... iVo/e swr /e Rhizocliilus antipathum, murex qui- vil attaché sur les branches des Polypiers antipathes; par le même. Copenha- gue, i853; broch. in-4°. Gazette des hôpitaux civils et militaires ; n°* ^g k 5i ; 25, 27 et 23 avril 1 854. Gazette médicale de Paris; n° 17; 29 avril i854. L'Abeille médicale ; n° 12; 25 avril i854- La Lumière. Revue de la photographie; 4® année; n" 17; 29 avril i854. La Presse médicale; n° 1 7 ; 29 avril i854. L'Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et^ des Reaux-Arls; 3* année; n" 17; 29 avril i854. Le Moniteur des hôpitaux, rédigé par M. H. DE Castelnau; n°' 49 à 5i ;, 25, 27 et 29 avril i854. Le Propagateur; n° 23; 23 avril i854. ( 85o ) L'Académie a reçu, dans la séance du 8 mai i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de i Académie des Sciences, i" semestre i854; n° i8; in-4°. Résumé de deux leçons faites à la Faculté des Sciences de Caen, sur le drai- nage; par M. Isidore Pierre. Caen, i854; broch. in-8°. Traité pratique des rétrécissements du canal de l'urètre; par M. le D' J.-F. Reybaru. Paris, i853; i vol. in-8°. Nouvelles études philosophiques sur la dégénération phy^sique et morale de l'homme; par M. le D' L. Savoyeis. Paris, i854 ; in-8°. Manuel de liirudiculture ou de l'élève des sangsues; par M. LÉON BUSQUET. Bordeaux, i854; in-8°. Du traitement rationnel de la congestion et de l'apoplexie par les alcalins, et en particulier par te bi-carbonate de soude; par M. le D' Ed. Carrière. Paris, 1 854; broch. in-8°- Exposition universelle. Commission impériale. Décrets, règlements et instruc- tions ;hroc\ï. in-8°. Annales de la Société impériale d'Horticulture de Paris et centrale de France; avril 1854; in-8'>. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe; 2* série; année iSSs. Le Mans, i853; in-8°. Précis analytique des travaux de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen , pendant l'année i85a-53. Rouen i853; i vol. in-8°. Recueil des travaux de ta Société médicale du département d' Indre-et-Loire ; année i853; in-8°. Société fraternelle des protes des imprimeries typographiques de Paris; 3" cahier, i854. Paris, i854; in-8°. Société impériale de Médecine de Marseille. Procès-verbal de la séance publique tenue en décembre i853, et Rapport sur les travaux de l'année; par M. le D' Henri Méli, secrétaire général. Marseille, i854; in-8°. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Ciievreul, Dumas, Pelouze, BouSSlNGAULT, Regnault, deSenarmont; avec ime revue des travaux de chimie et de physique publiés à l'étranger; par MM. WuRTZ et Verdet; 3^ série; tome XL; avril i854; in-S". Bibliothèque universelle de Genève; avril i854; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, fondée par M. B.-R. DE MONFORT, (85i ) rédigée par M. l'abbé MoiGNO ; 3^ année, IV* volume; 18* livraison; in-8°. Journal d'Agriculture pratique. Moniteur de la Propriété et de V Agricul- ture, fondé par M. Je D"^ Bixio, publié sous la direction de M. BaRRal; 4* série; tome I"; n° 9; 5 mai i854; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie, de Toxicologie, et Revue des nouvelles scientifiques nationales et étrangères; publié sous la direction de M. A. Chevaluer; mai i 854; in-8*. Journal de Mathématiques pures et appliquées, ou Recueil mensuel dt Mémoires sur les diverses parties des Mathématiques; publié par M. JoSEfH LiouviLLE; décembre i854; in-4". L'Agriculteur praticien. Revue de l'agriculture française et étrangère, publié sous la direction de M. Jules Laverrière; n° i4 ; in-S". La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Scieiices et des Arts; 3* année ; 9.* série; 1 3* livraison ; 5 mai i854; in-S". Revue thérapeutique du Midi. Journal des Sciences médicales pratiques; publié par M. le D"' Louis Saurel ; n° 8; 3o avril i854; in-8°. Carte géographique de l'Asie Mineure rédigée à l'échelle de 1 uoo'uuo ? P""" M. A. de Bolotoff, général à l'état-major de Russie, d'après les matériaux inédits et les données fourmes par M. P. de Tchihatcheff; i853. Sulle radici... Sur les racines primitives des équations binômes rappoi-tées à un module premier; par M. G.-B. MarsanO. Gênes, i853 ; in-4°. Almanaque nautico... Almanach nautique pour l'année i855, calculé à l'observatoire royal de la marine de San-Fernando. San-Fernando, i853; t vol. in-S". Proceedings... Procès-verbaux des séances de la Société royale de Londres; vol. VII, n° I ; février et mars i854; in-8°. Communication... Rapport fait au Gouvernement des Etats-Unis d'Amé- rique; par M. J. Andrews, consul des États-Unis au Canada, sur le commerce des possessions anglaises dans l'Amérique du Nord et le commerce des grands lacs et des fleuves. Washington, 1 853 ; avec cartes géographiques. Annalen... Annales de l'observatoire de Vienne; 3* série; IIP volume. Vienne, i854; in-8°. Ueberden... Sur le crétinisme considéré au point de vue de la Médecine légale; par M. RosCH; 12® numéro du Journal allemand de Médecine légale de l'année i852. Versiag... Rapport sur les travaux de la Société d'histoire naturelle des Indes Néerlandaises. Batavia, i853; broch. in-8°. Overzigt... Coup d' œil sur les travaux de la Société des Sciences et Arts de ( 852 ) Batavia, de 1778 à i853; par M. P. Bleeker. Batavia, i853; broch. in-4"- Derde bijdrage... Troisième essai pour servir à la connaissance de la faune iciïth/ologique de Ceram ; par le même ; broch. in-S". Vierde bijdr âge. . . Quatrième essai pour servir à la connaissance de la fau ne ichthyologique d'Amboine; par le même; broch. 111-8". Astronomische... Nouvelles astronomiques; n" 901. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' 52-54; 2, 4 et 6 mai i854. ' Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie ; n° 3i; 5 mai i854. Gazette médicale de Paris; n<* 18; 6 mai i854- V Abeille médicale. Revue clinique française et étrangère ; ,n° 1 3 ; 5 mai 1854. La France médicale et pharmaceutique; n° 3; i*' mai i854- La Lumière, revue de la photographie ; 4* année; n° 18; 6 mai 1854- La Presse médicale; n° 18 ; 6 mai i854. L'Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux- Arts; 3' année; n° 18; 6 mai i854. Le Moniteur des hôpitaux, rédigé par M. H. DE Castelnau; n"' 5a-54; 2, 4 et 6 mai i854. Réforme agricole, scientifique, industrielle ; mars i854. »»9a< COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 MAI 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Mémoire sur la chaleur spécifique des gaz sous volume constant^ sur la chaleur dégagée par la compression des Jluides élas- tiques, et sur les effets calorifiques qui se produisent par la détente et le mouvement des gaz; par M. V. Regnault. Ce Mémoire paraîtra prochainement en entier dans les Mémoires de l'Académie. RAPPORTS. ÉLECTROMAGNÉTISME. — Rapport sur une nouvelle machine électromagné- tique de M. Marié Davy. (Commissaires, MM. Regnault, de Senarmont, Becquerel rapporteur.) « Depuis vingt ans, bien des tentatives ont été faites pour établir des ma- chines, en employant comme force motrice la puissance magnétique que développe dans le fer doux un courant électrique agissant à distance ; mais jusqu'ici ces électromoteurs sont loin de présenter de l'économie sur les machines à vapeur. » Une machine électromagnétique quelconque se compose essentielle- ment d'une série d'électro-aimants en fer doux, d'armatures également en fer doux ou disposées en électro-aimants, de divers accessoires destinés à C. R. , 1354, 1" Semestre. (.T. XXXVIII, N» 20.) I I O — -- -^ ( 854 ) transmettre l'électricité fournie par une pile ou une machine magnéto-élec- trique, d'un commutateur ou d'un interrupteur, afin d'avoir un mouve- ment circulaire ou bien un mouvement de va-et-vient continu. » Ces diverses parties dans les machines construites jusqu'ici ne réunissent pas toutes les conditions désirables pour utiliser toute la force mise en ac- tion : une source continue puissante d'électricité à bon marché n'existe pas encore; le fer doux n'étant jamais pur, ni parfaitement malléable, conserve pendant plus ou moins de temps, à chaque interruption, une portion de l'aimantation passagère que le courant lui a communiquée ; le courant pri- mitif et l'extra-courant produisent des effets contraires, qui se nuisent réciproquement; les commutateurs ou interrupteurs présentent fréquem- ment des altérations quand on ferme le circuit. » M. Jacobi, d'un autre côté, qui a fait une étude approfondie de l'emploi des machines électromagnétiques dans l'industrie, a été conduit à cette conséquence, que l'effet mécanique ou le travail, vu les dépenses qu'exige leur entretien, est de beaucoup inférieur à celui des autres moteurs usuels : mais ce n'est pas là toutefois le dernier mot de la science ; car si elle par- vient à découvrir des sources d'électricité plus économiques et plus puis- santes que celles qui sont en usage aujom-d'hui, et à éviter une partie des inconvénients signalés précédemment, l'électricité et le magnétisme pour- ront venir se placer à côté de la chaleur comme forces motrices. » Les considérations que nous venons de présenter montrent que l'on doit accueillir favorablement toutes les recherches ayant pour but de lever quelques-unes des difficultés qu'a rencontrées jusqu'ici l'emploi de l'élec- tricité comme moteur dans les machines. La Note présentée récemment à l'Académie par M. Marié Davy, et renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Regnault, de Senarmont et moi, est précisément dans ce cas ; cette Note renferme des vues nouvelles, dignes d'intérêt, comme l'A- cadémie le verra dans le Rapport que nous avons l'honneur de soumettre à son approbation. » M. Marié a pensé, et avec raison, que pour obtenir le maximum d'effet dans les machines électromagnétiques, il fallait que les électro-aimants et les armatures agissent jusqu'au contact, attendu que la force électromagné- tique, comme il l'a trouvée par le calcul et l'expérience, décroît si rapide- ment avec la distance, qu'en employant deux électro-aimants lorsque ceux- ci s'approchent de l'infini jusqu'au contact, ils développent une quantité de travail telle, que les cinq sixièmes le sont dans le dernier millimètre, et moitié du reste dans l'avant dernier; en remplaçant le deuxième électro- ( 855 ) aimant par une armature en fer doux, les trois quarts de la quantité de tra- vail sont produits dans le dernier millimètre de parcours de l'armature, et plus de la moitié du reste dans l'avant-dernier, » Dans la plupart des machines électromagnétiques rotatives construites jusqu'à ce jour, les armatures mobiles passent rapidement devant les électro- aimants fixes, suivant une ligne perpendiculaire à l'axe, sans arriver jus- qu'au contact ; ainsi on n'utilise pas toute la quantité de travail que l'on pourrait obtenir. Cependant nous devons rappeler que M. Froment, qui s'est beaucoup occupé des moteurs électromagnétiques, a construit une machine dans laquelle une roue intérieure, munie d'armatures en fer doux, vient rouler sur les faces terminales d'électro-aimants fixes, de manière à profiter de l'attraction magnétique jusqu'au point de contact des surfaces aimantées; il en résulte seulement, lorsque la machine fonctionne, une succession de chocs ou d'ébranlements qui s'opposent à la construction d'une machine puissante d'après ce modèle. » M. Marié fait rouler les électro-aimants mobiles ou les armatures, de manière à les approcher des électro-aimants fixes dans le sens de l'axe et jusqu'au contact sans secousse. Tel est le principe qui a servi de base à la construction de deux électromoteurs décrits dans sa Note, dont l'un est à rotation continue, et l'autre à oscillation. Nous ne parlerons que du pre- mier appareil, dont il a fait construire un modèle qui a fonctionné sous les yeux de vos Commissaires. » La machine à rotation continue se compose de soixante-trois électro- aimants disposés à égale distance autour d'un cercle en bois, garni inté- rieurement d'un cercle de cuivre. Tous ces électro-aimants ont leur axe dirigé vers le centre de la roue, et leur surface coïncide avec la surface concave du cercle en cuivre. « Dans l'intérieur de cette grande roue, il s'en trouve deux autres dont le rayon est le tiers de celui de la première, et qui sont garnies également d'un cercle en cuivre; ces roues portent chacune vingt et un électro-aimants équidistants, dont les axes sont dirigés vers leur centre réciproque, et dont les surfaces polaires coïncident avec la surface concave des roues en cuivre: les petites roues peuvent donc rouler sans glissement dans l'intérieur de la grande, et entraîner dans leur mouvement l'arbre de la machine qui coïn- cide avec l'axe de la grande roue. Les électro-aimants mobiles viennent se mettre successivement en contact avec les électro-aimants fixes. Les grandes et petites roues sont miuiies d'un engrenage destiné à maintenir la coïnci- dence une fois établie. lie. ( 856 ) » La machine est pourvue en outre de diverses pièces destinées à mettre successivement chacun des électro-aimants en communication avec la pile, et à donner une aimantation différente aux deux électro-aimants en pré- sence, à l'instant où ils agissent l'un sur l'autre. » M. Marié a fait un changement qui paraît avantageux ; il a remplacé les roues intérieures par d'autres qui, au lieu de porter des électro-aimants, sont entourées d'un cercle de fer doux formant armature : la partie mobile est ainsi plus légère et les engrenages deviennent inutiles. C'est avec cette modification que la machine électromagnétique a fonctionné sous les yeux de vos Commissaires. » Les électro-aimants circulaires de M. Nicklès, accueillis favorablement par la science, trouveraient ici une intéressante application; M. Marié se propose, d'après nos conseils, de faire des essais avec cette addition, qui lui permettra d'augmenter la force sans accroissement de dépense. » La construction de la machine se ressent un peu de l'inexpérience du fabricant, aussi a-t-elle exigé une pile de ^4 éléments de Bunsen pour obtenir une force de^â de cheval; mais, suivant les calculs de M. Marié, il n'en faudrait pas une plus énergique et peut-être même une de moindre intensité pour produire une force trois cents fois plus considérable, avec une machine de grande dimension, attendu que les frottements ne croî- traient pas comme la force de la machine, les galets qui servent à établir la communication électrique ne changeant pas et la force produite par l'attraction des aimants pouvant être multipliée dans une forte proportion, si l'on faisait usage d'électro-aimants formés de gros cylindres de fer doux : la Commission n'a pas eu à sa disposition tous les éléments nécessaires pour vérifier l'exactitude des résultats de calcul de M. Marié. » Le modèle a été construit en vue d'établir les rapports entre le travail calculé d'après la force magnétique développée dans l'électro-aimant et la force pratique réelle; ce rapport a été de 4 ". 3. C'est déjà une très-grande approximation d'avoir obtenu les trois quarts de la force théorique, quand on réfléchit aux nombreuses imperfections résultant d'une assez mauvaise construction. » Votre Commission a examiné avec intérêt la machine électromagné- tique de M. Marié, qui est conçue dans de bonnes conditions, mais elle ne pourra porter un jugement définif sur sa valeur industrielle qu'autant qu'elle aura vu fonctionner une machine ayant au moins la puissance d'un cheval, et qu'elle aura suivi les expériences que l'auteur se propose de faire. » La dépense de cette machine devant s'élever à environ 2000 francs, (857 ) votre Commission vous propose, tout en remerciant M. Marié de son intéressante communication, de mettre cette somme à sa disposition pour faire construire ladite machine, et de l'engager à diriger particulière- ment ses recherches sur la production économique d'une grande quantité d'électricité, quel que soit le mode employé, chimique, calorifique, magné- tique ou autre ; toute la question de l'application industrielle de l'électricité est là. On conçoit du reste la possibilité de résoudre cette question, quand on songe aux quantités énormes d'électricité qui sont associées aux molé- cules des corps dans les combinaisons, et dont on n'a pu rendre libres jusqu'ici que des quantités infiniment petites avec les moyens dont nous pouvons disposer. » Conformément à une détermination récente de l'Académie, toute propo- sition concernant une allocation de fonds doit être soumise à l'examen de la Section compétente qui en fait l'objet d'iui Rapport; c'est seulement après que la proposition, appuyée par la Section, a reçu l'approbation de l'Académie, qu'elle est renvoyée, pour ce qui concerne l'exécution, à la Commission administrative. Ces réserves faites, les conclusions de la Commission sont adoptées; la proposition de l'allocation de fonds est renvoyée à l'examen de la Section de Physique. GÉOGR.iPiiiE ASTRONOMIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Yvo.\ ViixARCEAu, relatif à la position géographique d'Jdiwa, que M. d'Abbadie a déterminée dans son vojage en Abjssinie. (Commissaires, MM. Mathieu, Duperrey, Faye rapporteur.) cf L'Académie sait déjà que M. d'Abbadie a exécuté de grands travaux géographiques en Abyssinie; mais on sait moins que ces travaux valent autant par leur précision que par leur étendue. C'est une véritable opéra- tion géodésique que M. d'Abbadie a exécutée seul, au milieu de difficultés de tout genre, sur une étendue de 9 degrés, et dont il a déterminé astrono- miquement les stations principales avec le plus grand soin. En examinant ces déterminations, on peut se faire une idée nette de la valeur, non des détails, mais de l'ensemble de ces travaux, et c'est là ce qui donne une assez grande importance au Mémoire où M. Villarceau a présenté à l'Aca- démie les détails astronomiques qui ont servi à déterminer un de ces points fondamentaux sur lesquels s'appuie la première moitié de l'explora- tion de M. d'Abbadie. » Ce point est Adiwa, ville très-commerçante, de 3 à 4ooo habitants, ( 858 ) située à trois heures de marche d'Axomn^ ancienne capitale del'Abyssinie, bien connue par ses inscriptions, ses ruines et ses obélisques monolithes. » En allant obliquement de Massouah, par i5°36' de latitude, jusqu'à Gondar, terme du voyage de MM. Galinier et Féret, pour aboutir, 5 degrés plus loin au sud, au terme de l'expédition de M. d'Abbadie, on rencontre quelques points déjà déterminés avec des succès divers. En général, les longitudes ont été une pierre d'achoppement. M. d'Abbadie s'était assigné une limite de précision dont il ne voulait se départir que dans les détails ; il a dû choisir, pour faire mieux, non les méthodes expéditives qui l'auraient conduit aux mêmes incertitudes, mais les méthodes les plus exactes de l'astronomie. Il a eu recours aux occultations des petites étoiles par la Lune. Les astronomes les recommandaient depuis longtemps ; ils faisaient remarquer qu'en poussant jusqu'à la 8" grandeur, les voya- geurs auraient ainsi de fréquentes occasions de déterminer leur longitude avec une exactitude bien supérieure à celle qu'on peut espérer des éclipses des satellites de Jupiter ou même des distances lunaires; MM. Gauss, Bessel, Hansen, Encke s'étaient occupés des moyens propres à faciliter ces obser- vations, à rendre cette méthode praticable : mais il faut bien croire qu'elles resteront toujours difficiles, surtout pour un voyageur isolé, car bien peu d'astronomes en font de pareilles, malgré leur évidente importance. Sachons gré à M. d'Abbadie de n'avoir point reculé devant ces difficultés. » M. d'Abbadie avait observé, à Adiwa, huit occultations : une seule des étoiles occultée était parfaitement connue; deux étoiles de 7* et de «S"^ grandeur ne se trouvent que dans des catalogues publiés postérieurement ; trois autres n'avaient jamais été observées. » M. d'Abbadie a calculé lui-même l'occultation de l'étoile connue; mais, pour celles des étoiles de S*" à 9* grandeur qu'il fallait tout d'abord rechercher dans le ciel et déterminer avec exactitude, il a dû recourir à un astronome muni de grands instruments méridiens. Notre célèbre voya- geur s'est adressé à M. Y. Villarceau, dont les astronomes connaissent de- puis longtemps les belles recherches sur les étoiles doubles. » M. Villarceau a retrouvé ces étoiles à l'aide de calculs préparatoires basés sur une première détermination de la longitude d' Adiwa, que M. d'Abbadie lui avait remise; puis il en a déterminé les JR. et les à aux instruments de l'Observatoire de Paris- par un grand nombre d'observations méridiennes. Cela fait, il s'agissait de procéder au calcul définitif de chaque occulta- tion. Pour cela, M. Villarceau a repris toutes les observations par lesquelles M. d'Abbadie avait déterminé l'heure et la latitude à Adiwa, en employant les meilleures données de l'astronomie actuelle, encouragé qu'il était, dans ( 859 ) celte œuvre longue et minutieuse, par la bonté des observations et par l'espoir de soumettre à l'Académie un résultat digne de son attention. D'ail- leurs Gambey avait construit la plupart des instruments de M. d'Abbadie, et tout ce qui pouvait être vérifié postérieurement au voyage l'avait été par M. Villarceau à l'Observatoire de Paris. Mais nous n'avons pas à examiner ces calculs préparatoires ; nous nous bornerons à dire qu'afin d'éliminer certaines erreurs inhérentes au faible pouvoir optique des instruments transportables, erreurs que M. Villarceau a des raisons de croire constantes, les hauteurs correspondantes ont seules servi à la détermination de l'Pieure. » Quant aux occultations elles-mêmesj objet spécial de ce Rapport, nous dirons que les lieux de la Lune, donnés par le Nauticnl Jlinanac, ont été corrigés des erreurs publiées par M. Airy, et l'on sent bien ici toute la va- leur du service que l'illustre astronome royal d'Angleterre rend chaque année à la science. La parallaxe de la Lune a été augmentée de j^Vï d'après les travaux M. Henderson au Cap de Bonne-Espérance, et le demi-diamètre a été augmenté de 2",63 d'après les observations de Greenwich. La latitude géographique d'Adiwa est d'ailleurs de i4" lo' o", à une dizaine de secondes près, et son altitude de 2008 mètres. Cela posé, M. Villarceau trouve, par huit occultations, les longitudes suivantes comptées à partir du méridien de Greenwich ( + à l'ouest) : — 2''35"43s6 47,4 44,9 49,9 } immersions, 5i,3 47,4 49>o 45,9 émersion , dont la moyenne est — a*" 35'"47%4. )> Quoiqu'une vérification pîit paraître inutile vis-à-vis d'un calculateur aussi sûr que M. Villarceau, votre Commission s'est crue obligée d'exa- miner de près ses calculs et les éléments qu'il a employés. On a pris ati hasard l'immersion du 7 avril 1840, et, après avoir calculé, d'après les résultats relatifs à ce jour, les coordonnées apparentes de la Lune, on s'est assuré qu'à l'heure indiquée par M. d'Abbadie, la Lune, vue d'Adiwa, a occulté l'étoile anonyme de 7" ou 8* grandeur dont la position a été déter- minée à l'Observatoire impérial. En poursuivant cet examen, il nous a semblé que certains éléments de ces calculs donnaient lieu à quelques re^ ( 86o ) marques utiles à signaler ; nous engageons l'auteur à en tenir compte dans sa publication. » La première porte sur une correction de + 2", 63 que M. Villarceau a apportée au demi-diamètre angulaire de la Lune, pris dans les Tables de Burckbardt. Cette correction, tirée des observations de Greenwich, est assurément acceptable quand il s'agit de réduire des observations méri- diennes, mais nous ne croyons pas qu'il en faille tenir compte dans le calcul des occultations, car on sait que le demi-diamètre tabulaire de Burckbardt s'accorde parfaitement en mojenne avec ces phénomènes. » En second lieu, on sait que la Table de parallaxe de Burckbardt est fau- tive dans quelques-uns de ses termes périodiques. Ces erreurs, soupçonnées par Bessel et signalées depuis longtemps par M. Clausen, ont été examinées dernièrement et mises en pleine évidence par M. Adams, qui a publié des Tables de correction dont M. Villarceau ne pouvait se servir, puisqu'elles n'existaient point à l'époque de ses calculs. Mais il est essentiel d'en tenir compte aujourd'hui, d'autant plus que les observations de M. d'Abbadie répondent précisément à une des époques où cette erreur atteint son maximum d'environ 6 secondes. » Nous avons donc appliqué ces corrections aux parallaxes horizontales de M. Villarceau, après en avoir défalqué la correction constante de -~~ '"" diquée par M. Henderson et devenue dès lors inutile. Ces parallaxes corrigées ont fourni le demi-diamètre de la Lune par le rapport 0,2726 des Tables de Burckbardt, sans y ajouter la correction admise par M. Villarceau. La comparaison de ces valeurs rectifiées avec celles du Mémoire a fait connaître, avec un degré d'exactitude dont nous nous contenterons ici, deux systèmes de corrections relatives aux éléments dont il s'agit ici, et il en est résulté les corrections suivantes qu'il faut ajouter à la longitude d'Adiwa précédemment citée : + 10,2 9.8 9»6 9.1 8,7 11,6 7,7 6,, dont la moyenne est + 9%' C'est une correction de plus de 2 minutes en arc. (86i ) » La longitude d'Adiwa serait donc - a" 35" 38%3 = — 38° 54' 35" à partir de Greenwich, ou — 36° 34' 1 2" comptée de Paris. » La facilité même avec laquelle ces corrections ont pu être appliquées aux résultats de M. Villarceau est digne de remarque. Elle tient à ce que l'auteur s'est donné la peine de former et de calculer les équations diffé- rentielles qui expriment les variations de la longitude en fonction de celles des éléments du calcul. Le tableau qui les contient est instructif sous d'autres rapports. Il permet de juger, par exemple, de l'influence considérable qu'exercent ici les corrections des lieux de la Lune annuellement publiées par M. Airy; il montre, au contraire, combien e,st faible celle de l'incerti- tude qui reste encore, à ce qu'il paraît, sur la latitude d'Adiwa. ') Enfin, il suffit de jeter un coup d'œil sur ce tableau pour reconnaître que ce n'est point par une trop minutieuse recherche d'exactitude que M. Villarceau a tenu compte de l'altitude d'Adiwa dans le calcul des paral- laxes. Ce genre de correction, dont l'importance a été déjà signalée par M. Gerling dans son Mémoire sur la Parallaxis elationis, mais que l'on ap- plique bien rarement, influe ici pour i*,5 environ sur le résultat final. » Après s'être assurée, par cet examen détaillé, de la bonté des travaux que MM. d'Abbadie et Yvon Villarceau ont présentés à l'Académie, votre Commission vous propose d'adresser aux auteurs des remercîments pour leur intéressante communication que M. d'Abbadie se réserve de publier prochainement en détail dans son grand ouvrage. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ENTOMOLOGIE APPLIQUÉE A l' AGRICULTURE. — Rapport sur Une Note de M. Bazin, relative à des Insectes qui nuisent à diverses plantes potagères. (Commissaires, MM. Brongniart, de Quatrefages, Milne Edwards rap- porteur.) « Depuis plusieurs années l'agriculture souffre tant des ravages causés par les maladies des plantes, que l'Académie accueille avec un vif intérêt toutes les observations qui semblent de nature à jeter quelque lumière sur cet ordre de phénomènes si imparfaitement connus. Aussi, quoique dans notre opinion les faits communiqués par M. Bazin, dans la séance du 17 avril dernier, n'aient aucune relation avec l'histoire de V Oïdium de la vigne à laquelle cet agriculteur semblait disposé à les rattacher, avons-nous cru devoir en rendre compte sans retard. C. R., i854, I" Semestre. (T. XXXVllI , N» 20) • ' I ( 862 ) D M. Bazin nous apprend que depuis quelques semaines les haricots, les melons et les laitues cultivées sur couches et sous châssis souffrent beau- coup d'une altération qui se manifeste dans le tissu des feuilles et qui est caractérisée par l'apparition de taches jaunâtres. M. Bazin a remarqué également que les plantes ainsi affectées étaient infestées d'une multitude de petits insectes assez semblables à des punaises. Il a vu que ces insectes piquent avec leur bec ou suçoir le parenchyme des feuilles pour en extraire les sucs dont ils se nourrissent, et que les plaies microscopiques ainsi pro- duites sont bientôt suivies de la formation des taches dont il vient d'être question. Enfin, il s'est assuré que ces mêmes insectes sont bien la cause de la maladie dont ces taches sont les précurseurs; car, pour déterminer à volonté cet état pathologique chez une plante saine et vigoureuse, il lui a suffi de placer sur celle-ci un certain nombre de ces parasites. » Les observations et les expériences de M. Bazin nous paraissent avoir été bien faites, et s'accordent d'ailleurs avec d'autres résultats du même ordre déjà constatés par les entomologistes. L'insecte étudié par M. Bazin est le Cicada aptera de Linné, que Latreille avait placé dans son genre jéstemma et que Hahn a figuré sous le nom A' Halticus pallicornis [Die Wangenartigen Insecten, B. i, tab. i%, fig. 6r). Par l'ensemble de son organisation, il se rapproche beaucoup des Pucerons dont les rosiers de nos jardins et les pommiers des environs de Caen sont infestés; et de même que ces parasites, il pique les tissus mous du végétal pour en extraire les sucs nourriciers : seulement, au lieu de se fixer sur l'écorce et d'y rester sédentaire, il est très-agile; il s'attaque aux feuilles, et l'espèce de saignée qu'il y pratique est suivie de la flétrissure de la portion du parenchyme dont les cellules ont été ainsi vidées. » On comprend facilement que ces altérations locales, se déclarant en grand nombre, puissent affaiblir beaucoup la plante et devenir fort nui- sibles ; mais on aurait tort d'assimiler les taches en question à celles qui sont déterminées par la présence de Y Oïdium de la vigne. Nous n'y avons aperçu aucun indice de l'existence de ce Champignon parasite, et si, dans quelque cas, des moisissures viennent à se développer sur les parties flétries de la feuille malade, il y a tout lieu de croire que ce phénomène consécutif n'a, avec le premier, aucun rapport direct. De ce que l'état morbide des végétaux observés par M. Bazin est dû à la piqûre des insectes dont ces plantes sont infestées, on ne saurait donc conclure que la maladie de la vigne reconnaisse une cause analogue, et les divers insectes. dont la présence ( 863 ) a été parfois signalée sur des ceps attaqués par V Oïdium ne paraissent être en aucune façon la cause de cette maladie. » Quant aux dégâts signalés par M. Bazin, nous pensons que, vu les conditions particulières dans lesquelles se trouvent les plantes malades, il sera possible d'y mettre im terme. » En effet, les plantes infestées par V Âstemma pallicornis sont cultivées sous châssis et se trouvent, par conséquent, dans un espace limité dont la clôture serait facile à effectuer. On pourrait donc faire agir sur ces insectes de la fumée de tabac ou de la vapeur de benzine, moyens qui, dans des cas analogues, sont souvent employés avec succès. Dans nos serres, on se débarrasse des Pucerons à l'aide de fumigations de tabac, et des expériences nombreuses, faites par votre rapporteur et communiquées à la Société cen- trale d'Agriculture, l'année dernière, montrent que la vapeur de benzine, répandue à faible dose dans l'air, est un poison violent pour tous ces ani- maux. Depuis près de deux ans, votre rapporteur a substitué avec avantage l'emploi de cette substance au procédé de chauffage usité jusqu'alors au Muséum d'histoire naturelle pour effectuer la destruction des insectes qui attaquent les collections entomologiques. Pour détruire d'une manière sûre et prompte les larves dont il voulait se débarrasser, il lui a toujours suffi de verser dans les boîtes ou tiroirs contenant les collections ainsi infestées quelques gouttes de ce liquide, qui s'obtient à bas prix et se manie faci- lement. » Ce moyen ne serait pas applicable si les plantes infestées par des in- sectes nuisibles se trouvaient en plein air; mais, vu les conditions spéciales dans lesquelles sont placés les végétaux dont M. Bazin a entretenu l'Aca- démie, votre rapporteur a cru devoir conseiller à ce cultivateur d'en faire l'essai. Pour cela, il lui suffirait de placer, de distance en distance, sous les châssis de ses couches, un peu de benzine dans des vases ouverts, ou, mieux encore, quelques poignées d'étoupe imbibée de ce liquide, puis de bouclier le mieux possible le tour de chaque châssis. La vapeur, qui ne tarderait pas à se répandre dans l'air ainsi emprisonné, agirait promptement sur les my- riades de petits insectes dont les plantes en question sont infestées, et il est probable qu'en renouvelant deux ou trois fois l'opération, celles-ci en seraient complètement purgées. » Ce n'est pas ici le lieu de parler des phénomènes physiologiques cu- rieux que présente l'empoisonnement par la vapeur de benzine, et nous ajou- terons seulement que l'influence toxique de cette substance est très-puissante sur les Mammifères et les Oiseaux aussi bien que sur les Insectes, Il !.. ( 864 ) » En terminant ce Rapport, nous proposons à l'Académie de remercier M. Bazin de sa communication, et d'engager cet agriculteur distingué à continuer ses observations. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la vie du scrutin, à la nomination d'un Membre qui remplira, dans la Section de Géographie et de Navigation, la place laissée vacante par le décès de M. l'amiral Roussin. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 54, M. Bravais obtient 3i suffrages. M. Du Petit -Thouars 19 MM. Peytier, deTessan et Jaquinot, chacun i . M. Bravais, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. MÉMOIRES PRJÉSENTÉS. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux purlics transmet deux pièces manuscrites destinées au concours du legs Breant et adressées, l'une, d'Altendorf (duché de Brunswick), ^zrM.Hûhn; l'autre, deDol (département d'IIle-et-Vilaine), par M. Malard. M. le Ministre, à cette occasion, invite l'Académie à lui transmettre une copie du programme qui réglera les conditions imposées aux concurrents. Dès que ce programme, dont la rédaction est préparée en ce moment par la Section de Médecine, aura été approuvé par l'Académie, tme copie en sera adressée à M. le Ministre. CHIMIE. — Lettre de M. Gari-Mantrand à M. Dumas, sur la décomposition, par l'acide chlorhydrique, du sulfate et du phosphate de chaux. (Commissaires, MM. Thenard, Chevreul, Dumas.) u Dans les premiers jours du mois de février dernier^ ayant eu occasion de préparer du phosphore à la manière ordinaire, par le phosphate acide de chaux, je fus frappé de la complication, de la longueur et surtout du peu de rendement de cette opération. Comme cette expérience avait été exécutée dans des conditions de réussite telles, qu'il eût été difficile, je dirai .. i I i - ( 865 ) même impossible de les réaliser dans une fabrication en grand, je me crus en droit de conclure que le procédé actuellement suivi pour extraire ce corps précieux des os était défectueux, et ne se trouvait plus à la hauteur de nos moyens d'action. Je me demandai alors pourquoi, depuis que Schèele et Gahn avaient doté la science et l'industrie de ce procédé, personne n'avait encore songé à trouver une réaction qui permît de retirer directement, et en totalité, le phosphore du phosphate de chaux des os. N'ayant encore rien fait en chimie, et craignant, au début de ma carrière, de heurter mon inexpérience à des questions d'un ordre trop élevé et d'un intérêt pure- ment scientifique, je me posai ce problème à résoudre, persuadé que ce genre de travail était plus à ma portée que la recherche de nouveaux corps. » Je me suis donc mis à la poursuite de cette réaction, qui devait donner directement tout le phosphore de l'os. Tout d'abord il ne m'en vint pas d'autre à l'esprit que celle-ci : PhO%3CaO+ 8C + 3ClH= SCO + 3CaCl + 3H-<- Ph. Restait maintenant à savoir si l'expérience viendrait confirmer la théorie, et si les symboles de la formule se traduiraient en faits. A cet effet, j'ai introduit dans un tube de porcelaine un mélange intime fait à parties égales de charbon de bois en poudre fine, et de cendre d'os. Placé sur un fourneau long, ce tube communiquait par luie de ses extrémités avec un appareil prêt à dégager du gaz acide chlorhydrique sec, tandis qu'une allonge de verre, courbée à angle droit et ajustée à son autre extrémité, le mettait en relation avec un flacon à moitié rempli d'eau, faisant office de récipient. Tout étant ainsi disposé, j'ai porté graduellement le tube au rouge vif, et quand il eut atteint ce degré de température, je commençai à faire arriver le gaz chlorhydrique Sur la matière incandescente. Presque au même instant, d'abondantes vapeurs de phosphore, entraînées par un dégagement rapide de gaz oxyde de carbone, sont venues se condenser dans les parties froides de l'allonge. L'expérience commençait à justifier mes prévisions. Ainsi donc, impuissant par lui-même à déplacer 1 oxygène de la chaux base du phosphate (fait que j'ai reconnu dans la suite de mes recherches), le chlore de l'acide chlorhydrique, sous l'influence de la grande affinité du carbone pour l'oxygène, le chlore, dis-je, s'emparait du calcium pour for- mer du chlorure de calcium, et l'acide phosphorique mis à nu, décomposé à son tour par le charbon, cédait la totalité de son phosphore. J'ai continué l'expérience tant qu'au dégagement d'acide chlorhydrique a correspondu ( 866 ) un dégagement d'oxyde de carbone. Au bout d'une heure, voyant que la sublimation du phosphore ne faisait plus aucun progrès, j'ai mis fin à l'o- pération. Quand le tube fut refroidi, je n'y ai plus retrouvé que du chlo- rure de calcium roulé en globules dans le charbon employé en excès. L'analyse n'a pu déceler une trace de phosphate dans le résidu charbon- neux. Quant au phosphore contenu dans l'allonge^ il m'a été facile de le reconnaître pour tel, en constatant les propriétés physiques et chimiques qui le caractérisent. » Avant de reporter toute mon attention sur le côté industriel de cette expérience, j'ai voulu la raisonner ; et tout d'abord je me suis demandé si l'hydrogène de l'acide chlorhydrique intervenait dans la réaction, s'il fallait lui attribuer la désoxygénation de la chaux, en d'autres termes, devait-on s'expliquer la décomposition du phosphate par l'équation suivante : PhO%3CaO + 5C+3ClH = 5CO-l-3HO + 3CaCl + Ph. Pour me convaincre à ce sujet, j'ai remplacé dans l'expérience précédente le gaz acide chlorhydrique par le chlore sec. Soumis dans les mêmes con- ditions de température à cet agent de décomposition, le mélange de phos- phate de chaux des os et de charbon s'est transformé, avec plus de rapidité encore que par l'intervention du gaz acide chlorhydrique, en phosphore, chlorure de calcium et oxyde de carbone. Dans cette expérience, si le cou- rant de chlore est convenablement réglé, il ne passe pas une bulle du gaz qui ne soit absorbée entièrement, et transformée en chlorure de calcium. Instables au degré de température à laquelle on opère, les chlorures de phosphore ne sauraient exister, et le phosphore passe en entier à la distilla- tion. Cette seconde expérience tendrait, ce me semble, à prouver que, dans la décomposition du phosphate par le gaz chlorhydrique, en présence du charbon, le rôle de l'hydrogène est purement passif; cependant j'ai reconnu que si la température n'est pas assez élevée, ce gaz transforme une petite quantité de phosphore en phosphure d'hydrogène. ,. , » En supposant que, mis en pratique, ce procédé ne rencontrât pas de difficultés sérieuses dans l'exécution, il présenterait l'avantage suivant sur l'ancien : simplification extrême de la main-d'œuvre, extraction de la tota- lité du phosphore contenu dans les os, enfin l'acide sulfurique et le sel marin employés pour faire l'acide chlorhydrique seraient représentés, en valeur augmentée d'un certain bénéfice, par le sulfate de soude formé. » Comme annexe et corollaire à ces premiers résultats, j'ai pensé qu'il serait peut-être intéressant, et même praticable, d'appliquer ce mêmç modç ( 867 ) ■ de décomposition au sulfate de chaux naturel. Voici les observations que j'ai faites à ce sujet. M Incorporé intimement avec du charbon en quantité suffisante pour que cet élément enlève, sous forme d'oxyde de carbone, et l'oxygène de la chaux, et celui de l'acide sulfurique, le sulfate de chaux traité au rouge par le gaz acide chlorhydrique se décompose très-facilement : les produits de la réac- tion sont du chlorure de calcium, de l'oxyde de carbone, de la vapeur de soufre, et quelque peu d'hydrogène sulfuré. » Cette expérience ne constituait pas un fait nouveau, car on savait déjà que le sulfate de chaux calciné avec du charbon donne du sulfure de cal- cium, et que le sulfure de calcium traité par l'acide chlorhydrique liquide se décompose en soufre, hydrogène sulfuré et chlorure de calcium. Toute la différence consiste dans la manière d'opérer. Mais je suis allé plus loin : j'ai reconnu que le sulfate de chaux seul, traité au rouge par le gaz acide chlorhydrique, se transforme en chlorure de calcium ; l'acide sulfurique éliminé distille en partie en nature ; l'autre, sous l'influence de la chaleur, se dédouble en acide sulfureux et en oxygène. » J'avais longtemps nourri l'espoir de voir cette réaction mise à profit dans le travail industriel ; mais il paraîtrait, d'après M. Kùhlmann, qui a bien voulu répéter l'expérience sur une assez vaste ééhelle, que la grande quan- tité d'acide chlorhydrique nécessaire pour effectuer la décomposition du sulfate de chaux!, et la nécessité de dessécher le gaz, sont des obstacles mal- heureusement trop sérieux dans la fabrication. » Cette réaction n'aurait donc d'autre mérite que de présenter une contradiction à la loi de BerthoUet sur les doubles décompositions par voie sèche, puisque, dans cette expérience, nous voyons le sulfate de chaux, composé doué d'une très-grande fixité, se transformer en chlorure de cal- cium, composé assez volatil. » L'action du gaz chlore sec sur le sulfate de chaux, porté à une haute température, infirme également la loi du célèbre chimiste. Dans cette cir- constance encore, le sulfate de chaux se change en chlorure de calcium ; une petite partie de l'acide sulfurique anhydre, mis à nu, passe en na- ture ; l'autre se dégage sous forme d'acide sulfureux et d'hydrogène. » Traités à la température du rouge par le chlore sec, les sulfates de potasse et de soude plus fusibles, et par là même plus aisément attaquables que le sulfate de chaux, donnent une quantité notable d'acide sulfurique anhydre. J'ai également retrouvé dans les produits de la décomposition de ces deux sels une très-faible quantité d'un liquide brun, visqueux, fumant à l'air; mis en contact d'vine petite quantité d'eau, ce liquide produisait un ( 868 ) sifflement aigu, suivi d'une vive effervescence de gaz acide chlorhydrique, et la liqueur renfermait de l'acide sulfurique ordinaire. Placé sur la peau, ce liquide déterminait une forte brûlure. Ce corps résulte probablement de la combinaison directe du chlore avec l'acide sulfurique anhydre. B Pour clore la série de ces expériences, j'ai tenté, une seule fois, d'extraire directement l'acide phosphorique du phosphate de chaux des os au moyen du même procédé. Contre mon attente, l'insuccès de l'opération a été complet. Sur ce point, la loi de Berthollet redevenait victorieuse. Mais, par contre, en n'ajoutant au phosphate de chaux que la quantité de charbon strictement nécessaire pour n'enlever que l'oxygène de la chaux, j'ai réussi à produire, à l'aide du chlore sec, une assez grande quantité d'acide phos- phorique anhydre, mêlé d'un peu de phosphore provenant d'une réduction partielle de cet acide, et d'un peu de chlorure d'aluminium provenant de l'attaque du tube de porcelaine. » Si j'étais assez heureux pour que ces expériences, fruits de ma pre- mière année de laboratoire, vous parussent avoir quelque importance, je vous prierai, Monsieur, de vouloir bien appeler sur elles l'attention de vos savants collègues; le jugement que ces Messieurs porteront sur la valeur indtistrielle de mon travail fera loi pour moi. » CHIMIE. — Note sur les procédés de dosage du cuivre dans les minerais et les produits d'art; par M. L. Rivot, ingénieur des Mines. (Commissaires, MM. Thenard, Pelouze, Balard.) M. Dufrénoy présente, au nom de M. Rivot, ingénieur des Mines, chargé de la direction du laboratoire de l'Ecole des Mines, un Mémoire ayant pour objet le dosage du cuivre dans les minerais et dans les produits d'art . « M. Rivot, appelé à faire un grand nombre d'analyses de minerais cui- vreux, a successivement appliqué les principaux procédés en usage pour le dosage du cuivre; il a reconnu que chacun d'eux offre quelque avantage dans des circonstances déterminées en rapport avec la richesse de l'échan- tillon à analyser et la nature des autres métaux qui en sont mélangés, mais que fréquemment ils sont en défaut par suite de ces mélanges. » Cette étude pratique de ces procédés, l'a conduit à adopter une méthode nouvelle, qui fait l'objet de ce Mémoire. Cette méthode, appliquée depuis deux ans au bureau des essais de l'Ecole des Mines, a donc pour elle une longue expérience. )> Elle est fondée sur l'insolubilité du sulfocyanure de cuivre Cy S* Cu* et la grande solubilité des sulfocyanures de tous les autres métaux, dans une liqueur acide. ( 869 ) » Cette méthode comprend les trois opérations suivantes : » 1°. Obtenir la dissolution chlorhydrique de tous les métaux contenus dans la substance proposée, en évitant les agents oxydants ; » 2". Ramener, par un réductif (l'acide hypophosphoreux ou l'acide sul- fureux), le sel de cuivre au minimum, et verser une dissolution étendue de sulfocyanure de potassium, qui précipite immédiatement et complètement le cuivre seul ; » 3". Doser le métal, en desséchant le sulfocyanure ainsi obtenu, Cy S" Cu', à une température ménagée. (Vérifier le dosage en transformant le sulfocyanure en sulfure Cu* S, par fusion avec un peu de soufre, à l'abri du contact de l'air, dans un creuset de porcelaine taré. ) » Ce procédé général est susceptible d'une simplification, lorsque la sub- stance proposée ne contient pas de métaux (autres que le cuivre) précipi- tables par l'hydrogène sulfuré. » Dans ce cas, on prépare la dissolution chlorhydrique renfermant tous les métaux, et l'on précipite le cuivre par l'hydrogène sulfuré. Le précipité est transformé en sulfure Cu* S, par fusion avec un peu de soufre. » M. Rivot a fréquemment appliqué ce procédé à l'analyse des bronzes; il indique dans son Mémoire la série des opérations propres à l'analyse complète de ces alliages. » ASTRONOMIE. — Suite de recherches sur les Etoiles doubles ; par M. YvoN ViLLARCEAu. (Extrait.) (Commissaires, MM. Cauchy, Le Verrier, Faye.) Ç d'Hercule. « L'étoile Ç d'Hercule est peut-être de tous les systèmes binaires que l'on a pu soumettre au calcul avec quelque succès, celui qui offre le plus de difficultés sous le rapport des erreurs des observations. Ce couple stellaire est aussi celui qui excitera le plus d'intérêt pendant longtemps encore, quoique les éléments puissent être regardés actuellement comme étant des mieux connus : en effet, la faible durée de sa révolution, 87 ans, nous mettra à même, d'ici à un nombre d'années moindre que pour toute autre étoile double, de recueillir un ensemble de données plus que suffisant pour la détermination exacte des éléments; et alors il nous sera permis, nous en avons la confiance, de présenter la première confirmation possible de l'hy- pothèse que le mouvement des étoiles doubles est soumis aux lois de la gravitation planétaire. Les recherches dont nous avons l'honneur de présenter les résultats à l'Académie, nous font espérer qu'avant une C. R., 1854, I" Semestre. (T. XXXVIII, N» 20.) I 12 ( 870 ) dizaine d'années le système de Ç d'Hercule nous offrira cette confirmation, . » Dans une précédente Note, insérée dans les Additions à la Connais- sance des Temps pour 1862, après avoir reproduit les particularités les plus remarquables de l'histoire de Ç d'Hercule, nous avons présenté, avec une certaine réserve, des approximations successives de l'orbite relative de l'étoile satellite, et indiqué la nécessité d'attendre de nouvelles observations pour obtenir des résultats plus précis. » Il nous est possible aujourd'hui de joindre aux données antérieures six années de nouvelles observations dont nous devons la communication à l'obligeance de MM. Otto Struve et Dawes. Le dernier de ces astronomes a bien voulu nous transmettre ime série d'observations faites antérieurement à 1847, ^^ qu'il nous avait été impossible de comprendre dans notre pre- mier travail. Le pouvoir optique de l'instrument de M. Dawes est de beau- coup inférieur à celui de la grande lunette de Poulkovra; aussi arrive-t-il que l'on ne peut faire usage concurremment des mesures des distances obtenues à l'aide de ces deux instruments, surtout lorsque les étoiles sont . très-resserrées ; cependant il est très-digne de remarque que les angles de position observés par M. Dawes peuvent figurer avantageusement auprès des observations recueillies à Dorpat et à Poulkowa. C'est ce qui résulte clairement de l'usage que nous avons fait des angles de position de M. Dawes dans notre dernière Note sur /j de la Couronne, et se trouvera confirmé par l'inspection du tableau annexé au présent extrait. » Les erreurs qui affectent les observations de Ç d'Hercule tiennent moins au rapprochement des composantes qu'à la grande différence de leur éclat; aussi les mesures des distances présentent-elles des discordances assez notables pour que nous ayons cru devoir ne les employer que dans la dé- termination du demi-grand axe. Le parti que nous avons pris à cet égard, et que d'autres motifs nous avaient fait adopter dans notre dernier travail sur ■/] de la Couronne, nous a également réussi dans le cas actuel : on recon- naîtra, en effet, que les distances calculées s'accordent avec les distances observées sans erreurs systématiques sensibles. » Dans la formation des parties connues des équations de condition rela- tives à la correction des éléments, nous avons rencontré des difficultés qu'il est impossible de lever d'une manière absolue : il s'agit de l'usage qu'il convient de faire de certaines observations très-discordantes ou douteuses, particulièrement lorsqu'elles sont isolées. Faut-il les conserver en comptant sur les compensations, ou bien les rejeter absolument? Il est des cas où il ne peut subsister aucun doute sur le parti à prendre : dans d'autres cas, au contraire, l'habileté bien connue des observateurs, et l'accord que présen- ( 871 ) tent Jes déterminations isolées d'où résultent cependant des moyennes eu désaccord avec l'ensemble des observations, ne permettent pas de trancher la question d'une manière décisive. Ces difficultés nous ont décidé à pré- senter ici deux résultats au lieu d'un seul; l'un d'eux répondra sensible- ment au cas où l'on fait participer à peu près également toutes les observa - tions; l'autre, au cas où l'on supprime ou néglige presque complètement les observations très-discordantes. En nous plaçant à ces deux points de vue, nous avons formé un double système d'équations de condition, qui, traitées par la méthode de M. Cauchy, nous ont conduit à deux systèmes d'éléments peu différents. Ces éléments ne doivent pas être regardés comme deux solutions distinctes d'une même question, entre lesquelles on ait à faire ultérieurement un choix, comme cela nous est arrivé dans nos recher- ches sur yj de la Couronne, mais bien comme deux approximations à peu près également admissibles d'une même solution. » Voici, en les désignant par (D) et (E), ces deux approximations, auxquelles nous joindrons les valeurs du demi-grand axe obtenues à poste- riori au moyen des seules distances. Ç d Hercule i85o ,o ; 3*^ et 6%5 grandeurs. Éléments (D). { 1793, 4'7 Passage au périhélie | i83o ,091 ( 1866,764 Moyen mouvement annuel 9°, 8 164 Angle (sin = excentricité) 28° 26', 5 Distance du périhélie au noeud ascendant. . . 289.48,5 Longitude du nœud ascendant 222. 10,7 -o',3669(t-i85o Inclinaison ±130.32,9 Durée de la révolution .... 36'"'%674 1 Excentricité 0,47626 A posteriori Demi- | 23 obs. de MM. Struve et Mâdier. i",357 grand axe ( 1 2 obs. de M. Dawes 1 ; 376 Masses rapportées à celles du Soleil î 0,001857 (ct désignant la parallaxe annuelle) | ct= Éléments (E). 1793,522 1830,237 1866,952 8o53 d'où 9% 28° 53', 4 290.33,6 221 .52,4 o',3669(f — i85o) ± 1 3o . 56 , I 36"",7i5 o,483i4 i",35o .,367 0,001826 » Les mêmes motifs qui nous ont conduit à combiner les observations 1 12.. Eléments ( 0 ). Éléments (E) 1 ,3io i,3o6 1 ,35i 1,354 1,386 1,373 1,357 1,355 ( 87a ) MM. Struve et de M. Mâdler dans la détermination du demi-grand axe de l'orbite de ïj de la Couronne, sont applicables ici ; voici d'ailleurs les ré- sultats relatifs à chaque observateur : W. Struve, par 7 années d'observations . W. et Ot. Struve, par 4 années d'observations. Ot. Struve , par g années d'observations . Mâdler, par 3 années d'observations . » Quant à M. Dawes, nous devons déclarer que nous avons été obligé d'admettre une erreur sensiblement constante de ses distances observées à Crambrook ; cette hypothèse, que nous soumettons à son appréciation , semble justifiée par ce qu'on lit à la page 3a8 du vol. XVI des Mémoires de la So- ciété royale Astronomique de Londres (l'observateur s'abstient de publier ses distances, attendu que la grosseur des fils de son micromètre est trop considérable pour la mesure exacte des distances d'objets très-délicats). Notre hypothèse conduit à ce résultat, que les distances observées à Cram- brook seraient trop fortes de o",i84 d'après les éléments (D), et de o",i78 d'après les éléments (E). L'ensemble des observations de M. Dawes se trouve de cette manière très-bien représenté dans les deux systèmes d'éléments, à une ou deux exceptions près. » Bien qu'il soit impossible de déterminer la masse du système binaire sans connaître la parallaxe, on voit déjà qu'il suffit que celle-ci soit un peu moindre que \ de seconde, pour que la somme des masses égale celle du Soleil; en supposant la parallaxe de o",076, valeur que M. Struve attribue en moyenne aux étoiles de 3" grandeur, on trouverait la masse de Ç d'Her- cule plus que quadruple de celle du Soleil. " Nous terminons cet extrait en présentant le tableau des comparaisons des observations avec nos éléments ; l'inspection de ce tableau nous dis- pensera de commentaires qui ne pourraient trouver leur place ici : (873) Comparaison des éléments précédent* avec les observations. OBSERVATIONS OBSERVATEURS. ÉLÉMENTS (D). ÉLÉMENTS (E) - GROSSIS- NOMBRE ANGLE DE POSITION ANGLE DE POSITION ' calculé — obserTô DISTANCE calculé— obserTé DISTANCE DATES . de DISTANCES. SEMENTS de — — . cal. — obs. cal.— Obs. posilion. moyens. Jours. dièdre. en arc. dlMre. en arc. .-^82,55 1826,18 69,30 // » » , W. Herschel. 0 —0,12 — o,oo3 » 0 -o,i3 1/ — 0,004 » 27.4 22,4 0,838 (") 480 1 W. Struve. -2,57 — o,o46 — o"i90 —3,72 —0,068 — 0"2 1 0 26,745 0,943 570 4 Id. -1,46 -0,024 4-0 ,016 — 0,048 —0,007 28,71 349,5 : lll'â '■ 600 Id. +6,3 : 4-0,060 : 4-0,174 4-1, '86 : 4-0,018 : 4-0,154 32,,5 220, 5o 800 1 Id. —1,63 —0,026 -0,067 -0,128 —2,09 — o,o32 -0,041 n 2o3,5 o,9'9 1000 2 Id. -0,42 —0,008 —0,002 — 0,108 196,90 '.094 1000 5 Id. -1-2,00 4-0, o38 4-0, oo3 4-2,53 4-0,047 4-0,116 4-0,021 36,58 I 90 , 60 1 , 240 » n Madler. -t-5,24 4-0, io3 -1-0, 120 4-5,98 4-0, i35 36, 60 186,20 1,090 920 5 W. et Ot. Slruve. -1-1,00 4-0,020 — o,o3o r 4-1,75 4-0,034 —0,016 37,47 ■75,47 i68,65 ',097 i,o3o 85o 4 W. Struve. -2,65 — 0,o52 -0,037 — 0,80 — o,o35 — 0,025 sèUi 800 2 W. et Ot. Struve. — 1,75 — o,o35 —0,116 —0,016 —0,106 38,70 39, 5i 168, 5o i,35o » » Galle. 4-0, i5 4-0 , oo3 » -|-I,II 4-0,022 » 170,37:: 0,970 » n Galle. -1-8,32:: 4-0,168:: » 4-9, 3i:: 4-0,186:: » 39,76 160,40 1, 165 » 2 W. et Ot. Struve. -0,42 — 0,008 4-0,006 4-0,58 4-0,012 4-0,011 161,93 1,221 » » Dawes, + ',79 4-o,o3G » 4-2,79 4-0, o56 4-0,066 40,66 150,67 I,230 » » Dawes. —2,62 — o,o53 > -ileï — o,o33 » 40,66 ^.,36 159,92 1,293 858 4 W. et Ot. Slruve. -1-6,63 4-0, i36 4-0,120 4-7,62 4-0, i56 4-0,123 149, o5 1,093 » » Madler. -HO, 97 4-0.020 — 0,091 4-1 ,93 4-0,040 —0,091 41,60 41, 65 149,00 1,253 858 3 Otto Struve. -1-2,69 -1-0, o56 4-0,064 4-3,63 4-0,075 4-0,064 '42,97 1,239 » » Dawes. -2,98 —0,062 0 — 2 , o3 —0,042 » 42,40 140,70 ','77 » D Madler. -t-o,i6 -1-0, oo3 —0,028 4-1, o5 4-0,022 — o,o3i 42,57 ■38,47 144, 85 1,069 » n Dawes. -0,86 —0,018 » 4-0,02 4-0 , 000 » h, 4 1,247 1,298 858 3 Otto Struve. -1-5,99 4-0,127 -o,o53 4-0, o36 4-6,87 4-0,146 4-0, o33 i3,58 ■29.89 i3o,33 a A Dawes. -2,45 » — 1,66 -o,o36 n 43,58 o,9'9 » 0 Madler. -2,01 —0,043 — o,3i6 — 1 ,22 —0,026 —0,321 45,27 1 1 9 , 06 1,248 982 5 Otlo Struve. —2,27 — o,o5i —0,039 — 1 ,67 -o,o38 —0,04 G 46,83 112,23 u » > Dawes. -t-0,24 4-0,006 » 4-0,66 -+-0,016 w 46,89 112,10 1,582 377? 5 et I Dawes (Crambr.). -1-0,45 4-0,011 » 4-0,87 4-0,021 » 47, '8 108,40 1,410 858 4 Otlo Slruve. -',59 —0,037 4-0, o56 — 1,21 —0,029 H-o,o47 47,53 48,61 '07,97 1 02 , 1 5 1,626 380 Dawes (Cramb.). Dawes (Cramb.). -0,07 —0,002 » 4-0,27 4-0,006 u 1,547 i^i 9 -0,09 —0,002 » 4-0, l4 4-0, oo3 w 48,76 102,55 i,53o 858 2 Otto Slruve. -1-1,09 +',44 4-0,027 4-0,117 4-1, 3o 4-0, o32 -i-0, 109 49,48 99,23 ',709 5oo 1 Dawes (Cramb.). 4-0, o36 » 4-1,58 4-0,040 1) t:û 96,65 1,480 858 2 Otlo Slruve. -l-o,i5 4-0 , 004 4-0, o33 4-0,26 4-0,007 4-0,024 90,6 ',59 858 I Id. — 2,02 — 0,o52 4-0,117 -1^36 — o,o5i 4-0, loS 5i,6a 86,28 1,466 92O 5 Id. -1,31 —0,034 —0,039 — o,o36 —0,047 5i,8o 86,90 1,593 » 3 et 2 Dawes. -t-o,i3 4-0, oo3 * 4-0,06 4-0,002 n 52,63 82,20 i,5io 858 5 Otto Struve. -0,85 — 0,023 —0,019 —0,98 —0,026 —0,027 52,64 83,97 1,242 » « Flechter. 4-0,96 4-0,026 » 4-0,83 4-0,022 M 52,73 82,52 1,567 » » Dawes. —0,09 —0,002 n — 0,23 —0,006 » 52,77 84,07 80,08 1» » » Miller. -1-1,63 4-0,043 » 4-1, 5o 4-0,040 » 53,40 1,664 0 7 Dawes. 4-0, 40 4-0,011 4-0,22 4-0,006 „ 53,593 77,47 1,483 858 i Otto Slruve. — 1,37 —0,037 — 0,059 -1,57 —0,042 -0,070 (*) Cette distanc e et les q uatre su vantes ne sont pas les distances re sultant directement des mesures ; corfor mément aux indications fou raies par VI. StruT Q dans ses Mensurœ ilicrometricœ, c )n a ajoute à ces cinq observations, les correc- lions suivantes : -t- 0",028, H h o",oo8 -H 0 ',069, -HO°,028, -<-o",oo9. » N. B. Notre travail était terminé depuis quelque temps, lorsque nous avons reçu de M. Otto Struve, des documents importants sur les erreurs de ( 874 ) . . ses observations micrométriques : un examen attentif nous a fait reconnaître que l'application des corrections indiquées par M. Otto Struve, au cas où il s'agit d'étoiles d'un éclat extrêmement différent, n'était pas assez légitimée, pour que nous ayons dû reprendre nos recherches en essayant d'avoir égard à ces corrections. » « M. le maréchal Vaillant présente au nom de l'auteur, M. de Pej- ronj, capitaine du génie à Cherbourg, un Mémoire sur un nouveau pro- cédé de fabrication du verre dont sont formées les lentilles des lunettes astronomiques. » Dans l'état actuel de cette fabrication, la masse de verre étant amenée à l'état de fusion dans un creuset, on se borne à brasser la matière pour la rendre homogène et pour chasser l'air qu'elle renferme ; mais on ne par- vient jamais à atteindre complètement ce double résultat, et l'opération du brassage, telle qu'elle est exécutée, occasionne elle-même la formation de stries nombreuses, ce qui oblige à rejeter une grande partie du cristal brut que l'on retire du creuset comme impropre à la construction des lentilles. De là vient surtout la difficulté d'obtenir des objectifs de grande dimen- sion . » M. de Peyronny croit avoir trouvé la solution de cette difficulté, c'est-à-dire le moyen de fabriquer du verre exempt de défauts, en imprimant au creuset qui contient la matière en fusion, un mouvement de rotation assez rapide autour d'un axe vertical ; la force centrifuge aurait pour effet, selon lui, de réunir toutes les bulles d'air vers le centre de la masse vitreuse, tandis que les stries engendrées par le brassage disparaîtraient pour la plupart, et que, d'ailleurs, celles qui persisteraient, seraient circulaires et d'un faible inconvénient, si l'on avait le soin de donner pour axe à la len- tille l'axe de figure de la masse primitive. » Sans vouloir en rien préjuger le mérite des idées exposées dans ce Mémoire, dit M. le maréchal Vaillant, j'ai pensé que le sujet qui y est traité était de nature à intéresser l'Académie, et je la prie, en conséquence, de nommer des Commissaires pour examiner le travail de M. de Pey- ronny. » (Commissaires, MM. Babinet, Pouillet, Faye.) î^fjb ll'y^•^ anovr i ( 875 ) TOPOGRAPHIE. — Méthode et instruments nouveaux pour le Levé rapide des plans avec nivellement général et simultané; par M. J. Porro. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Binet, Faye, Largeteau.) « Quoique très-différents en apjïarence, les instiunients qui sont mis sous les yeux de l'Académie n'ont qu'un seul et même but, le levé rapide des plans avec nivellement général et simultané, et le report par coordonnées rectangulaires au méridien, à la perpendiculaire et au niveau de la mer. Ces instruments ont été décrits sommairement dans les Annales des Ponts et Chaussées ; nous nous bornerons à indiquer ici ra- pidement leurs propriétés et à décrire, avec quelque détail, un perfection- nement récent que l'un d'eux présente : quant au mérite d'exécution, l'hon- neur en revient au personnel de l'Institut technomathique. » Ces Instruments permettent de déterminer, par une seule visée d'une seule station, les trois coordonnées polaires d'un point dans l'espace, et de les transformer, sans calcul proprement dit, en coordonnées rectangulaires : le temps nécessaire pour tout cela n'excède pas deux minutes par point. » Le degré d'exactitude avec lequel on peut obtenir ces déterminations est d'un cinq-centième avec le plus petit instrument, et d'un millième à un quart de millième pour les autres. j» Les deux plus petits instruments ont des verniers à leurs cercles ; les grands n'en ont pas; la lecture de l'apozénit s'y fait en vertu d'un taillage et de deux prismes d'agate à un simple index pour les grades entiers, et la division du niveau mobile donne la fraction : dans le sens azimutal, l'instrument que je désigne sous le nom de tachéomètre donne les grades entiers par le taillage et trois prismes en agate, et la fraction à la vis micrométrique qui sert de rappel ; le théodolithe olométrique donne les angles azimutaux par une lecture unique sans vernier à un microscope qui a la propriété de montrer dans son champ, l'une à côté de l'autre, les deux extrémités d'un diamètre du cercle divisé, et élimine ainsi l'er- reur d'excentricité, s'il y en a : la fraction est donnée par un micromètre à glace parallèle. » Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c'est la propriété du ta- chéomètre d'être réducteur des distances, c'est-à-dire que l'observa- tion micrométrique sur la mire parlante donne directement, et sans qu'il y ait lieu à aucune réduction, la distance horizontalement comprise entre les ( 876 ) verticales du pied de la mire et du centre de l'instrument, quel que soit d'ailleurs l'apozénit, c'est-à-dire l'inclinaison du rayon visuel. » Cet effet s'obtient par un verre mobile relié à une espèce de parallélo- gramme de Watt, combinaison qui représente suffisamment bien la loi du sinus carré dans les limites nécessaires en pratique. » La partie optique de cet appareil consiste à scinder le verre anallatizant de mes lunettes diastimométriques en deux autres séparément achromati- ques, dont un concave et l'autre convexe, et dont les actions se compensent dans une certaine position ; le verre convexe est seul mobile en vertu d'une espèce de demi-parallélogramme de Watt à bielles égales entre elles, et à la longueur focale p du verre convexe. » Avec cette disposition , l'équation qui représente le rapport des angles micrométriques en fonction du mouvement du verre convexe est w" a {a. — v) dans laquelle les m sont deux angles micrométriques correspondants à deux positions du verre mobile qui diffèrent d'une quantité v mesurée sur l'axe optique du système, a et a sont deux distances focales conjugées du même verre. » Le mouvement du parallélogramme est représenté par l'équation v = ap [1 — sin y), tandis que la réduction des distances à l'horizon exigerait la relation I — sin ~^ o V= 20 ; r^; ^ I + sm -' (p expression très-différente de la première: mais ici comme dans le parallélo- gramme de Watt, il y a des proportions à donner au système au moyen desquelles dans une étendue suffisante pour la pratique, les courbes repré- sentées par ces deux équations se confondent, à des quantités près de l'ordre de celles qu'il est permis de négliger. » Les avantages de cette méthode et de ces instruments, le dernier surtout, pour le cadastre, pour les travaux publics, et pour les levés topographiques et militaires, consistent en une très-notable économie de temps jointe à un degré d'exactitude et d'infaillibilité de beaucoup supérieure à toutes les méthodes connues jusqu'à ce jour. » . ( 877 ) M. Becquerel présente à l'Académie un appareil imaginé par M. Bar- thélémy Bianchi,e.t qui a pour but de préserver les appareils télégraphiques de l'influence perturbatrice de l'électricité atmosphérique. « Cet appareil, très-simple et d'une installation facile, se compose d'une sphère en métal, traversée par le fil du circuit de la pile, et maintenue au centre d'une autre sphère en verre, formée de deux hémisphères réunis par un large anneau en cuivre armé intérieurement de pointes équidistantes, se dirigeant vers le centre de la sphère métallique jusqu'à une petite distance de sa surface. Les deux hémisphères sont terminés par des douilles dans lesquelles le fil conducteur passe et où il est mastiqué. La partie inférieure de l'anneau de cuivre est munie d'un robinet métallique qui permet de faire le vide dans l'appareil et de l'y conserver si on le juge nécessaire. Ce robinet porte un pas de vis qui doit recevoir la tige métallique, laquelle est destinée à mettre en communication directe avec le sol l'armature métallique, en isolant complètement le fil du circuit engendré par la pile et la sphère qui en fait partie. » Avec cet appareil, on conçoit que toute l'électricité atmosphérique qui se porte sur le fil conducteur de l'appareil télégraphique est transmise au sol par l'intermédiaire des pointes dont est armé l'anneau qui est en com- munication directe avec lui. » Un semblable appareil est établi à chaque station ; l'expérience a prouvé à l'auteur qu'en faisant passer dans le conducteur télégraphique muni de ces deux appareils la décharge d'une batterie de huit bocaux, le courant dynamique n'est pas affecté, et toute l'électricité statique passe dans le sol sous l'influence des pointes fixées à l'armature de l'appareil. » M Becquerel, en présentant l'appareil, a exprimé le désir qu'on en fît immédiatement l'expérience en grand sur nos lignes télégraphiques. » PHYSIQUE. — Sur la polarité électrostatique. (Seconde Note de M. VOLPICELLI.) (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet, Despretz.) « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie, dans sa séance du 20 février dernier, le phénomène de la polarité électrostatique, ainsi que les expériences qui servent à le produire dans les tiges isolantes. Aujourd'hui, je lui soumets les principaux résultats des ultérieures expériences auxquelles je me suis livré afin de reconnaître la cause de ce phénomène. j) 1°. Ayant pris une tige cylindrique de cuivre jaune, longue d'environ ' ' p. B . t854 i" Semeiirt. (T. XXXVIH, fs" 20.) I 1 3 ' ( 878) i°,5, épaisse d'environ o™,o3, je l'ai recouverte, dans une de ses extrémités, d'une couche d'isolant résineux, de la longueur d'environ o™,3, et d'une épaisseur d'à peu près o^^ooS. Cette tige ainsi préparée, je l'ai fait glisser librement, dans le sens de sa longueur, sur un support annulaire aussi de cuivre jaune, d'abord isolé, en la retenant par son extrémité recouverte. Pour éviter qu'il y ait frottement ou pression sur la couche isolante à l'en- droit où l'on tient la tige, il suffit d'adapter convenablement une petite vi- role métallique dans l'extrémité recouverte, et de tenir la tige par cette virole, en ayant soin que celle-ci n'ait aucun contact avec la tige elle-même. » Avec une telle disposition, la tige et le support seront, on le voit, iso- lés, et, moyennant un mince fil de cuivre qui parte, tantôt de l'extrémité recouverte d'isolant, tantôt de la partie de la tige découverte, on pourra re- cueillir sur l'électromètre condensateur l'électricité développée par l'isolant, dans le premier cas par sa surface extérieure, et dans le second par sa sur- face intérieure; et cela dans chaque excursion de la tige, exécutée dans le même sens, et répétée antant de fois qu'il sera nécessaire pour avoir un effet sensible. Or, si dans le mouvement progressif de la tige c'est l'extrémité découverte qui avance, l'électricité obtenue par celle-ci et par le support sera négative, tandis que celle obtenue par la surface extérieure de l'isolant sera positive. Si, au contraire, c'est cette extrémité, c'est-à-dire l'extrémité découverte, qui recule, on aura l'électricité positive par la tige métallique découverte et par son support, tandis qu'on l'aura négative par la surface extérieure de l'isolant. » Il est clair que dans cette expérience l'électricité de la partie métallique provient de la surface intérieure de l'isolant, et l'on pourra conclure que l'i- solant par les vibrations longitudinales de la tige présente une polarité élec- trostatique dans les deux surfaces, l'une intérieure, l'autre extérieure ; c'est- à-dire que nous avons en ce cas une polarité électrostatique dans le sens de l'épaisseur de l'isolant. » 2°. En continuant à tenir la tige par son extrémité recouverte, mais faisant de manière à ce que le support et, par conséquent, même la tige, soient en communication avec le sol, si dans l'excursion l'extrémité décou- verte avance, l'électricité obtenue par la surface extérieure de l'isolant sera positive, et si, au contraire, cette même extrémité recide, l'électricité éga- lement obtenue sera négative. » 3°. En faisant glisser la tige tenue par l'extrémité découverte, elle sera comme le support eu communication avec le sol ; et si dans le mouvement progressif l'extrémité découverte avance, l'électricité obtenue par la surface (879) extérieure de l'isolant sera positive; mais si, au contraire, l'extrémité in- diquée recule, alors l'électricité également obtenue sera négative. » 4°- Si l'on recouvre d'isolant l'une et l'autre extrémité de la tige mé- tallique, chacune d'elles pour o™, 3 environ de longueur, et o™, oo5 d'épais- seur, et qu'on fasse glisser la tige en la tenant par sa partie moyenne dé- couverte, en ce cas la tige et le support seront en communication avec le sol, et l'on trouvera que pour les excursions faites dans le même sens, l'é- lectricité obtenue par la surface extérieure de l'isolant sera en même temps négative dans l'extrémité qui avance et positive dans celle qui recule. Ainsi l'on aura une polarité électrostatique produite dans l'isolant par les vibra- tions longitudinales que lui communique la tige métallique en g]is.sant sur le support. » 5°. En répétant la même expérience, mais en tenant la tige par une des extrémités recouvertes, si, en ce cas, le support est isolé, la tige le sera aussi, et l'électricité de la surface extérieure de l'isolant se trouvera néga- tive dans l'extrémité qui précède, et positive dans celle qui suit. K 6". En tenant encore la tige par une des deux extrémités recouvertes, mais faisant communiquer le support avec le sol, l'électricité obtenue de la surface extérieure de l'isolant par une extrémité quelconque, sera même en ce cas négative ou positive, selon que l'extrémité que l'on considère dans l'excursion sera précédente ou suivante. » 7". En conservant toujours le support de cuivre jaune, j'ai fait aussi des expériences avec des tiges d'autres métaux, et j'ai trouvé que l'argent agit de la même manière que le cuivre jaune ; que le cuivre donne des ré- sultats plus faibles, que le fer ne se prête pas si bien, et l'acier bien moins encore. Puis, en général il m'a paru que quand les tiges métalliques glis- sent sur des supports annulaires du même métal, les phénomènes sont tou- jours plus marqués. Je crois cependant que les faits qui se rapportent aux différents métaux ont besoin d'être confirmés. » 8°. De toutes ces expériences, qui d'ailleurs s'accordent parfaitement avec celles qui ont fait l'objet de ma première communication, je crois qu'on peut en conclure que le frottement engendre les vibrations longitudinales, et que celles-ci communiquées à l'isolant développent en lui la polarité électrostatique. » 9". Quand l'atmosphère est sèche et froide, les expériences dont je viens de parler réussissent avec beaucoup d'intensité. J'ai toujours associé l'électroscope de Bohnenberger au condensateur de Volta avec un très- grand avantage, et j'ai trouvé un accord parfait entre ces deux précieux I j3.. ( 88o ) instruments. Pour isoler les fils de cuivre, conducteurs de l'électricité, j'ai employé des bâtons de cire d'Espagne, mais garnis de viroles métalliques à leurs deux extrémités, de sorte que dans les expériences cet isolant n'était jamais touché par la main ; en outre, ces viroles empêchaient aussi que l'i- solant ne touchât la table sur laquelle il était placé : au moyen de ces pré- cautions très-utiles on empêche toute induction électrostatique de la part de l'isolateur. » Je dois, en terminant, avertir qu'avant de commencer ces expériences, il faut, afin qu'elles réussissent bien, ôter convenablement de la surface de l'isolant ce voile d'humidité que l'atmosphère y dépose avec le temps. Il faut aussi remarquer que lorsque l'atmosphère est surchargée d'hvimidité, ou bien lorsque les nuages sont très-rapprochés du sol, le phénomène s'af- faiblit, et même n'a pas lieu du tout ; mais il ne m'est jamais arrivé que par des circonstances atmosphériques la polarité dont il est question ait été renversée. » M. Marianini (Etienne) adresse, de Modène, une Note ayant pour titre : « De la faculté qu'ont surtout les corps humides d'absorber l'électricité des isolants solides électrisés. « (Commissaires, MM. Becquerel, Despretz.) M. J. Fletcher Miller soumet au jugement de l'Académie un Mémoire manuscrit sur la Météorologie du district des Lacs de l'Angleterre, et y joint deux opuscules imprimés, l'un relatif aux observations faites à l'observa- toire de Whitehaven (Cumberland), en i853, l'autre à des mesures micro- métriques d'étoiles doubles, faites au même observatoire. M. Valadon adresse, de Limoges, la description et la figure de deux ma- chines hydrauliques destinées à agir dans des circonstances différentes. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) M. Sanis présente une carte en relief de la Turquie d'Europe, et une épreuve de la représentation photographique de cette même carte. A la suite de remarques présentées par M. Babinet sur l'avantage que présentent ces dernières cartes qui, tout en offrant à l'œil l'image parfaite d'un relief, peuvent être réunies en atlas comme des cartes au simple trait, l'Académie renvoie à l'examen d'une Commission, composée de MM. Babi- net et Faye, les pièces présentées par M. Sanis. (88. ) M. Demoux présente au concours, pour les prix de Médecine et de Chi- rurgie, plusieurs Notes manuscrites sur diverses questions de thérapeutique, avec une indication de ce qu'il considère comme neuf, tant dans ces Mé- moires que dans des opuscules imprimés destinés au même concours. M. MiQUEL envoie, pour le même concours, trois observations chirurgi- cales relatives, deux à la ponction intestinale dans des cas d'étranglement, l'autre à la destruction (£ un calcul rénal attaqué par la région lombaire. M. Tardieit, auteur d'un Dictionnaire dhjgiène publique et de salubrité, récemment présenté au concours pour les prix de Médecine et de Chi- rurgie, adresse une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. MM. AuG. CoLDiNG et JuL. TuoMSEN euvoieut de Copenhague, pour le même concours, un opuscule écrit en danois, et ayant pour titre : « Sur les causes probables qui ont augmenté l'intensité du choléra dans certains quartiers de Copenhague » . Ijes auteurs, en adressant leur travail au con- cours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon, l'ont accompagné d'un résumé écrit en français. M. Barbier neveu présente une Note sur le traitement du choléra au moyen d'une teinture alcoolique de feuilles de Diosma crenata et d'Eupatoire d\4 vice fine. M. Durand envoie, de Colmar, une Note sur une autre méthode de trai- tement qu'il a imaginée, mais non éprouvée, pour la même maladie. Ces deux Notes sont destinées au concours pour le prix du legs Breant. M. Carré soumet au jugement de l'Académie une Note sur un bateau- plongeur, à hélice, appliqué aux besoins de la guerre. M. Poncelet est invité à prendre connaissance de cette Note, et à faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. ( 882 ) CORRESPONDANCE. Lettre de M. le Ministre de la Marine et des Colonies , concernant h prix décerné et le prix proposé pour le perfectionnement de la navigation. • Paris, le lo mai 1834. » Monsieur le Secrétaire perpétuel, » J'ai l'honneur de vous faire connaître qu'en exécution de la Lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le i3 février dernier, j'ai fait ordonnancer, sur les fonds de mon département, le prix de 6000 francs fondé en novembre i834, et réparti par l'Académie entre MM. Dupuy de Lôme, Moll et Bourgois. » Conformément au vœu exprimé dans la même Lettre, S. M. l'Empereur, sur ma proposition, a institué un nouveau prix de 6000 francs, par décret en date du 5 avril, pour le travail qui réalisera le progrès le plus notable dans l'application de la vapeur à notre force navale. » Aux termes dudit décret, la mission de décerner le prix dont il s'agit est réservée à l'Académie des Sciences. » Des renseignements sur les conditions à remplir pour les concurrents qui désirent se présenter pour ce nouveau prix sont l'objet principal de deux Lettres qui font partie de la correspondance de cette séance, et qui sont adressées^ l'une de Montpellier par M. Rosiés, l'autre du Havre par M. Prud'homme. Ces deux Lettres sont réservées, ainsi que diverses pièces reçues dans la précédente séance, pour être soumises à l'examen de la Commission qui sera prochainement nommée. L'Académie impériale des Sciences de Vienne adresse un exemplaire du tome VI de ses Mémoires [Sciences physiques et Sciences mathématiques), et deux nouvelles livraisons des Comptes rendus de ses séances. M. LE Secrétaire perpétuel met sous les yeux de l'Académie un exemplaire du premier numéro du Journal de la Société Zoologique d ac- climatation. Cette Société, qui est présidée par M. Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire, et qui compte dans son sein dix-huit Membres de l'Institut, a pour but de con- courir, « 1° à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des ( 883 ) espèces d'animaux utiles ou d'ornement; a" au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites ou domestiques. » Cet envoi est accompagné d'une lettre de M. d'Espremenil, secrétaire général de la Société. ASTRONOMIE. — Extrait d'une Lettre adressée à M. Yvon Villarceau, par M. Otto Struve, astronome de l'observatoire de Poulkowa. (Commu- niqué par M. Le Verrier. ) t". Détermination des erreurs de M. Otto Struve dans ses observations d'étoiles doubles. « A une distance d'environ 2 \ kilomètres de l'observatoire de Poulkowa, se trouve, sur une petite éminence, la tour d'un télégraphe; sur la galerie supérieure de cet édifice, j'ai fait appliquer à angle droit, par rapport à la direction de l'observatoire, un disque noir en fer de 3 pieds de diamètre, vers le centre duquel de petits cercles blancs d'égales grandeurs se pré- sentaient comme des étoiles de o",3 de diamètre. Mes expériences ne s'é- tendent qu'à cinq couples de ces étoiles artificielles, dont les distances apparentes étaient de o",96; i",86; 3", 75; 7", 78 et 11", 56. Je ne voyais à la fois, dans le champ de la lunette, qu'un seul de ces couples, lequel, en tournant le disque, pouvait être placé sous différentes inclinaisons à l'horizon. Ces différentes inclinaisons, mesurées à l'aide du cercle de posi- tion de la lunette, furent comparées, à la fin de toute la série des expé- riences, avec les véritables inclinaisons obtenues par un procédé graphique avec toute l'exactitude requise. » Avant de donner les résultats, je dois faire observer qu'il existe une dil- férence marquée entre mes mesures d'angles de position, suivant que les dis- tances des étoiles sont petites ou grandes. Tant que la distance reste au-des- . sous de 6 secondes, je prolonge idéalement la ligne qui joint les centres des deux objets, et je compare cette direction prolongée avec celle des fils du micromètre. Dès que la distance dépasse 6 secondes, je produis le paral- lélisme entre les directions des fils et des étoiles, en tournant le cercle de position jusqu'à ce que les distances entre les deux étoiles et les fils soient égales, ou également inclinées des deux côtés, si les diamètres apparents des étoiles diffèrent. Ce n'est que dans le cas de distances supérieures à 20 se- condes, que l'angle de position se mesure par la bissection simultanée des deux images. C'est pourquoi je devais, en toute probabilité, trouver au inoins deux formules distinctes pour exprimer les corrections systématiques à appliquer aux angles mesurés. ( 884 ) » Voici maintenant les résultats auxquels je suis parvenu après cinq mois d'observation : » 1°. Lorsque les distances sont au-dessous de 6 secondes, les angles de position observés par moi exigent des corrections très-considérables, qui s'expriment au moyen de la formule empirique 4° 23 correction = + 3-^^ 1- 3",24 sin (aip — 29" 1 1') + lO.Si sin (4? — Si^ag'), d désignant ici la distance apparente des deux étoiles exprimée en se- condes, et y l'angle que fait leur direction avec le vertical du couple stellaire. » 2°. A 8 secondes de distance, le premier terme de la formule précé- dente disparaît entièrement, et les coefficients des autres termes sont léduits au tiers ou au quart. » 3°. A 12 secondes de distance, les corrections systématiques des an- gles de position sont déjà si petites, qu'elles disparaissent presque entiè- rement vis-à-vis des erreurs accidentelles des observations. (Notons que ces corrections ne sont pas sensibles dans la détermination des parallaxes des étoiles, puisqu'alors les distances excèdent de beaucoup 12 secondes.) » La formule précédente répond si bien à toutes les observations dont elle a été déduite, que la somme des carrés des différences entre les direc- tions véritables et les directions observées, diminue par son application, Dans le premier ordre de distances. . . de 35o à 55 Dans le second de 262 à 27 Dans le troisième de 76 à 6 Elle représente également bien les différences obtenues par les expériences de iSSa, dont la somme des carrés diminue, A o",9 de distance. . . de 390 à 79 A i",8 de 324 à 43 » Il s'ensuit que les objections que je croyais devoir élever contre les résultats de la première série d'expériences ont été illusoires, et que dans le courant d'une année, les erreurs systématiques de mes observations d'angles de position n'ont pas changé perceptiblement. En effet, dans la formule qui représente le mieux possible les seules observations de i852, les cofficients des différents termes s'accordent, à un dixième près de leur valeur, avec ceux de la fortnule précédente. » Un coup d'œil vous suffira pour apprécier toute l'importance qu'auront ( 885 ) ces corrections dans la déduction des éléments des orbites des étoiles doubles. Mais il reste encore à décider si la même formule de correction devra s'appliquer en toute rigueur à toutes les mesures d'étoiles doubles que j'ai pu faire dans les diverses parties du ciel. Les expériences ayant été faites aux environs de l'horizon, dans une position à peu près verticale de la tête, il serait possible que, par des inclinaisons de la tète, telles qu'elles se produisent dans les observations près du zénith, les coefficients de la formule puissent s'altérer. C'est pourquoi, sans avoir soumis cette influence de l'inclinaison de la tête à de nouvelles recherches, je n'oserais appliquer rigoureusement mes corrections qu'aux observations faites par des dis- tances zénithales assez considérables (3o degrés au moins). » En outre, la formule n'est rigoureuse qu'entre les limites des distances o",9 et 1 1 secondes, d'où elle a été déduite. Le second et le troisième termes de cette formule conviendront également aux petites distances inférieures à o",g; mais, quant au premier terme, il paraît peu probable que sa valeur doive toujours augmenter dans les distances extrêmement petites en raison inverse de ces mêmes distances. » Les restrictions auxquelles l'application de la formule doit, à mon avis, être encore assujettie, nous prouvent que dans ces recherches nous n'avons fait que le premier pas, et qu'un grand nombre de questions restent encore à résoudre. Je continuerai donc mes expériences aussitôt que la saison me le permettra, en me proposant : » 1°. De déterminer la loi d'après laquelle le premier terme de la for- mule précédente doit varier dans les distances au-dessous de o",g; « 2°. De fixer la loi d'après laquelle les coefficients des différents termes de la formule décroissent en partant de 4 secondes de distance, et la limite inférieure des distances où les erreurs systématiques peuvent être regardées comme nulles; » 3". D'examiner si les mêmes coefficients conviennent également aux observations faites dans les environs du zénith et pour des étoiles de gran- deurs différentes; » 4°- D'examiner s'il existe une dépendance entre les coefficients et les grossissements employés. » La dernière question n'offre, pour ainsi dire, qu'un intérêt théorique, puisque les expériences d'où la formule a été déduite ont été faites, dans chaque ordre de distances, avec les mêmes grossissemeiits que j'emploie or- dinairement dans les observations des étoiles du ciel pour les mêmes dis- tances.... C. R. i854, i«r Semestre. (T. XXXVIII, N» Î80.) I l4 ( 886 ) n 11 s'entend que les corrections données par la formule sont indivi- duelles à ma manière d'observer; c'est une sorte d'équation personnelle pour mes angles de position. Mais les observations des autres astronomes ne sont-elles pas sujettes à des équations analogues?... Pour les astronomes qui ne disposent pas des moyens convenables pour faire des expériences sur les étoiles doubles artificielles, il n'y a pas d'autre moyen de déterminer exac- tement leur équation personnelle que dans la comparaison de leurs mesures avec celles de quelque autre astronome qui aura déjà bien établi l'équation de ses mesures. Dans ce but, ils devront toujours indiquer le temps sidéral de leurs observations; ce qui, d'ailleurs, devra être dorénavant une règle générale pour toutes les observations des étoiles doubles. » Il paraît que le phénomène dont il s'agit ici, savoir la tendance à dévier les directions dans un certain sens, est purement physiologique. Peut-être les physiologistes découvriront-ils un jour dans la disposition des muscles qui dirigent les mouvements des yeux ou dans la construction d'une autie partie des organes de la vue, la cause de cette tendance. S'il existe luie telle cause, elle nous expliquerait aussi pourquoi, en général, les angles de posi- tion des étoiles doubles, observés par difïërents astronomes, s'accordent mieux entre eux qu'il ne fallait l'espérer, à en juger par la grandeur des corrections auxquelles mes observations sont sujettes. » Par rapport aux erreurs constantes des distances, mes recherches ne sont pas encore assez étendues. Cependant, pour les cinq couples d'étoiles que j'ai examinés, mes erreurs sont déjà très-exactement déterminées. Voici ce que j'ai trouvé : listance mesurée. Distance vraie. Correction de la dista 0,963 0I992 -t- 0,029 1,858 '.937 + 0,079 3,745 3,88i -+■ 0,1 36 7,782 7,876 + 0,094 1 I , 564 1 I ,596 + o,o32 M Toutes les distances mesurées par moi exigent donc une petite correc- tion positive qui atteint son maximum vers 4 secondes. On voit en même temps que ces corrections sont en général plus petites que celles des an- gles de position et qu'elles exerceront une influence comparativement très- petite dans la déduction des éléments des orbites des étoiles doubles. 2". Sur l'observation des comètes très-faibles. » J'ai vu avec plaisir que dans l'essentiel vos opinions par rapport aux { 887 ) observations des comètes très-faibles, sont parfaitement d'accord avec ks miennes. En attribuant à priori dans ma Lettre à M. kiry [M ontly Notices oj the Rojral asti onomicaL Societj , vol. XIII, page 74), mie supériorité aux "observations de la comète de d'Arrest faites avec le N oithuinherland e(jun- toiial sur celles qu'avait fournies l'héliomèlre de Ronigsberg, j'étais parti de la supposition que des deux côtés on avait employé les meilleures mé- thodes d'observation, savoir, des jonctions micrométriques entre la comète et les étoiles de comparaison. Ce n'est que par votre Lettre que j'ai appris qu'à Cambridge on avait observé des différences en ascension droite, qui sans doute peuvent être sujettes à des erreurs constantes assez considérables, par suite de l'extinction successive de la faible lueur de la comète dans le voisinage des fils luisants et dont les observations micrométriques faites avec l'héUomètre ne sont pas affectées. 3°. Sur la parallaxe de la &i' du Cigne. » Je finirai ma Lettre en vous apprenant en peu de mots que mes re- cherches sur cette parallaxe la font de o",52 ±: o",025 — » ASTRONOMIE. — Extrait dune Lettre fie M. Àrgelander, directeur de l'ob- servatoire de Bonn. (Communiqué par M. Le Verrier.) « Voici la continuation de nos observations de la comète : elles sont de M. K.rûger, excepté les deux signées A^ qui sont de moi-même à une moindre lunette, et celle du 5 Avril, qui est de M. Forster. Avril Temps moyon Ascension tlfoili* Déclinaison. 5 h m s 8 6. 3,0 41.22 g, 2 -t- ° 1 II 15.18.42,6 6 8. 5.52,1 44.10. 2,1 -t- 14.21.37,9 9 8.12. 3,4 5i .52.25,9 + 11 i5.33,o 10 8.28. 6,4 54. 7.42,5 + 10. i5.3o,7 1 1 7.51. i5,7 56. 8.44,9 + 9.19.12,6 12 7 . 55 . 1,2 58. 5.40,0 -1- 8.22.56,5 i3 7-55. 7,4 59.54.40,9 -1- 7.28.54,2 u 8 7.43,0 59 55 . 4 I , 3 -f- 7.i8.i8,7A 4 8. 4-5o,4 61. 38. 4,0 ^- 6. 36. 32,8a 18 8.26.55,6 67.31.44,9 -f- 3.28.38,3 » La faiblesse de la comète et les vapeurs de l'horizon ont empêché des observations ultérieures. » J'ai réussi à observer assez longtemps les deux dernières planètes dans le méridien. Voici leurs positions : 114- ( 888 ) Bellona. Ascension droite. Déclinaison. Mars 4 la' S^Ss'oS + l'.^gUg^o ^ 2-57,90 39. 9,0 6 2.16,82 48.29,7 i3 11.57.14,35 + 8.53. 1,3 '7 54-14.07 + 9.28.15,0 >9 52.43,87 ■ 45.12,9 20 5i.58,95 53.3o,3 ^' 44.10,06 + 11.14. 2,6 Avril 2 42-53,99 26. 9,0 " 38. 1,64 -+. ,2. 9.34,5 '2 37.35,25 ,3. ,8,0 '2 37. 9,90 16.46,4 '4 36.45,90 19.55,2 '7 35.41,90 28.11,8 '^ 35.23,78 30.29,4 '9 35. 6,16 32.32,8 » La planète était entre la 9». io<= et lo" grandeur. Si l'on suppose à cette planète la même blancheur qu'à Jupiter, Saturne, etc., on déduit des for- mules de M. Stampferun diamètre de i3 milles géographiques. D'après les mêmes principes, on tire de la grandeur apparente d'Amphitrite, qui était deg^ grandeurs l'opposition, et plus tard de gMo^ grandeur, un diamètre de rS milles géographiques. Voici les observations de ce dernier astre : Mars 19 .s". 5°"48,o8 - g'^/^'. s^S ^'o 4-58,3o 41.40,6 3i ,2.55. 3,84 8.52,6 Avril 2 53.10,85 ,.5, ,6 5 5o.2i,i6 — 8.5i.i2,3 6 49-24, 5i 47.32,0 9 46.36,95 36.25,9 ïo 45.41,69 32.44,, 12 43.52,69 25.14,2 '3 42.59,01 2i.3o,8 i4 42- 5,90 17.50,1 '^ 40.21,57 10.28,7 17 39.30,63 6. 5a, 3 '8 38.40,73 3.i2,a «9 37.5i,3i _ 7.59.42,2 » Le mauvais temps a empêché de continuer ; j'espère pouvoir y revenir. ( 889 ) fl A cause de l'état du ciel, M. Schonfeld n'a réussi que qualre fois, les l'y, i8, 27 et 3o Avrilj à observer Thalie. Les deux premières observations sont seules des comparaisons avec des étoiles connues, lesquelles ont donné : Avril. 17 T. M= i3. 34.54,1 i8 = 13.40. 9,6 a = 235.56.55,9 3 = i3.39.5o,3 45.28,8 39.37,5 » On en déduit une erreur de + 46 secondes en ascension droite et de — 22 secondes en déclinaison pour l'éphéméride donnée par M. Forster dans le Jahrbuch pour i856. Cet accord u encouragé M. Forster à con- tinuer l'éphéméride sur les mêmes éléments, et il croit qu'elle ne différera pas de la vérité de plus de -+- 6 secondes de temps en ascension droite et de — 3o secondes de degré en déclinaison au milieu de Juillet. » Je vous transcris ici cette continuation qui est rapportée au minuit moyen de Berlin : JOUBS. m DÉGLi:!AISON. LOU A JOUBS. B DÉCLmAison. LOC A b m 8 0 1 II h m s ^ 1 II Mai 28 i5. 5. o,i5 — j3.36.23,8 0,239.908 Juin 24 ■4-49-59,19 — 14.21.11,0 29 4. 9,3i 37. 4,6 25 49.46,58 23.57,0 o,3o3.2oi 3o 3 . 1 9 , 60 37-49.4 26 49-35,50 26.47,8 3i 2 . 3 I , 04 38.38,4 27 49-25,97 29.43,3 Juin 1 1.43,66 39.31,5 0,246.973 28 49-17,98 32.43,5 2 0.57,48 40.28,9 39 49.i!,5i 35.48,3 0,314.007 3 0.12,57 4i.3o,7 3o 49. 6,54 38.57,8 4 14.59.29,00 42.36,9 Juillet 1 49- 3,08 42.11,8 5 58.46,77 43.47,7 0,254.864 2 49. 1,11 45.30,3 6 58. 5,89 45. 3,1 3 49. 0,63 48.53,2 0,324.996 7 57.26,38 46.23,2 4 49- ',60 52.20,4 8 56.48,27 47-47,9 5 49. 4,o3 55.5i,7 9 56.11,58 49.17,3 0,263.472 6 49- 7,89 59.27,3 10 55.36,30 5o.5i,4 7 49.13,17 — i5. 3. 7,0 0,336.098 II 55. 2,46 52.30,2 8 49.19,81 6.5o,8 13 54.30,09 54. .3,7 9 49-27,96 10.38,6 î i3 53.59,20 56. 2,0 0,272.703 10 49.37,45 ■4.30,3 i4 53.29,79 57.55,, II 49-48, 3o 18.25,8 o,347.3.'l9 i5 53. 1,86 59.53,1 12 5o. o,5o 22.25,1 16 52.35,44 — 14. 1.55,9 i3 5o. 14,06 26.28,1 '7 52.10,55 4- 3,4 0,282.460 >4 50.28,95 30.34,7 18 51.47,19 6.i5,8 i5 50.45,15 34.44,8 0,358.401 •9 5i. 25,35 8.33,0 16 5i. 2,65 38.58,4 20 5i. 5,04 10.55,0 '7 51.21,45 43.15,3 21 50.46,27 i3.2i,8 0,292.655 18 5. .41, 53 47-35,4 22 60.29,04 15.53, 4 '9 52. 2,87 51.58, 8 0,369.511 23 5o.i3,34 18.29,8 20 52.25,48 56.25,3 ( 890 ) ASTRONOMIE. — Extrait dune Lettre de M. Cooper, directeur de l'obser- vatoire de Markree. (Communiqué par M. Le Vebrier.) « J'ai reçu (le 29 Avril) la seconde approximation ci-jointe de l'orbite de la dernière comète, calculée par M. Graham. Temps moyen de Greenwich. Corrections de la i'" approjiroaiion. T = Mars 24,01876 -f. ig3 n = 2 1 3° 5o' 8",9 ) Équinoxe moyen -+- 1 3' 1 8", i SJ = 3i5. 28.16, 1 ) d'Avril 0,0 — 6.33,9 i= 82.30.17,4 _ ,2. 8,6 log 9 = 9.442.544 -+- 624 » Ces éléments sont calculés sur mon observation du 3o Mars, sur celle de Paris, Avril 7, et sur la position déterminée le i5 Avril par M. Graham et par moi. » PHYSIQUE. — Recherches sur Iks courants musculaires; par M. Jules Regnavld. « Il est un point de l'électro-physiologie que les recherches étendues de M. Matteucci et les travaux si précis de M. du Bois-Reymond ont laissé com- plètement à l'écart, je veux parler du rapport entre la force électromotrice du tissu musculaire et celle des diverses sources d'électricité dynamique. » La méthode nouvelle, dont j'ai donné la description dans une précé- dente communication, se prête très-bien à l'appréciation de ce rapport; car elle évite, par l'élimination des résistances, la mesure de quantités impos- sibles à évaluer quand il s'agit de matières organisées comme les tissus ani- maux. Ce procédé, ainsi qu'on pourra le voir plus loin, permet des études sur les sources voltaïques les moins constantes et sur des phénomènes de courte durée. » Avant d'exposer les résultats de mes expériences, je ferai une observa- tion indispensable sur la manière dont j'ai dû opérer. Tous les physiciens qui ont répété les expériences de MM. Matteucci et du Bois-Reymond, ont probablement été frappés de la difficulté que l'on éprouve, malgré les arti- fices indiqués par le dernier de ces savants, à éviter la polarisation des lames de platine plongées dans la solution de chlorure de sodium. » Eu suivant les indications données par le professeur de Berlin dans ses Mémoires, je n'ai jamais pu obtenir des déviations ayant une durée notable. L'aiguille du galvanomètre, après avoir parcouru un arc d'impulsion consi- dérable, retombe rapidement au zéro; et, en substituant au muscle en expé- ( 89' ) rience un simple conducteur imprégné de la solution saline, on observe lui courant inverse dû à la polarisation des lames. Ce courant prouve, par sou intensité, l'énergie de la cause qui annule les effets sensibles du courant musculaire. Si l'on veut déterminer la force éleclromotrice par la méthode d'opposition, cette polarisation des lames constitue un obstacle sérieux. Je suis arrivé à faire disparaître entièrement ce phénomène perturbateur par le moyen suivant : » Conservant la disposition ingénieuse adoptée par M. du Bois-Reymond, je remplace la dissolution de chlorure de sodium par une solution de sul- fate de zinc pur et neutre, amenée à son maximum de conductibilité, et je substitue aux lames de platine deux plaques identiques de zinc purifié par plusieurs distillations. ^ )' Lorsque les lames de zinc sont plongées depuis un certain temps dans le liquide conducteur, si l'on ferme le circuit, on n'observe pas de dévia- tion au galvanomètre sensible placé sur son trajet; mais ce procédé a, pour l'objet spécial de ces recherches, un avantage incontestable : il rend impos- sible toute espèce de polarisation. Il faut, pour comprendre ce résultat, remarquer que les électrodes servant à faire passer le courant à travers le liquide, sont formés du métal même qui entre dans la dissolution, et que, par conséquent, les effets électrolytiques ne venant pas modifier la natine chimique des lames, les tensions inverses dues à des dépôts hétérogènes ne peuvent pas se développer. » Comme la sensibilité du galvanomètre doit être très-grande dans ces expériences, et que le plus faible défaut d'homogénéité du zinc suffit pour produire une déviation, avant de mettre l'élément musculaire en opposition avec la série des unités thermo-électriques, il importe de s'assurer, en fer- mant le circuit par un conducteur liquide, que l'aiguille demeure immobile -, ce qui est rare. » Dans le cas où l'on constate une déviation permanente, on doit l'annuler, car la méthode exige que l'aiguille du galvanomètre soit au zéro, tant que l'on n'a introduit aucun appareil rhéomoteur dans le circuit. » Je me sers, pour parvenir simplement à ce but, d'un couple thermo- électrique auxiliaire dont l'une des soudures est à o degré, tandis que l'autre est plongée dans un bain d'eau dont la température est maintenue au degré nécessaire pour que le faible courant engendré détruise l'effet de l'hétérogénéité; alors seulement on procède aux mesures. » M. du Bois-Reymond, en fixant les lois du courant musculaire, a ( «9^ ) montré que les pliéiiomènes observés dans le muscle d'un animal récem- ment tué sont la résultante des courants partiels qui, dans chaque fibre élémentaire, circulent de la section transversale à la section longitudinale. L'assimilation d'un muscle à un couple voltaïque ordinaire serait peu exacte; mais il est permis, en se fondant sur des faits bien établis, de chercher quelle est la valeur des effets électrodynamiques complexes qui constituent le courant musculaire. » En opérant avec les précautions convenables sur le gastro-cnémien de la grenouille, j'ai trouvé que la force électromotrice maxima de ce muscle est comprise entre 5 et 4 unités thermo-électriques (bismuth et cuivre, dif- férence de o à + loo degrés). » Le fiiisceau des muscles de la cuisse sur lequel M. Matteucci a toujours opéré, et qu'il désigne sous le nom d'élément dans sa pile musculaire, pré- sente une valeur plus considérable, de lo à 9 unités du même genre. Ces déterminations faites sur une grande quantité de ces Reptiles très-différents par leur taille, m'ont prouvé que ces nombres sont indépendants de cette condition. J'ai constaté sur plusieurs muscles bien isolés, tels que le gastro- cnémien, le couturier, etc., des valeurs renfermées dans les deux limites indiquées plus haut. « Il serait prématuré d'énoncer une opinion sur la cause de ces diffé- rences dans un même individu; car, en admettant, ce qui est peu probable, une valeur constante pour chaque fibre élémentaire, l'effet résultant peut être influencé par l'ordonnation des fibres dans im même muscle, et sans doute aussi par des distributions variables de la couche parélectronomique décrite par M. du Bois-Reymond. » Dans le but de savoir si chez un animal à température constante la force électromotrice musculaire est du même ordre que pour les animaux à température variable, j'ai opéré avec plusieurs muscles préparés très- rapidement sur un lapin vivant. J'ai choisi le gastro-cnémien, le biceps brachial, le jambier, muscles très-propres par leur forme à des recherches de ce genre. Le biceps donne un nombre variant de 6 à 5 unités, le gastro- cnémien de 7 à 6, le jambier de 1 1 à 10. » M. Matteucci a remarqué que dans les muscles d'un animal dit à sang froid, la diminution d'intensité du courant est plus lente que dans ceux d'un animal à sang chaud; j'ai pu vérifier ce fait. Mais, pour connaître la loi du décroissementde la force électromotrice, j'ai laissé le muscle en oppo- sition avec les éléments thermo-électriques qui lui font équilibre, en notant les temps successifs nécessaires poyr que la valeur décroisse d'une npitç, ( «93 ) » Voici la relation de deux expériences prises entre plusieurs, qui don- nent une idée exacte de la marche du phénomène : Le passage de Le passage de Le passage de Le passage de Le passage de Le passage de Le passage de Le passage de Le passage de Le passage de 10 unités à 9 unités 9 unités à 8 unités 8 unités à 7 unités 1 unités à 6 unités 6 unités à 5 unités 5 unités à 4 unités 4 unités à 3 unités 3 unités à 2 unités 2 unités à I unité I unité à I fraction a duré a duré a duré a duré a duré a duré a duré a duré 4^' a duré 1 20' a duré 129' Elément Matteucci. l' l'20"., 2' 2' 25" . . 5' Y .... 12' ... Muscle jambier d'un lapin. o'48" i' 10" 2' 52" 4' 8" 1' 10' •7' 3o' 45' 64' » On voit, d'après ces nombres, que pour tomber au même degré d'af- faiblissement, le muscle de l'animal à température variable a employé cinq heures, tandis qu'il a suffi de trois heures au muscle du Mammifère. » Ce tableau montre, en outre, que, à partir de la plus grande intensité du courant jusqu'à son extinction, le temps nécessaire pour que la force électromotrice perde une même fraction de sa valeur, subit des accroisse- ments remarquables. » M. GoBBi, de Cesenne, qui avait précédemment adressé un exposé de ses travaux scientifiques pour le cas où son nom serait compris parmi ceux des candidats pour une place de Correspondant dans la Section de Médecine et de Chirurgie, prie l'Académie de vouloir bien lui faire remettre cette pièce. Une autre partie de la Lettre est relative à l'emploi de l'huile de foie de morue dans certains cas maladifs. M. Gallo, répétiteur de chimie à Turin, avait annoncé, dans une Lettre précédente, l'envoi d'un ouvrage qu'il désirait soumettre au jugement de l'Académie. Supposant que le livre n'est pas parvenu à son adresse, il l'envoie de nouveau en double exemplaire. Cet ouvrage, intitulé : Théorie antagoniste d'attraction et de répulsion, étant écrit en fi-ançais, ne peut, quoique imprimé à l'étranger, devenir l'ob- jet d'un Rapport. On fera savoir à l'auteur quelles sont, à cet égard, les règles de l'Académie. M. Steenstrup adresse, de Copenhague, une Lettre relative à plusieurs C. R., i8'>4, 1" Semestre. (T. XXXVIII, K" 20.) ï l5 (894) opuscules dont il fait hommage à l'Académie. Les brochures sont parvenues avant la Lettre, et ont été présentées à l'Académie dans sa séance du i^"^ mai. (Voir Comptes rendus, tome XXXVIII, page 848.) M. SoussoTTE (Nestor) communique ses idées sur les moyens de mettre en communication la mer Méditerranée et la mer Rouge au moyen d'un chemin de fer qui transporterait même les navires, A 5 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures. F. BULLETIN BIBLmCRAPHIQVE. L'Académie a reçu, dans la séance du 24 avril i854, les ouvrages dont voici les titres : Physiologische... Études physiologiques; par M. G.-W. FOCKE. [Infusoires pol/gastriques), i'* et 2* partie. Bremen, 1847 ^^ '854; in-4°. (Ces deux ou- vrages sont offerts, au nom de l'auteur, par M. F. Delessert.) Pharmaceutical... Journal pharmaceutique de Londres; vol. XIII, n" 10; i""- avril i854; in-8°. ïhe astronomical... Journal astronomique de Cambridge; n° 69; vol. III; n° 21 ; 3 avril i854. Bestatigung... iN^ote de M. Th.-L.-W. Bisghoff sur le fait de ta pénétration de spermatozoïdes dans l'œuf, observée pour des Batraciens par M. Newport, et pour les lapins par M. Barry. Giessen, i854; broch. in-4°. Uber die... Sur la terminaison ultime des nerfs du limaçon et sur les fonctions de cette partie de l'organe de l'ouïe; par M. A. RoLLiKER ; broch. in-4°- Verhandelingen. . . Rapport de la Commission chargée de s'occuper de la des- cription géologique et de la carte géologique du royaume des Pays-Bas ; i ■■* partie. Harlem, i853-, in-4°. Wegweiser. . . Guide pour le Jardin botanique de Munich ; par M. Martius. Munich, i852; in-ia. Gelehrte... Notices scientifiques publiées par les Membres de l'Académie royale de Bavière; juillet à décembre i853 ; in-4°. Abhandlungen... Mémoires de la Classe d'histoire de l'Académie royale de Bavière; VIP volume; i'" partie. Munich, i853; in-4°. (895) Bulletin... Bulletin de V Académie royale de Bavière; n°* a6 à 5a; mai à décembre 1 853 ; 111-4" • Ueber die. . . Sur les mouvements de la population dans le rojaume de Bavière. Mémoire lu à l'Académie des Sciences de Munich le ^6 novembre i853; par M. Hermann. Munich, i853; broch. in-4°. Die classischen... Les éludes classiques et leurs adversaires. Discours pro- noncé dans la même séance; par M. J.-G. Rrabinger. Munich, i853; broch. in-4°. Ziva... Journal d'histoire naturelle, accompagné de planches; par M. PuRKYNE, professeur à l'Université de Prague; P' volume. Prague, i853; in-8°. (Pré- senté au nom de l'auteur, par M. Coste, dans la séance du 17 avril.) Réde zur. . . Sur la question de la cellulose; par M. ViRCHOW; i feuille in-8*'. Astronomische. . . Nouvelles astronomiques ; n° goo. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n"' 46 à 48 ; 1 8, 20 et 22 avril 1 854- Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie ; n" 29; 21 avril i854. Gazette rriédicale de Paris ; n° 16; 22 avril i854- La France médicale et pharmaceutique ; n° 2 ; 1 5 avril 1 854- La Lumière. Revue de la Photographie ; 4* année; n° 16 ; 22 avril i854- La Presse médicale; n" 16; 22 avril i854- L' Athenœum français. Revue universelle de la Littérature , de la Science et des Beaux-Arts; 3" année; n° 16; 22 avril i854. Le Moniteur des Hôpitaux, rédigé par M. H. DE Castelnau; n"' 46 à 48; 18, 20 et 22 avril i854. L'Académie a reçu, dans la séance du i5 mai i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, i" semestre i854; n° 19; in-4°. Dictionnaire d'hygiène publique et de salubrité; par M. Ambboise Tardieu. Paris, 1 852 et 1 854 j 3 vol. in-S". (Destiné par l'auteur au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) Des propriétés fébrifuges et antipériodiques du chloroforme ; par M. le D' J. Delioux; broch. in-8**. De l'emploi du tarlrate de soude comme purgatif; par le même; i feuille 10-8". (896) Considérations générales sur l'action physiologique et thérapeutique des acides wegfétaMx; par le même ; broch. in-8°. Éludes sur les propriétés physiologiques et thérapeutiques des composés ammo- niacaux ; par \e même. Paris, i85i; broch. in-8°. Considérations chimiques, physiologiques et thérapeutiques sur les sels d'argent; par \e même. Paris, i85i; broch. in-8°. Examen critique de In médication émolliente et des remèdes béchiques et pectoraux etc.; par le même. Paris, i85i; broch. in-S". Mémoire sur l'Ipéca; par le même. Paris^ iSSa; broch. in-8°. Essai sur l'emploi des injections iodées dans le traitement de la dj^ssenterie chronique; par le même. Paris, i853; broch. in-8°. (Ouvrages adressés au concom's pour les prix de Médecine et de Chirurgie.) Guide médical des mères de famille, ou Indications des premiers secours à administrer dans les maladies graves des enfants; par M. J.-B.-C. Pbiou. Paris, 1846; broch. in-i2. (Adressé pour le même concours.) Catalogue raisonné des mollusques terrestres et fluviatiles recueillis par M. F. de Saulcy, pendant son voyage en Orient; par M. J.-R. BOURGUIGNAT. Paris, i853;in-4°. L'albuminurie dans ses rapports avec l'hématose. L'éclampsie des femmes en- ceintes: nouvelle interprétation de ses causes, de ses accès, de ses suites et de son traitement. Mode d'action général des agents employés dans la médication des maladies nerveuses et des maladies inflammatoires ; par M. Edouard Robin. Paris, i854; broch. in-8°. Causes générales de la vieillesse, de la mort sénile et du développement de la taille dans les animaux; par le même. Paris, i854; broch. in-8°. Sur l'origine ou la nature du calorique ; par M. MâRTENS ; broch. in-8°. Nouvelle théorie physique ou études analytiques et synthétiques sur la physique etsurles actions chimiques fondamentales; par M. F.-AuG. DURAlSD(de Lunel). Paris, 18 54; in- 8°. De l'application de l'électricité à la thérapeutique; par M. Alexandre Marié. Montpellier, i854; broch. in-8''. Les accidents sur les chemins de fer, leurs causes, les règles à suivre pour les éviter; par M. Emile With, ingénieur civil ; augmenté d'une préface par M. Auguste Perdonnet. Paris, i854; in-12. Baccalauréat es sciences. Problèmes de mathématiques et de physique pour la préparation à la composition; par M. V.-J. DuviGNAU. Paris, i854; in-12. COMPTE RENDU DES SÉANCES « DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 MAI 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — ' Première addition à ma septième communication ayant pour 'titre : « Sur la pile à deux liquides ; sur Faction chimique » ; par M. C. Despretz. « " La lecture de plusieurs Notes présentées à l'Académie ou imprimées , dans différents journaux consacrés à la science (i), pourrait faire craindre que les résultats de mes expériences sur la comparaison du travail intérieur au travail extérieur de la pile à deux liquides ne fussent entachés d'inexac- titude. (Voyez Comptes rendus, t. XXXIII, page i85; i85i.) » On pourrait penser, par exemple, que je n'ai porté mon attention, ni sur la combinaison possible des deux gaz, ni sur la solubilité de ces gaz dans l'eau acidulée, ni sur le passage inefficace d'une certaine quantité d'électricité. (l) M. Meidinger [Jnn. der Chemie iind Pharmacie , t. LXXXVIII, oct. l853). M. Soret (Bibliothèque univ. de Genève, février i854). M. Foucault {Cosmos; 3° vol., p. 553; 4' vol., p. 348). • • " M. Jamin [Comptes rendus , t. XXXVIII, p. 390). M, Leblanc (Co/»/>^e*rCTrftti, t. XXXVIII, p. 444)' M. Matteucci (Coimoî, t. VI, p. 396). • . • C. K., 1854, i"Semei«re.{T. XXXyill,N''21.') '' ^ * ( 898 ; » Les deux premières causes perturbatrices, si elles n'eussent été évitées, auraient suffi seules pour rendre nos expériences tout à fait défectueuses et, conséquemment, ail moins inutiles. » Pour montrer que je me suis préoccupé de ces causes d'erreurs, et même d'autres causes d'erreurs qui n'ont pas été remarquées, je rapporterai quelques expériences faites en i85o, lorsque je me livrais au travail dont j'ai eu l'honneur de lire l'extrait devant l'Académie, en i85r, et rappelé ■ci-dessiis. Ces expériences ne sont pas d'ailleurs, j'ose le penser, tout à fait sans intérêt. » Dans des essais dans lesquels j'employais des électrodes en platine de g5 millimètres de hauteur, de 4^ ou 82 millimètres de largeur et placés à Ja distance de 9""°, 5 l'un de l'autre, je me suis aperçu que les bulles de gaz, très-petites et très-nombreuses, même avec 4 éléments de Bunsen, ne s'élevaient que lentenient dans la cloche graduée. » Dans les essais faits avec les électrodes de 8i millimètres de largeur, l'eâu perd sa transparence à tel point, qu'on ne voit plus une bougie à tra- vers l'épaisseur de la colonne d'eau acidulée au -j^ en volume, d'au moins 60 centimètres de hauteur, excepté dans l'étendue de i centimètre à la partie Supérieure. Le diamètre des cloches graduées était d'environ go mil- limètres. » Si l'on remplace les électrodes de 82 millimètres par des électrodes de 43 millimètres, l'eau test encore mousseuse, peu limpide, mais elle laisse distinguer la forme d'une bougie à travers son épaisseur. » Dans l'un et dans l'autre cas, il faut attendre plusieurs minutes pour que l'eau ait repris sa limpidité ordinaire. A mesure que les gaz s'élèvent dans la cloche, l'eau qui en sort entraîne une assez grande quantité de • gaz (i). >■> Je savais à cette époqtie, comme tous les chimistes et tous les physi- ciens, par les anciennes et importantes expériences de M. Thenard sur l'eau oxygénée, que la présence d'un acide facilite la combinaison de l'oxy- gèpe'avec l'eau. Je devais croire que' les deux gaz dégagés dans ces expé- riences ne seraient pas rigoureusement dans le rapport dans lequel ils sont dans l'eau; mais je ne m'arrête pas à ce sujet. Les essais que j'ai faits sur ce point n'auraient aucune valeur aujourd'hui, puisque plusieurs (i) M Govi, jeune savant italien , a été témoin de ces expériences comme de presque toutes celles que je faisais à cette époque; • • • ■ ■ C899) des jeunes savants cités au commencerment de cette Note l'ont traité réccîUi- ment. * . ' ' .' . i L'observation des faits que je viens de rapporter m'a conduit à rejeter les larges électrodes, et à leur substituer des fils, aussi en platine, du diamètre de i'"'",'2, de la hauteur de 87 millimètres, et tenus à la distance de 6°"", 7. (/^(y'ez le Mémoire.) » J'ai couvert ces fils de 'mastic à leur |)arlie inférieure à une haitteiu' de près de a centimètres, afin d'éviter l'erreur occasionnée par la présence des bulles gazeuses sur la partie inférieure des tubes gradués. Ces bulles entraînées par l'eau se trouvent en moins ^ans le volume mesuré à la fin de l'expérience. » Les bulles de gaz maintenant plus grosses s'élevaient immédiatement dans le tube gradué. ' . » Averti par les faits ci-avant remarqués, j'ai examiné bien des fois à l'œil nu ou à la loupe l'eau à la sortie du tube, je n'ai jamais aperçu la plus petite bulle entraînée. » Dans toutes les expériences rapportées dans mon Mémoire, j'ai recueilli seulement le gaz hydrogène, et toujours sur le même fil. J'ai voulu ainsi annuler l'erreur causée, soit par la recomposition de l'eau, soit par la plus grande solubilité de l'oxygène dans l'eau acide. » Voyons maintenant l'erreur ayant .sa source dans la quantité d'élec- tricité qui peut traverser le liquide du voltamètre, sans en opérer la décom- position. Elle est très-peu considérable; elle ne m'avait pas échappé. Je disais , dans ma huitième communication ( Comptes rendus, t. XXXIV, 1862, p. 787 ') : « La légère différence en faveur du travail intérieur qui n'atteint souvent » que —^ ou 2^17. ou même -5-—^ de l'effet total, doit être négligée dans un » pareil sujet. Elle peut d'ailleurs s'expliquer par de faibles dérivations, » par la dissolution d'une petite quantité de gaz, par le passage inefficace » d'une quantité aussi très-petite d'électricité à travers le voltamètre » » J'aurais pu ajouter l'influence d'une quantité encore très-petite qui pé- nètre dans les vases poreux. M Si les résultats obtenus par M. Faraday (i) sur les corps fondus, si l'expérience dans laquelle M. Bufï a vu que les deux pôles d'une pile isolée, perdent une partie de leur tension quand on les réunit par une (1) Exper. resear. 116. , ( 900. ). . ■ • colonne d'eau pure sans que le liquide soit décomposé {Jrchiv. de l'élec- f.ncite\ t. I, p. 2'jli), ne notts avaient pas suffisamuient prévenus, nous l'aurions été par nos propres essais (1849) sur les effets électriques de la contraction musculaire, alors que nous ne connaissions encore qu'imparfai- tement le travail si étendu de M. du Bois-Reymond sur cette délicate ma- tière. Nous avons constaté à cette époque que les électrodes en or ou en platine donnent des déviations dans l'eau puVe avec des galvanomètres à long fil de M. Ruhmkorff. Et dans cette circonstance il n'y a pas d'eau dé- composée, c'est-à-dire qu'on n'aperçoit pas le moindre dégagement de gaz. » Sur la question du passage inefficace de l'électricité à travers l'eau pure ou mêlée avec une substance étrangère en dissolution, il s'offi^e à l'esprit plusieurs points à décider. » Par exemple : » Passe-t-il de l'électricité dans l'eau ou dans lui liquide aqueux sans qu'il y ait décomposition ? » En passe-t-il une quantité capable d'altérer les résultats des observa- tions lorsque les effets sont un peu notables ? » Un courant électrique, traversant plusieurs voltamètres, présentant à ce courant chacun une résistance particulière, décomposera-t-il dans cçs divers voltamètres des quantités d'eau égales ou inégales ? » La réponse au premier point est affirmative; l'expérience citée' de M. Buff, nos expériences de 1849 sur les galvanomètres, et d'autres que nous avons faites, ne laissent aucun doute sur ce point. » Nous rapporterons une expérience faite avec trois voltamètres : le pre- mier, à l'entrée du courant, était plein d'eau acidulée, composée de 9 par- ties d'eau pure et de 1 volume d'acide sulfurique pin- monohydraté ; le second plein d'eau distillée ; le troisième plein d'eau acidulée, ne renfermant que Yoôô ^" volume du même acide monohydraté. » L'intervalle des fils de platine était d'environ 12 millimètres; le cou- rant fourni par 4 éléments de Bunsen chargés en tension, comme nous l'avons dit dans nos diverses communications, et marquant, dans l'instant de la fermeture du courant, 9 degrés et 7° 5' à la fin, à un galvanomètre de M. Ruhmkorff de cent vingt tours, a traversé les trois voltamètres pendant plus de deux heures sans produire le moindre indice de décomposition. » Dans une autre expérience, avec 4 éléments chargés et disposés de la même manière, l'intensité du courant était indiquée par 3o degrés du même galvanomètre, il s'est dégagé environ un tiers de centimètre cube d'hydrogène dans chacun des voltamètres dans l'espace de deux heures. ■. ( 90' ) » La première expérience montre clairement que l'électricité peut tra- verser l'eau pure et l'eau acidulée sans vaincre l'affinité qui tient l'oxygène uni à l'hydrogène. » La seconde prouve seulement qu'un courant d'une faible intensité suffit pour décomposer l'eau pure ou acidulée. » il ne faudrait pas conclure de ces résultats qu'il passe une quantité assez grande d'électricité à travers les voltamètres sans séparer les éléments du liquide. Ces courants, qui dévient l'aiguille d'un galvanomètre même . peu sensible, sont sans action aucune sur les boussoles des tangentes des plus petits rayons. » Le moyen qui nous a paru le plus logique pour apprécier la quantité d'électricité qui a passé à travers les voltamètres dans ces expériences et dans d'autres analogues sans produire d'effet ou la force perdue, c'est de peser les zincs avant et après l'expérience. » Il serait imprudent toutefois de s'abandonner à cette idée sans restric- tion ; on s'exposerait à exagérer singulièrement la valeur de la quantité qu'on se propose d'apprécier. Rien ne prouve que tout le zinc dissous dans la pile soit lié au courant. En i85o, en i85i et cette année, j'ai reconnu que dans ces circonstances, où l'intensité est très-faible, le poids du zinc dissous dans une pile isolée dont le circuit est rompu, est très-peu au-dessous du poids du zinc dissous dans la pile quand le courant est fermé; même le poids du zinc dissous dans l'acide sulfurique au yô> n est que de très-peu plus petit que le poids du zinc dissous dans la pile ouverte ou fermée. On voit, d'après cela, qu'il reste bien peu de zinc pour représenter la quantité d'élec- tricité inefficace. » C'est en m'appuyant sur des expériences de ce genre, répétées plusieurs fois en i85o, que j'ai dit dans ma huitième communication : « La portion » d'électricité inefficace est très-petite. » » Je remets à une autre addition les détails que je serais en état de donner aujourd'hui sur ce sujet. Je désire faire intervenir dans ces appréciations les rhéoscopes proportionnels que j'ai proposés en i85i. » Je dois dire, toutefois, que ces pesées faites avec la pile de Grove ou de Bunsen, avec la pile de Daniel!, peuvent donner lieu à des erreurs si l'on ne prend garde à certaines causes perturbatrices. » Quant au troisième point : Passe-t-il des quantités d'électricité ineffi- cace très-différentes, à travers plusieurs voltamètres, dont chacun renferme un liquide d'une résistance particulière? nous allons l'examiner. » Si ces quantités étaient très-différentes, ce serait grave pour le travail ( 902 ) que je défends aujourd'hui, mais, ce qui serait plus fâcheux pour la science, 1» loi des décompositions chimiques (i) serait attaquée dans sa base; il n'y aurait plus de mesure certaine pour apprécier le travail intérieur d'une pile, etc. Fort heureusement il n'en est rien. w Dans une expérience faite avec i 2 éléments de Bunsen et trois volta- mètres, il s'est dégagé en huit minutes 18"'=, 2 dans chaque voltamètre. Le premier voltamètre était rempli d'eau pure contenant yô ^" volume d'acide sulfurique, le second renfermait -^ d'acide, et le troisième j^. » Une seconde expérience a donné le même résultat, dans le même temps; seulement le volume dégagé était de 18"% 24 : la température était de 9 degrés centigrades dans les deux expériences. » Ces tubes gradués, employés dans ces premières expériences, étaient cylindriques dans toute leur longueiu-. On n'a pas fait la correction exigée par la faible différence de la force élastique de la vapeur d'eau dans chacun des tubes ; cette correction aurait peu changé les résultats, d'ailleurs ces tubes cylindriques ne donnent pas des mesures assez précises pour qu'on fasse les corrections. » Ainsi, trois liquides très-différents par leur conductibilité ou leur résis- tance, traversés par le même courant, dégagent sensiblement la même quan- tité de gaz. » On a remplacé l'eau contenant ^oô d'acide sulfurique en volume, par de l'eau distillée. Ici la résistance de l'eau distillée a tellement affaibli le courant, qu'il a fallu employer 3oo éléments pour obtenir un dégagement un peu marqué. » Il passait de l'électricité, même avec 2 éléments, suffisamment pour dévier l'aiguille du galvanomètre d'un thermomultiplicateur. » Cinquante éléments produisaient, en plusieurs heures, une bulle de gaz équivalente au volume d'un petit pois. » Avec 3oo éléments, l'intensité mesurée à la boussole des tangentes de 44 centimètres, était d'environ -^ de degré. » Il s'est dégagé i4",8 dans le voltamètre à -Jj et dans le voltamètre à Jj; dans l'eau distillée, le volume a paru un peu plus grand, ce qui tient à un phénomène particulier qui s'est produit dans cette expérience. » Chaque fil de platine du voltamètre passait dans un tube de verre, mais on fermait ces tubes et le voltamètre avec du masfic; chaque fil était aussi couvert de mastic jusqu'à une hauteur de 2 centimètres à peu près. (i) Faraday, Exp. res. ( 9o^ ) • ■ • J'ai remarqué' dans le voltamètre à eau distillée, que l'hydrogène entraîne une matière blanchâtre, nacrée, qui se dépose sur les parois du tube. Cette matière tend à augmenter un peu le volume apparent du gaz dégagé. Nous venons de dire qu'elle est blanche, nacrée; elle est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et dans l'éther; elle a une légère réaction alca- line, elle laisse un peu de chaux dans sa calcination. » Pour éviter la jjrésente de celle matièie, j'ai soudé au fil le tube de. verre qu'il traversait; de cette manière, il n'y a plus eu de contact du cou- rant et du mastic, et la production de la matière blanche n'a plus eu lieu. • » Il est encore indispensable que le tube de verre s'élève à au moins 2 centimètres, et que le fil de platine ne soit pas très-long (2 à 3 centi- mètres), sans quoi les bulles de gaz, très-petites, n'ont pas toutes la force ascensionnelle nécessaire pour vaincre le léger courant d'eau de haut en bas. Même avec ces dispositions, l'eau distillée pendant la décomposition est moins claire, les bulles sont encore plus divisées que dans l'eau acidulée; » Une expérience faite avec cette nouvelle disposition a donné, en" deux heures vingt-deux minutes : . ' » Eiiu acidulée auy^ , i3''*',57; » Eau acidulée au y^ , le même nombre; « Eau distillée, i3*^®,5o. » Une autre expérience dans laquelle on a remplacé l'eau à yô p^^" ^^^ de l'eau à âTiVô' '^ donné un résultat semblable; la température était de I 5 degrés. » -Chaque expérience exigeant deux à trois heures pour être achevée, la pile ne pouvant guère être montée avant onze heures, j'ai porté le nombre des éléments à 4oo; et comme la chose essentielle était de comparer l'eau distillée à l'eau acidulée, je n'ai plus employé que 2 voltamètres, l'un plein d'eau distillée, l'autre renfermant de l'eau mêlée avec -~ de son volume d'acide Sulfurique pur. » J'ai aussi remplacé les tubes gradués ordinaires par des tubes présen- tant, dans une étendue de 8 centimètres de longueur, lui diamètre de quel- ques millimètres; le milieu de ce tube étroit correspondait à 10 centimètres cubes, et je pouvais estimer ainsi avec facilité des quarantièmes de centi- mètre cube. n 11 se dégageait environ 10 centimètres cubes en quarante-cinq minutes. » L'eau pine s'échauffait considérablement, en sorte que les volumes mesurés sur les voltamètres auraient donné des résultats inexacts. On por- tait les tubes dans un gi-and vase plein d'eau à la température ordinaire.' (904) » On a fait ainsi quatre expériences qui ont été d'accord. » Le résultat moyen est : Eau pure, lo*^", 19, Eau acidulée, 10^,09, à la température de la^jSo. " Le volurrie dégagé dans l'eau distillée est d'environ yi^ plus grand que le volume dégagé dans l'eau acide. Cette différence est réduite à -^ si l'on fait la correction relative à la force élastique de la vapeur, qui n'a pas • précisément la même valeur dans l'eau pure et dans l'eau acidulée. » De ces diverses expériences, on peut conclure qu'un courant traver- sant plusieurs voltamètres, dont un contient de l'eau distillée pure, c'est- à-dire n'ayant aucune réaction alcaline ni acide, ne précipitant pas le ni- trate d'argent, et dont chacun des autres renferme de l'eau acidulée à un degré particulier, décompose sensiblement, à —ï près, la même quantité de liquide. » Toutefois, je dois avouer que je ne considère pas ce -~ comme la plus petite limite des erreurs possibles ; je ne réponds pas, dans cette première communication, de plus de y—. Pour diverses raisons qu'il serait inutile d'énumérer aujourd'hui, je suis, j'ose le penser, en mesure maintenant de mettre les expériences à l'abri des causes d'erreur, de manière à répondre au moins de — r ^^ l'effet total ; de sorte que, si la différence entre les quantités d'électricité efficace dépasse cette fraction, je l'apprécierai. » D'après les expériences, je crois pouvoir affirmer que la différence entre les quantités d'électricité qui traversent efficacement plusieurs voltamètres, ne dépasse pas i centième. Si dans une expérience publiée par le Cosmos, on a trouvé que la quantité de gaz dégagée dans l'eau pure est dix fois moindre que la quantité dégagée dans l'eau acidulée au -^, c'est que la disposi- tion et le faible écartement des électrodes facilitaient la combinaison des deux gaz; du moins, c'est là notre opinion. » La décomposition de l'eau distillée est tout à fait caractérisée par les phénomènes qui l'accompagnent, la température s'élève vingt fois plus même que l'eau ne renfermant qu'au yuûû l'acide sulfurique. Toute l'eau (plus de I litre) devient mousseuse, blanchâtre, effet produit par des mil- liers de molécules gazeuses, tandis que l'eau acidulée au ^ô ou au -^^^ reste complètement transparente, et le dégagement du gaz se manifeste seide- ment à l'extrémité des fils, sous la forme d'un cercle de bulles , ayant pour centre l'extrémité du fil électrode. Cette dissémination des parti- cules gazeuzes m'avait fait penser qu'elles étaient peut-être dans un état ( 9o5 ) favorable à la combinaison, pour soumettre cette idée à l'épreuve de l'ex- périence, j'ai recueilli les deux gaz dégagés par l'eau distillée, dans le même tube, tandis que je recueillais l'hydrogène seulement dans l'eau aci- dulée au ■—. S'il se reformait de l'eau, le volume d'hydrogène devait sur- passer les I du gaz dégagé dans l'eau distillée. Si les deux gaz ne se recom- binaient pas, le gaz hydrogène du tube gradué dans l'eau acidulée devait faire les -| du gaz dégagé dans l'eau distillée. C'est ce dernier résultat qui a été donné; je m'attendais au résultat contraire. Il est vrai que la distance des fils était de 12 millimètres environ. Je suis toujours disposé à croire que la combinaison aurait lieu, si la distance des fils avait été de i à a millimètres, et encore plus facilement si cette distance n'avait été que d'une fraction de millimètre. Je dois nécessairement confirmer ou infirmer cette vue par l'expérience. » Le tube gradué dans lequel je recueillais les deux gaz réunis était pareil aux tubes gradués dont j'ai parlé plus haut ; seulement, le milieu du tube étroit correspondait à i5 centimètres cubes. Cette manière de procéder est préférable, je pense, à l'emploi de l'eudiomètre ; elle est plus expéditive et plus précise. Ces tubes sont analogues à ceux que j'ai proposés, il y a plus de vingt ans, pour l'analyse de l'air. » Il ne peut entrer dans mon esprit le désir d'affaiblir le moins du monde le mérite des travaux des jeunes et habiles expérimentateurs cités au com- mencement de cette Note; mais l'Académie a accueilli avec bienveillance les diverses recherches que j'ai eu l'honneur de lui soumettre sur la pile depuis 1848. Je regarde comme un devoir pour moi de les défendre, même celles qui pourraient paraître le moins importantes. » En résumé, à travers l'eau pure et les liquides aqueux, il ne passe qu'une très-petite quantité inefficace d'électricité, comme je l'ai admis en i85i dans ma septième et dans ma huitième communication. » Le volume de gaz hydrogène dégagé dans plusieurs voltamètres ren- fermant de l'eau pure, de l'eau acidulée à un degré particulier pour chaque voltamètre, est sensiblement le même. » ÉLECTROMAGNÉTISME. — Note sur In production des courants pym- électriques ; par M. Becquerel. « On connaît différents moyens de provoquer le dégagement de l'élec- tricité dans les corps : le frottement, la chaleur, la lumière, l'action des aimants, l'induction, les actions moléculaires et chimiques, etc. J'ai cher- C. R.,i854.i«'-S«m«ftre.(T.XXXVUI, Kofil ) I I7 ( 9o6 ) ché s'il ne serait pas possible aussi de provoquer la puissance électrique eu combinant l'action de la chaleur à un haut degré avec celle des affinités. Mes prévisions se sont réalisées, et je suis arrivé à produire des courants que j'appellerai courants pjro-électriques , par analogie avec les courants obtenus dans les piles ordinaires, et pour les distinguer des courants thermo-électriques, qui sont dus uniquement à la chaleur. » Ces courants, qui sont à force constante tant que la température ne varie pas très-sensiblement, sont produits toutes les fois que des substances métalliques ou autres, conductrices de l'électricité et solides, sont en con- tact avec le verre ou toute autre substance vitreuse à l'état de fusion ignée, ou ramollie par la chaleur; mais le maximum d'effet n'a lieu que lorsque la substance est fondue. » Dans le Mémoire que j'ai présenté à l'Académie le i""' mai dernier, sur le dégagement d'électricité dans les actions chimiques, j'ai montré que le verre, à une température peu élevée, commençait déjà à conduire les cou- rants électriques, et que l'on pouvait se servir de cette propriété pour étu- dier le dégagement de l'électricité produit au contact des fils de platine et des flammes. Cette conductibilité commence à être sensible vers 3oo degrés. » J'ai cherché depuis si, cette faculté conductrice augmentant avec la température, il ne serait pas possible, quand le verre est fondu et même avant qu'il le fût, de le substituer aux acides et aux solutions salines dans les couples voltaïques. Voici comment j'ai opéré : w Première expérience. — Si, dans un fourneau rempli de charbons allumés, on place une tige de fer doux et une tige de cuivre, en relation chacune avec les bouts du fil d'un multiplicateur ordinaire, au moyen d'un fil de cuivre et d'un fil de fer, l'aiguille aimantée n'est pas déviée, quelle que soit la température ; il ne se dégage donc pas d'électricité. Mais il n'en est plus de même si l'on introduit la tige de cuivre dans un tube de verre peu fusible, et dont on porte la température jusqu'au point de fusion. Si l'on place dans le circuit un midtiplicateur et une boussole des sinus, on reconnaît que, bien avant que le verre ait atteint la température rouge, l'aiguille du multiplicateur est déviée; en continuant à chauffer jusqu'à la fusion, le courant augmente d'intensité, atteint un maximum et reste con- stant. Bien avant ce terme, il faut retirer le multiplicateur pour ne plus faire usage que de la boussole des sinus. Ce courant est dirigé du fer au cuivre, au travers du charbon et du verre, c'est-à-dire que le fer, pendant son oxydation, dégage de l'électricité négative, et le cuivre, dont la surface reste claire et décapée, rend libre de l'électricité positive. On voit par là que le ( 907 ) cuivre, quoique exposé à une température élevée, se conserve intact, comme cela a lieu lorsque, étant en contact avec le zinc ou le fer, il est plongé dans un liquide oxydant. Il doit donc celte conservation à une température éle- vée, à son état électronégatif. Le courant reste constant taiit que la tempé- rature ne varie pas sensiblement et que le fer ne se recouvre pas d'une couche épaisse d'oxyde. Mais, lorsqu'il arrive que le tube fond partielle- ment et que le cuivre touche le fer, alors tous les signes d'électricité dispa- raissent. Ce fait prouve que le courant n'est pas thermo-électrique. » Le dégagement d'électricité, dans cette circonstance, a donc bien une origine calorifique et chimique. Pendant que le fer s'oxyde, ce métal prend l'électricité négative, tandis que l'air ambiant s'empare de l'électricité posi- tive, qui est transmise au cuivre par l'intermédiaire des charbons chauffés au rouge et du verre incandescent avec lesquels les gaz sont en contact. » Deuxième expérience. — J'ai dii chercher d'aliord le rapport approché qui existe entre le courant produit par le couple pyro-électrique et le cou- rant qui provient d'un couple Bunsen à conductibilité égale et abstraction faite de la perte au passage quand il y a inversion dans la direction des courants. A cet effet, j'ai placé dans le même circuit un couple pyro-élec- trique et un couple à acide nitrique dont les éléments avaient les mêmes dimensions. Ces deux couples ont été placés successivement de manière que les deux courants cheminaient dans le même sens et dans deux sens con- traires » En représentant par x l'intensité du courant fourni par le couple Bunsen, et par y celle du couple pyro-électrique, on a obtenu, avec la boussole des sinus, X + jr=isia 17° = 29237, x — j ^ sin io°= i^SôS, d'où l'on déduit j? = 233oi, j- = 5936, et, par conséquent, jT-.jr ::3,9: I. » Dans les circonstances où j'ai opéré, le courant pyro-électrique avait donc quatre fois moins d'intensité que celui du couple à acide nitrique. » On a vu précédemment qu'il fallait éviter de chauffer jusqu'à com- plète fusion du verre, attendu que le fer et le cuivre ne tardant pas à se toucher, tous les signes d'électricité disparaissaient peu à peu; mais il y a encore une autre cause qui diminue l'intensité du courant, c'est l'oxydation 117.. ( 9o8 ) des points de jonction des fils métalliques et des tiges de fer et de cuivre, quand ils sont très-près du foyer de chaleur ; on évite cet inconvénient grave en opérant avec des tiges très-longues qui permettent d'éloigner du fourneau les points de jonction. 1) Troisième expérience. — On devait prévoir que l'on pouvait remplacer l'oxydation du fer à une haute température par la combustion du charbon à la même température ; il a suffi , pour cela, de substituer à la tige de fer un cylindre de charbon préparé à la manière des conducteurs électriques, de le mettre en rapport, au moven d'un fil de platine, avec la boussole des sinus, et de chauffer l'autre extrémité au rouge, près du tube de verre qui renferme la tige de cuivre; il s'est produit un courant dirigé dans le même sens que celui qui avait été fourni par l'oxydation du fer. On a donc bien, dans ce cas-ci, le courant résultant de la combustion du charbon. » En comparant, comme on l'a fait pour le fer, le courant du couple charbon et cuivre à celui du couple à acide nitrique, on arrive aux résultats suivants : d'où l'on tire et, par conséquent. jc +^ = sin i4°,3o = 25o38, X — y = sin8°,5o = i5357 ; j:= 20197, J=534o, x:jr\: 3,76: 1. » Le courant du couple à acide nitrique est donc approximativement 3,76 fois plus fort que le courant pyro-électrique fer et charbon. » Quatrième expérience. — Pour comparer rigoureusement ensemble ces deux sources d'électricité, il faut déterminer, au moyen de la loi de Ohm, le pouvoir conducteur des sources elles-mêmes. Les expériences que j'ai faites jusqu'ici montrent que dans les circonstances les plus favorables, lorsque la température s'approche du point de fusion du cuivre, le pouvoir conducteur des deux sources est à peu près le même; mais, en s'éloignant de ce terme, la résistance au passage augmente de plus en plus dans le couple pyro-électrique. » Cinquième expérience. — Les courants pyro-électriques produisent des décompositiops chimiques comme les autres courants. » Avec deux lames de platine et un couple Bunsen, on décompose l'eau assez rapidement, tandis qu'avec un couple pyro-électrique fonctionnant quand il est encore éloigné du point de fusion de cuivre le courant est ( 909 ) sensiblement arrêté^ à moins qu'on ne remplace la lame de platine positive par une lame de cuivre ; alors le dégagement de gaz hydrogène est assez abondant: il en est de même en substituant à l'eau acidulée une dissolution de sulfate de cuivre; avec deux lames de cuivre, le sulfate est décomposé. » Observations. — On peut préparer de bien des manières les couples pyro-électriques ; j'en indiquerai trois : » i". On place, dans un fourneau à réverbère ordinaire, un creuset de terre revêtu intérieurement d'une lame épaisse de cuivre, contournée de manière à prendre la forme du creuset, et munie d'un fil de même métal passé dans un tube de terre, pour le préserver de l'oxydation. Le creuset est rempli de verre pilé, en quantité suffisante pour recouvrir de 2 centi- mètres, quand il est fondu, la lame de cuivre. En contact avec le verre est posé verticalement par l'un de ses bouts un barreau de fer suffisamment long pour dépasser le haut du fourneau; à l'autre bout est assujetti un fil de même métal, qui sert à le maintenir dans la position qu'on lui a donnée, et à mettre en communication le couple, conjointement avec le fil de cuivre, avec la boussole des sinus ou tout autre appareil. » 2°. Après avoir rempli le creuset de verre pilé, auquel on a ajouté o,25 de carbonate de soude pour hâter la fusion, on introduit dedans deux lon- gues tiges de fer et de cuivre, en évitant le contact, et maintenues dans une position verticale au moyen de fils de fer et de cuivre adaptés aux bouts libres et servant de conducteurs, lesquels fils sont assujettis à des points fixes extérieurs. Aussitôt que le verre est fondu, l'oxyde de fer formé se dissout, et la surface de la tige de même métal reste toujours décapée ; aussi le courant produit est-il constant. Il faut avoir l'attention de ne pas chauffer jusqu'à la fusion du cuivre. Je ferai remarquer que le courant a une certaine intensité, bien avant la fusion du verre. » 3°. On prend un canon de pistolet, dans lequel on introduit un tube de verre vert, renfermant un cylindre de cuivre; après avoir rempli tous les interstices du canon et du tube avec du verre pilé, on place le tout horizontalement dans un fourneau disposé à cet effet; le canon de pistolet et le cylindre de cuivre sont mis en communication avec les appareils, par l'intermédiaire de fils de même métal. Cette disposition m'a donné les meilleurs résultats. » Sixième expérience. — • Dans les couples pyro-électriques décrits pré- cédemment, on a fait usage du cuivre comme élément électronégatif; mais on peut employer encore le platine et le charbon des cornues : l'un et l'autre présentent cependant des inconvénients. Le platine est attaqué par ( 9'o ) le verre et se désagrège; le charbon se brûle très-lentement et produit un courant en sens inverse qui diminue l'action du courant résultant de l'oxydation du fer. Il est possible, je crois, de parer à cet inconvénient en introduisant un cylindre de charbon dans un tube de terre et fermant les issues avec de la terre pour empêcher la circulation de l'air. » Obseivations. — Le verre n'est pas la seule substance vitreuse que l'on puisse employer; parmi celles que j'ai essayées, je citerai notamment le borax; mais j'y ai renoncé parce qu'il attaque trop vivement les éléments du couple. Quant au sel marin et au nitrate de potasse, j'y ai renoncé éga- lement, les effets étant trop faibles, si ce n'est en employant le dernier sel et le charbon, couple qui donne un dégagement d'électricité très-fort, à l'instant de la déflagration du charbon; ce couple, à raison de son effet rapide et du danger qu'il présente, ne peut être d'aucun usage. » Le sable et le quartz pur, quelle que soit la température à laquelle on les élève, n'acquièrent pas la propriété conductrice et ne sauraient rem- placer le verre ou les silicates alcalins. » Dans un prochain Mémoire je décrirai les effets obtenus avec des piles formées de couples pyro-électriques. » Les faits qui viennent d'être exposés dans cette Note montrent que l'on peut trouver dans la chaleur perdue des usines lui moyen de faire fonc- tionner des couples pyro -électriques produisant des courants électriques qui participent des courants hydro-électriques et des courants thermo-élec- triques. Ils rendent probable aussi l'existence de courants électriques, ter- restres, au contact ou dans le voisinage de la partie solide et de la partie en fusion du globe, là où il se trouve des substances solides conductrices, empâtées partiellement dans des silicates fondus, à la manière des cou- ples pyro-électriques » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la transformation des fonctions implicites en moyennes isotropiques , et sur leurs développements en séries trigonométriques ; par M. Augustin Cauchy. « J'appelle série trigonométrique, une série ordonnée suivant les puis- sances entières, ascendantes et descendantes, d'une exponentielle trigono- métrique. Dans le développement d'une fonction implicite en une série de cette espèce, le coefficient d'une puissance entière de l'exponentielle peut être souvent exprimé par une intégrale définie, dans laquelle on trouve, sous le signe /,,une fonction non plus implicite, mais explicite, d'une autre ( 9" ) ' exponentielle trigonométrique, on même par la moyenne isotropique entre les diverses valeurs d'une fonction qui dépend de l'argument d'une variable substituée à la nouvelle exponentielle, mais douée d'un module inférieur ou supérieur à l'unité. J'indique dans le présent Mémoire un moyen très- simple d'obtenir le développement dont il s'agit, en le déduisant de la trans- formation de la fonction implicite donnée en luie moyenne isotropique de même nature que celles qui expriment les divers coefficients. Cette transfor- mation permet d'ailleurs non-seulement de déterminer sans peine les deux modules de la série qui représente le développement, mais encore de ré- duire, dans beaucoup de cas, chaque coefficient au résidu intégral d'une certaine fonction rationnelle. On trouve ainsi, par exemple, avec la plus grande facilité, et sous une forme très simple, les divers termes du dévelop- pement d'une fonction rationnelle des sinus et cosinus de l'anomalie excen- trique d'une planète en une série ordonnée suivant les puissances entières de l'exponentielle trigonométrique qui a pour argument l'anomalie moyenne, et les deux modules, ordinairement égaux entre eux, de la série qui repré- sente ce même développement. ANALYSE. » Supposons deux angles ô et (j^ liés entre eux par une équation algé- brique ou transcendante, en vertu de laquelle l'angle i|; soit une fonction implicite de 9. Si l'on pose l'élimination de 0 et tj^ réduira l'équation donnée à une équation caractéris- tique entre les varariables u et s, en vertu de laquelle u sera une fonction implicite de j. .: » Concevons maintenant qu'en vertu de l'équation donnée i|; et S se réduisent simultanément à un multiple quelconque de la demi-circonfé- rence n. Soit encore Û = F(«) une fonction monodrome et monogène de la variable u. Si l'équation caracté- ristique entre les variables s, u, a pour premier membre une fonction mono- drome et monogène de chacune de ces variables, Q. envisagé comme fonc- tion de s pourra être généralement transformé en une moyenne isotropique relative à l'argument commun de deux variables nouvelles y, w, dont« sera considéré comme représentant une valeur particulière, mais dont les mo- ( 9^2 ) dules seront, le premier inférieur, le second supérieur à l'unité. D'ailleurs cette moyenne isotropique sera généralement développable en une série ordonnée suivant les puissances entières ascendantes et descendantes de s, et dans le développement ainsi obtenu le coefficient û„ de s" sera lui-même une moyenne isotropique que l'on pourra supposer relative à l'argument iji de la variable u. Enfin l'on pourra ordinairement déterminer avec une grande facilité le coefficient 9.„ à l'aide du calcul des résidus, et les deux modules de la série qui représente le développement de îî à l'aide de l'équation caractéristique. En effet, chacun de ces deux modules sera généralement inverse d'un module de s, qui vérifiera l'équation caractéristique, jointe à cette équation différentiée par rapport à u. » Supposons, pour fixer les idées, que l'équation caractéristique entre s et u soit de la forme (i) s = {{u), f («) étant une fonction monodrome et monogène de u. Nommons d'ailleurs ç l'argument commun de deux variables v, w, dont les modules soient, le premier inférieur, le second supérieur à l'unité, et posons (a) r=i{i>), PV={{w). Enfin, concevons que, le module de s venant à croître ou à décroître à partir de l'unité, on puisse en dire autant du module de u. En désignant à l'aide de la lettre 3\h ime moyenne isotropique relative à l'argument commun ç> de V et de w, on aura, pour des modules de l' et w très-voisins de l'unité, (3) Q = .r.[^D„^]H-^[;-^D.^], puis on en conclura (4) ^= S ""*"' n= — 00 la valeur de û„ étant (5) ii„ = .,.["-^D„.], et la moyenne isotropique étant relative à l'argument tj; de la variable u. Si d'ailleurs s et F (m) peuvent être considérées comme des fonctions ration- nelles de «, composées d'un nombre fini ou même infini de termes, l'équa- ( 9^3 ) tion (5) pourra encore s'écrire comme il suit : (0 (t) (6) «.= i {^0.1- ■ (0) (-,:) » Pour montrer une application des formules précédentes, supposons que l'angle $ se réduise à l'anomalie moyenne T d'une planète, et que l'angle ij; désigne l'anomalie excentrique liée à l'anomalie moyenne par l'équatipn (7) et Z* entre l'équation (7) et les deux suivantes produira l'équation caractéristique s = ue -"^ "^ et l'on aura par suite, dans la formule (3), Alors aussi l'équation (4) donnera n =00 (8) "= S ^"^"'"'^ les valeurs de Q.„ et de û_„ étant déterminées par les formules (') (t) W (5^) , , (o) (-s) "^ (o) (-«) dans lesquelles on pourra supposer (10) . n(«) = fiD^7', ou bien (11) n(«)^AD^û, ou enfin (12) n(M) = -^fi + -D^^^-' '«' ^ ' nt\\ «/ cosy • C. R.,i854,j"&nieiJre. (T. XXXVIII, N» 21.) ïïQ ( 9i4 ) ALGÈBRE, — Note sur la résolution de l'équation binôme x^ == i , p étant un nombre premier; parM.. V.-A. Lebesgue. a Lemme. Si dans x" on met successivement pour x toutes les racines X, x'^^ a;',..., x''~* de l'équation (i) xP~* + xP-^ +...-\- x^ -{- X + \-=o, la somme des résultats obtenus sera ^ — i si n, nombre entier, est multiple de /J, et — I dans le cas contraire. » Cela résulte de ce que n, 2«, 3«,..., (/> — i)" divisés par p donnent les restes i , 2, 3,. . . , /? — i . La somme sera donc X -h x'^ +...+ xP-' = — I . Ceci suppose n non divisible par/>; dans ce cas, chaque terme vaut i et la somme p — 1 . » Théorème. La série x, ar^, a?',..., xP~* des racines de (1) peut être remplacée par celle-ci, (2) X, xs,xs',...,xs'"\ g étant une racine primitive de p. » Chacun connaît la démonstration de ce beau théorème dû à M. Gauss ; elle résuite de ce que les restes de i, g, g"^,-.-, g''~^ divisés par p sont, à l'ordre près, 1,2, 3,...,/? — i. » Théorème fondamental. Si l'on représente par A, B, C, . . ., R les racines de l'équation (i) prises dans l'ordre (2), et qu'on fasse a*^' = i , on aura ( (A + Ba + Ca='+Da»-l-...+ Ka^y-' (3) où Pq, p,, Pa, etc., sont des nombres entiers connus, n Démonstration. Soit a-hb-\-c-hd...= p— J,' et prenons pour terme général du développement 1.2.. .a'^j .2. . .b>(.i ,2. . .c. Sî du terme A''B*C''D''... nous déduisons par la permutation tournante ( 9«5 ) ceux-ci", B''C*D<'E''..., C"D*E''F'^..., etc.,\es p — i termes successifs se repro- duirontpériodiquement. Nous représenterons leur somme par T(A''B*C''D''...), et nous la nommerons tournante simple de p — t termes. Il est évident : i " que tous les termes ont le même coefficient ; 2° que l'exposant b-h2C-i-^d... de a reste le même, parce qu'il varie seulement d'un multiple de p — 1. Quand on n'aura pas égard à la disposition des facteurs, le premier terme de la tournante pourra se représenter pour la première fois au rang n-+i, alors n sera nécessairement un diviseur de p — i , et la tournante sera formée de — = |j, périodes ; en réunissant tous les termes d'une période, la quan- tité Po + P, a 4- P^a^... se disposera en groupes ^,7,'', ■' T„(A°B*C^..)a*'-°'"-"'-^--, al b'.cl fi f^^ > ' l'indice ja de T rappelant que la tournante est formée de /x périodes. » Il suffit donc de prouver que chaque tournante vaut p — \ ou — i , pour que le théorème soit démontré. » Or c'est là une conséquence immédiate du lemme. En effet, T(A''B*C''...), qui revient à est égal à S\ a + bg -\- cg'-- ■ est multiple de p, la somme est p — 1 ; sinon, en posant a-h bg ■+■ cg*...= n, comme i, g, g*, etc., sont, à l'ordre près, i, 2, 3,..., p — i, les exposants deviendront, à l'ordre près, n, 2 n, 3 n, etc., ou, en prenant les restes de la division par p, i, a, 3,...,/7 — i. La somme est donc X -+■ x'-h...-h XP~* = — I . » Ainsi on aura, en remplaçant les tournantes par p — i ou — i , Po+ P— 1! i^ éLi alblcl' u. 118.. (9'6) c'est-à-dire ce qu'on obtiendrait en faisant A = B = C...= i, (,+ a +...«"- r- = (^l^y- = o; ou encore il reste donc pQ pour valeur des Po + P, a + P2 a^ + . . . . Quant à Q, c'est une somme qui ne renferme que les coefficients des tournantes, où la somme des exposants de x {a -h bg -\- cg^ +...) est divisible par p. » Ces termes se trouvent directement, ou, si l'on veut, par exclusion, et l'on a p (Ao+A, a+Aaa^ -+-... H- Ap_sa''-^) pour valeur de de là x-\- ax^ -h a"a-^' + ,..4- a''''' x^"" ' = ''^p{Aç,-+- A, a +...), Aq, a,, etc., étant des entiers déterminés. » Le changement de la racine a donne d'autres équations qui, avec la précédente, fournissent les valeurs de Seulement, comme chaque ''4 / doit être affecté d'un certain coefficient |3'(P''-' =1), il y a une ambiguïté dans les formules ainsi obtenues par la méthode de Lagrange. Cette ambiguïté a été levée par Abel dans le tome IV du Journal de M. Crelle. » Cette solution sera plus développée dans le Journal de M. Liouville, où les équations auxiliaires formées en groupant cr à o (^ — i = mro) les racines de l'équation (i), seront traitées de la même manière, comme je l'ai déjà indiqué dans le tome XVIII des Comptes rendus j page 696. » M. DuMÉRiL, en présentant un nouveau tome de son Erpétologie géné- rale, s'exprime ainsi : « Le livre dont j'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie est la se- conde partie du septième volume de V Histoire générale des Reptiles. » Ce volume, dont j'ai déposé sur le bureau la première partie dans la séance du ao mars dernier, se trouve composé de deux tomes comprenant ( 91? ) ensemble quatre-vingt-dix-neuf feuilles de texte compacte, et il est accom- pagné de vingt-quatre planches. » Le nombre des Serpents maintenant connus (de plus de cinq cent trente espèces) est tellement considérable, que ces deux tomes et le sixième volume ont dû être consacrés tout entiers à leur histoire anatomique et physiologique et à la description des espèces. » La méthode de classement fondée sur les différences offertes par le système dentaire, et que j'avais considérée avec Bibron , comme préférable à toute autre, a été, depuis la mort prématurée de mon savant collaborateur, étendue par moi à tout l'ensemble de l'ordre des Ophidiens. » Cette méthode m'a conduit à des résultats qui, j'ose l'espérer, satisferont les naturalistes. En l'absence de caractères extérieurs, suffisamment tran- chés pour servir assez nettement de moyens de distinction, il était nécessaire de chercher, ailleurs qu'au dehors , des particularités anatomiques faciles à constater et liées, par des rapports évidents, aux diverses modifications de l'organisation générale de ces animaux. Or, tel est précisément l'avantage offert par l'étude de l'appareil dentaire des Ophidiens, en raison de son intime corrélation avec l'ensemble de la structure et, par suite, avec les ha- bitudes et les mœurs. » La classification dont nous avions posé les bases dès 1 844 dans notre sixième volume et dont cette histoire des Serpents présente le développement complet par l'application que nous en avons faite à toutes les espèces con- nues jusqu'à ce jour, est établie sur une série de considérations importantes, différentes de celles qui avaient précédemment dirigé les études des ophio- logistes. » Sans entrer ici dans des détails inutiles, j'indiquerai seulement les prin- cipaux traits de cet arrangement, tout à la fois rationnel, méthodique et systématique, mais où je me suis surtout proposé de satisfaire, autant qu'il a été possible, aux exigences de la méthode naturelle, sans troJD repousser l'utilité incontestable offerte par le système pour la facilité de l'étude. » J'ai particulièrement fait usage des procédés d'analyse que j'ai toujours employés avec succès depuis l'époque ou j'ai fait connaître, en i8o5, dans ma Zoologie analytique, les avantages que ces procédés fournissent pour la détermination des animaux" que l'on veut classer. » Ainsi, d'après leur appareil dentaire, les Serpents se trouvent divisés en cinq sous-ordres principaux. Deux de ces sous-ordres comprennent les Ser- pents non venimeux que j'ai nommés, les uns Opotérodontes , parce qu'ils n'ont de dents seulement qu'à, l'une des deux mâchoires, et les autres /iglj- (9'8) phodontes, en raison de l'absence des dents sillonnées et par suite de l'ap- pareil sécréteur du venin. Ici, se trouvent réunis les nombreux Serpents eolubriformes, qu'il a été possible de grouper en familles bien distinctes entre elles, par l'arrangement particulier de leurs dents lisses et non veni- meuses. » Les trois derniers sous-ordres renferment les espèces venimeuses. Un assez grand nombre de ces dernières avaient été confondues avec les Cou- leuvres dont elles, offrent toute l'apparence extérieure ; elles ont cependant les dents creusées d'un sillon destiné à verser dans la plaie le liquide sécrété par une dent à venin; mais il est remarquable que cet appareil occupe l'extré- mité la plus reculée de la mâchoire supérieure. Le nom d' Opisthoglj-phes, que je propose, est destiné à rappeler ce caractère spécial. » Les vrais Serpents venimeux, ceux qui ont toujours été considérés comme tels, présentent entre eux une différence notable, selon queleursdents antérieures sont simplement sillonnées, comme celles des Opisthoglyphes, ou qu'elles sont, au contraire, perforées dans la plus grande partie de leur longueur et qu'elles portent ainsi un véritable canal intérieur, dont l'orifice aboutit inférieurement au sillon creusé sur la pointe du crochet. » Cette dernière disposition est propre aux espèces les plus dangereuses, (font les longs crochets sont fixés sur un os maxillaire rabougri, qui ne porte jamais d'autres dents. Le sous-ordre auquel nous les rapportons est pour nous celui des Solénogljphes, dont le nom rappelle la structure de leurs armes redoutables, qui sont non-seulement sillonnées à leur extrémité libre, mais, en outre, canaliculées à leur base. » Je nomme au contraire Protéroglyphes , parmi les vrais venimeux, les Serpents de la première catégorie à crochets antérieurs simplement parcou- rus sur leur convexité par un sillon très-profond et sur presque toute sa longueur. »■ Ces premières bases une fois posées, l'arrangement variable des dents, la présence de certains caractères extérieurs, enfin diverses particularités, qu'il serait sans intérêt d'énumérer ici, ont permis de reconnaître que les Ophidiens forment un nombre considérable de familles réunissant beaucoup de genres formés eux-mêmes par la réunion d'espèces plus ou moins nom- breuses. » Les immenses collections erpétologiques du Muséum d'Histoire natu- relle nous ont fourni les principaux matériaux de nos descriptions, mais nous avons eu recours aux musées étrangers, et en particulier à ceux si riches de Leyde et de Londres, grâce à l'obligeance de leurs savants directeurs, ( 919 ) chaque fois que nous en avons vu la nécessité. Nous avons mis à profit les précieuses ressources de notre Bibliothèque et de celles du Muséum et de notre Institut. Nous avons fait enfin tous nos efforts pour rendre le moins imparfaite que nous l'avons pu, cette portion considérable de notre Erpé- tologie générale, dont j'aurai l'honneur de présenter très-prochainement à l'Académie le neuvième et dernier volume dont l'impression est fort avancée. » Communication de M. Moxtagjve. « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie la partie cryptogamique de la Flore du Chili, que je m'étais chargé de traiter. Elle forme les tomes VII et VIII de cette Flore intéressante, et s'accompagne d'un Atlas particulier de i6 planches in-4''. » Tout le monde comprendra que cet ouvrage, destiné à vulgariser la connaissance des plantes dans le pays pour lequel il est fait, devait néces- sairement être écrit en langue espagnole. Mais cette impérieuse nécessité aurait pu avoir pour effet d'en restreindre l'usage à un petit nombre de savants, parmi ceux surtout qui habitent le centre et le nord de l'Europe, si l'on n'avait obvié à cet inconvénient en rédigeant en latin les diagnoses des genres et des espèces, et en donnant à ces diagnoses des développements suffisants. Dans la forme adoptée, la Flora chilena sera utilement consultée par les botanistes de tous les pays. » Je me bornerai à dire quelques mots sur cette Flore en général, et plus particulièrement sur les plantes cellulaires dont se composent les deux derniers volumes, mon honorable ami et savant confrère, M. Adolphe Brongniart, s'étant chargé d'entretenir l'Académie des six première qui renferment toutes les plantes vasculaires, et auxquels je suis tout à fait étranger. » L'Académie a été informée dans le temps que M. Claude Gay, natu- raliste distingué, avait reçu du gouvernement de la République du Chili la mission de réunir tous les matériaux propres à former un Musée d'his- toire naturelle pour la ville de Santiago. Pendant le séjour prolongé que notre compatriote a fait dans ces contrées si riches en plantes magnifiques, le gouvernement chilien a tenu à sa disposition tous les moyens d'explora- J^iou qui pouvaient le mettre à même d'atteindre ce but. » Le Muséum d'histoire naturelle de Paris, mettant à profit, pour accroître ses nombreuses et importantes collections, la position favorable qui avait été faite à M. Gay, s'est empressé d'aider encore ce savant dans ( 920 ) ses recherches, et s'est assuré par là des doubles des objets qu'il avait recueillis avec autant de zèle que d'intelligence. » La Flora chilena, rédigée sur le plan de la Flore française, de La- marck et de CandoUe, et accompagnée d'un bel Atlas de loo planches coloriées, dans le format in-4'', renferme donc la description complète des végétaux qui font partie des collections dont je viens de parler, réunis à ceux du même pays, soit recueillis seulement et restés inédits, soit publiés antérieurement par d'autres botanistes de diverses nations. » Le Chili, comme chacun sait, est une contrée fort vaste, puisqu'elle occupe nne longueur de plus de a5 degrés dans l'hémisphère austral. Il est vrai que sa dimension en largeur est beaucoup plus restreinte, bornée qu'elle est dans toute son étendue, à l'ouest par l'océan Pacifique, à l'est par la chaîne des Andes. Quelque immense que soit ce cadre, il a dû s'é- largir encore pour satisfaire au désir exprimé par le gouvernement de la République, de voir reculer jusqu'au détroit de Magellan les limites de la Faune et de la Flore chiliennes. Comment s'étonner alors que, dans des conditions climatologiques si variées, le Créateur ait répandu avec tant de luxe et de profusion cette infinité de formes sous lesquelles s'y présente le règne végétal et que, comme cela a effectivement lieu, l'on puisse voir figurer dans le nombre plusieurs types des Flores du centre et du midi de l'Europe ? » Les plantes que j'ai eues, pour ma part, à faire connaître aux crypto- gamistes futurs du Chili et, en attendant que le goût de ces études y naisse et s'y répande, à ceux de notre vieille Europe, s'élèvent au nombre assez con- sidérable de près de neuf cents espèces, réparties en treize familles et deux cent quatre-vingt-douze genres. Sur ce nombre, cent soixante-neuf espèces étaient nouvelles et inédites, et quatre-vingt-sept, appartenant à soixante et seize genres différents, ont été figurées dans les plus petits détails de leur organisation . » Je dois ajouter, pour terminer, que ces. plantes n'avaient pas toutes été envoyées par M. Claude Gay ; elles provenaient encore des recherches d'autres botanistes, parmi lesquels il est de toute justice de citer en première ligne l'infortuné Bertero, que son ardent amour pour la science avait poussé vers ces lointains rivages où il trouva, dans un naufrage, une mort préma- turée. C'est à lui surtout qu'on doit l'exploration des richesses végétales de l'île de Juan-Fernandez. L'équité commande de mentionner ensuite ceux de nos compatriotes qui, par leur zèle éclairé et leur ardeur infati- gable, ont concouru à amasser les précieux matériaux de cette Flore, en ( 921 ) tête desquels se place sans contredit notre célèbre et regrettable confrère M. Gaudichaud ; viennent ensuite les chefs d'expéditions scientifiques, M. l'amiral d'Urville et notre savant confrère M. Duperrey, puis enfin M. Alcide d'Orbigny. » Je m'estimerai heureux si l'Académie, consultant plutôt sa bienveillance pour l'auteur que l'importance de l'ouvrage dont je lui fais hommage, daigne accueillir favorablement cette nouvelle et faible marque de ma vive et respectueuse gratitude. » RAPPORTS. Rapport fait, au nom de la Section de Phjrsique, par M. Becquerel. « L'Académie, dans sa séance du 1 5 mai dernier, a renvoyé à la Section de Physique la proposition qui lui a été faite par la Commission chargée de lui faire un Rapport sur la machine électromagnétique de M. Marié Davy, d'accorder à ce dernier une somme de 2 000 fr. pour l'aider à construire une machine de la force d'un cheval, destinée à mettre en évidence les avantages qu'il lui attribue. » La Section, après en avoir conféré, m'a chargé de faire connaître sa décision à l'Académie : ne se croyant pas suffisamment éclairée, comme la Commission, pour se prononcer dès à présent sur les avantages pratiques que pourrait présenter la machine électromagnétique, et reconnaissant néanmoins qu'il y a lieu d'encourager M. Marié Davy dans ses recherches, elle est d'avis, en conséquence, de lui accorder ladite somme de a 000 fr. demandée par la Commission. » Cette proposition est mise aux voix et adoptée. • NOMENATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission de deux Membres chargés de la révision des comptes pour l'année i853. MM. Mathieu et Berthier obtiennent la majorité des suffrages. C. R., 1854, \" Semestre. (T.XXXVIU, N» 81.1 I '9 ( 922 ) MÉMOIRES LUS. ASTRONOMIE. — Sitr l'emploi des mires méridiennes dans le calcul de la déviation azimutnle ; par M. Ernest Liocville. (Commissaires, MM. Mathieu, Laiigier. ) Nous extrayons de ce Mémoire le passage suivant : « I o. L'usage des mires pour amener à peu près les lunettes dans le méridien est fort ancien. L'Observatoire de Paris en avait autrefois deux, dont on peut lire la description dans l'introduction aux volumes publiés, en 1825, en vertu d'un arrêté du Bureau des Longitudes, et qui contiennent les observations astronomiques faites de 1810 à iHaS par MM. Arago, Bou- vard, Mathieu, NicoUet et Gambart. L'ime de ces mires avait été placée sur la façade méridionale du palais du Luxembourg, en l'année 1800, à une distance de 1 364 mètres environ de la lunette méridienne ; l'autre l'avait été en 1 806, au midi de l'Observatoire, sur inie pyramide élevée dans la plaine de Montrouge, à une distance d'environ 1 840 mètres. Mais la mire du Luxembourg fut détruite lors de l'agrandissement de cet édifice, et, plus tard, celle de Montrouge fut cachée par les constructions élevées par le génie pour les fortifications de Paris. » Pour remédier à cet état de choses, le Bureau des Longitudes décida, sur la proposition de M. Arago, qu'une mire serait placée sur les terrains mêmes de l'Observatoire, et l'exécution en fut confiée à M. Brunner. Cette mire, établie vers la fin du mois de septembre iSSa, étant celle qui a servi aux expériences que je vais rapporter, je dois en donner une description rapide. » II. Elle se compose d'une plaque métallique percée d'un disque à son centre, et placée sur un pilier édifié à l'extrémité de la terrasse de l'Obser- vatoire ; ce pilier repose sur les murs mêmes de cette terrasse. Sur un second pilier, situé à 70 mètres environ du premier, et qui s'appuie sur le mur le plus rapproché des cabinets d'observation, est placé un objectif destiné à rendre parallèles les rayons de lumière venant de la mire, de manière que, dans la lunette, l'image puisse se former au foyer astronomique. Cet objec- tif entre dans un anneau auquel est attachée une plaque métallique solide fixée sur un cadre scellé au pilier. La plaque peut être rendue mobile au moyen d'une vis latérale qui permet à l'objectif de glisser entre les rainures du cadre ; il en est de même de la mire. ...... ( 9-^3 ) » 1.6 but principal que M. Arago s'était proposé était de déterminer faci- lement l'erreur de collimation de la lunette au moyen d'un retournement sur cette mire; il voulait, en outre, qu'elle restât fixe; aussi son diamètre était- il beaucoup plus grand que celui des mires ordinaires; il sous-tendait, vu de la lunette, un angle de i4' ,70. » Dans d'autres observatoires, à Poulkova par exemple (i), on se sert, pour déterminer la déviation, d'un système de deux mires, l'une au nord, l'autre au sud de l'instrument, et composées, comme celle de Paris, d'un objectif et d'un disque. Mais le diamètre du disque n'est que de 2 secondes, et la plaque liiobile de l'objectif porte une division tracée sur un petit limbe d'argent; sur le cadre se trouve un index. Si le fil du milieu de la lunette n'est pas en coïiicidence exacte avec le disque de la mire, l'observateur em- ploie une verge en bois qui communique avec la vis de l'objectif, et donne à cet objectif le mouvement latéral nécessaire, jusqu'à ce que l'image de la mire tombe exactement sur le fil ; alors il lit la position de l'index sur la division tracée sur la plaque de l'objectif. On voit que, dans ce mode d'ob- servation, on déplace à chaque expérience l'objectif de la mire. M. Arago voulait, au contraire, qu'il restât fixe et qu'on mesurât la distance du fil méridien au centre de la mire, à l'aide d'un prisme biréfringent placé entre l'oculaire et l'œil. On avait réuni sur une même pièce en cuivre plusieurs prismes dont les angles de déviation variaient de 3o secondes en 3o secondes, ce qui permet, avec un grossissement de deux cents fois seulement, de me- surer la distance à y de seconde d'arc, précision bien supérieure aux erreurs de pointé. » 12. Quoi qu'il en soit de ces deux systèmes, voici comment j'ai opéré avec la mire de M. Arago pour étudier sa marche en contrôlant sans cesse par des observations astronomiques les résultats qu'elle fournit. » A chaque jour favorable pour ces observations astronomiques, j'estime avec soin la distance du fil méridien au centre de la mire en parties du rayon de cette mire (la valeur du rayon est de 7 ",35 d'arc) ; j'en retranche ensuite l'effet de l'erreur d'axe optique, erreur déterminée par les procédés ordi- naires de retournement. Au moyen de la lecture sur la mire, ainsi corrigée, j'obtiens la valeur de la déviation qui aurait lieu si le centre de la mire coïn- cidait alors avec le méridien, et je la compare à celle qui résulte des obser- vations astronomiques : la différence entre les deux valeurs ainsi trouvées (1) Foir, pour plus de détails, la Description de l'observatoire central de Poulkova, par M. Struve, t. I, p. laS etsuiv. 119 . (9^4) m'indique à quelle distance du centre de la mire et dans quel sens est le méridien. » Telle est l'opération que j'ai répétée pendant près de cinq mois, du 28 décembre iSSa au aS mai i853, et pendant deux mois et demi, du 9 septembre au aS novembre i853, toutes les fois que cela m'a été possible. J'ai obtenu ainsi, pour chaque jour où j'ai opéré, l'erreur du centre ou du zéro de la mire. » Les erreurs du zéro étant déterminées de cette manière, j'ai vu qu'elles restaient à peu près constantes pendant un certain intervalle de temps; puis, qu'elles variaient par sauts brusques. Aucun changement considérable ne s'est produit graduellement et par une accumulation de petits changements. Ainsi, pendant quatorze jours, du 16 février au i" mars, le zéro de la mire était resté presque rigoureusement à l'ouest du méridien de 0^,09, tandis que du 5" au 3 mars, en deux jours, il passe plus à l'ouest de o', 10. De même, du aa au 24 mars, le zéro qui pendant dix jours s'était maintenu à l'ouest du méridien de o*,26 passe brusquement à o',39. Un changement plus grand encore s'est manifesté du i3 au 18 mai; il atteint 3 dixièmes de seconde, tandis que du 25 avi i3 mai, la mire s'est conservée presque abso- lument fixe. » Cette remarque m'a naturellement conduit à grouper les observations consécutives de la mire pour lesquelles j'avais obtenu la même erreur du zéro ou une erreur peu différente, et à en former des séries séparées entre elles par un ou plusieurs points de discontinuité. » Comme j'ai vu, en outre, que dans les séries ainsi formées les différences entre les positions du zéro n'étaient que de l'ordre des erreurs du pointé, et semblaient n'affecter aucune loi de variation, j'ai pris pour erreur uni- forme du zéro de la mire, pendant toute la série, la moyenne des erreurs déterminées dans l'espace de temps qu'elle renferme. Cela m'a permis de faire concourir à la détermination de la position du zéro, non plus seule- ment les observations astronomiques faites le jour même de la lecture sur la mire, mais toutes celles faites pendant la même série ; et c'est de cette po- sition que je conclus une valeur nouvelle de la déviation azimutale, plus exacte, ce me semble, que celle qu'on avait par les seules observations as- tronomiques du jour. J'espère avoir ainsi atténué beaucoup les erreurs de pointé. Voilà un premier service que la mire peut rendre. » Maintenant, supposons qu'un astre ait été observé à un des jours com- pris dans l'intervalle d'une de nos séries régulières, et que ce jour soit un de ceux où la détermination astronomique de l'azimut s'est trouvée impos- ( 9*3 ) sible, mais non pas la lecture sur la mire. Que ce jour soit, par exemple, le 29 avril, compris dans la série régulière du aS avril au i3 mai. L'erreur uniforme du centre de la mire, trouvée comme on l'a dit, est de o', 18 pour cette série. Il faudra donc retrancher o%i8 de la lecture sur la mire déjà corrigée de l'erreur d'axe optique, et l'on aura l'erreur de déviation au jour indiqué. » i3. Ou voit par là comment la mire peut fournir souvent une méthode d'interpolation pour trouver l'azimut dans un intervalle de quelques jours où manquent les déterminations astronomiques ; il faut seulement que la comparaison de la mire à des observations antérieures et postérieures fasse connaître sa position, et montre que dans l'intervalle en question il n'y a pas eu de changement brusque. A la rigueur, il suffit de deux comparaisons, l'une au commencement, l'autre à la fin de l'intervalle en question. Si la différence des erreurs du centre de la mire à ces deux instants est peu considérable, c'est qu'il n'y a pas eu de discontinuité. Mais on comprend qu'il est préfé- rable de faire intervenir le plus grand nombre de comparaisons possible. » i4- En effet, le plus grand défaut de la mire, ce qui empêche de don- ner aux résultats obtenus toute la précision dont ils sont susceptibles, pro- vient de la difficulté d'en faire une observation parfaitement exacte. La mire est souvent ondulante ; le fil auquel on compare le centre de la mire peut souvent, par suite de ces ondulations, surtout pour les observations faites pendant le jour, paraître correspondre à des points distants entre eux de 2 ou 3 centièmes de seconde de temps ; il importerait donc d'avoir une au- tre mire, située à 1 80 degrés de la première, qui permît de faire des obser- vations correspondantes, ce qui multiplierait les pointés, et, tout en faisant disparaître l'incertitude qui résulte d'une seule observation, donnerait toute la symétrie désirable. L'établissement de cette seconde mire était dans les intentions de M. Arago et du Bureau des Longitudes ; mais on voulait que la mire déjà établie fût expérimentée avant de procéder à l'édification de la seconde. » i5. Si j'avais eu à ma disposition ces deux mires combinées, j'aurais repris mon travail, l'emploi des deux mires permettant de séparer plus faci- lement l'erreur d'axe optique de l'erreur de déviation. Mais la mort de M. Arago a empêché d'établir la seconde; d'ailleurs, j'ai dû moi-même, il y a trois mois, quitter l'Observatoire et abandonner la suite de ces recher- ches. Toutefois, les résultats que j'ai obtenus me paraissent remplir le but que je m'étais proposé, et je les considère comme pouvant servir de base à des travaux que j'aurai l'honneur de présenter ultérieurement à l'Académie, ( 9^6 ^ » i6. Je termine ce Mémoire en donnant deux tableaux qui contiennent les comparaisons de la mire aux observations astronomiques que j'ai faites dans l'intervalle du 28 décembre j85a au aS mai i853, et du 9 septembre au 25 novembre !853 » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ANATOMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur In transmission des impressions sensitives dans la moelle é pi ni ère ; par M. Schiff. (Présenté par M. le prince Ch. Ronaparte. ) Je me suis chargé de cette mission avec d'autant plus de plaisir, a dit M. le prince Ch. Bonaparte, qu'il me semble que les expériences nouvelles du savant anatomiste de Francfort confirment et expliquent les résultats obtenus par notre illustre M. Magendie et contestés par quelques physiolo- gistes étrangers. « Extrait par l'auteur. — Plusieurs auteurs modernes ont prétendu qu'il était impossible, dans les recherches physiologiques sur la moelle épinière, de limiter la lésion sur les faisceaux distingués par les anatomistes, et que ces expériences, loin de nous dévoiler la fonction des différents fais- ceaux, ne se portaient que sur la moitié antérieure ou postérieure de la moelle. J'espère que la méthode employée dans les recherches suivantes ne se prêtera point à cette objection. » I. J^a substance blanche des cordons postérieurs est sensible, et trans- met des impressions sensitives, sans le concours de la substance grise. » a) Sur des chiens, des chats et des lapins éthérisés, j'ai découvert la moelle épinière dans la longueur de trois àcinq vertèbres dorsales ou lombaires j'ai fait une incision qui divisait transversalement la plus grande partie des cordons postérieurs près du bout caudal de la plaie, puis, saisissant avec une pince la partie coupée, j'ai pu, à l'aide d'une traction douce, mais con- tinue en haut et en avant, isoler non-seulement la partie coupée, mais toute la circonférence des cordons postérieurs dans la longueur de plusieurs centimètres. Aucune trace de la substance grise n'adhérait à ces cordons, et les cornes grises postérieures \ comme après la mort est confirmé par l'examen attentif des parties durcies dans l'alcool) sont mises à nu; mais elles restent complètement en contact avec la commissure grise centrale. Une demi-heure ou une heure après, j'ai découvert la plaie, et si je pinçais l'extrémité de cette partie isolée des cordons postérieurs, qui n'était unie qu'à la partie antérieure de la moelle, l'animal témoignait les douleurs les ( ,9^7 ) plus vives. L'impression sensitive, tOTit au contraire à l'opinion de beaucoup de psychologistes, doit avoir non-seulement éiè produite par l'irritation de la substance blanche, mais cette impression a été transmise par toute la longueur du trajet isolé. » b) Sur de grands chiens chloroformisés j'ai découvert la moelle depuis le milieu de la région dorsale jusque vers son bout caudal. Dans la région dorsale, j'ai excisé, dans l'étendue de i à 2 centimètres, les cordons anté- rolatéraux, et j'ai ôté tout ce qui restait de la substance grise en contact avec les cordons blancs postérieurs. Pour exécuter cette opération délicate, il faut tourner cette partie de la moelle autour de son axe, de sorte que ses deux faces latérales deviennent supérieures, l'une après l'autre. On coupe quatre ou cinq nerfs des deux côtés qui partent de la partie sur laquelle on veut opérer, après leur sortie de la dure-mère, en saisissant ensuite le bord de la dure-mère largement ouverte avec une pince très-large, on peut contour- ner cette partie de la moelle sans la toucher immédiatement et sans que cela trouble ses fonctions. L'opération étant achevée, on recouvre la plaie par quelques sutures, et après un temps variable d'iui quart d'heure jusqu'à cinq heures, on voit les parties postérieures recouvrer leur sensibilité ; en découvrant ensuite la moelle on peut se persuader que tous les points des cordons postérieurs en arrière de la section, et que toutes les racines posté- rieures de la portion lombaire ou sacrée, possèdent une sensibilité très- distincte. Ainsi les cordons postérieurs suffisent pour transmettre la sensi- bilité de- toutes les parties intérieures sans le concours de la substance grise. » IL La substance grise transmet des impressions sensitives » Je ne rapporterai ici que les principales expériences que j'ai faites re- lativement à ce sujet. » a) Si sur un lapin vigoureux ou sur un cabiai on fait dans la région dorsale l'ablation d'une portion des deux cordons postérieurs, non-seule- ment la sensibilité dans les membres pelviens n'est pas détruite, mais, après quelque temps, elle se montre si forte, qu'elle prend l'apparence d'hyper- esthésie; les lapins, qui sont d'ailleurs si patients, très-souvent crient si on touche un peu fortement leurs pattes de derrière, ou si on pince la peau du train postérieur, comme si l'on avait touché leur nerf trijumeau. « b) Si, après avoir enlevé les deux cordons postérieurs, on coupe un peu plus haut ou plus bas les deux cordons antérolatéraux, les mêmes phé- nomènes se manifestent ; ainsi le cordon antérolatéral n'a aucune part à la transmission de cette sensibilité qui paraît si exagérée. On ne peut pas ( 928 ) . couper le cordon antérolatéral sans intéresser les cornes antérieures de la substance grise; mais cette circonstance n'influe pas sur le résultat. » c) Si on coupe toute la partie postérieure de la substance grise, mise à nu par l'ablation des cordons postérieurs blancs, la sensibilité revient dans les parties situées en arrière de la plaie, mais elle paraît moins exagérée. I.a même chose arrive si l'on coupe d'un seul coup la moitié postérieure de la moelle. » d) Si l'on incise encore un peu la moitié antérieure de la substance grise, la sensibilité se rétablit dans toute l'étendue du train postérieur quel- ques heures après l'opération, quelquefois même dans la première heure. Elle se rétablit encore si une couche très-mince de la substance grise unit la partie pelvienne de la moelle à la partie céphalique, la sensibilité existe partout; mais, en général, elle est d'autant plus obtuse que la couche grise est plus mince. » e) Si l'on ôte enfin toute la substance grise, de mafiière à découvrir la face supérieure des cordons antérolatéraux, la sensibilité est perdue pour toujours, quoique la mobilité volontaire peut revenir. » J") L'apparence d'hyperesthésie, que l'on observe du côté lésé après l'hémisection transverse de la moelle, ne peut s'expliquer que par une conduction par la substance grise, comme il n'existe point de commissure blanche entre les cordons postérieurs. Si l'on ôte la moitié latérale de la moelle dans la longueur d'un centimètre, il y a exagération du sentiment du côté lésé ; si alors on détruit autant que possible la partie centrale de la substance grise de l'autre moitié de la moelle, mise à découvert dans la ligne médiane, le côté de l'hémisection perd tout sentiment; mais, après quelques heures, le sentiment revient dans l'autre côté si l'expérience est bien faite. Le sentiment alors reste obtus, comme il l'était déjà immédiatement après la première hémisection, mais il existe très-clairement. » g) Lorsqu'on incise toute la moitié supérieure de la moelle, et, à la distance de quelques vertèbres, la moitié inférieure j si même la section infé- rieure surpasse un peu la ligne médiane de la hauteur, la sensibilité peut revenir après quelques heures; mais, en général, elle est obtuse (du moins dans les premières trente heures). Néanmoins, chez un lapin, je l'ai vue ac- quérir, treize heures après l'opération, une apparence hyperesthétique. » h) Lorsqu'on coupe les deux moitiés latérales à la distance de quel- ques vertèbres, la sensibilité revient; mais elle reste faible chez les Mammi- fères, quoiqu'elle est très-distincte. Chez les grenouilles je l'ai vue très-sou- vent revenir à son état normal après cette opération. ( 9^9 ) » Dans ces deux dernières séries d'expériences il ne reste aussi que la con- tinuité de la substance grise pour expliquer la transmission des sen- sations. » III. La substance grise est insensible. » Jusqu'aujourd'hui on n'a connu, dans le système nerveux, que des parties serisitives, des parties motrices et des parties qui servent à la per- ception, dont on doit la distinction à M. Flourens, et tous les auteurs qui ont admis que la substance grise transmette les impressions au cerveau ont cru lui devoir accorder aussi un certain degré de sensibilité. » Si quelque temps après l'ablation des cordons postérieurs de la moelle d'un lapin on trouve les parties postérieures du corps dans un étatd'hyperesthé- sie, de sorte qu'un attouchement un peu fort des pattes produit des cris et des mouvements dans tout le corps de l'animal, et on découvre alors la plaie de la moelle, le plus léger attouchement des cordons postérieurs en arrière de la section produira une sensation excessive; mais si l'on touche la partie privée de ses cordons postérieurs, par laquelle ont àii passer ces impressions exa- gérées, loin de la trouver très-sensible, on constate qu'elle est absolument insensible. Chez l'animal, librement placé sur une table, j'ai pu y implan- ter une, deux ou trois aiguilles, sans qu'aucun signe eût trahi que l'ani- mal s'en était même aperçu, et si après je comprimais avec très-peu de force une phalange des orteils, ce trajet, qu'on avait perforé à l'insu de l'animal, transmettait encore au cerveau une impression si exagérée, qu'elle arra- chait des cris et que l'animal prit la fuite. Mais au niveau de la plaie j'ai pu couper lentement ou subitement tout le reste de la moelle, j'ai pu la brûler, la cautériser par divers agents chimiques,, la galvaniser, sans que l'animal libre eût manifesté la moindre sensation ; on peut en couper des petits fragments, et l'animal ne s'en aperçoit pas. La substance grise est insensible immédiatement après qu'elle a été mise à découvert, elle reste insensible encore deux jours après cette opération. Elle n'est pas plus sen- sible si elle est encore couverte par la substance blanche, comme on peut voir en coupant transversalement une moelle intacte pour en examiner la surface coupée avec une aiguille, après que l'animal est revenu de l'éthéri- sation. J'ai constaté les mêmes faits dans beaucoup d'expériences sur des chiens et des chats. )) Ainsi la substance grise contient des fibres qui ont la propriété singu- lière de ne transmettre au cerveau que des impressions qui leur sont com- muniquées par la substance blanche; mais on ne peut pas y faire naître directement ces impressions : ainsi ces fibres nerveuses ne sont pas sensibles, C. R., l854, l" Semcsue. (T. XXXVUI, N" 21.) ' ^O ( 93o ) elles ne produisent pas non plus des perceptions , leur rôle n'est essentielle- ment que conducteur. De telles fibres nerveuses n'étaient pas encore con- nues en physiologie, et il m'a paru qu'il fallait les distinguer des fibres sen- sitives par un nom nouveau, et je propose de les appeler fibres esthesodic/ues (i^«s, chemin), et je prouverai plus tard qu'il y a dans la même substance des fibres très-analogues pour les mouvements que j'appellerai kinéso- diques. » Si l'on découvre la moelle dans la longueur de 3 pouces, on ôte les cor- dons postérieurs en avant et en arrière dans la longueur d'un pouce, en laissant dans le milieu un trajet de substance blanche qui est ainsi inter- rompue en avant et en arrière ; cette partie restante de la substance blanche, si on l'irrite immédiatement, pourra encore faire transmettre au cerveau des sensations qui devront parcourir la substance insensible, mais esthé- sodique, qui l'avoisine. » Il était très-intéressant de savoir si l'empoisonnement par la strychnine n'altéraitpas les propriétés des fibres esthésodiques. Sur deux lapins dont j'a- vais ôté les cordons postérieurs et coupé les nerfs correspondan ts dans la région dorsale , j'ai coupé encore le cordon antérolatéral immédiatement en arrière de la plaie. Lorsque l'apparence hyperesthétique des membres s'est mani- festée, je les ai empoisonnés. Mais ensuite, lorsque le moindre attouchement des parties sensibles, soit du train antérieur ou postérieur du corps, pro- duisit des convulsions tétaniques générales, j'ai pu, en évitant tout ébran- lement et tout autre attouchement de l'animal, toucher, piquer et perforer avec des aiguilles la partie esthésodique, sans produire aucune trace ni de mouvement ni de sensation. » Dans une autre communication je parlerai de la différence qui existe entre la transmission des impressions sensitives par les parties sensibles et par les parties esthésodiques de la moelle. » Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Magendie, Serres et Flourens. PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur l'influence que la moelle e.pinière et le bulbe rachidien exercent sur la sensibilité et la molilité; par M. Oré. (Extrait.) (Commissaires, MM. Magendie, Serres, Flourens. ) « Depuis Galien jusqu'à notre époque, la plupart des physiologistes avaient pensé que la moelle épinière exerçait une action directe sur la sen- ' ( 93' ) sibilité et la motilité. Cette doctrine, dont la valeur semblait reposer sur l'observation clinique et sur l'expérimentation, a été fortement ébranlée dans ces derniers temps par les recherches de Van Deen, de Stilling, de M. Brown-Séquart et de quelques autres physiologistes. Poussé à mon tour à étudier, au moyen des vivisections, les fonctions de la moelle, je me suis attaché avant tout à apprécier l'influence que cet organe exerce sur la transmission des impressions sensitives et sur le mouvement. Considérant, déplus, que le bulbe . rachidien se trouve composé des mêmes éléments que la moelle épinière, j'ai fait des expériences pour savoir si cet organe agit sur la sensibilité et quel est son mode d'action. Enfin, pour être com- plet, j'ai spécialement étudié un point de la structure intime de la moelle, j'ai recherché quelle est la direction des fibres sensitives dans les faisceaux médullaires. » Le défaut d'espace nous empêche de suivre l'auteur dans les expériences nombreuses et variées qu'il rapporte, et, comme en n'en reproduisant que quelques-unes nous ne donnerions pas une idée de son travail, nous de- vons donc nous borner à en indiquer les résultats en lui empruntant à lui- même les termes dans lesquels il les résume en terminant son Mémoire : « 1°. J'admets, comme M. Brown-Séquart, que la transmission des im- pressions sensitives dans la moelle épinière est croisée, mais je pense, con- trairement à ce physiologiste, que cet effet croisé n'est pas complet. Il existe toujours dans le membre opposé au côté de la moelle divisée une certaine sensibilité qui est due auxjibres sensitives directes. » 2°. Si l'action produite sur la sensibilité est incomplète, il n'en est pas de même pour celle que produit sur la motilité la section du faisceau anté- rolatéral. En effet, après cette section, le mouvement est entièrement aboli dans le même côte'. » 3°. L'électricité est le seul moyen d'excitation qui permette d'observer les effets indiqués précédemment sur la sensibilité quand on agit sur les animaux supérieurs adultes. Tous les autres moyens d'excitation sont impuissants. » 4°- Le bulbe rachidien exerce comme la moelle une action croisée sur la sensibilité, mais dans le bulbe comme dans la moelle, cette action n'est pas complète. Contrairement à ce que l'on observe pour le mouvement dans la moelle épinière, l'action du bulbe sur cette propriété est croisée. Il existe donc dans le bulbe rachidien des effets croisés pour la sensibilité et pour la motilité : il est important de noter que ces effets ont été obtenus lao.. ( 9^2 ) par la section d'une moitié du bulbe rachidien, en avant de Centre-croisement des pjratnides antérieures. « 5°. Les fibres sensitives offrent dans la moelle épinière la disposition suivante. Elles forment deux couches; l'une superficielle, l'autre profonde. » La couche superficielle est formée par des fibres directes. La couche profonde est formée par des fibres transversales qui s'entre-croisent dans la commissure grise. » 6". Les faits pathologiques observés chez l'homme viennent à l'appui des conclusions physiologiques énoncées précédemment, comme le prou- vent les observations que je rapporte à la suite de ce Mémoire. » PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE. — De V absorption de l'azote par les animalcules et les algues ; Note de M. Morres, présentée par M. de Quatrefages. (Commissaires, MM. Dumas, Milne Edw^ards, de Quatrefages.) « La question qui s'agite entre MM. Boussingault et Ville au sujet de l'absorption de l'azote par les plantes, m'engage à détacher d'un travail dont je m'occupe depuis longtemps plusieurs faits qui sont de nature à jeter quelque lumière sur cette délicate et difficile question. » Dans un précédent travail, je m'étais occupé d'une manière suivie de l'oxygénation des eaux par les animalcules et les algues. Ces premières l'echerches me donnant l'obligation d'élever et de développer les Infusoires les plus variés, je n'ai pas tardé à m'apercevoir que beaucoup d'entre eux, au bout d'un certain temps, disparaissaient entre mes mains, résistant à toutes les précautions que je pouvais prendre pour les conserver et les multiplier à ma guise. Obligé de rechercher la cause de ce contre-temps, je fus conduit à m'apercevoir que ces êtres étaient éminemment azotés, et que mes insuccès tenaient précisément à ce que je ne leur fournissais pas en quantité suffisante l'azote qui leur était nécessaire lorsque leur nombre devenait considérable. Il est inutile, et il serait trop long de dire ici sous quelles formes variées et dans quelles substances l'azote leur fut successi- vement présenté, me réservant, dans un travail spécial, d'exposer les re- cherches, nécessairement prolongées, qui ont éclairé pour moi la question. » MM. Boussingault et Ville, voulant constater l'absorption de l'azote par les plantes, ont dû placer celles-ci, soit dans des atmosphères confinées et restreintes, soit dans des conditions qui pouvaient ne pas favoriser com- plètement leur végétation. Cette manière d'opérer, malgré tout le talent (933) dont elle a fourni la preuve, a fait naître des difficultés et des objections. » Les Infusoires, et il n'y avait pour moi que l'embarras du choix, pou- vaient être placés dans des conditions d'expérimentation plus heureuses. Il m'était facile de les isoler, puisque ces êtres vivent dans l'eau, et de leur faire arriver dans le liquide, où ils sont à l'état normal, soit de l'air ordi- naire, soit de l'air privé de toutes les substances autres que l'oxygène et l'azote. L'eau que j'ai employée était de l'eau de source très-peu riche en sels calcaires. » Je suis arrivé à des résultats entièrement conformes à ceux qui ont été signalés par M. Boussingault; jamais je n'ai pu constater une seule fois l'absorption directe de l'azote de l'air. Voici, du reste, les principaux résul- tats auxquels je suis parvenu. » Tous les Infusoires, verts, bruns ou rouges que j'ai examinés jusqu'ici, et qiii appartiennent à des genres fort divers (Monadines, Crypto-mona- dines, Astasiées, Enchéliens, etc.), sont tous, sans exception, des êtres for- tement azotés. Chaque fois qu'on les rencontre en abondance, colorant en vert, en ronge ou en brun les eaux où ils se développent, on peut être assuré que des substances d'origine animale sont dans le voisinage, et que l'eau de pluie ou l'eau courante leur a apporté les principes azotés dont ils ont besoin et qui permettent leur développement facile, soit dans les fossés, soit dans les flaques, les étangs et même les ornières des routes. » Tant que l'azote leur est présenté en quantité suffisante, ces êtres conservent la motilité et tous les indices de la vie animale; si l'azote devient rare, ils se fixent immédiatement tous et passent à leur période de vie tran- quille, dévie végétale; mais, même à cette époque, l'azote leur est encore nécessaire, bien qu'à ce moment, plus que jamais, ils agissent sur l'acide carbonique dissous dans l'eau, à la façon de la partie verte des végétaux. Toutefois, lorsqu'ils sont libres et mobiles, ils ont un caractère spécial : c'est que, lorsque, sous l'influence solaire, ils dégagent de l'oxygène, celui- ci se présente dans un état qui permet à l'eau une oxygénation considé- rable . M Si, dans une eau qui reste parfaitement calme, dans un vase que rien n'agite, on place des débris d'Insectes, même des morceaux de chair très divisée, c'est auprès de ces débris que se développeront avec le plus d'abon- dance les Infusoires mis en petite quantité dans l'eau ; ils absorberont à leur profit les principes azotés qui leur sont présentés. Ces êtres semblent jouer dans l'eau le rôle que certains animaux plus élevés jouent dans l'air, où les corps azotés atteints par la mort appellent promptement auprès d'eux ( 934 ) des Insectes, des Oiseaux, des animaux carnassiers avides de ces débris. » Quelques sels ammoniacaux peuvent remplacer avec succès les corps azotés précédents, je citerai l'azotate et surtout le carbonate d'ammoniaque. L'action des autres sels amoniacaux est pour moi en ce moment à l'étude. )) De l'eau que l'on met en contact renouvelé avec l'air atmosphérique en la faisant tomber goutte à goutte et sans cesse d'un vase dans lui autre, permet le développement rapide de tous les Infusoires monadaires. » Si, au contraire, l'air qui passe dans l'eau, même en grande quantité, a été préalablement lavé dans de l'acide sulfurique, la vie n'est pas possible et s'éteint complètement au bout de quelques jours. Il est bien entendu que l'acide sulfurique a été privé des gaz, tels que l'acide sulfureux, qu'il pourrait tenir en dissolution. Des appareils identiques de grandeur et de capacité ont donné des résultats totalement différents, lorsque l'un d'eux laissait passer dans l'eau, attiré par un aspirateur, de l'air ordinaire, et l'autre appareil de l'air lavé par de l'acide sulfurique. » Si, avant que la vie fût totalement éteinte, on cessait de laver l'air à l'acide sulfurique, la vie, se ranimant, ramenait la couleur verte disparue. Cependant, pour les monadaires de couleur verte, l'action réparatrice de l'air non lavé par l'acide sulfurique est considérablement amoindrie si l'air est privé des corpuscules légers qu'il emporte avec lui dans l'eau soumise à l'expérience. Ce dernier but peut être atteint de plusieurs manières; par exemple, en faisant passer l'air à travers des corps feutrés ou poreux, tels que du coton cardé, etc. » Ces doubles faits, de l'absorption de l'azote et de l'émission de l'oxy- gène sous l'influence solaire, donnent à ces êtres un double caractère qui, ajouté à leur état tantôt mobile et tantôt fixe, les range tour à tour auprès des animaux et auprès des végétaux. » De plus, ils sont incapables d'emprunter directement l'azote à l'atmo- sphère dans toutes les circonstances citées plus haut. Il faut que ce gaz leur soit apporté, soit par les sels ammoniacaux que l'air peut contenir, soit par les poussières organiques répandues et soulevées dans l'atmosphère, soit parles substances azotées qui arrivent dans les eaux, » (935) CHIMIE ORGANIQUE. — Mémoire sur Valcool caprjlique et ses dérivés; par M. Jules Bocis. (Extrait.) (Renvoi à l'examen des Commissaires nommés dans la séance du 1 1 août i85i , pour une première communication de l'auteur sur le même sujet : MM. Thenard, Chevreul, Dumas.) « Dans une précédente communication, j'ai fait connaître à l'Académie la formation et les principales propriétés d'un alcool nouveau, l'alcool caprylique, me réservant de donner une étude complète de ce corps dans une monographie de l'huile de ricin. Des circonstances particulières, ne m'ayant pas permis de terminer ce long travail, j'en extrais aujourd'hui ce qui se rapporte à l'alcool caprylique, afin d'établir nettement sa compo- sition, mal interprétée par quelques chimistes qui ont répété mes expé- riences sans connaître tous les détails de préparation, et ont obtenu des produits impurs qui les ont induits en erreur. » L'alcool caprylique, C'*H"0*, est un liquide transparent, incolore, oléagineux, tachant le papier comme les huiles essentielles, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool ordinaire, l'esprit-de-bois, l'éther, l'acide acé- tique; dissolvant très-bien les corps gras, les résines, le soufre, le phos- phore, l'iode. Il brûle avec une très-belle flamme blanche, il n'exerce aucune action sur le plan de polarisation; sa densité est égale à 0,823 à 17 degrés; il bout sans décomposition à 179 degrés, sous la pression de o"',76o. » L'acide sulfurique transforme l'alcool en acide sulfocaprylique, sus- ceptible de se combiner aux bases, ou bien en un carbure d'hydrogène liquide isomérique du gaz oléfiant, de l'amylène, etc. Ce carbure est encore produit par le chlorure de zinc fondu. » L'alcool caprylique est attaqué par le potassium, le sodium, et donne des composés dans lesquels une partie de l'hydrogène est remplacée par le métal Le chlorure de calcium s'y combine, et fournit des cristaux très-bien définis; la combinaison est plus soluble à froid qu'à chaud; elle est détruite par l'eau. » Dans ce Mémoire j'indique, avec beaucoup de détails, la préparation et la purification de l'alcool caprylique, et je fais en même temps connaître les produits divers qui prennent naissance pendant l'opération. j» L'huile de ricin, convenablement traitée par la potasse, donne toujours le quart de son poids d'acide sébacique, le quart en volume d'alcool par- faitement incolore, et le restant est formé par un mélange d'acides gras, ( 936 ) l'un liquide, se rapprochant de l'acide oléique, l'autre solide et présentant la composition de l'acide éthalique. » L'alcool, purifié par plusieurs distillations sur la potasse en fragments, distille complètement sans même se colorer et sans que son point d'ébuUition varie. » Des analyses nombreuses faites sur des produits obtenus au moyen d'huiles d'Amérique, de France, d'Allemagne, s'accordent exactement avec la formule ^.6^.8 0»=, 4 vol., confirmée aussi par plusieurs déterminations de densités de vapeur. J'ajou- terai que des résultats identiques ont été obtenus sur l'alcool provenant du traitement de l'acide ricinolique pur par la potasse. » Afin de bien établir la composition de l'alcool caprylique, je cite les propriétés et la préparation des principaux dérivés. » Le caprjlène, C'^H'", est un liquide incolore, réfringent, d'une odeur im peu forte, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther, brûlant avec une flamme très-éclairante ; sa densité est égale à 0,723 à 17 degrés; il bout sans décomposition à laS degrés, sous la pression de o™,76o; sa densité de vapeur calculée est égale à 3,86 = 4 vol. La moyenne de plu- sieurs expériences donne 3,86. » Ce carbure a été obtenu en distillant l'alcool soit sur l'acide sulfu- rique, soit sur du chlorure de zinc fondu. J'étudie ensuite l'action de l'a- cide sulfurique ordinaire ou de Saxe, et je fais voir que, selon la durée du contact, on obtient de l'acide sulfocaprylique 2SO', C'"H"0, HO, ou bien un mélange de caprylène et d'éther sulfurique, ou bien, enfin, un carbure d'hydrogène isomérique du caprylène, mais possédant des pro- priétés bien différentes; sa densité est égale à 0,8 14; il bout vers aSo de- grés, et son point d'ébuUition s'élève rapidement : son odeur xievient alors insupportable; elle rappelle la sueur. » L'acide sulfocaprylique est liquide, incolore, sirupeux, très-soluble dans l'eau et dans l'alcool ; lorsqu'on le chauffe, il noircit et se décom- pose; sa dissolution, soumise à l'ébullition, régénère de l'alcool caprylique. Il s'obtient en décomposant exactement le sulfocaprylate de baryte par l'acide sulfurique étendu, ou le sel de plomb par l'acide suif hydrique, et évaporant la liqueur dans le vide sec. » Le sulfocaprylate de baryte est blanc, d'un aspect nacré, gras, très- soluble dans l'eau et dans l'alcool, d'où il se dépose quelquefois sous (937) forme de cristaux aiguillés; il se décompose vers loo degrés, ou par un séjour trop prolongé dans le vide. Exprimé entre des feuilles de papier, il a donné à l'analyse des nombres qui s'accordent parfaitement avec la formule aSO», CH'^O, B»0 + 3HO. Ce sel est excessivement amer; il laisse un arrière-goùt très-sucré. Il sert à former les autres sulfocaprylates, parmi lesquels je ne mentionnerai actuel- lement que le sulfocaprylate de potasse. Ce sel est blanc, nacré, inaltérable à l'air, très-soluble dans l'eau et dans l'alcool ; par la chaleur, il éprouve un commencement de fusion, et brûle sans se carboniser avec une flamme éclairante. Il s'obtient par double décomposition au moyen du sel de ba- ryte, ou bien directement en saturant l'acide par le carbonate de potasse, en prenant les précautions consignées dans mon travail. Il est décomposé au-dessus de loo degrés; sa composition est aSO', C'*H"0, KO, HO. Le calcul exige : SOS KO 33,9 C 37,3 H 6,9 L'expérience a donné, sur deux produits différents : SO', KO 34, I 33, 9 C 37, 1 37,17 . H ^î92 6,93 » Parmi les différents éthers que l'on peut obtenir au moyen de l'alcool caprylique et des acides, je ne citerai ici que l'éther acétique, l'éther chlor- hydrique, l'éther iodhydrique. » L'éther acétique, C'^H'^O, C*H'0', est un liquide d'une odeur très- agréable, insoluble dans l'eau, bouillant vers 190 degrés; on peut l'obtenir facilement au moyen de l'alcool caprylique et l'acide acétique avec un courant d'acide chlorhydrique, ou, ce qui vaut mieux, par l'acétate de soude et l'acide sulfurique. Les nombres obtenus lui assignent C'*H"0, C*H'0'. » L'éther chlorhydrique, C'*H"Cl, est liquide, insoluble dans l'eau, très-peu soluble dans l'alcool ; la dissolution ne précipite pas les sels d'ar- gent; il brûle avec une flamme fuligineuse, verte sur les bords. Il possède une odeur très-prononcée d'orange. Son point d'ébullition est à peu près fixe à 175 degrés. Il a été préparé directement par l'acide chlorhydrique et c. a. , i854, I" Semestre. (T. XXXVIII, »" 21.) 121 (9^8) l'alcool, ou bien par le perchlorure de phosphore. Les analyses s'accordent très-bien avec la composition CH^'Cl. » L'éther iodhydrique, C'°H"I, a beaucoup d'analogie avec le précé- dent; pendant sa préparation, j'ai observé divers faits que je décris. J'ai aussi obtenu une grande quantité de phosphore rouge, et j'indique le moyen de se le procurer facilement. » Lorsqu'on fait agir le sodium sur l'éther chlorhydrique, on enlève g ,, |, ou le caprylène C"H'*, suivant que l'on a opéré à froid ou à chaud. A froid, le sodium se recouvre d'une pellicule blanche de chlorure de sodium, qui se détache par l'agitation et est remplacée par une nouvelle, jusqu'à ce que la matière ne contienne plus de chlore. » L'analyse donne les nombres suivants : Calcul. c" = 84,95. H"=i5,o4. » En faisant réagir le sodium à chaud, jusqu'à ce qu'il ne paraisse plus attaqué, on obtient un liquide possédant l'odeur, la densité du caprylène. bouillant comme lui à 124 degrés. Sa composition est C'*H'* = 4 vol- » L'analyse a donné . C = 85,59, €'• = 85,71. H =14,40, H<»= 14,29. 1) Sa densité de vapeur a été trouvée de 3, 80 = 4 vol., le calcul exi- geant 3,86. » La formation de ces carbures d'hydrogène est accompagnée de phé- nomènes très-intéressants et se lie d'une manière intime à la production d'autres substances, sur l'étude desquelles je demanderai à l'Académie la permission de revenir très-prochainement. » BOTANIQUE. — Mémoire pour servir à L'histoire naturelle des Sphaignes (Sphagnum, L.); par M. Schimper. (Commissaires, MM. Ad. Brongniart, Montagne, Tulasne.) 85,o4, H =14,99 { { 939 ) MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Figure et description succincte d'une machine à vapeur inventée et exécutée par M. Delonchant. (Commissaires, MM. Poncelet, Morin.) « J'ai cherché, dit l'auteur, à rendre possible l'éoHpyle d'Héron, et quoi- que l'appareil que j'ai exécuté exigeât une surface de chauffe beaucoup plus considérable que celle de la chaudière que j'avais à ma disposition, les ré- sultats que j'ai obtenus me semblent très-encourageants. J'ai pu, en effet, malgré l'abaissement rapide de la pression qui, de quatre atmosphères, descendait rapidement à trois, puis, plus lentement, à des pressions toujours décroissantes, obtenir onze mille tours par minute, sans qu'aucun dérange- ment ait eu lieu dans la machine. J'espère donc qu'avec une chaudière en rapport avec mes orifices, le nombre de tours arrivera à me donner la vitesse relative la plus favorable pour obtenir le maximum d'effet utile. Je n'ai pas dû faire la dépense d'une chaudière avant de savoir si ma machine Ile serait pas une nouvelle déception à joindre à toutes celles auxquelles a donné lieu l'éolipyle d'Héron. Peut-être l'Académie, si elle juge mon inven- tion digne de quelque intérêt, pourra intervenir afin que l'on mette à ma disposition, pour un essai plus concluant, une des chaudières que l'Etat possède à Paris. » PHYSIQUE. — Second Mémoire sur de nouvelles pdes à courant constant; par M. A. Crova. (Renvoi à l'examen des Commissaires précétlemment désignés pour une communication de l'auteur sur le même sujet : MM. Pouillet, Regnauit.) M. AvENiER DE Lagrée adresse un supplément à ses précédentes commu- nications sur le parti que Ion peut tirer, pour les machines à vnpeur, du fait des dilatations inégales, par ime même quantité de chaleur, de gaz pos- sédant des caloriques spécifiques différents. (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Poncelet, Regnauit, Combes.) M. Brachet, de Lyon, envoie au concours pour le prix de Physiologie expérimentale, un Mémoire intitulé : « Identité de la génération dans tous Tes êtres vivants. » (Réservé pour la future Commission du prix de Physiologie expérimentale.) 121.. ( 94o ) M. LrxiEn, auteur de divers ouvrages précédemment présentés au con- cours poiu' les prix de Médecine et de Chirurgie, adresse, conformément à une des conditions imposées aux concurrents, une indication, en double copie, de ce qu'il considère comme neuf dans trois de ces ouvrages, savoir : des Recherches sur la paralysie générale progressive ; un Traité de la médi- cation bromo-iodurée dans le traitement de l'aliénation mentale et de la paralysie générale progressive ; des Recherches sur quelques déformations du crâne observées dans le département des Deux-Sèvres. M. Faivre adresse, dans le même but, un résumé d'un opuscule qu'il présente au même concours, des « Recherches sur les granulations ményn- giennes (glandes de Pacchioni). « M. Deshiakest se fait connaître pour l'auteur d'un Mémoire précédem- ment présenté au concours pour le -prix concernant les Arts insalubres, et ayant pour titre : « Modification apportée au procédé d'Appert pour la con- servation des substances alimentaires. » En envoyant son Mémoire, l'auteur, qui ignorait les usages relatifs à ce concours, avait cru devoir renfermer son nom sous pli cacheté. L'Académie reçoit trois Notes relatives à la maladie de la vigne^ Notes adressées par SIM. Chenot, Dessoye et Sainctei-ette. (Renvoi à la Commission chargée de l'examen des diverses communications relatives aux maladies des plantes usuelles. Commission qui se compose de MM. Chevreul, Becquerel, Boussingault et Montagne.) MM. Martin et Vili.eboxnet annoncent l'envoi d'un instrument de géo- désie dont ils avaient précédemment adressé la description. M. DoBELLY adresse, de Castres, un Mémoire ayant pour titre : « Démons- tration de cette proposition, que la surface plane, telle qu'on la définit en géométrie, est une surface qui existe. » (Commissaires, MM. Poinsot, Liouville, Chasles.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de la Guerre invite l'Académie à hâter le travail de la Commission qu'elle a chargée de préparer un Rapport concernant les ob- ( 94i ) servatoires météorologiques que l'Administration désire établir sur quelques points de l'Algérie, L'Académie espère être prochainement en mesure de présenter à M. le Ministre le Rapport demandé, La Commission chargée de le préparer se compose aujourd'hui de MM. Mathieu, Pouillet, Regnault et Duperrey. M. Lejeune-Dirichlet, récemment" nommé à la place d'Associé étranger., qui était devenue vacante par le décès de M. Léopold de BitcJi, adresse ses remercîments à l'Académie. M. LE Secrétaire perpétuel, en présentant au nom de l'auteur, M. P. de Tchihntchef , lui exemplaire des Observations météorologiques faites à Constantinople , Trébisonde et Kaïsaria pendant les années 1847 à 1849, ^^^ l'extrait suivant de la Lettre qui accompagnait cet envoi : «... Je ne me permettrai de faire qu'une seule observation, savoir, de signa- ler l'importance que pourraient avoir pour nos connaissances climatologiques de l'Asie Mineure les observations qui se rapportent à Kaïsaria.; car, non- seulement aucune étude de ce genre n'avait jamais été faite dans cette loca- lité lointaine, mais encore celle-ci offre-t-elle par sa position vui intérêt tout particulier, vu que cette ville, qui est à i 1 84 mètres au-dessus du niveau de la mer, se trouve au pied du mont Argée qui s'élève de 2667 mètres au-des- sus de la ville (384 1 mètres de hauteur absolue). Cette position donne à Kaïsaria un type de climat e.xcessij des plus curieux, type qui contraste singulièrement avec les conditions de climat maritime ou pélagique que pré- sentent Constantinople et Trébisonde. Mes registres météorologiques em- brassent pour Constantinople deux années (1847- 1848), pour Trébisonde deux années (1848-1849), et pour Kaïsaria également deux années (1848- «849)- » Plus tard, je demanderai à l'Académie la permission de lui soumettre des observations psycrométriques faites dans les mêmes localités, ainsi que quelques nouvelles observations thermométriques exécutées à Kaïsaria de- puis la publication des Tables contenues dans cette brochure.» M. GuEYMARD adresse, de Grenoble, de nouveaux détails sur l'existence du platine dans le département de l'Isère. « Quant à la diffusion du métal dans ces contrées, dit-il, voici quels ont été les résultats de mes observations. Je ne l'ai pas trouvé dans les roches éruptives anciennes ni dans les vieux terrains stratifiés; il commence à être ( 942 ) fréquent dans le lias supérieur, et je l'ai trouvé dans tous les terrains supé- rieurs au lias jusqu'au diluvium alpin. Il appartient aussi aux filons de cuivre et de fer carbonate, jamais aux gîtes de galène. » M. Vives annonce avoir adressé à M. le Ministre de la Marine un Mé- moire destiné au concours pour le prix concernant le Perfectionnement de la navigation à la vapeur. M. GuYNEMER, qui, daus la séance du a8 mars i853, avait adressé, à l'oc- casion d'une communication de M. de Boucheporn, une Note concernant une théorie au moyen de laquelle il explique par l'impulsion d'un fluide éthéré les faits qu'on présente communément comme produits par une at- traction universelle, prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commission à laquelle a été soumise sa communication. La Ijettre est renvoyée à l'examen de la Commission précédemment nommée, Commission dans laquelle M. Le Verrier remplacera M. Arago, les deux autres Membres étant MM. Cauchy et Elle de Beaumont. M. Zaliwski adresse une semblable demande relativement à diverses communications qu'il a successivement adressées, et dans lesquelles il s'oc- cupe de Yélectricité comme cause des phénomènes attribués à X attraction universelle. (Renvoi à la Commission précédemment nommée, Commission qui se compose de MM. Pouillet et Despretz. ) M. Thad. Ghamski, auteur d'un Mémoire de cosmogonie qui, dans la séance du 20 mars dernier, a été renvoyé à l'examen d'une Commission com- posée de MM. Biot, Cauchy et Le Verrier, exprime le désir de connaître le plus promptement possible le jugement que cette Commission aura porté sur son travail. ' M. TiFFEREAU prie l'Académie de vouloir bien adjoindre un ou plusieurs physiciens aux chimistes qu'elle a, dans une précédente séance, chargés de l'examen de son Mémoire sur les métaux considérés comme des corps composés. Si les Commissaires à l'examen desquels a été renvoyé ce Mémoire jugent nécessaire l'adjonction de nouveaux Membres, ils le feront savoir à l'Aca- démie qui, jusque-là, n'a pas à s'occuper de la demande de M. Tiffereau. ( 943 1 M. Camoin adresse, de Marseille, une Note sur l'emploi des cloches son- nant constamment pendant l'obscurité à bord des navires, dans le bu» de prévenir les rencontres en mer et des désastres tels que ceux du bateau à vapeur la F'ille-de- Grasse et tout récemment de l'Eicolano. M. Poxs adresse une Lettre relative à lui Mémoire sur les eaux de Cau- valat-les-Bains qu'il avait précédemment adressé, et qu'il suppose à tort ne pas avoir été reçu, {f^oir le Compte rendu de la séance du a4 avril i85/|, page 777.) M. HoDEL envoie une Note sur à la quadrature du cercle. Cette Note, d'après une décision déjà ancienne de l'Académie, ne peut être renvoyée à l'examen d'une Commission. I^aséance est levée à 5 heures trois quarts. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i5 mai i854, les ouvrages dont voici les titres : De l'asthme, par M. PuTEGNAT (de Lunéville). Paris-Lunéville, i85i; broch. in-S". Quelques mots sur les maladies des verriers et des tailleurs de cristal, ou Pro- menade médicale à la cristallerie ele Baccarat; par le même; broch. in-8". Théorie antagoniste d'attraction et de répulsion contenant toutes les sciences de l'univers; par M. JOSEPH Gall.O. Turin, i854; in-8°. Bulletin de la Société Zoologique (l'acclimatation ; n° 1; mars i854;in-8". Annales de Chimie et de Phjsique; par MM. Chevreul, Duma.s, Pelouze, BOUSSINGAULT, Regnault, DE SenarmonT; avec une revue des travaux dt chimie et de phjsique publiés à l'étranger; par MM. Wdrtz et Verdet; 3^ série; tome XLI; mai i854; in-S". Annales des Sciences naturelles, comprenant la zoologie, la botanique, l'<:na- lomie et la physiologie comparée des deux règnes, et l'histoire des corps orga- nisés fossiles ; 4® série, rédigée pour la zoologie par M. MlLNE Edwards, pour la botanique par MM. Ad. Brongniart et J. Decaisne; t I; n" 2; in-8". Annales de la propagation de la Foi; mai i854 ; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et dt: ( 944 ) leurs opplicalions aux arts et à l' industrie, fondée par M. B.-R. de Monfort, rédigée par M. l'abbé MoiGî<0 ; 3^ année, IV* volume; 19* livraison; in-8°. Journal de Pharmacie et de Chimie; mai i854; in-S". Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VII; n° 22; 10 mai i854; in-8°. La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* année; 1^ série; i4^ livraison; i5 mai i854; in-8°. Nouveau journal des Connaissances utiles , publié sous la direction de M. Joseph Gaknier; a" année; n° i ; 10 mai i854; in-8°. Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des candidats aux Ecoles Po- lytechnique et Normale; rédigé par MM. Terquem et Gerono; avril i854; in-8''. Revue de thérapeutique médico-chirurgicale ; par M. A. Martin-Lauzer; n° 10; i5 mai i854; in-8°. Un teorema... Théorème sur la résolution analytique des équations algé- briques; par M. Enrico Betti. Rome, i854; broch. in-8°. Royal astronomical... Société royale astronomique; vol. XIV; n" 4; 10 fé- vrier! 854; in-8°. Synopsis... Résumé des observations météorologiques faites à l'observatoire de Whitehaven [Cumberland) ; par M. J. Fletcher Miller ; broch. in-S". (Extrait du Edinburg new philosophical Journal; avril i854.) Résultats... Résultats de mesures micrométriques d'étoiles doubles faites à Tarn Bank {Cumberland ) de i85o à i854; par M. Is. Fletcher, avec un appendice sur des observations de même nature faites à r obseiuatoire de White- haven; par M. J. Fletcher Miller. Londres, i854; broch. in-4''. (Extrait des Mémoires de la Société royale astronomique de Londres; vol. XXI.) Denkschriften... Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Vienne (Classe des Sciences physiques et mathématiques); VP volume. Vienne, i854; in-4''. Sitzungsberichte. . . Comptes rendus des séances de la même Académie (Classe des Sciences physiques et mathématiques); vol. XI, livraisons 3 et 4- Vienne, 1 853 et 1 854; in-8°. Om de... Sur les causes probables qui ont augmenté l'intensité du choléra dam certains quartiers de Copenhague, accompagné d'un plan lithographie de la ville; par MM. A. COLDING, ingénieur civil, et J. Thomsen, ancien élève de l'École Polytechnique de Copenhague. Kjobenhavn, i853; broch. in-8°. IfjtO -^ — COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SE\NCE DU LUNDI 29 MAI 1854. PRÉSIDENCE UE M COMBES. ME.>IOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Ministre de l'Instructiow pubuque transmet une ampliation du décret impérial en date du 24 mai, qui approuve l'élection, faite par l'Aca- démie, de M. Bravais, pour remplir la place vacante dans la Section de Géographie et de Navigation par suite du décès de M. l'amiral Roussi n. Il est donné lecture de ce décret. M. le Président annonce que M. Bravais, qui a dû, pour le rétablisse- ment de sa santé, quitter momentanément Paris, ne peut, comme il l'eût sans doute désiré, venir dès aujourd'hui prendre place parmi ses confrères. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Formules générales pour la transformation des Jonctions implicites en fonctions explicites; par M. Aufiu.sTix Caucby. « Ija solution d'un grand nombre de problèmes exige la tranformation de fonctions implicites d'une ou de plusieurs variables en fonctions expli- cites. C'est ainsi que, pour résoudre les problèmes astronomiques, on doit d'abord transformer la fonction perturbatrice en une fonction explicite du G. K., 1854. x" Semestre. (T. XXXVIH, N" 2Î8. ) 122 ( 946 ) temps. Mais cette opération et les transformations de même nature, effec- tuées à l'aide des méthodes connues, substituent généralement aux fonctions données des séries composées d'un nombre infini de termes; et ce n'est qu'avec peine que l'on parvient soit à démontrer la convergence de ces séries, soit à déterminer leurs modules et les valeurs approchées des termes de rang élevé. Or ces démonstrations et ces déterminations deviennent fiiciles, lorsqu'on s'appuyant sur les formules générales que j'ai proposées en i83i et en 1846, on commence par transformer les fonctions implicites en intégrales curvilignes étendues aux périmètres entiers de certaines courbes fermées. Ces intégrales, une fois obtenues, on peut les développer en séries de diverses manières. Il y a plus : les courbes fermées auxquelles se rapportent les intégrales curvilignes peuvent, au gré du calculateur, s'é- tendre ou se rétrécir, du moins entre certaines limites; ce qui permet d'as- signer à ces intégrales une infinité de formes diverses. En opérant comme on vient de le dire, on pourra transformer, par exemple, une fonction implicite en une somme d'intégrales, dont les unes étant circulaires, c'est- à-dire étendues aux circonférences de certains cercles, se réduiront à des moyennes isotropiques; tandis que les autres, réduites à des intégrales sin- gulières du premier ou du second ordre, pourront être, dans le premier cas, représentées par des résidus d'une même fonction. Concevons, pour fixer les idées, que deux variables .y et D soient repré- sentées par deux fonctions explicites d'une troisième variable u, et que ces deux fonctions restent monodromes et monogènes entre des limites quel- conques. Ù sera une fonction implicite de la variable s ; et, après avoir transformé cette fonction implicite iî, ou une puissance quelconque de ù, en une fonction explicite de s, représentée par une somme d'inté- grales définies, on pourra aisément développer cette somme en une série ordonnée suivant les puissances entières, ascendantes et descendantes de s. Pour y parvenir, il suffira de développer en une progression géomé- trique ordonnée ou suivant les puissances ascendantes, ou suivant les puis- sances descendantes de s, l'un des facteurs renfermés sous le signe / dans chacune des intégrales que comprend la somme dont il s'agit ; ou bien, sous le signe 31^ ou O' dans les moyennes isotropiques, ou dans les résidus substitués à ces intégrales. Chacun des deux modules 4'une série ainsi obtenue sera généralement inverse du module d'une valeur imaginaire de s, pour laquelle l'un des facteurs renfermés sous le signe / î ou STt , ■ • ( 947 ) on C' deviendra infini. D'ailleurs, ces modules étant déterminés, il de- viendra facile de calculer avec une grande approximation, dans le dévelop- pement de chaque intégrale, le coefficient d'une puissance très-élevée de s ou de -> et, pour effectuer ce calcul, il suffira de recourir aux consi- dérations dont j'ai fait usage dans mes Mémoires sur les approximations des fonctions de très-grands nombres. » Dans un prochain article, j'appliquerai spécialement les formules gé- nérales ici établies à la solution des problèmes astronomiques, et j'obtien- drai ainsi de nouvelles méthodes très-expéditives propres à fournir, par exemple, le module et l'argument de la grande inégalité découverte par M. Le Verrier dans le moyen mouvement de la planète Pallas. » Soient * et « deux quantités géométriques qui soient considérées comme les affixes de deux points situés. dans un certain plan. Soient encore U=({u) et n{u) deux fonctions de «, qui restent monodromes, monogènes et finies, dans le voisinage d'un point P dont l'affixe u est déterminée par l'équation (0 ■ U-s = o, et même dans l'intérieur d'une courbe fermée, servant de contour à une certaine aire S qui renferme le point P. On aura, en supposant le résidu qu'indique le signe o relatif au seul point P compris dans l'aire S, pourvu que, dans le second membre de la formule, on réduise la valeur de « à celle qui représente l'affixe du point P ; et, si l'on veut que ce second itiembre soit une certaine fonfction (3) ' . i^ = F(M) de cette même affixe, qui reste monodrome, monogène et finie dans le voi- iànage du point P, il suffira de prendre • n(«) = F(«)D„^7. • 122.. (948) • Sous cette condition, l'équation (a) donnera (4) . = ^(^0.4. » Soit maintenant w l'arc décrit à partir d'une origine fixe sur le contour entier de l'aire S, par un point qui se meut en tournant autour de cette aire avec un mouvement de rotation direct; nommons c le contour entier de cette aire, et posons, pour abréger, (5) Hu)=y^,^uU. On aura, en regardant, sous le signe /, u comme fonction de w, (6) . l{^{u))„ = ^.fy{u)D., ud^. Donc la formule (4) entraînera la suivante : (n) n = -U r Iliil D„ c/rfw. Chacune des équations (4), (7) transforme immédiatement, en fonction explicite de la variable s, la fonction implicite de s, déterminée par le sys- tème des équations (1) et (3). o Si, en nommant ^{u) une fonction de u qui reste monodrome, mo- nogène et finie dans le voisinage du contour de l'aire S, on pose géné- ralement (8) (S) = ^ r^(M)D„ttrfw, ou, en d'autres termes, si l'on désigne, à l'aide de la notation (S), l'inté- grale curviligne 19) ~JHu) du étendue au contour entier de l'aire S, la formule (7) donnera sim- ' plement (10) Û = (S), la fonction -f (m) étant déterminée par l'équation (5). » Si le contour de l'aire S se réduisait à un cercle dont le rayon fût /., (949) alors, en posant 1 *• on aurait tt = re'''', du = '\ud'if^ et l'intégrale (9) serait réduite à la moyenne isotropique indiquée par le signe 3\l étant relative à l'argument 41 de u. Donc alors l'équation ( 7 ) donnerait (-0 D = m.(^)D„£7). » Considérons maintenant deux courbes fermées dont l'une enveloppe l'autre, le point P étant situé entre elles. Soient d'ailleurs A l'aire comprise dans la courbe enveloppée, B l'aire comprise dans la courbe enveloppante, et V, w les affixes variables des points situés sur ces deux courbes; enfin, partageons l'aire B — A comprise entre les deux courbes en éléments finis S, S,, S^,..., dont l'un soit précisément l'aire S, et supposons que la fonc- tion ^(m) demeure monodrome, monogène et finie dans le voisinage des points situés sur les deux courbes et sur les contours des éléments S, S,, S,^,.... En désignant, à l'aide des notations, (A), (B), (S), (SJ,..., les valeurs qu'acquiert l'intégrale (S) quand on substitue à l'aire S les aires A, B, S,, S,,,..., on aura (B) = (A)4-(S) + (S,) + (S„)+..., par conséquent, (.2) (S) = (B)-(A)-(S,)-(S„)-.... » Si la fonction ^{u) reste monodrome, monogène et finie en chaque point de chacune des aires les intégi'ales curvilignes (S,), (S,,),... ( 95o ) s'évanouiront, et la formule (12) donnera simplement (.3) (S) = (B)-(A). Si d'ailleurs les aires A, B se réduisent à deux cercles dont les rayons soient r, R^ alors, les contours de ces deux aires étant deux circonférences de cercle, les affixes v, w de deux points de ces circonférences situés sur un même rayon vecteur, par conséquent de deux points correspondants au même argument ou angle polaire (p, seront de la forme et l'on aura {k) = U^[v§{v)\, (B) = 3n.[iv^(w)], en sorte que la formule ( 1 3 ) donnera (i4) (S) = Jll,|vv^(w)]-31b(p^(p)]. » Observons maintenant que la valeur de l'intégrale (S) restera invariable, si la courbe fermée qui lui sert de contour varie et change de forme par degrés insensibles, sans que la fonction ^(m) cesse d'être raonodrome, monogène et finie en chaque point de cette courbe La même remarque est applicable à chacune des intégrales (S,), (S„),.... » Cela posé, concevons que la fonction ^(m) reste généralement mono- drome, monogène et finie en chaque point de chacune des aires S,, S,,,..., et ne cesse de l'être que pour certains points singuliers, séparés les uns des autres, ou pour les points situés sur certaines lignes singulières. Supposons encore les aires finies S,j s„,..., qui représentent les éléments finis de l'aire B - A — S, choisis de manière que chacune d'elles renferme ou un seul point singuliei ou une seule ligne singulière. On pourra, sans altérer les valeurs des inté> grales (S,), (s„),..., réduire les aires finies S„ S„... , ( 9^' ) !i des aires a, b,..., dont chacune offrira une ou deux dimensions infiniment petites, et alors les intégrales (S,), (S,,),... se trouveront réduites aux intégrales (a), (b),..., dont chacune sera une intégrale singulière du premier ordre dans le pre- mier cas, du second ordre dans le second cas. Alors aussi la formule (12) donnera fi5) {S) = (B)-(A)-(a)-(b)-.... Si d'ailleurs l'aire B — A — S ne renferme pas de lignes singulières, mais seulement des points singuliers, les intégrales singulières (a), (b),... seront toutes du premier ordre, et leur somme {a) + (b)+... se réduira au résidu intégral L{Hu)]a, étendu aux diverses valeurs de u qui , étant racines de l'équation représenteront des affixes de points situés dans l'aire B — A — S. Dans cette même hypothèse, l'équation {^) + {h) + ... = L[H^))u réduira la formule (i5) à la suivante : (16) (S) = (B)- (A) -,!:(#(«))„. » Revenons maintenant au cas spécial où la fonction ^(«) est déterminée par la formule (5); et supposons les contours des aires A, B choisis de manière que l'aire B — A comprise entre ces contours renferme un seul point P dont l'affixe u vérifie l'équation (i). Alors de l'équation (10), Jointe à la formule (i5), on tirera (17) ii:=(B)-(A)-(a)-(b)-.... (952 ) Cette dernière équation suppose que les deux fonctions V = {{u) et n = F{u) restent généralement monodromes, monogènes et finies en chaque point de l'aire B-A-S, et ne cessent de l'être que pour quelques-uns de ces points, savoir, pour certains points singuliers, ou pour ceux qui sont situés sur certaines lignes singulières. Si l'aire B — A — S ne renferme pas de lignes singulières, la formule (17) sera réduite à (18) i^ = (B)- (A) -' sur ce sujet. » » L'Académie a nommé, à cet effet, une Commission composée de MM. Magendie, Chevreul, Dumas, Boussingault, Payen, Rayer, Bussy et Thenard. » La Commission a pensé que l'Académie remplirait le vœu de M. le Directeur général, en lui adressant : » 1°. La collection des Comptes rendus de ses séances, qui date du mois de juillet i835 et qui comprend deux volumes par an; 123.. ( 956) » i". Tous les Rapports sur les prix Montyon, relatifs aux Arts insa- lubres ; » 3°. Quelques Mémoires publiés séparément par divers Membres de rAcadémie : telles seraient les observations sur les réactions chimiques qui se passent dans le sol des cités populeuses, par M. Chevreul, et celles de M. Payen sur les substances alimentaires et les moyens de les améliorer, de les conserver et d'en reconnaître les altérations ; » 4°- Enfin, nous croyons aussi devoir indiquer comme devant être consulté, l'État général des ateliers et établissements dangereux, insalubres ou incommodes, qui ne peuvent être formés sans permission de l'autorité, et qu'on divise en trois classes, suivant qu'ils sont de nature à être plus ou moins nuisibles au voisinage. M Si nous faisons mention ici de cet État, c'est que l'Académie a été appelée à donner son avis sur la classification qui d'abord a été fixée par le décret du i5 octobre i8io, et qui depuis a reçu des modifications, en raison des perfectionnements apportés aux procédés ou des arts nouveaux qui ont été créés. » Sans doute, ces documents ne sont pas les seuls dont la connaissance peut être utile pour le but qu'il s'agit d'atteindre; mais nous avons dû nous renfermer dans les limites qui nous étaient posées et, par conséquent, nous borner à vous proposer l'envoi, à M. le Directeur général, des Mémoires que nous venons d'énumérer. » D'autres corps savants ont été consultés ; ils donneront, chacun dans sa spécialité, les documents qui compléteront au besoin ceux de l'Aca- démie. » Le Rapport est mis aux voix et adopté. MÉMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Sur l'efficacité de la glace combinée à la compression pour réduire les hernies étranglées , et combattre la péritonite consécutive ; par M. Baudens. (Extrait par l'auteur. ) (Renvoi à l'examen de la Section de Médecine et de Chirurgie.) « Le traitement que nous appliquons avec tant de succès aux lésions de cause traumatique, la glace avec ou sans sel marin, nous l'avons étendu aux hernies étranglées. •» Sur seize cas de hernies compliquées d'étranglement, alors que les ( 9^7 ) moyens ordinaires de réduction avaient échoué, nous comptons seize réus- sites dues à la glace associée à l'action d'une compression locale, métho- dique et permanente. Ce chiffre n'est sans doute pas bien élevé encore, il nous paraît digne néanmoins d'être pris en très-sérieuse considération. » Dans le Mémoire que nous avons aujourd'hui l'honneur de soumet- tre au jugement de l'Académie, concernant ce nouveau traitement, nous le faisons précéder de considérations : i° sur les effets de l'étranglement et de l'engouement; a° sur l'état vital des viscères hernies; 3° sur l'action thérapeutique de la glace pour réduire les hernies étranglées. Nous ne parlerons dans cette analyse que du dernier chapitre. » Action thérapeutique de la glace sur les hernies étranglées. — D'a- bord, rappelons que le premier effet de la constriction des viscères hernies. de l'étranglement, c'est la strangulation des vaisseaux capillaires : dès ce moment, la hernie se congestionne, augmente de volume et ne peut plus rentrer dans l'abdomen ; bientôt après elle devient dure, chaude, doulou- reuse, en proie à l'inflammation la plus vive avec menace de gangrène; il faut se hâter d'agir. » Or, n'est-il pas de toute évidence que pour arriver à faire rentrer les hernies, il faut avant tout se préoccuper d'en réduire le volume occasionné par l'arrêt de la circulation capillaire ; volume accidentellement acquis par le fait de la congestion sanguine dans toute partie soumise à l'étranglement, ainsi qu'on le voit pour le gland par la compression du prépuce lors d'un paraphymosis ? » Pour obtenir ce résultat, la glace est de tous les agents le plus efficace. Nous avons à lui demander deux choses qu'elle ne refuse jamais : la pre- mière, de refouler les liquides qui engorgent la hernie ; la seconde, de faire cesser cette inflammation qui aboutirait à la gangrène si l'art n'intervenait. » Nous nous sommes demandé pourquoi le traitement par le froid est condamné par les auteurs ; par Boyer qui s'exprime ainsi et résume l'opinion générale : « Dans l'étranglement inflammatoire où la hernie et le bas-ven- » tre sont ordinairement très-enflammés et douloureux, on ne doit jamais » hasarder l'application de la glace ou de la neige, parce qu'elle pourrait » produire la gangrène en éteignant le peu de vie qui reste encore dans les » parties enflammées. » Aujourd'hui, nous pouvons répondre avec une entière conviction : le traitement par le froid est condamné, parce que jusqu'à nous les effets thérapeutiques de la glace ont été méconnus ou mal appréciés. ( 958 ) » Les détracteurs de la méthode réfrigérante, quand ils opposent les ris- ques de la gangrène par congélation, les dangers des répercussions et d'ar- rêts de transpiration, ont raison au point de vue où ils se placent; mais leur point de vue n'est pas le nôtre. » Ils oublient que l'inflammation communique à la région dont elle s'est emparée une résistance au froid des plus remarquables. L'oreille d'un lapin, enflammée par suite de congélation, n'a pu être congelée de nouveau. (Expériences de Hunter.) Tout est là. Un pas de plus, Hunter aurait dit avant nous qu'il faut distinguer le calorique normal et le calorique en excès : le calorique normal ou physiologique, celui de l'état de santé; le ca- lorique en excès, dont la source est au foyer pathologique, et qu'on serait tenté d'appeler calorique morbide si la physique le permettait. » Cette distinction capitale une fois admise, les inductions sont faciles. » L'un, le calorique normal, indispensable à l'exercice régulier des fonc- tions, doit être toujours respecté pour éviter les congélations, répercus- sions, etc. 11 est, en effet, de toute évidence qu'on ne saurait impunément appliquer plusieurs jours de suite de la glace sur une région, si elle n'était en proie à une vive inflammation. » L'autre, le calorique en excès, si remarquable par son activité et par son incroyable puissance de reproduction, est nuisible. Il doit, au fur et à mesure qu'il se développe, être soutiré avec une persévérance parfois très- grande. » Il nous est arrivé de laisser pendant quarante jours de nombreux et gros morceaux de glace sur la jambe de M. Farcy, officier, blessé aux événements de juin 1848. Nous avions extrait en esquilles un quart de la substance du tibia pour faire, selon notre précepte, d'une plaie compliquée ime plaie simple, et en maîtrisant par la glace une épouvantable réaction inflamma- toire ; nous avons sauvé le membre, si bien qu'après dix-huit mois de mé- nagements, ce brave militaire, qui habite Paris, est parvenu à marcher sans béquilles. » Nous comptons par milliers les cas où, pendant un ou plusieui-s jours, de la glace pilée additionnée de sel marin a été appliquée sur des foyers compliqués d'étranglement. Le thermomètre descendait à i4 degrés centi- grades, et les malades, bien loin de ressentir des effets de congélation, accu- saient dans le foyer une chaleur plus élevée que dans l'état normal, tant est prodigieuse parfois l'intensité du feu à éteindre. Ces faits semblent incroya- bles ; aujourd'hui encore ils ont tout le prestige de la nouveauté, et cepen- ( 9^9 ) dant ils datent de plus de vingt ans; durant dix années consécutives ils se sont produits au grand jour, devant des centaines d'élèves, à notre clinique du Val-de-Grâce. » On objecte encore au traitement par la glace, que l'inflammation étant nécessaire à la guérison des plaies, il ne faut pas s'opposer à son dévelop- pement. Pour être dans le vrai il faudrait dire : l'inflammation modérée, contenue, dégagée de ses fréquents écarts. Avec cette réserve et sous ce bé- néfice, nous sommes parfaitement d'accord. Le précepte ainsi modifié, nous l'acceptons comme une vérité élémentaire, incontestable. C'est pour n'a- voir pas toujours respecté l'inflammation modérée que la méthode réfrigé- rante a eu des mécomptes et tant de détracteurs. » La difficulté, le nœud gordien, c'était de trouver un moyen infaillible de n'agir que sur la portion nuisible, sur l'excédant du calorique acciden- tellement développé. Ce problème, nous l'avons complètement résolu. Ce qui est nécessaire à la cicatrisation, à la réunisn des plaies par première intention, c'est l'inflammation au premier degré, appelée inflammation adhésive, par suite de la sécrétion d'une lymphe coagulable d'une matière fibro-albumineuse plastique, qui exsude de tous les points dès que se pro- duit un travail phlegmasique modéré. Quand l'inflammation cesse d'être modérée, quand surtout elle éclate avec violence, comme dans la hernie étranglée, les accidents se succèdent d'autant plus rapidement que la lutte est plus vive; il faujt se hâter d'agir. Heureusement nous possédons un moyen simple et infaillible d'éviter les risques du traitement par le froid et de n'en conserver que les bienfaits. Ce précieux critérium nous est fourni par le malade lui-même. » Notons bien que le contact du froid sur une partie phlogosée est agréable et soulage. Il modère l'activité du foyer morbide, générateur du calorique en excès; excès de calorique qui, d'effet ou produit, devient cause et réagit d'une manière fâcheuse, en exaltant soit l'action de décomposition organochimique, comme le pensent les physiciens, soit l'innervation et l'af- flux du sang, selon l'opinion des physiologistes, soit les deux à la fois, ce qui est assez probable. Cette bienfaisante sensation du froid persiste tant qu'il y a du feu à éteindre; c'est pourquoi il faut toujours graduer l'action du froid sur l'intensité du foyer. On commence par appliquer sur la partie enflammée une simple compresse trempée de temps en temps dans une eau dont la température doit être graduellement abaissée. On dépose ensuite sur la compresse laissée en place,' des morceaux de glace en nombre et en grosseur variables, selon le degré désiré de réfrigération. ( 96o ) » Si cela ne suffit pas, si la glace ne produit qu'un médiocre soulagement sans anéantir un profond sentiment de brûlure, si, selon l'expression de quelques malades, la glace semble se réchauffer, c'est que son action est insuffisante. Il faut l'augmenter par un mélange de sel marin et de glace pilée. A l'aide de ce réfrigérant, nous obtenons i4 degrés; on sait que le froid peut même descendre à 20°, 55, en mêlant à deux parties de glace pilée une partie de sel. » Maintenant, pour graduer les moyens d'action sans risquer de faire fausse route, rien de plus aisé. Tant que les réfrigérants feront éprouver au malade un sentiment de bien-être, persistez. Dès qu'ils cesseront d'être bienfai- sants, ce que le patient reconnaît aisément à une impression de froid et d'humi- dité désagréable, analogue à celle qu'on ressentirait en état de santé, suppri- mez-les. Seuls les malades sont juges du degré convenable du froid et de sa durée. Leurs sensations sont leurs guides, et ces guides-là ne trompent jamais. Seulement il faut être en garde contre une reconnaissance exagérée. Les bien- faits du froid engagent souvent à en faire abus. Il doit être gradué dans son action, ne dépasser jamais les limites voulues afin de le supprimer douce- ment dès qu'à la chaleur phlegmoneuse, locale, succède un certain senti- ment de refroidissement. Ce signe, nous le répétons, est un avertissement dont il faut tenir bien compte. » La glace n'est pas seulement l'arme la plus puissante pour combattre l'inflammation traumatique, elle présente en outre cet immense avantage de ne pas affaiblir comme les saignées. Ses saignées, à elle, sont des sous- tractions continues et jusqu'à épuisement du calorique en excès. « Le malade conserve toutes ses forces, l'économie toutes ses ressources pour faire face aux frais de la maladie, sans compter que les frais de la ma- ladie sont bien moins considérables par le traitement réfrigérant que par tout autre, attendu qu'il resserre considérablement le cercle inflammatoire. Que de lois les chirurgiens n'ont-ils pas à déplorer la perte de malades con- duits jusqu'à la convalescence, touchant au terme de la guérison, parce qu'épuisés par des saignées, ils n'ont pu vivre assez longtemps sur leur propre fonds et suffire à des suppurations qui cependant allaient cesser. » Effets de la glace sur les hernies étranglées. — Les effets de la glace sur une hernie étranglée sont : le refoulement des liquides, la sédation de la douleur, la condensation des gaz contenus dans l'intestin , l'affaissement de la tumeur, l'enrayement des accidents inflammatoires et surtout de la pé- ritonite si souvent mortelle. La glace ne donnât-elle que ce dernier résultat, un temps d'arrêt dans la marche si rapide des accidents afin de permettre ' ( 96« ) au chirurgien de ne rien précipiter, et d'essayer, sans danger de temporisa- tion, des moyens plus innocents que l'opération, son emploi se trouverait parfaitement justifié. » Le refoulement des liquides, la condensation des gaz amènent dans les parties herniées une diminution de volume qui donne plein pouvoir au taxis jusque-là impuissant. » La réduction peut être spontanée sous l'influence seule des réfrigérants, nous en possédons trois exemples; mais quand elle n'a pas lieu ainsi, il faut la provoquer en secondant la glace par un bandage compressif. Cette double action nous a toujours réussi jusqu'à présent. Quand la tumeur est si douloureuse, qu'elle ne peut supporter la moindre compression, il faut toujours débuter par la glace seule; une fois la douleur apaisée, on peut, si on le juge bon, lui adjoindre un spica qu'on fera recouvrir de glace pilée. > » Pour doter ce bandage d'une action contractile, continue, analogue à celle des doigts, nous nous servons d'une bande élastique préparée avec du caoutchouc. Ce bandage spécial, nous l'appelons spica-taxis. » On sait que le taxis ordinaire ne peut guère être employé quand la tumeur est enflammée et très-douloureuse. On sait qu'il expose à des frois- sements et même à des déchirures, quelque précaution que l'on prenne, parce que l'intestin enflammé résiste beaucoup moins. La compression- taxis;, précédée et accompagnée de glace, faite avec une bande élastique, n'expose pas à ce danger ; pour la seconder efficacement, le bassin doit être soulevé afin de faciliter par une position déclive la rentrée des viscères. » Là où elle apparaît dans toute son efficacité, c'est quand, après avoir épuisé toute la liste des moyens conseillés pour réduire une hernie, le chi- rurgien n'a plus d'autre ressource que l'opération. » Dans seize cas analogues, les seuls auxquels nous ayons eu jusqu'à ce jour l'occasion d'appliquer notre traitement, nous avons pu éviter la kélo tomieet tous les malades ont obtenu une prompte guérison. Ces faits sont relatés dans le Mémoire déposé, et dont nous ne reproduisons ici que l'analyse. » La glace, c'est notre intime conviction, est appelée à opérer une révo- lution complète dans le traitement des lésions traumatiques; depuis vingt quatre ans elle a constamment répondu à notre attente. » C. R,i854 i"SOTi Le résumé suivant, où les faits acquis dans cette expérience sont réunis à ceux qui ont été recueillis dans une précédente expérience sin- l'alimentation des chevaux, met ce résultat en évidence, en même temps qu'il précise la quantité de matières assimilables nécessaires à l'entretien des animaux de poids différents. » Pour I oo kilogrammes de poids vif et par jour : Les chevaux du poids de 4oo à 45o kilogr. exigent... Les chevaux du poids de 5oo à 55o kilogr. exigent Les bœufs du poids de 600 à 65o kilogr. exigent Les bœufs du poids de 'joo à ySo kilogr. exigent Les bœufs du poids de ^So ii 800 kilogr. exigent.... » 'j. Les conséquences qui précèdent sur la vAeur physiologique des six variétés de betteraves, sur l'importance et le rôle des matières assimilables qui les composent, sur les exigences des animaux, fournissent une base pour apprécier la valeur économique de chacune d'elles. » En comparant le rendement utile en matières assimilables, au rende- ment en poids brut par hectare, on trouve que ces deux rendements ne sont pas proportionnels pour les six variétés de betteraves. Le rendement utile est donc celui qu'il est important de connaître, et, un moyen de l'ap- précier, est de compter le nombre de rations que chaque variété peut fournii- Mat. azot. Mat. resp. 207 gr. 670 gr, .93 63 r 164 626 i4o 626 i35 620 ( 965 ) ^ à î^hectare. Cette quantité trouvée, et toute compensation faite des frais de culture et de récolte, aussi bien que de toutes les particularités qu'offrent les racines, il résulte, en dernière analyse, que les betteraves globe rouge, disette blanche el globe jaune se placent à peu près sur la même ligne dans l'ordre où elles viennent d'être nommées, et forment un premier groupe de valeur économique plus élevée ; que la betterave grosse jaune prend rang un peu au-dessous de cette première catégorie, et un peu au-dessus de la seconde, qui est formée par les betteraves champêtre et Silésie. La double supériorité physiologique et économique de la variété globe rouge, la plus riche en matières azotées, semble la désigner à l'attention des agri- culteurs, comme devant se prêter avantageusement à la création d'une variété spécialement destinée à la nourriture du bétail, dans le cas où l'on voudrait poursuivre cette création comme on a cherché, dans la Silésie une variété particulièrement propre à la fabrication du sucre. w 8. Une circonstance qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est que toutes • ces conséquences ne se rapportent qu'aux animaux à l'entretien : il faut entendre ici les animaux adultes auxquels on ne demande que le produit de leur travail j elles seraient bien différentes s'il s'agissait de bêtes à l'en- grais, de femelles laitières, ou d'animaux placés dans d'autres conditions zootechniques. » 9. Les faits sur lesquels reposent les conséquences qui viennent d'être rigoureusement tirées de cette expérience, relativement à la valeur physio- logique et économique des betteraves, se répéteront-ils, dans tous les cas absolument les mêmes? Malgré les considérations d'après lesquelles on pourrait être tenté d'abord de répondre négativement, il ne serait pas impossible que les résultats, très-différents quant aux nombres absolus qui les représenteraient, restassent comparables quant aux rapports géné- raux qui les lient dans cette expérience. Des exemples nombreux cités dans le Mémoire semblent autoriser cette hypothèse. » ZOOLOGIE. — Des modifications du type dans la famille des Scorpionides ; par^y. ÉiMiLE Blanchard. (Extrait.) (Commissaires, MM. -Milne Edwards, Valenciennes, de Quatrefages.j « Les Scorpionides, comme on le sait, constituent dans la classe des Aracknides une grande famille des mieux délimitées. Une étude appro- fondie du Scorpion de notre pays {Scorpio occitanus) (i), m'a conduit à (i) Voir V Organisation du règne animal ; Arachnides , PI. I à VII. .j * . ( 966 ) observer un grand nombre d'autres espèces appartenant à ce groupe si caractérisé. J'avais en vue de déterminer l'importance des modifications organiques existant entre ces espèces. Dans cette recherche, un fait qui me paraît devoir être signalé m'a bientôt frappé. » Le nombre variable des yeux, le développement, plus ou moins con- sidérable des pattes-mâchoires et de la portion caudiforme de l'abdomen, ont été indiqués par tous les auteurs qui se sont occupés des Scorpionides ; seulement, nul ne s'est demandé s'il y avait une cause principale détermi- nant ces modifications. • » Mes observations, longtemps poursuivies, m'ont amené à considérer la famille des Scorpionides comme l'une de§ divisions zoologiques les plus favorables pour apprécier d'une manière certaine la nature des différences que l'on suit d'espèce à espèce. Ce groupe, en effet, a des limites parfaite- ment naturelles, des caractères qui le séparent, à beaucoup d'égards, des types qui en sont le plus voisins. Il a aussi un nombre très-considérable de représentants qiii, tout en offrant absolument la même organisation gé- nérale, présentent néanmoins des modifications tout autres que celles existant dans une foule de groupes zoologiques, soit des différences de couleurs ou de légères nuances dans les formes. » Voici les résultats obtenus par suite de nombreuses dissections et de comparaisons multipliées. M Les caractères frappants des Scorpionides, sont le prolongement cau- diforme de l'abdomen et le grand développement des pattes-mâchoires. Plus les caractères se prononcent, plus l'organisation de l'animal se perfec- tionne; plus ils s'affaiblissent, plus l'organisation typique tend à se dé- grader. >' Ainsi, chez ces Scorpions, comme les Androctonus et quelques Bu~ thus, dont les pinces des pattes-mâchoires sont énormes, dont la portion caudiforme de l'abdomen est fort élargie, dont les yeux sont en plus grand nombre que chez les autres représentants du groupe, j'ai trouvé le système nerveux plus centralisé ; les deux cordons de la chaîne ganglionnaire étant entièrement confondus dans presque toute leur longueur. En même temps, chez les espèces du genre Scorpion qui a reçu de MM. Emprich et Ehrenberg le nom de Androctonus , caractérisé surtout par des yeux au nombre de douze, par des appendices pectiniformes garnis de dents nom- breuses, j'ai constaté que les vaisseaux sanguins sont très-volunrineux et leurs ramifications extrêmement multipliées. » En résumé, ces Scorpions sont, entre tous, les plus élevés en organi- sation. ( 9^7 ) } » En observant le type du genre Buthus, de I.each, le Scorpion rous- sàtre du midi de la France [Scorpio occitanus) qui nous présente un déve- loppement des pinces et de la partie postérieure de l'abdomen beaucoup moindre que chez les précédents, nous avons des yeux en moins grand nombre, des appendices pectiniformes plus faibles; là, on reconnaît la sépa- ration en arrière des deux cordons nerveux, et l'on voit les vaisseaux san- guins plus grêles que. chez les Androctonus . Comparés aux premiers, ces Scorpions sont donc moins parfaits. » Chez le type du genre Scorpiiis proprement dit, le Scorpion d'Eiu-ope [Scorpio europœus), les pinces et surtout l'abdomen sont devenus bien plus grêles encore; on ne compte plus que six yeux au lieu de douze, de dix, de huit. Ici, la séparation des cordons nerveux est plus grande encore que chez les Buthus, et il y a un amoindrissement notable des vaisseaux sanguins. Ainsi ce type, comparé aux précédents, se montre comme ayant été arrêté plus tôt dans son développement. » Chez les espèces appartenant à la division des Ischnurus de M. Koch, les appendices antérieurs sont des plus grêles, la portion caudiforme de l'abdomen est très-mince; il n'y a plus, comme chez les autres Scorpio- nides, d'épine sous l'aiguillon. Les glandes vénénifiques sont infiniment plus réduites que chez tous les autres ; les appendices pectiniformes ne pré-^ . sentent que peu de dents. Chez ces espèces, j'ai constaté que les deux cor- dons de la chaîne ganglionnaire demeurent séparés dans presque toute leur longueur, et que le système vasculaire s'affaiblit considérablement. Ces Scorpions comptent donc parmi ceux dont l'organisation est la moins avancée. » En comparant entre eux dans leur organisation tous ces animaux par- venus à l'état adulte, il est impossible de ne pas se convaincre bientôt que les différences les plus remarquables qui existent entre les divers représen- tants de la famille des Scorpionides sont dues principalement à un état de développement plus ou moins avancé. » Mais c'est en étudiant les embryons que le fait acquiert toute l'évidence possible. Mes observations ont porté principalement sur le Scorpion rous- sâtre. Chez ce type, qui, à l'état adulte, tient à peu près le milieu entre les espèces les plus parfaites et les plus imparfaites, l'embryon, peu de temps avant la naissance, nous offre la même forme générale que l'adulte, mais avec les pinces proportionnellement plus grêles et la partie caudiforme de l'abdomen dans un état d'imperfection des plus manifestes. » Il était important d'examiner l'état des organes chez ces embryons. Je ( 968 ) n'ai pas manqué de faire cette recherche, dont j'espère pubUer bientôt tous les résultats. Je me contenterai ici de dire que j'ai trouvé les deux cordons de la chaîne nerveuse beaucoup plus séparés que chez l'adulte, et dans un état comparable à ce que j'avais observé chez les Scorpions les plus dégradés, comme les Ischnurus et le Scorpio europœus; le système sanguin m'a pré- senté encore les mêmes analogies. » En observant les embryons chez les Androctotms , je les ai trouvés au contraire, avant la naissance, dans un état tout à fait comparable à celui du Scorpion roussâtre à l'état adulte. A une époque un peu antérieure, je les ai vus comparables aux formes permanentes des types inférieurs de la famille des Scorpionides. » Je me suis encore assuré d'un fait montrant clairement la nature des modifications principales du type Scorpion; les yeux médians chez les em- bryons se développent longtemps avant les yeux latéraux, et parmi ceux-ci les postérieurs sont les derniers qui se constituent. Ainsi, de ce côté, on est donc porté également à voir un arrêt de développement chez les espèces dont les yeux latéraux sont peu nombreux. » Ces résultats énoncés, il faut nécessairement se rappeler que M. Serres depuis longtemps a signalé les types inférieurs du règne animal comme les formes permanentes représentant les différents états embryonnaires des types supérieurs. » On a pu déjà citer quelques faits venant à l'appui de cette idée géné- rale; les Batraciens, au sortir de l'œuf, n'ont-ils pas la forme de Poissons? Jusqu'ici cependant on.n'avait jamais suivi ces formes correspondantes entre les embryons et les adultes . comme je viens de le faire pour la famille des Scorpionides. Sans doute, il ne s'agit encore dans les observations que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie, que des espèces d'un seul groupe, je* ne suis pas en mesure de montrer à présent jusqu'à quel degré existent les analogies entre les embryons et les formes permanentes des autres Arachnides. C'est pour moi actuellement un sujet de nouvelles recherches dont je ferai connaître les résultats dans un avenir prochain. Mais les faits que je signale à l'égard des Scorpionides, ceux que j'ai déjà observés dans d'autres groupes du règne animal, alors que je doutais beaucoup de la réa- lité de ces analogies, me donnent la certitude que l'idée émise par M. Serres se trouvera vérifiée sur plus d'un point. Il* » Cependant, je le répète, je n'insiste sur ces analogies si remarquables entre les embryons de certains types avec les formes permanentes d'autres anunaux d'une organisation moins parfaite qu'à l'égard de ceux que j'ai ( 9% ) complètement étudiés, me réservant de montrer dans la snite dans quelles limites se manifestent ces analogies entre les embryons des types supérieurs et les formes permanentes des types inférieurs. » MEMOIRES PRÉSENTÉS. ORGANOGRAPHIE VÉGÉTALE. — De la végétaiinii du Nelumbiiun codophyl- lum , et de la disposition anormale de ses feuilles et de ses stipules , par M. A. Trécul. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à l'examen de la Section de Botanique.) n Ce Nelumhiuin (et probablement toutes les espèces du genre) est une de ces plantes qui, par leur organisation singulière, semblent défier tous nos systèmes. Par la disposition de ses feuilles et de ses stipules, il paraît se soustraire aux lois de la Phyllotaxie, et cependant il en est, comme nous le verrons, une éclatante confirmation. B Les stipules, en général, chez les plantes qui sont munies de ces or- ganes, ne sont jamais au nombre que d'une ou deux à la base de chaque feuille, et elles sont rangées en deux catégories par les botanistes, suivant qu'elles sont axillaires ou latérales. Dans le Nelwnbium adulte il y en a trois près de chaque feuille : l'ime d'elles est axillaire et enveloppe le bour- geon terminal; les deux autres ne sont ni axillaires, ni latérales; elles sont ce que j'ai appelé, dans mon Mémoire sur la formation des feuilles, ejctra- foliaires. La plus élevée, sur l'axe, de ces dernières, est insérée derrière 1» feuille; elle l'embrasse et ne recouvre qu'elle ; l'autre, placée sur le côté op- posé de la tige, revêt le bourgeon terminal et la feuille précédente avec sa stipule. Ainsi, nous avons un organe protecteur pour le bourgeon, un autre pour la feuille en particulier, enfin une stipule enveloppant tous ces organes à la fois. » Mais telle n'est pas la disposition des stipules à tous les âges de la plante. La première feuille en est dépourvue; les quelques feuilles suivantes en ont une seule qui est axillaire ; ce n'est qu'à partir de la cinquième ou de la sixième que l'on en observe trois à la base de chaque feuille. Quelle peut être la cause de ce singulier changement? C'est que les circonstances de la végétation de la plante se modifient avec l'âge. Je vais exposer briè- vement les phases de cette végétation. » Si l'on fait germer une graine (fruit) de cette plante, ses tégu- ments se fendent longitudinalement à partir de l'extrémité opposée à la C. R., i854, i" Semestre. (T. XXXVIII, N» 22.) Ï^S ( 97° ) radicule. La gemmule s'allonge, sort par cette fente, tandis que la ra- dicule, qui ne se développe pas, reste enfermée dans les enveloppes de la graine, ainsi que les cotylédons. Bientôt les deux premières feuilles, qui sont pliées dans la semence.entre les cotylédons, redressent leur pé- tiole et étendent leur limbe. Ces deux feuilles, nées dans la graine, n'ont pas eu besoin de la protection des stipules; aussi n'en observe-t-on pas au-dessous de la première feuille, ni à son aisselle pour protéger la deuxième. Mais le bourgeon terminal, une fois sorti de la graine, a besoin d'organes protecteurs ; c'est pourquoi il y a une stipule à l'aisselle de la se- conde feuille. Quand ce bourgeon s'allonge, on voit un court mérithalle, terminé par une autre feuille munie aussi d'une stipule axillaire, qui revêt un nouveau bourgeon, » Les premiers entre-nœuds restent courts, les autres s'allongent da- vantage. Aussi, tant qu'ils sont courts, la stipule axillaire suffit à la protec- tion de la feuille voisine et du boin-geon terminal. Quand les entre-nœuds s'accroissent de bonne heure outre mesure, la stipule devient insuffisante ; elle ne couvre plus que la partie inférieure de l'entre-nœud ; et, cepen- dant, la feuille et le bourgeon ne peuvent rester sans défense au milieu de la vase où fermentent des matières organiques en décomposition. La na- ture a prévenu leur destruction en plaçant, au sommet de chaque entre- nœud, deux stipules supplémentaires; et elle les a disposées de telle ma- nière que celle qui est derrière la feuille l'enveloppe tout entière, et la protège pendant son développement, en grandissant avec elle. C'était là une précaution indispensable, cette feuille ayant à traverser une co\iche épaisse de sol vaseux. L'autre stipule, insérée sur la tige du côté opposé à la feuille, revêt le bourgeon terminal et la feuille avec sa stipule; elle sert d'enveloppe générale. Malgré la présence de ces deux stipules extra-fo- liaires, nous avons vu qu'il y en a encore une à l'aisselle même de la feuille, aussi bien qu'à celle des feuilles développées à l'époque de la germination . » Ainsi, les deux stipules extra-foliaires sont nécessitées: i" la plus ex- terne, celle qui sert d'enveloppe générale, par l'allongement trop précoce des entre-nœuds, à la suite duquel la feuille et le bourgeon terminal sont privés trop tôt de la protection de la stipule axillaire qui les revêtait d'a- bord; 2° la seconde stipule extra-foliaire était nécessaire pour protéger la feuille pendant son accroissement au milieu du sol vaseux. » Examinons maintenant par quel artifice la nature est arrivée à un ré- sultat aussi remarquable. » Quand on étudie un rhizome adulte, on est frappé de la disposition ( 97' ) anomale de ses feuilles. Toute bizarre qu'elle paraît à la première vue, elle donne la clef des mystères de cette organisation exceptionnelle, quand on a à la fois sous les yeux des plantes jeunes et des plantes adultes. Celles-ci ont toutes les kuiWes unilatérales ; toutes, en effet, sont insérées à la face supérieure du rhizome. Mais si l'on porte son attention sur des plantes âgées seulement de quelques mois, on reconnaît que les plus jeunes feuilles sont unilatérales comme les feuilles des plantes adultes, et qu'elles sont, comme elles, munies de trois stipules ; tandis que les feuilles nées les premières sont distiques et n'ont qu'une stipule, qui est axillaire. C'est là que nous trou- vons l'explication de l'anomalie si intéressante que nous offre ce Neliim- hium. » Les feuilles les plus âgées ( au nombre de quatre, peut-être quelquefois plus) sont distiques, les autres sont unilatérales. Il y a donc, où elles sont imilatérales, défaut de développement d'une partie des feuilles. Quelles sont donc celles qui ont avorté? Quand les feuilles sont distiques, ai-je-dit, elles n'ont qu'une stipule axillaire; quand elles sont unilatérales, elles ont chacune trois stipules, dont deux sont placées sur la tige plus bas que la feuille près de laquelle elles sont insérées. Ces deux dernières stipules, dont la position est anormale, dépendent donc des feuilles avortées. Mais sont- elles les seules qui ne se soient point développées? Pour nous en assurer, pla- çons, parla pensée, une feuille au-dessous de chacune des stipules extra-fo- liaires, de manière à en faire des stipules axillaires, et voyons si nous les aurons en nombre suffisant pour en faire des feuilles distiques. Des deux stipules extra-foliaires, la plus élevée sur l'axe est celle qui est placée derrière la feuille ; il y aura donc, dans notre hypothèse, deux feuilles placées l'une à côté de l'autre, sans feuille alternant avec elles sur la face opposée. Il manque donc au point intermédiaire, à cette face inférieure du rhizome, non-seulement une feuille, mais sa stipule axillaire au-dessus de la stipule extra-foliaire qui est de ce côté de la tige. » Aucune des feuilles de la face inférieure, vers le sommet du rhizome, ne s'étant développée, on comprend que cette feuille n'existe pas; mais pourquoi l'avortement de sa stipule ? C'est que sa présence eût été nuisible. En effet, alternant avec la feuille et la stipule qui est derrière, elle eût été, dans le bourgeon, interposée entre la feuille et cette stipule. Cette dernière, nepo^i- vant alors envelopper cette feuille, ne l'aurait pas protégée pendant son accroissement.au milieu de la vase, en grandissant autour d'elle. La stipule supposée, au contraire, n'existant pas, la stipule extra-foliaire supérieure ( 97^ ) peut s'appliquer immédiatement sur la feuille, l'embrasser et la protégei' après qu'elle est sortie du bourgeon. •) Ces considérations semblent démontrer clairement que les deux sti- pules extra-foliaires du Nelumbium codoplijUuin sont les stipules axillaires de deux feuilles avortées, l'une à la face supérieiu-e du rhizome, l'autre à la face inférieure; mais que, de plus, une autre feuille et sa stipule axil- laire ont aussi manqué de se développer à cette même face inférieure de la tige, au-dessus de la stipule qui existe de ce côté. Le rétablissement de ces trois feuilles supposées avortées donne, en effet, des feuilles distiques comme elles le sont dans les plantes résultant de germinations récentes. » Il suit de là que la moitié des feuilles de la face supérieure du rhizome manque, et que toutes celles du côté opposé ne se sont point développées. » Toutes les anomalies que je viens de décrire, loin d'infirmer les lois delà Phyliotaxie, en sont donc, au contraire, la confirmation.» PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De l'influence des Jractures sur le développement des os chez les enfants ; par M. Baizeait. (Extrait.) (Commissaires, MM. Flourens, Velpeau, Rayer.) « Il y a environ huit mois, j'observai à la clinique de M. Guersant un enfant, de quatre à cinq ans, atteint de fracture de la cuisse consolidée, sans raccourcissement. Le petit malade ayant succombé au trentième jour de sa fracture, par suite d'une maladie intercurrente, on mesura, à l'au- topsie, les deux fémurs pour vérifier leur longueur; ils étaient égaux à un millimètre près; mais, après avoir scié longitudinalement le fémur fracturé, on fut tout étonné de trouver un chevauchement des fragments assez consi- dérable. Comment expliquer lui fait en apparence si anormal ? L'interpré- tation la plus rationnelle était que, sous l'influence de la fracture, il y avait eu dans la circulation osseuse un siu'croit d'activité qui, au lieu de borner sa sphère d'action au niveau de la rupture, s'était fait sentir sur toute la longueur de l'os et en avait exagéré le travail ostéogénique. En supposant cette explication exacte, il restait un point à élucider : dans toutes les frac- tures des enfants y a-t-il élongation plus grande de l'os brisé que de l'autre, ou le fait observé chez M. Guersant est-il exceptionnel? De nouvelles ob- servations pouvaient seules répondre; mais il est rare de rencontrer des enfants mourant pendant le traitement d'une fracture, et, d'autre part. ( 973 ) quelque soin que l'on mette à examiner sur le vivant les fractures conso- lidées, il est très-difficile de juger le rapport exact des fragments plon<^és au milieu du cal et de mesurer leur degré de chevauchement. Il fallait donc recouiir aux expériences sur les animaux pour avoir une réponse immédiate. J'opérai sur des Lapins, tous très-jeunes, n'ayant pas plus d'un à deux mois. » Ces expériences, que l'auteur rapporte avec tous les détails nécessaiies, l'ont conduit à faire plusieurs remarques intéressantes, bien que quelques- unes n'aient pas toute la nouveauté qu'il leur suppose. Quant aux consé- quences générales qui s'en déduisent, il les énonce dans les termes sui- vants : « 1°. Chez les jeunes Lapins, les fractures qui s'accompagnent de dé- placement, et surtout de chevauchement, excitent le développement des os brisés et amènent dans ces derniers un plus grand accroissement que dans les os semblables du membre opposé; u° les fractures sans déplace- ment ont une influence nulle ou très-bornée sur le développement des os fracturés. » Qu'il me soit permis, dit, en terminant sou Mémoire, M. Baizeau, de rappeler une particularité intéressante qui se rattache à la forma- tion du cal chez les enfants. M. Malgaigne, dans ses importantes et laborieuses recherches sur les fractures, est arrivé à cette remarque fort curieuse et en opposition avec la théorie de Dupuytren sur le cal, que dans les fractures qui atteignent la substance compacte ou la dia- physe des os longs, les fragments, après la consolidation, ne sont jamais confondus, et qu'il existe toujours entre eux une ligue de sépa- ration ; la fusion, dit-il, n'existe que pour les os spongieux, tandis que dans le jeune âge, et Hippocrate l'avait lui-même avancé, la fusion est intime, même pour les fractures diaphysaires. Mais celte réunion ne se fait pas chez l'enfant comme celle des os spongieux de l'adulte. Chez ce dernier, il y a soudure par l'intermédiaire de la lymphe plastique épanchée entre les fragments. Chez le premier, le travail de réparation pour la frac- ture et le développement de l'os marchant ensemble, c'est-à-dire le périoste exsudant la lymphe plastique pour la confection du cal en même temps qu'il verse à la surface extérieure de l'os les éléments constitutifs des cou- ches osseuses nouvelles, il en résidte que bientôt les fragments sont enve- loppés par des lames continues formant les couches externes qui peu à peu se substituent aux couches anciennes disparaissant par absorption ; de telle sorte qu'au bout de quelques mois, et un mois suffit, comme je l'ai ( 974 ) vu chez les Lapins, l'os fracturé a totalement été résorbé et remplacé par un os de nouvelle formation présentant ordinairement, au niveau où exis- tait la fracture dans l'autre os, une légère exubérance produite par l'activité ]>lus grande du périoste dans ce point. » M. Bretox (de Champ), à l'occasion d'un Mémoire récent de M. de Peyromij sur la Jabrication du verre destiné à la construction des objectijs, adresse une réclamation de priorité conçue dans les termes suivants : « Je crois devoir rappeler, à l'occasion de la communication de M. de Peyronny, que j'ai proposé, dans un Mémoire présenté à l'Académie le 1 2 mars 1 849, 1 emploi de la force centrifuge pour obtenir, dans des moules tournants, des tubes parfaitement calibrés à l'intérieur, sans avoir besoin de recourir à l'opération du rodage, et que j'ai indiqué, parmi les applica- tions dont ce principe paraîtrait susceptible, l'usage qu'on pourrait en faire pour assurer la distribution régulière des parties d'inégale densité dans la matière des grands objectifs. Toutefois, je n'ai pas donné le détail des moyens à employer pour réaliser cette dernière application. Il est donc bien entendu queje n'entends nullement contester la priorité de M. de Peyronny en ce qui concerne les dispositions qu'il a imaginées dans ce but. » Cette Lettre est renvoyée, à titre de renseignement, à la Commission chargée de faire le Rapport sur le Mémoire de M. de Peyronny, Commission qui se compose de MM. Babinet, Pouillet et Faye. M. JozwiK (Albert) adresse une Note relative à un système de bateaux de son invention, bateaux à fond plat propres à naviguer sur les rivières, mais devenant, au moyen d'un dispositif particulier, capables de tenir la mer. Destinés à être armés de manière à servir à la guerre, ces bâtiments peuvent, suivant le besoin, marcher à la rame ou à l'aide de moteurs à vapeur. La Note contient, en outre, une réclamation de priorité relative à un système de bateaux nouvellement installé, et dans lequel l'auteur croit voir une application de son idée. Comme ce dernier système n'a point été soumis au jugement de l'Académie, il n'y a pas lieu de s'occuper de la question de priorité. Quant à l'invention de M. Jozwik, trop succincte- ment signalée dans sa Note manuscrite, mais qui paraît l'être un peu plus complètement dans des pièces justificatives faisant partie du même envoi, elle est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Dupin, Poncelet et Duperrey. ( 975 ) M. PiMONT présente au concours pour le prix concernant le Perfection- nement de la navigation par la vapeur un mécanisme dont il a entretenu à diverses reprises l'Académie, et dont il a fait plusieurs applications. La pre- mière avait seulement pour but de tirer parti de la chaleur des bains de teinture épuisés ; plus tard, le principe de ce mécanisme, désigné par l'au- teur sous le nom de caloridore progressif, lui servit à construire des appa- reils destinés à alimenter d'eau chauffée à 96 degrés des chaudières à vapeur. Son nouveau Mémoire est accompagné de pièces justificatives attestant l'économie notable de combustible qui résulte de l'emploi du calo- ridore progressif, et d'im Rapport fait à ce sujet par une Commission du jury départemental de la Seine-Inférieure. ( Réservé pour l'examen de la future Commission qui sera chargée de se prononcer sur les pièces admises au concours pour le prix en question.) M. Sainctelette, qui avait adressé, à la précédente séance, une Note sur la maladie de la vigne, envoie aujourd'hui un Mémoire plus étendu sur le même sujet. L'auteur, après avoir examiné les principales opinions qui ont été émises relativement aux causes de cette affection et aux moyens de la combattre, expose à son tour ses propres idées. Suivant lui, l'apparition des crypto- games est la suite d'im état d'affaiblissement de la plante, état qu'il com- pare à certaines affections anémiques des animaux et qu'il croit devoir être combattue par des moyens du même ordre. Ainsi, tandis que, pour les ani- maux, outre la médication proprement dite et le régime, on trouve souvent de l'avantage au déplacement des individus malades, il voudrait que, puis- qu'on ne peut, pratiquement, faire arriver les vignes sur un nouveau sol, on fit arriver un nouveau sol jusqu'à elles, c'est-à-dire qu'on renouvelât la terre au pied des ceps. Dans la partie thérapeutique, la ressemblance se poursuit encore, car l'administration du fer, qui, théoriquement, lui pa- raissait indiquée, a répondu à son attente dans les essais auxquels il s'est livré depuis quatre années. Les sulfates de fer, que certains sylviculteurs avaient déjà employés avec succès pour des arbres sotiffrants, lui a égale- ment réussi pour les vignes malades. (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment désignés poiu' les diverses communications relatives aux maladies des plantes usuelles : MM. Chevreul, Becquerel, Boussingault et Montagne. ) (976) M. Di.M Ukbaix soumet au jugement de l'Académie la description et la figure d'un télégraphe électrique irnpri niant. (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet.) M. Mabru, qui avait présenté au mois de mars dernier, au concours pour le prix concernant les Arts insalubres, un Mémoire sur la conserva- tion du lait avec des spécimens de lait préparé depuis deux ans, et qui avaient fait le voyage de Bahia (Brésil), envoie aujourd'hui, pour être sou- mis à l'examen de la Commission, de nouveaux échantillons préparés plus récemment, et avec des procédés plus parfaits. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres. ) M. Gaultier adresse une nouvelle rédaction de son Traité d'arithmé- tique duocécimale. (Renvoi à l'examen de la Commission précédemment nommée. ) CORRESPOIVDANCE. M. LE Général commandant l'Ecole Polytechnique prie l'Académie, qui, depuis la première publication des Comptes rendus de ses séances^, a com- pris l'Ecole dans le nombre des établissements auxquels elle en fait don, de vouloir bien lui accorder également la Table générale des trente et un pre- miers volumes qui vient d'être publiée et qui forme le complément presque indispensable de cette série. (Renvoi à la Commission administrative. ) M. LE Maire de la ville de Chatillon-sur-Seine prie l'Académie de vouloir bien lui accorder, pour la bibliothèque de cette ville, les Comptes rendus de ses séances. M. Ferrari Kodigino adresse, de Gènes, une demande semblable pour une Société qui prend le nom de Société fondatrice de V Aréopage. Ces deux demandes sont renvoyées à l'examen de la Commission admi- nistrative. I ( 977 ) PHYSIQUE. — Note sur la détermination des pouvoirs émissifs des corps pour la lumière; par MM. de la Provostaye et P. Desaiks. « Les recherches que nous avons faites récemment sur l'émission de la chaleur par les corps portés à une haute température, nous ont conduits à étudier l'émission de la lumière par les surfaces iucandescentes. » Il nous a d'abord été facile de constater que dans des circonstances d'échauffement identiques, des surfaces de natures différentes envoient des quantités de lumière qui peuvent être très-inégales. » Pour rendre le fait aisément visible, nous couvrons d'oxyde noir de cuiyre une moitié de la face antérieure d'une petite lame d'or ou de platine et nous noircissons de même l'autre moitié de la surface postérieure. » Ceci posé, nous portons la lame à l'incandescence à l'aide d'un cou- rant électrique convenable : les portions noircies deviennent alors beaucoup plus lumineuses que celles dont la surface a gardé l'éclat métallique. » Les différences, fortes avec le platine, le sont beaucoup plus encore avec l'or. Elles disparaissent, ou à peu près, quand on compare le noir au borate de plomb. » Nous ne nous sommes pas bornés à constater ces phénomènes. Déjà nous avons comparé numériquement les intensités de l'émission lumineuse pour plusieurs substances, ou, en d'autres termes, nous avons déterminé ces pouvoirs émissifs d'un nouveau genre, en les rapportant à celui de l'oxyde de cuivre pris pour unité. » La méthode photométrique à laquelle nous avons eu recours est celle qui est fondée sur la loi de Malus. Nous regardons normalement la lame incandescente à travers un prisme de Nichol, qui en polarise la lumière, et un spath dont nous tournons la section principale, de manière : » 1°. A éteindre l'image extraordinaire; » 2°. A rendre l'image ordinaire de la partie noircie égale à l'image extra- ordinaire de la portion métallique. La connaissance de l'angle compris entre ces deux positions permet de calculer aisément le rapport que l'on cherche à obtenir. » Nous ne donnerons aujourd'hui aucun détail numérique, nous réser- vant de revenir ultérieurement sur ce point. Seulement, pour fixer les idées, nous indiquerons que certains échantillons d'or au rouge nous ont paru avoir pour la lumière un pouvoir émissif au plus égal à la dixième partie de celui de l'oxyde de cuivre, ou même quelquefois inférieur à cette limite. Quant au platine, le pouvoir est plus grand que celui de l'or, et cela ne C. R. iS.ii, 1" Semestre. (T. XXXVIII, K» 22.) "-6 ( 978 ) doit pas surprendre, d'api'ès ce qu'on sait de l'émission calorifique de ce métal. » V» EMBRYOGÉNIES DES VERTÉBRÉS ET DES ANIMAUX ARTICULÉS. — Quelques propositions sur l'embryologie des Poissons, particulièrement du Brochet et de la Perche, et sur l'embryogénie de l'Ecrevisse; parM.. Lerebovllet. « I. Jusqu'à ces derniers temps, on a attribué à la fécondation, chez les Poissons, la rupture et la disparition de la vésicule germinative. » La fécondation est étrangère à ce phénomène. » La vésicule germinative est une sphère dans laquelle se préparent les éléments destinés à former l'embryon, éléments que j'appelle, pour cette raison, corpuscules ou éléments plastiques; tandis que la sphère vitelline prépare les éléments destinés à nourrir l'embryon, c'est-à-dire les éléments nutritifs. » Pendant que la vésicule germinative se développe et grandit, elle s'élève vers la surface de l'œuf; ses taches grossissent, se multiplient et se changent en cellules génératrices d'éléments nouveaux. » Ces derniers éléments, qui proviennent des taches germinatives trans- formées en cellules, sont les corpuscules plastiques qui ne tardent pas à remplir la vésicule. C'est alors que celle-ci, arrivée à la surface de l'œuf, se déchire et répand dans l'œuf les corpuscules plastiques qu'elle renfermait. » Cette rupture, dans les Poissons (Brochet et Perche), a lieu avant que l'œuf ait quitté l'ovaire. » Quand l'œuf est entièrement mûr et qu'il s'est détaché de l'ovaire, les corpuscules plastiques et les globules vitellins se réunissent à l'un de ses pôles, pour former une tache circulaire ; le reste du vitellus est transparent. L'existence de cette tache montre que l'œuf est parfaitement mûr et propre à la fécondation. » IL Lorsqu'on pratique la fécondation artificielle, les corpuscules plas- tiques et les globules vitellins sont donc mêlés et confondus en une seule et même tache. Le premier effet de la fécondation est de séparer ces éléments en deux groupes ; les éléments plastiques forment la colline transparente sur laquelle va s'exercer le phénomène du fractionnement; les éléments nutritifs sont refoulés à la base de celte colline. » La segmentation n'affecte que le vitellus formateur, composé exclusi- vement de corpuscules plastiques. Elle n'intéresse nullement les globules vitellins situés au-dessotis. ( 979 ) » III. Les corpuscules sanguins ne doivent pas leur origine à des cellules détachées des organes. Il prennent naissance dans le liquide nourricier lui- même, grandissent et se multiplient dans ce liquide. Ils apparaissent après la formation du cœur et des vaisseaux. Développement de l'Écrevisse. » I. Les éléments plastiques produits par la vésicule germinative et répandus ensuite à la surface de l'œuf, constituent, par leur réunion, le vi- tellus formateur. Peu de temps avant la ponte, ils se concentrent vers un des pôles de l'œuf, et forment un amas de couleur blanchâtre que nous désignons sous le nom de tache blanche. « Le vitellus nutritif est constitué par les globules vitellins qui occupent tout le reste de l'œuf, et se multiplient par génération endogène. » II. Peu de temps après la ponte, la tache blanche se morcelle, et se partage en une grande quantité de petites taches opaques qui se répandent sur l'œuf, se réduisent en éléments et forment autour de l'œuf une pelli- cule membraneuse que j'appelle membrane génératrice. » Les éléments de cette membrane, c'est-à-dire les corpuscules plasti- ques, se réunissent pour former de petits amas stelliformes répandus régu- lièrement sur l'œuf. » Ces amas se partagent en petits corps sphériques dont le centre est creusé d'une cavité ; ce sont les globes générateurs ou germes partiels qui ne tardent pas à recouvrir l'œuf tout entier. Ils sont composés de corpus- cules plastiques qui s'entourent, plus tard, d'une membrane propre d'en- veloppe; la cavité centrale est aussi limitée, plus tard, par une membrane particulière. » m. Ces germes partiels se segmentent de la même manière que le germe unique des autres animaux, c'est-à-dire par progression géométrique dont le quotient est 2. Le résultat de cette segmentation est la production d'une multitude de petites sphères semblables aux premières et ayant la même composition. » Ces sphères ne sont pas des cellules; elles se désagrègent; leurs éléments se dispersent , se dissolvent et sont remplacés par des éléments nouveaux qui se groupent pour former les véritables cellules embryonnaires. » La graisse joue un rôle important dans cette transformation. » IV. Les premières cellules embryonnaires s'accumulent sur un point de la surface de l'œuf pour former ce que j'appelle la tache embryonnaire, ou l'analogue du blastoderme des animaux vertébrés. laô.. . ( 980 ) » Ce blastoderme est formé d'un simple feuillet; c'est lui qui produit les organes de la vie de relation . » Ali-dessous de ce blastoderme simple se forme un sac vésiculeux qui se déprime et s'applique comme une séreuse autour du vitellus. Ce sac, que j'appelle vitellaire, représente par sa disposition autour de l'œuf le blasto- derme animal des Vertébrés. Il est composé de cellules particulières, et ren- ferme des globules vitellins appliqués sur une seule couche, contre chacune de ses parois. » Il y a donc opposition complète entre les V^ertébrés et les Articulés sous le rapport des membranes embryonnaires primordiales. Les premiers ont un blastoderme double et un feuillet végétatif simple; les seconds ont un blastoderme simple et un feuillet végétatif double. » V. La première partie de l'embryon qui apparaît sur l'œuf de l'Ecre- visse est l'anus avec une portion de l'intestin rectum. » VI. La portion du canal alimentaire contenue dans le vitellus est d'abord sans paroi propre. Celle-ci se forme symétriquement, de chaque côté, par deux lames qui se réunissait par en bas, c'est-à-dire du côté de l'embryon, et restent écartées du côté de la région dorsale.- Ces lames se rapprochent l'une de l'autre, de manière à se souder par leurs bords supé- rieurs; la soudure se fait d'avant en arrière et d'arrière en avant. Le vitellus pénètre dans la cavité alimentaire par la fente dorsale qui reste encore assez longtemps ouverte. » A l'époque de l'éclosion, la fente dorsale est réduite à vnie boutonnière située derrière la région pylorique, et dans laquelle une portion du vitellus se trouve engagée. Ce dernier diminue de plus en plus après l'éclosion, et finit par être consommé tout entier. » VIL L'Écrevisse récemment éclose reste attachée aux fausses pattes abdominales de la mère jusqu'après la première mue. » Les concrétions calcaires stomacales, destinées à être dissoutes par les sucs de l'estomac pour servir à solidifier le test, existent dès la naissance et disparaissent aussitôt que le test a pris la consistance qu'il doit avoir. » PHYSIQUE APPLIQUEE. — Emploi de la vapeur pour éteindre l'incendie à bord des navires. (Lettre de M. Dujardin, de Lille.) (Extrait.) ff Les journaux nous ont appris dernièrement que, pendant le bombar- dement d'Odessa, un boulet rouge lancé par les Russes a mis le feu au navire à vapeur le f^auban. Comme l'incendie couvait dans des parties pro- ( 98i ) fondes et cachées du bâtiment, où il n'était pas possible de lancer de l'eau au moyen des pompes, le Vauhan a dû se retirer pendant deux heures pour veiller uniquement au soin de sa conservation. » Je ne puis m'empêcher, Monsieur le Secrétaire, en présence d'un pareil fait, d'appeler de nouveau l'attention de l'Académie sur la propriété que pos- sède la vapeur d'éteindre le feu, propriété que j'ai signalée si souvent depuis 1837, et qui cependant est encore si peu connue. « La vapeur, je demande à l'Académie la permission de le redire encore, est un agent infiniment supérieur à l'eau pour éteindre des incendies déve- loppés dans des locaux fermés. En effet, pour éteindre un incendie au moyen des pompes, il faut pouvoir viser juste, et lancer l'eau exactement sur les objets enflammés. » Avec la vapeur, au contraire, il suffit, de lancer un jet au hasard dans le foyer de l'incendie. La vapeur, par sa force expansive, se répand bientôt partout, même dans les endroits les plus reculés et les plus cachés, et elle va d'elle-même éteindre le feu là où l'eau ne pourrait être d'aucun secours. » M. PioBERT fait remarquer, à l'occasion de la communication précé- dente, que l'emploi de la vapeur d'eau n'est pas applicable dans cette cir- constance, et qu'il est au moins douteux que la vapeur eût éteint le feu allumé et entretenu par le boulet rouge dans la muraille du bâtiment. Un boulet rouge, qui conserve pendant une heure dans la vapeur la propriété de carboniser le bois, la perd en cinq minutes dans l'eau. M. Chexot adresse une Note sur les maladies des végétaux et plus parti- culièrement sur des taches que présentent cette année les feuilles du lilas. Ces taches ont été étudiées par M. Hoeffer^ qui a vu que dans les points où la couleur était altérée la chlorophylle avait disparu et se trouvait remplacée par une matière pulvérulente qui n'était autre chose que les excréments de larves d'insectes. Avec un peu de soin, on dé- couvrait d'ordinaire, vers la périphérie de la tache, les larves elles-mêmes continuant à dévorer la chlorophylle. L'observateur, d'ailleurs^ n'a pu savoir quel était l'insecte auquel appartenait cette larve. M. Chenot pense que des observations dirigées dans ce sens sur d'autres espèces de plantes jetteraient peut-être quelque jour sur ces maladies épidémiques (982 ) auxquelles out été soumis depuis quelques années les végétaux les plus utiles, au grand dommage de notre agriculture. M. CouRTAis adresse, de Roquemaure (Gard), le résultat des observations qu'il a faites sur le liber des jeunes pousses de mûrier. Il a obtenu de ce liber une très-belle substance textile qu'il croit propre à être employée avec avantage par l'industrie. La valeur de ce produit augmenterait, dit-il, notablement le profit qu'on tire des mûriers, puisqu'elle serait fournie par les branches que l'on émonde chaque année et qui ne servent jusqu'à présent que comme bois à fagots. M. Heydrich avait, il y a quelques mois, adressé un spécimen d'une liqueur hémostatique dont il ne faisait pas connaître la composition, mais qu'il annonçait avoir très-utilement employée dans divers cas chirurgicaux qu'il spécifiait ; il adresse aujourd'hui la formule de cette liqueur, pour le cas où l'Académie, qui ne s'occupe point des produits dont la préparation est tenue secrète, voudrait faire de celle-ci le sujet de quelques essais. M. Velpeau est invité à prendre connaissance de cette communication. M. Ed. de Poilly, auteur d'une Note récemment présentée sur lui procédé pour obtenir des images photographiques en opérant à sec sur coUodion, fait connaître, dans une nouvelle communication, la préparation d'un papier photographique qui remplace, dit-il, avantageusement le col- lodion et autres composés analogues. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Brachet propose d'employer pour les phares l'appareil d'éclairage électrique de M. Deleuil. A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures. F. ( 983 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie, a reçu, dans la séance du i5 mai i854, les ouvrages dont voici les titres : Astronomische... Nouvelles astronomiques; n° 902. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' BB-B'j; 9, 1 1 et i3 mai iSS/j. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie ; n° 32; 12 mai iSS/j. Gazette médicale de Paris; n° 19; i3 mai i854- L'Àheille médicale; n° i4; i5 mai i854- La France médicale et pharmaceutique ; n° 4 5 i5 mai i854. La Lumière, Revue de la photographie ; 4' année; n° 19; i3 mai i854- La Presse médicale; n° 19; i3 mai i854. L Athenceum français. Revue universelle de la Littérature , de la Science et des Beaux- Arts ; 3" année; n° 19; i3 mai i854. Le Moniteur des hôpitaux, rédigé par M. H. DE Castelnau; n°' 55-57 5 9' 1 1 et 1 3 mai i854. L'Académie a reçu, dans la séance du 22 mai i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, 1*"^ semestre i854; n" 20; in-4°. Erpétologie générale, ou Histoire naturelle complète des Reptiles; par M. A.-M.-C. DuMÉRiL, en collaboration avec ses aides naturalistes au Muséum, feu G. BiBRON et M. A. Duméril; tome VII, deuxième partie, comprenant l'histoire des Serpents venimeux. Paris, i854; in-S". Excursion entomologique aux dunes de Biscarosse et d'Arcachon, avec indi- cation de quelques manœuvres insecticeptologiques , et réflexions; par M. le D"^ LÉON DuFOUR. Bordeaux, i854; broch. in-b". Mémoire sur le bouton d'Alep; par M. le D' A. WiLLEMlN. Paris, i854; broch. in-8°. Des granulations méningiennes. Thèse pour le doctorat en Médecine, présentée et soutenue le i" jidllet i853, par M. J.-J. -A. -Ernest Faivre. Paris, i853; broch. in-4''. (Adressé au concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Mémoire sur une nouvelle combinaison de l'iode et sur son application en médecine; par MM. J.-A. SOCQUET (d'Aiguebelle) et A. Guiluermond. Lyon^ i854; broch. in-8°. ( 984) Sur une espèce de Narcisse peu connue (Narcissus Bernardi, DC. inéd.) ; par M. J.-L. HÉNON; broch. in-8°. Démonstration du posUUatum d'Euclide; par M. VICTOR Dobelly. Castres, 1 853; broch. in-S". Obseroations méléorotogiques faites à Conslantinople , Tréhisonde et Kdisaria, ' pendant les années 1847 ^ ^^^9'^ P'^^ ^^- ^- ^E Tciiihatchef ; broch. in-8°. Nouvelle loi des brevets d'invention votée à l'unanimité par les Chambres belges, le 1 3 mai i854. Bruxelles ; \ de feuille in- 1 6. Bulletin de l'Académie impériale de Médecine, rédigé sous la direction de MM. F. Dubois (d'Amiens), secrétaire perpétuel, et Gibert, secrétaire annuel; tome XIX; n"' i4 et i5; 3o avril et i5 mai i854; in-8°. Bulletin de la Société de Géographie, rédigé par la Section de publication et par MM. Cortambert, secrétaire général de la Commission centrale, et Malte-Brun, secrétaire adjoint; 4^ série; tome VII; n"' 39 et 4o; mars et avril i854; in-8°. Bulletin de la Société médicale des Hôpitaux de Paris; 2" série; n° 8. Paris, i854; in-8°. Mémoires de la Société du Muséum d'histoire naturelle de Strasbourg ; tome IV; 2^ et 3" livraisons. Strasbourg-Paris, i853 ; in-4°. Mémoires de la Société libre d'émulation du Doubs; 2* série; IP volume, pour i852. Besançon, i853;in-8°. Annales de l' Agriculture française , ou Recueil encyclopédique d'Agriculture; publié sous la direction de MM. LoNDET et L. BOUCHARD ; 5* série ; tome III ; n° 9; i5 mai i854; in-8°. * Annales forestières et métallurgiques; 10 et 25 avril i854; in-S". ERRATA. (Séance du 22 mai i854.) Page g II, lignes 3o et 32 ) , , , , „ ,. ^ } au lieu de et monogene , lisez monoeene et finie, et page gi2 , ligne i5, ) o 7 o Page 941, ligne 5, ajoutez aux noms des Membres de la Commission chargée de faire un Rapport sur les observatoires météorologiques projetés pour l'Algérie, le nom de M. Laugier , désigné dans une précédente séance pour remplacer M. Arago. COMPTE RENDU DES SÉANCES m L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 JUIN 1H54. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PISCICULTURE. — Note sur les jrayères artificielles du parc de Main tenon ; par M. CosTE. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie le résultat d'une expé- rience dont l'application en grand concourra au repeuplement des eaux dans une proportion non moins considérable que la fécondation artificielle, et qui permettra de réserver cette dernière pour les espèces dont les œufs ne s'attachent pas à des corps étrangers, telles que la Truite, le Saumon, l'Ombre chevalier, etc., etc. » Cette expérience, faite dans le parc de Maintenon sous les auspices de M. le duc de Noailles et de M. le duc d'Ayen, par les soins de M. le D'Lamy, consiste à déterminer, au moyen d'un artifice, tous les Poissons d'un étang ou d'un cours d'eau, à venir déposer leur frai dans des lieux qu'on leur assigne, et d'où on entraîne ensuite ce frai dans des réservoirs, où on le met à l'abri de toute cause de destruction. » Je veux parler de ces frayères artificielles dont il semble que l'on doive faire remonter l'origine aux Chinois. On sait, en effet, comme je l'ai C. R. i854, i" Semestre. (T. XXXVIII, N» 25.) 127 ( 986 ) indiqué ailleurs, que, de temps immémorial, ce peuple a coutume de cou- vrir tous les ans, dans une étendue de plusieurs lieues, ses fleuves avec des nattes sur lesquelles il recueille la semence pour la transporter dans les eaux de l'intérieur. » M. le D' Lamy, par une de ces initiatives qxii ouvrent une voie féconde, vient de nous mettre en mesure d'apprécier tous les services que l'industrie doit attendre de l'emploi d'une pareille méthode. 11 a fixé à des claies des bouquets de menu bois placés à côté les uns des autres, de manière à former des massifs flexibles, destinés à remplacer les herbes aqua- tiques sur lesquelles les Poissons frayent naturellement ; herbes aquatiques qu'il faut avoir la précaution de supprimer à l'époque des pontes. » Ces massifs flottants, retenus fixes et immergés à l'aide d'un lest, n'ont pas tardé à être chargés des œufs que les femelles sont venues déposer dans le menu branchage, et que les mâles ont arrosés de leur laitance. » Plusieurs millions d'œufs de Perche et de Gardon ont déjà été obtenus de la sorte; des millions de jeunes en sont sortis et quittent, à l'heure qu'il est, le parc de Main tenon pour se répandre dans les eaux de l'Eure. » On attend, en ce moment, la ponte d'autres espèces, et particulière- ment de la Carpe, et, dès qu'elle aura lieu, je ferai en sorte qu'une de ces frayères chargée de semence soif mise sous les yeux de l'Académie. Je dirai alors comment je conçois qu'on puisse étendre l'application de cette méthode à la reproduction non-seulement du Poisson marin, mais encore à beaucoup d'autres animaux comestibles qui habitent les eaux salées. Je traiterai aussi la question de savoir si, chez les Poissons osseux ovipares, la maturation des œufs est simultanée ou successive. » EAUX MINÉRALES. — Observations sur les eaux minérales du Mont-Dore ; par M. Thenard. « L'année dernière, au mois de juillet, étant allé prendre les eaux du Mont-Dore, je me proposai d'en refaire l'analyse pour employer mes loisirs, et surtout d'en rechercher la partie active. » Frappé de l'effet énergique de ces eaux sur l'économie animale, je ne pouvais croire qu'il fut dû uniquement aux traces de fer et à la petite quantité d'acide carbonique et de bicarbonate de soude qu'elles con- tiennent, lesquels sont associés, d'ailleurs, à d'autres matières qu'on re- trouve presque partout, savoir : le sel marin, le sulfate de soude, les carbo- nates de chaux et de magnésie, et la silice. » Je fis part de mon intention au vénérable D"' Bertrand, inspecteur des ( 98? ) eaux, qui a rendu de si émineiits services à rétablissement, et s'est acquis un nom européen en médecine. » J'en fis part également au D' Bertrand, son fils et son si digne adjoint'. » Tous deux voulurent bien approuver mon projet et donner les ordres nécessaires pour eu rendre l'exécution plus facile. » M. le D"^ Bertrand fils, qui est en même temps professeur de Chimie et directeur de l'École de Médecine de Clermont, m'entendant dire que je soupçonnais l'existence de l'arsenic dans les eaux du Mont-Dore, m'apprit alors que, déjà, il en avait trouvé dans les dépôts ferrugineux et naturels que forment les eaux avant d'être prises en boisson ou administrées en bain, et que ce fait se trouvait consigné dans le Rapport qu'il avait adressé, en i852, à l'Académie de Médecine. » Il devenait donc bien probable que l'arsenic faisait partie des eaux minérales elles-mêmes. » Mais d'abord y existait- il réellement? à quel état y était-il ? et combien les eaux en contenaient-elles? Ce sont les trois questions que je me suis appliqué à résoudre. » A cet effet, je fis évaporer, dans une grande bassine d'argent, que M. Aubergier, de Clermont, voulut bien mettre à ma disposition, 38 litres un quart de l'eau de la source de la Magdeleine, qui est celle que l'on boit. Je les réduisis à 765 centimètres cubes, y compris le dépôt qui se fit et qui fut recueilli avec le plus grand soin. J'emportai le tout avec moi au labo- ratoire de mon fils, à Talmay, où les expériences furent faites au mois d'août. » Le dépôt se composait d'acide carbonique, de chaux, de magnésie, de silice et d'une quantité très-minime d'oxyde de fer. Traité convenablement, on en a extrait aussi des traces d'arsenic. » Quant à la liqueur, elle ne contenait que des sels à base de soude, carbonate, sulfate et sel marin (i) ; mais, au moyen de l'appareil de Marsh, on pouvait en retirer en même temps assez d'arsenic pour recouvrir promp- tement, de taches métalliques, plusieurs capsules de porcelaine. M L'expérience se fait si facilement, que, pour démontrer la présence de l'arsenic dans les eaux du Mont-Dore, il suffirait même d'en prendre 2 litres, de les réduire à 4 à 5 centilitres, et de les éprouver, à la manière ordinaire, par le zinc et l'acide sulfurique. » Si l'on demande maintenant à quel état est l'arsenic dans les eaux du ( I ) Et un peu de silice et même d'alumine. 127.. (988 ) Mont-Dore, il sera facile de voir qu'il doit s'y trouver à l'état d'acide, uni avec la soude, puisqu'il fait partie de la liqueur que l'on obtient en rédui- sant l'eau minérale à près du quarantième de son volume, et que cette liqueur ne renferme que des sels de soude. » Tout me porte à croire que le sel arsenical est un arséniate et non un arsénite. Il provient peut-être de l'action du carbonate de soude sur l'ar- seniate de fer. Ce qui donne quelque probabilité à cette hypothèse, c'est qu on trouve dans les réservoirs où séjournent les eaux un dépôt rouge qui contient de l'oxyde de fer arséniate. » Maintenant, combien l'eau du Mont-Dore contient-elle d'arsenic, et, par suite, d'arséniate de soude ? » Pour cette détermination, on fit passer l'arsenic à l'état d'hydrogène arséniqué, lequel fut décomposé complètement, par la chaleur, dans un petit tube de verre. Le verre fut ensuite séché, pesé exactement, puis séparé de l'arsenic par l'acide nitrique, et enfin lavé, séché et pesé de nou- veau. La différence de poids donna la quantité d'arsenic. » Quoique cet appareil soit bien connu, je pense qu'il n'est pas inutile de décrire l'expérience avec soin. » Dans un petit flacon à deux tubulures, on mit de l'eau, de manière à remplir le flacon aux deux tiers, et du zinc distillé et grenaille. » A l'une des tubulures, on adapta un tube droit qui plongeait au fond du liquide, et dont la partie inférieure, légèrement effilée, était recourbée pour empêcher les bulles de s'y introduire. » A l'autre tubulure, on adapta un petit tube, recourbé à angle droit, qui se rendait dans un tube de verre horizontal, où se trouvait d'abord un peu de coton pour retenir les gouttelettes qui auraient pu être entraînées, puis des fragments de chlorure de calcium pour dessécher les gaz. » Ce tube horizontal communiquait avec un second tube, également horizontal, long, étroit et placé, dans sa première moitié, sur une grille au- dessus d'un fourneau; il était entouré de glace dans sa dernière moitié, et terminé en pointe à son extrémité. Une feuille de clinquant protégeait la partie chauffée contre l'ardeur du feu. » L'appareil étant ainsi disposé, on commença par verser peu à peu de l'acide sulfurique dans le flacon à deux tubulures par le tube droit, au moyen d'un petit entonnoir mobile. Quand les vases furent pleins de gaz hydrogène, on chauffa le second tube horizontal jusqu'au rouge naissant, et l'on s'assura que, dans cet état, il ne se déposait rien dans la partie du tube refroidi, et qu'en allumant le gaz à l'extrémité du tube, il ne produi- • ( 989 ) sait aucune tache sur une capsule de porcelaine, précautions nécessaires pour reconnaître que ni l'acide sulfurique ni le zinc ne contient d'arsenic. » Ceci fait, on versa peu à peu la liqueur à analyser dans le flacon tubulé, au moyen du tube droit surmonté du petit entonnoir ; et de temps en temps aussi, pour soutenir l'action, on versa de l'acide sulfurique. On était guidé par le dégagement de gaz qui ne doit pas être rapide et que l'on apprécie facilement en allumant quelquefois le jet gazeux d'hydrogène à l'extrémité de l'appareil. S'il arrivait que des bulles parvinssent à se dégager par le tube droit, quoique effilé et recourbé à sa partie inférieure, il faudrait en fermer la partie supérieure avec un petit bouchon de liège. » Bientôt on vit l'arsenic se déposer dans la partie du tube refroidie; il y forma une couche métallique très-brillante ; il n'en passa pas de traces au delà : aussi le gaz hydrogène qu'on enflammait ne tachait-il pas les cap- sules de porcelaine avec lesquelles on le mettait en contact. » L'expérience fut continuée assez longtemps pour être certain que tout l'arsenic avait été enlevé. » Lorsqu'on jugea qu'elle était terminée (ce qu'il est facile de recon- naître, en ce que le jet de gaz enflammé ne fait plus de taches sur la porce- laine et ne trouble point une dissolution étendue de nitrate d'argent), on laissa refroidir l'appareil; ou coupa avec une lime la partie du tube qui contenait l'arsenic, un peu au-dessus et un peu au-dessous du dépôt. Le tube ayant été bien desséché intérieurement et extérieurement, on le pesa; puis on dissolvit l'arsenic dans l'acide nitrique, on lava le tube à l'eau dis- tillée, on le fit sécher et on le pesa de nouveau. La différence de poids donna la quantité d'arsenic. » J'ai trouvé ainsi que les 200 centimètres cubes, provenant des ^65 cen- timètres auxquels avaient été réduits par évaporation les '58'",a5 de l'eau sur laquelle j'opérais, contenaient 4"'",5o d'arsenic. » Conséquemment, les 765 centimètres, et partant les 38'", aS d'eau qui les avaient fournis, devaient en contenir o8'",oi'72. » Par conséquent aussi, il y a dans 1 litre d'eau du Mont-Dore : o^'', 00045 d'arsenic, o*'',ooo689 d'acide arsénique, o«',ooio58 d'arséniate neutre de soude, en admettant que l'acide arsénique soit formé de roo d'arsenic et de 53,i39 d'oxygène, et que l'arséniate neutre de soude le soit de 100 d'acide et de- 54,97 ^^ base. ( 990 ) » On peut donc dire que les eaux du Mont-Dore contiennent par litre, à la température de la source, i milligramme, ou, plus exactement, un peu plus de 1 milligramme d'arséniate neutre de soude. » On ne saurait mettre en doute que ce ne soit à l'arséniate de soude qu'elles doivent leur puissante action sur l'économie animale. » D'autres eaux, voisines du Mont-Dore et d'autres même qui en sont éloignées , contiennent probablement aussi de l'arsenic. Quelques essais faits, mais sur moins de i litre, m'autorisent à croire que celles de Saint- Nectaire sont dans ce cas. » Au reste, je me propose de retourner cette année au Mont-Dore, et je ferai des recherches qui me permettront de décider cette importante question. » J'aurai l'honneur d'en communiquer les résultats, quels qu'ils soient, à l'Académie. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la transformation des variables qui déter- minent les mouvements d'une planète ou même dune comète en fonction explicite du temps, et sur le développement de ces fonctions en séries convergentes ; par M. Augustin Cauchy. « Les formules établies dans le précédent Mémoire transforment des fonc- tions implicites en fonctions explicites représentées par des intégrales cur- vilignes; et pour développer ces intégrales en séries convergentes, ordonnées suivant les puissances entières ascendantes et descendantes des variables, il suffit de développer un des facteurs compris dans chaque intégrale en progression géométrique. D'ailleurs, les courbes auxquelles se rapportent les intégrales curvilignes peuvent changer déforme, par conséquent s'étendre ou se rétrécir du moins entre certaines limites ; et, en choisissant convena- blement les formes de ces courbes, on peut déterminer avec une grande facilité non-seulement les deux modules, ordinairement égaux entre eux, de chacune des séries obtenues, mais encore des valeurs très-approchées des termes d'un rang élevé. Parmi les résultats importants auxquels on parvient de cette manière, je me bornerai aujourd'hui à citer ceux qui sont relatifs à l'astronomie. » Comme l'a remarqué M. Le Verrier, les séries qui se présentent au calculateur dans la détermination des mouvements d'une planète, doivent, pour demeurer convergentes, lorsque l'inclinaison et l'excentricité ne sont pas très-petites, s'ordonner non plus suivant les puissances entières de ces élé- ments, mais suivant les sinus et cosinus des multiples de l'anomalie moyenne. ( 99' ) Alors les séries peuvent encore être supposées ordonnées suivant les puis- sances entières ascendantes et descendantes de l'exponentielle trigonomé- trique s qui a pour argument cette anomalie moyenne. Or, en s'appuyant sur les formules que j'ai données dans le précédent Mémoire, on peut aisément développer en une semblable série une fonction rationnelle et même son- vent une fonction irrationnelle de l'exponentielle trigonométrique u qui a pour argument l'anomalie excentrique. Considérons, pour fixer les idées, le cas où la fonction développée Q est une fonction entière de m et de -; alors, en égalant la sécante de l'anomalie excentrique à l'excentricité, on obtiendra pour cette anomalie une infinité de valeurs imaginaires auxquelles corres- pondront seulement deux valeurs, toutes deux réelles, de la variable s, et la plus petite de ces deux valeurs sera précisément la valeur commune des deux modules du développement de û. De plus, le module du ?i'""" terme sera sensiblement proportionnel, lorsque n sera très-grand, à la n'^""" puis- sance du module divisée par la racine carrée de n. » Ces conclusions subsistent, et permettent d'effectuer aisément les cal- culs, quelle que soit la grandeur de l'excentricité, pourvu qu'elle reste sen- siblement inférieure à l'unité. Elles permettent donc d'établir encore avec facilité la théorie des petites planètes. Lorsque l'excentricité se réduit à l'unité, le module de chaque série étant lui-même l'unité, l'inspection de ce module ne suffit plus à constater la convergence de la série. Mais alors, en suivant la méthode ici exposée, j'obtiens encore une valeur très-approchée du terme dont le rang est n, et, en supposant, pour fixer les idées, la fonction il réduite au sinus de l'anomalie excentrique, je prouve que, pour de grandes valeurs de «, le module de ce terme est sensiblement proportionnel à l'unité divisée par n et par la racine cubique de n. Ajoutons que, dans la valeur approchée de ce module, l'intégrale eulérienne T ( - J = y/nse trouve rem- placée par une autre intégrale eulérienne de même espèce, savoir, par r ( ^ J5 qui se trouve ainsi substituée à la première, quand on passe de la théorie des planètes à la théorie des comètes. » Lorsque l'excentricité diffère très-peu de l'unité, la méthode exposée est encore applicable, et permet de trouver aisément les développements en séries avec les valeurs très-approchées des termes de rang élevé. Elle permet donc d'établir directement, dans un grand nombre de cas, et sans recourir aux quadratures, la théorie des comètes périodiques. Ce résultat paraîtra sans doute digne de quelque attention. ( 99^ ) » J'observerai, en finissant, que les calculs se simplifient lorsqu'on déter- mine la position d'un point situé dans le plan des affixes, non plus à l'aide de l'affixe de ce point, ou, ce qui revient au même, à l'aide d'un rayon vec- teur et d'un angle polaire, mais à l'aide du logarithme de l'affixe, ou, ce qui revient au même, à l'aide de l'angle polaire et du logarithme du rayon vecteur, et lorsqu'on prend pour variables indépendantes ces deux dernières quantités. » J'observerai aussi que les formules obtenues dans le cas où l'excentri- cité se réduit à l'unité, résolvent le problème relatif aux projections homa- lographiques de M. Babinet, savoir, le problème qui consiste à couper la sphère par des plans parallèles à l'équateur, et un méridien par des droites parallèles à la trace de l'équateur, de telle sorte que les zones interceptées sur le méridien soient proportionnelles aux zones interceptées sur la surface de la sphère. Soient alors X la latitude d'un des points de la sphère situés sur l'un des plans sécants, et - tj; la distance au pôle du point où le méridien est coupé par la sécante correspondante à ce plan. Le rapport de la zone sphérique à la surface de la sphère sera -sinX, et le rapport de la zone plane, interceptée entre la sécante et l'équateur, à la surface du méridien sera I J» — sirnp 2 2ir Pour que ces deux rapports soient égaux, il faudra que l'on ait (i) tj< — sin (j^ = T, la valeur de Tétant r=n(i — sinX). Or la valeur de >];, tirée de l'équation (i), sera i|< = A, sin 7"+ Ajsina T -^ A, sin3 T+ A^ sin4 7^ + (^) =r ^ A, sin n T, les valeurs de A,, Aj, A,, A4, etc., étant A, = 0,88010, A, = 0,35284, A3 = 0,20604, A4 = o,i4o55,.... ( 99^ ) En d'autres termes, on aura a. ^n — ~ les valeurs de a,, aj, a,, a^, etc., étant a, =0,88010, 82 = 0,88910, 83 = 0,89148, a^ = o,89a44v> et convergeant, pour des valeurs croissantes de n, vers la limite Ai) TTt/S 0,89461. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — JVote sur les chemins de fer atmosphériques , en employant comme moteur l'action de l'air dans les tunnels d'une lon- gue étendue^ dont la section est égale à l'espace que les convois y occu- pent; par M. Seguin aîné. « Dans une communication que je fis à l'Académie, le ao juillet de l'année 1846 (i), je signalai les dangers auxquels on est exposé sur les che- mins de fer lorsqu'on dépasse une certaine limite de vitesse ; et après avoir reconnu que les moyens de locomotion actuellement employés permettent de beaucoup dépasser cette limite, j'exprimais la crainte que la disposition du public à fermer les yeux sur les dangers auxquels il s'expose, lorsqu'il croit trouver un intérêt matériel à les braver, ne devînt la source de nom- breux accidents. » J'annonçais alors que j'étudiais un système au moyen duquel il serait possible d'obtenir, et même de dépasser les plus grandes vitesses connues, sans courir aucun danger. C'est le résultat de mon travail que je viens sou- mettre à l'Académie. « Le mode que je propose de substituer à celui généralement adopté aujourd'hui, est loin d'être nouveau dans son principe; il est basé sur la faci- lité avec laquelle on peut mettre de grandes masses en mouvement par l'in- termédiaire de l'air, et a été indiqué, dès l'année 18 10, par un Anglais, nommé Medheurst, dont M. Arago parle dans son lumineux Rapport à la Chambre des Députés, sur la question des chemins de fer atmosphériques. » En i8a6, M. Vallence entreprit, à Brighton, quelques essais ayant pour (i) Tome XXIII, page iSa; 20 juillet 1846. C. K. . 1854, \" Semestre. {"S:. XXXVIIl, N» 23 ) I a8 (994) but de réaliser l'application de ce système; mais, à cette époque, ces tenta- tives ne pouvaient évidemment avoir de résultats utiles, car ce mode de loco- motion ne présente des avantages qu'autant que l'on a des masses considé- rables de transports à exécuter avec de grandes vitesses ; or l'on sait que, dans leur origine, les chemins de fer furent établis avec des voies étroites et des wagons contenant à peine un tonneau, pour transporter des houilles, mine- rais, castines, ardoises, etc., lesquels étaient traînés par des hommes ou des chevaux avec des vitesses très-faibles. » Vers cette même année, M. Stewenson, de Newcastle, imagina d'exé- cuter les transports au moyen de machines locomotives de son invention ; mais ces machines, très-lourdes, et qui produisaient peu de vapeur, n'arri- vaient à faire parcourir aux convois que 2 mètres environ par seconde. » En 1827, M. Medheurst, à la suite des expériences de M. Vallence, publia une brochure dans laquelle il jeta les premiers fondements des idées qui ont donné naissance au système atmosphérique que l'on a tenté infructueusement de substituer à celui des locomotives. » Plusieurs essais faits, de i834 à 1 836, par différents ingénieurs, et entre autres par M. Pinkus, qu'un certain William Rersall-Vrigg prétendit avoir devancé, parurent ne pas avoir donné à leurs auteurs des résultats assez satis- faisants pour être poursuivis : c'est ce dont M. Vallence semblait convaincu en reprenant ses premières expériences. » A cet effet, il établit, en 1840, à Brighton, un cylindre en bois, d'en- viron 67 mètres de long et de 3 mètres de diamètre, recouvert en toile. Il ' plaça dans cette espèce de tunnel une cloison en planches, à laquelle il fixa une voiture dans laquelle voyagèrent, à diverses reprises, un grand nombre de curieux, parmi lesquels on cite M. le duc de Bedfort, lord HoUand et M. le comte de Flahaut. Cette voiture était mise en mouvement au moyen d'une pompe aspirante, qui produisait une raréfaction équivalente à une soustraction de pression de | de millimètre de mercure, ce qui suffisait pour communiquer à la voiture une vitesse d'environ 2 lieues à l'heure, bien qu'il restât un intervalle de 27 millimètres entre le pourtour du diaphragme et les parois du tunnel. » Nous avons vu enfin MM. Cleg et Samuda, Halette et Pecqueur, pro- poser diverses modifications, dont aucune n'a encore obtenu la complète réussite dont leurs auteurs s'étaient flattés. » Convaincu moi-même que la transmission de mouvement des moteurs aux convois, par l'intermédiaire de l'air, était le moyen le plus simple, le plus sûr et le plus économique de satisfaire aux exigences de l'époque, je (995) me suis attaché à l'étude d'un système qui me paraissait devoir mieux pro- curer ces résultats que ceux essayés, sans succès, jusqu'à ce jour. On ne peut pas se dissimuler d'abord que les vitesses auxquelles on est parvenu depuis l'année 1828, où l'on a commencé à employer généralement les chaudières tubulaires de mon invention, n'ont été obtenues qu'en élevant considéra- blement le chiffre des dépenses d'exploitation, et en exposant les voyageurs à de grands dangers; puis, qu'il s'est présenté une foule d'inconvénients qu'il eût été difficile de prévoir, et qui appellent sur les chemins de fer une ré- forme dont la nécessité est démontrée par la multitude de tentatives des inventeurs, et le grand nombre de projets que l'on voitéclore de toutes parts. » Les vices que l'on reproche aux chemins de fer actuels sont : » 1°. Les nombreux contacts qu'ils ont avec les voies de communica- tion ordinaires ; j> a°. Les chances d'accidents, inséparables des grandes vitesses avec lesquelles on exige qu'ils soient parcourus par les convois; » 3". La certitude absolue qu'il faut avoir qu'aucun employé ne s'écartera jamais en rien de la consigne qui lui est donnée, sous peine de voir arriver les plus terribles accidents ; )i 4°- Les inconvénients et les dépenses d'entretien qui sont les résultats inévitables d'une ligne construite avec des matériaux essentiellement alté- rables par les variations atmosphériques; et la difficulté de la parcourir en hiver, lorsqu'elle est encombrée de neige, de glace, de verglas, et même simplement de rosée; » 5°. Enfin la résistance de l'air dans les grandes vitesses, qui absorbe quelquefois une grande partie de la force du moteur, lorsque la direction du vent est contraire à la marche du convoi. » Tant que les besoins d'une vitesse aussi grande que celle avec laquelle on voyage actuellement, ne s'étaient pas manifestés, et que le nombre des voyageurs n'avait pas atteint le chiffre auquel il est arrivé aujourd'hui, il est évident que tous les inconvénients que je viens de signaler n'existaient pas. » Les machines locomotives étaient jusqu'ici les moteurs les plus conve- nables. En effet, le poids qu'elles peuvent entraîner est toujours d'autant plus considérable que leur vitesse est plus petite; la dépense qu'elles exigent est proportionnelle au temps pendant lequel elles sont employées à effectuer les transports ; et ces deux caractères s'accordent parfaitement avec la con- dition de masses peu considérables à transporter avec de fiiibles vitesses. » Dans le système que je propose, la dépense, au contraire, est à peu près la même, quelle que soit la quotité des transports; et c'est en cela, laS.. (996) joint à son extrême simplicité et à l'improbabilité de tout accident, qu'il diffère de ce qui se pratique aujourd'hui. » J'admets que la ligne qui devra être parcourue, ou le chemin de fer, soit divisée en sections de 4, 6, lo et même 12 kilomètres, déterminées par les distances entre les points où il sera nécessaire d'établir des stations. Ces stations auront une étendue d'environ 1000 mètres; elles seront disposées partie à ciel ouvert, partie sous des hangars, et plus élevées de 3 à 4 mètres dans le milieu que vers les extrémités, formant ainsi un dos d'âne, sur lequel les convois s'élèveront en vertu de leur vitesse acquise, et redescen- dront ensuite par l'effet de la gravité. » Les convois, pour parvenir de l'une à l'autre de ces stations, traverse- ront des tunnels de forme elliptique, maçonnés ou cuvelés d'une manière quelconque, et exactement clos de toutes parts pour empêcher la communi- cation avec l'air extérieur ; leur section sera de 7 à 8 mètres carrés, un peu supérieure à celle qu'occupe une voiture destinée au transport des voya- geurs, et ils pourront, si le besoin s'en faisait sentir, être éclairés de distance en distance sur toutou partie de leur longueur, partout où il sera praticable de le faire. » La voie du chemin de fer sera formée par deux lignes de rails inférieurs pour supporter les voitures, et deux autres rails plus faibles sur les côtés, pour les empêcher de sortir de la voie. On pourra même au besoin ajouter dans le milieu de la voie un fort madrier en bois, contre lequel s'appuieraient en roulant des poidies fixées aux voitures, suivant la disposition proposée par M. Seguier pour les chemins de fer à traction latérale. Les convois se- ront mis en mouvement dans ces tunnels par l'effet d'un courant d'air qui sera déterminé au moyen de pompes aspirantes et foulantes, mises en jeu elles-mêmes par de puissantes machines à vapeur. La pression de l'air exté- rieur, déterminée par l'aspiration imprimera au convoi une vitesse qui ira en augmentant jusqu'à ce qu'il se trouve en face de la machine; et arrivé là, l'air refoulé derrière lui par cette machine lui fera continuer son mouvement avec une vitesse décroissante jusqu'à la sortie du tunnel. n On calculera la vitesse de manière qu'elle soit encore de 10 mètres à la sortie du tunnel, afin que, par l'effet de la vitesse acquise, le convoi puisse atteindre la partie la plus élevée de la station, et se remettre en- suite en mouvement par la seule cessation de l'action du frein sur les roues. » Les machines destinées à mettre les convois en mouvement aspireront l'air dans un grand réservoir et le refouleront dans un autre. Ces réservoirs ( 997 ) seront disposés de manière à pouvoir être mis en communication à volonté avec la partie en amont ou en aval du percement. » En face de chaque machine il y aura, dans les tunnels, deux cloisons, distantes l'une de l'autre de 200 mètres, fermées chacune par deux portes pour isoler, d'un côté, l'espace dans lequel s'opérera le vide partiel, et, de l'autre, celui où s'opérera la compression . Ces portes seront ouvertes pour laisser passer le convoi, et ensuite refermées par l'effet alternatif de l'air dilaté et comprimé, qui s'introduira dans une chambre derrière les. portes. ]^es soupapes, que le convoi commandera au moment de son passage, feront exécuter avec précision ces mouvements. Mais il est visible que même, sans ce moyen, la seule compression de l'air opérée par le convoi en vertu de sa vitesse acquise, déterminera l'ouverture des portes pour le laisser passer, et tendra ensuite à les faire refermer après son passage. » La principale dépense de ce système consistera dans la difficulté de mettre en mouvement de longues colonnes d'air avec de grandes vitesses. Aussitôt avant le passage des convois lorsque l'air agira par aspiration, et après son passage lorsqu'il agira par compression, il y aura des portes qui s'ouvriront ou se fermeront par le moyen de détentes à ressorts, que le con- voi lui-même fera partir au moment de son passage, afin d'établir une communication entre l'intérieur du tunnel et l'air extérieur, de manière à ne mettre en mouvement que la portion d'air comprise entre la machine et le convoi. » Des cantonniers seront placés dans des loges mises en communication avec l'air extérieur par une double porte remplissant l'office d'une écluse à air; ils surveilleront et exécuteront au besoin ces mouvements. » Il est évident que, par suite de ces dispositions, les convois pourront parcourir successivement toutes les stations par le seul effet des machines qui se les transmettent de l'une à l'autre : l'ouverture, la fermeture des portes et des soupapes auront lieu par l'effet même de leur passage, de la même manière que s'exécutent les choses dans le mécanisme d'une machine à vapeur; avec cette analogie encore que des gardiens, disposés partout pour veiller à ce que ces mouvements s'effectuent avec exactitude, pour- ront les suspendre, ou au besoin les intervertir, s'il y avait nécessité ou convenance de le faire. » La différence de pression avec l'air extérieur, nécessaire pour obtenir des vitesses que l'on pourra porter à aS, 3o mètres par seconde et plus, ne s'é- lèvera jamais au delà de -2 et 3 centimètres, ainsi que je le démontrerai dans un autre Mémoire que je soumettrai à l'Académie, et dans lequel je donnerai tous ( 998 ) les détails et calculs propres à éclairer le public sur les avantages et 1 eco- • nomie dece nouveau système ; cette différence de pression, bien inférieui-e aux variations journalières du baromètre, sera tout à fait insensible et ne pourra être de nature à incommoder les voyageurs ni même à être appréciée par eux. )i II résultera de cet ensemble : » 1°. Que la ligne sera complètement isolée de tous les lieux habités, à l'exception des points de stations où elle se retrouvera nécessairement en contact avec les autres voies de communication ; » 2°. Que tout accident par suite de déraillement ou de rencontre de con- vois, deviendra impossible, puisque la couche d'air qui séparera les convois maintiendra toujours entre eux une distance assez grande pour les empê- cher de trop se rapprocher les uns des autres , et encore moins de s'entre- choquer ; » 3°. Que l'on évitera le poids si énorme des locomotives, et que l'on pourra rendre le nombre de voitures qui composent les convois aussi grand, et par suite leur masse aussi faible que l'on voudra; » 4°- Que les inconvénients résultant des grandes vitesses se trouvant éliminés, on pourra voyager aussi vite que le comporteront les moteurs, sans courir aucun danger ; » 5°. Qu'il sera très-facile et sans inconvénients d'interrompre brusque- ment de quelques mètres la régularité de la pente, lorsque le passage d'un pont, d'une route, les abords d'une ville, ou tout autre obstacle pourront l'exiger. » A tous ces avantages, il faudrait ajouter pour les régions froides, celui de pouvoir construire des tunnels en bois cerclés en fer, engagés à moitié dans le sol, à des prix très-bas, vu la faible valeur de ces matériaux dans les contrées du Nord; et la facilité de voyager aussi promptement et aussi sûrement au milieu des frimas que dans la belle saison. » M. Eue de Beaumoxt entretient l'Académie d'un Mémoire qui lui a été adressé par un de ses Correspondants, M. Burdirij et dont il avait été déjà fait mention dans la précédente séance. Ce Mémoire, qui est un tra- vail de Mécanique, a pour objet la discussion des moyens les plus propres à la solution du problème suivant : Faire marcher, dans une direction donnée et à une hauteur voulue, soit un bateau sous-marin, soit un aéro- stat. Dans les deux cas, en effet, les plus importantes conditions sont com- munes, et le mécanisme qui convient pour l'un doit, avec quelques modi- fications, devenir applicable à l'autre. M. Burdin fait connaître eq détail ( 999 ) les organes de mouvement qui lui semblent le plus convenables, organes dont le plus essentiel est une roue munie de palettes qui s'éloignent de l'axe par l'effet de leur poids, et qui en sont rapprochées ensuite par la rencontre d'une tringle de fer convenablement recourbée, et il en calcule les effets. Le Mémoire, sous sa forme actuelle, ne paraît pas pouvoir être inséré dans les Comptes rendus de l'Académie, où il nç pourrait être accompagné des figures nécessaires pour faire comprendre les descriptions. MM. Poncelet, Piobert et Morin sont, en conséquence, invités à prendre connaissance de ce travail et à voir s'il est possible d'en faire l'objet d'une communication plus développée. RAPPORTS. ÉCONOMIE RURALE. — Rapport sur une Note de M. Hardy sur les cultures qui peuvent être entreprises à El-Jghouat. (Commissaires, MM. Boussingault, Payen, de Gasparin rapporteur.) « Le nom de M. Hardy, directeur de la pépinière centrale d'acclimata- tion à Alger, est déjà connu de l'Académie par plusieurs Mémoires dont il lui a été rendu un compte favorable. Ses observations, toujours fondées sur une connaissance approfondie du sol et du climat, et sur leur rapport avec la végétation, se distinguent de ces vagues appréciations qui ne sont propres qu'à égarer ceux qui s'y confient. De pareils travaux font pressentir les succès pratiques de l'auteur, et les faits justifient ces pressentiments. M. Hardy rend chaque jour les plus grands services à la colonie par la pro- duction et la distribution d'un grand nombre de végétaux, d'une grande quantité de semences et aussi par les excellents conseils qui accompagnent ces distributions, et par les expériences qui circonscrivent la liste des vé- gétaux à introduire dans la culture en écartant ceux qui ne donneraient que des déceptions, mais aussi en essayant tous ceux qui peuvent donner des espérances. A tous ces titres, chaque communication de M. Hardy a été l'objet de l'attention particulière de vos Commissaires. Aujourd'hui, nous sommes chargés de vous rendre compte d'une Note en réponse à une ques- tion que lui avait adressée le Gouverneur général de l'Algérie. H lui de- mandait de désigner les cultures qui pourraient être entreprisés à El- Aghouat pour l'alimentation, en plantes potagères, d'une garnison de huit cents hommes. M. Hardy, après avoir répondu à la question, a ajouté à sa Note des considérations sur les cultures industrielles possibles dans cette ( lOOO ) contrée avancée sous le 34^ degré de latitude, i degré plus au sud que Bis- kara, quoique son altitude en modère la chaleur et en rende le séjour plus supportable et plus salubre que celui de cette dernière contrée. » Le climat d'El-Aghouat diffère très-sensiblement de celui d'Alger. L'abaissement thermométrique de l'hiver y est à peu près le même que sur le littoral, mais la chaleur de l'été y est plus élevée et plus prolongée. Pen- dant la saison de l'hiver, on peut cultiver à peu près les mêmes plantes alimentaires et industrielles qu'en Europe ; mais pour la saison d'été, il faut adopter des végétaux originaires des contrés subtropicales. » El-Aghouat est situé au milieu d'une oasis abondamment arrosée par les affluents de l'Oued-Djedi. Son territoire est couvert de superbes palmiers- dattiers, à l'ombre desquels croissent tous nos arbres fruitiers d'Europe, et entre lesquels les indigènes cultivent des Piments, du Gombo [ffibiscus es- culentus)^ du Meloukick {Corchorus olitorius), des Courges, des Melons, des Pastèques, et enfin de l'Orge à six rangs qui mûrit au commencement de mai. » Le terrain est léger et absorbant, et M. Hardy estime que, d'après sa nature, on peut évaluer à i ^ litre par seconde et par hectare la quantité d'eau nécessaire pour entretenir les cultures dans un état satisfaisant; c'est 23 328 mètres cubes d'eau, plus du double de ce que consomment nos cultures du midi de la France. Mais, à défaut d'eau courante, l'auteur ob- serve que sous le sol, et à peu de profondeur, se trouve une couche liquide, qu'il serait facile d'élever au moyen de norias. On pourrait même essayer si, par le moyen de forages, on n'obtiendrait pas des eaux jaillissantes à la surface. » La circonstance la plus fâcheuse du climat d'El-Aghouat, c'est l'action du vent du désert qui dessèche tout sur son passage. Aussi M. Hardy re- commande de placer les jardins que l'on veut établir, au milieu de massifs d'arbres, et, dans le cas où cela ne serait pas possible, de leur créer un abri artificiel en entourant les carrés de plusieurs lignes du grand Ricin d'Amé- rique qui, semé en mars, donnera promptement une végétation vigoureuse que n'attaquent pas les sauterelles, autre fléau qui souvent désole le pays. » En calculant sur les besoins d'une garnison de huit cents hommes et sur la possibilité de se servir du quart de l'effectif pour les cultures, l'auteur pense qu'il faudrait disposer de 10 hectares convertis en jardins potagers. Cette superficie fournirait les légumes nécessaires pour l'ordinaire, et les travaux offriraient aux soldats une distraction salutaire dans cette station écartée. ( lOOI ) » D'après cette étude du climat de la localité, M. Hardy divise en deux groupes les plantes qui devront être cultivées dans les potagers d'El* Aghouat : le groupe d'été et le groupe d'hiver. Les végétaux du groupe d'été qui se sèment ou se plantent du i" février à la fin d'avril sont : la Pa- tate, la Colocase d'Egypte, l'Igname, la Chayotte {^Sechium edule), espèce de Cucurbitacée, le Bananier {Musa pnradisiaca et sapientnm), le Gombo (Hibiscus esciilentus), les Concombres, les Potirons et les Courges , les Me- lons et les Pastèques, les Doliques [Dolichos ungiiiculatus et sescjuipedalis), le Maïs et le Riz sec de la Chine. Les plantes du groupe d'hiver, qui se sèment depuis la fin de septembre, comprennent nos plantes maraîchères d'Europe. » Dans l'examen des cultures industrielles qui peuvent être introduites à El-Aghouat, l'auteur s'est servi avec fruit de ses connaissances météoro- logiques. Les détails dans lesquels il entre montrent l'usage que l'on peut faire de la climatologie appliquée à l'agriculture, et combien il est intéres- sant d'avoir des notions exactes sur le climat dans lequel on veut introduire de nouvelles cultures, pour ne pas être exposé à des essais longs et souvent infructueux. » La Canne à sucre entre en végétation dans le mois de mai, tout comme à Alger, et sa croissance s'arrête vers le i5 novembre, au moment où elle aurait encore besoin de plus de chaleur pour compléter sa maturation. Pendant ces six mois, elle reçoit à Alger une somme de chaleur de 4647 degrés ; mais à El-Aghouat cette somme s'élève à 5 835 degrés : différence en plus de i 192 degrés, mais encore* insuffisante ; car l'expérience de nos colonies prouve que la Canne à sucre exige 9 laS degrés pour mûrir com- plètement. Aussi, quoiqu'on pût attendre de la Canne plantée à El- Aghouat, surtout de la variété d'Otaïti, un plus fort rendement qu'à Alger, on ne peut supposer que l'augmentation qu'on en obtiendrait pijt la rendre capable de lutter avec les cultures intertropicales. » C'est sans doute par erreur que l'auteur assigne 19 pour 100 de vesou aux Cannes algériennes; la Canne à sucre contient 90 pour 100 de jus, et l'on peut en extraire 55 avec les plus mauvaises presses et 70 avec les meilleures. » Les essais faits à la pépinière d'Alger ont fait donner la préférence à l'Indigotier argenté sur ses congénères. Mais on ne peut en faire habituelle- ment qu'une seule coupe et l'on n'en obtient que 4o kilogrammes d'indigo. Dans des cas rares, on fait une seconde coupe, dont on obtient 1 5 à 18 kilo- C, K., 1854, l'^'-SemciCT-e. (T. XXXVUl, W^23.) 1^9 ( I002 ) grammes. M. Hardy pense que cette plante, qui mûrit sa graine avec la somme de /|o'34 degrés, recevant, pendant les cent quatre-vingt-trois jours de la végétation, i 8o5 degrés de plus de temjx^rature à El-Aghouat qu'^i \lger, pourrait produire régulièrement une seconde coupe, et qu'ainsi on obtiendrait 60 kilogrammes d'indigo. A Guatimala on récolte 19,7 kilo- grammes d'indigo par hectare et io5 sur la côte de Coromandel. Ces chiffres disent assez que l'indigo de l'Algérie, soutiendra difficilement leur concur- rence. Cette plante ne réussit d'ailleurs que dans les terrains les plus meubles et avec le secours d'une irrigation abondante et régulière. » Le Cotonnier, qui promet déjà de bons résultats sur le littoral de l'Al- gérie, ne pourrait manquer de bien réussir à El-Agjjouat, si toutefois, dit l'auteur, l'éloignement de la mer n'est pas une cause de dégénérescence pour ses filaments. On sait, en effet, que le coton longue laine de Géorgie ne donne ses beaux produits que dans le voisinage des côtes, et que trans- porté dans l'intérieur des États-Unis, il ne conserve pas ses qualités supé- rieures et finit par céder la place à d'autres variétés. » Quant aux cultures tropicales arbustives qui exigent plusieurs années pour produire, telles que celles du Poivrier, du Giroflier, du Cannellier, M. Hardy ne peut en espérer la naturalisation. Deux obstacles s'opposent à leur réussite : 1° l'abaissement de température hivernale, qui atteint quel- quefois + I degré et très-fréquemment -l- 4 et + 5; 2° l'excessive sécheresse de l'air pendant l'été, sous une température qui est montée jusqu'à ■+- 4H degrés. » Ces différences sont beaucoup moins considérables à Alger, où cer- taines plantes tropicales semblent avoir plus de chances de réussite qu'aux confins du Sahara. Ainsi l'auteur conçoit des espérances pour l'acclimatation du Caféier et de la Vanille. Un certain nombre de pieds de ces deux plantes mis en terre en mai i853 avaient résisté jusqu'au 27 janvier, quoique ayant éprouvé une température de -1- 5 degrés. Mais auront-ils aussi soutenu l'épreuve du printemps froirl que nous avons éprouvé ? c'est ce que nous ignorons encore. » Votre Commission vous propose de remercier M. Hardy de sa commu- nication et de l'encourager dans la tâche qu'il a entreprise et qu'il poursuit jusqu'ici avec tant de succès. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( ioo3 ) IVOMEVATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la Com- mission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour le prix de la fondation Montyon concernant les Arts insalubres. MM. ChevrenI, Rayer, Dumas, Pelouze et Boussingault obtiennent la majorisé des suf- frages. M. BioT, au nom de la Commission chargée de l'examen des pièces adressées au concours pour le grand prix de Mathématiques (question con- cernant la tliéorie des phénomènes capillaires), demande l'adjonction, à cette Commission, de deux nouveaux Membres, MM. Regnault et de Senarmont. Cette proposition est adoptée, et, en conséquence, MM. Regnault et de Senarmont feront partie de la Commission . MÉMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Des corps étrangers articulaires, et en particulier des corps étrangers du genou; parM. Jobert, de Lamballe. (Extrait par l'auteur.) (Renvoyé à l'examen de la Section de Médecine et de Chirurgie.) « Le travail que j'ai l'honneur de soumettre aujourd'hui au jugement de l'Académie étant beaucoup trop étendu pour pouvoir être lu en entier, je tâcherai de donner une idée de l'ensemble de mes recherches, en résumant dans une suite de propositions les conclusions auxquelles conduisent les observations consignées dans mon Mémoire. Ces propositions peuvent être formulées dans les termes suivants : » Toutes les articulations peuvent être le siège de corps étrangers déve- loppés en dehors ou en dedans de l'articulation, — mobiles ou adhérents, — avec ou sans pédicule. Les corps étrangers articulaires sont tous organisés. » Les corps étrangers articulaires peuvent avoir la consistance demi- solide, solide, fibreuse, fibro-cartilagineuse, ostéo-fibreuse ; ils paraissent passer successivement par ces diverses périodes, et par conséquent ils pré- sentent des degrés de consistance différents, suivant l'époque à laquelle on les examine, et la durée de leur séjour dans la cavité articulaire ou en dehors d'elle. Ils peuvent cependant passer subitement de l'état albiuni- neux à l'état de cartilage, et cette dernière période peut durer un temps variable avant qu'ils se revêtissent d'une matière terreuse. 129.. ( ioo4 ) » Les corps étrangers qui sont formés par du sang, passent constamment par les diverses phases dont il a été question plus haut, c'est-à-dire qu'ils sont demi-solides, puis charnus, puis fibreux, puis fibro-cartilagineux, et enfin osseux; tous ces états morbides suivent des lois régulières, et tous ces produits ont été primitivement des corps albumineux et sanguins. La force qui préside au développement de ces corps est analogue au principe régulier embryonnaire, comparable à la loi de formation des organes. Je ne peux admettre une autre origine aux corps étrangers ; car, s'ils tiraient leur source d'iuie portion de cartilage ou d'os séparée des surfaces articulaires, comme on l'a cru, on verrait surgir des accidents dépendants de la pré- sence de ces fragments osseux ou cartilagineux. » Le nombre des corps étrangers est variable ainsi que leur volume : ceux qui sont uniques offrent plus de volume que ceux qui sont multiples. M. Velpeau en a vu un qui pouvait avoir le volume d'un marron, et celui que j'ai extrait de l'articulation du genou avait les dimensions d'une petite rotule. » Les corps étrangers offrent de grandes variétés dans leur forme, qui est en général en rapport avec la région dans laquelle ils se sont développés ; leur volume dépend aussi du degré de liberté qu'ils ont dans l'articulation, et de la compression qui est exercée sur eux. Ils prennent la forme des saillies et des cavités entre lesquelles ils se trouvent placés : c'est pendant qu'ils offrent un certain degré de mollesse que les saillies et les cavités particulières s'impriment à leur surface. » Les corps étrangers ont une double origine, le sang et les fausses membranes (fibrine) : le sang donne presque toujours naissance aux corps étrangers adhérents, soit à l'intérieur de l'articulation, soit à l'extérieur de la capsule ; les fausses membranes intra-articulaires sont presque toujours l'origine des corps étrangers libres, qui s'incrustent de substances salines contenues dans la synovie. » Les corps étrangers libres reçoivent les sels de la synovie autour d'eux, où ils forment par conséquent des couches concentriques comme dans les calculs vésicaux. Ces corps ne sont pas douloureux par eux-mêmes, à moins qu'ils ne contiennent quelques filets nerveux dans leur enveloppe ; mais ils entretiennent constamment un engorgement articulaire, et une hydar- throse qui s'accroît par moments sous l'influence d'un excès d'irritation sur- venue brusquement. » Les corps étrangers ont été pris, par des hommes distingués et des chi- rurgiens de renom, pour des déplacements de la rotule. J'ai eu l'occasion ( ioo5 ) d'opérer une jeune Anglaise qui, plusieurs fois, avait éprouvé tous les acci- dents violents d'un déplacement d'un corps étranger du genou. Dans son pays, un chirurgien célèbre regardant ces accidents comme produits par un déplacement de la rotule, avait fait entourer le genou d'une sorte de cui- rasse de fer ; le fait est à la connaissance de plusieurs hommes éminents dans la science, MM. Rayer, Bouillaud, Bégin, qui n'ont pas sans doute oublié, ni l'opération pratiquée par moi, ni l'exposé fait par la malade de ce qu'elle éprouvait et du traitement auquel elle avait été d'abord soumise. » Les corps étrangers articulaires ont souvent été regardés comme de simples indurations déterminées et entretenues par l'hydarthrose ; c'est confondre l'effet avec la cause. Ces indurations ne sont autre chose que des corps étrangers extra-capsulaires, qui entretiennent l'hydarthrose par l'excitation continuelle qu'ils produisent dans la membrane synoviale: cela est si vrai, que leur destruction amène la résolution de l'engorgement et la disparition de l'hydropisie. MM. Rayer, Bouillaud, Andral, Bégin, etc., ont été témoins de résultats obtenus par des opérations de la nature de celles dont je vais parler. » Les corps étrangers font constamment des progrès, et ils ne se bornent pas à agir sur la membrane synoviale, mais encore ils sont fréquemment l'origine d'inflammations aiguës, de tumeurs blanches, de suppuration et de perforation des surfaces articulaires; ils sont encore la cause de chutes subites et de violents troubles nerveux pris pour des accès hystérifor- mes, etc. Les commémoratifs, les accidents, l'examen de l'articulation suffisent ordinairement pour établir un diagnostic sûr, et arriver à la décou- verte du corps étranger. » Le traitement médical, comme on peutle voir par les faits que j'ai expo- sés dans mon Mémoire, n'est que palliatif; le traitement chirurgical, au contraire, peut débarrasser les malades de la présence du corps étranger. Les différents moyens de compression soulagent quelquefois, mais ne par- viennent jamais à mettre à l'abri des accidents, les malades qui sont porteurs de corps étrangers articulaires. Ainsi la compression exercée sur l'articulation de lady L... n'avait fait qu'aplatir le corps étranger sans prévenir les chutes et les douleurs qu'il avait déterminées. Des compressions régulièrement exercées avec des pelotes, directement appliquées sur les corps étrangers, n'avaient produit que l'affaissement de la tumeàr et son aplatissement. Bien plus, je dirai que cette compression exercée avec un compresseur habilement exécuté par M. Charrière, n'est parvenue qu'à ( ioo6 ) dimimier la hauteur du Corps étranger qui s'est accru en largeur. Cette compression avait cependant été exécutée avec une constance admirable par une malade très-patiente que j'ai été obligé d'opérer en présence de MM. Rayer, Andral et Bégin. » La fixité du corps étranger est incertaine, et d'ailleurs elle n'empêche ni son développement, ni son déplacement. » L'extraction et la destruction du corps étranger peuvent seules débar- rasser les malades de leur infirmité. )) L'extraction est le procédé le plus ancien, et c'est celui qui d'abord a dû se présenter à l'esprit du chirurgien. Toutefois on n'a pas manqué d'observer les écueils qui entouraient cette opération, les accidents qui la suivaient, et l'on a successivement modifié les procédés opératoires. En suivant sur ce point les progrès de la science, on peut y distinguer trois périodes. Dans une première, on incise la capsule sur le corps étranger, sans règles certaines et sans s'occuper de ce qui peut en résulter. Dans une seconde, on fait un effort pour éviter le contact de l'air sur l'intérieur de l'articulation, au moyen d'un pli fait à la peau. Enfin, dans une troisième période, on comprend encore mieux la nécessité d'éviter l'action de l'air sur la membrane synoviale, et dès lors on songe à ouvrir l'articulation, à dé- placer le corps étranger et à le nicher dans une autre cavité creusée dans les environs de l'articulation ; dans cette troisième période, ce qui préoccupe surtout, c'est de prévenir tout accès de l'air sur la synoviale, et c'est sur ce principe qu'est basé le procédé de M. Goyrand et celui qui m'est propre. L'art ici se propose de retirer le corps étranger de la place qu'il occupe pour le placer dans la profondeur des tissus, sans que l'articulation soit irritée par l'âir ambiant. » Je ne retire définitivement le corps étranger que lorsque je présume que la plaie faite à la capsule est fermée. Je laisse par conséquent un temps assez considérable entre la sortie du corps étranger de l'articulation, et son extraction définitive. Les accidents à redouter après l'extraction du corps étranger sont d'autant plus menaçants que la plaie tégumentaire est plus voisine de l'articulation, qu'elle est plus directe, et que la pénétration de l'air est plus facile. L'inflammation est d'autant plus à craindre que les plaies articulaire et tégumentaire sont plus larges. » La méthode sous-cutanée dans l'extraction des corps étrangers ne met pas les malades complètement à l'abri des accidents, surtout si l'on ne com- bine pas bien l'extraction définitive du corps étranger avec la cicatrisation ( I007 ) de la plaie de l'articulation. Aucun accident toutefois ne me paraît à craindre lorsque la plaie articulaire est fermée au moment où le corps étranger est retiré de son nouveau domicile. » Les tentatives d'extraction peuvent, par les efforts qu'elles nécessitent, déterminer des accidents redoutables, et il est indispensable, pour les éviter, de faire une ouverture extérieure assez large pour retirer le corps étranger sans effort ; la suture entortillée et la compression latérale deviennent in- dispensables pour obtenir l'agglutination des parois de la cavité acciden- telle dans laquelle le corps étranger a été placé avant son extraction défi- nitive. » Tous les corps étrangers peuvent être détruits par l'action du bistouri porté sur eux en différents sens, et de manière aies diviser en parcelles et en petits morceaux; cette opération, que je désigne, pour abréger, parle nom de hioiement, peut être exécutée lorsque le corps étranger est avec ou sans pédicule; le broiement s'exécute avec un long bistouri à lame étroite et forte ; le bistouri doit être plongé à trois ou quatre pouces de l'articula- tion afin d'atteindre le corps étranger qu'il broie sur place en différents sens, lorsqu'il est sans pédicide. » I^s corps durs, osléo-cartilagineux et mobiles, doivent être retirés de l'articulation par une incision préalablement faite à celle-ci, et ce n'est que plus tard, et après l'avoir fixé en dehors de la capsule àl'aide de l'instriunent que je désigne sous le nom de liident, que le broiemeiit doit être opéré par une nouvelle piqûre faite aux téguments. » Le trident est introduit au travers des tissus par un mouvement de vrille exécuté avec les doigts, jusqu'à ce qu'il atteigne le corps étranger qui se trouve alors traversé par lui, ou entamé, et comprimé contre les parties sous-jacentes. » Le broiement est suivi d'une tuméfaction produite par de la synovie, du sang et de la sérosité venant du corps étranger. Le corps étranger broyé, fibreux, cartilagineux, ou ostéo-cartilagineux, se résorbe inévitablement : c'est ce qu'une de nos observations démontre d'une manière péremptoire; le broiement est exempt de tout accident. » Le corps étranger broyé, et abandonné aux forces absorbantes, finit par disparaître en un temps plus ou moins long, deux mois, cinq mois, huit mois. » On peut établir comme un fait la disparition du corps étranger, quelle que soit sa consistance, pourvu que, désorganisé, il soit changé de lieu; ce déplacement est surtout important lorsqu'il s'agit d'un corps étran- ( ioo8 ) ger intra-articulaire, afin d'éviter la déposition des sels contenus dans la synovie. » CHIMIE. — Nouvelles recherches sur les métaux qui accompagnent le platine dans sa mine; par M. E. Fkemy. (Commissaires, MM. Thenard, Chevreul, Pelouze.) « Les Mémoires que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie depuis quelques années sur les acides métalliques et sur les oxydes hydratés, appartiennent à un travail d'ensemble dans lequel toutes les combinaisons des métaux avec l'oxygène seront passées successivement en revue, dans le but de remplir les lacunes que présente leur histoire et de fournir à la clas- sification des métaux des documents essentiels. » Je me proposais depuis longtemps d'examiner à ce point de vue les différents oxydes formés par les métaux qui accompagnent le platine dans sa mine; mais jusqu'alors la rareté de la matière première m'avait empêché de donner suite à un travail que j'avais commencé autrefois. » MM. Démontis et Chapuis, qui fabriquent avec tant d'habileté les instruments de platine qui sont employés dans nos laboratoires et dans les fabriques de produits chimiques, ont bien voulu, avec une générosité dont je ne saurais trop les remercier ici, mettre à ma disposition tous les produits qui pouvaient m'être utiles dans mes recherches : je me suis empressé alors de soumettre à im examen complet les différents résidus qui m'étaient don- nés, et je viens faire connaître à l'Académie les premiers résultais de ce travail. » Des recherches précédentes m'avaient appris que les résidus de la mine de platine présentent une composition variable et donnent, lorsqu'on les traite, des produits incertains. En outre, tous les chimistes savent que les métaux qui accompagnent le platine sont d'une préparation difficile et que les caractères de leurs dissolutions ne sont pas constants : c'est ainsi que M. Claus nous a démontré dans ces dernières années que les sels d'iridium contenaient toujours une certaine quantité de ruthénium, et j'ai eu moi- même l'occasion de constater que les propriétés des sels de rhodium diffé- raient souvent de celles qui avaient été données par Berzelius. » J'ai donc pensé que dans le travail que j'entreprenais, le point impor- tant était d'abord d'analyser avec exactitude les différents résidus de la mine de platine et de trouver ensuite une méthode certaine permettant de pré- parer avec facilité les différents métaux qui se trouvent mélangés au platine : ( 1009 ) c'est cette question intéressante que j'ai résolue, je crois, d'une manière complète. >* Il résulte de mes analyses que les résidus de platine peuvent être, quant à leur composition, divisés en trois classes. » 1°. Le résidu en poudre est un mélange d'iridium et de rhodium; il pro- vient de dissolutions acides précipitées par le fer et ne retient que de petites quantités d'osmium : les métaux qui forment ce résidu se sont dissous dans l'eau régale à la faveur du bichlorure de platine. » 2°. Le résidu en paillettes, qui est connu de tous les chimistes et auquel on donne le nom impropre A'osmiure diridium, est un alliage quaternaire d'iridium, de ruthénium, de rhodium et d'osmium : le rhodium ne se trouve dans ces paillettes qu'en petite quantité. » 3°. Le troisième résidu, que je nommerai le résidu en grains, est formé essentiellement de rhodium, d'osmium et d'iridium. » Ainsi, pour obtenir le rhodium, on doit opérer sur les résidus en pou- dre et en grain ; les trois espèces dé résidus conviennent à la préparation de l'iridium ; les résidus en paillettes permettent seuls de préparer facile- ment le ruthénium : quant à l'osmium, il faut le retirer principalement des résidus en grains et en paillettes. » Ces résultats analytiques étant une fois établis, je vais faire connaître actuellement la méthode que j'emploie pour attaquer les résidus de la mine de platine : elle diffère complètement de celle que j'avais décrite dans un travail précédent, et repose, d'une part, sur la grande fixité de l'oxyde de ruthénium et, d'autre part, sur les analogies frappantes que l'osmium pré- sente avec l'arsenic. Je prendrai comme exemple le résidu en paillettes. » L'oxyde de ruthénium pouvant supporter une température rouge sans se décomposer, et l'osmium éprouvant un véritable grillage par l'action de l'oxygène, en donnant naissance à un acide volatil comme le soufre et l'ar- senic, j'ai pensé que le résidu de la mine de platine pourrait être soumis au grillage et se décomposer comme les sulfures et les arséniures métalliques : l'expérience est venue confirmer de la manière la plus heureuse ma prévi- sion et donner un résultat intéressant que je n'avais pas prévu; car, en gril- lant le résidu de platine, non-seulement j'ai obtenu de l'acide osmique très-pur et en grande quantité, mais j'ai produit encore, en cristaux bien déterminés, l'oxyde de ruthénium qui, jusqu'alors, n'était pas connu sous cet état. » Sans m'arrêter ici aux tâtonnements que j'ai dû faire pour régulariser le grillage du résidu de platine, je vais décrire l'appareil qui a fonctionné C. R. , i854, 1" Semestre. (T. XXXVIII, N» 85.) 1 3o ( lOIO ) pendant longtemps dans mon laboratoire et qui, à ma demande, est monté aujourd'hui dans l'usine de MM. Démontis et Chapuis : il permettra de four- nir aux chimistes des produits qui, jusqu'alors, sont peu connus, et qui ne peuvent manquer de recevoir quelques applications intéressantes. » J'ai cru, pendant longtemps, que le résidu de la mine de platine ne pourrait être grillé facilement que dans un courant d'oxygène; mais j'opère actuellement ce grillage au moyen de l'air atmosphérique qui se débarrasse des corps organiques qu'il contient en traversant un tube rempli de ponce sulfurlque; le résidu de platine est chauffé au rouge et placé dans un tube de terre ou mieux dans un tube de platine; l'air est appelé dans l'appareil au moyen d'un aspirateur ordinaire à écoulement d'eau; le tube est en communication avec une série de ballons en verre dans lesquels l'acide osmique vient se condenser; il porte, en outre, dans la partie qui sort du fourneau et qui communique avec les ballons, quelques morceaux de por- celaine qui se recouvrent, pendant l'opération, de beaux cristaux d'oxyde de ruthénium, qui n'eSt pas volatil, mais qiii est entraîné par les vapeurs d'acide osmique : l'air atmosphérique qui a traversé les ballons et qui est saturé de vapeurs d'acide osmique passe dans Une dissolution de potasse et se rend enfin dans l'aspirateur; l'osmiate de potasse ainsi produit, est traité par quelques gouttes d'alcool et ramené à l'état d'osmite de potasse cristallisé et insoluble dans l'eau alcoolisée. » Ce grillage ne présente donc aucune difficulté et donne les produits suivants : i° de l'acide osmique très-pur dont la proportion dépasse souvent 4o pour loo du poids du résidu de platine employé; i° de l'osmite de potasse qui permet de préparer facilement l'osmium métallique et les déri- vés de ce métal, par une méthode que j'ai décrite dans un Mémoire précé- dent; 3° de l'oxyde de ruthénium cristallisé; 4° "" alliage d'iridium et de rhodium qui reste dans le tube de grillage. » L'opération que je viens de décrire n'est pas seulement importante au point de vue de la préparation de corps tels que l'acide osmique et l'oxyde de ruthénium qui, jusqu'alors, ne pouvaient être obtenus que difficilement, maiselle vient compléter en quelque sorte l'histoire de l'osmium, en démon- trant que ce corps s'éloigne complètement, par toutes ses propriétés, des métaux qui accompagnent le platine, et qu'il semble jouer réellement dans la mine de platine le rôle que l'arsenic remplit dans les arséniures métal- liques. » On peut prévoir, dès aujourd'hui, que l'osmium se .combinera à l'hy- drogène, et que, semblable à l'arsenic et au phosphore, il pourra entrer ( loi. y dans des molécules organiques et produire quelques-uns de ces composés si intéressants qui ont été découverts dans ces dernières années. » J'ai entrepris quelques recherches dans cette direction, que je sou- mettrai plus tard à l'Académie ; je me contenterai seulement d'annoncer aujourd'hui l'existence d'un acide plus oxygéné que l'acide osmique, que j'ai produit en soumettant les osmiates à l'action de l'oxygène et des com- posés oxydants : si cet acide est représenté, comme quelques analyses me le font croire, par la formule OsO', la série d'oxydation de l'osmium de- viendra alors OsO; Os*0'; Os O' ; OsO»; OsO«; Os O», et présentera, avec celles de l'azote, du phosphore et de l'arsenic, des ana- logies bien remarquables. )) Le nouvel acide est peu stable, et forme, avec la potasse et la soude^ des sels colorés en brun foncé, qui peuvent cristalliser dans des liqueurs alcalines. » J'ai dit précédemment que le grillage du résidu de platine laissait comme produit fixe un alliage d'iridium et de rhodium; cet alliage est souvent mélangé d'oxyde de ruthénium que les vapeurs d'acide osmique n'ont pas entraîné et retient encore des traces d'osmium. » Je retire d'abord l'oxyde de ruthénium en faisant chauffer le résidu avec de la potasse en fusion qui dissout l'oxyde métallique, et je sépare ensuite l'iridium du rhodium par la méthode suivante, qui diffère peu de celle qui a été découverte précédemment par M. Wœhler. » Je fais chauffer l'alliage avec 4 parties de nitre : la masse est reprise par l'eau bouillante qui abandonne souvent, en se refroidissant, de beaux cristaux octaédriques d'osmite de potasse : le résidu est traité par l'eau régale qui transforme l'iridium en chlorure ; ce corps se combine ensuite au chlorure de potassium et forme un sel double que l'eau bouillante dissout et laisse cristalliser par le refroidissement; le résidu insoluble est mélangé au sel marin et traité, au rouge sombre, par uli courant de chlore sec ; il se formealors un chlorure doublede sodium et de rhodium, solubledans l'eau, et qui se dépose de ses dissolutions en cristaux octaédriques violets, d'un volume souvent considérable. • » La préparation si facile des sels de rhodium, par le procédé que je viens de aécrire, permettra de compléter l'étude de ce métal, qui se recom- mande à l'attention des chimistes par son insolubilité dans l'eau régale, son i3o.. ( lOIÎS ) éclat métallique qui le rapproche de l'argent, la beauté de ses combinaisons cristallines et surtout ses analogies avec le platine et l'iridium. » J'ai déjà reconnu que les sels de rhodium soumis à l'influence de l'am- moniaque donnent naissance à une classe de sels ammoniaco-rhodiques dans lesquels la base quaternaire, contenant les éléments de l'ammoniaque et de l'oxyde de rhodium, vient former avec les différents acides des sels qui cristallisent facilement et qui correspondent à ceux que le platine, le palla- dium et l'iridium forment dans les mêmes circonstances. » Tous ces faits nouveaux seront développés avec détail dans une seconde communication, car le but de ce travail était uniquement de faire connaître, dans son ensemble, une méthode qui permet de retirer avec facilité les métaux rares qui constituent les résidus de la mine de platine. » M. Morand lit une Note ayant pour titre : « Quelques-unes des conclu- sions d'un ouvrage inédit sur la théorie générale des Sciences. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Note sur l'électricité qui accompagne Vévaporation de Veau salée et sur V origine de l'électricité atmosphérique; par M. J.-M. Gaugain. (Commissaires précédemment nommés : MM. Becquerel, Pouillet, Regnault, Despretz.) « M. Pouillet a constaté, il y a longtemps, que lorsqu'on fait évapo- rer dans un creuset de platine une dissolution saline quelconque, le creuset se charge d'électricité résineuse; mais les circonstances qui concourent à la production de l'électricité n'ont pas été jusqu'ici déterminées d'vine manière précise, et il m'a paru utile de les étudier de nouveau. » J'ai recherché d'abord quelle était l'influence de la température du creuset sur le développement fle l'électricité. Suivant M. Pouillet, cette cir- constance influerait seulement sur l'intensité des effets observés, et l'élec- tricité se produirait avec plus ou moins d'abondance pendant toutes les phases de l'évaporation^ mais ce point a été contesté par Peltier : ce sa- vant assure, au contraire, que l'électricité se produit exclusivement au mo- ment où le liquide, quittant l'état sphéroïdal, éprouve une espèce de décré- pitation. 3 'ai fait un très-grand nombre d'expériences en vue de décider la ( ioi3 ) question, et j'ai toujours trouvé, comme Peltier, que l'électricité se mani- feste exclusivement pendant la décrépitation qui succède à l'état sphéroïdal; l'évaporation tranquille qui s'opère quand le pétillement a cessé, ne m'a jamais donné le moindre signe d'électricité. Je me suis servi, comme l'a fait M. Pouillet, de l'électroscope à feuilles d'or de Volta, et dans la série de recherches dont je rends compte en ce moment, j'ai opéré sur une seule dissolution, sur la dissolution de sel marin. »■ Peltier conclut de l'observation que je viens de rapporter, « que l'élec- » tricité se produit au moment qu'une décomposition chimique a lieu et » non pendant la séparation de l'eau surabondante. » Mais cette conclusion me semble peu rigoureuse, et la corrélation bien établie qui existe entre la décrépitation et le développement de l'électricité me paraît prouver, au contraire, que ce phénomène est le résultat d'un frottement analogue à ce- lui qui se produit dans les expériences d'Armstrong et de Faraday; cette interprétation se trouve justifiée par les expériences que je vais exposer. » D'abord on peut prouver, par ime expérience directe, que le platine chaud peut être électrisé par le frottement de l'eau pure; quand on fait évaporer de l'eau distillée dans un creuset de platine bien propre et chauffé au rouge, il n'y a pas d'électricité produite, ou, s'il y en a, elle n'est pas ap- préciable avec l'électroscope à feuilles d'or, ainsi que M. Pouillet l'a con- staté; mais c'est qu'aussi dans cette circonstance la décrépilation est nulle ou très-faible. Si, au lieu d'abandonner à elle-même l'évaporation, on lance, au moyen d'un soufflet, un léger courant d'air dans le creuset et qu'on di- rige le vent de manière à imprimer à l'eau globulisée un mouvement de giration rapide, on parvient par ce petit artifice à provoquer une décrépi- tation assez vive au moment où le platine devient susceptible de se mouiller,, et l'on obtient des signes d'électricité résineuse qui ne sont pas très-mar- qués, mais qui sont très-constants. J'ai répété cette expérience un très-grand nombre de fois, et j'ai régulièrement obtenu un écartement des feuilles d'or compris entre 7 et 12 millimètres: l'électricité produite ne peut évidemment être mise sur le compte d'une ségrégation chimique, et ne me paraît pas pouvoir être attribuée à une autre cause qu'au frottement de l'eau contre les parois du creuset de platine. » En second lieu, les sources électriques dont l'affinité chimique est le principe, jouissent de certaines propg-iétés très-remarquables sur lesquelles j'ai déjà plusieurs fois insisté dans les diverses communications que j'ai eu l'honneur d'adj-esser précédemment à l'Académie. Lorsqu'on met de telles sources en rapport avec un condensateur, elles lui communiquent iostanr ( ioi4 ) tanément le maximum de charge que l'appareil comporte, et cette charge croît indéfiniment avec la surface du condensateur employé. Ces propriétés me paraissent propres à caractériser l'électricité qui dérive de l'action chi- mique et à la distinguer de celle qui est produite par le frottement. Le frot- tement, en effet, développe des quantités d'électricité qui croissent quand le frottement se prolonge, et qui, pour un temps donné, ont une valeur inva- riable, indépendante de l'étendue des surfaces des condensateurs dont on se sert : il m'a donc paru intéressant de rechercher si l'électricité qui se dé- veloppe pendant l'évaporation de l'eau salée jouissait ou non des propriétés caractéristiques dont je viens de parler. Or, j'ai constaté d'abord que si le creuset dans lequel l'évaporation s'opère est mis en communication avec un électroscope, les feuilles d'or s'écartent de plus en plus tant que dure la décrépitation qui est la condition du développement de l'électricité; ainsi ce développement est graduel : en second lieu, la déviation des feuilles d'or obtenue avec un électroscope simple dépourvu de condensateur est plus forte que celle qu'on obtient en faisant usage du petit condensateur de Vol ta, et si l'on essaye de se servir de mon électroscope à double conden- sation, on trouve que l'emploi du grand condensateur qui augmente dans une proportion considérable la charge finale de l'électroscope, quand la source que l'on étudie a son principe dans l'affinité chimique, diminue au contraire cette charge au point de la rendre insensible, quand il s'agit d'apprécier l'électricité produite par l'évaporation de l'eau salée. Ainsi la quantité d'électricité que ce phénomène développe a une valeur déter- minée indépendante de la grandeur des surfaces des condensateurs em- ployés; en résumé, l'électricité produite par l'évaporation de l'eau salée présente les caractères de l'électricité qui provient du frottement. » Les faits qui précèdent me paraissent démontrer que l'électricité qui se manifeste pendant l'évaporation de l'eau salée provient d'un frottement, mais on peut se demander quelles sont les substances entre lesquelles ce frottement s'exerce; car le platine n'est pas frotté seulement par l'eau, il l'est aussi par les particules de sel qui se trouvent lancées hors du creuset au moment de la décrépitation. Pour faire la part de l'ékctricité qui peut provenir de ce dernier frottement, j'ai placé au fond d'un creuset de platine chauffé au rouge quelques pincées de sel marin sec et en poudre, puis j'ai soufflé dans le creuset, de manière à ^n faire jaillir le sel; l'électroscope qui avait été mis en rapport avec le creuset a été très-fortement électrisé dans cette circonstance, mais c'est d'électricité vitrée qu'il s'est chargé, et puisque c'est de l'électricité résineuse qui se produit pendant l'évaporation (I0.5) de l'eau salée, le frottement du sel contre les parois du creuset ne peut pas par conséquent contribuer à la production de l'électricité qui se manifeste dans ce cas : celle-ci provient donc exclusivement, comme dans les ex- périences d'Armstrong et de Faraday, du frottement de l'eau contre les parois du vase. » J'ai fait quelques expériences sur diverses dissolutions acides et alca- lines, et toutes m'ont donné à peu près les mêmes résultats que la dissolu- tion de sel marin. Les substances dissoutes ne me paraissent concourir à la production de l'électricité que parce qu'elles provoquent la décrépita- tion ; mais, comme la question a une certaine importance théorique, je me propose de continuer mes recherches et de les étendre à un plus grand nombre de dissolutions. M Du reste, les faits que je viens d'exposer conduisent déjà à une consé- quence importante, c'est qu'on n'est plus en droit d'attribuer l'électricité de l'atmosphère aux ségrégations chimiques qui s'opèrent pendant l'évapo- ration tranquille de l'eau des mers. » PHYSIQUE DU GLOhK. — Exposition (hi système des vents; par M. Lartigce. (Extrait par l'auteur.)- (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet, Bravais.) « Le vent est une partie de notre atmosphère mis en mouvement par quelque altération dans son équilibre : cette altération est produite par des différences de température. » L'air étant plus chaud, et par conséquent plus raréfié près de l'équa- teur que près des pôles, il s'établit, dans chaque hémisphère, des courants d'air qui se dirigent des pôles vers l'équateur. Ces courants d'air, que l'on nomme vents polaires, soufflent ordinairement dans les zones tempérées entre le nord-ouest et le nord dans l'hémisphère boréal et entre le sud-ouest et le sud dans l'hémisphère austral ; leur direction se rapproche de celle de l'est, à mesure qu'ils avancent vers la zone torride, où ils forment les vents alizés. Les nuages indiquent souvent qu'ils varient plus vite dans les couches inférieures que dans les couches supérieures, et qu'ils conservent leur direc- tion primitive dans les réglons élevées. » Quelquefois les vents polaires prennent, près des pôles, leur direction entre le nord et le nord-est ou entre le sud et le sud-est, selon l'hémi- sphère, et ils la conservent jusque dans la zone torride et jusqu'aux régions les plus élevées de l'atmosphère. «. ( io.6) » Les vents polaires n'occupent qu'une étendue limitée ; mais ils régnent en même temps dans plusieurs lieux, et dans les intervalles qui les sépa- rent on rencontre les vents tropicaux soufflant entre le sud et l'ouest dans l'hémisphère boréal, et entre le nord et l'ouest dans l'hémisphère austral. Ces vents sont ordinairement les contre-courants des vents alizés de l'hémisphère dans lequel ils soufflent. » Les vents alizés forment deux courants d'air distincts, qui sont en con- . tact dans les mers libres et sur les côtes orientales, à une distance de l'équa- teur qui dépend de leur intensité relative. Ils sont souvent éloignés les uns des autres à l'ouest des continents, dans les mers resserrées ou parsemées d'îles nombreuses ; il existe dans l'intervalle qui les sépare des calmes ou bien des vents soufflant entre le sud et l'ouest dans l'hémisphère boréal et entre le nord et l'ouest dans l'hémisphère austral : on les nomme vents variables de la zone torride; mais, dans les mers de l'Inde, on leur donne le nom de mousson du sud-ouest ou mousson du nord-ouest. » Les vents sont souvent les contre-courants <^es vents alizés de l'hémi- sphère opposé à celui dans lequel ils soufflent. » Lorsque les vents polaires et les vents alizés ont une certaine inten- sité, ils peuvent parvenir dans les régions les plus élevées de l'atmosphère; mais quand ils sont faibles, les vents de l'hémisphère autral passent au- dessus des vents polaires et des vents alizés de l'hémisphère boréal, et ceux de ce dernier hémisphère passent au-dessus de ceux de l'hémisphère austral . » Partout où les vents polaires et les vents alizés cessent de régner à la surface de la terre, ils y sont remplacés par les vents supérieurs. Quand les vents alizés des deux hémisphères sont en contact, les vents supérieurs atteignent la surface au dehors des limites extérieures des vents alizés ; mais dès que les zones de ces vents se séparent, l'intervalle est comblé par les vents supérieurs. » Ces vents se réunissent tantôt aux vents tropicaux, tantôt aux vents variables de la zone torride, et quelquefois à tous les deux en même temps. Ils en augmentent l'intensité qui, cependant, ne devient considérable que si les vents polaires ou les vents alizés de l'hémisphère dans lequel ils par- viennent leur opposent un obstacle, et ils ne varient à l'ouest du sud-ouest ou du nord-ouest que par l'effet de ces mêmes vents. » Les vents tropicaux forment souvent une zone ou une partie de zone comprise entre le parallèle de 35 degrés et celui de 45 ou 60 degrés. Un grand nombre de courants d'air polaires s'établissent en même temps entre I IOI7 ) cette zone et celle des vents alizés; ces courants djair ont pris naissance près des pôles, mais, ayant moins d'intensité que les vents tropicaux, ils passent au-dessus de ces derniers, et ils reprennent leur cours à la surface de la terre près de la limite équatoriale des vents tropicaux. » Lorsque les vents polaires soufflant entre le nord et le nord-est ou entre le sud et le sud-est, suivant l'hémisphère, ont pris naissance près des pôles, ils se maintiennent à la surface de la mer. S'ils sont plus forts que les vents tropicaux, ils continuent leur cours à la surface, et forcent ces der- niers à remonter vers les régions élevées; mais s'ils sont plus faibles, ils se détournent de leur dii-ection primitive et ils prennent celle de l'est ou de l'est-sud-est dans l'hémisphère boréal, et la direction de l'est ou de l'est- nord-est dans l'autre hémisphère. ■■> A la suite des calmes, le vent s'élève ordinairement dans les zones tem- pérées du sud-sud-est, dans l'hémisphère boréal ; il varie ensuite au sud et au sud-ouest, et même à l'ouest-sud -ouest, d'où il passe brusquement au liord-ouest. Dans l'hémisphère austral, il tourne en sens inverse; il commence d'abord au nord-nord-est, il varie ensuite au nord, au nord- ouest et à l'ouest-nord-ouest, d'où il saute au sud-ouest. » Les vents polaires acquièrent , aussitôt qu'ils commencent à souffler, une grande force qu'ils conservent pendant ime période qui est d'environ trois jours près des tropiques. Après cette période, les vents polaires s'é- tendent vers l'ouest, souvent même ils se transportent dans cette même direction ; mais leur déplacement ne s'opère avec quelque régularité qu'à une grande distance des côtes et au-dessous du parallèle de 35 degrés. Les vents tropicaux se déplacent en même temps, de manière que les lieux occupés d'abord par les vents polaires le sont ensuite par les vents tro- picaux. » Les vents polaires durent, dans les deux hémisphères, plus longtemps que les vents tropicaux sur les côtes orientales des continents pendant une saison, tandis que c'est le contraire sur les côtes occidentales. Pendant la saison opposée, les rôles changent, et les vents tropicaux sont plus fréquents sur les côtes orientales que les vents polaires, tandis que le contraire a lieu sur les côtes occidentales. » Les vents alizés se rapprochent ou s'éloignent de l'équateur selon l'in- tensité des vents polaires dont ils sont la continuation, et selon l'intensité des vents de l'hémisphère opposé : aussi leurs limites se déplacent-elles considérablement, même à quelques jours de distance. » Les vents variables de la zone torride occupent une étendue considé- C. R. , i854, i" Semestre. (T. XXXVIII, N» 25.) ' 3l ( Joi8 ) rable qui augmente ou diminue selon l'intensité des vents alizés des deux hémisphères ; leurs limites occidentales se rapprochent des continents en même temps que leurs limites polaires se rapprochent de l'équateur. » Le soleil est considéré comme la cause principale des différentes raré- factions de l'air qui produisent les vents polaires; mais, à cause de la con- figuration des terres, et comme d'ailleurs cet astre échauffe et raréfie plus ou moins l'atmosphère dans un hémisphère que dans l'autre, selon les sai- sons, ces vents acquièrent en même temps des intensités différentes dans les deux hémisphères. Ce sont ces différences d'intensité qui empêchent les vents de se diriger constamment des pôles vere l'équateur dans toutes les parties des zones tempérées. » ÉCONOMIE RURALE. — Notesurun engrais préparé avec du poisson desséché et pulvérisé; par M. de MoloiV. (Extrait.) (Commissaires, MM. Payen, Peligot. ) « Propriétaire et agriculteur dans le département d'Ille-et- Vilaine, j'a- vais, pendant de longues années, employé le poisson comme engrais. Les excellents résultats que j'en obtenais me firent naître l'idée de le réduire à l'état de poudre sèche, afin de lui conserver toute sa richesse sons le plus petit volume possible, et d'en rendre les transports et la conservation faciles. » Après de nombreux essais, les moyens que j'emploie aujourd'hui con- sistent : 1° à faire désagréger le poisson dans des chaudières à double paroi, sans addition d'eau, et seulement par l'action de la vapeur à plu- sieurs atmosphères de pression introduite entre les parois de la chaudière; a" à soumettre le poisson sorti des chaudières à l'action de la presse après l'avoir fait égontter, afin d'en retirer, autant que possible, l'huile et le liquide ; 3° à diviser par la râpe les tourteaux formés par la pression ; 4° ^ étendre par couches minces le poisson ainsi divisé, sur des cadres garnis de toiles, et à le soumettre ensuite, dans des étuves spéciales, à un courant d'air chaud qui en achève promptement la dessiccation; 5" enfin, à passer au moulin le poisson desséché au fur et à mesure qu'il sort des étuves, pour le pulvériser complètement. » Dans cet état, il peut être livré im^raédiatement à l'agriculture, comme aussi être conservé indéfiniment. » Le nouvel engrais a été analysé au Conservatoire ^d«s Arts et Métiers ; l'auteur fait connaître les résultats obtenus,' qui assignent à cette poudre les caractères d'un bon engrais. ( «o'9) « L'expérience, au reste, dit M. de Molon, a confirmé les prévisions; et les quantités déjà considérables que j'ai livrées aux agriculteurs depuis deux années, ont donné constamment des résultats supérieurs à ceux obtenus avec le guano du Pérou. Pour mettre l'Académie plus à portée de former son jugement, je joins à cette Note un échantillon du produit tel qu'il se fabrique dans mon usine de Concarneau (Finistère) — » L'extraction de l'huile du poisson venant en décharge de son prix de revient, permet de livrer la poudre à des conditions acceptables pour l'agriculture. » M. Leroux adresse, de Vitry-le-Français, la description et la figure d'un nouveau système de freins pour les véhicules marchant sur les chemins de fer. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) M. AvENiER DE Lagr^e envoie, pour être soumis à la Commission qui a été chargée de ses précédentes communications, cinq nouvelles Notes rela- tives au parti que l'on pourrait tirer, pour augmenter la puissance des ma- chines à vapeur, de la quantité inégale dont une même quantité de chaleur dilate des gaz ayant des caloriques spécifiques différents. (Commissaires précédemment nommés : MM. Poncelet, Regnault, Combes. ) M. Capiou, mécanicien à Nîmes, adresse une Note sur un procédé qu'il a imaginé pour affranchir la navigation à vapeur de la nécessité d'alimenter avec de l'eau de mer les chaudières des moteurs. Son procédé consiste à prolonger le tuyau d'échappement de la vapeur jusqu'au bassin d'alimentation, et à diriger le jet de manière à ce qu'il rase la surface du liquide. Un petit appareil que ce jet met en mouvement, rabat vers la surface du liquide froid la vapeur qui tend à monter et la reporte vers les parties où, par l'abaissement de température, elle doit revenir à l'état liquide. Cette Note, quoique n'étant pas expressément destinée au concours pour le prix concernant le perfectionnement de la navigation, est réservée pour être soumise à la future Commission qui aura à prendre connaissance des pièces adressées pour ce concours. L'Académie reçoit dans la même séance deux autres pièces présentées pour ce concours, l'une par M. de Maisières, l'autre par M. Vives. (Réservées pour la future Commission.) i3i.. ( I020 ) M. BusY adresse, d'Épinal, un Mémoire sur V Oïdium Tuckeri. L'auteur a été conduit à croire qu'il y aurait avantage à faire revivre certaines pratiques qui avaient cours autrefois parmi les populations ru- rales, et dont quelques-unes, qui, dans l'antiquité, avaient été consacrées par la religion, ont survécu encore plus ou moins longtemps à l'établisse- ment du christianisme. (Renvoi à la Commission nommée pour de précédentes commimications relatives aux maladies des plantes usuelles. Commission qui se compose de MM. Chevreul, Becquerel, Boussingault et Montagne.) M. Heyfelder, agrégé de la Faculté de médecine d'Erlangen, envoie au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Mon- tyon, un opuscule qu'il vient de faire paraître sur un point de la pathologie des organes urinaires (voir au Bulletin bibliographique), et y joint, confor- mément à une condition imposée aux concurrents, une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. CORRESPONDANCE La Commission centrale administrative transmet à l'Académie des Sciences une demande de V Institut Canadien de Montréal, ayant pour objet d'obtenir en don les publications faites par chacune des Académies de l'Institut. La Commission centrale ne disposant pas des publications des Académies, ne peut que renvoyer à chacune d'elles la demande de l'Institut Canadien. Cette demande est renvoyée, pour ce qui concerne les publications faites par l'Académie des Sciences, à l'examen de sa propre Commission admi- nistrative. SÉLÉNOGRAPHIE. — Relie/de l'hémisphère visible de la Lune, exécuté par M. Th. Dickert, à l'échelle de l'Awoooo pour les distances, et de. ilaooooo pour les hauteurs. L'Académie a reçu sous ce titre un opuscule imprimé en allemand, rédigé par M. J.-F. Julius Schmidt, astronome de l'observatoire d'Olmûtz, en Moravie, dans lequel le Secrétaire perpétuel a signalé les passages sui- vants : « ... Les diamètres des cratères proprement dits varient de 6 milles ( ÏO?' ) » à quelques centaines de pieds. Ils sont innombrables et se trouvent sans » exception dans toutes les contrées de la surface de la Lune. Leurs parois » circulaires embrassent presque toujours des profondeurs considérables. » La situation de plusieurs milliers de petits cratères a fait présumer aux » observateurs qu'ils sont quelquefois d'une origine lécente, attendu » qu'on voit clairement les effets qu'ils ont produits sur les montagnes » anciennes dans lesquelles ils sont ouverts. » "Les fentes qui se présentent sous la forme de sillons ou de fosses » étroites et profondes, ayant un grand nombre de milles de longueur, » dans presque toutes les régions de la surface de la Lune, constituent » une formation particulière, et, à l'exception de trois, elles ont toutes » été découvertes dans les trente dernières années. Leur direction paraît » être complètement indépendante de celle des accidents du sol qui les » avoisine, soit montagnes, soit plaines; elles traversent dans leurs cours » des montagnes entières aussi bien que les contours circulaires élevés des » cratères profonds. Une étude télescopique délicate montre en elles un » phénomène étroitement lié à la formation des cratères alignés. On re- )) connaît dans les fentes la formation d'accidents la plus moderne de la » surface de la Lune, et peut-être s'en forme-t-il encore de nos jours. ...» A cette Notice est joint un programme des reliefs de diverses contrées intéressantes publiés par M. Th. Dickert, conservateur du Muséum d'His- toire naturelle de l'Université de Bonn ; savoir ; 1°. La région de Mosenberg et le lac de Meerfeld, près Manderschied, dans l'Eifel ; a". Les bains de Bertrich et leurs environs, près de la Moselle ; 3°. Le lac d'Uelmen et ses environs, dans l'Eifel ; 4°. L'île de Palma, dans l'archipel des Canaries ; 5". L'île de Ténériffe, avec le Pic de Teyde. Ces reliefs^ exécutés avec des feuilles de cuivre minces et d'un transport facile, sont d'une grande utilité pour la démonstration des phénomènes géologiques dans les cours. La Société philosophique de Cambridge fait hommage à l'Académie 4, l'un de nous, M. Lamé, a été nommé pour la remplir. '» M. Arago, à qui rien n'échappait de ce qui tient à la physique du globe, suivait avec un intérêt soutenu les recherches de M. Alexis Perrey. I^'Académie n'a pas oublié le soin qu'il a pris constamment d'appeler son attention sur les Notes que le savant professeur de Dijon lui a adressées successivement dans ces dernières années, par suite des recherches qu'il poursi^L depuis longtemps sur les tremblements de terre. M. Arago a par- ticulièrement signalé dans plusieurs de nos séances, les rapports que l'au- teur avait déjà indiqués entre la fréquence des tremblements de terre et * l'âge de la lune. » La cause de l'intérêt qui s'attache à ces rapports est facile à comprendre. Si, comme on le pense assez généralement aujourd'hui, l'intérieur de la terre est, à cause de sa haute température, dans un état liquide ou pâteux, et si le globe n'a de solide qu'une écorce comparativement très-mince, la masse inté- rieure dépourvue de solidité doit tendre à céder, comme la masse superfi- cielle des eaux marines, aux forces attractives exercées par le soleil et la lune, et elle doit éprouver une tendance à se gonfler dans les directions des rayons vecteurs des deux astres; mais cette tendance doit rencontrer, dans la rigidité de l'écorce solide, une résistance qui est pour cette dernière une cause de rupture et de secousses. L'intensité de cette cause varie, comme celle des marées de l'Océan, avec la position relative du soleil et de la lune, et par conséquent avec l'âge de la lune ; et il faut remarquer, en outre, que de même que les eaux de l'Océan montent et descendent deux fois dans la durée d'un jour lunaire, à des heures qui sont en rapport avec celle du passage de la lune au méridien, de même le sens de l'action exercée sur un point de la masse interne du globe doit changer deux fois par jour, suivant que ce point s'écarte- ou se rapproche du méridien dont le plan passe par le centre de la lune. ( io4o ) » Sans que nous entrions dans de plus longs détails, on concevra aisé- ment que si la mollesse de la masse interne du globe joue un rôle parmi les causes des tremblements de terre, son influence peut se trahir par une cer- taine dépendance susceptible d'être observée, entre l'apparition des trem- blements de terre et les circonstances qui modifient l'action de la lune sur l'ensemble du globe ou sur un de ses points, savoir, sa distance angulaire au soleil, sa distance réelle à la terre et sa distance angulaire au méridien du point, ou, en d'autres termes, l'âge de la lune, le moment du périhélie et l'heure du jour lunaire. » Ces considérations, qui n'ont pas échappé à M. Alexis Perrey, lui ont sans doute inspiré l'idée du double travail que nous avons été chargés d'exami- ner, en même temps qu'elles ont contribué à attirer, sur les résultats qu'il a obtenus, l'intérêt de M. Arago et de beaucoup d'autres savants; mais elles font concevoir aussi que l'objet essentiel des recherches dont nous sommes chargés de rendre compte a dû être la date précise, rapportée au mois et au jour lunaire , de chacun des tremblements de terre dont l'histoire a con- servé le souvenir, et même de chacune des secousses dont ces tremblements de terre se sont composés. » Il est aisé de comprendre que de pareilles recherches constituent uu travail immense, que M. Alexis Perrey a pu y consacrer déjà plusieurs années sans l'avoir terminé, qu'il a pu en extraire à divers intervalles des résultats partiels que M. Arago a jugés dignes de ses encouragements et de l'attention de l'Académie, et que le savant et laborieux professeur de Dijon, avant d'y consacrer de plus nombreuses années, est impatient de savoir si l'Académie approuve la direction qu'il a suivie jusqu'à présent. » Le besoin qu'éprouve l'auteur, d'être soutenu et guidé par l'Académie, explique comment il a pu se décider à plusieurs reprises à lui soumettre des résultats qui naturellement ne pouvaient être complets, et qui ne le sont même pas encore tout à fait dans le Mémoire et dans la Note que nous avons été chargés d'examiner. » Dans le Mémoire présenté le i\ mars en i853, sur les rapports qui peuvent exister entre la fréquence des tremblements de terre et l'dge de la lune , l'auteur consacre le chapitre premier à la supputation et aux trans- formations numériques des résultats bruts de l'observation. M II a conçu quatre modes possibles de supputation ' « Dans le premier mode suivi déjà dans le Mémoire présenté à l'Académie le 5 mai 1847, 1 auteur considère comme un jour de tremblement de terre chacun de ceux où la terre a tremblé, soit qu'elle n'ait tremblé que dans ( io4i ) une seule contrée, soit qu'elle ait tremblé à des heures identiques ou dif- férentes dans deux ou plusieurs contrées séparées par des intervalles non ébranlés. Notant ensuite, d'après la Connaissance des Temps, k quel jour de la lunaison correspondante chaque jour de tremblement de terre a appar- tenu, il réunit tous les jours qui se rapportent à un premier jour de lunai- son, puis tous ceux qui correspondent à un second jour, à un troisième, à un quatrième jour de lunaison, etc., et il forme un tableau, composé de trente lignes indiquant chacune le nombre de jours de tremblement de terre qui appartiennent au jour de lunaison correspondant. Or ces nombres varient d'un jour à l'autre, et ils varient à peu près suivant la même loi dans un premier tableau comprenant un total de 2 735 jours de tremble- ments de terre, résultant de recherches embrassant les années 1801 à iS/jS, que l'auteur avait formé et présenté à l'Académie le 5 mai 1847, et dans un nouveau tableau comprenant im total de 5388 jours de tremblements de terre, résultant de recherches plus étendues et embrassant toutes les années de 1801 à i85o. Dans l'un et dans l'autre tableau, les nombres de tremble- ments de terre correspondants aux jours qui avoisinent les sy/ygies sont généralement un peu plus considérables que ceux qui correspondent aux jours voisins des quadratures. » Dans le deuxième mode de supputation, l'auteur regarde comme dis- tincts l'un de l'autre les tremblements de terre éprouvés dans des régions différentes, séparées par des régions non ébranlées, et il compte pour un, pour deux, pour trois, etc., chaque jovir de tremblement de terre, suivant qu'il y a eu ce jour-là des tremblements de terre dans une, deux, trois, etc., régions séparées. Ce nouveau mode de supputation porte de 2735 à 3o4i le nombre des jours de tremblements de terre compris dans son premier tableau, et de 5388 à 6096 le nombre des tremblements de terre compris dans son second tableau. » La même loi s'observe encore dans ces deux nouveaux tableaux et elle se retrouve également dans quatre autres tableaux que l'auteur forme, en divisant en deux intervalles d'un quart de siècle chacun, le demi-siècle compris entre 1801 et i85o, et en appliquant suscessivement aux tremble- ments de terre de chacun de ces deux intervalles le premier et le second mode de supputation. » Dans le troisième mode de supputation, M. Alexis Perrey regarde comme un phénomène distinct chacune des secousses dont un même tremblement de terre se compose, et il les enregistre séparément ; mais il ne trouve pas toujours les documents nécessaires pour exécuter ce travail, parce qu'on C. R., 1854, >" Semestre. (T. XXXVIII, N° 24.) l34 ( lO/ji ) n'a pas toupiirç noté exactement le nombre des secousses de chaque trem- l>lement de terre. L'auteur s'est contenté, quant à présent, de considérer de cette manière le tableau de neuf cent trente et une secousses ressenties dans l'Amérique méridionale, et la plupart à Arequipa, que M. de Castel- nau a publié dans le 5® volume de son T^ojage dans les parties centrales de V Amérique du Sud. Ce tableau, sans conduire à des résultats iden- tiques avec ceux que donnent les deux autres méthodes, a fait reparaître le rapport fondamental déjà trouvé. » Enfin, dans le quatrième mode de supputation, dont l'application se- rait souvent fort difficile et n'a pas encore été faite par M. Alexis Perrey, on considérait, comme constituant un phénomène unique, tout l'ensemble des secousses qui se seraient produites consécutivement dans un même pays pendant un intervalle précédé et suivi, dans le même pays, de périodes de tranquillité. » Aux neuf tableaux formés par l'un ou l'autre des trois premiers modes de supputation, l'auteur en a joint un dixième, formé par le premier mode : celui-ci n'embrasse que quatre années, de i84i à i845, et 4^2 jours de tremblements de terre seulement. Malgré ce nombre, comparativement restreint, l'allure des chiffres reparaît la même. » Dans tous ces tableaux, on observe une prépondérance marquée dans les nombres qui se rapportent aux jours voisins des syzygies sur ceux qui se rapportent aux jours voisins des quadratures. » Ce n'est cependant là qu'une loi générale qu'on peut remarquer dans la marche des nombres dont les tableaux se composent; mais elle y est obscurcie par de nombreuses anomalies. » Afin d'atténuer ces anomalies et de mettre dans une plus grande évi- dence la loi fondamentale, M. Alexis Perrey partage les 29^,531 dont se compose la lunaison, en douzièmes, en seizièmes et en huitièmes, et forme, par des calculs proportionnels appliquées aux chiffres de ses différents tableaux construits sur les jours solaires, les nombres qui correspondent à chaque fraction de lunaison; il retrouve dans tous ces nouveaux ta- bleaux, sauf quelques anomalies de détail, la loi de la prédominance des phénomènes des tremblements de terre vers les époques des syzygies, et confirme ainsi, de plus en plus, sa conclusion, que, depuis un demi-siècle, les tremblements de terre sont plus fréquents aux sjzjgies qu'aux qua- dratures. » M. Alexis Perrey a étudié aussi, dans les registres plus ou moins étendus qui lui ont servi à dresser ses différents tableaux, la question de savoir s'il ( io43 ) existe un rapport entre la fréquence des tremblements de terre et la distance variable à laquelle la lune se trouve de la terre en parcou- rant les différentes parties de son orbite elliptique. Pour cela, il a supputé dans chacun de ses registres, et suivant les différents modes de supputation employés pour former les tableaux mentionnés ci-dessus, combien de fois la teVre a été ébranlée, l'avant-veille, la veille, le jour, le lendemain et le surlendemain du périgée et de \ apogée de la lune; il a trouvé, dans cha- cun des groupes de nombres ainsi formés, le total correspondant au pé- rigée dans lequel la lune est plus rapprochée de la terre supérieur à celui correspondant à Y apogée, dans lequel elle est plus éloignée ; puis, afin de rendre les résultats comparables, il a pris la différence des totaux ainsi obte- nus, et il l'a divisée par leur somme, ce qui lui a donné les quotients 7^, ïhi^ firs» 2-^4' 2^2' rf(r^-2Tr2^ rôS-5. q"i to"s ««"t supérieurs à Yô, et dont le dernier égale presque -j^. Il paraît résulter de là que la dif- férence entre les attractions inégales exercées par la lune sur la terre, dans sa plus grande et dans sa plus courte distance, a une influence sensible sur la production des tremblements de terre. » Dans la Note sur la fréquence des tremblements de terre, relative- ment au passage de la lune au méridien, qu'il a présentée à l'Acadé- mie le 2 janvier t854, M. Alexis Perrey s'occupe de la question de savoir si la répartition des secousses de tremblement de terre, dans la durée du jour lunaire, est, comme le mouvement des marées, en rapport avec le passage de la lune au méridien supérieur et au méridien inférieur. Il n'a pu soumettre encore à ce mode d'investigation que les 824 secousses ressenties à Arequipa, qui sont enregistrées, avec leurs dates de jours et heures, dans le tableau déjà cité de M. de Castelnau; au moyen de calculs proportionnels qui n'ont pu manquer de lui prendre beaucoup de temps, il a calculé à quelle heure, après le passage de la lune au méridien supérieur, corres- pond chacune de ces huit cent vingt-quatre secousses. Il a formé ainsi un premier tableau, qu'il a transformé plus tard en divisant en seize par- ties égales qu'il a ensuite groupées deux à deux pour former des huitièmes, les vingt-quatre heures cinquante minutes et demie dont se compose le jour lunaire moyen. Sous ces deux formes, et malgré d'assez fortes anomalies qui ne pouvaient guère manquer de se présenter dans un nombre de faits aussi restreint encore que B24, les chiffres obtenus, dans l'un et l'autre mode de groupement, mettent en évidence l'existence dans la durée du jour lu- naire, de deux époques de maximum pour la fréquence des nombres des secousses, et de deux époques de minimum. Les deux époques de maximum i34.. ( io44 ) se rapprochent des passages de la lune aux méridiens supérieur et infé- rieur. Les époques de minimum tombent vers le milieu des intervalles. » M. Alexis Perrey est ainsi parvenu, par la simple discussion des cata- logues qu'il avait préalablement formés, à constater, sous trois formes di- verses et indépendantes l'une de Vautre, l'influence de la marche de la lune sur la production des tremblements de terre , en faisant voir : » i". Que la fréquence des tremblements de terre augmente vers les syzygies ; » 2°. Que leur fréquence augmente aussi dans le voisinage du périgée de la lune, et diminue, au contraire, vers l'apogée ; » 3". Que les secousses de tremblements de terre sont plus fréquentes lorsque la lune est dans le voisinage du méridien que lorsqu'elle en est éloi- gnée de 90 degrés. » Mais les tableaux numériques desquels ressort, en somme, cette triple remarque, présentent toujours quelques anomalies, et l'auteur n'a rien omis pour tâcher de les faire disparaître, afin d'obtenir dans toute sa pureté la- loi qui se révèle à leur première inspection. n II a d'abord songé à construire les nombres contenus dans les tableaux, de manière à obtenir, par les procédés graphiques ordinaires, une ligne polygonale analogue à celles par lesquelles on représente habituellement les observations barométriques, lignes dans lesquelles l'œil saisit toujours assez aisément la marche générale des phénomènes au milieu des anoma- lies qui tendent à la masquer. Nous sommes tentés de regretter qu'il n'ait pas donné plus de développement à cette partie graphique de son travail, qui aurait eu le grand avantage de peindre aux yeux les résultats directs de ses recherches, et qu'il n'ait même joint à son Mémoire aucune des lignes qu'il a construites. » Mais M. Alexis Perrey a pensé qu'il arriverait à des résultats plus cer- tains encore en employant le calcul, et c'est à ce laborieux travail qu'il a consacré le second chapitre de son Mémoire principal, et la seconde partie de sa Note du 2 janvier i834. » Il nous serait difficile de suivre l'auteur pas à pas dans ces discussions analytiques; nous nous bornerons à dire que, pour représenter les résultats de l'observation, il a employé une formule d'interpolation de la forme ij) = m H- A sin (< + a) -H B sin ( a « -)- j3) -I- C sin (3 < + 7) -h . . . , dans laqualle m, A, B, C, etc., sont des coefficients constants de la même nature que ip; a, |3, y, etc., sont des angles constants, et t un angle va- ( io45 ) fiable dépendant du mouvement lunaire, qui sera égal à o degré pour la nouvelle lune, à 90 degrés pour le premier quartier, à 180 degrés pour la pleine lune, etc. » Il adapte ensuite la formule par les méthodes connues à chacun de ses tableaux numériques, déduits de l'observation , en déterminant les con- stantes qu'elle renferme. » Au moyen des formules ainsi obtenues, l'auteur a pu former des ta- bleaux numériques correspondants à ceux déduits de l'observation seule, et dans lesquels la loi du phénomène se présente dégagée des principales anomalies qui tendaient à la dérober dans les premiers. » Les nombres contenus dans ces nouveaux tableaux ont été construits avec soin, et ont donné naissance à des courbes régulières dans lesquelles la loi déterminée se peint très-clairement. » Toutes ces courbes ont entre elles une ressemblance marquée, bien qu'elles ne soient pas entièrement semblables; ce qui ne pouvait être, car elles ne sont qu'approximatives, et chacune d'elles porte l'empreinte du groupe de chiffres qu'elle représente. » La ressemblance de toutes ces courbes porte essentiellement sur ce que chacune d'elles présente deux maxima principaux correspondant aux syzygies, et deux minima principaux correspondant aux quadratures. » Nous nous trouvons ainsi ramenés à la conclusion qui ressort le plus nettement du travail de M. Alexis Perrey, savoir, que, depuis un demi- siècle, les tremblements de terre sont plus fréquents aux sj-zj-gies qu'aux quadratures. » L'Académie a compris aisément toute l'importance de cette conclu-- sion, et elle peut juger en même temps, par ce qui précède, des soins que l'auteur a dû prendre afin de rassembler, pour.la première moitié de ce siècle, près de sept mille observations. Ce nombre est cependant encore bien petit pour la solution d'ime question de ce genre, et il serait fort à désirer qu'on l'augmentât, soit en recueillant dans la suite toutes les observations année par année, soit en remontant aux siècles passés, comme l'auteur a déjà commencé à le faire. » Mais, dans les deux cas, une question financière vient se mêler aux questions de science et d'érudition, car, pour recueillir les observations, M. Alexis Perrey doit entretenir une correspondance qui n'exige pas seule- ment l'emploi de beaucoup de temps, mais encore des dépenses plus consi- dérables qu'on ne serait tenté de le croire au premier abord. Les recher- ches relatives aux siècles passés exigeraient elles-mêmes , pour devenir ( io46 ) complètes, des correspondances, des transports de documents, et même des voyages plus ou moins dispendieux. CONCLUSIONS. » D'après les diverses considérations développées dans le cours de ce Rapport, les Commissaires ont l'honneur de proposer à l'Académie d'ap- prouver le Mémoire de M. Alexis Perrey, et d'engager l'auteur à poursuivre ses intéressantes et laborieuses recherches. » A la suite de leur Rapport sur les travaux de M. Alexis Perrey relatifs aux tremblements de terre, les Commissaires, MM. Liouville, Lamé et Élie de Beaumont, ont l'honneur de proposer à l'Académie d'accorder à M. Perrey, sur les fonds dont elle peut disposer, une certaine somme destinée à sub- venir aux frais de ses recherches. » M. Chasles appuie cette demande, qui lui semble d'autant mieux fondée, qu'il a eu l'occasion de juger des dépenses qu'avait à faire M. Perrey pour se procurer, souvent dans des pays éloignés et où les communications sont difficiles, les documents qui lui étaient indispensables. Cette proposition est renvoyée à l'examen de la Section de Minéralogie et de Géologie, à laquelle M. Élie de Beaumont est invité à s'adjoindre. NOMEVATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la Com- mission qui sera chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Physiologie expérimentale. MM. Magendie, Flourens, Rayer, Serres, Milne Edwards obtiennent la majorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Mémoire sur l'accroissement de la membrane des bourgeons charnus et les usages de la suppuration dans la cicatrisation des plaies exposées ; par M. Lacgier. (Renvoi à l'examen de la Section de Médecine et de Chirurgie.) « Hunter a nommé plaie exposée celle dont les bords n'ont pas été réunis. Un tissu de cicatrice doit combler l'intervalle de ces bords après une pé- ( io47 ) riode de suppuration. Cette suppuration est fournie par une membrane granuleuse, noinmée membrane des bourgeons charnus y elle-même formée d'une couche de lymphe coagulable bientôt pénétrée par des vaisseaux san- guins, des nerfs et des vaisseaux lymphatiques. » Les recherches de Thompson sur l'organisation de cette membrane s'arrêtent au moment où les bourgeons charnus sont formés, et leur mem- brane constituée. Celle-ci, après avoir donné le pus pendant un temps variable, se recouvre d'une pellicule épidermique et se transforme en tissu cicatriciel. » L'exposition des phénomènes de la cicatrisation des plaies exposées tels qu'on les connaît aujourd'hui, présente encore des lacunes regrettables. La membrane des bourgeons charnus, avant de former le tissu de la cica- trice, augmente visiblement d'épaisseur. Commenta lieu cet accroissement? » Elle fournit longtemps de la suppuration, A quoi sert cette suppuration? Est-elle utile ou nuisible aux plaies dont elle paraît retarder la guérison? » Ces deux questions restent dans une obscurité à peu près complète. C'est dans l'espoir de contribuer à les éclaircir que j'apporte ici le résultat de recherches qui me sont propres. » Une expérience très-simple prouve que l'épaisseur de la membrane des bourgeons charnus augmente par stratification; que des couches de lymphe coagulable se superposent et s'organisent avec rapidité à sa surface, car chacune d'elles, aussitôt qu'elle est pourvue de vaisseaux, devient l'organe sécréteur de la couche, qui la couvrira, jusqu'à ce qu'enfin la stratifica- tion étant complète, les vaisseaux nouveaux cessent de se former, et la sécrétion devient épidermique. Par le mot stratification complète, je n'en- tends pas une épaisseur donnée, mesurée, par exemple, par la hauteur des bords de la plaie, mais l'ensemble des conditions qui, avant la sécrétion de l'épiderme, changent la membrane des bourgeons charnus en cicatrice. » Or l'accroissement en épaisseur est d'une grande importance, car la membrane des bourgeons charnus n'est autre que le tissu de la cicatrice même. » Comment se démontre la stratification? J'avais constaté à la surface de la plaie une couche blanchâtre, demi-transparente, parcourue par des vaisseaux fins et nombreux. Le peu d'épaisseur de cette membrane, qui me parut récente, et en même temps sa vascularité très-manifeste me donnèrent le soupçon de la déposition de couches successives. Dans cette hypothèse, je pensai qu'un corps étranger d'un très-petit volume, et de nature inerte, pourrait être interposé entre deux couches successives. Une parcelle de ( io48 ) charbon porphyrisé me parut réunir les conditions convenables. Sa couleur tranchait sur la teinte blanchâtre de la lymphe coagulable, et sa finesse, à l'état de poussière impalpable, lui permettait de séjourner dans la plaie sans l'irriter, car on devait soigneusement éviter toute excitation de la plaie qui, en donnant lieu à des produits inflammatoires, aurait amené l'ex- pulsion du corps étranger, ou son enkystement accidentel, en substituant au travail physiologique de la formation de la cicatrice celui qui organise les kystes autour des corps étrangers. Le charbon répondit parfaitement à mon attente. » L'expérience néanmoins exigeait quelques précautions. Déposé à la surface de la plaie, le charbon aurait pu être entraîné par le pus liquide avant la formation d'une nouvelle couche de lymphe. Mis en contact avec les pièces d'appareil du pansement ordinaire, il aurait pu y adhérer et être enlevé par elles. J'adoptai un mode de pansement qui me permettait d'éviter ces difficultés. Le charbon déposé en différents points d'une plaie, entre les bourgeons charnus, et par parcelles très-petites, j'ai recouvert la plaie et ses bords d'une solution sirupeuse de gomme arabique et d'une peau de bau- druche. On peut lever ce pansement le lendemain ou le surlendemain; la baudruche, humectée sur les bords de la plaie à l'aide d'une éponge mouil- lée, est soulevée avec précaution, puis la suppuration et la gomme sont entraînées par un filet d'eau. Si l'expérience a réussi, les parcelles de char- bon ne sont enlevées ni par l'eau, ni même par le doigt promené à la sur- face de la plaie. Reconnu à la loupe, il est évidemment revêtu d'une pelli- cule blanchâtre, très-mince, dont l'épaisseur peut varier cependant. Mais cette pellicule n'existe pas seulement là où est déposé le charbon, elle s'é- tend également sur les autres bourgeons charnus de la plaie. Ce n'est donc pas im phénomène local dû à la présence du corps étranger; c'est le pro- duit d'un travail physiologique que celui-ci n'a point entravé. Les jours suivants, la teinte du charbon est moins tranchée, parce que de nouvelles couches de lymphe sont sécrétées; il paraît s'enfoncer dans ce tissu de nouvelle formation à mesure que celui-ci augmente d'épaisseur. » Plus tard, lorsque la cicatrice est achevée, quelques taches bleuâtres, assez exactement en rapport avec la situation des parcelles de charbon, m'ont semblé la trace de son incarcération dans le tissu cicatriciel ; mais j'a- vouerai qu'il ne m'a pas été donné d'en faire l'extraction. Je n'ai pu pro- poser à des malades guéris la petite incision qui eût été nécessaire cepen- dant pour démontrer la présence du charbon dans la cicatrice. Cette expérience pourrait être faite sur les animaux; mais j'avais vu le charbon ( io49 ) disparaître graduellement sous les couches de lymphe coagulable; il devait être resté dans l'épaisseur du derme nouveau, et le fait de l'organisation de la cicatrice en couches superposées m'a paru suffisamment établi par cette expérience. » Une autre preuve de la stratification, c'est l'organisation des diverses couches à mesure qu'elles sont déposées. Sur le sommet des bourgeons charnus, on voit à l'œil nu de petites taches rouges, comme des ecchymoses, mais qui, étudiées à la loupe, se résolvent bientôt en filaments vasculaires très-ténus. A chaque nouvelle couche produite, ce travail d'organisation re- commence dans une plaie saine. J'ai vu souvent sur les granulations d'une plaie des canalicules légèrement ondulés, brusquement interrompus à leurs extrémités, et présentant sur leurs côtés de petites stries disposées en barbes de plume peu serrées; ces vaisseaux étudiés sur une granulation n'offraient aucune communication apparente avec ceux des granulations voisines. Ce fait prouve la formation de vaisseaux nouveaux pendant toute la durée de la cicatrisation des plaies exposées aussi bien qu'au début de ce travail réparateur. Il prouve de plus l'existence de groupes vasculaires d'abord isolés, répondant à des bourgeons charnus distincts et qui ne s'anasto- mosent entre eux qu'à une période plus avancée de la cicatrisation. Dans un autre travail, qui sera le complément de celui-ci, je démontrerai que la pathologie des plaies confirme d'une manière remarquable ce fait ana- tomique. » Quels sont maintenant les usages du pus dans les plaies exposées? Hunter est le seul physiologiste qui ait imaginé un usage au pus des plaies. Il suppose qu'il a pour utilité de les maintenir constamment humides ; mais il ne dit pas comment cette humidité peut servir à la cicatrisation. . n La période de suppuration est indispensable dans les plaies exposées, parce que le pus contient un des éléments de la cicatrice. La suppuration n'est pas un accident dans une plaie saine, c'est une période. J'ajoute que c'est une période du travail adhésif dont la cicatrice est le terme. » La membrane des bourgeons charnus est l'organe sécréteur du pus. L'examen direct apprend que la lymphe coagulable est déposée à la sur- face de cette membrane en même temps que le pus. Est-il admissible que la mêi»e surface membraneuse, parfaitement homogène, donne à la fois, ou même à de très-courts intervalles, deux produits, la lymphe coagulable et le pus, de nature tout à fait dissemblable? N'est-il pas évident plutôt que l'un de ces produits, la lymphe, si elle n'est pas le pus tout entier, à un état C. E. , i85'4, i" Semettrc. (T. XXXVIII, ^<' 24.) I 35 ( io5o ) différenr, est au moins l'iu] de ses éléments, et par conséquent sécrétée avec lui ? Cela n'est pas contraire aux idées des chimistes et des physiologistes sur la sécrétion du pus, car ils admettent qu'il vient de la liqueur du sang^ qui, entre autres éléments, contient la fibrine en dissolution. Or la lymphe coa- gnlable est de la fibrine. Babington a déjà dit que le pus n'est autre que de la lymphe coagulable à l'état de division extrême : on peut au moins ad- mettre qu'elle existe dans le pus à cet état de division. Il favorise le dépôt de la lymphe en couches minces organisables; mais celles-ci, pour être organisées, ont besoin de rester molles et souples. » L'humidité des plaies était nécessaire à leur souplesse, et c'est de cette manière que l'idée de Hunter, qui avait soupçonné l'utilité de l'humidité des plaies par la présence du pus, quoiqu'il ne connût pas d'autre usage à ce fluide, se trouve justifiée. » Les conclusions de ce Mémoire sont les suivantes : » 1. L'organisation de la membrane des bourgeons charnus continue après la formation de ces bourgeons, comme avant leur développement, et il en résulte son accroissement en épaisseur ; » 1. L'accroissement de la membrane des bourgeons charnus a lieu par stratification de couches de lymphe organisables; >' 3. La suppuration est un mode du travail adhésif approprié aux conditions des plaies exposées ; 1 » 4- Le pus sécrété par les bourgeons charnus contient un élément pla- stique, qui sert de gangue aux vaisseaux des couches stratifiées de la membrane des bourgeons charnus. » Dans un second Mémoire, j'étudierai la perturbation que l'état morbide de la membrane des bourgeons charnus apporte dans la cicatri- sation des plaies exposées. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur l'influence fies nerfs sur la nutrition des OS; par M. Schiff. (Commissaires, MM. Serres, Flourens, Rayer. ) « La physiologie expérimentale ne possède pas encore des notions exactes relativement à l'influence des nerfs sur la nutrition des os. Depuis plusieurs années, j'ai fait de nombreuses recherches sur la question inté- ressante de savoir si la suppression de l'influence nerveuse provoque, du côté des vaisseaux et de la nutrition des os, des effets analogues à ceux ( loSi ) que cette suppression amène dans l'œil, les poumons, la langue, et dans beaucoup de membranes muqueuses. Voici les résultats principaux de ces recherches. i> Si l'on coupe tous les nerfs qui vont à un membre supérieur ou infé- rieur, les petits vaisseaux du périoste et de la moelle osseuse se dilatent notablement. Il survient, peu de jours après la section, une hypérémie de ces parties. On reconnaît très-bien cette hypérémie, même après la mort, si l'on injecte dans l'aorte abdominale une masse coloriée. Mais cette masse ne doit pas être trop fine, pour qu'elle ne remplisse pas les vrais capillaires. On voit alors, sur le côté opéré, dans le périoste et dans la moelle osseuse, un nombre beaucoup plus considérable de petits vaisseaux injectés que sur le côté opposé, parce que, de ce côté, la dilatation des vaisseaux permet beaucoup plus facilement le passage de l'injection. » Cette dilatation des vaisseaux, qui se voit aussi dans les muscles et dans le tissu cellulaire, ne pourra pas exister pendant un temps prolongé sans produire une exsudation et une altération de la nutrition'; altération qui sera moins prononcée dans les animaux adultes, plus prononcée dans les jeunes animaux où la nutrition des os se fait encore avec beaucoup plus d'énergie et de rapidité. » Mais, par la section des nerfs d'un membre, on détermine en même temps une paralysie des organes locomoteurs. Cet état de paralysie des mouvements, cette inactivité doit aussi exercer une certaine influence sur la nutrition des os. Il sera de la plus grande importance de distinguer parmi les altérations que nous trouverons à la suite des resections des nerfs, celles qui proviennent de la paralysie des nerfs vusculaires de celles qui proviennent de l'inactivité des muscles. » Si l'on résèque sur un chien parfaitement adulte les nerfs sciatique et crural, d'un côté, et si l'on tue l'animal au bout de trois à six mois, on trouve les os du membre paralysé, et surtout ceux du fémur et des pieds, qui étaient complètement immobiles, toujours beaucoup moins volumineux que les os du côté opposé , pendant que le périoste du côté paralysé est épaissi et se montre composé de plusieurs couches, souvent assez nom- breuses et faciles à séparer. » Il est très-évident que non-seulement les os ont diminué dans leur vo- lume, mais les différentes arêtes et les crêtes qui s'y trouvent sont devenues plus arrondies et beaucoup moins saillantes. Ces crêtes ont diminué, non- seulement en comparaison avec l'os du côté opposé, mais elles diminuent et s'émoussent relativement à la grosseur de l'os même qui les porte. Si l'on i35.. ( loSa ) fait macérer ces os dans de l'acide chlorhydrique, ou si on les calcine, on trouve que la proportion des parties organiques aux parties anorganiques est altérée dans les os paralysés, de sorte qu'ils contiennent relativement plus de parties organiques que les os du côté sain, et que la proportion des parties anorganiques a sensiblement diminué. » Sur deux chats, j'ai vu, au bout de deux mois ayjrès l'opération, que, quoique les os fussent plus minces, leur cavité médullaire était plus large du côté paralysé que du côté sain; de sorte qu'il existait luie absorption, non-seulement par leur surface externe, mais aussi par leur surface interne. J'ai vu la même chose sur un lapin -, mais je n'ai pas examiné la face interne chez les chiens. » Tout ce que l'on voit sous ce rapport aux membres, inférieurs, on le voit aussi aux membres supérieurs. » Chez une chienne, que j'ai gardée cinq mois après l'opération, chez laquelle j'avais détriut les nerfs des membres inférieurs, d'un côté, dans la cavité rachidienne même, en les arrachant à leur sortie, et en les réséquant dans une longueur considérable, j'ai vu non-seulement les os devenir très- minces, mais la diminution des parties anorganiques allait si loin que le col et l'extrémité inférieure du fémur, et l'extrémité supérieure des os de la jambe étaient devenus entièrement cartilagineux, mous et flexibles. Cette chienne, six semaines après l'opération, a mis bas un petit, qu'elle a nourri pendant un mois. Il me paraît très-probable que l'état puerpéral, combiné avec la paralysie, a eu beaucoup d'influence sur cette exagération de l'al- tération, comme l'état puerpéral seul produit déjà une prédisposition au ramollissement des os. Voilà une expérience qui, répétée et poursuivie plus loin, pourrait peut-être, à ce qu'il me semble, nous mettre sur la voie de l'histoire physiologique de l'ostéomalacie puerpérale. » Si, chez des animaux adultes, au lieu d'attendre seulement six mois après l'opération, on laisse écouler un temps beaucoup plus considérable, un an ou dix-huit mois, on voit encore beaucoup d'os qui sont notablement plus minces que dans l'état normal ; mais, chose remarquable, on voit plu- sieurs points de ces os qui présentent justement Va/téiation contraire, •qui sont devenus plus gros que du côté sain. C'est un tissu osseux mou, po- reux et spongieux, qui, dans ces endroits, se trouve superposé au tissu osseux primitif, qui est plus dur et plus bianc. J'ai vu, dans tous les cas, que c'était par le péroné que commençait cette hypertrophie consécutive à l'atrophie. Il est inutile de dire que j'ai vérifié dans tous ces cas que le nerf ue s'était pas régénéré. ( io53 )• » Si l'on choisit des animaux qui ne sont pas complètement adultes, ou voit déjà, au bout de quelques semaines, les os du côté paralysé devenir en divers endroits beaucoup plus gros que les os du côté sain. Le périoste est très-épaissi , composé de plusieurs couches hypérémiées, dont les infé- rieures se trouvent en voie de transformation osseuse, et sont tellement confondues avec la surface spongieuse de l'os, qu'on ne peut pas les séparer sans arracher en même temps des fragments du tissu osseux superficiel. Ce tissu, hypertrophie de l'os, est très-vasculaire, mou, d'un aspect fibro- cartilagineux, et ne montre dans une épaisseur considérable qu'une ossi- fication très-incomplète; il contient des aréoles non ossifiées avec de la masse rouge médullaire. Si l'on incise ce tissu superficiel qui se trouve, pour ainsi dire, encore dans un état intermédiaire entre le périoste et le tissu osseux, on trouve dans une profondeur variable une couche osseuse plus dure et plus blanche qui représente l'os primitif. On voit que ce n'est là qu'une exagération, en même temps un ralentissement de ce travail organogénique qui a été observé dans le développement normal des os par M. Flourens, dont les travaux classiques m'ont servi de guide dans ces recherches. Si, en ôtant. partout la couche hypertrophique, on met à nu l'os primitif, on le trouve plus maigre et plus mince que celui du côté opposé. Si l'hypertro- phie n'est encore que partielle, on voit le même amincissement de l'os pri- mitif dans les parties non hypertrophiées. » Si un jeune animal, chien ou pigeon, quelque temps après la section des nerfs de ses membres, est nourri avec de la garance, on trouve après la mort, et dans la couche hypertrophiée encore plus distinctement que dans l'os normal,' ce qui a été appelé seinis de points rouges par MM. Serres et Doyère, dans leur travail remarquable sur la coloration des os. Comme il y a la dilatation des vaisseaux, le trou médian dans ces taches rouges obser- vées par M. Serres est plus large que dans le reste des os, et c'est cela justement qui produit l'apparence spongieuse de cette couche; et comme elle contient mois de sels calcaires, les intervalles entre les points sont plus larges et plus prononcés. » Cette hypertrophie est plus forte et apparaît beaucoup plus prompte- ment à mesure que l'animal est plus jeune, que ses os se trouvent plus dans la période de leur accroissement. On peut voir déjà l'hypertrophie au bout d'une semaine ou de quinze jours chez de très-jeunes animaux. » Nous avons vu qu'il y a deux causes de l'altération des os produites par la section des nerfs : l'immobilité et la paralysie des nerfs vasculaires. ( io54 ) Voilà deux altérations opposées trouvées dans les os, dont chacune corres- pond à une de ces causes dilïérentes. » L'immobilité des muscles qui s'y attachent produit l'amincissement des os, leur atrophie, non-seulement dans les membres, mais aussi dans le pel vis et le sacrum, si le plexus sacré lombaire a été détruit. L'amincissement para- lytique se voit aussi sur des grenouilles adultes ; mais on peut l'empêcher de se produire en imprimant au membre un mouvement artificiel ; ainsi je l'ai vu manquer après la resection du plexus sciatique,, chez une grenouille dont j'ai galvanisé le pied une heure par jour, pendant quatre mois. Par contre-preuve, il y a quelques observations chirurgicales où, sans qu'il existât de paralysie des nerfs, le pied ou le bras ont été maintenus pendant quelque temps dans une immobilité forcée, et les os sont devenus plus minces . ') L'hypertrophie est l'altération de la nutrition provenant de la para- lysie des nerfs vasculaires; elle est analogue à l'exsudation dans l'œil, le pounion, le péricarde, après la section de leurs nerfs. Cette hypertrophie ne manquait pas quand je galvanisais l'œil d'un jeune pigeon pendant quinze jours. Ainsi elle ne vient pas de l'immobilité. C'est elle qui, par conséquent, comme Vnltération de la nutrition, est d'autant plus prononcée que la nutrition est plus active. » Ces deux altérations, l'hypertrophie et l'atrophie, se contre-balancent mutuellement, et c'est pourquoi, après la section des nerfs d'un membre, il faut que l'on attende toujours un espace de temps plus ou moins consi- dérable, jusqu'à ce que l'une ou l'autre se montre d'une manière prononcée; et c'est, je le répète, suivant l'âge de l'animal, que l'hypertrophie ou l'amin- cissement l'emporte sur l'altération opposée. Dans un âge moyen de l'ani- mal, les deux altérations se montrent simultanément, comme le démontre une des préparations que je mets sous les yeux de l'Académie. )' Mais, si j'ai bien compris la valeur de chacune de ces altérations, alors il faudra que, si je coupe le nerf maxillaire inférieur d'un côté, que même chez des animaux plus avancés en âge, l'hypertrophie paralytique se montre non-seulement très-promptement et même les premiers jours après l'opéra- tion, mais qu'elle devienne aussi en peu de temps plus prononcée que chez les autres os de l'animal, et qu'il n'y ait jamais une trace d'atrophie ou d'amincissement. Car, après cette opération, les mouvements de la mâ- choire sont conservés par l'intégrité de l'autre côté, et parce que les muscles qui s'attachent au côté lésé communiquent encore avec les centres nerveux; ( io55 ) et ainsi la cause qui, suivant moi, produisait l'amincissement n'existe pas dans ce cas. Or, ces suppositions sont pleinement confirmées par l'expé- rience. Peu de jours après la section, on voit déjà, du côté lésé, des couches superposées du périoste avec une ossification incomplète. Après trois semaines, dans lui chien presque adulte, à une époque où les os des membres présentent à peine une altération sensible, on a déjà dans la préparation que je présente, une hypertrophie énorme du côté paralysé; et après quatre semaines, on peut voir dans cet autre chien plus jeune, la mâchoire paralysée devenue comme monstrueuse. Dans aucun cas je n'ai observé, après cette section, une trace d'amincissement. » Qu'on ne suppose pas, d'ailleurs, que ce soit la paralysie des filets sym- pathiques contenus dans les nerfs qui produit la dilatation des vaisseaux et fait naître cette hypertrophie : toujours la destruction de la moelle dans la région lombaire m'a montré le même effet sur les vaisseaux que la section des nerfs des membres postérieurs, et jamais l'extirpation de la partie cépha- lique du sympathique ne produit sur les os le même effet que la resection du nerf maxillaire. » MÉRIOIRES PRÉSENTÉS. MÉDECINE. — Noie sur V empoisonnement produit par une substance véné- neuse encore peu co««Me , l'Atractylis gummifera de Linné, et sur son principe actij; par M. ComnAiLLE, de Douera (Algérie). (Extrait.) (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Rayer.) « Première observation. — La nommée Bartholomo (Marie-Esther), habi- tant Douera, âgée de trois ans et demi, est en bonne santé le 7 mars en se couchant. Le 8, à 8 heures du matin, je suis appelé auprès d'elle; voici ce que j'observe : L'enfant est couchée sur le dos, les bras étendus le long du corps, les jambes étendues, les yeux fermés, les dents tellement serrées, qu'il est impossible d'écarter les mâchoires; de larges taches violettes sont répan- dues sur les téguments, la face est marbrée de violet, les lèvres sont bleuâtres, le pouls est insensible, la respiration est longue, les côtes sont soulevées par soubresauts. Point de convulsions. » Les parents ne savent à quoi attribuer la maladie de leur eiifant qui, le matin même, à la pointe du jour, est descendue de son lit et n'a pas voulu accepter l'aide de sa sœur pour se recoucher. La nourriture de la famille a consisté dans la journée du 7 en café, en haricots et en riz. ( ioo6 ) » En présence de tels symptômes, je crus avoir affaire à une apoplexie pulmonaire et cérébrale (l'autopsie a fait voir que je ne m'étais pas trompé). Mais à quoi attribuer cette maladie? C'est ce que j'étais encore loin de soupçonner. Je fis appliquer six sangsues au cou, des sinapismes furent promenés aux extrémités inférieures. » A lo heures, je retourne vers ma petite malade; il n'y avait aucun chan- gement dans son état. J'ausculte la poitrine, la trachée : la respiration est longue, faible; mais il n'existe aucun bruit anormal. Ne peut-il pas exister cependant une laryngite pseudo-membraneuse? Malgré l'absence de râle si- bilant et de toux croupale, ne peut-on supposer qu'ime respiration si faible et sur le point de cesser puisse encore s'opérer à travers les fausses mem- branes sans avoir la force de les faire vibrer pour produire un son ? Dans cette idée, je prescris une potion avec 2 centigrammes d'émétique et 1 dé- cigrammes de calomel. La malade vomit un liquide sanguinolent. Elle était morte à midi. » Deuxième observation. — Le lendemain 9 mars, à 7 heures du matin, je siïis appelé en toute hâte pour voir la sœur aînée de la petite fille, sujet de l'observation précédente. Cette enfant, Élisabeth-Octavie, âgée de six ans et demi, a été prise subitement à 5 | heures du matin des mêmes symptômes que sa sœur. Quoiqu'il ait fallu à peine trois minutes pour me rendre, l'en- fant était morte à mon arrivée. J'examine le cadavre, c'est la même rigidité, la même cyanose que chez sa sœur; j'écarte les paupières pour m'assurer de la mort, je suis frappé de la dilatation énorme des pupilles. J'examine les yeux de la petite Esther, morte la veille, les pupilles sont aussi énormes. A l'instant, j'eus l'idée d'un empoisonnement par les Solanées vireusés, quoique dans les deux cas il n'y ait eu ni convulsions, ni délire, ni vomis- sements. » Les parents n'ont vu entre les mains des enfants ni euphorbes, ni renoncules, ni ricin, ni morelle, plantes communes le long des chemins. » Nécropsie. —L'autopsie de ces deux enfants a été faite par M. le chirur- gien en chef de l'hôpital civil, commis à cet effet par le maire, avec le concours de M. le médecin en chef, du médecin de colonisation, de MM. Blondel et Négrin internes, et du mien, en présence de M. le juge de paix et du commissaire de police. » 1°. Autopsie de la plus jeune, le g à 2 heures du soir : téguments cya- noses, pupilles énormément dilatées, cerveau et sinus de la dure-mére gorgés de sang, inflammation de l'arachnoïde, substance blanche sablée de rouge quand on la coupe par tranches, épanchement séreux dans la moelle ( io57 ) allongée, inflammation vive de la trachée- artère et des bronches, œsophage sain, poumons etfoie gorgés de sang noir qui s'échappe, à flot par la section; ventricule droit et oreillette droite du cœur pleins de sang; estomac sain, excepté au grand cul-de-sac où il présente une plaque de la largeur d'une pièce de cinq francs tellement enflammée, qu'elle paraît gangrenée, ses bords tranchent sur le reste de la muqueuse qui est blanche et saine. Dansun demi-état de vacuité, les intestins sont très-sains, les follicules muqueux du côlon sont très-apparents. La muqueuse de la vessie est enflammée; il y a beaucoup d'urine. » *L'estomac et les intestins contiennent une matière pultacée à demi liquide, renfermant une énorme quantité de débris ligneux, brisés, déchi- quetés, analogues au résidu de la pulvérisation de certaines racines. Le côlon descendant est surtout plein de cette matière ; quelques morceaux même, par suite du vomissement provoqué par l'émétique, ont remonté jusqu'au pharynx et de là sont tombés dans la trachée. Nous nou§ infor- mons auprès du père, en lui montrant de ces débris de végétaux; il nous apprend qu'ils mangent souvent des racines et des côtes de chardon après les avoir fait cuire, et que les enfants mangent même ces racines crues. » 2°. Avitopsie de l'ainée, le lo mars, à 9 heures du matin. « Même cyanose et mêmes lésions que chez sa sœur dans le cerveau, le foie, les poumons et le cœur; œsophage sain, trachée moins enflammée, estomac enflammé vers l'orifice pylorique, mais sans tache aussi apparente que chez Esther; membrane muqueuse épaissie, ramollie et se détachant facilement par plaques au moindre frottement ; entéro-colyte intense. Quel- ques légers débris de ligneux dans l'intestin. » M. le chirurgien en chef de l'hôpital se rappela alors, qu'il y a quel- ques années, plusieurs enfants de l'Orphelinat de Benacknoun étaient morts après avoir mangé d'un chardon, malgré les soins qu'ils avaient reçus de M. le docteur Tabouret, médecin militaire, alors médecin de cet établissement, et qui a, je crois, publié la relation de cet empoisonnement. Des informations prises auprès de M. l'abbé Brumean, directeur de l'Orphe- linat, il est résulté : que le chardon vénéneux, cause de l'accident de Benacknoun, est sans tige, que la fleur vient sur la terre, que les feuilles en sont épineuses et que du fruit s'écoide un suc blanc dont les enfants font de la glu. Je reconnus immédiatement, d'après cette description, que ce chardon était yjtiactjlis guininijera de Linné, décrit dans le Prodromiis de de CandoUe sous le nom de Carlina gummifera, Less. Les résidus C. K., IS54, I" Scru'Slre. (T. XXXYUl, N" 24.) I 36 1^-- ( io58 ) trouvés dans les intestins et l'estomac des en&nts n'étaient que du ligneux et de la cellulose non digérés. » Un fait digne de remarque est le temps qui s'est écoulé entre les deux morts (dix-nevif heures). La plus jeune, moins forte et ayant peut-être mangé plus de chardon vénéneux (il me parait certain que les enfants en avaient mangé de plusieurs espèces) est morte la première. L'aînée, présentant plus de résistance vitale, est morte longtemps après. La première n'a pas été à la selle et n'a pas rendu de poison ; la deuxième a dû aller à la garde-robe, aussi ses intestins étaient-ils vides, et l'inflammation était-elle moins bornée. Cette dernière enfant avait aussi, le 8 au matin, accusé des coliques aux- quelles on n'avait pas fait attention , les parents étant occupés auprès de sa sœur agonisante. » Le père a aussi trouvé dans sa maison des fragments de racine à' Atra- ctylis, ou chardon à glu, comme il l'appelle ; il le connaît fort bien comme mauvais à manger. » Ces enfants sont morts empoisonnés par une substance toxique, qui a agi comme irritant (gastrite partielle ou générale, entérite), et comme stu- péfiant du système ganglionnaire (paralysie pulmonaire), et en particulier du ganglion ophthalmique ou orbitaire de Chaussier (dilatation de la pu- pille^; ou même du trijumeau (dilatation de la pupille, resserrement des mâchoires). » Troisième observation. — Un troisième enfant est mort empoisonné le 29 avril à 7 heures du soir. Le nommé Rlingler (Auguste) a présenté les mêmes symptômes que les petites filles; il était âgé de quatre ans. L'au- topsie n'a pas été faite ; mais d'autres enfants ont avoué qu'ils avaient mangé ensemble des chardons, ils en ont même montré; seulement ceux-ci étaient du Scoljmus et du chardon-marie. L'enfant mort, qui était le plus jeune, aura par ignorance cueilli de VJtractylis^ qui croit parmi les Scoljmus, et qu'à première vue, lorsque la tige de ceux-ci n'a pas encore poussé, il est très-difficile de distinguer. » Il devenait intéressant de rechercher si \'yi trac tj lis gummijera était bien réellement un poison^ à quelle substance alors il devait son action toxique et comment il agissait sur les animaux vivants? C'est l'objet de la seconde partie de cette Note. » Nous ne pouvons suivre l'auteur dans cette partie de son travail, et nous devons nous borner à dire qu'après une analyse qui, faite dans des cir- constances défavorables, ne lui semble pas à lui-même complètement satis- ( '039 ) faisante, il a essayé diverses préparations dont les unes ont été sans action, tandis que d'autres ont montré une puissance toxique des plus prononcées : ainsi de l'eau pure dans laquelle la racine de YJtractjlis avait macéré un temps assez court, a empoisonné déjeunes chats, et l'autopsie cadavérique a montré sur ces animaux des désordres tout semblables à ceux qui ont été observés chez les enfants qui font le sujet des deux premières observations : la dilatation des pupilles a été aussi des plus manifestes. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Iiifluence de l'électricité sur les mouvements de la sensitive. (Extrait d'une Lettre de M. Leclerc à M. Flourens.) (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés, MM. Magendie, Flourens, Brongniart, Decaisne.) « J'ai suivi le conseil que vous avez eu la bonté de me donner dernière- ment. J'ai soumis à l'action de deux puissants éléments Bunsen l'organe du mouvement de la sensitive. Toutes les fois, sans exception, que les deux pôles ont été mis en contact avec cet organe, un mouvement très-marqué s'est produit ; en même temps il s'est manifesté une sorte de plissement de l'organe lui-même. Toutes les fois qu'un seul pôle a été mis en contact avec ce même organe du mouvement chez la sensitive, il n'y a pas eu d'effet apparent. » Ces expériences n'ont pas été faites seulement sur la sensitive ; je les ai répétées sur toutes les plantes susceptibles d'exécuter des mouvements visi- bles à nos yeux que j'ai pu me procurer. Le résultat a été uniformément le même. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Thermomètre électrique au moyen duquel on peut entretenir à une température constante et déterminée une chaudière ou un appartement; Mémoire de M. Jui.es Maistre. L'auteur ayant appris que M. du Moncel avait présenté à la séance du 5 juin dernier la description d'un régulateur de la chaleur mis en jeu par l'électricité, a cru devoir, pour maintenir ses titres à l'invention d'un appareil destiné à atteindre le même but, envoyer la copie d'un Mémoire qu'il avait présenté à la Société d'Encouragement à la séance du 3i mai dernier. Nous ne reproduirons de cet écrit que les passages suivants, qui suffiront pour donner une idée du principe sur lequel se fonde l'appareil ; « On a un thermomètre à mercure, dans la boule duquel vient s'intro- duire un fil de platine ; à la partie supérieure du thermomètre se trouve un i36.. ( io6o ) autre fil de platine qui pénètre dans l'intérieur du tube jusqu'à un certain point, mais qui ne touche pas le mercure du thermomètre à la température ordinaire. Ces deux fils communiquent avec les deux pôles d'une pile. Sur le trajet des fils conducteurs se trouve un gros électro-aimant, ou une petite machine électromotrice ; cet électro-aimant peut, lorsque le courant est établi, faire fonctionner des soupapes qui, à leur tour, permettent à de l'air chaud ou à de la vapeur d'eau de s'introduire dans l'appartement ou dans la chaudière que l'on veut chauffer. » Il est facile de comprendre que tant que le mercure du thermomètre ne touchera pas le fil supérieur de platine, le courant électrique ne pourra pas s'établir, et, par suite, tout l'appareil restera en repos. Mais si l'on chauffe le thermomètre, le mercure se dilatera, montera dans le tube, et viendra finalement toucher le platine. Alors la communication sera établie, et les soupapes seront mises en mouvement par la machine électromotrice. » Cette Note et celle de M. du Moncel sont renvoyées à l'examen d'une Commission composée de MM. Becquerel et Pouillet. M. Fletcher-Miller soumet au jugement de l'Académie un travail sur la météorologie du district des Lacs en Angleterre. Les observations qui font l'objet de ce Mémoire ont rapport à la quantité de pluie, à la température de l'atmosphère, à son hinnidité, au point de formation de la rosée à différentes hauteurs, jusqu'à celle de 3 166 pieds anglais au-dessus du niveau de la mer. (Commissaires, MM. Élie de Beaumont, Pouillet, Bravais. ) MM. Ch. Dollfus et A. Morel-Fatio présentent au concours, pour le prix concernant les Arts insalubres, une Note sur la « conservation des légumes par l'action de la vapeur d'eau surchauffée et la dessic- cation. » « Les procédés qui se fondent sur la simple dessiccation ont, disent les deux auteurs, l'inconvénient de dessécher directement les légumes sans les cuire préalablement ; aussi les produits antérieurs aux nôtres, qui étaient obtenus de cette manière, conservaient-ils toujours une odeur de foin, caractéristique de tout végétal pris vert et desséché, et prenaient- ils à la longue un goût acre, résultat infaillible d'une fermentation lente que subit nécessairement toute substance végétale, même sèche, dont l'albumine n'a pas été coagulée,... tandis que, parla coction préalable, au moyen de la vapeur surchauffée, le végétal est complètement modifié : sa ( io6i ) vitalité est en quelque sorte détruite, et, une fois desséché, il peut rester exposé à l'air libre sans subir d'altération. (Commission du prix concernant les Arts insalubres. ) M. LE GiÉNÉRAL DcpiN adrcssc un Mémoire sur un ensemble de moyens destinés à augmenter la vitesse de la marche des navires à voiles ou à vapeur. Ce Mémoire, conformément à l'intention exprimée par l'auteur, est ré- servé pour être soumis à la Commission qui sera chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix concernant le perfectionnement de la navigation par la vapeur. M. PROUVIEZ envoie, de Lille, dix-sept Notes, les unes imprimées et les autres manuscrites, qu'il destine au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. Les Notes manuscrites sont relatives aux questions sui- vantes : Traitement du vrai croup. — Règles pour l'emploi du chloroforme. — j^phyxie par submersion. — Considérations sur la thérapeutique active. — Compressityi de l'aorte dans le cas de pertes après l'accouchement. — Choléra asiatique. — Sciatique et lumbago. — Moyens préservatifs à em- ployer contre l'hydrophobie. Les opuscules imprimés sont inscrits au Bulletin bibliographique. L'auteur, dans une Lettre jointe à cet envoi, indique ce qu'il considère comme neuf dans ces différents écrits. Il donne, en outre, un exposé de ses travaux pour le cas où une place de Correspondant devenant vacante dans la Section de Médecine et de Chimie, on penserait à inscrire son nom parmi ceux des candidats. (Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M, Leroy, d'Étiolles, prie l'Académie de vouloir bien comprendre dans le nombre des pièces admises à concourir pour les prix de Médecine et de Chirurgie, un Mémoire qu'il a lu dans la séance du 9 janvier sur Vextrac-^ tion hors de la vessie des corps étrangers autres que les pierres et leurs débris. Prévoyant l'objection qui pourrait être faite relativement à l'époque tar- dive de cette demande, l'auteur déclare qu'elle devait être présentée à l'A- cadémie par M. Roux, qui avait bien voulu se charger de ce soin peu de jours avant la maladie qui l'a éloigné des séances, et enfin l'a enlevé à la science. ( Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. ) ( loôa ) M. Hoffmann soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur la fabrication de l'alcool de chiendent. Cet alcool a, suivant l'auteur, un grand avantage sur celui qu'on retire des grains ou de la pomme de terre, c'est d'avoir un goût agréable. Il paraît s'obtenir à bas prix, et pouvoir, dans le cas d'un renchérissement très-grand des vins, remplacer, pour certains usages, l'eau-de-vie de raisin. Voici une des manières dont on peut le préparer : i.( On prend du chiendent frais; on le coupe en petits morceaux; on le fait bouillir dans une quantité d'eau suffisante pour qu'il reste toujours bai- gné. On exprime avec une forte presse ; on décante la liqueur, puis on l'évaporé jusqu'à ce qu'elle marque de 5 à lo degrés de l'aréomètre. On laisse fermenter, et l'on aide, au besoin, la fermentation par l'addition d'iju peu de levure de bière. On procède enfin à la distillation. » Cette Note est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Payen et Peligot. M. Sainctelette adresse une nouvelle Note sur l' emploi du sulfate de fer dans le traitement de la maladie de la vigne. * ( Commissaires pour les maladies des plantes usuelles, MM. Chevreul, Becquerel, Boussingault, Montagne.) CORRESPONDANCE. GÉOLOGIE. — Extrait dune Lettre de MM. Mulot père et fils, à M. Elle de Beaumont. « paris, le lojuin i854. » Connaissant tout l'intérêt que vous portez aux découvertes utiles, nous » avons l'honneur de vous faire savoir que, comme vous l'aviez prévu, » nous avons rencontré, le même jour, dans les deux sondages que nous )i faisons dans la Moselle , à la suite du bassin houiller de Sarrebruck, des » veinules de houille dans le sondage de Creutzwald à igS™, lo, et dans » celui de Carling à i53™,8o. Quelques jours après, nous avons trouvé à » Carling une veinule deo™,i2 de très-bon charbon, et nous espérons » que d'un jour à l'autre nous rencontrerons une couche de houille » exploitable » « MM. MuUot, ajoute M. Élie de Beaumont, ont la bonté de faire allusion, dans leur Lettre, à un passage du premier volume de V Explication de la ' .■•( io65 ) Carte géologique de la Fiance^ dans lequel j'ai cité nominativement les environs de Creulzwald covcivae \m des points où le grès des Vosges peut reposer sur la prolongation du terrain houiller de Sarrebruck. » Dans les paragraphes suivants j'allais même plus loin; après avoir indi- qué les circonstances géologiques qui peuvent « donner l'espérance de M voir le terrain houiller s'étendre sous une partie notable du département » de la Moselle, » je disais « qu'il y aurait peut-être lieu d'y faire des re- » cherches par la voie du sondage, non dans une seule localité restreinte, » comme celle de Schœnecken, mais en les dispersant sur l'espace com- t> pris entre Sarrebruck, Metz et Sierck, suivant une combinaison basée » sur l'allure des couches houillères dans l'en semble du bassin de Sarre- i> bruck (i), » M. Rayer communique une observation et une expérience de M. le D'' ScHiFF relatives aux esprits frappeurs : a On s'est beaucoup occupé, dans ces derniers temps, de certains bruits attribués à de prétendus esprits frappeurs , et notre célèbre confrère M. Chevreul a publié sur ce sujet un travail remarquable dans le Journal des Savants. Mais aucune expérience directe n'avait été instituée, soit en Allemagne, soit en France, en vue de l'explication de ces bruits, avant les observations de M. le D"^ Schiff, de Francfort-sur-Ie-Mein. Chez une jeurte fdle qu'il a eu l'occasion d'observer, et chez laquelle se produisaient lés bruits attribués aux esprits frappeurs, M. Schiff est arrivé à reconnaître qiie le frappement avait lieu dans le corps de cette jeurte personne, et non au dehors ; et il a démonti'é expérimentalement qu'un tel bruit peut être produit par le déplacement réitéré du tendon du muscle long péronnier de la gaîne dans laquelle il glisse en passant derrière la malléole externe. En effet, M, Schiff est parvenu à produire, sur lui-même, le phénomène, absolument comme il avait lieu, chez la jeune fille, sous l'influence du soi-disant esprit frappeur. » Lorsque la gaîne fibreuse, dans laquelle le tendon du long péronnier glisse, est faible ou relâchée, le phénomène est plus facile à produire. Ce frappement peut s'accomplir, du reste, ainsi que M. Schiff m'en a rendu té- moin, sans qu'on observe un mouvement très-appréciable dans le pied. Seulement, quand on appuie le doigt derrière la malléole externe, au mo- (i) Explication de la Carte géologique de la France , tome V, pages 704 et 706 ; 1 84u ( io64 ) ment où le bruit se produit, on sent parfaitement et très-distinctement le déplacement alternatif et réitéré du tendon, animé d'im mouvement d'élé- vation et d'abaissement très-brusque. » Cette expérience de M. Schiff m'a paru offrir un véritable intérêt, au point de vue physiologique. » Sur l'invitation faite par M. le Secrétaire perpétuel, et à laquelle s'asso- cient plusieurs Membres de l'Académie, M. Schiff, qui, après la lecture de son Mémoire avait continué d'assister à la séance, répète, dans l'enceinte où ont coutume de se placer les lecteurs, l'expérience décrite par M. Rayer. Ijejrappement est assez distinct pour pouvoir être entendu à plusieurs mè- tres de distance, quoique le silence ne soit pas absolu ; et les pieds placés bien en évidence ne semblent animés d'aucun mouvement. ASTRONOMIE. — Orbite de la seconde comète de i854 ; par M. Ch. Mathieu. « J'ai pris pour base de mon calcul les éléments paraboliques déterminés par M. Laugier, et qui étaient fondés sur les observations de la comète faites pendant les trois premiers jours de son apparition. » Le peu de temps dont on disposait pour l'observation de la comète, à cause du voisinage de l'horizon, a fait que toutes les positions publiées jusqu'ici ont été obtenues dans les différents observatoires à des époques très-peu éloignées. Cette circonstance particulière m'a permis de former, au moyen des observations elles-mêmes, six positions normales, le 3i Mars et I*' Avril, 7 et 8 Avril, et enfin le 1 3 et 1 5 Avril. » Les éléments corrigés obtenus au moyen de ces six observations sont les suivants : T. Mars. 24,02o858 q 9,4425551 7r 3i3 49 i3,5 I équinoxe moyen Çl 3i5 27 26,8 I dui"Avril. i 82 32 42>7 Rétrograde. » En faisant usage de ces éléments, j'ai formé le tableau suivant qui re- présente les différences en ascension droite et en déclinaison entre les nombres donnés par le calcul et les positions normales : ( io65 ) 3i Mars. i" Avril. 7 Avril. 8 Avril. 1 3 Avril. i5 Avril. Différ. en m ... . Différ. en D.... // + 0,2 + 0,6 + 4:4 + 6,9 — 2,1 - 5,, -3:5 — 0,1 -ois — 2,8 + 1,3 + 1,2 » Je rapporte dans un second tableau les erreurs des éléments avec les observations individuelles faites dans les différents observatoires. DATES. 1854. Mars. 3i Avril. i<" LIEU de robserratloD. Londres (i).. . Regent's-Park BW Paris B Berlin Vienne Markree Paris B Vienne Paris B Berlin Markree Paris B Bonn Vienne , Paris B CALCUL-OBSERV. M. -4- 3,6 — 2,9 — 0,3 - 3,0 ■+- 1,6 -I- 5,3 + 5,6 — 5,8 - 1,4 -7,6 - 1,5 - 4,6 — 10,1 -h 7.7 - 5,3 -18, 3« -+- 0,7 — 2,6 0,0 -7,4 — 0,7 D + 6,1 -4,3 - 1,3 6,7 5,3 8,9 2,6 -6,1 -t-17,8 + 1,6 »j9 5,9 0,5 2,6 — 2,6 — >,i 0,0 — 2,0 - 6,5 H- 7,2 DATES. 1854. Avril. 7 i3 i5 LIEU de l'observatioD . 16 Paris . . . B Berlin . . Paris . . . B Berlin . . Paris . . . B Bonn. . . B..-. .... Bonn. . . Berlin . . Paris . . . B Bonn . . . Berlin , . Paris . . . B Berlin . Markree Paris . . CALCUL.-OBSERV. m 1 , 1 0,3 8,1 6,2 7.3 2,1 9.' 8,3 0,2 5,4 4,4 — 7,9 D II - 0,2 -10,9 - 3,8 — 0,6 — 2,1 - 7,6 + 7,3 - 4,' +• 3,1 —77,2:: — 3,5:: — 2,2 -1- 8,0 + 4,6 — 2,2 - 7,6 — 2,8 - 5,4 — 3,. -6,5 — 3,0 0,9 6,6 0.5 3,1 0,4 1.9 5,0 1,4 3,6 (i) Observations de M. Carrington. (2) La lettre B indique les observations faites par nous à Paris. (*) L'ascension droite de l'étoile de comparaison doit sans doute être diminuée d'une seconde, ce qui réduirait la diirérence à — 3", 3. » On verra à l'inspection de ces résultats que l'erreur des éléments C. R. , 1854, i" Semesue. (T. XXXVIII, N» 24.) ' ^1 ( io66 ) étant, extrêmement faible ne nécessite pas une troisième approximation, et, malgré une certaine constance de signe dans les différences, qui indique une erreur systématique tenant aux éléments, on les trouvera sans doute suffisamment exacts pour figurer dans le catalogue général des comètes. » En comparant nos observations à ces éléments paraboliques, j'ai été conduit à corriger quelques erreurs qui s'étaient glissées dans nos calculs de réduction. Ces erreurs portaient sur les positions suivantes de la comète, que je rapporte ici telles qu'elles auraient du être publiées d'abord : Temps moyen de Paris. Ascension droite apparente. Déclinaison apparente Avril 2 h m s 7.30.28 h m 9 . 2. 6. I I ,75 «1 / » -+- 18. 0.3l,2 3 7 55.16 2.20. Il ,80 17 . 10.41 ,0 5 7.46.50 2.45.28,30 15.18.44,3 9 7.48 56 3.27.31,74 11 . i5.32,9 10 7.55.19 3,36.26,10 10.16. 4,8 i5 8.13.27 4-13. 3,67 5.45.40,3 » L'erreur sur la position du 5 Avril tient à ce qu'on avait pris pour étoile de comparaison le n° 5696 du catalogue de Lalande, au lieu du n" 56-ji du même catalogue. I^es temps moyens de Paris, relatifs aux observations des 2 et 3 Avril, étaient trop faibles d'une minute; enfin, les autres erreurs portaient sur la réduction, en minutes et secondes, des tours et parties du micromètre filaire. » CHIMIE. — Réduction à Vétat métallique de l'aluminium dun morceau de disthkne fondu dans la flamme électrique. (Extrait d'une lettre de M. DUVIVIER. ) « Ayant pu, par hasard, disposer d'une pile électrique de Bunsen renversée, de 80 éléments, il m'est venu à l'idée de soumettre à la flamme électrique se dégageant de la pointe charbonneuse d'un des pôles, un petit morceau de disthène laminaire qui, de sa nature, n'est pas très- fusible, puisque, chauffé pendant une demi-heure au rouge blanc, il se délite seulement et blanchit, et qu'il n'y a que les aspérités les plus fines qui en- trent en fusion . » Ce petit morceau de disthène, exposé à la flamme électrique se déga- geant d'une pointe charbonneuse du volume d'un crayon à dessiner, au bout de trois à quatre minutes a fondu entièrement; bien plus, les élé- ments qui le composaient se sont désunis en partie, et ont été dispersés par ( 1067 ) la puissance du courant électrique, et l'aluminium, débarrassé de son oxygène, est venu se montrer à la surface de la matière en fusion. Un petit globule est venu se fixer tout à fait en dehors, en s'aplatissant par le refroi- dissement; d'autres globules sont restés engagés dans la matière fondue. J'ai pu rayer avec une pointe d'acier celui qui était à découvert ; il est d'un blanc d'argent, et sa dureté m'a paru être comparable à celle de l'argent pur. » GÉOLOGIE. — Sur l'époque à laquelle on a annonce' la pétrification des corps organisés dans les temps actuels ; sur la première théorie donnée des puits artésiens. (Extrait d'une Lettre de M. Marcel de Serres.) " « Lorsque j'annonçai à l'Académie des Sciences que certains corps orga- nisés se pétrifiaient dans les mers actuelles comme dans celles de l'ancien monde, j'étais loin de me douter que ce fait lut connu et depuis plusie\irs siècles. Aussi ma surprise a été grande, lorsque, parcourant les œuvres de Bernard Palissy, j'y ai trouvé ce fait consigné (i). » C'est particulièrement dans le chapitre consacré aux substances pier- reuses, que Bernard Palissy soutient « qu'il se forme tous les jours des » pierres et des métaux, et que les bois et les herbes peuvent se réduire en » pierre. » » Bernard Palissy s'occupe dans le même chapitre « des coquilles pétri- » fiées que l'on trouve en grand nombre jusqu'au sommet des montagnes » et même dans les rochers. Il observe que la terre ne produit guère moins » de poissons portant coquilles, que la mer, comprenant en icelle les ri- » vières, fontaines et ruisseaux. L'on voit aux étangs et ruisseaux plusieurs » espèces de moules et autres poissons portant coquilles ; quand lesdites » coquilles sont jetées en terre, si en icelle il y a quelque semence saline, » elles se pétrifient bientôt. » » Ces divers passages prouvent que Bernard Palissy avait dans le xvi* siècle des idées assez justes sur la pétrification des corps organisés. Ils prouvent également qu'il admettait que ces corps se pétrifiaient dans les temps actuels, aussi bien le bois que les ossements de l'homme et des ani- maux, enfin les coquilles elles-mêmes dont la solidité est naturellement plus considérable. (i) Œuvres complètes de Bernard Palissy, avec des notes et une Notice historique par Paul -Antoine Cap. Paris, Dubochet et C, éditeurs; i844> P^g^ 206. 137.. ( io68 ) » Ce n'est pas là le seul titre de gloire de Bernard Palissy; il a en effet donné une théorie plus exacte des fontaines et des puis artésiens que celle que, cinquante ans plus tard, Bacon proposa. D'après ce dernier, les fon- taines sont produites par l'infiltration des eaux de la mer, résultat de l'éva- poration et de la condensation des eaux contenues dans les cavernes au sein des montagnes. Palissy avait admis antérieurement, que les eaux de source provenaient de l'infiltration des eaux des pluies, qui tendent à descendre dans l'intérieur de la terre, jusqu'à ce qu'elles rencontrent un fond de roc ou une argile imperméable qui les contraigne de s'arrêter et de se faire jour à la partie la plus déclive du terrain qu'elles ont traversé. Le phénomène des eaux jaillissantes ne peut avoir lieu qu'à la condition que les eaux viennent d'un point situé plus haut que celui où elles se montrent, et qu'aussi les eaux ne s'élèvent jamais au-dessus du lieu dont les sources pro- viennent. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Emploi de la vapeur d'eau pour éteindre les incen- dies; Note de M. Dujardin, de Lille, en réponse à la remarque de M. Piobert, insérée dans le Compte rendu du 29 mai dernier. (Extrait.) cf J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie les détails d'une expérience qui prouve qu'une masse de fer rouge, si elle est enveloppée d'une atmosphère de vapeur, peut rester longtemps en contact avec le bois le plus inflam- mable sans l'enflammer. » J'ai mis et entretenu en ébullition dans une marmite étroite, haute et découverte, environ 1 litres d'eau. J'ai fait rougir à blanc un disque épais de fer, pesant 3 kilogrammes, et muni à son centre d'une longue tige de fer servant de manche. J'ai mis un disque en bois de sapin, percé d'un trou à son centre, en contact avec le disque de fer rouge, en faisant passer le manche du disque de fer à travers le trou central du disque de sapin. I^e bois s'est enflammé aussitôt. J'ai alors plongé les deux disques réunis dans la partie supérieure de la marmite, dans une couche épaisse de vapeur, mais à i5 centimètres au moins de distance de la surface du liquide en ébulli- tion. La flamme qui s'échappait de toutes parts de la circonférence du disque de sapin s'éteignit presque instantanément. Au bout d'une minute d'immersion des deux disques dans la vapeur, je les retirai. I^e disque de sapin s'enflamma de nouveau. J'opérai une nouvelle immersion dans la vapeur, et j'obtins une nouvelle extinction de la flamme. Je renouvelai cette expérience plusieurs fois et toujours avec le même succès. » ( 1069 ) M. PioBERT fait remarquer que l'auteur n'a observé dans son expérience que l'extinction de la flamme dans la vapeur d'eau, fait connu depuis long- temps et qui n'est pas contesté; mais il ne parle pas de la circonslance la plus importante en pareil cas, qui est la carbonisation du bois, carbonisation qui, comme on le sait, s'opère complètement dans la vapeur d'eau, même à des températures assez peu élevées. L'extinction de la flamme a également lieu dans les gaz qui sont produits par la combustion du bois; ainsi, un boulet de 24 chauffe au rouge-cerise peut rester logé dans une pièce de chêne sans produire de la flamme. Des expériences très-intéressantes faites à ce sujet par le colonel d'Arçon, en 1783, sont décrites dans un Rapport à l'ancienne Académie des Sciences (i). M. Gros adresse, de Moscou, une Note dont il résume le sujet dans la phrase qui lui sert de titre : Des Vers nématoïdes , susceptibles de reproduire des Némaioïdes, ne descendent pas eux-mêmes de Nématoïdes. Nous repro- duisons seulement la première partie de cette Note. a II est actuellement acquis à la science que les Cestoïdes et les Tréma- todes ont des transformations qui avaient été méconnues précédemment. Sans rappeler ce que nous en avons dit depuis i845, nous croyons pouvoir prétendre à la priorité pour une autre loi inconnue jusqu'à nos recherches. Nous établissons, en helminthologie, les théorèmes suivants : » 1°. Toutes les fois qu'un Ver quelconque est en voie de coconner dans un organe quelconque, ce Ver n'y est qu'en voie de transformation. Qui dit se transformer, ne dit pas encore sortir du cercle de l'espèce. » 2°. Toutes les fois qu'un Ver nématoïde se rencontre isolé dans lui cocon et dans un organe quelconque, ce Ver ne descend certainement pas d'un Ver semblable à lui. Il constitue une espèce mère, susceptible de se reproduire indéfiniment par des œufs, mâles et femelles. Le Ver nématoïde, le premier en date, ayant une fois acquis sa physionomie, reproduit des Vers nématoïdes, mâles et femelles, sans descendre lui-même d'un Néma- toïde. » 3°. L'Oxyure vermiculaire, chez l'homme et chez plusieurs animaux, (i) Quant au dispositif que l'auteur juge nécessaire pour employer la vapeur à l'extinction de l'incendie que le boulet rouge peut occasionner à bord des bâtiments, on ne pense pas que les constructeurs y aient jamais recours, lors même que le moyen serait efficace ; on rapporte, en effet, qu'après l'arrivée des charpentiers de l'escadre à bord du Fauban , deux minutes ont suffi pour extraire les deux boulets rouges qui donnaient de l'inquiétude à l'équipag*?. ( Ï070 ) se trouvant renfermé dans tm cocon, ne descend pas d'un Oxyure. (Chez l'homme, on ne rencontre que des individus ovifères ou femelles.) » [^°. Les Opalines des Grenouilles se convertissent en Nématoïdes. » 5°. Les larves confondues avec les Opalines, et provenant d'oeufs de Trématodes, sont aptes aussi à produire des INématoides. » 6°. De jeunes Trématodes mêmes, en coconnant et se parifissant, se convertissent également en espèces nématoïdes. » Les animalcules ciliés et bursariens, vivant pêle-mêle dans le rectum des Grenouilles et confondus sous le nom collectif d'Opa/mctj comprennent des individus d'origine diverse. » Parmi eux se trouvent des larves ciliées provenant d'œufs de Tré- matodes. » Tous ces animalcules ou larves sont susceptibles de se convertir en Nématoïdes, soit en coconnant dans les tissus, soit en se transformant directement dans le rectum. Ils ont les mêmes mœurs que les Infusoires utriculeux ciliés qui coconnent tous aussi, avec d'autres issues. » M. Lacgier prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Roux. MM. Leroy, d'ÉtioUes, et Maisonnecve adressent chacun une semblable demande, et y joignent une Notice imprimée sur leurs travaux. Une semblable Notice est adressée par M. Jobert, de Lamballe, qui, dans la précédente séance, avait demandé à être porté sur la liste des can- didats. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie. ) M. Flourens signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance, un Mémoire de M. Gratiolet a sur les circonvolutions du cerveau chez les Primates, » et fait remarquer que cet ouvrage, bien que l'auteur l'adresse à l'Académie à titre de simple hommage, renferme assez de faits intéres- sants pour qu'on désire le voir figurer au concours pour le prix de Phy- siologie expérimentale. ' (Renvoi à la Commission du prix de Physiologie expérimentale.) M. Blum offre, pour la Bibliothèque de l'Institut, un manuscrit, qui paraît être l'original de plusieurs des chapitres de V Architecture des voûtes, du P. Derand. ( '07« ) M. Salvador Hernandez de Cardenas adresse, de Madrid, un travail ma- nuscrit dont il fait hommage à l'Académie, mais auquel il désire qu'aucune publicité ne soit donnée pendant sa vie. Ce Mémoire, qui est très-étendu et qui a pour titre : Tableau sjnoptique de l'Espagne du xix* siècle, est accepté à titre de dépôt, et sera conservé, sous pli cacheté, dans les Archives de l'Académie. M. Collas prie l'Académie de vouloir bien ouvrir un paquet cacheté qui avait été déposé, en son nom et en celui d'une autre personne dont il est dûment autorisé, à la séance du i6 octobre 1848. La Note qui y est ren- fermée servira, dit-il, à établir ses droits à la découverte de l'essence de mirbane. Le paquet, ouvert en séance, contient une Note relative à la prépara- tion d'un liquide annoncé comme devant être un nouveau carbure d'hy- drogène. MM. BissoN frères présentent des épreuves photographiques obtenues à l'aide du collodion sec. Entre ces épreuves on remarque, pour ses dimen- sions peu communes comme pour la parfaite exécution, une vue de l'inté- rieur'de la cour du Louvre. M. E. DE PoiLLY , qui avait précédemment soumis au jugement de l'Aca- démie un Mémoire sur la préparation d'un papier destiné à remplacer le collodion et autres substances analogues employées dans les opérations photographiques j écrit qu'il n'a d'autre moyen, pour s'assurer la propriété de son invention, qui lui semble en ce moment disputée, que de publier une description de ses procédés. Il espère cependant que l'Académie voudra bien, à raison de cette circonstance, permettre que ses communications, quoiqu'étant imprimées, puissent encore être l'objet d'un Rapport. Les Mémoires présentés par M. E. de Poilly ne devront plus, après leur publication, être l'objet d'un Rapport; mais si l'auteur présente ultérieure- ment des produits obtenus par le moyen décrit, ces produits pourront être renvoyés à l'examen d'une nouvelle Commission. M. Vattemare adresse, au nom de la Société centrale d'Agriculture de l'État de New-York, le la* volume des Transactions de cette Société. Cette publication , qui se fait régulièrement chaque année, renferme le compte rendu non-seulement des travaux de la Société centrale, mais en- ( 1072 ) core de ceux des Sociétés d'Agriculture des divers comtés de l'État de New-York. M. CoLLiN, qui avait présenté au dernier concours pour les prix de Mé- decine et de Chirurgie de l'année i853, diverses préparations relatives aux affections de l'œil, aux maladies de la peau, etc., demande l'autorisation de reprendre ces pièces. Le .Rapport qui a été fait sur les pièces admises à ce concours ne men- tionnant en aucune façon celles que réclame M. Collin, leur présentation est comme non avenue, et l'Académie, qui a toujours accordé aux auteurs la faculté de reprendre les travaux qu'ils avaient soumis à son jugement lorsqu'ils l'ont demandé avant que la Commission chargée de les examiner se fût prononcée, autorise, d'après la même règle, M. Collin a retirer les pièces qu'il avait déposées. M. DcRAN, de Bordeaux, adresse un Mémoire intitulé : « le Régénérateur scientifique et idéologique. » Ce Mémoire n'a pas paru de nature à être renvoyé à l'examen d'une Commission. • M. Brachet présente une nouvelle Note sur l'application de l'éclairage électrique aux phares. , A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 5 juin i854, les ouvrages dont voici les titres ; Lettre à M. leD'C. Montagne, Membre del'Institut deFrance, en réponse à son Mémoire intitulé : Coup d'œil rapide sur l'état actuel de la question relative à la maladie de la vigne; par M. Ch. Des MouliNS. Bordeaux, i854; broch. in-8°. (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Montagne.) Précissur l'œiletla vision; parM. L.-L. Vallée. Paris, i854; broch. in-8°. ( '073 ) Description d'un nouveau procédé pour comlrilire tes voûtes biaises; pur M. Hachette. Paris, i85/i; broch. in-8°. (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Élie de Beaumont.) Sur la pegmatite de l'Irlande; par M. Delesse ; broch. in -8°. Nouvelles observations sur la culture et la maladie de la pomme de terre ; par M. V. ChateL; broch. in-8''. Observations sur l'absorption de l'ammoniaque et des azotates par les véyéla-- lions cryptocjamiques ; par M. A. BiNEAU ; \ feuille in-8". Mxposé des titres du D' Barth; broch. în-4°. Annales de C Acjricullure française , ou Recueil encyclopédique d'Agriculture; publié sous la direction de MM. Londet et L. Bouchard ; 5* série ; tome 111 ; n" lo; 3o mai i854; in-8''. Bibliothèque universelle de Genève; mai i854; in-8". Bulletin de l'Académie impériale de Médecine, rédigé sous la direction de MM. F. Dubois (d'Amiens), secrétaire perpétuel, et Gibeut, secrétaire annuel; tome XIX; n" i6; 3i mai i854; in-8''. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux arts et à l' industrie, fondée par M. B.-R. DE Mokfort, rédigée par M. l'abbé MoiGiNO ; 3* année, IV* volume; -ii' livraison; in-S". Journal d'agriculture pratique , Moniteur de la propriété et de l'agriculture, fondé par M. le D' Bixio; publié sous la direction de M. Barral; n° i i, 4" série; tome P'; 5juui i854; in-S". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie , et Revue des nouvelles scientifiques nationales et étrangères; publié sous la direction de M. A. Chevallier; juini854; in-S". Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VII; n" 24 ; 3o mai 1 854 ; in-S". La Presse littéraire. Écho de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* année; 2* série; 16* livraison ; 5 juin 1 854; in-8''. Magasin pittoresque; mai i854; in-8". Revue de thérapeutique médico-chirurgicale; par M. A. Martin- Lauzek ; n" I I ; ("■■juin i854; in-8". Revue mé lico-chirurgicale de Paris, sous la direction de M. MalgaiGNE; mai 1854 ; in-8". Revue thérapeutique du Midi , Journil des Sciences médicales pratiques , j)ublié par M. le D' Louis Sauisel ; u" so; 3o mai i854 ; in-S". L'Ateneo italiano.... L Athenœum italien. Recueil de Documents et Mémoires relatifs aux progrès des Sciences physiques; n''8; 1 5 mai 1 854; in-8''. C. R.. 1854, i"Sem<;-«re.(T. XXXVni, N»24 ) 1 38 ( I074 ) Mémorial... Mémorial des Ingénieurs ; g^ année; n° /j; avril i854; in-S". Proceedings... Procès-verbaux de la Société royale de Londres; vol. VII, n° 2; in-8". Transactions... Transactions de la Société philosophique île Cambridge; vol. IX, partie 3. Cambridge, i853; in-4°. The Cambridge... /ourna/ rfe mathématiques de Cambridge et de Dublin; n"35; mai i854; in-8°. The quarterly... Journal trimestriel de la Société géologique de Londres; vol. X, partie 2, n° 38 ; in-S". Monatsbericht. . Comptes rendus des séances de l'Académie royale des Sciences de Prusse; mars i854; in-8°. Nachrichten... Mémoires de l'Université et de l' Académie rojale des Sciences de Gbttingue; n° g; 29 mai i854; in-8°. Natuiirkundige... Mémoires d'histoire naturelle de la Société hollandaise des Sciences de Harlem; 1" série; 9* partie. Harlem, i854 ; in-4°. Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n° 906. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n°' 64 à 66; 3o mai, 1*'^ et 3 juin 1854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n° 35 ; 2 juin i854. Gazette médicale de Paris; n° 22; 3 juin i854. La France médicale ei pharmaceutique ; n° 5; i*' juin i854. Ln Lumière, Revue de la photographie ; 4* année; n° 22; 3 juin i854- La Presse médicale; n° 22 ; 3 juin i854. L Athenœum français. Revue universelle de ln Littérature, de la Science et des Reaux- Arts ; 3* année; n" 22; 3 juin i854. Le Moniteur des hôpitaux, rédigé par M. H. DE Castelnau; n°' 64 à 66; 3o mai, i" et 3 juin i854. L Ingénieur, Journal scientifique etadministratif; 29* livraison ; i^juin i854. L'Académie a reçu, dans la séance du 12 juin i854, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, i" semestre i854; n° 23; in-4°. Mémoires présentés par divers savants à l' Académie des Inscriptions et Relies- Lettres de l'Institut impérial de France; i" série : Sujets divers d'érudition; tome IV. Paris, i854; in-4°. Traité de la distillation des betteraves considérée comme industrie annexe des fermes et des sucreries ; par M . A. Payen. Paris, i854; in-S". ( «075 ) Rapport présenté à l'Empereur sur la situation de l'Aijérie en i853; par M. le maréchal Vaillant, Ministre de la Guerre. Paris, -854; in-8". Epislolœ Coroli à Linné ad Bernardum de Jussieu ineditœ, et mutuœ Bemardi ad Linnœum : curante Adriano de JussiEU. Cantabrigiae , i85/|; in-4". (Extrait des Act. Acad. Art. et Scient. Amer. ; ser. nov. ; tom. Y.) Conspectus Folucrum zycjodactylorum ; auctore Carolo-L. Bonaparte ; broch. in-8°. (Estrato dall' Ateneo italiano ; n° 8; mai i854- Mémoire sur les plis cérébraux de t homme et des Primates; par M. PlERRK Gratiolet. Paris; in-4°; avec atlas in-f^. Leçons cliniques sur les affections cancéreuses, professées à [hôpital Cochin. par M. le D' Maisonneuve, recueillies et publiées par M. le D"" ALEXIS Favrot; 2* partie, comprenant les affections cancéreuses du sein. Paris, i854 ; in-8''. Titres et travaux scientifiques de M. le D'' Maisonneuve, présentés à [Aca- démie des Sciences , à [occasion d'une élection de Membre résidant, par suite du décès de M. le professeur Roux; broch. in-4°. Exposé des titres et Notice sur les travaux de M. JOBERT, de Lamballe ; broch. in-4°. Exposé des titres scientifiques de M. MaLGAIGNE ; broch. 10-4". Réflexions sur la thérapeutique de [épilepsie; par M. le D'' Plouviez, de Lille ; broch. in-8*'. L'ouverture des abcès par le bistouri est-elle préférable à celle faite au moyen de la pierre à cautère? par le même ; broch. in-8''. Quelques idées de philosophie médicale ; par \e même. Paris i854; in-8''. Quelques considérations physiologiques et hygiéniques sur l'alimentation; par le même; broch. in-8'*. Lé'-jères irritations gastralgiques ou faiblesses digestives de l'estomac, et quel- ques mots sur le cystocète vaginal; par le même; broch. in-8''. Guérison d'un cas d'ozène, affection cérébrale dont [issue a été funeste quatre mois après; parle même; broch. in-8''. ERRATA. (Séance du 5 juin i854- Page 992 , ligne 3 en remontant , «a fea t/e W A,, lisez W A.. n = — oc ( '076 ) @= a c. 2 ■a r. = o M* tO § B s S I C 2 s 5- I' 1 11 3 ,' UJ •a r- s o •o *0 «o «o «o «o «o «o "O — J *0 «o «o «^ «o *0 *0 vj *o fcO «o vj *o «o «^ vj vj «o *^ «o *j O» wi O» y» Ut O» 01 ut-iiN tncjtC"-o>u»mtrtoia<(j»o»o»oiaio» m4iN a<-i^4isjïNjiN C5(J. OJ.pN4iN OJ-t^ MtO-pNiJ O'-O SJ4>nOJ 00^ OJM*>C0- -^J OJ- >0 OJ OJ-f^ Ot-P^ OJ-e~4i> OJ (Jt OJ^ 4^ M 3 00 » -^4^ OC'Xl OJM OJCO» o O". OJO îIIEUMOMETREl "OJQ - OJ-^ W l!Ô "ce - » "c -Pi^ OJ ai"- 4^^{b 'w "c 4n.{Ô "w "o "m "- Ci Wt 01 00 I0"l'"a"'- CD en m O» i^ crt o» en o»4^ otOtO^cr. u»cr>u>atuitno»oiCjjaitn oi4i> oi4is4^.e^4^ WiW)W OJOJN» Ui - 00- OtO o CTj Oi-^ oc OCt£> OieitJ - loys -^o y»M K3 ■-O-f>NCTi0DOJ- g-, o cr. oj-^-p^. o o -^^ - o-o oocn CTi en 00 CTi^ O 4^ C - ^ OJ ce" M >-J -o 00 Ci'^ "s) O - M - ^ - 4i> oj;d -^ » 'm "- - "b»"o i 0 r. 0 " * 1 10 - (Ti'bî^j eo o-'yO o uD 00 tj cc^j oj4^ o - - "ga en tj envi "c "cn"cc4iO- THEhHOHETr.E tournanl. en o» oi ot en en en o»4i^ o^ui4^-pN4^ 4^en» oJM N34is-c£! 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Pour éviter les chances.de rupture qu'en- traîne cette opération, il convient que le thermomètre soit fixé sur une monture d'ivoire, même dans le cas où l'échelle serait gravée sur le verre. Il est évident à priori que le thermomètre tourné en fronde sera plus à l'abri des radiations du sol ou de l'enceinte que le thermomètre fixe. >• L'expérience confirme cet aperçu. Une première série d'observations a été faite par moi en mer, à bord de la corvette la Recherche ^ en i836; (i) Imprimé dans l'Annuaire météorologique de i853. C. E. i854, i*f Semestre. (T. XXXVIII, N» 2».) I 39 ( i078 ) une deuxième série, à Bossekop, en Laponie, en i83g; la troisième et la quatrième série, sur le sommet du Faulhorn, en 1842 et en i844> Les tem- pératures du thermomètre en fronde sont inférieures le jour à celles du ther- momètre fixe ; elles lui sont supérieures la nuit : la différence est surtout sensible si le ciel est clair. En général, la température du thermomètre fixe est comprise entre celle du sol et celle du thermomètre en fronde. » J'ai voulu savoir si le déplacement rapide de l'air et le frottement qui en résulte pouvait déterminer une élévation sensible de température. Je me suis servi dans ce but d'un thermomètre métastatique à mercure de M. Wal- ferdin, dont la division valait la vingt-sixième partie d'un degré ; j'ai employé pour appareil de rotation l'appareil que M. Arago a fait construire pour montrer, par une plaque de cuivre tournante, l'effet du magnétisme en mouvement, et je suis arrivé à ce résultat, qu'avec une boule, soit vitreuse, soit dorée, pour une vitesse de l'air environ égale à 10 mètres par seconde, l'effet du frottement, s'il existe, ne dépasse pas ^. de degré, précision qui me paraît suffisante |X)ur la pratique. » Je crois que la rotation continue est préférable à la rotation alterna- tive, parce que la première correspond à une vitesse relative mieux définie de l'air, et qu'elle offre moins de chances à la rupture du thermomètre. » Je terminerai cette Note par une remarque relative à l'utilité que peu- vent avoir les appareils à rotation continue horizontale dans les cabinets de physique. En ce qui me concerne, j'ai eu besoin d'en employer le prin- cipe à trois reprises différentes : 1° dans les expériences que je viens de rapporter ; a" dans l'appareil avec lequel je suis parvenu à imiter les parhé- lies, les anthélies, les cercles parhéliques et circumzénithaux de l'atmo- sphère ; 3° enfin en m'en servant comme d'un appareil presque indispen- sable pour donner à un pendule suspendu par un fil un mouvement de rotation tel que le fil décrive un cône à base circulaire. » M. BioT annonce à l'Académie la publication prochaine d'un ouvrage posthume d'Auguste Laurent, intitulé : Méthode de Chimie. Il donne lecture d'une courte Note qu'il a écrite, sous la forme d'un y^vis au lecteur, pour indiquer le but spécial de ce grand travail. Elle sera insérée par les éditeurs, préliminairement à l'introduction rédi- gée par Laurent peu de semaines avant sa mort. M. Flocrens, en faisant hommage à l'Académie d'un exemplaire du livre qu'il vient de publier sous le titre d'Histoire de la découverte de ( '079 ) la circulation du sang, donne une idée, dans les termes suivants, de l'objet qu'il s'est proposé dans ce livre. « J'étudie successivement, dans ce livre, toutes ces découvertes merveil- leuses de la circulation du sang proprement dite, des vaisseaux chylitères, du réservoir du chyle, des vaisseaux lymphatiques. » J'y suis les faits depuis Erasistrate et Galien jusqu'à Servet, depuis Servet et Césalpin jusqu'à Harvey, depuis Harvey jusqu'à Pecquet et Thomas Bartholiti. » Un point m'a particulièrement occupé. Je me suis appliqué à recher- cher, et, si je puis ainsi parler, à reconstruire tout l'ensemble des idées de Galien touchant la circulation de l'adulte et celle àujœtus, la formation du sang, la formation des esprits, la chaleur innée. >j J'examine, dans un chapitre, les prétentions de Sarpi à la découverte de la circulation du sang ; et, dans un autre, les opinions physiologiques de Servet : homme étrange qui eut du génie. » Je termine par deux chapitres sur Gui Patin, l'adversaire tout à la fois le plus spirituel et le plus obstiné qu'aient eu les idées modernes. NOTE SUR LE TROU OVALE ET SUR LE CANAL ARTÉRIEL; Par m. Flourens. I. Dn TROn OVALE. 1°. Époque où le trou ovale est complètement fermé, » Sur le cochon d'Inde, à 12 jours. » Sur le lapin, à 16 jours. )> Sur le chien, à 23 jours. » Sur le veau, entre i an et 2 ans. » Sur Y homme : il ne l'est pas encore à 1 8 mois. 2°. Filaments du trou ovale. » Ces filaments n'existent, parmi les animaux que j'ai pu examiner, que sur le veau et le cheval. » Dans le veau, je les ai trouvés sur les plus petits embryons (2 mois) que j'aie vus. 3°. Comment sont disposés d'abord les filaments, et comment ensuite ils se réunissent pour amener l'occlusion du trou ovale. » Les filaments n'existent jamais seuls ; ils se développent toujours en 139.. ( io8o ) même temps qu'une membrane dont le bord adhérent s'insère au bord postérieur du trou ovale. Les filaments naissent, au nombre de douze ou quinze au moins, du bord libre de la membrane. Mais ils se réunissent presque aussitôt les uns aux autres, se séparent ensuite pour se réuiiir de nouveau, et forment ainsi un réseau à mailles variées et de plus en plus larges à mesure qu'on s'éloigne du bord de la membrane. Ce réseau, pour ainsi dire suspendu dans l'oreillette gauche, se termine par trois ou quatre fila- ments qui viennent s'insérer à la face gauche de là cloison des oreillettes, à y centimètre à peu près du bord antérieur du trou ovale. Les filaments terminaux, au lieu de leur insertion à la cloison des oreillettes, forment comme des arches de pont, l'arche médiane étant plus large que les autres. » A mesure que l'animal se développe, la membrane et le réseau des fila- ments s'épaississent : par suite de ce grossissement des filaments, les mailles diminuent d'étendue et finissent par disparaître. Les points d'insertion ter- minale des filaments restent toujours au même nombre et dans la même situation. Au bout d'un certain temps, il ne reste plus que trois ou quatre arches formées par le bord libre de la membrane et les filaments très-rac- courcis et très-grossis. Ces arches disparaissent à leur tour par le même pro- cédé, et il n'y a plus de communication entre les deux oreillettes. Avant que cette communication soit complètement fermée, il reste un canal très- oblique qui s'étend de l'oreillette droite jusque dans l'oreillette gauche. Quelquefois ce canal persiste dans l'adulte [vache, mouton, etc.). » Dans les animaux qui n'ont pas de filaments, le mécanisme est à peu de chose près semblable. C'est aussi par l'hypertrophie de la membrane et de ses insertions dans l'oreillette gauche que le trou ovale se ferme; et il y a aussi un canal très-oblique qui peut persister dans l'adulte [chien, lapin, homme, etc.). II. — Du CANAl ARTÉRIEL. Epoque où le canal artériel est complètement oblitéré, » Sur le chien, il est oblitéré à 36 jours. » Sur le lapin, à 26 jours. » Sur V homme. Je n'ai examiné le canal que sur des enfants de 18 mois à 1 ans : il n'était pas encore complètement fermé. » Le canal artériel paraît se fermer d'abord par sa partie moyenne : les deux extrémités restent encore ouvertes assez longtemps après que le canal est oblitéré à sa partie moyenne. » ( io8i ) M. LE Président annonce que le Vil* volume des Mémoires des savants étrangers est en distribution au Secrétariat. MÉMOIRES PRÉSENTES. La Commission nommée pour l'examen du Mémoire de M. Vaille, sur la végétation, demande que M. Decaisne soit adjoint à la Commission pour suivre les expériences qui doivent être répétées au Muséum d'Histoire natu- relle. M. Decaisne est invité à s'adjoindre aux Membres précédemment nommés. . ■ M. Derhien prie l'Académie de vouloir bien se prononcer sur la valeur des engrais artificiels qu'il fabrique à Chantenay, près Nantes, et dont il adresse plusieurs échantillons. Plusieurs pièces justificatives destinées à constater les bons effets obtenus de l'emploi de ces engrais ou guanos artificiels dans diverses parties de la France, sont jointes à la Lettre de M. Derrien. Sa demande est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Pelouze, de Gasparin et Peligot. M. FovRNERiE adresse la description d'une balance dont il avait précé- demment présenté le modèle, et qu'il croit pouvoir être d'une grande utilité pour les bureaux d'octroi et de douane, où les méthodes expéditives de pesage sont devenues plus nécessaires, depuis que de nouveaux règle- ments exigent que les droits soient perçus suivant le poids pour divers objets qui étaient auparavant taxés suivant le volume. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) M. AvENiER DE Lâchée envoie quatre nouvelles additions à ses précé- dentes communications, concernant son nouveau système de machines à vapeur. (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés: MM. Poncelet, Regnault, Combes.) M- AuREAu soumet au jugement de l'Académie une Note sur un nouveau système de voilure qu'il propose d'appliquer aux bâtiments à hélice, et au moyen duquel il suppose qu'on pourrait obtenir une grande réduction des ( io82 ) dépenses^ l'emploi de la vapeur étant réservé seulement pour des cas exceptionnels. M. Bi\sE présente des considérations sur la possibilité de diriger les aérostats et donne la description et la figure d'un appareil au moyen duquel il suppose qu'on peut obtenir ce résultat. (Commission des Aérostats. ) M.'Brachet, en adressant une suite à ses précédentes Notes sur l'appli- cation de l'éclairage électrique aux phares, prie l'Académie de vouloir bien souimettre à l'examen d'une Commission l'ensemble de ses communications sur ce sujet. (Commissaires, MM. Pouillet, Becquerel.) M. Zaliwski soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Electricité, attraction universelle des corps. » ( Renvoi à l'examen des Commissaires nommés pour de précédentes com- munications de l'auteur sur le même sujet : MM. Pouillet et Despretz.) CORRESPONDANCE M. LE Directeur général de l'Agricultcre et du Commerce adresse pour la Bibliothèque de l'Institut un exemplaire du Catalogue des Brevets d invention pris en i853. M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture de la Lettre suivante adressée à M. le Président de l'Académie par MM. Ramond et Fizeau, gendres de M. Ad. de Jussieu : « Monsieur le Président, « La famille de Jussieu vient de faire frapper une médaille en l'honneur de ceux de ses Membres qui ont fait partie de l'Académie des Sciences. » Nous vous prions de vouloir bien en faire hommage à l'Académie de la part de la famille. » Cette médaille est mise sous les yeux de l'Académie. M. Flourens ajoute que la famille désirant offrir à tous les Membres de l'Académie un exemplaire de cette médaille, en a déposé im certain nombre au Secrétariat de l'Institut, où chaque Membre pourra prendre la sienne. ( io83 ) M. LoNGET prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par suite du décès de M. Roux. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) M. Argelander , directeur de l'observatoire de Bonn , adresse* à M. Le Verrier les observations suivantes faites à Gottingue et à Bonn, de la comète récemment découverte par M. Klinkerfues : Juin • *^ M *^' Déclin . 4.. h m 14 0 T. M. de Gottingue h ^ ID s 2 I l5 0 r + 32 i5 Estimation. 5.. h m s 1 3 37 27 » h m s 2 5 23,25 33° 40 18" G 13.45.19 » 2. 5.24,22 33.40.43,9 1 . . 12. 2.48,0 ï. M. (le Bonn 2.40.47,79 43.56.44,7 12.33.35,4 " 2,40.58,07 43.59. I 3,0 Cette comète a été aussi observée à l'Observatoire impérial. •• Voici encore une position de cette comète déterminée à l'observatoire de Leyde par M. Oudemans : T. M. de Leyde. »^ M *^ Déclin. Et. de comp. b m 9 o f 1/ o , „ Juin 14..- n 19 22 4? 4 33,7 + 49 '^ 5i,2 Oeltzen 3633 ASTRONOMIE. — Note (le M. Olde-maîî.s , de V observatoire de Leyde, sur une nouvelle détermination de l'orbite de la comète périodique de d'Arrest. (Communiquée par M. Faye. ) « yousvous souviendrez que l'année passée j'étais occupé au calcul de l'orbite de la comète périodique de d'Arrest. Je l'avais commencé, ne con- naissant pas encore le travail de M. Yvon Villarceau, dont un extrait se trouve au Compte rendu du 6 décembre iSSa. Néanmoins le calcul était trop avancé pour ne pas l'achever, et M. Yvon Villarceau eut la bonté de me communiquer les positions iioyennes de la plupart des étoiles de comparaison qu'il avait déterminées au méridien. » Le Mémoire que j'ai dressé en français sur ce sujet, a été accepté par l'xlcadémie royale des Sciences à Amsterdam, et sera bientôt imprimé; c'est pourquoi je me contente de vous communiquer quelques particularités par lesquelles mon travail diffère de celui de M. Villarceau. » J'ai employé quatre-vingt-treize observations, tandis que M. Villarcea.. semble n'en avoir connu que soixante-seize. ( io84 ) » Quant à la différence constante qui se présente entre les observations des divers astronomes, j'y ai voué particulièrement mon attention. Pour éviter cet écueil, je ne me suis pas cru permis de rejeter quelques observa- tions; mais j'ai cherché pour chaque astronome les corrections qu'il fau- drait appliquer à ses observations, pour les réduire à. celles d'un observateur «or/wa/ supposé. En même temps, j'ai déterminé les poids des observations .de chaque observateur et formé huit positions normales, en accordant aux observations leurs poids respectifs. » Je n'ai calculé de perturbations que celles causées par Jupiter et Saturne, après m'être convaincu que celles des autres planètes étaient tout à fait imperceptibles. En comptant du 29 juin i85i , date de la première position normale, le total des perturbations exerça , le 7 octobre, une influence sur le lieu géocentrique de la comète, de — i",7 en yR, et de + i",a en déclinaison seulement. » La valeur la plus probable que je trouve, pour le moyen mouve- ment diurne, est 553",25528, ce qui diffère de i", 76362 seulement du résultat de M. Villarceau. Mais je me suis donné quelque peine pour déterminer l'incertitude qui subsiste encore dans l'évaluation de cet élé- ment ié plus important, et quoique ce soit une question fort difficile à résoudre, je suis néanmoins arrivé à ce résultat : que l'on peut faire varier le moyen mouvement diurne de it 10" (ce qui correspond à une variation de qi42 jours dans la période de révolution), et néanmoins représenter les huit positions normales d'une manière assez satisfaisante. J'ai, en effet, déduit cinq divers systèmes d'éléments dont les |u, diffèrent chaque fois de 5", tandis que, pour chaque système, les autres éléments sont déterminés de manière à rendre la somme des carrés des erreurs restantes un minimum^ et j'ai donné pour tous ces systèmes un tableau des dif|Érences restantes trouvées, qui sont toutes si petites, qu'il faut quelque attention pour recon- naître que le système moyen satisfait mieux que le premier et le cinquième. Le prochain retour au périhélie varie entre le 26 septembre et le 19 dé- cembre 1857. » • ASTRONOMIE. — Éléments et éphéinérides de Bellone et (i'Amphitrite, calculés par M. Oudemans, de l'observatoire de Leyde. ELEMENTS DE Bellone. Ampbitrite. „, . (Bilk... Mars i Londres... Mars 1 Observations i „ ,. ... ^ ,. . -i (Berlin.. Avril 12 Berlin Avril 11 ^. '( Leyde . Mai 26 Leyde Mai 3i ( io85 ) Époque : Mars 0,0 T. M. de Berlin. " f n Anomalie moyenne 3g 1 g 3, i3 Longitude périhélie 117.23. 5, 6 Q •• 44.57.56, 3 Inclinaison 9.27.16,15 Angle (sin = excentricité). g. 53. 455o Logf* 2,882097 Loga 0,445273 127 23 56, 9 54. ^.%&, 2 I Équinoxe moyen. 356. 15.54, 6) i854,o 6. 4. 6,35 3.55.43, o 2,94n43 0,405909 Ephéméride de Bellone. Minuit moyen à Berlin. &. Déclinaison. Log. A. h m s 0 _/ Juin 9 II 5o 32 + 10 9,8 0,36797 10 Si.ig 3,4 II 52. 7 9.57,0 12 52.56 5o,5 ■ »3 53.46 43,9 0,37844 •4 54.37 37,2 i5 55 . 29 3o,4 16 56.21 23,5 '7 57.14 16,6 0,38871 18 58. 8 9»6 '9 59. 3 2,5 20 59.58 8.55,3 31 12. 0 . 54 48,0 0,39876 22 i.5i 40,6 23 2.48 33,2 24 3.46 25,7 25 4.45 18,2 o,4o858 26 5.44 10,6 27 6.44 3,0 28 7.45 7.55,3 =«9 8.46 47,5 o,4i8i5 3o 9.48 39.7 Juillet I 10. 5o 3i,8 2 11.53 23,8 3 12.57 i5,8 0,42744 Le Le I" Mars l'éclat 12 Avril > étai M t . . • I ,822 1,468 Le 26 Mai » » >■ SemcHvc. (T. XXXVIII, > ■ • 1 94-^^ o,8o5 C. R., i854,i« IS08S.) Eclat. 0,662 0,596 0,538 0,488 \[\o ( io86 ) Éphéméride d' Amphitrite . Minuit moyen à Berlin. a Déclinaison. Log. .i Éclat. h m 8 0 ; Juin 9 12 25 l4 - 7 12,7 0 , 33906 0,445 10 36 i5,i i I 59 17,6 11 26.23 20,2 ■ i3 49 22,9 0,34908 >4 27. 16 25,8 i5 44 28,7 i6 28.13 3., 7 '7 43 34,9 0 , 3590 1 o,4o6 •8 29.15 38,2 •9 48 4' ,6 20 30.2I 45,. 21 56 48,7 0, 36883 22 3i.3i 52,4 23 32. 8 56,2 24 46 — 8. 0,2 25 33.25 4,2 0,37853 0,370 26 34. 6 8,4 27 47 12,6 28- 35.29 >6,9 29 36.12 21,4 0, 38808 3o 56 25,9 Juillet I 37.41 3o,5 2 38.27 35,2 3 39.13 — 8.40,0 0,39745 0.339 Le i'"' Mars l'éclat était 0,657 Le 1 1 Avril » » 0,761 Le 3i Mai » » 0,496 ( «087 ) ASTRONOMIE. — Calcul des éléments paraboliques de la comète découverte le ^ juin à Gottingue, par M. Kliiikerfiies ; par MM. Cii. Mathieu et Ernest Liovville. (Communiqué par M. Lauoier.) Passage au périhélie. i854. Juin 22,o653i, Temps moyen de Paris. Distance périhélie 0,647867 log 9 := 9» 8' '4^2 Longitude périhélie 272''5'7'5a" \ j. . ■ ... • • ,, , '^ , ' ,' _ \ Equmoxe moyen du i"^iuin. . Nœud ascendant 0^1 . l^o .o"] \ Inclinaison 7 1 . 20 . i Rétrograde. » Ces éléments ont été calculés avec les observations du 5 juin de Gottingue, du II juin de' Bonn et du 17 juin de Paris; ils représentent, à quelques secondes, l'observation moyenne. » L'observation de Paris a été faite par MM. Ch. Mathieu et Ernest Liouville, avec l'équatorial de M. Brunner, rue de Vaugirard, i83, dans des circonstances atmosphériques assez défavorables; elle donne pour position de la comète : Ascension droite. Déclinaison. 17 Juin... i3''53"»24' T. M. de Paris 3''47°'5o%84 + 54°3i'52",8. » Quant aux positions de Gottingue et de Bonn, elles avaient été adressées à M. I>augier par M. Argelander. Voici ces positions : Ascension droite. Déclinaison, hms hms a , „ ^ 5 Juin. . i3 37 27 T. M. Gottingue 2 5 23,25 -1- 33 4o 18,6 13.45.19 » 5.24,22 4o-43)9 i II Juin... 12. 2.48,0 T. M. de Bonn 2.40.47 >79 -H 43-56. 44>7 12.33.35,4 " 4o-58,o7 59.13,0 Mf^DEClNE. — Note sur l'action de la stijchnine {suljate de) dans le cho- léra bleu, ou période cranique-algide du choléra indien (Extrait d'une Note de M. Abeille.) «... Du 26 avril au 3 juin courant, j'ai administré la strychnine à vingt-deux cholériques arrivés à la période cyanique-algide, avec absence complète de pouls radial, ou pouls à peine perceptible. Or, voici ce qui est résulté : « Sur dix-neuf de ces malades, il est survenu une réaction progressive avec réapparition et ascension du pouls, dans l'espace de quatre à vingt- quatre heures , à partir du moment de l'administration du médicament ou pendant son emploi. »*Ijes doses de strychnine ont varié de 0,01 5 à o,o3o deux fois par jour et en quatre prises dans quatre heures. Sur les trois malades restants, il i4o.. ( io88 ) n'y a pas eu de réaction, et la mort a été la terminaison; dans la réaction, la circulation a pris parfois un tel degré d'activité, qu'il a fallu recourir à la saignée générale dans le double but de modérer son impulsion et de remé- dier aux hypérémies organiques. » Un tel résultat dans cette période du choléra où les cinq sixièmes peut- être des malades succombent sans que la circulation ait pu se rétablir libre- ment, est quelque chose de fort remarquable et témoigne de toute la" puissance de la strychnine. » Mais ce n'est pas tout que d'arracher les malades à cette terrible pé- riode du choléra : d'autres dangers les attendent pendant la réaction. Soit par suite d'hypérémie, soit par toute autre influence, beaucoup d'entre eux succombent dans l'état dit torpide. C'est ce qui est arrivé pour neuf de nos dix-neuf cholériques échappés à l'état cyanique-algide. » Au point de vue de la réaction prompte qu'elle entraîne dans la période cyanique-algide, la strychnine possède donc une valeur qui nous a étonné et qu'aucun autre moyen ne peut égaler. » Quant aux résultats définitifs, c'est-à-dire au nombre de guérisons qu'elle procure (dix sur vingt-deux), le chiffre est supérieur à ceux obte- nus jusque-là dans des conditions identiques. » Du reste, le travail que j'aurai l'honneur de soumettre très-prochiii- nement à l'Académie ne laissera, j'espère, aucun doute sur le jugement à porter. » On attendra que l'auteur ait adressé le travail qu'il annonce pour sou- inettre la question à l'examen d'une Commission. M. Pons adresse une nouvelle Lettre relative à son Mémoire sur les pro- priétés physiques, chimiques et thérapeutiques des eaux de Cauvalat-les- Bains. M. Blézv entretient l'Académie des bons effets qu'il a obtenus d'une décoction de moutarde dans le traitement de la maladie de la vigne. Comme il déjà rendu publics par la voie de l'impression les résultats qu'il a obtenus, sa communication ne peut être renvoyée à l'examen d'une Com- mission. M. ToKTELLA envoie, de Vérone, la copie d'une Lettre sur la maladie de la vigne qu'il a adressée au Président de l'Académie des Sciences , Arts et Belles-Lettres de Padoue. (Renvoi à la Commission nommée pour s'occuper des maladies de différents végétaux.) ( io89 ) COMITÉ SECRET. M. Magendie, au nom de la Section de Médecine et de Chirurgie, présente la liste suivante de candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Roux. En première ligne, M. Claude Bernard ; En seconde ligne, M. Jobert, de Lamballe ; * En troisième ligne, ex cequo, MM. Longet et Baudens; En quatrième ligne, ex œquo, MM. Malgaigne et Laugier ; En cinquième ligne, ex œquo, MM. Maisonneuve et Leroy d'Etiolles. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la séance prochaine. La séance est levée à 6 heures. É. D. B' BUELETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 12 juin i854, les ouvrages dont voici les titres : La Pisciculture ; par M. JULES Haime ; broch. in-S". (Extrait de la Revue des Deux-Mondes; livraison du i" juin i854) Manuel populaire de drainage; par M. A. VlTARD. Beauvais, i854; in-8". (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Constant Prévost.) Electro-tissage. Machine à châssis propulseur et à crochets-griffes , avec em- ploi d'un papier isolant remplaçant les cartons-Jacquard ; broch. in-8" lllustrationes plantarum orientalium; par MM. le comte Jaubert et Ed. Spach; 4^* livraison; in-4*'. ( 1090 ) Bibliolliecae Societalis Àrlium Scientiarumque quae Balaviae floret, Calalocjiu sjsleinaticus; curante P. Bleeker ; anno MDCCCXLVI. Editio altéra ; curante J. MuNNiCH. Bataviae, i853;in-8°. Société impériale et centrale d' Agriculture. Bulletin des séances, Compte rendu mensuel rédigé par M. Payen, secrétaire perpétuel ; 2" série, tome IX ; n" 4; in-8°. Annales de la Société impériale d' Horticulture de Paris et centrale de France; mai i854; in-8°. Mémoires de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon; 2" série; tome II ; années 1 852-1 853. Dijon-Paris, i85/i; in-8°. Mémoires de ta Société de plij^sique et d'histoire naturelle de Genève; tome XIII ; 2* partie. Genève, i854-, in-4°. Cosmos. Bévue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie, fondée par M. B.-R. DE MONFORT, rédigée par M. l'abbé Moi G^O, 3* année; IV* volume; 23* livraison; in-8". Journal de Pharmacie et de Chimie; juin i854; in-8°. .tournai des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VII; n"25; 10 juin i854. IJ Agriculteur praticien. Revue de l' agriculture française et étrangère ; n° 16; in-S°. Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des candidats aux Écoles Po- lytechnique et Normale; rédigé par MM. Terquem et GÉRONO; mai i854; in-S". . ktti....- Actes de t' Académie pontificale des Nuovi Lincei; 5* année; ses- sion du I 1 juillet iSSa; in-4°. Aiinali. . . Annales des Sciences mathématiques et pliysiques ; par M. Barnabe ToRTOLiNi; décembre 1 853; janvier et février i854; in-8°. Rettificazione... Rectification des formules ]>our déterminer le nombre des sommes, cliacune de deux carrés, dans lesquelles peut se partager un nombre entier ; par M. P. VOLPiCELLi. Rome, i853; broch. in-4". Psychological. . . Recherches psycliologitjues : Recueil d'essais destinés à mettre en évidence les rapports du physique et du moral; sans nom d'auteur. Londres, i854; in- 12. Régulations... Règlement de l'observatoire royal de Greenwich (formant le second appendice aux observations de Greenwich pour (852); broch. . in-4". Report... Rapport de l' Astronome rojal de Greenwich, fait à la visite an- nuelle du Comité d' inspection , le 3 juin i854; broch. in-4°. ( '09' ) Transactions... Transactions de la Société d'agriculture de New-York, avec un résumé des travaux des Sociétés agricoles des différents comtés de cet Etat; vol. XII; i852. Albany, i853; in-8°. Additional... Notes additionnelles à la discussion des observations de marées ■qui se rattachent au relevé hydrographique de Cat-Island { Louisiane) ; par M. A.-B. Bâche. New-Haven, i85a; broch. in-S". The astronomical . . . Journal astronomique de Cambridge; n" 70; vol. III; n" a a; 17 mai i854- Verhandelingen... Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Batavia ; vol. XXIV. Batavia, iSSa; in-4°. Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n" 907. Gazette des hôpitaux ci vils et militaires ; n°' 67 à 69 ; 6, 8 et 1 o juin 1 854- Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n" 36; 9 juin i854- Gazette médicale de Paris; n" 23; 10 juin i854- L'Jbeilte médicale; n° 16; 5 juin i854. La Lumière. Revue de la photographie; 4^ année; n" 23; 10 juin i854. La Presse médicale ; n° iZ; 10 juin i854. L'Àthenœum français. Revue universelle de la Littérature , de la Science et des Beaux-Arts; 3* année; n" ^3; 10 juin i854. Le Moniteur des hôpitaux, rédigé par M. H. DE C.ASTELNAU ; n°* 67 à 69; 6, 8 et 10 juin i854- L'Académie a reçu, dans la séance du 19 juin i854, les ouvrages dont voici les titres : Corriptes rendue hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences, i" semestre i854; n° 24; in-4°. Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Sciences de l'Institut impérial de France, et imprimés par son ordre. Sciences mathématiques et physiques; tome XII. Paris, i854; in-4°. Histoire de la découverte de la circulation du sang ; par M. P. Flourens. Paris, i854; in- 8° Remarques sur la manière d'observer la température de l'air; par M. A. Bravais; broch. in-8". Catalogue des Brevets d'invention pris du i" janvier au 3r décembre i853, dressé par ordre du Ministre de l' Agriculture , du Commerce et des Travaux publics. Paris, i854; in-8''. Cours élémentaire d'astronomie, concordant avec les articles du programme ( loga ) officiel pour l'enseignement de la cosmographie; par M. Ch. Delaunay. Paris, i854; in-ia. Cours élémentaire de mécanique théorique et appliquée^ à l'usage des Fa- cultés, des Etablissements d'enseignement secondaire, des Ecoles normales et des Ecoles industrielles ; par le même; 3* édition. Paris, i854; in- 12. Géométrie analytique; par MM. A. Delisle et Gerono. Paris, i854; I vol. in-S". Rapport sur l'appréciation des viandes à l'étal; par M. Emile Bau DEMENT ; broch. in-8°. Des concours d'animaux reproducteurs dans leur rapport avec l' organisation de la production animale ; par le même ; broch. in-8°. Expérience sur la valeur alimentaire de plusieurs variétés de betteraves intro- duites dans la ration des bœufs de travail; par le même; broch. in-8°. Notice sur les travaux de M. Laugier; broch. in-/i°. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) Observations météorologiques faites à Lille pendant l'année i853; par M. Victor Meurein. Lille, i854; broch. in-8°. De l'action des pâtes phosphoriques sur l'organisme , et recherches pour arriver àconstater l'intoxication ; par M. Besnou. Cherbourg, i854; broch. in-8°. Note sur le traitement de la maladie de la vigne; par M. Vezu ; | de feuille in-8<'. Guanos artificiels spéciaux deM. Edouard Derrien. Nantes, i853; broch. in-8". Notice sur la roue à aubes courbes de la poudrerie d'Angoulême; par M. le capitaine O. DE Lacolonge. (Inséré dans le tome VII du Génie industriel. Revue des inventions françaises et étrangères; n°' ?>'] kl\o; janvier à avril i854-) Annales de Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BOUSSINGAULT, Regnault, DE Senarmont; avec une revue des travaux de chimie et de physique publiés à l'étranger; par MM. WUBTZ et Verdet; 3' série; tome XLI; juin i854; in-8°. Annales de i Agriculture française , ou Recueil encyclopédique d'Agriculture, publié sous la direction de MM. LONDET et L. BOUCHARD; 5* série; tome III; n" 11; i5 juin i854; in-8°. Annales des Mines, ou Recueil de Mémoires sur l'exploitation des Mines et sur les Sciences et les Arts qui s'y rapportent,- rédigées par les Ingénieurs des Mines, et publiées sous l'autorisation du Ministre des Travaux publics ; 5* série ; tome IV; 6* livraison de i853. Paris, i853; in-8". COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 JUIN 1854. PRÉSIDENCE DE M. COMBES. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. EAUX MINÉRALES. — Nouvelles observations sui les eciux du Mo,it-Doie; par M. Thenaud. « Lorsque je communiquai à l'Académie, le 5 juin dernier, les obser- vations que j'avais faites sur les eaux du Mont-Dore, au mois d'août i853, et que j'annonçai que M. le D' Bertrand fils avait trouvé de l'arsenic dans les dépôts naturels qu'elles forment, je croyais qu'aucun chimiste n'en avait encore retiré des eaux minérales elles-mêmes. » J'avais d'autant plus lieu de le croire, que les yénnnles de Chimie et. de Physique ont laissé ce fait important dans un complet oubli. » Cependant MM. Chevalier et Gobley, dans lui Mémoire hi à l'Aca- démie de Médecine, le a8 mars i848, et imprimé dans le tome XIII de son Bulletin, ont signalé la présence de l'arsenic, non-seidement dans les eaux du Mont-Dore, mais encore dans celles de Royat, de Hauterive, de Pro- vins, de Vichy, de Saint-Mart, de Bains, de Plombières et de Bourbonne. » C'est en se servant de l'appareil de Marsh, et observant que les eaux étaient susceptibles de produire des taches sur des capsules de porcelaine, qu'ils sont parvenus à ces résultats. «Qu'il me soit permis, pour donner ici une idée de leurs recherches, C. U., i854, I" Semestre. (T. XXXVIII, N" 26.) 1 4 ' ( «094 ) de citer textuellement ce qu'ils disent des eaux du Mont-Doie et de celles de Fichy. « Eaux du Mont- Dore. Si l'on évapore i litre d'eau du Mont- Dore, » l'expérience démontre que l'on obtient, avec le résidu, un assez grand » nombre de taches arsenicales. » Eaux de Fichj. Nous avons opéré sur les eaux des trois sources, Hô- » pital, Célestins et Grande-Grille, disent les auteurs, et nous avons re- » connu que toutes trois renfermaient une quantité appréciable d'arsenic. » Les taches fournies par l'eau de la source des Célestins étaient plus nom- » breuses. » » L'essai se faisait sur le résidu fourni par l'évaporatiou de i litre de liquide. M Leur Mémoire contient l'historique de tous les essais tentés jus- qu'alors, et méritait une plus grande publicité que celle qui lui a été donnée. » Il est à regretter toutefois que les auteurs n'aient pas cherché à déter- miner la quantité d'arsenic que contiennent ces diverses eaux, et à quel état de combinaison il s'y trouve. C'est une lacune que je les engage vivement à remplir. » C'est beaucoup, sans doute, que de faire connaître, dans une eau minérale, les matières actives qui y sont dissoutes, surtout quand ces ma- tières sont de nature, comme l'arsenic, à exercer une puissante action sur l'économie animale ; mais il est nécessaire de savoir sous quel état elles y sont? et surtout pour combien elles entrent dans la composition de l'eau minéralisée. . » Aujourd'hui, nos moyens d'analyse nous permettent d'entreprendre ce travail avec succès. Le chimiste qui nous ferait connaître, indépendam- ment des substances qui se rencontrent dans presque toutes les eaux miné- rales, les quantités d'arsenic, d'iode, de brome, de fer, d'hydrogène sul- furé, de sulfures alcalins, d'acide carbonique et de bicarbonate de soude qu'elles pourraient contenir, rendrait un grand service à l'art de guérir. » Peut-être découvrirait-il encore d'autres substances très-en ergiques dans quelques-une d'entre elles. » -Aussi, lorsque, en 1827, j'eus l'honneur d'être élu, malgré moi, député dans le département de. l'Yonne, je saisis la première occasion qui se pré- senta pour monter à la tribune et démontrer qu'un travail de ce genre méritait d'être encouragé. » M. de Martignac n'hésita pas à appuyer ma demande. Des fonds furent ( I095 ) . votés ; quelques analyses furent faites ; mais bientôt ce Ministre, qui a laissé de si honorables souvenirs, quitta le Ministère. Je cessai moi-même d'être député, et les analyses ne furent pas continuées. » Il serait digne du Gouvernement de reprendre l'exécution de ce projet. » L'Académie des Sciences pourrait même y consacrer une partie des fonds Montyon ; il serait difficile, je pense, d'en faire un meilleur emploi, et qui fût plus d'accord avec les vœux du noble et généreux fondateur. Si cette idée se réalisait, j'en serais d'autant plus heureux, que l'oubli invo- lontaire que j'ai commis, et que je répare aujourd'hui, autant qu'il m'est possible de le faire, donnerait lieu à des recherches dont les résultats au- raient de l'importance, puisqu'elles pourraient être si utiles à la médecine. » Pour moi, qui n'ai plus que du zèle, je me bornerai à faire, comme je l'ai annoncé, l'analyse des sources qui sont voisines de celles du Mont- Dore. » Mon âge et mes forces ne me permettent pas de faire plus. » MÉTALLURGIE. — Traitement électrochimique des minerais d'argent, de plomb et de cuivre. (Communication faite à l'Académie des Sciences, dans la séance du a6 juin, par M. Becquerel. ) « On n'a aucune donnée sur le traitement des métaux précieux chez les Aztèques, avant la conquête; on sait seulement, par les Lettres de Fernand Cortez, que les vaincus possédaient des quantités considérables d'or et d'argent. Il est probable que ces peuples se bornaient, comme ceux de l'antiquité, à laver les sables aurifères et argentifères et à fondre les mine- rais qui se trouvaient dans un assez grand état de pureté pour donner immé- diatement l'or et l'argent. Mais en 1 557, Bartliolomé Médina, ^^ décou- vrant le traitement par le mercure au patio, ou à froid, opéra une révolu- tion dans la métallurgie de l'argent, traitement qui fut pendant plusieurs siècles, comme on le sait, une source de richesse pour l'Espagne. L'amalga- mation ne fut adoptée toutefois en Europe que plus de deux siècles après, avec des modifications résultant de la différence de composition des mine- rais : cela se conçoit, l'abondance du bois ne faisait pas sentir la nécessité d'avoir recours au mercure, la fonte, quand elle est possible, étant toujours la voie la plus expéditive ; mais sur le vaste plateau du Mexique, où le com- bustible est extrêmement rare, la fonte ne pouvait être qu'une exception, aussi l'amalgamation reçut-elle la plus grande extension. ■ ( logô ) » Il y a une vingtaine d'années, j'ai commencé une suite de recherches sur une méthode de traitement différente des deux précédentes, et pouvant s'apphquer aussi aux minerais de plomb et de cuivre. Cette méthode, fondé<^ sur l'action chimique de l'électricité, permet de se passer de mercure et même, dans certains cas, de combustible. Ces recherches ont été faites sur plus de lo ooo kilogrammes de minerais venus de différents points du globe et particulièrement du Mexique, du Pérou, de la Colombie et de l'Altaï; elles ont porté particulièrement : M 1°. Sur la préparation à faire subir aux minerais pour transformer les métaux qu'ils renferment en composés solubles dans l'eau salée, au maxi- mum de saturation ; » 2°. Sur la décomposition des sels métalliques en dissolution et la sépa- ration des métaux les uns d«s autres, au moyen de l'action chimique de l'électricité; » 3°. Sur un grand nombre de questions qui intéressent l'électrochimie en général et la métallurgie de l'argent et du plomb en particulier. » J'ai décrit, en premier lieu, les traitements de l'argent par la voie humide, en usage en Amérique et dans quelques exploitations en Europe, c'est-à-dire les différents modes d'amalgamation, les seuls qui soient appli- cables sur une grande échelle, dans le nouveau monde, à cause de la rareté du combustible ; en suivant cette marche, mon but a été de les comparer à la méthode électrochimique. L'ouvrage de M. Saint-Clair Duport, sur la production des métaux précieux au Mexique, et qui renferme des docu- ments intéressants sur ce qui concerne la métallurgie dans cette contrée, m'a fourni les moyens d'établir cette comparaison. 1) Le travail que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie se compose d'une suite de Mémoires et d'un Atlas, qui forment un corps d'ouvrage ren- fermant les résultats des expériences que j'ai faites depuis i834, pour éta- blir le traitement électrochimique des minerais d'argent, de plomb et de cuivre; travail qiie j'ai l'intention de publier incessamment. » Voici la division de cet ouvrage : » Ch.vpitre premier. — Exposé des principes d'électrochimie servant de bases au traitement des métaux. » Chapitre IL — Préparation à faire subir aux minerais destinés au trai- tement électrochimique. » Chapitre III. — Méthodes -de traitement des minerais d'argent par la voie humide, comprenant l'amalgamation américaine ou au patio, l'a- ( I097 ) malgamatioii freybérieniie et l'amalgaination au cazo ou par coction ; exposé du traitement électrochimique et des questions qui s'y rapportent. » Chapithe IV. — Description d'une usine électrochimique établie sur les bases d'une usine d'essai, dans laquelle on traite à la fois i ooo kilogi'ammes de rainerai. » Chapitre V. — Exposé de résultats obtenus dans le traitement élec- trochimique et dans le traitement au cazo des minerais ordinaires du Mexique, des minerais blendeux, du cuivre gris et de la galène argen- tifère. » Le traitement électrochinrique consiste, comme je l'ai déjà dit, à préparer les minerais de manière à ce que les composés d'argent et de plomb qui en résultent, quand on opère sur la galène, soient solubles dans une solution de sel ordinaire au maximum de saturation ; ces com- posés sont le chlorure d'argent et le sulfate de plomb. La dissolution une fois faite, et aussitôt qu'elle est éclaircie, on la fait passer dans des réser- voirs en bois, où l'on opère la décomposition des sels métalliques, avec des couples formés de lames de zinc et de lames de fer-blanc, ou de cuivre, ou des amas de charbon bien calciné, ou bien encore avec des couples composés de lames de plomb et des mêmes éléments électronégatifs. Les lames de zinc ou de plomb sont placées dans des sacs en toile à voile rem- plis d'eau salée saturée, plongeant dans la dissolution métallique, et les autres lames dans celle-ci, puis on établit la communication entre les unes et les autres au moyen de tiges métalliques. Avec des lames en zinc, on obtient sur les autres lames un dépôt électrochimique en parties très-té- nues, composé de tous les métaux facilement réductibles, l'argent, le cuivre et le plomb; avec des lames de plomb, le dépôt est de l'argent plus ou moins pur, suivant les proportions de plomb qui se trouvent dans la dis- solution. » Au lieu de sacs en toile à voile, il vaut mieux employer des caisses en bois de quelques millimètres d'épaisseur, passé à la vapeur pour enlever les matières éxtractives solubles, ou des vases en terre demi-cuite, remplis, le plus possible, de zinc amalgamé en fragments et de mercure. L'action est alors plus régulière, et la quantité de zinc consommé est en proportion atomique avec celle des métaux déposés. » En variant la composition des couples voltaiques, on arrive à séparer successivement chacun des métaux en dissolution dans l'eau salée. » Les expériences, dont les résultats sont consignés dans mon ouvrage, ont été faites sur des quantités de minerai qui ont varié depuis loo grammes ( 1098 ) jusqu'à I ooo kilogrammes; les quantités d'argent recueillies dans l'espace de vingt-quatre heures ont varié elles-mêmes depuis quelques décigrammes jusqu'à I ou 2 kilogrammes, de sorte qu'il m'a été possible d'apprécier les avantages et les inconvénients du traitement électrométallurgique des mine- rais d'argent, de plomb et de cuivre, particulièrement des deux premières espèces dont la préparation présente plus de difficultés que la dernière. » Je viens de dire qu'en moyenne, le traitement était terminé en vingt- quatre heures; mais, en opérant avec le concours puissant d'un couple in- dépendant, dont on élève la température au moyen de la vapeur, il est achevé dans le quart moins de temps. Il est bien entendu que ce couple est uni voltaïquement avec les autres appareils; en opérant ainsi, on ne place dans ces derniers que des lames de plomb, dont les unes se trouvent être les éléments électropositifs, les autres les éléments électronégatifs de la pile, et, bien que le plomb agisse directement sur le chlorure d'argent pour le décomposer, les deux courants en sens contraire, qui résultent de cette action, ne paraissent pas nuire à l'effet du couple indépendant. On réunit de cette manière les avantages provenant de la précipitation immédiate de l'argent par le plomb et ceux qui résultent de l'action électrochimique du couple indépendant qui transforme chaque appareil, à la température ordi- naire, en couple voltaïque. )j En employant des lames de plomb, on n'a plus dans l'eau salée, après plusieurs opérations, que du chlorure et du sulfate de plomb que l'on décompose avec la chaux. » Ne pouvant indiquer ici toutes les précautions à prendre pour sou- mettre au nouveau traitement les diverses espèces de minerai d'argent et de plomb, je me bornerai à dire que les minerais les plus réfractaires à l'amal- gamation et les plus difficiles à la fonte, tels que les minerais blendeux et les cuivres gris, sont traités avec facilité par ce procédé. » Les galènes argentifères, quand le plomb a été sulfaté et l'argent chlo- ruré, peuvent être traitées rapidement par l'amalgation au cazo, sans autre perte de mercure que celle qui est inévitable dans le lavage du minerai pour en retirer l'amalgamation. J'indique les moyens de réduire ainsi la perte du mercure. L'argent obtenu, après la volatilisation du mercure, est pur. Les métallurgistes apprécieront, je crois, ce mode de traitement de la galène, qui permet d'en retirer immédiatement l'argent, quand elle a été grillée dans certaines conditions et sans coupellation, et d'obtenir ensuite électro- chimiquement le plomb ne renfermant plus que des traces insignifiantes d'argent. Le plomb déposé sur les éléments électronégatifs est en parties ( '099 ) très-ténues ou en éponge ; après avoir été lavé et comprimé encore humide, il est fondu dans des creusets de terre, en recouvrant la surface de poussière de charbon pour éviter l'oxydation : plusieurs centaines de kilogrammes de plomb ont été fondus ainsi. Ce plomb précipité est pyrophorique ; aussi doit-on éviter de le laisser sécher à l'air, sans quoi il s'oxyderait avec déga- gement de chaleur. Il se trouve alors dans l'état le plus favorable pour former le blanc de céruse. » 11 ne suffisait pas que je fisse les expériences sur une grande échelle, il fallait encore qu'elles fussent répétées et jugées par un praticien habile ; c'est ce qu'a fait M. Duport Saint-Clair, ancien affineur à Mexico, qui a consigné le résultat de ses expériences et de ses observations dans son ou- vrage précédemment mentionné : Sur la production des métaux précieux au Mexique. Voici en quels termes M. Duport Saint-Clair s'exprime dans cet ouvrage (page 4o5), en parlant du traitement électrochimique des minerais d'argent : « Si, par un de ces événements peu probables, mais possibles, la mine » d'A.lmaden venait à cesser de fournir du cinabre, soit par des éboule- » ments, soit par une trop grande abondance des eaux, soit enfin parce que » le minerai, suffisamment riche en mercure, aurait été extrait, la produc- » tion du vif-argent, limitée alors à celle des mines de la Carniole, serait M bien insuffisante pour les besoins; il s'ensuivrait une hausse de prix telle, » qu'elle équivaudrait en quelque sorte à une disette absolue : que devien- » drait alors l'extraction de l'argent au Mexique? Il y a quelques années, » cette question eût été fort embarrassante à résoudre ; car on ne connais- » sait aucun autre moyen d'extraire l'argent des minerais que la fonte ou » l'amalgamation. Les savantes recherches auxquelles s'est livré M. Becque- » rel avec toute la persévérance que demande toujours la première appli- » cation de la science à l'industrie, ont présenté un moyen tout nouveau à » la métallurgie, par l'emploi des forces électriques. Initié par l'inventeur » lui-même dans tous les détails de ce nouveau procédé, j'ai pu me con- » vaincre de la possibilité de son application industrielle sur les minerais « du Mexique, autant par des ex|)ériences faites sur 4ooo kilogrammes de » minerai des principaux districts, que j'avais fait venir à Paris, il y a trois » ans, que par celles que j'ai répétées moi-même sur les lieux. La possibilité » de l'application siu' une grande échelle une fois constatée, la question se » réduisait à une comparaison de chiffres pour le coût des anciens et du » nouveau système, et les premières recherches que j'ai faites sur la métal- * lurgie n'ont pas eu, dans le principe, d'autres motifs ( I lOO ) » Le résultat de mes recherches a été favorable au » procédé électrochimique pour un grand nombre de minerais, je ne dis » pas seulement dans l'hypothèse assez peu probable d'un manque absolu » de mercure, mais même avec le haut prix actuel du vif-argent Dès lors, » on serait en droit de s'étonner que ce procédé n'ait pas reçu un commen- » cernent d'applicatioiï; les causes qui l'ont empêché ayant des caractères » généraux assez importants relativement à l'établissement de tout procédé » nouveau, j'entrerai, à cette occasion, dans quelques détails sur ce sujet : » la simplicité des appareils de l'amalgamation mexicaine est d'abord un j) obstacle pour toute innovation ; vient ensuite l'habitude d'un art pra- » tiqué depius trois siècles et dès lors parfaitement étudié, sous le rapport » économique ; la nécessité d'opérer sur des masses considérables, pour » qu'on ait foi au procédé, et l'obligation d'entrer de prime abord dans des » débours d'autant plus coûteux que toute construction industrielle est )) fort chère au Mexique, arrivent enfin à ébranler le zèle des novateurs. »'Le mercure étant le principal agent chimique employé dans le travail » actuel, son prix a tout naturellement ime grande portée sur la con)parai- » son des procédés usités avec ceux que l'on peut vouloir leur substituer, w puisque, soit que l'on emploie xm peu de mercure, soit que l'on n'en » emploie pas du tout, il y a évidemment tendance à diminuer les de- » mandes de ce métal, et dès lors à faire baisser le prix. » Cette chance de baisse sur une marchandise dont le prix dépend, » comme c'est assez généralement le cas, du coût, de sa production, offi-e )) peu de probabilités de variations très-considérables; mais, pour le mer- » cure, il en est tout autrement ; car, par suite du monopole, son prix » actuel peut s'évaluer au quadruple de son coût, et à mesure que son em- » ploi serait moins considérable, le prix en pourrait baisser, presque spon- » tanément, d'une manière désastreuse, pour les établissements destinés à » remplacer le mercure ou à diminuer sa perte dans l'amalgamation par » quelque nouvelle invention. » » M. Duport fait encore remarquer, et cette considération est importante, qu'indépendamment des circonstances relatives au mercure, il faut encore y joindre celles qui concernent le sel marin formant la base de mon pro- cédé, et dont la perte ne peut être négligée qu'autant que le prix de cette substance est peu élevé; or, c'est ce qui n'a pas lieu dans la plupart des mines du Mexique, où ce prix dépasse souvent l\o francs le quintal métri- que. Ces difficultés écartées, rien ne s'opposerait plus à l'emploi du procédé électrochimique. De là on peut conclure que dans toutes les régions des ( IIOI ) mines où le sel ordinaire est à bas prix, le procédé électrochimique est applicable, pourvu toutefois que, lorsque les minerais d'argent sont des sul- fures multiples, le combustible s'y trouve en quantité suffisante pour leur préparation par le grillage. Nous citerons pour exemple Sainte-Marie-aux- Mines (Haut-Rhin), qui se trouve à peu de distance des grandes salines et dont le minerai, qui présente des difficultés à être traité par les procédés en usage, peut l'être facilement par le procédé nouveau. » Le but que je me suis proposé dans cette courte analyse de mon ouvrage a été de donner une idée générale des recherches que j'ai entre- prises sur le traitement électrochimique des minerais d'argent, de plomb et de cuivre, sans entrer dans aucuns des détails qui ne sauraient trouver place ici. » BOTANIQUE. — IVote sur les Champignons entophjrtes, tels que celui de la Pomme de terre; par M. Tulasne. « L'obscurité qui s'attache à toute question relative à la recherche des causes des maladies semble moins impénétrable quand le sujet qui souffre peut justement attribuer une part de son mal à un parasite incommode; néanmoins, ce ne sera jamais une tâche facile que d'apprécier exactement en quoi cette part consiste. Les maladies qui, en ces dernières années, ont atteint nos plantes cultivées d'une façon si désastreuse, fournissent presque toutes des questions d'étiologie de l'ordre de celle que nous signalons. Il n'y a point lieu d'être surpris que, parmi les observateurs qui les ont étu- diées, beaucoup ne sachent encore s'ils les doivent attribuer à la présence des champignons parasites signalés, ou s'il vaut mieux croire que ces der- niers ne sont apparus en telle abondance qu'à cause de l'état pathologique de leurs hôtes, et des circonstances particulièrement favorables ainsi offertes à leur multiplication . Au fond, la vérité pourrait bien se partager entre ces deux appréciations, en ce sens que si le parasite apporte un préjudice évi- dent à la santé de la plante qui le nourrit, celle-ci a pu être prédisposée par des causes inconnues à souffrir son invasion ; puisqu'il semble bien que le même parasite ne s'attaque pas indifféremment à toutes les plantes, ni avec un égal succès à tous les individus d'une même espèce. S'il en est ainsi, on admettra d'autant plus volontiers, avec M. Alex. Braun, qu'il n'y a pas moins de raisons pour reconnaître aux végétaux des tempéraments, des diathèses diverses, qu'il y en a pour les accorder à l'homme et aux ani- maux. Par là se trouveraient aussi justifiés les agriculteurs qui, non contents C. p.., r854, i"- Semesoe. (T. XXXVIII, N» 26.) 14^ ( II02 ) de détruire, autant qu'il était en leur pouvoir, les parasites de leurs cul- tures, ont en outre cherché, par l'essai de divers traitements, à exercer une action salutaire sur l'état physiologique des plantes que ces productions étrangères avaient attaquées. Mais quel que soit en réalité le rôle des champignons parasites dans les maladies des végétaux, c'est une énigme qui cessera sans doute d'être aussi obscure pour nous qu'elle l'est aujour- d'hui, quand ces parasites nous seront mieux connus, et je voudrais dans cette Note ajouter quelque chose à ce qu'on sait de leur histoire. a L'étude du Botrytis Solani Auct. {B. injestans Mntgn., Peronospora trifurcata Ung.) m'a montré, comme à MM. Berkeley, Braun, et autres observateurs, qu'il n'était point, autant que beaucoup l'ont cru, innocent des taches qui apparaissent sur les feuilles et les tiges de la Pomme de terre, ni, par suite, étranger à la dessiccation prématurée de ces organes. Champi- gnon entophyte et parasite véritable, il se nourrit et donne ses premiers fruits aux dépens de tissus verts et pleins de vie, mais dont ii épuise rapi- dement tous les sucs. La dessiccation, puis la coloration en brun, des espaces qu'il a envahis, tant dans les feuilles que dans les tiges, ont parfois lieu cependant, sans que ses rameaux conidifères se soient montrés; mais on peut facilement provoquer le développement tardif de cet appareil reproducteur, en humectant les parties brunies dont il s'agit, qui sont le plus souvent toutes pénétrées de mycélium. Les tiges conidifères sortent généralement, soit isolées, soit groupées en faisceaux, par les stomates de l'épiderrae; mais sur les côtes des feuilles et sur les tiges où ces pores sont rares ou nuls, de pareils arbuscules fructifères rompent ou percent fréquemment l'épiderme pour se produire au dehors. » J'ai observé le Botrjrtis Solani, non-seulement sur la Pomme de terre commune, mais encore sur les Solanum etuberosum Bot. Reg., S. stoloni- ferum Schlecht., S. DerrwcojMw Ejusd., et sur les Tomates (5. Ljcoper- sicutn L.) dont il envahit les fruits aussi bien que les feuilles et qu'il rend ainsi improductives. Je sais plusieurs cultivateurs de ces dernières plantes qui n'ont obtenu Tan passé qu'une récolte fort amoindrie par notre Cham- pignon. » Parmi toutes les considérations qui ont pu dissuader les observateurs d'attribuer au Bolrjrtis Solani une grande part dans la maladie de la Pomme de terre, il en est ime qui paraît avoir exercé beaucoup d'influence sur les esprits. Généralement, on assimilait ce parasite aux moisissures qui naissent sur les corps organisés en décomposition, et l'on en concluait naturelle- ment qu'il ne pouvait précéder l'altération des tissus de la Pomme de terre. ( uo3 ) ni les occasionner, puisqu'il fallait à ses premiers développements une ma- trice déjà désorganisée; mais on se trompait à cet égard. Le Botrjtis de la Pomme de terre appartient à un genre de Champignons qui sont parasites au même degré, ou aussi essentiellement que les Urédinées, et qui ne sau- raient, conséquemment, végéter, du moins pendant la plus grande période de leur développement, qu'aux dépens de plantes vivantes. A ce caractère biologique qui les éloigne des Mucédinées proprement dites ou les plus vulgaires, il s'en joint un autre très-important, tiré de leur organisation, et qui est demeuré tout à fait inconnu jusqu'à présent. » Quand M. Corda a proposé le nom de Peronospora pour distinguer de leurs homonymes les Botrytis parasites dont nous parlons, il n'a pu justifier cette séparation, au point de vue organographique, qu'en signalant la continuité de leurs tiges fistuleuses dont, le plus souvent, aucune cloison ne partage la cavité. Cette circonstance, fût -elle plus exempte d'exceptions qu'elle ne l'est réellement, ne serait encore que d'une médiocre importance, et elle fut jugée de la sorte par d'autres observateurs que M. Corda; cepen- dant elle se trouve coïncider aujourd'hui avec un caractère de première valeur. Effectivement, ce qui paraît au dehors, chez un Botrytis entophyte ou Peronospora, n'est, à certains égards, que la moindre part de la plante, c'est-à-dire un appareil secondaire de reproduction, dont les fruits trans- parents correspondent à des stylospores ou à des conidies. Les spores ou graines proprement dites du parasite naissent sous l'épiderme de la plante hospitalière, renfermées isolément en de grands utricules, épars ou grou- pés, et attachés par un court funicule aux filaments du même mycélium dont procèdent les tiges aériennes et conidifères. La génération solitaire de ces spores au sein de conceptacles globuleux qui imitent ceux des Truffes, constitue pour les Peronospora un caractère qu'ils ne partagent peut-être encore avec aucun autre genre de Champignons. » Nous avons, mon frère et moi, parfaitement constaté maintes fois cette fructification entophyte dans les Peronospora ejjiisa (Grev.), P. para- sitica (Pers,), P. ganglionifonnis (Berk.), F. Dipsaci^., P. Ficarice IH . , P. Papaveris N., P. Conii N., P. Arenariœ (Berk.), et autres espèces rapportées comme celles-ci au genre Botrytis par la plupart des auteurs, et qui déterminent toutes, soit dans les plantes sauvages, soit dans celles de nos potagers, ou chez les unes et les autres à la fois, les mêmes dés- ordres que présente la Pomme de terre atteinte par le Peronospora tri- furcata Ung. Les spores de ces Champignons sont sphériques, beaucoup plus volumineuses que leurs conidies, et d'une organisation aussi com- ( iio4 ) plète que celles des Champignons thécasporés de l'ordre le plus élevé. Leur épispore, plus ou moins coloré et quelquefois très-brun, comme dans les Peronospora Àrenariœ et Papaveris , est lisse (P. gangUoni- JoriniSj Papaveris, Dipsaci, Ficariœ), verruqueux (P. parasUica\ ou réticulé-celluleux de la façon la plus élégante (P. ejjiisa, Jrenariœ ;, et il se laisse facilement détacher de l'endospore, cellule lisse, inco- lore, remplie d'un liquide oléagineux, et dont les parois sont ordinai- rement épaisses et résistantes. Il ne m'a point encore été donné de voir les spores endothèques du Peronospora trifurcata Ung., mais je doute à peine qu'elles aient été observées ; seulement, les descriptions et les figures qui, si je ne me trompe, en auraient été publiées jusqu'ici, sous des noms divers, n'offrent pas entre elles un accord qui exclue toute incertitude. Quoi qu'il en soit, les Peionospora s'ajouteront désormais aux Cham- pignons qui possèdent le plus manifestement plusieurs sortes de graines, et contribueront efficacement à justifier les idées que nous avons émises sur la multiplicité des organes reproducteurs dans la grande classe des Fungi. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la résolution des équations et sur le déve- loppement de leurs racines en séries convergentes; par M. Augustin Cauchy. « I^es formules que j'ai données, dans les précédentes séances, pour la transformation des fonctions implicites en fonctions explicites, permettent de résoudre aisément, dans un grand nombre de cas, des équations algé- briques ou même transcendantes. Mais, pour déduire de ces formules tous les résultats qu'elles peuvent fournir, il convient de joindre aux principes déjà établis quelques propositions qui paraissent dignes de remarque et que je vais indiquer. » Concevons, pour fixer les idées, que, X étant, du moins entre certaines limites, une fonction monodrome et monogène de la variable jc, on égale cette fonction X à un certain })aramètre t. Concevons, d'ailleurs, que l'on sache résoudre l'équation ainsi obtenue dans le cas où le paramètre t s'éva- nouit; nommons a une racine simple de cette dernière équation, et a la racine correspondante de l'équation donnée. Le module de t venant à croître, a sera développable en une série convergente, ordonnée suivant les puissances ascendantes de t, tant que la racine a ne cessera pas d'être une racine simple pour im argument quelconque de t. La série trouvée ( iio5 ) deviendra divergente, à partir de l'instant où le paramètre t acquerra ua module tel, que, pour ce module et pour une valeur convenablement choisie de l'argument de t, la racine a cesse d'être simple. Soit 9 le module dont il s'agit. Quand le paramètre t offrira un module inférieur à Ô, on pourra développer, suivant les puissances entières et ascendantes de t, non- seulement la racine a, mais encore toute fonction monodrome, monogène et finie de cette racine, par exemple une puissance entière de a; et le mo- dule de chaque série sera généralement le module du rapport -• Si le module de t devient supérieur k 6 , on ne pourra plus développer, suivant les puissances ascendantes et entières de <, ni la racine a, ni aucune de celles qui pourront cesser d'être, en même temps qu'elle, des racines simples, mais seulement la somme de ces diverses racines ou de fonctions sem- blables de ces racines, par exemple la somme de leurs carrés, de leurs cubes, etc.; ce qui permettra, si m est le nombre de ces mêmes racines, de faire dépendre leur détermination de la résolution d'une équation du degré m. n Considérons maintenant le cas où, pour une valeur nulle du para- mètre t, l'équation donnée offre non plus une seule racine, mais m racines égales dont la valeur est a. Alors, d'après ce qui vient d'être dit, on pourra faire dépendre la détermination de ces racines de la résolution d'une équa- tion du degré m, dont les coefficients seront déveioppables en séries con- vergentes ordonnées suivant les puissances ascendantes de t. Mais on peut aller plus loin, et je suis en effet parvenu à établir les deux propositions suivantes : » Dans le cas dont il s'agit, on peut encore, pour des valeurs suffisam- ment petites du module de t, développer chacune des racines qui acquièrent la valeur a pour une valeur nulle de f, en une série convergente ordonnée suivant les puissances ascendantes de t. Seulement ces puissances ont pour degrés les divers multiples du rapport - • Il Dans le même cas, si, le module de t venant à croître, on nomme 6 la valeur qu'acquiert ce module au moment où l'une des racines développées peut cesser d'être une racine simple, le développement de chaque racine sera représenté par une série qui sera convergente jusqu'à ce moment, et — » qui aura pour module le module de ( - i • » D'ailleurs, à l'aide des formules établies dans les précédents Mémoires,, ( iio6 ) je détermine sans peine, dans tous les cas, les valeurs approchées des termes qui occupent dans chaque série un rang très-élevé. » Les diverses valeurs de 6, correspondantes aux diverses valeurs de a, sont évidemment les modules des valeurs de t correspondantes aux valeurs de X, que fournit non plus l'équation donnée, mais la dérivée de cette équation. Par conséquent les divers nombres auxquels ô peut se réduire sont tous connus, quand on sait résoudre l'équation dérivée. » Ajoutons qu'au lieu de développer les diverses racines de l'équation donnée suivant les puissances ascendantes du paramètre t, on peut les dé- velopper suivant les puissances ascendantes du paramètre < — t, t étant une valeur particulière de t. On peut ainsi obtenir un grand nombre de solu- tions diverses d'une même équation. » Veut-on, par exemple, résoudre le problème aux cartes homalo- graphiques de M. Babinet? Alors on pourra déterminer la racine iL de l'équation (i) tj> — sinij) = T ^v;,".; non-seulement à l'aide de la formule sin (j< = A, sin T + Aj sin 2 Z" -l- A, sin 3 7"' -t- A 4 sin 4 7^ ^'^^ ^ =§A„sinnr, n = o les valeurs de A,, Aj, A,, A4, etc., étant 0,88010..., 0,35284..., 0,20604..., o,i4o55..., et la valeur de A„ étant sensiblement, pour de grandes valeurs de «, . . 0,89461... o,oi5oo A„ — = — 7 j : mais encore, à l'aide de la formule (3) (L = < -f- 5- + -7 h -= 1 Ï70 h . . . , ^ ' ' DO 1400 202000 17248000 la valeur de t étant « t = (6 r)3, ( iro7 ) ou, ce qui revient au même, à l'aide de la formule n = 0 les valeurs de a^, a^, a^, a,, a,, etc., étant 1,8171a, 0,1, o,oi4i5, 0,00260, o,ooo54,.-i et la valeur de a„ étant sensiblement, pour de très -grandes valeurs de «, 2,38087 / I \î On pourrait aussi développer la racine = r suivant les puissances ascendantes de T. On trouverait, dans ce dernier cas, le coefficient de ( - J étant sensiblement, pour de très-grandes valeurs im- paires du nombre n, I,3l0245/2\" Si, dans la formule (6), on pose elle donnera i|J = 22°47'54"; et cette valeur de ij;, substituée dans l'équation (5), reproduira effectivement le nombre T=z 0,78539... = j- » { iio8 ) MÉTALLURGIE. — Note à Voccasion d'un Mémoire présenté par M. Calvert, professeur de chimie à Manchester, et relatif à l'amélioration desjonies de seconde fusion, par l'emploi du coke purifié d'après ses procédés,- par M. MoKiN. « Ce Mémoire contient le résultat des expériences comparatives faites par M. W. Fairbairn, l'un des Correspondants de l'Académie, sur la résistance à la flexion et à la rupture des fontes d'Ecosse, d'Églinton, fabriquées à l'air chaud, refondues au cubilot avec du coke épuré par le procédé de M. Calvert, et des mêmes fontes xefondues de même, mais avec du coke non épuré. ' » M. Fairbairn a opéré sur six barres de chaque espèce de fonte, ayant chacune a™"',4 à 2"*"',5 d'équarrissage et i™,372 de portée, en les char- geant au milieu de leur longueur. » Dans chaque série d'expériences, les résultats ont été assez concordants pour qu'il soit permis d'en prendre la moyenne arithmétique, et il suit de leur comparaison, que la résistance moyenne à la rupture des fontes refon- dues, obtenues avec le coke purifié, est à celle des fontes refondues avec le coke ordinaire, dans le rapport des nombres 284 et 194 ou 6 à 5; ce qui montre l'avantage de l'emploi du coke purifié. » Le Mémoire ne faisant pas connaître quel est le procédé de purifica- tion du coke adopté par M. Calvert, nous sommes, à regret, forcé de nous borner à constater le fait établi par M. W. Fairbairn. » M. LE Secrétaire perpétuel donne lecture de la Lettre suivante, adressée à l'Académie par M. Duperrey. « Paris, 36 juin i854- » Monsieur le Président et cher confrère, » L'Académie des Sciences étant appelée à présenter une liste de candi- dats à une place laissée vacante au Bureau des Ix)ngitudes par suite du décès de M. l'amiral Roussin, je m'empresse de solliciter les suffrages de l'Académie, et je m'estimerai très-heureux si elle pense que mes divers travaux et mes longues navigations m'ont rendu digne de cet honneur. » Permettez -moi. Monsieur le Président, de vous prier d'agréer les hom- mages de votre très-honoré confrère. » L.-L Duperrey. » ( i»o9 ) RAPPORTS. HYDRAULIQUE EXPÉRIMENTALE. — Rapport sur uti Mémoire présenté par M. H. Darcy, Inspecteur divisionnaire des Ponts et Chaussées, sur des recherches expérimentales relatives au mouvement des eaux dans les tuyaux. (Commissaires, MM. Poncelet, Combes, Morin rapporteur. ) a L'Académie a chargé MM. Poncelet, Combes et moi d'examiner l'im- portant travail de M. Darcy sur les lois du mouvement de l'eau dans les tuyaux de conduite. Cet habile ingénieur s'est proposé d'étendre les données expérimentales que la science possède sur cette question, en profitant des facilités que lui donnaient les fonctions de directeur du service municipal de la ville de Paris. » Tous ceux qui s'occupent d'hydraulique regrettaient depuis longtemps que les ingénieurs des Ponts et Chaussées, qui ont dans leurs attributions les travaux de distribution d'eau, si vastes et si variés, de la ville de Paris, n'eussent pas cherché à compléter les données, trop peu nombreuses, de l'expérience, et à vérifier l'exactitude des règles que l'illustre M. de Prony avait déduites de celles que l'on connaissait de son temps. Nous n'ignorons pas que les nécessités et les sujétions d'un service aussi compliqué ont pu être des obstacles sérieux à de semblables recherches, et nous devons nous féliciter que M. Darcy ait pu les surmonter. » Nous suivrons dans ce Rapport la marche que l'auteur a adoptée pour son travail, qui est divisé en six chapitres. » Le premier est consacré à un examen critique des travaux antérieurs, dans lequel l'auteur indique l'insuffisance des données expérimentales dont les ingénieurs qui l'ont précédé avaient pu disposer. o On sait, en effet, que Couplet, Membre de l'Académie, qui, le premier, s'occupa de ces recherches, dont l'utilité était déjà reconnue de son temps^ ne fit que sept expériences sur les conduites d'eau de Versailles, établies depuis longues années, et, par conséquent, parvenues, par l'action des dépôts qu'elles pouvaient avoir reçus, à l'état d'anciennes conduites en service. Bossut n'exécuta que vingt-six expériences sur des tuyaux neufs en ter-blanc de petits diamètres, de i à 2 pouces, et Dubuat dix-huit sur des tuyaux aussi en fer-blanc, de o"',02'7i de diamètre. C'est donc sur cinquante et une expériences seulement que l'illustre M. de Prony put, par une habile discussion, établir les formules qui ont jusqu'ici servi de règles aux ingé- C. R.. 1854, I" Semeur*. ( T. XXXVIll, No26) l43 ( l'io ) nieurs pour l'établissement des gvindes conduites de distribution d'eau dans les villes. » Ces règles supposent, comme on le sait, que l'état des surfaces inté- rieures des conduites n'exerce pas d'influence sensible sur la résistance des parois, et elles sont basées sur une expression de cette résistance, qui contient un facteur composé de deux termes proportionnels, l'un à la pre- mière, l'autre à la seconde puissance de la vitesse moyenne de l'eau dans le tuyau. » Or, depuis longtemps les ingénieurs qui ont établi de grandes con- duites d'eau, avaient reconnu que, si les volumes d'eau réellement débités par les conduites neuves en fonte excédaient habituellement les volumes indiqués par les formules, peu après leur mise en service, il en était tout autrement quand elles avaient fonctionné pendant quelque temps, et qu'il avait pu s'y former des dépôts, même assez légers. » M. d'Aubuisson, habile ingénieur des Mines, auquel la ville de Tou- louse doit ses établissements hydrauliques, et la science, d'importantes recherches sur cette matière, avait constaté, par l'observation et par des expériences faites sur des conduites de grandes dimensions, en service depuis plusieurs années, que les pertes de charge occasionnées par le frottement de l'eau dans ces conduites étaient parfois plus que doubles de celles qu'in^ diquaient les formules de M. de Prony, et il avait été amené à employer, pour le calcul des produits des conduites où la vitesse atteint et dépasse o"',6o, une formule qui supposait la résistance proportionnelle au simple carré de la vitesse, et qui donne des résultats plus faibles d'un tiers environ que ceux des formules de M. de Prony. » M. Darcy fait remarquer qu'en réunissant les résultats des expériences faites par Bossut et Dubuat sur de petits tuyaux de fer-blanc neufs, à ceux que Couplet a obtenus sur des conduites en fonte, de grand diamètre, déjà anciennes, M. de Prony a pu être induit en errem- sur l'influence de l'état des surfaces sur la résistance, par l'effet d'une compensation for- tuite qui se sera faite entre la diminution de résistance que pouvait pro- duire l'accroissement du diamètre et l'augmentation due à la présence des dépôts. a Pour lever ces doutes, l'auteur a pensé qu'il était nécessaire de recher- cher quelles étaient : » 1°. L'influence de l'état. des surfaces sur le débit; » 3°. L'influence du diamètre des conduites sur la résistance. » A cet effet, il a expérimenté sur des diamètres très-variés, depuis les ( Î"I ) plus petits que l'on emploie jusqu'à ceux de o'",5o, sur des tuyaux en fer étiré et en plomb, en fer bitumé neufs et en verre neufs sans dépôts; ainsi que sur des tuyaux en fonte, les uns neufs, les autres altérés par des dépôts et ensuite nettoyés. » Dans le chapitre II, M. Darcy donne la description détaillée des appa- reils qu'il a employés pour l'exécution de ses expériences, ainsi que l'indi- cation de toutes les précautions qu'il a prises pour éviter les causes d'erreur qui auraient pu provenir des changements dans les volumes débités, de la présence de l'air dans les conduites, etc. Nous ne le suivrons pas dans cette description, qui exige la vue des beaux et nombreux dessins que l'auteur a joints à son Mémoire. Nous dirons seulement qu'en expérimentant sur des conduites d'un diamètre uniforme de loo mètres et plus de longueur, il a observé avec des piézomètres, disposés avec le plus grand soin, les pressions exercées : » 1**. Sur les parois de ses réservoirs d'alimentation, dont le niveau était parfaitement réglé ; » 2°. Un peu en amont de l'entrée de l'eau dans la conduite; » 3". En aval de cette entrée, à une distance où le régime et le mouve- ment permanent du liquide devaient être bien établis; » 4°- A 5o mètres et à lOo mètres en aval du dernier point. » De la sorte, les trois derniers piézomètres lui donnaient la pression éprouvée par la paroi ou la hauteur de charge à laquelle l'eau aurait été soutenue pendant le mouvement, d'abord à l'origine de la longueur des tuyaux en expérience, puis à 5o et à loo mètres plus loin. Les différences de ces charges lui donnaient donc la mesure de l'effet produit ou de la perte de charge occasionnée par la résistance des parois. » Quant au produit des conduites, il était recueilli dans des bassins de jauge dont la capacité était parfaitement connue. » Pour les conduites en plomb qui n'avaient que 5o mètres de longueur, ce qui correspondait à plus de douze cents fois le diamètre des plus gros tuyaux que M. Darcy ait employés, les piézomètres étaient placés à l'un 25 mètres de l'autre. » Enfin, les conduites en verre avaient 44"58o de longueur, ce qui correspondait à peu près à mille fois leur diamètre. » Les vitesses moyennes obtenues dans ces expériences ont varié depuis o"',o3 jusqu'à 5 ou 6 mètres par seconde, ce qui dépasse les limites en usage dans la pratique. 143.. ( "12 ) » Les pentes ont été réglées avec le plus grand soin dans la pose des conduites. » Le mesurage du diamètre des tuyaux a été fait avec toutes les précau- tions nécessaires par le remplissage, excepté pour les tuyaux de plomb qui, obtenus par l'étirage, étaient parfaitement calibrés, et des grands tuyaux de fonte de forts diamètres, pour lesquels on a procédé par mesure directe. » Après avoir décrit les appareils qu'il a employés et les dispositions adoptées pour assurer la précision des observations, M. Darcy rapporte dans vingt-deux tableaux tous les résultats des cent quatre-vingt-dix-huit expériences qu'il a exécutées pour déterminer : » 1°. Les relations existant entre les pentes, les vitesses moyennes et les diamètres des conduites ; » 1°. Les pertes de charge nécessaires à la production des vitesses moyennes lors de l'introduction de l'eau dans les tuyaux. « A l'aide des résultats contenus dans ces tableaux, l'auteur montre que, contrairement à l'opinion admise jusqu'à ce jour, la nature et l'état des surfaces exercent une influence notable sur les produits des conduites. » On voit, en effet, que les conduites en fer enduites de bitume donnent des produits plus considérables que ceux que l'on déduisait des formules de M. de Prony, dans le rapport de 4 à 3 environ ; que le verre offre des résultats analogues; mais qu'à l'inverse, dans des conduites en fonte dont des dépôts, même légers, n'avaient diminué le diamètre que d'une faible quantité, la vitesse et, par suite, la dépense se sont trouvées notablement inférieures à ce qu'indiquaient les formules de M. de Prony, tandis qu'après le nettoyage il y avait accord entre ces formules et l'ex- périence. » Quant au diamètre, l'auteur constate aussi, par des expériences, que les formules de M. de Prony ne lui assignent pas une influence assez grande, et il montre que, pour les petits diamètres, les résultats de l'expérience sont inférieurs à ceux des formules, tandis que, pour les grands diamètres, ils leur sont supérieurs. » Enfin, les conduites en plomb des diamètres de i4, 27 et 4' milli- mètres ont fourni des résultats d'accord avec les formules de M. de Prony. » M. Darcy pense que, si cette influence des diamètres avait paru à M. de Prony moins considérable qu'elle ne l'est réellement, il faut l'at- tribuer à une sorte de compensation fortuite qui se sera établie entre la résistance des tuyaux de petits diamètres, mais bien polis, et celle des (iii3) tuyaux de grands diamètres, mais souillés par des dépôts : c'est, d'ail- leurs, ce qu'il justifie par le calcul direct des expériences. » Ij'auteur fait remarquer, en outre, que, pour les petites vitesses infé- rieures à G™, lo par seconde, le terme relatif au carré de la vitesse dans les formules de résistance paraît avoir si peu d'influence, que cette résistance devient sensiblepient proportionnelle à la simple vitesse. » En classant ensuite les résultats de ses expériences par nature de con- duite et par diamètre de tuyau, M. Darcy cherche à reconnaître si les for- mules ordinaires se vérifient pour chaque tuyau en particulier. » Au moyen de la représentation graphique des résultats, il constate que la formule ordinaire m = av + bv^ «# exprime pour chaque tuyau la loi de la résistance, excepté pour les tuyaux de très-petits diamètres, et pour les faibles vitesses, auxquelles, comme nous venons de le dire, la résistance est sensiblement proportionnelle à la simple vitesse. » Mais, en passant d'un diamètre à un autre pour une même nature de tuyaux, ou d'une espèce de tuyau à une autre, les expériences de M. Darcy montrent que les valeurs des coefficients a et b des deux puissances de la vitesse ne restent pas les mêmes, et qu'elles varient avec les surfaces lorsque ces dernières offrent des degrés de poli inégaux, et avec les rayons lorsque les surfaces sont au contraire à peu près identiques. » Enfin, pour des tuyaux recouverts de dépôts, comme oela arrive aux conduites qui servent depuis un certain temps, les expériences de l'auteur font voir que la résistance pourrait (comme l'avait proposé M. Girard et comme M. d'Aubuisson l'avait admis) être considérée comme simplement proportionnelle au carré de la vitesse, ce qui en simplifierait l'expression et le calcul dans les applications. » Dans les expériences de M. Darcy, les pressions ont été assez différentes entre elles, et assez élevées pour qu'il lui fût possible de bien vérifier le principe admis par Dubuat et par les hydrauliciens qui lui ont succédé, que la résistance opposée par les parois des tuyaux au mouvement des li- quides est indépendante de la pression que leur fait supporter le liquide en mouvement. » C'est ce qui résulte clairement de ses douzième et treizième expériences, où les charges ont varié dans les rapports de 17 à 26 mètres et de 2a à 40 mètres entre les deux parties de tuyaux soumises aux observations, ( i«i4) tandis que les différences ou pertes de charges sont restées les mêmes pour les deux parties. » La même conséquence résulte aussi d'une autre expérience directe, dans laquelle l'auteur a fait varier les charges dans le rapport de i8 à 4i mètres. » On peut donc regarder comme complètement confirmé par l'expérience le principe précédent, qui est fort important pour la théorie du mouvement de l'eau dans les tuyaux de conduite. » Dans le chapitre IV de son Mémoire, M. Darcy recherche, pour chaque tuyau dans un état donné, quelles sont les valeurs qu'il convient d'attribuer aux coefficients des formules RI = av + bv*, ou RI = b, v\ selon que l'on suppose la résistance exprimée par une fonction des deux pre- mières puissances de la vitesse moyenne du liquide, ou simplement pro- portionnelle au carré de cette vitesse. » Pour déterminer les valeurs des coefficients constants, qu'il convient d'adopter pour que ces formules représentent le mieux possible les résultats de l'expérience, l'auteur a employé la méthode des moindres carrés, en s'imposant, non pas la condition que la somme des carrés des erreurs fût la plus petite possible, mais celle que la somme des carrés des erreurs pro- jîortionnelles entre les vitesses calculées et les vitesses observées fiât un mi- nimum. On conçoit, en effet, que pour représenter les résultats de recher- ches où les vitesses ont varié depuis quelques centimètres jusqu'à plusieurs mètres en une seconde, des erreurs absolues égales ont une influence beau- coup plus grande pour les petites vitesses que pour les grandes. Toutefois l'auteur a cru devoir calculer aussi les mêmes coefficients par la condition de réduire la somme des carrés des erreurs absolues à un minimum. » La méthode des moindres carrés suivie par l'auteur pour discuter les résultats de ses expériences, ne nous paraît pas être la plus sûre qu'il convienne d'appliquer dans le cas actuel, malgré l'autorité de M. de Prony, qui avait annoncé l'intention de l'appliquer à la suite des recherches qu'il se proposait de faire sur ce sujet ; car, outre l'inconvénient d'exiger des cal- culs très-laborieux, elle a celui d'introduire dans les résultats l'influence des anomalies que présentent parfois des expériences de ce genre, et que dans d'autres recherches il est à peu près impossible d'éviter. ( «liS) » La représentation graphique des données mêmes de l'expérience a l'avantage d'être plus expéditive et de mettre en évidence les résultats qui, par des circonstances accidentelles, s'éloignent de la loi commune. L'auteur l'a employée concurremment avec celle des moindres carrés, et la continuité des tracés qu'il a obtenus montre avec quel soin il a opéré. » L'emploi successif des deux méthodes nous paraît la meilleure marche à suivre. » Après avoir ainsi déterminé les valeurs des coefficients constants à introduire dans les formules de la résistance pour représenter les résultats des expériences faites sur chaque espèce et sur chaque diamètre de tuyaux, M. Darcy a calculé, à l'aide de ses formules, les vitesses correspondant aux différentes pentes employées, et les a comparées avec les vitesses observées directement; puis il a déterminé les rapports des différences entre les vitesses observées et les vitesses calculées aux vitesses données par l'expé- rience. » Les résultats de cette comparaison donnent la mesure du degré de confiance que l'on peut avoir dans les formules. » Cette discussion montre que pour chaque tuyau et chaque diamètre, dès que les vitesses ont atteint quelques décimètres, la formule de la rési- stance, qui ne contient qu'un terme proportionnel au carré de la vitesse moyenne, reproduit les résultats de l'expérience avec une exactitude qui est sensiblement la même que celle que l'on obtient avec la formule à deux termes; et l'auteur fait remarquer que cette coïncidence se manifeste surtout pour les tuyaux recouverts d'une couche de dépôts, ce qui est l'état normal des conduites. » En comparant ensuite, pour des tuyaux de même diamètre ou de dia- mètres peu différents, les valeurs obtenues pour le coefficient numérique qui détermine la valeur absolue de la résistance, M. Darcy montre que l'état des surfaces, leur poli plus ou moins grand, exerce une influence très-notable sur l'intensité de la résistance. C'est ainsi que, pour des tuyaux de o'",i96,, o™,i88 et o", 243 de diamètre respectivement, en tôle recou- verte de bitume, en fonte neuve et en fonte recouverte de dépôts, le coeffi- cient de la formule RI =b^\>^ varie à peu près dans les rapports de i à i ,5 et à 3. » Ce résultat, très-important pour le service des eaux, montre que, potu' assurer la production régulière et normale des conduites, il faut les sup- ■poser parvenues, par la prolongation du service, à l'état de surfaces recou- vertes de dépôts, quelle que soit d'ailleurs la matière plus ou moins polie qui les forme. Dans les premiers temps de la mise en service, le produit sera plus considérable que celui qu'indiqueraient les formules, mais il s'en rap- prochera de plus en plus, et le produit normal sera celui que l'on avait voulu obtenir. » M. Darcy examine ensuite quelle peut être l'influence du diamètre des conduites sur l'intensité de la résistance, et, après avoir constaté que le coefficient numérique de cette résistance diminue à mesure que le diamètre augmente, il cherche une formule propre à en représenter la loi en fonction du diamètre, d'une manière assez simple pour la facilité des calculs. » En employant la formule RI = b^ v\ où la résistance est simplement proportionnelle au carré de la vitesse, il montre que les valeurs du coefficient numérique b^ de cette formule peuvent être représentées par l'expression très-simple *, = a + ^' c'est-à-dire qu'il se compose d'un terme constant, et d'un terme qui varie en raison inverse du rayon du tuyau. » En comparant cette expression avec les valeurs de ^, , déduites des résul- tats de huit expériences faites sur des tuyaux en fer étiré et en fonte, sensi- blement au même degré de poli, et dont les diamètres ont varié depuis o'^jO 1 22 jusqu'à o^jSo, M. Darcy trouve que la valeur du coefficient ^, peut être représentée par la formule I e 0,00000647 b^ = 0,000507 H- — — ^; et, en mettant en regard les résultats de cette formule avec ceux que l'ex- périence avait fournis directement, il constate entre eux un accord très-sa- tisfaisant pour la pratique, ce qui lui permet de calculer une Table des valeurs du coefficient è, de la formule RI = i, v^ pour tous les diamètres depuis o^jOi croissant de centimètre en centimètre jusqu'à o'",5o, et de 5 en 5 centimètres jusqu'à i mètre. » Comme cette formule donne, pour la pente capable de faire obtenir ( i«'7 ) une vitesse donnée v, avec un tuyau de rayon donné R, la relation et, pour la vitesse correspondante à une pente et à un diamètre donnés, la relation .=^.:i; l'auteur a aussi calculé les valeurs des quantités ^ et l/^ pour tous les diamètres des tuyaux précédents, ce qui fournit les éléments de la solution des principaux problèmes qui peuvent se présenter. » Au surplus, l'auteur fait remarquer que cette variation du coefficient de la résistance, dont il est convenable de tenir compte pour les petits tuyaux, est beaucoup moins sensible à partir des diamètres de o™, 1 2 à o™, i5 et au delà, et qu'il y a peu d'inconvénient à le considérer comme constant pour les tuyaux de ces dimensions, que l'on emploie le plus souvent dans les distributions importantes. >' Pour faciliter les applications, M. Darcy a, de plus, calculé des Tables basées sur la formule RI = b, v^, qui donnent, pour tous les diamètres précédemment indiqués, et pour des vitesses variant de centimètre en cen- timètre jusqu'à 5o, de 2 en a centimètres entre 5o centimètres et a mètres, et de 5 en 5 centimètres entre 2 et 3 mètres de vitesse : » 1°. Les pertes par 100 mètres, ou les pertes de charges consommées par les frottements ; » 2°. Les volumes d'eau débités en une seconde. » L'auteur recherche de même la loi de la variation des coefficients de la formule ordinaire à deux termes, adoptée par M. de Prony, en fonction des diamètres : mais cette détermination qu'il fait suivre d'une Table des valeurs des coefficients correspondant aux différents diamètres nous parait moins importante que la précédente, puisque celle-ci est relative à une formule plus simple et tout aussi exacte. » Il ne faut pas, en effet, perdre de vue que, dans l'étude des phénomènes dont il s'agit ici, on ne doit pas se flatter d'obtenir des lois mathématiques, mais simplement des règles empiriques qui représentent avec une exactitude suffisante et entre des limites données les résultats de l'expérience; et dès lors les plus simples sont les meilleures si l'exactitude est à peu près la même. » Dans cette discussion, l'auteur a reconnu que, pour les faibles vitesses C. R., 1854, j" Semestre. (T. XXXVIII, NoSG.) '44 ( "i8) dans les tuyaux à parois assez lisses, l'influence du terme proportionnel au carré de la vitesse disparaissait à peu près vis-à-vis de celle du terme pro- portionnel à la première puissance, de sorte que l'expression de là résis- tance devenait simplement RI = a, v, ce qui indiquait que les pertes de charge produites par le frottement, aux petites vitesses, étaient alors pro- portionnelles à ces vitesses. » Dans le chapitre V de son Mémoire, M. Darcy se propose de recher- cher la loi de la variation de la vitesse des filets fluides dans les tuyaux de conduite, depuis l'axe, où elle est un maximum, jusqu'à la paroi, où elle est un minimum. » Pour cette étude délicate, plus intéressante au point de vue physique qu'à celui des applications, l'auteur a «mployé des moyens ingénieux et assez précis. A l'aide d'un petit tube de Pitot très-délié, dont il pouvait placer la branche parallèle à l'axe à différentes distances de cet axe, et d'un mano- mètre donnant la pression exercée sur la paroi, il a déterminé l'excès de la pression observée au tube de Pitot sur celle du manomètre, et, par un procédé spécial de tare^ la vitesse du filet fluide qui agissait sur ce tube, ou tout au moins une quantité en rapport avec cette vitesse. » Cela fait, en comparant pour diverses pentes l'excès des vitesses trou- vées dans l'axe, sur les vitesses observées à diverses distances de l'axe, avec les racines carrées des pentes, il a reconnu : » 1°. Que le rapport de ces excès de vitesses aux pentes était constant; » 2°. Que le rapport de ces mêmes excès de vitesses à la puissance -f des distances des filets à l'axe était aussi constant pour une même pente ; » 3°. Que le rapport K des mêmes excès de vitesse au produit r'^yjl, constant pour un même tuyau, varie d'un tuyau à l'autre en raison inverse du rayon du tuyau, de sorte que le produit ^^ est constant. M Ce qui l'a conduit à conclure que la relation entre la vitesse V des filets situés dans l'axe même des tuyaux, avec les vitesses v des filets situés à une distance r de l'axe, était représentée par la formule R étant le rayon du tuyau; formule qui donne, pour la vitesse w de la paroi où r = R, et et, par suite, la formule ( '«'9) w' = v-rVrT, qui lie la vitesse d'un filet quelconque à la vitesse dans l'axe et à la vitesse à la paroi ; équation que l'auteur reproduit par des constructions graphiques qui donnent la courbe qui lie les vitesses des différents filets à leur distance à l'axe des tuyaux. » Enfin l'auteur trouve, pour l'expression de la vitesse moyenne en fonc- tion de la vitesse dans l'axe et de la vitesse à la paroi, 3c- u = — 7 et pour la distance à l'axe du filet animé de cette vitesse moyenne , la valeur r= 0,689 R. » En comparant les résultats des expériences faites dans différents tuyaux, l'auteur arrive à cette conséquence, que, si l'état de poli plus ou moins par- fait des parois a une influence notable sur la résistance, et, par suite, sur la vitesse moyenne que le fluide prend dans la conduite, il ne paraît pas en exercer sur la loi de la variation des vitesses depuis l'axe jusqu'à la paroi, qui ne semble dépendre que de la viscosité propre du liquide, ce qui, d'ailleurs, semble parfaitement rationnel. » Dans le cours de ses expériences, l'auteur a constaté qu'une impulsion centrale très-vive, telle que celle qui pouvait être produite par l'insertion, dans le sens de l'axe du tuyau, d'un filet fluide de petite section animé d'une vitesse beaucoup plus grande que la vitesse moyenne de l'axe dans le tuyau, ne troublait pas d'une manière appréciable la loi de distribution des vitesses des filets fluides. » Enfin, le chapitre VI, après quelques considérations sur les circon- stances qui peuvent produire la prépondérance de l'un des termes de la résistance sur l'autre, a pour objet de faire connaître les résultats des expé- riences par lesquelles l'auteur a vérifié la valeur du coefficient de contrac- tion qu'il convient d'employer pour calculer le débit des conduites d'eau, à l'aide de l'observation des charges en amont, et à une petite distance en aval de leur origine. 144.. ( I I20 ) » Ces expériences ont conduit M. Darcy à assigner à ce coefficient, pour des tuyaux dont les diamètres ont varié depuis o™,o36 jusqu'à o™,297, la valeur moyenne de o™,825, qui est celle que l'on admet généralement pour les ajutages cylindriques. » Mais nous rappellerons que, d'après la théorie donnée par M. Poncelet dans ses Leçons de l'École de Metz, théorie vérifiée par de nombreuses expé- riences faites par notre savant confrère à Toulouse en i84i, la valeur de ce coefficient est luie fonction de celui du coefficient de la contraction com- plète à l'entrée du tuyau, et que celui-ci varie avec les charges génératrices de la vitesse et les dimensions des orifices. Il en résulte que le coefficient de la contraction à l'oHgine des conduites doit lui-même être variable avec ces éléments. Il nous semble donc nécessaire d'appeler l'attention de l'auteur sur ce point, avec d'autant plus de motifs qu'il a lui-même trouvé des valeurs très-différentes pour ce coefficient, et que ce n'est que par une compensa- tion de différences, qu'il a obtenu, pour valeur moyenne du coefficient de contraction à l'entrée des conduites, la valeur o",825 généralement admise. » On voit, par l'analyse détaillée que nous avons cru devoir donner de l'important travail de M. Darcy, qu'il a de beaucoup accru les connaissances que la science de l'ingénieur devait à ses prédécesseurs. » Le résultat capital qu'il a bien constaté, et qui doit désormais être admis par les ingénieurs, c'est que les coefficients des formules générale- ment admises pour représenter la résistance des parois au mouvement de l'eau, ne sont pas constants, qu'ils varient, au contraire, avec le poli plus ou moins grand des surfaces et avec le diamètre des tuyaux. i> Les Tables données par l'auteur pour le cas le plus général des tuyaux recouverts d'une couche de dépôts par suite d'un service prolongé, met- tront d'ailleurs les praticiens en état de résoudre facilement les questions d'application, malgré cette complication nouvelle des formules, en même temps qu'elles leur éviteront des mécomptes assez graves sur le produit des conduites. » M. Darcy n'a pas borné ses travaux sur le mouvement de l'eau aux recherches si longues et si délicates dont nous venons de rendre compte à l'Académie, et l'on peut espérer que, si l'appui du Ministère des Travaux publics ne lui fait pas défaut, il pourra bientôt compléter les études qu'il a déjà entreprises sur le mouvement de l'eau dans les canaux, pour faire suite à celles qu'il a présentées sur les tuyaux de conduite. » Vos Commissaires pensent que de semblables recherches, qui exigent à la fois tant de soins, de persévérance et de talent, méritent la haute ap- ( nai ) probation de l'Académie, et ils vous proposent d'ordonner l'insertion du Mémoire de M. Darcy dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. POIDS ET MESURES. — Rapport sur une Note présentée par M. Viiàzinvii, relative aux poids et mesures de l'empire ottoman. (Commissaires, MM. Laugier, Morin rapporteur.) « La Note de M. Bilézikdji, que l'Académie nous a chargés d'examiner, a pour but d'appeler l'attention sur les nombreux défauts que présente le système des poids et mesures en usage en Turquie, ou plutôt sur la néces- sité d'y établir un système régulier qui soit, autant que possible, en rapport avec le système métrique. » On sait, en effet, qu'en Turquie les unités de longueur, de superficie, de poids et de volume, loin d'être uniformes, varient non-seulement d'une province ou d'une ville à une autre, mais encore selon les professions et selon la nature des produits. » Ainsi pour les longueurs, la mesure que nous nommons \epik, et qu'en Turquie on Appelle arc hine, a bien pour valeur moyenne o°',75, mais elle varie souvent en plus, et surtout en moins, jusqu'à o™,64 et même au- dessous. » Les grandes distances ne s'évaluent que par le temps employé à les parcourir. » Les unités de poids et de volumes sont encore plus variables. M. Bilé- zikdji ne donne et ne peut donner le rapport exact entre les mesures turques et les mesures métriques, puisque les premières n'ont pas d'étalons que l'on puisse comparer aux secondes. Il se borne à exprimer le vœu que son gou- vernement adopte pour l'unité de longueur nommée pik ou archine, o'^,'j5; pour l'unité de poids appelée ok, i'^',25o, et pour l'unité des volumes employés au mesurage des grains le kilé, cubant un tiers d'hectolitre. » Nous ne pouvons émettre d'opinion sur ces propositions, et nous devons nous borner à engager l'Académie à exprimer le vœu que le gouvernement ottoman s'occupe, aussitôt que la guerre lui en laissera les loisirs, de régu- lariser son système de poids et de mesures, et de le mettre en rapport avec notre système métrique. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( II22 ) ARCHITECTURE NAVALE ET NAVIGATION. — Rapport sur un ouvrage de M. BouRGOis, concernant la navigation commerciale à vapeur de l'Angleterre. (Commissaires, MM. Poncelet, Duperrey, Ch. Dupin rapporteur.) « L'Académie a chargé MM. Poncelet, Duperrey et moi de lui rendre compte d'un ouvrage sur la navigation commerciale opérée par la vapeur en Angleterre; il est composé par M. Bourgois, capitaine de frégate, et l'im des trois officiers français entre lesquels vous avez partagé, l'an dernier, le prix extraordinaire proposé pour le perfectionnement de la navigation à la vapeur. » Ce travail, rédigé sous forme de Rapport au Ministre de la Marine, est le résultat d'une mission remplie en Angleterre, afin d'étudier les transformations importantes qu'éprouve en ce moment la navigation nouvelle. » L'écrit dont nous allons rendre compte, pour son étendue et pour la valeur des faits qu'il présente, est comparable au savant ouvrage, résultat d'une mission aux États-Unis d'Amérique, accomplie , il y a trente années, par M. Marestier : ouvrage que l'Académie, par l'organe du même rappor- teur qu'aujourd'hui, a justement honoré de son suffrage (i). » M. Marestier rendait compte des vingt premières années de navi- gation par la vapeur au delà de l'Atlantique; M. Bourgois rend compte des progrès subséquents chez le peuple britannique, rival heureux du peuple américain, pour l'étendue, la nouveauté et l'utilité des résultats obtenus. » Ce dernier auteur étudie, avant tout, les entreprises spéciales formées pour le transport accéléré des dépèches et des voyageurs dans les diffé- rentes mers. Des Compagnies puissantes se sont formées pour construire et faire naviguer des paquebots à vapeur très-différents de volume et de puissance, selon les distances à parcourir. » Les premières grandes entreprises de ce genre qu'on ait formées devaient l'être naturellement pour établir une communication accélérée entre les deux contrées qui font le plus riche commerce maritime de l'an- cien et du nouveau monde, c'est-à-dire entre l'Angleterre et l'Amérique. )) L'Amirauté britannique fut chargée de fixer les conditions des enga- (i) La Commission chargée d'examiner le Mémoire de M. Marestier était composée de MM. Sané, Biot, Poisson et Charles Dupin rapporteur. ( iia3 ) gements par lesquels l'État, moyennant subvention, obtenait le transport par mer des dépêches publiques et privées. » A partir de iSSg, on remplaça, par des navires à vapeur, les paquebots à voiles qui desservaient la ligne de l'Angleterre à l'Amérique méridionale, ainsi qu'aux Antilles. La Compagnie chargée du service nouveau prit un nom que pourraient envier, pour sa longueur, les plus fiers hidalgos de l'ancien et du nouveau monde : l'Association Royal- India-Mail-Steam- Packet- Company prit l'engagement de parcourir annuellement, avec ses paquebots, entre les Antilles et l'Angleterre, 636 ooo kilomètres, équiva- lents à seize fois le tour du globe, moyennant une subvention de 6 ooo ooo de francs. On payait ainsi 9^' 43'' par kilomètre que parcourait chaque paquebot à vapeur de 4oo chevaux. » Précédemment, l'Etat dépensait 4 090 000 francs pour les paquebots à voiles; il a donc ajouté seulement i 910000 francs pour le service incom- parablement plus régulier et plus rapide des paquebots à vapeur. » Le service des communications postales, étendu des Antilles au Brésil, se faisait avec de plus petits bâtiments, beaucoup moins coûteux, et, par conséquent, avec une moindre subvention : 3 francs par kilomètre. Subventions comparées pour chaque kilomètre parcouru et par cheval de vapeur. Avec deS bâtiments d'au moins 4oo chevaux ^"^ r» *"*" '* ligne principale des Antilles ; Avec de moindres bâtiments i" tt *"•' '* 'ig"^ secondaire des Antilles au Brésil. » Les paquebots de cette première entreprise étaient nécessairement les plus imparfaits. Ils étaient en bois, avec des roues à aubes, et n'atteignaient pas à la vitesse de 8 nœuds; ils parcouraient au plus i4 kilomètres par heure. La Compagnie perdit, dans les premiers temps, six de ses princi- paux navires ; ce qui montre combien de périls il fallait vaincre pour arriver à quelque sécurité dans les transports. » Le rapide accroissement du commerce entre l'Amérique et l'Angleterre, en multipliant de plus en plus le nombre des voyageurs et le poids des cargaisons, a fini par rendre profitable cette entreprise, qui fut longtemps ruineuse. » A quelque chose ont servi les naufrages que nous avons mentionnés ; on a remplacé les navires perdus par d'autres plus perfectionnés. » Dès la fin de i85i, la Compagnie avait construit, en bois, cinq navires à vapeur de 2 aSo tonneaux de charge, mus chacun par une force de ( II24) 8oo chevaux; c'était le double de la force primitive. De tels bâtiments étaient plus grands que ne l'exigeait ce genre de service, ainsi que le démontre judicieusement M. Bourgois. » C'était l'Amirauté d'Angleterre qui faisait aux Compagnies une obli- gation de construire en bois leurs navires ; afin qu'ils pussent, au besoin, être convertis en bâtiments de guerre. L'Amirauté, dans ces derniers temps, a cessé d'ériger ces conditions en règles absolument obligatoires. » En contraignant les Compagnies à construire des navires d'une forte charpente, telle qu'il la faut pour la guerre, on obtient des paquebots moins rapides, et dont la dépense est disproportionnée avec le service qu.'ils rendent au commerce. Dans un pareil cas, les Compagnies trouvent tou- jours le moyen de se soustraire à des conditions trop désastreuses. » M. Bourgois examine ensuite une ligne incomparablement plus im- portante et mieux desservie que la précédente, entre Liverpool, Halifax, Boston et New-York, c'est-à-dire entre les quatre ports les plus prospères de l'Angleterre, des colonies canadiennes et des États-Unis. Cette ligne, dans le principe, ne s'étendait qu'entre Liverpool et Halifax; depuis 1846, elle a complété la communication entre les quatre grands ports que nous ve- nons d'indiquer. Elle est obligée de faire au moins quarante-quatre voyages par an, c'est-à-dire un par semaine pendant les neuf mois de bonnes saisons, et seulement un par deux semaines pendant les trois mois d'hiver. » On doit cette belle entreprise à M. Cunard, habile constructeur de Halifax. » Le contrat n'obligeait qu'à donner aux paquebots 4oo chevaux de vapeur; M. Cunard leur en a donné 65o au minimum. Afin d'atteindre des vitesses de plus en plus grandes, il n'a pas seulement accru la force mo- trice, il a porté le rapport entre la largeur et la longueur des navires, à 5, à 6, à 6-|, et même au delà. « Enfin, en augmentant la tension habituelle de la vapeur, il a porté la vitesse moyenne effective : nœuds. En allant de Liverpool en Amérique, à. . . 9 tt En allant d'Amérique à Liverpool , à . . . . • o 7^ Vitesse moyenne ^^ ri c'est-à-dire 19 kilomètres, ou 5 lieues moins un quart par heure. » La subvention accordée à M. Cunard par l'Amirauté d'Angleterre est de 8^'^32*' I par bâtiment et par kilomètre parcouru. Cela donne par kilo- ( iiaS ) mètre et par cheval de vapeur : centimes Pour des navires de 4oo chevaux ^ Ti Pour des navires de 65o chevaux i -j Pour des navires de 800 chevaux i -^ » Dès i85o, nous voyons les Américains entrer en lice par les efforts de M. CoUins, pour rivaliser avec la Grande-Bretagne entre New- York et Liverpool. » Les Américains, en employant des paquebots d'une grandeur et d'une force de vapeur extrêmement considérables, ont contraint par leur concurrence la Compagnie britannique de M. Cunard à leur en opposer de comparables, afin de ne pas perdre ses voyageurs. Elle a fini par construire des navires qui, pour 2 4oo tonneaux de jauge anglaise, ont une force mo- trice de 960 chevaux. Ces derniers navires, rjrahie et la Perse, sont con- struits sur les bords du Clyde, et les machines sont l'œuvre de M. R. Napier, de Glasgow^, constructeur renommé. Le navire la Perse est en fer. Enfin, pour ces deux navires on a porté la longueur jusqu'à sept fois la largeur principale, ce qu'on n'avait pas encore fait. » En même temps on élevait la pression moyenne de la vapeur (mesures anglaises) de 4 livres par pouce carré, comme on le pratiquait vers l'année 1845, jusqu'à i4 livres. » Avec tant de moyens réunis, on a fini par obtenir, en construisant le navire l'Arable : nœuds. kilom. De Nevr- York à Liverpool , 10 | 19,444 P^"" heure. De Liverpool à New- York , 12 | 22,645 par heure. Valeurs moyennes .... n | 21 ,o545 c'est-à-dire, en moyenne, plus de 5 lieues et quart par heure. » Pour arriver à ce haut degré de vitesse, d'après la loi connue des cubes^ il a fallu comparativement presque tripler la force motrice obtenue quand la vitesse était seulement de 8 nœuds par heure. » Les Américains, dans leurs plus célèbres traversées, n'ont pas égalé celles du navire anglais l'Arabie; mais il paraît que la moyenne des vitesses pour les trois dernières années est à leur avantage. Vitesse moyenne obtenue pendant les trois années iQ5i, i852, i853. > nœuds. kilom. Par les Anglais, compagnie Cunard, 10,92 20,222 Par les Américains, compagnie Collins, 1 1 ,36 21 ,087 Différence par heure 0)44 o,8i5 G. K. , i854, i" Semestre. (T. XXXVHI, N" 26. ) l45 ( I I a6 > » La distance de Liverpôol à New-York est ici comptée pour 3 080 milles, I 426 lieues de 4 kilomètres. » Il est juste de dire que la Compagnie des Etats-Unis n'a pu soutenir avec un tel succès la concurrence, qu'en ajoutant à ses revenus une subvention très-libérale accordée par le gouvertjement fédéral ; cette subvention a per- mis de grands sacrifices. » M. Bourgois montre avec sagesse combien l'emploi de bâtiments d'une grandeur démesurée pour obtenir des accroissements de vitesse renfermés après tout dans des limites modérées, a jeté les Compagnies loin du maximum d'avantages économiques auxquels on aurait dû s'arrêter. » Proportion gardée avec le service qu'elle est chargée d'accomplir, la Compagnie américaine reçoit de son gouvernement une subvention double de celle accordée à la Compagnie anglaise. » Nous allons maintenant exposer des faits intéressants à la fois pour la science, pour le commerce et pour l'administration, sur la concurrence si remarquable de l'Angleterre et des États-Unis dans leur navigation transat - I antique à vapeur. Tableau comparé des deux Compagnies concurrentes subventionnées , V une parle gouverne- ment britannique , l'autre par le gouvernement des Etats- Unis. COMPAGNIES Capital engagé Nombre de voyages Capital correspondant à chaque voyage Subvention totale annuelle Subvention correspondante à chaque voyage . . . Rapport de la subvention au capital engagé GRANDE-BRETAGNE. ETATS-CNIS. deM. Cunard. de M. CoUins. •XI 5oo oco'"' 16 750000'' 44 26 5n363 644 a3i 4 333 5oo 4 468 750 98489 171 875 «9 T P- '00 26 7 p. 100 » Ce tableau nous fait voir : i" que, tous les cinq ans, le gouvernement britannique paye à la Compagnie qu'il subventionne une somme égale à la valeur complète de son matériel et de son capital circulant; 2° que le gou- vernement des États-Unis paye une somme égale à tout le matériel, plus le capital circulant de la Compagnie qu'il subventionne, en moins de quatre ans! » On commettrait une grave erreur si l'on supposait que ce soit à la va- peur qu'il faille exclusivement attribuer l'énormité de tels sacrifices. ( "27 ) » Les documents essentiels recueillis par M. Bourgois vont nous per- mettre de jeter sur ce point une lumière importante, toujours en prenant pour terme de comparaison les deux compagnies concurrentes qui navi- guent entre Li ver pool et New- York. » D'après les relevés détaillés des dépenses annuelles pour le service de ces deux Compagnies, nous avons calculé le rapport de chaque genre de frais avec la dépense totale. Il en est résulté le tableau comparé qui suit : Énumération des principaux genres de frais pour la navigation transatlantique à vapeur entre C Angleterre et les États-Unis. GENRE DES DÉPENSES. Assurances Frais divers de toute nature , Entretien et réparation des navires Solde et vivres de l'équipage Amortissement Total des dépenses diverses Dépenses du combustible. Subvention COHPAGME BRITANNIQUE. 0,I1 TTi- o, i3 " î " ^ 10 0 0,17 7TÎ o,'8 rh COMPAGNIE des ÉTATS -DNIS. 0,75 -TTiT 0,2â 0,437V 0'09 -îVô 0,19 -nnr 0,19 rh 0,76 iVf 0,23^ 0,63 ^ » Ainsi, comme subvention, le gouvernement d'Angleterre paye à sa Compagnie presque le double du combustible dépensé, et le gouvernement des États-Unis paye presque le triple de ce que vaut ce combustible ! » Si l'on divisait les dépenses annuelles par le nombre de voyages, on trouverait : NATIONALITES' VOYAGE MOYEX. Dépenses annuelles. . Recettes annuelles avec subvention. 227 159 fr. 270 190 270 190 fr. 359 375 . 145. : 1 1 28 ) » Il semble ici que les Américains font de bien plus grands bénéfices que les Anglais ; il faut en indiquer la source : Recettes par voyages, la subvention déduite. Compagnie anglaise i83 689 fr. Compagnie américaine 187 5oo » La différence entre ces deux recettes provenant des voyageurs et du matériel commercial est, comme on le voit, insignifiante. » La comparaison à laquelle nous nous sommes livrés conduit donc à ce résultat remarquable : Quoique, dans l'ensemble, les bâtinjents américains soient d'un plus fort tonnage et d'une plus grande puissance de vapeur, le fret provenant des personnes et des marchandises transportées ne surpasse par voyage que de 2 f^ pour 100 la recette des bâtiments britanniques. » De semblables rap[)rochements démontrent qu'au point de vue d'une économie bien calculée, dans les grandes navigations à vapeur, il est une limite de tonnage qu'il ne faut pas outrepasser, » Mais entre les Anglais et les Américains, c'était à qui présenterait aux voyageurs les navires les plus rapides, les plus grands, les mieux installés et les plus luxueux. On a prodigué partout l'acajou, le cuivre, le cristal, la soie, le velours dans des salons et dans des chambres que nos cités les plus somptueuses remarqueraient pour le luxe et pour l'élégance. C'est une manière agréable, en attirant l'affluence, de restituer au public d'énormes subventions accordées sans trop compter par des gouvernements rivaux ! » Enfin , à notre point de vue scientifique , n'oublions pas que l'art naval et la science ont gagné par ces magnifiques expériences où l'on accroissait à l'envi la grandeur des bâtiments et leur force motrice, sans s'arrêter au maximum précis des bénéfices. » La lutte de peuple à peuple, dont nous venons de présenter les résul- tats , s'est soutenue entre des navires à aubes, suivant le système primitif. Il fallait faire un pas de plus du côté de l'art. » En dehors des somptuosités que nous venons de signaler, il devait s'é- lever, il s'est en effet élevé une concurrence de navires à vapeur construits sans luxe, avec tous les perfectionnements de ces derniers temps ; l'hélice remplaçant les roues motrices, et le fer remplaçant le bois pour la carène des navires. » C'est en Ecosse, dans la patrie de James Watt, et sur les bords du fleuve auprès duquel il est né, que s'est formée la nouvelle entreprise, et qu'on a construit les nouveaux navires. Les bords du Clyde offraient pour f I F 2f) ) cela tous les avantages par le voisinage d'excellents gîtes de houille, et les grandes exploitations d'un fer qui réunit le bas prix à la qualité. » L'Ecosse, ainsi favorisée par ses trésors naturels et par le génie de ses habitants, construit aujourd'hui un plus grand tonnage de bâtiments à va- peur, et surtout en fer, que l'Angleterre et l'Irlande réunies » C'est à partir de 1 85o que s'est formée à Glascow la Compagnie qui na- vigue, sans subvention, entre l'Angleterre et l'Amérique du Nord, avec des bâtiments tels que nous venons de les indiquer ; elle se contente d'une force de 3oo chevaux pour 1600 tonneaux de jauge, et d'une vitesse de 8 nœtids par heure, au lieu des 10 et 1 1 nœuds que parcourent les navires subventionnés. Il n'y a pas là de mystères; elle économise en vitesse et par conséquent en force motrice, l'équivalent de la subvention qu'elle n'a pas. » Un résultat curieux et que fait bien ressortir M. Bourgois, c'est qu'en tenant compte des bâtiments de réserve que les Compagnies subventionnées sont obligées de posséder pour que leur service ne manque jamais, les navires à moyenne vitesse et mus par l'hélice font, dans une année, autant de voyages que les paquebots accélérés. Fiel comparé, au commencement de i853, entre l'Angleterre et les États-Unis. PAR TONKEAU , En shellings. En francs. Par bâtiments à voiles Par bâtiments à bélice et moyenne vitesse. . Par bâtihients à roues et de grande vitesse. . 20 à 25*'' 4- 10 p. 100 60''' -+- 5 p. 100 8o''> -H 5 p. 100 3.' , 1 78^ 75^ 1 io5f i » Remarquons bien que les bâtiments à voiles transportent à deux:^çin- quièmes de prix des bâtiments à hélice en fer, et ceux-ci aux deux tiers de prix des bâtiments subventionnés. Cela démontre d'abord que les seules opérations possibles jusqu'à ce jour, en employant la vapeur, ne peuvent convenir qu'au transport des voyageurs et des marchandises de prix, ou des marchandises dont l'arrivage exige beaucoup de rapidité. » Cela nous explique la raison pour laquelle on a réduit, sur les plus grands navires de la Compagnie Cunard, à 35o et même à 3oo tonneaux la partie réservée pour cargaison ; tout le reste est absorbé par le transport de la houille et le logement des voyageurs. ( ..3o ) » La Compagnie anglaise subventionnée, celle de M. Canard, pour résister à la concurrence écossaise, s'est elle-même déterminée à construire des navires supplémentaires en fer, à hélice, d'une force motrice modérée ; il le fallait, afin d'obtenir aussi des vitesses moyennes et des dépenses réduites. » C'est ainsi qu'elle a fait construire les trois bâtiments qui suivent : » Les Andes et les Alpes, de i 3oo tonneaux et 3oo chevaux ; » Le Taurus, de i loo tonneaux et i8o chevaux seulement. » La Compagnie Cunard se propose aussi de prolonger la ligne qui s'étend de Liverpool à Boston, d'un côté jusqu'à Montréal, de l'autre vers Chagres et l'isthme de Panama, par le moyen de navires en fer à hélice, ayant de longueur huit fois la largeur, avec une capacité de 2 000 tonneaux et 45o chevaux de force motrice. Il n'y a que des bâtiments en fer qui puis- sent être légers, et néanmoins assez solides pour comporter une aussi grande longueur relativement à la largeur. » Après avoir suivi les progrès de la navigation à la vapeur d'Angleterre en Occident, M. Bourgois tourne ses études vers l'Orient. » La Compagnie péninsulaire orientale, connue d'abord seulement sous le premier de ces titres, avait commencé, dès l'année 1837, à faire le ser- vice postal maritime entre l'Angleterre et la péninsule espagnole. Elle met- tait en communication Falmouth, Vigo, Oporto, Lisbonne, Cadix et Gibral- tar. Quoique les engagements avec l'État ne l'obligeassent qu'à donner à ses navires une force de il\o chevaux, elle en employa dès le principe une de 200 chevaux, que bientôt elle surpassa. » Quelque temps après, on a prolongé cette ligne dans toute la longueur de la Méditerranée jusqu'au port d'Alexandrie. « Dès 1839, les Anglais ajoutaient à cette correspondance par un autre service à vapeur entre Alexandrie et Marseille, afin de recevoir un peu plus tôt leurs nouvelles de l'Inde. » Pour ne pas être vaincue, la Compagnie péninsulaire double tout à coup la capacité et la force motrice de ses navires ; elle emploie des bâti- ments mus par 4io et 45o chevaux, à la communication directe et sans arrêt entre Alexandrie et l'Angleterre. » C'est en septembre 1840 que la Compagnie déploie cette nouvelle ac- tivité, dans un moment où les destins de l'Egypte menaçaient d'exciter une guerre universelle. La distance était d'environ 5 3oo kilomètres, qu'elle parcourait à raison d'à peu près i5 kilomètres, ou 8 nœuds par heure. y. L'Angleterre étendait ses vues bien au delà de la Méditerranée : elle ( 'i3. ) avait déjà prescrit des études très-sérieuses pour passer de cette mer à l'Océan oriental, par la Syrie et par l'Euphrate, fleuve sur lequel elle avait fait monter et descendre un navire d'essai savamment conduit; mais les len- teurs, les périls et les obstacles de tout genre l'avaient dégoûtée de cette voie. » Ce fut alors que la Compagnie péninsulaire orientale entreprit un nou- veau service à vapeur, dans toute la longueur de la mer Rouge, et de là jusqu'à l'Indostan. » La Compagnie accomplit ce nouveau service avec des navires mus par une force de 520 chevaux, ayant une vitesse moyenne de 8-j nœuds. Ce qui rendait plus dispendieux les voyages de Suez à l'Asie orientale, c'est qu'il fallait transporter d'Angleterre le combustible nécessaire au service de la mer Rouge et de l'océan Indien. o Grâce à l'emploi de la vapeur, les voyageurs et les lettres ne mirent plus que quarante-sept jours pour traverser trois mers et l'Egypte, entre l'Indostan et la Grande-Bretagne. » Après de longues difficultés, les Anglais ont obtenu de construire, au compte du pacha d'Egypte, un chemin de fer qui sera fini dès l'année pro- chaine, depuis Alexandrie jusqu'au Caire, dans une longueur de 200 kilo- mètres. Il ne restera pkis qu'à le continuer dans une étendue un peu supé- rieure à 100 autres kilomètres, pour atteindre Suez. Alors, on aura mis l'Angleterre et l'Inde en communication complète par la vapeur, dans un temps qu'on peut espérer de réduire à quarante jours de voyage effectif; tandis qu'il faut quatre mois aux navires à voiles qui contournent l'Afrique en doublant le cap de Bonne-Espérance. » Terminons ce qui concerne la Compagnie péninsulaire orientale en disant qu'aujourd'hui son service s'étend à Bombay, à Calcutta, à Ceylan, à Siugapore et jusqu'en Chine, à Canton, à Shanghai; elle a même un service accessoire pour l'Australie. » La dernière convention passée entre cette Compagnie et l'Amirauté d'Angleterre montre bien le progrès de la navigation par la vapeur ; elle stipule que, sur la ligne principale, les bâtiments parcourront en moyenne 10 noeuds ou 18 ^ kilomètres par heure; ce qui suppose à peu près 12 nœuds dans une épreuve où la mer et le vent sont calmes. » Pour compenser les sacrifices que de telles vitesses comportent, le gou- vernement anglais paye chaque année 5 millions de francs de subvention ; ajoutons que ce gouvernement retire annuellement du service postal opéré par la Compagnie, 3 680 000 francs, ce qui réduit son déboursé définitif à I 320000 francs par année. Moyennant cette somme, les navires à vapeur ( Il32 ) En définitive, il faudrait changer les installations et les emménagements, fortifier les ponts et les œuvres-mortes; en un mot, faire d'énormes dépenses pour obtenir des bâtiments inférieurs à ceux que la marine militaire construit et qu'elle arme pour faire la guerre. » En présence de semblables conclusions, nous comprenons que cette année, malgré les besoins urgents d'armements immenses, l'Amirauté n'ait pas transformé les paquebots à vapeur en bâtiments de guerre; elle s'est contentée d'en choisir vui certain nombre comme bâtiments de transport, surtout pour les troupes et les chevaux. Sous ce point de vue, ils pouvaient offrir la ressource la plus précieuse. )) Il est essentiel que l'on connaisse de tels faits. Par ce moyen, dans le cas où la France croirait devoir subventionner à grands frais des lignes de C. R., i854, lOf Semestre. (T. XXXVUI, N» 26.) l46 ( ii34) paquebots à vapeur, elle sera prévenue de ne pas payer de trop larges sommes, pour imposer des conditions qu'on trouverait certainement illu- soires, lorsque arriverait l'instant du besoin. » Nous ne suivrons pas M. Bourgois dans l'énumération des renseigne- ments qu'il présente sur plusieurs Compagnies, outre les quatre que nous avons énumérées. » L'Association écossaise, que nous avons déjà citée pour des voyages à moyenne vitesse, a réussi dans plusieurs navigations lointaines et surtout dans les navigations rapprochées. » Des constructions analogues aux siennes (navires en fer à hélice) sont très-employées par le cabotage, qui les fait servir avec un succès spécial au transport des voyageurs et des animaux domestiques.' » On préfère, pour les voyages ordinaires à distances rapprochées, des bâtiments où la vapeur ne fournit qu'une vitesse modérée, à laquelle s'ajoute l'action des voiles : on combine ainsi l'économie des transports avec une accélération de temps sensiblement plus grande que par le seul em- ploi des voiles I) Un nouveau genre d'entreprises s'est formé pour le transport énorme . de la houille entre Newcastle et Londres, avec des navires mixtes en fer, à hélice, et suffisamment pourvus de voiles. Par la régularité des voyages, et par leur rapidité, on obtient des résultats satisfaisants au point de vue de l'économie. n Les chemins de fer ont essayé de faire concurrence à la navigation pour apporter la houille à Londres; jusqu'à ce jour ils n'ont pas pu transporter plus d'un dixième de ce combustible. Le transport à la vapeur, par les bâ- timents mixtes, est incomparablement moins coûteux, et suffisamment rapide. Cette expérience doit rassurer en France sur l'avenir de notre cabo- tage. Ce genre de navigation l'emportera, par le bon marché, sur les che- mins de fer parallèles à nos côtes, si l'on est tenté d'en établir. » Nous venons d'énumérer les moyens par lesquels l'emploi de la vapeur se prête à tous les besoins des navigations lointaines ou rapprochées. M. Bourgois discute avec sagacité chaque nature d'entreprises, d'après les services auxquels il est besoin de satisfaire. » Ainsi qu'on pouvait l'attendre de l'auteur d'expériences si nombreuses sur l'héUce, il en étudie avec soin l'action à bord des bâtiments anglais. » Arrêtons-nous maintenant à quelques considérations essentielles qui nous sont suggérées par le sujet dont nous occupons l'Académie. » N'est-ce pas un résultat admirable de voir en si peu d'années, dans ( n35 ) les trois royaumes britanniques, la force totale de la vapelir appliquée à la navigation maritime s'élever à celle de 60000 chevaux (année i85i), et cette force transportant par année plus de cent mille voyageurs, dans toutes les parties du monde? On est frappé de voir que cette immense puissance est Iç résultat d'une progression qui la fait doubler en dix ans. L'imagination, impatiente de lire dans l'avenir, aime à s'associer en quelque sorte à la rapidité des progrès de la force nouvelle ; elle se plaît à supposer que la vapeur achèvera, dans un temps assez prochain, de remplacer, comme un moyen suranné, l'antique force du vent. » Depuis l'époque où nous avons commencé l'examen du travail dont nous rendons compte, nous avons enfin reçu la publication très-retardée des Tables du commerce et de la navigation de la Grande-Bretagne, pour l'année i85i. Nous avons trouvé, dans ces Tables, plusieurs documents qui jettent beaucoup de lumière sur la question que nous venons d'in- diquer. Tonnage des navires britanniques mis en action. EMPLOI DES NAVIRES. PAR tA VOILE. PAR LA VAPEUR. TjP raliotai''fi seulement . . .>... •• .*•• tonn. 685 641 242 656 2 287 897 tonn. 78820 4926 60995 Service mélangé de cabotage et de navigation extérieure. Navigation exclusivement extérieure Tonnages totaux 3 216 194 i4474' » De ces données numériques, nous déduisons le tableau suivant qui mérite d'être étudié : Proportions entre les deux genres de navigation. EMPLOI DES NAVIRES. A VOILES. A VAPEUR. Tonnage exclusif pour le cabotage Tonnage mixte de cabotage et de navigation extérieure. . tonn. 1 000 000 I 000 000 l 000000 tonn. 1 14958 5o 770 26660 » On sera frappé certainement de la diminution si rapide que présente le tonnage des navires à vapeur, aussitôt qu'on s'éloigne du cabotage exclusif. 146.. ( I ' 36 ) » Arrêtons l'attention de l'Académie sur la navigation extérieure, la plus remarquable des trois pour les difficultés à vaincre et pour la grandeur des navires qu'elle exige. C'est, comme on le voit, celle qui laisse encore à la force nouvelle le champ le plus large à parcourir, avant d'arriver à remplacer en entier la force du vent : si cette conquête est possible. » Afin qu'on se forme une idée un peu précise de l'état actuel de la navi- gation opérée par les deux genres de forces, nous divisons en quatre parties cette navigation ; » i". Navigation avec l'Europe occidentale ou rapprochée, dont les dis- tances moyennes aux principaux ports des trois royaumes britanniques sont par nous évaluées à i 200 kilomètres ', » a". Navigation avec l'Eurojïe éloignée et l'Asie occidentale, ce qui com- prend la mer Blanche, la Baltique et la Méditerranée, suivant une distance moyenne de 4 000 kilomètres ; » 3°. Navigation avec l'Afrique et l'Amérique des deux côtés de l'Atlan- tique, suivant une distance moyenne évaluée à 7 000 kilomètres ; » 4"- Navigation avec l'Asie orientale, suivant une distance moyenne évaluée à 22 000 kilomètres. » Pour la première fois, les Tables de commerce et de navigation britan- niques (année i85i) donnent distinctement les tonnages, par puissance, des navires à vapeur et des navires à voiles. Nous en avons déduit les nombres qui suivent pour les quatre grandes divisions que nous venons de définir. Tonnage réuni des entrées et des sorties pour les navires britanniques ayant fait le commerce entre les ports des trois royaumes et les ports étrangers ( année i85i ). DESTI>iATION DES NAVIRES A VAPEUR. A VOILES. I 546472 tonn. 117880 226 g44 4444 I g35 321 tonn. I 61 1 200 8217 3i3 I o56 882 Europe éloignée, Asie rapprochée. . . . Afriane. Amériaiie Totaux 1 895740 tonn. 7820 716 tonn. » De ce tableau nous déduisons le suivant, dont les résultats sont dignes d'être médités: (i'37) Proportion des tonnages totaux qui représentent la puissance de tiansport comparer des navires à vapeur et des navires à voiles. ■ ENTRE LES TROIS ROYAUHES et Europe rapprochée Europe éloignée , Asie rapprochée. . Afrique, Amérique Asie orientale MOYENNES DISTANCES de parcours. I ooo 4000 7 000 22000 85o 748 73 162 70 204 4 205 lonn. I 000 000 I 000 000 1 000 000 I 000 000 Unité de mesure pour le travail annuel. » Les divisions géographiques adoptées par nous, et les distances moyennes approximatives qui leur correspondent, vont nous permettre d'offrir une évaluation numérique du travail maritime accompli, dans une année , par les forces respectives de la vapeur et du vent. » Afin de comparer ces deux forces, nous prenons pour unité du travail accompli, le transport opéré sur une route ordinaire par un cheval de trait, doué d'une force moyenne et faisant parcourir à i ooo kilogrammes Sa ki- lomètres, ou 8 lieues, par jour, pendant six jours de chaque semaine (t). » Ce travail annuel, en négligeant une fraction très-minime, égale 1 000 kilogrammes, ou un tonneau de mer, transporté à 10 000 kilo- mètres ; c'est-à-dire exactement la distance du pôle à l'équateur. Telle est la force annuelle que nous prenons pour unité. Si l'on omet l'image sensible offerte par une force vivante, il reste une appréciation purement mathématique., comme unité de mesure en harmonie avec notre système décimal. » Si maintenant nous multiplions les tonnages donnés dans le tableau précédent, par les moyennes distances que nous avons établies en kilo- mètres, et si nous divisons par i o 000 les produits, nous obtiendrons les résultats du travail annuel opéré séparément par la vapeur et par le vent. (i) Voici, d'après ces données, le travail du cheval de trait : I 000 kilogrammes X 32 kilomètres X = i 000 kilogrammes X 10 01 1 kilomètr. 1 Si l'on prenait l'année de 52 semaines, ou 364 jours, o" aurait : I 000 kilogrammes X 9 996 kilomètres. Nous adoptons 1 000 kilogr. x 10 000 kilomètres-. ( ii38 ) On suppose ici le tonneau anglais égal au tonneau français ; la rigueur ab- solue exigerait i -^ pour loo de plus. Cela, d'ailleurs, ne changerait rien aux rapports que nous voulons mettre en évidence. Travail annuel des bâtiments à vapeur et des bâtiments à voiles, employés par la Grande- Bretagne dans son commerce ai'ec les nations étrangères. (Année i85i.) tlnité : le cheval qui transporte i ooo kilogrammes à loooo kilomètres. Europe rapprochée Europe éloignée , Asie occidentale Afrique , Amérique Asie orientale Totaux . . . chevaux. 154647 47 i52 i58 86i 9111 370 437 chevaux. 193 53a 644 480 2 252 I 19 2. 325 i4o 54i5 271 Rapport du travail annuel des navires britanniques a vapeur. 68406 h voile*. 1 000000 » C'est dans l'Asie orientale, c'est surtout dans l'Océanie et dans l'océan Pacifique qu'auront lieu les plus grands efforts pour rendre moins exiguë la proportion de la navigation parla vapeur. Déjà, depuis i85i , des progrès considérables sont, opérés, et de plus grands sont en préparation. » Nous ne ferons qu'indiquer ici l'entreprise du plus grand navire, soit à voiles, soit à vapeur, qu'on ait jamais tenté de construire, et que signale sommairement M. Bourgois. Ce navire aura trois fois la longueur et sept à huit fois le déplacement d'un vaisseau de ligne du premier rang : on n'em- ploiera dans sa construction que le fer. Le seul combustible embarqué pèsera deux jois autant qu'un vaisseau à trois ponts, et servira tant pour l'aller que pour le retour. Ce navire colossal sera mixte sous tous les rapports; en effet, il réunira, pour la vapeur, les roues à aubes et l'hélice ; et la va- peur avec les voiles : celles-ci seront portées par quatre mâts verticaux, indépendamment du beaupré. C'est le fils d'un Français illustre, et lui- même ingénieur éminent, M. Brunel, qui dirige ces travaux dans l'établisse- ment de M. Scott-Russel, sur les bords de la Tamise. » Nous ne pouvons que former des vœux pour le succès d'une entreprise aussi gigantesque; elle fournira des faits nouveaux et considérables à l'art nautique, ainsi qu'à l'architecture navale. (1.39) a D'après les calculs auxquels nous nous sommes livrés, nous voyons qu'en i85i le travail accompli par la vapeur n'était pas encore égal à la quatorzième partie du travail accompli par la force du vent. » Les perfectionnements qu'on apportera dans l'application et surtout dans l'économie de la vapeur, accéléreront, et le progrès de la navigation qui l'emploie pour force motrice, et la part toujours croissante de cette nou- velle navigation, dans la marine commerçante ainsi que dans la marine militaire. .^ i;.^ » Il faut pourtant se garder d'admettre que la navigation opérée par la seule force du vent n'emploiera pas elle-même de nouveaux efforts pour se perfectionner et conserver une large part du travail maritime. » Des progrès spéciaux aiiront lieu, et ce seront peut-être les plus im- portants, par la réunion plutôt que par l'antagonisme des deux forces motrices. » Aujourd'hui, on ne voit plus que dans la navigation sur les rivières ou les canaux, quelques bateaux qui fassent usage uniquement de la vapeur. Partout, à la mer, on réunit les deux forces de la vapeur et du vent. » Dans quelques bâtiments à grande force de vapeur, la superficie des voiles est égale seulement à douze fois la section maxima transversale de la carène; déjà, dans d'autres navires de cet ordre, elle s'élève à vingt fois la section principale. j) A bord du Napoléon, vaisseau de ligne à grande vitesse, auquel l'Aca- démie a décerné le prix extraordinaire proposé pour les progrès de la navi- gation par la vapeur appliquée aux bâtiments de guerre, la superficie des voiles égale vingt-huit fois et demie la section transverse maxima de la carène. » Deux chiffres donnés, en passant, par M. Bourgois sont propres à faire apprécier l'économie qu'offre l'addition du vent à l'emploi de la vapeur. 1) Pour un bâtiment à hélice de 600 tonneaux de charge, le prix de l'ap- pareil entier exigé par la vapeur est de i344o livres sterling, c'est-à-dire 336000 francs ; tandis que le prix du gréement, de la mâture et de la voilure est porté seulement à ce prix, qui semble bien faible, de 354 livres ster- ling, ou 835o francs. » En dehors de cette alliance des deux forces sur les mêmes bâtiments, on construit, depuis quelques années, des navires purement à voiles, dont on s'efforce d'augmenter la vitesse en se rapprochant de la forme des navires à vapeur; c'est ce que la marine militaire faisait, à des degrés différents, pour les galères, dès le moyen âge ; et pour les frégates, les eoa'vettes et les avisos, dans les temps modernes. ( ii4o) » Le désir ardent éprouvé par l'Angleterre de pratiquer à la Chine le commerce de l'opium au moyen d'une contrebande qui fût de moins en moins périlleuse, ce désir a fait construire des navires fins marcheurs, cons- truits d'après les principes dont se sont si bien trouvés les marines mili- taires et les navires armés pour la course, connus sous le nom de corsaires ; tels sont les marcheurs rapides qu'on a nommés des clippeurs, nom dérivé dp la tonte des brebis, qui les rend plus aptes à passer sans arrêt au milieu des épines et des obstacles : seulement ici c'est le contrebandier tondeur qui prend le nom du tondu. » D'un autre côté, les marins, dans les navigations lointaines, Ont fait mie étude de plus en plus approfondie des vents périodiques et des courants dont peut profiter la navigation. M. Maury, lieutenant de la marine mili- taire américaine, est auteur d'un très-beau travail entrepris afin de réunir et de systéiïiatiser l'ensemble de ces connaissances qui tendent à diminuer l'in- fériorité relative de la navigation à voiles : la navigation par la vapeur peut elle-même en profiter (i). » En France, où le combustible est plus cher qu'en Angleterre, la navi- gation à vapeur est comparativement moins avantageuse ; et la navigation mixte avec une moindre proportion de vapeur, est celle qui nous convient davantage, si nous consultons les lois de l'économip. » De même, le fer étant chez nous d'un prix plus élevé qu'en Angleterre, la combinaison du bois avec le fer, pour construire des bâtiments de com- merce perfectionnés, aura pour nous plus d'avantages que le pur emploi du fer. Ces principes semblent avoir dirigé les constructeurs français, dans les navires mixtes à hélice, avec lesquels ils ont, en dernier lieu, navigué sur «l'Océan et sur la Seine, entre Bordeaux, Paris et Londres. » Nous n'étendrons pas plus loin nos considérations : elles montrent à combien de conséquences utiles le travail de M. Bourgois peut donner naissance. » Ce travail fait honneur à l'activité, à l'esprit d'observation de l'auteur, à ses connaissances dans les deux marines à voiles et à vapeur. En ce mo- ment, il est employé comme commandant en second d'un des meilleurs vaisseaux de la'flotte aux ordres de M. l'amiral de Parseval-Deschênes, dans la mer Baltique : c'est à la veille de son départ qu'il nous a remis son manuscrit. (i) M. Maury a publié des Cartes de courants, et des vents et des eaux, très-justement estimées. ( ii4i ) » L'approbation de l'Académie, que nous avons l'honneur de proposer, constatera, par un nouvel exemple, l'union si précieuse des connaissances, et pratiques et théoriques, de nos habiles et vaillants officiers de vaisseau. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre qui remplira, dans la Section d'Anatomie et de Chirurgie, la place vacante par suite du décès de M. Roux. Avant qu'on commence à recueillir les votes, M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une I^ettre de M. Longet qui remercie l'Académie de l'hon- neur qu'elle lui a fait en le maintenant sur la liste des candidats, et annonce qu'il se désiste, pour cette fois, de la candidature. Au premier tour de scrutin, le nombre des candidats étant 5x, M. Claude Bernard obtient. ... ^2 suffrages, M. Baudens 4 M. Jobert, de Lamballe 2 M. Longet i M. Maisonneuve i Il y a un billet blanc. M. Cl. Bernard, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur. MÉaiOIRES PRÉSENTÉS. BOTANIQUE. — Recherches sur la végétation et sur la structure anatomique des Aristolochiées ; par M. P. Duchartre. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à l'examen de la Section de Botanique .) « Le nombre des familles qui ont été étudiées sous le rapport de leur végé- tation et de leur structure anatomique en même temps qu'au point de vue descriptif, est encore aujourd'hui fort restreint. Aussi, pour compléter mon travail monographique sur les Aristolochiées, ai-je cru devoir soumettre ces plantes à cette double étude qui en achève la connaissance. Dans ce but, j'ai étudié à ces deux points de vue deux jésarum, deux Bragantia et C. R., 1854, i" Semestre (T. XXXVIII, N» 26.) l47 plusieurs Aristoloches. Voici le sommaire des principaux résultats auxquels ces recherches m'ont conduit. «- • I. — Genre âsarum. » A. V^égétatkm. — Le rhizome des Asarum europœwn et canadense, quoique herbacé, vit longtemps et produit chaque année un prolonge- ment chargé de trois ou quatre écailles avec deux ou quelquefois trois grandes feuilles normales rapprochées au point de paraître opposées, et terminé en pédoncule. Le bourgeon situé à l'aisselle de la plus haute des deux feuilles donne la pousse de l'année suivante qui semble continuer la tige. Ce rhizome est donc formé d'axes d'autant de degrés différents qu'il a mis d'années à se former. Dès la deuxième année, il émet des racines adven- tives qui, bientôt, restent seules pour nourrir la plante. Les écailles des bourgeons sont distiques comme les feuilles de la généralité des Aristolo- chiées, et la première d'entre elles est interne ou adossée à l'axe. » B, Anatomie. — Le rhizome des Asarum a une écorce purement paren- chymateuse très-développée, sans liber, et des faisceaux fibro-vasculaires au nombre de quatre d'abord, plus tard de huit, placés autour d'une moelle très-volumineuse. Quant aux racines, elles ont d'abord trois, plus tard jus- qu'à six groupes distincts de vaisseaux, sans trachées, diminuant de gran- deur de dedans en dehors, rangés autour d'une masse cellulaire centrale. Dans un état plus avancé, elles ne présentent qu'un mélange sans ordre de vaisseaux et de cellules, sans masse cellulaire centrale. II. — Gekre Bracantia. » 1°. B. tnmentosa, Blume. A. Végétation. —Un rhizome souterrain vertical et très-court produit trois ou quatre tiges aériennes ascendantes qui portent d'abord des feuilles-écailles, et dans le haut, deux ou plus rarement trois grandes feuilles normales distantes. La feuille supérieure semble plus longuement pétiolée, son pétiole continuant en ligne droite l'entre-nœud qu'il surmonte. De l'aisselle des feuilles-écailles inférieures naissent les inflorescences spiciformes dans lesquelles les fleurs ne sont pas situées à l'aisselle des petites bractées plus nombreuses qu'elles. » B. Anatomie. — Les principaux caractères anatomiques de la tige sont ; absence de liège, développement médiocre du parenchyme cortical, exis- tence d'un liber bien conformé et d'une zone ligneuse en grande partie imparfaite, à faisceaux fibro-vasculaires de deux ordres différents; enfin, abondance de la moelle à cellules remplies de fécule en grains composés. ( "43 ) » 1°. Bragafitia fVallichii, R. Br. A. Végétation. — Sa tige est ligneuse, et produit sur ses entre-nœuds peu allongés de grandes feuilles à l'aisselle desquelles se développent généralement des inflorescences spiciformes soli- taires^ plus rarement géminées ou même ternées. Les bractées et les fleurs sont distiques, et celles-ci sont opposées aux premières, révélant ainsi inie série d'usurpations d'axes florifères. » B, Anatomie. — V onr principaux caractères anatomiques, cette tige pré- sente : un liber très-consistant, dont les fibres ont les parois très-épaisses, et qui commence à se fractionner en faisceaux ; de nombreux faisceaux ligneux en coin, à deux sortes de cellules ligneuses, dans lesquels de grands vaisseaux ponctués occupent la portion médiane de la masse et offrent des ponctuations, les unes simples, les autres aréolées; enfin, de grands rayons médullaires formés de cellules à parois épaisses, très-ponctuées, allongées dans le sens vertical. m. — Gemke Aristolocbia. » A. P^égétation. — i". Parties souterraines. Les tubercules souterrains que produisent plusieurs espèces, paraissent être formés par la racine. Le rhizome vertical de l'Aristoloche Clématite se ramifie par une succes- sion de productions analogue à celle qui donne les inflorescences définies. La racine descend souvent à une profondeur considérable dans le sol. a°. Parties aériennes. La tige est très-souvent voluble de gauche à droite. Il existe généralement dans chaque aisselle deux ou plusieurs bourgeons superposés, dont les inférieurs donnent des fleurs, tandis que les supé- rieurs produisent des rameaux feuilles. Chez VAristolochia Sipko, on compte jusqu'à six bourgeons dans une même aisselle. Sur chaque rameau axillaire, la première feuille est adossée à l'axe et le plus souvent basilaire'. Cette première feuille ayant souvent une configuration particulière constitue, chez plusieurs espèces, la prétendue stipule intrafoliacée, et, chez quelques autres, une bractée. Les axes d'inflorescence rentrent dans deux catégories. Tantôt ils forment de véritables rameaux ayant, à l'aisselle de chaque feuille, une fleur et souvent aussi un bourgeon; tantôt ils résultent d'une suite d'axes visurpateurs implantés les uns sur les autres, et alors les fleurs sont constamment oppositifoliées. » B. Jnatomie.— \°. Aristolochia cjmbifera, Abart. Sa tige offre une moelle comprimée, entourée par une zone de faisceaux fibro-vasctilaires symétriques, à grands vaisseaux disséminés sans ordre appréciable. Ces faisceaux, d'abord entiers, deviennent plus tard digités vers l'extérieur. i47-- ( i'44 ) Devant chacun d'eux et devant chacune de leurs divisions, se trouve une masse de cambium ou tissu générateur embrassée extérieurement par une lame arquée d'un tissu particulier, à cellules extrêmement comprimées. L'écorce est d'abord revêtue d'un épiderme simple, à cuticule épaisse. De bonne heure apparaît le liège, sous forme d'éruptions à deux lèvres qui restent toujours profondément séparées, tandis que l'espace entre deux éruptions adjacentes se comble par une formation subéreuse secondaire. A un parenchyme cortical vert, uniforme, succède sans transition la zone de liber. Dans celle-ci, les cellules extérieures constituent de véritables fibres à parois très-épaisses, dont les intérieures viennent graduellement augmenter le nombre. Cette zone, d'abord continue, est divisée progressive- ment, par un tissu particulier, en nombreux petits faisceaux, sans relation de nombre ni de situation avec les faisceaux ligneux. » 2°. ydristochia hilobata. Lin. et 3°. A. irilobata, Lin. — Leur structure ne diffère de celle de \'j4. cj^inbijera que par quelques particularités peu importantes. , » 4°- y^risiolochia Clematitis , Lin. — Sa tige aérienne herbacée rappelle la structure de la tige jeune de Vj4. cymbifera. Elle a de plus une couche externe de cellules corticales allongées, à parois épaisses, intimement unies (mésoderme d'A. Richard, coUenchyme de quelques auteurs); mais elle ne forme pas de liège. Ses faisceaux fibro-vasculaires restent simples. Les par- ties souterraines ont un bois à développement égal et continu, sans indices de couches annuelles, et à faisceaux digités vers l'extérieur. Leur liber se divise irrégulièrement en faisceaux distincts. » 5°. jéristolochia Sipho, L'Hérit. — Sa structure anatomique rappelle celle de VA. cjmbifera : i° par ses faisceaux symétriques autour d'une moelle comprimée, et devenant digitée vers l'extérieur ; i° par son liber d'abord continu^ divisé plus tard en nombreux faisceaux distincts et sépa- rés; 3" par sa production subéreuse, peu abondante il est vrai. D'un autre côté, elle ressemble à la tige aérienne de l'Aristoloche Clématite, par l'exis- tence d'une couche corticale externe (mésoderme ou collenchyme). Enfin, elle a un caractère à elle propre dans ses cercles concentriques de gros vaisseaux ponctués qui simulent des couches annuelles, mais qui corres- pondent à des périodes végétatives différentes. » ( n45 ) onGANOGÉNiE VÉGÉTALE. — Mémoire sur les formations spirales, annulaires et réticulées îles Cactées, du Cucurbita pepo, etc. ; par M. A. Trécul. (Extrait par l'auteur. ) (Renvoi à l'examen de la Section de Botanique.) « Les Cactées, dont les formes sont si remarquables, ont un système fibro-vasculaire qui, à la première vue, semble ne pas différer de celui des autres végétaux dicotylédones ; mais les espèces qui ont la tige courte ou sphéroïdale, principalement, comme les Echinocnctus, les Mamillaria , les Melocactus, ont une structure particulière qui les éloigne des autres plantes de cette grande classe. Les fibres ligneuses ordinaires y sont presque tou- jours remplacées par des cellules oblongues, à parois minces, transparentes, qui renferment tantôt une lame spirale contournée comme un escalier à vis, tantôt des anneaux ou des disques percés d'un trou au milieu, et placés à des intervalles réguliers en travers des utricules. Ces éléments divers sont mélangés dans la même plante avec des vaisseaux spiraux qui s'en distinguent surtout par leur spiricule plus étroite. » Cette curieuse organisation a été connue de Meyen, de R. Brow^n ; mais MM. Brongniart et Schleiden l'étudièrent simultanément avec plus de détail. Ils ont tous les deux donné d'excellentes figures de la forme de ces organes, dont je vais compléter l'étude en décrivant leur développement et leur structure plus intime. Cette étude jettera un jour tout nouveau sur la for- mation des vaisseaux spiraux , annulaires et réticulés, sur la production desquels il me paraît encore régner beaucoup d'obscurité. En effet, la spi- ricule des trachées est-elle un vaisseau roulé en hélice autour d'un tube membraneux contenant de l'air ; ou bien les trachées ne sont-elles que le résultat de la découpure en spirale d'une membrane utriculaire ; ou bien encore, cette découpure ne s'est-elle opérée qu'après que des dépôts en hélice se sont faits à la surface interne de la cellule, ainsi que le pensent généralement les botanistes de notre époque, qui croient aussi que ce sont de tels dépôts qui donnent lieu aux réticulations, aux anneaux, etc., que présentent la plupart des vaisseaux ? La description des faits nous dira ce que l'on doit penser de ces théories. » En cherchant l'origine des fibres ligneuses spirales et annulaires des Cactées, j'ai vu qu'elles naissent absolument comme les fibres ligneuses ordinaires. Dans déjeunes Mamillaria , Echinocactus, où l'accroissement était prompt, elles étaient disposées dans la couche génératrice en séries horizontales rayonnantes, sous la forme de cellules oblongues, à parois ( ii46 ) minces, transparentes. Dans les plus rapprochées du cylindre fibro-vascn- laires, je vis se dessiner une ligne spirale sur la membrane qui était d'abord lisse. Cette spiricule, à peine perceptible, d'une teinte plus claire que le reste de la membrane, a ses tours de spire écartés dès le principe; ses bords, pri- mitivement diffus, se dessinent bientôt avec plus de netteté. Une étude attentive fait voir qu'elle occupe une partie de l'épaisseur de la membrane, dont elle est évidemment une dépendance, et non un simple dépôt formé à sa face interne ; elle paraît s'en séparer plus tard de la même manière que deux cellules qui avaient une paroi commune, se disjoignent. Quand la spiricule est bien définie, la membrane de la cellule, qui a un accroissement plus prompt que le sien, se renfle quelquefois un peu dans les intervalles qui séparent ses tours de spire, en sorte qu'à cette époque un sillon suit à l'extérieur les contours de l'hélice; mais la spiricule, en continuant son accroissement, efface peu à peu ce sillon, et finit même par faire saillie à son tour. D'abord simple linéament à la face interne de l'utricule, elle s'é- largit au point d'occuper fréquemment presque tout le rayon de la cellule ; c'est alors qu'elle figure une lame contournée comme un escalier à vis. Cette spiricule ne s'accroît donc pas par des dépôts successifs de la matière con- tenue dans la cellule, elle s'accroît par intussusception. » Tous les phénomènes que je viens de décrire se retrouvent dans la formation des fibres annulaires; seulement, ce sont des anneaux qui naissent tout d'abord au lieu d'une spiricule. A la forme annulaire près, c'est le même aspect au début, la même dilatation successive de la membrane et de ses anneaux (jeune Mainillaria quadrispina). Quand la membrane est le plus dilatée, il serait impossible de s'imaginer qu'il y là une simple cellule si on ne l'avait vue se modifier, ou plutôt elle a tout l'aspect d'une cellule mère qui s'est partagée par des cloisons pour produire plusieurs autres cellules. » La spiricule et les anneaux, aussi minces que la membrane de la cellule à leur origine, se dilatant dans tous les sens, prennent une épaisseur j)his grande que la sienne : car cette membrane conserve la même ténuité à tous les âges; c'est pourquoi les anneaux et les spiricules, ayant plus de c;onsistance que les parois utriculaires, les refoulent vers l'axe de chaque cellule. Cependant la compression que les utricules exercent les unes sur les autres a pour effet de faire prendre souvent des formes variées aux an- neaux et aux spiricules, dont le contour est alors marqué d'échancrnres plus ou moins profondes. » Tels sont les phénomènes qui accompagnent l'évolution de ces organes. Jusque-là, tous les tissus qui composaient ces jeunes cellules étaient trans- (ir47) parents, celles-ci ne contenant que des liquides; mais quand leur accroisse- ment est terminé, le tissu s'imprègne de gaz, et une opacité complète succède à la transparence primitive. C'est alors que commence une autre période qui mériterait peut-être d'être appelée période physiologique, la précédente ne me paraissant être que la période d'évolution. » La similitude qui existe entre la structure et le développement des fibres ligneuses spirales et des trachées, la présence des gaz dans l'un et l'autre cas, ne semblent-elles pas engager à considérer les tissus qui sont composés de ces fibres spirales et annulaires comme une exagération du système trachéen aux dépens du système fibreux, de même que j'ai montré ailleurs le système des vaisseaux ponctués et réticulés se formant aux dépens du même système fibreux, lorsque les besoins de la plante le néces- sitent. Est-il donc rationnel de supposer que toute action physiologique cesse pour les trachées et pour ces éléments spiraux et annulaires, qui con- stituent presque tout le corps ligneux des Mamillaria j elc, à l'apparition des gaz, c'est-à-dire au moment où leur développement s'achève, et quand ils semblent être arrivés à leur état de perfection ? Ce sont là des considéra- tions que je soumets à la critique des physiologistes. » Je n'ai rien dit encore d'un point très-important de la structure des organes dont je viens d'esquisser l'évolution. La découverte de ce phéno- mène a eu pour résultat de me conduire à d'autres observations du plus haut intérêt. J'ai vu, en effet, d'abord dans des fibres ligneuses spirales qui avaient macéré, ensuite dans des organes frais, que la spiricule, qui était considérée comme formée d'une substance homogène déposée sur la mem- brane par le liquide contenu dans la cellule, j'ai vu, dis-je, que cette spiri- cule est composée de deux substances : i° d'un tube creux, à parois minces bien définies, d'une cellule spirale enfin; a° d'une matière gélatineuse que celle-ci renferme, qui a une couleur différente et une consistance variable. Pour les apercevoir plus aisément, il faut avoir une section ou une cassure bien perpendiculaire à l'axe de la spiricule. Les anneaux ont la même structure que cette dernière. J'ai reconnu aussi cette composition dans les vaisseaux du Cucurbita pepo. J'ai même observé, dans les vaisseaux réti- culés de cette plante et dans ceux des Cactées, que les mailles du réseau, qui constituent les parties déprimées, le sont au dehors aussi bien qu'au dedans, ce qui exclut l'idée de dépôt secondaire effectué à l'intérieur pour produire les réticulations ; j'ai vu également que le réseau formé par les parties renflées est creux comme les spiricules. Ce sont les vaisseaux réti- ( i'48 ) culés, dont les dépressions ne sont que linéaires et les réticulations très- larges, qu'il faut choisir pour mieux apercevoir ces cavités. » Les formations spirales, les annulaires et les réticulées ne sont pas les seules qui offrent cette structure; les vaisseaux ponctués, certaines cellules ponctuées peuvent aussi la présenter. J'ai rencontré assez souvent des vais- seaux, moins fréquemment des cellules, dont les ponctuations étaient dues i des cavités existant dans l'épaisseur de la membrane même de ces or- ganes, sans communication directe avec l'intérieur de la cellule ou du vais- seau. M. Payen décrit de beaux exemples de cavités analogues observées dans le noyau des Celtis. » Je dois ajouter que j'ai vu aussi, comme tous les anatomistes, des ponctuations qui ont lUie autre origine. Je dirai également que beaucoup d'entre elles ne sont point dues à l'épaississemeiit de la membrane au moyen d'incrustations qui se déposent à l'intérieur de la cellule, laissant à des intervalles réguliers des points où ces dépôts ne s'effectuent pas. Dans une multitude de cas, ces épaississements ont lieu par l'interposition de la matière intercellulaire qui refoule la membrane primaire vers le centre de la cellule, là où ces interpositions s'effectuent; et ce sont les points où elles ne se font pas, qui, dans les cas dont je parle en ce moment, ont l'aspect de ponctuations. » Tous ces faits prouvent que les théories fondées sur des dépôts formés à l'intérieur des ulricules ne sont pas aussi générales qu'on le pense com- munément. I) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Instruction publique annonce à l'Académie qu'il l'autorise, ainsi qu'elle l'avait demandé, à imputer, sur les fonds restés dis- ponibles, une somme de i 5oo fr. pour l'acquisition d'un squelette fossile de Mystriosaurus découvert dans le lias de BoU, royaume de Wurtemberg. M. le Ministre annonce, d'après une Lettre de M. le Préfet du départe- ment de l'Eure, qu'il n'a pas été possible de se procurer les renseignements dont aurait eu besoin l'Académie pour pouvoir se prononcer sur la ques- tion relative à certains insectes qu'on avait signalés comme ayant endom- magé des bois de charpente dans la commune de Pinterville (Eure). M. Flourens fait hommage, au nom des éditeurs, d'un exemplaire du quatrième volume des OEuvres complètes d'^rago. (ii49) M. LE Secrétaire perpétuel donne ensuite lecture de la Lettre suivante qui lui a été adressée par M. Barrai : ^. « J'ai l'honneur de vous prier, en mon nom et aux noms de MM. Gide et Baudry, propriétaires des OEuvres de M. Arago, de vouloir bien faire hommage à l'Académie des Sciences, des manuscrits et registres d'obser- vations qui m'ont servi à composer le quatrième volume des OEuvres com- plètes, premier volume des OEuvres scientifiques de votre illustre ancien collègue. Ils sont formés de 2 966 pages manuscrites, dont 2 599 sont de la main même de M. Arago. Ces pages sont réunies dans sept registres reliés et un carton de feuilles détachées. Elles contiennent les expériences de M. Arago sur le magnétisme de rotation et 73 000 observations de varia- tions de la déclinaison, de l'inclinaison et de l'intensité magnétiques. J'y joins les calculs de réduction de ces observations que M. Thoman a faits avec le plus grand soin et qui m'ont servi à établir les moyennes qui seules ont pu être imprimées. » Je vous prie, Monsieur le Secrétaire perpétuel, de vouloir bien de- mander à l'Académie d'ordonner le dépôt dans sa bibliothèque de ces documents si précieux pour la science. » M. le Secrétaire perpétuel met ces manuscrits sous les yeux de l'Acadé- mie, en faisant remarquer que ces documents seront d'autant plus précieux qu'ils seront plus aisément accessibles aux savants ; il propose qu'une Com- mission soit chargée de les examiner et de voir s'ils sont dans un état qui permette de les publier. Une Commission, composée de MM. Élie de Beaumont, Mathieu, Liou- ville, Regnault et de Senarmont, est invitée à prendre connaissance de ces pièces pour en faire, s'il y a lieu, l'objet d'une proposition à l'Académie. PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sur la marée solaire de Brest. (Extrait d'une Lettre de M. B. Chazalon, ingénieur-hydrographe de la Marine, à M. Elie de Beaumont.) « L'illustre Secrétaire perpétuel dont la science déplore la perte récente, voulait bien me permettre de lui adresser, sous forme de Notes, les résultats qui me paraissaient devoir intéresser l'Académie. Je serais heureux, Mon- sieur, si vous vouliez m'accorder la même liberté. » Mes Notes étaient ordinairement relatives au phénomène des marées. » Ce phénomène a probablement joué, à l'origine des choses, un rôle C. R.,i854, 1" Sem«<(c. (T. XXXVIII.N» 86.) l48 ( ii5o ) dans les configurations de notre globe, et, si nos connaissances hydro- dynamiques étaient plus avancées, les géomètres pourraient peut-être y rattacher quelques-unes des grandes lois que vous nous avez fait connaître. » Quoi qu'il en soit à cet égard, la nature nous offre, dans les mouve- ments si constants et si divers qui ont lieu dans le vaste bassin de l'Océan, des expériences s'effectuant sur une immense échelle, et il ne peut qu'être utile, pour la science et pour la navigation, de les enregistrer et d'en étu- dier les diverses phases. Telle était la pensée de Laplace, telle était aussi la pensée d'Arago lorsqu'en i836 il appelait l'attention de la Chambre sur cet objet. » J'ai cherché à réaliser les idées de ces hommes illustres en établissant à Brest et à Cherbourg un instrument que j'ai dénommé mnrégraphe, parce qu'il trace la courbe des marées. On obtient ainsi la série non interrompue des hauteurs successives de la mer. » J'ai fait relever sur les courbes toutes les hauteurs de quart d'heure en quart d'heure (temps vrai) et les ai inscrites dans des tableaux qui offient, par conséquent, le résumé des mouvements verticaux de la mer. Les or- données y sont assez rapprochées pour que l'on puisse interpoler par par- ties proportionnelles, et leur publication permettrait de faire une foule de recherches sur les marées de Brest et de Cherbourg. » Par exemple, afin d'isoler l'effet solaire de l'effet lunaire, nous avons fait pour chaque demi-heure, à partir de minuit, la somme des hauteurs du jour de l'équinoxe (ou du solstice) et des vingt-neuf jours qui précèdent et qui suivent immédiatement. Nous avons obtenu les quantités suivantes, en prenant le centimètre pour unité : Équinoxe du printemps : du 20 février au 19 avril 1846. 23293 24314 25538 26797 28124 29342 3o435 31288 3 1837 320/,4 31900 3 1404 » 3o563 29541 28277 26946 25596 24311 23228 22369 21837 21623 21727 221 83 » 22981 24o56 25285 2660 27985 29245 30370 31200 31826 32064 31970 3i5ii • 3o;3o 297 II 28493 27204 25873 24656 23584 22770 22227 22002 22l38 22597 23363 Solstice d'été : du 23 mai au ao juillet 1846. 23355 23929 24652 25493 26360 27200 27961 28G21 2909S 29378 29431 29246 „ 2883 1 28216 27460 26S08 25726 24904 24.73 23585 23162 22970 23ooi 233oo . 23827 2452 j 25382 26288 27208 38096 28869 29509 29943 30171 3oi57 29909 » 29^65 28823 28032 27163 26260 25340 24528 23843 23298 22969 22862 22960 23339 { "5i ) » Le premier nombre correspond au minuit qui précède midi ; le der- nier nombre, qui est isolé, correspond au minuit suivant. Ces deux nombres devraient être sensiblement égaux sans les perturbations produites par le vent, la pression, etc. Nous avons pris leur moyenne et obtenu ainsi qua- rante-huit ordonnées. Comme moyen de contrôle, nous avons formé deux groupes de vingt-quatre ordonnées, l'un relatif aux heures et l'autre aux demi-heures. » En appliquant à ces données la méthode exposée dans un Mémoire inséré dans les Annales hydrographiques [tome VII, p. 176, 33 1 et sui- vantes (i) ], on isole facilement l'effet dû à l'action du Soleil, et l'on déter- mine les constantes de son flux semi-diurne dont l'expression est ^ — K = si^ cos* V cos 2 (a — r). » Dans cette équation, ^ — K est la hauteur du flux à l'instant où l'angle horaire du Soleil est a, K est la hauteur du niveau d'équilibre comptée d'un point fixe qui est le zéro de l'échelle, i est l'unité divisée par la distance du Soleil à la Terre (cette valeur étant i à la distance moyenne), V est la déclinaison du Soleil, s et r sont des constantes. » Les valeurs que nous avons obtenues chaque année, pour K, j et r sont réunies dans le tableau suivant. Nous y avons joint la moyenne des hauteurs barométriques observées à midi, pendant les cinquante-neuf jours, à Brest et à Paris. Ces hauteurs sont exprimées en dixièmes de millimètre et comptées de la division barométrique 0^,7000. Celles de Brest ont été ramenées au niveau d'équilibre des mers, c'est-à-dire à la division 45o cen- timètres de l'échelle du marégraphe. On sait que la pression est un élément nécessaire pour rendre les valeurs de R comparables entre elles; ces valeurs ont été ramenées à la pression 760 millimètres de Brest. (i) Les indications de pagination que nous donnerons dans celte Note se réfèrent à ce volume des Annales. Quelques exemplaires du Mémoire ont été tirés à part et offerte à 9 BAROMETRE en 10'^' de milliraèt. Brest. Paris. 528 569 528 541 555 571 563 546 489 562 56o 566 549 571 64o 546 58i 566 579 574 546 585 58o 65 1 595 535 564 586? 53 I 4496 577 628 585 598 6i3 635 624 594 547 619 609 607 601 640 591 607 628 62g 642 6i5 6o5 653 644 698 648 590 621 6i5,5 K à la pres- sion 760"™. 559,7 4530 4508 45.4 4527 4474 4483 4480 4507 4438 45io 4543 4619 447" 4500 4563 4541 4509 45o4 4489 4560 4472 4467 45o5 4532 4451 4524 4553 4700 (0 4517 h m 4.34 47 35 40 34 40 39 4" 34 39 38 4> 39 37 40 3o 44 36 43 29 24 '9 42 27 42 28 42 32 (s) 879 717 895 730 901 740 886 705 912 727 882 725 904 716 901 733 895 712 914 710 930 717 9'3 706 950 693 935 694 h m » 4.41 39 37 37 38 40 39 37 38 39 40 39 38 37 36 38 40 38 36 37 36 35 35 35 35 36 4.37,4 81 4-37,5 802 809 814 818 817 804 802 814 812 8o4 809 812 809 8i3 8i5 809 808 812 8i6 822 819 812 819 825 818 814 8i3 * Pour ce solstice, nous n'avons employé que vingt-neuf jours et demi , du 3,.S décembre au i^'' jan- vier. Les tuyaux de communication du puits de marée avec la mer avaient été soulevés le 5 janvier i85a par l'ancre d'un vaisseau. ( ii53 ) « Les colonnes intitulées (/), (s) donnent les valeurs brutes de r et s, c'est-à-dire telles qu'elles sont fournies par nos quarante-huit ordonnées, et affectées, par conséquent, de l'erreur provenant d'une partie de l'effet lunaire (p. 337). Les colonnes intitulées r, s donnent les vraies valeurs; elles ont été obtenues, conformément à notre méthode, en prenant la 1 /„ , P-t-A\ I / . , E-f-H\ moyenne -(Eh j ? ou - I A, H 1 • » Les lettres P, E, A, H indiquent que les quantités placées sur la même ligne sont relatives respectivement à l'équinoxe du printemps, au solstice d'été, à l'équinoxe d'automne, au solsjice d'hiver. « L'accord que présentent les valeurs du tableau précédent paraîtra pro- bablement satisfaisant, et il en résulte qu'il suffirait de faire fonctionner le marégraphe pendant dix ou treize mois pour obtenir les divers éléments de la marée d'une localité. » Laplace avait obtenu, pour Brest, r = ^^ 24*" et j = 781 millimètres, avec les observations des pleines mers et des basses mers de 1711 à 1716 [Méc. céleste, t. II, p. 287); plus tard, avec les observations de 1807 à 1822, il obtient r = 4''28™, .y = 822 millimètres. On voit que ce der- nier nombre est peu différent de notre moyenne. » M. LE CONTRE-AMIRAL Deloffre prie l'Académie de vouloir bien le com- prendre dans le nombre des candidats qu'elle aura à présenter pour la place vacante au Bureau des Longitudes, par suite du décès de M. l'amiral Roussin. L'étendue des communications faites par des Membres de l'Académie n'a pas permis la présentation de toutes les pièces de la Correspondance, qui sont réservées pour la prochaine séance. . La séance est levée à 5 heures trois quarts. F. ERRATA. ' , (Séance du 5 juin i854.) Page 992, ligne 26, au lieu de ij/, lisez sini}i. (Séance du 12 juin i854-) Dans le tableau, page io65, ligne 14, Avril 9 Paris, au lieu de — 77'',2, Usez — 7")72- ( "54 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 19 juin i854, les ouvrages dont voici les titres : * Bulltlin de l'Académie impériale de Médecine, rédigé sous la direction de MM. F. Dubois (d'Amiens), secrétaire perpétuel, et Gibert, secrétaire annuel; tome XIX; n" 17; 1 5 juin i854; in-8°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, fondée par M. B.-R. DE MONFORT, rédigée par M. l'abbé MoiGNO ; 3* année; IV* volume; a4* livraison; in-8°. L' Agriculteur praticien , Revue de l'agriculture française et étrangère ; n° 17 ; in-8°. La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* année; a* série; 1 7* livraison ; 1 5 juin i854;in-8°. Revue de thérapeutique médico-chirurgicale; par M. A. Martin-Lauzer ; n"i2; i5 juin i854; in-8°. Revue thérapeutique du Midi , Journal des Sciences médicales pratiques , publié par M. le D' Loûis Saubel ; 5* année ; tome VI ; n" 1 1 ; 1 5 juin 1 854 ; in-8°. Nota... Note sur une monstruosité double appartenant à l'ordre des Autosi- taires , famille des Monomphaliens , genre des Xiphopages (Is. Geoffroy Saint- Hilaire); par M. G. Demaria. Turin, i854; broch. in-8°. L'Ateneo italiano L Athenœum italien. Recueil de Documents et Mémoires relatifs aux progrès des Sciences physiques; i™année;n°9; 1 5 juin i854; in-8°. Royal astronomical... Société royale astronomique; vol. XIV; n° 6; 12 avril i854; in-8°. Weekly returns. . . Relevés hebdomadaires des naissances et des morts, à Londres; vol. XV; n" a3; 10 juin i854; in-S". ( ii55 ) The astronomical... Journal astronomique de Cambridge; n° 71 ; vol. III; n° 23. Das relief ... iRe/ie/ t/e l'hémisphère visible de la lune; exécuté par M. Th. DiCKERT ; ^ feuille in-8°. Gazette des Hôpitaux civils et militaires ;n°'']ok'] 2; i3, i5 et 17 juin i854. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie ; n" 37 ; 16 juin 1 854- Gazette médicale de Paris; n° 2^; ij juin i85^. L 'Abeille médicale; n° 1 7 ; 1 5 juin 1 854 • La France médicale et pharmaceutique ; n° 6; i5 juin i854- La Lumière, Bévue de la photographie ; 4* année; n° 24; 17 juin r854. La Presse médicale; n° i[\ ; 17 juin i854. L Athenœum français. Revue universelle de la Littérature, de la Science et des Beaux- Arts ; 3* année; n° a4; 17 juin i854. Le Moniteur des hôpitaux, rédigé par M. H. DE CaSTELNAU; n"' 70 à 72 ; 1 3, 1 5 et 17 juin i854. é L'Ingénieur, Journal scientifique et administratif; 3* année; 3o* livraison ; 1 5 juin 1854. L'Académie a reçu, dans la séance du 26 juin i854, les ouvrages dont voici les titres : . Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, i" semestre i854; n° aS; in-4°. OEuvres de François Arago, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, publiées, d'après son ordre, sous la direction de M. J.-A. BaRRAL. Notices scientifiques; tome I". Paris, i854; in-8°. Recherches sur la vie et les ouvrages d'Héron d'Alexandrie, disciple de Ctésibius, et sur tous les ouvrages mathématiques grecs, conservés ou perdus, publiés ou inédits, qui ont été attribués à un auteur nommé Héron; par M. Th. ( ii56 ) Henri Martin. Paris, i854 ; in-4°- (Extrait du tome IV de la i" série des ■ Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres. ) Les trois règnes de ta Nature. Histoire naturelle des Mammifères classés méthodiquement, avec l'indication de leurs mœurs et de leurs rapports avec les Arts, le Commerce et l'Agriculture; par M. Paul Gervais; i" partie: Pri- mates. Paris, i854;in-8°. Essai clinique sur l'action des eaux thermales sulfureuses de Bagnères-de- Luclion, dans le traitement des accidents consécutifs de la syphilis; par M. le D"" Marc PÉGOT. Toulouse, i854;in-8°. Mémoires sur les Coquilles fossiles des terrains d'eau douce du sud-ouest de la France; par M. J.-B. NouLET. Paris, i854; in-S". Bapporl sur le charbonnage et les mines de Spy, près Mouslier-sur-Sambre, province de Namur [Belgique); par M. A. Erambert. Bruxelles, i854; broch. in-4°. Nouveaux instruments aratoires inventés et décrits avec des gravures dans le texte; parM. MOYSËN. Paris, i854; broch. in-8°. Éloge de Jean-François Terme; par M. LouiS GuiLLARD. Lyon, i854; broch. in- 8°. ► Bulletin de l'Académie rojale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; tome XXI; n° 5 ; in-8°. Annales des Sciences naturelles , comprenant la Zoologie, la Botanique, l'Ana- tomie et la Physiologie comparée des deux règnes, et l'Histoire des corps organisés fossiles; 4" série; rédigée pour la Zoologie par M. MiLNE Edwards, pour la Botanique par MM. Ad. Brongniart et J. Decaisne; tome I"; n°3;in-8°. Annales forestières et métallurgiques; lo et 25 mai i854; in-8°. Cosmos. Bévue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l' Industrie , fondée par M. B.-R. DE MONFORT, rédigée par M. l'abbé MoiGNO; 3* année; IV volume; a5* livraison; in-8". (ii57) Journal d' Agriculture pratique, Moniteur de la Propriété et de l' Agricul- ture, fondé par M. le D' Bixio, publié sous la direction de M. Barral; 4' série; tome I"; n° 12 ; ao juin i854; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome VII; n" 26; ao juin i854; in-8°. La Presse littéraire. Echo de la Littérature, des Sciences et des Arts; 3* année ; ?.* série; 1 8* livraison ; aS juin i854; in-8"'. Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des candidats aux Ecoles Po- lytechnique et Normale; rédigé par MM. Terquem et Gerono; juin i854; in-8°. Revue médico-chirurgicale de Paris, sous la direction de M. Malgaigne ; juin i854; in-8°. Cenni... Essais scientifiques sur une théorie nouvelle expliquant l'existence des Fossiles sur les montagnes : rapport de cette théorie avec la formation ter- tiaire de Sicile et les produits exclusivement propres à cette île; par M. G. SÉNÉS. Palerme, i854 ; broch. in-8°. Siluria... Siluria, Histoire des plus anciennes roches connues comme renfer- mant des restes organiques, suivie d'un coup d'œil sur la distribution de l'or à la surface du globe ; par M . R.-I. MURCHISON. Londres, i854; in-8°. Charts... Quatre-vingt-six Cartes hydrographiques par l'Amirauté anglaise avec les Instructions nautiques suivantes (i) : The danish... Le Pilote danois ; par le vice-amiral Zahrtmann (de la Maiine royale danoise), publié par ordre de l'Amirauté britannique. Londres, i853; in-8°. Sailing direction... Instructions nautiques pour la mer Baltique et le golfe de Finlande; par l'amiral Gustave Rlint (de la Marine royale suédoise), publiées par ordre de l'Amirauté britannique. Londres, 1854; broch. in-8*'. The light-houses... Les phares , fanaux et feux flottants des Etats-Unis, étal (1) Le dernier envoi a été reçu dans la séance du 25 juillet i853. c.R , 1854, i"Semr,<.«. (T. xxxvui,îs» se.) 149 ( ii58 ) en août i853, dressé par la Commission des phares de Washington, republié par ordre de i Amirauté britannique. Londres, i853; broch. in-B". The light-houses... Les phares des îles des Antilles et des côtes adjacentes, état en août i853. Londres, i85^; broch. in-8°. The Ught-houses... Les phares des lacs et côtes de l'Amérique anglaise, étal en septembre i853. Londres, 1 853; broch. hi-B". The light-houses... Les phares de la Méditerranée, de la mer Noire et de la merd'Azof, en novembre i853. Londres, i853; broch. in-8°. The hght-houses... Les phares des côtes orientales et occidentales de l'Amé- rique du Sud et de la côte ouest de l'Amérique du Nord, en novembre i853. Londres, i853; broch. in-8°. The hght-houses... Les phares des côtes nord et ouest de France, d'Espagne et de Portugal , en février i854. Londres, i854; broch. in-8°. The Hght-houses... Les phares des Iles britanniques, en mars i854. Londres, i854; broch. in-8°. The Belgian... Les phares de Belgique, Hollande, Hanovre, Danemark ^ Prusse, Russie, Suède et Nonvége, en avril i854. Londres, i854; broch. in-8°. Remarks... Remarques sur la baie de Baffin ; par MM. Allen, Suow et Inglefield. Londres, 1 853; broch. in-B". PharmaceuticaL.. Journal pharmaceutique de Londres; \6\. XIII, n*" XI et XII; mai et juin i854; in-8°. ' Eigenschaften... Propriété des courbes du quatrième degré, relativement à " leur double tangente ; par M. J. Steiner; broch. in-4''. Monatsbericht. . Comptes rendus des séances de l'Académie royale des Sciences de Prusse; avril i854; in-8°. Antiquités de l'Empire russe, publiées par ordre de S. M. l'Empereur Nicolasl"', 5* et 6* livraisons formant le complément du texte. Moscou, i853; in-4°. (Adressé par M. le prince Anatole Démidoff. ) Gazette des hôpitaux civils et militaires ; n°' 73 à 75 ; ao, 22 et 24 juin i854- (ïi59) Gazette hebdomadaire de Médecine et de Cldruiyie; n° 38; 23 juin i854- Gazette médicale de Paris; n" aS ; lo juin i854- L'Jbeitle médicale; n° i8; aS juin i854- «- ^^ * La Lumière. Revue de la Photographie; 4® année; n° aS; 24 juin i854- La Presse médicale ;n" -iS; 24 juin i854. ' LAthenœum français. Revue universelle de la Littérature , de la Science, et des Reaux-Arts ; 3'' année; n" aS; ^4 juin i854- " ♦ Le Moniteur des hôpitaux, rédigé par M. H. DE Castelnau; n*"* 73 à 76 f 20, 22 et 24 juin i854- COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIER — JUIN l854- TABLE DES MATIERES DU TOME XXXVIH. Acide CHLORBïDniQUE. — Sur la décomposition du sulfate et du pbospliate de cliaux par l'acide chiorhydriquej Note de M. Cari- Mantrand. 864 Acide nitrotartriqbe. — Etude des dérivés de cet acide; Note de M. Dessaignes 44 Acoustique. — Sur la plus grande distance à laquelle se propagent les sons pendant la nuit; Note de M. Zaliwskl 5i3 Adhéresce MAGNÉTIOUE. — Voir l'article Élec- tricité. Aérostats. — Considérations de mécanique sur la navigation sous-marine et la navi- gation aérienne ; par M. Buidin. . . g53 et 998 — Notes relatives à la direction des aérostats; par M. Derbiat gj, 5i3 et 554 — Sur un moyen destine à faciliter les itiou- ments d'ascension et de descente dos aé- rostats; Note de M. d'Àntheny 41 j — Sur la direction des aérostats avec applica- tions aux besoins d'une armée en campa- gne; Mémoire de M. l'abbé Allegret 690 — Sur la direction des aérostats; Note de M. Cornélius rnS — Sur la direction des aérostats; Note de M. Dupont 834 — Mémoire relatif à la même question ; par M. P. Bichel ibid. — Lettre de Madame Petiniaud, concernant un moyen qu'elle a imaginé pour la direction des ballons 84(i — Sur la direction des aérostats ; Lettre de M. Binse 1082 C. R.,i854, i" Semestre. (T. XXXVlILj Aérostats. — Sur l'aérostatique; Notes de M. Brachet 128 et 1029 Affinités chimiOces. — Recherches sur les afii- nités chimiques; Mémoire de M. Margue- ritte 3o4 — Sur la force qui préside aux actions chi- miques ; Note de M. Vfittwer 760 Air atmosphérique.— Etudes sur les eaux plu- viales et sur l'atmosphère de Lyon en i852 et i853; par M. Bineau 27J — M. Bravais, en présentant à l'Académie un exemplaire de son Mémoire sur l'observa- tion de la température de l'air, indique brièvement les moyens qui lui ont paru les plus propres àécarlerles causes d'erreur dans ce genre d'observation 1077 Alcools. — Mémoire sur l'alcool caprylique et ses dérivés; par M. Bouis.. 935 — Sur l'importance de la fabrication des al- cools de betterave; communication ver- bale faite par M. Payen en présentant à l'Académie un exemplaire de son a Traité de distillation de la betterave > io35 — Mémoire sur l'alcool de chiendent; par M. Hoffmann 1061 Algérie. — M. le Maréchal Vaillant pre'sente à l'Académie son Rapport à l'Empereur sur la situation de l'Algérie en i853 loS; — Remarques faites à cette occasion , par M. Liouville, concernant la partqu'a prise l'Académie au développement d'une bran- che importante de la richesse agricole algérienne i o38 1 5o ( ll62 } Alimentaires (Sibstances). — Sut la conser- vation des viandes ou moyen du froid ; Note de M. lanicki ,53 — Procède pour la conservation des viandes sans l'emploi du sel; Noie de M. Nourr . 832 — Procédé pour la conservation du lait; Note de M. Mabru 554 — Spécimens de lait conservés par ce pro- cédé y-6 — Conservation des légumes par l'action de la vapeur d'eau surchauffée; Note de MM. Doll/us et More.l-Fatio 1060 Ali'hinii'ii. — De l'aluminium et de ses com- binaisons chimiques; Mémoire de M. H. Sainte-Claire Deville j-q — Remarques de M. Thenard à l'occasion de cette communication 281 — Sur un procédé au moyen duquel on oli- tienl, de l'argile, l'aluminium à l'état de globules ; Note de M. Chapelle 358 — Une personne qui prend le nom de Schraiz et se dit neveu de M. Vôlher, réclame en faveur de ce chimiste la découverte du procédé au moyen duquel on obtient l'a- luminium à l'état métallique 35q — Remarques de M. Dumas à l'occasion de celte réclamation Ibid. — M. Vôhler. dans une Lettre adressée i M. Dumas, déclare qu'il est élranger à cette réclamation, et qu'il n'a aucun ne- veu du nom daSchraiz; il présente à cette occasion quelques renseignementsconcer- nant ses recherches sur l'aluminium et des remarques sur celles de M. II. Sainte- Claire Deville r,55 — Lettre do M. H. Sainle-Clairé Deville à l'oc- casfbn de la Lettre de M. Wohier 55n — Préparation de l'aluminium et autres mé- taux terreuï ; Notes de M. Chenot ■ 'jiS, f;85 et 777 — M. Schubert annonce avoir trouvé un moyen de préparer, en grand, l'alumi- "'""> 5l2 — Réduction à l'état métallique de l'alumi- nium d'un morceau de dislhèno fondu dans la flamme électrique; Lettre de M. Duvivier îo66 Amides. — Recherches sur les ami.lcs; par MM. Gerhard! et Chiozza /,5^ Ammoniacales (Bases), —Action du chlorure de cyanogène sur ces bases; Mémoire de MM. Cloez cl Cahours 354 Ammoniaque.— Sur la quantité d'ammoniaque contenu dans la pluie et dans l'eau dépo- sée par le brouillard; Note de M. Boussin- g""!' 2}9 Analyse mathématiqde.— Sur les rayons vec- Pagf s . leurs, et leur emploi dans la physique mathématique; Mémoire de M. Cauchy. 67 Analyse MATnÉMATiQCE. — Sur la transforma- tion des fonctions implicites en moyennes isotropiques, et sur leurs développements en séries trigonomélriques; par le même. 910 — Formules générales pour la transformation des fonctions implicites en fonctions ex- plicites ; par le me'me g^ri — Application des formules établies dans le précédent Mémoire à la solution des pro- blèmes astronomiques; par le me'me gSa — Mémoire sur la transformation des varia- bles qui déterminent les mouvements d'une planète ou même d'une comète en fonction explicite du temps , et sur le dé- veloppement de ces fonctions en séries convergentes ; par le me'me 9^ — Mémoire sur les services que la spirale lo- garithmique peut rendre à l'astronomie; par le même io33 — Mémoire sur la résolution des équations et sur le développement de leurs racines en séries convergentes ; par le même 1 104 — Sur la résolution de l'équation 'binôme i^ =^ I, ;) étant un nombre premier; Note de M. Lebesgue gi/j — Mémoire sur les périodes des intégrations simples et doubles ; par M. Marie 6-22 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Cauchy 821; — Réclamation adressée par M. Grassmann à l'occasion de précédentes communications de M. Cauchy et de M. de Saint-Venant, concernant les clefs algébriques 743 Voir aussi l'article /f/i/oi>e des Sciences. Akàtoiiie. — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet un Mémoire de M. Gi- rard ayant pour titre : n Ânatomie physio- logique et pathologique du cristallin », .. 4"^ — Note de M. Puech sur les canaux biliai- res 774 Anatomie COMPARÉE. — Rapport sur un Mémoire de MM. Philipeaux et Yulpian concernant la structure de l'encéphale des Raies et des Squales, et l'origine des nerfs crâniens chez ces poissons ; Rapporteur M. Du- vernor 335 — Remarques faites par M. Serres sur quelques parties de ce Rapport, relatives à la dé- termination des parties de l'encéphale des poissons 344 — Remarques faites à l'occasion du même Rapport par M. le prince Ch. Bonaparte, sur ce que présente de défectueux la divi- sion des poissons en poissons cartilagi- neux et en poissons osseux 345 — Réponse de M. Duvernoy aux observations ( ii63 ) * Pages. de M. Serres et de M. le prince CA. Bo- naparte 366 Anatomie coHPxnÉE. — Bcplique do M. Serres à M. Duvernoy au sujet de la détermina- tion de l'encéphale des poissons 371 — Nouvelle réponse de M. Duvernoy t^'i.l — ISouvelle réplique de M. Ssrres 4*4 — M. le prince CA. Bonfl/;ar/e annonce à cette occasion qu'il va entreprendre, de concert avec M. Philifjeaux, une nouvelle série de recherches sur l'encéphale des poissons.. 4^7 — Uecherches sur l'anatomie des hyméno- ptères de la famille des Urocérates; Mé- moire de M. Léon Du/our 4^4 — Des modifications du type dans la famille des Scorpionides; Mémoire de M. Blan- chard Ç)65 — M. i'Vouren^ appelle l'attention de l'Acadé- mie sur une publication de M. Gratiolet, concernant les circonvolutions du cerveau chez les Primates 1070 AnATOMiE PATnoLOoiQUE. — Recherches sur la structure intime du tubercule pulmo- naire; par M. Mandl 548 Anatomie philosophique. — Notesurjle coracoi- diendes Mammifères; par M. A. Lavocat 843 Anonïues (Communications). — De la puis- sance du fer sur l'ori;anisme de l'homme et des animaux 40? — Mémoire sur des modifications apportées au procédé d'Appert pour la conservation des substances alimentaires 6917 Voir aussi l'article Concours pour les prix proposés. Anthropologie. — Lettre de M. Baudrimont concernant ses recherches sur les Escual- dunais ou Basques primitifs 43 Appabeils divers. — Description d'un nouveau métier Jacquard électro - magnétique ; Mémoire de M. tlaumené 4^ — Appareil de sauvetage pour la marine; Mémoire de M. Tremblay 76 et 276 — Appareil destiné à être substitué à la presse dans la fabrication du sucre de betterave ; Lettre de M. Lachèze-Schutemhach laS — Sur un nouvel appareil de sûreté pour les armes de chasse; Note de M. Fonlenau. 276 — Sur l'emploi de toiles métalliques pour pré- venir les accidents qui surviennent dans l'éclairage au gaz; Note de M. Vaussin- Chardanne , 3i4 — Lettre et NotedeM. Fournerie, concernant une balance de son invention ... 467 et 1081 — Note de M. Reeordon sur un instrument qu'il nomme trisecteur d'angles 5i3 — M. Pimont présente au concours pour le j prix concernant le perfectionnement de | la navigation par la vapeur, une Note sur | Pages. un appareil qu'il avait précédemment fait connaître sous le nom de caloridore pro- gressif el employé comme propre à alimen- ter constamment d'eau à gS degrés une chaudière à vapeur • 97.') Argent. — Traitement cleclrochimique des minerais d'argent, de plomb et de cuivre; Mémoire de M . Becquerel 1 09^ — Sur les ressemblances des caractères du silicium', du tungstène et de l'argent, et sur un procédé qui peut servir ."i les faire distinguer par des réactions spé- ciales; Mémoire de M. Barse 276 AaiTHMÉTiccE. — Lettre de M. Huot, concer- nant son Mémoire sur la recherche des facteurs numériques entiers 3l!o — Recherches sur les racines des équations numériques ; Note et Lettre do M. Riedl de Leucnslern 353 et 5 1 2 — Table des nombres premiers depuis 1 jus- qu'à 10 000, adressée par M. Prévost Da- rocher 79^ — Mémoire sur l'arithmétique duodécimale; par M. Gaultier 9"6 Arithmomètee. — Note de M. Thomas accom- pas^nant un modèle de son arithmomètrc perfectionné 3i5 Armes de ccerre. — Note sur une nouvelle arme de guerre; par M. Charreyre 8^9 Arsenic. — Lettre de MM. Fuster et Gerbal, concernant leur travail sur l'emploi de l'a- cide arsénieux dans le traitement des fièvres intermittentes paludéennes 5iu Arts graphiques. — Note ayant pour titre ; <( Règle pratique pour déterminer les proportions des clairs et des ombres dans les dessins » ; par M . Soyer 6^2 AsPHïxiE. — Action de l'o.xygène introduit dans les poumons pour rappeler à la vie les animaux asphyxiés; Note de MM. Faivre et Gianelti 5lo Astronomie. — Dessins de quelques taches remarquables observées sur le Soleil par M. Chacornac (présentés par M. Le Verrier) 7^8 — Sur les erreurs personnelles des observa- tions dans la mesure. des déclinaisons et dans l'observation des passages des astres au méridien; Note de M. Praemowski, présentée par M. Le Verrier ll/id. — Eléments de la nouvelle comète vue et ob- servée le i"' avril ; par M. Littrow 7')9 — Note sur l'influence des diaphragmes dans l'observation méridienne du diamètre so- laire ; par M . E. Liouville '283 — Sur l'emploi des mires méridiennes dans le calcul de la déviation azimutale; par le même 91 .! i5o.. ( 'ï Puges. AsTRONOHiE. — Kote sur une éclipse totale du Soleil, observée le 28 juillet i85i, h Fre- dorikvœrn (Norwége ) ; par M. À. d'Abbadie (communiquée par M. Le Verrier) 295 — Sur la théorie des éclipses de Lune et de Soleil; Mémoire de M. Mahistre 349 — Recherches sur les étoiles doubles ; par M. Yvon Villarceau 869 — M. Guynemer prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commission à Texamen de laquelle ont été soumises di- verses communications concernant une théorie au moyen de laquelle il explique par l'impulsion d'un fluide éthéré les faits qu'on présente communément comme produits par une attraction universelle. . gjî — Mémoire ayant pour titre : « Méthode astronomique pour calculer, le diamè- tre réel de la Lune, en prenant une base de 33 degrés sur l'équateur; par M. Demonville » 91 64 ) Pages . AsTRONOKiE. — M. Fi22ie annonce avoir décou- vertles rapports qui lient les mouvements des corps célestes aux changements qui surviennent dans notre atmosphère 32i — Lettre de M. Picou, concernant une précé- dente communication sur les lois des mou- vements'de rotation des planètes 642 Voir aussi les articles Comètes, Méca- nique céleste. Planètes, etc. Atmosphérique (Air). — Voir l'article Air. Atmosphériques (Températures). — Voir l'ar- ticle Températures. Azote. — Sur l'absorption de l'azote et de l'air par les plantes ; Mémoire de M. Ville, , . 7o5 et 723 — Remarqnes de M. Boussingault à l'occasion de cette communication 517 — Noie de M. Morren sur l'absorption de l'azote par les animalcules et par les|algues 932 Voir aussi les articles Ammoniaque , Physiologie végétale, etc. Bateaux a vapevr. — Voir l'article Navigation. Betterave. — Sur la fabrication des alcools de betterave ; communication verbale de M. Payen Ii)35 — Sur la valeur alimentaire de plusieurs va- riétés de betteraves introduites dans la ration des bœufs de travail ; Recherches de M. Baudement 962 Blé. — Voir l'article Céréales. BoTABiQUE. — Sur le dimorphisme des Uré- dinées; Mémoire de M. Tulasne 761 — Note sur les Champignons entophytcs, tels queceluidelapommedeierreipar lememe iioi — M. Montagne, on faisant hommage à l'Aca- démie d'un exemplaire de son travail sur les Cryptogames du Chili, donne une idée de ce travail , des ressources qu'il a eues pour l'exécuter, et de la flore chilienne dans cet embranchement du règne végétal 919 — Mémoire sur les Limnanlhées et les Co- riariées; par M. Chatin 772 — Monographie de la famille des Aristolo- chiées ; par M. Duchartre 80 \l'i BoTANiQij'E. — Recherches sur la végétation et sur la structure anatomique des Aristolo- chiées ; par M. Duchartre 1 1 4 ' Mémoire pour servir à l'histoire natu- relle des Sphaignes {Sphagnum); par M. Schimper <)38 — Sur la végétation du Mont-Argée (Cappa- doce); Note de M. P. de Tchihalcheff. . . Voir aussi l'article Organogénie et Or- ganographie végétales. Ekome. — Application à la gravurs, ,'! la litho- graphie et à la gravure photographique de certaines propriétés nouvelles ou peu connues de l'iode et du brome; Note de MM. Garnier et Salmon Bronzes. — Nouveaux faits concernant l'alté- ration des bronzes employés au doublage des navires ; Note de M. Bobierre BOLIETISS BIELIOGRAPUIQUES. 49) 96, 128,233, 287, 322, 362, 4i8,!468, 5i5, 565,643, 697,', 7'4. 754, 793, 816, 848, 894, 943) 982, 1029, 1072, 1089, 1154. 3i4 Calendrier mobile. — Lettre de M. Launajr... 5i3 Cakoidatures. — M. Gay prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nom- bre des candidats pour la place vacante dans la Section de Botanique par suite du décès de M. Auguste de Saint- Hilaire. ., 4'' Candidatures.— M. d'/ltiadie prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour une place vacante dans la Section de Géographie et de Navigation 691 — MM. Peyiier, du Petit-Thouars, Laplace, .( " Pages . Bravais et Paris adressent , chacun , de semblables demandes... (191,692, 710 et 791 Candidathkes.— m. Baudenf prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats pour la place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par suite du décès de M. Roux 747 — IVTM. Cl. Bernard, Joberl, deLamballe, Mai- sonneuve f Malgai^ne ^ Laugitr et Longet adressent chacun une semblable de- mande 1022, ,1070 et io83 — M. A. Passx prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour une place d'Académicien libre vacante par suite du décès do M. Ué- ricart de Thury 710 — M. Vallée et M. Wal/erdin adressent cUa- cun une demande semblable... . 710 et 7^7 — M. Desmoulins, Président delà Société Lin- néenne de Bordeaux, prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nom- bre des candidats pour une place vacante de Correspondant 4^^ — M. Pulegnai prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour une place de Correspon- dant vacante dans la Section de Méde- cine et de Chirurgie 791 — Lettre de M. Fée, concernant une place de Correspondant vacante dans la Section de Botanique Ibid. — M. Duperrey prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante au Bureau des Longitudes, par suite du décès de M. l'amiral Roussin no8 — M. le vice-amiral Laplace, M. Larligue et M. lecontre-amiral De/o^re adressent cha- cun une semblable domande. 692, 747 et Ii53 Cardonates. — .Sur le carbonate de chaux pré- existant à l'état normal dans les plantes , et sur son dosage; Mémoire de M. l'ayen. 241 Cakgone (Oxyde de). — Sur l'oxydede car- bone pur considéré comme poison; Note de M. Chenot 735 et 83o Céréales. — Recherches sur le gluten des blésj Note de M. Millon 12 — De la composition des blés et de leur clas- sification ; par 2e même 85 et 117 — Des phénomènes qui se produisent au con- tact de Peau et du blé, et de leurs consé- '^'* qucnces industrielles; par 2e méWie 3i4 — Influence du lavage des blés sur les qua- lités du son , de la farine et du pain ; par 7e même 545 — Sur le principe digestif du son de froment ; Note de M. Mouriès 5o5 — Sur un moyen employé avec succès pour 65 ) Pag"- la conservation du blé dans les greniers et la destruction des larves d'alucite; Note de M. il/oi'jln'er 3)5 Cébéales. — Moyen destiné à empêcher le versage des blés; Note de M. Caumont . . Ibid. — De la culture des céréales par les troupes dans les terrains vagues ; Note de M. Cott- lier 277 Chaleur. — Sur la chaleur spécifique des gai sous volume constant, sur la chaleur dé- gagée par la compression des fluides élas- tiques , et sur les effets qui se produisent par la détente et le mouvement des gaz; Mémoire de M. Ref^naulc 853 — Sur la méthode la plus convenable pour déterminer la transcalescence d'une lame par rapport à diverses radiations calorifi- ques ; Note de M. Melloni 4^i> — Détermination dos pouvoirs émissifs & de de hautes températures ; Mémoire de MM. de la Profoslays et Besoins 44" — Sur les pertes qu'éprouvent, spécialement en ce qui concerne le fluor, certains minéraux soumis à l'action de la chaleur ;_ Mémoire de MM. //. Sainte-Claire Deville et Foucjué i , 317 Chalumeau a jet coktimu présenté par M. de Luca 5o6 Charbons. — Rapport sur plusieurs Mémoires de M. Violette , concernant les charbons de bois ; Rapporteur M. Balard 107 Chemins de fer. — Des inconvénients de la neige sur les chemins de fer actuels; Note de M. Séguier 27 — Note sur les chemins de fer atmosphériques en employant comme moteur l'action de l'air dans des tunnels d'une longue éten- due et dont la section est égale à l'espace que les convois y occupent; Note de M. Seguin y93 — Sur un moyen destiné à prévenir ou à atténuer quelques-uns des accidents qui • peuvent survenir sur les chemins de fer; Note de M. Fraissinet 20 — Sur certaines modifications à introduire dans le système des chemins de fer pour prévenir les accidents dus, soit à l'absence ou aux erreurs de signaux, soit aux dis- tractions des aiguilleurs; Mémoire de M. Borchn 3i3 — Nouveau système d'enrayage pour les che- mins de fer; Note de M. Danjou de la Garenne 453 — Lettre de M. Laignel. concernant ses pré- cédentes communications sur des freins destinés aux véhicules des chemins de fer. 564 — Sur un frein hydraulique pour les véhicules des chemins de fer; Note de M. ileller. . 753 — Description et figure d'un nouveau système ( " P«gM. de iieins pour les véhicules marchant sur les chemins de fer; Note de M. Leroux. , 1019 Chemins de fer . — Sur un chemin de (er qui transporterait les navires de la Méditerra- née dans la mer Houge; Note de il. Sous- sotte 894 Cbihie. — M. Biot annonce la publication pro- chaine d'un ouvrage posthume de A. Lau- rent, intitulé : « Méthode de Chimie », et donne une idée du but que se proposait l'auteur en écrivant cet ouvrage 1078 Cbirurcie.— Sur l'hypertrophie de la langue; Mémoire de M. Sédillot 33a — Sur la thérapeutique des névralgies ; pro- cédé mixte (section et cautérisation du nerf ); Mémoire deM./o6e/t, de Lamballe. 618 — Sur les corps étrangers articulaires et , en particulier, sur les corps étrangers du genou ; par le même ioo3 — Lettre de M. Brainard, relative à son tra- vail sur les'maladies des os 5i2 — De l'influence des fractures sur le dévelop- pement des os chez les enfants; Mémoire de M. Baizeau g^a — De la rhinoplastie par la méthode de Celse modifiée ; Mémoire de M. Baudens 5oi — Di; l'efiicaoité de la glace combinée à la compression pour réduire les hernies étranglées et combattre la péritonite con- sécutive ; par le même 956 — Cure radicale d'un anévrisme par injection d'acétate de sesquioxyde de fer ; Note de M . Lussana 3o3 — Expériences sur les injections de perchlo- rure de fer dans les artères; Mémoire de MM. Goubaux et Giraldès 621 — Mémoire ayant pour titre : « Nouvelle doc- trine sur la restauration des plaies qui sont ou ne sont pas au contact de l'air »; par M. Mondiaux 276 — Sur l'accroissement de la membrane des bourgeons charnus et les usages de la sup - . puration dans la cicatrisation des plaies exposées ; Mémoire de M. Laugier io^6 — Nouvelle méthode d'urétrotomie pour la cure radicale des rétrécissements de l'u- rètre ; Mémoire de M. Maisonneuve 3o2 — Sur les moyens d'extraire de la vessie les corps étrangers autres que les pierres et leurs débris; Mémoire de M. Leroy d'E- tiolles 37 et 553 — Lettre de M. Denamiel, concernant son Mémoire sur la lithotlibie : Nouveau cas de guérison obtenu par son procédé* Analyse de ce travail 553 et 777 — Recherches sur quelques points de l'his- toire et du traitement des maladies de l'utérus ; Mémoire de M. Cartel 689 66 ) Pages. CniftiiRCiE. — Pathologie de la trompe d'Eus- tacho. — Traitement des orchites par le collodion. — Nouvel appareil pour les fractures comminutives'de la jambe; Mé- moires de M. Bonafont ^j(J — Observations chirurgicales adressées par M. Miijuel 410 — Lettre de M. Collin, corcernant divers in- struments de chirurgie inventés ou modi- fiés par lui 43 — Leitre de M. Gavelle relative il une précé- dente communication sur le traitement des varices 792 Voir aussi l'article Médecine. Chloroforhe. — Emploi du chloroforme pour la destruction des animaux parasites qui nuisent aux végétaux ; Note déposée, sous pli cacheté, par M. Moride , le 3 novem- bre 1833, et ouverte à sa demande dans la séance du 27 février i854 4'^ Chlorures. — Du meilleur mode de prépara- tion pour le chlorure de fer liquide em- ployé dans le traitement des varices, des hémorragies et des anévrismes ; Note de M. Burin-Dubuisson 89 — Injection de perchlorure de fer dans les artères; Mémoire de MM. Goubaux et Giraldès 6a i Choléra. — Recherches sur la respiration et la chaleur moyenne dans le choléra ; Mé- moire de M. Boyèrc 80 — Sur les causes communes du choléra et de certaines affections qui attaquent depuis quelques années plusieurs de nos plantes usuelles ; Mémoire de M. Billiard, trans- mis par M. le Ministre de l'Instruction pu- blique 4*^ — Traitement préservatif et curatif du cho- léra par l'acide sulfurique dilué et les bains salés; Mémoire de M. Lepetit 4'" — Sur l'action du sulfate de strychnine dans la période algide du choléra indien ; Note M. Abeille 1087 — Communications destinées au concours pour le prix concernant la découverte d'un remède guérissant le choléra. \'oir l'article Legs Bréant. Chromolithooraphie. — Sur les avantages que peut avoir ce procédé pour la représenta- tion des objets d'histoire naturelle; Notes detà. Delahaye 352 et 641 Coke purifié. — De son efî'et sur l'améliora- tion des fontes de seconde fusion ; Note de M. Morin à l'occasion d'un Mémoire présenté par M. Colvert 1108 Combustion. — Sur le développement d'électri- cité qui accompagne la combustion ; Note de M. Gauguin 73( ( " Pag««. CoHiTEs. — Observations do la nouvelle comète faites à l'observatoire de Paris ( communi- quées à la séance du 3 avril i854, par M. te Verrier) G45 — Note sur la nouvelle comète lue, dans la même séance , par M. Laurier (î^S — Observations et éléments de la même co- mète , adressés par M. Hinâ (igS — Renseignements relatifs au même astre qui, dans le département de la Nièvre, a été aperçu dès le 36 avril ; Lettre de M. De- lauliers , . . . Ihid. — Observations de la même comète faites en différents lieux par divers observateurs : Observatoire de Paris, par M. Yvon Vil- larceau et M. Chacomac; — de Markree, par M. Graham ; — de Bonn , par M. Krii- ger; — de Regent's-Park , par' M. Bind (communiquées dans la séance du 10 avril, par M. te Verrier. ) 711 — Observations de la même comète ; par MM. Laugier, Ch. Slathieu et Ern, Liouville 718 — M. Littrow adresse, de Vienne, les élé- ments de cette comète qu'il a vue et obser- vée le i '"' avril 749 — Lettres de M. Gand, relatives à des obser- vations de la même comète à Amiens 763 — Observations de la nouvelle comète faites à l'Observatoire de Paris (communiquées dans la séance du 24 avril, par M. te Verrier ) -83 — Observations de la môme comète, faites à l'Observatoire de Markree ; par MM. Coo- perd Graham. — Première approximation lies éléments de la comète; par M. Gra- ham (communiquées par M. te Verrier). Ibid. — Observations de la comète d'avril et des deux dernières planètes; Lettre de M. Ar- gelander à M. te Verrier ( i«' mai ) 887 — Deuxième orbite approchée de la même comète, calculée par M. Graham; Lettre do M. Cooper à M. te Verrier 890 — Orbite de la seconde comète de i854 ; par M. Ch. Mathieu 1064 — Sur les observations de la comète de Klin- kerfues faites à Bonn et à Gottingue; Lettre.de M. Argelander k M. Le Verrier. io83 — Sur la comète périodique de d'Arrei/; Note de M . Oudemans Ihid. — Eléments paraboliques de la comète de Klinkerfues , calcules par MM. Ch. Ma- thieu et E. Liouville 1087 Commission administrative. — MM. Chevreul et Poncelet sont nommés Membres de la Commission centrale administrative pour l'année i85( 12 Commission pour la révision nEs comptes. — MM. Mathieu et Bcrthier sont élus Mem- 07 ) Pages. 9'2I 666 bres de la Commission cUargce de la révi- sion des comptes pour l'année iS.'iS Commissions des prix. — Commission du grand prix do Mathématiques de i854 (question relative aux mouvements généraux de l'at- mosphère) : Commissaires, MM. Liou- ville , Lamé , Cauchy, Binet et Chasles. . . — Commission du grand prix de Mathémati- ques pour 1854 (question concernant la théorie physique et mathématique des phénomènes capillaires) : Commissaires, MM. Cauchy, Lamé, Liouville, Biot, Bi- net 70 1 — Commission des prix de Médecine et de Chirurgie : Commissaires, MM. Velpeau , Andral , Rayer, Serres, Magendie, Uumé- ril, Flourens, Milne-Edwards, Geoffroy- Saint- Hilaire 768 — Commission du prix de Statistique : Com- missaires , MM. Bienaymé, Dupin, Ma- thieu , Boussingault, do Gasparin. ..... 807 — Commission du prix de Physiologie expé- rimentale : Commissaires, MM. Magen- die, Flourens, Rayer, Serres, Milne Edwards 1 046 — Commission chargée de proposer la ques- tion pour le sujet du grand prix de Scien- ces naturelles à décerner en i855 : Com- missaires , MM. Flourens , Milne Ed- wards , Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire, Uuméril , Ad. Brongniart 3i — Commission chargée de proposer la question pour sujet du prix fondé par M. AIhUmberi ( question concernant les Sciences natu- relles) ; Commissaires , MM. Flourens, Milne Edwards, Geoffroy-Saint-Hilaire, Duméril, Brongniart la Commissions modifiées. — M. Raj^er est adjoint à la Commission chargée de faire un Rap- port sur les expériences de M. Brainard, concernant les effets de l'iode comme contre-poison du curare 4^^ — MM. RegnauU et de Senarmont sont ad- joints à la Commission chargée de l'exa- men des pièces admises au concours pour le grand prix de Sciences mathématiques (question concernant la théorie des phé- nomènes capillaires) ... ioo3 — M. Decaisne est adjoint à la Commission chargée de l'examen d'un Mémoire de M. Ville, Sur la végétation 1081 Commissions spéciales.— Commission chargée de|)réparer une liste decandidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès do M. Léopold de Buch : Coinmi.s- saires, M.M. Liouville, Elle de Beau- mont et Biot (Sciences mathématiques), MM. Flourens , Thenatd et Chevreul ( u68 ) Page». (Sciences physiques) et M. Combes, Pré- sident en exercice 44° CoHMissioHS SPÉCIALES. — La Commission char- gée de préparer nne liste de candidats pour la place d'Associé étranger, présente la liste suivante : i° M. Lejeune-Dirichlet; 2', et par ordre alphabétique, MM. Airy, Ehrenberg, Liebig , Melloni, MuUer, Murchison , Owen , Plana et Struvo 714 — Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Académicien libre vacante par suite du décès de M. Hé- ricart de Thurr : Commissaires, MM. Biot et Binet (Sciences mathématiques ),The- nard et de Senarmont (Sciences physi- ques ) , Séguier et F. Delessert ( Académi- ciens libres) et M. Combes, Président en exercice 701 — Cette Commission présente la liste sui- vante : 1° M. de Verneuil; a°, et par ordre alphabétique , MM. Ant. Passy, Vallée , Walferdin 791 — Des registres d'observations écrits par M. Arago , ayant été offerts à l'Académie par les propriétaires de ses OEuvres, une Commission composée de MM. Ëlie de Beaumont, Mathieu, Liouville, Re- gnault et de Senarmont , est chargée de prendre connaissance de ces registres et de faire savoir à l'Académie si ces pa- piers sont dans un état qui permette de les publier 1 1 49 — Commission chargée de faire un Rapport en réponse ^ la question posée par M. le Ministre de l'Instruction publique, con- cernant la demande de til.^ \eaveCErsted, qui réclame, en vertu des découvertes de son mari sur l'électricité et le magné- tisme, le prix proposé en l'an x par le Gouvernement français : Commissaires, MiU. Regnault, Becquerel, Pouillet, The- nard, Despretz 117 — M. le Ministre de la Guerre annonce qu'il a maintenu MM. Poncelet et Le Verrier P«8e»' comme Membres du Conseil de perfection- nement de l'Ecolo Polytechnique au titre de Membres de l'Académie des Sciences. 353 Concours polr les prix proposés par l'Aca- démie. — Mémoires destinés au concours pour le grand prix de Sciences ma- thématiques ( question proposée pour i855 : Théorie physique et mathématique des phénomènes capillaires )... . 623 et 689 — Mémoire destiné au concours pour le prix concernant le perfeclionnemet de la Na- vigation 833 Corps flottants. — Sur certaines attractions et répulsions observées entre des corps légers flottants sur l'eau; Note de M. J. Cohen 834 Cosmogonie. — Mémoire et Lettres de M. T. Chamski 453, 564 et 942 Colleurs. — Essai d'une théorie mathéma- tique des couleurs ; par M. Boger 3i4 Créatine. — Recherches sur quelques pro- duits de transformation de la créatine; Mémoire par M. Dessaignes 839 Cristallisés (Corps). — Expériences sur les productions artificielles du polychroïsme dans les substancescristallisées; Mémoire de M. de Senarmont loi Cuivre. — Traitement électrochimique des mineraisd'argent , de plomb et de cuivre ; de M. Bec5 — Rapport sur une Note de M. Bazin, relative à des insectes qui nuisent à diverses plantes potagères; Rapporteur M. Milne Edwards 86 1 — Procédé de M. Têtard pour la guérison des hernies des jeunes chevaux; Lettre de M. CoHenot 417 70 ) P»6"- ÉcoxoMiE RURALE. — Sur l'acclimatation des poissons ; Noie de M . Coste 238 — Note sur les frayères artificielles du parc^ de Maintcnon; par le même 986 — Sur la fécondation artificielle des poissons ; Remarques de M. CAaJo» à l'occasion d'une communication faite par M. Millet, dans la dernière séance de 1 853 274 — Expériences concernant la reproduction des crevettes et des huitres, faites sous les auspices de la Société naturelle des Sciences de la Rochelle 3i5 — Mémoire ayant pour titre : « De la culture du mûrier cl de l'éducation des chenilles soyeuses » ; par M. Planqua Jbid. — Comparaison entre la valeur des cocons de la grosse race de vers à soie de Pro- vence il des cocons de la race acclimatée et améliorée à la magnanerie expéri- mentale de Sainte-Tulle ; Mémoire de M. Guérin-Méneville 73» Électricité. — Description de deux appareil» dépolarisatcurs destinés à donner des cou- rants électriques constants; Note de M. Becquerel 338 — Nouvelles recherches sur les principes qui régissent le dégagement de l'électricité dans les actions chimiques ; par leméme. 767 — Sur la production des courants pyro-élec- triques ; par /e même 9o5 — Traileraent électrochimique des minerais d'argent, de plomb et de cuivre; par le même 1095 — Sur la pile à deux liquides — Sur l'action chimique; Mémoire de M. Vespretz 897 — Sur l'action calorifique et lumineuse de deux coupants électriques, simultanés; Note de M. Masson i5 — Méthode pour la détermination des forces électromolrices; Noie de M. J.'Regnauld. 38 — Recherches sur les courants musculaires; par le même 890 — Nouvelles observations sur les éclairs en zigzag. — Expériences sur les réactionsdes courants d'induction à travers des lames isolantes ; par M, du Moncel 284 — Expériences sur les courants d'induction de laniachinedeRuhinkorir;par le même. 3i4 — M. Despretz présente, au nom de l'auteur, M . du Moncel, un résumé de ses diflerentes communications sur l'électricité 677 — Disques électri(iue8 à signaux et moniteurs électriques pour les chemins de fer; Noie de Til . du Moncel .55o et 829 — Réclamation adressée à l'occasion de cette oominunicalion; par M.Yérilé 777 — Lettre de M du Moncel a l'occasion de celle réclamation Sa ( "71 ) Pages . Électricité.— Réculateur électrique de la cha- letir, ayant pour but de rendre constante et de porter à un degré voulu la température d'un espace limite; Note do M. du Moncel. 1027 — M. /. Maisue adresse, à l'occasion de cette communication, ropie d'une Note qu'il avait lue à la Société d'encouragement sur un thermomètre électrique, destiné à produire les elTels annoncés dans la Note de M. du Moncel 10^9 ■ — Sur une nouvelle propriété électrostatique; Note de M.Yolpicelli. 35r — Note sur la pohirité électrostatique ; par le même 877 — Addition à un précédent Mémoire de M. Crovtt, sur une pile à courants conti- nus ,. 352 — Deuxième Mémoire sur de nouvelles piles à courant constant; par le même gSg — Sur la décomposition de l'eau par la pile; Note de M . Jamin Sgo et 44^ — Recherches sur l'adhérence magnétique et applications à la locomotion sur chemins de fer; Notes et Leltre de M. Nichlès... 2G6, 3g7 et 695 — Sur la décomposition électrochimique de l'eau; Mémoire de M. K iei/anc 444 — 1V1. Z>umûi confirme une assertion de M.Le- hlanc relativement à la date de ce travail. 44^ — Sur le magnétisme des liquides; Note de M. Quet 562 — Sur les propriétés optiques des corps trans- parents soumis à l'action du magnétisme ; Mémoire de M. Yerdet 6i3 — Décomposition par la pile des sels dissous dans l'eau ; Note de M. d'Almeida 682 — Sur le. développement d'électricité qui ac- compagne la combustion; Note de M. Gau- gain 73i — Sur l'électricité qui accompagne l'évapo- ration de l'eau salée ; par Zc meVne ...i... 1012 — - Sur quelques-unes des causes qui peuvent faire varier la force électromotrice ; par le même 628 — Remarques de M. Despreti à l'occasion de cette communication 63i — Sur les oscillations d'aiguilles non cristal- lisées de faible pouvoir inductif parama- gnétique ou diamagnétique, etc.; Mé- moire de M. Thomson Ibid. — Recherches sur les effets de courants élec- triques dans des conducteurs inégalement chauffés, et sur d'autres sujets relatifs à la thermo - électricité ; par /e me/ne. .. 828 — De la faculté qu'ont les corps humides d'absorber l'électricité des isolants solides électrisés; Mémoire de M. tlarianini . . . 880 — M. Bec^uerei présente, au nom de l'auteur, P«gM M. Blanchi, un appareil destiné à préser- ver les appareils télégraphiques de l'in- fluence perturbatrice de l'électricité at- mosphérique 877 Electricité. — Nouveau mode d'application de l'électricité magnétique au traitement des maladies ; Note de M. Boula 3 1 4 — Description d'un nouveau métier Jacquard électromagnétique; Mémoire de M. Mau- menè 43 , 276 et 352 — Réclamation de priorité adressée à l'occa- sion de celte communication; par M. Bo- nelli 276 — Lettre de M. Maumené, en réponse h cette réclamation .5o4 — M. Bonelli adresse un échantillon d'étoffe tissue avec son métier électrique 4"'^ — M. Bonelli annonce l'envoi d'un opuscule imprimé, servant de réponse aui asser- tions de M. Maumené f concernant son procédé pour l'application do l'électricité au tissage des étoffes brochées 4^^^ — Sur les divers moyens de mettre le feu aux mines par l'électricité; Mémoire deM.Sa- vare 1) i — Rapport sur ce Mémoire et sur un Mémoire de M. Verdu, relatif au même sujet; Rap- porteur M. le Maréchal Vaillant 801 — Télégraphe électromagnétique à mouve- ments combinés. — Pendule électrique; Mémoire de M. Begnaid i23 — Mémoire sur un nouveau système de ma- chines électromagnétiques; par M.Mariê- Dat>y 553 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Beci/uerel. Proposition d'une allo- cation de fonds deslinésà la continuation de ces recherches 853 — Avis de la Section de Physique sur cette proposition g^i — Note sur l'éclairage électrique; par M. De- leuil kil — Remarques faites à l'occasion de cette communication, par M. Élie de Beau- mont, sur l'utilité qu'il y aurait à appli- quer aux navires ce mode d'éclairage... . 81 3 — Influence de l'électricité sur les mouve- ments de la sensitive; Note de M. Le- clerc., 1039 — Do l'électricité dans ses rapports avec l'at- traction ; Note et Lettre de M. Zaliwski. 1 24 et 942 — Mémoire ayant pour titre : « Electricité, attraction universelle des corps » ; par le même 1082 — Petit appareil galvano-électrique présenté par MM. Alexandre et Gajfre 747 i5i.. ( "72 ) ÉiECTKiciTÉ.— Application aux phares Je l'écUi- rageélectriqaejNotedeM B/flc/iet.. gSîet I02) Éloges historiques. — M. Flowens lit, dans la séance publique du 3o janvier i8f)4, réloge historique de M. de lilainville. . . 235 — M. Fhurens fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de cet éloge 33G Ehbryogéme. — Sur l'embryogénie du brochet et de la perche. — Sur l'embryogénie de l'écrevisse; NotesdeM. te/e6ou//el. aSGet 978 — Sur l'embryogénie du Cœnure cérébral; Lettre de M. Kucheameister '. ^4^ Voir aussi l'article Zoologie. Enouais. — Recherches de M. Pmren ( cin- quième partie) :>i Ebrata. — Séance du 39 mars, p. 641, dernière ligne ; chlorophotographie, lisez, chromo- pholographie . Page 610, 1. 21: M. (^hasles devenu Académicien libre , lisez Acadé- micien titulaire. — Voyez aussi aux pages 128, 29a, 324, 417 468, 644) /"O) 847. 984, io32, 1076 et ii5î Esprits fbappecrs. — M. Rayer communique une observation et une expérience de M. Schiff, relativement aux moyens par lesquels s'opère cette supercherie io(>3 — M. Schijf répèle cette expérience en pré- sence de l'Académ ie 1 064 Etoiles doibles. — Suite des recherches de M. Y von .Yillarceau sur • les étoiles doubles 86g — Sur la détermination des erreurs dans les observations d'étoiles doubles; Lettre de M. Otto Slruve Si M. Le Verrier 883 Féccles. — Note sur la fécule contenue dans le bulhe du lis blanc; par M. Mathieu 5o3 — Emploi de la fécule pour la préparation des moules dont se servent les fondeurs en métaux; Note de M. Rouy 554 Fer. — M. Poncelel présente un Mémoire do M. Calvert, concernant l'influence exer- cée par le soufre sur le fer 276 — Réclamation adressée à l'occasion de cette communication ; par M. Chenot. . . 416 et /jGg —, Note de M. Morin à l'occasion d'un Mé- moire présenté par M. Calvert, et relatif à l'amélioration des fontes de seconde fusion , avec le coke purifié par ses pro- cédés > 108 — De la puissance du fer sur l'organisme; Mémoire adressé pour le concours Mon- tyon , et ayant le nom de l'auteur enfermé sous pli cacheté 467 Fkr. — Acétate de sesquioxyde de fer employé dans le traitement de l'anévrisme; Noie de M. Lussana 3o3 — Chlorure de fer employé en injection dans le traitement des anévrismes, des vari- ces, etc.; Mémoire de MM. Goubauz et Giraldes 62 1 — Préparation du perchlorure de fer liquide destiné à ces injections; Note de M. Bu- rin'Dubuisson , 8g Fleurs {Conservation des) . — Lettre de madame Leprince de Beaumont, concernant un pro- cédé de son invention '. . 846 Flcordres. — Recherches sur ces composés ; par M. Fremx 393 Gaz. — Du parti qu'on pourra tirer, pour les machines à vapeur , de l'inégalité de dila- tation des substances gazeuses ayant des caloriques spécifiques diflérents; Notes de M. Avenier de Lagrée 832 et gSg Géodésie. — Mémoire sur la détermination de l'aplatissement du méridien terres- tre; par M. Mahistre ' 828 GéOgrapbie. — Rapport sur urj Mémoire de M. Yvon Yillarceau, relatif à la position ' géographique d'Adwa , que M. d'Abbadie a déterminée dans son voyage en Abys- sinie; liapporteur M. Fajre 857 — yi. Élie de Beaumont présente, au nom de l'auteur, M. P. de Tchihatche/jT, un exem- plaire de la carte de l'Asie Mineure, corrigée d'après les données que ce voya- geur a recueillies dans une expédition ré- cente. — Remarques faites par M. Élie de Beaumont SUT l'avantage que présentent, quand il y a lieu de faire des corrections, les cartes gravées sur pierre, compa- rativement aux cartes gravées sur métal. 834 Géographie. — M. Sanis présente une carte en relief de la Turquie d'Europe, et «ne épreuve de la représentation photogra- phique de cette même carte. .'. 880 Géologie. — Rapport sur une Note de ( "73) M. Vauverl d/i Jl/ean , relative aux vol- cans d'air de Turbaco (Nouïelle-Gre- nade) ; Rapporteur M. Doussingault ^65 Géologie. — Mémoire sur la couche super- ticielle du sol; par M. Marulaz ia3 — Note sur le mont Pentélique et le gisement d'ossements fossiles situé à sa base ; Note do M. Gaudry 6u — Des terrains fossilifères du bassin supé- rieur do la Loire ; Note de M. Aymard, . . 673 — Sur les terrains paléozoïques de l'Asie Mi- neure ; Note de M. P. de Tchihalcheff. . . 678 — Note sur le? dépôts miocènes de l'Asie Mineure; par le même 727 — Sur la géologie do certains cantons de l'Al- gérie; Lettre de M. A. Pomel à M. Élie de Beaumont ... 836 — Sur la géologie de la Caroline du Nord.; Lettre de M. Jackson à M. Élie de Beau- mont 838 — Etudes de lithologie; par M. C. Sainte- Claire Deville 4<" — Note de M. Alexandre Fraque , concernant une nouvelle explication proposée pour certains phénomènes diluviens 20 — Lettre de M. Leftaitre, concernant un opus- cule qu'il a publié sur les causes des mou- Page-. vcments des corps planétaires et sur les causes des révolutions du globe terrestre. 4^8 Géométrie. — Rapport sur un Mémoire de M. Dunesme, relatif aux développées des courbes planes; Rapporteur M. Binet. . . . gb'i — Lettre de M. Manuni relative à unedémons- tration qu'il avait précédemment adressée du théorème concernant la somme des angles d'un triangle 4b — Formule relative à la division dos trian- gles et des quadrilatères ; adressée par M. Le Brun ^ nSa — Mémoire ayant pour titre : o Démonstra- tion de cette proposition ,que la surface plane, telle qu'on ladéfinit en géométrie, est unesurface qui existe «; parÛ. Dobelly. g^o ■ — Sur certaines propriétés des ellipses et du cercle; Notes de M. Liniz 467 et 642 Glucidh. — Recherches sur ce métal et ses composés ; par M. Debray 784 Gluten. — Recherches sur le gluten du blé ; par M. JMi7/on ij Glycérine. — Sur les combinaisons de la gly- cérine avec les acides; Note de M. Ber- thelot 6(58 — Remarques de M. Pelouze à l'occasion de cette communication 673 H Histoire naturelle. — Communication de M. /. Geoffroy-Saini-Hilaire, en présen- tant le premier volume de son « Histoire naturelle générale des règnes organi- ques ». •••* . 3oo Histoire des Sciences. — Discussion de deux méthodes arabes pour déterminer une va- leur approchée de sin i"; Mémoire de M. Woepcke 5o3 -T- Sur l'origine des noms mer Blanche, mer Rouge, etc.; Note de M. de Paravey 694 — Nouvel argument présenté par M. de Pa- rafer à l'appui do ses idées sur d'an- ciennes communications entre l'Assyrie et la Chine. 792 — Correspondance inédite de tinne et de Ber- nard de Jussieu, publication posthume de M. Adrien de Jussieu; présentée, au nom de sa famille, par M. A. Brongniart io36 — MM. Gide etBaudrr, éditeurs des Ohu- vres complètes de feu Arago^ font hom- mage à l'Académie des manuscrits et re- gistres d'observations qui ont servi à composer le 4* volume de ces OEuvres.. . 11 jg Horloge do Berger. — Note de M. l'abbé Ja- velot sur un moyen de connaître les heures de la nuit par l'inspection du ciel. g5 Horloges. — Lettredo M. Le Page concernant son précédent Mémoire sur un nouveau système d'horloges 416 Houille. — M. Elie de Beaumont communique une Lettre de MM. Mulot, père et fils, sur les heureux résultats de sondages prati- qués dans le bassin de la Moselle pour la découverte de couches de houille 1062 Hydraulique. — Mémoire sur les principes gé- néraux de l'hydraulique ; par M. Kleilz (deuxième partie, transmise par M. le Ministre de l'Instruction publique) i5 — Sur le mouvement d'un liquide dans un vase dont la paroi est une surface de révo- lution; Mémoire de M'. d'Estocquois 3 14 — Sur le mouvement de l'eau dans les tuyaux ; Mémoire de M. Darcy 4"7 — Rapport sur ce mémoire j Rapporteur M . Mur in 11 oy — Nouvelle théorie du mouvement des eaux d'une rivière; Mémoire de M. Guthmann. 746 Hydrauliques (Moteurs). — Voir l'art. Moteurs. Hydrographie. — Recherches des erreurs de po- ( i'74 ) P.ge». sition des points d'un levé sons voiles; Mémoire de M. Bradais 49'» Hygiène publique. — Recherches sur la se- mence d'ivraie et sur les moyens propres à en constater l'existence dans les farines ; Mémoire de M. Cailletet (yii Hygiène publique. — Sur la nécessité de proscrire les vases en plomb ou en al- liage de ce métal pour la préparation et la conservation des matières alimen- taires solides et liquides; Mémoire de M. Chevallier Pagï!. 74G Ikcexdies. — Moyen destiné à permettre de sauver les chevaux dans des cas d'incen- die; Lettre de M. BUlerlin 733 — Sur l'emploi de la vapeur pour éteindre les incendies à bord des navires ; Lettre de M. Dujaidin, de Lille 980 — Remarques de M. Piobert à l'occasion de cette communication- . 1^81 — Nouvelle Lettre de M. Dujardin sur le même sujet et expe'rience destinée à prouver l'elfioacité du moyen proposé par lui I u6S — Nouvelles remarques de M. Piobert io(î() Infusoires. — Lettre de M. Laurent accompa- gnant l'envoi de son ouvrage sur les ani- malcules des infusions végétales 5i 1 Insalubres (Professions).— Rapport sur one de- mande de documents relatifs aux profes- sions comprises dans cette catégorie, adressée à l'Académie des Sciences par M* le Directeur général de l'Agriculture et du Commerce; Rapporteur M. Thenard. . . gS.'i Insectes nuisibles. — Rapport sur des larves recueillies dans la commune de Pinter- Tille, près Louviers; Rapporteur M. de Quatrefages 720 Voir aussi à l'article Économie rurale. Instruments d'astronomie. — Sur la flexion des lunettes astronomiques; Note de M. Porro 734 — Note sur la visibilité des fils du micro- mètre par réflexion ; par le même 768 Instruments de chirurgie. — Description et figure d'un scarificateur ventouse du mu- seau de tanche; nar M. Mayer 627 Instruments de géodésie. — Nouvel instru- ment de géodésie ; Mémoire et Lettre de MM. Martin et Yillebonnet 746 et 9J0 — Nouveaux instruments et nouvelle méthode pour le levé rapide des plans avec nivel- lement général et simultané; communi- cation de M. Porro 8j5 Instruments de physique. — Description de deux appareils dépolarisateurs destinés à donuerdes courants électriques constants; Mémoire àe M. Becquerel 238 — Description d'une nouvelle machine pneu- matique; par M. Dominguez 553 — Sur l'emploi du thermomètre métasta- tique à mercure , comme thermomètre à maximum ; Note de M. Wal/erdin 770 Iode. — Recherches de l'iode dans l'air, les • eaux, le sol et les produits alimentaires du Jura, du Valais, delà Lombardie, de l'Allemagne et de la Belgique; Note de M.Chatin 83 — Application à la gravure, à la lithographie et à la gravure photographique , de pro- priétés nouvelles ou peu connues de l'iode; Note de MM. Garnier et Salmon 3 14 — Mémoire ayant pour titre : «De l'iode con- sidéré comme contre-poison du curare ; » par MM, BrainardeiGreene 4" 6' 45^ — Remarques de MM. Boussingault, Ch. Bo- naparte, Duméril, Rayer et Thenard, à l'oc- casion de cette communication , 4i4 ^' 4'^ Ivraie. — Recherches sur la semence d'ivraie; par M. Cailletet ., 622 r^AiT. — Procédé pour la conservation du lailj Note de M. Mahru 554 — Spécimen de lait conserve par ce procédé, adressé par M. Mahru 976 Legs Bréant constituant un prix concernant le traitement du choléra et le traitement des dartres. — Communications relatives à ce legs adressées par M M . Maillard, Salomon • Wolf, Billiard, Gaenée, Limosin, Bassenheit, Arnaud, Paulet, Claude, Clarvot, Petsch, Metz, Miésefillc, Duhos, Ducros, Wittmach, Clanet, Fortin, Goupil, Perpignan!, Pretty- man, Trail, Eyssartier, Sachot, Beissenhirtz, Pjajf, May, Polcaro, Ritzel, P tasse, Witt- macher, Frogier, Billiard, LepctiL, Bru- net, Tailler, F. Barreau, Reed et Souden, ( I Pages. de Bodes, d'Agar de But, Taulet, d'Ors- zagh , llùhn, Halard, Barbier neveu, Durand. , , 17, 43, 91, ia4, 378, 3i6, 353, 4'o, 453, 5o4, 545,617,691, 696, 747) 777> 847» 864 et 88i Legs Brëant. —Lettre de M. le Ministre de PA- gricuUure, du Commerce el des Travaux pu- blics, invitant TAcadémie à lui faire con- naître d'une manière précise les disposi- tions du le^s Bréant, relatives tant au prix principal qu'aux prix accessoires qui pourront être auparavant décernés 779 75) Pages . Lïcs Bréant. — M. le Ministre de l'Agriculture transmet une Note de M. Frogier destinée au concours pour le prix Bréant 545 — Et une de M. Miégeville 617 Lduiére. — Voir l'article 0/)(i^ue. Lo.^E. — Sur quelques-uns des faits que met en évidence un relief de l'hémisphère vi- sible de la Lune, exécuté par M. TA. Dic- kert; communication verbale de M. Élie de Beaumont 1020 LcPDLiN. — Histoire chimique et naturelle du Lupulin ; Mémoire de M . Personne 309 M Machines a vapeur. — Du parti qu'on pourrait tirer pour les machines à vapeur de l'ap- plication de ce fait que la môme quantité de chaleur dilate, de quantités inégales, des substances gazeuses possédant des ca- loriques spécifiques différents ; communi- cations de M. Avenier de Lagrée 823, 939, 1019 et 1081 — Considérations sur un système particulier de machines à vapeur; par M. Robinet.. . 834 — Figure et description d'une nouvelle ma- chine à vapeur rotative; Mémoire de M. Delonchant gSg — Sur un procédé destiné à aftranchir les na- vires à vapeur de la nécessité d'alimenter avec de l'ean salée les chaudières de leurs moteurs; Note de M. Capiou loig Magnétisme terrestre — Considération sur quelques-uns des phénomènes du magné- tisme terrestre; Note de M. Guithamote. . 5i3 Voir aussi l'article Électricité. Marées. — Sur les marées observées pendant la campagne de la corvette la Recherche, en i838-4o, dans les mers du ^ord; Mémoire de M. Bravais Ifiii — Sur la marée solaire de Brest; extraitd'une Lettre de M. Chazalon à M. Êlie de Beau- mont ''49 MécaniQce. — Supplément 4 de précélentes communications, concernant les efforts exercés par un système invariable sur un nombre quelconque de points fixes; Mé- moire de M. Y. Fabre 409 Mécanique céleste. — Formules générales pour latran.sformation des fonctions implicites en fonctions explicites; application de ces formules à l'astronomie ; Mémoire de M. Cauchr gSa — Mémoire sur la transformation des varia- bles qui déterminent les mouvements d'une comèle et d'une planète en fonctions explicites du temps, et sur le développe- ment de ces fonctions on séries conver- gentes ; par M . Cauchr gqo Mécanique céleste. — Sur les services que la spirale logarithmique peut rendre à l'astronomie; par le même io33 — Mémoire sur les grandes perturbations du système solaire; par M. Serrer Gaa — Mémoire surles coordonnées d'une planète en fonction du temps; par M. Bourget.. . 80" Voir aussi l'article Astronomie. MthAtLhE Jiappée en l'honneur des trois bota- nistes du nom de DE Jcssiec', i/ui ont appar- tenu à l'Académie des Sciences. — MM. Ba- mond et Fizeau, gendres de feu M. Ad. de Jussieu, font hommage à l'Académie ' d'un exemplaire de celte médaille, et an- noncent qne des exemplaires en nombre égal à celui de MM. les Membres ont été dé- posés au Secrétariat pour leur être remis. loSu ÎMÉUECiNK. — Sur la respiration et la chaleur moyenne dans le choléra; Mémoire de M. Dorère gy — Considérations sur la contagion épidé- ra ique ; par M. Delfrayssé jjj^ — .Sur l'identité de la fièvre typhoïde avec la variole ; Note de M. Bajard 353 — Sur la thérapeutique des névralgies; Mé- moire de M. /oiert, de Lamballe igg — Sur la ponction de la poitrine dans la pleu- résie aiguè, avec épanchement excessif; Mémoire de M. Trousseau Qfj„ — Sur quelques points de l'histoire et dn traitement des maladies de l'utérus; Mé- moire de M. Garieh Ibid. — Recherches sur l'atrophie musculaire pro- gressive ; par M. Aran Ibid, — Notes sur divers sujets de médecine et de chirurgie,; présentes au concours pour les prix do la fondation Montyon; par M. Plouvier. io(i, ( I Médecine. — Lettre de M. Leroy d'Éiiolles, re- lative à un Mémoire lu par lui, le 9 jan- vier 1854. '061 — ■ Note de M. Briquet spécifiant ce qu'il con- sidère comme neuf dans un ouvrage qu'il présente au concours de Médecine Mon- tyon 123 — Analyses d'ouvrages manuscrits ou impri- més destinés au concours Montyon , et Lettres relatives à des travaux admis au même concours, adressées par les auteurs dont les noms suivent : — Par M . Vauvcrgne 4^ — Far MM. Veyssier et Morel-Lavallêe 554 — Par MM. Deheney, Guillon , Flandin, Gi- rard, Boine et Lasiauve 689 et O90 — Par M. Brocca . . . .T 74^ — Par MM. Robin et Gaultier de Claubry .... 811 — Par MM. Armand, de Puisaye elLeconte, Triquet, Carrière et Reybard 832 et 833 — Par MM. Ddioux, iliijuel, Tardieu, Colding et Thomsen 881 ^ Par MM. Lunier, Faivre et Desmarest g/jo — Par M. Heyfelder 1020 Lettre de M. Heydrich accompagnant l'en- vol d'un médicament hémostatique, qu'il annonce employer depuis longtemps avec succès 79'» M. Heydrich adresse la formule de ce mé- dicament 982 — Note de M. de i'arai'ej' sur certains produits employés enimédecine paroles Chinois.. y^ — Sur une affection de la vue analogue fila diplopie; — sur le traitement de la cholé- rine; Note de M. Brachet 847 Médecime vétérinaire. — Traité pratique d'en- tomologie et de pathologie do la gale du mouton i par MM. Bourguignon et Delà- fond 62 i Mercure. — Rapport sur plusieurs Mémoires de M. Péan de Saint-Gilles , relatifs aui sulfites de cuivre et de mercure ; Rappor- teur M. Bnlard 346 Méridien terrestre. — Sur la détermination del'applatissenientdu méridien terrestre ; Mémoire de M. Mahistre 828 Mesures LINÉAIRES {Correction des). — Sur la variation de longueur des lames ou règles soumises à leur propre poids; Recherches de M. Silbermann 825 IVjÉTAUx. — Traitement électrochimique des minerais d'argent, de plomb et de cuivre; Mémoire de M. Becquerel 109Ï — Recherches des métaux qui accompagnent le platine dans sa mine; par M. Fremy. , 1008 — Sur l'existence du platine dans le départe- ment de l'Isère; Lettre de M. Cueymard. 94' TT-Sur la fabrication industrielle des métaui 176) P«8f> (lits terreux, silicium, aluminium, barium, calcium; Note de M. Chenot 685 et 777 Métaux. — Lettre de M. Chodzko annonçant qu'il a obtenu un nouveau métal et quel- ques-unes de ses combinaisons 695 — Lettre de M. Tiffereau, concernant ses re- cherches sur les métaux 792 — Mémoiresurles Ciits qui tendent;à montrer dans les métaux des corps composés ; par le même 832 — Lettre du même auteur relative au précé- dent Mémoire 942 Météores lumineux. — Météore observé à Tu- rin, le 25 février i854; Lettre de M. Fer- rero (écrit par erreur Terrera) 5i i — Note de M. du Moncel sur les éclairs en boule .'108 Météorologie. — Lettre de M. le Ministre de la Guerre rappelant un Rapport, précé- demment demandé à l'Académie, concer- nant des observatoires que l'Adminis- tration se propose d'établir sur divers points de l'Algérie 940 — M. Le Verrier annonce qu'il a pris les me- sures nécessaires pour que les recherches sur la composition de l'eau de pluie fus- sent continuées à l'Observatoire 353 — Rapport sur les observations thermomé- iriques faites à Baréges, pendant la saison des eaux, par M. Campmas; Rapporteur M. Babinet 439 — Note ayant pour titre : n Expériences ten- dant à démontrer un rapport entre la dé- charge électrique des nuages et un courant galvaniquedanslaterrew; par M. Swaim. 277 — Mémoire sur la météorologie du district des Lacs, en Angleterre ; par M. 1. Flel- cher-Miller 83o et 1060 — Exposition du système des vents ; par M. Lartigue 101 5 — Lettre de M. P. de Tchihatche/f accompa- gnant l'envoi d'un résumé des observations météorologiques faites par lui ou par ses soins à Constantinople, Trébisonde et Kalsaria, dans les années 1847, 1848 et 1849 94 ' Météorologiques (Observations). — M. Le Verrier présente les observations faites à rObservaioire impérial de Paris pendant les mois de janvier, février, mars et avril 18Ï4 797 et 817 — Observations météorologiques faites à l'Ob- survatoire impérial, mai i854 1076 — Remarques faites à l'occasion de cette communication ; par M. Laugier 799 — Résumé des observations géoigico-mé- léorologiques faites à Saint-Hippolyte ( II Pages. de Caton, pendant l'année iB53i par M. d'Hombres-Firmas 266 Météorologiques (Observations). — Observa- tions faites en i853, à i3atnas, par M. iau(our(préBenlées par M. ieVerner). 56o — Tableau des observations faites à Nantes , pendant l'année i853 ; adressé par M. Muette 792 Minéralogie. — Sur les richesses minérales de la Cocbinchine , et sur quelques-uns des procédés métallurgiques usités dans ce pays ; Lettre de M. Arnoux à M. Èlie de Beaumont ë 1 3 — Sur quelques gisements aurifères et cupri- fères dans la partie méridionale des États-Unis ; Lettre de M. C.-T. Jackson à M. Élie de Beaumont 83 > — Etude des minéraux au point de vue du rôle qu*ils jouent dAiis les roches; Mé- moire de M. C. Sainte-Claire Deville ., . 4o' Minéraux cristallisés. — Sur les pertes qu'é- prouvent les minéraux par la chaleur ; dé- termination de leur nature et de leur quantité, spécialement en ce qui concerne le fluor; Mémoire de MM. H. Sainte- Claire Deville «t Fouquê 317 Mines {Arts militaires). — Sur les divers moyens de mettre le feu aux mines par l'électricité; Mémoire de M. Savare 91 . — Rapport surce Mémoire et sur un Mémoire de M. Yerdu relatif à la même question; Uapporteur M. le Maréchal Vaillant 801 — Nouvelles expériences sur l'application de rélectricité à l'explosion des mines mili- taires; par M. Verdu 1024 Monuments élevés a la Mémoire d'hommes cé~ 11 ) Pajcj. lèbres. — Lettre de M. de Nieuwerkerke concernant un monumentqui va être élevé à la mémoire de M. Visconti, de l'Acadé- mie des Beaux-A.rts 3i6 Mortiers. — Voir l'article Si/ica/es. Moteurs. — Rapport sur diverses communi- cations faites par M. Ruaulx, concernant un moyen de locomotion rapide par l'em- ploi des animaux; Rapporteur M. Séguier 71 — Figure et description d'un moteur à basse pression et à double effet; Note de M. Lauhereau > . . 3i4 — Moteur à vent de M. Durand, «ervarit à faire monter l'eau d'une source profonde qui alimente la ville de Gerheroy ; Lettre de M. Méieil 845 — Description et figure de deux moteurs hydrauliques; par M. Valadon 8S0 — Appareil destiné à remplacer les roues et hélices dans les bateanx à vapeur; Note de M. Baudelot 64a et 8i5 — Mécanisme appliqué Ji divers moteurs , dans le but de rendre moins E;rande la perte de force; Note de M. Duchanipt.. . d^-i Voir aussi Vavlicle Machines à vapeur* ' .'• Mouvement perpétuel. — Nolesde MM.yaii/V ■' Jret , T. Sj'hestre , Badanncl , Romey 84/ et 10^9 Mûrier. — Sur l'existence d'une substance textile fine et soyeuse dans le liber des jeunes pousses de mûrier; Note de M. Courtais ij^'l Musique. — Communication verbale de M. Despretz en présentant un opuscule imprimé, de M. Boniteau, sur la musique octale 17 N Navigation. — Développement de la navi- gation commerciale de l'Arigleterre; Mé- moire de M. Bourgois . . . .^T 3 1 3 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Ch. Dupin 1122 — A l'occasion d'un Mémoire de M. Delruil, sur la lumière électrique, M. Elie de Beau- mont appelle l'attention snr le parti qu'on pourrait tirer de ce mode d'éclairage pour prévenir les rencontres des navires en mer 81 3 — Sur l'emploi des cloches sonnant constam- ment, pendant l'obscurité, à bord des na- vires, pour prévenir des rencontres en mer ; Note de M. Camoin 9'|3 — Sur un nouveau mode de propulsion des navires parla vapeur; Note de M. Séguier. 376 — Considérations de mécanique sur la na- C R. 1854, i" Semestre. (T.XXXVllI.j rigalion sous-marine et la navigation aérienne; par M . Burdin gSS et 998 Navigation. — Appareil destiné à remplacer les roues ou les hélices dans les bateaux à vapeur; Note de INl. Baudelot 64^ — Sur un bateau plongeur à hélice, appliqué aux besoins de la guerre; NotedeM.Cfl/r*. 881 — Note concernant un bateau propre à navi- guer dans les eaux peu profondes et ce- pendant capable de tenir la mer; par M . ^. lozwik 3^4 — Note sur un nouveau système de voilure; par M. Aureau 1081 — Sur un nouveau système de navigation par la vapeur; Note de M. Paccard 20 Voir aussi l'article Hydrographie. Nerfs. — Sur la régénération des nerfs, et l52 Fags. sur les altérations qui surviennent dans les nerfs paralysés ; Mémoire de M. Schijfjf. 448 NoMBBÈs (Théorie des). — Mémoire de M- I'. Kaslus ... gt iNoHIXATiOKS de membres et de Correspondants de l'Académie. — M. i. B. Tulasne est nommé Membre do l'Académie , section de Botanique, en remplacement de feu M. de Jussieu 3i — M. MoijuinTandon est nommé Membre de TAcadémie, section de Botanique, en remplacement de feu M. Auguste de Saint- Hilaire... 349 — M. Bravais est nomme Membre de l'Aca- cfidémie, section de Géographie et de Na- vigation , en remplacement de feu M. Ta- miral Boussin 864 78) V'i"- Nominations de Membres et de Correspondunts de l'Académie. — M. Cl. Bernard eit nom- mé Membre de l'Académie, Section de Médecine et de Chirurgie, en remplace- ment de feu M. Boux ii^i — M. de Verneuil est nommé Académicien libre, en remplacement de feu M. Héri- carl de Thurr 807 — M. [j-jeune-Dirichlet est nommé Associé étranger, en remplacement de feu M. Léo- pold de Buch -21, — M. Steiner est nommé Correspondant de l'Académie, pour la-Section doGcométrie, en remplacement do M. Chasles, devenu Académicien libre 6io 0 Oeufs. — Recherches sur la composition des ccufsdansla série des animaux ; Mémoires de M VI V alenciennes et Fremy. 469, 5q5 et Sjo Optique. — Expériences sur la production artifi- cielle du polychroïsmedans les substances cristallisées^ MémoiredeM. deSenarmont. loi — Recherches analytiques it expérimentales surlalumière; par lord CrougAa/// (suite). 710 — Sur plubieurs théorèmes relatifs aux sys- tèmes de droites, et sur deux Mémoire» d'optique de Malus ; Note de M. Vallée . 18 — Sur les lentilles composées de surfaces co- niques ; Note de M . Bouget 5o3 — Direction de l'axe optique dans le crislal de roche, déterminée par un petit nom- bre de faces artificielles ; Note de M. So- leil fils 5o7 et 64 1 — Recherches sur les propriétés optiques des corps transparents soumis à l'influence du magnétisme; Mémoire de M. Verdet.. Gi3 — Objectif offrant une parfaite coïnçidencedu foyer chimique et du foyer apparent pour la plaque daguerricnne, mais non pour le coUodion; Lettre de MM. Lereboursel Secretan.... , ^89 — Sur la détermination des pouvoirs émissil's des corps pour la lumière ; Note de .MM. de la Provoslaye et P. Desains... . 977 — Inslrumentsd'optique;NotesdeM. Brachet 95,468, 564 et 7^3 Organiques ( Substances ). — Réclamation de priorité adressée par M. Claussen, à l'oc- casion de communications de M, l'aycn, sur l'emploi de certains acides pour pré- venir la décomposition de matières orga- niques 2S5 — Réponse de M. Paren à cette réclama- tion , 286 Organogénie et Organographie végétales. — Sur l'organogénie de la (leur des Réséda- cées; Mémoire de M. Payer 496 — De la végétation du Nelumbium codophyl- lum , et de la disposition anormale de ses feuilles et de ses stipules ; Mémoire de M. Trécul 969 — Recherches sur les formations spirales , annulaires et réticulées des Cactées, du Cucurbila pepo , etc. ; par le même Il45 — Etudes organographiques sur la famille des Potamées, 1''' partie : sur les genres Polamogelon, Spirillus et Groënlandia ; Mémoire de M. Gay 701 — Sur la formation des stomates dans l'épi- derme des feuilles do l'Ephémère des jar- dins, et sur l'évolution des cellules qui les avoisinent ; MémoiredeM. Carreau. 744 — Recherches sur la structure anatomique des Aristolochiées et sur la végétation de ces plantes; par M. Duchartre Ii4' Oxygène. — Action de l'oxygène introduit dans les poumons, pour rappeler à la vie des animaux asphyxiés; Note de MM. Faifre et Gianetti 5io Ozone. — IVote sur la production de l'ozone par la décomposition de l'eau à de basses températures ; Note de M. Soret .... . 44^ ( '179 ; p Pages. Paléomolocie. — Sur les ossemcnls fossiles découverts à Pikerni , près d'Athènes , au pied du mont Pciitélique; Mémoires de M. Duveinoy aSi et (107 — Sur le montPentéliqueet le gisement d'os- sements fossiles situé n sa base; Note de M. Gaudry 611 — Figure lithographiée d'un saurien fossile; adressée par M. de Ponsort Sac — Rapport sur le fossile figuré dans cette li- thographie (un Mystriosaurus); Rapporteur M . Duveinoy 543 — La Section d'Anatomie et de Zoologie ap- prouve la proposition contenue dans les conclusions du précédent Rapport, d'une allocation de fonds destinée à l'achat de cette pièce 665 — Paléontologie du centre de la France; Lettre de M. A. Pomel à M. Elle de Beaumont.p. /|63 Panificatiox. — MM. Vial et- Allard prient l'Académie de vouloir bien se prononcer sur l'ulilité d'un procédé de panification qu'ils ont inventé 279 Paqiets cachetés. — M. Despretz dépose, dans la séance du 29 mars, un paquet cacheté. 632 — Sur la demande de M. Vicat on ouvre, dans la séance du 23 janvier iij5), un paquet cacheté, déposé par lui le 7 mars , i853, et qui se trouve contenir une Note relative à l'action de l'eau de mer sur les mortiers hydrauliques, pou/zolanes, etc. 10.^ — Un paquet cacheté, déposé par M Lere- boullel dans la séance du 25 avril i853 et ouvert sur sa demande dans la séance du 6 février i854, renferme deux Notes, l'une sur l'embryologie de l'écrevisse de rivière, l'autre sur l'embryologie du bro- chet <■ t de la perche 286 — Application du chloroforme à la destruc- tion dos animaux parasites qui nuisent aux plantes; Note déposée sous pli ca- cheté par M. Moride, le 3 novembre i853, et ouverte sur sa demande , le 27 fé- vrier 1 854 4>5 — Sur la demande de M. Colas, un paquet cacheté, déposé par lui en octobre 1848, est ouvert dans la séance du 12 juin i85i. La Note incluse est relative à la préparation d'un carbure d'hydrogène 1071 — Ouverture, dans la séance du a4 avril , d'un paquet cacheté déposé précédem- ment par M. dePoillr, et contenant une Note sur la photographie: moyen d'opérer à sec sur coUodion. . . 877 p«8«. Paquets cachetés. — Un tableau synoptique de l'Espagne au xix'' siècle, offert à l'Aca- démie par M. Salvador Hernandez de Cardenas, est accepté à titre de dépôt et sera conservé sous pli cacheté 107 1 Paratosnerres. — Lettre des administrateurs de la Compagnie du palais de l'Industrie consultant l'Académie relativement à la disposition à donner aux paratonnerres qui devront être élevés sur ce bâtiment. 3i6 Perspective. — Réclamation de priorité adres- sée par M. du Moncel , relativement à quelques points d'un travail de M. Poudra sur la perspective 284 — M. du Moncel retire sa réclamation 810 Pétrifications. — Sur la justesse des opinions émises au xvi° siècle par Bernard Pa- lissy relativement à la pétrification des coquilles dans l'époque actuelle; Lettre de M. Marcel de Serres 1067 Phosphates. — Sur la décomposition, par l'a- cide cblorhydrique, du sulfate et du phos- phate de chaux; Noie de M. Cari-Man- trand 864 Photocraphie. — M. f/oareni présente au nom des auteuis, MM. Lemercier , Lerelours , Bareswill^i ùavanne , la première livrai- son d'un ouvrage iconographique, inti- tulé : « Lithophotographie ou impressions sur pierre, obtenues à l'aide de la photo- graphie )). 43 — M. Manie adresse une réclamation h l'oc- casion de la prcsenlution , faite dans la séance du 19 décembre i853, d'une nou- velle série de l'Iconographie photographi- que publiée par MM. Rousseau et Deveria, <)3 — M. Rijfaut, dont M. Mante avait associé le nom au sien dans cette réclamation , dé- clare qu'il a pris part à l'exécution de cette œuvre, mais qu'il ne prétend en rien à l'invention du vernis qui permet la 1 gravure sur acier des images photogra- phiques , invention qui appartient à M. Niepce de Saint- Victor 1 27 — Remarques de MM. Milne Edwards et Che- l'reul, à l'occasion de la réclamation de M. Mante g3 et 94 — MM. Bisson frères annoncent que les types sur glaces employés pour l'atlas de MM. Rousseau et Deveria ont été exécutés par eux 1 fj — M. Elie de Beaumont met sous les yeux de l'Académie plusieurs photographies sur i5a.. ( I Pag". papier représerilanl des vues prises en Suisse par M. F Marlens 4^4 Photographie. — Objectif offrant une parfaite coïncidence du foyer chimique et du foyer apparent pour la plaque daguerrienne, mais non pour le collodion; Note de MM. herebouis et Secretati 789 — Application à la liiliographie et à la gra- vure photographique, de cerlaines pro- priétés nouvelles ou peu connues de Tiode et du brome; Note de MM. Gainier et Salmon 3i.| — Epreuves photographiques sur verre re- vêtues d'un émail transparent qui en as- sure la conservation et fait disparaître le miroitage; présentées par M. Millet .... 3fii .— M. Claudel présente plusieurs doubles im'ages photographiques destinées à être vues au stéréoscope 4^7 — Moyen d'opérer à sec sur collodion; Note de IW. de l'oilty, et ouverture faite sur la demande de Tauteur d'un paquet cacheté précédemment déposé par lui, relatif au même procédé 778 — Préparation d'un papier photographique qui doit remplacer avantageusement le collodion ; Note de M. de Poilly 982 — Lettre de M. de Foilly relative à ce Mé- moire qu'il se propose de publier 107 1 ' — MM. Bisson frères présentent plusieurs éprenves photographiques de grande di- mension, obtenues au moyen du collo- dion sec Itid. Physiologie.— M. Flourens , en présentant un exemplaire de son histoire de la cir- culation du sang, donne une brève analyse de ce travail. M. Flourens présente en même temps une Kote sur le trou ovale et le canal artériel 1078 et 1079 — Sur les résultats de ia section et de la gal- vanisation du nerf grand sympathique au cou; Note de M. Brown-Sequard .. ,. 72 — Expérience tendant à prouver qu'un simple affhix de sang à la lête peut être suivi d'effets semblables à ceux de la section du nerf grand sympathique au cou ; par le même 117 — Sur la régénération des nerfs et sur les al- térations qui surviennent dans les nerfs paralysés ; Mémoire de M. Schiff. 44*^ — .Sur la transmission des impressions sensi- tivesdans la moelle épinière; par le même (Mémoire présenté par M. le prince Ch. Bonaparte) 926 — Recherches sur l'influence des nerfs sur la nutrition des os ; Mémoire de M. ScA//?". . io5o — Mouvement autonomique des libre» mus- 180 ) Pages. culaires; Lettre de M. Sc/iuZtïà M. Flou- rens rgo Physiologie. — Action de l'oxygène introduit dans les poumons pour rappeler à la vie des animaux asphyxiés ; Note d& MM. Faivre et Gianetli 5io — Sur les mouvements des osselets de l'ouïe et du tympan. — .Sur l'abolition immédiate des sens après la section de la moelle cpî- . nière à sa partie supérieure; Mémoires de M. Bonnafont 776 — Recherches sur les courants musculaires; Note de M. Begnauld 890 — Recherches expérimentales sur l'in/luence que la moelle épinière et le bulbe racbi- dien exercent sur la sensibilité et la moti- lité ; Mémoire de M. Oré 9^0 — De l'influence des fractures sur le dévelop- pement des os chez les enfants; Mémoire de M. Baizeau 972 Physiologie comparée. — Ue l'absorption de l'azote par les animalcules et par les algies; Note do M. JUoiven 982 — ^Mémoire ayant pour litre : Identité de la génération dans tous les êtres vivants ; par M. Brachet, de Lyon gji) Voir aussi les articles Embryogénie, Zoologie, etc* Physiologie végétale. — Recherches sur la vé- gétation ; par M . BoussingauU 58o — Remarques de M. Dumas, a l'occasion de cette communication , 606 — Sur l'absorption de l'azote de l'air par les plantes; Mémoire de M. Ville.. 705 et 72J — Remarques de M. BoussingauU ii l'occasion de la première partie de ce Mémoire 717 — De l'absorption de l'azole par les animal- culesetparlesalgues;Nolede M. ilorren.. ç)3j — Recherches expérimentales relatives à l'ac- tion qu'exercent sur la végétation , les sels, elc, employés à équivalents chimi- ques égaux; Mémoire de M. Chatin.... 2()i) — Influence de l'électricité sur les mouve- ments de la sensitive; Note de M. Le- clerc I o5j) — Sur la précocité d'im arbre des Tuileries , dit lu marronnier du 30 mars; Lettre de M. Noznbic (JgC Phvsiqiie do glode. — Rapport sur les tra- vaux de M.. Al. l'errey, relatifs aux trem- blements de terre; Rapporteur M. Elie de Beaumont \o!\(i — R.tpport sur une Note de M. Vauvert de Meant relative aux volcans d'air de Tur- baco; Rapporleiir M. BoussingauU 766 — Sur la coloration des eaux de la mer de Chine ; Note de M. Camille Daresle 4^'' — Sur la dilVérence de température entre la ( I. Page», surface du sol et l'air en contact ; Note de M. Roiet 666 PnYSiQDE DU GLOBE. — Observations sur les températures du sol, comparées à celles de l'air ; par MM. MalaguU et Durocher. . 785 — Exposition du système des vents ; par M. Lanigue 'Ol5 — Sur la marée solaire de Brest; Note do M. Chazalon «149 — Justesse des opinions émises au xvi^ siècle par Bernard Palissr, relativement aux pé- trifications qui s'opèrent dans l'époque actuelle et à l'origine des sources, ainsi qu'à la théorie des puits artésiens ; Lettre de M. Marcel de Serres 1067 Physique mathématique. — Des rayons vecteurs associés et des avantages que présente l'emploi de ces rayons vecteurs dans la physique mathématique ; Mémoire de M. Cauchj' 67 Voir aussi l'article Analyse mathéma- tique. Pisciculture. — Voir l'article Économie rurale. Planètes. — M. Le Verrier annonce,' d'après une Lettre de M. Hind, qu'une vingt-hui- tième petite planète a été découverte, le i"'' mars i8.54,,à l'observatoire de Re- gent's-Park, par M. ^1. Marlh. — Le 3, c'est-à-dire deux jours avant la réception de la Lettre de M. Hind, celte planète avait été découverte à l'Observatoire de Paris par M. Chacornac 4^^ — M. Elie de lieaumont communique une Lettre de M. Luther, astronome de l'ob- servatoire de Eilk, qui a aussi, le i'^'' mars, découvert la nouvelle planète 4''^ — Éléments de l'orbite de la planète Amphi- -, trito, calculés à l'Observatoire de Paris, par M. Yvon Villarceau E60, 645 et 78a — M. Luther adresse une nouvelle observa- tion de la planète Bellone, découverte par lui le i"'' mars i8ii4' ^di — Observations de la comète d'avril et des deux dernières planètes ; Lettre de M.Ar- gelander à M. Le Verrier 887 — Eléments des planètes Bellone et Amphi- trite; par M. Oudemnni 1084 Platine. — Nouveaux détails sur l'existence du platine dans le département de l'Isère; Lettre de M. Gueymard g4 1 — Nouvelles recherches sur les métaux qui accompagnent le platine dans sa mine ; par M. Fremy 1008 Plomd. — Traitement electrochimique des minerais d'argent, de plomb et de cuivre; Mémoire de M. Bect/uerel logS — Vases de plomb. Voir l'article Hygiène •publiifue. 8r ) Pïgee. Pluie. — Sur la quantité relative de pluie tombée h Paris et ."i Montpellier en i853 ; Note de M. Ch. Martins aSi — Observations pluviométriques faites & la Havane , du 4 septembre au 3 décem- bre i853; par M. Casaseca Sog Poids et Mesures. — Note sur la posaibilité de ramener les poids et mesures de l'Empire Ottoman, à des rapports simples avec les mesures du système métrique; Note de M. Bilczikdji 690 — Rapport sur cette Note ; Rapporteur M. Morin Ii2t — Sur la mesure de la variation de longueur des lames ou règles soumises à l'action de leur propre poids , pour servir de cor- ^ rectil'aux mesures linéaires; Mémoire de ' - * M. Sillermann SaS Poisons. — Sur l'erapois^inement produit par V Atractylis gummifera; Mémoire de M. CommaMe lo55 — Sur l'oxyde de carbone pur considéré comme poison; Note deM. Cfceiîot. 735 et 83o Présidence de l'Académie. — M. Regnaull est élu vice-président do l'Académie pour l'année i854, en remplacement de feu. M. Roui. 7^2 Prismes {Torsion des). —Nouvel les recherches , sur celte question ; par M. Cauchy. 238 et 3a6 Prix décernés par l'Académie (séance pu- blique du 3o janvier 1854): — PW.rdMjlroHomie.— Médailles décernées à ' MM.de Gasparis, Chacornac, Luther et Hind pour la découverte de nouvelles pla- nètes '39 — Prix de Mécanique. — Décerné à M. Fran- chot, inventeur de la lampe à modérateur et auteur de travaux remarquables con- cernant les moteurs à air chaud i3u — Prix de Statistique. — 11 n'y a pas eu lieu à décerner ce prix pour 1 8.53. — Médailles d'encouragement : Pune de la v.ileur de 3oo francs, à M. Huhart, pour son travail sur l'organisation des Sociétés de pré- voyance; l'autre, de 200 francs, à M. La- chèze, pour son travail sur les opérations du conseil de révision du département de Maine-et-Loire de 1817 à i85o. — Mentions honorables : à M. Bcrigny, pour, ses recherches statistiques sur les nais- sances à Versailles; à M. Roubaud, pour sa statistique médicale de la France; à M. le général Carbuccia, pour son livre sur le dromadaire considéré comme bêle de somme et comme animal de guerre .... i33 — Prix- extraordinaire sur ^Application de la Vapeur à la Nai>igation. — Trois prix de ( 1 Pas" i8a ) 20JO francs sont dccernés, savoir : à M. Dupuy de Lôme, pour la couception l'I l'exécution du bateau à voiles, à vapeur, avec liélice, le Napoléon; à M. Moll, pour avoir calcule et construit les mécanismes de ce navire et pour ses expériences sur l'hélice faites en commun avec M. Bour- gois: à M. Bourgois, pour ses travaux sur rhélice, et ses recherches sur la trans- formation progressive du matériel de la marine militaire actuelle en marine mixte à voiles et à vapeur. . . i^6 ■ l'rixjondé par Madame de Laplace. — Dé- ccrué à M. Lerouxeau de Saint-Diidant, sorti le premier de l'Ecole Polytechnique le i3 septembre i8J3. Grand prix des Sciences physiijues (question concernant le développement et le mode de propagation des vers intestinaux. — Prix décerné à M. Tan Beneden. — Men- tion honorable à M. Kuecnenmeister i6G ■ Prix de Physiologie expérimentale. — Dé- cerné àM. Cl. Bernard, pour sa découverte concernant l'influence que la portion cer- vicale du nerf grand sympathique exerce sur la température des parties auxquelles ces filets se distribuent en accompagnant les vaisseaux artériels ig'i ■ Prix relatifs aux Arts insalubres. — Trois prix de la valeur de aSoo francs décernés à Al. Arnaud, à M. lierpin et à M. Do} ère, pour leurs découvertes concernant le» moyens de mettre les blés à couvert des ravages de l'alucite. — Doux prix de la valeur de i5oo francs, à M. Machecourt et à M. Fontaine, pour leurs parachutes à l'usage des mineurs. — Une indemnité de la valeur de 5oo francs à M. Chuard, pour ses essais relatifs aux perfectionnements des lampes de sûreté à l'usage des mi- neurs ig5 - Prix de Médecine et de Chirurgie. — Huit récompenses de la valeur do 2000 francs chacune, savoir : à M. Koelliker, pour son ^natomicdcs tissus de l'homme, et pour son Manuel de l'anatomie générale de l'homme; à MM. C'A. Robin et Yerdeil, pour leur Traité de chimie anatomique et phy- siologique de l'homme; à M. Magnus Huss, pour son Traite de médecine sur l'alcoo- lisme chronique; à M. Morel , pour son Traité des maladies mentales; à M. Ses- : tier, pour son Traité de l'angine laryn- gée œdémateuse; à .M. Vidal (de Cassis), pour son Traité des maladies vénériennes; à M. Guibourt, pour son Histoire naturel le des drogues simples; à M. Abeille, pour son Traité des hydropisies et des kystes. l'ajc». — Une récompense, de la valeur de i5oo francs, à M. Giraldès, pour son Mémoire sur les kystes muqueux du sinus maxil- laire; trois de la valeur de 1000 francs, savoir: à M. Bouchut, pour son Traité des maladies des nouveau-nés et des en- fants à la mamelle; à M. Fontan, pour ses Kecherches sur les eaux minérales des Py- rénées; à fey M. Beveillé-Parise^ pour son Traité hygiéniquede la vieillesse. — En- couragements àe la valeur de i5oo francs, à MM, Becquerel et VernoiSy pour leur Mémoire sur la composition du lait de la femme dans l'état de santé et dans l'état de maladie. — Quatre encouragements, de la valeur de 1000 francs, savoir : à M. Vil- lemin , pour son Mémoire sur le bouton d'Alop; à M. Gubler, pour son Mémoire tur une nouvelle affection du foie lice à la syphilis chez les nouveau-nés; à M. Bassereau, pour son Traité des affec- tions de la peau symptomaliques de la syphilis; à M. Gosselin, pour ses Études sur l'opération de la cataracte par abais- sement. — Trois encouragements , de la valeur de 5oo francs, savoir: à M. Beynoso, pour son Mémoire sur la présence du sang dans les urines des personnes soumises à l'inhalation des médicaments anesthési- ques; à M. Lecanu , pour ses nouvelles Kecherches sur le sang et les urines ; à M. Mouriès , pour son Mémoire sur le phosphate de chaux dans ses rapports avec la nutrition des animaux toi — PrixJondéparM. de Morogues. — Décerné à M. Heri'é-Mangon, pour ses Études sur le drainage au point de vue pratique et ad- ministratif 317 Prix phoposes (séance publique du 3u jan- vier iS54): ■ — Grand prix des Sciences mathématiques (Théorie des phénomènes capillaires), proposé pour i854 220 — Grand prix des Sciences mathématiques , ( Dernier théorème de L''ermat). Question proposée pour 1848, puis pour i853, laissée de nouveau au concours ; le ternie de ce concours sera tixé ultérieurement ,. uTi — Grand prix des Sciences mathématiques (Théorie mathématique de l'électricité). Question proposée pour i85o, puis pour i853, laissée au concours : le ternie de ce concours sera fixé ultérieurement .... aaî — Grand prix des Sciences mathématiques ( Mouvements généraux do l'atmosphère). Question proposée pour i847) puis pour i85i Ibid. — Grand prix des Sciences mathématiques ( II Page». (Equilibre do la chaleur dans un ellip- soïde homogène). Question proposée pour i85i, puis pour i855 ^24 Prix d'Astronomie. (Fondation de Lalande.) ïbid. Prix de Slêcanitjue. {FondMion Mon(ron.). aaS Prix de Statisti(]ue, (Fondation Slontron.). Ibid. Prix fondé par Madame de Laplace. A dé- cerner chaque année au premier élève sortant ds l'École Polytechnique lUd. Grand prix des Sciences physiques (Méta- morphoses et reproduction dos infusoirrs proprement dits), proposé en i854 pour i836 22G Grand prix des Sciences physiques ( Distri- bution des corps organisés fossiles dans les terrains sédimcntaires suivant leur ordre do superposition), proposé en i85o pour i853, puis pour i855 W'rf- . Grand prix des Sciences physiques (Déve- loppement de IVmbryon dans deux espè- ces : l'une appartenant à l'embranchement des Vertébrés, l'autre à l'embranchement des Mollusques ou à celui des Articulés), proposé en 1847 P°"'" '849 > P"" P"*"" i853, et de nouveau pour i856 228 - Prix de Physiologie expérimentale. (Fon- dation Montyon).. a'Jg - Divers prix du legs Montyon (Prix de Médecine et Chirurgie , destiné à ré- compenser les inventions qui peuvent rendre un art ou un métier moins insa- lubre); à décerner en i854 Ibid. - Prix Cuvier. A décerner en i854 à l'ou- vrage le plus remarquable entre tous ceux qui auront paru depuis le 1*'' janvier iSSo jusqu'au 3i décembre i853, soit snr le règne animal, soit sur la géologie . . . a3o - Prix Alkumbert (Question concernant les organes de la génération et le mode de fécondation des œufs dans les Polypes ou dans les Acalèphes) , proposé en 1834 pour i856 53i - Prix quinquennal fondé par M, de Morogucs. A décerner en i863, à l'ouvrage qui aura 83 ) l'ait faire le plus do progrès à l'agriculture en France '-'^ ' Prix coxcerkast le perfectionkemest te ia NAViGATiOM.— Lettre de M. \eSUnistrede la Marine concernant le prix décerné dans la séance publique du 3o janvier i854, et le prix proposé en vertu d'un décret du 5 avril i8.i4 887 — Des Mémoires, Notes et Lettres relatives à ce concours que l'Académie est appelée à juger, sont adressés par MM. Delaporte, Dupont, Mves, Pimont, Maisières, Dapin. 833, 834, 942, 975, 1019 et k 6i Prix fondé en l'an x pour être accordé au savant qui ferait faire à l'électricité ou au galvanisme un progrès comparable Ji ceux qu'ont amenés les travaux de Franklin et de Vo/(a,M. le Ministre de l'Instruction publique transmet une demande de IVinie veuve OErsted à l'effet d'obtenir que la somme fixée pour ce prix lui soit accordée, en raison des travaux de feu son mari. — M. le Ministre transmet en mêmetemps unRapportsur celtedemande faite par la Commission des pétitions éta- blie près du Conseil d'État, et |irovoque le jugement de l'Académie sur la légiti- mité de cette demande au point de vue scientifique 9^ — L'Académie désigne, par la voiedu scrutin, une Commission qu'elle charge deprépa- rer un Rapport en réponse à la demande posée par M. le Ministre. Commissaires : MM. Regnàull, Becquerel. Pouillet, The- nard et Desprctz "7 — Lettre de M . le Ministre de FInstruction pu- blique relative au Rapport demandé 691 PciTS ARTÉSIENS. — Sur la justesse des opi- nions émises par Bernard Palissy, relati- vement à l'originedessourcesft à la cause i. ! de l'ascension de l'eau dans les puits artésiens; Lettre de M. Marcel de Serres. 1067 Quadrature du cercle. — Notes de MM. May- niel, Picou, Boulogne, Querrey, .inghera, Hodel Il'*, 697, 7.54, 793, 847 et n43 QtiNOÏLE. — Sur une classe de combinaisons homologues du quinoïle et de ses dérivés (le thymoïle et ses dérivés); Note de M. A. Lallcmand 102.3 R RocBes icxées. — Etudes de lithologie ; par M. Ch. Suinle-Claire Ucville.. ^0l ( ii84 ) s Pages. Salicyliques (Combinaisons). — Recherches sur quelques combinaisons salicyliques; par M. Ch. Gerhardt 3î Sangsues. — .Sur la conservation des sangsues médicinales; Note de M. CA. fe/monj. . . 688 Sauvetage. — Sur un appareil de sauvetage pour la marine ; communications de M. Tremblay 76 et 276 .Sciences occultes. — Considérations générales sur les sciences occultes, les sciences du domaine de la philosophie naturelle, la méthode, etc.; par M. Chevreul ag5 Sections de l'Académie. — La Section de Bota- nique présente la liste suivante de candi- dats pour la place vacante par suite du décès de M. de Jussieu : t° M. L.-R. Tu- lasne; a" M. Moquin-Tandon; 3" ex œijuo et par ordre alphabétique, MM. Duchartre et Trécul 20 — La même Section présente la liste suivante de candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Auguste de Saint- Bilaire : 1° M. Moquin-Tandon; 2® ex cequo et par ordre alphabétique, MM. Du- chartre, Payer 32 1 — La Section de Géographie et de Navigation présentela liste suivantede candidats pour la place vacante dans cette Section ; au pre- mier rang , M. Bravais ; au second , sous trois catégories, les autres candidats, sa- voir : (marins) MM. Jacquinot, de Ker- hallet, du Petit-Thooars, Laplace, Paris; (hydrographes) MM. Daussy, Givry, de Tessan ; (géographes ) MM. Peytier, d'Abbadie 8i6et 847 — La Section de Médecine el de Chirurgie présente la liste suivante de candidats pour la place vacante dans son sein par suite du décès de M. Itoux : i" M. Claude Bernard; 2° M. Jobert, de Lamballe; 3° MM. Longet et Baudens, ex œi/uo; 4° MM. Malgaigne et Laugier, ex aijuo; 5" MM. Maisonneuve et Leroy d'E- tiolles, ex œquo l '089 — La Section de Géométrie présente pour une place de correspondant vacante par suite de la nomination de M. Chaslcs à une place d'Académicien titulaire : 1° M. Steiiier; Pages. 2" et par ordre alphabétique, MM. Cayley, Kuramer, Ostrogradski, Richelot, Rosen- heim, Sarrus, Sylvesler, Thomson 5i4 Silicates. — De l'action destructive que l'eau de mer eserce sur les silicates, connus en construction sous les noms de mortiers hydrauliques, pouzzolanes, etc.; ÎS'ote de M. Vicat, déposée sous pli cacheté le 7 mars i853, ouverte le 23 janvier 1854.. io5 .Silicium. — Sur la ressemblance des caractères du silicium, du tuugstène et de l'argent, et sur un procédé qui peut servir à les faire distinguer par des réactions spé- ciales ; Note de M. liarse 276 Son de fromemt. — Sur le principe digestif du son de froment; Note de M. Mouriès, . . . 5o6 Soufre. — De l'influence qu'il exerce sur le fer; Mémoire de M. Cahert, présenté par M. Poncelet J76 — Réclamation adressée par M.Chenot à l'oc- casion de cette communication 416 SouEDS-MUETs. — Lettre de M. l'abbé Lecot, concernant les résultats auxquels il est arrivé pour l'éducation des souidsmuets. 731 Statistique. — Rapport à l'Empereur sur la situation de l'Algérie en i853. — M. le Maréchal Vaillant, auteur de ce Rapport, en adresse des exemplaires pour tous les Membiesde l'Académie 1037 — M. Liouville rappelle, à cette occasion, la part qu'a eue l'Académie au développe- ment d'une branche importante de l'agri- culture algérienne io38 — Statistique quinquennale du canton de Ben- feld (Bas-Rhin); présentée par M. Guérin. 623 — Statistique de la Justice de paix du canton de Rivesaltes, arrondissement de Perpi- gnan, pendant la période quinquennale de i835 à 1840; présentée par M. Dena- miel Jbid, Sulfates. — Sur la décomposition, par l'acide chlorhydrique, du sulfate et du phos- phate de chaux; Note de M. Cari-Man- tiand , . . 864 Sulfites. — Rapport sur plusieurs Mémoires de M. Péan de Saint-Gilles relatifs aux sultîtcs de cuivre et de mercure ; Rappor- teur M. Balaid . 346 Tacbvgkaphie. — Lettre de M. Denisart, con- cernant son système d'écriture 5 1 3 Teinture. — Laines- teintes ans l'emploi du tartre; communication de M.M. Boyer et Ducros 77S Xéléoraphie.— Télégraphe électromécanique; ( ii85 ) Rnge». Mémoire de M. Regnard ia3 Télégrapbie. — Lettre de M. Calandre, con- cernant un télégraphe électrique de son invention 32 1 — Note Bnr un télégraphe électrique impri- mant; par M. Dini Urbain 9^6 TeMpËnATURES ATUOspHGRiQDES. — M. Bravais, en présentant un eiemplaire de son Mé- moire sur l'observation de la température de Pair, indique les moyens qui lui ont , paru les plus propres & écarter les causes d'erreur dans ce genre d'observations.. 1077 Températures terrestres. — Sur la dilTérence de température entre la surface du sol et l'air en contact; Note de M. Roiet 666 Tératologie. — Note relative à un cochon monstrueux du genre opodyme ; par M. Dezaulière 3o6 Thermomètres. — Sur l'emploi du thermo- mètre métastatiquo à mercure, comme thermomètre à maximum j INote de M. Waljerdin 770 Tbyhoïle. — Mémoire de M. A Lallemand ayant pour titre: Sur une nouvelle classe decombinaisons homologues du quinoïle. ^o^i'x Tremblements de terre. — Sur la fréquence dss tremblements de terre, relativement aux passages de la Lune au méridien; Mémoire de M. A/. Perrey 16 — Rapport sur l'ensemble des travaux de M. Al. Perrey relatifs aux tremblements déterre; Rapporteur M. Êlie de Beaumont. — Proposition de la Commission ayant pour objet de faciliter la continuation de ces recherches. — Remarque de M. Chastes à l'occasion de cette proposition. io38et 1046 Tungstène. — Sur la ressemblance des carac- tères du silicium , du tungstène et de l'ar- gent, et sur un procédé qui peut servir à les faire distinguer par des réactions spé- ciales ; Mémoire de M . Barse 276 Vécétadx. — Sur le carbonate de chaux pré- existant à l'état normal dans les plantes, et sur son dosage; Mémoire de M. Paj-en. 241 — De l'action qu'exercent sur la végétation difiérenls sels employés à équivalents chi- miques égaux; Mémoire de M. Chaiin... . 269 Voir aussi lesarticles Botanique, Orga~ nogénie végétale^ Physiologie végétale et Économie rurale. Vents. — Exposition du système des vents; par M. Lartigue I0l5 Verre. — Fabrication du verre pour les len- tilles des lunettes astronomiques; Mé- moire de M . de Peyrony 874 Verre. — Béclamatiou de priorité adressée à l'occasion de quelques passages du Mé- moire de M. de Peyrony; par M. Breton (de Champ ) gj4 Vers a soie. — Voir l'article Économie rurale. Vers intestihaux. — Voir à l'article Zoologie. Viandes. — Voir l'article Économie domes- tique. Voyages scientifiques. — M. Schopin se met à la disposition de l'Académie pour les observations qu^elle jugerait convenable de lui indiquer comme utiles à faire dans l'Australie, pays dans lequel il doit se rendre prochainement 416 Zoologie. — Sur les collections rapportées en i853 par M. Dela/.lre, de son voyage en Californie et dans le Nicaragua ; Notes de M. le prince Ch. Bonaparte, 4°, 5", 6°, 7', 8° et 9° communications 1,53, 258, 378, 533 et 65o — Note sur le salmo-hucho; par M. Coste... 293 — Remarques de M. le prince Ch. Bonaparte à l'occasion de cette communication 294 — Réplique de M. Cosle à ces remarques... Ibid. — Nouvelles remarques de M. le prince Ch. Bonaparte relatives à la même discussion. 325 — Réponse de M. Coste Ibid. C. R., 1854, I" Semestre. (T. XXXVIII.) Zoologie. — Sur la composition des œufs dans la série des animaux; Recherches de MM. Yalenciennes et Fremy.. 69, 525 et 778 — Développement dos Cestoïdes; Lettre de M. Van-Beneden k lui. M Une Edwards... 692 — Recherches sur le développement des Coe- nures; Expériences de M. Leuckart et de M. Kiichenmeister 319 — Sur l'embryogénie du Cœnure cérébral ; Lettre de M. Kiichenmeister à M. (2e Qua- tre/ages 748 — Sur l'embryogénie et le mode de propaga- tion des Vers intestinaux; Mémoire de 153 ( I Pages. MM. Ercolani et Villa, (Communiqué par M. le prince Ch. Bonaparte .) 779 Zoologie. — Sur rorigine et le développement des Vers nématoides; Lettre de M. Gros. 1069 — Des modifications du type des Scorpio- nides ; Mémoire de M. Blanchard g65 — M. Duméril faithommage à l'Académie d'un exemplaire de la i'^ partie du VU» vo- Inme de Bon Erpétologie 545 186 ) Pajt!. ZoOLOCfE.— M. Duméril, en l'aisanl hommage à l'Académie d'un exemplaire de la 2'= par- tie du VII' volume de son Histoire géné- rale des Reptiles, présente quelques consi- dérations sur les progrès de l'erpétologie ' et sur l'état actuel de la science gi6 — M. le prince Ch. Bonaparte, en présentant un exemplairede son Tableau des Yolucres tygodactrles, donne une idée de ce travail. io38 ( .187 ) TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ABEILL£. — Note sur l'action du sulfate de strychnine dans le choléra bleu ou période cyanique algide du choléra indien 1087 — Une récompense est accordée à M. Abeille pour son Traité des hydropisies et des kystes (concours de Médecine et de Chi- rurgie) an ACADÉMIE DES SCIENCES, BELLES- LETTRES ET ARTS DE ROUEN (l') . fait hommage à l'Académie d'un exem- plaire du précis analytique de ses Ira- vau.ï, pendant l'année i852-iH53. 846 ACADÉMIE IMPÉRIALE DES SCIENCES DE VIENNE (i,') adresse un exemplaire du tome VI de ses Mémoires (Sciences physiques et Sciences mathématiques), et deu.\ nouvelles livraisons des Comptes rendus de ses séances 882 ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE BAVIÈRE (l') remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus hebdomadaires 3l6 AIRY est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Léopold de Buch 714 et 721 ALEXANDRE et Gaffré présentent un petit appareil galvano-électrique 747 ALLARD et Vial prient l'Académie de vou- loir bien se prononcer sur l'utilité d'un procédé de panification de leur invention. 277 ALLEGRET (l'abbé). — Mémoire sur la direc- tion des aérostats et sur Tapplication de ce!i appareils aux besoins d'une armée en campagne G90 ANDRAL présente, au nom de .M. Foissac, un Mémoire ayant pour titre : « De la mé- téorologie dans ses rapports avec la science de l'homme, et principalement avec la médecine et l'hygiène publique » 4" — M. Andral est nommé Membre de la Com- MM. Pages. mission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Médecine et de Chirurgie 768 ANGHERA. — Note relative à la quadrature du cercle 79Î ARAN. — Recherches sur l'atrophie muscu- laire progressive 689 ARGELANDER. — Lettre à M. Le Verrier, concernant des observations de la comète d'avril et des deux dernières planètes. . . 887 — Observations laites à Gottingue et à Bonn, de la comète de M. Klinkerfues (Lettre k^. Le Verrier) •. io83 ARMAND. — Analyse d'un ouvrage présenté au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie, « l'Algérie médicale» 832 ARNAUD. — Un prix lui est décerné pour son travail concernant les moyens propres à préserver les blés des ravages de l'alucite. ( Prix fondé par M. de Montyon pour les inventions qui tendent à rendre un art ou une profession moins insalubre; con- cours de j853.J 201 AKNAUD. — Note relative au legs Bréant. . 91 ARNOUX. — Sur les richesses minérales de la Cochinchinc et quelques-uns des pro- cédés métallurgiques usités dans ce pays (Lettre à MM. Dufrenor et Élie de Bean- mont) 8 1 T AUREAU. — Note sur un nouveau système de voilure pour les bâtiments à hélice. . . loiîi AVENIER DE LAGRÉE. — Du parti que l'on pourrait tirer, pour les machines à vapeur, de l'applicatioD de ce fait, que la même quantité de chaleur dilate des quantités inégales de substances gazeuses ayant des caloriques spécifiques différents. 832, gSg, 1019 et 1081 AYMARD. — Des terrains fossilifères du bassin supérieur de la Loire 673 BAHINET. —Rapport sur des lableaux iher- momélriques de la saison des eaux à Ba- réges, en i853, dressés par M. Campmas. 439 BADAKNEL prie l'Académie de vouloir bien faire examiner nu mécanisme de son in- t'ention 53. 029 ( " MM. PigM. BAIZEAD. — De l'influence des fractures sur le développement des os chez les enCants. 972 BALARD. — Rapport sur plusieurs Mémoires présentés par M. Yiolettef sur les char- bons de bois 107 — Rapport sur plusieurs Mémoires de M. t. Pean de Saint-Gilles, relatifs aux sulfites de cuivre et de mercure 346 BARBIER NEVEU-. — Noie sur le traitement du choléra au moyen d'une teinture al- coolique de feuilles de Diosma cienata et d'Eupatoire d'Avicenne 881 BARRAL. — Lettre à M. Mathieu , relative à la publication du premier volume des Œuvres d'Aiago G28 — Lettre de MM. Barrai, Gide et liaudrr, accompagnant l'envoi, en manuscrits ori- ginaux, des observations qui ont servi à composer Je quatrième volume des OEu- vres complètes d'Ara^o 1149 BARREAU ; Féru. ). — Note sur le traitement du choléra 691 BARSE ( J. ).— Sur la ressemblance des carac- tères du silicium, du tungstène et de l'ar- gent, et sur un procédé qui peut servir à les faire distinguer par des réactions spéciales 276 BASSENHEIT.— Note relative au legs Bréani. 43 BASSEREAU. — Un encouragement lui est accordé pour son Traité des aflections de la peau symptomatiques de la syphilis (concours de Médecine et de Chirurgie). 214 BAUDELOT — Figure et description d'un appareil destiné à remplacer les roues et hélices dans les bateaux à vapeur. 64a et 8)5 BAUDEMENT. — Expériences sur la valeur alimentaire de plusieurs variétés de bet- teraves, introduites dans la ration des bœufs de travail 9^^ BAUDEXS. — De la rhinoplastie, parla mé- thode de Celse modifiée 5oi — Sur l'efficacilc de la glace combinée à la compression pour réduire les hernies étranglées et combattre la péritonite con- sécutive 956 — M. Baudens prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Boux 74? — M. Baudens est présenté par la Section de Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour la place vacante 1089 BAUURIMONT.— Lettre accompagnant l'en- voi de son Histoire des Basques ou Es- cualdunais primitifs ifi BAYARD. — Note sur l'identilc de la fièvre typhoïde avec la variole. . . 353 88 ) MM. Pagp». BAZIN ( A . ). — Noie sur la maladie des hari- cots, des laitues et des melons 742 — Rapport sur cette Note; Rapporteur M. Milnc Edwards 861 BEAUTEMPS-BEAUPRÉ.— Sa mort, arrivée le 16 mars, est annoncée à l'Acadtimie dans la séance du 20 5ïi BECQUEREL. — Description de deux appa- reils dépolarisateurs , destinés à donner des courants électriques constants 238 — Nouvelles recherches sur les principes qui régissent le dégagement de l'électricité dans les actions chimiques 757 — Note sur la production des courants pyro- électriques 9o5 — Traitement électrochimique des minerais d'argent , de plomb et de cuivre 1096 — Rapport sur une nouvelle machine électro- magnétique de M. ilarié-Davy 853 — M. Becquerel donne de vive voix quelque» . explications sur les causes qui ont em- pêché la Commission des télégraphes de terminer son travail 3oi — M. Becquerel fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de deux opuscules qu'il vient de publier : l'un, sur la situation de la propriété forestière dans l'intérieur de la France; Tautre, sur l'amélioration de la Sologne 3;8 — M. Becquerel présente, au nom de l'au- teur, M. Bianchi, un appareil qui a pour but de préserver les appareils télégraphi- ques de l'influence perturbatrice de l'é- lectricité atmosphérique 877 — M. Becquerel est nommé Membre de la Commission chargée de préparer un Rapport en réponse à la question posée par M. le Ministre de l'Instruction puhli~ que, concernant la demande de M""' veuve CErsted 1I7 BECQUEREL (A.) — Un encouragement est accordé à MM. Becquerel et Vernois pour leur Mémoire sur la composition du lait de la femme dans l'état de santé et de ma- ladie (concours de Médecine et de Chi- rurgie) 20b BEISSENHIRTZ. — Note relative au legs Bréant '*'^ BERARDUCCI — Lettre concernant les pro- cédés pour blanchir par la vapeur.) 753 BÈRIGNY (An.). — Une mention honorable lui est accordée pour ses Recherches sta- tistiques sur les naissances à Versailles (concours de Statistique) i4i BERNARD (Cl.). — Le prix de Physiologie expérimentale lui est décerné pour sa dé- couverte concernant l'influence que la por- tion cervicale du nerf grand sympathique ( II MM. .. Page». exerce sur la température des parties aux- quelles ses filets se distribuent en accom- pagnant les vaisseaux artériels (con- cours de i853) 194 — M. Bernard prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie 1023 — M. Bernard est présenté par la Section comme l'un des candidats pour la place vacante toSg — M. Bernard est nommé Membre de l'Aca- démie, Section de Médecine et de Chi- rurgie, en remplacement de M. Roux.. 1141 BERNAVON. —Observations sur la maladie de la vigne, avec l'indication d'un mode de traitement ^1 et 5o4 RERTHELOT, — Sur les combinaisons de la glycérine avec les acides 668 BERTHIER fait hommage à l'Académie d'un travail de chimie agricole, qu'il vient de publier sous le titre de ; « Analyses com- paratives des cendres d'un grand nombre de végétaux, suivies de l'Analyse de dif- férentes terres végétales i> 23^ — M. Berthicr est nommé Membre de la Commission chargée de la révision des comptes pour l'année i853 921 BIANCHI. — Appareil propre à préserver les appareils télégraphiques de l'influence perturbatrice de l'électricité atmosphé- rique 877 BIBLIOTHÉCAIRE DE L'ACADÉMIE DES SC1E^XES DE TURIN (le) remercie l'Académie pour l'envoi du tome XXIV de ses Mémoires 56i BICHEL (P.). — Mémoire intitulé : « Solu- tion du problème de la direction des aérostats » 834 BIENAÏMÉ. — Rapport sur les pièces admi- ses au concours pour le prix do Statis- tique, année i853 i33 — M. Biena^mé est nommé Membre do la Commission chargée de juger les ouvra- ges et Mémoires adressés au concours pour le prix de Statistique 807 BILEZIKDJI. — Note sur les poids et me- sures de l'Empire Ottoman et sur la pos- sibilité de les ramener à des rapports simples avec les mesures du système mé- trique Ggo — Rapport sur celte Note ; Rapporteur M. Morin 1121 BILLIARD. — Notes relatives au legs Bréani. 43 et 545 — Mémoire concernant la cause commune du choléra, de certaines affections épidé- 89) MM , P«ge«. raiqnes et des maladies qui attaquent plu- sieurs de nos plantes usuelles 4^(i lilNEAO. — Etudes sur les eaux pluviales et sur l'atmosphère de Lyon et de quel- ques points des environs, pendant les an- nées i852 et i853 27a BINET — Rapport sur un Mémoire de M. Du- ncsme, relatif aux développées des courbes planes 953 — M. Binet est nommé Membre de la Com- m ission chargée de j uger les pièces de con- cours pour le grand prix de Mathémati- ques (question concernant les mouve- ments généraux de l'atmosphère. ) 666 — Membre de la Commission chargée de l'examen des pièces admises au conconrs pour le grand prix des Sciences mathé- matiques (question concernant la théorie des phénomènes capillaires) joi — Et de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'A- cadémicien libre, vacante par suite du décès de M . Héricarl de Thury Ibid. BINSE. — Note sur la direction des aérostats. 1082 BIOT annonce à l'Académie la publication prochaine d'un ouvrage posthume de A. Laurent , intitulé : « Méthode de Chimie » , et donne une idée du but que s'est proposé l'auteur en écrivant cet ou- vrage auquel il travaillait encore peu de jours avant sa mort 1078' — M. Biot est nommé Membre de la Com- mission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Académi- cien étranger, vacante par suite du décès de M. Léopold de Buch 44° — Membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Académicien libre, vacante par suite du décès de M. Hêricart de Thury.. — Et de la Commission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le grand prix des Sciences mathématiques ( question concernant la théorie des phé- nomènes capillaires.) BIS.SON FUÈREs font connaître leur part de travail à l'exécution de l'Atlas iconogra- phique publié par MM. Rousseau et De- V(^-ia — MM. Bisson frères présentent plusieurs épreuves photographiques faites sur col- lodion sec io;i BISSON demande et obtient l'autorisation de retirer un Mémoire sur une boussole de son invention , qu'il avait présente au mois d'août i853, et sur lequel il n'a pas été fait de llapport 32o BITTERLIN communique un moyen qu'il a 701 Ibid. 127 ( '• MM. Pages. imagine pour sauver le."; chevaux dans un cas d'incendie ^53 BLANCHARD. — Des modificalions du type dans la famille des Scorpionides gfiS BLEZ^. — Eifets obtenus d'une décoction de moutarde dans le traitement de la ma- ladie de la vigne 1088 BLUM fait hommage à l'Académie d'un ma- nuscrit qui parait être l'original de plu- sieurs chapitres de « l'Architecture des voûtes » du P. Dérand io;o ROBIERRE. — Note sur l'altérai ion des bronzes employés au doublage des vais- seaux 1 33 BODES (A. de). — Communication relative' au legs Bréant 7^7 BOINET (écrit par erreur Boine). — Lettre concernant ses deu.T Mémoires sur l'em- ploi des injections iodées dans les cas d'épanchements pleurétiquos purulents et dans les hydropisies enkystées de l'o- vaire &)0 et 846 BONAPARTE (LEPumcECH.).— Notes sur les collections rapportées en i853, par M. A. Delatun, de son voyage en Californie et dans le Nicaragua. 1, .53, 258, 378, 533 et C5o — Remarques relatives à une Note de M. Coj(e sur le Salmo hucho, L 294 — Remarques sur la partie du Compte rendu du ao février i854 qui concerne cette dis- cussion 3a5 — Remarques, à l'occasion d'un Rapport tait par M. Duvernojr, concernant la struc- ture de l'encéphale des Raies , etc. , sur ce que présente de défectueux la division des Poissons en Poissons cartilagineux et Poissons osseux 34a — Par suite d'une continuation de la même discussion, M. le Prince Ch. Bonaparte annonce qu'il va entreprendre, de con- cert avec M. Philipeaux, une nouvelle série de recherches sur l'encéphale des Poissons 4^7 — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de MM. Brainard et Greene, inti- tulée : « de l'Iode comme contre-poison du curare II 4 ' ^ — M. le Prince C'A Bonaparte lit un résumé des observations de MM. Ercolani et L. Villa,de Turin, sur l'embryogénie et le modede propagation des Vers intestinaux 779 — M. le Prince C'A. Bonaparte fait hommageà l'Académie de trois opuscules qu'il vient de publier sur les Perroquets, sur les Oi- seaux-Mouches, sur la plus grande espèce des Phaléridlnées 765 — M . le Prince Ch. Bonaparte fait hommage & l'Académie d'un exemplaire de l'opuscule 90 ) MM. qu'il vient de publier sous le litre de : « Notes ornitbologiques sur les collections rapportées en i853 par M. A. Delaitre, et classification parallélique des Passereaux chanteurs i> — M. le Prince Ch. Bonaparte fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de son Con- spectus systematis ornithologite — M. le Prince Ch. Bonaparte fait hommage à l'Académie de son Tableau des Volucres zy^oUactyles — M. le Prince Ch. Bonaparte présente, au nom de l'auteur, M. Schiff : i» un Mé- moire sur la régénération des nerfs et sur les changements qni surviennent dans des nerfs paralysés ; 2° un Mémoire sur la transmission des impressions sensitives dans la moelle épinière 448 et BONELLI , directeur général des .télégra- phes sardes, à qui est due la première ap- plication de l'électricité pour les métiers à tissus façonnés, réclame contre une as- sertion contenue dans une communica- tion de M. Maumené relative à la même question — M. BonelU adresse, de Turin, un échan- tillon d'cloife tissue à l'aide de son métier électrique — M. BoneZ/i annonce l'envoi d'un opuscnledes- llné h servir de réponse aux assertions de M. Maumené, concernant l'application de rélectricitéau tissagedce étoiles brochées, BONITEAU.— Mémoire intitulé : « Musique octale I) BONNAFONT. — Mémoires sur les mouve- ments des osselets de l'ouïe et du tympan; sur l'anatomie pathologique de la trompe d'Eustache; sur l'abolition immédiate des sens après la section transversale de la moelle épinière à sa partie supérieure; sur le traitement des orchites par le col- lodion ; sur un nouvel appareil pour les fractures comminutives de la jambe BONPLAND. — Sur quelques points de la botanique de l'Amérique tropicale; Let- tre à M. F. Delessert BORDON. — Modifications à introduire dans le système des chemins de fer, pour pré- venir les accidents qui tiennent à de faux renseignements sur l'état de la circulation ou aux distractions des aiguilleurs BOUCHOT. — Une récompense lui est ac- cordée pour son Traité pratique des ma- ladies des nouveau-nés et des enfants à la mamelle (concours de Médecine et de Chirurgie) BOULS. — Mémoire sur l'alcool caprylique et ses dérivés Page»- 800 953 io3i 9a(i 276 4ofi 4ri6 770 434 3i3 935 ( i'9' ) MM. PigC! BOULOGNE — Lettre relative au problème do la quadrature du cercle 764 et 79^ BOULU. — Nouveau mode d'application de Tclectricité magnétique au traitement des maladies 3 14 BOLRGET. — Mémoire sur le développement des coordonnées d'une planète en fonc- tion du temps 807 BOURGOIS Un prix extraordinaire concer nant l'application de la vapeur à la navi- gation lui est décerné pour l'ensemble de ses travaux sur l'hélice, et pour ses étu- des sur la transformation progressive du matériel de la marine militaire actuelle en marine mixte, à voile et à vapeur.. . 164 — M. Bourgois adresse ses remercîments à l'Académie, pour le prix qu'elle lui a ac- cordé a86 — Mémoire ayant pour titre : « De la naviga- tion commerciale à vapeur de l'Angle- terre. « 3i3 — Rapport sur ce travail ; Rapporteur M. Ch. Dupin 1123 BOURGUIGNON et Delafond. — Traité pra- tique d'entomologie et de palhologle de la gale du mouton 62 1 BOUSSINGAULT. — Sur la quantité d'am- moniaque contenue dans la pluie et dans l'eau déposée par le brouillard 249 — Remarques à l'occasion d'une communica- tion de M. Brainard et Greene, intitulée: > DURAND. — Note sur une méthode de trai- tement du choléra DUROCHER et Malaooti. — Observations sur les températures du sol comparées à celles de l'air DOVERNOY. — Note sur des ossements de Mammifères fossiles découverts à Pikerni, village près d'Athènes, au pied du mont Pentélique 25, et — Rapport sur un Mémoire de MM. Phili- peaux el Yutpian, concernant la structure de l'encéphale des Raies et des Squales , et l'origine des nerfs crâniens chez ces poissons — Réponse à des observations faites par M. Serres et par M. le Prince C/i. Bona- parte, a l'occasion de ce Rapport. 366 et — Rapport sur un squelette fossile de ilrstrio- saurus, genre de Crocodilien , découvert récemment dans le lias de Boll , royaume de Wurtemberg, et dont M. de Ponsort a adressé une lithographie à l'Académie.. . — M. Duvernoy thil hommage à l'Académie, au nom de M. P. Lereboulht, d'un exem- plaire d'un Mémoire sur les Cloportides des environs de Strasbourg DU VIVIER.— Réduction à l'état métallique de l'aluminium d'un morceau de disthène fondu dans la llamme électrique DUVIVIER. — Note relative aux maladies des plantes usuelles Pages 807 1061 854 164 1072 881 78.5 607 336 421 543 44 1066 ÉCOLE POLYTECHNIQUE. — M. le Géné- ral commandant l'Ecole prie l'Académie de vouloir bien accorder à la bibliothèque de cet établissement la Table des trente et un premiers volumes des Comptes reifdus , 9-6 EDWARDS ( Milne).— Remarques relatives à une réclamation élevée par M. Mante à l'occasion de la présentation laite, le 19 décembre i853, d'une nouvelle série de l'Iconographie photographique publiée par MM. Rousseau et Veyeria 93 MM Fagri- EDWARDS (MiLSE).— Rapport sur une Note de M. Bazin, relative à des Insectes qui nuisent à diverses plantes potagères 86i — M. ililae Edwards présente, au nom des auteurs, un Mémoire de M. Yogt, et une nouvelle livraisonde l'ouvrage deM. Bian- coui sur la zoologie du Mozambique 3i6 — M. Sîilne-Edwaids communique une Lettre do M. Van Beneden sur le développement des Cestoïdes 692 — M. mine Edwards est nommé Membre de la Commission chargée de proposer le sujet du prix fondé par feu M. Alhumberl. 12 — Membre de la Commission chargée de pro- poser une question pour sujet du grand prix des Sciences physiques 3i — Membre de la Commission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Médecine et de Chirurgie 768 — Et de la Commission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Physiologie expérimentale 1046 EHRENBERG est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étranger vacante, par suite du décès de M. Léopold de Buch 714 et 721 ÉLIE DE BEAUMONT — Rapport sur les travaux de M. Alexis Perrey, relatifs aux tremblements de terre io38 — Remarques sur l'utilité qu'il y aurait à installer à bord des navires un système d'éclairage électrique 81 3 — M. Élie de Beaumont donne des nouvelles dfe la santé de M. Thenard et de M. Flou- rens 570 — M. Elie de Beaumont présente, au nom de l'auteur, M. Traviés, un exemplaire du portrait de feu M. Arago, portrait dessiné d'après le plâtre moulé au moment du du décès g3 — M. Elie de Beaumont donne communica- tion d'une Lettre de MM. Emmanuel et Alfred Arago , qui font hommage à l'Aca- démie d'un exemplaire du premier volume des OEuvres complètes de leur père, feu M. François Arago • 6a4 — M. Élie de Cenumont communique l'extrait d'une Lettre dans laquelle M. de Hum- boldt lui annonçait, en date du 1 1 février, l'envoi d'un nouvel ouvrage qu'il vient de faire paraître (Souvenirs de Géologie et de Physique ) 522 — M. Elie de Beaumont donne lecture d'une Lettre adressée à M. le Président de l'A- cadémie par MM. Ramondei Fizeau, gen- dres de M. Ad. de Jussieu, accompagnant l'envoi d'une médaille frappée en l'hon- neur des trois membres do la famille de 99 ) Mm. iJ.gM. Jussieu qui ont appartenu à l'Académie des Sciences 1082 — M. Élie de Beaumont, à l'occasion d'une Lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique, concernant la demande adressée au Gouvernement par M""^ veuve OErs- ted, rappelle les causes qui ont relardé le travail de la Commission chargée de s'occuper de cette question 691 — M. Élie de Beaumont fait, d'après sa cor- respondance privée, les communications suivantes : — Sur la méthode la plus convenable pour déterminer la transcalescence d'une lame par rapport à diverses radiations calori- fiques (extrait d'une Lettre de M. Mel- loni) 4ag — Considérations de mécanique sur la navi- gation sous -marine et la navigation aérienne (extrait d'une Note et d'une Lettre de M. Burdin) 998 — Découverte d'une nouvelle petite planète faite par M. Luther à l'observatoire de Bilk,près Dusseldorf, le 1" mars r854 (extrait d'une Lettre de M. Luther] 455 — Observations de la comète visible dans les derniers jours de mars i854 (extrait d'une Lettre de M. Hind) .. 693 — Sur la paléontologie du centre de la France. Sur la géologie de la province d'Oran (extrait de deux Lettres de M. Po- mel) 463et 838 — Sur la géologie des régions aurifères et cu- prifères de la Caroline du Nord (extrait d'une Lettre de M. Jackson) 838 — Sur les heureux résultats des sondages pra- tiqués dans la Moselle pour la découverte de couches de houille ( extrait d'une Lettre de MM. 3/u/ot pèreet fils) 1062 — M. Élie de Beaumont présente, au nom de l'auteur, M. P. de Tchihalcheff, une.xem- plairedeladeuxième édition de lacartede l'Asie Mineure, contenant les correction» j dues à un récent voyage de l'auleur. — M. Élie de Beaumont fait remarquer à cette occasion, la facilité que présentent les cartes sur pierre pour les corrections, et l'avantage qu'elles ont à cet égard sur les cartes gravées sur cuivre 834 — M. Élie de Beaumont présente , aa nom de M. P. de Tchihatcheff, des observations météorologiques faites à Constantinopic et à Kafsaria 941 — M. Élie de Beaumont présente, au nom de l'auteur, M. Dumont, de Liège, une carte géologique de la Belgique 4^4 — M. Élie de Beaumont met sous les yeux de l'Académie un panorama du mont Rose, ( laoo ) M. Pages. peinture à l'aquarelle, faiie par M. Fré- déric Martini, d'après quatre vues photo- graphiques obtenues par le même artiste, 4^4 M. Élie de Bcaumont, a l'occasion d'une des pièces imprimées de la correspon- dance, appelle l'attention sur quelques uns des faits que met en évidence un re- lief de l'hémisphère visible de la Lune, exécuté par M. Th. Dickeri 1020 M. Elie de Bcaumoni fait connaître, d'a- près une Lettre de M . Heidinger, le dé- sir exprimé par l'Institut géologique de Vienne d'être compris dans le nombre des établissements auxquels l'Académie fait don de ses publications 4^6 M. Élie de Beaumont présente, au nom de M. Wattemare , plusieurs ouvrages qu'adressent à l'Académie divers savants et corps scientifiques des Etats-Unie.. 562 M. Élie de Beaumont signale, parmi les pièces imprimées de la correspondance, MM. Hoges lin Mémoire de M. le général Noizct, sur le somnambulisme et le magnétisme animal OG^ — M. Élie de Beaumont signale, parmi les pièces manuscrites de la correspondance, une Lettre sans nom d'auteur, contenant l'expression d'un vœu pour qu'une com- mission scientifique soit attachée à notre armée d'Orient, comme cela avait en lieu pour l'expédition d'Egypte Ibid — M. Élie de Beaumont est nommé Membre de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'A- cadémicien étranger, vacante par suite du décès de M. Léopold de Buch 44^ — Et de la Commission chargée de proposer une liste de candidats pour la place va- cante par suite du décès de M. l'amiral Roussin 610 EYSSARTIER (M^e). — Note relative au legi Bréant 278 FABRÉ (V.). — Supplément à deux précé- dentes communications concernant les efforts exercés par un système invariable sur un nombre quelconque de points fixes 409 FAIVRE. — Action de l'oxygène introduit dans les poumons pour rappeler à la vie les animaux asphyxiés (en commun avec M. Gianetti) 5io — M. Faivre adresse, pour le concours des prix de Médecine, un résumé de ses Re- cherches sur les granulations ményn- giennes 940 FAYE.— Rapportsur unMémoire de M. Vvon Yillarceau, relatil à la position géogra- phique d'Adiwa, que M. d'Àhbadie a dé- terminée dans son voyage eu Abyssinle. . SSj — M. F 45 C. R., 1854, i" Semestre. (T. XXXVIIl.) ' ) MM. PagM — Au nom de M. Gorini , un opuscule écrit en italien, sur la formation des monta- gnes, et une portion d'un plan relief qui se rattache au sujet traite dans le Mémoire, 44 — Au nom de M. Blondel, directeur du Dé- pôt de la Guerre, une Notice sur la grande carte topographique de la France, dite carte de l'Etat-Ma jor 279 — Au nom de MM. Daremberg et Bussemaker, un exemplaire du 11^ volume des OEuvres d'Oribase, texte et traduction française. 4'o — M. Flourens mût sous les yeux de l'Acadé- mie un exemplaire du premier numéro du journal de la Société Zoologiquc d'accli- matation 88'i — M. Flourens signale, parmi les pièces im- primées de la correspondance, un Mé- moire de M. Gratiolet sur les circonvolu- tions du cerveau chez les Primates 1070 — M. f/oa;enî est nommé Membre des Com-' missions suivantes : — Commission chargée de proposer le sujet du prix fondé par feu M. Àlhumbert... la — Commission chargée de proposer une ques- tion pour sujet du grand prix des Sciences physiques 3i — Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Acadé- micien étranger, vacante par suite du décès de M. Léopold de Buch 44° — Commission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Mé- decine et de Chirurgie 768 — Commission chargée de l'examen des piè- ces admises au concours pour le prix de Physiologie expérimentale 1046 FOISSAC. — De la météorologie dans ses rapports avec la science de l'homme et principalement avec la médecine et l'hy- giène publique 4" FONTAINE. — Dn prix lui est décerné pour son parachute à l'usage des mineurs (con- cours Montyon, prix concernant les Arts insalubres et les professions périlleuses). 202 FONTAN. — Une récompense lui est accor- dée pour ses Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées (concours de Mé- decine et de Chirurgie). 316 — M. Fontan adresse ses remerciments à l'Académie 5o5 FONTENAD. — Noie sur un appareil de sûreté pour les armes de chasse 376 FORTIN. — Note relative au legs Brêant.... 278 FOUQOE.— Mémoire sur les pertes qu'éprou- vent les minéraux par lachaleur, spéciale- ment en ce qui concerne le lluor (en com- mun avec M. B. Sainte -Claire-Deville). , . 317 i55 ( 1202 ) MM. P"8"- FOURNERIE. — Lettre concernant une ba- lance de son invention ^67 — M. Fournerie adresse la description de )a balance dont il avait précédemment pré- senté le modèle 108 1 FRAISSINET ( H. ). — Note sur un moyen destiné à seconder Taction des freins quand il s'agit d'arrêter promptement un convoi marchant sur chemin de fer 20 FRANCHOT. — Le prix de Mécanique (fon- dation iloniyon ) lui est décerné pour sa lampe à modérateur et pour d'autres tra- vaux concernant les moteurs à air chaud. i3o — M. Franchot adresse ses remerciments à l'Académie 386 MM, ' Pages. FRAQUE ( A. ) propose une explication nou- velle pour certains phénomènes diluviens. ao FREMY. — Recherches sur les fluorures SgS — Recherches sur la composition des œufs dans la série des animaux (en commun avec M. Valenciennes) 4^- ^^5 et $78 — Nouvelles recherches sur les métaux qui accompagnent le platine dans sa mine. . 1008 FROGIER. — Noie relative au legs Bréant.. 545 FOSTER et Gebbal. — Lettre relative à un travail qu'ils ont précédemment adressés, sous le titre de : « Observations sur l'emploi (le l'acide arsénieux dans le trai- tement des fièvres intermittentes palu- déennes » 5ia GAFFRÉ (S. ) et Alexandre présentent un petit appareil galvano-électrique 747 GALLO. — Lettres concernant un opuscule intitulé : « Théorie antagoniste d'attrac- tion et de répulsion» 696 et Sgî GAND adresse d'Amiens, en date du 7 avril i854, deux Lettres relatives l'une et l'autre à la comète qui était alors visible 753 GARIEL. — Recherches sur quelques points de l'histoire et du traitement des maladies de l'utérus 6&Q GARNIER et Saimos.— Application à la gra- vure, à la lithographie et à la gravure photographique de propriétés nouvelles ou peu connues du brome et de l'iode.. 3i4 GARREAU. — Mémoire sur la formation des stomates dans l'épiderme des feuilles de l'Ephémère des jardins, et sur l'évolu- tion des cellules qui les avoisinent 744 GASPARIN (de) Rapport sur une Note de M. Hardy, concernant les cultures qui peuvent être entreprises i El-Aghouat . . 999 — M. de Gasparin est nommé Membre de la Commission chargée de juger les ouvra- ges et Mémoires adressés au concours pour le prix de Statistique 807 GASPARIS (de ). — One médaille de la fon- dation Lalande lui est accordée pour sa découverte d'une planète le 6 avril i853. . 129 — M. de Gasparis adresse ses remerciments à l'Académie 56 1 GAUDICHAUD, décédé le lundi 16 janvier 1854. Sa mort est annoncée le jour même à la séance de l'Académie 53 GAUDRY. — Note sur le mont Pentélique et le gisement d'ossements fossiles situé à sa base 611 GAUGAIPif. — Note sar quelques-unes des causes qui peuvent faire varier la force électromotrice 628 GAUGAIN.— Note sur le développement d'é- lectricité qui accompagne la combustion. 731 — Note sur l'électricité qui accompagne l'é- vaporation de l'eau salée , et sur l'origine de l'électricité atmosphérique 1012 GAULTIER. — Mémoire sur l'arithmétique duodécimale 976 GADLTIER DE CLAUBRY. —Indication de ce qu'il considère comme neuf dans son «Traité de Chimie légale.)) Su GAVELLE. — Note et Lettre concernant un topique qu'il emploie dans le traitement des varices 277 et 792 GAY prie l'Académie de vouloir bien le com- prendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Botanique, et annonce qu'il adressera très-prochainement l'exposé de ses tra- vaux 4 " — Etudes organographiques sur la famille des Potamées. Premier Mémoire : Sur les genres Potamogeton, Spirillus etGroen- landia 702 GENEIX PÈRE s'adresse à l'Académie, dans l'espoir d'en obtenir un procédé pour l'ex- tirpation des fougères 1029 GEOFFROY-SAINT-HILAIRE fait hommage à l'Académie du premier volume de son « Histoire générale des Règnes organi- ques )) 3oo — M. Geo^o.r-Sa(n«-/f!7flire communique une Lettre de M. Dezautière sur un cas do monstruosité présenté par un cochon.. . 36o — M. Geojfioy - Saint - Hilaiie est nommé Membre de la Commission chargée de ( • JIM. l'"6"- proposer le sujet du prix fondé par feu M. Alhumbert I2 M. Geoffroj-Saint-Hilaire est nommé Membre de la Commission chargée de proposer tine question pour sujet du grand prix des Sciences physiques de i854 '^ ' — Et de la Commission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Médecine et de^Chirurgie 768 GEKBAL et Fuster. — Lettre concernant un travail qu'ils ont précédemment adressé sous le titre de : « Observations sur l'em- ploi de l'acide arsénieux dans le traite- ment des fièvres intermittentes palu- déennes » 5i2 GERHARDT. — Recherches sur de nouvelles combinaisons salicyliques 3i — Recherches sur les amides (en commun avec M. L. Chiozza) 4^7 GEIRVAIS (P. ) remercie l'Académie qui lui a accordé un encouragement pour un Mé- moire qu'il avait présenté au concours sur la question concernant la répartition des restes organiques fossiles dans les terrains stratifiés (grand prix des Sciences physiques de 1 853) 3Gi — M. Gervais demande et obtient l'autori- sation de reprendre ce Mémoire 791 GlANETTI et Faivre. — Action de l'oxygèue introduit dans les poumons , pour rappe- ler à la vie des animaux asphyxiés 5io GIDE. — Lettre en réponse à des remarques faites par M. Mathieu, à l'occasion de la publication du premier volume des Œu- vres d'jlrago 626 GIRALDÈS. — Une récompense lui est ac- cordée pour son Mémoire sur les kystes muqueux du sinus maxillaire (concours de Médecine et de Chirurgie) 2i5 — Expériences sur les injections du perchlo- rure de fer dans les artères (en commun avec M. Gouheaux) 621 GIRARD. — Anatomie physiologique et pa- thologique du cristallin 4°^ ^' ^9° GIVRY est présenté par la Section de Géo- graphie et de Navigation comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. l'amiral Roussin. ... 816 GOBBI. — Lettre rappelant l'envoi qu'il avait t'ait précédemment d'un exposé de ses travaux, pour être mis sous les yeux delà Section de Médecine et de Chirurgie, dans le cas d'une vacance parmi les Cor- respondants 893 GOLDENBERG. — Lettre accompagnant l'envoi d'un travail sur les insectes fos- siles du terrain carbonifère de Saarbruck. 640 GOPPERT. — Au nom de la Société Silésienne 2o3 ) MM. Pais». des Sciences de Breslau , adresse à l'Aca- démie un nouveau volume publié par cette Société /f^d GORINI. — Opuscule sur la formation des montagnes : plan relief se rattachant au sujet traité dans ce Mémoire 44 GOSSELIN. — Un encouragement lui est ac- cordé pour ses études sur l'opération de la cataracte par abaissement (concours de Médecine et de Chirurgie ) 2i5 GOUBAUX et Giraldès. — Expériences sur les injections de perchlorure de fer dans les artères 621 GOUPIL. — Note relative au legs Bréant . . . 278 et 617 GRASSMANN.— Lettre concernant les rap- ports qui existeraient, suivant lui, entre ses travaux et ceux de M. Cauchj- et de M, de Saint-Yenant , question des clefs algébriques. ..., 74-^ GRATIOLET. - Mémoires sur les circon- volutions du cerveau chez les Primates.. 1070 GREEN E et Bhainard. — De l'iode comme contre-poison du curare 4" GROS, de Moscou. — Note ayant pour titre : « Des Vers Nématoïdes, susceptibles de reproduire des Nématoïdes, ne descen- dant pas eux-mêmes de Nématoïdes »... iu6g GUBLER. — Un encouragement lui est ac- cordé pour son Mémoire sur une nou- velle affection du foie , liée à la syphilis chez les nouveau- nés (concours de Méde- cine ot de Chirurgie ) 214 GUENÉE. — Note relative au legs Bréant.. . i^i GUÉRIN. — Mémoire ayant pour titre : < Statistique quinquennale du canton de Benfeldt (Bas-Rhin) », appuyée de justi- fications des réponses au questionnaire, pour l'année i852 623 GUERIN-MENEVILLE. — Recherches sur les maladies des végétaux 35 — Comparaison entre la valeur des cocons de la grosse race de vers à soie de Pro- vence, et des cocons de la race acclimatée et améliorée depuis dix ans à la magna- nerie expérimentale de Sainte - Tulle ( Basses- AI pes ) 789 GUEYMARD. —Nouveaux détails sur l'exis- tence du platine dans le département de l'Isère g4i GUIBOURT. — Une récompense lui est ac- cordée pour son Histoire naturelle des drogues simples (concours de Médecine et de Chirurgie) 216 GUILBAUT.— Lettre concernant un Mémoire qu'il vient de publier sur un nouvel appa- reil de distillation au moyen de la va- P«ur 32 1 i55.. MM- Page». GUILHAMOTE. — Considérations sur quel- ques-uns des phénomènes du magnétisme terrestre 5i3 GUILLON. — Exposé abrégé de sa méthode d'urétrotomie intra-urétrale d'arrière en avant, comme moyen curatif des rétrécis- sements de l'urètre P90 GTJTHMANN. — Mémoire intitulé : « Non- ( 1204 ) MM. P«g«!. velie théorie du mouvement àes eaux d'une rivière » -4S GDYNEMER. — Lettre concernant ses pré- cédentes communications relatives à une théorie, au moyen de laquelle il explique par l'impulsion d'un fluide éthéré les faits qu'on présente communément comme produits par une attraction universelle, 942 H HAIDINGER , dans une Lettre adressée à M. Élie de Beaumont, fait connaître le désir qu'aurait l'Institut géologique de Vienne, de recevoir les publications de l'Académie des Sciences ^55 HARDY. — Note sur les cultures qui peu- vent être entreprises à El-Aghouat (Rap- port sur cette Note; Rapporteur M. de Gasparin) 999 HEER (Osw. ) adresse un prospectus d'un ouvrage qu'il va publier sous le titre de : « Flore tertiaire de la Suisse» 467 HÉRICART DE THURY, décédé à Home le i5 janvier i854- Sa mort est annoncée à l'Académie dans la séance du 6 février. . 278 HERPIN. — Un prix lui est décerné pour son travail concernant les moyens propres i préserver les blés des ravages de l'alu- cite (concours Montyon, Arts insalubres). 202 — M. Herpin adresse ses remerclments à l'A- cadémie 361 HERSCHEL est présenté comme l'un des can- didats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Léopold de Buch 721 HERVÉ MANGON. — Le prix fondé par M. de Morogues lui est décerné pour ses études sur le drainage, au point de vue pratique et administratif 217 — M. Hervé Majigon adresse ses remercimcnls à l'Académie 286 HEYDRICH. — Teinture alcoolique em- ployée par l'auteur comme styptique et comme hémostatique. — Formule de ce médicament dont il avait précédemment envoyé un échantillon 792 et ç,82 HEYFELDEH. — Analyse de son Traité sur un point de la pathologie des organes uri- naires 1020 HIND. — Une médaille de la fondation La- " lande lui est accordée pour sa découverte d'une planète, le 18 décembre i852 , et d'une autre , le 8 novembre i853 129 — M. Hind adresse ses remerclments à l'Aca- démie 456 — Observations et éléments de la comète vi- sible en mars i854 691 HODEL. — Note relative à la quadrature du cercle g4î HOFFMANN. — Mémoire sur l'alcool de cbieudent 1062 HUBBART (G.). — Une médaille d'encoura- gement lui est accordée pour son travail sur l'organisation des sociétés de pré- voyance ( concours de Statistique ) 1 53 HUETTE envoie de Nantes un tableau des observations météorologiques pour l'année i853 792 HUHN. — Note relative au legs Bréant 864 HUMBOLDT (de). — Lettre à M. Élie de Beaumont accompagnant l'envoi de son nouvel ouvrage « Souvenirs de géologie et de physique » Su — Lettre h M. Élie de Beaumont à l'occa- sion des remarques auxquelles a donné lieu l'annonce de la publication du pre- mier volume des OEuvres i''Arago 62,5 HUOT.— Lettre concernant son Mémoire sur la recherche des facteurs numériques entiers 3ao HUSS (Magnos). — Une récompense lui est accordée pour son travail sur l'alcoolisme chronique (concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de i853) 212 — M. Magnus Huss adresse à l'Académie ses remerclments 790 INSTITUTION ROYALE DE LONDRES (l') adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, un exemplaire de la troisième partie des Comptes rendus de ses séances , et prie l'Académie de vouloir bien la com- prendre dans le nombre des Sociétés savantes auxquelles elle fait don de ses publications 18 ISOARD, auteur d'un Mémoire précédem- ment présenté, n sur un générateur et MM. moteurà production de vapeur », annonce qu'il a, depuis l'époque de cette commu- ( I205 ) Pages. MM. Page,, nication , apporté à son générateur do no- tables améliorations 320 JACKSON (C.-T.). — Sut la {réologie des ré- gions aurifères et cuprifères de la Caro- line du Nord, de la Géorgie et du Tenessée. Extrait d'une Lettre adressée à M. ÉUe de Beaumonl 838 JALLAND. — Lettre concernant les condi- tions du concours pour les prix fondés par M. de Trémont 5i3 JAMlN. — Note sur la décomposition de l'eau par la pile Sgo et 443 JANICRI. — Sur la conservation des viandes au moyen du froid iîî JAQUINOT est présenté par la Section de Géographie et de Navigation comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. l'amiral Roussin. 816 JAUFFRET. — Note snr le mouvement per- pétuel 847 JAVELOT (l'abbé). — Sur le moyen de con- naître les heures de la nuit par l'inspec- tion des étoiles gS JOBARD annonce avoir apporté un perfec- tionnement à son appareil pour l'écono- mie du gaz d'éclairage 564 JOBERT, DE Lamballk. — Mémoire sur la thérapeutique des névralgies; procédé mixte de traitement: section et cautéri- sation du nerf. 618 — Sur les corps étrangers articulaires, et en particulier sur les corps étrangers du genou ioo3 — M.Jobert, de Lamballe, prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place va- cante dans la Section de Médecine et de Chirurgie 1022 — M. Jobert, de Lamballe, adresse une Notice imprimée sur ses travaux 1070 — M. Jobert, de Lamballe, est présenté par la Section comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Roux 1089- JOZWIR( A). — Note concernant un bateau propre à naviguer dans les eaux peu pro- fondes, et cependant capable de tenir la mer 974 K KASTUS (P.). — Recherches concernant la théorie des nombres 91 KERHALLET (de) est présenté par la Section de Géographie et de Navigation , comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. l'amiral Roussin. 816 KLEITZ. — Mémoire sur les principes géné- raux de l'hydraulique 1 5 KOELLIKER. — Une récompense lui est accordée pour son anatomie des tissus de l'homme, et pour son Manuel del'Anato- mie générale de l'homme (concours de Médecine et de Chirurgie) ao8 ROEPPELIN prie l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte de deux opuscules imprimés qu'il lui a récemment adresses. 753 RUECHENMEISTER (F.). — Une mention honorable lui est accordée pour ses tra- vaux concernant le développement des vers intestinaux et de leur mode de trans- mission (concours pour le grand prix des Sciences physiques de i853) 193 — M. Kuechenmeister adresse ses remercî- ments à l'Académie 319 — Lettre concernant l'embryogénie du Cœ- nure cérébral 748 ROMMER est présenté par la Section de Géométrie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant .... 5i4 LACHÉZE (A.). — Une médaille lui est accoz'déc pour son Résumé statistique et médical des décisions prises par le Con- seil de révision du département de Maine- et-Loire, de 1817 à i85o (concours de Statistique) 141 — M. Lachize adresse ses remercSments à l'Académie 286 LACHÈZESCRUZEMBACH. — Lettre rela- tive à ua appareil inventé par son beau- ( I2o6 ) MM. Pag. 5. père, M. Schutembach, pour être substitué à la presse dans la fabrication du sucre de betterave laS L/VDBET demande et obtient l'autorisation de reprendre son Mémoire sur les formes cristallines et les propriétés cbimiques et physiques de l'acide titanique et des autres oxydes isomorphes 286 LA.GLAI^f E. — Lettre concernant des décou- vertes qu'il dit avoir faites en balistique. 5i4 LAIGNEL. — Lettre concernaul ses précé- dentes communications sur des freins destinés aux véhicules des chemins de fer 564 LALLEMAND (A.). —Note sur une classe de combinaisons homologues du quinoîle et de ses dérivés 1023 LAME est nommé Membre de la Commission chargée de juger les pièces de concours pour le grand prix des Sciences mathé- ', matiques (question relative aux mouve- ments généraux de l'atmosphère) 666 — Et de la Commission du concours pour le grand prix de Sciences mathématiques (question concernant la théorie des phé- nomènes capillaires) , 701 LAPIERRE-BEAUPRÉ.— Notes sur la mala- die de la vigne ia4 et 35a LAPLACE (le viCE-AHiaAL ) prie l'Acadé- mie de vouloir bien le considérer comme l'an des candidats pour la place vacante au Bureau des Longitudes par suite du décès de l'amiral lioussin -.. 69a — M. Laplace prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats pour l'une des deux places vacantes dans la Section de Géographie et de Navi- gation 710 — M. Laplace est présenté par la Section de Géographie et de Navigation comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de l'amiral Roussin 8i6 LARTIGUE prie l'Académie de vouloir bien ie considérer comme l'un des candidats pour la place vacante au Bureau des Longitudes par suite du décès de l'ami- ral lioussin 747 — Mémoire ayant pour titre : « Exposition du système des vents » ioi5 LASIAUVE. — Lettre concernant son Traité de l'Êpilepsie 690 LATJBEREAU. — Figure et description d'un moteur à basse pression , à double efîet. . 3l4 LAUGIER ( E.). — Note sur une nouvelle co- mète observée par lui , conjointement avec MM. Ch. Mathieu et Ern. LiouviUe, à partir du 3i mars 18.Ï4 648 — Observations de la nouvelle comète, par les mêmes observateurs. 718 MM, Pagt,. LAUGIER. — Remarques à l'occasion d'une communication de M. Le Verrier relative aux observations météorologiques faites à l'Observatoire de Paris 799 — M. Laugier présente les éléments parabo- liques de la comète découverte à Gottin- gue, par M. Klinkerfues , calculés par MM. Ch. Mathieu et E. LiouviUe 1087 — M. Laurier est nommé, en remplacement de feu M. Arago, Membre de la Commis- sion pour les observatoires de l'Algérie 94' e' gSi LAUGIER (S.). — Mémoire sur l'accroisse- ment de la membrane des bourgeons char- nus et les usages de la suppuration dans la cicatrisation des plaies exposées 1046 — M. Laugier prie l'Académiede vouloir bien le comprendre dans le nombre des can- didats pour la place vacante par suite du décès de M. Roux lojo — M. Laugier est présenté par la Section Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour la place vacante 1089 LAUNAY. — Lettre concernant un calen- drier perpétuel mobile, que l'auteur se propose de publier 5 1 3 LAURENT (P.) — Lettre accompagnant l'envoi de son ouvrage intitulé : n Recher- ches physiologiques sur les animalcules • des infusions végétales » 5i i LAUTOUR. — Observations météorologiques faites à Damas en i853 559 LAVOCAT (A.). — Note sur le coracoïdien des Mammifères 843 LEBESGUE. — Note sur la résolution de l'é- quation binôme jf =1, p étant un nom- bre premier LEBLANC (Feux). — Sur la décomposition électrochimique de l'eau LE BRDN. — Formule relative à la division des triangles et des quadrilatères 75'i LECANU. — Un encouragement lui est ac- cordé pour ses nouvelles recherches sur le sang et les urines (concours de Méde- cine et de Chirurgie) LECLERC. — Addition à un précédent Mé- moire sur le système nerveux des végéUux: influence de l'électricité sur les mouve- ments de la sensilive. LECONTEct DE Pbisaie. — Analyse de leur ouvrage sur les eaux d'Enghien 833 LE COT ( l'abbé ) prie l'Académie de vouloir bien faire constater les résultatsqu'ilaob- tenus pour l'éducation des sourds-muets. 791 LEFEBVHE-CHABERT. — Communications relatives au traitement de la maladie de la vigne '7 «' 4' LEHMTRE. — Lettre accompagnant l'envoi 914 444 20S loDg ( iao7 MM. Pago- de son « Mémoire sur les causes des mou- Tcments des corps planétaires, et sur les causes des révolutions du globe ter- restre» 468 LEPAGE. — Lettre concernant son Mé- moire sur un nouveau système d'horloges & roues h chevilles , à vis sans fin et à balancier horizontal 4i6 LEPETIT. — Mémoire sur le traitement pré- servatif et curatif du choléra , par l'acide sulfurique dilué et les bains salés 4<° — Note relative au legs Bréant 545 LEPHINCE DE BEAUFORT (Mme B.) prie l'Académie de vouloir bien se faire ren- dre compte d'un procédé qu'elle a ima- gine pour la conservation des plantes.. 846 LEREBOULLET. — Une récompense lui est accordée pour ses recherches sur le dé- ' veloppcment du Brochet et de la Perche, et sur le développement do l'Écrevisse (concours pour le grand prix des Sciences physiques ) 229 — M. Lereboullet adresse ses remerciments à l'Académie. 286 — Lettre et Note concernant les mêmes re- cherches dout un résumé avait été déposé sous pli cacheté, le 25 avril i853.. 286 et 978 LEREBODRS et Secbetan. — Note concer- nant un objectif qui offre une parfaite coïncidence du foyer chimique et du foyer apparent pour la plaque dagnerrienne, mais non pour le coUodion 789 LEROUX. — Description et figure d'un nou- veau système de freins- pour les véhicules marchant sur les chemins de fer 'Oiç) LEROCXEAD DE SAINT-DRIDAN. — Le prix fondé par M'"'' de Laplace lui est dé- cerné comme élève sorti le premier de l'Ecole Polytechnique, le a3 septem- bre i853 66 LEROY prie l'Académie de vouloir bien ad- mettre au concours , pour le prix de Statistique, une histoire de la houille, ouvrage présenté par M. Grar jSa LEROY D'ÉnOLLES. — Sur les moyens d'extraire de la vessie les corps étrangers autres que les pierres et leurs débris ... in — jNouvelle application d'un instrument précédemment présenté pour l'extraction de corps étrangers tombés dans la vessie. 553 — Lettre concernant son Mémoire sur l'ex- traction hors de la vessie des corps étrangers autres que les pierres et leurs débris io6i — M. Leroy d'Étiollos prie l'Académie de vou- loir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacaute par suite du décès de M. Roux 1070 MM. p.g„. — M. Leroy d'Ètiolles est présente par la Sec- tion de Médecine et de Chirurgie comme l'un des candidats pour la place vacante. 10H9 LETELLIER. — Nouvelle Note sur la ma- ladie de la vigne 45Î LEUCRART. — Ses recherches sur le déve- loppement des Coenures exposées conjoin- tement avec celles de M. Kûchenmeister.. . 3i9 LE VERRIER, en sa qualité de directeur de l'Observatoire impérial, annonce à l'Académie qu'il a pris les mesures né- cessaires pour que les recherches sur la composition de l'eau de pluie soient con- tinuées 353 — M. Le Verrier communique une observa- tion de l'éclipsé totale de Soleil faite le 28 juillet i85i en Norwége, par M. A. d'Abbadie 290 — M. Le Verrier annonce qu'une vingt-hui- tième petite planète vient d'être décou- verte dans deux observatoires différents ; le 1"' mars, par M. Albert Marlh\ et le 3 à l'Observatoire de Paris, par M. Cha- cornac qui n'avait pas connaissance de la découverte de M. Marth 4^8 — M. Le Verrier présente des observations de météorologie recueillies à Damas, en 1 853, par M. /.auiour 55g — M. Le Verrier communique les éléments de l'orbite d'Amphitrite, obtenus, à l'Obser- vatoire de Paris, par M. Yvon Villarceau. 560 — M. Le Verrier communique : 1° une déter- mination de l'orbite de la planète Am- ^ phytrite, obtenue par M. Yvon Villarceau; 2° des observations de la nouvelle co- mète, faites à l'Observatoire de Paris. . . 645 — M. Le Verrier fait, au sujet de la dernière comète , des communications au nom des observatoires de Paris , de Markree- Castle, de Bonn et de Regent's Parle 711 — M. Le Verrier place sous les yeux de l'Aca- démie les dessins de quelques taches re- marquables observées à Paris sur le So- leil par M. Chacornac 748 — M. Le Verrier communique ijne Note de M. Prazmowski, relative aux erreurs per- sonnelles des observations dans la mesure des déclinaisons et dans l'observation des passages des astres au méridien 74S — M. Le Verrier communique : 1° au nom de l'Observatoire impérial de Paris, une éphéméride de la planète Amphitrite, calculée par M. Yvon Villarceau, et les observations de la nouvelle comète faites à l'équatorial de Gambey ; 2» au nom de l'observatoire de Markree , une approxi- mation des éléments de la même comète î 20 MM. • Pages, par M. Graham , et des observations de cet astre par MM. Cooper et Graham. ... j8a — M. Le Verrier présente les observations météorologiques faites à l'Observatoire impérial de Paris, pendant les mois de janvier, février, mars et avril i8t4 797 — M. Le Verrier communique l'extrait d'une Lettre de M. Otto Struve, sur la détermi- nation des erreurs dans les observations d'étoiles doubles SSl — M. Le Verrier communique l'eitrait d'une Lettre de M. Argelander , concernant des observations de la comète d'avril et des deui dernières planètes 887 — M. Le Verrier communique, d'après une Lettre de M. Cooper, une deuxième or- bite approchée de la dernière comète calculée par M. Graham 890 — M. Le Verrier communique, d'après une Lettre de M. Argelander, des observations faites à Guttingue et & Bonn delà comète de M. Klinker/ues io83 — M. I* Verrier est désigné par M. le Ministre de la Guerre comme Membre du conseil de perfectionnement de l'Ecole Poly- technique au titre de l'Académie des Sciences 353 LIEBIG est présenté comme l'un des can- didats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Léopold de Buch 714 et 721 LIMOSIN. — Note relative au legs Bridant. . 43 LllNTZ. — Notes sur certaines propriétés des ellipses et du cercle 4^7 ** ^4'^ LIOUVILLE. — A l'occasion de l'envoi d'un Rapport de M. le Ministre de la Guerre sur la situation de l'Algérie en i853, M. tioupi/Ze rappelle la part qu'a prise l'A- cadémie au développement d'une branche importante de la richesse agricole dans notre colonie africaine io38 — M. Liouville est nommé Membre de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Aca- démicien étranger, vacante par suite du décès de M. Léopold de Buch 44" — Membre de la Commission chargée do proposer une liste de candidats pour la place vacante par suite du décès de M. l'amiral Roussin 610 — De la Commission chargée de juger les pièces de concours pour le grand prix de Sciences mathématiques (question rela- tive aux mouvements généraux de l'atmo- sphère) 666 8) MM. Pa(« M. Liouville est nommé Membre de la Commis- sion chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le grand prix de Sciences mathématiques (question concernant la théorie des phénomènes capillaires) ... 701 LIOtl VILLE (Ernest). — Note sur l'influence des diaphragmes dans l'observation méri- dienne du diamètre solaire 283 — Sur l'emploi des mires méridiennesdans le calcul de la déviation azimutale ^0.1 — Observations d'une nouvelle comète faites à partir du 3i mars i854, par MM. Lau- gier, Ern. Liouville et Ch. Hlathieu 718 — Eléments paraboliques de la comète de- couverte le 4 j""' P*r M. Klinker/ues, calculés par M. Ern, Liouville et Ch. Mu' thieu 1087 LITTROW, adresse, de Vienne, les éléments de l'orbite de la nouvelle comète qu'il a < vue et obseivée le i "■" avril 1 8.54 749 LOIR adresse pour lu concours Montyon, une analyse de son ouvrage intitulé : « Ue l'état civil des nouveau-nés » .. 5u LONDET. — Recherches sur la maladie de la pomme do terre 622 LONGET prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie par suite du décès de M. Reux io83 — M. Longet est présenté par la Section comme l'un des candidats pour la place vacante ' 1089 — M. Longe! annonce qu'il se désiste de sa candidature 1141 LUCA (de). — Note sur un chalumeau à jet continu 5o6 LUNIER adresse une indication de ce qu'il considère comme neuf dans trois ou- vrages imprimés qu'il a présentés au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie q^o LUSSANA. — Cure radicale d'un anévrisme par injection d'acétate de sesquioxyde de fer 3o3 LUTHER (R.). — Une médaille de la fonda- tion Lalande lui est accordée pour sa découverte d'une planète, le 5 mai i853.. 129 — M. Luther adresse ses remercîments à l'A- cadémie 4^^ — M. Luther annonce la découverte qu'il a faite, le !«"■ mars i854, d'une nouvelle petite planète 4^^ — Nouvelle observation de cette planète, qui a reçu de M. Encke le nom de Bellone... 5&i ( "09 ) M WM. Pages, MABRU. — Mémoire sur un procédé destiné à la conservation du lait 554 — M. Mabru adresse du lait conservé par le procédé décrit dans ce Mémoire 976 MACHECOURT. — Un prix relatif aui arts insalubres lui est décerné pour son para- chute à l'usage des mineurs .... 202 MAGENDIE. — Rapport sur le concours pour le prix de Physiologie expérimen- tale, année i853 igS — M. Magendie est nommé Membre do la Commission chargée de l'examen des piè- ces admises au concours pour le prix de Médecine et de Chirurgie ... 68 — Et de la Commission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Physiologie expérimentale 1046 MAGNUS-HUSS. — Voyez H«ss(.«flg7iuî). MAHLSTRE. — Mémoire sur la théorie des éclipses de Lune et de Soleil 349 — Mémoire sur la détermination do l'aplatis- sement du méridien terrestre 828 MAILLARD. —Note relative au legs Bréant. 17 MAIRE DE CHATILLON-SUR-SEINE (M. le) prie l'Acadcmie de vouloir bien lui accorder, pour la bibliothèque de cette ville, les Comptes rendus de ses séances . . 976 MAISIÈRES — Mémoire présenté au con- cours pour le prix concernant le perfec- tionnement de la navigation parlavapeur. IU19 MAISO^'NEU^'E. — Mémoire sur une nou- velle méthode d'urétrotomie, pour la cure radicale des rétrécissements de l'urêtre 3oa — M. Mfl/jonneui'e prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie par suite du décès de M. iJoux ioî2 et 1070 — M. ilaisonneuve est présenté par la Sec- tion comme l'un des candidats pour la place vacante 1 089 MAlSTRE (J.). — Sur un thermomètre élec- trique, au moyen duquel on peut entre- tenir à une température constante et dé- terminée une chaudière, un appartement, etc ; IN Ole adressée à l'occasion d'une communication récente de M. du Moncel . loSg MALAGUTl et Durocher. — Observations sur les températures du sol comparées à celles de l'air 78.5 MALABO — Note relative au legs Bréant. . 86^ C. R. i85',,. I" .Sfm. 10O4 — Eléments p;iraboliques de la comète décou- verte le 4 juin par M. Klinkcifues, calculés par MM. Ch. Mathieu et Ern. Liouville., 1087 MATHIEU.— Noie lelalive à la fécule con- tenue dans le bulbe du lis blanc .5o3 MAUMENÉ — Description d'un nouveau métier Jacquard électronjagnétique. . .. 42 — Additions 3 ce Mémoire 276 et 3.'J2 — Remarques relatives à une réclamation de M. Ronelli concernant les métiers élec- triques 5o4 MAUVAI.S.— Sa mort, arrivée le 22 mars, est annoncée à l'Académie dans la séance du 29 569 MAY. — Note relative au legs BreVint., 3i5 MAYER. — Description et figure d'un scari- ficateur ventouse du museau de tanclie. . 622 MAYNIEL. — Note sur la quadrature du cercle. 128 ■\IEIUINGER (H.). Observations sur la dé- composition de l'eau acidulée par la pile. 790 MELLER (Prosper). — Lettre concernant deux Mémoires imprimés, ayant pour titres; l'un : « Notice sur les courants atmosphé- riques »; l'antre, « Phare aérostatique «... 287 10 ) MM. Pages. MELLER (P.). — Note concernant un frein hy- draulique, destiné aux véhicules marcha nt sur chemins de fer 7,53 MELLONI. — Nouveaux renseignements sur la méthode la plus convenable pour dé- terminer la transcalescencc d'une lame , par rapport II diverses radiations calori- fiques 429 — M. Melloni est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étran- ger, vacante par suite du décès deM. Léo- pold de Buch 714 et 721 METEIL. — Résultais obtenus du moteur à vent de M. /l. Durand, pour faire monter l'eau d'une source profonde qui alimente la ville de Gerberoy 845 METZ. — Note relative au legs lirêant 91 MIDY. — Note relative aux maladies des plantes usuelles 4'° iMIÉGEVlLLE. — Note relative au legs Brèant 124 et 617 MILLER. — Lettre concernant divers opus- cules publics par lui , et principalement relatifs à la Météorologie 696 MILLET présente des épreuves photographi- ques sur verre, obtenues au moyen du procédé Lcborgne , et recouvertes d'nn émail transparent qui en assure la con- servation et fait disparaître le miroitage. 36l MILLON (E. ). — Recherches sur le gluten du blé 12 — De la composition des blés 85 — De la classification des blés 119 — Des phénomènes q»ii se produisent au contact de l'eau et du blc, et de leurs conséquences industrielles 3i4 — Influence du lavage des blés sur les qua- lités du son , de la farine et du pain. . . . 545 MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE (le) adresse, pour la bi- bliothèque de l'Institut, un exemplaiie desXU«,XIIl« et Xl\"= volumes des bre- vets d'invention pris sous l'empire de la ■ loi de 1S44, cl un exemplaire du LXXX' volume des brevets pris sous l'empire de la loi de 1791 93, 747 et 812 — M. le Ministre de l'Agriculture et du Coni^ merce invite l'Académie à lui transmettre les documents propres à lui faire con- naître les résultats des études qui ont clé faites en France relativement à l'in- fluence exercée sur la santé publique par diverses industries dites insalubres, et relalivemcnt aux moyens chimiques ou mécaniques qui ont élc pris dans le but d'en prévenir ou d'en atténuer les dangers. 278 et 709 — M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- ( 121 MM. Pa?" merce invite l'Académie & lui faire con- naître, d'une manière précise, les dispo- sitions du legs Bréant et les conditions qu'auront à remplir les concurrents pour le prix fondé par ce legs 279 — M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce transmet une Note de M. Frogier. un Mémoire do M. Miégefille, un Mé- moire de M. Iliihn, et un Mémoire de M. Malard, destinés au concours pour le prii du legs Bréant 54S, 617 et 86^ — M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce adresse vinat exemplaires d'une nouvelle livraison de l'ouvrage intitulé : n Annuaire des eaux de la France « 691 — M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce adresse des billets d'entrée pour la distribution des prix du concours d'ani- maux de boucherie à l'oissy 710 MINISTRE DE LA GUERRE (ip.) adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, un exemplaire du tome XII de la 2" série du tt Recueil des Mémoires de Médecine , de Chirurgie et de Pharmacie militaires)!. 3i6 — M. le Minisire de la Guerre annonce qu'il a maintenu MM. Poncelel et Le Verrier comme Membres du Conseil de perfec- tionnement de l'École Polytechnique, au titre de l'Académie des Sciences 353 — M. le Ministre de la Guerre invile l'Acadé- mie à hAter le travail de la Commission qu'elle a chargée de préparer un rapport concernant les observatoires météorolo- giques que l'Administration désire éta- blir sur quelques points de l'Algérie.. . . g'jo MINISTRE DE LA MARINE ET DES CO- LOMES (M. le). — Lettre concernant le prix décerné et le prix propo...é pour le perfectionnement de la navigation 882 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLI- QUE (le) transmet, par ordre de l'Empe- reur, une Lettre de M. le Ministre de Da- nemark, à Paris, et un Rapport de la Commission des pétitions près le Conseil d'Etat, concernant une demande formée par Madame veuve QErsled, à l'effet d'ob- tenir qu'il .«oit disposé en sa faveur, à raison des travaux de feu son mari , du grand prix de 60000 francs fondé en l'an X pour celui qui ferait faire à l'élec- tricité un progrès remarquable . . . ga et 691 — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet une amplialion de décrets im- périaux, approuvant les nominations sui- vantes faites par l'Académie : — Nomination de M. Tulasne à la place deve- nue vacante dans la Section de Botanique par suite du décès de M. de Jussieu .... 101 • ) MM. l••^e> — Nomination de M. Moquin-Tandon à la place vacante par suite du décès de M. Auguite de Saint-Hilaire 36.5 — Nomination de M. Bravais h la place vacante dans la Section de Géographie et de Navigation par suite du décès de M. l'amiral Roussin 94^ — Nomination de M. Lejeune-Dirichlet à la place d'Associé étranger devenue vacante par le décès de M. Léopold de Buch Sii — Nomination de M. de Verneuil à la place d'Académicien libre devenue vacante par le décès de M. Héricart de Thury Ihid, — M. le Ministre de l'Instruction publique annonce à l'Académie que, conformément .1 la demande qu'elle lui a adressée, il l'autorise à prélever, sur le reliquat des fonds Montyon, les diverses sommes qu'elle a désignées pour augmenter quel- ques prix de r853 278 — M. le Ministre de l'Instruction publique autorise l'imputation, sur les fonds restés disponibles de diverses sommes que l'A- cadémie désirait appliquer à l'encoura- gement de certains travaux scientifi- ques 27801 691 — M. le Ministre de l'Instruction publique au- torise l'Académie à imputer, sur les fonds restés disponibles , une somme de 1 5oo fr. pour l'acquisition d'un squelette fossile de Mystriosaurus 1 14** M. le Ministre de l'Instruction publique invite l'Académie à lui faire connaître la détermination qu'elle a dû prendre relati- vement au legs Barbier, par suite de la communication qui lui avait été faite d'un avis du Conseil d'Etat, sur la de- mande on autorisation d'acceptation de ce legs 81a — M. le Ministre de l'Instruction publique annonce qu'il n'a pas été possible de se procurer les renseignements demandes par l'Académie, relativement à certains insectes représentés comme ayant endom- magé des bois de charpente dans la commune de Pinterville, département de l'Eure t'4^ — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet la deuxième partie d'un Mémoire sur les principes généraux de l'hydrau- lique par M. Kleiti i5 — I\I. le Ministre de l'Instruction publique transmet un Mémoire ayant pour titre : « Anatomie physiologique et pathologique du cristallin )> , par M. Girard tjoG — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet un Mémoire de M. Billiard, con- cernant la cause commune du choléra, de l56.. ( lai MM. Pages. certaines affections épidémiques et des ma- ladies de plusieurs de nos plantes usuelles. 4°^ MINISTRE D'ÉTAT (le) annonce qu'il a fait exécuter, pour la galerie des hommes célèbres de l'Institut, le buste en marbre de feu M. Richard, et que ce buste, au- jourd'hui terminé, va être envoyé très- prochainement 93 MIQUEL. — Diverses observations chirur- gicales présentées au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Jtfonfron 4'°®' 881 MOITRIEK (écrit par erreur Moistp.ier). — INote sur un moyen employé avec succès pour la conservation des blés dans les greniers et la destruction des larves d'a- lucile 3i5 et 36i MOLL. — Un prix lui est décerné, pour ses divers travaux relatifs aux navires à hélice et, en particulier, à la construction du vaisseau le Napoléon (concours pour le prix extraordinaire sur l'application de la va- peur à la navigation) 164 MOLON (de). — Note sur un nouvel engrais préparéavecdu poisson séché et pulvérisé. 1018 MONCHAUX. — Note ayant pour titre : « Nouvelle doctrine sur la restauration des plaies qui sont ou ne sont pas au contact de l'air » 276 MONTAGNE présente un exemplaire de son travail sur les Cryptogames du Chili , formant les tomes VU et VIII de la Flore chilienne 919 MOQUIN-TANDON est présenté par la Section de Botanique comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Jussieu 30 — M. Moquin-Tandon est présenté par la Sec- tion de Botanique comme l'un des candi- dats pour la place vacante par suite du décès de M. Au§. de Saint-Hilairr îac — M. Mo^um-Tandon est nommé Membre de l'Académie, Section de Botanique, en remplacement de M. Aug. de Saini-Hilaire. 349 — Décret impérial confirmant sa nomination. 36i MORAND. — Note ayant pour titre: « Quel- ques-unes des conclusions d'un ouvrage encore inédit sur la théorie générale des Sciences» 1012 MOREL. — Une récompense lui est accordée pour son Traitu théorique et pratique des 2 ) MM. p.ges. maladies mentales (concours de Méde- cine et de Chirurgie) Qia MOREL-FATIO et Dollfds. — Note sur la conservation des légumes par l'action de la vapeur d'eau surchauffée et la dessiccation 1060 MOREL LA VALLÉE Analyse de son tra- vail sur les épanchements traumatiques de sérosités dans le tissu cellulaire.... 554 MORIDE. — Sur l'emploi du chloroforme pour la destruction des animaux parasites qui nuisent aux végétaux (Note déposée sous pli cacheté en novembre i85i, ou- verte le 37 février i854) l\i'j MORIN. — Note à l'occasion d'un Mémoire présenté par M. Calveri , et relatif à l'amélioration des fontes de seconde fusion, par l'emploi du coke purifié d'après ses procédés 1108 — Rapportsur un Mémoire de M. Darcy, con- cernant des recherches expérimentales relatives au mouvement des eaux dans les tuyaux • 1109 — Rapport sur une Note présentée par M. Bitézikdji, relative aux poids et me- sures de l'Empire Ottoman 1121 MORREN. — De l'absorption de l'azote par les animalcules et les algues g32 MOURIÉS. — Un encouragement lui est accordé pour son Mémoire sur le phos- phate de chaux dans ses rapports avec la nutrition des animaux (concours de Médecine et de Chirurgie) 208 — M. Houriès adresse ses remerciments à l'Académie 32o — Note sur le principe digestif du son de fro- ment 5o5 MOYSEN. — Lettre relative à divers opuscules sur des instruments aratoires ou des mé- thodes agronomiques dont il est l'inven- teur 286 MULLER est présenté comme l'un des candi- dats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Léopold de Buch .., 714 MULOT, PÈRE ET FILS. — Lettre sur les heureux résultats de sondages pratiqués dans le département de la Moselle pour la découverte de couches de houille . . . 1062 MURCHISSON est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étran- ger vacante par suite du décès de M. Léo- pold de Buch 714 N NICKLÈS(J.). — Recherches sur l'adhérence magnétique 266 et 397 M. Nicklès prie l'Académie de vouloir bien réunir en une seule les Commissions qui ( I2l3 ) MM. Pajei. ont été chargées de l'examen de plusieurs Notes qu'il a présentées à des époques diRérentes , mais qui se rapportent au même sujet 695 NIEOWERKERKE (de) annonce qu'un mo- nument va être élevé par souscription à la Mémoire de JVl. Yisconii 3i6 NOIZET. — Mémoire sur le somnambulisme M U . Pages. et le magnétisme animal ^ 562 NOURRY. — Procédé pour la conservation des viandes sans l'emploi du sel , 832 NOZAHIC. — Considérations sur les causes de la précocité d'un arbre du jardin des Tuileries, connu sous le nom de marron- nier du 20 mars 6g6 0 ORÉ. — Recherches expérimentales sur l'in- fluence que la moelle épinière et le bulbe rachidien exercent sur la sensibilité et la motilité 9^0 OSTROGRADSKl est présenté par la Section de Géométrie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. 5i 4 OUDEMANS. — Note sur la comète pério- dique de d'Arreif.— Eléments des planètes Bellone et Àmphitr'Ue lo83 OWEN est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Léopold de Buch. 714 PACCARD. — Note concernant un nouveau système de navigation par la vapeur 20 PAGANl. — Note sur la maladie de la vigne. 352 PARAVEY (de). — Note concernant trois substances employées dans la médecine des Chinois 94 — Sur l'origine des noms mer Rouge, mer Blanche , etc 694 — Nouvel argument destiné à prouver l'exis- tence d'anciennes relations entre l'Assy- rie et la Chine 792 PARIS prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour l'une des deux places vacantes dans la Section de Géographie et de Navigation 791 — M. Paris est présenté par la Section de Géographie et de Navigation comme l'un des candidats pour la place devenue vacante par suite du décès de M. l'amiral Boussin.. 816 PASCAL adresse un exemplaire imprimé d'un Mémoire sur la maladie de la vigne, qu'il avait précédemment présenté ma- nuscrit 277 PASSOT prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commission qui a été chargée d'examiner le dernier travail qu'il a présenté 32o et 5i3 — M . Passât demande et obtient l'autorisation de reprendre des Mémoires qu'il avait récemment présentés , et qui n'ont pas encore été l'objet d'un Rapport 696 f ASSY ( A.) demande à être compris parmi les candidats qui seront présentés pour la place d'Académicien libre devenue vacante par la mort de M. Héricart de Thury 710 — M. Passy est présenté comme l'un des candidats pour la place vacante d'Aca- démicien libre 79^ PAULET. — Note relative au legs Bréant. ... 91 PAYEN. — Cinquième Note sur les agents de la conservation des matières azotées dans les engrais ai — Sur le carbonate de chaux préexistant à l'état normal dans les plantes, et son dosage 24 1 — Remarques à l'occasion d'une réclamation de M. Claussen, concernant les précéden- tes communications 2S6 — Sur la proposition de M. Payen, l'Acadé- mie décide qu'une copie du Rapport sur les recherches de M. Violette, concernant les charbons de bois, sera adressée à M. le Ministre de la Guerre 116 — M. Payen, en faisant hommage à l'Acadé- mie d'un exemplaire de son « Traité de la distillation de la betterave » , indique brièvement l'objet de cette publication .. io35 PAYER. — Organogénie de la fleur des Résc- dacées 6 — M. Payer est présenté par la Section de Botanique comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Àug. Saint-Hilaire 321 PÉAN DE SAINT-GILLES (Léon). - Divers ( I^ MM. Pages. Mémoires relatifs aux sulfites de cuivre et de mercure. (Rapport sur l'ensemble de ce travail ; Rapporteur M. Balard)... 34O PELIGOT. — Rapport fait au nom de la Commission churgée do l'examen des pièces admises au concours de id53pour le prix de la fondation Morogues 217 PELLEGRIN. — Nouvelle Note concernant la maladie de la vigne 3i5 PELOUZE demande qu'un Mémoire de M. Berlhelot, sur les combinaisons de la gljcérine avec les acides soit admis au concoure pour le prix de Médecine et de Chirurgie '■ . .. 673 — M, Pelouze est nommé Membre de la Commission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour le prix concernant les Arts insalubres iou3 PERDRIX, secrétaire général honoraire de l'Association des médecins du dépar- tement de la Seine, fait hommage à l'Aca- démie d'un exemplaire du Compte rendu de cette Société, exercice de i853 t\K PERIE (Raph.) adresse un opuscule imprimé sur letraitement de la maladie de la vigne i j PERPIGNAN. — Note relative au legs Diéant. ajS PERREY (A.). — Note sur la fréquence des secousses de tremblement de terre, rela- tivement aux passages de la Lune au méridien )6 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Èlie de Beaumonl. — La Commission demande à l'Académie d'aider par une allocation de fonds à la continuation de ces recherches io38 PERRIER (écrit par erreur pour Petit). Voir à ce nom. PERSOMVE.— Histoire chimique ot naturelle du Lupulin 3ofj PETINIAUD ( M""^) annonce avoir trouvé le moyen de diriger les aérostats 84() PETIT (icrit par erreur Pekrieii). — Note re- lative à Ja maladie de la vigne. . 27; ot 324 PETSCH. — Notes relatives au legs Dréant. . 91 et ,5o4 PEYRONNY (de).— Fabrication du verre pour les lentilles des lunetlts astronomiques. . 874 PEYTIER prie l'Académie de vouloir bien comprendre son nom parmi ceux des can- didats pour une place vacante dans la Section de Géographie et de Navigation. Cga — M. Peytier est présenté par la Section de Géographie et de Navigation comme l'un de6 candidats pour la pL-^ce vacante par suite du décès de iM. l'amiral lioassin. . . . 816 PFAFF ( A.) — Note relative au legs Bréant.. 3i5 PHILIPEAUX et Vulpiam. — Mémoire sur la structure de l'encéphale des Raies et des »4) JIM. Paje- Squales, et l'origine des neifs crâniens chez ces poissons. ( Rapport sur ce Mé- moire ; Rapporteur M. Duvernor) 336 PICOU. — Note sur les lois des mouve- ments de rotation des planètes 64^ — Notes sur la quadrature du cercle. . 697 et 847 PIMONT présente au concours pour le prix concernant le perfectionnement de la navigation par la vjipeiir, un mécanisme de son invention 976 PIOBERT. — Remorques à l'occasion d'une communication de M. Dujardtn, sur l'emploi de la vapeur pour éteindre les incendies à bord des navires .... 981 et 1069 PLAN. A est présenté comme l'un des candi- dats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Léopold de Bach 714 PLANQUA. — Mémoire ayant pour titre : « De la culture du mûrier et de l'éducation des chenilles soyeuses. » 3i5 PLASSE. — Lettre relative au legs Brc'ant. .. ^53 PLOUVIEZ. — Note sur divers sujets de Médecine et de Chirurgie 1061 POILLY (A. de). — Note concernant un procédé photographique de son invention: ouverture d'un paquet cacheté précédem- ment dépose par l'auteur 778 — Note sur la préparation d'un papier des- tiné à remplacer le collodion pour les usages de la photographie 982 — M. Poilljr annonce qu'il est obligé, pour mettre à couvert ses droits d'inventeur, de publier la découverte qui fait l'objet des précédentes communications» . 1071 POLCARO. — Note relative au legs Bréanl . 3.53 POMEL ( A.). — Paléontologie du centre de la France 4*'^ — Observations géologiques dans la province d'Orau. Extrait d'une Lettre à M. Élie de Beaumonl 836 PONCELET, an nom de la Commission char- gée de l'examen d'un Mémoire de M. Cal- vert, déclare qu'il n'y a pas de motifs pour renvoyer à une Commission unique ce Mémoire et un Mémoire présenté pré- cédemment par ■)/. CAcno/ 4''9 — M Poncelet présente au nom de l'auteur, M. Calvert, un Mémoire concernant l'in- lluence exercée par le soufre sur le fer. 276 — M. Poncelet est no:nrné Membre de la Com- mission centrale administrative pour l'année 18^4 "^ — M. Poncelet est nommé par M. le Ministre da la Guerre Membre du Conseil de per- tVctionnement de l'Ecole Polytechnique, ;iu titre de l'.\cademie des Sciences, . . . ■ 353 PONS. — Mémoire sur les propriétés physi- ( • MM. P»j«». ques et chimiques, et sur l'action théra- peutique des eaux thermales de Cauva- lat-1es>Bains . 777 — Lettres relatives àce Mémoire . .. 943 et 1088 PONSORT (de) fait hommace à l'Académie de la figure lithographiée d'un saurien fossile 3ao — Rapport fait par M. Ducernor à l'occasion de cotte communication 543 PORRO (J.). — Sur la flexion des lunettes astronomiques 734 — Sur la visibilité des fils du micromètre par réflexion 7*^ — Méthode et instruments nouveaux pour le levé rapide des plans, avec nivellement général et simultané 875 PODILLET est nommé Membre de la Com- mission chargée de préparer un Rapport en réponse à la question posée par M. le Ministre de l'Instruction publi- que, concernant la demande de Ma- dame veuve Œrsted 117 PRAZMOWSKI. — Sur les erreurs person- nelles dans les observations d'astrono- mie; IN'ote communiquée par M. Le Ver- rier 74^ ai5 ) MM. i'agn. PRÉSIDENT DE L'ACADÉMIE (le). Voir au nom de M. COMBES. PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE D'HORTICULTURE (le) annonce l'ou- verture de la vingt-sixième exposition faite par cette Société 747 PRETTYM AN.— Note relative au legs Bréatit. 278 PRÉVOST-DU ROCHER. — Table des fac- teurs premiers des nombres compris entre i et loooo 793 PROVOSTA^ÏE (F. DE la) et P. Desaixs. — Détermination des pouvoirs émissif» de hautes températures 44" — Note sur la détermination des pouvoirs émissifs des corps pour la lumière 977 PRUD'HOMME. — Pièce relative au concours pour le prix extraordinaire concernant le perfectionnement de la navigation 882 PUECH. — Nntes sur les canaux biliaires... 774 PUISAIE (de) et Lecoste. — Analyse de leur ouvrage sur les eaux d'Enghien .... 833 PUTEGNAT prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des can- didats pour une place de Correspondant, vacante dans la Section de Médecine et de Chirurgie 791 QUATREFAGES (de). — Rapport fait au nom de la Commission chargée de décer- ner le grand prix de Sciences physiques de 1 853 (question concernant le dévelop- pement et le mode de propagation des Vers intestinaux) — A l'occasion d'une Lettre de M. Van Bene- den, concernant l'impression de son Mé- moire sur le développement et la pro- pagation des Vers intestinaux , M. de Qualrefages fait remarquer l'intérêt qu'il y aurait à ce que plusieurs faits décou- 166 verts par ce zoologiste, postérieurement à la présentation de son travail , y pus- sent être joints comme supplément 36o QUATREFAGES (de).— Rapport sur des lar- ves recueillies dans la commune de Pin- terville , près Louviers 720 — M. de Quatre/âges communique l'extrait d'uneLettredeM. Kûchenmeister, concer- nant l'embryogénie du Cœnure cérébral . 748 QUERREY. — Note relative à la quadrature du cercle • 793 QUET. — Note surlemagnétismedesliquides. 562 RAYER. — Remarques à l'occasion d'une communication de MM. Brainard et Greene , intitulée ; « De l'iode comme contre-poison du curare " /^\5 — M. Rayer communique une observation et une expérience de M. le docteur Schiff, relatives aux esprits frappeurs io63 ~ M. Rayer est nommé Membre de la Com- mission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Mé- decine et de Chirurgie 768 M. Rayer est nommé Membre de la Commission du concours pour le prix de la fondation Montyon, concernant les Arts insalubres. ioo3 — Et de la Commission du concours pour le prix de Physiologie expérimentale io4(> RECORDON annonce avoir imaginé un in- strument, qu'il désigne sous le nom de trisecteur d'angles 5i3 REED et SouDEN annoncent avoir trouvé MM. une mélhode de traitement pour la guc- rison du choléra, et offrent de venir en faire l'application en France REGNARD. — Télégraphie électromécanique à mouvements combinés. — Pendule électrique REGNAULD (Jules). — Méthode pour la détermination des forces électromotrices. Recherches sur les courants musculaires. REGNAULT. — Mémoire sur la chaleur spé- cifique des gaz sous volume constant, sur la chaleur dégagée par la compression des fluides élastiques, et sur les effets calo- rifiques qui se produisent par la détente et le mouvement des gaz — M. Regnault est nommé Vice-Président de l'Académie, en remplacement de feu M. Roux. ... — M. Regnault est nommé Membre de la Commission chargée de préparer un Rapport en réponse à la question posée par M. le Ministre de l'Instruction publi- que concernant la demande de M™" veuve CErsted ■ m. Regnault est adjoint à la Commission chargée do Texamen des pièces adressées au concours pour le grand prix de Scien- ces mathématiques (question concernant la théorie des phénomènes capillaires). . . RÉVEILLÉ-PARISE (feb). — - Une récom- pense lui est accordée pour son Traité hygiénique de la vieillesse (concours de Médecine et de Chirurgie) REYBARD envoie au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie, son oTraité des rétrécissements de l 'urètre w REYNOSO. — Un encouragement lui est ac- cordé pour son Mémoire sur la présence du sang dans les urines des personnes soumises à l'inhalation des médicament» anesthésiques ( concours de Médecine ei de Chirurgie) RICHELOT est présenté par la Section de Géométrie, comme l'un des candidats pourune place vacante de Correspondant. RIEDL UE LEUENSTERN. —Note concer- nant les résultais de ses recherches sur les racines des équations numériques... — Lettre relative à ces recherches RIFFAUT. — Lettre relative à une réclama- tion adressée par M. Mantes, touchant la part qu'il a prise à l'exécution do l'Atlas iconographique publié par MM. Rousseau et Devei'ia RIKN prie l'Académie de vouloir bien com- prendre le Collège de France dans le nombre des établissements scientifiques auxquels elle fait don de ses publications. ( I^ P.-ges. 096 J23 38 890 853 722 '•7 :oo3 216 833 208 5ii 353 5l2 127 7'* 16) MM. Page». RIONDET- — Mémoire ayant pour titre : n De l'hypogéoscopie. Recherches sur les facultés que l'homme possède de décou- vrir ce qui est caché dans les entrailles de la terre, comme les eaux souter- raines et les minesM 77^ RITZEL. — Mémoire destiné au concours pour le prix du legs Bréanl 4^^ RIVOT. — Note sur les procédés de dosage du cuivre dans les minerais et les produits d'art 868 ROBIN. — Essai de topographie médicale de la côte Saint- André 689 et 8n ROBIN (Cb. ) et "Verdeil. — Une récompense leur est accordée pour l'ouvrage qu'ils ont public en commun sous le titre de «Traité de Chimie anatomique et physiologique de l'homme » (concours de Médecine et de Chirurgie) 3o8 ROBINET. — Considérations sur un système particulier de machines à vapeur 834 ROGER. — Essai d'une théorie mathématique des couleurs 3i4 ROMEY (E.) annonce avoir inventé un mé- canisme au moyen duquel il représente les mouvements annuel et diurne de la Terre. 1029 ROQUETTE (de la ). Voir à De la Roquette. ROSENHEIM est présenté par la Section de Géométrie comme l'un des candidats pour une place vacantede Correspondant. 5i4 ROSIES. — Pièce concernant le concours pour le prix extraordinaire relatif au per- fectionnement de la navigation 882 ROTTERMUND ( de ) prie l'Académie de vou- loir bien, par un nouveau don de ses publi- cations fait à la bibliothèque de Québec , réparer la perte qu'a subie cette biblio- thèque dans l'incendie du mois de fé- vrier 1854 G96 ROUBAUU(F.). — Une mention honorable lui est accordée pour sa Statistique médi- cale de la France (concours de Statistique). 144 ROUGET. — Note sur les lentilles composées de surfaces coniques 5o3 ROUSSIN (l'amiral). — Sa mort, arrivée le ai lévrier, est annoncée à l'Académie dans la séance du 27 3G5 ROUVILLE(de) prie l'Académie des Scien- ces de vouloir bien déterminer le meil- leur système de paratonnerres à établir sur le Palais de l'Industrie 3i6 ROUX. — Sa mort , arrivée le aï mars , est annoncée à l'Académie dans la séance du 29 56g ROUY.— Note sur l'emploi de la fécule pour la préparation des moules dont se servent les fondeurs de métaux 554 ROZET. — Note sur la différence de tempe- HM. rature entre la surface du 6o1 et Tuir en contact C66 ROZET. — Moyen d'augmenter la valeur des fumiers de ferme 7^9 ( '2>7 ) Page», MM. Page» RUAULX. — Sur un moyen de locomotion rapide par l'emploi des animaux. (Rap- port sur cette communication ; Rappor- teur M . Seguier . ) 71 SACHOT. — Note relative au legs Bréant... 3i5 SAINCTELETTE. — Mémoire et Notes con- ■ cernant la maladie de la vigne et son trai- tement 9)0, 955 et 1062 SAINTE-CLAIRE DEVILLE(Cn.).- Études de lithologie 4''i SAINTE-CLAIRE DEVILLE (H. ).- De l'a- lumiuium et de ses combinaisons chimi- ques 279 et 557 — Mémoire sur les pertes qu'éprouvent les minéraux par la chaleur. Détermination de leur nature et de leur quantité, spé- cialement en ce qui concerne le fluor (en commun avec M. Fouquè) 317 SALMON et Garuier. — Application h la gravure, à la lithographie et à la gravure photographique, de propriétés nouvelles ou peu connues du brome et de l'iode. . 3i4 SALOMON-WOLF. — Note relative au legs Bréant 17 SALVADOR HERNANDEZ DE CARDE- NAS adresse un travail manuscrit dont il prie l'Académie d'accepter le dépdt 1071 SANIS présente une carte en relief de la Tur- quie d'Europe, et une épreuve de la re- présentation photographique de cette même carte 880 SARRUS est présenté par !a Section de Géo- métrie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant.... 5i4 .SAVARE. — Mémoire sur les divers moyens de mettre le feu aux mines par l'électricité. 91 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. le Maréchal Vaillant 801 SCHAMSKl écrit par erreur pour Chamski. Voir à ce nom. SCHIFF. — Sur la régénération des nerfs, et sur les altérations qui surviennent dans les nerfs paralysés 44^^ — Sur la transmission des impressions sen- sitives dans la moelle épinière 926 — Recherches concernant l'influence des nerfs sur la nutrition des os loSo — Observation et expériences relatives aux esprits frappeurs iot53 — Sur la demande de plusieurs Membres, M. Schiff répète devant l'Académie l'ex- périence mentionnée dans la précédente «ommunicalion 1 064 C. R., 1854, i«Seme«re. (T. XXXVIIl.) SCHIMPER. — Mémoire pour servir à l'his- toire naturelle des Sphaignes g38 SCHOPIN se met à la disposition de l'Acadé- mie pour les observations qu'elle juge- rait convenable de lui indiquer comme utiles à faire & la Nouvelle-Hollande. .. . 4'^' SCHRATZ. — Une Lettre relative à une réclamation en faveur de M. W'ohier, si- gnée par un homme qui se dit son neveu, est désavouée parle savant chimiste qui déclare n'avoir aucun parent du nom de Schratz 359 ^' •'^^ SCHUBERT annonce avoir trouvé un moyen d'obtenir en grand l'aluminium à l'état métallique, et donne, de son procédé, une indication qui ne suffit pas pour le faire apprécier 5i2 SCHULTZ-SCHULTZENSTEIN. - Mouve- ment spontané des fibres musculaires. . . . 790 SECRÉTAIRE PERPÉTUEL (lb). Voir aux noms de M. ÉLIE DE BEAU MONT et de M. FLOtlRE^S. SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACA- DÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE STOCKHOLM ( le ) adresse quatre nouveaux volumes faisant partie des pu- blications de ce corps savant 4^0 SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE GÉOGRAPHIQUE DE LONDRES (le) remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus 747 SECRÉTAIRE DE L'INSTITUT CANA- Dlhh DE QUÉBEC (le) prie l'Acadé- mie de vouloir bien comprendre cette Société dans le nombre de celles aux- quelles elle fait don de ses publications. 64' SECRETAN et Lerebocrs. — Note concer- nant un objectif qui offre, pour la plaque daguerrienne, mais non pour lecollodion, une parfaite coïncidence du foyer chimi- aueetdu foyer apparent 78g SÉDILLOT. — Sur l'hypertrophiedelalangue. 33a SÉGUIER. — Des inconvénients de la neige sur les chemins de fer actuels 37 — < Nouveau mode de propulsion des navires par la vapeur 376 — Rapport sur une communication de M. Buaulx, concernant un moyen de loco- motion rapide par l'emploi des animaux . 71 ( ,2 MMi Pages. — M. Séguier est nommé Membre de la Com- mission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'Académicien libre vacante par suite du décès de M. Héiictt'l de Thury 701 SF/iUIN. — Note sur les chemins de fer atmosphériques, en employant comme moleur ractioii de Tair dans les tunnels d'une longue étendue, dont la section est égale à l'espace que les convois y occu» pent 993 SENARMONT { de ). — Expériences sur la pro- duction artilicielle du polychroïsmedans les substances cristallisées 101 — M. de Senarmonl est nommé Membre de la Commission chargée de préparer une liste de candidats pour la place d'A- cadémicien libre vacante par suite du décès de M. Héricart de Thury ^01 — Vi. de Senarmont est adjointà laCommission chargée de l'examen des pièces adressées au concours pnur le grand prix de Sciences malhcmatiques (question concernant la théorie des phénomènes ea|)illaire&) .... looî SERRIiS. — Rapport fait au nnm de la Com- mission chargée de décerner les prix do Médecine et de Chirurgie , conco.irs de 1 853 303 — A Toccasion d'un Rapport fait par Al. Du- l'cniof, sur un Mémoire relatif à la structure de l'encéphale des Raies , etc. , M. Serres présente do vive voix quelques remarques sur la détermination des par- lies de Teucéphale des Poissons.. 344 ^^ ^71 — Deuxièmes remarques sur l'encéphale des Poissons ^njf — M. Serres est nommé Membre de la Com- mission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Médecine et de Chirurgie ^fiS — Et de la Commission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Physiologie expérimentale 10/(6 SERRET (C. J. ). — Mémoire sur les grandes perturbations d« système solaire 622 .SESTIER. —Une récompense lui est accordée pour son « Traité de l'angine laryngée œdémateuse u (concours de Médecine et de Chirurgie) bia SILBERMANN (J.-T.). - Mémoire sur la mesure de la variation de longueur des lames ou règles soumisesà l'action de leur propre poids, pour servir de correctif aux mesures linéaires SoS SIMONIN , secrétaire perpétuel de la So- ciété des Sciences, Lettres et Arts de Nancy, adresse un exemplaire des Mé- moires de cette Société pour iSSs 354 .8) MM. Pigts- SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DU DÉPARTE- MEiNT DE L'OISE (la), en remerciant l'Académie d'avoir bien- voulu la com- prendre dans le nombre des institutions scientifiques auxquelles elle accorde les Comptes rendus de ses séances , offre d'a- dresser régulièrement un Résumé des ob- servations météorologiques qui se font sous ses auspices dans ce département. . 5o.5 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATUREL- LES DE LA ROCHELLE (i.a) adresse un compte rendu d'expériences relatives à la reproduction des Crevettes et des Huîtres.. 3i5 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE LONDRES ( LA ) remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus . 5o5 SOCIÉTÉ PHILOSOPHIQUE DE CAM- BRIDGE (la) fait hommage à l'Acadé- mie d'un nouveau volume de ses « Trans- actions » 102 1 SOCIÉTÉ ROYALE DE LONDRES (la), en adressant deux volumes de ses publi- cations, remerciel'Académiepour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus, 5o5 SOLEIL FILS. — Note sur la direction de l'axe optique dans le cristal de roche, déter- minée par un petit nombre de faces arti- ficielles 5o7 et 641 SORET. — Note sur la production de l'o- zone par la décomposition de l'eau à de basses températures 44^ .SOUDEN et Reed annoncent avoir trouvé une méthode de traitement pour la guérison du choléra, et offrent devenir en faire l'appl ication en France G96 SOUSSOTE (N.). — Lettre sur certains moyens imaginés pour mettre on com- municatiOB la Méditerranée et la mer Rouge >'''9( SOYER annonce avoir découvert une règle pratique pour déterminer les proportions exactes des clairs et des ombres dans les dessins et dans les objets d'art en gé- néral 64i STEENSTRUP. — Lettre relative à plusieurs opuscules dont il a fait hommage à l'A- cadémie ■ • 893 STElNERest présenté par la Section de Géo- métrie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 5i4 — M. Sleiner est nommé Correspondant de l'Académie pour la .Section de Géométrie. 610 — M. Sleiner adresse ses remercîmcnts à l'A- cadémie 81a STRUVE est présenté comme l'un des can- didats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Lcopotd deBuch 7 '4 MM- STRUVE (Otto).— Extrait d'une Lellre à M. Le Verrier buC la détermination des erreurs dans les çlieervations des étoiles doubles 883 SWAIM. — Expériences tendant h démon- trer qu'il existe un rapport entre la décharge électrique dos nuages et un ( '219 ) MM. PafC» courant galvanique dans la Terre '^-7 SYLVESTEU est présenté par la Section de Géométrie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 5)4 SYLVESTRE (T.). — Lettre sur le mouve- ment perpétuel 847 TAUDIEU. — Indication de ce qu'il consi- dère comme neuf dans son •''25 et 570 VALLEE (L. L. ). — Notesur plusieurs théo- rèmes relatifs aux systèmes de droites si- tuées dans l'espace, et sur les deux Mé- moires d'optique de Malus 18 VALLEE (N. ) demande à être compris dans le nombre des candidats pour la place d'Académicien libre vacante par la mort de M. Héricarl de Thuiy 710 — M. Vallée est présenté comme l'un des candidats pour la place vacante d'Aca- démicien libre 793 — M. Vallée, avant l'élection, l'ait savoir qu'il renonce, pour cette fois, à I» candidature. 807 VAN BENEDEN. — Le grand prix des Scien- ces physiques est décerné à M. Van Bene- den (concours de i853, question concer- nant le mode de développement des Vers intestinaux et celui de leur transmission d'un animal à un antre) 193 VAN BENEDElN. — Lettre relative à l'im- pression de ce Mémoire qui est destiné à paraître dans le Recueil des Savants étrangers 36o — Nouvelles observations relatives au déve- loppement des Cestoïdes ôyi VA'rXEMARE adresse, au nom de la Sncicté centrale d'Agriculture de l'Etat de New- York, leXU° volumedes«Transactions)i de celte Société 1071 VAUSSIN-CHARDANKE. - Sur l'emploi des toiles métalliques pour prévenir les accidents qui surviennent dans l'éclairage au gaz 3 14 VAUVEUT DE MÉANT. — Note relative aux ïulcans d'air de Turbaco, près Car- tagejia, NouvcUe-Gienade. (Rapport sur ce travail; Rapporteur M Boussingault.). 76.') VELDEKENS {¥.). — Recherches concer- nant la maladie de la vigne 762 VELPEAU est nommé Membre de la Com- mission chargée de l'examen des pièces admises au concours pour le prix de Mé- deci ne et Chirurgie 768 VERDElLetCu. Robim. — Une récompense leur est accordée pour l'ouvrage qu'ils ont pu- blié en commun sous le titre de « Traité de Chimie analomique et physiologique du l'homme» (concours de Médecine «t Je Chirurgie) '.iu8 ( laa ■MM. P'i"- VERDET.— Recherches sur les propriétés op- tiques des corps transparents soumis à l'influence du magnétisme 6i3 VERDU.— Mémoire sur les moyens de mettre le feu aux mines par l'électricité. (Rap- port sur ce Mémoire; Rapporteur M. le Maréchal Vaillant. ) Soi — Nouvelles expériences sur l'application de l'électricité à l'explosion des mines mili- taires 1034 VERGNE. — Pièce concernant le concours pour le prix du legs Bréant 5o5 VÉRITÉ. — Réclamation de priorité à l'égard de M. du Moncelpoar un contrôleur élec- trique des chemins de fer . 7J7 VERNEUIL (de) est présenté par la Com- mission comme l'un des candidats pour la place d'Académicien libre vacante par suite du décès de M. Hérlcart de Thury. . 793 — M. de Ycrncuil est nommé Académicien libre en remplacement de feu ta. Hcricart de Thurjr 807 VERNOIS et Becquerel. — Un encourage- ment leur est accordé pour leur Mémoire sur la composition du lait de la femme dans l'état de santé et de maladie (con- cours do Médecine et de Chirurgie) 3o8 VEYSSIÈRE. — Analyse de ses recherches sur les maladies transmissibles des ani- maux à l'homme 554 VIAL et Aliard prient l'Académie de vouloir bien se prononcer sur l'utilité d'un pro- cédé de panification qu'ils ont inventé . . 277 'VICAT. — Sur sa demande, on ouvre, dans la séance du 23 janvier i854, un paquet cacheté déposé le 7 mars i853. La Note contenue a pour titre : « Résumé d'études et recherches touchant l'action destructive que l'eau de mer exerce sur les silicates connus, en construction, sous les noms de mortiers hydrauliques, ciments et gangues à pouzzolanes quelconques » io5 I ) MM. rsge». VIDAL. — Une récompense lui est accordée pour son « Traité des maladies vénérien- nes «(concours de Médecineet de Chirur- gie) 5'4 VILLARCEAU (ïvon). — Mémoire relatif à la position géographique d'Adiwa, que M. d'Abbadie a déterminée dans son voyage en Abyssinie. ( Rapport sur ce Mé- moire ; Rapporteur M. Paye. ) . . 857 — Eléments de la planète Amphitiite 56o, 645 et 782 — Suite de recherches sur les étoiles doubles. 869 VILLE (G ). — Recherches expérimentales concernant l'absorption de l'azote de l'air par les plantes 705 et •ji'i VILLEBONNET et Martin. — Mémoire sur un nouvel instrument de géodésie 746 — Lettre annonçant l'envoi de cet instrument. 940 VILLIÉ (A.). — Lettre sur des rapports qui lieraient les mouvements des corps cé- lestes aux changements qui surviennent dans notre atmosphère 32i VIOLETTE. — Rapport sur plusieurs Mé- moires présentés par M. Violette sur les charbons de bois; Rapporteur M. Bâtard. 107 VIVES annonce avoir adressé à M. le Ministre de la Marine un Mémoire destiné au con- cours pour le prix concernant le perfec- tionnement